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Full text of "Annales de la Société géologique de Belgique"

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ANNALES 


SOCIETE 


BELGIQUE 


1886-1887 


RES  LIBRAIRE  LIBI 

se,  IL  Rue  de  l’Université.  Boul.  Sl-C 

IMPRIMERIE  H.  YAILLANT-CARMANNE 
Rue  St-Adalbert,  8. 


1887-1889 


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SOCIÉTÉ 

GÉOLOGIQUE 

DE 


BELGIQUE. 


ANNALES 


DE  LA 

SOCIÉTÉ 

GÉOLOGIQUE 


BELGIQUE 

TOME  QUATORZIÈME. 

1886-1887 


LIEGE 

IMPRIMERIE  H.  VAILLANT-CARMANNE, 

rue  St-Adalbert,  8. 

1887 


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LISTE  DES  MEMBRES 


AU  20  JANVIER  1887. 


MEMBRES  EFFECTIFS  (<). 


1  MM.  Andrimont  (Julien  d’),  ingénieur,  directeur-gérant 

du  charbonnage  du  Hasard,  sénateur,  110, 
boulevard  de  la  Sauvenière,  à  Liège. 

2  Ancion  (Alfred),  ingénieur,  22,  boulevard  Piercot, 

à  Liège. 

3  Aubel  (Edmond  van),  candidat  en  sciences  phy¬ 

siques  et  mathématiques,  107,  rue  Louvrex,  à 
Liège 

4  Ballion-Versavel  (Jean),  membre  de  la  Société 

malacologique  de  Belgique,  8-9,  place  de  la 
Calandre,  à  Gand. 

3  Battàille  (Albert),  ingénieur,  14,  rue  des  Augus- 
tins,  à  Liège. 

6  Bautier  (Edmond),  ingénieur  honoraire  des  mines, 

40,  rue  des  Drapiers,  à  Bruxelles. 

7  Bayet  (Louis),  ingénieur,  à  Walcourt. 

8  Bia  (Gustave),  ingénieur,  directeur-gérant  de  la 

Société  du  Couchant  du  Flénu,  à  Quaregnon. 

9  Bilharz  (Oscar),  ingénieur,  Augustastrasse,  à  Aix- 

la-Chapelle  (Prusse). 

10  Blanchart  (Camille),  ingénieur,  à  Auderghem. 


(l)  L’astérisque  (*)  indique  les  membres  à  vie. 


-  6  - 


41  MM.  Blondiaux  (Auguste),  ingénieur,  bourgmestre  de 
Morialmé. 

12  Boissière  (Albert),  ingénieur  de  la  Compagnie 

parisienne  du  gaz,  9,  boulevard  de  Denain.  à 
Paris. 

13  Bougnet  (Eustache),  ingénieur  en  chef-directeur 

honoraire  des  mines,  à  Jemeppe. 

14  Boulanger  (Eugène),  ingénieur,  place  du  Marché, 

à  Châtelet. 

15  Bourg  (Victor),  ingénieur-adjoint  à  la  direction  des 

charbonnages  du  Bois-du-Luc,  à  Bois-du-Luc, 
par  Houdeng-Goegnies. 

16  Boveroule  (Étienne),  ingénieur  à  la  Société  des 

charbonnages  de  Mariemont,  à  Bascoup. 

17  Braconier  (Frédéric),  sénateur  et  industriel,  7, 

boulevard  d’Avroy,  à  Liège. 

18  Braconier  (Ivan),  propriétaire,  au  château  de 

Modave. 

19  Breithof  (Nicolas),  ingénieur,  professeur  à  l’Uni¬ 

versité,  54,  rue  du  Canal,  à  Louvain. 

20  Briart  (Alphonse),  ingénieur  en  chef  des  charbon¬ 

nages  de  Mariemont  et  Bascoup,  membre  de 
l’Académie,  à  Morlanwelz. 

21  Brixhe  (Emile),  directeur- gérant  de  la  Société 

métallurgique  Austro-Belge,  à  Corphalie.  par 
Huy. 

22  Bruggen  (Louis  van  der),  membre  de  diverses  so¬ 

ciétés  savantes,  109,  rue  Belliard,  à  Bruxelles. 

23  Bustin  (Oscar),  ingénieur,  administrateur-délégué 

du  charbonnage  de  Lonette,  23,  rue  des  Guil- 
lemins,  à  Liège. 

24  Cartuyvels  (Jules),  ingénieur,  professeur  à  PUni- 

versité,  25,  rue  de  Bériot,  à  Louvain. 

25  Cesàro  (Giuseppe),  professeur,  5,  rue  Duvivier, 

à  Liège. 


—  7  — 


26  MM.  Chandelon  (Théodore),  docteur  en  sciences  natu¬ 

relles  et  en  médecine,  chargé  de  cours  à  l’Uni¬ 
versité,  86,  rue  Saint-Gilles,  à  Liège. 

27  Charlier  (Guslave),  ingénieur,  directeur-gérant  du 

charbonnage  du  Horloz,  à  Tilleur. 

28  Chaudron  (Joseph),  ingénieur  principal  honoraire 

des  mines,  64,  rue  Joseph  II,  à  Bruxelles. 

29  Ghèvremont  (Charles),  ingénieur,  directeur  du 

charbonnage  de  Sart-d’Avette,  aux  Awirs,  par 
Engis. 

30  Clerfayt  (Adolphe),  ingénieur,  maître  de  carrières, 

à  Esneux. 

31  Cocheteux  (Albert),  ingénieur  honoraire  des  mines, 

25,  rue  Fabry,  à  Liège. 

32  Cocheteux  (Charles),  général  du  génie  retraité, 

25,  rue  Fabry,  à  Liège. 

33  Cogels  (Paul),  propriétaire  au  château  de  Boec- 

kenberg,  à  Deurne,  par  Anvers. 

34  Cornet  (François-Léopold),  ingénieur,  directeur 

de  la  Société  anonyme  des  phosphates  de  Mes- 
vin-Ciplv,  membre  de  l’Académie,  28,  boulevard 
Dolez,  à  Mons. 

35  Crépin  (François),  membre  de  l’Académie,  direc¬ 

teur  du  jardin  botanique,  8,  rue  de  l’Esplanade, 
à  Bruxelles. 

36  Crismer  (Léon),  pharmacien,  assistant  à  l’Univer¬ 

sité,  46,  rue  Pont  dTle,  à  Liège. 

37  Crocq  (Jean),  docteur  en  médecine,  professeur  à 

l’Université,  sénateur,  110,  rue  Royale,  à 
Bruxelles. 

38  Daimeries  (Anthime),  ingénieur,  20,  avenue  des 

Arts,  à  Bruxelles. 

39  Davreux  (Paul),  ingénieur,  inspecteur  de  l’ensei¬ 

gnement  professionnel,  14,  rue  Lefrancq,  à 
Schaerbeek. 


—  8  - 


40  MM.  Deby  (Julien),  ingénieur,  31,  Belsize  avenue 

Hampstead,  W.,  Londres. 

41  Decamps  (Louis),  docteur  en  sciences  naturelles, 

41,  rue  Sommeleville,  à  Verviers. 

42  Defrance  (Charles),  directeur-gérant  de  la  Société 

des  mines  et  usines  de  cuivre  de  Visgnaes,  20, 
boulevard  Léopold,  à  Anvers. 

43  Dehu  (  ),  régisseur  de  la  Société  des  Vingt- 

Quatre  Actions,  à  Quaregnon. 

44  De  Jaer  (Ernest),  ingénieur  en  chef-directeur  des 

mines,  22,  rue  de  la  Chaussée,  à  Mons. 

45  De  Jaer  (Jules),  ingénieur  principal  au  corps  des 

mines,  4,  rue  Vieux-Marché-aux-Bêtes,  à  Mons. 

46  Dejardin  (Louis),  ingénieur  au  corps  des  mines, 

25,  rue  des  Vingt-Deux,  à  Liège. 

47  *  De  Koninck  (Lucien-Louis),  ingénieur,  professeur 

à  l’Université  de  Liège,  à  Hamoir. 

48  Deladrière  (Gédéon),  ingénieur  en  chef  de  la 

Société  des  produits,  à  Flénu,  par  Jemmapes. 

49  Delvaux  (Émile),  capitaine  de  cavalerie,  membre 

de  la  Société  géologique  de  France,  456,  avenue 
Brugmann,  à  Ùccle. 

50  Denis  (Hector),  avocat,  membre  de  la  Société 

malacologique,  professeur  à  l’Université  de 
Bruxelles,  42,  rue  de  la  Croix,  à  Ixelles. 

51  Denys  (Ernest),  ingénieur,  directeur  de  la  Société 

anonyme  des  phosphates  du  Bois  d’Havré,  à 
Havré. 

52  Deprez  (George),  ingénieur,  à  Val-St-Lambert. 

53  Descamps  (Armand),  ingénieur,  à  St-Symphorien. 

54  Despret  (Eugène),  ingénieur,  place  de  l’Université, 

66,  à  Liège. 

55  Despret  (Georges),  ingénieur,  à  Jeu  mont  (Erque- 

lines,  poste  restante). 


9  — 


56  MM.  Dessent  (Jules),  ingénieur,  à  Bascoup. 

57  Destinez  (Pierre),  préparateur  à  l’Université ,  9, 

rue  Ste-Julienne,  à  Liège. 

58  Desvachez  (Jules),  ingénieur  au  corps  des  mines, 

67,  rue  de  la  Chaussée,  à  Mons. 

59  *  Dewalque  (François),  ingénieur,  professeur  à 

l’Université,  26,  rue  des  Joyeuses  Entrées,  à 
Louvain. 

60  Dewalque  (Gustave),  membre  de  F  Académie,  pro¬ 

fesseur  à  l’Université,  17,  rue  de  la  Paix,  à  Liège. 

61  Donckier  (Charles),  ingénieur,  directeur  de  char¬ 

bonnage,  à  Chokier,  par  Flémalle-Haute. 

62  Dorlodot  (Henry  de),  abbé,  docteur  en  théologie, 

professeur  au  Grand  Séminaire,  à  Namur. 

63  Dubar  (Arthur),  ingénieur,  directeur  des  travaux 

du  charbonnage  de  Ressaix,  près  et  par  Binche. 

64  Dubois  (Mathieu),  ingénieur-directeur  des  char¬ 

bonnages  de  Marihaye,  à  Flémalle-Grande. 

65  Dudicq  (Léon),  ingénieur  principal  des  charbon¬ 

nages  de  la  Réunion,  à  Mont-sur- Marchienne. 

66  Dugniolle  (Maximilien),  professeur  à  l’Université, 

57,  Coupure,  rive  gauche,  à  Gand. 

67  Dulait  (Jules),  ingénieur-métallurgiste,  rue  de 

Montigny,  à  Charleroi. 

68  Dumont  (André),  ingénieur,  professeur  à  l’Univer¬ 

sité  de  Louvain,  51,  Longue  rue  d’Argile,  à 
Anvers. 

69  Dupire  (Arthur),  ingénieur,  à  Quaregnon. 

70  Durand  (Émile),  chimiste,  9,  rue  de  la  Montagne,  à 

Watermael,  par  Boitsfort. 

71  Durant  (Henry),  ingénieur,  inspecteur  des  char¬ 

bonnages  patronnés  par  la  Société  générale  pour 
favoriser  l’industrie  nationale,  32,  avenue  d’Au- 
derghem,  à  Bruxelles. 


-  10  - 


72  MM.  Durant  (Prudent),  directeur-gérant  du  charbon¬ 

nage  du  Grand-Mambourg,  à  Montigny-sur- 
Sambre. 

73  Eich  (Émile),  ingénieur,  67,  rue  Bois-l’Evêque,  à 

Liège. 

74  Englebert  (Félix),  ingénieur,  inspecteur  des  con¬ 

structions  au  ministère  de  la  justice,  47,  rue 
Juste-Lipse,  à  Bruxelles. 

73  Ertborn  (baron  Octave  van),  14,  rue  des  Lits, 
à  Anvers. 

76  Faly  (Joseph),  ingénieur  au  corps  des  mines,  36, 

rue  Ghisaire,  à  Mons. 

77  Fayol  (Henri), ingénieur,  directeur  des  mines  de 

Commentry  (France-Ailier). 

78  Fiévet  (Jules),  ingénieur  au  charbonnage  de  Bas- 

coup,  par  Chapelle-lez-Herlaimont. 

79  Firket  (Adolphe),  ingénieur  en  chef-directeur  des 

mines,  chargé  de  cours  à  PUniversité,  28,  rue 
Dartois,  à  Liège. 

80  Focquet  (Amand),  ingénieur  aux  charbonnages  de 

Mariemont,  à  Morlanwelz. 

81  Folie  (François),  docteur  en  sciences,  membre  de 

l’Académie,  directeur  de  l’Observatoire,  à  Liège. 

82  Forir  (Henri),  ingénieur,  conservateur  des  collec¬ 

tions  minéralogiques  et  géologiques  de  l’Univer¬ 
sité,  répétiteur  de  minéralogie  et  de  géologie  à 
l’Ecole  des  mines,  73,  rue  Haut-Laveu,  à  Liège. 

83  Fraipont  (Julien),  docteur  en  sciences  naturelles, 

professeur  à  l’Université,  17,  rue  Mont  St-Mar¬ 
tin,  à  Liège. 

84  Galland  (A  ),  ingénieur  d’arrondissement  du 

service  provincial  de  la  Flandre  Orientale,  à 
Gand. 

83  Germaux  (Edmond),  ingénieur,  directeur-gérant 
des  charbonnages  des  Onhons-Grand-Fontaine, 
à  Fléron. 


-  11  — 


86  MM.  Gilkinet  (Alfred),  docteur  en  sciences  naturelles, 

membre  de  r Académie,  professeur  à  l’Univer¬ 
sité,  13,  rue  Renkin,  à  Liège. 

87  Gillet  (Lambert),  ingénieur,  industriel,  à  Andenne. 

88  Ginuorff  (Frantz),  directeur-gérant  de  la  Société 

de  la  Nouvelle-Montagne,  à  Engis. 

89  Goret  (Léopold),  ingénieur,  professeur  de  chimie 

industrielle  à  l’Ecole  des  mines,  21,  rue  Ste- 
Marie,  à  Liège. 

90  Guequier  (J  ),  préparateur  à  l’Université,  7, 

quai  des  Tuileries,  à  Gand. 

91  Guibal  (Théophile),  ingénieur,  24,  chaussée  de 

Wâvre,  à  Ixelles. 

92  Habets  (Alfred),  ingénieur,  professeur  à  l’Univer¬ 

sité,  3,  rue  Paul  Devaux,  à  Liège. 

93  Halleux  (Arthur),  ingénieur  des  mines,  3,  rue  des 

Éburons,  à  Liège. 

94  Hamal  (Victor),  ingénieur, 9,  rue  du  Laveu,à  Liège. 

95  Hanuise  (Émile),  professeur  à  l’Ecole  des  mines  du 

Hainaut,  rue  des  Chartiers,  à  Mons. 

96  Harzé  (Émile),  ingénieur  en  chef-directeur  au  corps 

des  mines,  rue  de  Trêves,  76,  à  Bruxelles. 

97  Hauzeur  (Jules),  ingénieur,  25,  boulevard  d’Avroy, 

à  Liège. 

98  Henin  (François),  ingénieur,  directeur-gérant  du 

charbonnage  d’Aiseau-Presles,  à  Farciennes. 

99  Henin  (Jules),  ingénieur  des  charbonnages  d’Ai¬ 
seau-Presles,  à  Farciennes. 

100  Hennequin  (Émile),  major  d’état-major,  directeur 

de  l’institut  cartographique  militaire  delà  Cam¬ 
bre,  à  Bruxelles. 

101  Hock  (Gustave),  ingénieur,  professeur  à  l’Athénée 

27,  boulevard  Beauduin  de  Jérusalem,  à  Mons. 


.  1 2  — 


102  MM.  Hock  (Octave),  ingénieur  aux  aciéries  d’Isberghes, 

par  Aire  (France  —  Pas-de-Calais). 

103  Holzapfel  (E  ),  professeur  à  l’Ecole  technique 

supérieure,  à  Aix-la-Chapelle  (Prusse). 

104  Houdret  (Émile),  ingénieur,  directeur  des  mines  de 

Vigsnaes,  par  Haugesund  (Norwège). 

105  Houzeau  de  Lehaye  (Auguste),  membre  de  la 

Chambre  des  représentants  et  de  diverses  so¬ 
ciétés  savantes,  à  Hyon,  par  Mons  (Station). 

106  Hubé  (Jean),  ingénieur,  à  Dombrowa,  station  du 

chemin  de  fer  de  Varsovie  à  Vienne,  gouverne¬ 
ment  de  Petrokow  (Russie). 

107  Hubert  (Herman),  ingénieur  au  corps  des  mines, 

26,  rue  des  Vingt-Deux,  à  Liège. 

108  Isaac  (Isaac),  ingénieur,  directeur  des  travaux  des 

charbonnages  du  Levant  du  Flénu,  à  Cuesmes. 

109  Jacquet  (Jules),  ingénieur  au  corps  des  mines,  5, 

rue  des  Orphelins,  à  Mons. 

110  Jamme  (Henri),  ingénieur,  directeur  des  mines  et 

usines  de  la  Vieille-Montagne,  à  Moresnet- 
neutre  (Calamine). 

111  Janson  (Paul),  avocat,  18,  place  du  Petit-Sablon, 

à  Bruxelles. 

112  Jolly  (baron  Ferdinand),  général-major  d’état- 

major,  16,  rue  de  Livourne  à  Bruxelles. 

113  Jorissen  (Armand),  docteur  en  sciences  naturelles, 

agrégé  spécial  à  l’Université,  110,  rue  Sur-la- 
Fontaine,  à  Liège. 

114  Jorissenne  (Gustave),  docteur  en  médecine,  130, 

boulevard  de  la  Sauvenière,  à  Liège. 

115  Jottrand  (Félix),  ingénieur  au  corps  des  mines, 

47,  rue  Louvrex,  à  Liège 

116  Journux  (Émile),  ingénieur,  à  Roux. 

117  Julien  (A.),  professeur  à  la  faculté  des  sciences, 

40,  place  de  Jaude,  à  Clermont-Ferrand  (France 
—  Puy-de-Dôme). 


-  13  - 


118  MM.  Kennis  (Guillaume),  ingénieur,  43,  rue  Vifquin,  à 

Scharbeek. 

119  Kneppf.r-Gloesener  (Jean),  architecte  de  district, 

à  Diekirch  (Grand-Duché  de  Luxembourg). 

120  Kreglinger  (Adolphe),  ingénieur,  36,  rue  Marie  de 

Bourgogne,  à  Bruxelles. 

121  Kumps  (Gustave),  ingénieur  des  ponts  et  chaussées, 

48,  rue  du  Prince-Royal,  à  Bruxelles. 

122  Kupfferschlaeger  (Isidore),  professeur  émérite  à 

l’Université,  18,  rue  du  Jardin-Botanique,  à 
Liège. 

123  Lambot  (Léopold),  ingénieur  et  industriel,  à  Mar- 

chienne-au-Pont. 

124  Laporte  (Léopold),  directeur-gérant  de  la  Société 

des  Produits,  à  Flénu,  par  Jemmapes. 

123  Laurent  (Odon),  ingénieur,  directeur  de  charbon¬ 
nage,  à  Dour. 

126  La  Vallée  Poussin  (Charles  de),  professeur  à 

PUniversité,  190,  rue  de  Namur,  à  Louvain. 

127  Laveine  (Oscar),  ingénieur  des  mines  de  Courcelles- 

lez-Lens,  par  Hénin-Liétard  (France.  —  Pas-de- 
Calais). 

128  Leduc  (Victor),  ingénieur,  directeur-gérant  des 

charbonnages  de  Wérister,  à  Beyne-Heusay. 

129  Lefèvre  (Théodore),  secrétaire  de  la  Société 

Royale  malacologique  de  Belgique,  10,  rue  du 
Pont-Neuf,  à  Bruxelles. 

130  Le  Maire  (Gustave),  agent  général  de  la  Compagnie 

parisienne  du  gaz,  49,  rue  de  Maubeuge,  à  Paris. 

131  Lequarré  (Nicolas),  professeur  à  l’Univesité,  37, 

rue  André-Dumont,  à  Liège. 

132  L'Hoest  (Gustave),  ingénieur  au  chemin  de  fer  de 

l’Etat,  23,  quai  Mativa,  à  Liège. 

133  Libert  (Joseph),  ingénieur  au  corps  des  mines, 

13,  rue  des  Armuriers,  à  Liège. 


-  14  - 


134  MM.  Limbourg-Stirum  (Adolphe,  comte  de),  proprié¬ 

taire,  au  château  de  Lumay,  par  Hougaerde. 

135  Loë  (Alfred,  baron  de),  propriétaire,  64,  boulevard 

de  Waterloo,  à  Bruxelles. 

136  Lohest  (Maximii)),  ingénieur  honoraire  des  mines, 

assistant  de  géologie  à  l’Université,  27,  rue  des 
Guillemins,  à  Liège. 

137  Loiseau  (Oscar),  ingénieur  des  usines  à  zinc  d’Ou- 

grée,  à  Ougrée. 

138  Loncke  (Alfred),  propriétaire,  5  Nimy-Maisières. 

139  Macar  (Julien  de),  ingénieur,  36,  avenue  des  Arts, 

à  Bruxelles. 

140  Macar  (Léon  de),  ingénieur,  rue  Collard  Trouillez, 

à  Seraing. 

141  Malaise  (Constantin),  membre  de  l’Académie,  pro¬ 

fesseur  à  l’Institut  agricole,  à  Gembloux. 

142  Malherbe  (Renier),  ingénieur  en  chef-directeur 

des  mines,  14,  rue  Danois,  à  Liège. 

143  Marcotty  (Désiré),  ingénieur,  à  Montegnée,  par 

Ans. 

144  Marcq  (Dieudonné),  docteur  en  médecine,  à 

Carnières. 

145  Mativa  (Henri),  ingénieur  attaché  à  la  Société 

générale,  51,  rue  Leshroussart,  à  Ixelles. 

146  Minsier  (Camille),  ingénieur  au  corps  des  mines, 

54,  rue  Grétry,  à  Liège. 

147  Moens  (Jean),  avocat,  à  Lede. 

148  Monseux  (Arthur),  ingénieur-directeur  de  la  manu¬ 

facture  de  glaces,  à  Roux. 

149  Moreels  (Louis),  artiste  peintre,  20,  rue  de  Ju- 

pille,  à  Bressoux  (Liège). 

150  Mottard  (Albert),  ingénieur,  à  Herstal. 


-  15  - 


151  MM.  Mourlon  (Michel),  membre  de  l’Académie,  conser¬ 

vateur  au  Musée  royal  d’histoire  naturelle,  107, 
rue  Belliard,  à  Bruxelles. 

152  Mullenders  (Joseph),  ingénieur,  7,  rue  Renkin, 

à  Liège. 

153  Munck  (Émile  de),  artiste  peintre,  85,  rue  d’Arlon, 

à  Bruxelles. 

154  Nesterowski  (Nicolas),  ingénieur  des  mines,  à 

Bérésovski-Roudnik,  Ekaterinbourg,  gouverne¬ 
ment  de  Perm  (Russie). 

155  Noblet  (Albert;,  ingénieur,  propriétaire  de  la 

Revue  universelle  des  mines ,  40,  rue  Beckmann, 
à  Liège. 

156  Orman  (Ernest),  ingénieur  principal  des  mines,  10, 

rue  de  la  Poterie,  à  Mons. 

157  Ortlieb  (Jean),  chimiste,  169,  rue  de  Mérode,  à 

St-Gilles  (Bruxelles). 

158  Otreppe  de  Bouvette  (Frédéric  baron  d’),  5,  rue 

des  Carmes,  à  Liège. 

159  Overloop  (Eugène  van),  banquier,  48,  rue  Royale, 

à  Bruxelles. 

160  Paquot  (Remy),  ingénieur,  administrateur-délégué 

de  la  Compagnie  française  des  mines  et  usines 
d’Escombrera-Bleyberg,  à  Montzen. 

161  Passelecq  (Philippe),  ingénieur,  à  Jumet. 

162  Pavoux  (Eugène),  ingénieur,  directeur-gérant  de 

la  manufacture  de  caoutchouc  Eugène  Pavoux 
et  Cie,  14,  rue  Delaunoy,  à  Molenbeck  (Bruxelles). 

163  Perard  (Louis),  ingénieur,  professeur  à  l’Univer¬ 

sité,  101,  rue  du  St-Esprit,  à  Liège. 

164  Pergens  (Edouard),  docteur  en  sciences,  93,  rue 

de  la  Station,  à  Louvain. 

165  Peterman  (Arthur),  docteur  en  sciences  naturelles, 

directeur  de  la  Station  agricole  de  et  à  Gembloux. 


-  16  - 


166  MM.  Petitbojs  (Ernest),  ingénieur  au  charbonnage  de 

Mariemont  et  Bascoup,  à  Morlanwelz. 

167  Petitbois  (Gustave),  ingénieur,  97,  rue  Louvrex,  à 

Liège. 

168  Piedboeuf  (J. -Louis),  ingénieur,  industriel,  à  Düs¬ 

seldorf  (Prusse). 

169  Piret  (Adolphe),  membre  de  diverses  sociétés 

savantes  de  la  Belgique  et  de  l’étranger,  22,  rue 
du  Château,  à  Tournai. 

170  Plumât  (Jean-Baptiste),  ingénieur  civil,  27,  rue 

des  Augustins,  à  Liège. 

171  PLUMAT(Polycarpe), sous-ingénieur  au  charbonnage 

du  Grand-Hornu,  à  Hornu. 

172  Plumier  (Charles),  ingénieur  au  corps  des  mines, 

3,  rue  de  Malines,  à  Charleroi. 

173  Prêter  (Herman  de),  ingénieur,  administrateur 

délégué  de  la  Société  industrielle  d’électricité, 
34,  rue  de  Ligne,  à  Bruxelles. 

174  Puydt  (Marcel  de),  docteur  en  droit,  directeur  du 

contentieux  de  la  ville  de  Liège,  rue  Bertholet, 
à  Liège. 

175  Pyro  (Joseph),  professeur  à  l’Institut  agricole,  à 

Gembloux. 

176  Raeymaekers  (Désiré),  164,  rue  de  la  Station,  à 

Louvain. 

177  Remont  (Lucien),  ingénieur,  directeur-gérant  des 

laminoirs  de  et  à  Châtelet. 

178  Renard  (l’abbé  A.),  conservateur  au  Musée  d’his¬ 

toire  naturelle  de  Bruxelles,  avenue  Brugmann, 
426,  à  Uccle. 

179  Reul  (Gustave  de),  ingénieur,  Grand’Rue,  75,  à 

Jambes. 

180  Reul  (Joseph),  ingénieur  aux  charbonnages  de 

Courcelles-Nord,  à  Courcelles. 


17  - 


181  MM  Reuleaux  (Jules),  ingénieur,  consul  de  Belgique, 

à  Philadelphie  (Etats-Unis). 

182  Roger  (Nestor),  ingénieur  des  charbonnages  réunis 

de  Gharleroi,  à  Charleroi-faubourg. 

183  Ronkar  (Emile),  ingénieur  des  mines,  chargé  de 

cours  à  l’Université,  249,  rue  St-Gilles,  à  Liège. 

184  Rosius  (Jules),  ingénieur,  à  Retine,  lez-Fléron. 

185  Rucquoy  (Alfred),  propriétaire,  26,  rue  du  Pont- 

Neuf,  à  Bruxelles. 

186  Sauvage  (Paul),  ingénieur,  61,  rue  Kipdorp,  à 

Anvers. 

187  Scherpenzeel  Thim  (Louis  van),  ingénieur,  consul 

général  de  Belgique,  à  Moscou  (Russie). 

188  Schmidtz  (Fritz),  élève-ingénieur,  164,  rue  Crétry, 

à  Liège. 

189  Sélys-Longchamps  (baron  Edmond  de),  membre  de 

l’Académie,  34,  boulevard  de  la  Sauvenière,  h 
Liège. 

190  Sélys  de  Brigode  (baron  Raphaël  de),  rentier,  36, 

boulevard  de  la  Sauvenière,  h  Liège. 

191  Sépulchre  (Armand),  ingénieur,  directeur,  à  Aul- 

noye-leZ'Berlaymond  (France-Nord). 

192  Sépulchre  (Victor),  ingénieur,  à  Maxéville  (France 

—  Meurthe-et-Moselle). 

193  Siegen  (Pierre-Mathias) ,  conducteur  des  travaux 

publics,  architecte  de  S.  M.  le  roi  grand-duc, 
à  Luxembourg. 

194  Simony  (baron  H.  de),  ingénieur  en  chef-directeur 

au  corps  des  mines,  4,  rue  de  la  Grosse-Pomme, 
à  Mons. 

195  Smlysters  (Joseph),  ingénieur  principal  au  corps 

des  mines,  à  Marcinelle,  par  Gharleroi. 

196  Somzée  (Léon),  ingénieur,  membre  de  la  Chambre 

des  représentants,  217,  rue  Royale,  à  Bruxelles. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  2 


18  - 


197  MM.  Soreil  (Gustave),  ingénieur,  à  Maredret,  par 

Anthée. 

198  Sottiaux  (Amour),  directeur-gérant  de  la  Société 

anonyme  des  charbonnages,  hauts-fourneaux  et 
usine  de  Strépy-Bracquegnies,  à  Strépy-Brac- 
quegnies. 

199  Souheur  (Bauduin),  ingénieur,  directeur-gérant  du 

charbonnage  des  Six-Bonniers,  à  Seraing. 

200  Sprin'g  (Waltère),  ingénieur,  professeur  à  l’Univer¬ 

sité,  1,  rue  Paul  Devaux,  à  Liège. 

201  Stainier  (Xavier),  étudiant,  43,  rue  Féronstrée,  à 

Liège. 

202  Stevenson  (J. -J.),  professeur  à  l’Université,  Was¬ 

hington  Square,  à  New-York  (Etats-Unis). 

203  Stoclet  (Victor),  ingénieur,  secrétaire  de  la  Com¬ 

pagnie  du  Nord  de  la  Belgique, 73,  avenue  Louise, 
à  Bruxelles. 

204  Stoesser  (Alphonse),  ingénieur,  directeur-gérant 

du  charbonnage  de  Sacré-Madame,  à  Dampremy. 

203  Storms  (Raymond),  propriétaire,  13,  rue  du  Pré¬ 
sident,  à  Bruxelles. 

206  Thauvoye  (Albert),  ingénieur,  directeur -gérant  du 

charbonnage  de  Bray-Maurage. 

207  Théate  (Ernest),  ingénieur  des  charbonnages  de 

Patience-et-Beaujonc,  17,  rue  Monulphe,  à 
Liège. 

208  Tillier  (Achille),  architecte,  à  Pâturages. 

209  Tomson  (Eugène),  ingénieur,  directeur  de  la  Société 

anonyme  des  charbonnages  Gneisenau,  à  Berne, 
44,  Kaiserstrasse,  à  Dortmund  (Prusse). 

210  Tras  (le  R.  P.),  professeur  au  collège  N.  D.  de 

la  Paix,  à  Namur. 

211  Ubaghs  (Casimir),  naturaliste,  rue  des  Blanchis¬ 

seurs,  à  Maestricnt  (Limbourg  néerlandais). 


-  19  - 


212  MM.  Van  der  Capellen  (Antoine),  pharmacien,  membre 

de  la  Société  géologique  de  France,  20,  Marché 
au  Beurre,  à  Hasselt. 

213  Vanderhaeghen  (Hyacinthe),  membre  de  la  Société 

royale  de  botanique  de  Belgique,  1821,  chaussée 
de  Courtrai,  à  Gand. 

214  Vasseur  (Adhémar),  ingénieur  du  charbonnage 

d’Hornu  et  Wasmes,  à  Wasmes. 

215  Vaux  (Adolphe  de),  ingénieur,  15,  rue  des  Anges, 

à  Liège. 

216  Velge  (Gustave),  ingénieur  civil,  à  Lennick-St- 

Quentin. 

217  Vincent  (Gérard),  préparateur  au  musée  d’histoire 

naturelle  de  Bruxelles,  97,  avenue  d’Auderghem, 
à  Etterbeck  (Bruxelles). 

218  Watteyne  (Victor),  ingénieur  au  corps  des  mines, 

22,  boulevard  Dolez,  à  Mons. 

219  Witmeur  (Henri),  ingénieur  principal  des  mines, 

professeur  à  l’Université  et  à  l’Ecole  poly¬ 
technique,  14,  rue  d’Ecosse,  à  Bruxelles. 

220  Zuylen  (Gustave  van),  ingénieur  et  industriel,  8, 

quai  de  l’Industrie,  à  Liège. 

221  Zuylen  (Léon  van),  ingénieur  des  charbonnages 

d’Ougrée,  à  Ougrée. 


-  20 


MEMBRES  HONORAIRES. 


1  MM.  Beyrich  (E.),  professeur  à  PUniversité,  29,  Fran- 

zôsischestrasse,  W.,  à  Berlin. 

2  Burmeister  (Herman),  directeur  du  Musée,  à 

Buenos-Ayres. 

3  Capellini  (Giovanni),  commandeur,  recteur  de 

PUniversité,  via  Zamboni,  à  Bologne  (Italie). 

4  CoccHi(Igino),  professeur,  directeur  du  Musée  d’his¬ 

toire  naturelle,  à  Florence  (Italie). 

§  Dana  (James  Dwight),  professeur  à  Yale  College, 
à  New  Haven  (Connecticut  —  États-Unis). 

6  Daubrée  (Auguste),  membre  de  l’Institut,  directeur 

honoraire  de  l’Ecole  de  s  mines,  254,  boulevard 
Sl-Germain,  à  Paris. 

7  Dechen  (Heinrich  von),  inspecteur  des  mines  et 

conseiller  intime,  à  Bonn  (Prusse). 

8  Etheridge  (Robert),  Esq.,  F.  R.  S.,  L.,G.  and  E.  S., 

conservateur-adjoint  de  la  section  géologique 
du  British  Muséum,  14,  Garlyle  Square,  Ghelsea, 
S.  W.,  Londres, 

9  Favre  (Alphonse),  professeur  émérite  à  l’Acadé¬ 

mie,  rue  des  Granges,  à  Genève  (Suisse). 

10  Geinitz  (Hans  Bruno),  professeur  à  PUniversité, 

10,  Lindenaustrasse,  à  Dresde  (Saxe). 

11  Gosselet  (Jules),  professeur  à  la  Faculté  des 

sciences,  1,  rue  des  Fleurs,  à  Lille  (France-Nord). 

12  Hall  (James),  professeur,  géologue  de  l’État,  à 

Albany  (New-York  —  Etats-Unis). 

13  Hauer  (Frantz,  chevalier  von),  intendant  du  Musée 

I.  R.  d’histoire  naturelle,  I,  Burgring,  à  Vienne 
(Autriche). 


-  21 


14  MM.  Hauchecorne  (  ),  directeur  de  l’Académie  des 

mines  et  de  la  Carte  géologique  de  Prusse  et  de 
Thuringe,  44,  Invalidenstrasse,  à  Berlin. 

15  Hayden  (F.  V.),  géologue  des  États-Unis,  1803, 

Arch  Street,  à  Philadelphie  (Etats-Unis). 

16  Hébert  (Edmond),  professeur  à  la  Sorbonne, 

membre  de  l’Institut,  10,  rue  Garancière,  à 
Paris. 

17  Hüll  (Edward),  Esq.,  F.  R.  S.,  directeur  du  Geo- 

logical  Survey  de  l’Irlande,  14,  Hume  Street,  à 
Dublin  (Iles  britanniques). 

18  Hunt  (T.  Sterry),  LL.D.,  F.  R.  S.,  à  Montréal 

(Canada). 

19  Huxley  (Thomas),  F.  R.  S.,  professeur  d’histoire 

naturelle  à  l’Ecole  des  mines,  4,  Marlborough 
place,  St-John’s  Wood,  à  Londres,  N.  W. 

20  Kjerulf  (Théodore),  professeur  à  l’Université, 

directeur  des  recherches  géologiques  pour  la 
Norwège  méridionale,  39,  Josefinegade,  à  Chris¬ 
tiania. 

21  Prestwich  (Joseph),  F.  R.  S.,  F.  G.  S.,  professeur 

à  l’Université,  35,  St-Giles,  à  Oxford  (Angle¬ 
terre). 

22  Quenstedt  (Dr  Friedrich  August  von),  professeur  à 

l’Université,  à  Tübingen  (Wurtemberg). 

23  Rammelsberg  (C.-F.),  professeur  à  l’Université,  à 

Berlin. 

24  Ramsay  (Andrew  C.),  F.  R.  S.,  F.  G.  S.,  ancien 

directeur  général  du  Geological  Survey  du 
Royaume-Uni,  7,  Victoria  Terrace,  Beaumaris 
(Angleterre). 

25  Roemer  (Ferdinand),  professeur  à  l’Hniversité,  38, 

Schuhbrücke,  à  Breslau  (Prusse). 

26  Sandberger  (Fridolin),  professeur  à  l’Université,  à 

Wurzbourg  (Bavière). 


27  MM.  Saporta  (Gaston,  marquis  de);  correspondant  de 

l’Institut,  à  Aix  (France  —  Bouches-du-Rhône). 

28  Smyth  (Warington),  F.  R.  S.,  F.  G.  S.,  inspecteur 

en  chef  des  mines  de  la  Couronne,  5,  Inverness 
Terrace,  à  Londres,  W. 

29  Steenstrup  (Japet),  professeur  à  l’Université,  à 

Copenhague. 

30  Studer  (Bernard),  professeur  émérite  à  l’Univer¬ 

sité,  président  de  la  Commission  fédérale  de  la 
Carte  géologique,  à  Berne  (Suisse). 

31  Suess  (Eduard),  professeur  à  l’Université,  \x  Vienne 

(Autriche). 

32  Trautschold  (H.),  professeur  à  l’Académie  d’agri¬ 

culture  de  Pétrovskoï  Rasoumovskoï,  à  Moscou 
(Russie). 

33  Winkler  (T.  C.  ),  conservateur  du  Musée 

Teyler,  à  Haarlem  (Néerlande). 


—  23  — 


MEMBRES  CORRESPONDANTS. 

1  MM.  Baily  (Wiliam  Hellier),  F.  L.  S.,  F.  G.  S.,  paléon¬ 

tologiste  du  Geological  Survey  de  l’Irlande,  14, 
Hume  Street,  à  Dublin  (Iles  britanniques). 

2  Barrois  (Charles),  maître  de  conférences  à  la 

faculté  des  sciences,  185,  rue  de  Solférino,  à 
Lille  (France-Nord). 

3  Benecke  (Ernest  Wilhem),  professeur  de  géologie  à 

l’Université,  à  Strasbourg  (Allemagne). 

4  Bonney  (le  Bévérend  Thomas  George),  F.  R.  S.,  F. 

G.  S.,  professeur  à  University  College,  23, 
Denning  Road,  Hampstead,  N.  W.,  à  Londres. 

5  Brusina  (Spiridion),  directeur  du  Musée  national  de 

zoologie  et  professeur  à  l’Université,  à  Agram 
(Autriche— Croatie). 

6  Carruthers  (William),  paléontologiste  au  British 

Muséum ,  à  Londres. 

7  Cope  (Edw.  D.),  professeur,  2100,  Fine  Street,  à 

Philadelphie  (États-Unis). 

8  Cortazar  (Daniel  de),  ingénieur,  membre  de  la 

Commission  de  la  carte  géologique  d’Espagne,  à 
Madrid. 

9  Costa  #  (Francisco  Antonio  Pereira  da),  professeur 

à  l’École  polytechnique,  à  Lisbonne. 

10  Cotteau  (Gustave),  juge  honoraire,  membre  de 

diverses  sociétés  savantes,  à  Auxerre  (France 
—  Yonne). 

11  Dawson  (John  William),  principal  de  M’  Gill  Uni¬ 

versity,  à  Montreal  (Canada). 

12  Des  Clotzeaux  (A.),  membre  de  l’Institut,  profes¬ 

seur  au  Muséum  d’histoire  naturelle,  13,  rue 
de  Monsieur,  à  Paris. 

13  Duncan  (Peter  Martin),  professeur  de  géologie  à 

King’s  College,  6,  Grosvenor  Road,  Gunners- 
burg,  W,  à  Londres. 


—  _ 


14  MM.  Evans  (John),  industriel,  Nash  Mills, Hemel  Hemps- 

tead  (Angleterre). 

15  Favre  (Ernest),  6,  rue  des  Granges,  à  Genève 

(Suisse). 

16  François  (Jules),  inspecteur  général  des  mines,  81, 

rue  Miroménil,  à  Paris. 

17  Grand’Eury  (F.  Cyrille),  ingénieur,  23,  cours  Saint- 

André,  à  St-Etienne  (France-Loire). 

18  Gümbel  (W.),  président  de  la  Commission  géolo¬ 

gique  de  la  Bavière,  20  9/2,  Gabelsbergerstrasse, 
à  Munich. 

19  Gurlt  (Adolphe),  docteur  en  philosophie,  ingé¬ 

nieur,  à  Bonn  (Prusse). 

20  Hoefer  (Hans),  professeur  à  l’école  des  mines  de 

Leoben  (Autriche). 

21  Hughes  (Thomas  M’  Kenny),  Esq.,  F.  G.  S.,  pro¬ 

fesseur  à  l’Université,  à  Cambridge  (Angleterre). 

22  ^  Jacquot  (E.  ),  inspecteur  général  des  mines, 

83,  rue  de  Monceau,  à  Paris. 

23  Judd  (J.  W.),  F.  R.  S.,  professeur  de  géologie 

à  l’Ecole  royale  des  mines,  Science  Schools, 
South  Kensington,  Londres,  S.W. 

24  Kayskr  (Emmanuel),  professeur  de  géologie  à  l’Uni¬ 

versité,  membre  de  l’Institut  royal  géologique, 
à  Marburg  (Prusse). 

25  Keyserling  (H.  comte  de),  curateur  à  l'université 

de  Dorpat,  à  Raikül,  par  Reval  (Russie— Estho- 
nie). 

26  Koenen  (Adolph  von),  professeur  à  l’Université,  à 

Goettingen  (Prusse). 

27  Kokscharow  (Nicolas  de),  général-major,  membre 

de  l’Académie  impériale  des  sciences,  Wassili- 
Ostrow,  ligne  des  Cadets,  n°  1,  à  St-Péters- 
bourg. 


-  25  — 


28  MM.  Lasaulx  (Arnold)  von),  professeur  de  minéralogie 

à  lUrnversiié,  à  Bonn  (Prusse). 

29  Lesquereux  (Léo),  botaniste,  à  Columbus,  Ohio 

(Etats-Unis). 

30  Lory  (Caries),  professeur  de  géologie  à  la  Faculté 

des  sciences,  à  Grenoble  (France  —  Isère). 

31  Lossen  (Karl  August),  professeur  de  pétrographie 

à  l’Université  et  à  l'Ecole  des  mines,  membre  de 
FInstit  u i  Royal  géologique, 8, Kieinbeerenstrasse, 
N.,  à  Berlin. 

32  Mayer  (Charles),  professeur  à  l’Université,  20, 

Thalstrasse,  Hottmgen,  à  Zurich  (Suisse). 

33  Moeller  (Valérien  de),  professeur  de  paléontologie 

à  l’Ecole  des  mines,  à  St-Pétersbourg. 

34  Morière  (J.),  doyen  de  la  faculté  des  sciences 

et  secrétaire  de  la  Société  linnéenne  de  Nor¬ 
mandie,  51,  rue  de  Bayeux,  à  Caen  (Fiance  — 
Calvados). 

35  Nordenskiôld  (A.-E  ),  professeur  à  l’Université,  à 

Stockholm. 

36  Pisani  (Félix),  professeur  de  chimie  et  de  minéra¬ 

logie,  130,  boulevard  St-Germain,  à  Paris. 

37  Bath  (Gustave  vom),  professeur  de  minéralogie  à 

l’Université,  à  Bonn  (Prusse). 

38  Benevier  (Eugène),  professeur  de  géologie  à  l’Aca¬ 

demie,  à  Lausanne  (Suisse). 

39  Rosenbusch  (Heinrich),  professeur  de  minéralogie 

à  r Université,  à  Heidelberg  (Grand-duché  de 
Bade). 

40  Rossi  (cavalière  Michèle  Stefano  de),  17,  Piazza 

dell’  Ara  Cœli,  à  Rome. 

41  Rouville  (Paul  de), doyen  de  la  faculté  des  sciences, 

à  Montpellier  (France— Hérault). 

42  Schlüter  (Clemens),  professeur  à  l’Université,  à 

Bonn  (Prusse). 


—  26  — 


43  MM.  Stoppani  (Antonio),  abbé,  commandeur,  professeur 

à  l’Institut  techaiq ue  supérieur,  directeur  du 
Musée  civique,  à  Milan  (Italie). 

44  Stur  (Dionys),  géologue  en  chef  de  l’Institut  I.  R. 

géologique,  9,  Custozzagasse,  à  Vienne  (Au¬ 
triche). 

45  Taramelli  (Torquato),  professeur  à  l’Université, 

à  Puvie  (Italie). 

46  Torel  (Oito),  professeur  de  géologie  à  l’Université, 

à  Lund  (Suède). 

47  Tschermak  (Gustave),  professeur  de  minéralogie  à 

l’ Université,  à  Vienne  (Autriche). 

48  Weiss  (Ernest),  profrs^eur  à  l’Académie  des  mines, 

2,  Louisenplatz,  NW.,  à  Berlin. 

49  Whitney  (Josiah),  directeur  du  Geological  Survey 

de  la  Californie,  à  San-Francisco  (Etats-Unis). 

50  Woodward  (Dr  Henry),  Esq.,  F.  R.  S.,  F.  G.  S., 

conservateur  du  département  géologique  du 
Kritish  Muséum ,  129,  Beaufort  Street,  Chelsea, 
à  Uondres,  S.  W. 

51  Wobthen  (A. -H.),  directeur  du  Geofogical  Survey 

de  l’Illinois,  à  Springfield  (Etats-Unis). 

52  Zirkel  (Ferdinand),  professeur  de  minéralogie  à 

l’Université,  à  Leipzig  (Saxe). 


TABLEAU  INDICATIF 


DES  PRÉSIDENTS  DE  LA  SOCIÉTÉ 

DEPUIS  SA  FONDATION. 


1874 

M. 

L.-G.  DE  KONINCK. 

1874-1875 

» 

A.  BRIART. 

1875-1876 

» 

Ch.  de  LA  VALLÉE  POUSSIN. 

1876-1877 

» 

J.  van  SCHERPENZEEL  TRIM 

1877-1878 

» 

F.-L.  CORNET. 

1878-1879 

» 

J.  van  SCHERPENZEEL  THIM 

1879-1880 

» 

A.  BRIART. 

1880-1881 

» 

A.  de  VAUX. 

1881-1882 

» 

R.  MALHERBE. 

1882-1883 

» 

A.  FIRKET. 

1883-1884 

» 

P.  COGELS. 

1884-1885 

» 

W.  SPRING. 

1885-1886 

» 

E.  DELVAUX. 

1886-1887 

» 

A.  BRIART. 

BULLETIN 


. 

. 


■ 


Assemblée  générale  du  21  novembre  1886. 


Présidence  de  M.  É.  Delvaux,  président. 

La  séance  est  ouverte  à  il  heures. 

Les  membres  qui  ont  signé  au  registre  de  présence  sont 
au  nombre  de  quatre-vingts,  savoir  :  MM.  Aubel  (Edmond 
van),  Battaille  (Albert),  Bougnet  (Eustache),  Bouhy  (Victor), 
Braconnier  (Ivan),  Briart  (Alphonse),  Candèze  (Ernest), 
Cesàro  (Giuseppe), Ghandelon  (Théodore),Clerfayt  (Adolphe), 
Cocheteux  (Albert),  Cocheteux  (Charles),  Cogels  (Paul), 
Crépin  (François),  Crismer  (Léon),  Crocq  (Jean),  Daimeries 
(Anthime),  Davreux  (Paul),  D  jardin  (Louis),  De  Koninck 
(Lucien),  Delvaux  (Emile),  Despret  (Eugène),  Dewalque 
(François),  Dewalque  (Gustave),  Donckier  (Charles),  Dorlodot 
(Henry  de),  Durant  (Henry),  Eich  (Emile),  Ertborn  (baron 
Octave  van),  Firket  (Adolphe),  Folie  (François),  Forir 
(Henri),  Fraipont  (Julien),  Germaux  (Edmond),  Gilki net 
(Alfred),  Gillet  (Lambert),  Gindorff  (Frantz),  Goret  (Léopold) 
Habets  (Alfred),  Halleux  (Arthur),  Hennequin  (Emile), 
Houzeau  de  Lehaie  (Auguste),  Hubert  (Herman),  Jorissen 
(Armand),  Jorissenne  (Gustave),  Kupfferschlaeger  (Isidore), 
La  Vallée  Poussin  (Charles  de),  Leduc  (Victor),  Lefèvre 
(Théodore),  L’Hoest  (Gustave),  Libert  (Joseph),  Lohest 
(Maximin),  Loiseau  (Oscar),  Malaise  (Constantin),  Malherbe 
(Renier),  Marcotty  (Désiré),  Marcq  (Dieudonné),  Mativa 
(Henri),  Minsier  (Camille),  Mullenders  (Joseph),  Munck 
(Emile  de),  Noblet  (Albert),  Ortlieb  (Jean),  Otreppe  de 
Bouvette  (Frédéric  baron  d’),  Perard  (Louis),  Plumât  (Jean- 
Baptiste),  Puydt  (Marcel  de),  Raeymackers  (Désiré),  Reul 
(Gustave  de),  Ronkar  (Emile),  Rosius  (Jules),  Rucquoy 


IV 


(Alfred),  Scherpenzeel  Thim  (Jules  van),  Sélys-Longchamps 
(baron  Edmond  de),  Souheur  (Bauduin),  Spring  (Walthère), 
Timmerhans  (Louis),  Tras  (le  R.  P.),  Vaux  (Adolphe  de), 
Ve!ge  (Gustave). 

MM.  G  Petit-Bois,  empêché,  et  F.-L.  Cornet,  malade, 
ont  fait  excuser  leur  absence. 

M  le  président.  Messieurs,  je  vous  remercie  au  nom 
delà  Société  d’être  venus  en  grand  nombre,  de  toutes  les 
parties  de  la  Belgique,  prendre  part  à  cette  assemblée. 
Votre  présence  prouve  l’importance  des  questions  que  nous 
avons  à  résoudre  et  montre  en  même  temps  la  vitalité  de 
la  Société. 

Je  remercie  tout  particulièrement  M.  Houzeau  pour  le 
service  qu’il  rend  à  la  Société  en  prenant  en  main  la  cause 
des  membres  appelants.  On  ne  pourra  dire  à  l’étranger 
qu’ils  ont  manqué  de  défenseurs  sympathiques  et  auto¬ 
risés,  que  la  liberté  la  plus  entière  et  tous  les  avantages 
d’une  défense  complète  ne  leur  ont  pas  été  accordés. 

Vous  venez  tous,  Messieurs,  avec  la  ferme  volonté  de 
rechercher  ensemble  la  vérité,  de  défendre  le  droit  et  de 
faire  triompher  la  justice  de  quelque  côté  qu’ils  se  trouvent. 
Elevé  à  cette  hauteur,  le  débat  se  transforme,  les  passions 
s’apaisent  et  la  lutte,  dégagée  des  pénibles  préoccupations 
de  personnes,  devient  féconde  :  soyez  les  bienvenus! 

Messieurs,  j’ai  deux  propositions  à  soumettre  à  l’assem¬ 
blée. 

La  première  a  pour  objet  une  modification  à  l’ordre  du 
jour  fixé  par  les  statuts.  Afin  de  permettre  à  tous  les 
membres,  en  particulier  aux  confrères  qui  n’habitent  pas  la 
ville.de  Liège,  de  prendre  part  à  la  délibération  et  au  vote 
qui  suivra,  je  propose  à  l’assemblée  de  modifier  son  ordre 
du  jour  et  d’aborder  en  premier  lieu  l’appel  de  MM.  Van 
den  Broeck  et  Rutot.  La  cause  de  ces  Messieurs  entendue, 
nous  reprendrons  ensuite  l’ordre  fixé  par  les  statuts. 


y 


Si  personne  ne  s’oppose  à  la  proposition,  je  déclare  la 
mesure  adoptée. 

La  seconde  proposition  est  celle-ci  : 

Le  paragraphe  5  des  articles  additionnels  au  règlement 
interdit  la  reproduction  dans  nos  Annales  des  discussions 
d’affaires.  Attendu  l’importance  des  questions  de  droit  dont 
la  décision  de  l’assemblée  va  fixer  la  jurisprudence  pour 
l’avenir,  je  propose  aux  honorables  membres  de  décider 
pour  cette  fois  qu’il  sera  dérogé  aux  dispositions  du  règle¬ 
ment  précité  et  que  le  compte  rendu  de  la  séance  sera 
inséré  in  extenso  dans  le  procès-verbal. 

M.  L.  L.  De  Koninck  pense  qu’il  serait  utile  de  ne 
voter  l’impression  qu’après  la  discussion,  l’assemblée  ne 
devant  être  à  même  qu’à  ce  moment  de  se  prononcer  en 
connaissance  de  cause. 

M.  le  président  croit  que  l’impression  doit  être  décidée 
préalablement  à  tous  débats,  pour  les  raisons  qu’il  vient 
d’indiquer,  et  que  la  décision  de  l’assemblée,  quelle  qu’elle 
soit,  doit  être  enregistrée.  M.  De  Koninck  insiste-t-il  ? 

M.  L.  L.  De  Koninck.  Ma  proposition  n’étant  pas 
appuyée,  je  n’insiste  pas. 

M.  le  président.  L’assemblée  est-elle  d’avis  de  voter 
l’impression?  (Adhésion.)  Je  déclare  en  conséquence  la 
proposition  adoptée. 

L’ordre  du  jour,  tel  qu’il  a  été  adopté  par  l’assemblée, 
nous  amène  à  entendre  l’appel  interjeté  par  MM.  Van  den 
Broeck  et  Rutot. 

Vous  avez  tous  reçu,  Messieurs,  le  manifeste  des 
membres  appelants,  ainsi  que  la  circulaire  de  l’honorable 
M.  Houzeau.  Vous  avez  dû  recevoir  hier  mon  rapport  con¬ 
tenant  l’exposé  des  faits  en  cause  et  des  raisons  qui  ont 
déterminé  le  Conseil  à  prendre  les  résolutions  sur  les¬ 
quelles  vous  êtes  appelés  à  émettre  un  jugement,  et  vous 
avez  sans  doute  pris  connaissance  de  ce  document.  Je  crois 


VI 


donc  inutile  de  vous  le  lire  et  je  pense  que  nous  pouvons, 
pour  gagner  du  temps,  aborder  immédiatement  la  discus¬ 
sion  de  l’appel  lui-même.  (Adhésion.) 

(Pour  l’intelligence  de  la  discussion  qui  va  suivre,  la 
lecture  du  rapport  dont  il  vient  d’être  question,  est  indis¬ 
pensable.  Le  voici.) 

Messieurs, 

Depuis  la  réunion  de  l’assemblée  générale  de  l’année 
dernière,  il  s’est  produit  un  fait  profondément  regrettable, 
sans  précédent  dans  nos  annales  et  sans  exemple,  croyons- 
nous,  dans  l’histoire  des  sociétés  scientifiques.  Les  hommes 
les  plus  considérables  par  leur  science  et  l’autorité  de  leur 
caractère,  vos  chargés  de  pouvoirs1,  ont  été  outragés  dans 
une  commission  officielle  dont  les  procès-verbaux  ont  été 
publiés,  à  l’occasion  de  l’exécution  de  leur  mandat,  à  cause 
de  la  manière  dont  ils  ont  accompli  la  mission  quevous  leur 
avez  confiée,  et,  chose  inconcevable,  il  s’est  trouvé  un 
membre  de  la  Société  pour  approuver  ces  outrages  et  s’offrir 
de  les  appuyer! 

Les  actes  de  vos  mandataires,  soumis  à  la  ratification  de 
la  dernière  assemblée  générale,  ont  été  complètement 
approuvés  par  celle-ci  :  l’outrage  déversé  sur  vos  fondés  de 
pouvoirs  constitue  donc  une  offense  directe  à  la  Société 
tout  entière.  Pareille  offense  ne  pouvait  demeurer  impunie 
et  le  Conseil  s’est  vu  dans  l’obligation  d’appliquer  une  peine 
disciplinaire  prévue  par  les  Statuts. 

Il  appartient  au  président  de  vous  faire  rapport  au  nom 
du  Conseil  sur  les  circonstances  et  les  faits  qui  ont  amené 
cette  émanation  de  la  Société  à  prononcer  l’exclusion  d’un 
de  nos  membres  les  plus  actifs,  M.  E.  Van  den  Broeck,  et 
bientôt  après,  ensuite  de  déclarations  inattendues,  celle 
de  son  collègue,  M.  A.  Rutot,  auquel  la  Société  doit 
nombre  d’utiles  travaux. 


VII 


Le  rapport,  simple  exposé  des  faits,  sera  sobre  d’appré¬ 
ciations,  afin  de  laisser  à  chacun  des  membres  de  cette 
assemblée  le  soin  de  se  former  un  jugement  et  de  se  pro¬ 
noncer  en  toute  liberté. 

Est-il  nécessaire,  Messieurs,  de  vous  rappeler  les  orages 
soulevés  dans  votre  dernière  assemblée  générale  par  la 
forme  insolite  des  revendications  qui  se  sont  manifestées  à 
l’occasion  de  certain  passage  contenu  dans  la  pétition 
rédigée  par  vos  délégués  et  soumise  à  la  Législature? 

On  a  expliqué  à  suffisance  le  sens  précis  que  la  Société 
attache  aux  expressions  employées  dans  ce  document, 
expressions  qui,  ne  visant  que  la  portée  objective  de 
l’œuvre,  particulièrement  l’absence  de  garanties,  ne  tou¬ 
chaient  en  rien  les  personnes.  La  valeur  d’une  œuvre  scien¬ 
tifique  ne  se  décrète  pas  :  du  moment  qu’elle  existe,  il  n’est 
donné  à  personne  de  l’amoindrir.  C’est  ce  que  l’on  aurait  dû 
savoir,  ou  c’est  ce  que  l’on  n’a  pas  voulu  comprendre,  et 
ainsi  a  été  amené  le  débat  orageux  dont  vous  avez  été  les 
témoins  attristés. 

Pleine  liberté  a  été  laissée,  d’ailleurs,  aux  dissidents.  Il 
leur  a  été  loisible  de  discuter  nos  explications,  de  les 
trouver  même  insuffisantes,  et  leurs  protestations  ont  pu  se 
produire,  comme  vous  vous  en  souvenez,  sous  les  formes 
les  plus  vives.  N’étions-nous  pas  ici  en  famille,  et,  sauf  la 
forme,  c’était  leur  droit. 

L’Assemblée  générale  de  1885,  dans  sa  décision  souve¬ 
raine,  a  approuvé  complètement  l’attitude  et  les  actes  de 
vos  mandataires  et,  par  son  vote  de  confiance,  leur  a 
adressé  les  remercîments  que  vous  savez. 

En  présence  de  cette  décision  sans  appel,  deux  voies 
bien  larges  restaient  ouvertes  devant  les  membres  dissi¬ 
dents.  Ou  ils  admettaient  le  bien  fondé  des  explications 
fournies  parles  délégués,  ratifiées  par  l'assemblée  générale 
et  ils  demeuraient  en  communion  d’idées  avec  nous,  ou 


vin 


bien,  ils  persistaient  dans  leur  hostilité,  rompaient  en  visière 
avec  la  Société  et  envoyaient,  comme  il  est  d’usage  partout  en 
semblable  occurrence,  leur  démission.  Celle-ci  loyalement 
donnée,  ces  Messieurs  demeuraient  absolument  libres  de  se 
retourner  et  d’attaquer  mêmeleurs  anciens  confrères  :  c’était 
correct.  Mais,  ce  qui  ne  l’est  pas,  c’est  de  venir  s’asseoir  aux 
côtés  des  hommes  auxquels  on  fait  la  guerre  :  on  ne  demeure 
pas  membre  d’une  société  politique  ou  scientifique  dont  on 
poursuit  la  destruction. 

Cette  ligne  de  conduite  si  droite,  si  naturelle,  on  ne  l’a 
point  suivie.  On  est  resté  au  milieu  de  nous,  se  réservant 
de  saisir  le  moment  favorable  pour  opérer  la  diversion  et 
nous  attaquer.  C’est  ici  que  prend  origine  l’incident  dont  le 
Conseil  a  eu  à  connaître  et  la  décision  dont  on  appelle  à 
l’assemblée  générale. 

Le  23  février  dernier,  dans  une  autre  enceinte,  un  géo¬ 
logue  qui  n’appartient  en  rien  à  la  Société  géologique  de 
Belgique,  a  publiquement  et  avec  préméditation  déversé 
l’outrage  sur  nos  mandataires,  MM.  G.  Dewalque,  A.  Briart, 
F.  Cornet,  Ch.  de  la  Vallée  Poussin  et  C.  Malaise,  en  les 
accusant  (’)  d’avoir  fait,  sur  une  question  capitale,  une  décla¬ 
ration  fausse  et  en  ajoutant  que  ces  éminents  et  dévoués 
confrères,  en  la  faisant,  savaient  en  âme  et  conscience 
qu'elle  était  fausse  ;  et  ce,  dans  le  but  probable  d’arriver  à 
leurs  fins. 

Le  Conseil  n’a  pas  à  relever  ces  calomnies.  Les  honorables 
délégués  qui  ont  signé  la  pétition  sont  assez  haut  placés 
dans  l’estime  de  leurs  confrères  et  dans  celle  du  monde 
savant  pour  les  dédaigner  :  elles  ne  peuvent  les  atteindre. 
D’ailleurs,  elles  ont  été  émises  par  un  géologue  dont  nous 
n’avons  pas  à  nous  occuper  ici,  attendu  qu’il  n’appartient 
pas  à  la  Société. 

P)  Page  340  des  Procès-verbaux  de  la  Commission  chargée  de  présenter  un 
projet  de  réorganisation  du  service  de  la  carte  géologique. 


SX 


Au  milieu  des  protestations  indignées  qui  s’élevaient  de 
toutes  parts,  il  s’est  trouvé  un  membre  de  la  Société  Géolo¬ 
gique  de  Belgique,  M.  E.  Van  den  Broeck,qui  n’a  pas  craint 
de  demander  la  parole,  non  pour  atténuer  la  portée  outra¬ 
geante  des  paroles  de  son  chef,  mais  pour  offrir  de  fournir 
la  preuve  que  celui-ci  n’avait  pas  eu  tort  de  les  employer, 
c’est-à-dire  pour  démontrer  que  M.  Dupont  avait  eu  raison 
d’outrager  les  délégués  de  la  Société  ! 

Le  Conseil  a  jugé  l’acte  posé  par  M.  Van  den  Broeck  de  la 
plus  haute  gravité  :  une  société  scientifique,  pas  plus  qu’une 
association  politique,  ne  peut  permettre,  sans  déchoir,  qu’on 
insulte  ses  mandataires.  Après  avoir  attendu  longtemps  une 
démarche  que  tout  commandait,  le  Conseil,  ayant  pris 
connaissance  de  ces  faits,  sur  lesquels  un  débat  contradic¬ 
toire  n’est  pas  possible,  puisqu’ils  sont  surabondamment 
établis  par  des  documents  officiels,  que  l’intéressé  a  eu  la 
faculté  de  rectifier  ou  d’atténuer  et  qu’il  a  maintenus,  le 
Conseil  adressa  uue  lettre  d’invitation  à  M.  Van  den  Broeck, 
pour  le  prier  de  se  présenter  devant  lui  afin  d’expliquer  sa 
conduite. 

Voici  la  réponse  qui  fut  faite  à  cette  invitation. 

Bruxelles,  le  11  Juin  1886. 

Monsieur  le  Secrétaire  adjoint, 

Je  ne  puis  attribuer  la  forme  insolite  de  la  u  citation  à  com¬ 
paraître  „  devant  le  Conseil  de  la  Société  géologique,  que  vous 
m’adressez  par  lettre  recommandée,  qu’à  l’intention  probable  de 
vous  conformer  aux  usages  observés  à  l’égard  des  justiciables. 

Si  ma  supposition  est  fondée,  je  me  permettrai  de  vous  faire 
observer  qu’il  existe  un  principe  non  pas  seulement  de  droit,  mais 
aussi  d’équité  et  même  de  simple  convenance,  qui  interdit  à  des 
u  juges  „  d’être  aussi  parties  au  débat  sur  lequel  ils  sont  appelés 
à  se  prononcer.  Comme  je  ne  puis  supposer  non  plus  qu’un  prin¬ 
cipe  aussi  élémentaire  doive  être  méconnu  dans  la  situation 
actuelle,  je  vous  serai  obligé  de  me  faire  connaître  quelles  seront 


X 


les  récusations  dont  certains  des  membres  du  Conseil  auront 
certainement  pris  l’initiative. 

Vous  jugerez  sans  doute  aussi  indispensable  de  joindre  à  votre 
prochaine  communication  toutes  pièces,  procès-verbaux  ou  docu¬ 
ments  dont  il  serait  fait  usage,  ainsi  que  le  texte  de  l’acte 
d’accusation  dressé  à  ma  charge. 

Cette  recommandation  me  paraît  plus  utile  que  celle  à  laquelle 
vous  avez  pris  la  précaution  de  recourir,  car  vous  paraissez  avoir 
tout  à  fait  perdu  de  vue  qu’un  jugement  impartial  suppose 
nécessairement  une  défense  préparée  dans  les  mêmes  conditions 
que  l’accusation. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Secrétaire  adjoint,  l’assurance  de 
ma  considération  distinguée. 

(Signé)  Ernest  Van  den  Broeck, 

Cette  épître,  dont  vous  avez  pu  apprécier  la  convenance, 
éclaire  la  situation  :  elle  peut  se  passer  de  commentaires. 

Le  Conseil,  chargé  de  la  défense  de  la  Société  ou¬ 
tragée  en  la  personne  de  ses  mandataires,  s’est  déclaré 
compétent  et  a  pris  acte  de  la  déclaration  de  cinq  de  ses 
membres  qui  se  récusaient  comme  directement  intéressés 
dans  la  question.  En  l’absence  du  défaillant,  se  trouvant 
suffisamment  éclairé,  il  a,  après  délibération,  déclaré,  en  ce 
qui  concerne  M.  E.  Van  den  Broeck,  les  faits  établis,  la 
culpabilité  démontrée,  et  a  décrété,  à  l’unanimité,  l’exclu¬ 
sion  de  ce  membre. 

On  a  émis,  Messieurs,  l’avis  que  l’exclusion  devait  être 
réservée  pour  les  cas  d’indignité.  Le  texte  des  statuts  ne  dit 
rien  de  semblable.  Il  s’en  remet  complètement,  pour  l’ap¬ 
plication  de  la  peine,  à  la  sagesse  du  Conseil,  sauf  appel  à 
l’assemblée  générale.  Le  Conseil  a  donc  pensé  que  l’exclu¬ 
sion  peut  être  prononcée  conlre  tout  membre  qui  a  grave¬ 
ment  troublé  l’ordre  social,  et  dans  l’espèce,  que  l’acte 
reproché  à  deux  confrères  a  suffisamment  blessé  la  Société 
pour  motiver  leur  exclusion. 


XI 


Ensuite  de  la  décision  prise,  décision  qui  fut  portée  à  la 
connaissance  de  la  Société  à  la  première  réunion  mensuelle, 
M.  le  secrétaire  adjoint  a  été  chargé  de  faire  parvenir  à 
M.  Van  den  Broeck  l’extrait  des  délibérations  du  Conseil, 
dont  vous  avez  eu  connaissance.  Le  destinataire  n’a  pas 
accusé  réception  de  l’envoi  de  ce  document. 

Le  11  août  dernier,  M.  Van  den  Broeck  a  adressé  à  M.  le 
secrétaire  adjoint  une  lettre  que  l'auteur  n’a  pas  jugé  utile 
de  publier  et  que  nous  n’avons  point  les  mêmes  raisons  de 
cacher  :  il  va  vous  être  donné  lecture  de  cette  pièce. 

Bruxelles,  le  11  août  1886. 

Monsieur  le  Secrétaire  adjoint, 

Des  amis  nous  ayant  informés,  M.  Rutot  et  moi,  que  les  pro¬ 
cès-verbaux  des  dernières  séances  ont  paru  sans  avoir  osé  com¬ 
menter  ni  même  simplement  relater  les  intéressantes  décisions 
que  certains  membres  du  Conseil  de  la  Société  géologique  nous 
ont  fait  l’honneur  de  prendre  à  notre  égard,  en  décrétant  pour 
des  motifs  absolument  étrangers  à  une  Société  dont  nous  sommes 
membres  fondateurs,  notre  expulsion  de  celle-ci,  je  viens  vous 
prier  de  bien  vouloir  nous  faire  parvenir  à  tous  deux  ces  docu¬ 
ments  . 

De  même  qu’au  volume  d’ Annal  es  de  cette  année,  nous  y  avons 
doublement  droit  par  suite  du  versement  sur  quittance  de  la  coti¬ 
sation  correspondante  et  par  suite  de  notre  qualité  de  membres 
effectifs,  laquelle  se  continue  strictement  et  statutairement  au 
moins  jusqu’à  la  date  de  l’appel  réservé  vis-à-vis  de  l’assemblée 
générale  de  novembre  prochain. 

Comme  M.  Rutot  et  moi  nous  comptons  d’ici  à  peu  de  jours 
accompagner  M.  Dupont  dans  une  course  géologique  en  France, 
qui  nous  tiendra  éloignés  de  Bruxelles  pendant  une  dizaine  de 
jours,  nous  désirerions  vivement  qu’il  soit  fait  droit  à  notre  récla¬ 
mation  dans  le  plus  bref  délai  possible. 

Comme  nous  désirons  être  en  possession  de  ces  documents  avant 
notre  départ,  j’insiste  vivement, et  j’espère  que  vous  ne  trouverez 


XII 


pas  nécessaire  de  nous  contraindre  à  avoir  recours  aux  voies 
légales  pour  entrer  en  possession  d’un  bien  qui  nous  appartient 
légitimement  et  qu’il  n’est  pas  admissible  que  vous  déteniez  plus 
longtemps. 

Des  exemplaires  authentiques  de  ces  procès-verbaux  nous  sont 
d’ailleurs  indispensables  pour  nous  permettre  de  revendiquer  la 
mention  franche  et  publique,  dans  les  Annales  de  la  Société,  d’un 
acte  que  nous  regretterions,  nos  amis  et  nous,  de  voir  laisser  dans 
l’ombre  et  sans  les  honneurs  de  toute  la  publicité  qu’il  mérite. 

Je  profiterai  de  l’occasion,  Monsieur  le  Secrétaire  adjoint, 
pour  vous  demander  aussi  des  nouvelles  de  mon  travail  présenté 
il  y  a  trois  mois  à  la  Société  géologique  sur  mes  recherches  aux 
environs  de  Lierre  ? 

Le  peu  d’empressement  que  semblent  mettre  MM.  les  com¬ 
missaires  chargés  de  faire  rapport  sur  ce  travail,  qui  contredit  si 
vivement  les  levés  de  MM.  Cogels  et  van  Ertborn  (levés  que  les 
dits  commissaires  ont  eu  précisément  à  approuver  dans  le  temps)? 
pourrait  faire  croire  que  je  ne  m’étais  pas  trompé  en  signalant  ,  lors 
de  la  nomination  de  ces  Messieurs  comme  juges  de  mon  travail, 
la  situation  difficile  et  délicate  qui  leur  était  faite. 

Cette  situation  deviendrait  encore  plus  délicate  si,  pour  faciliter 
leur  tâche  ardue,  les  dits  commissaires  croyaient  pouvoir 
communiquer  mon  manuscrit  à  ceux  dont  je  combats  la  thèse  et 
les  levés. 

Il  semble  d’autre  part  que  l’on  veuille  par  ces  retards  arriver 
à  n’être  pas  dans  la  pénible  obligation  d’insérer  mon  travail  dans 
le  volume  de  cette  année.  C’est  faire,  dans  ce  cas,  beaucoup 
d’honneur  à  l’effet  moral  qu’il  est  appelé  à  produire. 

Je  pense  que  le  mieux  serait  que  ce  retard  prenne  fin  dans  le 
but  d’éviter  toute  interprétation  fâcheuse  et  je  vous  serais  fort 
obligé  de  tenir  compte  de  cette  observation  en  me  transmettant 
les  renseignements  demandés  et  aussi  en  transmettant  à  MM.  les 
commissaires  la  prière  de  remplir  le  plus  promptement  possible 
la  mission  qui  leur  a  été  confiée. 

Il  est  à  remarquer  que  mon  travail  est  le  seul  précisément,  de 
tous  ceux  qui  leur  ont  été  confiés  à  la  même  date,  dont  ils  n’aient 
pas  encore  rendu  compte  à  la  Société. 


—  XIII 


À  ce  sujet  aussi,  j’aurai  une  dernière  observation  à  faire.  Dans 
le  cas  où  le  comité  de  rédaction  trouverait  dans  mon  travail 
quelque  phrase,  quelqu’expression  ou  appréciation  personnelle 
qu’il  croirait  convenable  de'  modifier,  je  m’inclinerai  volontiers 
devant  son  désir,  s’il  s’agit  d’une  question  de  forme  mais  je  ne 
pourrais  admettre  de  censure  proprement  dite  c’est-à-dire  de 
modifications  ou  de  coups  de  ciseaux  qui  ne  me  seraient  pas 
signalés  ou  soumis  préalablement  à  l’impression,  si  l’on  se  résout 
à  celle-ci. 

Dans  la  certitude  que  vous  comprendrez  le  bien  fondé  de  ces 
diverses  observations,  je  vous  prie,  Monsieur  le  Secrétaire 
adjoint,  d’agréer  mes  sincères  salutations. 

(signé)  Ernest  Y  AN  DEN  BROECK. 

A  Monsieur  FORIR,  secrétaire  adjoint  de  la  Société  géologique  de 


Gomme  la  précédente,  cette  épître  se  distingue  par  un 
oubli  complet  d’égards  envers  le  Conseil  de  la  Société,  et  le 
ton  de  persiflage  qui  y  règne,  caractérise  parfaitement  les 
dispositions  d’esprit  dans  lesquelles  se  trouvait  l’auteur. 
M.  le  secrétaire  adjoint  a  fait  à  cette  pièce  la  réponse  qui 
suit. 

Liège,  le  15  août  1886. 

Monsieur  Yan  den  Broeck, 

J’ai  l’honneur  de  vous  accuser  réception  de  votre  lettre  du  11 
courant. 

Je  ne  suis  pas  compétent  pour  trancher  les  diverses  questions 
y  soulevées. 

Je  transmettrai  donc  votre  lettre  au  Conseil,  lors  de  sa  pro¬ 
chaine  réunion. 

Je  vais  écrire  aux  commissaires  que  l’auteur  tient  à  ce  que 
leurs  rapports  soient  prêts  pour  la  prochaine  séance. 

Agréez,  Monsieur,  mes  civilités. 

(signé)  H.  Forir, 
secrétaire  adjoint. 

A  Monsieur  E.  Y  AN  DEN  BROECK,  conservateur  au  Musée  royal 
d’histoire  naturelle ,  à  Bruxelles. 


XIV 


A  partir  de  cette  date,  toutes  relations  avaient  cessé 
entre  M.  Van  den  Broeck  et  la  Société,  lorsque,  le  11  no¬ 
vembre  courant,  un  exemplaire  du  manifeste  de  MM.  Van  den 
Broeck  et  Butot,  que  vous  avez  tous  reçu ,  daté  du  20  octobre 
et  envoyé  à  cette  date  à  l’étranger,  était  adressé  pour  infor¬ 
mation  au  Président  de  la  Société  avec  la  lettre  de  notifica¬ 
tion  suivante. 

Bruxelles,  le  10  novembre  1886. 

Monsieur  le  Président, 

Nous  avons  rhonneur  de  porter  à  votre  connaissance  que, 
conformément  aux  dispositions  de  l’article  15  du  chapitre  II  des 
statuts  de  la  Société  géologique  de  Belgique,  nous  comptons  pro¬ 
fiter  du  recours  que  cet  article  nous  réserve  devant  l’Assemblée 
générale  du  21  courant  relativement  aux  votes  d’exclusion  émis 
à  notre  égard  par  une  partie  des  membres  du  Conseil  de  la 
Société. 

Nous  joignons  à  la  présente  notification  un  exemplaire  du  docu¬ 
ment  imprimé  que  nous  avons  adressé  à  tous  les  membres  de  la 
Société  géologique,  document  qui  formule  avec  toutes  pièces  à 
l’appui  notre  protestation  contre  les  décisions  ci-dessus  rappelées. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Président,  nos  salutations  em¬ 
pressées. 

(signé)  E.  Van  den  Broeck;.  A.  Butot. 

A  Monsieur  le  Président  de  la  Société  géologique  de  Belgique. 

Le  même  jour,  accusé  de  réception  de  ces  documents 
était  donné  et  le  recours  des  deux  signataires  était  porté  à 
l’ordre  du  jour  de  la  séance. 

Le  cas  de  M.  Rutot  est  tout  différent.  Aucune  protestation, 
aucun  acte  émané  de  ce  membre  et  constaté  par  les  docu¬ 
ment  officiels  n’ayant  indiqué  qu’il  se  déclarait  solidaire  de 
l’outrage  fait  à  vos  délégués,  nous  n’aurions  point  eu  à 
statuer  en  ce  qui  le  concerne  si,  mis  en  demeure  de  se  pro¬ 
noncer  à  la  séance  du  21  mars  dernier,  par  M.  G.  Dewalque, 


—  XV 


il  n’avait  fait  d’abord  une  réponse  pleine  de  réticences  et 
finalement  avait  refusé  de  s’expliquer. 

Je  vais  faire  donner  lecture  de  la  partie  non  imprimée  du 
procès-verbal  qui  relate  l’incident  et  qui  a  été  approuvé  dans 
la  séance  suivante  sans  observations,  en  présence  de 
MM.  Rutot  et  Van  den  Broeck. 

Incident.  —  M.  G.  Deivalque  profite  de  la  présence  de  M.  Rutot 
pour  lui  demander  quelques  explications. 

On  sait  qu’une  commission  de  vingt  et  un  membres  est  chargée 
parle  gouvernement  de  lui  présenter  un  projet  de  réorganisation 
des  services  de  la  carte  géologique  ;  M.  Dupont  en  fait  partie  avec 
MM.  Purves,  Rutot  et  Van  den  Broeck.  On  sait,  d’autre  part,  que 
cinq  membres  de  la  Société  géologique,  MM.  Briart,  Cornet, 
G.  Dewalque,  Ch.  delà  Vallée  Poussin  et  Malaise,  ont  été  char¬ 
gés  par  elle  d’adresser  en  son  nom  une  pétition  aux  Chambres  sur 
ce  sujet,  et  l’on  n’a  pas  oublié  les  débats  orageux  suscités  ici  par 
MM.  Rutot  et  Van  den  Broeck  au  sujet  de  la  manière  dont  ces 
délégués  se  sont  acquittés  de  leur  mission. 

Or,  dans  une  des  dernières  séances  de  la  commission  officielle, 
les  délégués  de  la  Société,  membres  de  cette  commission,  ont  été 
violemment  offensés  par  M.  Dupont  qui,  après  avoir  insisté  sur  la 
gravité  des  reproches  formulés  contre  son  œuvre,  les  a  accusés  de 
l’avoir  calomnié  sciemment  en  avançant  des  accusations  aussi 
fausses,  les  sachant  fausses.  Il  s’en  est  suivi  un  incident  lamen¬ 
table,  dont  nul  ne  pourrait  aujourd’hui  apprécier  l’importance  et 
dans  lequel  MM.  Rutot  et  Van  den  Broeck  se  sont  joints  à 
M.  Dupont  et  ont  répété  ces  accusations. 

M.  Rutot.  Oui,  tous  les  deux. 

M.  G.  Deivalque.  Cela  étant,  je  demande  à  M.  Rutot  de  s’ex¬ 
pliquer  et  de  répéter  ici  ce  qu’il  a  dit  là-bas. 

M.  Rutot.  Je  répète  que  les  reproches  que  vous  avez  adressés 
au  service  de  la  carte  ne  sont  pas  justifiés. 

M.  G.  Deivalque.  C’est  votre  droit,  mais  là  n’est  pas  la  question. 
Il  s’agit  de  savoir  si  vous  direz  aussi  que  nous  vous  avons  calom¬ 
nié  sciemment. 


XVI 


M.  Butot  déclare  qu’il  n’a  pas  d’explications  à  donner  sur  ce 
qu’il  a  dit  devant  la  commission. 

M.  G.  Deivalque.  Vos  accusations  ont  été  proférées  devant  plu¬ 
sieurs  de  nos  confrères;  elles  sont  d’ailleurs  reproduites  dans  les 
procès-verbaux  imprimés  de  la  commission.  Cela  étant,  je  me 
réserve  de  saisir  le  Conseil  de  la  Société  de  la  question  de  savoir 
si  les  délégués  de  la  Société,  à  l’occasion  d’une  mission  qu’ils  ont 
remplie  consciencieusement  et  à  sa  satisfaction,  peuvent  être 
impunément  outragés  de  la  sorte  par  des  confrères  assis  en  face 
d’eux. 

L’incident  est  clos. 

Saisi  de  celte  affaire,  le  Conseil,  tenant  compte  de  l’atti¬ 
tude  habituelle  de  M.  Rutot,  après  l’avoir  vainement  convié 
à  venir  s’expliquer  devant  ses  collègues,  crut  néanmoins 
devoir  adopter  l’interprétation  la  plus  favorable  et  se  borna 
à  l’envoi  d’une  lettre  de  blâme. 

Cette  pièce,  confidentielle  par  sa  nature,  M.  Rutot  n’hésita 
pas  à  la  rendre  publique.  Comme  l’honorable  appelant  a 
publié,  dans  le  manifeste  dont  il  est  un  des  signataires,  une 
relation  absolument  incomplète  et  infidèle  de  faits  qui  ont 
eu  pour  témoins  les  confrères  présents  à  la  séance,  nous 
croyons  devoir  reproduire,  pour  l’édification  de  tous,  les 
détails  de  l’incident  et  les  paroles  qui  ont  été  prononcées. 

Après  l’approbation  du  procès-verbal  de  la  séance  précé¬ 
dente  et  les  présentations,  à  l’ouverture  de  la  séance  et  non 
à  l’issue  de  celle-ci,  comme  l’aftirme  M.  Rutot,  le  président 
informe  l’assemblée  de  la  décision  du  Conseil  en  ce  qui 
concerne  M.Van  den  Broeck  et  prie  M.  le  secrétaire  adjoint 
de  donner  lecture  de  la  lettre  de  notification  qui  lui  a  été 
adressée. 

«  Le  président  présente  ensuite  un  livre  dont  l’auteur 
M.  Péroche,  président  de  la  Société  géologique  du  Nord, 
fait  hommage  à  la  société. 

»  M.  Rutot  demande  et  obtient  la  parole. 


XVII 


)>  L’honorable  membre  s’étonne  que  la  mesure  du  Conseil 
qui  le  concerne,  n’ait  pas  été  portée  à  la  connaissance  de 
l’assemblée.  Il  croit  que  le  Conseil  aurait  agi  sagement  en 
faisant  cette  communication.  Mais  on  a  craint  sans  doute... 

»  Le  Président.— Pardon,  M.Rutot,  je  suis  obligé  de  vous 
arrêter.  Je  vous  ferai  remarquer  que  les  avis  que  vous 
voulez  bien  offrir,  on  ne  les  a  pas  sollicités.  Vous  vous 
méprenez,  du  tout  au  tout,  sur  les  motifs  qui  ont  dirigé  les 
actes  du  Conseil.  Celui-ci  n’a  pas  jugé  convenable  de 
froisser  l’amour-propre  d’un  membre  de  la  Société  en 
rendant  public  un  blâme  personnel.  C’est  donc  uniquement 
par  un  sentiment  d’égards  dont  vous  eussiez  pu  vous  mon¬ 
trer  reconnaissant,  qu’il  a  agi  ainsi.  Cependant,  si  vous 
tenez  absolument  à  rendre  publique  la  mesure  qui  vous 
concerne,  je  vous  accorderai  la  parole  sur  cette  question, 
mais  il  reste  entendu  que  vous  ne  pourrez  aborder  sous 
aucun  prétexte  les  faits  en  cause  de  M.Van  den  Broeck. 

»  M.  Rutot  persiste  dans  sa  résolution. 

»  Le  président.— Avant  de  vous  donner  la  parole,  je  dois 
communiquer  à  l’assemblée  la  décision  du  Conseil  et  faire 
donner  lecture  de  la  partie  du  procès-verbal  qui  censure 
votre  conduite. 

»  Lecture  est  donnée  de  cette  pièce. 

»  Maintenant  M.  Rutot,  vous  avez  la  parole. 

»  M.  Rutot  donne  lecture  du  document  que  voici. 


Messieurs,  vous  venez  d’entendre  lecture  de  deux  décisions  de 
la  Société. 

L’une  de  ces  décisions  a  trait  à  l’expulsion  de  mon  honorable 
collègue  et  ami  M.  Van  den  Broeck;  l’autre  me  u  blâme  haute¬ 
ment,  „  au  sujet  de  ma  conduite  à  la  Commission  de  la  réorgani¬ 
sation  de  la  Carte  Géologique. 

Il  est  évident  que  Messieurs  les  membres  du  Conseil  de  la  Société 
ont  mal  apprécié  ce  que  j’ai  dit  à  la  Commission  de  réorgani- 

ANNA1.ES  SOC.  GÈOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  2 


XVIII 


sation,  ou  que  je  n’ai  pas  eu  l’occasion  de  m’expliquer  catégori¬ 
quement. 

Pour  que  les  membres  du  Conseil  n’en  ignorent,  je  déclare  donc 
avoir  adhéré  de  la  manière  la  plus  complète  à  tout  ce  qui  a  été 
formulé  in  extenso ,  au  sujet  de  la  pétition  de  la  Société  aux 
Chambres  législatives  par  les  très  honorables  MM.  Dupont  et 
Van  den  Broeck  et  hautement  approuvé  par  notre  honorable 
collègue  M.  Purves. 

En  attendant  que  mon  collègue  et  ami  M.  Van  den  Broeck  ait 
jugé  utile  de  recourir  à  la  sanction  dont  il  est  fait  mention  dans 
nos  statuts,  je  ferai  remarquer,  pour  ce  qui  me  concerne,  que  le 
blâme  que  le  Conseil  de  la  Société  a  cru  pouvoir  m’infliger,  est  une 
illégalité,  attendu  que  les  statuts  ne  prévoient  rien  de  semblable. 
En  conséquence,  je  déclare  tenir  ce  blâme  pour  nul  et  non  avenu. 

Enfin,  j’ajouterai  encore  que  les  statuts  de  la  Société  stipulent 
que  l’exclusion  d’un  membre  doit  être  votée  à  l’unanimité  des 
membres  du  Conseil  ;  or,  le  texte  même  des  décisions  prises 
indique  clairement  que  cinq  membres  n’ont  pas  pris  part  aux 
délibérations. 

La  déclaration  d’exclusion  est  donc  elle-même  entachée 
d’illégalité. 

»  Le  Président.  — J’accepte  le  dépôt  de  la  déclaration  dont 
vous  venez  de  donner  lecture.  Sans  engager  ici  une  discus¬ 
sion  sur  les  ternies  et  les  propositions  énoncées  dans  ce 
document,  je  ferai  remarquer  à  l’assemblée  que  les  obser¬ 
vations  de  pure  casuistique  qu’il  renferme,  eussent  trouvé 
réfutation  immédiate  si  M.  Rutot  avait  jugé  utile  de  se  pré¬ 
senter,  comme  il  y  avait  été  convié,  devant  le  Conseil  de 
la  Société. 

»  Le  Conseil  appréciera  la  suite  qu’il  convient  de  donner 
à  cette  déclaration. 

»  L’ordre  du  jour  appelle,  etc.» 

Tel  a  été  l’incident.  On  voit  combien  la  réalité  des  faits 
s’éloigne  de  la  version  publiée  par  l’honorable  M.  Rutot. 

Reprenons  maintenant  la  déclaration  écrite  dont  M.  Rutot 


XIX 


a  donné  lecture  et  examinons  la  portée  des  assertions 
qu’elle  contient. 

M.  Rutot  débute  par  une  infidélité  de  reproduction,  il  dit  : 
le  Conseil  «  me  blâme  hautement  au  sujet  de  ma  conduite 
à  la  Commission  de  réorganisation  de  la  carte  géologique.  » 
Le  Conseil  n’a  pu  blâmer  un  acte  qui,  d’après  le  procès-verbal 
officiel  des  séances  de  la  Commission,  n’a  pas  été  posé. 
Suivant  ce  document,  M.  Rutot  n’a  rien  dit  ;  il  a  gardé  le 
silence,  comme  ses  collègues,  MM.Mourîon  et  Purves.  Le 
Conseil  l’a  blâmé  de  n’avoir  pas  dégagé  ici ,  à  la  Société 
géologique,  quand  M.  G.  Rewalque  lui  en  a  fourni  l’occa¬ 
sion,  sa  responsabilité  dans  l’outrage  fait  à  vos  mandataires. 

Plus  bas, reproduction  de  la  même  erreur.  «Il  est  évident, 
dit  M.  Rutot,  que  MM.  les  membres  du  Conseil  de  la  Société 
ont  mal  apprécié  ce  que  j’ai  dit  à  la  Commission  de  réorga¬ 
nisation.  »  Parcourez  les  documents,  Messieurs,  et  vous 
constaterez  que  M.  Rutot  n’est  pas  intervenu  dans  cet  inci¬ 
dent  à  la  Commission  et,  par  conséquent,  que  le  Conseil  n’a 
pu  mal  apprécier  des  paroles  qui  n’ont  pas  été  prononcées. 

Nouvelle  contre-vérité  :  «  ou  que  je  n’ai  pas  eu  occasion 
de  m’expliquer  catégoriquement.  »  M.  Rutot  a  eu,  ainsi  que 
son  collègue,  occasion  de  s’expliquer  catégoriquement  :  il 
ne  l’a  point  fait  à  la  Commission.  Mis  en  demeure  de  se 
prononcer  ici,  par  M.  Dewalque,  il  a  refusé  toute  explica¬ 
tion. 

Autre  inexactitude  :  «  Je  déclare  donc,  écrit  M.  Rutot, 
avoir  adhéré.  »  N’ayant  rien  dit,  comment  M.  Rutot  peut-il 
avoir  adhéré  ?  Qu’il  adhère  maintenant,  après  réflexion,  c’est 
évident;  mais  avoir  adhéré,  c’est  le  passé  :  or  le  passé  ne 
lui  appartient  plus. 

Contre-vérité  manifeste  :  «  et  hautement  approuvé  par 
notre  honorable  collègue  M.  Purves.  »  Approuver  haute¬ 
ment,  c’est,  Messieurs,  manifester  à  haute  voix,  ou  dans  un 
document  public,  son  approbation  :  or,  pas  plus  que  M, 


XX 


Rutot,  l’honorable  M.  Purves  (qu’il  n’était  point  nécessaire 
d’introduire  dans  cette  affaire)  n’a  dit  un  mot  ou  publié  un 
document  quelconque  sur  cet  incident,  à  la  Commission,  ni 
ailleurs. 

Vient  ensuite  une  illusion  de  M.  Rutot,  que  nous  avons  le 
devoir  de  dissiper:  «  le  blâme  que  le  Conseil  a  cru  pouvoir 
m’infliger  est  une  illégalité,  attendu  que  les  statuts  ne  pré¬ 
voient  rien  de  semblable.  »  Est-ce  sérieux?  Ainsi,  parce 
qu’un  délit  n’est  pas  prévu  dans  la  loi  écrite,  il  s’ensuit, 
d’après  M.  Rutot,  que  la  Société  doive  demeurer  désarmée, 
que  le  délit  ne  puisse  être  réprimé  et  que  l’auteur  échappe  à 
tout  châtiment,  même  au  blâme!  Est-ce  soutenable? 

Enfin,  il  nous  reste  à  signaler  une  erreur  capitale  de  M. 
Rutot:  «  Les  statuts  de  la  Société  stipulent  que  l’exclusion 
d’un  membre  doit  être  votée  à  l’unanimité  des  membres  du 
Conseil  ;  or  le  texte  même  des  décisions  prises  indique  clai¬ 
rement  que  cinq  membres  n’ont  pas  pris  part  aux  délibéra¬ 
tions.  » 

La  mesure  a  été  votée  par  le  Conseil  à  l’unanimité,  d’après 
la  lettre  des  statuts  et  la  jurisprudence  en  vigueur  dans 
toutes  les  assemblées  délibérantes,  tant  scientifiques  que  poli¬ 
tiques,  du  monde  entier.  Depuis  quand  tous  les  membres 
faisant  partie  du  Conseil  doivent-ils  être  présents  pour  que 
les  décisions  de  cette  émanation  de  la  Société  sortent  leur 
effet?  Il  suffirait  donc  qu’un  membre  fût  empêché,  ou  dé¬ 
cédé,  pour  enrayer  toute  action  du  Conseil,  car  le  règlement 
ne  prévoit  pas  d’élections  partielles,  au  cours  de  l’année 
sociale  (ch.  III  des  statuts,  art.  23). 

Il  est  à  remarquer,  détail  qui  a  bien  sa  valeur,  que  les 
cinq  membres  qui  se  sont  récusés,  comme  intéressés  dans 
la  question,  étaient  précisément  récusés  par  MM.  Van  den 
Broeck  et  Rutot,  qui  ne  craignent  pas  d’arguer  maintenant 
de  cette  récusation  qu’ils  ont  eux-mêmes  sollicitée!  Est-il 
d’ailleurs  nécessaire  d’ajouter  que  les  cinq  membres  dont 


XXI 


il  s’agit  approuvent  pleinement  la  décision  adoptée  par  le 
Conseil,  avec  lequel  ils  sont  en  communion  parfaite. 

La  conclusion  de  M.  Rutot  reposant,  comme  on  a  pu 
voir,  sur  des  contre-vérités  ou  des  erreurs  manifestes, 
nous  ne  nous  arrêterons  pas  davantage  à  la  relever. 

Appelé  à  délibérer  sur  cette  volte-face, d’autant  plus  inat¬ 
tendue  que  la  conduite  passée  de  M.  Rutot  et  la  longanimité 
du  Conseil  ne  la  faisaient  point  pressentir,  celui-ci  se  vit 
obligé  d’appliquer  la  même  peine  que  celle  infligée  à 
M.  Yan  den  Rroeck,  à  cette  complicité  après  la  lettre  dans 
l’outrage. 

Vous  savez,  Messieurs,  en  quels  termes  la  décision  du 
Conseil  fut  portée  à  la  connaissance  de  M. Rutot.  A  la  séance 
suivante,  du  mois  de  juillet  dernier,  la  Société  fut  immédia¬ 
tement  informée  de  l’incident  et  des  mesures  de  répression 
qu’avait  dû  prendre  le  Conseil. 

Tels  sont,  Messieurs,  les  faits  affligeants  qui  sont  venus 
briser  nos  espérances  de  paix,  s’opposer  à  nos  désirs  de 
conciliation  et  détruire  l’effet  des  paroles  de  concorde  et 
d’union  par  lesquelles  s’est  ouverte  l’année  sociale  1885-86. 
Nous  n’avons  pas  expulsé  MM.  Van  den  Rroeck  et  Rutot, 
ils  se  sont  mis  eux-mêmes  hors  de  la  Société  par  leur 
conduite. 

Nous  n’avons  point  cru,  dans  l’exposé  que  vous  venez 
d'entendre,  devoir  faire  entrer  en  ligne  de  compte  l’atti¬ 
tude  prise,  dans  ces  derniers  temps,  au  milieu  de  nous,  par 
l’un  des  dissidents,  attitude  qui  faisait  déserter  nos  séances 
et  aurait  fini  par  les  rendre  impossibles.  —  La  plupart  des 
membres  qui  assistent  régulièrement  aux  séances  men¬ 
suelles  ont  été  d’ailleurs  à  même  de  l’apprécier.  —  Nous 
sommes  resté  strictement  sur  le  terrain  des  faits  établis  et 
non  susceptibles  d’interprétation. 

Nous  n’entendons  pas  insister  sur  la  façon  cavalière 
dont  MM. Van  den  Rroeck  et  Rutot  ont  décliné  l’invitation  à 


XXII 


se  présenter  devant  le  Conseil  et  nous  dédaignons  de 
répondre  à  l’insinuation  qui  a  éié  lancée,  à  savoir  que  le 
Conseil  redoutait  de  faire  connaître  ses  décisions.  Les 
hommes  qui  composent  votre  Conseil  sont  au-dessus  de 
semblables  faiblesses;  ils  ont  jugé  selon  leur  conscience  et 
se  sont  bornés  à  appliquer  le  règlement.  Le  père  de  famille 
obligé  de  se  séparer  de  quelqu’un  de  ses  enfants,  couvre 
d’un  voile  de  miséricorde  des  fautes  qui,  bien  que  person¬ 
nelles,  ne  sont  jamais  un  titre  d’honneur  pour  la  famille. 

Chargé  de  la  redoutable  mission  de  défendre  l’honneur  et 
les  intérêts  vitaux  de  la  Société,  le  Conseil,  en  constituant 
jurisprudence  pour  une  faute  sans  précédent,  s’est  élevé  au- 
dessus  des  considérations  de  sentiment  qui  portent  naturel¬ 
lement  les  hommes  à  l'indulgence  :  ce  n’est  pas  sans  tris¬ 
tesse  que  l’on  se  résout  à  l’amputation  de  membres  jeunes, 
vigoureux,  pleins  d’avenir.  Mais,  si  l’on  doit  pardonner  une 
offense  personnelle,  il  n’est  pas  permis  de  tolérer  des 
outrages  proférés  publiquement  et  s’adressant  aux  repré¬ 
sentants  les  plus  éminents  et  les  plus  dévoués  d’une  Insti¬ 
tution  dont  on  a  accepté  la  garde. 

Il  y  avait,  vous  le  savez  Messieurs,  une  autre  solution 
que  celle  de  l’expulsion;  celle-là,  réservant  l’avenir,  sauve¬ 
gardait  la  dignité  de  tous,  celle  même  des  coupables  ;  mais 
elle  ne  dépendait  pas  de  nous.  Le  Conseil  a  longtemps 
attendu  une  démission  que  les  convenances  imposaient  : 
elle  n’est  point  venue.  On  a  voulu  sortir  avec  éclat  de  la 
Société,  faire  de  cette  expulsion  une  réclame  et  se  poser 
en  martyrs  :  voilà  les  questions  personnelles  ! 

Le  Conseil,  obéissant  à  des  préoccupations  d’un  ordre 
plus  élevé,  ayant  jugé  que  cette  situation  troublée  avait 
assez  duré,  a  appliqué  la  peine  de  l’exclusion  à  une  des 
fautes  les  plus  graves  qui  puissent  être  commises  envers 
une  association  libre,  et  cette  mesure,  prévue  par  nos  sta¬ 
tuts,  il  en  revendique  hautement  la  responsabilité. 


XXIII 


L’assemblée  générale  de  l’année  dernière  a  approuvé  les 
actes  des  délégués  de  la  Société.  Vous  ne  pouvez  permettre 
que  ces  mêmes  hommes  soient  outragés  impunément  pour 
avoir  rempli  leur  mission  à  votre  satisfaction.  Aussi  est-ce 
avec  la  plus  entière  confiance  d’avoir  accompli  un  devoir 
pénible,  mais  inéluctable,  que  le  Conseil  soumet  le  jugement 
qu’il  a  rendu  et  tous  ses  actes  à  votre  approbation  sou¬ 
veraine. 

É.  DELVAUX. 

APPENDICE. 

Nous  croyons  devoir  rétablir  dans  son  intégrité  le  texte  des 
procès-verbaux  de  la  commission  de  réorganisation  de  la  carte 
géologique,  incomplètement  transcrits  dans  les  documents  qui  font 
suite  à  la  circulaire  signée  de  MM.  E.  Vanden  Broeck  et  A.Rutot. 

Il  convient  de  reproduire  d’abord  le  texte  du  paragraphe 
suivant  que  M.  Dupont  semble  réfuter  en  tête  du  document 
no  2,  p.  3,  alors  qu’en  réalité  le  directeur  du  Musée  ne  fait  autre 
chose  que  d’énoncer  un  sentiment  sans  l’appuyer  d’aucune 
preuve. 

(Page  335.) 

M.  Delvaux . 

Au  point  de  vue  du  second  grief  qu’articule  M.Van  den  Broeck, 
à  savoir  que  l’orateur  accepte  les  déclarations  contenues  dans  la 
pétition  adressée  aux  Chambres  par  la  Société  géologique,  ce 
dernier  n’a  jamais  varié.  D’après  lui,  le  texte  incriminé  par 
l’honorable  préopinant  ne  vise  pas  l’une  ou  l’autre  partie  de 
l’œuvre ,  quelques  planchettes  prises  isolément  :  plusieurs 
de  celles-ci  ont  été  l’objet  d’appréciations  flatteuses,  desquelles 
on  ne  retranche  rien.  Mais,  malgré  le  talent  des  auteurs, 
auquel  les  géologues  libres  rendent  témoignage ,  ils  sont 
en  droit  de  dire,  et  ils  maintiennent,  qu’une  œuvre  scientifique 
étendue,  telle  que  le  comporte  le  levé  d’une  carte  géologique  de 
la  Belgique,  n’offre,  dans  son  ensemble ,  aucune  garantie  et  que  la 


XXIV 


valeur  scientifique  lui  fait  défaut,  lorsque  cette  œuvre  est  tenue 
cachée,  refusée  au  public  et  qu’elle  n’est  soumise  au  contrôle  de 
personne,  si  ce  n’est  à  celui  des  auteurs  mêmes  qui  l’ont  exécutée. 

Cette  appréciation  équitable  n’a  pas  été  produite,  d’ailleurs,  à 
huis  clos,  en  secret  :  elle  est  signée  et  on  la  maintient  d’autant 
plus  volontiers  qu’elle  ne  froisse  l’amour-propre  de  personne. 
Si  les  géologues  du  Service  le  peuvent,  qu’ils  essayent  de  réfuter 
ces  assertions. 


Le  texte  authentique  de  la  pétition  de  la  Société  géologique 
est  formel,  il  n’affirme  nulle  part  “  que  les  travaux  des  strati- 
graphes  du  service  manquent  de  valeur  scientifique  „  —  ceci  est 
la  glose  de  M.  Dupont,  —  il  demande  une  réorganisation  des 
services  qui  “  garantisse  à  V œuvre  une  valeur  scientifique  qui  lui 
fait  défaut.  „ 

L’interprétation  motivée  de  M.  Delvaux  est  donc  et  demeure 
irréprochable.  Quant  à  la  déclaration  de  M.  Dupont,  elle  n’a 
aucune  portée  “  parce  qu’en  science,  comme  il  le  dit  fort  bien  lui- 
même,  toute  assertion  non  démontrée  est  sans  valeur.  „ 

Page  3  de  ces  documents ,  il  est  fait  mention  d’une  interruption 
de  M.  le  président.  Le  texte  montre  que  le  caractère  outrageant 
de  l’imputation  avait  été  compris. 

(Page  338.) 

“  M.  le  Président  prévient  M.  Dupont  qu’il  ne  peut  tolérer 
pareil  langage.  On  ne  peut  introduire  dans  le  débat  l’objet  d’une 
pétition  adressée  aux  Chambres  et  demander  des  explications 
aux  signataires.  M.  Dupont  devrait  se  borner  à  dire  :  Nous  pro¬ 
testons  contre  cette  pétition  et  nous  laissons  à  qui  de  droit  le 
soin  d’examiner  le  bien  fondé  de  notre  protestation. 

M.  Dupont  désire  continuer. 

M.  Dewalque  demande  la  parole. 

M.  Dupont . Si  c’est  comme  moyen  d’arriver  à  vos  fins  que 

vous  l’avez  faite,  il  faut  qu’on  le  sache,  moins  pour  sauvegarder 
notre  honneur  scientifique  que  les  intérêts  de  l’Etat,  compromis 
par  les  conséquences  de  votre  assertion. 

Si,  au  contraire,  elle  résulte  de  votre  conviction,  exposez  votre 


XXV  — 


démonstration  ;  sinon,  n’hésitez  pas  à  vous  rallier  à  la  proposition 
suivante,  que  M.  Hébert,  le  chef  incontesté  de  la  géologie  fran¬ 
çaise,  nous  a  faite  dans  une  lettre  à  M.  Van  den  Broeck.  „ 

Page  4  des  documents ,  après  les  deux  lignes  qui  suivent  la 
signature  de  M.  Hébert,  MM.  Van  den  Broeck  et  Butot  résument 
la  suite  du  procès-verbal,  pour  arriver  à  dire  que  le  premier 
demanda  la  parole  afin  de  prouver,  par  la  lecture  de  documents, 
que  M.  Dupont  n’avait  pas  eu  tort  d’incriminer  les  pétitionnaires. 

On  verra  par  ce  qui  suit  qu’il  s’agissait,  non  du  bien  fondé  des 
critiques,  mais  de  l’assertion  que  les  pétitionnaires  avaient  avancé 
une  allégation  fausse,  sachant  en  âme  et  conscience  qu’elle  était 
faus:e.  Voici  donc  la  partie  des  procès-verbaux  ainsi  résumés  et 
précédant  immédiatement  le  document  n°  3,  qu’elle  aidera  à  bien 
apprécier. 

(Pages  339-840.) 

“  M.  Dewalque  a  demandé  la  parole  alors  que  M.  Dupont  a 
déclaré  que  les  signataires  de  la  pétition  avaient  produit  une 
affirmation  que,  dans  leur  âme  et  conscience,  ils  savaient  être 
fausse.  L’honorable  membre  désire  connaître  si  M.  Dupont  main¬ 
tient  son  dire.  Dans  l’affirmative,  il  demande  son  rappel  à  l’ordre, 
pour  avoir  imputé  gratuitement  un  mensonge  à  ses  collègues. 

M.  de  la  Vallée  Poussin  dit  que  cette  imputation  contre  les 
signataires  de  la  pétition  dénote,  de  la  part  de  son  auteur,  plus 
d’imagination  que  de  bon  sens. 

M.  Dupont  va  en  justifier  immédiatement... 

( Interruption .) 

M.  le  Président  déclare  que  l’assemblée  n’a  pas  à  s’occuper  de 
cette  question  ;  elle  n’a  pas  à  nommer  de  jury  chargé  d’examiner 
si  les  signataires  de  la  pétition  ont  accusé  à  tort  ou  à  raison.  C’est 
au  Gouvernement  qu’il  appartient  d’ordonner  une  enquête,  s’il  le 
juge  à  propos.  L’honorable  président  ajoute  que  si  M.  le  chef  du 
Service  a  de  nouvelles  observations  à  présenter  sur  le  procès-ver¬ 
bal,  il  le  prie  de  les  formuler. 

M.  Dewalque.  —  Je  n’ai  rien  à  dire  quant  aux  explications 
données  sur  le  fond  de  la  question.  J’ai  demandé  le  rappel  à 
l’ordre  de  M.  Dupont,  qui  a  accusé  des  collègues  d’avoir  envoyé 
à  la  Législature  une  déclaration  fausse  et  la  sachant  mensongère 


XXVI 


Il  est  intolérable  que  l’on  porte  contre  nous  une  pareille  accusa¬ 
tion.  Je  proteste  !... 

MM.  le  baron  van  Ertborn ,  Malaise  et  Delvaux.  —  Nous  aussi  ! 

M.  Dupont.  —  Nous  avons  été  outragés  dans  des  séances  pré¬ 
cédentes....  ( Interruption .) 

M.  Dewalque.  —  Jamais  ! 

M.  de  la  Vallée  Poussin .  —  C’est  vous  qui  nous  outragez  ! 

M.  Dupont .  —  Vous  l’avez  fait  devant  la  Chambre  et  le  pays. 

M.  Van  Ertborn.  —  Le  pays  vous  a  jugés. 

M.  le  Président.  —  Je  vous  ai  toujours  défendu  complètement , 
je  tiens  à  le  constater.  La  question  en  discussion,  je  ne  cesse  de 
le  répéter,  ne  nous  regarde  pas. 

M.  Dupont.  —  Je  demande  à  continuer.  J’ai  été  plusieurs  fois 
interrompu,  de  sorte  que  je  n’ai  pu  exprimer  ce  que  je  voulais  dire. 

M.  Dewalque.  J’ai  demandé  le  rappel  à  l’ordre. 

M.  Cogels.  —  Un  blâme  ! 

M.  Dupont.  —  Mettez  la  censure. 

M.  Van  den  Broeck.  —  Ce  serait  complet  alors  !  Je  demande  la 
parole. 

M.  Malaise.  —  Je  demande  si  l’on  ne  va  pas  empêcher  cet 
obstructionisme. 

M.  Van  den  Broeck.  —  On  empêche  d’arriver  à  la  lumière. 

M.  le  Président.  —  Ce  n’est  pas  en  soulevant  des  questions  de 
personnes  que  vous  arriverez  à  la  lumière.  Tout  ce  que  l’on  vient 
de  dire  est  connu  ;  il  est  donc  inutile  de  reprendre  cette  discussion. 

Une  proposition  de  rappel  à  l’ordre  est  faite.  Il  est  incontes¬ 
table  que  M.  Dupont  a  eu  tort  d’incriminer  les  honorables  géolo¬ 
gues  qui  ont  adressé  une  pétition  à  la  Législature.  Vous  avez  eu 
tort,  monsieur  Dupont. 

M.  Van  den  Broeck  demande  la  parole  pour  fournir  la  preuve 
du  contraire.  „ 

Page  6  de  la  brochure  de  ces  Messieurs  se  trouvent  six  lignes 
préparant  le  document  n°  4.  Voici  le  texte  du  procès-verbal  : 

•“  M.  Dewalque.  —  Il  faut  que  la  question  de  calomnie  soit  vi¬ 
dée.  Si  l’on  peut  venir  dire  que  cinq  membres  ont  menti  sciem¬ 
ment,  je  ne  juge  pas  devoir  siéger  plus  longtemps. 

M.  de  la  Vallée  Poussin.  —  Je  demande  le  rappel  à  l’ordre; 
sinon,  je  dois  me  retirer. 


XXVII 


M.  Cogels.  —  Un  blâme  ! 

M.  Van  den  Broeck.  — •  Ce  qui  est  à  blâmer,  c’est  l’attaque  in_ 
juste  dont  nous  ayons  été  l’objet. 

M.  le  Président  met  aux  voix  la  proposition  de  rappel  à  l’ordre 
formulée  contre  M.  Dupont. 

M.  Pirmez  fait  observer  que  le  rappel  à  l’ordre  est  prononcé 
par  le  Président;  c’est  la  règle  en  l’absence  du  règlement.  Le 
Président  a,  d’ailleurs,  la  police  de  l’assemblée.  Il  pourrait  cepen¬ 
dant  demander  à  M.  Dupont  d’expliquer  ses  paroles.  L’honorable 
membre  pense  que  le  point  important,  c’est  de  savoir  ce  que 
M.  Dupont  maintient  dans  ce  qu’il  a  dit.  Il  avait  le  droit  de 
démontrer  que  les  assertions  de  la  pétition  sont  inexactes,  et,  s’il 
explique  ses  paroles  dans  ce  sens,  le  rappel  à  l’ordre  ne  paraît 
plus  avoir  de  raison  d’être. 

M.  Dujpont  partage  la  manière  de  voir  de  M.  le  Ministre  d’Etat. 

M.  le  Président  demande  à  M.  Dupont  s’il  retire.... 

M.  Dewalque  demande  si  M.  Dupont  maintient  ou  retire  son 
accusation  de  calomnie.  „ 

Il  est  à  la  connaissance  de  tous  les  membres  de  la  Commission 
qui  ont  assisté  à  cette  séance,  que  M.  Dupont  s’est  formellement 
refusé  à  retirer  aucune  des  paroles  qu’il  a  prononcées. 


En  l’absence  de  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot,  je 
donnerai  la  parole  à  l’honorable  défenseur  des  appelants, 
à  M.  Houzeau. 

M.  Houzeau  de  Lehaie.  Avant  d’enlamer  le  fond, 
l’appel  lui-même,  je  demande  à  dire  quelques  mots.  Certains 
membres  de  la  société  m’ont  chargé  d’une  mission  très  déli¬ 
cate,  que  je  n’ai  acceptée  qu’après  beaucoup  d’hésitations  : 
c’est  une  mission  de  conciliation.  J’ai  rencontré  dans  la 
Société  géologique  un  assez  grand  nombre  de  personnes  qui 
déplorent  les  discussions  qui  se  sont  élevées  parmi  les 
géologues  belges  depuis  quelques  années;  je  crois  que 
nous  sommes  unanimes  à  partager  ce  sentiment. 

J’ai  assisté  aux  réunions  de  la  Commission  de  réorgani- 


XXVI  II 


sation  de  la  carte  géologique,  où  les  discussions  ont  donné 
lieu  à  des  incidents  très  regrettables  et  extrêmement 
pénibles  pour  tout  le  monde.  Sur  ma  proposition,  la  Com¬ 
mission  avait  autorisé  M.  le  président  à  supprimer  du 
procès-verbal  la  plus  grande  partie  de  ces  incidents.  Il  est 
fâcheux  qu’ils  n’aient  pas  tous  disparu  et  qu’il  en  reste 
ainsi  un  témoignage  imprimé,  véritablement  attristant  pour 
les  savants. 

J’ai  donc  accepté  de  tenter  un  effort  dans  l’intérêt  de  la 
conciliation,  en  sachant  très  bien  que  ces  missions  sont 
toujours  excessivement  ingrates.  Nous  avons  tous  lu  le 
Médecin  malgré  lui ,  et  nous  nous  rappelons  comment  est 
reçu  M.  Robert  lorsqu’il  vient  pour  mettre  la  paix  dans  le 
ménage  de  S^anarelle.  J’espère  que  je  ne  recevrai  pas  le 
même  accueil,  —  j’en  suis  même  certain  —  en  m’efforçant 
d’apporter  la  paix  dans  le  ménage  géologique  belge. 

Ceci  dit,  je  viens  faire  appel,  non  pas  à  la  Société,  mais  à 
son  Conseil  et  je  lui  dis  :  M.  le  président  vient  de  faire  res¬ 
sortir  combien  la  séance  d’aujourd’hui  est  importante  au 
point  de  vue  de  l’existence  même  de  la  Société,  au  point  de 
vue  de  sa  prospérité  et  de  son  avenir.  Je  vous  le  demande, 
Messieurs,  dans  quelles  conditions  avez-vous  prononcé  la 
condamnation  de  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot?  Par 
défaut  ! 

M.  le  président.  Permettez,  ces  Messieurs  ont  été 
dûment  convoqués  et  chacun  a  pu  apprécier  l’accueil  qu’ils 
ont  fait  à  la  convocation  du  Conseil. 

M.  Houzeau.  Ils  n’assistaient  pas  à  la  séance.  Et  vous 
les  avez  convoqués  le  9  juin  pour  venir  s’expliquer  le  14. 
Je  ne  veux  pas  discuter  ce  délai  —  ce  serait  aborder  le 
fond.  —  Ces  Messieurs  ne  se  sont  pas  présentés.  Ils  sont 
défaillants.  Vous  vous  êtes  constitués  en  tribunal.... 

M.  le  président.  Non  pas. 

M.  Houzeau.,...  et  en  faisant  cela,  vous  preniez  l’obliga- 


xxix 


lion  de  vous  conformer  aux  règles  que  l’on  suit  dans  tous  les 
jugements.  Or,  dans  tous  les  tribunaux  du  monde,  lorsque 
des  accusés  ne  se  sont  pas  présentés  pour  une  cause  ou 
pour  une  autre,  même  volontairement,  il  est  de  règle, 
dès  qu’ils  demandent  à  être  entendus,  de  les  juger  à 
nouveau. 

M.  le  président.  Ces  messieurs  n’ont  pas  demandé  à 
être  entendus. 

M.  Houzeau.  Je  prie  le  Conseil,  préalablement  à  toute 
discussion,  de  suspendre  la  séance  pendant  quelques 
minutes,  pour  que  ses  membres  délibèrent  entre  eux  sur 
la  proposition  que  je  leur  fais  de  consentir  à  convoquer  de 
nouveau  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot  et  à  entendre  leurs 
explications.  J’ignore  si  elles  vous  satisferont  ou  non, 
mais,  tout  au  moins,  seront-elles  données  dans  la  forme 
régulière,  devant  des  juges  saisis  de  la  question,  qui  pour¬ 
ront  ensuite  —  l’ajournement  ne  sera  pas  bien  long  — 
prononcer  un  jugement  contradictoire  et  non  plus 
par  défaut,  —  dans  toutes  les  conditions  de  régularité 
désirables. 

Il  faut  que  le  Conseil  soit  absolument  libre  dans  son  action. 
Je  m’abstiens  de  me  prononcer  dans  n’importe  quel  sens. 
Et  c’est  dans  ces  conditions  que  je  le  prie  de  se  réunir  et  de 
nous  dire,  après  examen,  quelle  est  sa  résolution. 

Depuis  hier  seulement,  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot 
m’ont  chargé  de  les  défendre.  J’y  ai  consenti,  si  le  débat 
s’engage  au  fond,  mais  je  leur  ai  dit  que  je  comptais  tout 
d’abord  faire  une  démarche  de  conciliation  et  que  c’était 
la  première  condition  que  je  mettais  à  mon  acceptation. 

Il  ne  sera  pas  dit  qu’aucune  tentative  de  pacification  n’a 
eu  lieu.  La  démarche  que  je  fais  s’inspire  de  l’intérêt  de  la 
Société,  de  l’intérêt  de  la  science  belge  et  de  celui  des 
savants  belges  vis-à-vis  des  savants  étrangers  ! 

M.  Crocq.  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot  n’ont-ils  pas 
été  convoqués  à  la  séance  d’aujourd’hui  ? 


XXX 


M.  le  président.  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot  n’ont 
pas  été  convoqués,  mais  ils  ont  le  droit  d’être  présents, 
sans  convocation,  pour  soutenir  leur  appel. 

M.  Houzeau  a  affirmé  tout-à-l’heure  que  le  Conseil  avait 
adressé  une  invitation  à  ces  messieurs,  de  se  présenter 
devant  lui  dans  un  délai  prétendûment  très  restreint  :  un 
mot  d’explication  n’est  pas  inutile. 

MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot  étaient  avertis  dès  le  21 
mars  que  le  Conseil  serait  saisi  de  l’affaire.  Lorsqu’ils  ont 
été  invités  par  le  Conseil  à  venir  s’expliquer  devant  leurs 
confrères  le  lundi  14  juin,  s’ils  avaient  demandé  un  délai 
quelconque,  celui-ci  ne  leur  eût  certes  pas  été  refusé.  Entre 
la  séance  du  Conseil  et  la  promulgation  des  décisions,  il  s’est 
écoulé  treize  jours. 

Je  ferai  observer  enfin  qu’on  leur  a  laissé  un  délai  d’en¬ 
viron  trois  mois  pour  réfléchir  sur  la  situation  qu’ils 
avaient  créée. 

M.  Houzeau.  C’est  le  fond  de  la  question.  La  convoca¬ 
tion  est  du  9,  pour  la  séance  du  14.  Cela  fait  cinq  jours  et  non 
trois  mois.  Nous  discuterons  le  fond  plus  tard,  si  ma  pro¬ 
position  de  conciliation  n’est  pas  acceptée.  Vous  venez  de 
dire  qu’aujourd’liui  les  passions  sont  apaisées.  Je  vous 
engage  vivement  à  contribuer  à  l’apaisement  de  ces  pas¬ 
sions,  qui  ont  fait  le  plus  grand  mal  à  la  science  belge  et  qui 
ont  enrayé  les  travaux  des  savants  pendant  des  années. 
Sachons  être  au-dessus  des  questions  de  personnes  !  N’en¬ 
visageons  que  l’intérêt  de  la  Société  géologique, pour  lequel 
je  viens  de  Mons,  alors  que  je  suis  désintéressé  dans  la 
question.  J’ai  eu  le  courage  de  dire  la  vérité  aux  uns  et  aux 
autres.  A  vous,  monsieur  Delvaux,  que  j’estime  tant,  lorsque 
j’ai  cru  que  vous  aviez  tort,  je  ne  vous  l’ai  point  caché.  Les 
amis  qui  savent  dire  :  n’entrez  pas  dans  cette  voie,  et  qui 
crient  :  casse-cou  !  sont  plus  sincères  que  ceux  qui  vous 
poussent  dans  une  voie  mauvaise. 


XXXI 


M.  le  président.  Nous  ne  croyons  pas  être  entrés  dans 
une  voie  mauvaise,  M.  Houzeau.  Nous  avons  obéi  aux 
prescriptions  de  notre  conscience.  Le  Conseil  s’est  inspiré 
de  ses  devoirs  envers  la  Société  et  a  mis  au-dessus  de  tout 
ce  qu’il  a  cru  être  l’intérêt  de  la  justice  ! 

M.  Kupfferschlaeger.  Je  viens  m’adresser  également 
au  Conseil  de  la  Société.  L’exclusion  de  MM.  Van  den 
Broeck  et  Rutot  a  été  prononcée  en  vertu  de  l’article  15  des 
Statuts  qui  est  ainsi  conçu  : 

«  L’exclusion  de  la  Société  ne  peut  être  prononcée  que 
par  le  Conseil  à  l’unanimité,  sauf  recours,  par  l’intéressé, 
à  la  prochaine  assemblée  générale.  » 

Je  ne  discute  pas  la  valeur  de  cet  article  ;  mais,  ce  qui 
m’étonne,  c’est  que  le  Conseil  et  le  Bureau  ne  fassent  pas 
mention  de  l’article  7  des  Dispositions  réglementaires  addi¬ 
tionnelles,  que  je  vais  vous  lire  textuellement  : 

«  Toute  personnalité,  toute  imputation  de  mauvaise  in¬ 
tention  est  réputée  violation  de  l’ordre.  Tout  membre  qui 
s’en  rendrait  coupable  est  rappelé  à  l’ordre  par  le  président. 
En  cas  de  réclamation,  l’assemblée  prononce.  Si  le  rappel 
est  maintenu,  il  en  sera  fait  mention  au  procès-verbal.  » 

Nous  nous  trouvons  devant  un  cas  prévu  par  cet  article  7 
tandis  que  le  Conseil  a  visé  l’article  15  des  Statuts. 

J’assistais  à  cette  séance.  Je  n’ai  pas  souvenance  d’un 
rappel  à  l’ordre,  ni  que  l’on  ait  fait  mention  de  cela  au 
procès-verbal  ;  et,  pour  moi,  je  trouve  que  la  mesure  a  été, 
du  premier  coup,  trop  draconienne. 

Ce  n’est  que  mon  opinion  personnelle  que  j’exprime  ici. 
Elle  témoigne  d’un  scrupule  que  je  désire  voir  lever  avant 
que  je  puisse  émettre  mon  vote. 

M.  le  président.  Ces  observations  font  partie  de  la 
discussion  au  fond.  Si  M.  Kupfferschlaeger  veut  bien  le 
permettre,  nous  nous  occuperons  d’abord  de  la  proposition 
de  M.  Houzeau.  Je  lui  donne  acte,  dès  à  présent,  de  sa 


XXX II 


déclaration,  qui  pourra  être  reprise  tout-à-l’heure,  au  cours 
de  la  séance. 

M.  Dewalque,  secrétaire  général.  Pour  apprécier  l’ar¬ 
ticle  dont  il  vient  d’être  question,  il  sera  nécessaire  de 
rappeler  dans  quelles  conditions  nous  avons  été  amenés  à 
proposer  à  l’assemblée  générale  le  vote  de  dispositions 
complémentaires  au  règlement. 

M.  Timmerhans.  Il  faudrait  d’abord  statuer  sur  la 
proposition  de  conciliation  de  M.  Houzeau. 

M.  Dewalque.  Le  Conseil  pourra  en  délibérer.  Toute¬ 
fois,  l’assemblée  est  convoquée  pour  se  prononcer  sur  la 
mesure  qui  a  atteint  les  deux  défaillants.  Ils  ne  se  sont  pas 
bornés  à  faire  défaut  :  ils  ont  écrit  au  Conseil  une  missive 
dont  vous  avez  pu  apprécier  le  caractère. 

Je  crois  que  la  procédure  la  plus  régulière  consisterait 
à  s’en  tenir  à  l’ordre  du  jour. 

M.  Timmerhans.  M.  Dewalque  parle-t-il  en  son  nom 
personnel? 

M.  Dewalque.  Parfaitement.  Comme  membre  du 
Conseil,  je  me  suis  abstenu  au  sujet  de  la  décision  qui  a  été 
prise  et,  naturellement,  les  mêmes  motifs  d’abstention 
existent  aujourd’hui. 

M.  Timmerhans.  C’est  le  Conseil  qui  doit  être  appelé 
à  se  prononcer  sur  la  proposition  de  M.  Houzeau. 

M.  le  président.  Je  prie  M.  Houzeau  de  formuler  sa 
proposition. 

M.  Houzeau.  Si  je  ne  poursuivais  pas  un  but  de  conci¬ 
liation,  j’aurais  consulté  l’assemblée.  Mais,  en  m’adressant 
spécialement  au  Conseil,  je  lui  donne  la  facilité,  la  possibi¬ 
lité  de  faire  de  son  côté  un  pas  vers  la  conciliation.  Si  je 
faisais  appel  à  l’assemblée  et  si  elle  votait  dans  le  sens  de 
mes  observations,  les  membres  du  Conseil  seraient  dans 
une  situation  difficile.  Ils  seraient  en  quelque  sorte  blâmés 
par  l’assemblée.  C’est  ce  que  je  veux  éviter.  Je  désire  donc 


XXXIII 


que  ce  soit  le  Conseil  qui  vienne  dire  à  l’assemblée  :  nous 
reconnaissons  qu’il  y  a  quelque  chose  de  vrai  dans  les 
paroles  de  M.  Houzeau  et  nous  prions  l’assemblée  d’adopter 
sa  proposition. 

Je  suis  ici,  non  pour  mettre  de  la  zizanie  parmi  vous, 
mais  dans  un  intérêt  de  paix,  et  je  le  montrerai  jusqu’au 
bout.  Je  suis  bien  déterminé  à  ne  pas  quitter  cette  voie, 
parce  que  c’est  la  bonne  !  Je  dis  aux  membres  du  Conseil  : 
suspendez  la  séance  pendant  cinq  minutes;  voyez  si  ma  pro¬ 
position  est  avantageuse  ou  si  elle  offre  des  inconvénients, 
et  dites -nous  franchement,  après,  si  vous  voulez  la  paix  ou 
si  vous  voulez  la  guerre. 

M.  le  président.  Nous  voulons  que  la  paix  règne  dans 
la  Société,  et  rien  n’a  coûté  à  notre  patience  pour  l’obtenir. 
Mais  ayant  jugé  qu’elle  était  incompatible  avec  l’hostilité 
persistante  des  membres  dissidents,  après  avoir  attendu 
longtemps  une  démarche  que  tout  indiquait,  nous  avons 
dû  nous  inspirer  des  intérêts  supérieurs  de  la  Société. 

Notre  dernier  appel  a  été  repoussé.  Considérant  alors  la 
gravité  de  la  faute  commise,  nous  avons  jugé,  en  notre 
conscience,  qu’il  était  indispensable  pour  ramener  la  paix 
d’éliminer  deux  membres  de  la  Société  et  nous  nous  sommes 
résolus  à  regret  à  cette  mesure  rigoureuse  ! 

M.  Houzeau.  Ainsi  l’a-t-on  dit,  il  y  a  des  siècles  :  ubi 
solitudinem  faciunt,  pacem  appellant  ;  ils  font  un  désert, 
qu’ils  appellent  la  paix. 

M.  le  président.  Je  suis  forcé  de  protester  contre 
l’application  absolument  injustifiable  que  fait  M.  Houzeau 
de  cette  citation  de  Tacite;  elle  caractérise,  on  ne  peut  plus 
exactement,  les  procédés  de  ceux  qui  se  sont  faits  nos 
adversaires. 

Le  Conseil  n’a  supprimé  personne.  Nous  n’avons  aucune 
raison  de  faire  le  silence  ;  nous  avons  demandé  la  lumière 
et  nous  la  réclamons  encore  ici,  devant  vous  ! 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  3 


XXXIV 


M.  Houzeau.  La  citation  de  Tacite  signifie  :  on  a  mas¬ 
sacré  les  ennemis,  la  paix  est  faite. 

M.  le  président.  C’est  la  traduction  libre  cela  !..  On  a 
beaucoup  abusé  de  cette  citation  ;  je  l’ai  parfaitement  inter¬ 
prétée  et  je  répète  qu’elle  s’applique  plus  exactement  à 
d’autres  agissements  qu’aux  nôtres  ! 

M.  Houzeau.  11  ne  s’agit  pas  de  faire  le  silence  dans  le 
sens  d’empêcher  de  parler.  J’ai  voulu  faire  allusion  à  l’ex¬ 
clusion  de  la  société,  qui,  en  définitive,  est  la  mort  du 
membre. 

M.  Spring.  M.  Houzeau  a-t-il  la  certitude  que  MM.  Van 
den  Broeck  et  Rutot  comparaîtraient  devant  le  Conseil  si 
celui-ci  les  y  invitait  ? 

M.  Houzeau.  Voici  ce  que  j’ai  k  répondre  à  cette  inter¬ 
pellation. 

«  Les  soussignés  donnent  par  la  présente  à  M.  Aug.  Hou¬ 
zeau  de  Lehaie,  pouvoir  de  les  représenter  devant  la  Société 
géologique  à  la  séance  du  21  courant  et  de  soutenir  en 
leur  nom  le  recours  qu’ils  ont  adressé  à  l’assemblée 
générale  contre  les  décisions  que  le  Conseil  a  prises  k  leur 
égard  et  promettent  de  ratifier  ce  qu’il  fera  en  leur  nom.  » 
Signé  :  E.Van  den  Broeck,  A.  Rutot. 

Je  n’ai  accepté  la  défense  de  ces  Messieurs  qu’avec  un 
plein  pouvoir  ! 

M.  Spring.  Vous  n’avez  pas  d’attestation  écrite  de  ces 
Messieurs  qu’ils  viendront  ? 

M.  Houzeau.  Ils  viendront  devant  le  Conseil  ou  s’y 
feront  représenter  par  moi. 

M.  Spring.  Aujourd’hui  ? 

M.  Houzeau.  Ils  avaient  le  droit  de  comparaître  au¬ 
jourd’hui,  comme  ils  avaient  le  droit  de  se  faire  représenter. 
Mais  j’ai  mis  comme  condition  k  ces  Messieurs  qu’ils  ne 


XXXV 


viendraient  pas,  parce  que  je  savais  que  leur  seule  pré¬ 
sence  ici  suffirait  pour  faire  sortir  le  débat  du  calme  qui  lui 
est  nécessaire. 

M.  le  président.  Messieurs,  je  suspends  la  séance  pour 
quelques  instants.  Je  prie  les  membres  du  Conseil  de  se 
réunir  dans  la  salle  de  ses  séances,  afin  d’aviser  sur  la 
proposition  de  M.  Houzeau. 

La  séance  est  suspendue  à  11  1/2  heures.  Elle  est  reprise 
à  11  h.  45  m. 

M.  le  président.  Messieurs,  le  Conseil,  par  déférence 
pour  M.  Houzeau,  et  pour  donner  à  l’assemblée  une  preuve 
non  équivoque  de  son  esprit  de  conciliation  et  de  son  respect 
de  la  légalité,  poussé  jusqu’au  scrupule,  a  résolu  d’accueil¬ 
lir  la  proposition  qui  a  été  faite  par  l’honorable  membre,  et 
d’entendre  les  explications  qu’il  peut  avoir  à  présenter  au 
Conseil  au  nom  de  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot,  dont  il 
est  le  chargé  de  pouvoirs.  Nous  ne  voulons  pas  que  les 
nombreux  membres  de  la  Société  qui  sont  venus  de  tous  les 
points  de  la  Belgique,  pour  prendre  part  à  cette  assemblée, 
soient  astreints  à  une  seconde  démarche  de  ce  genre. 
En  acceptant  la  proposition  de  M.  Houzeau,  nous  au¬ 
rons  aussi  l’avantage  de  résoudre  la  question  immédiate¬ 
ment. 

Si  M.  Houzeau  veut  bien  accompagner  les  membres  du 
Conseil,  nous  aurons  l’honneur  d’écouter  les  déclarations 
qu’il  a  à  faire  au  nom  des  membres  appelants. 

M.  Houzeau.  Je  demande  h  revenir  un  instant  sur  la 
proposition  qui  est  faite.  En  pareil  cas,  lorsqu’il  y  a  défaut, 
il  est  de  règle  qu’on  recommence  toute  la  procédure.  M.  le 
ptésident,  qui  a  été  membre  de  conseils  de  guerre,  doit 
leconnaître  que  telle  est  la  jurisprudence. 

M.  le  président.  Nous  sommes  ici  une  assemblée  scien¬ 
tifique  et  le  Conseil  n’est  pas  un  tribunal,  encore  moins  un 


XXXVI 


Conseil  de  guerre  ;  c’est  une  émanation  de  la  Société.  Ce 
sont  des  confrères  qui  ont  le  devoir  d’apprécier  en  con¬ 
science  les  faits  posés  par  certains  membres  de  la  Société 
et  qui,  sans  s’astreindre  aux  formes  rigoureuses  de  la  procé¬ 
dure  judiciaire,  veulent  que  le  recours  devant  l’assemblée 
plénière  soit  aussi  large  et  aussi  complet  que  l’honorable 
défenseur  peut  le  souhaiter. 

M.  Houzeau.  J’accepte  de  présenter  devant  le  Conseil 
une  défense  que,  si  j’étais  devant  un  tribunal  ordinaire, 
j’aurais  le  temps  de  préparer.  Je  demande  seulement  qu’il 
y  ait  au  procès-verbal  un  ordre  du  jour  constatant  la  propo¬ 
sition  du  Conseil  et  mon  acceptation  au  nom  de  ces  Mes¬ 
sieurs. 

M.  le  président.  Parfaitement. 

M.  Houzeau.  Voulez-vous  formuler  votre  proposition, 
M.  le  président.  Je  prierai  M.  le  secrétaire  adjoint  d’en  tenir 
note  en  termes  exacts.  Voici,  pour  ma  part,  la  motion  que 
je  comptais  présenter  à  l’assemblée. 

«  Considérant  que  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot  ont  fait 
défaut  devant  le  Conseil  de  la  Société;  considérant  qu’il  est 
conforme  aux  règles  de  l’équité  de  les  autoriser  à  compa¬ 
raître  et  à  présenter  leur  défense  ;  prenant  acte  dé  l’inten¬ 
tion  du  Conseil  de  les  entendre  de  nouveau,  l’assemblée 
passe  à  l’ordre  du  jour.  » 

Formulez  votre  proposition,  M.  le  président. 

M.  le  président.  Volontiers,  M.  Houzeau.  Si  mes  sou¬ 
venirs  me  servent  bien,  vous  avez  invité  le  Conseil  à  accueil¬ 
lir  une  démarche  de  conciliation,  dans  le  but  de  sauvegarder 
d’une  façon  absolue  la  légalité.  Vous  avez  déclaré  que,  en 
votre  qualité  de  chargé  de  pouvoirs,  vous  étiez  à  même,  soit 
de  vous  présenter  devant  le  Conseil,  en  lieu  et  place  de  vos 
commettants,  soit  de  les  faire  se  présenter  eux-mêmes, 
pour  fournir  des  explications  au  sujet  de  leur  conduite.  Le 
Conseil  a  délibéré.  11  est  venu  vous  répondre  que,  par  défé- 


XXXV11 


rence  pour  vous,  et  pour  prouver  à  l’assemblée  le  désir  de 
conciliation  dont  il  est  animé,  il  était  disposé  à  écouter  les 
déclarations  que  vous  étiez  en  situation  de  faire,  de  la  part 
de  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot.  Si  vous  voulez  nous  four¬ 
nir  ces  explications,  nous  sommes  prêts  à  vous  entendre. 
Mais  nous  ne  pouvons  pas,  par  des  délais  de  procédure, 
retarder  la  solution  d’une  question,  en  vue  de  laquelle 
rassemblée  générale  a  été  convoquée  ! 

M.  Houzeau.  Je  suis  disposé  à  défendre  MM.  Van  den 
Broeck  et  Rutot  devant  le  Conseil  et  devant  l’assemblée. 
J’en  ai  le  pouvoir.  Je  renonce,  en  leur  nom,  au  délai 
auquel  ils  pouvaient  prétendre.  Cette  déclaration  faite, 
je  suis  disposé  è  vous  exposer  la  manière  dont  j’envisage 
l’affaire. 

M.  le  président.  Parfaitement.  Messieurs,  la  séance  est 
suspendue. 

Il  est  11  heures  50  minutes.  La  séance  est  reprise  à 
12  heures  15  minutes. 

M.  le  président.  Messieurs,  j’ai  le  regret  de  vous  in¬ 
former  que  les  explications  données  au  Conseil  par  l’hono¬ 
rable  M.  Houzeau  sont  restées  sans  résultat.  Les  membres 
défaillants  ne  retirent  rien.  La  déclaration  de  MM.  Van  den 
Broeck  et  Rutot,  dont  M.  Houzeau  a  bien  voulu  se  faire  l’in¬ 
terprète,  n’est  que  le  commentaire,  la  paraphrase  d’une 
première  explication  qui  a  été  donnée  par  ces  Messieurs 
dans  le  manifeste  imprimé  que  vous  avez  tous  reçu.  Malgré 
son  désir  extrême  de  conciliation,  le  Conseil  n’a  pas  jugé 
qu’il  lui  fût  possible  de  considérer  actuellement  cette  dé¬ 
marche  comme  satisfaisante.  De  sorte  que  l’appel  reste  dans 
les  conditions  où  il  s’est  présenté  tantôt,  au  début  de  la 
séance,  et  que  nous  aurons  l’honneur  d’entendre  la  défense 
de  ces  Messieurs,  que  M.  Houzeau  a  accepté  de  porter 
devant  vous. 


XXXVIII 


Monsieur  Houzeau,  vous  avez  la  parole. 

M.  Houzeau.  Lorsque  des  personnes  sont  accusées 
devant  une  assemblée,  quelle  qu’elle  soit,  il  est  d’usage 
que  l’on  indique  d’abord  quel  est  le  reproche  qu’on  leur  fait, 
le  délit  qu’on  leur  impute.  Je  me  trouve  dans  des  condi¬ 
tions  tout  autres,  et  c’est  à  la  défense  qu’il  appartient  cette 
fois  d’exposer  l’acte  d’accusation.  Je  vais  le  faire  et  très 
sincèrement. 

Le  reproche  que  l’on  fait  à  ces  Messieurs  me  paraît 
tellement  peu  fondé,  que  leur  défense  sera  très  facile. 

J’ai  dit  aux  membres  du  Conseil  que  je  commencerais 
par  critiquer  leur  décision  au  point  de  vue  de  la  forme  et 
par  montrer  à  l’Assemblée  qu’aucune  des  prescriptions 
élémentaires,  à  l’exemple  de  ce  qui  se  passe  dans  la  plupart 
des  pays  civilisés,  n’a  été  observée. 

En  effet,  lorsque  l’on  cite  des  accusés  à  comparaître 
devant  une  assemblée  qui  a  à  prononcer  une  peine  —  car 
l’exclusion  est  bien  une  peine  —  il  est  d’usage,  il  est  de 
règle,  de  leur  indiquer  nettement  dans  la  citation  le  fait 
sur  lequel  on  les  appelle  à  s’expliquer. 

Un  jugement  vient  de  frapper  Anseele  pour  avoir  dit  à 
Gand  que  le  Roi  était  le  meurtrier  du  peuple.  Dans  les 
premiers  faits  de  l’instruction,  on  a  adressé  k  Anseele  la 
notification  de  ce  dont  il  était  accusé.  On  a  spécifié  l’outrage 
au  Roi  qu’il  avait  commis.  Il  était  nécessaire  également 
que,  dans  la  lettre  de  convocation  adressée  à  MM.  Van  den 
Rroeck  et  Rutot,  le  Conseil  leur  notifiât,  d’une  manière 
officielle  et  précise,  l’outrage  à  la  Société  qu’on  leur  repro¬ 
chait,  le  fait  sur  lequel  ils  avaient  à  s’expliquer.  G’est 
ce  qui  n’a  pas  été  fait. 

On  vous  dira  :  ces  Messieurs  le  connaissaient,  attendu 
que,  dans  une  séance  précédente,  M.  Dewalque  avait 
prévenu  M.  Rutot  qu’il  se  réservait  la  faculté  de  saisir  le 
Conseil  de  ce  qui  s’était  passé  dans  la  séance  du  23  février 


XXXIX 


1886  de  la  Commission  de  réorganisation  de  la  Carte 
géologique.  Le  procès-verbal  porte  :  «  Je  me  réserve  de 
saisir  le  Conseil  de  ce  fait.»  C’était  une  réserve,  mais  ce 
n’était  pas  une  notification  légale  et  directe  à  M.  Rutot  qu’il 
y  aurait  accusation  devant  le  Conseil  !  Quant  à  M.  Van 
den  Broeck,  il  n’a  pas  reçu  le  procès-verbal. 

Si  M.  Rutot  lui  en  a  parlé,  c’est  un  fait  que  nous  ne 
devons  pas  connaître,  quand  nous  jugeons,  —  car  ici  nous 
sommes  un  tribunal. 

M.  le  président.  Nous  le  contestons. 

M.  Houzeau.  Mais  vous  êtes  une  cour  d’appel,  appelée 
à  prononcer,  sur  recours,  l’annulation  ou  le  maintien 
de  la  décision  prise  par  le  Conseil  de  la  Société.  Cette 
première  exception  faite,  exception  qui,  devant  toute  cour 
d’appel,  aurait  immédiatement  gain  de  cause,  j’entre  dans 
le  fond  de  la  question. 

Ces  Messieurs  reconnaîtront  avec  moi  que  la  seule 
phrase  qui  puisse  être  incriminée,  qu’on  puisse  invoquer 
contre  M.  Van  den  Broeck  dans  le  procès-verbal  du  23 
février  1886  est  celle-ci  —  c’est  une  phrase  à  la  troisième 
personne  —  «>/.  Van  den  Broeck  demande  la  parole  pour 
prouver  le  contraire.  » 

M.  le  président.  C’est  exact. 

M.  Houzeau.  Nous  sommes  donc  d’accord,  le  Conseil 
et  moi,  pour  dire  que  c’est  la  seule  phrase,  la  seule 
ligne  qui  soit  incriminée.  On  ne  trouve  que  cela  dans  ce 
volume  de  procès-verbaux  qui  contient  plus  de  500  pages 
rendant  compte  de  séances  où  il  y  a  eu  des  violences  de 
langage  inouies  ! 

M.  le  président.  Des  deux  côtés  ! 

M.  Houzeau  Des  deux  côtés,  je  le  reconnais.  Il  n’y  a 
donc  qu’une  seule  ligne  en  cause  ! 

M.  le  président.  Cette  ligne  est  la  constatation  d’un 
fait  matériel  :  cela  suffit. 


XL 


M.  Van  Seherpenzeel  Thim.  Cela  suffit  pour  faire 
pendre  un  homme. 

M.  Houzeau.  Richelieu  disait  :  donnez-moi  deux  lignes 
d’un  homme.  Ici,  il  n’y  a  qu’un  mot!  Car  tout  le  procès 
repose  sur  l’interprétation  du  mot  «  le  contraire.  »  Le 
contraire  de  quoi  ?  voilà  tout  ce  dont  il  s’agit. 

Vous  vous  rappelez  le  Mariage  de  Figaro.  C’est  à  peu 
près  la  même  chose.  Malheureusement,  ici  il  n’y  a  pas  de 
pâté  ! 

Celte  ligne  a  passé  inaperçue  pour  tout  le  monde. 

Les  signataires  de  la  pétition  étaient  présents  à  la 
séance,  tous  ou  presque  tous.  Plusieurs  membres  du 
Conseil  de  votre  Société  étaient  là  également.  Or,  ni 
membre  du  Conseil,  ni  signataire  de  la  pétition,  aucune  des 
personnes  présentes  n’a  réclamé,  dans  le  cours  de  la  séance, 
non  plus  que  lors  de  la  discussion  du  procès-verbal, 
contre  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot. 

On  a  demandé  le  rap  pel  à  l’ordre  de  M.  Dupont. 

M.  le  président  a  fait  à  M.  Dupont  des  observations  sur 
les  paroles  qu’il  avait  prononcées.  Mais  personne  n’a  de¬ 
mandé  le  rappel  à  l’ordre  de  MM.  Rutot  et  Van  den  Broeck. 
C’est  un  fait  qui  n’est  pas  contesté. 

M.  le  président.  On  l’expliquera.  L’outrage  proféré  par 
M.  Dupont  n’était  justiciable  que  de  la  Commission.  Tandis 
que  l’acte  posé  par  M.  Van  den  Broeck,  au  contraire,  relevait 
de  la  Société. 

M.  Houzeau.  Cette  phrase  a  été  rédigée  par  le  secré¬ 
taire  de  l’assemblée,  et  M.  Van  den  Broeck  n’a  pas  songé  à  la 
faire  disparaître.  Si,  lorsqu’il  a  corrigé  les  épreuves,  il  avait 
simplement  laissé  «  je  demande  la  parole  »  en  biffant  les 
mots  «pour  prouver  le  contraire  »,  il  n’y  aurait  aucun  pro¬ 
cès! 

M.  le  président.  C’est  précisément  ce  qui  rend  la 
conduite  de  M.  Van  den  Broeck  sans  excuse  aux  yeux  du 


XLI 


Conseil.  Il  a  maintenu,  alors  qu’il  était  en  son  pouvoir 
d’effacer  toute  trace  de  sa  participation  dans  l’outrage. 

M.  Lefèvre.  Je  demande  la  parole  pour  un  fait  per¬ 
sonnel  ! 

M.  Houzeau.  J’accepte  l’inscription  au  procès-verbal, 
j’admets  que  ce  sont  bien  les  paroles  de  M.  Van  den  Broeck. 

On  avait  attaqué  la  valeur  des  travaux  de  M.  Van 
den  Broeck  et,  dans  la  chaleur  de  la  discussion,  il  a  de¬ 
mandé  la  parole  «  pour  prouver  le  contraire  ».  On  ne  peut 
interpréter  le  langage  d’un  homme  que  par  ses  propres 
paroles.  À  la  suite  de  cette  demande,  le  Président,  M.  Del- 
cour,  a  accordé  la  parole  à  M.  Van  den  Broeck.  A-t-il 
prouvé  alors  que  M. Dupont  avait  eu  raison  de  suspecter  les 
intentions  de  ses  collègues  de  la  Commission.  Non  !  Il  s’est 
borné  uniquement  à  défendre  la  valeur  scientifique  de  ses 
travaux  et  de  ceux  de  ses  collègues  du  Musée.  Dans  tout  le 
procès-verbal,  il  n’y  a  pas  une  seule  parole  injurieuse  ou 
qui  appuie,  ou  qui  défende  ce  que  M.  Dupont  avait  dit.  Les 
documents  que  M.  Van  den  Broeck  a  envoyés  et  ceux  qui 
viennent  de  vous  être  distribués  par  le  Conseil  en  font  foi  : 
il  n’y  a  pas  une  seule  parole  de  M.  Van  den  Broeck  incri- 
minable,  autre  que  la  phrase  déjà  citée.  Lorsqu’on  lui 
donne  la  parole,  il  cherche  à  prouver  le  contraire  de  quoi  ? 
De  cette  affirmation,  que  les  travaux  de  la  carte  auraient  été 
dépourvus  de  valeur  scientifique.  C’était  évidemment  son 
droit  ! 

Je  demanderai  à  l’assemblée  de  me  permettre  de  donner 
lecture  de  la  déclaration  que  je  viens  de  lire  au  Conseil  de 
la  Société.  M.  Rutot  n’a  rien  dit  dans  cette  séance.  C’est 
donc  M.  Van  den  Broeck  que  je  défends  en  ce  moment, 
et  je  n’ai  que  lui  à  défendre. 

Voici  la  déclaration  collective  que  j’ai  lue  au  Conseil. 
M.  le  Président  vient  de  vous  dire  que,  malheureusement, 
elle  ne  pouvait  plus  être  admise  aujourd’hui.  Cela  me 


XL1I 


ramènerait  à  une  longue  discussion  contre  la  procédure  qui 
a  été  suivie,  mais  je  ne  veux  pas  vous  retenir  indéfiniment. 
Le  soin  de  la  défense  dont  je  suis  chargé  m’oblige  cepen¬ 
dant  à  faire  remarquer  que,  tant  que  le  défaut  n’a  pas  été 
relevé,  l’accusé  doit  être  entendu.  Il  faut  que  l’on  pèse  ses 
déclarations.  Si  l’accusé, devant  la  Cour  d’appel, prouve  que 
les  juges  se  sont  trompés,  eh  bien  !  ses  preuves  sont  rece¬ 
vables.  C’est  ce  qui  vient  de  se  passer  devant  la  Cour  de 
Bruxelles,  où  un  gréviste  a  prouvé  qu’on  avait  pris  un  autre 
pour  lui. 

Je  regrette  qu’on  ait  rejeté  les  explications  que  je  donnais 
au  nom  de  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot,  par  cette  objec¬ 
tion  :  il  est  trop  tard,  ils  ont  été  condamnés,  la  cause  est 
entendue  ! 

M.  le  président.  On  n’a  rien  dit  de  semblable. 

M.  Houzeau.  Si  elle  est  entendue  pour  le  Conseil,  elle 
ne  l’est  pas,  heureusement,  pour  la  Société. 

Voici  les  explications  de  ces  Messieurs  : 

«  Mon  cher  Monsieur  Houzeau, 

«  Nous  vous  autorisons  à  déclarer  en  notre  nom  qu’en 
nous  associant  à  l’indignation  de  Monsieur  Dupont  contre 
la  pétition  adressée  aux  Chambres  nous  avons  entendu 
simplement  établir  par  là  que  cette  pièce  était  injuste  et 
passionnée  et  que  nous  avons  voulu  fournir  les  preuves  de 
la  valeur  scientifique  des  travaux  du  Service  géologique,  et 
rien  de  plus,  comme  le  prouve  le  reste  de  ce  qui  a  été  dit 
par  l’un  de  nous  au  cours  de  cette  séance  » 

Signé  :  E.  Van  den  Broeck.  A.  Rutot. 

Cette  déclaration  me  paraît  parfaitement  suffisante  et  caté¬ 
gorique.  M.  Van  den  Broeck  vous  répond  :  Vous  demandez 
que  j’explique  ces  mots  «pour  prouver  le  contraire.  »  Je 
vous  le  dis.  Ce  que  j’ai  voulu  faire,  c’est  défendre  la  valeur 


—  XLIÎI  — 


scientifique  de  mes  travaux  contre  des  attaques  que  je 
considérais  comme  injustes  et  passionnées. 

C’est  le  droit  de  M.  Van  den  Broeck.  Il  en  a  usé  et  la  seule 
chose  critiquable  dans  ses  paroles  vient  à  tomber  par  les 
explications  qu’il  donne  aujourd’hui  et  par  Se  texte  même 
des  autres  explications  qu’il  avait  déjà  fournies  dans  la 
séance  où  le  fait  a  eu  lieu. 

Je  viendrai  tout  à  l’heure  à  la  défense  de  M.  Ru  toi. 

M.  Lefèvre.  J’ai  demandé  la  parole  pour  un  fait  per¬ 
sonnel,  en  ma  qualité  de  secrétaire  de  la  commission  de  la 
carte  géologique.  M.  Houzeau  ayant  dit  que  c’était  par  le 
fait  du  secrétaire  que  la  phrase  incriminée  avait  été  insé¬ 
rée  au  procès-verbal,  j’en  serais  en  quelquesoi  te  responsable. 
Voici  ce  qui  s’est  passé. 

Jugeant,  dès  la  13e  séance,  la  situation  très  grave,  j’en  ai 
référé  à  M.  le  président  Delcour,qui  m’a  donné  ordre,  pour 
celte  partie  de  la  discussion,  de  suivre  la  sténographie;  c’est 
ce  crue  j’ai  fait.  Au  surplus,  M.  Van  den  Broeck  a  eu  huit  jours 
pour  réfléchir  puisque  ce  n’est  qu’à  la  14e  séance  que  ce 
procès-verbal  a  été  adopté.  Or,  M.  Van  den  Broeck  n’a  pas 
jugé  utile  de  modifier  le  procès-verbal  qui  avait  été  dis¬ 
tribué  en  épreuve. 

M.  Houzeau.  Mon  intention  n’était  pas  de  rendre 
M.  le  secrétaire  responsable  de  la  phrase  incriminée.  J’ai 
d’ailleurs  dit  que  je  reconnaissais  l’exactitude  du  procès- 
verbal.  Puisqu’il  me  dit  que  c’est  la  sténographie,  je  le 
crois  volontiers.  Je  me  suis  borné  à  montrer  que  le  procès 
reposait  sur  l’interprétation  du  mot  «  le  conlraire.  » 

M.  le  président.  Quelqu’un  demande-t-il  la  parole  pour 
répondre  à  l’honorable  défenseur? 

Personne  ne  demandant  la  parole,  nous  répondrons 
quelques  mots.  Les  arguments  qui  ont  été  présentés  jusqu’à 
présent  par  M.  Houzeau,  appartiennent  à  deux  ordres  diffé¬ 
rents.  Les  uns,  les  plus  nombreux,  ont  trait  à  des  formali- 


XLIV 


tés,  des  détails,  ou  soulèvent  des  difficultés  de  procédure  sur 
lesquelles,  étant  donné  la  composition  de  cette  assemblée, 
on  a  peut-être  trop  insisté.  Les  autres  concernent  le  fond  de 
la  question  et  nous  obligent  à  faire  certaines  rectifications. 

Dans  quelles  conditions  s’est,  en  réalité,  manifestée  l’in¬ 
tervention  de  M.  Van  den  Broeck?  S’explique-t-elle  comme 
on  vous  l’assure,  par  la  nécessité  de  défendre  son  œuvre 
personnelle,  ses  travaux  scientifiques?  Est-elle  excusée, 
justifiée  par  la  chaleur  de  la  discussion?  C’est  ce  qu’il  importe 
avant  tout  d’examiner.  Eh  bien,  Messieurs,  nous  allons 
vous  démontrer,  les  documents  à  la  main, qu’il  n’en  est  rien, 
qu’en  cet  instant  la  discussion  était  générale,  qu’elle  n’avait 
rien  de  personnel,  qu’elle  n’obligeait  aucunement  M.  Van 
den  Broeck,  plus  que  ses  collègues,  à  intervenir  dans  le 
débat. 

Analysons  les  faits  à  l’aide  des  procès-verbaux  officiels. 
M.  Dupont  avait  demandé  la  parole  au  sujet  de  la  pétition 
présentée  aux  Chambres  au  nom  de  la  Société  géologique, 
non  pour  accueillir  les  explications  conciliantes  qu’on 
venait  de  développer,  mais  pour  les  repousser  avec  colère. 
Le  directeur  du  Service  voulait,  suivant  sa  tactique  ordi¬ 
naire,  déplacer  la  question  et,  désertant  le  terrain  scienti¬ 
fique,  il  venait  de  lancer  les  outrages  prémédités  que  chacun 
a  condamnés.  C’est  à  ce  moment,  alors  qu’il  n’était  nullement 
question  de  ses  travaux  particuliers,  qu’intervient  M.  Van 
den  Broeck. 

Ce  que  nous  relevons  à  sa  charge,  ce  ne  sont  pas,  nous 
sommes  heureux  de  le  constater,  des  paroles  susceptibles 
d’une  interprétation  quelconque,  c’est  un  simple  fait,  un 
acte  de  la  plus  haute  gravité,  il  est  vrai,  enregistré  imper¬ 
sonnellement  dans  les  documents,  acte  par  lequel  l’auteur 
s’associe  d’une  façon  qui  n’est  pas  douteuse  aux  expressions 
outrageantes  dont  s’est  servi  M.  Dupont,  acte  enfin  qu’il 
n’est  pas  possible  d’entendre  de  deux  manières,  dont  la 


—  XLV  — 

valeur  est  nettement  déterminée  par  les  circonstances  qui 
lui  servent  de  cadre.  La  lecture  du  procès-verbal  va  d’ail¬ 
leurs  vous  permettre  de  vous  en  convaincre.  Voici  les 
paroles  de  M.  Dupont. 

_ «  On  vient  lancer  celte  déclaration  sans  aucun  motif 

à  l’appui  ;  les  géologues  du  Service  répondent  aux  signa¬ 
taires  de  la  pétition  :  démontrez  vos  accusations.  Votre 
déclaration  est  fausse  et  nous  vous  mettons  au  défi,  vous 
majorité,  de  la  justifier.  Vous  savez  en  âme  et  conscience 
qu’elle  est  fausse...  ( Protestations  et  interruption.)  » 

«  M.  €&  ■pzeiibz-vit  prévient  M.  Dupont  qu’il  ne  peut 
tolérer  pareil  langage.  On  ne  peut  introduire  dans  le  débat 
l’objet  d’une  pétition  adressée  aux  Chambres  et  demander 
des  explications  aux  signataires.  M.  Dupont  devrait  se  bor¬ 
ner  à  dire  :  Nous  protestons  contre  cette  pétition  et  nous 
laissons  à  qui  de  droit  le  soin  d’examiner  le  bien-fondé  de 
notre  protestation.  » 

«  M.  ÇDwpc'nt,  continuant...  Si  c’est  comme  moyen 
d’arriver  à  vos  fins  que  vous  l’avez  faite,  il  faut  qu’on  le 
sache,  moins  pour  sauvegarder  notre  honneur  scientifique 
que  les  intérêts  de  l’État,  compromis  par  les  conséquences 
de  votre  assertion.  » 

Vient  ensuite  la  lettre  de  M.  Hébert  que  vous  avez  trouvée 
reproduite  dans  le  manifeste,  puis  nous  reprenons  la  lec¬ 
ture. 

«  M.  (|.  a  demandé  la  parole  alors  que 

M.  Dupont  a  déclaré  que  les  signataires  de  la  pétition 
avaient  produit  une  affirmation  que  dans  leur  âme  et  con¬ 
science  ils  savaient  être  fausse.  L’honorable  membre  désire 
connaître  si  M.  Dupont  maintient  son  dire.  Dans  l’affir¬ 
mative,  il  demande  son  rappel  à  l’ordre,  pour  avoir  imputé 
gratuitement  un  mensonge  à  ses  collègues.  » 

«  M.  bc  fa  tyaiùe,  dit  que  cette  imputation 

contre  les  signataires  de  la  pétition  dénote,  de  la  part  de 
son  auteur,  plus  d’imagination  que  de  bon  sens.  » 


XLVl 


«  M .  tytipont  va  en  justifier  immédiatement...  {Inter¬ 
ruption.)  » 

«  M.  &  pzcûb&nt  déclare  que  l’assemblée  n’a  pas  à 
s’occuper  de  cette  question.  Elle  n’a  pas  à  nommer  de  jury 
chargé  d’examiner  si  les  signataires  de  la  pétition  ont  ac¬ 
cusé  à  tort  ou  à  raison.  C’est  au  gouvernement  qu’il  appar¬ 
tient  d’ordonner  une  enquête,  s’il  le  juge  à  propos.  L’ho- 
noiable  président  ajoute  que,  si  M.  le  chef  du  service  a  de 
nouvelles  observations  à  présenter  sur  le  procès-verbal,  il  le 
prie  de  les  formuler.  » 

Je  passe,  Messieurs,  pour  abréger,  diverses  protestations 
et  interruptions  sans  importance  et  je  reprends  la  lecture. 

a  M.  (c  pzcîibc'wt.  Je  vous  ai  toujours  défendus  com¬ 
plètement;  je  tiens  à  le  constater.  La  question  en  discus¬ 
sion,  je  ne  cesse  de  le  répéter,  ne  nous  regarde  pas.  » 

Il  ressort  à  l’évidence,  de  ces  paroles  de  M.  le  président 
Delcour,  que  la  question  scientifique,  sur  laquelle  pleine 
liberté  a  toujours  été  laissée  de  s’exprimer  à  M.  Dupont, 
n’est  pas  ici  en  discussion,  mais  que  le  débat  a  dégénéré, 
grâce  à  l’attitude  de  M.  Dupont,  en  une  question  de  per¬ 
sonnes.  Poursuivons  la  lecture. 

«  M.  Je  demande  à  continuer.  J’ai  été  plusieurs 

fois  interrompu,  de  sorte  que  je  n'ai  pu  exprimer  ce  que  je 
voulais  dire.  » 

«  M.  (^.  J’ai  demandé  le  rappel  à  l’ordre.» 

«  M.  (2ecj-c&.  Un  blâme.  » 

«  M.  Mettez  la  censure.  » 

«  M.  tyarv  ben  cStcecfi.  Ce  serait  complet  alors.  Je 
demande  la  parole.  » 

«  M.  01 RffaCaite.  Je  demande  si  on  ne  va  pas  empêcher 
cet  obstructionnisme.  » 

t(  M.  e&zoecti i.  —  On  empêche  d’arriver  à  la 

lumière.  » 

«  M.  (e  pzeiibent  Ce  n’est  pas  en  soulevant  des  questions 


X  L  V  U  — 


de  personnes  que  vous  arriverez  à  la  lumière.  Tout  ce  que 
Ton  vient  de  dire  est  connu  ;  il  est  donc  inutile  de  reprendre 
cette  discussion.  » 

«  Une  proposition  de  rappel  à  l’ordre  est  faite.  Il  est 
incontestable  que  M.  Dupont  a  eu  tort  d’incriminer  les  hono¬ 
rables  géologues  qui  ont  adressé  une  pétition  à  la  Législa¬ 
ture.  Vous  avez  eu  tort ,  monsieur  Dupont  !  » 

«  M.  6Vd'V\  bcrc  cSzoecii  demande  la  parole  pour  four¬ 
nir  la  preuve  du  contraire.  » 

Nous  voici  arrivés  au  point  nodal;  permettez-moi,  Mes¬ 
sieurs,  de  vous  arrêter  un  instant  pour  vous  faire  remar¬ 
quer  avec  quelle  netteté  les  paroles  du  président  de  la 
Commission  posent  la  question  et  comme  elles  fixent 
le  point  sur  lequel  tout  le  débat  est  engagé.  Le  rappel 
à  l’ordre  n’est  pas  demandé,  n’a  pas  pour  objet  certaines 
expressions  vives  qui  auraient  été  prononcées  à  propos  des 
travaux  scientifiques  de  M.  Van  den  Broeck,  mais  il  vise 
exclusivement  les  paroles  outrageantes  lancées  par  M.  Du¬ 
pont.  La  distinction  est  bien  marquée  par  le  langage  du 
président  de  la  Commission. 

Répondant  à  une  interruption  de  M.  Van  den  Broeck,  il 
dit  :  «  Ce  n’est  pas  en  soulevant  des  questions  de  personnes 
que  vous  ferez  la  lumière.  » 

Vous  le  voyez,  Messieurs,  il  ne  s’agit  point  d’une  discus¬ 
sion  scientifique,  discussion  dans  laquelle  M.  le  président 
Delcour  a  toujours  laissé  au  Service  toute  latitude  de  s’ex¬ 
primer,  mais  d’une  question  de  personnes  qu’on  vient  de 
soulever  et  que  l’on  veut  substituer  à  la  question  scien¬ 
tifique. 

Quoi  de  plus  précis  ? 

«  Une  demande  de  rappel  à  l’ordre  est  faite,  ajoute  l’hono¬ 
rable  président,  et  il  est  incontestable  que  M.  Dupont  a  eu 
tort  d’incriminer  les  honorables  géologues.  »  Il  est  évident, 
Messieurs,  que,  si  ce  dernier  s’était  borné  à  défendre  les 


XLV1II 


travaux  de  ses  collaborateurs,  le  président  ne  lui  aurait  pas 
donné  tort.  Enfin,  s’adressant  directement  à  M.  Dupont  lui- 
même  :  «  Vous  avez  tort ,  Monsieur  Dupont  !» 

Est-ce  clair  ?  Et  cette  désapprobation  peut-elle  se  rappor¬ 
ter,  nous  le  demandons,  à  autre  chose  qu’aux  paroles  bles¬ 
santes  dont  s’était  servi  le  directeur  ?  Or,  Messieurs,  c’est 
en  cet  instant  et  dans  ces  conditions  si  bien  définies,  qu’in¬ 
tervient  M.  Van  den  Broeck.  Vous  allez  croire  qu’il  va 
s’efforcer  d’interpréter  les  paroles  de  son  chef  dans  un  sens 
adoucissant,  c’est-à-dire,  —  ce  que  nous  admettrions  tous, 
—  pour  les  atténuer,  comme  tout  collaborateur  dévoué  a  le 
devoir  de  le  faire  dans  une  circonstance  analogue,  alors 
que  la  chaleur  de  la  discussion  a  amené,  chez  son  chef,  des 
écarts  de  langage,  des  mots  qui  dépassent  la  pensée. 

Hélas  !  non.  M.  Van  den  Broeck,  qui  n’est  pas  engagé 
dans  la  discussion,  qui  a  tout  son  calme,  se  lève  et  demande 
la  parole  pour  prouver  le  contraire  de  ce  que  vient  de  dire 
l’honorable  président,  c’est-k-dire  pour  établir  que  M.  Du¬ 
pont  n’a  pas  eu  tort. 

Messieurs,  quand  on  n’a  pas  tort,  on  a  raison.  M.  Dupont 
a  donc  eu  raison,  selon  M.  Van  den  Broeck,  d’incriminer 
vos  mandataires  et  de  les  outrager  par  les  paroles  que 
M.  Delcour  vient  de  réprouver  hautement  !  Tout  le  procès 
est  là  et  il  vous  semblera  qu’il  suffit  d’en  faire  l’exposé,  pour 
vous  amener  à  juger  l’acte  posé  par  M.  Van  den  Broeck 
comme  nous  l’avons  fait  nous-mêmes  ! 

M.  Van  Scherpenzeel  Thim.  Cela  se  passait  à  la 
séance  du  23.  Je  lis  ici  ces  simples  mots  :  oc  Après  un 
échange  d’observations  entre  plusieurs  membres,  et  sur 
invitation  formelle  de  M.  le  président,  M.  Dupont  déclare 
«  qu’il  n’a  eu  aucune  intention  d’offense,  ni  d’injure,  quelle 
qu’elle  soit.  » 

M.  le  président  de  la  Commission  a  clos  l’incident  en 
disant  qu’il  n’y  avait  pas  lieu  de  donner  suite  à  la  proposi- 


—  XLIX 


tion  de  rappel  à  l’ordre  dont  il  était  saisi.  Par  là,  tombe 
l’interprétation  que  vous  faites  de  ces  mots  de  M.  Van  den 
Broeck  :  «  Je  demande  à  prouver  le  contraire.  » 

M.  le  président  ne  pense  pas  que  l’honorable  M.  Del- 
cour  ait  fait  semblable  déclaration  :  le  procès-verbal  de  la 
séance  n’en  porte  pas  trace.  Quant  à  M.  Dupont,  invité  par 
le  président  et  par  la  presque  totalité  des  membres  de  la 
Commission  à  retirer,  non  pas  des  paroles  qui  avaient  trait 
à  la  question  scientifique,  à  la  défense  de  ses  travaux,  mais 
les  paroles  blessantes  dont  il  s’était  servi,  il  s’est  refusé,  à 
diverses  reprises  et  avec  une  obstination  rare,  à  en  retirer 
un  iota!  Il  s’est  borné  à  faire  le  commentaire  de  ses  paroles. 

M.  Van  den  Broeck,  de  son  côté,  a  eu  la  faculté  de  retirer 
tout  ce  qu’il  avait  dit.  Il  n’en  a  point  usé.  Il  a  même  déclaré 
dans  une  autre  pièce,  dans  le  manifeste  qu’il  a  publié  avec 
M.  Rutot,  qu’en  intervenant  il  n’avait  eu  d’autre  pensée  que 
celle  de  trouver  prétexte  à  donner  lecture  de  ses  documents 
français.  En  admettant  cette  mauvaise  explication  (injurier 
les  gens,  non  par  conviction,  mais  comme  prétexte),  puis¬ 
qu’il  avait  réussi  à  donner  lecture  des  dits  documents,  rien 
ne  l’obligeait  plus  à  maintenir  sa  fâcheuse  intervention. 

Il  pouvait  donc,  pendant  l’impression  des  épreuves,  prier 
M.  le  secrétaire  d’effacer  cette  phrase,  qui  était  de  nature 
d’autant  plus  blessante  qu’il  était  membre  de  la  Société 
géologique,  tandis  que  M.  Dupont  ne  l’est  pas.  M.  Van  den 
Broeck  a  eu  quinze  jours,  entre  la  première  et  la  seconde 
épreuve,  pour  retirer  le  texte  incriminé.  Il  ne  lui  a  pas 
convenu  de  le  faire.  Nous  sommes  obligés  de  constater  le 
fait  et  d’en  tirer  la  déduction  qu’il  a  eu  l’intention  formelle 
de  la  maintenir,  et  c’est  ce  qui  justifie,  aux  yeux  de  tous, 
la  mesure  qui  l’a  atteint, 

M.  Timmerhans.  JH.  Houzeau  a  fait  ressortir  que  M. 
Van  den  Broeck  n’avait  eu  d’autre  intention  que  de  démon¬ 
trer  que  le  travail  du  Service  de  la  carte  géologique  n’était 

ANNALES  SOC.  GÉÜL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  4 


L 


pas  dépourvu  de  valeur  scientifique  et  que  cela  était  reconnu 
par  des  savants  étrangers.  Il  ne  s’agit  pas  de  rechercher  la 
petite  bête  dans  la  discussion  qui  a  eu  lieu  au  sein  de  la 
Commission  de  réorganisation  ! 

M.  le  président.  M.  Yan  den  Broeck  a  pu  être  animé 
d’excellentes  intentions,  nous  n’en  doutons  pas;  toutefois, 
nous  n’avons  pas  à  juger  les  hommes  sur  leurs  intentions, 
mais  sur  les  faits!  Les  premières  s’interprètent,  les 
seconds  se  constatent  brutalement.  Or,  le  fait  dont  il  s’agit 
ne  peut  être  interprété  de  deux  manières.  On  pourra 
dépenser  infiniment  d’esprit  autour  de  la  question,  mais  on 
ne  pourra  faire  que  l’acte  posé  soit  différent  de  ce  qu’il  est, 
et  mérite  une  appréciation  autre  que  celle  que  le  Conseil 
lui  a  donnée! 

M.  Timmerhans.  Vous  êtes  bien  parvenus  à  frapper 
M.  Rutot,  qui  n’avait  rien  dit  au  sein  de  la  Commission. 

M.  le  président.  On  justifiera,  quand  il  sera  temps,  les 
décisions  prises  à  l’égard  de  M.  Rutot. 

M.  Van  Scherpenzeel  Thim.  Si  le  fait  avait  été  si 
brutal,  le  président  aurait  rappelé  à  l’ordre  M.  Van  den 
Broeck.  C’est  ce  qu’il  n’a  pas  fait. 

M.  le  président.  M.  Van  Scherpenzeel  Thim  paraît 
avoir  perdu  de  vue  que  M.  le  président  Delcour  avait  préci¬ 
sément  mis  aux  voix  le  rappel  à  l’ordre,  lorsque  M.  Pirmez 
est  intervenu. 

M.  Houzeau.  M.  Van  den  Broeck  a  parlé  à  la  suite  de 
M.  Dupont.  M.  le  président  vient  de  dire  qu’il  a  appuyé  ses 
paroles.  Lorsqu’on  incrimine  le  langage  de  quelqu’un,  il 
faut  se  servir  de  ses  termes  exacts.  Or,  nulle  part,  vous  ne 
trouverez  que  M.  Van  den  Broeck  ait  déclaré  :  j’appuie  ou 
je  défends  la  manière  de  voir  de  M.  Dupont  !  Tout  ce  qu’il  a 
dit,  d’ailleurs,  s’applique  à  un  seul  des  deux  ordres  d’idées 
développés  par  M.  Dupont  c’est-à-dire  à  ce  qui  a  trait 
uniquement  à  la  valeur  scientifique  des  travaux  du  Musée. 


—  L1  — 

Quant  aux  paroles  blessantes  de  M.  Dupont,  il  n’y  est  fait 
aucune  allusion  par  M.  Van  den  Broeck.  Je  tiens  à  cons¬ 
tater  ce  fait  d’une  manière  absolue. 

M.  le  président.  C’est  absolument  inexact. 

M.  Houzeau.  M.  le  président  vient  de  dire  que  M.  Van 
den  Broeck  a 'eu  quinze  jours  pour  supprimer  la  phrase 
incriminée  et  M.  Lefèvre  a  déclaré  qu’elle  a  été  insérée 
au  procès-verbal  par  l’ordre  du  président  M.  Delcour. 

M.  Lefèvre.  Permettez,  Monsieur  Houzeau  :  j’ai  dit  tantôt 
que  M.  le  président  de  la  Commission  avait  donné  l’ordre 
au  secrétaire  de  reproduire  les  débats  d’après  la  sténo¬ 
graphie;  mais  cet  ordre  ne  pouvait  enlever  à  M.  Van  den 
Broeck  la  faculté  de  rectifier,  d’atténuer  ou  de  retirer  celle 
de  ses  déclarations  qui  lui  aurait  semblé  inopportune. 

M.  Houzeau.  Soit  !  M.Van  den  Broeck  n’a  pas  demandé 
à  faire  la  suppression  parce  qu’il  interprétait  ses  paroles 
alors  comme  il  le  fait  aujourd’hui.  Il  n’avait  pas  à  solliciter  le 
retrait  d’une  phrase  qui,  selon  lui,  n’avait  de  signification 
blessante  pour  aucun  des  membres  de  l’assemblée,  pour 
personne  ! 

M.  le  président.  Je  crois  avoir  démontré  tout  à  l’heure 
par  la  lecture  des  lignes  du  procès-verbal  qui  précèdent 
l’interruption  de  M.  Van  den  Broeck,  que  la  preuve  qu’il 
s’offrait  de  faire,  ne  s’appliquait  aucunement  à  la  partie 
scientifique  de  la  discussion,  mais  aux  seules  paroles 
outrageantes  de  M.  Dupont;  cela  ressort  du  contexte.  Pour 
ménager  les  moments  de  l’assemblée,  je  me  dispenserai  de 
recommencer  cette  démonstration. 

M.  Timmerlians.  Si  M.  Dupont  avait  fait  partie  de  la 
Société  géologique,  après  la  déclaration  qu’il  a  faite  au  sein 
de  la  Commission  de  réorganisation, qu’il  rfy  avait  dans  ses 
paroles  aucune  intention  d’outrages  ou  d’injures,  quelles 
qu’elles  soient,  vous  n’auriez  pas  pu  l’atteindre  ! 

M.  le  président.  Permettez!  M.  Dupont  n’a  rien  retiré. 

M.  Timmerlians.  Il  avait  retiré  ses  paroles. 


—  Lü  — 


II  avait  déclaré  n’avoir  aucune  intention  d’offense  ni 
d’injure. 

M.  le  président  de  la  Commission  s’est  contenté  de  ses 
explications,  puisqu’il  menaçait  M.  Dupont  d’un  rappel  à 
l’ordre  qui  ne  lui  a  pas  été  infligé.  L’incident  était  donc 
clos  par  là.  Je  répète  que,  si  M.  Dupont  avait  fait  partie  de 
la  Société  géologique,  vous  n’auriez  pas  pu  le  frapper. 

M.  J.  van  Scherpenzeel  Thim.  Parce  que,  en  le 
frappant,  vous  frappiez  le  président  de  la  Commission  de 
réorganisation  ! 

M.  le  président.  J’ai  déclaré  tantôt  de  la  façon  la  plus 
formelle  que  M.  Dupont,  invité  à  plusieurs  reprises  par  M.  le 
président  Delcour  à  retirer  la  partie  blessante  de  ses  paroles 
s’y  est  constamment  refusé.  Si  M.  Dupont  avait  fait  partie  de 
la  Société  géologique,  nous  n’eussions  pas  hésité  un  instant 
à  lui  demander  compte  de  sa  conduite  et  à  l’obliger  à  retirer 
ici  ses  paroles.  M.  le  président  de  la  Commission  de  la 
carte  géologique,  après  avoir  mis  aux  voix  le  rappel  à 
l’ordre  de  M.  Dupont,  n’a  pas  cru  devoir  appliquer  cette 
mesure.  Nous  n’avons  pas  à  apprécier  les  motifs  qui  ont 
dirigé  sa  conduite.  M.  le  président  a  agi  suivant  sa  con¬ 
science  ;  on  ne  trouvera  pas  mauvais  que  nous  ayons  obéi  à 
la  nôtre. 

M.  Forir.  Deux  mots  seulement  pour  faire  une  compa¬ 
raison  qui  me  semble  caractériser  nettement  la  situation. 
Quelqu’un  déclare  que  vous  êtes  un  voleur.  Vous  le  sommez 
de  rétracter  ses  paroles;  il  vous  répond  :  je  ne  rétracte 
rien,  mais  je  n’ai  pas  eu  d’intention  blessante.  Aurez-vous 
lieu  d’être  satisfait?  Voilà  ce  qui  s’est  passé. 

M.  Timmerhans.  La  question  n’est  pas  là.  Dans  la 
chaleur  de  la  discussion,  on  peut  être  entraîné  à  dire  des 
paroles  blessantes,  mais,  quand  on  les  retire,  il  n’y  a  plus 
lieu  d’en  tenir  compte  ! 

Voix  nombreuses .  Il  ne  les  a  pas  retirées  ! 


lui 


M.  Timmerhans.  Il  a  déclaré  qu’il  n’avait  pas  eu  d’in¬ 
tention  blessante. 

Voix  nombreuses.  C’est  tout  différent. 

M.  Timmerhans.  Il  n’y  a  pas  de  rétractation  plus 
complète  ! 

M.  le  président.  Le  Conseil  a  cru  devoir  adopter  une 
tout  autre  appréciation. 

M.  Crocq.  De  toutes  les  explications  qui  viennent  d’être 
fournies,  il  me  semble  résulter  que,  si  M.  Van  den  Broeck  a 
été  condamné,  c’est  qu’il  a  recherché  sa  condamnation. 
Par  conséquent,  si  la  responsabilité  du  fait  est  imputable 
à  quelqu’un,  c’est  à  lui-même  et  à  personne  d’autre.  S’il 
avait  déclaré  que  son  interruption  s’appliquait  à  la  partie 
scientifique  du  discours  de  M.  Dupont,  tout  était  fini. 
Mais  c’est  ce  qu’il  n’a  pas  fait  et  ses  paroles,  venant  à  la 
suite  de  la  partie  du  discours  qui  avait  une  portée  blessante, 
ne  pouvaient  être  interprétées  que  comme  la  confirmation 
de  ce  passage. 

Les  dernières  paroles  qui  ont  terminé  le  discours  de 
M.  Dupont  sont  celles-ci  : 

«  Votre  déclaration  est  fausse  et  nous  vous  mettons  au 
défi,  vous,  majorité,  de  le  prouver.  Vous  savez  en  âme  et 
conscience  qu’elle  est  fausse.» 

On  peut  déclarer  à  quelqu’un  que  ce  qu’il  dit  est  faux, 
sans  le  blesser.  Mais  si  vous  déclarez  que  je  sais  en  âme 
et  conscience  que  la  chose  que  j’affirme  est  fausse,  c’est 
tout  différent  ! 

C’est  à  ces  paroles  calomnieuses  que  M.  Van  den  Broeck 
s’est  associé. 

Elles  n’ont  jamais  été  retirées.  Elles  ont  donné  lieu  à  une 
discussion  assez  confuse, qui  n’a  pas  abouti,  entre  M.  le  pré¬ 
sident,  d’une  part,  M.  Pirmez,  de  l’autre,  et  la  chose  en  est 
demeurée  là.  C’est  grâce  à  l’intervention  de  M.  Pirmez  que 
le  rappel  à  l’ordre  n’a  pas  été  prononcé,  par  suite  d’une 


L1V 


certaine  indécision  provoquée  par  les  paroles  de  cet  hono¬ 
rable  membre. 

Si  M.  Van  den  Broeck  avait  simplement  répondu  à  l’ac¬ 
cusation  qu’on  lui  adressait  en  fournissant  une  pièce 
constatant  qu’il  n’entendait  en  aucune  façon  se  livrer  h  des 
attaques  personnelles,  tout  le  monde  aurait  trouvé  cela 
satisfaisant  et  la  cause  aurait  été  enterrée.  M.  Van  den 
Broeck  avait  le  moyen  défaire  tomber  l’affaire. 

M.  Timmerlians.  Personne  n’a  rien  dit  au  sein  de 
la  Commission  ! 

M.  Crocq.  Pourquoi  ne  s’est-il  pas  présenté  devant  le 
Conseil?  Pourquoi  lui  a-t-il  écrit  une  lettre  plus  ou  moins 
convenable?  Pourquoi  ne  lui  a-t-il  pas  fait  la  déclaration 
qu’il  fournit  aujourd’hui  in  extremis ,  d’après  laquelle  il 
n’entend  aucunement  s’associer  aux  paroles  calomnieuses 
de  M.  Dupont?  Si  cela  avait  été  fait,  nous  n'aurions  pas  eu 
besoin  de  venir  ici.  Je  répète  que  s’il  a  été  condamné,  c’est 
parce  qu’il  l’a  voulu  et  que,  dès  lors,  il  aurait  mauvaise 
grâce  à  se  plaindre  ! 

M.  Houzeau.  J’ai  été  très  étonné  de  la  conclusion  du 
discours  de  M. Crocq.  Il  vient  de  dire  que  la  déclaration  lue 
par  moi  au  nom  de  MM.  Vanden  Broeck  et  Butot  suffit  pour 
les  faire  acquitter.  Il  n’y  a  donc  qu’une  question  de  délai  qui 
les  fasse  condamner.  S’ils  avaient  présenté  cette  pièce  au 
Conseil  plus  tôt,  l’affaire  était  entendue,  il  n’y  avait  pas 
lieu  de  continuer  les  poursuites.  Et  c’est  en  nous  disant 
que  ces  Messieurs  présentent  des  explications  satisfaisantes 
que  M.  Crocq  demande  leur  condamnation  ! 

Plusieurs  voix.  Elles  ne  sont  pas  satisfaisantes  et  elles 
arrivent  trop  tard  ! 

M.  Houzeau.  J’ai  cru,  quand  M.  Crocq  s’est  levé,  qu’il 
allait  prendre,  comme  au  Sénat,  la  généreuse  initiative  d’une 
amnistie.  J’attendais  de  sa  part  un  :  «  Je  demande  leur 
acquittement  »  au  lieu  d’une  demande  de  condamnation; 


LV 


c’est  une  contradiction  évidente  pour  tout  le  monde.  Je  ne 
sollicite  pas  autre  chose  de  l’assemblée  que  la  confirmation, 
par  son  vote, des  paroles  de  M.  Grocq,  lorsqu’il  déclare  que 
la  pièce  que  j’ai  lue  est  satisfaisante.  Cela  doit  nous  engager 
à  passer  au-dessus  de  la  question  de  délai  ! 

M.  Lefèvre.  Condamnez  le  Conseil  tout  d’un  coup  ! 

M.  Houzeau.  Vous  venez  de  poser  la  question, 
Monsieur,  sur  un  terrain  détestable  !  Vous  l’avez  posée  de 
manière  que,  maintenant,  quelle  que  soit  la  décision  prise, 
la  Société  est  morte  ! 

M.  le  président.  C’est  une  opinion  personnelle  que 
vous  exprimez. 

M.  Timmerlians.  C’est  vrai  ! 

M.  Houzeau.  Vous  venez  de  dire  une  parole  très  grave. 
Il  n’est  plus  question  de  savoir  si  M.  Van  den  Broeck  est 
coupable,  mais  si  nous  divorcerons  pour  incompatibilité 
d’humeur  ! 

M.  Lefèvre.  C’est  le  fond  de  l’affaire  ! 

M.  Houzeau.  Et  vous  insistez  là-dessus  !  Comme  vous 
êtes  jeune!  Comme  vous  réfléchissez  peu  aux  conséquences 
d’une  parole  malheureuse  !  Je  m’étais  efforcé  de  maintenir 
ce  débat  sur  un  tout  autre  terrain.  En  me  chargeant  de  la 
défense  des  accusés,  je  me  disais  que  je  devais  à  ceux  qui  se 
sont  adressés  à  moi  de  faire  tous  mes  efforts  pour  réussir 
dans  la  tâche  qui  m’est  imposée,  et  pour  obtenir  cette 
amnistie  qui  est, non  pas  une  condamnation  du  Conseil  de  la 
Société,  mais  un  coup  d’éponge  sur  le  passé.  Au  moment 
où  j’avais  quelque  espoir  d’aboutir  à  rétablir  la  paix,  vous 
venez,  par  une  manœuvre  que  je  m’abstiendrai  de  qualifier, 
jeter  un  brandon  de  discorde  qui  influera  peut-être  sur  le 
vote  de  quelques  personnes.  J’espère  que  mes  collègues 
sauront  se  mettre  au-dessus  de  cette  question  ! 

Et  maintenant*  je  ne  viens  pas  demander  à  l’assemblée  de 
condamner  le  Conseil,  mais  de  nous  unir  tous  pour  pronon- 


LV1 


cer  l’amnistie  et  pour  rejeter  dans  l’oubli  ces  regrettables 
divisions.  Je  fais  appel  à  votre  cœur,  et,  mieux  que  cela,  à 
l’intérêt  de  la  science,  à  celui  que  vous  portez  à  la  Société 
que  vous  avez  fondée;  je  fais  appel  à  tous  les  sentiments 
qui  vibrent  dans  vos  âmes  et  je  vous  dis  :  Vous  avez  une 
occasion  unique  de  vous  montrer  généreux,  de  vous  placer 
au-dessus  de  mesquines  rancunes.  En  prononçant  l’am¬ 
nistie,  on  ne  pourra  pas  répéter  ce  qui  a  été  dit  dans  une 
autre  enceinte,  que  nous  aurions  l’air  d’avoir  peur  !  Vous 
n’avez  peur  ni  de  M.  Van  den  Broeck,  ni  de  M.  Rutot.  Et 
moi,  je  ne  vois  plus  ces  Messieurs  :  faites  abstraction  de 
leurs  personnalités. 

Depuis  des  années,  c’est  le  procès  de  M.  Dupont  que  l’on 
fait,  aujourd’hui  ce  sont  ses  paroles  qu'on  poursuit.  Je  vous 
engage  à  voter  avec  moi  l’amnistie  pour  tout  ce  qui  s’est 
passé  dans  la  Société  jusqu’à  ce  jour  au  sujet  de  la  carte 
géologique. 

M.  G.  Dewalque.  —  Parmi  les  orateurs  qui  ont  pris 
la  parole, il  en  est,  entre  autres  l’honorable  M.Timmerhans, 
qui  m’ont  paru  mal  informés  de  ce  qui  s’est  passé  au  sein 
de  la  Commission  de  la  carte.  Je  suis  forcé  de  vous  relire 
quelques  passages  du  procès-verbal  de  cette  triste  séance, 
pour  vous  édifier  sur  la  responsabilité  de  chacun. 

Messieurs,  je  suis  très  souffrant  et  je  ne  puis  continuer 
à  parler  debout  :  veuillez  me  permettre  de  m’asseoir. 

C’est  M.  Dupont  qui,  après  avoir  insisté  sur  la  gravité 
de  la  déclaration  des  cinq  signataires  de  la  pétition  adressée 
aux  Chambres,  ajoute  (p.  337):  «  Votre  déclaration  est 
fausse  et  nous  vous  mettons  au  défi,  vous  majorité,  de  la 
justifier.  Vous  savez  en  âme  et  conscience  qu’elle  est 
fausse...  » 

M.  le  président  intervient;  il  «  prévient  M.  Dupont  qu’il 
ne  peut  tolérer  pareil  langage.  »  M.  Dupont  ajoute  :  «  Si 
c’est  comme  moyen  d’arriver  à  vos  fins  que  vous  Pavez 
faite,  il  faut  qu’on  le  sache...  » 


LVII 


Je  vous  le  demande,  Messieurs  ,  pouvait-on  outrager 
plus  directement  les  cinq  signataires  de  la  pétition,  vos 
délégués? 

J’ai  donc  demandé  la  parole. 

«  M.  Dewalque  a  demandé  la  parole  alors  que  M.  Dupont 
a  déclaré  que  les  signataires  de  la  pétition  avaient  pro¬ 
duit  une  affirmation  que,  dans  leur  âme  et  conscience,  ils 
savaient  être  fausse.  L’honorable  membre  désire  connaître 
si  M.  Dupont  maintient  son  dire.  Dans  l’affirmative,  il 
demande  son  rappel  à  l’ordre,  pour  avoir  imputé  gratuite¬ 
ment  un  mensonge  à  ses  collègues.» 

Voilà  donc  la  question  posée.  Que  fait  M.  Dupont. 

«  M.  Dupont  va  en  justifier  immédiatement...  ( Inter¬ 
ruption. )  » 

M.  le  président  intervient  de  nouveau  et  déclare  que 
l’assemblée  n’a  pas  à  s’occuper  de  cette  question.  Je 
réponds  :  «  Je  n’ai  rien  à  dire  quant  aux  explications 
données  sur  le  fond  de  la  question.  J’ai  demandé  le  rappel 
à  l’ordre  de  M.  Dupont  qui  a  accusé  ses  collègues  d’avoir 
envoyé  à  la  Législature  une  déclaration  fausse,  la  sachant 
mensongère.  Il  est  intolérable  que  l’on  porte  contre  nous 
une  pareille  accusation.  Je  proteste  !  » 

Plusieurs  collègues  joignent  leurs  protestations  aux 
miennes. 

M.  Dupont  veut  continuer.  M.  Van  den  Broeck  s’écrie: 
«  On  veut  empêcher  d’arriver  à  la  lumière.»  M.  le  président 
lui  répond  :  «  Ce  n’est  pas  en  soulevant  des  questions  de 
personnes  que  vous  arriverez  à  la  lumière.  »  Et  il  ajoute , 
—  veuillez  peser  les  termes, Messieurs  :  —  «  Une  proposition 
de  rappel  à  l’ordre  est  faite.  Il  est  incontestable  que 
M.  Dupont  a  eu  tort  d’incriminer  les  honorables  géologues 
qui  ont  adressé  une  pétition  à  la  Législature.  «  Vous  avez  eu 
tort ,  Monsieur  Dupont.  » 

Que  répond  M.  Van  den  Broeck  ?  Ecoutez.  C’est  pré- 


Lvnr 


cisémentcela  qui  va  démontrer  sa  participation  à  l’outrage. 

M.  Timmerhans.  Gela  va  démontrer  que  l’assertion 
qui  se  trouvait  dans  la  pétition  envoyée  aux  Chambres 
était  calomnieuse  ! 

M.  G.  Dewalque.  Je  vous  prie  de  ne  pas  m’inter¬ 
rompre  ainsi.  La  dignité  de  nos  débats  exige  que  la  discus¬ 
sion  soit  calme. 

M.Van  den  Broeck  répond  donc  à  M.  le  président,  qui 
déclarait  que  M.  Dupont  avait  tort  :  «  Je  demande  la  parole 
pour  fournir  la  preuve  du  contraire.  » 

La  discussion  continue.  M.  Van  den  Broeck  revient  sur 
la  discussion  qui  a  eu  lieu  à  la  Société,  au  sujet  de  la 
pétition,  et  sur  les  approbations  données  à  M.  Dupont  par 
des  géologues  étrangers.  J’interviens,  pour  dire  :  <i  On  ne 
peut  tolérer  cette  discussion,  où  l’on  commence  par  nous 
accuser  de  calomnie.  »  M.  Van  den  Broeck  réplique.  Va-t-il 
dire  qu’il  n’est  pas  question  de  calomnie?  Pas  du  tout. «C’est 
précisément,  dit-il,  la  lecture  de  ces  lettres  qui  va  démon¬ 
trer...  »  Puis,  après  quelques  interruptions,  il  continue  la 
lecture  de  ses  documents. 

Après  cette  lecture,  il  fallait  en  finir.  Je  réponds  :  a  II 
faut  que  la  question  de  calomnie  soit  vidée.  Si  l’on  peut 
venir  dire  que  cinq  membres  ont  menti  sciemment,  je  ne 
juge  pas  devoir  siéger  plus  longtemps.  »  Je  suis  approuvé 
par  plusieurs  collègues.  C’est  alors  que  M.  le  président,  qui 
ne  pouvait  s’appuyer  sur  un  règlement,  croit  devoir  mettre 
aux  voix  la  proposition  de  rappel  à  l’ordre. 

Mais,  a  M.  Pirmez  fait  observer  que  le  rappel  à  l’ordre 
est  prononcé  par  le  président;  c’est  la  règle  en  l’absence  de 
règlement.  Le  président  a  d’ailleurs  la  police  de  l’assemblée. 
Il  pourrait  cependant  demander  à  M.  Dupont  d’expliquer  ses 
paroles.  L’honorable  membre  pense  que  le  point  important, 
c’est  de  savoir  ce  que  M.  Dupont  maintient  dans  ce  qu’il  a 
dit.  Il  avait  le  droit  de  démontrer  que  les  assertions  de  la 


L1X  — 


pétition  sont  inexactes,  et  s’il  explique  ses  paroles  dans  ce 
sens,  le  rappel  à  l’ordre  ne  me  paraît  plus  avoir  de  raison 
d’être.  » 

Voilà  où  nous  en  étions,  Messieurs.  On  avait  suffisam¬ 
ment  parlé  du  calcaire  carbonifère;  mais  le  point  en  discus¬ 
sion,  c'était  de  savoir  si  l’on  pouvait  dire  que  les  cinq  man¬ 
dataires  de  la  Société  avaient  avancé  une  accusation  aussi 
grave,  qui  a  fait  tant  d’impression  sur  la  Législature,  au 
dire  de  M.  Dupont,  sachant  en  âme  et  conscience  qu’elle 
était  fausse,  et  cela,  pour  arriver  à  leurs  fins. 

Et  ici,  je  demande  à  ajouter  un  mot.  Je  suis  surpris  de 
voir  que  M.  Houzeau,  qui  aujourd’hui  prend  si  vaillamment 
la  défense  de  M\l.  Van  den  Broeck  et  Rutot,  n’ait  pas  trouvé 
alors  un  mot  pour  défendre  cinq  collègues  accusés  de  cette 
façon-là. 

M.  Dupont  chercha  à  s'expliquer.  Comment  finit  l’inci¬ 
dent?  «  Après  un  échange  d’observations  entre  plusieurs 
membres  et  sur  invitation  formelle  de  M.  le  président,  » 
«M.  Dupont  déclare  qu’il  n’a  eu  aucune  intention  d’offense 
ni  d’injure,  quelle  qu’elle  soit.  » 

M.  Timmerhans.  Cela  suffit. 

M.  Dewalque.  M.  Dupont  a  maintenu  tout  ce  qu’il  avait 
dit,  mais,  saisissant  la  perche  tendue  par  M.  Pirmez,  il  a 
déclaré  qu’il  n’avait  pas  eu  l’intention  de  nous  offenser. 

M.  J.  van  Scherpenzeel  Thim.  Cela  suffit! 

M.  le  président.  Ce  n’est  pas  l’avis  du  Conseil,  et  l’on 
vous  a  dit  pourquoi. 

M.  G.  Dewalque.  Cela  pouvait  ne  pas  nous  suffire. 
Nous  avons  été  sur  le  point  de  quitter  la  salle.  Pourquoi  ne 
l’avons-nous  pas  fait?  Pourquoi  sommes-nous  restés  là, 
après  un  outrage  qui  n’était  pas  retiré?  Vous  vous  le 
demandez  sans  doute,  et  je  dois  vous  dire  pourquoi  nous 
avons  subi  cet  affront.  C’est  qu’il  y  avait  là  la  question  de 
la  carte  géologique,  l’avenir  de  la  science  en  Belgique, 


LX 


compromis  par  le  monopole  du  Musée,  un  intérêt  supérieur, 
que  nous  avions  le  devoir  de  défendre  et  que  nous  ne  nous 
croyions  pas  le  droit  de  sacrifier.  Le  Gouvernement  nous 
avait  demandé  de  lui  présenter  un  projet  de  réorganisation 
du  Service  de  la  carte;  quitter  la  séance  eût  été  lui  refuser 
notre  concours.  C’est  ce  que  cherchaient  nos  adversaires, 
ce  que  nous  n’avons  pu  accepter. 

Dans  nos  séances  de  l’année  dernière,  on  était  venu 
pratiquer  ici  un  obstructionnisme  inouï.  Nous  avons  eu  des 
procès-verbaux  dont  la  discussion  durait  une  heure,  une 
heure  et  demie;  et  nous  avons  été  obligés  de  proposer  des 
dispositions  réglementaires  additionnelles,  pour  permettre 
au  président  d’avoir  raison  de  certaines  personnes  insup¬ 
portables.  Ces  dispositions  ont  été  votées  à  l’unanimité. 
Nous  livrons  volontiers  notre  conduite  à  votre  appréciation  : 
vous  savez  aujourd’hui  où  sont  les  gens  dévoués  à  la  carte 
géologique,  à  l’avenir  de  la  science  et  aux  intérêts  les  plus 
chers  de  la  Société. 

M.  Timmerhans.  Vous  avez  dit  que  c’est  par  dévoue¬ 
ment  pour  la  science  que  vous  êtes  restés  au  sein  de  la 
Commission  après  la  déclaration  de  M.  Dupont.  Je  me  per¬ 
mettrai  de  vous  faire  remarquer  que,  malgré  votre  dévoue¬ 
ment  à  la  science,  vous  avez  déclaré  dans  la  Commission 
que  si  M.  Dupont  n’était  pas  rappelé  à  l’ordre,  vous  vous 
retireriez.  Si  vous  ne  l’avez  pas  fait,  c’est  que,  après  la 
déclaration  de  M.  Dupont,  il  n’y  avait  plus  lieu  au  rappel  à 
l’ordre. 

M.  G.  Dewalque.  C’est  votre  manière  de  voir  :  je  viens 
de  vous  expliquer  mon  attitude. 

M.  Timmerhans.  Je  crois  avoir  remarqué  dans  vos 
explications  que  vous  avez  révélé  le  véritable  but  de  la 
mesure  qui  a  été  prise  à  l’égard  de  MM.  Van  den  Broeck  et 
Rutot  :  c’est  que  ces  Messieurs  vous  gênaient  au  sein  de  la 
Société. 


Vous  venez  de  le  dire.  Vous  les  avez  représentés  comme 
des  obstructionnistes  dont  vous  aimiez  à  vous  débarrasser. 

M.  G.  Dewalque.  Au  commencement  de  la  discussion 
qui  a  eu  lieu  à  la  Commission  de  la  carte,  j’ai  été,  en  effet, 
très  ému  de  la  tournure  qu’elle  prenait  et  j’ai  dit,  en  toute 
sincérité, que  si  l’on  ne  retirait  pas  les  outrages  qu’on  venait 
de  lancer  contre  nous,  il  ne  me  restait  qu’à  me  retirer.  Le 
débat  qui  s’est  engagé  ensuite  a  duré  quelque  temps  et  n’a 
pas  été  sans  confusion.  Pendant  ce  temps,  on  m’a  fait 
comprendre  la  gravité  qu’aurait  une  détermination  sem¬ 
blable,  car  tous  ceux  qui  avaient  été  insultés  se  seraient 
retirés  avec  moi.  Comme  je  n’étais  plus  seul  en  cause,  il  ne 
m’appartenait  pas  de  me  décider,  sur  le  coup,  à  une  résolu¬ 
tion  qui  pouvait  avoir  d’aussi  graves  conséquences  pour 
d’autres  ! 

M.  Timmerhans.  Cela  n’est  pas  au  procès-verbal. 

M.  Dewalque.  Le  procès-verbal  constate  que  la  dis¬ 
cussion  a  duré  longtemps  et  je  vous  dis  ce  qui  s’est 
passé  pendant  ce  temps-là.  Au  besoin,  j’en  appellerai  au 
souvenir  de  ceux  de  nos  confrères  qui  assistaient  à  cette 
séance  de  la  Commission. 

M.  Forir.  Si  M.  G.  Dewalque  a  parlé  de  l’obstruction¬ 
nisme  de  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot,  c’était  uniquement 
pour  expliquer  la  demande  que  l’on  a  faite  d’un  nouveau 
règlement  destiné  à  mettre  fin  à  toute  obstruction;  c’est 
pour  vous  démontrer  clairement  que  leur  altitude  devant  la 
Commission  de  réorganisation  n’est  nullement  accidentelle, 
qu’elle  entre  dans  leurs  habitudes;  mais  ce  n’était  pas 
pour  dire  que  ces  Messieurs  nous  gênaient  ou  le  gênaient 
en  assistant  à  nos  séances  ! 

M.  Crocq.  M.  Houzeau  a  trouvé  étonnant  que  j’aie  dit 
que  si  la  déclaration  qu’il  a  faite  au  nom  de  MM.  Van  den 
Broeck  et  Rutot  s’était  produite  d’emblée,  lorsque  le  Conseil 
s’est  occupé  de  l’affaire,  la  condamnation  aurait  pu  n’être 


Lxn  — ^ 

pâs  prononcée.  Il  n’y  a  rien  là  qui  doive  surprendre,  et  j’ai 
pu  ajouter  avec  raison  que,  pour  avoir  tardé  trois  mois  à  se 
disculper,  ces  Messieurs  avaient  recherché  leur  condam¬ 
nation  ! 

Voici  la  déclaration  qui  a  été  lue  ici  par  M.  Rutot,  le  20 
juin  1886  : 

Messieurs,  vous  venez  d’entendre  lecture  de  deux  décisions  de 
la  Société. 

L’une  de  ces  décisions  a  trait  à  l’expulsion  de  mon  honorable 
collègue  et  ami  M.  Van  den  Broeck;  l’autre  me  u  blâme  haute¬ 
ment,  „  au  sujet  de  ma  conduite  à  la  Commission  de  la  réorgani¬ 
sation  de  la  Carte  Géologique. 

Il  est  évident  que  Messieurs  les  membres  du  Conseil  de  la  Société 
ont  mal  apprécié  ce  que  j’ai  dit  à  la  Commission  de  réorgani¬ 
sation,  ou  que  je  n’ai  pas  eu  l’occasion  de  m’expliquer  catégori¬ 
quement. 

Pour  que  les  membres  du  Conseil  n’en  ignorent,  je  déclare  donc 
avoir  adhéré  de  la  manière  la  plus  complète  à  tout  ce  qui  a  été 
formulé  in  extenso ,  au  sujet  de  la  pétition  de  la  Société  aux 
Chambres  législatives  par  les  très  honorables  MM.  Dupont  et 
Van  den  Broeck  et  hautement  approuvé  par  notre  honorable 
collègue  M.  Purves. 

En  attendant  que  mon  collègue  et  ami  M.  Van  den  Broeck  ait 
jugé  utile  de  recourir  à  la  sanction  dont  il  est  fait  mention  dans 
nos  statuts,  je  ferai  remarquer,  pour  ce  qui  me  concerne,  que  le 
blâme  que  le  Conseil  de  la  Société  a  cru  pouvoir  m’infliger,  est  une 
illégalité,  attendu  que  les  statuts  ne  prévoient  rien  de  semblable. 
En  conséquence,  je  déclare  tenir  ce  blâme  pour  nul  et  non  avenu. 

Enfin,  j’ajouterai  encore  que  les  statuts  de  la  Société  stipulent 
que  l’exclusion  d’un  membre  doit  être  votée  à  l’unanimité  des 
membres  du  Conseil;  or,  le  texte  même  des  décisions  prises 
indique  clairement  que  cinq  membres  n’ont  pas  pris  part  aux 
délibérations. 

La  déclaration  d’exclusion  est  donc  elle-même  entachée 
d’illégalité. 


Donc,  dans  cette  séance,  où  M.  Rutot  aurait  dû  dire  qu’il 
avait  entendu  s’associer  au  langage  de  M.  Dupont  seulement 
en  ce  qui  concernait  les  faits  scientifiques,  il  a  déclaré,  au 
contraire,  qu’il  prenait  la  défense  de  tout  ce  qui  avait  été 
dit  par  MM.  Dupont  et  Van  den  Broeck  et  par  conséquent 
aussi  de  ce  passage  où  M.  Dupont  s’est  écrié  :  vous  saviez 
en  âme  et  conscience  que  vos  déclarations  étaient  fausses  ! 

MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot  ont,  en  définitive,  tendu 
un  piège  au  Conseil  de  la  Société.  Cette  manœuvre  a  été 
indiquée  par  quelques  paroles  trop  courtes  de  M.  Lefèvre, 
contre  lesquelles  M.  Houzeau  a  eu  le  tort  de  s’élever. 

Ce  n’est  que  quand  la  décision  du  Conseil  est  prise  que 
ces  Messieurs  formulent  des  réserves  sur  leur  langage,  par 
la  bouche  de  M.  Houzeau!  C’est  une  rétractation  qui  se 
produit  tardivement,  en  vue  de  mettre  le  Conseil  dans 
une  fausse  position.  Il  fallait  la  faire  franchement  un  peu 
plus  tôt.  On  n’a  pas  le  droit  de  dire  jusqu’au  moment  d’une 
condamnation  :  nous  épousons  toutes  les  appréciations  de 
M.  Dupont,  nous  les  faisons  nôtres,  sauf  à  ajouter,  après  la 
condamnation  :  halte-là,  nous  ne  faisons  nôtres  que  les 
paroles  de  M.  Dupont  qui  avaient  trait  à  la  question  scien¬ 
tifique!  Dans  ces  conditions,  l’annulation  de  la  décision 
prise  constituerait  un  blâme  décerné  à  ceux  qui  l’ont  prise. 
Il  est  trop  tard  :  et  ces  Messieurs  ne  pourront  s’en  prendre 
qu’à  eux-mêmes  d’être  tombés  dans  le  piège  qu’ils  tendaient 
au  Conseil  de  la  Société  ! 

M.  Houzeau.  Je  ne  veux  pas  laisser  les  amis  que  je 
défends  sous  le  coup  des  paroles  de  M.  Crocq.  Il  vient  de 
déclarer  qu’ils  avaient  tendu  au  Conseil  de  la  Société  un 
véritable  piège.  L’honorable  membre  me  paraît  avoir  oublié 
la  date  des  faits.  A  partir  du  14  juin,  la  condamnation  était 
définitive  pour  M.  Van  den  Broeck;  la  déclaration  que 
M.  Rutot  a  faite  le  20  juin  est  postérieure.  Chacun  est  res¬ 
ponsable  de  ses  actes.  Je  plaide,  en  ce  moment,  pour 


LXlV  — 


M.  Van  den  Broeck,  condamné  le  14  juin.  Il  n'est  pas  pos¬ 
sible  de  dire  que  la  déclaration  de  M.  Rutot  ait  été  anté¬ 
rieure  à  la  condamnation  définitive.  Quant  à  M.  Van  den 
Broeck,  il  n’en  a  pas  fait. 

Je  remarque,  du  reste,  que  l’on  continue  à  faire  le  procès 
à  M.  Dupont  ;  ce  sont  ses  paroles  qui  sont  incriminées,  je 
n’ai  pas  à  les  défendre  ;  je  puis  même  dire  que  je  suis  loin 
de  m’y  associer. 

J'ai  été  très  étonné  de  me  voir  mis  personnellement  en 
cause, 

M.Dewalque  m’a  dit  :  Vous,M.  Houzeau,cela  m’a  surpris, 
vous  n’avez  pas  protesté  contre  les  paroles  de  M.  Dupont. 
Je  n’avais  pas  à  le  faire.  Il  y  avait  entre  M.  Dupont  et 
ses  collègues  une  discussion  très  vive.  Il  avait  employé  des 
expressions  qui  ne  sont  pas  parlementaires.  M.  Dewalque 
a  demandé  le  rappel  à  l’ordre  et  M.  le  président  n’a  pas 
cru  devoir  le  prononcer.  Si  M.  le  président  avait  consulté 
l’assemblée  sur  le  rappel  à  l’ordre,  alors  j’aurais  eu  le 
devoir  de  me  prononcer  et  je  l’aurais  fait  ;  mais  tant  que 
l’assemblée  n’était  pas  consultée,  —  cela  se  pratique  ainsi 
à  la  Chambre  et  ailleurs,  —  les  membres  n’avaient  pas  à 
s’expliquer  d’avance  sur  la  question  ;  c’était  l’affaire  du 
président. 

J’en  reviens  à  la  cause  véritable.  J’ai  fait  appel  à  vos  bons 
sentiments  et  je  vous  ai  demandé  de  passer  l’éponge  sur 
toutes  ces  misères  anciennes.  Effaçons-les,  non  en  condam¬ 
nant  le  Conseil,  non  en  blâmant  celui-ci  ou  en  blâmant 
celui-là,  mais  en  oubliant  tout. 

J’ai  donc  l’honneur  de  proposer  à  l’assemblée  de 
prononcer  l’amnistie  pour  tous  les  faits  relatifs  aux  discus¬ 
sions  qui  ont  eu  lieu  au  sein  de  la  Société  à  l’occasion  de 
la  Carte  géologique.  Je  demande  la  priorité  pour  cette 
proposition. 

M.  Gilkinet.  On  nous  a  parlé  de  ce  qui  s’est  passé  à  la 


LXV 


Commission  de  la  carte  géologique.  Nous  ne  connaissions 
rien  à  ce  sujet,  sauf  ce  que  nous  avons  vu  dans  les  imprimés 
qu’on  nous  a  distribués.  Cela  ne  nous  regarde  pas,  du 
moment  que  cela  n’intéresse  pas  la  Société.  Il  y  a  des  faits 
qui  l’intéressent  et  c’est  sur  ceux-là  que  nous  sommes 
appelés  à  nous  prononcer. 

J’ai  entendu  ici  de  très  beaux  discours  ;  je  me  suis  cru  un 
moment  au  Sénat,  un  autre  moment  à  la  Chambre  et  même 
en  cour  d’assises.  Je  tiens  à  ce  qu’on  en  finisse  dans  un 
temps  moral  déterminé.  Ceux  qui  ont  pris  la  parole  empor¬ 
teront  d’ici  un  renom  d’orateur  bien  mérité,  mais  je  désire 
qu’on  arrive  à  une  conclusion  et  qu’on  passe  à  un  vote. 

M.  le  président.  Messieurs,  je  dois  reconnaître  que 
l’observation  de  M.  Gilkinet  est  absolument  fondée.  Notre 
ordre  du  jour  ne  comprend  pas  des  propositions  d’amnistie 
ou  de  pardon.  L’assemblée  a  résolu  d’entendre  l’appel  de 
MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot.  On  a  divisé  la  cause  en  deux 
parties  et  on  a  d’abord  examiné  le  cas  de  M.  Van  den 
Broeck.  Je  crois  que  les  faits  en  cause  sont  suffisamment 
connus,  que  l’honorable  défenseur  a  eu  toutes  les  facilités 
de  faire  valoir  ses  moyens  d’exception  et  que  tout  le  monde 
se  considère  comine  parfaitement  éclairé.  Nous  pourrons 
passer,  si  vous  le  voulez,  au  cas  de  M.  Rutot,  à  moins  que 
l’assemblée  ne  préfère  voter  d’abord  sur  les  faits  concernant 
M.  Van  den  Broeck  seul. 

M.  J.  van  Scherpenzeel  Thim.  D’après  M.  Crocq, 
MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot  auraient  recherché  une 
condamnation.  S’il  en  était  ainsi,  ces  Messieurs  auraient 
lieu  d’être  très  satisfaits.  Or,  que  voyons-nous?  Ils  viennent 
protester  !  Que  M.  Crocq  nous  explique  cette  contradiction. 

M.  Crocq.  Je  J’ai  expliquée  tout  à  l’heure.  Faut-il  re¬ 
commencer  ? 

M.  Houzeau.  Je  demande  la  parole  sur  la  position  de 
la  question.  J’ai  fait  une  proposition  d’amnistie. 

ANNALES  SOC:  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  5 


LXVI 


M.  Gilkinet.  J’oppose  la  question  préalable,  qui  doit 
avoir  la  priorité. 

M.  Dewalque.  Je  demande  le  maintien  de  l’ordre  du 
jour.  L’assemblée  a  été  convoquée  afin  de  se  prononcer 
sur  un  acte  du  Conseil.  M.  Houzeau  met  à  la  traverse  une 
autre  proposition.  On  pourra  s’en  occuper  lorsque  l’acte  du 
Conseil  aura  été  approuvé  ou  infirmé.  Telle  est  la  procé¬ 
dure  qui  me  paraît  la  plus  régulière. 

M.  Houzeau.  Je  reconnais  que  la  question  préalable 
doit  avoir  le  pas  sur  la  proposition  d’amnistie. 

M.  Hubert.  Le  mot  amnistie  suppose  que  MM.  Van  den 
Broecket  Rutot  sont  coupables. 

M.  Houzeau. Une  proposition  d’amnistie  comprend  non 
seulement  l’effacement  des  décisions  prononcées,  mais 
l’interruption  de  toutes  les  mesures  d’instruction  qui  sont 
en  cours  et  la  cessation  de  toute  poursuite  pour  les  faits 
qui  sont  repris  dans  le  décret  d’amnistie. 

M.  Hubert.  On  n'amnistie  pas  des  innocents  ! 

M.  Houzeau.  Non,  mais  on  empêche  de  poursuivre  des 
coupables  ! 

M.  Hubert.  Vous  reconnaissez  donc  que  MM.  Van  den 
Broeck  et  Rutot  sont  coupables  ! 

M.  Houzeau.  Non  !  ( Cris  de  :  aux  voix  !  aux  voix  !) 

M.  Gilkinet.  Le  vote  sur  la  question  préalable  aura 
peut-être  pour  effet  d'écarter  la  proposition  de  M.  Houzeau. 

M.  Van  Scherpenzeel  Tiiim.  Voici  comment  il  faut 
poser  la  question  :  Votera-t-on,  oui  ou  non,  sur  la  propo¬ 
sition  de  M.  Houzeau  ? 

M.  Houzeau.  La  question  préalable  veut  dire  que  la 
proposition  que  j’ai  faite  ne  sera  pas  soumise  à  l’assemblée 
maintenant. 

M.  Gilkinet.  J'ai  déclaré  que  votre  proposition  est  trop 
générale.  Elle  veut  passer  l’éponge  sur  tous  les  faits  relatifs 
à  la  carte  géologique  ;  or,  M.  Dupont  n’est  pas  ici.  Ces  choses 


lxvii 


ne  nous  concernent  pas;  je  demande  qu’on  nous  fasse  une 
proposition  comme  celle-ci  :  y  a-t-il  lieu,  oui  ou  non, 
d'accorder  l’amnistie  à  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot? 

M.  Houzeau.  Je  n’ai  défendu,  jusqu’à  présent,  que 
M.  Van  den  Broeck;  je  ne  puis  me  rallier  à  cette  proposition. 

M.  Gilkinet.  Si  l’amnistie  est  accordée,  il  est  évident 
que  le  vote  d’exclusion  du  Conseil  est  cassé. 

M.  Van  Scherpenzeel  Thim.  Vous  incrimineriez 
par  là  le  Conseil. 

M.  Gilkinet.  Qu’on  vote  sur  la  question  de  savoir  s’il  y 
a  lieu  d’accorder  l’amnistie  ou  de  revenir  sur  l’exclusion 
qui  a  été  prononcée  ! 

M.  Van  Scherpenzeel  Thim.  Si  je  vote  cette  propo¬ 
sition,  c’est  parce  que  je  ne  veux  pas  exposer  le  Conseil  à 
un  blâme.  Cela  n’entre  dans  la  pensée  de  personne. 

M.  Timmerhans.  Non  seulement  le  Conseil,  mais 
aussi  MM.  Van  den  Broeck  et  Rutot. 

M.  le  président.  Messieurs  on  a  posé  la  question  d’une 
manière  assez  nette  :  y  a-t-il  lieu  de  voter  sur  la  propo¬ 
sition  d’amnistie  concernant  M.  Van  den  Broeck  ?  Je  dois 
consulter  l’assemblée. 

M.  Houzeau.  Il  serait  plus  simple  de  voter  immédiate¬ 
ment  sur  ma  proposition.  On  pouvait  voter  sur  le  recours 
de  M.  Van  den  Broeck  et  casser  par  là  la  décision  du 
Conseil.  L’introduction  du  mot  «amnistie»  dans  ma  proposi¬ 
tion  a  cet  avantage  de  ne  pas  dire  au  Conseil  :  vous  avez  eu 
tort, et  en  même  temps  d’effacer  le  passé;  nous  tournons 
la  page  et  nous  recommençons. 

J’ai  plein  pouvoir  pour  M.  Van  den  Broeck  et  je  déclare, 
en  son  nom,  qu’d  retire  tout  ce  que  l’on  a  cru  voir  de  bles¬ 
sant  dans  le  procès-verbal  de  la  séance  du  23  février  1886. 

M.  G.  Dewalque.  L’assemblée  se  trouve  devant  deux 
propositions.  Il  y  a  d’abord  celle  qui  figure  à  l’ordre  du  jour 
et  par  laquelle  vous  êtes  appelés  à  confirmer  ou  à  annuler 
la  décision  du  Conseil. 


LX  VI II 


M.  Timmerhans.  C’est  ce  que  l’on  veut  éviter. 

M.  G.  Dewalque.  Il  y  a  ensuite  la  proposition  de 
M.  Houzeau.  Je  crois,  pour  ma  part,  qu’il  est  préférable  de 
voter  sur  la  proposition  qui  est  à  l’ordre  du  jour  et  qui  pose 
plus  franchement  et  plus  nettement  la  question  :  Est-ce  que 
la  décision  du  Conseil  sera  maintenue?  La  proposition 
d’amnistie  pourra,  éventuellement,  être  présentée  ensuite. 

M.  Jorissenne.  L’assemblée  peut  déclarer  :  le  Conseil, 
dans  les  conditions  où  il  s’est  trouvé  vis-à-vis  des  faits 
qu’il  avait  à  juger  et  qu’il  a  interprétés  comme  il  en  avait 
le  droit,  a  eu  raison.  Mais  les  explications  données  par 
M  Houzeau,  au  nom  de  M.  Van  den  Broeck,  changeant  la 
situation,  l’assemblée  peut  décider  que  l’exclusion  sera 
retirée. 

Plusieurs  membres.  C’est  l’amnistie  ! 

M.  Jorissenne.  Je  cherche  à  distinguer  le  passé  et  le 
présent. 

M.  Houzeau.  J’appuie  cette  proposition  qui  n’est  que 
l’explication  du  mot  «amnistie». 

M.  Timmerhans.  Alors  vous  admettez  la  faute  de 
MM.  Van  den  Broeck  et  Butot  ! 

M.  Houzeau.  Vous  vous  trompez  ! 

M.  Timmerhans.  Pardon,  d’après  le  commentaire  de 
M.  Jorissenne,  il  y  aura  eu  faute  commise,  mais  faute  lavée! 

M.  G.  Dewalque.  Il  y  a  eu  faute  commise  et  il  convient 
que  rassemblée  se  prononce  à  ce  sujet. 

L’amnistie  ne  peut  que  suivre  la  condamnation.  Celle-ci 
ayant  été  prononcée  par  le  Conseil,  que  l’assemblée  dise 
si  elle  ratifie  cette  décision.  L’amnistie  pourra  intervenir 
après. 

M.  le  président.  Déférant  au  vœu  exprimé  par  ras¬ 
semblée,  je  mets  au  voix,  au  scrutin  secret,  la  question 
suivante  :  l’exclusion  de  M.  Van  den  Broeck  est-elle  main¬ 
tenue  ?' 


LXIX 


Les  membres  qui  optent  pour  l’affirmative  répondront 
oui,  ceux  qui  sont  pour  la  négative  répondront  non.  Aux 
termes  du  règlement  le  scrutin  secret  est  de  rigueur  pour 
toute  question  de  personnes. 

Messieurs,  l’appel  est  commencé. 

M.  Houzeau.  Dans  l’intérêt  de  la  défense  de  MM.  Van 
den  Broeck  et  Rutot,  je  crois  devoir  faire  observer  que, 
dans  toutes  les  assemblées,  une  proposition  du  genre  de 
celle  que  j’ai  faite,  une  proposition  d’amnistie,  doit  primer 
les  autres  propositions. 

M.  G.  Dewalque.  Le  vole  est  commencé.  M.  le  prési¬ 
dent  a  dit  quelle  était  la  question  qu’il  mettait  aux  voix. 

M.  le  président.  Tout  le  monde  a-t-il  déposé  son 
bulletin  de  vote?  Le  scrutin  est  fermé.  Nous  allons  procéder 
au  dépouillement  du  scrutin.  MM.  de  Vaux  et  Forir  rempli¬ 
ront  les  fonctions  de  scrutateurs. 

Messieurs,  le  dépouillement  du  scrutin  donne  les  résul¬ 
tats  suivants  : 

75  membres  ont  pris  part  au  vote  ;  53  ont  répondu  oui, 
15  ont  répondu  non.  Il  y  a  7  bulletins  blancs  (J). 

En  conséquence  de  ce  vote,  l’exclusion  de  M.  Van  den 
Broeck,  prononcée  par  le  Conseil,  est  maintenue. 

Nous  allons  continuer  la  séance  et  aborder  le  cas  de 
M.  Rutot. 

Messieurs,  il  semblera  à  l’assemblée  que  les  faits  en 
cause  de  l’honorable  membre  ne  peuvent  donner  lieu  à  une 
bien  longue  discussion.  M.  Rutot  a  adhéré  d’une  façon  for¬ 
melle,  complète  et  par  écrit,  à  tout  ce  qui  a  été  formulé  par 

(*)  M.  I.  Kupfferschlaeger  avait  quitté  la  séance  avant  le  vote.  En  s  e  retirant, 
il  avait  remis  la  note  suivante  au  secrétaire,  avec  demande  d’insertion  au 
procès-verbal  :  «  Je  ne  puis  voter  l’exclusion  de  MM.  Van  den  Broeck  et 
Rutot,  parce  que  le  Conseil  n’a  pas  appliqué  l’art.  7  des  dispositions  régle¬ 
mentaires  additionnelles.  Je  m’abstiens.  » 


LXX 


son  collègue,  M.  Van  den  Broeck;  pour  que  le  doute  ne  fût 
point  possible,  il  a  ajouté  in  extenso.  Dans  ces  conditions 
et  quels  que  soient  nos  regrets,  il  vous  paraîtra  difficile  de 
séparer  les  deux  cas.  Le  Conseil  avait  fait  les  derniers 
efforts  pour  conserver  à  la  Société  M.  Rutot.  Nous  avions 
résolu  de  comprendre  de  la  façon  la  plus  large  les  déclara¬ 
tions  qu’il  a  faites  ici  sur  l’interpellation  de  M.  Dewalque. 
Sans  froisser  personne,  sans  manquer  à  ses  devoirs  et  sans 
blesser  sa  conscience,  M.  Rutot  pouvait  parfaitement  accep¬ 
ter  le  blâme  du  Conseil.  Comme  M.  Rutot  restait  membre  de 
la  société,  nous  n’avions  pas  cru  devoir  rendre  ce  blâme 
public.  M.  Rutot  a  jugé  utile  de  donner  à  cet  acte  la  plus 
grande  publicité  et  de  faire  la  déclaration  qui  est  repro¬ 
duite  dans  le  manifeste.  Sans  souci  de  la  contradiction  où 
il  tombe,  lui  qui  se  plaint  de  l’irrégularité  de  notre  censure, 
de  l’admonestation  confidentielle  qui  lui  a  été  adressée,  il 
se  permet,  simple  membre,  de  blâmer  publiquement  le 
Conseil  de  la  Société.  S’il  se  trouve  confondu  dans  la  même 
répression  que  celle  encourue  par  M.  Van  den  Broeck,  nous 
n’en  sommes  point  responsables  et  chacun  reconnaîtra  qu’il 
doit  s’en  prendre  à  lui-même,  à  sa  propre  conduite. 

M.  Houzeau.  Je  présenterai,  en  termes  très  courts,  la 
défense  de  M.  Rutot, qui  m’a  été  confiée, et  je  le  ferai  comme 
pour  M.  Van  den  Broeck,  de  manière  à  froisser  le  moins  pos¬ 
sible  les  personnes  qui  ne  partagent  pas  mon  opinion. 

M.  Rutot  a  été  blâmé  par  le  Conseil.  Je  ferai  observer 
d’abord  à  celui-ci  que  l’article  15  des  statuts  ne  prévoit 
qu’une  seule  mesure  disciplinaire  à  appliquer  aux  membres, 
c’est  l’exclusion  et,  comme  tous  les  articles  pénaux,  il  est 
de  stricte  interprétation. 

Sans  vouloir  blâmer  personne,  pour  moi,  le  Conseil  a  fait 
erreur.  Il  a  cru  que,  pouvant  prononcer  une  peine  plus 
grave,  il  avait  le  droit  d’en  prononcer  une  moins  grave. 

L’article  15  des  statuts  a  pour  but,  selon  moi,  de  per- 


LXXi 


mettre  à  la  société  de  se  débarrasser  d’un  membre  gangrené. 
Je  sais  que  ce  n’est  pas  le  cas  ici. 

Cet  article  a  été  introduit  pour  permettre  de  rayer  de  la 
liste  des  membres  quelqu’un  qui  la  déshonorerait.  C’est 
une  mesure  grave;  je  pense  que  le  Conseil  ne  peut  en 
appliquer  d’autre. 

En  lisant  les  documents  que  M.  le  président  a  fait  distri¬ 
buer,  j’ai  été  assez  surpris  de  voir  qu’il  disait  :  «  parce  que 
le  délit  n’est  pas  prévu,  nous  n’aurions  pas  pu  prononcer 
de  peine.  » 

C’est  un  mot  échappé  à  sa  plume,  car,  dans  l’article  15, 
aucun  délit  n’est  prévu.  Il  a  évidemment  écrit  délit  pour 
peine. 

Je  demande  au  Conseil  de  déclarer  que  sa  première  déci¬ 
sion  est  la  suite  d’une  erreur  et  qu’elle  n’est  pas  maintenue. 

M.  le  président.  Dans  le  libellé  de  la  lettre  de  notifica¬ 
tion  du  14  juin  dernier  adressée  à  M.  Rutot,  le  Conseil  a 
déclaré,  proprio  molu ,  rapporter  sa  première  décision  ;  le 
blâme  n’ayant  pas  été  maintenu,  je  ne  puis  admettre  que  cette 
mesure  fasse  l’objet  d’une  discussion  devant  l’assemblée. 

M.  Houzeau.  Je  parle  de  la  première  décision  du 
Conseil,  parce  que  la  déclaration  écrite  de  M.  Rutot,  qui 
a  motivé  l’exclusion  ,  a  été  faite  à  l’assemblée,  ici,  à 
Liège,  entre  les  deux  décisions  du  Conseil.  Quand  M.  Ru¬ 
tot,  dans  un  moment  d’irritation,  a  écrit  :  je  m’associe  à 
tout  ce  que  M.  Dupont  a  dit,  je  constate  qu’il  était  sous  le 
coup  d’un  blâme  illégal. 

M.  le  président.  Non  pas. 

M.  Houzeau.  Si;  d’un  blâme  non  prévu  par  les  statuts. 
Dans  ces  circonstances,  je  pense  que  l’assemblée  doit  ad¬ 
mettre  qu’il  y  avait  chez  M.  Rutot  un  sentiment  d’indigna¬ 
tion  qui  l’a  fait  aller  au  delà  de  ce  qu’il  aurait  dû  faire. 
Si  j’avais  été  dans  son  cas,  si  l’on  m’avait  dit  :  vous  avez, 
à  la  Chambre  ou  à  la  Commission  de  la  carte  géologique, 


LXX1I 


pris  une  attitude  qui  ne  convient  pas,  ou  bien  :  nous  vous 
blâmons  pour  n’avoir  pas  parlé  à  la  séance  du  23  février 
—  on  me  l’a  presque  dit  tout  à  l’heure  —,  si  j’avais  été  ainsi 
sous  le  coup  d’un  blâme  absolument  en  dehors  de  l’article 
15,  je  me  serais  peut-être  fâché  comme  M.  Rutot. 

Il  y  a  là  une  circonstance  spéciale  et  je  demande  à 
l’assemblée  de  déclarer  que  la  première  décision  du  Conseil 
sortait  de  ses  attributions. 

Je  demande  aussi  que  la  décision  de  l’exclusion  soit  rap¬ 
portée,  je  pourrais  encore  parler  longtemps,  mais  l’assem¬ 
blée  me  paraît  pressée  d’en  finir. 

M.  le  président.  Chacun  sait  que  M.  Houzeau  manie  la 
parole  avec  une  grande  facilité.  Mû  par  d’excellentes  inten¬ 
tions,  il  vient  de  faire  un  dernier  effort  pour  sauver  la 
situation  de  son  client  et  obtenir  pour  lui  les  circonstances 
atténuantes.  Le  Conseil  regrette  toutefois  de  ne  pouvoir 
s’associer  ni  à  l’une  ni  à  l’autre  de  ses  conclusions. 

Quand  un  corps  social,  parfaitement  organisé,  comme  le 
sont  les  nations  civilisées,  possède  dans  ses  codes  un 
arsenal  complet  de  lois  où  le  législateur  n’a  rien  laissé  à 
l’arbitraire,  où  chaque  peine  est  proportionnée  au  délit 
commis,  il  n’appartient  évidemment  point  au  juge  de  s’é¬ 
carter  du  texte  de  la  loi  :  son  devoir  est  de  l’appliquer 
strictement. 

Mais  lorsqu’un  petit  nombre  d’hommes  mettant  en  com¬ 
mun  leur  activité,  se  réunissent  en  société  dans  un  but,  soit 
politique,  soit  scientifique  et  s’en  rapportent  à  la  sagesse 
du  conseil  qu’ils  ont  élu,  du  soin  de  défendre  l’institution,  le 
cas  n’est  point  le  même.  Qui  oserait  prétendre  que  le 
Conseil  de  la  Société  géologique,  dépositaire  de  tous  les 
pouvoirs,  chargé  de  toutes  les  responsabilités,  n’ait  pas  le 
devoir  de  suppléer  aux  lacunes  qui  existent  dans  les  statuts, 
l’obligation  de  prendre  les  mesures  de  préservation  que 
commande  l’intérêt  de  la  Société  et  de  réprimer,  au  fur  et  à 


LXXIH 


mesure  qu’elles  se  produisent,  les  fautes  commises,  les 
attentats  contre  son  existence,  sa  sûreté,  sauf  à  soumettre 
ensuite  ses  décisions,  comme  nous  le  faisons  en  cet  instant, 
à  l’assemblée  souveraine  ? 

Or,  Messieurs,  dans  le  cas  qui  nous  occupe,  ce  droit  in¬ 
contestable,  qui  semble  inhérent  à  ses  attributions,  le 
Conseil  n’a  pas  même  voulu  en  user  !  Il  s’est  trouvé  assez 
tort,  il  n’a  pas  jugé  nécessaire  à  la  défense  de  nos  institu¬ 
tions  de  frapper  d’une  peine  disciplinaire  la  faute  reprochée 
à  M.  Rutot;  mais,  appréciant  avec  une  modération  qu’on 
reconnaîtra  un  jour,  la  situation  toute  spéciale  où  se  trouvait 
l’honorable  dissident,  il  s’est  borné  à  admonester  le  cou¬ 
pable,  à  lui  adresser  un  simple  blâme.  Quoi  de  plus  correct? 

Le  blâme,  même  public,  infligé  par  le  magistrat  est  tou¬ 
jours  distinct  de  la  peine  comminée  par  la  loi  ;  à  plus  forte 
raison,  ne  peut-il  être  confondu  avec  celle-ci,  quand  la 
mesure  est  tempérée,  comme  c’est  le  cas  ici,  par  une 
application  discrète  et  paternelle. 

Aussi,  dans  ces  conditions,  nous  est-il  absolument  im¬ 
possible  d’admettre  l’interprétation  de  l’honorable  défen¬ 
seur.  Nous  avons  la  confiance  que  l’assemblée  déclarera 
que  le  Conseil  n’est  aucunement  sorti  de  ses  attributions  et 
qu’en  usant  du  blâme  comme  il  peut  user  de  la  louange,  son 
attitude  est  restée  irréprochable.  Faut-il  encore  rappeler 
que  ce  blâme,—  que  le  Conseil  avait  le  droit  d’infliger— , n’a 
rien  à  faire  ici, et  qu’il  n’est  pas  régulièrement  introduit  dans 
la  cause  que  nous  entendons,  attendu  qu’une  décision  ulté¬ 
rieure  du  Conseil  l’a  rapporté. 

Reste  la  seconde  conclusion  de  l’honorable  défenseur. 
Nous  permettra-t-on  de  l’avouer,  elle  ne  nous  paraît  guère 
mieux  assise  que  la  première.  En  effet,  dans  l’hypothèse, 
absolument  gratuite  et  que  nous  repoussons  catégorique¬ 
ment,  que  le  Conseil  aurait  dépassé  ses  pouvoirs  en  bl⬠
mant,  par  lettre  close,  un  acte  posé  en  séance  de  la  Société 


LXXtV  — 


par  M.  Rutot,  il  est  encore  inadmissible  de  soutenir  que 
cette  prétendue  usurpation  du  Conseil  puisse  justifier  en 
aucune  manière  une  déclaration  écrite, de  la  nature  de  celle 
dont  M.  Rutot  s’est  rendu  coupable  envers  la  Société,  et 
excuse  les  outrages  à  des  tiers  auxquels  il  s’est  associé  de 
la  manière  la  plus  formelle  et  la  plus  complète. 

Si  l’on  peut  excuser  jusqu’à  un  certain  point  une  parole 
vive  échappée  dans  la  chaleur  de  la  discussion,  il  n’est  pas 
possible  de  trouver  des  circonstances  atténuantes  pour  une 
déclaration  écrite  dont  tous  les  termes  sont  pesés  à  l’avance. 

Aussi,  le  Conseil  s’est-il  vu  dans  la  pénible  obligation  de 
confondre  M.  Rutot  dans  la  mesure  prise  à  l’égard  de  son 
collègue  M.  Vanden  Broeck,  et  de  prononcer  son  exclusion 
de  la  Société;  il  ne  voit,  dans  les  considérants  invoqués  par 
l’honorable  défenseur,  rien  qui  soit  de  nature  à  le  faire 
revenir  sur  cette  détermination. 

M.  Houzeau.  Je  ne  puis  nullement  admettre  votre 
théorie  sur  le  pouvoir  du  Conseil  de  prononcer  une  autre 
peine  que  celle  qui  est  édictée  par  les  statuts.  Je  n’entends 
pas  éterniser  le  débat, mais  votre  théorie  est  celle  de  toutes 
les  tyrannies. 

M.  le  président.  Le  Conseil  de  la  Société  n’a  cependant 
rien  de  bien  tyrannique  dans  ses  procédés. 

M.  Houzeau.  Il  y  a  une  maxime  de  droit  qui  dit  :  Non 
de  legibus,sed  secundum  legem.  Il  faut  prononcer  non  en  mo¬ 
difiant  la  loi,  mais  comme  la  loi  le  veut.  Vous  ne  pouviez 
infliger  que  l’exclusion!  Je  crois  que  la  jurisprudence  sera 
suffisamment  fixée  dans  la  Société  par  les  paroles  de  saine 
interprétation  que  je  viens  de  prononcer. 

Je  n’aurais  pas  considéré  comme  une  victoire,  si  j’avais 
été  à  la  place  de  M.  Rutot,  de  recevoir  du  Conseil  l’aveu 
qu’il  s’était  trompé  dans  l’application  de  l’article  15  en 
m’infligeant  un  blâme  alors  que  cet  article  n’autorise  que 
l’exclusion. 


■£—  LXXV 


Mais  le  Conseil,  sortant  de  ses  attributions,  posait  un 
acie  irrégulier,  qui  a  légitimé,  dans  une  certaine  mesure, 
l’irritation  de  M.  Rutot. 

Ceci  dit,  je  m’en  référé  au  vote  de  l’assemblée. 

M.  le  président.  Quelle  que  soit  l’autorité  de  l’hono¬ 
rable  préopinant,  il  nous  est  impossible  d’accepter  cette 
interprétation.  Il  a  exprimé  un  sentiment  personnel,  très 
respectable  sans  doute;  on  nous  permettra  de  ne  le  point 
partager;  nous  attendrons  la  démonstration. 

Nous  n’admettons  pas  que  le  blâme  soit  une  peine,  une 
pénalité,  puisqu’il  n’est  inscrit  nulle  part  dans  la  loi  ;  c’est 
une  sanction  morale  qui  se  trouve  placée  à  côté  de  la  loi 
pour  la  compléter  et  dont  le  juge  use,  dans  l’application, 
avec  une  liberté  qui  n’a  jamais  été  contestée  par  personne. 

Précisément,  parce  que  le  législateur  a  jugé  inutile,  étant 
donnée  la  composition  de  la  Société,  d’édicter  dans  nos 
statuts  des  peines  disciplinaires,  il  a  dû,  d’après  nous, 
vouloir  renforcer  la  puissance  morale  du  Conseil  qui,  sans 
cela,  demeure  désarmé,  et  nous  maintenons  qu’en  formu¬ 
lant  un  blâme,  avec  la  discrétion  que  l’on  sait,  le  Conseil 
n’a  fait  qu’user  d’un  droit  imprescriptible  qui  lui  appartient. 

M.  Battaille  Si  le  blâme  a  existé,  je  crois  qu’il  a  été 
effacé  et  qu’il  n’en  peut  plus  être  question  aujourd’hui. 

M.  Houzeau.  Il  a  été  prononcé.  J’ai  dit  que  c’était  une 
illégalité  et  que  M.  Rutot  avait  agi  dans  un  mouvementée 
colère  légitime. 

M  le  président.  Légitime? 

M.  Battaille.  Sous  l’impression  de  la  colère,  êtes-vous 
en  droit  d’insulter  quelqu’un?  Cette  théorie  ne  me  paraît 
guère  soutenable. 

M.  Houzeau.  Je  ne  dis  pas  que  M.  Rutot  ait  eu  le  droit 
d’insulter  personne.  Je  déclare  même,  au  nom  de  M.  Rutot, 
qu’il  retire  les  expressions  que  vous  trouvez  injurieuses. 

Je  conserve  généralement  mon  calme.  Je  crois  en  avoir 


LXXYI 


donné  des  preuves  dans  d’autres  circonstances  que  celle-ci, 
mais  j’avoue  que,  dans  la  situation  de  M.  Rutot,  je  me 
serais  demandé  ce  que  j’avais  à  faire. 

M.  le  président.  Messieurs,  de  l’aveu  de  l’honorable 
défenseur,  les  faits  résultant  de  la  déclaration  de  M.  Rutot 
sont  établis  et  ce  que  l’on  plaide  actuellement  devant  vous 
ce  sont  les  circonstances  atténuantes.  Le  Conseil  n’a  pu  les 
admettre,  attendu  que,  contrairement  à  ce  que  l’on  avance, 
et  comme  nous  l’avons  déjà  établi,  l’acte  posé  l’a  été  froide¬ 
ment,  non  sous  l’influence  d’une  irritation  plus  ou  moins 
légitime  et  dans  la  chaleur  d’une  discussion,  mais  par  écrit 
et  en  pleine  connaissance  de  cause. 

Prolonger  le  débat  n’aurait  aucun  résultat  pratique, 
l’assemblée  étant,  semble-t-il,  suffisamment  éclairée. 

Je  propose  de  passer  au  vote  et  de  décider  s’il  y  a  lieu  de 
maintenir  ou  non  l’exclusion  de  M.  Rutot  prononcée  par  le 
Conseil  de  la  Société. 

Si  personne  ne  s’oppose  à  cette  proposition  de  vote,  je 
déclare  le  scrutin  ouvert. 

Les  mêmes  membres  sont  chargés  des  fonctions  de  scru¬ 
tateurs. 

Messieurs,  le  dépouillement  du  scrutin  donne  les  résul¬ 
tats  suivants  : 

54  membres  ont  pris  part  au  vote. 

44  ont  répondu  oui , 

6  ont  répondu  non, 

Il  y  a  4  bulletins  blancs. 

En  conséquence,  la  décision  du  Conseil,  qui  prononce 
l’exclusion  de  M.  Rutot,  est  maintenue. 

Il  est  2  h.  15  m. 

L’ordre  du  jour  appelle  le  rapport  sur  la  situation  de  la 
société. 


LXXVll 


La  parole  est  au  secrétaire  général,  qui  donne  lecture  du 
rapport  suivant. 

Messieurs, 

J’ai  l’honneur  de  vous  présenter  le  rapport  prescrit  par 
nos  statuts  sur  l’état  et  les  travaux  de  notre  Société  pendant 
l’année  sociale  qui  se  termine  aujourd’hui. 

L’an  dernier,  à  pareille  époque,  la  Société  géologique  de 
Belgique  comptait  237  membres.  La  mort  nous  en  a  enlevé 
quatre  (*);  neuf  autres  se  sont  retirés  ou  ont  été  perdus  de 
vue  et  sont  considérés  comme  démissionnaires.  D’autre  part, 
nous  avons  reçu  neuf  nouveaux  confrères,  de  sorte  que  nous 
commencerions  notre  quatorzième  année  sociale  avec  233 
membres  effectifs,  si  le  Conseil  n’avait  cru  devoir  en  exclure 
deux  des  plus  anciens.  Vous  venez  d’être  appelés  à  vous  pro¬ 
noncer  sur  leur  appel.  Je  m’abstiens  donc  d’en  parler  davan¬ 
tage. 

La  mort  nous  a  aussi  ravi  un  de  nos  correspondants, 
M.  le  professeur  Dr  A.  von  Lasaulx,  enlevé  dans  toute  la 
force  de  l’âge,  après  une  carrière  bien  remplie,  qui  lui 
assure  un  rang  distingué  dans  la  science. 

Nos  séances  se  sont  tenues  régulièrement  et  de  nom¬ 
breuses  communications  y  ont  été  faites.  La  Société  s’est 
réunie  en  session  extraordinaire  à  Vielsalm  et  à  Bastogne  et 
les  excursions  ont  été  très  fructueuses.  Le  compte  rendu 
paraîtra  en  tête  du  XIVe  volume  de  nos  Annales. 

Pour  ce  qui  concerne  la  minéralogie  et  la  pétrographie, 
nous  devons  à  M.  G.  Cesàro  une  communication  Sur  la 
reproduction  de  quelques  phosphates  de  fer  naturels ,  une 
autre  sur  un  Quartz  bipyramidé ,  trouvé  dans  le  calcaire 
hydraulique  de  Rhisnes  et  un  mémoire  Sur  des  cristaux 

(*)  MM.  Berchem,  Desguin,  Fétis  et  Thonard. 


—  Lxxvm 


de  calcite  belges.  M.  A.  Gocheteux  nous  a  tait  une  commu¬ 
nication  Sur  des  échantillons  de  soufre  provenant  de  la 
houillère  du  Perron  { Ougrée ).  J’ai  présenté  à  la  Société  des 
Échantillons  de  poudingue  trouvés  à  la  Baraque-Michel  ; 
M.  Kupfterschlaeger  nous  a  fait  une  communication  sur  les 
Silex  renfermant  de  L'eau  liquide ,  et  M.  Malaise,  une  autre 
Sur  deux  exemplaires  minéralogiques. 

A  part  une  note  de  M.  J.  Faly  sur  Le  poudingue 
houiller ,  ce  sont  les  systèmes  crétacé,  tertiaire  et  quater¬ 
naire  de  la  moyenne  et  de  la  basse  Belgique  qui  ont  occupé 
cette  année  nos  géologues.  Pour  le  premier,  MM.  P.  Cogels 
et  O.vanErtborn  nous  ont  entretenus  Du  niveau  occupé  par 
le  crétacé  sur  le  territoire  de  la  feuille  de  Bilsen  et  Sur 
V allure  des  systèmes  crétacé  et  silurien  et  la  puissance  de 
la  formation  crétacée  à  Louvain,  à  Bruxelles  et  dans 
quelques  autres  localités  du  pays.  M.  F.-L.  Cornet  nous 
a  donné  trois  communications  Sur  les  gisements  de  phos¬ 
phate  de  chaux  de  la  craie  de  Maisières ,  Sur  l'époque 
de  l'enrichissement  du  phosphate  de  chaux  aux  environs 
de  Rions  et  Sur  l'dge  du  tufeau  de  Ciply ,  celle-ci  en  col¬ 
laboration  avec  M.  Briart.  Be  leur  côté,  MM.  Rulotet  Van 
den  Broeck  nous  ont  donné  les  travaux  suivants  :  Sur  les 
couches  supérieures  du  crétacé  de  M esvin-Ciply ;  Résultat 
de  nouvelles  recherches  sur  le  tufeau  de  Ciply  ;  La  géolo¬ 
gie  de  M  esvin-Ciply  ;  Sur  l'âge  tertiaire  de  la  masse  prin¬ 
cipale  du  tufeau  de  Ciply;  La  géologie  des  territoires  de 
Spiennes,  St-Symphorien  et  Havrê;  Sur  les  relations 
straligraphiques  du  tufeau  de  Ciply  avec  le  calcaire  de 
Cuesmes;  Etude  sur  le  massif  crétacé  du  sud  de  la  vallée 
de  la  Méhaigne  ;  Constitution  géologique  du  territoire  situé 
le  long  de  la  rive  nord  de  la  Méhaigne  et  nous  devons  à 
M.  Rutot  un  travail  Sur  la  présence  de  sédiments  fluviaux 
infra-senoniens  sous  Bruxelles  et  sous  Denderleeuw. 
Enfin  nous  devons  à  M.  Denys  une  Note  sur  la  présence 
du  phosphate  de  chaux  dans  la  craie  d'Obourg. 


LXX1X  — 


Pour  le  système  tertiaire,  nous  avons  d’abord  à  mention¬ 
ner  une  note  de  MM.  P.  Cogels  et  0.  van  Ertborn  Sur  une 
communication  de M .E .  Vanden  Broec/c, une  communication 
de  M.  van  Ertborn  Sur  la  ligne  médiane  de  la  planchette 
de  Cortessem  ;  deux  notes  de  M.  A.  Rutot  Sur  le  sous-sol 
des  villes  de  Grammont  et  de  Ninoue  et  sur  La  tranchée 
de  Hainin  et  un  mémoire  du  même  sur  les  Résultats  de 
l'exploration  géologique  de  la  région  comprise  entre 
Tliielt,  Roulers  et  Thourout ;  enfin,  de  M.  E.  Vanden 
Broeck,  sa  communication  sur  la  Valeur  des  données 
utilisées  par  MM.  Cogels  et  van  Ertborn ,  sa  Note  sur  la 
présence  de  Véoccne  wemmelien  dans  le  territoire  de  la 
feuille  d'Heyst-op-den-Berg  et  son  mémoire  Sur  la  consti¬ 
tution  géologique  des  environs  de  Lierre. 

Viennent  ensuite  de  nombreuses  communications  sur  les 
puits  artésiens.  En  voici  les  titres,  toujours  par  ordre  alpha¬ 
bétique.  De  MM.  P.  Cogels  et  0.  van  Ertborn  :  Sur  une  note 
de  M .  Rutot  à  propos  du  puits  artésien  de  Straeten.  De 
M.  E.  Delvaux  :  Le  forage  du  Katsberg  ;  Puits  artésien  de 
la  fabrique  de  MM.  Dupont ,  frères,  à  Renaiæ ,  et  Obser¬ 
vations  sur  un  forage  exécuté  à  Renaix  en  1885.  De 
M.  0.  van  Ertborn  :  Sur  le  forage  de  Mielen  (deux  notices); 
Sur  le  sondage  d' Alost ;  Cote  de  V orifice  du  puits  artésien 
des  glacières  de  Bruxelles ;  Deuxième  note  sur  le  forage 
des  glacières  de  Bruxelles ;  Réponse  à  la  note  de  M.  A. 
Rutot  sur  une  question  concernant  l'hydrographie  des 
environs  de  Bruxelles  ;  Du  niveau  d'écoulement  et  du 
niveau  hydrostatique  des  puits  artésiens.  De  MM.  van 
Ertborn  et  Cogels  :  Les  puits  artésiens  de  la  station  de 
Denderleeuw  et  de  la  filature  de  MM.  Vander  Smissen, 
à  Alost.  De  M.  Rutot  :  Sur  le  forage  de  Mielen,  réponse  à 
M.  van  Ertborn;  Sur  le  sondage  a' Alost  ;  Note  sur  un 
nouveau  forage  effectué  à  Straeten ;  Réponse  à  MM. 
Cogels  et  van  Ertborn ;  Le  puits  artésien  des  glacières  de 


LXXX 


St-Gilles  ;  Sur  une  question  concernant  l'hydrographie 
des  environs  de  Bruxelles’,  Sur  les  puits  artésiens  des 
environs  de  Tirlemont ,  et  Documents  nouveaux  concer¬ 
nant  les  alluvions  modernes  et  quaternaires  sous  V agglo¬ 
mération  bruxelloise. 

Pour  les  assises  plus  récentes,  nous  avons  à  rappeler  les 
communications  suivantes.  De  M.  E.  Delvaux  :  Sur  les 
derniers  fragments  de  blocs  erratiques  recueillis  dans  la 
Flandre  occidentale  et  le  nord  de  la  Belgique  ;  Sur  V exhu¬ 
mation  du  grand  erratique  d’Oudenbosch  ;  Sur  un  fragment 
de  Rhomben-Porphyr  de  Christiania  :  Sur  un  limon  qua¬ 
ternaire  supérieur  aux  dépôts  caillouteux  à  Elephas  pri- 
migenius,  et  inférieur  à  Vergeron.  De  M.  O.  Van  Ertborn  : 
Sur  des  argiles  de  la  Campine  bruxelloise  et  sur  deux 
couches  de  glaise  verte  des  dunes  d'Ostende  à  Middelkerke. 
De  MM.  J.  Fraipont  et  M.  Lohest  :  Sur  le  quaternaire  des 
grottes  et  particulièrement  de  la  grotte  de  Modave.  De 
M.  M.  Lohest  :  De  l'âge  de  certains  dépôts  de  sables  et 
d'argile  plastique  des  environs  d'Esneux.  De  M.  J.  Lorié  : 
Sur  la  distribution  des  cailloux  de  granité,  etc.,  dans  le 
nord  de  la  Belgique  et  le  sud  des  Pays-Bas.  De  M.  L. 
Moreels  :  Quelques  mots  sur  l'atelier  de  Ste-Gertruid  et 
sur  la  période  néolithique  dans  nos  contrées.  De  MM.  M. 
de  Puydt  et  M.  Lohest  :  Sur  le  limon  fossilifère  du  Laveu 
(Liège)  ;  Sur  le  limon  fossilifère  de  Hocheporte  (Liège) 
Exploration  de  la  caverne  de  Spy. 

Pour  la  paléontologie,  nous  avons  peu  de  travaux  à  en¬ 
registrer.  M.  R.  Storms  nous  a  donné  un  mémoire  Sur  un 
nouveau  genre  de  poisson  fossile  de  V argile  rupelienne. 

Nous  devons  à  M.  L.  Piedbœuf,  des  communications  Sur 
divers  fossiles;  A  propos  des  fossiles  d'OElheim  et  sur  des 
fossiles  devoniens. 

Le  même  ingénieur  nous  a  présenté  des  considérations 
sur  La  vapeur  d'eau  et  l'activité  volcanique  ;  M.  A.  Coche- 


—  LXXXI  — 


teux  nous  a  entretenus  Des  diverses  théories  émises  sur  le 
mode  de  formation  de  la  houille  et  d'une  conclusion  que 
Von  peut  en  tirer.  J’ai  donné  un  extrait  des  Observations 
de  la  déclinaison  magnétique  par  M.  Th.  Moureaux. 

Pour  terminer,  je  rappellerai  les  considérations  pré¬ 
sentées  par  MM.  Rutot  et  Van  den  Broeck  à  l’occasion  de  la 
Présentation  de  feuilles  delà  Carte  géologique  au  ij 20.000 
et  la  note  de  M.  G.  Petit-Bois  Sur  quelques  roches  de  la 
rive  droite  du  Congo ,  entre  Vivi  et  Isanghila. 

Quant  à  nos  publications,  le  t.  XII  a  pu  être  terminé  et 
distribué  en  décembre  1885.  Pour  ce  qui  concerne  le  t.XIIf, 
vous  aurez  tout  à  l’heure  à  voter  sur  l’impression  de  trois 
mémoires  sur  lesquels  les  rapports  n’ont  pu  être  présentés 
plus  tôt. 

Dans  sa  dernière  assemblée  générale,  la  Société  a  adopté 
de  nouvelles  mesures  réglementaires,  que  les  circonstances 
ont  rendues  nécessaires. 

Quant  à  la  carte  géologique,  nous  avons  à  regretter  que 
nos  espérances  ne  soient  pas  encore  réalisées.  Après  les 
votes  de  la  législature,  rappelés  dans  mon  rapport  de 
1884,  j’avais  le  plaisir  de  vous  annoncer,  il  y  a  un  an, qu’une 
commission  de  vingt  et  un  membres,  dont  quatre  membres 
du  Parlement,  était  chargée  par  le  gouvernement  d’éla¬ 
borer  un  projet  de  réorganisation  suivant  les  principes  que 
nous  avions  indiqués  depuis  longtemps.  Cette  commission 
a  terminé  sa  tâche  le  14  avril  dernier  et  son  rapport  a  été 
immédiatement  transmis  au  gouvernement.  Les  procès- 
verbaux  détaillés  de  cette  commission  ont  été  publiés  et 
distribués  aux  membres  de  la  législature.  Notre  société  en 
a  reçu  un  exemplaire.  Mais,  jusqu’à  présent,  le  gouverne¬ 
ment  n’a  pris  aucune  mesure. 

Vous  serez  probablement  appelés  sous  peu  à  renouveler 
vos  démarches.  Je  souhaite  que  vos  décisions  dans  la 
séance  de  ce  jour,  marquent  clairement  que  vous  conser- 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  6 


LXXXIt 


vez  votre  manière  de  voir  dans  une  question  qui  intéresse 
à  un  si  haut  degré  l’avenir  de  la  géologie  belge  et  la  pros¬ 
périté  de  notre  société. 

A 

Nos  relations  avec  les  sociétés  similaires  de  notre  pays 
et  de  l’étranger  continuent  à  s’étendre.  Aux  175  académies, 
sociétés,  commissions  géologiques,  etc.,  énumérées  dans 
mes  rapports  précédents,  il  faut  ajouter  les  suivantes  : 

Anvers.  Société  royale  de  géographie. 

Bordeaux.  Société  linnéenne. 

Naples.  Accademia  delle  scienze  fisiche  e  matematiche. 

Rome.  Società  geologica  italiana. 

San-Francisco.  California  Academy  of  sciences. 

Venise.  Notarisia. 

Comme  l’année  précédente,  je  suis  obligé,  en  terminant, 
d’appeler  toute  votre  attention  sur  notre  situation  finan¬ 
cière.  Le  développement  de  nos  publications  menace  d’ab¬ 
sorber  prochainement  tout  notre  encaisse.  Nous  ne  sau¬ 
rions  donc  engager  trop  vivement  nos  auteurs  à  la  conci¬ 
sion.  Ce  sera  profit  pour  tout  le  monde. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  président,  l’assemblée  vote 
des  remerciements  au  secrétaire  général  et  l’impression 
de  son  rapport  au  procès-verbal. 

M.  J.  Libert,  trésorier,  donne  ensuite  lecture  du  rapport 
suivant. 

«  Je  viens,  en  conformité  du  2a  §  de  l’art.  33  des  Statuts, 
rendre  compte  de  la  situation  de  la  caisse  de  la  Société 
pendant  l’année  1885-86  : 

Les  recettes  ont  été  de . fr.  4,622,79 

Les  dépenses  de  .  ......  >.  .  .  .  »  5,351,66 

Déficit.  .  .  .  fr.  728,87 


—  LXXXill  — 


Les  recettes  se  répartissent  comme  suit  : 


Cotisations  annuelles . fr.  3,573,70 

Cotisations  à  vie . »  150,00 

Droits  d’entrée  '  . . »  180,00 

Vente  de  publications  .  »  261,85 


Intérêt  des  capitaux  et  recettes  diverses  ....  »  457,24 

Total.  .  .  .  fr.  4,622,79 


Les  dépenses,  comme  suit  : 

Impressions . fr.  4,231,97 

Gravures . »  500,95 

Expédition  des  publications,  recouvrement  des 
quittances . »  618,74 


Total.  .  .  .  fr.  5,351,66 


Les  comptes  du  trésorier  ont  été  approuvés  par  la 
commission  nommée  dans  la  séance  du  18  juillet  dernier  ; 
dans  la  réunion  du  16  novembre  courant,  tenue  dans  le  but 
de  procéder  à  la  vérification  des  comptes,  étaient  présents 
MM.  J.  Fraipont,  L.  Goret  et  Is.  Kuppfferschlaeger  ; 
MM.  G.  L’Hoest  et  A.  de  Vaux  se  sont  excusés  de  ne 
pouvoir  assister  à  cette  réunion.  » 

Ce  rapport  est  approuvé  par  l’assemblée,  qui  donne 
décharge  au  trésorier  pour  l’exercice  écoulé  et  lui  vote 
des  remerciements. 

Le  projet  de  budget  suivant  pour  l’année  1886-87,  adopté 
par  le  Conseil  dans  la  séance  de  ce  jour,  est  présenté  à 
rassemblée,  qui  l’approuve. 

RECETTES. 

Cotisations . fr.  3,600 

Droits  d’entrée . »  150 

Intérêts  des  fonds  déposés . »  250 

Vente  de  publications . »  1,000 


Total.  .  .  .  fr. 


5,000 


—  LXXX1V  — » 


DÉPENSES. 


Impressions 
Gravures  . 
Divers  .  . 


fr.  3,500 


»  500 

»  1,000 


Total.  .  .  .  fr.  5,000 


M.  Forir  fait  part  à  l’assemblée  de  son  désir  de  renoncer 
aux  fonctions  de  secrétaire  adjoint,  qu’il  remplit  déjà  depuis 
cinq  années,  parce  que  ses  occupations  l’empêcheraient 
désormais  d’y  consacrer  un  temps  suffisant  ;  il  prie  les 
membres  de  vouloir  bien  accorder  leurs  suffrages  à  M.  J. 
Fraipont,  qui  consent  à  accepter  ce  mandat. 

M.  le  président  remercie  M.  Forir  au  nom  de  la  Société. 

On  procède  ensuite  aux  élections. 

Le  dépouillement  du  scrutin  pour  la  nomination  du  pré¬ 
sident  donne  le  résultat  suivant.  Volants  49.  M.  A.  Briart 
obtient  40  voix;  M.  Ch.  de  la  Vallée  Poussin  7  ;  M.  R. 
Malherbe  2.  En  conséquence,  M.  A.  Briart  est  proclamé 
président  pour  l’année  sociale  1886-87. 

Sont  ensuite  nommés  vice-présidents  :  MM.  Fr.  Cornet, 
Ad.  Firket  et  W.  Spring,  par  24  voix;  M.  C.  Malaise,  par 
23  voix. 

M.  J.  Fraipont  est  élu  secrétaire  adjoint  par  24  voix. 

Un  nouveau  scrutin  pour  cinq  places  de  membres  du 
Conseil  fait  proclamer  en  cette  qualité  MM.  Delvaux,  de  la 
Vallée  Poussin,  Malherbe  et  Ad.  de  Vaux  par  25  suffrages, 
M.  Cogels  par  24  suffrages. 

Après  la  proclamation  de  ces  résultats,  M.  É.  Delvaux, 
président  sortant,  remercie  la  Société  et  invite  M.  Ad. 
Firket,  vice-président,  à  occuper  le  fauteuil  de  la  prési¬ 
dence. 

M.  Firket  propose  ensuite  de  voter  des  remerciements 
au  président  sortant,  qui  a  fait  preuve  des  plus  grandes 


LXXXV 


qualités  pendant  l’année  que  la  Société  vient  de  traverser. 
(Applaudissements.) 

L’assemblée  générale  est  clôturée  à  deux  heures  trois 
quarts. 


Séance  ordinaire  du  même  jour. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  juillet  est  approuvé 
sans  observation. 

M.  le  président  annonce  quatre  présentations. 

Ouvrages  offerts.  —  Les  publications  suivantes,  reçues 
depuis  la  dernière  séance,  sont  déposées  sur  le  bureau.  — 
Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

Angers.  Société  nationale  d’agriculture,  sciences  et  arts. 

Mémoires ,  2de  période,  t.  XXVII,  1885,  in-8. 
Anvers.  Société  royale  de  géographie.  Bulletin,  t.  X, 
fasc.  6,  1885-86;  t.  XI,  fasc.  1,  2,  1886-87. 
Mémoires,  t.  III,  1886. 

Barnsley.  Midland  Institute  ol  mining,  civil  and  mecha- 
nical  Engineers.  Transactions,  vol.  X,  parts 
82  and  83,  1886. 

Berlin.  K.  preussiche  Akademie  der  Wissenschaften. 
Sitzungsberichte,  1886,  N“  1  bis  39. 

—  Deutsche  geologische  Gesellschaft.  Zeitschrift , 
Bd.  XXXVIII,  Ht.  2,  1886. 

Bonn.  Naturhistorischer  Verein.  Verhandlungen,  Jahrg. 
XLIII,  Hâlfte  1,  1886. 

Breslau.  Schlesische  Gesellschaft  für  vaterlàndische  Cul- 
tur.  Jahres-Bericht,  LX III,  1885. 

Bruxelles.  Académie  royale  de  Belgique.  Bulletin ,  t.  XI, 
nos  5,  6;  t.  XII,  nüS  7,  8,  1886.  Mémoires 
couronnés ,  in  4,  t.  XLVII,  1886. 


LXXXVI  — 


—  Annales  des  travaux  publics  de  Belgique,  i. 
XLIV,  cah.  1, 1886. 

—  Bibliographie  de  Belgique,  année  XII,  nos  6 
à  9  et  5*  à  9*,  1886. 

—  Musée  royal  d’histoire  naturelle.  Bulletin,  t.  IV, 
nos  2  et  3,  1886. 

—  Société  royale  belge  de  géographie.  Bulletin , 
année  X,  nos  3,  4  et  5,  1886. 

—  Société  belge  de  microscopie,  bulletin,  année 
XII,  n0>  9  et  10,  1886. 

—  Société  royale  malacologique  de  Belgique.  Sta¬ 
tuts,  1886.  Procès-verbaux,  t.  XV,  1886. 
Annales,  t.  XX,  1885. 

—  Société  royale  de  médecine  publique  de  Bel¬ 
gique.  Tablettes  mensuelles ,  juin,  juillet, 
septembre  et  octobre  1886. 

—  Mouvement  industriel ,  t.  V,  nos  2  à  21, 1886. 
Buda-Pesth.  Kôn.  ungarische  geologische  Anstalt.  Mit- 
theilung  en, Bznd  V III,  Heft  3,1886;  Zeitschrift, 
Band  XVI,  Hefte  3,  6,  1886. 

Calcutta.  Asiatic  Society  of  Bengal.  Proceedings ,  1886, 
n0#  1-7.  Journal,  vol.  LV,  part  II,  nos  1,  2, 
1886. 

—  Geological  Survey  oflndia.  Records,  vol.  XIX, 
part  III,  1886.  Palæontologia  indica,  ser. 

II,  vol.  I.  part  I,  fasc.  1  to  6;  ser.  X,  vol. 

III,  parts  7  and  8;  vol.  IV,  part  I;  ser.  XIII, 
vol.  I,  part  5,  1886. 

Gordoba.  Academia  nacional  de  ciencias.  Boletin,  t. 
VIII,  entrega  4,  1886. 

Cambridge,  E.  U.  Muséum  of  comparative  Zoôlogy. 

Bulletin ,  vol.  XII,  n°  5, 1886. 

Christiania.  North  Atlantic  expédition,  t.  XV,  2,  1886, 

in-4. 


LXXXY1I 


Dantzig.  Naturforschende  Gesellschafi.  Die  Flora  des 
Bernsteins ,  von  Goeppert  und  Menge.  Band 
II,  1886,  in-4. 

Dax.  Société  de  Borda.  Bulletin,  année  XI,  trimestre 
2,  1886. 

Delft.  Ecole  polytechnique.  Annales ,  1886,  livr.  1  et  2. 

Dresde.  Naturwissenschaftliche  Gesellschaft  Isis.  Sit - 
zungsberichte  und  Abhandlungen,  1886,  Januar 
bis  Juni. 

Francfort- s-M.  Senckenbergische  naturforschende  Ge¬ 
sellschaft.  Abhandlungen  in-4,  Band  XIV» 
Heft  1,1886. 

Gottingue.  Gesellschaft  der  Wissenschaften  und  der 
Georgia-Augusta  Universitâts.  Nachrichten , 
1886,  NQ1  bis  13. 

Halle-s/S.  K.  Leopoldino-Carolinischedeutsche  Akademie 
der  Naturforscher.  Leopoldina,  in-4,  1886, 
Heft  XXI.  Nova  Acta ,  in-4,  Band  XLVIII, 
N.  3,  1886. 

—  Naturwissenschaftlicher  Verein  für  Sachsen 
und  Thüringen.  Zeitschrift  für  Naturwis- 
semchaften ,  Folge  3,  Band  IV,  Hte.  4  bis  6, 
1879  ;  Folge  4,  Bd.  III,  Ht.  2,  1884  ;  Bd.  V,  Ht. 
3, 1886. 

Harlem.  Société  hollandaise  des  sciences.  Archives  néer¬ 
landaises  des  sciences  exactes  et  naturelles , 
t.  XXI,  livr.  1,  1886. 

Leipzig.  Naturforschende  Gesellschaft.  Sit  zungsberichte, 
JahrgangXII,  1886. 

Lille.  Société  géologique  du  nord.  Annales ,  t.  XIII, 
livr.  4  et  6,  1886-1886. 

Liverpool.  Geological  Society.  Proceedings,  vol.  V,  part 
2,  1886-1886. 

Lisbonne.  Sociedade  de  geographia.  Boletin ,  ser.  V,  n. 
11  y  12,  1886;  ser.  VI,  n.  1-4. 


—  LXXXVlll  — 


Londres.  Royal  Society.  Proceedings ,  vol.  XL,  nr  244 
and  245;  vol.  XLI,  nr 246,  1886. 

—  Geological  Society.  Quarterly  journal ,  vol. 
XLII,  n°  167,  1886. 

—  Mineralogical  Society.  Mineralogical  magazine 
and  journal,  vol.  VII,  n°  32,  1886. 

Lyon.  Société  d’agriculture,  histoire  naturelle  et  arts 
utiles.  Annales ,  sér.  5,  t.  VIT,  1884;  t.  VIII, 
1885. 

—  Société  des  sciences  industrielles.  Annales , 
1885,  n°  4;  1886,  n°  1. 

—  Société  linnéenne.  Annales ,  sér.  2,  t.  XXXI, 

1884. 

Madrid.  Comision  del  mapa  geologico  de  Espaïïa.  Bo- 
letin ,  t.  XIII,  cuad.  1,  1886. 

Marbourg  Gesellschaft  zur  Befôrderung  der  gesammten 
Naturwissenschaften.  Sitzungsberichte ,  1884, 

1885.  Schriften ,  Band  XII,  Heft  1. 

Mons.  Société  des  ingénieurs  sortis  de  l’Ecole  provin¬ 
ciale  d’industrie  et  des  mines  du  Hainaut. 
Publications ,  sér.  2,  t.  XVII,  bull.  2  et  3, 
1885-1886. 

Moscou.  Société  impériale  des  naturalistes.  Bulletin , 
t.  LXI,  n08  3  et  4,  1885;  Beilage,  1,  1886; 
Nouveaux  mémoires  in-40,  t.  XV,  livr.  4, 1885. 
Munich.  K.  bayer.  Akademie  der  Wissenschaften.  Sit¬ 
zungsberichte,  1886,  Heft  1  ;  Inhaltsverzei - 
chniss  von  1871  bis  1885. 

Newcastle -u. -T.  North  of  England  Institute  of  mining 
and  mechanical  Engineers.  Transactions , 
vol.  XXXV,  parts  3  and  4, 1885. 

New  Haven.  The  American  Journal  of  science ,  vol. 
XXXII,  nr  187-191,  1886. 

New  York.  Science ,  vol.  VI,  nr  150,  1885;  vol.  VII, 


LXXXIX 


n1  158  to  160  and  162  to  165,  1886;  vol. 
VIII,  nr  178  to  197,  1886. 

Ottawa.  Geologicai  and  natural  history  Survey  of  Canada. 

Whiteaves,  Contributions  of  Canadian  Pa  • 
læontology,  vol.  I,  1885.  Descriptive  cata¬ 
logue  of  économie  minerais  of  the  colonial 
and  indian  Exhibition.  London ,  1886. 

Padoue.  Società  veneto-trentina  di  scienze  naturaii. 
Bulletin ,  t.  III,  n°  4, 1886. 

Paris.  Académie  des  sciences  de  l’Institut  de  France. 

Comptes  rendus ,  t.  GUI,  nos  5  à  20,  1886. 
Centenaire  de  M.  Chevreul ,  discours  pro¬ 
noncés  au  Muséum  d'histoire  naturelle, 1886, 
in-4°. 

—  Bulletin  scientifique  du  département  du 
Nord  et  des  pays  voisins,  année  IX,  nM  6,  7 
et  8,  1886. 

—  Société  géologique  de  France.  Bulletin ,  t.  XIV, 
n08  2-4,  1886. 

—  Société  minéralogique  de  France.  Bulletin, 
t.  IX,  nos  5  et  6,  1886. 

—  Annales  des  mines,  série  8,  t.  IX,  livr.  2  et  3, 
1886. 

Pise.  Società  toscana  di  scienze  naturaii.  Processi- 
verbali ,  pp.  79-117,  1886. 

Prague.  Kônigl.  bohmische  Gesellschaft  der  Wissen- 
schaften.  Verzeichniss  der  Mitglieder ,  1884; 
Jahresberichte ,  1882  bis  1885.  Sitzungsbe - 
richte,  Jahrgànge  1882,  1883, 1884;  Abhand- 
lungen,  Band  XII,  1883*84.  F. -J.  Studnicka. 
Bericht  über  die  Publikationen  der  Gesells¬ 
chaft,  wâhrend  ihres  hundertjàhrigen  Bes- 
tandes,  Hefte  I  und  II,  1884-1885.  Wegner. 
Generalregister  zu  den  Schriften  der  Gesell¬ 
schaft,  1784-1884. 


—  XC  — 

Rome.  Reale  Accademia  dei  Liacei.  Rendiconti ,  vol.  II, 
fasc.  14  e  1-7, 1886. 

—  Reale  Comitato  geologico  d’Ilalia.  Bollettino , 
t.  XVII,  n°s  5-8,  1886. 

—  Osservatorio  geodinamico.  Bulletlino ,  an.  II, 

nos  7_21,  1886. 

Bollettino  delle  opéré  moderne  straniere  ac- 
quistate  dalle  Bill.  publ.  govern.  d'Italia, 
nbS  3  e  4,  1886. 

Rouen.  Société  des  amis  des  sciences  naturelles.  Bulletin , 
sér.  3,  an  XXI,  n*  2,  1886. 

St-Étienne.  Société  d’agriculture,  sciences,  arts  et  belles 
lettres  du  département  de  la  Loire.  Annales , 
sér.  2,  t.  V,  1885. 

Sydney.  Linnean  Society  of  New  South  Wales.  Procee- 
dings ,  vol.  X,  part  3,  1885. 

Toulouse.  Académie  des  .‘•ciences,  inscriptions  et  belles- 
lettres.  Mémoires,  sér.  8,  t.  VII,  sem.  1  et  2, 
1885. 

—  Société  d’histoire  naturelle.  Bulletin ,  année 
XIX,  trim.  3,  1885. 

Turin.  Reale  accademia  delle  scienze.  Atti,  vol.  XXI, 
disp.  6a  e  7a,  1886.  Bollettino  dell*  Osserva¬ 
torio  délia  regia  università ,  an.  XX,  1885. 

Venise.  R.  Istituto  veneto  di  scienze,  lettere  ed  arti. 
Atti,  t.  IV,  disp.  6-9,  1885-86. 

Notarisia ,  t.  I,  n#  4, 1886. 

Vienne.  K.  k.  geologische  Reichsanstalt.  Jahrbuch , 
Bd.  XXXVI,  Hte.  2  und  3,  1886;  Verhandlun- 
gen,  1886  ,  nr  5-11. 

— -  K.  k.  naturhistorisches  Hofmuseum.  Annalen, 

Band  I,  n°  3,  1886. 

Washington.  Smithsonian  Institution.  Annual  report 
for  the  year  1884. 


—  XCI  — 

—  U.  S.  geological  Survey.  Annual  report  in-4, 
V,  1883-84. 

Wiesbaden.  Nassauischer  Verein  für  Naturkunde.  Jahr - 
bûcher,  Jahrgang  XXXIX,  1886. 

DONS. 

Aibrecht,  Paul .  Ueber  die  morphologische  Bedeutung  des 
Penischisis,  Epi-  und  Hypospadie  des  Men- 
schen.  Erlangen,  1886. 

—  Ueber  die  morphologische  Bedeutung  von 

Penischisis,  Epi-  und  Hypospadie.  S.  1.  1886. 

—  Ueber  den  morphologischen  Werth  überzah- 
liger  Finger  und  Zehen,  s.  1.  1886. 

—  Zur  Diskussion  der  die  Hauscharten  und 

schràgen  Gesichtsspalten  betreffenden  Vor- 
trâge  der  Herren  Biondi  und  Marian.  S.l.  1886. 

Aubel ,  Edmond  van.  Note  sur  la  transparence  du  platine. 
Bruxelles,  1886. 

—  Recherches  expérimentales  sur  l’influence  du 
magnétisme  sur  la  polarisation  dans  les  dié¬ 
lectriques.  Bruxelles,  1886. 

Barrois,  Charles.  Mémoire  sur  le  calcaire  à  polypiers  de 
Gabrières.  Lille,  1885. 

—  Mémoire  sur  le  calcaire  devonien  de  Chau- 
defonds.  Lille,  1886. 

—  Note  sur  la  structure  stratigraphique  des  mon¬ 
tagnes  du  Menez.  Lille,  1885. 

—  Sur  la  faune  de  Hont-de-Ver  (Haute-Garonne). 
Lille,  1886. 

Commission  de  réorganisation  des  services  de  la  Carte 
géologique.  Procès-verbaux  de  la  session 
1885-86.  Bruxelles,  1886. 

Dewalque,  G.  The  work  of  the  International  Gongress  of 
geologists,  and  of  its  committees.  New  York. 

1886, 

■ 


XCI1 


Geinilz ,  H.-B.  Zur  Dyas  in  Hessen.  Cassel,  1886. 

Helland,  Amund.  Lakis  kratere  og  lavastrom.  Christia¬ 
nia,  1886,  in-4°. 

Hébert.  Observations  sur  les  groupes  sédimentaires  les 
plus  anciens  du  Nord-Ouest  de  la  France. 
Paris,  1886,  in-4°. 

Jacquot ,  E.  Sur  la  constitution  géologique  des  Pyrénées; 
le  système  triasique.  Paris,  1886,  in-4°. 

Jannel ,  Ch.  Etude  géologique  de  la  ligne  de  la  Ferté-Milon 
à  Château-Thierry.  Paris,  1886. 

—  Etude  géologique  de  la  ligne  de  Mézy  à 
Romilly.  Paris,  1886. 

Etude  géologique  de  la  ligne  de  Gretz  à 
Sézanne.  Paris,  1886. 

—  Etude  géologique  de  la  ligne  de  Jussey  à  Dar- 
nieulles.  Paris,  1886. 

—  Etude  géologique  de  la  ligne  de  Nançois-le- 
Petit  à  Neuchâteau.  Paris,  1886. 

Koninck ,  L.  G.  de  et  Lohest,  M.  Notice  sur  le  parallélisme 
entre  le  calcaire  carbonifère  du  nord-ouest  de 
l’Angleterre  et  celui  de  la  Belgique.  Bruxelles, 
1886. 

Koninck ,  L.  L.  de.  Ueber  die  Normallôsungen.  S.  1.  n.  d. 

Koenen ,  A.  von.  Ueber  neue  Cystideen  aus  den  Caradoc- 
Schichten  der  Gegend  von  Montpellier.  Bonn, 
1886. 

Ladrière ,  J.  Le  terrain  quaternaire  de  la  vallée  de  la  Deule, 
à  Lille,  comparé  à  celui  du  Nord  de  la  France. 
Lille,  1886. 

Lossen,  K.  A.  Geologische  und  petrographische  Beitrâge 
zur  Kenntniss  der  Harzes.  S.  1.  n.  d. 

Puydt ,  Marcel  de  et  Lohest ,  Max.  Notice  sur  des  stations 
de  lage  de  la  pierre  polie  et  des  découvertes 
d’objets  de  la  même  époque  aux  environs  de 
Liège,  Namur,  etc.  Bruxelles,  1886. 


—  XC1I1 


Sandberger ,  Fr.  Ueber  die  von  der  k.  k.  Oesterreichischen 
Regierung  veranlassten  Untersuchungen  an 
den  Erzgângen  von  Przibram  in  Bôhmen. 
Würzburg,  1886. 

Saporta,  marquis  G.  de.  Sur  l’horizon  réel  qui  doit  être 
assigné  à  la  flore  fossile  d’Aix-  en-Provence. 
Paris,  1886,  in-4°. 

—  Fossiles  végétaux  et  traces  d’invertébrés  asso¬ 
ciés  dans  les  terrains  anciens.  Paris,  1886. 
Steenstrup ,  J.  J.  Sm.  Kjokken-môddinger.  Copenhague, 
1886. 

Stenzel ,  K.  G.  Philodendron  Oppoliense ,  Gôpp.  Breslau, 
1886. 

Trautschold ,  H.  Le  néocomien  de  Sably.  Moscou,  1886, 
in-4°. 

Vincent,  G.  Liste  des  coquilles  du  tongrien  inférieur  du 
Limbourg  belge.  Bruxelles,  1886. 

Rapports.  —  Le  secrétaire  général  donne  lecture  des 
rapports  de  MM.  Ch.  de  la  Vallée  Poussin,  A.  Briart  et  Fr. 
Cornet  sur  le  mémoire  de  M.  A.  Rulot,  intitulé  :  Note 
relative  aux  puits^artésiens  des  environs  de  Tirlemont. 
Conformément  aux  conclusions  des  commissaires,  l’assem¬ 
blée  vote  l’insertion  de  ce  travail  dans  les  Mémoires  du 
tome  XIII. 

Il  donne  ensuite  lecture  des  rapports  des  mêmes  com¬ 
missaires  sur  une  note  du  même  auteur  sur  les  Résultats 
de  l'exploration  géologique  de  la  région  comprise  entre 
Thielt,  Roulers  et  Thouroul.  Conformément  aux  conclu¬ 
sions  des  commissaires,  la  publication  du  travail  dans 
les  Mémoires  du  tome  XIII  est  ordonnée.  L’auteur  sera 
prié,  au  préalable,  de  condenser  certains  passages.  (Art.  4 
des  dispositions  réglementaires  additionnelles.) 

La  même  décision  est  prise,  après  lecture  des  rapports 
des  mêmes  commissaires,  sur  le  mémoire  de  M.  E.  Van 


—  XC1V  — 


den  Broeck:  Sur  la  géologie  des  environs  de  Lierre.  L’au¬ 
teur  est  invité  également  à  abréger  son  travail  et  à  en  élaguer 
certains  passages.  (Art.  4  et  2  des  dispositions  réglemen¬ 
taires  additionnelles .) 

Communications.  —  M.  Houzeau  rappelle  que,  dans  la 
séance  de  janvier,  il  a  fait  une  communication  qu’il  a  été 
étonné  de  ne  pas  trouver  au  procès-verbal  de  cette  séance. 
Il  désirerait  la  voir  insérer  dans  celui-ci. 

Les  difficultés  que  l’on  a  rencontrées,  dans  ces  derniers 
temps,  au  sujet  des  couches  des  environs  de  Mons,  pro¬ 
viennent  de  l’absence  de  critérium  qui  permette  de  séparer 
nettement  le  système  tertiaire  du  système  crétacé,  lorsqu’il 
n’y  a  pas  eu  d’interruption  considérable  dans  la  sédimen¬ 
tation  entre  ces  deux  époques,  comme  c’est,  notamment, 
le  cas  ici. 

11  a  consulté  les  classiques. 

Les  stratigraphes  se  contentent  de  dire:  les  couches  ter¬ 
tiaires  sont  celles  qui  se  trouvent  au-dessus  du  crétacé  ;  les 
couches  crétacées, celles  qui  sont  en  dessous  du  tertiaire. 

Lorsqu’il  y  a  des  fossiles,  la  solution  du  problème  semble 
ne  plus  offrir  de  difficultés.  Les  paléontologues  disent  :  les 
couches  contenant  des  fossiles  à  faciès  tertiaire  sont  ter¬ 
tiaires;  toutes  celles  contenant  des  fossiles  à  faciès  crétacé 
sont  crétacées.  Il  n’y  a  plus  qu’un  petit  point  à  résoudre. 
Qu’entend-on  par  faciès  tertiaire  ?  Qu’entend-on  par  faciès 
crétacé  ?  M.  Houzeau  ne  se  trouve  pas  satisfait  des  réponses 
faites  jusqu’ici  à  ces  questions;  il  désirerait  avoir  à  ce 
sujet  quelques  explications  plus  détaillées.  C’est  pour  cêla 
qu’il  propose  de  mettre  au  concours  la  question  suivante  : 
Caractériser  nettement  ce  qu’il  faut  entendre  par  faune  à 
faciès  tertiaire  et  par  faune  à  faciès  crétacé. 

M.  Malaise  présente  à  la  Société  un  échantillon  de  phyl- 


xcv  — 


lade  oligisteux,  provenant  de  Lîeroeux  et  sur  lequel  se 
trouvent  des  empreintes  rapportées  à  des  lingules. 

La  séance  est  levée  à  3  heures. 


Séance  du  19  décembre  1886. 

Présidence  de  M.  Ad.  Firket,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

M.  A.  Briart,  président,  fait  excuser  son  absence. 

Le  procès-verbal  des  séances  du  20  novembre  est  approuvé, 
avec  une  modification  demandée  par  M.  Houzeau,  et  sauf  la 
partie  relative  à  l’appel  de  MM.  Rutot  et  Van  den  Broeck, 
laquelle  n’a  pu  être  rédigée  en  temps  utile  (*). 

A  la  suite  des  présentations  annoncées  dans  la  séance 
ordinaire  de  novembre  et  de  la  décision  du  Conseil  en  date 
de  ce  jour,  M.  le  président  proclame  membres  de  la  Société: 

MM.  Loncke  (Alfred),  propriétaire,  à  Nimy,  présenté  par 
MM.  É.  Delvaux  et  G.  Dewalque. 

Destinez  (Pierre),  préparateur  à  l’Université,  9,  rue 
Ste-Julienne,  à  Liège,  présenté  par  MM.  G. 
Dewalque  et  A.  Firket. 

Moreels  (Louis),  20,  rue  de  Jupille,  à  Bressoux,  pré¬ 
senté  par  MM.  G.  Dewalque  et  Fr.  Dewalque. 

Stainier  (Xavier),  étudiant,  43,  rue  Féronstrée,  à 
Liège,  présenté  par  MM.  G.  Dewalque  et 
M.  Lohest. 

(')  Cette  partie,  approuvée  dans  la  séance  de  janvier  1887,  a  été  introduite 
à  sa  place  naturelle,  au  commencement  de  la  séance  de  l’assemblée  générale 
de  novembre  1886. 


XCVÎ  — 


11  annonce  ensuite  trois  présentations  ;  puis  le  décès  d’un 
membre  correspondant,  M.  A.-E.  Béguyer  de  Charicourtois, 
inspecteur  général  des  mines,  président  de  la  Commission 
de  la  carte  géologique  détaillée  de  la  France,  décédé  à  Paris, 
le  4  novembre  dernier,  et  rappelle  les  principaux  travaux 
de  ce  savant. 

Correspondance.  —  La  Société  ouralienne  d’amateurs  des 
sciences  naturelles  attire  l’attention  sur  l’exposition  scien¬ 
tifique  et  industrielle  de  la  Sibérie  et  des  monts  Ourals  qu’elle 
organise  à  Ekaterinenbourg  et  qui  sera  ouverte  le  15/27 
mai  1887.  Des  facilités  spéciales  seront  accordées  aux  délé¬ 
gués  des  sociétés  savantes  et  aux  autres  personnes  munies 
d’un  billet  par  le  Comité  de  l’exposition.  A  la  lettre  de  la 
Société  est  joint  le  programme  de  l’exposition,  renfermant 
191  groupes. 

Ouvrages  reçus.  —  Les  publications  suivantes  sont  dépo¬ 
sées  sur  le  bureau.  —  Des  remerciements  sont  votés  aux 
donateurs. 

Berlin.  Deutsche  geologische  Gesellschaft.  Zeitschrift, 
Band  XXXVIII,  Heft  3,  1886. 

Bruxelles.  Académie  royale  des  sciences.  Bulletin ,  3e 
série,  t.  XII,  nos  9  et  10,  1886. 

—  Bibliographie  de  Belgique,  année  XII,  nos  10  et 
10*;  année XIII,  n°  1,  1886. 

—  Société  belge  de  microscopie.  Annales,  année 
XII,  n°  11. 

— -  Société  royale  de  médecine  publique.  Tablettes 

mensuelles,  août  1886. 

—  Le  Mouvement  industriel  belge,  t.  V,  n9S  22-25. 
Budapesth.  Ungarische  kôn.  wissenschaftliche  Gesell¬ 
schaft.  Hazslinsky ,  Flora  muscorum  Hungariæ; 
Inkey,  Aurarium  Nagyag  et  constitutio  ejus 


—  XCVII 


geologica  ;  Laszlo ,  Analysis  argillarum  Hun- 
gariæ  ;  Hegyfoky ,  Vicissitudines  meteorolo- 
gicæ  mensis  Maji  in  Hungaria  ;  Herman , 
Vestigia  praehistorica  in  piscatu  populi  hun- 
garici;  Kôngvtdri  czimjegyek ,  catalogus  biblio- 
Lhecae  Regiæ  Societatis  Hungaricae  Scientia- 
rum  Naturalium,  fasc.  II  ;  Buday.  De  pétris 
eruptione  natis  in  montibus  Persany. 

Calcutta.  Geological  survey  of  India.  Records ,  vol.  XIX, 
part  4, 1886. 

Cambridge.  Muséum  of  comparative  Zoology.  Bulletin , 
vol.  XII,  n°  6;  vol.  XIII,  n°l  ;  Animal  Report 
for  1885-86. 

Francfort  s/M.  Senckenbergische  naturforschende  Ge- 
sellschaft.  Abhandlungen,  Band  XIV,  Hefte 
2  u.  3, 1886  ;  Jahresbericht  fur  1886. 

Halle  s/S.  Verein  für  Erdkunde.  Mittheilungen ,  1886  ; 

Inhalts-Verzeichnis  der  Bibliothek  des  Vereins 
für  Erdkunde. 

Lisbonne.  Sociedade  de  geographia.  Boletin,  séria  VI, 
noS  5-6, 1886. 

Londres.  Geological  Society.  Quarterly  journal ,  vol. 

XLII,  n°  168  ;  List  of  the  Geological  Society , 
1886. 

New  Haven.  American  Journal  of  science  and  arts ,  vol. 
XXXII,  n«  192. 

New  York.  Science ,  vol  VIII,  n°  198-200, 1886. 

Paris.  Académie  des  Sciences.  Comptes  rendus ,  t.  GIII, 
n°s  21-23,  1886. 

—  Annales  des  Mines,  série  8,  t.  X,  livr.  IV. 

Rome.  Reale  accademia  dei  Lincei.  Rendiconti ,  vol.  II, 
fasc.  8-9,1886. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  7 


XCVII1 


Tromso.  Tromsô  Muséum.  Aarshefter ,  Hefter  IX,  1886; 
Aarsberetning  for  1885. 

Vienne.  K.  K.  naturhistorisches  Hofmuseum.  Annalen , 
Band  I,  Nr.  4,  1886 

Dons  d'auteurs. 

J.  Capellini.  Compte  rendu  des  séances  de  la  Commission 
internationale  de  nomenclature  géologique, 
tenues  à  Genève  en  août  1886. 

Gosselet,  J.  Note  sur  le  taunusien  dans  le  bassin  du  Luxem¬ 
bourg  et  particulièrement  dans  le  golfe  de 
Charleville.  Aperçu  géologique  sur  le  terrain 
dévonien  du  Grand-Duché  de  Luxembourg. 
Bonney ,  T.-G.  Adress  lo  the  geological  section  of  the 
British  Association. 

Weiss.  Naehtrag  zu  der  Abhandlung  «  Gerolle  in  und 
aufder  Kolile  von  Steinkohle-Flôtzen,  beson- 
ders  in  Oberschlesien.  » 

—  Ueber  eine  Bunlsandstein-Sigillaria  und  deren 
nachste  Verwandte. 

Bomiey,  T.  G.  On  a  Glaucophane-Eclogite  from  the  val 
d’Aoste. 

Rapports.  —  Conformément  aux  conclusions  des  rapports 
de  MM.  G.  Dewalque,  Ad.  Firket  et  Ad.  de  Vaux,  l’assem¬ 
blée  ordonne  l’insertion  dans  les  Mémoires  d’une  note  de 
M.  F.-L.  Cornet  :  Sur  les  gisements  de  phosphate  de  chaux 
du  département  de  la  Somme. 

La  même  décision  est  prise,  à  la  suite  des  rapports  de 
MM.  G.  Dewalque,  Ad.  Firket  et  H.  Forir,  relativement  à 
une  note  de  M.  G.  Cesàro  :  Sur  la  barytine  de  Rumelange 
et  sur  les  relations  qui  existent  entre  les  dimensions  des  so¬ 
lides  primitifs  de  cette  substance ,  du  quartz ,  de  la  calcite  et  de 
quelques  autres  minéraux. 


XCIX 


Communications.  —  Le  secrétaire  général  donne  lecture 
de  la  note  suivante. 

Note  sur  un  grès  altéré  du  terrain  houiller  infé?ieur , 
par  J.  Faly. 

Au  cours  d’une  excursion  faite  l’été  dernier,  avec  nos 
confrères  F.  Cornet  et  Hock,  dans  les  affleurements  septen¬ 
trionaux  du  terrain  houiller  du  bassin  de  Mons,  notre 
attention  a  été  attirée  sur  une  roche  siliceuse  qui,  depuis 
quelques  années,  est  l’objet  d’exploitations  assez  impor¬ 
tantes  sur  le  territoire  des  communes  de  VilU-Pommerœul, 
Hautrage,  Sirault  et  Villerot. 

Dans  le  bois  qui  s’étend  au  S.-O.  du  hameau  dit  Courtes- 
Bruyères,  de  la  commune  d’Hautrage,  sont  ouvertes  de 
nombreuses  carrières  dont  les  produits  et  les  déblais, 
amoncelés  sur  les  chantiers,  présentent  de  loin  l’aspect  de 
tas  de  craie  senonienne.  Mais  si  l’on  s’approche,  on 
reconnaît  bientôt  que  l’on  a  affaire  à  une  substance  beaucoup 
plus  dure  et  beaucoup  plus  dense  que  la  roche  secondaire  à 
laquelle  elle  ressemble  de  loin. 

Elle  est  généralement  blanche,  mais  parfois  un  peu 
jaunâtre  ou  un  peu  grisâtre  ;  on  y  voit  souvent  des  alter¬ 
nances  de  nuances  marquant  la  sédimentation  ;  sa  texture, 
ordinairement  compacte,  devient  grenue  dans  les  parties 
très  altérées.  Ces  dernières,  d’après  des  résultats  d’analyse 
communiqués  à  M.  Hock,  contiennent  jusqu’à  98  %  de 
silice  ;  elles  sont  recherchées  pour  la  confection  des  revê¬ 
tements  réfractaires  des  appareils  de  fabrication  de  l’acier. 
Une  grande  partie  des  produits  de  l’exploitation  est, 
d’ailleurs,  employée  dans  les  usines  céramiques  de  Baudour 
et  des  environs. 

L’affleurement  le  plus  occidental  de  ce  grès  blanc  se 


c  — 


remarque  un  peu  au  N.-E.  du  rond-point  de  Bois-de-Ville 
(commune  de  Ville-Pommerœul). 

A  peu  de  distance  à  l’ouest  de  ce  rond-point,  quelques 
puits  peu  profonds  vont  encore  chercher  cetî’e  roche  sous 
quelques  mètres  de  terrain  de  recouvrement,  puis  le  terrain 
houiller  s’enfonce  sous  les  formations  plus  récentes,  pour 
ne  plus  reparaître  à  la  surface,  du  moins  sur  le  continent. 

En  s’avançant  vers  l’Est,  on  trouve  encore  des  affleure¬ 
ments  du  grès  blanc  dans  le  Bois  de  Ville,  jusqu’aux  Courtes- 
Bruyères;  là,  il  est  recouvert  de  quelques  mètres  de  sables 
tertiaires  et  de  limon,  mais  plus  à  l’Est,  on  ne  le  voit  plus 
affleurer  qu’en  de  rares  endroits,  notamment  dans  la  vallée 
du  ruisseau  d’Hautrage  et  dans  celle  du  ruisseau  de  Villerot. 
Dans  cette  localité,  il  a  été  anciennement  exploité,  ainsi 
que  l’attestent  des  excavations  et  des  monceaux  de  déblais 
encore  visibles. 

Il  a  été  mis  à  découvert,  il  y  a  quelques  années,  dans  la 
tranchée  ouverte  à  moins  d’un  kilomètre  à  l’est  du  village 
de  Villerot,  pour  le  passage  du  chemin  de  fer  de  St-Ghislain 
à  Chièvres. 

Pour  autant  qu’on  puisse  en  juger  par  la  profondeur  des 
exploitations  des  Courtes-Bruyères  et  du  Bois-de-Ville,  cette 
assise  a  au  moins  six  mètres  de  puissance;  elle  s’y  présente 
en  petits  bancs  à  peu  près  horizontaux  ou  légèrement 
inclinés  au  Sud. 

Quant  à  sa  position  dans  le  terrain  houiller  inférieur,  il 
n’est  pas  encore  possible  de  la  déterminer  avec  précision. 

Dans  la  vallée  d’Hautrage,  où  elle  présente  une  inclinaison 
Sud  de  45°,  elle  est  distante  d’un  kilomètre  environ  de 
l’affleurement  du  calcaire  carbonifère  ;  mais  il  n’est  pas 
douteux  que  cet  éloignement  soit  dû  à  des  failles  ou  à  des 
ondulations  cachées,  plus  au  Nord,  par  les  terrains  de 
recouvrement.  Entre  cet  affleurement  du  grès  blanc  et  celui 
du  calcaire,  on  remarque  un  affleurement  des  phthanites 
feuilletés,  semblables  à  ceux  de  la  plaine  de  Casteau. 


CI 


Dans  la  tranchée  de  Villerot,  le  grès  blanc  est  superposé 
directement  aux  schistes  moins  phthaniteux,  également 
inclinés  au  Midi. 

Nous  avons  des  raisons  de  croire  que  cette  assise  corres¬ 
pond  à  une  partie  des  roches  de  la  tranchée  d’Erbisoeul, 
parmi  lesquelles  on  trouve  aussi  des  bancs  d’une  nature 
analogue.  La  puissance  totale  de  l’assise  y  serait,  toutefois, 
beaucoup  moindre  et  la  blancheur  de  la  roche  y  aurait  fait 
place  à  une  nuance  grisâtre. 

M.  A.  Jorissen  présente  quelques  échantillons  de 
blende  et  fait  à  ce  sujet  la  communication  suivante, 

Sur  la  présence  du  mercure  dans  la  blende. 

On  trouve  de  petites  quantités  de  mercure  dans  la  blende 
lamellaire  et  la  blende  cristallisée  du  Bleyberg. 

Ces  minéraux  ont  été  analysés  au  laboratoire  de  phar¬ 
macie  par  M.  Eug.  Hairs,  pharmacien,  qui  a  soumis  égale¬ 
ment  à  l’analyse  divers  autres  échantillons  de  blendes 
belges,  provenant  de  la  collection  de  minéralogie  de  l’uni¬ 
versité  de  Liège. 

Ces  blendes  renferment  toutes  de  l’antimoine  et  de 
l’arsenic,  mais  jusqu’à  présent,  il  n’a  été  possible  de  cons¬ 
tater  la  présence  du  mercure  que  dans  les  deux  variétés 
citées  plus  haut. 

Pour  ces  recherches,  M.  Hairs  a  opéré  chaque  fois 
sur  environ  30  grammes  de  matière. 

Il  convient  de  rappeler  à  ce  propos  que  l’on  a  signalé 
récemment  l'existence  de  traces  de  mercure  dans  des 
blendes  de  la  province  Rhénane. 

M.  le  prof.  Kupfferschlaeger  rappelle  que  M.  G. 
Dewalque  a  déjà  signalé,  en  1864,  la  présence  du  mercure 
dans  des  minerais  de  zinc  d’Espagne,  notamment  dans 


—  Cil  — 

une  calamine  dans  laquelle  M.  Fr.  Dewalque  avait  aussi 
trouvé  du  cinabre. 

M.  Marcotty  fait  remarquer,  en  confirmation  de  ce  qui 
vient  d’être  dit,  que  l’on  a,  à  plusieurs  reprises,  constaté  la 
présence  du  mercure  au  fond  des  bonbonnes  renfermant  de 
l’acide  sulfurique. 

Ce  métal  se  trouve,  en  proportion  toujours  difficile  à 
déterminer,  dans  certaines  blendes  et  aussi,  paraît-il,  dans 
quelques  pyrites  de  fer. 

On  n’est  pas  parvenu  à  doser  directement  le  mercure 
dans  le  minerai  (blende  ou  pyrite). 

Pour  obtenir  un  résultat,  il  faut  opérer  sur  les  poussières 
que  l’on  recueille  dans  les  chambres  de  dépôts  traversées 
par  les  gaz  des  fours  à  griller,  poussières  dans  lesquelles 
le  mercure  se  trouve  à  l’état  de  sulfure.  Il  est  des  blendes 
dont  la  contenance  en  mercure  a  été  de  la  sorte  reconnue 
supérieure  à  0,02  %. 

M.  M.  Lohest  présente  des  échantillons  d’argile  blanche 
provenant  des  environs  de  Couvin,  et  fait  à  ce  sujet  une 
communication  préliminaire,  sur  laquelle  il  se  propose  de 
revenir  prochainement. 

La  séance  est  levée  à  midi  un  quart. 


Séance  du  22  janvier  1S87. 

Présidence  de  i\l.  Ad.  Firket,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

Avant  l’approbation  de  la  partie  du  procès-verbal  de 
l’assemblée  générale  de  novembre  1886,  relative  à  l’appel  de 
deux  membres  exclus  par  le  Conseil,  le  secrétaire  général 


cm 


donne  lecture  de  la  lettre  suivante  qu’il  a  reçue  de  leur 
défenseur,  M.  A.  Houzeau  de  Lehaie,  empêché  d’assister  à 
la  séance. 

«  Je  proteste  contre  le  refus  d’insérer  au  procès-verbal 
»  de  la  séance  du  21  novembre  1886,  avant  le  rapport  de 
»  M.  le  président,  le  mémoire  de  MM.  Rutot  et  Van  den 
»  Broeck,  auquel  ce  rapport  répond,  ou  tout  au  moins  de 
»  supprimer,  comme  je  l’avais  demandé  subsidiairement, 
»  les  passages  de  ce  rapport  où  il  est  question  du  mémoire 
»  de  ces  Messieurs,  ainsi  que  Y  appendice,  dont  il  n’avait 
»  pas  été  parlé  à  la  séance  du  21  novembre.  » 

Le  secrétaire  générai  ajoute,  en  réponse,  que  l’appendice 
fait  partie  du  rapport  de  M.  le  président,  distribué  aux 
membres,  la  veille  de  la  séance,  sous  ce  titre  :  «  Rapport 
du  président  à  l’assemblée  générale  du  21  novembre  1886 
sur  l’exclusion  de  deux  membres.  »  En  conséquence,  il  était 
impossible  au  secrétaire  général  de  rien  retrancher. 

Quant  au  mémoire  de  MM.  Rutot  et  Van  den  Broeck, 
c’est  un  document  privé,  reconnu  comme  tel  par  M.  Hou¬ 
zeau  lui-même,  puisqu’il  n’a  pas  même  cru  devoir  en  dépo¬ 
ser  un  exemplaire.  11  est  dès  lors  étranger  à  la  discussion 
dont  le  procès-verbal  rend  compte  d’après  la  sténographie  : 
l’y  introduire  eût  été  contraire  à  tous  les  usages  reçus. 

Le  secrétaire  général  a  fait  connaître  ces  motifs  à  l’hono¬ 
rable  défenseur,  qui  a  insisté.  Il  a  dû  alors  en  référer  au 
Conseil,  ce  qui  a  nécessité  la  remise  à  huitaine  de  la  séance 
actuelle.  Sa  conduite  a  été  approuvée.  C’est  maintenant  à 
l’assemblée  de  se  prononcer. 

M.  le  professeur  I.  Kupfferschlaeger  déclare  que  le  mé¬ 
moire  en  question  étant  étranger  à  la  séance,  la  conduite 
du  secrétaire  général  ne  pouvait  être  autre  que  celle  qu’il 
a  tenue  et  qui  a  déjà  été  approuvée  par  le  Conseil. 


CIV 


Le  procès-verbal  de  novembre  est  ensuite  approuvé  sans 
autre  observation. 

Il  est  décidé  que  la  protestation  de  M.  Houzeau  sera  actée 
au  procès-verbal  de  ce  jour  et  suivie  des  explications  que 
rassemblée  vient  d’approuver. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  ordinaire  de  décembre  est 
adopté  sans  observations. 

M.  le  Président  proclame  membres  de  la  Société  : 

MM.  Bruggen  (Louis  vander),  membre  de  diverses  sociétés 
savantes,  109,  rue  Belliart,  à  Bruxelles,  pré¬ 
senté  par  MM.  E.  Delvaux  et  Th.  Lefèvre. 

Pergens  (Edouard),  docteur  en  sciences  naturelles, 
93,  rue  de  la  Station,  à  Louvain,  présenté  par 
MM.  E.  Delvaux  et  G.  Dewalque. 

Schmidt  (Fritz) ,  élève-ingénieur,  ,  rue  Grétry,  à 
•  Liège,  présenté  par  MM.  G.  Dewalque  et  A. 
Gocheteux. 


M.  le  Président  annonce  une  présentation. 


M.  le  Président  fait  ensuite  part  à  la  Société  de 
la  perte  inattendue  et  irréparable  qu’elle  vient  de 
faire  par  la  mort  de  l’un  de  ses  fondateurs,  vice- 
président  pour  cette  année,  M.  F.-L.  Cornet, 
décédé  l’avant -veille  à  Mons,  à  l’âge  de  53  ans, 
et  dont  les  obsèques  auront  lieu  demain.  Il  pense 
que  la  séance  ne  peut  continuer  sous  le  coup  de 
la  douloureuse  émotion  qu’inspire  cette  mort  pré¬ 
maturée.  (Approbation.) 


La  séance  est  levée  en  signe  de  deuil. 


—  cv  — 


Séance  du  20  février  1887, 
présidée  par  M.  Ad.  Firket,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

M.  A.  Briart,  président,  fait  excuser  son  absence. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  janvier  est  approuvé. 

M.  le  président  proclame  membre  effectif  : 

M.  Levieux  (Fernand),  étudiant,  157,  avenue  Louise,  à 
Bruxelles,  présenté  par  MM.  E.  Hennequin  et  Th. 
Lefèvre. 

M.  Ad.  Firket  rend  compte  des  funérailles  de  notre  émi¬ 
nent  confrère,  feu  F.-L.  Cornet,  lesquelles  ont  eu  lieu  à 
Mons,  le  23  janvier,  au  milieu  d’un  grand  concours  de  no¬ 
tabilités  scientifiques  ou  industrielles.  Il  s’exprime  ainsi  : 

Quatre  discours  ont  été  faits  à  la  maison  mortuaire  : 
au  nom  de  l’Académie  de  Belgique  par  M.  G.  Dewaîque,  de 
la  Société  malacologique  de  Belgique  par  M.  Th.  Lefèvre, 
de  l’Ecole  des  mines  du  Hainaut  par  M.  Hanuise,  et  par 
moi-même  au  nom  de  notre  Société. 

Voici  les  paroles  que  j’ai  prononcées  immédiatement 
après  M.  G.  Dewaîque,  qui  avait  fait  ressortir  l’importance 
des  publications  académiques  du  regretté  défunt  : 

Messieurs, 

L’honneur  et  le  douloureux  devoir  de  porter  la  parole  en 
cette  triste  cérémonie  au  nom  de  la  Société  géologique  de 
Belgique  incombaient?!  son  président  actuel,  M.  Alphonse 
Briart. 

Nul  mieux  que  lui,  d’ailleurs,  n’a  connu  le  savant  ingé- 


CV1 


meur,  le  géologue  éminent  dont  nous  déplorons  la  perte 
prématurée;  mais  chacun  comprendra  que  sa  bouche  soit 
muette  en  présence  des  restes  inanimés  de  ce  collabora¬ 
teur  dévoué,  dont  la  renommée  ne  peut  être  séparée  de 
la  sienne,  et  que  le  président  de  la  Société  géologique 
m’ait  laissé  la  tâche  de  la  représenter  aujourd’hui. 

En  ma  qualité  de  vice-président  de  cette  société,  je  me 
bornerai  à  parler  de  la  place  importante  occupée  par  Cornet 
dans  notre  compagnie  et  des  travaux  qu’il  a  publiés  dans 
ses  recueils. 

Cornet  est  l’un  des  fondateurs  de  la  Société  géologique, 
qui  est  entrée  dans  sa  quatorzième  année  d’existence. 
Depuis  son  origine  jusqu’aujourd’hui  il  n’a  point  cessé, 
pour  ainsi  dire,  de  faire  partie  de  son  Conseil  d’admi¬ 
nistration,  quoique  ses  membres,  élus  pour  une  année, 
ne  soient  pas  immédiatement  rééligibles  dans  les  mêmes 
fonctions . 

Nommé  président  pour  l’année  1877-78,  maintes  fois 
élu  vice-président  et  notamment  tout  récemment  encore, 
Cornet,  malgré  ses  multiples  occupations,  n’a  jamais  mar¬ 
chandé  ni  son  temps  ni  ses  peines  à  notre  Société,  ni  reculé 
devant  la  longueur  du  voyage  qu’il  s’imposait  pour  assister 
à  nos  réunions,  lorsque  sa  présence  y  était  nécessaire. 

Unissant  un  esprit  prime-sautier  à  des  connaissances 
étendues  et  profondes,  il  jetait  souvent  une  vive  lumière 
dans  nos  discussions,  tout  en  y  apportant  ce  charme,  cette 
bonhomie,  qui  le  faisaient  aimer  autant  qu’on  l’admirait. 

Bien  qu’il  ait  donné  à  l’Académie  la  plus  importante  par- 


—  CVÏI  — 

lie  de  son  œuvre  géologique  les  travaux  qu’il  a  publiés 
dans  nos  Annales  suffiraient  à  la  gloire  d’un  savant;  ils 
sont  beaucoup  trop  nombreux,  du  reste*  pour  pouvoir  être 
complètement  énumérés  ici. 

Mentionnons  seulement,  parmi  ceux  qui  lui  sont  person¬ 
nels,  sa  notice  sur  le  bassin  houiller  limbourgeois  et  son 
mémoire  sur  un  gisement  de  combustible  dans  les  Alpes 
transylvaniennes,  rédigé  à  la  suite  d’un  voyage  scientifique 
et  industriel  dans  cette  région.  L’une  et  l’autre  attestent 
que  Cornet  était,  tout  à  la  fois,  un  ingénieur  des  plus  dis¬ 
tingués  et  un  excellent  géologue. 

Nous  ne  pouvons  citer  toutes  les  publications  qu’il  a 
faites  dans  nos  mémoires  en  collaboration  avec  M.  B  ri  art. 

Bornons-nous  à  rappeler  celles  qu’ils  ont  consacréesàleur 
découverte  du  calcaire  du  Cou  vin  et  des  schistes  à  calcéoles 
dans  la  vallée  de  l’Hogneau  au  sud  d’Àngre,  à  l’existence 
dans  le  terrain  houiller  du  Hainaut  de  quelques  bancs  de 
calcaire  à  crinoïdes,  au  synchronisme  du  système  hervien 
de  la  province  de  Liège  et  de  la  craie  blanche  moyenne  du 
Hainaut. Ce  dernier  travail,  dû  à  des  savants  aussi  conscien¬ 
cieux  et  aussi  connus,  est  un  puissant  argument  en  faveur 
d’une  doctrine  qui  tend  à  acquérir  beaucoup  de  précision 
et  qui  concerne  les  importantes  variations  de  faciès  que 
peuvent  présenter  des  formations  géologiques  contempo¬ 
raines. 

Citons  encore  leur  mémoire  sur  la  craie  brune  phospha¬ 
tée  de  Ciply,  où  l’extension  de  la  partie  exploitable  de  ce 
dépôt  est  étudiée  avec  détail,  et  qui  n’est  pas  moins  inté- 


CYIII 


ressant  pour  l’industrie  agricole  que  pour  la  géologie  pure. 

Enfin  l’imporlant  mémoire,  accompagné  de  nombreuses 
planches,  qu’ils  ont  publié  en  1877  dans  nos  Annales  sur  le 
relief  du  sol  en  Belgique  après  les  temps  paléozoïques,  doit 
être  signalé  d’une  manière  toute  spéciale.  La  synthèse  des 
faits  établis  et  les  hypothèses  qu’en  déduisent  les  auteurs 
sont  présentées,  dans  ce  mémoire,  avec  une  ampleur  de 
vues  qui  en  fait  l’une  de  leurs  productions  les  plus  remar¬ 
quables. 

Cornet  nous  est  enlevé  dans  toute  la  force  de  l’âge  et  du 
talent,  alors  qu’aux  immenses  services  qu’il  a  rendus  aux 
sciences  minérales  et  à  la  connaissance  du  sol  de  la  Bel¬ 
gique  s’en  seraient  ajoutés  bien  d’autres  encore,  si  sa 
carrière  n’avait  pas  été  prématurément  arrêtée  par  la  mort 
inexorable. 

Le  cœur  s’émeut  lorsque  l’on  considère  une  existence  si 
active,  si  utile  et  si  tôt  brisée. 

Mais  les  œuvres,  cher  Cornet,  qui  t’ont  placé  au  rang  des 
premiers  géologues  de  notre  époque,  ces  œuvres  te  survi¬ 
vront;  et  le  souvenir  des  aimables  qualités  de  ton  caractère 
sera  pieusement  conservé  par  tes  confrères  désolés. 

Au  nom  de  la  Société  géologique  de  Belgique,  que  tu  as 
illustrée,  où  tu  ne  comptais  que  des  admirateurs  et  des 
amis,  reçois,  cher  Cornet,  le  suprême  adieu. 

Depuis  longtemps  la  renommée  de  notre  savant  confrère 
avait  franchi  les  frontières  de  notre  petit  pays  et  sa  perte 
est  déplorée  à  l’étranger  aussi  bien  que  chez  nous. 


CIX  — 


Voici  en  quels  termes  M.  Gaudry,  président  de  la  Société 
géologique  de  France,  l’a  annoncée  dans  la  séance  de  cette 
Société  du  7  de  ce  mois  : 

a  Je  dois  annoncer  à  la  Société  géologique  une  grande 
»  perte  :  notre  éminent  confrère  de  Mons,  M.  Cornet,  vient 
»  de  mourir.  Chacun  de  nous  connaît  les  beaux  travaux  qu’il 
»  a  publiés  avec  son  fidèle  ami  M.  Briart.  Les  liens  étroits 
»  d’affection  qui  nous  unissent  aux  géologues  belges  nous 
»  font  prendre  une  vive  part  à  leur  chagrin.  D’ailleurs, 
»  M.  Cornet  était  un  savant  si  habile  que  sa  mort  doit 
»  exciter  des  regrets  parmi  les  géologues  de  tous  les  pays.» 

Ajoutons  encore  que  le  jour  même  des  funérailles,  l’idée 
a  été  émise  d’ouvrir  une  souscription  parmi  les  membres 
des  sociétés  savantes  auxquelles  Cornet  appartenait,  afin 
d’ériger  à  sa  mémoire,  au  cimetière  de  Mons,  un  monu¬ 
ment  qui  attestera  les  grands  services  qu’il  a  rendus  aux 
sciences  minérales. 

Des  remerciements  sont  votés  à  M.  le  vice-président  et 
l’assemblée  ordonne  l’insertion  de  son  discours  au  procès- 
verbal  de  la  séance. 

Le  secrétaire  général  présente  ensuite  la  liste  de  souscrip¬ 
tion  au  monument  Cornet  et  l’assemblée  décide  qu’une 
circulaire  sera  adressée  à  tous  les  membres  sur  cet  objet. 

Correspondances—  Les  ouvrages  suivants,  arrivés  en  don 
ou  en  échange  depuis  la  dernière  séance  sont  déposés  sur 
le  bureau. 

Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

Anvers.  Société  royale  de  géographie.  T.  XI,  fasc.  3, 
1887. 

Bruxelles.  Académie  royale  des  sciences  de  Belgique. 

Mémoires  in- 4°,  t.  XLVI  ;  mémoires  in-S° , 
t.  XXXVIII  et  XXXIX,  1886. 


ex 


—  Annales  des  travaux  publics,  t.  XLIV,  cah.  2, 1886. 

—  Bibliographie  de  Belgique,  an.  XII,  nos  11  et  12. 

—  Société  royale  de  médecine  publique  de  Bel¬ 
gique.  Tablettes  mensuelles,  juillet  et  dé¬ 
cembre  1886. 

—  Société  belge  de  microscopie.  Bulletin ,  an.  XIII, 
n°  2. 

—  Musée  royal  d’histoire  naturelle  de  Belgique. 
Bulletin ,  t.  IV,  n°  4. 

Budapest.  Kôn.  ungarische  geologische  Anstalt.  Milthei- 
lungen,  Band  VIII,  Ht ft  4;  Erste  Nachtrag 
zum  Katalog  der  Bibliothek,  1886. 

—  Ungarische  geologische  Gesellschaft.  Zeitschrift, 
kôtetXVI,  nos  7-9,  10-12,  1886. 

Delft.  Annales  de  l'Ecole  polytechnique ,  t.  II,  3mo  et 
4me  livr. 

Liège.  Association  des  Elèves  des  Ecoles  spéciales. 
Rapport  annuel.  1886 

Londres.  Royal  Society  of  London.  Proccedings ,  vol. 
XLl,  nos  249  et  250. 

—  Mineralogical  magazine  and  journal,  vol.  VU, 
n°  33. 

Madrid.  Comisiôn  del  mapa  geolôgico  de  Espaïia.  Mè- 
morias.  Description  physique  et  géologique  de 
la  Province  de  Alava,  1885;  description  phy¬ 
sique  et  géologique  de  la  Province  de  Zamora, 
1883. 

Mons.  Société  des  ingénieurs  sortis  de  l’Ecole  des 
mines  du  Hainaut.  Publications ,  t.  XVII,  der¬ 
nier  fascicule. 

Munich.  Kôn.  Bayerische  Akademie  der  Wissenschaften. 

Abhandlungen ,  Bd  XV,  Ablh.  3;  Gedàchtniss- 
rede  aef  C.  Th.  v.  Sitbold. 

N  ewcastle-u-T .  North  of  En  gland  Institute  of  mining 


CXI  — 


and  mechanical  Engineers.  Transactions t  vol. 
XXXVI,  part  1. 

New  Haven.  The  American  Journal  of  science,  ser.  III, 
vol.  XXXIII,  n°  194. 

New  York.  American  Muséum  of  natural  History.  Bul¬ 
letin,  vol.  I,  n°  8. 

—  Science ,  vol.  IX,  nos. 206-209. 

Paris.  Académie  des  sciences.  Comptes  rendus ,  t.  CIV, 
n°s  3-6. 

»  Annales  des  mines,  sér.  VIII,  t.  X,  liv.  5,  1886. 

—  Société  française  de  minéralogie.  Bulletin ,  t. 
IX,  n*  8. 

Rome.  R.  accademia  dei  Lincei.  Atli ,  memorie ,  ser. 

III,  vol.  XVIII;  ser.  IV,  vol.  II;  Rendiconti , 
vol.  II,  fasc.  12;  vol.  III,  fasc.  1-2. 

—  Osservatorio  ed  archivio  centrale  geodinamico. 
Bulletino,  anno  II,  nos  28-30. 

Sidney.  Royal  socieiy  of  New  South  Wales.  Journal  an  l 
proceedings,  vol.  XIX,  1885. 

Turin.  R.  Accademia  delle  scienze.  Atli ,  vol.  XXII, 
disp  la  e  2a  . 

dons  d’auteurs. 

Arago.  Notices  scientifiques.  Don  de  M.  G.  Dewalque. 

J.  Fraipont  et  M.  Lohest.  La  race  humaine  de  Neanlerthal 
ou  de  Canstadt  en  Relgique.  Bruxelles,  1886. 

Loë  (Alfred  baron  de).  Sur  une  hachette  trouvée  à  Harmi- 
gnies.  Mons,  1886. 

Preudhomme  de  Borre.  Discours  du  Président  de  la  Société 
entomologique  de  Belgique,  prononcé  à  l’as¬ 
semblée  générale  du  26  décembre  1886. 

A.  Wollemann.  Zur  Kenntniss  der  Erzlagerstàtte  von  Ba- 
denweiler  und  ihrer  Nebengesteine.  Würz- 
burg,  1887. 


cxii 


Le  secrétaire  général  annonce  qu’il  a  reçu  le  manuscrit  du 
mémoire  de  M.  Van  den  Broeck  sur  la  géologie  des  environs 
de  Lierre,  lequel  avait  été  renvoyé  à  l’auteur  pour  qu’il  le 
condensât  et  en  élaguât  certains  passages  trop  personnels. 
Le  manuscrit  a  été  amélioré  sous  ce  dernier  rapport,  mais 
les  longueurs  n’ont  pas  disparu. 

Le  secrétaire  général  ajoute  qu’il  ne  pense  pas  qu’un 
nouveau  renvoi  aboutisse  à  quelque  chose  de  plus  satisfai¬ 
sant  et  il  propose  à  l’assemblée  de  décider,  vu  les  circons¬ 
tances,  que  ce  travail  sera  envoyé  tel  quel  à  l’impression. 

Cette  proposition  est  adoptée  sans  observation. 

Le  secrétaire  général  annonce  ensuite  qu’une  société 
rivale  vient  de  s’établir  à  Bruxelles  sous  le  nom  de  Société 

BELGE  DE  GÉOLOGIE,  DE  PALÉONTOLOGIE  ET  D’HYDROGRAPHIE. 

Il  est  évident  que  celui  qui  aura  à  écrire  l’adresse  s’en 
tiendra  aux  premiers  mots;  il  y  aura  donc,  à  côté  de  notre 
Société  géologique  de  Belgique ,  une  Société  belge  de  géologie. 
Si  les  fondateurs  avaient  voulu  chercher  à  créer  une  équi¬ 
voque  et  à  jeter  la  confusion  dans  l’esprit  des  étrangers,  ils 
ne  s’y  seraient  pas  pris  autrement. 

Tl  eût  été  bien  tacile,  cependant,  de  s’appeler  Société  belge 
de  paléontologie ,  de  géologie  et  d'hydrographie. 

La  confusion  s’établira.  Elle  a  déjà  eu  lieu. 

Le  21  janvier,  une  lettre  nous  était  adressée  de  Vienne 
(Autriche)  avec  cette  adresse  : 

Société  géologique  de  Belgique. 

BRUXELLES. 

Ce  n’est  pas  la  première  fois  qu’une  telle  erreur  d’adresse 
a  été  commise.  Il  est  assez  naturel  qu’un  étranger  s’imagine 
que  la  Société  Géologique  de  Belgique  a  son  siège  à  Bru¬ 
xelles;  mais  jusqu’à  présent,  le  bureau  des  postes  de  Bru¬ 
xelles  envoyait  la  lettre  à  Liège  et  tout  était  dit. 


CXI.1I  — 


Il  n’en  a  pas  été  dé  même  cette  fois.  Deux  jours  aupara¬ 
vant,  les  fondateurs  delà  nouvelle  société  avaient  distribué 
leur  circulaire.  La  lettre  de  Vienne  arriva  aux  mains  de  M. 
Rutot,  qui,  après  en  avoir  pris  connaissance  et  reconnu 
qu’elle  nous  était  destinée,  la  renvoya  au  secrétaire  général 
en  expliquant  comment  la  confusion  s’était  produite,  et  en 
joignant  un  exemplaire  de  la  circulaire  des  fondateurs. 

Cette  circulaire  est  signée  : 

A.  Houzeau  de  Lehaye. 

A.  Rutot. 

E.  Vari  den  Broeck. 

Cette  communication  donne  lieu  à  un  échange  d’obser¬ 
vations.  Finalement,  l’assemblée  décide  qu’une  circulaire 
sera  envoyée  aux  sociétés  ou  institutions  correspondantes 
pour  les  prémunir  contre  la  confusion. 

Le  secrétaire  général  ajoute  que  le  Conseil,  en  présence 
de  cette  attitude  de  MM.  Houzeau,  Rutot  et  Van  den  Broeck,  a 
jugé  utile  de  ne  pas  attendre  la  publication  du  t.  XÎV  pour 
faire  connaître  à  l’étranger  ce  qui  s’est  passé  chez  nous,  et  a 
décidé  d’envoyer  le  tiré  à  part  du  procès-verbal  de  l’assem¬ 
blée  générale  de  novembre  dernier,  non  seulement  à  nos 
membres  honoraires  ou  correspondants,  mais  encore  à 
toutes  les  sociétés  ou  institutions  avec  lesquelles  la  Société 
est  en  relations. 

Cette  décision  est  approuvée  à  l’unanimité. 

Communications.  —  Le  secrétaire  général  donne  lecture 
des  notes  suivantes,  dont  l’impression  est  décidée. 

Analyses  d'ichthyodorulithes  du  calcaire  carbonifère , 
par  L.-L.  de  Koninck. 

Parmi  les  ichthyodorulithes  décrits  et  figurés  par 
mon  père  dans  le  premier  volume  de  la  Faune  du  cal- 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  8 


CXIV 


caire  carbonifère  de  la  Belgique,  deux  des  plus  remarquables 
sont  le  Ctenacanthus  maximus  (loc.  cil.,  p.  68,  et  pl.  VII, 
fig.  I)  et  le  Stichacanthus  Coemansi  (loc.  cit.,  p.  71  et  pl.  VII, 
fig.  4)  recueillis  dans  les  carrières  de  M.  Wincqz,  à  Soi- 
gnies,  et  appartenant  tous  deux  au  Musée  royal  d’histoire 
naturelle  à  Bruxelles. 

En  dégageant  ces  fossiles  de  la  roche  qui  les  renfermait, 
il  s’en  est  détaché  quelques  menus  fragments  qu’il  m’a 
paru  intéressant  de  soumettre  à  l’analyse. 

Celle-ci,  effectuée  dans  mon  laboratoire  par  M.  Léon 
Roland,  Dr  Sc.,  a  donné  les  résultats  suivants  : 


I.  Débris  du  Ctenacanthus  maximus. 

II.  Parties  externes  du  Stichacanthus  Coemansi. 
III.  Parties  internes  id.  id. 


ï. 

II. 

III. 

Matières  insolubles . . 

0,05 

0,25 

0,57 

Alumine  et  oxyde  ferrique  .  .  . 

5,06 

1,00 

traces 

Phosphate  calcique . 

58,10 

62,10 

5,80 

Carbonate  calcique . 

58,57 

56,15 

90,45 

Matières  organiques,  carbonate  ma- 
gnésique,  etc.,  par  différence.  . 

0,22 

0,52 

5,58 

Total.  .  . 

100,00 

100,00 

100,00 

La  roche  encaissante  (petit  granit)  ne  renferme  pas  de 
phosphate  en  proportion  appréciable  ;  elle  a  fourni  à  l’ana¬ 
lyse  : 


lyse  : 

Matières  insolubles .  0,90 

Alumine  et  oxyde  ferrique .  0,15 

Phosphate  calcique .  traces 

Carbonate  calcique . 98,70 

Matières  organiques,  etc.,  par  différence  .  0,25 

Total.  .  .  100,00 


/ 


—  cxv  — 

On  peut,  me  semble-t-il,  tirer  de  ces  analyses  les  con¬ 
clusions  : 

1°  Que  les  parties  dures  des  ichthyodoruliihes  étaient 
essentiellement  formées,  dans  le  principe,  de  phosphate 
calcique. 

2°  Que  les  parties  internes  du  Stichacanlhus  Coemansi 
étaient,  non  pas  compactes,  mais  poreuses,  celluleuses, 
comme  les  parties  internes  de  beaucoup  d’os. 

La  déclinaison  magnétique  en  Belgique, 
par  G.  Dewalque. 

Notre  savant  confrère,  M.  F.  Folie,  directeur  de  l’Obser¬ 
vatoire  royal  de  Bruxelles,  vient  de  donner  dans  l 'Annuaire 
de  cet  établissement  pour  1886,  une  notice  préliminaire  de 
laquelle  je  crois  utile  d’extraire  les  données  suivantes. 

En  premier  lieu,  la  différence  de  déclinaison  entre  l’Obser¬ 
vatoire  de  Bruxelles  et  celui  de  Gointe,  à  Liège,  est  de  40' 
seulement,  et  non  de  1°20',  comme  on  l’avait  admis. 

Provisoirement,  le  table;  u  suivant  indique  la  correction 
qu’il  faut  appliquer  à  la  déclinaison  de  Bruxelles  pour  avoir 
celle  de  : 


Beverloo  .... 

-32',  4 

Ostende  .  . 

.  +36' 

,2 

Ghimay . 

-36,6 

Roulers  .  . 

.  +20' 

J 

Courtrai  .  .  .  . 

+  l'.B 

Si-Trot  d  .  . 

.  —36 

4 

Dour . 

—  9',  2 

Somergem  . 

.  +16' 

,9 

Enghien  .  .  .  . 

—  8', 6 

Tervueren  . 

.  —  3 

,2 

Gembloux  .... 

—18', 7 

Thourout.  . 

.  +30' 

,5 

Liège  (Gointe)  G).  . 

-60', 7 

Tournai  .  . 

.  +6' 

,7 

Louvain  (Ml  César)  . 

-  4',0 

Turnhout.  . 

.  —  9' 

,7 

Maeseyck  .  .  .  . 

-  46', 8 

Wasseiges  . 

.  -28' 

.8 

(*)  Comme  on  l’a  dit  plus  haut,  la  différence  entre  Bruxelles  et  Liège  n’est 
que  de  40'. 

Il  est  probable  qu’une  correction  analogue  devra  être  faite  aux  autres 
nombres  de  ce  tableau. 


CXVI 


Il  ne  sera  pas  inutile  de  donner  également  le  tableau  des 
déclinaisons  moyennes  observées  à  Bruxelles  de  1877  à 
1885. 


1877  .... 

16°48',2 

1878  .... 

16*41', 7 

1879  .... 

16°30',7 

1880  .... 

16°20',7 

1881  .... 

16°  8', 4 

1882  .... 

16°  0',0 

1883  .... 

15°52',6 

1884  .... 

15°43',7 

1885  .... 

15°35',9 

Aux  renseignements  qui  précèdent,  je  crois  utile  d’ajouter 
les  suivants,  extraits  de  Y  Annuaire  du  bureau  des  longitudes 

pour  1886  : 

Déclinaison  au  lor 

janvier  1885. 

Bruxelles  .... 

.  .  .  15°36' 

Liège  . 

.  .  .  14°54' 

Lille . 

.  .  .  16»  6' 

Luxembourg  .  .  . 

.  .  .  14°30' 

Mézières  .... 

.  .  .  15°  10' 

Namur . 

.  .  .  15*13' 

Calais  ..... 

.  .  .  16*51' 

Dunkerque.  .  .  . 

.  .  .  16°33' 

Les  premières  valeurs  résultent  des  observations  de 
M.  Moureaux;  les  deux  dernières,  de  celles  de  M.  de  Ber- 
nardières. 

Variation  séculaire  à  Paris  pendant  l’année  1885  =  —  6', 2. 

M.  G.  Dewalque  présente  à  l’assemblée  deux  photogra¬ 
phies  d’une  météorite  qu’il  a  reçues  de  M.  le  Dr  Gurlt,  à 
Bonn,  avec  un  article  extrait  des  procès-verbaux  des  séances 


CXVII 


de  la  Niederrheinische  Gesellschaft  fur  Natur -  und  Heilkunde 
de  cette  ville.  Elle  est  holosidère  et  pèse  785  grammes, 
possède  la  dureté  de  l’acier  et  renferme  un  peu  de  nickel. 
Ce  qui  la  rend  particulièrement  intéressante,  c’est  qu’elle  a 
été  trouvée  dans  le  lignite  tertiaire,  à  Wolfsegg  (Salzburg). 

M,  Ad.  Firket,  devenu  un  peu  incrédule  depuis  la  décou¬ 
verte  du  morceau  de  fonte  un  peu  décarburée  qu’il  a  décrit 
dans  les  Annales  de  la  Société,  fait  remarquer  que  l’appa¬ 
rence  de  ce  bloc,  tel  que  les  photographies  le  représentent, 
serait  plutôt  celle  d’un  produit  artificiel. 

M.  G.  Dewalque  reproduit  les  explications  de  l’auteur  dans 
l’article  cité.  Selon  lui,  la  forme  n’est  point  caractéristique. 
C’est  surtout  une  analyse  complète  qui  décidera  la  question. 

M.  G.  Dewalque  met  ensuite  sous  les  yeux  des  membres 
présents  un  échantillon  du  grès  blanchâtre  signalé  vers  la 
base  de  l’étage  houiller  par  M.  Faly,  dans  la  Note  sur  un  grès 
altéré  du  terrain  houiller  inférieur ,  lue  dans  la  séance  de 
décembre  dernier. 

M.  R.  Malherbe  montre  à  l’assemblée  des  échantillons 
d’un  grès  analogue  qu’il  a  trouvé  à  la  limite  inférieure  de 
l’étage  houiller  en  différents  points,  notamment  à  Dalhem, 
à  Richelle  et  à  Horion. 

M.  C.  Malaise  fait  remarquer  que  ces  échantillons  renfer¬ 
ment  assez  abondamment  du  felsdpath  qui  ne  semble  pas 
exister  dans  le  grès  du  Hainaut,  et  qu’ils  ressemblent  beau¬ 
coup  plus  aux  arkoses  passant  en  poudingue  que  l’on  ren¬ 
contre  à  Amay. 

M.  A.  Jorissen  présente  un  échantillon  de  blende  con- 
crétionnée,  grise,  stalactitique  d’Engis,  dans  laquelle  il  a 
trouvé  du  thallium  en  quantité  assez  considérable  et  du 
cadmium. 

Il  reviendra  prochainement  sur  ce  sujet. 

La  séance  est  levée  à  midi. 


CXVIII  — 


Séance  du  20  mars  1887. 

Présidence  de  M.  A.  Briart,  président. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

M.  le  Président,  en  renouvelant  l’expression  de  ses 
regrets  d’avoir  été  empêché  d’assister  aux  séances  précé¬ 
dentes,  remercie  la  Société  de  l’honneur  qu’elle  lui  a  fait 
en  l’appelant  à  la  présidence.  Il  croit  aussi  devoir  remer¬ 
cier  M.  Ém.  Delvaux,  président  sortant,  pour  le  zèle,  la 
fermeté  et  le  tact  dont  il  a  fait  preuve  durant  l’année  si 
pénible  que  la  Société  a  traversée.  ( Applaudissements  serrés.) 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  février  est  approuvé, 
avec  trois  changements  de  rédaction  proposés  par  le  secré¬ 
taire  général. 

Ouvrages  o/ferts.  — -  Les  publications  suivantes,  arrivées 
depuis  la  dernière  séance,  sont  déposées  sur  le  bureau.  — 
Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

Barnsley.  Midland  Institute  of  mining,  civil  and  mecha- 
nical  engineers.  Transactions,  vol.  X,  part 
LXXXV. 

Berlin.  K.  Preussische  Akademie  der  Wissenschaften. 

Sitzungsberichte,  XL  bis  LUI,  mit  Inhalt  der 
Jahr.  1886.  Halbband  1. 

—  K.  Preussische  geologische  Landesanstalt  und 
Bergakademie.  Jahrhuch ,  1885. 

Bern.  Naturforschende  Gesel Ischaft .  Mittheilungen,  n° 
1143-1168. 

Bruxelles.  Académie  royale  des  sciences.  Annuaire , 
1887  ;  Bulletin ,  t.  XII,  n°  12;  t.  XIII,  n°  1. 

—  Bibliographie  de  Belgique,  an.  XII,  nos  3-4. 

—  Société  royale  de  médecine  publique.  Tablettes 
mensuelles,  janvier  1887. 


CXIX 


Calcutta.  Asiatic  society  of  Bengal.  Proceedings,  vol.  LV, 
pan  II,  n°  3;  nos  VIII  an  IX. 

—  Geological  survey  of  India.  Records ,  vol.  XX, 
1887. 

Cambridge  (E.  U.)  Science ,  vol.  IX,  n0s  210-213. 

Dax.  Société  de  Borda.  Bulletin ,  an  XII,  tr.  1. 

Ekaterinenbourg.  Société  ouralienne  d’amateurs  des 
sciences  naturelles.  Bulletin ,  t.  V,  liv.  3. 

Genève.  Société  helvétique  des  sciences  naturelles. 
Actes,  1885-86;  Comptes  rendus ,  1886. 

Halle-s-S.  Naturwissenschaftlicher  Verein  für  Sachsen 
und  Thüringen.  Zeitschrift  für  Naturwissens- 
chaften,  Folge  IV,  Band  V,  Heft  5. 

Harlem.  Archives  néerlandaises  des  sciences  exactes  et 
naturelles ,  t.  XXI,  livr.  2-3. 

Helsingfors.  Institut  météorologique  central  de  la 
Société  des  sciences  de  Finlande.  Observations 
météorologiques ,  1882  et  1883. 

Lisbonne.  Sociedade  de  geographia.  Boletim,  ser.  6, 
nos  7  et  8. 

Londres.  Geological  Society.  Quarterly  Journal ,  vol. 
XLI1I,  part  I,  n°  169. 

—  Royal  Society.  Proceedings ,  vol.  XLII,  n°  251. 

New  Haven  American  journal  of  science,  vol.  XXXIII, 
n°  195 

—  Connecticut  academy  of  arts  and  sciences. 
Transactions,  vol.  VII,  part  1. 

Paris.  Académie  des  sciences.  Comptes  rendus ,  t. 
CIV,  nos  7-10. 

—  Bulletin  scientifique  du  département  du  Nord, 
2rae  sér.,  an.  IX,  n08  11  et  12. 

—  Société  française  de  minéralogie.  Bulletin,  t. 
X,  n°  l. 

Pise.  Società  toscana  di  scienze  naturali.  Atti,  me - 


cxx 


mode,  vol.  VIII,  fasc.  1;  proc.  verb.  del  14 
novembre  1886  edel9  gennaio  1887. 

Rome  Società  geologica  italiana,  vol.  V,  fasc.  1-2,1886. 

—  R.  Comilato  geologico  d’Italia.  Bollettino ,  n° 
11-12,  1886. 

Turin.  R.  academia  delle  scienze.  Atti ,  vol.  XXII, 
disp.  3. 

Venise.  Notarisia,  anno  II,  n°  5. 

Vienne.  K.  k.  naturhistorische  Hofmuseum.  Annalen , 
Band  II,  n°  1. 

DONS  D’AUTEURS. 

Cesàro,  G.  Note  sur  un  assemblage  de  cristaux  de  cassi- 
térite. 

Colteau,  G .  Réunion  des  délégués  des  Sociétés  savantes  à 
la  Sorbonne  en  1886. 

—  Note  sur  les  spatangidées  du  terrain  éocènede 
la  France,  1886. 

—  La  géologie  au  Congrès  scientifique  de  Nancy 
en  1886. 

M.  De  Puydt  et  M.  Lohest.  L’homme  contemporain  du 
mammouth  à  Spy.  Namur,  1887. 

Dewalque ,  G.  Discours  prononcé  au  nom  de  l’Académie 
royale  de  Belgique  lors  des  funérailles  de 
M.  F.  L.  Cornet. 

Schlüter ,  C.  Archæocyathus  in  russischen  silur  ?  Bonn, 
1886. 

Communications.  —  M.  H.  Forir  présente  à  la  Société  un 
crustacé,  Dromiopsis  rugosa,  Schl.,  sp.,  du  maestrichtien  de 
Ciply,  provenant  de  la  collection  de  Ryckholt,  acquise  par 
l’université  de  Liège.  Il  fait,  à  ce  sujet,  une  communication 
dont  l’assemblée  ordonne  l’impression  dans  les  Mémoires. 


—  CXXI 


La  même  décision  est  prise  relativement  à  une  seconde 
communication  du  même  ingénieur  sur  une  épine  de  pois¬ 
son,  Hybodus  Dewalquei ,  Forir,  du  sénonien  (?)  de  Lonzée. 

Le  secrétaire  général  présente  à  l’assemblée,  de  la  part 
de  M.  Ch.  Donckier,  divers  minéraux  de  la  mine  de  cuivre 
de  Stolzembourg  (grand-duché  de  Luxembourg).  Dumont  a 
donné  quelques  renseignements  sur  cette  mine  dans  son 
Mémoire  sur  le  terrain  rhénan  ;  elle  a  fait  l’objet  d’une  notice 
de  M.  A.  Godin  et  d’une  autre  de  M.  P.  M.  Siegen.  Les 
renseignements  suivants  sont  extraits  d’une  lettre  de  M. 
Ch.  Donckier. 

La  mine  de  cuivre  de  Stolzembourg  est  située  sur  le 
versant  nord  du  Goldberg,  sur  la  rive  de  l’Our,  dans  un  de 
ces  profonds  ravins  qui  sillonnent  d’une  manière  si  pitto¬ 
resque  l’Esling  ou  Ardenne  grand-ducale.  Le  sol  appar¬ 
tient  à  l’étage  hundsruckien  de  Dumont  ;  il  est  formé 
d’un  schiste  gris  violacé,  compacte,  dirigé  à  peu  près  de 
l’Est  à  l’Ouest  avec  pendage  de  60°  environ  vers  le  Nord. 
Les  filons,  assez  nombreux,  sont  dirigés  Nord-Sud  et  se 
rapprochent  de  la  position  verticale  avec  le  pied  à  l’Ouest. 
Ils  sont  essentiellement  formés  de  calcite  ferrifère  et  de 
chalcopyrite,  avec  quartz,  barytine,  marcasite  et  pyrite. 

Un  de  ces  filons  a  été  exploité  assez  anciennement  sur 
les  deux  rives  du  Klang.  Sa  puissance  est  considérable.  Sa 
gangue,  formée  de  calcite  ferrifère  nacrée,  est  parfaitement 
rubannée  par  son  association  avec  la  chalcopyrite  qui  y 
forme  des  bandes,  un  peu  plus  rapprochées  du  toit  que  du 
mur  et  ayant  un  pendage  au  Nord  sensiblement  égal  à  celui 
du  schiste  encaissant. 

Dans  d’autres  filons  assez  rapprochés,  la  chalcopyrite  est 
associée  surtout  à  la  sidérite  spathique  et  au  quartz,  en 
masses  également  rubannées. 

M.  Briart  et  M.  Ad.  Firket  présentent  quelques  obser- 


—  CXXII  — 


vations  à  l’occasion  de  la  note  de  M.  G.  Dewalque  sur  la 
déclinaison  magnétique  qui  a  paru  dans  le  dernier  procès- 
verbal. 

M.  Firket  s’est  exprimé  comme  suit  : 

Au  sujet  des  renseignements  sur  la  déclinaison  magné¬ 
tique  en  Belgique  donnés  dans  la  dernière  séance  par  M.  G. 
Dewalque,  d’après  notre  savant  confrère  M.  F.  Folie, 
directeur  de  l’Observatoire  royal  de  Bruxelles,  je  serais  heu¬ 
reux  de  recevoir  l’assurance  que  les  déclinaisons  moyennes 
renseignées  comme  ayant  été  observées  à  Bruxelles  de 
1877  à  1885  ont  toutes  subi  les  corrections  annoncées  par 
le  bulletin  météorologique  de  l’Observatoire  de  Bruxelles  du 
2  février  1885. 

Ce  bulletin,  qui  indique  quotidiennement  la  déclinaison 
de  Bruxelles,  a  cessé  de  la  donner  du  14  août  1884  au  2 
février  1885;  et  tandis  que  la  moyenne  des  treize  premiers 
jours  d’août  1884  était  16°  11' 46",  la  déclinaison  du  2  février 
1885,  jour  à  partir  duquel  elle  a  recommencé  à  être  pu¬ 
bliée,  n’était  que  de  15°  42'. 

Sans  crainte  d’erreur  grave,  on  peut  admettre  d’août  1884 
à  février  1885,  une  décroissance  angulaire  de  3', c’est-à-dire 
que  si  les  causes  perturbatrices  qui  agissaient  sur  les  bar¬ 
reaux  magnétiques  de  Bruxelles  n’avaient  pas  cessé,  on  eût 
observé  le  2  février  1885  une  déclinaison  de  16°  8' 46",  trop 
grande  de  26'  46"  soit  près  de  un  demi-degré. 

Il  ne  sera  pas  sans  intérêt  de  rapprocher  de  ce  fait  l’ano¬ 
malie  du  même  genre,  signalée  par  E.  Quetelel  (*),  qu’en 
1875  la  déclinaison  dans  le  jardin  de  l’Observatoire  sur¬ 
passait  de  21'  7"  celle  que  l’on  observait  dans  les  campagnes 
des  environs  de  Bruxelles. 

En  recommençant  à  donner  la  déclinaison  magnétique  le 
2  février  1885,  le  Bulletin  météorologique  ajoutait  ce  qui  suit  : 


(*)  Bulletin  de  l’Académie  de  Belgique,  t.  XL,  juillet  1875. 


CXXIII  — 


«  Le  déplacement  d’une  usine  qui  se  trouvait  à  proximité  de 
»  l’Observatoire  a  été  une  cause  de  dérangements  presque 
»  continuels  dans  la  position  de  nos  barreaux  aimantés  et 
»  nous  a  mis  dans  l’impossibilité  de  donner  au  bulletin 
»  l’indication  de  la  déclinaison  magnétique.  Nous  reprenons 
»  aujourd’hui  la  publication  de  cet  élément,  tout  en  faisant 
»  remarquer  que  les  valeurs  données  précédemment  doivent 
»  subir  une  certaine  correction  que  nous  indiquerons  pro- 
»  chainement.  » 

Jusqu’ici  le  Bulletin  météorologique  n’a  pas  donné  les 
corrections  ainsi  annoncées,  lesquelles  ont  dû  être,  d’ail¬ 
leurs,  bien  difficiles  à  déterminer  rigoureusement  si  l’usine 
en  question  a  subi  des  modifications  pendant  le  cours  de 
son  existence. 

Les  plans  de  nos  mines  jusque  dans  ces  derniers  temps 
ont  été  orientés  au  moyen  de  la  déclinaison  de  Bruxelles. 
Depuis  peu,  la  plupart  des  exploitants  de  la  province  de 
Liège  orientent  leurs  plans  sur  le  méridien  du  lieu  ;  mais  la 
connaissance  des  corrections  que  doiventsubir  les  anciennes 
déclinaisons  de  Bruxelles,  dont  on  s’est  servi  antérieure¬ 
ment,  n’en  est  pas  moins  fort  intéressante  pour  eux  et  pour 
les  exploitants  de  nos  autres  provinces  minières. 

C’est  pourquoi  il  serait  utile  non  seulement  d’avoir  la 
certitude  que  le  tableau  des  déclinaisons  moyennes  de 
Bruxelles  de  1877  à  1885,  donné  par  M.  G.  Dewalque  dans 
le  procès-verbal  de  notre  séance  du  20  février  1887,  a  reçu, 
dans  la  limite  du  possible,  les  corrections  nécessaires  ; 
mais  encore  de  voir  étendre  ces  corrections  aux  années 
antérieures  en  tenant  compte,  si  faire  se  peut,  des  autres 
perturbations  artificielles  qu’ont  pu  subir  les  barreaux 
aimantés.  C’est  ainsi,  par  exemple,  que  l’Annuaire  de  l’Ob¬ 
servatoire  de  Bruxelles,  pour  l’année  1872,  nous  apprend 
qu’une  grille  de  clôture  en  fer  pouvant  influencer  ces  bar¬ 
reaux  fut  installée  de  1853  à  1855,  et  que  plus  tard  on  y 


CXX1V 


substitua  une  clôture  de  hauteur  moitié  moindre,  dont  la 
partie  métallique  était  en  cuivre  sur  une  certaine  longueur 
l\  proximité  du  lieu  des  observations  magnétiques. 

M.  G.  Dewalque  donne  lecture  des  deux  notes  suivantes. 

Un  nouveau  dosage  du  fer  des  eaux  minérales  de  Spa. 

La  nécessité  de  prendre  un  peu  de  repos  m’a  fait  passer 
à  Spa  la  seconde  quinzaine  du  mois  de  décembre  et  la  pre¬ 
mière  semaine  de  janvier  dernier.  J’ai  profité  de  mes  loisirs 
forcés  pour  faire  le  tour  des  fontaines  et  doser,  à  l’aide  du 
permanganate  de  potassium,  le  fer  contenu  dans  les  prin¬ 
cipales  sources. 

C’est  le  2  janvier  que  j’ai  fait  cette  tournée.  Depuis  une 
douzaine  de  jours,  le  sol  était  couvert  d’une  couche  de 
neige  assez  épaisse;  la  température  moyenne  n’avait  pas 
dépassé  2°  du  24  au  31  décembre;  le  thermomètre  était 
descendu  à  —  8°5  la  nuit  qui  précéda  ma  promenade. 

Voici  les  résultats. 

Carbonate  ferreux  par  litre. 


Barisart . 0sr,0435 

Géronstère .  0  ,0403 

Pouhon .  0  ,0733 

Prince  de  Condé  ...  0  ,0712 

Sauvenière .  0  ,0649 

Tonnelet .  0  ,0478 


Ces  résultats  concordent  convenablement  avec  ceux  qu’on 
avait  obtenus  antérieurement. 

On  sait  que  l’eau  du  Tonnelet  a  tari  vers  la  fin  de  la 
saison  dernière.  Ce  fâcheux  accident  a  généralement  été 
attribué  à  la  grande  sécheresse  de  l’année;  l’administration 
a  pris  des  mesures  pour  en  éviter  le  retour. 

Quoi  qu’il  en  soit,  il  est  satisfaisant  de  constater  que  l’eau 
de  cette  fontaine  n’a  point  perdu  de  ses  qualités. 


cxxv 


Sur  l'orthographe  du  nom  DREISSENSIÀ. 

La  première  livraison  du  Bulletin  de  la  Société  géolo¬ 
gique  de  France,  3e  série,  t.  XV,  que  je  viens  de  recevoir, 
renferme  une  note  du  regretté  F’ontannes  Sur  la  faune  des 
étages  sarmatique  et  levantin  en  Roumanie ,  dans  laquelle 
la  question  que  je  vais  aborder  est  résolue  d’après  des  ren¬ 
seignements  reçus  de  M.  E.  Van  den  Broeck  :  je  crois 
devoir  y  revenir,  parce  que  ces  documents  sont  incom¬ 
plets. 

C’est  au  commencement  de  1834  que  M.  P.  Van  Beneden 
présenta  à  l’Académie  royale  des  sciences  et  belles-lettres 
de  Bruxelles  (t.  I,  p.  105  et  116)  un  mémoire  Sur  une 
nouvelle  espèce  de  moule  d'eau  douce ,  avec  un  dessin.  Ce  tra¬ 
vail  fut  renvoyé  à  deux  commissaires. 

Dans  la  séance  de  janvier  1835  [Ib.,  t.  II,  p.  25),  l’auteur 
envoya  à  ce  corps  savant  une  nouvelle  rédaction  de  son 
travail,  qui  est  renseigné  sous  le  titre  de  :  Histoire  naturelle 
et  anatomique  du  Driessena  polymorpha ,  genre  nouveau  dans 
la  famille  des  mytilacées.  Le  Bulletm  fait  connaître  qu’il  s’a¬ 
git  de  Mytilus  polymorphus,  Pallas,  etc.,  et  il  ajoute  : 

«  Le  nom  de  Driessena  qu’il  (l’auteur)  lui  donne,  est  em- 
»  prunté  du  nom  de  M.  Driessens,  pharmacien  à  Mazeyk, 
»  de  qui  l’auteur  reçut  à  la  fin  de  1822  (an  1832?)  un  envoi 
»  de  ces  mollusques  vivants,  qui  avaient  été  découverts  dans 
»  un  canal  alimenté  par  la  Meuse,  et  qui  conduit  de  Maes- 
»  tricht  à  Bois-le-Duc.  » 

Cet  article  fut  reproduit,  avec  l’orthographe  Driessena , 
dans  le  n°  du  18  mars  du  journal  L'Institut,  p.  89. 

Dans  la  séance  suivante  (Ib.,  p.  44),  B.  Dumortier  donna 
lecture  du  rapport  des  commissaires  sur  le  travail  précé¬ 
dent  :  partout  on  trouve  Dreissena. 

Ce  rapport  fut  également  reproduit  dans  L’Institut ,  n°  du 
22  avril,  p.  130,  avec  la  leçon  Dreissena. 


CXXV1 


M.  Van  den  Broeck  a  cité  à  tort  deux  rapports  à  la  p.  25; 
il  n’y  a,  à  cet  endroit,  que  la  rédaction  du  secrétaire.  C’est 
aussi  à  tort  qu’il  ajoute  qu’un  des  rapporteurs  avait  écrit 
Uriessena  :  il  n’y  a  eu  qu’un  rapport,  celui  dont  nous  venons 
de  rendre  compte. 

Le  rapport,  après  avoir  analysé  le  mémoire  de  M.  Yan 
Beneden,  proposait  de  voter  des  remerciements  à  l’auteur. 
Ces  conclusions  furent  adoptées. 

Ce  mémoire  parut  bientôt  dans  les  Annales  des  Sciences 
naturelles,  Zoologie,  2e  série,  t.  III,  pp.  193  à  213,  avril 
1835,  avec  une  planche,  sous  ce  titre  :  Mémoire  sur  le  Dreis- 
sena,  nouveau  genre  delà  famille  des  Mytilacées....  L’auteur 
rapporte  l’envoi  de  M.  Dreissens  (p.  196),  puis  dédie  le 
genre  Dreissena  à  M.  Dreissens.  Il  écrit  partout  Dreissena. 

Dans  la  séance  de  mai  de  la  même  année,  le  secrétaire 
de  l’Académie  donna  lecture  d’une  nouvelle  note  de  M.  P. 
Van  Beneden  Sur  une  nouvelle  espèce  du  genre  Dreissena  (*); 
cette  note  fut  insérée  au  procès-verbal  de  la  séance  (lb., 
pp.166  à  169).  Elle  est  incorporée  dans  le  mémoire  publié 
dans  les  Annales  des  Sciences  naturelles. 

N’omettons  pas  de  rappeler,  après  M.  Van  den  Broeck, 
que  la  table  des  matières  du  t.  II  du  Bulletin  de  V Académie 
écrit  Driessenia. 

Dans  la  séance  de  février  1837,  M.  P.  Van  Beneden  donna 
lecture  à  l’Académie  d’une  Description  d'une  nouvelle  espèce 
du  genre  Dreissena  ( Ib .,  t.  IV,  p.  41,  avec  planche)  (2).  Il  y 
revint  sur  divers  points  de  l’anatomie  de  Dreissena  poiymor- 
pha. 

Dans  la  séance  de  mars  de  la  même  année  (Ib.,  pp.  106  à 
119),  F.  Cantraine  lut  un  article  intitulé  Histoire  naturelle 
et  anatomie  du  système  nerveux  du  genre  Mytilina,  dans 


(*)  Dreissena  af ricana. 
(2)  Dreissena  cyanea. 


CXXVI1 


lequel  il  critique  assez  amèrement  son  confrère  et  fait 
remarquer  que  le  genre  Mytilina  avait  été  établi  par  lui  en 
1834,  dans  une  lettre  adressée  à  Quetelet,  secrétaire  de 
l’Académie.  Celte  lettre  n’a  pas  été  publiée,  ce  qui  nous 
dispense  de  rien  ajouter  sur  cette  question  de  priorité,  qui 
serait  d’ailleurs  étrangère  à  notre  sujet.  Nous  parlons  ici  de 
l’article  de  Cantraine  parce  qu’il  y  est  question  à  plusieurs 
reprises  du  nom  donné  par  M.  Van  Beneden.  D’abord 
(p.  109),  nous  trouvons  la  citation  suivante  :  «  Van  Beneden, 
Mémoire  sur  le  Driessena,  présenté  à  l’Académie  de  Bru¬ 
xelles  dans  la  séance  du  17  janvier  1835  et  imprimé  dans  les 
Ann.  des  sciences  naturelles ,  avril  1835.  »  Vient  ensuite,  à 
la  synonymie  de  Mytilina  polymorpha, 

Driessena  roLYMORPHus.  Van  Beneden,  Magasin  de  zoologie 
(Bulletin  de  zoologie  de  Guérin,  2e  livraison, 
page  44,  année  1835)  (*). 

—  polymorpha.  Van  Beneden,  Bulletin  de  V Académie 

de  Bruxelles ,  année  1835,  page  25. 

—  —  Van  Beneden,  Bulletin  de  V Académie 

de  Bruxelles ,  page  44. 

—  —  Van  Beneden,  Annales  des  Sciences 

naturelles,  avril  1835,  avec  figures. 

Plus  loin,  le  nom  Driessena  reparaît  encore  à  cinq 
reprises.  L’auteur  adopta  donc  l’orthographe  employée  par 
le  Bulletin  de  l'Académie,  lorsque  le  nom  parut  pour  la  pre¬ 
mière  fois.  Il  est  à  remarquer  que,  si  M.  Van  Beneden  a 
toujours  écrit  plus  tard  Dreissena ,  il  n’a  jamais  fait  d’obser¬ 
vation  sur  cette  question  d’orthographe. 

La  réponse  à  Cantraine  ne  se  fit  pas  attendre.  Dans  la 
séance  suivante  ( Ib .,  p.  141),  M.  Van  Beneden  présenta  des 


(*)  Nous  n'avons  pu  consulter  ce  recueil. 


CXXVII1 


observations,  dont  le  tirage  à  part  est  intitulé  :  Réponse  aux 
observations  critiques  de  M.  Cantraine  sur  le  genre  Dreissena. 
C’est  sous  cette  forme  que  le  nom  est  transcrit  à  trois 
reprises. 

Dans  l’intervalle  avait  paru  le  mémoire  de  P.  Partsch  sur 
le  genre  Congeria  (^.L’auteur  cite  le  genre  du  zoologiste  de 
Louvain  sous  le  nom  de  Driessena ,  d’après  L'Institut. 

On  peut  conclure  de  ce  qui  précède  que  le  nom  a  été 
publié  pour  la  première  fois  sous  le  nom  de  Driessena  et 
que  c’est  cette  orthographe  qui  devrait  être  conservée,  si 
nous  n’avions  à  consulter  que  la  priorité.  C’est  elle  que 
j’avais  adoptée  en  1867  dans  un  Abrégé  de  conchyliologie  (2) 
assez  connu  dans  notre  pays,  bien  que  M.  Yan  den  Broeck 
ne  l’ait  pas  cité. 

Antérieurement,  dans  le  compte  rendu  de  la  réunion  ex¬ 
traordinaire  de  la  Société  géologique  de  France  à  Liège,  en 
1863  (3),  j’avais  écrit  Driessensia  dans  la  liste  des  fossiles  de 
Vieux-Jonc.  Cette  liste  m’avait  été  remise  par  J.  Bosquet, 
pharmacien  à  Maestricht,  qui  m’assurait  que  son  confrère 
de  Maeseyck  s’appelait  Driessens.  Je  mets  l’original  de 
cette  liste  sous  les  yeux  de  l’assemblée,  avec  une  lettre 
signée  de  Bosquet,  pour  qu’on  puisse  contrôler  l’écriture. 

Sept  ans  auparavant,  Bosquet  avait  écrit  Driessenia  dans 
les  listes  de  fossiles  qu’il  avait  fournies  à  StaringfDe  Rodem 
van  Nederland,  t.  II,  p.  284)  pour  l’oligocène. 

En  1868,  Driessensia  reparaît  dans  mon  l'rodrome  d'une 
description  géologique  de  la  Belgique  (A),  que  M.  Van  den 

(*)  Ueber  die  sogenannten  versleinerten  Ziegenklauen  aus  dem  Plattensee  in 
Ungarn,und  ein  neues  urwellliches  Geschlecht  zweischaliger  Conchylien.  ( Anna - 
tendes  Wiener  Muséums  der  Naturgeschichte,  1836,  pp.  93-102,  pl.  11  et  12.) 

(2)  Abrégé  de  conchyliologie  appliquée  à  la  géologie.  Liège,  Carmanne, 
1867,  in-12,  pl. 

(3)  Bull.  Soc.  géol.  de  Fr .,  2e  série,  t.  20,  p.  799. 

(*)  Liège,  Carmanne,  1868,  in-8. 


CXXIX 


den  Broeck  a  encore  omis  de  citer.  Dans  la  liste  des  fos¬ 
siles  de  nos  étages  tongriens  et  rupélien  inférieur  figure 
Driessensia  JSysti ,  d’Orb.  (D.  Basteroti,  Nyst,  non  Desli.). 
Cette  liste  est  encore  due  à  Bosquet. 

Vérification  faite  à  l’état-civil  de  Maeseyck,  le  pharmacien 
de  cette  ville  s’appelait  Henri  Dreissens.  Il  était  originaire 
de  Sittard  (Limbourg)  et  mourut  à  Maeseyck,  le  27  mars 
1862. 

Comme  c’est  à  lui  que  le  nouveau  genre  a  été  dédié,  ce 
genre  doit  donc  s’écrire  Dreissensia ,  comme  M.  P.  Fischer 
l’a  fait  pour  la  première  fois,  dans  son  Manuel  de  conchy¬ 
liologie,  d’après  la  dédicace  de  l’auteur  du  genre. 

Il  est  donné  lecture  de  la  note  suivante  : 

Nouvelles  stations  néolithiques  en  Belgique, 
par  J.  Moreels. 

Persuadé  que  toute  découverte  non  signalée  est  perdue 
pour  la  science,  j’ai  l’honneur  de  renseigner  à  la  Société 
quelques  stations  nouvelles  de  l’âge  de  la  pierre  polie. 

Sur  la  rive  gauche  du  Hoyoux,  au  pied  du  hameau  de 
Triffuy,  commune  de  Vitrsei-Barse,  existe  un  rocher  connu 
dans  le  pays  sous  le  nom  de  Roche-aux- Corneilles,  lequel 
forme  un  abri  distant  d’environ  20  métrés  du  bord  de  la 
rivière  et  d’une  hauteur  supérieure  à  son  niveau  d’à  peu 
pré*  5  mètres.  Grâce  à  l’obligeance  de  M.  le  baron  Louis 
d’Overschies,  qui  m’accorda  fauiorisatiou  de  faire  des 
fouilles  eu  cet  endroit,  et  aidé  de  M.  Ivan  Braconnier,  nous 
découvrîmes  deux  foyers  à  environ  un  mètre  de  profon¬ 
deur,  ainsi  qu’une  assez  grande  quantité  de  couteaux  en 
silex  identiques  de  tonne  et  d’aspect  avec  ceux  de  la  grotte 
d’Eugis. 

Nous  trouvâmes  également,  près  d’un  de  ces  foyers  et  à 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  9 


cxxx 


côté  d’une  lame  en  silex,  dans  le  terrain  non  remanié,  le 
squelette  d’un  enfant  dont  la  tête  et  quelques  os  seulement 
étaient  en  parfait  état  de  conservation;  non  loin  de  là,  et 
entre  les  deux  foyers,  nous  rencontrâmes  des  débris  de 
bois  de  cerf  et  quelques  os  de  ruminants. 

Il  est  à  supposer  que  la  Roche-aux-Corneilles  a  servi  de 
lieu  de  sépulture  et  que  le  dépôt,  en  cet  endroit,  du  corps  de 
l’enfant  dont  nous  avons  trouvé  les  restes,  a  donné  lieu  à 
plusieurs  festins  de  funérailles,  comme  semblent  l’indiquer 
les  deux  foyers. 

A  environ  un  kilomètre  S.  de  cet  endroit,  sur  la  même  rive 
du  Hoyoux  et  au  sommet  du  plateau  dominant  la  rivière,  j’ai 
également  rencontré  quelques  lames  et  assez  bien  d’éclats, 
immédiatement  au-dessus  d’une  caverne  dénommée  «  Trou 
salpêtre»  où  des  fouilles  ont  été  faites  sans  résultat. 

Près  de  la  station  de  Barse,  au-dessus  du  rocher  domi¬ 
nant  la  route  qui  monte  vers  le  village  de  Vierset,  j’ai  éga¬ 
lement  trouvé  un  nucléus  et  quelques  lames  de  même  forme 
et  de  même  aspect  que  celles  de  l’abri.  Il  est  du  reste  à 
noter  que,  depuis  Barse  jusqu’au  camp  de  Bonne,  on  ren¬ 
contre  des  silex  taillés  sur  les  plateaux  dominant  les  deux 
rives  du  Hoyoux. 

Au  hameau  des  Granges,  commune  de  Clermont-sous- 
Huy,  non  loin  d’une  station  signalée  par  MM.  M.  De  Puydt 
et  M.  Lohest,  le  facteur  des  postes  de  la  localité,  M.  Haidon, 
a  trouvé  une  très  belle  hache  polie  en  silex,  longue  de  115mm, 
d’une  largeur  de  62mm  au  tranchant  et  de  35mra  à  l’extrémité 
opposée.  Cette  belle  hache,  actuellement  dans  ma  collection, 
m’a  gracieusement  été  offerte  par  M.  H.Forir,  à  qui  l’auteur 
de  la  trouvaille  l’avait  donnée. 

Non  loin  de  là,  au  Thier  de  Niharmont,  M.  P.  Destinez  a 
trouvé  deux  pointes  de  flèches,  deux  grattoirs,  des  lames  et 
quantité  d’éclats. 

Je  dois  aussi  signaler  deux  lames  et  une  hachette  en 


CXXX1 


silex  noir  du  maestrichtien,  trouvées  par  les  fils  de  M.  Fr. 
Dewalque  et  par  moi,  dans  une  excursion  que  nous  fîmes 
l’automne  dernier,  dans  les  environs  de  Spa,  au  bord  de 
l’ancienne  route  romaine  qui  suit  la  ligne  de  faite  des  fagnes 
de  Spa.  La  hachette,  trouvée  par  moi,  était  à  quelques 
mètres  de  «  la  Pyramide  »,  point  culminant  de  cette  région. 

Il  me  reste,  pour  terminer,  à  mention¬ 
ner  la  trouvaille,  par  un  ouvrier  de  M. 
Ivan  Braconnier,  d’un  instrument  d’une 
forme  toute  particulière,  qui  n'a  pas  en¬ 
core  été  signalée  jusqu’à  présent  et  qui 
est  figurée  ci-contre.  Ce  silex  a  été  ren¬ 
contré,  avec  plusieurs  pointes  de  flèches, 
à  environ  un  kilomètre  du  château  de 
Modave. 

Cet  intéressant  produit  de  l’industrie 
néolithique  est  recouvert  d’une  épaisse 
patine  blanche;  il  mesure  38m,n  de  longueur  sur  8mm  dans 
sa  plus  grande  largeur  et  4tnm  d’épaisseur.  Sa  forme  est 
celle  d'une  lame  étroite  et  relativement  épaisse,  dont  les 
bords  ont  été  retouchés  des  deux  côtés,  surtout  vers  une 
des  extrémités  qui  se  termine  en  pointe.  Je  crois  que  ce 
silex  a  servi  de  pointe  de  flèche;  toutefois,  en  examinant 
divers  outils  de  ma  collection,  j’ai  été  surpris  de  la  simi¬ 
litude  de  forme  que  présenté  cette  petite  pointe  avec  cer» 
tains  pics  de  la  station  de  Ste-Gertrude,  qui  n’en  diffèrent 
que  par  la  grandeur. 


Cette  communication  donne  lieu  à  un  échange  d’obser¬ 
vations  entre  MM.  Briart,  Delvaux,  Dewalque  et  l’auteur. 

L’assemblée  décide  que  le  petit  silex  dont  il  a  été  parlé, 
sera  figuré. 

La  séance  est  levée  à  midi  et  quart. 


—  CXXXI1  — 


Séance  du  17  avril  1887. 

Présidence  de  M.  Ad.  Firket,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

Le  secrétaire  général,  empêché,  fait  excuser  son  absence. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  mars  est  approuvé, 
avec  addition  de  deux  noms  spécifiques  demandés  par 
M.  H.  Forir  dans  le  paragraphe  relatif  à  sa  communication. 

M.  le  président  proclame  membre  de  la  Société 

M.  Cornet  (Jules),  étudiant,  28,  boulevard  Dolez,  à  Mons, 
présenté  par  MM.  A.  Briart  et  G.  Dewalque. 

Il  annonce  ensuite  une  présentation. 

Ouvrages  offerts.  —  Les  publications  suivantes  sont  dé¬ 
posées  sur  le  bureau.  L’assemblée  vote  des  remercîments 
aux  donateurs. 

Berlin.  Deutsche  geologische  Gesellschaft.  Zeitschrift , 
Band  XXXVIII,  Heft  4. 

Bonn.  Naturhistorischer  Verein  der  preussische  Rhein- 
lande.  Verhandlungen ,  Band  XLIII,  Hâlfte 
2,  1886. 

Bruxelles.  Académie  Royale  des  sciences.  Bulletin,  sér. 
III,  t.  XIII,  n°  2, 1887. 

—  Société  belge  de  microscopie.  Bulletin ,  an. XIII, 
n°5,  1886. 

—  Société  royale  belge  de  géographie.  Bulletin , 
an.  XI,  n°l,  1887. 

—  Société  royale  malacologique.  Procès-verbaux 
d’août  à  décembre  1886. 

—  Société  royale  de  médecine  publique.  Tablettes 
mensuelles ,  février  1887. 


CXXX1II 


Cambridge  (E.  U).  Muséum  of  comparative  zoology. 
Bulletin ,  vol.  XIII,  n°  4. 

Charleroi.  Société  paléontologique  et  archéologique. 
Documents  et  rapports ,  t.  XIV. 

Edinbourg.  Edinburgh  geological  Society.  Transactions. 
vol.  V,  part  2. 

Ekatherinenbourg.  Société  ouralienne  d’amateurs  des 
sciences  naturelles.  Bulletin ,  t.  X,  liv.  4. 

Lille.  Société  géologique  du  Nord.  Annales ,  t.  XIV, 
liv.  1. 

Lisbonne.  Secçaô  dos  trabalhos  geologicos  de  Portugal. 
Communie aço es,  1. 1,  fasc.  1. 

Londres.  Royal  Society.  Proceedings,  vol.  XLII, 
n*  252. 

Mexico.  Sociedad  cientiflca«  Antonio  Alzate.»  Mem&rias , 
t.  T,  cuad.  num.  2. 

New-York.  Science,  vol.  IX,  nos  214,  215  et  216. 

Paris.  Académie  des  sciences.  Comptes  rendus ,  t.  CIV, 
nos  11-13. 

Rome.  Reale  accademiæ  dei  Lincei.  Atti ,  rendiconti, 
vol.  III,  fasc.  3  e  4. 

—  Bibliotheca  nazionale  centrale  Vittorio  Emma- 
nuele.  Bollettino  delle  opéré  moderne  Stra- 
niere ,  n°  6,  1886. 

—  Società  geologica  italiana.V ol.  I,  II  et  III. 

St  Pétersbourg.  Comité  géologique.  Bulletin,  vol.  VI, 
n*  1,  1887. 

Toulouse.  Société  d’histoire  naturelle.  Procès-verbaux  de 
Janvier  et  Février  1887. 

Turin.  R.  Accademia  delle  scienze.  Atti ,  vol.  XXII, 
disp.  4,  5  et  6. 

Venise.  R.  Istituto  veneto.  Atti,  t.  V,  sér.  VI,  dis¬ 
pensa  1-4. 


CXXX1V 


Don  d’auteur. 

Bar  rois,  Ch.  Note  sur  le  Kerzanton  de  la  rade  de  Brest. 

Communications.  —  M.  Ad.  Firket  présente,  au  nom  de 
notre  confrère  M.  Fr.  Folie,  la  communication  suivante, 
qu’il  en  a  reçue  comme  suite  aux  observations  présentées 
dans  la  dernière  séance  au  sujet  de  la  déclinaison  magné¬ 
tique  de  Bruxelles. 

Note  sur  la  déclinaison  magnétique , 
par  F.  Folie. 

Les  nombres  donnés  dans  l’Annuaire  pour  1887  de 
l’Observatoire  royal  de  Bruxelles,  pour  la  déclinaison 
magnétique  moyenne  des  années  1877  à  1885,  sont  déduits 
des  observations  faites,  quatre  fois  par  jour,  au  magné- 
tomètre  de  Gauss,  placé  dans  une  des  salles  de  l’Observa¬ 
toire.  Des  observations  de  la  déclinaison  absolue  faites 
dans  la  campagne  en  même  temps  que  l’on  observe  au 
magnétomètre,  permettent  de  convertir  les  nombres  de 
ce  dernier  en  valeurs  absolues.  C’est  ainsi  qu’on  avait 
constaté  en  1859  une  différence  de  30'  entre  la  déclinaison 
observée  dans  la  campagne  et  celle  observée  dans  le  jardin 
de  l’Observatoire.  C’était  probablement  la  grille  de  fer  qui 
clôturait  le  jardin  du  côté  du  boulevard,  qui  produisait 
cette  différence.  En  1862,  cette  grille  est  remplacée  par 
une  autre  de  moitié  de  hauteur,  mais  qui  entoure  tout  à  fait 
le  jardin;  et  la  différence  entre  les  observations  de  la  cam¬ 
pagne  et  celles  du  jardin  n’est  plus  que  de  21', 7  depuis  ce 
changement. 

De  1879  à  1883,  les  observations  de  déclinaison  absolue 
ont  été  faites  exclusivement  dans  le  jardin  de  l’Observa- 


cxxxv 


toire  et  on  leur  appliquait  la  correction  —  21', 7.  Lorsqu’en 
1884  on  s’est  remis  à  faire  ces  observations  dans  la  cam¬ 
pagne,  on  s’est  aperçu  que  des  installations  nouvelles, 
faites  dans  le  jardin  et  le  déplacement  d’une  usine  qui  se 
trouvait  à  proximité  de  l'Observatoire  altéraient,  de  plus 
d’un  demi  degré,  les  observations  qui  y  étaient  faites.  C’est 
en  partie  à  cette  cause  qu’il  faut  attribuer  la  différence  de 
1°  20'  trouvée  en  1881,  par  Estourgies,  entre  les  déclinaisons 
observées  à  Cointe  et  à  Bruxelles,  tandis  qu’elle  n’est  réel¬ 
lement  que  de  40'. 

Les  valeurs  obtenues  au  magnétomètre  ne  paraissent  pas 
avoir  été  influencées  d’une  manière  très  appréciable;  l’in¬ 
strument  est  d’ailleurs  placé  à  plus  de  50  mètres  des  instal¬ 
lations  qui  ont  altéré  les  observations  du  jardin.  Celles-ci 
ont  été  toutes  rejetées  et  l’on  s’est  servi  des  seules  obser¬ 
vations  faites  dans  la  campagne  en  1877,  1884  et  1885, 
pour  convertir  les  nombres  du  magnétomètre  en  valeurs 
absolues. 

C’est  de  cette  manière  qu’ont  été  obtenus  les  nombres 
insérés  dans  Y  Annuaire  de  1887  et  reproduits  dans  la  note 
de  M.  le  secrétaire  général. 

A  la  vérité,  ces  nombres  accusent  une  diminution  trop 
considérable  de  1880  à  1881.  Cette  diminution  est-elle  due 
à  des  perturbations  du  magnétisme  terrestre  lui-même,  ou 
h  des  perturbations  locales,  c’est  ce  qu’il  est  fort  difficile 
de  décider. 

J’ai  fait  relever  les  courbes  de  la  déclinaison  magnétique 
de  différents  observatoires,  pour  les  mêmes  années  ;  celle 
de  Kew  signale  une  perturbation  de  même  ordre  et  de 
même  sens,  survenue  de  1881  à  1882;  celle  de  Stonyhurst 
en  signale  deux,  l’une  de  même  ordre  également,  de  1879  à 
1880,  l’autre  plus  faible,  et  de  sens  inverse,  de  1878  à 
1879;  celle  de  Prague,  une  de  même  ordre  et  de  même 
sens,  de  1879  à  1880. 


—  CXXXVI  — 


Les  seules  courbes  de  Vienne  et  de  Pawlowsk  ne  présen¬ 
tent  aucune  irrégularité.  Il  faut  ajouter  que  ces  deux  obser¬ 
vatoires  magnétiques  sont  ceux  dont  l'installation  est  la 
plus  parfaite. 

M.  G.  Cesàro  donne  lecture  des  deux  notes  suivantes, 
dont  l’assemblée  ordonne  l’insertion  au  procès-verbal. 

L'Albite  de  Challes , 
par  G.  Cesaro. 

M  Destinez  m’a  remis  deux  échantillons  de  diabase  de 
Challes  sur  laquelle  se  trouvent  de  petits  cristaux  blancs 
ou  légèrement  jaunâtres,  qu’il  croyait  être  de  l’albite.  Ces 
cristaux  ont  en  général  un  peu  plus  d’un  millimètre  de 
dimension  moyenne;  ils  sont  très  aplatis  suivant  une 
direction  perpendiculaire  à  g1;  parleur  translucidité  et  leurs 
contours,  ils  ressemblent  aux  cristaux  d’albite  du  Tyrol. 
Leurs  clivages,  leur  dureté,  leur  degré  de  fusibilité,  leur 
mode  de  groupement  et  quelques  mesures  approximatives  (d) 
m’ont  montré  que  c’était  bien  en  effet  un  feldspath  tri- 
clinique. 

Dans  une  lame  taillée  par  M.  Destinez  parallèlement 
à  g1,  j’ai  mesuré  l’angle  d’extinction  à  partir  de  l’arête 
pgl  (2);  j’ai  trouvé  des  résultats  variant  entre  18°  et  20°. 
Or,  cet  angle  qui  ne  suffit  pas,  en  général,  pour  distinguer 
les  feldspaths  tricliniques  entre  eux,  est  caractéristique 
pour  l’albite,  comme  l’indique  le  tableau  suivant  : 

(*)  gim  =  4 20°. 28' 

*  ®  l  mm  =  449°. 44' 

»  g  J 

J  a  (  pp  —  4  72°.  53'  (angle  rentrant) 

*gm  =  449°. 24'. 

(*)  Trace  du  clivage  facile  sur  g1. 


CXXXV11 


Microcline.  Albite.  Labradorite.  Anorthite.  Oligoclase.  Andésine. 

5°  19°  27°  45°  2°  1°  à  10° 

Les  limites  ne  sont  pas  aussi  nettes  que  l’indique  le 
tableau  précédent. 

D’après  M.  Des  Cloizeaux  (*),  il  y  a  certains  oligoclases 
pour  lesquels  l’angle  dont  il  s’agit  varie  entre  9°  et  12°. 
On  voit  cependant  que  le  caractère  garde  sa  certitude  en 
ce  qui  concerne  la  distinction  de  l’albite  des  autres 
feldspaths. 

Ces  cristaux  sont  toujours  maclés.  Ils  présentent  trois 
modes  différents  de  groupement. 

1er  Mode.  —  Plan  d’hémitropie  parallèle  à  g1  et  axe 
de  rotation  perpendiculaire  à  g1.  C’est  la  macle  la  plus 
habituelle  de  l’albite.  On  reconnaît  la  macle  à  l’angle  ren¬ 
trant  des  petites  facettes  p;  on  s’aperçoit  que  l’axe  de 
révolution  est  perpendiculaire  à  g1  à  la  symétrie  qui  règne 
dans  l’assemblage  par  rapport  au  plan  de  jonction  ;  ainsi 
les  traces  des  clivages  p,  dans  les  deux  faces  g 1  qui  limitent 
l’assemblage,  sont  parallèles  entre  elles.  Ordinairement, 
les  deux  cristaux  qui  constituent  la  macle  sont  inégalement 
développés,  de  manière  que  l’un  d’eux  ne  présente  que  la 
face  m  devant  le  spectateur,  tandis  que  l’autre  présente  les 
faces  m  et  t.  Ces  cristaux  ont  ordinairement  pour  notation: 

*g  g1  m  pt  a{b2\  j’ai  rencontré  plusieurs  fois  la  face  b1  sous 

forme  d’une  facette  de  troncature  de  l’arête  pb 2. 

2me  Mode.  —  Deux  macles  faites  d’après  le  1er  mode 
viennent  se  souder  avec  les  faces  g1  de  l’une  dans  le  prolon¬ 
gement  des  faces  g1  de  l’autre,  après  que  l’une  d’elles, 
supposée  d’abord  parallèle  à  l’autre,  a  tourné  de  180° 
autour  de  la  verticale. 

(*)  Voir  Des  Cloizeaux.  Bull,  de  la  Société  Min.  de  France ,  t.  VI,  Bull.  n°  5  et 
»  Oligoclase  et  Andésine  (page  11). 


CXXXVIII 


3me  mode.  —  Assemblage  de  Challes. 

Ce  mode  remarquable,  qui  n’a  pas  encore  été  signalé,  je 
pense,  consiste  en  ceci  : 

Supposons  deux  cristaux  parallèles  placés  l’un  derrière 
l’autre  devant  le  spectateur;  pour  plus  de  simplicité  dans 
l’explication,  nous  les  supposons  avec  les  faces  p  inférieures 
placées  à  la  partie  supérieure  (4),  comme  le  montre  le 
cristal  n0/l.  Le  cristal  le  plus  proche  du  spectateur  tourne 
d’abord  de  180°  autour  de  l’axe  vertical  2,  vers  la  gauche,  et 
vient  se  placer  en  2;  puis  subit  une  seconde  rotation 
autour  de  l’axe  x  perpendiculaire  à  g\  de  façon  que  les  faces 

b  Supérieure  et  p  supérieure  viennent  se  placer  en  haut,  comme 

l’indique  la  figure.  Or, 
si  l’on  suppose  les  deux 
axes  de  rotation  passant 
par  le  centre  du  clinoè- 
dre,  cette  double  rota¬ 
tion  de  180°  autour  de 
deux  axes  perpendicu¬ 
laires  entre  eux  revient 
à  une  rotation  unique 
de  180°  autour  d’un  axe  perpendiculaire  au  plan  des  deux 
premiers.  On  peut  donc  définir  le  mode  de  groupement  de 
l’albite  de  Challes  ainsi  :  plan  de  jonction  gi  avec  axe  de 
rotation  horizontal  situé  dans#1. 

Or,  nous  avons  fait  observer  (Bull.  Soc.  franç.  de  miner. 
t.  IX,  page  237)  que  la  droite  qui  joint  les  sommets  0  du 
clinoèdre  de  l’albite  est  très  approximativement  horizon¬ 
tale;  donc  l’axe  d’hémitropie  de  la  maele  de  Challes 
coïncide  avec  la  diagonale  00  du  clinoèdre  primitif.  On  tire 

(')  Nous  avons  dessiné  le  cristal  dans  la  position  où  il  a  été  placé  pour  être 
observé  le  plus  commodément  ;  pour  le  placer  dans  la  position  ordinaire,  il 
faudrait  lui  faire  subir  autour  de  x  une  rotation  de  180°. 


CXXXIX 


de  là  une  conclusion  remarquable.  La  diagonale  no  étant  non 
seulement  un  axe  quasi-binaire  (4)  du  réseau  g\  mais  aussi 
un  axe  quasi-binaire  du  réseau  total,  vu  qu’elle  est  l’axe 
binaire  de  la  maille  clinorhombique  que  nous  avons  montrée 
exister  dans  le  réseau  de  l’albite  (Loc.  cit.,  page  238) ,  il  s’en¬ 
suit  que,  lors  de  la  rotation,  les  nœuds  se  trouvent  res¬ 
titués.  En  autres  termes,  la  figure  présentée  dans  l’espace 
par  les  centres  de  gravité  des  différentes  molécules  cris¬ 
tallines  d’un  cristal  d’albite  simple  supposé  indéfini,  est  la 
même  que  celle  présentée  par  les  centres  de  gravité  des 
molécules  constituant  le  groupement  dont  il  s’agit.  Le  mode 
de  Challes  constitue  donc  un  véritable  groupement  cris¬ 
tallin  (2). 

Ce  mode  ne  doit  pas  être  confondu  avec  celui  qui  préside 
quelquefois  à  la  réunion  de  deux  cristaux  d’albite,  analogue 
au  groupement  présenté  par  l’orthose  de  Carlsbad  (3).  Dans 
les  deux  modes,  les  traces  des  clivages  p  dans  les  faces  g1  qui 
limitent  l’assemblage  sont  anti-parallèles;  mais,  tandis  que 

(!)  Si  l’on  considère  dans  un  cristal,  suppose'  indéfini,  les  centres  de  gravité 
(nœuds)  des  molécules  cristallines  dont  il  est  formé,  la  figure  qu’ils  déter¬ 
minent  dans  l’espace  est  ce  que  Bravais  a  nommé  un  réseau  cristallin.  Une 
droite  est  dite  un  axe  binaire  du  réseau  lorsque  ,  après  rotation  de  180°  du 
réseau  autour  de  cette  droite,  la  figure  formée  par  les  nœuds  n’a  pas  changé  ; 
on  dit  alors  que  les  nœuds  sont  restitués  ;  c’est  ce  qui  arrive,  par  exemple, 
pour  le  réseau  d’un  prisme  clinorhombique,  qui  tourne  autour  de  l’axe  perpen¬ 
diculaire  à  g1. 

(2)  M.  Mallard  a  divisé  les  assemblages  cristallins  en  deux  catégories. 
Dans  ceux  de  la  lre  catégorie,  les  réseaux  des  individus  qui  constituent  le 
groupe  coïncident  exactement  ou  très  approximativement  ;  c’est  ce  qui  arrive, 
par  exemple,  pour  deux  cristaux  de  pyroxène  joints  suivant  h 1  (Loc.  cit., 
page  2 '28);  ce  sont  les  groupements  cristallins  proprement  dits.  Dans  les  assem¬ 
blages  de  la  seconde  catégorie,  les  cristaux  assemblés  ont  des  réseaux  qui  ne 
coïncident  pas  ;  ce  sont  les  macles. 

(5)  Cette  macle  est  ainsi  formée.  Deux  cristaux  sont  d’abord  placés  parallè¬ 
lement  ;  puis  l’un  d’eux,  après  avoir  tourné  de  480°  autour  de  la  verticale,  vient 
placer  sa  face  g1  contre  la  face  g1  du  cristal  resté  fixe. 

Nous  appellerons,  pour  faciliter  l’expression,  cette  macle  de  l’albite,  macle 
de  Carlsbad. 


—  CXL  — 


dans  l’assemblage  de  Challes  les  arêtes  pb2sont  symétriques 
par  rapport  au  plan  g1  de  jonction,  dans  la  macle  de  Carlsbad, 
formée  par  les  mêmes  cristaux,  ces  arêtes  seraient  parallèles 

entre  elles  (voir  la  figure).  —L’angle prieure  b*  su?élieare  dans 
l’assemblage  de  Challes  est  rentrant  et  de  152°43'  (Mesuré: 

152°23  ) ,  1  angle  p  supérieure  b  inférieure  est  sortant  et  de  152°43 
(Mesuré  152**26')  ;  dans  le  mode  de  Carlsbad,  au  contraire, 
on  aurait  deux  angles  sortants  de  159°55';  à  l’autre  extré¬ 
mité,  on  aurait  deux  angles  rentrants  de  159°55\  Dans 

la  macle  de  Carlsbad,  les  angles  de  b2  avec,  g1  adjacentes, 
qui  limitent  l’assemblage  seraient  tous  les  deux  obtus  ou  tous 
les  deux  aigus;  dans  l’assemblage  de  Challes,  l’un  de  ces 
angles  est  obtus,  l’autre  aigu.  (Voir  le  tableau  placé  plus  loin.) 

Nous  avons  supposé  dans  ce  qui  précède  que  les  deux 
cristaux  formant  l’assemblage  étaient  simples;  mais  on  re¬ 
marque  toujours,  à  la  loupe,  dans  les  cristaux  présentant  ce 
mode  de  groupement,  deux  facettes  a,  fi  brillantes,  très 
étroites;  l’antérieure  a  est  jointe  au  cristal  de  droite  par  un 
angle  rentrant  de  172°42';  la  postérieure  fi  est  jointe  au 
cristal  de  gauche  par  un  angle  sortant  de  172°44'  ;  il  s’ensuit 
que  les  facettes  a  et  p  sont  des  faces  p\  c’est  donc,  en  réalité, 
à  deux  macles  simples  que  le  mode  de  Challes  est  appliqué. 

Ce  mode  d’assemblage  a  pu  être  parfaitement  étudié  sur 
un  beau  cristal,  que  je  dois  à  l’obligeance  de  M.  Destinez; 
ce  cristal,  presque  transparent,  a  environ  4  millimètres  de 
hauteur  sur  4  millimètres  de  largeur.  J’ai,  depuis,  retrouvé 
le  même  mode  dans  plusieurs  petits  cristaux  détachés  de 
mes  échantillons. 

Voici  les  mesures  prises  sur  le  cristal  dont  nous  venons 
de  parler  : 


CXLI  — 


Angles. 

v.  la  ligure. 

mt 

Pinf.  Épost. 

zgm 

piuf,  cc,rentr. 

Calculés. 

120°.47' 

1140.42' 

1500.2' 

1720.50' 

Mesurés. 

1210.27' 

1150.4' 

1510.3' 

1720.42' 

Angles. 

î 

ÿ^'^up. 

bl 

/?i nf.  2snp.rentr. 

Psup.&2inf.  sort. 

Calculés. 

1130.41' 

660.19' 

1520.43' 

1520.43' 

Mesurés. 

1120.28' 

670.21' 

1520.23' 

1520.26' 

Angles. 

i_ 

Psup.&2sup 

Psup-psort. 

1 

Pinf.  &2inf.appr. 

Calculés. 

1220.12' 

172°.50' 

1220.12' 

Mesurés. 

1210.45' 

172a.44' 

120°.22' 

Les  mesurés  donnent  des  résultats  pas  très  concordants 
avec  les  chiffres  théoriques;  cela  arrive  souvent  pour  les 
cristaux  d’albite;  ainsi  un  grand  nombre  d'observations 
faites  sur  des  cristaux  du  Saint-Gotbard,  ont  donné  à  MM. 
Des  Gloizeaux  et  Marignac:  mt  =  121°45\  tandis  que  le 
chiffre  admis  est  120°  47';  Rose  donne  122°  15'  pour  le 
même  angle. 

En  examinant  les  cristaux  d’albite  de  ma  collection,  je 
viens  de  trouver  un  groupe  de  grands  cristaux  du  Tyrol, 
presque  transparents,  dans  lequel  deux  macles  simples  sont 


CXLII 


réunies  entre  elles  par  le  mode  de  Carlsbad;  les  cristaux 

ont  pour  notation  :  mp  tb2bl  axgl2g.  Je  ne  sais  si  ce 
mode  a  été  déjà  signalé  pour  l’albite;  en  tout  cas,  il  ne 
diffère  pas  essentiellement,  au  point  de  vue  cristallogra¬ 
phique,  du  second  mode  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 
L’orientation  des  quatre  cristaux  qui  forment  le  groupe  est 
la  même  dans  les  deux  modes  ;  il  suffit,  dans  le  mode 
décrit  en  premier  lieu,  que  l’une  des  macles  s’avance  paral¬ 
lèlement  à  elle  même  de  façon  à  venir  placer  une  de  ses 
faces  g 1  en  coïncidence  avec  une  face  gx  de  l’autre  macle, 
pour  obtenir  l’assemblage  du  Tyrol. 

Les  cristaux  d’albite  de  Ghalles  sont  mélangés  dans  mes 
échantillons  à  quelques  rares  cristaux  de  quartz,  d’un  blanc 
laiteux,  très  développés  en  hauteur;  sur  un  très  petit  cris- 

j_  ± 

tal,  j’ai  observé  la  face  plagièdre  de  gauche  x=  d' d2  6 4  . 

Note  sur  quelques  minéraux , 
par  G.  Cesaro. 

Willémite  fibro-radiée.  Dans  un  échantillon  de  Moresnet? 
appartenant  à  la  collection  universitaire,  M.  Destinez  m’a 
signalé  des  globules  d’un  brun  clair,  ayant  environ  un  milli¬ 
mètre  de  diamètre;  ils  sont  disséminés  dans  une  matière 
argileuse  jaunâtre.  Ces  globules  sont  formés  d’aiguilles 
cristallines  radiales,  s’éteignant  suivant  leur  longueur  ; 
leur  examen  m’a  montré  que  c’était  de  la  Willémite.  Cette 
forme  de  la  Willémite  eu  sphères  radiées  n’est  pas  signalée 
dans  les  ouvrages  que  je  possède,  cependant  elle  est  fort 
commune  ;  dans  tous  les  échantillons  de  ma  collection,  au 
moins,  à  côté  de  cristaux  bien  formés,  on  observe  des  cris¬ 
taux  à  terminaison  indistincte  groupés  en  petites  masses 


*—  CXL1II 


déjà  plus  ou  moins  arrondies  ;  plus  loin,  les  globules  radiés 
apparaissent.  Dans  l’échantillon  de  la  collection  universi¬ 
taire,  j’ai  aussi  rencontré  de  jolis  cristaux,  relativement 
grands,  ayant  pour  notation:  e2-  a*0  a1  ;  la  base  a\  déjà 
signalée  dans  les  cristaux  de  Moresnet,  est  rare  ;  au  moins, 
c’est  la  première  fois  que  je  la  rencontre. 

Dolomie  et  quartz  du  marbre  noir  de  Rhisnes. 

J’ai  rencontré,  dans  le  marbre  noir  de  Rhisnes,  de  jolis 
rhomboèdres  selliformes  de  Dolomie  jaune  rougeâtre;  ils 
sont  accompagnés  de  calcite  et  de  quartz.  Les  cristaux  de 
calcite  ont  pour  forme  principale  le  prisme  e'2  surmonté  par 
un  scalénoèdre  provenant  d’un  biseau  sur  les  arêtes  courtes 
du  métastatique.  Le  quartz  se  présente  quelquefois  en 
cristaux  bien  limpides.  Un  de  ces  cristaux,  ayant  environ 
27  millim.  de  longueur,  présente  plusieurs  vacuoles  internes 
remplies  de  liquide;  dans  l’une  d’elles,  on  aperçoit  nageant 
dans  le  liquide,  deux  fragments  solides,  de  couleur  foncée, 
d’aspect  spongieux  ;  dans  la  même  vacuole,  je  n’ai  pas 
aperçu  de  bulle  gazeuse.  Dans  certains  échantillons  de 
Dolomie  de  Rhisnes,  j’ai  observé  quelques  globules  cris¬ 
tallins  d’un  beau  rouge;  il  m’a  été  impossible  jusqu’à 
présent  d’en  déterminer  la  nature  à  cause  de  leur  rareté  et 
de  leur  petitesse. 

Calcite  de  Villers  en  Fagne. 

Je  dois  à  l’obligeance  de  M.  Destinez  un  échantillon 
d’isoscéloèdres  de  calcite,  accompagnés  de  galène  cubo- 
octaèdre.  Des  mesures  approximatives  m’ont  montré  que 

i  i 

c’était  le  même  isoscéloèdre  L  =  d' d9  b\  qui  a  été  trouvé 
à  Rhisnes  ;  seulement,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  en 
cette  dernière  localité,  les  isoscéloèdres  de  Villers  en  Fagne, 
de  couleur  foncée  et  à  faces  ternes,  paraissent  être  formés 
autour  d’autres  cristaux  préexistants.  Ils  sont  terminés  par 
un  rhomboèdre  mal  développé,  qui  paraît  être  e\  à  cause 
de  sa  position  relative  au  clivage. 


—  CXLIV  — 


M.  Malaise  donne  leqture  de  la  note  suivante. 

Observations  sur  quelques  couches  inférieures  au  calcaire  de 
Givet  à  Remouchamps, 

par  G.  Malaise. 

La  station  de  Remouchamps  est  bâtie  sur  le  calcaire  de 
Frasnes. 

En  se  dirigeant  par  la  voie  ferrée  vers  le  tunnel,  on  voit 
ces  calcaires  inclinant  au  N.-O,  d’abord  de  45°,  puis,  à  la 
suite  d’une  petite  faille,  l’inclinaison  est  de  65°. 

En  continuant  vers  le  S.-E.,  à  140  mètres  environ  de  la 
station,  on  voit  un  lit  schisteux,  qui  sépare  les  calcaires  en 
deux. 

Le  calcaire  inférieur  a  été  considéré  comme  calcaire 
de  Givet.  J’y  ai  rencontré  un  Stringocephalus  Burtini,  ce  qui 
vient  confirmer  cette  assimilation. 

D’après  la  carte  géologique  de  Dumont,  ces  calcaires  E3 
reposent  directement  sur  les  roches  rouges  et  poudingue  de 
Rurnot  EL 

La  tranchée  et  les  roches  voisines  entamées  par  les  tra¬ 
vaux  du  chemin  de  fer,  se  prêtent  assez  bien  à  des  recher¬ 
ches;  j’ai  tâché,  infructueusement,  d’y  découvrir  les  schistes 
à  calcéoles  E2. 

J’ai  rencontré  sous  le  calcaire  de  Givet,  qui  est  ici  peu 
épais,  une  espèce  de  psammite  ferrugineux  altéré,  dans  le¬ 
quel  on  trouve  abondamment  une  espèce  de  Spirifer,  avec 
d’autres  traces  de  fossiles  peu  susceptibles  d’une  détermina¬ 
tion  :  Orthoceras  sp,  Ptennea  sp,  anneaux  d’encrines. 

Le  Spirifer  est  le  Sp.  subcuspidatus,  espèce  caractéristique 
de  la  grauwacke  de  Rierges  de  M.  Gosselet,  ou  schiste  de 
Bure  de  M.  Dewalque. 

C’est  donc  un  niveau  que  la  majorité  des  géologues  con- 


—  CXLV  — 


sidèrent  comme  représentant  le  terme  le  plus  élevé  du 
dévonien  inférieur. 

Donc,  à  Remouchamps,  le  calcaire  de  Givet  repose  sur 
des  couches  que  Dumont  aurait  considérées  comme  appar¬ 
tenant  à  la  partie  inférieure  de  E2. 

A  150  mètres  plus  au  S.  E.,  après  avoir  traversé  des 
couches  de  schistes,  grès  et  psammites  rougeâtres  et  ver¬ 
dâtres,  on  voit  de  nombreux  anneaux  d’encrines  à  la  sur¬ 
face  des  bancs  de  grès  verdâtre. 

M.  H.  Forir  présente  deux  nouveaux  crustacés  fossiles, 
Dromiopsis  Briarti ,  Forir,  du  maestrichtien  de  Fauque- 
mont,  et  Thenops  Straili,  Forir,  de  la  craie  hervienne  de  la 
Croix  Polinard  (Thimister).  La  communication  à  laquelle 
ces  fossiles  donnent  lieu,  destinée  aux  Mémoires,  est 
renvoyée  à  l’examen  de  MM.  A.  Briart,  G.  Dewalque  et 
J.  Fraipont. 

M.  Piedbœuf  présente  à  l’assemblée  de  nombreux  échan¬ 
tillons  et  dessins  des  plantes  fossiles  sur  lesquelles  il  a 
déjà  fait  deux  communications  préliminaires  dans  les 
séances  de  mai  et  de  juillet  1886. 

A  cette  époque,  il  attribuait,  à  première  vue,  la  roche 
fossilifère  aux  psammites  du  Gondroz,  taudis  que  le  relevé 
ultérieur  de  coupes  nombreuses  aux  environs  lui  permet 
aujourd’hui  de  la  classer  dans  le  Rhénan. 

Quant  à  la  plante  principale,  déjà  signalée,  il  croit  pou¬ 
voir  maintenir  l’opinion  émise  déjà  en  1886,  de  son  identité 
ou  du  moins  de  son  analogie  parfaite  avec  les  Psilophyton , 
Dawson,  et  le  Bachophyton  condrusorum  de  MM.  Crépin  et 
Gilkinet.  Il  a  pu  la  reconstituer  avec  tous  ses  détails  de 
végétation  sur  lm20  de  hauteur  et  montrer  que  des  quatre 
Psilophyton  décrits  par  Dawson,  trois  ne  sont  que  divers 
éléments  de  cette  même  plante.  Quant  au  quatrième,  Psilo¬ 
phyton  princeps ,  il  appartient  au  genre  Lepidudendron. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  10 


CXLVI 


La  plante  de  Grünewald  est  bien  aussi  identique  à  tous 
les  fragments  publiés  par  les  géologues  allemands  sous  le 
nom  de  Ilaliserites  Dechenianus,  qui  remplit  des  assises 
entières  de  grès  à  travers  tous  les  étages  rhénans  de  la 
province  du  Rhin  et  du  Nassau.  Enfin,  elle  rappelle  parfai¬ 
tement  la  plante  décrite  par  Schimper  sous  le  nom  de 
Rachophyllum ,  et  par  Gutbier  (Zwickau,  1835),  sous  le  nom 
de  Fucoïdes  ftliciformis. 

Quant  aux  roches,  on  pourrait,  pour  les  décrire  avec  leurs 
assises  fossiles,  copier  textuellement  la  description  que 
donne  Dawson  des  assises  de  Gaspé  au  Canada.  Elles 
répondent  de  même  aux  assises  décrites  en  Scandinavie 
par  Angelin  sous  le  nom  de  grès  à  fucoïdes  (regio  Fucoï- 
darum)  avec  ripple-marks  et  concrétions  phosphatées. 

Enfin,  Lesquereux  écrit  en  1866,  à  propos  de  la  fécon¬ 
dité  de  la  flore  marine  de  l’époque  paléozoïque  :  Tous  les 
étages  du  dévonien  supérieur  au  silurien  inférieur,  en 
Amérique,  sont  remplis,  sur  des  centaines  de  pieds  d’épais¬ 
seur,  d’empreintes  végétales  attribuées  à  des  plantes 
marines,  en  quantité  supérieure  même  à  celles  des  plantes 
de  nos  schistes  houillers.  A  5  ou  6  kilomètres  à  la  ronde 
autour  de  Grünewald,  il  n’est  presque  pas  un  banc  de  grès 
où  l’on  ne  retrouve  des  traces  végétales  analogues  à  celles 
que  décrit  Lesquereux.  La  question  d’une  flore  marine  à 
prouver  pour  les  étages  étudiés,  a  pour  M.  Piedbœuf  une 
importance  toute  spéciale,  eu  égard  aux  idées  en  partie 
nouvelles  qu’il  se  propose  de  développer  dans  son  travail 
sur  la  formation  de  la  houille,  annoncé  en  1886. 

M.  A.  Gilkinet,  à  la  suite  de  la  communication  précédente, 
fait  remarquer  les  analogies  qui  existent  entre  les  végétaux 
présentés  par  M.  Piedbœuf  et  1  e  Rachophyton  ( Psilophyton ) 
condrusorum  d’Evieux,de  la  partie  supérieure  des  psammites 
du  Gondroz,  mais  il  se  refuse  absolument  à  considérer  les 
plantes  de  Grünewald  comme  marines  et  n’y  peut  voir  que 
des  plantes  terrestres,  comme  celles  d’Evieux. 


—  CXLVII  — 

M.  Piedbœuf  annonçant,  au  surplus,  qu’il  développera 
ultérieurement  par  écrit  les  considérations  sommaires  qu’il 
vient  de  présenter  verbalement,  l’assemblée  décide  que 
lorsqu’il  aura  rédigé  cette  communication,  elle  sera  ren¬ 
voyée  à  l’examen  de  MM.  Fr.  Crépin,  A.  Gilkinet  et  G. 
Dewalque. 

La  séance  est  levée  à  midi  et  demi. 


Séance  du  15  mai  1887. 

Présidence  de  M.  Ad.  Firket,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

M.  Briart,  président,  fait  excuser  son  absence. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  d’avril  est  adopté. 

A  la  suite  de  la  présentation  faite  dans  cette  séance  et  de 
la  décision  du  Conseil  en  date  de  ce  jour,  M.  le  président 
proclame  membre  de  la  Société 

M.  Pfaff  (Ernest),  ingénieur,  directeur  des  mines  de  Cor- 
phalie,  à  Huy,  présenté  par  MM.  G.  de  Reul 
et  G.  Dewalque. 

Correspondance .  —  Le  secrétaire  général  annonce  à  la 
Société  la  perte  qu’elle  a  faite  par  la  mort  d’un  de  ses 
membres  honoraires  les  plus  éminents,  M.  B.  Studer,  le 
doyen  des  géologues,  décédé  à  Berne,  le  2  mai  1887,  à  l’âge 
de  nonante-trois  ans. 

Le  nombre  et  l’importance  des  travaux  qu'il  a  publiés 
pendant  plus  de  soixante  ans  sur  la  géologie  de  la  Suisse, 
sa  Carte  géologique  de  ce  pays,  publiée  en  collaboration 
avec  son  ami  Escher  von  der  Linth,  et  la  grande  part  qu’il 


—  cxlviii  — 

a  prise  à  l’organisation  de  la  Carte  géologique  détaillée  de 
la  Suisse,  dont  il  présidait  la  commission  directrice  et  qui 
est  aujourd’hui  terminée  à  l’honneur  des  géologues  qui  s’en 
étaient  chargés,  lui  assurent  une  place  distinguée  parmi  les 
premiers  géologues  de  notre  temps. 

Ouvrages  offerts.  —  Les  publications  suivantes  parvenues 
depuis  la  dernière  séance,  sont  déposées  sur  le  bureau.  Des 
remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

Abbeville.  Société  d’Emulation.  Bulletin  des  procès- 
verbaux,  année  1885. 

Amsterdam.  Koninklijke  academie  van  wetenschappen. 

Verslagen  en  mecledeelingen ,  afdeeling  natuur- 
kunde ,  3°  reeks,  deel  II.  1886.  Bydragen  tôt  de 
kennis  van  den  alluvialen  bodem  in  Nederland , 
door  J.  M.  Yan  Bemmelen.  1886. 

Barnsley.  Midland  Institute  of  mining,  civil  and  mecha- 
nical  Engineers.  Transactions ,  March,  1887. 
Berne.  Comité  géologique  suisse,  feuille  n°  XIII  de  la 
Carte  géologique. 

Boston.  Society  of  Natural  History.  Proceedings,  vol. 

XXIII,  part  II,  March  1884  —  Feb.  1886. 
Bruxelles.  Bibliographie  de  Belgique ,  an.  XIII,  n°  1*, 
1  mars  1887,  n°  2,  15  mars,  et  n°  2%  lor  avril 
1887. 

—  Société  royale  de  médecine  publique.  Bulletin , 
vol.  Y,  fasc.  1,  1887  ;  Tablettes  mensuelles , 
mars  1887. 

—  Société  royale  belge  de  géographie.  Bulletin , 
an.  XI,  n°  2, 1887. 

—  Société  belge  de  microscopie.  Bulletin ,  an. 
XIII,  n°  VI. 

—  Académie  royale  des  sciences.  Bulletin ,  sér. 


—  CXLJX  — 


3,  t.  XIII,,  n°  3,  1887.  Mémoires  couronnés 
in- 4",  t.  XL VIII,  1886. 

—  Travaux  publics  de  Belgique.  Annales ,  t.  XLIV, 
cah.  3, 1886. 

Calcutta.  Asiatic  society  of  Bengal,  Journal,  vol.  LUI, 
part  II,  n°  4,  1884  ;  vol.  LV,  part  II,  n°  4, 
1886  ;  Proceedings ,  n°  X,  1886  ;  n°  I,  1887. 
Cambridge  (E.  U.).  Muséum  of  comparative  Zoôlogy. 

Bulletin,  vol.  XIII,  n°  3,  1887. 
Ekaterinenbourg.  Société  ouralienne  d’amateurs  des 
sciences  naturelles.  Bulletin ,  t.  IV,  1878  ; 
t.  VI.  liv.  1,  1880  ;  t.  VII,  liv.  3,  1883,  liv.  4, 
1884;  t.  VIII,  liv.  1, 1883;  t.  IX,  liv,  1,  1885. 
Halle-s.  S.  Naturforschende  Gesellschaft.  Bericht ,  1885, 
1886;  Abhandungen  in  4°,  Band  XVI,  Heft  4, 
1886. 

Harlem.  Archives  néerlandaises  des  sciences.  T.  XXI,  liv. 

4,  1887. 

Havre.  Société  géologique  de  Normandie.  Bulletin ,  t.  X; 
années  1883-84. 

Leipzig.  Verein  für  Erdkunde.  Mittheilungen ,  1884  und 

1885. 

Lyon.  Société  des  sciences  industrielles.  Annales , 

1886,  bul.  n°3. 

Modène.  Société  dei  naturalisti  di  Modena.  Atti,  ser.  III, 
vol.  III,  1886. 

Moscou.  Société  impériale  des  naturalistes.  Bulletin ,  an. 
1886,  n°  3. 

Munich.  K.  b.  Akademie  der  Wissenschaften.  Sitzungsbe- 
richte ,  Bd.  XVI,  Heft  3,  Jahrgang  1886. 
Newcastle-u.-T.  North  of  England  Institute  of  mining 
and  mechanical  Engineers.  Transactions ,  vol. 
XXXVI,  part  2,  1887. 

New  Haven.  The  American  journal  of  science.  Sériés  III, 


CL 


vol.  XXXIJI  (CXXXIII),  n°*  195, 196  and  197, 
1887. 

New  York.  Science ,  vol.  VIII,  n°  199.  1886  ;  vol.  IX, 
n08  205,  217  à  221  incl.,  1887. 

Ouro  Preto.  Escola  de  Minas.  Annaes ,  n°  4,  1885. 

Paris.  Bulletin  scientifique  du  Nord  de  la  France  et  de  la 
Belgique.  2e  série,  an.  10,  nos  1,  2,  1887. 

—  Société  française  de  minéralogie.  Bulletin,  t. 
X,  n°  2,  1887. 

—  Société  des  sciences  de  Nancy.  Bulletin ,  série 
II,  t.  VIII,  fasc.  19,  1886. 

—  Académie  des  sciences.  Comptes  rendus  hebdo¬ 
madaires,  t.  CIV,  nos  14  à  18  incl.,  1887. 

Rome.  Société  geologica  italiana.  Bulletino,  vol.  V,  fasc. 

3,  1886;  statuto,  regolamento,  disposizioni 
pei  premioMolon,  elenco  dei  social  1°  gennais 
1887. 

—  Reale  accademia  dei  Lincei.  Rendiconli,  anno 
CCLXXXIV,  sérié  IV,  vol.  III,  fasc.  5  à  6,1887. 

Salem.  American  association  for  the  advancement  of 
science.  Proceedings,  thirty-third  meeting , 
septembre  1884,  part  I. 

San  Francisco.  California  Academyof  sciences.  Bulletin , 
vol.  II,  n°  5,  1886. 

Saint-Louis.  Acaderoy  of  science.  Transactions,  vol.  IV, 
n°  4,  1878-86. 

St-Pétersbourg.  Comité  géologique.  Bulletins ,  VI,  n°*  2 
3,  1887  ;  V,  n°*  7  8,  1886;  Mémoires ,  vol.  III, 
n°  2.  Carte  géologique  générale  de  la  Russie 
d'Europe ,  feuille  139,  1886. 

Saint-Quentin.  Société  académique  des  sciences.  Mé¬ 
moires ,  série  IV,  t.  VI,  1883. 

Toulouse.  Société  d’histoire  naturelle.  Comptes  rendus  des 
séances  du  16  février  et  du  2  mars  1887;  Bul¬ 
letin  trimestriel,  année  XX,  trim.  2,  1886. 


eu 


Turin.  Reale  accademia  délié  scienze.  Atti,  vol.  XXII, 
disp.  7,8  e  9,  1886-87. 

Washington.  The  United  States  geological  Survey.  Bul¬ 
letin,  n°  30  incl.  33,  1886;  Monographs,  vol. 
XI,  Geological  history  oj  Lake  Lahontan,  1883. 
—  Smithsonian  institution.  Annual  report  for  the 
year  1884,  part  II. 

DONS  D’AUTEURS. 

N.  Baulytcheff .  La  pierre  écrite.  Ekatherinenbourg,  1874. 
G.  Dewalque.  Un  nouveau  dosage  du  fer  des  eaux  miné¬ 
rales  de  Spa.  —  Sur  l’orthographe  du  nom 
Dreissensia.  1887. 

F.  Malakhojf.  Indicateur  des  lieux  de  provenance  des  mi¬ 

néraux  connus  jusqu’ici  dans  les  monts 
ourals.  Ekatherinenbourg,  1876. 

A.  von  Koenen.  Ueber  die  âltesten  und  jüngsten  Tertiàr- 
bildungen  bei  Kassel,  1887. 

—  Ueber  postglaeiale  Dislokationen.  1886. 

—  Ueber  das  Mittel-Oligocân  von  Aarhus  in  Jut- 
land,  1886. 

—  Beitrag  zur  Kenntniss  der  Crinoïden  des 
Muschelkalks,  1887. 

G.  Schlüter.  Ueber  Scyphia  oder  Receptaculites  cornu  co¬ 

piai,  Goldf.  sp.,  und  einige  verwandte  For- 
men,  1887. 

T.  Sterry  Hunt.  Minerai  Physiology  and  Physiography. 
Boston,  1886. 

Le  secrétaire  général  appelle  l’attention  des  membres  de 
la  Société  sur  l’envoi  de  M.  Sterry  Hunt  :  Minerai  physiology 
and  physiography ,  ouvrage  aussi  important  par  l’ampleur 
que  par  la  nouveauté  des  vues. 


—  CLII 


Rapports.  —  Lecture  est  ensuite  donnée  des  rapports  de 
MM.  A.  Briart,  G.  Dewalque  et  J.  Fraipont  sur  le  travail  de 
M.  H.  Forir,  intitulé  Contribution  à  l'étude  du  système  crétacé 
de  la  Belgique.  L’assemblée  décide,  conformément  aux  con¬ 
clusions  des  trois  commissaires,  que  ce  travail  sera  im¬ 
primé  dans  les  Mémoires  avec  la  planche  qui  raccompagne. 

Communications.  — -  M.  E.  Delvaux  donne  lecture  d’une 
note  intitulée  :  Documents  statigraphiques  et  paléontologiques 
pour  l'étude  de  l'étage  y  présien.  MM.  A.  Briart,  E.  De  Jaer 
et  G.  Dewalque  sont  chargés  de  faire  rapport  sur  ce 
travail. 

M.  M.  Lohest  fait  ensuite  la  communication  suivante. 

De  l'âge  d'un  crâne  humain ,  trouvé  à  Dieupart. 

En  1884,  les  journaux  annoncèrent  la  découverte  d’osse¬ 
ments  de  mammouth  à  Dieupart,  près  d’Aywaille.  Je  fus 
chargé  par  M.  le  professeur  Dewalque  d’examiner  cette  dé¬ 
couverte.  J’extrais  la  coupe  et  les  indications  suivantes  du 
rapport  que  je  lui  remis  à  cette  occasion. 


JScMêe  de  /.  \SSO 


La  carrière  de  Dieupart,  exploitée  par  M.  Lemaire,  est 
ouverte  dans  le  calcaire  de  Givet,  en  bancs  fortement 
redressés  (L). 


CLIII  — 


Un  os  de  mammouth  (X),  dont  je  vis  les  débris,  avait  été 
trouvé  à  11  mètres  environ  au-dessus  du  niveau  du  ruisseau 
de  Dieupart,  sous  un  mètre  cinquante  d’argile  brune, entre¬ 
mêlée  de  blocs  anguleux. 

Ce  dépôt  caillouteux  s’étendant  dans  un  intervalle  de  10 
mètres  compris  entre  deux  bancs  de  calcaire  de  Givet,  était 
épais  vers  la  base  et  s’amincissait  vers  le  haut.  A  7  mètres 
au-dessus  du  point  où  l’os  de  mammouth  avait  été  recueilli, 
on  pouvait  distinguer  l’ouverture  d’une  grotte  A,  dont  l’entrée 
était  obstruée  par  des  éboulis  volumineux. 

Il  y  a  deux  ou  trois  jours,  les  journaux  annoncèrent  la 
découverte  à  Dieupart  d’une  tête  humaine  pétrifiée  (l).  M. 
Dewalque  m’a  engagé  à  visiter  de  nouveau  la  localité.  Je  m’y 
suis  rendu  hier.  M.  Lemaire  a  bien  voulu  me  confier  le  crâne 
humain  dont  il  a  été  question  et  que  j’ai  l’honneur  de  mettre 
sous  vos  yeux. 

Les  travaux  d’exploitation  ont  singulièrement  modifié 
l’aspect  de  la  coupe  que  j’avais  notée  il  y  a  trois  ans. 
D’après  les  renseignements  que  j’ai  pu  recueillir,  la  grotte 
dont  j’avais  noté  l’existence  et  au-devant  de  laquelle  avait 
été  trouvé  un  os  de  mammouth,  aurait  aujourd’hui  disparu 
en  partie.  Le  crâne  se  serait  trouvé  au  fond  de  cette  grotte, 
dans  une  cavité  où  l’on  peut  encore  voir  aujourd’hui  de  l’ar¬ 
gile  brune,  entremêlée  de  cailloux. 

Ce  crâne  est  assez  bien  conservé. 

La  face  manque  ainsi  que  les  mâchoires. 

La  couleur  de  l’os,  ainsi  que  les  incrustations  calcaires 
dont  la  base  est  recouverte,  sont  une  garantie  qu’il  provient 
bien  du  gisement  indiqué.  Son  étude  sera  confiée  à  mon 
ami,  M.  le  professeur  Fraipont. 

En  même  temps  que  le  crâne,  on  a  recueilli  des  molaires 
de  cheval  et  un  bout  de  corne  de  cerf  poli  et  effilé  à  une 
extrémité. 

(J)  L’Indépendance  belge  du  13  mai  1887. 


—  CLlV  — 


Toutefois,  l’âge  géologique  de  ces  restes  humains  demeure 
fort  problématique.  Si  la  grotte  de  Dieupart  a  été  habitée 
pendant  l’âge  du  mammouth,  elle  l’a  été  très  peu.  Les  osse¬ 
ments  d’animaux  sont  très  rares.  L’instrument  en  corne  de 
cerf  que  j’ai  l’honneur  de  vous  montrer  est  le  seul  reste 
d’industrie  trouvé  jusqu’aujourd’hui. 

De  semblables  instruments  ont  été  utilisés  pendant  la 
période  néolithique  et  il  est  très  possible  que  la  grotte  de 
Dieupart  ait  servi  de  sépulture  à  cette  époque  ou  même  dans 
des  temps  moins  éloignés  de  nous. 

M.  É.  Delvaux  trouve  que  ce  crâne  rappelle  beaucoup 
les  crânes  francs  du  cimetière  de  Malonne. 

Après  un  échange  d’observations  entre  divers  membres 
et  l’auteur,  l’assemblée  vote  l’insertion  de  cette  communi¬ 
cation  au  procès-verbal,  ainsi  que  de  la  notice  crànio- 
métrique  dont  M.  Fraipont  est  chargé.  En  conséquence, 
M.  Fraipont  a  fait  parvenir  la  note  suivante  : 

Mensurations  du  crâne  humain  de  la  grotte  de  Dieupart. 

Le  crâne  humain,  de  la  grotte  de  Dieupart  est  un  peu  en 
dessous  de  la  taille  moyenne.  Sa  capacité  est  de  1450  cen¬ 
timètres  cubes  environ ,  alors  que  celle  de  la  moyenne  des 
Européens  actuels  est  de  1500  centimètres  cubes.  Il  est 
modérément  allongé,  c’est-à-dire  sous-dolichocéphale.  Son 
indice  céphalique  mesure  76,35.  Il  est  très  symétrique. 

Le  frontal  est  bien  développé.  Les  saillies  sourcilières, 
hautes  dans  leur  moitié  interne  (15  millimètres),  s’atténuent 
de  plus  en  plus  en  dehors.  Elles  sont  aplaties  et  peu 
saillantes.  La  région  glabellaire  est  plane.  Le  front  est  ré¬ 
gulièrement  bombé,  à  partir  des  saillies  sourcilières.  — Les 
pariétaux  ont  des  proportions  normales.  Leurs  méplats  anté¬ 
rieurs  sont  peu  marqués.  La  moitié  postérieure  de  ces  os  est 


CLV  — 


légèrement  aplatie  d’avant  en  arrière  et  obliquement  de  haut 
en  bas.  Les  lignes  temporales  supérieures  et  inférieures  ne 
sont  guère  distinctes  que  par  une  différence  d’aspect  de  la 
région  de  l’os  située  entre  elles.  Le  bord  libre  de  l’écaille 
des  temporaux  est  fortement  incurvé  La  base  de  l’apophyse 
zygomatique  est  assez  robuste.  Les  apophyses  mastoïdes 
sont  très  épaisses.  —  L’occipital  est  légèrement  en  saillie. 
La  partie  supérieure  de  l’écaille,  faiblement  bombée,  est 
quelque  peu  projetée  en  arrière  et  obliquement  de  haut  en 
bas,  jusqu’au  niveau  de  la  région  iniaque.  La  protubérance 
occipitale  externe  est  bien  accentuée,  ainsi  que  les  lignes 
demi-circulaires  supérieures.  La  région  cérébelleuse,  plus 
vaste  que  la  portion  supérieure  de  l’écaille,  est  très  rugueuse. 

—  Le  crâne,  orienté  d’après  le  plan  de  Hamy,  repose  exclu¬ 
sivement  sur  les  condyles  occipitaux.  —  Toutes  les  sutures 
sont  libres.  La  suture  coronale  est  simple  dans  sa  moitié 
interne;  elle  répond  en  ce  point  au  n°  2  et  n°  3  du  tableau 
de  Broca  f1).  Elle  est  plus  simple  encore  dans  son  quart 
externe  (complication  n°  2  du  tableau  de  Broca)  ;  tandis 
qu’elle  est  très  compliquée  (n°  3  du  tableau  de  Broca)  dans 
son  quart  intermédiaire,  qui  contient  de  petits  os  wormiens 
(taille  n°  1  du  tableau  de  Broca).  La  suture  sagittale  répond 
dans  son  tiers  antérieur  à  la  complication  n°  2  du  tableau 
de  Broca.  Elle  est  plus  compliquée  dans  ses  deux  tiers 
postérieurs,  où  elle  correspond  à  la  complication  n°  4  du 
même  tableau.  La  suture  iambdoïde  présente  un  mélange 
de  complication  du  n°  4  et  du  n°  5  du  tableau  de  Broca. 
Elle  contient  des  os  wormiens,  répondant  au  n°  2  du  tableau 
du  même  auteur.  La  région  Iambdoïde  est  occupée  par  un 
os  wormien  (n°  3  du  tableau  de  Broca)  à  sutures  en  partie 
oblitérées,  tenant  la  place  d’un  os  épactal  peu  volumineux. 

—  La  face  iuterne  du  crâne  ne  présente  aucune  particula¬ 
rité  à  signaler. 


(l)  Broca.  Instructions  craniologiques.  Paris,  1875,  pi.  6, 


— *  CLVI 


L’ensemble  des  caractères  de  ce  crâne  ne  permet  pas  de 
le  rapporter,  au  point  de  vue  ethnique,  ni  à  la  race  de 
Furfooz  ni  à  celle  de  Cro-Magnon.  Il  ne  peut  être  question 
à  fortiori  de  le  rattacher  à  la  race  de  Ganstadt  ou  de  Nean- 
derthal.  Il  se  rapproche  davantage  des  crânes  néolithiques, 
que  nous  avons  en  notre  possession.  De  tous  les  crânes, 
avec  lesquels  nous  avons  pu  le  comparer,  c’est  même  à  un 
crâne  de  liégeoise  moderne  qu’il  ressemble  le  mieux. 

Nous  concluons  qu'au  point  de  vue  ethnique ,  il  ne  faut  tout 
au  plus  faire  remonter  ce  crâne  qu'à  V époque  de  la  pierre 
polie. 

Voici  nos  principales  mensurations  : 


Diamètres. 


Courbes  médianes. 


Courbes 

transversales. 

Courbes 

horizontales. 


Divers. 


Antéro-postérieur  iniaque  .  .  . 

»  »  maximum.  .  . 

»  »  naso-basilaire  . 

Transversal  maximum  .  .  .  . 

»  biauriculaire. 

»  temporal. 

»  stéphanique. 

»  frontale  minimum 

»  astérique. 

Vertical  (basilo-bregmatique)  .  . 

Sous-cérébrale  . 

Frontale  totale . 

Pariétale . 

Sus-occipitale . 

Occipitale  totale . 

Sus-auriculaire . 

Transversale  totale . 

Préauriculaire . 

Horizontale  totale . 

Longueur  du  trou  occipital  .  . 

Largeur  du  trou  occipital  .  .  . 

Distance  biorbitaire  externe  .  . 

»  »  interne.  .  . 

Largeur  interorbitaire  .  . 

Indice  céphalique . 


Mill. 

178 

478 

403 

438 


95 

436 

20 

435 

446 

65 

445 

315 

445 

265 

520 

35 

34 

103 

96 
? 

76,35 


M.  X.  Stainier  présente  diverses  notices  :  Cœloma  rupe- 


—  CLVII 


liense  ;  Sur  un  trilobite  nouveau  et  Sur  le  Pentamerus  des 
calcaires  d'tiumerée.  MM.  G.  Dewalque,  J.  Fraipont  et 
É.  Delvaux  sont  chargés  d’en  faire  l’examen. 

La  séance  est  levée  à  midi  et  demi. 


Séance  du  19  juin  1887. 

Présidence  de  M.  Ad.  Firket,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  mai  est  approuvé. 

M.  Briart,  président,  en  voyage  à  l’étranger,  fait  excuser 
son  absence. 

M.  le  président  annonce  une  présentation. 

Correspondance.  —  L’assemblée  accepte  le  dépôt  d’un  pli 
cacheté  envoyé  par  M.  G.  Malaise. 

Le  secrétaire  général  donne  des  renseignements  sur  les 
dates  de  réunions  de  diverses  sociétés  savantes.  On  les 
trouvera  à  la  suite  du  présent  procès-verbal. 

La  Société  ouralienne  d’amateurs  des  sciences  naturelles, 
à  Ekatherinebourg,  envoie  le  programme  de  l’Exposition 
scientifique  et  industrielle  qu’elle  a  organisée  en  cette  ville, 
avec  des  renseignements  sur  les  frais  de  route  pour  les 
membres  des  sociétés  correspondantes.  Ces  documents 
sont  aussi  reproduits  à  la  fin  du  procès-verbal. 

Ouvrages  offerts.  —  Les  publications  suivantes  sont 
déposées  sur  le  bureau,  ainsi  que  différents  catalogues  de 
MM.  J.  B.  Baillière  et  Cie,  à  Paris,  et  H.  Manceaux,  à 
Bruxelles.'—  Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 


CLV1II 


Barnsley.  Midland  Institute  of  Mining,  Civil,  and  Mecha- 
nical  Engineers.  Transactions ,  vol.  X,  part 
LXXXVII,  1887. 

Berlin.  K.  preussische  Akademie  der  Wissenschaften. 
Sitzungsberichte,  H.  1-18,  1887. 

Bremen.  Naturwissenschaftlicher  Verein.  Abhandlungen , 
Band  IX,  Heft  4,  1887. 

Brünn.  Naturforschender  Verein.  Verhandlungen,  Band 
XXIV,  Hefte  1,  2,1888.  IV.  Bericht  der  meleo - 
rologischen  Commission,  1884. 

Bruxelles.  Académie  Royale  des  sciences.  Catalogue  des 
livres  de  la  bibliothèque ,  seconde  partie, 
ouvrages  non  périodiques  :  lettres;  1887. 
Bulletin ,  56e  ann.,  sér.  3,  t.  XIII,  n°4, 1887. 

—  Société  Royale  de  médecine  publique  de  Bel¬ 
gique.  Tablettes  mensuelles,  avril  1887. 

—  Bibliographie  de  Belgique.  Table  des  matières  du 
tome  XII,  1886,  n°  3,  1887. 

—  Société  belge  de  microscopie.  Bulletin,  an.  XIII, 
n°  VII. 

—  Société  scientifique  de  Bruxelles.  Annales ,  an .  X, 
1885-86. 

Calcutta.  Geological  survey  of  India.  Records ,  vol.  XX, 
part  2, 1887. 

Christiania.  Norwegian  North-Atlantic  expédition. XVII, 
Alcyonida,  1887. 

Dantzig.  Naturforschende  Gesellschaft.  Schriften,  Band 
VI,  Heft  4,  1887. 

Darmstad.  Verein  für  Erdkunde.  Notizblatt ,  Folge  IV, 
Heft  7,  1886. 

Delft.  Ecole  Polytechnique.  Annales ,  t.  III,  liv.  1, 
1887. 

G-oërlitz.  Naturforschende  Gesellschaft.  Abhandlungen, 
Band  19, 1887. 


—  CLIX  — 


Greifswald.  Geographisehe  Gesellscliaft.  Jahresbericht 
II,  Theil  2, 1883-86. 

Halle-a-S.  Naturwissenschaftlicher  Verein.  Zeitschrift , 
Folge  IV,  Band  5,  Heft  6, 1886. 

Harlem.  Nederlandsche  entomologische  vereeniging. 

Nieuwe  naamlyst  van  nederlandsche  schild- 
vlengelige  insecten  (Insecta  coleoptera),  opge- 
maachtdoor  Hr.  Ed.  Exerts,  1887. 

Kônigsberg.  Physikalisch-ôkonomische  Gesellschaft. 
Schriften ,  an.  27,  1886. 

Lisbonne.  Société  de  géographie.  Bulletin ,  sér.  VI,  noi 
9-11, 1886. 

Londres.  Geological  Society.  Quarterly  Journal,  vol. 
XLIII,  part  2,  n°  170,  1887. 

—  Industrial  Review ,  n°  30, 1887. 

—  Royal  Society.  Proceedings ,  vol.  XLII,  n08  253- 
254. 

Metz.  Académie.  Mémoires,  sér.  III,  an  XIII,  1883-84. 

Mons.  Société  des  ingénieurs  du  Hainaut.  Publications , 
sér.  2,  t.  XVIII,  1886-87. 

New  Haven.  American  Journal  of  science ,  sér.  3,  vol . 
XXXIII,  n°  198, 1887. 

New  York.  American  Journal  ofNatural  History.  Annual 
report  for  the  year,  1886-87. 

—  Science ,  vol.  IX,  nos  222-226,  1887. 

Palerme.  Collegio  degli  ingegneri  ed  architetti ,  an.  1887, 
fasc.  1. 

Paris.  Académie  des  Sciences.  Comptes  rendus ,  t.  CIV, 
n08 19  à  23  incl.,  1887.  Tables  des  comptes  rendus, 
t.  CIII,  semestre  2, 1886. 

—  Société  française  de  minéralogie.  Bulletin , 
t.X,n°4,  1887. 

Pise.  Società  Toscana  di  scienze  naturali.  Atti,processi 
verbali ,  vol.  V,  1887. 


CLX  — 


Ratisbonne.  Naturwissenschaftlicher  Verein.  Correspon- 
denz-Blatt ,  ann.  XL,  1887. 

Rome.  Reale  accademia  dei  Lincei.  Rendiconti,  ser.IV, 
vol.  III,  fasc.  78e,  1887. 

—  R.  Comitato  geologico  d’Italia.  Bollettino,  n°  1 
et  2, 1887. 

—  Bibliotheca  nazionale  Vittorio  Emmanuele.  Bol¬ 
lettino  delle  opéré  moderne  str ailier e,  vol.  II, 
n°  1,  1887. 

Saint-Pétersbourg.  Comité  géologique.  Bulletin ,  t.  VI, 
n°8  4  et  5,  1887. 

Stuttgart.  Verein  für  vaterlàndische  Naturkunde.  Jahres - 
hefte,  Jahrg.  XLIII,  1887. 

Turin.  R.  Accademia  delle  scienze.  Atti ,  vol.  XXII, 
disp.  10‘\  1886-87. 

Venise.  Notarisia ,  an.  II,  n°  6,  1887. 

—  Reaîe  Istituto  Veneto.  Atti ,  t.  V,  ser.  6,  disp. 
6-6,  1886-87. 

Vienne.  K.  K.  naturhistorisches  Hofmuseum.  Annalen , 
Bd.  II,  nr  2,  1887. 

DONS  D’AUTEURS. 

H.  Forir.  Précis  de  pétrographie,  introduction  à  l’étude 
des  roches,  par  A.  von  Lasaulx,  traduction 
par  H.  Forir.  Paris,  1887,  in-16. 

T.  Mc  Kenny  Hughes.  Notes  on  the  geology  of  the  Wale  of 
Clwyd,  1879;  2°  notice,  1884. 

—  On  the  Pre-cambrian  Rocks  of  Bangor,  1878. 

—  On  the  geology  of  Anglesey,  1880;  2e  notice, 
1882. 

—  On  the  so-called  Spongia  Paradoxica,  S. 

Woodw.,  from  the  red  and  white  chalk  of 
Hunstanton,  1884. 


CLXI 


— -  Exploration  of  cave  Ho;  on  the  occurence  of 

felstone  implements  of  the  Le  Moustier  type 
in  Pontnewydd  cave,  1874. 

—  On  the  transport  of  fine  mud  and  vegelable 
matter  by  conferva,  1880. 

—  Brecciated  beds  at  Sl-Davids,  1883. 

—  Report  of  an  excursion  of  the  Geoîogist’s  as¬ 
sociation  to  Bangor,  Snowdon,  etc.  1883. 

—  Report  of  an  excursion  of  the  Geologists’asso- 
ciation  to  Cambridge,  1884. 

—  Chester  Society  of  natural  Science.  Presidenfs 
address,  1881. 

—  Further  observations  on  the  pre-cambrian 
rocks  of  Caernarvon,  1879. 

—  On  some  perched  blocks  and  associated 
phenomena,  1886. 

—  The  présent  State  of  the  evidence  bearing 
upon  the  question  of  the  antiquily  of  man. 

—  On  the  Drifts  of  the  vale  of  Clwyd  and  their 
relation  to  the  Caves  and  Cave-Deposits, 
1887. 

—  On  the  relation  of  the  appearance  and  dura¬ 
tion  of  the  various  forms  of  life  upon  the 
earth  to  the  breaks  in  the  continuity  of  the 
sedimentary  strata. 

—  On  the  Silurian  grits  of  Corwen,  North  Wales, 
1877. 

—  On  some  tracks  of  terrestrial  and  freshwater 
animais,  1884. 

—  On  the  evidence  of  the  later  movements  of 
élévation  and  dépréssion  in  the  British  Isles. 

—  On  some  fossils  supposed  to  hâve  been  found 
in  the  pleistocene  gravels  ofBarnweli,  near 
Cambridge,  1883. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  11 


clxii 


—  On  the  corrélation  of  lhe  upper  jurassic  rocks 
of  the  Swiss  Jura  with  those  of  England, 
1887. 

— -  International  geological  congress.  Reports  of 

sub-committees  on  classification  and  no¬ 
menclature. 

A.  Poskin.  Les  «  trous  »  au  mauvais  air  de  Nivezé  (Spa). 

Notice  sur  les  sources  naturelles  d’acide 
carbonique. 

G.  Vom  Rath.  Worte  der  Erinnerung  an  Dr.  Martin  Websky, 
1887. 

E.  Renevier.  Rapport  sur  la  marche  du  musée  géologique 
vaudois  en  1886. 

—  Programme  du  VIe  congrès  international 
d’hygiène  et  de  démographie.  Vienne,  1887. 

Le  secrétaire  général  appelle  l’attention  spéciale  des 
membres  de  la  Société  1°  sur  le  Précis  de  pétrographie 
d’A.  von  Lassaulx,  traduit  par  M.  Forir.  Il  espère  que  ce 
petit  ouvrage  rendra  de  grands  services  aux  lecteurs  fran¬ 
çais,  qui  peuvent  avoir  confiance  dans  le  traducteur;  2°  sur 
la  brochure  de  M.  le  Dr  Poskin,  étude  intéressante  des  nom¬ 
breuses  sources  d’acide  carbonique  gazeux  des  enviions 
de  Spa.  Il  signale  à  cette  occasion,  comme  sujet  d’études 
non  moins  intéressantes,  les  dégagements  de  grisou  à  la 
surface  du  sol  en  beaucoup  de  points  des  environs  d’Ougrée 
et  de  Seraing;  3°  le  rapport  des  sous-comités  organisés  en 
Angleterre  pour  étudier  la  classification  et  la  nomenclature 
des  terrains  à  l’occasion  du  congrès  géologique  inter¬ 
national. 

Rapports.  —  Il  est  donné  lecture  des  rapports  de 
MM.  A.  Briart,  E.  De  Jaer  et  G.  Dewalque  sur  un  travail 
de  M.  E.  Delvaux,  relatif  à  V argile  yprésienne  et  présenté  à 
la  dernière  séance. 


CLX11I 


Conformément  aux  conclusions  des  commissaires» 
rassemblée  vote  l’impression  de  ce  travail  dans  les 
Mémoires »  ainsi  que  des  remerciements  à  Fauteur. 

Lecture  est  aussi  donnée  des  rapports  de  MM.  G. 
Dewaîque»  J.  Fraipont  et  E.  Delvaux  sur  trois  notices  pré¬ 
sentées  par  M.  X.  Stainier.  L’impression  aux  Mémoires  est 
votée»  avec  la  gravure  des  planches,  et  des  remerciements 
à  l’auteur. 

Communications.  — -  Le  secrétaire  général  donne  lecture 
d’une  note  de  M.  C.  Ubaghs  sur  Vâge  des  silex  travaillés  de 
Ste-Gertrude.  Ce  travail  est  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  A. 
Briart,  E.  Delvaux  et  C.  Malaise. 

M.  J.  Fraipont  présente  à  l’assemblée  des  ossements 
de  cheval  et  de  mammouth  qu’il  a  reçus  en  don  de  M.  M.  De 
Puydt  pour  les  collections  paléontologiques  de  l’université 
de  Liège.  Ces  ossements  proviennent  du  limon  quaternaire 
de  la  tranchée  de  Hocheporte,  à  Liège,  dont  MM.  Lohest 
et  De  Puydt  ont  entretenu  la  Société  l’année  dernière. 

M.  G.  Dewaîque  met  sous  les  yeux  des  membres  pré¬ 
sents  divers  échantillons  d'Oldhamia,  de  Nereites ,  etc.,  de 
notre  pays,  de  l’Ardenne  française  et  des  Pyrénées  ;  puis  des 
restes  de  feuilles  trouvées  dans  le  landenien  inférieur  de  la 
tranchée  de  Marets  (Orp-le-Grand)  et  parmi  lesquelles  on 
remarque  surtout  un  fragment  parfaitement  reconnaissable 
de  Dryophyllum  Dewaiquei ,  espèce  qui  abonde  dans  la 
marne  heersienne  de  Gelinden.  Ce  fait  resserre  encore  les 
rapports  déjà  si  intimes  du  heersien  et  du  landenien. 

Le  même  membre  présente  ensuite  une  matière  blanche, 
molle  et  presque  plastique  à  l’état  frais,  formant  des  veines 
et  des  nids  dans  le  limon  d’une  caverne  de  Moha  qu’il  a 
visitée  récemment,  en  compagnie  de  MM.  le  D1  Tihon  et  le 
prof.  J.  Fraipont.  Cette  matière  est  formée  de  phosphate  de 


CLXIV 


chaux  presque  pur,  qui,  délayé  dans  l’eau  et  examiné  au 
microscope,  se  montre  sous  forme  de  fines  aiguilles 
ne  montrant  point  de  double  réfraction. 

Le  même  membre  rend  compte  de  quelques  particularités 
qu’il  a  eu  l’occasion  de  montrer  récemment  à  ses  élèves, 
dans  une  excursion  aux  environs  de  Malmédy  (Prusse). 

Après  avoir  visité  le  pouhon  des  Cuves  et  les  marmites 
des  géants  dans  le  lit  du  ruisseau  des  Fonds-Maret, 
qui  descend  des  Fagnes,  entre  Hockay  et  la  Baraque- 
Michel,  passe  à  l’ouest  de  Mont  et  se  jette  dans  la  Warche 
à  environ  un  kilomètre  et  demi  au  sud  de  ce  village,  on  a 
été  étudier  un  beau  développement  des  quartzo-phyllades 
de  Yielsalm  dans  la  charmante  vallée  de  la  Warche,  que 
l’on  a  suivie  jusque  un  peu  au  delà  du  ruisseau  qui 
descend  de  Longfaye.  Après  avoir  inutilement  cherché  des 
fossiles,  on  n’a  pas  eu  le  temps  de  remonter  jusqu’au 
poudingue  de  Fépin,  près  des  ruines  de  Renastein;  mais, 
en  passant  le  petit  pont  de  bois  jeté  sur  le  ruisseau  susdit, 
on  a  pu  voir,  dans  le  lit  du  ruisseau,  de  nouvelles  marmites 
de  géants,  très  régulières  et  bien  conservées. 

En  revenant  à  Malmédy  par  la  vallée,  on  a  rencontré 
près  de  cette  ville,  au  milieu  de  quartzites  reviniens  con¬ 
cassés  pour  l’empierrement  de  la  route,  des  fragments  d’une 
roche  verte,  ressemblant  parfaitement  à  la  diabase  de 
Challes  (Stavelot)  et  pouvant  donc  recevoir  provisoirement 
le  nom  de  diabase. 

D’après  la  disposition  des  lieux,  ces  quartzites  reviniens 
ne  peuvent  guère  venir  que  du  profond  vallon  des  Fonds- 
Maret.  D’autre  part,  la  direction  prolongée  de  la  diabase 
de  Challes  passe  à  Mont,  en  coupant  ce  vallon  à  neuf  kilo¬ 
mètres  deChalles.il  est  donc  très  probable  que  le  gisement 
de  cette  roche  se  trouve  en  cet  endroit.  M.  X.  Stainier, 
étudiant  du  doctorat  en  sciences,  a  été  chargé  d’aller  à  sa 
recherche  et  de  faire  l’examen  microscopique  de  la  roche. 


CLXV 


Enfin,  M.  G.  Dewalque  présente  à  l’assemblée,  en  même 
temps  que  les  fragments  de  poudingue  qu’il  a  trouvés  à  la 
Baraque-Michel  et  dont  il  a  entretenu  naguère  la  Société, 
des  échantillons  du  poudingue  de  Burnot  (supérieur)  qui 
s’observe  près  de  l’embouchure  de  la  Gileppe  dans  la 
Vesdre,  à  peu  de  distance  du  calcaire  de  Givet,  à  stringocé- 
phales,  et  auquel  il  est  disposé  à  rapporter  le  poudingue 
situé  au  sommet  des  Hautes-Fagnes. 

Ce  n’est  pas  à  dire  que  les  deux  roches  soient  identiques. 
Le  poudingue  de  la  Baraque-Michel,  —  à  en  juger  par  les 
fragments  présentés  —  est  entièrement  formé  de  quartz 
blanc,  à  l’exception  d’un  seul  caillou;  il  renferme  de  nom¬ 
breuses  cavités  et  il  présente  assez  bien  l’aspect  de  cer¬ 
tains  grès  dits  recristallisés.  Le  poudingue  de  la  Gileppe, 
au  contraire,  contient  presque  toujours  beaucoup  de  grès 
ou  de  quartzite  foncé;  on  n’y  voit  guère  de  cavités,  mais 
bien  du  kaolin  en  proportion  remarquablement  considé¬ 
rable. 

Cette  différence  peut  s’expliquer,  jusqu’à  un  certain  point, 
par  la  circonstance  que  le  premier  conglomérat  a  été  exposé 
aux  altérations  météoriques  depuis  un  temps  incalculable 
et  qu’il  est  enfoui  dans  la  tourbe  depuis  une  époque  qui 
date  sans  doute  de  la  fin  de  la  période  quaternaire. 

M.  M.  Lhoest  demande  à  M.  G.  Dewalque  s’il  ne  vou¬ 
drait  pas  communiquer  à  l’assemblée  les  considérations 
qu’il  a  présentées  à  lui  et  à  d’autres  personnes  au  sujet  de 
ce  gisement  remarquable. 

M.  G-.  Dewalque  rappelle  d’abord  que,  d’après  M. 
Houzeau,  cette  région  des  Hautes-Fagnes  a  reçu,  postérieu¬ 
rement  au  ridement  de  l’Ardenne,  une  surélévation  de  300 
mètres;  d’ailleurs,  elle  n’aurait  pu  atteindre  400  mètres  à 
l’époque  maestrichtienne,  puisque,  comme  Dumont  l’a  déjà 
fait  remarquer,  la  crête  est  généralement  couverte  de  silex  à 


CLXV1 


fossiles  maestrichtiens.  Quoi  qu’il  en  soit,  du  reste,  si  l’on 
se  demande  comment  un  bloc  de  poudingue  de  la  Gileppe 
peut  se  trouver  au  sommet  des  Fagnes,  à  672  mètres  d’al¬ 
titude,  on  doit  reconnaître  qu’il  est  impossible  de  trouver 
un  agent  qui  l’y  ait  fait  monter.  Il  faut  donc  admettre  qu’il 
est  à  peu  près  sur  place,  c’est-à-dire  que  le  poudingue  de 
Burnot  s’est  étendu  autrefois  sur  toute  cette  région,  d’où 
il  a  complètement  disparu  par  l’effet  des  agents  météo¬ 
riques,  sauf  le  bloc  récemment  découvert. 

Cette  conclusion  semble  en  opposition  avec  les  idées 
courantes;  mais  quand  on  l’aura  mûrement  examinée,  on  la 
trouvera  sans  doute  fondée. 

Récemment,  dans  une  excursion  qu’il  dirigeait  à  Spa, 
dans  la  promenade  des  Français,  M.  G.  Dewalque  faisait 
remarquer  à  ses  élèves  de  nombreux  blocs  de  poudingue  de 
Fépin,  épars  à  la  surface  du  sol  sur  le  versant  méridional 
de  la  colline  qui  s’étend  au  nord  de  l’allée  du  Marteau, 
sur  les  débris  d’un  sous-sol  salmien  ou  revinien.  Le  pou¬ 
dingue  affleure  sur  cette  colline,  mais  sur  son  versant 
septentrional  ;  il  est  donc  impossible  d’admettre  que  les 
blocs  observés  proviennent  de  cet  affleurement  et  auraient 
été  poussés  pardessus  la  crête  sur  le  versant  opposé.  Il 
ne  reste  donc  plus  qu’à  croire  que  le  poudingue  rhénan 
a  jadis  recouvert  toute  la  colline,  et  qu’il  a  disparu  sous 
l’action  des  agents  météoriques,  à  l’exception  d’un  certain 
nombre  de  blocs  qui  ont  persisté  jusqu’aujourd’hui  à  la 
surface  du  sol. 

D’après  l’étude  hypsométrique  de  notre  sol  cambrien  et 
des  affleurements  de  poudingue  rhénan  qui  le  circons¬ 
crivent,  M.  Houzeau  a  cru  pouvoir  conclure  que  l’île  cam¬ 
brienne  de  Rocroy  n’avait  pas  plus  de  100  mètres  d’altitude, 
celle  de  Stavelot,  80,  et  celle  de  Givonne,  60.  Son  raisonne¬ 
ment  exige  que  les  roches  rhénanes  et  les  roches  cam¬ 
briennes  aient  été  douées  du  même  degré  de  résistance  aux 


CLXV1I 


agents  météoriques;  or,  cela  n’est  pas  :  les  roches  cam¬ 
briennes  sont  incontestablement  plus  résistantes.  L’altitude 
de  ces  îles  a  donc  été  bien  inférieure  aux  chiffres  admis 
par  M.  Houzeau;  il  ne  répugne  point  à  M.  G.  Dewalque 
d’admettre  qu’elles  formaient,  non  des  îles,  mais  des  hauts- 
fonds,  recouverts  par  la  mer  du  poudingue  de  Fépin, 
comme  cela  est  visible,  pour  certains  points  du  moins, 
dans  l’île  de  Serpont. 

Nous  sommes  amenés  ainsi  à  admettre,  dans  nos  régions 
paléozoïques,  des  dénudations  dont  l’importance  n’avait  pas 
été  soupçonnée.  S’il  en  est  ainsi  pour  le  poudingue  de 
Fépin,  il  en  est  de  même,  sans  doute,  pour  le  poudingue  de 
Burnot. 

M.  M.  Lohest  fait  remarquer  qu’il  y  a  encore  une  autre 
explication  possible  des  faits  observés.  Le  poudingue  de  la 
Baraque-Michel  pourrait  ne  pas  appartenir  au  poudingue 
de  Burnot. 

M.  G.  Dewalque  rappelle  qu’il  vient  de  constater  cer¬ 
taines  différences  entre  les  deux  roches.  On  peut  donc  rap¬ 
porter  le  poudingue  de  la  Fagne  à  toute  autre  chose  qu’au 
poudingue  de  Fépin.  Cette  question  a  été  abordée  dans  un 
entretien  avec  M.  Lohest  ;  mais  M.  G.  Dewalque  ne  désire 
pas  l’examiner  en  ce  moment. 

M.  F.  Folie,  directeur  de  l’Observatoire,  a  fait  parvenir, 
comme  suite  aux  observations  présentées  naguère,  le  ta¬ 
bleau  suivant  des  corrections  à  apporter  aux  déclinaisons 
magnétiques  indiquées  au  Bulletin  de  cet  établissement, 
ou  ces  déclinaisons  même,  lorsque  ces  dernières  indica¬ 
tions  font  défaut. 


CLXVI1I 


Tableau  des  corrections  à  appliquer  aux  nombres  donnés , 
pour  la  déclinaison  magnétique ,  dans  le  Bulletin  de 
l’Observatoire  Royal  de  Bruxelles,  de  1811  à  1885. 

1877  1878  1879  1880  1881  1882  1883  1884  1885 


J  anvier  .  . 

+1' 

+1' 

—5' 

— 

—21' 

—23' 

—24' 

-25' 

— 

Février  .  . 

+2 

+1 

—4 

—21 

-23 

—24 

-25 

—6' 

Mars  .  .  . 

+2 

+1 

-5 

— 

—21 

-23 

—24 

-25 

—5 

Avril  .  .  . 

+3 

+1 

-5 

— 20' 

-21 

-23 

—24 

—25 

-5 

Mai  .  .  . 

+3 

+1 

—5 

— 20 

-22 

—23 

-24 

-26 

—4 

J uin  .  .  . 

+1 

—2 

—6 

— 20 

—22 

—23 

—24 

-26 

— 5 

Juillet  .  . 

+1 

—2 

-6 

—20 

—22 

—23 

—24 

-26 

-5 

Août  .  .  . 

+2 

-3 

—6 

—19 

-22 

-24 

-24 

— 

-4 

Septembre  . 

+2 

-3 

—6 

—19 

—22 

-24 

—24 

— 

-4 

Octobre  .  . 

+2 

—3 

—6 

—19 

—22 

-24 

—24 

-4 

Novembre  . 

+1 

—3 

— 

—20 

-22 

—24 

-25 

-5 

Décembre  . 

+1 

—4 

— 

—21 

—23 

-25 

-25 

— 

-5 

Déclinaison  moyenne  (à  midi). 


1879 

Novembre 

16°28',5 

» 

Décembre 

27,2 

1880 

Janvier 

24,9 

» 

Février 

25,5 

» 

Mars 

25,6 

1884 

Août 

15°46,2 

)) 

Septembre 

44,0 

» 

Octobre 

43,3 

» 

Novembre 

41,1 

» 

Décembre 

39,7 

1885 

Janvier 

39,4 

La  séance  est  levée  à  midi  un  quart. 


CLX1X 


Séance  du  17  juillet  1887. 

Présidence  de  M.  A.  Bp, i art,  président. 

La  séance  est  ouverte  à  onze  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  juin  est  approuvé. 

A  la  suite  de  la  présentation  faite  dans  la  dernière  séance 
et  du  vote  du  Conseil,  M.  le  président  proclame  membre  de 
la  Société 

M.  le  Dr  Kuborn  (H.),  membre  de  l’Académie,  président  de 
la  Société  royale  de  médecine  publique,  à 
Seraing,  présenté  par  MM.  G.  Dewalque  et 
G.  Jorissenne. 

Correspondance.  —  M.  le  président  donne  lecture  d’une 
lettre  de  M.  L.-L.  De  Koninck,  annonçant  la  mort  de  son 
père.  L’assemblée  charge  M.  J.  Fraiponf,  de  rédiger  pour 
les  Annales  une  notice  bibliographique  sur  les  travaux  de 
l’éminent  paléontologiste  que  la  science  vient  de  perdre  et 
qui  fut  le  premier  président  de  la  Société. 

Le  secrétaire  général  donne  lecture  d’une  lettre  de 
M.  Cassino,  annonçant  une  nouvelle  édition  de  son  Scien- 
tist’s  Direciory.  L’assemblée  vote  l’acquisition  de  cet 
ouvrage. 

Ouvrages  offerts.  —  Le  secrétaire  général  dépose  sur  le 
bureau  les  ouvrages  suivants,  reçus  en  don  ou  en  échange 
depuis  la  dernière  séance.  Des  remercîments  sont  votés 
aux  donateurs. 

Anvers.  Société  royale  de  géographie.  Bulletin ,  t.  XI, 
fasc.  4,  1887. 

Barnsley.  Midland  Institute  of  Mining,  Civil  and  Mecha- 
nical  Engineers.  Transactions ,  vol.  X,  part 
88, 1887. 


CLXX 


Berlin.  Deutsche  geologische  Gesellschaft.  Zeitschrift, 
Band  XXXIX,  Heft  1,  1887;  Katalog  der 
Bihliothek,  bestand  am  1  avril  1887. 

Budapest.  Magyar  nemzeti  Muzeum.  Természetrajzi 
füseteh,  vol.  X,  n°4,  1886;  Catalogue  des  pu¬ 
blications  particulières  publiées  dans  les  dix 
premiers  volumes  des  Természetrajzi  füsetek, 
1887. 

—  Kgl.  Ung.  geologische  Anstalt.  Jahresbericht 
für  1885;  Mittheilungen,  Bd.  VII,  Heft  6;  Bd. 
VIII,  Heft  5,1887;  Zeitschrift,  Kôtet  XVII, 
Füzetl-3,  4-6,  1887. 

Bruxelles.  Académie  royale  des  sciences.  Bulletin, 
t.  XIII,  n°  5,  1887. 

—  Bibliographie  de  Belgique ,  an.  XIII,  n09  3*  et  4, 
1887. 

—  Musée  royal  d’Histoire  naturelle.  Annales, 

t.  XIII,  1886. 

—  Société  royale  belge  de  géographie.  Bulletin , 
an.  XI,  n°  3, 1887. 

—  Société  royale  de  médecine  publique  de  Bel¬ 
gique.  Tablettes  mensuelles,  mai  1887. 

—  Annales  des  [ travaux  publics  de  Belgique , 

t.  XLIV, 
cah.  4,  1886. 

Cambridge  (E.  U.).  Muséum  of  comparative  Zoôlogy. 
Bulletin,  vol.  XIII,  n°  4,  1887. 

Christiana.  Den  NorskeNordhavs  Expédition  1876-1878. 

XVIJI,  A  :  Nordhavets  Dybder.  Temperatur 
og  Stromminger,  ved  H.  Mohn.  Un  volume  et 
un  atlas  de  48  pl.  in-4°. 

Société  de  Borda.  Bulletin,  an.  XII,  trirn.  2, 
1887. 


Dax. 


CLXXI 


Gottingue.  Kôaigl.  Gesellsehaft  der  Wissenschafien  und 
Georg-August  Universitats.  Nachrichten,\886. 

Halle-s. -S.  Naturwissenschaftlicher  Verein .  Zeitschrift 
fur  Naturwissenschaften ,  Folge  4,  Bd.  VI, 

Heft  1,  1887. 

Hanau  Wetterauische  Gesellsehaft  für  die  gesammte 
Naturkuride.  Bericht,  1  avril  1885  —  31  mars 
1887. 

Harlem  Société  hollandaise  des  sciences.  Archives 
néerlandaises  des  sciences  exactes  et  natu¬ 
relles,  t.  XXI,  livr.  5,  1887. 

Le  Mans.  Société  d’agriculture, sciences  et  arts.  Bulletin , 
t.  XXIII,  sér.  2,  fasc.  1,  1887-1888. 

Lille.  Société  géologique  du  Nord.  Annales,  t.  XIV, 
livr.  2-3,  1887. 

Lisbonne.  Commission  des  travaux  géologiques  du 
Portugal.  Recueil  d'études  sur  la  faune  crè- 
tadque,\ ol.  II,  Echinides,  par  M.  P.  de  Loriol, 
fasc.  1,  in-4%  1887. 

Londres.  Royal  Society.  Proceedings ,  vol.  XLII,  n°  255, 
1887. 

Metz.  Société  d’Histoire  naturelle.  Bulletin ,  cah.  XVI, 
1884  et  XVII,  1887. 

Mons.  Société  des  ingénieurs  sortis  de  l’Ecole  provin¬ 
ciale  des  mines  du  Hainaut.  Publications , 
t.  XVIII,  feuilles  9-11  et  planches,  1887. 

New  Haven.  American  journal  of  science,  vol.  XXXIV, 
n°  199,  1887. 

Neuchâtel.  Société  des  sciences  naturelles  de  Neuchâtel. 
Bulletin ,  t.  XV,  1886. 

Newcastle-u  -T.  North  of  England  lnstitu te  of  Mining. 

Transactions,  vol.  XXXVI,  part  3,  1887. 

New  York.  Science ,  vol.  IX,  n°*  227-229,  1887  ;  vol.  X, 
n°  230,  1887. 


—  CLXXI1  — 


Padoue.  Società  veneto-trentina  di  scienze  naturali. 
Bullettino ,  t.  IV,  n°  1,  1887. 

Paris.  Académie  des  sciences.  Comptes  rendus , 
t.  CIV,  n°s  24-26  ;  t.  CV,  n°  1,  in-4°,  1887. 

—  Annales  desmmes,  t.  X,  liv.  6,  1886. 

—  Bulletin  scientifique  du  Nord  de  la  France  et 

de  la  Belgique ,  sér.  2,  an.  X,  n°  3-4, 1887. 

—  Société  française  de  minéralogie.  Bulletin,  t.  X, 
n"  3,  1887. 

Rome.  Reale  accademia  dei  Lincei.  Rendiconti ,  ser.  4, 
vol.  III,  fasc.  9,  1887. 

—  Osservatorio  ed  archivio  centrale  geodinamico. 
Bullettino,  novembre  e  dicembre,  1886. 

—  Società  geologica  Italiana.  Bollettino ,  an.  VI, 
fasc.  1,  1887. 

Turin.  R.  accademia  dellescienze.  Atti,\ ol. XXII,  disp. 
12-13,  1887. 

X7ienne.  K.  k.  geologische  Reichsantalf.  Jahrbuch, 
Bd.  XXXVII,  Heft  1,  1887;  Verhandlungen , 
n° 2-8, 1887. 

DONS  D’AUTEURS. 

BriartjA.  Compte  rendu  de  l’excursion  de  la  Société 
royale  malacologique  de  Belgique.  Note  sur 
la  structure  des  dunes.  Bruxelles,  1886. 

Churchill ,  Dr.  John  Francis.  First  report  free  stœchiolo- 
gical  dispensary  for  consumption,  etc.  Lon¬ 
don,  1886. 

Dawson ,  J.  William.  On  the  mesozoic  Floras  of  the  Rocky 
Mountain  région  of  Canada,  1883. 

Delvaux ,  E.  Visite  aux  gîtes  fossilifères  d’Aeltre.  Bruxelles, 
1887. 

Grand ’  Eury.  Formation  des  couches  de  houille  et  du  ter¬ 
rain  houiller.  Paris,  1887. 


—  clxxiii 


Hutton,  F.-W.  Report  on  the  Tarawera  volcanic  district. 
Wellington,  1887. 

Kirchhoff,  A.  Bericht  der  Zentral  Kommission  fur  Wis- 
senschaftliche  Landeskunde  von  Deutschland. 
Berlin,  1887. 

Sandberger,  F.  von.  Pupa  (vertigo)  parcedenlata-genesii. 
Wurzbourg,  1887. 

—  Ueber  einen  neuen  Pelekypoden  aus  dem  nas- 
sauischen  Unterdevon,  1887. 

Vallée  Poussin ,  Ch.  de  la.  Les  eurites  quartzeuses  de  Ni¬ 
velles  et  des  environs.  Bruxelles,  1887. 

Le  secrétaire  général  appelle  l’attention  de  la  Société, 
d’abord  sur  le  Bericht  der  Zentral  Commission  fur  wissens- 
chaftliche  Landeskunde  von  Deutschland ,  puis  sur  les  notes 
suivantes  de  nos  confrères  :  A.  Briart,  Compte  rendu  de  la 
Société  Malacologique.  Note  sur  la  structure  des  dunes ; 
É.  Delvaux,  Visite  aux  gîtes  fossilifères  d’Aeltre ;  Ch.  de  la 
Vallée  Poussin,  Les  eurites  quartzeuses  de  Nivelles. 

M.  le  président,  en  présentant  de  la  part  de  l’auteur  le 
mémoire  de  M.  Grand’Eury  sur  la  formation  des  couches 
de  houille,  annonce  que  celui-ci  désirerait  avoir  une  appré¬ 
ciation  de  son  travail.  M.  Briart  se  chargera  volontiers  de  la 
partie  géologique,  mais  il  prie  l’assemblée  de  désigner  un 
membre  de  la  Société  qui  se  chargerait  de  la  partie  bota¬ 
nique. 

M.  A.  Gilkinet  sera  prié  de  bien  vouloir  se  charger  de 
cette  dernière  partie. 

Rapports.  —  MM.  Briart,  Delvaux  et  Malaise  donnent  lec¬ 
ture  de  leurs  rapports  sur  le  travail  de  M.  Ubaghs  relatif  à 
l’origine  des  silex  de  la  station  de  Sinte-Gertruid.  Conformé¬ 
ment  à  leurs  conclusions,  ce  travail  sera  inséré  dans  les 
Mémoires. 

Sur  l’observation  de  M.  G.  Malaise,  il  est  entendu  qu’il  y 
aura  révision  de  certaines  expressions. 


CLXXIV 


Conformément  aux  conclusions  des  rapports  de  MM.  Ch. 
de  la  Vallée  Poussin,  G.  Dewalque  et  H.  Forir,  l’assemblée 
décide  que  le  travail  de  M.  X.  Stainier  sur  la  diabase  de 
Malmédy  sera  inséré  dans  le  même  recueil. 

Communications.  —  M.  Ad.  Firket  présente  des  échan¬ 
tillons  d’un  silicate  de  fer  artificiel  qu’il  rapporte  à  la 
Fayalite  et  au  sujet  de  laquelle  il  fait  une  communication 
verbale.  L’assemblée  décide  que  MM.  Ch.  de  la  Vallée 
Poussin,  W.  Spring  et  G.  Cesàro  examineront  la  rédaction 
que  l’auteur  fera  sans  retard,  et  que  le  secrétaire  général  est 
autorisé  de  l’insérer  immédiatement  dans  les  Mémoires  si 
leurs  conclusions  sont  favorables. 

Le  même  membre  rend  compte  des  résultats  des  fouilles 
que  l’on  opère  actuellement  pour  le  gazomètre  de  la  rue 
des  Bayards,  à  Liège,  et  présente  les  échantillons  à  l’ap¬ 
pui.  Voici  le  texte  de  cette  communication. 

Alluvions  modernes  de  la  vallée  de  la  Meuse,  à  Liège, 
par  Ad.  Firket. 

Une  tranchée  exécutée  en  1881  au  pied  des  vignobles 
qui  s’élèvent  derrière  la  station  de  Vivegnis,  à  Liège,  m’a 
donné  l’occasion  de  signaler  à  la  Société  géologique  (*) 
l’existence  d’un  limon  fossilifère  quaternaire,  recouvrant  à 
l’altitude  de  68m60,  supérieure  de  plus  de  10  mètres  au 
niveau  d’éliage  de  la  Meuse,  le  versant  gauche  de  la  vallée 
de  ce  fleuve.  Ce  limon,  caractérisé  par  une  très  grande 
abondance  de  H  dix  hispida  et  de  Pupa  muscorum,  renfer¬ 
mait,  en  outre,  Rhinocéros  lichorinus  (plusieurs  molaires), 
divers  ossements  d 'Equus  et  une  portion  de  bois  de  Ce r vus. 

(*)  Limon  fossilifère  quaternaire  dans  la  vallée  de  la  Meuse.  —  Ann.  de  la 
Soc.  gcol.  de  Belg.,  t.  VIII,  p.  cxvm. 


clxxv 


Il  se  prolongeait,  du  reste,  au-dessus  du  point  où  ces  fos¬ 
siles  ont  été  rencontrés.  Je  l’ai  considéré  comme  une  allu- 
vion  ancienne  du  fleuve,  comme  un  limon  de  la  Meuse 
quaternaire  déposé  à  une  époque  où  les  eaux  de  ce  fleuve 
dépassaient  notablement  le  niveau  des  plus  fortes  crues 
actuelles. 

A  750  mètres  à  l’Est  de  ce  point  se  trouve  l’usine  à  gaz 
de  la  rue  des  Bayards,  où  l’on  vient  de  pratiquer,  pour  la 
construction  d’une  cuve  de  gazomètre,  une  vaste  fouille 
qui  donne  des  renseignements  intéressants  sur  la  consti¬ 
tution  locale  des  alluvions  récentes  du  fleuve. 

Cet  endroit,  situé  dans  la  plaine  alluviale,  à  500  mètres 
de  la  Meuse  et  à  100  mètres  du  pied  du  versant  gauche  de 
la  vallée,  est  à  peu  près  dans  le  prolongement  de  l’axe  du 
ravin  que  gravit  la  rue  Thier-à-Liége. 

Le  sol  naturel,  qui  se  relève  légèrement  à  partir  du  bord 
du  fleuve,  y  est  à  l’altitude  de  62m32,  tandis  qu’aux  prés  de 
Droixhe,  situés  sur  l’autre  rive,  il  est  à  la  cote  60  mètres 
environ.  Il  convient  de  choisir  ce  point  de  comparaison 
parce  que,  de  ce  côté,  la  main  de  l’homme  n’a  pas  modifié  la 
surface  des  alluvions  modernes  de  la  Meuse,  tandis  que  le 
sol  a  souvent  été  exhaussé  sur  la  rive  gauche.  C’est  ainsi, 
par  exemple,  que  l’entrée  de  l’usine  h  gaz  se  trouve,  rue  des 
Bayards,  à  la  cote  64“. 

La  fouille  dont  il  s’agit  a  50  mètres  de  diamètre,  c’est-à- 
dire  près  d’un  cinquième  d’hectare  en  superficie,  et  une 
profondeur  moyenne  de  6m67. 

Elle  descend  jusqu’au  dépôt  de  gros  cailloux  roulés  qui 
forme  en  ce  point  la  base  des  alluvions  modernes  et  elle 
m’a  permis  d’examiner,  sur  un  très  grand  développement, 
la  constitution  de  celles-ci,  qui  est  indiquée  par  la  coupe 
verticale  et  la  légende  suivantes. 


—  CLXXVI  — 


Meuse 

au  pont  Maghin. 
Hautes 


Altitudes. 
62m32.  Sol 


57mGo.  Contact 


56m45 


5om65.  Contact 


7.  Terre  végétale .  lm50 

6.  Limon  jaune  (terre  à  briques)  passant  insensiblement  au  limon 

suivant . * .  2,  40 

5.  Limon  jaune  grisâtre,  très  plastique  vers  le  bas,  avec  Hélix  hor - 

ternis  . .  0,  77 

4.  Limon  argileux  brun,  chargé  d’humus,  renfermant  de  la  vivianite 
et  d’où  partent  de  nombreuses  racines,  en  place,  de  végétaux 

ligneux .  0,  30 

3.  Limon  gris  bleuâtre,  argileux  et  un  peu  calcareux,  où  descendent 
les  racines  de  la  couche  précédente.  Ossements  de  Cervus 
elaphus  vers  le  bas .  0,  90 


CLXXVII  — 


2.  Troncs  et  branches  de  végétaux  ( Quercus ,  Carpinus,  etc.),  frag¬ 
ments  de  bois  roulés,  noisettes  (Corylus  avellana ),  champi¬ 
gnons  épiphytes  ( Polyporus  igniarius),  entremêlés  de  petites 
zones  argilo-sableuses  avec  Bithynia  tentaculata  ....  0,  70 

4.  Gravier  très  fin  passant  au  sable  avec  Bithynia  tentaculata  .  .  0,  40 

Ensemble  .  .  6m67 

Q.  Gros  gravier  du  fond  de  la  vallée  :  cailloux  roulés  pugilaires 
de  quartzites  cambriens  et  de  grès  dévoniens. 

A  gauche  de  la  coupe  sont  indiquées  les  altitudes  de 
divers  niveaux  relatifs  à  la  Meuse  au  pont  Maghin,  point  le 
plus  rapproché  pour  lequel  j’ai  pu  obtenir  ces  données,  qui 
m’ont  déjà  servi  pour  ma  note  précitée  (*);  à  droite  de  la 
coupe  figurent  l’altitude  du  sol  où  la  fouille  a  été  établie  et 
celles  des  principaux  contacts  observés. 

Il  n’y  a  rien  de  bien  particulier  à  dire  des  limons  5  et  6 
qui  sont  homogènes,  diffèrent  peu,  passent  insensiblement 
de  l’un  à  l'autre  et  où  je  n’ai  trouvé,  dans  le  premier,  que 
quelques  Hélix  hortensis. 

Je  les  considère  comme  des  limons  fluviatiles  très  récents 
dus  en  grande  partie  à  des  inondations,  en  faisant  remarquer 
que  lors  des  grands  débordements  actuels  de  la  Meuse,  par 
exemple  en  1850  et  en  1880,  les  eaux  atteignent  encore 
presque  le  sol  du  terrain  où  l’emplacement  de  la  cuve  de 
gazomètre  a  été  creusé.  En  1850,  à  l’endroit  situé  à  1200 
mètres  en  amont,  où  le  pont  Maghin  a  été  construit,  les 
eaux  du  fleuve  atteignirent  la  cote  62m28,  qui  n’est  inférieure 
que  de  quelques  centimètres  au  niveau  du  sol  de  ce  terrain. 

(*)  Les  altitudes  relatives  à  la  Meuse  surpassent  de  0m60  celles  qui  sont 
indiquées  dans  ma  note  de  4881,  parce  que  celles-ci  étaient  rapportées  à  l’an¬ 
cien  repère  des  Ponts  et  Chaussées  dont  le  zéro  était,  pour  Liège,  supérieur 
de  0m60  au  zéro  de  l’Etat-major  (niveau  moyen  des  basses  mers  à  Ostende 
pendant  une  certaine  série  d’années),  que  les  Ponts  et  Chaussées  ont  aujour¬ 
d’hui  adopté.  Par  suite,  les  altitudes  du  fleuve  données  dans  ma  première 
communication  sont  ici  majorées  de  0m60  Cette  différence  ne  modifie  pas,  au 
surplus,  les  conclusions  de  ma  note  de  4884. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV 


BULLETIN,  12 


—  CLXXVÎII  — 


L’inondation  de  1880  n’a  guère  différé,  dans  cette  région, 
de  celle  de  1850;  et,  chaque  fois,  les  eaux  de  la  Meuse  se 
sont  étendues  à  peu  près  jusqu’à  l’intersection  des  rues  des 
Bayards  et  de  St-Léonard,  ainsi  que  le  montre  un  plan  des 
inondations  de  1850  et  de  1880  édité  par  l’établissement 
lithographique  Ch.  Claesen,  à  Liège. 

Le  dépôt  qui  comprend  les  zones  3  et  4  est  fort  inté¬ 
ressant.  La  zone  4  a  toutes  les  apparences  d’un  ancien  sol 
végétal  émergé,  dont  la  partie  supérieure,  il  est  vrai,  a  pu 
être  emportée  avant  le  dépôt  du  limon  5,  en  même  temps 
que  les  arbres  qu’elle  portait,  lesquels  sont  représentés  par 
de  nombreuses  et  volumineuses  racines  en  place.  Ces 
racines  partent  du  contact  des  couches  5  et  4  et  descendent, 
en  se  ramifiant,  jusque  près  de  la  base  de  la  couche  3  sans 
l’atteindre  toutefois.  La  zone  4  est  fortement  chargée  de 
détritus  végétaux  et  elle  renferme  aussi  de  la  vivianite 
terreuse.  Sa  surface  supérieure  est  à  0m30  à  peu  près  sous 
le  niveau  d’étiage  ou  des  basses  eaux  d’été  de  la  Meuse 
avant  sa  canalisation,  et  à  lm60  sous  le  niveau  de  flottaison 
actuel.  Tout  en  admettant  qu’il  ne  reste  qu’une  partie  de  la 
zone  4,  je  suis  porté  à  croire  qu'à  l’époque  où  croissaient 
les  arbres  qu’elle  portait,  le  niveau  d’étiage  était  inférieur 
à  57m92. 

Le  limon  3  est  gris  bleuâtre,  argileux  et  un  peu  calcareux. 
A  sa  base,  des  ossements  de  Cervus  elaphus  en  bon  état  de 
conservation,  renfermant  encore  de  la  matière  organique, 
ont  été  recueillis.  Je  les  ai  soumis  à  l’examen  de  M.  le 
professeur  J.  Fraipont,  qui  les  a  déterminés  et  y  a  reconnu 
une  vertèbre  dorsale,  une  vertèbre  lombaire,  deux  humérus, 
deux  fémurs,  un  tibia,  un  canon  antérieur,  un  canon  posté¬ 
rieur  et  un  calcanéum.  Ils  se  rapportent  tous,  vraisembla¬ 
blement,  au  même  individu. 

Ce  cerf,  que  l’on  rencontre  dans  tout  le  quaternaire  et 
qui  existe  encore  aujourd’hui  en  Belgique,  n’offre  évidem- 


GLXXIX  — 


ment  rien  de  caractéristique  au  point  de  vue  de  l’âge  du 
dépôt;  mais  l’état  des  ossements  permet  d’inférer  qu’ils  sont 
très  récents.  De  plus»  il  m’a  été  affirmé  qu’une  pièce  de 
monnaie»  que  malheureusement  je  n’ai  pu  me  procurer,  a 
été  recueillie  à  proximité  des  ossements  par  un  des 
nombreux  ouvriers  employés  au  déblai. 

La  couche  suivante»  n°  2,  est  un  fouillis  de  troncs  d’arbres 
parfois  de  grandes  dimensions»  qui  peuvent  être  rapportés 
notamment  au  chêne  et  au  charme,  et  de  branches  plus  ou 
moins  menues. On  y  rencontre  des  fragments  de  bois  aplatis, 
arrondis  par  frottement  et  réellement  roulés  comme  des 
galets.  Je  n’ai  pas  remarqué  de  feuilles  dans  le  dépôt;  mais 
j’y  ai  trouvé  des  noisettes  (Corylus  avellana)  très  nombreuses 
et  trois  exemplaires  de  grandes  dimensions  d’un  champignon 
épiphyte  que  M.  le  docteur  G.  Lambotte,  de  Verviers,  bien 
connu  par  ses  travaux  mycologiques,  a  bien  voulu  examiner 
et  a  déterminé  comme  Polyporus  igniarius.  Il  attribue  à 
ces  Hyménomycètes,  caractérisés  par  le  chapeau  en  sabot 
de  cheval»  la  cuticule  dure  et  résistante,  les  pores  à  très 
petite  ouverture,  une  huitaine  d’années  d’existence  d’après 
le  nombre  des  couches  distinctes  de  tubes.  M.  le  docteur 
Lambotte  ajoute  qu’ils  croissent  particulièrement  sur  le 
saule,  le  hêtre,  le  noisetier,  le  chêne,  le  peuplier,  et  qu’ils 
sont  communs  actuellement. 

Cette  couche  à  végétaux  renferme  aussi  quelques  minces 
zones  irrégulières»  argilo-sableuses,  contenant  Bithynia 
tentaculata. 

Elle  est  séparée  du  gros  gravier  Q  formé  de  cailloux 
pugilaires  de  quartzites  cambriens  et  de  grès  dévoniens, 
qui  forme  le  substratum  des  alluvions  modernes  et  que  je 
considère  comme  quaternaire»  par  une  petite  couche  assez 
irrégulière  n°  1  de  gravier  quartzeux  très  fin  dont  les  grains 
ne  dépassent  pas  2  à  3  millimètres.  Cette  couche,  qui 
constitue  la  base  des  alluvions,  mesure  au  plus  Qm10  d’épais- 


CLXXX 


seur  ;  elle  renferme  aussi  Bithynia  tentaculata ,  et  parfois 
certains  troncs,  par  exemple  un  gros  tronc  de  chêne,  la 
traversent  en  reposant  directement  sur  le  gros  gravier  Q. 
Les  divers  végétaux  sont,  du  reste,  plus  ou  moins  complè¬ 
tement  transformés  en  lignite. 

Il  n'est  pas  douteux  qu’ils  ont  été  charriés  par  le  fleuve 
et  se  trouvent  à  quelque  distance  de  leur  lieu  d’origine.  Ils 
y  seront  tombés  par  vétusté  ou  bien  des  orages  ou  des 
débordements  les  y  auront  entraînés. 

Cette  accumulation  de  végétaux  offre  beaucoup  d’analogie 
avec  le  dépôt  rencontré  en  1827  à  Grivegnée,  sur  la  rive 
droite  de  l’Ourthe,  en  creusant  la  galerie  d’écoulement  du 
charbonnage  de  Trou-Souris  et  surtout,  par  la  nature  des 
végétaux,  avec  celui  qui  a  été  traversé  en  1830,  à  Angleur, 
lors  de  la  construction  du  canal  du  Luxembourg. 

Il  sont  décrits  comme  dépôt  tourbeux  par  A.  H.  Dumont  (4) 
et  parC.  J.  Davreux  (2)  dans  leurs  mémoires  sur  la  consti¬ 
tution  de  la  province  de  Liège  couronnés  en  1830  par  l'Aca¬ 
démie  de  Belgique  et  le  premier  de  ces  dépôts  avait  déjà 
fuit  l’objet  d’une  notice  de  G.  J.  Davreux  en  1827  (3). 

L’amas  végétal  de  l’usine  des  Bayards  ne  peut  être  consi¬ 
déré  comme  de  la  tourbe  proprement  dite,  parce  qu’il  ne 
renferme  ni  mousses  du  genre  Sphagnum ,  si  abondantes 
dans  nos  tourbières,  ni  végétaux  analogues,  et  qu’au  lieu 
de  résulter  d’une  végétation  in  situ ,  ce  n’est  qu’une  accu¬ 
mulation  due  à  un  phénomène  de  transport,  comme  il  a  été 
dit  plus  haut. 

Je  pense,  en  outre,  qu’au  moment  de  son  dépôt,  la  nappe 
liquide  n’avait  qu’une  faible  hauteur  et  qu’alors,  aussi,  le 

(*)  A.  H.  Dumont.  Mémoire  sur  la  constitution  géologique  de  la  province  de 
Liège,  p.  333.  Bruxelles,  Hayez,  1832. 

(-)  C.  J.  Davreux.  Essai  sur  la  constitution  géognostique  de  la  province  de 
Liège ,  p.  83.  Bruxelles,  Hayez,  1833. 

(3)  Journal  Mathieu  Laensbergh  du  27  décembre  1829. 


CLXXXI 


niveau  des  eaux  de  la  Meuse  était  moins  élevé  qu’aujour- 
d’hui. 

Pendant  la  période  quaternaire  proprement  dite,  la  Meuse 
approfondissait  son  lit.  La  couche  de  gros  cailloux,  en 
mouvement,  rabotait  le  fond  delà  vallée  qu’elle  creusait  de 
plus  en  plus.  En  même  temps  le  niveau  du  fleuve  baissait 
et  il  abandonnait,  par  exemple,  à  l’altitude  de  68m80,  der¬ 
rière  la  station  de  Vivegnis,  le  limon  contenant  Hélix  his- 
pida ,  Pupa  muscorum,  des  dents  de  Rhinocéros  ticho - 
rinus ,  etc.,  que  j’ai  décrit  précédemment. 

Je  suis  porté  à  admettre,  d’après  ce  qui  précède,  qu’un 
phénomène  d’ordre  inverse  s’est  produit  pendant  la  forma¬ 
tion  des  alluvions  modernes. 

J’estime  qu’à  partir  du  dépôt  de  la  petite  couche  de 
gravier  fin,  premier  représentant  des  alluvions  modernes, 
et  de  la  formation  de  la  couche  à  végétaux  qui  la  surmonte, 
le  niveau  des  eaux  de  la  Meuse,  qui  avait  atteint  un  mini¬ 
mum,  s’est  relevé  pendant  une  partie  de  la  période  moderne, 
tout  en  restant  fort  en  dessous  de  celui  qu’elles  avaient  lors 
du  dépôt  du  limon  quaternaire  fossilifère,  qui  vient  d’être 
rappelé. 

Cette  communication  donne  lieu  à  diverses  observations. 
M.  Del  vaux  rappelle  qu’il  a  rencontré,  lors  des  travaux 
que  le  gouvernement  a  fait  exécuter  dans  le  lit  de  l'Escaut, 
à  Àudenarde,  une  couche  de  tourbe  semblable  à  celle  que 
M.  Fii  ket  vient  de  décrire.  Cette  tourbe  renfermait  des  noi¬ 
settes,  des  fragments  de  bois  roulés,  des  coquilles  et  des 
ossements  de  mammifères  de  l’époque  moderne,  ossements 
dont  quelques-uns  étaient  entaillés. 

MM.  Ch.  de  la  Vallée  Poussin  et  A.  Briart  sont 
portés  à  considérer  les  échantillons  présentés,  non  comme 
un  dépôt  de  rivière,  mais  comme  une  formation  tourbeuse. 
L’auteur  persiste  à  penser  que  cette  accumulation  de  vé¬ 
gétaux  est  un  dépôt  de  transport  et  non  une  formation  tour- 


CLXXXII 


beuse  qui  se  serait  développée  sur  le  fin  gravier  qu’elle 
recouvre.  Il  n’est  pas  rationnel,  selon  lui,  d’étendre  le  nom 
de  tourbe  à  une  telle  formation. 

Le  secrétaire  général  donne  lecture  de  la  lettre  suivante, 
dont  l’insertion  au  procès-verbal  est  ordonnée. 

Liège,  le  14  juillet  1887. 

Monsieur  le  Professeur, 

Monsieur  Cluysenaar,  membre  de  la  Société  royale  de 
Malacologie  et  professeur  à  l’école  normale  de  Huy,  a  trouvé 
en  1883  des  graptolilhes  dans  les  schistes  siluriens  de 
Statte. 

M.  Malaise  en  a  pris  connaissance.  En  1885,  M.  Cluyse- 
naar  et  moi  avons  récolté  des  graptolilhes  dans  la  tranchée 
du  chemin  de  fer  Nord-Belge  à  Huy.  Nous  avons  signalé  la 
chose  dans  les  Bulletins  du  Cercle  des  naturalistes  Hutois. 
(N*  1,  année  1886.) 

De  commun  accord  avec  moi,  M.  Cluysenaar  a  signalé  ses 
découvertes  et  les  miennes  au  Cercle  des  naturalistes  Hu¬ 
tois  et  à  la  Société  royale  de  Malacologie  de  Bruxelles 
(séance  de  juin  1887),  avec  promesse  de  rapport. 

M.  Cluysenaar  et  moi  vous  prions  de  vouloir  bien  faire 
connaître  nos  découvertes  à  la  Société  géologique  de  Liège 
et  nous  en  conserver  la  priorité. 

Nous  sommes  en  possession  de  500  échantillons,  au 
moins, comprenant  une  trentaine  d’espèces,  parrni  lesquelles 
nous  citerons. 

Climacograptus  scalaris. 

»  cælatus. 

Monograpsus  priodon. 

Diplograpsus  folium. 

»  foliaceus. 

Monograpsus  tenuis. 

Didymograpsus  Murchisoni. 

Dichograpsus  octobrachiatust  etc. 


—  CLXXXIII 


Des  trilobites,  Lingula  (trois  espèces),  végétaux,  etc. 

Veuillez  agréer,  etc. 

A.  Lecrenier. 

A  la  suite  de  cette  communication,  M.  le  professeur 
G.  Malaise  redemande  et  reçoit  le  pli  cacheté  qu’il 
avait  déposé  dans  la  dernière  séance,  puis  il  présente  quel¬ 
ques  observations,  dont  il  a  envoyé  la  rédaction  suivante. 

A  la  suite  de  l’annonce  faite  par  MM.  Cluysenaar  et 
Lecrenier  de  la  découverte  de  trois  espèces  de  lingules  et 
de  divers  graptolithes  dans  les  schistes  siluriens  de  Huy, 
je  serai  charmé,  dit-il,  d’en  voir  la  confirmation  et  principa¬ 
lement  celle  des  trois  espèces  de  lingules.  J’attends,  soit  leur 
description,  soit  la  vue  des  échaniillons,pour  me  prononcer. 

Il  appelle  l’attention  sur  la  difficulté  que  présente  la 
détermination  des  graptolithes,  et  sur  le  danger  d’arriver 
à  des  déterminations  inexactes  en  voulant  faire  trop  d’es¬ 
pèces  avec  des  exemplaires  incomplets. 

M.  Malaise  annonce  la  présence  de  fucoïdes  et  de  cornets 
d’emboitements  (Cône  in  cône)  dans  les  schistes  de  Huy. 

M.  le  professeur  G-.  Dewalque  présente  également  des 
échantillons  de  schistes  siluriens  recueillis  dans  la  même 
localité  par  M.  P.  Destinez,  préparateur  à  l’université  de 
Liège,  et  renfermant  divers  graptolithes,  des  fragments  de 
crustacés  (?)  et  des  cornets  emboîtés. 

M.  le  professeur  Malaise  fait  ensuite  les  communica¬ 
tions  suivantes. 

Observations  sur  quelques  Graptolithes  de  la  bande  silurienne 
de  Sambre-et- Meuse, 

par  G.  Malaise. 

Dans  mon  mémoire  de  1873  sur  le  terrain  silurien  (*), 

(*)  Description  du  terrain  silurien  du  centre  de  la  Belgique.  Mémoires  cou 
ronnés,  etc.,  de  l’Acad.  r.  de  Belgique,  t.  XXXVII,  p.  104,  Bruxelles,  1873 


CLXXX1V  — 


j’ai  signalé,  à  la  sortie  S.  du  tunnel  de  Huy,  vers  Statte,  la 
présence  d’un  graptolithe  que  je  rapportais  alors  au  Clima- 
cograptus  scalaris ,  dans  les  phyllades  ou  schistes  noirs 
pailletés  de  mica.  Depuis,  les  mêmes  schistes  m'ont  fourni 
un  fragment  d’une  tête  de  trilobite  et  des  traces  de  crus¬ 
tacé;  et  dans  le  voisinage,  Didymograptus  sp. 

Didymograplus  Murchisoni  a  été  également  trouvé  par 
moi  dans  des  schistes  noirs  aux  environs  de  Naninne. 

J’ai  trouvé  de  nombreux  fossiles  dans  la  bande  de  Sambre- 
et-Meuse.  Parmi  ceux-ci,  je  signalerai,  parmi  les  grap- 
tolithes  les  plus  caractéristiques,  Monograptus  colonus  et 
Monograptus  priodon, rencontrés  en  un  très  grand  nombre  de 
points,  que  de  nouvelles  recherches  augmenteront  encore. 

Je  citerai  un  beau  gisement  de  Monograptus  colonus  aux 
environs  de  Fosses.  J’ai  appelé,  en  1883  (*),  l’attention  sur 
Monograptus  priodon  ;  ce  dernier  a  été  rencontré  récem¬ 
ment  en  très  bons  exemplaires,  à  Naninne,  par  M.  Arm. 
Lambotte. 

Quant  à  la  bande  de  Sambre-et-Meuse,  me  basant  sur 
une  longue  série  d’observations,  l’idée  que  je  m’en  fais, 
au  point  de  vue  de  la  distribution  des  graptolithes,  est 
celle-ci. 

J’y  ai  reconnu  trois  niveaux  : 

A.  Climacograptus  scalaris  ?  à  la  partie  inférieure,  puis  : 

B .  Monograptus  priodon. 

C.  »  colonus. 

Monograptus  priodon  est  très  abondant  à  la  partie  infé¬ 
rieure  de  B  et  M.  colonus  dans  la  partie  supérieure  de  C. 

Sur  quelques  gisements  de  Receptaculites  Neptuni, 
par  C.  Malaise. 

J’ai  l’honneur  de  présenter  des  échantillons  de  Recep - 

(J)  Sur  la  constitution  du  massif  du  Brabant.  Bull.  Acad .  r.  de  Belgique , 
3e  série,  t.  V.,  p.  206.  Bruxelles,  1883. 


CLXXXV 


taculites  Neptuni  que  j'ai  recueillis  dans  un  des  îlots  cal¬ 
caires  de  Roly,  en  compagnie  de  mes  élèves;  on  en  a  bien 
trouvé  une  centaine  de  fragments. 

Receptaculites  Neptuni  est  considéré  surtout  comme  ca¬ 
ractéristique  de  la  base  du  frasnien.  MM.  les  professeurs 
G.  Dewalque  et  J.  Gosselet  l’ont  rencontré  dans  les  schistes 
à  calcéoles;  nous  en  avons  trouvé  dans  le  même  niveau  à 
Couvin,  à  Jemelle  et  aux  environs  de  Givet. 

Dans  un  mémoire  où  il  défend  les  origines  coralliennes 
d'un  certain  nombre  de  formations  frasniennes  (*),  M.  Ed. 
Dupont  dit:  «  un  quatrième  îlot  situé  en  face  du  village  de 
«  Roly  et  où  les  habitants  ont  établi  un  pittoresque  sanc- 
»  tuaire,  est  oblong,  admirablement  en  relief  dans  la  plaine 
»  et  formé  également  de  calcaire  gris  non  stratifié.  »  C’est  de 
cet  îlot  dont  il  s’agit.  Certaines  parties  m’ont  paru  stratifiées 
et  c’est  dans  celles-ci,  ainsi  que  dans  les  schistes  voisins, 
que  j’ai  trouvé  Receptaculites  Neptuni. 

M.  Dupont  indique  ce  fossile  dans  les  schistes  noduleux, 
mais  il  ne  le  marque  nulle  part  ailleurs,  sur  la  carte  de  Sau- 
tour,  qu’à  la  base  du  frasnien,  où  il  le  représente  par  les 
lettres  R  N.  D’autre  part,  il  nous  a  été  rapporté  que  M.  Du¬ 
pont  a  trouvé  Receptaculites  Neptuni  à  Sautour,  dans  le  cal¬ 
caire  à  Rhynchonella  cuboïdes.  M.  J.  Gosselet  l’a  rencontré  à 
Baives  dans  les  mêmes  conditions  et  M.Gronnier  l’a  recueilli 
à  Château-Gaillard,  dans  le  calcaire  à  Stromatactis. 

Remarquons  également  que  la  description  de  la  feuille 
deSautour  n’a  pas  été  publiée. 

M.  E.  Delvaux  communique  un  travail  sur  des  blocs 
colossaux  de  grès  landeniens  trouvés  dans  les  ballastières 

t1)  Bull,  du  musée  r.  d'histoire  naturelle  de  Belgique ,  t.  I,  Bruxelles,  1882. 
Terrain  dévonien  de  l’Entre-Sambre-et -Meuse.  Les  îles  coralliennes  de  Roly  et 
de  Philippeville. 

ANNALLES  SOC.  GÈOL.  DE  BELG.,  T.  XIV. 


BULLETIN,  13 


CLXXXVI 


de  Genck.  L’assemblée  décide  que  celte  communication 
sera  insérée  dans  les  Mémoires. 

M,  le  professeur  Spring  expose  le  résultat  de  ses  ana¬ 
lyses  de  schistes  du  toit  et  du  mur  de  la  couche  Gosmin  du 
charbonnage  de  St-Gilles,  à  Liège,  et  les  conclusions  qu’il 
croit  pouvoir  en  déduire  en  faveur  de  la  théorie  qui  con¬ 
sidère  la  houille  comme  produite  à  la  façon  de  la  tourbe. 
Ge  travail  est  renvoyé  à  l’examen  de  MM.  A.  Briart, 
Ad.  Firket  et  Ch.  de  la  Vallée  Poussin;  l’assemblée  décide 
en  outre  qu’il  sera  inséré  immédiatement  dans  les  Mémoires, 
si  telle  est  la  conclusion  des  trois  commissaires. 

M.  H.  Forir  montre  quatre  crustacés  nouveaux,  du  sys¬ 
tème  crétacé,  et  présente  quelques  additions  à  son  précé¬ 
dent  travail.  La  même  décision  est  prise,  moyennant  avis 
conforme  des  trois  commissaires,  MM.  A. Briart,  G.  De- 
walque  et  J.  Fraipont. 

M.  Gf.  Dewalque  met  sous  les  yeux  de  l’assemblée  les 
échantillons  de  poudingue  blanc  de  la  Baraque  Michel,  déjà 
présentés  dans  la  séance  précédente,  ainsi  que  du  grès 
blanc  d’Angleur  et  des  environs  de  Tirlemont,  ce  dernier 
caractéristique  du  landenien  supérieur,  ainsi  que  du  sable 
de  Sart  (Vielsalm)  qu’il  considère  comme  tertiaire  et  qu’il 
a  montré  à  ses  élèves  dans  une  excursion  qu’il  a  faite 
avec  eux,  il  y  a  quelques  années  et  à  laquelle  assistait 
M.  M.  Lohest,  qui  a  rapporté  pour  l’Université  les  échan¬ 
tillons. 

Il  est  fait  à  ce  sujet  une  communication  qui  donne  lieu  à 
des  observations  de  M.  R.Delvaux  et  de  M.  A.  Briart  C1). 

L’ordre  du  jour  appelle  ensuite  la  nomination  de  la  Com¬ 
mission  de  comptabilité. 

(*)  Voir  au  procès-verbal  de  la  séance  ordinaire  de  novembre  1887  le  texte 
qui  a  été  adopté  en  remplacement  des  deux  alinéas  qui  précèdent. 


CLXXXVII 


MM.  Kupfferschlaeger,  Marcotty,  Mullenders,  G.L’Hoest 
et  M.  Lohest  sont  désignés  pour  en  faire  partie. 

Quant  à  l’excursion  annuelle,  il  est  décidé  qu’elle  aura 
lieu  dans  l’Entre-Sambre-et-Meuse,  sous  la  direction  de 
M.  A.  Briart.La  réunion  aura  lieu  à  Gharleroi,  dans  la  se¬ 
conde  quinzaine  de  septembre. 

La  séance  est  levée  à  1  heure. 


Le  compte  rendu  de  l’excursion  annuelle,  qui  a  eu 
lieu  à  Vielsalm  et  à  Bastogne,  paraîtra  dans  un  des 
volumes  suivants. 


LAURENT-GUILLAUME  DE  KONINCK. 


Le  15  juillet  1887  mourait  à  Liège,  à  l’âge  de  78  ans, 
Laurent-Guillaume  de  Koninck ,  un  des  savants  les  plus 
illustres  delà  Belgique. 

Il  était  né  à  Louvain,  le  3  mai  1809.  A  22  ans,  il  était 
docteur  en  médecine,  docteur  dans  l’art  des  accouchements, 
docteur  en  pharmacie,  docteur  en  sciences  naturelles. 

En  1831,  c’est-à-dire  au  sortir  des  bancs  de  l’Université, 
il  fut  admis,  à  la  suite  d’un  concours  public,  en  qualité  de 
préparateur  de  chimie  à  l’université  de  Louvain  ;  c’est  à 
cette  science  qu’il  consacra  ses  premières  années  d’activité 
scientifique.  En  1835,  il  fut  nommé  agrégé  à  l’université 
de  Gand  et  chargé  du  cours  de  chimie  industrielle.  De  1835 
à  1836,  il  fréquenta  les  laboratoires  des  plus  grands 
chimistes  de  cette  époque.  Il  alla  s’initier  aux  méthodes 
scientifiques  à  Paris  chez  Gay-Lussac  et  Thénard,  à 
Berlin  chez  Mitscherlich,  à  Giessen  chez  Liebig.  Au  mois 
d’octobre  1836,  il  passa,  sur  sa  demande,  à  l’université 
de  Liège  où  il  fut  chargé  du  cours  de  chimie  organique  A 
la  retraite  de  J.-Gh.  Delvaux  de  Fenffe,  il  fut  chargé  du 
cours  de  chimie  générale  organique  et  inorganique.  Après 
quelques  années,  il  céda  la  partie  inorganique  du  cours  de 
chimie  générale  à  Th.  Ghandelon  qui  lui  abandonna  en 
échange  la  partie  organique  de  la  chimie  industrielle.  Il 
reçut  de  plus  dans  ses  attributions  un  cours  de  chimie 


ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV. 


1 


BULLETIN,  14 


cxc 


organique  approfondie  au  doctorat  en  sciences  naturelles. 
En  1846  et  1847  il  donna  un  cours  facultatif  de  paléonto¬ 
logie  au  doctorat  en  sciences  naturelles.  Il  fut  nommé  pro¬ 
fesseur  extraordinaire  en  1838,  professeur  ordinaire  en 
1855.  Il  suppléa  A.  Dumont  dans  l’enseignement  de  la 
géologie  pendant  un  semestre  en  1853.  Enfin,  il  fit  valoir 
ses  droits  à  l’éméritat  en  1876. 

Fort  des  leçons  et  des  conseils  qu’il  avait  reçus  à  fétran- 
ger  et  des  connaissances  qu’il  y  avait  acquises,  il  créa 
l’enseignement  de  la  chimie  sur  les  bases  de  la  nouvelle 
science.  Il  fut  le  premier  à  introduire  en  Belgique  la 
théorie  unitaire, aujourd’hui  presqu’universellement  admise 
et  qui  a  été  le  point  de  départ  de  si  nombreux  travaux 
et  de  si  brillantes  découvertes  en  chimie. 

C’est  en  1833  qu’il  publia  son  premier  travail  de  chimie: 
Tableau  synoptique  des  principales  combinaisons  chimiques. 
En  1834,  il  présentait,  à  l’Académie  Royale  de  Bruxelles, 
sa  première  œuvre  originale  :  Mémoire  sur  une  nouvelle 
méthode  de  préparer  la  salicine.  L’année  suivante,  il  donna 
à  la  même  compagnie  savante  une  Note  additionnelle  sur  le 
même  sujet. 

Les  Bulletins  de  l’Académie  Royale  de  Belgique  avaient 
de  lui,  en  1836,  une  notice  sur  l 'Analyse  de  deux  calculs  d’un 
volume  considérable ,  l'un  biliaire ,  l'autre  rénal.  A  la  même 
date,  de  Koninck  publiait  dans  le  même  recueil,  en  colla¬ 
boration  avec  M.  Stas,  l’illustre  doyen  des  chimistes  belges, 
un  mémoire  sur  les  propriétés  de  la  Phloridzine.  C’est  de 
tous  ses  travaux  chimiques,  celui  qui  fut  le  plus  impor¬ 
tant  au  point  de  vue  des  conséquences  qui  en  découlèrent. 
Les  auteurs  faisaient  connaître  un  glycoside  nouveau, 
point  de  départ  de  la  découverte  d’une  série  d'autres  corps 
rangés  aujourd’hui  dans  la  série  aromatique. 

De  1838  à  1867,  il  publia  successivement  sur  la  chimie 
les  travaux  suivants  : 

Note  sur  l'emploi  de  la  phloridzine  ; 


CXC1 


Eléments  de  chimie  inorganique; 

Note  sur  la  populine; 

Note  sur  le  sulfocyanure  de  potassium; 

Examen  comparatif  des  garances  de  Belgique  et  des  garances 
étrangères ; 

Sur  l'emploi  des  vases  en  zinc  dans  l'économie  domestique 
et  agricole  (en  collaboration  avec  M.  Gauthy)  ; 

Rapport  sur  /’  ex  position  de  Londres  en  1862  ; 

Résumé  de  la  théorie  chimique  des  types; 

Rapport  au  nom  du  jury  pour  le  prix  quinquennal  des 
sciences  physiques  et  mathématiques  859-1863); 

Tableau  des  principales  séries  de  composés  organiques ,  à 
rasages  des  élèves. 

Lors  du  centenaire  de  la  fondation  de  l’Académie  Royale 
de  Belgique,  il  fut  chargé  par  la  Classe  des  sciences  de 
faire  le  rapport  sur  les  travaux  de  chimie  publiés  à  l’Aca¬ 
démie  de  1772  à  1872.  De  l’avis  des  chimistes  les  plus 
autorisés,  ce  rapport  est  un  résumé  clair  et  concis  de  tout 
ce  qui  a  été  fait  sur  la  chimie  dans  notre  pays,  depuis  la 
création  de  l’Académie  par  Marie-Thérèse  jusqu’en  1872. 

Enfin,  les  Bulletins  de  l’Académie  royale  des  sciences  de 
Belgique  renferment  un  nombre  considérable  de  rapports 
de  L.-G.  de Koninck  sur  des  travaux  de  chimie. 

Bien  des  hommes  se  glorifieraient  déjà,  à  juste  titre, 
d’une  carrière  scientifique  telle  que  celle  de  de  Koninck 
en  tant  que  chimiste;  cependant  la  chimie  n’absorba 
qu’une  petite  partie  de  son  activité.  Ses  goûts,  ses  disposi¬ 
tions  l’attiraient  invinciblement  vers  une  autre  branche 
des  connaissances  humaines,  la  paléontologie  animale. 
C’est  dans  cette  science  qu’il  s’est  fait  un  nom  illustre 
entre  tous. 

Sa  première  publication  date  de  1834.  C’est  une  petite 
notice  sur  un  moule  de  Nautile  (N.  Deshayesi)  découvert 
dans  l’argile  rupeîienne  de  Schelle  par  Wappers  et  envoyé 


CXCII 


par  celui  ci  à  Van  Mons,  professeur  de  chimie  à  l’université 
de  Louvain.  . 

En  1837,  il  fit  paraître  un  travail  plus  important,  c’est  la 
«  Description  des  coquilles  fossiles  trouvées  dans  l'argile  de 
Basele ,  Boom 3  Scheete ,  »  dont  l’âge  était  discuté. 

En  1841,  il  publiait  un  mémoire  sur  les  crustacés  fossiles 
de  la  Belgique,  contenant  la  description  d’un  trilobite 
dévonien  (B.  flabellifer)  et  de  dix  espèces  carbonifères  des 
calcaires  de  Visé,  de  Tournai  et  de  Lives  près  de  Namur. 

En  1843,  il  donnait  une  notice  sur  l’existence  de  Chélo- 
niens  fossiles  dans  l'argile  rvpelienne  de  Basele  et  une  autre 
note  sur  une  coquille  fossile  des  terrains  anciens  de  Belgique. 

A  la  même  époque,  il  faisait  connaître  une  espèce 
nouvelle  d 'Orthis  (O.  millepunclala )  de  la  craie  chloritée 
de  Sassegnies  (Hainaut)  et  un  genre  nouveau  de  Gastéro- 
pode  du  tourtia  de  Montignies-sur-Roc,  le  Bembix  utriculus. 
La  même  année,  il  découvrait,  dans  le  calcaire  de  Visé  et 
dans  le  calcaire  de  Couvin,  les  fragments  d’un  fossile 
présentant  tous  les  caractères  d’une  alvéole  et  d’une 
partie  de  rostre  de  bélemnite. 

De  1842  à  1844,  de  Koninck  fit  paraître  son  ouvrage 
magistral  «  Description  des  animaux  fossiles  qui  se  trouvent 
dans  le  terrain  carbonifère  de  Belgique.  »  Il  lavait  entrepris 
pour  répondre  à  une  question  de  concours  posée  par  l’Aca¬ 
démie.  Ce  travail,  d’une  haute  valeur,  ne  comprend  pas 
moins  de  700  pages  de  texte  in-4°  et  60  planches  litho¬ 
graphiées,  fort  belles.  Il  y  a  donné  la  description  de  434 
espèces,  dont  plus  de  la  moitié  nouvelles,  réparties  dans  85 
genres.  Les  descriptions  génériques  et  spécifiques  y  sont 
d’une  telle  clarté  et  d’une  telle  précision  qu’à  l’aide  de 
celles-ci  et  des  excellentes  figures  qui  les  accompagnent, 
un  débutant  dans  l’étude  des  fossiles  du  carbonifère 
peut  arriver  facilement  à  faire  de  bonnes  déterminations. 
Avant  de  faire  l’étude  de  chaque  genre,  de  chaque  espèce, 


CXC1I1 


de  Koninck  donne  la  bibliographie  complète  de  ce  genre 
ou  de  cette  espèce.  Il  ne  s’est  jamais  départi  de  cet  usage 
dans  tous  ses  travaux  ultérieurs.  D’ailleurs,  l’érudition  de 
de  Koninck  n’est  pas  un  de  ses  moindres  titres  à  notre 
admiration.  C’est  un  des  premiers  paléontologistes  qui  se 
soient  attachés  à  débrouiller  la  synonymie  et  à  dresser  la  liste 
bibliographique  entière  de  chaque  fossile  qu’ils  décrivaient; 
travail  précieux,  quand  il  est  fait  avec  science  et  bonne  foi. 
Dans  cet  ouvrage,  que  l’on  peut  encore  consulter  aujour¬ 
d’hui  avec  grand  fruit  dans  bien  des  cas,  de  Koninck 
discute  et  modifie  les  caractères  et  la  place  dans  la  classi¬ 
fication  de  certains  genres,  par  exemple  du  genre  Belle- 
rophon,  que  Ton  considérait  comme  Céphalopode  ou  comme 
Ptéropode  et  qu'il  plaçait,  lui,  parmi  les  Gastropodes.  Il 
créa  aussi  un  certain  nombre  de  genres  nouveaux,  dont  la 
plupart  sont  restés  ;  tels  :  le  genre  Michelinia  parmi  les 
Favositides,  les  genres  Edmondia ,  Cardiomorpha  et  M'yalina 
parmi  les  Lamellibranches,  les  genres  Cyprella  et  Cypridella 
parmi  les  Ostracodes,  le  genre  Cyclus,  parmi  les  Méros- 
tomes,  le  genre  Campodus  parmi  les  Poissons. 

Voici  la  nomenclature  des  fossiles  décrits  dans  ce  mé¬ 
moire  :  (r) 

Anthozoaires. 

Genre  Cellepora,  1  espèce  ; 

»  Gorgonia  (?),  6  espèces  dont  3  nouvelles; 

»  Favosites,  2  espèces  dont  1  nouvelle; 

»  Alvéolites,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Mnrtieria,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Harmodites ,  1  espèce; 

»  Caryophyllia,  3  espèces; 

({)  Le  but  que  je  poursuis  dans  cet  article  est  de  donner  un  résumé  analy¬ 
tique  des  œuvres  de  L.-G.  de  Koninck  et  non  d’en  faire  une  analyse  critique  ; 
aussi  je  donne  les  déterminations  textuelles  de  l’auteur,  telles  qu’il  les  a  for¬ 
mulées  dans  chaque  mémoire  que  j’examine,  sans  me  permettre  aucune  recti¬ 
fication. 


Genre 


Cyathophyllum ,  3  espèces; 
b  Columnaria,  1  espèce  nouvelle; 

»  Afnplexus ,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  Michélinia ,  2  espèces  ; 

»  Calceola  (?),  1  espèce  nouvelle. 

Echinodermes. 

Genre  Cidaris ,  2  espèces  dont  1  nouvelle; 

»  P  entremîtes,  3  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

b  Eugeniacrinus  (?),  1  espèce  ; 

»  Dichocrinus ,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  PIntycrinus ,  7  espèces  ; 

»  Poteriocrinus ,  2  espèces; 

»  Cyathocrinus ,  1  espèce  ; 

»  Actinocrinus ,  3  espèces. 

Fers. 

Genre  Serpula ,  4  espèces  nouvelles. 

Mollusques. 

Genre  So/c?i,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Solemya ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Pholadomya ,  1  espèce  nouvelle  ; 

b  Edmondia,  2  espèces  dont  1  nouvelle; 

»  Cardinia ,  11  espèces  dont  1  nouvelle; 

»  Astarte ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Cardium,  5  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Cypricardia ,  9  espèces  dont  6  nouvelles; 

b  Isocardia ,  2  espèces  nouvelles  ; 

b  Cardiomorpha ,  12  espèces  dont  9  nouvelles; 
b  ,4 rca,  11  espèces  dont  8  nouvelles; 

b  Pinna,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

b  Myalina,  3  espèces  nouvelles; 

b  Avicula ,  15  espèces  dont  10  nouvelles; 
b  Posidonomya,  2  espèces; 


CXGV 


Genre  Pecten ,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Dentalium,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Chiton,  4  espèces  dont  3  nouvelles; 

»  Patella,  7  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Capulus ,  2  espèces  ; 

»  Bellerophon ,  4  espèces  dont  3  nouvelles; 

»  Porcellia,  3  espèces  ; 

»  Pleurotomaria ,  49  espèces  dont  33  nouvelles 
»  Murchisonia ,  12  espèces  dont  8  nouvelles  ; 

»  Euomphalus ,  19  espèces  dont  8  nouvelles; 

»  Cirrus ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Trochus ,  5  espèces  dont  4  nouvelles; 

»  Turbo,  4  espèces  nouvelles; 

»  Littorina,  3  espèces  dont  2  nouvelles; 

)>  Chemnitzia,  11  espèces  dont  6  nouvelles; 

»  Eulima,  1  espèce  nouvelle; 

»  il Iacrocheilus,  2  espèces  dont  1  nouvelle; 

»  Narica,  1  espèce; 

»  Natica,  1  espèce  nouvelle; 

»  JSerita,  4  espèces  nouvelles  ; 

»  Ampullucera ,  1  espèce; 

»  Fusus,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Cerithium,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Conularia,  1  espèce  nouvelle; 

»  Orthoceras ,  16  espèces  dont  12  nouvelles; 

»  Cyrtoceras ,  8  espèces  dont  3  nouvelles; 

»  Gyroceras ,  3  espèces  dont  2  nouvelles; 

»  Nautilus,  10  espèces  dont  3  nouvelles  ; 

»  Ammonites,  14  espèces  dont  6  nouvelles. 

Brachiopodes . 

Genre  Frodudus,  28  espèces  dont  10  nouvelles; 

»  Chonetes ,  5  espèces  dont  2  nouvelles; 

»  Leptœna,  1  espèce; 


Genre  Orthis ,  5  espèces  dont  1  nouvelle: 

»  Spiri/er,  27  espèces  dont  8  nouvelles; 

»  Terebratula,  13  espèces  dont  2  nouvelles; 

»  Orbicula ,  2  espèces  nouvelles; 

»  Linrjula ,  2  espèces  nouvelles. 

Crustacés. 

Genre  Cythere ,  1  espèce  nouvelle; 

d  Cypridina ,  3  espèces  nouvelles; 

»  Cyprella ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Cypridella ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Cyclus ,  2  espèces  dont  1  nouvelle. 

Trilobites. 

Genre  Phillipsia ,  10  espèces. 

Poissons. 

Genre  Palœoniscus,  1  espèce; 

»  Orodus,  1  espèce; 

»  IJel  o  dus,  1  espèce; 

»  Psammodus ,  2  espèces; 

»  Campodus,  1  espèce  nouvelle. 

Ce  travail  nous  fait  donc  connaître  une  riche  et  impor¬ 
tante  faune  de  notre  calcaire  carbonifère,  devenu 
désormais  le  sujet  d’études  de  prédilection  de  L  -G.  de 
Koninck. 

La  publication  de  ce  mémoire  eut  un  autre  résultat,  celui 
de  placer  d’emblée  notre  savant  au  premier  rang  des 
paléontologistes  de  l'époque,  rang  qu’il  a  su  garder 
pendant  un  demi-siècle. 

Le  but  que  poursuivait  de  Koninck  par  l’étude  des 
animaux  fossiles  n’était  pas  seulement  de  faire  connaître 
de  nouvelles  formes,  c’était  aussi  un  but  géologique  : 


cxcvn 


déterminer  l’âge  relatif  des  dépôts  sédimentaires  par  les 
restes  organiques  qu’ils  renferment.  Ce  fut  là  l’objectif  des 
efforts  de  notre  paléontologue  dès  ses  premiers  travaux. 

A  cette  époque,  il  constata  «  que  le  calcaire  de  Visé  et  les 
»  couches  d’autres  localités  correspondantes  renferment 
»  les  dépouilles  de  332  espèces  d’êtres  organisés  dont  247 
)>  lui  appartiennent  exclusivement  et  dont  86  autres  se 
»  trouvent  en  même  temps  dans  les  couches  carbonifères 
»  de  Tournay  et  les  couches  d’autres  localités  y  corres- 
»  pondant,  lesquelles  à  leur  tour  en  renferment  en  tout  161, 
))  et  par  conséquent  76  seulement  qui  leur  sont  propres.  » 

Il  remarquait  que  le  Spivifèr  qu’il  rapportait  alors 
à  l’espèce  mosquensis  (aujourd'hui  S.  Tornacensis ),  est 
assez  commun  dans  le  calcaire  de  Tournai,  de  Soignies,  de 
Feluy,  dans  la  plupart  des  localités  du  Hainaut  où  le 
calcaire  est  exploité,  à  Chanxhe  et  à  Comblain-au-Pont; 
tandis  qu’il  fait  complètement  défaut  à  Visé,  à  Ghockier, 
à  Temploux,  à  Ratingen  (Prusse),  à  Sablé  (France).  D’autre 
part,  les  Pr.oductus  gigaiiteus  et  P.  striatus  sont  des  fossiles 
caractéristiques  du  calcaire  de  ces  dernières  localités  ;  ils 
font  complètement  défaut  dans  celui  des  premières  citées. 

De  ces  faits,  de  Koninck  tira  alors  les  conclusions  sui¬ 
vantes  :  «  Si  ces  observations  se  généralisent,  faut-il  en 
»  conclure  que  les  mers  anciennes  dans  lesquelles  ont  vé.u 
»  les  espèces  carbonifères  n’ont  eu  entre  elles  que  peu  ou 
»  point  de  communications  et  que  pour  l’Europe  au  moins, 
»  elles  ont  été  partagées  en  deux  vastes  bassins,  nourris- 
»  sant  un  grand  nombre  d’êtres  communs  à  l’un  et  à  l’autre, 
»  en  même  temps  que  l’un  et  l’autre  possédaient  une  faune 
»  particulière?  Cette  opinion  tend  à  se  corroborer  encore 
»  par  la  comparaison  de  la  faune  complète  de  ces  diverses 
»  localités,  comparaison  que  nous  sommes  cependant  loin 
»  de  croire  rigoureuse,  parce  que  nous  n’ignorons  pas  qu’il 
»  n’est  pas  probable  que  nous  soyons  parvenu  à  nous  pro- 


CXCVI1I 


»  curer  toutes  les  espèces  qu’il  est  possible  de  rencontrer, 
»  mais  nous  sommes  en  même  temps  persuadé  que  le 
»  rapport  qui  en  résulte  ne  subira  jamais  de  grandes 
))  variations,  parce  que,  si  l’on  découvre  d’un  côté  une 
»  espèce,  il  est  assez  probable  qu’on  en  découvrira  une 
»  autre  du  côté  opposé.  » 

En  1846,  ayant  examiné  les  fossiles  rapportés  par  M.  Ro¬ 
bert  de  la  rade  de  Bell-Sound,  au  Spitzberg,  qui  sont 
déposés  aujourd’hui  au  Muséum  de  Paris,  il  reconnut  parmi 
eux  le  Productus  horridus ,  le  P.  Cancrini  et  le  P.  Le  Playi, 
fossiles  caractéristiques  du  permien.  Il  conclut  que  la  roche 
d’où  provenaient  ces  restes  était  permienne  et  non  carbo¬ 
nifère,  comme  le  pensait  M.  Robert.  Il  donna  la  description 
de  cette  faune  fossile  du  Spitzberg  en  1849. 

Le  16  décembre  1846,  de  Koninck  annonçait  à  l’Acadé¬ 
mie  de  Belgique  l’existence  du  système  dévonien  en  Chine 
et  à  la  terre  de  Van  Diemen.  Il  basait  sa  première  affirma¬ 
tion  sur  la  détermination  d’un  fossile,  le  Spirifer  speciosus , 
des  couches  à  calcéoles,  rapporté  du  Céleste  Empire  par 
M.  Itier,  inspecteur  de  la  douane  à  Marseille,  la  seconde  sur 
la  découverte  du  S.  Chee-Hieletdu  Productus  Murchis  oui  anus 
dans  des  roches  de  l’île  précitée.  Il  déclarait  aussi  que 
le  système  silurien  existait  au  nord  du  Cap  de  Bonne 
Espérance,  grâce  à  la  détermination  de  fossiles  recueillis 
dans  des  roches  de  cette  région.  Les  principaux  étaient  : 
Ilomalonotus  Herschelii ,  Murch.,  Homalonolus  Knightii , 
Konig,  Calymene  Hlumenbachii ,  Brongn. 

C’est  à  cette  époque  que  prit  naissance  la  mémorable 
polémique  scientifique  entre  de  Koninck  et  André  Dumont 
au  sujet  de  la  valeur  des  caractères  paléontologiques  en 
géologie. 

André  Dumont  demanda  à  de  Koninck  quels  étaient  les 
principes  qui  servaient  de  base  à  l’établissement  de  l’es¬ 
pèce  en  paléontologie  et  comment  on  pouvait  prouver  que 


CXCIX 


des  formes  organiques  analogues,  trouvées  en  des  points 
éloignés  du  globe,  avaient  existé  à  la  même  époque  (Bull. 
Acad.  roy.  de  Belg .,  l,e  série,  t.  XIII,  2,1,e  part  ,  p.  425, 
1846).  La  discussion  verbale  qui  s’en  suivit  alors  n’a  pas 
laissé  de  trace  dans  les  Bulletins  de  l’Académie.  Mais  à  la 
séance  du  10  avril  1847,  André  Dumont  donna  lecture 
d’une  note  intitulée  :  De  la  valeur  des  caractères  paléon- 
tologiques  en  géologie.  Il  soutenait  dans  ce  travail  que 
la  détermination  des  fossiles  contenus  dans  une  roche  pré¬ 
sente  des  difficultés  bien  plus  grandes  et  ne  peut  jamais 
être  aussi  certaine  que  celle  des  minéraux.  Il  dénia  à 
l’étude  des  fossiles  une  utilité  quelconque  : 

a  1°  Pour  connaître  l’âge  relatif  des  couches  superposées 
»  dans  la  même  contrée  ;  2°  pour  comparer  les  époques  de 
»  formation  des  terrains  situés  en  des  points  éloignés  du 
»  globe  ;  3°  pour  fixer  les  limites  des  diverses  formations.  » 
L.-G.  de  Koninck  lut  une  réponse  à  cette  notice  le  10 
juillet  de  la  même  année.  Il  commença  par  refuser  une  plus 
grande  certitude  à  la  distinction  des  minéraux  qu’à  celle  des 
fossiles.  En  supposant  même  qu’il  en  fût  ainsi,  il  se  demanda 
de  quelle  utilité  pourrait  être  à  la  stratigraphie  la  détermi¬ 
nation  d’un  calcaire,  par  exemple.  Et  contrairement  à  ce 
qu’avait  prétendu  Dumont,  il  soutint  qu’il  était  parfaitement 
possible  au  paléontologiste  de  distinguer  deux  faunes 
au  point  de  vue  de  leur  ancienneté,  qu’il  était  parfaitement 
possible  de  rencontrer  des  formes  contemporaines  sem¬ 
blables,  si  non  identiques,  sur  des  points  du  globe  très 
éloignés,  même  dans  des  dépôts  récents,  par  conséquent  à 
fortiori  dans  des  formations  anciennes  cc  alors  que  la  tempé- 
»  rature  du  globe  était  bien  plus  uniforme  qu’elle  ne  l’est 
»  actuellement  et  alors  que  les  autres  circonstances  géné- 
»  raies  qui  ont  pu  exercer  quelque  influence  sur  l’orga- 
»  nisation  des  êtres  et  sur  leur  distribution,  semblent  en 
»  général  avoir  agi  d’une  manière  moins  prononcée  qu’elles 
»  ne  le  font  aujourd’hui.  » 


CG 


Dumont  avait  prétendu  aussi  que  les  divisions  paléon- 
tologiques  ne  pouvaient  correspondre  avec  les  divisions 
géologiques  ;  de  Koninck  répondit  :  «  Comment  se  fait-il 
»  alors  que  jusqu’ici  on  n’ait  pas  encore  découvert  une 
»  seule  espèce  d’êtres  organisés  appartenant  à  l’une  des 
»  deux  grandes  époques  géologiques  admises  par  la  plupart 
»  des  géologues  dans  les  étages  contigus  du  système  supé- 
))  rieur  de  l’une  de  ces  époques  et  inférieur  de  l’autre...  » 

A.  Dumont  riposta  à  la  séance  suivante.  Il  déclara 
qu’aucune  de  ses  objections  n’avait  été  réfutée  par  de 
Koninck.  Bien  plus,  il  voulut  se  baser  sur  les  travaux  mêmes 
de  son  adversaire  pour  démontrer  le  peu  de  valeur  du 
caractère  paléontologique  en  géologie.  Dans  sa  Description 
des  animaux  fossiles  carbonifères  (1848),  il  avait  considéré 
le  calcaire  carbonifère  de  Visé  comme  contemporain 
de  celui  de  Tournai,  mais  d’après  la  différence  des  faunes  il 
en  avait  conclu  «  que  les  mers  anciennes  dans  lesquelles 
»  ont  vécu  les  espèces  de  Visé,  n’avaient  que  peu  ou  point 
»  de  communication  avec  celles  dans  lesquelles  ont  vécu 
»  les  espèces  de  Tournai.  »  Conclusion  erronée,  dit 
Dumont,  condamnée  par  l’auteur  lui-même,  puisque  dans 
sa  monographie  du  genre  Productus,  il  considère  le  calcaire 
de  Visé  comme  inférieur  au  calcaire  de  Tournai.  Cette 
nouvelle  opinion  fut  d’ailleurs  également  combattue  par 
Dumont. 

L.-G.  de  Koninck  donna  une  courte  réponse  à  la  note 
d’André  Dumont,  à  la  séance  du  9  octobre  de  la  même 
année,  où  il  expliqua  notamment  son  changement  d’opinion 
sur  l’âge  relatif  des  calcaires  de  Visé  et  de  Comblain. 

On  peut  s’étonner,  quoique  ce  soit  compréhensible  pour 
l’époque  où  ces  faits  se  passaient,  de  voir  A,  Dumont  pré¬ 
senter  une  série  d’objections  concernant  la  valeur  du  ca¬ 
ractère  paléontologique,  objections  que  l’on  aurait  pu 
appliquer  exactement  avec  la  même  force  au  caractère 


CCI 


minéralogique.  Cependant,  A.  Dumont  parut  alors  l'avoir 
emporté  dans  cette  joûte  scientifique. 

Avec  la  foi  d’un  apôtre,  de  Koninck  ne  répondit  guère 
point  par  point  aux  objections  d’A.  Dumont,  mais  s’en 
indigna.  On  lui  demandait  une  définition  de  l’espèce  en 
paléontologie,  il  répondit  par  une  affirmation  :  le  paléon¬ 
tologiste  est  parfaitement  capable  de  distinguer  entre  deux 
formes  voisines  la  plus  ancienne  de  la  plus  récente.  On 
lui  objectait  combien  il  était  déjà  difficile,  si  non  impos¬ 
sible,  de  reconnaître  spécifiquement  par  les  caractères  du 
squelette,  certains  mammifères  vivants.  Il  aurait  pu 
répondre  que,  pour  déterminer  l’âge  relatif  de  deux 
couches,  on  ne  s’appuyait,  sauf  pour  les  dépôts  tertiaires 
ou  quaternaires,  ni  sur  des  restes  de  mammifères,  ni  même 
sur  des  débris  de  vertébrés,  mais  que  les  neuf  dixièmes 
des  fossiles  caractéristiques  des  systèmes  primaires  et 
secondaires  étaient  des  mollusques  dont  la  détermination 
spécifique  peut  se  faire  bien  souvent  d’après  les  caractères 
de  la  coquille.  Il  aurait  pu  répondre  que  les  causes  d’erreur 
dans  la  détermination  du  synchronisme  de  deux  couches 
basées  sur  l’existence  de  formes  fossiles  analogues  devaient 
être  bien  moins  nombreuses  que  celles  fondées  sur  la 
nature  minéralogique  de  ces  dépôts.  Cet  argument  aurait 
eu  d’autant  plus  de  force  que  son  adversaire,  aussi  bien  que 
lui,  était  convaincu  de  la  fixité  de  l’espèce. 

Quoi  qu'il  en  soit, de  Koninck  a  eu  la  satisfaction, avant  de 
mourir,  de  voir  triompher  la  cause  qu’il  défendait  il  y  a 
près  d’un  demi-siècle.  La  valeur  du  caractère  palcontologique 
est  aujourd’hui  universellement  reconnue  en  géologie. 
Après  le  caractère  stratigraphique  et  à  défaut  de  celui-ci, 
c’est  lui  qui  guide  le  géologue  dans  les  déterminations  des 
couches.  Aussi  voyons- nous  aujourd’hui  tous  les  géologues 
s’adonner  à  la  paléontologie.  Les  commissions  géologiques 
officielles  des  grands  états  de  l’Europe  et  du  nouveau 


(XII 


monde  ont  toutes  leurs  paléontologues  attitrés  à  côté  des 
géologues,  tous  déjà  plus  ou  moins  paléontologistes.  Je  ne 
citerai  que  le  a  Geological  Surpey  »  de  la  Grande-Bretagne 
et  de  l’Irlande,  auquel  sont  attachés  les  paléontologistes 
Baily,  Carruthers,  Etheridge,  Newton,  etc.  Mais  laissons 
ce  sujet  pour  poursuivre  l’examen  de  l’œuvre  de  L.-G.  de 
Koninck. 

Son  mémoire  sur  les  genres  Productus  et Chonetes,  dont  il 
vient  d'être  question  incidemment,  date  de  1847.  Il  com¬ 
prend  deux  monographies,  dont  la  première  concerne  le 
genre  Productus.  Il  débute  par  une  très  érudite  introduc¬ 
tion  historique.  A  cette  époque,  on  n’était  guère  habitué 
à  voir  les  auteurs  se  préoccuper  avec  autant  de  soin  des 
travaux  de  leurs  prédécesseurs  Gomme  nous  l’avons 
déjà  dit,  ce  n’est  pas  une  des  moindres  qualités  de 
de  Koninck  que  cette  érudition  et  cette  conscience  de  mettre 
toujours  en  relief  les  œuvres  de  ses  devanciers.  L.-G. 
de  Koninck  a  conservé  cette  qualité  dans  toutes  ses  publi¬ 
cations  jusqu’à  son  dernier  jour.  Quel  que  fût  le  sujet 
qu’il  abordât,  il  commençait  par  étudier  scrupuleusement 
tout  ce  qui  avait  été  fait  sur  cette  matière.  Les  ouvrages  qui 
ne  se  trouvaient  pas  dans  les  bibliothèques  publiques 
auxquelles  il  pouvait  s’adresser,  il  se  les  procurait, 
quelquefois  à  grands  frais,  souvent  à  grande  peine,  n’eût-il 
besoin  que  de  consulter  quelques  pages  ou  même  quelques 
lignes.  Que  de  fois  nous  l’avons  vu  s’adresser  en  Allemagne, 
en  Angleterre,  en  Russie,  voire  même  aux  Etats-Unis,  à 
plusieurs  libraires  ou  antiquaires  pour  se  procurer  tel  vieil 
ouvrage  où  il  y  avait  une  description,  une  figure  d’un 
mollusque,  d’un  brachiopode,  d’un  crinoïde  carbonifères. 

Après  l’introduction  historique,  il  étudie  successivement 
les  caractères  du  genre,  la  classification,  la  distribution 
géologique  des  Productus.  Il  donne  ensuite  la  description 
de  62  espèces  de  Productus  provenant  de  Belgique,  de 


CCI  II 


France,  d’Espagne,  des  Iles  Britanniques,  d’Allemagne,  de 
Russie,  de  l’Oural,  du  Groenland,  de  l’Asie,  de  l’Amérique 
du  Nord  et  du  Sud,  de  l’Australie.  Ces  espèces  se 
répartissent  dans  les  systèmes  suivants  : 

Dévonien  :  4,  dont  3  belges; 

Carbonifère  :  47,  dont  35  belges; 

Permien  :  10  ; 

Trias  :  1. 

Il  termine  par  un  résumé  géologique  et  un  aperçu  géo¬ 
graphique  de  la  distribution  des  Productus. 

Cette  monographie  ne  comprend  pas  moins  de  173  pages 
grand  in-8°  et  8  planches  supérieurement  exécutées. 

Il  traite  le  genre  Chonetes  dans  le  meme  cadre  et  nous 
donne  la  description  de  23  espèces  qui  se  rencontrent  dans 
les  systèmes  suivants  : 

Silurien  :  2; 

Dévonien  :  9,  dont  2  belges; 

Carbonifère  :  12,  dont  10  belges  ; 

Permien  :  1. 

Les  11  espèces  étrangères  proviennent  de  France,  de 
Hollande,  de  Grande-Bretagne,  d’Allemagne,  de  Norwège, 
de  Suède,  de  Russie,  de  l’Oural,  de  l’Amérique  du  Nord  et 
du  Sud,  de  l’Australie. 

Cette  monographie  comprend  55  pages,  grand  in -8°  et 
2  belles  planches. 

h. -G.  de  Koninck  termine  ces  deux  monographies  par 
quelques  réflexions  amères  qui  avaient  pour  cause  sa  polé¬ 
mique  engagée  avec  A.  Dumont.  Malheureusement,  en 
exprimant  les  résultats  géologiques  fournis  par  l’étude  des 
deux  genres  précités,  il  donna  une  nouvelle  arme  à  son 
adversaire  «  contre  la  valeur  du  caractère  paléontologique 
en  géologie  »  Il  arrivait  à  cette  conclusion  «que  les  calcaires 
de  Visé,  de  Chockier  et  de  Temploux  appartenaient  à 
l’étage  inférieur  du  système  carbonifère,  »  contrairement 


CCI  V 


à  ce  que  soutenait  A.  Dumont  en  se  basant  sur  la  strati¬ 
graphie,  non  sur  la  nature  minérale  des  couches.  L.-G. 
de  Koninck  nous  expliquera  lui-même,  dans  l'introduction 
de  son  dernier  travail,  la  cause  qui  le  lit  verser  dans 
cette  erreur  nouvelle  jusqu’en  1860. 

Enfin,  il  termine  ce  remarquable  mémoire  par  une  revue 
bibliographique  de  tous  les  travaux  parus  jusqu’à  cette 
date  sur  les  genres  Productus  et  Choneles. 

En  1849,  de  Koninck  publia  dans  le  Bulletin  de  l’Acadé¬ 
mie  Royale  de  Belgique  une  nouvelle  notice  sur  les  fossiles 
du  Spitzberg,  extraite  en  partie  du  rapport  publié  dans  la 
partie  géologique  du  voyage  de  la  Commission  scientifique 
du  Nord.  11  y  donna  une  courte  description  des  Pruductus 
horridus,  P.  Cancrini ,  P.  Le  Playi ,  P.  Robertianus,  Spirifer 
alalus,  S .  cristatus ,  Pecten  Geinilzianus ,  Pleurotomaria 
Verneuili. 

En  1851,  il  fit  rapport  dans  les  Bulletins  de  l’Académie 
sur  le  mémoire  de  Bosquet  :  les  Entomostracés  des  ter¬ 
rains  tertiaires  de  la  France  et  de  la  Belgique ,  et  sur  l’impor¬ 
tant  ouvrage  de  G.  Dewalque  et  Chapuis  :  Description  des 
fossiles  des  terrains  secondaires  de  la  province  du  Luxem¬ 
bourg.  Il  écrivit  encore  la  notice  sur  la  vie  et  les  œuvres  de 
P.  L.  C.  E.  Louyet  pour  V Annuaire  de  l’Académie. 

La  même  année,  à  la  séance  publique  de  l’Académie 
royale  de  Belgique,  le  16  décembre,  il  prononça  son  dis¬ 
cours  :  Sur  l'état  de  la  paléontologie  en  Belgique ,  discours 
qui  eut  alors  un  grand  retentissement.  Il  y  rappela,  sous 
forme  d’introduction,  les  grandes  divisions  géologiques  et 
en  esquissa  les  caractères  paléontologiques.  Tout  en  recon¬ 
naissant  la  tendance  vers  le  perfectionnement  se  manifester 
chez  les  animaux  supérieurs  à  travers  les  périodes  géolo^ 
giques  successives,  il  nia  ce  fait  pour  les  invertébrés.  Puis 
il  toucha  au  point  brûlant  de  ses  controverses  avec  A.  Du¬ 
mont  :  la  détermination  des  couches  sédimentaires  par  les 


ccv 


caractères  des  faunes  qu’elles  contiennent.  Enfin,  il  fit  à 
grands  traits  l’histoire  des  découvertes  paléontologiques  en 
Belgique  depuis  la  fin  du  16e  siècle  jusqu’en  1851. 

C’est  encore  en  1851  qu’il  fit  paraître  son  Supplément  à 
la  description  des  animaux  fossiles  du  terrain  carbonifère 
de  Belgique.  11  y  décrit  les  formes  suivantes  : 

Brachiopodes. 

Genre  Leptœna ,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 
d  Ortliis,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

))  Spirifer ,  8  espèces  dont  5  nouvelles  ; 

d  Terebralula ,  5  espèces  dont  3  nouvelles; 

»  Orbicula ,  2  espèces  dont  1  nouvelle. 

Lamellibranches. 

Genre  Area ,  4  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Conocardium ,  1  espèce  ; 

»  Ostrea ,  1  espèce  ; 

»  Avicula,  2  espèces  nouvelles; 

»  Posidonomya ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Pecten,  1  espèce  nouvelle. 

Gastéropodes. 

Genre  Pleurotomaria,  11  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Murçhisonia ,  4  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  Chemnitzia ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Mairocheilus,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Nerita ,  1  espèce  nouvelle. 

Céphalopodes. 

Genre  Orthoceras,  3  espèces  nouvelles; 

»  Cyrtoceras,  4  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Nautilus,  4  espèces  dont  1  nouvelle. 

Il  ajoutait  ainsi  52  espèces  à  la  faune  connue  du  calcaire 
carbonifère  belge,  parmi  lesquelles  7  avaient  été  recueillies 
ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BULLETIN,  15 


CCV1 


dans  le  calcaire  de  Tournai  et  le  reste  dans  celui  de  Visé. 

En  1853,  il  publia  à  la  Société  royale  des  Sciences  de 
Liège  une  note  sur  le  genre  Davidsonia ,  qui  est  caractéris. 
tique  du  Dévonien  de  l’Eifel  aux  environs  de  Gérolstein.  On 
trouve  les  spécimens  fixés  sur  Calceola  sandalina,  Orlhis 
striatula ,  Terebratula  reticularis ,  Favosites  polymorpha , 
Receptaculites  Neptuni  et  Cyathophyllum.  Il  donna  la 
diagnose  de  Davidsonia  d’après  de  bons  échantillons  qui 
lui  permirent  de  reviser  celle  de  l’auteur  du  genre,  Bou- 
chard-Chantereau.  Il  rapprocha  alors  cette  forme  des 
Thecidea  basiques,  qui  n’en  différeraient  que  par  l’absence 
de  tubercules  calcaires  s’élevant  du  centre  de  chacune  des 
deux  moitiés  de  la  valve  dite  inférieure.  Bouchard-Chan- 
tereau  avait  rapproché  les  Davidsonia  des  Crania  qui  n’ont 
de  commun  avec  les  premières  que  le  mode  de  fixation 
sur  des  corps  étrangers.  Vient  ensuite  la  description  des 
deux  espèces  connues  à  cette  époque  :  la  D.  Venieuilli , 
Bouch. -Chant.,  de  Chimay  et  de  Gérolstein  et  la  D.  Bou- 
chardiana ,  de  Kon.,  des  mêmes  localités.  Une  excellente 
planche  accompagne  le  texte. 

Dans  le  même  volume,  de  Koninck  écrivit  une  notice 
sur  le  genre  Hypodema ,  qu’il  créa  pour  un  Brachiopode, 
décrit  dans  son  ouvrage  de  1843  sous  le  nom  de  Calceola 
Dumontiana.  Nous  y  trouvons  la  description  de  17/.  Dumon- 
tiana  et  H.  ( Diclyocaris )  transversa ,  nov.  sp.,  du  calcaire 
carbonifère  de  Visé.  Une  planche  illustre  cette  description. 

G’est  encore  en  1853  qu’il  publia,  en  collaboration  avec 
H.  Lehon,  dans  les  Mémoires  de  l’Académie  royale  de 
Belgique,  un  très  important  travail  sur  les  Crinoïdcs  du 
terrain  carbonifère  de  Belgique.  Il  avait  consacré  peu  de 
place  à  ces  animaux  dans  son  mémoire  de  1842-1844.  Il 
n’en  avait  décrit  que  15  espèces,  tandis  que,  dans  l’ouvrage 
en  question,  nous  en  trouvons  53  espèces. 

L’œuvre  débute  par  une  liste  bibliographique  très  exacte 
et  très  complète  des  ouvrages  ayant  trait  aux  Crinoïdes 


CCVI1 


depuis  l’année  1558.  Vient  ensuite  une  introduction  histo¬ 
rique  et  critique  sur  les  Crinoïdes  en  général  et  les  prin¬ 
cipaux  travaux  qui  s’y  rapportent. 

Avec  Forbes,  nos  auteurs  considèrent  les  Crinoïdes 
comme  un  groupe  d’Echinodermes  ayant  la  même  valeur 
dans  la  classification  que  celui  des  Echinides,des  Stellérides, 
des  Holothurides,  contrairement  à  la  plupart  des  natura¬ 
listes  de  cette  époque  qui  ne  voyaient  dans  ces  animaux  que 
les  représentants  d’une  famille  de  Stellérides.  Ils  résument 
l’organisation  de  VEncrhius  caput-Medusœ ,  l’embryologie  de 
la  Comatule  et  les  données  que  l’on  avait  alors  sur  les 
mœurs  de  ces  animaux,  en  les  appliquant  aux  fossiles.  Ils 
négligent  intentionnellement  de  s’occuper  dans  cette  partie 
générale  du  groupe  des  Cystidées  et  des  Blastoïdes ,  illustrés 
déjà  alors  par  les  travaux  de  Forbes,  de  de  Buch  et  de  Ferd. 
Roemer. 

Ils  traitent  ensuite,  dans  un  chapitre  fort  bien  fait,  la 
terminologie  des  éléments  solides  du  calice,  de  la  voûte 
et  des  bras  des  Crinoïdes,  qui  était  jusque-là  on  ne  peut 
plus  embrouillée  et  incomplète.  Ils  refondent,  simplifient 
et  perfectionnent  cette  terminologie  de  la  façon  la  plus 
heureuse  et  la  plus  rationnelle.  C’est  là  une  des  plus  im¬ 
portantes  parties  du  mémoire,  rendue  fort  claire  d’ailleurs 
par  des  diagrammes. 

La  partie  spéciale  comprend  la  description  de  53  espèces, 
dont  les  principales  sont  figurées  sur  7  belles  planches  ; 
44  de  ces  espèces  proviennent  du  calcaire  de  Tournai  et 
9  ont  été  rencontrées  à  Visé.  Elles  se  répartissent  dans 
les  familles  et  les  genres  suivants. 

Famille  des  Cyathocriniies  : 

Genre  Cyathocrinus ,  1  espèce  ; 

)>  Poteriocrinus ,  8  espèces  dont  4  nouvelles  ; 

»  Rhodocrinus,  2  espèces  nouvelles; 

»  Mespilocrinus  (nouveau),  2  espèces  nouvelles  ; 


CCVI1I 


Famille  des  Carpocrinides  : 

Genre  Graphiocrinus  (nouveau),  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Eorbesiocrinus ,  1  espèce  nouvelle. 

Famille  des  Actinocrinides  : 

Genre  Actinocrinus,  11  espèces  dont  6  nouvelles. 

Famille  des  Platycrinides  : 

Genre  Dichocrinus ,  8  espèces  dont 6  nouvelles; 

»  Platycrinus  :  13  espèces  dont  5  nouvelles; 

»  Lageniocrinus  :  1  espèce  nouvelle. 

Blastoides. 

Genre  :  Pentremites  :  5  espèces  dont  2  nouvelles. 

L.-G.  de  Koninck  continue  encore  dans  ce  travail  à 
considérer  le  calcaire  de  Visé  comme  plus  ancien  que  celui 
de  Tournai. 

A  la  séance  de  l’Académie  du  4  février  1854,  de  Koninck 
lut  une  notice  sur  un  nouveau  genre  de  Crinoides  du  terrain 
carbonifère  d'Angleterre.  Il  fit  de  cet  animal,  très  remar¬ 
quable  d’ailleurs  par  sa  forme  et  sa  taille,  le  genre  Woodo- 
crinus ,  espèce  macrodactylus.  Il  le  tenait  d’Edward  Wood, 
de  Richmond.  La  description  de  ce  fossile  est  accompagnée 
d’une  belle  planche.  Cette  notice  fut  traduite  en  anglais 
dans  la  revue  The  geologist ,  en  1858.  Le  Woodocrinus 
macrodactylus  avait  encore  été  l’objet  d'une  autre  notice 
dans  le  Report  o\  the  Briîish  Association  en  1857. 

L.-G.  de  Koninck  avait  rapproché  en  1853  les  Davidsonia 
des  Thecidea  jurassiques.  Cette  opinion  fut  combattue  par 
Davidson,  qui  les  considéra  comme  plus  voisines  des 
Strophomena  et  des  Leptœna. 

L.-G.  de  Koninck,  tout  en  renonçant  en  1855  à  sa  première 
manière  de  voir,  ne  put  admettre  celle  de  Davidson,  en  se 
fondant  sur  les  caractères  d’une  nouvelle  espèce  qu’il 
faisait  connaître,  le  D.  Woodwardiana.  Il  arriva  à  la  conclu- 


CCIX 


sion  qu’il  fallait  placer  les  Davidsonia  à  côté  des  Chonetes 
dans  la  famille  des  Productides.  L’espèce  nouvelle  provenait 
des  schistes  dévoniens  des  environs  de  Chimay.  Il  la  dédia 
à  Woodward,  du  British  Muséum.  Il  reproduisit  dans  le 
travail  dont  il  est  question  de  bonnes  figures  des  trois 
espèces  connues  de  Davidsonia. 

Dans  une  note  publiée  en  1856  dans  le  Bulletin  de 
l’Académie  royale  de  Belgique  sur  la  distribution  de  quel¬ 
ques  fossiles  carbonifères ,  de  Koninck  rappelait  que,  déjà  à 
cette  époque,  il  avait  fait  connaître  600  espèces  animales 
du  carbonifère.  Il  les  groupait  en  3  sections  :  les  espèces 
du  houiller,  les  espèces  de  Tournai  et  les  espèces  du  cal¬ 
caire  de  Visé.  «  Les  espèces  de  la  lre  section  sont  toutes 
«caractéristiques  de  l’étage  auquel  elles  appartiennent; 
»  mais  il  n’en  est  pas  de  même  de  celles  qui  constituent  les 
»  2  autres  groupes.  Parmi  celles-ci,  il  y  en  a  quelques-unes 
»  qui  sont  caractéristiques  pour  le  calcaire  qui  les  renferme 
»  et  d’autres  qui  sont  communes  à  l’un  et  à  l’autre.  » 

En  1857,  de  Koninck  décrivit,  dans  le  Bulletin  de  l’Aca¬ 
démie  royale  de  Belgique,  2  espèces  nouvelles  de  Chiton 
du  silurien  supérieur  de  Dudley,  Chiton  croyants  et  Chiton 
Wrightianus. 

Le  6  février  de  l’année  suivante,  il  lut,  en  séance  de 
l’Académie  de  Belgique,  la  description  de  quelques  Crinoïdes 
paléozoïques  nouveaux  de  V Angleterre  et  de  L'Ecosse.  Il  les 
rapporta  à  deux  genres  nouveaux  :  Hydreionocrinus  et 
Pisocrinus ,  dont  il  donna  les  diagnoses.  Trois  espèces  nou¬ 
velles  appartenant  au  premier  genre  provenaient  des 
environs  de  Richmond  et  de  Glasgow;  deux  du  second 
genre  provenaient  du  silurien  de  Dudley. 

En  1859,  il  fit  rapport  sur  divers  mémoires  de  paléon¬ 
tologie  présentés  à  l’Académie  de  Belgique,  notamment  sur 
un  travail  de  Chapuis.  A  l’occasion  de  son  rapport  sur  la 
découverte  d’ossements  fossiles  faite  à  St-Nicolas,  il  donna 


ccx  — 


l’histoire  de  découvertes  analogues  dans  des  environs 
d’Anvers  depuis  le  XVI0  siècle. 

En  1861,  il  traduisit  et  commenta  dans  les  Mémoires  de 
la  Société  royale  des  sciences  de  Liège,  le  travail  de  David¬ 
son  :  Sur  les  genres  et  sons  genres  de  Brachiopodes  munis 
d9  appareils  spiraux  destinés  au  soutien  des  bras  buccaux  et 
sur  leurs  espèces  découvertes  dans  les  îles  Britanniques. 

Deux  ans  plus  tard,  en  1865,  il  publiait  dans  le  même 
recueil  une  notice  sur  les  fossiles  de  l’Inde  découverts  par  le 
Dr  Fleming  d’Edimbourg.  Ces  fossiles  provenaient  de  l’ex¬ 
trémité  occidentale  de  la  chaîne  salifère  du  Punaub  et  du 
prolongement  de  celle-ci  à  la  rive  droite  de  l’Indus  jus¬ 
qu’aux  environs  de  Kaffir-Kate.  Il  put  identifier  un  grand 
nombre  des  espèces  découvertes  en  Asie  à  des  espèces 
carbonifères  de  l’Europe  et  de  l’Amérique;  quelques-unes 
d’entre  elles  ( Geratites )  présentaient  plutôt  le  faciès  de 
fossiles  secondaires,  «  bien  que  le  DrFleming  soit  persuadé 
qu’elles  se  trouvent  dans  les  mêmes  couches  que  celles 
qui  renferment  les  Productus  et  les  Spirifer  carbonifères.  » 
Il  fit  connaître  3  nouvelles  espèces  de  poissons,  rapportées 
aux  genres  Saurichthys  et  Acrodus. 

Les  invertébrés  se  répartissent  comme  suit: 

Céphalopodes. 

Genre  Orthoceras ,  3  espèces  nouvelles  ; 

»  Nautilus)  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  Goniatites ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Cer  alites ,  9  espèces  nouvelles. 

Gastéropodes. 

Genre  Nerinea ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Macrocheilus ,  2  espèces  nouvelles  ; 

»  Bellerophon ,  3  espèces  nouvelles  ; 

»  Dentalium ,  1  espèce  nouvelle. 

Lamellibranches. 

Genre  Soienopsis,  1  espèce  nouvelle  ; 


CCX1 


Genre  Pecten ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Anomya  (?),  1  espèce  nouvelle. 

Bryozoaires. 

Genre  Fenestella ,  2  espèces  nouvelles  ; 

»  Phyllopora  (?),  2  espèces  nouvelles  ; 

»  Retepora  (?),  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Polypora  (?),  1  espèce  nouvelle. 

Echinodermes. 

Genre  Poteriocrinus ,  1  espèce  ; 

»  Philocrinus ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Cidaris ,  1  espèce  nouvelle. 

Anthozoaires. 

Genre.  Alvéolites,  1  espèce. 

»  Michelinia,  1  espèce. 

»  Lithostrotion ,  2  espèces. 

»  Clisiophyllum ,  1  espèce. 

»  Isastrœa ,  1  espèce 

L.-G.  deKoninck  termina  son  mémoire  en  donnant  la  tra¬ 
duction  de  la  description  faite  par  Davidson  des  Brachio- 
podes  provenant  des  mêmes  gisements.  Cet  important 
travail  est  accompagné  de  11  planches  fort  bien  exécutées. 

A  la  même  époque,  le  Quar ter ly  Journal  of  the  Geological 
Society  of  London  publia  en  anglais  le  mémoire  de  de 
Koninck  sous  le  titre  :  Description  of  some  fossils  of  Indiay 
discover ed  by  DT  Fleming  of  Edinburgh. 

En  1864,  il  publia,  en  collaboration  avec  M.  P. -J.  Van 
Beneden,  une  notice  sur  une  gigantesque  mâchoire  infé- 
reure  de  poisson  recueillie  vraisemblablement  dans  un 
dépôt  dévonien.  Le  Palœdaphus  insignis  est  aujourd’hui  une 
des  plus  précieuses  pièces  du  Musée  géologique  de  l’uni¬ 
versité  de  Liège.  Cette  note  est  accompagnée  de  2  planches. 

Il  fit  rapport  la  même  année  sur  un  mémoire  de  M.  P. -J. 
Van  Beneden,  relatif  à  des  ossements  de  Squalodon. 


CCX1I 


A  la  séance  de  l’Académie  Royale  de  Belgique,  du  4 
juillet  1868,  de  Koninck  lut  une  note  sur  quelques 
fossiles  dévoniens  des  environs  de  Sandomir  en  Pologne. 
Il  cita  10  espèces  qu’il  avait  déterminées  et  11  déjà  classées 
par  Zeuschner,  toutes  caractéristiques  de  la  partie  supé¬ 
rieure  de  l’Eifelien.  «  Les  fossiles  que  je  viens  de  citer  pro- 
»  viennent  tous  de  Skaly,  près  de  Nowa-Stupia,  dans  le 
»  gouvernement  de  Sandomir.  Us  s’y  trouvent  dans  des 
»  schistes  gris  intercalés  de  rognons  calcaires  et  reposant 
»  sur  des  couches  plus  puissantes  de  dolomie,  que  Pusch 
»  d’abord  et  sir  Murchisson  ensuite  ont  reconnues  être 
»  dévoniennes,  mais  auxquelles  ces  savants  n’ont  pas 
»  assigné  le  rang  qu’elles  devaient  occuper  dans  la  série 
»  géologique.  » 

La  même  année,  il  donna  lecture  à  l’Académie  royale  de 
Belgique  d’une  notice  sur  la  vie  et  les  œuvres  de  F. -J. 
Cantraine,  mort  à  Gand  en  1863.  Elle  fut  publiée  dans 
V Annuaire  de  1869. 

C’est  à  l’occasion  de  son  rapport  sur  la  3e  question  du 
concours  de  la  classe  des  sciences  de  l’Académie  Royale  de 
Belgique  pour  1869,  qu’il  déclara  se  rallier  à  l’opinion  de 
Gosselet  concernant  l’existence  de  roches  siluriennes  dans 
le  Brabant,  roches  qu’il  avait  considérées  avec  A.  Dumont 
comme  dévoniennes.  Le  doute  n  était  plus  possible  à  cause 
de  la  présence  dans  ces  roches  de  Graptolites. 

En  1869,  à  la  séance  du  4  novembre  de  l’Académie  de 
Belgique,  il  lut  une  note  intitulée  :  Sur  quelques  Eehino- 
dermes  remarquables  des  terrains  paléozoïques.  Il  y  fit  la 
description  d’un  Palœchinus  sphericus  remarquable,  du 
musée  de  M.  Wood,  à  Richmond,  provenant  du  calcaire 
carbonifère  du  Westmoreland.  Il  profita  de  cette  occasion 
pour  rectifier  une  détermination  fautive  de  son  mémoire  de 
1844.  Il  y  avait  décrit  sous  le  nom  de  Cidaris  Munsterianus  un 
Lepidocentrus.  II  fit  connaître  de  plus  un  nouveau  genre 


CCXIII  — 


de  Cystidées,  le  Placocystites,  espèce  Forbesianus,  prove¬ 
nant  du  calcaire  silurien  de  Dudley,  qu’il  avait  observé 
dans  les  collections  de  M.  Gray,  à  Hogley.  Enfin,  il  y 
décrivit  un  nouveau  Haplocrinus ,  le  H,  granatum ,  du  cal¬ 
caire  carbonifère  de  Boland,  recueilli  par  M.  Parker.  Ces 
trois  espèces  sont  figurées  sur  une  planche. 

Il  présenta  une  notice  sur  un  genre  nouveau  de  poisson 
fossile  de  la  craie  supérieure  à  la  séance  de  l’Académie  de 
Belgique  du  5  février  1870.  Il  s’agissait  d’un  poisson 
recueilli  dans  la  craie  blanche  de  Meudon,  près  de  Paris.  Il 
lui  donna  le  nom  d ' Ancistrodus  splend^ns,  qu’il  modifia  en 
Ancistrognathus,  le  premier  nom  générique  ayant  déjà  été 
employé  par  Debey. 

En  1871,  il  fit  quelques  observations  sur  les  polypes 
carbonifères,  qui  sont  consignées  dans  le  t.  XXX  du 
Bulletin  de  l’Académie. 

Le  9  mai  de  la  même  année,  il  présentait  à  l’Académie  de 
Belgique  un  important  mémoire,  sous  le  titre  :  Nouvelles 
recherches  sur  les  animaux  fossiles  du  terrain  carbonifère. 
C’est  une  excellente  monographie  des  Anthozoaires  du 
calcaire  carbonifère  de  Belgique. 

Il  n’avait  décrit  dans  son  ouvrage  de  1842-18.52  que  16 
espèces  de  polypiers.  Mil  ne  Edwards  et  Haime,  à  qui 
de  Koninck  avait  communiqué  ses  matériaux  recueillis 
jusqu’en  1851,  portèrent  à  cette  époque  ce  nombre  à  34. 
Mais  depuis  lors  M.  Ed.  Dupont  avait  formé  une  riche 
collection  d’Anthozoaires  carbonifères  des  environs  de 
Dinant  II  en  avait  fait  don  au  Musée  d’histoire  naturelle  de 
Bruxelles,  avec  un  grand  nombre  d’autres  fossiles  prove¬ 
nant  de  la  même  région  L.-G.  de  Koninck,  sur  la  demande 
de  M.  Ed.  Dupont,  entreprit  la  description  de  ce  matériel, 
en  y  ajoutant  celui  de  nombreuses  collections  particulières 
et  en  ne  négligeant  pas  de  revoir  les  formes  de  Visé  et 
de  Tournai  qu’il  avait  déjà  décrites. 


CCXIV  — 


Il  ne  s’étendit  guère  dans  son  introduction  sur  l’histo¬ 
rique,  l’organisation,  la  nomenclature  et  le  développement 
des  Anthozoaires  fossiles.  Cette  partie  générale  avait  été 
fort  bien  faite  par  Mil  ne  Edwards  et  Haime,  notamment 
dans  leur  Monographie  des  polypiers  fossiles  des  terrains 
paléozoïques  dans  leurs  mémoires  :  Fossil  corals  of  Great 
Britain  et  dans  leur  Histoire  naturelle  des  Coralliaires. 
L.-G.  de  Koninck  rangea  les  diverses  formes  fossiles 
recueillies  dans  le  carbonifère  de  Belgique  dans  les  divi¬ 
sions  suivantes  de  Edwards  et  Haime  :  Rugueux,  Tabulés, 
Tubulés,  Perforés  et  Apores. 

Rugueux. 

Famille  des  Cyalhophyllides. 


Genre  Lonsdaleia,  représenté  par  1  espèce. 


Axophyllum 

Lithostrotion 

Diphyphyllum 

Clisiophyllum 

Campophyllum 

Cyathophylluin 

Hadrophyllum 

Lophophyllum 


3  espèces  ; 

3  espèces; 

1  espèce; 

4  espèces  dontl  nouvelle; 

2  espèces  nouvelles; 

2  espèces; 

1  espèce  nouvelle; 
4espôcesdontl  nouvelle; 


»  Pentaphyllum  (nouveau),  représenté  par  2  espèces 
nouvelles. 

—  Il  fit  un  nouveau  genre  pour  ces  formes  à  cause  du 
«  développement  remarquable  des  cloisons  adjacentes  à  la 
fossette  septale  principale.  »  — 

Genre  Menophyllum ,  représenté  par  une  espèce. 

»  Phryganophyllum  (nouveau).  —  Il  créa  ce  genre 
pour  une  espèce  dont  les  cloisons  principales  avaient 
une  disposition  en  croix  et  dont  les  planchers  très  nom¬ 
breux  étaient  non  moins  bien  développés.  — 

Genre  Amplexus,  représenté  par  10  espèces  dont  4 
nouvelles. 


ccxv 


Genre  Zaphrentis ,  représenté  par  19  espèces  dont  8 
nouvelles. 

«  Les  Zaphrentis  ne  sont  que  des  Amplexus ,  dit  de 
»  Koninck,  dont  la  fossette  septale  est  plus  marquée  et 
»  dont  les  planchers  sont  plus  complètement  couverts  par 
»  les  cloisons.  Il  ne  me  semble  pas  qu’une  si  minime  dif- 
»  férence  ait  pu  apporter  une  modification  sensible  dans 
»  l’organisation  des  espèces  composant  ces  deux  groupes 
»  qui,  à  mon  avis,  ne  doivent  former  que  des  sections 
»  d’un  seul  et  même  genre.  » 

Genre  Duncania  (nouveau),  représenté  par  une  espèce 
caractérisée  par  la  grande  simplicité  de  structure  des 
polypiers  et  par  la  grande  étendue  de  leur  chambre 
viscérale,  la  largeur  des  cloisons,  l’existence  d’une  mu¬ 
raille  interne,  de  traverses  endothécales  et  l’absence  de 
columelle. 

Famille  des  Cyathaxonidés. 

Genre  :  Cyathaxoniat  représenté  par  2  espèces. 

Famille  des  Petraïadés. 


L.-G.  de  Koninck  érige  le  genre  Petraïa  de  Munster  en 
une  famille  et  décrit  une  espèce  nouvelle. 

Tabulés. 

Famille  des  Favositides. 

Genre  Rhizopora  (nouveau),  caractérisé  par  des  planchers 
à  surface  lisse,  incomplets,  vésiculeux  et  plus  ou  moins 
déprimés  sur  un  de  leurs  côtés.  —  Une  espèce  nouvelle. 


Genre 

» 

» 


Syringopora ,  représenté  par  4  espèces; 


Emmonsia , 
Michelinia , 


par  1  espèce  ; 
par  4  espèces; 


» 

» 

» 


Favosites,  » 

nouvelle  ; 
Beaumontia,  » 

Monticnlipora}  » 


par  2  espèces  dont  1 

par  1  espèce  ; 
par  2  espèces. 


CCXVi  — 


Tubulés. 

Famille  des  Auloporides. 

Genre  Aulopora ,  représenté  par  1  espèce. 

))  Ctadochonus ,  »  »  1  » 

Perforés. 

Famille  des  Madréporides. 

Genre  Palœaeis,  représenté  par  2  espèces. 

Apores. 

Famille  des  Fungides. 

Genre  Mortieria,  représenté  par  1  espèce. 

Enfin  de  Koninck  donna  en  appendice  la  description 
d’un  fossile  du  calcaire  de  Tournai,  à  affinités  inconnues 
qu’il  désigna  sous  le  nom  de  Tetragonophyllum  problema- 
ticum. 

Quinze  belles  planches  illustrent  ces  descriptions  et 
représentent  79  espèces. 

A  cette  époque,  M.  Ed.  Dupont  distinguait  6  assises  dans 
le  calcaire  carbonifère  de  Belgique,  dans  lesquelles  ces  di¬ 
verses  espèces  sont  représentées  comme  suit  : 


I. 

II. 

III. 

IY. 

y. 

Etræung. 

Avesnelles. 

Tournai. 

Waulsort. 

Namnr. 

4 

1 

59 

5 

8 

Le  Dr  Haidinger,  l’ancien  directeur  du  K.  K.  Geolo- 
gische  Reichsanstult ,  avait  recueilli  de  nombreux  fossiles 
en  Carinthie,  dans  des  roches  primaires.  MM  le  D1'  Hôrnes 
et  le  chevalier  Fr.  de  Haüer,  suivant  les  intentions  du 
Dr  Haidinger,  chargèrent  de  Koninck  de  la  détermination 
et  de  la  description  de  ces  fossiles,  le  considérant  comme  le 
plus  apte  parmi  les  paléontologistes  d’alors  de  remplir 
cette  tâche. 

Il  accepta  cette  mission  et  sous  la  rubrique  générale  : 


CCXVI1 


Recherches  sur  les  animaux  fossiles ,  2e  partie ,  il  publia  en 
1873  la  Monographie  des  fossiles  carbonifères  de  Carinthief 
accompagnée  de  4  superbes  planches,  cc  Si  Ton  ne  tenait 
y)  compte  que  des  caractères  minéralogiques  de  la  roche 
»  qui  les  renferme,  disait-il,  on  pourrait  être  tenté  de 
)>  croire  que  ces  fossiles  appartiennent  à  l’époque  dévo- 
»  nienne,  tellement  leur  aspect  est  analogue  ;  mais  en 
»  examinant  de  plus  près  les  espèces,  on  est  bientôt 
»  convaincu  qu’elles  sont  moins  anciennes  et  qu’il  n’y  en  a 
»  pas  une  seule  qui  ne  provienne  du  terrain  carbonifère. 
»  Ces  espèces  me  rappelèrent  si  bien,  dans  leur  ensemble, 
»  la  faune  des  assises  supérieures  de  notre  calcaire  carbo- 
»  nifère  que  je  n’eus  pas  le  moindre  doute  sur  l’identité 
»  géologique  de  ces  formations.  » 

Parmi  les  fossiles  du  Dr  Haidinger,  il  reconnut  un 
végétal,  la  Bornia  radiata.  Le  reste  était  représenté  par 
des  fossiles  animaux,  dont  la  liste  suit. 

Anthozoaires . 

Genre  Zaphrentis ,  1  espèce. 

Echinodermes. 

Genre  Poteriocrinus ,  tiges  ; 

»  Aclinocrinus ,  tiges. 

Bryozoaires. 

Genre  Archœopora ,  1  espèce  nouvelle; 

»  Fenestella,  1  espèce  ; 

»  Diphoropora  (nouveau),  1  espèce  nouvelle. 

Brachiopodes. 

Genre  P^oduclus,  12  espèces,  parmi  lesquelles,  P.  cora, 
l\  semireiiculatus ,  P.  giganttus  ; 

y>  Chonetes ,  3  espèces  ; 

»  Orthotetes ,  1  espèce; 

»  Orthis ,  1  espèce  (O.  resupinala )  ; 


—  CCXV1II  — 


Genre  Rhynchonelia ,  2  espèces  ; 

»  Alhyrïs ,  2  espèces  dont  A.  plano-sulcala  ; 

»  Spiri/er ,  6  espèces,  parmi  lesquelles  S.  glaber 

et  5.  bisulcatus  ; 

»  Terebralula ,  1  espèce  (T.  sacculm). 
Mollusques. 

Lamellibranches. 

Genre  Edmondia ,  2  espèces  dont  1  nouvelle; 

»  Cardiomorpha ,  3  espèces  dont  2  nouvelles; 

»  Scaldia ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Sanguinolites ,  2  espèces  dont  l  nouvelle  ; 

»  Pleurophorus  (?),  1  espèce  nouvelle; 

»  Astartella  (?),  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Niobe,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Leda,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Tellinomya ,  3  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  /Irca,  2  espèces  nouvelles; 

»  Âviculopecten ,  ,  11  espèces  dont  7  nouvelles  ; 
»  Lima,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Pecteiiy  1  espèce. 

Gastéropodes. 

Genre  Seller ophon,  3  espèces  ; 

»  Pleurotomaria ,  3  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  Macrocheilus,  1  espèce  ; 
ï>  Naticopsis}  2  espèces  ; 

»  Loxonema ,  2  espèces. 

Céphalopodes. 

Genre  Nautilus ,  1  espèce. 

Trilobites. 

Genre  Phillipsia,  1  espèce. 

Dans  ce  mémoire,  il  donne  ainsi  la  description  de  80 
espèces  dont  23  nouvelles. 


CCXIX  — 


De  l’étude  de  ces  fossiles  et  de  leur  position  stratigra- 
phique,  de  Koninck  conclut  :  «  A  l’exception  de  trois  qui 
»  paraissent  être  récurrentes,  toutes  ces  espèces  appar- 
»  tiennent  exclusivement  au  terrain  carbonifère;  la  plupart 
»  même  ne  se  trouvent  que  dans  les  assises  supérieures 
»  de  ce  terrain, au  nombre  desquelles  on  compte  les  couches 
»  calcareuses  des  environs  de  Visé,  de  Glasgow,  de  l’Ecosse, 
»  de  Cork  en  Irlande,  de  Richmond,  de  Bolland  et  de  Settle 
»  en  Yorkshire.  Il  en  résulte  que  le  schiste  de  Bleiberg  et  le 
»  calcaire  qui  y  est  subordonné  doivent  être  considérés 
«  comme  représentant  ces  couches  calcareuses  dans  les 
»  Alpes  et  qu’il  ne  peut  y  avoir  de  doutes  sur  l’époque 
«  géologique  à  laquelle  ce  dépôt  fossilifère  s’est  produit.  » 
En  1874,  il  fit  paraître  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
impériale  des  naturalistes  de  Moscou,  une  notice  Sur  le 
Calcaire  de  Malowka  et  sur  la  signification  des  fossiles 
qiïil  renferme.  Après  avoir  signalé  les  opinions  émises 
sur  les  couches  de  calcaire  compacte  servant  de  base  à  des 
grès  et  à  de  la  houille  aux  environs  de  Malowka,  dans  la 
partie  méridionale  du  gouvernement  de  Riasan  et  dans 
quelques  autres  localités  du  centre  de  la  Russie,  de  Koninck 
déclare  que,  si  tous  les  géologues  sont  tombés  d’accord 
pour  considérer  ces  roches  comme  appartenant  au  système 
carbonifère,  «  il  s’en  faut  de  beaucoup  que  ce  même  accord 
»  subsiste  lorsqu'il  s’agit  d’assigner  aux  premières  le  rang 
»  qu’elles  doivent  occuper  dans  l’ordre  stratigraphique  des 
»  terrains  paléozoïques.  »  Il  rappelle  que  R.  Murchison, 
E.  de  Verneuil  et  M.  de  Keyserling  avaient  remarqué  que 
»  le  Productus  giganteus  et  le  Spirifer  mosquensis ,  quoi- 
»  que  très  répandus  dans  le  calcaire  carbonifère  de  Russie, 
»  ne  se  rencontraient  jamais  ensemble  dans  les  mêmes 
»  couches.  »  Mais,  «  ils  ont  interverti  l’âge  relatif  de  ces 
couches  et  considéré  comme  les  plus  anciennes  celles  à 
P.  giganteus ,  tandis  que  c’est  l’inverse  qui  est  la  réalité.  » 


ccxx 


L.-G.  de  Koninck  avoue  bien  franchement  avoir  longtemps 
versé  dans  la  même  erreur,  dont  il  n’est  revenu  en  ce  qui 
concerne  les  couches  carbonifères  correspondantes  en  Bel¬ 
gique  qu’en  1860.  Ce  fut,  comme  nous  l’avons  déjà  vu,  après 
l’apparition  de  l’important  mémoire  de  M.  Gosselet  sur  les 
terrains  primaires  de  la  Belgique,  des  environs  d'Avesnes 
et  du  Boulonnais,  où  ce  géologue  démontra  que  le  S.  mos- 
quensis  ne  se  rencontre  que  dans  les  assises  inférieures, 
tandis  que  le  Productus  giganteus  ne  se  trouve  que  dans 
les  assises  supérieures,  faits  confirmés  en  1863  par  M.  Ed. 
Dupont.  (Bull.  Acad.  roy.  de  Belgique ,  2e  série,  t.  XV.) 

L.-G.  de  Koninck  s’assura  qu’il  en  était  de  même  pour 
les  couches  du  calcaire  carbonifère  d’Angleterre,  d’Ecosse 
et  d’Irlande.  Il  se  posa  ensuite  la  question  :  le  calcaire 
carbonifère  de  Russie  fait-il  exception  à  cette  règle  ?  Après 
un  examen  attentif  des  travaux  publiés  sur  les  roches  de 
Malowka  et  sur  leur  faune,  en  présence  des  divergences 
d’opinions  des  géologues  russes  au  sujet  de  l’âge  de  ces 
calcaires,  de  Koninck  arriva  aux  conclusions  suivantes  : 

1°  Le  calcaire  de  Malowka  n’appartient  pas  au  système 
dévonien,  mais  au  système  carbonifère,  dont  il  représente 
l’assise  la  plus  inférieure  connue  en  Russie  ; 

2°  Ce  calcaire  sert  probablement  de  base  à  celui  des 
environs  de  Miatchkowa,  renfermant  le  S.  mosquensis  ; 

3°  Jusqu’ici,  il  existerait  en  Russie  une  lacune  dans  le 
système  carbonifère,  représentée  en  Belgique  par  les  assises 
intermédiaires  de  Waulsort  et  en  Irlande  par  celle  des 
environs  de  Dublin  ; 

4°  Le  calcaire  à  Productus  giganteus ,  loin  de  se  trouver 
à  la  base  du  système  carbonifère,  appartient  au  contraire 
aux  assises  supérieures  de  ce  système  ;  les  couches  de 
schistes  et  de  houilles  sur  lesquelles  il  s’étend  en  certaines 
localités  lui  sont  subordonnées. 

L.-G.  de  Koninck  fait  ensuite  le  relevé  des  espèces  fos- 


—  CCXXI 


siles  du  calcaire  de  Malowka  décrites  et  figurées  par 
J.  Auerbach,  Semenow,  von  Môller  et  Trautschold. 

Il  leur  opposa  les  noms  qu’il  aurait  donnés  à  ces  fossiles, 
s'il  avait  eu  à  les  décrire.  Sur  59  espèces  recueillies  dans 
le  calcaire  de  Malowka,  il  en  trouve  26  dont  l’origine 
carbonifère  ne  lui  semble  pas  douteuse.  Parmi  les  33  autres, 
il  en  est  14  «  dont  les  formes  rappellent  si  bien  celles 
d’espèces  carbonifères  voisines,  que  l’on  peut  sans  craindre 
de  se  tromper  les  ajouter  aux  précédentes  ».  Il  en  reste 
19  douteuses,  la  plupart  de  petite  taille,  dont  4  toutefois 
ont  été  considérées  comme  carbonifères  par  d'Eichwald. 

L.-G.  de  Koninck  publia,  en  1874,  dans  les  Annales  de 
la  Société  géologique  de  Belgique,  un  travail  sur  les  fossiles 
carbonifères  découverts  dans  la  vallée  du  Sichon  (Forez), 
par  M.  Julien,  professeur  à  la  faculté  des  sciences  de 
Clermont-Ferrand.  M.  Julien  avait  bien  vu  que  les  roches 
d’où  provenaient  ces  fossiles  appartenaient  au  système 
carbonifère,  grâce  à  la  présence  de  quelques  Productus  et 
Spirifer  caractéristiques.  Il  soumit  ses  échantillons  à 
de  Koninck.  Celui-ci  y  reconnut  49  espèces  appartenant 
toutes,  sauf  4,  aux  assises  supérieures  du  système  carboni¬ 
fère,  contrairement  à  l’opinion  de  M.  Julien.  Il  les  identifia 
à  celles  que  l’on  rencontre  dans  les  assises  carbonifères  de 
Bleyberg  en  Carinthie,  des  environs  de  Glasgow,  dans  les 
roches  calcaires  supérieures  de  l’Yorkshire  (Roland  et  envi¬ 
rons  de  Richmond),  du  «  Coal  mesures  »  des  environs  de 
Springfield  dans  l’Illinois. 

En  1877,  de  Koninck  fit  paraître  dans  les  Mémoires  de  la 
Société  royale  des  Sciences  de  Liège  un  ouvrage  sous  le 
nom  de  :  Recherches  sur  les  fossiles  paléozoïques  de  la 
Nouvelle  Galles  du  Sud  ( Australie ). 

On  ne  connaissait,  avant  ce  travail,  que  quelques 
fossiles  de  cette  région,  rapportés  par  Mitchell,  Darwin  et 
de  Strzelecki. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV. 


BULLETIN,  16 


—  CCXX1I 


Mc  Coy  (1847)  avait  donné  une  liste  des  fossiles  du 
Silurien  et  du  Dévonien  de  Victoria.  Il  y  avait  encore 
une  autre  liste  de  Salvator,  publiée  dans  le  Thésaurus 
siluriens  de  Bigsby  et  quelques  observations  de  Etheridge 
junior  sur  les  graptolites  du  Silurien  de  Victoria.  J.-D. 
et  G.  Sowerby,  Lonsdale,  Morris,  Mc  Goy,  Dana,  d’Orbigny, 
Etheridge  senior  avaient  aussi  publié  de  petites  notices 
sur  le  Carbonifère  de  ce  pays. 

L.-G.  de  Koninck  eut  à  sa  disposition  un  riche  matériel, 
recueilli  pendant  plus  de  trente  ans  sur  une  grande  étendue 
de  territoire  par  le  Rév.  M.  W.  B.  Clarke. 

Un  fait  général  sur  lequel  il  attire  l’attention,  c’est  qu’un 
grand  nombre  de  fossiles  paléozoïques  australiens  «  at- 
»  teignent  une  taille  à  laquelle  arrivent  très  rarement,  les 
»  espèces  identiques  de  l’Europe  et  de  l’Amérique.  »  Il 
avait  fait  la  même  remarque  pour  les  fossiles  de  llnde  et 
de  la  Chine.  Sur  un  millier  d'échantillons,  un  tiers  des 
espèces  étaient  siluriennes  et  dévoniennes,  les  deux  autres 
tiers  étaient  carbonifères. 

Ce  mémoire  est  divisé  en  trois  parties.  Dans  la  première 
l’auteur  traite  des  fossiles  siluriens,  dans  la  deuxième  des 
fossiles  dévoniens  et  dans  la  troisième  des  fossiles  car¬ 
bonifères. 

FOSSILES  SILURIENS. 

Anthozoaires. 

Genre  Stromatopora ,  1  espèce; 

»  Strombodes ,  » 

»  Ptychophyllu  m ,  » 

»  Cystiphyllum ,  » 

»  Aulopora ,  » 

»  Sy  ring  o  p  or  a,  y> 

»  H a  ly  site  s  » 

»  Monticulipora ,  2  espèces; 


CCXXIII 


Genre  Alvéolites ,  2  espèces  dont  1  nouvelle; 
»  Slriatopora ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Eavosiles,  6  espèces; 

»  Propora,  1  espèce  ; 

»  Plasmopora ,  1  espèce  ; 

»  lleliolites ,  2  espèces. 

Brachiopodes. 

Genre  Ch  o  net  es,  1  espèce  ; 

»  Leptæna,  2  espèces; 

»  Strophomenes,  3  espèces; 

»  Penlamerus ,  2  espèces  ; 

»  Ortliis ,  1  espèce  ; 

»  Atrypa,  2  espèces  ; 

»  ReAzia ,  1  espèce  ; 

d  Spirifer,  1  espèce  ; 

»  Merislella,  1  espèce. 

Mollusques. 

Lamellibranches . 

'  Genre  Pterinea ,  2  espèces  dont  une  nouvelle. 
Gastéropodes. 

Genre  Euomphalus ,  3  espèces  nouvelles  ; 

»  Bellerophon,  1  espèce. 

Ptéropodes. 

Genre  Conularia ,  1  espèce. 

Céphalopodes. 

Genre  Orthoceras ,  1  espèce. 

Arthropodes. 

Crustacés. 

Genre  Entomis ,  1  espèce. 


—  CCXXIV 


Trilôhites , 

Genre  Illœnus,  1  espèce  ; 

»  Staurocephalus ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Cheirurus ,  1  espèce  ; 

»  Encrinurus ,  2  espèces  dont  une  nouvelle  ; 

»  Cnlymene ,  1  espèce  ; 

»  Proetus ,  J  espèce  ; 

»  Br  ont  eus ,  2  espèces  dont  une  nouvelle  ; 

»  Harpes,  1  espèce. 

Total  :  59  espèces  dont  13  nouvelles,  représentées  en 
Europe  et  en  Amérique  par  des  formes  très  voisines  du 
Silurien  supérieur. 

FOSSILES  DÉVONIENS. 

Ils  correspondent  à  86  espèces,  dont  vraisemblablement 
5  du  Dévonien  supérieur  et  81  des  assises  dévoniennes  plus 
anciennes.  Ces  espèces,  dont  30  sont  nouvelles,  sont 
réparties  dans  les  groupes  et  genres  suivants. 

Spongiaires. 

Genre  Archœocyathus  (?),  1  espèce. 

Anlhozoaires. 

Genre  Phillipsastrœa ,  1  espèce  ; 

»  Cyaihophyllum ,  4  espèces  ; 

»  Campophyllum ,  1  espèce  ; 

»  Cœnites ,  1  espèce  ; 

»  Amplexus,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Billingsia  (nouveau),  1  espèce  nouvelle  ; . 

»  Syringopora ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Alvéolites,  2  espèces  dont  une  nouvelle  ; 

»  Favosites,  6  espèces  ; 

»  Heliolites ,  1  espèce. 


ccxxv 


Mollusques. 

Lamellibranches . 

Genre  Paracyclas ,  1  espèce; 

»  Conocardium ,  1  espèce  ; 

»  Tellinomya ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Aviculopecten ,  3  espèces  nouvelles  ; 

»  Pterinea ,  1  espèce  nouvelle. 

Gastéropodes. 

Genre  Bellerophon ,  1  espèce  ; 

»  Murchisonia,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Pleurolomaria,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Euomplalus ,  ‘2  espèces  nouvelles  ; 

»  Loxonema ,  4  espèces  nouvelles  ; 

»  IVisu  (?),  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Mitchellia  (nouveau),  1  espèce  nouvelle; 

»  Natica ,  1  espèce  nouvelle. 

Scaphopodes. 

Genre  Dentalium,  2  espèces  dont  une  nouvelle. 
Céphalopodes. 

Genre  Cyrtoceras,  1  espèce  nouvelle  ; 

)>  Orthoceras,  1  espèce  nouvelle. 

FOSSILES  CARBONIFÈRES. 

Anthozoaires. 

Section  :  Rugosa. 

Genre  Axophyllum  (?),  1  espèce  nouvelle; 

»  Lithostrotion,  2  espèces  ; 

»  Cyatgophyllum,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Lophophyllum,  2  espèces  nouvelles  ; 

»  Amplexus,  i  espèce  ; 

»  Zaphreniis ,  4  espèces  dont  3  nouvelles  ; 

»  Cyalhaxonia ,  1  espèce. 


CGXXV1 


Genre 


Genre 

» 


Genre 

y> 


» 

T) 

» 


Genre 


Genre 

» 

» 

» 

» 

» 

Genre 

» 

» 

» 

» 

» 

» 


Section  :  Tubulosa. 

Cladochonus ,  1  espèce. 

Section  :  Tabulata. 

Syringopora ,  2  espèces; 

F  avosites ,  1  espèce. 

Echinodermes. 

Crïnoides. 

Symbathocrinus ,  1  espèce; 

Poteriocrinus ,  fragments  appartenant  à  2 
espèces; 

Acfinocrmtts,  1  espèce  ; 

Platycrinus ,  quelques  fragments  d’articles  ; 
Tribracliyocrinus ,  1  espèce; 

Cyathocrinus,  1  espèce. 

Palœaster ,  1  espèce  nouvelle. 

Bryozoaires. 

Pennirelepora ,  1  espèce  ; 

Üendropora  (nouveau),  1  espèce  ; 

Fenestella ,  7  espèces  dont  1  nouvelle  ; 
Protoretepora  (nouveau),  1  espèce  ; 

Retepora  (?),  1  espèce  nouvelle  ; 

Poiypora ,  1  espèce. 

Brachiopodes. 

Productifs,  12  espèces  ; 

Chonetes ,  2  espèces  ; 

Slrophomenes,  1  espèce; 

Orthotetes,  1  espèce  ; 

Orthis ,  2  espèces  ; 

Rhynchonella ,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 
Athyris,  1  espèce  ; 


—  CCXXV11  — 


Genre  Spirifer ,  14  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Spiriferina,  2  espèces  ; 

»  Cyrtina ,  1  espèce  ; 

»  1 erebratula ,  2  espèces. 

Mollusques. 

Lamellibranches . 

Genre  Scaldia,  2  espèces  nouvelles; 

»  Sanguinolites,  6  espèces  dont  4  nouvelles  ; 
»  Clarkia  (nouveau),  1  espèce  ; 

»  Cardiomorpha ,  2  espèces  nouvelles  ; 

»  Edmondia ,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Cardinia ,  1  espèce  ; 

w  Pacliydomus ,  8  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  )lœonia ,  3  espèces  ; 

»  Pleurophomus ,  3  espèces  dont  2  nouvelles 
»  Conocardium ,  1  espèce  ; 

»  Tellinomya ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Palœarca ,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Mytilus ,  2  espèces  nouvelles  ; 

»  Aviculopecten ,  16  espèces  dont  2  nouvelles 

»  Aphania ,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  Pterineaf  2  espèces  ; 

»  Avicnla ,  4  espèces  nouvelles. 

Ptéropodes. 

Genre  Conularia,  4  espèces. 

Scaphopodes. 

Genre  Dentalium ,  1  espèce  nouvelle. 

Gastéropodes. 

Genre  Platyceras}  4  espèces  ; 

»  PorcelUa ,  1  espèce  ; 

»  Pleurolo maria,  7  espèces  dont  1  nouvelle  ; 
))  Murchisonia,  2  espèces  ; 


CCXXVII1 


Genre  Euompkalus,  3  espèces  ; 

»  M acrocheilus ,  2  espèces  ; 

»  Loxonema ,  4  espèces  dont  2  nouvelles. 

Céphalopodes. 

Genre  Goniatites,  2  espèces  ; 

»  Orthoceras ,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  CamerocevaSy  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Nautilus ,  1  espèce. 

Crustacés. 

Genre  Polycope,  4  espèce  ; 

»  Entomis ,  1  espèce  nouvelle. 

Trilobites. 

Genre  Phillipsia ,  1  espèce  ; 

»  Griffithides ,  1  espèce  ; 

»  Brachymetopus ,  1  espèce  ; 

»  Tomnodus ,  1  espèce. 

Total  :  176  espèces,  dont  103  qui  n’avaient  pas  encore 
été  signalées  en  Australie,  59  nouvelles  et  74  qui  avaient 
déjà  été  rencontrées  en  Europe.  Si  l’on  ajoute  ce  nombre 
aux  73  espèces  carbonifères  d’Australie  déjà  connues, 
celui-ci  s’élève  à  176,  parmi  lesquelles  101  ont  été  trouvées 
exclusivement  dans  la  Nouvelle  Galles  du  Sud.  L.-G.  de 
Koninck  termine  ce  travail  remarquable  par  les  considéra¬ 
tions  générales  suivantes  :  «  Je  laisserai  à  d’autres  les 
»  déductions  biologiques  que  l’on  pourra  tirer  de  l’étude 
»  de  la  faune  carbonifère  que  je  viens  de  décrire  et  de 
»  la  comparaison  de  celle  des  autres  pays. 

»  Je  me  bornerai  à  faire  remarquer  qu’il  est  probable 
»  que  la  mer  dans  laquelle  se  sont  développés  les  animaux 
»  carbonifères  de  l’Australie,  était  en  communication  avec 
»  celle  dans  laquelle  ont  vécu  les  animaux  de  la  même 
»  époque  qui  se  trouvent  actuellement  en  Belgique,  aux 


CCXXIX  — 


»  environs  de  Visé  et  de  Namur,  en  Angleterre  dans  le 
»  Yorkshire,  en  Ecosse  aux  environs  de  Glasgow,  en 
»  Irlande  près  de  Cork  et  de  Dublin  et  en  Allemagne  dans 
»  la  Silésie.  Cette  mer  existait  encore  alors  que  déjà  la 
»  majeure  partie  des  roches  carbonifères  de  l’Amérique  et 
»  de  la  Russie,  ainsi  que  celles  du  nord  de  l’Irlande  et  des 
»  environs  de  Tournai,  de  Feluy,  de  Soignies  et  de  Com- 
»  blain-au-Pont  dans  notre  pays,  étaient  déjà  émergées  et 
»  que  les  animaux  qu’elles  renferment  étaient  en  majeure 
»  partie  détruits.  » 

L.-G.  de  Koninck  publia  en  1881,  dans  les  Annales  de 
la  Société  géologique  de  Belgique,  une  notice  sur  la  famille 
des  Bellerophonlidce ,  suivie  de  la  description  d'un  genre 
nouveau  de  cette  famille .  C’est  un  extrait  de  la  4e  partie 
de  son  grand  travail,  Faune  du  calcaire  carbonifère ,  dont 
nous  nous  occuperons  plus  loin. 

Il  y  fait  la  critique  du  groupe,  dont  la  position  systéma¬ 
tique  avait  été  si  longtemps  discutée.  Pour  les  uns,  les 
liellerophontidés  étaient  des  Céphalopodes  tétrabranchiaux, 
pour  les  autres  des  Hétéropodes,  pour  d’autres  encore  des 
Gastéropodes  prosobranches.  C’est  cette  dernière  opinion 
que  de  Koninck  avait  défendue  dès  1842.  Il  persista  dans 
sa  manière  de  voir,  qui  fut  adoptée  dans  la  suite  par  la 
grande  majorité  des  paléontologistes.  Il  donna  ensuite 
la  diagnose  du  nouveau  genre  Waagenia,  avec  la  des¬ 
cription  de  trois  espèces  qui  s’y  rapportent. 

La  meme  année,  de  Koninck  fit  paraître  dans  le  Bulletin 
de  l’Académie  de  Belgique  une  notice  sur  la  Prestwichia 
rotundata  des  schistes  houillers  du  Hornu,  près  de  Mons. 

En  1883,  de  Koninck  publia,  dans  le  Bulletin  du  Musée 
d’histoire  naturelle  de  Bruxelles,  une  note  Sur  le  Spirifer 
mosquensis  et  sur  ses  affinités  avec  quelques  autres  espèces 
du  même  genre.  Il  affirme,  dans  ce  travail,  que  le 
S.  mosquensis  n’existe  qu’en  Russie  et  dans  les  îles  de  la 


ccxxx 


mer  Glaciale,  contrairement  à  l’opinion  qu’il  avait  pro¬ 
fessée  avec  beaucoup  d'autres  jusque-là.  En  Russie,quoique 
la  superposition  des  assises  n’ait  jamais  été  constatée,  les 
géologues  considèrent  que  l'assise  à  Productus  gigantens 
est  inférieure  à  celle  contenant  le  Spirifer  mosquensis. 
De  même  en  Ecosse,  le  «  Main  limestone  »  est  considéré 
par  beaucoup  de  géologues  comme  appartenant  au  calcaire 
carbonifère  inférieur.  Tant  qu’on  avait  identifié  au  8. 
mosquensis ,  les  formes  provenant  du  calcaire  des  Ecaus- 
sines,  de  Ghanxhe,  de  Gomblain-au-Pont,  du  calschiste  de 
Tournai,  il  avait  fallu  considérer  ces  assises  comme  supé¬ 
rieures  à  celles  contenant  en  Russie  1  e  Productus  giganteus. 
L.-G.  de  Koninck  dit  qu’il  a  confondu,  en  1842,  avec  le  8. 
mosquensis  deux  espèces,  dont  une  très  abondante  dans  le 
calschiste  de  Tournai,  le  :  8.  tornàcensis ,  nov.  sp ., 
et  le  8.  cinctus ,  de  Keyserling.  «  Le  8.  mosquensis  est  une 
»  espèce  caractéristique  du  calcaire  carbonifère  supérieur 
»  de  la  Russie  d’Europe  et  d’Asie. Ce  calcaire, auquel  l’assise 
»  à  P.  giganteus  sert  de  base,  n’ayant  pas  de  représentant 
»  bien  constaté  dans  aucune  autre  contrée  de  ces  deux 
»  parties  du  monde,  il  n’est  pas  étonnant  que  le  S  mos- 
»  quensis  ne  s’y  soit  pas  rencontré.  » 

Le  S.  cinctus,  au  contraire,  «  constitue  une  des  espèces 
les  plus  répandues  et  les  plus  caractéristiques  de  l’étage 
inférieur  du  calcaire  carbonifère.  »  Le  S.  tornàcensis ,  nou¬ 
velle  espèce,  accompagne  toujours  en  Belgique  le  S. cinctus. 
Le  S.  subcinctus,  nov.  sp.,  «  est  aussi  répandu  dans  le 
calcaire  carbonifère  moyen  que  le  8.  cinctus  l’est  dans  le 
calcaire  de  l’étage  inférieur  et  peut  très  bien  servir  à 
reconnaître,  à  caractériser  ce  terrain.  » 

Le  S.  striatus ,  Martin,  «  est  une  espèce  caractéristique 
de  l’étage  supérieur  du  calcaire  carbonifère  »  en  Angleterre, 
en  Irlande,  dans  l’Oural,  à  Visé  en  Belgique.  Le  8.  atte- 
nuatus ,  Sow.  est  une  espèce  caractéristique  de  l’étage 
moyen  du  calcaire  carbonifère  en  Irlande  et  en  Belgique. 


CCXXX1  — 


Après  avoir  rappelé  les  raisons  qui  lui  avaient  fait  consi¬ 
dérer  jadis,  avec  les  géologues  russes  et  anglais,  lecalcaire  à 
P.  giganteus  comme  inférieur  au  calcaire  à  S.  mosquensis , 
de  Koninck  rappelle  celles  qui  l’ont  déterminé  à  abandonner 
cette  opinion  à  partir  de  1860,  comme  nous  l’avons  déjà  vu 
plus  haut.  Puis  il  cherche  à  établir  le  parallélisme  des 
assises  du  calcaire  carbonifère  en  Europe,  en  Amérique  et 
dans  l’Inde,  en  appliquant  «  le  principe  de  l’identité  ou  de 
l’analogie  des  espèces  fossiles.  »  Il  conclut  en  rejetant  ce 
qu’il  avait  déjà  formulé  dans  la  première  partie  de  sa 
Faune  du  calcaire  carbonifère  de  Belgique.  «  Le  dévelop- 
»  pement  do  la  faune  carbonifère  proprement  dite  présente 
»  trois  périodes  successives  pendant  lesquelles  les  condi- 
»  tions  biologiques  ont  été  assez  différentes  les  unes  des 
)>  autres  pour  que  l’ensemble  des  espèces  de  chacune  de 
»  ces  périodes,  pris  isolément,  suffise  pour  la  caractériser 
»  et  pour  la  distinguer.  » 

La  même  année  et  dans  le  même  recueil,  de  Koninck 
donna  un  résumé  de  son  œuvre  au  point  de  vue  de  la 
«  Distribution  géologique,  des  fossiles  carbonifères  de  la 
Belgique.  »  Il  présente  la  répartition  géologique  des  pois¬ 
sons,  des  Céphalopodes  et  des  Gastéropodes  en  15  tableaux. 
Après  avoir  constaté  que  la  faune  de  l’étage  moyen  est 
aussi  différente  de  celle  de  l’étage  supérieur  et  de  l’infé¬ 
rieur  que  ces  deux  dernières  entre  elles,  il  termine  en 
appuyant  comme  il  l’avait  déjà  fait  et  comme  il  le  fera 
désormais  dans  tous  ses  derniers  travaux,  sur  le  fait  que 
l’étude  des  Céphalopodes  et  des  Gastéropodes  carbonifères 
qu’il  vient  de  terminer  lui  a  prouvé  «  qu’à  l’exception 
»  peut-être  de  deux  ou  trois  espèces  passant  d’un  étage  dans 
»  l’autre,  toutes  sont  différentes  entre  elles  et  peuvent  par 
»  conséquent  servir  à  faire  reconnaître  l'étage  géologique 
»  auquel  elles  appartiennent  » 

L.-G.  de  Koninck  fit  quelques  observations  en  1885,  dans 


—  CCXXXII 


le  Bulletin  de  l'Académie  de  Belgique  sur  les  espèces  fos¬ 
siles  recueillies  par  \J.  A.  Julien  dans  le  terrain  carboni¬ 
fère  du  Morvan. 

En  1886,  il  fit,  en  collaboration  avec  M.  Max  Lohest,  un 
travail  sur  :  Le  parallélisme  entre  le  calcaire  carbonifère 
du  nord-ouest  de  V Angleterre  et  celui  de  la  Belgique. 
Ses  auteurs  y  établissent  que  les  conglomérats,  base  du 
calcaire  carbonifère  du  nord  de  l’Angleterre,  n’ont  pas 
d’équivalent  de  cette  nature  en  Belgique,  mais  y  sont 
représentés  par  les  nombreuses  couches  qui  existent  entre 
le  dévonien  supérieur  et  la  zone  carbonifère  à  Chonetes 
papilionacea ,  couche  située  entre  nos  calcaires  à  Produc¬ 
tif  cora  et  à  P.  giganteus.  La  zone  à  P.  giganteus 
atteindrait  d’autre  part,  dans  le  nord  de  l’Angleterre  (York- 
shire,  environs  de  Richmond  et  de  Ingleborough)  une  puis¬ 
sance  bien  plus  considérable  qu’en  Belgique. 

J’arrive  à  l’œuvre  capitale  de  L.-G.  de  Koninck,  œuvre  à 
laquelle  il  a  consacré  les  dix  dernières  années  de  sa  vie  et 
qu’il  a  malheureusement  laissée  inachevée:  je  veux  parleè 
de  la  Faune  du  calcaire  carbonifère  de  Belgique. 

A  un  âge  où  il  aurait  du  prendre  un  repos  si  justement 
mérité,  après  une  vie  consacrée  tout  entière  à  la  science, 
de  Koninck  entreprit  de  refaire,  dans  un  cadre  beaucoup 
plus  vaste  qu’en  1842,  la  description  des  animaux  fossiles 
du  calcaire  carbonifère  de  Belgique.  Gomme  il  le  dit  lui- 
même  dans  son  introduction  de  la  première  partie  de  cette 
œuvre  colossale,  il  ne  put  résister  à  ce  désir  en  présence 
des  matériaux  nouveaux,  représentés  par  des  milliers  de 
fossiles  accumulés  au  Musée  royal  de  Bruxelles  par  son 
directeur  M.  Ed.  Dupont,  qui  s’occupait  tout  spécialement 
de  l’étude  géologique  du  système  carbonifère.  11  n’y  avait 
pas  seulement  dans  les  galeries  du  Musée  de  Bruxelles  les 
fossiles  recueillis  par  M.  Ed.  Dupont  lui-même,  mais  de 
plus  ceux  provenant  des  riches  collections  du  baron  de 


CCXXXlll 


Ryckholt,  du  major  Lehon,  du  professeur  Cantraine,  des 
naturalistes  Nyst  et  Chapuis.  L.-G.  de  Koninck  mit  encore  à 
contribution  les  collections  de  fossiles  carbonifères  des 
musées  des  université  de  Liège  et  de  Louvain  et  d’un 
grand  nombre  de  particuliers,  notamment  celles  de 
MM.  les  professeurs  G.  Dewalque  et  Malaise,  de  MM.  Pierre 
Destinez  de  Liège,  A.  Piret  de  Tournai,  Cornet  de 
Cuesnes,  du  capitaine  tienne,  du  Dr  Cloquet  de  Fel- 
ny,  etc.,  etc.  Il  eut  aussi  à  sa  disposition  pour  la  compa¬ 
raison  une  grande  quantité  de  fossiles  exotiques,  prove¬ 
nant  de  musées  étrangers  ou  de  collections  particulières, 
grâce  à  ses  nombreuses  relations  scientifiques. 

Nul  mieux  que  de  Koninck  n’était  préparé  à  une  telle 
tâche.  II  avait  à  son  actif  quarante  années  d’études  sur  les 
fossiles  paléozoïques,  tant  de  l’étranger  que  de  Belgique. 
Nous  Pavons  vu  successivement  faire  la  description  des 
fossiles  permiens  du  Spitzberg,  du  Dévonien  de  Chine,  du 
Carbonifère  de  Belgique,  du  Permien  et  Carbonifère  de 
l’Inde,  du  calcaire  carbonifère  de  Carinthie,  du  Silurien, 
du  Dévonien  et  du  calcaire  carbonifère  de  l’Australie. 
Il  avait  de  plus  visité  les  principaux  musées  de  l’Europe 
au  point  de  vue  de  l’étude  des  fossiles  carbonifères,  à 
savoir:  le  BrïiUh  Muséum ,  le  Musée  de  l’Ecole  des  Mines 
et  celui  de  la  Société  Géologique  de  Londres,  celui  du  Geo- 
logical  Survey  à  Dublin,  ceux  d’Edimbourg,  de  Newcastle, 
des  universités  de  Cambridge  et  de  Belfast  ;  ceux  du  Mu¬ 
séum  et  de  l’Ecole  des  Mines  à  Paris;  ceux  de  l’Académie 
de  Munich,  des  universités  de  Bonn,  de  Berlin,  de  Breslau, 
le  Musée  royal  de  Dresde  ;  le  Musée  Impérial  de  l’Académie 
de  St-Pétersbourg  et  ceux  de  l’Ecole  des  Mines  de  la  même 
ville  ;  celui  de  la  Société  des  Naturalistes  de  Moscou  et 
celui  du  Musée  Impérial  de  l’Institut  Géologique  de  Vienne. 

L.-G.  de  Koninck  revient  à  nouveau,  dans  son  introduc¬ 
tion,  sur  les  causes  qui  ont  déterminé  ses  changements 


CCXXX1V 


d’opinion  successifs  au  sujet  de  Tâge  relatif  du  calcaire 
carbonifère  de  Visé  et  de  Tournai. 

En  1878,  alors  que  parut  la  lre  partie  de  la  «  Faune  du 
calcaire  carbonifère  de  Belgique  »,  M.  Ed.  Dupont  distin¬ 
guait  six  assises  dans  notre  calcaire  carbonifère. Déjà  à  cette 
époque  de  Koninck  y  distingua  trois  faunes.  «  En  résumé 
»  donc,  une  expérience  basée  sur  des  observations  d’un 
»  grand  nombre  d’années  faites  dans  des  localités  et  des 
»  pays  très  divers,  m’a  démontré  que  le  développement  de 
»  la  faune  carbonifère  proprement  dite,  présente  trois 
»  périodes  successives  pendant  lesquelles  les  conditions 
»  biologiques  ont  été  assez  différentes  les  unes  des  autres 
»  pour  que  l’ensemble  des  espèces  de  chacune  de  ces 
»  périodes,  pris  isolément,  suffise  pour  la  caractériser 
»  et  la  distinguer.  » 

Cette  première  partie  traite  des  Poissons  et  des  Cépha¬ 
lopodes  (genre  Nautile). 

Il  fait  la  description  de  43  espèces  de  Poissons:  3 
espèces  de  Ganoides,  dont  2  nouvelles  et  40  Sélaciens.  Les 
Ganoides  sont  : 

Gonalodus  Toillitzi,  du  calcaire  carbonifère  supérieur; 

Plulysomus  insignis ,  du  calcaire  carbonifère  supérieur; 

Benedenius  Deneensis ,  du  calcaire  carbonifère  inférieur. 

Vingt-neuf  Sélaciens  proviennent  du  calcaire  carbonifère 
inférieur  et  onze  du  calcaire  carbonifère  supérieur. 

Les  40  espèces  se  rapportent  aux  genres  suivants  : 


Genre 

Cladodus ,  avec  3  espèces  ; 

» 

Orodus, 

» 

2  espèces  ; 

» 

Lophodus , 

» 

5  espèces  ; 

» 

Potrodus, 

» 

1  espèce  nouvelle  ; 

» 

H  vl  o  dus, 

» 

3  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

» 

Psammodus, 

» 

2  espèces  ; 

» 

Chômai  o  dus, 

» 

2  espèces  ; 

» 

Petalodus, 

» 

1  espèce  ; 

—  ccxxxv 


Genre 

Antliodus ,  avec  1  espèce; 

» 

Tanaodus , 

»  1  espèce  ; 

» 

Serratodus , 

»  1  espèce  nouvelle; 

» 

Strebludus , 

»  2  espèces  dont  1  nouvelle; 

» 

Cochiiodus , 

»  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

» 

Poecilodus,  : 

»  1  espèce  nouvelle. 

» 

Psaphodus , 

»  1  espèce  ; 

» 

Tomodus , 

»  2  espèces  nouvelles  ; 

» 

Sundalodus , 

»  1  espèce  nouvelle  ; 

» 

Ddtodus , 

»  1  espèce  nouvelle  ; 

» 

Xyntrodus,  ) 

i)  1  espèce  nouvelle  ; 

» 

Ctenaccuithus, 

»  3  espèces  dont  1  nouvelle; 

» 

Oracanthus , 

»  1  espèce  ; 

» 

Stichacanthus , 

»  2  espèces  nouvelles  ; 

» 

Antacanihus , 

»  1  espèce  ; 

» 

Listracantl^us, 

»  1  espèce. 

Parmi  ces  espèces,  13  sont  donc  nouvelles.  Trois  d’entre 
elles,  qui  se  rencontrent  chez  nous  dans  le  calcaire  carbo¬ 
nifère  supérieur,  se  trouvent  en  Angleterre  dans  le  calcaire 
carbonifère  inférieur,  ce  sont  : 

Psammodus  porosus. 

Cochlïodus  contortus. 

Oracantlius  Milleri . 

Ce  qui  frappa  le  plus  de  Koninck,  à  juste  titre,  c’est 
l’absence  complète  des  poissons  dans  les  assises  d’Anse- 
remme  et  de  Waulsort.  «  Il  serait  assez  curieux  de  recher- 
»  cher  la  cause  de  cette  absence  absolue  dans  un  système 
)>  dans  lequel  les  animaux  de  haute  mer  abondent  et, 
»  comme  on  le  verra  plus  loin,  sont  représentés  par  des 
»  types  fort  remarquables.  » 

Ce  mémoire  sur  les  poissons  carbonifères  est  accom¬ 
pagné  de  8  planches  reproduisant,  en  grandeur  naturelle, 
les  restes  rapportés  à  43  espèces.  Ce  sont  surtout  des  dents 


CCXXXVI 


et  des  piquants  ou  des  rayons  de  nageoires  ;  il  y  figure 
cependant  un  Ganoïde  presque  complet  et  deux  grands 
fragments. 

L.-G.  de  Koninck  aborda  ensuite  l’étude  des  Mollusques 
carbonifères  en  commençant  par  les  Céphalopodes,  dont  il 
décrit  successivement  167  espèces. 

Il  étudia  d’abord  le  genre  Nantilus,ce  Céphalopode,  qui 
a  traversé  toutes  les  périodes  géologiques  depuis  le  Silurien 
jusqu’à  l’époque  actuelle,  où  il  n’est  plus  représenté  que 
par  3  espèces.  A.  l’époque  carbonifère,  ce  genre  était  à  son 
maximum  d’extension  et  c'est  le  carbonifère  de  Belgique 
qui  semble  en  contenir  le  plus  grand  nombre  d’espèces. 
L’auteur  en  a  décrit  52,  dont  22  nouvelles. 

Elles  sont  représentées  en  grandeur  naturelle  sur  23 
planches. 

Poursuivant  l’étude  des  Céphalopodes,  de  Koninck  étudia 
en  1880  les  autres  représentants  du  groupe  à  savoir  : 

Familles  des  .V autilides. 

Gyroceras ,  8  espèces  ; 

Cyrloceras,  29  espèces  dont  20  nouvelles  et  25 
propres  à  la  Belgique  ; 
Gomphoceras ,  2  espèces  dont  1  nouvelle; 
Orthoceras ,  43  espèces  dont  29  nouvelles. 

L.-G.  de  Koninck  nous  donne  une  critique  historique 
très  complète  de  ce  dernier  genre,  si  important.  Il  nous 
montre  de  plus  que  c’est  dans  le  calcaire  carbonifère  de 
Visé  que  les  Orthocères  ont  atteint  en  Belgique  leur  plus 
grand  développement  (21  espèces). 

Genre  Gomatitcs ,  33  espèces,  parmi  lesquelles  13 
nouvelles. 

La  critique  historique  du  genre  Goniatites  ne  le  cède  en 
rien  à  celle  du  genre  Orlhoceras.  L.-G.  de  Koninck  résume 


Genre 

» 

» 

» 


Y 


CCXXXYII 


les  caractères  spécifiques  des  trente-trois  espèces  en  un 
tableau  clair  et  précis. 

De  1881  à  1883,  il  fit  paraître  les  3e  et  4e  partie  de  la 
Faune  du  calcaire  carbonifère  de  Belgique.  Elles  traitent 
des  Mollusques  gastéropodes.  Il  y  décrit  : 

Famille  des  Nat  ici  des. 

Genre  Natiria  (nouveau),  1  espèce  ; 

»  Ty chôma  (nouveau),  avec  1  espèce  nouvelle. 

Famille  des  Neritopsides . 

Genre  Neritopsis ,  17  espèces  dont  11  nouvelles; 

Famille  des  Pyrctmidellides. 

Genre  Strobeus  (nouveau),  avec  3  espèces  nouvelles; 

»  Macrochilina ,  23  espèces  dont  12  nouvelles  ; 

»  Loxonema,  46  espèces  dont  32  nouvelles  ; 

«  Polyphemopsis ,  5  espèces  dont  3  nouvelles  ; 

»  Scalites ,  5  espèces  dont  2  nouvelles. 

Famille  des  Turbmides. 

Genre  Turbina  (nouveau),  4  espèces  nouvelles  ; 

»  Ânomphalus ,  I  espèce; 

»  Turbonitella ,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Portlochia ,  8  espèces  dont  7  nouvelles. 

»  Rh  abdo  pleur  a,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Turbonellina ,  7  espèces  dont  4  nouvelles; 

»  Aclisina,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

)>  Pilhodea ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Turbinolopsis ,  4  espèces  dont  3  nouvelles. 

Famille  des  Trochides. 

Genre  Rotellina  (nouveau),  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Glyptobasis  (nouveau),  3  espèces  dont  1  nou¬ 
velle  ; 

»  Flemingia  (nouveau),  13  espèces  dont  7  nou¬ 
velles  ; 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV. 


BULLETIN,  17 


CCXXXVIII 


Genre  Cirridius  (nouveau),  1  espèce  ; 

»  Microdoma,  4  espèces  dont  2  nouvelles. 

Famille  des  Éuomphalides . 

Genre  Platyschisma ,  6  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Slraparollus,  20  espèces  dont  12  nouvelles  ; 

»  Raphistoma,  3  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Euomphalus  (*),  15  espèces  dont  9  nouvelles  ; 

»  P/}î/ma£i/er(nouveau),4espècesdontl  nouvelle; 

»  Schizostoma  (nouveau),  4  espèces  dont  1  nou¬ 

velle  ; 

»  Phanerotimus  (nouveau),  10  espèces  dont  5 
nouvelles. 

Famille  des  Haliotides. 

Genre  Polytremaria,  1  espèce  ; 

»  Murchisonia ,  23  espèces  dont  10  nouvelles  ; 

»  Gosseleiia  (nouveau), 3  espèces  dont  1  nouvelle; 

»  Ptychomphaius,b9  espèces  dont  40  nouvelles  ; 

»  Worhtenia  (nouveau), 4 espèces  dont  1  nouvelle; 

»  Baylea  (nouveau),  10  espèces  nouvelles  ; 

»  Mourlonia  (nouveau),  37  espèces  dont  22  nou¬ 

velles  ; 

»  Agneda  (nouveau),  7  espèces  dont  3  nouvelles; 
»  Rhineoderma  (nouveau),  5  espèces  dont  2  nou¬ 
velles  ; 

»  Luciella  (nouveau),  5  espèces  dont  1  nouvelle. 
»  Porcellia ,  7  espèces  dont  4  nouvelles. 

Familles  des  Bellerophontules. 

Genre  Bellerophon ,  11  espèces  nouvelles  ; 

»  Waagenella,  3  espèces  dont  1  nouvelle; 

»  Bucania ,  6  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

(*)  Il  rapporta  également  à  ce  genre  des  opercules  qu’il  avait  considérées 
jadis  comme  fossiles  spéciaux  sous  le  nom  de  Uypodenna. 


CCXXX1X 


Genre  Euphemus,  5  espèces  dont  3  nouvelles  ; 

»  Tropidocyclus  (nouveau),  3  espèces  dont  1  nou¬ 
velle  ; 

y>  Warthia ,  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Stachella,  1  espèce. 

Famille  des  Calyptréides. 

Genre  Capulus ,  25  espèces  nouvelles  ; 

»  Metoptoma ,  4  espèces; 

»  Lepetopsis ,  17  espèces  dont  13  nouvelles. 

Placophores. 

Genre  Helminthochiton ,  8  espèces  dont  3  nouvelles  ; 

»  Rhombichiton  (nouveau),  6  espèces  ; 

»  Glyptochiton ,  1  espèce. 

Scapliopodes  ( Dentalidœ ). 

Genre  Entalis ,  7  espèces,  dont  1  douteuse; 

»  Dentalium ,  1  espèce  douteuse. 

Pléropodes. 

Genre  Conularia ,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

»  JJyohthes ,  1  espèce  nouvelle. 

L.-G.  de  Koninck  termine  cette  gigantesque  monographie 
des  Gastéropodes  du  calcaire  carbonifère,  qui  comprend 
près  de  400  pages  in-4°,  par  un  tableau  analytique  de  la 
distribution  géographique  et  géologique  de  ces  mollusques. 
Il  répartit  comme  suit  les  500  espèces  qu’il  a  décrites  : 
127  dans  le  calcaire  carbonifère  inférieur,  95  dans  le  moyen 
et  283  dans  le  supérieur. 

Il  publia  en  1885  avec  ma  collaboration  la  5e  partie  de 
la  Faune  du  calcaire  carbonifère, qui  traite  des  Mollusques 
lamellibranches. 


—  CCXL  — 

Famille  des  Anatinidæ. 

Genre  Chœtomya,  5  espèces  dont  2  nouvelles  ; 

»  Cardiomorpha,  18  espèces  dont  16  nouvelles; 
»  Isoculia ,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 
y)  Broeckia (nouveau),  10  espèces  dont  9  nouvelles; 

»  Pachydomus ,  9  espèces  dont  8  nouvelles  ; 

»  Edmondia ,  69  espèces  dont  56  nouvelles  ; 

))  Scaldia ,  10  espèces  dont  5  nouvelles  ; 

»  Sanguinoliles ,  54  espèces  dont  34  nouvelles  ; 

»  Promacrus ,  2  espèces  ; 

»  Solenopsis ,  2  espèces. 

Famille  des  Tellinidæ. 

Genre  Tellinomorpha,  1  espèce. 

Famille  des  Cyprinidœ. 

Genre  Cypricardella ,  16  espèces  dont  8  nouvelles. 

Famille  des  Tridacnidœ. 

i 

Genre  Conocardium ,  26  espèces  dont  13  nouvelles. 

Famille  des  Solemyidæ. 

Genre  Solemya,  4  espèces  ; 

))  Clinopistha,  3  espèces  dont  2  nouvelles. 

Famille  des  Trigonidœ. 

Genre  Protoschizodus,  15  espèces  dont  13  nouvelles. 
Famille  des  Nuculidœ. 

<9 

Genre  Nucula,  6  espèces  dont  4  nouvelles  ; 

»  Nuculana ,  2  espèces  dont  1  nouvelle. 

Famille  des  Pectinalidœ. 

Genre  Tellinomya ,  2  espèces  dont  1  nouvelle. 


—  •  CCXL1  — 


Famille  des  Arcidce. 

Genre  Parallelodon,  43  espèces  dont  29  nouvelles. 

Famille  des  Pinnidce. 

Genre  Pinna,  1  espèce  ; 

»  Aviculopinna,  3  espèces  dont  1  nouvelle. 

Famille  des  Mytiiidœ. 

Genre  Myalina ,  9  espèces  dont  5  nouvelles  ; 

))  Modiola ,  19  espèces  dont  16  nouvelles. 

Famille  des  Aviculidœ. 

Genre  Posidonomya,  5  espèces  dont  4  nouvelles  ; 

))  Posidoniella  (nouveau),  1  espèce  nouvelle  ; 

»  Pteronites,  2  espèces  dont  1  nouvelle  ; 

)>  Leiopteria,  21  espèces  dont  17  nouvelles  ; 

»  Rutotia  (nouveau),  11  espèces  dont  10  nouvelles; 
»  Pachypteria  (nouveau),  1  espèce. 

Famille  des  Pectinidœ. 

Genre  Streblopteria ,  18  espèces  dont  16  nouvelles  ; 

»  A'viculopecten ,  59  espèces  dont  38  nouvelles  ; 

)>  Entolium ,  5  espèces  dont  4  nouvelles. 

Famille  des  Limidœ. 

Genre  Limatulina  (nouveau),  6  espèces  dont  5  nou¬ 
velles. 

Ces  450  espèces  de  Mollusques  lamellibranches  se  répar¬ 
tissent  comme  suit  :  81  dans  le  calcaire  carbonifère  infé¬ 
rieur,  158  dans  le  calcaire  carbonifère  moyen  et  222  dans 
le  calcaire  supérieur.  Elles  sont  décrites  dans  283  pages 
de  texte  et  figurées  sur  41  planches  in-4°. 


CCX.LII 


Vient  enfin  la  6e  partie  de  la  Faune  du  calcaire  carboni 
fère  de  Belgique,  traitant  des  Brachiopodes.  La  direction 
des  Annales  du  Musée  de  Bruxelles  a  publié,  en  1887,  cette 
œuvre  inachevée  de  de  Koninck. 

Dure  était  la  tâche  de  l’auteur  en  entreprenant  l’étude 
des  Brachiopodes  carbonifères  après  la  monographie  ma¬ 
gistrale  de  Davidson  sur  ces  animaux. 

L.-G.  de  Koninck  débute  par  une  courte  critique  histo¬ 
rique  sur  la  nomenclature  des  Brachiopodes.  Il  divise  ce 
groupe  en  deux  ordres,  les  Arthropomata  (R.  Owen)  et  les 
Liopomata  (R.  Owen);  le  premier  comprenant  13  familles 
et  le  second  6  familles,  à  savoir  : 

Arthropomata  :  Terebratulidœ,  Thecideidæ ,  Strïngo- 
cephalidœ,  Rhynchonellidœ ,  Atrypidœ ,  Athyridœ ,  Spiri- 
feridœ,  Koninckinidœ,  Porambonitidœ ,  Orthidœ,  Stropho- 
menidæ ,  Productidœ ,  Richtofenidœ. 

Liopomata  :  Craniadœ,  ûiscinidœ ,  Siphonoiretidœ , 
Obolidæ ,  Trimerellidœ,  Lingulidce. 

«  De  ces  19  familles,  il  n’y  en  a  que  14  qui  aient  des 
représentants  dans  le  terrain  carbonifère.  »  Les  Thecideidæ 
Stringocephalidœ ,  Atrypidœ ,  Koninckinidœ  et  Porambo- 
nidœ  ne  s’y  rencontrent  pas.  a  Néanmoins,  il  est  à 
T)  remarquer  que  les  familles  des  Richtofenidœ ,  Siphono- 
d  trelidœ ,  Obolidæ  et  Trimerellidœ  n’ont  pas  de  repré- 
d  sentants  dans  le  terrain  carbonifère  d’Europe,  ni  de 
))  l’Amérique,  et  que  ceux-ci  ne  se  trouvent  que  dans  le 
»  calcaire  à  Productus  du  Sait- Range  de  l'Inde,  générale- 
»  ment  admis  comme  appartenant  au  calcaire  carbonifère 
»  supérieur,  mais  n’ayant  pas  d’analogue  réel  en  Europe.  » 

Famille  des  Terebratulidœ. 

Genre  Dielasma ,  32  espèces  dont  19  nouvelles. 

Suivant  la  classification  de  Waagen,  qu’il  développe, 
de  Koninck  distingue  dans  ce  genre  9  groupes  : 


CCXLIII 


I  Groupe  de  D.  hastatum. 


II 

)) 

1).  latifrons. 

III 

)) 

D.  securiforme. 

IV 

» 

D.  pèrovale. 

V 

» 

D.  hastæ forme. 

VI 

D 

D.  normale. 

VII 

» 

f).  ficus. 

VIII 

J> 

D.  sacculus. 

IX 

» 

D.  vesiculare. 

Famille  des  Rhynchonellidœ. 

Genre  Rhynchonella ,  25  espèces  dont  9  nouvelles  ; 

»  Camarophoria ,  7  espèces  dont  2  nouvelles. 

Famille  des  Athyridœ. 

Genre  Athyris ,  19  espèces  dont  5  nouvelles. 

Il  distingue  5  groupes  dans  le  genre  Athyris  : 

I  Groupe  de  A.  globularis. 

II  »  de  A.  Leveillei. 

III  »  de  A.  lamellosa. 

IV  »  de  A.  squamigera. 

V  »  de  A.  Roissyi. 

Genre  Retzia,  5  espèces  dont  *2  nouvelles  ; 

»  Acamboma,  1  espèce  nouvelle. 

Famille  des  Spiriferidœ. 

Genre  Spiriferina,  6  espèces  dont  2  nouvelles  ; 
j>  Spirifer. 

C'est  le  dernier  qu’il  ait  étudié.  Il  le  divise  en  2  sections. 
Il  en  avait  décrit  34  espèces  dont  9  nouvelles,  lorsque  la 
mort  l'a  frappé.  Il  était  à  la  1418mo  description  d’espèces 
du  calcaire  carbonifère  de  Belgique. 

Cette  monographie  est  accompagnée  d’une  notice  sur 
les  travaux  paléontologiques  de  de  Koninck  par  M.  Michel 
Mourlon,  le  géologue  bien  connu  du  Musée  de  Bruxelles. 


—  CCXL1V 


Telle  fut  l’œuvre  scientifique  de  de  Koninck.  Il  a  étonné 
le  monde  savant  pendant  un  demi-siècle  par  sa  prodigieuse 
activité  dans  l’étude  des  animaux  fossiles.  Les  ans  n’avaient 
pu  affaiblir  son  âpreté  au  travail.  Seule  la  mort  l’a 
arrêté. 

Esprit  éminemment  analytique,  de  Koninck  s’est  surtout 
attaché  dans  ses  travaux  à  la  systématique  des  animaux. 
Observateur  aussi  minutieux  qu’habile,  il  excellait  dans  les 
descriptions  spécifiques  par  sa  précision,  sa  clarté  et  sa 
netteté.  Partisan  convaincu  de  l’immutabilité  de  l’espèce, 
11  est  resté  fidèle  jusqu’à  son  dernier  jour  à  l’école  de 
Cuvier.  Dès  le  début  de  ses  recherches,  il  gagna  la 
conviction  que  les  espèces  fossiles  sont  spécifiquement 
caractéristiques  des  dépôts  géologiques  où  on  les  ren¬ 
contre,  que  de  l’identité  des  faunes,  on  peut  conclure  au 
parallélisme  des  couches  dans  lesquelles  on  les  trouve. 
Cette  opinion  est  partagée  par  la  grande  majorité  des 
paléontologistes  quand  il  s’agit  de  l 'ensemble  d’une  faune. 
Qu’ils  appartiennent  à  l’école  transformiste  ou  à  celle  des 
créations  successives,  ils  admettent,  pour  la  plupart,  que 
dans  les  systèmes  paléozoïques  surtout,  chaque  étage, 
chaque  assise,  chaque  couche  même  a  son  faciès  faunique 
spécial.  Mais  de  Koninck  alla  beaucoup  plus  loin  dans 
cette  voie,  surtout  pendant  les  vingt  dernières  années  de  sa 
vie.  Convaincu  que  le  moindre  détail  d’organisation,  de 
structure  d’un  Mollusque  ou  d’un  Brachiopode  par  exemple, 
peut  être  considéré  comme  caractère  spécifique,  s’il  est 
constant,  il  gagna  de  plus  en  plus  la  certitude  qu’une 
espèce  ne  passe  pour  ainsi  dire  jamais  d’un  étage  dans 
un  autre  étage,  d’une  assise  dans  une  autre  assise.  Ce  qui  ne 
serait  qu’une  variété  pour  un  autre  paléontologiste,  devenait 
pour  lui  une  espèce  distincte.  C’est  ainsi  que,  dans  un  de  ses 
derniers  travaux,  faisant  le  recensement  des  fossiles  car¬ 
bonifères  dont  il  avait  déjà  décrit  703  formes,  il  arrivait  à 


—  CCXLV 


cette  conclusion  qui  paraîtra  outrée  à  beaucoup,  c’est  que 
l’étude  des  Céphalopodes  et  des  Gastéropodes  carbonifères 
lui  prouvait  qu’à  l’exception  peut-être  de  2  ou  3  espèces, 
toutes  sont  différentes  dans  les  trois  étages  du  calcaire  car¬ 
bonifère  de  Belgique.  Il  arriva  à  la  même  conclusion,  plus 
catégorique  encore,  en  ce  qui  concerne  les  Mollusques  la¬ 
mellibranches  et  les  Brachiopodes,  conclusion  qui  a  effrayé, 
par  ce  qu’elle  avait  d’excessif,  bon  nombre  de  paléontolo¬ 
gistes,  même  de  ses  meilleurs  amis  ;  je  citerai  notamment 
Davidson  et  Trautschold. 

Peut-être  de  Koninck  a-t-il  poussé  trop  loin  la  minutie 
de  ses  distinctions  spécifiques  ;  celles-ci  n’ayant  d’ailleurs 
rien  d'absolu,  surtout  en  matière  de  fossiles.  Mais  au  fond, 
il  importe  peu  que  des  2000  espèces  fossiles  décrites 
comme  telles  par  de  Koninck,  il  n’en  reste  plus  tard 
dans  la  nomenclature  que  1500  ou  que  1000 

La  création  d'espèces  distinctes  en  paléontologie  est 
avant  tout  une  question  d’appréciation  personnelle  ;  elle 
dépend  de  la  valeur  que  l’un  ou  l’autre  attache  à  tel  ou 
tel  caractère.  Cependant,  à  quelque  point  de  vue  que  l’on 
se  place,  si  l’on  pense  à  l’immense  durée  de  l’époque 
carbonifère,  pendant  laquelle  il  est  bien  démontré  par  les 
diversités  des  sédiments  qui  se  sont  successivement  dé¬ 
posés,  que  les  conditions  biologiques  ont  dû  varier,  il  est 
permis  de  supposer  que  les  espèces  n’ont  pu  se  continuer 
sans  de  légères  modifications  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  sera 
toujours  un  mérite  pour  de  Koninck  d’avoir  attiré  notre 
attention  sur  ces  différences,  parfois  bien  minimes,  qui 
permettent  de  distinguer  des  formes  voisines  de  deux 
assises  contiguës.  Que  ces  différences,  qu’il  a  le  premier 
reconnues,  n’aient  pas  toujours  la  valeur  spécifique  qu’il 
leur  attribue,  cela  est  très  possible  et  même  vraisemblable 
dans  plus  d'un  cas  ;  mais  la  connaissance  de  ces  différences 
nous  servira  peut-être  un  jour  à  déduire  les  lois  suivant 


CCXLVI 


lesquelles  s’est  faite  la  succession  des  espèces  dajis  le 
temps. 

Pour  ce  qui  concerne  la  Belgique,  il  a  eu  le  mérite  d’avoir 
démontré  l’existence  de  trois  faunes  distinctes  dans  leur 
ensemble  dont  deux  répondent  certainement  à  des  périodes 
différentes  du  Carbonifère. 

De  plus,  on  ne  pourra  jamais  contester  à  de  Koninck  la 
grande  influence  qu’ont  eue  ses  travaux  sur  les  études  géo¬ 
logiques.  Il  suffit  de  se  reporter  à  l’époque  d’André  Dumont, 
où  la  valeur  du  caractère  paléontologique  était  formelle¬ 
ment  contestée,  et  de  voir  ce  qui  se  passe  aujourd’hui,  où 
la  géologie  stratigrapbique  ne  fait  pas  un  pas  sans  avoir 
recours  à  l’étude  des  fossiles. 

Cette  activité  scientifique  prodigieuse  exercée  pendant 
plus  de  cinquante  ans  ne  manqua  pas  d’attirer  à  de  Koninck 
des  honneurs  multiples,  non  seulement  dans  son  pays, 
mais  surtout,  il  faut  bien  le  dire,  à  l’étranger,  où  il  était 
devenu  un  oracle  en  matière  de  fossiles  carbonifères. 

L.-G.  de  Koninck  fut  élu  correspondant  de  l’Académie 
royale  de  Belgique  lel5  décembre  1836,  membre  titulaire  en 
1842  et  directeur  de  la  classe  des  sciences  en  1862.  Il  était 
membre  honoraire  de  l’Académie  royale  de  médecine  de 
Belgique,  de  l’Académie  impériale  allemande,  des  curieux 
de  la  nature  de  Halle,  de  l’Académie  royale  de  Munich 
et  de  celle  de  Turin,  de  l’Académie  des  sciences  naturelles 
de  Philadelphie  et  de  celle  de  St-Louis  au  Missouri,  de  la 
Société  philosophique  américaine  de  Philadelphie,  des 
Sociétés  géologiques  de  Londres,  d’Irlande,  de  Glasgow, 
d’Edimbourg,  de  France,  d’Allemagne  et  de  Belgique;  de 
l’Institut  géologique  impérial  d’Autriche,  des  Sociétés  impé¬ 
riales  de  minéralogie  de  St-Pétersbourg  et  des  naturalistes 
de  Moscou,  de  la  Société  royale  de  la  Nouvelle-Galles  du 
Sud,  de  la  Société  hollandaise  des  sciences  de  Harlem,  de 
la  Société  philomathique  de  Paris,  des  Sociétés  des  sciences 


CCXLVII 


naturelles  de  Boston,  de  Glasgow,  de  Dresde,  de  Breslau, 
de  Bonn  et  du  Nassau,  de  la  Société  royale  des  sciences 
de  Liège,  de  la  Société  des  sciences,  des  lettres  et  des  arts 
du  Hainaut,  de  la  Société  des  sciences  naturelles  et  médi¬ 
cales  de  Bruxelles,  de  la  Société  archéologique  et  paléon- 
tologique  de  Gharleroi,  de  l’Association  britannique  pour 
l’avancement  des  sciences,  etc. 

Il  fut  le  premier  président  de  notre  Société,  lors  de  sa 
fondation  en  1874 

Il  était  docteur  honoris  causa  de  l’université  de  Würz¬ 
bourg. 

En  1852,  il  obtint  en  partage  avec  MM.  P.-J.  VanBeneden 
et  A.  Dumont,  le  prix  quinquennal  des  sciences  que  le 
le  Gouvernement  belge  venait  d’instituer.  En  1857,  il  reçut 
encore  ce  prix  en  partage  avec  MM.  de  Sélys,  Kickx  et 
Wesmael. 

En  1859,  en  1864  et  en  1869,  il  fut  membre  du  jury 
pour  le  prix  quinquennal  des  sciences  mathématiques  et 
physiques.  En  1864,  il  fit  partie  du  jury  pour  le  prix  quin¬ 
quennal  des  sciences  naturelles. 

En  1859,  il  fut  délégué  par  l’Académie  de  Belgique  à  la 
fête  séculaire  de  la  fondation  de  l’université  de  Munich.  Il 
représenta  la  classe  des  sciences  de  l’Académie  au  Congrès 
artistique  d’Anvers.  I!  fut  délégué  du  Gouvernement  belge 
à  l’exposition  international  de  Londres  en  186*2. 

Il  fit  partie  de  la  commission  des  pensions  de  l’enseigne¬ 
ment  supérieur  depuis  sa  fondation. 

En  18513,  il  obtint  à  la  Société  géologique  de  Londres  le 
fonds  Wollaston.  En  1875,  il  reçut  de  la  même  Société  la 
médaitle  d’or  dr  Wollaston ,  la  plus  haute  distinction 
qu’elle  puisse  donner  à  un  savant. 

Les  Rois  de  Prusse  et  d’Italie  lui  firent  don,  chacun, 
d’une  médaille  d’or,  en  témoignage  d’admiration  pour  ses 
travaux,  faveur  qui  ne  s’accorde  qu’aux  hommes  de  science 


CCXLMll  — 


.es  plus  éminents.  Le  Roi  de  Danemarck  lui  fit  don  d’une 
riche  bague  en  brillants.  Le  Roi  de  Hollande  lui  envoya 
un  superbe  exemplaire  de  Y  Histoire  naturelle  des  colonies 
hollandaises. 

La  Société  Royale  delà  Nouvelle-Galles  du  Sud,  après 
lui  avoir  fait  les  honneurs  d’une  traduction  et  d’une 
réédition  de  son  mémoire  sur  les  «  Fossiles  paléozoïques : 
de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud  »,  lui  décerna,  en  1886,  la 
médaille  de  Clarke. 

Dès  1846,  sur  la  proposition  de  Dufrénoy  et  d’Elie  de 
Beaumont,  de  Koninckfut  nommé  chevalier  de  la  Légion 
d’honneur,  en  France.  Ce  ne  fut  que  six  ans  après  avoir 
eu  cette  haute  distinction  étrangère  qu’il  reçut  en  Bel¬ 
gique  la  croix  de  l’Ordre  de  Léopold  (1852).  R  fut  promu 
successivement  dans  cet  ordre  au  grade  d’officier  (1868), 
puis  de  commandeur  (1878).  Il  était  encore  chevalier  de 
5me  classe  de  l’Aigle  rouge  de  Prusse. 

En  1878,  ses  élèves  et  ses  amis  lui  offrirent  son  buste  en 
marbre, en  témoignage  de  leur  admiration  pour  sa  brillante 
carrière  scientifique.  A  cette  occasion,  il  reçut  de  tous  les 
points  du  monde  les  adresses  de  félicitations  les  plus 
flatteuses. 

Telle  a  été  la  longue  et  glorieuse  carrière  scientifique  de 
Laurent-Guillaume  de  Koninck.  Il  restera  une  des 
gloires  scientifiques  les  plus  pures  de  la  Belgique  et  son 
nom  brillera  au  premier  rang  parmi  les  paléontologistes  du 
XIXme  siècle. 


Liste  des  travaux  scientifiques  de  L.-G.  de  Koninck. 


TRAVAUX  PALÉONTOLOGIQUES  ET  GÉOLOGIQUES. 

1853.  Notice  sur  un  moule  pyriteux  de  Nautile  de  Deshayes, 
Defr.  ou  de  l’Adour,  Basterot.  ( Bul.Soc .  Géol.  de  France , 
t.  IV,  p.  437.) 

1838.  Description  des  coquilles  fossiles  de  l’argile  de  Basele, 
Boom,  Sclielle,  etc.  ( Nouv .  Mém.Acad.  Boy.  Brux .,  in-4°, 
t.  XI,  4pl.) 

1841.  Mémoire  sur  les  Crustacés  fossiles  de  Belgique.  (Nouv. 

Mém.  Acad.  Boy.  Brux .,  in-4°,  t.  XIV,  1  pl.). 

1842  à  44.  Description  des  animaux  fossiles  qui  se  trouvent 
dans  le  terrain  carbonifère  de  Belgique.  Liège,  in-4°, 
2  vol.  726  p.  et  73  pl. 

1843.  Sur  le  genre  Bembix  et  sur  une  nouvelle  espèce  AOrthis  des 
terrains  crétacés  de  Belgique.  (Mém.  Soc.  Sc.  de  Liège , 
t,  I,  p.  205,  1  pl.) 

1843.  Notice  sur  l’existence  de  Chéloniens  fossiles  dans  l’argile 
de  Basele.  (Bul.  Acad.  Boy.  Brux.,  De  série,  t.  X,  p.  32.) 
1843.  Notice  sur  une  coquille  fossile  des  terrains  anciens  de 
Belgique.  (Ibid.,  t.  X,  p.  207,  1  pl.) 

1843.  Rapport  sur  le  mémoire  de  M.  H.  Nyst,  sur  les  coquilles 
et  polypiers  fossiles  des  terrains  tertiaires  de  Belgique. 
(Bul.  Acad.  Boy.  Brux.,  t.  X,  p.  413.) 

1846.  Notice  sur  quelques  fossiles  du  Spitzberg.  (Bul.  Acad.  Boy . 
Belg.,  t.  XIII,  p.  592.) 

1846.  Notice  sur  deux  espèces  de  Brachiopodes  du  terrain  paléo¬ 

zoïque  de  la  Chine.  (Ibid.,  p.  415,  1  pl.) 

1847.  Recherches  sur  les  animaux  fossiles.  Première  partie  : 

Monographie  des  genres  Productus  et  Chonetes.  (Liège, 
in-4o,  246  p.,  21  pl.) 


CÇL 


1847.  Notice  sur  la  valeur  du  caractère  paléontologique  en 
Géologie.  ( Bul .  Acad.  Roy.  Belg.,  Ire  série,  t.  XIV, 

p.  62.) 

1847.  Réplique  aux  observations  de  M.  Dumont  sur  la  valeur  du 
caractère  paléontologique  en  Géologie.  (Ibid.,  t.  XIV, 
249  p.) 

1847.  Monographie  du  genre  Produetus  ( Mém .  Soc.  Roy.  Sc.  de 
Liège ,  t.  IV,  208  p.,  17  pl.) 

1849.  Nouvelle  notice  sur  les  fossiles  du  Spitzberg.  (Bul.  Acad. 
Roy.  Belg.,  t.  XVI,  682  p.,  1  pl.) 

1851.  Discours  sur  les  progrès  de  la  paléontologie  en  Belgique. 
(Ibid.,  t.  XVIII,  p.  648.) 

1851.  Rapport  sur  la  description  des 11  Entomostracés  fossiles  des 
terrains  tertiaires  de  la  France  et  de  la  Belgique,  par 
J.  Bosquet.  „  (Ibid.,  t.  XVIII,  p.  145.) 

1858.  Notice  sur  le  genre  Hypodema.  (Mém.  Soc.  Roy.  de  Liège , 
t.  VIII,  p.  140,  1  pl.) 

1853.  Notice  sur  le  genre  Davidsonia.  (Ibid.,  t.  VIII,  p.  129,  2  pl.) 

1854.  Recherches  sur  les  Crinoïdes  du  terrain  carbonifère  de 

Belgique  (en  collaboration  avec  Le  Hon).  (Mém.  Acad. 
Roy.  Belg.,  t.  XXVIII,  215  p.,  7  pl.) 

1854.  Communication  sur  des  ossements  fossiles  découverts  dans 
les  environs  d’Anvers.  (Bul.  Acad.  Roy.  Belg.,  t.  XXI, 
p.  552.) 

1854.  "Notice  sur  un  nouveau  genre  de  Crinoïdes  du  terrain  car¬ 

bonifère  de  l’Angleterre.  (Mém.  Acad.  Roy.  Belg.,  in-4", 
t.  XXVIII.) 

1855.  Notice  sur  une  nouvelle  espèce  de  Davidsonia.  (Mém.  Soc. 

Roy.  Sc.  de  Liège ,  t.  X,  p.  281, 1  pl.) 

1856.  Notice  sur  la  distribution  de  quelques  fossiles  carbonifères. 

(Bul.  Acad.  Roy.  Belg.,  t.  XXIII,  p.  309.) 

1857.  On  the  Genus  Woodocrinus  (en  collaboration  avec  Edw. 

Wood).  Brit.  Assoc.  Rep.,  2e  part.,  p.  76.) 

1858.  Le  même  travail.  (The  Geologist,  p.  12.) 

1857.  Sur  deux  nouvelles  espèces  siluriennes  appartenant  au 
genre  Chiton.  (Bul.  Acad.  Roy.  Belg.,  2e  série,  t.  III, 
p.  190,  1  pl.) 


CCLI 


1858.  Sur  quelques  crinoïdes  paléozoïques  nouveaux  de  l’Angle¬ 
terre  et  de  l’Ecosse.  (Ibid.,  t.  IV,  p.  93,  1  pi.) 

1858.  Le  même  travail  traduit.  (The  Geologist ,  1858.) 

1859.  Rapports  sur  les  découvertes  d’ossements  faites  à  Saint- 

Nicolas.  (Bul.  Acad.  Roy.  Belg .,  t.  VIII,  P- 109.) 

1859.  Traduction  avec  notes  et  additions  du  Mémoire  sur  les 

genres  et  les  sous-genres  de  Brachiopodes  munis 
d’appendices  spiraux,  par  Davidson.  (Mém.  Soc.  Sc.  de 
Liège ,  t.  XVI,  p.  1,  2  pi.) 

1860.  Sur  deux  nouvelles  espèces  siluriennes  appartenant  au 

genre  Chiton.  (Ann.  d’Hist.  Nat.,  p.  91.) 

1863.  Notice  sur  les  fossiles  de  l’Inde  découverts  par  M.  le  Dr 
Fleming,  d’Edimbourg.  (Mém.  Soc.  Roy.  Sc.  de  Liège , 
t.  XVIII,  p.  153,  2  pl.) 

Le  même  en  anglais.  (Quart.  Journ.  Geol.  Soc.  of  London , 
t.  XIX,  p.  1.) 

1863.  Notice  sur  quelques  Brachiopodes  carbonifères  reoueillis 

dans  l’Inde  par  MM.  le  Dr  Fleming  et  W.  Purdon  et 
décrits  par  Ch.  Davidson.  —  Traduction.  (Mém.  Soc. 
Roy.  Sc.  de  Liège ,  t.  XVIII,  p.  588,  4  pl.) 

1864.  Notice  sur  le  Palædaphus  insignis  (en  collaboration  avec 

P.-J.  Van  Beneden).  (Bul.  Acad.  Roy.  Belg.,  2©  série, 
t.  XVII,  p.  143,  2  pl.) 

1868.  Notice  sur  quelques  fossiles  dévoniens  des  environs  de 

Sandomirz  en  Pologne.  (Ibid.,  t.  XXVI,  p.  17.) 

1869.  Sur  quelques  Echinodermes  remarquables  des  terrains 

paléozoïques.  (Ibid.,  t.  XXVIII,  p.  544,  1  pl.) 

1869.  Rapport  sur  le  Mémoire  reçu  en  réponse  à  la  question  de 

Géologie.  (Ibid.,  p.  228.) 

1870.  Notice  sur  un  nouveau  genre  de  Poisson  fossile  de  la  Craie 

supérieure  :  Ancistrognathus.  (Ibid.,  t.  XXIX,  p.  75; 
t.  XXX,  p.  27.) 

1870.  Observations  sur  les  Polypes  carbonifères.  (Ibid.,,  t. 

XXX.) 

1871.  Nouvelles  recherches  sur  les  animaux  fossiles  du  terrain 

carbonifère  de  la  Belgique.  —  Résumé.  (Ibid.,  t.  XXXI, 
p.  316.) 


CCLII 


1872.  Le  même  ouvrage  in-extenso.  ( Mém .  Acad.  Roy.  Belg ., 
in-4o,  t.  XXXIX,  178  p.  et  15  pl.) 

1872.  Rapport  sur  le  Mémoire  relatif  aux  roches  plutoniennes 

de  la  Belgique  et  de  l’Ardenne  Française.  ( Bul .  Acad. 
Roy.  Belg .,  2e  série,  t,  XXXIY,  p.  596.) 

1873.  Recherches  sur  les  animaux  fossiles,  2e  partie.  Mono¬ 

graphie  des  fossiles  carbonifères  de  Bleiberg  en  Ca- 
rinthie.  ( Bruxelles ,  in-4°,  116  p.  et  4  pl.) 

1874.  Sur  les  fossiles  carbonifères  découverts  dans  la  vallée  de 

Sichon  (Forez),  par  M.  Julien.  (Ann.  Soc.  géol.  Belg.,t.  I, 

p.3.)  _ 

1874.  Communication  sur  la  Commission  des  Etats-Unis  chargée 

de  la  publication  de  la  carte  géologique  du  pays.  (Bul. 
Acad.  Roy.  Belg.,  2®  série,  t.  XXXVII,  p.  596.) 

1875.  Notice  sur  le  calcaire  de  Malowka  et  sur  la  signification 

des  fossiles  qu’il  renferme.  (Bul.  Soc.  nat.  de  Moscou , 
t.  XL VIII,  2©  partie,  p.  188.) 

1876.  Rapport  sur  un  Mémoire  de  M.  Renard,  intitulé  :  Sur  la 

structure  et  la  composition  minéralogique  du  coticule  et 
ses  rapports  avec  le  phyllade  oligistifère.  (Bul.  Acad. 
Roy.  Belg.,  2e  série,  t.  XLII,  p.  462.) 

1876.  Rapport  sur  un  Mémoire  de  M.  Mourlon,  intitulé  :  Sur 
l’étage  dévonien  des  psammites  du  Condroz,  dans  la 
vallée  de  la  Meuse,  entre  Lustin  et  Hermeton-sur- 
Meuse.  (Ibid.,  t.  XLII,  p.  668.) 

1876.  Notice  sur  quelques  fossiles  recueillis  par  G.  Dewalque 
dans  le  système  gedinnien  de  A.  Dumont.  (An.  Soc.  géol. 
Belg.,  t.  III,  p.  25,  1  pl.) 

1877  à  78.  Recherches  sur  les  fossiles  de  la  Nouvelle-Galles  du 
Sud  (Australie).  (Mém.  Soc.  Roy.  de  Liège ,  t.  VI  et  VII, 
375  p.,  24  pl.) 

Le  même  travail  publié  dans  les  Transact.  Roy.  Soc. 
Sidney. 

1878.  Sur  une  nouvelle  espèce  de  Crustacé  du  terrain  houiller 
de  la  Belgique.  (Bul.  Acad.  Roy.  Belg.,  2©  série,  t.  XLV, 
p.  409,  1  pl.) 

1878.  Faune  du  Calcaire  carbonifère  de  la  Belgique.  Première 


CCLIII 


partie  :  Poissons  et  genre  Nautile,  in-fo,  152  p.,  81  pl. 
(Ann.  Mus.  Roy.  Hist.  nat.  de  Belg.  Londres,  t.  II.) 

1879.  Belgian  Carboniferous  limestone.  London,  in-4o. 

1880.  Rapport  sur  le  Mémoire  de  M.  Van  den  Broeck  intitulé  : 

Sur  les  phénomènes  d’altération  des  dépôts  superficiels 
par  l’infiltration  des  dépôts  météoriques,  étudiés  dans 
leurs  rapports  avec  la  Géologie  stratigraphique.  (Bul. 
Acad.  Roy.  de  Belg.,  2e  série,  t.  XLIX,  p.  49.) 

1880.  Faune  du  Calcaire  carbonifère  de  la  Belgique.  Deuxième 

partie  :  Céphalopodes  (suite),  in-f°,  183  p.,  19  pl.  (Ann. 
Mus.  Roy.  Hist.  nat.  Belg.,  t.  V.) 

1881.  Notice  sur  le  Prestiuichia  rotundata,  J.  Prestwich,  décou¬ 

vert  dans  le  schiste  houiller  du  Hornu,  près  Mons.  (Bul. 
Acad.  Roy.  Belg.,  3e  série,  t.  I,  p.  479,  1  pl.) 

1881.  Faune  du  Calcaire  carbonifère  de  la  Belgique.  Troisième 

partie  :  Gastéropodes,  in-fo,  170  p.,  21  pl.  (Ann.  Mus. 
Roy.  Hist.  nat.  Belg.,  t.  VI.) 

1882.  Sur  quelques  Céphalopodes  nouveaux  du  Calcaire  carbo¬ 

nifère  de  l’Irlande.  (Ann.  Soc.  géol.  Belg.,  t.  IX,  p.  50, 
2pl.) 

1882.  Notice  sur  la  famille  des  Bellerophontidœ.  (Ibid.,  p.  72, 

1  pio  : 

1883.  Distribution  géologique  des  fossiles  carbonifères.  (Bul.  du 

Mus.  Hist.  nat.  de  Belg.,  t.  II.) 

1883.  Notice  sur  le  Spirifer  Mosquensis  et  sur  ses  affinités  avec 
quelques  autres  espèces  du  même  genre.  (Bul.  Mus.  Roy. 
Hist.  nat.  Belg.,  t.  II,  p.  371,3  pl.) 

1883.  Faune  du  Calcaire  carbonifère  de  la  Belgique.  Quatrième 
partie  :  Gastéropodes  (suite  et  fin),  in-f°,  256  p.,  36  pl. 
(Ann.  Mus.  Roy.  Hist.  nat.  Belg.,  t.  VIII.) 

1885.  Observations  relatives  aux  espèces  fossiles  qui  ont  été 
recueillies  par  M.  Julien  dans  le  terrain  carbonifère  du 
Morvan.  (Bul.  Acad.  Roy.  Belg.,  3e  série,  t.  IX.) 

1885.  Faune  du  Calcaire  carbonifère  de  la  Belgique.  Cinquième 
partie  :  Lamellibranches,  in-f°,  280  p.  et  41  pl.  (en 
collaboration  avec  J.  Fraipont).  (Ann.  Mus.  Roy.  Hist. 
nat.  Belg.,  t.  XI.)  ^ 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.  T.  XIV.  BULLETIN,  18 


CCLÏV  — 


1886.  —  Notice  sur  le  parallélisme  entre  le  Calcaire  carbonifère 

du  N.-O.  de  l’Angleterre  et  celui  de  la  Belgique  (en 
collaboration  avec  Max  Lohest).  (. Bul .  Acad.  Roy.  Belg ., 
3e  série,  t.  XI.) 

1887.  Faune  du  Calcaire  carbonifère  de  Belgique.  Sixième 

partie  :  Brachiopodes,  in-fo,  153  p.  et  37  pl.  (Ann.  Mus. 
Hist.  nat.  de  Belg.,  t.  XIY.) 

TE  A  Y  AUX  CHIMIQUES  ET  AUTRES. 

1833.  Tableau  synoptique  des  principales  combinaisons  chi¬ 

miques.  (Louvain,  1833,  in-folio.) 

1834.  Mémoire  sur  une  nouvelle  méthode  de  préparer  la 

salicine  (en  collaboration  avec  Heusmans,  1834).  (Bul. 
Acad,  de  Belg.,  t.  I.) 

1835.  Note  additionnelle  au  précédent  mémoire.  (Idem,  t.  II.) 

1836.  Sur  l’analyse  de  deux  calculs  d’un  volume  considérable, 

l’un  biliaire  et  l’autre  rénal.  (Idem,  t.  III.) 

»  Mémoire  sur  les  propriétés  de  la  phloridzine.  (Louvain, 
1  vol.  in-8°.) 

1838.  Note  sur  l’emploi  de  la  phloridzine.  (Bul.  Acad,  de  Belg., 

t.  IY.) 

1839.  Eléments  de  chimie  inorganique.  (Liège,  1  vol.  in-8°.) 

1840.  Note  sur  la  populine.  (Bul.  Acad,  de  Belg.,  t.  YII.) 

1842.  Notice  sur  le  sulfocarbonate  de  potasse.  (Bul.  Acad.  roy. 
de  Belgique,  t.  IX  avec  2  pl.) 

»  Examen  comparatif  des  garances  de  Belgique  et  des 
garances  étrangères  (en  collaboration  avec  J.  T.  P. 
Chandelon).  (Mèm.  Soc.  Roy.  des  Sciences  de  Liège ,  1. 1.) 
1851.  Sur  l’emploi  des  vases  en  zinc  dans  l’économie  domestique 
et  agricole  (en  collaboration  avec  E.  Gauthy).  (Ann.  du 
Conseil  de  salubrité  publique  de  Liège ,  t.  III.) 

))  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  P.  S.  C.  E.  Louyet. 
(Annuaire  de  l’Acad.  Roy.  de  Belgique.) 

1862.  De  l’influence  de  la  chimie  sur  les  progrès  de  l’industrie. 
(Bul.  Acad.  Roy.  de  Belg.,  2®  série,  t.  XIY.) 


—  CCLV 


1863.  Rapport  sur  l’eau  minérale  d’un  puits  artésien  d’Ostende 

et  analyse  de  cette  eau.  (Ibid.,  t.  XVII.) 

1864.  Rapport  au  nom  du  jury  pour  le  prix  quinquennal  des 

sciences  physiques  et  mathématiques  1859-1863.  (Bul. 
Acad.  Roy.  de  Belg.,  2©  série,  t.  XVIII.) 

»  Rapport  sur  l’Exposition  universelle  de  Londres  en  1862. 
(Documents  et  rapports,  t.  I.) 

1865.  Résumé  de  la  théorie  chimique  des  types.  Bruxelles, 

1  vol.  in-12°. 

1867.  Tableau  des  principales  séries  de  composés  organiques,  à 
l’usage  des  élèves.  Liège,  1  vol.  in-12<>. 

1869.  Notice  sur  F.  J.  Cantraine.  (Annuaire  de  V Acad.  Roy.  de 
Belgique.) 

1873.  Rapport  sur  les  travaux  de  chimie  présentés  à  l’Académie 
Royale  des  Sciences,  des  Lettres  et  des  Beaux-Arts  de 
Belgique  pendant  la  période  séculaire  1772-1872.  (Cen¬ 
tième  anniversaire  de  fondation.) 

1876.  Rapport  sur  la  question  suivante  du  concours  :  On  demande 
de  nouvelles  expériences  sur  l’acide  urique  et  ses  dérivés, 
principalement  au  point  de  vue  de  leur  structure  chi¬ 
mique  et  de  leur  synthèse.  (Bul.  Acad.  Roy.  de  Belgique, 
2e  série,  t.  XLII.) 


LES 


GISEMENTS  DE  PHOSPHATE  DE  CHAUX 

DU  DÉPARTEMENT  DE  LA  jSOMME, 

PAR 

F.-L.  CORHET. 


Depuis  quelques  mois,  l'attention  du  monde  industriel  et 
des  personnes  qui  s’intéressent  aux  choses  de  l’agriculture, 
est  attirée  vers  certaines  localités  du  département  de  la 
Somme  où  l’on  vient  de  découvrir  des  gisements  de  phos¬ 
phate  de  chaux  d’une  grande  importance. 

Pendant  très  longtemps,  plus  d’un  demi-siècle,  dit-on, 
on  a  exploité  au  village  de  Beauval,  situé  sur  la  route  de 
Doullens  à  Amiens,  un  sable  grisâtre  que  l’on  employait 
dans  la  confection  du  mortier  et  pour  la  fabrication  des 
briques  ordinaires. 

Des  centaines  de  mille  tonnes  de  cette  substance  ont, 
paraît-il,  ainsi  été  enlevées  ;  mais  au  commencement  de 
l’année  1886,  on  s’est  aperçu  que  le  sable  de  Beauval  ne 
renfermait  que  peu  ou  point  de  grains  siliceux,  mais  une 
proportion  considérable  de  phosphate  tribasique  de  chaux, 
dépassant  quelquefois  70  pour  cent,  le  reste  étant  principa¬ 
lement  du  carbonate  et  du  fluorure  de  calcium. 

L’histoire  de  cette  découverte  est  curieuse;  cependant 
nous  ne  croyons  pas  devoir  en  parler  ici,  quoiqu’elle  prouve 
combien  il  est  important,  dans  les  études  géologiques,  de 


—  4  — 


ne  pas  s’en  rapporter  toujours  exclusivement  à  l’aspect 
des  roches. 

D’après  la  carte  géologique  détaillée  de  la  France,  le 
fond  de  la  région  représentée  dans  la  feuille  Amiens,  dont 
les  relevés  ont  été  faits  de  1865  à  1874  par  MM.  Fuchs  et 
Glérault,  est  constitué  par  un  puissant  dépôt  de  craie 
blanche,  dans  lequel  la  Somme  et  l’Authie  se  sont  creusé 
de  profondes  vallées  où  viennent  déboucher  de  nombreux 
vallons  latéraux. 

Cette  craie  blanche  n’a  rien  qui  la  distingue  pétrogra- 
phiquement  de  celle  de  notre  pays;  cependant, elle  est  plus 
ancienne,  toute  réserve  faite  à  propos  de  notre  assise  de  la 
craie  de  St-Vaast  qui  pourrait  bien  être  l’équivalent  de 
l’une,  de  l’autre  et  même  des  deux  assises  du  bassin  de 
Paris  connues  sous  les  noms  de  craie  à  Micraster  cor - 
anguinum  et  craie  à  Micraster  cor-testudinarium. 

Nous  rappellerons  que  cette  opinion  a  été  émise,  il  y  a 
longtemps  déjà,  par  M.  de  Lapparent  (*). 

Les  dépôts  qui  seraient,  d’après  la  carte  géologique, 
immédiatement  superposés  à  la  craie  blanche  à  Micraster , 
dans  la  région  française  dont  nous  nous  occupons,  se 
trouvent  en  lambeaux  isolés  sur  les  points  les  plus  élevés 
du  plateau  entre  l’Authie  et  la  Somme.  Ils  sont  principale¬ 
ment  constitués  par  des  sables  et  des  grès  et  sont  rapportés 
à  l’argile  plastique  de  l’étage  éocène  du  bassin  de  Paris, 
dont  nous  trouvons  en  Belgique  les  représentants  dans 
certains  dépôts  que  l’on  place  dans  l’étage  supérieur  du 
système  landenien  de  Dumont. 

Les  couches  crétacées  qui  ont  succédé  immédiatement  à 
la  craie  blanche  à  Micraster  cor- anguinum  dans  le  bassin 
de  Paris,  appartiennent  à  la  craie  de  Rheims  ou  craie  à 

(*)  Réunion  extraordinaire  à  Mons  de  la  Société  géologique  de  France,  en 
4874. 


-  5  — 


Belemnitella  quadrata.  Aucun  lambeau  de  cette  assise 
n’est  figuré  sur  la  carte  géologique,  feuille  Amiens. 
Cependant,  d’après  M.  de  Mercey,  qui  a  si  bien  étudié  cette 
partie  de  la  France,  la  craie  à  Belemnitella  se  montre  sur 
quelques  points  de  la  Somme  ou  à  peu  de  distance,  dans  le 
département  de  l’Oise. 

Dans  une  notice  lue  à  la  séance  du  16  juin  1863,  de  la 
Société  géologique  de  France  (*),  M.  de  Mercey,  parlant 
d’abord  d’un  gisement  de  craie  à  Belemnitella  situé  dans 
l’Oise,  s’exprime  comme  suit  : 

«  L’un  de  ces  points  est  à  Hardivilliers,  près  de 
»  Breteuil  (Oise).  Déjà  Graves  y  avait  signalé,  dans  une 
»  craie  grise  et  granuleuse,  une  prodigieuse  abondance  de 
»  Belemnitella  quadrata.  Il  faisait  reposer  cette  craie 
))  grise  sur  la  craie  noduleuse  (craie  à  Micr aster  cor-tes- 
»  tu  dinar  ium). 

)>  Nous  avons  constaté  que  cette  craie  noduleuse  n’était 
»  autre  que  la  partie  supérieure  de  la  craie  à  Micr  aster 
»  cor-anguinum.  La  surface  de  cette  craie,  quelquefois 
»  percée  par  des  pholades,  est  recouverte  d’un  enduit  brun 
»  nacré.  La  craie  est  endurcie  et  très  compacte  jusqu’à 
»  une  profondeur  qui  paraît  atteindre  plusieurs  mètres  ; 
»  de  nombreuses  tubulures  y  pénètrent  profondément.  » 

Quant  au  département  de  la  Somme,  nous  trouvons  le 
passage  suivant  dans  la  notice  de  M.  de  Mercey  : 

«  L’autre  point  dont  nous  voulons  parler  est  à  Beauval, 
»  près  Doullens  (Somme).  Depuis  longtemps  M.  Buteux  (2) 
»  y  avait  trouvé  des  bélemnites  dans  une  craie  phosphatée, 
»  sableuse  et  ensuite  plus  dure  à  mesure  qu’on  descen- 
»  dait. 

(*)  Note  sur  la  craie  dans  le  Nord  de  la  France.  —  Bulletin  de  la  Société 
géologique  de  France ,  2e  série,  t.  XX. 

(2)  Esquisse  géologique  du  département  de  la  Somme,  p.  2Î5. 


—  6  — 


»  Nous  avons  reconnu  la  parfaite  identité  de  la  craie 
))  sableuse  de  Beauval  avec  celle  d’Hardivilliers,  ainsique 
»  la  présence  à  Beauval,  comme  dépôt  sous-jacent,  de 
»  la  craie  à  Micraster  cor-anguinum ,  sur  laquelle  la 
»  craie  à  Belemnitella  paraît  reposer  en  stratification  dis- 
»  cordante.  » 

Or,  c’est  à  Beauval  même  que  l’on  vient  de  faire  l’impor¬ 
tante  découverte  dont  nous  avons  voulu  entretenir  la 
Société  géologique.  Il  n’est  pas  douteux  que  le  sable 
phosphaté,  exploité  si  longtemps  dans  cette  localité  comme 
sable  ordinaire,  ne  soit  en  rapport  avec  la  craie  grise 
signalée  par  MM.  Buteux  et  de  Mercey. 


Après  la  découverte  faite  à  Beauval,  des  recherches 
furent  entreprises  dans  diverses  directions  sur  le  plateau 
entre  Somme  et  Authie.  Au  commencement  de  novembre 
1886,  elles  avaient,  à  notre  connaissance,  abouti  à  la  décou¬ 
verte  de  gisements  assez  importants  de  sable  phosphaté, 
sur  les  territoires  des  communes  d’Orville  et  de  Terrames- 
nil,  à  l’est  de  Beauval.  Nous  avons  pu  faire  dans  ces  localités 
quelques  observations  aussi  complètes  que  l’a  permis  l’état 
encore  peu  avancé  des  exploitations. 

Le  plus  souvent,  du  moins  pour  la  partie  du  gisement 
que  nous  avons  explorée,  le  sable  phosphaté  se  rencontre 
dans  des  poches  creusées  dans  la  craie  blanche.  Certaines 
de  ces  poches  ont  un  diamètre  de  5  à  6  mètres  à  la  partie 
supérieure  et  une  profondeur  aussi  considérable,  mais 
généralement  elles  se  rétrécissent  vers  le  bas.  Les  parois 
sont  lisses,  et  la  craie  blanche  qui  les  constitue,  ne  présente 
aucune  modification.  Le  sable  phosphaté  qui  remplit  les 
poches  montre  deszones  diversement  colorées,  d’aspects  peu 
différents  cependant,  et  affectant  une  allure  grossièrement 
parallèle  aux  parois  de  l’excavation.  Des  masses  blanches, 


—  7  — 


arrondies,  très  riches  en  phosphate  et  dont  la  grosseur 
dépasse  quelquefois  celle  d’un  œuf,  dessinent  souvent  celle 
de  ces  zones  qui  est  la  plus  rapprochée  des  parois  de  craie. 
Cette  disposition  du  remplissage  montre  qu’il  n’est  pas  dû 
à  une  action  alluviale  qui  aurait  entraîné  le  sable  dans  des 
poches  préexistantes,  mais  bien  à  la  descente  en  masse  de 
ce  sable,  qui  recouvrait  d’abord  la  craie,  dans  des  vides 
lentement  creusés  dans  celle-ci  par  la  dissolution  de  son 
carbonate  de  chaux. 

Nous  n’avons  rencontré  aucun  fossile  dans  le  remplis¬ 
sage  des  poches,  à  l’exception  de  quelques  dents  de  squales 
très  altérées.  Ces  restes  ne  suffisent  pas  pour  nous  rensei¬ 
gner  sur  la  provenance  et  l’âge  du  sable  phosphaté,  quand 
on  le  trouve  dans  la  position  que  nous  venons  d’indiquer; 
mais  une  exploitation  voisine  de  celle  où  nous  n’avons 
observé  que  des  poches  creusées  dans  la  craie  blanche, 
nous  a  montré  une  coupe  qui  nous  a  donné  satisfaction 
complète  à  ce  sujet.  Nous  croyons  utile  de  la  représenter 
ici  dans  des  proportions  exactes. 

Coupe  relevée  le  3  novembre  1886  à  3il/2  kilomètres 
au  S.S.E.  tfOrville. 


Échelle  de  5  millimètres  pour  un  mètre. 


-  8  — 


A.  Limon  avec  nombreux  fragments  de  silex  épars  dans 
la  masse.  Ce  dépôt  ne  semble  pas  être  en  place. 

B.  Sable  phosphaté,  gris  blanchâtre,  avec  quelques  zones 
faiblement  jaunies.  On  y  trouve,  mais  seulement  vers  la 
partie  inférieure  des  poches,  des  nodules  blancs,  identiques 
à  ceux  qui  gisent  à  la  base  de  la  couche  C. 

C.  Craie  régulièrement  stratifiée,  à  texture  grossière, 
assez  friable,  de  teinte  gris  blanchâtre  quand  elle  est  sèche, 
plus  foncée  quand  elle  est  humide. 

Cette  craie  renferme  du  phosphate  de  chaux,  mais  nous 
n’en  connaissons  pas  la  proportion.  Cependant,  d’après 
certains  renseignements,  elle  s’élèverait  à  20  p.  °/0. 

Tout  à  fait  à  la  partie  inférieure  de  la  craie  grise  C,  il  se 
trouve  un  lit  n’ayant  que  quelques  centimètres  d’épaisseur, 
renfermant  de  nombreux  nodules  arrondis,  dont  la  gros¬ 
seur  varie  de  celle  d’un  pois  à  celle  d’un  œuf.  Ces  nodules 
paraissent  renfermer  une  forte  proportion  de  phosphate  de 
chaux.  Ils  sont  blancs,  mais  beaucoup  ont  une  teinte  exté¬ 
rieure  noire,  due  à  un  enduit  brillant,  qui  est  probablement 
de  l’oxyde  de  manganèse.  Quelques-uns  sont  recouverts  de 
tubes  de  serpules  (*). 

D.  Craie  très  blanche,  traçante,  exploitée  pour  la  fabri¬ 
cation  de  la  chaux  dans  une  carrière  voisine  de  l’exploita¬ 
tion  de  phosphate. 

Les  nodules  disséminés  dans  le  sable  phosphaté,  vers  la 
partie  inférieure  des  poches  creusées  dans  la  craie  blanche, 
sont  identiques  en  tous  points  à  ceux  qui  se  montrent  en 
place  à  la  base  de  la  craie  grise.  Ils  ont  évidemment  occupé 

(£)  Nous  avons  examiné  avec  attention  un  assez  grand  nombre  de  ces 
nodules.  Quoiqu’actuellement  très  riches  en  phosphate,  ils  furent  primitive¬ 
ment  constitués  par  de  la  craie  blanche  presque  pure.  La  phosphatisation  ne 
s’est  produite  qu’après  leur  remaniement  dans  la  mer  qui  a  déposé  la  craie 
grise. 

Nous  avons  eu  l’occasion  de  faire  la  même  observation  pour  des  nodules 
phosphatés  qu’on  rencontre  à  certains  niveaux  dans  la  craie  de  Belgique. 


—  9  — 


la  même  position  que  ceux-ci  à  une  époque  où  les  poches 
n’existaient  pas.  La  formation  de  ces  poches  est  donc 
postérieure  au  dépôt  de  la  craie  grise. 

L’eau  chargée  d’acide  carbonique  est  l’agent  auquel  nous 
attribuons  le  creusement  des  poches.  Cette  eau,  venue  de  la 
surface,  a  d’abord  attaqué  la  craie  grise  dont  elle  a  dissout 
presque  tout  le  carbonate  de  chaux  en  laissant  pour  résidu 
le  sable  phosphaté  qu’on  trouve  aujourd’hui.  Filtrant  en¬ 
suite  à  travers  le  sable,  l’eau  acidulée  a  peu  à  peu  enlevé  la 
craie  blanche,  carbonate  de  chaux  presque  pur.  En  même 
temps,  le  vide  ainsi  dû  à  la  disparition  de  la  craie 
s’est  rempli  par  la  descente  du  sable  phosphaté,  qui  s’est 
opérée  plus  rapidement  vers  l’axe  des  poches  que  près  des 
parois,  ce  qui  a  donné  lieu  à  l’allure  contournée  du  dépôt 
qu’on  y  remarque  annuellement. 

Dans  les  exploitations  que  nous  avons  visitées,  on  n’en¬ 
lève  que  le  sable  phosphaté  sans  entamer  la  craie  grise. 
Cette  circonstance  n’est  pas  favorable  à  la  découverte  des 
fossiles,  la  roche  paraissant  d’ailleurs  pauvre  sous  ce  rap¬ 
port.  Aussi  nous  n’avons  pu  récolter  que  quelques  valves  peu 
déterminables  d’huîtres  et  quelques  fragments  de  bélem- 
nitelles,mais  ces  restes  sont  cependant  suffisants  pour  nous 
permettre  d’affirmer  que  la  craie  grise  est  bien  celle  dont 
MM.  Buteux  et  de  Mercey  ont  signalé  depuis  si  longtemps 
l’existence  dans  cette  partie  du  département  de  la  Somme. 
Elle  appartient  à  l’assise  de  la  craie  à  Belemnitella  qua- 
drata  du  bassin  de  Paris,  dont  nous  avons  en  Belgique  deux 
équivalents  présentant  des  faciès  très  distincts  :  la  craie 
blanche  de  Trivière  dans  le  Hainaut  et  les  dépôts  dont 
Dumont  a  fait  son  système  hervien  dans  la  province  de 
Liège. 


Mons,  5  décembre  1886. 


LA  BARYTINE  DE  RUMELANGE. 


RELATION  ENTRE  LES  DIMENSIONS  DU  SOLIDE  PRIMITIF 
DANS  LA  BARYTINE,  LE  QUARTZ,  LA  GALCITE 
ET  QUELQUES  AUTRES  MINÉRAUX, 

PAR 

Çr.  pESÀRO. 


Dans  une  grande  ammonite  du  minerai  de  fer  oolithique 
du  Luxembourg  (*),  au  milieu  de  cristaux  de  calcite  ayant 
pour  forme  fondamentale  le  premier  aigu  e!,  j’ai  observé 
des  cristaux  de  barytine,  représentés  par  les  figures  4, 
2  et  3. 

Ils  sont  d’un  blanc  de  marbre  superficiellement,  l’opa¬ 
cité  devenant  plus  ou  moins  imparfaite  au  centre;  les  fines 
tables  cristallines  sont  transparentes. 

Les  faces  observées  sont  :  p,  m,  /*',  /i3,  g1,  g 2,  a2,  a4,  a6, 
e1,  b\  b\ 

On  aperçoit  sur  les  faces  m  les  traces  du  clivage  parallèle 
à  p,  et  sur  la  base  les  traces  des  clivages  parallèles  aux 
faces  latérales  du  prisme  ;  ces  clivages  s’effectuent  avec 
une  extrême  facilité,  ce  qui  donne  aux  masses  cristallines 
une  grande  fragilité. 

Les  faces  sont  parfaitement  réfléchissantes,  sauf  m  qui 
ne  l’est  que  médiocrement  et  p  qui  donne  souvent  des 
images  plus  ou  moins  confuses. 

La  fig.  1  représente  un  grand  cristal  ayant  environ  un 
centimètre  de  longueur  suivant  la  grande  diagonale  de  la 

(*)  Cet  échantillon  a  été  trouvé  par  M.  E.  Maroquin  dans  les  minerais  de 
fer  qu’on  traite  à  l’usine  de  Couillet  et  qui  proviennent  de  Ruiqelange.  Iis  ap¬ 
partiennent  à  l’assise  de  la  limonite  oolithique  de  Mont-St-Martin  de  la  B  elgique. 


—  11  - 


base  du  prisme  primitif  (*).  Il  a  pour  notation  :  p  m  a2  a4 
b 3  h1  g 1  el  g 2. 

La  fig.  2  reproduit  une  fine  table  ayant  environ  6  milli¬ 
mètres  de  dimension  maxiina  et  répondant  à  la  notation  : 
m  p  a2  a4  h 1  /r\ 

La  fig.  3  montre  la  forme  générale  des  petites  tables 
transparentes,  ayant  de  2  à  3  millimètres  de  largeur,  dans 
ces  cristaux,  les  modifications  de  l’angle  a,  qui  étaient  si 
développées  en  longueur  dans  le  cristal  de  la.  fig.  1,  sont 
excessivement  réduites,  et  comme  d’ailleurs  les  faces  m  et 
g1  ont  pris  un  développement  égal,  les  cristaux  paraissent 
avoir  la  forme  générale  de  lames  hexagonales.  Dans  le 
cristal  figuré,  on  aperçoit,  à  l’inspection  de  la  face  g\  qu’il 
est  formé  par  une  suite  d’individus  groupés  à  axes  paral¬ 
lèles,  venant  présenter  sur  la  face  g 1  leurs  bouts  ex  g 1  g2. 

Enfin,  dans  un  fragment  de  cristal,  j’ai  observé  la 

combinaison  m  p  b2  a 4  a 2  a6.  La  face  afi,  nette  et  très  bien 
développée,  est  nouvelle. 

Pour  l’orientation  de  ces  cristaux,  j’étais  parti  d’abord 
des  chiffres  donnés  par  quelques  auteurs 

mm  =  101°40' 
a2  a2  sürP  —  102°27'. 

Gomme  je  n’arrivais  pas  à  une  concordance  satisfaisante 
pour  mes  mesures,  j’ai  préféré  déterminer  directement  ces 
données  dans  de  petits  cristaux  limpides  du  Cumberland. 
Voici  les  résultats  d’un  grand  nombre  de  mesures  : 

m  m  —  1 0 1  °54' 
a2  a2  =  402°14'. 

En  partant  de  là,  on  déduit  : 

-  =  0,620026  -  =  0,764303 

c  c 


(*)  Dans  les  fig.  1  et  3,  on  a  supposé,  pour  plus  de  clarté,  la  grande  diagonale 
dirigée  vers  le  spectateur. 


Fig.  4. 


—  13  - 


Voici  la  correspondance  des  angles  mesurés  et  calculés. 


Angles  polaires 

Calculés. 

Mesurés. 

pa* 

21°  58' 

21"  54' 

pa2 

38°  53' 

38"  54' 

mhl 

39°  3' 

39"  4' 

h'h 5 

22°  5' 

22°  3' 

ma2 

60°  49' 

60"  33' 

ma* 

73-»  7' 

73"  4' 

mg 2 

t- 

CO 

c 

00 

Ol 

28"  38' 

pex 

52e  37' 

52"  39' 

p  b 5 

64"  17' 

64°  37'approx. 

pbz 

19°  6' 

19"  10' 

aV 

6J  55' 

6°  56' 

Relation  entre  les  dimensions  du  prisme  primitif 
de  la  barytine. 

Reprenons  le  cristal  représenté  par  la  fig.  2  et  compa¬ 
rons  les  incidences  relatives  à  la  zone  m  m  avec  celles  qui 
se  rapportent  à  la  zone  phx  ;  nous  obtenons  : 

pa*  ....  21°58'  hxhz  ....  22°5' 

p a2  ....  38°53'  h'm  ....  39"3' 

On  voit  que  les  angles  mis  en  regard  sont  égaux,  à 
quelques  minutes  près. 

Par  des  raisonnements  analogues  à  ceux  que  nous  avons 
développés  dans  un  travail  sur  un  cristal  de  topaze  (*),  on 
trouve  que  l’isogonisme  des  zones  indiquées  nécessite  que 

(*)  Annales  de  la  Société  Géol.  de  Belg.,  t.  XII,  page  129. 


—  14  - 


bc 

—  soit  un  nombre  commensurable  et  que  dans  notre  cas 

a ? 

bc  ~ 

on  a  :  —  =  2. 
a2 

Effectivement,  d’après  les  chiffres  donnés  plus  haut,  on 
bc 

trouve  :  —  —  1,988. 
a2 

bc 

En  supposant  —  =  2,  on  en  conclut  que  la  forme  q.  0. 2p  (* (**)) 

2 P 

sera  isogone  de  la  forme  p.  q.  0.  Or,  q.  0.  2p  =  aq  ,  et 
p  q  0  est  une  modification  de  l’arête  h  ou  de  l’arête  g 
p  +  q  q  +  p 

donnée  par  h p  ~  q  ou  gq~p,  suivant  que  p  %  q;  donc  : 

I  P  +  q 

h 

a  q  aura  pour  isogone  :  \ 


hp~q... 
q  +  p 


si  p  >  q 


O 


q  —  p 


Si  l’on  pose  — =  m,  on  trouve  que  : 

m  +  2 


h 


m  —  2 


si  p  <q 


si  m  >  2. 


a  aura  pour  isogone  : 


2  -J-  rn 
2  —  m 


si  m  <  2. 


On  déduit  de  ces  formules  que  : 

p  =  a°°  a  pour  isogone  h 1 


»  hz 

y>  m . 


(*)  L’axe  des  x  est  la  droite  joignant  les  milieux  des  arêtes  h. 

(**)  Pour  p  —  q,  on  trouve  pour  isogone  de  a2,  //°°  ou  g°°,  c’est-à-dire  m. 


-  15 


Relation  entre  les  axes  du  rhomboèdre  primitif  du  quartz. 

La  fig.  4  représente  approximativement  un  groupe  de 
cristaux  de  quartz,  provenant  des  carrières  de  grès  du 
Moulin  de  Marvie,  commune  de  Wardin,  près  Bastogne,  et 
faisant  partie  de  la  collection  de  l’université  de  Liège.  La 
position  relative  de  ces  cristaux  nous  a  conduit  à  ce  fait 
curieux  que  la  zone  de  faces  plagièdres,  déterminée  par 
la  face  rhombe  et  e2  antérieure,  est  très  approximativement 
isogone  à  la  zone  déterminée  par  les  faces  p  et  e2  anté¬ 
rieures.  —  L’isogonisme  exact  aurait  lieu  s’il  se  passait 
entre  les  axes  du  rhomboèdre  primitif  la  relation  : 


ïl  est  curieux  d’observer  que,  dans  ce  cas,  le  solide 
p  éî2  du  quartz  aurait  une  surface  d’inertie  sphérique  (**). 
Les  cristaux  dont  nous  nous  occupons  ont  pour  notation  : 

e2  p  e2  e~* .  dx  d*  b ®  .  c P  d1  A  dl  d ?  b * . 

Outre  les  faces  habituelles,  ces  cristaux  portent  la  face 
iji  331  =  e2. 

Il  existe  en  outre  dans  le  cristal  de  gauche  trois  faces 
plagièdres  : 

a 

(*)  On  en  tire  :  — =  0,894  ;  d’après  les  chiffres  admis  par  les  auteurs, 

on  a  ...  .  0,909. 

c 

(**)  Dans  un  article  communiqué  à  la  Société  française  de  minéralogie,  nous 
avons  fait  remarquer  que  le  dirhomboèdre  du  quartz  aurait  une  surface  d’inertie 

a2  4 

sphérique  si  l’on  admettait  que  —  ==— .  Ainsi,  c’est  la  môme  relation  qui 

C"  5 

rend  isogones  les  zon  s  que  nous  venons  de  citer  et  sphérique  la  surface 
d’inertie  du  dirhomboèdre. 


16  — 


a  =  341  =  d' d 4  b 8  =  ds  d- b‘  —  u  (Des  Cloizeaux.) 
p  =  451  =  d2  d*  b^'  =  dsd2&‘  =«/  # 

y  =  561  =  d*  d2  b4  =  d4  d2  6*  =  x  » 

ces  faces  sont  en  zone  avec  t2  antérieure  et  e2  de  gauche. 
Dans  le  cristal  de  droite,  ï  correspond  à  i ,  y'  à  y  et  la 

petite  facette  j  est  un  rudiment  de  e*.  La  face  t  a  pour  no- 

A  1 

talion  e4  ;  elle  est  l’inverse  de  e2  observée  sur  le  devant. 
Voici  la  correspondance  qui  n’est  qu’approximative,  les 
mesures  n’étant  pas  susceptibles  de  beaucoup  de  précision. 


Angles. 

Calculés. 

Mesurés. 

Angles. 

Calculés. 

Mesurés. 

a  y  (e2  æ) 

12»  V 

11°  33' 

p  P  (p  y) 

30°  6' 

30° 

a  p  (e2  y) 

14°  35' 

13°  52' 

p  Y  (p*) 

31"  14' 

31» 

a  ol  ( e 2  u) 

18°  ‘29' 

18°  7' 

p  i  ( p  e2  ) 

23"  31' 

23"  24' 

p  a  (pu) 

28°  42' 

28°  45' 

qt  (e2  e4) 

23°  31' 

23»  33' 

Position  relative  des  deux  cristaux.  —  Les  faces  e2 

antérieures  sont  parallèles; 
en  effet,  les  images  qu’elles 
donnent  par  réflexion  sont 
parallèles  entre  elles  quelle 
que  soit  la  position  que  l’on 
donne  au  cristal,  lorsqu’on  le 
fait  tourner  autour  d’un  axe 
perpendiculaire  à  ces  faces. 
En  outre,  l’intersection  de  p 
3  vec  e2  antérieure  dans  le 


—  17  — 


cristal  de  droite  est,  à  quelques  degrés  près  (*),  parallèle  à 
l’intersection  de  y  avec  e2  antérieure  dans  le  cristal  de 
gauche.  Admettons  pour  un  instant  ce  parallélisme  comme 
réel;  dans  ce  cas,  les  cristaux  occupent  une  position  rela¬ 
tive  remarquable.  La  face  p  du  cristal  de  droite  est  parallèle 

i 

à  la  face  rhombe  de  la  zone  y  (3  a  e2  du  cristal  de  gauche  et 

la  face  i'  (e£)  est  parallèle  à  (3  (d2  d5  b10). 

On  pourrait  donc  croire  que  les  faces  y,  p,  etc.,  sont  des 
faces  analogues  à  p  et  i',  appartenant  à  des  cristaux  dispo¬ 
sés  à  l’intérieur  du  grand  cristal  dans  une  position  repré¬ 
sentée  par  le  cristal  de  droite. 

Ainsi  les  faces  plagièdres  et  la  face  rhombe  seraient 
dues  à  de  petits  cristaux  élémentaires,  étagés  avec  leur 
axe  2c  parallèle  à  l’axe  correspondant  du  cristal  de  droite  ; 
il  se  serait  produit  parallèlement  à  l’intersection  y  e2  des 
décroissements  analogues  à  ceux  qui  se  sont  produits  paral¬ 
lèlement  à  l’arête  p  e2  à  la  partie  supérieure. 

Isogonisme  des  zones  p  e2  (111.110)  et  e2  c2  (011.110). 
L’angle  polaire  p  e2  =  38°  13';  l’angle  de  la  face  rhombe  (**) 
avec  e2  =  37°58'. 

On  voit  que  ces  angles  ne  diffèrent  que  de  15'. 

De  même  l’angle  de  p  (y)  avec  e2  =  14°35'  et  l’angle  de 

ï  (e2)  avec  e2  =  14°42';  ces  angles  sont  égaux  à  7'  près. 

Cherchons  la  condition  pour  que  les  deux  premiers 
angles  soient  rigoureusement  égaux  entre  eux.  On  a  : 

O  Par  une  mesure  approximative  nous  avons  trouvé  que  les  faces  p  anté¬ 
rieures  des  deux  cristaux  font  entre  elles  un  angle  de  24°15';  on  en  déduit 
que  l’arête  pëz  du  cristal  de  droite  fait  avec  l’arête  7  e2  du  cristal  de  gauche 
un  angle  de  8°1',  les  deux  arêtes  se  rencontrant  vers  la  gauche  ;  on  en  conclut 
aussi  que  les  axes  2c  des  deux  cristaux  font  un  angle  de  39°42'.  Ce  dernier 
angle  serait  de  47°  i  3'  si  les  arêtes  dont  nous  venons  de  parler  étaient  parallèles. 

(**)  La  face  rhombe  que  nous  désignerons  avec  M.  Des  Cloizeaux  par  la  lettre 
JL  j_ 

s,  a  pour  notation  :  121  ==  d4  d1 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV. 


MÉMOIRES,  2 


—  18 


fÿ(pe2)  =  £ip?  (  ^  et(g(ses)  =  Y^4j--v  . 

4 

En  égalant  ces  valeurs,  on  trouve  p2  =  - .  (1). 

O 

En  admettant  cette  valeur,  il  est  facile  de  voir  que  les 

i 

zones  p  e-  ( x  =  y)  et  e 3  e2  (x  -)-  z  ==  i/)  sont  isogones. 
En  effet,  soit  /i  /i  £  une  face  de  la  lre  zone  faisant  un  angle 
©  avec  e2  antérieure  et  soit  x  y  z  une  face  de  la  seconde 
zone  faisant  un  angle  ^  avec  la  même  face  e 
On  a  : 


p  4/  3  z  |/  3  1/  1  --h  p‘ 

2 ~el  3  *  =  ÏX+  z 
Pour  que  <p  ==  on  devra  avoir  : 


P  Æ  __  z\/  1  -f-  p2 

2  h  2  x  z  ’ 
ou,  en  tenant  compte  de  (1), 

2  x  -f  z  3  h 


On  en  tire  que  : 


x  3  h  —  l 
z  2  i 

Il  suffit  donc  de  prendre  x  —  3  h  —  /,  z  —  2  l  et  par 
conséquent  :  y  =  3  h  -f-  L 

Ainsi  la  face  h  h  l  de  la  lre  zone  a  pour  isogone  la  face 
(3  h  —  l)  (3  h  +  l)  (2  l)  de  la  seconde  zone,  et  réciproque¬ 
ment  la  face  x  y  z  de  la  seconde  zone  a  pour  isogone  la 
face  (x  -f  y)  {x  -f-  y)  (3  z)  de  la  lre  zone. 

On  déduit  de  ces  formules  générales  que  : 
p  (111)  a  pour  isogone  s  (121) 

2_ 

et  que  e 2  (331)  (é)  »  »  y  (451),  face  p  du  cristal 

de  droite. 


(*)  Dans  ces  formules,  p  représente  le  rapport  des  axes 


—  19  — 


Si  nous  voulons  avoir  les  formules  de  décroissement, 
considérons  toutes  les  faces  de  la  zone  p  e2.  En  commen¬ 
çant  par  e2  antérieure  et  en  marchant  vers  e2  postérieure, 
on  rencontre  dans  cette  zone  des  faces  ayant  une  des 
notations  qui  suivent  : 

m 

(TYb  \ 

—  >  2  J  =  (m  -j-  n)  ( m  -|-  n)  (m  —  2  n). 

Correspond  à  (2  m +5  n)  (4m-j-«)  (2  m  —  4  n) 
ldi 

c'est-à-dire  à 


,13  ii  —  2  m  ,4  m  -4-  n  ,  8  m4-2w  •  m  13 

d  n  b  ^  ,  SI  —  < 

n  2 


1  l  1 

8  m  4-  2  n  .2  m  —  13  «  >  4  w  4-  n  •  m  13 
a  d  ^  * (**)  *  SI 

n  2  (  ). 

Cas  particulier  :  p  =  e°°  se  rapporte  à  la  dernière 
formule. 

i  1 

Correspond  à  d4  dd  è2  =  s. 

m 

(ïYl  \ 

—  >  il  —  ( m  —  n)  (m  —  n)  (m  2n). 

Correspond  à  (2  m  —  5  n)  (4  m  —  n)  (2  m  -f-  4n) 

1  1  l 


__  —  2n  ^2 m  -f-  13n  ^4m  —  n 

1  1 

Cas  particulier  ax  correspond  à  £  =  d2  d5  à1. 


I  n 

3")  aM  I—  <  1  j  =  (m  —  n)  (m  —  n)  (m  -j-  2n). 


(*)  Pour  — =  —  ,  on  trouve  le  métastatique  d-,  qui  n’est  pas  connu  dans 
n  2 

quartz. 

(**)  Ces  faces  sont  inconnues  dans  le  quartz. 


—  20  — 


d 


8 m —  2n  >2m  -J-  43h  j  4m —  n  .  ^  1 


Si  —  >  - 

n  4 


Correspond  à 


P  (101) 
i 


,  si 


_  4  4 

^2m  -f-  43n  —  4m  ^2 «  —  8m  ^ 

i  ‘  ’  U  4 


4°)  e  n  | — <  2  j  =  (m  -}-  ■»)  (m  -j-  n)  (2^  —  m). 
Correspond  à  (2m  -j-  5n)  (4m  -j-  n)  (4«  —  2m) 


__  ^\‘àn  —  2m  ^4m  -f-  «  ^8m  -J-  2/i 

En  employant  les  formules  précédentes,  on  trouve  la 
correspondance  suivante  : 


Zone  x  =  y 

Zone  a;  -j- 

« 

e 2 

correspond  à 

e2 

1 1 

e  4 

» 

d*  d?  b ^ 

=  U . 

7 

e2 

» 

i  i  i 

d2  d 1  610 

=  2/* 

P 

» 

d7  d1  fc2 

=  s. 

a7 

» 

d1  d1  b« 

=  L. 

a1 

» 

d2  d5  61 

=  i. 

!  - 

e*. 

» 

d4  d1  ^ 

— -  s. 

7 

» 

d^  dïï  64 

=  S. 

» 

d2  d1  62 

=  ei‘ 

2 


$  I  S 


-  21  — 


Relation  entre  les  axes  du  rhomboèdre  primitif 
de  la  calcite. 

Haüy  admettait  pour  le  rhomboèdre  primitif  de  la  calcite, 

a2  4 

l’angle  :  104°28'40"  (*)  ;  il  s’ensuivait  que  =  —  et  que 

l’angle  du  métastatique  sur  ex  est  rigoureusement  égal  à 
l’angle  du  primitif  (**). 

Plus  généralement,  il  est  facile  de  voir  que  les  zones  : 

pd{  (111.  120) . y  -J-  z  =2æ  et 

d2d‘  (321.  120) . y  -f-  4z  =  czx  sont  isogones. 

Soit,  en  effet,  hkl  une  face  de  la  lro  zone  et  xyz  une  face 
de  la  seconde  ;  soit  cp  et  ^  les  angles  que  ces  faces  font 
respectivement  avec  dx  (120).  —  On  a  : 

et  ^=ï\/| . 

Pour  que  <p  —  il  suffit  de  prendre  : 

z  =  l,  y  —  2/c  et  par  conséquent  x  =  k-\-2l. 

Ainsi  hkl  de  la  lre  zone  correspond  à  (k  -j-  2t)  (2/f)  l  de  la 
seconde. 

Toute  face  hkl  de  la  lrC  zone  a  pour  notation  : 
k+l  l+k 

dk  ~ 1 ,  si  k  >  l  et  b1  ~  k  ,  si  k  <  l. 

Dans  le  premier  cas,  elle  correspond  à  : 

1  4  4  4  4  4_ 

d‘  dk-‘bk  +  l,  dans  le  second  à  dl~k  dl  +  k  b1 

(*)  Bombicci.  —  Corso  di  mineralogia,  vol.  III,  pag.  537  et  543. 

(**)  Il  est  curieux  d’observer  que  c’est  là  le  seul  rhomboèdre  dans  lequel  les 
axes  de  l’ellipsoïde  d’inertie  ont  même  longueur  que  les  axes  correspondants 
du  cristal.  (Bull,  de  la  Soc.  française  de  Min -,  N°  8,  tome  IX.) 


En  posant 


k  —  l 


) 


égal  à  m,  on  trouve  que  : 


m  4  4  4 


dn 

correspond  à  dm 

d2”  i>2m  et 

rn 

i 

1  4 

b » 

»  a 

d2mbm+n  . 

Ainsi  : 

dl 

correspond  à 

d' 

a 

æ 

» 

d' d’ b?=  v. 

æ 

» 

d<  d=  b~'  =  œ. 

æ 

» 

e3 

V 

» 

d8 

b B 

» 

d1  ci3  b3  =  a. 

b* 

y* 

i  i  i 

d2d8  b5  =  x. 

b3 

» 

il 

-|(M 

fO 

% 

% 

7 

b3 

» 

d*  b*  =  7t. 

b2 

» 

d8 d*  é=  p. 

5 

b3 

» 

d3dT  6*  =  0. 

b2 

» 

d*d*b*  =  T. 

b1 

» 

e1 

Nous  pensons  que  les  éléments  de  régularité  des  solides 
choisis  par  la  nature  ne  sont  pas  aussi  peu  nombreux 
qu’on  le  pense  actuellement;  qu’il  existe  des  lois,  ayant 
un  but  spécial,  auxquelles  sont  soumis  les  solides  primi¬ 
tifs.  Il  nous  semble  probable  qu’il  existe  entre  les  dimen¬ 
sions  de  ces  derniers  certaines  relations,  qui,  d’après  les 
exemples  examinés,  tendraient  à  rendre  isogones  plusieurs 
gones.  Les  relations  que  nous  avons  trouvées  sont-elles 


—  23  — 


dues  à  une  simple  coïncidence  ou  bien  sont-elles  réelles? 
Comme  nous  avons  été  amené  à  ces  relations  non  par  une 
idée  préconçue,  mais  par  ce  fait,  dû  à  l’observation,  que 
certains  angles  se  répètent  avec  des  valeurs  à  peu  près 
égales  dans  plusieurs  zones,  nous  croyons  à  la  réalité  de 
ces  relations  (*) 

Voici  celles  que  nous  avons  trouvées. 


Minéraux. 

Relation  entre  les  axes. 

D’après 
les  données 
admises. 

Zones  rendues 
isogones. 

Topaze.  . 

^  =  2 
ac 

—  =1,98 

ac 

mm 

et  pg' 

Barytine  . 

tr 

bc  . 

mm 

D  ph' 

Quartz .  . 

a 

9 

—  —  0  8Q 

-  =  0,91 
c 

Pe\iO 

1 

?  9 

c 

*/5 

»  e  c  410 

Calcite.  . 

a 

_  2  —1  16 

a  M  J  r? 

—  =  1,17 

c 

pd{ 

»  d*æ 

c 

1/3  ’ 

Cassitérite . 

a 

c 

-Vt-1'48 

-=1,49 

c 

mm 

5. 

))  b5  m 

Pour  citer  encore  un  exemple,  nous  dirons  que  l’on 
pense  en  général  que  les  clinoèdres  sont  quelconques;  or, 
dans  un  article  que  nous  venons  de  communiquer  à  la 

(*)  Les  mesures  que  nous  prenons  sur  des  cristaux,  même  très  petits,  ne 
suffisent  pas  pour  résoudre  la  question.  Les  angles  diffèrent  sensiblement  dans 
les  grands  et  les  petits  cristaux,  parce  que  les  premiers  sont  des  assemblages  ; 
or,  rien  ne  nous  autorise  à  considérer  comme  simples  les  petits  cristaux  dont 
nous  nous  servons  pour  les  mesures. 


Société  française  de  minéralogie,  nous  avons  constaté  que 
dans  le  clinoèdre  de  l’albite,  la  droite  qui  joint  les  sommets 
o  fait  avec  la  droite  réunissant  les  sommets  i  un  angle  de 
90°0'7".  Il  nous  semble  peu  probable  que  ce  fait  soit  dû 
simplement  au  hasard.  Il  y  a  là,  pensons-nous,  un  point 
digne  d’intérêt  et  qui,  approfondi,  pourrait  contribuer 
peût-être  à  jeter  un  peu  de  lumière  encore  sur  la  consti¬ 
tution  de  la  matière  cristallisée. 


Liège,  le  16  novembre  1886. 


Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé 
de  la  Belgique, 

PAR 

H.  FORIR. 


I.  Sur  quelques  poissons  et  crustacés  nouveaux 
ou  peu  connus. 

ANOMŒODUS  SUBGLAVATUS,  Ag.  Sp.  (pl.  I,  flg.  1,  a,  b). 

Indéterminé  et  dents  molaires  de  spares.  Faujas  de  Sfc- 
Fond,  Histoire  naturelle  de  la  Mon¬ 
tagne  de  St-Pierre  de  Maestricht. 
Paris,  an  VII,  p.  111,  pl.  XVIII,  fig. 
8,  et  p.  112,  pl.  XIX,  fig.  4. 

Pycnodus  subclavaius ,  Agassiz.  Recherches  sur  les  pois¬ 
sons  fossiles ,  1833-43,  t.  II,  p.  198, 
pl.  LXXIIa,  fig.  39. 

Caractères  du  genre  Anomœodus,  nobis  (avop.ot.oç  =  dis¬ 
semblable  ;  o8ou;  =  dent).  —  Dans  ses  savantes  Recherches 
sur  les  poissons  fossiles ,  Agassiz,  qui  ne  connaissait  que 
deux  grandes  dents  de  cette  espèce,  crut  pouvoir  la  ratta¬ 
cher  à  son  genre  Pycnodus ,  qu’il  définissait  de  la  façon 
suivante  (*)  :  «J’ai  distingué  ainsi  les  trois  genres  Pycnodus, 
»  Microdon  et  Gyrodus  qui  ne  diffèrent  entre  eux  absolu- 
»  ment  que  par  la  forme  de  leurs  dents.  Je  range  dans  le 
»  genre  Pycnodus  proprement  dit  les  espèces  à  dents 


(*)  Loc.  cit.,  p.  181. 


-  26 


»  allongées  en  formes  de  fèves;  dans  le  genre  Microdon , 

»  les  espèces  à  petites  dents  oblongues  ou  subcirculaires,  et 
))  j’appelle  Gyrodus  les  espèces  dont  les  dents  sont  circon- 
»  scrites  par  un  sillon  circulaire,  ce  qui  leur  donne  l’aspect 
»  de  grosses  papilles  cerclées.  »  Plus  loin,  il  complétait 
comme  suit  sa  définition  :  a  Les  vrais  Pycnodus,  cir- 
»  conscrits  dans  leurs  limites  les  plus  récentes,  sont  faciles 
»  à  reconnaître  aux  particularités  suivantes.  Leur  mâ- 
»  choire  inférieure  est  entièrement  tapissée  de  grosses 
»  dents  à  couronne  aplatie,  disposées  de  chaque  côté  sur 
»  trois  ou  cinq  rangs,  et  affectant  la  forme  de  fèves  ou  de 
»  demi-cylindres  arrondis  à  leurs  extrémités.  Lorsqu’il  y 
»  a  cinq  rangées  de  dents,  c’est  la  seconde  à  partir  du 
»  bord  externe  de  la  mâchoire,  qui  est  la  plus  développée; 
»  les  dents  des  trois  rangées  internes  sont  alors  sensible- 
»  ment  plus  petites  et  semblables  à  celles  de  la  rangée 
»  externe,  c’est-à-dire  plus  ou  moins  rugueuses  à  leur 
»  surface.  Lorsqu’il  n’y  a  que  trois  rangées  de  dents,  ce 
»  sont  les  rangées  qui  correspondaient  à  l’externe  et  à 
»  l’interne  qui  manquent,  et  alors  les  plus  grosses  dents 
»  forment  la  rangée  externe,  sans  contraster  d’une  manière 
»  aussi  sensible  avec  les  rangées  internes.  » 

La  mâchoire  inférieure  des  Anomœodus  réunit  les  ca¬ 
ractères  des  trois  sortes  de  dents  des  Pycnodus ,  des  Mi¬ 
crodon  et  des  Gyrodus .  Les  deux  rangées  externes  et  la 
rangée  interne  présentent  les  caractères  des  dents  de  Mi¬ 
crodon ;  la  3e  et  la  4e  rangée  à  partir  de  l’extérieur,  ceux 
des  Gyrodus  ;  enfin,  le  5e  rang  présente  des  dents  allongées 
à  la  façon  de  celles  des  vrais  Pycnodus.  Le  nombre  des 
rangées  de  dents  est  de  six  ;  leur  disposition  est  aussi  ab¬ 
solument  différente  de  celle  des  Pycnodus  et  se  rapproche 
plutôt  de  celle  des  quatre  rangées  de  dents  des  Gyrodus . 


f1)  Loc.  cit.,  p.  183, 


-  27  - 


Comme  chez  ces  derniers,  c’est  l'avant-dernière  rangée  à 
partir  de  l’extérieur  qui  présente  les  dents  les  plus  déve¬ 
loppées  ;  puis  viennent,  par  ordre  de  grandeur,  les  dents  du 
quatrième,  du  troisième  et  du  deuxième  rang.  Les  dents 
externes  et  les  internes  sont  les  plus  petites  et  ont  à  peu 
près  les  mêmes  dimensions. 

Nous  ne  connaissons  aucune  autre  pièce  du  squelette  de 
ce  genre. 

Caractères  particuliers  de  Vespèce. —  L’échantillon  figuré 
est  une  demi-mâchoire  inférieure  droite,  presque  complète. 
L’os  maxillaire  (fig.  1,  b)  a  une  épaisseur  considérable, 
atteignant  14  m/m  sous  la  rangée  intérieure  de  dents  et 
diminuant  jusqu’au  bord  extérieur,  où  elle  ne  dépasse  pas 
35  m/m.  Relevé  en  crête  au  milieu,  il  se  déprime  rapide¬ 
ment  pour  devenir  presque  plan  sous  la  rangée  principale 
de  dents,  puis  il  se  recourbe  légèrement  vers  le  bas,  de 
façon  que,  vu  de  l’arrière  en  coupe,  il  affecte  la  forme  du 
signe  §.  En  plan,  la  forme  générale  de  la  demi-mâchoire,  y 
compris  l’articulation,  est  celle  d’un  triangle  dont  le  côté 
postérieur  ferait  un  angle  d’environ  110°  avec  la  ligne  de 
symétrie  de  la  mâchoire,  et  dont  le  côté  latéral  inclinerait 
de  30°  à  peu  près  sur  la  même  ligne. 

La  demi- mâchoire  porte  six  rangées  de  dents  disposées 
de  façon  à  former  un  pavé  presque  continu.  Les  dents  les 
plus  développées  sont  celles  de  la  cinquième  rangée  en 
comptant  du  dehors  en  dedans;  elles  sont  complètement 
dissymétriques,  allongées  transversalement  et  recourbées 
de  façon  que  leur  concavité  est  tournée  vers  l’avant;  elles 
sont  assez  obliques  et  leur  inclinaison  sur  la  ligne  moyenne 
augmente  de  l’arrière  à  l’avant,  en  même  temps  que  leur 
longueur  diminue.  Les  dimensions  de  ces  dents  sont, 
pour  la  postérieure  :  largeur  22  m/m,  longueur  maximum 
7  m/m;  pour  la  huitième,  largeur  15  m/m,  longueur  maximum 
5,5  m/m;  cette  dent  est  la  dernière  de  la  rangée  sur  notre 


—  28  — 


échantillon,  mais  il  a  dû  en  exister  d'autres,  dont  le  nombre 
serait  difficile  à  préciser.  Cette  rangée  principale  est  flan¬ 
quée  extérieurement  d’une  série  de  dents  disposées  trans¬ 
versalement  et  qui  occupent  une  dépression  peu  marquée 
entre  la  rangée  principale  et  la  troisième  rangée.  Leur 
forme,  parfaitement  elliptique  postérieurement,  tend, 
vers  la  partie  antérieure,  à  devenir  triangulaire  à  angles 
fort  arrondis.  Le  nombre  des  dents  de  cette  rangée, 
incomplète  également  dans  notre  échantillon,  est  de  dix. 
Leurs  dimensions  sont,  pour  la  postérieure  :  largeur  7  m/m, 
longueur  5  m/m;  pour  l’antérieure,  largeur  6  m/m,  longueur 
4,5  m/m.  La  troisième  série,  composée  de  onze  dents,  paraît 
complète.  La  forme  de  ces  dents  est  très  variable;  les 
postérieures  sont  presque  circulaires,  tandis  que,  vers 
le  milieu,  elles  deviennent  elliptiques  et  sont,  disposées 
longitudinalement.  Leurs  dimensions  décroissent  réguliè- 
ment  de  la  première,  qui  a  6  m/m  sur  5,5  m/m,  à  la  huitième, 
dont  la  largeur  atteint  4  m/m  et  la  longueur  4,5  m/m.  La  cou¬ 
ronne  des  dents  de  la  quatrième  et  de  la  troisième  rangée 
est  entourée  d’un  sillon  peu  profond  et  peu  apparent,  limité 
extérieurement  par  un  très  mince  bourrelet,  qui  entoure 
complètement  la  dent. 

Les  trois  dernières  dents  de  cette  rangée  ressemblent 
complètement  aux  trois  dernières  dents  du  second  rang  et 
aux  douze  dents  de  la  série  interne,  qui  nous  paraît  égale¬ 
ment  incomplète  antérieurement.  Elles  sont  à  peu  près 
hémisphériques  ou  légèrement  oblongues  et  leur  diamètre 
ne  dépasse  pas  3  m/m.  Les  trois  premières  dents  de  la  se¬ 
conde  rangée,  disposées  à  côté  de  la  troisième,  de  la  qua¬ 
trième  et  de  la  cinquième  dent  du  troisième  rang,  de  même 
que  les  deux  dents  de  la  première  série,  contiguës  à  la 
deuxième  et  à  la  troisième  dent  de  la  seconde,  sont  oblon¬ 
gues,  allongées  un  peu  obliquement  d’arrière  en  avant, 
déprimées  au  milieu,  de  façon  à  former  une  petite  cavité» 


—  29  - 


et  ont  des  dimensions  sensiblement  égales  dans  chaque 
série.  Celles  du  second  rang  ont  3,2  m/m  sur  5  m/m  ;  celles  de 
la  première,  3  ,n/m  sur  4  ,n/m.  Enfin,  les  dents  de  la  rangée 
interne  de  la  demi-mâchoire,  sont  disposées  fort  irréguliè¬ 
rement,  suivant  une  ligne  sinueuse. 

Toutes  ces  dents  sont  parfaitement  lisses;  elles  possèdent 
une  coloration  qui  rappelle  celle  de  l’écaille. 

Rapports  et  différences.  —  Les  dents  de  cette  espèce 
présentent  beaucoup  d’analogie  avec  celles  du  Pycnodus 
Muensteri,  Ag.  (4)  du  grès  vert  de  Ratisbonne  et  des  envi¬ 
rons  de  Paris  et  avec  celles  du  Pycnodus  complanatus , 
Ag.  (2)  du  premier  de  ces  deux  gisements.  Elles  semblent 
cependant  un  peu  moins  grêles  et  plus  arquées  que  les 
premières.  Comme  l’admet  Agassiz,  qui  ne  connaissait  que 
des  dents  isolées  de  ces  deux  espèces,  il  n'est  pas  impos¬ 
sible  qu’elles  soient  identiques  entre  elles,  et  je  ne  serais 
pas  étonné  qu’elles  s’identifient  avec  le  Anomœodus 
subclavatns  ;  en  tous  cas,  la  diversité  des  dents  de  chacune 
de  ces  deux  espèces  me  paraît  les  rapprocher  plutôt  du 
type  des  Anomœodus  que  de  celui  des  vrais  Pycnodus. 

Gisement  et  localité.  —  Faujas  signale  comme  gisement 
de  cette  espèce  la  montagne  St-Pierre,  à  Maestricht.  Notre 
échantillon  provient  également  des  couches  à  Terebratella 
pectmiformis,  Schl.  sp.  de  l’étage  maestrichtien  de  la  même 
localité.  11  se  trouve  dans  notre  collection.  Enfin,  Agassiz 
annonce  que  la  même  espèce  se  rencontre  également  aux 
environs  d’Aix-la-Chapelle,  sans  indiquer  l’étage  dans 
lequel  on  l’y  a  rencontré. 

hybodus  dewalquei,  nobis  (pl.  II,  fig.  1,  a,  b,  c). 

Caractères  du  genre  Hybodus,  Ag. —  Dans  son  savant 

(l)  Loc.  cit .,  t.  Il,  p.  497,  pl.  LXXII  a,  fig.  26  à  39. 

(*)  Loc.  cit  ,  t.  Il,  p,  198,  pl.  LXXII  a,  fig.  49  à  54. 


-  30  — 


ouvrage  Recheches  sur  le s  poissons  fossiles.  Agassiz  ca¬ 
ractérise  de  la  façon  suivante  ce  genre  de  poissons  (*)  : 

«  Les  rayons  du  genre  Hybodus  se  font  remarquer  par 
»  leur  grandeur  considérable.  Ils  ont  une  forme  et  des 
»  caractères  extérieurs  très  caractéristiques.  Ils  sontgéné- 
»  râlement  un  peu  arqués,  plus  gros  et  plus  larges  vers 
»  leur  base  qu’à  leur  extrémité  et  se  terminent  en  une 
»  pointe  plus  ou  moins  amincie.  La  partie  de  leur  extré- 
»  mité  inférieure  qui  était  cachée  dans  les  chairs  est  assez 
»  considérable;  elle  égale  le  plus  souvent  le  tiers  de  la 
»  longueur  totale  ;  elle  est  finement  striée  longitudinale- 
»  ment  et  ouverte  au  côté  postérieur  en  forme  de  sillon 
))  très  évasé  qui  se  resserre  pour  former  une  cavité  inté- 
»  rieure  assez  spacieuse  et  qui  s’étend  vers  l’extrémité  du 
»  rayon.  La  partie  des  rayons  qui  soutenait  le  bord  anté- 
»  rieur  des  nageoires  est  plus  ou  moins  arrondie,  légère- 
»  ment  comprimée  latéralement,  coupée  plus  ou  moins 
»  carrément  au  bord  postérieur  et  arrondie  au  bord  anté- 
»  rieur  ;  toute  sa  surface,  du  moins  les  côtés  et  le  bord  an- 
»  térieur,  sont  ornés  de  fortes  arêtes  longitudinales  arron- 
»  dies,  plus  ou  moins  parallèles  au  bord  antérieur  du 
»  rayon  et  qui  alternent  avec  des  sillons  assez  profonds  et 
»  à  peu  près  de  mêmes  dimensions  que  les  arêtes  qui  les 
»  séparent.  Vers  le  bord  antérieur,  ces  arêtes  et  ces  sillons 
»  sont  généralement  plus  gros,  plus  profonds,  plus  larges 
»  et  plus  distants  que  vers  le  bord  postérieur,  le  long  du 
»  quel  ils  se  confondent  fréquemment,  ainsi  que  vers  la 
»  pointe.  Le  long  du  bord  postérieur  qui  est  plus  ou  moins 
»  plat  et  finement  strié  en  long,  il  y  a  deux  rangées  plus 
»  ou  moins  distantes  de  grosses  dents  acérées,  et  arquées 
»  vers  la  base  du  rayon  ;  vers  son  extrémité,  ces  deux 
»  rangées  de  dents  se  rapprochent  de  plus  en  plus  et 


(*)  Loc.  cit tome  III,  p.  42. 


-  31  — 


»  finissent  souvent  par  se  confondre  entièrement  sur  la 
»  ligne  médiane,  surtout  dans  les  espèces  où  elles  sont 
»  déjà  très  rapprochées  à  la  base.  » 

Agassiz  ajoute  plus  loin  (t)  : 

«  Les  dents  d’hybodes  ont  une  physionomie  assez  parti- 
»  culière,  qu’il  est  difficile  de  méconnaître  lorsqu’on  s’est 
»  familiarisé  avec  ce  type.  En  général,  plutôt  grêles  que 
»  massives,  ces  dents  se  caractérisent  par  la  présence  d’un 
»  cône  médian  ordinairement  sensiblement  allongé,  subulé 
»  et  pointu.  Ce  cône  qui,  dans  beaucoup  d’espèces,  est 
))  aussi  long  et  même  plus  long  que  la  base  de  la  dent  sur 
»  laquelle  il  repose, est  flanqué,  des  deux  côtés,  d’un  certain 
»  nombre  de  petits  cônes,  que  nous  appelons  cônes  secon- 
»  daires,  et  qui  vont  en  décroissant  du  milieu  vers  les  bords, 
»  de  telle  manière  que  le  plus  grand  est  aussi  le  plus  rap- 
»  proché  du  cône  principal  et  que  le  plus  petit  en  est  le 
»  plus  éloigné.  Le  nombre  de  ces  cônes  secondaires  n’est 
»  pas  toujours  égal  des  deux  côtés  de  la  dent  ;  tantôt,  ce 
»  sont  les  antérieurs,  tantôt  les  postérieurs  qui  sont  les  plus 
»  nombreux  et  les  plus  développés.  Jusqu’ici,  je  n’en  ai  pas 
»  remarqué  plus  de  quatre  d’un  côté;  mais  souvent,  il  n’y 
»  en  a  qu’un  ou  deux.  Les  dents  qui  en  sont  complètement 
»  dépourvues  ne  me  paraissent  pas  normales  et  j’envisage 
»  l'absence  des  cônes  secondaires  comme  accidentelle.  Le 
»  cône  principal  est  plus  ou  moins  comprimé  de  dehors  en 
»  dedans,  de  telle  manière  que  la  face  externe  est  plus  forte 
»  que  la  face  interne,  et  que  les  bords  antérieur  et  posté- 
»  rieur  sont  en  saillie;  cependant,  cet  aplatissement  ne 
»  va  jamais  jusqu’à  rendre  la  face  externe  de  la  dent  tout 
»  à  fait  plate,  ou  même  concave,  comme  chez  certains 
»  squales  des  terrains  tertiaires  et  de  l’époque  actuelle.  Le 
»  contraste  entre  la  face  externe  et  la  face  interne  n’est 


(!)  Loc.  cil .,  t.  III,  p.  178. 


32  -- 


y>  jamais  aussi  grand  chez  les  hybodes  que  chez  nos  squales. 

»  Les  dents  d’hybodes  nous  offrent  des  différences  sem- 
»  blables  à  celles  qu’on  retrouve,  dans  les  genres  vivants, 
»  entre  les  dents  antérieures  et  les  postérieures;  seulement, 
»  ces  différences  sont  ici  moins  prononcées.  Les  dents 
»  postérieures  sont  arrêtées  dans  leur  développement  et  le 
»  cône  principal,  au  lieu  de  prendre  la  forme  élancée  et 
»  subulée  qui  lui  est  propre  dans  les  dents  antérieures, 
»  reste  à  l’état  de  varice  ou  de  bouton  plus  ou  moins  saillant. 
)>  Cependant,  la  physionomie  fondamentale  est  la  même,  et 
»  il  n’est  guère  plus  difficile  de  reconnaître  l’espèce,  dans 
»  ces  dents  postérieures  que  dans  les  antérieures. 

»  Un  autre  caractère  des  dents  d 'Hybodus  consiste  dans 
»  la  structure  de  l’émail.  Toute  la  surface  de  la  dent  est 
»  couverte  de  plis  verticaux  (longitudinaux  à  l’égard  des 
»  cônes),  plus  ou  moins  gros,  suivant  les  espèces,  mais  en 
»  général  très  distincts.  Il  est  plusieurs  espèces  dans  les- 
»  quelles  ces  plis  se  laissent  poursuivre  jusqu’à  la  pointe 
»  du  cône  médian,  surtout  lorsque  celui-ci  n’est  pas  très 
»  haut.  Le  plus  souvent,  cependant,  ils  s’oblitèrent  à  la 
»  moitié  ou  aux  deux  tiers  de  la  hauteur,  et  la  pointe  du 
j>  cône  est  unie.  Mais  c’est  toujours  à  la  base  de  l’émail  que 
»  les  plis  sont  le  plus  accusés,  et  lorsque  cette  base  est 
»  très  étroite,  ils  y  affectent  la  forme  de  petits  bourrelets; 
»  par  exemple  dans  YILreticulatus.  La  racine  de  la  dent  est 
»  grosse  et  osseuse  comme  celle  de  tous  les  plagiostomes; 
»  par  sa  forme  élevée,  elle  ressemble  davantage  à  celle  des 
»  cestraciontes  qu’à  celle  des  squales  ordinaires;  extérieu- 
)>  rement,  elle  ne  diffère  pas  sensiblement  de  la  partie 
»  émaillée,  attendu  qu’elle  est  ordinairement  de  même 
»  couleur  et  tout  aussi  lisse;  ce  n’est  qu’à  la  loupe  qu’on 
»  reconnaît  la  structure  réticulée  qui  la  caractérise.  La  ra- 
*  cine  est  en  général  parallèle  à  la  base  de  l’émail  ou  plutôt 
»  c’est  la  base  de  l’émail  qui  suit  les  contours  de  la  racine, 


33  — 


»  de  manière  que  si  la  face  inférieure  de  la  racine  est  hori- 
»  zontale,  ou  légèrement  concave, la  base  de  l’émail  le  sera 
»  également.  » 

Caractères  particuliers  de  V espèce.  —  La  longueur  du 
fragment  de  rayon  que  nous  possédons  atteint  68  m/m  ;  sa 
largeur  va  en  diminuant  depuis  la  base  où  elle  est  de 
18 m/m  jusque  l’extrémité  où  elle  n’est  plus  que  de  9m/m.  Son 
épaisseur  décroît  de  la  même  façon,  de  12  “/m  jusque  6  m/,n. 
Sa  section  est  oviforme  allongée  (fig.  1,  c),  celle  de  la  cavité 
centrale  est  une  ellipse  aplatie  dont  les  diamètres  princi¬ 
paux  ont  respectivement  12  m/m  et  7  m/ra  à  la  partie  la  plus 
large  de  l’échantillon.  Enfin,  l’épaisseur  de  l’enveloppe 
osseuse,  plus  considérable  à  la  partie  antérieure  et  à  la 
partie  postérieure  que  sur  les  parois  latérales,  varie  de 
4  n,/m  à  2,5  m/m. 

La  courbure  générale  du  rayon  est  assez  forte.  Le  bord 
antérieur  est  un  peu  plus  arqué  que  le  postérieur  (fig.  1,  a). 
Les  côtes  longitudinales,  recouvrant,  au  nombre  de  huit, 
chacun  des  côtés  latéraux  du  rayon,  sont  étroites  et  sail¬ 
lantes;  elles  sont  irrégulièrement  espacées,  mais  de  façon, 
cependant,  que  l’intervalle  qui  les  sépare  est  généralement 
beaucoup  plus  large  que  leur  épaisseur.  Elles  sont  striées 
longitudinalement  ;  elles  convergent  vers  l’extrémité  du 
rayon  sans  s’amincir,  mais  il  en  est  un  certain  nombre  qui 
disparaissent  brusquement  et  sans  ordre,  avant  de  l’avoir 
atteinte.  L’intervalle  qui  sépare  les  côtes  est  presque  plan; 
il  est  recouvert  de  nombreuses  stries  longitudinales  visibles 
à  l’œil  nu. 

La  partie  antérieure  du  rayon,  limitée  par  deux  des 
arêtes  dont  nous  venons  de  parler  est  d’une  largeur  assez 
faible,  mais  constante  (environ  2  m/m)  ;  elle  est  légèrement 
concave  et  striée  en  long. 

La  partie  postérieure  du  rayon,  occupant  le  tiers  de  la 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  MÉMOIRES,  3 


surface  totale,  ne  porte  aucune  côte;  elle  est  également 
striée  longitudinalement. 

Toutes  les  stries  longitudinales,  à  l’exception  de  celles 
qui  recouvrent  les  arêtes,  se  révèlent,  à  la  loupe,  comme 
séparées  par  des  séries  rectilignes  de  pores  allongés,  réunis 
par  des  sillons  discontinus,  dont  la  largeur  égale  l’épais¬ 
seur  des  stries. 

Les  dents  du  bord  postérieur  semblent  disposées  sur  un 
seul  rang(fig.  i,  b);  elles  sont  proportionnellement  très 
grandes,  arrondies,  aiguës,  et  fortement  arquées  en  ar¬ 
rière;  elles  inclinent  alternativement  adroite  et  à  gauche 
de  façon  à  former,  en  réalité,  deux  séries  d’inclinaison 
différente;  la  distance  qui  sépare  les  dents  les  unes  des 
autres  est  assez  peu  constante;  elle  est  cependant,  en 
moyenne,  égale  à  la  largeur  de  leur  base.  Nous  comptons 
douze  dents  sur  un  espace  de  52  m/m. 

Rapports  et  différences.  —  Cette  belle  espèce  ressemble 
beaucoup  à  VHybodus  crassus ,  Ag.  (*)  de  Toolithe  inférieure 
du  canal  de  Bugbrook  près  Toncester,  par  sa  forme 
générale,  par  l’absence  de  côtes  sur  le  bord  postérieur  et 
par  la  disparition  brusque  de  certaines  arêtes  sur  la  lon¬ 
gueur  du  rayon.  Elle  en  diffère  par  l’écartement  plus  consi¬ 
dérable  des  dents,  par  le  nombre  moindre  de  ses  côtes  et 
l’irrégularité  dans  leur  espacement.  La  forme  de  la  section 
de  VHybodus  crassus  nous  est  inconnue,  de  sorte  que  nous 
ne  pouvons  en  tirer  de  caractère  distinctif. 

Notre  nouvelle  espèce  ressemble  également  beaucoup  à 
VHybodus  dorsalis,  Ag.  (2)  par  le  nombre  et  l’écartement  de 
ses  dents;  mais  elle  en  diffère  par  ses  dimensions  plus 
considérables,  sa  courbure  plus  forte,  l’absence  de  côtes 

(*)  Loc.  cit p.  47,  pl.  X,  fig.  23. 

(â)  Loc.  cit.,  p.  4-2,  pl.  X,  fig.  i.  L’échantillon  figuré  par  Agassiz  provient 
de  l’oolithe  vésulienne  de  Stonesfield  ;  il  rapporte  en  avoir  vu  provenant  de 
Tilgate  et  de  Hastings.  Ces  derniers,  appartenant  à  l’époque  wealdienne,  me 
paraissent  difficilement  pouvoir  être  attribués  à  la  même  espèce. 


33  - 


sur  le  bord  postérieur  et  le  peu  de  régularité  de  leur  dis¬ 
tribution  sur  le  reste  du  rayon. 

Gisement  et  localité,  —  Jusqu’à  présent,  Ton  ne  connais¬ 
sait  guère  que  deux  rayons  d'Hybodus  d’âge  crétacé  :  VH, 
sulcatus,  Ag.  (i),  provenant  de  la  craie  de  Lewes  et  qui  ne 
ressemble  nullement  à  notre  espèce,  et  VH.  dorsalis  (?), 
Ag.  des  couches  de  Hastings. 

L’échantillon  dont  nous  donnons  la  description  a  été 
rapporté  par  nous,  dans  le  courant  de  Tannée  dernière, 
d’une  excursion  faite  à  Lonzée  pour  y  étudier  les  couches 
du  sénonien  (d’Orbigny)  glauconifère  dont  l’âge  n’est  pas 
encore  complètement  déterminé. 

M.  Malaise  a  signalé  en  1879  (2)  la  découverte  faite  par 
M.  Lehon  dans  cet  étage  d’un  ichthyodorulite  qui  fait 
actuellement  partie  de  la  collection  du  Musée  d’histoire 
naturelle  de  Bruxelles  II  serait  intéressant  d’avoir  des 
renseignements  plus  complets  sur  cet  échantillon. 

Nous  sommes  heureux  de  saisir  la  première  occasion 
qui  se  présente  à  nous  d’offrir  à  notre  savant  maître 
M.  le  professeur  G.  Dewalque,  un  faible  témoignage  d’estime, 
de  reconnaissance  et  d’affectueux  respect,  en  lui  dédiant 
ce  fossile,  le  premier  dont  nous  tentons  la  description. 

Hybodus  minütus,  nobis  (pl.  II,  fig.  2,  ay  b ,  c,  d.  et  fig.  3, 
a,  6,  c,  d). 

Caractères  particuliers  de  V espèce.  —  Nous  ne  possé¬ 
dons  que  deux  dents  de  cette  espèce,  un  peu  différentes 
l’une  de  l’autre.  La  première  (fig.  2,  a ,  b ,  c,  d),  une  dent 

(*)  Loc.  cit. ,  p.  44,  pl.  X  b,  fig.  15  et  16. 

(a)  Description  des  gîtes  fossilifères  devoniens  et  d’affleurements  du 
terrain  crétacé.  Bruxelles,  1879,  p.  59. 


/ 


antérieure  du  côté  droit,  a  une  longueur  de  6  m/m  sur  une 
largeur  de  6  m/m  et  une  épaisseur  de  4,5  m/m  à  la  base;  la 
seconde  (fig.  3,  a ,  b,  c,  ci)  est  une  dent  postérieure  du 
côté  gauche  de  la  bouche;  ses  dimensions  sont  :  longueur 
6  m/m,  largeur  6,2  m/ra,  épaisseur  à  la  base  5  ™/m. 

Elles  se  composent  toutes  deux  d’un  cône  principal 
flanqué,  de  chaque  côté,  de  trois  cônes  secondaires  allant 
en  décroissant  du  milieu  vers  les  bords,  et  plus  développés 
à  la  partie  antérieure  qu’à  la  partie  postérieure  de  la  dent. 
Le  cône  principal  est  un  peu  infléchi  d’avant  en  arrière;  il 
est  convexe  vers  l’extérieur,  fortement  concave  vers  l’inté¬ 
rieur  de  la  bouche,  où  il  se  termine,  près  de  la  racine,  en 
une  protubérance  horizontale  faisant  fortement  saillie  sur 
le  reste  de  la  dent. 

Les  cônes  secondaires  ressemblent  par  leur  forme  au 
cône  principal,  mais  en  diffèrent  cependant  par  leur 
inflexion  tournée  toujours  du  côté  de  ce  cône  principal  et 
par  la  dimension  beaucoup  plus  restreinte  de  leur  prolonge¬ 
ment  intérieur,  proportionné  à  la  grandeur  du  cône  lui- 
même.  L’émail  de  la  dent  est  recouvert  de  fortes  rides 
verticales,  se  prolongeant  jusqu’à  mi-hauteur  des  cônes, 
par  rapport  auxquels  elles  sont  longitudinales.  Enfin,  la 
limite  inférieure  de  l’émail  est  presque  plane;  elle  est 
parallèle  à  la  base  de  la  racine,  plus  élevée  à  l’intérieur 
qu'à  l’extérieur  de  la  bouche. 

Ce  qui  distingue  la  dent  antérieure  de  la  postérieure, 
c’est  que  les  cônes  y  sont  plus  élevés,  plus  aigus  et  que  les 
plis  de  l’émail  y  sont  moins  accusés.  Les  cônes  de  la  dent 
postérieure  sont,  en  revanche,  plus  tranchants.  Le  nombre 
des  cônes  secondaires  postérieurs  se  réduit  à  deux,  dont 
le  plus  proche  du  cône  principal  est  le  plus  développé  et 
correspond  aux  deux  premiers  cônes  du  côté  antérieur;  le 
plus  éloigné  du  milieu  est  réduit  à  de  fort  petites  dimen¬ 
sions  et  semble  même  ne  former  qu’une  saillie  sur  le 


—  37  - 


premier.  Enfin,  les  plis  de  Fémaii  forment  de  véritables 
bourrelets  à  la  base  des  cônes. 

Rapports  et  différences .  —  Les  dents  de  F Hybodus 
minutns  ne  peuvent  guère  être  confondues  avec  celles 
d’aucune  des  espèces  décrites  jusqu’à  présent.  Leur  forme 
est  tout  à  fait  caractéristique. 

Gisement  et  localités.  • —  Ces  dents,  de  notre  collection, 
proviennent  de  Fétage  maestrichtien, niveau  à  Terebratella 
pectiniformis ,  Schl.  sp.,  de  la  Montagne  St. -Pierre  à 
Maestricht.  Si  nos  souvenirs  sont  fidèles,  nous  pensons 
en  avoir  rencontré  une  également  à  la  base  du  même 
étage  à  Vieux-Fauquemont.  Nous  ne  sommes  cependant 
pas  parvenu  à  remettre  la  main  sur  ce  fossile. 

Un  fait  important  est  la  présence,  non  encore  signalée, 
de  dents  du  genre  Hybodus  à  la  partie  supérieure  du  sys¬ 
tème  crétacé.  Tandis  que  Fon  connaissait  un  ichthyodoru- 
lite  de  ce  remarquable  genre  de  poissons  dans  la  craie  supé¬ 
rieure  de  Lewes,  V Hybodus  sulcatus ,  Ag.,  les  dents  d’hy- 
bodes  semblaient,  jusqu’à  présent,  être  limitées  à  la  période 
jurassique.  La  distribution  géologique  des  dents  corres¬ 
pond  donc  actuellement  à  celle  des  ichthyodorulites  (*). 

enchodus  corneti,  nobis  (pl.  I,  fig.  2,  a,  b ,  c  et  fig.  3, 

a,  b,  c). 

Caractères  du  genre  Enchodus,  A  Agassiz  (2)  caractérise 
de  la  façon  suivante  les  Enchodus .  «  Ce  genre  n’est  encore 
»  connu  que  par  des  fragments  de  la  tête  et  des  mâchoires, 
a  Je  n’ai  d’autre  raison,  pour  le  ranger  dans  la  famille  des 

(')  À  la  séance  du  lo  mai  1887  delà  Société  où  cet  article  a  été  présenté, 
M.  le  capitaine  E.  Delvaux,  notre  savant  confrère  et  ami,  signalait  la  présence 
de  dents  d1  Hybodus  longiconus ,  Ag.  dans  l’étage  yprésien  supérieur  de  la  gare 
du  chemin  de  fer  de  Renaix,  ce  qui  prolonge  encore  la  durée  géologique  de  ce 
genre. 

(2)  hoc.  cit tome  Y,  p.  64. 


—  38  — 


»  scombéroïdes,  que  les  rapports  intimes  qui  existent 
»  entre  la  dentition  de  ses  mâchoires  et  celle  des  Thyrsites 
»  et  des  Lepidopus.  Pour  avoir  une  entière  certitude,  il 
»  faudrait  comparer  la  structure  microscopique,  ce  que  je 
»  n’ai  pu  faire  jusqu’ici,  faute  de  matériaux.  En  tous  cas, 
»  il  est  probable  que  ces  débris  constituent  un  genre  à 
»  part,  qui  diffère  des  scombéroïdes  vivants  que  nous 
»  venons  de  nommer,  en  ce  que  les  grandes  dents  ne  sont 
»  pas  seulement  limitées  au  bord  antérieur  de  la  mâchoire, 
»  mais  s’étendent  sur  toute  sa  longueur.  Je  n’ai  pas  non 
»  plus  remarqué  que  les  espaces  entre  les  grandes  dents 
D  fussent  garnis  de  plus  petites  dents;  ce  qui  n’est  pas  à 
»  dire  que  toutes  les  dents  soient  égales;  bien  au  contraire, 
»  elles  varient  considérablement  de  dimension,  et  sont 
»  disposées  très  irrégulièrement;  le  bord  des  mâchoires 
»  est  entre  autres  garni  de  dents  en  brosse.  La  face  externe 
»  des  grandes  dents  est  plus  plane  que  la  face  interne  qui 
»  est  bombée  comme  chez  les  Lamna  ;  les  bords  sont 
»  tranchants.  » 

Caractères  particuliers  de  V espèce.  —  Nous  ne  connais¬ 
sons,  jusqu’à  présent,  qu’un  seul  fragment  de  tête  et 
quelques  dents  isolées  de  cette  remarquable  espèce,  qui 
est  surtout  caractérisée  par  une  grande  irrégularité  dans 
les  dimensions,  l’écartement  et  la  forme  de  ses  dents, 
et  par  la  présence  de  dents  en  brosse  à  la  mâchoire  infé¬ 
rieure. 

La  forme  de  la  tête  (fig.  2,  a,  b ,  c)  est  tronconique,  à  sec¬ 
tion  semi-ellipsoïdale. 

Ses  dimensions  sont  :  en  arrière,  hauteur  36  m/m,  largeur 
42  m/m;  en  ayant,  hauteur  24  m/m,  largeur  22.5  m/m;  lon¬ 
gueur  totale  de  l’échantillon  70  m/m. 

Les  dents  de  la  mâchoire  supérieure  sont  très  minces,  à 
bords  tranchants,  très  aiguës  et  assez  fortement  arquées 
vers  l’arrière;  leur  section  est  disçoïdale  allongée.  Elles 


—  39  - 


portent  de  très  fines  stries  longitudinales  arquées  comme 
la  dent  elle-même;  ces  stries  s’accentuent  brusquement 
près  de  l’insertion  dans  le  maxillaire  supérieur,  c’est- 
à-dire  sur  la  partie  de  la  dent  renfermée  dans  les  chairs. 
La  courbure  de  ces  dents  va  en  croissant  de  la  pre¬ 
mière  à  la  dernière.  Le  fragment  de  tête  que  nous 
possédons  porte,  à  la  mâchoire  supérieure,  six  dents  à 
droite  et  cinq  à  gauche,  disposées,  d’avant  en  arrière, 
comme  l’indique  le  tableau  ci-après.  Entre  la  quatrième 
et  la  cinquième  dent  du  côté  droit  se  trouve  une  dent 
détachée,  qui  ne  paraît  pas  appartenir  à  cette  rangée,  mais 
dont  je  crois,  néanmoins,  devoir  indiquer  les  dimensions, 
parce  qu’il  n’est  pas  impossible  qu’elle  en  provienne.  Elle 
n’est  pas  représentée  au  côté  gauche. 

Les  dents  de  la  mâchoire  inférieure  (fig.  3,  a,  b ,  c)  sont 
fort  différentes  des  autres  et  plus  espacées.  Indépendam¬ 
ment  des  dents  en  brosse,  petites,  très  rapprochées,  égales, 
droites,  lancéolées,  très  minces,  pointues  et  à  bords  tran¬ 
chants,  qui  sont  inclinées  vers  l’intérieur  de  la  bouche  en 
faisant  un  angle  d’environ  100°  avec  le  côté  externe  du 
maxillaire  inférieur,  il  existe  sur  notre  échantillon,  de 
chaque  côté,  deux  dents  énormes,  coniques,  à  section 
circulaire  à  la  base,  allant  en  s’amincissant  régulièrement 
vers  l’extrémité  et  s’élargissant  en  devenant  tranchantes, 
de  façon  que  leur  plus  grande  largeur  se  trouve  vers  le 
milieu  de  leur  longueur.  Elles  sont  très  finement  striées 
longitudinalement  et  les  stries  s’accentuent  dans  la  partie 
insérée  dans  les  chairs.  Enfin,  elles  portent  des  lignes 
d’accroissement  plus  marquées  et  inégalement  espacées. 
Les  bords  tranchants  de  toutes  les  dents,  tant  supérieures 
qu’inférieures,  sont  très  finement  ondulés,  de  façon  à  pa¬ 
raître  dentés,  (fig.  3,  c).  La  partie  de  droite  du  maxillaire 
inférieur  de  l’échantillon  figuré  est  brisée  au  delà  de  la 
deuxième  dent,  et  sa  partie  postérieure  est  relevée  acci- 


—  40  — 


dentellement  vers  le  haut.  Elle  porte  également  deux  dents, 
dont  l’une  ressemble  complètement  aux  deux  grandes  dents 
que  nous  venons  de  décrire,  tandis  que  la  seconde  affecte 
plutôt  la  forme  de  celles  de  la  mâchoire  supérieure,  avec 
cette  différence,  toutefois,  qu’elle  est  infléchie  vers  l’avant. 
Enfin,  entre  les  deux  fragments,  se  trouve  une  petite  dent 
isolée,  de  même  forme,  qui  pourrait  bien  appartenir  éga¬ 
lement  à  la  mâchoire  inférieure.  Le  tableau  suivant  indique 
la  disposition  et  les  dimensions  des  dents  de  notre  échan¬ 
tillon,  d’avant  en  arrière. 


LONGUEUR 

LARGEUR 

ÉCARTEMENT. 

A  LA  BASE. 

Mâchoire  supérieure. 

lre  dent . 

8,6  m/m  envir. 

4,8  m/m 

6,8  m/m 

2e  dent  . 

9  m/m  environ 

5  m/m 

6,6  ml,n 

3e  dent  . 

4^4  m/m 

2,5  m/m 

3,3  m/m 

4e  dent  . 

4^4  m/m 

2,5  n>/m  \ 

dent  isolée  (a)  .  .  . 

6,1  m/m 

3  m/m  > 

4,5  m/m 

3e  dent  . 

9  m/m 

5  m/m  ) 

6,6  m/m 

6e  dent  («) . 

4  m/m 

3,5  m/m 

Mâchoire  inférieure. 

Dents  marginales  en  brosse. 

2  m/m 

\  \  m/m 

4  m/m 

lre  dent  ...... 

19,3  m/m 

5  m/m 

30  m/m 

2e  dent  . 

24  m/m 

6,5  n,/m 

6  m/m  (?) 

dent  détachée  (a)  .  . 

6  m/m 

2,7  m/m  envir. 

3  m/m  (?) 

3e  dent  (a) . 

21,5  m/m 

5,6  m/m 

6  m/m 

4e  dent (a)  . 

9  m/m 

4  m/m 

(a)  Dents  faisant  défaut  au  côté  gauche  de  l’échantillon. 


-  41  — 


A  l’insertion  des  grandes  dents,  le  maxillaire  inférieur 
est  épaissi,  et  son  tissu  est  plus  serré,  de  sorte  qu’extérieu- 
rement,  on  peut  déjà  reconnaître  d’avance  l’emplacement 
de  ces  dents. 

Lorsque,  il  y  trois  ans,  nous  avons  découvert  cet  impor¬ 
tant  débris  fossile,  il  était  beaucoup  plus  entier  qu’il  ne 
l’est  actuellement  ;  la  partie  antérieure,  notamment,  était 
complète  et  portait  les  deux  dents  antérieures  de  la  m⬠
choire  inférieure,  qui  n’existent  pas  sur  la  ligure.  Malheu¬ 
reusement,  il  s’est  brisé  pendant  le  transport,  et  il  m’a  été 
impossible  de  le  reconstituer,  tant  les  fragments  étaient 
menus  et  fragiles  ;  j’ai  pu,  par  la  suite,  retrouver  d’autres 
dents  antérieures,  trop  incomplètes  pour  être  figurées,  mais 
encore  parfaitement  déterminables.  Ces  dents  sont  beaucoup 
plus  effilées  et  plus  épaisses  que  les  précédentes  ;  elles  dé¬ 
croissent  faiblement  et  régulièrement  de  la  base  à  l’extré¬ 
mité  ;  elles  sont  tranchantes  et  acérées  comme  les  autres  ; 
enfin,  elles  portent,  comme  elles,  de  fines  stries  longitudi¬ 
nales  qui  s’épaississent  à  la  base,  et  leur  tranchant  est  aussi 
très  finement  ondulé. 

Rapports  et  différences.  —  La  mâchoire  de  YEnchodus 
Corneti  diffère  beaucoup  de  celles  de  YEnchodus  Faujasit 
Ag.  (*)et  de  YEnchodus  (Esox)  Lewesiensis ,  Mant.  sp.  (“2), 

(1)  Faujas  de  Saint  Fond.  Histoire  naturelle  de  la  Montagne  de  Saint-Pierre 
de  Maestricht,  Paris,  an  VII,  p.  443,  pl.  XIX,  fig.  6,  7,  8,  9,  40.  —  Agassiz. 
Loc.  cit  ,  t.  V,  p.  65,  pl.  XXIX,  fig.  3. 

(2)  Mantell.  Illustrations  of  the  geology  of  Sussex',  4822,  pl.  XXXIII,  fig.  2, 
3  et  4;  pl.  XLIV,  fig.  4  et  2.  —  Agassiz.  Loc.  cit.,  p.  64,  pl.  XXV  c,  fig.  4  à 46. — 
Dixon.  The  geology  and  fossils  of  the  tertiary  and  cretaceous  formations  of 
Sussex,  4850,  p.  373,  pl.  XXX,  fig.  27;  pl.  XXXI,  fig.  44. — Nous  croyons  devoir 
faire  remarquer,  en  passant,  que,  comme  l’admettent  Agassiz  lui-même  et 
Dixon,  YEnchodus  halocyon ,  Ag.  n’est  autre  que  YEsox  Lewesiensis ,  Mant.  Ce 
dernier  nom  spécifique  doit  donc  avoir  la  priorité,  et  le  nom  Enchodus  halocyon , 
Ag.  doit  disparaîtra  de  la  liste  des  poissons  du  système  crétacé  du  Limbourg, 
comme  faisant  double  emploi  avec  celui  (TEncliodus  Lewesiensis ,  Mant.  sp.,  qui 
figure  dans  les  mêmes  listes.  (Ubaghs  in  Mourlon.  Géologie  de  la  Belgique , 
t.  II,  p.  97.) 


-  42  - 


notamment  par  l’écartement  variable  et  l’irrégularité  de  ses 
dents.  Elle  se  distingue  aussi  de  la  seconde  espèce  par  la 
courbure,  la  brièveté  et  la  largeur  relative  des  dents  de  la  m⬠
choire  supérieure,  par  la  forme,  élargie  au  milieu,  épaissie 
à  la  base,  des  dents  de  la  mâchoire  inférieure,  et  par  la  fine 
ondulation  du  bord  tranchant  de  toutes  ses  dents.  Enfin,  un 
caractère  qui  permet  encore  de  la  différencier  de  l’Encho- 
dus  Faujasi,est  sa  grandeur  beaucoup  moins  considérable. 

Gisement  et  localités.  —  Le  fragment  de  tête  figuré 
provient  de  la  craie  grossière  durcie  formant  la  partie  in¬ 
férieure  de  l’étage  maestrichtien  à  Vieux-Fauquemont.  Il 
se  trouve  dans  notre  collection.  Nous  avons  retrouvé  des 
dents  de  la  même  espèce  dans  le  même  gisement,  et  dans 
les  couches  appartenant  au  même  niveau  stratigraphique  de 
la  montagne  Saint-Pierre  à  Maestricht. C’est  dans  ce  dernier 
dépôt  que  nous  avons  également  rencontré  des  dents  anté¬ 
rieures  isolées  de  la  mâchoire  inférieure  de  la  même  espèce 
fossile.  Nous  croyons  pouvoir  y  rattacher  avec  doute  le 
fragment  de  dent  antérieure  figuré  par  Dixon  (*)  sous  le 
nom  d'Enchodus  sp.  et  provenant  de  la  craie  de  Balcombe, 
près  de  Houghton,  sans  toutefois  qu’une  assimilation  com¬ 
plète  soit  possible  à  l’aide  de  la  simple  figure  d’un  échan¬ 
tillon  fort  incomplet. 

Nous  dédions  cette  espèce  à  notre  savant  et  regretté 
confrère  Fr.  Cornet,  dont  les  connaissances  si  vastes  et  si 
variées  n’avaient  d’égales  qu’une  complaisance  sans  bornes 
et  une  bienveillance  à  toute  épreuve. 

DROMIOPSIS  RUGOSA,  Schl.  sp. 

(pl.  II,  fig.  4,  a,  b;  fig.  5;fig.  6  et  fig.  7,  a,  b). 

Brachyurites  rugosus ,  Schlotheim.  Die  Petrefaktenkundc. 

Gotha,  1820,  p.  36,  pl.  I,  fig.  2,  a,  b. 

0)  The  geology  and  fossils  of  the  tertiary  and  cretaceous  formations  of 
Sussex,  by  Frederick  Dixon,  esq..  London,  1850,  in-4°,  p.  373,  pl.  XXX,  fig.  20. 


—  43  — 


Rrachyurites  rugosus ,  Quenstedt.  Petrefaktenkunde, p.  263, 
pl.  20,  fi  g.  3. 

Cancer  rugosus ,  Holl.  Petrefaklenkunde ,  p.  144. 
Dromilites  rugosus ,  Geinitz.  Quadersandsteingebirge  Deut- 
schlands ,  p.  98. 

?  Dromiolites  rugosus ,  Bronn.  Lethcea  geognostica ,  3te. 

Auflage,  V,  p.  358,  pl.  XXXIII1,  fig.  17. 
Dromiopsis  rugosa ,  Reuss.  Zur  Kenntniss  fossiler  Krab - 
ben.  Denkschr.  d.  k.  Akad.  d.  Wissen- 
schaften  zu  Wien.  Math.-Naturwiss. 
Classe,  Bd.  XVII,  p.  10,  pl.  III,  fig.  2, 
3  et  pl.  V,  fig.  6. 

Caractères  du  genre  Dromiopsis,  Reuss. —  Les  Dromiop¬ 
sis  appartiennent  à  la  classe  des  crustacés  décapodes  ano- 
moures,  division  des  notopodes.  Ils  se  rapprochent  beau¬ 
coup  du  groupe  des  dromiacées,  mais  ils  semblent 
différer  de  ces  animaux  par  certains  traits  communs  aux 
homoles.  Les  caractères  principaux  des  Dromiopsis  sont  la 
forme  à  peu  près  circulaire  et  bombée  de  la  carapace, 
la  disposition  triangulaire  de  la  région  frontale,  fortement 
recourbée  en  avant  et  sillonnée  en  son  milieu,  la  grandeur 
des  régions  médiane  et  postéro-latérale,  opposée  à  la  peti¬ 
tesse  des  régions  branchiales  partagées  en  deux  parties 
par  un  sillon,  et  enfin,  la  forme  pentagonale  de  la  région 
cardiaque. 

Reuss,  le  créateur  du  genre,  s’exprime  de  la  sorte  sur 
leurs  rapports  avec  les  Dromilites  de  Milne  Edwards. 

«  Quoique  beaucoup  de  caractères  des  Drom  ilites  existent 
»  également  dans  notre  fossile  danois,  d’autres,  cependant, 
»  semblent  y  faire  défaut  ou,  du  moins,  leur  existence  y  est 
»  incertaine,  de  sorte  que  je  ne  pourrais  le  rattacher  sans 
»  scrupule  au  genre  Dromilites ,  d’autant  plus  que  Milne 
»  Edwards,  qui,  certes,  a  connu  les  deux  espèces  typiques, 


-  44  - 


»  11e  propose  pas  lui-même  cette  réunion  ( 1 ),  mais  indique 
))  simplement  sa  possibilité.  Si,  dans  la  suite,  l’identité  des 
»  deux  genres  est  démontrée,  leur  fusion  sera  facile  et  ne 
»  soulèvera  aucune  difficulté.  » 

Caractères  particuliers  de  V espece.  —  Le  céphalothorax, 
la  seule  partie  de  l’animal  qui  fût  connue  jusqu’à  présent, 
est  de  forme  pentagonale  indistincte  (fig.  4,  a,  b;  fig.  5), 

—  Pour  l’intelligence  de  ce  qui  suit,  je  crois  devoir  reproduire  ici  d’après 
Dana.  Exploring  Expédition,  I,  le  schéma  des  diverses  régions  du  céphalothorax 
des  crustacés  décapodes  brachyures  (fig.  A). 


I.  Région  antérieure. 

a.  Région  médiane. 

oe.  Région  frontale. 
if.  Marge  frontale. 

2/.  Proéminence  frontale  postérieure, 
jâ.  Région  médiane  proprement  dite  (m). 
\m.  Région  prémédiane. 

2m.  Région  extramédiane. 

3m.  Région  intramédiane  ou  génitale. 
4m.  Région  postmédiane. 

b.  Région  antéro-latérale  (/)  ou  branchiale. 

II.  Région  postérieure. 

a.  Région  postéro-latérale  (Ir,  2r,  3r). 

b.  Région  postérieure  (p). 

A p.  Région  cardiaque. 

2/?.  Région  intestinale,  simple  ou  double. 

III.  Région  orbitale  ( o ). 


(')  L’institut,  t.  V,  1837,  p.  253. 


—  45  — 


presque  circulaire  ;  il  est  convexe  de  droite  à  gauche  et 
plus  encore  d’arrière  en  avant,  à  l’exception  toutefois,  de 
la  région  postérieure,  qui  est  à  peu  près  plane.  Sa  lon¬ 
gueur  et  sa  largeur  sont  sensiblement  égales  :  23,5  m/m 
et  26  m/m  dans  notre  plus  grand  échantillon  (*). 

La  région  frontale  (1  f,  2  f)  séparant  les  cavités  orbi¬ 
tales  très  rapprochées  est  nettement  triangulaire  et  fort 
convexe;  elle  est  divisée  en  deux  parties  égales  par  un 
profond  sillon  longitudinal,  terminé  en  avant  par  une  forte 
dent. 

Les  cavités  orbitales  (o)  énormes  sont  aussi  terminées 
extérieurement  par  une  dent  de  forte  dimension,  aiguë  et 
infléchie  vers  le  plan  de  symétrie  du  bouclier. 

Le  bord  latéral  antérieur  (I),  fortement  recourbé  vers 
l’arrière,  est  plus  de  deux  fois  plus  long  que  le  bord  pos¬ 
térieur  (II).  Il  porte  huit  dents  de  grandeur  inégale, variable 
avec  l’âge  des  individus.  Le  bord  postéro-latéral,  à  peu 
près  droit,  forme  en  arrière  un  angle  d’environ  40°  avec  le 
plan  de  symétrie.  Il  ne  présente,  sur  nos  échantillons, 
qu’une  seule  dent  placée  immédiatement  derrière  le  sillon 
transversal  qui  le  sépare  du  bord  précédent.  Le  bord  pos¬ 
térieur  est  court,  rectiligne;  il  atteint  9  m/m  (2)  dans  notre 
plus  grand  échantillon. 

La  surface  du  céphalothorax  est  divisée  en  trois  parties 
principales  par  deux  sillons  transversaux  se  prolongeant 
également  à  sa  partie  inférieure.  Le  sillon  postérieur 
sépare  la  région  postérieure  (II)  de  la  région  médiane  pro¬ 
prement  dite  (m)  et  de  la  région  antéro  latérale  (l).  Il  s’étend 
en  ligne  à  peu  près  droite  de  l’extérieur  vers  l'intérieur 
et  est  presque  normal  au  plan  de  symétrie;  puis,  il  se 


(*)  Ces  dimensions  sont  un  peu  inférieures  à  celles  indiquées  par  Reuss, 
22  mjm  et  24  m/m. 

(2)  8,5  m/m  dans  celui  de  Reuss. 


4G  — 


divise  brusquement  au  milieu,  en  deux  sillons  dirigés 
l’un  en  avant,  l’autre  en  arrière,  et  formant  entre  eux  un 
angle  obtus.  Le  premier  de  ces  deux  sillons  reprend  bientôt 
sa  première  direction,  de  sorte  que  l’ensemble  des  deux 
enserre  un  champ  pentagonal  (1  p)  qui  n’est  autre  chose  que 
la  région  cardiaque. 

Le  pentagone,  déprimé  antérieurement,  se  relève  en 
arrière  sous  forme  de  trois  protubérances  peu  marquées, 
dessinant  un  triangle,  dont  la  pointe  est  située  dans  l’angle 
postérieur  du  pentagone. 

Les  régions  postéro-latérales  (r),  situées  en  arrière  du 
sillon  postérieur,  sont  de  forme  rhombique  et  légèrement 
bombées. 

La  partie  moyenne  du  bouclier  thoracique,  placée  entre 
les  deux  sillons,  comprend,  outre  la  région  cardiaque  déjà 
décrite,  la  région  post-médiane  (4m)  et  les  régions  latérales 
antérieures,  relativement  petites  (/,  régions  branchiales). 
La  région  post-médiane  est  un  trapèze  étroit,  déprimé  et 
lisse  en  arrière,  bombé  et  tuberculeux  à  sa  partie  an¬ 
térieure. 

Les  régions  latérales  sont  divisées  par  un  sillon  longi¬ 
tudinal  peu  accusé  en  deux  parties,  dont  l’intérieure  est  de 
nouveau  partagée  en  deux  mamelons  rectangulaires  par 
un  sillon  transversal  assez  profond  (2  l  et  5  l )  et  dont 
l’extérieure  (il,  3  l,  4/)  domine  dans  la  plupart  des 
échantillons. 

Le  sillon  antérieur  ou  sillon  cervical  est  profond;  il  tra¬ 
verse  le  thorax  suivant  toute  sa  largeur  et  sépare  la  région 
moyenne  de  l’antérieure.  Il  est  recourbé  en  arrière  jusqu’à 
la  région  génitale  (3m)  où  il  s’infléchit  brusquement  de 
façon  à  devenir  perpendiculaire  au  plan  de  symétrie.  La 
région  génitale  (3m)  se  prolonge  en  avant  en  forme  de  rostre 
allongé.  Elle  est  limitée  extérieurement  par  deux  sillons 
souvent  superficiels.  Dans  sa  partie  postérieure,  elle  est 


—  47  — 


partagée  par  an  sillon  longitudinal  en  deux  mamelons,  fort 
saillants  dans  certains  échantillons  (fig.  5)  et  séparés  par¬ 
fois  de  la  pointe  antérieure  par  une  dépression  peu  pro¬ 
fonde.  Des  deux  côtés  de  la  pointe  se  trouvent  parfois 
deux  larges  bandelettes  mal  limitées  extérieurement  (2  m) 
et  terminées  en  avant  chacune  par  un  tubercule  de  forte 
dimension  (1m).  On  remarque  parfois  également  une 
légère  tuberculosité  (6  l)  des  deux  côtés  de  l’angle  pos¬ 
térieur  de  la  région  génitale  (fig.  5). 

L’aspect  de  la  surface  varie  beaucoup  avec  l’âge  des 
individus.  Tantôt,  elle  est  recouverte  de  petites  granula¬ 
tions  arrondies  (fig.  5),  parfois  creuses  (fig.  6);  tantôt, 
ces  granulations  se  transforment  en  tubercules  larges, 
élevés  et  aigus  (fig.  4,  a ,  b).  D’ordinaire,  elles  sont  surtout 
abondantes  dans  les  parties  médiane  et  antérieure  de  la 
carapace,  moins  nombreuses  et  plus  petites  dans  la  région 
cardiaque  et  surtout  dans  la  région  postérieure  où  elles 
font  même  souvent  défaut.  Les  sillons  sont  également 
lisses. 

Nous  croyons  pouvoir  rattacher  à  la  même  espèce  un 
fragment  de  patte  antérieure  de  droite,  terminée  en  pince, 
et  qui  adhérait  à  l’un  de  nos  échantillons  (fig.  7,  a,  b). 
Ce  fragment  ne  se  compose  que  de  deux  articles.  Le 
premier  est  absolument  lisse.  La  portion  palmaire,  peu 
convexe,  déprimée  aux  bords,  presque  plane,  est  terminée 
à  sa  partie  postérieure  par  deux  tubercules  destinés  à 
empêcher  les  mouvements  trop  grands  de  la  pince,  en 
buttant  contre  le  carpe.  L’insertion  du  carpe  se  fait  dans 
une  ouverture  dont  le  bord  est  muni  d’un  bourrelet.  Le 
doigt  fixe  est  court,  un  peu  relevé  sur  le  plan  de  la  portion 
palmaire  et  muni  d’un  sillon  se  prolongeant  jusqu’à  son 
extrémité.  La  partie  dorsale  de  la  main,  de  forme  penta¬ 
gonale  allongée,  est  très  fortement  bombée  suivant  la 
bissectrice  du  pentagone;  elle  se  termine  à  sa  partie  infé- 


—  48  — 


rieure  par  un  petit  bourrelet  séparé  du  reste  par  une 
dépression  très  profonde.  Ce  bourrelet  s’insère  dans  l'ou¬ 
verture  du  carpe. 

Le  doigt  fixe  est  parcouru,  de  ce  côté,  par  deux  rainures 
interceptant  entre  elles  un  espace  triangulaire.  Il  supporte 
deux  petits  tubercules  dirigés  vers  le  doigt  mobile.  L’ouver¬ 
ture  destinée  à  recevoir  le  doigt  mobile  a  la  forme  d’une 
fleur  de  lys.  Le  carpe  est  à  peu  près  carré,  lisse  et  moins 
bombé  que  le  premier  article  ;  il  porte  un  seul  tubercule 
correspondant  à  la  partie  la  plus  élevée,  voisine  de  la  main. 

Les  dimensions  de  la  pince,  proportionnées  à  celles  du 
plus  grand  céphalothorax,  seraient  :  longueur  de  la  main 
13  mln\  largeur  9,5  m/mi  longueur  du  carpe  o  ni/m,  largeur 
5,3  m/m. 

Nous  avons  encore  sous  les  yeux  plusieurs  autres  bras 
préhensiles  provenant  du  même  gisement  et  différant  un 
peu  du  précédent  par  leur  taille  plus  considérable  et  la 
présence  de  tubercules  sur  le  premier  article  comme  sur  le 
second;  mais  nous  n’osons  les  figurer  comme  appartenant 
à  la  même  espèce,  quoiqu’ils  présentent  beaucoup  d’ana¬ 
logie  avec  elle. 

Gisements  et  localités.  —  Schlotheim,  qui,  le  premier,  a 
figuré  et  décrit  cet  intéressant  fossile,  le  désigne  comme 
provenant  du  calcaire  supérieur  passant  à  la  craie  des  îles 
Seeland  et  Moen.  Les  autres  auteurs  lui  assignent  en 
outre  comme  gisement  le  calcaire  danien  de  l’île  Faxoë. 

Les  échantillons  dont  nous  nous  sommes  servi  pour  la 
description  appartiennent  au  musée  géologique  de  l’uni¬ 
versité  de  Liège,  où  ils  figurent  sous  le  n°  9836.  Tls 
proviennent  de  la  collection  de  fossiles  crétacés  de  feu 
M.  le  baron  de  Ryckholt,  acquise  par  l'Université.  Ils  sont 
étiquetés  comme  venant  de  Giply. 

Notre  savant  confrère  M.  A.  Briart  a  bien  voulu  nous 
fournir  à  leur  sujet  les  importants  renseignements  sui¬ 
vants  : 


-  49  — 


«  La  provenance  de  ce  fossile  lui  donne  une  importance 
»  toute  particulière  à  cause  des  discussions  soulevées  dans 
»  ces  derniers  temps  sur  l’âge  de  certaine  couche  très 
»  importante  de  cette  localité.  Il  serait  donc  très  utile 
»  de  connaître  bien  positivement  la  provenance  du  fossile 
»  de  Ciply. 

»  M.  Toilliez  possédait  aussi,  dans  sa  collection,  quel- 
j)  ques  spécimens  de  carapaces  de  crustacés  qui,  à  la 
»  mort  de  cet  ingénieur,  ont  été  acquis  par  mon  regretté 
»  collaborateur  et  ami  M.  F.  Cornet.  J’ai  demandé  à  son 
»  fils  Jules  de  vouloir  bien  rechercher  dans  ses  collections 
»  les  étiquettes  et  annotations  qui  pouvaient  accompagner 
»  ces  fossiles  et  voici,  entre  autres,  ce  qu’il  m’envoie  : 

»  1°  Brachyurites  rugosus.  —  Poudingue,  Mesvin.  Col- 
»  lection  Toilliez  : 

»  2°  Pinces  de  crustacés.  —  Poudingue,  Ciply.  (Nous 
»  avons  trouvé  les  mêmes  pinces  dans  le  tufeau.  C’est 
»  d’un  crustacé  décapode  peu  déterminable.) 

»  Or,  il  y  a,  à  Ciply,  deux  couches  de  poudingue  dis- 
»  tinctes  au  sujet  desquelles  des  explications  ont  déjà  été 
»  données,  et  d’autres  le  seront  encore  prochainement.  Il 
»  est  probable  que  ces  débris  appartiennent  au  poudingue 
»  de  la  Malogne,  base  du  tufeau.  Dans  tous  les  cas,  ils  ne 
»  peuvent  provenir  de  la  craie  brune  et,  s’ils  n’appartien- 
»  nent  pas  à  la  base  du  tufeau,  ils  ne  peuvent  venir  que 
»  d’une  assise  supérieure. 

»  On  voit  donc  de  quelle  importance  est  ce  fossile, 
»  incontestablement  crétacé,  pour  la  question  agitée  en  ce 
»  moment.  » 

DROMIOPSIS  BRIARTI,  nobis  (pl.  II,  flg.  8,  «,  h). 

Caractères  particuliers  de  -V' espèce.  —  Le  céphalothorax 
est  la  seule  partie  de  l’animal  que  nous  possédions. Il  est  de 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  MÉMOIRES,  4 


—  50  — 


forme  pentagonale  à  angles  arrondis,  plutôt  ellipsoïdal  que 
circulaire;  il  est  légèrement  convexe  de  droite  à  gauche 
et  plus  fortement  bombé  d’arrière  en  avant,  à  l’exception  de 
la  région  postérieure,  qui  est  à  peu  près  plane.  Sa  longueur 
et  sa  largeur  sont  respectivement  de  10m/m  et  de  13  m/m. 

La  région  frontale  (1  f,  2  /'),  séparant  les  cavités  orbitales 
assez  écartées,  est  nettement  triangulaire  et  fort  convexe  ; 
elle  est  divisée  en  deux  par  une  profonde  dépression  longi  • 
tudinale,  se  terminant  par  un  creux  au  bord  du  céphalo¬ 
thorax. 

Les  cavités  orbitales  (o),  plus  petites  que  dans  l’espèce 
précédente,  sont  terminées  intérieurement  et  extérieure¬ 
ment  par  une  petite  dent  très  aiguë  et  infléchie  en  avant. 

Le  bord  latéral  antérieur  fl),  recourbé  vers  l’arrière  sous 
un  angle  presqu’obtus,  est  environ  une  et  demi  fois  plus 
développé  que  le  bord  postérieur  (II).  Il  porte  huit 
dents  acérées,  croissant  de  la  première  à  la  troisième,  qui 
est  de  grandeur  relativement  considérable  et  très  aiguë. 
La  quatrième  est  un  peu  plus  petite,  mais  encore  de  grande 
dimension.  Le  bord  postéro-latéral,  légèrement  convexe 
en  son  milieu,  forme  un  angle  d’environ  35°  avec  le  plan 
de  symétrie  de  la  carapace.  Il  est  complètement  lisse. 
Le  bord  postérieur  est  court,  rectiligne;  il  atteint  6  m/m 
dans  notre  échantillon. 

La  surface  du  céphalothorax  est  divisée  en  trois  parties 
principales  par  deux  sillons  transversaux,  ne  se  prolon¬ 
geant  pas  à  la  partie  ventrale.  Le  sillon  postérieur  sépare 
la  région  postérieure  (II)  de  la  région  médiane  proprement 
dite  (m)  et  de  la  région  antéro-latérale  (/).  Il  s’étend  en 
ligne  droite  de  l’extérieur  vers  l’intérieur,  normalement  au 
plan  de  symétrie.  Au  tiers  de  sa  course,  il  se  divise  brusque¬ 
ment  en  deux  dépressions  qui,  comme  dans  l’espèce  précé¬ 
dente,  enserrent  la  région  cardiaque  pentagonale  (1  p), 
déprimée  antérieurement,  relevée  postérieurement  en  trois 


—  51  - 


protubérances,  dont  la  troisième  moins  élevée  que  les  deux 
autres,  forme  l’angle  postérieur  du  pentagone. 

Les  régions  postéro-latérales  (r),  limitées  en  avant  par  le 
sillon  postérieur,  en  arrière  par  les  régions  intestinales 
(2  p)  lenticulaires,  ont  une  forme  lancéolée  légèrement 
bombée. 

La  partie  moyenne  de  la  carapace,  placée  entre  les  deux 
sillons,  comprend  la  région  postmédiane  (4  m)  et  la  région 
branchiale  (l).  La  première  est  un  trapèze  étroit,  légèrement 
relevé  antérieurement,  déprimé  en  arrière.  Les  régions 
branchiales  sont  nettement  divisées  en  deux  parties  iné¬ 
gales  par  un  sillon  longitudinal.  La  partie  intérieure,  à 
son  tour  divisée  en  deux  par  une  dépression  transversale 
profonde  (21,51, 61),  domine  de  beaucoup  dans  cette  espèce. 
La  partie  extérieure  comprend  une  zone  étroite,  où  font 
saillie  trois  des  dents  dont  nous  avons  parlé  précédemment 
(11,  31,  41).  Les  deux  principales  divisions  de  la  partie 
intérieure  sont  deux  mamelons  élevés,  terminés  en  une 
pointe  assez  aiguë  (21  et  51).  En  arrière  du  second  mame¬ 
lon  se  trouve  une  petite  dépression  qui  le  sépare  d’une 
troisième  protubérance  beaucoup  moins  importante  (61). 

Le  sillon  antérieur  ou  cervical  est  profond.  Il  part  de  la 
dent  extérieure  limitant  la  cavité  orbitale,  forme  un  angle 
d'environ  30°  en  arrière  avec  le  plan  moyen,  et  se  recourbe 
en  U  au  voisinage  de  la  région  post-médiane. 

La  région  génitale  (3  m)  se  prolonge  en  avant  en  une 
pointe  aiguë.  Elle  est  limitée  extérieurement  par  deux  pro¬ 
tonds  sillons,  qui  la  séparent  des  régions  extra-médiane 
(2  m)  et  pré-médiane  (1  m).  Sa  partie  postérieure  est  de 
forme  lenticulaire  élargie  et  bombée.  La  région  extra-mé¬ 
diane  est  fort  développée,  utriculaire,  très  élevée  au- 
dessus  du  niveau  du  céphalothorax.  Elle  est  terminée  en 
avant  par  un  tubercule  de  forte  dimension  (1  m)  qui 
représente  la  région  pré-médiane,  et  auquel  elle  est  reliée 
par  un  petit  promontoire. 


—  52  — 


La  surface  du  céphalothorax  est  complètement  lisse. 

Rapports  et  différences.  —  Le  bouclier  thoracique  de 
cette  espèce  ne  peut  être  confondu  avec  celui  d’aucun 
crustacé  fossile  connu  jusqu’à  présent.  A  première  vue,  il 
rappelle  le  Xantho  floridus,  Leach,  de  la  côte  du  golfe  de 
Gascogne,  dont  il  diffère  cependant  complètement,  même 
par  ses  caractères  génériques. 

Gisement  et  localité.  —  Nous  avons  découvert  cette 
espèce,  il  y  a  deux  ans,  dans  le  tufeau  maestrichtien  supé¬ 
rieur  de  Fauquemont  (Pays-Bas).  Elle  fait  partie  de  notre 
collection. 

Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  la  dédier  à  notre 
savant  et  dévoué  président,  M.  A.  Briart. 

THENOPS  STRAILI,  nobis  (pi.  II,  flg.  9). 

Caractères  du  genre  Thenops,  Bell.  —  Dans  son  remar¬ 
quable  ouvrage,  A  monograph  ofthe  fossil  malacostracous 
crustacea  of  Great  Britain,  part  /,  Crustacea  of  the  London 
clay  (*),  M.  le  professeur  Bell  caractérise  de  la  sorte,  p.  33, 
le  genre  Thenops ,  qu’il  range  dans  l’ordre  des  crustacés  dé¬ 
capodes  macroures,  sous-ordre  des  cataphracta,  famille 
des  scyllarides. 

((  Céphalothorax  déprimé,  sinus  cervical  profond,  divisé 
»  en  parties  inégales,  bord  antérieur  pentalobé,  rostre 
»  proéminent,  formé  de  dents  doubles,  coniques,  fortes.  An- 
»  tenues  externes  planes,  à  bord  extérieur  fortement  denté. 
»  Pattes  externes  gracieuses,  filiformes.  Abdomen  trila- 
)>  téral,  caréné.  » 

Caractères  particuliers  de  l'espèce.  —  Il  nous  serait  fort 
difficile,  à  l’aide  du  fragment  d’abdomen  que  nous  possé- 

(*)  Mémoirs  of  the  Palæontographical  Society,  t.  X,  48o6,  in-4°. 


—  53  — 


dons,  de  déterminer  sûrement  le  genre  auquel  appartient 
l’animal.  Nous  avons  cru  pouvoir  le  rattacher  au  genre 
Thenops ,  à  cause  de  la  grande  ressemblance  que  présente 
notre  échantillon  avec  l’abdomen  du  Thenops  scyllariformis , 
Bell,  figuré  pl.  VII,  fig.  1,  6,  7  et  8  de  l’ouvrage  précité. 

Le  fragment  d’abdomen  figuré  se  compose  des  quatre 
premiers  articles.  Chacun  de  ces  articles,  à  l’exception 
du  premier,  est  divisé  transversalement  en  trois  parties 
inégales  par  deux  dépressions  dont  l’antérieure  est  de 
beaucoup  la  plus  accusée.  La  première  de  ces  parties, 
d’une  longueur  de  2,5  m/m,  à  peu  près  uniforme  surtout  le 
développement  de  l’article,  est  recouverte  par  la  partie  pos¬ 
térieure  du  segment  précédent.  La  première  dépression, 
longue  de  3  m/m  au  milieu,  va  en  diminuant  de  façon  à  de¬ 
venir  presque  linéaire  à  l’extrémité  de  l’article.  Elle  est 
limitée  antérieurement  par  une  ligne  droite,  postérieure¬ 
ment  par  une  ligne  brisée,  s’infléchissant  en  avant.  Le  second 
bourrelet,  au  contraire,  va  en  s’élargissant  du  milieu  aux 
extrémités.  Sa  longueur  varie  de  5  m/m  à  12  m/m.  Il  est  li¬ 
mité  postérieurement  par  une  ligne  brisée, dont  l’angle  obtus 
est  dirigé  vers  l’arrière.  Le  second  sillon  est  long  de  2  m/m 
sur  tout  son  parcours.  Enfin,  le  troisième  bourrelet  a  la 
forme  d’un  triangle,  dont  la  base  est  située  à  la  partie  posté¬ 
rieure.  Sa  longueur  varie  de  5  m/m  au  centre  à  1  m/m  à 
l’extrémité. 

Le  premier  segment  a  une  forme  notablement  différente 
de  celle  des  autres.  Il  est  divisé  en  deux  parties  inégales 
par  un  sillon  unique,  courbé  en  un  arc  dont  la  corde  serait 
située  en  avant.  La  longueur  de  ce  sillon,  de  2u,/m  au 
milieu,  va  en  diminuant  de  façon  à  être  réduite  à  lm/,n  aux 
extrémités.  La  partie  antérieure  de  l’article  est  fortement 
bombée  en  avant  et  latéralement;  sa  longueur  atteint  12 n'/m, 
sa  largeur  environ  34m/m.  Le  bourrelet  postérieur,  presque 
plan,  est  plus  étroit  au  milieu  5m/,n  qu’à  l’extérieur  9 m/m. 


—  54  — 


Ce  bourrelet,  de  même  que  le  second  et  le  troisième  lobe 
des  articles  suivants,  porte  au  milieu  une  protubérance 
anguleuse  déprimée  latéralement.  L’abdomen  tout  entier 
est  fortement  bombé  de  droite  à  gauche. 

Les  ornements  que  l’on  aperçoit  sur  les  divers  segments 
sont  peu  variés.  Ils  consistent  en  porosités  visibles  à  l’œil 
nu,  peu  abondantes  dans  les  sillons  et  sur  le  premier  lobe 
de  chaque  segment,  très  nombreuses  sur  le  second  lobe, 
mais  accumulées  surtout  sur  le  troisième, auquel  elles  com¬ 
muniquent  une  apparence  spongieuse.  Enfin,  la  partie  ex¬ 
térieure  des  seconds  lobes  porte  une  dépression  peu  pro¬ 
fonde,  de  couleur  noire,  qui  se  reproduit  symétriquement 
sur  chacun,  et  qui  constitue  un  léger  indice  de  la  colora¬ 
tion  de  l’individu. 

A  en  juger  par  la  longueur  du  troisième  lobe,  qui  va  en 
décroissant  faiblement  du  deuxième  au  quatrième  article, 
—  42m/m ,  36m/m ,  32m/m — ,1e  deuxième  segment  serait  le 
plus  long,  et  la  largeur  de  l’abdomen  irait  en  diminuant, 
comme  cela  se  produit  du  reste  chez  la  plupart  des  crus¬ 
tacés. 

Rapports  et  différences.  —  Cette  belle  espèce  présente 
énormément  de  ressemblance  avec  le  Thenops  scyllari- 
formis ,  Bell,  du  London  clay  de  l’Ile  Sheppy  et  du  N.  de 
Londres,  qui  a  également  été  trouvé  par  M.  le  capitaine 
Lehon  «  dans  le  sable  des  environs  de  Bruxelles  ».  Il  n’en 
diffère  que  par  ses  dimensions  un  peu  plus  considérables, 
par  le  rapport  un  peu  plus  grand  de  la  largeur  à  la  lon¬ 
gueur  du  troisième  lobe  de  chaque  article,  par  la  forme 
élargie  à  l’extrémité,  et  rétrécie  au  milieu,  au  lieu  d’être 
triangulaire,  du  deuxième  lobe  du  premier  segment,  par 
l’inégale  largeur  des  articles,  enfin  par  les  dépressions  de 
couleur  noire  qui  ornent  tout  l’abdomen. 

Gisement  et  localité.  —  M.  l’abbé  Strail,  ancien  curé 
de  Magnée,  à  Paifve,  a  découvert  ce  fossile  dans  l’argilite 


hervienne  (senonien  inférieur)  de  la  Croix  Poli  nard,  près 
de  Thi mister,  lors  des  travaux  de  construction  du  chemin 
de  fer  de  Herve  à  Battice. 

II  a  bien  voulu  en  faire  don  aux  collections  minérales  de 
l’université  de  Liège,  où  il  figure  sous  le  n°  3917. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  ESPÈCES  CITÉES. 

Pages. 

Anomœodus,  For.  .  25 

—  subclavatus,  Ag.  sp. . 25 

Brachyurites  rugosus,  Schl.  ‘  42 

Cancer  rugosus,  Holl.  . . .  .  43 

Dromilites  rugosus,  Gein . .  .  43 

’Dromiolites  rugosus,  Bronn.  . . 43 

Dromiopsis,  Reuss . 43 

—  Briarti,  For.  ...............  49 

— -  rugosa,  Schl.  sp.  . .42 

Enchodus,  Ag.  .....  37 

—  Corneti,  For.  ...............  37 

—  Faujasi,  Ag . 41 

— •  halocyon,  Ag.  . . 44 

—  Lewesiensis,  Mant.  sp . 41 

—  sp.,  Dixon  . . .42 

Esox  Lewesiensis,  Mant.  . . 41 

Gyrodus,  Ag.  ............  25 

Hybodus,  Ag . 29 

crassus,  Ag . .  . . .  .  34 

—  Dewalquei,  For.  . . 29 

—  dorsalis,  Ag . .  34 

—  longiconus,  Ag.  . . 37 

— -  minutus,  For. . 35 

'  —  sulcatus  Ag.  ........  38 

Microdon,  Ag.  . . 25 

Pycnodus,  Ag.  . . 25 

— -  complanatus,  Ag.  . . 29 

—  Muensteri,  Ag.  . . 29 

subclavatus,  Ag . 25 

Thenops,  Bell . . 52 

—  scyllariformis,  Bell  ..............  53 

—  Straili,  For . 52 

Xantho  floridus,  Leach  . . .  .  62 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


PLANCHE  I. 


Fig. 


Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 


4,  a.  Anomœodus  subclavatus ,  Ag.  sp.  —  Moitié  de  droite  de  la  m⬠
choire  inférieure,  vue  du 
dessus. 

4,  b.  —  —  —  —  La  même,  vue  de  devant. 

2,  a.  Enchodus  Corneti ,  For.  —  Fragment  de  tête,  vu  du  côté  droit. 


2,  b. 

2,  c. 

3,  a. 
3,  b. 


Le  même,  vu  de  l’arrière. 

Le  même,  vu  de  devant. 

Dent  inférieure,  vue  de  l’extérieur. 
La  même,  vue  de  devant. 

Pointe  de  la  même,  agrandie. 


PLANCHE  II. 


Fig- 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 

Fig. 


Fig. 

Fig- 

Fig. 


Hybodus  Dewalquei,  Forir.  —  Ichthyodorulite,  vu  de  profil. 

—  —  —  —  vu  de  face. 

—  —  —  —  vu  en  coupe. 

—  minutus.  For.  Dent  antérieure  de  droite,  vue  de  l’extérieur 
de  la  bouche. 

—  —  —  La  même,  vue  de  l’intérieur  de  la  bouche. 

—  —  —  La  même,  vue  de  devant. 

—  —  —  La  même,  agrandie  au  double,  vue  de  l’exté¬ 

rieur. 

—  —  —  Dent  postérieure  de  gauche  vue  de  l’extérieur. 

—  —  ■ —  La  même,  vue  de  l’intérieur. 

—  —  —  La  même,  vue  de  devant. 

—  —  —  La  même,  agrandie  au  double,  vue  de  l’exté¬ 

rieur. 

Fig.  4,  a.  Dromiopsis  rugosa ,  Schl.  sp.  — Céphalothorax  adulte,  vu  du  dessus. 

Le  même,  vu  de  face. 

Céphalothorax  jeune,  vu  du  dessus. 
Fragment  de  céphalothorax  vu  du 
dessus  et  couvert  de  granulations 
creuses. 

Fig.  7,  a.  —  —  —  —  Fragment  de  pince,  agrandi  de  façon 

à  correspondre  à  l’échantillon 
fig.  4,  vu  de  l’extérieur. 

h.  —  —  —  Le  même,  vu  de  l’intérieur. 

a.  —  Briarti,  For.  —  Céphalothorax,  vu  du  dessus. 

b.  —  —  —  —  ,  vu  de  face. 


Fig. 

Fig- 

Fig. 


Thenops  Straili,  For.  —  Abdomen,  vu  du  dessus. 


DOCUMENTS  STRATIGRAPHIQUES  ET  PALËONTOLOGIQUES 


POUR 

L’ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DE  L’ÉTAGE  YPRESIEN 

PAR 

É.  DIXVAUX. 


L’année  dernière,  des  travaux  exécutés  par  l’État  pour 
l’agrandissement  de  la  gare  du  chemin  de  fer  à  Renaix,  ont 
entamé  et  fait  reculer  sur  toute  sa  longueur  le  talus  Sud  de 
la  profonde  tranchée  dans  laquelle  celle-ci  est  située  et  ont 
mis  à  découvert  une  coupe  de  plus  de  500  mètres  de  déve¬ 
loppement,  où  l’on  pouvait  observer,  entre  autres  choses 
intéressantes,  le  passage  ou  plus  exactement  le  contact  de 
l’assise  sableuse  ypresienne  à  Nummulites  planulala  sur 
l’argile  gris  bleuâtre  à  poussière  de  mica  du  même  étage. 

Les  membres  de  la  Société  qui  ont  pris  part  à  la  session 
extraordinaire  de  1884,  se  souviennent  peut-être  des 
regrets  que  nous  avons  éprouvés  (*)  de  ne  pouvoir  montrer 
à  nos  confrères,  certain  banc  fossilifère  à  Ostvea  rarila- 
mella ,  Desh.,  qui  avait  été  mis  à  nu  lors  de  la  création  de 
la  gare  et  que  toutes  nos  recherches  n’avaient  pu  parvenir 
à  retrouver. 

(*)  Ë.  Delvaux.  Compte  rendu  de  la  session  extraordinaire  de  la  Société 
géologique  de  Belgique,  à  Audenarde,  Renaix,  Flobecq  et  Tournai,  les  44,  1  S, 
46  et  17  août  1884.  Extrait  des  ann.  de  la  Soc.  géol.  de  Belg.,  t.  XII. 
Bulletin.  In-8°  avec  planches  et  une  carte  itinéraire.  Liège,  1885. 


-  58  - 


On  comprendra  que  nous  ne  pouvions  laisser  échapper 
une  occasion  aussi  favorable  de  rechercher  la  couche  fos¬ 
silifère  perdue  et  de  compléter  nos  observations  sur  des 
contacts  d’assise,  toujours  si  intéressants,  si  importants  à 
étudier  et  qu’on  n’a  pas  souvent  le  moyen  de  suivre  dans 
des  coupes  toutes  fraîches  d’un  demi-kilomètre  de  déve¬ 
loppement. 

Enfin  nous  saisissions  avec  empressement  le  moyen  de 
procéder  à  une  vérification  minutieuse  de  cette  partie  de 
notre  levé  de  la  feuille  de  Renaix  et  de  nous  accorder  la 
satisfaction  qu’éprouve  tout  stratigraphe  lorsque  des  tra¬ 
vaux  d’art  considérables  et  inattendus  viennent  établir  aux 
yeux  de  tous  que  ses  déductions  théoriques  lui  ont  permis 
de  tracer  les  liserés  d’étage  ou  de  sous-étage  avec  une 
absolue  exactitude  et  d’indiquer  la  place  occupée  par  des 
éléments  que  nul  œil  humain  n’avait  encore  pu  contem¬ 
pler. 

Nous  avons  donc  suivi  attentivement  ces  travaux  et  noté 
au  fur  et  à  mesure  de  leur  avancement  les  détails  de  la 
coupe  qui  accompagne  ce  travail.  Nous  avons  eu  également 
l’occasion  de  recueillir  nous-même  bon  nombre  de  fossiles 
et  d’acquérir  ceux  qui  d’après  nos  indications  avaient  été 
dégagés  par  les  ouvriers  ;  ces  acquisitions  nous  ont  été 
facilitées,  grâce  à  la  complaisance  de  notre  collègue, 
M.  Dupont,  à  qui  nous  offrons  ici  tous  nos  remercîments. 

Au  cours  de  ces  travaux,  nous  avons  éprouvé  la  satisfac¬ 
tion  de  voir  apparaître  le  banc  à  Ostrea  rarilamella  et  celle 
de  constater  la  rigoureuse  exactitude  du  tracé  de  nos  levés 
géologiques.  Mais  là  ne  devaient  point  se  borner  les  résul¬ 
tats  de  nos  recherches  et  par  la  coupe  diagramme  ci-jointe 
et  la  légende  qui  l’accompagne,  on  verra  que  nous  avons 
réussi  à  dégager  un  certain  nombre  d’inconnues  et  à  enri¬ 
chir  nos  connaissances  sur  les  détails  stratigraphiques  et 
la  paléontologie  de  l’étage  d’une  manière  singulièrement 
heureuse. 


59 


Rarement,  croyons-nous,  il  a  été  donné  de  réunir  dans 
une  même  coupe  un  nombre  d’observations  aussi  impor¬ 
tantes  pour  la  paléontologie  d’une  assise  jusqu’à  ce  jour 
réputée  comme  l’une  des  plus  pauvres  en  fossiles  (4)  de  la 
série  tertiaire  en  Belgique. 


Coupe  du  talus  Sud  de  la  tranchée  de  la  gare  de  Renaix, 


relevée  en  septembre  1886. 


Le  niveau  de  la  voie  ferrée  est  à  la  cote  d’altitude  44. 


(*)  Il  n’a  point  été  dressé  jusqu’à  présent,  ni  publié,  que  nous  sachions,  de 
liste  de  fossiles  de  l’ypresien  inférieur,  c’est-à-dire  de  l’argile  ypresienne, 
dans  les  différents  ouvrages  qui  se  sont  occupés  de  la  géologie  de  la  Belgique. 
Yid.  M.  Mourlon.  Géologie  de  la  Belgique,  t.  II,  p.  1 51-1 5*2,  1881. 


—  60  - 


y"  Terre  végétale. 

y'  Remanié  argilo-sableux,  jaune  rougeâtre,  ren¬ 
fermant  une  bonne  partie  d’éléments  em¬ 
pruntés  au  sable  ypresien  sous-jacent  ; 
y  Cailloux  de  silex  roulés  avec  gravier,  fragments 
subanguleux  de  grès,  de  psammite  panise- 
liens  et  de  bois  siliciflé  provenant  du  même 
étage.  Ces  éléments  constituent  la  base  du 
quaternaire  et  forment  un  lit  d’épaisseur 
variable  qui  ravine  énergiquement  les 
sables  tertiaires  sous-jacents.  Nous  avons 
recueilli  à  ce  niveau  quelques  débris  d’osse¬ 
ments  de  mammifères,  entre  autres  une 
mandibule  appartenant  au  genre  Canis  (4). 
Cette  trouvaille  confirme  celle  d’autres  restes 
d’espèces  éteintes,  Elephas  primigenius , 
Rhinocéros  tichorliinus ,  Bos  primigenius , 
Equus  caballus ,  etc.,  qu’on  nous  a  rensei¬ 
gnés  comme  ayant  été  rencontrés  dans  la 
tranchée  de  la  gare  à  l’époque  de  la  con¬ 
struction  du  chemin  de  fer. 

P  Sable  fin,  altéré, jaunâtre,  meuble  à  la  partie  su¬ 
périeure,  argileux,  plus  ou  moins  plastique, 
gris  bleuâtre  vers  le  bas  :  c’est  la  partie  in- 

(fi  C’est  Schmerling  qui  le  premier  a  réussi  à  démontrer  l’existence  du  chien 
fossile.  En  ce  qui  concerne  notre  mandibule,  nous  ne  savons  si  cette  pièce 
appartient  à  Canis  Lupus ,  Lin.,  ou  bien  si  elle  doit  être  rapportée  à  l’une  quel¬ 
conque  des  espèces  du  chien  domestique.  La  paléontologie,  on  le  sait, 
n’a  rien  trouvé  jusqu’à  présent  dans  le  nombre  des  os,  leur  forme  et  leurs 
proportions,  qui  permette  de  différencier  le  chien  du  loup.  La  capacité  cr⬠
nienne,  résultant  de  la  domestication,  peut  être  invoquée  au  besoin  et  aussi 
la  présence,  le  passage  à  l’état  rudimentaire,  ou  même  l’absence  totale  d’une 
arrière-molaire,  de  la  dernière  tuberculeuse,  comme  c’est  le  cas  ici.  Vid. 
M.  Zaborowski.  Mémoire  sur  les  chiens  tertiaires  de  l’Europe  et  l’origine  des 
canidés.  —  Le  même.  Sur  le  chien  quaternaire,  etc.  Bull.  Soc.  Anthrop.  de 
Paris.  Année  1883,  p.  810. 


Quater¬ 
naire.  { 


Ypresien 

supé¬ 

rieur. 


-  61  — 


férieure  de  l’assise  des  sables  à  Nummnlites 
planulata. 

Nous  en  avons  retiré  un  grand  nombre  de 
moules  de  cardites  bivalves  (deux  ou  trois 
espèces)  tapissés  de  cristaux  de  pyrite  ou 
recouverts  d’un  enduit  limoniteux  brunâtre 
résultant  de  la  décomposition  de  celle-ci  ;  il 
s’y  rencontre  également  des  nodules,  en 
général  cylindriques,  de  phosphate  de  chaux. 
Ce  sable  argileux  repose  sur  l’argile  sableuse, 
gris  bleuâtre,  à  poussière  de  mica,  par 
l’intermédiaire  d’un  niveau  séparatif  jusqu’à 
présent  inconnu  ;  celte  ligne  de  contact, 
sensiblement  horizontale,  apparaissait, 
comme  nous  l’avons  annoncé,  bien  nette,  à 
mi-hauteur  dans  le  talus  à  l’époque  dès  der¬ 
niers  travaux  ;  elle  est  constituée  par  : 

P'  Des  linéoles  subcontinues  de  sable  moyen,  gris 
bleu  verdâtre,  abondamment  micacé,  avec 
de  très  gros  grains  de  glauconie  réniforme, 
vert  noirâtre;  stratifiées  horizontalement, 
ces  linéoles  superposées  forment  une  couche 
de  0.08  à  0.10  c.  d’épaisseur  se  dédoublant 
parfois. 

Cette  couche  renferme,  par  places,  d’innom¬ 
brables  débris  de  petites  ostracées  agglo¬ 
mérées,  principalement  Ostrea  rarilamella 
Desh.  (var.  min .),  Ostrea  sabmissa,  Desh.  et 
des  dents  de  squales  fort  nombreuses,  pres¬ 
que  toutes  brisées,  fendues  ou  roulées  :  Lam- 
na  elegans ,  Ag.,  L.  Vincenti ,  Winkl.,  L.  eus - 
pidata,  Ag.,  L.  longidens  Ag.,  Otodus  sp?, 
Oxyrhina  liastalis ,  Ag.,  Hybodus  longico- 
nus,  Ag.  (*),  etc. 

(!)  Signalé  pour  la  première  fois,  pensons-nous,  à  ce  niveau  en  Belgique. 


ipresien 

supé¬ 

rieur. 


—  62  — 


Ypresien 

supé¬ 

rieur. 


Ypresien 

moyen. 


Maintenant  que  nous  avons  constaté  l'existence 
de  ce  niveau  séparatif  dans  une  coupe  d’une 
certaine  étendue,  nette  et  indiscutable, 
nous  croyons  pouvoir  ajouter  que  ce  gravier 
ne  nous  était  pas  absolument  inconnu,  en 
ce  sens  que  nous  l’avions  déjà  rencontré  en 
maints  endroits  de  la  région.  Mais  chaque 
fois,  les  conditions  dans  lesquelles  s’étaient 
effectuées  nos  observations,  laissaient  à 
désirer  ou  étaient  telles  que  l’on  pouvait 
croire  à  un  accident,  de  sorte  que,  n’obte¬ 
nant  point  les  garanties  de  sécurité  dési¬ 
rables,  nous  avions  hésité  jusqu’à  ce  jour  à 
l’admettre  comme  base  de  l’assise  des  sables 
à  Nummulites  planulata. 
a  Argile  sableuse  fine,  gris  bleuâtre,  à  poussière 
de  mica,  avec  son  faciès  et  ses  caractères 
bien  connus.  Au  point  de  vue  paléontolo- 
gique,  nous  avons  fait  dans  cette  assise, 
quelques  découvertes  dont  on  appréciera 
l’importance  : 

Nous  avons  constaté  : 

1°  L’existence  de  Nummulites  planulata  qui 
semblait  ne  point  descendre  plus  bas  que  les 
sables  et  dont  la  présence  n’a  jamais  été  si¬ 
gnalée,  jusqu’à  ce  jour,  dans  l’argile  ypre- 
sienne  ; 

2°  Des  amas  de  cardites  (deux  ou  trois  espèces) 
et  de  Cardium  bivalves,  des  turritelles,  des 
natices,  des  spongiaires,  etc.  ;  ces  espèces 
s’observent  surtout  à  la  partie  supérieure 
de  l’assise  ; 

3°  Le  banc  à  Ostrea  rarilamella  ( var .  maj.)  : 
quelques  individus  isolés  atteignent  16 
centimètres  de  diamètre  ; 


-  63  — 


4°  De  nombreux  crustacés,  parmi  lesquels  plu¬ 
sieurs  appartiennent  à  des  espèces  nou¬ 
velles;  quelques  individus  sont  remarquables 
par  leur  grande  taille  et  leur  bon  état  de 
conservation,  lis  se  présentent  disséminés 
sur  toute  la  hauteur  visible  dans  la  coupe 
et  descendent  beaucoup  plus  bas. 

5°  D’abondants  nodules,  en  général  très  volu¬ 
mineux,  de  phosphate  de  chaux  ;  leur  forme 
d’ordinaire  est  cylindrique(1)et  leur  surface 
rugueuse  laisse  percer  les  extrémités  de 
nombreux  débris  fossiles  :  os,  articles  de 
crustacés,  écailles  cycloïdes  de  poissons, 
rayons  de  nageoires  et  filaments  cornés, 
piquants  en  tout  semblables  à  ceux  que  nous 
avons  signalés  dans  le  forage  des  puits  de 
MM.  Dupont  ; 

6°  Du  bois  non  silicifié,  plus  ou  moins  ligniteux, 
imprégné  de  pyrite  ou  dans  un  état  de  con¬ 
servation  remarquable  ;  les  fragments  sont 
le  plus  souvent  perforés  par  les  xylophages; 
7°  Des  tarets  transformés  en  phosphate  de 
chaux,  également  conservés  d’une  manière 
peu  commune. 

Telles  sont  les  espèces  que  les  travaux  d’agrandissement 


Ypreçien 

moyen. 


(!)  Nous  avons  recueilli,  pour  la  première  fois,  (au  niveau  de  la  voie  ferre'e) 
des  masses  de  phosphate  de  chaux,  ayant  la  forme  de  plaquettes,  épaisses  de 
1  à  2  centimètres  :  d’ordinaire,  elles  affectent  comme  on  sait,  la  dispo¬ 
sition  réniforme.  Vid.  É.  Delvàux.  Découverte  de  gisements  de  phosphate 
de  chaux  appartenant  à  l’étage  ypresien  dans  le  sous-sol  de  la  ville  de  Benaix  et 
dans  celui  de  la  région  de  Flobecq.  Ann.  Soc.  Géol.  de  Belgique.  Mémoires, 
t.  XI,  p.  279.  Depuis  l’époque  de  la  publication  de  ce  travail,  nous  avons 
constaté  et  signalé  l’existence  de  semblables  nodules  phosphatiques  dans  la 
plupart  des  étages  tertiaires  de  Belgique. 


-  64  - 


de  la  gare  de  Renaix  ont  fait  entrer  dans  le  domaine  de  la 
science. 

On  remarquera  que  la  plupart  de  ces  trouvailles  ont  été 
effectuées  dans  l’étroite  bande  qui  apparaît  au-dessus  du 
fossé  de  la  voie  ferrée  ;  il  y  a  tout  lieu  cependant  d’affirmer 
que  les  couches  immédiatement  inférieures  ne  sont  point 
dépourvues  de  fossiles,  qu’elles  ne  font  point  exception, 
mais  continuent  à  présenter  une  richesse  relative.  C’est 
d’ailleurs  ce  que  les  débris  indéterminables  recueillis  dans 
divers  forages,  exécutés  tant  aux  environs  de  la  gare  dans 
la  ville  de  Renaix  que  dans  la  banlieue  (d),  nous  ont  permis 
de  déduire. 

Jusqu’à  présent,  on  admettait  que  les  assises  formant 
l’étage  ypresien  étaient  composées  de  sédiments  fins, 
homogènes,  passant  de  fun  à  l’autre  par  transition  insen¬ 
sible.  Nous  venons  de  constater  pour  la  première  fois  une 
séparation  bien  marquée,  entre  la  puissante  assise  des 
sables  à  Nummulites  planulata  et  la  grande  masse  imper¬ 
méable  des  argiles  sableuse  et  compacte  qui  en  constituent 
les  termes  moyen  et  inférieur  et  c’est  à  ce  niveau  graveleux, 
caractérisé  par  la  présence  de  nombreuses  dents  de 
squales,  que  nous  plaçons  la  ligne  théorique  séparative. 
Mais  cette  séparation,  qui  existe  entre  les  éléments  strati- 
graphiques,  n'affecte  en  rien  la  continuité  du  développe¬ 
ment  morphologique  des  espèces  qui  continuent  à  vivre 
malgré  la  profondeur  plus  grande  de  la  mer.  Ce  sont  les 
mêmes  formes,  celles  que  nous  sommes  habitué  à  rencon¬ 
trer  dans  l’assise  supérieure,  que  nous  continuons  à  voir; 
seule  Nummulites  planulata  paraît  s’éteindre  et  ne  point 

p)  Un  forage  exécuté  récemment  Au  trois  Pucelles  (lieu  dit),  près  le  passage  à 
niveau  du  chemin  de  fer  et  de  la  route  de  Leuze,  a  fait  rencontrer,  dans  la 
même  argile  sableuse  ypresienne,  à  un  niveau  inférieur  à  celui  de  la  gare,  des 
bancs  pressés  d’ostracées  de  petite  taille  :  Ostrea  submissayOstrea  rarilamella 
(var.  min.),  etc. 


descendre  à  de  plus  grandes  profondeurs,  et  ces  bancs 
immenses  où  des  myriades  d’individus  pressés  formaient 
des  couches  d’une  épaisseur  considérable,  ne  sont  plus 
représentés  que  par  de  rares  nummulites  disséminées. 

En  attendant  que  les  recherches  de  nos  confrères  aient 
enrichi  cette  nomenclature,  ce  qui  ne  peut  manquer 
d’arriver,  nous  avons  cru  bien  faire  en  dressant  le  tableau 
ci  après,  qui  sera  la  première  liste  des  espèces  recueillies 
par  nous,  tant  à  Renaix  qu’en  d’autres  endroits  de  la 
Belgique,  dans  les  assises  argileuses  de  l’étage  ypresien. 


ANNALES  SOC.  GÉOL  .  DE  BELG.,  T.  XIV. 


MÉMOIRES,  5 


6G  - 


Liste  des  fossiles  de  l'étage  ypresien  inférieur. 
Assises  argileuses  y2  et  y1  (*). 


GENRE, 

ESPÈCE  ET  AUTEUR. 

Degré  «l'abondance 

ou  de  rareté. 

Ypresien 

supérieur. 

l’aniselien. 

Sables  de  Cuise. 

London  Clay.  | 

Observations. 

Mammifère. 

Os  (2  fragments  d’os  longs). 

R 

R 

> 

Reptile. 

Chelonia  sp.  ? 

R 

R 

R 

Poissons. 

Relone  flava,  Delv. 

C 

Espèce  non  décrite. 

(Ecailles  cycloïdes, 
rayons  et  os  de  la 
tête). 

Osmeroïdes  insignis,  Delv. 

et  Ortl. 

C 

La  description  de 

Lamna  elegans,  Ag. 

R 

CC 

C 

CCC 

cette  nouvelle  es¬ 
pèce  est  en  publi¬ 
cation. 

Otodus  giganteus,  Delv. 

RRR 

R 

. 

Espèce  non  décrite. 

Cœlorhynchus  rectus,  Ag.  (2) 

R 

C 

c 

Crustacés. 

Xanthopsis  bispinosa,  Dell. 

CCC 

CCC 

CC 

CC 

»  unispinosa,  Bell. 

CG 

c 

C 

R 

Thenops  scyllariformis,  Bell. 

C 

c 

R 

Espèce  non  décrite. 

Cancer  rotnacensis,  Delv. 

CC 

c 

»  aldenardensis,  Delv. 

CC 

. 

Espèce  non  décrite. 

»  sp.? 

C 

• 

Cœloma  vigil,  Milne-Edw. 

C 

• 

Gastropodes. 

Turritella  scalaro'ides,  Sow. 

R 

CC 

C 

C 

C 

J.  W.  Lowry.  Chart 

Turritella’sp.  ? 

R 

of  the  characteris- 
tic  British  terliary 
fossils.  Plate  4. 

Natica  sp.  ? 

R 

c 

C 

• 

(*)  Ëtage^inférieur  du  système  ypresien  de  M.  G.  Dewalqueet  Zone  inferieure 
de  l’ypresien  ( Argile  d’ Or  chies)  de  M.  J.  Gosselet. 

(2)  La  découverte  de  cette  espèce  dans  ^[l’argile  ypresienne  est  due  à 
M.  J.  Ortlieb.  ( Note  ajoutée  pendant  l’impression.) 


GENRE, 

ESPÈCE  ET  AUTEUR. 

De^ré  d’abondance 
ou  de  rareté. 

_  ù 

S  3 

0)  U 

<LîL 

Paniselien. 

Sables  de  Cuise. 

London  Clay.  || 

Observations. 

Scaphopode. 

Dentalium  sp.? 

Lamellibranches. 

R 

C 

Teredo  Burlini,  Desh. 

R 

R 

CCC 

Lucina  squamula,  Desh. 

R 

R 

CCC 

Pecten  corneus,  Sow. 

R 

C 

c 

R 

R 

Cardium  paniselense,  Vinc. 

CGC 

C 

cc 

R 

»  porulosum,  Lamk. 

CGC 

c 

Cardita  planicosta,  Lamk. 

CCC 

GC 

CCC 

»  sp.? 

GG 

C 

c 

. 

Lima,  sp.? 

RR 

Ostrea  subinissa,  Desh. 

»  rarilamella,  Desh.  (var. 

CGC 

CCC 

c 

c 

C 

rnaj.) 

G  C  C 

CCC 

c 

»  rarilamella,  Desh.  (var. 

min.) 

CGC 

C 

. 

c 

»  sp.  ? 

R 

R 

. 

Anomia,  sp.? 

R 

R 

c 

Brachiopode. 

Lingula  De  Jaeri,  Vinc. 

R 

R 

• 

• 

Espèce  non  décrite. 

Annélide. 

Ditrupa  planata,  Sow. 

Bryozoaires. 

R 

CG 

c 

4 

C 

Membranipora  pilosa,  Lin. 

R 

R 

. 

• 

Fenestella  sp.?  f 

Espèce  indéterminée. 

Spongiaires. 

R 

RR  R 

Spongia,  sp. 

RR 

• 

• 

•  • 

For  aminif ères. 

Nummulites  planulata,  Brug. 

R 

CCC 

cc 

CC 

•Nodosaria  Raphanus,  L.  (*) 

R 

C 

»  longiscata,  d’Orb. 

R 

• 

• 

c 

(*)  G.  Dewalque.  Prodrome  d'une  description  géologique  de  la  Belgique,  p.  197. 


—  68  - 


GENRE, 

ESPÈCE  ET  AUTEUR. 

Degré  d’abondance 

ou  de  rareté. 

Ypresien 

supérieur. 

Paniselien. 

Sables  de  Cuise. 

3 

d 

o 

d 

c 

►J 

Observations. 

Dentalina  Adolphina,  d’Orb. 

R 

c 

»  pauperala,  d’Orb. 

R 

c 

MarginulinaWetherelli,  Jones. 

R 

c 

»  Lituus,  Mont. 

lt 

c 

Cristellaria  calcar,  Lin. 

R 

c 

Clavulina  communis,  d’Orb. 

R 

c 

Cornuspira  foliacea,  Phill. 

R 

G 

Végétaux. 

Bois  (lignite). 

C 

C 

R 

. 

C 

CONCLUSIONS. 


L’étude  monographique  de  l’étage  ypresien  à  laquelle 
nous  n’avons  cessé  de  consacrer  nos  recherches,  a  fait  des 
progrès  tels  qu’il  nous  est  permis,  dès  à  présent,  de  consi¬ 
dérer  celle-ci  comme  terminée,  dans  ses  lignes  principales 
pour  la  Belgique  occidentale. 

Il  nous  reste  à  étudier  la  partie  supérieure  de  l’étage, 
c’est-à-dire  les  sables  avec  grès  blancs  de  Peissant.  En  de¬ 
hors  de  l’îlot  où  ils  se  développent,  c’est  au  nord  de  Leuze, 
aux  environs  de  Maulde  et  de  Montreuil,  que  l’assise  supé¬ 
rieure  sableuse  hNummuliles  planulata  de  l’étage,  atteint 
son  maximum  de  développement,  tandis  qu’en  avançant 
dans  la  direction  de  Frasnes-lez-Buissenal  et  de  Renaix, 
on  voit  les  assises  argileuses  inférieures  devenir  de  plus 
en  plus  épaisses  et  acquérir  leur  puissance  maxima  qu’elles 
atteignent  vers  l’ouest. 

Par  opposition,  c’est  en  gagnant  les  régions  orientales 
que  les  trois  assises  vont  en  s’amincissant  et  qu’elles 
finissent  par  disparaître  successivement  en  biseau. 


69  — 


Après  avoir  complété  l’étude  de  l’étage  ypresien  dans  les 
régions  où  il  est  le  mieux  développé,  il  nous  reste,  avant  de 
publier  le  travail  que  nous  achevons,  à  relier  les  deux 
régions  en  suivant  pas  à  pas  les  éléments  paléontologiques 
qui  les  caractérisent  et  en  observant  le  mode  de  passage 
que  présentent  les  différentes  formes.  Tel  sera  le  but  de 
nos  recheches  ultérieures. 

Et  pour  aborder  cette  voie,  nous  commencerons  par 
appeler  l’attention  sur  un  horizon  paléontologique  que  nous 
avons  découvert  à  Renaix  dans  différents  forages,  dont  nous 
avons  pu  noter  avec  précision  la  position  et  le  niveau  strati- 
graphique.  Il  nous  servira  de  point  de  repère  dans  la  partie 
orientale  du  pays  où  nous  l’avons  retrouvé  et  où  nous 
avons  pu  constater  sa  présence  dans  l’étage  ypresien. 

Bien  que  plusieurs  auteurs  aient  publié  en  ces  derniers 
temps  des  listes  très  complètes  des  espèces  appartenantà 
l’ypresien  supérieur,  recueillies  dans  les  differents  gîtes 
fossilifères  connus  du  pays,  personne  à  notre  connaissance 
jusqu’à  présent,  n’avait  signalé  la  présence  d'une  zone  à 
poissons  téléostéens,  représentés  par  des  écailles  cy- 
cloïdes  (*),  des  rayons  de  nageoires,  des  piquants  et  des 
filaments  cornés,  appartenant  à  des  espèces  voisines  de  la 
famille  des  Esocidœ  et  de  celle  des  Salmonidœ. 

Quelques  débris  ou  spécimens  en  très  mauvais  état  et 
peu  déterminables  avaient  été  recueillis  par  nous  aux 
environs  de  Renaix  dans  les  déblais  de  travaux  d’art 
inachevés.  Mais  ces  débris  restaient  muets  sur  le  niveau 
exact  auxquels  ils  devaient  êtres  rapportés. 

Lors  du  forage  du  puits  de  MM.  Dupont  frères,  notre 
attention  fut  de  rechef  appelée  sur  de  nombreux  restes  d’or¬ 
ganismes  marins,  entre  autres  de  poissons  osseux,  que  nous 

(*)  Les  écailles  d’osmeroïdes,  qui  ont  été  décrites  et  figurées  par  M.  T.  C. 
Winkler  (Archives  du  Musée  Teyler.  Vol.  IV.  Fasc.  1er.  Mémoire  sur  quelques 
restes  de  poissons  du  système  heersien ,  p.  3),  appartiennent,  comme  on  sait, 
au  heersien. 


—  70  - 


réussîmes,  malgré  la  rapidité  du  forage  et  leur  fragilité,  à 
séparer  des  éléments  grossiers  résultant  du  triage  des 
déblais  ramenés  par  la  pompe. 

Nous  obtînmes  ainsi  un  certain  nombre  de  menus  débris 
de  poissons;  c’étaient  des  rayons  de  nageoires,  des  plaques 
osseuses,  des  écailles  cycloïdes,  des  filaments  cornés  et 
entre  autres  un  échantillon  où  ces  divers  éléments  fossiles 
étaient  encore  à  peu  près  réunis  dans  leurs  relations 
anatomiques.  Mais  l’argile  ypresienne  qui  les  enveloppait 
avait,  grâce  à  sa  plasticité,  revêtu  l’échantillon  d’une  cou¬ 
verture  de  gros  grains  de  glauconie  et  de  gravier  agglu¬ 
tinés  qui  étaient  restés  adhérents  et  nous  avaient  fait 
accepter  comme  gisement,  le  niveau  landenien  auquel  les 
renseignements  des  ouvriers  rapportaient  l’échantillon. 

Ce  ne  fut  que  plus  tard,  lorsque  les  travaux  de  la  gare 
nous  eurent  montré  ces  restes  de  poissons  et  ces  écailles  à 
leur  place  réelle,  uniquement  localisés  à  un  niveau  ypre- 
sien  bien  marqué,  que  l’idée  nous  vint  que  les  débris  d’or¬ 
ganismes  marins  du  puits  Dupont  devaient  y  être  égale¬ 
ment  rapportés. 

Effectivement,  un  nouvel  examen  nous  fit  voir  que  les 
grains  de  glauconie  et  de  gravier  adhéraient  simplement 
à  la  surface  de  l’argile  et  après  les  avoir  soumis  à  la  lévi¬ 
gation  et  les  avoir  détachés,  nous  eûmes  la  preuve  que 
l’échantillon  dégagé  appartenait  à  l’argile  ypresienne  et 
non  à  l’étage  landenien. 

Il  résulte  de  tout  ceci  que  l’argile  ypresienne,  jusqu’en 
ces  derniers  temps  si  pauvre  en  fossiles  dans  notre  pays, 
renferme  à  un  certain  niveau,  toujours  le  même,  que 
nous  avons  pu  déterminer  par  le  forage  du  puits  arté¬ 
sien  de  MM.  Dupont  exécuté  en  1885  et  par  les  travaux 
d’agrandissement  de  la  gare  de  Renaix  terminés  en  1886, 
une  zone  où  abondent  les  restes  de  poissons  osseux  que 
nous  pensons  pouvoir,  à  l’examen  des  écailles  et  menus 


-  71  — 


débris,  rapporter  aux  genres  Belone  et  Osmeroïdes ,  qui 
possèdent  encore  un  nombre  si  considérable  de  représen¬ 
tants  dans  nos  mers  actuelles. 

Nous  avons  reproduit,  dans  la  planche  qui  accompagne 
ce  travail,  les  écailles  cycloïdes  de  poissons  téléostéens, 
ainsi  que  des  fragments  d'os  du  crâne,  les  rayons  de 
nageoires  et  divers  menus  débris  de  piquants  que  nous 
avons  recueillis  dans  la  Flandre. 

La  fîg.  n°  1  représente  les  écailles  de  notre  nouvelle 
espèce,  Belone  flava ,  avec  un  grossissement  de  3  diamètres. 
Les  écailles  de  cette  espèce,  caractéristique  des  niveaux 
argileux  ypresiens  qui  se  développent  à  partir  du  gravier 
base  des  sables  à  Nummulites  planulata,  sont,  à  peu  de 
choses  près,  identiques  avec  les  écailles  du  Belone  vulga- 
ris,  Cuv.,  l’Orphie  de  nos  mers  actuelles,  remarquable  par  la 
coloration  vert  intense  de  ses  os,  l’éclat  métallique  de  ses 
écailles  et  la  forme  du  rostre  si  développé  et  armé,  comme 
on  sait,  de  dents  coniques  innombrables. 

Les  fig.  2  et  3  représentent  les  écailles  cycloïdes  d’autres 
poissons  osseux,  de  l’ordre  des  téléostes,  écailles  que  nous 
avons  recueillies  dans  le  forage  du  puits  Dupont,  dans  les 
travaux  de  la  gare  de  Renaix,  et  dont  la  description  fait 
l’objet  d’un  autre  travail.  Elles  se  trouvaient  isolées  et 
adhéraient  fortement  à  la  surface  des  nodules  de  phosphate 
avec  des  restes  de  crustacés. 

La  finesse  de  ces  écailles  égale  leur  élasticité  et  leur 
dureté  est  sans  rivale,  —  nonobstant  des  frottements  éner¬ 
giques  répétés,  elles  ont  échappé  à  la  destruction,  conservé 
tous  les  détails,  le  chagriné  du  dessin,  leur  éclat  métallique 
et  leur  coloration. 

Nous  reproduisons  un  os  frontal,  une  partie  d’éthmoïde 
(nasal),  quelques  rayons  d’une  nageoire  pectorale,  avec 
agrandissement  de  six  diamètres,  ainsi  que  des  piquants 
de  la  nageoire  dorsale. 


—  72  — 


Enfin  nous  avons  restitué,  avec  des  grossissements  divers, 
deux  groupes  d’écailles  pour  montrer  la  disposition  parti¬ 
culière  imbriquée  qu’elles  adoptent. 

Nous  aurons  bientôt  occasion  de  montrer,  dans  un  travail 
fait  en  collaboration  avec  notre  confrère  et  ami,  M.  J. 
Ortlieb,que  cette  zone  à  poissons  fossiles  n’est  pas  localisée 
dans  l’étage  ypresien  de  la  Flandre,  mais  qu’elle  s’étend 
et  existe  également  dans  le  Hainaut  à  une  altitude  ou 
niveau  statigraphique  correspondant.  Les  magnifiques 
fossiles  qu’elle  renferme  ont  été  rencontrés,  en  cette  région 
de  la  Belgique,  dans  des  conditions  de  conservation  qui 
nous  ont  permis  d’en  entreprendre  l’étude  détaillée  et  d’en 
donner  la  description  paléontologique  complète. 


PLANCHE 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE. 


Numéros 
des  figures. 

1  Belone  elava,  Delv.  Écailles  cycloïdes.  Grossissement  diam. 


2,3 

Osmeroïdes 

INSIGNIS,  Delv. 

et  Ortl. 

Écailles  cycloïdes,  vues 
de  dessus 

2',  3y 

)) 

»  id. 

id. 

Écailles,  vues  oblique¬ 
ment 

4,  o 

» 

»  id. 

id. 

Groupe  d’écailles  imbri¬ 
quées  4  = 

6 

»  id. 

id. 

Coupe  d’une  écaille  de 
la  partie  inféro-anté- 
rieure  du  corps 

7 

» 

»  id. 

id. 

Coupe  d’une  écaille  des 

flancs 

8  Belone  flava,  Delv.  Os  frontal  (frontal  antérieur  de  Cuvier) 

9  »  »  id.  Ethmo'ide  (nasal  d’Agassiz  et  d’Owen) 

1U  Osmeroïdes  insignis,  Delv.  et  Ortl.  Partie  d’une  nageoire 

pectorale  droite.  Gros¬ 
sissement 

11  »  »  id.  id.  Rayons  articulés  de  na¬ 

geoires  et  piquants. 
Grossissement 


NOTE 


SUR  UN 


TRILOBITE  NOUVEAU 

ET  SUR  LES 

PENTAMERUS  DES  CALCAIRES  D’HUMERÉE 

PAR 

XAVIER  STAINIER. 


On  sait  l’intérêt  que  présente,  pour  la  géologie  belge, 
l'étude  de  ce  complexe  de  dévonien  moyen  et  de  dévonien 
supérieur  auquel  on  a  donné  le  nom  de  bande  de  Rhisne, 
et  qui  forme  le  bord  septentrional  du  bassin  de  Namur. 
Aussi,  tout  ce  qui  concerne  la  faune  de  ces  couches  pré¬ 
sente-t-il  un  intérêt  spécial.  C’est  ce  qui  m’a  engagé  à  étudier 
plus  particulièrement  quelques  fossiles  que  j’y  ai  recueillis 
et  à  vérifier  quelques  déterminations  primitives. 

Spirifer  pentameroïdes,  nov.  sp. 

C’est  le  fossile  qui  a  figuré  longtemps  dans  les  listes 
comme  Pentamerus.  M.  Malaise  ( Description  de  gîtes  fossi¬ 
lifères  dévoniens ,  1880.)  l’avait  rapporté  au  Pentamerus 
brevirostris  Phill .  ;  mais  plus  généralement  on  le  déter¬ 
minait  dans  la  plupart  des  collections  comme  Pentamerus 
globus  Bronn.  C’est  sous  ce  nom  qu’il  figure  dans  l’ouvrage 


-  76  — 


de  M.  De  Lapparent  :  Fossiles  principaux  des  terrains, 
1884.  Ce  fossile  présente,  en  effet,  une  ressemblance  ex¬ 
traordinaire  avec  certains  Pentamerus.  Il  suffit  devoir  les 
figures  que  donne  Davidson  ( Monogyaph  of  Prit.  dev. 
brach .),  pour  se  convaincre  que  l’on  pouvait  aisément,  sur 
la  foi  de  caractères  extérieurs,  assimiler  ces  fossiles  aux 
Pentamerus.  Ayant  eu  l’occasion  de  trouver  des  individus 
de  cette  espèce  fort  bien  conservés,  ainsi  que  d’excellents 
moules,  je  reconnus  de  suite  qu’ils  différaient  complète¬ 
ment  des  Pentamerus. 

Voici  quelles  sont  les  principales  différences.  Notre 
Spirifer  montre,  sous  le  bec  de  la  grande  valve,  une  aréa 
parfaitement  marquée,  percée  d’une  ouverture  triangulaire. 
La  petite  valve  a  un  bec  à  peine  visible  et  sous  lui  on  voit 
une  aréa  linéaire,  percée  d’une  ouverture  triangulaire.  Or, 
aucun  vrai  Pentamerus  ne  présente  de  tels  caractères.  En 
outre,  ces  fosssiles  présentent  tous  sur  la  grande  valve  un 
septum  médian,  plus  ou  moins  développé,  mais  caractéris¬ 
tique.  Or,  on  pourra  se  convaincre  parfaitement  que  notre 
fossile  ne  présente  pas  la  moindre  trace  de  ce  septum  ;  il 
suffit  d’examiner  pour  cela  les  figures  que  je  donne  du 
moule  interne  de  cette  grande  valve  (pl.  IV,  fig.  2  e  et  2  g).  En 
outre,  les  Pentamerus  présentent  sur  la  petite  valve  deux 
cloisons  convergentes  ;  notre  fossile  ne  présente  non  plus 
aucune  trace  de  ces  cloisons.  Aucun  Pentamerus  d’ailleurs, 
à  ma  connaissance,  ne  montre  une  structure  interne  com¬ 
parable  à  celle  que  je  figure  sur  les  moules  internes. 

En  1871,  M.  Kayser  a  étudié  un  fossile  des  schistes  à 
calcéoles  de  l’Eifel  qu’il  a  rapporté  au  Pentamerus  globus, 
Bronn,  var.  Eifliensis  ( Zeitschrift  der  deutschen  geol. 
Gesellsch.,  1871,  t.  23).  Ce  brachiopode  présente  avec  le 
nôtre  des  ressemblances  étonnantes,  au  point  de  vue  de  la 
forme  extérieure  et  de  la  constitution  de  la  charnière  ;  mais 
il  se  rapportait  aux  Pentamerus  par  sa  constitution  interne. 


-  77  — 


M.  Kayser  comparait  avec  raison  son  Pentamerus  aux 
Stricklandinia  de  Billings,  dont  il  différait  d’ailleurs  par  la 
constitution  interne  delà  petite  valve.  Or, notre  Spirifer 
offre  une  ressemblance  remarquable  dans  la  constitution  de 
sa  petite  valve  avec  le  Stricklandinia  Lens ,  Sow.  sp.  par 
exemple  (V.  Davidson  :  I\lon.  of  Brit.  sil.  Brach.,  pl.  XIX, 
fig.  19).  Mais  en  outre,  comme  je  le  montrerai  plus  loin,  notre 
fossile  présente  des  spires.  Je  considère  donc  Pentamerus 
globus ,  var.  Eifliensis ,  les  Stricklandinia  et  le  Spirifer 
pentameroïdes  comme  des  types  intermédiaires  entre  les 
deux  grands  genres  Spirifer  et  Pentamerus,  en  apparence 
si  éloignés. 

En  effet,  le  Pentamerus  globus,  var.  Eifliensis  présente 
atténués  les  caractères  des  Pentamerus ,  ainsi  que  des 
caractères  des  Stricklandinia  ;  le  Spirifer  pentameroïdes 
a  une  charnière  et  une  petite  valve  comme  les  Stricklan¬ 
dinia,  mais  il  a  des.  spires  et  une  grande  valve  comme 
celles  des  Spirifer.  Il  vient  se  ranger  dans  cet  important 
genre,  près  de  ces  Spirifer  lisses  ou  montrent  seulement 
des  stries  d’accroissement  concentriques,  à  ligne  cardinale 
plus  courte  que  la  largeur  maximum,  pour  lesquels  Mc.  Coy 
avait  créé  son  genre  Martini  a ,  qui  a  été  peu  adopté. 

Description  du  Spirifer  pentameroïdes. 

Voici  les  dimensions  d’un  grand  individu  :  largeur  30mra  ; 
longueur  28mm;  épaisseur  18mm.  Le  contour  de  la  coquille, 
qui  est  fort  globuleuse,  est  circulaire.  Les  deux  valves  sont 
inégalement  bombées,  la  grande  valve  (dorsale)  étant  la 
plus  gibbeuse.  La  surface  des  valves  est  couverte  de  fines 
stries  d’accroissement  concentriques,  (Je  plus  en  plus  nom¬ 
breuses  en  approchant  du  front,  où  elles  deviennent 
sublamellaires.  La  grande  valve  ne  présente  que  rarement 
une  faible  apparence  de  sinus.  Son  bec  est  recourbé  et  s’a- 


vance  au-dessus  de  la  charnière.  Sous  lui  se  voit  une  aréa 
longue  mais  assez  étroite,  faiblement  triangulaire  et  percée 
au  milieu  d’une  ouverture  triangulaire.  La  petite  valve 
possède  une  aréa  linéaire,  percée  d’une  petite  ouverture 
triangulaire  et  très  peu  dépassée  par  un  bec  peu  marqué. 
Les  angles  latéraux  de  la  petite  valve  sont  arrondis  et  le 
front  se  relève  vers  elle  de  façon  à  constituer  sur  cette  valve 
un  faible  bourrelet. 

Constitution  des  moules  internes. 

Sur  le  moule  interne  de  la  petite  valve  on  distingue  de 
chaque  côté  du  bec  deux  profondes  et  étroites  cavités  où  se 
logeaient  deux  dents  lamelliformes.  Entre  elles  prend  nais¬ 
sance  une  fine  côte,  qui  se  prolonge  en  arrière  à  une  petite 
distance  de  la  charnière.  Des  deux  côtés,  on  voit  alors  deux 
fortes  côtes  qui  se  poursuivent  en  arrière.  Autour  du  bec, 
on  voit  des  tubercules  ainsi  que  de  fines  côtes  divergentes. 

Sur  le  moule  de  la  grande  valve,  on  voit  sous  le  bec  un 
gros  bourrelet  ovale  présentant  en  arrière  une  dépression 
où  naît  une  forte  côte  qui  se  prolonge  irrégulièrement  vers 
le  front.  Autour  du  bourrelet  sont  deux  gouttières  qui  se  con¬ 
tinuent  en  arrière,  en  divergeant  un  peu.  Aux  abords  de  la 
charnière  et  jusqu’à  une  certaine  distance,  on  remarque  des 
tubercules,  occupant  la  place  des  ovaires.  En  arrière  de  ces 
tubercules,  on  voit  de  fortes  côtes  divergentes,  plus  ou 
moins  anastomosées.  Le  têt  de  la  coquille  est  très  épais, 
surtout  près  de  la  charnière  ;  il  diminue  rapidement  vers 
le  front,  où  il  est  d’ordinaire  assez  mince. 

Structure  de  la  charnière. 

La  charnière  présente  deux  dents  à  chaque  valve  et  leur 
arrangement  ainsi  que  leur  forme  est  très  extraordinaire  et 
différent  de  ce  qui  se  passe  chez  les  Spirifer.  La  petite  valve 
présente,  aux  deux  côtés  du  bec,  deux  dents  lamelliformes 
fort  longues,  élargies  à  leur  base  et  à  extrémité  libre  (ou 
donnant  insertion  aux  spires?).  Vers  la  grande  valve,  ces 


70 


■ 


dents  présentent  un  repli  à  concavité 
tournée  vers  la  charnière  et  dans  le  creux 
de  laquelle  pouvaient  entrer  librement 
les  deux  petites  dents  situées  des  deux 
côtés  et  à  la  base  de  l’ouverture  triangu¬ 
laire  de  la  grande  valve.  Il  me  serait 
difficile  d’insister  davantage  sur  cette 
structure  de  la  charnière  et  d’en  tirer 
des  conséquences,  vu  que  je  n’ai  pu 
observer  que  sur  des  préparations  polies  qui  laissent 
toujours  planer  un  certain  doute. 

Présence  de  spires. 


Fig.A. Coupe  oblique 
passant  à  travers  l’ap¬ 
pareil  cardinal  des 
deux  valves. 


Fig.  B.  Coupe  tangente 
aux  cônes  spiraux. 


Fig.  C.  Coupe  perpendi¬ 
culaire  aux  valves  et 
montrant  la  section  des 
tours  de  spires. 


Fig.  D.  Coupe  parallèle 
à  un  tour  de  spire. 


Les  fossiles  sont  remplis  d’un  cal¬ 
caire  dur  qui  ne  m’a  pas  permis  de 
dégager  les  spires,  mais  j’ai  pu,  en 
faisant  des  sections  dans  divers  sens 
et  en  polissant  les  sections,  m’assurer 
de  la  présence  de  ces  spires,  ainsi  que 
me  faire  une  idée  générale  de  leur 
structure. 

Elles  forment  deux  cônes  spiraux  à 
sommets  latéraux,  à  tours  de  spire 
assez  nombreux  (dix  environ).  Les 
cônes  paraissent  avoir  été  réunis  par 
unetigelle.  Un  tour  despire  que  j’ai 
réussi  à  rencontrer  presque  entière¬ 
ment  sur  une  section,  montre  du  côté 
de  la  charnière  une  assez  forte  échan¬ 
crure. 

Rapports  et  différences. 

Le  Spirifer  pentameroides  fait  par¬ 
tie  d’un  petit  groupe  de  Spirifer  dont 
les  plus  importants  sont  les  S.  gla- 
ber ,  S.  Uriiy  S.  Lineatus  et  S.  concen - 


—  80  — 

tricus.  Celui-ci  seul  peut  lui  être  comparé  et  comme  j’ai 
pu  le  voir  en  faisant  des  moules  de  S.  concentrions  de 
l’Eifel,  ses  moules  internes,  quoique  faciles  à  distinguer 
des  nôtres,  présentent  les  mêmes  caractères  généraux. 
Le  S.  pentameroïdes  est  bien  plus  gibbeux  et  ses  moules 
internes  sont  bien  plus  compliqués  que  ceux  du  S.  concen¬ 
trions.  Il  serait  beaucoup  plus  facile  de  confondre  notre 
Spirifer  avec  le  Pentamerus  globus ,  var.  Eifliensis,  si  on 
n’avait  égard  aux  caractères  internes  de  celui-ci,  comme 
les  donne  M.  Kayser. 

Gisement.  Il  se  rencontre  en  quantité  considérable  dans 
les  calcaires  exploités  jadis  à  Humerée,  commune  de 
Tongrinne,  que  M.  G.  Dewalque  considère  comme  le  pro¬ 
longement  des  calcaires  d’Alvaux,  que  depuis  longtemps 
la  présence  du  Stringocephalus  Burtini  et  autres  fossiles 
a  fait  rapporter  au  calcaire  de  Givet  (*). 

Malgré  le  grand  nombre  d’individus,  les  variétés  sont  fort 
rares  et  celle  que  je  figure  mérite  seule  d’être  notée. 
Quelques  individus  sont  couverts  de  Serpula  omphalodes . 

Dechenella  striata,  nov.  sp. 

En  1880,  M.  Kayser  a  publié  ( Zeitschrift  der  dent.  geol. 
Geseltschaft ,  t.  XXXII)  un  important  travail  sur  les  Phillip- 
sia  dévoniens,  où  il  propose  de  créer  dans  le  genre  Phil- 
lipsici  un  nouveau  sous-genre  à  côté  des  Brachymetopus , 
des  Griffithites ,  des  Phillipsia ,  p.  d.  Voici  quels  seraient 
les  caractères  du  nouveau  sous-genre.  Glabelle  élargie  à 
la  base,  se  rétrécissant  rapidement  en  avant,  où  elle  se 

(»)  Les  calcaires  d’Humerée  renferment  des  stringocéphales.  On  y  trouve 
des  lits  schisteux  et  ils  deviennent  noduleux  à  la  partie  supérieure,  où  se 
trouve  particulièrement  S.  pentarneroides. 

Cette  espèce  se  rencontre  encore  dans  des  calcaires  que  l’on  a  exploités 
un  peu  à  l'Ouest,  sur  le  territoire  de  Sombreffe.  G.  0. 


-  81  — 


termine  par  une  extrémité  arrondie,  présentant  trois 
sillons,  dont  le  plus  fort  se  bifurque  à  l’extrémité.  Yeux 
gros  rapprochés  de  la  glabelle,  anneau  occipital  très  net 
présentant  latéralement  deux  tubercules.  Abdomen  à  dix 
segments.  Il  faut  ajouter  que  jusqu’ici,  comme  le  fait  re¬ 
marquer  M.  Kayser,  tous  les  Dechenella  appartiennent  au 
dévonien. 

J’ai  trouvé  à  Humerée,  avec  le  Spirifer  pentameroïdes , 
les  débris  d’un  trilobite  que  l’on  doit  rapporter  sans  con¬ 
teste  au  sous-genre  Dechenella.  Je  n’ai  pu  rencontrer,  il  est 
vrai,  la  moindre  trace  d’abdomen  et  m’assurer  ainsi  du 
nombre  de  ses  segments  (dix  au  lieu  de  neuf,  comme  chez 
les  autres  Phillipsia). 

Néanmoins,  le  trilobite  d’Humerée  présente  une  res¬ 
semblance  tellement  frappante  par  son  pygidium  et  son 
céphalothorax  avec  les  Dechenella ,  que  je  n’ai  pas  hésité  à 
les  réunir  sous  le  même  genre.  La  glabelle,  entre  autres, 
offre  une  identité  complète  avec  celle  de  certains  Dechenella. 

Description  du  Dechenella  striata. 

Céphalothorax.  Sa.  forme  est  parabolique,  à  courbure  as¬ 
sez  faible  en  avant.  Il  est  entouré  d’un  limbe  un  peu  élargi 
en  avant,  au  droit  du  front.  Ce  limbe  présente  sur  tout  son 
pourtour  un  bourrelet  marginal  bien  marqué,  dont  le  côté 
interne  tombe  en  pente  raide  vers  la  rainure  du  limbe.  Ce 
bourrelet  est  couvert  de  stries  peu  nombreuses,  mais  con¬ 
tinues  et  très  nettes.  La  glabelle  est  peu  bombée,  élargie  à 
la  base  et  se  rétrécissant  rapidement  en  avant.  Elle  se  ter¬ 
mine  près  de  la  rainure  par  une  extrémité  arrondie.  Elle 
est  divisée  par  trois  sillons  :  le  premier  en  avant  est  le  plus 
petit,  il  est  perpendiculaire  à  l’axe  de  la  glabelle;  le  second, 
plus  fort,  se  recourbe  en  arrière;  le  troisième,  le  plus  fort, 
se  recourbe  encore  plus  jusque  près  du  sillon  occipital, 
qu’il  n’atteint  pas.  A  une  certaine  distance  de  son  extré- 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  MÉMOIRES,  6 


82  — 


mité  vient  s’embrancher  un  sillon  secondaire, perpendicu¬ 
laire  à  Taxe  de  la  glabelle,  mais  qui  n’atteint  pas  le  sillon 
qui  lui  est  symétrique. 

Anneau  occipital  très  net,  élargi  au  milieu,  rétréci  aux 
extrémités,  devant  lesquelles  on  distingue  de  chaque  côté 
un  fort  tubercule.  Les  yeux,  très  gros,  très  bombés,  sont 
réniformes,  peu  excavés  au-dedans  et  rapprochés  de  la  gla¬ 
belle,  dont  ils  sont  séparés  par  un  sillon  bien  marqué.  Leur 
surface  externe,  comme  celle  du  Dechenella  Verneuili , 
d’après  M.  Kayser,  est  lisse.  Pour  autant  que  j’ai  pu  le  voir, 
voici  le  cours  de  la  grande  suture  faciale  :  elle  entoure  l’œil, 
puis  se  dirige  un  peu  en  haut,  se  replie  brusquement  sur 
le  côté,  atteint  le  limbe  au  niveau  du  sommet  de  la  glabelle 
et  rencontre  enfin  le  bord  à  angle  très  aigu.  Les  joues  sont 
peu  bombées.  Elles  présentent  à  leurs  angles  postérieurs 
deux  protubérances  triangulaires  qui  semblent  envelopper 
les  yeux.  Le  bord  postérieur  du  céphalothorax  est  épaissi 
et  bordé  en  avant  par  un  sillon  qui  se  prolonge  jusqu’au 
bout  des  pointes  génales.  Celles-ci  sont  petites,  droites  et 
aiguës.  Elles  présentent  au  milieu  un  sillon  séparant  deux 
bourrelets  dont  l’un,  externe,  est  la  continuation  du  bour¬ 
relet  du  limbe,  l'autre  interne  est  la  continuation  du  bord 
postérieur  épaissi  du  céphalothorax. 

Ilypostome.  Il  est  fort  petit  et  le  corps  médian  seul  en 
est  conservé.  Il  a  une  forme  allongée  et  il  est  bordé  laté¬ 
ralement  et  inférieurement  par  un  sillon  sur  lequel,  des 
deux  côtés  ;  s’embranchent  deux  petits  sillons.  Il  présente 
beaucoup  de  ressemblance  avec  certains  hypostomes  de 
Cheirurus  et  d’Acidaspis.Une  présente  aucun  rapport  avec 
l’hypostome  des  Phillipsia  ( Cyclus  Brongniartianus ,  De 
Kon.). 

Pygidium  :  Sa  forme  générale  est  elliptique;  son  axe 
est  grêle,  semi-cylindrique,  à  segments  nets,  excepté  les 
derniers.  Les  plus  grands  individus  en  comptent  14  en- 


-  83  — 


viron.  Les  segments  des  plèvres,  au  nombre  de  9  ou  10, 
sont  fort  recourbés.  Ils  présentent  très  visiblement,  surtout 
les  premiers,  un  sillon  un  peu  plus  rapproché  du  bord 
postérieur.  Ce  sillon  est  très  profond  à  l’extrémité  des 
plèvres  qu’il  rend  fourchues.  Près  de  l’axe,  ce  sillon  est 
encore  mieux  marqué  et  là  il  divise  la  plèvre  en  deux  lan¬ 
guettes  dont  l’antérieure  s’articule  à  un  segment  de  l’axe, 
tandis  que  l’autre,  postérieure,  s’articule  à  un  niveau  plus 
profond  au  segment  suivant  de  l’axe.  Le  pygidium  est 
bordé  d’un  limbe  élargi  en  arrière.  Le  rebord  inférieur 
du  pygidium,  dont  le  têt  est  épais,  est  strié.  Toute  la  surface 
du  trilobite  est  granulée. 

Il  est  une  circonstance  curieuse  que  je  ne  puis  passer 
sous  silence.  La  moitié  de  mes  échantillons  présentent  une 
belle  couleur  carmin.  Celle-ci  ne  disparaît  point  par  les 
lavages  à  l’acide  ;  elle  paraît  appartenir  même  aux  couches 
profondes  du  têt,  et  elle  n’est  visible  que  sur  les  trilobites, 
ne  s’étendant  jamais  sur  la  roche,  ni  sur  d'autres  fossiles. 
Si  donc  cette  couleur  n’est  pas  la  coloration  naturelle  du 
fossile,  ce  que  je  n’oserais  affirmer,  elle  doit  au  moins  pro¬ 
venir  de  la  transformation  chimique,  pendant  la  fossilisa¬ 
tion,  d’éléments  particuliers  à  la  carapace  des  trilobites. 

Rapports  et  différences.  Notre  espèce  se  distingue  faci¬ 
lement  de  tous  les  Dechenella  par  la  présence  d’un  bour¬ 
relet  très  visible  sur  le  limbe  de  la  tête. 

La  constitution  si  particulière  de  ses  plèvres,  comme  le 
nombre  de  segments  de  l’axe  le  différencient  très  aisément. 

Niveau  et  gisement  :  Il  a  été  rencontré  au  même  niveau 
et  dans  la  même  localité  que  le  Spirifer  pentameroïdes. 
J’en  possède  une  vingtaine  de  bons  échantillons,  surtout 
de  pygidium. 

Les  autres  Dechenella  sont  réparties  dans  les  couches 
suivantes  : 

D.  eleganst  Munst.,  calcaire  de  Schubelhammer. 


-  84  — 


D.  Verneuili ,  Barr.,  calcaire  à  stringocéphales  de  Hagen 
(Westphalie)  et  de  Pelm  (Eifel). 

D.  verticalis ,  Burm.,  des  Lenneschiefer  d’Elberfeld  et  du 
calcaire  à  stringocéphales  de  Pafrath. 

D.  Haldemani,  Hall,  du  Hamilton-group  de  New-York. 
D.  marginata ,  Conr.,  du  Tullykalk  de  New-York. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  IV. 


Fig.  4  Declienella  striata ,  Stainier. 

Fig.  1  a  Pygidium  au  double  de  la  grandeur  naturelle. 

Fig.  4 b  Céphalothorax  restauré,  grossi  deux  fois. 

Fig.  4c  Hypostôme,  grossi  quatre  fois. 

Fig.  4 d  Partie  de  pygidium,  fortement  agrandie  pour  montrer  la  demi-côte 
articulaire,  la  constitution  des  plèvres  et  la  façon  dont  celles-ci 
s’unissent  aux  anneaux  du  tergum. 

Fig.  2  Spirifer  pentameroïdes ,  Stainier. 

Fig.  2 a  Grand  individu,  vu  de  face.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  2 b  Le  même,  vu  de  côté.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  2c  Le  même,  vu  du  dos.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  M  Moule  interne  de  la  valve  ventrale.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  2e  Moule  interne  de  la  valve  dorsale.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  2/  Variété  élargie  et  moins  globuleuse.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  2 g  Moule  interne  de  la  valve  dorsale,  vu  du  côté  du  bec.  Double  de  la 
grandeur  naturelle. 


CŒLOMA  RUPELIENSE 


JBrachyure  nouveau  de  l’argile  rupélienne 

PAR 

XAVIER  STAINIER. 


C’est  en  1865  qu’Alph.  Milne  Edwards  crut  devoir  établir 
cette  nouvelle  coupe  générique  parmi  les  galénides, 
le  Cœloma.  Ce  genre  si  naturel  et  si  bien  délimité  ne  com¬ 
prenait  alors  qu’une  seule  espèce,  le  Cœloma  vigil.  (').  Ce 
crabe  provenait  de  l’éocène  de  Priabona,  près  de  Yicence. 
En  1871,  une  nouvelle  espèce  fut  ajoutée  à  ce  genre;  c’est 
celle  que  M.  Karl  v.  Fritsch  a  décrite  (2)  si  soigneusement 
et  avec  des  figures  si  remarquables  sous  le  nom  de  Cœloma 
taunicum .  C’étaient  des  crabes  provenant  de  l’argile  rupé¬ 
lienne  de  Breckenheim,  dans  leTaunus  et  que  H.  von  Meyer 
avait  décrits  (3)  sous  le  nom  de  Grapsus  taunicus  et  de 
Portunites  Breckenheimensis  ;  M.  von  Fritsch  les  rapporta 
fort  judicieusement  au  genre  Cœloma. 

Tout  récemment,  M.  Ristori  a  décrit  deux  nouveaux 
Cœloma  d’Italie  (4),  le  C.  Isseli,  du  pliocène  moyen  de 
Venanzio,et  le  C.sabatium  du  pliocène  de  Fornaci (Savoie). 
M.  Schlüter,  en  1879, a  décrit  (5),de  l’oligocène  inférieur  de 
Palmicken,  sur  le  scôtes  de  la  mer  Baltique,  le  C.  balticum. 
M.  Bittner  a  repris,  en  1875  (6),  la  description  du  C.  vigil 

(U  Ann.  des  sciences  natur.  Zoologie  :  5  série,  t.  III  (1865). 

C2)  Zeitschrift  der  deutschen  geolog.  Gesells.  Bd.  XXIII  (1871). 

(s)  Dunker  et  Meyer  ;  Palœontographica,  Bd.  X  (1862). 

(4)  Bollettino  délia  soc.  geol.  Italiana ,  vol.  V,  1886. 

(8)  Zeitschrift  der  deutschen  geol.  Gesellschaft.  Bd.  XXXI  (1879). 

(6)  Denkschrifft  der  Kaizer.  Akad.  der  Wissenschaften  Wien,  t.  XXXIV  (1875). 


—  87  — 


d’après  de  meilleurs  échantillons  provenant  de  l’éocène  du 
Yicentin. 

Les  crabes  que  je  vais  décrire,  proviennent  de  l’argile 
rupélienne  de  Burght. 

Les  crabes  de  Burght  appartiennent  sans  contredit  au 
genre  Cœloma ,  qui  occupe  une  place  bien  nette  parmi  les 
cancériens.  Ils  se  rapportent  à  ce  genre  par  le  développe¬ 
ment  de  leurs  orbites,  caractère  fondamental  des  Cœloma, 
par  leur  forme  subquadrilatère,  par  leurs  bords  latéro- 
antérieurs  presque  droits,  par  la  constitution  de  leur  front. 
Leurs  régions  ont  mêmes  dimensions  relatives,  sont  toutes 
bien  distinctes  et  semblablement  délimitées.  Enfin,  le  con¬ 
tour  du  Cœloma  rupeliense  présente  une  concordance 
plus  que  suffisante  avec  le  type  du  genre,  le  C.  vigil.  Tous 
ces  caractères,  comme  ceux  de  leurs  épines  latérales, 
rangent  sans  conteste  le  Cœloma  rupeliense  parmi  les  can¬ 
cériens.  Et  à  ce  propos,  je  crois  que  M.  v.  Fritsch  a  eu  tort 
de  réunirauxCoffomale  Portunites  incerta  de  Bell.  Celui-ci, 
par  sa  forme  nettement  hexagonale,  par  la  constitution  de 
ses  épines,  par  ses  lobes  hépatiques  fort  développés,  par 
ses  bords  latéro-antérieurs  fortement  recourbés  en  avant, 
est  bien  un  portunien,  comme  par  la  constitution  de  son 
abdomen.  Je  crois  également  que  les  deux  crabes  de 
M.  Ristori  ne  sont  pas  de  vrais  Cœloma ,  car,  d’abord,  ils 
n’ont  pas  les  orbites  fort  développées, ce  qui  est  le  caractère 
principal  des  Cœloma;  en  outre,  leurs  bords  latéro-anté¬ 
rieurs  sont  tout  différents,  ainsique  la  forme  de  leurs  lobes 
méso-  et  métabranchiaux.  En  admettant  donc  que  ces  deux 
crabes  ne  soient  pas  de  vrais  Cœloma ,  on  sera  frappé  de 
voir  la  courte  apparition  de  ce  genre.  Tous  les  gisements 
actuellement  connus  sont  ou  à  la  limite  supérieure  de 
féocène,  comme  pour  le  C.  vigil ,  ou  dans  l’oligocène  infé¬ 
rieur,  comme  pour  les  trois  autres.  Ce  genre  remarquable 
semble  donc  jusque  maintenant  limité  à  la  séparation  de 
l’éocène  d’avec  l’oligocène. 


-  88  — 


Description  du  Cœloma  rupeliense. 

Forme  générale  de  la  carapace .  La  carapace  a  la  forme 
d’un  trapèze  dont  un  des  côtés  parallèles,  celui  qui  cor¬ 
respond  au  bord  antérieur,  serait  beaucoup  plus  déve¬ 
loppé.  Elle  est  plus  large  que  longue  dans  le  rapport  de 
4  :  5  et  elle  présente  sa  plus  forte  largeur  entre  les  deux 
grandes  épines  des  lobes  mésobranchiaux.  Elle  est  mé¬ 
diocrement  bombée;  elle  est  surtout  bombée  dans  le  sens 
de  la  longueur  et  particulièrement  près  du  front.  Sa  sur¬ 
face  est  à  peu  près  toute  couverte  de  granulations,  dont  le 
nombre  et  la  localisation  varient  beaucoup  avec  les  indi¬ 
vidus,  étant  tantôt  plus  condensées  dans  les  sillons,  tantôt 
sur  les  lobes.  Les  diverses  régions  du  bouclier  céphalotho¬ 
racique  sont  bien  marquées  et  séparées  par  des  sillons 
fort  distincts  mais  très  divers.  La  carapace  étant  déprimée, 
présente  sur  son  pourtour  une  crête  qui  sépare  la  partie 
dorsale  de  celle  qui  se  recourbe  en  dessous  ;  c’est  l’arma¬ 
ture  marginale  qui  forme  voûte  au-dessus  de  l’insertion 
des  pattes.  Elle  est  surtout  très  développée  en  avant,  et  se 
rétrécit  progressivement  en  arrière. 

Dimensions  de  la  carapace  : 

Longueur  maximum  du  plus  grand  individu  52  millimètres. 
»  »  »  petit  »  40  » 

»  moyenne  chez  15  individus  36  » 

Largeur  »  »  »  45  » 

d  maximum  du  plus  grand  »  42  » 

»  »  »  petit  »  33  » 

Contour  du  céphalothorax.  On  remarque  au  premier 
abord  la  largeur  des  orbites  comparativement  à  celle  du 
front.  La  largeur  de  celui-ci  est  le  1/8  de  la  largeur  maxi¬ 
mum.  Il  se  prolonge  assez  peu  en  avant  et  il  est  armé  de 


—  89  — 


deux  paires  d’épines.  Les  deux  médianes  s’avancent  un  peu 
plus  que  les  deux  externes  et  sont  séparées  entre  elles  par 
un  espace  deux  fois  plus  considérable  que  celui  qui  sépare 
une  médiane  d’une  externe.  Les  orbites  sont  très  longues, 
dirigées  en  haut,  en  avant  et  en  dehors.  Leur  angle  interne, 
constitué  par  la  dent  externe  du  front,  s’avance  plus  en 
avant  que  leur  angle  externe.  Le  bord  orbitaire  est  divisé 
en  trois  parties  par  deux  dépressions. 

La  première,  à  bord  épaissi,  a  la  forme  d’un  quart  de 
cercle  :  c’est  le  bord  sourcilier.  La  médiane,  droite,  est  le 
lobe  sourcilier  accessoire  ;  la  troisième  est  le  lobe  orbitaire 
externe,  il  se  recourbe  en  avant  pour  se  terminer  par  une 
épine  à  sommet  arrondi.  Les  bords  latéro-antérieurs  sont 
peu  développés  et  se  dirigent  en  arrière  obliquement  un 
peu  en  dehors. Ils  sont  armés  de  cinq  épines. La  première, 
que  nous  venons  de  citer,  appartient  au  lobe  orbitaire; 
c’est  elle  qui  constitue  l’angle  orbitaire  externe.  La  seconde, 
la  plus  faible  de  toutes,  n’est  qu’une  protubérance  allongée 
longitudinalement,  et  à  sommet  très  obtus.  La  troisième, 
au  contraire,  est  assez  aiguë,  conique,  et  se  redresse  obli¬ 
quement  en  haut;  elle  appartient  comme  la  précédente  au 
lobe  hépatique.  La  quatrième,  qui  appartient  au  lobe  épi- 
branchial,  ressemble  beaucoup  à  la  seconde.  La  cinquième, 
la  plus  forte  de  toutes,  ressemble  à  la  troisième,  mais  elle 
est  bien  plus  grande  et  joue  un  rôle  important  dans  la 
forme  générale  de  la  carapace.  Elle  est  un  prolongement  du 
lobe  mésobranchial.  Les  bords  latéro-postérieurs  sont  assez 
développés;  ils  se  dirigent  obliquement  en  dedans  vers  le 
bord  postérieur,  avec  lequel  ils  forment  un  angle  arrondi. 
Le  bord  postérieur,  fort  long,  est  concave  au  milieu  et 
convexe  aux  deux  côtés  de  cette  concavité. 

(*)  Je  fais  usage  pour  les  mots  techniques  des  termes  que  M.  Milne  Edwards 
a  donnés  dans  son  important  ouvrage  sur  le  squelette  tégumentaire  des  crus? 
tacés.  Ann.  des  sciences  natur.,  Zoologie,  3e  série,  t.  XVI  (1851). 


—  00 


Régions  du  céphalothorax.  Le  front  présente  vers  son 
milieu  une  faible  dépression  qui,  en  se  prolongeant  en 
arrière  sur  Taxe  de  symétrie  de  la  carapace,  sépare  deux 
petits  lobes  arrondis,  assez  proéminents,  situés  au  niveau 
du  bord  sourcilier  :  ce  sont  les  lobes  épigastriques.  En 
arrière  de  ceux-ci  sont  deux  lobes  très  développés  et  bien 
marqués,  occupant  la  majeure  partie  de  l’arceau  céphalique. 
Ils  présentent  un  lobule  postéro-intérieur  de  forme  penta¬ 
gonale,  à  surface  plane  et  incliné  en  arrière.  Ce  lobule  est 
bien  proéminent  et  semble  enveloppé  par  le  lobe  proto¬ 
gastrique.  Beaucoup  d’individus  présentent  deux  tuber¬ 
cules  à  l’angle  postérieur  de  ce  lobule.  Entre  les  lobes  pré¬ 
cédents  s’avance  le  lobe  mésogastrique,  très  allongé,  étroit, 
en  forme  de  languette  et  arrivant  presque  au  niveau  des 
lobes  épigastriques.  Il  est  soudé  aux  lobes  métagastriques 
et  présente  avec  eux  la  forme  d’un  rhombe  dont  l’angle 
antérieur  serait  fortement  allongé.  On  y  aperçoit  au  milieu 
deux  protubérances  bien  marquées,  à  sommet  arrondi  et 
disposées  transversalement.  Le  long  des  deux  côtés  posté¬ 
rieurs  de  ce  rhombe  court  une  ligne  ondulée  vermiforme, 
formée  de  fortes  granulations,  que  M.  Fritsch  regarde 
comme  l’insertion  de  fortes  soies  très  courtes.  Le  lobe 
urogastrique  entoure  la  partie  postérieure  du  précédent  ;  il 
est  obscurément  tracé,  et  présente  une  élévation  en  forme 
de  crête  transversale.  Le  lobe  épicardiqueest  très  gros, bien 
délimité  en  avant  par  le  sillon  cervical,  à  droite  et  à  gauche 
par  les  sillons  branchio-cardiaques.  Il  a  la  forme  d’un 
hexagone  allongé  transversalement.  Il  présente  au  milieu 
deux  protubérances  qui,  en  s’allongeant,  se  rencontrent  et 
déterminent  une  crête  dans  toute  la  largeur  de  l’hexagone. 
En  arrière  de  cette  crête,  les  plus  grands  individus  pré¬ 
sentent  trois  fortes  granulations  disposées  en  triangle.  Le 
lobe  métacardique,  peu  marqué,  est  fort  uni.  Les  régions 
hépatiques  sont  peu  développées;  les  sillons  hépato- 


91  — 


gastriques  et  cervical  qui  les  délimitent  en  dedans  et  en  ar¬ 
rière,  sont  fort  profonds.  Le  lobe  épibranchial  est  rudimen¬ 
taire,  à  peine  séparé  de  l’extrémité  antéro-extérieure  du 
suivant.  Celui-ci, le  lobe  mésobranchiaî,  est  une  des  régions 
les  plus  proéminentes  de  la  carapace.  Il  commence  près  du 
lobe  urogastrique  et  se  recourbe  en  avant  et  en  dehors.  Son 
extrémité  interne  présente  en  arrière  un  épaississement  en 
forme  de  crosse,  qui  porte  une  protubérance  assez  obtuse. 
Ce  lobe  montre  encore  vers  son  milieu  une  saillie  peu 
différenciée.  Les  lobes  métabranchiaux,  fort  développés, 
occupent  tout  l'angle  latéro-postérieur  des  deux  côtés  de  la 
carapace.  Ils  portent  deux  protubérances  situées  l’une  der¬ 
rière  l’autre  et  réunies  par  une  légère  crête.  L’antérieure 
est  plus  grosse,  à  sommet  arrondi;  la  postérieure,  plus 
aiguë.  Le  bord  postérieur  est  une  sorte  de  limbe  plat,  séparé 
du  lobe  métacardique,  chez  quelques  individus,  par  une 
gouttière  bien  délimitée.  Des  deux  côtés  de  la  partie  anté¬ 
rieure  du  lobe  épicardique,on  observe  dans  le  sillon  cervical 
deux  protubérances.  A  partir  de  celles-ci  on  observe  une 
ligne  de  ces  granulations  vermiformes  dont  j’ai  parlé  plus 
haut.  Cette  ligne  suit  le  sillon  cervical,  puis  elle  s’engage 
dans  le  sillon  qui  sépare  les  lobes  mésobranchiaux  et  méta¬ 
branchiaux,  où  elle  se  termine  bientôt  à  une  petite  protu¬ 
bérance. 

Les  flancs.  Les  branchiostégites  sont  bien  délimités  en 
avant  par  le  sillon  ptérygostomial.  Leur  bord  interne  est 
droit  et  libre.  Il  présente  en  dedans  une  petite  gouttière  Ils 
sont  uniformément  granulés.  On  n’y  voit  aucune  séparation 
entre  les  lobes  épimériens.  On  voit  très  bien  le  prolonge¬ 
ment  inférieur  du  sillon  cervical  passer  entre  la  troisième 
et  la  quatrième  épine  latérale  et  venir  séparer  en  dessous 
les  lobes  sous-hépatiques  des  lobes  sous-branchiaux.  La 
surface  de  ces  deux  lobes  est  granulée. 

Plastron  sternal ,  Sa  forme  est  presque  circulaire,  un  peu 


—  92  — 


allongée  longitudinalement.  Son  extrémité  antérieure  aiguë 
pénètre  assez  avant  entre  les  pattes-mâchoires,  comme  chez 
tous  les  cancériens.  Le  protosomite  est  petit,  triangulaire; 
il  porte  les  pattes-mâchoires.  Le  deutosomite  est  délimité 
en  arrière  par  un  sillon  qui  prend  naissance  dans  deux  dé¬ 
pressions  du  bord  du  plastron  et  qui  s’infléchit  en  arrière 
vers  son  milieu.  Le  tritosomite  est  le  plus  grand  de  tous; 
il  montre  une  trace  de  sillon,  entre  les  sternites  et  les  épi- 
sternites.  Les  autres  somites  ne  présentent  rien  de  parti¬ 
culier.  Toute  la  surface  du  plastron  sternal  est  granulée. 

Abdomen .  Quoique  ayant  pu  examiner  une  vingtaine 
d’échantillons,  je  n’ai  trouvé  que  des  mâles,  aussi  toute  la 
description  qui  précède  s’applique  aux  mâles  et  je  ne  puis 
dire  quelle  était  la  forme  de  l’abdomen  femelle. 

L’abdomen  mâle  est  petit,  triangulaire,  à  extrémité  arron¬ 
die;  il  s’applique  exactement  contre  le  plastron  sternal.  La 
base  occupe  toute  la  largeur  du  bord  postérieur  du  plastron. 
Je  n’ai  malheureusement  pu  déterminer  avec  certitude  le 
nombre  des  anneaux.  Je  n’en  ai  aperçu  que  cinq,  dont  les 
trois  derniers  fort  développés,  mais  je  ne  saurais  dire  s’il 
n’y  en  a  pas  sept. 

Cadre  buccal  Les  parties  épistomiennes  ont  disparu  ; 
un  seul  individu  présentait  le  cadre  buccal  en  place.  Celui- 
ci  a  un  bord  antérieur  en  forme  de  lame  transversale  s’ar¬ 
ticulant  des  deux  côtés  à  la  partie  antérieure  des  bran- 
chiostégites.  Cette  lame  envoie  en  avant  un  prolongement 
en  forme  de  coin;  elle  est  un  peu  creusée  en  forme  de 
gouttière,  en  arrière  de  laquelle  se  trouve  un  bord  pré¬ 
sentant  quatre  prolongements.  Les  deux  externes  se  re¬ 
lèvent  en  forme  de  crête  pour  aller  s’unir  aux  branchiosté- 
gites.  Les  deux  moyens  se  recourbent  l’un  vers  l’autre  en 
forme  de  pince,  mais  sans  se  toucher  ni  en  haut  ni  en  bas. 
Les  bords  latéraux  du  cadre  buccal  affectent  la  forme  de 
triangles  à  base  dirigée  vers  le  côté  libre  des  branchio- 


—  93 


stégites.  Les  triangles  présentent  au  milieu  une  petite 
protubérance. 

Organes  appendiculaires.  Il  ne  reste  aucune  trace  des 
antennes  ni  des  pédoncules  oculaires,  non  plus  que  de 
beaucoup  de  pattes. 

Les  cinquièmes  pattes  ambulatoires  manquent  complè¬ 
tement.  Des  deuxième,  troisième  et  quatrième  pattes  am¬ 
bulatoires,  il  ne  reste  que  le  coxopodite.  Celui-ci  a  la  forme 
d’un  manchon  aplati,  couvert  de  granulations  et  présentant 
près  de  son  bord  externe  un  étranglement  bien  marqué. 

Dans  les  pattes  préhensiles,  le  coxopodite  présente  en 
arrière  un  prolongement  en  forme  de  doigt,  qui  semble 
envelopper  l’article  suivant  sur  une  bonne  partie  de  sa 
longueur.  Ce  prolongement  s’aplatit  en  arrière  et  montre 
sur  cette  surface  aplatie  un  sillon  longitudinal.  Le  basi- 
podite,  assez  allongé,  est  divisé  en  deux  par  un  étrangle¬ 
ment  transversal.  L’ischyopodite  n’est  conservé  qu’en 
partie,  étant  coupé  au  niveau  du  bord  externe  du  branchio- 
stégite.  Il  est  aplati,  arrondi  en  avant,  aigu  en  arrière 
et  montre  un  sillon  longitudinal,  qui  commence  à  une 
certaine  distance  de  son  insertion. 

Des  pattes-mâchoires  externes,  je  n’ai  pu  voir  que  les 
deuxièmes  articles  de  la  branche  principale  et  de  la  branche 
accessoire.  Dans  la  branche  principale,  cet  article  est 
allongé,  aplati  et  présente  à  sa  face  inférieure  un  sillon 
plus  près  du  bord  interne  que  du  bord  externe.  L’article  de 
la  branche  accessoire  accolé  au  précédent  a  meme  lon¬ 
gueur,  mais  est  plus  arrondi.  Je  n’ai  pu  voir  aucune  trace 
des  autres  organes  appendiculaires. 

GISEMENT  ET  NIVEAU  GÉOLOGIQUE. 

Ces  crabes  proviennent  tous  des  briqueteries  de  Burgt. 

Ils  ont  été  trouvés  dans  l’argile  rupélienne  que  l’on 


—  94  — 

exploite  dans  cette  localité,  avec  divers  fossiles,  dont  les 
plus  abondants  étaient  la  Leda  Deshayesiana ,  le  fossile  le 
plus  caractéristique  de  l’argile  rupélienne.  J’ai  cité  plus 
haut  le  fait  étrange  que,  sur  quinze  individus,  il  ne  s’en 
trouvait  que  des  mâles.  J’ajouterai  aussi  qu’il  est  remar¬ 
quable  de  trouver  des  débris  de  ces  cancériens,  crustacés 
organisés  surtout  pour  la  course  et  par  conséquent  côtiers, 
dans  des  dépôts  que  l’on  considère  comme  formés  dans  une 
mer  profonde. 

Ce  crustacé  n’est  pas  le  seul  de  l’argile  rupélienne.  En 
1872,  M.  P. -J.  Van  Beneden  a  décrit  (*)  un  homard  de 
l’argile  de  Rupelmonde,  Homarus  Percyi. 

RAPPORTS  ET  DIFFÉRENCES. 

On  peut  dire  que  par  sa  forme  générale,  son  contour, 
son  plastron  sternal,  le  crabe  de  Burght  se  rapproche 
beaucoup  du  Cœloma  vig.il,  tandis  que,  par  les  ornements 
de  la  carapace  et  leur  différenciation,  il  est  très  voisin  du 
C.  taunicum,  il  est  à  première  vue  spécifiquement  très 
différent  de  ces  deux  espèces.  Les  lobes  mésobranchiaux, 
épibranchiaux,  métabranchiaux,  hépatiques,  urogasîriques, 
épigastriques,  le  cadre  buccal  des  C.  taunicum  et  rupe - 
lieuse  ne  présentent  que  de  faibles  différences.  J^e  front,  les 
orbites,  les  pattes-mâchoires  externes,  le  plastron  sternal, 
le  contour  latéro-postérieur  et  postérieur  de  C.  vigil  et 
C.  rupeliense  présentent  aussi  des  ressemblances  incon¬ 
testables.  Voici  les  principales  différences  entre  le  C.  vigil 
et  le  C.  rupeliense.  Les  épines  du  bord  latéro-antérieur 
diffèrent  très  fortement.  Les  lobes  mésogastriques  et  les 
trois  lobes  branchiaux  diffèrent  du  C.  rupeliense ,  en  ce  que 
celui-ci  les  a  beaucoup  plus  marqués,  délimités  par  des 

P)  Bull.  Acad,  royale  de  Belgique,  t.  XXXIII,  1872,  p.  316-321,  1  pl. 


— -  95 


sillons  plus  profonds  et  ornés  de  protubérances  qui 
manquent  à  l’autre.  Le  lobe  protogastrique  ne  présente 
pas  de  lobule  postéro-intérieur.  Voici  les  principales  dif¬ 
férences  d’avec  le  C.  taunicum.  Le  contour,  d’abord,  est 
bien  différent  :  l’un  est  presque  quadrilatère,  beaucoup  plus 
large  que  long;  l’autre,  plus  ovoïdal,  assez  peu  quadrila¬ 
tère.  Les  épines  diffèrent  notablement  de  forme  et  de  gran¬ 
deur  relative;  les  épines  du  front  du  C.  taunicum  sont  peu 
marquées,  équidistantes  ;  le  lobe  protogastrique  n’a  pas  de 
lobule  postéro-intérieur.  Le  lobe  épicardique  diffère  nota¬ 
blement  dans  les  deux  espèces.  L’épine  du  lobe  orbitaire 
externe  s’avance  moins  en  avant  que  le  bord  sourcilier 
accessoire,  ce  qui  n’a  pas  lieu  pour  le  C.  rupeliense. 

Quant  au  Cœloma  balticum,  Schlüter,  il  est  à  première 
vue  très  facile  à  distinguer  du  C.  rupeliense.  Il  a,  il  est 
vrai,  même  contour  et  même  front,  mais  son  bord  orbi¬ 
taire  n’a  que  deux  lobes;  ses  épines  sont  très  différentes, 
la  première  étant  la  plus  forte  et  les  autres  allant  en  dimi¬ 
nuant  d’avant  en  arrière,  alors  qu’il  n’y  a  rien  de  pareil 
chez  le  C.  rupeliense. 

D’ailleurs,  l’aspect  général  et  l’ornementation  les  sé¬ 
parent  entièrement.  Le  Cœloma  balticum ,  est,  au  contraire 
très  voisin  du  C.  vigil  sous  tous  les  rapports. 

Les  C.  Isseli  et  sabatium  sont  tout  différents  du  nôtre, 
au  point,  comme  je  l’ai  dit  plus  haut,  que  je  les  considère 
comme  n’appartenant  pas  au  même  genre. 


90  - 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  V. 


Fig.  i  Cœloma  rupeliense.  Stainier. 

Céphalothorax  de  grandeur  naturelle  vu  de  dessus.  (Original  dans 
ma  collection.) 

Fig.  2  Céphalothorax  de  grandeur  naturelle  vu  de  devant.  (Original  dans  la 
collection  de  l’université  de  Liège.) 

Fig.  3  Cadre  buccal  au  double  de  la  grandeur  naturelle.  (Original  dans  la 
collection  de  l’université  de  Liège.) 

Fig.  4  Plastron  sternal  et  flancs.  Grandeur  naturelle.  (Original  dans  ma 
collection.) 

Fig.  o  Abdomen  mâle  et  organes  appendiculaires.  Grandeur  naturelle. 
(Original  dans  la  collection  de  M.  P.  Destinez,  à  Liège.) 


ÉPOQUE  QUATERNAIRE. 


Les  anciens  dépôts  de  transport  de  la  Meuse,  appartenant  à  l’assise  moséenne, 
observés  dans  les  ballastières  de  Gelieren,  près  Genck,  en  Campine, 

PAR 

É.  OEfc/VAUX. 


Au  cours  des  recherches  que  nous  poursuivons  pour 
achever  notre  étude  sur  les  terrains  quaternaires  de  la 
Belgique,  nous  avons  été  amené  dernièrement,  en  visitant 
à  nouveau  les  ballastières  de  Gelieren,  près  Genck,  dans 
la  Gampine  limbourgeoise,  à  faire  quelques  observations 
qui  complètent  celles  que  nous  avions  précédemment 
recueillies. 

Bien  que  nous  réservions  pour  un  travail  d’ensemble, 
auquel  nous  mettons  la  dernière  main,  la  description  dé¬ 
taillée  de  ces  intéressants  dépôts  dont  l’allure  irrégulière, 
la  nature  complexe,  les  éléments  divers,  venus  du  sud 
et  aussi  du  nord,  sont  encore  si  peu  connus,  il  nous  a  sem 
blé  utile  d’en  dire  sommairement  quelques  mots,  pour 
prendre  date.  On  nous  saura  gré  peut-être  d’avoir  profité 
des  derniers  points  encore  en  exploitation  pour  relever, 
pendant  qu’elles  sont  toutes  fraîches,  un  certain  nombre 
de  coupes  profondes,  d’ordinaire  si  rares  dans  la  région  : 
nous  reproduisons  ici  les  plus  importantes.  Un  simple 
coup  d’œil  suffira  pour  faire  voir  qu’elles  n’ont  pas  livré 
tous  leurs  secrets  et  qu’elles  renferment  encore  bien  des 
inconnues. 

Enfin,  pour  terminer,  nous  dirons  un  mot  sur  le  bloc  de 
granité  que  nous  avons  eu  la  bonne  fortune  de  rencontrer 
à  Gelieren,  ainsi  que  sur  les  fossiles  roulés  qu’il  nous  a  été 
donné  de  recueillir  dans  les  ballastières. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV. 


MÉMOIRES,  7 


—  98  — 


On  sait  que  la  plaine  alluviale  de  la  Meuse,  au  parallèle 
de  Genck,  s'étale  à  la  cote  d’altitude  40  environ,  tandis  que 
les  bords  de  la  terrasse  qui  limite  cette  zone  à  l’ouest, 
formée  par  les  anciens  matériaux  de  transport  du  fleuve, 
s’élèvent  à  la  cote  94  en  moyenne  et  que  les  points  culmi¬ 
nants,  épargnés  par  les  dénudations  postérieures,  dépassent 
encore  100  mètres. 

Il  est  donc  permis  d’estimer,  sans  exagération,  à  plus  de 
50  mètres  l’épaisseur  maxima  des  dépôts  quaternaires  en 
certains  endroits  de  la  vallée. 

Depuis  des  années,  les  ballastières  immenses  ouvertes 
dans  ces  accumulations  de  cailloux,  de  sables  et  de  graviers, 
tant  au  sud  et  au  nord  de  Lancldaer  qu’à  Genck  et  à 
Gelieren,  fournissent,  comme  on  sait,  des  matériaux  de 
terrassement  qui  sont  expédiés  par  la  voie  ferrée  et  par  les 
canaux,  tant  en  Belgique  qu’en  Hollande,  où  ils  sont  utili¬ 
sés  pour  l’empierrement  des  routes  et  comme  graviers  de 
jardins. 

Laissant  de  côté  pour  l’instant  les  excavations  qui  bordent 
le  canal,  au-dessus  et  en  dessous  de  Lancklaer,  excavations 
sur  lesquelles  nous  comptons  revenir  plus  tard,  négligeant 
également  l’ancienne  ballastière  de  Genck,  actuellement 
abandonnée,  dont  nous  aurons  à  parler  dans  un  autre  tra¬ 
vail  en  cours  de  publication  (*),  nous  nous  bornerons 
à  décrire  aujourd’hui  les  seules  exploitations  situées  au 
nord-est  de  Gelieren. 

Au  sortir  de  la  gare  de  Genck,  si  l’on  suit  le  chemin  de 
fer  dans  la  direction  de  Maeseyck,  on  ne  tarde  pas  à  voir  la 
voie  ferrée  abandonner  la  zone  des  alluvions  qui  bordent  le 

(*)  Ë.  Delvaux.  Époque  quaternaire.  Description  sommaire  des  blocs  colos¬ 
saux  de  grès  blanc  cristallin ,  provenant  de  l’étage  landenien  supérieur ,  dont  la 
rencontre  a  été  signalée  par  V auteur  dès  4867,  en  différents  points  de  laCampine 
limbourgeoise.  Ann.  Soc.  Géol.  de  Belgique.  T.  XIV,  p.  417.  In-8°  avec 
planche.  Liège,  4887. 


99  — 


Dorpbeek  pour  s’élever  insensiblement,  un  peu  avant  d’ar¬ 
river  à  la  borne  kilométrique  19,  dans  une  tranchée  pro¬ 
fonde  de  3,50  à  4  mètres.  Celle-ci  lui  permet  d’atteindre 
le  plateau  appelé  par  les  gens  du  pays  de  Bodem,  le  fond 
du  sol,  et  que  la  carte  désigne  sous  le  nom  de  Gelieren 
Pleide,  bruyère  de  Gelieren. 

Cette  tranchée,  maintenant  obstruée  d’éboulis  jusqu’à  la 
crête,  nous  en  avons  relevé  la  coupe  en  1874,  alors  qu’elle 
était  encore  fraîche  et  que  l’on  pouvait  étudier  dans  ses 
talus  la  stratification  si  tourmentée  des  dépôts  de  transport 
qui  constituent  le  revêtement  quaternaire  de  la  contrée. 
Actuellement,  cette  profonde  entaille,  de  près  de  1  kilo¬ 
mètre  (860  mètres)  de  longueur,  a  perdu  à  peu  près  tout  son 
intérêt  depuis  que  l’on  a  pratiqué  à  20  mètres  environ  de 
distance,  au  nord  et  au  sud  de  la  voie,  deux  excavations 
longues  de  plus  de  500  mètres  qui  descendent  à  8  mètres 
en  profondeur,  et  dans  lesquelles  un  chemin  de  fer  d’ex¬ 
ploitation  va  prendre  à  pied  d’œuvre  les  matériaux  triés  et 
tamisés  que  fournissent  les  ballastières. 

Au  mois  de  juin  dernier,  à  l’époque  de  notre  passage,  la 
carrière  ouverte  au  sud  de  la  voie  ferrée  de  Maeseyck, 
était  seule  exploitée  et  une  vingtaine  d’ouvriers  au  plus  y 
travaillaient.  C’est  celle  dont  les  coupes  toutes  fraîches 
sont  reproduites  ci-après.  Mais  avant  de  nous  en  occuper, 
nous  décrirons  sommairement  et  en  premier  lieu  celle  qui 
s’étend  au  nord. 

Ballastière  de  Gelieren,  située  a  hauteur  de  la 

BORNE  KILOMÉTRIQUE  N°  19,  AU  NORD  DE  LA  VOIE 

FERRÉE  DE  HASSELT  A  MAESEYCK  (*). 

Cette  vaste  excavation  est  divisée  régulièrement  en 


(l)  Les  coordonnées  géographiques  de  ce  point,  prises  à  compter  du  clocher 


—  100  — 


un  grand  nombre  de  massifs  séparés  les  uns  des  autres 
par  des  rues  parallèles  dans  lesquelles  les  rails  du  chemin 
de  fer  d’exploitation,  actuellement  enlevés,  permettaient 
de  venir  prendre  à  pied  d’œuvre  les  matériaux  qui  avaient 
subi  un  premier  triage. 

Toutes  les  parois,  jadis  verticales,  disparaissent  actuel¬ 
lement  sous  une  épaisse  rampe  d’éboulis  qui  s’élèvent  jus¬ 
qu’à  la  crête,  dérobant  partout  la  vue  du  sol  en  place  et 
empêchant  les  observations. 

C’est  à  peine  si,  sur  une  hauteur  de  un  mètre,  ou  de 
1  m.50  c.  dans  les  endroits  les  plus  favorisés,  on  peut  aper¬ 
cevoir  la  stratification  tourmentée  du  dépôt.  Rien  de  plus 
irrégulier  que  l’allure  de  celui-ci.  Ici,  le  sable  ne  constitue 
pas  le  revêtement  superficiel,  le  dépôt  supérieur,  mais  des 
cailloux  pressés  affleurent  à  la  surface  du  sol  naturel  for¬ 
mant  une  couche  de  0,60  c.  à  0,80  c.,  et  reposant  sur  un 
sable  graveleux  à  grains  irréguliers  avec  ou  sans  cailloux; 
là,  le  gravier,  au  contraire,  montant  jusqu’à  la  surface,  re¬ 
couvre  les  cailloux  entremêlés  d’un  peu  de  sable  ;  plus  loin 
cailloux,  sables  et  graviers  alternent  en  lits  d’épaisseur  va¬ 
riable,  gris,  jaune,  rougeâtre,  noir,  rarement  verdâtre,  ou 
bien  pénètrent  l’un  dans  l’autre  sous  forme  de  lentilles 
discontinues,  enchevêtrées,  au  milieu  desquelles  les  linéoles 
d’argile  ou  de  sable  argileux  sont  fort  rares;  quelques 
poches  peu  profondes  s’introduisent  dans  ces  dépôts  et 
offrent  des  parois  tantôt  tapissées  par  un  concrétionnement 
limoniteux  ou  bien  revêtues  d’un  enduit  noir  violacé  de 
manganèse  :  inutile  d’ajouter  que  nous  n’y  avons  jamais 
observé  de  zones  calcaires. 

Si  l’on  remarque  que  toutes  ces  strates,  bien  que  irrégu- 


de  l’église  de  Genck,  sont  :  Long.  Est,  3160  m.;  Lat.  Nord,  1600  m  ;  Alt.  85. 
Feuille  XXVI/5,  Genck.  Carte  topographique  de  la  Belgique  à  Téchelle  de 
1/20000,  1877. 


—  101  - 


lières  dans  le  détail,  sont  sensiblement  horizontales  ou  fai¬ 
blement  inclinées  prises  dans  l’ensemble  ou  sur  une  cer¬ 
taine  longueur,  et  si  l’on  tient  compte  des  blocs  métriques 
de  roches  (*)  qui  se  voient  disséminés  à  toutes  les  hauteurs 
de  la  manière  la  plus  bizarre  dans  la  masse  des  dépôts, 
on  se  fera  une  idée  de  l’aspect  qu’offre  une  coupe  prise  dans 
cet  antique  terrain  de  transport  de  la  Meuse. 

Dans  la  ballastière,  actuellement  abandonnée,  que  nous 
décrivons,  ce  qui  frappe  tout  d’abord,  c’est  l’abondance  de 
ces  blocs  énormes  qui,  impropres  aux  usages  des  exploi¬ 
tants,  ont  été  rejetés  et  gisent  en  grand  nombre  disséminés 
dans  les  dépressions.  Nous  les  avons  examinés  avec  soin, 
dans  l’espoir  de  trouver  parmi  eux  quelque  roche  cristal¬ 
line  étrangère,  mais  nous  avons  été  déçu  dans  nos 
espérances. 

Nous  n’avons  pas  réussi  davantage  à  découvrir  à  leur 
surface  des  traces  de  cannelures,  des  stries,  et  à  observer 
des  faces  aplanies  ou  présentant  le  poli  spécial  qui  résulte 
de  l’action  glaciaire. 

Bien  que  nous  ayons  constaté  à  plusieurs  reprises 
l’existence  de  lentilles,  couches  ou  lits  d’argile  plus  ou 
moins  développés  dans  les  ballastières  de  Gelieren,  ils 
font  à  l'heure  présente  absolument  défaut  dans  ces  exploi¬ 
tations. 

Cependant,  à  mi-hauteur  de  la  coupe  actuelle,  on  voit 
une  couche  de  sable  fin  argileux  gris  blanc,  de  l’épaisseur 
de  0,06  c.  à  0,10  c.  qui  s’étend  d’une  extrémité  à  l’autre  de 
la  carrière  et  qui  atteint  par  conséquent  un  développement 
de  plusieurs  centaines  de  mètres. 

Cette  mince  couche  ininterrompue,  trace  entre  les  dé¬ 
pôts  de  transport  une  limite  séparative  qu’il  n’est  pas 

(4)  Le  volume  moyen  de  ces  blocs  est  d’environ  0,80  centimètres  à  1  mètre 
50  cube. 


102  - 


permis  de  négliger.  En  effet,  tous  les  éléments  qui  appar¬ 
tiennent  aux  strates  supérieures,  sont  fortement  impré¬ 
gnés  de  limonite  et  colorés  en  jaune  ou  en  rouge  brunâtre, 
tandis  qu’en  dessous  de  la  couche  des  sables  argileux,  les 
éléments  des  dépôts  inférieurs  sont  absolument  décolorés, 
sauf  les  points  noircis  par  la  manganite?  et  apparaissent 
teintés  en  blanc  grisâtre. 

Une  différence  si  marquée  dans  la  nature  des  enduits 
qui  enveloppent  les  éléments  de  transport,  rapprochée 
d’autres  caractères,  nous  paraissent  marquer  une  phase 
différente  dans  la  série  des  phénomènes  qui  ont  présidé  à 
l’apport  de  ces  dépôts. 

Si  nous  examinons  maintenant  la  nature  des  roches  qui 
entrent  dans  la  composition  des  couches,  nous  constatons 
que  les  roches  calcaires  sont  fort  rares  pour  ne  pas  dire 
introuvables  dans  ces  dépôts,  le  fait  d’ailleurs  ne  sur¬ 
prendra  personne;  viennent  ensuite  les  fragments  de  lave 
et  les  ponces  dont  nous  avons  été  le  premier  (*)  à  signaler 
la  présence.  Ces  roches  volcaniques  se  rencontrent  inva¬ 
riablement  sous  la  bandeargileuse,  dans  les  dépôts  blanc 
grisâtre  inférieurs,  jamais  au-dessus.  Parmi  les  roches  les 
plus  communément  répandues,  nous  citerons  le  quartz,  les 
quartzites,  les  quartzo-phyllades,  les  poudingues,  les  grès, 
les  psammites,  les  phtanites  et  les  diverses  variétés  de 
silex  :  nous  n’avons  rencontré  les  blocs  de  grès  triasique, 

(*)  É.  Delvaux.  Époque  quaternaire.  De  l’extension  des  dépôts  glaciaires  de 
la  Scandinavie  et  de  la  présence  des  blocs  erratiques  du  Nord  dans  les  plaines 
de  la  Belgique.  Extrait  des  Ann.  Soc.  Géol.  de  Belgique.  Mémoires,  t.  XI,  p.  74. 
In-8°.  Liège,  4883. 

Quelques  années  après  la  publication  de  cette  note,  l’importante  découverte 
était  confirmée  par  des  trouvailles  analogues  dues  aux  recherches  de  M.  C. 
Ubaghs.  Notre  zélé  collègue  nous  communiquait,  en  mars  488o,  des  échantillons 
de  lave  téphrinique  de  Niedermendig,  recueillis  par  lui,  avec  des  ponces,  aux 
environs  de  Maastricht,  dans  les  ballastières  situées  sur  la  rive  gauche  de  la 
Meuse. 


103  — 


qu’en  très  petit  nombre»  contrairement  à  ce  que  prétendent 
certains  auteurs,  et  nous  considérons  la  présence  de  roches 
carbonifères  comme  accidentelle  f1). 

Moins  répandus  encore  sont  les  fragments  de  roches 
plutoniennes,  ainsi  que  les  roches  cristallines  venues  des 
points  diamétralement  opposés  :  les  syénites  des  Vosges 
et  les  blocs  erratiques  du  dépôt  Scandinave. 

Disséminés  au  milieu  de  ces  éléments  de  transport  pro¬ 
venant  de  directions  si  éloignées,  on  rencontre,  de  distance 
en  distance,  quelque  débris  fortement  roulé  et  difficilement 
déterminable  de  fossile  silicifié,  appartenant  aux  terrains 
primaire  et  secondaire.  Ce  sont  le  plus  souvent  les  fossiles 
de  rOxfordien  (Ch ailles),  ou  ceux  du  crétacé  de  Maastricht 
qui  dominent,  bien  qu’en  général  il  s’en  trouve  de  tous  les 
terrains  que  le  fleuve  et  ses  tributaires  rencontrent  dans 
leur  parcours,  tant  en  France  qu’en  Belgique  et  en  Hol¬ 
lande. 

Nous  publions,  pour. la  première  fois,  la  liste  (2)  des 
fossiles  roulés  qui  ont  été  recueillis,  parmi  les  gros  élé¬ 
ments  de  transport  de  la  Meuse,  dans  les  baliastières  ou¬ 
vertes  sur  le  plateau  campinien,  tant  à  Genck  qu’à  Gelie- 
ren  :  elle  ne  manquera  pas,  croyons-nous,  d’intéresser  les 
géologues.  Nous  espérons,  sous  peu,  être  à  même  de 
joindre  à  ce  premier  tableau,  la  liste  des  fossiles  trouvés 
dans  les  carrières  d’Eysden,  de  Lancklaer  et  des  autres 
localités  situées  dans  la  vallée,  au  niveau  de  la  zone  allu¬ 
viale. 

(!)  Nous  croyons  pouvoir  ranger  dans  cette  catégorie  l’échantillon  de  calcaire 
bleu  foncé,  recueilli  par  notre  confrère  M.  J.  Lorié,dans  la  tranchée  de  Maarn. 

(-)  Ces  fossiles  ont  été  recueillis  par  nous  et  font  partie  de  notre  collection. 
Quelques-uns,  nous  ont  été  gracieusement  communiqués  par  M.  le  Dr  Bamps, 
membre  de  la  Société  d’Anthropologie,  qui  a  bien  voulu  nous  confier  sa  collec¬ 
tion.  Qu’il  reçoive  ici  l’expression  de  notre  vive  gratitude. 


104  — 


LISTE 

des  fossiles  roulés ,  appartenant  au  quaternaire  inférieur ,  recueillis 
dans  les  dépôts  de  transport  de  la  Meuse  exploités  à  Gelieren 
et  à  Genck. 


O 

ë  NU 

PROVENANCE. 

GENRE,  ESPÈCE  et  AUTEUR. 

)egré 

ondai 

ou 

raret 

Terrains 

Terrains  secondaires 

-O 

primaires. 

Oxfordien 

etc. 

Crétacé. 

CÉPHALOPODES. 

Belemnitella  mucronata,  Schl. 

c 

Belemnites,  sp.  ? 

c 

• 

+ 

Gastropodes. 

Nerinea,  sp.  ? 

R 

Pleurotomaria,  sp.  ?  (*) 

R 

Natica,  sp.  ? 

R  . 

Lamellibranches. 

/ 

Ostrea,  Marshi,  Sow. 

C 

+ 

»  carinata,  Lmk. 

C 

+ 

»  sulcata,  Blum. 

c 

+ 

»  sp.  ? 

c 

+ 

Spondylus,  sp.  ? 

c 

+ 

Lima,  sp.? 

c 

+ 

Trigonia  navis,  Lmk. 

R 

+ 

Pecten  vagans,  Sow. 

C 

+ 

»  cretosus,  Defr. 

R 

+ 

»  sp.  ? 

C 

-- 

Gervillia  aviculoïdes,  Sow.  (2) 

R 

-- 

Lucina,  sp.? 

C 

-- 

Cardium,  sp.  ?  (5) 

R  RR 

Brachiopodes. 

Terebratula  tetraedra,  Sow. 

C 

+ 

Rhynchonella  plicatilis,  Sow. 

C 

. 

4- 

»  sp.  ? 

»  sp.  ? 

Atrypa,  sp.  ? 

c 

c 

R 

+ 

i 

• 

Orthis  striatula,  Schl. 

R 

+ 

Chonetes  dilatala,  F.  Roem. 

R 

+ 

, 

Spirifer,  sp.  ? 

R 

+ 

• 

0)  Moule  en  phosphate  de  chaux.  Collection  de  M.  le  D1'  Bamps. 

(2)  Collection  de  M.  le  Dr  Bamps. 

(3)  Empreinte  dans  un  fragment  subanguleux  de  grès  tertiaire  (bruxellien). 
C’est  le  seul  fossile  tertiaire  que  l’on  ait  rencontré  dans  les  ballastières  de 
Genck  :  nous  ne  l’avons  pas  recueilli  nous-même. 


105  - 


GENRE,  ESPÈCE  et  AUTEUR. 

Degré 

d’abondance 

ou 

de  rareté. 

PROVENANCE. 

Terrains 

primaires. 

Terrains  s< 

Oxford  i  en 
etc. 

3Condaires 

Crétacé. 

Bryozoaire. 

Idmonea  clathrata,  Edw.  etHaim  (*). 

C 

4- 

Annélides. 

Serpula  lombricalis,  Schl. 

c 

+ 

# 

»  tenuis. 

R 

4 

»  gordialis,  Schl. 

R 

4- 

»  sp.? 

C 

4- 

»  sp.? 

C 

+ 

Echinides. 

Hemipneustes  striato-radiatus, 

d’Orb.  (2) 

C 

4* 

Cidaris  florigemma,  Phill. 

c 

4 

- 

»  sp.  ? 

R 

. 

4* 

Micraster,  sp.  ? 

R 

. 

4- 

Crinoïdes. 

Poteriocrinus,  sp.  ? 

ccc 

+ 

Apiocrinites  rotundus,  Mill. 

cc 

4- 

Pentacrinus.  sp.? 

ccc 

4- 

Millericrinus,  sp.  ? 

cc 

4- 

Anthozoaires. 

Parasmilia  centralis,  Edw.  et  Haim. 

c 

+ 

Trochosmilia  annularis,  Miln.  et 

Haim. 

c 

Thamnastraea,  sp.? 

c 

Isastrea,  sp.? 

c 

Cyathophyllum,  sp.? 

c 

+ 

Michelinia,  sp.  ? 

R 

+ 

Favosites,  sp.  ? 

R 

+ 

Spongiaire. 

Tremadictyon  reticulatum,  Gold. 

RRR 

4- 

Foraminifère. 

Cornuspira  polygyra,  Reuss  (3). 

R 

4- 

(*)  Nous  devons  la  communication  de  cette  espèce  à  l’obligeance  de  notre 
collègue  M.  le  Dr  E.  Pergens.  ( Note  ajoutée  -pendant  l'impression.) 

(2)  Même  observation. 

(3)  Collection  de  M.  le  Dr  Bamps. 


—  106  — 


Certains  genres  sont  représentés  dans  les  carrières  par 
un  nombre  considérable  d’individus  ;  les  polypiers»  les 
bryozoaires  et  les  spongiaires,  de  loin  les  plus  répandus, 
sont  de  ce  nombre  :  à  certains  niveaux  semblent  dominer 
les  tiges  d’encrines. 

La  recherche  des  fossiles  dans  les  ballastières  nous  pa¬ 
raît  mériter  un  soin  particulier.  Si  elle  était  exécutée  par 
le  géologue  au  lieu  d’être,  comme  il  arrive  le  plus  souvent, 
abandonnée  aux  ouvriers,  elle  permettrait  de  noter  les 
niveaux  où  les  fossiles  de  certains  terrains  se  rencontrent, 
se  trouvent  accumulés  en  grand  nombre,  à  l’exclusion  des 
autres  formes,  et  l’on  arriverait  peut-être  à  dégager  la  loi, 
ou  à  se  faire  une  idée  plus  exacte  de  l’ordre  chronologique 
dans  lequel  les  éléments  de  transport,  empruntés  à  certains 
horizons  stratigraphiques,  ont  été  déposés.  De  là  à  pou¬ 
voir  conclure  qu’à  telle  époque  le  fleuve  attaquait  certaine 
assise,  ou  lavait  certains  étages,  qui  se  présentaient  à  dé¬ 
couvert  pour  subir  à  leur  tour  l’érosion  et  pour  être 
dénudés,  entraînés,  il  n’y  a  qu’un  pas. 

D’un  autre  côté,  la  recherche  personnelle  réserve  sou¬ 
vent  des  surprises  et  révèle,  comme  chacun  sait,  des  faits 
absolument  inattendus.  Tels,  par  exemple,  dans  un  milieu 
résistant,  que  la  rencontre  de  ponces  et  celle  d’autres 
roches  tout  aussi  friables.  En  effet,  bien  que  les  fossiles 
recueillis  dans  nos  dépôts  soient  pour  ainsi  dire  tous  sili- 
cifiés,  il  arrive  parfois  qu’on  mette  la  main  sur  un  bloc  de 
roche  fossilifère  pulvérulente  que  l’on  s’étonne  de  rencon¬ 
trer,  après  un  pareil  transport,  dans  un  état  relativement 
aussi  parfait  de  conservation.  Mais  c'est  là  une  exception 
rare.  D’ordinaire,  le  plus  grand  nombre  des  pièces  sont 
tellement  roulées  et  usées  par  le  frottement  qu’elles  défient 
toute  détermination. 

Interrogés  par  nous,  à  chacun  de  nos  passages  dans  les 
travaux  depuis  1874,  date  de  notre  première  exploration, 


—  107  — 


sur  l’existence  des  ossements  de  mammifères  ou  autres 
espèces  de  grande  taille  qu’ils  auraient  pu  rencontrer,  les 
ouvriers  nous  ont  invariablement  affirmé  n’avoir  jamais 
recueilli  de  débris  semblables  dans  les  ballastières  ouvertes 
sur  le  plateau. 

On  sait  par  les  découvertes  faites  à  diverses  époques  et 
signalées  par  plusieurs  géologues,  entre  autres  par  Lyell, 
Staring,  M.  G.  Dewalque  et  par  M.  G.  Ubaghs  (*),  que  ces 
fossiles  quaternaires  ne  font  pas  défaut  dans  la  contrée; 
ils  ont  été  trouvés  à  maintes  reprises  dans  les  excavations 
pratiquées  dans  la  plaine  alluviale  de  la  Meuse  et  princi¬ 
palement  au  nord  de  Maastricht,  à  l’époque  ou  s’exécu¬ 
taient  les  travaux  de  creusement  des  canaux  (2). 

D’après  nous, la  plupart  des  ossements  que  l’on  recueille 
dans  la  plaine  et  sur  le  versant  des  vallées,  tant  dans  la 
Gampine  que  dans  les  autres  régions  de  la  Belgique,  pro¬ 
viennent  du  lavage  des  plateaux  et  des  diverses  terrasses  : 
ce  qui  explique  qu’on  en  rencontre  actuellement  si  peu 
sur  les  hauteurs.  Iis  ont  été  naturellement  entraînés  de  ces 

(*)  Ch.  Lyell.  Mémoires  sur  les  terrains  tertiaires  de  la  Belgique  et  de  la 
Flandre  Française ,  etc.,  trad.  par  M.  Ch.  Le  Hardy  de  Beaulieu  et  A.  Toillez. 
Bruxelles,  18o6. 

W.  C.  H.  Staring.  Aperçu  des  ossements  fossiles  de  V époque  diluvienne 
trouvés  dans  la  Néerlande  et  les  contrées  voisines.  Extrait  des  Bull,  de  T  Acad, 
roy.  des  Sciences.  Sect.  Physique.  Yol.  XII,  p.  19.  In-8°.  Amsterdam,  1861. 

G.  Dewalque.  Prodrome  d’une  description  de  la  Belgique ,  p.  248  lre  éd. 
In-8°.  Liège,  1868. 

C.  Ubaghs.  Description  géologique  et  paléontologique  du  sol  du  Limbourq ,  etc. 
In-8°  avec  pl.  Buremonde,  1879.  —  Le  même.  L’âge  et  l’homme  préhistoriques 
de  la  station  lacustre  près  de  Maastricht.  2e  édition.  In-8°  avec  planche. 
Liège,  1884. 

(2)  Lors  du  creusement  du  canal  d’embranchement  de  Turnhout  vers  Hasselt, 
on  a  exhumé,  à  quelques  mètres  du  pont  d’Olmen,  un  certain  nombre  de  ver¬ 
tèbres  de  dimensions  extraordinaires.  D’après  la  description,  aussi  détaillée  que 
précise,  qui  nous  a  été  transmise  par  feu  M.  le  Dr  Cuypers,  bourgmestre 
d’Oostham  et  observateur  consciencieux,  nous  croyons  pouvoir  les  déterminer 
comme  ayant  appartenu  à  un  cétacé  gigantesque  (Balénoptère).  Ces  précieux 
restes  ont  été,  paraît-il,  transportés  en  Hollande. 


—  108  — 


points  élevés  grâce  à  la  dénudation  produite  par  l’action 
des  agents  météoriques.  D’ailleurs,  on  ne  doit  point  perdre 
de  vue  que  l’habitat  d’un  grand  nombre  d’espèces  quater¬ 
naires  était  plutôt  situé  dans  le  voisinage  des  cours  d’eau, 
dans  les  hautes  herbes  des  zones  alluviales  et  sur  les  bords 
des  étangs  marécageux,  que  sur  les  sommets,  où  l’eau 
faisait  défaut  et  qui  étaient  vraisemblablement  couverts 
d’une  végétation  inextricable. 

Telles  sont  les  observations  sommaires  qu’il  nous  a  été 
permis  de  faire,  et  auxquelles  donnent  lieu  nos  dernières 
visites  à  cette  ballastière.  Il  nous  reste  à  dire  que  vers  son 
extrémité  orientale,  on  voit,  de  distance  en  distance  à  lasur- 
face  du  soi  naturel,  de  petites  excavations  de  recherche  en 
entonnoir,  profondes  de  1  mètre,  à  1  m.  30  c.  environ  ;  elles 
montrent  des  parois  constituées  par  les  mêmes  éléments  et 
présentent  les  caractères  que  nous  avons  signalés  plus  haut. 

Dans  l’une  d’elles,  située  à  60  mètres  environ,  O. N. O. 
de  la  borne  kilométrique  19,  cote  d’altitude  86,  nous  avons 
trouvé,  à  0.80  c.  de  la  surface,  un  bloc  de  granité  de 
0.40  X  0.20  X  0  20  c.  Fortement  teinté  en  noir,  comme 
les  autres  éléments  extraits  du  sous-sol,  ce  bloc  irrégulier 
présentait  une  face  plus  ou  moins  plane  et  était  profondé¬ 
ment  altéré.  Cette  circonstance  nous  a  empêché  de  retrou¬ 
ver,  s’il  en  a  existé,  les  traces  de  stries  ou  de  cannelures 
que  l’action  mécanique  de  la  glace  avait  pu  y  tracer. 

Quant  à  la  composition  minéralogique  de  l’agrégat  cris¬ 
tallin,  un  rapide  examen  nous  a  permis  de  nous  assurer  de 
l’existence  des  éléments  suivants,  qui  sont  représentés  par 
des  cristaux  de  fort  petites  dimensions. 

Quartz  hyalin; 

Orthose  rosâtre;  le  plus  altéré  de  tous  les  éléments 
constitutifs  de  la  roche  ; 

Un  autre  feldspath,  blanc  jaunâtre,  légèrement  altéré  ; 

Biotite,  parfois  décolorée; 

Hématite;  traces  dans  les  fissures. 


Ballastière  de  Gelieren,  située  au  sud  de  la  voie 

FERRÉE  DE  ÏÎASSELT  A  MAESEYCK,  A  HAUTEUR  DE  LA 

BORNE  KILOMÉTRIQUE  N°  19  (,). 

Cette  excavation  s’étend  sur  une  longueur  de  400  mètres 
environ,  presque  parallèlement  à  la  voie  ferrée  à  laquelle 
elle  est  adossée  ;  sa  largeur  est  peu  considérable  et  sa 
profondeur  dépasse  rarement  8  mètres.  Elle  est  exploitée 
à  l’aide  d’une  voie  de  fer  spéciale. 

Parmi  les  coupes  toutes  fraîches  que  nous  avons  relevées, 
nous  donnons  le  choix  aux  deux  suivantes  parce  qu’elles 
nous  paraissent  rendre  d’une  manière  saisissante  l’allure 
des  couches,  fournir  un  excellent  schéma  de  la  disposition, 
de  la  composition  de  ces  dépôts  fluviaux  et  donner  une 
idée  nette  de  leur  stratification  tourmentée. 

(*)  Les  coordonnées  géographiques  de  ce  point,  prises  à  compter  du  clocher 
de  l’église  de  Genck,  sont:  Long.  Est,  3160  m.;  Lat.  Nord,  1460  m  ;  Alt.  88. 
Feuille  XXVI/o,  Genck.  Carte  topographique  de  la  Belgique  à  l’échelle  de 
1/2000.  1877. 


110 


Ballastière  de  Gelieren.  Coupe  n°  1. 


Légende  de  la  coupe  N°  1  (4). 


0  Remanié  de  surface,  gris  noir;  sable,  gravier  avec  cail¬ 
loux  de  quartzite  laiteux  disséminés  ; 

7]  Sable  meuble,  blanc  sale,  lavé  (dit  campinien)  passant  au 
gris  noirâtre,  au  jaune  ou  au  rouge  brun  selon  les  en¬ 
droits;  renferme  quelques  blocs  épars  de  roches  di¬ 
verses,  de  la  grosseur  du  poing  ; 

(*)  Les  coordonnées  géographiques  de  ce  point,  prises  à  compter  du  clocher 
de  l’église  de  Genck,  sont  :  Long.  Est,  3165  m.  ;  Lat.  Nord,  1405  m.;  Alt.  85. 
Feuille  XXVI/5,  Genck.  Carte  topographique  de  ia  Belgique  à  l’échelle  de 
1/2000.  1877. 


—  111 


Ç  Cailloux  roulés  de  dimensions  moyennes,  sphéroïdaux, 
entremêlés  de  sable;  les  plus  gros  atteignent  le  vo¬ 
lume  d’un  œuf  de  poule; 

s  Lits  et  lentilles,  plus  ou  moins  étendus,  de  cailloux 
généralement  ovoïdes  aplatis,  de  gravier  et  de  sable; 
ces  éléments  sont  nettement  stratifiés  et,  bien  que 
l’inclinaison  et  la  direction  varient  d’un  point  à  un 
autre,  on  peut  considérer  la  stratification  générale 
comme  sensiblement  horizontale;  la  direction  la  plus 
constante  indique  un  courant  est-ouest  :  le  contraire 
constitue  une  exception  très  rare; 
s'  Amas  limités  de  cailloux  ou  de  gravier,  teintés  en 
noir  violacé  par  un  épais  enduit  de  manganèse  ; 
o  Sable  fin,  argileux,  gris  blanc.  Celte  bande,  épaisse  à 
peine  de  0.06  à  0.10  c.,  s’étend  d’une  extrémité  à  l’autre 
de  l’exploitation,  c’est-à-dire  qu’on  la -suit  sur  un  dé¬ 
veloppement  de  plusieurs  centaines  de  mètres.  Il  im¬ 
porte  de  remarquer  que  tous  les  éléments  des  strates 
supérieures  à  ce  niveau  stratigraphique,  sont  teintés 
en  jaune  d’ocre  ou  en  rouge  par  la  limonite,  tandis 
qu’en  dessous,  tout  ce  que  nous  avons  pu  voir  jusqu’au 
fond  de  l’exploitation  est  décoloré,  blanc  grisâtre. 
Nous  n’avons  jamais  rencontré  de  fragment  de  lave, 
ni  des  ponces  au-dessus,  mais  invariablement  en 
dessous  ; 

y  Couches  de  sable,  en  général  assez  gros,  offrant  la  stra¬ 
tification  dunale  bien  caractérisée  ; 

P  Lit  de  cailloux  pressés,  épais  de  0,10  c.  à  0,15  c.  sensi¬ 
blement  horizontal  :  comme  la  bande  grise  argileuse, 
ce  lit  se  prolonge  sur  une  grande  longueur;  on  le  suit 
dans  presque  toute  l’étendue  de  l’exploitation; 
a  Couches  de  petits  cailloux  aplatis  et  de  graviers  strati¬ 
fiés,  à  inclinaison  variable;  elles  descendent  jusqu’au 
fond  de  l’exploitation; 


—  112  — 

ol  Gros  blocs  de  quartzite  et  d’autres  roches,  fortement 
roulées.  Les  ouvriers  ont  dégagé  en  notre  présence,  un 
quartier  de  poudingue  de  Burnot,  oblong,  à  éléments 
moyens,  rouge  violacé,  de  1  m.  70  c.  Les  bloss  attei¬ 
gnant  ce  volume  ne  sont  pas  rares.  Il  est  évident  que 
ces  lourdes  masses  ont  été  déposées  par  le  fleuve  en 
même  temps  que  les  autres  éléments  fins  au  milieu 
desquels  ils  se  trouvent  intercalés. 

Ballastière  de  Gelieren.  Coupe  n°  2. 


so  ne 


La  légende  de  la  coupe  N°  1  est  établie  de  manière  à  donner 
en  même  temps  V explication  des  termes  de  la  coupe  N°  2  (*) . 

(*)  La  coupe  N°  2  a  été  prise  à  67  mètres  N.  E.  et  sur  le  prolongement  de 
l’escarpement. 


—  113  — 


CONCLUSIONS. 

L’ensemble  des  recherches  que  nous  avons  exécutées 
depuis  l’année  1867,  les  renseignements  que  nous  avons  pu 
obtenir  sur  des  puits  d’une  certaine  profondeur  dont  nous 
possédons  la  coupe,  les  sondages  de  recherche  que  nous 
avons  pratiqués,  les  excavations  temporaires  des  tuileries 
que  nous  avons  relevées,  les  travaux  préparatoires  au 
creusement  de  canaux  et  au  tracé  du  chemin  de  fer  que 
nous  avons  utilisés,  enfin  l’étude  comparée  de  certaines 
sources,  nous  permettent  de  tirer  les  conclusions  suivantes 
dont  on  appréciera  la  portée. 

La  surface  des  terrains  tertiaires  qui  constituent  le  sub¬ 
stratum  du  triangle  occupé,  sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse 
à  hauteur  de  Maeseyck,  par  les  dépôts  de  transport  du 
fleuve,  loin  d’offrir  une  horizontalité  relative,  présente  au 
contraire,  une  série  d’accidents,  de  dépressions,  de  rides, 
d’ondulations,  qui,  si  nos  déductions  sont  exactes,  doivent 
correspondre  dans  leurs  grandes  lignes  avec  le  relief  actuel 
de  la  région,  tel  qu’il  est  accusé  par  les  cours  d’eau. 

Sur  cette  surface  tourmentée,  le  fleuve  à  la  suite  d’une 
embâcle  grandiose,  ou  peut-être  de  perturbations  dues  à 
des  phénomènes  volcaniques  ayant  leur  siège  en  Eifel,  jeté 
brusquement  hors  de  son  ancien  thalweg,  semble  avoir 
déversé  la  masse  de  matériaux,  de  volume  irrégulier,  non 
classés  par  ordre  de  densité  qui,  avec  quelques  lits  d’argile 
peu  étendus,  et  des  amas  de  sable  grossier,  constituent  les 
collines  de  la  Gampine  limbourgeoise.  L’apport  est  si  con¬ 
sidérable  qu’en  certains  points  il  forme  à  lui  seul  des 
épaisseurs  constatées  de  plus  de  50  mètres. 

Semblable  dépôt,  avec  ses  alternances  caractérisées  par 
les  changements  dans  la  nature,  l’origine  des  éléments  et 
la  direction  des  courants,  n’est  point,  on  le  comprendra 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  MÉMOIRES,  8 


—  114  — 


sans  peine,  l’œuvre  d’un  jour,  mais  il  représente  le  travail 
des  siècles. 

Vers  quelle  époque  s’est  produit  ce  dépôt?  Si  nous  en 
jugeons  par  le  volume,  la  nature  et  la  position  des  blocs 
charriés,  il  doit  appartenir  aux  premiers  temps  de  l’époque 
quaternaire  qui  succèdent  immédiatement  à  la  sédimenta¬ 
tion  des  derniers  étages  tertiaires,  alors  que  la  haute  Bel¬ 
gique  était  encore  couverte  de  crétacé,  de  sables  landeniens, 
que  les  grès'  blancs  affleuraient,  que  la  vallée  elle-même 
était  encore  presque  entièrement  comblée  par  ces  anciennes 
assises  sédimentaires.  Le  fleuve  aux  allures  torrentueuses 
oscillait  latéralement,  se  déplaçant  à  droite  et  à  gauche  dans 
son  lit  majeur  et,  comme  le  Mississipi  d’aujourd’hui,  se 
répandait  largement,  inondant  autour  de  lui  la  plaine  et 
joignant  sans  doute,  comme  nous  l’apprennent  certains 
apports,  tels  que  les  laves  et  les  ponces,  ses  eaux  à  celles 
du  Rhin. 

Si  l’on  se  demande  ensuite  quelles  ont  été  les  relations 
stratigraphiques  de  ces  premiers  dépôts,  que  nous  appelle¬ 
rions  volontiers  Rhéno-moséens,  avec  ceux  de  la  période 
glaciaire,  on  est  amené  à  conclure  que  ces  derniers  n’ont  pu 
se  trouver  en  dessous  des  apports  fluviaux  pendant  que  les 
fleuves  coulaient  au  nord,  puisque  la  moraine  frontale 
n’avait  point  réussi  encore,  dans  son  lent  processus  vers 
le  sud,  à  parvenir  jusqu’à  eux. 

En  effet,  on  n’a  pas  eu  occasion  de  constater  à  la  base 
du  dépôt  de  transport  quaternaire  la  présence  de  masses 
erratiques  de  granité  du  nord;  celles  qu’on  a  signalées, 
ont  été  rencontrées  en  petit  nombre  dans  le  voisinage  du 
lit  actuel  de  la  Meuse  ou  dans  la  zone  alluviale  qui  borde 
le  fleuve,  ce  qui  fixe  leur  âge  à  des  temps  beaucoup  plus 
rapprochés  de  nous  et  ce  qui  nous  permet  de  les  attribuer 
aussi  bien  à  un  apport  alluvial  du  sud,  qu’à  un  dépôt 
morainique  venu  de  la  Scandinavie  ou  de  la  Finlande. . 


—  115 


On  peut,  il  est  vrai,  arguer  de  ce  fait,  qu’à  mi-hauteur 
dans  les  dépôts,  si  pas  à  leur  base,  on  rencontre  parfois 
dans  les  ballastières  certain  gravier  de  quartz  hyalin  su¬ 
perposé  à  de  minces  lits  d’argile  kaolineuse,  dérivée  du 
feldspath  altéré,  qui  rapprochés  du  voisinage  de  couches 
abondantes  en  mica  semblent  reconstituer  les  éléments 
fondamentaux  de  roches  granitiques. 

Est-ce  suffisant  pour  faire  admettre  comme  démontrée 
l’existence  d’un  dépôt  glaciaire  Scandinave  à  la  base  de  nos 
plus  anciens  apports  fluviatiles  ?  Nous  ne  le  pensons  pas  et 
nous  restons  disposé  à  considérer  avec  Dumont,  Staring, 
notre  collègue  et  ami  M.  J.  Lorié  et  un  bon  nombre  de 
géologues,  les  éléments  volumineux  des  dépôts  amenés  par 
la  Meuse,  dans  cette  partie  de  la  Belgique,  comme  con¬ 
stituant  les  plus  anciennes  assises  de  nos  terrains  quater¬ 
naires. 

Dans  les  derniers  mètres  supérieurs  du  dépôt  fluviatile, 
on  commence  à  voir  paraître  en  divers  points  de  la  région 
encore  si  incomplètement  étudiée,  des  lits  discontinus  et 
des  lentilles  d’une  faible  épaisseur  de  limon  gris  jaunâtre, 
partout  employé  à  la  fabrication  des  pannes  et  enfin  des 
fragments  plus  ou  moins  volumineux  de  roches  granitiques 
qui  appartiennent  au  dépôt  erratique  du  Nord.  Ils  se 
montrent,  comme  la  théorie  l’exige,  entremêlés  aux  élé¬ 
ments  fluviatiles  de  transport  venus  du  sud,  avec  lesquels 
ils  ont  chevauché.  Enfin  il  s’en  trouve,  comme  on  sait,  à 
la  surface  du  sol  actuel. 

Les  premiers  explorateurs,  d’Omalius,  Lyell,  etc.,  nous 
ont  signalé  ces  derniers,  alors  qu’ils  se  pressaient  encore 
nombreux  dans  la  bruyère,  et  que  leurs  masses  colossales 
n’avaient  point  été  détruites  ou  amoindries,  sacrifiées  à  la 
réparation  des  routes,  des  monuments  publics  et  employées 
à  la  reconstruction  des  habitations  particulières.  Actuelle¬ 
ment  c'est  à  peine  si  quelque  borne-limite  ayant  une  valeur 
historique,  a  seule  été  exceptionnellement  conservée. 


—  116 


Les  faits  observés  nous  amènent  donc  à  conclure  que  la 
première  phase  des  phénomènes  qui  ont  marqué  l’aube  des 
temps  quaternaires,  est  représentée,  dans  cette  partie  de 
la  Belgique,  par  des  dépôts  fluviaux  à  éléments  venus  du 
sud,  éléments  qui  résultent  du  lavage  du  sol  émergé  depuis 
le  retrait  de  la  mer  landenienne  et  des  autres  bandes  con¬ 
tinentales,  laisses  abandonnées  par  les  mers  postérieures, 
additionnés  des  matériaux  empruntés  par  le  fleuve  à  son 
bassin  supérieur  :  cette  première  phase,  que  nous  appelons 
pluviaire,  paraît  avoir  été  fort  longue. 

A  l’approche  de  la  moraine  inférieure  Scandinave  (*),  qui 
marque  la  seconde  phase,  l’œuvre  de  la  période  glaciaire 
proprement  dite,  commence  :  il  y  a  chevauchement,  avec 
des  alternatives  d’avancement,  de  recul,  et  mélange  des 
éléments  provenant  de  points  diamétralement  opposés. 
Enfin,  en  dernier  lieu,  faction  glaciaire  progressant  tou¬ 
jours  atteint  son  apogée,  le  manteau  de  glace  gagne  de 
proche  en  proche,  recouvre  tout,  parsème  la  plaine  du  Nord 
de  l’Europe  d’une  nappe  d’erratiques  que  nous  y  retrou¬ 
vons  encore  aujourd’hui,  et  interrompt  momentanément  la 
vie  dans  cette  partie  du  monde  qui  fait  l’objet  de  nos 
études. 

(*)  Certains  faits  récemment  mis  en  lumière  et  diverses  raisons  que  nous 
comptons  développer  ailleurs,  nous  induisent  à  accorder,  dans  ses  effets  sur 
notre  territoire,  une  action  prépondérante  au  courant  finlandais.  L’orientation 
générale  des  collines  de  la  région  nord-est  de  la  Belgique  nous  paraît,  en  partie, 
devoir  être  attribuée  à  cette  cause  et  avoir  gardé  la  trace  de  ce  phénomène. 


ÉPOQUE  QUATERNAIRE. 


Description  sommaire  des  blocs  colossaux  de  grès  blanc  cristallin,  provenant 
de  l’étage  landenien  supérieur,  dont  la  rencontre  a  été  signalée  par  l’auteur, 
dès  1867,  en  différents  points  de  la  Campine  limbourgeoise, 

PAR 

É.  DELVAIJX. 


Nous  avons,  à  diverses  reprises,  fait  allusion  dans  les 
mémoires  que  nous  avons  publiés  sur  le  terrain  quater¬ 
naire,  à  des  blocs  métriques  de  quartzite,  de  roches 
dévoniennes  et  autres,  amenés  de  l’Ardenne  (*),  qui  se 
trouvent  disséminés  à  la  surface  actuelle  du  sol  de  la  Cam¬ 
pine.  En  maintes  circonstances,  nous  avons  appelé  spécia¬ 
lement  l’attention  de  nos  collègues  sur  d’autres  blocs,  ceux- 
ci  de  grès  blanc  tertiaire  (2),  d’un  volume  plus  colossal 
encore  que  celui  des  premiers,  qui,  enfoncés  profondément 
dans  les  dépôts  meubles  de  transport,  percent  de  distance 
en  distance  la  surface  du  sol  qu’ils  dépassent  de  un  mètre 
à  peine  en  divers  points  de  la  région  précitée. 

Après  avoir  servi  longtemps  d’aliment  à  la  légende  qui  en 
a  fait  l’objet  de  superstitions  variées,  ils  ont  été,  dans  ces 
dernières  années,  repris  par  les  archéologues  et  souvent 
considérés  comme  rentrant  dans  leur  domaine.  C’est  ainsi 

(*)  É.  Delvàux.  Époque  quaternaire .  De  l’extension  des  dépôts  glaciaires  de 
la  Scandinavie  et  de  la  présence  des  blocs  erratiques  du  Nord  dans  les  plaines 
de  la  Belgique.  Ann.  Soc.  Géol.  de  Belgique.  T.  XL  Mémoires.  In-8°.  Liège, 
1884. 

(2)  Le  même.  Op.  cit.  page  84.  Note  n°  4. 


118  - 


qu’on  les  a  érigés,  qu’on  en  a  fait,  tour  à  tour,  des  menhirs, 
des  dolmens,  des  hunnebedden  et  des  cromlechs. 

Un  mot  suffit  pour  avoir  raison  de  toutes  ces  erreurs, 
pour  dissiper  ces  illusions;  ce  mot,  nous  l’avons  dit  il  y  a 
longtemps,  car  nous  croyons  être  le  premier  géologue  qui  les 
ait  visités,  et  chaque  fois  que  nous  étions  consulté  sur  cet 
objet,  nous  ne  pouvions  que  le  répéter  :  ces  blocs,  disions- 
nous,  n’ont  rien  de  commun  avec  les  monuments  mégali¬ 
thiques;  ils  n’ont  de  préhistorique  que  leur  masse.  Gomme 
on  le  verra  plus  loin,  ils  décèlent  par  des  caractères  exté¬ 
rieurs  très  marqués  et  faciles  à  saisir,  tant  minéralogiques 
que  paléontologiques,  leur  origine  tertiaire.  Ce  sont  des 
grès  cristallins  de  l’étage  landenien.  Arrachés,  par  les  eaux 
d’amont,  à  l’assise  supérieure  de  cet  étage,  ils  ont  été  en¬ 
traînés  et  déposés  aux  endroits  où  nous  les  rencontrons 
aujourd’hui,  enfouis  au  milieu  des  autres  éléments  pondé- 
reux  de  transport  que  la  Meuse  et  ses  tributaires  enle¬ 
vaient  à  leurs  rives  et  charriaient  pour  les  déposer  au  loin 
dans  la  plaine  aux  premiers  âges  de  l’époque  quaternaire. 

Avant  de  passer  à  la  description  des  gîtes  de  la  Gampine 
où  nous  avons  rencontré  ces  blocs,  un  mot  pour  rappeler 
l’historique  de  notre  découverte  ne  sera  peut-être  pas 
inutile. 

C’est  en  1867  que  notre  attention  fut,  pour  la  première 
fois,  appelée  sur  ces  monolithes.  Notre  curiosité  avait  été 
éveillée  par  la  lecture  de  la  carte  (*)  à  grande  échelle  des 
environs  du  camp  de  Beverloo. 

Nous  avions  vu  sur  la  feuille  d’Helchteren  (2)  la  repré- 

(*)  Carte  des  environs  du  camp  de  Beverloo,  en  20  feuilles,  levée  à 
l’échelle  de  1/20000  par  les  officiers  d’Ëtat-Major,  etc.,  gravée  en  noir.  Dépôt 
de  la  Guerre.  1848-1853. 

(2)  Coordonnées  géographiques  prenant  origine  à  partir  du  clocher  de 
l’église  de  Zonhoven  :  Long.  Est,  3410  m.  ;  Lat.  Nord,  520  m.  ;  Alt.  60.  Carte  des 
environs  du  camp  de  Beverloo,  en  20  feuilles,  gravée  en  noir,  à  l’échelle  de 
1/20000.  Feuille  19,  Helchteren,  Dépôt  delà  guerre,  1850. 


119  - 


sentation  d'un  petit  monticule  avec  un  pointement  de  roc 
au  sommet,  accompagnée  du  mot  Roche ,  le  tout  inscrit 
précisément  dans  une  région  où  nous  savions  que  les 
roches  en  place  font  absolument  défaut.  Nous  résolûmes, 
pour  avoir  l’explication  de  ce  fait,  de  visiter  la  localité,  ce 
que  nous  exécutâmes  effectivement  quelques  jours  après 
notre  arrivée  et  telle  a  été  l’origine  de  ces  recherches. 

GITE  DE  HOLSTEEN  MOLEN  HEIDE. 

Lorsque  quittant  le  village  de  Zonhoven,  situé  sur  la 
grande  route  de  Hasselt  à  Bois-le-Duc,  à  7  kilomètres  au 
nord  de  la  première  de  ces  deux  villes,  on  prend  le  chemin 
qui  fait  face  à  la  tour  de  l’église,  après  avoir  marché  tou¬ 
jours  vers  l’Est  et  parcouru  3  kilomètres  600  mètres  envi¬ 
ron,  on  débouche  au  pied  d’une  série  de  monticules  sauvages 
dans  la  bruyère  de  Holsteen  Molen  Heide. 

Arrivé  en  ce  point,  les  bois,  actuellement  dérodés,  per¬ 
mettent  d’apercevoir  vers  la  gauche,  à  une  centaine  de 
mètres  dans  la  direction  du  nord,  les  têtes  des  rocs  qui  ap¬ 
paraissent  en  saillie  (j).  Derrière  ceux-ci,  une  petite  ferme, 
occupée  lors  de  notre  passage  (2)  par  le  sieur  Louis  Leene, 
est  la  dernière  habitation  que  l’on  rencontre  avant  de  s’en¬ 
foncer  dans  les  solitudes  de  la  plaine. 

Le  niveau  moyen  du  sol  de  surface  où  gisent  les  grès  se 
trouve  à  la  cote  60,  tandis  que  les  collines  qui  dressent 
devant  nous  leurs  sommets  dénudés,  formées  de  cailloux, 
de  sables  et  de  graviers  de  transport,  s’élèvent  jusque  80 
mètres  d’altitude. 


(D  Coordonnées  géographiques  prenant  origine  au  clocher  de  l’église  de 
Zonhoven  :  Long.  Est,  3460  m.;  Lat.  Nord,  860  m.;  Alt.  60.  Feuille  XXV/8, 
Hasselt.  Carte  topographique  de  la  Belgique  à  l’échelle  de  4/20000. 

(2)  En  juin  4867,  en  janvier  4874  et  en  novembre  4883. 


—  120  — 


L’espace  occupé  par  les  quartiers  de  grès  forme  un  tra¬ 
pèze  d’environ  80  mètres  sur  100.  Le  nombre  de  blocs  que 
l’on  peut  apercevoir  est  actuellement  réduit  à  11  ;  quelques- 
uns  développent  un  volume  que  nous  évaluons  de  4  à  36 
mètres  cubes  ;  tous  sont  profondément  enfoncés  et  dé¬ 
passent  à  peine  de  1  m.  60  c.  la  surface  du  sol.  Nous  igno¬ 
rons  à  quelle  profondeur  exacte  ils  descendent,  car  les 
excavations  que  nous  avons  fait  pratiquer  devant  nous, 
dans  le  but  de  constater  la  nature  et  le  mode  de  contact 
de  nos  roches  avec  le  terrain  environnant,  ont  bien  vite 
rencontré  l’eau,  qui  afflue  ici  en  abondance  et  qui  nous  a 
empêché  de  poursuivre  nos  recherches. 

Les  blocs  sont  très  altérés;  ils  offrent  des  angles  arron¬ 
dis,  des  arêtes  émoussées  et  des  faces  concrétionnées  en 
forme  de  mamelons  séparés  par  des  sillons  plus  ou  moins 
profonds.  La  surface  est  perforée  dans  des  directions  oppo¬ 
sées  par  des  cavités  cylindriques,  cupuliformes,  etc.,  de 
0,03,  0,18,  0,60  centimètres  de  profondeur  et  même  da¬ 
vantage,  sur  0,11  à  0,14  centimètres  de  diamètre.  Ces  per¬ 
forations  dirigées  en  tous  sens  ne  sont  pas  rectilignes  et 
sont  indifféremment  réparties  sur  les  diverses  faces  visibles' 
des  blocs;  les  plus  petites,  de  2  à  3  millimètres  de  diamètre, 
semblent  être  l’œuvre  de  vers  ou  d’insectes  fouisseurs  : 
toutes  ces  cavités  ont  été  évidemment  pratiquées  dans  le 
sable  landenien  avant  qu’il  ne  fût  concrétionné  en  grès.  La 
surface  des  blocs,  douce  au  toucher  et  comme  polie  en  cer¬ 
tains  endroits,  est  encore  dure,  cohérente  à  plusieurs  mil¬ 
limètres  de  profondeur;  elle  est  rude  ailleurs,  se  désagrège 
et  les  débris  qui  résultent  de  cette  désagrégation,  ont 
formé  des  monticules  de  sable  que  le  vent  déplace  con¬ 
tinuellement.  Les  cultivateurs  dégradent  eux-mêmes  ces 
monuments  de  la  nature  et  nous  avons  vu  les  ouvriers  de  la 
ferme  voisine,  venir  y  aiguiser  le  fer  de  leurs  bêches  et  de 
leurs  outils. 


—  121  — 


Ces  blocs,  mi-partie  saillants,  faiblement  enfoncés,  ou 
totalement  enfouis  sous  la  surface,  ont  l’air  d’avoir  été 
jetés  pêle-mêle  les  uns  au-dessus  des  autres.  Lorsque 
la  roche,  ce  qui  est  fort  rare,  offre  dans  sa  texture  des 
traces  de  stratification,  le  bloc  qui  les  porte  est  déposé 
dans  une  situation  telle,  qu’elle  exclut  toute  relation  entre 
cette  dernière  et  celle  que  pourraient  présenter  les  dépôts 
du  sol. 

Nous  avons  dit  que  ces  grès  sont  subanguleux,  à  arêtes 
émoussées  ;  les  uns  offrent  des  faces  rugueuses,  ternes, 
noires;  ils  sont  friables,  s’effritent,  tombent  en  poussière  et 
s’ensevelissent  peu  à  peu  dans  le  sable  de  quartz  hyalin 
résultant  de  leur  propre  désagrégation.  Les  autres  sont  au 
contraire  d’une  dureté  extraordinaire  à  la  surface,  et  celle-ci 
restée  blanche  apparaît  comme  vitrifiée  et  semble  glacée, 
polie  :  rien  toutefois  du  poli  glaciaire,  mais  comme  si  un 
enduit  visqueux  ayant  coulé  avait  recouvert  toutes  les 
aspérités  de  la  pierre. 

La  roche  est  formée  exclusivement  de  grains  de  quartz 
hyalin  pur,  juxtaposés,  sans  ciment  apparent;  parfois  fon¬ 
dus,  vitrifiés,  unis  étroitement  ou  adhérents  à  peine. 

Le  ciment  presque  invisible  de  ces  grès  est  formé,  ainsi 
que  nous  l’avons  dit  ailleurs  au  sujet  des  grès  d’Overlaer(4), 
de  silice  gélatineuse  (silice  hydratée),  dissoute  par  l’action 
des  eaux  pluviales  chargées  d’acide  carbonique.  Celles-ci 
en  s’infiltrant  dans  les  sables  landeniens  y  ont  abandonné 
la  silice  qu’elles  tenaient  en  solution,  les  ont  rendus  cohé¬ 
rents  et  transformés  en  grès. 

Certaines  parties  de  ce  grès  sont  composées  de  grains 
qui,  bien  que  du  même  volume  que  leurs  voisins,  ne  sont 

(j)  É.  Delvaux.  Note  sur  quelques  ossements  fossiles  recueillis  aux  environs 
(TOverlaer,  près  de  Tirlemont,  et  observations  sur  les  formations  quaternaires 
de  la  contrée.  Extrait  des  Ann.  de  la  Soc.  ge'ol.  de  Belgique.  Mémoires.  T.  V., 
p.  52  et  53.  In-8°  avec  planche.  Liège,  1878. 


pas  roulés  comme  eux,  mais  présentent  des  cristaux  par¬ 
faits,  dont  les  faces  étincellent,  dont  les  arêtes  sont  restées 
vives  et  les  pyramides  terminales  absolument  intactes. 

Généralement  d’un  blanc  mat  dans  la  cassure,  le  grès  se 
colore  parfois  accidentellement  d’une  faible  teinte  jaune 
lavé,  provenant  de  la  limonite,  mais  cette  coloration  est 
pour  ainsi  dire  superficielle.  La  roche  est  presque  toujours 
homogène  (*);  il  est  fort  rare  qu’on  y  observe  des  traces 
de  stratification  :  un  seul  bloc,  du  gîte  que  nous  décrivons, 
a  présenté  nettement  cette  disposition.  Il  accuse  une  incli¬ 
naison  de  30°  environ  avec  l’horizon. 

Tels  sont  les  caractères  pétrographiques  de  ces  grès.  Par 
leur  structure,  les  éléments  qu’ils  renferment,  le  mode 
d’agrégation,  leur  ténacité  d’une  part,  leur  friabilité  de 

(!)  Nous  n’avons  jamais  remarqué  parmi  les  grès  landeniens  de  la  Campine, 
la  présence  de  blocs  à  grains  pisaires  ou  de  masses  renfermant  des  cailloux 
avellanaires  comme  on  voit  entremêlés  dans  certains  échantillons  provenant  de 
la  Baraque-Michel,  qui  nous  ont  été  obligeamment  communiqués  par  M.  G. 
Dewalque.  Encore  moins  nos  grès  présentent-ils  les  caractères  des  agrégats  à  gros 
éléments  qui  constituent  les  poudingues.  L’explication  est  aisée  à  donner.  Les 
grès  à  éléments  fins,  homogènes,  sont  incomparablement  plus  cohérents  que 
ceux  à  gros  éléments  ;  on  conçoit  que  la  faible  quantité  de  silice  gélatineuse 
répandue  dans  les  interstices  et  formant  ciment,  retienne  plus  facilement  un 
simple  grain  de  sable  fin,  qu’un  caillou. 

Nous  admettons  cependant  que  les  grès  landeniens  à  gros  éléments  ou  pou¬ 
dingues  silicieux,  ont  également  été  transportés  par  les  eaux  et  existé  en 
Campine,  mais  ils  se  sont  rapidement  désagrégés.  Ils  constituent  actuel¬ 
lement  certains  dépôts  ou  nappes  de  petits  cailloux  de  quartz  et  de  quartzite, 
que  nous  avons  souvent  rencontrés,  localisés  en  des  points  où  ils  formaient 
à  la  surface  du  sol  noir,  des  plaques  ou  taches  d’une  blancheur  éblouissante. 
Ces  accumulations  toutes  locales  ont  excité  notre  curiosité  jusqu’au  jour  où 
nous  avons  trouvé  l’explication  de  leur  origine. 

Nous  n’éprouverions  aucune  répugnance  à  considérer  certains  amas  de  cail¬ 
loux  de  quartz  et  de  quartzite,  signalés  dans  la  moyenne  Belgique,  dans  la 
vallée  de  la  Meuse  et  en  Ardenne,  dont  l’origine  n’a  pas  été  jusqu’à  présent 
suffisamment  expliquée  (ainsi  que  le  constate  lui-même  dans  le  prodrome, 
M.  G.  Dewalque),  comme  résultant,  pour  une  bonne  partie,  de  la  désintégra¬ 
tion  de  blocs  de  même  origine  landenienne,  soit  affaissés  sur  place,  soit 
déposés  par  les  eaux  après  un  transport  plus  ou  moins  éloigné. 


—  123  - 


l’autre,  leur  état  de  conservation  et  d’altération,  leur  pesan¬ 
teur  spécifique  et  leur  résistance  à  l’écrasement,  leur  colo¬ 
ration,  l’espèce  de  vernissage  auquel  ils  ont  été  soumis  et 
enfin  leur  faciès  général,  il  n’est  pas  possible  d’hésiter  sur 
leur  détermination  ni  de  les  confondre  :  à  notre  avis,  il 
est  impossible  de  les  prendre  pour  autre  chose  que  pour 
des  grès  du  landenien  supérieur,  tels  qu’ils  existent  et  sont 
connus  partout  en  Belgique. 

Mais  à  ces  dispositions  si  caractéristiques  viennent  s’en 
ajouter  d’autres  qui  les  renforcent  et  qui,  s’il  était  besoin, 
lèveraient  les  derniers  doutes.  Nous  voulons  faire  allu¬ 
sion  au  caractère  paléontologique,  à  certaines  traces  d’orga¬ 
nismes  fossiles  qu’ils  renferment  ou  qu’ils  présentent.  Ces 
caractères  sont  de  différentes  natures. 

Ce  sont  des  cavités  plus  ou  moins  régulières,  hémisphé¬ 
riques  ou  cylindriques,  disposées  en  sens  divers,  dont 
quelques-unes  sont  assez  étendues  et  pénètrent  à  une  pro¬ 
fondeur  considérable.  Elles  semblent  être  l’œuvre,  le  ré¬ 
sultat  du  travail  souterrain  de  certains  rongeurs;  on  les 
prendrait  volontiers  pour  d’anciens  terriers  ou  pour  des 
galeries  de  taupes. 

Les  autres  moins  grandes  paraissent  dues  à  la  présence 
de  végétaux  dont  on  reconnaît  assez  facilement  la  nature, 
le  tissu  et  qui  arrivent  parfois  à  être  susceptibles  de  déter¬ 
mination  :  on  suit  les  racines,  les  tiges  à  leur  bifurcation. 

Enfin  les  dernières  sont  fournies  par  des  empreintes  ou 
des  perforations  de  0.001  à  0.002  millimètres  de  diamètre, 
droites  ou  courbes,  fréquemment  colorées  en  brun  par 
l’oxyde  de  fer,  que  nous  attribuons  à  l’action  des  vers  ou  à 
celle  d’autres  organismes  de  nature  analogue;  elles  rap¬ 
pellent  d’ailleurs  les  tubes  ou  tuyaux  qui  se  rencontrent 
dans  divers  grès  de  nos  assises  tertiaires. 

Nous  ajouterons  pour  terminer  que  les  phénomènes 
d’altération  qui  se  manifestent  dans  nos  grès  remaniés  de 


124  — 


la  Campine,  offrent  des  traits  de  ressemblance  la  plus 
étroite  avec  les  caractères  résultant  de  l’altération  de  ceux 
qui  sont  restés  en  place  :  ils  ne  peuvent  être  négligés.  Ainsi 
le  fendillement  est  commun  à  tous  les  deux  et  se  présente 
dans  les  mêmes  conditions.  Le  processus  d’altération  à  la 
surface  et  le  faciès  qui  en  résulte  sont  les  mêmes  ;  la  dis¬ 
position  des  fissures,  l'émiettement  de  la  roche,  sa  friabilité 
se  produisent  de  la  même  manière  et  sont  identiques.  Tout, 
jusqu’aux  résidus  de  transformation,  tend  à  établir  l’étroite 
relation  qui  existe  entre  les  grès  blancs  landeniens  que  l’on 
rencontre  dans  la  Campine  et  ceux  des  autres  régions  de 
la  Belgique. 

GITE  DE  SLEDDERLO. 

Le  gîte  de  Sledderlo  nous  avait  été  signalé  par  M.  E. 
Geraets,  professeur  à  l’Athénée  de  Hasselt  et  membre  de 
plusieurs  Sociétés  savantes,  qui  s’occupe  avec  succès, 
comme  on  sait,  de  recherches  géologiques,  paléontolo- 
giques  et  auquel  l’archéologie  préhistorique  du  Limbourg 
doit  d’utiles  travaux.  Dans  une  visite  que  nous  fîmes  à  ses 
collections,  en  1874,  l’honorable  professeur  nous  informa 
qu’un  cercle  de  grandes  pierres  brutes,  sorte  de  crom¬ 
lech,  se  voyait  dans  une  bruyère  marécageuse  entourée 
de  bois,  située  au  sud  de  Genck  et  dans  la  direction  de 
Bilsen. 

Il  n’en  fallait  pas  davantage  pour  stimuler  notre  ardeur  ; 
aussi  peu  de  jours  après  cet  entretien,  nous  nous  rendions 
au  gîte  indiqué  que  nous  explorions  pour  la  première  fois. 
Nous  le  visitâmes  à  nouveau  une  seconde  fois,  le  1er  juin 
1877,  et  une  dernière  le  12  novembre  1883. 

Au  sortir  du  village  de  Genck,  un  chemin  de  traverse, 
prenant  origine  à  100  mètres  ouest  du  clocher  de  l’église, 
court  au  sud  dans  la  direction  de  Langerloo,  distant  de 


125  — 


2  kilomètres  à  peine.  Passé  ce  hameau,  on  atteint,  à  un 
kilomètre  plus  au  sud,  la  Dallder  Heyde  (*),  bruyère  maré¬ 
cageuse  dont  les  eaux  arrêtées  depuis  quelques  années, 
par  des  barrages,  se  transforment  peu  à  peu  en  étangs 
limpides. 

C’est  à  la  pointe  sud  du  premier  de  ces  étangs,  au 
débouché  du  chemin  de  Langerloo  dans  la  bruyère,  que 
se  voit  le  champ  des  pierres  (2)  dont  l’altitude  est  de  6J 
mètres  environ  ;  un  chemin  rectiligne,  orienté  est-ouest, 
relie  ce  point  au  hameau  de  Sledderlo.  Les  collines  sur 
lesquelles  ce  dernier  est  bâti  offrent  toujours  la  même 
composition  :  des  amas  de  cailloux,  de  sables  et  de  gra¬ 
viers.  Du  haut  de  la  terrasse,  dont  l’altitude  est  de  80 
mètres,  on  aperçoit  directement  au  sud,  la  vallée  du  Démer 
et  plus  loin  les  clochers  de  Bilsen. 

Les  blocs  qu’on  nous  avait  renseignés  comme  formant  un 
cercle  de  pierres  druidiques  (3),  étaient  disséminés  sans 
ordre,  au  nombre  de  47  à  l’époque  de  notre  passage.  Toutes 
ces  masses  sont  à  moitié  ou  à  peu  près  complètement  en¬ 
foncées  dans  le  sol,  composé  de  gravier  et  de  cailloux  ; 
chaque  pierre  est  entourée  d’une  petite  dépression  annu¬ 
laire,  dans  laquelle  l’eau  de  pluie  s’accumule.  La  composi¬ 
tion  minéralogique  de  la  roche  est  absolument  la  même 
que  celle  des  grès  blancs  du  gîte  de  Holsteen  Molen  Heide. 
La  seule  différence  que  nous  trouvions  à  signaler  réside 
dans  le  volume  qui  est  un  peu  inférieur  à  celui  des  blocs 
que  nous  avons  précédemment  décrits.  Le  plus  grand  grès 
de  Sledderlo  cube  à  peine  une  quinzaine  de  mètres. 

(*)  Heyde,  Heide  =  bruyère. 

(a)  Coordonnées  géographiques  prenant  origine  à  la  tour  de  l’église  de 
Genck:  Long.  Est,  490  m.;  Lat.  Sud,  3200  m.;  Alt.  61.  Feuille  XXVI/5,  Genck. 
Carte  topographique  de  la  Belgique  à  l’échelle  de  4/20000. 

(*)  Vid.  J.  Vandermaelen.  Carte  archéologique,  etc.  de  la  Belgique.  Établis¬ 
sement  géographique  de  Bruxelles,  MDCCCLXX1V. 

C.  Van  Dessel.  Carte  archéologique  de  la  Belgique  à  l’échelle  de  4/375000. 
Bruxelles,  1877. 


120  - 


Toutes  les  observations  que  nous  avons  faites  plus  haut 
s’appliquent  rigoureusement  aux  roches  de  Sledderlo. 
Comme  au  premier  gîte,  les  masses  gréseuses  offrent  des 
perforations  et  leur  surface  est  l’objet  des  mêmes  altéra¬ 
tions.  Les  dépressions  que  l’on  y  constate  sont  le  plus  sou¬ 
vent  bordées  de  mousse  et  forment  autant  de  coupes,  rem¬ 
plies  d’une  eau  limpide,  où  aime  à  se  désaltérer  l’oiseau 
de  passage.  Ces  pierres  sont  appelées  Holesteenen  et 
Grysesteenen  par  les  gens  du  pays. 

GITE  DE  GELIEREN. 

Le  troisième  et  dernier  gîte  qu’il  nous  reste  à  décrire, 
est  celui  de  Gelieren  que  nous  avons  visité  tant  de  fois  (*). 
Peu  éloignée  de  Genck,  cette  localité  est  bien  connue  des 
touristes  et  des  géologues. 

On  sait  que  d’immenses  ballastières  ouvertes  depuis  près 
d’un  siècle  dans  les  anciens  dépôts  de  transport  de  la  Meuse, 
sont  exploitées  aux  environs  de  Genck  et  de  Gelieren,  pour 
l’empierrement  des  routes,  pour  le  ballast  de  la  voie  ferrée 
et  pour  fournir  de  gravier  les  allées  de  nos  parcs  et  de  nos 
jardins. 

Dans  les  excavations  en  entonnoir  qu’ils  pratiquent,  les 
ouvriers  rencontrent  de  temps  à  autre,  outre  les  blocs 
métriques  de  roches  primaires,  d’énormes  masses  de  grès 
blanc  tertiaire  qu’ils  sont  obligés  d’abandonner,  ainsi  que 
les  premiers,  dans  la  carrière  où  peu  à  peu  les  uns  et  les 
autres  ne  tardent  point  à  être  recouverts  par  la  chute  des 
parois  et  par  les  éboulis. 

Nous  avons  eu  la  bonne  fortune  d’arriver  à  temps,  dans 
l’une  de  ces  ballastières  abandonnées  (2),  précisément  peu 

(*)  Coordonnées  géographiques  prenant  origine  à  compter  de  la  tour  de  l’é¬ 
glise  de  Genck  :  Long.  Est,  4900  m.;  Lat.  Nord,  460  m.;  Alt.  79.  Planchette 
XXVI/5,  Genck.  Carte  topographique  de  la  Belgique  à  l’échelle  de  4/20000. 

(2)  Loc.  cit. 


127  - 


de  jours  après  qu’un  homme  de  goût,  ami  de  la  science, 
eut  mis  à  exécution  l’heureuse  idée  de  fixer  par  la  photo¬ 
graphie  l’image  de  l’un  de  ces  blocs  si  remarquables  de 
grès  blanc  landenien. 

Nous  reproduisons  dans  le  dessin  qui  accompagne  cette 
notice  une  vue  de  la  première  ballastière  de  Gelieren  (*), 
que  nous  devons  à  l’amitié  de  notre  excellent  confrère, 
M.  Fr.  Rofiîaen.  Nous  saisissons  avec  empressement  cette 
occasion  de  le  remercier.  Le  bloc  principal  de  grès  blanc 
qui  se  détache  en  pleine  lumière  au  centre  de  l’excava¬ 
tion,  ne  mesure  pas  moins  de  11  mètres  cubes.  Plusieurs 
masses  de  grès,  de  volume  moins  considérable,  mais  en 
général  dépassant  1  mètre  50  c.,  l’entourent  et  rendent 
avec  exactitude  l’allure  bouleversée  du  dépôt. 

Quant  au  bloc  principal,  il  est  aisé,  avec  un  peu  d’atten¬ 
tion,  d’observer  les  perforations  qui  couvrent  sa  surface 
ainsi  que  les  éclats  ou  débris  qui  l’entourent  :  résultat  de 
l’altération  par  les  agents  météoriques  et  aussi,  pour  la 
majeure  partie,  fragments  détachés  par  le  marteau  des 
géologues. 

Les  caractères  minéralogiques  de  la  roche  sont  accusés 
avec  la  même  netteté  que  ceux  des  grès  blancs  que  nous 
avons  précédemment  décrits  dans  les  autres  gîtes  que  nous 
avons  visités.  Après  avoir  tenu  les  échantillons  en  main  et 
les  avoir  examinés,  il  n’est  plus  possible  de  les  confondre  : 
on  nous  saura  gré,  croyons-nous,  de  ne  pas  recommencer 
cette  description. 

(*)  Ce  dessin  a  été  exécuté  d’après  une  épreuve  photographique  due  à  l’ha¬ 
bileté  de  M.  l’avocat  Le  Roy.  On  n’aura  pas  de  peine  à  reconnaître,  dans  l’ob¬ 
servateur,  assis  sur  l’une  des  masses  éboulées,  M.  Fr.  Roffiaen,  dont  le  pinceau 
délicat  a  rendu  avec  un  sentiment  si  vrai  la  nature  spéciale  de  notre  bruyère 
campinienne. 


-  128  — 


RÉCAPITULATION. 

Ces  blocs  de  grès  blanc  landenien  étaient  beaucoup  plus 
nombreux  dans  le  passé.  Il  y  en  avait  entre  autres  un,  à 
Asch,  qui  a  été  détruit  de  notre  temps;  il  en  existe  encore 
dans  la  bruyère  de  Beverst,  aux  environs  du  château 
de  Schoonbeek,  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Diepen- 
beek,  etc.  Il  va  sans  dire  qu’un  grand  nombre  de  ces  quar¬ 
tiers  de  roche  restent  encore  inconnus,  enfouis  dans  le 
sous-sol  et  formant  la  réserve  de  l’avenir. 

On  a  pu  voir  que  nos  blocs  ne  présentent  aucun  des 
caractères  qui  s’attachent  aux  monuments  mégalithiques; 
l’emplacement  qu’ils  occupent  aurait  dû  suffire  à  lui  seul 
pour  faire,  dès  le  principe,  repousser  cette  hypothèse. 

Dès  notre  premier  examen  de  ces  grès,  en  juin  1867, 
avant  qu’aucun  géologue  ne  les  eût  déterminés  minéralogi¬ 
quement,  nous  n’avons  pas  hésité  un  instant  sur  la  posi¬ 
tion  qu’il  convenait  de  leur  assigner  dans  la  série  strati- 
graphique  :  en  tout  semblables  aux  grès  des  environs  de 
Tirlemont  (*),  ils  n’ont  jamais  cessé  d’être  pour  nous  des 
grès  du  landenien  supérieur.  Quoi  d’étonnant? 

Les  hauts  plateaux  de  l’Ardenne  ont  été  revêtus  jadis 
d’une  couverture  crétacée  et  tertiaire  dont  nous  retrouvons 
souvent,  bien  qu’affaissés  sur  place,  des  vestiges  et  des 
témoins  incontestables.  Parmi  les  étages  tertiaires,  le  lande¬ 
nien  semble  être  celui  qui  s’est  le  plus  puissamment  déve¬ 
loppé,  puisque  c’est  lui  qui  a  laissé  les  traces  les  mieux 
marquées,  les  plus  nettes,  les  plus  profondes  de  son  exis¬ 
tence.  Ce  sont  ces  traces  patiemment  suivies  pas  à  pas,  qui 
ont  permis  à  nos  collègues  de  France,  MM.  Ch.  Barrois  et 

p)  La  composition  minéralogique  de  la  roche,  les  faces  mamelonnées  des 
blocs,  l’enduit  lustré  qui  les  recouvre,  tout  en  un  mot,  jusqu’aux  caractères 
paléontologiques,  bois  silicifié,  perforations  dues  aux  lombricides,  etc.,  tout 
tend  à  établir  leur  identité  avec  les  grès  exploités  à  Overlaer.  Yid.  É.  Delvaux. 
Op.  cit. 


—  129  — 


J.  GosseIet(!),  de  retrouver  dans  î’Ardenne  française  et 
chez  nous,  les  sables  et  les  masses  de  grès,  ultimes  ves¬ 
tiges  de  l’étage  entraîné. 

Dans  ces  derniers  temps,  l’un  de  nos  maîtres  les  plus  au¬ 
torisés,  M.  G.  Dewalque,  a  recueilli  (2)  sur  le  plateau  voisin 
de  la  Baraque-Michel  (3),  au  point  culminant  de  l’Ardenne, 
des  échantillons  provenant  d’un  bloc  de  poudingue  passant 
en  certaines  parties  au  grès  blanc,  à  éléments  fins  et 
moyens. 

La  détermination  de  ces  roches  a  été  l’objet  de  discus¬ 
sions  sur  lesquelles  on  est  revenu  dans  plusieurs  séances 
de  la  Société  géologique.  Rapportées  tout  d’abord  par  M.  G. 
Dewalque  à  une  variété  du  poudingue  de  Burnot,  elles  re¬ 
présentaient,  d’après  M.  M.  Lohest,  une  roche  cambrienne, 
que  ce  géologue  croyait  pouvoir  paralléliser  avec  le  pou¬ 
dingue  de  Harlech  des  géologues  anglais. 

Dès  que  ces  grès  nous  eurent  été  soumis,  nous  n’hési¬ 
tâmes  pas,  au  premier  examen  (l),  à  formuler,  malgré 
l’autorité  de  nos  savants  collègues,  une  détermination  assez 
différente  de  celle  qu’ils  avaient  présentée.  Nous  décla- 

(*)  Ch.  Barrois.  Sur  l’étendue  du  système  tertiaire  inférieur  dans  les 
Ardennes  et  sur  les  argiles  à  silex.  Extr.  des  Ann.  Soc.  Géol.  du  Nord.  T.  VI, 
p.  340.  Lille,  4S79. 

J.  Gosselet.  Notes  sur  les  sables  tertiaires  du  plateau  de  VArdenne.  Extrait 
des  Ann.  Soc.  géol.  du  Nord.  T.  VII,  p.  400.  4879. 

(2)  Communication  de  M.  G.  Dewalque  à  la  séance  du  48  juillet  4886.  Procès- 
verbal,  p.  CLXXX  et  seq.  —  Vid.  Séance  du  49  juin  4887.  Procès-verbal, 
p.  CLXX  et  seq. 

(3)  Les  coordonnées  géographiques  de  ce  point,  prenant  origine  au  clocher 
de  la  chapelle  Fischbach,  sont  :  Long.  Est,  40  m.;  Lat.  Nord,  180  m.;  Alt. 
672  mètres.  Planchette  L/2-3,  Baraque-Michel.  Carte  topographique  de  la 
Belgique  à  l’échelle  de  4/20000. 

(i)  Lors  de  la  séance  du  18  juillet  4886,  nous  avions  déclaré  avoir  rencontré 
à  l’état  roulé,  parmi  les  quartzites  de  la  Campine,  des  grès  blancs  cristallins, 
identiques  à  ceux  qui  étaient  présentés  en  séance,  grès  que  nous  considérions 
comme  tertiaires  et  appartenant  au  landenien  supérieur.  Notre  observation  fut 
omise  dans  le  compte  rendu  de  la  séance,  sans  que  nous  nous  soyons  aperçu 
de  cet  oubli  ou  que  nous  ayons  songé  à  le  signaler. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T  XIV.  MÉMOIRES  9 


130  — 


rames  reconnaître  ces  grès,  sans  la  moindre  hésitation, 
pour  appartenir  au  terrain  tertiaire  et,  précisant  davantage, 
au  landenien  supérieur. 

Nos  blocs  de  grès  blanc  landenien,  trouvés  à  l’état  roulé 
dans  le  quaternaire  inférieur  de  la  Gampine,  et  décrits 
dans  ce  travail,  nous  venions  de  les  reconnaître  et  de  les 
rencontrer  en  place,  affaissés  sur  eux- mêmes,  au  sommet 
de  l’Ardenne,  par  672  mètres  d’altitude. 

L’importance  de  cette  détermination  n’échappera  à  per¬ 
sonne,  ainsi  que  les  conséquences  qui  en  résultent  et  les 
déductions  que  l’on  en  peut  tirer. 

C’est  à  ces  puissantes  assises  landeniennes  maintenant 
disparues,  que  la  Meuse  et  les  cours  d’eau,  ses  tributaires, 
ont  arraché  les  masses  énormes  que  nous  trouvons 
entraînées  et  transportées  au  loin  dans  toute  l’étendue  de 
la  plaine,  avec  les  dépôts  variés  qui  attestent  encore 
aujourd’hui  la  puissance  mécanique  des  eaux  de  ce  fleuve 
pendant  la  période  pluviaire. 

L’existence  constatée  de  grès  landenien  supérieur  au 
faîte  de  l’Ardenne,  étend  encore  l’aire  de  dispersion  de 
ces  blocs,  ou  recule,  si  l’on  préfère,  le  point  initial,  les 
lieux  d'origine  d’où  ils  ont  été  amenés  et  nous  sont  par¬ 
venus. 

Il  y  avait  sans  doute  des  cimes  plus  élevées  encore  que 
celles  qui  existent  de  nos  jours  au  sud  et  à  l’est  de  notre 
frontière  et,  comme  l’ont  indiqué  certains  faits  que  nous 
avons  signalés,  la  présence  des  laves  et  des  ponces  de 
l’Eifel  démontre  que  la  Meuse  n’a  pas  roulé  seule  chez 
nous  des  dépôts  de  transport,  mais  que  le  Rhin  a  mêlé  à 
ces  éléments  des  matériaux  arrachés  à  son  bassin,  qu’il  a 
apporté  son  concours  et  aidé  ainsi,  dans  une  certaine 
mesure,  à  façonner  le  relief  des  plaines  de  la  Belgique. 


DÉTERMINATION 


DU 

CARBONE  ET  DE  L’HYDROGÈNE 

DANS  LES  SCHISTES  HOUILLERSJ 

CONTRIBUTION  A  L’ÉTUDE  DE  LA  EORMATION 
DE  LA  HOUILLE, 

PAR 

YV.  SPSUiYG. 


On  a  été  d’accord,  dès  longtemps,  pour  reconnaître  à  la 
houille  une  origine  végétale.  Les  idées  émises  de  temps  en 
temps,  par  quelques  savants,  lui  attribuant  une  nature 
minérale  ou  volcanique,  n’ont  jamais  pu  acquérir  droit  de 
cité. 

Mais  si  le  point  de  départ  de  nos  gisements  de  charbon 
est  aujourd'hui  hors  de  doute,  il  ri’en  est  pas  de  même  de  la 
question  de  savoir  comment  a  eu  lieu  l’accumulation' 
énorme  de  matières  végétales  en  dépôts  alternant  avec  des 
schistes  et  des  grès  et  surtout  comment,  une  fois  cette 
accumulation  opérée,  s’est  effectuée  la  transformation  des 
matières  végétales  en  une  masse  dont  les  propriétés  phy¬ 
siques  et  chimiques  sont  si  différentes  de  celles  des 
plantes  ? 

Il  serait  sans  objet  de  rappeler  les  différentes  théories 
qui  ont  été  proposées  en  réponse  aux  importantes  ques¬ 
tions  qui  se  posent  ici,  tant  au  point  de  vue  géologique  que 
sous  le  rapport  chimique. 


—  132  — 


Ce  travail  a  été  fait  plus  d’une  fois,  et  il  n’y  a  pas  long¬ 
temps  encore,  de  main  de  maître,  par  M.  Grand-Eury  (4)  ; 
mais  je  me  propose  de  toucher  un  point  qui  ne  paraît 
pas  avoir  fixé  assez  l’attention  jusqu’aujourd'hui,  bien  que, 
cependant,  il  soit  en  état  de  nous  fournir  quelques  rensei¬ 
gnements  utiles,  non  seulement  pour  la  géologie  théorique, 
mais  encore  pour  la  géologie  pratique,  voire  pour  son  appli¬ 
cation  à  l’exploitation  des  couches  de  houille.  Je  veux  par¬ 
ler  de  la  variation  que  présentent  les  roches  encaissant  les 
houilles,  en  composés  carbonés,  tant  au  mur  qu’au  toit,  à 
mesure  que  l’on  s’éloigne  de  la  couche  qu’elles  enserrent. 

En  mentionnant  seulement  les  deux  théories  les  plus 
généralement  reçues  sur  la  formation  des  importants  gise¬ 
ments  qui  nous  occupent,  j’aurai  assez  l’occasion  de  mon¬ 
trer  la  raison  de  ce  travail. 

CONSIDÉRATIONS  GÉNÉRALES. 

La  transformation  des  végétaux  en  houille,  au  sein  des 
eaux  de  la  mer,  devant  être  écartée  parce  qu’on  n’a  jamais 
observé,  avec  certitude,  la  présence  de  plantes  marines 
fossiles,  il  reste  à  admettre,  ou  bien  que  l’accumulation 
des  végétaux  s’est  faite,  sur  place,  par  voie  de  tourbage, 
ou  bien  qu’elle  a  été  produite  à  la  suite  d’inondations  pério¬ 
diques,  qui  auraient  arraché  arbres  et  plantes  des  versants 
des  montagnes  ou  des  collines  pour  les  précipiter  dans  des 
bas  fonds  d’une  étendue  considérable. 

Dans  l’un  et  dans  l’autre  cas,  à  une  époque  donnée,  la 
période  d’accumulation  des  végétaux  aurait  été  suivie  d'un 
dépôt  de  matières  terreuses  ou  sableuses,  origine  des 
schistes  ou  des  grès  houillers.  La  puissance  des  stampes 
comprises  entre  les  couches  de  houille  devait  se  trouver 


(*)  Annales  des  mines ,  mars-avril  1882. 


—  133  — 


nécessairement  en  relation  avec  la  durée  et  l’abondance  de 
ces  dépôts. 

Il  est  difficile  de  dire  laquelle  de  ces  théories  a  le  plus  de 
probabilité  d’exactitude,  si  Ton  se  borne  à  chercher  les  ren¬ 
seignements  exclusivement  dans  les  couches  de  houille 
elles-mêmes. 

A  première  vue,  l’accumulation  des  matières  végétales 
par  l’effet  des  inondations,  a,  sur  la  théorie  du  tourbage, 
l’avantage  de  mieux  faire  comprendre  pourquoi  les  couches 
de  houille  manquent  d’homogénéité.  Elles  sont  composées 
de  lits,  ou  plus  exactement,  de  feuillets,  de  composition 
diverse,  parmi  lesquelles  on  trouve,  presque  toujours, 
des  feuillets  de  schiste  (havage).  En  un  mot,  tout,  dans 
leur  caractère  d’ensemble,  paraît  parler  en  faveur  d’une 
formation  analogue  à  celle  des  couches  des  terrains  nep- 
tuniens. 

Cependant,  la  stratification  des  couches  de  houille  n’est 
pas  exclusive  du  tourbage.  Il  suffit,  pour  s’en  assurer, 
d’observer  nos  tourbières  modernes.  A  peu  d’exceptions 
près,  elles  montrent  également  une  disposition  par  couches 
alternatives.  Tantôt  la  masse  charbonneuse  est  plus  abon¬ 
dante,  tantôt  encore  les  dépôts  terreux  sont  plus  accentués. 
A  la  vérité,  pour  expliquer  cette  sorte  de  stratification,  on 
a  invoqué  aussi  les  inondations  périodiques,  ou  tout  au 
moins  les  variations  dans  le  degré  d’humidité  du  sol,  qui 
ont  modifié  la  végétation  d’une  manière  plus  ou  moins 
profonde. 

Si  l’examen  des  couches  de  houille  ne  suffit  pas  pour 
nous  renseigner  sur  leur  mode  de  formation,  il  est  naturel 
de  porter  les  investigations  ailleurs.  A  cette  fin,  nous  allons 
nous  demander  si,  en  se  plaçant  au  point  de  vue  de  l’une 
ou  de  l’autre  théorie,  on  doit  arriver  à  admettre  une  com¬ 
position  différente,  en  carbone  et  en  hydrogène,  pour  les 
schistes  du  mur  ou  du  toit  d’une  couche,  à  mesure  qu’on 
s’éloigne  de  celle-ci. 


—  134  - 


Dans  la  théorie  de  l’accumulation  par  inondation,  l’amon¬ 
cellement  brusque  des  matières  végétales  a  dû  se  faire  très 
probablement  sur  un  sol  humide,  mais  qui  devait  être  cer¬ 
tainement  le  support  d’une  végétation  plus  ou  moins  vigou¬ 
reuse  depuis  un  temps  notable.  En  d’autres  termes,  le  mur 
de  la  future  couche  de  houille  devait  être  comme  imprégné, 
jusqu’à  une  certaine  profondeur,  de  matières  végétales. 

Quant  aux  terres  qui  se  sont  déposées,  sous  forme  d’al- 
luvion,  au-dessus  du  dépôt  puissant  de  matières  Végétales 
destinées  à  devenir  de  la  houille,  elles  ont  dû  attendre 
longtemps  avant  de  se  couvrir  d’une  végétation  nouvelle, 
non  pas  seulement  parce  qu’il  résulte  de  la  puissance  même 
de  leurs  couches  que  la  période  d’inondation  a  dû  être  très 
longue,  ou  pour  d’autres  motifs  encore,  faciles  à  recon¬ 
naître,  mais  surtout  à  cause  de  leur  composition  chimique. 
Je  m’explique. 

Dans  notre  terrain  houiller,  au  moins,  les  schistes  qui 
sont  appliqués  sur  la  houille,  ou  voisins  de  celle-ci, 
fournissent  presque  toujours,  quand  ils  sont  délités  par 
l’action  des  eaux  et  d’une  congélation  répétée,  une  terre 
plastique  très  dure  et  qui  oppose  à  la  végétation  une  résis¬ 
tance  incroyable.  Les  célèbres  amas  de  terre  plastique  des 
environs  d’Andenne  sont  considérés  comme  provenant 
du  délitement  de  ces  schistes  houillers.  Notre  confrère, 
M.  Max.  Lohest,  m’a  dit  avoir  essayé  de  faire  pousser  dans 
ces  terres  diverses  espèces  végétales,  des  graminées,  etc., 
mais  sans  aucun  résultat. 

Ainsi,  on  doit  le  reconnaître,  en  faisant  la  part  de  ce  que 
notre  raisonnement,  tout  à  priori,  doit  avoir  d’incomplet  et 
de  trop  absolu,  on  arrive  néanmoins  à  conclure  que  la  pre- 
,  mière  théorie  a  pour  conséquence  de  porter  à  admettre  une 
plus  grande  quantité  de  matières  végétales  dans  le  mur  que 
dans  le  toit  des  couches  de  houille  ;  au  moins  dans  les  temps 
qui  ont  suivi  immédiatement  la  formation  des  dépôts. 


135  - 


En  fait,  aujourd’hui,  les  schistes  du  toit  sont  aussi  noirs 
que  ceux  du  mur,  et  cela,  sur  une  grande  épaisseur,  bien 
que  l’on  trouve  parfois  aussi,  cependant,  d'après  M.  Grand- 
Eury,  des  roches  encaissant  la  houille  presque  dépourvues 
de  matières  charbonneuses.  Il  s’agira  donc  de  trouver 
l’origine  de  cette  imprégnation  de  carbone  et  de  montrer 
comment  elle  peut  aussi  faire  défaut. 

Dans  la  théorie  de  la  formation  des  couches  de  houille 
par  tourbage,on  arrive  à  une  conclusion  opposée  en  partie 
à  celle  qui  vient  d’être  indiquée. 

Le  mur  de  la  future  couche  de  houille,  lequel  a  servi  de 
support  à  la  tourbière  doit,  à  la  vérité,  ici  comme  tantôt, 
contenir  une  quantité  de  matière  carbonée  d’autant  plus 
grande  que  l’on  se  rapproche  plus  de  la  couche  de  houille, 
car  elle  a  du  contenir  les  mille  racines  et  radicelles  des 
plantes  de  la  période  houillère;  mais  pour  le  toit,  on  arrive 
à  un  autre  résultat.  Il  est,  en  effet,  plus  en  harmonie  avec 
le  procédé  du  tourbage  d’admettre  qu’ici,  il  n’y  a  pas  eu  de 
changement  brusque  et  par  conséquent  rapide  dans  les 
phénomènes  naturels;  mais  la  végétation  a  dû  être  enrayée 
progressivement  par  un  changement  lent  des  conditions 
extérieures.  Les  alluvions  déposées,  non  par  une  inondation 
profonde,  mais  par  une  submersion  successive, ont  pu  con¬ 
server,  pendant  longtemps,  le  degré  de  mobilité  indispen¬ 
sable  à  une  certaine  végétation  A  la  longue  seulement, 
celle-ci  a  dû  céder  devant  l’arrivée  de  plus  en  plus  marquée 
des  matières  terreuses. 

De  cette  façon  aussi,  le  toit  de  la  couche  de  houille  doit 
sans  doute  être  plus  riche  en  matières  carbonées  que  le 
mur  et  cette  abondance  doit  diminuer  à  mesure  que  l’on 
s’éloigne  de  la  couche. 

Mais  plaçons-nous  maintenant  à  un  autre  point  de  vue, 
afin  de  combler,  dans  la  mesure  du  possible,  les  lacunes 
des  considérations  précédentes. 


-  136  — 


Il  s’agit  de  répondre  à  la  question  de  savoir  comment, 
dans  l’une  et  dans  l’autre  des  deux  théories,  on  explique 
la  transformation  des  matières  végétales  en  houille. 

La  nécessité  de  cette  explication  se  fait  surtout  sentir 
dans  la  théorie  des  accumulations  par  inondations  pério¬ 
diques.  Ici,  en  effet,  les  eaux  ne  nous  ont  fourni  qu’un 
amas  considérable  de  bois,  d’écorces  et  de  feuilles,  tandis 
que,  dans  le  procédé  du  tourbage,  la  transformation  des 
matières  organisées  est,  pour  ainsi  dire,  connexe  de  leur 
dépôt  et,  en  outre,  le  spectacle  de  ce  qui  se  passe  dans  nos 
tourbières  actuelles  nous  prépare  mieux  à  suivre  les  pro¬ 
grès  de  la  conversion  en  houille. 

Si  l’on  compare  la  composition  moyenne  de  la  houille  et 
des  matières  végétales,  on  trouve  que  celles-ci,  pour  passer 
à  celles-là,  doivent  abandonner  une  notable  quantité  d’hy¬ 
drogène  ou,  plus  exactement,  de  matières  hydrogénées  : 
des  hydrocarbures  ou  de  l’eau.  On  ne  doit  pas  oublier  non 
plus  la  formation  très  probable  d’une  notable  quantité  d’an¬ 
hydride  carbonique. 

Ainsi,  tandis  que  les  matières  végétales  renferment  de 
44,5  à  50,9  %  de  carbone  et  de  6,2  à  6,3  %  d’hydrogène,  la 
houille  de  composition  moyenne  contient  (0,  sans  cendres 
bien  entendu,  91,35  °/„  de  carbone  et  4,45  %  d'hydrogène. 
Si  l’on  rapporte  ces  quantités  à  l’hydrogène,  on  trouve  : 


Matières  végétales . 7,6 

Houille . .  20,5 


c’est-à-dire  que  relativement  à  la  même  quantité  d’hydro¬ 
gène,  il  y  a  20,5  :  7,6  =  2,7  fois  plus  de  carbone  dans  la 
houille. 

A  quel  procédé  est  due  cette  diminution  de  la  quantité 
d’hydrogène  ? 

(!)  Nos  considérations  étant  indépendantes  de  la  teneur  en  azote,  soufre, 
etc  ,  il  est  sans  utilité  de  tenir  compte  de  ces  corps  dans  le  calcul. 


—  137  - 


Ici  encore  on  se  trouve  en  présence  de  deux  explications. 
Ou  bien  les  plantes  se  seraient  transformées  successive¬ 
ment  en  tourbe,  lignite,  houille,  voire  en  anthracite,  ou 
bien  la  matière  organique  serait  passée  directement  dans 
l’état  actuel  sans  passer  par  les  phases  intermédiaires. 

La  dernière  manière  de  voir  s’appuie  principalement  sur 
des  expériences  de  laboratoire  dues  à  M.  Frémy  (*).  Elles 
montrent  que  si  l’on  soumet  des  matières  végétales,  à  la 
fois,  à  une  pression  considérable  et  à  une  température  de 
200  à  300  °,  pendant  un  temps  suffisamment  long,  elles 
abandonnent  de  l’eau,  des  acides,  des  gaz,  des  matières 
goudronneuses  et  deviennent  noires  et  cassantes.  Le  ré¬ 
sultat  est  surtout  complet  si  les  matières  végétales  ren¬ 
ferment,  à  l’origine,  des  hydrates  de  carbone  différents  de 
la  cellulose,  des  sucres,  de  l’amidon,  ainsi  que  de  la  chloro¬ 
phylle,  des  graisses  et  des  résines,  bref  des  matières  dont 
la  présence  est  constante  dans  les  végétaux.  Alors  on  ob¬ 
tient  des  masses  semblables  à  la  houille.  Elles  sont  noires, 
brillantes,  souvent  fondues,  absolument  insolubles  dans  les 
liquides  neutres,  acides  ou  alcalins;  en  les  chauffant  au 
rouge,  elles  dégagent  de  l’eau,  des  gaz,  des  goudrons  et 
laissent,  comme  résidu,  un  coke  brillant.  L’analyse  démontre 
enfin  une  composition  présentant  la  plus  grande  ana]ogie 
avec  celle  de  la  houille.  La  disparition  de  la  texture  orga¬ 
nisée  des  végétaux  serait  due  à  une  transformation  préa¬ 
lable  de  la  cellulose  en  diverses  sortes  d’acide  ulmique  sous 
l’influence  des  agents  atmosphériques  et  de  ferments  spé¬ 
ciaux.  Cette  opinion  s’appuye  sur  le  fait  que  des  acides 
ulmiques  extraits  de  la  tourbe,  et  chauffés  pendant  200 
heures  sous  pression  ont  fourni  des  masses  de  l’aspect  de 
la  houille  dans  laquelle  la  quantité  relative  de  carbone  avait 
beaucoup  augmenté. 


(*)  Comptes  rendus,  t.  LXXXVIII,  p.  i(M8. 


—  138 


En  résumé,  le  procédé  de  la  transformation  des  végétaux 
en  houille  comprendrait  d’abord  une  fermentation  ulmique 
ayant  pour  effet  de  détruire  la  structure  organisée  des 
plantes,  puis,  une  action  de  la  chaleur  et  de  la  pression  qui 
aurait  produit  la  houille  aux  dépens  des  matières  ulmiques 
et  autres  (corps  gras,  etc  ). 

Il  y  a  une  objection  fondamentale,  nous  semble-t-il.  à 
faire  à  la  théorie  de  M.  Frémy;  c’est  que  très  probable¬ 
ment  la  température  du  terrain  houiller  ne  s’est  jamais 
élevée,  dans  la  suite  des  temps,  à  la  hauteur  voulue  par 
les  expériences  du  célèbre  chimiste  français  (200  à  300°)  : 
rien  n’est  moins  établi,  d’autre  part,  que  le  temps  ait  pu 
suppléer  au  défaut  de  chaleur. 

Quoi  qu’il  en  soit,  si  nous  appliquons  cette  théorie  à  la 
transformation  des  matières  végétales  en  houille,  soit  dans 
l’hypothèse  d’une  accumulation  par  voie  d’inondation,  soit 
dans  l’hypothèse. du  tourbage,  on  arrive  à  la  conséquence 
que  les  matières  goudronneuses  (hydrocarbonées)  produites 
pendant  la  transformation  ont  dû  être  absorbées  par  le 
mur  et  par  le  toit,  tandis  que  les  gaz  ont  pu  se  diffuser  vers 
l’atmosphère.  Mais  dans  cette  imprégnation,  il  a  dû  se  pro¬ 
duire  nécessairement  aussi  comme  un  classement  dans  les 
diverses  espèces  chimiques  dont  le  goudron  n’est  qu’un 
mélange.  Les  plus  mobiles,  c’est-à-dire  les  plus  volatiles 
ou  les  plus  riches  en  hydrogène, ont  dû  cheminer  plus  loin, 
et  les  plus  fixes,  s’arrêter  plus  près  de  la  couche  de  houille 
en  formation.  En  outre,  la  chaleur  nécessaire  au  procédé 
Frémy  devant  être  venue  de  l’un  ou  de  l’autre  côté  de  la 
couche  de  houille,  l’imprégnation  du  mur  et  du  toit  ne 
saurait  être  égale. 

On  le  voit,  cette  théorie  écarte  la  difficulté  que  nous 
avons  rencontrée  pour  expliquer  la  présence  de  matières 
charbonées,  plus  ou  moins  abondantes,  au  toit  d’une 
couche  de  houille,  dans  l’hypothèse  d’une  accumulation  de 


—  139  — 


matières  végétales  par  inondation.  En  outre,  elle  conduit  à 
une  vérification  par  l’expérience. 

En  effet,  les  choses  étant  comme  nous  les  avons  suppo¬ 
sées,  il  faut,  dans  le  cas  où  cette  théorie  serait  exacte,  que 
des  échantillons  de  schiste  houiller,  prélevés  en  des  lieux 
équidistants,  mais  s’éloignant  de  plus  en  plus  de  la  couche 
de  houille,  renferment  des  quantités  de  carbone  et  d’hydro¬ 
gène  variant  d’une  manière  déterminée.  A  mesure  que  l’on 
s’éloigne  de  la  couche  de  houille,  le  schiste  doit  renfermer 
de  moins  en  moins  de  carbone  et  de  plus  en  plus  d’hydro¬ 
gène;  de  plus,  la  diminution  du  carbone  —  ou  l’accroisse¬ 
ment  de  l’hydrogène  —  doit  avoir  lieu  suivant  les  lois 
générales  qui  régissent  les  tensions  de  dissociation  dans 
les  phénomènes  chimiques. 

Si  nous  examinons,  à  présent,  la  théorie  de  la  formation 
de  la  houille  par  phases  successives,  nous  arriverons  à  un 
autre  résultat. 

Soit  dit  en  passant, cette  seconde  théorie  a  beaucoup  plus 
de  probabilité  d’exactitude  que  la  première  :  elle  tient 
compte  de  faits  que  la  première  méconnaît,  à  savoir  que  la 
houille  a  conservé,  d’une  manière  persistante,  une  texture 
organisée  Ce  fait  a  été  mis  hors  de  doute  par  les  beaux 
travaux  exécutés  par  M.  Schulze  en  1855,  à  Rostock,  ainsi 
que  par  ceux,  plus  récents,  de  M.  C.  W.  v.  Gümbel  (*). 

M.  Schulze  avait  montré  que  si  l’on  traite  des  fragments 
de  houille  par  du  chlorate  de  potassium  et  de  l’acide  azo¬ 
tique  d’abord,  puis  par  de  l’ammoniaque,  on  obtient  une 
membrane  celluleuse,  tout  à  fait  transparente  et  propre  à 
un  examen  microscopique  immédiat.  M.  v.  Gümbel  a  sup¬ 
primé  le  traitement  par  l’ammoniaque  et  examiné  à  l’aide 
du  microscope  la  masse  brune  obtenue  à  la  suite  de  l’action 
du  chlorate  de  potassium  et  de  l’acide  azotique;  seulement, 

(4)  Sitzumjshçr .  (1er  math.  phys.  Classe  (1er  K.  /?.  Akad.  der  Wixsenschaften , 
XIII,  Il  I;  1833.  Extraits  dans  le  Naturjorscher,  t.  XVI,  p.  317,  I883.j 


140 


pour  arriver  à  constater  sa  texture  organisée  délicate,  il 
éloigna  la  plus  grande  partie  de  la  matière  colorante  brune 
au  moyen  d’alcool  absolu.  En  passant  successivement  en 
revue,  non  seulement  les  diverses  espèces  de  houille,  mais 
encore  la  tourbe,  puis  les  charbons  quaternaires  et  ter¬ 
tiaires,  jusqu’à  l’anthracite,  il  a  constaté  que,  dans  cha¬ 
cune  de  ces  formations,  on  pouvait  retrouver  la  texture 
organisée  des  plantes  dont  elles  proviennent.  La  houille 
consiste,  abstraction  faite  des  matières  terreuses  qui 
l’accompagnent,  en  fragments  de  plantes  qui,  transformées 
elles-mêmes  en  une  matière  carbonée,  contiennent  dans 
leurs  intervalles  une  substance  ulmique,  primitivement 
soluble,  mais  devenue  insoluble  avec  le  temps,  de  sorte 
que  le  tout  paraît  amorphe  et  sans  texture.  Cette  absorp¬ 
tion  d’une  matière  carbonée,  soluble  à  l’origine,  et  sa  trans¬ 
formation  en  une  masse  solide  devenue  de  plus  en  plus 
dure  avec  le  temps,  s’est  accomplie  d’une  manière  analogue 
à  la  pétrification,  avec  cette  différence,  toutefois,  que  les 
matières  ulmiques  provenaient  des  amas  de  plantes  elles- 
mêmes,  tandis  que  l’acide  silicique  des  pétrifications  venait 
du  dehors. 

Ces  modifications  des  amas  de  végétaux  paraissent  s’être 
produites  sans  le  secours  d’une  grande  pression,  ni  d’une 
température  élevée.  La  faible  altération  des  tissus  des 
plantes  n’a  donc  rien  d’impossible. 

On  le  voit,  ici  il  ne  peut  plus  être  question  d’une  produc¬ 
tion  de  goudrons  en  quantité  suffisante  pour  imprégner, 
au  besoin,  les  roches  encaissantes. 

L’enrichissement  en  carbone  doit  s’être  opéré  par  une 
combustion  de  plus  en  plus  prononcée  de  l’hydrogène  des 
matières  ulmiques  sous  l’influence  de  l’oxygène  amené  en 
solution  dans  les  eaux,  et  en  outre,  par  l’acte  de  fermenta¬ 
tion  bien  connu  qui  a  pour  résultat  la  production  du  mé¬ 
thane  ou  gaz  des  marais.  L’hydrogène  a  donc  été  éliminé, 


—  141  - 


soit  sous  forme  d’eau,  soit  sous  forme  de  sa  combinaison 
la  moins  riche  en  carbone. 

En  nous  plaçant  dans  cet  ordre  d’idées,  les  matières  qui 
teignent  si  fortement  en  noir  les  schistes  houillers  au 
voisinage  de  la  houille  pourraient  netre  rien  autre  chose 
que  des  substances  houillères  elles-mêmes. 

Le  procédé  de  formation  de  la  houille  se  serait  également 
accompli  là,  mais  en  présence  d’une  quantité  incompara¬ 
blement  plus  grande  de  matières  minérales,  aux  dépens  des 
substances  végétales  qui  s’y  trouvaient  enfouies.  De  la 
sorte,  les  schistes  houillers  noirs  seraient  à  assimiler  à  une 
houille  plus  riche  en  cendres. 

S’il  en  est  bien  ainsi,  des  échantillons  de  schiste,  prélevés 
comme  nous  l’avons  dit  plus  haut,  pourront  encore  accuser 
une  diminution  de  la  teneur  en  carbone,  d’un  fragment  à 
l’autre,  mais,  cette  fois,  la  quantité  d’hydrogène  ne  devra 
plus  varier  comme  nous  l’avons  dit.  Bien  mieux,  le  rapport 
de  l’hydrogène  au  carbone  devra  refléter  en  quelque  sorte 
la  valeur  qu’il  a  dans  la  houille  elle-même. 

En  résumé,  une  détermination  simultanée  du  carbone 
et  de  l'hydrogène  dans  les  schistes  voisins  des  couches  de 
houille  peut  nous  renseigner  sur  la  question  de  savoir  si 
les  substances  hydrocarbonées  qu’elles  renferment,  pro¬ 
viennent  d’une  imprégnation  de  matières  issues  de  la 
houille  en  voie  de  formation,  ou  bien  si  elles  sont  dues, 
comme  la  houille  elle-même,  à  une  transformation  sur 
place,  de  débris  végétaux  qui  ont  été  emprisonnés  à 
l’époque  du  dépôt  de  ces  couches  de  schiste.  Ces  connais¬ 
sances,  sont  utiles,  puisqu’elles  peuvent  jeter  quelque  clarté 
sur  le  mode  de  formation  de  la  houille.  Elles  nous  diront 
si  l’on  doit  préférer  la  théorie  des  inondations  à  la  théorie 
du  tourbage  pour  l’accumulation  des  matières  végétales, 
et  si  la  transformation  des  matières  végétales  en  houille 
a  été  accompagnée  d’une  sorte  de  distillation  sèche  de 


—  142 


matières  goudronneuses  (Frémv),  ou  bien  si  elle  s’est 
produite  à  la  suite  d’un  durcissement  par  oxydation  des 
matières  ulmiques  formées  à  la  suite  d’une  fermentation 
spéciale  des  végétaux  (Gümbel). 

RÉSULTATS 

Je  le  dirai  dès  maintenant,  le  résultat  des  analyses  vient 
à  l’appui  de  la  théorie  du  tourbage;  on  le  verra  par  la  suite. 
En  outre,  comme  il  arrive  souvent,  on  a  pu  observer  un 
fait  imprévu  dans  les  considérations  précédentes,  savoir 
que  les  schistes  houillers  chargés  de  matières  végétales 
doivent  avoir  été  le  siège  de  phénomènes  d’oxydation  lente 
ayant  eu  pour  effet  de  les  dépouiller  de  plus  en  plus  de 
leurs  matières  hydrocarbonées  parce  que  l’attaque  était 
portée  d’une  manière  plus  sensible  sur  l’hydrogène.  Gela 
étant,  on  peut  dire  que  ces  schistes  doivent  avoir  servi  à  la 
houille  d’enveloppe  protectrice,  non  seulement  contre  les 
ravages  des  eaux,  mais  encore  contre  l’action  destructive 
de  l’oxygène,  soit  à  l’état  de  gaz,  soit  à  l’état  de  solution. 
L’action  de  l’oxygène  s’épuisait  dans  les  combustibles,  des 
schistes  et  ne  parvenait  pas  à  la  houille.  Au  moins  devait  il 
en  être  généralement  ainsi. 

Peut-être  est-il  permis  de  trouver  une  confirmation  de 
ce  que  je  viens  d’énoncer  dans  le  fait  banal  que,  si  des  ma¬ 
tières  végétales  restent  exposées  à  l'action  de  l’air  humide, 
elles  finissent  par  se  consumer  complètement.  De  la  sorte, 
la  formation  de  la  houille  se  trouverait  subordonnée  à  une 
diminution  d’activité  chimique  suffisante  de  l’oxygène  de 
l’air.  Elle  ne  pourrait  avoir  lieu  qu’en  vase  pour  ainsi  dire 
clos. 

En  fait,  comme  les  roches  encaissant  les  couches  de 
houille  ne  sont  pas  identiques  entre  elles,  mais  forment  une 
couverture  plus  ou  moins  appropriée,  on  doit  rencontrer 


—  143  — 


des  différences  de  propriétés  dans  la  houille,  non  seule¬ 
ment  dans  une  même  couche,  mais  surtout  d’une  couche 
à  une  autre.  C’est  bien  ce  que  l’on  observe.  On  peut  d’ail¬ 
leurs  se  rappeler  aussi  que,  presque  toujours,  les  houilles 
maigres  occupent  les  parties  périphériques  d’un  bassin 
houiller,  tandis  que  les  couches  de  houille  grasse  se 
trouvent  dans  les  régions  du  milieu.  Ne  serait-ce  pas 
parce  que,  là,  elles  ont  été  mieux  protégées  contre  l’action 
de  l’oxygène  ?  De  sorte  que  le  procédé  d'oxydation  décelé 
par  l’analyse  dans  les  schistes  entourant  une  couche 
s’exercerait,  mutalis  mutandis ,  à  travers  tout  le  bassin 
houiller. 

ANALYSE  DES  SCHISTES. 

PRÉLÈVEMENT  DES  ÉCHANTILLONS  DE  SCHISTES. 

M.  A.  Cocheteux,  ingénieur  civil  des  mines,  a  bien  voulu 
prélever  pour  moi  les  échantillons  de  schiste  nécessaires 
à  ce  travail.  Il  me  sera  permis  de  lui  réitérer  ici  mes 
remerciements  pour  la  peine  qu’il  a  bien  voulu  se  donner. 

Les  prises  d’essai  proviennent  du  charbonnage  de  St- 
Gilles,  à  Liège,  et  appartiennent  à  la  couche  dite  Gosmin. 
Elles  sont  au  nombre  de  neuf,  en  y  comprenant  une  prise 
de  la  couche  de  houille 

Cinq  d’entre  elles  proviennent  de  la  région  du  toit  de  la 
couche  et  trois  de  la  région  du  mur. 

Les  échantillons  ont  été  prélevés  dans  une  galerie  à  tra¬ 
vers  bancs,  de  0m50  en  0m50,  à  partir  de  la  couche  Gosmin, 
de  manière  à  comprendre,  sur  le  toit  et  sur  le  mur  de  la 
couche,  une  prise  dans  le  schiste  directement  appliqué  sur 
la  houille. 

Le  croquis  suivant  indique  d’ailleurs  d’une  manière 
claire  les  lieux  de  prélèvement. 


V 


—  144  — 


Les  échantillons  du  mur  ont  été  marqués  :  1,  2  et  3  ;  ceux 
du  toit  :  a,  b,  c,  d  et  e.  On  conservera  ces  signes  dans  la 
suite. 


On  a  pulvérisé  une  quantité  suffisante  de  chacun  des 
échantillons  pour  avoir,  autant  que  possible,  la  compo¬ 
sition  moyenne  des  schistes. 

Après  avoir  desséché  les  poudres  à  120’,  on  y  a  dosé  le 
carbone  et  l’hydrogène  par  la  méthode  généralement  suivie 
dans  l’analyse  organique  élémentaire,  c’est-à-dire  en  les 
brûlant  dans  une  nacelle  en  porcelaine  au  moyen  d’un 
courant  d’oxygène  et  en  obligeant  Jes  produits  de  la  com¬ 
bustion  à  passer  par  une  colonne  de  chromate  de  plomb  et 
d’oxyde  de  plomb  chauffée  au  rouge,  afin  d’achever  la 
combustion  de  l’oxyde  de  carbone  qui  aurait  pu  se  produire 
d’abord  et  de  retenir  l’anhydride  sulfureux  provenant  des 
matières  sulfurées  des  schistes.  L’eau  et  l’acide  carbonique 
étaient  ensuite  retenus  respectivement  dans  un  appareil  à 
chlorure  de  calcium  et  dans  un  appareil  à  potasse,  puis 
pesés. 

On  a  procédé  aussi  à  l’analyse  des  cendres  des  schistes, 
afin  d’être  renseigné  sur  la  question  de  savoir  si  la  compo¬ 
sition  minérale  différait  d'un  échantillon  à  l’autre. 

La  teneur  en  silice  (Si  O2),  en  oxyde  d’aluminium(Al2  O5) 
et  en  oxyde  ferrique  (Fe2  O3)  a  été  trouvée  sensiblement  la 
même.  Les  différences,  comportant  au  maximum  quelques 


—  145  — 


unités  pour  100,  ne  sont  pas  assez  grandes  pour  obliger  à 
dire  que  les  schistes  variaient  vraiment  dans  leur  compo¬ 
sition  minérale. 

Voici  d’ailleurs,  à  titre  de  renseignements,  leur  composi¬ 
tion  moyenne. 


Si  O2 

66,7 

Al2  O5 

20,2 

Fe2  O5 

11,6 

Autres  matières 

1,5  (par  diff.) 

100,0 

Ceci  posé,  examinons  les 
carbone  et  de  l’hydrogène. 

résultats  des  dosages 

Voici  le  tableau  général  des  analyses. 


HOUILLE 

TOIT 

MUR 

a 

b 

c 

d 

e 

1 

2 

3 

Carbone.  .  . 

86,61 

7,54 

3,35 

2,21 

1,20 

0,70 

0,99 

0,93 

0,80 

Hydrogène  . 

4,65 

0,79 

0,62 

0,54 

0,56 

0,59 

0,84 

0,53 

0,58 

Cendres.  .  . 

1,84 

88,33 

92,05 

93,06 

92,00 

94,08 

95,16 

93,50 

93,20 

0,S,  etc.,  par 
diff.  .... 

4,90 

3,34 

3,98 

4,19 

6,24 

4,63 

3,01 

5,04 

5,42 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

100, 00 

100,00 

On  le  voit,  en  ce  qui  concerne  la  teneur  en  carbone,  la 
composition  varie  fortement  d’un  échantillon  à  un  autre, 
mais  d’une  manière  régulière.  Si  l’on  compare  le  toit  de  la 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  MÉMOIRES,  10 


—  146  - 


couche  au  mur,  on  trouve  environ  7  fois  plus  de  carbone 
dans  le  premier  que  dans  le  second.  Ensuite,  dans  chacune 
de  ces  régions,  le  carbone  diminue  à  mesure  que  l’on 
s’éloigne  de  la  couche  de  houille. 

On  peut  rendre  la  loi  de  cette  diminution  visible  en 
relevant  sur  une  courbe  les  nombres  du  tableau  précédent. 

Pour  cela,  portons  sur  un  axe  horizontal  A  B  (voir  ci- 
dessous)  des  distances  égales  à  partir  d’une  origine  O  et 
marquons-îes  par  a,  b,  c,  d,  e  et  1,  2,  3;  elles  figureront 
les  lieux  de  prélèvement  des  échantillons  de  schiste  rela¬ 
tivement  à  la  couche  de  houille,  dont  la  place  sera  ainsi 
fixée  en  O. 


Elevons  en  ces  points  des  perpendiculaires  à  A  B  et  por¬ 
tons  sur  celles-ci  des  grandeurs  proportionnelles  aux 
quantités  de  carbone  trouvées  pour  a,  b,  c,  etc.;  en  reliant 
les  extrémités  de  ces  perpendiculaires  par  une  ligne,  on 
aura  la  courbe  qui  exprimera  la  variation  des  quantités 
de  carbone. 

Du  côté  du  mur  la  courbe  se  rapproche  beaucoup  d’une 
droite;  en  outre,  les  quantités  absolues  de  carbone  sont 
trop  faibles  pour  permettre  de  tirer  une  conclusion  plau¬ 
sible  sur  leur  variation.  Passons  donc. 

Du  côté  du  toit,  au  contraire,  les  quantités  de  carbone 
varient  sensiblement,  du  simple  au  double  pour  les  divers 


147 


points  équidistants.  La  courbe  a  donc,  à  très  peu  près,  une 
signification  géométrique  :  elle  appartient  à  la  famille  des 
logarithmiques.  Elle  exprime,  par  conséquent,  que  la  cause 
qui  a  produit  la  diminution  du  carbone  est  en  fonction  in¬ 
verse  de  la  distance  à  l’origine,  c’est-à-dire  à  la  couche  de 
houille. 

Cette  allure  du  phénomène  semble,  à  première  vue,  dé¬ 
montrer  que  les  schistes  du  toit  se  sont  imprégnés  de 
matières  charbonneuses  aux  dépens  de  la  houille  qu’ils 
couvrent,  comme  si  cette  dernière  avait  émis,  par  suite 
d’une  espèce  de  distillation  sèche,  des  produits  carbonés  de 
volatilité  diverse  :  les  plus  volatils  auraient  pu  cheminer 
plus  loin  à  travers  les  schistes,  tandis  que  les  autres  au¬ 
raient  dû  s’arrêter  plus  près  de  la  houille. 

La  théorie  de  M.  Frémy  conduit  à  cette  conclusion.  Mais 
nous  avons  déjà  fait  observer  plus  haut  que,  s’il  en  est 
ainsi,  la  quantité  d’hydrogène  qui  accompagne  le  carbone 
aux  points  a,  b....e  doit  aller  continuellement  en  augmen¬ 
tant.  Il  est  donc  nécessaire  de  porter  notre  attention  de  ce 
côté. 

En  comparant  les  nombres  figurant  sous  le  titre  àydro- 
gène, dans  le  tableau  des  analyses,  aux  quantités  respectives 
de  carbone,  on  voit  immédiatement  qu’ils  sont  en  dehors 
de  toute  proportion  avec  le  rapport  de  l’hydrogène  fourni 
par  la  houille. 

Il  y  a  même  plus,  ils  conduisent  simplement  à  une  im¬ 
possibilité  chimique.  En  effet,  si  l’on  calcule  pour  l’un  des 
échantillons  de  schiste,  par  exemple  pour  le  dernier  e,  le 
rapport  atomique  des  éléments  G  et  H,  on  arrive  très  près 
de  GH  10  qui  montre  à  l’évidence  que  l’hydrogène  ne  peut 
pas  être  exclusivement  combiné  au  carbone.  Pour  les 
échantillons  de  schiste  plus  riches  en  carbone,  on  obtient, 
bien  entendu,  d’autres  rapports,  mais  les  conclusions 
restent  les  mêmes  :  ainsi,  pour  a  on  a  encore  G8  H10,  tandis 
que  la  houille  donne  sensiblement  G16  H10. 


—  148  — 


La  raison  de  cette  anomalie  provient  de  ce  que  les  schistes 
houillers  renferment  de  l’eau  d’hydratation  qui  ne  se  dé¬ 
gage  pas  à  120°,  mais  qui  vient  s’ajouter  dans  l’analyse  à 
l’eau  provenant  de  la  combustion  des  matières  hydrocar¬ 
bonées. 

Les  quantités  d’hydrogène  provenant  des  matières  hydro¬ 
carbonées  étant  très  petites,  il  ne  pouvait  être  question  de 
les  déterminer  par  différence  après  avoir  dosé  l’eau  d’hy¬ 
dratation  par  une  des  méthodes  généralement  pratiquées. 
On  eût  été  exposé  à  commettre  des  erreurs  de  nature  à 
fausser  complètement  le  résultat  final.  Il  est  facile  de  s’en 
convaincre.  En  effet,  dans  l’hypothèse  où  le  rapport  du 
carbone  à  l’hydrogène  (hydrogène  carboné)  serait  le  même 
dans  les  schistes  et  dans  la  houille,  on  peut  calculer  à 
quelle  proportion  pour  cent  doit  se  trouver  l’hydrogène. 
On  obtiendrait,  pour  le  schiste  e ,  par  exemple,  la  quantité 
0,036  °/0;  il  serait  donc  illusoire  de  procéder  à  une  analyse 
dans  les  conditions  mentionnées. 

Mais  on  peut  éliminer  la  difficulté.  Il  suffit  de  dégager  la 
matière  hydrocarbonée,  autant  que  possible,  de  sa  gangue 
minérale  en  dissolvant  celle-ci  dans  de  l’acide  fluorhydri- 
que.  Quand  l’enrichissement  en  matières  charbonneuses  est 
achevé,  on  détermine  directement,  par  l’analyse  élémen¬ 
taire,  comme  on  l’a  fait  pour  la  houille,  le  rapport  du 
carbone  à  l’hydrogène. 

L’acide  fluorhydrique,  dissous  dans  l’eau,  ne  détruit  pas, 
on  le  sait,  les  matières  hydrocarbonées  :  même  la  cellulose 
résiste  très  bien.  Les  filtres  lavés  à  l’aide  de  cet  acide  et 
dont  on  fait  maintenant  un  usage  général  dans  les  labora¬ 
toires  parce  qu’ils  ne  laissent  pas  de  cendres,  prouvent 
suffisamment  que  l’emploi  de  l’acide  fluorhydrique  ne  peut 
modifier  le  rapport  de  l’hydrogène  au  carbone.  La  méthode 
nous  paraît  donc  à  l’abri  d’objection. 

On  pourrait  pousser  le  lavage  des  schistes  au  moyen  de 


—  149  - 


l’acide  fïuorhydrique  jusqu’à  élimination  complète  des 
matières  minérales.  Au  point  de  vue  de  l’exactitude  des 
résultats  de  l’analyse,  cette  condition  est  même  désirable. 
Cependant,  en  pratique,  on  rencontre  alors  une  difficulté 
insurmontable.  En  effet,  sitôt  que  les  matières  minérales 
ont  presque  disparu,  les  substances  carbonées  apparaissent 
sous  un  état  de  division  tel  qu’elles  ne  se  déposent  plus  au 
sein  del’eau  ;  elles  demeurent  opiniâtrément  en  suspension, 
comme  le  fait,  par  exemple,  le  soufre  laiteux.  On  outre,  si 
l’on  essaye  de  les  recueillir  sur  un  filtre,  elles  le  traversent 
en  partie  et  elles  s'appliquent  en  partie  sur  celui-ci,  de 
manière  à  rendre  un  lavage  impossible. 

Pour  ce  motif,  nous  avons  cessé  le  traitement  par  l’acide 
fïuorhydrique  au  moment  où  la  poudre  noire  obtenue 
refusait  de  se  déposer  au  fond  des  eaux  de  lavage,  après  un 
repos  de  24  heures.  On  obtient  ainsi  une  matière  laissant 
encore  environ  10  pour  cent  de  cendres.  Comme  elle  se 
rapproche  alors  beaucoup  de  la  tenenr  en  cendres  de  la 
plupart  des  houilles,  elle  est  en  état  de  donner  des  résultats 
analytiques  qui,  pour  n’être  pas,  à  la  vérité,  d’une  exacti¬ 
tude  absolue,  permettent  cependant  une  comparaison  utile. 

Voici  les  résultats  de  la  détermination  du  rapport  du 
carbone  à  l’hydrogène  exécutée  dans  ces  conditions 
nouvelles. 


a 

b 

c 

d 

e 

1 

2 

3 

Rapport  C  :  H.  .  .  . 

24.80 

30.45 

36.00 

9 

? 

49.80 

? 

? 

Le  résultat  ayant  été  incertain  pour  les  schistes  d  et  e , 
2  et  3,  par  suite  de  l’extrême  faiblesse  de  la  quantité  d’hy¬ 
drogène,  j’ai  préféré  ne  pas  le  mentionner. 

Pour  faciliter  la  comparaison,  on  peut  rapporter  main- 


150  — 


tenant,  par  le  calcul,  l’hydrogène  aux  quantités  absolues 
de  carbone  telles  quelles  figurent  dans  le  premier  tableau. 
On^obtient. 


HOUILLE 

TOIT 

MUR 

a 

b 

c 

d 

e 

1 

2 

3 

Carbone.  .  . 

88,01 

7,54 

3,35 

2,21 

1,20 

0,70 

0,99 

0,93 

0,80 

Hydrogène  . 

4,65 

0,30 

0,11 

0,06 

? 

? 

0,05 

? 

? 

Rapport  C:H. 

19,09 

24,28 

30,45 

36,00 

? 

? 

19,80 

? 

? 

On  le  voit,  cette  fois,  au  mur  de  la  couche,  le  rapport  de 
l’hydrogène  au  carbone  diffère  peu  de  ce  que  donne  la 
houille  elle-même  :  19,80  au  lieu  de  19,09.  On  peut  en 
conclure,  me  semble-t-il,  que  le  mur  contient  des  particules 
de  houille  peu  altérée. 

Les  résultats  fournis  par  les  schistes  du  toit  sont  remar¬ 
quables  :  le  rapport  va  continuellement  en  augmentant, 
c’est-à-dire  que  l’hydrogène  diminue  relativement  au 
carbone. 

On  ne  s’éloigne  même  pas  beaucoup  de  la  vérité  en 
admettant  que  pour  ci  et  surtout  pour  e,  l’hydrogène  n’existe 
plus  en  quantité  appréciable. 

Il  résulte  nécessairement  de  là  que  les  prévisions  énon¬ 
cées  plus  haut  ne  se  vérifient  pas  :  les  schistes  du  toit 
n’ont  pas  été  imprégnés  de  matières  hydrocarbonées  issues 
de  la  houille,  du  moins  dans  les  conditions  voulues  par  la 
théorie  de  M.  Frémy. 

Alors,  la  transformation  des  végétaux  s’est  accomplie 
plutôt  par  le  procédé  ulmique.  Au  sein  des  masses  maré¬ 
cageuses  primitives,  les  substances  végétales  ont  donné,  à 
la  suite  d’une  fermentation  spéciale,  des  matières  ulmiques 


—  151  - 


tout  en  se  carbonisant  elles-mêmes,  c’est-à-dire,  tout  en 
s’enrichissant  relativement  en  carbone.  Les  matières 
ulmiques  ont  imprégné  le  tout  et  se  sont  modifiées  et 
durcies  avec  le  temps  sous  l’influence  des  agents  extérieurs. 

L’accumulation  des  végétaux  par  voie  d’inondation  ne 
semble  pas  non  plus  bien  en  harmonie  avec  ce  qui  précède, 
car,  ainsi  qu’on  l’a  dit  plus  haut,  on  s’expliquerait  diffi¬ 
cilement,  dans  ce  cas,  la  richesse  en  carbone  des  schistes 
du  toit.  On  se  rappelle,  en  effet,  que  les  alluvions  qui  ont 
servi  de  couverture  aux  dépôts  de  végétaux,  n’ont  pu  être, 
à  cause  de  leur  nature  physique,  le  lieu  d’une  végétation 
suffisante.  Si  l’on  est  porté  à  penser  que  ces  alluvions 
étaient,  dès  l’origine,  encore  mêlées  de  beaucoup  de  débris 
de  plantes  et  que  leur  carbone  vient  de  là,  il  ne  sera  peut- 
être  pas  superflu  de  demander  s’il  pouvait  rester  encore 
des  plantes  sur  les  versants  dénudés  et  labourés  par  le  flot 
qui  a  arraché  les  végétaux  les  mieux  enracinés. 

Tout  parle  plutôt,  je  le  répète,  en  faveur  de  la  théorie  du 
tourbage. 

Mais  revenons  encore  aux  résultats  des  analyses. 

En  admettant  que  les  alluvions  ont  recouvert  les  tour¬ 
bières  destinées  à  devenir  nos  houillères,  lentement  et 
non  par  inondations  brusques,  on  ne  voit  plus  aucune 
difficulté  à  admettre  qu’elles  ont  pu  être  entremêlées  d’une 
quantité  plus  ou  moins  forte  de  matières  végétales.  Celles-ci 
ont  dû  subir  le  même  sort  que  leurs  voisines  de  la  tourbière 
et  passer  à  l’état  de  houille.  Mais  alors,  bien  que,  à  la 
vérité,  la  quantité  de  carbone  ne  soit  pas  nécessairement 
la  même  en  tous  les  points  du  schiste,  on  doit  cependant 
trouver  partout  l’hydrogène  et  le  carbone  dans  le  même 
rapport  :  celui  de  la  houille,  ou  à  peu  près.  Si  le  contraire 
s’observe,  c’est  que  des  actions  étrangères  sont  venues 
gêner  la  transformation  en  houille  ou  même  s’y  opposer. 
En  réalité,  les  variations  constatées  dans  la  teneur  en 


—  152  — 


carbone  ne  sont  pas  quelconques  ou  sans  ordre,  mais  elles 
accusent  une  diminution  graduée  avec  l’éloignement  de  la 
couche  de  houille.  Cette  allure  ne  paraît  pas  s’accorder 
avec  les  hasards  de  la  végétation,  ou  avec  d’autres  facteurs 
qui  auraient  eu  inévitablement  pour  conséquence  une 
répartition  irrégulière  du  charbon  dans  les  schistes;  elle 
paraît  plutôt  l’indice  d’une  action  qui  s’est  fait  sentir  d’une 
manière  constante  dans  la  suite  des  temps. 

D’ailleurs,  si  l’on  tient  compte  aussi  de  la  diminution 
plus  rapide  de  l’hydrogène,  on  se  persuadera  sans  peine 
que  le  dépouillement  des  schistes  ne  peut  pas  être  le  résul¬ 
tat  d’une  action  mécanique  ou  physique,  mais  que  les  forces 
chimiques  ont  dû  intervenir.  Alors  seulement  on  concevra 
comment  des  corps  hydro- carbonés  se  sont  transformés 
par  la  perte  plus  grande  de  l’un  de  leurs  éléments. 

Tout  paraît  s’accorder  pour  montrer  qu’il  doit  s’être  passé, 
dans  ces  alluvions,  avant,  ou  peut-être  après  leur  transfor¬ 
mation  en  schistes,  un  phénomène  d’oxydation  lente  sous 
l’influence  de  l’humidité  et  grâce  à  la  porosité  relative  des 
matières  minérales.  L’oxygène  aura  agi  d’une  manière  plus 
active  sur  l’élément  pour  lequel  il  a  le  plus  d’affinité  :  l’hy¬ 
drogène.  Il  l’aura  enlevé  en  plus  grande  quantité,  et,  en 
dépouillant  les  matières  végétales  en  voie  de  transforma¬ 
tion  houillère,  il  les  aura  fait  passer  à  l’état  de  charbon  de 
plus  en  plus  pauvre  en  composés  propres  à  fournir  des  gaz, 
pour  l’amener  lentement  peut-être  jusqu’à  l’état  d’anthra¬ 
cite. 

Il  est  clair  que,  dans  ces  conditions,  le  dépouillement  des 
matières  hydro-carbonées  devait  se  faire  en  fonction  inverse 
de  la  profondeur,  en  d’autres  termes,  cette  action  peut  se 
représenter  par  une  courbe  logarithmique.  C’est  bien  ce 
que  nous  avons  trouvé. 

D’après  cela,  la  formation  et  la  conservation  d’une  houille 
à  gaz  abondants  n’ont  pu  avoir  lieu,  à  travers  les  âges  géolo- 


—  153  - 


giques,  que  si  elle  se  trouvait  suffisamment  protégée  contre 
l’action  des  agents  atmosphériques.  Les  mille  variétés  de 
houille  doivent  probablement  leur  origine  plutôt  à  la  façon 
inégale  dont  elles  ont  été  protégées  contre  une  consuma- 
tion  lente,  qu’à  une  différence  dans  les  espèces  végétales 
dont  elles  dérivent,  ainsi  qu’on  La  prétendu  souvent.  D’ail¬ 
leurs,  n’a-t-on  pas  constaté  qu’à  notre  époque  encore  les 
houilles  les  plus  grasses  donnent  les  dégagements  les  plus 
abondants  de  grisou.  Or  la  présence  sous  forte  tension  de 
ce  gaz  dont  la  diffusibilité  est  si  grande,  est  un  témoi¬ 
gnage  certain  de  l’imperméabilité  des  roches  entre 
lesquelles  cette  houille  se  trouve  enfermée. 

Il  est  superflu,  je  pense,  de  faire  remarquer  en  outre  que 
les  phénomènes  d’oxydation  auxquels  il  vient  d’être  fait 
allusion,  ont  dû  nécessairement  subir  l’influence  des  alter¬ 
natives  dans  les  dépôts  de  tourbe  et  d’alluvions  qui  ont  eu 
lieu  pendant  toute  l’époque  houillère.  Si,  en  effet,  les  ma¬ 
tières  organiques  du  schiste  peuvent  protéger  la  houille 
que  celui-ci  recouvre,  contre  l’action  destructive  de  l’oxy¬ 
gène,  a  fortiori  une  couche  de  houille  aura  aussi  un  pou¬ 
voir  protecteur.  On  serait  peut-être  renseigné  à  cet  égard 
si  l’on  possédait  une  série  aussi  complète  que  possible  d’a¬ 
nalyses  de  schistes  et  de  grès  houillers,  prélevés  en  tra¬ 
vers  de  tout  un  bassin.  Ajoutons  encore  que  les  failles,  les 
cassures  et  les  dérangements  nombreux  survenus  dans  le 
terrain,  avant  ou  après  sa  consolidation,  ont  inévitablement 
eu  pour  conséquence  de  rendre  moins  efficace  cette  action 
protectrice,  en  permettant  aux  eaux  de  la  surface,  chargées 
d’oxygène,  de  s’insinuer  dans  le  bassin  bouiller  et  de  con¬ 
tinuer  alors  leur  action  chimique. 

Ici,  comme  partout  dans  la  nature,  les  événements  ne 
se  sont  pas  accomplis  d’une  manière  simple  et  uniforme. 
Aussi  s’exposerait-on  à  verser  dans  de  graves  erreurs,  si  l’on 
se  bornait  à  vouloir  tout  considérer  en  se  plaçant  à  un  point 


154  — 


de  vue  trop  absolu.  Il  est  sage  de  se  défier  des  conceptions 
trop  simples,  car  la  nature  est  plus  riche  et  plus  variée  que 
l’imagination  la  plus  brillante  ne  peut  le  supposer. 

Un  mot  encore. 

D’après  les  analyses  mentionnées  plus  haut,  les  schistes 
du  mur  de  la  couche  de  houille  contiennent  considérable¬ 
ment  moins  de  carbone  que  ceux  du  toit.  Il  ne  sera  peut- 
être  pas  sans  utilité  de  vérifier  si  cette  remarque  est  suscep¬ 
tible  de  généralisation,  car  on  posséderait  alors  un  moyen 
commode  pour  distinguer  le  toit  du  mur.  On  sait  que  cette 
distinction,  qui  a  souvent  une  valeur  pratique,  n'est  pas 
toujours  aisée.  On  objectera  peut-être  qu’un  dosage  de  car¬ 
bone  présente  des  difficultés  trop  grandes.  C’est  une  erreur. 
Le  problème  peut  être  résolu  en  quelques  heures,  c’est-à- 
dire  en  un  temps  bien  moins  long  que  celui  nécessité  pour 
la  réunion  des  documents  indispensables  à  la  solution  du 
problème  par  la  voie  de  la  géologie. 


Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé 
de  la  Belgique. 


ii 

Études  complémentaires  sue  les  crustacés. 

Podocrates  Straili,  nobis. 

Thenops  Straili,  nobis.  Contributions  à  l'étude  du  système 
crétacé  de  la  Belgique.  1.  Sur 
quelques  poissons  et  crustacés  nou¬ 
veaux  ou  peu  connus.  Ann.  Soc. 
géol.  de  Belg.,  t.  XIV,  1887,  p. 52(30), 
pl.  II,  fig.  9. 

Lors  de  la  description  de  cette  espèce,  le  genre  Podo¬ 
crates,  Becks,  mss.  ne  nous  était  connu  que  par  la  figure, 
sans  diagnose,  d’un  céphalothorax  de  Podocrates  dülmenen- 
sis,  Becks,  mss.,  publiée  par  Geinitz,  en  1850  (4),  et  re¬ 
produite  dans  les  mêmes  conditions  parBronn,en  1856(2). 
Depuis  lors,  nous  sommes  parvenu  à  nous  procurer  divers 
ouvrages  qui  nous  permettent  de  rectifier  et  de  compléter 
notre  précédent  article. 

Caractères  du  genre  Podocrates,  Becks,  mss.  (Podocratus, 
Geinitz ,  1850;  Thenops,  Bell,  1856.)  —  Contrairement  à 
l’opinion  de  Bell  (3)  qui  range  le  genre  Thenops  dans 

(*)  Geinitz,  H. -B.  Das  Quadersandsteingebirge  oder  Kreidegebirge  in  Deut- 
schland.  Freiberg,  1X49-1850,  in-8°,  p.  96,  pl.  II,  fig.  6,  a,  b. 

(2)  Bronn,  H. -G.  Lethœa  geognostica.  Stuttgart,  1851-1856,  in-8°. 

(s)  Bell.  A  monograph  of  the  fossil  rnalacostracous  crustacea  of  Great  Britain, 
part  /,  Crustacea  of  the  London  clay.  Mena,  of  the  Pal.  Soc.,  t.  X,  1856,  p.  33. 


-  156 


l’ordre  des  crustacés  décapodes  macroures,  sous-ordre  des 
Cataphracta ,  famille  des  Scyllaridœ ,  Geinitz  (’),  Schlüter 
(2)  (3),  Zittel  (4)  et  Fritsch  (5),  qui  se  sont  successivement 
occupés  des  Podocrates,  ont,  à  bon  droit,  rattaché  ce  genre 
à  la  famille  des  Palinuvidœ. 

Il  ne  nous  semble  pas  inutile  de  compléter  la  diagnose 
du  genre,  suivant  Schlüter  : 

«  Céphalothorax  déprimé,  large,  rectangulaire,  avec  trois 
»  crêtes  longitudinales  nettement  marquées,  dont  la 
»  moyenne  se  bifurque  dans  la  région  antérieure  ;  sillon 
»  cervical  profond,  partageant  le  céphalothorax  en  deux 
»  portions  inégales  ;  crête  frontale  large,  dichotome,  dont 
»  la  partie  moyenne  est  occupée  par  une  partie  plane  plus 
»  profonde  ;  branchiostégite  s’affaissant  en  forme  de  toit  à 
))  partir  de  la  crête  moyenne.  Dans  la  région  postérieure, 
»  les  côtés  s’infléchissent  brusquement  à  angle  droit,  à 
»  partir  des  crêtes  externes  jusqu’au  bord  marginal  du 
»  céphalothorax.  Antennes  externes  fortement  développées, 
»  à  dernier  article  annelé  et  pourvu  d’un  profond  sillon 
»  longitudinal.  Epistome  très  grand.  Mandibules  fortes 
»  et  très  saillantes.  Région  frontale  large  et  grande. 

»Bras  propulseurs  longs,  presque  d’égale  force  ;  la  paire 
))  postérieure  plus  petite.  Le  dernier  anneau  thoracique 
»  libre.  Somites  abdominaux  s’abaissant  de  la  carène  mé- 
»  diane  aux  pleurons  (6).  » 

«  Le  premier  somite  est  plus  court  que  tous  les  suivants, 

(D  Loc.  cit. 

(2)  Schlüter,  CI.  Die  Macruren  Decapoden  der  Senon-  and  Genoman-Bildungen 
Westphalens.  Zeitschr.  d.  deutsch.  geol.  Ges.,  Bd.  XIV,  1862,  p.  710. 

(3)  Schlüter,  Cl.  Neue  und  weniger  gekannte  Kreide-  und  Tertiâr-Krebse  des 
nôrdlichen  Deutschlands.  Ibid.,  Bd.  XXXI,  1879,  p.  603. 

(*)  Zittel,  K. -A.  Traité  de  Paléontologie ,  traduit  par  le  Dr  Ch.  Barrois,  t.  II, 
part.  1.  Paris,  1887,  p.  686. 

(s)  Fritsch,  A.  und  Kafka,  J.  Die  Crustaceen  der  bôhmischen  Kreideformation. 
Prag,  1887,  in-4°,  p.  20. 

(6)  Schlüter,  Cl.  Die  Macruren ,  etc.,  p.  710. 


—  157 


»  qui  diminuent  progressivement,  davantage  en  largeur 
»  qu’en  longueur  ;  seulement,  le  sixième  somite  est  de 
»  nouveau  plus  long  que  ceux  qui  le  précèdent  immédia- 
»  tement.  Les  épimères  (pleurons)  des  deuxième,  troisième, 
»  quatrième  et  cinquième  somite  se  terminent  latéralement 
»  par  trois  forts  piquants  et  portent,  en  outre,  à  leur  bord 
))  postérieur,  deux  piquants  plus  petits. 

»  Le  sixième  somite  se  termine  de  chaque  côté  par  un 
»  piquant  latéral  unique, mais  porte  également, au  bord  pos- 
»  térieur  de  ses  pleurons,  plusieurs  piquants  de  moindres 
»  dimensions.  Les  quatre  premiers  somites  s’élèvent  en 
»  toit,  du  bord  à  la  crête  moyenne  et  y  portent,  chacun, 
»  deux  tubercules  (’).  » 

Rapports  et  différences.  —  Nous  ne  reviendrons  pas  sur 
les  caractères  distinctifs  de  notre  fossile  et  du  Podocrates 
( Thenop'sJ  scyllarif orrais,  Bell.  Nous  nous  bornerons  à  dire 
que  la  nouvelle  espèce  diffère  du  P.  dülmenensis ,  Becks,  par 
ses  dimensions  un  peu  moindres,  par  la  longueur  uniforme 
de  ses  somites,  par  la  profondeur  et  la  largeur  plus  consi¬ 
dérable  des  sillons  qui  les  parcourent,  enfin,  par  la  forme 
élargie  à  l’extérieur,  rétrécie  au  milieu,  du  second  lobe  du 
premier  somite,  lequel,  dans  l’espèce  allemande,  a  une 
forme  nettement  triangulaire,  comme  le  troisième  lobe  des 
somites  suivants. 

NYMPHÆOPS  BELGICUS,  Iiobis. 

PI.  VII,  fïg.  4. 

Caractères  du  genre  Nymphæops,  Schlüter.  —  Le  genre 
Nymphœops  appartient  à  l’ordre  des  crustacés  décapodes 
macroures,  sous-ordre  des  Astacomorpha. 


(*)  Schlüter,  Cl.  Neue  und  weniger  gekannte,  etc.,  p.  603. 


—  158  — 


Nous  extrayons  de  l’ouvrage  de  Zittel,  Handbuch  der 
Palœontologie  ('),  la  diagnose  suivante  : 

a  Corps  allongé,  rétréci;  céphalothorax  lisse,  beaucoup 
»  plus  court  que  l'abdomen,  partagé  en  deux  par  un  sillon 
»  cervical  bifurqué  latéralement  et  s’étendant  jusqu’à  mi- 
»  hauteur.  Chacune  des  deux  portions  latérales  antérieures 
»  porte  un  sillon  semi-circulaire  et  un  sillon  secondaire 
»  courbé,  qui  simulent  un  nœud.  Épimères  de  l’abdomen 
»  courts,  larges  et  tronqués.  Portions  latérales  de  la  queue 
»  grandes,  arrondies,  polies.  Pattes  antérieures  très  fortes; 
»  propodites  très  allongés,  aplatis;  dactylopodites  non 
»  dentelés.  » 


Caractères  particuliers  de  l'espèce.  —  La  seule  partie 
de  l'animal  dont  nous  disposons  est  l’empreinte  intérieure 
du  céphalothorax,  ayant  conservé  en  maints  endroits  des 
parties  de  la  carapace.  Ce  céphalothorax  est  de  forme 
rectangulaire  allongée,  à  peu  près  deux  fois  aussi  long 
(31  m/m)  que  large  (15  m/m)  ;  il  est  légèrement  bombé  trans¬ 
versalement  et  divisé,  par  un  sillon  cervical  profond,  en 
deux  parties,  dont  l’antérieure  est  un  peu  plus  longue  et 
moins  élevée  que  la  postérieure. 

Ce  sillon  cervical  est  de  forme  sinusoïdale;  il  se  divise, 
au  tiers  de  sa  longueur,  en  deux  branches,  dont  l’antérieure 
est  très  profonde,  tandis  que  la  postérieure  devient  rapide¬ 
ment  superficielle;  l'ensemble  de  ces  deux  branches 
enserre  un  champ  discoïdal. 

Le  céphalothorax  est  également  divisé  longitudinalement 
en  deux  parties  égales  par  un  sillon  médian,  qui,  par  places, 
se  transforme  en  une  légère  crête,  et  qui  remplace  la  crête 
médiane  des  Podocrates .  Ce  sillon  est  également  accom- 


(*)  Zittel,  H. -A.  Loc.  cit. ,  p.  692. 


159  — 


pagué,  dans  la  région  antérieure,  de  deux  petits  sillons 
longitudinaux  formant  lyre,  comme  cela  se  présente,  mais 
en  relief,  chez  les  Podocrates . 

La  région  antérieure  est  terminée  par  un  rostre  qui,  à  en 
juger  par  la  partie  restante,  doit  avoir  été  assez  large.  En 
arrière  du  rostre,  elle  s’élargit  progressivement,  comme 
l’indique  très  bien  le  côté  gauche  de  la  figure.  Les  bords 
de  cette  région  sont  ornés  chacun  d’une  dépression  longi¬ 
tudinale  qui  leur  est  exactement  parallèle  ;  ils  sont  aigus 
en  avant,  arrondis  en  arrière.  Les  côtés  latéraux  du  cépha¬ 
lothorax  forment  un  angle  un  peu  aigu  avec  la  partie 
supérieure;  ils  sont  divisés  à  peu  près  également  en  deux 
par  une  dépression  large  et  peu  profonde  en  haut,  se  rétré¬ 
cissant  et  s’approfondissant  vers  le  bas;  au  milieu  de  cette 
dépression  transversale  s’embranche  un  sillon  longitudinal 
étroit  et  peu  marqué,  qui  suit  à  peu  près  parallèlement  la 
crête  latérale. 

La  région  postérieure  est  plus  déprimée  latéralement  que 
l’antérieure  ;  elle  va  en  se  rétrécissant  d’avant  en  arrière, 
et  son  bord  est  légèrement  courbe  ;  ce  bord  est  également 
longé  par  une  profonde  dépression  qui  le  rend  extrêmement 
tranchant;  la  partie  inférieure  de  cette  région  est  inclinée 
sous  un  angle  très  aigu  sur  sa  partie  supérieure,  de  sorte 
que  la  coupe  transversale  présente  une  forme  discoïdale 
assez  aplatie. 

Toute  la  partie  supérieure  du  céphalothorax  est  percée, 
surtout  dans  la  région  antérieure,  de  nombreux  pores 
alignés  en  séries  transversales,  et  qui  se  reproduisent  en 
creux,  dans  les  endroits  où  le  test  a  disparu.  Sa  partie 
inférieure  est,  au  contraire,  couverte  de  granulations 
superficielles  qui  ne  laissent  aucune  trace  sur  le  moule 
interne. 


P  Rapports  et  différences.  —  Le  céphalothorax  du  Nym- 


—  160  - 


phœops  belgicus  diffère  de  celui  du  N.  cæsfeldiensis , 
Schlüter  (*)  par  la  longueur  et  la  forme  aplatie  de  la  région 
postérieure,  plus  étroite  que  l’antérieure,  par  la  forme 
sinusoïdale  du  sillon  cervical,  enfin,  par  la  présence  d’un 
sillon  longitudinal  médian,  assez  profond  par  places.  Il  ne 
peut  guère  être  confondu  non  plus,  pour  les  mêmes  raisons, 
avec  le  IVT.  sendenhorstensis ,  Schlüter  (2). 


Gisement  et  localité.  —  Ce  fossile  a  été  recueilli  dans  la 
craie  blanche  à  silex  noirs  (sénonien  moyen)  d’Eben 
(Limbourg  belge),  par  M.  l’ingénieur  P.  Davreux,  qui  en  a 
fait  don  aux  collections  minérales  de  l’université  de  Liège. 
Il  y  figure  sous  le  n°  6900. 

Homarus  senonensis,  nobis. 

PL  VII,  fig.  2,  a,  b. 

Caractères  particuliers  de  V espèce.  —  Quoique  nous  ne 
possédions  que  deux  pinces  de  la  seconde  paire  de  pattes 
thoraciques  de  cette  espèce,  nous  n’hésitons  pas,  cepen¬ 
dant,  à  les  rapporter  au  genre  Homarus ,  sous-genre  Hoplo- 
paria  (s),  à  cause  surtout  de  leur  analogie  avec  celles  de 
H.  longimanus ,  Sow.  sp. 

(*)  Schlüter,  C.  Die  Macruren  Decapoden ,  etc.,  p.  728,  pl.  XIII, fig.  3  et  6. 

(2)  Ibid.,  p.  732,  pl.  XIV,  fig.  3. 

(3)  Nous  nous  rallions  absolument  à  la  manière  de  voir  énoncée  d’abord 
par  Boas  dans  ses  Recherches  sur  les  affinités  des  crustacés  décapodes.  Kon. 
Dansk.  Vidensk.  Selsk.  Skriften,  ser.  6,  t.  I,  p.  176,  victorieusement  défendue 
ensuite  par  Pelseneer  dans  Notice  sur  un  crustacé  de  la  craie  brune  des 
environs  de  Mous.  Bull.  Mus.  roy.  d’hist.  nat.  de  Belgique,  t.  IV,  n°  l,pp. 
42  a  46  ;  Notice  sur  un  crustacé  des  sables  verts  de  Grandpré.  Ibid,  n°  2, 
pp.  55  à  59  ;  Notice  sur  les  crustacés  décapodes  du  maestrichtién  du 
Limbourg.  Ibid.,  n°  3,  pp.  162  à  166,  et  qui  consiste  à  supprimer  les  genres 
Hoploparia  et  Oncopareia  et  à  les  considérer  comme  les  équivalents  anciens 
du  genre  Homarus  actuel. 


—  161  — 


Le  spécimen  étudié  se  compose  donc  de  deux  pinces 
presque  complètes  (propodite  et  dactylopodite),  l’une  de 
droite,  l’autre  de  gauche.  La  pince  de  droite  est  la  plus 
complète  des  deux. 

Le  propodite  est  une  fois  et  demi  aussi  long  que  le  dacty¬ 
lopodite,  assez  renflé,  surtout  perpendiculairement  à  la 
portion  palmaire,  et  cylindroïde  ;  il  porte,  à  sa  partie  infé¬ 
rieure,  une  crête  peu  saillante,  limitée  des  deux  côtés  par 
des  sillons  peu  profonds  et  plans,  et  qui  se  prolonge  jusque 
son  extrémité  antérieure.  A  côté  de  cette  crête  et  vers  l’inté¬ 
rieur,  se  trouve  disposée  une  rangée  de  neuf  tubercules  qui 
s’espacent  de  plus  en  plus  en  s’écartant  du  carpopodite.  Trois 
autres  tubercules  un  peu  plus  gros  sont  disposés  à  droite  et 
à  gauche  de  la  partie  supérieure  du  propodite.  Enfin,  deux 
tubercules  volumineux  se  remarquent  vers  l’extérieur, 
l’un  un  peu  en  dessous,  l’autre  à  côté  de  l’insertion  du 
dactylopodite,  et  un  dernier  tubercule  plus  petit  se  trouve, 
sur  la  portion  palmaire,  symétriquement  placé  par  rapport 
au  premier. 

Le  dactylopodite  et  l’extrémité  antérieure  du  propodite 
sont  grêles,  rectilignes,  à  section  ellipsoïdale;  le  dactylo¬ 
podite  se  renfle  un  peu  au  milieu.  Les’  extrémités  de  ces 
pièces  nous  sont  inconnues.  Les  denticulations  des  parties 
opposables  du  dactylopodite  et  du  propodite  ne  sont  vi¬ 
sibles,  sur  notre  échantillon,  que  par  leur  insertion; elles 
ne  paraissent  pas  avoir  été  longues. 

Toute  la  surface  du  propodite  et  du  dactylopodite  est 
recouverte  de  granulations  et  de  ramifications  qui  lui  com¬ 
muniquent  une  apparence  chagrinée.  Enfin,  une  série  de 
petits  creux  limite,  de  chaque  côté,  la  partie  supérieure 
du  dactylopodite,  comme  cela  se  présente  également  pour 
le  Caiianassa  Faujasi,  Desm.  sp. 

Rapports  et  différences.  —  Le  propodite  de  notre  espèce 

ANNALLES  SOC.  GÈOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  MÉMOIRES,  41 


—  162  — 


se  distingue  de  celui  de  Homarus  (Astgcus)  longimanus, 
Sow.  (*)  et  de  celui  de  Homarus  ( Oncopareïa )  Bredaï, 
Bosq.  (*)  par  sa  section  à  peu  près  circulaire,  au  lieu  d’être 
discoïdale,  et  par  le  rapport  plus  considérable  de  la  lon¬ 
gueur  du  dactylopodite  à  celle  du  propodite.  Il  ne  peut 
guère  être  confondu  avec  celui  d’aucune  autre  espèce. 

Gisement  et  localité.  —  Cet  échantillon,  provenant  de  la 
belle  collection  de  feu  M.  le  baron  de  Ryckholt,  est  étiqueté 
craie  de  Galoppe  (Limbourg  néerlandais). 

La  roche  semble  être  la  craie  grossière  durcie  de  la  partie 
tout  à  fait  supérieure  de  l’étage  sénonien  de  cette  localité, 
où  nous  avons  recueilli  une  pince  presque  complète  de 
Homarus  Bredai ,  Bosq.  sp. 

L’échantillon  figuré  porte  le  n°  2285  dans  les  collections 
minérales  de  l’université  de  Liège. 

dromiopsis  gigas,  nobis. 

PL  VII,  fig.  3,  4  et  5  a,  b. 

Caractères  particuliers  de  V espèce. —  Le  céphalothorax, 
de  très  grande  taille  (fig.  3  et  4),  est  de  forme  pentagonale 
indistincte,  presque  elliptique;  il  est  convexe  de  droite  à 
gauche,  et  plus  encore  d’arrière  en  avant,  à  l’exception 
toutefois  de  la  région  postérieure,  qui  est  à  peu  près  plane. 
Sa  longueur  (45  m/in)  est  moindre  que  sa  largeur  (55  “/“*). 

La  région  frontale,  séparant  les  cavités  orbitales  très 
grandes  et  très  rapprochées,  est  nettement  triangulaire  et 
fort  convexe;  elle  est  divisée  en  deux  parties  égales  par  un 
profond  sillon  longitudinal,  dont  l’extrémité  antérieure 
n’est  pas  visible  sur  nos  échantillons. 

(*j  Zoogical  journal,  II,  p.  493,  pi.  XVII. 

('2)  Bosquet,  J.  Les  crustacés  fossiles  du  terrain  crétacé  du  Limbourg. 
Verh.  d.  Commissie  v.  de  geol.Kaart  v.  Nederland,  Deel  II,  1854,  p.  128(118), 
pi.  X,  Og.  4  à  8. 


-  163  — 


Le  bord  latéral  antérieur  est  fortement  recourbé  en 
arrière;  il  est  plus  de  deux  fois  plus  long  que  le  bord 
postérieur.  Il  porte  de  fortes  dents,  visibles  surtout  sur 
notre  grand  échantillon  (fig.  3).  Le  bord  postéro-latéral  est 
convexe.  Il  ne  présente  qu’une  seule  forte  dent,  placée 
immédiatement  derrière  le  sillon  transversal,  qui  le  sépare 
du  bord  précédent.  Le  bord  postérieur  est  court,  concave  ; 
il  atteint  22  m/m  dans  notre  plus  grand  échantillon. 

La  surface  du  céphalothorax  est  divisée  en  trois  parties 
principales  par  deux  sillons  transversaux,  se  prolongeant 
également  à  sa  partie  inférieure.  Le  sillon  postérieur  sépare 
la  région  postérieure  de  la  région  médiane  proprement  dite 
et  de  la  région  antéro-Iatérale.  Il  s’étend  en  ligne  à  peu  près 
droite  de  l’extérieur  vers  l’intérieur  et  est  presque  normal  au 
plan  de  symétrie,  sur  le  plus  petit  échantillon  (fig.  4)  ;  sur  le 
grand  spécimen,  au  contraire,  il  forme  un  angle  très  obtus 
dont  l’ouverture  est  dirigée  vers  l’arrière;  au  tiers  de  sa 
longueur,  il  se  divise  brusquement  en  deux  sillons  dirigés 
l’un  vers  l’arrière,  l’autre  vers  l’avant  et  formant  entre  eux 
un  angle  obtus.  Le  second  sillon  reprend  bientôt  sa  première 
direction,  pour  s’infléchir,  au  milieu,  un  peu  vers  l’arrière. 
L’ensemble  des  deux  sillons  enserre  la  région  cardiaque, 
pentagonale,  tronquée  en  arrière  et  déprimée. 

Les  régions  postéro-latérales,  situées  en  arrière  du  sillon 
postérieur,  sont  de  forme  rhombique  et  fortement  bombées. 

La  région  intestinale,  double,  est  nettement  marquée  et 
séparée  de  la  région  postéro-latérale  par  un  sillon  aussi 
profond  que  le  sillon  postérieur.  Sa  forme  est  celle  d’une 
lunule  dont  la  concavité  est  tournée  vers  l’arrière.  Derrière 
la  région  intestinale  se  trouve  un  sillon,  puis  un  bourrelet, 
séparant  le  céphalothorax  de  l'abdomen. 

La  partie  moyenne  du  céphalothorax,  placée  entre  les 
deux  sillons,  comprend,  outre  la  région  cardiaque  déjà 
décrite,  la  région  post-médiane  et  les  régions  antéro-latérales 


—  164  - 

ou  branchiales,  relativement  petites.  La  région  post-médiane 
est  un  trapèze  étroit,  à  bord  antérieur  concave  vers  l’avant; 
elle  est  bombée  latéralement,  déprimée  au  milieu,  et  se 
prolonge  en  une  petite  pointe  dans  la  région  cardiaque. 

Les  régions  latérales  sont  divisées  par  deux  légers  sillons 
longitudinaux,  en  trois  parties,  dont  les  deux  extérieures 
sont  de  nouveau  partagées  en  deux  par  un  sillon  transversal 
un  peu  plus  profond.  La  partie  extérieure  est  de  beaucoup 
la  plus  développée  dans  notre  petit  échantillon  (fig.  4). 

Le  sillon  antérieur  ou  cervical  est  très  profond;  il 
traverse  le  céphalothorax  dans  toute  sa  largeur  et  sépare 
la  région  moyenne  de  l’antérieure.  Sa  concavité  est  dirigée 
vers  l’arrière  jusqu’au  centre,  où  ses  deux  branches  forment 
un  angle  d’environ  120°.  La  région  génitale  se  prolonge  en 
avant  en  forme  de  rostre.  Elle  est  limitée  extérieurement 
par  deux  sillons  assez  profonds.  Sa  partie  postérieure, 
cordiforme,  est  nettement  séparée  de  l’antérieure;  elle  est 
partagée,  par  un  sillon  longitudinal  difficile  à  voir,  en  deux 
mamelons  très  saillants.  En  avant  du  rostre  se  trouvent 
deux  tubercules  de  fortes  dimensions,  l’un  à  droite,  l’autre 
à  gauche.  On  remarque  également  un  mamelon  de  faible 
élévation  de  chaque  côté  de  la  partie  postérieure  de  la  région 
génitale. 

La  surface  du  céphalothorax  (fig.  4)  est  ornée  d’innom¬ 
brables  tubercules,  dont  les  plus  petits,  d’une  grosseur  à 
peu  près  uniforme,  recouvrent  les  régions  génitale,  post¬ 
médiane,  cardiaque  et  intestinale  et  la  partie  intérieure  de 
la  région  branchiale.  Tout  le  reste  du  céphalothorax,  à 
l’exception  de  la  région  frontale  complètement  lisse,  porte 
des  tubercules  beaucoup  plus  volumineux  et  moins  nom¬ 
breux,  entremêlés,  par  place,  de  tubercules  de  même 
dimension  que  les  premiers.  Dans  le  grand  échantillon 
(fig,  3),  la  grosseur  des  tubercules  est  uniforme  sur  toute 
la  surface. 


—  165  — 


Quoique  nous  n’ayons  trouvé  aucun  bras  adhérent  à  un 
céphalothorax,  nous  rapportons  sans  hésitation  à  la  même 
espèce  les  propodites  dont  la  description  suit,  et  ce,  pour 
les  raisons  suivantes  : 

1°  De  Ryckholt  a  trouvé,  dans  le  même  gisement  que 
les  deux  céphalothorax  figurés,  cinq  propodites  de  crusta¬ 
cés,  identiques  entre  eux,  à  part  les  dimensions,  et  sans 
nulle  autre  pièce  de  décapode. 

2°  Le  même  chercheur  avait  recueilli  à  Ciply,  outre  les 
céphalothorax  de  Dromiopsis  rugosa,  Schl.  sp.,  que  nous 
avons  décrits  jadis  (1),  dix-sept  propodites  et  fragments  de 
propodites  de  crustacés  appartenant  tous  à  la  même  espèce, 
trente  dactylopodites  identiques  entre  eux  et  deux  carpo- 
podites  absolument  semblables  l’un  à  l’autre,  sans  une  seule 
pièce  pouvant  être  considérée  comme  appartenant  à  une 
autre  espèce  de  crustacé. 

3°  Gomme  nous  le  verrons  bientôt,  la  principale  distinc¬ 
tion  que  l’on  puisse  établir  entre  le  céphalothorax  du 
Dromiopsis  gigas  et  celui  du  D.  rugosa  est  la  présence  de 
tubercules  innombrables  sur  le  premier,  beaucoup  plus 
rares  sur  le  second  ;  or,  les  propodites  rencontrés  avec 
D.  gigas  ressemblent  tellement,  à  part  leurs  dimensions 
plus  considérables,  à  ceux  qui  accompagnaient  D .  rugosa 
à  Ciply,  qu’on  ne  pourrait  guère  les  distinguer  les  uns  des 
autres,  sans  la  présence  de  nombreux  et  gros  tubercules  sur 
les  premiers,  de  rares  et  petits  tubercules  sur  les  seconds. 
Les  céphalothorax  et  les  pinces  du  même  gisement  pré¬ 
sentent  donc  les  mêmes  caractères  au  point  de  vue  de  l’or¬ 
nementation  de  la  surface.  Nous  n’insisterons  pas  davan¬ 
tage,  et  nous  passerons  immédiatement  à  la  description. 

(*)  Contributions  à  V  étude  du  système  crétacé  de  la  Belgique.  I.  Sur  quelques 
poissons  et  crustacés  nouveaux  ou  peu  connus.  Ann.  Soc.  géol.  de  Belg  ,  t.  XIV, 
p.  42  (20),  pl.  II,  fig.  4  à  7. 


—  166 


Gomme  nous  l’avons  rapporté  plus  haut,  nous  n’avons  à 
notre  disposition  que  cinq  propodites  incomplets,  dont  trois 
de  droite  et  deux  de  gauche.  Le  propodite  est  trapu,  pres- 
qu’aussi  large  (19  m/m)  que  long  (21  m/m)  Ç).  La  portion  pal¬ 
maire,  peu  convexe,  est  ornée  vers  le  bas  de  très  gros 
tubercules,  au  nombre  de  six,  et,  à  sa  partie  antérieure, 
d’un  sillon  assez  profond  dont  la  terminaison  avoisine  un 
mamelon  situé  à  l’origine  de  l’extrémité  antérieure.  A  la 
partie  supérieure  de  la  paume,  des  tubercules  plus  petits 
que  les  premiers  sont  disposés  en  deux  ou  trois  séries  pa¬ 
rallèles  au  bord  du  propodite.  La  partie  dorsale  du  propo¬ 
dite,  de  forme  pentagonale  allongée,  est  fortement  bombée 
suivant  la  bissectrice  du  pentagone.  Le  propodite  se  ter¬ 
mine,  à  la  partie  postérieure,  par  un  bourrelet  assez  large, 
l’entourant  complètement  et  séparé  du  reste  par  une  dépres¬ 
sion  très  profonde.  Ce  bourrelet  s’insère  dans  l’ouverture  du 
carpopodite.  Deux  épines  placées  en  avant  de  cette  dépres¬ 
sion,  l’une  à  la  partie  supérieure,  l’autre  à  la  partie  infé¬ 
rieure  de  la  surface  dorsale,  sont  destinées  à  empêcher  les 
mouvements  excessifs  du  propodite.  L’extrémité  antérieure 
ne  nous  est  connue  que  par  un  très  petit  fragment  existant 
sur  l’un  des  échantillons  et  représenté  en  pointillé  sur  la 
figure  (fig.  5,  b). 

La  surface  dorsale  est  recouverte  de  nombreux  tubercules 
disposés  en  séries  parallèles  aux  bords  supérieur  et  infé¬ 
rieur.  Chaque  série  est  composée  de  tubercules  à  peu  près 
de  mêmes  dimensions  A  une  série  de  gros  tubercules, 
succède  une  série  de  tubercules  plus  petits  et  inversement. 
Les  tubercules  les  plus  volumineux  se  trouvent  au  milieu 
de  la  surface  dorsale  ;  c’est  surtout  à  la  partie  supérieure  et 
à  la  partie  inférieure  que  les  séries  sont  le  plus  rappro¬ 
chées.  Outre  cela,  tout  le  propodite  est  percé  de  pores  nom¬ 
breux  et  très  petits,  mais  encore  visibles  à  l’œil  nu. 


(l)  Les  dimensions  indiquées  sont  celles  des  deux  plus  grands  spécimens. 


167  — 


Rapports  et  différences.  —  Gomme  nous  l’avons  dit  plus 
haut,  le  Dromiopsis  gigas  diffère  essentiellement  du 
D.  rugosa ,  Schl.  sp.,  par  l’abondance  et  la  grosseur  des 
tubercules  qui  ornent  la  surface  du  céphalothorax  et  des 
pinces.  Un  autre  caractère  important,  permettant  aussi  de 
les  distinguer  immédiatement,  est  la  forme,  cordiforme 
dans  le  premier,  ellipsoïdale  dans  le  second,  de  la  partie 
postérieure  de  la  région  génitale,  nettement  séparée  de  sa 
partie  antérieure  chez  D.  gigas  ;  ce  caractère  ne  se  présente 
que  très  exceptionnellement  chez  D.  rugosa.  Enfin,  le 
céphalothorax  est  presque  circulaire  chez  celui-ci,  ellipsoï¬ 
dal  chez  celui-là.  Notre  nouvelle  espèce  ne  peut  être 
confondue  avec  aucune  autre  de  celles  qui  sont  connues 
jusqu’à  présent. 

Gisement  et  localité. —  Comme  nous  l’avons  déjà  dit,  c’est 
le  baron  de  Ryckholt  qui  a  recueilli  les  échantillons  figurés. 
Il  les  avait  étiquetés  Polycnemidium  ( Dromilites )  pustu- 
losum ,  Reuss,  Tournai,  quoiqu’ils  ne  présentent  aucune 
ressemblance  avec  les  figures  qu’en  donne  le  savant  natu¬ 
raliste  autrichien  (*).  Ils  proviennent  incontestablement  du 
tourtia  (cénomanien)  de  Tournai.  Ces  échantillons  appar¬ 
tiennent  actuellement  aux  collections  minérales  de  l’uni¬ 
versité  de  Liège,  où  ils  figurent  sous  les  n08  4936  et  4937. 

Dromiopsis  rugosa,  Schl.  sp.  (2). 

PI.  VII,  fig.  6,  a,  b. 

Caractères  particuliers  de  V espèce.  —  Nous  avons  peu 
de  chose  à  ajouter  à  la  description  que  nous  avons  déjà 

(!)  Reuss,  A.-E.  Die  Versteinerungen  der  bôhmischen  Kreideformaiion. 
Stuttgart,  4845,  t.  I,  p.  45,  pl.  VII,  fig.  26  et  29  ;  pl.  XI,  fig.  23.  —  Reuss, 
A.-E.  Zur  Keiintntis  fossiler  Krabben.  Denkschr.  d.  k.  Akad.  d.  Wiss.  zu  Wien. 
Math  -Naturw.  Classe.  Bd.  XVII,  p.  6,  pl.  III,  fig.  I. 

(2)  Forir,  H.  Loc.  cil.,  p.  42  (20),  pl.  II,  fig.  4  à  7. 


-  168 


donnée  de  ce  fossile.  Nous  avons,  il  y  a  peu  de  temps, 
rapporté,  avec  hésitation,  à  cette  espèce  une  pince  (propo- 
dite  et  carpopodite)  (*)  que  nous  avons  décrite  et  figurée. 
Aujourd’hui,  pour  les  raisons  exposées  p.  165  (47)  de  la  pré¬ 
sente  notice,  nos  doutes  ont  disparu  et  nous  compléterons 
en  quelques  mots  la  description  du  fossile.  La  pince  figurée 
dans  notre  précédent  travail  a  été  agrandie  de  façon  à 
correspondre,  comme  dimensions,  à  la  figure  du  plus 
grand  céphalothorax;  mais,  comme  tous  les  membres  d’in¬ 
dividus  jeunes,  elle  présente  certaines  différences  avec 
celles  des  échantillons  adultes.  Ces  différences  sont  :  la 
présence  de  tubercules  assez  nombreux  et  disposés  en 
séries  rectilignes  sur  la  partie  dorsale  des  propodites 
adultes  ;  ces  tubercules  abondent  surtout  sur  le  bord  supé¬ 
rieur,  auquel  ils  communiquent  une  apparence  chagrinée. 
Enfin,  une  dépression  peu  profonde  sillonne  ce  bord  supé¬ 
rieur  sur  toute  sa  longueur  et  se  termine  par  un  tubercule 
mousse  touchant  le  carpopodite. 

Le  dactylopodite  est  robuste,  recourbé  en  bec  d’aigle.  Il 
porte,  à  la  partie  inférieure  externe,  une  forte  dent  et  est 
creusé  en  une  légère  gouttière  du  côté  intérieur.  Il  n’est 
pas  inutile  de  dire  que  le  carpopodite  et  le  dactylopodite 
figurés  ne  correspondent  nullement,  comme  dimensions, 
au  propodite  représenté  ;  ils  sont  trop  petits  compara¬ 
tivement. 

Rapports  et  différences.  —  Le  Dromiopsis  rugosa  res¬ 
semble  beaucoup  au  D.  gigas;  les  caractères  qui  les  diffé¬ 
rencient  l’un  de  l’autre,  sont  indiqués  plus  haut,  p.  167  (49). 

Gisement  et  localités.  —  Nous  avons  eu  la  bonne  for¬ 
tune  de  rencontrer,  il  y  a  quelques  jours,  deux  propodites 
de  cette  espèce  dans  le  tufeau  maestrichtien  supérieur 

(*)  Loc.  cit.,  p.  47  (25),  pî.  II,  fig.  7  a,  b. 


-  169 


(danien,  d’Orb.)  de  ia  Montagne  St-Pierre,  près  de  Maes- 
trieht.  Ce  gisement  doit  donc  être  ajouté  au  gisement  de 
même  âge  de  Ciply,  que  nous  avons  indiqué  précédem¬ 
ment.  Les  deux  échantillons  de  la  Montagne  St-Pierre  font 
partie  de  notre  collection. 

NECROCARCINUS  ORNATISSIMUS,  nobis. 

PI.  VII,  fïg.  7,  a,  b,  c,  d. 

Caractères  du  genre  Necrocarcinus,  Bell.  —  Tous  les 
auteurs  semblent  d’accord  pour  ranger  les  Necrocarcinus 
dans  Tordre  des  crustacés  décapodes  brachyures,  sous- 
ordre  des  Oxystomata ,  famille  des  Corystidœ  (?). 
Bell  (*)et,  à  sa  suite,  Fritsch  et  Kafka  (2)  définissent  le 
genre  de  la  façon  suivante  : 

«  Céphalothorax  suborbiculaire,  rostre  triangulaire  ; 
»  régions  nettement  limitées,  à  surface  ornée  de  gros 
».  tubercules;  partie  antéro-latérale  du  bord  thoracique  un 
»  peu  proéminente.  Cavités  orbitales  rondes,  ouvertes  vers 
»  le  haut  et  doublement  fissurées  au-dessus.  Cadre  buccal 
«  aussi  long  que  large  et  à  bords  latéraux  concaves.  » 

Nous  ajouterons  à  ces  caractères  :  Pinces  trapues,  recou¬ 
vertes  de  gros  tubercules.  Extrémité  antérieure  du  propo- 
dite  et  dactylopodite  robustes  ;  la  première,  droite,  le 
second  fortement  recourbé. 

Caractères  particuliers  de  V espèce,  —  Nous  ne  possé¬ 
dons  qu’une  pince  gauche  complète  (propodite  et  dacty- 

(*)  Bell.  A  monograph  of  the  fossil  malacostracous  crustacea.  Part  //, 
Crustacea  of  lhe  gault  and  greensand.  Mem.  of  the  Pal.  Soc.,  t.  XIV,  4860, 
p.  49. 

(2)  Fritsch,  A.  und  Kafka,  J.  Die  Crustaceen  der  bôhmischen  Kreidefor- 
mation.  Prag,  1887,  p.  47. 


—  170 


lopodite)  de  cette  espèce.  Le  propodite  est  court  et  trapu; 
sa  largeur  atteint  les  deux  tiers  de  sa  longueur;  celle-ci  est 
le  double  de  son  épaisseur;  il  porte  une  épine  à  la  partie 
postérieure  de  son  bord  inférieur.  Sa  partie  supérieure  est 
fortement  courbée;  sa  partie  inférieure,  presque  plane,  n’est 
qu’un  peu  convexe  à  l’origine  de  l’extrémité  antérieure. 
Vers  l’extérieur  de  la  main,  la  courbure,  faible  jusque  l’in¬ 
sertion  dans  le  carpopodite,  s'infléchit  brusquement  en  ce 
point,  de  façon  à  former  un  profond  sillon  entourant  tout 
l’arrière  du  propodite.  Toute  la  surface  du  propodite  est 
recouverte  de  gros  tubercules  montrant  une  tendance  à  se 
disposer  en  séries  rectilignes  parallèles.  Ces  tubercules 
abondent  surtout  au  bord  inférieur;  les  plus  gros  sont  assez 
clairsemés  sur  la  partie  extérieure  ;  ils  deviennent  extrême¬ 
ment  petits  dans  la  portion  palmaire,  surtout  à  sa  partie 
postérieure.  L’extrémité  antérieure  du  propodite  est  une 
pyramide  triangulaire,  à  peu  près  aussi  large  que  longue  et 
épaisse;  ses  dimensions  sont  presque  égales  à  la  moitié  de 
l’épaisseur  du  propodite.  Sa  face  supérieure  porte  une  forte 
protubérance,  limitée  de  chaque  côté  par  un  sillon,  orné  de 
deux  renfoncements  allongés  dans  sa  direction.  En  dessous 
de  ce  premier  sillon,  se  remarque,  de  chaque  côté  du  pro¬ 
podite,  un  bourrelet,  puis  un  second  sillon  s’avançant  jus¬ 
qu’au  milieu  de  la  longueur  et  présentant  lui-même  un 
profond  renfoncement.  Enfin,  au-dessus  de  l’origine  de  sa 
partie  antérieure,  le  propodite  porte,  tant  à  l’extérieur  que 
dans  la  portion  palmaire,  une  protubérance  verticale, 
continuant  le  bourrelet  dont  il  vient  d’être  question,  cou¬ 
verte  de  nombreux  tubercules  très  petits  et  qui,  si  je  puis 
employer  cette  expression,  communique  à  la  pince  une 
((  apparence  barbue.  » 

L’extrémité  antérieure  du  propodite  est  également 
ornée,  sur  la  moitié  de  sa  surface,  de  tubercules  de  même 
grosseur,  à  peu  près,  que  ceux  de  la  protubérance;  ces 


171  - 


tubercules  s’atténuent  vers  l’extrémité  du  propodite,  de 
façon  que  celui-ci  est  absolument  lisse. 

Le  dactylopodite  est  presque  deux  fois  aussi  long,  à  peu 
près  aussi  large  et  un  peu  moins  épais  que  l’extrémité 
antérieure  du  propodite  ;  il  est  fortement  recourbé  en  bec 
d’aigle;  il  est  orné  extérieurement  et  intérieurement  d’un 
sillon  longitudinal  très  profond,  commençant  vers  le  milieu 
de  la  longueur,  s’élargissant  et  devenant  presque  superficiel 
à  l’insertion  dans  le  propodite.  En  dessous  de  ce  sillon,  se 
trouvent,  de  chaque  côté,  deux  fossettes  très  profondes, 
offrant  un  fond  treillissé,  d’un  aspect  tout  à  fait  caractéris¬ 
tique  (fig.  7,  d.),  dont  l’antérieure  est  allongée,  et,  pour 
continuer  la  comparaison  de  tout  à  l’heure,  ressemble  à  la 
fossette  nasale  du  bec  d’un  oiseau.  La  fossette  postérieure, 
plus  petite,  est  arrondie.  La  surface  du  dactylopodite  est 
ornée  de  tubercules  disposés  de  la  même  façon  que  ceux 
de  l’extrémité  antérieure  du  propodite.  Sa  partie  supérieure 
est  surmontée  d’une  crête  tuberculeuse,  complétant  l’ana¬ 
logie  avec  la  tête  de  certains  oiseaux. 

Rapports  et  différences .  —  Notre  espèce  se  rapproche 
beaucoup,  par  sa  forme,  de  Necrocarcmus  Woodwardi, 
Bell  (*),  de  N.  n.  sp .,  Schlüter  (2)  et  de  N.  avicularis , 
Fritsch  (3),  desquels  elle  diffère  cependant,  notamment  par 
la  présence  de  la  protubérance  tuberculeuse  du  propodite 
et  par  celle  des  «  fossettes  nasiformes  »  ;  l’extrémité  anté¬ 
rieure  de  son  propodite  est  également  plus  longue  que 
celle  de  cette  dernière  espèce;  elle  se  distingue  enfin  très 
aisément  du  N.  per  talus,  Fritsch  (*),  par  sa  forme  plus 

(J)  Bell.  Loc.  cit.,  II,  p.  20,  pl.  V,  fig.  4.  —  Schlüter,  Cl.  Nette  und  tueni- 
ger  gekann le,  etc.,  p.  608,  pl.  XVII,  fig.  2,  a-d. 

(8)  Ibid.,  p.  609,  pl.  XVII,  fig.  3,  a,  b. 

(5)  Fritsch,  A.  und  Kafka,  J.  Loc.  cit.,  p.  47,  pl.  X,  fig.  2,  a-f  et  40. 

(*)  Ibid.,  p  17,  pl.  X,  fig.  44, 


—  172  — 


trapue  et  plus  robuste  et  par  les  dimensions  et  la  réparti¬ 
tion  de  ses  tubercules.  On  pourrait  peut-être  la  confondre 
avec  la  pince  de  Stephanometopon  granulatum ,  Bos¬ 
quet  H,  si  Ton  ne  faisait  attention  à  la  forme  du  dactylopo- 
dite,  à  la  différence  de  répartition  et  à  la  moindre  abondance 
des  tubercules,  enfin,  à  la  protubérance  tuberculeuse  du 
propodite  et  à  la  présence  des  «  fossettes  nasiformes  »  sur 
le  dactylopodite. 

Gisement  et  localité .  —  Nous  avons  recueilli  cette  gra¬ 
cieuse  espèce  dans  la  couche  à  bryozaires  de  l’étage  maes- 
trichtien  supérieur  (danien)  de  la  Montagne  St-Pierre  à 
Maestricht.  L’échantillon  figuré  fait  partie  de  notre  collec¬ 
tion. 


(*)  Bosquet,  J.  Loc.  cit.,  p.  137  (127),  pl.  X,  fig.  12,  a-c. 


LISTE  DES  THORACOSTRACÉS  CRÉTACÉS  DE  LA  BELGIQUE. 


—  173  — 


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EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  VII  (*). 


Fig.  Nymphœops  belgicus,  For.  — 
Fig.  2,  a .  Homarus  senonensis,  Y  or.  - 
Fig.  2, b.  -  -  - 

Fig.  3.  Dromiopsis  gigcts,  For.  — 

Fig.  4.  — 

Fig.  o,  a.  —  —  — 

Fig.  3,  b.  —  —  — 

Fig.  G,  a.  —  ntgosa,  Schl.,sp. 
Fig.  6,  b.  —  —  — 

Fig.  7,  a.  Necrocarcinus  ornalissimus , 

Fig.  7,  b.  —  — 

Fig.  7,  c. 

Fig.  7,d.  - 


-  Céphalothorax,  vu  de  dessus. 

-  Pince  de  droite  vue  de  l’extérieur. 

La  môme,  vue  de  l’intérieur  et  pince  de 
gauche  vue  de  dessous. 

-  Céphalotorax  d’un  individu  adulte,  vu 

de  dessus. 

Céphalotorax  d’un  jeune  individu,  vu 
du  dessus. 

Propodite  adulte  de  droite,  vu  de  l’ex¬ 
térieur. 

Le  môme,  vu  de  l’intérieur. 

-  Pince  de  gauche,  vue  de  l’extérieur  (2). 

La  môme,  vue  de  l’intérieur  (a). 

For.  —  Pince  de  gauche,  vue  de  l’in¬ 
térieur. 

—  La  même,  vue  de  l’extérieur. 

—  La  même,  vue  du  dessous. 

—  «  Fossettes  nasiformes  »  du  dac- 

tyiopodite,  grossies  3G  fois. 


(*)  Toutes  les  figures  de  cette  planche  sont  renversées;  les  parties  de  droite 
se  trouvent  à  gauche  et  inversement,  ce  qui  ne  présente  aucun  inconvénient, 
l’exosquelette  des  thoracostracés  étant  complètement  symétrique. 

(2)  N.  B.  Le  carpopodite  et  le  dactylopodite  appartiennent  à  des  individus 
plus  petits  que  le  propodite. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


DES  ESPÈCES  DÉCRITES  ET  CITÉES. 


Pages. 

Astacus  longimanus,  Sow .  460, 162 

Calianassa  Faujasi,  Desm.  sp .  461 

Dromilites  pustulosus,  Reuss .  467 

Dromiopsis  gigas,  For .  162,  468 

—  rugosa,  Schl.  sp .  165,  467 

Homarus,  M.  Edw .  460 

—  Bredaï,  Bosq.  sp .  462 

—  longimanus,  Sow.  sp .  4  60,  4  62 

—  senonensis,  For .  160 

Hoploparia,  Mc.  Coy . . .  460 

—  longimana.  Sow.  sp.  . .  460,  462 

iNecrocarcinus,  Bell .  469 

—  avicularis,  Fritsch .  471 

—  ornatissimus,  For.  .  . .  4  69 

—  perlatus,  Fritsch . .  ni 

—  Woodwardi,  Bell .  474 

Nymphæops,  Schlüt .  467 

—  belgicus,  For .  467 

—  cœsfeldiensis,  Schlüt .  460 

—  sendenhorstensis,  Schlüt .  460 

Oncopareia,  Bosq .  4  60 

—  Bredaï,  Bosq .  462 

Podocrates,  Becks .  155 

—  dülmenensis,  Becks .  457 

—  scyllariformis,  Bell  sp .  457 

—  Straili,  For .  455 

Polycnemidium  pustulosum,  Reuss .  467 

Stephanometopon  granulatum,  Bosquet .  474 

Thenops,  Bell .  455 

Thenops  scyllariformis,  Bell.  .........  457 

—  Straili,  For .  457 


Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé. 


m 

BIBLIOGRAPHIE 

ET 

Jableau  des  thoracostracés  crétacés 

DÉCRITS  JUSQU’A  CE  JOUR. 

Les  nombreuses  difficultés  bibliographiques  que  nous 
avons  rencontrées  au  cours  du  travail  précédent  nous  en¬ 
gagent  à  publier  la  liste,  aussi  complète  que  possible,  des 
thoracostracés  crétacés  décrits  jusqu’à  ce  jour.  Les  listes 
bibliographiques  publiées  en  186*2  par  G.  Schlüter,  en  1874 
et  1875  par  M.  de  Tribolet,  sont  devenues  fort  incomplètes 
par  suite  de  l’accroissement  considérable  des  recherches,  et 
les  dernières  présentent  l’inconvénient  de  n’indiquer  que 
les  noms  des  espèces, sans  mentionner  les  publications  dans 
lesquelles  on  peut  trouver  leur  description.  Nous  osons 
espérer  que  ce  travail  sera  appelé  à  rendre  quelques  ser¬ 
vices,  quoiqu’il  n’ait  aucune  portée  critique  et  que  cer¬ 
taines  espèces  qu'il  renseigne  ne  semblent  pas  suffisam¬ 
ment  justifiées. 

Qu’il  nous  soit  permis,  en  terminant,  d’adresser  nos  vifs 
et  sincères  remerciements  à  MM.  les  professeurs  Cl.  Schlü¬ 
ter  et  J.  Fraipont,  pour  les  excellents  conseils  et  les  utiles 
renseignements  qu’ils  ont  bien  voulu  nous  donner. 


—  177  — 


BIBLIOGRAPHIE. 

1  Bell.  A  monograph  of  the  fossil  crustacea  of  Gréai 

Britain.  IL  Crustacea  of  the  gault  and 
greensand.  Memoirs  of  the  Pal.  Soc., 
t.  XIV,  1860,  in-4°. 

2  Binkhorst  van  den  Binkhorst,  J.  T.  Neue  Krebse  aus 

der  maestrichter  Tuffkreide.  Verh.  d. 
naturh.  jVer.  d.  pr.  RheinRu.  Westph., 
Jahrg.  XIV,  1857,  in-8°. 

3  —  Monographie  des  gastéropodes  et  des  cé¬ 

phalopodes  de  la  craie  supérieure  du 
Limbourg.  Bruxelles,  1861,  in-4°. 

4  Bosquet,  J.  Les  crustacés  fossiles  du  terrain  crétacé 

du  Limbourg.  Verh.  d.  Gomm.  y.  de 
geol.  Kaart  van  Nederland,  Deel  II,  1854. 

5  Brocchi,  P.  Note  sur  une  nouvelle  espèce  de  crustacé. 

Bull.  Soc.  géol.  de  Fr.,  sér.  3,  t.  III, 
1875,  in-8°. 

6  —  Description  de  quelques  crustacés  fossiles 

appartenant  à  la  tribu  des  raniniens. 
Ann.  des  sc.  géol.,  t.  VIII,  1877,  in-8°. 

7  Brongniart,  A.  et  Desmarest,  A.  G.  Histoire  naturelle 

des  crustacés  fossiles.  Paris,  1822,  in-4°. 

8  Bronn,  H.  und  Roemer  F.  Lethœa  geognostica.  3Uo 

Auflage.  Stuttgart,  1851-1856,  in-8°. 

9  Carter,  J.  On  Orithopsis  Bonneyi ,  a  nevo  fossil  crusta- 

cean.  Geol.  mag.,  vol.  IX,  1872. 

10  Deslongchamps,  Eudes.  Mémoires  pour  servir  à  Vhis - 
toire  naturelle  des  crustacés  fossiles. 
Mém.  soc.  linn.  de  Norm.,  t.  V,  1835, 
in-4°. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T  =  XIV. 


MÉMOIRES  12 


—  178  - 


11  Dixon,  F.  The  geology  and  fossils  of  tke  tertiary  and 

cretaceous  formations  of  Su  s  s  ex.  Lon¬ 
don,  1850,  in -4°. 

12  Faujas  de  St.  Fond.  Histoire  naturelle  de  la  montagne 

de  St-Pierre  de  Maestrichl.  Paris,  an 
VII,  in-4°. 

13  Fischer-Benzon.  Ueher  das  relative  Aller  des  Faxe- 

kalkes  und  über  die  in  denselben  vor- 
kommenden  A  nomuren  und  Brachyuren. 
Kiel,  1866,  in-4°. 

14  Forir,  H.  Contributions  à  Vétude  du  système  crétacé  de 

la  Belgique ,  I.  Sur  quelques  poissons 
et  crustacés  nouveaux  ou  peu  connus. 
II.  Etudes  complémentaires  sur  les 
crustacés.  Ann.  soc.  géol.  de  Belg., 
t.  XIV,  1887,  in-8°. 

15  Fritsch,  A.  Ueber  die  Callianassen  der  bôhmischen 

Kr  eide  formation .  Abh.  d.  k.  bôhm.  Ges. 
d.  Wiss.,  Folge  6,  Bd.  I,  1867. 

16  —  Palœontologische  Untersucliungen  der  ein- 

zelnen  Schichten  in  der  bôhmischen 
Kr  eide  formation.  II.  Weissenberger  und 
Malnitzer  Schichten.  Archiv  f.  natw. 
Landesforch.  von  Bôhmen,  Bd.  IV,  n°  1, 
1878. 

17  —  —  III  Iserschichten.  Ibid.,  Bd.  V,  n°  2, 

1883. 

18  —  und  Kafka,  J.  Die  Crustaceen  der  bôhmischen 

Kreideformation.  Prag,  1887,  in-4°. 

19  Geinitz,  H.  B.  Charakteristik  der  Schichten  und  Petre- 

faklen  der  sàchsischen  Kreidegebirge. 
Hefte  I  bis  III  und  Nachtrâge.  Dresden, 
1839-1843,  in-4°. 


179  — 


20  Geinitz5H.B.  DasQuadersandsteingebirge  oder  Kreide- 

gebirge  in  Deutschland ,  Freiberg,  1849- 
4850,  in-8°. 

21  —  Das  Eibthalgebirge  in  Sachs  en  und  seine 

fossile  Fauna.  Cassel,  1871-1876,  gr. 
in-4°. 

22  Gould,  Ch.  Description  of  a  new  fossil  crustacean  front 

the  lower  greensand  of  Atherfield. 
Quart,  journ.  of  the  geoî .  Soc.  of  London, 
vol.  XV,  1859,  in-8w. 

23  Hall,  J.  and  Meek,  F.*B.  Description  of  new  species  of 

fossil  s ,  from  the  cretaceous  of  Nebraska. 
Amer.  Acad.  Boston,  vol.  V,  1855. 

24  Hallez,  P.  Note  sur  les  pattes  thoraciques  d'un  crustacé 

( Hoploparia  ?),  trouvées  dans  les  car¬ 
rières  de  craie  de  Lezennes.  Mém.  soc. 
imp.  des  sc.,de  l’agr.  et  des  arts  de  Lille, 
sér.  3,  t.  VII,  1869. 

25  Holl,  Fr.  und  Chouland,  L.  Handbuch  der  Petrefak- 

tenkunde.  Quedlimburg,  1843. 

26  Kônig.  Icônes  fossilium  sectiles.  Londini,  1825,  in  fol. 

27  Mac  Goy.  On  the  classification  of  some  British  fossil 

crustacea ,  with  notices  of  new  forms  in 
the  University  collection  at  Cambridge. 
Ann.  and  mag.  of  nat.  history,  ser.  2, 
vol.  IV,  1849. 

28  —  On  some  new  cretaceous  crustacea .  Ibid., 

ser.  2,  vol.  XIV,  1854. 

29  Contributions  to  british  paleonlology . 

30  Mantell,  G.  A.  The  fossils  of  the  South  Downs ,  or 

Illustrations  of  tlie  geology  of  Sussex. 
London,  1827,  in- 4°. 

31  —  Geology  of  the  south-east  of  England. 

London,  1833,  in-8°. 


—  180  — 


32  Mantell,  G.  A.  The  Wonders  of  geology.  London,  1844, 

2  vol.  in-8°. 

33  Marck,  W.  von  der.  Ueber  einige  Wirbelthiere,  Kruster 

und  Cephalopoden  der  Westfâlischen 
Kreide.  Zeitschr.  d.  deutsch.  geol.  Ges., 
Bd.  X,  1858. 

34  —  der.  Fossile  Fische ,  Krebse  und]Pflanzen 

aus  dem  Platlenkcilke  der ”  jüngsten 
Kreide  in  Westphalen.  Palæontogra 
phica,  Bd.  XI,  1863,  in-4°. 

35  —  und  Schlüter,  Cl.  Neue  Fische  und  Krebse 

aus  der  Kreide  von  Westphalen.  Ibid., 
Bd.  XY,  1865-1868,  in-4°. 

36  Meyer,  H.  von.  Neue  Gattungen  fossiler  Krebse  aus 

Gebilden  vom  Bunlen  Sandsteine  bis  in 
der  Kreide.  Stuttgart,  1840,  in-4°. 

37  Milne  Edwards,  A.  Histoire  des  crustacés  podophthal- 

maires  fossiles  et  monographie  des  déca¬ 
podes  macroures  de  la  faynille  des  tha- 
lassiens  fossiles.  Ann.  des  sc.  nat.,  sér. 

4,  zoologie,  t.  XIV,  1860,  in-8°. 

38  —  Monographie  des  crustacés  fossiles  de  la 

famille  des  cancériens.  Ibid.,  sér.  4, 
zool.,  t.  XVIII,  1862  et  t.  XX,  1863  ;  sér. 

5,  zool.,  1. 1,  1864  et  t.  III,  1865. 

39  —  Note  sur  un  crustacé  du  terrain  crétacé 

appartenant  au  genre  Porcellana.  Ann. 
des  sc.  géol.,  t.  XII,  1882,  in-8°. 

40  Nôtling,  F.  Ueber  einige  Brachyuren  aus  dem  Senon 

von  Maslricht  und  dem  Tertiàr  Nord- 
deutsclüands .  Zeitschr.  d.  deutsch.  geol. 
Ges.,  Bd.  XXXIII,  1881,  in-8°. 

41  Orbigny,  A.  d’  .  Voyage  dans  V Amérique  méridionale. 

Paris,  1839,  in-4°. 


-  181  — 


42  Pelseneer,  P.  Notice  sur  un  crustacé  de  la  craie  brune 

des  environs  de  Mons.  Bull.  mus.  roy. 
d’hist.  nat.  de  Belg.,  t.  IV,  n°  1,1886. 

43  — -  Notice  sur  un  crustacé  des  sables  verts  de 

Grandpré.  Ibid.,  t.  IV,  n°  2, 1886. 

44  —  Notice  sur  les  crustacés  décapodes  du 

maestrichtien  du  Limbourg.  Ibid.,  t.  IV, 
n°  3,  1886. 

45  Phillips,  J.  Illustrations  of  tlie  geology  of  Yorkshire , 

lte  édition.  London,  1829,  in-4°. 

46  —  —  2d  édition.  London,  1836,  in-4°. 

47  Quenstedt,  F. -A..  Handbucfi  der  Petrefaktenkunde . 

Tübingen,  1842,  2  vol.  in-8°. 

48  Reuss,  A.-E.  Die  Versteinerungen  der  bôhmischen 

Kreideformation.  Stuttgart,  1845-1846. 

49  —  Ueber  Clytia  Leachi ,  einen  langschwàn- 

zigen  Decapoden  der  Kreideformation . 
Denkschr.  d.  k.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien, 
Bd.  VI,  1853,  in-4°. 

50  —  Zur  Kenntniss  fossiler  Krabben.  Ibid.,  Bd. 

XVII,  1859,  in-4°. 

51  Risso,  A.  Histoire  naturelle  des  crustacés  des  environs 

de  Nice.  Paris,  1815,  in-8°. 

52  Robineau-Desvoidy.  Mémoires  sur  les  crustacés  du  ter¬ 

rain  néocomien  de  Saint  Sauveur.  Ann. 
soc.  entom.  de  France,  sér.  2,  t.  VIT, 
1849. 

53  Roemer,  F. -A.  Die  Versteinerungen  des  Norddeutschen 

Kreidegebirges.  Hannover,  1840,  in-4°. 

54  Say,  Th.  An  account  of  the  crustacea  of  the  United 

States.  Journal  of  tbe  Academy  of  Natu- 
ral  Sciences  in  Philadelphia,  vol.  1,1817, 
in-4°. 


-  182  — 


55  Schlotheim,  E.-F.  von.  Die  Petrefaktenkunde.  Gotha, 

1820,  in-8°. 

56  Schlüter,  Cl.  Die  Macruren  Decapoden  der  Senon- 


57  — 

und  Cenomam- Bildungen  Westphalens. 
Zeitschr.  d.  deutsch.  geol.  Ges.,Bd.  XIV, 
1862,  in  8°. 

Rericht  ueber  eine  geognostich-palàonto- 
logische  Reise  im  sudlichen  Schweden. 

N.  Jahrb.  f.  Min.,  etc.,  1870,  in-8°. 

58  — 

Ueber  einige  jurassische  Crustaceen-Ty- 
pen  in  der  oberen  Kreide.  Verh.  d. 
naturh.  Ver.  f.  Rheinl.  und  Westph., 
Jahrg.  XXXI,  1874,  in-8". 

59  — 

Neue  und  weniger  gekannte  Kreide-und 
Tertiàr-Krebse  des  nôrdlichen  Deutsch- 
lands.  Zeitschr.  d.  deutsch.  geol.  Ges., 
Bd.  XXXI,  1879,  in-8. 

60  Smith,  S.-I.  Report  of  the  United  States  Fish  Com¬ 

mission  for  1871-1872. 

61  Sowerby.  Description  of  a  new  species  Astacus.  Zoo- 

Jogical  Journal,  vol.  II,  1826. 

62  Tribolet,  M.  de.  Description  des  crustacés  du  terrain 


63  — 

néocomien  du  Jura  neuchâtelois  et  vau - 
dois.  Bull.  soc.  géol.  de  France,  sér.  3, 
t.  II,  1874-1875,  in-8°. 

Supplément  à  la  description  des  crustacés 
du  terrain  néocomien  du  Jura  neuchâte¬ 
lois  et  vaudois.  Ibid.,  sér.  3,  t.  III, 
1874-1875,  in-8. 

64  Woodward,  H.  Contributions  to  the  Knowledge  of 
fossil  Crustacea.  Quart.  Journal  of  the 
geol.  Soc.  of  London,  vol.  XXXV,  1879, 
in-8°. 

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—  183  - 


65  Zittel,  K. -A.  Traité  de  paléontologie ,  traduit  par  le 
Dr  Ch.  Barrois.  Tome  II,  Paléozoologie, 
Partie  I,  Mollusca  et  Arthropoda .  Paris, 
1887,  in-8°. 


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TABLEAU  DES  THORACOSTRACÉS  CRÉTACÉS  CONNUS  EN  1887. 


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neocomiensis, 

Tribolet.  (OS)  p.  356,  pl.  XII,  fîg.  5;  (03)  p.  77,  pl.  I,  fig.  6.  néocomien. 

nephr'opiformis , 

Schülter.|(39)  p.  591,  pl.  XVI,  fig.  2.  sénonien. 


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MÉMOIRES  13 


*)  p.  237;  (S)  p.  1,  pl.  I,  fig.  2  et  3  Inéocomi 


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MINÉRAUX  ARTIFICIELS  PYROGÉNÉS  : 


FAYALITE 

PAR 

Ad.  FIRKET. 


J’ai  l’honneur  de  présenter  à  la  Société  géologique  de 
beaux  cristaux  de  grandes  dimensions,  dépassant  parfois 
deux  centimètres  de  longueur,  qui  se  sont  produits  par 
refroidissement  dans  des  scories  de  fours  à  réchauffer  de 
la  fabrique  de  fer  d’Ougrée. 

Leur  composition,  et  leur  forme,  voisine  de  celle  du 
péridot  ou  olivine,  permettent  de  les  rapporter  à  la  Fayalite. 

En  masse,  leur  couleur  est  le  noir  virant  légèrement  au 
brun  ;  ils  ont  l’éclat  métalloïde,  passant  au  résineux  dans 
la  cassure,  et  ils  paraissent  opaques.  Leur  poussière  est 
grisâtre.  Taillée  en  plaques  minces,  la  substance  devient 
transparente,  ce  qui  m’a  permis  d’aborder  l’étude  de  ses 
propriétés  optiques;  elle  est  alors  d’un  brun  clair. 

Ces  cristaux  sont  fortement  magnétiques;  leur  dureté 
est  6;  leur  poids  spécifique  4,212. 

Réduits  en  poudre  fine,  ils  sont  solubles  dans  les  acides, 
comme  le  péridot,  en  donnant  une  gelée  d’acide  silicique. 

Composition.  L’analyse  des  cristaux,  faite  par  M.  H.  De- 


—  197  — 


taille,  chimiste  de  la  Société  des  hauts-fourneaux  et  char¬ 
bonnages  d’Ougrée,  a  donné  les  résultats  suivants  : 


SiO2 

28,00 

FeO 

62,00 

Fe205 

9,30 

MnO 

0,97 

S 

0,14 

P 

0,50 

CaO 

0 

MgO 

0 

100,91 

Les  petites  quantités 

de  soufre  et  de  phosphore  que 

décèle  cette  analyse,  nous  obligent  à  recourir  à  des  hypo¬ 
thèses  dont  le  plus  ou  moins  d’exactitude  sera  sans  influence 
sensible  sur  notre  conclusion  finale. 

La  première,  du  reste,  se  base  sur  ce  que  l’attaque  de  la 
substance  par  l’acide  chlorhydrique  à  froid  produit  un  léger 
dégagement  d’acide  sulfhydrique;  on  peut  en  conclure  que 
le  soufre  est  combiné  au  fer  ou  au  manganèse,  ou  à  ces  deux 
métaux,  sous  forme  de  FeS  et  MriS.  Si  la  proportion  de 
manganèse  n’était  pas  aussi  faible,  il  est  probable  que  tout 
le  soufre  serait  combiné  à  ce  métal  plutôt  qu’au  fer  ;  nous 
supposerons,  ce  qui  ne  tire  pas  à  conséquence,  que  le  soufre 
est  combiné  par  moitié  à  ces  deux  métaux;  nous  aurons 
ainsi  FeS  =  0,19,  MnS  =  0,19  et  il  restera  FeO  =  61,85, 
MnO=  0,82. 

Quant  au  phosphore,  nous  supposerons  qu’il  est  combiné 
au  fer  pour  former  le  phosphure  Fe6P2  =  3,21  (‘)  et  que  le 

(*)  D’après  Hvoslef  {Ann.  der  Chem,  und  Pharm.,t.  C.),  ce  phosphure 
Fe6P2  se  fi  rme  lorsqu’on  fond  le  phosphure  Fe2P2  sous  une  couche  de  borax 
à  la  température  de  fusion  de  la  fonte  ;  il  se  dégage  du  phosphore  et  il  reste 
un  culot  bien  fondu,  cassant  et  magnétique. 

On  obtient  un  phosphure  ayant  à  peu  près  la  même  composition,  contenant 
44,25  %  de  phosphore,  en  chauffant  au  feu  de  forge  un  mélange  de  vivianite 
pulvérisée  avec  de  l’oxyde  de  fer  ;  le  produit  obtenu  est  très  dur,  magnétique, 
et  se  dissout  très  lentement  dans  les  acides, 


-  198  — 


fer  correspondant  a  été  dosé  sous  l’état  de  FeO,  en  donnant 
FeO  =  3,48. 

Dans  cette  hypothèse,  nous  n’aurons  plus  que  58,37  de 
FeO  combiné  avec  SiO2,  ainsi  que  0,82  de  MnO,  pour  former, 
ce  qui  n’est  pas  douteux,  du  silicate  ferreux  normal 
Fe2Si04  =  82,69  et  le  silicate  manganeux  correspondant 
Mn2Si04  =  1,17. 

Si  nous  déduisons  de  SiO2  =  28,00,  la  quantité  néces¬ 
saire  pour  obtenir  ces  deux  silicates,  qui  constituent  plus 
des  80  °/0  de  la  substance,  il  restera  SiO2  =  3,33,  c’est-à- 
dire  à  peu  près  la  quantité  suffisante  pour  donner  avec 
Fe203  =  9,30  le  silicate  ferrique  Fe2SiOs;  car,  dans  ce  com¬ 
posé,  à  Si02=  3,33  correspond  Fe205  =  8,88  pour  donner 
Fe2Si05  =  12,21,  et  il  ne  reste  qu’un  excédent  de  Fe203  == 
0,42. 

Le  rôle  attribué  au  phosphore  est  purement  hypothétique  ; 
mais  l’existence  de  sels  ferriques  dissous  dans  le  silicate 
ferreux  normal  n’est  pas  douteuse,  vu  la  couleur  brune  que 
la  substance  présente  lorsqu’elle  est  taillée  en  lames  minces. 

Les  résultats  de  l’analyse  donnée  plus  haut  se  traduisen 
comme  suit,  en  admettant  les  hypothèses  précédentes. 


Fe2Si04 

82,69 

Mn2Si04 

1,17 

Fe2Si05 

12,21 

Fe205 

0,42 

Fe6P2 

3,21 

FeS 

[0,19 

MnS 

0,19 

100,08 

Si  l’on  supposait  que  le  phosphore  existe  à  l’état  de  phos¬ 
phate  Fe2  (PO4)2,  on  arriverait  à  un  total  trop  grand  pour  la 
somme  des  éléments;  mais  le  résultat  essentiel  serait  tou¬ 
jours  le  même,  c’est-à-dire  que  l’on  trouverait  toujours  que 


—  199  - 


les  cristaux  d’Ougrée  sont  constitués  pour  plus  de  80  %  de 
silicate  ferreux  normal,  Fe2Si04,  avec  mélange  isomorphe 
d’une  petite  quantité  de  MnaSi04  et  une  proportion  assez 
notable  de  silicate  ferrique  Fe2Si05.  Ce  dernier  agit  comme 
matière  colorante  et  nous  le  considérons  comme  simplement 
dissous  dans  le  silicate  ferreux  normal.  C’est  celui-ci  qui  a 
imprimé  sa  forme  cristalline  à  la  Fayalite  d’Ougrée,  à  la¬ 
quelle,  par  suite,  nous  donnerons  simplement  pour  formule 
FesSi(K 

Caractères  cristallographiques.  —  La  forme  des  cristaux 
est  très  simple  et,  à  première  vue,  leur  symétrie  ne  peut 
faire  hésiter  qu’entre  les  systèmes  orlhorhombique  et 
clinorhombique. 

La  mesure  des  angles,  pour  laquelle  M.  H.  Forir  a  bien 
voulu  me  prêter  son  concours,  et  les  caractères  optiques  de 
ces  cristaux  permettent  de  les  rapporter  au  premier  de 
ces  systèmes  comme  le  péridot. 

La  figure  ci- contre  représente 
leur  forme  en  adoptant  pour  les 
faces  les  notations ,  dans  le 
système  de  Lévy,  admises  par 
M.  Des  Cloizeaux  pour  les  faces 
correspondantes  du  péridot  et 
pour  celles  des  cristaux,  prove¬ 
nant  de  feux  d’affinage  et  de 
scories  de  fourneaux  à  cuivre, 
ayant  une  composition  voisine  de  celle  de  la  Fayalite  na¬ 
turelle  (*). 

Les  cristaux  d’Ougrée  ont  deux  clivages  rectangulaires  : 
un  clivage  net  et  facile  sur  h\  un  clivage  difficile  sur  g1, 
aussi  apparent,  d’ailleurs,  que  le  premier  dans  les  lames 
minces  préparées  pour  l’examen  microscopique. 

(!)  A.  Des  Cloizeaux.  Manuel  de  minéralogie,  t.  I,  p.  30  et  37. 


—  200  — 


Trois  angles  dièdres  se  prêtent  aux  mesures  gonio mé¬ 
triques  :  eig5,gzgz,eiei.  Celle  du  dernier  angle,  toutefois, 
n’est  pas  aussi  exacte  que  les  autres,  les  images  de  la  mire 
étant  moins  nettes  dans  ce  sens. 

Voici  les  angles  qui  résultent  de  ces  mesures  : 

*  e'e1  130°55'8"  observé 
eig\  H4°32'26"  calculé 

*  exg*  108°34'36"  observé 

*  g*g~°  81°36'30"  observé 
g'f  139°11'45"  calculé 

Si  l’on  détermine  par  la  trigonométrie  sphérique,  en 
partant  de  ces  données,  l’angle  plan  de  la  face  g 1  corres¬ 
pondant  à  l’arète  exgz,  on  trouve  pour  cet  angle,  égal  à 
phl,  90°24T2". 

La  direction  des  lignes  d’extinction  en  lumière  parallèle 
montrant,  ainsi  qu’il  sera  dit  plus  bas,  que  la  substance  est 
orthorhombique,  on  doit  admettre  qu’en  réalité  l’angle  ph 4 
est  droit  et  que  son  faible  excès  sur  90°  provient  d’une 
légère  erreur  dans  la  mesure  de  e4^4,  moins  exacte,  avons- 
nous  dit,  que  celle  des  autres  angles. 

En  apportant  aux  angles  ele\  e\g\  les  corrections  néces¬ 
saires  pour  que  phx=9 0°,  on  arrive  aux  angles  suivants, 
que  nous  admettrons  : 

*phx  90° 

eV  130°13'17"  calculé  (13(K>5'8"  observé) 
e'g1  114°53'21"  calculé 

*  elg*  108°34'36"  observé 

*  gzg 3  81°36'30"  observé 
g*g*  139°11'45"  calculé 
mm  119°50'37"  calculé 

Si,  à  l’exemple  de  M.  Des  Cloizeaux,  on  désigne  par  D 
et  d  les  deux  demi-diagonales  de  la  base  du  prisme  ortho- 


—  201  — 


rhombique  primitif,  par  />=1000  son  côté,  et  par  h  la 
hauteur  du  prisme,  on  obtient  en  partant  des  angles 
précédents  les  rapports  : 

b  :  h  :  D  :  d= 1000  :  401,481  :  865,342  :  501,181. 

Comme  les  angles  qui  y  conduisent,  ces  rapports  diffèrent 
peu  de  ceux  que  donne  M.  Des  Cloizeaux  pour  le  péridot  et 
pour  les  cristaux  artificiels  qu’il  rapproche  de  la  Fayalite, 
ainsi  que  le  montrent  les  comparaisons  suivantes  : 


Péridot 


mm 

d!9°13' 


d’Ougrée  419°50'37" 

Fayalite 

artificielle'!  de  M.  Des- 

Cloizeaux  419°52' 


114»58' 


114°53'21" 


114048' 


b  :  h  :  D  :  d 

1000:401.725:862.602 

505.883 

1000:401.481  -.865.342 
501.181 

1000  :  399.891  :  865.443 
501.007 


Caractères  optiques.  —  M.  P.  Destinez,  préparateur  de 
minéralogie  et  de  géologie  à  l’Université,  a  bien  voulu  se 
charger  de  tailler  trois  plaques  minces  suivant  des  plans 
rectangulaires  entre  eux,  respectivement  parallèles  au  cli¬ 
vage  facile  h1,  à  la  face  g1  et  à  la  base  p. 

Au  microscope,  en  lumière  naturelle,  leur  surface  paraît 
chagrinée,  avec  un  fort  relief. 

Voici  les  résultats  de  leur  examen  en  lumière  polarisée, 
les  sections  principales  des  niçois  étant  croisées. 

Plaque  suivant  g1.  Section  rectangulaire,  clivage  h1  pa¬ 
rallèle  au  petit  côté. 

En  lumière  parallèle,  lignes  d’extinction  parallèle  et  per¬ 
pendiculaire  au  clivage  h1.  En  lumière  convergente,  barre 
noire  tantôt  parallèle,  tantôt  perpendiculaire  au  clivage. 
Lorsqu’on  fait  tourner  la  plaque,  la  barre  se  disloque  en 
branches  d’hyperbole  dont  une  partie  est  encore  visible  à 
45°  de  la  première  position. 

Quant  aux  couleurs  d’interférence,  elles  ne  sont  pas  assez 


—  202  — 


distinctes  pour  que  l’on  puisse  reconnaître  si  les  axes  cor¬ 
respondant  aux  rayons  rouges,  sont  plus  ou  moins  écartés 
que  ceux  qui  correspondent  aux  rayons  violets. 

Plaque  suivant  p.  Section  hexagonale  dont  deux  angles 
opposés  sont  g 3  g 3.  Les  deux  clivages  s’y  manifestent  :  g 1  pa¬ 
rallèlement  à  la  diagonale  bissectrice  de  ces  angles,  h1  per¬ 
pendiculairement  à  cette  diagonale. 

En  lumière  parallèle,  extinctions  suivant  les  clivages. 

En  lumière  convergente,  barre  noire  parallèle  soit  à  l’un, 
soit  à  l’autre  clivage.  Elle  se  disloque  pour  donner  lieu  à 
deux  branches  d’hyperbole  lorsqu’on  fait  tourner  la  prépa¬ 
ration;  mais  les  axes  optiques  sont  trop  écartés  pour 
qu’elles  soient  encore  visibles  lorsque  la  rotation  est  de  45®. 

Plaque  suivant  h 1.  Section  hexagonale  dont  deux  angles 
opposés  sont  e'e{  ;  clivage  g1  parallèle  à  leur  bissectrice. 

En  lumière  parallèle,  lignes  d’extinction  parallèle  et  per¬ 
pendiculaire  au  clivage  g1. 

En  lumière  convergente,  rien  à  signaler. 

—  Ajoutons,  en  ce  qui  concerne  le  polychroïsme  dans  la 
lumière  polarisée,  que  l’examen  des  plaques  suivant  g{  et 
suivant  h1  montre  un  dichroïsme  sensible,  quoique  peu  mar¬ 
qué.  En  partant,  pour  abréger,  des  axes  a ,  b ,  c  de  Weiss, 
on  peut  dire  que  les  rayons  vibrant  parallèlement  à  l’axe  a , 
dans  la  section  suivant  g1,  et  parallèlement  à  l’axe  b,  dans 
la  section  suivant  /i1,  sont  d’un  brun  plus  foncé  que  ceux 
qui  vibrent  parallèlement  à  l’axe  c  dans  les  deux  sections, 
lesquels  sont  d’un  brun  jaunâtre. 

Dans  la  troisième  section,  suivant  p,  il  n’y  a  pas  de  diffé¬ 
rence  entre  les  rayons  vibrant  parallèlement  aux  axes  a  et  b. 

La  minceur  qu’il  a  été  nécessaire  de  donner  aux  plaques 
et  le  petit  champ  du  microscope  employé  ne  m’ont  pas  per¬ 
mis  de  pousser  plus  loin  mes  investigations. 

Néanmoins  cet  examen  optique  des  cristaux  de  Fayalite 


—  203  - 


artificielle  d’Ougrée  confirme  qu’ils  appartiennent  bienau 
système  orthorhombique  ;  il  montre,  en  outre,  que  le  plan 
des  axes  optiques  est  parallèle  à  h1  comme  dans  le  péridot. 

Il  en  résulte  aussi  que  la  bissectrice  aiguë  de  ces  axes  est 
perpendiculaire  à  g{  et  que  leur  bissectrice  obtuse  ou  nor¬ 
male  optique  est  perpendiculaire  à  p.  C’est  l’inverse  qui  se 
présente  dans  le  péridot,  où  la  bissectrice  aiguë  des  axes 
optiques  est  perpendiculaire  à  p. 

Vu  cette  divergence,  j’ai  eu  recours  à  l’obligeance  de 
M.  Lacroix,  minéralogiste  à  Paris,  qui  a  bien  voulu  contrô¬ 
ler  mes  observations  et  est  arrivé  à  la  même  conclusion  en 
examinant  les  plaques  de  Fayalite  d’Ougrée,  en  lumière 
convergente,  à  l’aide  de  son  microscope. 

En  résumé,  la  Fayalite  artificielle  d’Ougrée  a  pour 
formule  Fe2  Si  O4.  Sa  forme  primitive  est  un  prisme 
orthorhombique  de  119®50'37",  dans  lequel  b  :  h  :  D  : 
d  =  1000 : 401.481 : 865.342 : 501 .181  ;  les  cristaux  sont  com¬ 
posés  des  faces  p3  g*  el  ;  ils  présentent  deux  clivages  rec¬ 
tangulaires,  l’un  facile  sur  h\  l’autre  difficile  sur  gK 
En  masse,  les  cristaux  sont  d’un  noir  virant  légèrement 
au  brun,  à  éclat  métalloïde  passant  au  résineux  dans  la  cas¬ 
sure  et  ils  paraissent  opaques  ;  en  plaques  minces  ils  sont 
transparents,  dichroïques,  d’un  brun  plus  ou  moins  clair. 

Le  plan  des  axes  optiques  est  parallèle  à  h\  la  bissectrice 
aiguë  est  perpendiculaire  à  g L 
La  dureté  des  cristaux  est  6;  leur  poids  spécifique  4,212. 
Ils  sont  fortement  magnétiques.  Réduits  en  poudre,  ils 
sont  solubles  en  faisant  gelée  dans  les  acides. 


D’on  Tiennent  les  silex  des  ateliers  dits  sréhistorips 
de  Ste-Gertrnde  et  de  RycM? 


PAR 

Casimir  UBAGHS. 


A  la  vue  de  cette  immense  accumulation  de  silex  dans 
le  bois,  à  peu  près  au  milieu  du  versant  du  plateau  vers 
Ryckholt,  la  question  se  présente  d’elle-même  :  d’où 
viennent  ces  silex  ?  A  la  lecture  de  l’article  sur  la  station 
préhistorique  de  Ste-Gertrude  de  M.  De  Puydt  ( Matériaux 
pour  ^histoire  primitive  et  naturelle  de  Vhomme,  tome  II, 
1885,  pages  449-452),  on  dirait  que  les  silex  dans  l’atelier 
se  trouvent  en  place,  dans  leur  gisement  naturel,  la  craie; 
car  l’auteur  dit  :  «  Je  ne  tardai  pas  à  rencontrer,  non  pas 
des  puits  d’extraction,  mais  une  véritable  carrière  à  ciel 
ouvert,  formant  une  espèce  de  cirque  de  54  mètres  dans  sa 
plus  grande  longueur.  Au  centre,  des  tas  de  silex  s’élèvent 
de  11U  à  lm50  de  hauteur.  Les  blocs  extraits  des  parois  de  la 
carrière  étaient  abandonnés  sur  place.  » 

M.  L.  Moreels,  dans  un  article  sur  le  même  sujet,  paru 
dans  les  Annales  de  la  Société  Géologique  de  Belgique 
(tome  XIII,  Bulletin ,  1886),  fait  quelques  réflexions  bien 
fondées  en  réponse  à  M.  De  Puydt;  mais  ces  deux  Messieurs 
ne  disent  rien  de  la  question  capitale,  de  la  provenance  des 
silex  du  dit  atelier. 

Les  silex  accumulés  dans  le  bois  consistent,  pour  la 


—  205  — 


grande  masse,  en  silex  gris  noirâtre  de  la  craie  blanche  ou 
marneuse,  ce  qui  est  prouvé  par  leur  caractère  pétrogra- 
phique  et  paléontologique;  car  j’ai  trouvé  dans  ces  silex 
les  fossiles  suivants,  caractéristiques  de  ces  dépôts  de  la 
craie  :  Belemnitella  (Actinocamax)  mucronata^Y.  Schloth. 
sp.,  Terebratula  carnea ,  Sow.,  Rhynchonella  limbata ,  v. 
Schloth.  sp.,  Pecten  pulchellus,  Nils.,  Ecliinocoris  vulgaris , 
Breyn,  Cardiaster  Ananchytes,  Leske  sp.t  Catopygus  pyri- 
formisy  Ag.  Parmi  ces  silex  de  la  craie  blanche,  on  trouve, 
par-ci,  par-là,  un  silex  blanc  (silex  corné)  et  quelques  silex 
du  tufeau  de  Maestricht.  Nous  trouvons  donc  dans  cet  amas 
quatre  sortes  de  silex  différents. 

C’est  un  amas  de  quelques  centaines  de  mètres  cubes  de 
silex,  parmi  lesquels  des  blocs  qui  ont  jusqu’à  0m50  de 
longueur  sur  0m25  de  diamètre.  Ce  qui  est  surtout  remar¬ 
quable,  c’est  que  presque  tous  ces  blocs  et  ces  fragments 
de  silex,  quelle  que  soit  la  profondeur  des  fouilles,  portent 
des  traces  de  coups.  Ces  amas  de  silex  se  trouvent  dans 
l’atelier  pêle-mêle  à  la  surface,  ayant  pour  liaison,  non  du 
limon  ou  loess ,  mais  de  la  terre  végétale,  dont  ils  sont  éga¬ 
lement,  par  places,  recouverts  d’une  mince  couche  de  quel¬ 
ques  centimètres.  Les  quelques  petits  cailloux  roulés  qu’on 
trouve  dans  la  terre  végétale  et  parmi  les  racines  de  brous¬ 
sailles  qui  recouvrent  les  tas  de  silex,  et  qui  sont  mêlés, 
par-ci,  par-là,  aux  entassements,  y  ont  été  amenés  par  de 
fortes  pluies,  de  la  hauteur  du  plateau. 

Jç  me  demande  donc  où  M.  De  Puydt  a  vu  dans  les  parois 
de  la  carrière  dont  il  parle,  la  craie  blanche  ou  la  craie  mar¬ 
neuse  que  je  n’aperçois  nulle  part.  Il  n’y  a  pas  de  carrière 
là  ;  rien  que  de  la  terre  végétale.  Si  les  silex  se  trouvaient 
là,  dans  une  carrière,  dans  leur  gîte  primitif,  de  quelle  ma¬ 
nière  M.  De  Puydt  expliquerait-il  alors  la  présence  de 
quatre  silex  différents,  appartenant  chacun  à  un  niveau 
différent  dans  le  dépôt  de  la  craie  de  notre  province? 


—  206  — 


De  quelle  manière  pourrait-il  expliquer  que  presque  tous 
les  silex  de  cet  atelier  portent  des  traces  de  coups? 
Parmi  des  quantités  de  blocs  et  de  fragments  de  silex 
passés  par  mes  mains  en  fouillant  dans  les  entassements 
de  l’atelier,  je  puis  dire  qu’il  ne  s’en  trouve  presque 
pas  un  seul  qui  ne  porte  des  traces  de  coups,  à  l’ex¬ 
ception,  très  rarement  pourtant,  d’une  concrétion  du 
silex  gris  en  tuyaux  du  maestrichtien,  qui  ne  se  prête  pas 
du  tout  à  ce  qu’on  en  détache  des  lames  ou  morceaux  con¬ 
venables  pour  la  taille.  Il  résulte  de  là  que  les  silex  que 
M.  De  Puydt  semble  envisager  comme  ,  exploités  dans  les 
parois  de  la  carrière  en  place,  ne  le  sont  pas. 

Est-ce  que  les  silex  y  accumulés  à  la  surface  de  la  terre 
végétale  peuvent  être  considérés  comme  le  produit  d’une 
inondation  ou  comme  un  terrain  de  transport  ?  Non 
plus  ;  ce  serait  un  phénomème  singulier  que  le  produit 
d’une  inondation  pareille,  qui,  sur  le  versant  d’une  mon¬ 
tagne  élevée  de  50  à  60  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la 
Meuse,  aurait  déposé  des  tas  de  silex  s’élevant  de  0m50  à 
1™50  de  hauteur,  sous  forme  d’un  cirque  ovale,  d’une 
soixantaine  de  mètres  dans  sa  plus  grande  longueur.  Dans 
ce  cas,  les  silex  se  trouvant  déposés  par  l’eau,  auraient 
une  autre  liaison  que  de  la  terre  végétale;  on  y  trou¬ 
verait  comme  ciment  diverses  matières  à  l’état  arénacé, 
graveleux  ou  caillouteux;  ils  seraient  plus  répandus  dans 
la  profondeur  de  la  vallée, au  lieu  de  former  un  cirque  ovale; 
ils  devraient  avoir  le  caractère  d’être  roulés,  ce  qu’ils  n’ont 
pas;  mais  en  tous  cas,  ils  ne  porteraient  pas  des  traces 
de  coups. 

Gomment  donc  expliquer  la  présence  de  cette  énorme 
quantité  de  silex  au  milieu  du  bois  dans  l’atelier?  Ils  ne 
sont  pas  là  dans  leur  gîte  primitif;  ils  ne  sont  pas  là  comme 
le  produit  d’une  inondation  ou  d’un  dépôt  diluvial.  De 
quelle  manière  donc  y  sont-  ils  arrivés  ?  Ils  y  ont  été  portés. 


—  207  - 


Que  cet  amas  de  pierres,  de  plusieurs  centaines  de  mètres 
cubes,  ait  été  apporté  par  les  hommes,  c’est  presque  in¬ 
croyable  et  pourtant  il  n’y  a  pas  d’autre  explication.  Oui,  il 
paraît  que  c’était  une  forte  tribu,  un  peuple  qui  avait  des 
raisons  pour  dérober,  pour  ainsi  dire,  à  l’œil  profane  et 
cacher  dans  ce  bois  le  produit  de  son  travail,  sa  fabrication 
d’armes  et  d’ustensiles  faits  avec  précipitation. 

Pour  se  procurer  les  silex,  les  hommes  sont  descendus 
dans  la  vallée  vers  Ste-Gertrude,  où,  en  plusieurs  endroits, 
la  craie  à  silex  noirs  est  visible,  surtout  dans  le  prolonge¬ 
ment  méridional  de  ce  bois,  qui  forme  l’angle  de  l’entrée 
de  la  vallée  de  Ste-Gertrude.  En  sortant  de  cette  vallée  près 
de  Ste-Gertrude,  on  voit,  à  droite  de  la  route,  une  carrière 
ouverte  dans  la  craie  marneuse  contenant  des  silex  noi¬ 
râtres;  à  quelques  pas  de  là  se  trouve  une  carrière  exploitée 
pour  le  gravier,  dans  laquelle  on  remarque  une  quantité 
de  silex  noirâtres,  jaunâtres  et  blancs  (pierre  cornée)  entre¬ 
mêlés  avec  une  quantité  de  gros  cailloux  de  calcaire,  de 
quartzite,  de  grès,  de  poudingue  de  Burnot,  etc.  Toutes 
ces  pierres  mélangées  à  des  matières  diverses  à  l’état  aré- 
nacé  ou  graveleux,  montrent  le  caractère  d’être  fortement 
roulées.  Les  gros  blocs  de  silex  dans  l’atelier  ne  sont  pas 
roulés  ;  pourtant  on  trouve  parmi  eux,  quoique  rarement, 
quelques  blocs  roulés  de  grès,  de  poudingue,  etc.  ;  égale¬ 
ment  dans  les  champs  autour  de  l’atelier,  des  silex  gris, 
jaunâtres  et  blancs,  qui,  bien  que  en  partie  travaillés, 
montrent  le  caractère  d’être  roulés. 

D’après  nous,  la  tribu  qui  a  réuni  les  silex  pour  son 
atelier,  a  cherché  là,  dans  la  craie  marneuse  de  la  vallée  de 
Ste-Gertrude,  ainsi  que  dans  le  prolongement  septen¬ 
trional  vis-à-vis  de  Ryckholt,  ses  provisions  de  silex  noi¬ 
râtres,  et  dans  la  carrière  dè  gravier,  les  silex  roulés  gris, 
blancs  et  jaunâtres,  ainsi  que  les  quelques  blocs  de  gros 
cailloux  roulés  qu’on  trouve  isolés  par  ci,  par  là,  entre  les 


—  208 


silex  de  l’atelier.  Je  m’étendrai  plus  longuement  sur  ces 
choses  dans  ma  description  des  ateliers  ou  stations  dites 
préhistoriques  de  Ste-Gertrude  et  de  Ryckholt,  qui  va  pa¬ 
raître  sous  peu. 

Dans  le  versant  du  plateau,  vers  la  gorge  qui  mène  de 
Ryckholt  sur  le  plateau  d’Eckelraede,  à  peu  près  à  500 
mètres  au  nord  de  l’atelier  dans  le  bois,  la  craie  à  silex  gris 
noirâtre  vient  presque  au  jour  et  y  est  seulement  recou¬ 
verte  par  une  mince  couche  végétale  dans  le  versant  gauche 
vers  la  gorge;  on  y  remarque  beaucoup  d’excavations, 
dont  quelques-unes  sont  encore  ouvertes  jusque  dans  la 
craie  à  silex  plus  ou  moins  décomposée.  Devant  ces  trous, 
on  trouve  des  tas  de  terre,  quelquefois  mêlée  avec  de  la 
craie  et  du  silex;  les  silex,  dans  ces  entassements,  portent 
des  traces  de  coups  et  l’on  y  trouve  des  éclats  par  milliers; 
ces  entassements  ont  1-2  mètres  de  diamètre  sur  0m, 50- 
lm,50  de  hauteur;  j’y  ai  même  trouvé  dans  la  terre  végétale 
du  versant  du  plateau  un  amas  de  déchets  de  silex  de  0m25 
à  0m50  d’épaisseur,  d’une  longueur  de  10-15  mètres,  dans 
lequel  j’ai  rencontré  de  nombreux  silex  ouvrés  de  toutes 
formes.  Parmi  les  silex  travaillés  trouvés  par  moi  dans  ces 
entassements,  je  puis  citer  de  grands  nucléus,  de  grandes 
haches  plates  taillées  des  deux  côtés,  des  haches  en  coin 
comme  celles  de  Spiennes,  de  grandes  haches  taillées  d’un 
côté,  des  lames  taillées  en  longs  éclats  comme  couteaux, 
de  grandes  lames  triangulaires  pointues,  taillées  d’un  seul 
côté,  des  grattoirs,  de  petites  lames  triangulaires  pouvant 
avoir  servi  comme  pointes  de  flèches.  Tous  ces  spécimens 
montrent,  par  leur  taille  grossière,  le  même  caractère  que 
les  silex  taillés  du  grand  atelier  dans  le  bois;  ils  sont  re¬ 
couverts  d’une  épaisse  patine  toute  blanche.  Ges  silex  à 
fleur  de  terre  dans  la  partie  décomposée  de  la  craie  ne 
répondaient  probablement  pas  à  l’attente  des  exploitants, 
ce  qui  paraît  prouvé  par  les  niveaux  différents  et  le  nombre 


—  209  — 


de  trous  très  peu  distants  l’un  de  l’autre;  alors  on  a  attaqué 
par  le  puits  (1  elienkeput)  sur  le  plateau  le  cœur  de  la  craie, 
pour  lui  arracher  les  silex  vierges  contenant  leur  eau  de 
carrière  et  les  plus  propres  à  la  taille.  Nous  devons  à  M.  le 
comte  de  Geloes  d’Eysden  le  déblayage  de  cette  grotte.  Sur 
le  plateau  gauche,  au  commencement  de  la  gorge,  vis-à-vis 
de  Ryckholt,  se  trouve  le  puits  nommé  le  Henkeput;  il  se 
présente  comme  une  espèce  d’entonnoir,  d’une  huitaine  de 
mètres  de  diamètre,  et  se  termine  à  une  profondeur  de 
2m,50  par  un  puits  qui  traverse  verticalement,  dans  une 
largeur  à  peu  près  d’un  mètre  et  demi,  le  limon,  le  gravier, 
puis  la  craie,  pour  aboutir  dans  une  grande  grotte,  irrégu¬ 
lière,  d’à  peu  près  huit  mètres  de  hauteur  et  de  dix  à  douze 
mètres  de  diamètre  en  chaque  sens.  Le  puits,  jusqu’au  fond 
de  la  grotte,  a  au  moins  une  profondeur  de  douze  mètres. 
La  grotte  se  trouve  dans  la  craie  blanche  à  silex  noir,  du 
même  caractère  pétrographique  que  la  craie  à  silex  noir  de 
la  rive  gauche  de  la  Meuse  à  Petite-Lanaye. 

Il  paraît  que  cette  grotte  a  été  exploitée  tout  irrégulière¬ 
ment  avec  la  pioche,  dont  on  voit  très  bien  les  traces  des 
coups  sur  les  parois  du  puits.  Au  bas,  dans  la  grotte,  on 
ne  peut  plus  distinguer  les  coups  de  la  pioche  sur  les 
parois,  à  cause  de  la  décomposition  due  à  l'acide  carbo¬ 
nique  et  des  éboulements  de  la  voûte  et  des  parois  de  la 
grotte;  les  coups  de  la  pioche  se  sont  conservés,  à  l’in¬ 
térieur,  sur  les  parois  du  puits.  Doit-on  conclure  que  ces 
parois,  situées  plus  près  de  l’ouverture  et  recouvertes 
d’une  mince  couche  de  mousse,  ont  été  plus  ou  moins  pré¬ 
servées  contre  l’influence  dissolvante  de  l’air  atmosphé¬ 
rique  ?  Cette  manière  de  travailler  à  la  pioche  est  la  plus 
ancienne  dans  nos  souterrains. 

Le  fond  de  la  grotte  est  rempli,  jusqu’à  la  hauteur  de 
4  mètres,  de  gravier,  de  limon  et  de  parties  éboulées  de  la 
voûte  ;  le  dépôt  introduit  pendant  des  siècles  peut  être 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  MÉMOIRES,  14 


—  210  — 


évalué  à  environ  200  mètres  cubes.  Dans  le  limon  remplis¬ 
sant  le  fond  de  la  grotte,  on  a  trouvé  nombre  d’ossements 
de  chevaux,  de  bœufs,  de  cerfs,  de  renards,  de  brebis  et  de 
chiens;  l’état  de  fossilisation  de  ces  ossements  prouve 
que  beaucoup  de  ces  animaux  sont  tombés  accidentelle¬ 
ment  par  le  puits  dans  la  grotte,  car  on  trouve  partout  sur 
les  parois  de  la  grotte  les  incisions  de  leurs  ongles  dans  la 
craie.  On  a  trouvé  à  la  profondeur  de  3m50,  14  fragments 
de  vases  noirs  sans  rebords,  de  l’époque  romaine,  ainsi  que 
d’autres  fragments  de  poteries  romaines  en  terre  rougeâtre, 
et  un  grand  nombre  d’ossements  humains.  M.  le  profes¬ 
seur  Dubois,  qui  a  assisté  aux  recherches,  m’a  dit,  d’après 
les  ossements  humains  déjà  trouvés  et  calculant  la  matière 
encore  à  extraire,  qu’il  peut  évaluer  ces  ossements  comme 
ayant  appartenu  à  une  centaine  d’individus.  Vu  le  grand 
nombre  d’ossements  humains,  il  me  paraît  que  nous 
sommes  en  présence  d’une  fosse  pour  cadavres  après  une 
bataille. 

La  grotte  n’a  pas  d’issue  latérale,  de  sorte  que  les  pierres 
y  exploitées  ont  été  transportées  à  l’extérieur  par  mon¬ 
tage  du  puits. 

La  grotte  elle-même  nous  présente,  d’après  notre  ma¬ 
nière  de  voir,  une  haute  importance.  La  question  se  pré¬ 
sente  d’elle-même,  pourquoi  a-t-on  fait  cette  grotte  ?  Est-ce 
pour  l’exploitation  des  pierres  de  construction  ?  Evidem¬ 
ment  non  ;  parce  que  toute  la  partie  de  la  craie  dans 
laquelle  elle  se  trouve,  est  remplie  de  silex  gris  noirâtre; 
mais  si  l’on  considère  que  dans  le  bois,  à  500  mètres  plus 
au  Sud,  on  trouve  ces  énormes  entassements  de  silex  diffé¬ 
rents;  que  parmi  les  silex  y  réunis,  on  trouve  une  quantité 
de  silex  gris  noirâtre,  même  avec  leur  croûte  identique  à 
celle  qui  se  trouve  dans  la  grotte  ;  que  dans  tous  ces  parages 
du  bois  où  nous  trouvons  les  ateliers,  le  silex  n’est  pas  en 
place,  mais  apporté  des  différentes  localités  d’alentour,  tout 


—  211  — 


cela  nous  fait  envisager  cette  grotte  comme  faite  intention¬ 
nellement  pour  se  procurer  le  silex.  Dans  la  grotte  même, 
on  ne  trouve  presque  pas  de  silex  dans  le  limon, sinon  quel¬ 
ques-uns  tombés  accidentellement  par  l’éboulement  de  la 
voûte.  Il  est  donc  certain  que  les  masses  de  silex  y  ex¬ 
ploités  sont  sorties  de  la  grotte  par  le  puits.  Aussi  trouve- 
t-on,  près  de  l’ouverture  du  puits,  des  nucléus,  des  haches 
en  forme  de  pics  et  des  éclats,  preuve  qu’on  a  taillé 
quelques  silex  près  de  l’ouverture  du  puits.  A  l’intérieur 
de  la  grotte,  j’ai  trouvé  un  gros  nucléus  ébauché  et  quelques 
lames  ;  mais  ces  pierres  taillées  ont  pu  aussi  tomber  acci¬ 
dentellement  par  l’ouverture  du  puits.  Mais  ce  qui  prouve 
davantage  pour  cette  opinion,  c’est  le  fait  que  j’ai  trouvé, 
à  une  vingtaine  de  mètres  plus  bas,  dans  un  approfon¬ 
dissement  vers  l’entrée  de  la  gorge,  un  entassement  de 
fragments  de  silex  de  forme  ovale  d’une  dizaine  de  mètres 
de  longueur.  Ces  fragments  de  silex  ont  le  même  caractère 
pétrographique  que  dans  la  grotte;  ils  portent  tous  des 
traces  de  coups  et  ont  tout  à  fait  l’apparence  des  déchets 
de  la  taille.  Les  silex  travaillés  y  sont  rares;  j’y  ai  trouvé 
un  grand  nucléus,  une  hache  taillée  en  forme  de  pic,  un 
perçoir,  plusieurs  grattoirs  et  lames  à  longs  éclats.  Donc, 
je  n’hésite  pas  à  envisager  cet  entassement  comme  un 
atelier  de  la  taille  des  silex  exploités  de  la  grotte,  dont 
pourtant  la  plus  grande  partie  a  été  portée  aux  grands 
ateliers  dans  le  bois. 

Il  n’y  a  donc  pas  de  doute  que  nous  ayons  là  des  exploi¬ 
tations  de  silex  à  ciel  ouvert,  dans  le  versant  du  plateau, 
et  souterraine,  dans  la  grotte;  ces  ateliers  et  exploitations 
appartiendront  bien  à  la  même  époque  et  à  la  même  tribu 
que  le  grand  atelier  dans  le  bois  dit  de  Ste-Gertrude,  mais 
pour  ne  pas  les  confondre  ensemble,  je  propose  donc  pour 
eux  le  nom  A  telier  d'exploitation  de  Ryckholt. 

Nous  avons  donc  dans  ce  puits  et  cette  grotte  un  pen- 


—  212  - 

dant  des  ouvrages  exécutés  par  les  mineurs  de  l’époque 
de  la  pierre  dans  le  Hainaut,  où  l’on  a  retrouvé,  en  con¬ 
struisant  le  chemin  de  fer  de  Mons  à  Gharleroi  par  Binche, 
dans  les  profondes  tranchées  des  champs  de  Spiennes  et  de 
Mesvin,  d’anciens  puits  et  galeries  d’exploitation  des  silex 
du  mineur  préhistorique  pour  fournir  les  matériaux  né¬ 
cessaires  à  l’immense  atelier  des  pierres  taillées  des 
champs  de  Spiennes. 


LA 


DIABASE  DE  MALMÉDY, 

PAR 

üll.  X.  STAIXKËR. 


Tout  récemment,  M.  le  professeur  G.  Dewalque  annonçait 
à  la  Société  géologique  de  Belgique  qu’il  avait  découvert,  à 
Malmédy,  dans  des  tas  de  pierres  disposés  pour  l’empierre¬ 
ment,  des  fragments  d’une  roche  éruptive  verte,  qu’il  rap¬ 
portait  avec  raison  à  la  diabase.  Il  voulut  bien  me  charger 
d’en  étudier  le  gisement  et  d’en  faire  l’examen  pétrogra- 
phique.  Je  me  suis  donc  rendu  dernièrement  à  Malmédy 
avec  M.  Destinez,  préparateur  à  l’Université.  A  Malmédy, 
nous  apprîmes  que  le  ballast  susdit  provenait  de  blocs  rou¬ 
lés  extraits  du  lit  du  ruisseau  des  Fonds-Maret.  Celui-ci 
descend  du  plateau  de  la  Baraque-Michel  et,  après  un  par¬ 
cours  d’environ  deux  lieues,  vient  se  jeter  dans  la  Warge  à 
environ  trois  kilomètres  en  amont  de  Malmédy.  Son  lit  est 
encombré  d’énormes  blocs  roulés  et  éboulés;  aussi,  malgré 
les  plus  actives  recherches,  nous  n’avons  pu  trouver  le 
gisement  de  la  diabase.  Nous  pouvons  néanmoins  affirmer 
que  la  diabase  se  trouve  bien  sur  le  cours  de  ce  ruisseau, 
car  nous  avons  trouvé  nous-même  des  fragments  roulés 
de  diabase  dans  son  lit.  L’inclinaison  moyenne  des  phyl- 


214  — 


lades  et  quarzites  reviniens  y  est  d’environ  70°;  la  direc¬ 
tion  des  couches  w.  25°  N. 

Cette  recherche  empruntait  un  caractère  particulier  à  la 
présence,  dans  le  voisinage,  d’une  roche  semblable  :  la  dia- 
base  de  Ghalles.  Il  était  intéressant  de  savoir  s’il  n’existait 
aucune  connexion  entre  ces  deux  gîtes.  On  remarquera  en 
effet  que,  si  l’on  prolonge  vers  l’Est  l’axe  de  la  diabase  de 
Ghalles,  cette  droite  imaginaire  vient  couper  la  vallée  du 
ruisseau  des  Fonds-Maret.  Si  l’on  ajoute  à  cela  la  ressem¬ 
blance  des  deux  roches,  il  serait  difficile  de  ne  pas  croire 
que  ces  deux  filons  font  partie  d’un  même  massif  éruptif. 
On  sait  d’ailleurs  que  la  diabase  est  éminemment  propre  à 
former  des  filons  d’une  grande  longueur. 

A  l’œil  nu,  on  distingue  des  grains  foncés  gisant  dans 
une  pâte  verdâtre  avec  parties  blanches.  La  roche  est  d’une 
grande  dureté  et  à  grain  très  fin,  aussi  l’examen  à  l’œil  nu 
est  fort  limité.  La  roche  ressemble  à  s’y  méprendre, 
extérieurement,  à  la  diabase  de  Ghalles. 

Examen  optique.  —  Au  microscope,  la  diabase  de  Mal- 
médy  se  montre  dans  un  état  de  décomposition  fort  avancé. 
Le  feldspath  triclinique  est  optiquement  presque  mécon¬ 
naissable. 

La  masse  principale  de  la  roche,  sauf  faugite,  l’orthose 
et  quelques  minéraux  accessoires,  est  formée  de  produits 
de  décomposition,  parmi  lesquels  il  faut  citer  surtout 
des  minéraux  chloriteux  et  épidotiques.  Du  quartz  d’alté¬ 
ration  a  recimenté  la  roche,  ce  qui  explique  que  celle-ci 
n’ait  rien  perdu  de  sa  dureté,  bien  au  contraire.  L’ilménite 
est  très  abondante. 

Augite.  Elle  se  présente  dans  les  préparations  en  sec¬ 
tions  généralement  assez  grandes,  à  contours  assez  nets, 
teintées,  en  lumière  naturelle,  d’une  légère  couleur  rose, 
qui  ressort  surtout  par  contraste  avec  les  matières  vertes 


—  215  — 


chloriteuses.  Ces  sections  sont  complètement  dépourvues 
de  polychroïsme,  présentent  un  aspect  rugueux  caracté¬ 
ristique  et  sont  sillonnées  en  tous  sens  de  nombreuses 
fissures.  Dans  les  sections  de  la  zone  h*  g 1  on  reconnaît 
les  traces  des  deux  clivages  subrectangulaires  faciles  de 
l’augite.  Les  couleurs  de  polarisation  sont  toujours  très 
vives  et  très  caractéristiques.  Certaines  petites  sections 
situées  à  peu  de  distance  les  unes  des  au’ res  paraissent 
avoir  été  primitivement  réunies  en  un  seul  cristal.  Leurs 
contours  sont  si  nets,  qu'il  semble  bien  difficile  de  croire 
que  les  fissures  remplies  de  chlorite  qui  les  séparent,  aient 
été  produites  par  décomposition.  Leur  aspect  semblerait 
plutôt  indiquer  que  la  fragmentation  a  eu  une  cause 
mécanique  et  que  la  chlorite  a  pénétré  postérieurement 
dans  les  fissures.  On  observe  d’ailleurs  que  la  chlorite,  dans 
ces  fissures,  ne  diffère  en  rien  comme  aspect  de  celle  qui 
est  disséminée  dans  toute  la  roche. 

Minéraux  amphibo tiques.  Les  minéraux  que  l’on  pour¬ 
rait  individualiser  et  reconnaître  comme  tels  sont  assez 
rares.  J’ai  néanmoins  observé,  dans  les  plaques  minces,  des 
sections  d’un  vert  assez  foncé,  à  aspect  éminemment 
fibreux,  que  je  rapporte  à  Fouralite.  Elles  sont  douées 
d’un  polychroïsme  intense.  Les  couleurs  varient  du  jaune 
vert  au  bleu  vert,  avec  maximum  de  coloration  quand  la 
trace  des  clivages  est  parallèle  au  plan  principal  du  pola- 
riseur. 

La  plupart  des  sections  sont  allongées  et  appartiennent 
à  l’importante  zone p  h{  des  amphiboles.  L’extinction  a  lieu, 
dans  un  grand  nombre  de  sections,  à  environ  12°  de  l’arête 
de  zone.  C’est  donc  bien  de  Fouralite.  Ces  sections  se 
montrent  complètement  indépendantes  de  Faugite,  mais  i 
n’est  pas  douteux  néanmoins  que  cette  ouralite  ne  soit  une 
épigénie  d’augite,  car  quelques  sections  présentent  encore 
un  petit  noyau  inaltéré  et  toutes  offrent  les  vives  couleurs 


—  216  — 


de  polarisation  de  l’augite.  Je  n’ai  pas  observé  ici,  comme 
Ta  fait  M.  Renard  dans  la  diabase  de  Challes,  des  auréoles 
d’ouralite  fibreuse  entourant  les  sections  d’augite. 

Matières  chlorileuses.  On  trouve  en  grande  abondance 
dans  toutes  les  plaques  minces,  une  matière  vert  pâle,  plus 
foncée  par  place,  accumulée  surtout  en  grande  quantité, 
avec  un  aspect  granuleux,  sur  ou  près  des  feldspaths  et 
pénétrant  aussi  dans  les  fissures  des  cristaux  d’augite. 
Cette  matière  est  presque  complètement  isotrope  ;  on  l’a 
rapportée  à  lachlorite;  elle  est  douée,  par  places,  d’un 
faible  polychroïsme. 

Je  ne  reviendrai  pas  sur  les  hypothèses  que  la  détermi¬ 
nation  de  ce  minéral  a  soulevées.  Un  point  qui  est  resté 
assez  obscur  également,  c’est  l’origine  de  cette  chlorite. 
Généralement,  on  admet  qu’elle  s’est  formée  aux  dépens 
de  l’augite. 

Dans  le  cas  présent,  cette  opinion  semble  bien  difficile 
à  admettre,  si  l’on  considère  l’état  de  fraîcheur  de  ce  der¬ 
nier  minéral  et  le  peu  de  rapports  que  la  chlorite  présente 
avec  lui.  L’augite  en  voie  d’ouralitisation  y  est  très  rare, 
contrairement  à  ce  qui  a  lieu  dans  la  diabase  de  Challes. 
Les  sections  d’augite  ont  toujours  leur  contour  bien  net. 
Si  l’on  considère,  au  contraire,  l’accumulation  de  la  chlorite 
aux  endroits  où  le  feldspath  décomposé  lui  sert  de  subs¬ 
tratum,  on  est  porté  à  admettre  plutôt,  comme  l’opinion 
en  a  déjà  été  émise  plusieurs  fois,  qu’une  grande  partie 
de  la  chlorite  épigénise  du  feldspath.  Il  se  pourrait  aussi 
que  le  fer  de  la  chlorite  provînt  de  la  décomposition  de 
l’ilménite.  On  remarque,  en  effet,  des  accumulations  de 
chlorite  plus  foncée  au  voisinage  de  petites  masses  blan¬ 
châtres  de  ce  produit  de  décomposition  de  l’ilménite  que 
l’on  a  appelé  leucoxème.  Or,  on  admet  généralement  que 
ce  produit  est  de  l’acide  titanique,  ou  du  moins,  que  la 
proportion  du  fer  y  est  bien  moindre  que  dans  l’ilménite. 


—  217 


On  pourrait  donc,  si  ce  fer  n’a  pas  contribué  à  la  formation 
de  la  chlorite,  se  demander  ce  qu’il  est  devenu,  car  jamais, 
dans  la  roche  en  question,  on  n’aperçoit  de  traces  d’oxydes 
de  fer. 

Ilménite.  Elle  est  fort  abondante  dans  la  roche,  fréquem¬ 
ment  dans  un  état  de  décomposition  avancé,  en  masses 
blanchâtres,  opalescentes.  On  distingue  des  sections  rhom- 
biques  inaltérées.  D’autres  sections  présentent  des  masses 
blanchâtres  sur  lesquelles' on  remarque  des  lignes  noires 
de  matière  inaltérée. 

Feldspaths .  Ils  sont,  à  part  l’orthose,  dans  un  état  de  / 
décomposition  assez  avancé,  cachés  par  des  produits  d’al¬ 
tération  de  nature  chloriteuse  et  kaolinique.  On  peut 
dissoudre  en  partie  ces  produits  et  éclaircir  ainsi  la 
préparation  en  la  traitant  par  l’acide  chlorhydrique  chaud. 
Dans  ces  conditions,  les  plagioclases  sont  encore  presque 
indéterminables.  On  ne  les  soupçonne  que  par  quelques 
légères  teintes  de  polarisation  grisâtres  ou  blanchâtres. 
Seule  l’orthose  apparaît  assez  abondamment  sous  forme  de 
plages  sans  indice  de  mâcles,  à  teintes  limpides  et  vives. 
Les  sections  sont  généralement  plus  petites  que  celles  de 
l’augite,  plus  grandes  que  celles  des  plagioclases;  leur  con¬ 
tour  est  d’ordinaire  arrondi.  Quelques  sections  s’éteignent 
suivant  un  de  leurs  côtés. 

Epidote.  Elle  est  quelquefois  assez  répandue.  Elle  se 
présente  en  amas  formés  de  petits  cristaux  présentant  de 
vives  teintes  de  polarisation  ;  elle  s’y  trouve  aussi  comme 
produit  d’altération  peu  distinct. 

Quartz.  Il  existe  dans  la  roche  comme  produit  d’altéra¬ 
tion,  mais  je  n’ai  pu  observer  que  très  peu  de  plages  de  ce 
minéral;  elles  doivent  y  être  beaucoup  plus  rares  que 
celles  que  M.  Renard  a  signalées  dans  la  diabase  de  Challes 
et  qu’il  a  regardées,  avec  raison,  comme  produits  de  décom¬ 
position. 


—  218  — 


En  somme,  si  l’on  compare  entre  elles  les  diabases  de 
Challes  et  de  Malmédy,  on  sera  frappé  de  l’analogie  des 
caractères  macroscopiques  aussi  bien  que  de  la  grande 
ressemblance  des  minéraux  constituants  au  microscope. 
Les  différences  peuvent  être  attribuées  à  un  état  de  décom¬ 
position  diversement  avancé.  On  ne  remarque  jamais  ici 
de  ces  amas  de  matières  chloriteuses,  formés  de  bâtonnets 
plus  ou  moins  contournés,  et  que  j’ai  observés  dans  des 
plaques  minces  de  diabase  de  Challes.  On  ne  voit  jamais 
non  plus,  probablement  à  cause  de  l’altération,  de  ces 
filaments  asbestoïdes  sur  les  plages  de  Feldspath,  comme 
à  Challes;  on  remarque  enfin  la  différence  de  décompo¬ 
sition  au  voisinage  de  l’augite. 

Laboratoire  de  géologie  de  l’Université. 

Liège,  le  30  juin  1887. 


/ 


BIBLIOGRAPHIE 


Les  ÉléBôts  glaciaires  (les  plaines  liasses  de  l’Allemagne  du  Nord, 


PAR 

W.  DAMES. 

Berlin,  G.  Habel,  1886,  br.  in-8°. 

Après  un  exposé  historique  assez  long,  où  l’auteur  com¬ 
pare  en  détail  la  théorie  diluvienne  de  l’école  de  Lyell  à  la 
théorie  glaciaire  créée  par  Otto  Torell  et  admise  presque 
généralement  aujourd’hui,  tout  au  moins  par  les  géologues 
allemands,  la  savante  notice  dont  nous  donnons  ici  un 
court  résumé  se  poursuit  par  l’énoncé  et  la  discussion  de 
cette  dernière  théorie. 

(c  II  est  à  peine  nécessaire,  dit  l’auteur,  de  faire  remar- 
»  quer  que  les  dépôts  glaciaires  des  plaines  basses  de  l’Àl- 
»  lemagne  du  Nord  ne  constituent  qu’une  faible  partie 
»  d’une  formation  d’énorme  développement  superficiel, 
»  s’étendant  presque  à  travers  toute  l’Europe  moyenne. 
»  Vers  le  Nord,  ils  sont  limités  par  la  mer  du  Nord  et  la  mer 

»  Baltique;  vers  le  Sud,  par  les  Mittelgebirge; . ils  se 

y>  prolongent  vers  l’Ouest  en  Hollande  et  dans  une  partie 
»  de  la  Belgique,  comme  vers  l’Est,  ils  recouvrent  les  pro- 
»  vinces  Baltiques  et  la  Pologne,  puis  pénètrent  assez  loin 
»  au  centre  de  la  Bussie.  » 

Si  la  théorie  du  glacier  continental  est  réellement  fondée, 
elle  doit  fournir  l’explication  de  tous  les  faits  établis,  non 
seulement  de  ceux  qui  ont  laissé  des  traces  sur  toute  l’éten¬ 
due  du  domaine  considéré,  mais  également  de  ceux  qui 
n’ont  influencé  que  des  localités  isolées.  Dans  la  suite,  l’au¬ 
teur  s’efforce  de  démontrer  que  cette  condition  est  complè¬ 
tement  réalisée. 

Il  divise  ensuite  l’ère  glaciaire  en  cinq  périodes  distinctes, 
tout  en  reconnaissant  que,  en  réalité,  il  n’y  a  pas  eu  d’in¬ 
terruption  ou  de  changement  brusque,  mais  bien  une  tran¬ 
sition  lente  et  graduelle  de  chaque  phase  à  la  suivante. 


—  4  — 


Il  arrive  à  la  division  que  voici  : 

1°  Période  préglaciaire. 

2°  Première  période  glaciaire. 

3°  Période  interglaciaire. 

4°  Seconde  période  glaciaire. 

3°  Période  de  fusion  de  la  glace. 

1°  Période  préglaciaire.  Les  couches  qui,  presque  partout 
dans  l’Allemagne  septentrionale,  forment  le  substratum  des 
dépôts  quaternaires,  appartiennent  à  l’éocène  et  à  l’oligo¬ 
cène,  plus  rarement  au  miocène,  jamais  au  pliocène. 

Jusque  dans  ces  derniers  temps,  il  semblait  qu’aucune 
transition  n’existât  entre  les  couches  tertiaires  et  les  dé¬ 
pôts  glaciaires  proprement  dits,  et  en  fait,  il  en  est  généra¬ 
lement  ainsi.  Mais  dans  ces  derniers  temps,  MM.  Keilhack 
et  Wahnschaffe  ont  démontré  que,  dans  les  couches  qua¬ 
ternaires  les  plus  profondes,  il  existe  en  certains  points 
des  dépôts  d’eau  douce  préglaciaires,  notamment  à  Belzig, 
Gôrtzke,  Uelzen,  Corbiskrug,  Bienenwalde  et  Oberohe. 
Presque  partout  ce  sont  des  calcaires  d’eau  douce,  reposant 
directement  sous  le  «Geschiebemergel»  inférieur.  La  faune 
et  la  flore  de  ces  calcaires  d’eau  douce  présentent  un  inté¬ 
rêt  tout  particulier.  Les  mammifères  y  sont  représentés 
par  le  cerf,  le  daim,  le  chevieuil  et  le  bœuf;  les  poissons, 
par  la  carpe,  la  perche,  le  brochet;  dans  les  couches  supé¬ 
rieures  de  ces  dépôts,  on  rencontre  aussi  beaucoup  de  gas¬ 
tropodes  terrestres  :  Pupa  muscorum ,  Vertigo  pygmœa ,  Hé¬ 
lix  pulchella ,  Achatina  lubrica ,  réunis  à  des  coquilles  d’eau 
douce:  Valvata  mctcrostoma ,  Bithinia  tentaculata,  Planor- 
bis  marginata ,  Pisidium  nitidum ,  Pisidium  amnicum ,  Cyclas 
cornea ,  Unio.  Enfin  la  flore,  outre  les  diatomées,  comprend 
le  chêne,  le  châtaigner,  le  bouleau,  le  peuplier,  le  myrica, 
l’érable,  le  charme,  le  tilleul,  le  cornouiller,  le  myrtillier, 
le  houx,  l’aulne,  le  saule  et  le  sapin.  De  la  composition 
de  cette  faune  et  de  cette  flore,  on  peut  conclure  que 
l’Allemagne  du  Nord  possédait  à  cette  époque  le  même  cli¬ 
mat  qu’actuellement,  avec  un  caractère  peut-être  un  peu 
plus  méridional.  Ges  calcaires  reposent  presque  partout 


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sur  des  sables  diluviens  septentrionaux,  mêlés  à  des  argiles 
diluviennes  que  l’on  doit  considérer  comme  les  dépôts 
des  sources  jaillissant  de  la  partie  inférieure  des  gla¬ 
ciers,  ce  qui  prouve  que  leur  formation  s’est  continuée  jus¬ 
qu’à  ce  qu’ils  aient  été  recouverts  eux-mêmes  parles  gla¬ 
ciers.  11  n’en  est  pas  ainsi  des  couches  à  diatomées  du 
voisinage  de  Soltau,  de  la  Prusse  orientale  et  de  Rathe- 
now,  qui  reposent  directement  sur  le  terrain  tertiaire. 

D’autres  dépôts  préglaciaires  sont  les  sables  interstra¬ 
tifiés  d’argile,  ou  plutôt  de  limon  très  argileux,  des  environs 
de  Potsdam,  où  ils  sont  exploités  pour  la  fabrication  des 
tuiles.  L’identité  de  ces  dépôts  avec  ceux  des  torrents 
jaillissant  des  glaciers  de  l’Islande  et  de  la  Norwège,  a  été 
démontrée  par  divers  auteurs.  Ces  sables  contiennent,  à 
Nennhausen  et  à  Banne  dans  la  Marche,  des  coquilles 
d’eau  douce,  parmi  lesquelles  il  importe  de  mentionner 
Paludina  diluviana,  Bilhinia  tentaculata ,  Valvata  piscinalis, 
Limnæus ,  Planorbis ,  /  isidium,  Cyclas,  etc.,  qui  toutes, 
à  l’exception  de  la  première,  se  retrouvent  encore  dans  les 
eaux  douces  de  cette  région.  A  ces  dépôts  doivent  égale¬ 
ment  se  rattacher  les  couches  à  paludines  de  Rixdorf  près 
de  Berlin. 

Outre  ces  dépôts  d’eau  douce,  qui  ont  une  extension 
presque  générale  dans  la  plaine  basse  de  l’Allemagne  du 
Nord,  il  existe  également  des  couches  marines  locales, 
limitées  à  la  côte  de  la  mer  Baltique  actuelle,  et  qui  doivent 
être  rapportées  à  la  même  période.  Ce  sont  des  argiles 
verdâtres,  bien  stratifiées,  compactes,  à  cassure  conchoïde, 
connues  sous  le  nom  de  «  Brockenmergt  1  »  à  Fahrenberg, 
à  Tarbeck,  au  fanal  de  Kekenis  et  à  Christiansminde.  On 
les  a  désignées,  à  cause  de  l’abondance  de  Cyprina  islan- 
dica,  sous  le  nom  de  «Cyprinenthone  »  et  elles  contiennent, 
outre  ce  fossile,  Corbula  nucléus ,  Buccinum  reticnlatum,My- 
tilus  sp.,  Tellina  baltica,  Maclra  subtruncatn ,  Mya  sp.,  Lit - 
torina  sp.,  Littorinella  sp.,  Lhenopus  pes-pelecani ,  Cardium, 
Bulla ,  Saxicava  artica ,  var. 

M.  Gottsche  distingue  de  ces  argiles  les  dépôts  de  même 
nature  des  environs  de  Hambourg,  identifiés  autrefois  avec 


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elles,  et  il  les  considère  comme  un  dépôt  de  source  de 
glacier.  Des  dépôts  analogues  aux  précédents  sont  encore 
connus  à  Elbing  dans  la  Prusse  occidentale,  mais  on  n’y 
a  découvert,  outre  la  Cyprina  islandica,  que  Leda  (Yoldia) 
arctica  et  Astarte  borealis.  Ces  couches,  aussi  bien  dans 
le  Schleswig-Holstein  que  dans  la  Prusse  occidentale,  sont 
interstratifiées  de  dépôts  d’eau  douce  avec  coquilles  ou 
diatomées,  ce  qui  prouve  bien  le  voisinage  de  la  terre 
ferme. 

Mais  ce  qui  est  surtout  intéressant,  c’est  que,  tandis  que, 
dans  le  Schleswig-Holstein,  la  faune  est  celle  de  la  mer  du 
Nord  actuelle,  avec  un  caractère  un  peu  plus  arctique,  qui 
lui  est  donné  par  la  présence  de  la  Cyprina  islandica ,  dans 
la  Prusse  occidentale,  au  contraire,  la  faune,  pauvre  en 
espèces,  est  surtout  caractérisée  par  un  type  purement 
arctique,  Yoldia  arctica. 

L’auteur  explique  ce  fait  par  l’absence,  à  la  période  gla¬ 
ciaire,  de  communication  entre  la  mer  du  Nord  et  la  mer 
Baltique,  tout  au  moins  là  où  il  en  existe  aujourd’hui.  Selon 
lui,  un  bras  de  la  mer  du  Nord  devait  se  prolonger  à 
travers  le  Schleswig-Holstein  à  peu  près  dans  la  direction 
du  fleuve  Eider,  et  la  mer  Baltique  communiquait  avec 
l’Océan  glacial  arctique  en  passant  par  les  lacs  Ladoga  et 
Onéga  et  la  mer  Blanche. 

2°  Première  période  glaciaire.  La  série  des  formations 
glaciaires  proprement  dites,  commence  à  l’apparition  du 
«  Geschiebemergel  »  des  Allemands,  roche  argilo-calcaire, 
gris  bleuâtre  et  tenace  à  l’état  humide,  souvent  assez  dure 
à  l’état  sec  pour  que  son  percement  nécessite  l’emploi  des 
matières  explosives.  Le  principal  caractère  de  cette  roche 
est  son  manque  absolu  de  stratification.  Les  cailloux  qu’elle 
contient  y  sont  disposés  tout  à  fait  irrégulièrement,  c’est-à- 
dire  sans  arrangement  quant  à  leur  grosseur,  leur  forme, 
leur  composition  propre  et  leur  abondance  relative.  L’ab¬ 
sence  de  stratification  démontre  déjà  que  cette  roche  ne 
s’est  pas  déposée  au  sein  des  eaux;  une  étude  attentive 
prouve  qu’elle  n’est  autre  chose  q’un  fin  détritus  des  mêmes 
roches  qui  entrent  dans  la  composition  de  ses  cailloux. 


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C’est  la  moraine  profonde  du  premier  glacier  continental. 
M.  H.  Credner  a  eu  l’occasion  d’étudier  in  situ  la  moraine 
profonde  du  glacier  de  Pasterz,  et  il  a  écrit  à  ce  sujet  que 
cette  moraine  profonde  possède  une  étonnante  analogie  de 
composition  et  d’aspect  avec  le  «  Geschiebelehm  »  du  Nord 
de  l’Allemagne.  Mais  celte  moraine  profonde  n’a  pas  tou¬ 
jours  la  ténacité  dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Quand 
l’eau  y  a  pénétré,  soit  par  des  fissures,  soit  par  la  base  de 
la  masse  de  glace,  elle  a  entraîné  avec  elle  les  fines  parti¬ 
cules  argileuses  et  calcaires  et  abandonné  un  sable  ou  un 
gravois  composé  de  matières  plus  grossières  et  qui,  lui,  est 
souvent  stratifié.  Ces  parties  stratifiées  se  rencontrent  aussi 
dans  le  «  Geschiebemergel  »  et  complètent  son  analogie 
avec  la  moraine  profonde  du  glacier  de  Pasterz. 

Les  galets  que  l’on  rencontre  dans  le  «  Geschiebemergel  » 
présentent  certaines  particularités  communes  à  tous  et  qui 
les  font  immédiatement  reconnaître  comme  faisant  partie 
d’une  moraine.  Ils  ne  sont  ni  arrondis  comme  les  galets 
des  plages  et  les  cailloux  des  rivières,  ni  anguleux  à  arêtes 
vives,  comme  des  fragments  inaltérés;  mais  leurs  arêtes 
sont  légèrement  arrondies,  leurs  faces  sont  polies  et  striées 
dans  une  ou  plusieurs  directions. 

Quant  à  leur  composition,  on  sait  depuis  longtemps  déjà 
que  la  plupart  d’entre  eux  sont  originaires  des  régions 
septentrionales.  Par  une  étude  plus  attentive,  on  est  arrivé 
à  la  conclusion  que  les  cailloux  de  la  première  période 
glaciaire  ont  été  transportés  du  NE.  au  SW.  en  général,  et 
qu’ils  proviennent  de  la  Scandinavie,  des  îles  de  la  mer 
Baltique,  de  la  Finlande  et  de  l’Esthonie.  Les  roches  érup¬ 
tives  sont,  à  cause  de  leur  uniformité  de  composition,  en 
général  moins  propres  que  les  roches  fossilifères  à  des 
études  plus  précises.  Cependant,  certaines  d’entre  elles  sont 
d’un  emploi  très  précieux.  La  présence  du  «  rapakivi  »,  par 
exemple,  dans  les  cailloux  de  la  Prusse  orientale  et  occi¬ 
dentale  a  permis  de  dire  que  ces  cailloux  proviennent  de  la 
Finlande  et  de  i’île  Àland.  Celle  du  granité,  du  gneiss,  du 
gabbro,  de  la  syénite  zirconienne,  du  porphyre  rhombifère, 
dans  le  limon  caillouteux  de  la  Hollande  a  autorisé  à  lui 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BIBLIOGRAPHIE,  2 


—  8  - 


attribuer  une  origine  norvégienne.  Les  basaltes  de  la 
Scanie,  les  phonolites,  les  diorites  et  les  diabases  de  la 
Suède  se  retrouvent  dans  la  Marche  et  dans  le  Mecklem- 
bourg.  Mais  la  masse  principale  des  cailloux  du  «  Geschie- 
belehsn  »  provient  surtout  du  cambrien  et  du  silurien,  si 
abondamment  répartis  en  Scandinavie,  sur  les  îles  Oeland, 
Gotland,  Oesel,  Dagoë,  Moon,  etc.  et  en  Esthonie.  Dans  la 
Prusse  orientale,  le  duché  de  Posen  et  la  Silésie, ce  sont  les 
roches  de  cette  dernière  localité  qui  dominent  dans  les 
cailloux;  en  Poméranie,  dans  le  Mecklembourg  et  la  Marche, 
les  galets  proviennent  de  la  Scandinavie  et  principalement 
de  la  Suède.  En  Saxe,  dans  le  Schleswig-Holstein  et 
l’Oldenbourg,  les  galets  ont  une  origine  suédoise.  Les 
roches  crétacées  du  SE.  et  du  S.  de  la  Suède  n’ont  jusqu’à 
présent  été  rencontrées  sous  forme  de  galets  que  dans  les 
parties  centrale  et  occidentale  de  l’Allemagne  du  Nord.  Plus 
on  se  rapproche  des  montagnes  de  l’Allemagne  moyenne, 
plus  la  composition  des  cailloux  devient  variée,  et  cela 
s’explique  par  le  fait  que  le  glacier  ne  transportait  pas 
seulement  avec  lui  les  roches  provenant  de  son  lieu 
d’origine,  mais  également  celles  qu’il  avait  arrachées  plus 
loin  sur  son  parcours,  comme,  par  exemple,  des  silex  de  la 
craie  blanche  de  Rügen  et  de  Moën,  des  roches  du  muschel- 
kalk  de  Rüdersdorf,  des  fragments  de  roches  jurassiques 
de  l’embouchure  de  l’Oder,  etc. 

Une  troisième  série  de  preuves  de  l’origine  glaciaire  du 
«  Geschiebemergel»  réside  dans  le  moutonnement  et  la  pré¬ 
sence  de  stries  glaciaires  à  la  surface  des  roches  sur  les¬ 
quelles  il  repose.  Ce  phénomène  se  remarque,  dans  l’Alle¬ 
magne  du  Nord,  presque  partout  où  le  sous-sol  est  com¬ 
posé  de  roches  dures  ;  il  est  connu  depuis  plus  de  cinquante 
ans  à  la  surface  du  muschelkalk  de  Rüdersdorf;  on  l’a  re¬ 
trouvé  depuis  à  Piesberg  près  d’Osnabrück  sur  le  houiller 
proprement  dit,  à  Velpke  et  Danndorf  sur  le  grès  du  bone- 
bed,  à  Gommern  près  de  Magdebourg  sur  le  grès  du  Culm,  à 
Galgenberg  près  de  Halle,  à  Kapellenberg,  à  Rainsdor- 
ferberg  et  à  Pfarrberg  près  de  Landsberg,  à  Dewitzerberg,  à 
Klein-Steinberg  non  loin  de  Leipzig  et  à  Alt-Oschatz  sur  le 


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porphyre  quartzifère,  à  Wurzen  et  à  Wildschütz  près  d’Ei- 
lenberg  sur  le  porphyre ,  à  Lommatsch  sur  le  granité 
gneissique,  enfin,  à  Hermsdorf  et  Joachimsthal  dans  la 
Marche  sur  les  septaria  du  i'  Septarienthon.  »  On  a  souvent 
observé  deux  systèmes  différents  de  stries,  entre  autres,  à 
Riidersdorf,  Velpke,  Gommern,  Landsberg,  d’où  fauteur 
conclut  que  le  recouvrement  par  le  glacier  a  dû  avoir  lieu 
h  deux  époques  différentes. 

La  direction  des  stries  les  plus  anciennes  a  permis  à 
M.  Wahnschaffe  de  dire  que  le  premier  glacier  continental, 
ayant  son  origine  en  Scandinavie,  s’est  développé  en  éventail 
dans  les  plaines  basses  de  l’Allemagne  du  Nord. 

Lorsque  les  roches  du  sous-sol  sont  très  résistantes, 
leurs  matériaux  se  trouvent  mêlés  parfois  en  proportion 
dominante  aux  éléments  septentrionaux  de  la  moraine,  et 
c’est  cet  aspect  particulier  du  «  Geschiebdehm  »  qui  a 
reçu  les  noms  de  «  Krosstensgrus  »  chez  les  Suédois  et  de 
moraine  locale  en  Allemagne.  Ce  fait  est  connu  depuis 
longtemps  à  Rüdersdorf,  Velpke,  Gommern,  etc. 

Sur  les  roches  tendres,  le  refoulement  du  glacier  a  parfois 
donné  naissance  à  la  formation  de  selles  et  de  plissements 
locaux. 

Enfin,  une  action  plus  secondaire  des  glaciers  est  la 
production  de  marmites  de  géants,  phénomène  connu  éga¬ 
lement  sur  la  mer  de  glace  de  Lucerne.  On  connaît  des 
phénomènes  de  l’espèce  à  Rüdersdorf,  à  Wapno  près 
d’Exin,  dans  la  Haute  Silésie,  à  Krappilz,  à  Gogolin,  à 
l’embouchure  de  l’Oder,  etc.  Il  n’est  pas  à  dire  cependant 
que  toutes  ces  excavations  sont  dues  à  faction  glaciaire  et 
que  certaines  d’entre  elles  ne  résultent  pas  d’actions  posté¬ 
rieures.  Leur  origine  a  été  fort  discutée,  mais  en  tous  cas,  si 
même  il  était  démontré  que  leur  production  n’est  pas  due  à 
la  première  période  glaciaire,  on  ne  pourrait  en  tirer  une 
preuve  contre  l’existence  de  celle-ci,  car  on  connaît  suffi¬ 
samment  de  régions  glaciaires  où  il  n’existe  aucune  mar¬ 
mite  de  géant. 

3°  Période  inter  glaciaire.  Après  le  recouvrement  total  de 
la  plaine  basse  de  l’Allemagne  du  Nord  par  le  glacier  conti- 


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nental,  recouvrement  dont  la  durée  indéterminée  a  dû,  en 
tout  cas,  être  très  considérable,  commença  une  autre  phase 
de  la  période  glaciaire,  celle  du  retrait  du  glacier,  par 
suite  d’un  changement  dans  les  conditions  climatériques. 

Ce  retrait  a  dû  être  extrêmement  lent,  comparable  à  celui 
des  glaciers  alpins,  car  l’on  ne  rencontre  nulle  part  la 
preuve  d’une  invasion  brusque  par  des  masses  d’eau  con¬ 
sidérables. 

On  ne  possède  que  peu  de  renseignements  sur  la  flore 
qui  se  développa  dans  cette  période  sur  le  «  Geschiebelehm  » 
fournissant  un  sol  d’une  remarquable  fertilité. 

A  Lauenburg  sur  l’Elbe,  le  «  Geschiebelehm  »  est  recou¬ 
vert  par  un  dépôt  tourbeux  contenant  des  mousses,  des 
fruits,  des  feuilles,  des  branches  et  des  racines,  et  sup¬ 
portant  lui-même  un  sable  diluvien,  puissant  d’une  quin¬ 
zaine  de  mètres,  recouvert  à  son  tour  par  le  «  Geschiebe¬ 
lehm  »  supérieur  dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

L’étude  des  vingt-deux  espèces  végétales  reconnues 
dans  ce  dépôt  a  démontré  que  sa  flore  était  composée  de 
plantes  dont  neuf  seulement  dépassent  actuellement  le 
cercle  polaire  vers  le  Nord,  et  dont  six  n’atteignent  pas  le 
60e  parallèle  par  leur  limite  septentrionale. 

Toutes  ces  plantes  sont  très  répandues  de  nos  jours  dans 
la  zone  tempérée  septentrionale  de  l’Europe,  et  l’une  d’entre 
elles,  Trapa  natans ,  est  principalement  développée  dans 
les  régions  plus  méridionales.  Il  en  résulte  qu’à  la  période 
interglaciaire  régnait  au  nord  de  l’Allemagne  un  climat  très 
analogue  à  celui  de  nos  jours  et  qui  n’a  pu  se  produire  qu’à 
la  suite  d’une  assez  longue  période  de  retrait  des  glaciers. 
La  flore  de  Lauenburg  est  analogue  à  celle  que  Heer  a 
observée  en  Suisse  à  Dürnten,  Unter-Wetzikon,  Ütznach, 
Môrschwyl,  Sonthofen  et  St-Jacques-sur-le-Byrs,  et  à  la¬ 
quelle  ce  savant  auteur  attribue  une  origine  analogue. 

Un  mince  dépôt  de  calcaire  tufacé,  s’étendant  entre  Suden- 
burg  etBuckau,  près  de  Magdeburg  et  contenant  de  nom¬ 
breuses  Limnœa  truncatula ,  de  même  que  des  couches 
analogues  rencontrées  par  une  tranchée  du  chemin  de  fer 
du  Nord  de  Berlin  et  dans  le  voisinage  de  Heilsburg  dans 


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la  Prusse  Orientale,  doivent  être  rapportés  à  la  même 
période.  Ce  ne  sont  malheureusement  que  des  formations 
locales  qui  nous  ont  été  conservées  par  suite  de  circons¬ 
tances  particulièrement  favorables. 

Mais  il  n’en  est  pas  de  même  des  ossements  de  grands 
mammifères  que  l’on  rencontre  à  peu  près  partout  et  qui 
fournissent,  par  leur  présence,  la  meilleure  preuve  de  l’exis¬ 
tence  de  la  période  interglaciaire.  Ces  ossements  ont  été 
mêlés  plus  tard,  par  le  flux  ascendant  du  second  glacier,  au 
gravier  et  au  sable  qui  en  résultaient  ;  ils  ont  été  ensevelis 
par  ces  roches,  et  c’est  ainsi  que  leurs  débris  nous  ont  été 
conservés.  Il  est  rare,  et  cela  s’explique,  que  le  squelette  ou 
qu’une  partie  importante  de  ce  squelette  ait  été  trouvée 
réunie;  les  os  sont,  au  contraire,  presque  toujours  fort 
éparpillés. 

Les  plus  répandus  de  ces  ossements  appartiennent  à 
YElephas  primigenius ,  au  Tichorinus  antiquitatis ,  au  Mega- 
ceros  hibernions,  au  Rangifer  groënlandicus ,  au  Bos  primige¬ 
nius,  au  Bison  prisons,  à  VOvibos  fossilis  et  à  deux  races 
( YEquus ,  dont  l’une  plus  grande  et  l’autre  plus  petite.  Parmi 
les  carnassiers,  on  ne  connaît  jusqu’à  présent  qu’une  décou¬ 
verte  de  loup  et  d’ours,  auxquels  s’ajoutent,  peut-être,  le 
renard  polaire. 

Le  caractère  d’ensemble  de  cette  faune  est  très  remar¬ 
quable.  Le  mammouth  et  le  rhinocéros  sont  d’anciens  habi¬ 
tants  de  la  Sibérie,  où  ils  ont  vécu  dans  des  conditions 
analogues  à  celles  qui  y  existent  encore  actuellement.  Le 
bœuf  musqué  et  le  renne  groënlandais  sont  des  animaux 
éminemment  arctiques  ;  le  cheval,  le  cerf,  le  bœuf,  le  loup 
et  l’ours  vivent  encore  maintenant  dans  nos  régions.  L’en¬ 
semble  de  ces  animaux  annonce  donc  un  climat  comparable 
à  celui  qui  est  indiqué  par  la  flore  de  Lauenburg,  avec  cette 
différence  toutefois,  que,  tandis  que  les  plantes  arctiques  de 
cette  dernière  localité  se  retrouvent  encore  dans  des  régions 
plus  méridionales,  les  animaux  arctiques  ne  descendent 
pas  en  dessous  du  60e  parallèle. 

L’auteur  considère  donc  la  plaine  basse  de  l’AUemagn 
du  Nord  comme  ayant  été  habitée  et  couverte  de  végétation 


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à  l’époque  interglaciaire,  et  comme  possédant  un  climat 
tempéré  à  subarctique. 

On  ne  pourrait  encore  préciser  exactement  la  limite  du 
retrait  du  premier  glacier  continental.  Tout  ce  que  Ton 
sait,  c’est  que  la  Scanie  et  la  Suède  méridionale  étaient  à 
découvert  pendant  une  partie  au  moins  de  la  période  inter- 
glaciaire,  et  que,  par  conséquent,  il  doit  en  avoir  été 
de  même  de  la  mer  Baltique.  On  peut  donc  admettre 
qu’alors  la  mer  Baltique  n’était  plus  en  communication  avec 
l’océan  Glacial,  mais  qu’elle  devait  communiquer  plus 
largement  avec  la  mer  du  Nord  qu’actuellement.  Ainsi 
s’expliquerait  l’existence  de  restes  de  mollusques  de  la 
mer  du  Nord  dans  des  sables  reposant  entre  les  deux 
moraines, dans  beaucoup  de  localités  de  la  Prusse  orientale 
et  occidentale  non  éloignées  des  côtes. 

Cependant,  cette  période  de  prospérité  devait  de  nouveau 
faire  place  à  une  nouvelle  ère  d’invasion  par  la  glace, 
rayonnant  encore  à  partir  de  la  Scandinavie,  mais  cette 
fois,  s’avançant  moins  loin  que  pendant  la  première  période 
glaciaire. 

Cette  invasion  eut  le  même  résultat  que  la  première;  les 
flots  d’eau  s’échappant  du  glacier  en  progression  recou¬ 
vrirent  une  grande  partie  de  la  plaine  basse  de  l’Allemagne 
du  Nord  d’un  sable  parfois  mêlé  d’argile  fine  et  analogue 
au  sable  préglaciaire  ;  ce  sable  tua  toute  végétation  et  toute 
vie  animale  sur  son  parcours  et  engloba,  comme  nous  l’a¬ 
vons  dit  plus  haut,  les  restes  des  animaux  rencontrés. 

4°  Seconde  période  glaciaire.  Le  glacier  ne  tarda  pas  à 
recouvrir  lui-même  ce  sable  au  fur  et  à  mesure  de  son 
dépôt  et  sa  moraine  profonde  nous  est  restée  comme  un 
témoin  muet  de  sa  présence.  G’est  elle  qui  constitue  le 
«  Geschiebemergel  »  supérieur,  qui  ne  se  distingue  guère  de 
l’inférieur  que  par  la  rareté  relative  et  les  dimensions 
moins  considérables  de  ses  blocaux,  ainsi  que  par  sa 
coloration  gris  jaunâtre,  différente  de  la  couleur  gris 
bleuâtre  de  la  première  moraine  profonde. 

La  seconde  invasion  différa  cependant  de  la  première 
par  deux  points  très  importants,  à  savoir  sa  direction  et 


—  13  - 


son  extension.  Tandis  que  le  premier  glacier  continental 
rayonnait  en  éventail  à  partir  de  la  Scandinavie,  comme  le 
prouvent  la  direction  de  ses  stries  et  la  répartition  de  ses 
galets,  et  ce  de  façon  qu’au  centre  de  la  plaine  basse  de 
l’Allemagne  du  Nord,  sa  direction  générale  était  du  NNW. 
au  SSE.  et  qu’à  l’ouest  de  cette  plaine,  elle  était  à  peu  près 
NNE.-SSW.,  la  direction  de  la  seconde  invasion  glaciaire 
est  E.-W.  et  son  point  d’origine  est  la  partie  SE.  de  la 
Scanie.  En  outre,  tandis  que  le  premier  glacier  continental 
a  porté  son  action  jusqu’aux  montagnes  de  l’Allemagne 
moyenne,  la  seconde  période  glaciaire  n’a  fait  sentir  ses  ef¬ 
fets  que  sur  une  étendue  beaucoup  moins  considérable,  dont 
l’extension  du  «  Geschiebelehm  »  supérieur  peut  seule  nous 
donner  une  idée  approchée.  D’après  Penck,  la  limite  méri¬ 
dionale  de  ce  glacier  coïnciderait  à  peu  près  avec  une 
ligne  courbe  partant  du  midi  de  la  plaine  de  Lüneburg, 
s’étendant  le  long  des  Wiehengebirge,  passant  par  Brun¬ 
swick,  Magdebourg,  Wurzen,  Hoyerswerda,  Gôrlitz,  Hay- 
nau,  Liegnïtz,  Ohlau,  Brieg,  Oppeln  et  se  prolongeant  en 
Pologne;  cette  ligne  se  maintient,  dans  tout  son  parcours, 
à  une  distance  assez  constante  du  bord  des  montagnes  de 
l’Allemagne  moyenne.  Il  n’est  pas  douteux  cependant  que 
cette  limite  méridionale  du  «  Geschiebemergel  »  ne  coïncide 
pas  exactement  avec  la  limite  méridionale  du  glacier;  en 
effet,  c’est  surtout  ce  bord  extrême  de  la  seconde  moraine 
profonde  qui  a  été  le  plus  directement  soumis  à  l’érosion 
pendant  la  période  de  fusion  de  la  glace;  la  base  caillou¬ 
teuse  (Steinsohle)  du  «  Bôrdeloess  »  des  environs  de  Magde¬ 
bourg  n’est,  suivant  l’auteur,  qu’un  produit  de  la  lévigation 
et  de  l’érosion  du  bord  de  la  moraine  profonde  supérieure, 
de  sorte  que  ce  bord  devait  se  trouver,  à  l’origine,  un  peu 
au  sud  des  points  où  on  l’observe  aujourd’hui. 

3°  Période  de  fusion  de  la  glace.  Nous  arrivons  maintenant 
à  la  dernière  phase  du  grand  phénomène  géologique  dont 
les  formations  glaciaires  sont  le  résultat,  et  cette  phase 
n’est  pas  la  moins  importante  de  toutes,  car  c’est  elle  qui  a 
déterminé  l’orographie  et  l’hydrographie  actuelle  des 
plaines  de  l’Allemagne  septentrionale. 


—  14  - 


Quoique  de  nombreuses  tentatives  d’explication  du  cours 
des  grands  fleuves  de  cette  région  aient  été  présentées 
antérieurement,  notamment  par  L.  von  Buch,  ce  n’est  guère 
que  depuis  les  travaux  de  Berendt  et  de  ses  collaborateurs 
que  la  lumière  semble  s’être  faite  sur  ce  point.  L’énorme 
largeur  des  vallées  dans  lesquelles,  suivant  l’expression 
originale  de  Berendt,  les  fleuves  actuels  font  l’effet  «  d’une 
souris  dans  la  cage  du  lion  évadé  »,  indique  a  priori  l’action 
antérieure  d’immenses  masses  d’eau,  dont  on  ne  peut  expli¬ 
quer  la  présence  que  par  la  fusion  rapide  du  glacier  conti¬ 
nental,  car  on  ne  trouve  aucune  trace  d’un  recouvrement  par 
les  eaux  de  la  mer,  ni  de  l’existence  de  pluies  lourdes  et 
torrentielles  à  cette  époque. 

Lorsque  le  glacier  continental  commença  à  se  fondre,  les 
eaux  qui  en  provenaient  recouvrirent  d’abord  le  large 
espace  compris  entre  sa  limite  méridionale  décrite  plus 
haut  et  le  pied  des  montagnes  de  l’Allemagne  moyenne.  Ces 
eaux  tenaient  en  suspension  les  matières  ténues  soustraites 
à  la  moraine  profonde,  et  ces  matières  se  déposèrent  au  fond 
de  cet  immense  lac,  avant  que  les  eaux  se  fussent  créé 
une  issue  suffisante  vers  l’Ouest.  Ainsi  s’explique  le  dépôt 
du  «  Lehm  »  sur  cet  énorme  espace, et  son  absence, partout 
où  l’on  rencontre  le  «  Geschiebemergel  »  supérieur. 

En  continuant  à  s’accroître,  l’eau  ne  tarda  pas  à  se  frayer 
une  issue,  en  creusant  les  larges  vallées  qui  abritent  encore 
actuellement  les  grands  fleuves,  comme  la  Vistule,  l’Oder  et 
l’Elbe.  D’après  Berendt,  il  dut  se  former  successivement 
trois  grands  cours  d’eau  dans  le  large  affaissement  qui 
s’étend  de  l’Est  à  l’Ouest  entre  la  Prusse,  la  Poméranie  et  le 
Mecklembourg  au  Nord,  le  Flaming  et  son  prolongement  au 
Sud;  ces  trois  cours  d’eau,  qu’il  désigne  par  leur  direction 
Glogau-Baruth,  Varsovie-Berlin  et  Thorn-Eberswald,  se 
réunissaient  dans  la  plaine  marécageuse  du  Havelluech  à  la 
vallée  de  l’Elbe,  qui  conduisait  leurs  eaux  à  la  mer.  Ces 
trois  vallées  constitueraient  des  étapes  dans  la  période  de 
fusion  du  glacier,  en  ce  sens,  que  la  plus  méridionale  aurait 
été  creusée  d’abord,  et  la  plus  septentrionale  en  dernier 
lieu.  Plus  tard,  lorsque  le  glacier  eut  complètement  disparu, 


in  — 


les  eaux  descendant  des  montagnes  de  l’Allemagne  moyenne 
ne  rencontrèrent  plus  de  résistance  de  sa  part;  elles  cher¬ 
chèrent  à  se  frayer  un  chemin  plus  direct  vers  la  mer  et 
elles  utilisèrent  pour  cela  les  canaux  formés  dans  la  moraine 
profonde  par  le  crevassement  de  la  glace.  Ainsi,  par 
exemple,  FOder  abandonna  son  ancien  lit  à  Oderberg,  la 
Vistule,  à  Fordon,  et  ils  se  dirigèrent  de  plus  en  plus 
directement  vers  le  Nord  après  des  stades  successifs.  Les 
anciens  lits  furent  abandonnés;  ils  sont  cependant  encore 
bien  reconnaissables  aujourd’hui  comme  tels,  et  ils  ont 
souvent  fourni  un  terrain  très  propice  au  creusement  de 
canaux. 

De  tout  ce  qui  précède,  il  résulte  que  la  période  de  fusion 
de  la  glace  a  dû  être  relativement  courte,  et  qu’elle  diffère 
totalement  en  cela  de  la  période  interglaciaire  qui  doit  avoir 
été  assez  longue  pour  n’avoir  laissé  que  des  traces  relati¬ 
vement  peu  sensibles. 

Mais  il  existe  encore  d’autres  indices  de  la  période  de 
fusion  du  glacier  continental;  c’est  notamment  la  présence, 
sur  les  plateaux  qui  séparent  les  grandes  vallées,  d’un  sable 
représentant  le  produit  de  la  lévigation  de  la  moraine  pro¬ 
fonde,  sable  qui  s’étend,  non  seulement  sur  les  plateaux, mais 
aussi,  sans  discontinuité,  sur  les  versants  des  vallées  (Deck- 
sand).  Berendt  a  cru  pouvoir  tirer  de  ce  fait  la  preuve  que 
les  plateaux  ont  conservé  plus  longtemps  que  les  plaines 
basses  leur  revêtement  de  glace,  fait  qui  se  reproduit  du 
reste  encore  fréquemment  aujourd’hui,  lorsque  le  printemps 
ne  succède  pas  trop  rapidement  à  un  hiver  rigoureux.  Cette 
manière  de  voir  permettrait  en  outre  d’expliquer  la  présence 
de  nombreux  lacs  sur  les  plateaux  lacustres  du  Mecklen- 
bourg,  de  la  Poméranie  et  de  la  Prusse,  par  la  fusion  de  la 
glace  des  plateaux  qui  n’aurait  pas  envoyé  toutes  ses  eaux 
dans  les  vallées,  mais  qui  en  aurait  laissé  écouler  une  partie 
dans  les  creux  préexistants  de  ces  plateaux. 

Pendant  que  le  glacier  continental  se  retirait  ainsi  rapide¬ 
ment  vers  le  Nord,  le  manteau  de  lehm  qu’il  avait  abandonné 
derrière  lui,  fournissait  un  sol  exrêmement  fertile,  où  ne 
tardait  pas  à  se  développer  une  flore  et  une  faune  d’un 


—  16  — 


caractère  tout  particulier,  absolument  différent  de  celui  de 
la  période  interglaciaire.  C’est  aux  patientes  recherches  de 
Nehring  qu’est  due  la  connaissance  de  cette  partie  intéres¬ 
sante  de  la  question  glaciaire.  Il  a  élevé  les  localités  de 
Thiede  et  de  Westeregeln  notamment,  au  rang  des  gise¬ 
ments  classiques  à  jamais. 

Dans  cette  faune  intimement  liée  à  la  présence  du  lehm, 
on  rencontre  encore  quelques  représentants  de  la  période 
interglaciaire:  mammouth,  rhinocéros,  cheval,  cerf,  bœuf, 
associés  à  des  oiseaux,  à  quelques  batraciens  et  à  de  nom¬ 
breux  restes  de  petits  mammifères,  ne  vivant  plus  actuelle¬ 
ment,  pour  la  plupart,  dans  nos  contrées,  mais  réfugiés 
dans  les  steppes  de  l’Europe  australe  et  de  l’Asie.  Tels 
sont:  la  marmotte,  le  souslik,  la  souris  sauteuse,  le  rat 
fouisseur,  le  lemming,  le  lièvre,  le  lièvre  siffleur.  On  y  re¬ 
marque  en  outre  de  rares  ossements  de  lion, d’hyène,  d’ours 
et  de  blaireau, ce  qui  n’a  pas  lieu  de  surprendre,  si  l’on  réflé¬ 
chit  qu’à  la  même  époque  ces  animaux  étaient  très  répandus 
dans  toute  l’Allemagne,  comme  l'attestent  les  nombreux 
squelettes  que  l’on  a  retrouvés  partout  dans  les  grottes. 

De  la  composition  de  cette  faune,  Nehring  conclut  que, 
pendant  la  dernière  phase  de  la  période  glaciaire,  régnait 
dans  l’Allemagne  septentrionale  un  climat  analogue  à  celui 
de  l’Europe  moyenne,  un  été  chaud  et  sec  succédant  à  un 
hiver  froid  et  sec.  Plus  tard,  les  forêts  se  sont  avancées  du 
Sud  vers  le  Nord,  ont  refoulé  vers  l’Est  les  animaux  des 
steppes  dans  leur  habitat  actuel  et  ont  apporté  avec  elles 
le  monde  animal  qui  y  vit  encore  actuellement.  Rappelons, 
en  terminant,  que  Penck  a  découvert,  dans  les  mêmes  gise¬ 
ments  où  Nehring  avait  mentionné  les  ossements  de  petits 
mammifères  des  steppes,  des  traces  indiscutables,  osse¬ 
ments,  silex  taillés,  de  l’existence  de  l'homme  à  cette 
époque  ;  il  a  également  fourni  la  preuve  que  l’homme  vivait 
également  vers  le  même  temps  au  bord  septentrional  des 
Alpes. 

H.  Forir. 

Liège,  le  17  juillet  1887. 


De  la  formation  (les  vallées  ie  la  rive  gauche  h  Rhin 
et ,  particnlièrement,  de  la  vallée  de  la  Me, 


PAR 

H.  GREBE  (4). 

L’auteur  rappelle  tout  d’abord  les  travaux  du  même  genre 
faits  sur  des  régions  voisines,  notamment  sur  la  partie 
inférieure  de  la  vallée  de  la  Saar  et  sur  la  partie  supérieure 
de  la  vallée  de  la  Moselle.  Dans  une  étude  précédente,  il  a 
démontré  que  des  dépôts  tertiaires  très  étendus,  considé¬ 
rés  jadis  comme  diluvium,  se  rencontrent  au  voisinage  de 
Trêves,  particulièrement  sur  les  hauts  plateaux  de  Spei- 
cher,  Binsfeid,  etc.,  et  se  retrouvent  plus  loin  vers  le 
NE.,  au  voisinage  de  Manderscheid  et  sur  le  plateau  du 
Hunsrück.  Il  en  conclut  que  l’hypothèse  ancienne  de  la 
continuité  de  ces  dépôts,  sur  la  plus  grande  partie  du  pla¬ 
teau  compris  entre  le  Haut-Eifel  et  le  Gebirgswalle  (Taunus 
de  la  rive  droite  du  Rhin),  et  leur  communication  avec  les 
formations  de  même  âge  du  bassin  de  Mayence  se  confirme 
de  plus  en  plus.  De  même  que  la  mer  tertiaire  de  Mayence, 
après  le  remplissage  du  bassin  par  les  couches  tertiaires, 
se  fraya  un  chemin  dans  la  direction  actuelle  du  Rhin,  de 
même,  la  Moselle  pourrait  bien  avoir  également  servi,  au 
début,  à  l’écoulement  des  eaux  de  la  mer  qui  s’étendait  au 
NW.  du  bassin  de  Mayence,  et  avoir  ainsi  une  origine 
contemporaine  de  celle  du  Rhin. 

Deux  faits  sont  surtout  à  remarquer  pour  ces  cours  d’eau. 
Ce  sont  :  d’abord,  l’approfondissement  graduel  de  leur  lit, 

(*)  Ueber  Thalbildung  auf  der  linken  Rheinseite,  insbesondere  über  die 
Bildung  des  untern  Nahethales.  Jahrb.  d.  k.  preuss.  geol.  Landesanstalt  fur 
1885.  Berlin,  1886,  pp.  133  à  164,  pl.  III  et  IV. 


—  18  — 


qui  est  considérable;  ensuite,  leur  changement  de  direction 
en  certains  endroits.  L’un  et  l’autre  de  ces  faits  s’accusent 
nettement  par  la  présence  des  dépôts  diluviaux  à  de  hautes 
altitudes  et  en  des  endroits  assez  écartés  du  lit  actuel  du 
cours  d’eau. 

Les  plus  anciens  dépôts  formés  par  le  Rhin  et  par  la 
Moselle  sont  des  terrasses  diluviales  situées  à  200  mètres 
environ  au-dessus  du  fond  de  la  vallée  ;  de  nombreuses 
terrasses,  grandes  et  petites,  se  rencontrent,  depuis  ce  ni¬ 
veau  élevé  jusqu’au  niveau  actuel  de  la  vallée.  On  a  constaté 
de  semblables  terrasses  en  beaucoup  d’endroits,  mais  elles 
sont  particulièrement  nombreuses  et  développées  sur  les 
plateaux,  élevés  de  100  à  130  mètres  au-dessus  du  niveau 
de  la  Moselle,  compris  entre  Trêves  et  Trarbach,  surtout 
sur  la  rive  gauche  de  la  rivière.  L’altitude  des  terrasses  va 
en  augmentant  en  aval  :  150m  entre  Briedel  et  Zell;  davan¬ 
tage  encore,  en  aval  de  Zell,  à  l’W.et  à  l’E.  de  Bullay  ;  300m 
au-dessus  du  thalweg  entre  Eller  et  Cochem.  Ces  dépôts 
consistent  en  conglomérats  quarlzeux  compactes  et  en 
cailloux  de  quartz  blanc  roulés,  analogues  à  ceux  du  pla¬ 
teau  situé  à  l’W.  de  Neumagen  et  ils  doivent,  comme  celui- 
ci,  être  d’âge  tertiaire.  Des  terrasses  moins  élevées  se  ren¬ 
contrent  encore,  surtout  là  où  la  Moselle  forme  les  courbes 
les  plus  considérables. 

S’il  est  un  point  particulièrement  digne  d’intérêt,  c’est 
bien  l’étude  des  variations  du  cours  de  la  Moselle,  depuis 
les  temps  les  plus  reculés  jusqu’à  nos  jours;  l’auteur 
s’attache  à  l’élucider  de  la  façon  la  plus  complète  possible, 
en  recherchant  les  causes  de  ces  variations.  La  Moselle 
pénètre  sur  le  territoire  prussien,  avec  la  direction  SW.-NE., 
un  peu  en  aval  de  Sierck,  à  un  endroit  où  la  vallée  est  très 
étroite,  à  cause  de  la  dureté  des  quartzites  taunusiens 
qu’elle  traverse;  cette  vallée  reprend  bientôt  sa  largeur 
normale  à  Apach,  et  elle  la  conserve  jusque  Remich.  En 
aval  de  cette  localité,  la  Moselle  décrit  quelques  grandes 
courbes,  dues  vraisemblablement  aux  failles  traversant  ici 
les  couches  triasiques;  la  même  cause  semble  avoir  donné 
naissance  également  à  la  courbe  de  Nittel  et  à  celle  de 


—  49  — 


Wasserbillig,  où  la  Moselle  abandonne  brusquement  sa 
direction  précédente,  pour  couler  vers  PESE.,  jusqu’à 
l’embouchure  de  la  Saar  à  Conz,  où  elle  reprend  son  an¬ 
cienne  direction,  au  contact  du  dévonien  et  du  grès  bigarré, 
contact  produit,  probablement,  par  une  faille.  De  Conz  à 
Schweich,  la  largeur  de  la  vallée,  dans  laquelle  serpente  la 
rivière,  est  remarquable.  A  partir  de  cet  endroit,  elle 
devient  étroite  et  tourmentée  jusque  Coblence. 

Il  semble  qu’à  l’origine,  le  cours  de  la  Moselle,  entre 
ces  deux  localités,  ait  été  beaucoup  plus  rectiligne,  à  en 
juger  par  les  nombreuses  terrasses  diluviales  qui  se  déve¬ 
loppent,  à  une  altitude  considérable  et  à  peu  près  en  ligne 
droite,  sur  une  largeur  de  quatre  kilomètres  environ,  entre 
ces  deux  points.  A  une  époque  postérieure,  alors  que  la 
rivière  coulait  80  à  100  mètres  plus  haut  qu’aujourd’hui, 
elle  se  divisait,  à  Schweich,  en  deux  bras,  entourant  l’émi¬ 
nence  sur  laquelle  se  trouve  Schweicher  Morgenstern,  puis 
se  rejoignant,  pour  se  diriger  vers  Wittlich  et  prendre,  un 
peu  avant  d’arriver  à  cette  localité,  la  direction  de  la  Lieser 
actuelle  en  amont  de  Platten.  En  aval  de  cette  dernière 
localité,  elle  se  divisait  de  nouveau  en  deux  bras  dont 
l’occidental  se  dirigeait  sur  Osann,  Maring  et  Mühlheim, 
et  dont  l’oriental  marchait  sur  Noviand,  Siebenhorn  et 
Lieser.  Lorsque  la  Moselle  eut  abandonné  son  ancien  lit, 
la  Lieser  se  servit  du  bras  oriental  jusque  Noviand,  perça 
la  barrière  rocheuse  séparant  les  deux  bras,  puis  suivit  le 
bras  occidental  jusque  son  embouchure  actuelle  dans  la 
Moselle.  Nous  verrons  plus  loin,  à  l’occasion  de  la  Saar 
et  de  la  Sure,  d’autres  exemples  de  percement  de  barrières 
rocheuses,  par  un  cours  d’eau. 

Quant  à  la  Salm,  qui  débouchait  jadis  dans  le  bras  sep¬ 
tentrional  de  la  Moselle,  au  voisinage  de  Salmrohr,  il 
semble  naturel  qu’elle  eût  dû  suivre  plus  tard  le  cours  de 
cet  ancien  bras,  au  lieu  de  traverser,  comme  elle  le  fait,  le 
dévonien  entre  Rivenich  et  Bekond,  pour  se  jeter  dans  la 
Moselle  à  Clüsserath.  Cette  anomalie  s’explique  par  le  fait 
que  la  direction  actuelle  de  la  Salm  est  celle  que  suivait,  en 
sens  inverse,  le  bras  méridional  de  la  Moselle,  pour  se 
réunir  au  bras  septentrional. 


—  20  - 


En  amont  de  Mühlheim  et  sur  la  rive  droite  de  la  rivière, 
on  aperçoit  encore  la  trace  d’un  ancien  lit,  postérieur  au 
premier,  et  contournant  un  étroit  promontoire  rocheux, 
appelé  Bitsch,  que  le  cours  d’eau  finit  par  percer,  pour 
creuser  son  lit  actuel.  Enfin,  entre  Pünderich,  Zell  et 
Bullay,  la  Moselle  forme  une  grande  courbe,  entourant  un 
promontoire  rocheux  presque  elliptique.  Ce  promontoire, 
d’une  altitude  moyenne  de  150  mètres,  est  percé,  à  sa  partie 
la  plus  étroite,  large  d’à  peu  près  300  mètres,  d’une  pro¬ 
fonde  excavation,  dont  le  thalweg  se  trouve  à  30  mètres 
environ  au-dessus  du  niveau  de  la  Moselle.  Cette  excavation, 
qui  se  prolonge  au  delà,  à  peu  près  en  ligne  droite,  mais  à 
une  altitude  plus  considérable,  par  Senheim,  jusqu’au  coude 
que  fait  la  Moselle  au  delà  de  cette  dernière  localité,  doit 
également  être  considérée  comme  un  ancien  lit  du  cours 
d’eau,  qui  se  divisait  en  deux  bras  en  amont  de  Bullay.  Le 
cours  actuel,  sauf  la  courbe  de  Bremm,  représente  bien 
l’ancien  bras  septentrional. 

A  l’W.  du  mamelon  sur  lequel  est  bâti  le  burg  de  Cochem, 
on  remarque  encore  un  ancien  fond  de  vallée,  large  d’une 
centaine  de  mètres,  et  élevé  de  soixante  mètres  environ  au- 
dessus  du  lit  actuel  de  la  Moselle.  Ce  vallon  représente  aussi 
un  ancien  lit  de  la  rivière,  de  sorte  que  le  Burgberg  formait 
jadis  une  île  entre  les  deux  bras  de  la  Moselle.  Le  même 
phénomène  se  remarque  aussi  à  Treis,  où  l’on  voit  un  vallon 
de  même  altitude  que  le  précédent,  mais  environ  deux  fois 
plus  large,  envelopper,  avec  le  lit  actuel  de  la  Moselle,  un 
mamelon,  qui  doit  avoir  été  jadis  une  île. 

G.  Angelbis  (*)  avait  déjà  démontré  autrefois  que  le  cours 
de  la  Moselle,  avant  son  embouchure  dans  le  Rhin,  était, 
aux  époques  antérieures,  différent  de  ce  qu’il  est  aujour¬ 
d’hui,  le  confluent  qui  se  trouve  actuellement  à  Coblence, 
se  trouvant  alors  à  Neuwied. 

Les  affluents  de  la  Moselle  présentent  aussi  maintes 
particularités  remarquables.  De  Wasserbillich  à  Alf,  ces 
affluents  sont  assez  importants  ;  en  aval  de  cette  localité  et 


(*)  Ueber  die  Entstehung  des  Neuwieder  Beckens. 


—  21  — 


jusque  Coblence,  il  n’y  a  plus  que  des  ruisseaux  dont  le 
cours  ne  dépasse  pas  quinze  kilomètres.  Le  plus  grand  de 
ces  affluents  est  la  Saar,  qui  coule  sur  la  rive  droite  de  la 
Moselle  et  qui  s’y  jette  à  Conz.  Le  cours  de  cette  rivière,  en 
amont  de  Saarburg  ne  présente  guère  de  particularité 
remarquable.  La  vallée,  large  et  peu  tourmentée  dans  les 
roches  tendres  du  trias  et  du  dyas,  se  rétrécit  et  se  tord 
brusquement  chaque  fois  qu’elle  pénètre  dans  les  roches 
dures  du  dévonien. 

A  Saarburg,  on  remarque,  sur  la  rive  droite  de  la  Saar,  un 
ancien  lit  semi-circulaire,  s’étendant  sur  Beurich  et  lrsch 
et  venant  rejoindre,  près  de  l’Ockfener  Berg,  la  vallée 
actuelle.  Cet  ancien  lit  a  une  altitude  de  30  mètres  au- 
dessus  du  niveau  de  la  rivière.  Sur  la  rive  gauche,  à  une 
altitude  de  20  mètres,  on  aperçoit,  presqu’en  face  de  l’en¬ 
droit  où  débouche  cet  ancien  lit,  une  large  vallée  entourant 
l’Ayller  Berg,  passant  par  Ayll,  Tobiashaus  et  Wavern  et 
rejoignant  la  Saar  à  Biebelhausen.  A  l’époque  où  la  Saar 
suivait  cette  vallée,  l’Ayller  Berg  était  réuni  à  l’Ockfener 
Berg  par  une  languette  rocheuse,  qui  finit  par  être  percée 
par  l’effort  convergeant  des  eaux  battant  ses  deux  versants. 
Enfin,  un  ancien  lit,  de  même  élévation,  part  de  Wiltingen 
passe  à  Oberemmel,  Crettnash,  Obermennich  et  Nieder- 
mennich  et  rejoint  la  Saar  à  Conz,  à  son  embouchure  dans 
la  Moselle.  Les  dépôts  diluviaux  abondent  sur  la  Saar  ;  on 
en  rencontre  sur  les  plateaux  situés  à  une  altitude  de  180 
mètres  au-dessus  du  niveau  de  l’eau  et  sur  de  vastes 
terrasses  sises  à  110,  90  et  50  mètres  d’altitude. 

Le  Ruwer,  ruisseau  de  la  rive  droite  de  la  Moselle 
présente  moins  d’intérêt.  Il  est  également  entouré  de  ter¬ 
rasses  diluviales  de  100  mètres  d’altitude,  et  d’autres 
dépôts  fluviatiles  plus  petits,  situés  à  une  hauteur  moindre. 
Il  montre,  à  Sommerau,  une  chute  d’eau  qui  semble  due  au 
percement  d’un  rocher  par  la  main  humaine,  phénomène 
que  présente  également  un  affluent  de  la  Saar,  la  Leuk  à 
Saarburg. 

Le  Thronbach  et  ses  affluents  n’ont  rien  de  bien  remar¬ 
quable,  si  ce  n’est  la  profondeur  du  ht  qu’ils  se  sont 


creusés  dans  des  roches  aussi  dures  que  le  sont  les  quart- 
zites  dévoniens. 

Parmi  les  affluents  de  la  rive  gauche  de  la  Moselle,  men¬ 
tionnons  d’abord  la  Sure,  qui  se  jette  dans  cette  rivière  à 
Trêves.  La  plupart  des  changements  brusques  de  direction 
de  ce  cours  d’eau,  qui,  comme  tous  les  affluents  de  la 
Moselle,  s’écoule  à  peu  près  perpendiculairement  à  cette 
rivière,  sont  dus  à  la  rencontre  de  failles.  La  formation  de 
la  vallée  à  Echternach  mérite  une  mention  spéciale. Au  S. de 
la  ville  se  trouve  une  vallée,  large  de  500  mètres  environ, 
entourant  le  mamelon  elliptique  du  Tuller  Berg.  Cette  vallée, 
dans  laquelle  coulent  aujourd’hui  le  Lauterbornerbach  à 
l’W.  et  i’Alverbach  à  PE.,  servait  autrefois  au  cours  de  la 
Sure.  Le  percement  du  lit  actuel  remonte  à  une  époque 
relativement  récente  ;  il  est  dû  à  l’action  simultanée  de 
l’eau  sur  les  deux  côtés  de  l’étroit  promontoire  qui  reliait 
autrefois  le  Tullerberg  au  rocher  s’avançant  dans  la  vallée 
vis  à  vis  du  pont  d’Echternach.  La  Prüm,  affluent  de  la 
Sure,  présente  un  cours  très  tourmenté,  dû  en  partie  à  la 
présence  de  failles,  dont  la  plus  considérable,  celle  de 
Brecht,  met  en  contact  le  macigno  keuprique  avec  le  grès 
bigarré.  A  Echtershausen,  la  Prüm  devait  autrefois  con¬ 
tourner  le  mamelon  sur  lequel  se  trouve  bâti  le  village; 
elle  s’est  creusé  plus  tard  un  chemin  plus  court,  en  perçant 
le  promontoire  qui  reliait  le  mamelon  aux  hauteurs  de  la 
rive  gauche.  La  Prüm  possède  deux  affluents  :  l’Enz  et  la 
Niems.  Cette  dernière  se  jette  dans  la  Prüm  au  moulin 
d’irrel  ;  autrefois,  lorsque  ces  deux  cours  d’eau  coulaient 
une  dizaine  de  mètres  plus  haut,  le  confluent  se  trouvait  en 
amont  de  ce  point,  à  l’endroit  où  est  bâti  le  village.  Le 
percement  du  promontoire  rocheux  du  moulin  d’Irrel  ne 
s’est  fait  qu’à  une  époque  postérieure. 

La  Sure,  la  Prüm,  la  Niems  et  l’Enz  sont  entourées  de 
terrasses  diluviales  d’une  altitude  atteignant  jusque  100 
mètres  au-dessus  de  leur  cours  actuel.  Cent  mètres  plus 
haut,  on  rencontre  aussi  des  cailloux  roulés  de  quartz  blanc 
et  de  quartzite  lignitifère  ;  ces  derniers  dépôts  sont  d’âge 
tertiaire. 


—  23  — 


La  Kyll  présente  à  peu  près  les  mêmes  phénomènes  que 
Les  cours  d’eau  précédents  :  terrasses  diluviales  jusque  100 
mètres  et,  à  un  niveau  supérieur,  dépôis  tertiaires.  Les 
courbes  de  la  vallée,  en  aval  de  Killburg,  semblent  encore 
dues,  pour  la  plupart,  à  des  failles. 

LaLieserqui  se  jette  dans  la  Moselle  quinze  kilomètres 
plus  bas  que  la  Kyll,  forme  une  vallée  très  étroite  et  très 
tortueuse  de  la  source  à  Wittlich  et  de  Platten  à  son 
embouchure,  c’est-à-dire  lorsqu’elle  traverse  le  devonien  ; 
elle  coule  dans  une  vallée  large  et  peu  tourmentée  dans  le 
Rottiiieqende  supérieur  entre  Wittlich  et  Platten.  A  Man- 
derscheid,  son  cours  forme  une  S  très  aplatie  entre  les 
parois  rocheuses  abuptes  sur  lesquelles  sont  construits  les 
deux  burgs.  Elle  y  reçoit  le  Seilbach,  dont  l’embouchure  a 
été  détournée  jadis  par  la  main  de  l’homme. 

A  un  kilomètre  en  amont  de  Manderscheid,  se  trouve  un 
ancien  lit  de  forme  circulaire,  que  la  Lieser  abandonna 
lorsqu’elle  eut  percé  la  paroi  rocheuse  qui  reliait  le 
mamelon,  isolé  actuellement,  aux  rochers  de  la  rive  gauche. 
Un  peu  en  aval  de  Manderscheid,  près  du  Neu  Mühle 
débouche  la  petite  Kyll,  qui  reçoit  les  eaux  de  la  Maar  de 
Meerefeld.  Ce  ruisseau  recoupe,  à  un  moment  donné,  la 
coulée  de  lave  du  vallon  de  Horngraben,  provenant  du 
volcan  Mosenberg,et  dont  les  parois,  à  division  prismatoïde, 
se  dressent  abruptement  à  droite  et  à  gauche  du  ravin.  Le 
fond  de  celui-ci  jusqu’à  une  hauteur  de  quinze  mètres 
environ,  est  formé  de  roches  dévoniennes.  Il  en  résulte 
que,  lorsque  l’activité  volcanique  du  Mosenberg  s’est 
manifestée,  la  formation  de  la  vallée  était  déjà  très  avancée. 
Des  dépôts  puissants  et.  très  étendus  de  cailloux  roulés  de 
quartz  blanc  se  rencontrent  des  deux  côtés  de  la  Lieser  à 
Manderscheid  et  à  Grosslitgen  ;  ils  étaient  déjà  connus 
autrefois,  et  von  Dechen  les  renseignait  comme  diluvium; 
l’auteur  croit  devoir  plutôt  leur  assigner  une  origine  ter¬ 
tiaire.  Les  dépôts  diluviaux  semblent  faire  défaut  au  voisi¬ 
nage  de  la  Lieser  et  de  la  petite  Kyll,  ce  qui  s’explique  par 
l’étroitesse  des  ravins  dans  lesquels  coulent  ces  cours 
d’eau. 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV. 


BIBLIOGRAPHIE,  3 


L’Alf  et  l’Uesbach,  affluents  de  la  rive  gauche  de  la 
Moselle  sont  encore  peu  connus;  ils  présentent  à  peu  près 
les  mêmes  phénomènes  que  tous  les  cours  d’eau  étudiés 
jusqu’à  présent. 

L’Alf,  de  sa  source  à  Okenbach,  forme,  dans  le  dévonien, 
une  vallée  encaissée  et  tortueuse  orientée  NW.-SE.  De 
cette  localité,  où  elle  pénètre  dans  le  Rothtiegende  supé¬ 
rieur,  àBingen,  où  réapparaissent  les  roches  dévoniennes, 
son  cours  est  moins  tourmenté,  et  la  vallée  s’élargit  consi¬ 
dérablement,  en  se  dirigeant  vers  l’ENE.  A  Bingen,  la 
vallée  se  rétrécit  de  nouveau,  en  conservant  une  direction 
de  plus  en  plus  septentrionale,  jusqu’à  sa  rencontre  avec 
la  vallée  de  l’Uesbach.  Des  terrasses  alluviales  étaient 
connues  à  Beusendorf  et  à  Bengel;  l’auteur  signale  des 
dépôts  tertiaires  de  cailloux  roulés  des  deux  côtés  de  l’Alf 
à  Hasborn  et  à  Schleidweiler. 

L’Uesbach,  de  tous  les  cours  d’eau  examinés  jusqu’à 
présent,  est  peut-être  le  plus  tourmenté;  ses  courbes  sont 
surtout  remarquables  au  voisinage  de  Lutzerath,  près  de  la 
route  de  Trêves  à  Coblence.  Au  S.  de  Vientus,  une  coulée 
de  lave,  dont  il  ne  reste  plus  aujourd’hui  que  des  parties, 
s’est  frayé  un  chemin  à  travers  la  vallée,  sur  une  longueur 
d’environ  trois  kilomètres,  à  une  époque  où  la  rivière 
coulait  déjà  à  son  niveau  actuel.  En  aval  de  Bertrich,  se 
trouve  un  mamelon  isolé,  contourné  par  l’Uesbach  et  qui, 
jadis,  était  relié  au  plateau,  dont  la  construction  de  la  route 
l’a  séparé. 

La  Prims,  et  son  affluent  le  Wadrill,  de  même  que  la 
Blies,  sont  des  affluents  de  la  Saar  ne  présentant  rien  de 
bien  particulier,  après  tout  ce  qui  a  été  dit  précédemment. 

Nous  ne  nous  étendrons  pas  bien  longuement  sur  le  cours 
de  la  Nahe,  ni  sur  celui  de  ses  affluents  de  la  rive  droite  : 
le  Glan  et  l’Alzeuz,  et  de  la  rive  gauche  :  la  Traun,  le  Ham- 
bach,  l’IJarbach,  formé  par  la  réunion  du  Hohlbach  et  du 
Steinbach,  le  Fischbaeh,  recevant  les  eaux  de  l’Asbach  et 
de  l’Ebesbach,  le  Hahnenbach,  le  Keilenbach,  dont  les 
eaux  proviennent  du  Simmerbach,  du  Brühlbach  et  du 
Lametbach,  le  Gràfenbach  et  son  affluent  le  Fischbaeh  et 


—  25  - 


enfin  le  Guldenbach.  L’auteur  s’arrête  assez  longtemps 
pour  chacun  d’eux,  sur  des  circonstances  locales,  relatives 
surtout  à  la  nature  des  roches  traversées.  Deux  de  ces 
affluents  :  le  Hahnenbach  et  le  Kellenbach  méritent  cepen¬ 
dant  une  mention  particulière.  Le  premier  présente  sur  ses 
deux  rives,  à  Weitersbach,  Rhannen  et  Hausen,  des  ter¬ 
rasses  de  cailloux  diluviaux  placés  à  diverses  altitudes. 
D’autres  dépôts  de  gravier,  parfois  très  puissants,  se  ren¬ 
contrent  à  une  altitude  de  400  mètres  à  l’W.  et  à  l’E.  de 
Hausen,  à  Woppenroth,  à  Budenbach  et  à  Soonschied;  ces 
dépôts  semblent  se  rattacher  aux  couches  tertiaires  de 
même  nature,  dont  il  a  été  fait  mention  plus  haut  à  diverses 
reprises,  et  qui  se  rencontrent  dans  l’Eifel  inférieur  et  sur 
les  hauts  plateaux  de  la  Moselle  et  du  Hunsrück.  Le  Kellen¬ 
bach  montre  également,  tant  dans  la  partie  supérieure  que 
dans  la  partie  inférieure  de  son  cours,  des  terrasses 
diluviales  à  différentes  hauteurs,  tandis  que  les  dépôts  de 
gravier  des  plateaux  de  Gemuenden,  Schliershied  et  Dhaun 
sont  à  rapporter  à  la  période  tertiaire. 

L’auteur  termine  son  intéressant  mémoire  par  la  recherche 
de  la  solution  d’une  difficulté  qui  a  déjà  fait  l’objet  de 
nombreux  travaux,  notamment  de  von  Dechen,  Koch,  von 
Klipstein,  Angelbis  et  Lepsius.  A  Bingen,  où  la  Nahe  se  jette 
actuellement  dans  le  Rhin,  cette  rivière  traverse  un  ravin, 
large  tout  au  plus  de  deux  cents  mètres,  et  dont  les  parois 
abruptes,  d’une  hauteur  de  cent  mètres  environ,  sont 
formées  par  la  bande  de  quartziles  taunusiens  du  Rochus- 
berg  et  du  Hassenkopf.  A  l’E.  de  ce  ravin  se  trouve  une 
large  vallée,  formée  dans  les  roches  tendres  tertiaires  et 
dont  le  thalweg  n’est  élevé  que  d’une  trentaine  de  mètres 
au-dessus  du  niveau  du  Rhin.  L’opinion  généralement 
défendue  jusqu’à  présent  est  que  la  Nahe  suivait  jadis  cette 
large  vallée  et  se  jetait  dans  le  Rhin  à  Kempten.  De  graves 
objections  ont  été  faites  à  cette  manière  de  voir  ;  pourquoi 
la  Nahe,  qui  avait  un  lit  tout  tracé  dans  des  roches  tendres, 
aurait-elle  rongé  les  quartzites  taunusiens,  pour  s’en 
former  un  autre  ?  Gomment  l’aurait-elle  pu,  avec  son  faible 
volume  d’eau  ?  Gomment  expliquer  que  l’on  ne  retrouve  pas 


—  26  — 


de  cailloux  roulés  de  la  Nahe  dans  le  vallon  de  Kempten, 
alors  que  l’on  y  retrouve  des  cailloux  roulés  du  Rhin  ?  On  a 
tâché  d’écarter  la  deuxième  objection  en  supposant  qu’une 
faille  traverserait  la  bande  de  quartzites,  et  que  la  Nahe  n’a 
eu  qu’à  élargir  cetle  ouverture  naturelle  pour  former  son 
lit  actuel.  Cependant,  aucune  trace  de  faille  n’a  pu  être 
découverte  jusqu’à  présent.  L’auteur  résout  le  problème 
d’une  façon  plus  simple  et  qui  semble  plus  rationnelle.  Il 
dit  que,  lorsque  le  Rhin  coulait  trente  mètres  plus  haut 
qu’aujourd’hui,  il  se  divisait,  à  Kempten,  en  deux  bras, 
dont  le  septentrional  suivait  la  même  direction  que  le  cours 
actuel  du  fleuve,  tandis  que  le  méridional  contournait  le 
Rochusberg,*en  passant  parBüdesheim  et  Muenster,et  rejoi¬ 
gnait  le  bras  septentrional  à  Bingerbrück.  La  Nahe  se  jetait 
dans  le  bras  méridional  vers  Dietersheim.  Lorsque  le 
volume  d’eau  du  Rhin  devint  insuffisant  pour  alimenter 
les  deux  bras,  le  bras  méridional  fut  abandonné  et  la  Nahe 
continua  à  suivre  la  direction  de  ce  bras  pour  se  jeter  dans 
le  Rhin  à  Bingen.  L’effort  de  ses  eaux,  continuant  à  couler 
pendant  des  siècles  dans  la  direction  actuelle, suffit  à  percer, 
au  travers  du  quartzite  taunusien,  la  remarquable  vallée 
qui  a  attiré  l’attention  de  tant  de  savants.  Von  Dechen  dans 
son  remarquable  travail  :  Erlàuterungen  der  geologischen 
Karte  der  Rheinprovmz  und  der  Provinz  Westphalen,  11er 
Theil,  1884,  p.  721,  partage  complètement  la  manière  de 
voir  énoncée  par  M.  Grebe. 

Un  autre  partage  du  Rhin  a  dû  exister  également  entre 
Salzig  et  Boppard,  formant  une  île  de  l’EisenboIsberg,  alors 
que  le  fleuve  coulait  à  une  altitude  supérieure  de  cent 
mètres  à  son  niveau  actuel. 

H.  Forir. 

Liège,  le  17  juillet  1887. 


SUR  LES  PLISSEMENTS  INTERROMPUS, 


PAR 

Eduard  s  U  E  s  s  ( 1 ). 

Dans  cette  communication  préliminaire,  l’auteur  expose 
brièvement  le  résultat  de  ses  recherches  sur  la  structure 
de  l’Europe  centrale,  tant  au  point  de  vue  du  mécanisme  des 
chaînes  de  montagnes  considérées  isolément,  qu’à  celui  de 
leur  dépendance  ou  de  leur  indépendance  réciproque.  Il  se 
réserve  d’entrer  plus  avant  dans  les  détails,  et  d’indiquer 
ses  sources  dans  une  publication  ultérieure. 

Les  Hébrides  occidentales,  la  côte  NE.  de  l’Ecosse  et 
les  îles  Coll  et  Tirree  sont  composées  essentiellement  de 
gneiss  primitif,  contre  lequel  a  été  refoulée,  sous  forme  de 
plis  renversés  dirigés  du  SW  ou  du  SSW.  vers  le  NE.  ou 
le  NNE.,  toute  une  série  de  couches  siluriennes  présentant 
tous  les  caractères  du  bord  externe  d’un  grand  plissement. 
Cet  ancien  bord  s’étend  du  loch  Eriboll  au  loch  Carron. 
Le  vieux  grès  rouge  repose  horizontalement  sur  ces  couches 
siluriennes  renversées,  signe  certain  de  l’âge  antédévo- 
nien  du  plissement.  Toute  l’Ecosse  et  la  partie  septentrio¬ 
nale  de  l’Irlande  sont  traversées  par  des  plis  de  même 
direction,  qui  sont  les  restes  de  l’ancienne  chaîne  calédo¬ 
nienne  antédévonienne. 

Dans  l’Irlande  moyenne,  on  rencontre  ensuite  le  calcaire 
carbonifère  en  stratification  horizontale,  puis,  dans  la  partie 
méridionale  de  l’ile,  une  nouvelle  zone  plissée,  5  laquelle 
appartiennent  la  série  des  baies  et  des  promontoires  de  la 
côte,  au  S.  du  Shanon.  La  direction  des  plis  est  WSW.;  elle 

(*)  Ueber  unterbrochene  Gebirgsfaltung.  Sitzb.  d.  k.  Akad.  d.  Wissensch.  zu 
Wien,  Bd.  XCIV,  Abth.  4,  Dec.-Heft,  4886,  pp.  444  à  447. 


—  28  - 


devient  E.-W.  dans  les  couches  houillères  du  lac  deKillarney 
et  elle  reste  la  même  à  Carlow;  l’extrême  bord  de  la  zone 
plissée  atteint  le  pays  de  Galles  à  la  baie  de  St-Brides; 
cette  zone  plissée  comprend  toute  la  partie  méridionale  du 
pays  de  Galles,  y  compris  le  houiller  de  Tenby  dans  la  baie 
de  Gaermarthen,  dépasse  le  Severn,et  est  indiquée,  au  delà, 
par  les  couches  carbonifères  redressées  de  la  partie  sep¬ 
tentrionale  des  monts  Mendip,  où  la  direction  est  devenue 
WNW.  Les  couches  dévoniennes  et  carbonifères  du  Devon- 
shire  et  des  Cornouailles  forment  des  plis,  dont  la  direction 
suit  celle  de  la  limite  septentrionale  de  la  zone  de  plisse¬ 
ment.  Au  midi,  le  phare  d’Eddystone  est  bâti  sur  le  gneiss, 
qui  a  joué  ici  le  même  rôle,  par  rapport  aux  couches 
plissées  des  Cornouailles  et  du  Devonshire  que  les  noyaux 
de  gneiss  des  Alpes  par  rapport  aux  plis  de  cetie  remar¬ 
quable  région.  Les  couches  plissées  sont  recouvertes,  à 
l’est,  par  des  couches  plus  récentes,  à  partir  d’une  ligne 
sinueuse  passant  par  Frome  et  Exeter.  Enfin,  il  importe  de 
remarquer  que  les  couches  permiennes  n’ont  pas  pris  part 
au  plissement  et  sont  restées  horizontales,  tandis  que  les 
couches  houillères  productives  y  ont  participé.  Au  plisse¬ 
ment  des  Cornouailles  et  du  Devonshire  correspond,  sur  le 
territoire  français,  un  autre  plissement  de  même  direction, 
comprenant  la  Vendée,  le  Cotentin  et  la  Bretagne.  A  Brest, 
la  direction  des  couches  est  E.-W.  ;  elle  devient  WNW.  à 
l’est  de  ce  point.  La  limite  orientale  d’Exeter  se  prolonge 
en  France  à  LE.  du  Cotentin,  en  passant  par  Alençon  et 
St-Maixent,  près  de  Niort,  pour  s’étendre  de  là  vers  l’W.  et 
atteindre  l’Océan  Atlantique  au  N.  de  la  Rochelle.  Vers 
Poitiers,  la  formation  plissée  n’est  recouverte  que  par  des 
dépôts  peu  puissants  et  elle  est  mise  à  nu,  par  dénudation, 
en  divers  points  jusqu’au  plateau  central. 

L’écueil  de  gneiss  d’Eddystone  est,  comme  nous  l’avons 
dit,  le  représentant  d’une  chaîne  préexistante,  à  laquelle 
appartiennent  encore  les  autres  massifs  très  importants  de 
gneiss  et  de  granit  de  la  Bretagne,  et  dont  le  Morbihan 
fournit  le  sommet  le  plus  élevé. 

L’auteur  désigne  sous  le  nom  de  plissement  armoricain 


-  29  — 


l’ensemble  des  dislocations  affectant  le  Devonshire,  les 
Cornouailles,  la  Bretagne,  le  Cotentin  et.  la  Vendée,  et  qui 
sont  dues  à  une  poussée  vers  le  N.,  antérieure  à  la  période 
permienne. 

Il  y  a  longtemps  que  l’on  a  reconnu  la  concordance  du 
bassin  houiller  des  monts  Mendip  avec  celui  du  nord  de  la 
France  et  de  la  Belgique,  et,  dans  ces  derniers  temps,  des 
roches  primaires  ont  été  rencontrées  par  des  puits  sur  le. 
territoire  de  Londres.  A  Marquise,  près  de  Boulogne,  se 
trouve  un  petit  massif  devonien  et,  à  partir  de  Calais,  le  bord 
du  plissement  armoricain  peut  être  suivi  jusqu’au  voisinage 
de  Douai  et  de  Valenciennes  avec  une  direction  E.  15°  S. des 
plis.  Au  N.  de  ce  bord,  la  formation  houillère  e^t  recouverte, 
en  Belgique,  par  les  couches  crétacées.  Entre  Frome  à 
PW.  et  Calais  à  l’E.,  des  sédiments  plus  récents  reposent 
entre  les  roches  primaires  formant  les  rivages.  Ces  sédi¬ 
ments  ont  été  eux-mêmes  plissés  et  disloqués,  et  les 
nouveaux  plis  ont  la  même  direction  que  ceux  des  couches 
primaires,  comme  le  montrent  la  selle  wealdienne  du  SE. 
de  la  Grande  Bretagne  et  le  pli  qui  s’étend  obliquement 
de  Weymouth  sur  l’île  de  Wight  et  qui  se  prolonge  jusque 
dans  le  pays  de  Bray,  d’après  Barrois.  Cet  exemple  remar¬ 
quable  de  perturbations  récentes,  parallèles  à  d’anciennes 
chaînes,  est,  suivant  les  expressions  de  l’auteur,  comme 
une  tentative  posthume  de  formation  de  montagnes. 

A  partir  de  Valenciennes,  la  direction  WNW.  des  couches 
houillères  change  brusquement,  pour  devenir  WSW.,  ce 
qui  indique  la  réunion  de  deux  systèmes  de  plissements. 
En  fait,  ces  couches  houillères  qui  s’étendent  à  travers  la 
Belgique,  de  Valenciennes  à  Aix-la-Chapelle,  appartiennent 
à  un  troisième  système  de  plissement,  qui  affecte  également 
les  couches  devoniennes  des  Ardennes,  du  Taunus  et  du 
Hartz,  les  Vosges,  la  Forêt  Noire,  la  Saxe,  l’Erzgebirge,  la 
Forêt  de  Thuringe,  la  Lusitanie,  les  Sudètes,  la  Silésie  et  la 
Moravie,  où  ce  troisième  système  de  plissement  vient  se 
butter  contre  les  Carpathes.  La  direction  générale  de  ce 
système  de  plissement  est  WSW.  Cette  direction,  toujours 
la  même  depuis  la  Belgique  jusqu’aux  Sudètes,  a  déjà  été 


—  30  — 


mise  en  relief  par  Penck,  qui  désigna  la  haute  montagne 
existant  ici  vers  la  fin  de  l’époque  paléozoïque  sous  le  nom 
d’ Alpes  de  V Allemagne  moyenne ,  nom  impropre,  puisque 
cette  grande  chaîne  dépasse  en  réalité  de  beaucoup  l’Alle¬ 
magne  moyenne.  M.  Suess  donne  au  plissement  qui  lui  a 
a  donné  naissance  le  nom  de  ridement  variscique ,  du  nom  du 
pays  où  il  trouve  son  plus  grand  développement.  Les  massifs 
de  gneiss  de  Hcf  ( Curia  Variscorum)  en  Bavière  et  de 
Schemnitz  en  Hongrie  appartiennent  à  d’anciennes  mon¬ 
tagnes  préexistantes. 

Le  plissement  variscique  se  retrouve  encore  sur  le  plateau 
central  français,  comme  le  montre  la  série  de  couches, 
reconnue  jadis  comme  un  ensemble  simple  par  Elie  de 
Beaumont,  et  qui  s’étend  de  Souvigny  à  Pléaux,  au  S.  de 
Mauriac,  sur  une  étendue  de  cent  soixante  kilomètres,  avec 
une  direction  S.  16°  W. 

La  séparation  du  plissement  armoricain  et  du  plissement 
variscique  se  fait  donc  suivant  une  ligne  s’étendant  du  voi¬ 
sinage  de  Douai  et  de  Valenciennes  jusqu’aux  sources  de  la 
Dordogne  et  séparant  les  Pyrénées  des  Alpes. 

Le  plissement  variscique  est  interrompu,  comme  le  plis¬ 
sement  armoricain,  et  le  grand  champ  d’affaissement  de  la 
Souabe  et  de  la  Franconie  montre  que  le  mouvement  des¬ 
cendant  s’est  perpétué  jusqu’à  une  époque  très  rapprochée. 

En  résumé,  il  existe  en  Europe  trois  zones  principales  de 
plissement. 

La  première  est  d’âge  antédévonien  et  a  donné  naissance 
aux  plis  calédoniens.  La  seconde,  qui  est  antépermienne  a 
produit  à  l’W.  les  plissements  armoricains  et  à  l’E.  les 
montagnes  varisciques.  La  troisième  zone  est  constituée  par 
les  Pyrénées  et  les  Alpes.  Celle-ci  fournit  également,  comme 
les  deux  premières,  un  champ  d’affaissement,  comme  le 
montre  le  bassin  de  Vienne. 

La  force  plissante  a  toujours  été  dirigée  vers  le  Nord,  et 
les  plissements  successifs  n’ont  en  rien  modifié  la  direction 
des  plis  originels  dans  l’Europe  moyenne.  L’opposition  de 
cette  force  de  plissement  à  celle  qui  a  donné  naissance  aux 
chaînes  de  montagnes  de  l’Asie,  et  qui  est  dirigée  vers  le 


' 


'  -  a  ■  »■: 


—  31  - 

Sud,  est  donc  séculaire.  Mais  cette  opposition  n’existe  plus 
dans  la  région  de  la  mer  Méditerranée,  où  les  plis  sont 
tournés  vers  le  Sud.  Von  Richthofen  a  déjà  montré  que, 
dans  les  chaînes  de  montagnes  de  l’Asie,  il  s’est  produit, 
notamment  au  voisinage  de  Pékin,  des  affaissements  limités 
de  plis,  et  que  l’on  y  reconnaît  la  trace  de  dislocations  pos¬ 
térieures  dans  une  ancienne  direction,  comme  nous  venons 
de  le  voir  pour  l’Europe  centrale. 

H.  Forir. 

Liège,  le  17  juillet  1887. 


Les  plus  récentes  variations  survenues  dans  les  vues  modernes 
snr  la  formation  des  montagnes, 

PAR 

A.  BITTNER  (*)• 

Dans  un  exposé  très  précis,  le  savant  critique  viennois 
s’efforce  de  faire  ressortir  les  changements  qui,  dans  ces 
dernières  années,  semblent  être  survenus  dans  la  manière 
de  voir  de  Suess  et  des  géologues  de  son  école  sur  la  for¬ 
mation  des  plis  de  l’écorce  terrestre.  Sans  partager  entière¬ 
ment  les  vues  de  M.  Bittner,  nous  croyons  devoir  analyser 
le  plus  brièvement  et  le  plus  complètement  possible  son 
savant  article,  qui  indique  avec  beaucoup  de  netteté  l’état 
actuel  de  la  question,  et  qui  nous  paraît  appelé,  à  ce  titre, 
à  servir  de  document  dans  l’avenir. 

Tous  les  géologues  connaissent  la  théorie  de  la  forma¬ 
tion  des  montagnes  magistralement  exposée  par  Suess  dans 
ses  deux  ouvrages  fondamentaux  :  Die  Entstehung  der 
Alpen,  1875  et  Das  Antlitz  der  Erde,  Bd.  I,  1885. 

M.  Bittner  trouve,  dans  le  second  de  ces  ouvrages,  des 
changements  notables  de  la  théorie  défendue  par  Suess  en 
1875,  changements  relatifs  surtout  aux  phénomènes  de 
mouvement  :  1°  dans  les  chaînes  de  montagnes,  2°  dans 
les  plaines  ou  les  pays  de  plaines. 

L’auteur  examine  successivement  chacun  de  ces  deux 
points. 

I.  Dans  son  second  travail,  Suess  ne  discute  nulle  part 
l’opinion  fréquemment  émise  que,  malgré  qu’elle  soit  pro¬ 
duite  par  une  poussée  horizontale,  la  formation  des  mon¬ 
tagnes,  due  au  plissement,  constitue,  en  fait,  un  mouve¬ 
ment  ascensionnel,  un  vrai  soulèvement.  Cette 

(*)  Die  neuesten  Wandlungen  in  den  modernen  Ansichten  ueber  Gebirgs- 
bildung.  Verhandl.  d.  k.  k.  geolg.  Reichsanstall.  Wien,  1886,  n°  16. 


—  33  - 


opinion,  qui  diffère  notablement  de  celle  qu’il  défendait 
dans  son  premier  travail,  est  actuellement  étayée  par  les 
travaux  de  savants  qui  se  disent  ses  adeptes. 

Diener,  dans  son  mémoire  «  Libation  »,  paru  récemment, 
s’exprime  de  la  sorte,  p.  397  :  «  Suess  s’est  élevé  avec 
»  énergie  contre  l’hypothèse  de  tout  mouvement  vertical 
»  dirigé  vers  le  haut,  en  tant  qu’un  tel  mouvement  ne 
»  résulte  pas  du  plissement  »  et  il  cite,  à  l’appui  de 
son  dire,  Antlitz  der  Erde ,  pp.  734  à  741  ;  c’est  en  vain  que 
l’on  chercherait,  dans  les  pages  indiquées,  une  remarque 
restrictive  de  l’espèce. 

Neumayr  ( Erdgeschichte ,  I,  p.  334)  dit  :  «  Nous  n’avons 
»  pas  trouvé  trace  d’une  force  propre  agissant  de  bas  en 

»  haut . un  soulèvement  proprement  dit 

»  n’existe  absolument  pas;  par  contre,  il  est  tout  à  fait 
»  indiscutable  que,  dans  le  plissement  des  montagnes,  un 
»  mouvement  soulevant  des  masses  se  produit  comme 
»  phénomène  secondaire.  Si  une  couche  horizontale 
y>  quelconque  est  plissée,  le  sommet  des  plis  se  trouvera 
»  naturellement  plus  élevé  que  la  couche  intacte,  à  l’ori- 
»  gine;  ainsi  prend  naissance  un  mouvement  ascendant  de 
»  matière  rocheuse.  Les  montagnes  lui  doivent  la 
»  cause  principale  de  leur  élévation  au-dessusdu 
»  voisinage,  mais  C3  processus  n’est  pas  l’effet  d’une 
»  force  soulevante  venant  du  centre  de  la  terre,  mais  bien 
»  d’une  composante  de  la  poussée  latérale  que  produit  la 
»  pesanteur  des  masses.  »  Il  résulte  de  la  lecture  de  cette 
phrase  que  Neumayr  partage  complètement  la  manière  de 
voir  de  Suess,  quant  à  la  cause  du  soulèvement,  mais  qu’il 
s’écarte  de  cette  manière  de  voir,  pour  se  rapprocher  de 
celle  de  von  Richthofen,  par  l’importance  considérable  qu’il 
attribue  au  soulèvement  réel,  c’est-à-dire  à  l’écartement 
du  sommet  de  la  montagne  du  centre  de  la  terre. 

La  critique  que  M.  Bittner  fait  du  terme  phénomène 
secondaire,  dont  s’est  servi  Neumayr,  ne  semble  pas 
justifiée,  car  il  paraît  évident  que  ce  terme  n’a  été  employé 
que  par  opposition  aux  effets  directs  de  la  poussée 
latérale,  c’est-à-dire  au  plissement  des  couches. 


-  34  — 


La  contradiction  des  théories  de  Suess  et  de  von  Richtho- 
fen  est  nettement  marquée  par  la  phrase  suivante-  extraite 
du  Führer  fïir  Forschungsreisende ,  p.  608,  de  ce  dernier 
auteur  :  «  Gomme  l’espace  est  rempli  vers  le  bas,  le  plis- 
))  sement  ne  peut  donc  être,  à  de  rares  exceptions 

»  près,  qu’un  soulèvement .  Entre  deux  plis  prend 

»  naissance  un  bassin,  dont  le  fond,  si  un  autre  mouvement 
»  ne  survient  pas  dans  l’écorce  terrestre,  ne  se  trouve 
»  vraisemblablement  jamais  plus  bas  que  la  surface 
»  normale  antérieure  ».  Von  Richthofen  admet  comme 
possible  mais  accidentel  un  autre  mouvement  surve¬ 
nant  dans  l’écorce  terrestre;  Suess, au  contraire,  considère 
un  semblable  mouvement,  ou,  pour  parler  plus  explicite¬ 
ment,  l’affaissement  dej’écorce  sur  le  noyau,  comme  la 
cause  fondamentale  essentielle  de  la  poussée  horizon¬ 
tale  qui  détermine  le  plissement,  et  il  part  de  là  pour 
rejeter  tout  soulèvement  réel,  ou  tout  au  moins,  pour  ne 
l’admettre  qu’exceptionnellement. 

Mais  si  Suess,  dans  son  Antlitz  der  Erde,ne  dit  nulle  part 
explicitement  qu’il  admet  actuellement  des  mouvements 
ascensionnels  de  masses  rocheuses,  cette  conclusion  résulte 
implicitement  de  la  lecture  des  pages  145,  148  et  suivantes, 
154,  159  et  164  de  son  remarquable  traité.  Il  l'avait  du 
reste  annoncé  d’une  façon  très  claire  en  1880  dans  les 
Verhandl.  d.  k.  k.  geol.  Reichsanstalt,  p.  180,  en  disant  : 
«  Mais  il  n’existe  nulle  part  de  mouvement  ascen¬ 
sionnel  vertical  de  la  partie  solide,  à  l’exception 
de  ceux  qui  résultent  indirectement  de  la  forma¬ 
tion  des  plis.  » 

Il  est  donc  indiscutable  que,  depuis  la  première  appa¬ 
rition  de  sa  théorie,  les  vues  de  Suess  et  de  ses  disciples  se 
sont  modifiées,  pour  se  rapprocher  de  celles  de  Dana, 
de  Rogers  et  de  von  Richthofen. 

II.  Si  nous  considérons  maintenant  les  phénomènes  de 
mouvement  des  pays  de  plaines  et  des  butoirs  (i),  nous 

(*)  Nous  lavons  cru  devoir  adopter  ici  la  traduction  du  mot  allemand 
Horst  donnée  par  de  Lapparent  dans  son  Traité  de  géologie,  2e  édition.  Paris, 
1885,  p.  1444. 


verrons  que  Diener,  tout  en  adoptant,  dans  son  ensemble, 
la  théorie  de  Suess,  y  fait  une  modification  du  même  ordre 
que  celle  que  nous  avons  vue  pour  les  formations 
plissées. 

Contrairement  aux  savants  américains,  qui  admettent 
des  soulèvements  réels  pour  les  butoirs  du  Colorado  et  de 
FUtah,  Suess  repousse  absolument  ces  mouvements  dans 
les  pays  de  plaines.  Diener,  à  la  suite  de  ses  observations 
sur  le  Liban  ( Libation ,  p.  396),  s’écarte  de  la  manière  de 
voir  de  Suess,  pour  adopter  celle  de  de  Lapparent  (/.  c., 
p.  1442)  qui  fait  «  remarquer  que  la  plupart  des  effondre- 
»  ments  connus,  sinon  tous,  résultent  d’une  rupture  de 
»  voûte,  c’est-à-dire  qu’ils  paraissent  avoir  été  pré¬ 
cédés  par  un  soulèvement.  »  En  effet,  Diener  dit,  p.  398 
de  son  mémoire  précité  :  «  Il  peut  arriver  que,  par  une 
))  poussée  venant  de  tous  côtés,  des  parties  d’un  plateau 
»  s’élèvent  en  formant  une  voûte  ou  un  vaste  dôme,  puis 
»  s’écroulent.  Ainsi  peuvent  prendre  naissance  des  butoirs 
»  jumeaux,  qui,  pourtant,  font  partie  intégrante  du  plateau. 
»  Leur  formation  ne  doit  pas  être  confondue  avec  les  plis.... 
)>  compliqués  des  chaînes  de  montagnes.  Car  ils  ne  ré- 
»  sultent  pas  d’une  poussée  u  nilatérale,  mais  d’un  refou- 
»  lement  général  des  masses.  Il  n’y  a  pas  non  plus, 
»  dans  ce  cas,  lieu  d’admettre  une  poussée  verti- 
»  cale  dirigée  vers  le  haut.  » 

Plus  loin,  p.  409,  à  l’occasion  des  dépôts  de  marne 
pliocène  qu’il  a  découverts  à  Homs,  Diener  admet  que  ces 
dépôts  pliocènes  des  déserts  dePalmyre  ne  se  trouvent  pas 
à  leur  niveau  originel,  mais  sont  arrivés  à  leur  position 
élevée  actuelle  par  des  mouvements  postérieurs, 
qui  ne  peuvent  donc  être  que  des  soulèvements  réels. 
A  ce  propos,  M.  Bittner  dit  que  la  manière  de  voir  de  Diener 
ne  constitue  pas  une  modification  de  la  doctrine  de 
Suess,  qu’elle  est  en  contradiction  avec  elle,  et  qu’elle  en 
implique  l’abandon. 

D’un  autre  côté,  Lowl,  dans  un  travail  intitulé  Die 
Granitkerne  des  Kairserwaldes  bel  Marienbad ,  Prag,  1885, 
revient  à  la  théorie  des  soulèvements  volcaniques  et 


-  36  — 

Neumayr  (/.  c.,  p.  181)  dit  que  la  réaction  contre  cette 
théorie  est  allée  trop  loin  et  que  l’on  doit  attribuer  un  rôle 
actif,  quoique  restreint,  aux  masses  éruptives  dans  les 
mouvements  terrestres. 

Nous  sommes  donc  arrivés,  suivant  M.  Bittner,  à  une 
période,  où,  après  avoir  été  considérée  comme  établie  dans 
ses  traits  fondamentaux,  par  la  plupart  des  géologues,  la 
théorie  de  Suess  se  trouve  transformée  par  ses  partisans, 
comme  par  son  promoteur,  de  façon  si  radicale,  que  l’on 
est  en  droit  de  se  demander  si  c’est  encore  la  même 
théorie. 

H.  Forir. 


Liège,  le  17  juillet  1887. 


LISTE  DES  OUVRAGES 

REÇUS  EN  DON  OU  EN  ÉCHANGE 

PAR  LA 

SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE  DE  BELGIQUE 


Depuis  la  séance  du  21  novembre  1886  jusqu'à  celle  du 
17  juillet  1887  (l). 

DONS  D’AUTEURS. 

Albrecht ,  Paul.  Ueber  die  morphologische  Bedeutung  des 
Penischisis,  Epi-  und  Hypospadie  des  Men- 
schen.  Erlangen,1886. 

—  Ueber  die  morphologische  Bedeutung  von  Pe- 
nishisis,  Epi-und  Hypospadie.  S.  L,  1886. 

—  Ueber  den  morphologischen  Werth  überzàh- 
liger  Finger  und  Zehen.  S.  1.,  1886. 

—  Zur  Diskussion  der  die  Hauscharten  und  schra- 
gen  Gesichtsspalten  betreffenden  Vortrâge 
der  Herren  Biondi  und  Marian.  S.  L,  1886. 

Arago.  Notices  scientifiques.  S.  1.  n.  d.  (Don  de  M.  G. 
Dewalque.) 

Aubel,  Edmond  van.  Note  sur  la  transparence  du  platine. 
Bruxelles,  1886. 

—  Recherches  expérimentales  sur  l’influence  du 
magnétisme  sur  la  polarisation  dans  les 
diélectriques.  Bruxelles,  1886. 

Barrois,  Charles.  Mémoire  sur  le  calcaire  à  polypiers  de 
Gabrières.  Lille,  1885. 


(*)  Les  ouvrages  dont  le  format  n’est  pas  indiqué  sont  in-8. 


38  - 


Barroïs,  Charles.  Note  sur  la  structure  stratigraphique 
des  montagnes  du  Menez.  Lille,  1885. 

—  Mémoire  sur  le  calcaire  devonien  de  Chaude- 
fonds.  Lille,  1886. 

—  Sur  la  faune  de  Hont-de-Ver  (Haute-Garonne). 
Lille,  1886. 

—  Note  sur  la  Kersanton  de  la  rade  de  Brest. 
Lille,  1886. 

Baulylcheff ,  N.  La  pierre  écrite.  Ekatherinenbourg,  1874. 

Bonney,  T. -G.  Adress  to  the  geological  section  of  the 
British  Association.  Birmingham,  1886. 

—  On  a  Glaucophane-Eclogite  from  the  val  d’Aoste. 
London,  1885. 

Borre ,  A.  Preud’homme  de.  Discours  du  président  de  la 
Société  entomologique  de  Belgique,  prononcé 
à  l'assemblée  générale  du  26  décembre  1886. 
Bruxelles,  1886. 

Briart ,  A.  Compte  rendu  de  l’excursion  de  la  Société  royale 
malacologique  de  Belgique.  Note  sur  la  struc¬ 
ture  des  dunes.  Bruxelles,  1886. 

Capellini,  J.  Compte  rendu  des  séances  de  la  Commission 
internationale  de  nomenclature  géologique, 
tenues  à  Genève  en  août  1886.  Bologne,  1886. 

Cesàro,  G.  Note  sur  un  assemblage  de  cristaux  de  cassité- 
rite.  —  Extension  de  l’observation  de  M.  Mal¬ 
lard  sur  la  macle  de  Garlsbad  aux  groupe¬ 
ments  de  plusieurs  minéraux  monocliniques, 
etc.  —  Note  sur  une  nouvelle  face  de  la  cala¬ 
mine.  —  Note  sur  une  propriété  géométrique 
du  rhomboèdre  de  clivage  de  la  calcite.  Paris, 
1886. 

Churchill,  Dr  John  Francis.  First  report  free  stœchiological 
dispensary  for  consumption,  etc.  London, 
1886. 

Çotteau ,  G.  Réunion  des  délégués  des  Sociétés  savantes  à 
la  Sorboune  en  1886.  Auxerre,  1886. 

—  Note  sur  les  spalangidées  du  terrain  éocène  de 
la  France.  Paris,  1886. 


-  39  — 


Cotteau,  G.  La  géologie  au  Congrès  scientifique  de  Nancy 
en  1886.  Auxerre,  1887. 

Dawson,  J.  William.  On  the  mesozoïc  Floras  of  the  Rocky 
Mountain  Région  of  Canada.  Montréal,  1886. 

De  Koninck,  L.-G.  et  Lohest ,  M .  Notice  sur  le  parallélisme 
entre  le  calcaire  carbonifère  du  nord-ouest  de 
l’Angleterre  et  celui  de  la  Belgique.  Bruxelles, 
1886. 

De  Koninck ,  L.-L.  Ueber  die  Normallôsungen.  S.  1.,  1886. 

Delvaux ,  É.  Visite  aux  gîtes  fossilifères  d’Aeltre.  Bruxelles, 
1887. 

Dewalque ,  G.  Discours  prononcé  au  nom  de  l’Académie 
royale  de  Belgique  lors  des  funérailles  de 
M.  F.  L.  Cornet,  membre  de  l’Académie. 
Bruxelles,  1886. 

—  Un  nouveau  dosage  du  fer  des  eaux  minérales 
de  Spa.  —  Sur  l’orthographe  du  nom  Dreis- 
sensia.  Liège,  1887. 

Forir,  IL  Précis  de  pétrographie.  Introduction  à  l’étude 
des  roches,  par  A.  de  Lasaulx,  traduction. 
Paris,  1887,  in-16. 

Fraipont ,  J.  et  Lohest ,  M.  La  race  humaine  de  Neanderthal 
ou  de  Canstadt  en  Belgique.  Bruxelles,  1886. 

Geinitz,  H. -B.  Zur  Dyas  in  Hessen.  Cassel,  1886. 

Gosselet ,  J.  Note  sur  le  taunusien  dans  le  bassin  du  Luxem¬ 
bourg  et  particulièrement  dans  le  golfe  de 
Charleville. 

—  Aperçu  géologique  sur  le  terrain  dévonien  du 
Grand-Duché  de  Luxembourg.  Lille,  1885. 

Grand ’  Eury,  C.  Formation  des  couches  de  houille  et  du 
terrain  houiller.  Paris,  1887. 

Hébert,  Edm.  Observations  sur  les  groupes  sédimentaires 
les  plus  anciens  du  nord-ouest  de  la  France. 
Paris,  1886,  in-4°. 

Helland ,  Amund.  Lakis  kratere  og  lavastromme.  Chris¬ 
tiania,  1886,  in-4°. 

Hughes,  T.  Mc.  Kenny.  Exploration  of  cave  Ha  ;  on  the 
occurrence  of  felstone  implements  of  the  Le 

ANNALES  SOC.  GÉOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  BIBLIOGRAPHIE,  4 


—  40  — 


Moustier-type  in  Pontnewydd  cave.  London, 
1874. 

Hughes^  T.  Mc.  Kenny.  The  fifth  annual  report  of  the 
Ghester  Society  of  Natural  sciences  for  the 
year  1875-1876.  Ghester,  1876. 

—  On  the  siiurian  grits  of  Gorwen,  North-Wales. 
London, 1877. 

—  On  the  pre-cambrian  rocks  of  Bangor.  London, 
1878. 

—  The  présent  State  of  the  evidence  bearing  upon  the 
question  of  the  antiquity  of  man. London, 1878. 

—  Further  observations  on  the  pre-cambrian  rocks 
of  Gaernarvon.  London,  1879. 

—  On  the  siiurian  rocks  of  the  Valley  of  the 
Clwyd.  London,  1879. 

—  On  the  evidence  of  the  later  movements  of  élé¬ 
vation  and  dépréssion  in  the  British  Isles. 
London,  1879. 

—  On  the  transport  of  fine  mud  and  vegetable 
rnatter  by  conferva.  Cambridge,  1880. 

—  On  the  geology  of  Anglesey.  London,  1880.  — 
2d  notice.  London,  1882. 

—  Chester  Society  of  natural  science.  Présidents 
address.  Chester,  1881. 

—  Brecciated  beds  at  St.  Davids.  London,  1883. 

—  Report  of  an  excursion  of  the  Geologists’  asso¬ 
ciation  to  Bangor,  Snowdon,  etc.  S.  1.,  1883.. 

—  On  some  fossils  supposed  to  hâve  been  found  in 
the  pleistocene  gravels  of  Barnwell,  near 
Cambridge.  Hertford,  1883. 

—  Notes  on  the  geology  of  the  vale  of  Clwyd. 
Chester,  1884. 

—  On  the  so-called  Spongia  paradoxica ,  S. 

Woodw.,  from  the  red  and  white  chalk  of 
Hunstanton.  London,  1884. 

—  Report  of  an  excursion  of  the  Geologists’  asso¬ 
ciation  to  Cambridge.  S.  1.,  1884. 

—  On  some  tracks  of  terrestrial  and  freshwater 
animais.  London,  1884. 


-  41 


Hughes ,  T.  Mc.  Kenny.  International  geological  congress. 

Reports  of  sub-committees  on  classification 
and  nomenclature.  Cambridge,  1885. 

—  On  some  perched  blocks  and  associated  pheno- 
mena.  London,  1886. 

—  On  the  drifts  of  the  vale  of  Clwyd  and  their 
relation  to  the  caves  and  cave-deposits. 
London,  1887. 

—  On  the  corrélation  of  the  upper  jurassic  rocks 
of  the  Swiss  Jura  with  those  of  England.  S.  1., 
1887. 

—  On  the  relation  of  the  appearance  and  duration 
ofthe  various  forms  of  life  upon  theearth  to 
the  breaks  in  the  continuity  of  sedimentary 
strata.  Cambridge,  s.  d. 

Hunt ,  T.  Sterry.  Minerai  Physiology  and  Physiography. 
Boston,  1886. 

Hutton ,  F.  W.  Report  on  the  Tarawera  volcanic  district. 
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Jacquot,  E.  Sur  la  constitution  géologique  des  Pyrénées  ; 
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Jannel ,  Ch.  Compagnie  des  chemins  de  fer  de  l’Est.  Lignes 
de  la  Ferté-Milon  à  Château-Thierry,  de  Mézy 
à  Romilly,  de  Gretz  à  Sézanne,  de  Jussey  à 
Darnieulles  et  de  Nançois-le-Petit  à  Neuchâ- 
teau.  Étude  géologique.  Paris,  1886,  5  bro¬ 
chures  autographiées,  gr.  in -8°. 

Kirchhof ,  A.  Eericht  der  Zentral  Kommission  für  Wissen- 
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Ladrière ,  J.  Le  terrain  quaternaire  de  la  vallée  de  la  Deule, 
à  Lille,  comparé  à  celui  du  nord  de  la  France. 
Lille,  1886. 

La  Vallée  Poussin ,  Ch.  de.  Les  eurites  quartzeuses  de 
Nivelles  et  des  environs.  Rruxelles,  1887. 

Loë ,  baron  Alfred  de.  Sur  une  hachette  trouvée  à  Har- 
mignies.  Mons,  1886. 

Lossen,  K.  A.  Geologische  und  petrographische  Beitràge 
zur  Kenntniss  des  Harzes.  Berlin,  1886. 


Lossen ,  K.- A.  Verschiedene  Bedeutung  des  Wortes  Pala- 
tinit.  Mitlheilungen  über  seine  Siellung  zur 
Melaphyr-Frage.  Berlin,  1886. 

Malakhoff,  V.  Indicateur  des  lieux  de  provenance  des  mi¬ 
néraux  connus  jusqu’ici  dans  les  monts 
Ourals.  Ekaiherinenbourg,  1876. 

Ministère  de  l’Agriculture,  de  l’industrie  et  des  travaux 
publics.  Procès-verbaux  des  séances  de  la 
Commission  chargée  d’élaborer  et  de  pré¬ 
senter  au  Gouvernement  un  projet  de  réor¬ 
ganisation,  sur  les  bases  indiquées  dans  la 
dernière  session  législative ,  des  services 
d’exécution  de  la  carte  géologique  de  la 
Belgique  à  grande  échelle.  Bruxelles,  1886. 

Poskin ,  A.  Les  «  trous  »  au  mauvais  air  de  Nivezé  (Spa). 

Notice  sur  les  sources  naturelles  d’acide 
carbonique.  Bruxelles,  1887. 

Puydt ,  M.  de  et  Lohest ,  M.  Notice  sur  des  stations  de  l’âge 
de  la  pierre  polie  et  des  découvertes  d’objets 
de  la  même  époque  aux  environs  de  Liège, 
Namur,  etc.  Bruxelles,  1886. 

—  L’homme  contemporain  du  mammouth  à  Spy. 
Namur,  1887. 

Renevier,  E.  Résultats  scientifiques  du  congrès  géologique 
international  de  Berlin  et  des  travaux  qui  s’y 
rattachent.  Lausanne,  1886. 

—  Rapport  sur  la  marche  du  musée  géologique 
vaudois  en  1886.  Lausanne,  1887. 

Sandberger ,  Fr.  von.  Ueber  die  von  der  k.  k.  oesterrei- 
chischen  Regierung  veranlassten  Untersu- 
chungen  an  den  Erzgàngen  von  Przibram  in 
Bohmen.  Würzburg,  1886. 

—  Pupa  ( vertige )  parcedentatci  genesii  und  ihre 
Varietâten-Reihe  in  der  Eiszeit  und  der 
gegenwàrtigen  Période.  Würzburg,  1886. 

—  Ueber  einen  neuen  Pelekypoden  aus  dem  nas- 
sauischen  Unterdevon.  Stuttgart,  1887. 

Saporta ,  marquis  G.  de.  Sur  l’horizon  réel  qui  doit  être 


—  43  - 


assigné  à  la  flore  fossile  d’Aix-en-Provence. 
Paris,  1886,  in-4°. 

Saporta ,  marquis  G.  de.  Fossiles  végétaux  et  traces  d’in¬ 
vertébrés  associés  dans  les  terrains  anciens. 
Paris,  1886. 

Schlüter,  G.  Archœocyaihus  in  russischen  Silur  ?  Bonn, 
1886. 

—  Ueber  Scyphia  oder  Receptaculites  cornu- 
copiæ ,  Goldf.  sp.,  und  einige  verwandte 
Formen.  Bonn,  1887. 

Steenstrup ,  J.  J.  Sm.  Kjokken-môddinger.  Kôpenhagen, 
1886. 

Stenzel,  K.  G.  Rhizodendron  Oppoliense ,  Gôpp.  Breslau, 
1886. 

Trautschold,  H.  Le  néocomien  de  Sably.  Moscou,  1886, 
in-4°. 

Vincent ,  G.  Liste  des  coquilles  du  tongrien  inférieur  du 
Limbourg  belge.  Bruxelles,  1886. 

Vom  Rath ,  G.  Worte  der  Erinnerung  an  Dr  Martin  Websky. 
Bonn,  1887. 

Von  Koenen ,  A.  Ueber  neue  Gystideen  aus  den  Caradoc- 
schichten  der  Gegend  von  Montpellier.  Bonn, 
1886. 

—  Ueber  postglaciale  Dislokationen.  Bonn,  1886. 

—  Ueber  das  Mittel-Oligocân  von  Aarhus  in  Jut- 
land.  Bonn,  1886. 

—  Beitrag  zur  Kenntniss  der  Crinoïden  des  Mu- 
schelkalks.  Bonn,  1887. 

—  Ueber  die  altesten  undjüngsten  Tertiârbildun- 
gen  bei  Kassel.  Bonn,  1887. 

Wahnschaffe,  Félix.  Mittheilungen  über  das  Quartâr  am 
Nordrande  des  Harzes.  Berlin,  1885. 

—  Die  lossartigen  Bildungen  am  Bande  des  nord- 
deutschen  Flachlandes.  Berlin,  1886. 

Weiss ,  Ch.-E.  Nachtrag  zu  der  Abhandlung  «  Gerôlle  in  und 
auf  der  Kohle  von  Steinkohle-Floizen,  beson- 
ders  in  Oberschlesien.  »  Berlin,  s.  d. 

—  Ueber  eine  Buntsandstein-Sigi^aria  und  deren 
nâchste  Verwandte.  Berlin,  1886. 


-  44  — 


Wollemann ,  4.  Zur  Kenntniss  der  Erzlagerstàtte  von  Ba- 
denweiler  und  ihrer  Nebengesteine.  Würz- 
burg,  1887. 

***  The  Worck  of  the  International  Congress  of 
geologist’s,  and  of  its  committees.  New-York, 

1886.  (Don  de  M.  G.  Dewalque.) 

***  Programme  du  VIe  congrès  international  d’hy¬ 
giène  et  de  démographie.  Vienne,  1887. 

ÉCHANGES. 

Europe. 

BELGIQUE. 

Anvers.  Société  royale  de  géographie.  Bulletin ,  t.  X, 
fasc.  6,  1885-1886;  t.  XI,  fasc.  1-4,  1886- 

1887.  Mémoires ,  t.  III,  1886. 

Bruxelles.  Académie  royale  des  sciences,  des  lettres  et  des 
beaux-arts  de  Belgique.  Annuaire,  1887. 
Bulletin ,  sér.  3,  t.  XI,  nos  5  et  6;  t.  XII,  nos 
7-12,  1886;  t.  XIII,  nos  1-5,  1887;  Mémoires , 
t.  XXXVIII  et  XXXIX,  1886;  Mémoires  in-4°, 
t.  XLVI,  1886;  Mémoires  couronnés  in-4°, 
t.  XLVII  et  XLVII1, 1886;  Catalogue  des  livres 
de  la  bibliothèque ,  partie  II,  ouvrages  non 
périodiques:  lettres,  1887. 

—  Annales  des  travaux  publics  de  Belgique , 

t.  XLIV,  cah  1-4,  1886. 

—  Bibliographie  de  Belgique,  année  XII,  nos  6-12 
et  5*-12\  1886;  année  XIII,  1-4  et  l*-3*, 
1886. 

—  Commission  de  contrôle  de  la  Carte  géologique 
de  Belgique.  Procès-verbaux  des  séances  du 
1er  juillet  1885  au  9  octobre  1886  et  rapports , 
1887. 

—  Musée  royal  d’histoire  naturelle.  Annales , 


-  45  — 


Bruxelles. 


Charleroi. 

Liège. 

Mons. 


Berlin. 


t.  XIII,  texte  et  planches  in-folio,  1886; 
Bulletin,  t.  IV,  nos  2-4,  1885-1886. 

Le  Mouvement  industriel  belge ,  t.  V,  n0s  2  à  26, 
1886. 

Moniteur  industriel ,  vol.  XIV,  n#  1,  1887. 

Société  royale  belge  de  géographie,  Bulletin , 
année  X,  nos  3-6, 1886;  année  XI,  nosl  3,  1887. 

Société  royale  malacologique  de  Belgique.  Sta¬ 
tuts ,  1886.  Annales ,  t.  XX,  1885. Procès-ver¬ 
baux,  t.  XV,  1886. 

Société  royale  de  médecine  publique  de  Belgique. 
Bulletin ,  vol.  V,  fasc.  1,  1887.  Tablettes  men¬ 
suelles ,  juin  à  décembre  1886;  janvier  à  mai 
1887. 

Société  belge  de  microscopie.  Bulletin ,  année 
XII,  nos  9-11,  1885-1886;  année  XIII,  n«sl-7, 
1886-1887. 

Société  scientifique  de  Bruxelles.  Annales, 
année  X,  1885-1886. 

Société  paléontologique  et  archéologique.  Do¬ 
cuments  et  rapports ,  t.  XIV,  1886. 

Association  des  élèves  des  Écoles  spéciales. 
Bulletin  bi-mensuel ,  2e  année,  n°8  1  et  2, 
1886  1887.  Rapport  annuel,  1886. 

Société  des  ingénieurs  sortis  de  l’école  pro¬ 
vinciale  d’industrie  et  des  mines  du  Hainaut. 
Publications,  sér.  2,  t.  XVII;  fasc.  2  à  4, 
1885-86;  t.  XVIII,  fasc.  1  et  2, 1886-1887. 

ALLEMAGNE. 

Kônigl.  preuss.  Akademie  der  Wissenschaften. 
Sitzungsberichte,  1886,  Nil.  1-53;  1887, 
Nn.  1-18. 

Deutsche  geologische  Gesellsohaft.  Zeitschrift, 
Bd.  XXXVIII,  Hte.  2-4,  1886;  Bd.  XXXIX, 
Ht.  1,  1887.  Katalog  der  Bibliothek ,  bestand 
am  1  April  1887. 


-  46  - 


Berlin.  Kais.  preus.  geologische  Landesanstalt  und 

Bergakademie.  Jahrbuch ,  1885. 

Bonn.  Naturhistorischer  Verein  der  preussischen 

Rheinlande  und  Westfalens.  Verhandlungen , 
Jahrg.  XLIII,  Hàlfte  1  und  2,  1886. 

Brême.  Naturwissenschaftlicher  Verein.  Abliandlungen, 

Bd.  IX,  Ht.  4,  1887. 

Breslau.  Schlesische  Gesellschaft  fur  vaterlândische 

Gultur.  Jahresbericht ,  LXIII,  1885. 

Danzig.  Naturforschende  Gesellschaft. Schriften,  Bd.  VI, 

Ht.  4,  1887.  Gœppert  und  Menge.  Die 
Flora  des  Bernsteins,  Bd.  II,  1886,  in-4°. 

Darmstadt.  Verein  für  Erdkunde.  Notizblatt ,  Folge  4, 
Ht.  VII,  1886. 

Dresde.  Naturwissenschaftliche  Gesellschaft  Isis.  Sit- 

zungsberickte  und  Abliandlungen,  1886, 
Januar  bis  Juni. 

Francfort-sur-M ein.  Physikalischer  Verein.  Jahresbericht, 
1884-1885. 

—  Senkenbergische  naturforschende  Gesellschaft. 

Abhandlungen  in-4°,  Bd.  XIV,  Hte.  1-3, 
1886.  Jahresbericht  für  1886. 

Gôrlitz.  Naturforschende  Gesellschaft.  Abhandlungen , 

Bd.  XIX,  1887. 

Gottingue.  Gesellschaft  der  Wissenschaften  und  der  Geor- 
gia-Augusta  Universitât.  Nachrichten,  1885, 
Nn.  1-13;  1886. 

Greifswald.  Geographische  Gesellschaft.  Jahresbericht, 
II,  Th.  2, 1883-1886. 

Halle- sur  -  la -Saale.  Kaiserl.  Leopoldino  -  Garolinische 
deutsche  Akademie  der  Naturforscher.  Leo- 
dina  in-4°,  Ht.  XXI,  1885.  Nova-Acta  in-4°, 
Bd.  XLVIII,  Nr.  3,  1885. 

—  Naturforschende  Gesellschaft.  Berichte,  1885, 

1886.  Abhandlungen  in-4°,  Bd.  XVI,  Ht. 
4,  1886. 

—  Naturwissenschaftlicher  Verein  für  Sachsen 

und  Thüringen.  Zeitschrift  für  Naturwissen - 


—  47  - 


schaften »  Folge  3,  Bd.  IV,  Eté.  4-6,  1879  ; 
Folge  4,  Bd.  III,  Ht.  2,  1884;  Bd.  V,  Hte. 
3-6,  1886;  Bd.  VI,  Hte.  1,  2,  1887. 

Halle-sur-la  Saale.  Verein  für  Erdkunde.  Mittheilungen , 
1886.  Irihalt-  Verzeichniss  der  Bibliothek  des 
Vereins ,  1886. 

Hanau.  Wetterauische  Gesellschaft  für  die  gesammte 
Naturkunde.  Bericht ,  1  April  1885  zu  31 
Màrz  1887. 

Kônigsberg.  Physikalisch-ôkonomische  Gesellschaft .Schrif- 
ten ,  Jahrg.  XXVII,  1886. 

Leipzig .  Naturforschende  Gesellschaft.  Sitzungsberichte, 

Jahrg.  XII,  1885. 

— -  Verein  für  Erdkunde.  Mittheilungen ,  1884 

und  1885. 

Marbourg.  Gesellschaft  zur  Beforderung  der  gesammten 
Naturwissenschaften.  Sitzungsberichte ,  1884 
und  1885.  Schriften ,  Bd.  XII,  Ht.  1,  1886. 

Metz.  Académie.  Mémoires ,  sér.  3,  année  XIII,  1883- 
1884. 

—  Société  d’histoire  naturelle.  Bulletin ,  cah. 
XVII,  1887. 

Munich.  Kônigliche  Bayerische  Akademie  der  Wissen- 
schaften.  Abhandlungen  in-4°,  Bd.  XV,  Hte. 
2,  3  ,  1886.  Sitzungsberichte  ,  Inhaltsver- 
zeichniss  von  1871  bis  1885  ;  1886,  Hte. 
1-3.  Gedachtnissrede  auf  G.  1  h.  von  Siebold, 
1886. 

Batisbonne.  Naturwissenschaftlicher  Verein.  Correspon- 
denz-Blatt,  Jahrg.  XL,  1886. 

Stuttgard.  Verein  für  vaterlâudische  Naturkunde.  Jahres- 
hefte ,  Jahrg.  XLIII,  1887. 

Wiesbaden.  Nassauischer  Verein  für  Naturkunde.  Jahrbü- 
cher ,  Jahrg.  XXXIX,  1886. 

AUTRICHE-HONGRIE. 


Brünn.  Naturforschender  Verein.  Verhandlungen ,  Bd. 


-  48  - 


XXIV,  Hte.  1,  2,  1888;  Bericht  der  meteo- 
rologischen  Commission,  IV,  1884. 

Budapest.  Kônigliche  ungarische  geologische  Anstalt. 

Jahresbericlit  für  1885.  Mittheilungen ,  Bd. 
VII,  Ht.  6,  1884  ;  Bd.  VIII,  Hte.  3-5,  1886. 
Zeitschrift ,  Bd.  XVI,  Hte.  3-12,  1886;  Bd. 
XVII,  Hte.  1-6,  1887.  Erste  Nachtrag  zum 
Katalog  der  Bibliothek,  1886. 

—  Magyar  nemzeti  Muzeutn.  Termeszetrajzi  Füze- 

tek,  Kôtet  X,  Füz.  4,  1886  ;  Catalogue  des 
publications  particulières  publiées  dans  les 
dix  premiers  volumes  des  Termeszetrajzi 
Füzetek ,  1887. 

—  Ungarische  kônigliche  wissenschaftliche  Gesell- 

schaft.  Hazslinsky.  Flora  muscorum  Hun- 
gariæ.  lnkey ,  Aurarium  Nagyag  et  constitu- 
tio  ejus  geologica.  Laszlo.  Analysis  argilla- 
rum  Hungariæ.  Hegyfoky.  Vicissitudines 
meteorologicæ  mensis  Maji  in  Hungaria. 
Herman.  Vestigia  præhistorica  in  piscatu 
populi  hungarici.  Kôngvtàri  czimjeqyek , 
catalogus  bibliothecæ  Regiæ  Societatis  hun- 
garicæ  scientiarum  naturalium,  fasc.  II. 
Buday.  De  pétris  eruptione  natis  in  montibus 
persanis. 

Prague.  Kônigliche  bôhmiscbe  Gesellschaft  der  Wis- 

senschaften.  Verzeichniss  der  Mitglieder , 
1784-i884,  1884.  Abhandlungen  in-4°, 

Folge6,  Bd.  XII,  1883-1884.  Jahresberichte , 
1882-1885.  Sitzungsberichte, 1882-1884.  Stud- 
nicka ,  F. -J.  Bericht  ueber  die  Publikationen 
der  Gesellschaft,  wàhrend  ihres  hundert- 
jâtirigen  Bestandes,  Hte.  I  und  II,  1884-1885. 
Wegner.  Generalregister  zu  den  Schriften  der 
Gesellschaft,  1784-1884,  1884. 

Vienne.  Kais.kôn.  naturhistorisches  Hofmuseum.^nna- 

len,  Bd.  I,  Nn.  3-4,  1886;  Bd.  II,  Nn.  1  und 
2,  1887. 


49  - 


Vienne.  Kais.kôn.  geologisclie  Reichsanstalt.  Jalirbuch, 
Bd.  XXXVI,  Hte.  2, 3, 1886;  Bd. XXXVII,  Ht.  1, 
1887.  Verhandlungen,  1886,  Nn.  5-11;  1887, 
Na.  2-8. 

ESPAGNE. 

Madrid.  Comision  del  mapa  geologico  de  Espana.  Bole- 
tin ,  t.  XIII,  cuad.  1,  1886.  Memorias.  Des¬ 
cription  fisica  y  geologica  de  la  provincia  de 
Zamora,  1883.  Descripcion  fisica  y  geologica 
de  la  provincia  de  Alava,  1885. 

FRANCE. 

Abbeville.  Société  d’Émulation.  Bulletin  des  procès-ver¬ 
baux,  1885. 

Angers.  Société  nationale  d’agriculture,  sciences  et  arts. 
Mémoires ,  période  2,  t.  XXVII,  1885. 

Bordeaux.  Société  linnéenne.  Actes,  t.  XXVIII  à  XXX, 
1873-1875;  t.  XXXI  et  atlas,  1877;  t.  XXXII 
à  XXXVIII,  1878  à  1884 

Dax .  Société  de  Borda.  Bulletin ,  année  XI,  trim.  2 

et  4,  1886;  année  XII,  trim.  1  et  2,  1887. 

Le  Havre.  Société  géologique  de  Normandie.  Bulletin , 
t.  X,  1883-84. 

Lille.  Société  géologique  du  Nord,  Annales ,  t.  XIII, 
livr.  4  et  5,  1885-1886;  t.  XIV,  Iivr.  1-3, 
1886-1887. 

Lyon.  Société  d’agriculture,  histoire  naturelle  et  arts 
utiles.  Annales ,  sér.  5,  t.  VII,  1884  et  t.  VIII, 
1885. 

—  Société  des  sciences  industrielles.  Annales, 
1885,  fasc.  4;  1886,  fasc.  1-3. 

Société  linnéenne.  Annales ,  série  2,  t.  XXXI, 
1884. 

Le  Mans.  Société  d’agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe 
Bulletin ,  sér.  2,  t.  XXII,  fasc.  4,  1885-1886; 
t.  XXIII.  fasc.  1, 1887-1888. 


Nancy.  Académie  Stanislas.  Mémoires ,  sér.  5,  t.  III, 

1885. 

—  Société  des  sciences.  Bulletin ,  sér.  2,  t.  VIII, 
fasc.  19,  1886. 

Paris.  Académie  des  sciences  de  l’Institut  de  France. 

Comptes  rendus  in-4°,  t.  GIII,  n°®  5-26,  et 
tables,  1886;  t.  CIV,  n0#  1-26;  t.  GV,  n°  1, 
1887.  Centenaire  de  M.  Chevreul,  discours 
prononcés  au  Muséum  d’histoire  naturelle , 

1886,  in- 4°. 

Annales  des  mines ,  sér.  8,  t.  IX,  livr.  2,  3; 
t.  X,  livr.  4-6,  1886. 

—  Bulletin  scientifique  du  département  du  Nord 
et  des  pays  voisins ,  année  IX,  nü*  6-12,  1886; 
année  X,  nos  1-4,  1887. 

—  Société  géologique  de  France.  Bulletin,  sér.  3, 
t.  XIII,  n*8,  1885;  t.  XIV,  n"s  2-7, 1886. 

—  Société  française  de  minéralogie  Bulletin,  t.  IX, 
nos  5-8, 1886;  t.  X,  nos  1-4,  1887. 

Rouen.  Société  des  amis  des  sciences  naturelles.  Bulle¬ 
tin ,  sér.  3,  année  XXI,  sem.  2,  1885-1886; 
année  XXII,  sem.  1,  1886-1887. 

St. -Étienne.  Société  d’agriculture,  sciences,  arts  et  belles- 
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sér.  2,  t.  V,  1885. 

St.-Quentin.  Société  académique.  Annales,  sér.  4,  t.  VI, 
1883. 

Toulouse.  Académie  des  sciences,  inscriptions  et  belles- 
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—  Société  d’histoire  naturelle.  Bulletin,  année 
XIX,  trim.  3  et  4,  1885;  année  XX,  trim.  1  et 
2,  1886.  Comptes  rendus  des  séances  de 
janvier  à  mars  1887. 

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Barnsley.  Midland  Institute  of  mining,  civil  and  mecha- 
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—  51  — 


Edimbourg.  Geological  Society.  Transactions ,  vol.  V, 
part  2, 1886. 

Liverpool.  Geological  Society.  Proceedings ,  vol.  Y,  part  2, 


Londres. 

1885. 

Royal  Society.  Proceedings ,  vol.  XL,  nr. 
244  and  245;  vol.  XLI,  nr.  246-250,  1886; 
vol.  XLII,  nr.  251-255,  1887. 

Geological  Society.  Quarterly  journal, vol.  XLII, 
nr.  167  and  168, 1887;  vol.XLIII,  nr.  169  and 
170,  1887.  List  of  memb ers,  1886. 

Industrial  Review ,  new  sériés,  nr.  30,1887. 
Mineralogical  Society  of  Great-Britain  and 
Ireland.  Mineralogical  magazine  and  jour- 

nal,  vol.  VII,  nr.  32  and  33,  1886. 
Newcastle.  North  of  England  Institute  of  mining  and 


Modène. 

mechanical  Engineers.  Transactions ,  vol. 
XXXV,  parts  3  and  4, 1885-1886;  vol.  XXXVI, 
parts  1-3,  1886-1887. 

ITALIE  . 

Regia  Accademia  di  scienze ,  lettere  ed  arti. 

Memorie ,  ser.  2,  vol.  III,  1885. 

Società  dei  Naturalisti.  Atti,  ser.  3,  vol.  II  e 
III,  1886. 

Padoue. 

Società  veneto-trentina  di  scienze  naturali. 

Palerme. 

Bulletin ,  t.  III,  no.  4,  1886;  t.  IV,  no.  1, 
1887;  Atti ,  vol.  X.  fasc.  1,  1886. 

Gollegio  degl’  ingegneri  ed  architetti.  Atti,  1887, 
fasc.  1. 

Pise. 

Società  toscana  di  scienze  naturali.  Atti , 

Rome. 

memorie ,  vol.  VIII,  fasc.  1,  1887.  Processi- 
verbali,  vol.  V,  pp.  79-202,  1886-1887. 

Osservatorio  ed  archivio  centrale  geodinamico 
nel  reale  Comitato  geologico  d’Italia.  Ballet - 
lino  decadico,  anno  II,  nes  7-26  e  28-36,  1886. 

Reale  Accademia  dei  Lincei.  Rendicontï ,  vol.  II, 
fasc.  15-26.  1885-1886;  vol.  III,  fasc.  1-9, 
1886-1887  Memorie  in-4°,  ser.  3,  vol.  XVIII  e 
XIX,  1883-1884  ;  ser.  4,  vol.  II,  1884-1885. 

—  52  - 


Rome.  Keale  Gomitato  geologico  d’Italia.  Bollettino,  t. 

XVII,  nos  5-12, 1886;  t.  XVIII,  1,  2,  1887. 
—  Società  geologica  italiana.  Bollettino ,  vol.  I- 

III,  1882-1884;  vol.  V.  fasc.  1-3, 1886;  vol. 
VI,  fasc.  1,  1887.  Slatuto ,  regolamento ,  dis- 
posizioni  pel  premio  Molon ,  elenco  dei 
soci ,  al  1°  gennaio  1887. 

—  Bibliotheca  nazionale  Vittorio  Emmanuele.  Bol¬ 
lettino  delle  opéré  moderne  straniere,  vol.  I, 
nos  3-6, 1886  ;  vol.  II,  n#  1,  1887. 

Turin.  Reale  Accademia  delle  scienze.  Atti,  vol.  XXI, 
disp.  6  e  7,  1885-1886;  vol.  XXII,  disp. 
1-13, 1886-1887.  Bollettino  dell7  Osservatorio 
delta  regia  Univcrsita,  anno  XX,  1885. 
Udine .  Reale  Istituto  tecnico.  Annali  scientifici ,  anno 

IV,  1886. 

Venise.  Notarisia,  anno  I,  n°  4,  1886  ;  anno  II,  nos  5  e 
6,  1887. 

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6-10  e  appendice,  1885-1886;  t.  V,  disp.  1-6, 
1886  1887. 

LUXEMBOURG. 

Luxembourg.  Institut  royal-grand- ducal  des  sciences. 
Publications ,  t.  XX,  1886. 

NORWÈGE. 

Christiania .  KongeligeNorskeUniversitet.  The  Norwegian 
N orth- Atlantic  Expédition  in-folio,  XV,  2 
and  XVI,  2,  1886;  XVII  and  XVIII,  a  and  b, 
1887. 

Tromsô.  Muséum.  Aarshefter ,  Hefter  IX,  1886.  Aarsbe- 
retning  for  1885. 

PAYS-BAS. 

Amsterdam.  Koninglijke  Akadcmie  van  Wetenschappen. 

Verslagen  en  mededeelingen ,  reeks  3,  deel 


-SS¬ 


II,  1886.  J.  M.  van  Bemmelen ,  Bijdragen  tôt 
de  kennis  van  den  alluvialen  boden  in  Neder- 
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Delft.  Ecole  polytechnique.  Annales ,  t.  II»  livr.  1-4» 
1886;  t.  III,  livr.  1,  1887. 

Harlem.  Hollandsche  maatschappij  der  Wetenschappen. 

Archives  néerlandaises  des  sciences  exactes 
et  naturelles »  t.  XXI»  livr.  1-5,  1886-1887. 
Naluurkundige  Verhandelingen ,  verzam.  3, 
deel  IV,  n°  4»  1886-1887. 

—  Musée  Teyler.  Archives,  vol.  I-V,  1867-1880; 
sér.  2»  vol.  I  et  II,  1881-1886.  Catalogue  de 
la  bibliothèque  du  Musée »  livr. 1-4,  1885-1886. 

—  Nederlandsche  entomologische  vereeniging.  Ed. 
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schildvlengeJige  insecten  (Insecta  coleoptera ), 
1887. 

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d'études  paléontologiques  in-4°»  vol.  I»  sér. 
1,  1886;  vol.  II,  fasc.  1»  1887. 

RUSSIE  . 

Ekatherinenbourg .  Société  ouralienne  d’amateurs  des 
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V,  livr.  3  ;  t.  VI,  livr.  1»  1880;  t.  VII,  livr.  3  et 
4»  1883-1884  ;  t.  VIII,  livr.  1, 1885  ;  t.  IX,  livr. 
i,  1885;  t.  X,  livr.  1,1887. 

Helsingfors.  Société  des  sciences  de  Finlande.  Bidrags  till 
Kànnedom  af  Finlands  Natur  och  Folk » 
Hàftet  XLIII,  1886.  Observations  météorolo¬ 
giques,  vol.  X  et  XI»  1882-1883.  Ofoersigt  af 
Finska  Vetenskap-SocietetenFôrhàndlmgar, 


—  54  — 


vol.  XXVÏI,  1884-1885.  Exploration  interna¬ 
tionale  des  régioyis  polaires ,  t.  I,  1882-1883. 

Moscou.  Société  impériale  des  naturalistes.  Bulletin ,  t. 

LXI,  n"9  3  et  4  et  suppl.,  1885;  t.  LXII,  nos  1 
et  3,  1886.  Nouveaux  mémoires  in-4°,  t.  XV, 
livr.  4, 1885. 

St-Pétersbourg.  Comité  géologique  de  l'Institut  des  mines. 

Bulletin ,  t.  V,  n0s  1-8,  1886;  t.  VI,  nos  1-5, 
1887.  Mémoires ,  vol.  Il,  n°  3,  1885;  vol.  III, 
n°  2,  1886  Bibliothèque  géologique  de  la 
Russie ,  t.  I,  1885.  Carte  géologique  générale 
de  la  Russie  d'Europe,  feuille  139, 1886. 

SUISSE. 

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2,  nr.  4,  1884;  vol.  LV,  part  2,  nr.  1-4,  1886. 

—  Geological  Survey  of  India.  Records,  vol.  XIX, 
parts  3  and  4,  1886;  vol.  XX,  parts  1  and  2, 
1887  ;  Palœontologia  indica  in-4°,  ser.  II, 
vol.  I,  part  1,  fasc.  1-6;  ser.  X,  vol.  III,  parts 
7,  8;  ser.  XIII,  vol.  I,  part  5,  1886. 


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BRÉSIL. 

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Exhibition,  London ,  1886,  1888. 

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—  Society  of  natural  history.  Proceedings ,  vol. 
XXII,  part  2, 1884-1886. 

Cambridge.  Muséum  of  comparative  zoology.  Bulletin, 
vol.  XII,  nr.  5,  6,  1886;  vol.  XIII,  nr.  1-4, 
1887.  Annual  report  of  the  curator  for 
1885  1886. 

Madison.  Wisconsin  Academy  of  science,  arts  and  letters. 

Transactions ,  vol.  VI,  1881-1883. 

New  Haven.  Connecticut  Academy  of  arts  and  sciences. 
Transactions,  vol.  VII,  part  1,  1886. 

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XXXII,  nr.  187-192,  1886;  vol.  XXXIII,  nr. 
193-198; vol.  XXXIV,  nr.  199,  1887. 
New-York.  Academy  of  sciences,  laie  Lycœuui  of  natural 
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160  and  162-165,  1886;  vol.  VIII,  nr.  178- 
204,  1886;  vol.  IX,  nr.  205-229  1887;  vol. 
X,  nr.  230,  1887. 

—  State  Museunn  ot  natural  lïistory.  Bulletin ,  vol. 
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and  2,  1884. 

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report  in-4°,  V,  1883-1884  Monographs 
in-4°,  vol.  IX,  X  and  XI,  1885.  Bulletin , 
vol.  V,  nr.  24-33,  1885-1886. 

—  Smithsonian  Institution.  Annual  report  for  the 
year  1884,  parts  I  and  II. 

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morias ,  t.  I,  cuad.  2,  1887. 

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Sydney.  Linnæan  Society  of  New  Sou'h  Wales.  Procee¬ 
dings ,  vol.  X,  pari  3  1885. 

—  Royal  Society  of  New  Sou  h  Wales.  Journal 
and  proceedings ,  vol.  XIX,  1885. 


TABLE  GENERALE  DES  MATIÈRES. 

BULLETIN. 

Pages. 

Liste  des  membres . 5 

Tableau  indicatif  des  présidents  de  la  Société  depuis  sa 

fondation  .  27 

G.  Dewalque.  —  Compte  rendu  de  la  session  extraordinaire 
tenue  à  Vielsalm  et  à  Bastogne,  du  25  au  28  sep¬ 
tembre  1886 .  29 

Discussion  relative  à  l’exclusion  de  deux  membres  ...  iv 

G.  Dewalque.  —  Rapport  du  secrétaire  général  ....  lxxvii 

J.  Libert.  —  Rapport  du  trésorier .  lxxxii 

J.  Libert.  —  Projet  de  budget  pour  l’année  1886-87.  .  .  lxxxiii 

Élections  du  Conseil . .  .  lxxxiv 

A.  Rutot.  —  Les  puits  artésiens  des  environs  de  Tirlemont. 

—  Rapports.  (Voir  Mémoires ,  t.  XIII) .  xcm 

A.  Rutot.  —  Résultats  de  l’exploration  géologique  de  la 
région  comprise  entre  Thielt. ,  Roulers  et  Thourout. 

—  Rapports.  (Voir  Mémoires r  t.  XIII) .  xcm 

E.  Van  den  Broeck.  —  Sur  la  constitution  géologique  des 

dépôts  tertiaires,  quaternaires  et  modernes  des 
environs  de  Lierre.  —  Rapports.  (Voir  Mémoires , 

t.  XIII) .  xcm 

A.  Houzeau.  —  Proposition  de  mettre  au  concours  la 
question  suivante  :  Caractériser  nettement  ce  qu’il 
faut  entendre  par  faune  à  faciès  tertiaire  et  par  faune 

à  faciès  crétacé .  XGIV 

C.  Malaise.  —  Présentation  d’un  échantillon  de  phyllade 

oligisteux  de  Lierneux .  xciv 

F.  L.  Cornet.  —  Les  gisements  de  phosphate  de  chaux  du 

département  de  la  Somme.  —  Rapports  ....  xcviii 


lt 


Pages. 

G.  Cesaro.  —  La  barytine  de  Rumelange.  Relations  qui 
existent  entre  les  dimensions  des  solides  primitifs 
dans  la  barytine,  le  quartz,  la  calcite  et  quelques 

autres  minéraux.  —  Rapports .  xcviii 

J.  Faly.  —  Sur  un  grès  altéré  du  terrain  houiller  inférieur.  xcix 

A.  Jorissen,  —  Sur  la  présence  du  mercure  dans  la  blende.  ci 

Is.  Kupfferschlaeger. —  Observation  sur  la  communication 

précédente .  ci 

Ü.  Mârcotty.  —  Observation  sur  le  même  sujet.  ...  en 

M.  Lohest.  —  Présentation  d’argile  blanche  des  environs  de 

Couvin  . .  en 

Ad.  Firket.  —  Discours  prononcé  'sur  la  tombe  de  F.-L. 

Cornet .  cv 

L.-L.  De  Koninck.  —  Analyses  d’ichthyodorulites  du  cal¬ 
caire  carbonifère .  cxiii 

G.  Dewalque.  —  La  déclinaison  magnétique  en  Belgique  .  cxv 

G.  Dewalque.  —  Présentation  de  deux  photographies  d’une 

météorite  de  Wolfsegg  (Salzburg) .  cxvi 

Ad.  Firket.  —  Observation  à  ce  sujet .  cxvn 

G.  Dewalque.  —  Présentation  d’un  grès  houiller  blanchâtre.  cxvii 

R.  Malherbe.  —  Présentation  d’échantillons  semblables 

venant  de  Dalhem,  Richelle  et  Horion .  cxvii 

C.  Malaise.  —  Observation  sur  ce  sujet .  cxvii 

A.  Jorissen.  —  Présentation  de  blende  thallifere  et  cadmi- 

fère  d’Engis . cxvii 

H.  Forir.  —  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé  de 

la  Belgique.  I.  Sur  quelques  poissons  et  crustacés 
nouveaux  ou  peu  connus  (lre  partie).  —  Présen 

tation .  cxx 

Ch.  Donckier.  —  Présentation  de  minéraux  de  la  mine  de 

cuivre  de  Stolzembourg .  cxxi 

A.  Briart  et  Ad  Firket.  —  Observations  sur  la  note  de 
M.  G.  Dewalque  :  La  déclinaison  magnétique  en 

Belgique.  . .  cxxi 

G.  Dewalque.  —  Un  nouveau  dosage  du  fer  des  eaux  miné¬ 
rales  de  Spa .  cxxiv 

G.  Dewalque.  —  Sur  l’orthographe  du  nom  Dreissensia  .  cxxv 

J.  Moreels.  —  Nouvelles  stations  néolithiques  en  Belgique.  cxxix 

F.  Folie.  —  Note  sur  la  déclinaison  magnétique.  .  .  .  cxxxiv 


—  lli  — 

Pages. 

G.  Cesaro.  —  L’albite  de  Challes .  cxxxvi 

G.  Cesaro.  —  Note  sur  quelques  minéraux .  cxlii 

G.  Malaise  —  Observations  sur  quelques  couches  infé¬ 

rieures  au  calcaire  de  Givet  à  Remouchamps  .  .  .  cxliv 

H.  Forir.  —  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé  de 

la  Belgique.  I.  Sur  quelques  poissons  et  crustacés 
nouveaux  ou  peu  connus  (2e  partie).  —  Présen¬ 
tation  .  CXLV 

L.  Piedbgeuf,  —  Présentation  d’échantillons  et  de  dessins 

de  plantes  fossiles  devoniennes .  cxlv 

H.  Forir.  —  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé  de 
la  Belgique.  I.  Sur  quelques  poissons  et  crustacés 
nouveaux  ou  peu’connus.  —  Rapports  ....  clii 

Ë.  Delvaux.  —  Documents  stratigraphiques  et  paléonlolo- 
giques  pour  l’étude  monographique  de  l’étage  ypré- 
sien.  —  Présentation .  clii 

M.  Lohest.  —  De  l’âge  d’un  crâne  humain  trouvé  à  Dieu- 

part  .  clii 

É.  Delvaux  —  Observations  à  ce  sujet .  cliv 

J.  Fraipont.  — Mensurations  du  crâne  humain  de  la  grotte 

de  Di  eu  part.  .  cliv 

X.  Stainier. — Cœlorna  rupelieme.  Brachyure  nouveau  de 

l’argile  rupélienne.  —  Présentation  ....  clvi 

X.  Stainier.  —  Note  sur  un  trilobite  nouveau  et  sur  le 
Pentamerus  des  calcaires  d’Humerée.  —  Présen¬ 
tation  . .  clvii 

G.  Malaise  —  Dépôt  d’un  pli  cacheté .  clvii 

É.  Delvaux.  —  Documents  stratigraphiques  et  paléontolo- 
giques  pour  l’étude  monographique  de  l’étage  ypré- 

sien.  —  Rapports .  clxii 

X.  Stainier.  —  Cœlorna  rupeliensi.  Brachyure  nouveau  de 

l’argile  rupélienne.  —  Rapports .  clxiu 

X.  Stainier  —  Note  sur  un  trilobite  nouveau  et  sur  les 

Pentamerus  des  calcaires  d’Humerée.  —  Rapports.  clxiii 

C.  Ubaghs.  —  D’où  viennent  les  silex  des  ateliers  dits 
préhistoriques  de  Ste  Gertrude  et  de  Ryckholt?  — 

Présentation .  clxiii 

J.  Fraipont.  —  Présentation  d’ossements  de  cheval  et  de 

mammouth  de  la  tranchée  de  Hocheporte.  .  .  .  CLXm 


IV 


G.  Dewalque. — Présentation  d’échantillons  iVOldliamia , 

de  Nereites,  etc . 

G.  Dewalque.  —  Quelques  particularités  remarquées  dans 
une  excursion  aux  environs  de  Malmédy  .... 

G.  Dewalque.  —  Quelques  mots  sur  le  poudingue  de  la 

Baraque-Michel . 

M.  Lohest.  —  Ohservation  sur  cette  communication  . 

F.  Folie.  —  Tableau  des  corrections  à  appliquer  aux  nom¬ 
bres  donnés  pour  la  déclinaison  magnétique  dans  le 
Bulletin  de  l’Observatoire  royal  de  Bruxelles  de 

4877  à  1885  . 

C.  Ubaghs.  —  D’où  viennent  les  silex  des  ateliers  dits  pré¬ 
historiques  de  Sainte-Gertrude  et  de  Ryckholt  ?  — 

Rapports . 

X.  Stainier.  —  La  diabase  de  Malmédy.  —  Rapports  .  . 

Ad.  Firket.  —  Minéraux  artificiels  pyrogénés  :  Fayalite. 

—  Présentation . 

Ad.  Firket.  —  Alluvions  modernes  de  la  vallée  de  la  Meuse 

à  Liège . 

É  Delvaux,  Ch.  de  la  Vallée  Poussin  et  A.  Briart.  —  Ob¬ 
servations  sur  la  communication  précédente.  .  . 

A.  Lecrenier.  —  Sur  des  fossiles  siluriens  de  Buy.  .  . 

C.  Malaise.  —  Observations  sur  la  lettre  précédente.  . 
C.  Malaise.  —  Observations  sur  quelques  graptolithes  de 
la  bande  silurienne  de  Sambre-et-Meuse  .... 
C.  Malaise.  —  Sur  quelques  gisements  de  Heceptaculites 

Neptuni  . 

É.  Delvaux.  —  Description  sommaire  des  blocs  colossaux 
de  grès  blanc  cristallin  provenant  de  l’étage  landé- 
nien  supérieur,  dont  la  rencontre  a  été  signalée  par 
l’auteur  dès  4867,  en  différents  points  de  la  Cam- 

pine  limbourgeoise.  —  Voir  Mémoires . 

W.  Spring.  —  Détermination  du  carbone  et  de  l’hydrogène 
dans  les  schistes  houillers  ;  contribution  à  l’étude  de 
la  formation  de  la  houille.  —  Présentation  .  .  . 

H.  Forir.  —  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé. 

II.  Etudes  complémentaires  sur  les  crustacés.  III. 
Bibliographie  et  tableau  des  thoracostraeés  crétacés 
décrits  jusqu’à  ce  jour.  —  Présentation  .... 


Pages, 

CLXIII 

CLXIV 

CLXV 

CLXVII 

CLXVII 

CLXXIII 

CLXXIV 

CLXXIV 

CLXXIV 

CLXXXI 

CLXXXII 

CLXXXIII 

CLXXXIII 

CLXXXIV 

CLXXXV 

CLXXXVI 

CLXXXVI 


Pages. 


G.  Dewalque.  —  Présentation  de  poudingue  blanc  de  la 
Baraque-Michel,  de  grès  blanc  d’Angleur  et  de  Tir- 

iemont  et  de  sable  de  Sart  (Vielsalm) .  clxxxvi 

É.  Delvaux  et  A.  Briart.  —  Observations  sur  ce  sujet.  — 

Voir  t.  XY,  Bnll.,  p.  xxix . .  .  clxxxvi 

Nomination  de  la  Commission  de  comptabilité .  clxxxvi 

A.  Briart.  —  Projet  d’excursion  annuelle.  —  Adoption.  clxxxvii 

MÉMOIRES. 

F.  L.  Cornet.  —  Les  gisements  de  phosphate  de  chaux  du 

département  de  la  Somme .  3 

G.  Cesaro.  —  La  barytine  de  Bumelange,  relation  entre 

les  dimensions  du  solide  primitif  dans  la  barytine, 

le  quartz,  la  calcite  et  quelques  autres  minéraux.  .  10 

H.  Forir.  —  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé  de 

la  Belgique.  I.  Sur  quelques  poissons  et  crustacés 

nouveaux  ou  peu  connus.  . .  25 

Ë.  Delvaux.  —  Documents  stratigraphiques  et  paléonto- 
logiques  pour  l’étude  monographique  de  l’étage 

yprésien .  57 

X.  Stainier.  —  Note  sur  un  trilobite  nouveau  et  sur  les 

Peritamerus  des  calcaires  d’Humerée .  75 

X.  Stainier.  —  Cœloma  Rupeliensc,  brachyure  nouveau  de 

l’argile  rupélienne . 86 

É.  Delvaux.  —  Époque  quaternaire.  Les  anciens  dépôts  de 
transport  de  la  Meuse,  appartenant  à  l’assise 
moséenne,  observés  dans  les  ballastières  de  Gelieren, 

près  Genck,  en  Campine' .  97 

Ë.  Delvaux.  —  Description  sommaire  des  blocs  colossaux 
de  grès  blanc  cristallin,  provenant  de  l’étage 
landénien  supérieur,  dont  la  rencontre  a  été  signalée 
par  l’auteur  dès  1867,  en  différents  points  de  la 

Campine  limbourgeoise .  117 

W.  Spring.  —  Détermination  du  carbone  et  de  l’hydrogène 
dans  les  schistes  houillers  ;  contribution  à  l’étude  de 

la  formation  de  la  houille . 431 

H.  Forir.  —  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé  de 
la  Belgique.  II.  Études  complémentaires  sur  les 
crustacés .  155 


VI 


Pages. 

H.  Forir.  —  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé. 

III.  Bibliographie  et  tableau  des  thoracostracés 

crétacés  décrits  jusqu’à  ce  jour .  176 

Ad.  Firket.  —  Minéraux  artificiels  pyrogénés  :  Fayalite.  196 

C.  Ubaghs.  —  D’où  viennent  les  silex  des  ateliers  dits 

préhistoriques  de  Sainte-Gertrude  et  de  Ryckholt  ?  204 

X.  Stainier.  —  La  diabase  de  Malmédy .  213 

ItlBUOGUAIMllE. 

11.  Forir. —  Les  dépôts  glaciaires  des  plaines  basses  de 

l’Allemagne  du  Nord,  par  W.  Dames  .  .  •  .  .  3 

H.  Forir.  —  De  la  formation  des  vallées  de  la  rive  gauche 
du  Rhin  et  particulièrement,  de  la  vallée  de  la 

Nahe,  par  H.  Grebe .  17 

H.  Forir.  —  Sur  les  plissements  interrompus,  par  Éduard 

Suess .  27 

H.  Forir.  —  Les  plus  récentes  variations  dans  les  vues 
modernes  sur  la  formation  des  montagnes,  par 

A.  Bittner .  .  32 

Liste  des  ouvrages  reçus  en  don  ou  en  échange  par  la 
Société  géologique  de  Belgique  depuis  la  séance  du 
21  novembre  1886  jusqu’à  celle  du  17  juillet  1887.  37 


TABLE  ALPHABETIQUE  DES  MATIERES. 


A 

Albite.  L’  —  de  Challes,  par  M.  G.  Cesàro,  p.  cxxxvi. 

Alluvions.  —  modernes  de  la  vallée  de  la  Meuse  à  Liège,  par  M.  Ad.  Firket, 
p.  clxxiv .  =  Observations  sur  la  communication  précédente,  par 
MM.  É.  Delvaux,  Ch.  de  la  Vallée  Poussin  et  A.  Briart,  p.  clxxxi. 

Analyses.  —  d’ichthyodorulites  du  calcaire  carbonifère,  par  M.  L.-L.  De  Ko- 
ninck,  p.  cxiii. 

Argile.  Présentation  d’  —  blanche  des  environs  de  Couvin,  par  M.  M.  Lohest, 
p.  en. 

Artésiens.  Les  .puits  —  des  environs  de  Tirlemont,  par  M.  A.  Rutot.  (Voir 
Mémoires ,  t.  XIII.)  Rapports,  p.  xciii. 

Artificiels.  Minéraux  —  pyrogénés  :  Fayalite,  par  M.  Ad.  Firket,  pp.  clxxiv,  496. 

Ateliers.  D’où  viennent  les  silex  des  —  dits  préhistoriques  de  Sainte-Gertrude 
et  de  Ryckholt?,  par  M.  C.  Ubaghs,  pp.  clxiii,  clxxiii,  204. 

15 

Ballastières.  Époque  quaternaire.  Les  anciens  dépôts  de  transport  de  la  Meuse, 
appartenant  à  l’assise  moséenne,  observés  dans  les  —  de  Gelieren,  près 
Genck,  en  Campine,  par  M.  Ë.  Delvaux,  p.  97. 

Barytine.  La  —  de  Rumelange,  relation  entre  les  dimensions  du  solide  primitif 
dans  la  — ,  le  quartz,  la  calcite  et  quelques  autres  minéraux,  par 
M.  G.  Cesàro,  pp.  xcviii,  40. 

Blende.  Sur  la  présence  du  mercure  dans  la  —  ,  par  M.  A.  Jorissen,  p.  ci.  — 
Observation  sur  la  communication  précédente,  par  M.  Is.  Kupfterschlaeger, 
p.  ci.  =  Observation  sur  le  même  sujet,  par  M.  D.  Marcotty,  p.  en.  = 
Présentation  de  —  thallifère  et  cadmifère  d’Engis,  par  M.  A.  Jorissen, 
p.  ex vu. 

Blocs  colossaux.  Description  sommaire  des  —  de  grès  blanc  cristallin,  prove¬ 
nant  de  l’étage  landénien  supérieur,  dont  la  rencontre  a  été  signalée  par 
l’auteur  dès  4867,  en  différents  points  de  la  Campine  limbourgeoise,  par 
M.  É.  Delvaux,  pp.  clxxxv,  447. 


Brachyure.  Cœlotna  Rupelieme,  —  nouveau  de  l’argile  rupélienne,  par 
M.  X.  Stainier,  pp  clvi,  clxiii,  86.  =  Voir  Crustacés. 

Budget.  Projet  de  —  pour  l’année  4886-87,  par  M.  J.  Libert,  p.  lxxxiii. 

C 

Cadmifère.  Présentation  de  blende  thallifèreet  —  d’Engis,  par  M.  A.  Jorissen, 
p.  cxvn. 

Calcaire  carbonifère.  Analyses  d’ichthyodorulites  du  —  ,  par  M  L.-L.  De 
Koninck,  p.  cxiii. 

Calcaire  de  Givet.  Observations  sur  quelques  couches  inférieures  au  —  à 
Remouchamps,  par  M.  C.  Malaise,  p.  cxliv. 

Calcaires  d’Hurnerée.  Note  sur  un  trilobile  nouveau  et  sur  les  Pentamerus  des 
— ,  par  M.  X.  Stainier,  pp.  clvii  clxiii,  75. 

Calcite.  La  barytine  de  Rumelange,  relation  entre  les  dimensions  du  solide 
primitif  dans  la  barytine,  le  quartz,  la  —  et  quelques  autres  minéraux,  par 
M.  G.  Cesàro,  pp  xcviii,  40. 

Cambrien.  Présentation  d’échantillons  d'Oldhamia ,  de  Nereites ,  etc.,  par 
M.  G.  Dewalque,  p.  clxiii. 

Carbonifère.  Analyses  d’ichthyodorulites  du  calcaire — ,  par  M.  L.-L.  De  Koninck, 
p.  CXIII.  =  Voir  Houiller. 

Cheval.  Présentation  d’ossements  de  —  et  de  mammouth  de  la  tranchée  de 
Hocheporte,  par  M.  J.  Fraipont,  p.  clxiii. 

Cœloma  rupeliense.  —  brachyure  nouveau  de  l’argile  rupélienne,  par 
M.  X.  Stainier,  pp.  clvi,  clxiii,  86. 

Commission  de  comptabilité.  Nomination  de  la  —  ,  p.  clxxxvi. 

Compte  rendu.  —  de  la  session  extraordinaire  tenue  à  Vielsalm  et  à  Rastogne, 
du  25  au  28  septembre  4886,  par  M.  G.  I)  walque  ;  Rull.,  p.  29. 

Concours.  Proposition  de  mettre  au  —  la  question  suivante  :  Caractériser 
nettement  ce  qu’il  faut  entendre  par  faune  à  faciès  tertiaire  et  par  faune  à 
faciès  crétacé ,  par  M.  A.  Houzeau,  p.  xciv. 

Constitution  géologique.  Sur  la  —  des  dépôts  tertiaires,  quaternaires  et 
modernes  des  environs  de  Lierre,  par  M.  E.  Van  den  Rroeck.  (Voir  Mémoires , 
t.  XIII.)  —  Rapports,  p.  xciii. 

Cornet ,  F.-L.  Discours  prononcé  sur  la  tombe  de  —  ,  par  M.  Ad.  Firket, 
p.  cv. 

Corrections.  Tableau  des  —  à  appliquer  aux  nombres  donnés  pour  la  déclinaison 
magnétique  dans  le  Bulletin  de  l'Observatoire  royal  de  Bruxelles  de  4877  à 
4885,  par  M.  F.  Folie,  p.  clxvii. 

Crâne  humain.  De  l’âge  d’un  —  trouvé  à  Dieupart,  par  M.  M.  Lohest,  p.  clii.= 


IX 


Observations  à  ce  sujet,  par  M.  É.  Delvaux,  p.  cliv.  =  Mensurations  du  — 
de  la  grotte  de  Dieupart,  par  M.  J.  Fraipont,  p.  cliv. 

Crétacé.  Proposition  de  mettre  au  concours  la  question  suivante  :  Caractériser 
nettement  ce  qu’il  faut  entendre  par  faune  à  faciès  tertiaire  et  par  faune  à 
faciès  —  ,  par  M.  A.  Houzeau,  p.  xciv.  =  Les  gisements  de  phosphate  de 
chaux  du  département  de  la  Somme,  par  M.  F.-L.  Cornet,  pp.  xcviii,  3.  = 
Contributions  à  l’étude  du  système  —  de  la  Belgique,  par  M.  H.  Forir. 
I.  Sur  quelques  poissons  et  crustacés  nouveaux  ou  peu  connus,  pp.  cxx, 
cxlv,  clii,  25.  =  II.  Études  complémentaires  sur  les  crustacés,  pp  clxxxvi, 
455.  =  III.  Bibliographie  et  tableau  des  thoracostracés  —  décrits  jusqu’à 
ce  jour,  pp.  clxxxvi,  4  76. 

Crustacés.  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé  de  la  Belgique,  par  M.  H. 
Forir.  I.  Sur  quelques  poissons  et  —  nouveaux  ou  peu  connus,  pp.  cxx, 
cxlv,  clii,  25.  =  II.  Études  complémentaires  sur  les  — ,  pp.  clxxxvi,  455. 
=  III.  Bibliographie  et  tableau  des  thoracostracés  crétacés  décrits  jusqu’à 
ce  jour,  pp.  clxxxvi,  476.  =  Voir  Cœloma  rupeliense  et  Trilobite. 

Cuivre.  Présentation  de  minéraux  de  la  mine  de  —  de  Stolzembourg,  par 
M.  Ch.  Donckier,  p.  cxxi. 

Déclinaison  magnétique.' La  —  en  Belgique,  par  M.  0.  Dewalque,  p.  cxv.  = 
Observations  sur  la  note  précédente,  par  MM.  A.  Briart  et  Ad.  Firket, 
p.  cxxi.  =  Note  sur  la  —  ,  par  M.  F.  Folie,  p.  cxxxiv.  =  Tableau  des  cor¬ 
rections  à  appliquer  aux  nombres  donnés  pour  la  —  dans  le  Bulletin  de  VOb- 
servatoire  royal  de  Bruxelles  de  4877  à  4885,  par  M.  F.  Folie,  p.  clxvii. 

Dépôts  de  transport.  Époque  quaternaire.  Les  anciens  —  de  la  Meuse,  apparte¬ 
nant  à  l’assise  moséenne,  observés  dans  les  ballastières  de  Gelieren,  près 
Genck,  en  Campine,  par  M.  Ê.  Delvaux,  p.  97. 

Dévonien.  Présentation  d’échantillons  et  de  dessins  de  plantes  fossiles  —  ,  par 
M.  L.  Piedbœuf,  p.cxLV.  =  Note  sur  un  trilobite  nouveau  et  sur  les  Penta- 
merus  des  calcaires  d’Humerée,  par  M.  X.  Stainier,  pp.  clvii,  clxiii,  75.  = 
Sur  quelques  gisements  de  Recep taculites  Neptuni ,  par  M.  C.  Malaise, 
p.  CLXXXIV. 

Diabase.  La  —  de  Malmédy,  par  M.  X.  Stainier,  pp.  clxxiv,  243. 

Discours.  —  prononcé  sur  la  tombe  de  F.-L.  Cornet,  par  M.  Ad.  Firket,  p.  cv. 

Dosage  du  fer.  Un  nouveau  —  des  eaux  minérales  de  Spa,  par  M.  G.  Dewalque, 
p.  cxxiv. 

Dreissensia.  Sur  l’orthographe  du  nom  — ,  par  M.  G.  Dewalque,  p.  cxxv.  . 


X 


K 

Eaux  minérales.  Un  nouveau  dosage  du  fer  des  —  de  Spa,  par  M.  G.  Dewalque, 
p.  cxxiv. 

Élections.  —  du  Conseil,  p.  lxxxiv. 

Exclusion.  Discussion  relative  à  1’ —  de  deux  membres,  p.  iv. 

Excursion.  Quelques  particularités  remarquées  dans  une  —  aux  environs  de 
Malmédy,  par  M.  G.  Dewalque,  p.  clxiv.  =  Projet  d’—  annuelle,  par  M.  A. 
Briart  Adoption,  p.  clxxxvii.  =  Voir  Session  extraordinaire. 

Exploration  géologique .  Résultats  de  1’ —  de  la  région  comprise  entre  Thielt, 
Roulers  et  Thourout,  par  M.  A.  Rutot.  (Voir  Mémoires,  t.  XIII.)  Rapports, 
p.  xcm. 

F 

Faciès.  Voir  Faune. 

Faune.  Proposition  de  mettre  au  concours  la  question  suivante  :  Caractériser 
nettement  ce  qu’il  faut  entendre  par  —  à  faciès  tertiaire  et  par  —  k  faciès 
crétacé ,  par  M.  A.  Houzeau,  p.  xcrv. 

Fayalite.  Minéraux  artificiels  pyrogénés,  — ,  par  M.  Ad.  Firket,  pp.  clxxiv,196. 

Fer.  Voir  Eaux  minérales. 

Formation  des  montagnes.  Sur  les  plissements  interrompus,  par  M.  Éduard 
Suess.  Notice  bibliographique,  par  M.  H.  Forir.  Bibl  p.  27.=  Les  plus 
récentes  variations  dans  les  vues  modernes  sur  la  — ,  par  M.  A.  Bittner. 
Notice  bibliographique,  par  M.  H.  Forir.  Bibl.,  p.  32. 

Formation  des  vallées.  De  la  —  de  la  rive  gauche  du  Rhin  et  particulièrement, 
de  la  vallée  delà  Nahe,  par  M.  H.  Grebe.  Notice  bibliographique,  par  M.  H. 
Forir.  Bibl.,  p.  17. 

Fossi:es.  Présentation  d’échantillons  et  de  dessins  de  plantes  —  devoniennes, 
par  M.  L.  Piedbœuf,  p.  cxlv.  =  Sur  des  —  siluriens  de  Huy,  par  M.  A. 
Lecrenier,  p.  clxxxii.  =  Observations  sur  la  lettre  précédente,  par  M.  G. 
Malaise,  p.  clxxxiii.  =  Observations  sur  quelques  graptolithes  de  la  bande 
silurienne  de  Sambre-et-Meuse,  par  M.  C.  Malaise,  p.  clxxxiii.  ==  Voir 
Calcaires  d'Humerée,  Crustacés  et  Paléontologiques. 

a 

Géologique.  Résultats  de  l’exploration  —  de  la  région  comprise  entre  Thielt, 
Roulers  et  Thourout,  par  M.  A.  Rutot.  (Voir  Mémoires,  t.  XIII.)  Rapports, 
p.  xcm.  =  Sur  la  constitution  —  des  dépôts  tertiaires,  quaternaires  et 
modernes  des  environs  de  Lierre,  par  M  E.  Van  den  Broeck.  (Voir  Mémoires , 
t.  XIII.)  Rapports,  p.  xcm. 


XI 


Glaciaires.  Les  dépôts  —  des  plaines  basses  de  l’Allemagne  du  Nord,  par  M.  W 
Dames  Notice  bibliographique,  par  M.  H.  Forir  Bibl.,p  3 
Graptülithes.  Sur  des  fossiles  siluriens  de  Huy,  par  M.  A.  Lecrenier,  p.  clxxxii. 
=  Observations  sur  la  lettre  précédente,  par  M  C.  Malaise,  p.  clxxxiii.  = 
Observations  sur  quelques  —  de  la  bande  silurienne  de  Sambre-et-Meuse, 
par  M.  G.  Malaise,  p.  clxxxiii. 

Grès.  Sur  un  — altéré  du  terrain  houiller  inférieur,  par  M.  J.  Faly,  p.  xcix.— 
Présentation  d’un  —  houiller  blanchâtre,  par  M  G.  Dewalque,  p.  cxvii.  == 
Présentation  d’échantillons  semblables  venant  de  Dalhem,  Richelle  et  Horion, 
par  M.  R.  Malherbe,  p.  cxviii  =  Observation  sur  ce  sujet,  par  M  C  Malaise, 
p.  cxvii.  —  Description  sommaire  des  blocs  colossaux  de  —  blanc  cristallin, 
provenant  de  l’étage  landénien  supérieur,  dont  la  rencontre  a  été  signalée 
par  l’auteur  dès  1867,  en  différents  points  de  la  Campine  limbourgeoise,  par 
M.  É.  Delvaux,  pp.  clxxxv,  d  i  7 .  =====  Présentation  de  poudingue  blanc  de  ia 
Baraque  Michel,  de  —  blanc  d’Angleur  et  de  Tirlemont  et  de  sable  de  Sart 
(Vielsalm),  par  M.  G.  Dewalque,  p.  clxxxvi.  §=  Observations  sur  ce  sujet, 
par  MM.  É.  Delvaux  et  A  Briart,  p.  clxxxvi. 

Grotte.  De  l’âge  d’un  crâne  humain  trouvé  à  Dieu  part,  par  M.  M.  Lohest.  p.  clii. 

—  Observations  à  ce  sujet,  par  M.  É.  Delvaux,  p.  cliv.  =  Mensurations  du 
crâne  humain  de  la  —  de  Dieupart,  par  M.  J.  Fraipont,  p.  cliv. 

Il 

Houille.  Détermination  du  carbone  et  de  l’hydrogène  dans  les  schistes  houil- 
lers;  contribution  à  l’étude  de  la  formation  de  la  — ,  par  M.  W.  Spring, 
pp.  clxxxvi,  13l. 

Houiller.  Sur  un  grès  altéré  du  terrain  —  inférieur,  par  M  J.  Faly,  p.  xcix. 

-  :  Présentation  d’un  grès  —  blanchâtre,  par  M.  G.  Dewalque,  p.  cxvii  — 
Présentation  d’échantillons  semblables  venant  de  Dalhem  Richelle  et  Horion, 
par  M.  R.  Malherbe,  p  cxvn.  =  Observation  sur  ce  sujet,  par  M.  C.  Malaise, 
p.  cxvii.  =  Détermination  du  carbone  et  de  l’hydrogène  dans  les  schistes 

—  ;  contribution  à  l’étude  de  la  formation  de  la  houille,  par  M.  W.  Spring, 
pp.  clxxxvi,  131. 

Humain.  De  l’âge  d’un  crâne  —  trouvé  à  Dieupart,  par  M.  M.  Lohest,  p.  clii.  = 
Observations  à  ce  sujet,  par  M.  Ë.  Delvaux,  p.  cliv.  =  Mensurations  du  crâne 

—  de  la  grotte  de  Dieupart,  par  M.  J.  Fraipont,  p.  cliv. 

1 

Ichthyodorulites.  Analyses  d’  —  du  calcaire  carbonifère,  par  M.  L.-L.  De  Ko- 
ninck,  p.  cxni.  —  Voir  Poissons. 


XII 


L 

Landénien.  Description  sommaire  des  blocs  colossaux  de  grès  blanc  cristallin, 
provenant  de  l’étage  —  supérieur,  dont  la  rencontre  a  été  signalée  par  l’au¬ 
teur  dès  !  867,  en  différents  points  de  la  Campine  limbourgeoise,  par  M. 
Ë  Delvaux,  pp.  clxxxv,  1  17. 

Liste.  —  des  membres;  Bull.,  p.  5.  =  —  des  présidents  de  la  Société  depuis 
sa  fondation,  Bull.,  p.  27.  =  —  des  ouvrages  reçus  en  don  ou  en  échange 
par  la  Société  géologique  de  Belgique,  depuis  la  séance  du  21  novembre  1886 
jusqu’à  celle  du  17  juillet  1887  ;  Bibl.,  p.  37. 

M 

Magnétique.  La  déclinaison  —  en  Belgique,  par  M.  G.  Dewalque,  p.  cxv.  = 
Observations  sur  la  note  précédente,  par  MM.  A.  Briart  et  Ad.  Firket, 
p.  cxxi.  =  Note  sur  la  déclinaison  — ,  par  M.  F.  Folie,  p.  cxxxiv.  = 
Tableau  des  corrections  à  appliquer  aux  nombres  donnés  pour  la  déclinaison 

—  dans  le  Bulletin  de  l’Observatoire  roijal  de  Bruxelles  de  188o  à  1887, 
p.  CLXVII. 

Mammouth.  Présentation  d’ossements  de  cheval  et  de  —  de  la  tranchée  de 
Hocheporte,  par  M.  J.  Fraipont,  p.  clxiii. 

Marmites  de  géants.  Quelques  particularités  remarquées  dans  une  excursion 
aux  environs  de  Malmédy,  par  M.  G.  Dewalque,  p.  clxiv. 

Mercure.  Sur  la  présence  du  —  dans  la  blende,  par  M.  A.  Jorissen,  p.  ci.  =' 
Observation  sur  la  communication  précédente,  par  M.  Is.  Kupfferschlaeger, 
p.  ci.  =  Observation  sur  le  même  sujet,  par  M.  D.  Marcotty,  p.  en. 

Météorite.  Présentation  de  deux  photographies  d’une  —  de  Wolfsegg  (Salzburg), 
par  M.  G  Dewalque,  p.  cxvi.  =  Observation  à  ce  sujet,  par  M.  Ad.  Firket, 
p.  cxvn. 

Minérales.  Un  nouveau  dosage  du  fer  des  eaux  —  de  Spa,  par  M.  G.  Dewalque, 
p.  cxxiv. 

Minéraux.  La  barytine  de  Rumelange,  relation  entre  les  dimensions  du  solide 
primitif  dans  la  barytine,  le  quartz,  la  calcite  et  quelques  autres  — , 
par  M.  G.  Cesàro,  pp.  xcviii,  10.  =  Présentation  de  —  de  la  mine  de  cuivre 
de  Stolzembourg,  par  M.  Ch.  Donckier,  p.  cxxi.  '=='  Note  sur  quelques  — , 
par  M.  G.  Cesàro,  p.  cxlii.  —  —  artificiels  pyrogénés  :  Fayalite,  par  M. 
Ad.  Firket,  pp.  clxxiv,  196. 

Modernes.  Sur  la  constitution  géologique  des  dépôts  tertiaires,  quaternaires  et 

—  des  environs  de  Lierre,  par  M.  E.  Van  den  Broeck  (Voir  Mémoires,  t.  XIII.) 

—  Rapports,  p.  xcm.  ==  Alluvions  —  de  la  vallée  de  la  Meuse  à  Liège, 


xnr 


par  M.  Ad.  Firket,  p.  clxxiv.  =  Observations  sur  la  communication  prece¬ 
dente,  par  MM.  Ë.  Delvaux,  Ch.  de  la  Vallée  Poussin  et  A.  Briart,  p.  clxxxi. 

Montagnes  Voir  Formation  des  montagnes. 

Moséenne.  Époque  quaternaire  Les  anciens  dépôts  de  transport  de  la  Meuse, 
appartenant  à  l’assise  —  ,  observés  dans  les  ballastières  de  Gelieren,  près 
Genck,  en  Campine,  par  M.  Ë.  Delvaux,  p.  97. 

Néolithiques.  Nouvelles  stations — ■  en  Belgique,  par  M.  J.  Moreels,  p.  cxxix. 

Nereites.  Présentation  d’échantillons  d 'Oldhamia,  de — ,  etc.,  par  M.  G.  De¬ 
walque,  p.  clxiii. 

O 

Oldhamia.  Présentation  d’échantillons  d’  —  ,  de  Nereites ,  etc.,  par  M.  G. 
Dewalque,  p.  clxiii. 

Oligisteux.  Présentation  d’un  échantillon  de  phyllade  —  de  Lierneux,  par 
M.  C.  Malaise,  p.  xciv. 

Orthographe.  Sur  F  —  du  nom  Dreissensia ,  par  M.  G.  Dewalque,  p.  cxxv. 

Ossements.  Présentations  d’  —  de  cheval  et  de  mammouth  de  la  tranchée  de 
Hocheporte,  par  M.  J.  Fraipont,  p.  clxiii. 

Ouvrages  reçus.  Liste  des  —  en  don  ou  en  échange  par  la  Société  géologique 
de  Belgique,  depuis  la  séance  du  21  novembre  1886  jusqu’à  celle  du  17  juillet 
1887  ;  Bibl.,  p.  87. 

1* 

Paléontologiques.  Documents  stratigraphiques  et  —  pour  l’étude  monographique 
de  l’étage  yprésien,  par  M.  Ë.  Delvaux,  pp.  clii,  clxii,  87. 

Pentamerus.  Note  sur  un  trilobite  nouveau  et  sur-  les  —  des  calcaires 
d’Humerée,  par  M.  X.  Stainier,  pp.  clvii,  clxiii,  78. 

Phosphate  de  chaux.  Les  gisements  de  —  du  département  de  la  Somme,  par 
M.  F.  L.  Cornet,  pp.  xcviii,  3. 

Phyllade  oligisteux.  Présentation  d’un  échantillon  de  —  de  Lierneux,  par 
M.  C.  Malaise,  p.  xciv. 

Plantes  fossiles.  Présentations  d’échantillons  et  de  dessins  de  —  devoniennes, 
parM.  L.  Piedbœuf,  p.  cxlv. 

Pli  cacheté.  Dépôt  d’un  —  par  M.  C.  Malaise,  p.  clvii. 

Plissements  interrompus.  Sur  les  —  par  M.  Édouard  Suess.  Notice  bibliogra¬ 
phique,  par  M.  H.  Forir;  Bibl.,  p.  27. 

Poissons  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé  de  la  Belgique.  I.  Sur 
quelques  ■ —  et  crustacés  nouveaux  ou  peu  connus,  par  M.  H.  Forir, 
pp.  cxx,  cxlv,  clii,  28. 


XIV 


Poudingue.  Quelques  mots  sur  le  —  de  la  Baraque  Michel,  par  M.  G.  Dewalque, 
p.  glxvI  =  Observation  sur  cette  communication,  par  M.  M.  Lohest, 
p.  clxvii.  =  Présentation  de  —  blanc  de  la  Baraque  Michel,  de  grès  blanc 
d’Angleur  et  de  Tirlemont  et  de  sable  de  Sart  (Vielsalm),  par  M.  G.  Dewalque, 
p  clxxxvl  =  Observations  sur  ce  sujet,  par  MM.  É.  Delvaux  et  A,  Briart, 
p.  clxxxvi.  =  Voir  t.  XV,  Bulletin ,  p.  xix. 

Préhistoriques.  D’où  viennent  les  silex  des  ateliers  dits  —  de  Sainte- Gertrude 
et  de  Ryckholt,  par  M.  G.  Ubaghs,  pp.  clxiii,  clxxiii,  204. 

Puits  artésiens.  Les  —  des  environs  de  Tirlemont,  par  M.  A  Rutot.  (Voir 
Mémoires ,  t.  XIII).  Rapports,  p.  xcm. 

Pyrogénés.  Minéraux  artificiels  —  :  Fayalite,  par  M.  Ad.  Firket,  pp.  clxxiv, 
496. 

Q 

Quartz.  La  barytine  de  Rumelange,  relation  entre  les  dimensions  du  solide 
primitif  dans  la  barytine,  le  — ,  la  calcite  et  quelques  autres  minéraux,  par 
M.  G.  Cesàro,  pp.  xcviii,  10. 

Quaternaire.  Sur  la  constitution  géologique  des  dépôts  tertiaires,  —  et 
modernes  des  environs  de  Lierre,  par  M.  E.  Van  den  Broeck.  (Voir  Mémoires , 
t.  XIII  )  Rapports,  p.  xcm.  =  Nouvelles  stations  néolithiques  en  Bel¬ 
gique,  par  M.  L.  Moreels,  p.  cxxix.  =  De  l’âge  d’un  crâne  humain  trouvé 
à  Dieupart,  par  M.  M.  Lohest,  p.  clii.  =  Observations  à  ce  sujet,  par 
M.  Ë.  Delvaux,  p.  cliv.  ==  Mensurations  du  crâne  humain  de  la  grotte  de 
Dieupart,  par  M.  J.  Fraipont,  p.  cliv.  =  D’où  viennent  les  silex  des  ateliers 
dits  préhistoriques  de  Sainte-Gertrude  et  de  Ryckholt?,  par  M.  G.  Ubaghs, 
pp.  clxiii,  clxxiii,  204.  =  Alluvions  modernes  de  la  vallée  de  la  Meuse  à 
Liège,  par  M.  Ad.  Firket,  p.  clxxiv.  =  Observations  sur  la  communication 
précédente,  par  MM.  É.  Delvaux,  Ch.  de  la  Vallée  Poussin  et  A.  Briart, 
p.  clxxxi .  =  Époque  — .  Les  anciens  dépôts  de  transport  de  la  Meuse, 
appartenant  à  l’assise  moséenne,  observés  dans  les  ballastières  de  Gelieren, 
près  Genck,  en  Campine,  par  M.  Ë.  Delvaux,  p.  97.  =  Les  dépôts 
glaciaires  des  plaines  basses  de  l’Allemagne  du  Nord,  par  M.  W.  Dames. 
Notice  bibliographique,  par  M.  H.  Forir  ;  Bibl. ,  p.  3.  =  De  la  formation  des 
vallées  de  la  rive  gauche  du  Rhin  et  particulièrement  de  la  vallée  de  la 
Nahe,  par  M.  H.  Grebe.  Notice  bibliographique,  par  M.  H.  Forir  ;  Bibl.,  p.  47. 

Rapport.  — du  secrétaire  général,  par  M.  G.  Dewalque,  p.  lxxvii.  —  —  du 
trésorier,  par  M.  J.  Libert,  p.  lxxxii 


XV 


Receptaculites  Neptuni.  Sur  quelques  gisements  de  —,  par  M.  C.  Malaise, 

p.  CLXXXIV. 

Rupélienne.  Ccdoma  Rupeliense ,  brachyure  nouveau  de  l’argile  — ,  par  M.  X. 
Stainier,  pp.  clvi,  clxiii,  86. 

Sable.  Présentation  de  poudingue  blanc  de  la  Baraque  Michel,  de  grès  blanc 
d’Angleur  et  de  Tirlemont  et  de  —  de  Sart  (Vielsalm),  par  M.  G.  Dewalque, 
p.  clxxxvi.  =  Observations  sur  ce  sujet,  par  MM.  Ë.  Delvaux  et  A.  Briart, 

p.  CLXXXVI. 

Session  extraordinaire.  Compte  rendu  de  la  —  tenue  à  Vielsalm  et  à  Bastogne, 
du  2p  au  28  septembre  4886,  par  M.  G.  Dewalque;  Bull  ,  p.  29.  =  Projet 
de  —  ,  par  M.  A.  Briart.  Adoption,  p.  clxxxvh. 

Silex.  D’où  viennent  les  —  des  ateliers  dits  préhistoriques  de  Sainte-Gertrude 
et  de  Ryckholt  ?,  par  M.  C.  Ubaghs,  pp.  clxiii,  clxxiii,  204. 

Silurien.  Sur  des  fossiles  —  de  Huy,  par  M.  A.  Lecrenier,  p  clxxxii.  =  Obser¬ 
vations  sur  la  lettre  précédente,  par  M.  C.  Malaise,  p.  clxxxiii.  =  Observa¬ 
tions  sur  quelques  graptolithes  de  la  bande  —  de  Sambre-et-Meuse,  par 
M.  G.  Malaise,  p.  clxxxiii. 

Stations  néolithiques.  Nouvelles  —  en  Belgique,  par  M.  J.  Moreels,  p.  cxxix. 

Slratigraphiques.  Documents  —  et  paléontologiques  pour  l’étude  monogra¬ 
phique  de  l’étage  yprésien,  par  M.  É.  Delvaux,  pp.  cm,  clxii,  57. 

T 

Tableau.  — -  indicatif  des  présidents  de  la  Société  depuis  sa  fondation  ;  Bull., 
p.  27.  =  Voir  Corrections. 

Tertiaire.  Sur  la  constitution  géologique  des  dépôts  —  ,  quaternaires  et 
modernes  des  environs  de  Lierre,  par  M.  E.  Van  den  Broeck.  (Voir  Mémoires , 
t.  XIII.)  Rapports,  p.  bxcm.  ==  Proposition  de  mettre  au  concours  la 
question  suivante  :  Caractériser  nettement  ce  qu’il  faut  entendre  par  faune  à 
faciès  —  et  par  faune  à  jades  crétacé ,  par  M.  A.  Houzeau,  p.  xciv.  =  Docu¬ 
ments  stratigraphiques  et  paléontologiques  pour  l’étude  monographique  de 
l’étage  yprésien,  par  M.  Ë.  Delvaux,  pp.  clii,  clxii,  57.  =  Cœloma  Rupe- 
liense,  brachyure  nouveau  de  l’argile  rupélienne,  par  M.  X.  Stainier, 
pp  clvi,  clxiii,  86.  =  Quelques  mots  sur  le  poudingue  de  la  Baraque  Michel, 
par  M.  G.  Dewalque,  p.  clxv.  =  Observation  sur  cette  communication,  par 
M.  M.  Lohest,  p.  clxvii.  =  Description  sommaire  des  blocs  colossaux  de 
grès  blanc  cristallin,  provenant  de  l’étage  landénien  supérieur,  dont  la  ren¬ 
contre  a  été  signalée  par  l’auteur  dès  1867,  en  différents  points  de  la  Campine 
ANNALES  SOC.  GÈOL.  DE  BELG.,  T.  XIV.  t> 


XVI 


li  ni  bourgeoise,  par  M.  Ë.  Delvaux,  pp.  clxxxy,  117.=  Présentation  de 
poudingue  blanc  de  la  Baraque  Michel,  de  grès  blan:  d’Angleur  et  de  Tirle- 
mont  et  de  sable  de  Sart  (Vielsalm),  par  M.  G.  Dewalque,  p.  clxxxvi.  = 
Observations  sur  ce  sujet,  par  MM.  Ë.  Delvaux  et  A.  Briart,  p.  clxxxvi. 

Thallifère.  Présentation  de  blende  —  et  cadmifère  d’Engis,  par  M.  A.  Joris- 
s'en,  p.  cxvii. 

Thoracostracés .  Contributions  à  l’étude  du  système  crétacé.  III.  Bibliographie 
et  tableau  des  —  crétacés  décrits  jusqu’.à  ce  jour,  par  M.  H  Forir, 
pp.  CLXXXVI,  d76.  =Voir  Brachyure  et  Crustacés. 

Tranchée.  Présentation  d’ossements  de  cheval  et  de  mammoulh  de  la  —  de 
Hocheporte,  par  M.  J.  Frai  pont,  p.  clxui. 

Trilobite.  Note  sur  un  —  nouveau  et  sur  les  Pemamehts  des  calcaires  d’Hu- 
merée,  par  M.  X.  Sainier,  pp.  clvii,  clxiii,  7o. 

Y 

Vallées.  Voir  Formation  des  Vallées. 

Y 

Yprésien.  Documents  stratigraphiques  et  paléonlologiques  pour  l’étude  mono¬ 
graphique  de  l’étage  —  ,  par  M.  Ë.  Delvaux,  pp.  clii,  clxii,  ;>7. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  AUTEURS 


MM.  A.  Briart,  pp. 

G.  Cesàro, 

F. -L.  Cornet, 

L. -L.  De  Koninck, 

Ë.  Delvaux, 

G.  Dewalque, 

Ch.  Donckier, 

J.  Faly, 

Ad.  Firket, 

F.  Folie, 

H.  Forir, 

J.  Frai  pont. 

A.  Houzeau, 

A.  Jorissen, 

Is.  Kupfferschlaeger, 

Ch.  de  la  Vallée  Poussin, 

A.  Lecrenier, 

J.  Libert, 

M.  Lohest, 

C.  Malaise, 

R.  Malherbe, 

D.  Marcotty, 

L.  Moreels, 

L.  Piedbœuf, 

A.  Rutot, 

W.  Spring, 

X.  Stainier, 

C.  Ubaghs, 

E.  Van  den  Broeck, 


CXXI,  CLXXXI,  CLXXXVI,  CLXXXVII. 

XCVIII,  CXXXVI,  CXLII,  40. 

xcvui,  3. 

CXIII. 

CLII,  CLIV,  CLXII,  CLXXXI,  CLXXXV,  CLXXXVI, 
37,  97,  417. 

29,  LXXVII,  CXV,  CXVI,  CXVII,  CXXIV,  cxxv, 
CLXIII,  CLXIV,  CLXV,  CLXXXVI. 

CXXI. 

XCIX. 

cv,  cxvn,  cxxi,  clxxiv,  496. 

CXXXIV,  CLII,  CLXVII. 

cxx,  cxlv,  clii,  clxxxvi,  23,  155,  176  ; 
Bibl.  pp.  3,  17,  27,  32. 

CLIV,  CLXIII. 

XCIV. 

CI,  CX VII. 

CI. 

CLXXXI. 

CLXXxm. 

LXXXII,  LXXXIII. 

Cil,  CLII,  CLXVII. 

XCIV,  CXVII,  CXLIV,  CL  VII,  CLXXXIII, 
CLXXXIV. 

CXVII. 

CII. 

CXX1X. 

CXLV. 

XCIII. 

clxxxvi,  134. 

CLVI,  CLVII,  CLXIII,  CLXXIV,  75,  86,  213. 
CLXIII.  CLXXIII,  204. 

XCIII 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


PI.  I  et  II  ;  p.  25.  Voir  l’explication,  p.  56. 

PI.  III  ;  p.  57.  Voir  l’explication,  p.  74. 

PI.  IV;  p.  75.  Voir  l’explication,  p.  85. 

PI.  V  ;  p.  86.  Voir  l’explication,  p.  96. 

PI.  VI.  Vue  prise  dans  une  ballastière  abandonnée  à  Gelieren,  Campine  lira- 
bourgeoise  ;  p.  417. 

PI.  VII  ;  p.  455.  Voir  l’explication,  p.  474. 


T. XIV. PL.]  . 


Ann  .Soc.  Géol  .de  Bel 


Ann.Soe.Geol.de  Bel.  I  XlV.PL.il 


L.Moreels.  ad  liai .  el  in  lap.del .  ’M .  BBordt,  Liège 


Ann.  Soc.  Géol.  de  BeUj. 


TomoXJV  PL.  S. 


F.DelvauJO,  del. 


Fith.  G.Seoereÿjis. 

Poissons  do  l'étage  Ypresie/i  inferieur  do  Renciuv  . 


Ann.Soc.  Géol.de  Bel. 


T.  XIV.  PL.  IV. 


Ann. Soc.  Gëol.de  Beî 


T.  XIV.  PL.V. 


Tome.  XIV  PI.  VT. 


Ann,  Soc.  Géol.  de  Belg. 


ÉPOQUE  QUATERNAIRE. 


'■ICXi 


DÉPÔTS  DE  TRANSPORT  DE  LA  MEUSE. 

BLOCS  COLOSSAUX  DE  GRÈS  BLANC  PROVENANT  DE  l’ÉTAGE  LANDENIEN  SUPERIEUR. 
VUE  PRISE  DANS  UNE  BALLASTIERE  ABANDONNEE  Â  GELIEREN.  CAMPINE  LIMBOURGEOISE. 


Ann .  Soc .  Géol  .de  Belj . 


T.  XIV.  PL .VII 


L.Moreels.  ad  nat.cLei  . 


UT  H.  F.  BORDT.  U  R