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Full text of "Annales de la Société entomologique de France"

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ANNALES 


DE LA SOCIÉTÉ 


ENTOMOLOGIQUE 


DE FRANCE. 


Article 38 du règlement. Les opinions émises dans les 
mémoires publiés par la Société sont exclusivement pro- 
pres à leurs auteurs. La Société n'entend aucunement en 
assumer la responsabilité. 


ANNALES 


DE LA SOCIÉTÉ 


ENTOMOLOGIQUE 


DE FRANCE. 


Natura maximé miranda in minimis. 


HDbeuxième Série. 


TOME DIXIÈME. 


À PARIS, 


CHEZ LE TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ, 
M, LUCIEN RBUQUET, RUE HAUTEFEUILLE , 19. 


1852. 


1e 


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ANNALEN 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOG!IQUE 
DE FRANCE. 


DESCRIPTION ET ICONOGRAPHIE 


DE QUELQUES DIPTÈRES DE L'ESPAGHE. 


(Suite.) 


Par M. LÉON DUFOUR. 


(Séance du 10 Septembre 1851.) 


Sous ce même litre, la Société entomologique a daigné 
admettre dans le premier cahier de ses Annales pour 
1850, page 131,une première série de Diptères espaguois, 
où l'habileté du burin de M. Sébin ne le cède en rien au 
fidèle et gracieux pinceau du professeur Mieg. De sem- 
blables portraits dispenseraient presque de descriptions. 


1. Nemotelus cingulatus, Duf. (PI. 1, N°4, fig. 1 à 5.) 


Nigro-subæneus, aureo brevissime pubescens, capite 
thoraceque concoloribus; abdominis marginibus, cingulis 
2° Série, TOME x. ÿ 


b ANNALES 


(primo late interrupto), geniculis, tarsis alarumque nervis 
costalibus flavescentibus. Long. 3 lin. 


Hab. in agro Matritense. Perez. 


Plus grand que l'uliginosus, il a Ja taille du longtrostris 
de Wiedeman, sans en avoir ni la longue trompe, ni la 
tête aussi conoïde. Face noire. Bord postérieur des seg- 
ments abdominaux à liseré jaune, dilaté sur les côtés. 
Premier liseré largement interrompu, ne consistant pour 
chaque côté qu'en une tache. Bordure latérale de l’abdo- 
men d’un jaune uniforme. Bandes du mâle plus larges. 


2. Nemotelus lateralis, Duf. (PL. 1, N°1, fig. G.) (Abdom.) 


Nigro-subæneus aureo brevissime pubescens, capite tho- 
raceque concoloribus; abdominis segmentis latere solum 
tenuiter, penultimo postice vix, genubus, tarsis, alarumque 
nervis costalibus, flavescentibus. Long. 2 1/2 lin. 


Hab. in agro Matritense. Mieg. 


Un peu plus petit que le cingulatus, il en diffère comme 
espèce. Abdomen tout noir, excepté un liseré latéral. 
Tête peut-être un peu plus prolongée et capitule des an- 

EU Para 
tennes plus oblong. L'individu que j'ai sous les yeux, et 
dont l'abdomen est figuré, est une femelie. 


3. Anthrax nebulosa, Duf. (PI. 1, N° EL fig. 7et &.) 


Rufo-aureo villosa squamosa; alis basi unguiculatis, a 
medio ad basim obscure maculato-nebulosis, apice limpidis; 
antennis subulatis; pedihus testaceis. Long. 5 1/2 lin. 


Hab. in agro Matritense Mieg. 


Facies du bombyciformis (Exoprosopa lutea, Macq.), 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 7 


figuré dans ces Annales pour 1850. Bout des aïles noi- 
râtre dans ce dernier, diaphane dans la nebulosa. Ergot à 
l'origine de la côte des ailes. Gorselet rayé dans les indi- 
vidus frais. 

Il aurait quelques rapports avecl'£. suavipennis, Macq., 
espèce du Cap Vert (Mém. Soc. des sc. de Lille, 1830, 
p. 403), mais il en diffère, surtout par la disposition des 
cellules alaires. 


4. Anthrax trinotata, Daf. (PI. 1, N°I, fig. 9.) 


Atra, abdomine fascis niveis subinterruptis ; alarum 
basi costaque fumoso-nigris, disco triangulatim nigro punc- 
tato. Lonc. 6 lin. 

Hab. in agro Matritense. Meig. 


J'avais d'abord rapporté cette espèce à l_4. tripunctata, 
Wied. (in Meig. Dipt Eur.), mais celle de Wiedeman 
est avec alis limpidissimis, ce qui en éloigne évidemment 
la nôtre. 


5. Anthrax formosa, Daf. (PI. 1, N°1, fig. 10.) 


Nigra subnuda; abdominis bast utrinque puncto, disco 
quatuor, apice fascris lateribus abbreviatis tribus, nivers ; 
alis immaculatis, costa vage rufa, basi unguiculatis. Long. 
7 lin. 

Hab. in agro Matritense. Mie. 

Je ne saurais rapporter cette magnifique espèce à au- 
cune de celles mentionnées par Fabricius, Meigen, ou 


M. Macquart. 


6. Bombylius fumosus, Daf. (PI. 1, N°1, fig. 11 à La) 


Niger, griseo-rufescente villosus, subunicolor; alis nigro 


8 ANNALES 


fumosis postice insensim hyalinis, nervis tamen subfumosis ; 


pedibus nigris tibiis partim fuscis. Long. 3 1/2 lin. 
Hab. in agro Matritense. Mieg. 


Il a la taille et l'aspect du fuscus, mais il en est très 
distinct comme espèce. 


7. Ploas macroglossa, Duf. (PI. 1, N° I, fig. 14 à 16.) 


Niger villosus; haustello thoracis longitudine; scutello 
atro nitidissimo ; abdomine conico piloso, fasciis transversis 
albido griseis; alarum costa late maculisque subanasto- 
mosantibus atris; tibiis griseo subsericeis. Long. 4 lin. 


Hab. flores in campo Matritense. Mieg. 


J'ai vainement cherché cette remirquable et rarissime 
espèce dans Meigen et les divers ouvrages de M. Mac- 
quart. 


8. Ploas fuminervis, Duf. (PI. 1, N°1, fig. 17 à 20.) 


Niger villosus; haustello antennis haud longiore; scu- 
tello atro nitidissimo nudo ; abdomine conico piloso, fasciis 
transversis, griseis ; alarum costa nigrescente, nervis omni- 
bus fumo circeumductis, nec non submaculatis. Long. 


2 1/2 lin. 
Hab. in agro Matritense. Mieg. 


Petite et rare espèce que j'avais prise d’abord pour le 
P. grisea, Fabr., mais qui en diffère par plusieurs traits 
et une taille d'un tiers moindre. Corselet gris cendré, avec 
une ou trois raies plus claires. Ailes ayant trois ou quatre 
points nébuleux aux nervures transversales. Non loin de 
la côte, vers le tiers de la longueur, à partir de l'insertion, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 9 


il existe une petite tache sub-diaphane. Pattes uniformé- 
ment noirâtres. 


9. Dioctria ochrocera, Duf. (PI. 1, N°I, fig. 21 à 23.) 


Griseo cinerea, mystace nigra; antennarum articulis 
duobus terminalibus ochraceo-luteis ; abdominis nigri nitidi 
segmentis 2-5 postice utrinque linea transversa alba; alis ad 
costam subfumosis, halteribus flavis; thoracis dorso sub- 
bilineato ; tibiarum apice tarsisque pilis intermixtis rufis. 


Long. 5 172 lin. 


Hab. in agro Matritense. Meig. 


Explication des figures de la planche 1'*, X° 1. 


Nemotelus angulatus, Duf. 9. 

Mesure de sa longueur naturelle. 

Antennes détachées. 

4. Tête du mâle détachée. 

5. Abdomen par sa face inférieure. 

6. Memotelus lateralis, Duf. — Abdomen par sa face 
supérieure. 

7. Anthrax nebulosa, Duf., grandeur naturelle. 

8. Aile détachée et grossie. 

9. Anthrax trinotata, Duf., grandeur naturelle, 

10. Anthrax formosa, Duf., grandeur naturelle. 

11. Bombylius fumosus, Duf. 

12. Mesure de sa longueur naturelle. 

13. Antennes détachées. 

14. Ploas macroglossa, Duf. 

{5. Mesure de sa longueur naturelle. 

16. Tête détachée, 


bb — 


10 


17 


15. 
19. 
20. 
21. 
22: 


23 


ANNALES 


. Ploas fuminervis, Duf. 

Mesure de sa longueur naturelle. 
TETA LA 12 

l'ête détachce. 

Aile isolée. 

Dioctria ochrocera, Duf, 

Mesure de sa longueur naturelle, 
. Antennes détachées, 


— — m2 00 — 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 11 


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KOTE 


SUR LES TRANSFORMATIONS 
DU BOMBYLIUS BOGHARIENSIS, 


NOUVELLE ESPÈCE DE DIPTÈRE QUI HABITE LES POSSESSIONS 


FRANCAISES DU NORD DE L' AFRIQUE ; 


PAR M. H. LUCAS. 


(Séance du 18 Mai 1851). 


Pendant un séjour de six semaines que je fis à Boghar, 
un des points les plus méridionaux et en même temps les 
élevés de la province d'Alger, en mai et juin 1850, je 
trouvai sous les pierres, enfoncée dans une terre assez 
meuble, sablonneuse et légèrement humide, une pupe 
que je reconnus pour appartenir à un Diptère, mais qu'il 
me fut impossible de rapporter à un genre connu. Je 
m'en emparai avec beaucoup de précaution et la placai 
dans un vase rempli de la même terre dans laquelle je 
l'avais rencontrée, Afin de la maintenir dans les mêmes 
conditions, j'eus le soin ous les jours d’humecter légère. 
ment cette terre à la surface, et au bout de deux semaines 
environ, je fus très surpris un matin de voir cette nymphe 
à moitié sortie de la cellule qu'elle s'était formée et agiter 
s1 partie antérieure dans tous les sens. Je l’exposai au 


32 ANNALES 


soleil, et en l'examinant attentivement, je m'aperçus que 
la partie supérieure de celte pupe se fendait longitudina- 
lement, et de celte ouverture sortit avec beaucoup de 
peine et après un travail très laborieux un Diptère que je 
reconnus pour appartenir au genre des Bombylius. Je ne 
sache pas que les métamorphoses de cette coupe généri- 
que soient connues, et en consultant les auteurs qui onf 
arlé des manières de vivre des Bombyles, voici ce que 
jai remarqué : Latreille, Règne animal de Cuvier, tom.5, 
p. 402, dit ou sujet des Bombylius : « Je soupçonne que 
5 
Meigen), sont parasites. » Cette inmanière de voir de La- 
treille a été adoptée par beaucoup d'entomologistes et 
reproduite dans un très grand nombre d'ouvrages 
d'histoire naturelle. M. Macquart, dans son estimable 
ouvrage sur les insectes diptères, tom. 2, p. 376, n'a- 
dopte pas la manière de voir de Latreille, car il dit que 


leurs larves, ainsi que celles du genre suivant (Geron, 


les larves de ces insectes ne sont pas encore connues, et 
ilest probable, ajoute-t-il plus loin, qu'elles vivent dans 
la terre. Ces diverses remarques, comme on Île voit, ne 
sont qu'à l’état de supposition, et celle de M. Macquart, 
il faut le dire, est beaucoup plus dans le vrai que l'opi- 
nion émise par Latreille, IFm'a été impossible, malheu- 
reusement, de me procurer la larve du Bombylius Bogha- 
riensis, malgré toutes les recherches que j'ai faites, je n'ai 
toujours rencontré que des nymphes. Gependant, quoique 
je n’aie pas trouvé la larve de cette curieuse espèce, j'ai 
l'espoir que les quelques détails que je vais donner dans 
cette note, aideront les entomolozistes qui se livrent 
à l'étude de cet ordre intéressant , dans la recherche des 
manières de vivre de ces singuliers Diptères. C’est tou- 
jours aux lieux couverts, à l'abri des rayons du soleil et 
sux broussailles, que la femelle confie sa progéniture. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 13 


Les conditions dans lesquelles j'ai rencontré les nymphes 
de ce Bombylius, me permettent de supposer que la fe- 
melle ne dépose qu’un œuf sous chaque pierre, et ce qui 
me fait dire qu'il doit en être ainsi, c'est que j'ai toujours 
rencontré isolément la nymphe de cette espèce de Bom- 
byle. D'après cet'e observation, je suis porté aussi à croire 
que les larves qui composent ce genre ne sont pas para- 
sites, comme le supposent Latreille et beaucoup d’autres 
entomologistes, mais qu'elles vivent au contraire isolé- 
ment dans la terre, opinion, au reste, qui avait déjà été 
émise, mais avec doute, par M. Macquart, et que mon 
observalion vient confirmer. 


Nymphe. Elle est longue de 14 millimètres, et sa lar- 
geur égale environ 3 millimètres 3/4. Elle est d'un brun 
testacé et légèrement arquée. La partie antérieure, où 
celle qui représente la tête, est armée de huit fortes épines 
d'un noir foncé, avec leur base rougeâtre; elles sont 
placées par paire et ainsi disposées : celles qui forment la 
première paire et qui sont situées antérieurement, sont 
légèrement recourbées, indépendantes l'une de l'autre, 
avec l’espace qui les sépare assez grand ; de chaque côté 
et sur les parties latérales, on aperçoit deux épines, non 
dépendantes l’une de l’autre et placées sur une légère pro- 
tubérance; la première ou celle située antérieurement est 
droite; quant à la seconde ou celle placée postérieurement, 
elle est un peu moins allongée, sensiblement recourbée, 
et de plus présente du côté externe un petit appendice 
spiniforme qui semble indépendant de l’épine, à la naïs- 
sance de laquelle cet appendice rougeätre paraît comme 
implanté; postérieurement, on aperçoit deux épines, 
droites, placées sur une légère protubérance et dépen- 
dantes l’une de l’autre, il est aussi à remarquer que Fes- 


14 ANNALES 


pace qui sépare ces deux épines de celles placées sur les 
parties latérales est beaucoup plus grand que celui qui 
existe entre ces dernières épines et celles de la partie an- 
térieure. Toute la surface en dessus, qui représente la tête 
et le thorax, est lisse, et sur les côtés latéraux on aperçoit 
quelques scies raides, allongces, disposées par paires : des 
sillons transversaux qui semblent indiquer les divisions 
du thorax en prothorax, mésothorax et métathorax , 
se font voir sur les parties latérales : ils sont d’un 
brun-rougeûtre, ainsi que les stigmates situés de chaque 
côté et placés à Ja base, ou plutôt dans l'intervalle qui 
existe entre le mésothorax et le métathorax. En dessous, 
on distingue parfaitement les pattes des première et 
deuxième paires, les ailes, puis le long suçoir situé entre 
ces derniers organes ct les dépassant même à leur extré- 
milé; quant aux pattes de Ja troisième paire, elles sont 
cachées par les-organes du volet ne sont constatables 
qu'à l'extrémité de ces organes, où on distingue nette- 
ment les articles des tarses. Je ferai aussi remarquer que 
sur l'envelogpe qui contient les ailes, on aperçoit près de 
la partie antérieure un pelit tubereule spiniforme. L'ab- 
domen est allongé, assez élroit, sensiblement recourbé, 
avec les segments qui le composent armés en dessus, sur 
leur partie dorsale, d'une double série transversale de 
spinules d’un brun-roussâtre : des poils raides, très al- 
longés, formant des lignes transversales hérissent çà et là 
les segments; il est encore à remarquer qu'il n ya que les 
deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième et 
septième segments qui présentent deux rangées transver- 
sales de spinules; le premier segment offre seulemeut 
une rangée de poils allongés et raides; le huitième pré- 
sente une seule rangée transversale de spinules; quant au 
neuvième, il est fort remarquable : à sa partie antérieure, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 15 


en dessus, on aperçoit une saillie très prononcée, trans- 
versale, d'un brun-roussâtre foncé et de consistance 
cornée; postérieurement, il est terminé par deux forts 
crochets d’un brun foncé, à direction antérieure: ces cro- 
chets, les épines que présentent les segments en dessus, 
ainsi que celles qui arment la partie antérieure de la tête, 
servent probablement à cette nymphe à monter et à se 
maintenir, lorsqu'elle est hors de terre, sur les paroïs de 
sa cellule et ensuite de point d'appui, lorsqu'elle est près 
de se changer en insecte parfait. Sur les parties latérales, 
on aperçoit les sligmates, qui sont roussäires et placés 
dans une concavité assez profonde; les bourreleis formés 
par Îles parties latérales sont assez saillants et hérissés de 
longues soies raides d’un roux-testacé; en dessous, les 
seoments sont entièrement lisses. 

Lorsque ce Diptère s’est débarassé des langes qui le re- 
tenaient prisonnier, ses ailes sont molles, son abdomen 
est très allongé et traîne à terre, ses pattes peuvent à peine 
le soutenir, et c'est avec la plus grande difhculté qu'il 
tent verticalement son long suçoir, qui tend toujours à 
reprend la position pu’il occupait à l'état de nymphe, Ce 
que le Bombylius Boghariensis recherche dans cet état de 
mollesse est le soleil, et après y être resté exposé pendant 
un temps assez prolongé, son abdomen se raccourcit, et 
ce changement s'opère au moyen d'une liqueur d’un 
jaune-grisätre que cet organe laisse échapper par sa partie 
anale, et qui a beaucoup d'analogie avec celle que rejet- 
tent les Lépidoptères nouvellement transformés. 

Aussitôt qu'il se sent assez robuste, ou plutôt assez 
léger pour voler, il prend son essor, mais bien souvent il 
arrive que, ne pouvant supporter un vol longtemps sou- 
tenu, il tombe. Ce n'est qu à force d’agiter sans cesse son 
abdomen et de faire vibrer ses ailes qu’il acquiert la légè- 


16 ANNALES 


reté voulue pour prendre de nouveau son essor, et c'est 
alors que, confiant dans les forces que lui a données la 
nature, il va à la recherche de son semblable pour accom- 
plir l'acte auquel tout être animé est destiné. 

Dons les sentiers sablonneux des environs de Boghar, 
j'ai quelquefois surpris cette espèce qui se plaît à planer 
pendant longtemps et sans mouvement bien sensible sur 
les lisièces des bois et des broussailles; lorsqu'on cherche à 
s'en emparer, elle échappe facilement à la main qui veut 
la saisir par un mouvement brusquement exécuté, soit à 
droite, soit à gauche. 

En comparant ce Bombylius avec ceux que j'ai rap- 
portés de mon premier voyage en Algérie pendant les 
années 1840, 1841 et 1842, je me suis aperçu que je ne 
possédais pas cette espèce, qu'elle était nouvelle et qu’elle 
se rapprochait beaucoup d'une autre espèce à laquelle 
M. Macquart a donné le nom de Bombylius maculipennis. 
et qui est décrite et figurée dans le tome 3° de mon His- 
toire naturelle des Animaux articulés de l'Algérie, p. 447, 
pl. 14, fig. 1. Je suis porté aussi à croire que cette 
espèce, remarquable par les taches qui ornent les ailes, 
ainsi que celles présentées par le thorax ct l'abdomen, est 
particulière aux régions élevées, car ce n'est que sur le 
plateau de Boghar que j'ai toujours rencontré ce singulier 
Bombylius, pendant les mois de mai et juin. 


Bombylius Boghariensis, Lucas. (PI. 1, N° IT.) 
Long. 10 millim. Enverg. 25 millim. 


B. ter, fulvo-pilosus ; thorare argenteo bivittato posticè 
tribus lineis argenteis trianguliformibus ornato; alis fuscis, 
margine externo translucente nitido maculato; abdomine 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 17 


ferrugineo-piloso, incisuris albido-argenteis, posticè vita 
argente& longitudinaliter ornato lateribus utrinque pilis 
nigris sex penicillatis ; pedibus argenteo tomentosis spinis 
tarsisque nigris. 


Cette espèce est plus grande que le PB. maculipennis, 
Macquart, dans le voisinage duquelelle vientse ranger. La 
trompe est noire, assez allongée et dépasse le sternum 
lorsqu'elle est repliée sous cet organe. Les yeux sont d’un 
noir roussâtre, légèrement irisés de vert. Les antennes 
sont noires, à l'exception des premiers articles qui sont 
roussâtres ; il est à remarquer que les côtés externes de 
ces articles sont frangés de poils blancs, longs, serrés, 
parmi lesquels on aperçoit çà et là quelques poils noirs 
très allongés. La tête, en dessus, est d’un gris foncé , hé- 
rissée de longs poils noirs; à la base, elle présente de 
longs poils noirs, avec sa partie médiane offrant deux 
toufles roussâtres de poils allongés ; en dessous, elle est 
entièrement couverte de poils fauves. Le thorax est d'un 
noir ferrugineux, bordé sur les jarties latérales de poils 
d'un roux clair, de chaque côté antérieurement, il présente 
une touffe de poils blancs, courts et serrés; en dessus, il 
est orné de deux bandes longitudinales blanches, et pos- 
térieurement, il présente trois raies ou lignes de cette 
couleur, qui, par leur disposition, forment à peu près un 
triangle : ces raies et ces bandes sont dues à des poils très 
courts, écailleux, serrés. De longs poils noirs hérissent 
l'écusson à sa partie postérieure, organe qui est d'un brun 
ferrugineux lorsqu'il n’a subi aucun frottement. Les ailes 
sont d’un brun foncé, avec les nervures noires; des 
éclaircies assez grandes, transparentes, qui forment des 
taches, dont les unes sont ovales, les autres anguliformes, 
ornent ces ailes, particulièrement leur sommet et tout 


18 ANNALES 


leur bord externe; il est aussi à noter que la base du bord 
antérieur des ailes est revêtue de poils blancs très courts; 
quelques éclaircies d'un brun plus clair que le fond des 
ailes se font remarquer sur ces organes, particulièrement 
dans le voisinage de la cellule discoïdale. L’abdomen est 
noir, couvert en dessus de longs poils ferrugineux , avec 
les incisions latérales ornées en dessus d’une tomentosité 
écailleuse ; de chaque côté, il est orné de six touffes de 
poils noirs, en forme de pinceau; en dessous, il est revêtu 
de poils fauves, parmi lesquels on en aperçoit d’autres 
beaucoup plus allongés et de couleur noire. Les pattes 
sont grêles, avec les fémurs et les tibias revêtus d’une 
tomentosité d'un blanc argent; les épines qui arment ces 
divers organes sont allongées, noires; quant aux tarses, 
ils sont entiérement noirs. 

Cette espèce ne pourra être confondue avec le Z. macu- 
lipennis, à cause de sa taille qui est beaucoup plus grande, 
et des bandes qui ornent son thorax ei son abdomen; elle 
en difière encore par la disposition des taches des ailes, 
et surtout la forme des touffes de poils en pinceaux que 
présentent les parties latérales de son abdomen., 


Explication de la planche F°, VAUT. 

Fig. i. Bombylius Boghariensis, grossi; { a, la gran- 
deur naturelle, 1 b, la nymiphe, grossie au double; { c, 
la partie antérieure, grossie, vue de face; 1 d, la même 
parte, grossie, vue de profil; 1e, le dernier segment 


ana}, orossi, vu de profil. 
D Fi 


cf OYE—— 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 19 


CNE EE EN SE EE EE EE EE EEE CE EE TT RS ELLES TL SRE TES 


DESCRIPTION 


DU GENRE ISCHNOGASTER 
(Hyménoptères de la famille des F'espides.) 
Par M. H. DE SAUSSURE. 


( Séance du 26 Novembre 1851.) 


L'ordre des Hiyménoptères, l’un des plus attrayants 
parmi les insectes, tant par l'immense variété des mœurs 
de ses représentants que par la nettelé des caractères qui 
servent à les distinguer, a fourni le champ de nombreuses 
découvertes aux observateurs, chez qui l'art et à patience 
réunis ont cherché à pénétrer quelques-uns des innom- 
brables mystères, par lesquels la nature excite notre cu- 
riosité et parle à notre imagination; mais la classification 
et l’étude des espèces ont moins fixé l'attention des natu- 
ralistes et laissent, jusqu'à ce jour, de grandes lacunes à 
combler. En effet, après le beaü travail de Jurine, Ja pu- 
blication des ouvrages de Fabricius et les rectifications 
que Latreïlle a apportées à Ia methode dé ce dernier, la 
science des Hyménoptères n'a point marché d'un pas égal 
avec celle des autres articulés. Le nombre des espèces 
connues, il est vrai s’est accru, mais on a conservé pour 
leur groupement les anciens cadres, souvent assez irrégu- 
liers, des premiers classilicateurs. 1l en résulte pour les 
entomologistes une source d'obscurité et une cause de 
confusion, souvent inévitables. Fabricius n’est pas assez 


20 ANNALES 


précis dans l'établissement de ses genres et dans la des- 
cription des espèces, pour qu'il soît toujours possible de 
se servir de son livre. Les monographies qui ont paru 
depuis, sont peu nombreuses et ne portent que sur quel- 
ques failles de l'ordre, et les manuels auxquels nous 
avons recours ne sont guère de nature non plus à éclaircir 
les difficultés en présence desquelles nous nous trouvons. 
La quantité immense des espèces, la facilité toujours plus 
grande avec laquelle on les confond, à mesure que leurs 
rangs s'encombrent de nouvelles espèces exotiques, et la 
difficulté qui existe à séparer nettement les types, exigent 
une rigueur dans les caractères, et un examen détaillé de 
tout l'ensemble des organes, qui n’ont été que trop négligés 
par les auteurs. Fréquemment ils ont créé des genres 
nouveaux, sans connaître toute la valeur des anciens , et 
sans donner de caractères précis auxquels on püût les re- 
connaître. On a même vu paraître des espèces nouvelles 
sous des noms spécifiques, sans que le genre fût autrement 
fixé que par un nom erronné suivi d'un point de doute. 
I] n'est donc pas étonnant qu on trouve dans les différentes 
collections d'Hyménoptères de l'Europe, des divergences 
considérables. En effet, sous un même nom générique , 
l'on voit groupées les espèces les moins voisines, et inver- 
sement, le même type porte des noms différents dans les 
divers Musées; enfin, les noms spécifiques ne sont sou- 
vent guère plus admissibles que les noms génériques. 

Il est inutile que j'insiste sur les entraves qui s’opposent 
ainsi à l'avancement de la science, et le retard qu'il en 
résulte dans la publicité à laquelle ont droit les types 
nouveaux. ll est vrai que certaines familles ont échappé à 
cet état de choses, grâce à la persévérance de plusieurs 
savants auxquels la science est redevable de monographies 
précises ; maïs il en est d'autres qui laissent entrevoir un 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 21 


vaste champ de découvertes, et parmi ces dernières, je 
citerai en première ligne la famille des Guépiaires. 

Ce sont ces lacunes que je m’efforcerai de combler dans 
une série de monographies que je chercheraï à rendre aussi 
complètes que possible, grâce à l’obligeance de plusieurs 
savants, qui ont bien voulu mettre à ma disposition des 
ressources considérables. Pour but principal, elles auront 
l'avantage de fixer les genres par des caractères clairs et 
solides; pour but secondaire, de faire connaître les espè- 
ces nouvelles, et de réduire le nombre des anciennes dé- 
crites plusieurs fois sous des noms différents. 


Du genre Ischnogaster. 


Le genre /schnogaster a élé établi par M. Guérin- 
Méneville, dans la partie entomologique du F’oyage de la 
Coquille. On n’en connaissait alors qu'un individu unique, 
je viens y ajouter deux autres espèces, qui sont peut-être 
destinées à devenir les types de deux genres nouveaux, 
car il existe dans les formes et dans les parties buccales de 
ces espèces des différences notables. En effet, l’Z. fulei- 
pennis présente une langue étroite et très allongée, des 
palpes maxillaires grêles et longs, des mandibules minces 
et crochues, un pétiole épais, etc. L’Z. Mellyi offre, au 
contraire, une langue et des palpes gros et courts, un pé- 
tiole linéaire, etc. Mais dans l’état actuel de nos connais- 
sances, il ne serait guère possible de les séparer sans en- 
courir de nombreuses chances d'erreur. 

Selon M. Guérin-Méneville, ce genre relierait les 
Synagris avec les Eumenes, car il se rattache aux premiers 
par l'absence de glandes à l'extrémité des divisions de 
la langue, etaux secondes par le reste de ses caractères. 
Mes observations m'ont porté à croire qu'il n’en était pas 

2° Série. TOME x. 2 


22 ANNALES 


ainsi, imais que ce genre doit, au contraire, prendre place 
parmi les Guêpes sociales. J'ai eu, depuis, le bonheur de 
voir tomber sous ma main un nid de ces insectes, dans 
les cellules duquel plusieurs d’entre eux étaient encore 
pris, il ne peut donc y avoir aucun doute à cet égard. 


D'ailleurs l’affinité qui semble exister entre les Zschno- 
gaster et les Synagris est plus apparente que réelle, et je 
considère comme accidentel et sans crande valeur z0olo- 
gique le caractère négatif de l'ahsence de glandes, car j'ai 
trouvé plusieurs espèces de Synagres qui possèdent bien 
réellement des points glanduleux. Il est à remarquer, en 
outre, que le pétiole est cylindrique et droit, et non dé- 
primé et arqué, comme dans les Eumènes, et que le cha- 
peron se termine antérieurement par un prolongement 
angulaire, ce qui est un caractère essentiel des genres 
Polybia, Epipona, Agelaia, etc. , qui font partie des 
Guépes sociales. 


Genre IscunocAsTER, Guérin-Méneville. 


(PL 2 nl Ho, 4) 


Car. Lèvre partagée en quatre filets longs et plumeux, 
sans glandes au bout. Palpes labiaux de quatre articles ; 
le premier long. 

Machoires allongées, l'appendice court , terminé en 
ponte ; palpe maxillaire plus long que la mâchoire, de 
six articles. 

Mandibules txiangulaires, sans dents, et presque entiè- 
rement couvertes par Je chaperon. 


Antennes renflées à l'extrémité, écartées à leurs points 
d'insertion ; crochet des mâles très petit; le premier ar- 
ticle court. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 23 


Tête aplatie par devant; chaperon prolongé en avant, 
de facon à couvrir le labre. 


Thorax très court, globuleux. 


Abdomen pédicellé, le pédicelle très long (deux fois la 
longueur du thorax), cylindrique, renflé à son extrémité ; 
le deuxième segment ayant la forme d'uu entonnoir, et 
non d’une cloche. 


Ailes : cellule radiale atteignant presque le bout de 
l'aile, large ; les cubitales carrées, la deuxième nullement 
rétrécie vers la radiale. Les ailes de ces insectes ont un 
éclat métallique très remarquable et reflètent des couleurs 
des plus brillantes. 


1. Zschnogaster fulgipennis, Guérin-Méneville. 


Quatrième cellule cubitale aussi grande que la troisième. 
I. fulgipennis , Guérin-Méneville. Voy. Coq. Ins. 
p. 269. pl. 1x. big. 9. 
Long. 17 mill.; enverg. 24 mill. 


fem. ou Ouvrière. Antennes filiformes, insérées pres- 
que au sommet de la tête. Palpes maxillaires grêles, ayant 
lestrois premiers articles longs, les suivants petits. Lèvre 
com/-osée de quatre longues lanières linéaires. Mandibules 
aiguës, arquées. Chaperon quatre ou cinq fois aussi long 
que large, se prolongeant en haut jusque entre es an- 
tennes, et en bas aussi loin que le bout des mandibules, 
partout également large. Yeux à échancrure très petite, 
presque nulle. Ocelles très rapprochés, en triangle régu- 
lier. Pétiole une fois et demie aussi long que la tête et je 
corselet réunis, droit, assez gros, renflé au bout, 

Tête noire; antennes noires, avec les deux derniers ar. 
ticles d’un jaune obscur; chaperon brun. Corselet ferru- 


24 ANNALES 


gineux en dessous et sur les côtés, avec quelques taches 
brunes sur le prothorax. Tout le dessus du métathorax, 
les écailles des aïles, le milieu de l'écusson et la base du 
métathorax, noirs; ce dernier portant pour tout sillon une 
simple ligne enfoncée. Abdomen d'un brun-noirûtre très 
luisant; les segments ayant leurs bords un peu ferrugi- 
neux. Pattes : les quatre antérieures jaunes, avec les tarses 
bruns; les postérieures d’un brun-noirâtre. Ailes trans- 
parentes, avec l'extrémité légèrement enfumée, la côte et 
la cellule radiale, brunes; deuxième cubitale presque le 
double de la troisième. Les ailes sont comme enduites 
d'un vernis luisant qui brille avec un éclat remarquable 
des plus belles couleurs, surtout de pourpre et de vert. 


Habite : La Nouvelle-Guinée. Collection de M. Guérin- 
Méneville. 


2: Ischnogaster micans. Mihi, 


Quatrième cellule cubitale de moitié plus petite que la 
troisième ; deuxième nervure récurrente , formant une 
ligne brisée. 

Fem. Longueur depuis le front jusqu'au bout du deuxième 

segment, environ 16 mill.; enverg. 31 mill. 


Tête plate, à vertex très étroit. Ocelles en triangle 
allongé, les deux postérieures se touchant presque, la troi- 
sième plus en avant. Chaperon très allongé, terminé par 
une dent saillante , de couleur jaune, avec une marque 
irrégulière longitudinale, noire. Le reste de la tête noir, 
avec un point jaune sur les sinus des yeux, un autre en 
dedans de l'insertion des antennes, et un troisième à 
l'angle supérieur des yeux. Antennes noires et ferrugi- 
neuses en dessous. ‘fhorax noir, petit, étroit en arrière, 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 95 


comprimé, plus haut que large. Métathorax sans aucun 
sillon, mais plutôt bombé. Prothorax portant une ligne 
jaune qui entoure le mésothorax; un point sous l'aile, et 
sous ce dernier un GC qui s'étend jusqu'à la deuxième 
hanche, jaunes. Ecusson plus large en avant qu'en arrière, 
noir, avec les deux angles antérieurs et le post-écusson 
jaunes. Métathorax portant également une ligne courbe, 
jaune, de chaque côté. Pétiole linéaire, une fois et demie 
aussi long que le corselet, ou plus, ferrugineux et noirâtre 
en dessus. Abdomen noir, pyriforme; le deuxième seg- 
ment en entonnoir; vu de profil, son bord inférieur s'é- 
tend plus loin que son bord supérieur ; à sa base, il porte 
une marque jaune, et, en outre, un point de chaque côté, et 
deux lignes en dessous, de la même couleur. Troisième 
segment noir, avec sa base jaune, laquelle figure comme 
une bordure du deuxième segment. Les autres noirs. 
Ailes transparentes ; quatrième cellule cubitale très petite; 
la deuxième nervure récurrente, formant une ligne 
brisée. Pattes jaunes, avec les cuisses brunes en dessus. 
La troisième paire armée de deux épines, dont l’une très 
longue. 


Habite : Java. (Musée de Leyde.) 


3. Ischnogaster Mellyi, Mihi. 
(PIP2%m"t, fe t) 
Pétiole trois fois aussi long que le corselet, les deux ner- 


vures récurrentes droites, quatrième cellule cubitale 
plus petite que la troisième. 


Mäle. Longueur depuis le front jusqu'au bout du deuxième 
segment {1 mill.; enverg. 17 mill. 


Tête très large; chaperon large, pyriforme, terminé 
par une dent insensible. Langue peu allongée, assez large. 


26 ANNALES 


Palpes maxillaires gros, tous les articles d'égale longueur, 
sauf le dernier qui est plus long. Yeux renflés, distincte- 
ment échancrés. Antennes en massue allongée. Pétiole 
tout à fait linéaire, avec un renflement ovale qui en occupe 
le tiers postérieur. Deuxième segment un peu pédicellé, 
de façon à continuer le péliole, et ensuite en entonnoir, 
comme dans l'espèce précédente. 

Tête brune; mandibules jaunes; antennes noires avec 
le premier article jaune en dessus ; un point saïllant pa- 
roît entre leurs insertions. Ocelles en triangle régulier. 
Corselet brun, avec un cordon qui entoure le mésothorax 
et trois points sur les flancs, jaunes, ainsi que deux taches 
longitudinales sur la partie antérieure du mésothorax, les 
deux angles de l'écusson, le post-écusson et deux taches 
échancrées sur le métathorax. Ce dernier a ponr tout 
sillon une ligne longitudinale. Abdomen brun, second 
segment portant à sa base une ligne, et plus loin un point 
de chaque côté, jaunes, et en dessous deux taches allongées 
de la même couleur. Troisième et quatrième segments, 
jaunes à leur base, de facon à figurer une bordure pour 
les anneaux qui les précèdent. En dessous, chaque seg- 
ment offre deux points jaunes, Pattes brunes et jaunes. 
Ailes transparentes, sans tache dans la cellule radiale, et 
brillant de quelques faibles reflets métalliques. 


Habite : Java. (Musée de Genève). Je dois la connais- 
sance de cet insecte à M. Melly. 


Description du nid del I. Mellyi. (PI. 2°. n°1. fig. 5.) 


Ce nid ressemble assez à celui des Polistides, si ce n’est 
qu'il est beaucoup moins étendu, que les gâteaux sont 
plus distants, et que les divers étages ne sont soutenus 
que par l'axe médian. 

Celui dont il s'agit se compose de trois étages disposés 


DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. 27 


parallèlement, et supportés par une tige médiane de Ja 
plus grande légèreté. Les cellules sont profondes, hexa- 
gonales, à arêtes arrondies. Le nid était du reste en assez 
mauvais état lorsque je le dessinai, c’est pourquoi la figure 
que j'en donne laisse bien des choses à désirer. L'adhé- 
rence avec le corps auquel il était fixé n'avait pas été 
respectée. 

J'ai aussi eu l'occasion d'examiner quelques autres nids 
appartenant à des genres exotiques voisins, et qui par 
l'apparence ne différent pas essentiellement de celui-ci. 
Je n’ai aucune donnée sur les mœurs des insectes qui les 
habitent, cependant à les voir, on est naturellement porté 
à penser qu une si petite demeure ne saurait servir d’asile 
a une famille bien complexe, et je me hasarderai à de- 
mander s'il ne serait pas possible que certaines Guêpes 
formassent des sociétés peu nombreuses en individus, et 
dans lesquelles les deux sexes, à l’état parfait, travaille- 
raïient à la tâche commune, sans que la nature leur ait 
accordé le secours des ouvrières. 

Ce fait, comme tant d’autres, ne pourra être éclairci 
que par quelque voyageur observateur, à qui il sera 
réservé d'interroger sous le ciel même des tropiques , 


cette nature si prodigue envers eux de ses inépuisables 
richesses. 


Explication des figures de la planche 2"° N° I. 


1. Zschnogaster Mellyi, grossi. 
2. Sa lèvre. 

3. Une de ses mâchoires. 

4. Une de ses mandibules. 

5. Nid del7. Mellyr. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 29 


ARR RIVE UE RAA RARE AR AE LE LA AA AR LE LA US AR LUE LABS GA LE LELA VE LAS LA UVLOS SAME LEA LE LE ELU ER 


ICHNEUMONOLOGIE PROVENÇALE, 


OU 


CATALOGUE DES ICHNEUMONIDES qui SE TROUVENT AUX 
ENVIRONS D AIX, ET DESCRIPTION DES ESPÈCES INÉDITES. 


(Suite (1) ). 


Par M. BOYER DE FONSCOLOMBE. 


(Séance du 13 Décembre 1848.) 


Genre Mesosrenus, Grav. 


1. Mesostenus transfuga, Grav. Long. 0,007. 


M. abdomine rufo apice nigro ; femoribus rufis, anterio- 
ribus basin versus nigris ; tibüs anterioribus rufis; scutelli 
margine laterali albo. m. f. (Mas annulo tarsorum posti- 
corum albo ; FEMINA antennarum annulo albo). Grav. 

Je n'ai qu'un mâle. 

Le corselet a deux petites lignes blanches obliques 
derrière le cou, deux pareilles en avant de l’écusson, celui- 
ci bordé de blanc latéralement. Il n'y a pas de point 
blanc sous les ailes. Les cuisses intermédiaires sont pres- 
que entièrement noires ; les postérieures ont à la base une 
nuance noire assez étendue du côté interne, comme de 


(4) Voyez 2° série, tome V (1847), p. 51 et 397; tome VII (1849), 
p. 211 ; tome VIII (1850), p. 361, et tome 1X (1851), p. 103. 


30 ANNALES 


ÿ) pre . . ÉO 
l'extérieur, le genou très noir. Les deuxième et troisième 
segments sont roux. sans bordure noire à celui-ci. 


1] se rapporte à la première variété, Grav. 


Mesostenus albinotatus ? Grav. Long. 0,0085. 


M. abdomine rufo apice nigro ; tibiis anterioribus femo- 
ribusque rufis ; punctis duobus minutis albis antè scutellum. 
m. £, (Nas annulo albo tarsorum posticorum ; FEMNA an- 
nulo antennarum). Grav. 


Femelle. Je crois, avec quelque doute, que c'est le 
Mesostenus décrit sous ee nom par M. Gravenhorst. Il n'en 
difière guère que par le premier segment de l'abdomen 
entièrement roux, ainsi que le deuxième et le troisième en 
entier; le quatrième et suivant, noirs, bordés de rouge- 
jaunâtre, cette couleur formant une tache jaunâtre assez 
étendue sur le sixième. Il n’y a pas de point blanc sous 
les ailes ; ; la tégule et la racine sont teslacées, celle-là avec 
un point blanc devant. Les cuisses postérieures sont nuan- 
cées de noir comme dans l’espèce précédente. Les jambes 
de la même paire sont rousses ou testacées, un peu rem- 
brunies, du moins vers leur extrémité. Les tarses de la 
première paire sont roux, les autres bruns. 


3. Mesostenus granmunicus, Grav. Long. 0,0095. 


M. abdomine, tibüs anterioribus femoribusque rufis ; 
scutelli margine laterali, lineolis duabus ante scutellum, 
annuloque antennarum, allis. f. Grav. 


Il n'y a pas de point blanc sous les ailes. La racine et la 
tégule sont testacées, celle-ci avec une tache blanche en 
avant. 


DE LA SOCIELE ENTOMOLOGIQUE. 31 


Var. Où les articles onzième et douzième seuls des 
antennes sont bruns en dessus et blanchâtres seulement 
en dessous. L’écusson n'est pas bordé de blanc. La base 
des cuisses postérieures, et même des antérieures , brune. 
Les derniers segments de l’abdomen manquent. 


4. Mesostenus gladiator, Scop., Rossi, Olivier, Geofir. 
44. Grav. Long. du mâle, 0,0095; long. de la femelle, 
0,01-0,016. 


M. tibiis anterioribus femoribusque rufis. m.f. Grav. 


Mâle et femelle. Les orbites internes et externesdes yenx 
sont d’un roux-testacé, ainsi qu'un point au milieu de la 
face, dans les femelles. Les mâles n’ont que le bord anté- 
rieur du chaperon et les mandibules de cette couleur. Les 
femelles ont les articles {0° à 14° desantennesblanes detrois 
côlés. Un de mes mâles a les ailes tout à fait diaphanes; 
dans l’autre, la nuance sombre du milieu de l'aile est assez 
légèrement marquée. La tégule et la racine testacées. Les 
articles 2° à 4° des tarses sont blancs dans la femelle 
comme dans le mâle. 


Genre HemiTELES, Grav. 
Section 1. Corselet et abdomen noirs. 
1. Hemiteles melanarius, Grav. Long. 0,006. 


H, tibüs rufis, posticis pro parte nigris. m. Gray. 


Mâle. a nervure extérieure de l’aréole est, dans tous les 
individus que je connaïs, absolument nulle. Un commen- 
cement de nervure ordinairement assez avancée coupe la 
cellule intérieure. Les cuisses antérieures sont noires à 
leur base, plus ou moins largement, l'extrémité rousse; 


39 ANNALES 


les postérieures sont noires, très légèrement tachées de 
roux à la base, rarement et à peine à leur extrémité. Les 
jambes sont rousses ; les seules postérieures noires à l’ex- 
trémité, et quelquefois un peu aux genoux. Les quatre 
tarses postérieurs noirs, ou brun foncé. Le premier seg- 
ment de l'abdomen est à peine une fois plus long que 
large; les suivants, surtout le deuxième et le troisième, 
sont quelquefois très légèrement bordés de rougeâtre. 

Variété indiquée dans la description de Gravenhorst. 
Les jambes postérieures toutes noires. 


2e Var., Grav.? La tégule est d'un roux-brun, comme 
dans le type; l'aréole pentagonale, sa nervure extérieure 
faible; point de commencement de nervure dans la cel- 
lule intérieure. Les quatre premières pattes sont rousses, 
la hanche et la base des trochanters, noires; les dernières 
pattes noires, la base des cuisses très légèrement rousse ; 
l’extrémité des trochanters et le milieu des jambes, de la 
même couleur. La base et l’extrémité des deuxième et troi- 
sième segments bordées de roux. 


2. Hemiteles tristator? Grav. Long. 0,0035. 


Anichn. aranearum ? Fourcr. Geoflr. 89. Suppl. Ich- 
neumon. Grav. tom. v. p. 1061. 


H. pedibus anterioribus rufis, coxis pro parte migris; pos- 
ticis fuscis, basi femorum et tibiarum testaceïs ; ore testaceo. 
m. Grav-stvar.-1: 


Mäle. La tégule est jaune, l'aréole entièrement incom- 
plète, point de nervure coupant la cellule intérieure. Les 
hanches sont noires, les antérieures un peu rousses à leur 
extrémité; les trochanters roux, légèrement tachés de 
noir à leur base, les postérieurs à peine. Toutes les cuisses 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 33 


sont d'un roux-jaunâtre, les postérieures à peine un peu 
brunes au genou. L’extrémité des jambes de la même 
paire un peu brune; tous les tarses roux, ou roux-bruns. 
Le premier segment est plus mince que dans la précé- 
dente espèce; le deuxième, bordé de roux à la base et 
postérieurement; le troisième au bord postérieur seule- 
ment. 

Telles sont les différences avec la description de 
M. Gravenhorst, 1'° variété. 


3. Hemiteles sordipes, Grav. Long. 0,005. 


I. pedibus rufis, fusco maculatis. {. Grav. 


Femelle. Les hanches sont noires, les trochanters pres- 
que entièrement jaunâtres, tachés de noir. Les pattes sont 
brunes, la base et l'extrémité des cuisses antérieures rous- 
sâtres, celles des postérieures presque pas. Les jambes 
postérieures sont brunes, un peu roussâtres vers leur 
base. Le bord postérieur des segments est légèrement 
roussâtre, l’extrémité de l'abdomen n'est pas comprimée. 
L’aiguillon un peu plus long que la moitié de l'abdomen. 
Le reste conforme à la description de M. Gravenhorst. 


4. Hemiteles similis, Grav. Long. 0,005. 


I. pedibus rufis, coxis posticis plerumque basi nigris ÿ 
ore luteo. m. f. (Mas antennarum articulo primo subtus 


flavo). Grav. 


Mâle. Premier article des antennes blanc d'ivoire en 
dessous. Aréole incomplète. Hanches postérieures rousses 
comme les autres, ainsi que les trochanters ; les cuisses 
postérieures n'ont pas le genou noir; les jambes de cette 
paire sont rembrunies à leur côté extérieur, leur base un 


34 ANNALES 


peu blanchätre, l'extrémité et le tarse, bruns. Le pédi- 
cule de l’abdomen est légèrement aciculé, avec deux lignes 
élevées assez marquées; la partie antérieure est plutôt en 
carré long que transverse. L'abdomen noir, un peu poin- 
tillé, le bord du deuxième segment à peine roussâtre, 


5. Hemiteles fulvipes, Grav. Long. 0,0045. 


H. pedibus fulvis; coxis anterioribus albis, posticis ni- 
gris ; libiis posticis apice fuscis. m, {. (Mas antennis sublus 
basi albis). Grav. 


Mäle. Les antennes, sauf les deux premiers articles, 
sont noires. La nervure extérieure de l’aréole est faible, 
presque effacée. Les cuisses postérieures sont un peu 
rembrunies en dessus, surtout au genou; les jambes de 
cette paire d’un roux pâle, avec l'extrémité brune, ainsi 
que le tarse. L’abdomen est noir, un peu ponctué, un peu 
velu et soyeux, les segments légèrement bordés de roux 
pâle, cette bordure presque blanche aux derniers. 


Section If. Corselet noir, abdomen rouge et noir. 


6. Hemiteles rubiginosus ? Grav. Long. 0,0045. 


I. segmentis 2-4 basi rufis ; pedibus rufis, posticorum 
femoribus et tibiarum apice fuscrs ; ore et antennaäriun arti- 
culo primo sublus rufis. Gray. 


Je ne puis assurer que mon //emiteles soit le même que 
l’Z. rubiginosus, la tête du mien manquant. La téoule est 
ferragineuse ou roux clair, l’aréole incomplète. Les pattes 
antérieures sont rousses, le dessus des cuisses intermé- 
diaires légèrement rembruni, ainsi que les tarses. Les 
hanches postérieures noires, leur extrémité à peine 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 39 


rousse ; les mêmes trochanters roux, noirs à leur base du 
côté interne : les cuisses postérieures noires, un peu 
tachées de roux à la base; le genou et l'extrémité des 
jambes de la même paire, bruns, le milieu roux, un peu 
grisatre et velu. L'abdomen noir, ponctué, on aciculé et 
très rugueux ; le premier segment s'élargissant insensi- 
blement, très aciculé, la partie antérieure plus longue 
que large, presque aussi longue et un peu plus large que 
le pédicule. Les côtés du deuxième segment, vers le 
ventre, la base du troisième et son bord postérieur, roux. 
Le quatrième à peine bordé de la même teinte. 


7. Hemiteles rufo-cinctus ? Grav. Long. 0,003. 


H. segmento tertio pedibusque rufis; coxis nigris; femo- 


ribus posticis nigricantibus, palpis stramineis. Grav. 


Ilse rapproche beaucoup del Æermiteles asperatus, eten- 
core plus de l’/7. rubiginosus. La description de l'Æemit. 
limbatus, Grav., lui conviendrait assez, si ce n'était que 
Ja taille du mien est beaucoup plus petite. 

La tête manque aux deux individus de ma collection. 
Le métathorax est armé de deux petites pointes. La tégule 
et la racine sont jaunâtres, le rayon et le stigmate noirs, 
la cellule radiale grande, l'aréole tout à fait incomplète ; 
commencement d'une nervure divisoire qui coupe la cel- 
lule intérieure. Les pattes sont rousses; les hanches et la 
base des trochanters, noires; l'extrémité des hanches 
légèrement rousse; une tache noire dessus et dessous la 
base des cuisses antérieures; une nuance brune plus éten- 
due en dessus, moins en dessous à la base des cuisses 
postérieures; la base des mêmes jambes et leur extrémité, 
ainsi que le tarse, sont bruns. L’abdomen est raboteux et 
pointillé, comme dans les #/emiteles 6° et 8°. Le premier 


36 ANNALES 


segment s'élargit peu à peu, la partie antérieure est à peu 
près aussi longue que large, à peine plus longue que le 
pédicule, qui est court et large. L’abdomen est noir, le 
bord postérieur du premier segment à peine, la base et 
P $ P ) 
le bord du deuxième légèrement roux; le troisième roux, 
avec les côtés tachés de noir; la base du quatrième à 
peine rousse. 


Var. L'un des deux individus a le troisième segment 
noir ou brun presque en entier, avec un peu de roux à la 
base et au bord postérieur ; le quatrième tout noir. Il est 
cependant évidemment de la même espèce. 

Pris en été sur les fleurs des prés ou sur les buissons. 


8. Hemiteles asperatus, Nob. Long. 0,0055. 


H. segmento secundo rufo medio nigro; pedibus rufis, 
coxis anterioribus albidis ; ore et antennarum basi testaceo- 


luteis. Nob. 


Il ressemble à l’Aemiteles rubiginosus. 11] a comme 
lui l'abdomen ponctué et un peu rugueux, mais le 
deuxième segment n'est pas strié comme dans le rubigi- 
nosus, et les cuisses postérieures ne sont pas noires. Il est 
si semblable à la description de l'A. conformis, Grav., 
que je ne puis guère douter qu'il ne soit son mâle. Peut- 
être aussi n'est-ce qu'une variété de |’. monozonius, 
lequel cependant ne paraît pas avoir le deuxième seoment 
coloré comme le mien. 

Mâle. Palpes, mandibules, et même labre, roux-jau- 
nâtres. Antennes guère plus courtes que le corps, noires 
ou brunes, les quatre premiers articles jaune-roussâtre, les 
troisième à cinquième très allongés. Corselet cylindrique, 
un peu taché de roux latéralement, vers l'origine des ailes. 
Celles-ci assez grandes, le rayon et le stigmate couleur de 


DE LA SOCIÉTÉ ENFOMOLOGIQUE. 37 


poix, la tégule et la racine blanc-jaunâtres; l'aréole pen- 
tagonale: fermée à l'aile droite par une nervure faible, 
ouverte à l'aile gauche. 

Les pattes allongées, rousses ; les hanches et trochanters 
antérieurs blanc-jaunâtre : ceux-ci, aux pattes posté- 
rieures, marqués en dessus d'un point noir; l'extrémité 
des jambes postérieures à peine rembrunie; tous les tarses 
roux, Abdomen noir, ponctué, le premier segment s'é- 
largissant insensiblement, le deuxième noir au milieu, sa 
base, ses côtés légèrement, son bord postérieur largement, 
roux; le troisième bordé légèrement de roux, un peu 
taché de cette même couleur vers les bords de sa base. 


9. Hemiteles confusus, Nob. Long. 0,0035. 


H. segmentis 2-3 medio rufis ; pedibus nigris, tibiis an- 
terioribus et posticarum medio, rufis. Nob. 


Mâle? Ses couleurs sembleraient le rapprocher des A. 
rubiginosus et luteolator; la forme du pédicule de l'abdo- 
men l'en sépare. 

Noir. Les palpes bruns. Les mandibules noires. Les 
ailes légèrement obscures, le rayon, le stigmate, la tégule, 
bruns, ou couleur de poix; la racine jaunâtre, ou pâle. 
Les pattes noires, à peine l'extrémité des lrochanters 
roussâtre ; les jambes antérieures rousses, rembrunies à 
leur face extérieure; tarses bruns; jambes postérieures 
d'un roux un peu obscur, leur base et l'extrémité, noires. 
Le premier segment de l'abdomen s'élargit insensible- 
ment, il n'est pas linéaire; la partie antérieure pas beau- 
coup plus longue que large, son extrémité obscurément 
roussâtre ; le milieu des deuxième et troisième segments, 
de cette même couleur mal tranchée, surlout vers les 
bords latéraux, qui sont assez largement noirs. 

2° Série, TOME x. 3 


38 ANNALES 


10. Hemiteles intersectus,-Nob. Long. 0,004-0,005. 


I. segmentis 2 et 3 basi pedibusque rufis, femoribus 
posticis nigris ; antennis nigris basi rufescentibus. Nob. 


Mâle. Tête noire, mandibules et palpes ferrugineux. 
Antennes presque de la longueur du corps, noires, le 
deuxième article roux à son extrémité, les suivants, et 
surtout le troisième, d’un brun-roussâtre, plus noirs dans 
quelques individus. Rayon et stigmate des ailes couleur de 
poix, tégule ferrugineuse, où roux clair; racine blanc- 
jaunâtre, aréole incomplète. Hanches noires, leur extré- 
mité plus où moins rousse, surtout aux antérieures; tro- 
chanters roux, plus ou moins noirs à leur base. Les pattes 
antérieures entièrement roux clair; dans un individu, les 
cuisses intermédiaires un peu rembrunies vers leur mi- 
lieu. Les cuisses postérieures noires, leur base et leur 
extrémité un peu rousses ; la même paire de jambes de 
cette dernière couleur, leur extrémité à peine brune; les 
quatre tarses postérieurs bruns. 

L'abdomen lisse et luisant, noir. Le premier segment 
allongé, presque linéaire, la partie antérieure cependant 
carrée, les tubercules latéraux saillants, le péilicule au 
moins deux fois plus long que la partie antérieure, cana- 
liculé. Le deuxième segment, dans presque tous, est 
allongé, très étroit à son origine, et s'élargissant insensi- 
blement; les deuxième et troisième roux, leur bord pos- 
térieur noir, large dans celui-là, étroit dans celui-ci. 


Variété. Cuisses posiérieures presque entièrement 
rousses, leur dessus seulement, brun depuis l'extrémité 
jusque vers le milieu; trochanters tout à fait roux. Tégule 
jaune-roussätre. Cette variété a quelque rapportavec l'A. 
æstivalis, Grav., var. 1. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 39 
{1. emuiteles lucidulus, Nob. Long. 0,005. 


H. segmentis 2 el 3 testaceis, femoribus anterioribus pro 
parte lestaceis, tibiis testaceis posticis apice fuseis, segmento 
primo sublineari, petiolo longiore. Nob. 


Mâle. J'étais porté à le regarder comme l’/7. luieiventris, 
Grav., mais le pédicule de l’abdomen est bien plus long 
que la partie antérieure, et la couleur des premiers seg- 
ments n’est pas jaunâtre, elle est d’un roux très vif. Il n'est 
peut-être qu'une simple variété du luteiventris, ou de mon 
Hemiteles intersectus. 

Mandibules et palpes d’un roux sombre. Antennes plus 
longues que la moitié du corps, noires. Corselet cylin- 
drique, un peu gibbeux. Rayon et stigmate couleur de 
poix, tégule noire, racine blanchâtre, aréole incomplète; 
un faible commencement de nervure divisoire dans Ja 
première cellule extérieure. 

Pattes rousses; hanches et trochanters noirs, l'extrémité 
de ceux-ci rousse; base des cuisses antérieures assez légé- 
rement noire, principalement en dessous; les postérieures 
noires, avec un peu de roux à la base; les jambes de la 
même paire rousses, leur extrémité et le tarse noirûtres. 
Abdomen très luisant, premier segment presque linéaire, 
s'élargissant insensiblement vers l'extrémité, le pédicule 
un peu canaliculé, et même avec une petite fossette en 
arrière, plus long que la partie antérieure, laquelle est un 
peu plus longue que large. Le deuxième seoment de la 
même forme que dans l’espèce précédente, s'élargissant 
peu à peu de la base à l'extrémité, roux; le troisième 
roux, avec le bord postérieur largement noir. L’anus ter- 
miné par un appendice charnu, qui ne paraît pas être un 
aiguillon. 

Variété qui diffère par toutes les cuisses rousses, sans 


40 ANNALES 


taches, excepté le genou des postérieures; jambes de la 
même paire lésèrement brunes à leur extrémité ; le tarse 
de cette même couleur. Tégule plutôt brune que noire, 
point de trace de nervure divisoire. 


12. Hemiteles elongatus, Nob. Long. 0,007. 


H. segmento primo lineari, 2 et 3 rufis ; femoribus tiburs- 
que rufis, posticis apice fuscescentibus. m. Nob. 


Je ne crois pas que ce soit l'//. melanogosus, Grav. Sa 
description lui conviendrait quant aux couleurs, mais le 
métathorax du mien n'est pas lisse : il est marqué de quel- 
ques lignes un peu élevées, et sans épines. Le premier 
segment est très long et linéaire, la partie antérieure un 
peu carrée, à peine plus large que le pédicule, les tuber- 
cules latéraux peu saillants. 

Les mandibules et les palpes sont roux obscur. Les 
antennes noires. Les pattes antérieures sont rousses, sans 
tache; les cuisses postérieures un peu brunâtres, depuis 
leur extrémité jusque vers le milieu, cette nuance s’éten- 
dant davantage en dessous ; les hanches noires, excepté les 
premières, qui sont un peu rousses à leur base; les tro- 
chanters, du moins les antérieurs, roux à leur extrémité, 
L'abdomen est luisant; le deuxième et le troisième seg- 
ments roux, celui-là a, vers le bord postérieur, deux 
petites taches brunes. 


13. Hemiteles bipartitus, Nob. Long 0,005. 


1. pedibus, antennarum basi, segmento 3 toto, 2 partim, 
rufis ; tibiis posticis geniculo apiceque fuscis. Nob. 


La forme et la couleur du deuxième segment luidonnent 
de grands rapports avec l’Æ/emiteles intersectus; ses pattes 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 41 


entièrement rousses, les trois premiers articles des antennes 
d’un roux un peu foncé, tandis que dans l'Æ/emit. inter- 
sectus le premier article est noir, l'en séparent à peine. 

Les palpes sont roux, ainsi que les mandibules. Les 
ailes lésèrement obscures, le rayon et le stigmate couleur 
de poix, la tégule roux-brun, la racine jaunâtre. Les 
pattes entièrement rousses, la base et l'extrémité seule- 
ment des jambes postérieures, ainsi que les tarses, noi- 
râtres. La forme de l'abdomen, du premier segment 
encore plus linéaire, et du second, est comme dans Îles 
Hemiteles intersectus et lucidulus. Les deuxième et troi- 
sième segments sont roux, très luisant, comme tout l'ab- 
domen ; le deuxième est noïr à sa base et à son bord 
postérieur, dont la couleur remonte un peu sur les côtés. 
Le quatrième et les suivants sont noirs. 


14. Hemiteles scrupulosus ? Grav. Long, 0,008. 


H. metathorace bispino ; segmentis 2 et 3 rufis; femori- 
bus tibiisque rufis : posticis apice nigro ; antennarum arti- 


culis 2-4 rufis. m. Grav. 


Mâle. Les palpes sont jaunâtres, les mandibules rousses 
ou brunes. Le deuxième et le troisième articles des an- 
tennes sont roux, le deuxième quelquefois seulement à 
son extrémité; les suivants, jusque vers le milieu de l’an- 
tenne, brun-roussâtres en dessous. Les épines du méta- 
thorax, dans un individu, sont presque oblitérées. Les 
ailes diaphanes, la tégule roux-brun. L'extrémité des 
cuisses et des jambes postérieures lésèrement brunes; les 
pattes intermédiaires entièrement rousses. Dans un indi- 
vidu, le pédicule de l'abdomen s’élargit peu à peu vers 
son extrémité; dans un autre, la partie antérieure est 
carrée et les tubercules latéraux saillants. 


42 ANNALES 


Indépendamment des légères différences mentionnées 
ei-dessus, il ne ressemble en rien au Phygadeuon fumator; 
ee qui me fait douter de l'identité de mon espèce avec celle 
décrite par le professeur silésien. 


Nota. Tous ces insectes, depuis l’'Æemiteles intersectus 
jusqu'au scrupulosus, ont de lrès grands rapports et ne 
sont peut-être que des variétés de la même espèce. Dans 
tous, le métathorax n'est pas tronqué, mais incliné, peu 
marqué de lignes élevées; le pédicule de l'abdomen très 
long, l'abdomen lui-même très lisse et très luisant, le 
deuxième segment à peu près en triangle allongé, rétréci 
à la base, et s'élargissant insensiblement jusqu’à la partie 
postérieure. 


15. Hemiteles floricoluior? Grav. var. Long. 0,0065. 


H. abdominis medio et pedibus rufis ; articulo primo 
antennarum (mihi 3-6) subtus ferrugineo. Gray. 


Male. Les palpes sont d'un jaune pâle, les mandibules 
rousses. Les deux premiers articles des antennes sont 
noirs, ce qui paraît s'accorder avec la description de la 
variété 1°, Grav.; les suivants, jusqu'au sixième, sont 
roux-ferrugineux, très allongés, le reste de l'abdomen de- 
vient peu à peu brun ou noir. Le rayon et le stigmate, sont 
couleur de poix, la tégule brune, la racine blanc-jaunâtre, 
la nervure extérieure de l’aréole très mince, ou presque 
effacée. Les hanches antérieures sont noïres à la base, 
rousses à l'extrémité, les postérieures noires; les trochan- 
ters roux-pâle, les derniers légèrement noirs à leur base. 
Les pattes rousses; le genou des cuisses postérieures à 
peine marqué de noir, le côté interne de celle-ci est un 
peu rembruni, depuis le genou jusque vers le milieu, où 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 43 


cette nuance se perd peu à peu. Les tarses et à peine 
l'extrémité des jambes de la dernière paire, bruns. L'ab- 
domen luisant, noir, les deuxième à quatrième segments 
roux, le bord des septième ou sixième à peine bordé de 
blanchätre. 


16. Aemiteles palpator, Grav. Long. 0,0065. 


H. segmentis 2 et 3, basi antennarum pedibusque rufis ; 
horum posticis apice femorum et tibiarum nigro. m. f. 
Grav. 


La femelle est bien celle décrite par M. Gravenhorst. 
Je n’ai pas la même certitude quant au mâle; je crois ce- 
pendant qu'il appartient à cette espèce, fondé sur la des- 
cription du professeur silésien : la ressemblance avec la 
femelle, et l’analogie me portent à le penser. Au reste, je 
ne les ai pris ni dans le même temps, ni dans le même lieu. 

Femelle. Palpes testacés. Premier article des antennes 
roux, comme les suivants. Les ailes sont obscures et même 
noirâtres dans toute leur étendue, excepté l'extrémité, la 
place de l’aréole, et un grand espace au milieu du côté du 
bord extérieur; le rayon et le stigmate noirs, Ja moitié 
antérieure de celui-ci blanche, la tégule testacée, l’aréole 
incomplète. Le premier segment de l'abdomen strié, avec 
deux lignes élevées bien marquées sur le pédicule. Le 
bord postérieur du troisième segment est noïr, une ligne 
noire, fine, le coupe transversalement avant le bord 
noir. 

Mäle. Mandibules brunes ou testacées. Palpes testacés. 
Premier article des antennes brun, le deuxième et le troi- 
sième roux, l'extrémité de celui-ci brune. Métathorax 
armé de deux fortes épines. Les ailes légèrement nébu- 
leuses ou obscures, espace diaphane au milieu et stigmate, 


44 ANNALES 


comme dans la femelle ; la nervure extérieure de l'aréole 
plus ou moins effacée. Les quatre hanches antérieures 
légèrement noires à la base, les postérieures noires, un 
peu rousses à leur extrémité (ce qui la rapporterait à la 
variété 1"*, Grav.); les trochanters roux pâle. Le pédicule 
de l'abdomen est assez large, très aciculé ou strié, s’élar- 
gissant insensiblement, son extrémité rousse, ainsi que les 
deuxième et troisième segments et la partie antérieure du 
quatrième. Le cinquième noir; les suivants manquent 
dans les deux individus que je possède. 

Il ressemble beaucoup au mâle du Phygadeuon fu- 
mator. 


17. Hemiteles decipiens? Grav. Long. 0,0055. 


H. segmentis 2-4 rufis, lateribus fuscis; pedibus rufis , 
tarsis fuscis. Ê. Grav. 


11 semble être le mâle de l’/Z. decipiens, Grav., que le 
savant professeur silésien n'a pas connu. 


Mile. Tête et corselet assez pubescents, les poils gris- 
cendrés. Deuxième article des antennes très roux, du 
moins à son extrémité. Rayon et stigmate noirs, ou noï- 
rätres, tégule et racine blanc-jaunâtres, nervure exté- 
rieure de l'aréole à peu près effacées. Pattes d'un roux- 
jaunâtre, l'extrémité des cuisses postérieures à peine, la 
base des mêmes jambes, leur extrémité à peine, noirûtres. 
Les quatre tarses postérieurs de la même couleur, l’extré- 
imité de chaque article pâle. Abdomen allongé, un peu 
ponctué, légèrement pubescent. Premier segment l- 
néaire, s’élargissant à peine postérieurement, noir, un 
peu roux à son extrémité. Le deuxième roux, la base et 
les côtés noirs, ceux-ci jusqu'au milieu. Les troisième ct 
quatrième roux, les côtés de celui-ci noirâtres vers l'ex- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 45 


trémité, Les suivants noirs, le cinquième bordé de roux, 
les autres légèrement de blanc. 

Variété, qui semble se rapprocher beaucoup del’Æemit. 
_fragilis. Grav. Long. 0,0045. Mandibules rousses. Palpes 
jaunâtres. Premier article des antennes jaune en dessous, 
le deuxième, comme dans la description ci-dessus, Méta- 
thorax faiblement épineux. Une tache brune à la base des 
quatre trochanters postérieurs; extrémité des dernières 
jambes plus lafsement noirâtre. Premier segment tout 
noir, ainsi que le quatrième et suivant ; le bord du qua- 
trième à peine noirâtre ; les derniers peu ou point bordés 
de blanc. L’abdomen plus lisse que dans le type. 


18. Æemiteles erythrocerus, Nob. Long. 0,0065. 


#. segmentis 2 et 3, bast antennarum pedibusque, rufrs : 
horum posticis apice femorum et tibiarum nigro ; coxis basi 
nigris ; ano albido.f. Nob. 


J'ai hésité longtemps si je placerais cet insecte avec 
les Phygadeuons, ou dans le genre Æenuteles. 11 m'a 
paru, surtout par la forme du corps, appartenir plutôt à 
celui-ci. Je ne le crois pas décril dans l'ouvrage de 
M. Gravenhorst, Le Phygadeuon hercynicus semble cepen- 
dant avoir du rapport avec lui. 

Femelle. Mandibules brunes ou noires. Palpes roux 
foncé. Antennes plus longues que la moitié du corps, les 
cinq premiers articles ferrugineux , le premier seul noir 
en dessus; les suivants, à partir du sixième, très noirs. 
Deux petites épines au métathorax. Ailes légèrement en- 
fumées, un peu de nuage noir au milieu, accompagné de 
trois ou quatre points transparents ; rayon et stigmate 
noirs, tégule brune, racine jaunâtre, aréole pentagonale, 
régulière, la nervure externe à peine affaiblie. 


46 ANNALES 


Pattes rousses ; base des hanches noire, davantage aux 
dernières, surtout en dessus; trochanters roux ; l’extré- 
mité des cuisses postérieures, base et extrémité des jam- 
bes, et tarses de la même paire, noirs. Premier segment 
de l'abdomen s’élargissant insensiblement, la partie anté- 
rieure plus longue que large, guère plus courte que le 
pédicule, et pas beaucoup plus large que lui, un peu ca- 
naliculée et striée. L’abdomen est lisse, luisant, noir. Les 
deuxième, troisième segments, et le milieu de la base du 
quatrième, roux ; la base du deuxième un peu noire. Les 
bords des derniers légèrement blanchätres, le septième 
blanc sale en dessus. Aiguillon épais, noir, de la longueur 
environ du quart de l'abdomen. 

Il a quelque ressemblance avec la variété de l’Aemit. 
decipiens, décrite plus haut. Serait-ce sa femelle? 


19. Hemiteles erytromelas, Nob. Long. 0,0085. 


H. segmentis 2-5, tibiis anterioribus et femorum ante- 
riorum apice, rufis. m. Nobis. 


Mâle. Je l'ai cru d'abord l’Æemiteles tenuicornis, Grav., 
mais les antennes, quoique peu épaisses, le sont trop en- 
core pour lui appliquer cette dénomination; et la des- 
cription suppose les cuisses postérieures rousses, du moins 
en partie. On pourrait peut-être le placer parmi les Phy- 
gadeuons. 

Palpes bruns. Antennes très noires, plus courtes que 
le corps. Point d'épines au métathorax. Ailes assez claires, 
rayon, stigmate et tégule, très noirs; racine blanchâtre, 
nervure postérieure de l’aréole distincte, mais faible et 
pâle. Pattes noires; extrémité des cuisses antérieures, un 
point à la base de toutes, les jambes antérieures, rousses. 
Tarses noirs ou bruns, ceux de la première paire un peu 


DE LA SOCIÊTÉ ENTOMOLOGIQUE. 47 


roussâtres. Premier segment linéaire, la partie antérieure 
à peine plus large que le pédicule, plus longue que large, 
striée; les tubercules latéraux apparents. Les deuxième à 
cinquième segments soyeux, roux; le bord du cinquième 
plus ou moins largement noir ou rembruni; les derniers 
noirs. 


Section IIT. Corselet roux et noir. 
20. Hemiteles Mulsantit, Nob. Long. 0,008. 


H. fascüs alarum tribus fuscis; capite thoraceque testa- 
ceis, nigro maculatis ; antennis pedibus et segmentis 1-3 
rufo testaceis. f. Nob. 


Il doit être placé entre V7, insignis, Grav. et maculi- 
pennis ; la réticulation de ses aïles est la même, mais il 
est différent de l’un et de l’autre. 

Femelle. La tête est noire, toute la face rousse, tes- 
tacée; l'extrémité du chaperon, les joues, le labre, les 
palpes et un tubercule élevé au milieu de la face, bruns 
ou noirs. Les mandibules, brun-testacé. Les antennes 
pluslongues que la moitié du corps et fines, sont testacées; 
les quatrième, cinquième et sixième articles un peu 
bruns, ainsi que les derniers. Corselet testacé, deux 
épines à peine prononcées au métathorax; un peu de noir 
à la base des ailes, en dessus, au-dessous de l’écusson et 
au milieu de la poitrine. Aïles très diaphanes, coupées de 
trois bandes transverses obscures, la première un peu 
avant le milieu de l'aile, au commencement de la première 
cellule cubitele, n'atteignant pas le bord externe ou la 
côte de l'aile; la deuxième, beaucoup plus grande, attei- 
gnant les deux bords de l'aile placée sous le stigmate; la 
troisième, très peu séparée de la deuxième, n'occupant 
que le milieu du disque de l'aile; point d'aréole; deux 


48 ANNALES 


cellules cubitales seulement ; la nervure inférieure de la 
cellule discoïdale intermédiaire vient tomber sur la 
deuxième cubitale, un peu au-dessous de son origine, là 
où se terminerait l'aréole, si elle existait. Le rayon, le 
stigmate et la tégule, brun-noir ; la racine blanchâtre. 

Les pieds entièrement testacés, à peine un peu de brun- 
noirâtre à la base des trochanters et à celle des cuisses an- 
térieures en dessus. Abdomen roux-testacé; premier 
segment s'élargissant peu à peu, finement strié, la partie 
antérieure très large, de la longueur du pédicule ; les 
deuxième et troisième striés ou aciculés à leur base, lui- 
sants à leur extrémité. Les suivants noirs, le sixième, et 
surtout le septième, légèrement bordés de blanc ou de 
jaunâtre. Aiguillon plus long que la moitié de l'abdomen, 
testacé, les deux valvules brunes, un peu élargies avant 
leur extrémité, 

Ce bel insecte m'a été donné par M. Mulsant, qui l'a 
trouvé à Lyon; il doit se trouver dans la haute Provence. 
C'était un devoir pour moi de le dédier au savant ento- 
mologiste, qui veut bien m'honorer de son amitié, et qui 
ma communiqué un grand nombre d'Ichneumons. 


21. Hemiteles ruficollis, Grav. Long. 0,004. 


H. abdominis basi, pedibus prothorace, oreque rufis. f. 


Gray. 


La tégule du mien est rousse, de la même couleur que 
le corselet. Le troisième segment est à peine roussâtre 
à sa base même, point sur les côtés, bordé de roux 
postérieurement. 


22. Hemiteles arcator, Grav. Long. 0,003. 


H. alarum fasciis tribus fuscis; capite, thorace et seg- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 49 


mento rufo maculatis ; pedibus rufis, tibiarum posticarum 
basi albida. f. Gray. 


C'est. la variété de M. Gravenhorst, quoique les bandes 
obscures des ailes soient un peu moins affaiblies qu'il 
l'indique. Au reste, l'individu que j'ai est dans le dernier 
état de dégradation. 

Les côtés inférieurs du métathorax sont roux. La té- 
gule est d'un roux clair. C'est la bande postérieure de 
l'aile qui est double, celle vers le bout de l’aile, et non 
l’antérieure; la division de celle-là n’est pas très marquée, 
les deux parties sont confluentes depuis l’aréole. Les 
cuisses et les jambes postérieures sont un peu obscures, 
la base de celle-ci blanchitre. 


23. Hemiteles cingulator? Grav. Long. 0,0045. 
Cryptus fuscatus? Schr. Oliv. Enc. (à peine? le front 


a'est pas jaunätre) . 


IH. segmentorum 1 et 2 margine, collo, prothoracis late- 
ribus, ore et antennarum basi rufis ; pedibus testaceis, femo- 
ribus posticis fuscis. f. Grav. 


L'écusson est noir; les côtés inférieurs du métathorax 
roux ou testacés, comme dans l'espèce précédente. La 
tégule est jaunâtre. Les pieds sont d’un roux ou testacé 
assez clair; les hanches rousses, sans taches; les jambes 
postérieures peu ou point rembrunies à leur extrémité. 
Quoique mon insecte soit fort dégradé, on voit que 
les segments deuxième et troisième ont dû être roux 
presque en entier. 


24. Hemiteles bicolorinus, Grav. Long. 0,005. 


Cryptus cinctus ? f. Ichn, cinctus. Linné Schr. Geoffr. 


00 ANNALES 


N° 85. PV. Suppl. Grav. tom. v. p. 1068. L'Ichn. bifas- 
ciatus, Fourcr. Geoffr. N°37. Villers. Oliv. (est beaucoup 
plus grand.) V. idem Suppl, p. 973. 


IT. maculis duabus fuscis alarum ; prothoracis lateribus, 
ore et antennarum basi, rufis; pedibus testaceis, femoribus 
tibiisque posticis fuscescentibus. m. f. Grav. 


Mâle et femelle. Les pattes de mes individus sont d’un 
roux assez foncé; le dessus des cuisses antérieures, même 
de la première paire, plus ou moins obscure en dessus, la 
base des jambes postérieures quelquefois point ou à peine 
pâle. 

1"° Variété, Nob. Le devant du prothorax rougeätre, 
coupé par trois grandes taches ou bandes noires. 

2%e Var. Extrémité du premier segment, les deuxième, 
troisième et quatrième, couleur de poix; le deuxième, 
surtout à sa base et à son bord postérieur. La tégule jau- 
nâtre; les pieds plus pâles. Cette espèce se rapprocherait 
de la 1'° var., Grav., mais les taches des ailes sont assez 
marquées. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 51 


RAR RS RAR LÉRE SR RARE AALE LAVE NE LA ELA RUE AR RER RE LE LE LE RARE ELLE AUARA LE LAS LEE LA LARGE AMEN RAR AIMER 


OBSERVATIONS 


SUR LA CLASSIFICATION ADOPTÉE PAR M. HErRICH-SCHÆFFER, 
ET SUIVIE PAR M. DELAHARPE, 


DANS SON CATALOGUE DES PHALÈNES SUISSES (|). 


PAR M. Th. BRUAND. 


(Séance du 10 Décembre 1851.) 


Dans l'introduction dont il a fait précéder le catalogue 
des Phalènes suisses, qu'il vient de publier dans le Bul- 
letin de la Société Vaudoise, M. le docteur Delaharpe se 
plaint de n'avoir pu trouver une classification satisfai- 
sante, pour cette légion des Lépidoptères nocturnes, chez 
les auteurs qui font autorité dans la science entomolo- 
gique. 

Sur ce point, je suis de son avis; je crois que M. Bois- 
duval, guidé par les caractères pris sur les chenilles, a été 
conduit à rompre bien souvent la suite naturelle des 
groupes, comme à en former d'autres qui ne sont pas assez 
motivés. 

Feu Duponchel, après avoir longtemps combattu, 
pendant le cours de la publication de son ouvrage, la 
classification basée sur les premiers états, a fini, dans son 
catalogue, par se laisser aller à la pente si commode de la 


(4) Bulletin N° 22 de la Société Vaudoise des sciences naturelles. 


52 ANNALES 


multiplication des genres, et il a adopté, ou peu s'en faut, 
le système de divisions à l'infini des Anglais. 

Ne trouvant pas dans ces deux auteurs une division de 
groupe qui le contentât entièrement, M. Delaharpe s'est 
rejeté sur le système de M. Herrich-Schæffer; et il est 
arrivé ainsi, selon moi, à la classification la plus défec- 
tueuse, peut-être. 


Je m'explique : 


Sans croire positivement, avec M. de Blainville, que 
toute la création se compose d’une chaîne continue dont 
tous les anneaux se suivent, et où il n'y a de lacune que 
là où un genre perdu n'a pu encore reconstituer le chai- 
non qui manque, On ne peut nier que les divers ordres, 
les diverses familles, ne se relient les uns aux autres par 
des groupes, par des individus intermédiaires, qui forment 
un passage souvent presque insensible. 


Ainsi le singe forme passage des Quadrumanes aux 
Bimanes ; l’ornithorhynque faït le passage des Mammifères 
aux Oiseaux : ceux-ci se rapprochent des Tortues par le 
Manchot, etc. 

Il est vrai que plusieurs de ces transilions sont un peu 
brusques; mais qui sait combien d’anneaux manquent en- 
core à la série que des cataclysmes ont brisée, en faisant 
disparaître tant d'espèces, dont quelques-unes, découvertes 
récemment, sont venues déjà témoigner de la vérité de 
cet axiôme : natura non facit saltus. C’est ainsi que le 
Ptérodactyle viendrait démontrer le passage des Oiseaux 
aux Reptiles, et ainsi de suite, 

Cette liaison d’un ordre à un autre existe également 
pour les familles d’un même ordre : seulement la chaîne 
se bifurque souvent, et met obstacle à une série continue 
de genres qui se succéderaient sans interruption. Mais de 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 53 


ce que la série n’est pas complètement uniforme, on ne 
peut conclure qu'elle n'existe pas. 
Prenons un exemple dans l'ordre des Lépidoptères : 


Si l'on étudie un peu consciencieusement l'organisation 
des Bombycites, on trouvera aisément, en remontant, un 
passage naturel aux Sphingides, par les groupes suivants : 
Bombycidæ, Saturnidæ, Cossidæ, Hepialidæ , Liparide, 
Chelonidæ, Lithosidæ, Procride, Zygwnide, Sesiæideæ. 
Ces groupes divisés en tribus se composent de genres qui 
rendent le passage plus évident encore. Aïnsi la tribu des 
Liparidæ se joint aux {/epialidæ par le genre Tricho- 
soma (1), tandis qu'elle passe aux Chelonidæ par le 
genre Arctia. 

Si l'on place à la suite du genre Arctia, et dans l'ordre 
que voici, les genres Vemeophila, Callimorpha, Euchelia, 
Naclia, Emydia, Lithosia, Nudaria et Setina, on arrive, 
par une série parfaitement naturelle et presque insensible, 
aux Procridæ, qui se joignent aux Zygenidæ par les genres 
Aglaope et Stygia. 

De même, en descendant, les groupes des Norodontèle, 
des Cymatophoridæ, des Diphteridæ et des Apamide, 
conduisent aux Noctuélites par une ligne assez rationnelle 
et bien établie (2). 

Mais c'est ici le cas de faire observer ces bifurcations de 
la série, que je signalais tout à l’heure. 

Ainsi, parmi les Liparidæ, le genre Oreya fait passage 


aux Tinéites, par le genre Psyche, en même temps que 


(4) Ce passage est devenu bien plus sensible par la découverte 
de l’Hepialus Pyrenaica, dont la femelle est demi-aptère. 

(2) On peut trouver également des passages d'un ordre à un autre: 
par exemple, des Lépidoptères aux Ichneumons, par les Sesia; des 
Tinéites aux Phryganes, par les Adela, etc. 

2° Série. TOME x. 4 


»4 ANNALES 


le genre Trichosoma (démembrement du genre Orgyia) 
relie les Palénites aux Bombycites par le genre Nyssia. 

De même, l’Asteroscopus cassinia semble relier les Noto- 
donlides aux Phalénites par le genre Æmphidasis, ete. (1). 

Si l'on place à Ja suite les uns des autres les genres et 
les individus que je viens de citer, on sera frappé de la 
grande analogie et des rapports nombreux que présentent 
généralement les groupes avec ceux qui les précèdent et 
ceux qui les suivent. 

Or, je crois qu'on peut arriver, pour les Phalènes, à un 
arrangement aussi satisfaisant. 

Mais, pour arriver à ce résultat, il est nécessaire de re- 
courir à la méthode naturelle ; c'est-à-dire de s'appuyer, 
non sur un seul caractère, mais sur l'ensemble, sur la 
réunion de tous Îles caractères. 


Malgré l'essai d'une foule de systèmes artificiels, la vé- 
ritable méthode naturelle est évidemment celle de Linné, 
perfectionnée par les travaux de Cuvier, de Blainville, 
Latreille et À. de Jussieu. La clef de toute méthode est 
sans contredit la subordination des caractères, introduite 
par ce dernier. 


I s'agit donc, pour l'entomologie, comme pour la bo- 
tanique et les autres branches de l’histoire naturelle, d'é- 
tablir la valeur relative des caractères; en observant que 
tel organe qui est fort important dans un groupe , l'est 


(1) Ajoutons que chez les Lépidoptères, comme dans les classes 
d'animaux supérieurs, souvent lei passage semble manquer, parce 
qu'il repose sur un genre exotique, peut être sur un genre perdu. 
Sans parler du Lépidoptère fossile, découvert par M. d: Saporta, 
el qui a donné lieu récemment à une polémique entre MM. A. 
Lefebvre et Boisduval; notre ami et collègue, M. Coquand, possède 
plusieurs exemplaires de Lépidoptères, par mi une collection de près 
de 200 insectes fossiles que renferme son cabinet. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 55 


beaucoup moins dans un autre, et en ayant soin, autant 
que possible, de s'appuyer sur des caractères füaciles à 
vérifier, selon la recommandation de Fabricius. Je ne veux 
pas discuter ici la valeur relative des caractères en lépi- 
doptérologie, réservant cet exposé pour l'introduction de 
mon essai de classification des Tinéides : mais dès à pré- 
sent je dirai que si l'emploi presque exclusif du système 
nervulaire a conduit M. Herrich-Schæffer à placer les 
Phalénites dans l'ordre que présente le catalogue de 
M. Delaharpe, le système porte avec lui sa condamnation. 

Citons quelques preuves: 

Si l'on s'appuie sur la méthode naturelle, je crois que 
l'on ne peut mettre en tête des Phalènes le genre Geome- 
tra, qui n'offrirait aucune ressemblance avec les genres 
qui le précéderaient. 

Le genre Æmphidasis, au contraire, renferme des es- 
pèces qui semblent relier les Phalénites aux Bombyx : 
l’une d'elles, Artaria, a tellement de traits de conformité 
avec quelques Bombycites, que, sans sa chenille, qui est 
arpenteuse, elle serait évidemment placée dans ce dernier 
groupe. Â-t-on donc agi sagement en Ja rangeant parmi 
les Phalénites? c'est douteux! mais, tout au moins, elle 
doit être nécessairement en tête, et former passage. 

Le genre Amphidasis devra être suivi du genre Nyssia, 
puis du genre Aibernia, qui est relié étroitement au pré- 
cédent par le sous-genre Phigalia de Duponchel. Il suffit, 
ce me semble, de ranger ces trois genres dans l’ordre que 
j'indique ici, pour ne conserver aucun doute sur la ratio- 
nalité de cet arrangement, 

Dans le catalogue deM. Delaharpe, le genre /mphidasis 
figure après les Fidonia, entre les #spilates et les Psodos. 
J'avoue que je ne vois pas la moindre ressemblance entre 
les espèces de ces divers groupes. Je n'approuve pas non 


56 4 ANNALES 


plus le parti qu'a pris M. Herrich-Schæfler, de faire suivre 
le genre Ephyra des genres Boletobia et Metrocampa, 
puis de séparer le genre Epione du genre Macaria par 
artesiaria, qui forme le genre T'herapis. Artesiaria n'a 
guère d'analogie avec les deux genres, tandis qu'elle est 
extrêmement voisine des Æubolia et des Phasiane, près 
desquelles elle doit être placée immédiatement, si elle n’en 
fait pas partie. \ 

De même il a placé le genre /7ibernia entre les Phasiane 
et les Cleogene ; le genre Æurymene est rejeté loin des 
Ennomos, avec lesquels dolabraria a les plus grands rap- 
ports; Angerone prunaria est logée, fort mal à propos, 
contre les Zerene, qui en diffèrent énormément par la 
forme, et surtout par les antennes (1). Les Psodos, qui 
devraient terminer les Phalènes et rejoindre les Pyralites, 
dont quelques-unes (genre {ercyna) sont tellement ana- 
logues, qu'on saisit à peine la ligne de démarcation, sont 
égarées entre les genres Amphidasis et Anisopteryx, avec 
lesquels ils n'ont rien de commun, ni pour l’organisation» 
ni pour les mœurs : le genre Anisopteryx se trouve à une 
licue des {Zibernia, dont il n'est qu un démembrement, et 
près des Torula, des Lythria (purpuraria) et des Minoa, 
qui n'ont certes aucun rapport avec Æscularia et Aceraria, 
Le genre Chceimatobia se trouve accolé aux Coremia 
de Duponchel , dont il diffère essentiellement, tandis 
qu'il se rapproche totalement des {ibernia. Enfin, les 
Minoa sont suivies, assez irrationnellement, des Eupi- 


(1) D'après les travaux anatomiques de M. Robineau-Desvoidy 
présentés à la Suciété entomologique de France, les antennes doivent 
être considérées comme les organes de l’odorat; eiles contribuent 
donc, dans une forte proportion, à assurer la reproduction chez les 
Insectes, et prennent des-lors une grande importance comme carac- 
tère générique. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 57 


thecia, puis des Zarentia qui renferment des espèces à 
ailes dentelées et à ailes arrondies, des antennes simples, 
et d’autres fortement ciliées, bref, les genres Æubolria, 
Phasiane, Larentia, Coremia, Melanthia, ete. Or, parmi 
les espèces qui forment le genre Larentia du catalogue 
de M. Delaharpe (elles se montent à plus de 100), il en est 
qui diffèrent plus entre elles que de telles autres qui cons- 
tituent des genres distincts. Ainsi, miaria, par exemple, 
s éloigne bien plus de rivularia et decoloraria, de pyraliaria 
et popularia, de sabandiaria et undularia, que les Ænisop- 
teryx ne s’éloignent des Æibernia, etc. (1). 


Je pourrais ajouter que je ne vois pas la raison qui a pu 
faire accoler le genre Lobophora au genre Chesias (com- 
prenant chærophillaria!); le genre Æspilates au genre 
Mniophila; le genre Fenilia au genre Urapteryx..….. 
mais j'en ai dit assez, je pense, pour justifier l'opinion 
que j'ai émise er commençant, et faire voir le côté vicieux 
du système de M. Herrich-Schæffer, qu'a suivi M. Dela- 
barpe. Certes, l’étude des nervures estun moyen précieux 
d'établir lindividualité des espèces (ainsi que l’a fait 
M. A. Lefebvre, relativement au genre Ærge); mais ce 
moyen pèche contre le précepte de Fabricius, la facilité 
de vérification; et, à mon sens, il doit être employé, le 
plus souvent, plutôt comme renseignement spécifique, 


(1) Je crois, comme M. Delaharpe, qu'ii y a dans ce groupe des 
genres trop subtils, tels que les Melanthia et les Melanippe, qui 
peuvent élre réunies aux Larentia ; mais je vois là cependant quatre 
groupes distincts : les Anaïtis, à ailes très étroites à Ja base, comme 
les Pyralites ; les Cidaria, à ailes allongées, à angle apical aigu, à 
abdomen grêle et dépassant les ailes inférieures; les Eubolia, à an. 
tennes fortement ciliées ; et enfin les Larentia proprement dites. 
Toutefois si les Eubolia et les Phasiane peuvent être réunies à un 
autre groupe, c'est bien plutôt aux Aspilates qu'aux Larentia. 


08 ANNALES 


que comme caractère générique. Tout au moins ne doit- 
il pas être placé en première ligne. 

Il me restera à indiquer uliérieurement l’ordre que je 
crois basé sur l1 méthode naturelle : c’est ce que j'essaierai 
de faire en donnant le catalogue de la collection de la 
Société d'émulation du Doubs, auquel je travaille actuel- 
lement. Mais je n'ai pas voulu attendre pour protester 
contre un système qui atteint des résultats tels que ceux 
que présente le catalogue des Phalènes suisses. 

M. Delaharpe a rejeté l'emploi des grandes divisions en 
tribu ; il est de fait qu'il n’y avait guère possibilité d'en 
établir de rationnelles, avec l’ordre qu'il a suivi dans son 
catalogue. Cependant, loin d'y voir une entrave, j'y 
trouve un moyen de soulagement pour l'étude et la classi- 
fication. C'est ce qu'offre de plus avantageux la méthode 
naturelle ; et il est évident que là doivent tendre tous les 
efforts des entomologistes, éfablir des groupes aussi rom- 
breux que possible, et éviter la multiplication des genres. 
Or, vous arrivez à ce résultat avec la création des tribus, 
auxquelles on pourrait au besoin s'arrêter en fait de clas- 
sification. En effet, pour ne citer qu'un exemple, je crois 
que le groupe qui, sous le nom de tribu, renfermera les 
Amphidasis, les Nyssia, les Hibernia, les Anisopteryx et 
les Cheimatobia, pourra être assez bien caractérisé pour 
remplacer le genre, aux yeux d'un grand nombre de na- 
turalistes qui ont en horreur les divisions à l'infini, et 
s'arréteront aux groupes plus importants. Que ce groupe 
s'appelle genus ou tribus , qu'il soit indiqué par un mot, 
une lettre, ou un chiffre, c’est là une chose fort indifté- 
rente. 

Du reste, quoiqu'il ait présenté la nomenclature des 
Phalènes suisses dans l'ordre adopié par M. Herrich- 
Schæffer, M. Delalharpe proclame, aussi bien que mot, 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 59 


son aversion pour les systèmes artificiels, et appelle de 
tout son cœur le retour à la méthode naturelle (1): nous 
sommes donc parfaitement d'accord sur le principe de la 
classification. Aussi est-ce le parti qu'a pris M. Herrich- 
Schæffer que j'ai voulu critiquer, et non le travail de 
M. Delaharpe. Quelque soit l'ordre que ce dernier a suivi 
pour son catalogue, il n’en est pas moins vrai qu'il aura 
contribué à éclaircir plusieurs questions d'individualités 
douteuses. Il a étudié consciencieusement diverses por- 
tions de quelques genres embrouillés; enfin il est par- 
venu, en peu de temps, à réunir un nombre vraiment 
remarquable des espèces de cette légion. ‘Fous les Lépi- 
doptérologistes doivent donc savoir gré à M. Delaharpe 
du temps qu’il a bien voulu consacrer à ce travail; et, 
pour ma part, je lui en adresse mes félicitations bien 
sincères, car quelques-unes de ses observations profite- 
ront bien certainement à la science. 


(1) Bulletin N° 20 de la Société Vaudoise, page 22. 


NS 


RATE aps y 


À 


ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 61 


RARE 6e SARA AR EUR AT LR LS ALLER UE ELA LR AR LU RAM LE SRE RL RAAS LS EN LAANE AA ER LE LE SLR ES LR LR 


NOVÆ HISTERINORUM 


ET CRYPTOCEPHALORUM SPECIES 


AB EUGENIO TRUQUI DESCRIPTÆ. 


(Séance du 23 Octobre 1850.) 


HISTER. 


Prosterno postice rotundato, mesosterno ad illud reci- 
a - - 
piendum emarginato. 


* Stria marginalis elytrorum externa deest. 


1. HisTER HELLUO. 
(Tab. 11, N° 11, f. 4.) 


Suborbicularis, ater, nitidus ; thorace bistriato, lateribus 
sat fortiter punctato ; elytris striis dorsalibus duabus primis 
abbreviatis ; tibüs anticis quadridentatis. Long. 0,0055 ; 
lat. 0,0045. 


Habitat rarus in Pedemontio. 


Histeri cadaverino habitus proximus, at dimidio minor. 
Caput planum subtilissime parce punctatum, sutura fron- 
tali profunda medio angulosa, vertice punceto unico pro- 
fundo (an fortuito ?): labrum breve, convexum : mandi- 
bulæ validæ medio obtuse dentatæ. Antennæ ferrugineæ. 
Prothorax à basi anlice angustatus, lateribus rectis antice 
perparum rotundatis; tenuissime marginatus, striisduabus 
quarum externa brevior : lævissimus, juxta striam inter- 


62 ANNALES 


nam sat fortiter punctatus, inter strias antice punctatus 
postice lævis. Elytra lateribus rotundata, striis dorsalibus 
prima et secunda tenuibus distantibus ante medium ab- 
breviatis, 3-6 integris sensim profundioribus, stria mar- 
ginali interna sat profunda ante medium abbreviata, 
foveola laterali bisulcata, in sulcis parce profunde punc- 
tata. Abdomen seomentis ultimis supernis minus crebre 
profunde punetatis, interstitiis lævibus : segmento penul- 
timo utrinque late impresso. Pedes nigri tarsis anticis 
rufis, tibiisque anticis externe quadridentatis, dentibus 
obtusis, inferiore emarginato. 


** Striæ marginales ambæ adsunt. 


9, HISTER TETER. 


(Tab. IL, N° IL, f. 1.) 


Suborbicularis, niger, nitidus; thorace lateribus bi- 
striato; elytris striis dorsalibus duobus primis abbreviatis. 
Long. 0,01; lat. 0,007. 


fiabitat in Nicæensi regione. Dom Gauthier. 


Histeri unicolort similis, at paulo magis oblongus et 
alius. Forma corporis fere eadem, sed elytra lateribus 
minus fortiter rotundata. Caput subtiliter punctatum 
fronte late impressa, sutura frontali integra et profunda. 
Prothorax omnino ut in /istere unicolore, at lateribus 
bistriatis, stria interna ante basin abbreviata, externa 
integra : spatio inter hanc et marginem valde angusto. 
Elytra lateribus rotundatis lævissima, striis duabus primis 
paulo ante medium abbreviatis, 3-6 integris, margina- 
libus interna antice externa postice abbreviatis , foveola 
laterali bicarinata, lævi. Abdomen superne segmento 
penultimo basi crebre fortiterque apicem versus sensim 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 63 


parcius subtiliusque punctalo, segmento ultimo parce 
subtiliter punctato, qua etiam nota ab /istere unicolore 
differt. Pedes tibiïis anticis quadridentatis, dente superno 
minuto sæpe obsoleto. 


** Striæ marginales ambæ desunt. 


3. Hisrer Lucusris. 
CTab IT; NS TE, 2. 


Oblongus, ater, nitidus; thorace utrinque bistriato; elytris 
striis dorsalibus duabus primis ante medium abbreviatis ; 
tibiis anticis tridentatis. Long. 0,005-0,006 ; lat. 0,0033- 
0,004. 

Habitat frequens in Pedemontio. 


Histeri stercorario habitu proximus, et magnitudine 
æqualis. Caput sat crebre fortiterque punctatum, sutura 
frontali profunda sinuata : labrum transversum, sat con- 
vexum : mandibulæ validæ medio fortiter dentatæ. An- 
tennæ ferrugineæ. Prothorax à basi antice parum angus- 
tatus, lateribus subrectis, antice rotundatis, tenuissime 
marginatus striis utrinque duabus integris; parce subtiliter 
punctulatus. Elytra parum lateribus rotundata, striis 
dorsalibus prima et secunda ante medium abbreviatis, 
3-6 integris sensim profundioribus, 4 et 3 magis recurvis, 
foveola laterali sulcis tribus lævibus. Abdomen segmentis 
ultimis supernis crebre profunde punctatis, interstitiis 
subtilissime punctatis. Pedes piceï, tibiis anticis externe 
tridentatis, dentibus validis, inferiori emarginato. 

Observatio. Histeri servo Erichsonïi mihi descriptione 
tantum noto proximus, at fronte sat fortiter punclata, 
linea suturali postice non circumscripta, elytris haud for- 
titer rotundatis, striisdorsalibus duabus primisad medium 


64 ANNALES 


usque non productis, foveolaque laterali impunctata dis- 
tinctus. 


4. HisTer LIMBATUS. 
Cab: AI; IT, F5) 


Ater, nitidus, thorace stria exteriore brevissima , elytris 
striis dorsalibus prima ultra medium, secunda terliaque ante 
medium abbreviatis, lateribus rufis, tibiis anticis tridentatis. 


Long. 0,004; lat 0,0025. 


Habitat in Syria. Semel in monte Libano cepi. 

Histeri binotato habitu et magnitudine similis. Caput 
læve sutura frentali sat profunda, antice emarginatum : 
labrum breve, convexum : mandibulæ validæ, medio 
fortiter dentatæ. Prothorax lateribus rectis, subparallelis, 
antice parum rotundatis, tenuissime marginatus, stria 
interna fere integra, externa brevissima angulo tantum 
antico notata, lævissimus. Elytra lateribus perparum ro- 
tundata striis dorsalibus prima ultra medium, secunda 
tertiaque ante medium abbreviatis, 4-6 integris, quarta 
magis recurva, foveola laterali sulcis duobus lævibus : 
limbo elytrorum externo a basi rubro, rubedine ad apicem 
procul a margine apicali nigro intus paulo versa. Abdo- 
men segmentis ultimis duobus supernis parce punctalis. 
Pedes picei, tibiis anticis tridentatis, dentibus validis, 
inferiore emarginato. 


PLEGADERUS. 


PLEGADERUS SANATUS. 
(Tab. APN FT TS) 


Niger, thorace parcius at sat forliter punclato, ante 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 65 


medium transversim vix impresso, limbo laterali in- 
tegro, elytris fortiter punctatis. Long. 0,0013-0-0018; 
lat. 0,0007-0,0009. 


Habitat in monte Olympo insulæ Cypri. Sat frequens 
sub pinuum corticibus. 


Impressione transversa prothoracis lævissima, vix nisi 
sub quodam lumine conspicua, distinctus. Corpus paral- 
lelepipedum, leviter convexum , nigrum, nitidum, an- 
tennis pedibusque piceis, illis capitulo ferrugineo. Caput 
sat fortiter punctatum, fronte modice impressa. Prothorax 
longitudine latitudine æquali, antice vix angustatis, late- 
ribus antice rotundatis, utrinque profunde sulcatus mar- 
gineque æqualiter incrassalo integro, punctato, ante 
medium vix conspicue transversim impressus, antice sat 
fortiter crebreque, postice parcius punctatus. Elytra sat 
crebre fortiter punctata, basi striolis duabus obliquis vix 
inchoatis, postice densius punclata, sutura elevata. Abdo- 
men segmentis supernis penultimo fortiter, ultimo fortiter 
at parcius punctatis. Tibiæ anticæ sensim modice dila- 
latæ, spinulosæ. 


CRYPTOCEPHALUS. 
CRYPTOCEPHALUS SCUTELLARIS ( | ). 


Niger, nitidus, prothorace brevi; elytris fortiter striato- 
punctatis ; antennarum basi, prothoracis  elytrorumque 
margine externo summo, scutello, coxis trochanteribusque 


albidis. 


d. — Prothorace pedibusque nigris, elytris cyanescenti- 


(1) Usquequo Cryptocephalorum species melius distribuantur, bæc 
in sectione duodecima clarissimi Suffrianii locum obtinere videtur, 


66 ANNALES 


bus. Variat epistomate, elytrorum apice, prothoraceque 
luteis : hoc nigro bimaculato. 


9. — Nigro-ænea, prothoracis lateribus medioque longi- 
tudinaliter, nec non elytrorum apice rufescentibus : 
pedibus testaceis. Variat prothorace rufo-testaceo , 
utrinque macula plus minusve fusca. Variat etiam tota 
testacea, corpore subtus (pedibus exceptis) elytrisque 
ad suturam late nigris. 


Long. 0,0025-0,0033; lat. 0,0015-0,002. 


Habitat in Sardinia (in Mus. reg. Taurinensi, et in 


coll. Baudi). In Sicilia (in coll. L. Fairmaire). 


Mas. Oblongo-ovatus. Caput convexiusculum, nigrum, 
nitidum, fortiter vage punctatum, frontie longitudinaliter 
leviter sulcata, inter antennas sulco transverso profundo ; 
epistomate oreque fuscis : antennis tertiam totius corporis 
longitudinis partem bis æquantibus, apicem versus sen- 
sim incrassatis, nigris articulo primo subtus late testaceo 
2-4 fuscis, quinto cæteris longiori. Prothorax longitudine 
fere duplo latior, modice convexus, antice angustatus, 
lateribus leviter rotundatus et late marginatus, basi bisi- 
nuatus, angulis posticis subrectis, niger, nitidus, margine 
laterali plano albido. Scutellum lateribus subrectis, pos- 
tice rotundatum, nitidum, album; nonnunquam basi 
fuscescente. Elytra prothorace paulo latiora, subparallela, 
apice externo sensim, interno mox rotundata, fortiter 
punctato striata, apice irregulariter punctata, interstitiis 
lævibus, cyanescentia costa marginali externa alba, lobo 
laterali ipso nigro. Corpus subtus cum pedibus nigrum, 
coxis omnibus et trochanteribus albidis, tibiis apice ru- 
fescentibus. 


Femina. Differt corpore parum majore, præsertim pos- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 67 


tice latiore; antennis paulo brevioribus, basi minus 
infuscatis; prothorace paulo minus convexo, vage sub- 
punctulato, margine antico summo, lateribus, medioque 
Jongitudinaliter rufescentibus, margine laterali ipso minus 
albo; elytris viridi-æneis apicem versus leviter rufescen- 


tibus, margine laterali minus albo, pedibus omnino rufo- 
testaceis. 


Hujusmodi individua typica in coll. Mus. Reg. Taurin. 
nomine Cryptocephali scutelluris (Chevrolat) notantur, 
quo nomine (alias, at in litteris, jamdudum descripto 
Cryptocephalo quadripunctalo  Olivierii tributo) novam 
insignire speciem haud dubitavi. 


Mas variat epistomate læte luteo, linea brevi etiam 
lutea ex illo frontem versus adscendente : prothorace 
luteo, macula utrinque nigra per totam longitudinem 
excurrente : elytrorum margine albo laterali apicem at- 
tingente, ibique in matculam luteam late dilatato. Unicum 
quod exstat exemplar Cryptoc. saucius (Gené) in Mus. 


Reg. Taur. dicitur. 


Femina variat prothorace rufo-testaceo macula utrin- 
que fusca plus minusve dilatata et antice producta. Huc 
spectat Cryptoc. ulmineus (Gené). 


Femina denique variat capite, prothorace, elytrisque 
testaceis, his ad suturam late nigris : capite vel toto tes- 
taceo, vel vertice nigro, prothoracis margine summo 
basali nigro, nigredine elytrorum plus minusve extensa 
et circumscripta, pygidio segmentoque ultimo abdominis 
vel totis nigris vel testaceo late marginatis. Hujusmodi 


est Cryptoc. discus (Gené) in coll. Reg. Mus. Taur. 


68 ANNALES 


Explicatio tabulæ secundæ numero secundo inseranda. 
F 19. 1. {lister teter. 

2. Hister lugubris. 

3. Plegaderus sanatus. 
4. Hister helluo. 

5 


. Hister limbatus. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 69 


Le RAR LA DE AA LR LE LA LA LA ARR AU LA LR LAVE UT ER LL EX ALES EI VS AR AAA IAE BAIE AA AS SAR RS AA AE US 


QUELQUES COLÉOPTÈRES NOUVEAUX 
DU MIDI DE L'EUROPE ET DU NORD DE L’AFRIQUE 


PAR M. LÉON FAIRMAIRE. 


(Séance du 14 Mai 1851.) 


{. Poconus viriniMicans. 


Long. 8, 9 mill. 


Oblongus, viridi-nitens, antennis, palpis, pedibus mar- 
gineque elytrorum reflexo flavo-testaceis, prothorace late- 
ribus rotundato, marsine postice transversim impresso, sat 
fortiter punctato, utrinque bifoveolato ; elytris obovalibus, 
sat fortiter striatis, strüs apice pauld obsoletis : subtus 
nigro- brunneus. 


Oblong : tête et corselet d'un vert métallique un peu 
bronzé, luisants ; une forte impression de chaque côté sur 
la base des antennes. Corselet plus étroit en avant qu'en 
arrière; plus large que long : côtés assez fortement ar- 
rondis, se redressant seulement à la base : bord postérieur 
déprimé, fortement ponctué : de chaque côté, deux fos- 
settes assez larges et fortement ponctuées. Elytres oblon- 
gues chez le mâle, presque ovalaires chez la femelle, plus 
larges que le corselet, à stries assez profondes, obsolète- 
ment ponctuées, moins profondes sur les côtés et à l’ex- 

2° Série, TOME x. 5 


76 ANNALES 


trémité : suture relevée, un peu cuivreuse : extrémité eë 

bord réfléchi rougeâtres. Dessous d'un brun foncé 

antennes, bouche, palpes et pattes, d'un jaune-testacé. 

Le mâle est plus petit et moins large que la femelle. 
Tanger. 


2. PogciLus CUPRIPENNIS. 
Long. 10 mill. 


Brunneo-niger, nitidus, antennis brunneis, articulis 
duobus primis obscurè rufis ; prothorace latitudine longiore. 
lateribus antice leviter rotundatis, ad basim tantum rectis, 
angulis posticis acutis, utrinque bistriato, et cæruleo-micante : 
elytris cupreis, oblongis, profundè ac late striatis, striis 
fortiter punctatis, crenatis : abdomine punctato, tibüs tar- 
sisque rufescentibus. 


Allongé, déprimé en dessus, d'un brun-noir luisant, an- 
tennes brunes, les deux premiers articles d'un rougeâtre 
obscur, aussi longues que la moitié du corps. Corselet 
plus long que large, côtés légèrement arrondis en avant, 
se redressant seulement à la base : angles postérieurs 
pointus : ligne médiane profonde, n atteignant pas la 
base : de chaque côté de la base, deux stries profondes, 
lisses, l'interne beaucoup plus longue que l’autre : des 
reflets bleus sur les côtés postérieurs. Elytres oblongues, 
d'un beau rouge cuivreux, quelquefois d’un cuivreux 
bronzé, à stries larges et profondes, très ponctuées , 
crénelées. Segments de l'abdomen fortement ponctués à 
la base, surtout sur les côtés ; au milieu, deux gros points 
écartés, bien visibles : dernier segment entièrement 
ponctué, bordé de rougeñtre. Tibias et tarses rougeâtres. 

Cette espèce, très voisine du P. crenatus, en diflère par 
la couleur métallique des élytres et par la longueur du 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 71 


corselet : elle se distingue aussi, par ce dernier caractère, 
du P. purpurescens. 
langer. 


3. BoLiTOCHARA ELEGANS. 


Long. 4 mill. 


Flavo testacea , capite prothoraceque pauld fuscescenti- 
bus : elytris latis, densè punciatis, brunneis, vitta humerali 
obliqua et angulo apicali interno ferrugineis, abdominis 
segmentis basi medio fuscescentibus, quinto ferè toto fusco. 


C'est la plus grande espèce du genre, l'abdomen, et 
surtout les élytres, sont très larges. Couleur d’un jaune- 
testacé, brunûtre sur la tête et le corselet, qui sont très 
finement pointillés; les antennes sont brunes, avec le 
dernier article et les trois premiers, jaunes. Corselet un 
peu brunâtre, finement pointillé, une faible fossette dans 
le milieu en arrière, vis-à-vis l’écusson. Elytres densé- 
ment ponctuées, d’un brun foncé, avec une large tache 
humérale qui se dirige obliquement en dedans, et une 
tache apicale à l’angle sutural, d’un jaune-ferrugineux : 
segments abdominaux ayant une tache brune au milieu 
de la base, le cinquième presque entièrement brun. 
Pattes pâles. 

Gette espèce ressemble à l'obliqua, mais elle est plus 
grande, beaucoup plus large, et la bande oblique des 
élytres est interrompue. 


Sicile. 
4. TaAcmnus Picrus. 
Long. 4 mill. 


Brunneo-niger , nitidus, abdomine metallico-micunte, 
antennis palpisque brunneo-testaceis, prothorace lateribus 


73 ANNALES 


rotundatis, antice angustato, margine postico fluvo, ad an- 
gulos dilatato : elytris tenuissimè ac densè punctulatis, 
utrinque plaga magna terminali flava, una alteri per suturæ 
apicem conjuncta. 


D'un beau brun-noir très luisant, avec le bord postérieur 
du corselet d’un beau jaune : cette sorte de bande s'élargit 
aux angles postérieurs et remonte un peu sur les côtés. 
Elytres couvertes d'une ponctuation excessivement fine 
et serrée : sur chacune, à l'extrémité, une grande tache 
jaune qui se joint à l’autre par l'extrémité de la suture, 
Palpes et antennes d'un brunâtre-testacé. Fémurs d'un 
brun-noir, tibias et tarses roussâtres. Abdomen à reflets 
métalliques, le bord des segments étroitement rougeâtre. 
Sur les côtés des élytres et de l'abdomen, on voit des soies 
raides, assez longues et écartées, excepté à l'extrémité de 
l'abdomen, où elles sont serrées. 

Cette jolie espèce, qui est d'assez grande taille, se place 
à côté du T. silphoides. Le seul exemplaire que je pos- 
sède vient de la Sicile, d'où il m'a été envoyé par M. Luigi 
Benoit. C'est une des acquisitions intéressantes, pour la 
Faune européenne, que nous devons à ce zélé naturaliste. 


5. BocEeromius pisricMA. 
Long. 4 mill. 


Pallidè flavus, nitidissimus, capite, prothoracis disco 
elytrorum macula anteapicali, transversa, sterno, seg- 
mentis abdominalibus basi, nigro-brunners. 


D'un jaune paille, très luisant; moitié apicale des an- 
tennes brune : tête et corselet, à l'exception d’une bor- 
dure assez étroite, d’un brun-rougeûtre foncé : sur chaque 
élytre, un peu avant l'extrémité, une tache transversale 


DE LA SOCIÉTÉ EN TOMOLOGIQUE. 73 


brun-noir, se prolongeant sur le bord externe, mais ne 
touchant pas la suture : celle-ci est relevée et bordée 
d'une ligne de points : une autre ligne de points écartés 
vers les deux tiers de la largeur en dehors, et une dernière 
sur le côté de l’élytre. Ecusson brun à la base. Segments 
abdominaux d’un brun foncé à la base, bords testacés : 
surface couverte de poils couchés, assez longs, roussâtres. 
Poitrine brune. Pattes jaune paille. 


Sicile. 
G. STAPHYLINUS MEDIOXIMUS. 


Long. 16 mill. 


Niger, opacus, elytris pedibusque rufis, antennis testaceis, 
apice vix obscurioribus, scutello atro-tomentoso ; prothorace 


postice angustiore, prothoracis margine postico maculisque 
abdominis orichalceo-tomentoso. 


Cette espèce tient parfaitement le milieu entre l'ery- 
thropterus et le cæsareus, Elle offre la forme du premier, 
par son corselet plus étroit en arrière, à angles antérieurs 
assez saillants, quoique arrondis : elle se rapproche du 
second par l'ampleur des élytres, la couleur noire de l'é- 
cusson et la fascie dorée du deuxième segment de l'ab- 
domen. Elle diffère des deux par les antennes d’un testacé 
à peine plus obscur vers l'extrémité, et par les deux 
fascies du dernier segment, qui sont très larges et se 
touchent au milieu : le dernier article des antennes est 
aussi tronqué moins brusquement. 


Tanger. 
7, OcyPpus OBSCUROÆNEUS. 


Long. 18-19 mill. 


Alatus, niger, parum nitidus, supra capite, prothorace 


74 ANNALES 


elytrisque obscurè æneis, pauld nitidioribus, duobus primés 
dense punctatis, scutello atro-tomentoso , elytris prothorace 
subæqualibus, subtilissime ac confertissime punctatis, abdo- 
minis segmentis 3, 4, 5, 6, 7 duobus punctis impressis. 


Ailé; dessus du corps d'un noir peu luisant, un peu 
bronzé sur la tête, le corselet et les élytres. Tête et cor- 
selet densément et finement ponctués : antennes d'un 
brun-noir, une tache testacée sur le dessus apical du pre- 
mier article, qui est aussi long que les deux suivants 
réunis : dernier article échancré, un peu brunâtre. Ecus- 
son triangulaire, d’un noir velouté. Elytres à peine plus 
larges que le corselet, à peu près de la même longueur, à 
ponctuation très fine, mais très serrée, qui les rend plus 
ternes. Abdomen noir; deux points sur le milieu des 
troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième 
segments. Dessous de l’insecte et pattes d'un noir assez 
luisant. Tout le corps couvert d’une pubescence courte, 
couchée, fine, peu visible, d’un gris-roussâtre. 

Tanger. — À placer près de l'O. masculus, Erichson. 


Amaurors. Nov. genus (Pselaphi). 
(PIS NC ATES 

Caput cæcum, utrinque tuberculo acuto armatum.. An- 
iennæ undecim-articulatæ, graciles, apice subclavatæ, arti- 
culo ultimo crasso. Tarsi filiformes, articulo primo longiore : 
ungues simplices. 

La tête est grande, plus large que le corselet, arrondie 
en arrière; en avant, elle a la forme d'un triangle arrondi : 

A . . .. A 

de chaque côté, une pointe assez aiguë presque à la place 
des yeux, qui manquent : en dessus, en avant, deux tu- 


bercules qui se prolongent postérieurement en carènes : 
sur ces tubercules sont insérées des antennes, filiformes, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 75 


plus longues que la tête et le corselet réunis, de onze ar- 
ticles : le premier un peu gros, les autres presque égaux, 
le dernier aussi grand que les deux précédents réunis, 
épais, ovalaire. Les palpes sont assez courts, simples, le 
dernier article est grand, fusiforme et pointu. 


Le corselet est allongé, arrondi en travers, presque 
également rétréci aux deux extrémités, mais un peu plus 
en avant : au milieu de la partie postérieure une fossette 
assez profonde, presque triangulaire , accompagnée de 
chaque côté d’une autre plus petite. 


Les élytres sont plus longues que le corselet, et cou- 
vrent à peu près la moitié de l'abdomen : de la base, qui 
est aussi étroite que celle du corselet, elles vont en s’élar- 
gissant peu à peu jusqu’à l'extrémité, qui est tronquée un 
peu obliquement. 

L'abdomen offre à l'extrémité des élytres trois fossettes 
peu marquées : la médiane est plus grande que les autres : 
le premier segment est quadrangulaire, aussi grand que 
les derniers réunis, qui rendent l'extrémité de l'abdomen 
triangulaire. 


Les pattes sont assez grandes, les fémurs minces à la 
base, renflés au milieu : les intermédiaires sont remar- 
quables en ce qu'ils offrent en dessous une assez grande 
échancrure et trois épines, la première du côté de la base 
est forte et aiguë, les deux autres sont petites : les tibias 
sont légèrement arqués : les tarses, de deux articles, sont 
filiformes, assez longs, le premier article est plus long que 
le deuxième. Le crochet terminal est très petit. 


Ce genre me paraît devoir être placé à la suite des 
Euplectus, pour faire le passage aux Claviger, à cause 
des crochets des tarses simples et de l'absence des yeux, 
cependant son faciès le rapproche davantage des Batrisus. 


76 ANNALES 


8. Amaurors Aupri. 
Long. 3 mill. 
Toius testaceo rufus, nitidus, pilis griseo-fulvis sparsutus. 


Entièrement d’un roux luisant, couvert de poils d'un 
gris-roussätre, peu serrés. 

Je me fais un devoir et un plaisir de dédier ce rare 
insecte à notre collègue, M. Aubé, l'habile historiographe 
des Psélaphiens. 

J'ai vu trois individus de cette espèce, découverte en 
Sicile par M. Luigi Benoit. L'un se trouve dans ma col- 
lection, un autre appartient à mon ami, M. Dohrn, de 
Stettin, et l’autre à mon ami, M. le docteur Aubé. 


9. Paussus Favieri. 
Long. 3 1/2 mill. 


Rufo-testaceus, sat nitidus, elongatus, antennarum arti- 
culo secundo trigono, crasso, ultimo inflato, énius subden- 
ticulato, angulo interno in dente producto; prothorace 
elongato, medio constricto et transversiün sulcato : elytris 
elongatis, apice pauld latioribus, sparse ac tenuiter punc- 
taiis, pilis longis sparsutis; pedibus validis ; abdonne 
nigro-piceo, pygidio infrà bihamato. 

Allongé, d'un testacé-rougeñtre. Antennes ayant le 
deuxième article épais, à peu près triangulaire, le dernier 
très grand, renflé, presque ovalaire, muni en dedans de 
quatre dentelures peu profondes, formant des sillons 
transverses, l'angle interne se prolongeant en une forte 
dent obtuse : sur le vertex une épine acérée, très fine. 
Corselet allongé, étranglé au milieu par un fort sillon 
transversal, offrant quelques gros points écartés. Elytres 
allongées, presque parallèles, mais cependant un peu plus 
larges à l'extrémité, qui est tronquée, à points épars peu 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


1 
si 


marqués, quelquefois en arrière deux gros points de cha- 
que côté de la suture. Dessus du corps couvert de longs 
poils assez écartés, mais plus serrés sur les élytres. Des- 
sous du corps d’un brun-noirâtre. Pygidium ponctué, 
largement impressionné au milieu, et armé inférieure- 
ment de deux petits crochets. 

Je dédie cette espèce à M. Favier, qui l’a trouvée aux 
environs de Tanger, mais j'ignore dans quelles circons- 
tances. La découverte de ce Paussus, dans une contrée 
qu'on peut appeler européenne, me paraît fort intéres- 
sante. Du reste, nous comptons déjà en Europe un repré- 
sentant de cette famille, le P. turcicus, Friw., Hung. 
Transact. 1835, des monts Balkans, figuré dans le bel 
ouvrage de M. Westwood, Ærcana entomologica, pl. 88, 
f. 5, d'après le dessin de Friwaldsky. Cependant le P. 
Favieri ne ressemble guère à cette espèce, et se rapproche 
au contraire beaucoup du P. armatus, Westw., du Séné- 
gal, qui offre aussi une épine sur la tête. 

Dans l'embarras de classer convenablement le genre 
Paussus dans la série des Coléoptères, je crois qu'en le 
rangeant à la suite des Psélaphiens, notamment des 
genres Claviger et Articerus, il sera au moins aussi bien à 


sa place que parmi les Carabiques, comme le proposait 
M. Burmeister. 


10. Pnazacrus Maximus. 
Long. 4 mil). 
Brevier subquadrato-ovalis, sat fortiter convexus, niger, 


nitidus, elytris lœvibus, omnium subtilissime punctato- 
substriatis, antennarum clava elongata, acuta. 


Cette espèce, que j'avais prise pour le PA. grossus, 
Erichson (Voir Ann. de la Soc. Ent. de Fr. 1850. Bul- 


78 ANNALES 


letin), en diffère par sa taille presque double, sa forme 
moins Ovalaire, presque quadrangulaire, moins épaisse, 
moins convexe : l’écusson est plus court, plus triangu- 
laire; les élytres paraissent lisses, mais à un fort grossis- 
sement, elles paraissent finement pointillées, surtout sur 
les côtés : les stries ponctuées, sont très fines et difficiles 
à voir : la strie suturale est bien visible, mais le quart 
antérieur en est effacé: la massue qui termine les antennes 
est mince, allongée, son extrémité est aiguë. 

Cette espèce intéressante a été trouvée aux environs de 
Madrid par notre zélé collègue, M. Mieg, qui a bien voulu 
m'en sacrifier deux exemplaires. 


C'est le Phalacrus aterrimus du catalogue Dejean : 
j'aurais conservé ce nom, s’il n'eût pas eu une significa- 
tion aussi banale au milieu d'espèces qui sont toutes 
noires. 


11. Pepiacus? cosTIPENNIS. 


Long. 3 1/2 mill. 


Elongatus, parallelus , depressus, rufo-testaceus ; capite 
prothoraceque dense punctatis, hoc lateribus marginatis, 
margine postico utrinque foveolato : elytris tenuiter punc- 
tato-lineatis, utrinque carinula margini laterali parallela, 
ab humeris usque ad apicem, stria suturali  postice 
valde depressa. 


Couleur entièrement d’un marron-testacé. Antennes 
robustes, n'atteignant pas le bord postérieur du corselet, 
les trois derniers articles courts, larges. Tête finement et 
densément ponctuée, un sillon peu marqué, transversal 
entre les yeux. Corselet plus long que large, à côtés paral- 
lèles, cependant un peu rétréci en arrière : surface assez 
fortement et assez densément ponctuée : côtés étroitement 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 79 


rebordés, mais dépourvus de la strie longitudinale qu'on 
remarque chez presque tous les Læmophlæus : au bord 
postérieur, vers les angles, on voit de chaque côté une 
_petite fossette ou strie courte. Ecusson court, transversal. 
Elytres de la largeur de la partie antérieure du corselet, 
parallèles, arrondies à l'extrémité, se relevant vers la su- 
ture, qui est déprimée assez fortement à l'extrémité, ainsi 
que la strie suturale : surface à lignes de points très fins, 
de chaque côté, une carène bien marquée, parallèle au 
bord externe, allant depuis l'épaule jusqu'à l'extrémité. 

Deux individus, paraissant des femelles, de Sicile. Coll. 
de M. Aubé et la mienne. C'est la plus grande espèce du 
genre, tel que Érichson l’a restreint. 

Cette espèce tient le milieu entre les Lœmophlæus et 
les Pediacus : elle diffère du premier genre par le manque 
de strie latérale sur le corselet, et par la briéveté des an- 
tennes : du second, par les côtés du corselet, entiers et 
non sinués. 


12. Tracuys PANDELLE1. 


Long. presque 2 mill. 


Oblongo-ovalis, postice attenuatus , prothorace angulis 
anticis rotundatis, subdilatatis, utrinque profundè foveolato : 
elytris punctato-rugulosis, postice fasciis nebulosis griseis 
transversis, utrinque carinula pari elevata ; scutello lævt, 
suprà œneo-metallicus, sat nitidus, pilis griseis raris spar- 
sutus : subtus lœvissimus, nitidus. 


Ovale allongé, très atténué en arrière, en dessus d’un 
bronzé pas très brillant, plus luisant en dessous et sur 
les pattes. Tête fortement canaliculée entre les yeux. 
Corselet court, large, bord postérieur fortement arqué au 


80 ANNALES 


milieu, vers l’écusson : angles antérieurs largement ar- 
rondis, un peu dilatés, offrant une fossette assez profonde 
qui remonte un peu vers le disque : quelques poils gris, 
courts, très écartés. Ecusson petit, lisse. Elytres aussi 
larges à la base que celle du corselet, ayant deux fois et 
demie la longueur du corselet et de la tête réunis, se rétré- 
cissant insensiblement jusqu'au milieu, puis diminuant 
de largeur plus rapidement jusqu'à l'extrémité, qui est 
presque acuminée; couvertes de ‘points assez gros, pas 
très serrés, plus dans la partie postérieure, et de petites 
rides peu marquées, mais qui rendent la surface un peu 
rugueuse : de chaque côté, une petite carène longitudi- 
nale peu saillante, presque parallèle au bord externe, 
dont elle se RUE à l'épaule, quelques poils gris 
très courts, épars, formant trois ou quatre fascies peu 
marquées dans la moitié postérieure. 

Cette jolie espèce a été trouvée aux environs de Mau- 
bourguet (Hautes-Pyrénées), par notre zélé collègue, 
M. Pandellé, auquel je me fais un plaisir de la dédier : 
j'en ai vu un autre individu dans la collection de M. Javet, 
qui l'avait pris à Nimes. 


Harminius. Nov. genus. (Eucnemides). 


Coxæ posteriores femorum basin obtegentes. Tarsi sim- 
plices, graciles. Antenne liberæ, elongatæ, serratæ, arti- 
culis 2 et 3 minutis, œqualibus. 


Corps épais, allongé, presque parallèle. Tête unie, an- 
tennes dépassant le bord postérieur du corselet, dentées 
à partir du quatrième article : le premier grand, les 
deuxième et troisième petits, do aussi longs que le 
premier. Corselet plus long que large, un peu élargi en 
avant, convexe, angles postérieurs se prolongeant droit 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 8 


en arrière, à pointe mousse, et carénés en dessus : point 
de fosseite ni de sillon sur les côtés, en dessous, pour 
recevoir les antennes. Ecusson oblong, arrondi à l'extré- 
mité. Elytres à peine plus étroites que le corselet, allon- 
gées, parallèles, se rétrécissant peu à peu en arrière 
jusqu à l'extrémité qui est arrondie. Hanches postérieures 
ne recouvrant que la base des fémurs. Pattes grandes, 
minces, tarses allongés, grêles, simples, un peu plus longs 
que les tibias : les trois premiers articles allant en dimi- 
nuant de taille, le cinquième étant aussi long que le troi- 
sième. Un sillon assez profond en dedans des fémurs. 


Ce genre ressemble, pour la forme générale, aux 
Hypocælus ou Hylochares : il en diffère par les pattes 
minces, les tarses grèles, le corselet non coupé brusque- 
ment en avant, moins épais, et par la petitesse du troi- 


sième article des antennes, qui le rapproche des Xylo- 
bius. 


13. Harminius cCASTANEUS. 


Long. 12 mill. 


Totus castaneus, pube brevi flavo-grisea indutus, capite, 
scutello, prothoraceque dense punctatis : elytris punctato- 
striatis, interstitiis planis dense punctatis. 


Entièrement d'un brun-marron peu foncé, couvert 
d'une pubescence d'un gris-jaunâtre, couchée, assez 
serrée. Tête, corselet, écusson, élytres, densément et 
assez fortement ponctués : élytres à stries ponctuées assez 
fines, quoique bien marquées, intervalles planes : base 
un peu plus claire et un peu rougeâtre. Dessous du corps 
moins foncé que le dessus : poitrine densément et for- 
tement ponctuée : abdomen assez luisant, à pubescence 


couchée, peu serrée. 
Sicile. 


82 ANNALES 


14. Cesrio Movses. 
Long. 14-15 mill. 


liceo-brunneus, capite prothoraceque dense ac fortiter 
punctatis, nigricantibus ; antennis palpisque piceis, illis 
suprà nigricantibus ; prothorace brevi, anticè rotundato , 
angulis posticis prominentibus, pilosis : elytris pallidè tes- 
taceis, apice summo brunneis, striatis, interstitiis elevatis : 
pedibus pallide testaceis, tibiarum basi tarsisque brunnets. 


Tête et corselet d’un brun-noirâtre, densément et assez 
fortement ponctués, surtout la tête, partie postérieure du 
corselet plus lisse : corselet court, arrondi en avant et aux 
angles antérieurs, les postérieurs sont saillants, mais 
mousses, et ne paraissant aigus que par un faisceau de 
poils plus longs que ceux qui recouvrent la tête et le cor- 
selet : antennes d'un testacé-rougeâtre obscur, avec le 
dessus de tous les articles et la base brunâtres : palpes 
rougeàtre-brun à la base de chaque article. Ecusson noir. 
Elytres d’un jaune-testacé pâle, avec l'extremité noirâtre : 
épaules arrondies, élytres allant se rétrécissant peu à peu 
jusqu'à l'extrémité, qui est un peu pointue : les bords sont 
légèrement sinués au milieu : les stries sont assez fortes, 
les intervalles relevés, assez fortement et densément 
ponctués. Le dessous est d'un brun foncé, poli, avec le 
bord des segments rougeâtre. Les pattes sont d'un testacé 
pâle, avec la base des tibias brune, et les tarses bru- 
nâtres. 


Cette espèce ressemble excessivement au €. Carrenor, 
Graëlls, mais ce dernier a les antennes plus épaisses, en- 
tièrement d’un brun foncé : le corselet est plus long, 
moins rétréci en avant, avec les angles postérieurs moins 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 83 


saillants : les intervalles des stries sont moins convexes, 
les stries sont moins marquées. 


C'est mon collègue et ami, M. Charles Coquerel , qui 
a trouvé deux individus de cette espèce flottant sur le 
Tage, à Lisbonne, au mois de juin 1850, au milieu d’une 
masse d'insectes, qu'un coup de vent avait sans doute 
jetés à l’eau. Cette circonstance explique le nom que notre 
collèoue à donné à ce Cébrion, et que nous avons con- 
servé. 


15. TROX GRANULIPENNIS. 


Long. 14 mill. 


Nigro-brunneus, opacus, postice vix latior, capite punc- 
tato, summo obsoletissimè bituberculato : elytris striatis, 
interstitirs tuberculatis , tuberculis ferè planatis, ferè æqua- 
libus, posticè leviter es ; ibiis anticis tridentatis, basi 
bidenticulatis. 


D'un brun-noir presque mat : tête ponctuée, presque 
rugueuse en avant, sur le sommet deux vestiges de tuber- 
cules à peine visibles : corselet à ponctuation assez fine, 
serrée : au milieu, un assez fort sillon, élargi en arriére, 
avec un bourrelet de chaque côté : tout autour, des poils 
courts, raides, épais, dorés. Ecusson assez grand, en 
triangle arrondi, roussâtre sur les bords. Elÿtres à peine 
élargies en arrière, à stries bien marquées : chaque inter- 
valle offre une rangée de tubercules un peu aplatis, qui 
portent en arrière quelques poils squamiformes, roux, 
très courts, hispides : ces rangées sont alternativement un 
peu plus élevées, mais d’une manière peu sensible; celle 
qui part du dessous du calus huméral est la plus saillante, 
Les tibias antérieurs ont quatre fortes dents, et de plus 
deux très petites dents à la base. 

Tanger. 


84 | ANNALES 


Cette espèce rappelle le dessin du 7. morticini: mais 
elle est plus petite, les tubercules sont moins aplatis, les 
stries sont plus visibles, le corselet est plus inégal; sa 
sculpture ressemble à celle du 7. granulatus, mais elle 
est plus unie, 


16. GEOBIUS TINGITANUS. 


Long. 16 1/2 mill. 


Niger, nitidior, 4 prothorace antice transversim foveo- 
lato, häc foveola lævi supra medio fissa, infra tuberculo 
parvo instructa : capite punctato cormuto, cornu gracili, 
compresso, leviter recurvo. 


Cette espèce ressemble beaucoup au Geobius dorcas, 
mais elle en diffère cependant d'une manière fort tranchée 
par la forme de la partie antérieure du corselet. ” 


Ce Geobius est d'un beau noir luisant : la tête est bien 
distinctement ponctuée, la corne est absolument la même 
que celle du dorcas. Le corselet a des points peu serrés, 
très fins : en avant est une assez forte impression trans- 
versale, presque lisse, offrant au bord supérieur un court 
sillon longitudinal, dont les bords sont relevés, et au 
milieu du bord inférieur un très petit tubercule. Les 
élytres n'offrent pas de différence avec celles du dorcas : 
elles ont six ou sept stries, peu enfoncées, alternative- 
ment rapprochées; la strie suturale est plus près de la 
suture que chez le dorcas, et la partie antérieure de l’es- 
pace compris entre la strie suturale et la suivante est très 
large. Le dessous du corps et les pattes sont d’un brun- 
rougeâtre luisant. 


Tan ger. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 85 


17. GEOTRUPES TYPHÆOIDES. 


Long. 20 mill.; avec les cornes, 24 mill. 


Niger, nitidus, vertice antice acuto, in dente minuto 
prominente, prothorace trispinoso, spinis lateralibus gracilr- 
bus medio dentatis : elytris punctato-striatis. 

DAENP 


Cet insecte ressemble beaucoup au Geotrupes Typhœus, 
et quoiqu'il en soit bien distinct par ses caractères spéci- 
fiques, il est très difficile, au premier abord, de ne pas con- 
fondre les deux espèces. Les cornes du corselet sont plus 
longues, plus grêles, minces à la base, au lieu d'être 
épaisses comme celles du Typhæus : leur extrémité est à 
peine arquée en dedans; les côtés du corselet sont plus 
larges et sans rebord, et forment en avant un angle assez 
saillant. La forme de la tête est plus caractéristique : la 
pointe antérieure du chaperon, au lieu d'être arrondie, se 
relève en une petite dent assez aiguë : l'écusson, au lieu 
d’être arrondi brusquement à l'extrémité, est presque 
pointu ; les stries sont bien plus visiblement ponctuées, 
et les intervalles n’offrent pas, vus à la loupe, les petites 
rides du Typhœus. Le corps paraît plus large et un peu 
moins convexe. 

La femelle n'offre de différence avec celle des T’yphœus 
que la pointe du chaperon et le corps moins convexe. 


Tanger. 
18. CryPTicus? ULOMOIDES. 


Long, 5 1/2 mill. 

Planiusculus, oblongo-ovalis, piceo-brunneus, satis ni- 
tidus, prothorace elytris paulà latiore, cum capite densè ac 
tenuiter punctato, margine postico utrinque puncto impresso : 
scutello triangulari, tenuissimè punctulato ; elytris apicem 

2° Série, TOME x. 


86 ANNALES 


versùs attenuatis, sat fortiter crenulato-striatis, interstitiis 
parüm convexts, sed tenuissümè, vix perspicuè, punctulatis. 


Oblong-ovale, assez déprimé en dessus, d’un brun de 
poix foncé, passant au rougeâtre, assez luisant : corselet 
un peu plus large que les élytres, son bord postérieur, 
assez fortement arqué, embrasse la base de ces dernières : 
bords latéraux et postérieurs rougeâtres. Côtés très faible- 
ment arrondis, un peu rétrécis en avant; bord antérieur 
droit : au bord postérieur, un point peu visible : un 
autre plus marqué de chaque côté. Ecusson triangu- 
laire, à ponctuation extrêmement fine. Elytres dimi- 
nuant peu à peu de largeur vers l'extrémité, à stries assez 
fortement crénelées, intervalles peu convexes, à ponctua- 
tion très fine, à peine visible. Dessous d'un brun- 
rougeâtre ; densément et finement ponctué, les trois 
premiers segments égaux, assez grands, le quatrième 
petit, le cinquième arrondi. 

Cette espèce, découverte par M. J. Mieg, aux environs 
de Madrid, ne paraît pas rare dans les chemins arides. 
Sa forme rappelle celle des Pedinus , mais se rapproche 
en même temps de celle de quelques Crypticus. 


19. CNEORHINUS TUBERICOLLIS. 
Long. 5. mill. 


Brevis, crassus, nigro-brunneus, squammis griseo-carneis, 
subaureis, indutus ; oculis prominentibus; rostro longitudi- 
naliter sulcato, capite postice transversim carinato : protho- 
race rugoso, lateribus valdè rotundato ; elytris leviter punc- 
tato-striatis, interstitis paulà convexis, seriatim, præsertim 
postice, setis brevibus hirsutis. 

d. Prothorax postice ad scutellum breviter sulcatus , 
nigricans. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 87 


9. Proihorax ad scutellum nigricans, bituberculatus. 
Long. 4 mill. 


Court, épais, convexe, élytres presque globuleuses : 
d'un brun-noir, couvert d’écailles serrées d’un gris cou- 
leur de chair, un peu doré; antennes d'un rougetre 
obscur, à pubescence grise : tête assez grosse, en forme 
de trapèze allongé : un sillon longitudinal aboutissant en 
arrière à la carène transversale formée par la dépression 
postérieure de la tête. Yeux saillants. Corselet court, côtés 
fortement arrondis, presque anguleux; surface rugueuse : 
chez la femelle, au bord postérieur, vis-à-vis la suture, 
deux tubercules aplatis, d’un noir luisant, séparés par 
une fossette. Chez le mâle, on ne voit en arrière qu’un 
sillon un peu élargi, dénudé, noirâtre. Elytres larges, 
surtout chez la femelle, à stries ponctuées, peu profondes, 
les points écartés : intervalles un peu convexes, portant 
une rangée de poils raides, courts, plus serrés en arrière : 
la suture est plus élevée en arrière. 


Cette espèce curicuse appartient à la subdivision des 
Strophosomus : elle a été trouvée, au printemps, en assez 
grand nombre, par notre zélé collégue, M. Pandellé, dans 
les environs de Mauboureuet (Hautes-P yrénées), sur une 

8 J 
colline, sur le chêne principalement, mais aussi sur l'au- 
) P P 
bépine, le genèêt fleuri, la bruyère. 


20. Ravreaveuinus Linpert. 


Long. 6 mill. 


Nigro-brunneus, squamulis ferrugineis sparsutus | rostro 
profundè canaliculato, utrinque margine elevato, dense 
squamoso : prothorace basi apiceque pauld angustiore, late- 
ribus ferè rectis, medio late canaliculato, utrinque leviter 


88 ANNALES 


sulcato, intervallis elevatis, scabrosis et squamosis : elytris 
magnis, basi prothorace latioribus, humeris obtusis , lateri- 
bus rectis, postice acuminatis, sutura elevata, utrinque tri- 
costatis, costa media apice abbreviata, ferrugineo nebuloso- 
maculatis : pedibus rufo-piceis, cum abdomine sternoque 
densè griseo pilosts. 


Oblong, assez épais, d'un brun-noir, parsemé d’écailles 
ferrugineuses formant des taches irrégulières : rostre of- 
frant un profond sillon longitudinal, relevé et bordé de 
chaque côté d'une bande épaisse d’écailles un peu velou- 
tées : antennes d'un brun-rougeûtre. Corselet presque 
droit sur les côtés, un peu rétréci à la base et au sommet : 
au milieu, un large canal, ayant de chaque côté un sillon 
moins large, moins profond et parallèle, les intervalles 
qui séparent les sillons sont relevés, rugueux et squam- 
meux, surtout sur les côtés. Elytres grandes, plus larges 
à la base que le corselet, épaules obtuses : côtés presque 
droits, mais se rétrécissant en arrière, de manière à rendre 
l'extrémité acuminée : suture élevée : sur chaque élytre, 
trois côtes, bordées, ainsi que la suture, d'une ligne de 
points assez gros, côte médiane n'atteignant pas l’extré- 
mité. Pattes d’un brun-rougeâtre, couvertes de poils gris, 
serrés, ainsi que l'abdomen et le sternum. 


Cette rare espèce a été découverte sur le Ganigou, 
dans les Pyrénées-Orientales, par M. Linder, de Stras- 
bourg, qui n'en a trouvé que quatre exemplaires, et qui 
a bien voulu m'en donner un. Malheureusement son état 
imparfait de conservation doit rendre ma description in- 
complète sur certains points. Le facies de cet insecte est 
un peu différent de celui des Rhythyrhinus connus jusqu’à 
présent : le corps est plus convexe et rappelle en petit 
celui des Æmycterus. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 89 


91. PLINTHUS GRANULIPENNIS. 


Long. 10 mill. 


Alter, obscurus, rubiginoso-squamosus ; rostro striolato , 
medio carinato, basi foveola minuta instructo : prothorace 
punctis magnis rotundatis impresso, quasi areolato, medio 
fortiter carinato : elyiris prothorace latioribus, utrinque 
vittis tribus granularum elevatis ; femoribus validis, apice 
subtus emarginaltis et dentatis. 


D'un brun-noir mat, couvert d’écailles couleur de 
rouille. Tête finement ponctuée, ayant entre les yeux une 
petite fente ou fossette qui fait suile à la carène médiane 
du rostre : ce dernier est, en outre, fortement striolé : 
antennes d’un rougeâtre obscur, deuxième article du funi- 
cule un peu plus long que le premier, et aussi long que 
les deux suivants réunis, le dernier article assez gros et 
pyriforme. Corselet à côtés légèrement arrondis en ar- 
rière, mais se rétrécissant rapidement en avant, à partir 
du milieu; couvert de gros points ronds, peu profonds : 
au milieu, une forte carène lisse. Elytres beaucoup plus 
larges que le corselet, épaules obtuses, côtés presque 
droits, ne commençant à se rétrécir en arrière qu'aux 
deux tiers de leur longueur : sur chaque élytre, trois 
bandes un peu élevées, couvertes de granulations irréeu- 
jières, contenues entre deux lignes assez régulières : 
rangée suturale simple : sur le bord externe, une rangée 
irrégulière de granulations semblables : sur le bord ré- 
fléchi, deux rangées et demie de gros points, comme 
ceux d’une râpe, émettant chacun un poil squammeux. 
Sternum et premier segment de l'abdomen rugueusement 
ponctués. Fémurs assez épais, échancrés en dessous, à 
l'extrémité, avec une dent près de cette échancrure. 


930 ANNALES 


Sicile. — C'est, je crois, la seule espèce du genre 
qu'on ait encore signalée dans ce pays. 


99. CEUTORHYNCHUS METALLINUS. 


Long. 2 1/2 mill. 


Obscurè œneo-micans, capite prothoraceque fortiter punc- 
talis, hoc antice transversim impresso, margine antico 
elevalo, utrinque angulato, margine postico medio impresso ; 
elytris striatis, interstitits planatis , rugosis ; pilis brevibus 
griseis indutis, scutello depresso, macula scutellari sericea 
sæpius obscura, interdum grisea. 


En dessus d’un bronzé métallique obscur, tantôt cui- 
vreux, tantôt verdâtre. Tête et corselet couverts de gros 
points enfoncés qui Îles font paraître rugueux. Corselet à 
bord antérieur relevé, offrant en avant trois larges impres- 
sions; celle du milieu se prolongeant faiblement au milieu 
et rejoignant le bord postérieur, où elle forme une petite 
fossette : de chaque côté, un vestige de dent formant plu- 
tôt un petit angle. Elytres à stries bien marquées, assez 
larges, les intervalles planes, rugueux, couverts de légers 
poils gris, très fins et très courts, plus serrés sur les côtés. 
La couleur de l’insecte en dessousest la même qu'en dessus, 
maisle corps paraît couvert d'écailles : de chaque côté, entre 
l'épaule et le prothorax, on voit une tache veloutée fauve. 
Les pattes sont courles, robustes, les cuisses postérieures 
sont épaisses ct munies d'une assez grosse dent arrondie, 

Cette jolie espèce ressemble beaucoup, pour la forme, 
au C. luridus, Sch. : elle a été trouvée aux environs de 
Madrid par M. J. Mieg, qui a bien voulu m'en commu- 
niquer plusieurs individus. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 91 


23. PURPURICENUS FERRUGINEUS. 


Long. 14 mill. 


Ater, prothorace brevi, valde rugoso, spatio minuto 
medio lævi, utrinque obsoletè dentato : scutello brevi : elytris 
pallide ferrugineo-testaceis, macula communi nigra, pos- 
ticè dilatata, anticè hastata. 


Ce Purpuricenus ressemble extrêmement à la variété 
du budensis, dont le corselet est entièrement noir. Il en 
diffère par le corselet beaucoup plus court, les élytres 
moins longues, les épaules plus anguleuses, et les antennes 
bien plus courtes, n’atteignant pas l'extrémité du corps. 


Le corseletest noir, fortement rugueux, offrant au milieu 
un petit espace lisse, peu régulier : de chaque côté, une 
fossette bien visible; les côtés sont fortement arrondis en 
avant, munis, un peu en arrière du milieu, d’une petite 
dent très peu saillante. 


L'écusson est triangulaire, légèrement arrondi sur les 
côtés, plus court que chez le budensis : les élytres sont 
rugueuses, avec les vestiges de deux lignes élevées : leur 
couleur est d’un jaune-testacé pâle, avec une tache noire 
commune, en forme à peu près de hallebarde, ayant sa 
pointe à l’écusson et s’élargissant peu à peu jusqu’à l’ex- 
trémité postérieure. Le dessous de l'abdomen ressemble 
beaucoup à celui du budensis, mais le bord lisse de chaque 
segment n est pas séparé du reste par une ligne élevée. 

Je dois le seul individu que je possède à la générosité 
de M. Mieg, qui l'a trouvé sur un mur, aux environs de 
Madrid. M. Graëlls vient d'en retrouver un certain 
nombre dans la Sierra de Gredos. 


92 ANNALES 


24. LEPTURA RuFA. 


Var. trisignata. 


Cette variété est assez curieuse et assez tranchée pour 
que j'aie cru devoir lui donner un nom. La suture est 
bordée étroitement de noir, et cette bordure s’élargit un 
peu au milieu : sur chaque élytre, un peu en arrière, une 
Jongue tache oblongue noire. Le seul individu que j'aie 
vu est une femelle, et a été trouvé aux environs de 
Madrid, par notre collègue, M. J. Mieg, qui a bien voulu 
me le sacrifier, quoique unique dans sa collection : on le 
prendrait au premier coup d'œil pour une ZLeptura oblon- 
go-guttata, d'Algérie; mais c'est bien évidemment une 
variété de la rufa : la forme, la ponctuation, les couleurs 
générales, sont les mêmes. 


925. CassiDA NIGRICEPS. 


Long. 8 1/2, 9 mill. 


Ferè hemisphærica, viridis, elytris irregulariter punc- 
talis, subtus flava ; capite nigro, antennis flavidis, suprà 
fuscis, pedibus flavo-viridibus. 


Ressemble à l’equestris, près de laquelle la ponctuation 
irrégulière la place. Corps presque hémisphérique, ou 
plutôt en ovale court, s'arrondissant régulièrement en 
arrière. Tête noire, avec quelques gros points enfoncés. 
Antennes dépassant notablement la moitié du corselet, 
jaunes, brunes en dessus dans leur dernière moitié. Cor- 
selet et élytres d'un vert tendre mélangé de nuances 
jaunes, bords presque transparents. Corselet presque 
régulièrement arrondi en devant, deux fois aussi large 
que long, à ponctuation fine et serrée, une tache verte 


E 


DE LA SOCIÈTEÉ ENTOMOLOGIQUE. 93 


marque le dessus de la tête : angles postérieurs arrondis. 
Ecusson en triangle presque équilatéral, avec quelques 
points enfoncés. Elytres plus larges que le corselet, épaules 
arrondies, mais prolongées en avant : la partie la plus 
convexe est un peu en arrière de l’écusson; ponctuation 
plus forte et plus serrée que celle du corselet, devenant 
moins serrée le long des bords : une bande jaunätre, ob- 
solète, marque l'endroit où l’élytre cesse de recouvrir le 
corps et s'aplatit. En dessous, le corselet et les élytres 
sont verts, marqués de points ronds, assez gros, écartés : 
l'abdomen est d’un beau jaune : les pattes sont verdâtres. 

Cette intéressante espèce a été découverte, aux environs 
de Madrid, par M. Mieg, qui a bien voulu me la donner. 


J'en ai reçu également un individu de M. Perez. 


FA 


+ 


eee 


ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 55 


TARA LIRE AR VB AUS BR US LA VE LS LE AE AAA LE BA LS LEURS AN LE RE AA VALUE LE LRO BAQE LR VAL LAS LA UE S 


REVUE DE L'OUVRAGE INTITULÉ : 


Diagnosen neuer Coleoptera aus Ahbyssinien , 
VON Dr J.-R. ROTH. 
(Extrait des Archiv. fur Naturgeschiste XVII Jahr. 1 Band.) 


PAR L. REICHE. 


(Séance du 8 @ctobre 1851.) 


M. le docteur J. R. Roth a publié dans la xvn* année 
das Archiv fur Naturgeschiste, 1‘* volume, la diagnose 
de cent espèces nouvelles de Coléoptères d'Abyssinie. Ces 
diagnoses, trop courtes pour bien faire connaître les es- 
pèces décrites, sont néanmoins très bien faites, et il m'a 
été possible de reconnaitre que l’auteur a décrit, sous des 
noms nouveaux, des espèces déjà publiées par moi dans 
le Voyage en Abyssinie de MM. Ferret et Galinier; par 
M. Guérin-Méneville, dans le Voyage de M. Lefebvre; 
par M. de Castelnau, dans son Histoire naturelle des 
Insectes, etc. 

J'ai cru utile, dans le relevé suivant des espèces dé- 
crites, de signaler les noms qui ne doivent figurer, dans 
la nomenclature, qu'en synonymie. 


1. Polystichus boopsis. Roth. 

2. Aptinus variegatus. Id. 

3. Brachinus rufus. Id. 

4. Anthia Galinieri. Reiche. 
tetrastigma Chaudoir. 


dimidiata. Roth. 


96 


. Anthia 
. Chlænius 


. Agonum 
. Pæcilus 
- Argutor 
. Abacetus 
. Harpalus 


= 


. Myrmedonia 
. Xantholinus 
. Ocypus 


. Acylophorus 


. Philonthus. 


. Acmæodera 


. Lampetis 


. Anthaxia 
. Pseudagrilus 


. Agrilus 


: Lampyris 
. Cantharis 
32. 
. Troglops 


Apalochrus 


ANNALES 


Ferreti. 
leucomelana. 


cu preocinctus. 


tigreanus. 
thoracicum. 
janthinus. 
discolor. 
parallelus. 
asphaltinus. 
impressus,. 
mandibularis. 
laminata. 
pilosus. 
opacus. 
subæneus. 
picipennis. 
ciliatus. 
affinis. 
vittatus. 
fasciata. 
cadabae. 
albicincta. 
Schimpert. 
denticulata. 
granulosus. 
zonatus. 
falcipes. 
exilis. 
phosphorea. 
circumdata. 
Erichsonu. 
luteus. 


megacephalus. 


Reiche. 
Roth. 


Reiche. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


39: 
36. 
DA 


38. 
39. 


40. 


41. 
42. 
43. 
44. 
45. 
46. 


47. 
48. 
49. 
50. 
o{. 
92. 
53. 


54. 


59. 
56. 


57. 
98. 


Troglops 
Dasytes 
Melyris 


Opilo 


Tillus 
Omosita 
Attagenus 


Hister 


Saprinus 
Cercyon 


as 


Gymnopleurus 


Sisyphus 


— 


Heliocopris 
Copris 


signatus. Roth 
cylindraceus. Id. 
corrosa. Reiche. 
onychina. Roth. 
hœmorrhoidalis. Id. 
pectoralis. Reiche. 
æTruginosa. Roth. 
Ferreti. Reiche. 
habessinicus. Roth. 
elegans. Id. 
cadaverina. Id. 
cinnamomeus. Id. 
dichrous. Id. 
æneus. Id. 
obscurus. Reiche. 
arcuatus. Roth. 
glabratus,. Id. 
decollatus, Id. 
multistriatus. Id. 
Leachii. Id: 
lHimbatum. Id. 
Sturmii. Id. 
indigaceus. Reiche 
cyanescens. Roth. 
pumilus. Reiche 
gtbbosus. Roth. 
setiger. Id. 
ocellatus. Reiche 
TUSOSUS Roth. 
densissa Id. 
neptis. Reiche 
orphanus. Guérin 
troglodytarum. Roth 


[97 


59. Onthophagus 
60. 
61. 


. Oniticellus 


; Drepanocerus. 


Zodina 


. Onitis 


Oniticellus 
Eurysternus 


. Onitis 


ANNALES 


Worsissa. 
æruginosus. 
varlegatus. 
nutans. 
diversus. 
lepidus. 
Bturatus. 
scaber. 
bifidus. 
graniger. 
Jlugubris. 
secundarius. 
fimetarius. 
distichus, 
fuliginosus. 
pullus. 
intermedius. 
clavatus. 
inæqualis. 
inflatus, 
spathulatus. 
militaris. 
tridens. 
spinipes. 


Abyssinica. 
ambigua. 
impressus 
trogiformis. 
Fabricu. 
crenalus. 
Herbstit. 
Abyssinicus. 
Iligeri. 


Id. 


Reiche. 
Roth. 
Reiche. 
Foth. 

Id. 

Illig. Casteln. 
Roth. 

Id. 
Kirby. 
Roth. 
Kirby. 
Castelnau. 
Roth. 

Id. 
Reiche. 
Roth. 
Reiche. 
Roth. 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


83 


85 


86. 


100 


. Onitis 
84. 


— 


; Aphodius 


. Trox 


aygulus. 


inuus. 


pulcherrimus. 


coloratus. 
rhinoceros. 
armatus. 
Jateritius. 


Senegalensis. 


thoracicus. 


maculicollis. 
ma cropterus. 


deplanatus. 
impurus. 


goniocephalus. 


strigilatus. 
Hvidus. 
anachoreta. 
scutellarts. 
hepaticus. 
humilis. 
teter. 
quisquilius. 
dimidiatus. 
squamiger. 


Fab. 
Id. 


Reiche. 


Roth. 


99 


On voit, par ce catalogue synonymique , qu'indépen- 
damment des travaux de M. Guérin et des miens, sur les 
Insectes d'Abyssinie, l’auteur n’a pas consulté l'ouvrage 
de M. de Castelnau, qu'il n’a pas reconnu que son genre 
Ixodina était identique avec celui de Drepanocerus de 
Kirby (Zool. Journal, 1828, p. 520), et que son £urys- 
ternus (1) trogiformis avait été décrit par le même auteur 


100 ANNALES 


(loco citato), sous le nom générique d’Onitis, auquel il 
appartiendrait certainement avec bien plus de raison 
qu'aux Eurysternus, qui sont exclusivement du Nouveau- 
Monde. 

Il y a lieu d'espérer que M. le docteur Roth continuera 
le travail important qu'il a commencé, et le complètera 
par des descriptions suflisantes et des recherches syno- 
nymiques. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 101 


TRAE a 4 SA VE SAR ELA LA LE Le VE LA RRAE AUS LU RS SEA LA LE MALE LE LIRE RELAS LA ALLER AS SANTE RS AURAS AAA LS = 


DE BEMBIDIIS EUROPZÆIS. 
Auctore JACQUELIN-DUVAL (Camizze). 


(Suite et fin (1). 


(Séance du 26 Mars (851) 


GROUPE 9. (Suite). 


Taille assez grande. Prothorax subcordiforme, parfois 
carré, ordinairement peu convexe. Stries des élytres en 
général un peu effacées vers l'extrémité, mais cependant 
assez distinctes, au moins les internes. Antennes longues, 
grêles; articles allongés. 


B. (Suite). Elytres ordinairement unicolores, vertes, 
bleues, etc., plus rarement testacées, ou offrant une 
bande obsolète, longitudinale, roussâtre. Vertex variant. 


XX. Pattes ordinairement entièrement noires. An- 
tennes noires, leur premier article parfois testacé. Pro- 
thorax carré. Stries bien entières, finement ponctuées ou 
lisses. 


65. B. Prerrru. 


Supra æneum, depressiusculum ; thorace transverso, sub- 
quadrato, postice parum coarctato, angulis posticis promi- 


(4) Voyez 2° série, Tome IX (1851), page 441. 
2e Série. TOME x. 


109 ANNALES 


nulis; elytris oblongis, distincte subtiliter sériatis, striis 
integris, leviter subtiliterque punctulatis; antennis pedi- 
busque nigris. 


Bembidium Pfeiffi. Sah1b. Ins. fen. 1. p. 195. 14. 1817. 
etc. et 1834. — Dej. Spec. v. p. 128. 81. 1831. — Id. 
Icon 1v. p. 393. 53. pl. 215. 5. 1834. — Zett Ins.lap. 
p. 26. 16. 1838. — Heer. Faun. helv. p. 130. 30. 
1838. 


Bembidium virens. Gyl. Ins. suec. 1v. App. p. 407. 
7-8. 1827. 


Bembidiunm Hastü. Dej. Spec v. p. 127. 80. 1831. — 
Id. Icon. 1v. p. 392:,52: pl. 215. 4. 1834. — Sahlb. Ins. 
fen. 1. p. 195. 13. 1834. — Zett. Ins. Jap. p. 26. 15. 
1838. 


Long. 0,0045-0,005. Larg. 0,0018-0,002. 


Dessus en entier d’un bronzé ou d'un vert bronzé un 
peu obscur. Palpes d'un brun-noirâtre, Antennes d'un 
noir obscur, le premier article un peu verdâtre, Prothorax 
plus large que la tête, plus large que long, court, un peu 
transversal, presque carré, peu rétréci en arrière; disque 
presque plan, offrant de très légères rides ondualeuses, 
transverses , impression transverse antérieure peu mar- 
quée, la postérieure plus forte; base coupée carrément, 
offrant en dessus de petites stries perpendiculaires qui la 
font paraître rugueuse ; ligne longitudinale médiane bien 
marquée; fossettes des angles postérieurs larges, bistriées, 
bien marquées; angles postérieurs droits, saillants. 
Elytres légèrement convexes, au moins une fois et demie 
de Ja largeur du protborax à sa base, ovales-oblongues; 
stries en général assez fines, entières et toutes visibles, la 
septième quelquefois moins marquée. l'extrémité de la 


DE LA SOCIÈËTÉ ENTOMOLOGIQUE 103 


cinquième forte, les autres réunies par paires; elles sont 
finement et légèrement ponctuées; deux points enfancés 
sur le troisième intervalle, le premier un peu avant Île 
milieu, le second aux trois quarts. Dessous du corps d’un 
noir-verdâtre. Cuisses de la même couleur, leur origine 
en général un peu fauve; jambes et tarses d'un noir- 
brunûtre. 


Laponie, Dalécarlie, Suède, Norwège. Suisse (Heer). 


Le B. Hastit n'est, pour moi, qu’une simple variété du 
Pfeiffii, à stries plus fortement marquées et plus forte- 
ment ponctuées. La couleur plus ou moins bronzée ou 
verdâtre, le prothorax moins court et moins transversal, 
les stries plus fortes, etc., sont autant de caractères va- 
riables et ne séparant nullenient les deux espèces. J'ajou- 
terai que j'ai reçu de M. Rosenhauër un exemplaire à 
prothorax presque carré, notablement moins court et 
moins transversal que daus le type, à stries des élytres 
fortement marquées et ponctuées; bref offrant à peu près 
tous les caractères de l'ÆAasti, et cependant s'en écartant 
par sa coloration en entier d’un vert bronzé obscur ; enfin, 
j'ai vu dans la collection de M. Chevrolat un individu 
parfaitement bronzé, non verdâtre, à stries très fortement 
marquées et fortement ponctuées, leurs intervalles un peu 
convexes, et, cependant, offrant un prothorax très court 
et très transversal; par conséquent à caractères mixtes. 
Ces deux exemples me semblent parfaitement concluants. 
Je ne terminerai pas sans faire observer que j'ai reçu de 
M. de la l'erté-Sénectère un type de l'Zastii, Dejean, 
qui n'offre pas d'une manière très tranchée les caractères 
indiqués par cet auteur; ce qui m'a confirmé dans mon 
opinion. 


104 ANNALES 


66. B. PrASINUM. 


Supra obscure viridi-æneum, depressiusculum, thorace 
transverso, subquadrato, postice parum coarctato, angulis 
posticis prominulis; elytris oblongis, distincte striatis, 
striis integris, impunctatis; artennarum articulo primo, 
subtus saltem, rufo-testaceo ; pedibus nigris. 


Elaphrus prasinus. Daft. Faun. u. p. 201.xiv. 1812. 

Bembidium prasinum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 146. 
26. tab.-cLix. B 1825. — Dej. Spec. v. p. 129M82: 
1831. — Id. Icon. 1v. p.394. 54. pl. 215. 6. 1834. — 
Sab]b: "ns fen. "1." p. 196."19.:1834: — RedtFann. 
ausir. p. 107. 1549. 

Bembidium olivaceum. GyL. Ins. suec. 1v. App. p- 408. 
7-8. 1827. — Zett. Ins. lap. p. 27. 20. 1838. 

Peryplus olivaceus. Steph. Ill. n. p. 16. 13. 1829. — 
1d. Man. p. 56. 423. 1839 

Peryphus Leachüi. Steph. IN. n. p. 16. 12. 1829. — Id. 
Man. p. 55. 422. 1839. 

Van. À. Elytris brunneo-rufis, sutura fusca ; anten- 
narum articulo primo femoribusque fere omnino rufo- 
testacers. 

Bembidium K olstromit, Sahib. Ins. fen. 1. p. 196. 16. 
1817. etc. et 1834. 

Bembidium prasinum. Vej. 1. c. var. 1831 et 1834. 

Bembidium olivaceum. Zett. 1. c. var. 8. 1838. 


Long. 0,0046-0,005. Larg. 0,0019-0,002. 


Entièrement semblable au 2. Pfeiffi, dont il se dis- 
tingue par les caractères suivants. Dessus du corps d’un 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE 105 


vert-bronzé obscur. Premier article des antennes, au 
moins en dessous, d’un testacé-rougeître. Stries des 
élytres un peu plus fortes et mieux marquées que dans le 
type, non ou pas distinctement ponctuées, entiérement 
lisses. Base des cuisses parfois un peu rougeâtre. On peut 
ajouter encore, que le prothorax est souvent un peu plus 
rétréci en arrière, et, par conséquent, paraît légèrement 
plus carré. 


Allemagne, Saxe, Autriche, Angleterre, Laponie, Da- 


lécarlie. Suède (Gyl. Dej.). 


Var. A. Premier article des antennes et cuisses presque 
en entier d'un testacé-rougeatre. Elytres d'un brun-rous- 
sâtre, avec la suture plus ou moins obscure. 


Laponie. 


Nota. Je ne sais pourquoi l’on a voulu que l'Elaphrus 
prasinus, Duft. 1. e. ne se rapportât point à cette espèce. 
Pour moi, je crois devoir l'y rapporter, maloré l'autorité 
de M. Schaum (Beitrag. Sett. ent. p. 98. 1846), qui, d'a- 
près l'original de la collection de Megerle, le tient pour le 
B. splendidum, Sturm. Les types des collections anciennes 
ne sont utiles, à mon avis, que lorsque la description de 
l’auteur est trop courte, mal faite, et peut se rapporter 
à plusieurs espèces, sans contredire aucun de leurs carac- 
tères saillants ; dans ce cas, le type vient nous éclairer; 
mais quand la description est en désaccord formel avec le 
lype, jamais je ne me laïsserai guider par ce dernier, car 
évidemment je donne la synonymie de l'ouvrage, et non 
celle de la collection; les types peuvent avoir été égarés, 
changés, confondus. Or, la description de Duftschmid 
est en contradiction formelleavecle 2. splendidum, Sturm, 
et se rapporte bien, au contraire, à l'espèce qui nous oe- 


106 ANNALES 


cupe, comme or peut en juger par les principaux carac- 
tères que je traduis textuellement : « -2 1/3 lin. Dessus 
d'un vert-bronzé obscur, antennes et pattes plus obscures; 
élytres striées simplement et sur toute leur superficie. » 
De plus, Duftschmid compare son prothorax à celui du 
B. ustulutum, et emploie, pour celui-ci et pour les élytres, 
le mot : « oberflache (plan en dessus), » qui se rapporte 
bieu au prasinum, mais pas du lout au splendidum, qui est 
convexe. Quant au premier article des antennes, dont 
Duftschmid ne mentionne pas la couleur testacée, comme 
il n'est parfois testacé qu’en dessous, ce caractère peut lui 
avoir échappé. 


67. B. FELzmanni. 


Supra æneum, subdepressum ; thorace transverso, sub- 
quadralo, postice parum coarctato, angulis posticis promi- 
nulis ; elytris oblongo-ovatis, distincte subtiliter striatis, 
striis integris, impunctatis ; antennis pedibusque nigris. 


Bembidiun F'elmanni. Mannerh. in Hum. Es. ent. un, 
p. 43. 1. pl. 1. f. 1. 1823. — Gyÿl. Ins. suec. 1v. App. 
p. 409. 7-8. 1827. — Zeit. Faun. lap. p. 10. 9. 1828. 
— Dej. Spec. v. p. 130. 83. 1831. — Id. Icon. 1v. p. 
396. 55. pl. 216. 1. 1834. -— Sahlb. Ins. fen. 1. p. 197. 
17. 1834. — Zett. Ins. lap. p. 27. 21. 1836. 


Long. 0,0036-0,003. Larg. 0,0013-0,0015. 
Trés voisin du 2. Pfeiffi. ‘Faille plus petite. Elytres 


plus courtes et plus ovales, un peu plus convexes, stries à 
peu près semblables, mais pas du tout ponctuées, entière- 
ment lisses. Antennes et pattes de la même couleur. 
L'extrémité de la cinquième strie est un peu différemment 
disposée, elle se dirige moins obliquement en dehors, 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 107 


tandis que dans le 2. Pferffi elle est plus oblique, présente 
la direction de la septième strie, et se coude un peu pour 
se joindre à la cinquième. 


Laponie, Suède. 


Le Peryphus Felmanni, Steph. HI. v. p. 386. 15. 18392, 
et Man. p. 56. 426. 1839, ne peut appartenir à cette 
espèce, car Stephens mentionne une trop forte taille; 
serait-ce un prasinum à article basilaire des antennes rem- 
bruni? 


XXX. Cuisses d’un noir-brouzé ou brunâtre. Premier 
article des antennes roussätie, Stries ordinairement peu 
fortement, où même parfois obscurément ponctuées; en 
général distinctes dans toute leur longueur, surtout les 
internes, les externes seules un peu effacées vers l’extré- 
mité. 


68. B. PLANIPENNE. 


Supra obscure viridi-æneum, depressum ; thorace brevi, 
subcordato, postice coarctato, angulis posticis rectis, pro- 
minulis; elytris oblongo-ovatis, antice paululum angus- 
tatis, postice leviter dilatatis, striatis, striis subtiliter 
punctatis, postice obsoletis, externis subtilioribus ; anten- 
närum articulo basali rufescente, tibis tarsisque rufo- 
testaceis. 


Long. 0,0045-0,005. Larg. 0,0017-0,002. 


Dessus d'un vert-bronzé obscur. Palpes d'un noir-brun. 
Antennes d’un brun obscur, leur premier article rou- 
geâtre. Prothorax déprimé, un peu plus large que la tête, 
plus large que long, arrondi sur les côtés en avant, peu 
fortement rétréci en arrière, subcordiforme; impression 


108 ANNALES 


transverse antérieure bien marquée, la postérieure forte, 
très légèrement rugueuse, ainsi que la base, celle-ci 
coupée très carrément; ligne longitudinale médiane bien 
marquée; fossettes des angles postérieurs larges, arrondies, 
profondes : ceux-ci droits, bien saillants. Elytres dépri- 
mées en dessus, presque planes, très régulièrement ovales- 
oblonpgues, un peu étroites en avant, très légèrement 
élargies en arrière; stries finement, ou même parfois 
obscurément ponctuées, un peu effacées vers l'extrémité, 
les internes bien marquées, profondes, les extérieures 
fines, légères, la septième obsolète, ou peu marquée ; deux 
points enfoncés sur le troisième intervalle, le premier un 
peu avant le milieu, le second aux trois quarts. Dessous 
du corps noir, à peine bronzé. Cuisses noires; trochan- 
ters, genoux, jambes et tarses, d'un roux-testacé. 

Turquie. 

Les deux individus sur lesquels j'ai fait ma description 


m'ont été obligeamment communiqués par M. dela Ferté- 
Sénectère, sousle nom de 2. concinnum, Frid., inédit. 


69. B. pEPrEssUuM. 


Supra obscure æneum, depressiusculum ; thorace breviore, 
lato, subquadrato, postice subangustato, basi rectius 
truncato, angulis posticis rectis, valde prominulis ; elytris 
latis, oblongo-ovatis, punctato-striatis, striis inlegris ; ab- 
domine subtus subrufescente; antennis testaceo-piceis ; 
tibiis tarsisque obscure rufo-testaceis. 


Bembidium depressum. Menétr. Cat. rais. p. 138. 540. 
1832. — Dej. Cat. p. 58. 1837. 


Peryphus depressus. Fald. Faun. transc. 1. p. 104. 95. 
1836. 


Long. 0,0065. Larg. 0,0026. 


DE LA SOCIÉTÉ ENLOMOLOGIQUE. 109 


Dessus du corps d’un bronzé obscur. Palpes roussâtres. 
Antennes à articles allongés, en entier d'un testacé légè- 
rement brunâtre, d’un roux-testacé à la base, les deuxième, 
troisième et quatrième articles un peu rembrunis dans 
leur milieu. Prothorax déprimé, voisin de celui du 2. 
fasciolatum, var. C, mais très court, très large, trans- 
versal ; très peu rétréci en arrière, presque carré, ligne 
longitudinale médiane atteignant la base, celle-ci coupée 
très carrément; fossettes des angles postérieurs larges, 
bistriées, peu profondes; angles antérieurs distincts et 
plus saillants, les postérieurs droits, notablement sail- 
lants. Elytres larges, subdéprimées , cvales-oblongues, 
distinctement striées-ponctuées; stries bien marquées, 
distinctes dans toute leur longueur , même la septième, 
qui est visiblement ponctuée; deux points enfoncés sur 
le troisièine intervalle, comme dans espèce suivante. 
Dessous du corps d'un noir-bronzé; l'abdomen et l’extré- 
mité de la partie inférieure de l’élytre un peu roussâtres. 
Cuisses d’un brun-bronzé obseur; leur origine, les ge- 
noux, les jambes et les tarses, d’un roux-testacé-brunâtre. 

Caucase (Ménétr). Russie méridionale (Dej.). 

Je n'ai vu qu'un seul exemplaire, appartenant à la col- 
lection du comte Dejean, et obligeamment communiqué 
par M. de la Ferté-Sénectère. 


70. B. FASCIOLATUM. 


Supra obscure viridi-æneum , depressiusculum ; thorace 
brevi, subcordato, postice sat fortiter coarctato, angulis 
posticis leviter prominulis ; elytris elongato-ovatis, fortiter 
striatis, strits sæpius distincte punctatis, vitta lata submar- 
ginali obsoleta rufo-brunnea; antennarum articulo basali, 
tibiis tarsisque rufo-testaceis. 


110 ANNALES 


Carabus ustulatus. Payk. Faun. suec. 1. p. 142. Var. 
e. 1798. 


Elaphrus fasciolatus. Duft. Faun. n. p. 210. xxv. 
1812. 


Bembidium fasciolatum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 121. 
8. tab. czv. v. 1825.-— Dej. Spec. v, p. 131.84. 1831: 
— Id. Icon.1v. p. 397.56 pl. 216. 2. 1834. — Heéer. 
Faun. helv. p. 130. 31. 1838. — Küst. Kaf. Eur. x1. 
23. 1847. — Redt. Faun, Austr. p. 111. 1849. 


Var. A. Supra obscure cyaneum; elytris concoloribus; 
antennarum articulo basali, tibiis tarsisque obscure rufo- 
testaceis. 


Bembidium cœruleum. Dej. Spec. v. p. 133. 85. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 398. 57. pl. 216. 3. 1834. — Lacord- 
Faun. Paris. p. 278. 18. 1835. — Ramb. Faun. and. 1. 
p- 141. 9. 1837. — Heer. Faun. helv. p. 131. 33. 1838. 
— L. Duaf. Excurs. ent. p.27. 109. 1843. — Lucas. 
Expl. Alg. Art. 5° livr. p. 84. 233. 1846. 

Peryphus cæruleus. Gasteln. H. nat. Col. r. p. 154. 5. 
1840. 


Bembidiun distinctum. Lucas. Expl. Alg. Art. 5° livr. 
p. 84. 234. 1846. 


Var. B. Minor; capite thoraceque viridi-cyaneis; elytris 
obscure cyaneis, concoloribus; antennarum articulo basali, 
tibiis tarsisque rufo-testaceis. 


Peryphus atrocæruleus. Steph. Eat. p. 17: 14.1829, 
— Id. Man. p. 56. 424. 1839. 


Bembidium cyanesceus. Wesm. Bull. Acad. roy. Brux. 
p. 48. 1835. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. {11 


Bembidium cumatile. Schiod. Dan. el. Suppl. p. 585. 
11.6. 1841. — Redt. Faun. Austr. p. 110. 1849. 


Var. C. Supra viridi-æneum aut viridi-cyaneum, sub- 
depressum ; thorace subquadrato, postice minus coarctato, 
basi rectius truncato , angulis posticis prominulis; elytris 
- oblongo-ovatis, concoloribus; antennarum articulo basali, 
tibiis tarsisque testaceis. 


Elaphrus tibialis. Duft. Faun. 11. p. 209. xxiv. 1812. 


Bembidium tibiale. Sturm. Deut. ins. vi. p. 127. 12. 
tab. cevi. c. 1825. — Dej. Spec. v. p. 134. 86. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 399. 58. pl. 216. 4. 1834. — Her. 
Faun. helv. p. 131. 32. 1838. — Küst. Kæf. Eur. x1. 24. 
1847. — Redt. Faun. Austr. p. 110. 1849. 


Peryphus tibialis. Steph. IL. 11. p. 15. 11. 1829. — Id. 
III. v. p. 387. 14. 4. 1832. — Id. Man. p. 56. 425. 
1839. 

Peryphus viridi-æneus. 8? Steph. IIL. n. p. 19. 9. 1829. 
— Id. Man. p.55 419. 1839. 


Peryphus enemerythrus. Steph. Man. p. 55. 421. 1839. 


Var, D. Utin var. c. thoracis vero foveolis posticis 
fortiter rugosis. 


Bembidium affine. Redt. Faun. Austr. p. 110. 1849. 
Long. 0,0055-0,0075. Larg. 0,0019-0,0025. 


Dessas d'un vert-bronzé obscur. Palpes d’un brun 
souvent plus ou moins roussâtre, le pénultième article 
. d'un noir-brun. Antennes d’un brun obscur, leur premier 
article d'un testacé-rougeätre. Prothorax déprimé, un peu 
plus large que la tête, plus large que long, assez rétréci 
en arrière, arrondi en avant sur les côtés, subcordiforme ; 


119 ANNALES 


dépression transverse antérieure assez distincte, la posté- 
rieure forte; disque offrant de léoères rides onduleuses 
transverses, base obliquement taillée sur les côtés, légère- 
ment rugueuse en dessus, ainsi que les fossettes des angles 
postérieurs, qui sont bien marquées, arrondies; ligne 
longitudinale médiane forte, angles postérieurs droits, 
légèrement saillants. Elytres presque planes, assez al- 
longées, un peu parallèles, deux fois larges comme le 
prothorax à sa base, offrant tout le long, près du bord 
externe, une large bande d’un brun-roussâtre, plus ou 
moins apparente, parfois peu marquée, ou même eflacée ; 
stries fortes, ponctuées à la base, ordinairement distinctes 
dans toute leur lonsueur, surtout les internes, la septième 
peu marquée ou effacée, principalement à la base; deux 
points enfoncés bien marqués sur le troisième intervalle, 
le premier un peu avant le milieu, le second aux trois 
quarts. Dessous d’un noir-bronzé ou bleuâtre  Guisses 
d'un noir-brun, leur base et leur extrémité, ainsi que les 
jambes, et les tarses d'un testacé-roussâtre. 


France méridionale, Alsace, Allemagne (Sturm. Dej.), 
Tyrol, Suisse, Autriche, Carinthie, Italie. 


Variétés principales : 


A. (Long. 0,0055-0,0075. Larg. 0,002-0,0027). Des- 
sus entièrement d'un bleu foncé, parfois un peu verdâtre ; 
prothorax à peu près comme dans le type, ou un peu plus 
court et plus large. Elytres un peu plus larges, points des 
stries un peu moins marqués; stries externes moins dis- 
tincles et moins marquées à l'extrémité. Cuisses d’un 
noir-verdâtre ; leur base, leur extrémité, les jambes et les 
tarses, d’un roux-testacé plus ou moins brunâtre. Palpes 
d'un noir-brun. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 113 


France méridionale, et, plus rarement, Paris; Piémont, 
Espagne, Italie, Suisse (Heer), Dalmatie (Dej.). On la 


trouve aussi en Aloérie. 


B. (Long. 0,004-0,005 Larg. 0,0015-0,0018). Inter- 
médiaire entre la variété À et la suivante. Taille petite. 
Tête et prothorax d’un vert-bronzé-bleuâtre; élytres d'un 
bleu foncé. Prothorax à peu près comme dans la var. À, 
ou un peu moins court; élytres de même, moins larges et 
plus allongées que dans la var. C. Palpes d’un noir-brun; 
parfois un peu roussâtres à la base. Premier article des 
antennes d'un testacé-rougeâtre. Cuisses d'un noir-ver- 
dâtre; leur base, les jambes et les tarses d’un testacé- 
roussâtre. 

Bruxelles, Angleterre, France méridionale. 


C. (Long. 0,0045-0,006. Larg. 0,0017-0,0093). Or- 
dinairement plus petit que le type, plus court et plus 
large. Dessus entièrement d’un vert-bleuâtre ou bronzé. 
Prothorax plus large à la base, un peu moins rétréci en 
arrière et moins cordiforme, presque carré, base non ou à 
peine très légèrement oblique sur les côtés; angles pos- 
térieurs bien plus saillants. Elytres plus ovales, plus larges 
et moins allongées, légèrement convexes. Premier article 
des antennes d’un testacé un peu rougeâtre. Cuisses d’un 
noir-verdâtre ou brunâtre, leur base ordinairement en 
partie, et parfois leur sommet, les jambes et les tarses, 
testacés. 


France, Allemagne, Autriche, Suisse, Angleterre, 
Espagne, Portugal, Turquie, etc. 

D. (Long. 0,0045. Larg. 0,0017). Entièrement comme 
dans la variété précédente. Base du prothorax, et surtout 


fossettes des angles postérieurs, fortement rugueuses. 
Suisse, Autriche (Redt.), 


i14 ANNALES 


Nota. L'on sera sans doute surpris de me voir réunir 
ensemble autant d'espèces, peut-être même serai-je ac- 
cusé d'en avoir confoudu où méconnu quelques-unes; je 
vais tâcher de défendre mon opinion. Je prends pour 
type le B. fasciolatum, Dult.; le cæruleum, Dej., quoique 
bien distinct au premier abord, ne peut en être séparé, car 
l'on trouve tous les passages de l'un à l'autre; la bande 
rousse du type, parfois bien tranchée, devient de moins 
en moins visible, parfois l'on hésite à dire si elle existe, et 
enfin, insensiblement, elle disparaît en entier, en même 
temps la couleur devient de moins en moins bronzée, de 
plus en plus bleue, et nous avons bientôt la variété A ; le 
prothorax , quelquefois de forme légèrement différente, 
est un caracière sans constance; il en est de même pour 
les stries externes, plus ou moins marquées au sommet; 
enfin, la couleur plus obscure des palpes, du premier 
article des antennes et des palpes, est un bien faible ca- 
ractère, et, d'ailleurs, présente tous les passages. Je dirai 
rapidement, pour ne pas répéter toujours la même chose, 
que nous avons tous les intermédiaires entre le cæruleum, 
Dej., et le cyanescens, Wesw., et que ce dernier constitue 
très bien le passage vers le tibiale, Duft., son prothorax, 
à peu près comme celui du cœruleum, Uej., est cependant 
assez souvent un peu moins court, quelquelois un peu 
inoins rétréci eu arrière, et passant déjà vers la forme du 
tibiale, Duft., auquel nous arrivons par toutes les modifi- 
calions insensibles, soit dans les formes, soit dans les cou- 
leurs. 1] sera plus facile maintenaut de justifier les autres 
réunions. 

L’affine de Redtenbacher a été établi par cet auteur sur 
un seul individu, ne différant nullement du fibiale, si ce 
n'est par les fossettes des angles postérieurs du prothorax 
fortement rugueuses; certes, dès que j'eus lu sa descrip - 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 115 


tion, mon opinion était arrêlée, mais je fus ensuite, eu 
outre, assez heureux pour rencontrer dans la collection 
de M. Chevrolat, provenant de Suisse, deux petits exem- 
plaires entièrement semblables du 2, tibiale, Daft., dont 
l'un offrait le caractère signalé par Redtenbacher, dès lors 
je ne pus plus douter et je réunis. J'ai trouvé depuis un 
second individu, de grande taille, à fossettes visiblement 
plus rugueuses qu'a l'ordinaire. 

Je considère comme identique avec le cyanescens, 
Wesm., ou variété B., le 2. cumatile, Schiod. |. e.; les 
phrases diagnostiques de l'auteur danois et de Redtenba- 
cher, s'y rapportent parfaitement, et quant aux stries, 
non ou très obscurément ponctuées, mentionnées par ces 
auteurs, elles sont en général moins ponctuées que dans 
le tibiale, parfois même obscurément, et ce caractère est 
ici variable, Enfin, pour être bien convaincu, j'ai traduit 
du danoïs, non sans peine, les remarques de Schiodte, et 
j'ai appris : qu'iln'avait point connu le 2. tibiale; que son 
espèce, du moins autant qu'il pouvait juger de la descrip- 
tion de celui-ci, devait lui ressembler beaucoup ; enfin, 
quil l'avait établie sur un seul individu. 

Je ne crois pas inutile d'ajouter, pour achever de bien 
motiver mes réunions, que l’on prend ensemble les di- 
vers 1ypes; ainsi, l'on trouve à Toulouse, au bord de la 
Garonne, le 2, fasciolatum, Daft. et les variétés cœruleum 
et cyanescens ; et, j'ai reçu du Révérend Dawson six indi- 
vidus présentant parfaitement le passage du cyanescens 
au fibiale, comme, du reste, il l’'observait très bien dans 
les excellentes notes qu'il m'a communiquées. 

Quant au 2, complanatum, Heer. Faun. helv. p. 131. 
34. 1838, ses caractères ne me paraissent pas assez tran- 
chés pour pouvoir constituer une espèce au milieu des 
variations si fortes qui précèdent, ce n’est probablement 


116 ANNALES 


qu'une variété très voisine du fibiale, d'autant plus que 
j'ai pu observer des individus offrant distinctement quel- 
ques-uns des caractères indiqués par cet auteur. 


GC. Vertex lisse. Elytres jamais unicolores, plus ou 
moins tachées de testacé ou de fauve. 


X. Elytres tachées antérieurement, offrant très sou- 
vent quatre taches testacées distinctes. 


71. B. conrorME (T. 1x. 1851. PI. 13. 2.). 


Supra viridi-æneum, depressiusculum ; thorace brevi 
subcordato, postice parum coarctato, angulis posticis pro- 
minulis; elytris elongato-ovatis, fortiter striatis , striis 
leviter vel obscure punctulatis, macula lata longitudinali 
media rufa, postice abbreviata vel obsoleta antennarum 
articulo basali tibiis tarsisque rufo-testaceis. 


Bembidium conforme. Dej. Spec. v. p. 105. 61. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 371. 36. pl. 212. 6. 1834. 


Long. 0,005-0,0055. Larg. 0,0019-0,002. 


Dessus d'un vert-bronzé, parfois légèrement bleuâtre. 
Palpes d'un brun obscur. Antennes d'un noir-brun, leur 
premier article d’un testacé-rougeätre. Prothorax dé- 
primé, plus large que la tête, un peu plus large que long, 
peu fortement rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en 
avant, subcordiforme; dépression transverse antérieure 
ordinairement légère, la postérieure bien marquée; ligne 
longitudinale inédiane forte; disque offrant de légères 
rides onduleuses transverses, surtout dans les fossettes des 
angles postérieurs, qui sont bistriées, arrondies et assez 
profondes; base coupée carrément, légèrement oblique 


DE LA SUCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 117 


sur les côtés; angles postérieurs droïts, assez saillants. 
Elytres en ovale allongé, très peu convexes, offrant dans 
Jeur milieu une large bande longitudinale d’un rouge- 
testacé, qui n'atteint ni la suture, ni le bord externe, et 
se prolonge en s'effaçant un peu, ordinairement jusqu'aux 
deux tiers, parfois presque jusqu’à l'extrémité des élytres ; 
stries bien marquées, le plus souvent faiblement et même 
peu distinctement ponctuées, disposées comme dans le 
B. fasciolatum, les externes moins distinctes et peu mar- 
quées à l'extrémité, la septième effacée ou nulle, surtout 
à la base; deux points enfoncés de même sur le troisième 
intervalle. Dessous du corps d'un noir un peu bronzé. 
Guisses d'un noir-verdâtre, genoux, jambes et tarses d’un 
roux-testacé. 

Pyrénées, Basses-Alpes, Piémont, Tyrol, Silésie, 
Styrie, Carinthie. Midi de la France (De;.). 


Il est très distinct du B. tricolor, et se rapproche, sauf 
pour la couleur, de la var. C du B. fasciolatum, mais ses 
élytres sont plus allongées. Je crois devoir ajouter que j'ai 
recu en communication, de M. de Ja Ferté-Sénectère, un 
type de la collection Dejean. 


72. B. Enicasonu.-(T. 4x. 1851./P1, 13.13.) 


Capite thoraceque viridi-cyaneis ; thorace planiusculo, 
brevi, subcordato, postice coarctato, angulis posticis pro 
minulis ; elytris oblongo-ovatis, nigro-cæruleis, basi late 
rufis, distincte striatis, striis leviter punctulatis, externis 
subtilioribus; antennarum articulo basali, tibiis tarsisque 
rufo-testaceis vel rufo-prceis. 


Long. 0,0045-0,005. Larg. 0,0018-0,002. 


2° Série. TOME x. 8 


118 ANNALES 


Tête et prothorax d'un bleu-verdâtre, ou d’un vert- 
bleuâtre. Palpes brunâtres, le pénultième article obscur. 
Antennes d'un bran obscur, leur premier article d’un 
roux-testacé. Prothorax déprimé, peu convexe, presque 
entièrement comme dansle 2. conforme, un peu plus ré- 
tréci en arrière, parfois un’peu moins court; disque lisse 
et non seusiblement ridé. Elÿtres peu convexes, très peu 
allongées, ovales-oblongues, d'un bleu-verdâtre foncé, 
avec toute la base, jusqu'au milieu environ, d’un rouge- 
testacé, bord infléchi de la couleur du corps; stries bien 
marquées, faiblement et finement ponctuées, stries exté- 
rieures fines, un peu effacées à l'extrémité, la sixième 
peu marquée, la septième nulle; deux points enfoncéssur 
le troisième intervalle, le premier un peu avant le milieu, 
le second aux trois quarts. Dessous du corps d'un noir 
un peu bronzé, ainsi que les cuisses; genoux , jambes et 
tarses d’un roux-testacé, parfois obscur ou brunûtre. 


Piémont, Basses-Alpes, Garinthie, Hongrie. 


Intermédiaire entre le tricolor et le conforme, et cepen- 
dant bien distinct de tous les deux; il diffère du B. con- 
forme par sa couleur plus bleue, la tache d'un rouge- 
testacé sur les élytres transversalement coupée, la forme 
ovale-oblongue et moins allongée de celles-ci, les stries 
extérieures moins marquées; du tricolor, par la forme 
différente de son prothorax, ses élytres moins allongées, 
plus ovales, ses stries moins marquées, faiblement et fi- 
nement ponctuées, les internes entières, la coloration des 
antennes, etc. 

Le prothorax varie un peu dans cette espèce, il peut 
être plus ou moins court. 


Nota. Probablement il a été confondu par les auteurs 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 119 


avec le Z. tricolor. Les mots : « élytres finement striées 
et stries très finement ponctuées » mentionnés par Dufts- 
chmid dans sa description, nous porleraient à croire qu'il 
a eu sous les veux notre espèce, etquiladonné en synony- 
mie de notre £richsonti son Ælaphrus tricolor. Faun. n. 
p: 208. xxn. 1812. Malheureusement il ne parle pas du 
tout de la forme des élytres, qui aurait pu achever de 
nous éclairer. 


73. B. EqQuEs. 


Supra viridi-cyaneum; thorace brevi, cordato, antice 
late rotundato, postice fortius coarctato, basi punctulato ; 
angulis posticis Îeviter prominulis. Elytris elongato- 
ovatis, basi late rufis, distincte punctato-striatis, strits 
postice obsoletis; femoribus nigris, apice, tibiis tarsisque 
rufo-testaceis. 

Bembidium eques. Sturm. Deut. ins. vi. p. 114. 4. 
tab. cv. À. 1825. — Dej. Spec. v. p. 101. 58. 1831. — 
Id. Icon. iv. p. 367. 33. pl. 212. 3. 1834. — Brul. H. 
nat. v. Col. 2. p. 163. 5. pl. 6. 5. 1835. — Heer. Faun. 
helv. p. 128. 21. 1838. — Küster. Kæf. Eur. x1. 20. 
1847. — Redt. Faun. Austr. Suppl. p. 765. 1849. 


Peryphus eques. Casteln. H. nat. Col. 1. p. 154. 1. 
1840. 


Var. A. Elytris antice macula humerali rufa angus- 
tiore. 


Long. 0,007-0,0095. Larg. 0,0025-0,0033. 


Tête et prothorax d’un vert-bleuâtre, ou d'un bleu- 
verdätre, parfois même d’un bronzé obscur. Palpes d'un 
roux testacé brunâtre, le pénultième article d’un brun 
obscur. Antennes d’un noir-brun, les deux premiers 


120 ANNALES 


articles bruns, parfois un peu rougeâtres, ainsi que la 
base des deux suivants. Prothorax légèrement convexe, 
plus large que la tête, un peu plus large que long, forte- 
ment resserré en arrière, largement arrondi sur les côtés 
eu avant, cordiforme; ligne longitudinale médiane bien 
marquée ; impression transverse antérieure légère, la pos- 
térieure assez forte, ponctuée, ainsi que la base, celle-ci 
coupée carrément, un peu oblique sur les côtés; fossettes 
peu profondes, peu arrondies ; angles postérieurs droits, 
parfois un peu aigus, légèrement saillants. Elytres en 
ovale assez allongé, assez étroites, légèrement convexes, 
deux fois larges comme le prothorax à sa base: postérieu- 
rement de la couleur du dessus du corps, offrant en avant 
une grande tache d'un rouge-testacé, qui occupe ordinai- 
rement environ leur moitié antérieure, mais se trouve 
interrompue légèrement par la suture; bord infléchi des 
élytres, au moins dans sa plus grande partie, de la même 
couleur, stries bien marquées, assez fortement ponctuées, 
un peu effacées à l'extrémité, la septième ordinairement 
nulle ou peu marquée; deux points enfoncés sur le troi- 
sième intervalle. Dessous du corps d'un noir un peu 
bronzé. Guisses de même, leur extrémité, les jambes et 
les tarses d’un roux-testacé. 

France méridionale, Basses-Alpes; Tyrol, Carinthie. 
Espagne, Suisse, Allemagne méridionale (Dej.). 

Var. A. Parfois la couleur rouge-testacé est moins 
étendue, atteint moins ou peu distinctement le bord ex- 
terne, la couleur suturale s’élargit, et l'on a une tache 
humérale, comme dans la variété scapulare du B. tricolor. 


74. B. rricozor. (T.1x. 1851. PI. 13. 1.) 


Capite thoraceque viridi-cyaneis; thorace subcordato, 
postice coarctato, basi sæpius paululum punctulato, angulis 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 121 


posticis prominulis ; elytris elongato-ovatis, nigro-cæru- 
leis, basi late rufis, distincte punctato-striatis; strüs postice 
obsoletis ; antennis basi, pedibusque rufo-testaceis, femo- 
ribus sæpius nigris aut basi brunneis. 


Carabus tricolor. Fabr. Syst. el. 1. p. 185. 81. 1801. 


Bembidium tricolor. Sturm. Deut. ins. vi. p. 136. 19. 
tab. czvmi. c. 1825. — Dej. Spec. v. p. 102. 59. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 368. 34. pl. 212. 4. 1831. — Brul. 
H. nat. v. Col. 2. p. 163. 1835. — Heer. Faun. helv. 
p- 128. 22. 1838. --- L. Duf. Excurs. ent. p. 26. 105. 
1843. — Küst. Kæf. Eur. fasc. vu. 28. 1846. —— Lucas. 
Expl. Alg. Art. 5° livr. p.84. 231. 1846. — Redt. Faun. 
Austr. p. 111. 1849. 


Peryphus tricolor. Gasteln. H. nat. Col. 1. p. 154. 2. 
1840. 


Bembidium ripicola. L. Duf. Ann. Sc. phys. Bruxel. 
vi. p. 330. xxx1. 1820. 


Var. A. Thorace subangustato, subelongato; elytris 
antice macula humerali rufa. 


Bembidiun scapulare. Dej. Spec. v. p. 104. 60. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 370. 35. pl. 212. 5. 1834. —— Heer. 
Faun. helv. App. p. 564. 22. 1838. 


Var. B. ÆElytris postice macula rufa. 


Var. GC. Viridi-æneum; clytris rufo-testaceis, sutura 
fasciaque sinuata postica obsoleta viridi-æneis; antennis 
basi pedibusque testaceis. 

Elaphrus testaceus. Duft. Faun. u. p. 214. xxx. 1812. 


Bembidium testaceum. Sturm. Deut. ins. vi. p: 139. 21. 
tab. czvn. p. 1825. 


122 ANNALES 


Bembidium obsoletum. Dej. Spec. v. p. 118. 72. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 384. 46. pl. 214, 4. 1834. — Heer. 


Faun. helv. p. 130. 29. 1838. — Redt. Faun. Austr. 
p.111. 1849. 


Peryphus neglectus. Daws. New sp. Col. p. 214. 4. 
1349. 


Long. 0,0045-0,0055. Larg. 0,0015-0,0018. 


Tête et prothorax d’un vert-bleuâtre, ou d'un bleu- 
verdâtre, parfois même d'un bronzé obscur. Palpes ordi- 
nairement d'un testacé-brunâtre, le pénultième article 
d’un brun obscur. Antennes d’un brun obscur, leurs 
deux ou trois premiers articles et la base du suivant 
testacés. Prothorax légèrement convexe, plus large que la 
tête, légèrement ou à peine plus large que long, rétréci 
en arrière, arrondi sur les côtés en avant, subcordiforme; 
impression transverse antérieure peu marquée, la posté- 
rieure assez forte et enfoncée, plus ou moins distincte- 
ment ponctuée, ainsi que la base; ligne longitudinale 
médiane bien marquée; fossettes des angles postérieurs 
un peu arrondies, ceux-ci tantôt droits, tantôt un peu 
aigus, saillants. Elytres en ovale allongé, assez étroites, 
légèrement convexes; d'un bleu-verdâtre foncé, avec 
toute la base, jusqu'au milieu où au liers, d’un rouge- 
testacé : bord infléchi de la couleur du corps; stries bien 
marquées, assez fortement ponctuées, effacées en arrière, 
la septième le plus souvent nulle ou peu marquée; deux 
points enfoncés sur le troisième intervalle, le premier en- 
viron au tiers, et le second aux deux tiers. Dessous du 
corps d'un noir un peu bronzé. Pattes variant, ordinaire- 
ment d’un roux-testacé, parfois un peu brunâtre ; cuisses 
noires ou brunâtres, au moins à la base; pattes parfois en 
entier d'un testacé-rougeûtre. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 195 


France méridionale, très commun sous les pierres, au 
bord des rivières, des torrents, etc. Italie, Espagne, 
Autriche (Dej.). Suisse (Heer). On le trouve aussi en 
Algérie. 


Variélés principales : 


A. Corps un peu plus étroit; prothorax un peu plus 
long et plus étroit, un peu plus convexe, Tache des ély- 
tres plus circonscrite, n'occupant point toute la base, 
n'atteignant ni le bord externe, ni la suture. 


Midi de la France, Suisse méridionale (Heer.). 


B. Elytres offrant une tache fauve plus ou moins dis- 
tincte sur leur partie postérieure. Pattes tantôt comme 
dans le type, tantôt comme dans la variété C. 


Midi de la France, Agen (M. Laboulbène), Toulouse 
(M. Lespès). 


GC. Forme comme dans le type. Coloration très diffé- 
rente. Tête et prothorax d'un vert-bronzé, parfois un peu 
bleuâtre. Palpes d'un testacé pâle, le pénultième article 
rembruni. Antennes brunes, d'un testacé pâle à la base. 
Elytres d'un testacé-rougcâtre, avec un reflet vert-bronzé 
occupant principalement la suture, le bord et l'extrémité 
des élytres, et, formant une bande transverse (scuvent 
peu marquée), sinuée, commune, aux deux tiers environ. 
Pattes le plus souvent entièrement testacées. 

France, parfois Paris, Autriche, Piémont, Suisse, 
Angleterre. 

M. Désiré Boulard m'a communiqué un individu de 
cette dernière variété, remarquable par sa tête et son pro- 
thorax d'un cuivreux-violet brillant. 


124 ANNALES 


Mota. Cette espèce, au premier abord si distincte et si 
tranchée , est cependant très variable, et je lui réunis 
l'obsoletum sans le moindre doute, heureux, au contraire, 
d'avoir saisi leurs analogies et trouvé les passages pour 
justifier leur réunion. 

Je lui réunis aussi le 2. scapulare, Dej., et je ne m'é- 
tendrai pas d'avantage là-dessus, faisant observer seule- 
ment, que l’on trouve la variation de tache sans la varia- 
tion de prothorax, et qu'on la rencontre également dans 
le B. eques. 

La réunion du 2. obsoletum avec le trieolor peut pa- 
raître plus surprenante, mais je ferai remarquer que leur 
forme est la même, et que si Dejean avait saisi leurs ana- 
logies, il aurait dû les placer l'un à côté de l’autre. Ma 
variété B. commence le passage pour la coloration des 
élytres, la tache postérieure d'abord à peine apparente, 
devient de plus en plus grande et distincte, la couleur 
testacée devient moins rouge, envahit bientôt toute l'é- 
lytre, et ne laisse que la suture et une bande transverse 
postérieure d’un vert-bronzé, qui s'efface un peu à son 
tour, et nous donne tout à fait le type obsoletum. La cou- 
leur du dessus du corps devient en même temps de plus 
en plus verte, et, quant à la coloration des pattes et des 
antennes, elle varie beaucoup; j'ai pu voir, entre autres, 
des types tricolor à pattes entièrement testacées, des types 
obsoletum offrant, au contraire, les cuisses noirâtres. 
Enfin, je crois intéressant d'ajouter, que chez l'obsoletum 
on retrouve les mêmes variations de stries plus ou moins 
fortes, d'angies postérieurs du prothorax droits, ou un 
peu aigus, etc., et que j'ai vu des individus à tache posté- 
rieure grande, bien marquée, offrir sur leur partie anté- 
rieure la variété de tache du scapulare. 

Les deux types se retrouvent le plus souvent dans les 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 195 


mêmes pays et dans les mêmes localités; par exemple, en 
Autriche, en Suisse et dans le midi de la France. 


Observations. La synonymie du 2. testaceum, Sturm, 
n'offre plus de doute, depuis que M. Schaum a constaté, 
d’après l'exemplaire type de la collection Megerle, que 
c'est un individu (ämmaturus) de V'obsoletum. 

Le Révérend Dawson m'ayant obligeamment commu- 
niqué le type de son Peryphus neglectus, je n'ai pu le 
séparer du Z. obsoletum, Dej., et lui-même l'a depuis 
réuni à ce dernier, dans un catalogue des espèces d'An- 
gleterre, qu'il a eu la bonté de me communiquer. 


Le Carabus cursor, Fabr. Syst. el. p. 206. 196. 1801, 
a été rapporté récemment au £. obsoletum, Dej., (B. tri- 
color, C.), mais je ne peux admettre cette synonymie, 
car la description de Fabricius ne convient aucunement à 
cette variété. 


75. B. sAXATILE. 


Obscure viridi-æneum, depressum; thorace subcordato, 
basi punctulato ; elytris elongato-ovatis, parallelis, fortiter 
punctato=striatis, strits omnibus, apice etiam, distinctis; 
maculis duabus magnis rufo-testaceis ; antennarum arti- 
culis tribus basalibus pedibusque rufo-testaceis ; femoribus 
brunneis; palporum articulo penultimo obscuro. 


Bembidium saxatile. Gy1. ns. suec. 1v. App. p. 406. 
7-8. 1827. — Dei. Spec. v. p. 119.73. 1831. —: Id. 
Icon. 1v. p. 385. 47. pl. 214.5. 1834. — Sahlb. Ins. fen. 
1. p. 194. 12. 1834. — Heer. Faun. helv. p. 130. 26. 
1838. — Zett. Ins. lap. p. 26. 12. 1838. — Schiod. Dan. 
el. p. 336. 10. 1840. 


Peryphus saxatilis. Steph. Il. n. p. 12. 3. 1899. — 


126 ANNALES 


Id. Ill.:v..p.385..3. 1832. — Id. Man. p..54. 410. 
1839. 


Var. À. Elytris pallidioribus, maculis testaceis majo- 
ribus; femoribus vix brunneis aut rufo-testaceis. 


Peryphus elegans. Stéph. I. vi: p::38673"2.e1889% 
— Id. Man. p.04. 411. 1839. 


Bembidiuni saxatile. Sah]b, Ï. c. var. 8. 1834. 
Long. 0,004-0,0047. Larg. 0,0014-0,0016. 


Dessus d'un vert-bronzé obscur. Palpes d’un brun- 
roussâtre, le pénultième article noirâtre. Antennes ordi- 
nairement brunâtres, les trois premiers articles et la base 
des deux suivants d'un roux-testacé. Sillons frontaux 
ordinairement un peu ponctués-rugueux. Prothorax dé- 
primé, plus large que la tête, un peu plus large que long, 
assez rétréci en arrière et arrrondi sur les côtés en avant, 
subcordiforme; impression transverse antérieure bien 
marquée, la postérieure assez forte, ponctuée; fossettes 
des angles postérieurs bien marquées, arrondies, assez 
profondes; ligne longitudinale médiane n'’atteignant 
point distinctement la base; angles postérieurs droits. 
Elytres étroites, assez allongées, parallèles, déprimées et 
presque planes en dessus; d’un vert-bronzé obscur, of- 
frant chacune deux taches, parfois peu tranchées, d'un 
testacé-rougeûtre, la première disposée à peu près comme 
dans le 2. ustulatum, Lin. (rupestre, Dej.), la seconde 
moins oblique, moins longue, un peu arrondie; fortement 
ponctuées-striées, stries un peu moins marquées en ar- 
riére, distinctes, même la septième, dans toute leur lon- 
gueur. Pattes d'un testacé-roussätre ; cuisses ordinaire- 
ment plus ou moins brunûtres. 


Finlande, Angleterre, Suède, Russie méridionale 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 127 


(Dej.). Laponie (Zett.). Danemark (Schiod ). Suisse 
(Heer.). 


Var. A. Coloration des élytres plus claire, taches plus 
grandes, plus apparentes, testacées ; rebord, suture assez 
étroitement, une bande transverse médiane et l’extré- 
mité des élytres, d’un brun-bronzé. Cuisses parfois non 
ou à peine brunâtres. 


Communiquée d'Angleterre, par M. Javet et le Rév. 
J. P. Dawson. 


Nota. Le prothorax varie un peu pour la longueur. La 
coloration des antennes varie aussi parfois; le Rév. 
Dawson m'a communiqué deux individus à antennes co- 
lorées comme dans le 2. Bruxellense, c'est-à-dire d’un 
brun-noir, avec le premier arliele et la base des trois 
suivants d'un roux-testacé. 


76. B. o8Loncum. 


Viridi-æneum; thorace convexo, subangustato, sub- 
oblongo-cordalo, basi obscure punctulato ; elytris depres- 
sis, elongatis, profunde punctato-striatis, striis postice 
obsoletis, externis distincte impressis, maculis duabus ma- 
gnis rufo-testaceis ; antennarum articulis tribus basalibus 
pedibusque rufo-testaceis; femoribus nigro-piceis; palpis 
mazxillaribus articulo penultimo obseuro. 


Bombidium oblongum. Dej. Spec. v. p. 119. 74. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 387. 40. pl. 214. 6. 1834. — Putz. 
Stett. ent. p. 140.9. 6° année. 1845. 


Long. 0,005. Larg. 0,002. 


Forme se rapprochant de celle du B. fluviatile, Corps 
étroit, allongé; dessus vert-bronzé. Palpes obscurs, rous- 


128 ANNALES 


sâtres à la base. Antennes d’un brun obscur, leurs trois 
premiers articles et la base des deux suivants d'un roux- 
testacé. ‘Fête étroite et petite. Prothorax à peu près 
comme chez le fuviatile, mais un peu moins étroit, ordi- 
nairement un peu plus court, strie des fossettes posté- 
rieures un peu moins proche du bord externe; base offrant 
en dessus quelques petits points enfoncés peu marqués; 
angles postérieurs de même peu saillants. Elytres nota- 
blement moins convexes, déprimées en dessus, allongées, 
oblongues, offrant quatre taches d'un roux-testacé , dis- 
posées comme dans le 2, ustulatum, Lin. (rupestre, Dej.); 
striées-ponctuées comme chez le 2. fluviatile, mais les 
points des stries moins gros et moins forts, celles-ci un 
peu moins effacées en arrière, comme chez Île rupestre, 
Dej., la seplième moins marquée, mais cependant dis- 
tincte. Dessous du corps noir. Cuisses d'un noir-brun, 
leur extrémité, les jambes et les tarses, d’un roux-testacé. 
Midi de ja France. 


Gette espèce se distingue facilement de toutes les 
autres, par la forme de son prothorax , ainsi que le Z. 
fluviatile, avec lequel on ne peut du reste la confondre. 
J'ai décrit le 2. oblongum sur un type de la collection 
Dejean, que M. de la Ferté-Sénectère a eu la bonté de 
me communiquer. 


77. B. misriNcuENpun. 


F'iridi-æneum, depressum ; thorace brevi, subcordato, 
basi obscure punctulato ; elytris oblongo-ovatis, profunde 
punctalo-striatis, striis postice obsoletis, 7* distincta, ma- 
culis duabus magnis rufo-testaceis ; antennarum articulis 
tribus basalibus pedibusque rufo-testaceis ; femoribus brun- 
neis; palpis maxillaribus articulo penultimo obscuro. 

Long. 0,005-0,0056. Larg. 0,0018-2. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 129 


Dessus vert-bronzé. Palpes d'un testacé-brunâtre, leur 
pénultième article brun. Antennes d'un noir-brun, les 
trois premiers articles et la base des deux suivants d'un 
roux-testacé, toutefois, l'extrémité du troisième est un 
peu rembrunie. Prothorax voisin de celui du 2. ustulatum, 
Lin. (rupestre, Dej.), mais encore moins convexe, assez 
largement arrondi sur les côtés en avant, assez fortement 
rétréci en arrière, subcordiforme, offrant des rides ondu- 
leuses transverses légères, assez sensibles ; ligne longitu- 
dinale médiane bien marquée; impression transverse 
postérieure un peu plus forte ; base obscurément ponctuée 
en dessus, fossettes des angles postérieurs bien marquées, 
bistriées, arrondies, moins profondes que dans le 2, fe- 
moralum, Sturm ; angles postérieurs droits. El ytres ovales- 
oblongues, un peu plus allongées et plus planes que dans 
le B. ustulatum, Lin. (rupestre, Dej.), fortement et }ro- 
fondément ponctuées-striées, strics effacées en arrière, les 
extérieures bien marquées : la seplième ordinairement 
bien distincte; taches testacées grandes, bien distinctes. 
Pattes d’un testacé-roussâtre, cuisses brunes, 

J'ai reçu en don, de la complaisance de M. Gaubil, 
quelques espèces de Bembidium , parmi lesquels se trou- 
vaient quatre individus bien tranchés, pris sur les bords 
du Rhin, aux environs de Strasbourg, sur lesquels j'ai 
établi cette espèce. J'en ai vu depuis, dans la collection 
de M. Chevrolat, quelques autres exemplaires provenant 
aussi de M. Gaubil. 

Voisin du Bruxellense et de l'ustulatum, Lin. (rupestre, 
Dej.), il diflère essentiellement du second par son corps 
déprimé, ses cuisses brunes, ses palpes plus obscurs, son 
prothorax plus plan, obscurément ponctué à la base, ses 
élytres un peu plus longues; du preinier par sa taille plus 
grande, la coloration différente de ses antennes, ses siries 


130 ANNALES 


plus profondes, moins effacées en arrière, les externes 
mieux marquées, son prothorax obscurément ponctué à 
la base, etc. 


78: B. BauxELLENSE. 


Viridi-æneum, subdepressum ; thorace brevi, subcordato, 
basi distincte punctulato; elytris oblongo-ovatis, fortiter 
punctato-strialis, strüs postice obsoletis , 7* tenui, maculis 
duabus magnis testaceis ; antennarum articulo primo, se- 
quentibus basi, pedibusque rufo-testaceis, femoribus brun- 
neis vel obscuris, palporum articulo penultimo obscuro. 


Bembidium femoratum. Gy1. Ins. Suec. 1v. App. p. 406. 
7-8. 1827. — Sahlb. Ins. fen. 1. p. 194. 11. 1834. — 
Zett. Ins. lap. p. 25. 11. 1838. — Schiod. Dan. el 
p. 336.9. 1840. 


Bembidium rupestre. var. 8. Zeit. Faun. lap. p. 8. 
1828. 


Bembidium PBruxellense. Wesm. Bull. Acad. Bruxel. 
p. 47. 1835. — Putz. Stett. entom. p. 140. 7. 1845. 


Bembidium obscurum. Redt. Faun. Austr. p. 111 1849. 
Long. 0,004-0,0047. Larg. 6,0015-0,0017. 


Voisin du 2. femoratum, Sturm, il s'en distingue néan- 
moins assez facilement. Palpes semblables. À ntennes d’un 
noir-brun, le premier article et la base des suivants d’un 
roux-testacé. Prothorax à peu près comme chez ce der- 
nier, mais distinctement ponctué à la base, ses angles 
postérieurs souvent un peu aigus ; élytres moins allongées, 
moins étroites, ovales oblongues, d'un vert-bronzé légé- 
rement brunâtre, offrant chacune deux taches testacées, 
disposées à peu près comme dans le 2. ustulatum , Lin. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 131 


(rupestre, Dej.), la seconde plus apparente, paraissant 
moins allongée et plus arrondie; fortement ponctuées- 
strices, stries effacées postérieurement, un peu plus que 
dans le rupestre, Dej., moins que dans le femoratum, 
Sturm : la septième légère ou peu marquée. Pattes comme 
chez le B. femoratum. 


Cette espèce, confondue par Gyllenhal, Sahlb., etc. 
avec la suivante, est généralement répandue dans tout le 
nord de l'Europe; on la trouve en Laponie, Finlande, 
Suéde, Danemark, etc.; en Angleterre, Ecosse, Belgi- 
que, aux environs de Bruxelles ; j en ai reçu de M. Gaubil 
un exemplaire pris à Bitche, dans la Moselle, et M. Désiré 
Boulard men a communiqué un individu provenant de 
Beauvais, dans le département de l’Oise. 


Nota. Il est à remarquer que dans cette espèce, la 
dilatation de la couleur suturale a lieu juste au miliea des 
élytres, tandis qu’elle se trouve derrière le milieu dans le 
PB. femoratum. 


Parfois sa couleur vert-bronzé devient d'un noir- 
bronzé ou même entièrement noire, c'est assurément sur 
cette variété que M. Redtenbacher a établi son 2. 
obscurum. 


79. B. FEMORATUM. 


Viridi-æneum, subdepressum; thorace breve, subcordato, 
basi obscure punciulato ; elytris elongato-ovatis, subtiliter 
punctato-striatis, striis postice obsoletioribus , 7* nulla: 
maculis duabus majoribus testaceis; antennarum articulis 
duobus primis aut primo tantum ; sequentibus basi, pedi- 
busque rufo-testaceis, femoribus brunneis vel obseuris, 
palporum articulo penultimo obseuro. 


132 ANNALES 


Buaprestis ustulatus. Fourer. Ent. Paris. p. 46. 21. 
1785. 

Carabus ustulatus. Oliv. Ent. 3. G. 55. p. 109. 152. 
pl. 9.104. 1795. 

Buprestis chlorocephalotes femina? Voët. Ed. Panz. 2. 
p. 7221pl85. 2111791: 

Elaphrus rupestris. 8. Duft. lc. p. 212. 1812. 

Bembidium femoraturr. Sturm. Deut. ins. vr. p. 117. 
6. tab. cuv. 8. 1825. — Dej. Spec. v. p. 116. 71. 1831. 
— Id, Icon. 1v. p.383. 45. pl. 214. 3. 1834.— Lacord. 
Fauu. Paris. p. 278. 16. 1835.— Erichs. Kæf. Brand. r. 
ps: 430:/14::1832::— Heer. Fann.-helv. ,p:1199:12% 
1838. — L. Duf. Excurs. ent. p. 27. 107. 1843. — 
Putz. Stett. ent. p. 139. 6. 1845. — Küst. Kaf. Eur. 
fasc. vin. 39. 1847. — Redt, Faun- Austr. p. 111. 
1849. 


Peryphus femoratus. Steph. HI. n. p. 12. 1. 1829. — 
Id. v. p- 984. |. 1832. — Id. Man. p- 94. 405. 1839. 


Bembidium cruciatum. 8. Schiod. Dan. el. p. 337. 11. 
1840. 


Le Bupreste quadrille à corselet rond et étuis striés. 
Geof.-Hist:.ins. 1. p.151. 20. 1762: 


Var. À. Ælytris fortiter punctato-striatis, striis postice 
obsoletis, externis subtilioribus, 74 nulla; maculis duabus 
magnis rufo-testaceis ; antennarum articulis tribus basali- 
bus rufo-testacets. | 

Long. 0,004-0,005. Larg. 0,0015-0,002. 


Plus étroit et un peu plus plan que le 2. ustulatum, 
Lin. (rupestre, Dej.). Dessus vert-bronzé. Palpes obscurs, 
ou d’un brun-testacé, le pénultièine article d'un noir- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 133 


brun. Antennes d'un noir-brun, les deux premiers articles 
ordinairement, parfois seulement le premier et la base des 
suivants, d'un roux-testacé. Prothorax en général moins 
largement arrondi sur les côtés en avant que dans le Z. 
ustulatum, Lin., plus large à la base, celle-ci non ou très 
obscurément ponctuée en dessus; impression transvérse 
postérieure un peu plus forte et plus enfoncée, fossettes 
des angles postérieurs un peu plus larges et plus pro- 
fondes, ordinairement bistriées. Elytres plus étroites, 
plus allongées, moins ovales, d’un testacé pâle ou blan- 
châtre, couleur suturale d'un noïr-brunâtre un peu 
bronzé arrivant jusqu'aux trois quarts postérieurs seule- 
ment, triangulairement étendue sur la base, dilatée der- 
rière le milieu en une grande tache qui de chaque côté 
émet une branche atteignant le bord externe, rebord et 
extrémité des élytres de la même couleur; stries bien 
moins marquées que chez le 2. ustulatum, Lin., assez 
fines, surlout les externes, moins fortement ponctuées, 
presque entièrement effacées en arrière, la septième nulle 
ou à peine marquée. Pattes d’un testacé-roussâtre, cuisses 
brunes ou obscures. 

Cette espece est communément répandue (contraire- 
ment à la précédente) dans toute l'Euroje tempérée. Elle 
est commune sous les petites pierres, au bord de la Seine; 
on la trouve en France, Suisse, Allemague, Autriche, 
etc.; en Espagne (Dej.). Cependant l'une n'exclut pas tou- 
jours l'autre, car, par exemple, le 2, femoratum, Sturm, 
est répandu en Angleterre, et l’on y trouve aussi le 
Pruxellense. 


Var. À. Elytres ordinairement moins étroites, plus 
ovalaires, d’un vert-bronzé obscur, offrant quatre taches 
d’un roux-testacé, la première un peu allongée, la seconde 


2e Série, TOME x. 9 


134 ANNALES 


oblique; stries internes fortes, bien marquées, un peu 
effacées postérieurement, les externes faibles, sixième or- 
dinairement légère, peu marquée, la septième nulle; les 
trois premiers articles des antennes et la base du suivant 
d’un roux-testacé ; cuisses offrant une grande tache oblon- 
gue noire ou obscure dans leur milieu, parfois comme 
dans le type. 

Gette variété remarquable existe dans quelques collec- 
tions méridionales, sous le nom de B. Bualei, L. Duf., 
inédit; je l'avais d'abord, sous le nom de 2. puellum, 
considérée comme une espèce nouvelle provenant des 
Pyrénées, des environs de Lyon, et parfois d'Angleterre, 
mais ayant eu lieu d'étudier un plus grand nombre d'in- 
dividas, jai rencontré des variations, et n'ai plus pu la 
séparer du 2. femoratum, auquel la joignent tous les pas- 
sages. 

Elle se rapproche du Bruxellense par sa coloration et 
ses stries fortement marquées, mais s'en distingue par son 
prothorax obscurément ponctué à la base, les stries des 
élylres un peu moins effacées en arrière, les externes plus 
lègères, ou même eflacées;, enfin, par la couleur des 
antennes. 


Nota. Le prothorax, dans cette espèce, offre ses angles 
postérieurs, tantôt plus où moins droits, parfois sensible- 
ment aigus; la ligne longitudinale médiane tantôt atteint 
et tantôt n'alteint pas distinctement la base. Sa forme 
varie aussi parfois, surtout dans la variété A. 

Quoique M. Schaum rapporte le Peryphus femoratus, 
Steph. |. c. au Bruxellense, d'après les types eux-mêmes 
de l’auteur anglais, je préfère le rapporter au 2. femo- 
ratum, Sturm, car évidemment Stephens a confondu ces 
deux espèces voisines, et sa description convient mieux à 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 135 


celle-ci. Quant à ses types, ils ont, on le sait, bien moins 
de valeur que n'en auraient ceux d'un auteur conscien- 
Cieux. 


S0. B. proMIOïiLESs. 


Nigrum, subdepressum ; thorace subcordato, basiobscure 
punctulato; elytris oblongo-ovatis, subtilius punctaio- 
striatis, strüs postice obsoletis, 74 nulla ; nigris æ@1160- 
micantibus, maculis duabus magnis pallide testaceis ; an- 
tenrarum articulis tribus basalibus pedibusque testaceis 
femoribus branneiïs, palpis maxillaribus articulo penultimo 
apice subinfuscato. 


Long. 0,0056. Larg. 0,0021. 


Fête et prothorax d'un noir Juisant, obscur. Palpes 
testacés, le pénultiènie article légèrement rembruni au 
soinmet. Antennes d'un brun obseur, les trois premiers 
articles et la base des deux suivants d’un roux-testacé. 
Prothorax peu convexe, plus large que la tête, plus large 
que long, un peu moins court que dans le 2. ustulatun, 
Lin. (rupestre, Dej.), largement arrondi sur les côtés en 
avant, plus resserré à la base, ligne longitudinale médiane 
plus fine, mais cependant bien marquée et atteignant la 
base ; impressions transverses peu marquées, fossettes 
des angles postérieurs moins larges, moins fortes, bis- 
triées, base obscurément ponctuée, angles postérieurs 
inoins saillants. Elytres ovales-oblongues, plus planes 
que dans le 2. ustulatum, Lin., d'un noir obscur, avec un 
reflet vert-bronzé, offrant chacune deux taches très tran- 
chées d’un testacé pâle, la première humérale grande, 
atteignant intérieurement la troisième strie, et occupant 
en longueur environ le tivrs de l’élytre, la seconde sur le 
tiers postérieur, un peu oblique et oblongue, moins ce- 


136 ANNALES 


pendant que dans l’ustulatum, Lin.; stries très fines , plus 
encore que dans le Z. femoratum, Sturm, à points très 
petits, très légères et effacées en arrière, où leurs traces 
sur Ja tache testacée sont assez distinctement formées par 
de petits points; stries externes faibles, la septième nulle; 
deux points enfoncés sur le troisième intervalle, le second 
trés petit. Dessous du corps d'un noir légèrement bronzé. 
Paites testacces, cuisses brunâtres, leur extrémité tes- 
tacée. 

J'ai décrit cette espèce remarquable sur un individu, 
communiqué par mon ami M. Léon Fairmaire, et envoyé 
de Sicile par M. Benoit. 


81. B. nispanicum. 


V'iridi-æneum, convexiusculum ; thorace cordato, antice 
latius rotundato, basi fortiter coarctato, obscure punctu- 
lato; elytris oblongo-ovatis, fortiter punctato-striatis , 
striüis posiice obsoletioribus, 7* nulla; pallide testaceis, 
fascia pone medium transversa, valde sinuata, fusco- 
œnea ; antennarum articulis tribus basalibus, palpis pedi- 
busque pallide testaceis. 


Bembidium Hispanicum. Dej. Spec. v. p. 116. 70. 
1831. —— Id. Icon. 1v. p. 382. 44. pl. 214. 2. 1834. 


Long. 0,005-0,0055. Larg. 0,0018-0,002. 


Voisin du B. Andreæ, Fabr. Palpes entièrement tes- 
tacés. Antennes d'un testacé-brunûtre, pâles à la base. 
Prothorax (pl: 13. 9 ) de forme différente, un peu con- 
vexe, très largement arrondi sur les côtés en avant, brus- 
quement et fortement resserré à la base, cordiforme ; 
ligne longitudinale médiane atteignant le plus souvent 
distinctement la base, fossettes des angles postérieurs 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 137 


notablement plus petites et moins profondes, base de 
même obscurément ponctuée. Elytres de même forme 
(t. 9, pl. 13 8.),un peu plus convexes, d’un testacé pâle, 
étroitement ou même obscurément bordées de brunätre, 
offrant derrière le milieu une bande transverse fortement 
sinuée, d'un brun obscur légèrement bronzé, paraissant 
un peu former le V au milieu, suture rougeñtre antérieu- 
rement; stries à peu près comme dans le 8. 4ndreæ, 
points un peu plus gros, mais en outre beaucoup plus 
effacées en arrière, surtout extérieurement, plus même 
que dans le concinnum. Pattes d’un testacé pâle. 

On le trouve dans le midi de la France (Dej.), en Es- 
pagne et aussi en Algérie. 

Nota. La bande transverse des élytres est formée par 
la partie postérieure de la tache dilatée du 2. /ndreæ et 
par ses branches latérales; la partie antérieure effacée est 
remplacée par une leinte rougeatre, parfois d'un brun- 
rougeâtre clair. 


82. B. Anprez. 


Viridi-æneum, depressiusculum; fhorace subcordato, 
basi obscure punctulato; elytris oblongo-ovatis , fortiter 
punctato-striatis, striis postice obsoletis, 72 nulla, testaceis, 
sutura fusco-ænea, pone medium dilatata et versus latera 
transversim producta ; postice rotundatim abbreviata; an- 
tennarum articulis tribus basalibus palpis pedibusque- 
teslacers. 


Carabus Andreæ. Fabr. Mant. 1. p. 204. 101. 1787. 
— Id. Ent. Syst. 1. p. 162. 165. 1792. — Id. Syst. el. 
p: 204. 185. 1801. — De Vil. Lin. ent. 1. p. 380. 90. 
1789. — Gimel. Lin. S. N.1. p. 1979. (44. 1789. — 
Oliv. Encycl. méth. t, 5. p. 350. 138. 1790. 


135 ANNALES 


Carabus littoralis. var. Oliv. Ent. t. 3. G. 35 p. 110. 
153: pl. 14. 103. 1795. 


Elaphrus rupestris. var. Herbst. Col. t. 10. p. 237. 8. 
1806. — Duft. le. p. 212. var. 9. 1812. 


Bembidium cruciatum. Dej. Spec. v. p. 114. 69. 1831. 
— Id. Icon. iv. p. 380. 42. pl. 214. 1. 1834. — Lacord. 
Faun. Paris. p. 277. 15. 1835. — Ramb. Faun. Andal. 
1. p. 141.8. 1837. — Schiod. Dan. el. p. 337. 11. 1840. 
— L. Duf. Excurs. ent. p. 36. 106. 1843. — Putz. Stett. 
ent. p. 137. 3. 1845. — Eucas. Expl. Ale. Art. 5° livr. 
p. 84. 232. 1846. 


Peryphus cruciatus. Casteln. H. nat. Col. 1. p. 154. 4. 
1840. 


Bembidium femoratun. var. cruciatum. Heer. Faun- 


belv. p. 130. 27. 1838. 


Bembidium nigricolle. Redt. Faun. Austr. p. 111. 
1849, 


Long. 0,0052-0,0057. Larg. 0,0019-0,0021. 


Dessus d'un vert-bronzé assez clair. Palpes entièrement 
testacés. Antennes d'un brun-roux, leurs trois premiers 
articles et la base des deux suivants testacés, parfois d'un 
roux-lestacé, plus pâles à la base. Prothorax encore moins 
convexe que dans le Z. ustulatum, ordinairement plus 
étroit, proporlionellement un peu plus long, moiïns ar- 
rondi en avant sur les côtés ; impression transverse pos- 
térieure forte, enfoncée; ligne longitudinale médiane, au 
moins en général, n’atteignant point la base, ou du moins 
devenant indislincte; fossettes des angles postérieurs un 
peu plus larges et plus profondes, offrant une strie dans 
leur fond; base très obscurément ponctuée en dessus. 
Elytres (1.9,pl.13.6.) plus planes; taches dilatées, de sorte 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 139 


que les élytres sont d'un testacé plus ou moins pâle, étroi- 
tement bordées de noir, avec la suture d’un noir-verdâtre, 
dilatée derrière le milieu en une grande tache noire émet- 
tant de chaque côté un rameau qui aiteint le bord externe; 
la suture est noire jusqu aux trois quarts postérieurs seu- 
lement, où la couleur se termine en s'arrondissant un peu; 
stries moins fortes que dans le 2. ustulatum, Lin., à points 
plus petits, plus effacées vers l'extrémité, la septième or- 
dinairement nulle. Pattes entièrement testacées, parfois 
assez pâles. 


France, principalement méridionale; Espagne, Corse, 
Sicile, Grèce, Turquie. — Suède, Allemagne, Autriche, 
Russie (Dej.). Danemark (Schiod.), etc. On la trouve 
aussi en Algérie, 


Nota. Je considère le 2. nigricolle de M. Redtenbacher 
comme une variété noirâtre de cette espèce, d'autant plus 
qu'il n'indique pas dans son ouvrage le Z. Andreæ F. 
(cruciatum, Dej.), et que, d'après Dejean, entre autres, on 
le trouve cependant en Autriche. 

La tache des élytres est parfois brunâtre, parfois peu 
marquée ou même effacée en grande partie, 


83. B. conciNnum. 


Viridi-æneum, depressiusculum; thorace brevi, sub- 
cordato, basi obscure punctulato, leviter strigoso ; elytris 
elongato-ovatis, parallelis, fortiter punctato-striatis , striis 
postice obsoletioribus, 72 nulla; pallide testaceis, sutura 
nigro-ænea, latiore, medio dilitata, nec vero transversim 
producta, postice. truncata; antennarum articulis tribus 
basalibus, palpis pedibusque pallide testaceis. 


Peryphus concinnus. Steph IN pe R2MNTRINE 


140 ANNALES 


Id. El. v. p. 385. 2. 1832. — Id. Man. p. 54. 406. 
1839. 


Bembidiun eoncinnum. Putz. Stett. ent. 1845. p. 138. 
4. 1845. 


Peryphus maritimus. Steph. Man. p. 54.407. 1839. 
Long. 0,065-0,0052. Larg. 0,0018-0,0019. 


Plus étroit que le B. Andreæ, Fabr., et proportionnel- 
lement plus allongé. Palpes et antennes entièrement tes- 
tacés, les trois premiers articles de ces dernières pâles. 
Prothorax sensiblement plus court, plus large, surtout 
à la base, plus arrondi sur les côtés en avant, fossettes des 
angles postérieurs moins profondes, bistriées, base légè- 
rement rugueuse (un peu plus large aussi que dans l'ustu- 
latum, Lin.). Elytres (t.9, pl. 13. 7.) proportionnellément 
plus longues que dans le BP. Andreæ, Fabr., leurs côtés 
parallèles, d'un testacé pâle, tache plus tranchée, plus 
large sur la suture à la base, occupant les trois premiers 
intervalles, arrivant de même jusqu'aux trois quarts pos- 
térieurs, où elle est tronquée et non arrondie; dilatée 
juste au milieu, de sorte qu’elle couvre là les quatrième 
et cinquième intervalles, rarement plus large, et vague- 
ment répandue jusqu’au bord externe; stries un peu plus 
fortes, les points un peu plus gros, mais beaucoup plus 
effacées vers l'extrémité. Pattes d’un testacé pâle. 

Cette espèce paraît habiter particulièrement dans Je 
voisinage des eaux salées; on la trouve sur les bords de 
l'Océan, dans les lieux recouverts par la marée. Elle se 
rencontre en Angleterre, en Belgique et dans le nord de 
la France : Eu, Dieppe, etc. 


Nota. Je crois devoir rapporter à cette espèce le Pery- 
phus concinnus, Steph., malgré que M. Schaum nous 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 141 


dise, d'après le type, quil lui paraîtappartenir au Sruxel- 
lense ; la description, en effet, me semble caractériser le 
concinnum, Pulz., d'après ces mots: « # is smaller, il est 
plus étroit, etc.; » la disposition des taches mentionnées 
par Stephens lui convient bien aussi; et comment, d'ail- 
leurs, avoir confiance dans les types d’une collection qui, 
sous le même nom (celui de P. maritimus, par exemple), 
réunit et confond, comme nous l’apprend M. Schaum, 
deux Bruxellense, un concinnum, et enfin un ustulatum, 
Lin. (rupestre, Dej.), espèces cependant bien distinctes. 


84. B. LusiranicuM. 


. Wiridi-æneum, subdepressum ; thorace brevi, subcor- 
dato, basi leviter strigoso, obscure punctulato ; elytris 
elongatis, valde parallelis, fortiter purrctato-striatis, striis 
postice obsoletioribus, 7% nulla; nigro-æneis, maculis 
duabus, humerali angustata, rufo-testaceis ; antennarum 
articulis tribus basalibus palpisque pallidis, pedibus testa- 
cets. 


Bembidium Lusitanicum. Putz. Stett. ent ON EC EN 
1845. 


Var. À. Macula elytrorum postica nulla. 
Long. 0,0053. Larg. 0,0017. 


Plus étroit que le B. ustulatum, Lin. (rupestre, Dei.), 
Palpes d'un testacé pâle. Antennes d’un roux-testacé, 
leurs trois premiers articles pâles. Prothorax plus court 
que chez ce dernier, plus large à la base, impression 
transverse postérieure fortement marquée et enfoncée, 
disque offrant de légères rides onduleuses transverses plus 
sensibles, ligne longitudinale médiane plus forte; base 
un peu ridée, assez obscurément ponctuée, angles posté- 


142 ANNALES 


rieurs un peu plus saillants, Elytres allongées, parallèles, 
plus encure que chez le concinnum, d'un noir un peu 
vérdâtre et bronzé, offrant une tache humérale étroite, 
allongée, d'un roux-testacé, et vers les trois quarts une 
autre bien moins apparente, leur ‘extrémité aussi un peu 
testacée; stries fortes, bien marquées, leurs points plus 
petits que dans l’ustulatum, Lin., beaucoup plus effacées 
en arrière, autant que chez le concinnum, la septième 
nulle. Pattes entièrement testacées. 


Portugal À 


Var. A. Tache postérieure des élytres totalement ef- 
facée et nulle. 

J'ai vu deux individus de cette espèce dans la collec- 
tion de M. Deyrolle, ils ne s’écartaient en rien de la 
description de M. Putzeys, si ce n'est par leurs palpes 
entièrement testacés, et doivent évidemment appartenir 
à son Lusitanicum. 


85. B. FLUVIATILE. 


V'iridi-æneum, convexum ; thorace angustato, oblongo- 
cordato, basi punctulato; elytris elongatis, fortius extus 
quoque punctato-striatis, striis postice obsoletis, maculis 
duabus magnis rufo-testaceis ; antennarum articulis tribus 
basalibus pedibusque rufo-testaceis ; palpis maxillaribus ar- 
ticulo penultimo apice infuscato. 


Bembidium fluviatile. Dej. Spec. v. p. 113. 68. 1831. 
— Id. Icon. iv. p. 379. 42. pl. 213. 6. 1834. — Lacord. 


Faun. Paris. p.:277. 14. 1835. — Heëer. Faun. helv. 
p. 129. 26. 1838. — Putz. Stett. ent. p. 137. 2. 1849. 


Long. 0,0055-0,006. Larg. 0,0019-0,0021. 


DE Li SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 143 


Corps plus étroit, plus allongé et plus convexe que 
dans le 2. ustulatum, Lin. Palpes et antennes semblables. 
Tête plus étroite et plus petite. Prothorax convexe, étroit, 
allongé, oblong, aussi long que large, rétréci en arriére, 
cordiforme; impression transverse postérieure plus forte, 
ligne longitudinale médiane n'atteignant pas ou attei- 
gnant moins distinctement la base, celle-ci moins ponc- 
tuée en dessus, plus obliquement coupée sur les côtés ; 
fossettes des angles postérieurs moins larges et moins ar- 
rontlies, ceux-ci peu saillants. Elytres convexes, allongées, 
oblongues, tachées à peu près comme dans l'espèce sui- 
vanle, taches un peu plus grandes et plus distinctes; 
stries à peu près semblables, un peu plus effacces posté- 
rieurement, points un peu plus gros, surtout pour les 
externes dont les points sont un peu plus forts, ou du 
moins aussi forts que ceux des stries internes; septième 
strie ordinairement bien marquée. Dessous et pattes 
comme dans l'ustulatum, Lin.; cuisses assez souvent un 
peu brunâtres à la base. 

France, Paris; Thuringe. Suisse (Heer). Espagne, 
Autriche (Dej.), ete. 


86. B. usTuLATuM. 


Viridi-æneum, subdepressum; thorace brevi, subcor- 
dato, basi distincte punctulato; elytris oblongo-ovatis, 
profunde punctato-striatis, striis postice obsoletis , septima 
tenui, maculis duabus magnis rufo-testaceis ; antennarum 
articulis tribus basalibus pedibusque rufo-testacets, palpis 
mazxillaribus articulo penultimo apice infuscato. 


Carabus (sans nom spécifique). Lin. Faun. suec. 
p.174. 528. 1746. 


144 ANNALES 


Carabus ustulatus. Lin. S. N.1. p. 672. 38. 1767. — 
Müller. Prodrom. p. 78. 844. 1776. — Schrank. Enum. 
p- 216. 406. 1781. — Gmelin. Lin. S. N. 1. p. 1978. 
38. 1789. — De Vil. Lin ent. 1. p. 373. 42. 1789. — 
Oliv. Encycl. méth. t. 5.p. 354. 154. 1790. — Payk. 
Faun. suec. 1. p. 141. 8. 1798. 


Buprestis ustulatus. Fourcr. Ent. Paris. p. 46.21.1785. 


Elaphrus rupestris. Fabr. Mant. 1. p. 188. 3. 1787. — 
Id. Syst. el. 1. p. 246. 9. 1801. — Iilig. Kaf. Preus. 
p. 230. 13. 1798. — Walck. Faun. Paris. 1. p. 61. 7. 
1802. — Herbst. Col. t. 10. p. 237. 8. pl. 174.9. 1806. 
— Duft. Faun. Austr. 11. p. 212. xxvin. 1812. 


Bembidium rupestre. Latr. Hist. nat. 8. p. 225. 8. 
1804. — -Gyl. Ins. suec. 1. p. 19. 7. 1810. — Id. iv. 
App. p- 405.7. 1827. — Sturm. Deut. ins. vi. p. 45. 5. 
1825. — Zeit. Faun. lap. p. 7. 4.1828. — Id. Ins. lap. 
p- 25. 9. 1838. — Dej. Spec. v. p. 111. 67. 1831. — 
Id. Icon. 1v. p. 377. 41. pl. 213. 5. 1834. — Sahib. Ins. 
fen. 1. p. 193. 10. 1834. — Lacord. Faun. Paris. p. 276. 
13. 1835. — Heer. Faun. helv. p. 129. 25. 1838. — L. 
Duf. Excurs. ent. p. 28. 117. 1843. 


Carabus rupestris. De Tigny. Hist. nat. t. 4. p. 61. 
1830. 
Carabus littoralis. Oliv. Ent. t. 3. G. 35. p. 110. 153. 


pl. 9. 103. 1795. — Panz. Faun. Germ. 40. 6. 1789- 
1810.— Marsh. Ent. brit. p. 452. 51. 1802. 


Bembidium littorale. Latr. Gen. 1. p. 184. 3. tab. 6. 
f. 10. 1806. — Id. Nouv. Dict. 2° édit. un. p. 379. 1816. 


Peryphus littoralis. Steph. HI. 11. p. 13. 4. 1829. — 
Id. v. p. 385. 2, c. 1832. — Id. Man. p. 54. 409. 1839. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 145 


Peryphus tetraspilotus. Steph. I. v. p: 3895: 2.b. 
1832. — Id. Man. p. 54. 408. 1839. 


Peryphus rupicola. Kirby. Faun. bor. amer. p. 53. 4. 
1837. 


Bembidium Andreæ. Erichs. Kaf. Brand. 1. p. 129. 
13. 1837. — Schiod. Dan. el. p. 335. 8. 1840. — Putz. 
Stett. ent. p. 137. 1. 1845. — Küst. Kaf. Eur. vur. 38. 
1847. — Redt. Faun. Austr. p. 112. 1849. 


Le Bupreste quadrille à corselet rond et étuis striés. Geof. 
* Hist. des Ins. 1. p. 151. 20. 1762. 


Long. 0,0052-0,0057. Larg. 0,002-0,0021. 


Dessus vert-bronzé. Palpes testacés, le pénultième ar- 
ticle ordinairement un peu brunâtre ou obscur, au moins 
à l'extrémité. Antennes brunes (parfois d'un brun-roux), 
leurs trois premiers articles d'un roux-testacé, ainsi que 
la base des deux suivants. Prothorax subdéprimé, peu 
convexe, plus large que la tête, plus large que long, assez 
fortement rétréci en arrière, subcordiforme, assez large- 
ment arrondi sur les côtés en avant; impression trans- 
verse antérieure légère, la postérieure plus forte, entière- 
ment couverte, ainsi que la base, de petits points enfoncés 
distincts; fossettes des angles postérieurs larges, arrondies, 
assez profondes ; ligne longitudinale médiane forte, attei- 
gnant distinctement la base, disque offrant de très légères 
rides onduleuses transverses; base coupée carrément, 
angles postérieurs droits, assez saillants. Elytres ovales- 
oblongues, peu convexes, deux fois de la largeur du pro- 
thorax à sa base, d'un vert-bronzé-brunâtre, offrant 
chacune deux taches d'un roux-testacé, la première a Ja 
base ne dépassant pas intérieurement la troisième strie et 
occupant en longueur à peu près le tiers de Pélytre; la 


146 ANNALES 


seconde oblongue, un peu plus pâle, placée obliquement 
sur le tiers postérieur ; fortement et profondément striées, 
les points des stries bien distincts, stries, surtout les ex- 
térieures, effacées postérieurement, l'extrémité des deux 
ou trois premières encore assez dislincte, septième strie 
obsolète, peu marquée ; deux points enfoncés sur le troi- 
sième intervalle, le premier au tiers, le second aux deux 
tiers. Dessus du corps d’un noir légèrement bronzé, par- 
fois un peu brunâtre. Pattes en entier d’un testacé un peu 
roussatre. 


Cet insecte est communément répandu dans toute 
l'Europe; on le trouve aussi en Algérie et jusque dans 
l'Amérique boréale. 

Heer mentionne une variété remarquable de cette 
espèce, à taches humérales nulles. Elle doit se rapprocher 
beaucoup du F. lunatum; et, s'en distinguer surtout par 
l'impression transverse postérieure du prothorax moins 
forte et moins enfoncée. Dans le B. lunatum, le prothorax 
est aussi en général un peu plus large, encore plus ar- 
rondi en avant sur les côtés, les fossettes postérieures 
bistrices, etc. Je n'ai point vu cette variété, et, par con- 
séquent, je ne puis garantir quelle appartienne bien au 
BP, ustulatum, Lin. 


Nota. La synonymie de cette espèce très commune est 
cependant diflicile et controversée. M. Putzeys, dans un 
très bon travail sur les espèces voisines du 2, rupestre, 
Dej. (in Stett. ent. 1845), la discute en ces termes : 
« Cette espèce, parmi celles qui s’en rapprochent, la plus 
. amplement répandue, est connue généralement sous le 
nom de £. rupestre. L'on peut avec assurance admettre 
qu'elle fut connue de Linné et Fabricius, mais on n'est 
nullement d'accord sur la question de savoir sous quel 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 147 


nom elle a été décrite par ces auteurs. Illiger pense que 
cette espèce est la Crcindela rupestris, Linné et Fabr., 
mais comme Duftschmid et Erichson lobservent avec 
raison, l'insecte décrit par ces auteurs a les pattes noires, 
caractère qui ne convient à aucune des espèces dont nous 
nous occupons ici, etc. » 

Puis, avec Erichson, M. Putzeys rapporte cette espèce 
au B. Andreæ, Fabr., d'après la collection même de cet 
auteur. 

Certainement M. Putzeys a raison d'affirmer qu'elle 
fut connue de Linné et de Fabricius, et que la description 
de l’immortel naturaliste suédois ne peut lui convenir, à 
cause de ces mots: « magnitudine pediculi majoris, tota 
nigra, etiam pedibus, » mais je ne puis être d'accord avec 
lui sur les autres points. 

L’ÆElaphrus rupestris, Fabr. |. c. se rapporte, je crois, 
parfaitement à cette espèce, comme on peut s'en con- 
vaincre en lisant sa description, dans laquelle l'auteur 
nous dit : pedibus fulvis ; et Dufischwid le considère très 
bien comme l'insecte qui nous occupe. 

Le Carabus Andreæ, Fabr., malgré l’autorité d'Erich- 
son, qui a vu la collection de cet auteur, ne doit pas être 
rapporté au Z?. rupestre, Dej., maïs bien à son cruciatum; 
car l’indication de localité : Habitat in Italiä, et la des- 
cription lui conviennent très bien. J1 est à remarquer, 
du reste, que Duftschmid indique parfaitement l'/rdreæ, 
Fabr., comme synonyme de son Ælaphrus rupestris, 
var. d, qui n'est autre que le B. cruciatum, Dej. Quant au 
type primitif, qui, j'en suis moralement persuadé, était 
un . cruciaium, Dej., ne peut-il avoir été égaré, changé 
par Fabricius pent-être lui-même, qui travaillait, on le 
sait, légèrement ? 

Reste encore une question : est-il certain que Linné con- 


145 ANNALES 


nût le B. rupestre, Dej.? Sous quel nom l'a-t-il connu? 
Je crois réellement que Linné a décrit cet insecte, et l'a 
décrit sous le nom de Carabus ustulatus. Ici je suis en 
désaccord avec tous les auteurs modernes, qui rapportent 
le C. ustulatus, Lin. au PB. ustulatum, Dej.; mais, j'en fais 
chacun juge, la description suivante, que je crois devoir 
citer tout au long, ne convient-elle point au L. rupestre, 
Dej., et non à son ustulatum? « Niger, coleopteris pone 
fascia ferruginea, lateribus macula ferruginea. — Habitat 
in terrà cultä frequens. — Totus niger, macula ad latus 
coleopterorum et alia posterius oblongiuscula , pone con- 
junctæ, pallide ferrugine® ; antennæ nigræ, basi tribus 
articulis rufæ; pedes pallidi; elytra fusca. » Lin. Faun. 
Suec. 1746. 

Je n'entrerai pas dans de plus longs détails, mais je cite- 
rai encore l'opinion du célèbre Latreille, que j'ai été sur- 
pris et heureux de voir d'accord avec la mienne. « Deter- 
iminatio Carabi ustulati celeberrimi Linnæi difcultatibus 
plurimis scatet. Carabum varium, Oliv. (B. ustulatum, 
Dej.) idem esse opinantur Fabricius, Illiger. Præcedenti 
(littorale, Oliv., rupestre, Dej.) potius affinis et ita sentie- 
bat Geoffroy. » Latr. Régn. an. t. 1v. 

J'établis done ainsi qu'il suit la synonymie de Linné et 
Fabricius : Carabus ustulatus, Lin. — Elaphrus rupesiris, 
Fabr. — B. rupestre, Dej. — Carabus Andreæ, Fabr. 
— BP. cruciatum, Dej. 


XX. Elytres jamais tachées antérieurement. 
87. B. LuNATUM. 


Supra viridi-æneum, subdepressum ; thorace brevi, sub- 
cordato ; basi distincte punctulato, profunde transversim 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 119 


impresso ; elytris oblongo-ovatis, profunde punctato-striatis, 
striis postice obsoletis, macula lunata communi postica 
testacea; antennarum articulis tribus basalibus, palpis pe- 
dibusque testaceis. 


Elaphrus lunatus. Duft. Faun. un. p. 211.xxvu. 1812. 


Bembidium lunatum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 119. 7 
tab. cv. f. c. 1825. — Gyl. Ins. suec. 1v. App. p. 405. 
6-7. 1897. — Dej. Spec. v. p. 108. 64. 1831. — Id. 
Icon. 1v. p. 375. 39. pl. 213. 3. 1834. — Heer. Faun. 
helv. p. 128. 24. 1838. — Zett. Ins. lap. p. 26. 13. 
1838. — Schiod. Dan. el. App. p. 584. 7. b. 1840. — 
Küst. Kæf. Eur. x1. 22. 1847. — Redt. Faun. Austr. 
p. 112. 1549. 


Peryphus lunatus. Steph. Ill. ar. p. 13. 5. pl. 10. f. 3. 
1829. — Id. Man. p. 54. 412. 1839. 


Peryphus ustus. Steph. Ill. u. p. 14. 7. 1829. — Id, 
Man. p.54. 413. 1839. 


Long. 0,0055-0,0067. Larg. 0,002-0,0026. 


Dessus d’un vert-bronzé. Palpes entièrement testacés. 
Antennes d'un brun-roussâtre, parfois plus claires, les 
trois premiers articles et la base du quatrième testacés. 
Prothorax subdéprimé, peu convexe, plus large que la 
tête, court, plus large que long, très largement arrondi 
sur les côtés en avant, assez fortement rétréci en arrière, 
subcordiforme ; disque offrant de très légères rides ondu- 
Jeuses transverses, ligne longitudinale médiane bien mar- 
quée, atteignant la base ; impression transverse antérieure 
assez distincte, la postérieure forte, enfoncée; fossettes 
des angles postérieurs larges, arrondies , profondes, 
bistriées; base coupée carrément, distinctement ponctuée 
en dessus, angles postérieurs droits, assez saillants. Ely- 

2e Série, TOME x. 10 


190 ANNALES 


tres ovales-oblongues, lévèrement convexes, deux fois 
larges comme le prothorax à sa base, offrant chacune vers 
son tiers postérieur une tache testacée oblongue, al- 
longée, oblique, formant par sa réunion avec l'opposée 
une lunule légérement interrompue par la suture et n’at- 
teignant point le bord externe; fortement et profondé- 
ment striées-ponctuées, stries à points forts et bien 
marqués, effacées vers l'extrémité, la septième obsolète 
ou peu marquée; denx petits points enfoncés sur le troi- 
sième intervalle. Dessous du corps d'un noir-bronzé. 
Pattes en entier d’un testacé pâle. 


Alsace, Suisse, Autriche, Angleterre, Bohême, Prusse, 
Bavière, Norvège, etc. 


88. B. usrum. 


Supra viridi-æneum , subdepressum ; thorace cordato, 
postice fortiter coaretalo, basi punctulato ; elytris oblongo- 
ovais, profunde punctato-striatis, striis postice obsoletis, 
macula lunata communi latiore, apicali, testacea; antennis, 
palpis pedibusque rufo-testacets. 


Carabus ustus. Schônh. Synon. ins. 2. p. 221, 289. 
1817. 


Bembidium ustum. Vej. Spec. v. p. 107. 63. 1831. — 
Id. Icon. 1v. p. 374. 38. pl. 213. 2. 1834. 


Long. 0,007. Larg 0,0025. 


Voisin du B. lunatum. Taille un peu plus forte. Dessus 
d'un vert-bronzé. Palpes et antennes d’un testacé-rou- 
geâtre. Prothorax un peu moins court, plus arrondi sur 
les côtés, plus fortement rétréci en arrière, moins large à 
la base, plus cordiforme; ligne longitudinale médiane 


DE LA SOCIËÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 154 


moins marquée, n'atteignant point distinctement la base, 
impression transverse postérieure assez forte, base ponc- 
tuée en dessus. Elytres à peu près de même forme, ouun 
peu plus allongées , semblablement striées-ponctuées, 
offrant une tache commune teslacée tout à fait apicale, 
lunulée, plus grande que dans le précédent, atteignant le 
bord externe, non interrompue par la suture. Pattes d’un 
teslacé-rougeûtre. 


Russie méridionale. 


89. B. sIGNATIPENNE. 


Supra viridi-æneum, subdepressum ; thorace subqua- 
drato, postice parum coarctato, basi paululum punctulato, 
profunde foveolato ; elytris otlongo-ovatis, fortius punc- 
tato-striatis, striis postice obsoletis macula postica trans- 
versa rufo-lestacea ; antennarum articulis tribus basalibus 
pedibusque rufo-testacets. 


Long. 0,0045-0,005. Larg. 0,0016-0,0017. 


Dessus du corps d'un vert-bronzé. Palpes presque en 
entier d'un roux-testacé, l'extrémité du pénultième article 
légèrement brunûâtre, celui-ci plus court et proportion- 
nellement plus renflé que dans le bisignatum. Antennes 
un peu plus courtes, à articles proportionnellement moins 
allongés, d'un brun-roussâtre, les trois premiers articles 
et la base du suivant d’un roux-testacé. Prothorax dé- 
primé, à peine un peu plus large que la tête, un peu ou 
parfois à peine plus large que long, peu rétréci en arriére, 
presque carré; impressions transverses bien distinctes, 
ligne longitudinale médiane bien marquée, atteignant à 
peu près la base; celle-ci coupée carrément, offrant en 
dessus quelques petits points enfoncés distincts ; fossettes 


152 ANNALES 


des angles postérieurs fortes, arrondies et profondes, 
ceux-ci droits, saillants. Elytres ovales-oblongues , peu 
alongées, légèrement convexes, offrant au tiers posté- 
rieur une tache d'un testacé-roussâtre transverse et à peine 
oblique; stries bien marquées, fortement ponctuées, un 
peu effacées en arrière, la septième obsolète ou peu mar- 
quée; deux points enfoncés sur le troisième intervalle. 
Dessous d’un noir un peu bronzé, l’abdomen légèrement 
brunätre. Pattes en entier d’un roux-testacé. 

Je n'ai vu que deux exemplaires de cette espèce, l'un 
d'eux m'a été communiqué par M. de ia Ferté-Sénectère 
comme provenant de Turquie, le second se trouvait sans 
indication de localité dans la collection de M. Reiche. 

Il est bien distinct du P. bisignatum; sa taille est plus 
petite; son prothorax de forme différente, bien moins 
large, moins rétréci en arrière, plus carré, les fossettes 
plus profondes, leur pli élevé externe bien distinct, etc.; 
les stries des élytres plus fortement ponctuées, la tache 
transverse au lieu d'être presque longitudinale, la cou- 
leur des pattes et des antennes différente, etc. 


90. B. misreNATUuM. 


Supra viridi-æneum , depressiusculum ; thorace brevi, 
subcordato ; basi leviter strigoso; elytris oblongo-ovatis, 
fortiter punctato-striatis, striis postice obsoletis ; macula 
postica ovali rufo-testacea; antennarum articulis duobus 
basalibus rufo-testaceis; femoribus brunneis, apice, tibiis 
tarsisque rufo-testacets. 


Bembidium bisignatum. Menetr. Cat. rais. p. 137. 538. 
1832. — Dej. Cat. p. 58. 1837. 


Peryphus bisignatus. Fald. Faun. trans. 1. p. 103. 94. 
1836. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 153 


Bembidium terminale. Heer. Faun. helv. App. p. 564. 
24. 1838. 


Long. 0,0055-0,0062. Larg. 0,002-0,0093. 


Dessus vert-bronzé, parfois un peu bleuâtre. Palpes 
d’un roux-testacé, parfois brunâtres , le pénultième arti- 
cle d'un noir-brun. Antennes de la longueur au moins 
de la moitié du corps, d'un brun obscur, les deux pre- 
miers articles et un peu la base du suivant d'un roux- 
testacé. Prothorax déprimé, plus large que la tête, court, 
plus large que long, assez rétréci en arrière, subcordi- 
forme ; se rapprochant un peu pour la forme de celui du 
B. ustulatum Lin., mais ordinairement un peu plus large 
à la base, côtés arrondis plus en avant et moins réguliè- 
rement; ligne longitudinale médiane bien marquée, at- 
teignant la base; dépression transverse postérieure un 
peu enfoncée, plus forte; base non ou très obscurément 
ponctuée en dessus, lévèrement ridée, rides plus distinctes 
dans les fossettes des angles postérieurs, qui sont bistriées, 
arrondies, peu profondes. Elytres ovales-oblongues, très 
peu convexes, un peu plus allongées et moins régulière- 
ment ovalaires que dans le 2. ustulatum, Lin., deux fois 
larges comme le prothorax à sa base, offrant au tiers pos- 
térieur une tache d’un roux-testacé, en ovale longitudi- 
nal, très peu oblique ; stries assez fortes, un peu moins 
que dans lustulatum, Lin., leurs points plus petits, un 
peu effacées postérieurement; l'extrémité des premières 
assez distincte; septième obsolète ou peu marquée; deux 
points enfoncés sur le troisième intervalle. Dessous du 
corps d'un noir-brouzé. Cuisses d’un brun obscur, leur 
extrémité, les jambes et les tarses d'un roux-testace. 


Suisse, Tyrol, Styrie, Caucase. 
ie à | 


io4 ANNALES 


Nota, Les exemplaires provenant des Alpes du Cau- 
case ne différent en rien de ceux des Alpes suisses. 


GROUPE 10. 


Prothorax presque aussi large que les élytres(t.9. pl.13. 
10.), rétréci antérieurement, notablement plus large en 
arrière, angles antérieurs assez visibles; base coupée car- 
rément, fossettes des angles postérieurs bistriées ; stries 
des élytres ordinairement un peu effacées vers l'extré- 
mité. 

Ce groupe bien caractérisé ne renferme qu'une seule 
espèce d'Europe, le 2. laticolle, si remarquable par la 
forme de son prothorax. 


91. B. LATICOLLE. 


Viridi-æneum ; thorace lato, brevi, subtransverso, 
antice angustato, postice latiore, angulis posticis valde 
prominulis ; elytris oblongo-ovatis, subtiliter distincte 
punctato-striatis, strüs postice obsoletis ; antennis basi pe- 
dibusque rufo-testaceis, femoribus leviter æneo-mican- 
tibues. 

Elaphrus laticollis. Daft. Faun. Austr. n, p. 206. xx. 
1812. 

Bembidium laticolle. Sturm. Peut. ins. vi. p. 124. 10. 
tab. czvi. 4. 1825. — Dej. Spec. v. p. 77. 39. 1831 — 
Id. Icon. 1v.p. 353. 24. pl. 210. 6. 1834. — Redt. Faun. 
Austr. p. 110. 1849. 

Long. 0,0055-0,006. Larg. 0,002-0,0022. 


Dessus du corps d’un vert-bronzé ou bleuâtre. Palpes 
roussâtres, le pénultième article d’un brun obscur. An- 


DE LA SOCIÉTÉ ENFOMOLOGIQUE, 155 


tennes un peu plus courtes que la moitié du corps, d’un 
noir-brun, les deux premiers articles et la base des deux 
suivants d'un roux-testecé. Tête formant un peu le cône 
avec le prothorax, impressions frontales peu profondes. 
Prothorax légèrement convexe, plus large que la tête (t.9. 
pl. 13. 10.), plus large que long, subtransversal, rétréci 
antérieurement, un peu arrondi sur les côtés, plus large 
en arrière ; impression transverse antérieure peu mar- 
quée, la postérieure plus distincte, mais ordinairement 
légère ; ligne longitudinale médiane fine, fossettes des 
angles postérieurs larges, bistriées, très légères; base très 
carrément coupée, angles postérieurs droits ou un peu 
aigus, très saillants. Elytres ovales-oblongues , un peu 
plus larges que le prothorax, peu convexes, anguleuses 
aux épaules ; en général assez finement striées-ponctuées, 
stries effacées où moins marquées vers l'extrémité, et 
parfois même extérieurement; deux points enfoncés sur 
le troisième intervalle, le premier au tiers, le second aux 
deux tiers. Dessous du corps d’un noir un peu bronzé. 
Pattes d'un roux-testacé, cuisses un peu rembrunies, of- 
frant un léger reflet bronzé. 


Autriche, Hongrie, Tyrol. 


GROUPE 11. 


Prothorax (1.9. pl. 12.21. 22 et 23.) presque carré ou 
subcordiforme, en général peu rétréci en arrière, fossettes 
des angles postérieurs bistriées; élytres onduleusement 
tachées de testacé ou entièrement pâles; toutes les stries 
bien entières, presque aussi marquées à l'extrémité qu'à 
la base. 

Ce groupe comprend les Notaphus de Meg. et Dej. 


modifiés, car le laticolle et le venustulum, Dej., venaient 


356 ANNALES 


faire exception par leur forme, leur coloration et leurs 
stries effacées en arrière; du reste, il se rapproche davan- 
tage des Peryphus de Dejean que de sa cinquième divi- 
sion, d'autant plus que les exotiques nous offrent des 
passages vers les premiers et nous démontrent leurs aff- 
nités. 


A. Elytres entièrement pâles. 


92. B. EPnippiuM. 


Capite thoraceque viridi-æneis ; thorace subcordato ; ely- 
tris punctato=striatis, pallide testaceis, postice macula 
brunnea communti obsoleta; antennis pedibusque pallide 
testaceis. 


Carabus ephippiun. Marsh. Ent. brit. p. 462. 81. 
1802. 


Notaphus ephippium. Steph. 1]. n. p. 20.8. 1829. — 
Id. Man. p. 57. 434. 1839. 


Bembidium ephippium. Brul. H. nat. v. Col. 2. p. 162. 
1835. — Redt. Faun. Aust. p. 107. 1849. 


Bembidium pallidipenne. Dej. Spec. v. p. 74.37.1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 350. 22. pl. 210. 4. 1834. 


Long. 0,0027-0,003. Larg. 0,001-0,0011. 


Tête et prothorax d'un vert-bronzé. Palpes testacés, 
légèrement brunâtres au sommet. Antennes entièrement 
testacées. Prothorax peu convexe, plus large que la tête, 
un peu plus large que long, un peu rétréci en arrière, 
subcordiforme; impression transverse antérieure légère, 
la postérieure enfoncée assez forte, offrant entre les fos- 
settes, qui sont bien marquées, bistriées, légèrement 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 157 


rugueuses, un petit point enfoncé distinct de chaque côté 
de la ligne longitudinale médiane; disque présentant en 
arrière quelques légères rides transverses; base coupée 
carrément, angles postérieurs droits et assez saillants, 
Elytres près de deux fois larges comme le prothorax à sa 
base, ovales-oblongues, très peu convexes; d'un jaune- 
testacé pâle, brillantées d’un léger reflet bronzé, offrant 
une tache brune commune sur la suture, vers le tiers 
postérieur, quelquefois assez distincte, parfois étendue et 
se confondant insensiblement avec le fond, on apercoit, 
en outre, quelquefois vers l'écusson une petite tache peu 
distincte, et une autre en croissant vers l'extrémité, cette 
dernière causée par la transparence des élytres; siries 
ponctuées, entières, les troisième et quatrième, sixième et 
septième un peu raccourcies et réunies par paires, parfois 
peu distincetement; deux points enfoncés sur le troisième 
intervalle, strie du rebord ponctuée presque tout le long. 
Dessous d’un noir-verdâtre. Pailes d’un testacé pâle; 
cuisses parfois légèrement brunâtres, avec un très léger 
reflet bronzé. 

France méridionale, Vendée; Corse, Sicile, Autriche, 
Angleterre, Espagne (Dej.). Get insecte habite particuliè- 
rement dans le voisinage des eaux salées. 


B. Elytres onduleusement tachées de testacé. 


93. B. osriquun. 


Supra obscure æneum vel nigrum ; fhorace brevi, qua- 
drato, postice parum coarctato; elytris fasciis duabus an- 
gustis obliquis, testaceis, subtilius punctato-striatis ; palpis 
nigris, antennisque etiam cum articulo primo subtus rufes- 
cente ; pedibus nigris vel brunneis, femoribus æneo-mican- 
tibus, interdum piceis aut rufo-piceis. 


158 ANNALES 


Carabus ustulatus, var. à. Payk. Faun. Suec. 1. p. 141. 
1798. 


PBembidium ustulatum. Gyl. Ins. suec. n.°p. 29, 15. 
1810. — Id. 1. c.1v. App. p. 412. 15. (nec var. c.) 1827. 


Bembidium obliquum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 160. 
35. tab. cuxr. 4, 1825. — Dej. Spec. v. p.68. 31. 1831. 
— Id. Icon. rv. p. 347. 20. pl. 210. 2. 1834. — Sahlb. 
Ins. fen. 1. p. 202. 28. 1834. — Erichs, Kæf. Brand. 1. 
p- 128. 11. 1837. — Heer. Faun. helv. p. 125 13. 1838. 
— Lett. Ins, lap. p. 26. 14. 1838. — Schiod. Dan. el. 
p- 334. 7. 1840. — Redt. Faun. Austr. p. 108. 1849. 

Long. 0,0037-0,0046. Larg. 0,0012-0,0015. 


Dessus d’un vert-bronzé obscur ou d'un noir foncé. 
Palpes et antennes noirs, le premier article de celles-ci 
d'un testacé-rougeâtre, ordinairement bronzé en dessus. 
Prothorax plus large que la tête, court, plus large que 
long, un peu transversal, peu arrondi en avant, peu ré- 
tréci en arrière, presque carré; dépression transverse 
antérieure peu marquée, la postérieure plus forte; fos- 
settes des anples postérieurs bistriées, leur fond un peu 
rugueux, hase coupée carrément, angles postérieurs droits, 
saillants. Elytres environ une fois et demie de la longueur 
du prothorax à sa base, ovales-oblongues, assez courtes 
et convexes; variées de testacé formant parfois une ou 
deux petites taches à la base ct deux bandes étroites 
transverses, légèrement sinuées, l'une au tiers, l’autre 
aux deux tiers, la première oblique de haut en bas, la 
seconde de bas en haut, extrémité des élytres le plus 
souvent concolore, quelquefois avec une petite tache tes- 
tacée, portion infléchie des élytres non ou très obscuré- 
ment testacée; stries entières, fines, distinctement ponc- 
tuées jusque vers le milieu; deux points enfoncés sur le 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 159 


troisième intervalle. Dessous noir où un peu bronzé. 
Pattes parfois entièrement noires; cuisses offrant un reflet 
bronzé, parfois brunes, d’un brun-roussâtre, où même 
un peu rougeâtres ; jambes el tarses ordinairement noirs, 
ou d’un noir-brunâtre. À 

Cette espèce habite le nord de la France, Dieppe et 
Rouen (M. Mocquerys). On la trouve en Angleterre, en 
Allemagne, en Pologne. Et, d'après les auteurs cités, en 
Suède, Finlande, Laponie, Autriche, Suisse, et dans le 
nord de la Russie. 

Cette espèce est très voisine de la suivante, 2. varium 
type, elle s’en distingue par son prothorax carré, moins 
rétréci en arrière , ses élytres plus convexes, plus fine- 
ment striées-ponctuées, offrant deux bandes transverses 
étroites et obliques, leur extrémité en général concolore; 
enfin, par ses palpes, antennes et pattes plus obscurs, 
ainsi que le rebord inférieur des élytres. 


Nota. Les individus noirs offrent parfois un beau reflet 
bleu en dessus. 


94. B. variuM. 


Supra viridi-æneum ; tkorace brevi, subcordato, postice 
coarctato; elytris undulariter festaceo obsolete variegatis , 
subtiliter punctato-striatis ; antennis basi pedibusque piceo- 
testaceis. 


Carabus ustulatus. Fabr. Mant. 1. p. 20. 515. 1787. — 
Id. Ent. Syst. 1. p. 165. 182. 1792. — Id. Syst. el. 1. 
p: 208. 206. 1801. — Payk. Faun. Suec. 1. p. 141. var. y. 
1798. — De Tigny. Hist. nat. 3° édit. t. 4. p. 60. 1830. 


Elaphrus ustulatus. WI. Kæf. Preus. p. 231. 14. 1798. 
— Duft. Faun. Austr. n. p. 202. xv. 1812. 


160 ANNALES 


Bembidium ustulatum. Latr. H. nat. &. 8. p. 223. Qc 
1804. — Sturm. Deut. ins. vi. p. 158. 34. 1825, — 
Gyl. Ins. suec. 1v. App. p. 412. 15. var. G. 1827. — 
Dej. Spec. v. p. 64. 28. 1831. — Id. Icon. 1v. p. 343. 
18. pl. 209. 6. 1834. — Brul. H. nat. v. Col. 2. p. 161. 
4. pl. 6. 4. 1835. — Lacord. Faun. Paris. p. 273.7. 
1835. — Erich. Kæf. Brand. 1. p. 127. 10. 1837. — 
Heer. Faun. helv. p. 125. 12. 1838. — Schiod. Dan. el. 
p- 333. 6. tab. x1v. c. 1840. — Lucas. Expl. Alg. Art. 
5° livr. p. 81. 125. 1846. — Küst. Kæf. Eur. fasc. vur. 
37. 1847. — Redt. Faun. Austr. p. 108. 1849. 

Notaphus ustulatus. Steph. Il. n. p. 18. 2. 1829. — 
Id. Man. p. 56. 428. 1839. 

Carabus varius. Oliv. Ent. t. 3. G. 35. p. 110. 154. 
pl. 14. 165. c. 1795. 

Bembidium varium. Latr. Gen. 1. p. 185. 4. 1806. — 
Id. Nouv. Dict. 2° édit. mm. p. 379. 1816. 

Carabus semipunctatus. Donov. Brit. ins. x1. p. 22. 
pl. ccccxvu. f. 1. 1806. 

Elaphrus flammulatus. Duft. Faun. u. p. 203. 1812. 

Notaphus nebulosus. Steph. Ill. n1. p. 18. 3. 1829. — 
Id. Man. p. 56.429. 1839. 

Notaphus bifasciatus. Steph. 1. c. p. 19. 4. 1829. — 
Id. Man. p. 56. 430. 1839. 


Notaphus obliquus. Steph. IL. 11. p. 19. 5. 1829. Id. 
Man. p. 56. 431. 1839. 


Var. À. Thoracebrevi, quadrato, postice parum coarc- 
tato ; elytris fortiter punctato-striatis; sœpe testaceis, trre- 
gulariter viridi-æneo trifasciatis ; antennis bast pedibusque 
testaceis. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 161 


Carabus varius. Oliv. Ent. t. 3. G. 35. p. 110. 154. 
pl. 14. 165. 8. 1795. 


Carabus ustulatus. Panz. Faun. Germ. 40. 7. 1789- 
1810. 


Elaphrus ustulatus. Daft. 1. c. var. d. e. 1812. 


Bembidium ustulatum. L. Duf. Excurs. p. 27. 113. 
1843. 


Elaphrus Sturmü. Duft. Faun. un. p. 203. 1812. 


Bembidium majus. 8. Gyl. Ins. suec. 1v. p. 411. 15- 
16. var. 8. 1827. 


Notaphus fumigatus. Steph. IL n. p. 20. 7. 1829. — 
Id. Man. p. 56. 433. 1839. 


Bembidiun fumigatum. Dej. Spec. v. p. 72. 35. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 348. 21. pl. 210. 3. 1834. — Brull. 
H. nat. v. Col. 2. p. 162. 1835. — Erichs. Kæf. Brand. 
1. p. 1928. 12. 1837. — Küst. Kæf. Eur. fasc. x1. 19. 
1847. — Redt. Faun. Austr. p. 105. 1849. 


Long. 0,0037-0,0055. Larg. 0,0013-0,002. 


Tête et prothorax d'un vert-bronzé. Palpes d’un tes- 
tacé-brunâtre, le pénultième article brun. Antennes 
brunes, leur premier article et la base des trois suivants 
d'un testacé plus où moins apparent, le premier un peu 
bronzé en dessus. Prothorax plus large que la tête (t. 9. 
pl. 12.21.), court, plus large que long, un peu transversal, 
arrondi en avant sur les côtés, assez rétréci en arrière, 
subcordiforme; dépression transverse antérieure peu 
marquée, la postérieure Jégère, dessus présentant quel- 
ques faibles rides transverses peu visibles, fossettes des 
angles postérieurs bistriées, leur fond un peu rugueux; 
base coupée carrément, angles postérieurs droits, assez 


162 ANNALES 


saillants. Elytres environ une fois et demie de la largeur 
du prothorax à sa base, légèrement convexes, ovales- 
oblongues, d’un vert-bronzé un peu obscur, rarement 
un peu brunûtre, variées de testacé formant quelques 
taches à la base, une bande ondulée au üers, une autre 
mieux limitée, courbe, à convexité antérieure aux deux 
tiers environ, et quelques taches réunies occupant l’extré- 
mité; portion infléchie des élytres ordinairement aussi 
presque entièrement testacée; stries entières, assez fines, 
distinctement ponctuées jusqu'après le milieu, obscuré- 
ment à l'extrémité, les troisième et quatrième, sixième et 
septième ordinairement un peu raccourcies et réunies par 
paires; deux points enfoncés sur le troisième intervalle. 
Dessous d’un noir-bronzé, ou d'un vert-bronzé obscur. 
Pattes d’un testacé-brunâtre ou roussâtre; cuisses bril- 
lantées d’un léger reflet bronzé. 


On trouve cette espèce dans une grande partie de 
TEurope. France, Paris; Corse, Autriche, Angleterre, 
Allemagne, Espagne, Russie (Dej.), Suède (Gyl.), etc. 
Elle se trouve aussi en Algérie. 


Var. À. Taille en général comme dans les petits 
exemplaires du type. Corps un peu plus court. Dessus 
d'un vert-bronzé, parfois d’un noir presque mat. Pro- 
thorax court, parfois cependant un peu moins que dans le 
type, peu arrondi en avant (t.9. pl. 12. 23.), peu rétréci 
en arricre, presque carré; angles postérieurs ordinaire- 
ment un peu plus saillants, parfois légèrement aigus. 
Elytres plus courtes, plus convexes, largement variées 
de testacé, de sorte qu'elles paraissent souvent testacées, 
avec la suture et trois (parfois même seulement deux) 
bandes ondulées d’un vert-bronzé ou d'un noir mat; 
stries fortes, bien marquées, plus fortement ponctuées, le 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 163 


plus souvent réunies par paires, comme dans le flammu- 
latum, Clairv. Base des antennes et pieds testacés, ou 
d'un testacé-roussâtre ; cuisses très légèrement brillantées 
de bronzé. 

France, Paris; Piémont, Autriche, Allemagne, etc. 


Nota. J'ai étudié longtemps et à plusieurs reprises les 
B. varium, Oliv. et fumigatum , Dej. avec un très grand 
nombre d'individus sous les yeux, et me suis vu forcé de 
les réunir, malgré le soin que j'ai mis à rechercher entre 
ces deux types des caractères distinctifs constants. En 
examinant des individus bien caractérisés on, est frappé 
de leurs différences, mais si l’on étudie avec soin un 
grand nombre d'individus, on trouve toutes les variations 
intermédiaires dans les caractères; on passe sans s'en 
apercevoir d’un extrême à l'autre, et, malgré le désir que 
l'on a de les séparer en voyant des caractères si différents 
dans les types, on ne peut établir des limites fixes entre 
les deux. De plus, des individus présentent parfois les 
caractères de l’un pour le prothorax et de l’autre pour les 
élytres, ou tel autre caractère du varium, et tel caractère 
du fumigatum, Dej. en même temps, etc. J'ai pris, enfin, 
dans des lieux marécageux, au bord de la Seine, les deux 
types mélangés ensemble, ce qui m'a confirmé dans mon 
opinion. 

Cette espèce est donc éminemment variable, et l'on 
doit bien prendre garde de ne pas considérer comme des 
espèces, certaines variétés qui parfois paraissent assez 
nettes, mais ne sont pas constantes. 


95. B. FLAMMULATUM. 


Supra fusco-æneum; capite thoraceque obscure viridi- 
æneis ; thorace subuordalo, postice coarctalo; elytris undu- 


164 ANNALES 


lariter rufo-testaceo obsolete variegatis, fortiter punctato- 
striatis, prope basin transversim levitér depressis; antennis 
basi pedibusque piceo-testaceis. 


Ocydromus flammulatus. Clairv. Ent. helv. u. p. 20. 
tab. 1. 8. 1606. 


Elaphrus ustulatus. Duft. Faun. 1. p. 203. 1812. 


Bembidium undulatum. Sturm. Deut. ins. vi. p- 156. 
33. tab. eux. D. 1825. — Dej. Spec. v. p. 63. 27. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 342. 17. pl. 205. 5. 1834. — Sahlb. 
Ins. fen. 1. p. 202. 27. 1834. — Brul. H. nat. v. Col. 2. 
p- 162. 1835. — Lacord. Faun. Paris. p. 272. 6. 1535. 
— Erich. Kæf. Brand. 1. p. 127.9. 1837. — Heer. Faun. 
helv. p. 125. 11. 1838. — Küst. Kæf. Eur. fasc. vin. 
36. 1847. — Redt. Faun. Austr. p. 108. 1849. 


Notaphus undulatus. Steph. I]. un p. 17. 1. pl. 10. 4. 
1829. — Id. Man. p. 56. 427. 1839. 


Bembidium majus. Gy}. Ins. suec. 4. App. 411. 15-16. 
1327. 


Bembidium tinctum. Zett. Faun. lap. p. 8. 5. 1828. — 
Id. Ins. lap. p. 25. 10. 1838. 


Long. 0,005-0,0057. Larg. 0,0016-0,0022. 


Tête et prothorax d'un vert-bronzé obscur. Palpes 
roussâtres, leur pénultième article brun. Antennes d’un 
brun-noirâtre, le premier article et la base des trois sui- 
vants d’un roux-testacé plus ou moins apparent, le pre- 
mier un peu bronzé en dessus. Prothorax plus large que la 


tête, légèrement ou un peu plus large que lonpg, rétréci en . 


arrière, subcordiforme (t.9. pl.12.22.); impressionstrans- 
verses assez marquées, dessus présentant à peine quelques 
faibles rides transverses, base offrant de très petites stries 


se — 


EE 


DE LA SOCIÉTÉ ENFOMOLOGIQUE. 16% 


perpendiculaires qui la font paraître un peu rugueuse ; 
fossettes des angles postérieurs bistriées, leur fond à peine 
rugueux, base coupée carrément, angles postérieurs 
droits, saillants. Elytres une fois et demie de la largeur 
du prothorax à sa base, légèrement convexes, ovales- 
oblongues, d’un brun obscur un peu bronzé, variées de 
roux-testacé formant plusieurs taches confuses à la base, 
quelquefois réunies et occupant toute la partie antérieure 
des élytres, une bande sinueuse, un peu courbe, à con- 
vexilé antérieure, située à peu près aux deux tiers des 
élytres, et quelques taches réunies occupant l'extrémité; 
portion infléchie des élytres ordinairement aussi presque 
entièrementiestacée; stries entières (t. 9. pl.12.16.), fortes, 
distinctement ponctuées dans leur moitié antérieure, très 
obscurément en arrière, intervalles très légèrement con- 
vexes, stries troisième et quatrième, cinquième et sixième 
un peu raccourcies et réunies par paires, extrémité de la 
septième fortement marquée; deux points enfoncés sur 
le troisième intervalle. Dessous d'un noir un peu bronzé. 
Pattes d’un testacé-roussatre, cuisses avec un très léger 
reflet bronzé; extrémité de l'abdomen toujours plus ou 
moins d'un brun-testacé. 

Cet insecte se trouve dans la plus grande partie de 
l'Europe. France, Paris; Autriche, Allemagne, Angle- 
terre, Russie. Suisse (Heer). Suède, Finlande (Dej.), etc. 


Nota. I se distingue du 2. varium par la couleur bru- 
natre de ses élytres, son prothorax moins court, ses stries 
beaucoup plus profondes, plus fortement ponctuées à la 
base, l'extrémité de la septième plus fortement enfoncée,; 
enfin, il a constamment une petite dépression transverse 
au tiers environ des élytres. On peut ajouter que dans le 
flammulatum Y'extrémité de l'abdomen et le bord infléchà 

2° Série. TOME x. 11 


166 ANNALES 


du prothorax sont toujours d'un brun-testacé, mais on 
ne peut donner ce caractère comme entièrement absolu, 
car je l'ai, quoique rarement, retrouvé dansle varium. 

Cette espèce varie peu pour la forme, cependant le 
prothorax est parfois un peu plus court. 


GROUPE 12. 


Tête offrant, entre chaque sillon latéral et l'œil, deux 
petites carènes élevées, entières, très distinctes(t.9. pl.13. 
21), qui viennent se joindre anguleusement en avant. Pro- 
thorax subcordiforme ou presque carré, angles postérieurs 
droits, stries des élytres effacées vers l'extrémité, surtout 
les extérieures. 


J'ai formé ce groupe sur trois espèces, remarquables 
par la disposition de leurs sillons frontaux, et se rappro- 
chant un peu des précédentes par la forme de leur pro- 
thorax, surtout le fumigatum, Duft. Dejeanir, Putz. qui 
présente en outre leur coloration. Le B. assimile seul, 
décrit par le comte Dejean, avait été placé par lui parmi 
ses Leja. 


96. B. FuMIGATUM. 


Nigro-æneum; thorace subcordato, postice paululum 
coarctato, in foveolis distincte bistriato ; elytris punctato- 
striatis, striis postice externis præsertim late deletis, 
7a obsoleta; antennis basi, pedibus elytrisque testaceis, 
his nigro-brunneo irregulariter trifasciatis aut variegatis. 


Elaphrus fumigatus. Duft. Faun. n. p. 204 1812. 


Notaphus stictus. Steph. III. 11. p. 20. 6. 1829. — Id. 
Man. p. 56. 432. 1839. 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 167 


Bembidium assimile. var. Erichs. Kæf. 1, p. 135. 25. 
1837. 


Bembidium Dejeanii. Putz. Prém. entom. p. 61. 60. 
1845. 


Long. 0,0035-0,004. Larg. 0,0013-0,0015. 


Tête et prothorax d'un bronzé obseur, un peu verdâtre; 
la première offrant un petit point enfoncé plus ou moins 
apparent au milieu du front. Palpes ferrugineux, le pé- 
nultième article ordinairement brunâtre. Antennes bru- 
nâtres, les deux premiers articles testacés, ainsi que la 
base des deux suivants, Prothorax presque entièrement 
comme dans l'assimile, mais ordinairement un peu plus 
court, un peu moins rétréci en arrière, plus large à la 
base, fossettes des angles postérieurs distinctement bis- 
triées, plus larges. Elytres de même forme, ovales-oblon- 
gues, variées de testacé et de noir plus ou moins brunûâtre 
offrant un reflet bronzé, tantôt le testacé prédomine, et le 
dessin est alors presque semblable à celui du 2, varium, 
var. À, tantôt c'est le noir, et les élytres sont alors mar- 
quetées de fauve: stries moins fortes que dans l’assimile, 
plus effacées en arrière, la première atteignant à peine 
l'extrémité, les externes entièrement effacées en arrière, 
la septième très légère ou obsolète, représentée seulement 
par quelques très petits points ; deux points enfoncés sur 
le troisième intervalle, près de la troisième strie, le pre- 
mier au quart, le second presque au milieu de l’élytre. 
Dessous du corps d'un noir un peu verdâtre. Pattes tes- 
tacées, côté externe des jambes légèrement rembruni. 

Cette espèce est encore peu répandue dans les collec- 
tions ; M. Rouzet en a pris un certain nombre aux envi- 
rons de Paris; je l'ai reçue d'Angleterre de M. Dawson; 
M. Putzeys nous dit Pavoir prise à Anvers, sur la rive 
droite de l'Escaut; on la trouve encore en Hongrte. 


168 ANNALES 


Je crois qu'il faut rapporter à cette espèce l'Elaphrus 
fumigatus dont Daftschmid, 1. c. nous donne en note la 
description ; en effet, les mots : « tête offrant en avant, 
de chaque côté, deux rides longitudinales, » et ceux-ci : 
« pattes en entier d’un roux-testacé, » ne peuvent con- 
venir qu'à notre insecte et le caractérisent suffisamment. 
Les stries dorsales sont bien marquées, et, quant à leur 
caractère d'être effacées en arrière, ainsi que les externes, 
il peut avoir été méconnu, oublié par l’auteur. Ce nom 
doit par conséquent prévaloir. 


97. B. assiMize. 


Supra obscure cyaneo aut viridi-æneum ; thorace subcor- 
dato, postice coarctato; elytris fortiter punctato-striatis, 
strits postice obsoletis, 7 distincta, macula postica sæpius- 
que apice, antennarum basi pedibusque rufo-testaceis. 


Bembidium assimile. Gy1. Ins. suec. 11. p. 26. 12. 1810. 
= Dej. Spec. v. p. 175. 122. 1831. — Id. Icon. 1v. 
p- 441.90. pl. 221. 6. 1834. — Sahlb. Ins. fen. 1. p. 
201. 24. 1834. — Lacord. Faun. Paris. p. 282, 25. 
1835. — Erichs. Kæf. Brand. 1. p. 135. 25. 1837. — 
Heer. Faun. helv. p. 136. 54. 1838. — Schiod. Dan. 
el. p. 345. 22. 1840. — Redt. Faun. Austr. p. 109. 
1849. 

Lopha doris. Steph. El. n. p. 25. 10. 1829. — Id. 
Man. p. 58. 446. 1839. 


Lopha Spenci. Steph. Il. n. p. 25. 11. 1829: =1d. 
Man. p. 58. 447. 1839. 

Lopha hœmorrhoïdalis? Steph. HI. v. p. 387. 11.4. 
1832. —- Id. Man. p. 538. 448. 1839. 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 169 


Var. A. Elytris rufo-piceis aut testaceis; thorace in- 
terdum piceo vel rufo. 


Notaphus castanopterus. Steph. II. n. p. 21. 9. 1829. 
— Id. Man. p. 57. 435. 1839. 


Long. 0,0032-0,0035. Larg. 0,0012-0,0013. 


Tête et prothorax d’un bleuâtre ou verdâtre obscur lé- 
gèrement bronzé; la première offrant un petit point 
enfoncé, parfois peu apparent, au milieu du front. Palpes 
ferrugineux, le pénultième article brunâtre. Antennes 
brunâtres, le premier article d’un roux-testacé, ainsi que 
le second en grande partie et la base des deux suivants. 
Prothorax plus large que la tête, un peu plus large que 
long, arrondi en avant sur les côtés, rétréci en arrière, 
subcordiforme (t 9. pl. 13. 11.); impression transverse 
antérieure un peu anguleuse, la postérieure bien marquée, 
ordinairement très légèrement ou à peine rugueuse; fos- 
settes postérieures en général obscurément bistriées, base 
coupée carrément, angles postérieurs droits, assez sail- 
lants. Klytres ovales-oblongues, légèrement convexes; 
d’un bleuâtre ou verdâtre obscur, ayant une tache posté- 
rieure testacée aux deux tiers environ près du bord 
externe, parfois peu distincte, parfois un peu dilatée en 
dedans en forme de bande sinueuse, et le plus souvent 
l'extrémité de la même couleur ; stries fortes, bien mar- 
quées, assez fortement ponctuées, effacées à l'extrémité, 
surtout les extérieures, le septième bien distincte; deux 
points enfoncés sur le troisième intervalle. Dessous du 
corps noir. Pattes d'un testacé clair et rougeâtre, côté 
externe des jambes légèrement rembruni. 


France, Paris ; Allemagne, Autriche, Angleterre, Fin- 


lande, Suède (Gyl.), Suisse (Heer), Dannemark (Schiod.). 


170 ANNALES 


Var. À. Elytres d'un brun-roux ou même testacées; 
prothorax parfois aussi brunätre ou d'un roux-testacé, 
offrant un très léger reflet bronzé. 


Nota. Chez quelques individus les élytres offrent an- 
térieurement des traces vagues et peu marquées de taches 
plus claires. 


98. B. CLarku. 


Supra nigro vel obscure viridi-æneum ; thorace subqua- 
drato, postice subangustato, basi lato, in foveolis distincte 
bistriato; elytris fortiter punctato-striatis, striis postice 
obsoletis, 74 distincla ; macula postica obsoleta, antenna- 
rnm basi pedibusque rufo-testaceis seu leviter rufo-piceis. 


Lopha Clarkiü. Daws. New. Sp. p. 215. 5. 1849. 
Long. 0,0036. Larg. 0,0015. 


Dessus du corps d'un noir un peu verdâtre légèrement 
bronzé. Tête comme dans l'assimile. Palpes brunâtres, 
le péuultième article obscur. Antennes d’un noir-brun, 
le premier article d'un roux-testacé, ainsi que le second 
en partie et Ja base des deux suivants. Prothorax (t.9. 
pl.13.12.) proportionnellement un peu plus large et moins 
arrondi sur les côtés en avant, moins rétréci en arrière, 
moins cordiforme, presque carré; impression transverse 
postérieure forte, légèrement rugueuse, fossettes posté- 
rieures mieux marquées, plus larges, plus arrondies, 
distinctement bistriées; angles postérieurs droits, plus 
saillants, base distinctement plus large. Elytres à peu 
près de même forme que dans l'ussimile, mais proportion- 
nellement un peu plus larges; offrant postérieurement, 
aux deux tiers environ, près du bord externe, une tache 
obsolète, ou même aussi l'extrémité d'un roux-testacé. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 171 


Dessous du corps noir. Pattes d'un roux-testacé ou légé - 
rement brunâtre. 


Angleterre. 


Nota. Cette espèce est très voisine du Z. assimile, mais 
s'en distingue principalement par sa forme un peu plus 
large, son prothorax moins rétréci en arrière, distincte- 
ment plus large à la base, etc. Elle a été découverte et 
décrite en Angleterre par le Rev. J. P. Dawson, qui m'a 
communiqué l’un de ses types avec une extrême complai- 
sance; ses notes, rédigées avec le plus grand soin, n'ap- 
prenaient, en outre, qu'il avait pris plusieurs exemplaires 
de cette espèce offrant tous parfaitement la même forme 
de prothorax. J'en ai vu depuis un second individu dans 
la collection de M. Javet. 


GROUPE 153. 


Sillons frontaux obliques, venant se joindre anguleu. 
sement en avant, un peu bicarénés de chaque côté, mais 
les carènes obscures et interrompues dans leur milieu. 
Prothorax court, transversal, légèrement rétréci en ar- 
rière, angles postérieurs obtus; stries des élytres un peu 
effacées à l'extrémité. 

Le B. dentellum, tout à fait déplacé parmi les Peryphus 
de Dejean, à cause de ses sillons frontaux anguleux, son 
prothorax d'une autre forme, et ses angles postérieurs 
obtus, m'a paru former un groupe naturel intermédiaire 
entre les n° 12 et 14; il se rapproche du premier par ses 
sillons frontaux, mais s’en éloigne par son prothorax, et 
se rapproche au contraire de plusieurs espèces du second 
par la forme de ce dernier. 


172 ANNALES 


99. B. DENTELLUM. 


Capite thoraceque viridi-æneis; sulcis frontalibus antice 
angulariter obliquis; thorace brevi, transverso, postice 
subangustato, basi leviter rugoso, angulis posticis obtusis ; 
elytris oblongo-ovatis, testaceis, sutura late viridi-ænea, 
postice abbreviata ; punctato-striatis ; antennarum basi pe- 
dibusque testaceis. 


PBembidiun dentellum. Dej. Spec. v. p. 124. 78. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 390. 51. pl. 215. 3. 1834. 


Long. 0,0036. Larg. 0,0013. 


Tête et prothorax d’un vert-bronzé. Palpes d’un roux- 
testacé, le pénultième article un peu brunûtre, ainsi que 
le labre. Antennes d’un brun un peu roussâtre, leurs 
premiers articles d’un testacé-rougeätre. Sillons frontaux 
distinctement obliques et presque en pointe en avant. 
Prothorax légèrement convexe, plus large que la tête, 
notablement plus large que long, court, transversal, légè- 
rement arrondi sur les côtés en avant, très peu rétréci en 
arrière, impression transverse postérieure assez forte, 
ligne longitudinale médiane bien marquée ; base coupée 
presque carrément, couverte en dessus de très petits points 
enfoncés qui la rendent un peu rugueuse; fossettes des 
angles postérieurs larges et bien marquées, ceux-ci dis- 
tinctement obtus et peu saillants. Elytres ovales-oblon- 
gues, deux fois environ larges comme le prothorax à sa 
base; d’un jaune-testacé, offrant une large bande sutu- 
rale d'un vert-bronzé, qui occupe les trois premiers 
intervalles de chaque côté et s'arrête aux trois quarts 
postérieurs environ; distinetement striées-ponctuées , 
stries un peu eflacées vers l'extrémité, les externes lé- 
gères; deux points enfoncés sur le troisième intervalle . 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 173 


le premier presque au tiers, le second aux deux tiers. 
Dessous du corps noirâtre. Pattes d’un jaune-testacé. 


Caucase, Russie méridionale (Dej. Spec. et Cat.) 


J'ai décrit cette belle espèce sur le type du comte 
Dejean, qui m'a été obligeamment communiqué par 
M. de la Ferté-Sénectère. 


GROUPE 14. 


Prothorax court, transversal, non ou peu sensiblement 
rétréci en arrière, ordinairement arrondi sur le milieu de 
ses côtés, ses angles postérieurs le plus souvent presque 
arrondis ou obtus (t. 9. pl.13.15 et16.). Stries des élytres 
plus ou moins effacées vers l'extrémité, surtout les exté- 
rieures. 

Ce groupe comprend les Philochthus et Ocys des An- 
glais, il renferme la fin des Zeja de Dejean et deux 
espèces qu'il a classées parmi ses T'achys, mais qui évi- 
demment doivent en être séparées; elles diffèrent en effet 
des Tachys par leur taille plus grande, leur strie juxta- 
scutellaire bien distincte, la première strie non distincte- 
ment et franchement recourbée à l'extrémité; on aperçoit 
seulement un pli élevé extérieurement vers l'extrémité 
des élytres, caractère qui se retrouve dans l’obtusum et le 
rectan gulum ; du reste, ils lient très bien ce groupe-ci au 
suivant. Le petit pli élevé tranchant est caractéristique; 
aussi, quoique le rectangulum nous offre un prothorax 
plutôt arrondi en avant que sur le milieu des côtés, et très 
légérement rétréci en arrière, n'offre-t-il aucune difü- 
culté. 


À. Prothorax plus ou moins échancré à la base, au- 
dessous des angles postérieurs (t. 9. pl. 13. 15 et 16.), 
ceux-ci presque arrondis. 


100. B. meurrarum. 


Supra nigro-subæneum ; thorace brevi, transverso, basi 
pone angulos emarginato, angulis posticis obtusis, subro- 
tundatis; elytris oblongo-ovatis, fortiter punctato-striatis, 
macula postica, antennarum basi pedibusque rufo-testa- 
ceis. 


Carabus biguttatus. Fabr. Mant. 1. p. 205. 18. 1787. 
— Id. Ent. Syst. 1. p. 166. 184. 1792. — Id. Syst. el. à. 
p- 208. 208. 1801. — De Vil. Lin. ent. 1. p. 381. 94. 
1789. — Gmel. Lin. S. N. 1. p. 1980. 146. 1789. — 
Payk. Faun. Suec. 1. p. 144 61. 1798. — De Tign. H. 
nat. 3° éd. 4. p. 60. 1830. 


Elaphrus biguitatus. WW. Kæf. Preus. p. 230. 12. 1798. 
— Daft. Faun. 1. p.221. x. 1812. 


Bembidium biguttatum. Latr. H. nat. 8. p. 224. 5. 
1804. — Gyl. Ins. suec. 11. p. 28. 14. 1810. — Dei. 
Spec. v.p. 180. 125. 1831. — Id. Icon. 1v. p. 446. 93. 
pl. 222. 3. 1834. — Lacord. Faun. Paris. p. 283. 28. 
1835. — Ramb. Faun. and. 1. p. 144. 13. 13837. — 
Heer. Faun. helv. p. 137. 57. 1838. — Schiod. Dan. el. 
p- 332. 4. var. 8. 1840. — Lucas. Expl. Alg. Art. 5° 
livr. p. 85. 239. 1846. — Küst. Kæf. Eur. fasc. vin. 42. 
1847. 

Carabus riparius. Oliv. Ent. 3. G. 35. p. 115. 163. 
pl. 14. 162. 1795. 


Philochthus guttula. Steph. UE 17. p. 9. 5. 1829. — Id. 
Man. p. 53. 400. 1839. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 175 
Bembidium guttula, Redt. Faun. Austr. p. 113. 1849. 


Var. À. Supra viridi-æneum; elytrorum macula postica, 
antennarum basi pedibusque testaceis; stria 72 distincta. 


Bembidium biguttatum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 162. 
36. tab. czxt. 8. 1825. — Erichs. Kæf. Brand. 1. p. 131. 
17. 1837. — Heer. Faun. helv. p. 137. 57. var. b. 1838. 
— Schiod. Dan. el. p. 332. 4. 1840. — Redt. Faun. 
Austr. p. 108. 1849. 


Philochthus biguttatus. Steph. I]. nu, p. 8. 4. 1829. — 
Id. Man. p. 53. 399. 1839. 


Philochthus fuscipes. Steph. I]. n. p. 8. 2. 1829. — Id. 
Man. p. 53. 397. 1839. 


Philochthus subfenestratus. Steph. HI. n. p. 8. 3. 1829. 
— Id. Man. p. 53. 398. 1839. 


Bembidium vulneratum. Dej. Spec. v. p.182. 126.1831. 
= Id. Icon. 1v. p. 448. 94. pl. 222. 4. 1834. — Lacord. 
Faun. Paris. p. 284. 29. 1835. 


Var. B. Ælytris brunneis; pedibus pallide testaceis. 
Long. 0,003. 0,0045. Larg. 0,0011-0,0016. 


Dessus du corps d'un noir un peu bronzé. Palpes d'un 
brun-roussätre, le pénultième article obscur. Antennes 
d’un brun obscur, le premier arliele et un peu la base des 
deux suivants d’un roussätre, parfois un peu testacé, par- 
fois obscur. Prothorax légèrement convexe, plus large 
que la tête, court, plus large que long, transversal, très ar- 
rondi sur les côtés(t.9. pl.13.15.), non rétréci en arrière; 
impression transverse antérieure légère, la postérieure 
plus forte, ligne longitudinale médiane fine, disque of- 
frant de légères rides onduleuses transverses; base un 


176 ANNALES 


peu rugueuse en dessus, visiblement échancrée et très 
oblique au-dessous des angles postérieurs, de sorte que 
son milieu paraît un peu prolongé en arrière, fossettes 
profondes, un peu allongées, obliques ; angles postérieurs 
obtus, presque arrondis, peu marqués. Elytres légère- 
ment convexes, ovales-oblongues, plus larges que le 
prothorax, offrant aux trois quarts postérieurs, près du 
bord externe, une tache arrondie d'un roux-testacé, par- 
fois peu distincte ou même effacée, l’extrémité le plus 
souvent de la même couleur; stries bien marquées, en 
général fortement ponctuées, lisses et un peu effacées à 
l'extrémité, surtout les extérieures, septième nulle; deux 
points enfoncés sur le troisième intervalle, comme dans 
le guttula. Dessous du corps noir. Pattes d'un roux-teslacé, 
ordinairement un peu brunâtre. 


Cette espèce est répandue dans presque toute l'Europe. 


Var. À. Dessus d'un vert-bronzé, parfois un peu 
bleuâtre sur les élytres ; tache postérieure plus apparente, 
d’un testacé un peu rougeâtre, ainsi que le premier article 
des antennes et les pattes; stries moins fortement ponc- 
tuées-striées, la septième bien distincte. 

Je ne m'étendrai pas sur la réunion du vulneratum , 
Dej. au Z. bigutiatum, il me suflira de dire qu'ils présen- 
tent des passages de l'un à l’autre, et qu'on les prend 
dans les mêmes localités. 


Var. B. Elytres brunes; pattes d’un testacé plus pâle. 


101. B. ÆNEun. 


Supra æneum, subdepressum; thorace breviore, trans- 
verso, basi pone angulos emarginalo; angulis posticis 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 177 


obtusiusculis ; elytris oblongo-ovatis, subtiliter punctato- 
striatis, antennis basi pedibusque brunneis aut piceis, 
femoribus sæpius obscure æneis. 


Bembidium æneum. Germ. Ins. Sp. nov. 1. p. 28. 46. 
1824. 


Philochthus æneus. Steph. Il. n. p. 7. 1. 1829. — Id. 
Man. P. 53. 396. 1839. 


Bembidium biguttatum. var. À. æneum. Dej. Spec. v. 
p. 180. 195. 1831. 


Bembidium marinum. Schiod. Dan. el, p. 333. 5. 1840. 


Var. À. Thorace subopaco, disco leviter strigoso, regu- 
lariter quadrifoveolato. 


Long. 0,0035-0,0043. Larg. 0,0013-0,0016. 


Très voisin du 2. biguttatum; un peu plus large et 
moins convexe. Dessus du corps bronzé ; tache postérieure 
des élytres effacée. Palpes d’un brun obscur. Antennes 
d'un noir-brun, le premier article d'un brun un peu 
roussâtre. Prothorax plus court, angles postérieurs moins 
arrondis, un peu plus marqués, impressions transverses 
ordinairement non rugueuses. Elytres plus larges, moins 
convexes, finement striées-ponctuées, stries un peu plus 
distinctes à l'extrémité, la septième effacée. Dessous d'un 
noir un peu bronzé. Pattes obscures, brunes ou rous- 
sâtres, cuisses ordinairement d'un bronzé obscur. 


Dieppe (M. Mocquerys), Angleterre, Ecosse, Anvers, 
Danemark (Schiod.), bords de la mer ou des eaux salées. 


Var. À. Prothorax peu luisant, presque impercepti- 
blement réticulé, couvert sur son disque de rides fines et 
serrées; Offrant au milieu quatre fossettes régulièrement 


178 ANNALES 


disposées, deux de chaque côté de la ligne médiane, les 
postérieures plus rapprochées. 

J'ai établi cette variété sur un individu de petite taille, 
existant dans la collection de M. Javet, et provenant 
d'Ecosse. Il est remarquable par son prothorax, mais ne 
peut être considéré que comme une variété du 2. æneum 
dont il offre les caractères. Dans l’æneum, les côtés du 
prothorax sont en général imperceptiblement réticulés, 
son disque offre de très légères rides onduleuses trans- 
verses, et parfois, l’on voit deux points légers indiquant la 
place des deux fosseltes antérieures; dans la variété A, 
que j'avais d'abord nommée Z. Javeti, ces caractères sont 
exagérés, peut-être par suite d'un dessèchement trop 
brusque de l’insecte lors de son éclosion. 


Nota. J'ai vu dans les collections du Rév. J. P. Dawson 
et de M. Javet, quatre individus se rapprochant du bigut- 
tatum par leur coloration d'un bronzé obscur en dessus, 
un peu brunâtre sur les élytres, la tache postérieure de 
celles-ci cependant encore peu distincte et fondue avec la 
couleur du fond, le premier article des antennes et les 
paîtes d’un brun-testacé-roussätre; ils s'en distinguaient 
toutefois par leurs élytres plus finement striées-ponctuées, 
le prothorax plus court, ses angles postérieurs un peu 
plus marqués, les impressions transverses non rugueuses. 

Peut-être le Z. æneum ne devrait-il être considéré que 
comme une variété du B. biguttatum, maïs ses caractères 
sont assez constants et son habitat maritime. 


102. B. vicinum. 


Capite thoraceque viridi-æneis; thorace brevi, trans- 
verso, basi pone angulos subemaroïnalo, angulis posticis 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 179 


obtusiusculis; elyéris oblongo-ovatis , subtilissime punc- 
tato-striatis, livide brunneis; antennis basi pedibusque 
livide testaceis. 


Bembidium vicinum. Lucas. Expl. Alg. Art. 5° livr. 
p. 86. 240. pl. 10. 9. 1846. 


Long. 0,003-0,004. Larg. 0,0011-0,0015. 


Tête et prothorax d’un vert-bronzé. Palpes Lestacés, le 
pénultième article brunâtre. Antennes d’un brun clair, 
le premier article et la base des suivants d'un testacé- 
livide. Prothorax peu convexe, plus large que la tête, 
plus large que long, court, transversal, moins régulière- 
ment arrondi sur les côtés que dans le guttula, non rétréci 
en arrière; impressions transverses ordinairement peu 
marquées, la postérieure cependant parfois assez distincte, 
ligne longitudinale médiane fine, base en général un peu 
plus distinctement échancrée au-dessous des angles pos- 
térieurs; fossettes bien marquées, bistriées, obliques; 
angles postérieurs obtus, non arrondis, aigus au sommet, 
bien distincts. Elytres peu convexes, ovales-oblongues, 
plus larges que le prothorax, d’un brunâtre-livide, of- 
frant un reflet bronzé, très finement ponctuées-striées ; 
stries effacées à l'extrémité, surtout les extérieures, la 
septième nulle; deux points enfoncés bien distincts sur 
le troisième intervalle. Dessous du corps noir. Pattes d’un 
testacé-livide. 


Sicile, Sardaigne, Constantinople, Aloérie. 


103. B. cuTTuLA. 


Supra nigro-subæneum; thorace brevi, transverso, 
basi pone angulos suhemarginato, angulis posticis obtusis, 
subrotundatis; elytris oblongo-ovatis, punctato-striatis ; 


{80 ANNALES 


macula postica, antennarum basi pedibusque rufo-testa- 
cels. 


Carabus guttula. Fabr. Ent. Syst. 1. p. 166. 185. 1792. 
— Id. Syst. el. 1. p. 208. 209. 1801. — Payk. Faun. 
Suec. 1. p, 143. 60. 1798. 


Bembidium guttula. Latr. H. nat. 8. p. 223.3. 1804. — 
Gyl. Ins. suec. 1. p. 27. 13. 1810. — Sturm. Deut. ins. 
vi.p. 163. 37. 1825. — Zett. Faun. ap. p. 10. 8. 1828. 
— 1. Ins. lap. p. 27. 19. 1838. — Dej. Spec. v. p. 178 
124. 1831. — Id. Icon. 1v. p. 444. 92. pl. 222. 2. 1834. 
— Sahlb. Ins. fen. 1. p.201. 25. 1834. — Lacord. Faun. 
Paris. p.283. 27. 1835. — Erichs. Kæf. Brand. 1. p. 132. 
18. 1837. — Hleer. Faun. helv. p. 137. 56. 1838. — 
Schiod. Dan. el. p. 331. 3. 1840. — Küst. Kæf. Eur. 
fisc. vin. 43. 1847. 


Elaphrus guttula. WI. Kæf. Preus. p. 229. 11. 179%. 
— Duft. Faun.u. p. 218. xxxvi. 1812. 

Philochthus guttula. Gasteln. H. nat. Col 1. p. 153. 1. 
1840. 


Carabus riparius. Oliv. Ent. t. 3. p. 115. 163. pl. 14. 
162. 1795. 

Bembidium riparium. Latr. Gen. 1. p- 184. 2. 1806. — 
Id. Nov. Dict. 2° édit. im. p. 376. 1816. 


Tachys binotatus. Steph. Ill. 1. p. 5. 2. 1829. — Id. 
Man. p. 52. 358. 1839. 


Tachys vittatus. Steph. Il. nm. p. 5. 3. 1829. — Id. 
Man. p. 92. 389. 1839. 


Bembidium bipustulatum. Redt. Faun. Austr. p. 113. 
1849. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 181 


Var. À. Ælytrorum macula postica nulla, his sæpe apice 
summo rufescentibus ; thorace interdum latiore elytrisque 
magis Ovalis. 


Philochthus hœmorrhous. Steph. H 117. p. 9. 6. 1829. 
— Id, Man. p. 53. 401. 1839. 
Long. 0,0027-0,0033. Larg. 0,001-0,0012. 


Dessus du corps d’un noir un peu bronzé. Palpes d’un 
brun-roussâtre, le pénultième article obscur. Antennes 
d'un brun obscur, leur premier article et la base des deux 
suivants d'un roux-testacé, Prothorax légèrement convexe, 
plus large que la tête, court, plus large que long, trans- 
versal (t. 1x, pl. 12. 16.), arrondi sur les côtés, non rétréci 
en arrière; impression transverse postérieure assez forte, 
très rapprochée de la base, ligne longitudinale médiane 
fine ; base un peu échancrée au-dessous des angles pos- 
térieurs, fossettes bien marquées, bistriées, obliques, 
angles postérieurs obtus, presque arrondis, peu marqués, 
Elytres légèrement convexes, ovales-oblongues, plus 
larges que le prothorax, offrant aux trois quarts posté- 
rieurs, près du bord externe, une tache arrondie d'un 
roux-testacé, parfois peu marquée, l'extrémité souvent 
aussi un peu testacée; stries bien marquées, lisses et un 
peu effacées vers l'extrémité, surtout les extérieures, la 
sixième même courte, la septième nulle ; deux points en- 
foncés sur le troisième intervalle, le premier ordinaire- 
ment environ au quart, et le second un peu après le 
milieu. Dessous du corps noir. Pattes en général d’un 
testacé un peu rougeätre, ou parfois très légèrement bru- 
nâtre 

Cette espèce est répandue dans une grande partie de 
l'Europe : France, Paris; Autriche, Allemagne, Angle- 
terre, Ecosse, Finlande, Suëde, etc. 

2e Série, TOME x. 12 


182 ANNALES 


Var. À. Tache postérieure des élytres effacée, l'extré- 
mité de ces dernières souvent un peu testacée, parfois 
concolore. Forme variant, surtout chez les individus 
extrêmes dont le prothorax est plus large, un peu plus 
arrondi sur les côtés, et les élytres proportionnellement 
un peu plus courtes et plus ovales. 


Nota. M. Redtenbacher a méconnu, ainsi que Dejean, 
l'un des caractères essentiels du 2. biguttatum et du gut- 
tula, savoir : la base plus fortement échancrée au-dessous 
des angles postérieurs dans le premier que dans le second; 
mais il a pris, en outre, le biguttatum pour le guttula, et il 
décrit celui-ci, comme une espèce nouvelle, sous le nom 
de 2. bipustulatum. Son bigutiatum n’est autre que notre 
variété À (vulneratum, Dej.), car il mentionne sa couleur 
verte en dessus, et, dans ses renvois, la septième strie 
bien distincte, etc.; du reste, il n’y a qu'à lire ses courtes 
diagnoses pour être convaincu de la grave erreur de 
M. Redtenbacher; à part, en effet, le caractère mentionné 
ci-dessus, qu'il a méconnu, les autres sont bien indiqués ; 
je nentrerai donc pas dans plus de détails. 


B. Prothorax coupé à peu près carrément à la base, 
nullement échancré au-dessous des angles postérieurs, 
ceux-ci droits ou obtus. 


X. Prothorax court; deux points enfoncés sur le troi- 
sième intervalle. 


104. B. oBTusum. 


Supra nigro-subuirescente-æneum; thorace subtrans- 
verso, basi rotundatim foveolato, angulis posticis obtusis; 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 183 


elytris oblongo-ovatis, punctato-striatis, striis externis 
obsoletis; antennis basi, tibiis tarsisque rufo-testaceis, 
Jemoribus sæpius paululum brunneis. 


Bembidium obtusum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 165. 38. 
tab. czx1. c. 1825. — Dej. Spec. v. p. 177. 123. 1831. 
— Id. Icon. 1v.p. 443. 91. pl. 229. 1. 1834. — Lacord. 
Faun. Paris. p. 282. 26. 1835. — Heer. Faun. helv. 
p. 136. 35. 1838. — Schiod. Dan. el. p. 331. 2. 1840. 
— Lucas. Expl. Alg. Art. 5° livr. p. 85. 237. 1846. — 
Redt. Faun. Austr. p. 109. 1849. 


Tachys immunis. Steph. I, n. p. 6. 4. 1829. — Id. 
Man. p. 52. 390. 1839. 


Tachys obtusus. Steph. II. n. p. 6. 5. 1829. — Id. 
Man. p. 52. 391. 1839. 


Tachys pusillus. Steph. HI. u. p. 6. 6. 1829. — Id. 
Man. p. 52. 392. 1839. 


Tachys gracilis. Steph. Il. ü..p. 6, 7, 1829. — Id. 
Man. p. 52. 393. 1839. 


Long. 0,0026-0,0033. Larg. 0,001-0,0012. 


Dessus du corps d’un noir-verdâtre-bronzé obscur. 
Palpes d’un brun-roussâtre, le pénultième article obscur. 
Antennes brunâtres, testacées à la base. Prothorax plus 
large que la tête, légèrement convexe, plus large que 
long, subtransversal ; arrondi sur les côtés, non ou trés 
peu sensiblement rétréci en arrière; impression trans- 
verse antérieure peu marquée, la postérieure plus forte, 
offrant, ainsi que la base, quelques petits points enfoncés; 
ligne longitudinale médiane fine, base presque carrément 
coupée, fossettes ordinairement un peu bistriées, bien 
marquées, un peu arrondies ; angles postérieurs obtus, le 


184 ANNALES 


plus souvent mousses ou un peu arrondis au sommef. 
Elytres légèrement convexes, ovales-oblongues, une fois. 
et demie environ larges comme le prothorax à sa base, 
striées-ponctuées, stries lisses et un peu effacées à l'extré- 
mité, surtout les extérieures, qui sont fines et peu mar- 
quées, les sixième et septième même presque nulles ; 
deux points enfoncés sur le troisième intervalle, le pre- 
mier au tiers, le second aux deux tiers. Dessous du corps 
noir. Pattes d'un testacé-rougeâtre, cuisses souvent plus 
ou moins brunâtres, au moins à la base. 

France, Paris; Angleterre, Prusse, Sicile, Autriche, 
Espagne , Allemagne (Dej.). On le trouve aussi en 
Algérie. 


105. B. REcTANGUuLUM. 


Supra nigro-subæneum ; thorace subquadrato, lateribus 
antice rotundato, postice leviter subecoarctato, bast rotun- 
datim foveolato, angulis posticis rectis; elytris oblongo- 
ovatis, punctato-striatis, stria 7a nulla; antennis basi, 
tibiis tarsisque vrufo-testaceis, femoribus sϾpius paululum 
brunneiïs. 


Long. 0,0025-0,003. Larg. 0,001-0,0011. 


Très voisin du Z. obtusum. Dessus du corps d'un noir- 
bronzé obscur. Palpes roussâtres, le pénultième article 
d’un brun obscur. Antennes brunäâtres, testacées à la 
base. Tête proportionnellement un peu plus étroite, et 
les yeux un peu moins saillants, Prothorax plus large que 
la tête, légèrement convexe, plus large que long, arrondi 
en avant sur les côtés, très légèrement rétréci en arrière, 
presque carré; impression transverse antérieure peu 
marquée, la postérieure plus forte, offrant ordinairement 
quelques petits points enfoncés, ainsi que la base; ligne 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 185 


longitudinale médiane fine, base coupée carrément, fos- 
settes distinctement bistriées, larges, bien marquées, un 
peu arrondies ; angles postérieurs en général à peu près 
droits, saillants et bien marqués. Elytres comme dans 
l'obtusum, mais souvent un peu moins larges en pro- 
portion, striées-ponctuées, stries lisses et un peu efla- 
cées en arrière, surtout les extérieures, la sixième bien 
distincte, la septième nulle. Dessous noir ou brunâtre. 
Pattes d’un testacé-rougeâtre, cuisses ordinairement plus 
ou moins brunâtres. 


Algérie. 


XX. Prothorax très court; un seul point enfoncé sur 
le troisième intervalle. 


106. B. quiNQuEsTRIATUM. 


Supra obscure piceum, capite thoraceque æneo mican- 
tibus ; elytris obscure viridi-cyaneis; interdum brunneo- 
ferrugineum, æneo-micante ; thorace transverso, lateribus 
late marginato, angulis posticis obtusis; elytris oblongo- 
ovatis, punctato-striatis, striis externis obsoletis, interstitio 
tertio puncto uno impresso ; antennis pedibusque testaceis. 


Bembidium quinquestriatum. Gy1. Ins. suec. nu. p. 34. 
19. 1810. — Erichs. Kæf. Brand. 1. p. 131. 16. 1837. 
— Schiod. Dan. el. p. 330 1. 1840. — Küst. Kæf. Eur. 
fasc. x1. 18. 1847. 


Elaphrus pumilio. Duft. Faun. n. p. 214. xxx1. 1812. 
Bembidium pumilio. Sturm. Deut. ins. vi. p. 148. 27. 
tab. cuix. f. c. 1825. — Dej. Spec. v. p. 48. 13. 1831. 


— Id, Icon. iv. p. 330. 8. pl. 208. 2. 1834. — Brul. 
H, nat. v. Col. 2. p. 168. 1835. — Lacord., Faun. Paris. 


186 ANNALES 


p: 271. 3. 1835. — Heer. Faun.helv. p. 124.4. 1838: 
— Redt. Faun. Austr. p.112. 1849. 


Bembidium acrocolium. Beck. Beitr. p. 10. vi. tab. 1. 
6. 1817. 


Ocys currens. Steph. Il. n. p. 10.1. 1829. — Id. 
Man. p. 53. 402. 1839. 


Long. 0,0033-0,0043. Larg. 0,0013-0,0016. 


Dessus du corps d’un brun obscur, avec un reflet 
bronzé sur la tête et le prothorax, ou même ceux-ci d'un 
verdâtre-bronzé, les élytres d'un bleu-verdâtre obscur; 
parfois d’un brun-ferrugineux, avec un léger reflet bronzé 
ou bleuâtre, du reste variant pour la coloration. Palpes 
testacés, le pénultième article ordinairement plus ou 
moins brunâtre. Antennes entièrement testacées. Protho- 
rax à peu près comme dans l'espèce suivante, base moins 
carrément coupée, légèrement oblique sur les côtes; an- 
gles postérieurs obtus, moins saillants. E]lytres en ovale 
moins large, plus allongé, plus fortement ponctuées- 
striées, mais pour tout le reste entièrement comme dans 
le B. rufescens. Dessous du corps brun ou ferrugineux. 
Pattes testacées. 


France, Paris; Allemagne, Autriche, Angleterre. 
Suède (Gyl.). Danemark (Schiod.). Suisse (Heer). Je lai 
pris quelquefois dans le feuillage de petits arbres. 


Nota. M. Schaum, Beitrag zur Kenntniss der von 
Sturm, etc. in Stett. ent. p. 107. 1846, tient le Carabus 
cerbasci, Duft. pour le B. pumilio, var. rousse, d’après 
un exemplaire de la collection de Megerle, marqué 
comme l'original de Duftschmid. Je ne puis adopter cette 
opinion. A l’occasion du 2. prasinum, j'ai déja émis mes 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 187 


idées sur les types des auteurs, je n’y reviendrai pas, mais 
je ferai seulement remarquer que la description de Dufts- 
chmid ne peut nullement se rapporter à l'espèce qui nous 
occupe, bien que M. Schaum nous dise : « et la des- 
cription de Duftschmid s'accorde aussi parfaitement avec.» 
En effet, les mots : « Prothorax rétréct en arrière, en cœur 
tronqué, offrant une fosseite ponctuée de chaque côté, aux 
angles postérieurs. Elytres distinctement striées, » et non 
striées-ponctuées, ne peuvent pas du tout convenir au B. 
quingquestriatum, et s'accordent, au contraire, très bien 
avec la description et la figure du Trechus verbasci, Sturin, 
qu'Erichson rapporte à l’Æcupalpus rufulus, Dej. Du 
reste, on le sait, Duftschmid décrit en général conscien- 
cieusement, et pour son pumilio, les caractères sont par- 
faitement énoncés. 


107. B. RuFESCcENS. 


Supra testaceo-ferrugineum ; thorace transverso, late- 
ribus late marginato, angulis posticis acutiusculis; elytris 
oblongo-ovatis, subcyaneo micantibus, subtiliter punctato- 
striatis, strits externis obsoletis, znterstitio tertio puncto 
uno émpresso ; antennis pedibusque pallide testaceis. 


Tachis rufescens. Guérin. Note topog. p.123. 2. 1823. 


Bembidium rufescens. Dej. Spec. v. p. 47. 12. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 329. 7. pl. 208. 1. 1834. — Lacord. 
Faun. Paris. p. 271. 3. 1835. — Brul. H, nat. Col. 2. 
p. 167.7. pl. 7. f. 2. 1835. — Ramb. Faun. And. 1. 
p. 138. 3. 1837. — Heer. Faun. helv. p. 123. 3. 1838. 


Ocys melanocephalus. Steph. I. n. p. 10. 2. pl, 10. 2. 
1829. — Id. Man.p. 53, 403. 1839. 


188 ANNALES 


Ocys tempestivus. Steph. I. 11. p. 11. 3. 1829. — Id. 
Man. p. 54. 404. 1839. 


Long. 0,004-0,0055. Larg. 0,0016-0,0022. 


Dessus du corps d'un testacé-ferrugineux, assez clair 
sur la tête et le prothorax, plus obscur sur les élytres, 
qui sont ordinairement brillantées, principalement sur les 
côtés, d'un très léger reflet bleuâtre. Palpes et antennes 
entièrement testacés. Prothorax peu convexe, plus large 
que la tête, court, plus large que long, arrondi sur les 
côtés, non sensiblement rétréci en arrière, transversal, 
un peu carré ; sou rebord large, surtout en arrière, aplati, 
tranchant; impression transverse antérieure légère, la 
postérieure forte, enfoncée, rapprochée de la base, rendue 
très légèrement rugueuse par quelques petits points en- 
foncés peu marqués, ligne longitudinale médiane bien 
distincte, base coupée carrément, très légèrement sinuée 
au-dessous des angles postérieurs, fossettes bien mar- 
quées, un peu arrondies; angles postérieurs droits, 
saillants, leur sommet aigu. Elytres assez convexes, 
ovales-oblongues, larges, peu allongées ; finement striées- 
ponctuées, stries effacées à l’extrémité, les deux ou trois 
externes très fines, très peu marquées; un point enfoncé 
sur le troisième intervalle, aux deux tiers postérieurs, 
l'extrémité postérieure du huitième intervalle en pli élevé. 
Dessous du corps d'un testacé-ferrugineux. Pattes d'un 
testacé pâle. 


France, Paris; Sicile, Angleterre, Bavière (M. Rosen- 
hauer) ; Espagne, Portugal (Dej.). On le trouve aussi en 
Algérie. Il habite sous les écorces des Platanes, des Saules; 
dans les détritus vaseux qui garnissent souvent au bord 
des fleuves les branches et la tête de ces derniers, etc. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 189 


Nota. Le T'rechus platypterus , Sturm. Deut., comme 
nous le fait très bien remarquer M. Schaum. Stett. ent. 
1846, p. 98, ne peut se rapporter à cette espèce. 


GROUPE 15. 


Taille très petite. Prothorax ordinairement court, 
transversal, presque carré, non ou peu rétréci en arrière. 
Première strie des élytres nettement recourbée à l’extré- 
mité, strie juxta-scutellaire nulle, les extérieures complè- 
tement effacées. 

Ce groupe est ainsi très caractérisé ; il comprend les 
Tachys de Megerle et Dejean, modifiés comme nous l’a- 
vons dit dans le groupe précédent, et forme le passage 
aux Trechus, dont il a un peu le facies. 


À. Elytres très courtes, ovales, convexes. 


X. Stries distinctement ponctuées ; partie recourbée 
de la première strie se dirigeant en dehors, non parallèle 
à la suture. 


108. B. Focku. 


Rufo-testaceum; thorace quadrato; elytris convexis, 
ovatis dorso fortiter punctato-siriatis; strits duabus primis 
profundioribus, externis deletis; antennis pedibusque pal- 
lide testaceis. 


Bembidium Fockiü. Humm. Ess. ent. 1. p. 27. 1822. 
— Id. 10. pl. 1. f. 2. 1823. 


Bembidium ? bisulcatum. Nicol. Col. Hal 
Teste Cat, de Stettin, 1849. 


190 ANNALES 


Trechus latipenne. Sturm. Deut. ins. vi, p. 95. 16. 
tab. cn. c. 1895. 


Bembidium silaceum. Dej. Spec. v. p. 50. 14. 1831. — 


Id. Icon. 1v. p. 331. 9. pl. 208. 3. 1834. — Heer. Faun. 
helv. p. 124. 5. 1838. 


Bembidiun Guerini. Gaubil. in Rev. Zool. p. 342. 
1844. 


Bembidium Numidicum. Lucas. Expl. Alg. Art. 4°livr. 
p. 79. 219. pl. 10. f. 4. 1846. 


Long. 0,0025-0,003. Larg. 0,001-0,0012. 


Dessus du corps en entier d'un testacé un peu rougeitre. 
Palpes et antennes d'un testacé pâle; ces dernières un peu 
plus courtes que la longueur de la moitié du corps. Im- 
pressions frontales légèrement courbes. Prothorax peu 
convexe, plus large que la tête, un peu plus large que 
long, carré, non ou à peine rétréci en arrière, mais côtés 
très légèrement sinués au devant des angles postérieurs; 
impression transverse antérieure peu marquée, la posté- 
rieure forte, anguleuse, ligne longitudinale médiane bien 
distincte, raccourcie des deux côtés; base très carrément 
coupée, fossettes un peu arrondies, angles postérieurs 
droits, saillants. Elytres convexes, larges, courtes, ovales; 
stries fortement ponctuées, la première forte et entière, la 
seconde bien marquée, mais effacée postérieurement, les 
troisième et quatrième encore assez distinctes, mais plus 
courtes, les autres à peu entièrement effacées, la huitième 
fortement marquée en arrière, eflacée en avant; partie 
recourbée de la première strie assez longue, légèrement 
sinueuse, se dirigeant en dehors, offrant un petit point 
enfoncé vers sa base; deux points enfoncés sur le troi- 
sième intervalle, le premier au quart, le second derrière 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 191 


le milieu. Dessous du corps testacé. Pattes d’un testacé 
pâle. 


France, Paris, Alsace; Tyrol. Suisse (Heer), etc. On 
le trouve aussi en Algérie. 


Nota. Quoique très remarquable, et par suite facile à 
reconnaître, cette espèce, par une incontestable fatalité, 
a été décrite sous des noms différents par presque tous les 
auteurs qui l'ont connue. Du reste, la synonymie n'est 
pullement douteuse, j'ai eu sous les yeux le type de 
M. Lucas, M. Guérin lui-même m'a communiqué un type 
du Guerinii, la description et la figure données par De- 
jean s’y rapportent très bien, et celles de Sturm égale- 
ment; Hummel l'a bien figuré aussi. Quant à la synony- 
mie de Nicolaï, je n’ai pu nulle part trouver son ouvrage, 
j'ai dû la donner sur la foi du Cat. de Slettin, Catalogus 
Coleopterorum Europæ Bautzen, 1849, commencé, je 
crois, par M. Dohrn. 

Je me suis trouvé fort embarrassé pour l’adoption d’un 
nom ; ceux de Foch, Hum., et bisulcatum, Nicol., re- 
montant à la même époque (1822), je n’ai pu savoir auquel 
des deux appartenait l'autorité; toutefois, l'ouvrage 
d'Hummel nous offrant une figure, en ontre étant plus 
connu, plus répandu, et plus important que celui de 
Nicolaï, simple dissertation que je n'ai pu voir; enfin, 
un auteur ayant le choïx entre deux noms de même date 
et non encore adoptés, j'ai fait prévaloir celui de Fockü, 
Humimel. 


192 ANNALES 


XX. Stries lisses ; partie recourbée de la première strie 
parallèle à la suture (1) (pl. 12. 19.). 


+. Dessus du corps testacé. 


109. B. czLopuLzum. 


Ferrugineum; fhorace breve, transverso, quadrato; 
elytris convexioribus, brevioribus, ovatis, striis tribus 
dorsalibus distinctis, externis deletis, interstitio tertio 
puncto uno impresso ; antennis basi pedibusque testaceis. 

Bembidium globulum. Dej. Spec. v. p. 61. 25. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p.340. 15. pl. 209. 3. 1834. 


Bembidium gibberosum. Lucas. Expl. Alg. Art. 4° livr. 
p. 80. 220. pl. 10. f. 5. 1846. 


Long. 0,0016-0,002. Larg. 0,0007-0,0009. 


Dessus du corps d’un testacé-ferrugineux, parfois un 
peu moins clair sur les élytres. Palpes testacés, le pénul- 
tième article d’un roux-brunâtre. Antennes un peu plus 
courtes que la longueur de la moitié du corps, d'un brun- 
roux, les deux premiers articles et la base du suivant 
testacés. Prothorax convexe, plus large que la tête, court, 
notablement plus large que long, transversal, un peu 
arrondi sur les côtés en avant, carré à peine rétréci en 
arrière; impression transverse antérieure très peu mar- 
quée, la postérieure plus forte, offrant, outre les fossettes 
latérales bien marquées, deux points enfoncés distincts, 
un de chaque côté de la ligne longitudinale médiane, 


(1) Lorsqu’en parlant de la partie recourbée de la première strie, 
j'emploie les mots : parallèle à la suture, je n’entends point paral- 
lèle dans le sens mathématique, j'entends seulement remontant dans 
la même direction. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 193 


celle-ci peu marquée; base très carrément coupée, angles 
postérieurs droits, saillants. Elytres très convexes, larges, 
très courtes, ovales ; stries lisses, la première entière, et 
les deux suivantes raccourcies des deux côtés, bien dis- 
tinctes, la quatrième peu marquée, les autres entièrement 
effacées, la huitième bien marquée en arrière, confondue 
en avant avec celle du rebord ; partie recourbée de la pre- 
mière strie courte, convexe en dehors, parallèle à la su- 
ture, offrant un petit point vers sa base; un point enfoncé 
sur le troisième intervalle, à peu près au milieu de 
’élytre. Dessous du corps d’un roux-testacé, abdomen 
brunâtre, testacé à l'extrémité. Pattes entièrement tes- 
tacées. 


Espagne, Algérie. 


M. de la Ferté-Sénectère a eu l'obligeance de me com- 
muniquer un type de la collection du comte Dejean, il 
était parfaitement semblable aux individus rapportés 


d'Algérie par M. H. Lucas. 


ft. Dessus du corps noir; une grande tache d’un 
testacé-rougeâtre, parfois effacée, vers l'extrémité des 
élytres. 


110. B. HÆMORRHOIDALE. 


Nigro-subvirescens; sulcis frontalibus antice obliquis; 
thorace subquadrato, postice subangustato; elytris con- 
vexis, ovalis, macula magna communi subapicali rufo- 
testacea, interdum nulla deleta, striis duabus dorsalibus 
distinctis, cœteris nullis; antennis basi pedibusque testaceis. 


Bembidium hæmorrhoidale. Dej. Spec. v. p. 58. 21. 
1831. — Id. Icon. 1v. p. 338. 14. pl. 209. 2. 1834. — 


194 ANNALES 


Ramb. Faun. Andal. 1. p.139. 6. 1837. — Heer. Faun. 
helv. p. 125. 10. 1838. 


Tachys hæmorrhoidalis. Kolen. Melet. 1. p. 74. 139. 
1845. 


Long. 0,002-0,0022. Larg. 0,0007-0,0008. 


Dessus du corps d'un noir luisant, légèrement verdâtre. 
Palpes testacés, le pénultième article brunâtre. Antennes 
un peu plus courtes que la longueur de la moitié du corps, 
brunes, les deux premiers articles et la base des suivants 
testacés. Labre d’un roux-testacé. Sillons frontaux dis- 
tinctement obliques, presque réunis en pointe en avant. 
Prothorax assez convexe, plus large que la tête, plus large 
que long, légèrement, mais distinctement rétréci en ar- 
rière, presque carré; impression transverse antérieure très 
peu marquée, la postérieure forte, enfoncée; ligne longi- 
tudinale médiane légère; fossettes latérales postérieures 
bien marquées, base coupée carrément, angles postérieurs 
droits, assez saillants. Elytres convexes, larges, courtes, 
ovales; offrant vers l'extrémité une grande tache com- 
mune, ou légèrement interrompue par la suture, d'un 
testacé-rougeâtre se fondant un ‘peu avec la couleur du 
fond, parfois peu marquée ou entièrement nulle; la pre- 
mière strie entière, et la seconde un peu raccourcie en 
avant et en arrière, bien marquées, lisses, les autres tota- 
lement effacées ; la huitième forte, entière, très nettement 
séparée de celle du rebord, un peu sinuée en arrière; 
partie reeourbée de la première strie courte, un peu con- 
vexe en dehors, à peu près parallèle à la suture, offrant 
un point enfoncé vers son milieu (t. 1x, pl. 12. 19); deux 
petits points bien distincts sur la place du troisième inter- 
valle, le premier au tiers, le second un peu au-delà du 
milieu. Dessous du corps noir, l’extrémité de l'abdomen 
souvent un peu roussâtre. Pattes testacées. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 195 


France méridionale, Piémont, Dalmatie, Illyrie, Tur- 


quie. Suisse (Heer). Espagne (Ramb.), etc. 
B. Elytres ovales-oblongues, peu convexes. 


X, Partie recourbée de la première strienon contournée 
en crosse. 


+ Corps noir, quatre taches testacées sur les élytres; 
stries ordinairement ponctuées. 


11. B. quaDprisienATuM. 


Nigrum; fronte utrinque leviter bicarinato;, thorace 
subquadrato, postice subangustato ; elytris punctato-striatis, 
strus dorsalibus profundioribus, externis deletis ; octava 
postice fortiter impressa, antice obsoleta; maculis duabus, 
antennarum basi pedibusque rufo-jestaceis, fon sæ- 
pius medio leviter brunneis. 


Elaphrus quadrisignatus, Duft. Faun. nu. p. 205. xvr. 
1812. 


Bembidium quadrisignatum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 
153. 31. tab. crx. c. 1825. — Dej. Spec. v. p. 54. 18. 
1831. — Id. Icon. 1v. p. 334. 11. pl. 208. 5. 1834. — 
Brul. H. nat. v. Col. 2. p. 168. 1835. — Ramb. Faun. 
Andal. 1. p. 139. 4. 1837. — Heer. Faun. helv. p. 124. 
7. 1838. — Lucas. Expl. Alg. Art. 5° livr. p. 81. 222. 
1846. — Redt. Faun. Austr. p. 112. 1849. 


Long. 0,0022-0,0026. Larg. 0,0008-0,001. 
Dessus du corps noir, parfois légèrement bronzé, ou à 


peine verdâtre sur la tête et le prothorax. Palpes et labre 
d’un roux-testacé, le pénultième article des premiers or- 


196 ANNALES 


dinairement brunâtre. Antenues à peu près dela longueur 
de la moitié du corps, d'un brun-roussâtre, leurs trois ou 
quatre premiers articles d’un roux-testacé, parfois entiè- 
rement testacés; sillons frontaux légèrement bicarénés 
de chaque côté, auprès des yeux. Prothorax légèrement 
convexe, plus large que la tête, plus large que long, un 
peu rétréci en arrière, presque carré; impression trans- 
verse antérieure peu marquée, la postérieure enfoncée, 
assez forte, ligne longitudinale médiane terminée posté- 
rieurement dans l'impression transverse, fossettes laté- 
rales fortes, larges, bien marquées; base coupée carré- 
ment, angles postérieurs droits assez saillants. Elytres 
ovales-oblongues, peu convexes, près de deux fois larges 
comme le prothorax à sa base, offrant chacune deux 
grandes taches testacées ou un peu rougeâtres, la première 
vers l’angle huméral, la seconde aux deux tiers posté- 
rieurs environ, arrondie à égale distance de la suture et 
du bord externe; stries ponctuées, les trois internes bien 
marquées, et, à l'exception de la première qui est entière, 
postérieurement raccourcies en avant et en arrière ; les 
suivantes tantôt nulles, tantôt les quatrième et cinquième 
bien distinctes, les externes seules entièrement effacées, 
les internes moins raccourcies, la huitième fortement 
marquée en arrière; partie recourbée de la première strie 
un peu courbe, presque parallèle à la suture, ou très lé- 
gèrement et à peine dirigée en dehors, offrant un point 
enfoncé dans son milieu, et terminée par un autre; deux 
points enfoncés sur le troisième intervalle, ou la troisième 
strie, le premier au tiers, le second aux deux tiers. Des- 
sous du corps noir ou brunâtre. Pattes d'un testacé un peu 
rougeûtre, cuisses ordinairement plus ou moins brunâtres 
dans leur milieu; parfois entièrement testacées. 

France, surtout méridionale; Suisse, Autriche, Alle- 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 197 


magne, Sicile, Caucase, etc. On le trouve aussi en 


Algérie. 


Nota. Cette espèce varie beaucoup pour la taille, les 
stries, parfois la couleur, qui peut devenir brunâtre ou 
même plus claire, un peu aussi pour la forme du pro- 
thorax, etc.; mais l’on retrouve des passages d’une varia- 
tion à l’autre, et l’on ne peut établir qu'une seule espèce; 
du reste, les caractères tirés de la première strie re- 
courbée, de la huitième plus ou moins marquée, qui dans 
ce groupe viennent en général confirmer l'espèce, ne 
changent pas dans ces variations; aussi je crois devoir 
rapporter à notre PB. quadrisignatum, comme simples 
variétés, les Tachys quadrisignata, diabrachys, inæqualis 
et anomala, Kolen. Melet. fasc. 1. p. 71-73. n° 135-138. 
tab. 11. f, 10 et 11. 1845. J'ai reçu comme provenant du 
Caucase, sous les noms de 7°. quadrisignata, diabrachys 
et anomala, quelques individus qui m'ont confirmé dans 
mon opinion. 


TT. Coloration variant. 


=. Trois stries internes lisses, bien distinctes et rac- 
courcies des deux côtés, les autres ordinairement entière- 
ment nulles. 


112. B. Lucasur. 


Nigrum; thorace subquadrato, postice subangustat ; 
elytris postice macula rotundata testacea, Striatis, strits 
tribus dorsalibus abbreviatis profundis, 34 punctum supe- 
rante posticum, cœteris nullis, 8a tota fortiter impressa ; 
antennis basi pedibusque pallide testaceis. 

Long. 0,0023. Larg. 0,0008. 

2° Série, TOME x. 13 


195 ANNALES 


Dessous du corps noir, ou légèrement bronzé et à peine 
verdâtre. Palpes et labre roussâtres, le pénultième article 
des premiers obscur. Antennes brunes, le premier article 
et la base des deux suivants testacés. Sillons frontaux 
non distinctement bicarénés de chaque côté, auprès des 
yeux; une ligne enfoncée transverse en avant de la tête 
séparant l'épistome. Prothorax à peu près comme chez 
le quadrisignatum, où un peu plus court. Elytres de 
même forme, ovales-oblongues, légèrement convexes, 
offrant aux trois quarts postérieurs environ une petite 
tache testacée, arrondie, bien distincte; stries lisses, les 
trois internes bien marquées, raccourcies en avant et en 
arrière, excepté la premiére, qui est à peu prés entière 
des deux côtés; la troisième non limitée par les deux 
points enfoncés, dépassant au moins, toujours bien dis- 
tinctement, le postérieur, placé un peu plus haut que 
dans le quadrisignatum et V'angustatum ; les autres entiè- 
ment nulles; la huitième fortement enfoncée dans toute 
son étendue, et notablement séparée du rebord; partie 
recourbée de la première strie un peu différemment dis- 
posée que dans le précédent, pas du tout dirigée en de- 
hors, et par cela même plus parallèle à la suture, dont elle 
est un peu plus proche, légèrement atténuée et sans point 
enfoncé à son extrémité, Dessous du corps noir. Pattes 
en entier d'un testacé pâle. 


Espagne, Algérie. On le trouve aussi dans l'ile de 
Madère, d'où il m'a été communiqué par M. Wollaston. 
Je l'ai dédié à M. Lucas, qui s'est spécialement occupé 


des insectes et des Crustacés d'Algérie, et qui l’a trouvé 
dans son dernier voyage. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 199 


113. B. PuLLum. 


Nigrum ; thorace brevi subquadrato, angulis posticis 
obtusiusculis; elytris postice macula obsoleta rufescente, 
striatis, strüs tribus dorsalibus abbreviatis, 3a punctum 
superante posticum, 4 obsoleta, cæteris nullis, 8? tota 
distincta; antennis basi pedibusque rufo-testaceis, femo- 
ribus brunneis. 


Bembidium angustatum. Lucas. Expl. Alg. Art. 5°livr. 
p. 81. 223. 1846. 


Long. 0,0025. Larg. 0,001. 


Dessus du corps noir, un peu moins luisant que dans 
les espèces voisines. Labre d’un roux-testacé. Palpes bru- 
nâtres. Antennes brunes, leur premier article et la base 
du suivant d’un roux-testacé. Sillons frontaux obsolète- 
ment ou obscurément bicarénés de chaque côté auprès 
des yeux. Prothorax voisin de celui du 2, quadrisignatum, 
mais proportionnellement un peu plus court, plus large 
et plus transversal, moins sensiblement et plus graduelle- 
ment rétréci en arriére; fossettes des angles postérieurs 
larges, bien marquées, un peu moins profondes, angles 
postérieurs un peu obtus. Elytres de même forme, ovales- 
oblongues, offrant vers les trois quarts postérieurs une 
tache peu apparente et fondue avec la couleur du fond, 
d'un roux-testacé; stries lisses, les trois internes bien 
marquées, mais un peu plus fines que dans les espèces 
voisines, raccourcies en avantet en arrière, excepté la 
première qui est entière des deux côtés; la troisième 
comme chez le P. Lucasir, non limitée par les deux points 
enfoncés, et ceux-ci placés de même ; en outre, on aper- 
çoit légèrement, mais assez distinctement la quatrième ; 
la huitième assez fortement marquée dans toute sa lon- 


200 ANNALES 


gueur, moins cependant que dans le precédent, et moins 
écartée du rebord; partie recourbée de la première strie 
comme dans le quadrisionatum. Dessous du corps noirûtre. 
Cuisses d’un brun obscur, leur extrémité, les jambes et 
les tarses d’un roux-lestacé. 


Algérie. 


J'ai décrit cette espèce sur le type de M. Lucas, qui 
l'avait confondue avec le £. angustatum. 


114. B. AncusraTum. 


Nigrum; fronte utrinque leviter bicarinata; thorace 
subquadrato, postice subangustato ; elytris striatis, striis 
tribus dorsalibus abbreviatis profundis, cœieris nullis, 
8a postice fortiter tmpressa, antice deleta; antenmis basi 
pedibusque testaceis, femoribus sæpius brunneis. 


Bembidium angustatum. Dej. Spec. v. p. 56. 19. 1831. 
— Id, Icon. 1v. p. 336. 12. pl. 208. 6. 1834. — Heer. 
Faun. helv. p. 124. 8. 1838. — Redt. Faun. Austr. 
p. 113. 1849. 


Long. 0,0023-0,0026. Larg. 0,0008-0,001. 


Dessus du corps noir. Palpes et labre d’un brun-roux, 
le pénultième article des premiers obscur. Antennes à 
peu près de la longueur de la moitié du cerps, brunes ou 
d'un brun-roux, leurs premiers articles d’un roux-testacé. 
Tête et prothorax comme dans le quadrisignatum. Elytres 
de même forme, ovales-oblongues, peu convexes, unico- 
lores; stries ordinairement à peu près lisses, les trois in- 
ternes bien marquées, raccourcies en avant et en arrière, 
excepté la première qui est entière postérieurement, la 
troisième limitée par les deux points enfoncés bien dis- 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 201 


tincts, les autres entièrement nulles; la huitième forte- 
ment marquée en arrière; partie recourbée de la première 
strie comme dans le quadrisignatum (t. 1x, pl. 12. 17.). 
Dessous noir. Cuisses ordinairement d’un brun obscur, 
leur extrémité, les jambes et les tarses d'un roux-testacé. 


France méridionale, Suisse, Autriche. Espagne (De;.). 


=. Stries bien marquées, finement ponctuées. 


115. B. PARvuLuM. 


Nigrum; fronte utrinque leviter bicarinata; thorace sub- 
quadrato, posiice subangustato; elytris punctato-striatis, 
strüs quatuor primis profundioribus, externis deletis; 
antennis basi pedibusque testaceis. 


Bembidium parvulum. Dej. Spec. v. p. 57. 20. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 337. 13. pl. 209. 1. 1834. — Ramb. 
Faun. Andal. 1. p. 139. 5. 1837. — Heer. Faun. helv. 
p. 195.9. 1838. 


Bembidium pulicarium. Dej. Spec. v. p. 62. 26. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 341. 16. pl. 209. 4. 1834. — Redt. 
Faun. Austr. p. 112. 1849. 


Long. 0,0017-0,002. Larg. 0,0006-0,0007. 


Dessus du corps noir. Palpes et labre testacés; le pénul- 
tième article des premiers brunâtre. Antennes à peu près 
de la longueur de la moitié du corps, ordinairement d’un 
* brun-roux, leurs trois premiers articles testacés. Sillons 
frontaux légèrement bicarénés de chaque côté auprès des 
yeux. Prothorax à peu près comme dans le quadrisigna- 
tum. Elytres de même forme, ovales-oblongues, peu 
convexes; stries finement ponctuées, les intérieures très 


202 ANNALES 


peu raccourcies en avant, atteignant presque la base, les 
quatre premières bien marquées, raccourcies en arrière, 
excepté la première qui est entière postérieurement, la 
cinquième moins distincte, les externes eflacées, la hui- 
tième fortement marquée en arrière, confondue ou peu 
distincte en avant de celle du rebord ; extrémité recourbée 
de la première strie presque parallèle à la suture, un peu 
courbe, offrant un point enfoncé vers son milieu ou sa 


base. Dessous du corps noir. Pattes entièrement tes- 
tacées. 


France méridionale, Autriche, Saxe, Bavière. Espagne 
(Dej.). Suisse (Heer). On le trouve aussi en Algérie. 


Nota. D'après un individu type communiqué par M. de 
la Ferté-Sénectère, le 2. pulicarium, Dej. n'est pour moi 
qu'une très légere variété du 2. parvulum, la taille est à 
peine plus petite et le prothorax un peu plus court; les 
élytres ne sont pas de même forme que dans l'hæmorrhoi- 
dale, comme tendraient à le faire croire ces mots : elytris 
ovatis, mentionnés dans le Species, et, du reste, Dejean 
nous dit ensuite lui-même dans le français : « élytres un 
peu plus allongées que dans l'hæmorrhoidale. » 


=. Stries peu marquées, lisses. 


*. Prothorax très court. Partie recourbée de la pre- 
mière strie fortement dirigée en dehors, très rapprochée 
du bord externe (t. 1x, pl. 13. 23.). 


116. B. nanum. 


Nigrum, depressum; thorace brevi, transverso, qua- 
drato; elytris leviter quadristriatis, striis externis deletis; 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 903 


antenrnis basi pedibusque rufo-piceis, femoribus obscure 
brunneis. 


Carabus tristis. y. Payk. Fauu. Suéc. 1. p. 145. 62. 
1798. 


Bembidium nanum. Gy1. Ins. suec. nu. p. 30. 16. 1810: 
— Zeit. Faun. Jap. p. 11. 10. 1828. — Id. Ins. lap. 
p. 28.23. 1838. — Dej. Spec. v. p. 51: 15. 1831. — 
Id. Icon. 1v. p. 332. 10. pl. 203. 4. 1834. — Sahlb. Ins. 
fen. 1. p. 203. 29. 1834. — Lacord. Faun. Paris. p. 272. 
5. 1835. — Erichs. Kæf. 1. p. 132. 19. 1837. — Heer. 
Faun. helv. p. 124. 6. 1838. — L. Duf. Excurs. ent. 
p. 26. 103. 1843. — Lucas. Expl. Alg. Art. 4° livr. 
p. 80. 221. 1846. — Redt. Faun. Austr. p. 112. 1849, 


Elaphrus minimus. Duft. Faun. n. p. 205. xvu. nec 
fabr. 1812. 


Bembidium quadnistriatum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 150. 
99. tab. czx. À. 1895. 


Bembidium inornatum. Dej, Spec. v. p. 52. 16. 1834. 
Long. 0,0025. Lars. 0,0009. 


Dessus du corps noir. Palpes et labre d’un brun-rous- 
sâtre; le pénultième article des premiers obscur. Antennes 
plus courtes que la longueur de la moitié du corps, d’un 
brun obscur, leurs premiers articles roussâtres. Tête 
large, sub-déprimée, impressions: frontales peu pro- 
fondes. Prothorax peu convexe, plus large que la tête, 
court, notablement plus large que long, transversal, carré 
à peine rétréci en arrière; impression transverse anté- 
rieure peu marquée, postérieure plus distincte, mais 
légère, ligne longitudinale médiane assez forte; base 
coupée carrément, fossettes latérales bien marquées et 


204 ANNALES 


peu profondes, añ gles postérieurs droits, saillants. Efytres 
ovales-oblongues, sub-déprimées, très peu convexes, une 
fois et demie environ larges comme le prothorax à sa base; 
stries lisses, les externes effacées, les quatre premières 
seules assez distinctes, mais légères, la première entière, 
les autres effacées en arrière, la huitième fortement mar- 
quée postérieurement; partie recourbée de la première strie 
assez longue, légèrement sinueuse (t. 1x, pl. 12. 23.), se 
dirigeant fortement en dehors, très rapprochée du bord 
externe, offrant un petit point vers sa base; deux petits 
points enfoncés, le premier à peu près au quart antérieur 
de l’élytre, le second sur le troisième intervalle, environ 
aux trois quarts. Dessous du corps noir. Guisses d’un brun 
obscur, leur extrémité, les jambes et les tarses d’un roux- 
testacé un peu brunître. 


France, Suède (Dej.). Allemagne, Autriche, Finlande, 
Suisse. Laponie (Zett.). On le trouve aussi en Algérie, 
et même dans le nord de l'Amérique. 


** Prothorax court. Partie recourbée de la première 
strie nettement isolée en arrière, au milieu de l'élytre. 


* Partie recourbée de la première strie distinctement 
oblique en dehors. 


117. B. Azciricu». 


Piceum ; thorace subtransverso, postice leviter at dis- 
tinctius angustato, basi lateribus leviter obliquo, angulis 
posticis obtusiusculis; elytris postice late testaceis, striës 
duabus primis distinctis, cœteris deletis, interstitio 3° 
puncto #mpresso, parte recurva striæ suturalis extus obli- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 205 


qua; antennis pedibusque pallide testaceis , femoribus 
sæpius leviter brunneis. 


Bembidium Algiricum. Lucas. Expl. Alg. 4° livr. p.79, 
218. pl. 10. f. 3. 1846. 


Long. 0,0016-0,002. Larg. 0,0006-0,0007. 


Très voisin du bistriatum. Dessus du corps brun ou 
roussâtre , toute la partie postérieure des élytres plus 
claire, d’un testacé-roussâtre. Palpes, labre et antennes 
testacés. Tête plus étroite que dans le bistriatum, yeux 
moins saillants, sillons frontaux bien marqués en avant, 
mais très courts et plus complètement effacés en arrière. 
Prothorax à peu près comme chez ce dernier, plus ar- 
rondi sur les côtés antérieurement, un peu plus rétréci en 
arrière, et par conséquent moins carré. Elytres de même 
forme, stries encore moins marquées, les deux premières 
lisses, légères, les autres à peu près entièrement nulles, 
la huitième peu distincte, obsolète, ou effacée en arrière, 
nulle antérieurement; partie recourbée de la première 
strie non parallèle à la suture, dirigée en dehors, et ter- 
minée par un point enfoncé, un petit point sur le troi- 
sième intervalle, au tiers antérieur environ. Dessous du 
corps brun. Pattes d’un testacé pâle, cuisses ordinaire- 
ment légèrement teintées de brunâtre. 


Cadix (M. Rosenhauer). Algérie (M. Lucas). 


«+ Partie recourbée de la première strie parallèle à la 
suture (t. 1x, pl. 12. 18.). 
118. B. 8IsTrIATUM. 


Brunneum vel piceum ; tkorace subtransverso, subqua- 
drato, postice subangustato, basi lateribus leviter obliquo, 


206 ANNALES 


angulis posticis obtusiusculis; elytris obsolete striatis, striis 
duabus primis distinctioribus, externis deletis ; interstitio 


quarto puncto ämpresso ; antennis basi pedibusque pallide 
testacers. 


Elaphrus bistriatus. Duft. Faun. n. p. 205. xviu. 
1812. 


Bembidium bistriatum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 152. 
30. tab. czx. 8. 1825. — Dej. Spec. v. p. 42. 6. 1831. 
— Id. Icon. 1v. p. 327. 6. pl. 207. 6. 1834. — Lacord. 
Faun. Paris. p. 270. 2. 1835. — Erichs. Kæf. 1. p. 133. 
20. 1837. — Ramb. Faun. Andal. 1. p. 138. 2. 1837. 
— Heer. Faun. helv. p. 123. 2. 1838. — Lucas. Expl. 
Alg. Art, 4° livr. p. 78, 217. 1846. — Küster. Kæf. 


Eur. fasc. x. 31. 1847. — Redt. Faun. Austr. p. 113. 
1849. 


Tachys bistriata. Kolen. Melet. fasc. 1. p. 74. 140. 
1845. 


Cillenum minimum. Curtis. Brit. Ent. 1. 200. en note. 
1898. 


Bembidium elongatum. Dej. Spec. v. p. 42.6. 1831.— 
Id. Icon. 1v. p. 327. 6. pl. 207. 6. 1834. 
Tachys maritimus. Steph. Man. p. 52. 394. 1839. 


Var. A. Flavescens; antennis basi pedibusque pallidis. 


Dromius micros. Fischer, Ent. t. 3. p. 97. 14. pl. 4. 
f. 10. 1828. 


Tachys minutissimus. Steph. Il. n. p. 7. 8. 1829. — 
Id. Man. p. 53. 395. 1839. 


Var. caspia. Kolen. 1, c. p. 75. 141. 1845. 
Long. 0,002, Larg. 0,0007. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 907 


Dessus du corps d'un brun foncé ou roussâtre, parfois 
plus obscur et noïrâtre même sur la tête, parfois, au con- 
traire, plus clair. Palpes et labre d’un roux-testacé, le 
pénultième article des premiers ordinairement brunûtre. 
Antennes à peu près de la longueur de la moitié du corps, 
brunes, leur premier article et la base des deux suivants 
testacés. Prothorax peu convexe, plus large que la tête, 
plus large que long, sub-transversal, un peu rétréci en 
arrière, presque carré; impression transverse autérieure 
peu marquée, la postérieure forte, enfoncée ; fossettes des 
angles postérieurs bien marquées, base un peu oblique 
de chaque côté, angles postérieurs un peu obtus. Elytres 
ovales-oblongues, peu convexes, deux fois environ larges 
comme le prothorax à sa base; légèrement et obsolète- 
ment striées, stries lisses, effacées en arrière, les exté- 
rieures nulles, les deux premières plus distinctes, la 
huitième en général bien marquée postérieurement, effacée 
en avant; partie recourbée de la première strie parallèle 
à la suture (t. 1x, pl. 12. 18.); terminée par deux points en- 
foncés ; un petit point sur le quatrième intervalle, environ 
au tiers antérieur de l’élytre. Dessous du corps d’un brun 
obscur. Pattes d'un testacé pâle, parfois léoèrement 
teintées de brunâtre extérieurement. 

On trouve cet insecte dans une grande partie de FEu- 
rope; France, Paris; Suisse, Piémont, Allemagne, An- 
gleterre, Espagne. Autriche (Redt.). Russie méridionale 
(Dej.). Il se rencontre aussi en Algérie. 


Var. À. Tête brunâtre; prothorax et élytres testacés ; 
antennes d'un brun-testacé, pâles à la base, ainsi que les 


pattes 


Nota, D'après deux individus types envoyés par M. de 


208 ANNALES 


la Ferté-Sénectère, le B. elongatulum, Dej. est identique 
avec le bistriatum. Gette espèce présente parfois, en effet, 
une taille un peu plus allongée, parfois aussi la partie 
recourbée de la première strie est un peu moins parallèle 
à la suture et à peine très légèrement dirigée en dehors, 
l'un des types de Dejean offrait cette dernière variété; 
du reste, ces variations légères peuvent être indépendantes 
l’une de l’autre. 


119. B. FuLvicozLe. 


Capite antice ferrugineo postice infuscato ; thorace rufo, 
subquadrato, postice subangustato, angulis posticis rectis ; 
elytris oblongo-ovatis pallide testaceis, obsolete striatis, 
striis externis deletis, interstitio quarto puncto impresso, 
macula postica fusca communi obsoleta ; antennis basi 
pedibusque testaceis. 


Bembidium fulvicolle. Dej. Spec. v. p. 39. 3. 1831. — 
Id. Icon. 1v. p. 323. 3. pl. 207. 3. 1834. 


Long. 0,0026-0,003. Larg. 0,001. 


Tête ferrugineuse antérieurement, obscure ou noirâtre 
dans son milieu et en arrière. Yeux moins saillants que 
dans le scutellare. Palpes et labre testacés. Antennes de 
la longueur de la moitié du corps, d’un roux-brunûtre, 
testacées à la base. Prothorax d'un testacé-ferrugineux, 
peu convexe, plus large que la tête, plus large que long, 
un peu rétréci en arrière, presque carré; impression trans- 
verse antérieure assez distincte, anguleuse, ligne longitu- 
dinale médiane bien marquée, impression postérieure 
forte, enfoncée, anguleuse ; fossettes des angles postérieurs 
assez marquées, mais un peu confondues avec l'impres- 
sion transverse, base coupée presque carrément, angles 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 209 


postérieurs droits, assez saillants. Elytres ovales-oblon- 
gues, peu convexes, d'un jaunâtre moins pâle que dans le 
scutellare, sans tache distincte à la base, tache postérieure 
ordinairement peu marquée où même confuse; stries 
comme chez ce dernier, la huitième fortement enfoncée 
en arrière, effacée en avant; partie recourbée de la pre- 
mière strie presque parallèle à la suture, terminée par 
deux points enfoncés, non contournée en crosse ; un point 
enfoncé sur le quatrième intervalle, environ au tiers an- 
térieur. Dessous du corps brun, un peu ferrugineux sous 
le prothorax. Pattes testacées. 


France méridionale, Dalmatie. 


M. de la Ferté-Sénectère a eu l’obligeance de me com- 
nuniquer le type du comte Dejean. 


XX. Partie recourbée de la première strie fortement 
contournée et redescendant en crosse (t. 1x, pl. 13. 22 ). 


120. B. scuTELLARE. 


Capite thoraceque obscure brunneis; thorace subqua- 
drato, postice subangustato, basi lateribus leviter obliquo, 
angulis posticis obtusiusculis; elytris subelongato-ovats , 
albicantibus, obsolete sériatis, strits externis deletis, basi 
macula communi triangulari alteraque postice fuscis ; 
antennis basi pedibusque testaceis, femoribus sæpius leviter 
brunneis. 


Trechus scutellaris. Germ. Thon. Ent. Arch. n. fase. 1. 
p.11. 1829. 


Tachys scutellaris. Steph. TL. 11. p. 5. 1. 1829. — Id. 
Man. p. 52. 387. 1839. 


210 ANNALES 


Bembidium scutellare. Dej. Spec. v. p. 39. 4, 1831. — 
Id, Icon. 1v. p. 324. 4. pl. 207. 4. 1834. — Lucas. Expl. 
Alg. Art. 4° livr, p. 78. 215. 1846. 


Long. 0,0025-0,0026. Larg. 0,0009. 


Tête et prothorax d'un brun obscur. Palpes testacés, 
le pénultième article brunâtre. Antennes à peu près de la 
longueur de la moitié du corps, brunes ou d'un brun- 
roux, testacées à la base. Prothorax peu convexe, plus 
large que la tête, plus large que long, un peu rétréci en 
arrière, presque carré, voisin de celui du Z. bistriatum ; 
impression transverse antérieure légère, la postérieure 
assez forte, fossettes des angles postérieurs tantôt bien 
marquées, tantôt plus légères; base un peu oblique de 
chaque côté, angles postérieurs obtus. Elytres peu con- 
vexes, en ovale assez allongé, près de deux fois larges 
comme le prothorax à sa base, d’un jaunâtre trés pâle ou 
même un peu blanchâtres, offrant deux grandes taches 
communes brunes ou obscures, la première a la base 
triangulaire, la seconde, plus grande, un peu arrondie, 
postérieure, elles sont plus ou moins marquées, et parfois 
réunies le long de la suture; stries légères et obsolètes, 
paraissant parfois très légèrement ponctuées, avec un fort 
grossissement, effacées à l'extrémité, les externes nulles, 
la huitième fortement marquée en arrière, effacée anté- 
rieurement; partie recourbée de la première strie très 
légèrement oblique en dehors, assez longue, fortement con- 
tournée en crosse (t.1x, pl. 13.22.) et terminée au second 
point enfoncé, le premier placé sur la troisième strie, un 
peu avant le milieu. Dessous du corps d'un brun-noirûtre. 
Pattes testacées, cuisses ordinairement un peu brunâtres. 

France méridionale, Nîmes, Vendée, pâturages salés; 
Saxe, Bavière, lacs salés; Angleterre, ete. On le trouve 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 211 - 


aussi en Algérie. Il paraît habiter particulièrement au 
bord des eaux salées. 


Nota. La couleur varie parfois, elle peut devenir moins 
foncée, d’un brun plus clair, ou même roussâtre sur la 
tête, et d'un roux-testacé sur le prothorax; les taches des 
élytres également peuvent devenir obsolètes ou peu mar- 
quées. Maïs ces variations sont sans importance et dépen- 
dent, comme toutes les variétés analogues, du plus ou 
moins d'abondance de la matière colorante. 


GROUPE 16. 


Corps allongé, glabre; sillons frontaux droits; yeux 
très peu saillants; antennes longues; prothorax cordi- 
forme; élytres en ovale allongé, stries fortes, bien mar- 
quées, entières ; ailes nulles. 

Ce groupe est formé sur une espèce anglaise très 


remarquable, type du genre Lymnæum de Stephens; elle 
offre un peu le facies des Trechus. 


121. B. nicroricEUM. 


Nigro-piceum,; thorace cordato, postice fortiter coarc- 
tato; clytris elongalo-ovatis, striis profundis integris, 
obscure punciatis, punctis duobus impressis ; palpis an- 
tennis pedibusque rufo-testaceis. 


Carabus nigropiceus. Marsh. Ent. brit. p. 468. 98. 
1802. 


Lymnœum nigropiceum. Steph. Ill. u. p. 3. 1. pl. 10. 
f. 1. 1829. -— Id. Man. p. 51. 384. 1839. 


PBembidium sulcatulum. Chaud. Enum. p.233. 6. 1846. 
Long. 0,0035-0,004. Larg. 0,0011-0,0013. 


112 ANNALES 


Dessus du corps d’un brun-noirâtre ou obscur. Palpes 
et antennes d’un roux-testacé. Prothorax un peu plus 
large que la tête, peu convexe, légèrement plus large que 
long, angles antérieurs mousses, non saillants; fortement 
rétréci en arrière, cordiforme; impression transverse an- 
térieure légère, un peu anguleuse, la postérieure plus 
forte, légèrement rugueuse, ligne longitudinale médiane 
bien marquée; fossettes des angles postérieurs peu pro- 
fondes, un peu arrondies, base très légèrement oblique 
sur les côtés, angles postérieurs droits. Elytres en ovale 
allongé, peu convexes, près de deux fois larges comme le 
prothorax à sa base; stries fortes, profondes, entières, 
peu distinctement ponctuées, leurs intervalles sub- 
convexes ; deux points enfoncés sur la troisième strie, le 
premier au tiers, se déjetant sur le quatrième intervalle, 
où la troisième et la quatrième stries paraissent ordinai- 
rement s'interrompre et se joindre l’une à l’autre au- 
dessus et au-dessous du point enfoncé. Dessous du corps 
d’un noir-brun, portion infléchie du prothorax et des 
élytres d'un roux-testacé. Pattes d’un testacé-rougeûtre. 


Angleterre, Crimée (M. Chaudoir). 


Il est très remarquable que l'on retrouve le même in- 
secte en Angleterre et en Crimée, où M. de Chaudoir 
l'indique comme assez commun sous les herbes rejetées 

ar la mer, au mois de mai. Du reste, M. Schaum nous 
apprend (Stett. ent. p. 333. 1848.) qu'il a reçu de M. de 
Chaudoir lui-même un individu de son 2. sulcatulum, 
parfaitement conforme aux exemplaires anglais du Z. 
nigropiceumn. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 213 


GROUPE 17. 


Corps allongé; antennes courtes, presque monili- 
formes; mandibules très saïllantes; prothorax cordi- 
forme; élytres étroites, parallèles, stries entières, quatre 
points enfoncés distincts sur la troisième ; ailes ordinai- 
rement courtes et rudimentaires. 

L’insecte singulier qui seul compose ce groupe est le 
Lype du genre Cillenum Samouelle. Il offre des mœurs 
toutes particulières, vivant au bord de la mer, immergé 
pendant dix-huit heures de la journée par la haute marée, 
mais dès que la mer se retire et qu'il a senti la cha- 
leur, il se met à courir et à chercher probablement sa 
proie. On le trouve communément à Liverpool, à l’em- 
bouchure du Mersey, où M. Javet l’a recueilli en grand 
nombre. M. Alexandre Laboulbène (Etudes sur le geure 
ÆAepus de Leach, Ann. de la Soc. ent. de France, t. 7. 
1849. p. 23.) a expliqué la manière de vivre de ces 
espèces maritimes si remarquables. 


Nota. Parfois les ailes se développent chez les indi- 
vidus des pays chauds; j'ai vu dans la collection de 
M. L. Fairmaire un individu provenant du Portugal , 
dont les ailes étaient en effet dans un complet état de 
développement et de perfection. 


122. B. LATERALE. 


Capite thoraceque viridi-æneis; thorace cordato, postice 
fortiter coarctato ; elytris elongatis parallelis, flavescenti- 
bus, œneo leviter infuscatis ; striis integris, obscure punc- 
tatis, punciis quatuor émpressis ; antennis basi pedibusque 
testaceis. 

2° Série. TOME x. 14 


214 ANNALES 


Cillenus lateralis. Samouel. Ent. comp. p. 148. 1- 
1819. ; 


Cillenum laterale. Curt. Brit. ent. 1. 200. 18928. — 
Steph. Ill. u. p. 4. 1. 1829. — Id. Man. p. 52. 386 
1839. 


Bembidium laterale. Brull. Hist. nat. v. Col. 2.p. 168. 
8. pl. 7. 3. 1835. 


Bembidium Leachüi. Dej. Spec. v. p. 36. 1. 1831. — 
Id. Icon. 1v. p. 320. 1. pl. 207. 1. 1834. 


Long. 0,0035-0,004. Larg. 0,0011-0,0013. 


Tête et prothorax d’un vert-bronzé ordinairement un 
peu cuivreux. Palpes testacés, leur pénultième article 
brunâtre. Antennes d’un brun parfois un peu roussâtre, 
leurs premiers articles plus ou moins testacés. Tête 
grande, large. Yeux peu saillants. Prothorax un peu plus 
large que la tête, peu convexe, légèrement ou à peine 
plus large que long, fortement rétréci en arrière, cordi- 
forme, ou plutôt en forme de coupe ; presque impercepti- 
blement réticulé, ainsi que la tête et même les élytres, 
offrant, en outre, de très fines rides transverses, à peine 
visibles, plus distinctes en arrière, où il est souvent très 
légèrement rugueux; impression transverse antérieure lé- 
gère, la postérieure forte, bien marquée, transverse, ligne 
longitudinale médiane fine, mais bien distincte; base un 
peu oblique de chaque côté, fossettes postérieures peu 
profondes, confondues avec l'impression transverse, 
angles antérieurs assez saillants, les postérieurs à peu près 
droits, un peu en forme de dent. Elytres peu convexes, 
étroites, allongées, parallèles, d’un jaune-testacé pâle, un 
peu rembrunies, surtout en arrière, par un reflet bronzé ; 
stries bien marquées, entières, obscurément ponctuées ; 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 215 


le deuxième intervalle ordinairement un peu plus large 
que les autres. Dessous du corps d’un noir très légèrement 
bronzé. Pattes testacées. 

On le trouve sur les bords de l'Océan, en Angleterre, 
en Ecosse, dans le nord de la France, et même en Por- 
tugal, d’après un individu de la collection de M. Fair- 
maire. 


SPECIES INVISÆ. 


1. Bemeioium Grapu. Gyl. Ins. suec. 1v. App. p. 403. 
5-6. 1827. — Sahlb. Ins. fen. 1. p. 192. 8. 1834. B. 
Grapei. Zeit. Ins. lap. p. 25. 7. 1838. 


Nigro-subvirescens, nitidum ; thorace cordato, disco le- 
viter strigoso ; elytrorum stris anle apicem evanescentibus ; 
pedibus totis nigris. 


Habitat in Laponia boreali rarissime. 


Magnitudo, statura et summa affinitas 2. celeris, sed 
thorax paulo longior, transversim strigosus et color alius. 
Capitis forma ut in 2. celeri omnino, fronte longitudi- 
naliter elevata nigro-virescente, polita, sulco laterali 
utrinque circumscripta, os nigrum mandibulis apice fer- 
rugineis. Antennæ thorace multo longiores, nigræ, arti- 
culo 1° subtus ferrugineo. Thorax subcordatus, latitudine 
antica vix brevior, lateribus ante medium ampliatus, pos- 
terius sinuato-angustatus, angulis posticis nonnihil pro- 
minulis, supra anterius convexus, leviter transversim 
strigosus, in medio canaliculatus, intra basin transversim 
depressus, fovea angulari majuscula, transversim rugu- 
losa impressus. Scutellum parvum, triangulare, nigro- 
virescens. Elytrorum forma et striæ omnino ut in B. 


216 ANNALES 


celeri sed nigro-subvirescentia, nitida. Corpus subtus 
nigrum, nitidum, politum. Pedes longiusculi, toti nigri. 


(Gyllenh. 1. c.) 


2. BEemBiniuM quaDrirLAGIATUM. Küst. Kæf. Eur. xvu. 
16. 1849. 


B. nigro-æneum, nitidum, antennarum articulis primis 
basi pedibusque testaceis ; thorace cordato; elytris nigris, 
nitidissünis, maculis duabus albido-flavis, intus subtiliter 
striatis, strits antice punctatis. 


Long. 1 1/2-1 3/4 lin. Larg. 3/5-2/3 lin. 


La plus proche de toutes les espèces voisines du 2. 
quadriguttatum, mais de beaucoup la plus petite ; protho- 
rax pas aussi large, stries internes des élytres arrivant 
jusqu’à l'extrémité, et taches autrement disposées. Des- 
sous du corps, tête et prothorax d’un vert-bronzé- 
noirâtre, etc. 


Raguse en Dalmatie. 
(Küster. 1. c.) 


3. Bempinium maririnuM. Küst. Kæf. Eur. vur. 41. 1847. 


B. capite thoraceque viridi-æneis, illo convexiusculo, 
basi fortiter transversim impresso, angulis posticis rectis ; 
elytris nigro-cœruleis, subtiliter striatis, striis subtilissime 
punctatis, postice evanescentibus; subtus piceum; anten- 
narum basi pedibusque flavis. 


Long. 1 3/4-2 lin. Larg. 2/3 lin. 
Il a quelque ressemblance avec le B. rufipes (nitidulum), 


mais il est seulement moitié aussi grand, les élytres sont 
plus planes et la couleur différente. Antennes noirâtres 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 217 


vers l'extrémité, les trois premiers articles en entier, le 
dessous du quatrième et les trois suivants seulement, 
étroitement à la base, d’un roux-testacé. Tête, ainsi que 
le prothorax, d'un vert-bronzé, finement ponctuée en 
avant; une fine fossette allongée sur le front, entre les 
yeux. Prothorax à peine plus large que long, légèrement 
arrondi sur les côtés, rétréci en arrière, ses angles posté- 
rieurs droits, pointus; ligne longitudinale médiane fine, 
mais assez fortement enfoncée, base offrant une impres- 
sion transverse encore plus fortement marquée, côtés lé- 
gérement et transversalement ridés, les rides plus dis- 
tinctes autour des fossettes ovales et assez profondes des 
angles postérieurs. Elytres d'un bleu-verdâtre obscur ou 
d'un noïr-bleu, luisantes, en ovale allongé, très léoère- 
ment convexes, finement striées; stries très finement 
ponctuées, entièrement effacées vers l'extrémité et vers le 
bord externe, élytres arrondies postérieurement. Dessous 
du corps d’un brun de poix luisant, poitrine et base de 
l'abdomen dans son milieu d’un roux-testacé-brunâtre. 
Pattes d’un testacé-rougeâtre, les genoux un peu brunà- 
tres; côté interne des jambes et tarses, garnis d'une 
pubescence blanchâtre assez longue, mais épaisse; cro- 
chets longs, premiers articles des tarses antérieurs larges, 
presque carrés, et un peu plus courts que les trois sui- 
vants. 

Raguse; parmi des rochers que recouvrent les flots de 
la mer pendant les tempêtes, courant dans le fond de 
petites flaques d’eau salée déliaissée par les vagues. Hors 
des flaques, je n'ai trouvé que fort peu d'exemplaires, et 
tous alors cherchaïent à se sauver dans l’eau, se cram- 
ponnaient fortement au fond, ou bien tâchaient de se 
cacher sous quelque angle saillant de rocher, où ils de- 
meuraient longtemps immobiles. Détachés, ils s'élançaient 


218 ANNALES 


à la surface, et pouvaient, sans enfoncer dans cette eau 
devenue plus salée par l'évaporation, nager rapidement 
jusqu'au bord, où ils atteïgnaient alors de nouveau facile- 
ment le fond, emportant un peu d'air sous leurs élytres. 
Tranquilles, ils marchaïient modérément vite, mais pour- 
suivis, ils pouvaient courir assez rapidement, même par 
1 à 1 1/2’ de profondeur. Ils se nourrissent probablement 
des larves d’une espèce de coquillage, très abondantes 
dans ces mêmes eaux. 


(Küster, 1. c. Traduct.) 


4. Lea sisuzcaTA. Chaud. Bull. Mosc. t. 17. 2. p. 452. 
26. 1844. 


£. assimilé affinis, paulo major, præcipue latior. Gaput 
utin assimili. Thorax latior, postice vix angustatus, la- 
teribus ad basim sinuatis, angulis posticis subaculis, 
extus subreflexis; linea impressa media paulo distinctiore, 
anteriore transversa profundiore; foveis utrinque ad 
basim juxta angulos, brevibus, parallelis, æqualibus, sub- 
rugatis, profunde impressis, exterioris margine externo 
carinato.Elytra planiora, basi thoraci annexa, ibique paulo 
latiora. Antennæ palpique picei , illarum articulo primo, 
secundi tertiique apice dilutioribus ; pedes obscurius fer- 
ruginei vel picei; cœtera ut in L. assimili. 

Specimina duo ad littora flummis Borysthenis Kiewiæ 
legi. 

(Chaudoir, |. c.) 


Cette espèce doit être très voisine du B. Clarki, peut- 
être même lui est-elle identique. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 9219 


5. Tacuys Diminiara. Motch. Bull. Mosc. t. 22. 2. p, 66. 
6. 1849; par faute d'impression, dimediata. 


Picea vel nigra, nitidissima; thorace subtransverso, 
postice angustato, utrinque foveolato, angulis posticis 
subrectis; elytris oblongo-ovatis, thorace latioribus antice 
testaceo-albicantibus, utrinque fortiter tristriatis, punctis 
2 impressis, ore palpis antennis pedibusque pallidis. 

Long. 1 1/5 lin. 


Elle est ordinairement un peu plus grande que la 
Tachys scutellaris, Dej., et se distingue facilement par le 
manque de la tache noire autour de l’écusson, le brillant 
du dessus du corps, la ligne du milieu, les fovéoles de la 
base du corselet, et les stries des élytres bien visiblement 
marquées. 

Midi de l'Espagne. 

(Motch. |. c.) 


6. ELarurus Luripus. Duft. Faun. ur. p. 210, xxvi. 1812. 
Bembidium luridum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 125.11. 
tab. czvi. 8. 1825. 


Supra obscure viridi-æneum, nitidum; antennis basi 
pedibusque sordide brunneis; capite lævi; thorace lato, 
obtruncato cordato, latitudinis longitudine æquali, elytris 
modo paululum angustiore, lateribus rotundato, disco 
planiusculo Iævi, linea longitudinali media tenui, utrin- 
que in obsoleta depressione transversa terminata, exarato, 
foveolis posticis subrugosis profunde impressis; elytris 
dorso deplanatis, tenuiter punctaio-striatis, punctisque 
duobus impressis. 

Long. 2 lin. Larg. { lin. 

Allemagne. (Sturm. }, €.) 


220 ANNALES 


Genre ANILLUSs. 


Jacq.-Duv. Annal. Soc. ent. de France, 2° série, 1. 9, 
Bull. p. zxxn, 1851. 


(De deu, sans; dan0c, œil.) 


Sulcis frontalibus subarcuatrs. 

Antennæ moniliformes. 

Oculi nullr. 

Mandibula dextra intus fortiter unidentata, sinistra 
emarginata. 

Mentum dente medio integro. 

Palpi maxillares externi articulo penultimo incrassato , 
ultimo subulato, brevi, minuto. 

Interni biarticulati, articulo ultimo elongato. 

Ligula membranacea ; paraglossis rectis eam paulo supe- 
rantibus. 

Palpi labiales articulo ultimo elongatulo, tenui, subulato. 

Tibiis anticis intus profunde emarginatis. 

Tarsi antici in utroque sexu simplices. 


Corps assez allongé, oblong. — Sillons frontaux légè- 
rement sinués, un peu courbes.—Yeux entièrement nuls. 
— Antennes moniliformes, pubescentes (t. 1x, pl. 13. 
31.), de la longueur environ de la moitié du corps, leur 
premier article un peu épaissi, les deuxième et troisième 
à peu près d'égale longueur, un peu obconiques, les sui- 
vants allant en diminuant insensiblement de longueur, 
entièrement ovalaires ; le dernier un peu plus allongé. — 
Labre un peu transversal, largement échancré en avant 
(pl: 13. 30 ). — Mandibules arquées, très aiguës, assez 
fortes; la droite (pl. 13. 28.) offrant une forte dent au 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 221 


côté interne, la gauche, au contraire (pl. 13. 29.), offrant 
une profonde échancrure correspondante à cette dent : très 
fortement élevées en dessus, leur élévation comprimée 
en carène, encadrant le labre et le devant de l’épistome, 
moins forte et moins distincte dans les femelles, — Mä4- 
choires recourbées, aiguës, fortement ciliées. — Menton 
fortement échancré, une dent entière au milieu de son 
échancrure (pl. 13.27. a.). — Palpes maxillaires externes 
(pl. 13. 26.) ayant leur pénultième article renflé, un 
peu obconique, le dernier petit, subulé, comme implanté 
à l'extrémité du précédent. — Palpes maxillaires internes 
de deux articles, le dernier allongé, pointu. — Languette 
large, membraneuse ; paraglosses (pl. 13. 27. c.) droits, 
assez courts, dépassant un peu la languette. — Palpes 
labiaux (pl. 13. 27. D.) à pénultième article assez long, 
renflé, un peu courbe, le dernier assez allongé, mais étroit 
et subulé. — Elytres soudées, ailes nulles. — Jambes 
antérieures présentant une forte échancrure au côté in- 
terne. — Tarses simples dans les deux sexes. 

Ce genre remarquable doit être placé entre les Bembi- 
dium et les Ænophihalmus, formant ainsi, des premiers 
aux Trechus, une série parfaitement naturelle. Egalement 
privés d’yeux, les Anophthalmes se rapprochent beau- 
coup des Trechus, dont ils offrent les palpes maxillaires, 
les palpes labiaux et les paraglosses ; notre insecte se rap- 
proche davantage des Bembidium. W leur ressemble, en 
effet, par ses palpes maxillaires externes et internes, ses 
paraglosses droits et assez courts, etc.; mais il s’en dis- 
tingue per ses sillons frontaux un peu courbes, ses palpes 
labiaux à dernier article plus allongé; toutefois, encore 
étroit et subulé, ses tarses antérieurs simples dans les 
deux sexes, ses antennes moniliformes, ses mandibules 
bizarrement modifiées, etc. 


222 ANNALES 


Ce curieux Carabique a été trouvé pour la première 
fois, à Bordeaux, par MM. Souverbie et Germain. Mon 
ami, M. Charles Lespès, en possède aussi deux individus, 
qu'il a trouvés à Toulouse, sous de grandes pierres. 
Grâce à la complaisance de M. Germain, qui a bien voulu 
m’accompagner, j'ai pu prendre moi-même ce bel insecte, 
à deux lieues environ de Bordeaux, auprès d’une petite 
écluse, Ses mœurs sont parfaitement en rapport avec son 
organisation bizarre; nous l'avons pris en soulevant des 
blocs de pierre recouverts de fumier, ou plutôt d'une forte 
couche de paille en décomposition ; ils vivaient ainsi ca- 
chés et tranquilles, et couraient cependant très vite, quoi- 
que privés d'yeux. 


1. AnzLcus cæcus. (Tome 1x, pl. 13, f. 25). 


Jacq.-Duv. Annal. Soc. ent. de France, 2° série, t. 9, 
Bull. p. Lxxin, 1951. 


Apterus, testaceus, parce pubescens ; thorace subcor- 
dato, postice fortiter transversim impresso, angulis posticis 
rectis; elytris oblongis, subparallelis, irregulariter puncta- 
tis, dorso substriatis, striis postice deletis lateralibus nullis. 


Mas. Capite majore ; mandibulis supra fortius tubercu- 
loso-elevatis. 


Long. 0,0016-0,0022. Larg. 0,0006-0,0007. 


Entièrement testacé ou un peu roussâtre. Couvert en 
dessus d'une pubescence fine, rare ou très peu serrée sur 
la tête et le prothorax, un peu plus dense sur les élytres. 
Prothorax peu convexe, plus large que la tête, un peu 
plus large que long, rétréci en arrière, subcordiforme; 
impression transverse antérieure obsolète ou nulle, la 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 223 


postérieure forte, bien marquée, un peu anguleuse, ligne 
longitudinale médiane bien distincte ; base coupée carré- 
ment, fossettes des angles postérieurs confondues avec 
l'impression transverse, ceux-ci droits, assez saillants. 
Elytres peu convexes, en ovale allongé, oblongues, leurs 
côtés un peu parallèles; irrégulièrement et finement ponc- 
tuées, leur extrémité, toutefois, à peu près lisse, très lé- 
gèrement et obsolètement striées-ponctuées en dedans, les 
deux premières stries seules ordinairement assez distinctes, 
effacées en arrière, les externes nulles. Pattes testacées. 


Mäle. Taille plus forte que chez la femelle ; tête plus 
grande; prothorax un peu plus large; mandibules très 
fortement élevées en dessus, cette élévation un peu com- 
primée en carène, moins forte et moins distincte dans la 
femelle. 


Bordeaux, Toulouse. 


Nors sur Le Trecnus AREOLATUS. (Bemb. areolatum, Dej.) 


Cet insecte remarquable, décrit pour la première fois 
par Creutzer, sous le nom de Carabus areolatus, a été 
placé depuis, par la plupart des auteurs, dans le genre 
Bembidium, par quelques-uns cependant parmi les Tre- 
chus, d'autres, sous le nom de Zlemus, en ont constitué 
un genre spécial. J’ai cru utile et opportun à la fin de ma 
monographie, d'exposer mon opinion et de bien fixer la 
science sur les principaux caractères de cet insecte. 

Par leur ensemble, il s'éloigne des Bembidium, et se 
rapproche, au contraire, beaucoup des Trechus, parmi 
lesquels je le place, momentanément du moins. Peut-être 
devrait-il constituer un genre, mais comme il ne rentre 
pas dans les Bembidionites, je ne veux point m'occuper 


224 ANNALES 


ici de cette question, et je laisse à ceux qui étudieront 
les Trechus le soin de le placer convenablement. 
Comparons ses principaux caractères à ceux des Bem- 
bidium et des Trechus : — Sillons frontaux courbes 
comme chez ces derniers. — Labre petit, rétréei en ar- 
rière, fortement échancré en avant (4. 1x, pl. 13. 24.). — 
Dent du menton entière (pl. 12. 11. a.).—Mâchoires re- 
courbées, aïguës, fortement, mais peu densément ciliées 
(pl. 12. 12. c.). — Palpes maxillaires externes (pl. 12. 
12. a.) de forme remarquable ; leur second article épaissi, 
renflé en dehors, le troisième ou pénultième épaissi, renflé 
en dedans, un peu sécuriforme; le dernier, dans lequel 
réside une des différences essentielles entre les Pembidium 
et les Trechus, est intermédiaire entre ces deux genres, 
mince, étroit, subulé comme dans les premiers, mais 
assez allongé, etse rapprochant par là des seconds, des- 


quels il me paraît en réalité plus voisin. — Palpes maxil- 
laires internes de deux articles (pl. 12. 12. b.), leur se- 
cond plus court que le précédent. — Languette large, 


membraneuse (pl. 12. 11. c.); paraglosses allongés, li- 
néaires, ciliés en dedans, un peu courbes, dépassant nota- 
blement la languette (pl. 12. 11.c.), appartenant par 
conséquent aux Trechus. — Palpes labiaux (pl. 12. 11. b.) 
à pénultième article très renflé, le dernier étroit, subulé, 
il est vrai, mais assez allongé, comme chez les Trechus. 
— Tarses antérieurs offrant une forte épine courbée sous 
leur pénultième article, à peu près comme dans les Tre- 
chus (Æepus) fulvescens et Robinit; les deux premiers 
articles dilatés chez les mâles, le premier triangulaire, le 
second plutôt obcordiforme, un peu plus saillants en de- 
dans qu’en dehors. 

Evidemment l'insecte dont nous venons d'étudier les 
principaux caractères ne peut être un Bembidium. Son 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 295 


épine sous-tarsienne, qui le rapproche des Æepus , est 
surtout fort remarquable, et je ne sache pas cependant 
qu'elle ait encore été indiquée. 

La plupart des auteurs l'ayant placé dans le genre objet 
de notre monographie, je ne croïs pas inutile, après cette 
note, d'en donner la synonymie et la description. Il cor- 


respond à la deuxième division ou Blemus du comte 
Dejean. 


TRECHUS AREOLATUS. 


Nigro-piceum , depressum , subtiliter pubescens ; thorace 
cordato , postice coarctato, angulis posticis acutiusculrs ; 
elytris elongatis ; subparallelis , medio late rufis, punctato- 
striatis, striis apice obsoletis; antennis basi pedibusque 
rufo-testacers. 


Carabus areolatus. Creutz. Ent. Vers. p. 115.6. pl. 2. 
f. 19. 1799. 


Elaphrus areolatus. Duft. Kaun. u. p. 220. xxxix. 
1812. 

Bembidium areolatum. Sturm. Deut. ins. vi. p. 155. 
32. 1825. — Dej. Spec. v. p. 37. 2. 1831. — Id, Icon. 
1V. p. 322. 2. pl. 207. 2. 1834. — Lacord. Faun. Paris. 
p- 270. 1. 1835. — Ramb. Faun. And. 1. p. 138. 1. 
1837. — Heer. Faun. helv. p. 123. 1. 1838. — Lucas. 
Expl. Alg. Art. 4° livr. p, 78. 214. 1846. — Redt, Faun. 
Austr. p. 106. 1849. 


Trechus areolatus. Brul. H. nat. v. Col. 2. p. 178. 4. 
1835. 


Lymnæum areolatum. Steph. Man. p. 52. 385. 1839. 
Blemus areolatus. Gasteln. H. nat. Col. 1. p. 156. 1840. 
Lymnæum depressum. Steph. Il. n. p. 3. 2. 1829. 


236 ANNALES 


Blemus acuticollis. L. Duf. Excurs. ent. p- 28. 121. 
1843. 


Long. 0,0022-0,0026. Larg. 0,0007-0,0008. 


Corps allongé, déprimé, finement pubescent en dessus, 
principalement sur les élytres. Tête et prothorax d’un 
noir-brun. Palpes et labre d’un roux un peu brunâtre. 
Antennes longues, grêles, d’un brun parfois roussâtre, 
leurs premiers articles d’un roux-testacé. Prothorax un 
peu plus large que la tête, peu convexe, presque aussi 
long que large, rétréci en arrière, cordiforme; impres- 
sions transverses très peu marquées, ligne longitudinale 
médiane forte, disque offrant de très petits points peu 
marqués et quelques rides transverses légères ; base un 
peu oblique et sinuée au-dessous des angles postérieurs, 
légèrement rugueuse en dessus, fossettes latérales peu 
inarquées, angles postérieurs aigus, en forme de dent, 
parfois à peu près droits. Elvtres allongées, légèrement 
ovales, un peu parallèles, déprimées ; près de deux fois 
larges comme le prothorax à sa base, d'un testacé ferru- 
gineux, leur base un peu triangulairement, leur extrémité 
assez largement, et parfois un peu le rebord, d’un bru- 
nâtre plus ou moins obscur; stries bien distinctes, légè- 
rement, mais visiblement ponctuées, un peu effacées vers 
l'extrémité, ainsi que les externes, les intervalles plans, 
très subtilement pointillés par suite de leur pubescence; 
deux petits points enfoncés sur la troisième strie, le pre- 
mier proche la base, le second un peu après le milieu. 
Dessous du corps d'un noir-brunâtre. Pattes d’un testacé 
ordinairement un peu rougeûtre. 

On trouve cet insecte dans une très grande partie de 
Europe; en France, principalement dans la partie méri- 
dionale; Corse, Piémont , Suisse, Allemagne, Autriche, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 227 


Portugal , Espagne (Dej.), etc. On le rencontre aussi en 
Algérie. Je l'ai pris très communément sous les pierres, 
à Toulouse, sur les bords de la Garonne, et dans les Py- 
rénées-Orientales, au bord des torrents. 


EXxPLICATION DES PLANCHES 12° ET (3° DU TOME 1x. 


(Planche 12.) 


Fig. 1. a. Palpe maxillaire externe; b, palpe maxillaire 
interne; c, mâchoire du 2. fasciolatum, 
Duft. 

2. a. Menton et dent médiane; b, palpes labiaux ; 
c, languette et les deux parazlosses du 2. 
fasciolatum. 

3. Menton et dent médiane du B. flavipes, Lin. 

4 et 5. Mandibules, en dessus et dessous du 2. fas- 

ciolatum. 

6. Antenne du LB. fasciolatum. 

7. Jambe antérieure échancrée du 2. ustulatum, 

Lin. (rupestre, Dej.). 

8. Tarse antérieur (&) du B. ustulatum, Lin. 

9. Labre du Z. laterale, Samouelle. 

10. Labre du B. fasciolatum. 

11. a. Menton et dent médiane ; b, palpes labiaux ; 
c, languette et paraglosses du Trechus areo- 
latus, Creutzer. 

12. a. Palpe maxillaire externe; D, palpe maxillaire 
interne; c, mâchoire du Zrechus areolatus. 

13. Elytre du 2. paludosum, Panz. 

14. — du B.striaium;, Fabr. 

15. — du 2. punctulatum, Drap. 

16. — du 2. flammulatum, Clairv. 


228 


N N N _ _ — 
D mm © We] © SJ 


D ND ND 
OR © À 


LO O 1 Où OT pp 0 ND me 


ANNALES 


. Partie postérieure de l'ély tre du 2. angustatum, 


Dei. 


. Partie postérieure de l’élytre du 2. bistriatum, 


Duft. 


. Partie postérieure de l’élytre du 2. hæmorrhoi- 


dale, Dei. 


. Tête du 2. decorum, Panz. 
- Prothorax du 2. varium, Oliv. (type). 


— du Z. flammulatum. 

— du 2. varium, var. A. 
—_ du B. lampros, Herbst. 
— du 2. agile, Jacq.-Duv. 


(Planche 13.) 


. PB. tricolor, Fabr., et 1 a, sa taille. 

. B. conforme, Dej., et 2 a, sa taille. 

. B. Erichsonii, Jacq.-Duv., et 3 a, sa taille. 
. B. Kusteri, Schaum., et 4 a, sa taille. 

. Elytres du 2. pallidipenne, NI]. 


— du B. Andreæ, Fabr. 
— du P. concinnum, Putz. 


— du 8. Hispanicum, Dej. 


. Prothorax du £. Hispanicum, Dej. 


— du Z. laticolle, Daft. 
QUE du P, assimile, Gy1. 

— du B. Clarki, Daws. 
_ du B. paludosum, Panz. 
— du PB. impressum, Fabr. 
— du P. biguttatun, Fabr. 
— du 2. guttula, Fabr. 

_ du 2. glaciale, Heer. 


. Tête du B. lampros, Herbst. 


— du B. gilvipes, Sturm. 
— du B. doris, Panz. 
— du 2. assimile, Gyl. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 529 


22, Partie postérieure de l’élytre du 2. scutellare, 
Germ. 
23. Partie postérieure de l’élytre du 2, nanum, Gyl. 
24. Labre du Zrechus areolatus, Creutz. 
25. Anillus cœcus, Jacq.-Duv., et 25 a, sa taille. 
26. Palpe maxillaire externe de l'Anillus cœcus. 
27. a. Menton et sa dent médiane; D, palpes labiaux, 
c; languette et paraglosses de lAZnillus 
CŒCuS. 
28. Mandibule droite de lAnillus cœeus, vue en 
dessous. 
29. Mandibule gauche du même, vue en dessus. 
30. Labre de l’Ænillus cœcus. 
31. Antenne du même. 


TABLE ALPHABÉTIQUE. 


Les majuscules indiquent les noms de genre. 
Le signe * les noms de genre adoptés. 
L’italique les espèces adoptées dans cet ouvrage. 


Tome. Page. Tome. Page. 

*ANILLUS. x. 220. | algiricum. À, .-°(4, 
CŒœCuUs. x. 222, | Alpinum, ix. bGO. 
ambiguum. x, 496. 

*BEMBIDIUM, Andre. X,: 1197 
acrocolium. 3, 185. | Andreæ.  ix. 488. x. 445. 
æneum. x, 176. | angustatum. xs. 200. 
æreum. IX, 908. | angustatum. X. 499: 
ærosum. x, 464, | aquatile. 1x. . 030, 
affine. x. 111. | areolatum. x: "224, 0320 
agile, IX, 011. | argenteolum. IX, 75. 
albipes. IX, 001. | articulatum. IX, 999. 
albipes. iX. ol. | aspericolle, IX, 916. 


2° Série, TOME 1x. 15 


230 


assimile, 
assimile. 
atroviolaceum, 
azureum. 
bellum. 
bifoveo!atum, 
biguttatum. 
biguttatum. 
bipunctatum. 
bipustulatum. 
bisignatum. 
bistriatum. 
bisulcatum. 
brunnicorne. 
brunnipes. 
brunnipes. 
Bruxellense, 
callosum. 
caraboides. 
castanipenne. 
Caucasicum. 
celere, 
chalcopterum. 


chlorophanum. 


Clarkii. 
coarctaturm. 
cœruleum. 
combustum. 
complanatum, 
concinnum. 
conforme. 
cordicolle. 
crenatum, 
cribrum. 
cruciatum. 
eumatile, 


Tome. Page. Tone 
x. 168. | curtulum. IX. 
x. 167. | cyanescens. e © 
1x. Db67. | Dahlii. IX, 
ix. 476. | decorum. IX: 
x, oo. | Dejeanii. x 
ix. 496. | deletum. IX, 
x, 174, | depressum. X. 
x. 177. | dentellum. x: 
x. 493. | distinctum. 1x. 558, x. 
x. 180. | distinguendum. X° 
x. 152, | dives. 2 
x. 205. | doris. IX. 
x. 189. | dromioides. x, 
ix. 60. | elegans. IX, 
ix. 964, | elongatulum. 

x, 009 à 960. | elongatum. IX. 
x. 4130, | elongatum. 1x. 550. x. 
IX. 040. | ephippium, X. 
x. 469, | eques. A, 
ix. 570, | Erichsonii. x. 
9. 515. | fasciolatum. . Xe 
ix. 505. | fastidiosum. IX. 
x. 002. | felixianum. IX. 
IX, 483. | Felmanni. x 
x. 170, | femoralum. x, 
x, 4h. | femoratum. x. 130. 132. 
x. 110. | festivum. IX. 
ix, 572, | flammulatum. A 
x. 115. | flavipes, IX, 
x. 139. | fluviatile. X. 
x. 116, | Fockü. x. 
1x, 071, | foraminosum. IX, 
x. 991. | formosum, 5 
IX. 949, | fornicatum. IX, 

X, 132-138. | fulvicolle. X 


X, 


ANNALES 


111. 


DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE, 931 


Tome. Page. Tome. Page. 
fulvipes. IX, 097, | lunatum. x "#6. 
fumigatum. x, 166. | luridum. ix. 568, "x" 219; 
famigatum. x. 161. | Lusitanicum. > Ce UE 
fuscicorne, x. 566. | maculatum. IX, Db91. 
Genei. 1x. 596. | Mannerheimii. 1x0" 900 
gibberosum. x. 192. | majus. x. 161. 164. 
gilvipes, x 520. | marinum. Ye AT, 
glaciale. x, 910. | maritimum. 916: 
globulum. x. 192. | mauritanicum. x. 97. 
gracile, ix, 493, | Milleri. 12 007: 
Grapei. x, 215. | modestum. IX, Do. 
Grapii. x. 215, | montanum. IX, 942: 
Guerinii. x 190. | monticulum. IX. 909. 
guttula. x. 179. | nanum. x. 202. 
guttuls. X. 179-180. | nebulosum. ix. 471. 
hæmorrhoidale. x. 195. | nigricolle. x." 198: 
Hastii. x. 102. | nigricorne. IX. 507. 
Hispanicum. x. 136. | nigropiceum. ee à 
humer ale. x, 04h. | nitidulum. IX. 559. 
hypocrita. x. 518. | Normannum. x, 522, 
impressum. ix. 477. | Numidicum. x -190. 
inornatum. x. 203, | oblongum. le UE 
Kollari. ix, 921. | obliquum. x. 157. 
Kolstromii. x. 104, | obtusum. x. 182. 
Kusteri, ix, 489. | obscurum. x, 150. 
laetum. x, 491. | obsoletum. CEA 
Lafertei. IX. 97h. | olivaceum. x. 104. 
lampros. IX, 503. | orichalcicum. ix, 501-880. 
latérale. x. 213. | pallidipenne. IX. 487. 
laterale. IX. 540. | pallidipenne, Xe * 290. 
laticolle. x. 154, | pallipes. IX. 4168. 
Leachii. x. 214. | paludosum. IX, 473. 
lepidum. ix. 917, | parvulum. x. 9201. 
littorale, Ÿ x, 14h. | perplexum. IX. 569. 

| 


Lucasii. x 197.) Pfeiffer, x. 101 


232 

picipes. ix, A70- 
planipenne. X: 
prœustum. IX. 
pr asinum. Xe 
pulchellum. IX. 
pulchrum. IX. 
pulicarium. X. 
pullum. x 
pumilio. X. 
puncticolle. IX. 
punctulatum. IX, 
pusillum. IX. 
pusillum. IX, 
nygmæœum. IX. 
pygmæum. x. 001, 
pyræneum. IX. 
quadriguttatum. IX. 
quadrimaculatum. 1x. 
quadriplagiatum. IX. 
quadriplagiatum. x. 
quadripustulalum. 1x. 
quadrisignatum. x 
quadristriatum. x 
quinquesiriatum. x. 
rectangulum. x. 
rhæticum. IX. 
riparium. x 
ripicola. x. 
rivulare. I. 
rufescens. A, 
ruficolle. IX. 
rufcornis. IX 
rufipes. IX. 
rufipes, IX. 


ANNALES 


Tome. Page. 


550 
107. 
576, 
104. 
497. 
545. 
201. 
199. 
185. 
517. 
A83. 
595: 
LE 
501. 
504. 
512. 
b87. 
bA?, 
534. 
246. 
5h1. 
195. 
203. 
185. 
184. 
bA2 
180. 
191. 
592. 
187. 
486. 
b53. 
552. 
559, 


rupestre, 
Sahlbergii. 
saxatile. 
scapulare. 
Schuppelii. 
scutellare. 
Siculum. 


X: 


signatipenne. 


silaceum. 
speculare, 
splendidum. 
stomoides. 
strialum. 
striatum, 
Sturmii. 
sulcatulum. 
tenellum. 
terminale. 
testaceum. 
tibiale., 
tinctum. 
tricolor. 
undulatum. 
ustulatum. 
ustulatum. 
uslum. 
variabile. 
varium. 
velox. 
venustulum. 
versicolor. 
VICin um 
virens. 
vulneratum. 


x. 158. 


Tôme. Page. 


150-lhh. 
x. 6h. 
5198 
DRE. 2: À 
IX: LOT 
x. 209, 
Ix.  D67. 
sue 
x,- 4904 
IX. 538. 
ix, 600 
IX. 509. 
fx. 479, 
x. 483. 
IX 200 
Xe ES 
Ex. 1997 
1x, 453. 
xi +44; 
+ PE à 
x. 16h. 
%:-:490: 
x, 4164. 
x 468 
160. 164, 
x. 450: 
ix. 496. 
x. 4159. 
ix, 505. 
x. 900. 
IX, 548 
x. 1478 
x, 40% 
x. 475 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


Tome. Page. 


BLEMUS. 
acuticollis. x. 296. 
areolatus. X 1295: 


BUPRESTE (Le). 


À quatre points enfoncés.-1x. 465. 
Bronzé à deux points enfon- 


tés. 1x. 474. 

Quadrille à corselet rond et étuis 
striés. x. 152.-145. 
BUPRESTIS. 


chlorocephalotes mas. 1x. 538. 
chlorocephalotes femina, x. 432. 


impressus. ix. 46h. 
speculifer. x. 474, 
stagnorum. 0 SATE 
ustulatus. x. 132-144, 
CARABUS, 

acutus. x, 50. 
Andreæ. x. 497 
aquaticus. x, 529, 
areolatus. x" "0e. 
articulatus. IX. 990. 
biguttatus. x: 170 
bipunctatus. ix. 493, 
celer. IX. 003. 
chalcus. IX. 483. 
cursor. Xe: 195. 
decorus. IX. 568. 
doris. ix. 029, 
ephippium. x. 156. 
flavipes. x, 46h. 
cuttula. x. 180. 
impressus. x. 178, 
lampros. IX. 905, 


233 
Tome. Page. 
littoralis, x, 138.-14h4. 
minutus, 1xS:. 599 
modestus. 1x0 096: 
nigropiceum. » Ce F4 
nitidulum. IX. 559, 
orichalcicus. ix. 501. 
orichalceus. ix. 501. 
pulchellus. ix, 504-044. 
pygmæus. x, 902-501. 
quadriguttatus. 1x. 538-541, 
quadrimaculatus. IX. 943, 
riparius. x. 174-180. 
rufpes. ix. 504. 
rupestris. x. Ah. 
semipunctatus. x, 160, 
Sturmii. in 092, 
subglobosus. x. D935-543, 
tricolor. x 4125 
tristis. X::: 208, 
ustulatus, x, 110, 144, 158, 
159, 161. 
ustus,. x. 150, 
varius. x. 400,461: 
velox. 1407, 
verbasci, x, 186. 
CICINDELA 
caraboïdes. ix. 469. 
flavipes. x. 46h. 
quadrimaculata, x, D5h3. 
rupestris. x. 14h. 
striata. x. 480 
CILLENUM 
laterale. xt 
minimum, x. 206. 


234 ANNALES 


Tome. Page. à Tome. Page. 
CILLENUS. picipes, xs 470; 
lateralis. x. 214%. | pictus. 1, :582, 
prasium, x. 104, 
DRoMIUs, pumilio. x, 1856 
micros. x. 206, | PyYSmæus. x. 504, 
quadriguttatus. IX. 098. 
ELAPHRUS. quadrimaculatus. IX. Dh. 
aquatilis. x. 530. | Tuadrisignatus. x. 195. 
areolatus. x 295. ruficollis. ix. 486, 
articulatus. x. 535, |T uñipes. IX. 992. 
biguttatus. Rp dINPESERe 7 x. 182, 
bipunctatus. x. 480, 493, Ras: ix, 178, L80, 483. 
bistriatus. x. 906. | Sturmii. x. 161. 
caraboides. ir MR70 | IeStacens, 1 121, 
decoratus. x. 548. | libialis. x. 111, 
decorus. ix. 568. tricolor. x. 119. 
doris. ix, 5925,-599. | ustulatus, x. 159, 161, 164. 
fasciolatus. x, 110, uen 
flammulatus. x. 160, À 
flavipes. x. 46h, | bisulcata. > APR LE 
fumigatus. x/1166: EX 
guttula. x. 180. , 
impressus. x 477. Caucasica. x, 514, 
laticollis. x, 454. | M@otica. 
Httoralis. x, 474, | Plumbea. ix. 507, 
lunatus. x. 149, DÉS 
luridus. x 1919, 
minimus. x, 203. | assimilis. 1x:1:029, 
minutus. ix, 529. | Clarkii. x: 1420, 
modestus. x. 556. | doris. x. : 168. 
rebulosus. x, 471, | hæmorïrhoidalis, X: 406. 
ericha!cicus. ix, 480. 501. | minima. IX. 026, 
pallidipennis. IX. 488. | nana. IX. 926, 
pallipes. x. 68. | nigra. x, D20, 


paladosus. ix. 473, | pœcila, IX D94, 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


pulchella. 
pulicaria. 
pusilla. 
quadriguitata. 


quadrimacuiata, 


Spencii. 


LYMNOEUM, 


areolatum. 
depressum. 
nigropiceum, 


NOTAPHUS. 


bifasciatus. 
castanopterus, 
ephippium. 
fumigatus. 
nebulosus. 
obliquus. 
stictus. 
undulatus. 
ustulatus. 


Ocypromus. 


flammulatus. 
modestus. 


Ocys. 
curreus. 


melanocephalus. 


tempestivus. 


OmMaLa, 
quadriplagiata. 


Tome. 


IX, 
X. 
IX. 
1X° 
1X° 
Xe 


X. 
Xe 


Page. 
504. 
201. 
522, 
D38. 
53. 
168. 


pal. 


PERIPHUS. 
aspericollis. 


PERYPHUS. 


aflinis. 
agilie. 
albipes. 
atrocæruleus. 
bisignatus. 
cœruleus. 
combustus. 
concinnus. 
cruciatus. 
decorus. 
depressus. 
elegans. 


enemerythrus. 


eques. 
Felmanni. 
femoratus. 
fulvipes. 
Leachii. 
littoralis. 
lunatus. 
maritimus. 
monticulus. 
neglectus. 
nitidulus. 
olivaceus. 


quadrimaculalus. 


rufipes. 
rupicola. 
savatilis. 
tetraspilotus. 
tibialis, 


Tome. 


IX, 


236 


tricolor. 
ustus. 
viridiæneus. 


PHILOCHTHES. 


celer. 
doris. 
pusillus. 


PHILOCHTHUS. 


æneus. 
biguttatus. 
fuscipes. 
guttula. 
hæmorrhour. 


subfenestratus. 


T'ACHIS. 


rufescens. 


TACHYPUS. 


acutus. 
Andreæ. 
bipunctatus. 
celer, 
chalceus. 
chlorophanus, 
flavipes. 
pallidipennis. 


ANNALES 


Tome. Page. 


X. 
Xe 
X. 


174, 


191, | pallipes. 

419. | properam. 

411. | orichalcium. 
striatus. 


TACHYS. 


529, | anomata. 
596, | binctatus. 
bistriata. 
caspia. 
diabrachys. 
177. | dimediata. 
175. | dimidiata. 
179. | gracilis. 


180. | hæmorrhoidalis. 


180. | immunis. 
175. | inæqualis. 


maritimus. 
minutissimus. 
obtusus. 
187. pusillus. 
quadrisignata. 
rufescens. 
scutellaris. 
504. vittatus. 
188. 
195. TRECHUS. 
D04. 


504. À areolatus. 
h8h. | latipenne. 
465. | platypterus. 
h88. | scutellaris. 


Tome. 


IX, 
1x. 


DE LA SOCIÈETÉ ENTOMOLOGIQUE. 237 


ARABE RAR LAS LAS AE AA LR LR RE LE ARR SAS AR OA LR LAS LA LEGS EUR LE LEE LEA BA LI AR 


NOTE 


POUR SERVIR A L’HISTOIRE DES CARABES D’ESPAGNE ET DU 
PORTUGAL, ET REMARQUES SUR QUELQUES ESPÈCES 
DU NORD DE L’AFRIQUE. 


Par M, A. DEYROLLE. 


(Séance du 24 Mars 1852.) 


En étudiant pliqure Carabes du Portugal, recueillis 
il y a quelques années, par M. Egesippe Duval, et que 
ce docteur a eu l’ ARE de m envoyer nan se je 
m'aperçus que l’un d'eux était nouveau, et que des exem- 
plaires du C. Egesippi difléraient assez notablement de 
celui qui avait servi de type à la description que M. le 
marquis de la Ferté avait donnée de cette espèce, dans 
nos Annales, année 1847. Cette étude me fit faire encore 
des remarques sur d’autres espèces d’Espagne et d’Afri- 
que ; je soumets le résultat de mes observations à mes 
collègues de la Société entomologique, en les priant de 
l’accueillir avec indulgence. 

Passant en revue les différentes espèces propres à la 
Péninsule qui ont déjà été publiées, tant dans le Species 
des Carabiques de Dejean, que dans le Magasin de Zoo- 
logie de M. Guérin et dans nos Annales, j'indique la 
place que chacune de ces dernières doit occuper dans la 
série établie par Dejean. Les divisions indiquées par cet 


238 ANNALES 


auteur ont cependant, je dois le reconnaitre, l'inconvé- 
uient d’éloigner quelquefois des espèces ayant entre elles 
les plus grands rapports; mais quel que soit l’ordre dans 
lequel on les range, il est impossible qu'il en soit autre- 
ment, le nombre de celles connues, déjà si considérable 
aujourd’hui, s’'augmentant encore chaque jour du produit 
de nouvelles recherches. 


Solier, de qui les utiles travaux sur l'entomologie ren- 
dent la perte récente doublement regrettable, avait pro- 
posé (1) un nouvel arrangement de la famille des Cara- 
biens de M. Brullé, et la création de plusieurs coupes 
nouvelles, aux dépens du genre Carabus ; mais, comme il 
en convient lui-même, il ne possédait pas assez de maté- 
riaux pour que son travail püt êlre complet, et ce n'est 
que comme de simples essais qu'il proposait ces divisions. 
Toutefois ce mémoire pourra être très utilement consulté 
par l’entomologiste qui s’occupera d'un remaniement du 
genre; mais tel n’est pas l'objet de cette note. 

Il est fächeux que M. Gaubil, dans son catalogue des 
Coléoptères d'Europe et d'Algérie, n'ait pas tenu compte 
des rapports indiqués par les auteurs des espèces publiées 
en dehors du Species de Dejean, et les ait souvent fort 
éloignées de leur véritable place. 

Je donne quelques dessins au trait, particulièrement 
des espèces qui n'ont pas encore été figurées. 


1. Carasus Durourir, Dej. Spec. tom. 5. p. 541. 


Habite : L'Espagne méridionale, et aussi les environs 
de ‘Tanger, selon Dejean. 


(4) Studii Entomologici. Turin, 1848, tome premier, page A9, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 239 


2, Caragus GuAparrAMus, De la Ferté. Ann. de la Soc. 
ent. de France, 2° série, tom. 5, 1847, p. 445. (PI. v, 
f. 1.) 


C'est par erreur que M. Gaubil a écrit Guadaramanus, 
et placé cette espèce entre C. macrocephalus et C. Lusita- 
nicus; je soupçonne quil aura reçu sous ce nom le C. 
helluo, qui vient aussi de la Sierra de Guadarrama; l'es- 
pèce de M. de la Ferté doit suivre le C. catenulatus, 
comme l'indique sa description. Rapportée d’abord par 
M. Ghiliani; elle n'a été envoyée ensuite, ainsi qu'à 
plusieurs de nos collègues, par le savant professeur, direc- 


teur du Musée de Madrid, M. M. P, Graells. 


3. Garasus ERRANS, Gory. Rev. Zool. 1839, p. 326. 
(br 2) 


Oblongo-ovatus, subdepressus, supra nigro-cyaneus tho- 
racis elytrorumque margine violaceo, elytris antice parum 
rotundatis, valde crenato striatis, punctisque impressis, vel 
oblongis triplicr serie elevatis. Gory. Long. 21 à 24, larg. 
9 à 10 mil. 


Les stries des élytres de cette espèce sont beaucoup 
plus nombreuses que ne semble l'indiquer la description 
de M. Gory. Cet auteur dit que les trois lignes de points 
enfoncés sont placées sur les quatrième, huitième et 
douzième intervalles; tandis que dans tous les exemplaires 
que j'ai observés, elles se trouvent sur les sixième, qua- 
torzième et vingt-deuxième. 

Je possède une variété dont les intervalles des stries 
sont alternativement plus élevés, c’est sans doute sur un 
exemplaire semblable que cette description aura été faite, 
et alors elle serait vraie, en ne tenant pas compte des 


240 ANNALES 


petits intervalles oblitérés , peut-être. même étatent-ils 
complètement effacés sur celui de M. Gory. 

M. Gaubil place cette espèce entre C. Herbstu et C. 
catenulatus, et lui donne à tort la Croatie pour patrie. 
Elle a été découverte, par mon frère Narcisse Deyrolle, 


dans le nord de l'Espagne, et doit suivre immédiatement 
Ja précédente. 


4. Caragus SreuarTu. (PI. v, f. 3.) 


Oblongo-ovatus, subdepressus, thorace nigro-ænco sub- 
quadrato, margine violaceo; elytris antice parum rotundatis, 
subopacis, margine viridi obscuro , reticulato-striatis ; in- 
Lerstitiis rugulosis, punctis unpressis triplici serie subnitidis . 
Long. 21 à 24, larg. 9 à 11 mill. 


Cette nouvelle espèce a beaucoup de rapports avec les 
deux précédentes, dont elle est cependant facile à distin- 
guer. La tête est plus allongée, rugueuse entre les yeux; 
elle offre deux fortes impressions longitudinales entre les 
antennes, séparées par un intervalle relevé et lisse. Les 
palpes ne présentent rien de remarquable; les antennes 
sont plus grêles que celles du C. catenulatus, 


Le corselet est large, un peu échancré antérieurement, 
ses côtés sont presque parallèles et assez relevés. Les 
angles postérieurs sont prolongés en arrière et forment une 
pointe aigue ; il est sensiblement ponctué, surtout posté- 
rieurement, où les points deviennent plus gros et con- 
fluents, ce qui le fait paraître un peu rugueux; la ligne 
longitudinale est assez bien indiquée, surtout au milieu, 
où elle forme quelquefois une fossette. L est noir, avec 
les bords latéraux largement violacés. 


Les élytres sont d’un noir légèrement bronzé et terne, 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE 941 


plus clair et verdâtre sur les bords latéraux. Elles sont 
très déprimées, peu arrondies antérieurement, faiblement 
élargies sur les côlés et à peine sinuées vers l'extrémité. 
Elles sont couvertés de stries irrégulières, finement cré- 
nelées, ayant leurs intervalles formés de très petits tuber- 
cules disposés en séries longitudinales, deux de ces séries 
sur chacune d’elles sont un peu plus élevées ; elles ont, 
en outre, trois lignes de tubercules oblongs, séparés par 
des points enfoncés, dont le fond est verdâtre et un peu 
brillant. 

Le dessous du corps et les pattes sont noirs, assez bril- 
lants. 

Cette intéressante espèce a été découverte par M. le 
docteur Egésippe Duval, sous les mousses et les pierres, 
dans un petit bois défriché des environs d’Oporto en 
Portugal, vers les mois de février et mars, exposition 
nord. Je la dédie à un excellent ami, comme un faible 
témoignage de mon bien sincère attachement. 


5. Caragus Devrozce , Gory. Rev. Zool. 1839, p. 327. 
— Chevrolat, Rev. Zool. 1840, p. 8. (PI. v, f. 4.) 


Niger supra viridis vel cyaneis, vel cupreus, thorace 
antice posticeque profunde emarginato, transversim rugoso; 
angulis posticis productis intusque obliquis forma thoracis 
utin C. Italico et in C. scabriusculo; elytris paralleliter 
oblongo-ovatis ; duodecim lineis elevatis , subcrenatis , 
triplici serie dispositis ; interstitiüs ordinatim minuteque 
punctatis ; seriebus tripartilo interjectis linea elevata, sæpe 
interrupta, punctorum impressum. Chevrolat. Long. 13 à 
14, larg. 6 à 6 1/2 mill. 


M. Gory compare cette espèce au C. arvensis, avec 
lequel elle n’a de commun que la taille. M. Chevrolat la 


242 ANNALES 


place près du C. Linner, Je n'ai pu me décider à l'éloigner 
des précédentes, avec lesquelles elle a la plus grande ana- 
logie par la forme générale, surtout aussi à cause de son 
corselet à angles postérieurs très prolongés : elle à d’ail- 
leurs tout ce qu'il faut pour entrer dans la troisième divi- 
sion des Carabes de Dejean, et je regrette que la structure 
des élytres m'oblige d’en éloigner le C. Ghiliant, qui en 
est aussi très voisin pour la forme de son corselet et de ses 
élytres. 

Quoique le bleu soit la couleur dominante de cette 
espèce, elle offre sous ce rapport beaucoup de variations, 
les principales sont le vert métallique brillant et le rouge- 
cuivreux. 

La forme du corselet est aussi assez variable; la fig. 4, 
pl. V, représente le type ordinaire, et la fig. 4 a une 
des variétés. 

Cette espèce habite à peu près les mêmes localités que 
le C. errans, et a été découverte par le même voyageur, 
auquel elle a été dédiée. 


6. Caragus Casrizzanus, Dej. Spec. n. 87. 41. 


Je n'ai pas vu cette espèce en nature, je pense qu'elle 
n’est connue jusquà ce jour que par le seul exemplaire 
découvert par le comte Dejean, dans la province de Sala- 
manque, en Espagne. 


7. GaraBus macrocernALus, Dej. Sp. n. 88. 42. 


La connaissance de cette espèce ne repose également 
que sur un seul exemplaire, découvert par l’auteur du 
Species des Carabiques, dans les Asturies, en Espagne. 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 243 


8. CaraBus Canranicus, (Rambur) Chevrolat. Rev. Zool. 
1840, p. 9. (PL. vi, f. 1.) 


Niger subnitidus, capite magno, postice late, convexo, 
remote rimoso, mandibulis validis, productis, nitidis, punc- 
tulatis, ultimo articulo palporum apice piceo ; thorace sub- 
quadrato, latescente lateribus anticis, margine reflexo et 
violaceo, antice subanguloso posticeque recte et profunde 
emarginato, angulis posticis sat longs, intus obliquis, linea 
dorsali integra, supra subpunctato, punctis rinæformibus, 
undulatim scabroso ; elytris ovatis, convexis, ultra medium 
modice latioribus, margine violaceis, in singulo coleoptro 
circiter viginii sex costis (tribus punctorur impressis) 
Chevrolat. Long. 24 à 31, larg. 9 à 12 mill. 


M. Gaubil n'a pas remarqué que l’auteur dit : il doit 
faire partie de la quatrième division de M. le comte 
Dejean, et avoisiner le C. helluo, et que M. de la Ferté, 
dans les Annales de la Société entomologique de France, 
2° série, tom. 5, 1847, en décrivant le C. Egesippüi, fait 
observer que les Garabes de la quatrième division se sub- 
divisent eux-mêmes en deux groupes; ceux à forme al- 
longée, tels que le macrocephalus et le Cantabricus, et ceux 
à forme courte et bombée, etc. 

Gette espèce, qui avait été découverte, pour la pre- 
mière fois, par M. le docteur Rambur, en Biscaye, a été 
retrouvée plus tard par M. Narcisse Deyrolle, dans les 
montagnes de la Galice. 


9. Carasus Ecesirrir, de la Ferté. Ann. de la Soc. ent., 
2° série, tom. 5, 1847, p. 450. (PI. vi, f. 2.) 


Oblongo-ovatus, convexus, supra niger, thorace et ely- 
trorum margin e violaceo vel virescente, capite CTASsSO; elytri 15 


244 ANNALES 


lineato striatis, lineis imparibus evidentioribus , intersttiis 
punctulatis, punctis impressis, triplici serie. De la Ferté. 
Long. 25 à 29, larg. 10 à 12 mill. 


Cette espèce est très exactement décrite par l'auteur, 
auquel je n'avais pu communiquer que la seule femelle 
que je possédasse alors, maintenant que, grâce à l'obli- 
geance de M. le docteur Egésippe Duval, ma collection 
s’est enrichie d'un mâle et d’une femelle en meilleur état 
de conservation, je vais signaler les différences qu'ils pré- 
sentent : 

La couleur, dans les individus frais, est le noir- 
bleuâtre, avec les bords du corselet et des élytres d’un 
bleu-violet assez brillant. Le mâle, au moins celui que je 
possède, est plus petit que la femelle, son corselet est plus 
rétréci postérieurement, ce qui le fait paraître plus élargi 
dans son milieu, ses élytres sont moins convexes que 
celles de la femelle, moins régulièrement ovales, leurs 
côtés sont moins élargis et plus parallèles. Les lignes 
élevées dont elles sont couvertes sont plus nombreuses, 
c'est-à-dire que ce qui semble le fond des stries dans la 
femelle, s'élève au niveau des intervalles, qui sont eux- 
mêmes moins élevés; toutes ces lignes sont très inter- 
rompues, ce qui fait paraître les élytres un peu réticulées. 

M. de la Ferté fait cette remarque, que ce Carabe, plus 
allongé que ceux du second groupe de la quatrième divi- 
sion, et plus bombé que ceux du premier, établit entre 
ces deux subdivisions une transition naturelle. 

Cette espèce, m'écrit M. E. Duval, se trouve aux envi- 
rons d'Oporto (Portugal), en février et mars, sous les 
pierres, dans les champs qui avoisinent les dunes, parti- 
culièrement dans la partie ouest ; c'est seulementles jours 
de grande pluie que je l'ai rencontrée, quoique fort rare- 
ment, et jamais lorsque le soleil était à l'horizon. 


Le 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 245 


10. Caragus Lusrranicus, Fabr, Dej. Spec. tom. 2, p. 89. 


C. Schaumii, Gaubil. Cat. des Coléop. d'Europe et 
d'Algérie, p. 17, sp. 53. b. 


Habite le Portugal, particulièrement les environs de 
Lisbonne. 


1. Caragus AnrTiquus, Dej. Spec. tom. 2, p. 91. 
C. Lusitanicus, Gaubil. Cat. p. 17, sp. 53. 


Je ne sais ce qui a engagé M. Gaubil à rapporter cette 
éspèce au Lusilanicus, plutôt que la précédente’, connue 
sous ce nom dans toutes les collections, l’une et l’autre 
présentant, d’ailleurs, les mêmes différences de coloration 
avec Ja description de Fabricius, qui dit totus niger, mais 
pouvant très bien s'y rapporter pour le reste. Je pense, 
avec Dejean, que c'est plutôt l'espèce du Portugal qu'il 
faut regarder comme le Lusitanicus de cet auteur, il y a au 
moins identité de provenance, et une sorte de consécra- 
tion dans l'adoption de cette manière de voir par presque 
tous les entomologistes qui, depuis, se sont occupés de 
Garabiques. Le changement proposé par M. Gaubil ne 
me semble donc nullement justifié. 

Dejean a décrit le C. antiquus sur un exemplaire qui 
lui avait été donné par M. Dupont, comme venant d’'Es- 
pagne. M. Reiche a eu la bonté de me communiquer un 
insecte de sa collection, qu’il rapporte à cette espèce, re- 
cueilli aux environs de Badajoz par M. Ghiliani. M. de 
la Ferté a omis de la citer parmi celles rapportées par cet 
habile voyageur, ignorant sans doute qu'un exemplaire 
élait échu en partage à notre savant collègue. 

9e Série, TOME x. 16 


246 ANNALES 
12. CaraBus Larus, Dej. Sp. n. 92. 


Trouvée par Dejean dans l'Estramadure espagnole, 
cette espèce a été retrouvée depuis, en petit nombre, par 
M. Ghiliani, dans la Sierra de Guadarrama, et elle com- 
mence à se répandre dans nos collections, grâce aux en- 
vois du professeur, M. P. Graells, de Madrid. Comme 
elle est voisine du C. kelluo, elle est quelquefois confondue 
avec cette espèce. 


13. CaraBus compLanarus, Dej. Spec.1r. 93. 


C'est avec doute que Dejean a admis cette espèce dont 
il n'avait trouvé qu'un seul individu mâle, près de Cas- 
troxeris, petite ville des environs de Burgos. Ce serait 
aussi mon avis de ne la considérer que comme variété du 
C. helluo, si les exemplaires reçus de M. Graëlls, que 
M. Reïche et moi nous considérons comme le €. compla- 
natus, sont identiques avec le type que je ne connais pas. 
M. de la Ferté, qui le possède, pourra faire cesser nos 
incertitudes à cet égard. 


14. Carasus 8revis, Dej. Sp. 1. 93. — De la Ferté, An. 
Soc. ent., 2° série, tom. 5, 1847; p. 448. 


Dejean avait trouvé cette espèce près d’'Avila, en Es- 
pagne, M. Ghiliani en a rapporté quelques exemplaires 
de son voyage, et M. Reiche en possède un qui aurait été 
trouvé à l'Escurial, si l'indication qu'il portait dans Ja 
collection de feu le général Feisthamel était exacte. 


15. Carasus uezLuo, Dej. Sp. 1. 94. 


Cette espèce était à peine connue, jusqu'à l'époque du 
voyage de M. Ghiliani, depuis elle s'est répandue dans 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 247 


la plupart des collections par les envois de M. Graëlls, 
qui l'a prise abondamment dans la Sierra de Guadar- 
rama. 


16. Carasus Cerrisericus, Dej. Sp. 11. 97. 


Habite principalement les environs de Lisbonne, où il 
est très abondant. 


17. CaraBus Bogricus. — €. Éarbarus, Dej. Sp. u. 98. 
v:.539..p. 939 (1): (Pl.-vi, f:4.) 


Elongato-ovatus, niger, thoracis elytrorumque margine 
nigro-viridis ; thorace subrugoso, quadrato ; elytris oblongo- 


(4) GaraBus RuGOSsUS, Fabr. Syst. Eleat, t, 4. p. 176. 
Id, Ent. Syst. t. 4. p. 130. 
—  Barbarus, Dej. Sp. 11. 98, (PI, vi. f. 3.) 


Elongato-ovatus, niger, thoracis elytrorumque margine sub- 
violaceo; thorace subrugoso, quadrato; elytris antice parum 
rotundatis, depressis postice convexis, lineis duabus punctisque 
oblongis triplici serie elevatis, intersittiis rugosis. Long. 28 à 32 
mill,; larg. 41 à 13 mili. 


Je pense, avec M. Gaubil, que cette espèce est bien ie C, rugosus 
de Fabricius, queique cet auteur ne fasse pas mention de la couleur 
violette qui borde ie corselet et les élytres. 

Celle-ci vient du Maroc, et elle est plus répandue dans les col- 
lections que le C. Bæticus. 


CaRABUS LuGasI1, Gaubil. Cat. des Coléop. d'Europe et d'Algérie, 
1849, p. 16, sp. 4. 
C. rugosus, Lucas. Insect. d'Algérie, 1. 2, p. 36 et 88, pl. 5, f. 6. 
(PL VMS 6!) 


Ovatus niger, thoracis elytrorumque margine cupreo vio- 
laceo; thorace rotundato ; elytris oblongo-ovatis, densè aspe- 


248 ANNALES 


ovaiis, depressis, lineis duabus punctisque oblongis triplici 
serie subelevatis, interstitits rugosis. Long. 26 à 30, larg. 
10 à 12 mill. 


Cette espèce avait été réunie par Dejean à son C. Bar- 
barus; il me semble cependant qu’elle doit.en être 
séparée. Ses élytres ont une forme parfaitement distincte 
qui la fait aisément reconnaître; elles sont plus régulit- 
rement ovales, avec les angles huméraux plus arrondis ; 
vues de profil surtout, leur convexité présente un are de 


cercle presque régulier et très ouvert, tandis qu’elles sont 
déprimées antérieurement, el très convexes au tiers pos- 


ratis tuberculis oblongis triplici serie dispositis, et interse punctis 
impressis violaceisque separatis. Long. 27; larg. 10 112 mill. 


Cette espèce est voisine du C. Faminii de Dejean, dont elle se 
distingue par plusieurs caractères assez importants. Elle est un peu 
plus grande, à en juger par le seul exemplaire mâle que j’ai sous les 
yeux. Le corselet et les élytres sont bordés de violet assez brillant. 
La tête et le corselet ne présentent pas de différence sensible dans 
leur forme; mais les élytres sont relativement plus allongées, et ont 
les côtés moins arrondis et plus parallèles. Elles ont chacune quatre 
larges côtes ou bourrelets, couvertes de petites aspérités nombreuses 
et très serrées ; la plus interne est moins saillante, et les aspérités 
dont elle est recouverte sont moins nombreuses, surtout vers la base ; 
ces quatre côtes sont séparées entre elles par trois rangées de tu- 
bercules oblongs bien nettement arrêtés, entre lesquels on aperçoit 
un petit point enfoncé violet et brillant. Le dessous du corps et les 
pattes, comme dans le Faminii. 

J'ai cru utile de donner ici la description de cette espèce d'Afrique, 
que quelques entomologistes ont considérée comme le C. rugosus 
de Fabricius. Je demande pardon à M. Lucas de ne pas être de son 
avis, et de me permettre de conserver à celui-ci le nom que lui a déja 
donné M. Gaubil; c’est une faible marque de mon estime pour 
les travaux de l’auteur de l'Histoire naturelle des Animaux articulés 
de l'Algérie. 

Ce curieux insecte fait partie de la collection de M. Reiche, qui me 
l'a obligeamment communiqué. 


DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE 219 


térieur, dans le Zarbarus; les lignes élevées et les rangées 
de tubercules oblongs dont elles sont recouvertes sont 
moins saillants, plus irréguliers, et les petits tubercules 
des intervalles sont moins arrêtés et moins symétrique- 
ment disposés que dansle C. Barbarus. 

La couleur est aussi très différente; les bords du cor- 
selet et les élytres, au lieu d’être d'un beau violet, sont à 
peine plus clairs que la couleur du fond, et verdâtres. 
J’ajouterai encore que cette espèce est généralement un 
peu plus petite que celle du Maroc, avec laquelle elle 
était confondue ; et je trouve autant de raison de les sé- 
parer, que d'en distinguer le C. Celtibericus. 

Je ne sache pas que cette espèce ait encore été décou- 
verte ailleurs que dans le midi de l'Espagne. 


18. Caragus zinsarus, Dej. Sp. nu. 117. 


J'ai vu dans la riche collection de M. Tatum, à Lon- 
dres, un insecte auquel la description de Dejean convient 
assez, mais il aurait été recueilli vers l'extrémité la plus 
orientale des Pyrénées, tandis que ceux qui en sont les 
types et qui font aujourd hui partie de l'immense collec- 
tion de M. le marquis de la Ferté, ont été trouvés dans 
les Asturies. 


19. Caragus Wire. 


Elongato-ovatus, thorace cordato aureo nitido; elytris 
elongato-ovatis, subdepressis, viridibus, margine cupreo, 
lineis tribus parum elevatis nigris apice conjunctis, inters- 
tituis sublævibus. 


Cet insecte, qui faisait partie de la collection de Leach, 
est maintenant au Musée britannique, où il porte le nom 


250 ANNALES. 


de C. lineatus, je l'en crois cependant distinct. Le corselet 
est d’un rouge-doré brillant, assez allongé et cordiforme. 
Les élytres sont fortement dilatées au-delà du milieu, ce 
qui les fait paraître antérieurement plus rétrécies que dans 
les autres espèces de la même division; elles ont le bord 
extérieur légèrement cuivreux. Les trois côtes noires sont 
peu saillantes, et l'extérieure est effacée avant la base; 
elles se réunissent vers l'extrémité, où l'on remarque sur 
chacune d’elles quelques points enfoncés, les intervalles 
entre ces côtes sont presque entièrement lisses. Tout le 
dessous du corps et la base des antennes sont noirs. Je 
suppose que l'exemplaire est une femelle, quoiqu'il soit 
dépourvu de ses tarses antérieurs. 

Je propose pour cette espèce le nom de M. Adam 
White, conservateur au Musée britannique, qui m'a tou- 
jours montré, avec un bienveillant empressement, les 


richesses entomologiques placées sous son intelligente 
direction. 


J'ai reçu de M. Graëlls, ainsi que plusieurs entomolo- 
gistes, sous le nom de C. lineatus, un insecte de la pro- 
vince de Guipuzcoa, en Espagne, qui n'est autre qu'une 
variété du C. splendens, sur les élytres duquel on remar- 
que trois lignes noirâtres un peu élevées, plus ou moins 
marquées ; la même variété se retrouve aussi quelquefois 
aux Pyrénées, et M. Reiche possède dans sa collection 
tous les passages entre elle et le type de l'espèce, il m'a 
montré aussi des exemplaires ayant les élytres ponctuées, 
presque rugueuses dans quelques-uns. 


20. Caragus LATERALIS, Chev. Rev. Zool., 1840, p. 10. 
(Pl, f.5.) 


Tnfra nigro nitidus, capite aurato ; thorace æreo nitente, 
nigricante, tn dorso antice et marginibus ; reflexo lateribus 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 951 


posticis, rimoso transversim, foveis duabus basalibus, in 
parte antica impressissimis et linea dorsali sat approxi- 
matis; elytris elongatis, modice convexis viridi obscuris, 
ad marginem auro splendidum , limbo exteriori reflexo 
nigro, singulo coleoptro lineis tribus nigris apice conjunctis, 
énterstitüis granulato-punctis. Chevrolat. Long. 24 à 28, 
larg. 9 à 10 1f2 mill. 


Cette espèce est due aux recherches de M. Narcisse 
Deyrolle, qui la prise en Galice, sur la Sierra de Tran- 
quera, en Espagne. 

M. Gaubil n’a sans doute pas vu la description de cette 
espèce, puisqu'il la place entre le €. Cantabricus et le C. 
violaceus, et qu'il l'indique, avec doute, comme venant 


d'Espagne. Elle devra se placer entre le C. #'hitii et le 
C. Soliert. 


21. Garagus Gazzzæcianus, Chev. Rev. Zool. 1840, p. {1. 


C. Galicianus, Gory. Rev. Zool. 1839, p. 308. 
(PL. vf: 6:9 


Niger opacus, infra carvineis, thorace subquadrato late- 
ribus anticis latiore supra granulato; linea dorsali integra ; 
elytris elongato-ovatis, planiusculis ; singulo coleoptro 
costis sex, alternis fere obsoletis, interstitiis granulatis ; pe- 
dibus et geniculis nigris, femoribus rubris ; vel rubro fuscis, 
in medianis seriebus tribus punctorum et in posticis serie 
unica. Chevrolat. Long. 22 à 26, larg. 8 à 9 mil]. 


Cette espèce est due aussi aux recherches de M. Nar- 
cisse Deyrolle, qui l’a découverte en Galice, pendant les 
mois de maiet juin 1839. Elle se place près du C. melan- 
colichus. 


252 ANNALES 


22. CaraBus Guniziann, De la Ferté. Ann. de la Soc. ent. 
2° série, tom. 5, 1847, p. 447. (PI. vi, f. 5.) 


Je place cette espèce, comme M. de la Ferté, dans la 
douzième division, mais je la rapproche plutôt du C. 
gemmatus que du C. Linnei. 

M. Gaubil se trompe lorsqu'il fait venir cet insecte du 
Portugal, c'est bien d'Espagne qu'il a été rapporté par 
M. Ghiliani, auquel il est dédié. 


23. Carasus Luczoru, Laporte de Castelnau. Ann. de 
la Soc. ent. tom. 1°". 1832. p. 393. — Id, Etudes ent. 
p. 88. — Id. Hist. nat. des Anim. articulés. Ins. tom. 
pl 04 #0. 


Je ne connais pas cette espèce, que M. Laporte de 
Castelnau a décrit deux fois d'une façon très incomplète, 
et qui est assez mal figurée dans son Histoire des Ani- 
maux articulés; il dit qu'elle rentre dans la quatrième 
division, cependant, à en juger par la figure, on serait 
plutôt tenté de la placer près du €. Faminit, dont elle a 
la forme. Elle vient d'Espagne. 


24. Carasus conparus, Sturm. Cat. der Kæfer Saml. 
1843. 


Cette espèce, qui n’a pas été décrite, m'est tout à fait 
inconnue. Elle est indiquée comme d’Espagne, dans le 
catalogue de Sturm et dans celui de M. Gaubil. 


Je ne terminerai pas cette notice sans remercier 
MM. Fairmaire, Guérin-Méneville, Lucas et Reiche, 
pour leurs obligeantes communications et les renseigne- 
ments qu'ils ont bien voulu me donner. 


ne EE 


DF LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 953 


SANS RER SAR ARABE US LR ELA SE LR ARR ES LR ARLES LE LR UE EVE LE LEUR EEE LD LE AA VE VIE SERRE RUEUE AR SERA TA 


DESCRIPTION 
DE DEUX BUPRESTIDES NOUVEAUX. 


Par M. MURRAY. 
(Béance du 23 Avril 1851.) 


STIGMODERE. Stigmodera, Solier. 
S. sanglante. S. cruentata, Murray. 


(PI. 4, N°, fig. 1.) 


S. Nigro-ænca, margine thoracis flava testacea ; elytris 
cruentatis, basi flava testacea , etiamsi basale portione su- 
turæ et Marsunis. 

Long. 22 mill.; larg. 8 mill. 


Noir-bronzé. La tête noir-bronzé , les veux d’un 
warron-brun. La tête et le corselet finement ponctués, 
le corselet noir-bronzé, avec les bords en dessus et 
en dessous jaunâtres. Les élytres sont d'un sanguin 
sombre, devenant à l'extrémité d'un sanguin-rouge. La 
base et les deux tiers des bords des élytres, ainsi que 
leur suture, jaunâtres. Les élytres fortement striées, et 
présentant dix ou douze stries irrégulièrement ponctuées. 
Les intervalles lisses, finement et rarement pointillés. 
L’écusson noir-bronzé. 

Le dessous du corps et les jambes, d’un noir-bronzé, 
excepté une petite tache oblongue jaunätre, transversa- 
lement placée au bord du postpectus. 

Cette espèce m'a été envoyée d'Adélaïde, en Aus- 
tralie. 


254 ANNALES 


Temocnarne. T'emognatha, Solier. 


T. à trois bandes. T°. trifasciata, Murray. 
(PI. 4, N°I, Gg. 2.) 


T'. Capite et thorace nigro-ænetis; elytris punctato striatis, 
avis, apice sanguinea, tribus fasciis nigris, irregulartbus. 
transversis. Infra flava. 


Long. 3 cent. 7 mill.; larg. 12 à 14 mill. 


La tête, le corselet, et l’écusson, d’un noir-bronzé. 
Les antennes et les yeux, noirs Le corselet, arrondi, de 
la même largeur que les élytres, fortement ponctué, 
les points se rassemblant de manière à lui donner une 
apparence rugueuse. La tête ponctuée, mais plus fine- 
ment que le corselet; un peu lisse, et avec un léger sillon 
entre les yeux, trois taches d’un jaune de rouille, à peine 
visible sur le bord du corselet, l'une à l'angle antérieur, 
les deux autres à distance égale vers la marge. Les élytres 
d'un jaune-fauve, terminées à l’extrémité par un rouge- 
sanguin; et traversées par trois bandes irrégulières, 
noires, placées, la première un peu avant le milieu, et 
à distance presque égale les unes des autres : la première 
n'atteint pas les bords des élytres, et est presque jointe à 
la seconde par une petite tache noire en arrière de sa ter- 
minaison ; la seconde atteint vers le bord des élytres et 
s’y élargit : la dernière ne joint pas les bords des élytres; 
elle est presque en forme de demi-lune, le côté convexe 
se tournant vers l'extrémité des élytres : le côté concave 
est intercepté par deux projections près du bord, et une 
au centre. Les élytres fortement striées et ponctuées : les 
stries se joignant par paires à la base des élytres, et for- 
mant sur chaque élytre huit ou dix rangées irrégulières, 
presque eflacées un peu avant l'extrémité; entre la cin- 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 255 


quième et sixième rangées, il y a des joints in(errompus. 
Le fond des points est d'une couleur brun-noirâtre : les 
intervalles des stries sont convexes et luisants. 

Le dessous du corps est pubescent, d’une couleur jaune 
d’ocre, excepté le milieu de la partie antérieure du corps, 
qui est cuivreuse, ainsi que le presternum, le mesoster- 
num, et une partie et les bords de l'épisternum et méta- 
thorax. La terminaison des cuisses postérieures est égale- 
ment cuivreuse. L'abdomen est finement ponctué. 

Les jambes et les pattes sont cuivreuses, ou noir- 
bronzé, pubescentes; les deux dernière sont une tache 
jaune oblongue, placée sur le côté antérieur de chaque 
cuisse. L'articulation à la base des cuisses est d'une cou- 
leur jaune. 

Cette belle. espèce vient des côtes de King-Georges- 
Sound, en Australie, et m'a été communiquée par M. le 
docteur Fleming, professeur des sciences naturelles au 
collége de l'Eglise libre, à Edimbourg. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 257 


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EXAMEN 
DE LA MONOGRAPHIE DES ANTHICUS 


ET GENRES VOISINS. 


PAR M. DE LA FERTÉ-SÉNECTÈRE. 
(Paris. 14848). 


PAR M. L. REICHE. 


(Séance du 12 Novembre 1851.) 


S'il est des ouvrages éminemment utiles, absolument 
indispensables à tout travail synthétique en entomologie, 
ce sont, à coup sür, les monographies, quand elles sont 
faites avec des matériaux sufhisants et l'esprit de critique 
et d'observation qui distinguent l’auteur de ce travail sur 
les Anthicites. 

En effet, M. de la Ferté a pu avoir en communication 
les espèces appartenant à la plupart des grandes collec- 
tions publiques ou privées de l’Europe, et il est ainsi 
parvenu à nous donner les descriptions de deux cent 
quatre-vingt-quinze espèces appartenant à ce groupe, et 
de quatorze espèces d'un groupe aberrant. Ce nombre 
imprévu d'espèces, dans une sous-famille qu’on était loin 
de croire aussi riche, à nécessité l'emploi de divisions 
principales ou de genres, qui, pour les Anthicites, se 
sont élevés au nombre de huit, et à celui de cinq pour 
les espèces aberrantes. 

Les espèces se sont réparties entre ces genres, ainsi 
qu'il suit : 


258 ANNALES 


Anthicites. Genre VWotoxus. 32 espèces. 
Mecynotarsus, D 
Æmblyderus. 9 
Anthelephilus. 4 
Formicomus. 29 
Tomoderus. 10 
Anthicus. 208 
Ochthenomus. ù 

Pscudo-Anthicites. £urygenius. I 
Stercopalpus. I 
Steropes. l 
Macrarthrius. 10 
Agnathus. Î 


Chaque genre, quand le besoin sen est fait sentir, a 
été fractionné en divisions caractérisées , propres à en 
faciliter l'étude. 

Les descriptions, faites sur un plan uniforme, sont 
claires et suffisantes, et nous citerons particulièrement 
celles des variétés très nombreuses et très extraordinaires 
de coloration de la plupart des espèces. À ce sujet, nous 
ferons remarquer que l’auteur a tranché, pour le besoin 
de sa cause, cette grande question des variétés de colo- 
ration ; il a considéré comme typique la variété moyen- 
ne, c'est-à-dire celle qui est l'intermédiaire entre les plus 
pâles et les plus foncées. Cette opinion, qui nest présen- 
tée, du reste, que comme un système employé à jeter 
plus de lumière sur les descriptions, nous parait mériter 
d'être prise en considération très sérieuse, et nous 
croyons que tous les zoologistes finiront par s’y rallier. 

Les différences sexuelles ont été signalées avec soin, 
quand elles se sont présentées; toutes les localités où se 
rencontre l'espèce ont été scrupuleusement mentionnées, 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 259 


et l’auteur a eu soin de faire connaître dans quelles collec- 


tions peuvent se retrouver les types qui ont servi à son 
travail. 


La synonymie a été traitée en conscience (1), et avec 
l'impartialité la plus scrupuleuse, en donnant la date de 
chaque ouvrage cité, et toutes les fois que l’auteur a adopté 
un nom des catalogues de Dejean ou de Sturm, il a cité 
ces auteurs en note, quoiqu'ils n'aient accompagné ces 
noms d'aucune description. 

Nous savons gré à M. de la Ferté de n'avoir pas suivi 
l'exemple de certains auteurs peu scrupuleux, qui, lors- 
qu'ils ne passent pas intentionnellement sous silence des 
noms de ces catalogues, adoptés dans toutes les collections, 


se les approprient, en les faisant suivre d'un Mihi préten- 
tieux. 


Dans des préliminaires suffisamment étendus , l’auteur 
donne les caractères du groupe et des genres aberrants, 
dont il fait l'histoire critique, et qu'il réunit en un ta- 
bleau synoptique dont les divisions sont fondées sur des 
caractères facilemeet appréciables, ce qui n'est malheu- 
reusement que trop rare. Les mœurs et la distribution 
géographique viennent ensuite, et l’auteur termine par 
l'explication des termes qu'il a employés dans ses descrip- 
tions pour la désignation de certaines parties extérieures 
des insectes. 


(4) L'auteur, poge 76 de l'ouvrage, dit n'avoir pu trouver dans 
deux exemplaires de la Fauna Germanica de Panzer, la description 
et la figure du Notoxus pedestris, Rossi; thoracicus, Panzer. Dans 
l'exemplaire que nous possédons, cet insecte est décrit et figuré, 
Fascie. 23, N°6, etle Not. minutus (Scydmænus), dont parle M: de 
la Ferté, y est au K° 5 du même fascicule. 


260 ANNALES 


Les descriptions sont suivies : 

1° D'une table analytique très bien faite et très utile 
pour la facile détermination de l'espèce; 

2° D'une synonymie des espèces des catalogues de 
Dejean et de Sturm ; 

3° D'une explication des seize planches qui accompa- 
guent le texte. 


Les planches sont bien soignées, très exactes, et dignes, 
en tout point, des entomologistes distingués (1) qui yont 
donné leurs soins. 

En résumé, nous croyons que le livre de M. de la Ferté 
a fait faire un pas de plus à la science, et que sa place est 
marquée dans toutes les bibliothèques zoologiques. 


(1) MM. Aubé et Guérin-Méneville. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 961 
REMARQUES 
SUR LES MÉTAMORPHOSES OBSERVÉES CHEZ LES ÉLATÉRIDES, 


ET DESCRIPTION ET FIGURE 


DE LA LARVE DE L'Agrypnus alomarius, FABR. 


PAR M. H. LUCAS. 


(Séance du 25 Février 1852.) 


$. En explorant, pendant les mois de mai et de juin 
1850, les environs de Boghar, je trouvai souvent, en 
soulevant les écorces des Pinus maritima, conifère qui est 
très abondamment répandu sur ce haut plateau, des 
Agrypnus atomarius à l'état parfait. Depuis longtemps, 
j'étais à la recherche de la larve de cet Elatéride que j'avais 
déjà rencontré lors de mon premier voyage en Algérie, 
pendant les années 1840, 1841 et 1842, dans les bois 
de chêne-liége du cercle de la Calle, ainsi que parmi ceux 
qui se trouvent situés entre Stora et Philippeville, mais 
jusqu'à présent cette larve avait échappé à toutes mes 
recherches. Pendant que je prenais, dans les premiers 
jours de juin, des Chalcophora mariana, Buprestien dont 
les larves se nourrissent de ces arbres résineux, et dont 
les insectes parfaits se plaisent à en manger les jeunes 
pousses, je rencontrai un vieux Pin qui était mort et dont 
toute la partie antérieure avail été détruite par le feu; il 
ne restait plus que le tronc, dont l'écorce séparée de l’au- 


2e Serie. TOME x. 17 


262 ANNALES 


bier présentait de longues fissures longitudinales. Je sou- 
levai ces écorces, et sur l’aubier, j'apercus des Ægrypnus 
atomarius en assez grand nombre; je découvris aussi des 
dépouilles de nymphes, et, vers la base du tronc, qui pré- 
sentait un peu d'humidité, j'apercus deux larves qui, par 
leur taille très développée, indiquaient qu'elles étaient 
sur le point de se métamorphoser. 

En consultant les auteurs qui ont étudié les larves des 
Elatérides, j'ai remarqué qu'on en avait déjà signalé un 
assez grand nombre, mais que celle de l'4grypnus ato- 
marius, quoique abondamment répandu en Europe, avait 
échappé à leurs investigations. Avant de décrire la larve 
de l’Ægrypnus atomarius, je crois qu'il n’est pas inutile de 
signaler chronologiquement celles qui sont déjà connues 
dans le groupe des Elatérides. Lorsqu'on examine les 
larves de ces Coléoptères, on voit qu'elles ont l'aspect de 
celles des Tenebrio, connues vulgairement sous le nom 
de Vers de la farine, et que par leur forme elles réssem- 
bient à un morceau de fil de fer, et que leur enveloppe, 
dure et coriace, a l'apparence du parchemin. Suivant 
MM. Spence et Kirby, ces larves, au moins celle de 
l'Agriotes (Elater) lineatus, Linné (Elater segetis, Gyl- 
lenhal), ou le Ver fil de fer des auteurs, doivent être con- 
sidérées comme appartenant au type Ghilognathiforme, 
et représentant le mieux, pour la forme, l'Iule dans son 
développement complet. Mais ce qui empêchera de con- 
fondre ces larves avec celles des Tenebrio, c’est la forme 
aplatie de leur tête, le lobe de la mâchoire muni de deux 
palpes, et la forme particulière du corps de la mâchoire 
et du menton; en eflet, l'existence d'un lobe externe à 
deux palpes dans la mâchoire, n'est commune qu'aux 
Jarves des Ælater et des Carabus. 

Suivant les auteurs qui ont étudié les larves des Elaté- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 263 


rides, leur nourriture est exclusivement végétale, elles 
vivent dans le bois pourri, d’autres rongent les racines des 
plantes. 


Parmi les larves des Elatérides actuellement connues 
avec certitude, je citerai celle de l'Athous (Elater) undu- 
latus, Payk. (1); trifasciatus, Gyllenh. (2); undatus , 
Goeze (3), qui a été décrite et figurée par Degéer, dans 
ses Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des In- 
sectes, tom. 4, p. 155, pl. 5, fig. 23 à 25 (1774); suivant 
Degéer, cette larve a été trouvée sous les pierres, dans la 
terre et le bois pourri. 


Le même auteur, Op. cit. tom. 5, p. 347, pl. 12, 
fig. 4 à 5 (1775), a fait connaître aussi celle de l’4griotes 
(Elater) lineatus, Linné (4), Elater segetis, Gyllenh. (5); 
Elater striatus, Fabr. (6); mais il n'en ‘a pas connu les 
mélamorphoses. Bjerkander , dans les Mémoires de 
Stockholm, p. 254 (1779), a décrit et représenté, pl. 10, 
fig. 1, la larve, fig. 2, la nymphe, fig. 3, et l'insecte par- 
fait de cette espèce; il a fait connaître aussi les ravages 
que causent ces larves, qui se nourrissent des racines de 
blé, d'avoine, d'orge, etc.; suivant cet observateur, ces 
ravages sont si considérables, qu'il faut resemer la terre, 
et de plus, ïl ajoute que cette larve passe cinq ans avant 
d'arriver à l'état d'insecte parfait. On peut facilement se 
faire une idée des dégâts que ces larves occasionnent. 
Elles attaquent aussi d’autres plantes, particulièrement 


Syst, nat, tom. 1, pars 22, p. 653, N° 45 (1767). 
Insect. Suec. tom. 1, p. 428, N° 58 (1808). 


) 
) 
3) Europ. Faun, oder Naturgesch. tom. 9, p. 674, N° 10 (1803). 
) 
) 
) Syst. Eleuth, tom, 2, p. 241, N° 103 (1801). 


201 ANNALES 


les Navets, dont elles dévorent la partie centrale, les 
Pommes de terre, les Carottes; elles rongent aussi les 
racines des Choux, des Iris et des ZLobelia, etc., etc. 
M. Westwood, in Introduction to the modern classifica- 
tion of insects, tom. 1, p. 238 (1839), en a trouvé une 
dans le tronc d'une Laitue, dont elle avait complètement 
dévoré l'intérieur. @ette larve marche assez rapidement, 
el ses mouvements de locomotion s’exéculent par une 
sorte de glissement, la partie postérieure étant recourbée 
sur un côté, de manière à représenter la lettre S, Cette 
larve parait très friande de la Laitue, car M. Hogg 
(Gard-Magaz. tom. 4, p. 317) mentionne le grand avan- 
tage qu'on peut Lirer des tranches de Laitue pour les attirer 
el les détruire. M. Joseph Banks recommande le même 
moyen, en substituant des tranches de Pomme de terre à 
la place de Ja Laitue. On sait que les Taupes détruisent 
des masses très considérables de ces Vers. Les Faisaus 
contribuent aussi beaucoup à leur destruction, car plu- 
sieurs de ces animaux ayant été tués, on a trouvé leur 
jabot rempli de larves d'Agriotes (Elater) lineatus, Limué. 
M. E. Blanchard, dans les Annales de l’agriculture fran- 
çaise, 4° série, tom. 1, p. 218 (1847), décrit et figure 
aussi la larve de l’Ægriotes {Elater) lineatus, Linné; 
Elater segetis, Gyllenhal; de plus, ce naturaliste indique 
les ravages qu'elle avait causés en Italie, en Angleterre, 
en Suède, etc.; mais il ne fait pas connaître les moyens à 
employer pour détruire cette larve nuisible aux céréales, 
seulement il suppose que si l’on connaissait d’une manière 
précise le moment de la ponte et la partie du végétal dans 
lequel ces œufs sont déposés, peut-être parviendrait-on, 
sinon à détruire cet insecte, du moins à alténuer beaucoup 
les ravages que sa larve cause à nos céréales. 

Marsham, dans les Trans. Linn. Societ. of London, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 265 


tom. 9, p. 160, pl. 8, fig. 4 (1788), décritet figure a 
larve du Cratonychus (Elater) obscurus, mais le premier 
segment du corps est représenté d’une manière inexacte, 
sans pattes, et une paire de ces membres est donnée au 
quatrième segment. Le segment terminal est mal repré- 
senté, car on lui a donné gratuitement deux lobes laté- 
raux apicaux. M. Westwood, in Introduction to the 
modern classif. of insects, tom. 1, p. 233, 24, 14 (1839), 
l'a représentée d’une manière beaucoup plus exacte. 

M. Lequien, dans le Magasin de Zoologie, pl. 41 
(1832), et ensuite M. Brullé, Hist. nat. des Ins. tom. 4, 
Coléopt. 1, p. 268, pl. 9, fig. 2 b (1834), ont représenté 
la larve de l'Agrypnus (Elater) fuscipes, Kabr., mais ils 
l'ont considérée comme étant celle de lAnthia sex-guttata. 
M. Bouché, dans son Naturgeschichte (1834), a décrit et 
figuré la larve de l'£later fulvipennis, Hoffm. p. 283, 
pl. 7, fig. 22, qui ressemblerait à celle de Cratonychus 
(Elater) obscurus, Marsh. La larve de lAmpedus (Elater) 
sanguineus (1), d'après M. Bouché, aurait aussi de l'ana- 
logie avec celle de lÆlater fulvipennis. Ce même auteur 
a décrit aussi les larves de lÆ. fulvipes, Gyllenh. (2), 
p- 185 ; obscurus, Fabr. (3); de lÆ. niger, Linné, p. 186; 
alerrimus, Fabr. (4), et de l£. lineaius, Linné (5), 
p- 186; segetis, Gyllenh. La première diffère des larves 
de l'Æ. ferrugineus par son segment terminal presque 
carré, à angles postérieurs arrondis, et terminée par une 


(1) M. Dile, Magaz. Hist, nat. No 19, parie de la larve et de la 
nymphe de l’Elater sanguineus, comme ayant été prises dans des 
bûches de chênes pourris. 

(2) Ins. Suec. tom. 1, p. 407 (1808). 

(3) Syst. Elenth, tom. 2, p. 233, N° 63 (1801). 

(a) Syst. Eleuth. tom. 2, p. 227, N° 34 (1801). 

(5) Fann, Suec, N° 743 (1746). 


266 ANNALES 


saillie plus grande et mucronée. La deuxième a le seg- 
ment terminal arrondi, les côtés entiers, avec une échan- 
crure terminale circulaire sur les bords latéraux; de 
chaque côté, il existe une série de quatre petits tuber- 
cules. La description de la troisième ne s'accorde pas 
avec celle donnée par Marsham, de la larve de l’£, obs- 
curus, le segment terminal étant aplati, les bords latéraux 
inégaux et présentant une petite échancrure circulaire 
apicale. 

M. Westwood, in Introd. to the modern classificat. of 
insects, tom. 1, p. 233, fig. 24, 21 (1839), décrit et fi- 
gure la larve de l’Agrypnus (Elater) murinus, Linné; 
cette larve, qui a été représentée aussi par M. E. Blan- 
chard, dans le Règne anim. de Cuv. Ins. pl. 15, fig. 7, 
7 a (1845), se plairait, suivant M. Westwood, dans les 
mousses. M. Blisson, dans les Annales de la Société 
entomologique de France, 2e série, tom. 4, p. 65 (1846), 
a décrit, p. 65, et représenté la larve, pl. 2, fig. [ a, et 
Ja nymphe, fig. 1 b, du Steatoderus ferrugineus, Latr., et 
p. v7, la larve, fig. 2 a, et la nymphe, fig. 2 b, de l’4- 
gryprus varius, Fabr. Les larves du Steatoderus ferrugi- 
neus, Fabr., sont communes; on les trouve dans le bois 
pourri, réduit à l'état de terreau, de divers arbres; elles 
atteignent leur entier développement fin de mai, et elles 
se transforment en juin. L'insecte parfait apparaît ordi- 
nairement dans les quinze premiers jours de juillet. Les 
nymphes sont délicates et périssent facilement. A côté 
des larves qui sont parvenues à toute leur grosseur, on en 
trouve d’autres plus petites qui ont à peine un millimètre 
d'épaisseur, et qui doivent cependant avoir près d'un an; 
etentre ces larves, il s'en rencontre souvent plusieurs 
autres offrant presque tous les degrés intermédiaires de 
développement. De telles différences indiquent, suivant 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 267 


M. Blisson, que les Steatoderus ferrugineus, Fabr., doi- 
vent vivre de trois à cinq ans sous la forme de larve. 

Quant aux larves de l'Ægrypnus varius, Fabr., elles 
ont été rencontrées dans l'intérieur d'un gros tronc de 
chêne complètement échauflé, dont le bois était entière- 
ment rongé et en grande partie pourri et réduit en pous- 
sière. 

Telles sont les larves et les nymphes d'Elatérides qui 
ont été jusqu à présent décrites et représentées. 

Goedart a aussi figuré la larve et l'insecte parfait d’un 
genre de cette famille, dans son tableau, p. 108, mais il 
serait difficile de dire à quel groupe des Ælatérides il faut 
rapporter ces diverses figures. 

D’après MM. de Humboldt et Bonpland, la larve du 
Pyrophorus (Elater) noctilucus, Fabr., serait très nuisible 
à la Canne à sucre, en ce qu'elle détruit les racines de 
cette plante; mais je ne sache pas jusqu'à présent que 
cette larve ait été décrite et représentée, et même il n’est 
pas du tout certain que les dégâts dont il s’agit doivent 
être attribués à cette larve; ils sont probablement occa- 
sionnés par celle de la Calandra saccharivora. 

Suivant M. Erichson, il aurait été trouvé aux environs 
de Berlin, dans un vieux tronc de Tilleul une larve d'£- 
later, M. Erichson décrit cette larve, Archiv. für Natur- 
gesch., p. 87 (1841), mais il ne dit pas à quelle espèce 
elle doit être rapportée. Le même auteur parle encore 
d'une larve de Pyrophorus, Op. cit. p. 87 (1841), qui a 
été envoyée de Cuba par M. E. Otto, et qui, suivant 
M. Erichson, serait celle du Pyrophorus noctilucus, Fabr., 
ou celle du P. causticus, Klug. 

Enfin, M. Blisson, dans les Annales de la Société en- 
tomologique de France, 2° série, tom. 4, p. 68 (1846), 
dit qu'il connaît les larves des Zudius, maïs je ne pense 


268 ANNALES 


pas que les larves et les nymphes de cette coupe généri- 
que aient été jusqu'à présent décrites et figurées. 


De la larve de l'Agrypnus atomarius, Fabr, 


$. Elle est longue de 28 à 29 millimètres, et sa plus 
grande largeur égale environ 5 millimètres 1/2 à 6 milli- 
mètres. La tête, de consistance cornée, en forme de coin, 
est d’un brun-marron foncé brillant ; elle est très sensi- 
blement aplatie en dessus, surtout vers sa partie anté- 
rieure, et dans la partie médiane de cette dépression, on 
aperçoit une petite saillie plus longue que large; elle est 
fortement ponctuée, et les points qui forment cette ponc- 
tualion sont profondément marqués et peu serrés; à sa 
partie antérieure, qui est concave, elle est armée de trois 
petites dents tuberculiformes, dont la médiane est la plus 
prononcée; sur ses parties latérales, elle est arrondie, 
ponctuée, et présente quelques poils roussâtres très al- 
longés, placés çà et là. J'ai examiné attentivement si, sur 
les parties latérales, antérieurement, il existe des ocelles, 
‘et, après des recherches faites à l’aide de forts grossisse- 
ments, je n'ai aperçu aucune saillie, aucun tubercule qui 
pèt faire supposer l'existence de ces organes. D'après cet 
examen, je suis porté à croireque cette larveest privée d'o- 
celles, et par conséquent aveugle; en dessous, elle est 
noire et offre de chaque côté un semi-sillon-longitudinal 
assez profondément marqué. Les mandibules allongées, 
en forme de croissant, sont recourbées l’une sur l'autre à 
l'état de repos; elles sont très aiguës à leur extrémité, et 
présentent à leur base un sillon assez profond ; à leur côté 
externe, elles sont arrondies, tandis qu'à leur côté imterne, 
elles offrent un bord saillant qui paraît assez tranchant. 
Les antennes, trés courtes, situées un peu en dessous des 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 969 


mandibules, sur une partie assez saillante de la tête, sont 
composées de trois articles ; le premier est très court, 
épais, d'un brun foncé, avec sa partie antérieure entourée 
de testacé ; le second est beaucoup plus allongé, cylin- 
drique, de même couleur que le précédent; quant au 
troisième, qui est d’un brun-testacé , il est court et res- 
semble à une forte soie. A l’état de vie, ces organes sont 
très peu mobiles, et j'ai remarqué que le troisième ou le 
dernier était rétractile, c'est-à-dire s'emboîtait presque 
dans l’article précédent, ou le second. Les mâchoires, 
plus longues que larges, sont d'un brun foncé, et présen- 
tent chacune une paire de palpes; les premiers, ou ceux 
situés du côté externe, sont allongés, et composés de 
quatre articles ; le premier est très court, d'un brun foncé, 
et placé sur une partie membraneuse, ce qui permet à ces 
organes d'être très mobiles ; le second article est très al- 
longé, de même couleur que le précédent; le troisième 
est trés court, d'un brun-roussâtre clair; quant au qua- 
trième, qui est encore plus court que le précédent, il se 
présente sous la forme d’un petit tubercule rétractile, 
c'est-à-dire que, pendant la vie, ce quatrième article 
rentre dans le troisième, lequel ensuite pénètre aussi dans 
le deuxième article. Les palpes internes sont beaucoup 
plus courts que les externes, et situés à la base, ou au 
côté interne de ces derniers organes; ils sont composés 
de trois articles, dont le premier, assez allongé, plus large 
à sa partie antérieure qu'à sa base, est d’un roux clair; 
le suivant ou le second est de même couleur et de même 
longueur que le précédent, mais il est cylindrique; quant 
au troisième, il est très court, rétractile et armé d’une 
soie raide. Lorsqu'on détache la pièce qui supporte les 
organes de la manducation et la lèvre inférieure, on re- 
marque qu'à leur partie interne les mâchoires offrent 


270 ANNALES 


de chaque côté une pièce de consistance cartilagineuse , 
assez allongée, dont les bords sont couverts de poils 
jaunâtres, très serrés, et ayant un aspect tomenteux. La 
lèvre inférieure, plus large que longue, d’un brun foncé, 
est placée sur une pièce membraneuse d’un jaune-testacé ; 
elle supporte deux palpes également d'un brun foncé, 
composés chacun de deux articles, dont le premier est 
très allongé, cylindrique; le second, au contraire, est très 
court, rétractile, et d’un brun-testacé : des poils d’un 
brun foncé, assez allongés, très clairement semés, se font 
remarquer sur les diverses pièces que je viens de faire 
connaître, et sont situés particulièrement à la partie an- 
térieure des divers articles qui représentent les palpes des 
mâchoires et de la lèvre inférieure. Je ferai aussi observer 
que la pièce qui supporte les organes de la manducation 
est très allongée, arrondie à sa base, parcourue par trois 
sillons longitudinaux qui partagent cette pièce en trois 
parties, dont la médiane supporte la lèvre inférieure, et 
les latérales, les mâchoires; elle est d’un brun-marron 
brillant, lisse, et présente de chaque côté de sa partie 
antérieure une touffe soyeuse composée de poils allongés, 
peu serrés, d’un brun-roussâtre clair. Lorsque cette larve 
est vivante, j'ai remarqué que les organes de la mandu- 
cation sont sans cesse en mouvement, et j ai observé aussi 
que la pièce que je viens de signaler était aussi très mo- 
bile, et concourait beaucoup à mettre en mouvement les 
organes de la manducation, surtout lorsque ceux-ci sont 
en train d'opérer l'acte de la mastication. Je n'ai point 
parlé jusqu'à présent de la lèvre supérieure, et, à ce sujet, 
je ferai observer que je n'ai aperçu au-dessus des man- 
dibules aucune pièce qui pût me faire supposer l'existence 
de cet organe, à moins de considérer le bord dentelé de 
la partie antérieure de la tête comme devant concourir à 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 971 


former cette pièce dans les modifications que subit cette 
larve lorsqu'elle passe de ce premier état à celui d'insecte 
parfait. Le prothorax, plus large que long, est d’un brun- 
marron clair, avec les bords antérieur et postérieur fine- 
ment bordés de testacé ; il présente une ponctuation fine, 
peu marquée, disséminée, et dans son milieu, il est par- 
couru longitudinalement par un sillon assez profond, 
duquel partent de chaque côté quelques rides transver- 
sales gènéralement peu accusées; en dessous, il est testacé, 
taché de chaque côté de brun-marron clair, et dans son 
milieu, il offre une tache triangulaire de cette couleur, 
qui semble former une pièce particulière, si on en juge 
par les sillons qui de chaque côté limitent cette pièce 
trianguliforme. Le mésothorax est très court, d’un testacé 
brillant, avecles bords antérieur et postérieur teintés de 
brun-marron ; ilest lisse, et présente dans son milieu un 
sillon longitudinal peu marqué. Le métathorax, un peu 
plus allongé que le mésothorax, est entièrement d’un 
brun-testacé brillant, avec une légère teinte d'un brun- 
marron située sur Îles parties latérales; de même que 
dans le mésothorax, le métathorax offre aussi uv sillon 
longitudinal médian. Entre le mésothorax et le méta- 
thorax, sur Îles parties latérales en dessous, entre la pre- 
mière et la seconde paire de pattes, on aperçoit une 
petite ouverture trianguliforme, d'un brun-roussâtre clair, 
de consistance cornée, et qui est la première paire de 
stigmates. Les pattes sont courtes, robustes, entièrement 
testacées, avec les divers articles qui les composent armés 
en dessous de deux rangées de spinules d’un brun foncé; 
quant à la grifle ou l’ongle qui termine le dernier article, 
elle est allongée, peu recourbée, et d’un brun foncé : des 
poils testacés, clairement semés, allongés, hérissent cà et 
là les organes de la locomotion. L’abdomen est allongé, 


2/02 ANNALES 


cylindrique, entièrement d’un jaune-testacé brillant, et 
composé de segments rétrécis à leurs articulations; ils 
présentent tous un sillon médian, ct sur leurs parties 
latérales, qui sont légèrement gibbeuses, on aperçoit les 
stigmates, qui sont très petits, roussâtres, et placés dans 
une légère concavité : des poils roussâtres, assez allongés, 
très clairement semés, hérissent ces segments, surtout 
leurs parties latérales, et particulièrement le voisinage des 
sligmates. Le dessous ressemble entièrement au dessus, 
mais les segments, au lieu de présenter dans leur partie 
médiane un sillon longitudinal, celui-ci est remplacé par 
deux petites impressions; il esl aussi à remarquer que 
vers la partie latérale, ces segments offrent un sillon 
longitudinal sinueux, et au dessus de ce sillon, une im- 
pression plus oa moins profonde en forme de croissant. 
Quant au dernier segment, il ést fort remarquable ; il est 
allongé, très étroit, lerminé par une espèce de plaque 
cornée, très relevée, en forme de fer à cheval, avec sa 
partie postérieure profondément échancrée ; en dessus, 
cette plaque présente deux sillons longitudinaux ; elle est 
plane, avec toute sa surface couverte de petits tubercules ; 
sur les parties latérales, qui sont hérissées de longs poils 
roussâtres, elle est armée de chaque côté de sept épines 
qui augmentent de grosseur et de longueur au fur et à 
mesure que ces épines atteignent la partie postérieure : 
ces épines sont généralement très robustes, d'un brun- 
noirâtre, fortement recourbées, avec l'espace qui existe 
au-dessous de ces épines couvert de tubercules roussâtres. 
La partie anale est fort remarquable, elle se présente sous 
la forme d’un tube assez prolongé, qui fait plus ou moins 
saillie, et qui semble représenter une espèce de pied; de 
chaque côté, ce pied anal est armé d'une épine robuste, 
d'un brun-noir et fortement recourbée : quelques poils 
roussâtres, courts, peu serrés, hérissent ce tube anal. 


DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 973 


La forme si remarquable du dernier segment abdo- 
minal et les deux crochets qui arment l'extrémité du tube 
anal, démontrent quel doit être l’usage de cette confor- 
mation singulière. Cette larve se tient dans le bois mort, 
presque réduit en poussière, et se plaît dans les sillons 
profonds qui ont été creusés entre l'écorce et l'aubier par 
des larves d'insectes, probablement par celles du Chalco- 
phora mariana, qui est très abondamment répandue dans 
cette localité ; elle est très agile et parcourt sans cesse ces 
sillons, qu'elle remonte très rapidement, et cela à l’aide 
des épines dont la plaque prolongée du dernier segment 
est munie, et des crochets dont le tube anal est armé. 

Durant le séjour que je fis à Boghar, pendant les mois 
de mai el de juin 1850, j'explorai toute la partie sud-est 
de ce haut plateau, qui est couvert de Pins maritimes. 
Un très grand nombre de ces Conifères ont subi l'action 
du feu, et en visitant les troncs à moitié consumés et ver- 
moulus que l’on rencontre çà et là dans ces bois, je trou- 
vai sous les écorces de ces débris de Pins, des Agrypnus 
alomarius en assez grande quantité; je fus assez heureux 
pour rencontrer deux larves adultes de cette espèce, et 
c'esten m'en emparant que j examinai leurs manœuvres, 
et qu'il me fut possible de voir combien est grande la 
rapidité avec laquelle ces larves parcourent de haut en bas 
ces longues galeries, et comment aussi elles se tiennent 
entre l'espace, souvent assez grand, qui existe entre l’é- 
corce et l’aubier. Lorsqu une larve d'Agrypnus atomarius 
est placée au pied d’un tronc de Pin et qu'elle veut en- 
suite atteindre la partie antérieure , elle commence par 
s’accrocher aux parois, soit de l'aubier, soit de l'écorce, 
avec ses organes de la locomotion et ses mandibules, avec 
lesquels elle se tient solidement fixée; puis elle courbe 
son corps en arc de cercle et cherche un point d’appui, 


274 ANNÂLES 


soit avec la plaque épineuse dont le dernier segment ab- 
dominal est muni, soit avec les deux crochets dont le tube 
anal est armé; ce point d'appui étant trouvé, elle aban- 
donne le lieu où elle avait fixé préalablement ses pattes 
et ses mandibules, et place ensuile ces mêmes organes 
plus antérieurement, puis ramène sa partie postérieure et 
finit par franchir en très peu de temps un espace assez 
considérable, en répétant la manœuvre que je viens de 
signaler. J'ai cherché à voir aussi si je ne rencontrerais 
pas dés nymphes de cet Elatéride, et après avoir dé- 
pouillé de leurs écorces un assez grand nombre de troncs 
de Pins maritimes, je ne trouvai malheureusement dans 
les sillons dont ces troncs sont labourés, que des dépouilles 
de nymphes excessivement incomplètes; il m'est donc 
impossible de dire exactement quelle est la forme de ces 
nymphes; cependant, à en juger par les débris que j'ai 
pu me procurer, je suis porlé à croire qu'elles doivent 
différer peu de l’insecte parfait, et que leur couleur doit 
rappeler le jaune-testacé. 

Quant aux insectes parfaits, que j'ai pris en très grande 
quantité, ils se tiennent réunis au nombre de douze à 
quinze individus, assez pressés les uns contre les autres 
et fixés sur l'aubier au moyen de leurs organes de la loco- 
motion; lorsqu'on cherche à en prendre un, il se laisse 
choir, et ce mouvement ne tarde pas à être exécuté par 
tous les autres. 


Explication de la planche 4, IN° 11. 


1. Larve de l’Ægrypnus atomarius, Fabr., de grandeur 
naturelle; 1 a, la tête, vue en dessous; 1 b, piéce suppor- 
tant les organes buccaux, vue en dessous; 1 €, segment 
abdominal, vu en dessus; 1 d, avant-dernier segment et 
segment anal, vus de profil. 


2 — 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 2764 


LUDO TESTS ETS 222 PR RAT Te AT AT A Te TR D AU A A AO AT A LR RE RS NN LS SNA ER LORET CT STRESS) 


LEPIDOPTÈRES 


DE Se CSN EOIE NUS 


Par M. le Dr J.-A. BOISDUVAL. 


(Séance du 25 Février 1852.) 


La Californie, cette vaste contrée du nord-ouest de 
l'Amérique qui, il y a quelques années à peine n'était 
guère connue que de nom, mais qui depuis la découverte 
de ses mines d'orest devenue le point de mire et le rendez- 
vous des émigrants de toutes les parties du monde, est 
encore un pays neuf sous le rapport de l’histoire naturelle, 
et particulièrement de l’'entomologie. Ce n’est pas qu'on 
y manque aujourd'hui d'hommes suffisamment éclairés 
pour recueillir et envoyer en Europe des insectes, mais 
tous ces émigrants qui arrivent le cœur plein d'espérance, 
et qui croient leur fortune faite aussitôt qu ils sont débar- 
qués, commencent par se faire chercheurs d'or, courant 
de placers en placers jusqu'au moment de la déception. 
Alors ils s'aperçoivent que tous n'ont pas la main égale- 
ment heureuse, et qu'ils n'avaient pas compté sur la fa- 
tigue de travaux auxquels ils n'étaient pas habitués, et sur 
leur insuffisance pour les faire vivre : ces hommes, pour 
la plupart très intelligents, mais plus propres aux travaux 


276 ANNALES 


de l'esprit qu'aux fatigues des mines, se résignent, par 
nécessité, à exercer certaines professions peu en rapport 
avec leur position primitive. Là c'est un avocat qui se 
fait cuisinier, ici un médecin qui est garcon de barre ou 
de café, ailleurs ce sont des premiers clercs d'avoués qui 
sont blanchisseurs ou garcons de bain , tel autre, ancien 
notaire, est commissionnaire ou jardinier, etc., etc. 
Heureux souvent celui qui trouve à s'employer ainsi, ou 
qui peut se créer une industrie quelconque. Ces victimes 
de l'émigration qui seraient les plus capables de recueillir 
des objets d'histoire naturelle et de faire des observations 
scientifiques, sont confinés dans les villes, où ils gagnent 
plus ou moins péniblement leur salaire et n’ont pas de 
loisirs. On ne peut donc pas compter sur leur concours. 
Quant aux chercheurs d'or qui sont sur les placers, ils 
n'ont qu'un but, et ce n’est certes pas d'étudier l'histoire 
naturelle. 


Il est donc heureux pour la science que nous cultivons, 
qu'il se soit trouvé parmi les premiers un amateur pas- 
sionné de l'entomologie, notre ancien collègue, M. Lor- 
quin, qui ait eu le courage de s'imposer toutes sortes de 
privations pour amasser, avec des peines infinies, soil 
sur les placers, dans les premiers mois de son séjour, soit 
dans les excursions qu'il a faites dans les montagnes, la 
précieuse collection d'insectes de tous les ordres qu'il 
vient d'envoyer en France. Grâce au dévoûment de cet 
entomologuc, nous aurons maintenant une sorte de spe- 
cimen de la faune de cette intéressante partie du globe, 
dent jusqu'ici nous n'avions qu'une faible idée par les 
insectes rapportés par feu Eschscholtz qui, lors de son 
voyage dans l'Amérique russe, il y a environ vingt-cinq 
ans, avait visité la côte nord-ouest de la Californie, et 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 277 


plus récemment par ceux que nous à fait connaître 
M. Doubleday, et qui ont été recueillis par un naturaliste 
anglais, qui, peu de temps avant qu'il ne fût question des 
mines d’or, avait exploré les environs de San Francisco 
et une petite portion des montagnes rocheuses. 


Les insectes de la Californie n'ont pas les couleurs 
splendides de ceux des régions inter-tropicales de l Amé- 
rique, leur parure modeste les rapproche beaucoup, au 
contraire, de nos espèces européennes, et on peut dire 
qu'ils font le passage entre ces derniers et ceux de l'A mé- 
rique septentrionale. Pour les Lépidoptères, le seul ordre 
dont il soit ici question, presque loutes les espèces se 
rapportent à des genres européens, et quelques-unes 
même sont identiques avec celles de notre continent, Ce 
n'est pas sans quelque surprise que l’on voit que les 
genres Parnassius et Limenitis, que l'on croyait tout à 
fait étrangers à l'Amérique, se retrouvent dans la partie 
nord de la Californie. Mais c'esten vain que l’on espérerait 
y rencontrer des espèces appartenant à ces groupes amé- 
ricains si tranchés : comme, par exemple, les Erycinides, 
les Héliconides, les ZLeptalis, les Euterpe, les Cata- 
gramma, les Cybdelis, les Heterochroa, les Morphides, les 
Castnies, etc. Nous devons dire cependant que la Danars 
archippe, qui vit sur les Æsclepias , depuis New-York 
jusqu'au Paraguay, habite aussi les environs du Sacra- 
mento, et que la Vanessa Carye, du Chili, remonte tout 
le long de la côte occidentale de l'Amérique jusqu’à San 
Francisco, où elle se trouve assez abondamment, en 
compagnie de deux espèces très voisines, Cardui et 
Hunitera. 

En Europe, nous avons certains genres dont les espèces 
produisent des individus nombreux, et que l’on rencontre 


2° Série. TOME x. 18 


278 ANNALES 


un peu partout, tels que Melitæwa, Argynnis, Lycæna, 
Thecla, Satyrus, Syrichtus, Hesperia; il en est de même 
en Californie, et les espèces, quoique différentes, ont les 
mêmes habitudes. Les Zimenitis ressemblent beaucoup 
aux nôtres par leurs mœurs, et doivent vivre de même 
sur quelques arbustes de la famille des Chèvrefeuilles. 
Dans toutes les parties découvertes et sablonneuses où la 
végétation est à peu près nulle, on ne voit rien voler, si 
ce n'est quelque Coliade égarée. Le bord des rivières, le 
voisinage des bois, les montagnes herbeuses et les lieux 
où il y a un commencement de culture, sont les seuls 
endroits où notre ex-collègue ait pris des Lépidoptères. 
L'impossibilité où s'est trouvé M. Lorquin d’élever 
des chenilles à San Francisco et sur les placers, ou pen- 
dant ses excursions dans les montagnes de la Juba et du 
nord de la Californie, nous empêche d'étendre ces quel- 
ques mots de généralités aux Hétérocères, faute de maté- 
riaux suffisants. ‘Foutes les espèces mentionnées dans cet 
opuscule ont été recueillies par M. Lorquin, à l'exception 
de cinq à six, qui nous ont été données par M. Dou- 
bleday. Nous pensons que les personnes qui étudient 
scientifiquement la lépidoptérologie nous sauront quel- 
que gré de cette publication , qui a pour but de leur 
faire connaître des espèces d'autant plus intéressantes 
u’elles forment un chaînon entre celles de la Sibérie 
et celles de l'Amérique du nord. Nous espérons aussi que, 
par amour de la science, M. Lorquin voudra bien encore 
continuer à nous faire connaître les espèces qui ont pu 
échapper à ses premières investigations. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 279 


RHOPALOCÈRES. 
PAPILLONIDES. 


1. Parizio RuTuLus. 


Alæ dentatæ, flavæ margine nigro ; anticæ fasciis qua- 
tuor nigris; poslicæ fascia unica nigra, lunula incisurague 
anali fulvis. 


Il a tout à fait le port, la taille et le fucies du Turnus, 
et il serait possible qu'il n'en fût qu'une modification. 
Dessus d’un jaune d'ocre, avec l'extrémité des quatre aïles 
assez largement encadrée de noir ; les supérieures coupées 
par des nervures noires et marquées de cinq bandes 
transverses inégales, de la même couleur : la première a 
la base se continuant le long du repli abdominal des in- 
férieures; la seconde descendant en s'amincissant jusque 
vers l’angle anal de ces mêmes ailes, el se courbant brus- 
quement pour aller s'unir à la première; la troisième un 
peu déchiquetée, finissant sur le premier rameau de la 
nervure médiane; la quatrième à l'extrémité de la cellule 
discoïdale, ne dépassant pas la nervure médiane ; la cin- 
quième un peu plus courte; la bordure des premières 
ailes divisée par une raie de points oblongs d'un jaune 
d'ocre. Ailes inférieures ayant, outre le dessin mentionné, 
un trait Ou arc noirâtre sur l'extrémité de la cellule dis- 
coïidale; une rangée marginale de six lunules, dont l’anale 
fauve, et les cinq autres d’un jaune d'ocre; l’échancrure 
anale bordée de fauve, surmontée, ainsi que la lunule 
interne, d'un groupe d’atomes bleus; le bord extérieur 
avec des dents larges et obtuses et une queue noire spa- 
tulée, de médiocre longueur, liserée de jaune en dedans, 
ainsi que toutes les échancrures. Dessous des premières 


286 ANNALES 


ailes presque semblable au dessus, les points marginaux 
formant une raie continue, précédée en dedans d'une raie 
d’atomes grisâtres ; celui des inférieurs ayant la bordure 
saupoudrée de gris-jaunâtre, avec les lunules marginales 
d'un jaune d'ocre, comme en dessus. Une rangée de 
lunules bleuâtres sur le bord antérieur de la bordure. 
Corps noirâtre en dessus, jaunâtre en dessous, avec deux 
raies ventrales noires. Comme on le voit par cette des- 
cription minutieuse, il diffère du Turnus, en ce que les 
ailes inférieures sont dépourvues de lunule fauve sur 
l'angle interne en dessus, et en ce que le dessous de ces 
mêmes ailes n'a point les lunules fauves sur la bordure, 
ni les taches sagittées que l’on aperçoit entre la bordure 
et la cellule discoïdale chez ce dernier. 


Il se trouve au printemps et en été. 


2, Papizio EURYMEDON. 


Ale dentaiæ nigræ; anticæ fascüs tribus punctisque 
marginalibus albido-flavescentibus; posticæ fasciis duabus 
Latis lunulisque marginalibus albido-flavescentibus ; inci- 
sura anali lunulisque duabus fulvis. 


Ce beau Papillon a tout à fait le port du Turnus, mais 
le noir domine beaucoup plus, et les bandes sont presque 
blanches, ce qui le rend très distinct au premier aspect. 
Fond des ailes très noir; les supérieures ayant quatre 
bandes d'un blanc un peu jaunâtre; la première à la 
base, la seconde avant la cellule discoïdale, la troisième, 
très courte, représentée par un simple trait à l'extrémité 
de la cellule discoïdale ; la quatrième bifide à son sommet 
et réunie inférieurement à la seconde; une rangée de 
points oblongs marginaux expirant en s'amoindrissant 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 981 


avant l'angle interne. Aïles inférieures avec deux larges 
bandes blanchâtres, ou plutôt avec le disque blanchôtre, 
coupé par une raie noire, comme dans Turnus; leur bor- 
dure divisée par une rangée de cinq lunules, dont les trois 
antérieures blanchätres, et les deux anales fauves; échan- 
crure anale pareïllement fauve, surmontée, ainsi que la 
lunule interne, d'un groupe d'atomes bleus; queue noire, 
médiocre, spatulée, liserée de blanchître, ainsi que les 
échancrures. Dessous des premières ailes à peu près 
comme le dessus. Dessous des secondes dessiné à peu 
près comme dans le Turnus, mais beaucoup plus noir; la 
bordure divisée tantôt par des lunules fauves, tantôt par 
des lunules de la couleur du fond, sauf les deux anales et 
l'échancrure de ce nom, qui sont toujours fauves ; toutes 
ces lunules surmontées d’un cordon de taches bleues. 
Corps noir en dessus, avec deux raies blanches sur le 
thorax; blanchâtre en dessous, avec deux raies ventrales 
noires. 


Vole aux mêmes époques que notre Podalirius, dont il 
a les mœurs. 


3. Parizto zOLICAON. 


Alæ dentaiæ, flavæ margine nigro; posticæ caudate 


maculis cœruleis serre digestis ocelloque analr ferrugineo 
-pupillato. 


Il est très voisin de notre Machaon, surtout de la va- 
riété Sphyrus. Au premier aspect il ressemble aussi beau- 
coup au Sudalus de Quito. Aïles supérieures noires, 
traversées par une bande oblique, jaune, divisée en huit 
taches par des nervures noires, comme dans Machaon ; 
cette bande précédée en dedans de deux traits et d'une 


282 ANNALES 


tache de sa couleur, également comme dans Machaon ; 
la bordure divisée par huit points jaunes. Ailes inférieures 
dessinées comme dans Machaon; les lunules marginales 
plus petites; l'œil anal d’un fauve-roux, cerelé de fauve- 
jaune, et pupillé comme dans Æsterias et Sadalus ; queue 
entièrement noire. Dessous différant très peu du dessus. 
Corps noir, avec une bande latérale jaune. Comme on le 
voit, il se distingue facilement de Machkaon, par son œil 
anal pupillé et le corps entièrement noir en dessous. On 
ne peut non plus le confondre avec Asterias et Sadalus, 
parce que la bande des premières ailes est précédée de 
deux traits transversaux dans la cellule discoïdale, et 
parce que le corps a une bande latérale jaune, et non 
une série de points, comme dans les espèces en ques- 
tion, 


Il a les mœurs de notre Machaon. 


4. Papizio pmiLenor , Linné. 


Vit, comme aux Etats-Unis, sur l’Aristolochia serpen- 
laria, et paraît de même au printemps et en été. 


5. Panrnassius nomion, Fisch. Ent. de la Russ. 1. tab. 6. 


Ne me paraît pas diflérer des individus de la Sibérie 
orientale. L'individu que je possède est peut-être un peu 
plus noirâtre. 

Montagnes rocheuses. 


6. Panwassius sixrueus, Doubl. et Hewits. Gen. Diurn. 


Lepid. tab. 4. fig. 4. 


Montagnes rocheuses du nord. 
C'est la plus petite des espèces connues; il est à pemme 
de la taille de la Pieris Brassice. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 283 


7. Pannassius CLarius, Eversm. Bull. de Mosc. xv1. 539, 


fig.L. a. b. ec. 


Ale integræ albæ; posticæ ocellis minutis infraque basi 
maculis rubris ; anticæ maculis nigris; fæminæ sacco pro- 
ducto albo. 


Un peu plus grand que notre Phæbus. Ailes supérieures 
blanches, avec deux traits noirs dans la cellule discoïdale ; 
l'extrémité d’un gris demi-transparent, divisée par une 
rangée de taches blanches; angle interne tantôt sans 
taches, et tantôt marqué d’une petite tache noirtre. 
Ailes inférieures blanches, avec deux petits yeux rouges 
situés comme dans les autres espèces ; l'angle anal marqué 
d'un arc noir, souvent nul dans les mâles. Dessous des 
ailes inférieures, avec les deux yeux, comme en dessus; 
la base offrant le plus ordinairement l'empreinte de taches 
rouges, obsolètes; l’arc de l'angle anal noir ou rouge. 
Corps comme dans les espèces ordinaires, avec les palpes 
hérissés de poils jaunes, comme dans Mnemosyne. Femelle 
avec l'arc anal bien marqué, rouge en dessous; ses ailes 
divisées en dessus par une ligne marginale noirâtre, en 
feston; la poche cornée du dessous de l'abdomen, grande, 
entièrement blanche, et bordée de poils jaunes, comme 
dans Mnemosyne; les taches rouges de la base assez 
marquées en dessous. Il diffère des individus de l’Altaï, 
décrits par M. Eversmann, par l'arc anal, qui est rouge 
en dessous dans certains individus, et par la base des 
ailes inférieures, qui offre ordinairement l'empreinte de 
taches rouges. Ces différences sont trop légères pour cons- 
tituer une espece. 


Montagnes du nord de la Californie, en juillet, 


284 ANNALES 


PIÉRIDES. 
8. Pieris SisyMBru. 


Subaffinis napi: alæ anticæ supra albæ, macula media, 
strigæ interrupta strigisque apicalibus nigro-fuscis ; posticæ 
albæ immaculatæ ; his subtus late fusco-venosis. 


Cette Piéride a quelques rapports avec notre api. 
Dessus des quatre ailes blanc; celui des supérieures avec 
une tache sous-costale, une raie transversale interrompue 
et des traits longitudinaux au bout des nervures, d’un 
brun- noirâtre; celui des inférieures, sans taches. Dessous 
des supérieures à peu près comme le dessus, sauf les 
traits de l'extrémité des nervures, qui sont saupoudrés 
de brun-verdâtre. Dessous des inférieures blanc, avec les 
nervures très largement d'un brun-verditre, dilatées vers 
le bord marginal, et presque réunies entre ce bord et Ja 
cellule par une raïe transversale, obsolète, de leur cou- 
leur, plus ou moins interrompue. Nous ne connaissons 
pas la femelle. Cette espèce fait le passage aux Piérides 
de la division de Daplidice. Elle est rare. 


9. Pigrnis Leuconice, Eversm. Bull. Mosc. xvs. 


Elle se trouve dans les montagnes, où elle est fort rare. 


Elle ne diffère pas des individus de l’Altaï. 
9 bis. Pienis Pxoronice, Boisd. Spec. 1, p. 543. N+92: 
Elle se trouve au Sacramento. 
10, ANTHOCHARIS LANCEOLATA. 


Ale albæ; anticæ apice falcatæ, macula subcostalr exti- 
moque fuscis; anticæ sublus albæ macula fusca apice 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 285 


viridi-cinereo ; posticæ subtus viridi-fusco  reticulato- 
marmoralæ, striga costali distincta alba. 


Un peu plus grande que la Genutia, dont elle a un peu 
le port, mais dépourvue de tache aurore, dans le mâle 
comme dans la femelle. Dessus des ailes blanc; les 
supérieures marquées au bout de la cellule discoïdale 
d’une tache noire, et à l'extrémité de traits d’un brun- 
noirâtre, interrompus. Dessous des supérieures, avec la 
tache costale, comme en dessus, et le sommet réticulé de 
gris-verdâtre, Dessous des inférieures entièrement marbré 
et finement réticulé de gris-verdâtre, avec la côte marquée 
de quelques petites taches blanches, dont une plus 
grosse. 


Elle habite les montagnes de la Juba, où elle est rare. 


11. ANTHOCHARIS SARA. 


Ale albæ ; anticæ apice nigræ macula magna triangu- 
lata rubro-crocea ; posticæ strigis obsoletis apicalibus 
fuscis ; his subtus fusco-viridi adspersis. 


Cette charmante espèce a le port de notre C'ardamines, 
et surtout dela Thlaspidis, découverte aux environs d'A- 
masia par M. Kindermann. Dessus des quatre ailes blanc, 
ou d’un blanc légèrement teinté de jaune; celui des supé- 
rieures marqué au sommet d'une grande tache triangu- 
laire d'un rouge-orangé, bordée de noir en dehors et en 
dedans; la tache noire de la cellule discoïdale liée à la 
bordure noire. Dessus des inférieures, avec la transpa- 
rence du dessin de la face opposée, et quelques taches 
marginales, noirätres, plus ou moins marquées. Dessous 
des supérieures un peu plus pâle qu'en dessus. Dessous 
des inférieures finement pointillé, et marbré de blanc et 


280 ANNALES 


de verdâtre, à peu près comme dans Genutia des Etats- 
Unis. Femelle avec la tache plus pâle non liserée de noir 
en dedans, et divisée à l'extrémité par une série de points 
marginaux d'un blanc-soufré. 

Beaucoup plus commune que la précédente; se trouve 
depuis février jusqu'en mai, dans une grande partie de la 
Californie, avec l'ÆAusonides, qui est à peine distincte de 
notre Æusonia. 


12. Raovocera Raamni, Linné. 


Du nord de la Californie. 


13. CoLi4S EURYTHEME. 


Elle est très voisine de la Chrysotheme de Russie, dont 
elle n'est peut-être qu’une variété. 

Elle est ordinairement beaucoup plus grande, d'un 
fauve-orangé plus vif, avec les nervures jaunes moins 
nombreuses. Les taches qui divisent la bordure des ailes 
inférieures dans les femelles sont moins nettes, et moins 
marquées que dans la Chrysotheme. 


Commune dans toute la Californie. Elle habite aussi 
le Mexique et quelques parties des Etats-Unis. 


14. Cozias AMPHIDUSA. 


Cette espèce a tout à fait le port et l'aspect de notre 
Edusa, maïs elle n'appartient pas à la même division, 
puisque le mâle est dépourvu d'espace glanduleux. Ses 
ailes ont la bordure de la même forme et de la même lar- 
geur que chez Edusa, légèrement saupoudrée d'atomes 
jeunâtres, et divisée au sommet des supérieures par trois 
ou quatre fines nervures jaunes ; la côte de ces mêmes 


DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE, 287 


ailes est d’un jaune citron fondu avec sa teinte générale. 
Les femelles que nous avons vues sont d’un blanc-soufré, 
et ressemblent presque complètement à notre variété 
Helice. 

Du nord de la Californie. Cette espèce n'est peut-être 
qu'une variété de la précédente, M. Lorquin seul pourra, 
s'il continue ses observations, et surtout ses investigations 
dansles montagnes du nord, dissiper les doutes qui peu- 
vent rester sur la validité de cette Colias. 


LYCÉNIDES. 


15. Tuecza meunus, Hub. Züt. 121. 122. — Favonius. 
Boisd. Icon. de l’Am. sept. pl. 30. f. 1. 2. 


Gette espèce, qui vit sur les arbres du genre Quercus, 
est assez abondante en Californie. Les individus de ce 
dernier pays différent un peu de ceux que nous avons 
décrits dans notre Iconographie des Papillons et des che- 
nilles de l'Amérique septentrionale, sous le nom de 
Favonius, en ce que la bande du dessous des ailes infé- 
rieures est un peu plus crénelée et un peu plus sinueuse. 


16. TurciaA SyLvinus. 


Alæ supra fuscæ ; subtus cinereæ, puncto medio, strigis- 
que duabus punctorum nigris ; posticæ lunula rufa signatæ, 
angulo ani cinerev-cærulescenti. 


Dessus des ailes d'un brun-noirâtre dans les deux 
sexes, comme dans nos espèces européennes, avec un 
stygmate sur les supérieures du mâle, et une ou deux 
taches fauves près de l'angle anal des ailes inférieures 
chez la femelle, Dessous d’un cendré pâle, avec une petite 


288 ANNALES 


tache discoïdale sur chaque aïle, et deux stries sinueuses 
de points de la même couleur vers l'extrémité; angle 
anal des inférieures marqué d'un espace d'un cendré- 
bleuâtre, précédé, en dehors de la queue, d’une lunule 
fauve appuyée sur un point noir. 

Cette espèce, qui ne paraît pas être très rare en Cali- 
fornie, a tout à fait le port et les mœurs de notre Pruni. 


17. THEcLA AURETORUM. 


Alæ supra fuscæ; posticæ angulo ani obsolete fulvo- 
lunulato ; omnes subtus fuscæ ; posticæ striga undulata obs- 
curiori, angulo ani nigro lunulisque duabus fulvis. 


Il a le port de notre Æcaciæw. Dessus des quatre ailes 
d’un brun-noirâtre, avec un stygmate sur les ailes supé- 
rieures, et deux taches fauves obsolètes vers la région 
anale des inférieures, Dessous brun, marqué sur les infé- 
rieures de deux raies ondulées, noirâtres, peu indiquées, 
dont la postérieure presque marginale et appuyée en 
dehors de la queue sur deux petites lunules fauves, bord 
de l'angle anal noir. 

Décrit sur un seul individu. 


18. THEecLA sÆrium. 


Alæ supra brunneo-rufæ ; subtus fuscæ striga tenu un- 
dulato-crenulata alba; posticarum angulo ani cinereo- 
cœrulescenti lunulaque nigra. 


Il a le port et la taille de notre ÆAcaciæ. Dessus des 
ailes d’un brun-roux, sans taches, dans les deux sexes; 
celui du mâle offrant sur les ailes supérieures un styg- 
mate, comme dans nos espèces européennes. Dessous 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 389 


brun, un peu plus pâle vers l'extrémité, traversé un peu 
au-delà du milieu par une petite ligne blanche, ondulée, 
et près de l’extrémité par une ligne plus obscure, obso- 
lète, également sinuée, se perdant vers l'angle anal des 
inférieures dans un espace d’un gris-bleuâtre, précédé en 
dehors d’une petite lunule noire. 


Vole en juin, dans les broussailles. 


19. TuEcLA eruNus. 


Alæ supra fuscæ, fæminæ disco fulvescenti, subtus 
albido-lutescentes striga media obsoleta, undulata obscu- 
riori; posticæ lunulis duabus obsoletis luteis. 


Cette espèce, dont nous ne connaissons que des fe- 
melles en assez mauvais état, s'éloigne par le facies de nos 
espèces européennes. Taille de Quercus. Dessus des ailes 
brun, avec le disque d’un fauve obscur, surtout sur les 
inférieures. Dessous d’un jaunâtre pâle, traversé un peu 
au-delà du milieu par une ligne sinuée, peu marquée, 
d'un rouge-ferrugineux. Région anale des inférieures 
marquée, à droite et à gauche de la queue, d’une petite 
lunule d'un fauve-jaune; obsolète, surmontée d’un crois- 
sant noirâtre. 

M. Lorquin n'en a trouvé que trois individus femelles, 
ce qui semble annoncer que cette espèce était passée lors- 
quil a parcouru la localité. 


20. THECLA 1ROIDES. 


Alæ supra fuscæ immaculatæ, fæminæ disco subferru- 
gineo, anticæ subtus fuscæ; posticæ ferrugineæ basi late 
obscuriori strigaque punctorum fuscorum. 


290 | ANNALES 


Cette espèce a tout à fait le port d’/rus de l'Amérique 
septentrionale, mais, outre sa taille moitié plus petite, 
elle en différe au premier coup d'œil par sa frange non 
entrecoupée. Dessus des ailes brun, sans taches dans le 
mäle, avec le disque un peu ferrugineux dans la femelle; 
angle anal des inférieures échancré en dedans à l'extré- 
mité de la gouttière abdominale. Dessous des ailes supé- 
rieures brun. Dessous des inférieures d’un roux-ferrugi- 
neux, quelquefois un peu vineux, avec la base largement 
plus obscure, et l'extrémité marquée d’une rangée de 
points noirâtres, plus ou moins indiqués. 


Habite les buissons de Smilax d’une grande partie de 


la Californie. Il se place entre Zrus et Richardsonii du 


Canada. 


THECLA ERYPHON. 


Alæ supra fuscæ, disco ferrugineo; subtus castaneæ ; 
posticæ fusco-vinosæ strigis valde sinuatis nigris albido 
marginalts 


Cette espèce est encore une créalion propre à l'Amé- 
rique du nord, elle ressemble en petit au Viphon de 
Géorgie, figuré par Hubner dans son Zuiraege. Dessus 
des ailes brun, avec le disque plus ou moius lavé de fer- 
rugineux. Dessous des ailes d’un brun plus pâle; celui 
des supérieures marqué d’un petit point central, d’une 
raie ondulée, liserée de blanc, et de taches marginales 
sagittées, noirâtres ; celui des inférieures lavé de roux- 
viueux, et traversé par trois raies profondément si- 
nuées, noires, liserées de blanc, dont la postérieure 
dentée eu scie et formant des taches sagittées. 


Rare. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 991 


99, TuEcLA DUMETORUM. 


Ce Thecla ressemble tout à fait à notre Rubi, et pourrait 
bien être une simple variété locale de cette espèce. Il lui 
ressemble en dessus, sauf que les ailes inférieures sont 
moins denticulées, et que la palette anale est à peu près 
nulle; en dessous, la ligne de points blancs est plus 
marquée, et le disque des ailes supérieures est beaucoup 
plus largement roussâtre, ce qui fait que le vert domine 
moins 


23. POLYOMMATUS HYPOPHLÆAS. 


Très voisin de notre PAlæas; mais plus petit, avec les 
points plus marqués, les ailes plus arrondies; le dessous 
des ailes inférieures d'un cendré-blanchâtre, avec la bande 
fauve marginale bien marquée. 

Nord de la Californie. Il se retrouve dans tout le nord 
des Etats-Unis. 


924. PoLYOMMATUS HELLOIDES. 


Ale supra obscure fulvæ nigro maculatæ, maris violacev 
micantes ; subtus, anticæ fulvæ nigro punctatæ , posticæ 
pallide cinereo-fuscæ lunulis ferruginers. 


U a le port de notre Phiæas, mais il est un peu plus 
grand. Dessus des ailes d’un fauve enfumé, avec un beau 
reflet violet dans le mâle, et le dessin à peu près comme 
dans Phlæas, sauf que ce dernier n’a qu'un point noir 
vers la base des supérieures, tandis que notre Æelloides en 
a deux. Dessous des supérieures à peu près comme dans 
Phlæas; celui des inférieures d’un gris-roux, avec une 
rangée de lunules marginales d'un ferrugineux vif. 


Assez rare aux environs de San Francisco. 


292 ANNALES 


25. PozyammaTus coRGcON. 


Alæ supra maris violaceo-nitidæ , micantes, marginé 
tenui nigro, fembria albo intersecta; anticæ puncto sub- 
costali nigro, posticæ litura anali fulva ; alæ feminæ fuscæ 
fulvo-pallido maculatæ; omnes subtus in utroque sexu, 
cinereæ nigro-ocellatæ fascia marginal fulva. 


Port et taille de notre {iere. Dessus du mâle à reflet 
d’un violet vif, avec une petite bordure noïre et la frange 
entrecoupée de blanc; les ailes supérieures avec une petite 
tache sous-costale noire; les inférieures avec une liture 
anale fauve. Dessus de la femelle d'un brun terne, tacheté 
de fauve, comme dans les espèces voisines, mais d'une 
teinte beaucoup plus pâle. Dessous des ailes dans les 
deux sexes roussätre aux premières, d'un grisâtre pâle 
aux secondes, avec une infinité de points noirs ocellés 
sur chaque aile, et un cordon de taches marginales 
fauves aux inférieures. 

Des montagnes de la Californie. Il se place à côté de 
notre {iere et d'Amicetus de Terre-Neuve. 


96. PoLYOMMATUS XANTHOIDES. 


Alæ supra fusco-cinercæ, pallidæ, nitidæ, margine te- 
nuissimo nigro, fimbria alba nigro secta; anticæ puncto 
uno alterove nigris; posticæ litura anali, fulva, obsoleta, 
nigro punclata. Omnes subtus cinereo-rufescentes nigro- 
ocellatæ litura anali fulva. 


Taille et port du précédent. Dessus des quatre ailes du 
mâle d'un brun-cendré pâle et assez brillant, avec un 
liseré noir et la frange blanche, légèrement entrecoupée 
de noir par les nervures. Celui des supérieures offrant 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 292 


un petit trait sous-costal noir, précédé intérieurement 
d’un petit point de la même couleur; celui des inférieures 
avec une liture marginale, fauve, peu prononcée, située 
vers l'angle anal, et marquée de deux ou trois points 
noirs alignés, tout à fait marginaux et liés à la bordure. 
Dessous d'un gris roussätre, avec une infinité de points 
noirs ; celui dés inférieures offrant en outre, vers l'angle 
anal, deux ou trois lunules fauves, précédées d'une raie 
plus pâle que la teinte générale. Nous ne connaissons que 
le mâle. 


Montagnes de la Californie. Rare. 


97. PoLYoMMATUS AROTA. 


Alæ supra maris fusco-rufescentes, mitidæ, margine 
tenui fusco , obsoletissime nigro-virgulatæ ; alæ supra 
feminæ fuscæ, disco fulvo nigro punctato ; posticæ in utro- 
que sexu breviter caudatæ, punctis duobus analibus ni gris. 
Anticæ subtus cinero-fulvæ nigro punctatæ, posticæ ci- 
nereæ, obsoletius punctatæ fascia ante-marginali albida. 


Il a le port et la taille de l'Aphnœus Vulcanus, et il 
s'éloigne un peu, par la petite queue dont les ailes inté- 
rieures sont pourvues, des autres espèces du même genre. 
Dessus des ailes du mâle d’un brun à reflet roux très bril- 
lant, un peu chatoyant, avec quelques petits points qui 
ne sont que la transparence du dessin de la face opposée; 
l'angle anal des inférieures marqué de deux petits points 
marginaux noirs, un de chaque côté de la queue. Dessus 
des ailes de la femelle brun, avec le disque des supé- 
rieures et la plus grande partie des inférieures, fauve 
tacheté de noir. Dessous des supérieures fauve, avec l'ex- 
trémité cendrée, marqué d’une infinité de points noirs 

2e Série. TOME x. 19 


294 ANNALES 


ocellés. Dessous des inférieures cendré, avec les points 
plus petits et moins marqués, et une bande blanchütre, 
terminale, sinuée intérieurement, plus foncée vers la 
frange, et marquée de chaque côté de la queue d’un point 
noir. 

Montagnes de la Juba, en mai et juin. 


28. LyCÆNA AMYNTULA. 


Un peu plus grand que notre Æmyntas, et très voisin 
du Comyntas des Etats-Unis, dont il n’est peut-être qu’une 
variété. Il en diffère en ce que le mâle n’a pas de lunules 
fauves en dessus, en ce que le dessous des deux sexes est 
plus blanc, avec les points plus petits, et enfin, en ce 
qu'il n'y a que Îa lunule anale qui soit saupoudrée d’a- 
tomes dorés. 


29. LycÆNA ExILIS. 


Alæ feminæ supra fuscæ; anticæ subius dilute fuscæ 
albido strigulatæ; posticæ subtus albidæ fusco strigulatæ 
ocellis septem nigris, nitidis, auro pulverulentis. 


Cette jolie Lycœna, dont je n’ai vu que la femelle, est 
une des plus petites que nous connaissions, elle a le port 
et la taille de la Pusilla de Venezuela, c’est-à-dire qu’elle 
est moilié plus petite que notre Asus. Dessus des aïles 
d’un brun clair, plus pâle sur les inférieures, avec une 
bordure noirâtre. Dessous des supérieures d’un brun très 
clair, avec desstries transversales interrompues, blanches, 
plus ou moins marquées. Dessous des inférieures blanc, 
avec des stries brunes et une rangée marginale de sept 
yeux noirs saupoudrés d'atomes dorés. 

Je n'ai vu qu’un individu. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 295 


30. Lycæna aAnTæcoN. AnÆAcmon? Westiw. et Hewits. 
Gen. Diurn. Lep. pl. 76. fig. 1. 


Alæ supra maris violaceo-cæruleæ, nitidæ, margine tenui 
nigrO, fimbria alba ; posticæ Jascia Julva nigro punctata, 
subtus cinercæ nigro ocellatæ, posticæ fascia fulva, lunulata 
ocellisque nigris auro pulvcrulentrs. 


Cette Lycæna pourrait bien être l’Æ{cmon figurée par 
MM. Westwocd et Flewitson, mais ces deux entomolo- 
gistes ayant négligé, à tort, dans leur splendide ouvrage, 
de représenter le dessous des Lycénides, il nous est à peu 
près impossible de pouvoir rien affirmer à cet égard. Si le 
texte qui donnera lhabitat de l'espèce en question avait 
paru, nous saurions positivement à quoi nous en tenir. 
Dans tous les cas, le nom d’Æcmon ne peut rester , at- 
tendu qu'il existe déjà une Lycénide de ce nom. 

L'Amægon est un peu plus grand que notre Æzon. 
Le dessus est d’un beau bleu-violet, avec une petite ber- 
dure noirâtre et la frange blanche ; les ailes inférieures 
offrent une bordure antémarginale d’un fauve-rouge , 
appuyée sur une série de points noirs. Le dessous est d’un 
gris-cendré, avec une infinité de points noirs bien nets 
et bien marqués. Celui des ailes inférieures présente avant 
la bordure une bande fauve interrom pue, appuyée sur une 
rangée d'yeux noirs, saupoudrés d’atomes dorés très bril- 
lants. Cette espèce est bien distincte de notre Argus et de 
notre Ægon. Elle a aussi, comme Alexis, un point noir 
entre la base et la tache discoïdale des premières ailes. 
La femelle est tantôt toute bleue, tantôt bleue à la base 
seulement, et quelquelois presque noire; dans tous les 
cas, la bande du dessus des ailes inférieures est toujours 
plus marquée que dans le mâle. 


ANNALES 


u 
© 
CD 


31. LyYCÆNA xERCESs. 


Alæ supra maris violaceo-cæruleæ , fæminæ  fuscæ ; 
margine tlenui nigro, fimbria alba; subius omnes cinereæ 
punctis omnibus albis, nigro haud fœtis. 


Dessus des ailes du mâle du même bleu que chez notre 
Alexis, dont il a la taille et le port. Dessus de la femelle 
brun, avec quelques atomes bleus à la base, sans aucune 
autre tache. Dessous des deux sexes d’un gris obscur, 
avec une tache centrale et une bande sinueuse inter- 
rompue, formée de gros points blancs ; point de lunules 
marginales. 

Cette espèce, dont le dessous est si remarquable, est 
beaucoup plus rare que la précédente. 


39, LycæNA SÆPIOLUS. 


Alæ supra argenteo-cœruleæ, margine latiort nigro fim- 
bria alba; anticæ puncto subcostali nigro. Femina supra 
fusca, basi cœrulescenti; omnes sublus cinereæ puñctis mi- 
noribus nigris ; posticæ lunulis obsoletissimis marginalibus 
ad angulum ant fulvis. 


Cette jolie espèce a le port de notre Donzelii, maïs elle 
est un peu plus grande. Dessus des ailes du même bleu 
que chez notre Damon, avec une bordure noire, large 
aux supérieures, et plus étroite aux inférieures; les pre- 
mières ayant en outre un point costal noir, comme Don- 
zelit. Femelle entièrement noire, ou saupoudrée de bleu 
à la base. Dessous des ailes d'un gris-cendré dans le mâle. 
d'un gris obscur dans la femelle, avec une infinité de 
points noirs, comme dans les espèces analogues; celui 
des inférieurs offrant vers l'angle anal trois ou quatre 

unules fauves marginales plus distinctes dans Ja femelle. 

Se trouve en juin dans les montagnes, 


DE LA SOCIÈTE ENYOMOLOGIQUE. 297 


33. LycÆnA ICARIOIDES. 


Alæ maris supra suboiolaceo-cœruleæ, feminæ juscæ, 
margine tenui nigro fémbria albida; subtus albido-cineras- 
centes; anticæ punctis nigris ocellatis; posticæ punctis 
albis vix nigro pupillatis. 


Taille d'Æscheri, avec les aïles supérieures plus arron- 
dies au sommet. Dessus d’un bleu moins violet que dans 
Alexis, avec une petite bordure noire et la frange blanche. 
Celuidesinférieures ayant la bordure interrompue, formant 
une série de points noirs marginaux, comme dans notre 
Everos. Dessous des ailes d'un blanc-cendré clair ; celui 
des supérieures avec une lunule discoïdale et une ligne 
transverse sinuée, formée de taches noires ocellées ; celui 
des inférieures avec une lunule centrale et deux rangées 
sinueuses de points blancs à peine pupiilés de noir. 
Femelle brune, avec le dessous d'un gris-brun assez 
obscur, marquée d'une lunule centrale et de deux rangées 
de points noirs ocellés bien marqués. 

Vole en juin dans les montagnes. 


34. LyCÆNA PHERES. 


Alæ supra maris cæruleo-violaceæ fimbria alba, feminæ 
fuscæ basi violaceo ; subtus cinereo-albidæ, anticæ punctis 
ocellatis nigris, posticis punciis albis cœcts. 


Port et taille de notre Dorylas, avec le bleu du dessus 
un peu violet, mais d’un ton moins vif que chez Alexis. 
Dessous d’un blanc-cendré, celui des supérieures avec 
une petite lunule discoïdale et une ligne sinueuse de 
points noirs ocellés, celui des inférieurs avec des taches 
blanches non ocellées, comme dans notre Pheretes. Ke- 
melle brune, avec la base plus ou moins bleuâtre, 

Environs de San Francisco. 


298 ANNALES 


35. LyYCÆNA HETERONEA. 


Alæ supra maris cœruleo-violaceeæ , margine tenu nigro 
fimbria albida, nervis crassioribus ; subtus albido-cinereæ ; 
anticæ lunula media punctisque biseriatis nigris, posticæ 
maculis cinereo-albicantibus, biseriatis, obsoletis haud 


pupillatis; alæ feminæ supra fuscæ fulvo plagiatæ nigro 
punctalæ. 


Taille d’'Alexis, avec les ailes plus aiguës au sommet, 
Dessus d’un bleu-violet, à peu près comme dans 4lexis, 
avec un petit liseré noirâtre, la frange blanche, et les 
nervures très accusées. Dessous des ailes d'un blanc- 
cendré; celui des supérieures marqué d’un point et d’une 
lunule centrale noirs, et ensuite de deux lignes parallèles, 
sinuées, de points pareïllement noirs. Dessous des infé- 
rieures offrant aussi deux rangées parallèles de petites 
taches obsolètes, d’un gris-blanchâtre, peu distinctes de 
la couleur du fond. La femelle est très différente du mâle 
par le dessus des ailes qui est brun, avec le disque plus 
ou moins fauve, ponctué de noir et traversé par une ligne 
sinueuse de gros points également noirs. Le dessous est 
comme celui du mâle, Cette remarquable espèce fait le 
passage des Lycœna aux Polyommatus, car la femelle à, 
par le dessus, une grande analogie avec les femelles de 
Hiere, Chryseis, etc. 

Vole en juin dans les montagnes du nord. 


36. LvycæNA ENOPTES. 


Alæ supra violaceo-cœæruleæ nitidæ, margine latiore 
nigro, finbria albo intersecta; subtus albido-cinereæ punc- 


tis ocellaribus numerosis nigris, posticæ fascia et maculrs 
quinque fulyrs, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 999 


Port et taille de notre {/ylas. Dessus des ailes d’un 
bleu-violet, avec une bordure noire assez large et la 
frange entrecoupée de blanc et de noir aux premières 
ailes seulement, entièrement blanchâtre aux secondes. 
Dessous d'un cendré-blanchâtre , avec une infinité 
de points noirs oculaires ; les deux séries de points posté- 
rieurs séparées aux ailes inférieures par une série de cinq 
lunules fauves. Nous n'avons pas vu de femelles. Cette 
espèce est bien distincte d’Æ/ylas et des espèces ou variétés 
voisines, par sa large bordure, par ses ailes supérieures 
dépourvues en dessus de point central, et dont la frange 
est seulement entrecoupée en dessus, etc. 

Se trouve en mai dans les lieux arides. 


37. LyczænA piasus. 


Ale supra cœruleo- violaceæ, fimbria alba feminæ nigro- 
marginate ; subtus albido-cinereæ punctis numerosis nigris 
ocellatis, fascia albida separaïis. 


Port de notre Ærgiolus, mais un peu plus grand. 
Dessus du mâle à peu près du méme bleu, avec la frange 
blanchâtre ; dessus de la femelle avec une bordure noi- 
râtre assez large aux quatre ailes, mais moins large aux 
supérieures que dans notre femelle d’Ærgiolus. Dessous 
des deux sexes d’un cendré-blanchâtre, avec une multi- 
tude de points noirs oculaires disposés comme dans les 
espèces analogues. Ceux de la rangée postérieure suivie 
d’une éclaircie blanche qui forme une bande transversale 
assez large, et occupant tout l’espace entre celle-ci et les 
lunules ou croissants de l'extrémité, qui sont presque 
effacés et appuyés en arrière sur une bande marginale 
grisâtre, crénelée, plus obscure que le fond. 

Voltige dans les buissons au printemps. 


300 ANNALES 


38. Lycæna PsEupArcIoLuSs. Boisd, et Leconte. Icon. des 
Lep. de l’Am. sept. pl. 36. 


Ne diffère pas beaucoup des individus de l'Amérique 
septentrionale. Les points du dessous sont un peu plus 


gros et plus marqués. Pour le reste, je n'y trouve aucune 
différence. 


Voltige en avril dans les buissons, comme notre Ar- 
gtolus. 


39. LycæÆnA ANTIiAGIS. 


Alæ supra violaceo-cæruleæ , margine nigro tenui, fim- 
bria albida, subtus cinereæ punctis numerosis valde ocel- 
latis. 


Port et taille d'Ælcon. Dessus des ailes presque sem- 
blable. Dessous d’un gris-cendré, avec la base d’un bleu- 
verdâtre; une ligne transversale sinueuse de points noirs 
fortement ocellés de blanc, située près de l'extrémité, 
précédée sur les ailes de devant d’une lunule centrale, 
sur les ailes de derrière d’une lunule centrale et de deux 
points, pareïllement ocellés. Femelle noirâtre en dessus, 
avec la base plus ou moins bleuâtre. Il varie pour la 
taille. 


Environs de San Francisco. 


DANAIDES., 


40. Danais arcrippus, Fab. 


Très commune sur les Æsclepias, au Sacramento, eten 
général dans toutes les parties chaudes de la Californie. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 301 
NYMPHALIDES. 


41. Lameniris EuLazra, Doubled. et Hewits. Gen. Diurn. 


Lep. pl. 36. fig. 1. 


Cette magnifique Limenitis, dont le British Museum 
avait déjà reçu un individu qui a servi pour la figure 
qu'en a publiée M. Doubleday, se trouve dans les bois 
montueux en juin. Par sa couleur, elle fait le passage aux 
Heterochroa. 


42. Limenrris Lorquini. 


Alæ fuscæ subdentatæ fascia communti, maculari alba; 
anticæ apice ferrugineo ; posticæ punctis duobus analibus 


fuluis ; sublus fusco-ferrugineæ, maculis fasciaque maculari 
albis. 


Cette belle espèce, que nous avons dédiée à M. Lor- 
quin, comme une faible récompense de son zèle pour 
l'entomologie, varie un peu pour la taille, qui cependant 
est toujours supérieure à celle de notre Camilla. Dessus 
des ailes d’un noir-brun, traversé vers le milieu par une 
bande maculaire, précédée sur les supérieures, dans la 
cellule discoïdale, d’une tache de la même couleur; ces 
dernières ayant en outre le sommet très largement d’un 
roux-ferrugineux, séparé de la partie brune par trois ou 
quatre tache blanches. Aïles inférieures marquées vers 
la région anale de deux gros points fauves. Dessous des 
quatre ailes brun, avec la même bande et les mêmes 
taches blanches qu'en dessus; la bande commune suivie 
d'un espace ferrugineux, divisé par une série de lunules 
blanchâtres sagittées , bordées de noir au sommet; celui 
des supérieures avec deux traits ferrugineux dans la cel- 


302 ANNALES 


lule;, celui des inférieures avec la côte blanchâtre, et la 
base entrecoupée de taches d’un gris-blanchätre. 

Elle se trouve en mai et juin. Elle a les mœurs de 
notre Canulla. 


43. ARGYNNIS CALLIPPE. 


Alæ denticulatæ, supra fulvæ, nigro maculatæ ; posticæ 
subtus cinereo-fuscæ, feminæ flavidæ, maculis circiter 22, 
costa margineque abdominali argenteis;anticæ subtus rubro- 
fulvæ lunulis marginalibus maculisque binis apicalibus ar- 
genteis. 


Cette belle espèce, plus grande qu'aucune de nos es- 
pèces européennes, a le port de la Chloridinpe d'Espagne. 
Dessus des ailes fauve, traversé comme dans les espèces 
voisines par une raie noire en zigzag, précédée du côté 
de la base de traits sinueux de la même couleur, et suivie 
d’une rangée de points également noirs; tout le contour 
extérieur noirâtre, divisé par un cordon de lunules plus 
pâles que le fond. Dessous des ailes supérieures d'un 
fauve-rouge, plus pâle à l'extrémité, avec le même dessin 
qu'en dessus, et une série de lunules marginales argentées, 
précédée de deux ou trois taches apicales de la même 
couleur. Dessous des ailes inférieures d’un brun-feuille- 
morte, avec environ vingt-deux taches d'argent, placées 
comme dans les espèces analogues, la côte et le bord de 
la gouttière abdominale argentés. Dans la femelle, le fond 
est plus pâle, avec le dessin plus noir et plus fortement 
accusé; en dessous, la teinte générale est plus pâle et 
presque jaunâtre. 


Vole en juin au bord des forêts, Rare. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 303 


44. ARGYNNIS ZERENE. 


Ale denticulatæ supra vivide fulvæ, nigro maculatæ; 
posticæ subtus dilutæ ferrugineæ passim oËscuriores maculis 
flavidis minime argentes. 


Port et taille de notre Ædippe. Dessus des ailes d'un 
fauve vif, comme dans Cybele, avec des dessins noirs, 
comme dans les espèces du même groupe. Dessous des 
ailes supérieures fauve , avec le dessin du dessus; le 
sommet marqué de taches d’un blanc-jaunâtre, et le bord 
divisé par des petites lunules de la même couleur ; dessous 
des inférieures d'un gris-canelle-ferrugineux, avec des 
taches d’un blanc-jaunâtre, disposées comme dans les 
espèces voisines, mais nullement argentées ; les taches du 
milieu et les lunules marginales environnées et sur- 
montées de ferrugineux plus obscur que la teinte géné- 
rale. Femelle un peu plus grande que le mâle, avec le 
dessous d’un gris-ferrugineux plus pâle, et quelquefois 
les Junules marginales un peu argentées. 

Cette jolie espèce, au moins aussi intéressante que la 
précédente, se trouve en juin au bord des bois, dans les 
montagnes peu élevées. 


45. ArcyNnis Asrarte, Doubleday et Hewitson. Gen. 
Diurn. Lep. pl. 23. fig. 5. 


Nord de la Californie, dans les montagnes rocheuses. 
LA 


46. MerztræA Cnazcenon, Doubled. et Hewits. Gen. 
Diurn. Lep. pl. 23. fig. 1. 


Cette belle espèce est très commune en Californie. J'en 
possédais depuis longtemps deux individus femelles, qui 


304 ANNALES 


me provenaient de la collection Hauville, du Hâvre. 
J'avais cru à tort qu'ils avaient été envoyés de Saint- 
Domingue, et c'est d'après un de ces individus que j’a- 
vais donné au British Museum, que feu mon savant ami, 
Ed. Doubleday, lui a assigné Haïti pour patrie. 


47. Meurræ&a Enrrua. 


Alæ supra fusco-nigræ , fulvo flavidoque fasciatim 
maculatis; posticæ subtus fulvæ fasciis tribus flavidis , 
anteriore irregulart interrupta; fascia fulva penultima 
flavido pupillata. 


Il serait possible que cette Mélitée füt la même que 
celle que MM. Doubleday et Hewitson ont représentée 
sur la planche 23 de leur bel ouvrage, sous le nom d’4- 
nicia, et comme habitant les montagnes rocheuses de 
l'Amérique du nord : malheureusement ces Messieurs 
n'ont point figuré le dessous, qui, pour beaucoup d’es- 
pèces, est le plus important à connaître. D'un autre côté, 
le dessus des ailes inférieures de leur Ænicia offre une 
série marginile de trois bandes fauves, tandis que dans 
notre espèce, la rangée intermédiaire est d'un jaune pâle. 
Ce n'est donc qu'en comparant l'individu typique qui a 
servi pour l’ouvrage de M. Doubleday qu'on pourra juger 
cette question. 

Cette jolie Mélitée est voisine de l'{duna, de l'Ichnæa, 
et en général de toutes les espèces appartenant au groupe 
d'ÆArlemis. Dessus des ailes d’un brun-noirâtre, avec la 
frange blanchâtre, des taches d’un fauve vif et des taches 
jaunes disposées par bandes transverses; les quatre bandes 
des ailes inférieures alternativement jaunes et fauves, in- 
terrompues ; l’avant-dernière jaune, ct celle qui la précède 
fauve, à taches un peu pupillées de jaune ; la côte des ailes 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 305 


supérieures rouge, comme dans Chalcedon. Dessous des 
ailes fauve, avec des bandes d'un jaune d’ocre, plus ou 
moins liserées de brun; celui des inférieures ayant chaque 
tache de l’antépénultième bande pupillée de jaune d’ocre. 
Femelle à peu près semblable au mäle, les ailes supé- 
rieures seulement un peu plus arrondies au sommet. 


Vole en juin dans les montagnes. 


48. MELITÆA PALLA. 


Alæ supra nigro fulvoque varie ; subtus fulvæ; posticæ 
maculis basalibus fasciisque duabus flavidis. 


Port et taille d'Athalia, mais d'un fauve plus vif en 
dessus. Dessous des aïles supérieures fauve, avec une 
bande terminale d’un jaune d'ocre. Dessous des infé- 
rieurs fauve, avec deux bandes d’un jaune d’ocre, liserées 
de brun, et quelques taches basilaires de la même cou- 
leur formant une bande irrégulière ; la bande postérieure 
presque terminale, formée de lunules plus ou moins 
grandes : celle qui la précède coupée longitudinalement 
par deux lignes noirâtres irrégulières. La femelle est très 
différente du mâle, les taches du dessus de ses aïles sont 
ordinairement d’un jaune d'ocre päle, sauf les petites 
lunules marginales et l’antépénultième bande des se- 
condes aïles qui sont restées fauves. En dessous, les 
bandes d’un jaune d'ocre envahissent presque toute la 
surface, et la couleur fauve est réduite, sur les inférieures, 
à des lunulcs marginales, à une rangée de cinq à six 
gros points et à quelques taches basilaires. 


Dans une grande partie de la Californie. 


306 ANNALES 


49. MELITÆA PULCHELLA. 


Pap. Thares. Drury. Ins. I. pl. 21. f. 5. 6. 


Elle se trouve dans une grande partie de la Californie: 
Il ne faut pas confondre cetie espèce avec la Tharos de 
Cramer, qui habite également les Etats-Unis. Il est bon 
de noter aussi que la Morpheus de Cramer, figurée pl. 101, 
est tout à fait identique avec celle qu'il avait figurée pré- 
cédemment sous le nom de Tharos. 


50. Vanessa PROGNE, Cr. pl. 5. E. F. 


Les individus de Californie sont rares. Ils ne diffèrent 
pas de ceux de l’Amérique du nord. 


51. Vanessa CALIFORNICA. 


Alæ supra fulvæ lümbo nigro absque lunulis cœruleis ; 
anticæ maculis tribus disci nigris. 


Un peu plus petite que la Xanthomelas; dessus des 
ailes à peu près de la même teinte; les supérieures ayant 
sur la côte trois bandes noires, comme dans les espèces 
voisines, et seulement trois gros points sur le disque ; une 
liture blanche anté-apicale, comme chez Xanthomelas. Le 
limbe des quatre ailes noirâtre, comme dans nos espèces 
européennes, mais entièrement dépourvu de lunules 
bleues. Dessous plus pâle que dans Polychloros et Xan- 
thomelus, avec la bande transverse très anguleuse. 

Cette belle et intéressante Vanesse se trouve en juin 
et juillet. M. Lorquin n’en a pris qu'un petit nombre 
d'individus. | 


DE LA SOCIÊTÉ ENTOMOLOGIQUE. 307 


52. Vanessa AnrTiopa, Linné. 


Commune au bord des boïs et des rivières en juillet. 
Elle habite aussi l'Amérique septentrionale et le Mexi- 


que. 


53. Vanessa ArTALanTA, Linné. 


Se trouve à l’automne, dans les lieux où croissent les 
Orties. Rare. 


54. Vanessa carpui, Linné. 


Beaucoup moins commune qu'en Europe. 


55. VANESsA muNTERA, Fab. 


Plus commune que Cardur. 


56. Vanessa CarvEe, Hubn. Ex. Samil. 


Cette espèce est propre à toute la côte occidentale de 
l'Amérique. Elle se trouve depuis le Chili jusqu’en Cali- 
fornie, sans la moindre modification. 


57. VAanEssA coEn1A, Hubn. Ex. Sami. 


Assez commune en Californie. Elle habite aussi la 
Géorgie et la Floride. 


SATYRIDES. 
58. SATYRUS ARIANE. 


Alæ nigro fuscæ ; anticæ utrinque oculis duobus atris, 
pupilla alba iride fulvo; posticæ subtus strigis duabus un- 
dulatis obscuris, ocellis sex plus minusve obsoletis, 


305 ANNALES 


Port et taille de notre Phœdra. Dessus des ailes d'un 
brun-noirâtre. Celui des supérieures avec deux yeux 
noirs pupillés de blanc, à iris un peu plus pâle; celui 
des inférieures avec un œil plus petit, souvent précédé 
d’un autre petit œil sans prunelle. Dessous des ailes éga- 
lement brun, avec des hachures plus obscures, les yeux 
des premières ailes entourés d'un iris fauve, précédés 
d’une ligne transversale brune, et suivis près de la frange 
de trois lignes très fines, parallèles; celui des secondes 
ailes traversé au milieu par deux lignes brunes sinueuses, 
suivies d’une rangée irréoulière de six petits yeux noirs, 
à pupille blanche et à iris fauve, groupés trois par trois, 
et plus ou moins bien marqués. Femelle beaucoup plus 
grande que le mâle ; les yeux des ailes supérieures grands, 
cerclés de jaune-fauve en dessus comme en dessous; Îles 
petits yeux du dessous des ailes inférieures beaucoup 
moins visibles que dans les mâles. 


Se trouve communément dans les forêts. Ce Satyre se 
place entre notre Phædra et Y Alope des Etats-Unis. 


59. Saryrus STHENELE. 


Alæ dentatæ fuscæ ; anticæ ocellis duobus nigris pupilla 
alba ; subtus cinereæ, ocellis anticarum tride fulva; posticæ 
Jascia media angulata ocellisque duobus analibus. 


Port et taille de nos plus petits individus de Fauna. 
Dessus des ailes brun, avec la frange d'un gris-cendré, 
entrecoupée de noir; celui des supérieures avec deux 
petits yeux noirs à prunelle blanche; celui des inférieures 
sans taches. Dessous des ailes d'un gris-cendré, plus 
foncé à la base; celui des supérieures avec les deux yeux 
plus grands et cerclés de jaune-fauve; celui des infé- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 309 


rieures traversé par une large bande brune anguleuse, et 
marqué vers l'angle anal de deux petits yeux noirs à pru- 
nelle blanche. Femelle un peu plus grande que le mâle, 
ayant les yeux des ailes supérieures cerclés de fauve en 
dessus comme en dessous. 


Beaucoup plus rare que le précédent. 


60. Saryeus cai1roRnius, Doubl. Westw. et Hewits. Gen. 


Diurn. Lep. pl. 66. fig. 2. 


Il a le portet la taille de notre Davus d'Europe, et il 
lui ressemble un peu par le dessin du dessous; il est du 
reste parfaitement distinct par le dessus de ses ailes, qui 
est tout blanc, comme dans Ja femelle de phryne. 

On le trouve çà et là dans les lieux ombragés. 


61. SATYRUS GALACTINUS. 


Alæ utrinque albidæ, supra immaculatæ ; anticæ subtüs 
striga ferruginea ocelloque minuto apicali; posticæ subtüs 
basi cinereo conspersæ striga angulata obscure ocellisque 
binis tribusve minutis. 


Taille et port du précédent, auquel il ressemble, mais 
la couleur du dessus est d'un blanc un peu plus jaunâtre. 
Le dessus est sans aucune autre tache que la transpa- 
rence du dessous. Le dessous des premières ailes offre au 
sommet un très petit œil noir, le plus souvent sans pu- 
pille, quelquefois nul, précédé du côté de la base d'une 
ligne ferrugineuse, transverse, un peu courbe; celui des 
inférieures a la base lavée de gris, et cette partie plus 
obscure est séparée de l'autre par une raie sinueuse, 
suivie d’un, deux, trois ou quatre petits yeux noirs non 

2e Série, TOME x. 20 


310 ANNALES 


pupillés. La femelle diffère du mâle par ses yeux, au 
nombre de quatre ou cinq en dessous. 

Habite les montagnes du nord. Paraît être rare. Jai 
trouvé dans la collection de feu le général Dejean le dé- 
bris d’un Satyre, noté comme venant du Kamtschatka, 
qui appartient à cette espèce ou à la précédente, mais il 
est dans un tel état, qu'il est impossible de rien affirmer 
de positif à cet égard. 


HESPÉRIDES. 


62. Eupamus saruyczus, Smith-Abb. I. pl. 22. 


Les individus de Californie ont les taches blanches trés 
peu marquées, et quelquefois presque nulles. Nous en 
avions d’abord fait une espèce, sous le nom de Bathyl- 
loides, mais on finit par trouver tous les passages avec les 
individus de Géorgie. 


63. Tnanaos CERvANTES, Grasl. Ann. de la Soc. Ent. 


Un peu plus grand que les individus d Espagne. 


64. Tuanaos Brizo, Boisd. et Leconte. Iconog. des Pap. 
et des Chen. de l'Amér. sept. pl. 66. 


Très voisine de la précédente. 


65. Tnanaos suvenALIS, Fab. Ent. syst. 


Un peu plus petite que les individus de Géorgie. Cette 
espèce se distingue facilement des précédentes par ses 
petites taches blanches. 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 311 
66. THANAOS TRISTIS. 


Ale nigro fuscæ; anticæ punctulo medio strigaque e 
punctulis sex similibus, transversis albidis ; posticæ fimbria 


alba. 


Elle a le port et la taille du Juvenalis. Ailes d’un brun- 
noir, avec la frange des inférieures blanche. Les supé- 
rieures avec quelques ondulations plus noires, comme 
chez les espèces congénères, offrant en outre, sur le mi- 
lieu, un petit point blanchâtre, puis ensuite une ligne 
courbe de six petits points semblables, séparés en deux 
groupes, l’un de quatre, près de la côte, et l’autre de deux, 
au-dessous de la nervure médiane. Dessous plus pâle que 
le dessus. Dans cette espèce, comme dans Juvenalis, les 
petits points sont placés sur les bandelettes les plus obs- 
cures. 


67. Syricarus ous, Linné. — Tartarus, Hub. Pap. 
716: 747. 


C'est bien cette espèce qui a été figurée par Hubner 
comme se trouvant en Tartarie. Elle ne difftre pas des 
individus de l'Amérique septentrionale. L'espèce de 
Surinam, figurée par Cramer, planche 334, sous le nom 
d’Orcus, en est très voisine. 


68. SYRICHTUS RURALIS. 


Port, taille et presque facies de Carthami en dessus, 
sauf que les ailes sont un peu plus noires, et qu'il y a 
deux taches blanches entre la base et la bande transverse 
des premières ailes ; les deux bandes de taches des se- 
condes ailes sont aussi plus nettes et plus tranchées.que 


312 ANNALES 


chez Carthami. Le dessous des ailes inférieures est très 
diflérent de celui de nos espèces européennes, le brun et 
le blanc sont plus ou moins fondus, cependant le milieu 
et l'extrémité offrent une espèce de bande ou d'ombre 
brunâtre, et les taches effacées comprises entre ces deux 
espaces affectent à peu près la même disposition que dans 
Oilus. 


69. SyrICHTUS CÆSPITATIS. 


Un peu plus grande que notre Alveolus, dont elle se 
rapproche beaucoup. Fond des ailes un peu plus noir; 
deux petites taches blanches, au lieu d'une seule, entre la 
base et la bande transverse des premières ailes; les ailes 
inférieures ayant sur le milieu une petite bande maculaire 
au lieu d’une seule tache, comme cela a lieu chez Ælveo- 
lus. Dessous des secondes ailes avec la bande médiane 
plus étroite, plus continue, dentée en scie; point de taches 
blanches à la base. 


Se trouve au printemps avec la précédente, voltigeant 
sur les plantes basses, 


70. SyrICHTUS SCRIPTURA. 


Plus petite d'un tiers que notre Ælveolus ; c'est-à-dire 
la plus petite des espèces connues. Les taches blanches 
un peu plus petites que dans notre {lveolus ; deux petites 
taches blanches entre la base et la bande transverse des 
ailes supérieures, comme chez l’espèce précédente. Des- 
sous des ailes inférieures blanchâtres, avec les taches 
blanches peu tranchées, mais distinctes. 

Nous n'avons vu qu'un seul individu de cette espèce. 


LEP à 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 313 


71. SYRICHTUS ERICETORUM. 


Le mâle de cette belle espèce est très différent, au pre- 
mier coup d'œil, des autres Syrichtus; la femelle, au 
contraire, y ressemble complètement. Port et un peu le 
facies d'Arsalte de Clerck. Dessus des ailes du mâle d'un 
blanc très légèrement soufré, n'ayant d'autre dessin 
qu'une ligne terminale en feston, formant comme une 
rangée de petites taches sagittées, appuyées sur une ligne 
noire à la racine de la frange ; tout à fait au sommet des 
supérieures, les petites taches en question forment deux 
ou trois rangées. Dessous des ailes blanc; celui des infé- 
rieures avec deux bandes brunâtres, l’une couvrant une 
partie de la base, et l’autre à l'extrémité. Dessus de la fe- 
melle noirâtre, avec deux bandes blanches transversales, 
communes ; la première au milieu, large, sinuée, irrégu- 
lière ; la seconde, beaucoup plus étroite, formée de petites 
taches sagittées, excepté celle qui est sur la côte des supé- 
rieures, qui est quadrangulaire , coupée par les nervures 
et rentrée en dedans. Dessous avec l'empreinte du dessin 
de la face opposée. 

Se trouve ça et là dans les lieux incultes. Je crois qu’elle 
se trouve aussi au Mexique. 


72. HesperiA commA, Linré. 


Semblable en tout à nos individus européens. 
73. Hrsperia syzvanus, Fab. Hubn. etc. 


Ne diffère pas du type européen. 


74. HESPERIA SYLVANOIDES. 


Taille et port de notre Sylvanus. Dessus du mâle à peu 
près comme dans cette espèce, sauf qu'entre l'épi ou tache 


314 ANNALES 


noire oblique, il y a une liture noirâtre qui paraît en être 
une prolongation, et qu'il n’y a pas à l'extrémité, près de 
la bordure, les trois ou quatre points un peu plus pâles 
que le fond; que l’on observe dans Sylvanus; la bordure 
est aussi plus foncée. Dessus de la femelle ayant sur le 
disque une tache triangulaire, noire, suivie d'une petite 
tache blanche transparente; sommet marqué de trois 
points jaunes. Ailes inférieures un peu sinuées, avec la 
bordure assez foncée, la base assez largement noirâtre. 
Dessous des ailes d’un jaune pâle, quelquefois un peu 
grisâtre sur les inférieures, et non d'un jaune gai un peu 
verdâtre, comme chez Sylvanus. Les points ou taches 
pâles affectant à peu près la même disposition. 


Assez commune en mal. 


75. HESPERIA NEMORUM. 


Dessus du mâle comme dans Sylvanoides, la bordure 
un peu plus large, l'épi des ailes supérieures également 
un peu plus large, se prolongeant de même par une liture 
jusqu'au sommet. Dessous des ailes d’un jaune un peu 
plus foncé que dans ÆActæon; celui des inférieures sans 
taches; celui des supérieures plus pâle au milieu, avec 
l'empreinte de l’épi du dessus. Nous n'avons pas vu la 
femelle. 


Habite le bord des bois. 


76. HEsPERtA AcGRicoLA. 


Port de Sylvanus, taille d’{ctæon. Dessus des aïles plus 
noirâtre que dans ces deux espèces. Celui des supérieures 
ayant l'épi prolongé jusqu'au sommet par une liture noï- 
râtre, une rangée transversale de points jaunes entre la 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 315 


bordure et ce même épi. Celui des inférieures avec la 
bordure noire assez large et la base pius ou moins rem- 
brunie. Dessous des premières ailes jaune, avec l'épi 
moins prononcé qu'en dessus; celui des secondes jaune, 
avec une espèce de bande transverse, presque médiane, 
d'un ton plus pâle. Je ne connais pas la femelle. 


77. HEsPERIA PRATINCOLA. 


Taille et port d’Actæon. Dessus des ailes d’un jaune 
plus gai, presque sans bordure, offrant seulement dans 
certains individus mâles quelques traits triangulaires noï- 
râtres sur les nervures; celui des supérieures avec l’épi, 
comme dans Sylvanus, ordinairement surmonté vers le 
sommet d’un trait noirâtre plus ou moins effacé. Dessous 
d'un jaune assez uniforme; celui des supérieures ayant 
vers le sommet, sur la côte, une petite tache un peu plus 
pâe que le fond, à peine distincte ; l’épi moins prononcé 
qu'en dessus; celui des inférieures sans taches. Femelle 
plus grande, avec une bordure noirâtre, dentée en scie; 
celui des supérieures ayant une raie oblique, noirâtre, 
correspondant à l’épi du mâle, surmontée vers le sommet 
d'une tache de la même couleur. Dessous des premières 
ailes à peu près comme dans le mâle; celui des inférieures 
offrant une rangée transversale, irrégulière, de taches un 


peu plus pâles que le fond. 


Vole en juin sur les fleurs. 


78. HEsPErIA RURICOLA. 


Taille et port de lineola; les ailes un peu plus si- 
nuées, à peu près du même jaune, avec une petite bor- 
dure brune, fondue; les supérieures ayant l'épi aussi 


316 ANNALES 


prononcé que dans Sylvanus, marqué longitudinalement 
d'une petite ligne blanchâtre. Dessous des ailes jaune, 
avec toute la surface des inférieures et le sommet des su- 
périeures un peu plus verdâtres que dans Sylvanus. Nous 
n'avons pas vu la femelle. 


Voltige sur les fleurs, au bord des bois. 


79. HESPERIA CAMPESTRIS. 


Cette espèce est distincte, au premier coup d'œil, de 
toutes les autres espèces californiennes, par la grosse tache 
tronquée, noire, qui forme l'épi des ailes supérieures. 
Port et taille de l'espèce précédente. Ailes du même jaune, 
avec une bordure brune assez large, et la frange d’un 
jaune pâle. Les aïles supérieures du mâle marquées au 
sommet, sur l'extrémité de la bordure, de deux ou trois 
points de la couleur du fond. Les inférieures avec le dis- 
que plus ou moins lavé de noir dans son milieu. Dessous 
des ailes d’un jaune assez pâle, presque uniforme; celui 
des supérieures marqué au sommet de trois petites taches 
plus pâles; celui des inférieures avec une ligne transverse 
de petites taches semblables, se détachant mal de la teinte 
générale. Nous n'avons vu que des mâles. 


Voltige en juin dans les lieux arides. 


80. HEesp£riA SABULEMTI. 


Taille et port d'£nys et de Zabulon, de l'Amérique 
septentrionale, c’est-à-dire un peu plus petite que notre 
Actæon. Aïles à peu près du même jaune que dans notre 
Sylvanus, avec une bordure brune assez large, dentée en 
scie sur les supérieures; ces dernières ayant l'épi plus 
court et plus tronqué que dans Sylvanus, accolé à une 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 317 


tache un peu grisâtre : dessous d’un jaune un peu pâle, 
avec une rangée de traits bruns légèrement sagittés ; celui 
des inférieures offrant vers la base une rangée de traits 
semblables. Femelle notablement plus grande: Dessus 
des ailes un peu plus pâle; celui des supérieures offrant, 
entre la bordure et le disque, une rangée de taches d'un 
jaune plus pâle que le fond, 


Comme on le voit par la description, cette Hespérie est 
très voisine d’Enys, peut-être même n'en est-elle qu'une 
variété locale. 


81. Hesperia errnes, Boisd. et Leconte. Iconogr. des 


Lépidopt. de l'Amér. sept. pl. 76, fig. 1, 2. 


Plus rare que les précédentes. 


82. HespenA Payzæus, Drury. Ïns. 1. pl. 13, fig. 4, 5. 


Habite les parties herbeuses, au pied des montagnes, 


83. HESPERIA? VESTRIS. 


Je ne connais de cette espèce qu'une femelle, de sorte 
que je ne puis pas assurer qu'elle appartienne au genre 
Hesperia, tel que nous le comprenons aujourd’hui. Il est 
très possible, au contraire, qu'elle fasse partie d’un genre 
voisin, dont Îles mâles sont dépourvus d'épi comme les 
femelles, et qui renferme une infinité d'espèces exotiques, 
Accius, Mathias, etc., peuvent être considérés comme 
type de ce groupe. L'espèce en question a le port et la 
taille de Nostradamus femelle. Dessus des ailes d’un brun 
un peu roussâtre; celui des supérieures offrant quatre 
pelites taches d’un blanc un peu transparent, dont deux 


318 ANNALES 


très petites, ponctiformes, près de la côte ; les deux autres, 
plus grosses, dans les ramifications de la nervure médiane; 
celui des inférieures sans taches. Dessous plus terne, plus 
päle, un peu plus grisâtre, avec les mêmes taches qu'en 
dessus. 


Habite les lieux arides. 


Remarque. Pour les Hespérides, nous n'avons point 
donné de phrase diagnostique, parce que nous avons cru 
que cela était inutile, et que l’on les reconnaîtrait facile- 
ment après la comparaison minutieuse que nous en avons 
faite avec des espèces parfaitement connues. 


HÉTÉROCÈRES. 


M. Lorquin s'est peu occupé des Lépidoptères de cette 
division, et nous n’aurons que quelques espèces à décrire. 
Presque toujours en voyage d'un endroit à un autre, il 
s’est trouvé dans l’impossibilité d'élever les chenilles 
qu'il rencontrait. 


SPHINGIDES. 


84. Prerocon CLarkix. 


Alæ anticæ olivaceæ fascia transversa pallida; posticæ 
flavæ margine tenui nigro ; omnes subtus olivaceæ. 


Port et taille de Gauræ, de Géorgie. Aïles supérieures 
d’un vert-olive, avec l'extrémité lavée d’un peu de blanc- 
verdâtre et une bande transversale blanchâtre assez 
étroite. Ailes inférieures du même jaune que dans notre 
OEnotheræ , avec une petite bordure noire. Les quatre 


DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. 319 


ailes d’un vert-olivâtre en dessous , avec une bande 
blanchâtre sur les inférieures. Corps olivâtre. 

Nous n'avons vu qu'un seul individu. 

Nous avons donné à cette espèce le nom de Clarkiæ, 
par analogie, car nous croyons pouvoir assurer d'avance 
qu’elle se nourrit d'une plante de la famille des OEno- 
thérées. 


85. ARCTONOTUS LUCIDUS. 


Lucidus, cinereo-lutescens aureo quasi nitens, thorace 
concolori villosissimo; alæ anticæ fusco sub-bifasciate ; 
posticæ violaceæ margine obscuriort. 


Taille de notre QEnotheræ. Ailes bien entières;les su 
périeures d’un gris-jaunâtre, à reflet brillant, jaune, 
marquées de deux ou trois bandes transverses plus obs- 
cures, dont la plus tranchée sinuée et placée près de l'ex- 
trémité. Ailes inférieures violettes, avec l'extrémité d’un 
pourpre obscur et la frange plus päle. Corps très court ; 
corselet très velu, de la couleur des premières ailes. 
Antennes très fortes. Dessous des aïles d’une teinte gri- 
sâtre, avec le disque des supérieures ferrugineux. 


Environs de San Francisco. 


Je n'ai vu que deux individus, dont l’an m'a été donné 
par feu mon excellent ami Edward Doubleday, et dont 
l'autre, beaucoup plus beau, fait partie de la riche et 
belle collection du British Museum, que M. Ed. Gray, 
le savant directeur du département zoologique, a mise à 
ma disposition avec une obligeance parfaite. Je me trouve 
heureux de pouvoir ici, à propos de cette espèce, lui offrir, 
ainsi qu'à tous les zoologistes anglais, mes sincères re- 
merciments pour l'accueil cordial dont ils ont bien voulu 
m'honorer pendant mon séjour à Londres. 


320 ANNALES 


AGARISTIDES. 


86. AGARISTA GUTTATA, 


Nigra thoracis maculis binis anoque flavis ; alæ anticæ 


guttis seu maculis circiter 18 flavis signatæ ; posticæ imma- 
culatæ. 


Un tiers plus grande que notre Callimorpha Dominula. 
Dessus des quatre aïles noir: les inférieures sans taches, 
les supérieures offrant sur toute leur surface environ dix- 
huit taches d'un jaune pâle, la plupart arrondies, et dont 
deux ou trois, situées vers la côte, sont très petites et 
ponctiformes. Corps noir, avec les épaulettes et l'écusson 
d'un jaune pâle; extrémité de l'abdomen fauve, ainsi que 
la tête. Dessous des ailes supérieures comme le dessus. 


Se trouve en été dans les bois. Rare. 


GLAUCOPIDES. 


87. GLAUCOPIS LATIPENNIS. 


Ale late nigre maculis flavido-pallidis, pectore croceo. 


Cette espèce, dont je n'ai vu qu'un individu, semble 
s'éloigner un peu des véritables Glaucopis par son corps 
plus grêle et ses ailes beaucoup plus larges. Aïles noires, 
marquées chacune sur le disque d'une tache d’un jaune 
trés pale, divisée en trois parties inégales; les supérieures 
ayant en outre, près du sommet, une bande oblique 
formée de quatre taches du même jaune. Corps d'un noir- 
bleu. Poitrine marquée de fauve. 


Vole en juin dans les bois. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 391 


CHÉLONIDES. 
88. CueLoniA Danurica, Boisd. Icones. 


Un individu de la Californie, pris dans les montagnes, 
ne diffère pas d’une manière appréciable de celui que 
nous avons reçu des environs de Barnaoul, il y a vingt 
ans environ. 


89. CueLconiA casa, Linné. 


Sémblable à nos individus européens. Les ailes infé- 
rieures peut-être un peu plus pâles. 


Habite les montagnes. 


90. CHELON1A VIRGINALIS. 


Alæ anticæ nigræ maculis circiter viginti flavido-albidis; 
posticæ fulvæ fasciis nigris ; abdomen subius nigrum, suprà 
fulvum cingulis nigris. 


Cette belle espèce a le port et la taille de notre Yllica, 
mais elle se rapproche davantage, par ses antennes pres- 
que filiformes dans le mâle, de notre Matronula. Dessus 
des ailes noïres, avec environ vingt taches du même 
jaune que dans Willica. Aïles inférieures également 
du même fauve, avec trois bandes et les principales ner- 
vures noires; la bande de l'extrémité incomplète, finis- 
sant bien avant l'angle anal; quelquefois toutes ces 
bandes sont réunies par les nervures, le fond est alors 
noir, quadrillé de fauve. Tête fauve ; corselet noir, avec 
les épaulettes jaunes; écusson fauve; corps fauve en 
dessus, avec des anneaux noirs, d’un bleu-noir en des- 


22. : ANNALES 


sous. Dessous des secondes ailes comme le dessus. Dessous 
des supérieures avec les taches de la base et du milieu 
fauves. Femelle semblable au mâle. 


Environs de San Francisco. 


91. ARCTIA FULIGINOSA, Linné. 


Ne difière pas de nos individus européens. 


92. ARCTIA VAGANS. 


Murina vel cinereo-lutescens ; alæ anticæ immaculatæ ; 
posticæ nigræ fimbria cinereo-lutescenti; omnes subis 
cinereæ lunula nigra. 


Taille des plus grands individus de Fuliginosa. Ailes 
supérieures et corselet d’un gris-jaunâtre. Ailes inférieures 
noires, avec la frange largement d’un gris-jaunâtre. Ab- 
domen d'un gris-noirâtre. Dessous des quatre aïles d’un 
gris-jannâtre, avec une lunule noire sur le disque de 
chacune. Antennes des mâles assez fortement pectinées. 


Nord de la Californie. 


BOMBYCITES. 


93. ORGYA VETUSTA. 


Alæ anticæ fuscæ fascia ad basin pallidiori maculaque 
anali alba; posticæ fusco-rufescentes. 


Taille et port de notre /ntiqua. Aiïles supérieures 
brunes, offrant près de la base une petite raie transverse 
blanchâtre, n’atteignant pas la côte; un peu au-delà du 
milieu, en tirant vers Ja côte, une éclaircie d'un grisâtre 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 323 


pâle; et, enfin, à l'angle anal une petite tache blanche 
comme dans les espèces analogues. Aïles inférieures d’un 
brun-roussâtre, ainsi que le dessous des quatre ailes, 


ZEUZÉRIDES. 


94. Cossus Rominiz. 


Alæ anticæ pallide cinereæ fusco-fasciato-strigulato= 
marmoratæ ; posticæ maris luteæ basi nigra, feminæ 
Jusceæ. 


Le mâle de cette espèce est, au premier coup d'œil, 
très différent de la femelle, par ses ailes inférieures 
jaunes, avec la base et le bord abdominal noirs. Dessus 
des ailes supérieures d’un gris-blanchâtre dans les deux 
sexes, très finement maillé de brun, ayant en outre sur 
le milieu une espèce de bande brune mal définie, mais 
bien indiquée vers le bord interne ; une rangée de points 
bruns sur la frange, à l'extrémité des nervures. Ailes 
inférieures de la femelle brunes, paraissant très finement 
maillées par la transparence du dessous. Corselet de la 
couleur des ailes supérieures, plutôt écailleux que velu. 


Abdomen noirâtre. Dessous des ailes à peu près comme 
en dessus. 


La chenille vit dans le tronc des faux Accacias 
(Robinia). On trouve aussi cette espèce en Géorgie. 


SATURNIDES. 


95. SaTurniA EGLANTERINA. 


Ale anticæ albido-carneæ, striga basali, fasciis duabus 
transversis, fimbria, maculis sagiltatis oculoque sub-cæco 


394 ANNALES 


nigris; posticæ luteæ macula media, fascia transversa sa- 
gittisque marginalibus nigris. 


Cette espèce, l’une des plus belles qui aient été trou- 
vées par M. Lorquin en Californie, n'appartient pes au 
genre Saturnia proprement dit. Elle a le port et la taille 
du Proserpina figuré dans Smith-Abbot. 

Dessus des ailes supérieures d'un blanc-jaunûtre légère- 
ment incarnat, saupoudré d'un peu de noirâtre à la base, 
avec la côte et deux bandes transversales noires; l’une, 
près de la base, se liant à un gros trait longitudinal de la 
même couleur; l’autre, près de l’extrémité, courbe, mais 
non sinuée ; entre ces deux bandes il y a une tache noire 
arrondie, ou espèce d'œil, marqué d'un petit croissant 
blanchätre; la frange est aussi largement noire et se lie à 
des traits sagittés de la même couleur, situés sur les ner- 
vures. Ailes inférieures d'un beau jaune d'ocre, marquées 
au milieu d'un gros point noir en place d’æœi!, au-delà du 
milieu, d'une bande noire, courbe, s’alignant avec-celle 
des supérieures; frange noire, donnant naissance à des 
traits sagittés de la même couleur. Tête et prothorax fer 
rugineux , corselet mélangé de jaunâtre; abdomen de la 
couleur des ailes inférieures, plus pâle en dessous, et un 
peu annelé de noir. Dessous presque comme le dessus. 
Antennes noires, pennées dans le mâle, à peine ciliées 
dans la femelle. 

Ce bel insecte a été élevé de chenilles trouvées sur 
les Eglantiers, rosiers sauvages, sur les bords du San- 
Joachim. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 325 


Sn URNE LRNR LS VERS ARR VE LEUR VER ARR VAR LE LR ARR AR AE RAR LS EE LR LR QE LR ANR LR RAR DER RRR UE ES SANTLELERSR Le 


OBSERVATIONS : 


SUR UNE ANTHOCHARIS CARDAMINES HERMAPHRODITE, 


Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. 


(Séance du 10 Mars 1852). 


On a déjà entretenu plusieurs fois la Société entomolo- 
gique de ces monstruosités observées chez les insectes, 
et désignées sous le nom d'kermaphrodisme. L'ordre des 
Lépidoptères en a fourni, pour sa part, un certain nombre 
d'exemples, et je puis rappeler à cet égard une notice 
publiée par Duponchel dans nos Annales, année 1835, 
surune Angerona Prunaria, dont tout le côté droit était 
celui d'un mâle, et le côté gauche celui d'une femelle. 
Cette remarquable (xéomètre offrait, de plus, cette parti- 
cularité que chacun des sexes appartenait à une variété 
différente, c’est-à-dire que le côté femelle correspondait 
au type Prunaria, et le côté mâle à la variété corylaria. 

M. Al. Lefebvre a fait paraître dans lemême volume de 
nos Annales, et à la suite de la notice dont je viens de 
parler, un mémoire fort intéressant, où il traite également 
de l'hermaphrodisme. Notre collègue énumère dans ce 

9e Série, TOME x. 21 


326 ANNALES 


travail tous les sujets hermaphrodites dont il a pu avoir 
connaissance, et je vois que, pour les Lépidoptères seule- 
ment, M, Al. Lefebvre cite quarante-sept cas différents. 


Moi-même, il y a quelques années, j'ai publié et figuré 
dans les Annales un Ziparis dispar, qui fait partie de ma 
collection, et chez lequel on peut observer un commen- 
cement d'hermaphrodisme parfaitement caractérisé. 


L'hermaphrodisme est done un fait admis aujourd'hui 
pour les Lépidoptères, aussi bien que pour les insectes 
des autres ordres. Je crois néanmoïns qu’il n’est pas sans 
iutérêt d'appeler de nouveau l'attention des lépidopté- 
ristes sur cette matière, car les sujets hermaphrodites 
connus jusqu'à ce jour sont encore assez peu nombreux 
pour pouvoir être complés, et la nature, quand elle s’é- 
carte exceptionnellement des règles immuables qu'elle 
s'est tracées, présente toujours au physiologiste une source 
inépuisable d'étude et de méditations. Le nouvel herma- 
phrodite que j'ai l'honneur de faire passer sous les yeux 
de la Société offre d’ailleurs un des plus Leaux exemples 
d'hermaphrodisme qu'on puisse rencontrer, puisqu'il 
s'agit d'une #nthocharis cardamines, espèce chez laquelle 
les sexes se traduisent extérieurement, comme chacun 
sait, par des caractères si apparents et si bien tranchés. 


On peut diviser en deux catégories les hermaphrodites 
qu'on a été à même d'observer jusqu'à ce jour. Dans la 
première, je placerai ces individus chez lesquels l’un des 
sexes domine dans une plus grande proportion que 
l'autre, tel que le Liparis dispar dont j'ai déjà parlé, telle 
encore qu'une Rhodocera Cleopatra que j'ai vue dans la 
collection Pierret. Les Lépidoptères de cette catégorie 
sont des mâles ou des femelles qui ne se rattachent à 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 397 


l'autre sexe que par une faible partie qu'ils leur ont em- 
pruntée, soit une antenne, soit une tache dans le dessin, 
soit quelque autre signe indiquant qu'il ÿ a un commen- 
cement de fusion entre les deux sexes. 


Dans la seconde classe d'hermaphrodites, au contraire, 
viendront se ranger les insectes qui participent autant 
d’un sexe que d’un autre, sans qu'on puisse dire si le sujet 
est mâle ou femelle, chacun des deux sexes ayant contri- 
bué dans une égale proportion à la formation de ces 
bizares et inexplicables individus. 


Ma Piéride cardamines appartient à cette seconde classe 
d'hermaphrodites. Les deux aïles et l'antenne du côté 
gauche sont celles d'un mâle, tandis que les deux ailes et 
l'antenne droites sont celles d'une femelle, et, comme 
chez la cardamines, les femelles sont généralement plus 
grandes que les mâles, les ailes de droite ont un plus 
grand développement que les ailes de gauche. Il n’est pas 
jusqu'à l'antenne droite qui ne soit plus longue que l'an- 
tenne gauche, et différemment colorée. On voit donc 
qu'il existe une certaine régularité dans la création de 
cet être anormal, et je ne puis donner une meilleure des: 
criptuon de ma cardamines hermaphrodite, qu'en citant ce 
que Duponchel disait de sa Géomètre prunaria : « ce sont 
deux moitiés de Papillon, chacune d'un sexe différent, 
qui sembleraient avoir été collées ensemble dans le sens 
de leur longueur, depuis la tête jusqu'à l'anus, sans 
qu'il soit possible d'apercevoir la suture qui réunit ces 
deux moitiés. » 

On a remarqué que, dans la création des sujets herma 
phrodites, la nature avait une forte propension à porter 
le sexe d à droite, et, chez les quar.nte-scpt hermaphro- 


328 ANNALES 


dites Lépidoptères dont parle M. AT. Lefebvre, presque 
tous sont d à droite, et 9 à gauche. Je ferai observer qu'il 
en est différemment chez ma cardamines. 

Je regrette de n'avoir pu trouver de détails sur un 
cas d’hermaphrodisme observé chez la même Piéride par 
M. Westwood, de Londres. 

M. Boisduval dit, en parlant de l’hermaphrodisme, 
dans son introduction au Species général des Lépidop- 
tères (Suites à Buflon), que jusqu'à présent il n'a jamais 
vu un seul individu chez lequel il y eût fusion complète 
des caractères du mâle et de la femelle, que l'anatomie 
interne démontre que chez ces individus monstrueux il 
existe d’un côté un ovaire, et de l’autre la moitié de l’or- 
gane mâle, mais que ces parties sont atrophiées et im- 
propres à la reproduction. Il est fächeux que je n'aie pas 
eu mon hermaphrodite, lorsqu'il fut pris; j'aurais pu 
alors, en détachant l'abdomen, étudier à l’aide du mi- 
croscope la disposition interne des organes sexuels. 
Cet examen serait impossible aujourd'hui. L'insecte est 
complètement desséché, et je sacrifierais, sans utilité 
pour la science, une pièce fort intéressante que je tiens 
beaucoup à conserver. Mais, à l'appui de l'opinion 
émise par M. Boisduval, savoir qu'il n'y a jamais fusion 
entière des sexes chez les hermaphrodites, je puis citer un 
fait qui est venu à ma connaissance personnelle. Il con- 
cerne un hermaphrodite du Bombyx tau, que je possède 
également dans ma collection. Ge Bombyx est, à l'exté- 
rieur, un hermaphrodite complet, tout mâle d'un côté, 
tout femelle de l'autre. La disproportion qui existe dans 
la dimension des ailes devait rendre ce Lépidoptère tout 
à fait impropre au vol, et je sais qu'au moment où il fut 
trouvé, plusieurs mâles voltigeaient à l'entour, attirés 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 329 


sans doute par cette émanation sexuelle qui n'échappe 
point à l’odorat si subtil des insectes, sens qui, chez cer- 
tains Hétérocères de la tribu des Bombycides, a atteint 
un tel degré de perfection, qu'on voit souvent les mâles 
franchir des distances considérables pour se rapprocher 
des femelles, guidés seulement par leur odorat. 

L'Anthocharis cardamines hermaphrodite, dont il est 
question dans cette note, a été prise aux environs de 
Chartres, il y a deux ou trois ans, et faisait partie de la 
collection de M. Marchand, qui est maintenant réunie à 
la mienne. 


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Anthocharis cardamines hermaphrodite, # du côté 
gauche, et & du côté droit. 


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ANNALES DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 331 


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NOTICE 


SUR UN NOUVEAU GENRE DE DIPTÈRES DE LA FAMILLE 
DES PuripaRes, TRIBU DES PHTHIROMYDES , SOUS LE 


NOM DE ME GISTOPOD 4 (M. Pizarmi). 


PAR M. J. MACQUART. 


(Séance du 14 &vril 1852.) 


Le petit insecte, objet de cette notice, présente dans 
son organisation extérieure, la seule que nous ayons pu 
observer, les caractères de la famille des Pupipares, et 
particulièrement de la tribu des Phthiromydes et du 
genre Nyctéribie, qui l'a constituée jusqu'a présent. La 
tête insérée verticalement au bord antérieur du thorax; 
la bouche accompagnée de deux palpes; l'abdomen sans 
articulations et à tégument coriacé; l'ongle unique des 
tarses, mais divisé en deux crochets arqués du même 
côté; enfin l'absence des ailes : tous ces diagnoses lui sont 
communs avec les Nyctéribies. Je dois dire que, ne pos- 
sédant qu'un seul individu, que je n'ai pu me décider à 
sacrifier, il m'a été impossible de découvrir les parties de 
la bouche, si bien décrites pour les Nyctéribies dans 
l'excellent travail de M. Westwood. 

En regard de toutes ces ressemblances entre le genre 
Nyctéribie et l’insecte qui nous occupe, voici les diffé- 
rences que ce dernier m'a présentées : les palpes sont 


332 ANNALES 


composés d'une partie basilaire et d'une soie terminale 
divergente. L'emploi du microscope ne m'a laissé aperce- 
voir ni les antennes, ni les yeux, à la vérité rudimen- 
taires, que M. Westwood a signalés dans les Nyctéribies. 
Je me persuade cependant qu'ils existent dans le petit 
insecte dont il s’agit, et que, si je ne les ai pas vus, je 
dois encore l'attribuer aux ménagements que j'ai gardés 
pour la conservation de l'individu. Les tarses sont courts; 
le premier article, au lieu d’être long, très grêle, arqué 
et, en apparence, articulé comme dans les Nyctéribies, : 
présente des dimensions médiocres; les suivants sont 
courts ; les cuisses et les jambes postérieures sont exces- 
sivement longues. 

Ces différences, peu nombreuses, mais fort considé- 
rables, me paraissent motiver l'établissement d'un nou- 
veau genre dans la tribu des Phthiromyies, à laquelle cet 
insecte est intimement uni, surtout par la conformation 
et l'insertion anormale de la tête, et, de plus, par la ma- 
nière de vivre en parasite sur les Ghauve-souris. 

Je dois la communication et la connaissance de cet in- 
secte à M. Pilate, de Lille, entomologiste distingué, qui 
réside depuis plusieurs années au Mexique, où il a re- 
cueilli un grand nombre d’espèces nouvelles, surtout dans 
l'ordre des Coléoptères. 

Je donne au genre que je forme le nom de Megisto- 
poda, qui exprime la longueur des pieds, et à l'espèce qui 
en est le type, celui de M. Pilate, qui l'a découverte. 


Genre Megistopoda, Nob. 


Palpes à partie basilaire verticale, assez courte, cylin- 
drique; soie terminale assez longue, formant un angle 
droit avec sa base, et dirigée en avant. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 333 


Thorax muni de soies en avant. 

À bdomen elliptique. 

Pieds antérieurs courts : intermédiaires un peu al- 
longés : postérieurs très longs; hanches et trochanters 
assez épais; cuisses garnies de quelques soies en dessus, et 
de petites pointes en dessus et en dessous; jambes nues, 
cuisses antérieures et intermédiaires un peu renflées : 
postérieures très longues, ainsi que les jambes; tous les 
tarses courts. 


Mecisroropa Pizarer, Nob. (PI. 4, N° IV. 


Flavida, femoribus anticis sulcatis. 


Long. 0,004. D'un jaune pâle et grisâtre. Tête garnie 
de petites soies. Abdomen d’un gris-brunâtre. Pieds d'un 
jaune plus pâle; cuisses antérieures et intermédiaires à 
sillon longitudinal : postérieures un peu renflées au mi- 
lieu ; jambes de la même longueur, grêles, un peu arquées 
en dedans; ongles noirs. 

M. Pilate l'a trouvé à Tepea, dans l'Etat de Tabasco, 
au Mexique, sur une Chauve-Souris rousse. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 335 


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NOTES 
SUR L’ANATOMIE DES INSECTES. 


Par M, ALEXANDRE LABOULBÈNE. 


( Séance du 14 Janvier 1852. ) 


Depuis deux ans j'étudie l'organisation intérieure des 
insectes, et j'ai pu examiner quelques espèces encore non 
disséquées, ou dont l'anatomie est restée obscure malgré 
les travaux si recommandables de nos maîtres. En m'a- 
venturant sur ce terrain scabreux, « sur ce vaste champ 
hérissé de ronces vivaces, »suivant l’expression de M. Léon 
Dufour, je ne me suis pas dissimulé les difficultés des re- 
cherches, les erreurs que je m'exposais à commettre. Tou- 
tefois, animé d'un sincère amour de la science et appelant 
à mon aide toute l’acuité de ma vue, j'ai, sans préventions, 
cherché à voir ce qui est; j’ai contrôlé ensuite avec soin 
ce que j'avais rencontré sous le scalpel et je le transcris 
dans ces simples notes. 


OTHOPTÈRES. 


Gryllus domesticus.— En disséquant le Gryllus domesticus 
L. j'aitrouvé chez cet insecte, contrairement à ce que pen- 
sait Rhamdor, un foie exactement pareil à celui que M. 


330 ANNALES 


Léon Dufour a décrit dans ses recherches sur les Orthop- 
tères (Mém. des savants étrangers vn, 336) et figuré (Aun. 
Sc. Nat. 1843, x1x, PI. 6), d'après le Gryllus campestris L. 
Ge foie est composé d'une grande quantité de tubes bili- 
aires aboutissant tous à un petit calice commun et suivi 
lui-même d’un canal cholédoque. 


Les bourses, ou plutôt les dilatations ventriculaires, sont 
au nombre de deux supérieures, latérales et assez déve- 
loppées. En les ouvrant, on les trouve plissées à leur sur- 
face interne, ainsi que M. L. Dufour l’a indiqué pour la 
Courtilière mais en outre j'ai découvert qu'elles présentent 
des endroits élevés, ovalaires et bordés d’aspérités bru- 
nâtres. Ces petits organes sont très probablement destinés 
à achever la trituration des aliments, déjà faite en grande 
partie par le gésier, car il est impossible d'admettre Jà un 
appareil sécrétoire. On ne trouve du reste jamais des vais- 
seaux biliaires couronnant les poches du ventricule chy- 
lifique des Gryllus, comme cela a lieu dans les Locustaires. 


Locustaires.— J'ai reconnu dans la Zocusta (Meconema) 
varia F. que l'insertion des vaisseaux biliaires à l'extré- 
mité inférieure du ventricule chylifique n'est point exac- 
tement verticillée, mais a lieu par deux houppes latérales. 
C'est un fait nouveau d'insertion biliaire, qui doit pren- 
dre place à côté de celui que M. L. Dufour a signalé et 
figuré pour l'E phippigera, dont le foie s’abouche dans le 
canal intestinal par cinq faisceaux distincts. (Voy. Ouv. 
cité 350 et Ann. Sc. Nat. 1843, xx, 147. PI. 6, fig 1). 


J'ai constamment rencontré dans les Locustaires l'extré- 
mité des vaisseaux du foie accollée aux dilatations supé- 
ricures du ventricule chylifique, mais ces extrémités 
mont toujours paru y adhérer sans s’y ouvrir en aucune 
facon. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 337 


La femelle du Decticus verrucivorus L., disséquée avec 
soin, m'a permis de constater que les annexes du conduit 
vaginal sont bien séparés (1) comme l'indique M. L. Du- 
four. Ils consistent en un corps réniforme à parois épais- 
ses et en un tube distinct fort allongé. J’ai découvert des 
spermatozoïdes dans le premier organe qui a son insertion 
rapprochée de l'ovaire, et dans le second, dont l'insertion 
est plus inférieure, je n ai pas constaté de tube inclus corné, 
mais de simples parois comme aux vaisseaux biliaires, 
par exemple. 

Je me contente, en ce moment, de prendre boune note 
de ces faits anatomiques dont je discuterai la physiologie 
dans un prochain travail sur les annexes du conduit va- 


pue dans l'appareil génital femelle des insectes de tous 
es ordres. 


CoLÉOPTERES. 


Staphylinus olens.— J'ai déjà annoncé à la société que le 
gésier du S. olens K. était garni à son intérieur de séries 
de poils sans lames cornées, M. Aubé a, de son côté, cons- 
taté le même fait. 

M. L. Dufour a indiqué la coloration rouge fort remar- 
quable de l'enveloppe testiculaire chez le S. punctatissimus 
(Ann. Sc. Nat. 1825, vi, 164), mais il ne fait pas mention 
de la couleur des testicules des autres espèces qu'il a dissé- 
quées. J'ai constamment trouvé à l'enveloppe de ces or- 
ganes, au pérididyme,une belle couleur rose dans le S.olens 
et je dois ajouter que si je ne suis pas parvenu à démêler 
la véritable structure tubuleuse (ou en grappe?) des testi- 


(1) La figure 31 de la planche 3 (ouvrage cité) représentant l’ap- 
pareil génital femelle de l'Acanthus Italicus, rend assez bien compte 
de cette disposition. 


338 ANNALES 


cules j'ai constaté qu'ils renfermaient dans leur intérieur 
une prodigieuse quantité de spermatozoïdes. 


Enfin l'appareil des sécrétions excrémentitielles du S.olens 
m'a toujours paru (sur dix individus au moins) composé 
de deux vésicules séparées, oblongues, en forme de cornue 
à goulot court. Une seule fois j'ai cru trouver un tube sé- 
créteur, mais je me suis convaincu que c était un conduit 
biliaire qui venait adhérer au sommet de l’un des organes 
par un bout recourbé en hameçon. Si je nelisais pas (Ann. 
Sc. Nat. 1826, vin, 17), « le vaisseau sécréteur unique(il 
y a cependant deux réservoirs distincts) a un tube inclus 
etune enveloppe bien constatée » je serais tenté de croire 
qu’un vaisseau biliaire en a imposé à M. L. Dufour. De 
nouvelles recherches me paraissent nécessaires pour dé- 
cider cette question. 


Elatérides. — M. L. Dufour m'a recommandé d'étudier 
attentivement dans les femelles des Ælater de grande 
taille l'organe si extraordinaire qu'il a décrit et représenté 
(Ann. Sc. Nat. ur, 223 PI. x1 fig. 3.) comme pouvant être 
unc glande spéciale, fournissant les matériaux d'un cocon 
pour préserver les œufs de linsecte. J'ai disséqué toutes 
les femelles d’Ælater que j'ai pu me procurer, surtout cel- 
les de l’£. murinus L. maïs je suis encore loin d’avoir 
une opinion arrêtée à ce sujet. Je puis toutefois ajouter 
un fait de détail à ce que M. L. Dufour a vu le premier. 
C'est que, si l’arbuscule de la glande sébacée? de l'Elater 
murinus Q a généralement des dilatations triangulaires 
(Voy. les figures Ann. Sc. Nat. PI. xvn fig. 8 du tome 
vi, 1825) j'en ai vu plusieurs néanmoins qui étaient qua- 
drangulaires, en forme de rectangle assez allongé. 


Le tube digestif de l'£later murinus a été parfaitement 
décrit et figuré par M. L. Dufour, je n’ajouterai qu'une 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 339 


ligne a ce qu'il en a dit: cet insecte a un gésier dont l’in- 
térieur est garni de quatre doubles séries de poils assez 
espacés. 


Anobium et Dermestes. — T. J'ai signalé à la Société, en 
1849, que dans l’Ænobium abietis K. je n'avais su trouver 
que six vaisseaux biliaires et depuis j'ai mentionné dans le 
Bulletin que sur deux Ænobium tesselatum F., obligeam- 
ment donnés par M. Aubé, j'avais constaté de la manière la 
plus évidente l'existence de six vaisseaux hépatiques. Ces 
vaisseaux étaient d’un jaune verdâtre, peu variqueux. 

Sur huit nouveaux individus de la même espèce donnés 
par M. Rouzet ou que j'ai recueillis moi-même, j'ai re- 
trouvé exactement le même nombre de vaisseaux et j'ai 
maintenant acquis la certitude que les Ænobium n'ont 
réellement que six vaisseaux hépatiques comme beaucoup 
d’autres coléoptères et ne forment point une exception 
unique par un foie à huit vaisseaux. 

Jusqu'à présent le mode de terminaison des vaisseaux 
biliaires m'avait échappé. Etaient-ils libres à leur extré- 
mité et en cœcum flottant, ou bien <se réunissaient-ils 
pour se porter dans la partie inférieure du tube digestif? 
J’aitrouvé, à ma vive satisfaction, la solution du problème. 
Il m'a été permis de constater de la manière la plus évi- 
dente que les vaisseaux biliaires se portent près du ren- 
flement cœcal de l'intestin et que là, ils ne s'ouvrent pas 
dans ce même intestin, mais seulement soulèvent sa tuni- 
que externe, formant d'abord un bourrelet et se termi- 
nant insensiblement en cœcum. 

1] faut avoir poursuivi des heures entières une dissec- 
tion ardue en contrôlant chaque coup de ciseaux, chaque 
déchirure de membranes par l'examen à la plus forte loue 


et au microscope pour bien comprendre les joies que pro- 
cure un pareil résultat. 


310 ANNALES 


Du reste, j'avais déjà trouvé dans V4. abretis et signalé 
dans nos Annales (1849, 313), l'existence d’un corps 
ovoïde où les vaisseaux biliaires semblent se rendre, corps 
placé à la partie inférieure de l'intestin. Il s'agissait très 
probablement d’une fausse insertion de ces vaisseaux. On 
le voit clairement le fait de la terminaison des tubes hé- 
patiques en vaisseaux aveugles, ou en cœcum se confirme 
de plus en plus, alors même que ces tubes paraissent 
s'ouvrir dans l'intestin d'une manière évidente. Voy. 
dans les Ann. Se. Nat. 1840, x1v, 231, la découverte de 
ce fait important par M. L. Dufour. 


J'ai à peu près vu les organes génitaux des Ænobium 
qui sont encore à décrire. Les testicules des & sont com- 
posés d’une vingtaine de tubes spermatiques, ovales, al- 
longés, aboutissant tous au sommet d’un canal déférent. Il 
m'a paru y avoir deux paires de vésicules séminales lo- 
bulées. 

J'ai compté de vingt à vingt-quatre gaïnes ovigères 
pour chaque ovaire de la femelle. Elles renfermaient cha- 
cune un œuf assez gros et deux à trois autres très petits 
superposés. J'ai constaté l'existence 1° d'une utricule en 
forme de trèfle ou trifoliée à parois épaisses et de couleur 
cornée annexée à l’oviducte, et 2° d'une autre utricule mu- 
nie d’un canal excréteur également annexée au conduit 
des œufs. 


IT. Il est impossible de mieux décrire le tube digestit 
des Dermestes que M. L. Dufour ne l’a fait pour le D. lar-- 
darius L. et le D. undulatus, Brahm.; tesselatus Oliv. 
J'ai éprouvé un véritable bonheur en retrouvant dans 
le D. Frischi, Kugel. (ancien D. vulpinus des auteurs) 
la fidèle représentation des figures données dans les 
Annales des Sciences naturelles (1834, I, pl. 2, fig. 1. 2). 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 341 


J'ai vu parfaitement les six bourses à la partie supérieure 
du ventricule chylifique, seulement, dans cette espèce 
qu’on n'avait point encore disséquée, elles sont propor- 
tionnellement plus courtes que dans le Dermestes larda- 
rius. Le filet brun cornéde l'intestin existe aussi. 

L'ovaire du D. Frischit @ m'a paru renfermer douze à 
quinze gaînes ovigères. J'ai bien vu une utricule cornée, 
annexée à l'ovaire, et pourvue d'un tube replié inséré sur 
elle-même. 


Phytllopertha horticola. —Les testicules des mâles des Sca- 
rabèrdes sont formés par une réunion variable de capsules 
spermatiques ayant un pédicelle comme les feuilles peltées 
de la capucine (Tropæolum majus). On peut voir dans les 
Annales Sc. Nat. (1825 T. VI. PI. VIL.) que ces capsules 
sont parfaitement arrondies, 

J'ai trouvé une disposition différente sur la Pkyllopertha 
horticola L. Chaque capsule spermifique m'a paru dentelée 
sur les bords par vingt-quatre petites entailles, ou, en 
d’autres termes, elle représente la coupe médiane d'une 
mûre à vingt-quatre grains. 


PBruchus cisti F. — Le ventricule chylifique de cet 
insecte n'est point lisse comme celui des autres Zruchèles, 
car je l'ai trouvé hérissé de longues papilles comme celui 


de la plupart des Charansonites (ouv. cité. 1825; 1V, 103). 


Cliysomélines. — T. J'ai reconnu dans la Galleruca 
tanaceti L. l'exactitude de la figure et de la description 
données par M. L. Dufour, j'ai de plus constaté l'existence 
d'un gésier renfermant dans son intérieur six courtes 
rangées de poils très écartés et peu nombreux. 

Voici la description des organes génitaux femelles de cet 
insecte qui n'ont pas encore été décrits, à ma connaissance, 

2° Série, TOME x. 22 


342 ANNALES 


Les ovaires se composent chacun de cinquante à soixante 
gaînes ovigères uni ou biloculaires, courtes, remplies 
d'œufs jaunes; elles sont insérées sur un calice ovale très 
considérable, de telle sorte que chaque ovaire ressemble 
assez à un fruit de conifère dont les écailles seraient pro- 
longées : le col des calices est très court. L’oviducte ou va- 
gin est assez allongé, épais, et il a pour annexes: {° une 
utricule à parois épaisses, cornées, munie d’un canalexcré- 
teur. Celui-ci est commun à l’utricule et à un vaisseau 
terminé en cœcum, pourvu d'un tube inclus et dont les 
fonctions doivent être liées à celles de l’utricule; 2° d'un 
autre vaisseau enroulé sans tube inclus inséré sur l'oviducte 
bien au dessous du premier canal excréteur. J'ai constaté 
que l'utricule cornée renfermait des spermatozoïdes et le 
vaisseau à parois simples, des corpuscules d’un aspect 


graisseux. 


IL. Plusieurs Crysomela Banksüi F.quim'ontété appor- 
tées vivantes de Bordeaux, ne m'ont offert rien de particu- 
lier dans leurs organes digestifs, à part un gésier à six ran- 
gées de poils intérieurs; mais c’est sur elles que j'ai été té- 
moin pour la première fois de l'existence des spermatozoïdes 
dans cet annexe de l’oviducte qui se présente ordinaire- 
ment dans les coléoptères sous la forme d'un petit réservoir 
cornéo-membraneux pourvu d'un vaisseau (renfermant 
lui-même un tube inclus); ce vaisseau terminé en cæœcum 
s'ouvre directement dans le réservoir ou tout au moins il 
est en communication avec lui par le tube excréteur. J'ai 
vu des milliers de spermatozoïdes s’agitant dans le canal 
excréteur de l’utricule dont je viens de parler et passant 
par les félures de la même utricule cornéo-membraneuse 
brisée entre deux lamelles de verre sous le microscope. 


Le nombre des gaines Gvigères est de vingt à vingt-cinq 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 343 


au moins, le calice est grand, aplati et il supporte ces gai- 
nes à la manière du réceptable des fleurs synanthérées. 
(Comparez avec les figures 6 et i1, a de la PI. XX. An. 
SC. INat. 1829, E.-VI.) 


Coccinelles. — Les Cocinella 7-punctata Li que jai 
disséquées m'ont offert un gésier très petit qu'on distingue 
déjà dans la planche donnée par M. L. Dufour, quoique le 
texle n’en fasse pas mention. Si on l'ouvre avec soin on le 
trouve constitué par quatre rangées de poils disposés en 
écusson dont les pointes inférieures forment une valvule, 
Le ventricule chylifique lisse, sans papilles. est dilaté en 
haut, excavé pour recevoir le gésier; en bas il préserte un 
tubercule pour l'insertion des vaisseaux biliaires. J'ai bien 
vu ceux de ces vaisseaux qui au nombre de deux sont plus 
courts et plus pâles que les autres. 

Je n'ai pas encore démêlé le mode d'arrangement des 
organes génitaux de cette Coccinella. 


HYMÉNOPTÈRES. 


La forme des parties qui constituent l'appareil du venin 
chez beaucoup d'insectes hyménoptères est curieuse à étu- 
dier. Swammerdam a fait connaître l’aisuilion dentelé des 
abeilles, M. L. Dufour dans ses recherches anatomiques 
(Ouv. cit. Pag. 410 à 418) a consacré un chapitre spécial 
à l'appareil vénénifique, et il a divisé les aiguillons des 
hyménopières, en ceux qui sont dentelés en fer de flèche 
ou armés de dents dirigées en arrière et en ceux qui sont 
lisses sur leurs bords et vers la pointe, mais il n'indique 
point la forme spéciale dans l’article traitant de chaque fa- 
mille en particulier. Aucun naturaliste, à ma connaissance, 
n'a cherché la raison physiologique de la présence ou de 


341 ANNALES. 


l'absence de ces dentelures; je crois être arrivé à une solu- 
tion raisonnable, au moins en ce qui concerne l’aiguillon 
du groupe des Sphégides. 

En étudiant à Agen au mois de juin 1850 une espèce 
d'4mmoplile très probablement la sabulosa F., je trouvai 
un aiguillon parfaitement lisse dans toute l'étendue des 
bords. Un grossissement de 400 et de 509 diamètres ne 
montrait pas la moindre dentelure. Or, comme j'avais dis- 
séqué l'Ammophile devant un de mes amis et que j'avais, 
d'après l'analogie de l’aiguillon des Abeilles et des Scolies, 
annoncé un dard à dentelures, je fus singulièrement dé- 
sappointé. Ma préocupation ne cessa que lorsque, réfléchis- 
sant au genre de vie des Sphégides et de l'Ammophile en 
particulier, je me rappelai que ces hyménoptères fouis- 
seurs, après avoir creusé un petit terrier, vont à la recher- 
che d'insectes vivants pour nourrir les larves qui sortiront 
de leurs œufs. Ils percent de leur aiguillon la proie qu’ils 
capturent et celle-ci est tuée par l'inoculation du venin 
qui en même temps la préserve de toute putréfaclion. Ce 
dernier fait, si insolite, si piquant, est mis hors de doute 
par les travaux de M. L. Dufour sur le Cerceris bupres- 
ticida(1) d'Audouin etsur l'Odynerus spinipesE . Or, il faut 
si l’Æmmophile prend dix, vingt insectes, qu'il les pique 
tous et par conséquent qu'il retire son aiguillon à chaque 
fois. Cet organe est pour lui, non seulement une arine 
contre les ennemis qu'il peut avoir (Voy.Ann. Sc. Nat. 
1841, xv. 353 et suiv.) à redouter mais surtout un ins- 
trument nécessaire; indispensable pour assurer l'existence 
des larves destinées à propager son espèce. Que serait-il 
arrivé si l'aiguillon eut été dentelé ? Il serait resté dans 
les parties molles comme celui de l’Æbeille qui a piqué, et 


{1} Voy. Ann. Sc. nat. 1841, XV. 352 et suiv. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 345 


cette mutilation aurait entraîné la mort de l'insecte ou 
bien, dans le cas de survivance, l'aurait privé d’un organe 
indispensable, 

Il me paraît donc évident que les hyménoptères dont 
l'aiguillon est une arme exclusivement défensive, ont 
ce même aiguillon dentelé, disposé de manière à pénétrer 
profondément dans les chairs, mais aussi très difficile à 
retirer pour l’insecte qui vient de faire usage de cette arme. 
Au contraire les hyménoptères dont l’aiguillon est un dard, 
un instrument, qu'on me passe le mot, inoculateur avant 
d'être une arme défensive, doivent avoir cet aiguillon 
lisse. 

J’appelle l'attention des entomologistes sur le fait que 
je viens de signaler et dont je poursuivrai l'étude. 


Je dois ajouter, relativement à l'anatomie del Æmmophile 
que j'ai parfaitement constaté six ganglions nerveux abdo- 
minaux dont les trois derniers sont très rapprochés mais 
néanmoins distincts. J'ai, en outre, noté quatre gaines 
ovigères pour chaque ovaire, par conséquent la femelle de 
cet insecte aurait un ovaire constitué comme les Bombus, 
Xylocopa et Chrysis et non commeles Bembex, Crabro et 
Philanthus. Youtefois comme M. L. Dufour admet des 
ovaires à trois gaînes aux Sphégides, je ferai de nouvelles 
dissections qui pourront seules me faire persister dans ma 
manière de voir. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Je dois à l'extrême obligeance de M. Bellier de la Gha- 
vignerie d’avoir pu disséquer le rare lépidoptère suivant 
éclos chez lui et qu'il ma donné. Je rapporterai à sa 
description ce que m'ont offert les autres insectes du 
même ordre que j'ai étudiés. 


Thaïis hypsipyle K. polyxena Hubn. — Tube digestif. 


346 ANNALES 


Je n'ai pas pu voir les glandes salivaires. Le tube digestif 
a un œsophage allongé à la partie supérieure duquel s’ac- 
cole l'extrémité antérieure du vaisseau dorsal. On trouve 
latéralement sur cet œsophage un canaï qui aboutit à une 
véritable panse assez dévelop- pée (estomac de succion de 
Siébold). 

Le ventricule chylifique commence après l'insertion 
du canal de la panse, sans gésier et sans rétrécissement 
marqué. Il est parfaitement lisse, et à son extrémité infé- 
rieure existe un bourrelet pour l'insertion de six vaisseaux 
hépatiques, jaunâtres, flottants, terminés en cœcum et qui 
convergent de manière à s'ouvrir par deux vaisseaux cho- 
lédoques seulement. L'intestin grêle qui suit est très étroit, 
le rectum s’est trouvé, au contraire, très développé, fort 
ample, encore rempli de cette matière rougeâtre que les 
lépidoptères rendent en grande abondance après être 
parvenus à leur dernier état. 

:. Le tube digestif a une fois et demie environ la longueur 
du corps de l’insecte, et le rectum ou le cæœcum est super- 
posé à l'intestin grêle, comme cela arrive constamment 
dans les larves des Scarabéides(Oryctes, Cetonia, ). 

Le tube digestif des Pieris cratægi L., Acherontia atropos 
L., de l’A#rctia urticæ Esper et de l'Amphidasis hirtaria L. 
m'a paru différer très peu du mode que je viens de signaler 
dans la Thaïs. Je n'ai su voir une panse que chez | 4che- 
ronlia atropos dont le ventricule chylifique était plissé 
transversalement dans l'individu que j ai eu sous les yeux. 
Tous les autres lépidoptères signalés avaient six vaisseaux 
biliaires flottants à leur extrémité, réunis à deux canaux 
cholédoques, tous enfin présentaient un rectum ou cœ- 
cum? énormément distendu. Gette partie de l’intestin 
m'a paru garnie d'une appendice, d'une espèce d'éperon 
dans l’Æcherontia atropos et l'Ærctia urticæ. Etait-ce une 
disposition accidentelle? 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 347 


Vaisseau dorsal. Je n'ai rien vu nettement sur les con- 
nexions de cet organe, soit à son extrémité antérieure ou 
postérieure, soit avec les vaisseanx afférents qu'on lui a 
donnés. 


Organes génitaux males. J'ai assez bien vu ces organes; 
9 , . . . 
j ai trouvé que chez la Pieris cratægi, le Satyrus mægera L., 
le Polyommatus phlæas L. et l’Æcherontia atropos, les deux 
testicules étaient réunis en un seul corps; il était rose chez 
le Satyrus, vert chez le Polyommatus. J'ai constaté qu'ils 
renfermaient dans l’_4. atropos et le S. mægera de beaux 
spermatozoïdes. 


Organes génitaux femelles. La Thaïs et tous les-autres 
lépidoptères que j'ai énumérés m'ont offert constamment 
quatre gaines ovigères à chaque ovaire. Elles sont dispo- 
sées en trés long chapelet décroissant, con'ournées ou en- 
tortillées d'une façon désespérante quand'il faut les étaler. 
Une ligament suspenseur d'une ténuité extrême les ter- 
mine et les réunit. Leur couleur varie suivant celle des 
œufs qu'elles renferment. Le calice ovarien n'offre rien de 
particulier; le col qui lui fait suite s’est trouvé assez peu 
allongé dans les espèces que j'ai vues; le vagin ou oviducte 
qui succède à leur réunion est épais, museulo-membraneux ; 
j'ai entrevu les annexes de ce conduit. Chez la Thaïs, il 
existe d'abord 1° une petite poche à parois épaisses et un 
conduit terminé en cœcum dont les connexions exactes 
m'ont échappé; 2° un organe symétrique formé par deux 
vésicules réunies ayant ensemble la forme d'une samaridie, 
du fruit de l’érable par exemple, terminées par un tube 
fermé en cæcum. Les deux vésicules réunies à leur base 
avaient un seul eonduit excréteur et étaient d’un jaune de 
chlore. J'ai retrouvé la disposition de deux vésicules dou- 
bles, jaunâtres, unies par un connectif, avec un seul canal 


348 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


excréteur et terminées par un tube dans l'Amphidasis hir- 
taria. Ge dernier tube examiné avec soin se terminait en 
deux ou trois cœcums. 


Système nerveux. Incomplètement reconnu. Dans Ja 
Thaïs hypsipyle, Pieris cratægt, AÆcherontia atropos 1 y 
avait quatre ganglions abdominaux séparés les uns des 
autres. 


DiprÈères. 


Presque toutes les femelles des Diptères ont pour an- 
nexes du conduit de leurs œufs des organes qui doivent 
être distingués en deux catégories. 

La première catégorie comprend des vésicules ou orbi- 
celles dont lenombre varie de une à trois; elles sont rondes 
ou à peu près rondes, noires ou noirâtres; d’une consis- 
tance cornée, constituées par une petite boîte ou capsule 
enveloppée d'un tissu plus mou et transparent. Ces vési- 
cules ont un conduit éfférent droit ou flexueux renfermant 
un tube inclus, épais et une enveloppe extérieure exten- 
sible et plissée. La deuxième catégorie est constituée par 
deux organes pairs, deux bourses, deux utricules à col 
allongé ou presque sessiles, parfois deux arbuscules ra- 
meux. 

Je me contente de signaler ici que j'ai constamment 
trouvé dans les Muscides des genres Calliphora, Musca 
et Sarcophaga les orbicelles remplies de spermatozoïdes le 
plus souvent vifs et remuants dans le champ du micros- 
cope. Ces spermatozoïdes manquaient chez des 9 vierges, 
écloses chez moi et dont j'avais parqué les pupes. 


— D PE CE—— 


Î Ta 


ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 349 


D BAB UE LA LE LS ELA VA UE LE LD LE EVE LR LEE LE LE LEE LE US LE LA VE US LE LU UEUI LE LE LE VEUVE UE VU LS AS VE ULULUL VO 


NOTICE MONOGRAPHIQUE 


sur le genre TRACHYSONES, de Ia tribun des 
LANEANRES, suivie de la description de cinq 
espèces nouvelles de CRIODIONS : 


Par M. LUCIEN BUQUET. 


(Séance du {1 Février 1852.) 


Bien que, dans son travail intitulé : Nouvelle classifica- 
tion de la famille des Longicornes, M. Audinet-Serville 
ait donné les caractères du genre qui nous occupe (1), j'ai 
cru devoir cependant, et dans l'intérêt de ceux de nos 
collègues qui n'ont pu se procurer les premiers volumes 
des Annales, fort rares aujourd'hui, les reproduire ici, 
sauf quelques légers changements. 


Genre Tracaysomus, Serville. 


- Corps convexe, ailé, rugueux et tuberculeux en dessus. 

Tête ayant sa face antérieure allongée, front vertical, 
aplati. 

Antennes sétacées, distantes à leur base, velues en 


(1) Annales de Ia Société entomologique de France, 1'° Série, 
Tome IV, année 1839, p. A0. 


2° Série, TOME x. 23 


350 ANNALES 


dessous, plus courtes que le corps; de onze articles; le 
premier, mince à la base, subitement renflé en massue à 
l'extrémité; le second court, presque cylindrique ; le troi- 
sième long et légèrement arqué; les suivants allant en 
diminuant jusqu'au dernier. Labre grand, transversal. 
Mandibules aplaties, larges et pointues au bout. Palpes 
maxillaires allongés, dépassant le labre, à dernier article 
plus grand et pointu au bout. Palpes labiaux courts. 

Prothorax mutique latéralement, cylindrique, peu ou 
pas rétréci antérieurement ; son disque inégal. Prosternum 
non saillant. Ecusson grand, semi-circulaire. 

Elytres coriaces, portant généralement deux et même 
quatre bosses ou éminences tuberculeuses, un peu plus 
larges à la base qu'à l'extrémité, arrondies et mutiques au 
bout; angles buméraux saillants. 

Pattes courtes, fortes, un peu comprimées; cuisses lé- 
gérement en massue, Tarses moins longs que les jambes, 
élargis, à dernier article terminé par deux crochets 
simples. Abdomen ovale, large, moyennement convexe, 
composé de cinq segments. 


Description des espèces. 
1. T. FRAGIFER. 


Curtus, fuscus ; thorace subspinoso; elytris apice cristatrs. 
Antennis flavo-annulatis. 


Serville. Annales de la Société entomologique de 
France, t. 4, p. 40. (1845). 

Castelnau. Hist. nat. des Insectes Coléoptères, tom. 2, 
p. 482 (1). 


(1) C'est à tort que cet auteur range parmi les Trachysomus les 
espèces suivantes : T. gibber, Dej., Serville ; adspersus, Dej., 
Castel., et cristatus, Perty, Ces insectes appartiennent évidemment 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 351 


Lamia fragifera, Kirby. Trans. Linn. vol. 12, a cen- 
tury of insect. p. 440, N° 82. 

Trachysomus monstrosus, Dej. Gatal. p. 369. (1837). 

Longueur, 17-19 millim.; largeur, 7-9 millim. 


Corps couvert d’aspérités, d’un brun foncé nuancé de 
gris, de roux et de noir. Mandibules de cette dernière 
couleur. Labre non échancré, couvert de poils jaunâtres. 
Corselet convexe, inégal en dessus, avec une bande noire 
transversale, arquée, et une tache fauve en losange à la 
base, coupées toutes deux dans le milieu par une ligne 
jaune. Ecusson fauve, arrondi au bout. Elytres plus 
larges de moitié que le corselet à la base, un peu rétrécies 
en arrière, à angles huméraux arrondis, et près desquels 
s'élève un monticule ou bosse de forme sphérique, com- 
posé de tubercules agglomérés ; non loin de leur extré- 
mité, près du bord externe, se trouve une petite élévation 
couverte de poils ras qui fait saillie en dehors. Pattes et 
dessous du corps variés de noir et de brun, à l'exception 
des tarses et de l'abdomen qui sont fauves. 


Cet insecte se trouve au Brésil, où il n’est pas très 
rare. 


2. T. ecErnas, Buquet. 
(PIC7 ie) 


Modice-elongatus , rufo-ferrugineus. Thorace lateribus 
elytrisque apice flavescentibus. ÆAbdomine pedibusque rufo- 
variegalis. 

Longueur, 26 millim.; largeur, {2 millim. 
au genre Hypsetomus de Perty, Delect. animal artic., p. 96, ou au 


genre Hypsioma de Serville, Annales de la Société entomologique 
de: France, année 1835, p. 38. 


392 ANNALES 


Corps d'un brun-chocolat mat. Mandibules noires, 
Corselet cylindrique, inégal, orné sur les côtés de lignes 
jaunes interrompues, avec une large bande longitudinale 
fauve au milieu. Ecusson de cette dernière couleur, 
arrondi au bout. Elytres plus larges de moitié que le cor- 
selet à la base, convexes, aplaties en arrière, à partir du 
milieu, ayant chacune deux bosses ou monticules tuher- 
culeux, le premier situé comme dans l'espèce précédente, 
le second placé un peu au-dessous; ce dernier est suivi 
d'une bande noire transversale et sinueuse. Enfin, on 
voit près du bord externe, faisant saïllie en dehors, une 
plate-forme ornée de poils fauves qui se confondent avec 
la partie inférieure des élytres qui est de la même cou- 
leur. Pattes et dessous du corps nuancés de brun et de 
fauve. 

Get insecte, qui est unique dans ma collection, se dis- 
tingue ces autres espèces du genre, tant par les quatre 
bosses qu'il porte sur le dos, que par l’aplatissement de 
ia partie inférieure des élytres. Il paraît être fort rare au 
Brésil, où il a été trouvé par M. Dreux. 


3. T. camezus, Buq. 


(PIE 7, fg:12.) 


Modice- elongatus, rufus, thorace lateribus. Elytris, pe- 
dibusque albo-variegatis. 


Long. 25 millim.; larg. {1 millim. 


Corps d'un rouge de brique, couvert çà et là d'atomes 
blancs. Mandibules noires. Labre légèrement échancré et 
couvert de poils. fauves. Tête et corselet ornés latérale- 
ment de petits dessins blancs. Ecusson arrondi, avec une 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 353 


ligne jaune transversale. Elytres plus larges de moitié que 
le corselet à la base, un peu rétrécies en arrière, à angles 
huméraux blanc de lait, près desquels se trouve une bosse 
ou éminence tuberculeuse et ponctuée. Cette ponctuation, 
d’abord très marquée, s'étend, en s'atténuant toutefois, 
jusqu’au milieu du dos. Enfin, une bande transversale, 
sinueuse, d’un rouge assez vif, avec un liseré blanc en 
dessus, se trouve aux deux tiers environ de leurlongueur, de 
même que l’on voit, comme dans les espèces précédentes, 
et près de l'extrémité du bord externe, une petite éléva- 
tion qui fait à peine saillie en dehors. Pattes et dessous 
du corps d’un rouge de brique, parsemé d’atomes blancs, 

Cet insecte se trouve à Cayenne; il m'a été communi- 


qué par M. Guérin-Méneville. 


4. T. promeparIus, Buq. 


(Pl 7fig.08) 


Modice elongatus, albo-griseus. Capite, thorace elytrisque 
basi lacteo-maculatis. Abdomine pedibusque [lavo-varie- 
galts. 


Long. 26 millim ; larg. 11 millim. 


Corps d’un gris-cendré. Mandibules noires. Labre non 
échancré. Tête et corselet ornés latéralement de lignes 
blanchâtres. Le dernier inégal en dessus. Ecusson arrondi 
au bout et couvert d'une pubescence jaunâtre. Elytres 
plus larges de moitié que le corselet à la base, un peu 
rétrécies en arrière, à angles huméraux d’un blanc de lait, 
près desquels se trouve une éminence ou bosse tubercu- 
leuse, non ponctuée, On voit, comme dans le 7. camelus, 
une bande transversale étroite, sinueuse et rougeûtre, 


304 ANNALES 


ainsi qu'une petite élévation, près du bord externe, qui 
fait à peine saillie en dehors. Pattes et dessous du corps 
d'un gris-jaunâtre. 

Cet insecte, unique dans ma collection, a été trouvé en 
Colombie par M. Saïint-A mand-Rostaine. 


». T. cissosus, Buq. 


(PI. 7, fig. 4.) 


Elongatus, croceus; thorace vitlis duabus elytrisque 
macula transversa nigra. 


Long. 22 millim.; larg. 9 millim, 


Corps allongé, d’un blanc-jaunâtre mélangé de gris. 
Mandibules noires. Labre non échancré, couvert de poils 
fauves. Tête ornée par devant d'un dessin imitant assez 
bien une étoile tronquée, précédée de cinq taches d'un 
noir velouté, dont trois au sommet disposées en triangle. 
Corselet inégal, bords latéraux blanc de lait, avec deux 
bandes longitudinales noires qui se prolongent en arrière 
en décrivant une courbe, et se rejoignent sur les élytres 
au-dessous de l’écusson. Ce dernier, d'un jaune-fauve, est 
arrondi au bout. Elytres pluslarges de moitié que le corselet 
à la base, à peine rétrécies en arrière, à angles huméraux 
peusaillants, près desquels se trouve une éminence ou bosse 
tuberculeuse; plus bas, aux trois quarts environ de leur 
longueur, on voit une bande noire, étroite, sinueuse, de 
laquelle s'échappent, en dessous, deux petites lignes de 
inème couleur. Enfin, il y a près de l'extrémité, qui est 
d'un brun clair surmonté d'une tache triangulaire plus 


foncée, une petite élévation bien distincte qui fait à peine 
saillie en dehors. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 355 


Cet insecte, unique dans ma collection, et l’un des 
plus remarquables du genre, a été trouvé au Brésil par 
M. Dreux. 


Genre Criodion. 


1. C. Frisraamezn, Buq. 


(PL. 7, fig. 5.) 


Elongatum ; capite thoraceque nigro-piceis. Elytris fusco- 
niidis, vittis duabus undatis pallidis. 


Long. 68 millim.; larg. 17 millim. 


Tête et corselet d'un noir de poix mat. Le dernier, 
inégal et couvert de rides, a au sommet deux tubercules 
arrondis, très saillants, au centre desquels se trouvent 
deux petites côtes qui, écartées à la base, se réunissent à 
chaque bout et forment ainsi un V renversé. Antennes pu- 
bescentes, d'un brun-marron clair, avec les deux premiers 
articles seulement noirs et ponctués. Ecusson assez grand, 
couvert de poils d'un gris-verdâtre luisant et couchés en 
arrière. Elytres allongées, d’un brun-marron foncé et 
brillant, plus larges de moitié que le corselet à la base, à 
peine rétrécies en arrière, presque parallèles, arrondies à 
l'extrémité, et munies d'une petite épine au bord sutural, 
avec une large bande longitudinale, sinueuse, d’un jaune 
paille. Dessous du corps et pattes d'un brun-marron assez 
clair et brillant, à l'exception des genoux qui sont noirs. 

Je dois ce bel insecte à M. le baron Jules Feisthamel, 
qui a bien voulu me le sacrifier, bien qu'il fût unique 
dans la collection de feu M. son père. 1l a été trouvé à 
Cayenne par M. Tardy de Montravel , officier supérieur 
de la marine. 


396 ANNALES 
2. GC. scuzrricozre, Buq. 


Modice-elongatum , nigro-piceum , thorace quadrato , 
profunde punctato. Elytris fuscis, minutissime punctatis. 


Long. 35 millim.; larg. 10 millim. 


Tête assez forte, d'un bran foncé, finement ponctuée 
avec une petite côte longitudinale au sommet. Antennes 
de la couleur de Ja tête, couvertes d'un duvet gris assez 
épais à partir du quatrième article. Corselet d’un noir 
luisant, un peu plus long que large, couvert de gros points 
enfoncés très rapprochés, qui le font paraître rugueux, 
avec une plaque lisse, longitudinale, étroite près de la 
base, et un sillon transversal profond, précédé d'un 
bourrelet à l'extrémité. Ecusson arrondi au bout, entié- 
rement couvert de poils d’un gris-cendré. Elytres d’un 
brun-marron luisant, très finement pointillées, moyen- 
nement longues, presque parallèles, tronquées et munies 
de deux petites épines, situées, l'une sur le bord sutural, 
l'autre sur le bord marginal. Dessous du corps et pattes 
d’un brun foncé. 

Cet insecte a été trouvé en Colombie. 


3. CG. mivirrarum, Buq. 


2 r- OT $ rc SAT TT NJa, 
Curlum ; capite thoraceque nigro-piceis, punctatis. Ely- 
tris fuscis, vittis duabus longitudinalibus rufrs. 


Long. 2{ millim.; larg. 7 millim. 


Corps ramassé, d'un brun-marron presque noir et bril- 
Jant. Tête petite, finement ponctuée. Corselet un peu 
plus long que large, convexe, un peu renflé et rugueux 
sur les côtés, avec quelques gros points enfoncés et irrégu- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 357 


liers au sommet. Ecusson très finement pointillé, entouré 
de poils fauves assez rares. Elytres courtes, plus larges 
d’un tiers que le corselet à la base, arrondies à l’extré- 
mité, finement pointillées, avec une large bande longitu- 
dinale d'un fauve tournant au rouge, qui n'atteint ni la 
base ni l’extrénité. Dessous du corps et pattes d'un brun 
foncé, avec les cuisses rougeûtres. 


Cet insecte se trouve au Brésil. Il m'a été donné par 


feu M. Melly. 


4. GC. mopesrum, Buq. 


Elongatum, fuscum, pilosum ; thorace quadrato, tuber- 
culato. Elytris parallelis, obsolete punctatis. 


Long. 36 millim.; larg. 10 millim. 


Corps allongé, d'un brun foncé. Tête assez forte, avec 
une petite côte longitudinale au milieu, en arrière des 
antennes. Celles-ci plus courtes que le corps, entièrement 
couvertes de poils gris, ainsi que le corselet. Ce dernier, 
aussi long que large, un peu rétréci à la base et à l’extré- 
mité, est couvert de rugosités moins marquées sur les 
côtés, avec cinq tubercules inégaux et aplatis dans le 
milieu. Écusson très petit, couvert de poils gris-cendré. 
Elytres allongées, parallèles, arrondies et légèrement 
tronquées à l'extrémité, finement pointillées et parse- 
mées de poils fauves dans toute leur longueur, avec une 
petite épine au bord sutural. Dessous du corps et pattes 
velus, particulièrement sur la poitrine. 


Get insecte, unique daus ma collection, se trouve au 
Brésil, 


358 ANNALES 
5. C. ANcusrarum, Buq. 


Angustatum, fuscum, pilosum. Elytris parallelis, apice 
rotundatis. Abdomine rufo. 


Long. 32 millim.; larg. 8 millim. 


Corps trés allongé, d'un brun-marron, entièrement 
couvert de poils gris très serrés. Tête assez forte, avec 
une petite côte longitudinale peu saillante au sommet, en 
arrière des antennes. Celles-ci couvertes également de 
poils gris, sont un peu moins longues que le corps, et poin- 
tillées à la base. Corselet plus long que large, inégal et 
ridé en dessus. Ecusson grand, terminé en pointe. Élytres 
très longues, un peu plus larges que le corselet à la base, 
arrondies à l'extrémité, avec une petite épine au bord 
sulural. Dessous du corps et pattes d’un brun foncé; seg- 
ments abdominaux rougeatres. 

Get insecte se trouve au Brésil; il m'a été donné par 


M. Ii. Jekel. 


Liste des espèces décrites dans ce mémoire. 


Genre TRACHYSOMUS, Genre CRIODION. 
T, fragifer. . . page 350. CG. Feislhameli. . page 355. 
—elerhas, ". . .: . 854... — sculpticalle 1: + 356. 
= CAMELUS., =, 8e … +. 00% —— DIVULEQUNL. 800, 
— dromedarius.  . , 353. — modestum. ,. . . 357. 
— gibbosus. . , . ,. 35h. — angustatum. . . , 358. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 359 


DAS ASUS 6 0 RSR SR VERS LR RAR LR LE LR LS L RAR US SAR ARS VER US RRE LE LELS VE LS SEUL US LE ARRS LEUR ER EAAS LE LS 


OBSERVATIONS ENTOMOLOGIQUES 


SUR DIVERS INSECTES RECUEILLIS A MADAGASCAR. 
(3° Partie (1).) 


Coléoptères nouveaux. 


PAR M. LE DOCTEUR CH. COQUEREL. 


(Séance du 8 Janvier 1851.) 


1. CicinpeLza FaLLax, Coquerel. (PI. 9, fig. 1.) 


Obscure-viridis supra, cyaneo-nitens infra ; capite 
magno; prothorace subcylindrico ; elytris utrinque sex 
gutlis lunula apicalique albidis ornatis, creberrime punc- 
tatis, interstitiis obscuro purpureïs ; pedibus antennisque 
æneo-micantibus. 


Long. 7; larg. 2 millim. 


Téte d'un vert-doré pourpre obscur, et un peu rugueux 
sur le vertex; des lignes élevées très fines, parallèles et 
concentriques autour des yeux; chaperon jaune, lisse ; 
mandibules fortes, d’un vert doré ; ainsi que les palpes 
et les antennes. 


Prothorax presque cylindrique, un peu renflé au mi- 
lieu, une ligne médiane longitudinale, et d’autres trans- 


(1) Voyez, 2° Série, Tome VI (1848), page 177 et 27». 


360 ANNALES 


versales vers les bords antérieur et postérieur, la dernitre 
beaucoup plus marquée ; quelques poils blanchâtres épars 
sur les côtés; vert doré latéralement, pourpre obscur en 
dessus. 


Elytres presque parallèles, s’élargissant un peu au-delà 
de leur milieu, se terminant brusquement en pointe 
mousse; angles huméraux un peu relevés. Sur chacune, 
une petite tache humérale blanche, très nettement cir- 
conscrite, quatre taches pareilles disposées obliquement : 
les deux premières avant le milieu, les deux autres peu 
après, une cinquième située un peu avant l'extrémité, 
assez près du bord externe ; une petite bordure de même 
couleur, très mince, à l'extrémité, Les élytres sont, en 
outre, criblées de très petits points enfoncés très serrés, 
et les intervalles sont eux-mêmes ponctués avec une 
finesse extrême; le fond des trous paraît d’ur vert obscur, 
et les intervalles d'un pourpre obscur. 


Dessous du corps et pattes d'un vert doré très brillant. 
Pattes très fines, assez longues. 

Cette jolie espèce fait partie de la collection de M. Che- 
vrolat, il n’en existe qu'un seul individu, qui provient 
de Madagascar. Par son faciès, elle rappelle beaucoup cer- 
taines espèces de l'Inde. 


2. Eurvpera Mormozycoines, Coquerel. (PI. 9, fig. 2.) 


Nisra, planata; thorace cordato; elytris planiusculis 
striatis, maculd communi, postica, bi-ocellata, rubra, or- 
natis ; thoracis angulis anticis, elytrorum margine, corpore 
subtus, pedibusque rubris. 

Long. 11; larg. des élytres 6 millim. 


Tete noire et lisse en arrière, rugueuse et rougeâtre en 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 364 


avant, très rétrécie entre les yeux, offrant au milieu une 
impression longitudinale. Yeux globuleux, noirs, an- 
tennes et partie de la bouche, fauves. 


Prothorax cordiforme, très rétréci, et transversal en 
arrière, ses angles latéraux rebordés, brunâtres, arrondis 
et proéminents en avant; ses angles postérieurs tronqués ; 
une ligne enfoncée au milieu, une seconde arquée en 
avant; de chaque côté deux impressions latérales, et une 
troisième près de la base ; quelques stries transversales 
au milieu. 


Elytres beaucoup plus larges que le prothorax, et sé- 
parées de ce dernier par un étranglement très prononcé ; 
très régulièrement elliptiques, rebordées, un peu cor- 
vexes au milieu, leur marge externe dilatée au milieu et 
très plane; offrant neuf stries très régulières, et le com- 
mencement d'une dixième près de la suture; la strie la 
plus externe est interrompue par de gros points enfoncés, 
d'où partent des poils jaunätres très minces et très longs; 
l'extrémité de chaque élytre est sinueuse, échancrée, et 
munie à sa partie interne, près de la suture, d'une épine 
très forte, à laquelle viennent aboutir les deux stries les 
plus internes. La couleur des élytres est d’un noir mat, 
avec quelques reflets en arrière, la marge brunâtre, et 
munie de deux taches plus claires. En arrière, près de la 
suture, une tache commune rougeâtre, oblongue, trans- 
versale, marquée de chaque côté d’un point noir; cette 
tache se continue jusqu'à l'extrémité de l’élytre et jusque 
sur les épines, en prenant une teinte beaucoup plus 
foncée. 


Dessous du corps fauve, avec une teinte plus foncée sur 
les segments thoraciques. -& 


Pattes minces, allongées, d’un fauve clair, une forte 


362 ANNALES 


échancrure à la partie antérieure et interne des jambes 


antérieures. 
De Madagascar. Collection de M. Chevrolat. 


Cette jolie espèce se distingue facilement de ses congé- 
nères par sa forme générale, les taches de ses élytres et la 
couleur de ses pattes. Parmi les £wrydera décrites dans 
la Monographie de MM. Gory et Laporte, les £. armata 
et sublevis seules offrent des taches rouges, mais les pattes 
sont noires dans ces espèces, et la disposition des taches 
est tout à fait différente : au nombre de trois sur chaque 
élytre dans la première, communes et trilobées dans la 
seconde. Toutes les autres espèces sont noires, et beau- 
coup plus allongées que celle que nous décrivons aujour- 
d'hui. 

Les Eurydera sont très communes à Madagascar, elles 
vivent sous les écorces et courent avec une vitesse ex- 
trême. L’étranglement de leur prothorax, leur forme 
aplatie, la dilatation plus ou moins prononcée de leurs 
élytres, et probablement aussi leur genre de vie, les rap- 
prochent jusqu'à un certain point du Mormolyces, analogie 
singulière signalée par M. Chaudoir, et que nous rappe- 
lons aujourd'hui, en donvant à notre espèce le nom d’£Z, 
mormolycoides. 


3. Porvysoruris Auro-cLAvATA, CGoquerel. (PI. 9, fig. 4.) 


Aureo-æncea; capite punctato, rugoso, thorace profunde 
medio sulcato; elytris striato-rugosis, post medium dila- 
tatis, sex maculis pilosis ochraceis ornatis. 


Long. 32; larg. du prothorax à sa base, 10 1/2; larg. 
des élytres au-delà de leur milieu, 14 millim. 


Tête grande, d'un bronzé obscur, avec des reflets dorés ; 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 363 


au côté interne des yeux, un sillon assez profond, garni 
d’une pubescence jaunâtre; au milieu, une ligne enfoncée, 
bordée de deux espaces ponctués et rugueux sur le 
vertex, presque lisses en avant. Yeux bruns. 


Prothorax presque droit et peu rétréci en avant, bi- 
sinueux en arrière, un peu dilaté sur les côtés, ses angles 
postérieurs obtus. ‘Très fortement rugueux, toutes les 
rugosités couleur d'or bruni, les espaces lisses d’un bronzé 
plus obscur. De chaque côté, près des angles antérieurs, 
un disque bombé, lisse, d'un noir-bronzé. Un large sillon 
médian couvert de gros points enfoncés et épars, ses bords 
rugueux et relevés. 


Ecusson petit, déprimé, finement ponctué. 


Elytres plus étroites que le prothorax à l'origine, s'é- 
largissant immédiatement, mais n'atteignant leur plus 
grande largeur qu'après la moitié, s’atténuant ensuite 
assez rapidement, l'extrémité obtuse, munie d'une pointe 
peu aïgüe à sa partie interne. Le fond des élytres est d’un 
bronzé-violet assez obscur, couvert d'impressions ru- 
gueuses irrégulières, d'or bruni; il présente des lignes 
élevées plus irrégulières près de la suture et dans les en- 
vivons de l'écusson; deux lignes principales parcourent 
un peu obliquement toute la longueur de l’élytre; vers 
l'extrémité, le long du bord externe, trois grandes taches 
peu régulières, profondes, couvertes de poils très serrés 
d'un jaune d'ocre; quelques taches beaucoup plus petites 
placées sans ordre entre les précédentes. 


Dessous du corps d'un bronzé doré plus brillant qu'en 
dessus, très rugueux ; un espace lisse cuivreux, très bril- 
lant au milieu du prothorax; les autres segments thora- 
ciques cuivreux, entièrement rugueux ; les segments 
abdominaux offrent sur les côtés et la ligne médiane des 


364 ANNALES 


espaces lisses d'un bronzé obscur, avec des reflets 
bleuâtres. 
Pattes fortes, d’un bronzé obscur, les tarses vert doré. 


Ce beau Buprestide provient de Tintingue (Mada- 
gascar), il fait partie de la collection de M. Guérin- 
Méneville,. 

Il doit être placé auprès des P. Luczoti, Guér. (calceata- 
Klug,), et aureo-pilosa, Guérin (Goudotii, Klug). 


4. Pozysoruris PyrorPycA, Coquerel. (PI. 9, fig. 5.) 


Obscure ænea suprà; capite thoraceque rugosis; elytris 
rugosis profunde striatis, quatuor maculis luteo-pilosis or- 
natis ; corpore sublus pedibusque cupreo purpureis; pygidio 
purpureo. 

Long. 29; larg. 10 millim. 

Tête rugueuse, enfoncée dans le prothorax ; antennes 
grêles, d'un vert-bronzé. 

Prothorax fortement rugueux, beaucoup plus large 
que long, presque quadrangulaire, les angles antérieurs 
arrondis; relevé et gibbeux au milieu; bi-sinueux en 
arrière. Les rugosités d'un bronze doré obscur, les espaces 
lisses qui les séparent, d’un pourpre violet. 

ÆEcusson ponctiforme, avec deux gibbosités lisses. 

Elytres plus larges que le prothorax à leur base, pres- 
que parallèles jusque au-delà de leur milieu, s'atténuant 
ensuite assez brusquement vers l'extrémité, celle-ci 
échancrée, garnie de poils. Elles présentent chacune dix 
à douze stries, formées par de gros points enfoncés, plus 
distincts vers la suture ; les intervalles des stries sont for- 
tement élevés et rugueux. Sur chaque élytre, deux espaces 
enfoncés, oblongs, garnis de poils serrés d’un blanc- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 365 


jaunâtre, situés le long du bord externe, le premier avant, 
et le second après le milieu; entre eux, un troisième peu 
prononcé. La couleur des élytres est d'un bronzé doré 
obscur, avec les espaces lisses et relevés d'un pourpre- 
violet plus obscur que sur le prothorax. 


Dessous du corps beaucoup plus brillant que le dessus, 
ponctué et fortement rugueux, les rugosités d'un cuivreux 
doré, les espaces lisses d’un pourpre très brillant; un 
espace parfaitement lisse et très brillant, de cette dernière 
couleur, situé sur le milieu du dernier segment abdo- 
minal. 


Paties simples, assez grèles, d’un bronzé-pourpre, 
plus obscur en dessus. 


Habite Madagascar. De la collection de M. Chevrolat. 


Pour ses formes ramassées, il se rapproche de cette 
division des Polybothris intermédiaires à ceux dont le 
facies rappelle les Capnodis, et ceux qui, par leur aspect 
général}, ont tant d’analogie avec les Cassides. Il doit donc 
être placé auprès du 2. quadricollis, Gory, et des espèces 
voisines. 

À propos des Polybothris à facies de Cassides, je signa- 
lerai une nouvelle analogie entre des insectes de groupes 
si différents. Tous les Buprestides qui présentent cette 
forme arrondie perdent, après leur mort, la brillante 
couleur dont leurs élytres sont ornées; les reflets métal- 


liques ne conservent leur éclat que sur le dessous du 
corps: 


5. Pozysoraris anaLis, Chevrolat (Psiloptera). 


Ce Buprestide a été décrit et figuré par M. Chevrolat, 
en 1833, dans le Magaz. de Zool., cl. 9, p.601. En 1837, 
2° Série, TOME x. 2 


366 ANNALES 


MM. Laporte et Gory l'ont décrit et figuré de nouveau, 
sous le nom de BZ, auro-maculata, dans la Monogr. des 
Buprest., vol. 1, p. 60, pl. 15, f. 77. Le nom de M. Che- 
vrolat étant le plus ancien, doit avoir la priorité; cet 
auteur avait rapporté provisoirement son B. analis au 
genre Psiloptera, maïs je crois que c'est un vrai Polybo- 
thris. 

Il est encore très rare dans les collections ; je l'ai pris 
moi-même dans la forêt de Nossi-Bé; l'individu que j'ai 
recueilli est bien plus grand que celui décrit par M. Che- 
vrolat, il se rapporte d’ailleurs parfaitement aux descrip- 
tions et aux figures de l’analis et de l'auro-maculata, et 
n’en difière que par sa grandeur. Il se trouve aujourd hui 
dans la collection de mon ami, M. Léon Fairmaire. 


6. Onrycres Rapama, Coquerel. (PI. 10, fig. 1, 2.) 


Piceo-brunneus ; occipite in cornu longissimum postice 
reflexum erecto ; prothorace antice excavato, lateraliter 
utrinque tuberculato, rugosoque; in medio cornu bilobo 
antice porrecto, alteri altiore ; elytris ovatis levigatis, sub- 
tiliter punctatis, lined suturali punciata, tibiis anticis ex- 
terne tridentatis. 


Long. 60 millim.; larg. 28 millim. 
Long. de la corne occipitale, 25 millim. 
Hauteur du prothorax, 30 millim. 


Couleur. D'un brun de poix en dessus. 

Tête armée d’une corne très longue, recourbée en ar- 
rière, quadrangulaire et large à sa base, arrondie et plus 
mince à son sommet, lisse et brillante, un peu rugueuse 
en arrière, avec quelques points enfoncés en avant. Cha- 
peron échancré, Yeux grands, divisés en partie par un 
rebord marginal. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 367 


Prothorax échancré sinueusement en avant; ses angles 
antérieurs proéminents ; arrondi et marginé sur les côtés, 
sinueux en arrière ; très lisse et profondément excavé en 
avant dans sa première moitié. Sa moitié postérieure 
élevée en forme de corne, très large à la base, l'extrémité 
plus étroite, aplatie‘transversalement, et proéminente en 
avant, le sommet bilobé; plus élevée que celle de la tête, 
vers laquelle elle s’avance, très lisse et brillante. De la 
base de cette corne partent de chaque côté deux côtes 
lisses, un peu élevées, surtout l’antériesure, celle-ci se 
termine à un tubercule proéminant, se porte de côté et 
se termine à une carène latérale. L'espace qui sépare la 
côte latérale du bord postérieur du prothorax est profon- 
dément rugueux, ainsi que celui qui la borne en avant et 
la sépare du tubercule latéral ; ces rugosités se réunissent 
à celles qui se trouvent le long du bord latéral du thorax. 
Une excavation rugueuse existe encore de chaque côté, 


$ 
en dedans de la côte antérieure, 


ÆEcusson ponctué, un peu rugueux en avant, 


Elytres de la largeur du bord postérieur du prothorax 
à leur base, presque parallèles, arrondies à l'extrémité, 
bosselées à l'angle huméral, légèrement rebordées sur les 
côtés; une ligne de points enfoncés assez irréguliers le 
long de la suture; leur surface couverte de très petits 
points enfoncés peu visibles, et offrant là de trois ou 
quatre lignes enfoncées peu marquées. 

Dessous du corps d'un brun foncé rougeâtre, lisse et 
brillant; des poils roux le long du bord des segments 
abdominaux ; un bouquet de poils très longs autour de 
l'anus. 

Pattes très robustes. Jambes aplaties : les antérieures 
avec trois dents très fortes le long du bord externe, et un 


368 ANNALES 


ongle à l'extrémité interne ; l'extrémité des autres, munie 
de quatre dents en dehors, et de deux ongles articulés en 
dedans. — Les tarses inanquent. 

Cette magnifique espèce, si remarquable par l’analogie 
qu'elle présente avec certaines Scarabées, a été trouvée 
dans Ja forêt de l’île de Nossi-Bé, par mon collègue et 
ami, M. Vesco. Deux autres médecins de la marine, MM, 
Raoul Leroy et Cotterel, en ont pris plusieurs individus 
dans la mème localité. 

L'individu qui m’a servi de type pour cette description 
provient de la collection de M. Géhin, entomologiste dis- 
tingué de Metz, qui a bien voulu m'adresser cet insecte 
par l'entremise de M. Chevrolat, et m'autoriser à le 


décrire. 
7. Orvcres RANAVALO, Coquerel. (PI. 10, fig. 3.) 


Piceo-brunneus ; occipite in cornu postice reflexum, pro- 
thoractis carind altius, erecto ; prothorace levissimo latera- 
liter rugoso, anticè excavato, carind medid transversa ; 
erectä, truncalä, excavatd ; elytris levigatis subtiliter punc- 
tatis, line& suturali tribusque alteris impressis; tibüs an- 
ticis externe tridentairs. 

Long. 45 millim.; larg. 20 millim. 

Long. de la corne occipitale, 18 millim. 

Hauteur du prothorax, 16 millim. 

Longueur du somment de la carène, 10 millim. 

Couleur. D'un brun de poix plus foncé en dessus. 

Tête armée d'une corne longue, recourbée en arriére, 
très rugueuse, lisse à sa base, à sa partie postérieure. 

Prothorax sinueux en avant et en arrière, rebordé sur 
les côtés, ses angles antérieurs tronqués et proéminents; 


mm 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 369 


très lisse et excavé profondément en avant; très rugueux 
sur les côtés; à son milieu, relevé en forme tronquée, 
échancrée à son sommet, excavé en avant; de chaque 
côté, en arrière, un espace lisse, élevé; un sillon profon- 
dément rugueux le long de son bord postérieur. 

Elytres lisses, orbiculaires, un peu renflées après leur 
milieu, couvertes de points enfoncés très petits et très 
serrés, moins serrés et plus gros près de l'écusson; celui- 
ci très rugueux; ligne suturale très marquée en avant, se 
perdant en arrière; sur chaque élytre, trois lignes en- 
foncées peu distinctes. 

Paltes armées d’épines, disposées comme dans l’espèce 
précédente, mais moins puissantes. 

La femelle est un peu plus petite que le mâle, et en 
diffère surtout par la forme du corselet et de la tête. La 
corne occipitale est très courte, très rejetée en arrière. 
Le prothorax présente en avant une excavation peu con- 
sidérable, lisse au milieu, trés rugueuse sur les côtés, 
contournée en arrière par un bord relevé, légèrement 
échancré au milieu, qui remplace la grande carène sail- 
lante du mâle. Toute la partie située derrière ce bord (les 
deux tiers postérieurs) est gibbeuse au milieu, très ru- 
gueuse, surtout sur les côtés, lisse seulement en arrière. 

Les élytres et les pattes sont comme chez le mâle, mais 
les épines sont moins fortes. 

Cette espèce provient de Madagascar; le mâle et la 
femelle se trouvent dans la collection de M. Guérin- 
Méneville. 


8. Onycres simiar, Coquerel. (PI. 10, fig. 4.) 


Piceo-brunneus ; occipite in cornu gracile postice re- 
flexum erecto ; prothorace levissimo, antice utrinque exca- 


370 ANNALES 


vatione rugosé ; post medium carin& paululum erect& , 
urinque excavat& ; elytris levigatis, subtiliter punctatis; 
tibris anticis externe tridentatis. 


Long. 46 millim.; larg. 18 millim. 
Long. de la corne occipitale, 11 millim. 
Hauteur du prothorax, 10 millim. 
Sommet de la carène, 8 millim. 


Couleur, D'un brun de poix plus foncé en dessus. 


Tête armée d’une corne plus courte que dans les précé- 
dents, moins recourbée en arrière, lisse en avant, un peu 
rugueuse sur les côtés, son sommet excavé en arrière. 


Prothorax arrondi sur les côtés, et rebordé, ses angles 
antérieurs échancrés latéralement, et présentant en de- 
dans une excavation rugueuse; lisse et excavé en avant. 
Au-delà de son milieu, une large carène élevée occupant 
transversalement toute sa largeur, la partie élevée de cette 
carène un peu tuberculeuse, coupée transversalement, 
puis échancrée de chaque côté, et donnant naissance à 
une côte élevée qui s'avance en avant, est lisse en dehors, 
et présente en dedans une petite fossette longitudinale 
rugueuse. Le long du bord postérieur, un sillon profond, 
lugueux. 


Elytres plus étroites et moins élargies que dans les 
précédents, finement ponctuées, la ponctuation moins 
serrée près de l'écusson, celui-ci rugueux; ligne suturale 
s'éloignant un peu de la suture vers le milieu; trois lignes 
enfoncées peu apparentes sur la surface. 

Paites, comme dans les précédents. 

Je ne connais pas la femelle. 


De Madagascar. Collection de M, Guérin- Méneville. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 371 


9, Orvcres coLonicus, Coquerel. (PI. 10, fig. 6.) 


Piceo-brunneus; occipite erecto in cornu valde incurvum, 
prothoracis carind paululum altius ; prothorace levissimo, 
antice utrinque rugoso; carind ante medium erecta ; biloba, 
utrinque excavatione rugosd ; elytris punctatis , suturd 
depressä ; tibiis anticis externe tridentatis. 


Long. 31 millim.; larg. 15 millim. 
Hauteur de la corne occipitale, 10 millim. 
Hauteur du prothorax, 9 millim. 


Couleur. D'un brun de poix plus foncé sur la tête et le 
prothorax, plus clair en dessous. 


Téte armée d'une corne très arquée, rugueuse, surtout 
sur les côtés, lisse en arrière, un peu plus élevée que le 
sommet de la carène du prothorax. 

Prothorax beaucoup plus étroit en avant qu’en arrière, 
la moitié postérieure des bords latéraux arrondie, l'anté- 
rieure échancrée; échancré et lisse en avant, rugueux sur 
les angles antérieurs. Un peu avant son milieu, il se re- 
lève sous la forme d'une carène élevée, à sommet 
échancré et un peu saillant. De chaque côté part du 
sommet une côte élevée, qui se recourbe bientôt en ar- 
riére pour limiter un espace rugueux. Un sillon profond, 
rugueux le long du bord postérieur. 


Elytres un peu plus larges que le prothorax à leur base; 
assez renflées au-delà de leur milieu. Angles huméraux 
lisses et saillants; la suture lisse et déprimée, assez for- 
tement ponctuées, et même un peu rugueuses en dedans. 
Sur chacune, trois lignes un peu élevées et obliques, dont 
l’interne est seule bien marquée. 

Pattes comme dans les espèces précédentes. 

La femelle est un peu plus petite que le mâle, et n'en 


372 ANNALES 


diffère que par la corne occipitale devenue rudimentaire, 
et son prothorax dont la carène a presque disparu, et se 
trouve remplacée par une côte élevée à peine saillante, et 
peu ou point échancrée au milieu. 

J'ai pris plusieurs individus de cette espèce à Nossi-Bé, 
où elle est très commune. 


10. Onvcres insuzams, Coquerel. (PI. 10, fig. 5.) 


Castaneo-brunneus ; occipite in cornu gracile postice 
reflexum, erecto; prothorace antice profunde excavato 
rugosoque, post medium carina erectà bidentatà, lateraliter 
excavatione rugosd; elytris valde punctatis ; tibüs anticis 
externe quinque dentatis, subtusque dente anteriore ar- 
matis. 


Male. Long. 44 millim. à 39 millim. 
Larg. 20 millim. 
Long. de la corne occipitale, 11 millim. 
Hauteur du prothorax, 4 millim. 
Femelle. Long. 36 millim. 
Larg. 15 millim, 


Couleur. D'un brun-marron foncé, plus obscur sur la 
tête et le prothorax. 


Téte armée d’une corne arquée, mince, très rugueuse, 
lisse à sa base, en arrière. 


Prothorax beaucoup plus étroit en avant qu'en arrière, 
excavé et coupé très obliquement en avant; cette partie, 
très rugueuse et un peu pubescente antérieurement, for- 
tement ponctuée en arrière, très lisse sur les côtés. Au- 
delà de son milieu, le prothorax se relève sous la forme 
d'une carëne saillante, bidentée et un peu infléchie en 
avant, à son milieu; de chaque dent terminale part une 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 373 


côte élevée qui circonscrit l'excavation antérieure; de 
chaque côté, en dehors de cette côte, une excavation très 
rugueuse, circonscrite en avant par un bord élevé; au 
devant de ce dernier, une petite fossette profonde, ru- 
gueuse, que termine l'angle antérieur du prothorax. Le 
bord postérieur de celui-ci présente un sillon rugueux 
très profond. 


Ecusson rugueux en avant, lisse en arrière, 


Elytres un peu plus larges que le prothorax à leur 
base, peu renflées au-delà de leur milieu, très fortement 
ponctuées, et même un peu rugueuses près de la suture, 
celle-ci lisse, ainsi que les angles huméraux, qui sont 
arrondis et saillants; trois lignes légèrement élevées sur 
chaque élytre. 


Dessous du corps garni de poils roussâtres, très épars 
sous le thorax et autour des parties de la bouche. 

Les jambes antérieures diffèrent de celles de toutes 
les espèces précédentes par les dents dont elles sont 
munies. Outre les trois grandes dents externes, elles 
portent encore deux petites dentelures, situées, lune 
entre la seconde et la troisième dent principale, lautre 
après cette dernière. Leur face inférieure offre une carène 
saillante et médiane, qui se termine encore en avant 
par une dent assez forte. 

Les jambes intermédiaires et postérieures offrent la 
même disposition générale que celles des espèces précé- 
dentes; mais leur face inférieure est armée de deux 
rangées obliques de petites épines. 

La femelle est plus petite que le mâle, sa tête est armée 
d'une très petite corne tronquée. L'excavation antérieure 
du prothorax beaucoup plus petite, et bornée en arrière 
et sur les côtés par une côte élevée saillante, uni-dentée 


374 ANNALES 


au milieu, et limitée latéralement par un espace ruguenx. 
Les élytres présentent la même disposition que dans les 
mäles, ainsi que les pattes, dont les dentelures sont moins 
prononcées. 

Cette espèce se trouve à Bourbon, à Maurice et à Ma- 
dagascar. M. Guérin-Méneville poésède des individus qui 
proviennent de ces trois îles. 

Par son faciès, elle s'éloigne un peu des espèces précé- 
dentes, et les dentelures dont ses jambes sont armées 
l'en séparent, au point qu'on pourrait peut-être en former 
le type d'un genre nouveau. 


On connaît encore deux autres espèces d'Oryctes, de 
Maurice et de Bourbon, et qui se retrouvent probable- 
ment à Madagascar : lOryctes stentor, Fabr., et l'O. 
tarandus, Oliv. Is se distinguent facilement des espèces 
que nous venons de faire connaître, le premier par ses 
élytres à côtes élevées, et le second par les quatre dente- 
lures que présente le sommet de la carëne du prothorax. 
Quant à l'O. Madagascariensis , décrit en quelques lignes 
par M. Laporte (Coléopt. f. 2, p. 115), sa description est 
si courte, qu'il est impossible de reconnaître l'espèce qu'il 
désigne sous ce nom; il est probable, cependant, qu'il a 
eu sous les yeux la femelle de quelque espèce particulière, 
peut-être celle de notre colonicus. M. Guérin a figuré, 
dans l'Iconographie du règne animal de Cuvier, un 
Oryctes de Madagascar, sous le nom d’O. Chevrolatir, 
mais il pense lui-même que ce n'est qu'une variété du 
stentor. La collection du même entomologiste renferme 
encore plusieurs femelles provenant de la même région, 
et qui appartiennent certainement à des espèces encore 
inconnues. Toutes ces espèces d'Oryctes de Madagascar 
présentent, d’ailleurs, un facies tout particulier, et offrent 
une analogie singulière avec les vrais Scarabæus, dont le 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 375 


genre Oryctes n’est peut-être qu'un démembrement peu 
légitime. 


11. SrenorarsiA scapuLATA, Coquerel. (PI. 9, fig. 7.) 


MNigra, velutina; capite rugoso, clypeo inciso; prothorace 
crebre punctato, angulis lateribus posticisque rotundatis ; 
elytris ad basim prothorace latioribus, ad apicem attenuatis, 
nigris, vitta basali scutello interrupta et medio vitta trans- 
versali lateribus dilatatis flavis ; pedibus piceis. 


Long. 13 millim.; larg. 7 millim. 


Couleur. D'un noir velouté; élytres ornées de deux 
bandes transversales jaunes, l’une longeant le bord anté- 
rieur, l’autre médiane; paltes et dessous du corps d’un 
brun de poix. 


Tête ponctuée, rugueuse, noire; chaperon excavé, 
rebordé sur les côtés; antennes et parties de la bouche 
d'un brun de poix. 


Prothorax d'un noir velouté, couvert d’une ponctua- 
tion rugueuse, irrégulière ; très convexe, échancré en 
avant, ses angles latéraux et postérieurs faiblement re- 
bordés, arroudis, son bord postérieur fortement échancré 
au milieu pour recevoir l’écusson, et sinueux sur les 
côtés. 

Ecusson triangulaire, arrondi en avant, noir velouté, 
avec quelques points enfoncés. 


Elytres plus larges que le corselet à leur base, s’atté- 
nuant ensuite assez rapidement vers l'extrémité, ce qui 
leur donne un aspect triangulaire; d’un noir velouté, avec 
deux bandes d'un jaune-brun; la première longeant le 
bord antérieur, assez étroite d’abord, s'élargissant vers 


376 ANNALES 


l’écusson; la seconde, placée vers le milieu, large à sa 
partie externe, devient plus étroite en se réunissant sur la 
suture à celle du côté opposé; deux côtes élevées peu ap- 
parentes, et des lignes de points enfoncés assez irrégu- 
lières dans leur intervalle, sur chaque élytre ; extrémité 
aarondie, brunâtre. 

Pygidium comprimé, arrondi, rugueux. 

Dessous du corps d’un brun de poix, quelques poils 
jaunâtres sur le mésosternum. 


Cuisses mutiques, comprimées : jambes antérieures com- 
ques; P > J 
primées, sillonnées, munies vers l'extrémité de trois 
dents, dont la première peu marquée, et d’une épine 
; B P* OST P 
externe; jambes intermédiaires et postérieures armées de 
deux épines internes plus fortes, T'arses simples, assez 
P E PES ; 

allongés. 

Ceite jolie espèce, qui appartient à un genre particu- 
lier à Madagascar, et dont on connaissait déjà quatre es- 

9 D Ja q 
pèces : Sienotarsia vermiculata, velutina, coccinea et 
crocata, Burm (Handb. der. Ent. t. m1. p. 590 et suiv.), 
se distingue facilement de ses congénères par sa colora- 
tion toute spéciale et la grandeur de son prothorax. 
! $ E 
Elle a été trouvée à Madagascar par mon ami, M. Vesco 
$ P > > 

et fait partie de la collection de MM. Chevrolat et Léon 
Fairmaire, et de la mienne. 


12. Poconorarsus Vescoi, Coquerel. (PI. 9, fig. 6.) 


Castaneo-niger, capite punctato, clypeo profunde in- 
ciso ; prothorace nigro, punctato, nilido, lateribus fuluis ; 
scuto nigro; elytris fulvis lateribus brunneis, maculä com- 
muni nigra, duabus costis elevatis ; pedibus castanetïs, tarsis 
posticis pilosis. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 377 


Chaperon très avancé, fortement échancré, ses bords 
relevés, fortement ponctué, ainsi que la téte, un sillon 
lisse dans le milieu de celle-ci. Palpes d’un fauve-noir, 
mâchoire et lèvres garnies de poils fauves. 


Prothorax échancré en avant, très arrondi en dessus. 
Les bords latéraux relevés, un peu sinueux, les angles 
postérieurs mousses, le bord postérieur sinueux, échancré 
au milieu; ponctuation moins serrée que sur la tête, sur- 
tout au milieu, une ligne lisse en ce point, d’un brun de 
poix, ainsi que la tête; les bords latéraux fauves. 


Ecusson grand, triangulaire, allongé, noir, lisse. 


Elytres plus larges à leur base que le corselet, forte- 
ment échancrées sur les côtés, arrondies à l’extrémité, la 
suture relevée, à côtes saillantes, naissant un peu avant 
le milieu, et se réunissant avant l'extrémité ; des points 
enfoncés épars dans les intervalles, plus nombreux le 
long de la suture; d’un fauve-jaunâtre, bordées de brun ; 
une grande tache, plus ou moins triangulaire, d’un noir 
velouté, placée un peu avant leur milieu, vient se réunir 
à celle du côté opposé, touche d’une part à l'écusson, et 
se prolonge en arrière jusqu’à l'extrémité; cette tache 
n'’atteint le bord externe qu'à sa partie antérieure. Chez 
les individus bien conservés, les élytres sont couvertes, 
en outre, de petits poils noirs assez peu serrés, ces poils 
deviennent fauves vers l'extrémité; la même pubescence 
se retrouve sur le corselet. Les élytres, surtout chez les 
mäles, n'atteignent pas l'extrémité de l'abdomen, et lais- 
sent à découvert les deux derniers segments, 

Dessous du corps d’un brun de poix, moins foncé sur 
l'abdomen ; le mésothorax recouvert de poils d’un fauve 
clair. 

Pattes comprimées, grêles, allongées. Jambes anté- 


375 ANNALES 


rieures simples, les intermédiaires munies d'une épine 
interne, et les postérieures de deux, dont l’une très longue. 
Les jambes postérieures sont très comprimées, un peu 
arquées, et garnies de poils jaunâtres à leur partie in- 
terne. É 

Tarses allongés, surtout les postérieurs, qui présentent 
en dedans des poils fauves assez longs, disposés en brosse. 
Ces poils sont beaucoup plus épais et plus touffus que 
ceux des jambes. 

J'ai vu plus de quarante individus de cette espèce; les 
individus varient peu entre eux, la tache des élytres seule 
est plus ou moins étendue. 

Les femelles différent des mâles par leur largeur plus 
grande, l'échancrure latérale des élytres beaucoup moins 
prononcée, et surtout par leurs tarses postérieurs presque 
dégarnis de poils. 

Cette espèce rentre dans le genre Pogonotarsus, établi 
par M. Burmeister (Handb. der Entom. t. im. p. 548) 
pour la Cetonia plumigera, Gory et Percheron (fig. in 
Westwood. Arc. ent. 1. pl. 32), de Madagascar. Le genre 
Pogonotarsus se compose donc, pour le moment, de deux 
espèces, le P. Vescoi, dont nous venons de donner la 
description, et le P. plumiger G. et P. Ge dernier pré- 
sente, comme le nôtre, les singuliers appendices pilifères 
que nous avons signalés ; mais il s’en distingue au premier 
coup d'œil par sa couleur d’un vert-grisâtre, et ses élytres 
bordées de taches noires. 

Mon ami et collègue, M. Vesco, à qui je me fais un 
plaisir de la dédier, a pris cette intéressante Schizorhinide 
à Léven, sur la côte même de la grande île de Mada- 
gascar. Elle volait en grande quantité au-dessus de buis- 
sons épineux couverts de fleurs. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 379 


13. OxvruyreA CLOUEL, Catalogue du Museum. 


L'espèce désignée sous ce nom a été prise à Nossi-Bé, 
par mon ami, M. Cloué, lieutenant de vaisseau ; nous en 
avons pris ensemble plusieurs individus à la même épo- 
que ; cet insecte n’est pas nouveau, c'est l’'Oxythyrea 
eustalacta, Burm., qui n'est probablement lui-même 
qu'une variété locale de l’O. amabilis, Schaum, de Port- 
Natal. (Voy. une note à ce sujet. Ann. Soc. ent. de Fr. 
1848. p. 280. pl. 8. fig. 3 à 5.) 


14. ANOCHILIA REPUBLICANA, Coquerel, et HErerosomA 


COLLATA, Burm. Schaum. 


En examinant dernièrement les Cétonides de Mada- 
gascar qui font partie de la collection du Muséum, et qui 
viennent d’être l’objet d'un travail de révision, fait 
avec beaucoup de soin par M. Blanchard, j'ai retrouvé 
mon Anochilia republicana, sous le nom de {eterosoma 
collata. Les deux individus du Muséum ont été pris par 
moi à Nossi-Bé, je les avais donnés à mon ami, M. Cloué, 
qui les a envoyés ensuite au Jardin -des-Plantes avec les 
insectes qu il avait recueillis à Madagascar. M. Blanchard 
ne paraît pas avoir eu connaissance de ma description, 
publiée dans les Annales de notre Société, 1848, p. 277, 
et mon insecte me semble entièrement différent de la 
Cetonia collata de MM. Gory et Percheron, autant que 
je puis en juger par la figure de M. Schaum ({nn. Soc. 
ent. de Fr. 1844, pl. 10, f. 5). La forme du prothorax 
est entièrement différente, les angles latéraux sont ren- 
trants et obtus dans la republicana, nuls dans la collata, 
en sorte que dans la première le prothorax est beaucoup 


380 ANNALES 


moins large que les élytres en arrière, tandis que dans la 
seconde il a la même largeur que Îles élytres. L'écusson est 

troit et allongé dans l’une, large et triangulaire dans 
l’autre. Enfin, ces deux insectes ne me paraissent pas 
même devoir entrer dans la même division, le chaperon 
étant infiniment plus échancré dans mon espèce. 

M. Schaum forme pour la Cetonia collata un genre 
nouveau, auquel il assigne le nom d'Heterosoma (Ann. 
Soc. ent. de Fr. 1844, p. 390). Il regarde cet insecte 
comme la femelle de la Schizorhina Guerinit de M. West- 
wood, Arcan. Entom. vin. pl. 32. f. 2; ces deux insectes 
ont si peu d'analogie que je suis étonné de voir 
M. Schaum présenter un fait aussi irrégulier, sans l'ap- 
puyer sur aucune preuve, et je crois que, jusqu'à plus 
ample information , il ne faut l’admettre qu'avec grande 
réserve. 


15. Scmzonycna Hova, Coquerel. 


PBrunneo-testacea, pilosa ; capite punctato, clypeo emar= 
ginato reflexo ; thorace brevi, antice emarginato, postice bi- 
sinuato, lateribus rotundatis, punctato , piloso ; elytris 
ovatis punctatis, pilosis, ante medium inflatis; corpore 
subtus testaceo, pedibus antennisque ferruginetis. 


Long. 15; larg. des élytres à la base, 6 millim. 
Larg. des élytres à la partie la plus renflée, 8 millim. 


Tête d’un brun-testacé, petite, enfoncée dans le pro- 
thorax, très fortement ponctuée, couverte de poils assez 
courts; chaperon relevé, saillant, transversal, sans échan- 
crure; yeux petits, noirs; antennes et palpes ferrugineux. 


Prothorax court, échancré au devant, où il est moins 
large qu'en arrière, bisinué postérieurement , arrondi 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 381 


sur les côtés; ceux-ci rebordés et munis en avant de 
chaque, d’une petite impression rugueuse ; trés convexe, 
ponctuation moins serrée que sur la tête, couverte de 
poils jaunâtres plus longs; d'un brun-testacé plus clair 
sur les côtés. 


Ecusson assez grand, arrondi en avant, triangulaire en 
arrière, ponctué. 


Elytres ovales, de la largeur du prothorax en avant, 
s’élargissant ensuite considérablement, surtout chez les 
femelles, de manière que la partie la plus large se trouve 
au-delà de leur milieu, extrémité arrondie, portant les 
traces de trois côtes mal définies et couvertes d’une ponc- 
tuation peu serrée, sur ces points sont implantés des poils 
courts d’un jaune clair. 


Dessous du corps d'un brun-testacé plus clair qu'en 
dessus ; thorax garni d'un long duvet d’un jaune-blan- 
châtre, soyeux. 


Pattes d'un ferrugineux clair, les tarses plus foncés ; les 
jambes antérieures éviductées à leur côté externe. 

J'ai pris cette espèce, en très grand nombre, sur de 
petits buissons, à Helville (Nossi-Bé). 


16. Anecpnus Guerinu, Coquerel. 


Ellipticus convexus, viridi-nitens ; prothorace basi 
transversim sulcato; elytris cupreis, marginatis, septem 
striis punctatis, interstitiis elevatis; pedibus antennisque 
obscure æneis. 

#4 er 

Long. 24; larg. 10 millim. 


Tête d’un vert doré très brillant, couverte de très petits 
points enfoncés, une excavation légère et une ligne en- 
foncée longitudinale entre les yeux, les côtés de celle-ci 

2e Serie, Tour x. 25 


362 ANNALES 

| 
un peu rugueux, ainsi que le chaperon. Antennes et 
palpes d’un bronzé-violet très obscur. 


Prothorax très convexe, lisse, très brillant, couvert de 
très petits points enfoncés; étroit en avant, plus large 
en arrière, ses côtés relevés et arrondis; angles posté- 
rieurs aigus, rejetés en arrière, bord postérieur sinueux, 
bordé par un sillon transversal, rugueux, assez profond, 
n'atteignant pas le bord externe. 


Ecusson très petit, vert doré. 


Elytres très convexes, régulièrement elliptiques, de la 
largeur du prothorax à leur origine, mais s’élargissant 
immédiatement après , d’un rouge-cuivreux très brillant, 
les bords relevés ; munies de huit lignes de points en- 
foncés, allant jusqu'à l'extrémité, et d’une série très 
courte de points enfoncés, plus gros, près de l’écusson; 
les intervalles de ces lignes formant des côtes très sail- 
lantes. Les élytres sont réfléchies sur les côtés de l'abdo- 
men, et forment, au moment de cette réflexion, un bord 
mince et très saillant. 

Dessous du corps lisse, d'un vert doré très brillant. 

Pattes de la couleur des antennes. Cuisses obscures, 
mutiques, un peu renflées; jambes simples. Tarses un 
peu dilatés, comme spongieux en dessous. 

Habite Madagascar 

De la collection de M. Guérin-Méneville. 


Genre Tetraphyllus, Laporte et Brullé. 


Les espèces dont la description va suivre appartiennent 
au genre Tetraphyllus, établi par MM. Laporte et Brullé 
(Ann. des Sc. natur. t. xx. p. 404) (1831). Ce genre 
correspond aux Â/ÿbonotus de Dejean (Cat. p. 233) 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 383 


(1837), dont les caractères n'ont jamais été publiés; je 
suis donc forcé de conserver le nom de M. Laporte, quel- 
que vicieux qu’il me paraïsse. En effet, les antennes ne 
sont pas feuilletées comme semble lindiquer le mot 
Tetraphyllus, elles se terminent en massue oblongue, 
formée par les quatre, et même plutôt par les cinq der- 
niers articles, qui sont aplatis et plus ou moins serrés. 

Ces insectes ont la plus grande analogie avec les Ca- 
maria, dont ils ne différent guère que par leur forme 
ramassée, et souvent presque globuleuse. Comme ces 
derniers, ils vivent sous les écorces, et non dans les 
champignons comme les Diapères, et laissent exsuder 
entre les anneaux de l'abdomen et les insertions des pattes 
un liquide d’une âcreté extrême. 


Première division. Corps plus ou moins globuleux. Un 
sillon longitudinal sur le front. — Massue des antennes 
à articles plus ou moins lâches. (Z'etraphyllus, où Hybo- 
notus proprement dits. 


17-1. Terrapnyzius ronmosus, Laporte et Brullé (Mo- 
nog. Diaper. Ann. Sc. nat. t. xxin1. p. 406) (1831). 


Camaria brevis ; Klug, Insect. v. Madag. N° 137. 
(1833). 
Hybonotus globosus, Petit, Dej. Cat. (1837). 


Niger, subnitidus; subtilissime punctatus; capite linea 
longitudinali profunde impresso ; abdomine tenuissime ru- 
2050, haud punctato; tarsis subtus ferrugineo-subvillosis ; 
elytris profunde striatis, viridi-æneis, nitidis, strid utrèn- 
que ad scutellum abbreviatu. (Laporte et Brullé.) 

Cette espèce varie pour la taille, de 15 à 18 millim., et 
pour la couieur, d'un bronzé-vert foncé ou cuivreux bril- 


384 ANNAËES 


lant. J'en ai pris plusieurs individus, sous des écorces, 


dans l’île de Marotte, baie d'Antongil (Madagascar). 


Il se trouve dans la plupart des collections de Paris. 


18-2 TerraraxLLus Miriricus, Coquerel. (PI. 9, fig. 8.) 
Ellipticus ; capite thoraceque subtiliter punctatis, obscure 
nigris ; elytris ovalis ante medium inflatis, striatis, nitidis, 
interstitiis alternatim viridi-cupreis purpureisque ; corpore 
subtus pedibusque nigris, nitidis. 
Long. 13 millim.; larg. 6 millim. 


Téte noire, presque quadrangulaire, rebordée en avant; 
lisse, avec quelques points épars et un sillon médian lon- 
gitudinal. Yeux petits. Antennes noires. 


Prothorax d'un noir cbscur, étroit et excavé en avant 
pour recevoir J1 tête: large et sinueux en arrière, arrondi 
sur les côtés; ses angles antérieurs proéminents, une ligne 
enfoncée à l’entour,; lisse, très finement ponctué. 


Ecusson petit, triangulaire, brillant, faiblement ponc- 
tué, bronzé. 


Elytres très convexes, elliptiques, très lisses et bril- 
lantes, s'élargissant bien avant leur milieu, atténuées à 
l'extrémité; neuf stries sur chacune, le commencement 
d'une dixième près de l'écusson. L’intervalle qui sépare 
la première strie de la suture, d’un vert-cuivreux métal- 
lique, celui qui sépare la première de la seconde, d’un 
violet-pourpré; ces deux couleurs alternent ainsi entre 
les stries, avec la plus grande régularité, jasqu’au bord 
externe. La troisième et la quatrième stries se réunissent 
avant l'extrémité; la seconde s’unit à la cinquième un 
peu plus bas; la première à la huitième, vers l'extrémité ; 
entre la huitième et la sixième, s'engage la septième, qui 
seule ne se joint à aucune autre et n'atteint pas la pointe 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 385 


terminale. Le bord externe de l'élytre se renverse pour 
recouvrir la marge de l'abdomen, cette partie repliée est 
noire et lisse. 

Dessous du corps aplati, noir et lisse. 


Pattes simples, noires; tarses un peu élargis, comme 
spongieux, et garnis en dessous de poils fauves. 

J'ai pris plusieurs individus de cette belle espèce, sous 
des écorces, dans la forêt de l’île de Nossi-Bé. 


19-3. Terrarnyzius DEeyrozre, Coquerel. 


Capite prothoraceque subtiliter punctatis, nigris ; elytris 
Jere orbicularibus, fere medio latioribus, striatis, nitidis, 
cyaneis, violaceo-marginatis ; corpore sublus pedibusque 
nigris, nilidis. 

Long. 14 millim.; larg. 9 millim. 


Tête noire, très finement ponctuée, le sillon du vertex 
très marqué. 
Prothorax de la même couleur, très finement ponctué, 


très court, étroit en avant, plus large en arrière, arrondi 
sur les côtés. 


Elytres presque orbiculaires, de la largeur du thorax à 
leur base, s'élargissant presque immédiatement, jusqu'au 
delà de leur milieu, atténuées assez brusquement à l’ex- 
trémité. Les stries disposées comme dans l'espèce précé- 
dente, les intervalles très lisses. La surface des élytres 
d’un bleu foncé brillant, leur bord externe garni d’une 
bande d’un pourpre-violet, mal déterminée en dedans. 

Dessous du corps d'un noir brillant; pattes lisses, de la 
même couleur. 

Madagascar. — Collection de M. Devyrolle. 


380 ANNALES 


20-4. TerrapnyzLus sPLENDIDuSs, Laporte et Brullé (Op. 
cit. p. 407). 


Niger, subnitidus, punctulatus; antennarum basi picea, 
capite lined longitudinali profunde impresso ; elytris vtridi 
aut cupreo æneis, ad lucem variis, striis longitudinalibus 
octo. (Laporte et Brullé.) 

Long. 9 millim.; larg. 6. 

Madagascar. 


21-5. TernarayzLus AcErsus, Coquerel. 


Capite thoraceque supra nigro-æneis, subtiliter punc- 
latis ; elytris ovatis, striatis, nitidissimis, cupreo-viridibus ; 
corpore subtus pedibusque nigris, nitidis. 

Long. 9 millim.; larg. 6 millim. 

Téte très finement ponctuée, d'un noir-bronzé. 


Prothorax de la même couleur, transversal, très étroit, 
finement ponctué, rebordé en avant et sur les côtés, 
échanceré eirculairement en avant, un peu sinueux en 
arrière. 

Elytres ovales, très convexes, de la largeur du pro- 
thorax à leur base, s’élargissant presque immédiatement; 
mais beaucoup moins que dans l'espèce précédente; les 
stries disposées de la même manière; les intervalles très 
lisses; du vert-cuivreux le plus brillant. 


Dessous du corps et pattes d'un noir brillant. 
Madagascar. Collection de M. Deyrolle. 


22-6. TerrAPayLLius AGiDIPERUS, Coquerel. 


Ellipticus, capite thoraceque supra nigro-ænes, subtiliter 
punctatis ; elytris ovatis striatis, nitidissimis, interstitiis 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 387 


alterne cyaneo-viridibus, cupreisque; corpore subius pedi- 
busque nigris, nitidis. 

Long. 9 millim.; larg. 5 millim. 

Téte très finement ponctuée, d'un noir un peu bronzé. 


Prothorax de la même couleur, transversal, étroit en 
avant, plus large en arrière, très finement ponctué, ses 
côlés arrondis; une ligne enfoncée à l'entour. 

ÆEcusson noir, lisse et brillant. 


Elytres ovales, moins arrondies que dans l'espèce pré- 
cédente; de la largeur du prothorax à leur base, s'élargis- 
sant presque immédiatement, quelque temps parallèles, 
puis atténuées assez brusquement vers l'extrémité, même 
disposition des stries; les intervalles un peu relevés, 
tandis qu'ils sont entièrement plans dans le T. acerbus ; 
le premier intervalle près de la suture, d'un vert bril- 
lant, le suivant cuivreux, et ainsi de suite jusqu'au bord 
extcrne,. 


Dessous du corps et patles d’un noir brillant. 


J'ai pris cette espèce très communément sous les écorces, 
dans l'île de Marotte, baie d’Antongil (Madagascar). Les 
individus étaient réunis et serrés les uns contre les 
autres en grand nombre, sous les petites écorces d’un 
arbre dont je regrette d’avoir perdu les échantillons, et 
d’où découlait, à la moindre incision, un liquide jaune. 
Les insectes eux-même répandent une odeur aigrelette 
très prononcée, et laissent exsuder une liqueur très 
acide. 


23-7. TETRAPHYLLUS BALTEATUS, Coquerel. 


Convexus, capite thoraceque supra obscure nigris, subti- 
liter punctatis ; elytris post medium dilatatis ad apicem atte- 


388 ANNALES 


nuatis, nitidis, striatis, sufura punctulata, interstitiis 
alterne viridibus cupreisque; corpore subtus  pedibusque 
nigris. 

Long. {1 millim. 

Larg. des élytres à leur base, 4 1/2 millim. 

Larg. des élytres au poiut le plus large, 6 1/2 millim. 


Téte d'un noir obscur, très finement ponctuée; sillon 
longitudinal profond. 


Prothorax plus grand que dans tous les préeédents, 
moins échancré en avant, arrondi sur les côtés, un peu 
élargi au milieu, sinueux en arrière, rebordé, très fine- 
ment ponctué. 


Ecusson petit, noir brillant. 


Elytres très convexes, de la largeur du thorax à la base, 
très élargies après le milieu, atténuées ensuite; très forte- 
ment striées, les intervalles assez fortement relevés; la 
quatrième et la cinquième stries ne se réunissent pas à 
leur extrémité, et sont comprises dans l'angle formé par 
l'union de la troisième avec la sixième; l'intervalle qui 
existe entre la troisième et la quatrième, et celui de la 
sixième à la septième, sont plus relevés que tous les autres. 
La suture est cuivreuse et très finement ponctuée, les es- 
paces qui existent entre les lignes enfoncées sont alterna- 
tivement d'un vert brillant et d’un rouge-cuivreux. 


Dessous du corps d'un noir assez obscur. 

Pattes lisses, d’un noir très brillant. 

J'ai pris plusieurs individus de cette espèce à Nossi-Bé. 

Par sa forme gibbeuse, fortement convexe, la grandeur 
de son prothorax, et la massue des antennes, dont les 


articles sont assez serrés, elle se rapproche de la seconde 
division. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 389 


Seconde division. Corps moins régulièrement elliptique, 
très convexe. — Pas de sillon longitudinal sur le front. 
— Massue des antennes à articles plus ou moius 
serrés. 

Les espèces qui composent cette division diffèrent un 
peu des précédentes par leur faciès ; le 7°. balteatus forme 
cependant si bien la transition, que je ne vois pas qu'on 
puisse en faire un genre distinct. Les caractères que pour- 
raient fournir les antennes sont insuflisants ; ils varient 
d'une espèce à l’autre. 


24-8. Terraruyzius Buquern, Coquerel. 


Convexus ; capite thoraceque supra æneis, profundissime 
punctatis ; elytris striato-punctatis, striis cy«neis, inters- 
titus elevatis, nitidis, cupreis; post medium dilatatis, ad 
apicem attenuatis ; corpore subtus viridi-æneo, pedibus 
punctalis, cyaneis. 

Long. 13 millim.; larg. 6 millim. 


Téte grande, enfoncée dans le prothorax, d’un vert- 
bronzé; vertex arrondi, sans ligne enfoncée; couverte de 
points enfoncés très serrés, assez gros, plus petits sur le 
chaperon; ce dernier d’un bleu assez brillant. 


Prothorax de la couleur de la tête; couvert de gros 
points enfoncés très serrés et très réguliers; presque ré- 
gulièrement quadrangulaire, un peu plus étroit cepen- 
dant en avant qu'en arrière; les angles antérieurs peu 
proéminents, un peu déprimés et arrondis; les côtés si- 
nueux, rebordés ; les angles postérieurs échancrés, aigus ; 
le bord postérieur sinueux, garni d’un rebord lisse, assez 
large. 

Ecusson bleu, lisse, avec quelques points épars. 


390 ANNALES 


Elytres gibbeuses, très convexes; de la largeur du 
thorax à la base ; les angles huméraux saillants, s’écartent 
bientôt en dehors, et l’élytre s'élargit au-delà de son 
milieu, pour s atténuer ensuite assez brusquement; mu- 
nies chacune de neuf stries; le commencement d’une 
dixième sous l'écusson. Ces stries présentent la disposi- 
tion suivante : la première (suturale) s’'unit tout à fait à 
l'extrémité de l’élytre avec celle qui suit le bord externe 
de l'élytre (neuvième); la seconde s’unit à la septième; la 
huitième n'atteignant pas l'extrémité de l'élytre; la troi- 
sième se joint à la quatrième, et la cinquième à la sixième. 
Toutes ces stries sont formées par des points enfoncés et 
d'un pourpre-violet; les intervalles un peu relevés et 
d’un vert-cuivreux. 


Dessous du corps lisse, d'un vert-bleuâtre brillant, les 
côtés du sternum couverts de gros points enfoncés. 


Pattes rugueuses, fortement ponctuées; cuisses d’un 
bleu brillant; jambes et tarses d'un pourpre-violet. 

Cette charmante espèce provient de Madagascar, et 
fait partie des collections de MM. Chevrolat et Buquet. 


25-9. TerraruyzLus puRpurATUuS, Coquerel. 


Convexus ; capite thoraceque punctatis, nigris ; elytris, 
angulis humeralibus dilatatis, post medium latioribus, ad 
apicem attenuatis, punctalo-striatis, cyaneis purpureo lim- 


batis ; corpore subtus nigro ; pedibus violaceo-nigris. 


5 
Long. 12 millim.; largeur aux angles huméraux , 7 
millim. 
Téte noire, couverte de petits points enfoncés trés 
serrés. 


Prothorax presque régulièrement quadrangulaire , 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 391 


échancré fortement, et un peu plus étroit en avant; si- 
nueux et sans rebord lisse en arrière; côtés arrondis, fai- 
blement rebordés, le rebord un peu sinueux; angles 
antérieurs arrondis, les postérieurs aigus et faiblement 
rentrants; entièrement couvert d'une ponctuation plus 
forte et moins serrée que celle de la tête; noir comme 
cette dernière. 

Fcusson noir, Bsse, avec de très petits points enfoncés. 

Elytres gibbeuses, très convexes; angles huméraux très 
saillants; élargies bien après leur milieu, atténuées à 
l'extrémité; les stries présentent la même disposition 
générale que dans l'espèce précédente, mais la petite strie 
tronquée qui avoisine l’écusson remonte jusque sur les 
côtés de celui-ci; elles sont formées par des points enfon- 
cés beaucoup plus petits, et les intervalles sont moins re- 
levés. La couleur des élytres est d’un bleu d'acier brillant, 
très lisse, avec toute la marge externe d'un pourpre-violet, 
cette dernière couleur couvre les angles huméraux jusque 
vers la cinquième strie, et s'étend vers le tiers inférieur 
de l’élytre jusqu'à la sixième. 

Dessous du corps lisse, d'un noir assez brillant. 

Pattes noires, avec les senoux et les jambes d’une teinte 
un peu violette; ces dernières un peu rugueuses. 

De Madagascar. Collection de M. Guérin-Méneville. 


26-10. Terrapnyzius smaracpinus, Coquerel. 


Convexus ; capite thoraceque punctatis, obscure æncets ; 
elytris angulis humeralibus dilatatis, post medium latioribus, 
ad apicem attenuatis; punctato-strialis, nilidissünis, viri- 
dibus, corpore subtus pedibusque cyaneo-nigris. 

Long. 14 millim. 

Larg. aux angles huméraux, 5 millim. 

Larg. à la partie la plus large, 8 1/2 millim. 


392 ANNALES 


Tete d'un noir-bronzé, finement ponctuée. 


Prothorax un peu moins large en avant qu'en arrière, 
un peu élargi au milieu, faiblement rebordé, rebord lisse 
et sinueux le long du bord postérieur; côtés arrondis, à 
marpe légèrement sinueuse ; angles antérieurs faiblement 
arrondis, les postérieurs saillants. 


ÆEcusson noir, lisse. 


Elytres gibbeuses, très convexes; angles huméraux 
saillants, presque droits, ce qui fait paraître les élytres 
beaucoup plus larges que le prothorax à leur base ; très 
élargies bien après leur milieu, brusquement atténuées 
en arrière ; le nombre des stries est le même que dans les 
précédents, mais leur disposition est différente; la pre- 
mière s'unit à la plus externe tout à fait à l'extrémité de 
l'élytre, la seconde à la septième, la huitième n'arrivant 
pas jusqu’à l'extrémité; la troisième se joint à la sixième, 
et la quatrième à la cinquième. Ces stries sont formées 
par des points enfoncés très apparents; les intervalles 
sont très lisses et un peu saillants. La couleur des élytres 
est d'un vert métallique très briliant, avec une teinte un 
peu bronzée vers la marge externe et vers l'extrémité. 


Dessous du corps et pattes d'un noir bleuâtre assez 


brillant. 
De Madagascar. Collection de M. Deyrolle. 


27-11. Terrapayzzus cuprinus, Coquerel. 


Convexus ; capite thoraceque subtilissime  punctatis : 
elytris elongatis, nitidis, striato-punctatis, cupreis ; corpore 
subtus pedibusque cyaneo-nigris ; thoracis lateribus infra 
valde punctatis. 


Long. 18 millim.; larg. 9 millim. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 393 


Téte lisse, très finement ponctuée, d'un noir à reflet 
bleuûtre. 


Prothorax beaucoup moins large en avant qu'en ar- 
rire, élargi daus son milieu, très sinueux en arrière; 
angles antérieurs aigus, un peu saillants, les postérieurs 
rentrants; côtés arrondis; rebordé en arrière et sur les 
côtés; couvert d'une ponctuation très fine, peu appa- 
rente; de la même couleur que la tête, mais plus foncée. 


Elytres plus larges que le corselet à leur base, angles 
buméraux saillants et arrondis; allongées, un peu com- 
primées latéralement, élargies bien après le milieu, assez 
brusquement atténuées à l'extrémité. La strie qui avoi- 
sine l'écusson plus longue que dans toutes les espèces pré- 
cédentes; après avoir longé le bord de l'écusson, elle suit 
la suture pendant le premier cinquième de l’élytre ; les 
autres Stries présentent la même disposition que dans 
l'espèce précédente, mais comme l’élytre est beaucoup 
plus allongée, les angles que forment les stries en se 
réunissant sont beaucoup plus aigus. Ces stries sont for- 
mées par des lignes de points enfoncés, beaucoup plus 
gros vers l'extrémité supérieure de l'élytre que vers la 
fin ; les intervalles sont lisses et relevés, surtout en haut. 
Les lignes sont d'un vert brillant, et les intervalles d’un 
rouge-cuivreux métallique. 


Dessous du corps d’un noiïr-bleuâtre peu brillant; les 
côtés du sternum garnis de gros points enfoncés. 


Pattes de la même couleur, mais plus brillantes; jambes 
un peu rugueuses. 


Cette espèce, par sa forme beaucoup moins ramassée, 
s'éloigne un peu des espèces précédentes et se rapproche 
des Camaria, avec lesquels les Tetraphyllus ont tant de 
rapports. 


394 ANNALES 


Elle provient de Madagascar, et fait partie de la collec- 
tion de M. Deyrolle. 


28-12. Terrapayzius raorAcicus, Coquerel. 


Convexus, acuminatus; capite prothoraceque subtilissime 


punctatis, obscure purpureo-nigris ; thorace maAgn0 ; elytris 
ante medium paulum latioribus, post medium acuminatis, 
striato-punctatis, cupreo-æ@neis, nitidis ; corpore subtus 


obscure nigro, pedibus violaceo-nigris, nitidis. 
Long. 13 millim.; larg. 6 1/2 millim. 


Téte très finement ponctuée, un peu granuleuse à la 
base, d'un noir-pourpre obscur. 


Prothorax beaucoup plus grand que dans toutes les 
espèces précédentes. Echancré circulairement en avant, 
un peu élargi au milieu, plus large en arrière qu'en avant, 
les côtés rebordés et très régulièrement arrondis; ce 
rebord, très lisse, se continue le long du bord postérieur 
et des angles antérieurs, il est interrompu en avant au 
milieu ; les angles assez aigus, les antérieurs proéminents; 
base très sinueuse ; surface très finement ponctuée, mate 
et lisse, vestige d'une ligne longitudinale, lisse, au milieu. 

Ecusson très petit, noir, lisse. 

Elytres de la largeur du thorax à la base, s'élargissant 
immédiatement et commençant ensuite à s’atténuer jus- 
qu à l'extrémité; convexes; comprimées sur les côtés, un 
sillon transversal le long du bord antérieur. Le commen- 
cement d'une petite strie sous l'écusson. Les autres pré- 
sentent la disposition suivante, et qui ne se retrouve dans 
aucune autre espèce : la première et la seconde arrivent 
séparément jusqu'à l'extrémité de l'élytre, sans s'unir 
entre elles ni avec aucune autre; la troisième et la qua- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 395 


trième, après s'être unies avant l'extrémité, forment une 
strie unique, qui vient se joindre à une autre strie unique 
formée par l'union de la septième et de la huitième; à 
l'extrémité de l'angle formé par l'union de ces deux 
petites stries vient en aboutir une autre petite formée par 
la réunion de la cinquième à Ja sixième. Les intervalles 
sont lisses et un peu relevés, surtout celui qui existe entre 
la troisième et la quatrième stries, il est peu renflé à son 
extrémité. Les lignes sont formées par des points enfoncés 
assez gros. La couleur desélytres est d’un bronzé-cuivreux 
trés brillant. 


Dessous du corps noïr mat, sans points enfoncés. 


Paiies brillantes, très lisses, d’un noir-violet; les cuisses 
assez longues. 

Cette espèce provient de Madagascar et fait partie de 
la collection de M. Guérin-Méneville. 

Par son faciès, la grandeur de son prothorax, la lon- 
gueur de ses cuisses, et la disposition des stries de ses 
élytres, elle s'éloigne un peu des espèces précédentes. 


29. Mezor Cnevrocaru, Coquerel. (PI. 9, fig. 3.) 


Cyaneo-niger, prothorace planato, medio longitudina- 
liter sulcato, cyaneo-nitido ; elytris scabrosis cyaneo-niti- 
dis, abdomine pedibusque obscurioribus. 

Long. 24 millim. 

D'un bleu-noir très foncé. Tête de la largeur de la 
partie médiane du prothorax, présentant un sillon médian 
longitudinal; profondément ponctuée et obscure sur le 
vertex ; lisse et brillante en dessous, rugueuse et brillante 
entre les antennes. Celles-ci d'un bleu obscur, à premier 
article très petit, arrondi, le second, le plus grand de 


396 ANNALES 


tous, conique, le troisième très petit, les quatrième et 
cinquième plus grands, moniliformes, ainsi que les sui- 
vants, qui diminuent de grosseur jusqu'au dernier, qui est 
grand et ovoïde. 

Prothorax étranglé à l'insertion de la tête, s'élargissant 
ensuite, ses angles latéraux assez aigus, ainsi que les pos- 
térieurs, bord postérieur échancré, plus étroit que le 
milieu, Dessus rugueux et comme chagriné, d'un bleu 
très foncé brillant; au milieu, une excavation longitudi- 
nale, lisse et brillante, interrompue vers la partie anté- 
rieure. 

Elytres assez longues, se recouvrant peu l'une l'autre, 
réfléchies sur les côtés de l'abdomen, relevées aux épaules, 
presque aussi fortement chagrinées que le prothorax, et 
d'un bleu foncé brillant comme lui. 


Abdomen présentant en dessus des rugosités beaucoup 
plus fines que les précédentes, formées par des lignes 
elevées très fines qui partent de la ligne médiane et s'é- 
panouissent sur les segments; moins ragueux en dessous, 
et d’un bleu plus obscur. 


Pattes presque lisses, couvertes de poils très courts et 
très serrés; deux ongles très aigus à l’extrémité externe 
des jambes; crochets profondément bifides. 

Habite Madagascar. 


Ce bel insecte, tout à fait unique, provient de la collec- 
tion de M. Chevrolat, à qui je me fais un devoir de le 
dédier. C'est le seul Coléoptère de la famille des Vésicants 
que l’on connaisse de Madagascar. Il est vraiment singu- 
lier quon n'ait encore découvert dans cette île ni 
Mylabris, ni Epicauta, ni aucun des genres de cette 
famille, si répandue sur le continent africain; la descrip- 
tion d'une véritable Méloé dans une localité aussi excep- 
tionnelle est donc un fait bien digne de remarque. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 397 


30. PuvMASTERNA CRETACEA, Coquerel. 


Cinereo-tomentosa, nigro flavoque variegata; thorace ad 
basin tuberculato ; elytris bast thorace latioribus, utrinque 
maculis 3 ornatis ; corpore subtus griseo pubescente, flavo- 
maculato ; pedibus griseis. 

Long. 15 mill.; larg. 6 1/2 mill. 


Tête grande, enfoncée dans le prothorax, fortement 
infléchie en bas, front large, avec une ligne élevée longi- 
tudinale au milieu; couverte de petits poils gris variés de 
noir; une tache jaune sous les yeux. Antennes courtes, 
robustes, grises. 

Prothorax moins large en avant qu’en arrière, un sillon 
transversal le long du bord antérieur, quelques éminences 
sur son disque, de chaque côté une dent aiguë près de la 
base; d’un blanc-orisâtre varié de noir, deux taches jau- 
nâtres de chaque côté, l’une vers le milieu, l’autre autour 
de la dent latérale. 

Elytres beaucoup plus larges que le thorax à la base, 
une éminence peu saillante vers le milieu du bord anté- 
rieur; atténuées assez régulièrement vers l'extrémité, 
celle-ci arrondie; couvertes de lignes de points enfoncés 
peu apparentes ; d’un gris-blanchâtre pubescent, plus 
foncé dans quelques points ; sur chacune trois taches 
noires, la première sur l'angle huméral, bordée de jaune 
en arrière, la seconde un peu plus bas, en dedans, la 
troisième plus en dehors, vers le second tiers de lélytre. 

Dessous du rorps garni, comme le dessus, d’une pubes- 
cence grise très serrée, avec des taches jaunes sur les 
bords externes des segments thoraciques et abdominaux. 

Pattes grises, tarses plus foncés avec des poils fauves 
en dessous. 

Madagascar. Collection de M. Guérin-Méneville. 

2e Série, TOME x. 26 


398 ANNALES 


31. PnyMasTERNA QuADrI-DENTATA, Buquet, Collect. 


Capite reflexo, subtiliter punctato, brunneo, duabus lineis 
albidis transversaliter ornatis ; prothorace bidentato, subti- 
lier punctato brunneo, lined medit tribusque lateralibus 
albidis ; elytris brunneis, lineis albidis variegatis, brunnets, 
angulis humeralibus erectis, duobus cornibus armatis; cor- 
pore subtus cinereo- pubescente. 


Long. 9 millim.; larg, 4 1{2 millim. 


Tête très fortement infléchie en bas, finement ponctuée, 
d’un brun foncé, avec trois lignes transversales et le tour 
des yeux blancs. Antennes brunes, avec quelques poils 
rares. - 

Prothorax transversal, coupé circulairement en avant, 
un peu sinueux et plus large en arrière; angles latéraux 
arrondis et saillants; muni en dessus de deux dents 
droites, triangulaires, pointues, un peu rejetées en arrière; 
très finement ponctué; brun, avec une ligne blanche 
longitudinale au milieu, et trois autres, dont les deux 
externes onduleuses de chaque côté. 


Elytres beaucoup plus larges que le corselet à leur base, 
les angles huméraux saillants et pointus, s'atténuant en- 
suite assez rapidement vers l'extrémité, celle-ci arrondie. 
Entre l'angle huméral et la suture, de chaque côté, une 
grande dent triangulaire, tronquée à son sommet, beau- 
coup plus grande que celles du prothorax ; ces dents cou- 
vertes de gros points enfoncés, ainsi que les angles et la 
preunière moitié de l'élytre. Suture lisse et rebordée. La 
couleur des élytres est d'un brun un peu plus clair que le 
thorax, leur surface est parcourue par des lignes blanches 
qui entourent les dents en arrière et décrivent sur le reste 
des dessins onduleux très résuliers. Quelques petites 
taches jaunes sur les angles huméraux et les dents. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 395 


Dessous du corps et paltes d'un brun-cendré. 
De Madagascar. Collection de M. Buquet. 


32. SPHENURA GUTTULA, Coquerel. 


Nigra, albo guttulata; capite reflexo pubescente , linea 
transversali impresso, oculis albo-cinctis, antennis nigris; 
prothorace cylindrico, albo-guttato ; elytris parallelis, apice 
rotundatis, punctatis, maculis albo-villosis ; corpore subtus 


pedibusque griseo-pubescen libus. 


Long. 9 millim.; larg. 4 millim. 


Tête noire, finement ponctuée ; front incliné, avec un 
sillon longitudinal, couvert d'une pubescence grise, très 
serrée ; un sillon transversal profond au devant de l’inser- 
tion des antennes, une ligne lisse, élevée, sur le vertex ; 
yeux noirs, circonscrits en dedans, en arrière et en 
dehors par un sillon d’un blanc pubescent. Antennes 
noires, plus longues que le corps. 


Prothorax cylindrique, un peu renflé au milieu, re- 
bordé en avant et en arrière; noir, très lisse, finement 
ponctué, avec quatre taches blanches, dont les externes 


plus grandes. 


Elytres plus larges que le corselet à la base, très régu- 
lièrement parallèles, arrondies et Iégèrement atténuées à 
l'extrémité; une ligne élevée le long de la suture; cou- 
vertes d’une ponctuation assez serrée, surtout à la base; 
noires, brillantes, avec une quantité de petites taches 
blanches pubescentes, disposées assez irrégulièrement. 


Dessous du corps sans ponctuation, couvert d’une pu- 


bescence grise, soyeuse, plus abondante sur les côtés du 
sternum et des anneaux de l'abdomen. 


400 ANNALES 


Pattes noirâtres, offrant une pubescence semblable, 
mais moins serrée, Cuisses et jambes simples. 


De Madagascar. De la collection de M. Buquet. 


33. SPHENURA CHRYSOCEPHALA, Coquerel. 


Capite testaceo, chryseo-pubescente ; antennarum articulo 
secundo apice piloso; prothorace testaceo crebre punctato, 
lined longitudinali levigatd, postice utrinque dentato; elytris 
punctatissimis, lineis elevatis quadri levisatis, apice acu- 
minatis, acutis divaricatis. 

Long. 12 millim.; larg. 3 millim. 


T'éte d'un brun-jaunâtre; front incliné en avant, avec 
un sillon longitudinal; une ligne élevée et deux petits 
tubercules sur le vertex, entre les antennes. Vertex, tour 
postérieur des yeux et joues, couverts d'une pubescence 
fine, d'un jaune doré très brillant. Antennes brunes, cy- 
lindriques, plus longues que le corps; le second article 
aussi long que le premier, un peu renflé à l'extrémité, et 
garni en dedans d'un bouquet de poils bruns; les autres 
glabres. 

Prothorax rétréci en avant, plus large en arrière, angle 
postérieur un peu relevé et garni d'une dent assez forte ; 
une ligne lisse, élevée, longitudinale, au milieu ; couvert 
d'une ponctuation forte et serrée, d’un brun-jaunâtre. 


Ecusson petit, lisse. 


Elytres plus larges que le corselet à leur base, régu- 
lières, atténuées jusqu'à l'extrémité, celle-ci très aiguë et 
largement échancrée en dedans; la suture et le bord 
externe lisses, élevés; sur chaque élytre trois lignes 
élevées, se terminant angulairement un peu avant l’ex- 
trémité, et une quatrième n’atteisnant pas la base, et si- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 401 


tuée entre la seconde et la troisième ; l'intervalle de ces 
lignes couvert de gros points enfoncés très serrés. 


Dessous du corps et pattes d'un brun plus foncé qu'en 
dessus, garnis d'une pubescence brune très fine. 
De Madagascar. Collection de M. Buquet. 


Je ne rapporte que provisoirement au genre Sphenura 
cette espèce, qui doit former peut-être un genre nouveau. 


34. Cenrrura AnmaTA, Coquerel. (PI. 9, fig. 9.) 


Brunnea, albo fasciata; capite magno, reflexo bidentato; 
prothorace quadri dentato magno,anticeelytris latiore; elytris 
utrinque ad basim dentatis, medio dilatatis, ad apicem di- 
varicatis, duabus maculis albidis communis ornalis, 

Long. 6; larg. { millim. 

Tête grande, front perpendiculaire, impression pro- 
fonde entre les antennes, munie d’une petite dent de 
chaque côté, au côté interne de l'insertion des antennes; 
celles-ci un peu plus longues que le corps, à premier 
article pyriforme, le suivant très petit, le troisième le plus 
long de tous, les autres, cylindriques, diminuant de 
grandeur vers l'extrémité, quelques poils sur leur bord 
externe; brune, couverte de petits poils blanchâtres. 

Ecusson cordiforme, blanc. 


Prothorax cylindrique, plus large en avant qu'en ar- 
rière, armé de quatre dents assez fortes, dont les médianes 
les plus grandes, et séparées par un sillon transversal; 
de ces dernières partent deux lignes élevées, obliques, 
séparées par une petite fossette, et qui viennent aboutir 
à un sillon transversal qui borde le prothorax en arrière. 
Brun, avec de petites taches blanches, formées par des 
poils rares. 


402 ANNALES 


Elytres moins larges que le prothorax à leur base, 
armées d’une forte épine vers le milieu de la base, un 
peu dilatées vers le inilieu, très atténuées en arrière; leur 
exlrémilé terminée en pointe, échancrée en dedans et 
divergente; cinq lignes de points enfoncés sur leur sur- 
face. Brunes, avec deux taches blanches irrégulières, 
communes, situées, l'une à la base, et atteignant jusqu’au 
milieu ; l'autre, terminale, plus petite. 

Dessous du corps garni, ainsi que les pattes, d’une pu- 
bescence blanchätre, soyeuse. 


Pattes courtes ; cuisses un peu renflées, jambes simples, 
tarses un peu dilatés. 


Madagascar. — Deux individus; collection de M. 
Guérin-Méneville. 


35. CenrrurA pivARICATA, Coquerel. 


Griseo-variegata, capiteinermi, reflexo; prothorace quadri 
dentato, cylindrico; elytris prothorace latioribus, ad basim 
dentatis, duabus lineis elevatis, medio dilatatis, ad apicem 
divaricatis. 


Long. 9 1/2; larg. 2 1/2 millim. 


Téte d'un gris-brunâtre, fortement infléchie, excavée 
entre les antennes; une ligne longitudinale sur le vertex, 
dépourvue d’épines. Antennes comme dans l'espèce pré- 
cédente, d'un jaune-fauve, garnies d’un plus grand nom- 
bre de poils à leur côté interne. 

Prothorax presque régulièrement cylindrique, muni 
de quatre dents, dont les deux externes plus aiguës, une 
élévation saillante entre les médianes, le bord postérieur 
rebordé; couvert de petits poils d'un gris-brunâtre, très 
serrés, une tache noirâtre au milieu, en arriére. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 403 

Elytres plus larges que le prothorax à leur base, peu 
dilatées au milieu, acuminées et très divergentes en ar- 
rière; munies chacune d’une dent aiguë vers la base, de 
deux côtes saillantes, et de lignes de points enfoncés assez 
irrégulières; couvertes de petits poils serrés comme le 
prothorax, au milieu un espace lisse, brun, oblique, un 
peu relevé, envoyant un prolongement en arrière. 

Dessous du corps d'un gris soyeux. 

Paites d’un jaune-fauve, les cuisses renflées. 


Madagascar. Collection de M. Buquet. 


Les deux espèces que je viens de décrire, si remar- 
quables par leur forme générale et les épines dont elles 
sont armées, doivent, selon toute probabilité, former un 
genre nouveau. Je pense cependant que dans un travail 
de la nature de celui-ci, il faut, autant que possible, 
éviter la création de nouvelles coupes génériques. On a 
tant abusé dans ces derniers temps de la formation des 
genres, que l’entomologie marche rapidement vers le 
chaos de la mononymie, et je préfère encourir le reproche 
d'associer des espèces peut-être un peu disparates, que 
d'augmenter le nombre des faiseurs de genres. Je me suis 
donc borné pour le moment à placer ces deux Longi- 
cornes dans le genre Centrura, créé par M. Guérin dans 
le Voyage de Delessert, p. 61, pour une espèce de l'Inde 
(C. coslata); ce ne sont en effet que des Centrura épi- 
neuses, les autres caractères leur conviennent parfaite- 
ment, et je laisse à d’autres le soin de décider si la pré- 
sence de ces épines nécessite ou non la création d'un 
genre nouveau, 


404 ANNALES 


36. CEPHALOLEIA PULCHELLA, Coquerel. 


Capite levi, subtiliter punctato, flavo, vertice nigro; 
antennis nigris elevatis; prothorace orbiculari, nitido, 
_flavo, punctato, utrinque antice bifoveolato ; elytris nigro 
cyaneis, decem lineis crebre punctatis inscriptis; prothorace 
subtus flavo, abdomine pectoreque nigris punctatis ; pedibus 
flavis, tarsis fulyis. 

Long. 8 millim.; larg. 3 1/2 millim. 


Tête très lisse, avec une petite impression longitudinale 
et quelques points enfoncés très fins sur le vertex, jaune 
clair, le front, le tour des yeux et les parties de la bouche, 
d'un noir-bleuâtre. Yeux d’un bronzé-cuivreux. An- 
tennes noires, de onze articles : le premier épais, le se- 
cond plus petit, conique, les quatre suivants cylindriques, 
allongés, les cinq derniers formant une massue allongée, 
trés serrée, un peu velue. 


Prothorax d'un jaune clair, presque orbiculaire, un peu 
sinueux et plus large en arrière, arrondi sur les côtés, très 
lisse; un peu inégal en dessus, couvert de gros points 
enfoncés, épars en dessus et sur les côtés ; de chaque côté, 
en avant, deux petites excavations rugueuses , séparées 
par une petite carène saillante. 


Ecusson petit, noir, lisse. 


Elytres d’un noir-bleu très foncé, plus larges que le 
corselet à leur base, régulièrement cylindriques, arron- 
dies à l'extrémité; la suture élevée ; couvertes chacune de 
dix stries formées par de très gros points enfoncés, séparés 
par des intervalles très minces, un peu élevés, surtout 
ceux du milieu de l'élytre, qui n'arrivent pas jusqu à l’ex- 
trémité. 


Dessous du corps noir, d'un jaune-fauve sous le pro- 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 405 


thorax, les anneaux de l'abdomen ponctués, un peu 
rugueux, bordés de fauve, couvert de petits poils bruns 
assez rares et très courts. 


Pattes d'un jaune clair, avec les genoux fauves, et les 
tarses d’un brun-noirâtre. Cuisses très épaisses, surtout 
les antérieures, courtes, très unies; jambes courtes, les 
antérieures très échancrées à l'extrémité pour recevoir les 
tarses; ceux-ci plus larges et presque aussi longs que les 
jambes, très dilatés, surtout les antérieurs, lisses en 
dessus, spongieux et garnis de poils roussâtres en des- 
sous. 

Je rapporte provisoirement cette jolie Hispide au genre 
Cephaloleia de M. Chevrolat, mais, vu la forme si remar- 
quable de ses antennes, elle devrait peut-être former le 
type d'un genre nouveau. 

Je l'ai prise en fauchant sur des fleurs, à EE 


de Madagascar. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 407 


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MÉMOIRE 


SUR DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE LEUCANIA TROUVÉES SUR 
LES COTES DE LA FRANCE OCCIDENTALE, ET SUR UNE 
ESPÈCE INÉDITE DE LÉPIDOPTÈRES DE LA FRANCE MÉRI- 
DIONALE. 


Par M. À, DE GRASLIN. 


(Séance du 12 Mai 1852.) 


J'ai déjà eu l'honneur de soumettre à la Société ento- 
mologique, en 1847, la description et la figure de quel- 
ques Lépidoptères nouveaux ou rares que j'avais recueillis 
pendant une exploration que j'avais faite dans l'ouest de 
la France; dans le mémoire que je lui présentai à ce 
sujet, je disais que probablement tous les Lépidoptères de 
ces contrées n'étaient pas encore connus. Je suis retourné 
depuis aux mêmes lieux, en 1850, et mes espérances se 
sont agréablement réalisées : j'ai eu le plaisir d'y recueillir 
deux espèces de Leucania, que je crois tout à fait inédites ; 
j espère que cette découverte aura pour mes collègues, qui 
s'occupent de Lépidoptères, le même intérêt que celui 
qu'elle m'a offert. Deux Leucania inédites au beau milieu 
de la France, pour ainsi dire! Mais un voyage aux Alpes 
et aux Pyrénées pourrait bien n'en pas fournir autant. 
Les bords de la mer où croissent, en abondance, diffé- 
rentes espèces de graminées, doivent être riches en espèces 
du genre Zeucania; aussi, ce n’est qu'en hésitant que l’on 


408 ANNALES 


pourrait attribuer ces deux espèces nouvelles exclusive- 
ment à nos provinces de l'ouest, car il serait fort possible 
qu'elles s'avançassent soit au nord, soit au midi, à de 
grandes distances de ce pays, en suivant les bords de Ja 
mer. 

Dans ma dernière exploration, j'ai pu observer quelques 
espèces de Lépidoptères dont je n'avais pas encore cons- 
taté la présence dans la France occidentale, ou compléter 
des observations que je n'avais pu achever à l'égard de 
quelques autres : c'est ainsi que, selon mes conjectures, 
ces chenilles, qui vivent à une grande profondeur dans 
les racines de l’Ærundo phragmites, sont celles du Zeuzer 
arundinis ; cependant, les deux mâles qui me sont éclos 
diffèrent d'une manière assez notable de l'arundinis, qui 
nous vient d'Allemagne; il faut que la femelle me soit 
connue avant de pouvoir me prononcer sur l'identité de 
cette espèce. 

J'ai examiné, dans les marais de l’Erdre, la VNonagria 
cannæ qui, à mon grand étonnement, vit dans le jonc 
des chaisiers (Scirpus lacustris); elle mange cette plante, 
qui ne paraît guère succulente, dans sa partie submergée, 
et monte, en la creusant, se chrysalider à une certaine 
élévation au-dessus de l’eau. 

J'ai pris aux mêmes lieux la Luperina leucostigma et la 
Simyra venosa; la belle Aspilates gloriosaria et l'Ephyra 
orbicularia. 

Les chenilles d’Ægrotis que j'avais trouvées aux bords 
de l« mer m'ont donné, comme je l'espérais, la ripæ ; 
celles de Leucania m'ont produit fuscilinea, littoralis et 
punctosa, qui est un peu différente de celle du midi de la 
France. 

Dans cette dernière exploration, j'ai fait le voyage de 
La Rochelle, où je passai deux jours, dans l'espoir de 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 409 


trouver la chenille de la Plusia aurifera; sur les indica- 
tions de feu notre collègue le général Feisthamel, j'ai passé 
ces deux journées à battre bravement tous les lieux où je 
pensais trouver mon espèce. J'ai pris un assez grand 
nombre de chenilles sur les menthes; presque toutes 
étaient celles de la Plusia chrysitis; deux seulement 
avaient une grande ressemblance avec celle de la festucæ; 
malheureusement elles sont mortes au moment de se 
chrysalider; m’auraient-elles donné l’aurifera? cela est 
douteux ; cependant, comme je les avais trouvées sur la 
menthe, et quelles se sont très bien contentées de cette 
plante, on ne sait trop ce qu'il faut en penser, car jamais 
je n'ai trouvé la Plusia festucæ que sur les Carex, les gra- 
minées, et quelquefois sur l’/ris des marais. 

Je pars, dans quelques jours, pour visiter une autre 
fois les mêmes endroits ; je prie mes honorables collègues 
d'être persuadés que je ferai tous mes efforts pour avoir 
cncore quelques découvertes à leur soumettre, ou au 
moins des observations qui puissent leur offrir quelane 
intérét. 


1. Leucania AzBivENA. (PI. 8, N°I, fig. 1.) 


Alis anticis pallidis cinereo-subluteis, in medio infus- 
catis, nervis subalbidis; puncto discoidali albo, intus 
rugro notato; serie transversd punctis nigris, parvis, in- 
curpat& posticis albo-subgriseis. 


Ellé est un peu moins grande que punctosa; ses ailes 
supérieures sont d'un gris pâle jaunâtre, ombrés de brun- 
noirâtre sur le milieu, avec un point central blanc, im- 
médiatement suivi, en dedans, d'un autre point qui est 
noir et plus petit; ce double point est situé sur l'endroit 


410 ANNALES 


où l'extrémité de la nervure médiane se ramifie. Les ner- 
vures se détachent en gris-blanchâtre sur la couleur du 
fond. Entre le point central et la frange, se trouve une 
ligne transverse de petits points d'un brun-noirâtre, 
qui s’arrondit un peu extérieurement; à peu de distance 
de cette ligne, en dedans, on aperçoit le rudiment d’une 
autre ligne semblable, mais beaucoup moins marquée. 
La frange est d’un gris-brun-roussâtre. 

Les ailes inférieures, d'un blanc-grisätre, ayant un 
léger reflet nacré, vues à certain jour, sont un peu plus 
foncées sur le bord, La frange est d’un blanc sale; quatre 
ou cinq petits points espacés, d'un gris-noirâtre, peu ap- 
parents, s'appuient sur celle-ci vers l'angle externe. 

Le dessous des quatre aïles est d’un blanc-grisätre, 
luisant, avec le milieu des supérieures largement lavé de 
gris-noir, La frange des inférieures est longée par quel- 
ques petits points noirätres, mieux marqués qu'en 
dessus. 

Le corps, de la couleur des premières aïles, est d'une 
teinte légèrement plus foncée ; 1l en est de même de l'ab- 
domen par rapport aux secondes ailes. 


La tête et les palpes sont de la couleur du corps. Les 
antennes, qui sont filiformes, ont leur base de la couleur 
des premières ailes, et sont, pour le reste, d’un brun- 
noirâtre. 


Je ne connais pas encore les premiers états ni le mâle 
de cette espèce; le seul individu que je possède me pro- 
vient d'une chrysalide trouvée dans le sable, à un kilo- 
mètre du bord de la mer, dans le département de la 
Vendée; cette chrysalide était renfermée dans une coque 
assez dure, formée avec des grains de sable. 


L'insecte parfait est sorti le 24 août. 


DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 411 


2. LeucaniA Fusciuinea. (PI. 8, N° I, fig. 2.) 


Alis anticis cinereo-rufulis, nervis dilutioribus vix dis- 
tinctis ; puncto discoïdali albo, intus nigro notato; duabus 
lineis fuscis longitrorsum positis : priori ad basim ; secundé 
propè supräque, in medio, collocatä; serie transverst , 
punctis nigris, parvis, incurvatd ; posticis cinereis. 


Elle est à peu près de la même taille que l’albivena, 
avec laquelle elle a d'assez grands rapports; ses ailes 
supérieures sont d'un gris-roussâtre pâle, avec un point 
central blanc immédiatement suivi, en dedans. d’un autre 
point qui est noir et beaucoup plus petit; ces points par- 
tagent à peu près par la moitié une ligne longitudinale, 
longue, brune, assez déliée, placée sur le milieu de l'aile; 
à très peu de distance, au-dessous de cette ligne, une autre 
semblable, mais un peu plus courte, part de la base de 
l'aile. Les nervures se détachent légèrement de la couleur 
du fond par leur teinte plus claire, mais bien mois que 
dans albivena; entre le point central et le bord de l'aile, 
elle a, comme celle-ci, une ligne transverse et recourbée 
de très petits points noirâtres. La frange est d'un gris- 
brun-roussâtre. 

Les ailes inférieures sont grises, un peu plus foncées 
sur le bord. Les nervures s’ÿ détachent en brun-roussâtre. 
La frange est d’un gris-blanchâtre. 


Le dessous est comme dans albivena. 


Le corps, de la couleur des premières ailes, est d’une 
teinte un peu plus foncée; il en est de même pour l’ab- 
domen, qui est de la même couleur, à peu près, que les 
ailes inférieures. 

La tête et les palpes sont de la couleur du corps, et les 
antennes sont comme dans l'espèce précédente. 


412 ANNALES 


Je n'ai encore vu que deux individus de cette espèce : 
un mâle et la femelle que je viens de décrire, afin qu'on 
puisse la comparer avec celle d'albivena. Le mâle est 
beaucoup plus petit, au moins celui que je possède; il 
ne diflère de la femelle que par sa teinte générale, qui 
est un peu plus foncée, et par les lignes longitudinales 
des ailes supérieures, qui sont un peu mieux écrites. 

J'avais pris plusieurs chenilles de cette espèce, au mois 
d'août, dans le même endroit où j'avais trouvé la coque 
d'albivena; ces chenilles étaient à peu près à leur gros- 
seur; j'avais négligé de les décrire; elles avaient, autant 
que je puis me le rappeler, assez de ressemblance avec 
celle d'albipuncta, mais elles étaient plus courtes à pro- 
portion et avaient des couleurs plus vives; elles ont fait 
une coque avec des grains de sable dans la première quin- 
zaïne de septembre. L'insecte parfait est sorti l’année 
suivante. Le mâle est éclos le 7 juin, et la femelle le 23 
du même mois. 

Comme on le voit, albivena et fuscilinea sont deux 
espèces très voisines; cependant elles diffèrent d'une ma- 
nière trop tranchée pour qu'il soit besoin de faire res- 
sortir, ici, les caractères qui les séparent; leurs descrip- 
tions et les dessins qui les accompagnent permettront de 
les distinguer facilement. 

Une chose que j'ai observée chez les Lépidoptères, dans 
les Noctuélides, c’est que deux espèces du même genre et 
très voisines, diffèrent quelquefois beaucoup pour les 
époques de leur apparition ; il en est ainsi de celles-ci : 
albivena arrive à l'état parfait pendant que fuscilinea 
atteint son dernier accroissement sous forme de larve, et 
celle-ci ne paraît à son dernier état que l'année suivante, 
probablement à l'époque où se montre la chenille d’al- 
bivena. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 413 


3. Srizmia? Pæiropazis. (PI. 8, N° E, fig. 3.) 


Similis forma Stilbiæ stagnicolæ, sed minor. Alis anticis 
cineraceis, ad basim rufulis; ad extremum tribus lincis 
nigris; duabus lineis, transversis, nigris, in medio extrin- 
secüs denticulatis ; maculis solitis magnis, similibus Stagni- 
colæ. Posticis subcineraceis. 


Par la forme de ses ailes et par leur dessin ; par son 
corselet peu robuste et son corps assez eflilé, ce Lépidoy-- 
tère paraît se rapprocher de la Stlbia stagnicola ; ne con- 
naissant ni sa femelle ni ses premiers états, c'est à côté 
de cette espèce qu'il est le mieux placé, à mon avis; ses 
ailes supérieures, dont l'angle apical est assez aigu, sont 
d'un gris-cendré, plus clair sur le milieu; leur couleur 
s’obscurcit de plus en plus en approchant de l'angle 
apical, et devient d’un gris-noirâtre; elles sont traversées 
par deux raies sinueuses, d’un brun-noir; celle de ces 
deux raies qui est du côté de.la base se trouve placée à 
une distance du corps un peu moindre que le tiers de 
l'aile; elle part de la côte, où elle est un peu plus large, 
descend en s’avançant un peu en dehors, et forme sur Île 
milieu de l'aile, en devenant plus foncée, un angle peu 
saillant, mais aigu, dont la pointe est tournée extérieure- 
ment; l’espace compris entre cette raie et le corps est 
assez fortement lavé de roussatre, et offre sur la côte, non 
Join de celui-ci, un rudiment de raie transverse d'un 
brun-noir. Les deux taches ordinaires, bien écrites, sont 
grandes et d’un gris un peu plus clair que la couleur du 
fond; l’orbiculaire est oblongue, placée obliquement, 
finement cerclée de brun-noir, et en renferme une se- 
conde, écrite par une ligne, très déliée, d'un gris-brun ; 
la tache réniforme, finement cerclée de brun-noir, ren- 

2° Série. TOME x. 27 


114 ANNALES 


ferme dans son milieu une petite ligne déliée, d’un gris- 
brun, qui suit sa forme; cette tache, assez fortement 
échancrée à sa partie externe, est renfermée dans la se- 
conde raie transverse qui la borde de ce côté; celle-ci 
part de la côte, un peu plus en dedans que la tache réni- 
forme, l’entoure en faisant extérieurement deux sinuosités 
aiguës, fait un angle interne aussi assez aigu , et, faisant 
une sinuosité arrondie en dehors, arrive au bord inférieur 
de l'aile; cette dernière est un peu lavée de roussâtre le 
long de la partie externe de cette seconde raie transverse, 
L'espace compris entre les deux taches, qui offre un petit 
trait longitudinal d'un brun-noir, est ombré de brun- 
noirâtre qui monte jusque sur la côte, au-dessus de la 
tache orbiculaire. Le bord externe, qui est la partie la 
plus foncée, offre un rudiment de raie fulgurale, peu si- 
nueuse, du même gris que le milieu de l'aile, et se trouve 
marqué, non loin de l'angle apical, de trois petits traits 
déliés, noirs, placés les uns au-dessus des autres, et dont 
le supérieur s’avance presque jusqu'à la frange; celle-ci 
est d'un gris-cendré, un peu plus foncé que la partie la 
plus claire de l'aile, et légèrement entrecoupée de gris- 
brunâtre, mais d'une manière peu sensible. La frange est, 
en outre, séparée de l'aile par une ligne de petits points, 
d'un brun-noirâtre, dont les trois plus inférieurs sont 
plus rapprochés et plus foncés. Enfin, la côte est mar- 
quée de trois petits traits blanchâtres vers l'angle apical. 

Les aïles inférieures, ainsi que leur frange, sont à peu 
près du même gris que la partie la plus claire des supé- 
rieures, et sont ombrées de gris-cendré-roussâtre sur leur 
tiers inférieur. 

Le corselet, autant qu’on en peut juger par le peu d'é- 
cailles et de poils qui lui restent , est d’un gris cendré 
roussâtre. Le corps est un peu plus foncé que les ailes 
inférieures. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 445 


Les antennes sont filiformes, d’un brun-noirâtre; vues 
à la loupe, elles sont légèrement ciliées. 

Le dessous des premières ailes est d’un gris-cendré 
pâle, luisant, plus foncé vers l'angle apical; les infé- 
rieures ont le dessous un peu plus pâle que le dessus, et à 
peine ombré de gris-rousstre à l'angle externe. 

Les pattes, de la couleur du corps, ont l'extrémité plus 
foncée et annelée de gris-cendré-blanchâtre. 

Cette espèce, que je crois nouvelle, m'a été envoyée 
en communication par M. Dardouin, de Marseille; il l'a- 
vait prise au mois de juillet, la nuit, à la lanterne, dans 
une garrigue, aux environs de cette ville; elle était posée 
sur un ÜUlex provincialis; il serait à désirer que l’on püt 
connaître ses premiers états, ainsi que la femelle. M. Dar- 
douin, dont le zèle et l’ardeur pour la science entomolo- 
gique sont bien connus, ayant l'intention de dédier cette 
espèce à son ami M. Philopal, de Marseille, c'est avec 
plaisir que je me suis conformé à ses désirs. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 417 


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DESCRIPTION 


ET FIGURE D'UN NOUVEAU GENRE D’HYMÉNOPTÈRES DE LA 
FAMILLE DES FOUISSEURS , QUI HABITE LES POSSESSIONS 
FRANÇAISES DU NORD DE L’AFRIQUE. 


PAR M. H. LUCAS. 


(Séance du 14 Avril 1852.) 


Fabricius, en établissant le genre Pompilus dans son 
Systema Piezatorum, p. 187 (1804), a donné pour carac- 
tères aux espèces qu'il range dans cette coupe générique : 
palpes, au nombre de quatre, inégaux , mâchoires courtes, 
cornées, bifides ; lèvre courte, cornée, entière; antennes 
sétacées. Ce genre, établi aux dépens des Spkex de Linné, 
a été adopté par Latreiïlle dans ses ouvrages, puis par Le- 
peletier de Saint-Fargeau, et enfin par les entomologistes 
qui se livrent à l'étude si attrayante de l’ordre des Hymé- 
noptères; mais au fur et à mesure que la science a pro- 
gressé, les caractères imposés au genre Pompilus par 
Fabricius se sont considérablement modifiés; ils ont été 
plus nettement précisés, et ceux qui actuellement servent 
à distinguer cette coupe générique sont : mandibules 
unidentées au côté interne ; antennes des deux sexes con- 
tournées, composées d'articles peu serrés, souvent même 
écartés entre eux, tête régulièrement convexe, non 
aplatie ; thorax non remarquablement long, ni en totalité, 


418 ANNALES 


ni dans aucune de ses parties prises isolément ; prothorax 
échancré postérieurement ; tarses antérieurs non dentés, 
non pectinés, souvent ciliés; hanches de forme ordinaire; 
jambes postérieures dentées, et pas d’une grosseur remar- 
quable. Tels sont les caractères qui distinguent mainte- 
nant le genre Pompilus de ceux des Aporus, des E yagetes, 
des Planiceps, des Salius, des Micropteryx, des Calicur- 
gus, des Anoplius, etc., etc., avec lesquels Lepeletier de 
Saint- Fargeau a formé sa tribu des Pomhilites, dans son 
Histoire naturelle des Insectes Hyménoptères, tom. 3, 
p. 388 (1845). 

En rangeant dernièrement les insectes que j'ai recueillis 
dans mon second voyage en Algérie, pendant l'année 
1850, sur les plateaux de Médéah et de Boghar, je trouvai 
un Hyménoptère dont le facies rappelle tout à fait celui 
des Pompilus, mais dont les antennes, au lieu d'être pres- 
que sétacées comme dans ce fouisseur et les genres qui 
composent la tribu des Pompilites, sont composées, au 
contraire, d'articles fortement trianguliformes. En effet, 
si on examine ces articles, on remarque qu'ils présentent 
de chaque côté une dent de peigne très prolongée, à l'ex- 
ception du premier et du second qui sont simples. Je 
comparai auesi les organes buccaux de ce curieux Hymé- 
noptère avec ceux des Pompilus, et je m'aperçus que les 
mandibules des Clavelia (1), au lieu d'être dentelées au 
côté interne, sont seulement sinueuses; les mâchoires 
sont coriacées comme dans les Pompilus, mais les palpes 
maxillaires, au lieu d’avoir leur troisième article conico- 
ovale, l'ont, au contraire, fort allongé, et les trois der- 


(1) Cette coupe générique a déjà été signalée dans le Bulletin des 
Annales de la Société entomologique de France, 2° série, tom. 9. 
p. Lxxv, séance du 23 juillet 1851. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 419 


niers, au lieu d’être presque égaux en longueur comme 
dans les Pompilus, sont de longueur inégale, le terminal 
étant sensiblement plus allongé que les deux précédents ; 
la même remarque est applicable aux palpes labiaux, ils 
se composent de quatre articles, mais ceux-ci ne sont 
point égaux comme chez les Pompilus, c'est le premier 
qui est le plus long de tous. Le thorax est plus allongé 
que dans les Pompilus ; ensuite, il est beaucoup plus com- 
primé avec le prothorax moins profondément échancré 
postérieurement. Les ailes, quoique plus allongées que 
dans les Pompilus, ne dépassent cependant pas l'abdomen 
lorsqu'elles sont à l’état de repos; quant aux cellules et à 
leur conformation, elles présentent des différences assez 
notables ; les cubitales sont au nombre de quatre comme 
dans les Pompilus, mais la première cellule est plus 
grande, et surtout plus large au sommet; la seconde est 
moins allongée, mais sensiblement plus large; la troi- 
sième est plus longue que large; quant à la quatrième, 
au lieu d'être trianguliforme comme dans les Pompilus, 
elle est plutôt carrée, avec son bord externe arrondi. Il 
est aussi à remarquer que la première nervure récurrente, 
au lieu de venir se placer presque dans l'angle des troi- 
sième et quatrième cellules, comme dans e Pompilus, 
n'atteint pas même le milieu de celle de la troisième. 
Quant à la cellule radiale de cette nouvelle coupe géné- 
rique, elle est plus grande que celle présentée par lé ailes 
des Pompilus; les tibias et les tarses sont lisses, au lieu 
d'être épineux; il est aussi à noter que l'abdomen est 
plus court et plus fortement pédiculé que dans le genre 
Pompilus. 

Si maintenant on étudie cette nouvelle coupe générique 
avec celle qui compose la tribu des Pompilites, on remar- 
quera que ces diflérences sont encore beauccup plus 


420 ANNALES 


sensibles. En effet, ce nouveau genre ne pourra être con- 
fondu avec les Aporus, à cause de sa taille qui est beau- 
coup plus grande, des mandibules qui sont mousses, au 
lieu d'être tridentées; du thorax qui est plus allongé, 
comprimé; de la cellule radiale qui est beaucoup plus 
grande, et des cellules cubitales qui sont au nombre de 
quatre. Dans les Evugetes, non seulement les mandibules 
sont bidentées, mais les ailes ne présentent que trois cel- 
jules cubitales, et de plus, les tibias el les tarses, au lieu 
d'être lisses comme dans le genre Clavelia, sont au con- 
traire ‘épineux. Dans les Planiceps, les mandibules sont 
unidentées, de plus, le thorax est aplati en dessus, avee 
ses côtés coupés perpendiculairement et séparés de la 
partie inférieure par une arête aiguë; ïl n'y a que trois 
cellules cubitales, dont deux seulement sont fermées; la 
deuxième reçoit la première nervure récurrente, et la 
troisième, incomplète, reçoit la deuxième. Chez les 
Salius, les mandibules ressemblent un peu à celles des 
Clavelia, mais au lieu d’être lisses comme dans ce genre, 
elles sont striées. Le thorax est convexe en dessus, avec 
ses côtés latéraux comprimés. Les ailes présentent aussi 
quatre cellules cubitales, comme dans les Clavelia, dont 
trois seulement sont fermées; la deuxième, presque 
carrée, reçoit la première nervure récurrente, mais celle- 
ci dépasse de beaucoup le milieu de cette cellule. La 
troisième, rétrécie de moitié vers la radiale, reçoit la 
deuxième nervure récurrente; quant à la quatrième, elle 
est incomplète ; il est aussi à remarquer que la cellule 
radiale est plus allongée, et surtout plus étroite que dans 
le genre Clavelia; les tibias et les tarses des seconde et 
troisième paires de pattes sont épineux dans les Salius, 
tandis que chez les Cluvelia, ees mêmes organes sont 
entièrement lisses. Dans les Micropteryx, les ailes sont 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 421 


toujours courtes et ne dépassent pas ordinairement le 
premier segment de l'abdomen; les mandibules sont à 
peine unidentées au côté interne ; le thorax est plus long 
que dans le genre Clavelia; le prothorax, de la longueur 
de la tête, est carré et coupé carrément à sa jonction avec 
le mésothorax : celui ci moins long, le métathorax étant 
la partie la plus prolongée du thorax. Chez les Calicurgus, 
les mandibules sont unidentées au côté interne; les aïles 
sont plus grandes, avec les tibias et les tarses dentelés et 
epineux. 

De tous les genres que je viens de passer en revue, 
c'est de celui de Pompilus que les Clavelia se rapprochent 
le plus, aussi est-ce dans le voisinage de ces Hyménop- 
tères fouisseurs que je propose de placer cette nouvelle 
coupe générique. 

Ce qui m'engage encore à ranger ce nouveau genre 
plutôt près des Pompilus que partout ailleurs, ce sont les 
conditions dans lesquelles j'ai rencontré cet Hyménoptère. 
Je n'en ai trouvé que deux individus, et c’est toujours 
dans les sentiers sablonneux, dans des lieux arides et 
exposés au soleil, que j'ai pris ce singulier fouisseur, 
qui, comme les Pompilus, tient sans cesse ses ailes en 
mouvement, ainsi que son abdomen, qui est toujours plus 
ou moins relevé ; j'ai encore remarqué que les antennes, 
quoique moins contournées que dans les Pompilus ; sont 
souvent mises en vibration lorsque cet H yménoptère erres 
ou est à la recherche de sa nourriture. 


Genus Clavelia (1), Lucas. 
ÆAntennæ sat elongatæ, subconvoluiæ ; duodecim articu- 


(1) Dédié au capitaine Glavel, qui commandait la place de Boghar 
en 1850. 


422 ANNALES 


culatæ ; articulis utrinque dentato-pectinatis, primo ultimo- 
que attamen cylindricis. 

Labrum superius latius quäm longius, antice rotun- 
datum. 

Mandibulæ sensiter curvatæ , elongatæ, iniùs sinuatæ, 
extüs ad basim bi-emarginate. 

Maxille elongate, angustæ. 

Palpi maxillares elongati, exiles, penduli, sex-articulati, 
labialibus manifestd longiores ; tribus primis articulis bre- 
vibus, anticè latis, subsequentibus elongatis, cylindricis. 

Labrum inferius anticè quadrifidum. 

Palpi labiales exiles, eylindrici, quadri-articulati, primo 
quartoque articulis elongatis, subsequentibus brevibus. 

Thorax elongatus, lateraliter compressus. 

Alæ elongatæ, nec tamen abdomen superantes; areole 
cubitales quatuor; primé magnä præsertim que anticè lat ; 
secundä minüs elongatà, sed sensiter latiore; tertià lon- 
giore quàm latiore; quart& ferè quadrata, extùs rotundata; 
nervurd p'imd recurrente medium tertiæ areolæ cubitalis 
non athingente. 

Pedes elongati, exiles, tibiis primi puris umispinosts, 
subsequentibus bispinosis ; tarsis elongatis, muticis. 

Abdomen breve, fortiter pediculatum. 


Antennes assez allongées, subcontournées, insérées au 
milieu de la face de la tête, composées de douze articles, 
dont dix trianguliformes : ceux-ci armés de chaque côté 
d’une dent de peigne, et ainsi disposés : premier article 
cylindrique, assez allongé, plus renflé à sa partie anté- 
rieure qu'à sa base; les suivants trianguliformes, avec les 
second et neuvième les plus courts; les troisième et qua- 
trième plus allongés; les cinquième, sixième, septième 
et huitième de même longueur, moins allongés que les 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 423 


précédents; les dixième et onzième de même longueur, 
mais plus allongés que le neuvième ; douzième ou termi- 
nal le plus allongé de tous, cylindrique, légèrement renflé 
vers la base, avec la partie antérieure terminée en pointe 
arrondie. 

Lèvre supérieure plus large que longue, arrondie à sa 
partie antérieure, recouvrant à peine les mandibules. 

Mandibules sensiblement courbées, allongées, ter- 
minées en pointe arrondie à son extrémité, mousses, non 
striées, et seulement sinueuses à leur côté interne, avec 
leur base présentant au côté externe deux échancrures, 
dont celle située antérieurement très profonde. 


Machoires formées de deux pièces, dont une cornée, et 
l’autre membraneuse : celle-ci assez allongée, étroite, 
terminée en pointe arrondie à sa partie antérieure. 


Palpes maxillaires très allongés, grêles, composés de 
six articles, ainsi disposés : le premier très court; les 
deuxième et troisième de même longueur, élargis, avec la 
partie antérieure du troisième coupée obliquement à son 
extrémité ; le quatrième cylindrique, plus grêle et plus 
allongé que les précédents, avec sa partie antérieure lé- 
gèrement élargie ; le cinquième un peu plus allongé que 
le précédent, moins élargi à son extrémité : celle-ci sen- 
siblement coupée obliquement; le sixième, le plus allongé 
de tous, cylindrique, rétréci à ses deux extrémités, dont 
l’antérieure terminée en pointe arrondie. 


Lèvre inférieure composée de deux parties, dont une 
cornée et l’autre membraneuse : celle-ci plus large que 
longue, arrondie sur les côtés latéraux, avec sa partie 
antérieure quadrifide. 

Palpes labiaux beaucoup plus courts que les maxil- 
laires, grêles, cylindriques comme ces derniers, et com- 


424 ANNALES 


posés de quatre articles, ainsi disposés : le premier, le 
plus allongé de tous, grêle à la base et élargi à son extré- 
mité; les deuxième et troisième de même longueur; le 
quatrième un peu plus allongé que le premier, cylindri- 
que, rétréci à ses deux extrémités, l’antérieure terminée 
en pointe arrondie. 


Tête légérement comprimée, plus large que le thorax. 


Veux lisses, assez grands, disposée en triangle sur le 
vertex; yeux à facettes ovalaires, 


Thorax allongé, comprimé sur les parties latérales, ne 
dépassant pas le quatrième segment abdominal; prothorax 
court, moins profondément échancré que dans les Pom- 
pilus ; mésothorax sensiblement aplati en dessus, méta- 
thorax plus allongé que dans les Pompilus, et non tronqué 
postérieurement comme dans ce genre. 


Ailes plus allongées que dans les Pompilus , ne dépas- 
sant cependant pas l'abdomen à l’état de repos; cellules 
cubitales au nombre de quatre, comme dans les Pompilus, 
et ainsi disposées : la première plus grande, et surtout 
plus large au sommet; la seconde moins allongée, mais 
sensiblement plus large; la troisième plus longue que 
large, avee la quatrième à peu près carrée : le bord 
externe de celle-ci arrondi. Première nervure récurrente, 
n'atteignant pas le milieu de la troisième cellule. 

Pattes allongées, les postérieures surtout, grêles, avec 
les hanches légèrement renflées, les fémurs cylindriques, 
peu renflés, les tibias grêles, et armés seulement de deux 
épines à leur extrémité, dans les deuxième et troisième 
paires seulement : ceux de la première paire ne présen- 
tant qu'une seule épine; tarses très grêles, allongés, 
entièrement lisses. 


Abdomen moins allongé et plus grêle que celui des 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 425 


Pompilus, plus fortement pédiculé que dans ce dernier 
genre, composé de six segments qui diminuent de lon- 
gueur au fur et à mesure qu'ils atteignent la partie pos- 
térieure. 


Clavelia pompiliformis, Lucas. 
Long. 11 millim. Enverg. 18 millim. 


C. atra, nitida; alis translucentibus , fusco-rufescen- 
tibus, nervuris fuscis; pedibus nigris, femoribus tibisque 
tantüum in lertio pari rubescentibus. 

Male. La tête, d'un noir brillant, finement chagrinée, 
est hérissée de poils bruns, courts et peu serrés; sur le 
vertex, dans le voisinage des yeux lisses, elle présente 
quelques points peu accusés et disséminés. Les mandi- 
bules sont d’un noir brillant, avec leur partie médiane 
rougeûtre. Les palpes maxillaires et labiaux sont noirs. 
Les antennes sont entièrement noires. Tout le thorax est 
d'un noir brillant, très finement chagriné, et présente çà 
et là quelques poils bruns très courts. Les ailes sont d’un 
brun-roussâtre, avec les nervures d’un brun foncé. Les 
pattes sont entièrement noires, avec la moitié des fémurs 
des pattes de la troisième paire seulement (l'extrémité 
exceptée) et les tibias, rougeâtres. L’abdomen est noir et 
entièrement lisse. 

Cette espèce, dont je ne connais que le mâle, habite les 
environs de Boghar, où je l'ai prise en juin, dans les 
sentiers arénacés et exposés au soleil. 


Explication de la planche 8, N° II. 


1. Clavelia pompiliformis mâle, grossi; 1 a, la gran- 
deur naturelle; 1 b, une mâchoire; 1 c, une mandibule: 
1 d, lèvre inférieure ; { e, une antenne, vue en dessous, 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 427 


MURS TARDE AR LÉ RQ RL A/R AA A AURAS ES LA AR A/R AR AU AVE ES AA SA SAMAN L VRLI TS. . SAQNAAVALLARAAS LAULLAS ANGES 


ICHNEUMONOLOGIE PROVENÇALE, 


OU 


€EATALOGUE DES ICHNEUMONIDES qui SE TROUVENT AUX 
ENVIRONS D AIX, ET DESCRIPTION DES ESPÈCES INÉDITES. 


(Suite (1) ). 


Par M. BOYER DE FONSCOLOMBE. 


(Séance du 14 Février 1849.) 


Genre Pezomacaus, Gravenhorst. 


t. Pezomachus vagans? Oliv. Grav. var. 2. Long. 0,003. 

P. apterus scutellatus, thorace longiore angustiore ; niger 
prothorace rufo-maculato; segmentis 1 et 2, basi anten- 
narum, pedibusque rufis, femoribus fuscis. f. Grav. — 
Var. 2. Prothorace toto rufo. Grav. 


Les antennes sont toutes rousses, le premier article 
seul un peu brun. Le corselet est roux, les côtés du pro- 
thorax, ceux du métathorax surtout, tachés de noir; 
celui-ci un peu noirâtre postérieurement. On distingue à 
peine l’écusson, qui est noir. Il ÿ a aussi un point noir 
en avant du prothorax, vers le col. Les pattes sont 
rousses, les hanches noires, surtout à la base et en des- 


(2) Voyez 2° série, tome V, (1847), p. 51 et 397; tome VII (1849), 
p. 211 ; tome VIII (1855), p. 361, tome IX (1851), p. 108, et tome 
x (1852)-:p2,29. 


428 ANNALES 


sous, les postérieures moins noires. Les cuisses antérieures 
sont noires en dessus, en dessous et au côté externe, de- 
puis la base jusqu'au-delà du milieu. Les postérieures 
sont noires, à peine tachées de roux à la base, et encore 
moins à l'extrémité. Le côté extérieur des jambes est un 
peu obscurci, beaucoup plus aux postérieures. Le pre- 
mier segment de l'abdomen est en triangle allongé, la 
partie antérieure peu distinguée du pédicule. Ge segment 
est roux, ainsi que le second; les suivants noirs, le troi- 
sième assez largement bordé de roux. L’aiguillon est cinq 
fois plus court que l'abdomen. 


Sur les herbes, en septembre. 


2. Pezomachus Gravenhorstit, Nob. Long. 0,0045. Ca- 
lendrier de Faune, etc., Mém. de l'Acad. d'Aïx, tom. 
v, p- 414. 


P. niger, thorace castaneo obscurè maculato ; pedibus 

5 sup 
testaceis, femoribus fuscis, tibiarum bast albida ; aculeo 
longitudine corporis. Nob. 


Il paraît voisin, du moins par les couleurs, des P. 
vagans, var. 4, et P. agilis, Grav., var. 5. d;etil s'é- 
loigne de toutes les espèces aptères décrites dans l'Zchneu- 
monologia europæa, par la longueur de son aiguillon. 


Tête noire, palpes brun-roussâtre. Antennes presque 
de la longueur du corps, très recourbées ou en spirale, 
brunes, les trois ou quatre premiers articles roux, le pre- 
mier brun en dessus. Le corselet est noir, le col rougeâtre 
ou châtain, les côtés et deux assez grandes taches sur le 
prothorax, de cette même couleur ; le métathorax inerme. 
Les pattes sont brunes, le dessous des hanches un peu 
châtain; les trochanters roux, avec une tache noire en 


DE LA SOCIÈTLÉ ENTOMOLOGIQUE. 429 


dessous; l'extrémité des cuisses antérieures est rousse, 
cette nuance s'étend même aux premières, un peu entre 
les deux surfaces ; les postérieures sont au contraire pres- 
que entièrement brunes, un peu plus claires en dessous. 
Les jambes sont d'un roux un peu sale, avec une ligne 
ou une nuance brune le long de leur surface externe, et 
une tache blanc pâle à leur base. L'abdomen est en ovale 
allongé ; le premier segment long, le pédicule s’élargis- 
sant peu à peu vers son extrémité, la partie antérieure 
beaucoup plus courte, plus large que longue, roux- 
châtain assez largement, quoique obscurément à son bord 
postérieur. Le reste de l'abdomen très noir, luisant. 
Aïguillon châtain, de la longueur du corps, légèrement 
arqué en haut, 


Var. Le milieu du corselet en dessus, entre les deux 
taches roussâtres, a un enfoncement très marqué, allongé, 
qui peut être existe aussi à la variété type, mais que 
l'épingle qui le perçait m'a empêché peut-être de bien voir 
dans l’exemplaire qui servait à ma description : les côtés 
inférieurs du métathorax ont une tache de la niême cou- 
leur que celles du corselet, mais un peu moins prononcée. 
Les pattes sont plus rousses ; les hanches rousses, tachées 
de brun en dessus et en dessous ; les trochanters bruns à 
leur base; les cuisses, au moins les antérieures, n'ayant 
qu'une tache ou nuance brune, confuse, prolongée sur 
leur surface supérieure et sur l’inférieure. 

Ce Pezomachus est peut-être l’Zchneumon 90, Geoffr. 
Ichn. carpint, Fourcr. 91. Mais il n’est pas fait mention 
dans cet auteur des cuisses brunes, et l’aiguillon paraît 
moins long que dans le mien. 


2° Série, TOME x. 28 


430 ANNALES 


3. Pezomachus agilis? Crav. Long. 0,0045. 


P. ihorace breviore latiore, maribus scutellato, feminis 
exscutellato; niger, pedibus et antennarum basi, rufis. 
m. f. Grav. Var. 5. c. Niger, pedibus testaceis, Grav. 


Je n'ai que la femelle. La seule différence entre mon 
insecte et celui décrit par M. Gravenhorst, qui me permet 
quelque doute, c'est que la base des jambes du mien, sur- 
tout des postérieures et des moyennes, est d'un roux pâle 
tranchant sur le reste de la couleur. 


La tête est noire. Les palpes bruns. Les trois ou quatre 
premiers articles des antennes, roux, le reste brun. Tout 
le corps très noir. Il n'y a pas de vestiges sensibles de 
l'écusson : les points d'attache, où devraient être les ailes, 
sont assez marqués en forme de tubercules. Les pattes 
sont testacées; les hanches noires, excepté à leur extré- 
mité; les trochanters ont un point noir en dessus : les 
cuisses antérieures sont lavées de noir en dessus et en 
dessous, les postérieures toutes noires ou brunes ; le côté 
extérieur des jambes est aussi lavé de brun, avec une 
tache d’un roux pâle à la base, leur extrémité brune. 
L’abdomen est ovale, noir luisant; le premier segment 
s’élargissant insensiblement, la partie antérieure presque 
carrée, marquée au milieu d’une petite fossette; le bord 
de tous les seoments est testacé. L'aiguillon épais, de la 
longueur du quart de l'abdomen. 

Trouvé le 21 novembre. 


Var. 5. e, Graverh. L’abdoinen est tout noir. 


4. Pezomachus bicolor ? Grav. Long. 0,0025. 


P. thorace breviore , latiore, exscutellato. Niger; anten- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 431 


narum basi, thorace, segmento primo, pedibusque rufes. 
Grav. f. Entom. Villers, p. 218, N° 275. 


La bouche et les palpes sont roux. Les trois ou quatre 
premiers articles des antennes sont roux en entier. Le 
corselet est roux, les côtés inférieurs du métathorax noiï- 
râtres, sa partie postérieure est presque rembrunie ; point 
de taches sur le prothorax. Les pattes totalement rousses, 
à peine l'extrémité des cuisses postérieures un peu brune 
en dessus, ainsi que l'extrémité des mêmes jambes. Le 
premier segment de l'abdomen court, à peu près triangu- 
laire; le pédicule plus court que la partie antérieure. Le 
bord postérieur du second est roux: celte couleur s’élar- 
gissant un peu sur les côtés; les autres segments n'ont 
point de bordure pâle. 

La taille demon Pezomachus est plus petite que celle 
de la description de M. Gravenhorst, mais la variété 5° 
de cet auteur n'est guère plus grande. Le Pez. formicarius, 
Grav., étant d’une taille encore plus élevée, ne m'a pas 
paru devoir être le même que le mien, quoique leurs 
caractères soient très rapprochés. 


5. Pezomachus Hoffnmanseggii, Grav. Long. 0,005. 


P. niger, thorace et petiolo rufis. Grav. 


La bouche est un peu roussâtre; les 1-3 articles des 
anteunes plus roux que le dessous des suivants ; elles sont 
plus longues que dans l'espèce suivante. Les quatre pattes 
antérieures sont rousses, avec le côté extérieur ou supé- 
rieur des cuisses et des jambes, brun : les postérieures 
brunes; les hanches et trochanters, roux. L'abdomen est 
noir, sauf le premier segment; Îes autres ne sont pas 


432 ANNALES 


bordés de roux. L’aiguillon manque dans l'individu que 
je décris. 

Trouvé le 15 novembre. 

Variété dont les antennes sont entièrement rousses, et 
le genou des jambes postérieures marqué d’une tache 
blanche. 


6. Pezomachus Wesmaëlü, Nob. Long. 0,006. 


P. niger, abdomine cϾrulescente, antennis basi, thorace, 
petiolo, pedibusque, rufis ; femoribus basi et tibiarum apice, 
nigris. Nob. 


Il se rapproche beaucoup du ?. Hoffmansesgü, etil 
n'en est probablement qu'une variété, Maïs son abdomen 
est bleu, et la description de l’auteur silésien ne men- 
tionne pas la tache noire très marquée de la base des 
jambes, caractère qui lui est commun avec le P. acarorum, 
Grav. Il diffère de celui-ci par la couleur noire ou bleue 
des deuxième et troisième segments; du P. Stevenxr, par 
la couleur uniformément rousse du corselet ; du P. bicolor, 
par le même caractère et les premiers segments bleus, et 
non bordés de roux. Il paraît bien voisin de l’Zchn. puli- 
cartus, Panz. Grav. Suppl. tom. 3, p. 1095. 

Tête noire, mandibules roussâtres dans leur milieu. 
Palpes bruns. Antennes presque aussi longues que la 
moitié du corps, les trois ou quatre premiers articles roux, 
le premier brun en dessus, les autres bruns. Corselet 
inégal et gibbeux, épines latérales du métathorax à peine 
sensibles ; entièrement roux, seulement deux taches au- 
dessous du col ou prothorax, et milieu de la poitrine lon- 
gitudinalement, noirs. Pattes rousses, un point noir à la 
base des premières hanches ; cuisses noires, avec la base 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 433 


et l'extrémité, rousses; une tache noire après le genou 
des jambes, et leur extrémité de même couleur; le milieu 
de leur côté externe, surtout des antérieures , insensible- 
ment nuancé de brun. Abdomen d’un bleu foncé luisant; 
le premier segment s'élargissant insensiblement, roux, le 
rebord latéral très étroitement noïrâtre; le bord des cin- 
quième et sixième segments un peu roux, celui du 
deuxième et du troisième, à peine insensiblement noir, 
sans aucune bordure dans un autre individu. Aiouillon 
presque de la longueur de la moitié de l'abdomen, 

Dédié à M. C. Wesmaël, savant professeur à l’Athénée 
de Bruxelles, auteur de plusieurs ouvrages d’entomologie, 
et surtout d'une monographie des Braconides de Bel- 


gique. 
Genre Payropierus ? Grav. 


Je ne connais aucune des espèces de ce sousgenre, décri- 
tes dans l'/chneumonologia europæa ; c'est-à-dire que je 
connais le genre non de visu, mais seulement par les ca- 
ractères qui lui sont assignés, et que je n’en ai pas une 
idée bien précise. L'insecte que je vais décrire m'a paru, 
après bien des hésitations, lui appartenir. Son sexe (c’est 
un mâle, et je ne possède que ce seul individu) rend sa 
détermination encore plus difficile, Je lui trouvais quel- 
ques rapports avec les Pimpla, les Lissonota. 11 n’est 
décrit dans l'ouvrage de M. Gravenhorst dans aucun de 
ces genres, ni des genres voisins. D’après les suppléments 
du même ouvrage, il me paraît n'avoir été connu d'aucun 
autre auteur. Je crois devoir l’attribuer au sous-genre 
Phytodietus, avec quelque doute. Il se rapproche beau- 
coup de la description du Phyt. corvinus par la forme de 
la tête et de l'aréole, et par ses couleurs. Si ce n'était sa 


% 


434 ANNALES 


taille doublement plus grande, je serais porté à le regarder 
comme le mâle de cette espèce. Il paraît aussi voisin du 
Ph. calceolatus, Grav. 


1. Phytodietus ? grandis, Nob. Long. 0,02. 


Ph? pedibus rufis, areold triangulari. Nob. (PI.S, 
N°IIL ho; l.:4.b7) 


Mâle. Tout le corps est noir. La tête est assez large de 
devant en arrière sur le vertex, et approchant presque de 
la forme cubique; les joues un peu renflées dans le bas. 
Les mandibules sont ferrugineuses, ainsi que les palpes. 
Les antennes noires, presque de Ia longueur du corps. Le 
mélathorax est sculpté assez sensiblement de quelques 
lignes élevées. Les ailes sont très légèrement enfumées ; 
le stigmate étroit et allongé, et le rayon, sont couleur de 
poix; la racine et la tégule testacées ou ferrugineuses, 
celle-ci brune à son centre; l’aréole triangulaire, assez 
irrégulière, un peu allongée en arrière, sa nervure pos- 
térieure un peu afhaiblie, par un petit espace blanchâtre. 
Les pattes sont totalement rousses, les jambes postérieures 
seules d'un roux-brun soyeux, ainsi que leurs tarses. 
L'abdomen est presque linéaire, un peu plus long que Îa 
tête et le corselet ensemble, pétiolé; le pétiole plus court 
et un peu plus étroit que la partie antérieure, laquelle est 
plus longue que large ; le milieu du bord postérieur de ce 
premier segment, ainsi que du deuxième, est un peu re- 
levé comme en tubercule. En tout l'abdomen est peu 
déprimé dans sa partie médiane, légèrement comprimé 
vers son extrémité, qui se rétrécit un peu Gcbliquement 
jusqu'à l'anus. 


39 


CS 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


Famille XI. G. Mesocnorus, Grav. 


1. Mesochorus splendidulus, Grav. var. 7°. Long. mäle, 
0,008 ; femelle, 0,0055. 


M. facie, antennarum basi, abdominis medio, pedibus- 
que straminets ; colli lateribus rufis. m. £. Grav. — Var. 7°. 
Prothorace rufo maculato, abdomine rufo bast nigra. 

Mâle et femelle. 


Mâle. Le corselet et la tête un peu velus et soyeux. La 
tête est jaune, noire derrière, le tour extérieur des yeux 
un peu plus fauve. Les antennes filiformes, plus longues 
que le corps, un peu hérissées ou ciliées, testacées, plus 
brunes en dessus et vers l'extrémité, le premier article un 
peu jaunâtre, et noir à la base. Le corselet est noir, les 
côtés du col plutôt jaunes que testacés ; une ligne oblique 
au devant des ailes, et une bande de chaque côté, au- 
dessus du prothorax, derrière le col, double et faisant le 
crochet ; l'écusson roux, au moins postérieurement. Le 
rayon et le stigmate sont roux, très clairs, la racine et la 
tégule jaune-paille. Les pattes sont plutôt fauves que 
jaunes, conformes d’ailleurs à la description de Gra- 
venhorst ; les hanches postérieures brunes en dessus et à 
leur base. L’abdomen est ovale, non tronqué à l'extré- 
mité. Les segments 3-5 testacés, noirâtres sur les côtés; 
les sixième et septième noirs. Les deux styles de l’anus, 
noirs. Le reste conforme à la description du savant pro- 
fesseur déjà cité. 

Femelle. Même var. 7°, Grav. Tête noire; chaperon, 
bord des yeux intérieur et extérieur, et côtés de la face, 
roux. Antennes à peu près de la longueur du corps, 
rousses, un peu brunes en dessus, et surtout vers l'extré- 


436 ANNALES 


mité, Corselet noir, ainsi que la poitrine; côtés du pro- 
thorax, en avant et au-dessous des aïles, roux (c'est ainsi 
qu'il m'a paru, n'ayant qu'un seul exemplaire assez dé- 
gradé); écusson roux; point de taches rousses au méta- 
thorax. Ailes et pattes comme dans le mâle; celles-là un 
peu hérissées de petits poils, visibles à la loupe, dans leur 
disque, et le rayon un peu cilié, Les deux premiers seg- 
ments noirs, unis, très luisants, l'extrémité du deuxième 
marquée d’une tache jaune, s'étendant le long du bord ; 
les suivants roux-jaunâtre ; une tache noire très marquée 


aux côtés du troisième. 
Trouvé le 30 octobre. 


Variété qui paraît être la 4° Grav., mais femelle. Tête 
et corselet roux; celle-là ayant à peine un peu de noir 
aux ocelles et derrière la tête; celui-ci avec une bande 
longitudina'e noire, presque double, derrière la tête jus- 
que vers le milieu du dos, et une autre peu marquée en 
avant des ailes ; la poitrine un peu brune; le dessus seule- 
ment du métathorax noir ; l'écusson roux. Les antennes, 
de cette même couleur, à peine brunes à l'extrémité. Le 
rayon et le stigmate plus bruns que dans les variétés ci- 
dessus. Les pattes roux clair, sans taches aux hanches, 
l'extréinité seule des jambes postérieures et des articles 
des tarses, noirâtre. Le bord extrême du premier segment 
est roux; le second noir, roux-jaunâtre à ses bords et à 
l'extrémité ; le troisième roux, avec le bord postérieur 
noir ; les suivants noirs, le bord postérieur un peu roux 
sur le dos. L'aiguillon comme dans la femelle ci-dessus. 


Trouvé le 30 mai. . 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 437 


2. Mesochorus flavescens, Nob. Long. 0.004. 


M. rufo-luteus, abdominis et apice nigris, segmentis 
intermediis rufo marginatis. m. Nob. 


J1 se rapproche beaucoup du 87. splendidulus et de sa 
var. 8, Grav., peut n'en être qu'une variété; d’ailleurs 
sa taille est beaucoup plus petite. 


Male. La tête est entièrement jaune pâle, l'occiput n'a 
pas même de tache noïre. Les antennes sont roux-jaunûtre, 
brunes vers l'extrémité. Le corselet est aussi de la même 
couleur, avec une bande noire, double, derrière la tête, 
cette bande ne dépassant pas le milieu du dos; une autre 
bande de chaque côté, au-dessus des ailes, et le dessus 
du métathorax, aussi noirs. Les ailes sont minces et très 
diaphanes; le stigmate et le rayon très pâles, la tégule 
jaunâtre, et la racine blanche. Les pattes sont jaune-paille, 
les jambes postérieures presque blanchäâtres, leur extré- 
mité et celle des articles de leurs tarses, noires. L’abdo- 
men est presque plus court que la tête et le corselet pris 
ensemble, tandis qu'il est un peu plus long dans le 47. 
splendidulus mâle. Le premier segment est conformé 
comme dans celui-ci, noir ; le second noir à la base, jau- 
nâtre inférieurement ; le troisième, au contraire, jaunâtre, 
avec le bord postérieur largement noir; les suivants 
noirs, et le bord postérieur roussâtre; l'anus plus roux, 
les appendices anales jaune pâle. 


3. Mesochorus thoracicus, Grav. var. Nob. Long. 0,007. 


M. prothorace et scutello rufis, pedibus fulvis, orbitrs 
oculorum albidis. in. f. (Femina segmentorum margine 
summo albido). Grav. 


438 ANNALES 


Femelle. La tête est noire. Les palpes et les mandibules 
(sauf l'extrémité de celles-ci), le labre et tout le tour des 
yeux, blancs. Le chaperon jaune-roussâtre. Les ocelles 
très proéminents. Les antennes aussi longues que le 
corps, ciliées ou finement hérissées de poils, rousses en 
dessous, un peu plus brunes en dessus, les trois premiers 
articles, le troisième, au moins à la base, noirâtres, l'ex- 
trémité de tous les suivants un peu pâle. Le corselet est 
relevé et gibbeux ; le col noir à la partie supérieure, roux 
en dessous; le mésothorax roux ou rougeätre, avec une 
bande noire longitudinale au milieu, accompagnée sur 
les côtés de taches noires moins distinctes, ainsi que le 
devant de l’écusson; celui-ei rongeâtre : celte même cou- 
leur paraît encore au-dessous de la base des ailes; mais la 
poitrine et le métathorax sont noirs. Le rayon des ailes et 
le stigmate sont de couleur de poix assez pâle ; la tégule, 
la racine, et même le commencement du rayon, blanc- 
jaunâtre ; l’aréole irrégulière, transverse, presque carrée, 
un peu pédiculée. Les pattes sont d’un roux assez clair; 
les hanches et les trochanters de la première paire plus 
pâles ; les jambes postérieures jaune-paille, leur base 
presque blanchâtre, leur extrémité et celle de tous les 
tarses, noires. Le premier segment de l'abdomen est 
bordé postérieurement de blanc, ainsi que les suivants ; 
l'extrémité du ventre un peu comprimée; l’aiguillon assez 
épais, noir, de la longueur à peine du quart de Fab- 
domen. 

Variété, Nob. Le chaperon noir. Le stigmate noirâtre. 
Les cuisses d'un roux-testacé plus foncé, tandis que les 
trochanters sont plus pâles, même aux pattes postérieures; 
les deux ou quatre derniers articles des tarses postérieurs 
bruns, l'extrémité des jambes de la même paire plus lar- 
gement noirâtre, le genou marqué d'un point noir. Le 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 439 


deuxième segment de l'abdomen seul, ou presque seul, 
bordé de blanc. 


En été. La variété trouvée le 23 juillet. 


4. Mesochorus aggressor, Nob. Long. 0,007. 


M. segmento primo posticè, secundo et tertio totis, rufis; 
antennis basi pedibusque rufis : coxis nigris. f. Nob. 


Il a quelques rapports avec la description du AL. lucifer, 
Gray. 


Femelle. Tête et corselet noirs. Mandibules rousses. 
Les deux premiers articles des antennes roux, les autres 
manquent, ainsi que les palpes. Métathorax marqué de 
lignes élevées. Aïles un peu obscures, où du moins en- 
fumées, surtout vers la base; stigmate et rayon couleur 
de poix, tégule rousse, racine jaunâtre ; aréole de la forme 
des précédents un peu pédiculée. Pattes rousses; base des 
quatre premières hanches, les dernières presque en entier, 
et base des quatre trochanters postérieurs, noires. Abdo- 
men pédiculé; la partie antérieure du premier segment 
plus courte que le pédicule, assez notablement plus large, 
plus large ou au moins aussi large que longue, un peu 
aciculée et marquée d'une petite fossette vers son extré- 
mité. Ce premier segment est noir dans sa première 
moitié, roux postérieurement, ainsi que le deuxième et le 
troisième ; les autres noirs, avec leur bord postérieur 
couleur de poix. Aïguillon moins épais que dans l'espèce 
suivante, plus long que la moitié de l'abdomen. 


LA 


5. Mesochorus testaceus? Grav. Long. 0,0045, 


M. testaceus, oculis et abdominis basi fuscis ? m. Grav. 


440 ANNALES 

Il me paraît être la femelle du A7, testaceus, qui n’a pas 
été connue de M. Gravenhorst. 

La tête manque. Le corselet est entièrement rougeûtre. 
Les ailes assez grandes, minces, transparentes; le stig- 
mate et le rayon couleur de poix pâle, la tégule et la 
racine blanchâtres, l’aréole transverse, carrée, sessile. 
Les pattes sont d'un jaune pâle; les hanches plus pâles, 
les trochanters blancs ; le milieu des cuisses postérieures 
est roux-brun, leur base, le genou et la jambe, blancs ; 
un point noir à la naissance de celle-ci, et son extrémité 
assez largement noire; les tarses de la même paire bruns, 
la base de chaque article inarquée d'une tache blanche, 
celle du premier blanchâtre jusqu'aux deux tiers. Ab- 
domen fusiforme, peu comprimé à son extrémité, pédi- 
culé; la partie antérieure du premier segment presque 
deux fois plus longue que large, un peu plus longue et 
‘guère plus large que le pédicule. Ce premier segment un 
peu obscur et confusément, au pédicule, vers l'extrémité 
et les côtés, bordé de blanchâtre; tous les autres d’un 
roux un peu obscur, bordé de blanc postérieurement, et 
à peine nuancés de brun avant cette bordure. Aiguillon 
noir, assez épais, de la longueur du quart à peu près de 
l'abdomen. 


6. Mesochorus melas, Nob. Long. 0,004. 


M. niger, tibiis rufis, posticis basi apiceque nigris. Nob. 
Mäle et femelle. 


Femelle. Tête, corselet, noirs. Palpes bruns. Antennes 
uu peu plus courtes que le corps, un peu hérissées: le 
deuxième article taché de roussâtre. Le corselet un peu 
pubescent : le métathorax marqué de lignes élevées. Le 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 441 


stigmate et le rayon des ailes couleur de poix, la tégule 
roux clair, la racine blanchâtre, l’aréole carrée, trans- 
verse, presque pédiculée. Les pattes sont noires; l’extré- 
mité des trochanters à peine un peu rousse ; les cuisses 
antérieures tachées de noir en dessus et en dessous, les 
côtés roux, ainsi que l'extrémité des intermédiaires; les 
postérieures, ou toutes noires, ou l’extrémité à peine 
rousse. Les jambes rousses, la base et l'extrémité des pos- 
térieures noires; les tarses bruns, la base de chaque article 
un peu roux pâle. L’abdomen est ovale ou fusiforme, à 
peine comprimé postérieurement, pédiculé ; la partie an- 
térieure du premier segment est à peu près deux fois plus 
longue que large, plus large et plus longue que le pédi- 
cule; tout noir dans un individu, les côtés du bord pos- 
térieur du deuxième segment un peu roux pâle dans un 
autre. L’aiguillon est épais, de la longueur du tiers de 
l'abdomen; le cinquième segment très avancé sous le 
ventre, caréné et béant à la naissance de l’aiguillon. 

Le mâle est semblable à la femelle. L’aréole tout à fait 
sessile, Le bord du deuxième segment plus largement 
roux, les suivants bordés de roux. Les deux appendices 
anales noires. 

Trouvé le 30 mai. 


eg 


LmËt QUE dÉnaS 


ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 443 


RAS QAR VA RAR A AU ARE A AU AR AA LR A LA LA RAT LR LR ABUS LR LR BALLE LR AL VAR EAP MEVR ALLER VE VE 


MÉLANGES ENTOMOLOGIQUES, 


(Suite) (1). 


Par M. LÉON DUFOUR. 


(Séance du 10 Septembre 1851.) 


9° Encore l’Æyalomytia dispar. (PI. 8, N° IV.) 


J'avais, l’an dernier, en donnant la description de cette 
petite Muscide et de sa pupe, annoncé qu à la saison nou- 
velle je complèterais mon travail, en cherchant à décou- 
vrir la larve. Je suis heureux de tenir ma parole. 

Avant d'exposer les traits originaux de l'existence 
parasite de cette larve dans le corps du Brachyderes lusi- 
tanicus, donnons en peu de mots son signalement. 


Larva apoda acephala, undecim segmentata , ovata 
oblongave,glabra, albida; mandibulis lateraliter retracti- 
libus, atris; stigmatibus solum posterioribus , binis, tubulo- 
sis , exsertis, nudis. Long. 1 1/2 lin, (PI. 8, fig. IV.) 

H. parasitica in Brachydereos Lusitanici abdomine. 


Voilà des traits qui appartiennent à un très grand 


(1) Voyez 2° sécie, tome IX (1851), p. 55. 


444 t ANNALES 


nombre de larves de l'immense nation des Muscides. 
Toutefois, l'existence de deux stigmates seulement, situés 
au bout postérieur du corps, la place dans une catégorie 
particulière. Suivant le degré de contraction, sa forme 
varie de l’ovale à l'oblongue. Parfois je lui remarquais une 
légère teinte jaunâtre, produite par les contenta du tube 
digestif. 

La pellucidité du tégument permettait à une loupe 
pratique de constater l'existence de troncs trachéens la- 
téraux, se divisant à l'infini en approchant du bout anté- 
rieur du corps. C'était déjà là une présomption, qu'il n'y 
avait des stigmates ni en avant ni sur les côtés. Le micros- 
cope confirma ce fait négatif. 

Mais une larve hermétiquement enfermée dans une 
prison vivante, sans issue et sans communication avec 
l'air extérieur, me sembla tout d'abord, quant à l'acte 
respiratoire, un phénomène impénétrable. Car il ne faut 
point oublier que cette larve vit dans la cavité abdomi- 
nale, en dehors des viscères digestifs. Ma curiosité en 
était d'autant plus vivement stimulée. Le hasard vint me 
servir à souhait pour me révéler les merveilles de la 
vérité. Dans un même individu de Prachyderes, j’eus le 
bonheur de rencontrer deux larves. L'une, par le déchire- 
ment de la paroi membraneuse de l'abdomen du Cha- 
rançon, se détacha, devint libre et tomba. Je la plaçai 
sous la lentille microscopique, dans un verre de montre 
avec un peu d'eau. Il ne me fut pas dificile de constater 
au bout de l’abdomen une paire de fort petits stigmates 
tubuleux, saillants et à nu sur le dernier segment dorsal, 
c'est-à-dire nullement logés dans une caverne stigmatique, 
comme cela se voit dans un fort grand nombre de larves 
de Muscides, Je reconnaissais bien que ces stigmates pre- 
naien! naissance dans l'entre-deux du pénultième segment 
avec le dernier, et se continuaient là avec les trachées 


DE LA SOCIÉTÉ ENFTOMOLOGIQUE. 445 


latérales, mais tout cela n'était que de l'anatomie, en 
quelque sorte vulgaire. 

L'autre larve, sans que j'y fisse d’abord attention, de- 
meura fixée à un grand lambeau, resté en place, de la 
paroi membraneuse du Charançon. En y regardant de 
plus près, j'acquis la conviction que la larve avait em- 
prunté, usurpé un des stigmates de son hôte pour le faire 
servir à sa privée respiration. C'est elle qui me donna la 
solution physiologique du phénomène, 

Je demeurai en extase devant ce mode si piquant de 
parasitisme, je remerciai le ciel de m'avoir rendu témoin 
d’un semiblable prodige, de m'avoir procuré (et ici mon 
amour-propre d'auteur se trouvait intéressé) l’indicible 
satisfaction d'ajouter un fait nouveau à un fait analogue 
que j'avais publié, il y a vingt-cinq ans, dans l'histoire 
des métamorphoses de l'Ocyptera bicolor, dont la larve 
est parasite du Pentatoma pictipennis (1). Voyez comme 
la science marche lentement! Mais enfin elle marche. 
Dans la larve de l'Ocyptera, l'usurpation du stigmate de 
lHémiptère se fait au moyen d’un tube anal submenibra- 
neux, assez long, terminé par deux crochets. Il n'existe 
rien de semblable dans celle de lZyalomyia. La grefle 
organique de ses sligmates tubuleux avec le stigaiate 
usurpé du Charancçon est telle, que cette implantation est 
tout à fait sessile. 

Par la pratique de ces autopsies, j'étais parvenu à de- 
viner de prime abord si Pabdomen du Charançon, mis à 
nu par l'enlèvement de la carapace des élytres, renfermait 
ou non des larves. La présence de celles-ci m'était décélée 
à l'extérieur par une tache orbiculaire obscure, en‘ourant 
l’ostiole stigmatique envahi. - 


(1) Annal. des Sc. nat., tom, X, 1827. 
2° Série, TOME x. 29 


446 ANNALES 


Et qui nous dira les manœuvres habiles, la ténacité de 
patience du frêle Diptère pour saisir le défaut de Ja cui- 
rasse dans un Coléoptère à élytres soudées et dures, sS üu- 
nissant par une ligne imperceptible de contiguité au 
derme, tout aussi dur, des segments du ventre! Quelle 
acuité de vue, quelles inspiralions maternelles, quelle 
mission providentielle le poussent, au terme d'une pres- 
sante gestation, à profiter de l'instant fugitif où le stig- 
mate du Gharançon entre en exercice pour lui imposer, 
avec la rapidité de la pensée, le berceau de sa progéniture ! 
Qui nous révélera jamais les inquiétudes, les anxiélés de 
ce lourd Charancon aptère, lorsque son invisible ennemi 
le guette et le harcèle! Où sont-ils les grands animaux 
qui présentent des scènes comparables à celles de notre 
Moucheron ? 

Mais l'œuf de la vigilante Hyalomie n'est pas simple- 
ment déposé, engagé dans lorifice du stigmate usarpé; il 
serait immanquablement déplacé, tout aussitôt après la 
ponte, par le jeu incessant de l'inhalation et de l’exhala- 
tion de Fair. 1] est donc rationnel de penser qu'il y est 
assujéti, collé par une humeur plastique que sécrète la 
glande sébifique de la Mouche. À l’éclosion de l'œuf, la 
petite larve se greffe iustinctivement par approche, et les 
orifices de ces deux propres stigmates tubuleux se trou- 
vent justement engagés dans le pertuis du stigmate em- 
prunté. 

Quoi qu'il en puisse être de l'explication de ce mode 
d'adhérence organique, il est positif que la larve parasite 
demeure suspendue par son bout postérieur durant tout 
le temps de sa croissance, et à l'aide de ses mandibules, 
ou crocs rétractiles, elle pourvoit à sa subsistance, aux 
dépens du tissu adipeux ou autres éléments organiques de 
son hôte, 

Quand sonne l'heure de la métamorphose, la larve, 


> 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 447 
ayant pris tout l'accroissement voulu, se détache, tombe 
dans la cavité abdominale, et se fait de sa propre peau 
condensée et durcie une coque d’un marron vif, récep- 
tacle de la nymphe, ou maillot du Diptère aïlé. C'est là 
cette forme de chrysalide que, d’après Latreille, on 
nomme pape. | 

Et par quelle prévision toute divine, par quelle ma- 
nœuvre si mystérieuse cette pupe, incarcérée dans une 
cavité sans issue, parvient-elle à être expulsée? Où sont 
les observations directes qui nous révèlent les efforts, les 
tourments du Charançon pour effectuer ce singulier accou- 
chement contre nature? Suppléons à ce défaut de docu- 
ments positifs par le rationnel d'une conjecture physiolo- 
gique. 

Lors de sa transition à l'état de pupe, la larve, qu'une 
préoccupation instinctive d'avenir entraîne irrésistible- 
ment, déchire la paroi membraneuse du bout de l’ab- 
domen du Brachyderes, et, suivant toutes les apparences, 
se loge dans cette brêche ou embrasure pour y compléter 
sa transfiguration en pupe. Lorsque la nymphe ineluse 
reçoit l'éveil de sa prochaine naissance, elle exécute des 
mouvements obscurs, mais réels, qui ébranlent et font 
progresser la pupe, en même temps que les titillations de 
celle-ci provoquent les eflorts expulsifs du Charançon. 

Dans ma note de l'an dernier, j'ai décrit la pupe et 
l'insecte ailé. Je n’y reviens pas. 


Explication des figures de la planche 8, N° IF. 


1. Larve d'Hyalomyia dispar, avec, sur le côté, la me- 
sure de sa longueur naturelle. 


2. Une de ces larves, plus allongée, fixée au stizmate 


de la membrane abdominale du Bruchkyderes. 
3. Une pupe de cette larve. 


448 ANNALES 


10° Encore Masaris et Celonites. 


Une erreur redressée a, suivant moi, une valeur de 
science supérieure à celle de la découverte d’un fait nou- 
veau. 

La Société a inséré, dans le premier cahier de ses 
Annales pour 1851, un article relatif au Masaris, dans 
lequel je faisais appel à mes collègues de Paris pour m'é- 
clairer sur la composition, si problématique à Mes yeux, 
des antennes de ce rare Hyménoptère, que je ne connais- 
sait point personnellement, et que je n’avais jamais vu 
qu'en peinture. On est demeuré sourd et muet. Mais enfin 
cet appel n’a point été partout vox clamans in deserto. Un 
confrère de la province m'a entendu , il a compris les 
besoins de la science, il m'a donné une entière satisfac- 
tion. En nommant M. de Romand, je proclame un juge 
compétent, une autorité grave. Je le remercie d'avoir 
déchiré le voile épais qui me cachait, non pas la vérité, 
mais les vérités. 

Quand je disais que si le Masaris vespiformis, étudié 
par les deux notabilités de la science, Latreille et Fabri- 
cius, n'avait que sept à huit articles aux antennes, il ne 
pouvait point rester dans la même famille que le Celo- 
nites; quand je provoquais des recherches pour s'assurer 
si le bouton ou la massue de l'antenne ne serait pas com- 
posé de quatre ou cinq articles étroitement contigus, 
j'avais le pressentiment secret que cette antenne avait été 
mal étudiée. Je répugnais, ainsi que je l’ai dit alors, à 
croire à une aussi étrange anomalie. 

M. de Romand était appelé à dissiper, par des faits 
positifs, une erreur qui, sous l’imposante autorité des 
maîtres de la science, circulait depuis plus de soixante ans 
comme une vérilé et menaçait de se perpétuer dans les 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 449 


générations à venir. Ce savant ayant la rare fortune de 
posséder un couple de Masaris, est parvenu, en humec- 
tant les antennes avec de l'esprit de vin, à mettre en par- 
faite évidence leur composition articulaire. Il leur a 
constaté treize articles dans le mäle, et douze dans la 
femelle. La question est donc tout à fait vidée. Grâces à 
M. de Romand, le WMasaris et le Celonites rentrent légiti- 
mement dans leurs droits de rapprochement générique. 

Payons ici un juste tribut d’admiration à ce tact exquis 
de Latreille qui, malgré la différence apparente de com- 
position antennaire, n'a pas balancé à maintenir ces deux 
genres dans la petite famille qu'il avait fondée. 

Mais le service que M. de Romand a rendu à la science 
en cette circonstance ne se borne point à révéler la diffé- 
rence numérique des articles antennaiïres dans les deux 
sexes; il a encore porté une étude scrupuleuse sur la 
structure du bout de l’abdomen de ceux-ci. Le dernier 
segment de cet abdomen est fendu latéralement dans la 
femelle, ce qui confirme l’assertion de l’aculeus puncto- 
rius de Fabricius, à l'occasion du Masaris du cabinet de 
Paris, tandis qu'il est entier ou fermé dans le mäle. 
Aïnsi, le Masaris étudié par Fabricius et Latreille appar- 
tient, non pas à un mâle, comme je l'avais cru in verbo 
magistri, mais à une femelle. 

Depuis l’obligeante communication de l'analyse de 
M. de Romand sur la composition des antennes du 
Masaris, j'avais eu des scrupules sur cette même compo- 
sition dans les Celonites. J'ai donc étudié de nouveau 
celle-ci par le procédé de ce savant, et je demeure encore 
convaincu que les antennes des Celonites n'ont que douze 
articles dans le mâle comme dans la femelle (1). 


(1) Cette note était rédigée et à même d’être expédiée, lorsque 
m'est arrivé le 2° cahier des Annales de notre Société pour 1851, 


150 ANNALES 
11. Sur les coques de Cryptocephalus et de Clythra. 


En juin 1851, en promenant mon filet dans une pe- 
louse sableuse de nos fandes, j'amenai une coque qu'on 
aurait prise pour un grain de terre. Un seul coup de loupe 
me prouva que ce corps n'était ni terre, ni sable, ni tissu 
de soie. Je m'assurai qu'il renfermait quelque chose. Je 
l'isolai dans un boîte à couvercle de gaze métallique, avec 
son étiquette. Peu de jours après son incarcération, le 
problème était résolu. Je vis poindre par le gros bout, 
dont une calotte arrondie s'était régulièrement détachée, 
la tête et bientôt le corps du Cryptocephalus flavilabris, 
Fabr. 

Voici la caractéristique de cette coque : ovoïde- 
oblongue, un peu courbée sur elle-même, noirâtre, de 
consistance assez solide, avec de légères aspérités, mais 
nullement symétriques, à gros bout arrondi et convexe, à 
petit bout obliquement tronqué, à face interne lisse et 
unie ; longue de 3 lignes. 


Au printemps de 1848, je rencontrai à terre, près de 
Saint-Sever, une coque de texture analogue, d'où sortit 
le Cryptocephalus imperialis, Fabr. — Coque ovoide- 
oblongue, noirâtre, solide, moins courbée que la précé- 
dente, à gros bout arrondi et convexe, à petit bout tron- 
qué liorizontalement et non obliquement, entouré d'un 
bourrelet continu, séparé du disque central par une gout- 
tière circulaire. Longue de 5 lignes. 

Ce double fait a exhumé des tiroirs de mon cerveau un 
souvenir, hélas plus que trentenaire, celui des coques 
d'une Clythre, trouvées en Espagne, en 1814, et dont je 


où se trouve inséré l'extrait de la leitre que m'avait adressée M. de 
Rowand, J'ai cru devoir, malgré cela, laisser à ma note sa pre- 
mière destination. 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 451 


donnai la description et la figure en 1820, dans les 
Annal. des Sc. Phys. de Bruxelles. 

Depuis lors, la science n est pas demeurée stationnaire. 
Je n'avais été témoin, à cette époque comme aujourd'hui, 
que du second acte des métamorphoses dé ces Chrysomé- 
lides. Gené, en 1830 (Annal. des Sc. nat. de Paris), 
M. H. Lucas, en 1851 (Annal. de la Soc. entom.), m'ont 
appris que les larves de Clythra et de Cryptocephalus , 
pendant tout le temps de leur croissance, traînent un 
fourreau comme les Phryganes et les Teignes; que ce 
fourreau est fabriqué à l'instar de ceux des Lema, des 
Cassida, de cette même famille, avec les excréments de 
la larve; enfin, qu'au moment où doit s’opérer la trans- 
formation en nymphe ou en chrysalide, l'ouverture qui 
donnait issue aux pattes et à une partie du corps de la 
larve se ferme hermétiquement, au moyen d’une calotte 
de même texture excrémentitielle. 

Mais dans l'instructif mémoire de Gené il existe entre 
lui et moi, au sujet de l’éclosion définitive du Cryptocé- 
phale, une dissidence dont je ne me rends pas raison. 
Gené dit que la sortie du Coléoptère a lieu par le petit 
bout de la coque, par le bout opposé à celui qui a été 
fermé le plus récemment. Il est obligé de supposer alors 
de la part de la larve ou de la nymphe un mouvement 
intérieur d’inversion, une cabriole, qu'il est difficile de 
comprendre, même d’après ses propres explications. De 
mon côté, jaffirme que Cest par le gros bout, dont la 
calotte détachée est restée bien entière au fond de la boîte, 
qu'a eu lieu l'éclosion et du C. flavilabris, et du C. ümpe- 
rialis. J'ai sous les yeux,-enfilés par la même épingle, et 
le Cryptocéphale etsa coque, dont le pelt bout est bien 
fermé et intact. Il y a certainement eu de la part de 
Gené un quiproquo. Mais ce qu'il y a de fort singulier, 


452 ANNALES 


c'est que pour généraliser le fait l'auteur s'étaie de mon 
observation sur le mode d’éclosion de ma Clythre. Or, il 
me fait dire tout l'opposé de ce que j'ai consigné dans 
mon vieux mémoire. Voici mon passage textuel (Annal. 
cit.) : « Ce n'est point, comme je me l’étais figuré, par le 
bout qui offre une troncature et la trace d'un opercule, 
que la Clythre exéeute sa sortie, mais bien par le bout 
mamelonné qui part comme une calotte. » Quoi de plus 
explicite! Et voyez comme on écrit l'histoire. Or, il ne 
saurait me rester le plus léger doute à ce sujet, car, malgré 
la date reculée, j'ai fort heureusement conservé les pièces 
de conviction, et j'ai remis sous mes yeux deux coques de 
la Clythre, qui confiment en tout point mon assertion. 

Mais je ne trouve à ces coques de Clythra pubescens (1) 
aucun de ces reliefs élégants de ces côtes symétriques re- 
présentés dans celles de la €’. 8-signata, Fab. de M.H. Lu- 
cas. Ces traits ne seraient alors que spécifiques. Je ne vois 
pas, surtout dans mes coques, la moindre trace de cette 
villosité, exagérée, je pense, par le peintre, qui a lieu de 
m'étonner, vu la nature inerte et stercorale de ce four- 
reau. D'où pourrait donc venir une villosité si régulière- 
ment exprimée par le pinceau? J'avoue que je ne le com- 
prends pas. 

Sur la question du mode d'éclosion des Clythres par 
tel ou tel bout de la coque, je cherche encore la vérité 
dans le mémoire de M. H.Lucas. Je n'y trouve qu'incerti- 
tude, puisqu'il dit qu'elle a lieu tantôt par un bout, tantôt 
par l'autre, Il paraît même que, séduit par l'exemple de 
Gené, il s’est laissé aller à l'idée de mouvements d'inver- 
sion ou de culbute, et il croit que c’est par le petit bout, 


(1) Depuis ma vieille publication j'ai reconnu dans ma pubescens.. 
que j'avais regardée comme nouvelle, la sexæ-punctala, O'iv., qui, 
suivant moi, ne diffère point des vicina et cylindrica, Dej,, ni,.ie 
crois, de la hirta, Fabr. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 453 


le bout obliquement tronqué, que l'éclosion s'effectue 
ordinairement. Ceci demanderait de la part de M. H. Lu- 
cas une explication plus catégorique, et je la provoque. 


12. Les Hetérocères. 


En me livrant au contrôle sérieux des espèces vraies ou 
fausses du genre fleterocerus, je me suis décidé, non sans 
quelqu'hésitation, à soumettre au jugement de la Société 
entomologique ce que, dans ma conscience, j'appelle la 
vérité. Je n'ignore point que c’est m'exposer au blâme 
des passionnés de la science que de chercher à ébranler 
leur foi sur la légitimité d'espèces alignées dans leurs 
boîtes comme types dont l'authenticité leur est garantie 
par les autorités d'outre-Rhin. Dans cette époque d'en- 
combrement et d'instabilité, il est permis d'essayer la 
séparation de l’ivraie d'avec le bon grain. 

Les bords frais de l'Adour et des lagunes adjacentes 
abondent en Hétèrocères de toutes les tailles. Il suffit de 
frapper du pied le sol, d’y piétiner, et mieux encore de 
l'inonder momentanément avec la main pour voir surgir 
à sa surface une foule de Fouisseurs souterrains, tels que 
Heterocerus, Bembidium, Omophron , Parnus ,; Georissus, 
Limnicus, ete. Si c'est sous uu soleil ardent qu'a lieu cette 
chasse, les Hétérocères s’envolent prestement, et la nature 
les a admirablement servis par des ailes d'une ampleur 
considérable. Mais au déclin du jour, ou par un temps 
sombre, quand on a l'œil bon et les doigts agiles, il est 
moins difhcile de les appréhender au corps. 

H' y a dix-sept ans (1834) que j'ai publié dans les 
Annales des sciences naturelles, et Yanatomie et la cu- 
rieuse structure extérieure de l'Hétérocère, déjà bien 
avancée par Latreille. Je n’y reviendrai point. 

Exposons d’abord des faits et des réflexions inspirées 
par l'étude de plusieurs centaines d'individus. Je sup- 


454 ANNALES 


plie mes collègues, avant de se prononcer pour ou 
contre ma façon de voir, de mettre mes observations en 
regard des sujets désignés qu'ils possèdent vraise blable- 
ment dans leurs collections. 

Prenons pour point de départ et de comparaison le 
signalement de Latreille, consigné dans son Genera à 
loccasion de l'{/eterocerus marginatus, presque la seule 
espèce européenne connue alors, tandis qu'aujourd'hui 
on en a inscrit une vingtaine dans les catalogues. 


MNigricans, villosus; thoracis elytrorumque  lateribus , 
horum maculis, abdominis marginibus pedibusque ferru- 
gineo-luteo pallidis. Latr. Gen.. Gr. et ins. 2. p. 53. 


Ce signalement est applicable aux cinq ou six espèces 
ou prétendues espèces que j'ai sous les yeux. 


1° Tous les Hiétérocères, À ma connaissance, non seule- 
ment ont la même configuration, mais ils sont notrdtres et 
velus. Il devient donc superflu de répéter à chaque espèce 
ces traits communs à toutes. La villosité est à mes yeux 
un caractère générique et d'organisation. lei, comme dans 
beaucoup d’autres insectes, la densité du duvet est va- 
riable, suivant des circonstances peu faciles à bien pré- 
ciser. Le frottement, une dépilation par les progrès de 
l’âge n’y sont pas étrangers. 

Cette plus ou moins grande villosité a sufli pour créer 
arbitrairement des espèces. Parmi les individus identi- 
ques pris dans les diverses tailles, j'en vois où la texture 
du tégument de l’élytre est voilée par un duvet serré, 
grisâtre, et d'autres où celui-ci, bien plus clair, permet de 
constater une teinte plus foncée, un bariolage plus dis- 
tinct, souvent un pointillé pilifère, enfin des stries tantôt 


plus, tantôt moins prononcées, et même, parfois, une 
éminence humérale. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 455 


Pauzer a figuré, sous le nom de lævigatus, une espèce 
admise par Fabricius, rejetée par Dejean et Gyllenhal, 
réintégrée par M. Gaubil: Mes amis, MM. Aubé et 
L. Fairmaire, me l'ont ohligeamment communiquée. Elle 
n'est pas plus lisse que les autres, et ses maculatures 
n'offrent pas non plus de différence. Ge qu'il y a de sin- 
gulier, c'est que Panzer la dit glabre, et son habile icono- 
graphe, Sturm, Ja représente velue, absolument comme 
le marginatus. Cette modification accidentelle n'est pas 
rare aux rives de l’Adour. Son duvet est clair ou usé. 

Le hispidulus, Kies., recu de M. L. Fairmaire, n'est pas 
plus Lispidule que ses congénères, et surtout que la pré- 
cédente variation. Je la trouve ici dans les troupeaux du 
marginatus, dont elle ne diflère point. 

Que dire du fusculus, Kies., dont je dois un exemplaire 
à M. Aubé? I] est d'une taille un peu au-dessous de la 
moyenne, et est fréquent à Saint-Sever, Avec la meilleure 
volonté du monde, je ne peux y voir qu'un petit margi- 
natus un peu rasé. 

On sait que dans les insectes les différences de taille 
dans un même type proviennent des conditions alimen- 
taircs dans lesquelles vivent leurs larves , ainsi que l'ont 
souvent constaté les éleveurs de celles-ci. 


2° Quant aux mouchetures et bordures d’un jaune pâle 
ou festacé, passant au ferrugineux par une dessication 
prolongée, elles ont, dans les grands Hétérocères comme 
dans les moyens et les petits, le méme nombre, la même 
distribution, les mêmes variations. Le bord latéral du cor- 
selet est souvent testacé, surtout en dessous, mais 1l est 
des individus de toutes les tailles où la loupe la plus com- 
plaisante ne saurait constater la moindre trace de cette 
bordure. Les bords et le bout de l'abdomen sont généra- 
lement testacés. Les pattes ont aussi cette nuance, mais 


456 ANNALES 


il n'est pas rare que dans le même type elles aient des 
bigarrures, et les cuisses sont parfois noires. 

L'élytre a, soit deux bandes transversales arquées, 
sinueuses ou dentelées, soit, par l'interruption de celles- 
ci, des taches plus ou moins confluentes, et cela sans 
acception de taille ni de sexe. De plus, il y a à son extré- 
mité une ou deux taches rondes, avec le bout noir ou 
testacé. Il n’est pas rare que le tiers basilaire du bord 
sutural soit de cette dernière nuance. 

Je ne connais point les obsoletus, nebulosus et flexuosus 
du catalogue de Stephens, mais je présume, d’après les 
épithètes appellatives, et en tenant compte de la tendance 
épidémique à la multiplication des espèces, que celles-ci 
sont fondées sur les variations des mouchetures, et elles 
pourraient bien avoir le sort du variegatus, Dej., ramené 
plus tard au marsinatus par son auteur. Ceci me rappelle 
qu'il y a plus de quarante ans Latreille, en parlant du 
marginatus, écrivait ces mots, hélas trop prophétiques : 
« Il est à craindre qu'on ne fasse de ces variétés de cou- 
leurs autant d'espèces différentes. » (Hist. nat. des lus. 
tom. 9. p. 232.) 

Au milieu de ce dédale de caractères incertains et 
variables fournis par les couleurs, la villosité et la taille, 
je n'ai pu en conscience établir, dans l'immense popula- 
lion des Hétéroctres de Saint-Sever, que deux espèces 
légitimes. 

Hererocerus Fossor, Kies. 


— parallelus, Gebl. 


Major; maris mandibulis desuper dente valido elevato- 
reflexo armatis. Long. 3-3 1/2 lin. 


Je n'ai fait figurer dans ce signalement ni les taches 
apicales et discoïdales des élytres, ni les bordures, etc., 
j'en ai suffisamment parlé dans les généralités. Le mâle 


DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE 457 


est fort remarquable par la grosse dent ou la defense 
triangulaire, relevée, du bord externe et supérieur des 
mandibules. Ces mandibules, plus longues d’ailleurs, 
donnent à la tête la forme d'une hure, et sont très favo- 
rables à tracer en fouissant des routes souterraines, en 
mème temps que la grosse dent tend à rejeter sur les 
côtés la terre à la manière d’un versoir de charrue. 

Les femelles de ce même fossor ont, ainsi que son 
male, une petite dentelure, ou plutôt une entaille au 
bord externe des mandibules, avec deux dents à l’interne. 
Ce sont là des traits communs à toutes les espèces, des 
traits génériques qui n'avaient point échappé à Latreille, 
et je les ai représentés dans mes recherches anatomiques 
précitées. 

Il n'y a donc que la grande taille des femelles du fossor 
qui puisse nous servir à assortir les sexes de ce type. 
Mais cette taille dans le marginatus se modifie tellement, 
qu'elle arrive presque à la proportion de celle des 
femelles du fossor. C'est alors que croissent l'embarras 
et les incertitudes. 

Il est fort probable que la variété fere triplo major 
mentionnée par Duftschmid à l’article du /ævigatus, est 
encore une femelle du fossor. 

J'ai sous les yeux deux individus du parallelus, que je 
dois à MM. Gaubil et L. Fairmaire, et qui proviennent de 
la Saxe. Ce sont des femelles de la taille du fossor, et, à 
mes yeux, elles ne diffèrent point de ce dernier type. 


HETEROCERUS MARGINATUS, Fabr., Latr., etc. 
— lævigatus, Panz. 
—_ hispidulus, Kies. 
= fusculus, Kies. etc. 
Minor; maris mandibulis inermibus. Long, 2-2 1/4 lin. 
Cette diagnose témoigne assez et de la pauvreté et de 


158 ANNALES 


l'insignifiance des caractères différentiels, Dans les nom- 
breuses modifications de ce type, ainsi que dans le fossor, 
les élytres ont parfois des stries marquées, tantôt avec 
deux ou trois petites taches isolées, tantôt avec leur bout 
largement testacé, et Gyllenhal en cite elytris fuscis imma- 
culatis ; ici des pattes testacées ou panachées, là d’entière- 
ment noires. Toutes ces nuances n'altèrent en rien les 
traits spécifiques du type. Il faut avoir sous les yeux un 
nombre considérable d'Hétérocères pris dans la même 
localité pour se convaincre de leur fusion et de notre con- 
fusion. L'inconstance de ces nuances me rappelle les mille 
configurations des feuilles du Proussonetia papyrifera. 


13. Ichneumons. — Mode descriptif. 


Quel entomologiste, versé dans la recherche et l'étude 
des divers ordres d'insectes, n'a pas eu à s'occuper de 
l'immense et indéchiffrable famille des Ichneumons? On 
a lieu de s'étonner que l'auteur de l/chneumologia 
europæa, qui a si puissamment contribué à l’élucubration 
de ces animaux , qui a tourné et retourné dans tous les 
sens des milliers d'espèces, n’aie pas, dans la diagnose de 
celles ci, tiré parti des traits organiques fournis par la 
texture tégumentaire des diverses parties de leur corps. 
Ainsi, pourquoi Gravenhorst a-t-il si peu consulté la 
forme comparative des articles antennaires, celle des cel- 
lules alaires, et surtout la configuration, le mode de ponc- 
tuation et les reliefs des compartiments du thorax? Une 
loupe tant soit peu attentive lui aurait révélé des sources 
précieuses et faciles de caractères distinctifs d'une incon- 
testable valeur. 

Parmi les espèces comprises dans un même genre on 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 459 


en voit à antennes moins longues, moins fines, dont les 
articles serrés entre eux sont uuiformément courts dans 
toute l'étendue de l'organe, D'autres, plus nombreuses, 
ont ces antennes proportionnellement plus longues, plus 
grêlés, avec les trois ou quatre articles qui suivent le 
second allongés et cylindriques. 

Les cellules alaiïres, si heureusement inaugurées par 
Jurine dans l'étude des Hyménoptères, ont sans doute été 
prises en considération par Gravenhorst, mais peut-être 
pas assez soigneusement. Îl ne suflit pas d'avoir constaté 
la présence ou l'absence de cette cellule cubitale, qu’on 
est convenu d'appeler, dans les Ichneumonides, tout sim- 
plement l'aréole. Généralement pentagonale, celle-ci a 
parfois ses côtés inégaux, et sa circonscriplion peut pa- 
raître alors ou ronde, où carrée, ou triangulaire, Cette 
appréciation peut fournir des caractères constants. 


La ponctuation tégumentaire, trait de texture intime 
et originelle , peut être fine, chagrinée, uniforme ou 
inégale. 


Mais c'est la forme et les reliefs du métathorax qui 
fournissent surtout des traits originaux constitutionnels, 
d'une exploration facile, à peine entrevus par les auteurs, 
quoiqu'ils sautent aux yeux. Ces reliefs tégumentaires 
sont toujours symétriques. Tantôt le métathorax est 
convexe ou arrondi, ou cylindrique, d’une texture partout 
identique ; tantôt, et c'est le plus ordinaire, il est tronqué 
dans sa moitié postérieure. Sa troncature est ou droite ou 
oblique, ou plane ou concave; ici relevée de deux lignes 
parallèles ; là dépourvue de celles-ci. Sa bordure supé- 
rieure est ou sinueuse ou simplement arquée, ses côtés 
inermes ou interrompus par une saillie ou une épine. 
La moitié antérieure du métathorax et ses flancs peuvent 


460 ANNALES 


être sculptés ou de stries fines à la place de points, ou de 
lignes saillantes tantôt simples, tantôt circonscrivant des 
aréoles, diverses par leur nombre et leur configuration, 
mais d’une symétrie constante dans les types analogues. 

Tout en mettant en lumière la valeur graphique de ces 
traits d'intime texture, tout en leur assignant une supré- 
matie, comme éminemment distinctifs, je suis fort loin 
de penser qu'il faille renoncer aux caractères artificiels 
pris de la couleur des antennes, de l'écusson et de l’ab- 
domen; de la forme comprimée, déprimée ou convexe; de 
son insertion ou sessile, ou pétiolée. Je reconnais à tous 
ces traits une importance qui, bien que souvent secon- 
daire, peut puissamment contribuer à nous amener à la 
connaissance définitive de l'espèce. 

La mise en pratique de ce mode d'investigation, de cette 
méthode descriptive, entraînera sans doute pour le mo- 
ment un certain embarras pour la concordance synony- 
mique. Mais cette première difficulté vaincue, et je m'oc- 
cupe d'en faire l'essai, les diagnoses spécitiques auront 
plus de fixité, plus de solidité. Le signalement des types 
pourra s affranchir de cette verbosité nauséabonde, de ces 
descriptions à perdre haleine, de ces répétitions indigestes 
qui écrasent la plus aimable des sciences et découragent 
ses plus passionnés admirateurs. 


14. Lucilia dispar, Duf. (1). 


Je viens de faire une moisson de cette belle espèce, 
dans un nid d'hirondelle, ce mois d'août 1851, et j'ai 
voulu tirer au clair les observations de M. Robineau- 
Desvoidy à ce sujet, consignées dans le tome 7, 2° série 


(1) Présenté à la séance du 8 octobre 1851. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 461 


de nos Annales pour 1849. Ce savant diptérologue con- 
teste la légitimité du type déspar. 11 nous dit que l’un des 
sexes appartient à sa Phormia regina, et l'autre à sa P. 
cœrulea (Ess. Myod. p. 466). 

Tâchons de nous entendre pour la solution de ce petit 
litige. La regina de notre collègue serait avec antennis, 
palpis fulvis. Or, les antennes des deux sexes du dispar 
sont toujours noires, frès noires. Ses palpes ne sont ni 
fauves ni ferrugineux (Meigen). Je l'ai déjà dit dans mon 
mémoire incriminé, ils ont, ainsi que la trompe, une 
teinte roussâtre obscur. La cœrulea est antennis fulvis 
dans la phrase caractéristique, et à antennes noires deux 
lignes après. Ÿ aurait-il là infidélité typographique ? 
M. Robineau-Desvoidy dit que les cuillerons sont blan- 
_châtres dans la femelle du cœrulea, et plus obscurs dans 

le mâle. Ces cueillerons sont pareïllement blanchâtres 
dans les deux sexes du dispar. 

Maïs ici surgit une nouvelle difficulté. Notre honoré 
confrère avance que la ZLucilia dispar représente à elle 
seule les deux sexes de regina et de cœrulea, et cependant 
il décrit le mâle et la femelle de ce dernier type. En 
attendant le fiat lux, je partage avec M. Macquart le 
conviction que le dispar est une espèce légitime. 


2° Série, TOME x. 30 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 463 


AAA LA US SUR AS LAVER LAURE LRU AR RAR LA VE LE LE LA LR ERA LU LE VERRE LRU EVA LR RE LEE RER AE VAR EEE 


NOUVELLES OBSERVATIONS 


sur LES Fourreaux DE LA Titubæa (Clythra) octosignata, 


Fagr., ET DE LA LachnϾa vicina, Lacorn. ; 


Par M. IH. LUCAS. 


(Séance du 24 Septembre 1851). 


M. L. Dufour, dans ses intéressants mélanges entomo- 
logiques, m'ayaut semblé ne pas saisir parfaitement l’ex- 
plication que jai donnée au sujet de l’éclosion de la 
Titubæa (Clythra) octosignata de Fabricius, je réponds à 
la demande que ce savant a bien voulu me faire, espérant 
que les nouveaux détails dans lesqueis je vais entrer 
éclairciront la question qui me paraît tant soit peu em- 
brouillée au point où elle en est actuellement. 

Lorsque j'ai fait connaître (Ann. de la Sociét. ent. de 
France, 2e série, tome 9, p. 29, 1851) les transformations 
de la Titubæa (Clythra) octosignata de Fabricius, j'ai dit 
que l’insecte parfait sortait par la partie postérieure ou le 
gros bout (1) (petit bout L. Dufour), c'est-à-dire la partie 


(1) Je ne comprends pas pourquoi M. L. Dufour appelle gros 
bout la partie antérieure de ces fourreaux, car cette même partie 
dans les fourreaux de la Titubæa (Clythra) octosignata et Lachnæa 
vicina est beaucoup plus étroite que la partie postérieure, désignée 
sous le nom de petit bout par le même savant, et que je nomme, au 


464 ANNALES 


opposée à celle qui est fermée au moyen d’une calotte ou 
opercule par l’industrieuse larve avant de se métamor- 
phoser. J'ai dit aussi que l'insecte parfait sortait par la 
partie antérieure (gros bout L. Dufour), mais en émettant 
cette opinion, j'ai ajouté que j'attribuais cette sortie ou 
éclosion insolite au peu de repos dans lequel j'avais laissé 
ces larves pendant leurs métamorphoses. En étudiant les 
transformations de la Lachnæa vicina, Lacord., j'ai re- 
marqué que ce n était pas par la partie antérieure (gros 
bout L. Dufour) que sortait l'insecte parfait, mais bien 
par la partie postérieure (petit bout L. Dufour). 

Dans un mémoire que j'ai présenté à la Société (Séance 
du 13 août 1851), et qui a pour titre : Observations sur 
les métamorphoses de la ZLachnæa vicina, Lacord., on 
remarquera le passage suivant : Dans mon premier travail 
( Observations sur les métamorphoses de la Tütubæa 
(Clythra) octosignata, Fabr. Ann. de la Sociét. entom. 
de France, 2° série, tom. 9, p. 34, 1851) j'ai dit que 
c'était quelquefois par la partie antérieure (gros bout L. 
Dufour) que l’insecte parfait sortait, contrairement à tout 
ce qui avait été remarqué par les entomologistes (1) qui 
ont étudié ces fourreaux singuliers, car l'éclosion a ordi- 
nairement lieu par la partie postérieure (petit bout L. 
Dufour). En émettant cette opinion, que j'ai avancée avec 
la plus grande réserve, j'ai dit que cette éclosion anormale 


contraire, gros bout : celle-ci étant beaucoup plus grande, et surtout 
plus large que la partie antérieure (gros bout L. Dufour), qui est 
fermée ordinairement par une calotte ou opercule lorsque la larve 
est sur le point de se métamorphoser. 

(4) Le passage de M. L. Dufour, in Ann, génér. des Sc. phys. de 
Bruxelles, tom. 6, p. 508, (1820), a été compris par moi comme par 
M. Gené, c'est-à-dire que j'ai toujours cru jusqu’à présent que le sa- 
vañt entomologiste de Saint-Sever considérait la sortie de Pinsecte 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 465 


par la partie antérieure (gros bout L. Dufour) était pro- 
bablement due au peu de repos dans lequel j'avais laissé 
ces larves, que j'avais emportées avec moi de Médéah à 
Boghar, et de cette dernière localité à Alger. En effet, les 
fourreaux de la Lachnæa vicina, que j'avais pris en mars 
dans la vallée du Mazafran, et que j'avais laissés à Alger 
jusqu'en juillet, mois dans lequel ces larves avaient fermé 
leurs fourreaux, viennent en quelque sorte confirmer l’o- 
pinion que j'avais émise. En étudiant les fourreaux de 
cette espèce, qui avaient été laissés dans le plus grand 
repos, j'ai remarqué que c'est bien par la partie posté- 
rieure (petit bout L. Dufour) du fourreau que l'insecte 
parfait sort, et non par la partie antérieure (gros bout L. 
Dufour). Ce n’est donc, comme je l'ai dit plus haut, qu'au 
peu de repos dans lequel ont vécu ces larves qu'il faut 
attribuer cette éclosion par la partie antérieure (gros bout 
L. Dufour), éclosion que l'on peut considérer comme 
insolite, si toutefois elle a eu lieu ainsi, 

Ge qui me fait dire que c'est par la partie postérieure 
(petit bout L. Dufour) que doit s’opérer l’éclosion, c’est 
que plus j'étudie ces fourreaux, plus je remarque combien 
il serait difficile, pour ne pas dire impossible, à l’insecte 
parfait de sortir par la partie antérieure (gros bout L. 
Dufour), ou celle qui est fermée au moyen d’une calotte 
ou opercule par la prévoyante larve avant de se métamor- 


parfait par la partie postérieure du fourreau (petit bout L. Dufour). 
Voici ce passage : « Vers la fin de mars de cette année, dit M. L. 
Dufour, je visitai les cornets de papier ou j'avais enfermé ces coques, 
et j’eus la satisfaction de voir éclore le Clythra dont j'ai donné le 
signalement. Ce n’est point, comme je me létais figuré, par le bout 
qui offre une troncature et la trace d’un opercule que ce Clythra 
exécute sa sortie, mais bien par le bout mamelonné qui part comme 
une calotte. » 


466 ANNAEES 


phoser. Cette partie est beaucoup trop étroite, et l'espéce 
de bourrelet qui solidifie toute la circonférence de cette 
issue rend impossible l’éclosion de l'insecte parfait par 
cette ouverture, qu il serait obligé de briser. Au contraire, 
si on étudie la partie postérieure (petit bout L. Dufour) 
de ces habitations, on remarque que la couche de maté- 
riaux qui forme toute cette partie est bien moins épaisse 
que la partie opposée ou antérieure (gros bout L. Dufour); 
aussi l’insecte parfait n'éprouve-t-il presque pas d'obs- 
tacle lorsqu'il veut sortir de l'habitation dans laquelle il a 
subi toutes ses métamorphoses; au moindre effort qu'il 
fait, soit avec la tête, soit avec les organes de Îa locomo- 
tion (1), cette partie, qui est très mince, se détache sous 
forme de calotte avec la plus grande facilité. 

M. Gené est donc dans le vrai, et il fait dire vrai aussi 
à M, L. Dufour, lorsque ce savant Piémontais affirme que 
la sortie de l'insecte parfait a lieu par la partie posté- 
rieure (2) (petit bout L. Dufour), et non par la partie 


(1) Soit même avec son abdomen, en supposant qu’il n’y ait pas eu 
mouvement d’inversion, et que l’insecte parfait sorte à reculons de 
son habitation. 

(2) M. L. Dufour avance, dans son mémoire, que, d’après M. Gené, 
Ja sortie du Coléoptère a lieu par le petit bout, par le bout opposé à 
celui qui est fermé le plus récemment , etc. J'ai cherché, mais 
en vain, dans le travail de M. Gené ce passage cité par M. Léon 
Dufour, car voici ce que dit le savant Piémontais au sujet de l’éclo- 
sion du Crystocephalus 12-punctatus : « la manière dont il sort est 
également curieuse (Ann. des Sc. nat. tom. 20, 2° série, p. 149, 
1830). Il ne sort pas en enlevant le couvercle que je viens de men- 
tionner, mais en rompant le fond du fourreau , ou la partie opposée 
du couvercle, dont il enlève un morceau parfaitement circulaire. 
Cetie sortie, qui se fait en sens inverse, c’est-à-dire par le fond du 
fourieau, eu égard à la position où se trouvait la larve, avait déjà été 
observée par M. L. Dufour chez la Clythra pubescens, € j'ai des 
motifs de croire que c’est une propriété commune à toutes les espèces. 
de ces deux genres. » 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 467 


antérieure (gros bout L. Dufour). Je suis donc de l'avis 
de M. Gené, et lorsque dans mon mémoire j'ai dit que 
l'insecte parfait sortait aussi par la partie antérieure (gros 
bout L. Dufour), c’est avec doute que j'ai émis cette opi- 
nion. Que le savant entomologiste de Saint-Sever relise 
ce passage de mon mémoire, p. 34, et il remarquera 
combien sont dubitatifs les quelques mots que j'ai placés 
au sujet de cette éclosion que je désigne sous le nom d’in- 
solite. C’est ce qui probablement aussi a fait dire à M. L. 
Dufour : « Je cherche encore la vérité dans le mémoire 
de M. H. Lucas. Je n’y trouve qu'incertitude, puisqu'il 
dit que cette éclosion a lieu tantôt par un bout, tantôt par 
l’autre. » 

Pour sortir par la partie postérieure (petit bout L. 
Dufour) la larve est obligée de changer de position; il est 
de toute nécessité que la partie antérieure ou la tête 
vienne prendre la place de la partie postérieure ou l’ab- 
domen ; elle est donc forcée de faire un mouvement 
d’inversion, et ce mouvement de culbute ou de cabriole 
qui surprend M. L. Dufour doit être assez facile pour 
l'architecte de cette habitation, qui a eu le soin d'en faire 
la partie postérieure (petit bout L. Dufour) plus large, et 
par conséquent plus spacieuse que la partie antérieure 
(gros bout L. Dufour). J’admets donc, comme M. Gené, 
un mouvement d’inversion, et j'y crois d'autant plus que 
ce n’est pas la première fois que ce changement de posi- 
tion se présente pour les animaux articulés, car un 
mouvement d'inversion analogue a lieu aussi pour les 
Psyche, Lépidoptères qui, comme les Clythres, traînent 
leurs fourreaux à l’état de larve. Cela a lieu pour le mâle 
seulement, et il est probable que le mouvement d'inver- 
sion exécuté par la chenille pour se retourner dans son 
habitation doit étre identique à celui fait par les larves 


468 ANNALES 


de Clythra, car ce petit Lépidoptère sort de son fourreau 
par la partie opposée à celle par laquelle la tête et les 
pattes écailleuses de la chenille se montrent lorsqu'elle 
traîne son habitation. 

Ce qui m'a fait supposer, dans mon premier travail, 
p. 34, que l’insecte parfait pouvait sortir aussi par la 
partie antérieure (gros bout L. Dufour), c'est qu'à mon 
retour en France de mon second voyage d'Algérie, en 
1850, j'ai pu observer que, dans plusieurs de ces four- 
reaux, les calottes étaient tombées, que le bourrelet, soli- 
difiant l’ouverture par où la larve laisse sortir sa tête et ses 
organes de la locomotion, était brisé, et que néanmoins 
leur partie postérieure (petit bout L. Dufour) était dé- 
foncé. Je crus d’abord que l’éclosion avait eu lieu par la 
partie antérieure (gros bout L. Dufour), mais en exami- 
nant d’autres fourreaux, je remarquai que leur partie pos- 
térieure (petit bout L. Dufour) était détachée, présentant 
une ouverture large, assez régulièrement circulaire, que 
la partie antérieure (gros bout L. Dufour), par laquelle 
la larve laisse sortir sa tête et ses patles, avait conservé 
sa calotte ou opercule, et que, si celle-ci était tombée, le 
bourrelet du moins était resté intact. Comine l'ouverture 
par laquelle la larve laisse sortir sa tête et ses organes de 
la locomotion, est beaucoup trop étroite pour la sortie de 
l'insecte parfait, j'ai été naturellement conduit à penser 
qu'il était sorti par la partie postérieure, et, en effet, mon 
opinion s'est trouvée confirmée plus tard par les méta- 
morphoses de la Lachnæa vicina. Quant aux quelques 
fourreaux dont le bourrelet était brisé, j'attribue actuel- 
lement ces mutilations aux mouvements plus ou moins 
brusques que ces habitations ont subis pendant mes 
longues courses dans le sud de l'Algérie, car je me rap- 
pelle maintenant que si le plus grand nombre avait été 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 469 


placé dans de petites boîtes remplies de sable, quelques 
unes étaient restées libres dans d'autres boîtes. 

MM. Chevrolat et Guérin-Méneville, que je consultai 
afin de savoir quel était leur avis à ce sujet, penchèrent 
pour l'opinion de M. Gené , et celle-ci se trouva 
confirmée par un Clythra quadri-punctata que M. Che- 
vrolat me communiqua, et dont l’insecte parfait, encore 
resté dans son fourreau, présente la tête dirigée vers la 
partie opposée à celle par laquelle la larve laisse passer 
une partie de son corps lorsqu'elle traîne son habitation. 
Ce même entomologiste me montra aussi un second in- 
dividu de cette même espèce dont la calotte n'est pas 
tombée, et dont la partie postérieure (petit bout L. Du- 
four) est défoncée. Enfin, M. Guérin-Méneville me com- 
muniqua, enfilés par la même épingle, les Cryptocephalus 
sericeus et flavipes et leurs fourreaux, dont les opercules 
ou ealottes de la partie antérieure (gros bout L. Dufour) 
ne sont pas détachés, mais dont les parties postérieures 
(petit bout L. Dufour) sont défoncées et présentent une 
ouverture de forme circulaire, qui est la véritable voie 
par laquelle l’insecte parfait est sorti de son habitation. 

Si M. L. Dufour ne veut pas admettre le mouvement 
d'inversion signalé par M. Gené, et que je crois être vrai, 
il faudrait donc supposer que l’insecte parfait sort à recu- 
lons, mais cela n'empécherait pas encore l’éclosion par la 
partie postérieure (petit out L. Dufour), car, comment 
expliquer la partie antérieure (gros bout L. Dufour) de 
ces fourreaux restée intacte, conservant même quelque- 
fois l’opercule formé par la larve pour fermer cette ouver- 
ture, et la partie postérieure (petit bout L. Dufour), tou- 
jours détachée sous forme de calotte, et présentant une 
ouverture assez lage, et que je crois être le véritable 
passage de l’insecte parfait? 


470 ANNALES 


Du reste, d'après ce qui a été observé par M. Gené 
(in Ann. des Sc. nat. tom. 20, 2° série, p. 149. 1830); 
d’après ce que j'ai dit dans mon premier mémoire (Ob- 
servations sur les métamorphoses de la Titubæa (Clythra) 
octosignata, Fabr., in Ann. de la Sociét. entom. de 
France, 2° série, tom. 9, p. 34, 1851), et dans mon se- 
cond travail (Observations sur les métamorphoses de la 
Lachnæa vicina, Lacord., in Revue et Magasin de Zool. 
p. 517, 1851), et enfin d’après les exemples que j'ai sous 
les yeux, il est plus que manifeste que la larve change de 
position pour se métamorphoser, et que le savant Pié- 
montais est dans la voie de la vérité lorsqu'il a constaté 
ce mouvement d'inversion dans son intéressant mémoire. 

M. L. Dufour paraît surpris aussi de la villosité que 
présentent les fourreaux que j'ai fait figurer, et il suppose 
que cette villosité a été exagérée par le peintre, ce qui a 
lieu de m'étonner, ajoute le savant entomologiste de Saint- 
Sever, vu la nature inerte et stercorale de ces fourreaux. 
À ce sujet, je ferai observer que s'il y a eu exagération, 
c'est plutôt en sens contraire, et si M. L. Dufour veut 
s'assurer par lui-même du fait que j'avance, je me ferai un 
plaisir, et même un devoir de communiquer à notre 
honorable collègue un de ces singuliers fourreaux , il 
pourra ainsi se convaincre par ses propres yeux que cette 
villosité est très manifeste, et que celle présentée par les 
fourreaux que j'ai fait figurer n'est nullement exagérée, 
au contraire, je dirai même que les poils qui forment cette 
villosité n'ont pas été indiqués en assez grand nombre 
par le peintre dans les figures qui représentent ces sin- 
gulières habitations. Maintenant, je dirai comme M. L. 
Dufour, mais d’où peut donc venir cette villosité ? J'avoue 
que je l'ignore complètement. 


er — 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 471 


AS VERRA LAURE AR SAAB AA LR GARE WE AE VE SALUE DORE LEUR ARE LR LE RAR LE RUE AR UE LR AA ELLE LEUR LI AI ARE EP 


ESSAI 


D’UNE CLASSIFICATION GÉNÉRALE ET SYNOPTIQUE 
DE L'ORDRE DES INSECTES DIPTÈRES. 


Par M. BIGOT. 


(Séance du 11 Février 1852.) 


Il ne peut entrer dans ma pensée de discuter 
ici l'importance abstraite ou philosophique des clas- 
sifications naturelles et artificielles établies jusqu'à ce 
jour par les savants qui s’en sont occupés. Mais néan- 
moins je dois déclarer que je crois fortement à Jeur utilité 
pratique ; car je les considère, d'abord comme une sorte 
d’alphabet indispensable pour lire couramment au grand 
livre de la nature, pour transcrire en un langage intelli- 
gible la pensée éclose aux champs fertiles de l'intelligence; 
ensuite, comme un moyen mnémonique nécessaire , 
comme un magasin bien rangé, où toute chose a sa place 
marquée et se retrouve aisément au besoin. J'avoue ma 
préférence pour ce que l'on est convenu d'appeler les 
classifications naturelles, puisque celles-ci établissent 
leurs fondations sur l’ensemble de l'organisme, tandis que 
les classifications purement artificielles ne se basent en 
général, comme chacun sait, que sur un fort petit nombre 
de caractères invariablement et exclusivement employés. 


472 ANNALES 


Quoi qu'il en soit, comme rien ne doit être orgueilleuse- 
ment absolu dans les spéculations humaines, il me paraît 
qu'un système mixte, établi autant que possible, quant au 
fond, sur l’ensemble de dégradations successives des 
types, dégradation dont l'évidence est difficile à répudier, 
et approprié, quant à la forme, aux exigences de la pra- 
tique, doit réunir en lui tous les éléments d'un ordre 
rationnel. 

Après n'être ainsi permis d'exposer ma profession de 
foi, il m'a semblé naturel de la compléter, et surtout de 
montrer les conséquences d'application que j'en tire pour 
arriver à établir un classement régulier et usuel dans 
l'ordre dédaigné, auquel j'ai depuis longtemps déjà ex- 
clusivement consacré et mon temps et mes peines. Or, 
c'est ce que je vais tâcher de faire aussi brièvement qu'il 
me sera possible. 

L'ordre des Diptères présente, ainsi que les autres 
groupes isolés du grand ensemble des êtres, un certain 
nombre de types; ces types je les appelle tribus, parce 
qu'elles précèdent immédiatement les genres, et suivent 
les familles dans l'ordre de classement généralement suivi, 
et dans celui que j'ai moi-même particulièrement adopté. 
Mais, dans le sein des types, une investigation plus ap- 
profondie, me révèle fréquemment une série de types 
secondaires, que je nomme sous-tribus, comme les inter- 
médiaires des tribus et des genres. Les genres demeurant 
eux-mêmes des types encore plus restreints, et d’un rang 
plus inférieur. Quelle que soit l'étendue du cadre, ses subdi- 
visions ou parties me paraissent se disposer dans un ordre 
particulier, en vertu duquel le type primordial, après 
s’être montré dans toute sa puissance, décroît, s'éteint, 
et semble s’annihiler insensiblement pour faire place 
au type immédiatement inférieur, son voisin, son allié, 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 473 


son rejeton pour ainsi dire, lequel décroît à son tour, et 
ainsi successivement jusqu'aux dernières limites des dé- 
gradations imposées par le Créateur au grand type prin- 
cipal, que l’on a appelé l’ordre des Diptères. 

Ces types ou tribus, ces sous-lypes ou sous-tribus, se 
tiennent, se lient, et forment, si j'ose m exprimer ainsi, 
une espèce de série horizontale, composée de petites 
séries perpendiculaires, et parallèles, subdivisées elles- 
mêmes quelquefois, et dont les deux extrémités sont 
limitées d'une part, au groupe dans lequel les organes 
atteignent individuellement , ainsi que dans leur ensem- 
ble, le maximum de leur valeur; de l’autre, à celui où les 
divers caractères ne se présentent plus qu'atrophiés, rudi- 
mentaires; enfin, au point extrême où le type Diptère, 
épuisé, semble s’évanouir ou se transfigurer. Or, ma 
classification étant appuyée par sa base sur cette même 
idée, émise maintes fois depuis longtemps par une foule 
d'éminents naturalistes, j'ai la hardiesse de prétendre que 
son plan sera justement dit naturel. 

Pour la partie usuelle et pratique, il m’a bien fallu avoir 
recours à la méthode artificielle, afin d'éviter les lon- 
gueurs et les difficultés qu'il y aurait à établir un dia- 
gnostic sur l’ensemble des caractères. Mais aussi, comme 
tant d’autres, enchaîné pour ainsi dire par l'inconnu, j'ai 
dû me laisser guider par cette espèce d’instinct quel’expé- 
rience donne en général à tous ceux que leurs penchants 
dirigent vers l'étude approfondie de la nature. Par consé- 
quent, jai dû commettre aussi des erreurs ; néaninoins, 
j'ai réuni tous mes efforts pour faire que les deux mé- 
thodes ne fussent pas trop en contradiction, et j'espère 
fermement, avec l'appui de savants guides, corriger dans 
un prochain avenir le plus grand nombre de ces imper-- 
fections. 


74 ANNALES 


Es 
TE 
_ 


J'ai donc cherché un caractère, un crgane important, 
d'une appréciation prompte et facile, et, avant lout, 
extérieur. Tout d’abord, j'ai dû examiner l'appareil de 
nutrition proprement dit, l'appareil buccal, afin de faire 
cadrer, autant que possible, mon système avec les immor- 
telles classifications que nous ont liguées les princes de la 
science; mais, outre que ces parties chez les insectes en 
général, et chez les Diptères en particulier, sont presque 
inappréciables sans le secours de l'anatomie microscopi- 
que, j'ai réfléchi que les auteurs avaient adopté, suivant 
les circonstances, des parties très diverses de l'organisme 
pour les faire servir à l'établissement de leurs systèmes. 
Je citerai, entre autres, l’ordre des Mollusques, celui des 
Zoophytes, les plantes, les minéraux; chacun a cherché et 
adopté le caractère principal qui lui a paru le plus com- 
mode; aussi ai-je pensé que je pouvais, à leur exemple, 
m'écarter pour mes Diptères d’une ligne de conduite par 
trop inflexible, et j'ai choisi les antennes, comme présen- 
tant une foule de corrélations avec les instruments de la 
nutrition , comme organe important par excellence, en 
raison de ses usages si complexes et de ses relations si 
nombreuses et si intimes avec le siége de l'intelligence. 
De plus, les modifications extérieures y sont presque tou- 
jours sûrement distinctes, et laissent moins de latitude 
qu'ailleurs au vague de la description. Enfin, déjà les 
entomologistes les plus éminents en ont fait usage, et ce 
dernier motif, indépendamment de tout autre, eût été 
pour moi une raison déterminante. 

Successivement, j'ai choisi encore d’autres caractères 
employés bien avant moi par les maîtres, en particulier, 
par M. Macquart, et je me suis eflorcé de suivre les 
traces de notre savant collègue, car lui seul, jusqu'à 
ce jour, n'a pas craint d'embrasser dans ses détails 


DE LA SOCIÊTÉ ENTOMOLOGIQUE. 475 


et son ensemble l’ordre tout entier, et d'élever un édifice 
composé indistinctement de matériaux indigènes ou 
étrangers. 

J'ai relégué au dernier rang les organes buccaux, et je 
me propose de les employer uniquement, dans la suite, à 
la classification des genres compris entre les limites que 
j'ai assignées à chacun de mes types ou tribus, de mes 
sous-genres ou sous-tribus. 

Je viens de dire plus haut que j'avais choisi les an- 
tennes comme caractère artificiel principal de mes grandes 
coupes, j'ajouterai que j'ai pris, entre autres, pour établir 
les coupes secondaires, une portion de l’antenne elle- 
même, le style ou chète des auteurs; ayant été à même de 
remarquer que le mode d'insertion de cette partie si infime 
de l'organisme se trouvait communément en corrélation 
directe avec l'apparence générale de l'individu, en un mot 
avec le faciès; et plus fréquemment en rapport avec son 
genre de vie particulier. J’ai donc subdivisé l’ordre des 
Diptères, d'abord en deux grandes familles; puis en deux 
sections caractérisées par le nombre des articles anten- 
naires; enfin, j'ai scindé particulièrement l’une de mes 
principales subdivisions d'après la position du style 
et son mode d'insertion. Le reste de ma méthode n’est 
plus guère, à proprement parler, qu’une religieuse obser- 
vance des règles établies par M. Macquart dans ses Dip- 
tères européens et exotiques. Aussi renverrai-je simple- 
ment aux tableaux qui vont suivre ceux de mes collègues 
en entomologie qui jugeraient mes principes dignes d’un 
examen plus approfondi. 

Au reste, en résumant ici le résultat médité d'assez 
longues recherches sur la classification générale d’un 
ordre d'insectes jusqu’à ce jour si généralement négligé, 
je me propose simplement de rendre un pareil sujet d'é- 


476 ANNALES 


tude moins difiicile et plus attrayant, en offrant aux nom- 
breux néophytes de notre aimable science un moyen de 
classement général des espèces, tant européennes qu'exo- 
tiques : j'ai simplement cherché à éveiller sur ce point 
l'attention de mes savants maîtres, et à solliciter de leur 
bienveillance des conseils et des corrections, à l’aide des- 
quels je ne désespère pas trop, s'ils daignentrépondre à cet 
appel, fait dans l'intérêt de la science entomologique , 
d'arriver un jour à fonder un ordre aussi parfait que 
possible, en un mot, un /ndex methodicus indispen- 
sable. 

Le classement que je présente peut aisément servir à la 
construction d’un tableau synoptique général, que le 
format de nos Annales n'eût pas comporté, en supposant 
qu'il eût été jugé digne d’y prendre place. 

Pour l’inteliüigence des règles que je propose, il est, je 
crois, particulièrement utile d'indiquer comme observa- 
tion les raisons principales qui m'ont déterminé à laisser les 
Tabani, Entomocères et tribus voisines de M. Macquart, 
à la place où les ont rangés presque tous les entomo- 
logistes, bien que, selon moi, ils semblent interrompre la 
série de dégradation des caractères organiques et de 
transformation du faciès général, qu'il m'a surtout paru 
convenable de respecter. Aïnsi, par exemple, les Diptères 
pourraient peut-être se partager tout d’abord en deux 
grandes séries parallèles, l’une commençant avec les 
Némocères (Macq.), se continuant par les Asilites, etc., 
et se dégradant de plus en plus jusqu'à se terminer avec 
les derniers Dolichopodites. L'autre, commençant avec 
les Tabaniens, se continuant par les Syrphides, etc., et se 
terminant avec les derniers genres de l'ordre lui-même. 
Mais, en premier lieu, je déclare n'avoir encore pu dé- 
couvrir un caractère extérieur assez saillant ou assez 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 477 


important pour servir à distinguer nettement les deux 
séries en question; secondement, je considérais comme 
une bien grande hardiesse d’oser repousser les Tabaniens 
et leurs alliés naturels à la suite, par exemple, des plus 
infimes Empides, Hybotides où Dolichopodites! Quoi 
qu'il en soit, n'ayant actuellement pour but que l’établis- 
sement d’un ordre général, aussi usuel, aussi facile, enfin 
aussi naturel qu'il m'ait été possible de le constituer, j'ai 
cru devoir ne point entrer dans cette voie nouvelle, et 
restreindre une trop grande ambition jusqu'à plus ample 
informé, 

Ainsi que je lai déjà laissé entrevoir, je me suis per- 
suadé qu'il devenait inévitable de subdiviser mes coupes 
ultimes comme les types eux-mêmes semblent l'avoir été 
par la nature, en types secondaires. Conséquemment, j’ai 
créé des sous-tribus avec ce que j appelle des sous-types, 
particulièrement au sein de l’innombrable type ou tribu 
des Muscides, type qui, dans ma méthode, forme un 
tableau considérable, et, sans nul doute, susceptible ce- 
pendant encore de nombreux accroïssements, alors que 
nos maîtres auront (laigné coordonner leurs recherches 
particulières, et tirer enfin à notre profit la lumière du 
chaos. 

Pour éviter une trop grande complication, j'ai placé 
auprès du nom de tribu un signe de renvoi correspondant 
à l'un des tableaux formés par les sous-tribus, et inscrits 
à la suite du grand tableau synoptique général. 

Enfin, c'est ici le lieu de mentionner quelques der- 
nières observations indispensables à l'éclaircissement de 
mon système, et voici jusqu à ce moment celles qu'il m'a 
été loisible de consigner. 

En premier lieu, le tableau 7° (F), où j'ai compris mes 
Muscides (Muscidii), n'est à vrai dire, entre tous les 

2e Serie, TOME x. 31 


478 ANNALES 


autres, qu'une espèce de compilation puisée dans les diffé- 
rents ouvrages de M. Macquart; l'état actuel des connais- 
sances recueillies sur les insectes de cette innombrable 
catégorie ne m autorisant à y introduire que des change- 
ments assez insignifiants, et destinés surtout à coordonner 
sommairement les différents éléments d’une classification 
provisoire. 

Secondement, parmi les Hybotides de M. Macquart, le 
genre Ocydromyia présente un style à insertion dorsale. 
Cependant, si l'on veut avoir égard à l'ensemble de l’or- 
ganisation de ce genre, il me semble possible de le laisser 
parmi mes Æmpidii (à moins d'en former une sous-tribu 
particulière ?), car ce mode d’insertion peut être considéré, 
ainsi que M. Macquart l'avance, simplement comme la 
conséquence forcée d’une dilatation anormale et insolite 
du troisième article de l'antenne à sa partie inférieure. A 
l'appui de cette conclusion, je ferai remarquer que le style 
est bien dans l'axe de l'antenne elle-même, et nullement 
dévié ou parallèle, ainsi qu'il arrive presque toujours 
lorsqu'il se présente positivement avec une insertion 
dorsale. 

Les genres Nemotelus et Eudmeta, Macq., trouveraient, 
selon moi, une place convenable parmi les Xylophagide, 
vû la segmentation bien évidente du troisième article des 
antennes. 

Legenre Rhopalia, Macq: Dipt. exotiques, avec la trompe 
peu saillante et membraneuse, pourrait peut-être se 
placer convenablement à la suite des Stratiomydæ, ou 
former une tribu particulière, établissant un passage assez 
naturei entre mes T'abanidit et mes Asilidir. 

Parmiles Xylotomydæ de M. Macquart, je trouve le genre 
Xestomyza, qui semblerait assez naturellement casé parmi 
mes Bombylidii, en raison de sa trompe longue et cornée. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 479 


Même observation à l'écard du genre Lampromyia 
(Leptidæ, Macq.), à moins qu'on ne préfère l'insérer 
parmi mes Empidii. 

M. Macquart, se fondant particulièrement sur le degré 
de complication des nervures alaires, a cru devoir, dans 
ses Diptères exotiques, éloigner des OEstrides les genres 
Colax et Trichopsidea. Pour moi, il m'a semblé préférable 
de les y laisser, à cause des mœurs, du faciès général, et 
surtout de l'absence de trompe; ils seront alors, si j'ose 
im'exprimer ainsi, expression du maximum d'organisme 
accordé au type OEstre. 

Parmi les Anthraciens de M. Macquart (Suites à Buffon), 
lesquels il a depuis lors fondus avec ses Bombyliers (V. 
Dip. exot.), il existe certains genres à trompe peu sail- 
lante. Ces genres, selon moi, devraient être groupés 
auprès les uns des autres, et réunis avec leurs alliés, au 
lieu de demeurer confondus avec les vrais Bombyliers, 
munis d'une trompe longue et plus ou moins cornée. 

Le genre Chymophila, Macq. (S. à Buff.), qu'il a placé 
avec les Ceria, etc., parmi les Syrphides, pourrait, selon 
moi, trouver place en tête de ma tribu des Ceridi? 

Je crois devoir décomposer la lribu des Cephalopsidæ 
deM. Macquart, tribu simplement formée de deux genres, 
et créer, à l’aide de l’un d'eux, les Pipunculi, ma sous- 
tribu des Cephalopsidæ , laquelle je rejette dans les 
Muscidii, après ma sous-tribu des Ænthomyzidæ. L'autre 
senre, Atelenevra (Macq. S. à B.), me paraît trouver assez 
facilement sa place parmi les Lauxanide. 

J'enlève également aux Leptopodites de M. Macquart, 
le curieux genre Longina (Suites à Buff.), et j'ose en 
former une tribu, mes Longinidi ; je suis surtout entraîné 
à prendre cette détermination, par le mode d'insertion 
du style manifestement terminal, et par l'examen du 


480 ANNALES 


faciès, qui me porte à supposer chez ces insectes quelques 
points de contact avec les Dolichopodes et tribus voi- 
sines (1). 

Si je n'avais pas craint, enfin, de dépasser les limites 
raisonnables de la présente note explicative, j'aurais pu 
we livrer, pour appuyer mon système, à l'examen des 
différentes méthodes antérieurement proposées par les 
auteurs; mais, outre l'étendue beaucoup trop considé- 
rable d’un pareil travail, les connaissances spéciales de 
tous les entomologistes qui se sont occupés des Diptères, 
leur sufliront, je l'espère, pour me comprendre et me 
juger. 

Je ne veux point terminer cet avertissement sans re- 
mercier MM. Robineau-Desvoidy, Goureau et Léon 
Fairmaire pour les bons avis et encouragements qu'ils 
ont bien voulu me donner. Combien ne m'estimerais-je 
pas heureux de pouvoir citer ici un plus grand nombre 
de guides bienveillants et de doctes conseillers ! 


Ordre des DIPTÈRES. (1°* tableau.) 


Famille des Paanérocères (Mihi). (Antennes bien 
distinctes.) 


A. Antennes composées de plus de cinq article. 1° tribu. 
Tipulidii. (V. tab. A.) 


B. Antennes composées de moins de cinq articles. 


(4) J'ai cru devoir quelquefois réunir entre elles plusieurs divisions 
ou tribus voisines établies avant moi, parce que leurs diagnoses, 
consignées dass les divers ouvrages que j'ai cozsultés, ne n’ont pas 
semblé présenter des caractères différentiels assez importants pour 
les motiver suffisamment, et que leurs facies et leurs mœurs les rap- 
prochent entièrement les unes des autres, Or, quand j'ai cru conve- 
nable d'agir ainsi, j'ai indiqué, dans mes tableaux, celles que je n'ai 
point adoptées. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 481 


A. Troisième article des antennes subdivisé, 2° tribu. 


T'abanidii. (V. tab. B.) 


(Tabanide, Acanthomeridæ, Sciaride, Xylopha- 
gidæ, Stratiomydæ, Macq.) 


8. Troisième article des antennes simple. 


A. Style terminal ou nul. 


a, Des moustaches, vertex concave. 3° tribu. 


Asilidii. (V. tab. G.) 
b. Moustaches nulles, vertex plan. 


Æ. Palpes aplatis, parallélogrammoïdes.4*tribu. 
Æpomeridii (Mihi). 
(Genre Æpomera, Westw. Tribu des Poma- 
ceritæ, Macq. Dip. exot.) 
B. Palpes plus ou moins ovalaires, aplatis ou 
cylindriques, 
a. Trompe à lèvre entière au-dessous. Palpes 
ne recouvrant pas la trompe. 


+. Organes dépourvus d’appendices sail- 
lants, lamelleux. 


+. Premier article des antennes de gran- 
deur ordinaire. 


ft. Tarses postérieurs non dilatés. 
tft. Pas de fausses nervures aux ailes. 
*. Trompe non coudée. 


"*. Tête sphérique. 5° tribu. Empidir. 
(V. tab. D.) 
(Hybotidæ ; Empide, Vesiculoside , 
Macq.). 


**, Tête plus ou moins hémisphérique. 


PSS 
(ee) 
Le) 


ANNALES 


. Trois pelottes aux tarses. 


. Style composé de quatre articles dis- 
tincts. 6° tribu. ÂVemestrinidur. 
. Style simple. 7° tribu. Leptidir. 
. Deux pelottes aux tarses. 8e tribu. 
Bombylidi. (V. tab. E.) 
(Xylotomidæ, Bombylidæ,, Anthra- 
cidæ, Scenopinidæ, Macq.). 


x 


. Trompe coudée. 9° tribu. Conopsidii. 
+++. Une fausse nervure aux ailes. 10° tribu. 
Ceridii (Mihi). 
ft. Tarses postérieurs dilatés. 11° tribu. 
Platyperinidi. 
TT. Premier article des antennes excessive- 
ment long. 12° tribu. Longinidit 
(Mihi). 
. Organes & munis d'appendices sail- 


lants, lamelleux. 13° tribu. ZLonchop- 
tertnidit. 


b. ‘Frompe à lèvre paraissant séparée en 
dessous et en dessus. Palpes recouvrant 
la trompe. Organes & munis d’appen- 
dices lamelleux plus ou moins saillants. 
14° série. Rhaphidit (Mihi). 

B. Style dorsal. 


a Trompe à lèvre paraissant séparée en dessous et 
en dessus. Palpes recouvrant la trompe. Or- 
ganes & munis d'appendices lamelleux plus 
ou moins saillants, 15° tribu. Dolichopodi. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 483 


b. Trompe à lèvre ordinaire. Organes & dépour- 
vus d’appendices saillants, lamelleux. Quel- 
quefois trompe nulle. 

A. Une fausse nervure aux ailes. 16° tribu. 
Syrphidi. 
B. Point de fausse nervure aux ailes. 
a. Trompe rudimentaire ou nulle. 17° tribu. 
OEstridu. 
b. Trompe bien distincte. 18° tribu Muscidi. 
(V. tab. F.) 
(Myopidæ, Muscidæ, Macq.). 


Famille des Cryrrocëres (Mihi). (Antennes rudimen- 


taires, ou nulles.) 


A. Tête de grandeur ordinaire. 19° tribu. Coriacidii. 


B. Tête extrêmement petite ou rudimentaire. 20° tribu. 


Phihiromy dix. 


1° Tribu. Tipulidii. (Tableau 2. A.) 


A. Antennes plumeuses. {re sous-tribu. Culicide. 


B. Antennes non plumeuses, 


A. Antennes dela longueur au plus de la tête et du 
thorax réunis. 


a. Hanches courtes. 
dre Des nervures transversales aux ailes. 


fŸ. Une cellule discoïdale aux ailes. 2° sous- 
tribu. Tipulide. 
(Tipulidæ, Rhyphidæ, Macq.). 


184 ANNALES 
+. Pas de cellule discoïdale aux ailes. 
3° sous-tribu. Cecidomydæ. 
+. Nervures transversales nulles 4° sous- 
tribu. Phalenoïde. 
Bb. Hanches allongées. 5° sous-tribu. Myce- 
tophilide 
B. Antennes plus courtes que la tête et le thorax 
réunis. 6° sous-tribu. Pribionide. 


2° Tribu. Tabanidii. (Tableau 3. B.) 


À. ‘Frompe saillante. 1"° sous-tribu. Z'abanide. 


B. ‘Trompe peu ou point saillante. 


A. Palpes cylindriques. 


a. Quatrième cellule postérieure des ailes 
fermée. Ze sous-tribu. “canthomerideæ. 


b. Quatrième cellule postérieure des ailes 
ouverte. 3° sous-tribu. Sciaride. 


B. Palpes en massue. 


a. Abdomen étroit, de sept segments dis- 
tincts. 4° sous-tribu. Xylophagide. 


b. Abdomen large, de cinq segments dis- 
tincts. 5° sous-tribu, Stratiomydeæ. 


3° Tribu. Æsilidi. (Tableau 4. C.) 


À. Style renflé dans sa longueur et dépassant la grosseur 
de l’antenne. 1'° sous-tribu. My daside . 


B. Style au plus de la grosseur de l'antenne. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 485 


a. Style distinct, non sétiforme. 2° sous- 
tribu. Dasypogonide. 


b. Style nul. 3° sous-tribu. Lapkritide. 


c. Style plus ou moins distinct, sétiforme. 
4° sous-tribu. Æsilide. 


5° Tribu. Empidi. (Tableau 5. D.) 


. Deux pelottes aux tarses. 


a. Trompe horizontale. 1'*° sous-tribu. {/ybotide. 
b. Trompe perpendiculaire. 2° sous-tribu. Æm- 
pide. 


Trois pelottes aux tarses. 3° sous-tribu. f’esiculosidæ. 


8° ‘Tribu. Bombylidü. (Tableau 6. E.) 


$ Style plus ou moins distinct. Nervures longitudinales 


atteignant le bord de l'aile. 1"° sous-tribu. Bom- 
bylide. 
(Aylotomidæ, Bombylidæ, Macq.) 


. Style nul. Nervures transversales, n'atteignant pas le 


bord de l'aile. 2e sous-tribu. Scenopinide. 


Tribu Muscidii. (Tableau 7. F.) 


. Abdomen fortement recourbé en dessous, T rompe 


bi-coudée, longue. 1"° sous-tribu. Myopide. 


. Abdomen peu ou point recourbé en dessous. 


A. Des cuillerons. 


486 ANNALES 


A. Style composé de plusieurs articles distincts. 
a. Style nu, 
4. Abdomen peu ou point déprimé. 2° sous- 
tribu. Tachinaride. 
(Tachinarie ; Ocypteræ, Gymnosomeæ , 
Macq.) 
B. Abdomen fort déprimé. 3° sous-tribu. 
Phaside. 
b. Style velu. 
A. Tête de forme ordinaire. 
a. Pieds longs, face ordinairement carénée. 
4° sous-tribu. Dexide. 


b. Pieds de longueur moyenne, face ordinai- 
rement non carénée, 5° sous-tribu. 
Muscide. 

(Sarcophagiæ, Muscie, Macq.) 


B. Tête fort élargie transversalement, munie 
de prolongements oculifères. 6° sous- 
tribu. /chiadæ (Mihi). 

B. Style composé d'un seul article distinct. 7° sous- 


tribu. Anthomyzide. 
8. Pas de cuillerons. 

A. Première cellule postérieure des ailes entr’ouverte. 
Tête ordinairement fort grosse et sphérique. 
8° sous-tribu. Cephalopside. 

B. Première cellule postérieure des aïles ouverte. 
Tête de grosseur moyenne, ordinairement 
hémisphérique. 


a. Troisième article des antennes ovale, plus ou 
moins comprimé. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 4187 


A. Deuxième article des antennes au moins 
aussi Jong que le troisième. 9° sous- 
tribu. T'etanocerideæ. 


B., Deuxième article des antennes au moins 
égal au troisième. 


a. Abdomen ordinairement allongé, cylin- 
drique ou cylindrico-conique. 
+. Troisième article des antennes très 


long, dépassant l'épistôme. 10° sous- 
tribu. Loxoceride. 

+. Troisième article des antennes attei- 
gnant au plus l’épistôme. 


TT. Abdomen en massue, de six segments 
distincts. 11° sous-tribu. Cordylu- 
rideæ. 


FT. Abdomen non en massue, de cinq seg- 
ments distincts. 
tt. Abdomen non linéaire, pieds de lon- 
gueur ordinaire. 
fTtT. Face perpendiculaire. 12° sous-tribu. 
Scatomyzide . 


fit. Face inclinée en arrière 13° sous-tribu. 
Psylomydæ. 


Ttt. Abdomen linéaire, pieds longs. 14° 
sous-tribu. Leptopoditidæ. 


b. Abdomen ordinairement court et ovalaire. 
+. Aïles vibrantes. 


Ft. Tête élargie, munie de prolongements 
oculifères. 15° sous-tribu. Diopside. 


488 


tt: 


tt. 


tit 


Tale 


ANNALES 


TA 


ête de forme ordinaire, dépourvue 
de prolongements oculifères. 


Tête hémisphérique, pieds de forme 
ordinaire. 16e sous-tribu. Tephri- 
ditæ. 

(Ortalidæ, Tephritidæ, Macq.). 

Tête sphérique. Guisses antérieures 
ordinairement renflées et denticulées 
en dessous. 17° sous-tribu. Sepside. 


. Ailes non vibrantes. 
. Front à saillie transversale. 


. Face inclinée en arrière, 18° sous- 


tribu. Thyreophoridæ. 


. Face perpendiculaire. 19° sous-tribu. 


Ulidide. 


. Front sans saillie transversale. 


. Ailes à cellules médiastines doubles. 


Abdomen déprimé. 20° sous-tribu. 
Lauxanidæ. 


. Aïles à cellules médiastines simples. 


Abdomen non déprimé. 


Ecusson dilaté extraordinairement re- 
couvrant tout l'abdomen. 21° sous- 


tribu. Celyphidæ (Mihi). 
Ecusson de forme ordinaire. 
*, Style nu. 22° sous-tribu. Piophilide. 


*. Style velu. 23° sous-tribu. Æ/ydro- 
myzidæ. 
(Hydromyzide ; Geomyzidæ, Macq.). 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 489 


b. Troisième article des antennes rond, plus ou 
moins sphérique. 
A. Au moins une nervure transversale aux 
ailes. 

a. Nervures transversales distantes, ailes 
dépassant l'extrémité de l'abdomen. 

. Premier article des tarses dilaté, 24° 
sous-tribu. Æeteromyzide. 

. Premier article des tarses non dilaté. 
25° sous-tribu. Sphæroceride. 

b. Nervures transversales des ailes rappro- 
chées. Ailes ne dépassant pas l'extré- 
mité de l’abdomen. 

+. Epistome nu. 26° sous-tribu. Osci- 
nideæ. 
+. Epistome muni de soies. 27° sous- 
tribu. Ægromyzide. 
(Agromyzideæ, Phytomyzide, Macq.). 
B. Pas de nervures transversales. de sous-tribu. 


Hypoceride. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 491 


asus SAS LR VS AA VE UE EVE LE LE BALE EVE LEUR LA LE LE AR LE RE UE VE LE LE LEAVE LE LE LRU Vie MA LATTUES Le 


HISTOIRE 


DES INSECTES DU PIN MARITIME; 


Par M. ÉDOUARD PERRIS. 


(Séance du 22 Octobre 1851.) 


Je voudrais que les observateurs 
qui travaillent à l'histoire des 
insectes donnassent des catalo- 
ques de ceux qui se nourrissent 
sur chaque plante. 


Réaumur, Mémoires, tome 1°, 
édition d'Amsterdam, p. 47. 


Vivant dans la véritable patrie du Pin maritime, je 
travaille depuis douze ans à accomplir, en ce qui concerne 
cet arbre, le vœu de Réaumur. Si je n'ai pas fait con- 
naître plus tôt le résultat de mes études, c’est que je 
tenais, avant tout, à les avoir terminées, pour pouvoir 
embrasser ces résultats dans leur ensemble et en déduire 
quelques considérations générales; c’est que j'avais à cœur 
aussi, avant d'entreprendre l’histoire détaillée des divers 
insectes dont l'existence se lie à celle du Pin, d'en donner 
une liste aussi complète que possible. 

Cette liste est assez longue, car peu d'arbres nourrissent 


492 ANNALES 


autant d'insectes que le Pin. Il n’est pas une seule de ses 
parties, fleurs, cônes, feuilles, rameaux, écorce, bois, qui 
ne serve de berceau ou de pâture à une ou plusieurs es- 
pèces. Il n'est pas une époque de sa vie où il ne soit, sur 
quelque point, attaqué par un ennemi, el après même 
qu'il est tombé en poussière, lorsque son cadavre est ré- 
duit à l’état de terreau, certains insectes viennent lui 
confier l'espoir de leur postérité. 

Ainsi donc, la destinée de cet arbre est nécessairement 
liée à celle d’une foule d'animaux, sa suppression serait 
la cause immédiate de la ruine d'une foule d'espèces, et 
d'un tel nombre d'individus, qu'on est autorisé à se de- 
mander si, les conséquences de cette révolution, indiffé- 
rente en apparence, se propageant de proche en proche, il 
n'en résulierait pas de grands troubles physiques; si la 
rupture de cet anneau ne produirait pas une commotion 
dans toute la longueur de la chaîne, et ne bouleverserait 
pas les lois qui régissent les êtres. 

Admirables dispositions de la nature qui, après avoir 
placé les mondes dans une dépendance réciproque, de 
telle sorte que chacun assure et garantit l'harmonie de 
l’ensemble, a établi aussi, entre les différents produits 
de la création, minéraux, plantes, animaux, des relations 
si nécessaires, des dépendances si intimes, qu'ils concou- 
rent tous à la conservation de son œuvre | 

Avant de traiter dans ses détails l'histoire des insectes 
parasites du Pin maritime, je me suis proposé, ainsi que 
je l'ai dit, d’en donner la nomenclature ; mais, au lieu de 
me borner à en transcrire ici une lisie méthodique, classée 
selon les règles de la science, qu'il me soit permis, provi- 
soirement du moins, de faire dépendre cette nomencla- 
ture des faits qui s'y rattachent; de la présenter dans 
l'ordre chronologique du parasitisme des insectes, et sous 


DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 495 


la forme moins sèche, plus pittoresque, et même plus 
philosophique d’une narration, plutôt que sous la forme 
aride et insigunifiante d'un catalogue, sauf à donner ensuite 
ce catalogue. 


Supposons un groupe de Pins de différents âges, pleins 
de sève et de vigueur; les uns, les plus jeunes, à écorce 
assez lisse, s'élançcant à l’envi; les autres, les plus vieux, à 
écorce crevassée, étalant leurs rameaux chargés de cônes. 
Tous ces arbres ont des ennemis. Les pousses encore 
herbacées des plus jeunes recèlent, les unes, la chenille 
de la Tortrix buoliana, qui en ronge la moelle et souvent 
y arrêle la vie; les autres, des //ylurgus piniperda (1), qui 
aiment à en dévorer les sucs, D'autres sont piquées par le 
suçoir de la larve de la Cercopis corticea, qui vit enve- 
loppée de flocons d’écume, comme celles des Æphrophora 
et des Penthimia. Sur leurs feuilles se sont installées la 
larve de la Cecidomyia pini, remarquable par sa coque 
résineuse, celles du ZLophyrus piceæ, si bizarres dans leurs 
attitudes, et deux Coccus, ou plutôt Aspidiotus, sur les- 
quels il y a, je crois, du nouveau à dire. Sur leurs bran- 
ches se groupe un puceron, l4phis pini, dont le suçoir 
pompe la sève, et dont la présence est crdinairement 
révélée par les fourmis qui escaladent les arbres, attirées 
par la liqueur sucrée de cet insecte. La nature cependant 
a donné à l'arbre des protecteurs contre ces ennemis, qui 
deviendraient sans doute dangereux, si rien ne venait 


(1) J'avertis une fois pour toutes, qu’esciave plutôt de la mode que 
de mes convictions, en ce qui concerne l'importation des genres 
nombreux dont on a encombré la science, je suivrai, pour la nomen- 
clature des Coléoptères, le catalogue récemment publié par M. Gau- 
bil, sauf à donner la synonymie lorsque je traiterai de chaque insecte 
en particulier. 


2° Série, TOME x. 32 


494 ANNALES 


contrarier leur propagation. Un Braconide altaque la 
chenille du Tortrix, un Chalcidite dévore les Æsprdiotus, 
une Tachinaire introduit ses œufs dans le corps de la 
larve du Lophyrus, la larve dela Mysia oblongo-guttata et 
celles de deux Diptères, la Sphærophoria iæniata et la 
Leucopis griseola, portent le ravage dans les rangs des 
Pucerons. 

Aux approches de l'automne, ces jeunes Pins sont 
attaqués par les Disopus pini, qui se jettent en foule sur 
leurs feuilles, dont ils rongent à reculons le parenchyme, 
et qu'ils réduisent à de minces lanières ou à de simples 
filaments, bientôt desséchés. 

Dans leur écorce, dont les feuillets extérieurs sont 
privés de vie, les vieux arbres nourrissent les chenilles 
d'une petite Tinéite auxquelles le Thanasimus quadri- 
maculatus fait la chasse à l'état d’insecte parfait comme à 
celui de larve. De leurs feuilles se nourrissent les chenilles 
du Sphinx pinastri et du Lasiocampa pini. 

Jeunes et vieux sont attaqués dans leurs bourgeons 
terminaux par la chenille d’une Tinéite qui en ronge la 
substance et les fait avorter, et dans leurs cônes par celle 
de la Tortrix strobilina. Une autre chenille, celle de la 
Tinea decuriella, pénètre jusqu'au liber et détermine des 
écoulements assez considérables de résine, au milieu de 
laquelle elle vit et se métamorphose, 

Mais leur ennemi le plus sérieux, le seul même vérita- 
blement redoutable pour les Pins non malades, celui dont 
les atteintes sont les plus graves, c’est la chenille proces- 
sionnaire du Bombyx pithyocampa, dont les nombreuses 
cohortes, nées aux mois de juillet et d'août, se répandent 
sur les feuilles qu’elles dévorent, puis, après avoir passé 
l'hiver dans des nids attachés le plus souvent à l’extré- 
mité des rameaux, et quelquefois mortels pour ceux-ci, 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 495 


recommencent au printemps, avec une ardeur nouvelle, 
leur œuvre de dévastation. Par bonheur ces animaux 
malfaisants ont été voués à de nombreux ennemis. Les 
pies, les mésanges, les coucous, les geais, etc., en font un 
assez grand carnage ; des Ichneumons, des Diptères para- 
sites pénètrent dans leurs nids et déposent dans le corps 


des chenilles les germes de leur progéniture assassine. 


Ces nids servent aussi de berceau, mais sans danger 
pour leurs habitants, à d’autres insectes qui vivent des 
détritus de feuilles, des excréments et des dépouilles qui 
s’y trouvent accumulés. C'est là, en effet, que se déve- 
loppent et se transforment les larves du Dermestes muste- 
linus, celles du Paramecosoma abretis, et celles de la 
Blephariptera serrata. 


Mais, en dépit de ses ennemis, la chenille procession- 
naîre du Pin n'en est pas moins un insecte très dangereux 
pour cet arbre, surtout lorsqu'elle se multiplie outre 
mesure, comme cela s'est vu quelquefois. Les ravages 
qu'elle exerce alors prennent des proportions alarmantes, 
et en dépouillant de leurs feuilles des arbres dont les res- 
sources de végétation sont bien moindres que celles des 
essences non résineuses, elles peuvent troubler lenr 
économie au point de les exposer aux attaques d’autres 
parasites qui n’attendent que leur affaiblissement pour se 
jeter sur eux. 


Les insectes dont j'ai parlé jusqu'ici sont les seuls, à 
ma connaissance du moins, qui attaquent les Pins dans la 
force de l’âge et dans la plénitude de leur santé; mais une 
circonstance quelconque peut altérer leur bien-être. Les 
ravages de la chenille processionnaire, unis à ceux de la 
chenille de la Tortrix buoliana et du ÿlurgus piniperda, 
peuvent faire périr leurs bourgeons terminaux, ce qui est 


496 ANNALES 


une cause de maladie grave (1); une grêle pent, comme 
cela s'est vu, produire les mêmes résultats; ïls peuvent 
enfin être attaqués de cette maladie inconnue et conta- 
gicuse qui s'empare de leurs racines et qui se propage de 
proche en proche, jusqu'à ce que, par une tranchée cireu- 
laire, on ait circonscrit le mal. 


Alors ces arbres malades, qui, livrés à eux-mêmes, 
pourraient quelquefois se relever, se trouvent exposés aux 
dangers les plus imminents ; ils vont infailliblement de- 
venir la proie d’une foule d'insectes qui les respectaient 
tant qu'ils étaient vigoureux, et qui vont sans pitié abuser 
de leur affaiblissement. 


C'est vraiment une chose merveilleuse que cette faculté 
qu'ont les insectes de discerner un arbre qui n'est plus 
dans les conditions normales. Voilà un Pin plein de 
vigueur, il brave en cet état tous les ennemis qui en veu- 
lent à son bois, à son écorce. Abattez-le, dès le lende- 
main il sera perforé par les insectes. Et ce n’est pas parce 
qu'il est à terre qu’il devient leur proie, car j'ai vu des 
Pins couchés par le vent, mais tenant encore au sol par 
leurs racines et conservant toute leur force, complètement 
épargnés. Laissez-le sur pied, d'ailleurs, infligez-lui, par 


(1) C’est ce dont, en effet, je me suis assuré par plusieurs expé- 
riences. J'ai enlevé au printemps, sur des jeunes pins bien vigou- 
reux, l'extrémité de toutes les branches, en coupant un peu au 
dessous du bourgeon terminal. D'abord la sève s’est extravasée par 
les troncatures; retenue ensuite par les sucs résineux coagulés, elle 
a essayé de développer des bourgeons adventifs qui ont, à la vérité, 
commencé à poindre et qui auraient peut-être fini par remplacer les 
bourgeons amputés; mais l’économie de ces arbres avait été tellement 
troublée, que les Tomicus et les Pissodes, toujours à l’affut des pins 
malades, s'en emparaient avant que les bourgeons adventifs ne se 
fussent développés, et les fesaient tous périr. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 497 


des blessures nombreuses, ou par une décortication annu- 
laire, ou par l'enlèvement de ses bourgeons terminaux, 
une de ces maladies qui ne le feraient périr que très lente- 
ment, et bientôt vous le verrez envahi. Les yeux les plus 
exercés n'apercevraient aucun changement dans son élat ; 
son écorce, son bois, ses feuilles, tout parait respirer la 
vie et la santé ; mais les inscctes ne se méprennent pas sur 
son état. Guidés par leur odorat si subtil et si sûr, ils ont 
constaté les modifications qui se sont opérées dans sa 
manière d'être; ils ont reconnu ce commencement de 
fermentation qui se mauifeste sans doute dans la sève 
dès que la circulation est suspendue, et sûrs de leurs 
appréciations, ils s’en emparent comme de leur bien. 

Ce ne sont plus alors des ravages partiels, des attaques 
isolées ou limitées, c'est une invasion par essaims, une 
occupation générale dans laquelle chaque insecte a son 
rôle tout tracé. Sur les Pins les plus jeunes se jette le 
Tomicus bidens, qui, de la base au sommet, trace ses 
galeries étoilées; les individus un peu plus âgés sont 
réservés au Æylurgus minor, remarquable par ses longues 
galeries lransversales ; au Pissodes notatus, dont la larve 
trace dans le liber ses sentiers sinueux ; au Chrysobothris 
Solieri qui, au grand soleil, s'abat sur sa proie, où il re- 
Juit comme une goutte d’or; à l'Ancylocheira octo-guitata, 
à l’Anthaxia morio, au vêtement de deuil, etc. 

Sur les vieux Pins fondent le Melanophila tarda, 
l'Ancylocheira flavo-maculata, le Tomicus stenographus , 
le Hylastes ater, le Hylurgus ligniperda , le Hylastes 
palliatus , le Crypturgus pusillus, le Hylobius abietis, le 
Éhagium indagator, le Melanotus brunnipes et V'Athous 
rhombeus. 

Sur tous les Pins indifféremment, jeunes et vieux, on 
doit arriver le Æylurgus piniperda, le Tomicus laricis, 


498 ANNALES 


le Monohammus gallo-provineialis, \ OEdilis grisea, insec— 
tes redoutables, ou par leur nombre, ou par la rapidité 
de leurs ravages. 

Les larves de tous ces insectes n'attaquent guère que le 
tronc des arbres. Répandues sous l'écorce, et quelques- 
unes par milliers, elles rongent à l'envi le liber, se repais- 
sent du cambium, et dans quelques semaines leurs 
victimes ne sont plus que des cadavres. Durant ce temps, 
trois autres insectes travaillent à la destruction des 
rameaux : ce sont 1° l’Ænobium molle qui pond ses œufs 
dans les pousses les plus récentes, et dont les larves lais- 
sent derrière elles des excréments et des détritus qui 
nourriront celles d’un petit Diptère que j'appelle Æ/oma- 
lura flavipes ; 2° un Crypturgus que je nommerai C. ramu- 
lorum, et qui en laboure l'écorce et en perfore le bois; 
3° le Magdalinus carbonarius dont la larve s'installe dans 
le canal médullaire. Pas un rameau n'échappe à ce Curcu- 
lionite. Pendant ce temps aussi le Tomicus eurygraphus 
pénètre dans le bois comme une vrille, et va confier aux 
couches ligneuses le soin de nourrir sa progéniture; enfin 
la larve de l’Urocerus juvencus , très positivement ligni- 
vore, quoiqu'en ait dit M. Spinola, creuse, à travers l’au- 
bier, sa galerie parabolique. 

A la vue de ses arbres mourants, le propriétaire se 
décide à les abattre. Les souches restées en terre vont 
devenir le berceau d’une foule d’autres insectes qui tra- 
vailleront sans relâche à leur destruction totale; car ainsi 
le veut la nature : tout être mort doit être détruit, et de 
la mort doit sortir la vie. 

Les insectes qui viennent pondre leurs œufs sur ces 
souches sont : lÆthous rufus, V'Ergates faber, le Crioce- 
phalus rusticus, VOEdilis montana, le Spondylis bupres- 
toëdes. deux Diptères, la Zaphria gilva et la L. atra, dont 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 499 


les larves ne reculent pas devant le bois le plus dur, et 
quelques-uns des insectes ci-dessus, tels que l’Æncylo- 
cheira flavo-maculata, le Hylurgus ligniperda, le Rhagium 
indagator, ete. Mais comme, à défaut de souches, tous 
ces insectes attaquent les tiges, revenons à ces tiges, 
envisageons l'arbre lui-même, assistons à toutes les phases 
de sa ruine, et pour mieux pouvoir l'examiner, suppo- 
sons-le étendu sur le sol. Installons-nous même au 
milieu de tous ces arbres, jeunes et vieux, envahis par 
leurs parasites. 

On vient de voir que la liste de ces parasites est assez 
nombreuse, et comme tous se sont empressés de pondre 
leurs œufs, comme ces œufs sont prompts à éclore, que les 
larves qui en proviennent commencent en naissant leur 
œuvre de destruction, et que celles de quelques-uns, des 
Xyiophages proprement dits, par exemple, ont une crois- 
sance très rapide, on doit s'attendre à trouver bientôt la 
trace de notables dévastations. Si, en eflet, quelques 
semaines après que la maladie s'est déclarée, ou que 
l'arbre a été abattu, on se livre à des explorations, on 
trouve l'écorce détachée de l’aubier dans presque toute 
son étendue, et si on la soulève, on voit le liber sillonné 
dans tous les sens par les galeries des larves des Bostriches, 
partant comme des rameaux de la galerie principale tracée 
par la femelle, ou rongé sur de larges surfaces par les 
larves des Buprestes et des Longicornes. 

Ces larves cependant n’accomplissent pas toujours leur 
travail en paix ; malgré l'épaisseur de l'écorce qui les pro- 
tège, leur asile n'est pas inviolable. La nature, qui a mis 
ordinairement le remède à côté du mal, qui, malgré sa 
sollicitude pour la conservation des espèces, s'attache à 
prévenir leur exubérante propagation, qui travaille sans 
cesse à maintenir ces lois d'équilibre en vertu desquelles 


900 ANNALES 


nulle espèce ne doit devenir prépondérante, la nature à 
assigné à ces larves dévastatrices des ennemis nombreux 
qui apportent le plus grand zèle, la plus merveilleuse sa- 
gacité dans l’accomplissement de leur mission, 

Dès que les Tomicus bidens ont pénétré sous lécorce 
des jeunes Pins, qu'ils recherchent exclusivement, un 
autre insecte, le Zypophlœus linearis, s'introduit dans ses 
galeries par le trou même que la femelle a creusé, et y 
dépose des œufs d’où naïîtront des larves qui feront à celles 
du Tomicus une guerre d’extermination; guerre telle- 
ment sérieuse que parfois pas une de ces larves n'é- 
chappe. 

Ce fait des mœurs de l'Aypophlœus linearis est, si je ne 
me trompe, nouveau pour la science. On s'est habitué à 
considérer les larves de cet insecte comme exclusivement 
Hanoi ; cette croyance est une erreur. Si j oubliais que 
je n’écris en ce moment qu'une simple introduction, je 
développerais ici les preuves de leurs instincts, de leurs 
apjfétits carnassiers; mais je renvoie ma démonstration à 
l'article qui sera consacré à cet insecte, el je me borne à 
énoncer ici, comme un fait acquis et positif, que les larves 
des Æypophlœus linearis et pini qui vivent dans le Pin, et 
celles des À. castaneus et bicolor qui habitent le Chêne, 
sont carnivores, ou, pour mieux caractériser leur manière 
de vivre, larvivores. 

L'Hypophlœus linearis porte donc le ravage dans les 
nids du T'omicus bidens. Un petit Hyménoptère, un 
Diapria dont je n'ai pu encore déterminer l'espèce, vient 
aussi revendiquer parfois une partie du butin; mais ce 
dernier insecte n'est pas assez commun pour qu'on ait à 
tenir grand compte du mal qu'il peut faire. 

Le Malachius balteatus et le Dasytes plumbeus? font 
également la guerre aux larves des jeunes arbres. Les 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 501 


Hylurgus piniperda et minor ont affaire aussi à un athlète 
redoutable : c'est le Rkizophagus depressus. 

Le nom générique de Rhizophagus (mangeur de 
racines) est un véritable barbarisme scientifique. I l'est 
à double titre, car, d’une part, sa larve ne vit jamais 
dans les racines, et quoïqu'on la trouve quelquefois dans 
les souches, c’est presque toujours dans les tiges qu'il faut 
l'aller chercher; d'autre part, cette larve, que jusqu'ici l'on 
a cru lignivore, est très positivement carnassière. Je dé- 
montrerai, quand il en sera temps, qu'elle pullule souvent 
dans les nids des deux Æ/ylurgus que je viens de citer, et 
qu’elle fait un grand carnage de leurs larves, incapables, 
quoique plus grandes, de lui résister, parce qu'elles sont 
peu agiles, molles, et pour ainsi dire sans moyens de 
défense. 

Le Tomicus laricis n'est pas plus à l'abri que les Ay- 
lurgus. Par le trou dont il a perforé l'écorce, pénètre, peu 
de temps après lui, un insecte ennemi, l’Æulonium bicolor. 
Il pond ses œufs dans les galeries du Tomicus, et’ ses 
larves, dès leur naissance, feront une guerre acharnée à 
celles de ce Xylophage. 

Voilà encore un fait certain, et que je ne trouve con- 
signé nulle part. On croit, au contraire, que les larves des 
Colydiens sont lignivores, lorsque, très positivement, 
celles de l’Aulolium bicolor dévorent les larves des To- 
micus, celles de 4. sulcatum, qui vivent dans l’ormeau, 
font la guerre aux larves du Scolytus multistriatus, et celles 
du Colydium elongatum, qui se trouvent dans le Chêne, 
mangent les larves du Platypus cylindrus. 

La larve du T. laricis devient aussi la proie d’un 
Hyménoptère de la famille des Chalcidites que je ne suis 
pas encore parvenu à déterminer. 

Au Pissodes notatus, qui se borne à introduire ses œufs 


902 ANNALES 


dans l'écorce, après lavoir perforée avec son bec, devait 
être réservé pour parasite un Hyménoptère térébrant. Ce 
parasite est la Primpla instigatoria, Grav. 

Pour les nombreux insectes qui attaquent les vieux 
Pins, la nature a créé d’autres espèces parasites. C'est 
surtout par les trous que creusent le #7 ylurgus ligniperda, 
le ylastes ater et le Tomicus stenographus que ces para- 
sites s'introduisent, ou qu'ils déposent leurs œufs. Lors- 
qu'on soulève les écorces on rencontre dans ces foyers de 
dévastations exercées par tant de larves diverses, les 
larves de l'Æypophlœus pini, du Platysoma oblongum, du 
Xantholinus collaris, qui détruisent celles du Æ/ylurgus et 
du Tomicus; les larves voraces du Thanasimus formica- 
rius, de l'Opilus mollis, de l'Ips ferruginea, et celles du 
Temnochila cærulea qui, pour la première fois, je crois, 
sont signalées comme carnivores, et qui, comme celles 
du Thanasimus , attaquent celles de l'O£dilis grisea, du 
Melanophila tarda, et même celles du Rhagium indi- 
gator et du Monohammus gallo-provincialis, lorsqu'elles 
sont jeunes, On y trouve aussi quelquefois les larves du 
Brontes planatus, plus communes dans le Chêne, et non 
moins carnivores que les précédentes. 

C'est là également qu'on voit les larves des Plegaderus 
cæsus, discisus et saucius, et du Teretrius flavicornis, 
larves délicates, mais solidement armées et très funes- 
tes à celles du Crypiurgus pusillus. C'est peut - être 
aussi contre ces dernières larves ou contre celles de 
la Podura lignorum que sont déchaînées celles de divers 
Brachélytres : Placusa pumilio, Omalium vile, Homalota 
celata, Oxypoda analis, Lithocharis fusca, Phlæopora 
corticalis et reptans; celles du cosmopolite Syleanus uni- 
dentatus, du Læmophlœus Dufour, et du Ditoma crenata, 
que l'on ne croyait pas carnivores, et l'imperceptible 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 503 


Ptilium apterum dont je suis parvenu à découvrir, à des- 
siner et à décrire la larve et la nymphe, vraiment micros- 
copiques. 

C'est là encore que le 7ipio nominator et l'Ichneumon 
motatorius vont percer avec leur tarière, le premier, la 
larve de l'Ædilis grisea et du Rhagium indagator; le se- 
cond, celle du Criocephalus rusticus. 

Mais ce n'est pas tout : dans ces galeries creusées par 
tant d'insectes xylophages s'extravasent des sucs, s’en- 
tassent des détritus. C'est là le lot, la part toute naturelle 
des Diptères. Aussi les larves de quelques espèces y 
abondent-elles souvent. Les plus communes sont celles 
d'un Pachygaster que je considère comme nouveau, et 
celles d’un Medeterus qui ne me paraît pas non plus avoir 
été décrit; puis viennent les larves d'une jolie espèce de 
Xylota, également nouvelle, celles d’une Sciara, proba- 
blement inédite aussi, celles de la Mycetobia pallipes, de 
la Toxonevra fasciata, de la Teremyia laticornis, de la 
Phora pusilla, celles d'une /{ylemyia non signalée dans 
les auteurs, et celles d’une jolie Piophilide qui, à mes 
yeux, forme un genre nouveau, et que je proposerai de 
nommer Blepharipalpus humeralis. On y trouve enfin 
celles d’un Hyménoptère , de la Tenthredo limbata, 
qu'on est assez surpris de rencontrer là, car c’est, à 
ma connaissance, la seule Tenthrède qui ait ce genre 
de vie. 

Jusqu'à présent, il n’y a guère de détruit que les couches 
les plus inférieures de l'écorce et le liber; quelques larves 
seulement ont eflleuré l’aubier; d’autres, telles que celles 
du Tomicus eurygraphus, du Monohammus gallo-provin- 
cialis, de l’Urocerus juvencus, se sont logées dans le bois. 
Celles de l'Ergates faber et du Criocephalus rusticus, jeunes 
encore, l'ont pénétré aussi. 


004 ANNALES 


Mais cela ne suflit pas à la destruction rapide et com- 
plète des Pins morts. Les plus jeunes cependant , dé- 
pouillés de leur écorce par les larves du T'omicus bidens 
et du Crypturgus ramulorum, rongés en dedans par celles 
du Magdalinus carbonarius et de l'Anobium molle, et 
souvent aussi par celles du Monohammus, les plus jeunes, 
dis-je, ne tardent pas à se décomposer; mais les arbres 
moyens et les plus vieux sont de nature à opposer une 
plus longue résistance. 

Alors arrivent, pour hâter leur ruine, des insectes qui 
ne se présentent guère que lorsque la mort est bien évi- 
dente, que les sucs résineux se sont écoulés, évaporés ou 
desséchés. Ce sout la ZLeptura rubro-testacea, dont les 
larves vont miner le bois dans toutes les directions et à 
toutes les profondeurs; le Rhyncolus porcatus qui, tant à 
l'état d'insecte qu'à celui de larve, y pratiquera un véri- 
table réseau de galeries; les #ylastes angustatus et atte- 
nuatus, le Cardiophorus ruficollis, les Elater sanguineus et 
pr'œustus, le Dorcus parallelepipedus et Ve Tenebria 
curvipes. L'Ergates faber et le Criocephalus ne dédaigne- 
ront pas les arbres en cet état et viendront aussi y pondre 
leurs œufs. 

Dans les détritus produits par les larves de ces insectes 
vivront celles du Blepharipalpus humeralis et de la Rhyn- 
chomyia columbina. 

Livrées à tous ces ennemis, les tiges des Pins sont 
bientôt creusées de mille galeries de dimensions diverses, 
qui se remplissent d'excréments et de détritus à mesure 
qu’elles se forment. C'est alors surtout, maïs quelquefois 
un peu avant, que se présentent l’'Uloma culinaris et le 
Phtora crenata dont les larves vont prendre part à la 
curée. 

Durant un temps plus ou moins long, et qui varie selon 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 505 


les dimensions de l'arbre, les larves de tous ces insectes 
exploitent en paix leur victime; mais leur action simul- 
tanée et l'humidité qui a pénétré par les trous de sortie 
des insectes éclos, précipite la décomposition du bois. 
C'est le moment que choisissent un joli insecte, le Xan- 
thochroa carniolica, ainsi que lAelops caraboïdes , 
pour venir y déposer leurs œufs. Leurs larves, en eflet, 
aiment un bois ramolli, spongieux et humide; mais avec 
elles continuent à vivre celles que j'ai mentionnées dans 
les trois alinéas précédents. 

Plus tard, le tissu ligneux, haché par les larves et les 
insectes, est réduit, pour ainsi dire, en poussière. Les 
circonstances sont favorables pour le Prionychus ater, 
et bientôt l’on voit les larves de cet insecte se glisser 
dans ses débris. 

Enfin, à la longue, et sous l'influence de l'humidité, ces 
débris, cette poussière se transforment en une sorte de 
terreau qui conserve à peine des traces de son origine. 
Dans cet état encore le Pin nourrira des insectes, et l’on y 
verra serpenter les larves d'une Thereva. 

Je ne dois pas oublier de dire que, dans les Pins ver- 
moulus, mais non encore décomposés, et surtout dans les 
souches, s'installent parfois les innombrables légions soit 
du Termes lucifugus, soit de la Formica pubescens, soit de 
la Formica nigra, qui nichent dans ces retraites parfaite- 
ment abritées. La présence du Termes n'exclut pas abso- 
fument tout autre habitant ; quelques larves se trouvent 
encore dans les intervalles ou cloisons qui séparent leurs 
galeries; mais ordinairement une souche envahie par les 
fourmis n'est occupée que par elles, tout le reste est chassé 
ou détruit. Seulement, en compagnie de la Formica 
nigra, on rencontre, très rarement il est vrai, le Ææterius 
quadratus. 


206 ANNALES 


Mais ce n’est pas seulement en plein air que le Piu est 
exposé aux atlaques de ses ennemis; alors même que 
l'homme se l'est approprié par le travail, quand il le fait 
servir à ses besoins, à ses meubles, à la charpente, aux 
parquets de ses maisons, les insectes viennent encore le 
lui disputer. Les bois équarris, les meubles entourés des 
soins de tous les jours, sont minés par les larves de l’Æ710- 
bium pertinax, du Bhyncolus porcatus , du Rhyncolus 
strangulatus, et du {ylotrupes bajulus, qui y causent, 
ce dernier surtout, de notables dommages. Peut-être 
même nourrissent-ils les larves de l'Eurythyrea micans et 
du Cardiophorus thoracicus que l'on trouve quelquefois 
dans nos maisons. Les ennemis de ces diverses larves 
sont celles de l’Opilus mollis, et très probablement aussi 
celles des Z'illus elongatus et ambulans, que j'ai pris sur 
des soliveaux et des planches de Pin et dans les habita- 
tions. Dans les charpentes et les planchers se logent aussi 
des familles de Termes qui les minent et les détruisent. 

Si, à cette nomenclature, déjà assez longue, j'ajoutais 
celle des insectes qui cherchent un refuge dans les Pins 
vermoulus, ou qui vivent des productions cryptogamiques 
qui se développent sur ces arbres, morts ou vivants, 
j'augmenterais de beaucoup la liste des espèces dont j'ai 
donné, ou dont je suis en mesure de décrire l'histoire; 
mais comme ces insectes ne sont pas, à proprement 
parler, des parasites du Pin, ou que les Cryptogames qui 
les nourrissent ne se produisent pas exclusivement sur ce 
Conifère, je les excius de ma liste. Je demande néan- 
moins la permission d'y maintenir deux insectes que leur 
destinée rattache nécessairement à l'arbre dont il s’agit. 
Sur cet arbre vivant, et uniquement sur lui, végète un 
champignon épais et subéreux, nommé par Fhore Boletus 
pini, et dans ce champignon, deux insectes intéressants, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 507 


e {fallomenus flexuosus et l'Ennearthron cornutum , su- 
bissent toutes leurs métamorphoses. Ce sont donc des 
parasites d’un parasite du Pin, et à ce titre ils me parais- 
sent avoir droit à une place dans ce travail. 

1] me semble utile maintenant de donner le catalogue 
méthodique des insectes dont je suis en position de dé- 
crire, de compléter ou de confirmer l'histoire. Ge cata- 
logue fera, j'en conviens, double emploi avec ce qui 
précède, mais il aura du moins l'avantage de présenter 
l'ensemble de cette œuvre laborieuse et de déterminer 
l'ordre dans lequel je la poursuivrai. 

Comme je l'ai dit, je me soumets sans protester, autre- 
ment que #n petto, à la nomenclature que M. Gaubil a 
établie dans son catalogue, d’après M. Redtenbacher; 
mais bornant, pour le moment, à une seule les réclama- 
tions assez nombreuses que je pourrais élever au point de 
vue de Ja classification, je prends la liberté de solliciter, 
en faveur des Staphyliniens, une place plus digne d’eux- 
mêmes et de leurs larves. M. Gaubil les a relégués au 
dernier rang; je les reporte à la suite des Hydrocan- 
thares, où ils me semblent plus convenablement installés. 
Ils vont, faute de Garabiques et d'Hydrocanthares pini- 
coles, ouvrir la liste dont je viens de parler. 


1. Phlæopora reptans, Grav. 

2 —— corticalis, Grav. 

3. Homalota celaia, Er. 

4. Oxypoda analis, Gyl. 

5. Lithocharis fuscula, Lacord. et Boisd. 
6. Placusa pumilio, Grav. 

7. Xantholinus collaris, Er. 

8. Omalium vile, Er. 


508 ANNALES 


9. Ptilium apterum, Guér. 

10. Zps ferruginea, Fab. 

11. Rhizophagus depressus, Fab. 
12. Temnochila cœrulea, Oliv. 

13. Ditoma crenata, Fab. 

14. Aulonium bicolor, Herbst. 

15. Brontes planatus, L. 

16. Sylvanus unidentatus, Fab. 
17. Læmophlœus Dufourii, Laboulb. 
18. Paramecosoma abietis, Payk. 
19. Dermestes mustelinus, Er. 

20. Platysoma oblongum, Fab. 
21. Hetærius quadratus, Ent. Heft. 
22. Teretrius flavicornis, Payk. 
23. Plegaderus cæsus, Fab. 


24. — discisus, Er. 
25: = saucius, Fab. 


26. Dorcus parallelepipedus, L. 

27. Ancylochetra flavo-maculata, Fab. 
28. e octoguttata, Fab. 
29. Chrysobothris Solieri, Lap. et Gory. 
30. Melanophila tarda, Fab. 

31. Anthaxia morto, Fab. 

32. Melanotus brunnipes, Germ. 
Athous rufus, Fab. 

34. —  rhombeus, Oliv. 

35. Cardiophorus ruficollis, L. 

36. Elater sanguineus, L. 

37. — prœustus, Fab. 

38. Malachius balteatus, Chevr. 

39. Dasytes plumbeus ? Oliv. 


Co 
CS 


61. 


69. 


LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 


. Thanasimus formicarius, Fab. 


— quadrimaculatus, Fab. 


. Trichodes alvearius, Fab. 
. Opilus mollis, L. 
. Anobium pertinax, L. 


—  abretis, Fab. 
— molle, L. 
—  longicorne, Kiesenw. 


. Ennearthron cornutum, GylL. 


. Tomicus stenographus, Dufts. 


—  laricis, Fab. 
—  bidens, Fab. 


—  eurygraphus, Er. 


. Crypturgus pusillus, Gyll. 


— _‘ramulorum, Perris. 


. Hylurgus ligniperda, Fab. 


—  püüperda, L. 
— minor, Hartig. 


. Hylastes ater, Payk. 


—  attenuatus, Er. 
—  palliatus, Gyll. 
—  angustatus, Herbst. 


. Rhyncolus porcatus, Germ. 


— strangulatus, Perris. 


. Magdalinus carbonarius, Fab. 
. Pissodes notatus, Fab. 

. Hylobius abietis, L. 

. Spondylis buprestoides, Fab. 

. Ergates faber, L. 


Criocephalus rusticus, L. 


De Serie, TOME x. 


09 


510 ANNALES 


70. Hylotrupes bajulus, L. 

71. OEdilis montana, Serv. 

72. —  grisea, Fab. 

73. Monohammus gallo-provincialis, Oliv. 
74. Rhagium indagator, Fab. 
75. Leplura rubro-testacea, Wlig. 
76. Disopus pini, L. 

77. Mysia oblongo-guttata, L. 
78. Uloma culinaris, L. 

79. Phtora crenata, Dei. 

80. Æypophlœus pini, Panz. 

81. _ linearis, Gyl]. 
82. Tenebrio curvipes, Fab. 

83. Prionychus ater, Fab. 

84. Helops caraboïdes, Panz. 
85. Hallomenus flexuosus, Payk. 
86. Xanthochroa carniolica, Gisik. 
87. Thermes lucifugus, Rossi. 
88. Urocerus juvencus, L. 

89. Tenthredo limbata, Gmel. 
90. Diapria..….…. 

91. Eulophus..…...… 

92. Pimpla instigatoria, Gray. 
93. Zchneumon motatorius, Vill. 
94. Vipio nominator, Fab. 

95. Formica pubescens, Fab. 
96. —  nigra, L, 

97. Æphrophora corticea, Germ. 
98 Aphis pini, L. 

99. Sciara........ 
100. Mycetobia pallipes, Meig. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 511 


(01. ZLaphria gilva, Meig. 

102. —ara, Fab. 

103: Deep are 

104. Pachygaster pini, Perris. 

105. Medeterus pini, Perris. 

106. Xylota bicolor, Perris. 

107. Rhynchomyia columbina, Meig. 
108. Hylemyia..…..…. 

109. Blephariptera serrata, L. 

110. Teremyia laticornis, Macq. 
111. Blepharipalpus humeralis, Perris. 
112. Toxonevra fasciata, Macq. 
113. Leucopis griseola, Fall. 

114. Phora pusilla, Meig. 

115. Tinea decuriella, Hubn.? 

116. Tortrix sirobilana, Hubon. 
(17. —  buoliana, Fabr. 


Le résumé qui précède et qui fait connaître sommaire- 
ment les habitudes des insectes parasites du Pin maritime, 
me permet de discuter ici une question qui n'est pas 
dépourvue de tout intérêt scientifique, et qui a, au point 
de vue de la sylviculture, une certaine importance. Cette 
question a pour objet de savoir si les insectes, à part ceux 
qui rongent les feuilles, qui perforent les jeunes pousses 
ou les vieilles écorces, et que j'ai cités les premiers, enva- 
hissent les arbres vigoureux et pleins de santé, ou s'ils ne 
les attaquent que lorsqu'ils sont atteints d’une maladie 
quelconque. 

Ratzeburg, dans son ouvrage intitulé Die forst Insecten, 
tome 1°, page 132, et supplément, page 34, discute assez 


D 12 ANNALES 


longuement, et même avec une certaine vivacité, cette 
question. 

Les partisans de la maladie, comme il les appelle, ont 
fait des expériences ; ils ont enlevé une portion d’écorce 
à un arbre vivant, puis, sur un arbre mort, ils ont pris 
une porlion égale d'écorce chargée de larves, et l'ont ap- 
pliquée sur la partie dénudée de l'arbre sain; les larves 
n'ont pas pénétré dans l'écorce de celui-ci. Ils ajoutent 
que, dans les forêts où les arbres végètent avec vigueur, 
les ravages des insectes sont inconnus ; que si un arbre, 
avec toutes les apparences de la santé, est attaqué, on doit 
en conclure qu'il était atteint d’une maladie, mais que 
cette maladie n'était pas apparente. Chez l’homme et les 
animaux, en eflet, des dehors de santé parfaile cachent 
quelquefois de graves lésions, dont l'origine est demeurée 
obscure ou inaperçue; mais qui n'en causent pas moins 
de grands désordres, et qui minent insensiblement l’or- 
ganisme. 

Les principaux partisans de l'état de maladie sont 
MM. Krutzsch, Bohutinsky, Liebich, Lincker, Thiersch 
et Wiegmann. 

Ratzeburg est chaud partisan de l’état de santé, et il 
traite même assez cavalièrement ceux qui adoptent l'opi- 
niou contraire. À défaut de raisonnements, il renvoie aux 
faits et déclare que des arbres sains sont attaqués par les 
insectes; que même on ne peut expliquer quainsi la 
destruction, souvent très prompte, de plusieurs milliers 
d'arbres. 

Les autres partisans de l'état de santé sont MM. Wil- 
helm, Berg, Gmelin, Illiger, Pfeil et Saxesen. 


En France, on ne paraît pas s'être beaucoup préoccupé 
de cette question, et les auteurs semblent généralement 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 513 


disposés à admettre que les insectes lignivores dont les 
larves se développent dans les arbres verts encore, sont 
la première cause de leur mort. Ainsi, on attribue au 
Pissodes notatus la perte d'une immense quantité de 
Pins qui couvraient, en 1835, 190 hectares de la forêt de 
Rouvray; au Scolytus pygmœus, celle de 50,000 pieds de 
Chènes quil a fallu abattre au bois de Vincennes; au 
Scolytus multrstriatus le dépérissement ct la ruine des 
ormeaux des boulevards et des environs de Paris; or- 
meaux pour lesquels M. Robert a imaginé des moyens 
de salut qui ont fait grand bruit dans les journaux et 
ailleurs, et qui, j'ose le prédire, n’aboutiront à rien. 

Quant à moi, je ne puis admettre que les insectes dont 
j'ai parlé soient les premiers auteurs de la mort des arbres 
qu'ils attaquent, el depuis quinze ans que j'étudie sans 
relâche leurs mœurs dans un des pays les plus boisés de 
France, j'ai observé assez de faits pour oser exprimer mon 
sentiment. Ce sentiment se formule ainsi : que les in- 
sectes en général (je ne parle pas de ceux qui ne s’en 
prennent qu'au feuillage), n'attaquent pas les arbres en 
bonne santé; qu'ils ne s'adressent qu'à ceux dont le bien- 
être et les fonctions ont été altérés par une cause quel- 
conque. 

Dans le département des Landes, où nous comptons les 
Pins par millions, où les Chênes, et surtout le Chêne 
tauzin, couvrent de vastes étendues, où nous avons des 
Ormeaux, des Peupliers, des arbres fruitiers, en un mot, 
les essences que l'on voit ailleurs, je n'ai jamais été 
témoin, et la tradition n’a pas conservé le souvenir d'une 
de ces razzia forestières qui ont affligé d’autres contrées. 
Or, le Pin, notamment, puisque c'est du pin qu'il s’agit 
ici, est exposé, comme on l'a vu, à une foule d'ennemis, 
et le nombre d'individus des espèces les plus malfaisantes 


514 ANNALES 

est incalculable; et cependant il est assez rare qu'un de 
ces arbres périsse, et je suis encore à en trouver un seul 
qui ait été réellement tué par les insectes. Cela vient, à 
mon avis, de ce que le Pin maritime étant ici dans sa 
véritable patrie, s'y développe avec vigueur, y vit en 
bonne santé et brave ainsi les innombrables ennemis qui 
l'entourent. 

Mais, au milieu d’une jeune forêt de Pins, se développe 
parfois cette maladie que j'ai signalée plus haut sans en 
assigner la cause, et qui attaque les racines. Elle se pro- 
page de proche en proche, et envahirait peut-être toute 
la forêt si, par une tranchée circulaire, on n'arrêtait la 
contagion. Dans l'enceinte de la tranthée la maladie 
exerce ses ravages, la sève en est altérée, les arbres en 
souffrent sans le laisser voir, même à des yeux exercés ; 
mais les insectes s’en sont aperçus, ils ont deviné l'état 
morbide de leurs victimes, et alors, se jetant sur elles en 
foule, ils les achèvent en quelques semaines. Quant aux 
arbres qui sont en dehors de la tranchée, ils ne recoivent 
aucune atteinte. 

Ce que je viens de dire des Pins, je pourrais le dire des 
autres arbres, et si l’on apportait dans l'étude des faits 
une observation sérieuse et dégagée de toute idée pré- 
couçue, on verrait que celte mortalité qui, dans certaines 
forêts et à certaines époques, se manifeste sur des surfaces 
plus ou moins grandes, provient sans doute de ce que les 
arbres ne se trouvaient pas dans des conditions favorables, 
où que quelque circonstance météorologique, ou autre, 
leur avait occasionné une maladie quelconque; que cet 
arbre fruitier, labouré par le Scolytus rugulosus, avait élé 
frappé d'un coup de soleil, ou planté dans un terrain 
peu convenable, ou maltraité par la taille; que ces 
ormeaux de nos promenades et de nos routes, vivant sur 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 515 


un sol trop maigre ou trop compacte, habituellement 
couverts d’une poussière fine qui bouche leurs stomates 
ou orifices respiratoires; privés d’une partie de leurs 
racines par les travaux de pavage, par le recurage des 
fossés, et souvent entamés dans leur écorce par des mal- 
veillants ou des maladroits, avaient fini par se couronner 
de branches mortes, puis, que le Cossus ligniperda était 
venu pondre ses œufs à la base, préparant ainsi les voies 
aux X ylophages ; que ce Chêne perforé par les larves des 
Hammaticherus, avait débuté par quelque chancre, quel- 
que ulcère, ou avait été frappé de la foudre; que cet 
Olivier, envahi en totalité ou en partie par le Phloiotribus 
oleæ, avait éte ruiné par la taille, ou maltraité dans ses 
racines, ou meurtri lors de la cueillette des olives. 

Je le dis donc avec une entière conviction, les insectes 
lignivores ne sont à craindre que pour les arbres malades. 
Ils sont comme certaines mousses et certains lichens qui 
ne s’attachent qu'aux arbres affaiblis, tandis que les arbres 
bien venants conservent une écorce lisse et repoussent 
ces végétaux parasites. 

Il y a d’ailleurs une raison pour que les insectes respec- 
tent les arbres vigoureux; c'est que les blessures qu’ils 
leur feraient en y déposant leurs œufs, en y creusant leurs 
galeries , détermineraient presque instantanément des 
extravasations de sève qui emprisonneraient les œufs 
dans une couche gélatineuse ou résineuse, ou noïeraient 
infailliblement les larves naissantes. C’est ce qui se voit, 
du reste, lorsque les Bostriches se hâtent trop de pondre 
dans les arbres abattus au printemps et en pleine sève. 
Et puisque cela est vrai pour des arbres à sucs limpides, 
c'est vrai aussi, à fortiort, pour le Pin, dont les sucs 
résineux opposent aux insectes une barrière infranchis- 
sable et menacent d'une destruction certaine les germes 


o 16 ANNALES 


qu'ils auraient l'imprudence de lui confier. Or, les in- 
sectes, on le sait, ont assez de perspicacité et d’instinct 
pour ne pas s'opiniätrer contre les mauvaises chances, 
pour ne pas exposer ainsi l'avenir de leur progéniture. 

Mais voici une troisième opinion, une opinion inter- 
médiaire qui, si elle était vraie, concilierait tout le 
monde, en donnant raison à la fois aux partisans de la 
santé (pour continuer à me servir de l’expression de 
Ratzeburg) et aux partisans de la maladie. Cette opinion, 
je la trouve exprimée dans un ouvrage de M. Blanchard, 
iutitulé Æistoire des insectes : « EH paraît, dit cet auteur 
» (tome 2, page 126), que les larves des Scolytiens ne 
» sauraient vivre dans les arbres dont la sève a toute sa 
» vigueur; mais il paraît certain aussi, d'après les obser- 
» vations de M. Audouin et de quelques autres natura- 
» listes, que les arbres sont rendus malades, avant de 
» recevoir des larves, par les Scolytiens eux-mêmes qui, 
» pendant une année ou davantage, viennent y puiser 
» Jeur nourriture. » 

Cette opinion est si étrange, que je refuserais de l’attri- 
buer à M. Audouin, dont la haute intelligence et le bon 
esprit d'observation m'étaient connus, si, en 1837, il 
n'en avait fait l'objet d'une communication à la Société 
entomologique, et je n'hésite pas à croire qu'un examen 
plus attentif l'aurait conduit à la rétracter. Quoi qu'il en 
soit, le fait rapporté par M. Blanchard, loin d’être certain, 
comme il le dit, est contraire à toutes les observations, à 
la raison même. Je défie, en effet, que l’on cite un seul 
exemple d'un arbre bien portant dont les Scolytes et les 
Bostriches iront percer l'écorce et ronger le liber ou le 
bois pour se nourrir. Je n'ai pas été témoin d’un seul fait 
de ce genre, il n’en a pas été cilé un seul, du moins à 
ma connaissance, Quel besoin, d’ailleurs, ces insectes 


DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE, 517 


auraient-:ils d'attaquer, pour leur alimentation, des arbres 
sains, lorsqu'ils ont la faculté de s’adresser aux arbres 
morts ou inourants qui peuvent suflire à eux et à leurs 
larves? Et puis, quel grand mal feraient-ils en perforant 
cà et là l'écorce, ce qui serait cependant pour ces insectes 
le meilleur moyen de rendre les arbres malades? Est-ce 
qu'un arbre que l'on criblerait de coups de fusil chargé 
de plomb de chasse mourrait de ses blessures, en serait 
même sérieusement malade? Que signifie, au surplus, 
cette phrase : que les Scolytiens viennent, pendant une 
année ou davantage, ÿ puiser leur nourriture ? Est-ce que 
les Scolytiens sont là toute l’année à l’état d'insectes par- 
faits”... Mais je m arrête, parce qu’il ne me paraît pas 
nécessaire de poursuivre plus avant la réfutation d'une 
opinion que je ne considère pas comme sérieuse. 

Je conçois plutôt que l’on dise que les arbres vigoureux 
eux-mêmes sont attaqués lorsque d'innombrables essaims 
de Bostriches sont jetés par le vent ou toute autre cause, 
comme on l’a vu, dit-on, en Allemagne, sur des forêts 
saines ; j'admets que l’on soutienne que ces insectes, qui 
éprouvent le besoin de vivre et de se propager, s'adres- 
sent, faute d'arbres morts ou malades, à des arbres bien 
portants. La raison ne condamne pas cette assertion, et 
si je doute, quoique le fait pût être accepté comme une 
exceplion qui ne portcrait aucune atteinte à mon principe, 
c'est que ce fait n’a pas été suffisamment démontré et qu'il 
est contraire à toutes mes observations. 

J'en reviens donc toujours à dire que les insectes ligni- 
vores n'en veulent qu'aux arbres malades ; et certes il est 
bien heureux qu'il en soit ainsi, car s'ils attaquaient les 
arbres vigoureux avec toute la puissance que leur donnent 
leur nombre incalculable ct la rapidité de leur propaga- 
tion, puisque certains ont deux générations par année, 


o18 ANNALES 


nul doute que toute culture forestière ne devint à peu 
près impossible. Nous n'en devons pas moins les consi- 
dérer comme très dangereux, puisque, par leur fait, 
beaucoup d'arbres malades, qui pourraient se remettre, 
sont frappés de mort. 

Mais, me dira-t-on, après avoir signalé les insectes en- 
nemis du Pin, indiquez-vous les moyens de s’en préserver 
ou de les détruire ? 

Je comprends toute la justesse, toute la portée de cette 
question, et je déclare que, lorsque j'entrepris ce travail, 
à proprement parler scientifique, je m'étais promis d'es- 
sayer de la résoudre. La science, en effet, ne doit pas 
toujours marcher dans les voies de l’abstraction, il faut 
qu'elle descende autant que possible à l'application; car 
l'utilité pratique lui donne à la fois plus de charmes, plus 
d'autorité, plus de relief. 

Malheureusement, en ce qui concerne la destruction 
des insectes, je suis obligé d’avouer que je l'ai trouvée à 
peu près impuissante, Dans l'état actuel de nos connais- 
sances, je ne vois pas le moyen de délivrer l’agriculture 
des ennemis nombreux qui se disputent ses produits, et 
je n'ose espérer, pour l'avenir, des chances plus heureuses, 
car lutter contre les insectes, ce n’est pas seulement faire 
la guerre à ce qui est presque insaisissable, c'est aussi se 
mettre en état de révolte contre la nature, dont les efforts 
souverains tendent toujours à la conservation des es- 
pèces. 

Dans un mémoire publié par la Société scientifique et 
agricole des Pyrénées-Orientales, j'ai assez longuement 
traité cette question, en l'appliquant aux insectes qui 
nuisent le plus à l’agriculture et dont nous connaissons 
le mieux les habitudes, et je suis arrivé à cette conclusion 
décourageante, que l'homie est à peu près sans pouvoir 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 519 


contre les insectes, et que, pour pallier seulement le mal 
qu'ils lui font, ce n'est pas assez de ses eflorts individuels, 
il faut aussi le concours actif et simultané de tous les 
agriculteurs d'une même contrée. 

Pour ne parler que du Pin, quels sont, ici du moins, 
les insectes les plus dangereux? ce sont 1° le Bombyx 
pithyocampa dont la chenille ronge les feuilles de cet 
arbre et peut, si elle se multiplie outre mesure, déter- 
miner des désordres physiologiques tels qu’il en résultera 
une maladie dont les conséquences, grâce aux Xylo- 
phages, seront mortelles; 2° les Tomicus stenographus, 
laricis et bidens, le Melanophila tarda et le Pissodes 
notatus, qui tuent sans rémission tout arbre malade. 

Pour ces derniers on a conseillé la destruction du bois 
mort, l'enlèvement des souches, la mise en œuvre, ou du 
moins l’écorçage des arbres abattus, les arbres d'appât, 
dispersés dans la forêt pour recueillir les pontes des in- 
sectes dont on détruit ensuite les larves; mais comment 
obtenir que, dans toute l'étendue d'un département, de 
plusieurs départements limitrophes, ces moyens soient 
employés simultanément, c’est-à-dire par tout le monde 
et aux mêmes époques? Les résultats que l’on obtiendrait 
seraient-ils d'ailleurs bien appréciables lorsqu'il y a, dans 
les parties supérieures et presque inaccessibles des arbres, 
tant de branches mortes ou malades? Au surplus, dans 
la pratique il est complètement impossible de faire à ces 
insectes une chasse réellement fructueuse, et cela est in- 
contestable pour qui connaît l'aménagement et l’exploita- 
tion de nos forêts, l'insuffisance de la population agricole, 
l'indifférence qui naît de l'abondance et la sécurité que 
donne l'ignorance de tout précédent fâcheux. 

Ce qu'on a de mieux à faire, c’est d'effectuer ses plan- 
talions et ses semis dans de bonnes conditions et de bien 


520 ANNALES 


soigner ses arbres, car, ainsi que je l'ai dit et que le 
prouve l'expérience, les arbres vigoureux bravent les 
insectes. Il faut se souvenir aussi que des parasites nom- 
breux et les phénomènes météorologiques maintiennent 
ou font bientôt rentrer dans de justes limites la multipli- 
cation des insectes dévastateurs. 

Quant à la chenille processionnaire du Zombyx, qui 
passe l'hiver en sociétés nombreuses dans de grands nids 
de soie attachés aux branches, on dirait qu'il est facile de 
s'en rendre maître. Les dispositions législatives qui pres- 
crivent l’échenillage pour d’autres espèces pourraient 
bien atteindre celle-ci, et comme on a cinq mois environ 
pour y procéder, il semble qu'il n'existe aucune raison de 
s'en affrauchir, Mais il est bon de savoir que la plupart 
des nids sont installés à l'extrémité des branches supé- 
rieures des grands arbres, qu'il serait presque toujours 
impossible de les atteindre, et toujours périlleux de le 
tenter; il faut dire aussi que, pour avoir ces nids, ii est 
nécessaire de couper au-dessous les branches qui les 
portent, et que, si chaque branche en avait un, comme 
cela s'est vu, autant vaudrait abattre l’arbre que lui faire 
subir l'opération mortelle de l’'amputation de tous ses 
rameaux. On est donc obligé de laisser aller les choses, 
de laisser faire les oiseaux, les parasiles, et surtout le 
temps, et jusqu'à présent nous n'avons pas eu lieu de nous 
en repentir. 

À ce propos je me laisse entraîner à citer un fait dont 
j'ai été témoin, et que j'ai relaté dans le mémoire présenté 
à la Société des Pyrénées-Orientales. 

11 y a quelques années, les vastes forêts de Pins du 
département des Landes furent envahies par une si pro- 
digieuse quantité de chenilles processionnaires, que cha- 
que branche, presque chaque brindille avait son nid. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 521 


Avant l'hiver, une grande partie des feuilles avait été 
dévorée, et au printemps, les chenilles sortant de leur 
engourdissement hibernal, achevaient de brouter le reste, 
de sorte qu'au mois de mai on eût dit que le feu avait 
passé par là. Ces ravages, sans préservatif possible, du- 
rèrent deux années el causèrent [a mort de quelques 
arbres; la population s'en émut, et il y avait de quoi, 
puisque tout Pin malade est un Pin mort; mais, à la troi- 
sième année, quel fut notre étonnement de voir que les 
chenilles avaient, pour ainsi dire, disparu. Les Mésanges, 
les Pies, les Coucous, et d’autres oiseaux en avaient sans 
doute détruit un très grand nombre; sans doute aussi 
quelques milliers étaient devenues la proie d'insectes car- 
nassiers Ou parasites; mais en supputant largement toutes 
les destructions partielles on aurait été bien loin de 
compte. Quelque fléau général avait dû s'appesantir sur 
celte race innomblable de dévastateurs, et voici, quant à 
moi, ce que j en pense. 

Au mois de mai, les chenilles processionnaires s'enfon- 
cent dans la terre pour se transformer en chrysalides; 
maïs elles s'enterrent à une faible profondeur, pour que 
le papillon n'éprouve pas de grandes difficultés à prendre 
son essor. Le travail de métamorphose organique qui 
s'effectue dans la chrysalide exige, comme on sait, que 
l'insecte soit à l'abri d’une trop grande sécheresse; or, les 
mois de mai et de juin de l’année dont il s’agit se firent 
remarquer par des chaleurs très intenses et une séche- 
resse opiniätre. Le sol sablonneux des boïs de Pins se 
dessécha profondément, il devint brûlant, et les chrysa- 
lides ne pouvant se développer dans ce milieu, avortèrent 
presque toutes. 

Deux circonstances me paraissent justifier cette expli- 
cation : c'est que 1° dans les bois un peu frais, et sur les 


522 ANNALES 


4 


lisières voisines des lieux humides, on retrouvait, l'année 
suivante, des nids en assez grand nombre; 2° depuis lors, 
deux autres années, 1848 et 1849, ont été marquées par 
une sécheresse pour ainsi dire exceptionnelle, et il en est 
résulté que, l'hiver dernier, on parcourait de très grandes 
distances sans rencontrer un seul nid. En 1850, au con- 
traire, quelques pluies sont venues rafraîchir le sol à l'é- 
poque où les chenilles sont en terre. Je prédisais, je m'en 
souviens, qu'il y aurait plus de papillons, et par suite 
plus de nids que l'an passé, et aujourd'hui, en eflet, les 
nids ont cessé d’être rares. 

Je le répète donc, la science ne peut fournir que des 
ressources imparfaites et insuffisantes contre les insectes 
destructeurs, et alors même que ces ressources seraient 
efficaces, l'impossibilité d'obtenir de tous les intéressés 
des efforts simultanés et intelligents, s’opposerait à leur 
utile emploi; mais par bonheur la nature a assigné à ces 
insectes des parasites qui se dévouent à leur perte avec 
cet acharnement, cette ingénieuse obstination qu'ils ap- 
portent eux-mêmes dans l'accomplissement de leur mis- 
sion; par bonheur aussi les phénomènes météorologiques 
viennent contrarier de temps en temps leur développe- 
ment et leurs métamorphoses ; et c'est ainsi que s’accom- 
plit cette loï suprême, qui semble s'appliquer à l’homme 
lui-même, et qui a fixé la limite au-delà de laquelle nul 
être ne peut s'étendre sans danger pour lui. 

Ce qui précède trouvera, du reste (je l'espère du 
moins), sa justification dans la série de notices que j'ai 
rédigées sur les insectes du Pin maritime, et qui suivront 
cette introduction. 


D Q——— —— 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 523 


RAS nn MUR N SARA RÉ LS ARE EU NRA MN UE A SARA UE SAN ELLE ER ARE LS LA LEUR A RAR LEUR 


DE BEMBIDIIS EUROPZÆIS, 


Auctore JACQUELIN-DUVAL (CamiLLe.) (1). 


m0 


ADDENDA. 


Tome X, page 104. B. PrasinumM, Duit. 

Trouvé en assez grande abondance lors d’un déborde- 
ment, au bord de la Dordogne, près Bézenac, par mon 
ami, M. Philippe Lareynie. 11 m'a été aussi communiqué 
par M. de Marseul, comme trouvé aux environs de Metz 
par M. Bellevoie. 

Tome X, page 130. B. sRuxELLENSE, Wesm. 

D'après le Révérend J. F. Dawson, cette espèce serait 
synonyme du Peryphus palustris, Curtis, mais j ignore si 
le Peryphus palustris a été décrit, ou n’est qu'un nom de 
catalogue. 

Tome X, page 166. B. rumicarum, Duft. 

Trouvé assez communément à Béziers, au bord des 
étangs salés, par M. Marquet. 

Tome X , page 176. B. æneum, Germ. 

J'ai émis, dans cette partie de mon travail, quelques 
doutes sur la validité de cette espèce ; le Révérend J. F. 
Dawson penche à croire aussi, m'a-t-il écrit, que les Z. 
æneum et biguttatum peuvent être regardés comme les 
variétés d'une même espèce, car il possède des passages 
de l’un à l’autre; j'ai confirmé cette opinion, me dit-il 
ensuite, par l'examen d’une longue série d'individus, et 
c'est également celle d’un entomologiste du nord. 


(1) Cette note nous a été adressée par M. Jacquelin-Duval le 7 oc- 
tobre 1852. E, D. 


024 ANNALES 


Tome X, page 184. B. recranGuLum, Jacq.-Duv. 
Communiqué, comme provenant de Sicile, par M. L. 
Fairmaire. 
Tome X, page 213. B. LATERALE, Samouel. 
M. Souverbie a pris communément cette espèce à la 
1 ! u 
Teste, au bord de l'Océan, lors de la marée basse. 


ERRATA. 


Tome IX, 1851. 


Page 445, ligne 30 : au lieu de : Dawson. Trans. — 
Descriptions... etc. In the Transactions of the Entomo- 
logical Society of London; lisez : Dawson. New Sp. — 
Descriptions... etc. From the Annals and Magazine of 
natural History. New series. Vol. 3. 1849. 

Page 452, ligne 17 : au lieu de: breve; lisez : brevi. 
Corrigez également, partout où elle se trouve, la même 
faute reproduite assez souvent, 

Page 487, ligne 21 : au lieu de : dans les Steppes de 
Kirguises; lisez : dans les Steppes des Kirguises. 

Page 501, ligne 9 : au lieu de : virescente; lisez : vires- 
centi. 

Page 504, ligne 24 : au lieu de : angulis posticis acutis ; 
lisez : angulis posticis acutiusculis. Correction essen- 
tielle. 

Page 521, ligne 8: au lieu de: pl. 13. 19; lisez : pl. 
13% 2: 

Page 540, ligne 7 : au lieu de: Fusco-niger; lisez : 
Fusco-nigrum. 

Page 547, ligne 3 : uu lieu de : læve; lisez : lævi. 

Page 556, ligne 18 : au lieu de: 1,0016; lisez : 0,0016. 


Tome X, 1852. 


Page 103, ligne 15 : au lieu de : Rosenhauër; lisez : 
Rosenhauer. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 525 


Page 110, lignes 19 et 26 : au lieu de : cæruleum; 
lisez : cœruleum. 

Page 114, ligne 5 : Corrigez la même faute d'impres- 
sion. 

Page 114, ligne 17 : au lieu de : et des palpes; lisez : 
et des pattes. 

Page 115, ligne 19: au lieu de : autant qu'il pouvait 
juger de la description; lisez : autant qu'il pouvait en 
juger par la description. 

Page 116, lignes 13 et 14 : Rétablissez ainsi qu'il suit 
la ponctuation omise : postice abbreviata vel obsoleta ; 
antennarum articulo basali, tibiis tarsisque rufo- 
testaceis. 

Page 119, ligne 4 : au lieu de : et qu'il a donné en 
synonymie; lisez : et à donner en synonymie. Sinon le 
sens est complètement détruit. 

Page 120, ligne dernière : au lieu de : sœpius ; lisez : 
sæpius. 

Page 121, ligne 1 : au lieu de: nigro-cæruleis; lisez : 
nigro-cœruleis. 

Page 121, ligne 2 : après les mots : punctato-striatis ; 
ne mettez qu'une virgule. 

Page 126, ligne 5 : au lieu de : Stéph.; lisez : Steph, 

Page 127, ligne 9 : au lieu de : J. P. Dawson; lisez : J: 
F. Dawson. 

Page 127, ligne 24 : au lieu de: Bombidium, lisez : 
Bembidium. 

Page 198, ligne dernière : au lieu de : 0,0018-2; lisez : 
0,0018-0,002. 

Page 131, ligne 24 : au lieu de : breve; lisez : brevi. 

Page 140, ligne 21 : après les mots : rarement plus 
large ; enlevez la virgule, sinon le sens est compromis. 

Page 143, ligne 23 : au lieu de: œneum; lisez : 
æneum. 

Page 148, lignes 24 à 26 : après les mots : Synonyme 
de Linné et F'abricius ; au lieu des simples traits qui ont 
été placés partout, ce qui a détruit en entier le sens et la 


2° Série, TOME x. 34 


526 ANNALES 


synonymie, rétablissez les signes ainsi qu'il suit : Cara- 


bus ustulatus, Lin. — Elaphrus rupestris, Fabr. — P. 
rupestre, Dej. — Carabus Andreæ, K. — PB. cruciatum , 
De;. 


Page 155, ligne 3 : au lieu de: testecé; lisez : testacé. 

Page 160, ligne 98 : au lieu de : sœpe; lisez : sæpe. 

Page 163, ligne 11 : au lieu de: individus; lisez : 
exemplaires. 

Page 166, ligne 9 : au lieu de : pl. 13. 21; lisez: pl. 
13. 19: 

Page 166, ligne 17 : au lieu de: Le B. assimile seul, 
décrit par; lisez : Le B. assimile, seul décrit par; la 
transposition de la virgule ayant détruit le sens. 

Page 168, ligne 14 : au lieu de : sœpius; lisez : sæpius. 

Page 168, ligne 28 : au lieu de : hœmorrhoïdalis ; 
lisez : hæmorrhoïidalis. 

Page 169, ligne 26 : au lieu de : le septième; lisez : la 
septième. 

Page 171, ligne 8 : au lieu de : J. P. Dawson; lisez : 
J. F. Dawson. 

Page 178, ligne 15 : Corrigez la même faute d'impres- 
sion. 

Page 181, ligne 4 : au lieu de : hœmorrhous; lisez : 
hæmorrhous. 

Page 182, ligne pénultième : au lieu de : subvires- 
cente ; lisez : subvirescenti. 

Page 183, ligne 3 : au lieu de : sœæpius ; lisez : sæpius. 

Page 184, ligne 19 : Corrigez la même faute d'im- 
pression. 

Page 191, ligne 6 : au lieu de: incontestable; lisez : 
inconcevable. 

Page 191, ligne 21 : au lieu de : Y'autorité; lisez : l'an- 
tériorité. Sinon la phrase n'a pas de sens. 

Page 192, ligne 5 : au lieu de : breve; lisez : brevi. 

Page 193, ligne 27 : au lieu de: cœteris; lisez : cæteris. 
Corrigez plus loin la même faute d'impression reproduite 
encore quatre fois. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 527 


Page 195, ligne 9 : au lieu de : bicarinato; lisez : bi- 
carinata. 

Page 196, ligne 4: au lieu de: testacés; lisez : tes- 

tacées; sinon le sens est changé. 

Page 202, ligne 21 : au lieu de : hæmorrhoïdale; lisez : 
hæmorrhoïdale. 

Page 205, ligne 17 : après le mot : obsolète ; enlevez 
la virgule, sinon le sens est compromis. 

Page 206, ligne 20 : au lieu de : B. elongatum; lisez : 
B. elongatulum. Correction essentielle. 

Page 207, ligne 2 : au lieu de : el noïrâtre même sur la 
tête; lisez : et même noirâtre sur la tête. 

Page 213, ligne 27 : au lieu de : œneo; lisez : æneo. 

Page 216, ligne 19 : au lieu de : maririnum; Usez: 
MARITIMUM. 

Page 217, ligue 2 : après le mot: seulement; enlevez 
la virgule. 

Page 218, ligne 8 : le mot larves a été souligné comme 
traduit mot à mot de l'allemand, mais il signifie évidem- 
ment ici l'animal ou Mollusque des coquillages dont 
parle Küster. 

Page 220, ligne 4 : au lieu de : ëxs, lisez : nos; cor- 
rection essentielle. 

Page 298, ligne 31 : Dans l'explication de la planche 
13, la fig. 19, rapportée au L. gilvipes, doit être rapportée 
au P. assimile; et, réciproquement la fig. 21 appartient 
au Z. assimile et non au gilvipes, le graveur ayant inter- 
verli ces deux figures. 

Page 229, ligne 5, etc. : au lieu de : cœcus; lisez : 
cæcus. La même faute d'impression a été reproduite plu- 
sieurs fois dans cette page. 


Table. — Corrections essentielles : 


Bemb. albipes ; au lieu de : 551; lisez : 553. 
—  elongatuium ; au lieu de : 0; lisez : 1x. 206. 
—  guttula; au lieu de : 179-180 ; lisez : 175-180. 
—  Milleri ; au lieu de : 569, lisez : 563. 


528 ANNALES 


Bemb. orichalcicum ; au lieu de : 501-880; lisez : 501- 
480. 
— _velox ; au lieu de : 505; lisez: 477. 
Elaphr. rupestris ; au lieu de : x. 182; lisez : x, 132. 
138. 144. 
Leja mæotica ; au lieu de : 0; lisez : 1x. 527. 
Lopha pulicaria ; au lieu de : x. 201; lisez : 1x. 527. 
Notaph. stictus ; au lieu de : 160; lisez : 166. 
Au lieu de : Elaphrus prasium ; lisez: Elaph. prasinus. 
— Tachypus properam ; lisez : Tachypus 
properans. 
— Tachypus orichalcium; Visez : Tachypus 
orichalcicus. 
— Tachys anomata; bisez : Tachys anomala. 
— Tachys binctatus ; lisez : Tachys binotatus. 


Les planches 12 et 13 insérées dans le tome IX. 1851, 
mal réussies par le graveur à la première épreuve, conser- 
vent encore quelques défauts, parmi lesquels je signaleraï : 


Dans la planche 12, les figures : 


14, dans laquelle les deux points enfoncés du troisième 
intervalle sont trop petits, trop étroits, pas assez arrondis; 

15, dans laquelle le graveur a oublié les deux petits 
points enfoncés du troisième intervalle, et a pointillé tout 
le bord externe, au lieu de faire nettement une strie 
ponctuée à peine indiquée dans sa gravure; 

16, dont la strie du rebord se joint à la huitième, au 
lieu de suivre parallèlement vers le haut le bord de l’é- 
lytre, ce qui en change l'aspect; 

25, gravée défectueusement, car les côtés du prothorax 
sont dissemblables. 


Dans la planche 13, les figures : 


11, inégalement gravée aussi; 
12, dont la ligne médiane est inclinée à gauche, ce qui 
change beaucoup au facies du prothorax. 


ne 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 529 


SRB VE BE ES VOA LA LE LA US RAR RAR LEE LL RL RUE LR RAR LR LA LR AR LAURE LE SL MALE VELRLAUIUEL SA SSSR VENUS 


DESCRIPTION ET FIGURE 


DE L'Aæmatopinus tuberculatus, BurM., Qui viT PARASITE 


sur LE Burce Dp'IramE (Pos bubalus), Laxné; 


PAR M. H. LUCAS. 


(Séance du 22 Octobre 1851.) 


J'ai signalé dans les Annales de la Société entomolo- 
gique, tom. 9, Bulletin, p. v, de l'année 1851, un Epi- 
zoïque , rencontré en immense quantité sur un Bufle 
(Pos bubalus, Linné) qui a vécu longtemps à la ménagerie 
du Muséum d'histoire naturelle. En terminant cette 
communication, j'ai promis de décrire cet Aæmatopinus 
et de le faire figurer; mais auparavant j'ai voulu m'assurer 
par des recherches bibliographiques consciencieusement 
faites, si cette espèce était nouvelle. Je consultai done 
l'excellent travail de M. Dennys sur les Anoploures de la 
Grande-Bretagne, et parmi les espèces qui ont été décrites 
et figurées par ce savant, je n'ai rien remarqué qui rap- 
pelât l’Aæmatopinus qui vit parasite sur le Bufle. Cepen- 
dant je dois dire que cette espèce a un peu d’analogie avec 
l'Hæmatopinus spiniger, mais elle en est bien distincte 
par les échancrures profondes que présentent les parties 

2e Série, TOME x. 35 


530 ANNALES 


latérales de son abdomen. De tous les Anoploures repré- 
sentés par M. Dennys, je puis dire que cette espèce est 
la seule avec laquelle il soit possible de la comparer, car 
loutes les autres s'en éloignent, soit par une forme trop 
ramassée et très élargie, ou très étroite et trop allongée. 
J'ai cherché aussi à lui trouver de l’analogie avec une 
espèce que j'ai décrite et figurée dans nos Annales, sous 
le nom d'Aœmatopinus cervicapræ, tom. 5, p.541, pl. 8, 
N° II, fig. 1 (1847), mais elle ne saurait être confondue 
avec cet /læmatopinus, à cause de sa tête qui est beaucoup 
plus courte, de son thorax qui est plus large que long, 
et surtout des échancrures profondes qui distinguent 
les parties latérales de son abdomen. Je compulsai aussi 
le travail de M. P. Gervais dans les Suites à Buffon, et à 
la page 306 du tome 3° de l'Histoire naturelle des Insectes 
Aptères, par M. Walckenaër, je me suis aperçu que cette 
espèce avait été décrite par M. Burmeister, dans son 
Genera Insectorum, sous le nom de Pediculus tubercu- 
latus. 

Quoique cette espèce soit déjà connue, je crois qu'il ne 
sera pas superflu de la décrire de nouveau, et surtout de 
la faire représenter, en lui conservant le nom qui lui a 
été primitivement imposé par l'entomologiste allemand ; 
car il n'en a donné qu’une diagnose très courte, et dans 
laquelle il ne signale pas la bande longitudinale jaune 
clair que présente en dessus la partie médiane de son 
abdomen. Maintenant que je me suis assuré que cette 
espèce a été décrite, le nom spécifique que je lui ai donné 
provisoirement dans nos Annales, tome 9, Bullet. p. v, 
1851, doit être considéré comme non avenu, et doit 
même ne pas être pris en synonymie, d'autant plus qu'au- 
cune description n'accompagne la dénomination sous 
laquelle j'ai désigné cette Aæmatopinus. 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 531 


Hæmatopinus (Pediculus) tuberculatus, Burmeister , 


Genera insectorum. 


(PL. 11, N°IL.) 


Long. 4 millim. à 4 millim. 1/2. Lat. 2 millim. à 2 
millim. 1/4. 


H. fuscus, abdomine latiori, segmentis suprà et in mar- 
gine externo papillis corneis, serialim positis flavoque in 
medio longitudinaliter univittato. 


La tête plus longue que large, légèrement élargie dans 
sa partie médiane, est terminée en pointe arrondie à son 
extrémité ; elle est d’un brun-roussâtre foncé en dessus, 
et tachée de jaune; elle est sensiblement rétrécie un peu 
avant l'insertion des antennes, et présente en dessus un 
sillon transversal assez profondément marqué; en dessous, 
elle est entièrement d’un jaune-testacé: des poils de cette 
dernière couleur, clairement semés, hérissent les parties 
latérales, ainsi que l'extrémité, où sont situés les organes 
de la manducation. Les antennes sont courtes, et lors- 
qu'elles sont dirigées en avant, elles dépassent de beau- 
coup la partie antérieure de la tête; elles sont glabres, 
d'un brun-roussätre, annelées de jaune, et composées de 
cinq articles, dont le second est le plus grand de tous; les 
premier et troisième sont à peu près d'égale longueur ; 
quant au quatrième, il est plus court et surtout plus étroit; 
le cinquième article ou terminal est le plus court de tous 
et terminé en pointe arrondie à sa partie antérieure. Les 
yeux, situés sur la partie élargie de la tête, sont peu ap- 
parents, obscurément indiqués, et seulement constatables 
par la couleur qui est beaucoup plus foncée que celle de 
la tête. Le thorax plus large que long, légèrement rétréci 


532 ANNALES 


à sa partie antérieure qui est tronquée, présente en 
dessus un sillon transversal profondément marqué, et 
qui semble partager cette pièce en deux parties; un autre 
sillon, mais longitudinal et moins fortement accusé, part 
de la partie antérieure du thorax et atteint sa partie pos- 
térieure; il est d'un brun-roussâtre foncé et orné de cinq 
taches jaunes, dont deux situées de chaque côté des 
parties latérales, et une occupe la partie médiane anté- 
rieurement. Les pattes sont très robustes, et la seconde 
paire est Ja plus allongée, la troisième vient ensuite, 
quant à la première, elle est la plus courte; elles sont 
jaunes et ornées de marques d’un brun-roussâtre foncé. 
Les premier et second articles des trois paires de pattes 
sont très courts, les suivants sont plus allongés, surtout 
le pénultième : celui-ci est élargi à son extrémité, qui 
présente une échancrure profonde; à son côté interne, 
il est armé d’un tubercule épineux; quant au dernier 
article ou l’ongle, il est court, assez robuste, en forme 
de croissant, et représente une pince lorsqu'il est replié 
sur l’article précédent : c'est dans l’échancrure que j'ai 
signalée plus haut que sont ordinairement placés les 
poils auxquels cette espèce se tient accrochée au moyen 
de l’ongle ensiforme dont le pénultième article est armé : 
des cils très raides, allongés, peu serrés, roussätres, hé- 
rissent les organes de la locomotion. L'abdomen très 
volumineux, de forme ovalaire, est remarquable par ses 
parties latérales, qui sont profondément découpées; il est 
d’un brun-roussâtre foncé, et orné dans sa partie médiane 
d'une ligne longitudinale d’un jaune ciair; de chaque 
côté de cette ligne, les segments présentent deux petites 
plaques écailleuses d’un noir brillant, et dont la position 
sur ces organes est transversale : ces petites plaques écail- 
leuses, répétées sur chaque segment, forment de chaque 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 533 


côté de la ligne jaune clair que j'ai signalée une bande 
interrompue d’un noir brillant. Ii est aussi à remarquer 
que vers les parties latérales ces mêmes segments présen- 
tent aussi de chaque côté une petite plaque écailleuse de 
même couleur que celle que je viens d'indiquer, mais 
dont la position est longitudinale au lieu d'être transver- 
sale. Quant au dernier segment, il est plus long que large, 
profondément échancré postérieurement, d’un jaune clair 
dans son milieu, et bordé de brun-roussätre sur les parties 
latérales ; en dessous, il est d’un jaune-testacé, finement 
strié transversalement, avec ses expansions latérales 
tachées de noir brillant et hérissées de poils testacés, 
allongés, peu serrés. 

Les œufs jaunes, ovalaires, égalent 1 millimètre 174 en 
longueur. 

Cette espèce est très commune sur le Bufle d'Italie 
(Bos bubalus, Linné), et se tient accrochée aux poils 
situés dans le voisinage des régions génitales. 


Explication de la planche 11, N° II. 


Fig. 1, Hæmatopinus tuberculatus, grossi; 1 à, la gran- 
deur naturelle; 1 b, une antenne, grossie; 1 c, une patte 
de la première paire, très grossie, vue de profil. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 535 


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NOTE 
SUR LE COCON DU BOMBYX PAPHIA; 


Par M. ALEXANDRE LABOULBÈNE. 


{Séance du 8 Septembre 1852:) 


Les chenilles qui produisent de la soie en formant un 
cocon, où elles se changent en chrysalides, sont intéres- 
santes au double point de vue de la science et de l’in- 
dustrie. Tout le monde apprécie aujourd’hui la chenille 
du Mürier (Pombyx mort, L.), qui fournit presque toute 
la soie employée dans le commerce, mais il faut convenir 
que les autres insectes sériciféres sont encore dédaignés 
ou mal connus. J’ai l'honneur de présenter à la Société 
Ja description et la figure d’un cocon très singulier par 
sa forme, et qui pourrait devenir précieux, à cause de 
la belle qualité de la soïe qui le constitue. 

La chenille qui le produit habite dans l'Inde, sur les 
arbres du genre Jambolifera; elle se trouve abondamment 
à Bombay et jusqu'en Chine. Le papillon qui en pro- 
vient n’est autre que le Bombyx paphia, Fab., mylitta, 
Drury, puisque cette espèce est éclose des cocons rap- 
portés au Muséum d'histoire naturelle par M. Lamare 
Picot. 


536 ANNALES 


La forme de ce cocon est des plus remarquables. Il est 
ovoïde, long de quatre centimètres et demi, et il offre un 
prolongement, une espèce de pédoncule assez semblable 
au pétiole de quelques feuilles. Ge singulier appendice se 
termine par un anneau qui doit embrasser la tige à laquelle 
le cocon est attaché. Qu'on se représente un anneau entou- 
rant une branche; anneau continu avec le pétiole d’une 
feuille d’arbre dont le limbe serait replié pour former le 
cocon, et on aura une idée de cette forme insolite. Le 
pétiole est long de plus de cinq centimètres, flexueux; le 
diamètre de l'anneau est de sept millimètres. 


Il est très probable que la chenille du Bombyx paphia 
prête à filer son cocon, commence par l'anneau, puis 
construit le pédicule qui est entièrement soyeux, mais 
recouvert d'une espèce d’enduit qui le rend dur et noi- 
râtre. Du sommet du pédicule partent des faisceaux de 
fils divergents comme des nervures ; ils indiquent, à 
mon avis, la formation première d’un plancher sur le- 
quel la chenille s’entoure en dernier lieu d'une enve- 
loppe ovalaire de couleur brunâtre. Le cocon que j'ai en 
ma possession est couvert en grande partie d'un enduit 
blanchâtre, j'ignore s'il est accidentel ou normal. L'in- 
térieur est lisse et d’une couleur jaune-fauve très 
claire (1). 

L’enveloppe soyeuse de la chenille du 2. paphia serait 
vraiment précieuse pour l’industrie, car il a été constaté 
par M. Chavanne, de Genève, que la soie qu'elle con- 


(1) On a parlé d'une récolte indienne de la soie analogue à celle 
des fruits mûrs tombés sous les arbres. Cette assertion serait vraie, 
car il paraît que les cocons du Bombyx paphia tombent réellement 
avec les tiges, ou plutôt les supports caducs des feuilles de Jamboli- 
fera, auxquelles ils sont attachés. On n’a plus qu'a les ramasser à terre. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 537 


tient est lâchement collée et dévidable en entier, y 
compris le pédoncule et l'anneau. Elle est bien différente 
de celle des Bombyx indigènes, du Bombyx Pyri, L., par 
exemple, qui a une soïe très adhérente partout, à cause 
d'une matière glutineuse et tenace dont la chenille la 
enduite. 

Enfin, la soie de ces cocons remarquables s'est montrée 
la plus solide, la plus résistante de toutes celles quon a 
expérimentées, en soulevant des poids divers avec des 
fils soyeux de même longeur et provenant de cocons de 
différentes espèces séricifères. J’ajouterai que la plupart 
des foulards de l'Inde, dont on admire le tissu, sont fabri- 
qués avec la soie du Bombyx paphia. 

Je ne veux point terminer cette note sans remercier 
M. le docteur Boisduval des bienveïllants conseils qu'il a 
bien voulu me donner pour sa rédaction. 


Cette note était imprimée quand j'ai appris que le cocon du 
Bombyx paphia était figuré dans le Voyage de Victor Jacquemond, 
dans l'Inde. On y trouve, en effet, planche 8, fig. 1 et 2, les portraits 
du Bombyx paphia mâle (Attacus mylitta, Drury) et de son cocon. 

La figure nouvelle représente ce cocon dans une autre attitude, et 
met bien mieux en relief son pédicule ; elle servira de complément 
à l’ancienne, sans faire un double emploi. 

M. Emile Blanchard, qui a fait le texte de la partie entomologique 
de l’ouvrage cité, nous apprend, après une description beaucoup 
trop succincte, que l’insecte parfait sort de son enveloppe soyeuse 
par l’extrémité supérieure, près de l'insertion du pédicule, 


Explication du N° IF, planche 15°. 


Cocon du Bombyx paphia, représenté aux trois quarts 
de sa grandeur naturelle. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 539 


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NOTICE 
SUR QUELQUES HÉMIPTÈRES NOUVEAUX 


< OU PEU CONNUS: 
Par M. V. SIGNORET. 


(Séance du 8 Septembre 1852), 


{. RHYPARACHROMUS PRODERUS , Amyot. 
(PI. 16, fig. 1,1 a, 1 b.) 


R. proderus, Amyot. Soc. ent. Fr. 2° série, tome IV, 
page 95, n° 145. 

À. flavipes, Lucas. Ins. Alg., page 73, pl. 3, f. 2, a, 
bjie} d. 


La description du joli insecte qui fait le sujet de cette 
communication est déja publiée, comme on le voit par 
Pindication de sa synonymie, mais je pense que sa publi- 
cation dans nos Annales n’est pas chose inutile. En effet, 
cet Hémiptère est parfaitement décrit et figuré dans l’ou- 
vrage de M. I. Lucas comme insecte d'Algérie, mais tout 
le monde ne peut pas se procurer ce dispendieux ouvrage; 
quant à la description de M. Amyot, qui nous le donne 
comme venant du Piémont, je la trouve tout à fait insuf- 
sante. 

L'individu que je possède, et que je dois à l’obligeance 
de M. Jacquelin-Duval, vient de Prades, et est, par con- 
séquent nouveau pour la France, il est plus grand que 
celui de Sardaigne, qui n’a que 6 112 à 7 millimètres, 
ainsi que celui d'Algérie, tandis que le nôtre porte 8 milli- 
mètres, et plutôt 8 112, et malgré sa grandeur, les élytres 


540 ANNALES 


n'ont pas encore atteint leur entièr développement. (Voir 
la planche 16, fig. 1 b. 
Voici la description, modifiée pour le français, qu'en 


donne M. H. Lucas : 


R. Niger, angustus; capite subpunctulato, anticè rufes- 
cente; antennis flavo-rufescentibus : tertio articulo fusco ; 
thorace anticè posticèque in medio lævigato, infra fortiter 
rugoso punctatoque; scutello elytrisque fortiter punctatis ; 
corpore fusco-rufescente, segments posticè marginalis ; 
pedibus omnind flavis. 

Tête très étroite, noir brillant, très légèrement rous- 
sâtre au sommet , finement ponctuée. Antennes d'un 
jaune roussâtre, excepté le troisième article, le sommet 
du deuxième et la base du quatrième qui sont bruns. Pro- 
thorax très allongé, plus étroit en avant, finement ponc- 
tué antérieurement, et plus abondamment en arrière , 
très convexe en dessus et arrondi sur les bords laté- 
raux, dessous ponctué, ainsi que l'écusson en dessus. 
Hémiélytres fortement ponctuces, avec des nervures assez 
prononcées, et la membrane atteignant plus ou moins 
l'extrémité de l’abdomen , qui est entièrement noir en 
dessus et en dessous dans l'individu que je possède. 
Pattes entièrement jaunes, avec les cuisses antérieures 
très renflées, et quatre à cinq épines au bord interne. 


2. ACANTHIA ROTUNDATA, mihi. 


(PI. 16, f. 2,2 «.) 


Un peu moins grande que V4. lectularia, avec la- 
quelle elle pourrait être facilement confondue à Ja 
première vue. Elle en difière cependant par les carac- 
tères suivants : 

Forme en général moins orbiculaire , couleur beau- 
coup plus foncée, et surtout, prothorax présentant des 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 541 


bords arrondis et non marginés, comme dans l'espèce 
commune, ce qui lui donne une forme plus convexe, 
plus arrondie et se rapprochant de celle de lhirundinis 
(Voyez Ann. nat. Hist. London, tome 3, p. 244, pl. 5, 
f. 1), mais transversal comme dans l_4. columbaria, dont 
le thorax est marginé, et avec laquelle il est impossible 
de la confondre, à cause de la forme moins ovalaire de 
l'abdomen, qui dans notre espèce se rétrécit brusque- 
ment dans sa partie postérieure; les antennes : de l4- 
canthia rotundata ressemblent à celles de l_4. columbaria 
et de 14. lectularia, c'est-à-dire que les deux derniers 
articles sont amincis, filiformes, ce qui n’a pas lieu dans 
l'A. hirundinis. La pubescence est beaucoup moins forte 
et les poils plus courts. 

La couleur générale de l’insecte est d’un brun rougeä- 
tre , avec les élytres plus claires, ainsi que le bord anté- 
rieur du prothorax. Pattes jaunes. 


Hab. Ile Bourbon. 


3. AsTEemMmA MuzsanTi, mihi. 
(PRO L 2 AN TUE 9 0) 


Longueur : 0002. 


Brun-noirûtre lisse, avec le bec et les pattes jaunes. 

Tête plus longue que large, lisse, le lobe médian dé- 
passant les latéraux; bords latéraux légèrement échan- 
crés. Bec atteignant les pattes intermédiaires. Antennes 
velues ayant les deux premiers articles épais et les deux 
derniers filiformes et noduleux ; celte dernière particula- 
rité empêche de bien distinguer les articulations. Le pre- 
mier article est court et épais à son sommet; le second, 
fusiforme , est étranglé dans son milieu et trois fois plus 
grand que celui-ci; le troisième et le quatrième sont 


542 ANNALES 


d'égale longueur, chacun d'eux est plus grand que le pre- 
mier et le second réunis, tous deux sont très noduleux et 
très pubescens. 

Yeux proéminens et dépassant à peine les bords du 
prothorax. 

Prothorax plus large que long , très convexe, et pré- 
sentant trois fossettes : une médiane près du bord anté- 
rieur et deux près des angles antérieurs, ces dernières 
fossettes moins profondes. Derrière la fossette médiane 
existe un sillon qui se prolonge vers le bord postérieur 
sans y atteindre, et de chaque côté de ce sillon une légère 
dépression. Des deux bords du prothorax le postérieur 
est légèrement concave, l'antérieur presque droit. 

Ecusson lisse assez grand. 

Hémiélytres entièrement coriaces, ovalaires, de même 
grandeur que l'abdomen, marginées surtout vers la partie 
humérale, très convexes, nervures à peine visibles. Ailes 
blanchâtres. 

Abdomen brun-noiratre en dessus et en dessous. 

Pattes jaunâtres , mutiques, les postérieures très lon- 
gues, les antérieures ayant les cuisses épaisses et les tibias 
dilatés en dedans. & et 9. 

Hab. Le bois de Vincennes, dans les lieux humides et 
sous les feuilles pendant Je mois d'octobre. 

Quelques entomologistes trouveront peut-être dans cette 
Astemma assez de caractères pour en former un genre 
nouveau; dans ce cas je proposerais de l'appeler Cera- 
tocombus, de x£e45 antenne, et xou£os, nœud, houppe. 


4. Carsus FAtRMAIRN, mihi. 
(PL. 16, f. 4, 4 a, 4 b.) 


Long. 0,005. 
Brun, presque noir, très rugueux, assez allongé, à 
côtés parallèles. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 543 


Tête petite, transversale, lisse et noirâtre, arrondie et 
brusquement recourbée en avant, ligne frontale convexe. 

Yeux très proéminens, presque pédonculés. 

Bec jaunâtre, atteignant les jambes intermédiaires. 

Antennes pubescentes, n'atteignant pas la moitié du 
corps, et insérées très près des yeux, dans la partie re- 
courbée de la tête. Point d'insertion jaune. Premier ar- 
ticle court et de la longueur de la tête; deuxième article, 
le plus grand de tous, trois fois plus long que le précé- 
dent; troisième et quatrième articles filiformes, moins 
longs à eux deux que le précédent, le troisième plus 
grand que le quatrième. 

Prothorax très convexe, d'un noir luisant, très densé- 
ment ponctué et pubescent, bords latéraux presque droits, 
la partie antérieure étroite est tout au plus de la largeur 
interoculaire, et présente une éminence entièrement lisse, 
sans ponctuation ; le bord postérieur légèrement convexe. 

Ecusson tuberculeux et sans ponctuation. 

Elytres longues et larges, dépassant d’un tiers l’abdo- 
men : d’un brun rougeâtre avec le bord externe, l’appen- 
dice, la partie suturale, et tout le clavus d’un brun noi- 
râtre, recouvertes d’une ponctuation moins dense que le 
prothorax, la pubescence en étant aussi moins serrée, mais 
plus longue. 


Membrane enfumée uniformément. 
Abdomen brunätre, plus clair sur son disque. 


Pattes entièrement jaunes, excepté les tarses et les 
sommets des tibias qui sont noirs. 


Ce joli Capsus, remarquable par la forte ponctuation 
du corselet, provient des chasses que nous avons faites 
cet été à Saint-Valery (Somme) avec mor ami M. Léon 
Fairmaire. 


544 ANNALES 


5, PLorariA UNIANNULATA , mihi. 


(PI. 16, f.5,5 a.) 


Long. 0,004. 

Cette espèce, très voisine de la P. vagabunda, en dif- 
fère par des caractères si tranchés, qu’en les indiquant on 
fait en même temps la description de l'insecte. 

Le principal caractère est la coloration : dans la P. va- 
gabunda, il ÿ a un grand nombre d’anneaux bruns sur 
les cuisses, les tibias et les antennes, tandis que dans 
cette espèce , il n'y a qu'un seul anneau sur toutes ces 
parties : au sommet du premier article des antennes, près 
de l'articulation; les autres entièrement bruns; puis, au 
sommet des cuisses intermédiaires et postérieures, les an- 
térieures étant presque entièrement brunes; enfin près 
de la base des tibias. 

Dans l'individu que je possède, et que j'ai trouvé dans 
le bois de Vincennes, sous un fagot, les élytres sont plus 
courtes que l'abdomen, ce que je ne crois pas être un ca- 
ractère spécifique, les élytres variant de longueur suivant 
l’âge des individus. 

La Ploiaria uniannulata est plus petite que l'espèce 
commune, de plus chez celle-là le second article des au- 
tennes, qui est plus petit que le premier , est égal au 
troisième, tandis que chez celle-ci le deuxième , qui est 
plus grand que le premier, est également trois fois plus 
grand que le troisième, qui est tout au plus le double du 
quatrième. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 545 


SA SAR SR TVA SR A AAA AR RAR AR AR AR RAR A AR VE LE AVR LA LA RARE GA ARR LA RAR AAA RS AA VERRA ARR LE LS 


NOTICE 
SUR UN NOUVEAU GENRE D’HÉMIPTÉÈRES DE JAVA. 


PAR M. V. SIGNORET, 


(Séance du 26 Mai 1852). 


Genre CENTROCNEMIS , Signoret, 
de Ke»rpoy, éperon, et de Kyhun, jambe. 


L'insecte décrit dans cette notice, et dont je ne possède 
qu'un seul exemplaire, se rapproche des Macrops, maïs 
en diffère cependant assez pour me décider à en former 
un genre nouveau (1). 

D'après ce que je viens de dire, on voit déjà qu’il se 
trouve placé dans les Spongipèdes, Am. et Serv. ; c’est- 
à-dire dans les Hémiptères à jambes antérieures ayant 
une fossette spongieuse (528. Am. Serv.) à tubercules 
antennifères peu saillants (529. Am. Lerv) à yeux très 
saillants (567. Am. Serv.) et à écusson uniépineux, C’est 
ici que la division s'établit et qu'il faut ajouter : tête Ilon- 
gitudinale ; jambes antérieures épaissies et échancrées. 

Corps assez large, aplati, avec les bords latéraux mul- 
tiépineux et présentant un grand nombre de tubercules 
tantôt épineux, tantôt arrondis. 


(4) Depuis la présentation de cette notice, j'ai vu un autre individu 
dans la collection du Musée de Londres, 


9e Série, TOME x. 36 


546 ANNALES 


Tête plus longue que large, avec les tubercules anten- 
nifères à peine visibles, les yeux très saillants, ainsi que 
les ocelles, qui sont placés sur un tubercule très près de 
la ligne médiane. On remarque six épines, deux à Ja base 
des antennes, deux un peu plus loin près des yeux, celles- 
ci les plus fortes, et deux autres échancrant la surface su- 
périeure des yeux. L'extrémité de la tête, près l'insertion 
du rostre, présente quatre dents s'appuyant sur le rostre 
même, dont le premier article le plus long. 


Antennes : le second article est le plus long, puis vient 
le premier, celui-ci présentant un grand nombre de petits 
tubercules ; le troisième et le quatrième de même lon- 
gueur et filiforme; au sommet du premier article une 
dent en forme d’épine en haut et en dedans. 


Prothorax ayant un sillon transverse et la partie anté- 
rieure arrondie, multiépineuse, avec deux fortes épines 
sur son disque : la partie postérieure ayant une expan- 
sion latérale multiépineuse; on remarque sur son disque, 
près du bord postérieur, deux fortes épines , antérieure- 
ment deux autres beaucoup plus petites ; et une carène 
peu élevée s'étendant de l’une à l’autre. (Je ne sais si l’on 
peut considérer ces épines comme caractère de genre, 
peut-être vaudrait-il mieux les réserver comme caractères 
spécifiques.) 

Ecusson à sommet uniépineux. 

Elytres débordées de toute part par l'abdomen, excepté 
à l'épaule; la partie membraneuse plus grande que la 
partie coriace. 

Abdomen ovalaire-aplati : chaque segment termimé 
par une double épine, et présentant deux fortes épines 
sur son bord, de manière qu'il offre trois échancrures; 
surface médiane inférieure étant ovalaire très allongée, 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 547 


bordée d’une double carène dont l’externe est la plus 
forte. 

Pattes multiépineuses; les antérieures plus fortes, les 
postérieures les plus grêles. Les jambes antérieures pré- 
sentant à leur bord interne une dilatation en forme de 
talon ou éperon, avec une forte échancrure en dessous. 


C. Deyrozzu, mihi. 
(PL. 16, £. 6,6 a, 6.b, 6c, 6 d.) 


Long. 0,030. 
Patrie : Java. 


Cette espèce, une des plus remarquables de ce groupe, 
est d'un jaune plus ou moins brunâtre, couvert d'une 
grande quantité de petits tubercules généralement blancs. 

Tête plus longue que large, jaune, avec les tubercules 
blancs. Rostre entièrement brun-noirâtre , excepté le 
sommet du premier article, où on ne remarque qu’un tu- 
bercule ou deux, et encore seraient-ce plutôt des épines. 

Antennes noirâtres, avec la moitié basilaire du premier 
et le sommet du second article jaune-blanchäâtre. Sur les 
troisième et quatrième articles, qui sont plus clairs, il 
y a une très rare pubescence noirâtre. 

Prothorax jaune plus clair en avant, avec des tuber- 
cules très nombreux ; l'extrémité des épines brunûître. 

Ecusson noirâtre, avec quelques tubercules à la base. 

Elytres brun-marron, avec l'articulation et la portion 
scutellaire noirâtre. Au sommet de la corie, près de 
la membrane, on remarque un espace à fond entièrement 
blanc, avec la portion de la nervure et les tubercules de 
même couleur; dans le reste de l’étendue de l’élytre, ou 
du moins de la corie, il y a quelques tubercules, mais 


548 ANNALES 


moins qu'ailleurs, et on les voit surtout près des nervures ; 
la membrane est d’un brun-noirâtre un peu velouté; 
on y remarque quatre nervures, la première se bifur- 
quant près de son insertion, la première branche se ren- 
dant vers le bord externe , la seconde allant s’anasto- 
moser avec la seconde nervure, celle-ci, en se courbant, 
allant se réunir à la troisième, qui donne un rameau qui 
se perd dans le bord; la quatrième se dirige vers la circon- 
férence, en fournissant une anastomose à la troisième. 
De la réunion de toutes ces nervures, il se forme trois 
cellules discoïdales et quatre terminales, 

Ailes brunâtres, plus ou moins enfumées, avec la côte 
externe supérieure jaune. 

Abdomen jaune en dessus , avec la surface libre dé- 
bordant les élytres et présentant un nombre plus ou 
moins grand de petits tubercules, tandis que la surface 
cachée est jaune et lisse. En dessous il est jaune mêlé de 
brun, surtout vers la partie médiane. 

Pattes d'un jaune varié de noir. Les cuisses antérieures 
jaunes en dessus, où elles présentent plusieurs séries de 
tubercules plus ou moins épineux; en dessous, la partie 
basilaire est plus ou moins foncée, et les tubercules sont 
beaucoup plus petits. Les tibias jaunes à la base et noirs 
au sommet, surtout les antérieurs. Tarses noirs. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 549 


SA AVE LE UE LE VU RA SUR ELU LL AS VE LEUR LE LULU ELLE VU LEA VEUE VEUVE LE LU LE LE VEUVE UVES AE VEUVE VAI LE 


NOTE 
SUR UN NOUVEAU GENRE DE GUÉPES. 


Par M. H. de SAUSSURE, 


(Séance du 24 Décembre 1851.) 


Dans une note que j'eus l'honneur de présenter dans 
la dernière séance, j'exprimai la nécessité qu’il y avait à 
faire une révision complète de tous les genres de la fa- 
mille des Guépiaires, et de consacrer le soin le plus 
minutieux à la rectification des erreurs et à la critique 
de la classification, afin de substituer une méthode claire 
à l'inextricable nœud dans lequel elle se trouve engagée. 

L'un des genres dont la révision est la plus urgente 
est celui des Polistes, dans lequel Fabricius a entassé 
pêle-mêle tout ce qu’il ne pouvait faire cadrer dans les 
autres groupes. On y voit figurer côte à côte des insectes 
sociaux et des insectes solitaires, des abdomens presque 
sessiles et d’autres longuement pédicellés, et les bouches 
les plus variées, destinées à des fonctions diverses. Tels 
sont en particulier les Zethus cyanipennis, arietis ; et 
plusieurs autres dont le corps gros et carré en avant, dont 
les palpes labiaux de trois articles, dont l'abdomen sup= 
porté par un long pétiole jurent avec le corselet étroit en 


500 ANNALES 


avant, les palpes quadri-articulés et l'abdomen arrondi 
des vrais Polistes. 

Le type que je me suis proposé d'extraire de ce genre 
hétérogène est représenté par le Polistes cæruleus, lequel 
forme, avec le P. cyaneus, un groupe neltement déli- 
mité. 

Je ne sais pourquoi, dans toutes les collections que j'ai 
visitées, j'ai trouvé ces insectes étiquetés du nom de 
Zethus, nom qui ne leur convient en aucune façon, car 
ils s’éloignent de ces derniers par tous leurs caractères, el 
n’ont de commun avec eux que la couleur du corps etun 
certain air de famille (sans vouloir prendre ce terme dans 
son acception scientifique) qui rapproche les êtres aux 
yeux du vulgaire, sans révéler d’affinité directe au regard 
plus perçant du naturaliste, et dont la cause est due au 
cachet de leur patrie commune. Une pareille confusion 
est d'autant plus étonnante, qu'aucun auteur n’a jamais 
décrit ces insectes sous le nom de Zethus, mais tel a été 
le sort de ce genre depuis que Fabricius le composa d’é- 
léments dissemblables, et tel sera toujours le sort des 
groupes mal caractérisés, de n'être compris par per- 
sonne (1), et d’avoir servi de magasin commun à tous les 
types douteux. 

Je propose le nom de Synæca (2) pour le nouveau 
genre qu'il est nécessaire de fonder. Les insectes qui le 
composent jouissent de la plus proche parenté, tant par 
les formes, par la taille et la couleur, que par leur ori- 
gine identique; ils forment par conséquent un genre 
parfaitement naturel. Au premier abord, on pourrait les 
prendre pour des Guêpes solitaires, mais il n’y a aucun 


(1) Latreille lui-même le fondit avec le genre Eumenes. 


(2) Zur, ons. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 551 


doute à avoir à cet égard, car ils se rattachent aux Guëpes 
sociales par l'extrême brièveté de la langue et des palpes 
maxillaires, par la coupe étroite du prothorax, et par la 
forme droite et cylindrique du pétiole. Fabricius parle 
du nid du P. cyaneus, qu'il dit être recouvert d'une en- 
veloppe très mince, et supporté par une branche d'Ana- 
cardius orientalis. 


Genre SYNOECA. 


Car. Lèvre courte, la languette de moitié plus courte 
que le menton, trifide, le lobe médian large, échancré, 
chacune des quatre divisions portant une glande à son 
extrémité. Palpes labiaux de quatre articles, les deux 
premiers d’égale longueur, et le troisième à peu près égal 
au quatrième. 


Machotres grandes , l’appendice égal à moins de la 
moitié de leur longueur. Palpe de même longueur que 
l'appendice, de six articles, dont le premier est le plus 
gros et le plus long, les autres petits, de même grandeur, 
plus renflés au bout qu'à la base, le sixième plus long 
que le cinquième. 


Mandibules, longues, tronquées obliquement, un peu 
crochues et armées de fortes dents; formant par leur réu- 
nion un bec obtus. 

Antennes filiformes, insérées au milieu de la hauteur 
de la tête, au centre de deux dépressions ovales. 

Téte large, concave en arrière; ocelles en triangle ré- 
gulier; yeux réniformes, à échancrure peu profonde, ne 
couvrant pas les côtés de la tête. Chaperon plus large que 
long, entier, un peu prolongé angulairement à son bord 
inférieur, portant une dépression longitudinale. 


552 ANNALES 


Corselet comprimé, deux fois aussi long que large, se 
rétrécissant beaucoup à son point d'union avec la tête. 
Métathorax très incliné, presque vertical, bombé, sans 
sillon médian. Ecusson saillant, un peu plus large que 
long. 

Abdomen pédicellé, le premier segment tout entier 
transformé en un pétiole cylindrique, dont le tiers posté- 
rieur s'évase un peu en entonnoir et porte un renflement 
dorsal avec un silion longitudinal; au point où ce renfle- 
ment commence, on remarque un petit tubercule de 
chaque côté. Le reste de l'abdomen parfaitement coni- 
que, un peu comprimé, le second segment s'évasant 
subitement en cloche, et se rétrécissant un peu en arrière. 

Paites postérieures dépassant de beaucoup l'extrémité 
de l’abdomen. Tibias armés de deux épines, dont l'une 
plus courte, droite, l’autre plus longue, courbée en forme 
de sabre. 

Ailes très grandes , dépassant de beaucoup le bout de 
l'abdomen lorsqu'elles sont pliées longitudinalement ; 
cellule radiale, grande, triangulaire ; deuxième cubitale 
offrant un bord radial sensible, troisième en carré obli- 
que, plus petite que la quatrième. 

Les insectes qui composent ce genre se ressemblent 
tous considérablement, ils sont difficiles à distinguer les 
uns des autres, et forment un groupe parfaitement na- 
turel. Ils sont tous américains. 


1. S. COERULEA (1). 


f 
7) l Q x Q e 
Cœrulea, ore nigro, alis cyaneis. 


Syn. Fabr. Polistes cœrulea. Syst. Piez. 279. 


(1) Les mesures de longueur sont prises depuis le front jusqu’au 
bout du second segment de l'abdomen. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 593 


Olivier. Vespa nigricormis. Enc. vi. 615. — 
Vespa surinama? id. 676. 


Long. 18 mill.; env. 45 mill. 


Ouvrière. Corps noir, luisant, à reflets métalliques, 
de couleur bleu d'acier, sans granulations, maïs un peu 
satiné. Antennes, mandibules et chaperon, noirs, ce 
dernier luisant, sa dépression peu marquée. Ocelles en 
triangle allongé, les deux postérieurs assez rapprochés 
l'un de l’autre. Corselet, pétiole et base du second seg- 
ment, luisants, d’un bleu d'acier, violet, ou verdâtre 
avec des reflets irisés. Ecusson plus large que long, par- 
tagé par un sillon longitudinal. Abdomen plus noirâtre 
et plus mat. Pattes noires, avec quelques reflets violets. 
Ailes brunes, à reflets irisés, deuxième cellule cubitale 
ayant son bord radial assez étendu. 


Habite : Cayenne. 


2. S. cyANEA. 
(PI. 11, N° IT, fig. 2, 2 a.) 


Cœrulea, ore ferrugineo, alis fuscis. 


Sy. Fabr. Vespa cyanea. Syst. ent. 372. — Spec. 
ins. 1. 469.— Mant. Ins. 1. 293. — Ent. syst. 
nu. 282. — Polistes cyanea. Syst. Piez. 279. 
Oliv. Vespa cyanca. Ent. vi. 674. 


Long. 17 1/2 mill.; env. 44 mil]. 


Ouvrière. De même couleur que la précédente, mais 
le pétiole souvent noirâtre. Chaperon, insertion des an- 
tennes, mandibules et joue au-dessous de leurs inser- 
tions, roux ; bout des mandibules, noir : sillon du chape- 


594 ANNALES 


ron très indistinct. Ocelles en triangle régulier. Ecusson 
portant un sillon longitudinal, et le métathorax un rudi- 
ment de ligne enfoncée selon la même direction. Ailes 
brunes, avec très peu de reflets irisés. Deuxième cellule 
cubitale en trapèze, son bord radial au moins de moitié 
aussi long que son bord cubital. 


Far. Corps d'un beau bleu clair, ou, au contraire, 
presque entièrement noir. 


Habite : Cayenne, Surinam et le Brésil. 


3. S. AzZUREA, Mihi. 


Cœrulea, ore ferrugineo, alis cyaneis. 
Long. 15 12 mill.; env. 39 mill. 


Ouvrière. Un peu plus petite que la précédente, mais 
du reste entièrement semblable, si ce n'est que le point 
d'insertion des mandibules a moins de roux; tubercules 
du pétiole plus marqués. Aïles violettes, seconde cellule 
cubitale plus rétrécie vers la radiale, son bord radial 
moindre que la moitié du bord cubital. 

Var. Ghaperon bleu, bordé de roux. Joues entière- 
ment bleues jusqu à l’origine des mandibules. 

Habite : Le Brésil, Bahia. Quelques individus de la 
collection de M. Guérin-Méneville viennent du Mexi- 
que. 


4. OS. ULTRAMARINA, Mihi. 
(PL NUL Ge. 5100 tbe) 
Violucea, alis fuscis, clypeo nigro maculato. 


Male. Long. 17 mill.; env. 42 mill. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 555 


Mae. Tête, corselet et abdomen , d’un bleu d’outre- 
mer tirant sur le violet, luisants, avec quelques teintes 
roses ; sans granulations. Ghaperon violet ou rose, mar- 
qué au milieu d’un carré noir; son sillon indistinct. 
Mandibules rousses, leurs dents peu prononcées. Ocelles 
en triangle régulier. Antennes inconnués. Pattes noires 
à reflets métalliques. Aïles brunes , presque sans reflets 
es 
irisés. 

Ouvrière. Comme le mâle, le pétiole un peu rebordé 
postérieurement et liseré de brun ; les ailes plus foncées, 
ayant des reflets violets. 


Habite : Sainte-Catherine au Brésil. Ce doit être par 
erreur qu'un individu est étiqueté comme venant de 
Manille. 

[Nota. Cette espèce est facile à distinguer à ses belles 
couleurs et à son abdomen qui est aussi bien coloré que 


le thorax, et non noirâtre comme dans les espèces précé- 
dentes, 


5. S. vioLACEA, Mihi. 


Er ” Er + ee L . 
Cyanco-nigra, ferrugineo abdominisque segmento se- 
cundo, rubro bimaculato, alæ fuscæ. 


Long. 16 mili.; env. 40 mill. 


Ouvrière. Noire, avec des reflets violets comme dans le 
S. cyanea. Chaperon, mandibules, et une taclie au-dessus 
de leurs insertions rousses. Pétiole noir, sans sillon dorsal, 
mais avec un simple point déprimé. Abdomen noir, le 
second segment orné de chaque côté d'une tache rouge 
irrégulière. Pattes noires. Ailes brunes , avec quelques 
faibles reflets irisés. 


596 ANNALES 


Habite : Le Brésil. Rapporté de Sainte-Catherine par 
M. Auguste de Saint-Hilaire. 


6. S. cnAz1B8EA, Mihi. 


Virida, abdomine cœruleo, ore ferrugineo, alis albidis, 
subferrugineis. 


Long. 16 mill.; env. 38 mill. 


Ouvrière. Tête et corselet d’un vert métallique, lisses, 
luisants. Chaperon presque circulaire, roux, ainsi que les 
mandibules, sa dépression peu distincte. Antennes noires, 
un peu ferrugineuses au bout, Métathorax très finement 
ponctué. Pétiole vert, bleu, ou noir, roux à sa base, son 
sillon presque nul. Abdomen bleu ou noir, luisant. Inser- 
tions des ailes, dessous de la tête, du corselet, et les 
hanches, ferrugineux. Pattes brunes. Ailes transparentes, 
un peu ferrugineuses, d'un brun foncé le long de la 
côte. 

Var. Dessus du corselet passant au ferrugineux. 


Habite : Cayenne. 


Explication de la planche 11, IV° III. 
Fig. 1. Synœca uliramarina, Saussure, de grandeur 
naturelle. 
1 a. Id. Tête très grossie. 
1b. Id. Mächoire, grossie. 


2. Synœca cyanea. Lèvre, grossie. 
24. Id. Mandibule, grossie. 


(mm m—— 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 557 


OR LR NRMMR RAR VE VAR RUE LE LAS LE AR ARS URLS VE VE VE VIENS LERLVIMIGS L'URL MOULE LA REULRULAARRARAIRTES 


NOTE ADDITIONNELLE 


SUR LES HABITUDES ET LES MÉTAMORPHOSES 


DE L'Eumenes infundibuliformis, Oliv. 


Par M. ÉDOUARD PERRIS, 


(Séance du 22 Octobre 1851.) 


Il a été inséré dans le Bulletin des Annales de la So- 
ciété entomologique, 1849, page zxxiv, des notes de M. 
Vallot, de Dijon, dont une est ainsi conçue : 

« Je pense que le nid décrit et figuré par M. Ed. Perris 
» (Ann. Soc. ent. 1845, 2° trimestre, p. 185, pl. 5, N° IT) 
» comme appartenant à l £umenes infundibuliformis, doit 
» se rapporter à l'abeille maçonne Chalicodoma muraria. » 

La lecture de cette note m'a donné lieu de penser que 
M. Vallot n’a pas lu ma notice. S'il en avait pris connais- 
sance, il aurait vu que j'ai assisté en personne au travail 
de l'Eumène construisant ou plutôt achevant son nid; 
que j'ai plus tard enlevé ce nid, que j'ai constaté dans les 
cellules l'existence des restes de chenilles qui avaient 
servi à l’alimentation des larves, et que, le 2 juillet 1846, 
la seule larve qui eût été respectée soit par moi, soit par 
les Chrysis parasites, s'est transformée en insecte parfait. 

Ces faits, si nettement précisés, étaient de nature à 
exclure toute espèce de doute sur le véritable artisan du 


558 ANNALES 


nid de terre dont j'ai donné le croquis et la description. 
M. Vallot, cependant, attribue ce nid à un autre insecte; 
j'en conclus ou qu'il s'est borné à lire le titre de ma notice 
et à jeter un coup d'œil sur la figure correspondante, ce 
qui ne suflit pas pour asseoir un jugement; Ou que j'ai pu 
prendre la Chalicodoma muraria , que je n'ai jamais ren- 
contrée ici, pour l'£umenes infundibuliformis, quis ytrouve 
assez communément, ce que je puis contester sans vanité ; 
ou enfin que M. Vallot me suppose capable de publier 
des contes scientifiques , des romans entomologiques, ce 
qui ne serait pas charitable. 

La forme du nid de l'Eumenes infundibuliformis est 
sans doute la seule cause de l'erreur dans laquelle est 
tombé M. Vallot. Je conviens que ce nid ressemble à 
celui de la Chalicodoma muraria ; mais je dois dire aussi 
qu'il a de grands rapports avec celui du Pelopœus spirifex, 
de sorte que si l’on voulait juger sur la forme des nids, 
sur les matières qui ont servi à leur fabrication, on ne 
saurait guère à quoi s'en tenir. 

L’Eumène qui fait l'objet de cette note m'en a fourni 
lui-même une preuve, 

Durant l’automne de 1849, en traversant un pont de 
pierre, je remarquai , à la face postérieure d’une des 
bornes posées le long des parapets, un petit monceau de 
terre que je soupçonnai être un nid d’insecte. Je l’enlevai 
soigneusement à l'aide d’un ciseau, et je reconnus que 
mes prévisions étaient fondées. C'était, en effet, un nid, 
sensiblement plus aplati que celui dont j'ai donné la 
description et le dessin dans les Annales, long de onze 
centimètres , large de quatre, et contenaut onze cellules 
elliptiques, dont neuf sur deux rangs parallèles, cinq d'un 
côté, quatre de l’autre, et une à chaque extrémilé. Cha- 
cune de ces cellules était occupée par une coque soyeuse 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 559 


renfermant une larve d'Hyménoptère. L'examen attentif 
des larves et des résidus existant dans les cellules me 
portait à penser que le nid appartenait à l £umenes in- 
Jundibuliformis ; mais je n'osais pas trop nr'arrêter à cette 
idée, tant le nid différait de celui que j'avais découvert 
deux ans auparavant. Je l’installai dans mon cabinet, et 
au mois de juillet 1850, il m'est né six £umenes infundi- 
buliformis en très bon état et un imparfait; les autres lar- 
ves ont mal tourné. 

Je reconnais que le nid de cet Eumène diffère entière- 
ment, quant à la forme, de ceux que construisent les 
ÆEumenes pomiformis, coarctata, etc.; mais est-ce une rai- 
son pour nier un fait surabondamment prouvé par toutes 
les circonstances dont il est entouré et dont j'ai été deux 
fois témoin de pisu? Celui qui a prescrit à la mésange 
bleue et à l’hirondelle de rivage de nicher dans des trous, 
a voulu que la mésange rémiz suspendit le sien aux bran- 
ches des arbres, et que l’hirondelle de cheminée bâtit le 
sien dans nos maisons; celui qui a donné à la Chalico- 
doma muraria Yinstinct et l'habileté nécessaires pour 
l'emploi de l’argile et du sable à la construction de son 
nid, a décidé que cent autres Melliféres donneraient pour 
berceau à leur postérité des galeries creusées dans la terre 
ou dans le bois. La nature est toujours conséquente avec 
elle-même, et on ne la voit pas détruire par le disparate 
des organes et l’anomalie des fonctions, les analogies et 
les affinités qu'elle a établies entre les insectes d’un même 
genre, d'une même famille; mais vouloir limiter les 
moyens par lesquels elle arrivera à son but, vouloir lui 
fixer des mesures, lui tailler des patrons, lui dicter un 
programme, c'est méconnaître sa toute-puissance, c'est 
s’exposer aux plus écrasantes défaites, aux démentis les 
plus humiliants. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 561 


RAA RAR 0 A LR RAA AR L AR LE LR LB LE LA LE LEUR LE LEA VE US LR LL LL AR UE ARR VER LA LUE LE LUVE SELLES 


SUR LA RARETÉ RELATIVE 


DE CERTAINS HYMENOPTÈRES, 


ET NOTAMMENT SUR LA 


MUTILLA INCOMPLETA er ra CROCISA SCUTELLARIS. 


Note lue à la séance du 13 Octobre 1852, 


Par le D' SICHEL, 


Le 8 août 1852, à 10 heures du matin, par un temps 
chaud et lourd, je trouvai à Ville-d'Avray, près Paris, 
sur un vieux mur exposé au midi et longeant le trottoir 
sablé du pavé, une Mutille que j'avais quelque peine à 
faire sortir d'une fente entre deux pierres, et qui me pa- 
rassait la Mutilla distincta & de Lepeletier de Saint-Far- 
seau (Hyménoptères, t. IE, p. 606, n. 18), que cet au- 
teur indique comme appartenant aux environs de Paris 
et comme rare. 

Vers midi, m'étant de nouveau arrêté au même mur, et 
ayant, au bout de quelques minutes, trouvé à son pied 
une autre Mutille de l'espèce sus-mentionnée, je prolon- 
geai mes recherches et pus, en trois quarts d'heure de 
temps, en recueillir une vingtaine de femelles et six mâles. 

Huit jours plus tard , le 14 août, par un temps égale- 
ment chaud , je n'arrivai qu'à une heure après midi au 

2° Série. TOME x. 37 


562 ANNALES 


même mur, et je réunis encore, en vingt minutes, une 
douzaine de femelles et cinq mäles de ladite Mutille, 
puis j'abandonnai la chasse, craignant, comme la pre- 
miére fois, d'exterminer l'espèce et de me priver de loc- 
casion d'en observer les mœurs. À quatre heures, après 
dix minutes de recherches, je ne trouvai plus qu'une 
seule femelle et point de mâle. 

Ces insectes se tiennent à la partie inférieure du mur, 
ne remontant pas, autant que j'ai pu l'observer, au-delà 
d'un demi-mètre de hauteur. On les voit sortir des fentes 
entre les pierres , dans lesquelles ils se retirent lorsqu'on 
les poursuit. Ils ont un mouvement vibratil continuel 
des antennes, et courent assez vite, surtout les mâles, 
mais néanmoins pas assez pour que leur chasse ne soit 
pas excessivement facile, comme le prouve le grand nom- 
bre que j'en ai recueilli en un si court espace de temps. 
J'ai encore notablement augmenté ce nombre plus tard, 
où, les mâles devenant plus rares , je crus le temps de 
l’accouplement et de la ponte passé, et où j'avais en outre 
découvert une nouvelle localité, habitée par ces insectes. 

Je ne puis m'empêcher de soupçonner que cette espèce 
de Mutille est parasite des petites espèces d’Aalictus, tels 
que les Halictus fulvocinctus , K. et morio. Je fonde cette 
opinion sur les raisons suivantes : d'abord, j'ai vu plusieurs 
fois que les Mutilles sortaient de trous où autrefois j'avais 
vu entrer ces Halictes, et qu'elles y rentraient lorsque je 
Îes poursuivais. De plus, bien que le mur en question ait 
plus de quarante mètres détendue, les Mutilles ne se ren- 
contrent abondamment que dans une partie très res- 
treinte de son étendue, longue tout au plus de cinq mè- 
tres ; or, c’est juste sur cette portion du mur que, pendant 
les trois derniers étés , j'ai constamment trouvé les deux 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 563 


espèces indiquées d'A/alictus, dont la saison commence 
vers le mois d'août. Les habitations des Mutilles, outre 
celte localité restreinte dans laquelle j'ai rencontré le plus 
grand nombre de ces insectes, s'étendent à une certaine 
distance à gauche, dans une partie du mur moins vieille, 
où j'ai souvent observé des nids d’A/alictus abdominalis 
(fulvocinctus #,var.), mais disparaissent brusquement vers 
la droite. Or, dans toute l'autre partie, la plus longue, du 
mur, sise sur la droite, il existe des Anthophores, des 
Odynères et d’autres Hyménoptères, mais point d'Halictes. 

Cette colonie de Mutilles doit s'être établie depuis cette 
année ou depuis la fin de la saison dernière ; car, pendant 
trois étés consécutifs, je n'ai presque point passé une se- 
maine sans chasser le long du mur en question, et sans 
examiner attentivement sa partie inférieure, sur laquelle 
j'ai pris des Halictes et des Fourmis en nombre, mais ja- 
mais une seule Mutille. En général, depuis six ans que 
je chasse et fais chasser pour moi dans les environs de 
Paris, je n’ai recueilli qu'une demi-douzaine d'individus 
du genre Mutilla, ce qui rend ma capture encore plus 
extraordinaire. Non seulement Lepeletier de Saint-Far- 
geau indique la Mutilla distincta 9 comme rare à Paris, 
inais elle semble aussi l'être dans le midi, puisque, parmi 
un assez grand nombre d'Ilyménoptères du midi de la 
France et de l'Italie, je ne possédais jusqu'ici qu'une fe- 
melle de cette espèce, d’Aix, une autre de Montpellier, et 
une troisième de Florence. 

Ce qui vient confirmer mon opinion sur le parasitisme 
de ces Hyménoptères, c'est que la seconde colonie que 
j'en ai découverte vers la fin de l'automne, en pleine cam- 
pague, sur un terrain taillé à pic et exposé au midi, se 
trouve également au milieu d'habitations d’Halictes des 


564 ANNALES 


petites espèces (Æ. morio, minutus, lineolatus), parmi les- 
quels, toutefois, on rencontre fréquemment de petits 
Crabronites et d'autres fouisseurs. 

Lepeletier de Saint-Fargeau donne (loc. cit., t. LT, p. 
609, n. 23), sous le nom de Mutilla incompleta &, la des- 
cription d'un seul individu qui lui avait été communiqué 
par M. Brullé, sans indlcation de patrie, description qui 
se rapporte très bien au mâle de ma capture ; mais regar- 
dant la femelle en général, et surtout chez les Hyménop- 
tères, comme la conservatrice du type, la plaçant toujours 
en avant dans ma collection, et faisant suivre au mâle le 
sort de la femelle sous le rapport de la dénomination, 
même quand il existe des différences assez apparentes, : 
j'ai laissé à cette Mutille le nom de distincta, imposé à la 
femelle par Lepeletier de Saint-Fargeau, nom sous lequel 
je l'ai envoyé, dès le mois d’août, à plusieurs de mes cor- 
respondants, tels que MM. Herrich-Schæfler, F. Smith, 
etc. 

Un mois environ après ma première capture, je recus 
de M. Wesmaël un excellent opuscule, intitulé : Revue 
critique des Hyménoptères fouisseurs de la Belgique , 
dont une courte analyse se trouve insérée dans le Bulletin 
du 4° trimestre de nos Annales pour 1852. À la page 14 
de cet ouvrage, M. Wesmaël décrit tout au long la Mu- 
tille qui fait le sujet de la présente note, et qu'il a reçue 
de Suisse. Seulement, plaçant toujours le mâle en tête de 
ses descriptions, et faisant passer les noms spécifiques du 
mâle à la femelle, principe assez généralement adopté, 
dont je me réserve la discussion pour une autre occasion, 
le savant professeur a imposé à l'espèce le nom de Autilla 
incompleta, nom donné au mâle par Lepeletier de Saint- 
Fargeau , et qui doit rester désormais aux deux sexes, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 565 


l'ouvrage de M. Wesmaël, et surtout la partie relative 
aux Mutilles, ayant été imprimés avant que j eusse décou- 
vert la localité de cette espèce d'Hyménoptères. 

Une circonstance non mentionnée par les auteurs m'a 
frappé dans l'examen des mâles de la Mutilla distincta. 
J'en ai trouvé deux individus aptères, que j'ai soumis 
à l'examen de la Société entomolosique. Peut-on con- 
clure de là que les mâles des Mutilles perdent les ailes 
après l’accouplement, comme cela a lieu pour les fe- 
melles des fourmis après la fécondation? C'est un sujet 
intéressant, à examiner et à vérifier l’année prochaine, 
avec d'autres circonstances concernant les mœurs peu 
connues jusqu'ici de ces insectes. 

Voici maintenant la diagnose que M. Wesmaël donne 
de la Mutilla incompleta, et à laquelle je n'ai que fort peu 
de chose à ajouter : 


® Nisra, hirta, capite thorace latiore ; antennis thorace- 
que rufis ; pedibus rufo nigroque variis ; abdominis segmen- 
hs margine apicali dense piloso-albidis. 

Dans cette diagnose je n’ai qu'a changer ainsi les der- 
niers mols : Æbdominis segmentis tribus prioribus margine 
apicali fasciä pilorum subauratorum, cœteris albo-ciliatis, 
ano subaurato vel rufescenti-piloso. 


En effet, le bord apical des trois premiers segments 
abdominaux est recouvert d'une bande de poils couchés, 
serrés , d'un éclat métallique plutôt doré qu'argenté. La 
première bande, la plus étroite , est élargie et un peu 
triangulaire ou semi-lunaire au milieu. La seconde forme 
à son milieu un triangle plus prononcé , dont le sommet 
remonte assez loin dans le segment. La troisième bande 
recouvre tout le segment au milieu, et se rétrécit peu à 


566 ANNALES 


peu sur les côtés ,en s'échancrant en avant et en deve- 
nant linéaire dans ses extrémités latérales. Les poils des 
deux derniers segments sont plutôt ciliés que fasciés. Ces 
bandes des trois premiers segments ont échappé à l’atten- 
tion de M. Wesmaël, parce que probablement il n’a eu à 
sa disposition qu'un petit nombre d'individus, sur lesquels 
elles peuvent avoir été détruites par l'usure (1), comme sur 
un certain nombre de celles de ma première capture; 
mais sur la majorité de celles que j'ai prises, plus tard, 
avec les précautions nécessaires pour les soustraire à toute 
humidité et à tout frottement du sable et du mortier, ces 
bandes sont parfaitement intactes, comme on à pu sen 
convaincre sur les individus que j'ai mis sous les yeux de 
la Société. Les autres segments abdominaux sont seule- 
ment ciliés de Jongs poils blanchâtres , irréguliérement 
disposés, assez distants les uns des autres et mêlés parfois 
de quelques-uns des poils noirs qui recouvrent l'abdomen. 

La taille, indiquée de 2 à 3 lignes par M. Wesmaël, 
varie de 3 à 6 millim. pour les individus de Paris; mais 
j'en possède un de 8 millim., envoyé de Florence par 
M. Passerini. 

A cette occasion je ferai remarquer que la Mutilla ery- 
throcephala 9 de Fabricius (438, 44), et celle de Lepeletier 
de Saint-Fargeau (607,20) me semblent de simples va- 


(1) Une lettre que jerecoisdeM. Wesmaël au moment où je corrige 
l'épreuve de cette note, m'apprend qu'il n’en est point ainsi. Ses indi- 
vidus ont les bandes de l'abdomen conformes à celles des miens ; 
mais l'espèce ayant déjà été décrite par Lepeletier de Saint-Fargeau, 
il n’a pas cru nécessaire de donner une description minutieuse de la 
forme des bandes, et a dû se borner aux paroles suivantes (p. 16) : 
«Tous les segments ant leur bord apical couvert de poils blanchà- 
tres couchés et très serrés, » 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 567 


riétés de cette M. incompleta $ de grande taille, se dis- 
tinguant seulement par la couleur rousse du front ou de 
toute la tête. Du moins, cela me paraît résulter de trois 
exemplaires de ma collection, qui ont été également 
examinés par la Société. 

Quant au mâle, M. Wesmaël en donne la diagnose 
suivante : 


d, Nigra, hirta; thoracis dorso laterumque maxima 
parte rufis; abdominis segmentis margine apicalt albo- 
pilosis ; segmento ventrali secundo, anoque subtus, carinula 
instructis ; clypeo apice unidentato. 


Les deux petites carènes de l'abdomen et la dent du 
chaperon, signalées pour la première fois par M. Wes- 
maël, sont très prononcées et caractéristiques. Get obser- 
vateur sagace et consciencieux n’a pas parlé de la troi- 
sième cellule discoïdale ouverte , mentionnée par Lepe- 
letier de Saint-Fargeau, peut-être parce que ce caractère 
manquait à ses individus (1); car il manque également sur 
un grand nombre des miens, dont les uns ont cette dis- 


(1) Il existe sur l’exemplaire de M, Wesmaël, comme il l’a dit 
implicitement (p. 6) : «La disposition remarquable des cellules des 
ailes est très exactement indiquée dans la description de Lepeletier 
de Saint-Fargeau. » Pour rapporter ce mâle à sa vraie femelle, bien 
que l’un et l’autre lui soient parvenus sans aucune détermination et 
sans le moindre renseignement, dans le même envoi que les Mutilla 
subcomata, bimaculata et montana, il n’a eu que les caractères 
indiqués à la page 6 de son ouvrage, Subgenus Myrmilla, c’est-à- 
dire : 1° la forme crochue de la dent du premier segment ; 2° l’ab- 
sence d’une carène médiane à la face ventrale de ce segment. Sa 
supposition ne pouvait trouver une plus éclatante justification que 
ma découverte des deux sexes vivant ensemble en famille très nom- 
breuse, 


568 ANNALES 


coïdale entièrement ouverte , tandis que les autres l'ont 
fermée à demi ou en entier. 

Le mâle, auquel M. Wesmaël donne pour taille 2 li- 
gnes 1/3, varie sous ce rapport à peu près comme la fe- 
melle. En général sa forme est plus allongée et plus 
étroite. Je n'en possède point du midi. 


L’extrême abondance d'une espèce de Mutille, regardée 
comme rare par Lepeletier de Saint-Fargeau, etdontle mâle 
était presque inconnu jusqu ici, me rappelle un autre fait 
semblable et un mot de M. Robineau-Desvoidy qui, bien 
qu'empreint d'une grande exagération, contient un grain 
de vérité. « Il n’y a pas d'Hyménoptères rares, il faut 
seulement savoir les trouver, » me dit notre collègue, 
lorsque je lui communiquai l'observation qu'on va lire. 

La Crocisa scutellaris m'a toujours paru très rare aux 
environs de Paris, puisqu'en six ans je n'en ai réuni que 
cinq ou six. Get été, en moins de quinze jours et sans 
avoir chassé journellement, mon neveu men a recueilli, 
dans le jardin botanique de l'Ecole de pharmacie, seize 
individus, et tous sur les deux seuls pieds du ZLavandula 
spica qui y existaient. Le jour où ces deux plantes furent 
défleuries, les Crocisa, encore nombreuses la veille, dis- 
parurent toutes sans retour. 

D'après ce fait encore inexpliqué, certaines espèces 
sembleraient vivre d’une nourriture spéciale que leur 
présente un très petit nombre de plantes, à la floraison 
desquelles leur existence se rattache. 

Lepeletier de Saint-Fargeau (T. I, p. 451-453) établit 
trois espèces de Crocisa, C. ramosa (n. 5), orbata (n. 6) 
et scutellaris (n. 7), qui, à mon avis, doivent être regar- 
dées comme de simples variétés de la Crocisa (Melecta) 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 569 


scutellaris de Fabricius décrite par cet auteur (Syst. 
Piezat. 387,4) et figurée par Panzer (Faun. Ins. Germ. 
32, fig. 7). Mes seize individus qui , femelles et mâles, 
ont été capturés cet été à la même époque et sur la même 
plante, ainsi que ceux que je possédais antérieurement, se 
rapportent en très petit nombre à la première, et pour la 
plupart à la seconde de ces variétés, sans présenter aucun 
caractère distinctif essentiel et spécifique. La C. scutel- 
laris Lep., que je n'ai point encore eu occasion d’obser- 
ver, paraît être une variété asiatique de celle de Fabricius, 
à moins quelle ne soit réellement une espèce orientale, 
à laquelle Lepeletier aurait mal à propos appliqué le nom 
donné par le professeur de Kiel à notre espèce euro- 
péenne , bien que ce dernier cite la figure de Panzer, 
conforme aux nombreux individus que j'ai sous les yeux. 
Toutefois, mon opinion sur les trois espèces de Lepele- 
tier de Saint-Fargeau, pour devenir définitive, a besoin 
de nouvelles recherches faites plus à loisir. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 571 


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HISTOIRE DES MÉTAMORPHOSES 


ou Clambus enshamensis Wesrw., pu Cryptophagus den- 
tatus HergsT, pu Latridius minutus xiNNÉ, pu Corticaria 
pubescens lix1c., DE L’Orthoperus piceus STEPH., DU 
Malachius œneus Fasr. Er DE LA Sapromyza quadri- 


punclata, Far. 


Par M. ÉDOUARD PERRIS. 


(Séance du 22 Octobre 1851.) 


Des romanciers nous ont donné le Voyage autour de 
ma chambre , le Voyage autour de mon jardin, je viens 
convier la Société entomologique à un voyage autour 
d'une bergerie de nos landes. Je ne lui promets pas, bien 
s'en faut , un cicerone aussi aimable, aussi beau diseur 
que ces Messieurs ; mais si, comme je le constate tous les 
jours , on doit s’en rapporter à notre maxime : ÂVatura 
maximè miranda in minimis, je puis lui faire espérer que 
cette excursion ne sera pas tout à fait dépourvue d'intérêt. 

Dans la partie du département des Landes qui cons- 
titue la lande proprement dite, la plupart des bergeries 
sont couvertes de chaume. Ce chaume, surtout lorsqu'il 
n'a pas plus de cinq ou six ans, sert de berceau à une 
multitude d'insectes dont quelques-uns se rencontrent 


572 ANNALES 


aussi dans les matières végétales en décomposition, mais 
dont la plus grande partie ne se trouve que Îà. 

Toutes les familles d'insectes y sont représentées : les 
Coléoptères par des Latridius, des Corticaria, des Cryp- 
tophagus, V'Orthoperus piceus, le Clambus enshamensis, le 
Malachius œneus ; les Orthoptères par des Forficula et des 
Blatta; les Névroptères par des Psocus en grand nombre; 
les Hyménoptères par une foule de Chalcidites ; les Hé- 
miptères par des Ékyparochromus , des Anthocoris et la 
Ploaria vagabunda ; les Diptères par la Sapromyza -punc- 
tata, une Hydrellia que j'ai déjà publiée sous le nom 
d’apicalis, des Phora, des Cecidomyia, des Chlorops et 
la jolie Æsteia amæna ; les Lépidoptères par des Tinéites 
et plusieurs autres Microlépidoptères. 

Comme on le voit, un voyage autour d’une bergerie 
est presque un voyage autour du monde... entomolo- 
gique, et certes il faudrait bien du temps, bien du courage 
pour l'effectuer en étudiant à fond les mœurs de toutes 
les peuplades que l’on rencontre sur sa route. 

Je n'ai pas la prétention de conduire, du premier coup, 
la Société dans chacune de ces tribus; l’excursion pour- 
rait devenir fatigante, et je sens d'ailleurs que je n'ai pas 
suffisamment frayé avec elles. En attendant que je me 
sois mieux familiarisé avec une contrée si peu explorée 
jusqu ici, et où il est si facile de s’égarer, je me bornerai 
à lui faire faire la connaissance de sept de ses habitants. 
Ce sera la première étape de ce voyage de long cours 
dans lequel je me suis engagé. 

Les insectes dont je vais cette fois dévoiler les méta- 
morphoses sont six Coléoptères : le Clambus enshamensis 
Westw., le Cryptophagus dentatus Herbst, le Latridius 
minutus , Linné, le Corticaria pubescens Wlig., l'Ortho- 
perus piceus Steph. et le Malachius œneus Fabr.; et un 
Diptère, la Sapromyza quadripunctata Fabr, 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 573 


Comme on le voit par ce petit échantillon , ce n'est 
pas une population de géants qui habite les toitures de 
chaume, et l'on comprendra sans peine les difficultés que 
présente l'étude des métamorphoses de ces pygmées en- 
tomologiques. Le point le plus important, pour arriver à 
un résultat certain, c'est de choisir le moment favorable. 
Si, après avoir trié les diverses espèces de larves que l’on 
obtient en secouant les chaumes en hiver, on se proposait 
d'élever chaque groupe séparément, le succès serait très 
problématique, pour ne pas dire impossible, ainsi que je 
l'ai plus d’une fois éprouvé, et l'on s’exposerait en outre 
à de graves erreurs. Averti par mon expérience sur d'au- 
tres insectes, et notamment sur les Trichopteryx, je m'’é- 
tais persuadé que si je parvenais à trouver les nymphes 
des insectes en question , j'arriverais plus aisément et 
plus sûrement à la solution du problème, parce que les 
nymphes me conduiraient, où par leur physionomie, ou 
par leur métamorphose, à la connaissance des insectes 
auxquels elles se rapportent, et au triage des larves par 
les dépouilles de celles-ci, qui demeurent ordinairement 
attachées à l'extrémité de ces sortes de nymphes. Après 
bien des tâtonnemens et des recherches , je suis arrivé à 
constater que la fin de mars est le moment le plus favo- 
rable pour recueillir à la fois des larves, des nymphes et 
des insectes parfaits, du moins en ce qui concerne les es- 
pèces ci-dessus qui me préoccupaient le plus. 

Cela connu, je me suis mis en quête de bergeries dont 
le chaume fût assez récent; je frappais du dessus de mon 
filet le bord inférieur de ce chaume, puis j'enfermais dans 
de grands cornets de papier tous les débris qui tombaient, 

“et rentré chez moi, j'épluchais avec la plus minutieuse 
attention ces débris, mettant de côté les larves et les 
nymphes qu'ils contenaient. J'en ai ainsi recueilli un 


574 ANNALES 


grand nombre, après quoi j'ai soumis successivement au 
microscope plusieurs nymphes de chaque espèce, et après 
avoir bien reconnu les caractères présentés par les dé- 
pouilles des larves, caractères consistant principalement 
dans des poils, des crochets, des appendices particuliers, 
j'ai recherché, toujours à l’aide du microscope, les larves 
qui reproduisaient ces caractères. 

Ces détails n’ont pas, à vrai dire, d'intérêt scientifique, 
mais j'ai cru néanmoins devoir les donner comme témoi- 
gnage des soins que j'ai pris pour éviter des erreurs tou- 
jours si faciles quand on s'adresse à des insectes si petits, 
et comme justification de la confiance que me paraissent 
mériter mes observations. 

Je passe maintenant à la description des divers états 
des insectes dont il s’agit. 


1. Clambus enshamensis, Westw. 


Cyrtocephalus cephalotes, Dej. 
(PLIS NT fig. 1a 107 


Larve. Longueur : 2 millim. Tête moyenne, élargie 
latéralement, arrondie postérieurement, de couleur livide, 
avec quelques taches d’un brunâtre livide, plus visibles 
sur le front et sur les côtés, munie antérieurement et 
latéralement de quelques longs poils; antennes de quatre 
articles, les deux premiers courts et égaux , le troisième 
un peu plus long que les deux autres ensemble, et muni 
à l'extrémité d'un petit article supplémentaire ; le qua- 
trième égalant à peu près les deux tiers de la longueur du 
troisième, mais de moitié au moins plus étroit ; épistome 
court ; labre semi-discoïdal; mâchoires fortes; lobe de 
celles-ci unguiforme, subcorné, muni en dessous de deux 
spinules et d’un poil à l'extrémité extérieure; palpes 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 575 


maxillaires de trois articles égaux. Je n'ose pas signaler 
des palpes labiaux , quoique leur existence me paraisse 
plus que probable, parce que je ne les ai pas bien vus; 
toutefois, en observant la larve dans l’eau, sous la pres- 
sion d’une petite plaque de verre , il m'a semblé aperce- 
voir une lèvre inférieure échancrée, avec un petit palpe à 
chacun de ses angles. Mandibules roussâtres, sabcornées, 
très courtes, unguiformes, implantées sur un gros ma- 
melon charnu qui complète la configuration d’une man- 
dibule ordinaire. En avant des mandibules on voit saillir, 
du moins sous la pression d’une petite plaque de verre, un 
organe charnu, en forme de mamelon très obtus, qui est 
évidemment un accessoire de la bouche. Au-dessous des 
antennes, sur chaque joue, on remarque à une très forte 
loupe cinq ocelles noirâtres disposées en deux séries 
transversales, parallèles et obliques, l’une de trois, l’autre 
de deux ocelles. , 

Corps entièrement de couleur livide et tout couvert de 
très petites aspérités ou tubercules, visibles seulement 
au microscope, et surtout avec le secours de l’eau. Seg- 
ments thoraciques grands, le premier, ou prothorax, ar- 
rondi antérieurement et plus étroit que les deux autres; 
segments abdominaux bien détachés, très courts jusqu'au 
sixième, où ils s’allongent un peu, en se rétrécissant in- 
sensiblement jusqu'au dernier, qui n'a plus que la forme 
d'un mamelon. Celui-ci porte en dessous un mamelon ou 
pseudopode charnu et un peu rétractile, qui favorise les 
mouvements de progression de la larve et lui sert à s’ac- 
crocher lorsqu'elle veut se transformer en nymphe. 

Pattes de longueur moyenne, hanches très courtes, 
cuisses et tibias égaux, munis de deux ou trois petites 
soies ; ongle assez long, presque droit, et de même con- 
sistance que le reste du membre. 


576 ANNALES 


Sur tout le corps, tant en dessus qu'en dessous, se 
trouvent de longs poils livides, très apparents sur les 
côtés, où ils sont au nombre de deux à trois sur chaque 
segment, et légèrement arqués en arrière. 

Les stigmates m'ont paru situés, savoir : la première 
paire près du bord postérieur du premier segment, les 
autres au milieu du quatrième et des sept suivants. 

De quoi vit la larve du Clambus ? Je ne saurais le dire 
au juste; mais j'oserais affirmer pourtant, vu l'organisa- 
tion de sa bouche, qu'elle n'est point carnassière; de 
pareils appétits comportent en effet des palpes ét des 
mandibules plus développés. Je suis donc porté à penser 
qu’elle se nourrit des moisissures et des détritus qui se 
forment dans les chaumes. 


Nymphe. La nymphe est nue, cest-à-dire non enve- 
loppée dans une coque; elle présente, disposées comme à 
l'ordinaire, les diverses parties qui constituent l'insecte 
parfait, avec cette circonstance que sa grosse tête cache 
les cuisses et les jambes des quatre pattes antérieures , 
repliées contre la poitrine. Sur le vertex, le prothorax et 
le long des flancs surgissent de longues soies blanches et 
épaisses, légèrement arquées, et l'extrémité de l'abdomen, 
qui est bilobée, se trouve engagée dans la peau de la 
larve, chifflonnée et ramassée en un paquet informe. 

Cette dernière circonstance est loin d’être indifiérente; 
elle est, au contraire, une preuve de cette admirable solli- 
citude de la nature, qui s'exerce aussi bien sur les petites 
espèces que sur les grandes, et qui se préoccupe sans 
cesse du bien-être des individus et de la conservation des 
races. Lorsque le moment de la transformation en nym- 
phe est venu, la larve se cramponne au plan de position 
au moyen du mamelon placé sous le dernier segment, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 577 


puis Ja peau de la larve se fend le long du thorax et se 
ramasse à l'extrémité postérieure de la nymphe, dont les 
derniers segments y demeurent engagés comme dans un 
fourreau , de sorte que la nymphe est assez solidement 
retenue au chaume sur lequel la larve s'était fixée, et 
brave ainsi les vents qui, sans cette précaution , pour- 
raient, en agitant le chaume, la faire tomber. Il est pro- 
bable aussi que les soies dont elle est hérissée ont pour 
but de la garantir de tout choc et de rendre sa chute plus 


difficile. 


Insecte parfait. Longueur : un peu plus d’un millim. 
‘Tout le corps d’un brun-marron, ou plus clair lorsque la 
transformation est récente, avec les pattes, les épimères 
postérieurs et l’'abbomen un peu plus päles que le reste; 
élytres, vues à un certain jour, paraissant un peu moins 
foncées que la tête et le prothorax. Dessus du corps re- 
couvert d'un duvet très court, grisätre et comme cha- 
toyant. 

Je dois la détermination de cette espèce à M. Aubé, 
qui possède un individu provenant de M. Westwood lui- 
même. Notre savant collègue a eu aussi la bonté de m'en- 
voyer, pour terme de comparaison, le Clambus armadil- 
lus, que je ne connaissais pas. L'ershamensis en diffère 
par sa couleur qui n'est pas noire, par le duvet soyeux 
qui le revêt, par la tête qui est un peu plus grande et par 
ses épimères postérieurs qui sont arrondis. 

Le genre Clambus a été établi par Fischer, et je lis 
dans un traité élémentaire d'entomologie de MM. Au- 
douin et Milne-Edwards que ce genre est caractérisé 
par les tarses formés d’un seul article. D'un autre côté, 
Dejean, dans son catalogue, a placé le genre Cyrto- 
cephalus, qui n’est autre que le Clambus, dans les Dimé- 

2° Série, TOME x. 38 


578 ANNALES 


res, et je le vois aussi figurer à la suite des Coccinelles 
dans le Catalogus Insectorum Europæ publié en 1849 par 
les soins de la Société entomologique de Stettin, J'aime 
mieux le rencontrer, comme dans le catalogue Gaubil, 
parmi les Ænisotomæ, avec les Agathidium, dont il est 
très voisin par sa forme, par celle de sa larve et par les 
tarses composés de quatre articles. 


2. Cryptophagus dentatus , Herbst. 
CPI. 14, N° IL -fs.-11 a,15.) 


Larve. Les larves de Cryptophagus sont sans doute 
connues d'un grand nombre d’entomologistes. On en 
trouve , en effet, dans les vesceloups, dans les nids des 
chenilles processionnaires, des guêpes, des fourmis, dans 
les noix, etc. , j'ignore cependant si quelqu'une d'elles a 
été décrite, et, dans tous les cas, je crois pouvoir consi- 
dérer comme inédite celle du €. dentatus. Voici done 
son signalement : 

Tête large, arrondie sur les côtés, à bord postérieur 
presque droit; marquée sur le front de deux petites fos- 
settes longitudinales et arquées, et munie antérieurement 
et sur les côtés de quelques poils. Antennes de trois arti- 
cles, sans compter une dilatation tuberculiforme de la 
tête qui leur sert de base, et que l’on serait tenté de pren- 
dre pour un article. Premier article court, rétractile dans 
le mamelon basilaire; deuxième trois fois plus long que 
le précédent, légèrement en massue et muni de deux 
poils très courts près de l'extrémité; troisième article 
moins long que ie précédent, linéaire et terminé par trois 
poils, deux latéraux, divergents et très courts, et un cen- 
tral assez long. Epistomie court et trapézoïdal, labre peu 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 579 


avancé, mais très élargi, mandibules rousses, cornées, 
assez longues , arquées, ferrugineuses à l'extrémité, qui 
est terminée en une pointe acérée, au-dessous de laquelle 
se trouve en dedans une petite dent. Palpes maxillaires 
saillants, très légèrement arqués en dedans, et de trois 
articles égaux ou à peu près; mâchoires assez fortes, mu- 
nies d’un lobe allongé, dépassant le second article des 
palpes , faiblement courbé en crochet et terminé eu 
pointe subcornée; bord externe portant un poil près de 
l'extrémité, bord interne armé de petites spinules rap- 
prochées et en forme de cils; lèvre inférieure non sail- 
lante, cordiforme; palpes labiaux courts et de deux ar- 
ticles ; tous ces organes d’un roussätre très clair. 

Au-dessous des antennes on aperçoit un groupe d'ocel- 
les dont je n'ai pu compter le nombre et qui forment sur 
chaque joue une tache noirâtre, réniforme. 


Corps d'une couleur roussätre très claire , légèrement 
coriace, à peu près linéaire et de douze segments; seg- 
ment prothoracique grand , presque carré , les deux sui- 
vants un peu moins longs; les sept premiers segments 
abdominaux de moitié au moins plus courts que les deux 
derniers thoraciques ; huitiéme et surtout neuvième plus 
longs et un peu plus étroits : ce dernier terminé par deux 
crochets un peu relevés et presque ferrugineux à l'extré- 
mité, et muni en dessous d’un mamelon ambulatoire peu 
saillant. Le long des flancs, des poils assez longs et d'un 
blanc roussâtre, au nombre de deux à trois sur chaque 
segment. 

Neuf paires de stigmates siluées la première au bord 
postérieur du prothorax, les autres au milieu des huit 
premiers segments abdominaux. 

Pattes assez longues , de trois articles, hérissées de 
quelques soïes et terminées par un ongle peu crochu. 


380 ANNALES 


Je ne sais pas au juste quelles sont les substances dont 
la larve du C. dentatus fait sa nourriture , mais je me sens 
disposé à croire qu'elle vit des exeréments et des dépouilles 
des nombreux insectes qui habitent avec elle dans les 
chaumes. Gette opinion pourrait être motivée par cette 
considération que dans les nids du Bombyx pityocampa 
pullulent les larves d’une autre espece de Cryptophagus ; 
qu'on en trouve aussi dans les nids des “ourmis et des 
Guêpes, et que celles qu'on rencontre dans les noix n'exis- 
tent que dans celles qui ont déjà été occupées par une 
chenille, Toutefois, comme il y en a aussi qui se nour- 
rissent de la substance des vesceloups, je ne refuserais 
pas d'admettre que les larves du C. dentatus s’alimentent 
des Byssus et des Mucédinées qui se développent dans 
les chaumes. 


Nymphe. La nymphe ne présente rien de particulier ; 
elle est nue et laisse voir distinctement toutes les parties 
de l’insecte parfait. Des poils blancs, comme glanduleux 
à la base, sont implantés au bord antérieur du prothorax, 
sur les genoux et sur les côtés des segments abdominaux. 
La dépouille de la larve enveloppe l'extrémité de l’abdo- 
men, qui se termine par deux papilles charnues assez 
longues. 


Insecte parfait, Longueur : 2 millim. 1/2. Corps mar- 
ron, parfois un peu moins foncé sur les élytres ; tête et 
prothorax assez fortement ponctués ; ce dernier muni à 
chaque bord latéral de deux dents, dont une à l'angle 
antérieur, arrondie et un peu relevée, et l’autre au mi- 
lieu, étroite et pointue; angles postérieurs aigus; élytres 
couvertes de points bien marqués et disposés, du moins 
antérieurement, en séries qui deviennent moins distinctes 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 581 


à mesure quon s'approche de l'extrémité; poitrine forte- 
ment ponctuée; abdomen un peu moins; tout le corps 
revêtu d'un duvet cendré assez long et assez épais. 


3. Latridius minutus L. 


(PI. 14, N° IL, fig. 16 à 20.) 


Les métamorphoses des Latridius ne sont plus un mys- 
tère depuis que De Géer a publié dans ses mémoires 
(tome v, page 45) l’histoire d'un ZLatridius nommé par 
lui Tenebrio lardarius, dont il avait trouvé les larves sur 
une vessie de porc. Deux considérations cependant me 
déterminent à faire connaître les divers états du Latridius 
minutus, très voisin du lardarius : la première, c'est que 
la description et la figure que De Géer a données de sa 
larve laissent à désirer, surtout en ce qui concerne les 
parties de la bouche ; la seconde, c'est que la science est 
intéressée non seulement à voir confirmer les découvertes 
faites par les entomologistes d'une autre époque, mais 
encore à constater que les analogies dans la conformation 
des insectes parfaits entraînent l’analogie dans la forme 
des larves; en d’autres termes que les larves d’un même 
genre d'insectes ont des caractères communs, comme ces 
insectes eux-mêmes. 


Larve. Longueur : 3 millim. Tête ovale, légèrement 
creusée sur les côtés, au-dessus et au-dessous des anten- 
nes, peu bombée en dessus, d’un blanchâtre livide, avec 
une bordure antérieure brune , une petite tache brune 
sur le front et une grande tache de même couleur de 
chaque côté du vertex; antennes de trois articles selon 
De Géer, de quatre d'après mot, parce que j'y comprends 
un article basilaire et rétractile que De Géer n'a sans 


»82 ANNALES 


doute pas bien vu, ou qu'il considère peut-être comme 
dépendant de la tête ; article basilairc et le suivant courts 
et égaux ; troisième article une fois et demie aussi long 
que les deux précédents réunis, un peu plus étroit à la 
base qu'à l'extrémité, qui porte un petit article supplé- 
mentaire; quatrième article filiforme, de la longueur du 
troisième et surmonté d’un long poil délié; épistome 
trapézoïdal, labre assez saillant, cilié et légèrement échan- 
cré au bord antérieur; palpes maxillaires allongés, de 
trois articles, dont les deux premiers égaux et le troisième 
plus long que chacun des deux autres et surmonté d'un 
poil; lobe des mâchoires cylindrique , atteignant à peu 
près l'extrémité du deuxième article des palpes, et muni 
au bout de trois ou quatre petits cils spinuliformes, 

De Géer ne parle pas de mandibules, et quant à moi 
je déclare que, malgré tous mes soins, je n'ai pas pu en 
apercevoir. À la place de ces organes j'ai constaté très 
positivement l'existence de deux corps qui ont de l’ana- 
logie avec des mandibules et qui se meuvent comme elles, 
mais qui en diffèrent en ce qu'ils sont charnus et non cor- 
nés, à peu près triangulaires et non crochus, et qui m'ont 
paru insérés, ou plutôt articulés entre les mâchoires. Ces 
crochets sont munis extérieurement, près de l'extrémité, 
de trois poils assez longs, et à l'extrémité, de deux petites 
dents presque droites et cornées. Ces organes, s'ils n’ont 
pas la dureté et l'énergie des mandibules, sont cependant 
suceptibles de les suppléer, et les spinules qui les termi- 
nent en font très positivement des organes de trituration; 
mais, en tous cas, l'absence de véritables mandibules, 
constitue un caractère d'autant plus remarquable qu'il est 
plus rare. C’est du moins le premier exemple que j'en 
vois dans une larve de Coléoptère. 

Quant aux palpes labiaux et à la lèvre inférieure, je n'ai 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 583 


pu, nonobstant les observations les plus patientes et les 
plus attentives, en constater l'existence; autre caractère 
qui ne serait pas moins remarquable que le précédent. 

D'après le naturaliste suédois, la larve du Z. lardarius 
est pourvue de deux petits yeux. Gelle dont il s’agit ici 
a également sur chaque joue, au dessous de l’antenne, un 
point noir qui ressemble à un œil; mais ce point, observé 
à une forte loupe, m'a paru composé de cinq ocelles con- 
tigus et disposés en arc de cercle. 

Corps elliptico-linéaire, d’un blanc un peu sale et livide 
en dessus, plus pâle en dessous, formé de douze segmens 
bien distincts, segmens thoraciques plus grands que les 
autres; le premier marqué en dessus de deux taches bru- 
nes; le dernier segment abdominal suivi d’un mamelon 
charnu, tronqué et même un peu échancré. Ce mamelon, 
signalé par De Géer, est un pseudopode qui, en s’appli- 
quant sur le plan de position, sert aux mouvemens de la 
larve. 

Pattes au nombre de six, longues et grêles, munies de 
quelques soies courtes et terminées par un ongle assez long 
et presque droit. 

Tête et corps hérissés de poils mous et longs, très vi- 
sibles le long des flancs, maïs fort apparents aussi en des- 
sus et en dessous, lorsqu'on observe la larve de profil. 
La plupart de ces poils ne présentent rien de particulier; 
mais vus au microscope, certains, en plus ou moins grand 
nombre, sont terminés par un petit bouton en forme de 
glande. 

Stigmates au nombre de neuf paires, et paraissant dis- 
posés, savoir: la premiere paire au bord antérieur du mé- 
sothorax, les autres près du bord antérieur des huit pre- 
miers segments abdominaux. 

De Géer ayant trouvé la larve du Z, lardurius sur une 


204 ANNALES 


vessie de pore desséché, on est tenté d'en conclure que 
les larves de Latridius, en général, sont carnivores. Je 
ne suis pas précisément en mesure de me prononcer sur 
les goûts de la iarve du Z. minutus, mais je lui attribue- 
rais volontiers le même mode d'alimentation qu'à celle 
du Cryptophagus. J'incline donc à penser que, comme 
cette dernière, elle se nourrit des productions cryptoga- 
niques qui se développent dans les chaumes, ou plutôt 
des excréments et des dépouilles des insectes qui vivent 
avec elle. Gette dernière hypothèse semblerait justifiée 
par cette circonstance qu on Louve des Latridius dans les 
nids de guèpes et dans les fourmilières. 


Nymphe. « Au commencement du mois de mars, dit 
« De Géer, toutes mes petites larves se préparèrent à la 
« transformation, en s’attachant avec le mamelon du der- 
« rière contre les parois de la boîte, et quelques jours après 
« elles se défirent de leur peau et se montrèrent sous la 
« forme de très petites nymphes d'une grande blancheur, 
« au derrière desquelles la peau de la larve restait atta- 
« chée en forme d’un petit paquet chiffonné. Ces nym- 
« phes sont garnies partout de poils très fins, d'une 
« figure remarquable et peu commune, ne se terminant 
«_ pas en pointe fixe comme à l'ordinaire, mais ayant au 
« bout une espèce de petite tête en forme de boule ou 
« de bouton, tantôt sphérique, tantôtovale. » 

Je n'ai absolument rien à redire à ces observations; 
j'ajoute seulement que les choses se passent, pour le Z. 
minutus, exactement comme pour le L. lardarius, et que 
les poils capitulés dont la nymphe est si élégamment or- 
née, sont disposés avec une grande symétrie, ainsi qu'on 
peut le voir par la figure que j'en donne. L'état de nym- 
phe dure environ quinze jours. 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE, 585 


Insecte parfait. Longueur 1 à 2 mill. ; couleur variant 
du fauve au noir selon que la transformation est plus 
ou moins récente; tête rugueuse, marquée sur le vertex 
d’uu sillon longitudinal; prothorax un peu plus large an- 
térieurement qu'à la base, rebordé, rugueux, avec une 
forte dépression transversale près du bord postérieur; ély- 
tres rebordées, profondément ponctuées en stries; inter- 
valles des stries souvent en partie carénés, 

Dans le catalogue Dejcan, le genre Latridius se lrouve 
parmi les Xylophages, associé à des genres avec lesquels 
il n’a presque aucun rapport. Dans le Catalogus Insectorum 
Europæ, Bautzen, 1849, les Latridiens sont rangés entre 
les Bostrichiens et les Longicornes, ce que je ne puis ad- 
mettre non plus. J'aime mieux la place que cette famille 
occupe dans le catalogue Gaubil, entre celles des Crypto- 
phages et celle des Mycétophages, laquelle précède im- 
médiatemeut les Dermestins. Au point de vue de l'orga- 
nisation et des mœurs, ces groupes me semblent assez bien 
assortis. 


4. Corticaria pubescens, Ulis. 
(PE LA IN EV, fo. 91 393: 


Le genre Corticaria a été détaché par Marsham du gen- 
re Latridius, au profit d'un certain nombre d'espèces 
d’une structure un peu différente. Le nom de Corticaria 
qui leur a été donné, semblerait indiquer qu'on les 
trouve sous les écorces; or je n'en ai jamais rencontré un 
seul dans ces conditions (1). Mais je ne m appesantirai 
pas sur ce point, car on n'en finirait pas si l'on voulait 
faire Je procès à des noms, surtout depuis que la mono- 


(1) Il est possible que, dans lintention de son auteur, il signifie 
couleur d'écorce ; dans ce cas il serait plus près de la vérité. 


586 ANNALES 


manie de certains naturalistes à tant multiplié les genres 
et tant embrouillé la synonymie des espèces. Passons 
donc à l’istoire du Corticaria pubescens. 


Larve. Longueur 3 millim., tête et tous les organes 
qui en dépendent absolument comme dans la larve du 
Latridius minutus; corps plus linéaire, plus blanc, moins 
livide, de douze segments, plus un mamelon anal un peu 
moins apparent. 

Ce qui distingue cette larve de la précédente ce sont 
les poils dont elle est parsemée. Dans la larve du Za- 
tridius, ces poils sont longs, nombreux et quelques-uns 
sont terminés par un tout petit bouton; ici les poils sont 
plus courts, plus rares, et de deux espèces: les uns, les 
moins longs, sont en cône renversé et papilliformes, les 
autres sont de véritables poils de forme normale. On ren- 
contre ces deux sortes de poils le long des flancs. Ordi- 
nairement on en voit un de chaque sorte sur chaque 
segment, et dans ce cas le poil papilliforme est plus près 
du bord antérieur que l’autre. Sur les trois segments 
thoraciques on aperçoit deux poils papilliformes, et alors 
le poil normal se trouve entre les deux; le dernier segment 
n’a que des poils proprement dits, et sous le ventre le mi- 
croscope décèle la présence de poils très fins et assez 
longs. 

En ce qui concerne la nourriture de la larve, je me 
réfère à ce que j'ai dit au sujet du Zatridius. 


Nymphe. La nymphe du Corticaria présente, comme 
celle du Zatridius, celte particularité qu'elle est fixée au 
plan de position par le mamelon anal de ja larve, dont la 
peau est ramassée à l'extrémité postérieure, mais, de mé- 
me que la larve, elle difière par la forme des poils qui, 
au lieu d’être capitulés ou globifères, sont simples comme 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 587 


daus la nymphe du Cryptophagus, dont elle ne se distin- 
gue, pour ainsi dire, que parce que les papilles du dernier 
segment, au lieu d’être longues, sont rudimentaires el 
presque invisibles. 


Insecte parfait. Longueur 1 1/3 millim. Corps sensible- 
ment déprimé et de couleur testacée uniforme, avec les 
yeux noirâtres. Prothorax arrondi, ponctué serré, muni 
sur les côtés de petites dentelures très rapprochées et un 
peu plus grandes près des angles postérieurs; marqué en 
outre, au tiers postérieur, d'une fossette médiane ar- 
rondie; élytres, vues en long, marquées de stries de points 
rapprochées, et vues perpendiculairement paraissant 
comme chargées de petites rides transversales. Elles sont 
en outre couvertes d'un duvet grisâtre exessivement fin, 
entremélé de quelques poils un peu plus apparents. 


5. Orthoperus piceus Steph. 
(BI. 14, N° V, fig. 24 à 32.) 


Ce pygmée entomologique est celui dont il m'a été le 
plus facile de connaître les divers états, parce que j'ai 
trouvé de nombreux individus de sa nymphe, qui n’ont 
pas tardé à se transformer chez moï, et que sa larve pré- 
sente des caractères bien tranchés qui se retrouvent, avec 
la dernière évidence sur les dépouilles adhérentes aux 
derniers segments de la nymphe, 


Larve. Longueur 1 1/2 millim. Tête petite, ovale, d’un 
blanc un peu livide, brunäâtre postérieurement et pour- 
vue de quelques poils; antennes insérées au tiers posté- 
rieur, c'est-à-dire beaucoup plus bas qu'on ne le voit 
généralement, puisque ordinairement ces Organes avoi- 
sinent la base des mandibules; légèrement arquées en 


538 ANNALES 


avant ct formées de trois articles, le premier court, le 
second deux fois au moins aussi long, le troisième de 
même longueur que le précédent, mais beaucoup plus 
grêle et presque subulé; épistome court; labre large, ar- 
rondi, pen avancé, eu forme de segment de cercle; palpes 
maxillaires très saillants, de trois articles, le premier peu 
allongé et assez gros,le second un peu moins long et moins 
épais, le troisième aussi long que les deux autres en- 
semble, robuste, renflé au milieu, surtout du côté interne, 
et surmonté d’un long poil; lobe maxillaire grand, en 
trapèze irrégulier, avec l'angle supérieur aigu; lèvre in- 
férieure courte, non saillante, si ce n’est lorsqu'on exerce 
une pression sur la tête; coupée carrément et munie de 
deux petits palpes labiaux bi-articulés; mandibules pas 
trop robustes, médiocrement arquées, acérées et roussä- 
tres: 

Corps de douze segments, elliptique, déprimé, d’un 
blanchâtre un peu livide, plus pâle en dessous, avec une 
série de taches d'un brunûtre livide le long des flancs; 
segments thoraciques très développés, surtout le premier; 
marqués d'un pli transversal reconnaissable à un sinus 
assez apparent qui existe de chaque côté, ct qui en im- 
pose à l'œil au point presque de faire croire que chacun 
de ces segments est composé de deux, sur le segment 
prothoracique une lache brunâtre presque carrée, coupée 
en deux longitudinalement par une ligne blanchâtre; 
sesments abdominaux courts, le dernier ayant une forme 
semi-ellipsoïdale, et muni en dessous d’un petit mame- 
lon ambulatoire rétractile; pattes courtes, de trois articles, 
hérissées de quelques soies et terminées par un angle 
faiblement erochu. 

Indépendamment des caractères que je viens de signa- 
ler, cette larve offre des particularités qui la rendent tres 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 589 


reconnaissable. Son corps esl tout couvert de très petits 
mamelons déliés et papilliformes, qui échappent à la lou- 
pe, mais que révèlent parfaitement les verres amplifians 
du microscope; elle est, en outre, régulièrement parse- 
mée, ou plutôt ornée de poils épais, coniques et un peu 
roussâtres, semblables à ceux que nous avons déjà obser- 
vés dans la larve du Corticaria pubescens, maïs plus longs 
et plus apparents. Le long des flancs, ces poils, d'inégale 
longueur, constituent une sorte de frange très élégante. 
Il en existe six de chaque côté du segment prothoracique, 
trois sur les deux segments suivants, et de deux à trois 
sur chaque segment abdominal, sauf le dernier qui en a 
de six à sept. À ces poils se joignent, sur le prothorax, 
deux longs poils de forme ordinaire, un sur les deux 
segments suivants el six sur le dernier. 

Vu à la loupe, le dos de la larve, à l'exclusion du seg- 
ment prothoracique, semble parsemé de points brunâtres 
disposés symétriquement; on reconnaît au microscope 
que ces points ne sont autre chose que des poils cunéifor- 
mes, comme ceux des flancs, mais plus courts et rangés 
en huit séries longitudinales, savoir : quatre dorsales, 
dont les deux médianes plus rapprochées entr'elles que 
de leurs voisines, et quatre latéro-dorsales, deux de cha- 
que côté, très rapprochées, et formées de poils un peu 
plus gros que les autres. 

La région ventrale est revêtue de poils très fins et 
assez longs, inclinés en arrière. 

On concoit de quel secours doivent être les poils et les 
papilles dont nous avons parlé, pour maintenir la larve 
et pour faciliter ses mouvements dans les galeries formées 
par les chaumes. 


Nymphe. La nymphe de l Orthoperus est fixée au plan 


590 ANNALES 


de position par sa partie postérieure, enchässée dans la 
peau de la larve, elle est blanche; et complètement dé- 
pourvue de tout poil, de tout appendice, ce qui distin- 
gue à première vue, cette nymphe de celles dont nous 
avons déjà parlé. 


Insecte parfait. Longueur 3/4 millim. Corps elliptico- 
arrondi, d’un brun marron plus ou moins foncé selon l'é- 
poque de la transformation, avec la bouche et les pattes 
un peu plus pâles. Il est très luisant, entièrement lisse et 
dépourvu de tout poil. 

Le genre Orthoperus, fondé par M. Stephens, qui le 
mentionne dans son catalogue des insectes d'Angleterre, ne 
se trouve dans aucun des autres catalogues que j'ai sous 
les yeux, à moins que ce ne soit l’Olibrus piceus du cata- 
logue Gaubil. M. Blanchard le signale, dans son /listoire 
des Insectes, et il le place dans la tribu des Dermestiens 
et dans la famille des Agathidiüdes, caractérisée par les 
tarses de quatre articles, en donnant pour caractère au 
genre Orthoperus la massue des antennes composée de 
deux articles, ce qui est vrai. Sans vouloir débattre et ré- 
soudre ici la question de classification, je crois devoir dire 
que, selon moi, les tarses de l'Orthoperus piceus, que 
j'ai examinés avec le plus grand soin, ne sont que de trois 
articles : le premier deux fois aussi long que le second; l'un 
et l’autre cylindriques et ciliés en dessous ; le troisième 
aussi long que les deux autres ensemble, en massue tron- 
quée à l'extrémité, qui porte deux ongles crochus. Je 
crois qu'il doit aller, non avec les Agathidium et les Pha- 
lacrus, mais avec les Clypeaster dont les tarses ont aussi 
trois articles, avec cette seule différence que le deuxième 
article est bilobé. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 591 


6. Malachius œneus Fab. 
EAN NUE he. 1282 


Les larves qui vivent dans les chaumes n'accomplis- 
sent pas en paix les diverses phases de leur existence, et 
elles ne parviennent pas toutes à leur derniètre trans- 
formation. Des Chalcidites parasites vivent à leurs dépens 
et en font périr un grand nombre, mais leur ennemi le 
plus sérieux, celui qui porte les plus grands ravages dans 
leurs rangs, c’est la larve éminemment carnassière du 
Malachius œneus, qui se développe au milieu d'elles, et 
dont la voracité doit être funeste à de bien nombreuses 
victimes. La première fois que je la rencontrai, je la clas- 
sai dans les larves des Telephorus, avec lesquelle elle a 
les plus grands rapports, et je n'ai été désabusé que lors- 
que j'ai obtenu l'insecte parfait. 

Personne, que je sache, n’a fait connaître jusqu'ici les 
larves de Malachius, et il y a vraiment lieu de s'étonner 
de cette lacune pour un genre d'insectes qui renferme 
tant d'espèces, dont quelques-unes sont si vulgaires. En 
attendant que j'en signale d'autres qui attaquent certaines 
larves phytophages ou lignivores, j'offre à la Société en- 
tomologique celle du Malachius æneus, puisqu'il sagit ici 
exclusivement des larves qui habitent les chaumes. 


Larve. Long. 12 millim. ; tête déprimée, carrée, à peine 
plus longue que large, cornée, ferrugineuse , finement et 
irrégulièrement ponctuée, marquée de deux sillons peu 
apparents, formant un V, et de plusieurs fossettes longi- 
tudinales; épistome transversalement linéaire, labre en 
ellipse transversal et velu; ces deux organes d’un ferrugi- 
neux pâle; mandibules fortes, ferrugineuses à la base, 
noires à l'extrémité, munies de deux dents assez fortes, 
disposées non sur une même ligne, maïs de manière à 


292 ANNALES 


former une sorte de triangie avec la dent apicale; mà- 
choires assez fortes, lobe coutt, surmonté de petites soies; 
palpes maxillaires un peu arqués en dedans, assez longs 
et de trois articles dont le premier est le plus petit et le 
deuxième le plus grand; lèvre un peu arrondie antérieu- 
rement, palpes labiaux de deux articles égaux. Anten- 
nes de quatres articles, le premier en cône tronqué, le 
deuxième plus long que le précédent et un peu plus épais 
à l’extrémité qu’à la base; le troisième de la longueur du 
premier, à peu près cylindrique et surmonté de deux 
longs poils; le quatrième plus court et beaucoup plus délié 
que les autres, terminé par un long poil et accompagné 
d'un autre article de moitié plus petit que lui et conique. 
Le deuxième article est susceptible de rentrer dans le 
premier, et tous les deux, ainsi emboîtés peuvent dispa- 
raître dans la tête, de sorte que, dans le repos ou après 
sa mort, la larve ne laisse voir que les deux derniers ar- 
ticles. 

Tous les organes que je viens de décrire sont roux, 
avec les articulations plus pâles. Derrière les antennes 
se montrent très visiblement quatre ocelles ferrugineux, 
dont trois sur une ligne transversale un peu oblique et 
un peu plus gros que les autres, vis à vis l'intervalle qui 
sépare deux des premiers. Ges ocelles sont ordinairement 
envahis en partie par une tache noire qui occupe l'empla- 
cement où ils se trouvent. ; 

Corps de 12 segments, très médiocrement, mais égale- 
ment convexe en dessus et en dessous, à bords latéraux 
parallèles, sauf, le plus souvent, un petit renflement ab- 
dominal; de couleur rose pâle et terne, légèrement vi- 
neux à peine plus clair en dessous; segments thoraciques 
à peu près égaux, plus grands que les autres, et presque 
carrés; le premier orné, à partir du tiers antérieur jusqu'à 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 593 


la base, d’une tache linéaire ferrugineuse, coupée longi- 
tudinalement en deux par un trait pâle, et de chaque côté 
de cette tache, d’un autre côlé en arc de cercle d’un ferru- 
gineux brunâtre; le second et le troisième marqués, près 
du bord postérieur, de deux taches semblables mais moins 
arquées; et à peu près en forme de virgule renversée. Cha- 
cun de ces trois segments porte une paire de pattes longues, 
velues, surtout sur le tibia qui est tout hérissé, et termi- 
nées par un onpgle assez long. 


Abdomen de neuf segments; les huit premiers ne pré- 
sentant rien de particulier, si ce n’est, près de chaque côté, 
un petit sillon longitudinal limitant un bourrelet qui 
règne le long des flancs, et en dedans de ce sillon une 
petite proéminance, une sorte d'ampoule très peu sail- 
lante destinée, sans doute, à favoriser les mouvements 
de la larve. Dernicr segment ferrugineux avec un peu 
de brun à la base, corné, échancré, terminé par deux 
pointes coniques un peu courbées en haut, brunes à l'ex- 
trémité et munies en dessus, à la base, d’une petite aspé- 
rité, En dessous, un mamelon pseudopode, charnu et 
rétractile, au centre duquel est l'anus. 


Stigmates au nombre de neuf paires, dont la première 
prés du bord antérieur du segment mésothoracique et les 


autres au tiers antérieur des huit premiers segments ab- 
dominaux. 


La tête et tout le corps de cette larve sont couverts, 
tant en dessus qu'en dessous, de poils courts, roussâtres, 
fins et assez touffus, entremélés d’un ou deux poils plus 
longs et un peu plus forts près de chaque angle postérieur 
des segments, ceux du dernier segment et des crochets 
sont tous longs. 


C’est dans les lieux mêmes où elle a vécu que la larve 
2e Série, TOME x. 39 


594 ANNALES 


se transforme en nymphe, sans autre préparation que celle 
de se faire une niche au milieu des détritus. 


Nymphe. De couleur rosée, hérissée de quelques poils 
sur le vertex, les bords du prothorax et les flancs, ab- 
domen terminé par deux longues papilles un peu diver- 
gentes. 

L’état de nymphe a duré chez moi de 15 à 20 jours. 


Insecte parfait. Longueur 7 millim., vert cuivreux 
brillant, devant de la tête jaune; angles antérieurs du 
prothorax et élytres rouges; angles huméraux et les deux 
tiers antérieurs de la suture verts. 


7. Sapromyza quadripunctata Fall. 
T'ephritis quadri-punctata Fab. 
(PL. 15, N°IL, fig. oà 12.) 


Larve. Long. 5 à 6 millim., pas trop molle, étroite, efki- 
lée antérieurement et d’un blanc sale. La tête est rétrac- 
tile, et vue en dessus, elle paraît bilobée, avec un petit 
palpe d'un seul article à l'extrémité de chaque lobe. 
Quant on l’observe de profil, on voit qu'elle est con- 
vexe et que les lobes ne sont autre chose que les premiers 
articles des deux palpes; ces articles sont très gros, comme 
tronqués, et c'est sur le bord supérieur de cette troncature 
qu'est implanté le deuxième article, d’un diamètre beau- 
coup plus petit. Le dessous de la tête c’est à dire-la région 
buccale, est couvert d’aspérités un peu crochues et peut- 
être légèrement subcornées. Entre ces aspérités on voit 
saillir les deux crochets noirs et cornés des mandibules, 
qui sont très sensiblement arqués. Lorsqu'on force, sous 
le microscope, la larve à allonger la tête, on constate assez 
facilement, grâce à la transparence des tissus, la forme 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 595 


de ces organes. Chaque crochet s'articule à une tige cor- 
née très fine quand on l’observe de profil et un peu moins 
quand on la voit de face, ce qui indique qu'elle est aplatie. 
Elle se prolonge dans l'intérieur du premier segment. À 
cettetige, et un peu en arrière de l'articulation du crochet, 
s'articule, par son extrémité antérieure, une autre pièce 
très visible, également cornée, latéralement aplatie, et en 
forme de serpe, avec cette différence que la partie posté- 
rieure, qui se prolonge au moins autant que la tige, est 
eflilée, et qu'antérieurement elle porte sur le dos une saillie 
ou apophyse obtuse. 

Telle est, ainsi que m'a permis de le constater un examen 
attentif et soutenu, la structure de chaque mandibule, 
structure commune à la plupart des larves de Muscides, 
signalée plus ou moins parfaitement par divers auteurs et 
même dans certaines de mes notices, mais sur laquelle 
j'ai cru devoir revenir ici, à cause de l'articulation anté- 
rieure qui m'avait échappé jusqu'ici. J'ajoute qu’un fais- 
ceau de fibres musculaires se rend de la tige à la base 
inférieure du crochet, et qu'un autre faisseau part de l’a- 
pophyse de la pièce supérieure pour aboutir sur le dos 
du mème crochet. Ces derniers muscles sont évidemment 
releveurs, les autres fléchisseurs. 

Le corps est visiblement déprimé, et il s’aplatit plus 
encore lorsque la larve marche, parce qu’alors elle l’ap- 
plique fortement sur le plan de position. Il est composé 
de onze segments; mais la limite de ces seoments n’est 
pas toujours facile à assigner, parce qu'il existe sur chacun 
d’eux deux ou trois plistransversaux qui, lorsque la larve 
contracte son corps, simulent parfaitement une intersec- 
tion, et que les côtés paraissent alors comme finement et 
irrégulièrement crénelés. Mais quand le corps s’allonge, 


596 ANNALES 


les plis s'effacent, ou à peu près, les flancs se festonnent 
régulièrement, et il devient alors facile de discerner les 
segments, qui sont séparés par un étranglement assez pro- 
noncé. 


Le premier segment est court, très lisse et il est difiicile 
de le distinguer de la tête, avec laquelle il se confond par 
son aspect luisant et sa consistance molle. Les autres seg- 
ments vont en s’élargissant jusqu'au septième, à partir 
duquel les côtés sont à peu près parallèles. 


Aux angles postérieurs du deuxième segment on voit 
saillir deux papilles charnues et coniques et entr'elles se 
montrent deux petits lobes triangulaires. Le onzième 
segment, un peu plus court que le précédent, se rétrécit 
légèrement à son extrémité et porte à chaque angle »os- 
térieur une grosse papille charnue qui m'a paru, mais que 
j'ai peine à croire, triarticulée, La face postérieure du seg- 
ment est un peu concave, et entre les deux papilles on 
voit saillir deux petits tubes accolés, terminés par un dis- 
que muni d'une fente. Ce sont les deux stigmates posté- 
rieurs, à partir desquels 6n suit facilement les deux troncs 
trachéens qui vont aboutir entre le premier et le deuxième 
segments, et que surmontent les stigmates antérieurs, sous 
la forme d’une petite raquette entourée de huit tubulures 
soudées dans toute leur longueur. 

Vu à une forte loupe, le corps de notre larve paraît trés 
finement chagriné. Exposée au microscope, on la voit 
toute couverte, tant en dessus qu'en dessous, à l'exception 
de la tête, du premier segment et des papilles, de petites 
aspérités inclinées en arrrière. 

Une chose fort remarquable, mais qui n'étonnera pas 
cependant ceux qui ont l'habitude d'observer les sages 
combinaisons de la nature, c'est le soin minutieux qu'elle 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 597 


semble avoir pris d’approprier la structure de notre larve 
aux conditions dans lesquelles elle vit. 

J'ai dit, dans le préambule de ce mémoire, qu'elle se 
développe et se transforme au milieu des chaumes qui 
recouvrent nos bergeries. Les faisceaux de pailles qui 
servent à faconner ces toitures sont fortement serrés les 
uns contre les autres, de sorte que les brins qui consti- 
tuent ces faisceaux ne laissent entr'eux que des espaces 
fort étroits; aussi la larve a-t-elle la faculté de réduire la 
convexité de son corps, de manière à pouvoir se glisser 
facilement dans ces galeries surbaissées. 

Mais la paille est un corps glissant, la pente des toitu- 
res est rapide, le vent et la pluie pourraient en détacher 
la larve, si elle n'avait les moyens de s’y accrocher éner- 
giquement et de s'y retenir. Ces moyens lui ont été 
largement fournis: ainsi, le onzième segment s'applique, 
à l'aide de ses deux papilles, sur le plan de position, puis, 
rentrant dans le dixième seoment qui s’abaisse, il permet 
aux papilles et aux lobes dont ce dernier est pourvu, de se 
cramponner aussi sur le même plan. De plus, la rétrac- 
tion du dernier seoment a produit le vide au dessous de 
lui, une ventouse s’est formée, et son action est telle 
que, sur une plaque de verre renversée, la larve demeure 
solidement fixée, quoiqu'elle oscille dans le vide, cher- 
chant un point d'appui pour la partie antérieure de son 
corps. Il lui est donc bien facile de se maintenir entre 
les chaumes. 

D'un autre côté, sa forme eflilée, l’action de ses man- 
dibules, les plis de son corps, favorables à des mouve- 
ments peristaltiques très énergiques, et le bourrelet qui 
règne le long des flancs, tout seconde, de concert avec le 
solide point d'appui des deux derniers segments, ses 
efforts de progression; et par un surcroit admirable de 


998 ANNALES 


précautions, les aspérités qui la couvrent ét qui n oppo- 
sent, vu leur inclinaison, aucun obstacle à sa marche, 
l'empéchent de glisser en arrière. 

Quelle richesse de ressources! Quel luxe de combinai- 
sons pour la conservation d'un chétif insecte, dont l'exis- 
tence nous paraît si indifférente! C'est que rien n’est pe- 
tit aux yeux de la nature, rien n'échappe à son ingénieuse 
et toute puissante sollicitude. L’insecte microscopique a 
les mêmes droits à la vie que les plus grands animaux, et 
el l’on dirait même que sa merveilleuse tendresse s’est 
beaucoup plus exercée sur ces êtres petits et débiles que 
sur ces géants de la création, dont on admire la structure 
vulgaire et les instincts bornés, lorsqu'on foule aux pieds 
le chef-d'œuvre de la création, l'insecte si élégant, si 
riche d'organes, si industrieux, si digne de notre admi- 
ration et de nos hommages. 

Mais revenons à notre larve, pour dire en deux mots 
qu'elle subit ses métamorphoses aux lieux mêmes où se 
sont accomplies les autres phases de son existence. C'est 
en effet entre les chaumes que l'on trouve sa pupe dès la 
fin de l'hiver. 


Pupe. Elle ne présente rien de particulier, elle est tes- 
tacée, elliptique; la tête et le premier segment de la larve 
ne sont plus visibles, ils sont rentrés dans le corps au 
moment de la métamorphose, pour concourir peut-être 
au travail organique qui se prépare. La pupe commence 
donc au deuxième segment, et c'est ce que rendent évi- 
dent deux petites cornes placées aux deux angles anté- 
rieurs, et qui ne sont autre chose que les vestiges des 
stigmates antérieurs de la larve. La pupe n'a donc que 
dix segments; mais elle paraît en avoir un plus grand 
nombre, parce quele troisième et les cinq suivants semblent 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 599 


divisés en deux par une suture transversale qui n'est 
autre chose que la reproduction des plis de la larve. 
Dans le neuvième segment on retrouve, d’une manière 
assez apparente, les deux papilles coniques; mais dans 
le dixième tout est contracté, oblitéré, on n’aperçoit que 
des inégalités assez mal définies, qui représentent les 
deux papilles et les stigmates. Les aspérités dont le corps 
de la larve était couvert se retrouvent, à un fort grossis- 
sement du microscope, sur sa peau endurcie qui n'est 
autre chose, comme on sait, que l'enveloppe de la pupe; 
mais elle sont considérablement affaissées et émoussées. 

Les deux premiers segments sont sensiblement dépri- 
més et munis latéralement d’une suture. C'est le long 
de cette suture que se détache un panneau de la pupe 
lorsque l'insecte parfait veut prendre son essor. 


{nsecte parfait. Longueur 4 à 5 millim., d’un jaune 
fauve, parsemé de poils noirs; écusson plat; deux points 
latéraux sur les quatrième et cinquième segments de 
l'abdomen, et deux autres en dessous, parfois invisibles; 
ailes jaunâtres, balanciers de la couleur du corps; style 
des antennes tomenteux. 


Explication des Figures. 
Planche 14°. 
INSOTE 


1. Larve du Clambus enshamensis. 

2. Mesure de sa grandeur naturelle. 

3. Tête de la larve, avec les mandibules, les palpes et 
les antennes. 

4. Un des deux groupes d'ocelles. 

5. Patte. 


600 ANNALES 


6. Nymphe vue de face. 

7. Nymphe vue de dos. 

8. Antenne de l'insecte parfait. 
9. Palpe du même. 

0. Patte du même. 


N° 
11. Larve du Cryptophagus dentatus. 


12. Mesure de sa grandeur naturelle. 


13. Tête, avec les mandibules, les palpes et les antennes. 
14. Ocelle. 
15. Patte. 


N° HIT. 


16. Larve du Latridius minutus. 

17. Mesure de sa grandeur naturelle. 

18. Tête, avec les organes mandibuliformes, les palpes 
et les antennes. 

19. Patte. 

20. Nymphe. 


NV 
21, Larve du Corticaria pubescens. 
22, Mesure de sa grandeur naturelle. 
23: Nymphe. 


NoVE 
24. Larve de l'Orthoperus piceus. 
25. Mesure de sa grandeur naturelle, 
26. Tête, avec les mandibules, les palpes et les antennes. 
97., Patte. 
28. Nymphe vue de face. 
29. Nymphe vue de dos. 
30. Antenne de l’insecte parfait. 


31. 
32. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 601 
Palpe du même. 


Patte du même. 


Planche 15°. 
N°I. 


. Larve du Malachius œneus. 
. Mesure de sa grandeur naturelle. 


. Mandibule. 


Palpes maxillaires et labiaux; mâchoires et lèvre 
inférieure. 


. Un des deux groupes d’ocelles. 
. Antenne, 


Patte. 


. Nymphe. 


NATE 


. Larve de la Sapromy za quadri-punctatu. 
. Mesure de sa grandeur naturelle. 
. Tête vue de profil. 


. Pupe. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 603 


AR AURA AA LA LR AE RAR ARR LR LUE AR LU LE LEUR RAA AR RAR LA LE VA LA LEUR VE RMVEUR RS ET ARLES 


HISTOIRE 


DES MÉTAMORPHOSES 


pu Blaps producta, Des., Er pu laps fatidica, Srur. 


Par M. ÉDOUARD PERRIS. 


(Séance du 10 Mars 1852). 


Le vaste champ de la science entomologique, malgré le 
zèle des nombreux travailleurs qui s'efforcent de le défri- 
cher et de le féconder, présente encore bien des points 
inexplorés et en friche sans parler de tont ce qui reste à 
faire au point de vue de la méthode, de l'anatomie, de la 
physiologie; que de lacunes présente encore la connais- 
sance des mœurs et des métamorphoses des insectes! Ces 
lacunes sont telles, qu'on s'étonne de les voir exister, aussi 
nombreuses, aussi étendues, à une époque où les études 
sont si sérieuses, les observations si assidues, les recher- 
ches si opiniâtres. Des espèces représentées par d’innom- 
brables individus , vivant autour de nous, jusque dans 
nos maisons, sont parvenues à nous cacher jusqu'ici leur 
berceau. De grandes familles, celles des Carabiques, des 
Staphyliniens, des Histers, des Melasomes,etc., aussi remar- 
quables par le nombre des genres divers qui les compo- 
sent que par celui des espèces que ces genres embrassent, 


604. ANNALES 


nous ont dévoilé un si petit nombre de leurs secrets, que 
nous ne connaissons, pour ainsi dire, que cette période si 
courte et la moins intéressante de leur vie qui est celle 
de l’insecte parfait. 

Cette situation tient à plusieurs causes: en premier lieu, 
beaucoup de naturalistes, plus préoccupés de leur collec- 
tion que de la science, s’attachent plutôt à la recherche 
d’une espèce qu’à celle d’un fait nouveau, et travaillent en 
manœuvres, au lieu de chercher à devenir, sinon archi- 
tectes, ce qui n'est donné qu'à un très petit nombre, du 
moins constructeurs de l'édifice scientifique. En second 
lieu, la recherche des premiers états des insectes et l'édu- 
cation des larves présentent des difficultés, exigent une 
patience et des soins pour lesquels il faut, en quelque sorte, 
une vocation spéciale, et outre que tout le monde n'y est 
pas porté, il y a beaucoup de naturalistes qui n’accordent 
que fort peu de prix à ce genre de travail, quoiqu il ait, 
indépendamment de l'attrait qui s'y attache, une grande 
utilité pour la découverte des espèces, et qu'il offre des 
indications précieuses pour leur classification, et souvent 
même pour leur détermination ; en troisième lieu, enfin, 
un certain nombre de naturalistes consacrent leur talent, 
appliquent leur zèle à des travaux très utiles, anatomie, 
monographies, études critiques, faunes locales, publication 
d'espèces nouvelles, et paient ainsi à la science un tribut 
qui les dispense de tout autre. 

Quant à moi, voué à la recherche et à l'étude des mœurs 
et des métamorphoses des insectes, heureux de pouvoir 
enrichir d'un fait nouveau cette partie si intéressante de 
la science, je me ferai toujours un devoir de poursuivre et 
de signaler mes observations. Je viens donc entretenir 
aujourd’hui li Société entomologique de la découverte 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 605 


que j'ai faite dernièrement de la larve et de la nymphe 
de deux espèces de Blaps. 

Les larves de Blaps sont-elles connues? D'après tous les 
renseignements que jai pris, tous les auteurs que j'ai con- 
sultés, la réponse doit être négative. On lit seulement ce 
qui suit dans Weswood, d’après la traduction que mon 
ami, M. Léon Fairmaire a eu l’obligeance de m'envoyer: 
« On a signalé plusieurs fois des cas dans lesquels des larves 
» du Blaps mortisaga avaient été rejetées de l'estomac. Un 
» cas semblable, dans lequel cependant il n’y avait eu 
» qu'un petit nombre de larves rejetées, a été signalé par 
» Robert Patterson, de Belfast, à la Société entomclogi- 
» que. C'est d'après une de ces larves que je donne la 
» figure ci-jointe (pl. 39, fig. 11). On voit queles larves de 
» ce genre ressemblent beaucoup à celles des Ténébrions; 
» le dernier segment est semi-circulaire , légèrement 
» dentelé, avec une pointe terminale. » 

Ces quelques mots ne suffisent pas sans doute pour faire 
connaître les larves du laps. Je crois cependant que celle 
dont parle M. Westwood appartient à ce genre. Sa forme, 
d'après le calque envoyé par M. L. Fairmaire, les dente- 
lures du dernier segment, tout me porte à le croire; mais je 
me demande comment on a constaté que des larves rejetées 
par des personnes appartenaient à des Plaps. Malgré mes 
recherches je n’ai pu parvenir à résoudre cette question. 
Il est bien permis aussi de se demander comment de pa- 
reilles larves, ou leurs germes, peuvent s’introduire dans 
l'estomac. Je lis dans l'Æistoire des Insectes de M. E. Blan- 
chard (tome 2, p. 23), qu'au rapport de Fabricius, les fem- 
ines en Egypte mangent le Blapssillonné, afin d'engraisser, 
et si cet insecte était absorbé tout cru, on pourrait croire 
que les œufs d’une femelle fécondée éclosent et se dévelop- 
pent dans l'estomac à la manière des Helminthes; mais 


606 ANNALES 


d’après Fabricius, les Egyptiennes mangent ces insectes 
cuits dans du beurre, ce qui tue nécessairement tous les 
germes. En Angleterre, d'ailleurs, on ne mange pas des 
Blaps, et cependant, s'il faut en croire Patterson, deslarves 
auraient été rejetées... Tout cela est à la fois très obscur 
et très problématique. 

Quant à moi, voici dans quelles circonstances j'ai trouvé 
mes larves. 

Au mois de juin dernier, voulant faire carreler une 
décharge de ma maison qui depuis longtemps servait de 
bûcher, et où j'avais recueilli, à plusieurs reprises, des 
Blaps producta et des Elaps fatidica, je fis enlever tout 
le bois, et dans l'espoir de trouver des larves de ces in- 
sectes, je me mis à piocher la terre jusqu à une profondeur 
d'environ vingt centimètres. La couche soumise à mes 
explorations était une terre noirâtre, ayant toutes les ap- 
parences d'une terre riche en humus et entremélée de 
sciure de bois et de petits copeaux. Mes recherches ne 
demeurèrent pas longtemps sans résultat, et une trentaine 
de larves furent le prix de mes eflorts. 

Ces larves étaient de diverses tailles, et les ayant exa- 
minées sérieusement les unes après les autres, j'y trouvai 
deux espèces bien distinctes, d’äges différents et je les ré- 
partis en quatre bocaux remplis de la terre où je les avais 
trouvées. Les plus jeunes ont presque toutes péri; trois 
ou quatre seulement vivent encore aujourd’hui (Janvier 
1552), mais celles qui m'avaient paru adultes se sont 
toutes transformées dans les bocaux mêmes, et voici leur 
description. | 


Larve du Plaps producta. 


Longueur 40 à 45 millim. largeur 5 1/2 à 6 millim. Tête 
du même diamètre que le corps, forte, cornée, convexe en 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 607 


dessus. Epistome trapézoïdal, bord antérieur comme 
translucide, le reste roux, à l'exception d’une tache trapé- 
zoïdale, d'un brun ferrugineux, qui occupe la partie pos- 
térieure sans atteindre les bords latéraux. Labre échancré, 
d’un roussâtre livide, brun à la base, velu, cilié;, antérieu- 
rement marqué de rides longitudinales derrière lesquelles 
se trouve une série transversale de points enfoncés. Man- 
dibules larges, crochues, planes en dessus et comme 
rebordées, d'un noir presque mat, avec quelques nuances 
ferrugineuses; munies extérieurement d'une petite échan- 
crure. Mâchoires fortes, cylindriques; lobe conique, al- 
longé, armé intérieurement de cils spinuliformes. Palpes 
maxillaires arqués, de trois articles, les deux premiers 
égaux, cylindriques, le troisième plus court et subconi- 
que. Lèvre inférieure cordiforme, avec une petite languette 
dans l’échancrure; palpes labiaux de deux articles, dont 
le premier un peu plus long que le deuxième. Tous ces 
organes de couleur ferrugineuse, sauf les articulations des 
palpes qui sont blanchâtres. Antennes de quatre articles, 
le premier court, le second et le troisième assez grêles, 
celui-ci un peu renflé en dedans, celui-là en dehors, lun 
et l’autre plus épais à l'extrémité qu'à la base; le quatrième 
très petit et pointu. Leur couleur est ferrugineuse, avec 
le premier article et le bout des deux suivants de nuance 
pâle. Bord antérieur de la tête droit dans toute la largeur de 
l’épistome, puis faiblement échancré comme pour loger 
les antennes; ayant quatre callosités noirâtres, deux à la 
naissance des échancrures et deux en regard des antennes. 
Le dessus de la tête faiblement et irrégulièrement ridé et 
d'un roux isabelle, sauf le milieu qui est occupé par une 
tache transversale ferrugineuse et semi-elliptique; bords 
latéraux hérissés de poils courts et fauves. 

Thorax lisse, luisant, corné, convexe en dessus, plane 


608 ANNALES 


en dessous, c'est-à-dire demi-cylindrique, à bords parallè- 
les. Prothorax grand, un peu plus large que long, méso- 
thorax et métathorax sensiblement plus courts. Ces trois 
segments de couleur isabelle, avec une bande ferrugineuse 
aux bords antérieur et postérieur du prothorax et au bord 
postérieur des deux autres; chacun de ces segments ayant 
un petit poil roussâtre de chaque côté, non loin du bord 
postérieur, et portant en dessous une paire de pattes mé- 
diocrement longues, comprimées, robustes, les premières 
surtout; propres à fouir, composées de quatre parties bien 
distinctes, hanche, trochanter, cuisse et tibia; de couleur 
ferrugineuse avec les articulations pâles; terminées par 
un ongle noir, plus court, plus épais et un peu obtus aux 
pattes antérieures; pourvues de poils et de cils dont quel- 
ques-uns spiniformes; les antérieures munies en dedans 
de trois callosités noires. (Voir les figures de la pl. 15, 
N° 10.) 

Abdomen cylindrique, ou à peine aplati en dessous, 
lisse, luisant, subcorné comme le thorax; composé de neuf 
segments de couleur isabelle; les huit premiers ayant le 
bord postérieur ferrugineux et un petit poil roussâtre de 
chaque côté. Le neuvième subconique, déprimé en dessus; 
bordé de petits poils roussâtres et de deux ou trois rangs 
de petites épines relevées, noires et implantées sur de pe- 
tits tubercules ferrugineux, et terminé par une épine forte, 
courte, tronquée, relevée, noire avec la base ferrugineuse. 
En dessous un mamelon à peine extractile au milieu du- 
quel est l'anus. 

Stigmates ovales et au nombre de neuf paires, la pre- 
mière, qui est la plus grande, placée en dessous près du 
bord antérieur du mésothorax, les autres latéralement 
près du bord antérieur des huit premiers segments abdo- 
minaux. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 609 


Larve du Blaps fatidica. 


Cette larve diffère de la précédente par les caractères 
suivants: 

Longueur 32 à 35 millim. Largeur 4 à 4 1/2 millim. 
Epistome marqué de quelques fossettes, mandibules plus 
largement ferrugineuses, avec une callosité jaunâtre au 
dessous de la petite échancrure latérale; tache ferrugi- 
neuse du front moins grande, moins apparente et à limites 
non déterminées, extrémité des trochanters et base des 
cuisses armées en dedans d'une sorte de petit rateau formé 
d’épines tronquées d’un brun ferrugineux; dernier seg- 
ment un peu concave en dessus, bordé d'un seul rang 
d’épines; pointe terminale un peu plus longue. 

Ces larves, comme, du reste, celles des T'enebrio, des 
Helops, des Uloma, des Cistela, ont une démarche assez 
bizarre, que leur grande taille rend plus remarquable 
encore. L'enveloppe subcornée qui les recouvre s’oppo- 
sant à la contraction des segments, leur corps glisse tout 
d’une pièce sur le plan de position, sans ondulation, sans 
contraction aucune; le train postérieur, complètement 
privé de mouvements qui lui soient propres, glisse, comme 
paralysé, à la remorque du train antérieur. Evidemment 
ces larves ne sont pas faites pour marcher au grand jour 
et sur un corps plan; mais elles sont, il faut en convenir, 
bien organisées pour se frayer un passage dans la terre et 
serpenter dans les galeries que leurs pattes antérieures sur- 
tout sont si propres à creuser. 

M. Mulsant a publié dans les annales de la Société Lin- 
néenne de Lyon (2° série, tome 1) la description et la 
figure de la larve de lÆkis punctata. Cette larve, par la 
couleur et la consistance de son corps, et surtout par les 
organes de la tête, se rapproche beaucoup de celles des 

2° Série. TOME x. 40. 


616 ANNALES 


Blaps. Ce qui les différencie le plus est la forme du der- 
nier segment, qui dans la larve de l#kis, est très con- 
cave et bordé de quatre pointes. Au surplus, les larves 
connues des ‘lénébrionites ont de nombreux caractères 
communs qui en font, comme pour Îles insectes parfaits, 
une famille très naturelle. 

De quoi vivent les larves des Plaps? D'après M. Mul- 
sant, qui les a élevées, les larves d’Ækis se nourrissent de 
matières fécales, celles d'Uloma culinaris, de Pthora cre- 
nata, des Helops cœruleus et caraboïdes, de la Cistela fusca 
se trouvent sous les vieilles écorces ou dans les vieilles 
souches, au milieu des détritus et des excréments laissés 
par des larves xylophages, et consomment sans doute les 
uns et les autres; celles du Tenebrio molitor se dévelop- 
pent dans la farine du froment, qui contient en abondance 
une substance animalisée ou azotée, le gluten; celles de la 
Phaleria cadaverina se trouvent parmi les débris d’ani- 
maux et de Fucus jeté par la mer. Celles des laps doivent 
exister partout où l'on voit les insectes parfaits, les caves, 
les bûchers, les celliers, les écuries. Si elles affectionnent 
les déjections animales, elles en trouvent abondamment 
dans ces derniers lieux; maïs dans les autres il ne se ren- 
contre guère que des crottins de rats et de souris, et je 
dois dire qu'ils étaient fort abondants dans l'endroit qui 
m'a fourniles larves que j'ai élevées. Peut-être était-ce là 
leur mets de prédilection; mais il est probable aussi qu’el- 
les trouvent dans la terre des substances diverses qui 
servent à leur alimentation. 


NyMPHEs. 
Lorsque les larves de Blaps veulent se transformer, 
elles établissent autour d'elles dans la terre une cellule 
large et subarrondie où, après quelques jours de repos, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 611 


elles se métamorphosent en une nymphe blanche et nue. 

Celles du 2. producta présente, disposées et emmaillo- 
tées comme à l'ordinaire, toutes les parties qui constituent 
l'insecte parfait. Sa tête couchée sur le sternum, et son 
abdomen recourbé lui donnent la forme d’un arc de 
cercle, et ses longues pattes présentent un aspect assez 
smgulier. Du côté du ventre elle n'offre rien de particu- 
lier, si ce nest trois taches rousses à l’antépénultième 
segment et deux au pénultième, et à la base de ce dernier 
un mamelon bilobé dont chaque lobe porte à l'extrémité 
un point roux. Du côté du dos, on remarque sur le 
prothorax de toutes petites aspérités rousses, rares sur le 
disque, très rapprochées sur les bords antérieur et pos- 
térieur. Les deux autres segments du thorax et les cinq 
premiers de l'abdomen sont couverts d’aspérités sembla- 
bles, plus nombreuses sur les trois premiers, et qui 
donnent à toute cette partie du corps une teinte roussà- 
tre. Les angles postérieurs du premier segment et les 
angles antérieurs et postérieurs des cinq suivants sont 
armés de petites crêtes ferrugineuses cornées, tranchantes 
et par fois dentelées. Les bords du prothorax, les côtés 
de l’abdomen et les places occupées par les aspérités sont, 
ainsi que les derniers segments, revêtus d’une pubes- 
cence roussâtre. Le dernier segment est échancré et ter- 
miné par deux appendices coniques, pubescents, faible- 
ment divergents, subcornés, ferrugineux avec la pointe 
noire. 

C'est à l’aide de ces pointes et des aspérités dont il a 
été parlé, que la nymphe, naturellement couchée sur le 
dos, fait des évolutions dans sa cellule, en frappant les 
parois avec son abdomen. 

La nymphe du laps Jatidica ne diffère de la précédente 


que par les caractères suivants: taille plus petite; cuisses 


612 ANNALES 


relativement un peu moins saillantes; pas de taches rous- 
ses à la face ventrale des deux derniers segments; pas 
d’aspérités sur le dos, et à leur place un duvet roussâtre, 
serré et un peu couché; au lieu des crêtes cornées des 
angles des segments, des crêtes charnues placées sur les 
côtés des sept premiers segments, saillantes, à dentelures 
irrégulières et surmontées de petits poils; angles de ces 
crêtes munis d'une bordure ferrugineuse et subcornée. 

L'état de nymphe a duré de 28 à 32 jours dans mon 
cabinet. 

Les insectes parfaits sont assez connus pour que je 
m'abstienne d'en donner la description. 


Explication des figures de la planche 15°, N° IIL. 


13. Larve du Blaps producta un peu grossie. 

14. Mesure de sa grandeur naturelle. 

15. Mächoires et palpes maxillaires; menton, lèvre in- 
férieure et palpes labiaux. 

16. Patte antérieure. 

17. Une des quatre pattes postérieures. 

18. Nymphe vue de dos. 

19. La même, vue de face. 

20. Patte antérieure de la larve du Blaps fatidica. 

21. Portion de l'abdomen de la nymphe, pour montrer 
les crêtes latérales. _ 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 613 


SA LA LA LE LENS LEVELS BLUE LE UE LEURS UE LE UE LELE LEE LUE SAVE UE UE LEVELS LL UD AA VELULELES VEUVULUILLE 4000 


DESCRIPTION 
D'UN GENRE NOUVEAU DE BRACHÉLYTRES, 


PROPRE À LA FAUNE FRANÇAISE. 


Par M. ÉMILE CUSSAC. 


(Séance du 14 Avril 1852). 


Genre MACROPALPUS, Em. Cussac. 


Mandibules cornées, bidentées à l'extrémité ? 

Mâchoires à divisions membraneuses, ciliées en dedans, 
l'externe plus longue que l’interne. 

Palpes maxillaires avec leur quatrième article à peine 
distinct, l’avant-dernier très grand. 

Palpes labiaux subconiques. 

Labre transversal , légèrement creusé antérieurement. 

Antennes peu allongées : leur premier article le plus 
grand. 

Jambes mutiques; tarses postérieurs avec les deux pre- 
miers articles allongés. 


M. pallipes, Em. Gussac. (PI. 13, fig. 1 à 7.) 


Noir, subbrillant, assez fortement ponctué et couvert 
d'une pubescence blanchâtre; bouche, base des antennes 
et pieds d'un jaune ferrugineux , angles postérieurs du 
thorax subarrondis. Élytres plus de deux fois plus lon- 
gues que lui. 


Long. 3 millim.; largeur 1 millim. 


614 ANNALES 


Corps allongé, subdéprimé, entièrement noir, un peu 
brillant, sabrugueusement ponctué et couvert d'une pu- 
bescence blanchâtre plus forte sur l'abdomen. 

Tête triangulaire, un peu moins large que le prothorax, 
marquée antérieurement de deux impressions oblongues 
peu profondes, front légèrement proéminent. 

Mächoires, lèvre inférieure, palpes labiaux et palpes 
maxillaires d’un jaune ferrugineux, ceux-ci avec le troi- 
sième article très large, et le dernier visible seulement à 
l’aide d’une forte loupe, fortement pubescents. 

Yeux assez grands, arrondis et saillants. 

Antennes médiocres, submoniliformes, pubescentes, 
ferrugineuses à leur base (les trois premiers articles), 
brunâtres et légèrement épaissies à l'extrémité. Leur pre- 
mier article très grand, ovale oblong, les autres succes- 
sivement plus épais, le dernier trois fois plus long que le 
précédent. 

Prothorax arrondi en avant, aussi large que long, for- 
tement dilaté sur ses côtés antérieurs, brusquement et 
sinueusement rétréei à partir de son milieu jusqu'à sa 
base dont les angles sont un peu saillants, celle-ci coupée 
carrément, assez convexe, marquée postérieurement dans 
son milieu d'une petite impression transversale. 

Ecusson triangulaire , lisse. 

Elytres assez larges, plus de deux fois plus longues que 
le prothorax, arrondies aux épaules et aux angles posté- 
rieurs, légèrement sinuées latéralement et à leur extré- 
mité où elles sont déhiscentes et plus larges qu'antérieure- 
ment, leur angle sutural extrême peu saillant, presque 
planes, marquées près de la suture d’une légère élévation 
longitudinale. 

Abdomen fortement rebordé. 

Pattes entièrement d'un jaune ferrugineux, pubes- 
cenles, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 615 


Dessous noir, pubescent, ponctué un peu plus rare- 
ment que le dessus. 

Après avoir communiqué cet insecte à M. Aubé, qui 
m a dit ne pas le connaître, et m'être assuré qu'il ne se 
trouvait pas décrit dans l'ouvrage d'Erichson, Genera et 
Species Staphylinorum, il n'a paru constituer dans la 10° 
tribu de cet auteur (Omaliniens) dont il fait partie, le 
type d'un genre nouveau pour la faune française, que j'ai 
appelé Macropalpus à cause de la forme remarquable de 
ses palpes. Il viendrait se placer près des Ænthophagus et 
des Lesteya dont il a le facies, mais dont il s'éloigne par les 
caractères. 

Je n’ai qu'un seul individu de ce genre , il a été pris 
dans un petit bois des environs de Lille, sous les détritus 
des végétaux en octobre (1). 


(1) Je viens récemment de découvrir un second exemplaire de cette 
espèce en arrangeant la collection des Staphyliniens de notre Musée, 
il se trouvait, sans indication de localité, mélangé parmi les Oma- 
lium. Proviendrait-il de nos environs ? 


(E. Cussac, 13 janvier 1853.) 


Explication de la planche 13. 
Fig. 1. Macropalpus pallipes. 


2. Mesure de sa grandeur naturelle. 
3. Palpe maxillaire. 

4. Palpes labiaux. 

5. Antenne. 

6. Labre. 

7. Patte postérieure. 


pe 


ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 617 


DS VS RS VALEUR LA LS RE LS LEA LE LEUR LE EUR LAURE LU LES à AR URL UE RE LAURE LR LE LRU UE LEVELS AR AAA QU TRES AS 


MŒURS ET MÉTAMORPHOSES 


pu Spercheus emarginatus kr DE L'Helochares lividus ; 


Par M. ÉMILE CUSSAC. 


(Séance du 24 Décembre 1851.) 


I. Mœurs et métamorphoses du Spercheus emarginatus. 
(PI. 13, fig. 8 à 16.) 


Si, en soumettant aujourd'hui à mes collègues l’étude 
des mœurs et métamorphoses du Spercheus, je puis ajou- 
ter des faits nouveaux à la grande et attrayante histoire 
des actes de la vie des insectes, c’est, je me plais à le 
reconnaître tout d'abord, à l’un de nos membres, M. Le- 
prieur, que je dois cette bonne fortune. En eflet, l'essai 
que je viens de faire pour élever les jeunes larves de ce 
coléoptère avait déjà été commencé par lui l’an dernier. 
Si, plus heureux, j'ai pu, cette année, le réussir complè- 
tement, l'idée première n’en vient pas moins de cet 
exellent ami. 

Après plusieurs recherches faites au printemps pour 
me procurer ce Palpicorne, maintenant assez rare à Lille, 
je parvins enfin, le 26 mai dernier, dans une mare très 
claire de nos environs à en prendreune femelle munie de 
son sachet ovigère. Je la séparaï, et, revenu chez moi, je 
la plaçai avec de l’eau de rivière dans un vase à l'air libre, 
en réunissant autant que possible toutes les conditions de 
son lieu natal. Elle supporta, paraît-il, très bien sa cap- 


618 ANNALES 


tivité, puisquelle est encore existante après m'avoir 
donné, pendant l’espace des deux premiers mois, environ 
quatre cents larves, en six opérations presque successives 
et sans le concours d'aucun mâle. Fait qui me semble 
très intéressant et sans précédent jusqu'ici parmi les 
coléoptères (1). 

Le temps d’incubation de la femelle du Spercheus est 
de neuf à dix jours, le moment de se délivrer de son far- 
deau venu, elle se tenait accrochée à la renverse aux 
Lemna dont le vase était en partie couvert, et présentait 
ainsi à fleur d’eau le précieux dépôt, duquel sortaient, par 
la partie fixée contre le corps, les jeunes larves au nombre 
de soixante à soixante dix; cette opération durait de deux 
à trois heures, après quoi le sac se détachait. Elle parais- 
sait alors fort à l'aise et semblait empressée de jouir d’un 
moment de liberté que son instinct lui faisait probable- 
ment pressenlir très court, car, à peine cinq ou six heures 
s'étaient écoulées, qu'un autre sac était revenu; quelque- 
fois, cependant, cela n'avait lieu que le lendemain ou 
même plusieurs jours après. 

Les jeunes larves, longues d'un millimètre et demi, 
noires, munies de grandes et fortes pattes, sont, en naïs- 
sant, d’une agilité extrême; elles nagent en tout sens, 
mais renversées et comme sur un plafond à la surface de 
l'eau, cherchant avec leurs palpes maxillaires continuel- 
lement agités, une nourriture qui parait leur être de suite 
nécessaire, et qu’une fois trouvée, elles suçent et déchi- 
rent, aidées puissamment par d'énormes mandibules. Je 
les ai parfaitement élevées en leur jetant des chenilles, 
des Diptères et même des Coléoptères écrasés, etc. 


(4) M. Leprieur avait aussi entrevu ce fait l'an dernier, sans ce- 
pendant pouvoir l’aflirmer, tant il lui paraissait étrange. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 619 


Cependant les larves aquatiques paraissaient être plus 
particulièrement de leur goût. 

Vers le huitième jour, alors que déjà grandes (quatre 
millimètres), elles descendent assez profondément, leur 
mode de respiration se fait ainsi : plus légères que le 
milieu qu'elles habitent, il leur suflit, lorsque ce besoin 
se fait sentir, de se laisser aller pour remonter immédia- 
tement et sans efforts à l'air extérieur, ou elles présentent 
les appendices respiratoires situés sur les côtés de l'ab- 
domen. 

Très voraces, elles ne tardaient pas à pouvoir se trans- 
former en nymphe, cela se faisait ordinairement du 
douzième au quinzième jour, après avoir, à ce qu'il m'a 
semblé, subi trois changements de peau, elles se prépa- 
raient un peu à l'avance à cette opération en ne mangeant 
plus, sortant enfin de l'eau, elles erraient pendant un 
certain temps à l'aventure, cherchant un endroit conve- 
nable, qu’elles finissaient par trouver sous les feuilles ou 
les débris de végétaux placées sur la terre dont leur vase 
était entouré, et s’y construisaient, à l'air libre, une 
coque en terre, hémisphérique, assez peu résistante dans 
laquelle se faisait leur changement : elles en sortaient 
cinq ou six jours après à l’état d'insecte parfait. 

Je dois dire, cependant, que leur transformation en 
nymphe ne s'est pas faite facilement : beaucoup même 
mouraient sans pouvoir l’accomplir, soit que l’espace fût 
trop restreint ou la terre trop sèche, soit pour toute autre 
cause. Mais dans l’état normal, toutes ces circonstances 
fâcheuses n'existant pas, ce coléoptère, vu sa grande 
fécondité et le peu de temps qu'il met à se développer en- 
tièrement, doit considérablement se propager, surtout si 
le hasard vient à le placer dans des endroits assez res- 
treints, tels qu'étaient autrefois certains fossés de nos 


620 ANNALES 


faubourgs, en partie détruits aujourd’hui, où il sufhisait 
de plonger le filet une seule fois, pour en prendre une 
grande quantité. 


Larve 


Longueur 0,008 millim. à 0,009. 
Largeur 0,003 millim. 1/2. 


De forme ovalaire, très atténuée postérieurement, 
subconvexe en dessus, aplatie en dessous, un peu coria- 
cée, glâbre, brunâtre. 

Tête plane, grande, substransversale, légèrement 
sinuée latéralement, plus étroite postérieurement. Labre 
très saillant, presque en demi cercle, un peu frangé. 

Antennes longues, subcylindriques, composées de 
quatre articles, le premier court, transversal, le deuxième 
très grand, presque égal aux deux suivants réunis, du 
double plus large à sa base qu'à son extrémité, le troisiè- 
me plus étroit que le deuzième un peu renflé antérieu- 
rement, le quatrième presque de la même longueur et de 
la même largeur du précédent, mais atténué jusqu'à son 
extrémité qui est accuminée;, on remarque deux ou trois 
poils disséminés le long de ces articles. 

Ocelles, groupe de cinq sur chaque joue, placés comme 
suit : un d'abord, le plus grand, trois autres disposés pres- 
que en forme de croix avec lui, le cinquième entre le 
premier et celui de droite; tous brunâtres. Mandibules 
très grandes, fortes, arquées très aigument, bidentées à 
l'extrémité, munies en outre d’une très petite dent placée 
dans le milieu de leur côté interne, qui est orné de 
quelques poils. 

Mâchoires assez fortes, arquées, aiguës à l'extrémité, 
fortement ciliées dans leur partie intérieure. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 621 


Palpes maxillaires subcylindriques composés de quatre 
articles, le premier très épais peu long, diminue légère- 
ment d'épaisseur dans son milieu, il supporte indépen- 
damment du second article, un organe supplémentaire 
étroit, long, arqué, très aigument terminé, le deuxième, 
moitié moins large que le premier, est court, transversal, 
le troisième trois fois plus long, un peu plus étroit, légè- 
rement courbé à sa base, épaissi antérieurement, le 
quatrième un peu plus long et plus étroit que le précé- 
dent, atténué vers son extrémité. 

Lèvre inférieure subcordiforme, très fortement ciliée 
antérieurement, les cils recourbés en dehors. 

Palpes labiaux courts, coniques, composés de deux 
articles, le premier transversal, le second court, plus 
étroit. 

Pattes longues, robustes, l'avant dernier article, très 
grand et atténué, muni latéralement de poils longs et 
nombreux, le dernier article légèrement courbé à sa base, 
très atténué jusqu à l'extrémité qui est accuminée. 

Tous les organes qui précèdent sont de consistance 
cornée et d’un jaune plus ou moins ferrugineux, à l’excep- 
tion des yeux et de la partie antérieure des palpes maxil- 
laires et labiaux, qui sont brunäâtres. 

Corps composé de douze segments, s'élargissant laté- 
ralement jusqu'au sixième, qui offre ainsi son plus 
grand diamètre transversal , très atténué de celui-ci à 
l'anus. Les trois segments thoraciques supportent chacun 
une paire de pattes. Le premier de consistance cornée 
comme la tête, légèrement subéchancré en avant dans son 
milieu, est marqué d’un point épais, glabre, près des an- 
gles antérieurs qui sont un peu recourbés en dehors, sinué 
au dessous de ses angles il va s'élargissant jusqu’à sa base 
dont les côtés sont arrondis. Tous les autres segments 


622 ANNALES 


possèdent sur les côtés chacun quelques points coniques 
assez petits d'où il sort deux ou trois poils, hormis cepen- 
dant les deuxième, troisième et dernier, dont les points 
sont beaucoup plus épais et garnis de poils nombreux. 

Les stigmates garnis de poils très longs et très nom- 
breux sont au nombre de sept paires, très proéminants, 
placés sur les côtés de l'abdomen. 


NymPHE. 


Longueur 0,004 millim. 
Largueur 0,003 millim. 


Elle est nue, de forme ovale, et laisse apercevoir celle 
de l'insecte parfait. Le prothorax et la tête sont munis de 
quelques filets semi-cornés plus ou moins contournés. Les 
côtés de l'abdomen en sont également fournis, mais ceux- 
ei droits. ‘Tous ces filets semblent probablement destinés 
à la préserver soit des chocs, soit de l'humidité de la terre, 
en l'empéchant de trop adhérer à sa coque. Elle est entiè- 
renent d'un blanc sale, les yeux seuls sont noirs. 


IL. Mœurs et métamorphoses de l Helochares lividus. 
PI 13, fig. 17 à 26. 


L’essai fait au mois de mai dernier pour élever les larves 
du Spercheus emarginatus, ayant également réussi, peu de 
temps après, sur celles de l’Æelochares lividus, qui chez 
moi ont accompli leurs diverses transformations, j'ai cru 
utile, cette larve n'étant encore que très succinctement 
connue, d'en publier la description suivante (1). 


(4) Les larves du Phithydrus melanocephalus (pl. 13, fig. 27), 
que j'ai aussi nourries, étant à part leur taille qui est un peu plus 
grande, presque entièrement semblables pour la forme, la couleur et 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 623 


La femelle de l'Æelochares lividus, de même que celle 
du Spercheus, peut opérer plusieurs pontes successives 
sans le concours du mâle; mais elle est infiniment moins 
féconde, son temps d'incubation est plus long, ses pontes 
ne se font qu'à environ six semaines d'intervalle et les 
larves sont beaucoup moins nombreuses (trente à qua- 
rante) leur longueur en naïssant était d'un millimètre et 
demi à deux millimètres et leur largeur d'un quart de 
millimètre. De forme subconique allongée, entièrement 
d'un blanc sale à l'exception des yeux et des palpes maxil- 
laires qui sont noirâtres. Elles se tenaient continuellement 
à la surface de l’eau, assez souvent non renversées; très 
peu agiles et n'ayant que des pattes assez petites pour leur 
taille, elles cheminaient tranquillement, accrochées aux 
plantes ou aux parois du vase, en maintenant au dessus 
de l'eau l’organe respiratoire situé à l'extrémité de l'abdo- 
men, et lorsqu'un accident venait à leur faire perdre ce 
point d'appui, elles exécutaient pour le retrouver des mou- 
vements vermiculaires horizontaux, en passant vivement 
la partie postérieure de leur corps par dessus leur tête, 


la manière d’être aux larves de l’Helochares lividus, je me suis, pour 
cette cause, abstenu de les décrire. Voici seulement quelques détails 
sur les mœurs de cet insecte : la femelle de ce Philhydrus ne porte 
pas, chacun le sait, ses œufs dans un sachet maintenu au-dessous de 
son abdomen. Environ quinze jours après son accouplement, qui à 
lieu au mois de mai, elle vient à trois ou quatre jours de distance, 
attacher aux Lemna qui sont à la surface de l’eau, une quinzaine de 
petits paquets soyeux de forme triangulaire, contenant chacun dix à 
douze œufs, longs de 314 de millim. et larges de 113 de millim,. Ces 
œufs au moment de leur transformation, qui s'opère du quairième au 
cinquième jour, sont blanchâtres, de forme ovyoïde, et marqués à 
leur partie la plus étroite de deux ocelles composés de cinq points 
noirs très distincts. Les larves sortent très lentement, et le sachet 
n'est vide que deux ou trois jours après. 


624 ANNALES 


d'abord d'un côté, puis de l’autre ; cela répété plusieurs 
fois de suite suflisait pour les faire avancer. 

La nourriture a été la même que pour les larves du 
Spercheus, mais moins voraces, elles étaient beaucoup 
plus longtemps à se transformer en nymphe, et cela n’a- 
vait ordinairement lieu que trente à trente-cinq jours 
après leur naissance ; elles sortaient également de l'eau 
pour cette opération qui ne s'est faite chez moi, que plus 
difficilement encore. 


LARvVE 


Longueur, 0,009 millim. 
Largeur 0,002 1/2 millim. 


De forme oblongue, atténuée antérieurement, peu con- 
vexe, glabre, entièrement d’un gris- jaunâtre. 

Tête en carré long, un peu plus large postérieurement, 
plane en dessus, bombée en dessous, sinueusement bisil- 
lonnée longitudinalement presque dans son milieu. 

Antennes cylindriques, composées de trois articles, 
moins longues que les mâchoires; le premier article grand, 
légèrement épaissi à sa partie antérieure; le deuxième de 
moitié environ moins long, un peu plus étroit, muni de 
chaque côté de son extrémité, d’un très petit appendice 
semi-corné; le troisième très court, conique. 

Mandibules très grandes, arquées et aigument termi- 
nées, armées en outre intérieurement dans leur mi- 
lieu de deux autres dents plus petites mais fortes et 
aiguës. 

Labre disposé en forme de scie, muni entre chaque 
dent d'un petit appendice. 

Mächoires plus longues que les antennes, subcylin- 
driques, garnies intérieurement de plusieurs filets semi- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 625 


cornés, ayant le lobe externe très petit, orné de quelques 
poils. 

Palpes maxillaires composés de trois articles; le premier 
court transversal; le deuxième plus étroit, deux fois plus 
long, atténué jusqu'à son extrémité; le troisième encore 
plus étroit, conique. 

Lèvre inférieure très saillante, de deux pièces; la pre- 
mière transversale, munie à chacun de ses angles d'un 
petit filet corné; la deuxième subhémisphérique, ayant 
sa partie antérieure terminée en un cône légèrement bi- 
denté à l'extrémité. 

Palpes labiaux longs, cylinäriques, composés de trois 
articles : le premier très court, transversal, le deuxième 
moitié plus étroit mais beaucoup plus long; le troisième 
en forme de filet corné, également long. 

Yeux composés de cinq ou six points indistincts, placés 
assez en dessous des antennes. 

Pattes courtes, atténuées jusqu'à leur extrémité qui est 
terminée par un article courbé très aigu; ornées de 
poils longs et d’appendices semi-cornés disposés sans 
ordre. 


Tous les organes qui précèdent sont de consistance 
cornée et d’un jaune testacé, à l'exception des yeux 
et de l'extrémité des palpes maxillaires, qui sont 
noirs. 

Corps composé de onze segments, les trois antérieurs 
supportent chacun une paire de pattes. Le premier plus 
étroit antérieurement, légèrement sillonné longitudinale- 
ment dans son milieu, est aussi de consistance cornée et 
d’un jaune ferrugineux sur le disque, de même que le 
deuxième. Le dessus du troisième est marqué de deux 
points épais noirs, glabres ; les autres sont pourvus de 


2e Série, TOME x. 41 


626 ANNALES 


plis transversaux plus où moins marqués; l'abdomen 
est terminé par un tout petit appendice de chaque 
côté. 

Les stigmates disposés sur les côtés des segments de 
l'abdomen, sont peu proéminents, garnis de très petits 
poils, et au nombre de sept paires. 


Nymrur. 


Un accident ayant détruit la seule nymphe qui me 
restait au moment où je la dessinais, je n’ai pu en repro- 
duire avec exactitude que la partie postérieure; elle était 
longue de trois millimètres et demi et large de deux mil- 
limètres, de forme subovoïde, entièrement hérissée de 
soies et filets cornés, longs, épais et plus ou moins con- 
tournés. L’abdomen était terminé par deux appendices, 
également contournés, beaucoup plus épais et plus longs 
que les autres. 


Explication de la planche 13. 


Fig. 8 à 16. Spercheus emarginatus. 
8. Larve. 
9. Mesure de sa grandeur naturelle. 
10. Antenne. 
11. Mandibule. 
19. ? et palpes maxillaires ; lèvre inférieure 
et palpes labiaux. 
13. Ocelles. 
14. Patte. 
15. Nymphe. 


16. Mesure de sa grandeur naturelle. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 627 


Fig. 17 à 26. Helochares lividus. 
17. Larve. 


18. Mesure de sa grandeur naturelle. 
19. Antenne. 

20. Mandibule. 

21. Labre. 

22. Mâchoire et palpe mxillaire. 

23. Lèvre inférieure : palpes labiaux. 
24. Patte. 

25. Nymphe. 


26. Mesure de sa grandeur naturelle. 


Fig. 27. Phillydrus melanocephalus. 


OEuf très grossi et représenté au moment 
de la transformation en larve. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 629 


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RAPPEL 


DES COLÉOPTÈRES DÉCRITS PAR PALISOT DE BEAUVOIS (1) 
AUX GENRES ACTUELLEMENT ADOPTÉS, AVEC SYNONYMIE ; 


Par M. A. CHEVROLAT. 


{Séance du 22 Septembre 1852°) 


Il me semble qu'il serait utile à l'avancement de la 
science qu'on se livrât pour quelques travaux des ento- 
mologistes qui ont écrit depuis Linné jusqu'au com- 
mencement de ce siècle, à un examen dans le sens de 
celui que j'ai entrepris sur l'ouvrage de Palisot de 
Beauvois et dont j'ai l'honneur de présenter aujourd’hui 
le résultat à notre Société. 

L'ouvrage de cet auteur français est peu répandu, et il 
mériterait de l'être davantage, attendu les idées philosophi- 
ques qu'il renferme, et la bonne exécution des planches. 

La description des espèces laisse, toutefois, beaucoup 
à désirer, à cause de sa brièveté; néanmoins, ayant 
acquis soit à la vente de la collection de l’auteur, soit, 
depuis, des mains de M. Aud. Serville, un grand nombre 
des Coléoptères qu'il avait eus sous les yeux, j'ai pu les 
reconnaître pour la plupart. En outre M. Aug. Sallé, 
mon filleul, a rapporté d’un récent voyage à Saint-Do- 
mingue (partie espagnole), outre beaucoup d'espèces nou- 
velles, presque toutes celles citées par Palisot de Beauvois. 

J'ai donc été dans des circonstances favorables pour ac- 
complir convenablement la tâche que je me suis donnée. 

Je me propose de continuer ces essais qui auront 
pour objet, outre l’examen de la syÿnonymie, de ramener 
chaque espèce anciennement décrite aux genres actuel- 
lement adoptés et je sollicite l’indulgence et l’encoura- 
gement de mes collègues en Entomologie. 


(1) Insectes recueillis en Afrique et en Amérique, ainsi que dans 
les royaumes d’Oware et de Benin, à St-Domingue et dans les Etats- 
Unis. Paris, 1805. 


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DESCRIPTION 


D'UNE NOUVËLLE ESPÈCE APPARTENANT AU GROUPE DES. 
CARABIQUES PATELLIMANES; 


Par M. M. C. SOMMER. 


(Séance du 8 Septembre 1852). 


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Le mémoire intéressant que M. le Mis de la Ferté-Sé- 
nectère a publié dans nos Annales, 1851, p. 209, sur la 
tribu des Patellimanes de Dejean m'engage à présenter à 
la Société la description et la figure d’une espèce très 
remarquable de ma collection, qui fait partie de cette 
tribu, en espérant qu’elle voudra bien lui accorder une 
place dans ses publications. 

L'insecte dont il s'agit est une grande et belle espéce, 
qui entre dans la division des Panagéites et me semble 
appartenir au genre Jsotarsus de M. de la Ferté, mais 
qui Don ses antennes à articles larges, aplatis et à peine 
amincis vers l'extrémité, semble faire le passage au genre 
Eurysoma, Perty (. PNR) et qui s'éloigne de tous 
les deux par la forme extraordinaire de son corselet. 
En voici la description : 


Panacous (Isorarsus) ExiMIus. Aer, thorace elongato, 
lateribus medio valde angulatis, coleopteris ovalibus, guttis 
decem rotundatis flavis. Long. 9 1/2 lin. 


La tête est allongée, noire et très rugueuse, avec deux 


654 ANNALES 


impressions longitudinales. Les palpes et les antennes 
sont de la même couleur, les trois premiers articles des 
dernières cylindriques, le troisième plus long que le qua- 
trième, les suivants aplatis et dilatés. Le corselet est 
exactement hexagone, l'extrémité et la base tronquées et de 
de la même largeur, les bords latéraux forment un angle 
très saillant vers leur milieu, ils sont un peu relevés 
surtout en arrière, le dessus est très rugueux. Les élytres 
sont exactement ovalaires, elles ont chacune huit sillons 
bien profonds et fortemeut ponctués, les intervalles sont 
luisants, les intérieures sont plus convexes que les autres 
et portent quelques points enfoncés le long de leurs 
bords, les extérieures sont couverts de points enfoncés 
plus serrés, elles sont noires et offrent chacune cinq 
taches arrondies, jaunes, lisses, luisantes, ainsi disposées : 
la première au dessous des épaules occupe le sixième et 
le septième intervalle et paraît formée de deux taches 
allongées, la seconde placée sur la même ligne transver- 
sale, se trouve sur le troisième intervalle, la troisième 
à peu près au milieu sur le cinquième, la quatrième au 
deux tiers des élytres sur le troisième, la cinquième 
formée comme la première de deux taches allongées, oc- 
cupe le cinquième et le sixième intervalles, ces taches 
élargissent les intervalles et déplacent les sillons qui 
devienent sinueux. Les pattes sont noires, les tarses 
antérieurs simples dans le seul individu que je possède, 
et que j'ai reçu de la côte de Mozambique. 


Un genre qui me paraît se rapprocher des Æ£urysoma 
et des Jsotarsus est celui qui comprend le Disphericus 
Gambianus. Water-house, Transact. of the entomol, So- 
ciety, t. IT, p. 212; pl: 12, fig.12. 


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DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 655 


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DESCRIPTION 


D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LONGICORNE 
pu GENRE CHLORIDA, SErviLze. 


Par M. LUCIEN BUQUET. 


(Séance du 10 Novembre 1852.) 


Cuzoripa o8LiQuA. Buq. (PI. 12, fig. 1.) 


Pallide testacea; thorace spinoso, maculis quinqueelevatis 
nigris, elytris elongatis, vitta media transversa obliqua 
nigra. 

Long. 29 millim. ; lat. {1 millim. 


Corps allongé et d’un jaune testacé. Mandibales avan- 
cées et noires au bout. Tête assez forte, avec un sillon 
longitudinal très profond au milieu, et un autre transver- 
sal sur le front auquel aboutit le premier, 

Antennes rougeâtres, de près du double plus longues 
que le corps dans le mâle, seul sexe que je possède, pu- 
bescentes, avec les trois premiers articles plus foncés et 
fortement ponctués. Corselet convexe, d’un tiers plus 
large que long, à angles antérieurs relevés et échancrés 
en dessous, armé latéralement d’une forte épine, avec 
une bordure noire très étroite et cinq petites côtes de 
même couleur en dessus; les deux premières et les plus 


656 ANNALES 


saillantes placées sur la même ligne, en regard des anten- 
nes, la troisième en forme de carène, se trouve au centre, 
et les 4° et 5° qui sont obliques, de chaque côté. Ecusson 
assez grand, arrondi au bout et couvert d’un duvet doré 
soyeux, épais et couché en arrière. Elytres de la largeur 
du corselet, y compris les épines dont il est orné, enca- 
drées par une mince ligne brune, coupées carrément à la 
base, finement pointillées , à angles huméraux arrondis 
et peu saillants, sensiblement plus étroites et armées 
de deux fortes épines à l'extrémité, avec deux côtes 
longitudinales très saillantes et une large bande noirä- 
tre, transversale, oblique et en forme de V dans le mi- 
lieu. 

Dessous du corps couvert d’un duvet doré et soyeux 
plus rare et plus court sur les segments abdominaux. 

Ce bel insecte faisait partie d'une collection assez riche 
rapportée de Colombie, il y a plusieurs années, par M. 
Jurgens , négociant allemand. 

Le genre Chlorida se compose donc aujourd’hui des 
espèces suivantes, qui toutes proviennent d'Amérique : 


1°. C. costata. Dejean, Serville, du Brésil. 

2°. C-ujestiva. Fabr. de Cayenne, cte. 
3°. C. transversalis. Buq. R. A, de Colombie. 
4°. C. obliqua. Buq. d° 

5°, «C.rcineta. Guérin R. Z., du Mexique. 


6°. C. costipennis. Buq.R.A., de Cayenne. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 657 


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DESCRIPTION 


D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE PRIONIEN 
puy GENRE DEROBRACHUS, Deseax, SERVILLE. 


Par M. LUCIEN BUQUET. 


(Séance du 10 Novembre 1852). 


DEROBRACHUS AGYLEUS, Buq. 


Brunneo-nitidus ; thorace tridentato; elytris sat elon- 
gatis ; pedibus inermis. (PI. 12, fig. 2.) 
Long. corp. feminæ, 68 millim.; lat. 23 millim. 


Corps d'un brun-marron luisant. Mandibules avancées, 
larges, arquées, ponctuées, et terminées en pointe aiguë, 
avec deux dents sur le tranchant du bord interne gauche, 
et une seulement sur le côté opposé. Labre non échancré, 
couvert de rugosités assez fines. Palpes rougeätres; les 
maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux. An- 
tennes moins longues d’un tiers que le corps, avec les 
sept premiers articles ponctués irrégulièrement, et les sui- 
vants cannelés et mats. Tête rugueuse, avec une impres- 
sion triangulaire profonde entre les antennes. Yeux 
ovales et grands. Corselet transversal, du double plus 
large que long, bordé de poils fauves, tronqué oblique- 
ment, sinué à l'extrémité, convexe et inégal en dessus, 
avec trois fortes épines d'égale longueur sur les côtés, et 
situées, la première à l'angle antérieur, la seconde au 
milieu, et la troisième, qui vient immédiatement après, 
se dirige en arrière, de manière à former avec la précé- 
dente, et assez exactement, un V. Ecusson noirître, 

2° Série, TOME x. 43 


658 ANNALES 


assez grand, arrondi au bout et pointillé. Elytres allon- 
gées, un peu plus étroites à la base que le corselet, y 
compris les épines dont il est orné, avec les angles humé- 
raux arrondis, fortement et inégalement ponctués, parti- 
culièrement sur les côtés, inais lisses en dessous, s’élar- 
gissant en arrière, arrondies à l'extrémité, faiblement 
pointillées, avec trois lignes longitudinales à peine indi- 
quées en dessus, et quelques points enfoncés et irrégu- 
liers sur la bordure, un peu au-dessous de l'angle 
huméral. 

Dessous du corps et pattes d’un brun-marron, moins 
foncé et plus brillant qu'en dessus; poitrine et palettes 
des tarses recouverts de poils fauves et soyeux. 

Cette belle espèce, dont je ne possède qu'un seul 
individu femelle, a été trouvée en Colombie par feu Justin 
Goudot, qui en a rapporté plusieurs exemplaires ; elle 
est très voisine de celle que j'ai décrite et figurée dans le 
Annales de 1842, page 203, figure 1, sous le nom de 
Derobrachus Levotturieri (1), mais elle en diffère par des 
caractères essentiels, notamment par la forme du corselet 
et par l'absence totale d'épines aux jambes. 

Je dois l'excellente figure de l’insecte qui fait le sujet 
de ce petit mémoire à un dessinateur fort distingué, 
M. Auguste Bellion, dont le talent, mis pour la première 
fois à l'épreuve, promet, ainsi qu'on en peut juger, 
d'atteindre bientôt au plus haut degré de perfection. 


(1) Cet insecte devrait à la rigueur former une division ou même 
un genre à part. Il diffère, en effet, sous bien des rapports des vrais 
Derobrachus, ei je signalerai, entre autres caractères, les fortes épines 
dont les jambes sont toutes armées au côté interne, tandis que d'a- 
près M. Audinet-Serville les espèces rentrant dans ce genre en sont 
tout à fait dépourvues. 

En admettant donc que cette espèce doive constituer un genre 
distinct, je proposerais de le désigner sous le nom de Braderochus. 


nant … 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 659 


NOTE 
SUR LE BOLBOGERAS MOBILICORNIS; 


Par M. le D' CH. AUBÉ. 


(Séance du 8 Décembre 1852.) 


Existe-t-il des insectes que l'on puisse considérer 
comme rares? Telle est la question que je me suis souvent 
posée et que j'ai toujours été disposé à résoudre par la 
néoative. Déjà bien des fois les faits sont venus me don- 
ner raison. 

En effet tel insecte échappe à nos investigations parce 
que, très souvent, nous les dirigeons au hasard et que 
nous ignorons entièrement le genre de vie de l'objet de 
nos recherches. Tous les insectes myrmécophiles qui, il 
ya huit ou dix ans, ne se rencontraient qu accidentelle- 
ment, sont aujourd hui répandus à profusion dans toutes 
les collections. Depuis qu’on connaît les mœurs des Cebrio, 
le nombre des espèces a considérablement augmenté, et 
si les individus sont encore peu nombreux dans les Mu- 
sées, cela tient à la difficulté de saisir les circonstances 
atmosphériques qui permettent de les chasser. Le petit 
genre Langelandia trouvé pour la première fois et par 
hasard par Langeland est resté bien longtemps repré- 
senté dans les collections par un individu unique, dont la 
patrie européenne Jui avait même été contestée.Plus tard 


660 ANNALES 


Langeland, peut-être un peu contrarié de la mise en 
doute de sa bonne foi, mit tout en œuvre pour retrouver 
ce petit Coléoptère et fut assez heureux pour le rencontrer 
dans sa véritable demeure. C’est alors par centaines, 
qu'il l’a recueilli; il m'en a personnellement gratifié de 
plus de cinquante exemplaires. 

Je pourrais multiplier à l'infini la citation de faits 
analooues. D'un autre coté, lorsqu'on réfléchit à la taille 
si petite en général des insectes, aux nombreux ennemis 
qu'ils ont à redouter et au rôle qu'ils sont appelés à jouer 
dans la nature, il doit répugner de croire que chaque es- 
péce ne soit pas représentée par un grand nombre d'in- 
dividus. C'est à nous entomologistes à ne rien négliger 
pour étudier leur condition d'existence, et alors nous se- 
rons presque toujours assurés de les rencontrer, lorsque 
nous dirigerons convenablement nos recherches. 

J’apporte aujourd'hui un nouveau fait à l'appui de mon 
opinion: il s'agit du Bolboceras mobilicornis, qui, jusqu’à 
ce jour, avait pour ainsi dire échappé aux recherches en- 
tomologiques que je fais depuis plus de vingt ans à la 
campagne que j habite tout l'été, car je n'ai jamais ren- 
contré, de cette espèce, qu'un seul individu femelle 
appliqué contre un mur exposé au nord et placé dans un 
endroit sombre; l'insecte était immobile et comme dé- 
paysé, sentant qu'il n était pas là dans de bonnes condi- 
tions de sûreté; il est éminemment nocturne, reste caché 
tout le jour dans une retraite qui m'est encore inconnue, 
et ce n’est que le soir qu'il prend son essor. 

J'ai été assez heureux cette année pour rencontrer 
comme aide un entomophile plus habile que moi, qui 
m'a récolté, très probablement dans un court espace de 
temps, un nombre assez grand de ce Goléoptère. Malheu- 
reusement tous les individus ne sont pas en bon état, 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 661 


mon aide, tout habile qu'il était, ne chassant pas à mon 
profit mais au sien propre. 

Vous pressentez, Messieurs, que mon chasseur est 
un animal entomophage. En effet, c'est un Engoulevent 
que j'ai trouvé mort dans mon jardin, le matin du 
14 septembre dernier; cet oiseau avait été pris la nuit 
précédente, soit par une Chouette, soit par un Chat; il 
avait Ja tête dévorée et le ventre ouvert. J’emportai ce 
petit cadavre à la maison, afin de vérifier un fait anato- 
mique. Quelle ne fut pas ma joie, lorsqu'ouvrant le jabot, 
je le trouvai rempli d'insectes, parmi lesquels je rencon- 
trai 27 Polboceras en assez mauvais état il est vrai, 
parmi lesquels cependant j'ai pu en obtenir douze d'assez 
présentables. Les autres insectes appartenaient tous ex- 
clusivenent aux ordres des Goléoptères et Lépidoptères. 
Voici le recensement général de ces insectes : 27 Bolbo- 
ceras mobilicornis , 2 Geotrupes, 30 Noctuélides et 60 
Aphodius. Je mets sous vos yeux, Messsieurs, le résultat 
de cette récolte, et vous remarquerez que presque tous 
les Coléoptères ont les ailes en dehors des élytres, ce qui 
indique qu’ils ont été pris au vol. 

Maintenant, si l’on compare la relation numérique des 
exemplaires du Polboceras avec ceux des autres insec- 
tes, si l'on remarque que les Geotrupes qui sont si abon- 
dants, n'ont fourni au souper de mon Engoulevent que 
deux individus, que les Æphodius de toutes espèces qui 
volent le soir en si grande quantité ne figurent que pour 
soixante, et les Noctuelles que pour trente, ne sera-t-on 
pas tenté de conclure que le Bolboceras est peut-être la 
plus commune des espèces absorbées. 

Si donc nous voulons nous procurer ce Coléoptère, fai- 
sons comme l'oiseau en question et chassons la nuit. Mais 
comme l'organisation de nos yeux ne nous permet pas de 


662 ANNALES 


voir voler ces insectes à la nuit close, peut-être serions- 
nous plus heureux en nous aidant d’une lanterne, comme 
le pratiquent souvent les lépidoptérologistes. Il peut se 
faire que le Bolboceras aitiré par la Jumière, vienne 
voler autour de la lanterne, et l'on pourrait alors le pren- 
dre avec un filet à papillon. 

Si je n'ai pas de suite essayé cette année le procédé 
que j'indique, cest que j'en ai été détourné par mes oc- 
cupations et plus encore par un temps détestable, mais 
j'espère être plus libre l’an prochain et mettre en pra- 
tique ce genre de chasse, en faisant part à la Société 
de son résultat positif ou négatif. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 663 


SRE ASE RL AE LR RE LR RUE AR LA QU RE LE LL ER LR AE AAA LUE AA LE LE LE LA VALLE VE VA VE LE LUS RUE VA LS 


EXCURSION ENTOMOLOGIQUE 
DANS LA BAIE DE LA SOMME. 
Lettre à M. le D' Aubé. 

Par M. LÉON FAIRMAIRE. 


(Séance du 11 Août 1852). 


Paris, 14 juillet 1852. 
Cher collègue, 


À huit heures de Paris, il existe une localité des plus 
intéressantes, la baie de la Somme, où l’entomologiste de 
la capitale peut récolter plusieurs insectes d'Angleterre 
et d'Allemagne, et où le botaniste peut faire une ample 
moisson; et cependant ni vous, ni moi, ni nos collègues 
n'avions essayé d'explorer ce pays. Seul, M. Chevrolat, 
accompagné de notre collègue M. Mellié, avait chassé quel- 
ques heures autour d'Abbeville et dans les dunes de 
Saint-Quentin ; mais malgré les heureux résultats d’une 
course trop rapide, personne d'entre nous n’avait le cou- 
rage de pousser plus loin que Fontainebleau ou que 
Compiègne. Il faut avouer que pour nous autres Pari- 
siens, il est fort dificile non pas de traverser les mers ou 
les continents, mais d'aller explorer nos montagnes, nos 
rivages, et nous regardons tranquiilement les naturalistes 
étrangers venir prendre à notre barbe nos raretés pyré- 
néennes et autres. 

Quoi qu'il en soit, ayant obtenu quinze jours de liberté 


664 ANNALES 


pour aller prendre des bains de mer dont j'avais grand 
besoin, je résolus d'explorer à mon tour les bords de la 
baie de Somme, ne pouvant, à cause du peu de temps 
que j'avais à moi, songer à la Teste de Buch pour la- 
quelle, j'ai, comme notre ami Perris, une passion mal- 
heureuse. Je parvins sans peine à entraîner nos collègues 
Boieldieu et Signoret, tous deux, comme chacun sait, 
chasseurs déterminés; plus tard le frère de notre pauvre 
ami Cordier vint nous rejoindre. Mais chez lui le goût 
de la peinture nuit beaucoup aux progrès de l’ento- 
mologie. 

Débarqués à Abbeville, à 5 heures du matin, sous une 
pluie fine d'un triste présage, nous parcourons les rem- 
parts qui sont très pittoresques; au 1nilieu de la journée, 
nous allons rendre visite à M. Bruuet, que nous avait 
indiqué M. Chevrolat, et qui, grâce à la fraternité ento- 
mologique, nous accueille d'une manière charmante : 
sous sa direction, nous allons explorer les prairies salées 
qui longent le chemin de fer après sa traversée de la 
Somme; ces terrains, encore imprégnés de sel, sont 
couverts de Triglochins serrés, sur lesquels nous faisons 
une ample provisions du Telephorus flavilabris Gyll., es- 
pèce nouvelle pour la faune française; mais le Phædon 
concinnum qui doit y étrecommun, n'est pas encore éclos. 
Une dépression du sol indique encore l’ancien lit de la 
rivière, la mer y arrive une ou deux fois par an, l’eau 
salée reste dans quelques fossés, dans des mares, et 
dans un canal assez profond. On est surpris de trouver à 
côté de prés ordinaires, couverts d’une belle végétation, 
ce terrain salé à herbes raides et sèches, parsemé de 
caparaces de crabes, percé de trous de Dyschirius et ha- 
bité par de nombreux Pogones, des Bledius, etc. Dans 
les dernières flaques d’eau saumâtre, au pied de la digue 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 665 


qui ramène à Abbeville, nous prenons plusieurs Hydro- 
pores et Agabes intéressants. 

Le lendemain matin nous voulons aller aux dunes en 
prenant par le chemin de fer jusqu'à la station de Rue, 
mais le temps nous fait changer d'avis, et nous prenons 
la résolution d'aller à pied jusqu'à Saint-Valéry pour étu- 
dier le pays et surtout pour ne pas attendre la voiture qui 
ne part qu'à 4 heures de l'après midi. Mais avant de nous 
mettre en route, permettez-moi, cher collègue, de vous 
prémunir contre les dangers de l'hospitalité telle qu'on 
l'exerce dans les hôtels d'Abbeville, et notamment à la 
Tête-de-Bœuf;, vous pourriez y étudier l'exploitation du 
voyageur par l'aubergiste. 

Malgré le vent, et la pluie qui tombe à verse, nous 
nous mettons bravement en marche le long d’un canal 
qui renferme la Somme; car il faut que vous sachiez que 
cette pauvre rivière ayant toujours son lit bouleversé par 
les sables de la mer, on s'est vu forcé de la renfermer 
dans des digues, et elle ne communique avec la baie que 
par un large canal de 4 lieues 1/2 de long, tout droit, et 
terminé par des écluses! Cette longue ligne droite étant 
fort monotone, nous nous rejetons à droite sur des prai- 
ries salées, couvertes non plus de Triglochins, mais d’une 
végétation extrêmement courte ; les bords en sont coupés 
à pic et la mer vient les battre à chaque marée; sur ces 
talus nous trouvons assez communément le joli Bledius 
unicornis, qui décèle sa présence par les petits sillons 
qu'il creuse à la surface de la terre; le sol est couvert de 
Dyschirius, et les plantes basses nous offrent un charmant 
Curculionite et une Altise que nous ne connaissions pas. 
Au pied de quelques digues, sous les rares pierres ou 
platras qu'on rencontre, nous trouvons quelques Pradycel- 
lus pubescens , la Calolera longitarsis, etc. Pendant trois 


666 ANNALES 


lieues nous suivons les prairies, n'ayant pour horizon 
devant nous, qu'une immense plage de sable qui nous 
cache la vue de la mer, et à droïte quelques côteaux très 
bas que longe le chemin de fer. En nous approchant de 
St- Valery, le terrain jusqu'alors si uni, commence à nous 
offrir quelques fossés irréguliers; à mesure que nous avan- 
çons, ces fossés se creusent et se changent en véritables lits 
de rivières, dont le fond est rempli de vase et que leur lar- 
geur empêche très souvent de franchir. Le plus contra- 
riant, c'est que leur direction est extrêmement fantas- 
tique; les sinuosités de la Seine vers Paris ou vers Rouen 
peuvent à peine en donner une idée; il faut faire d’im- 
menses détours pour les éviter. Que de fois nous avons 
envoyé ces rivières à tous les diables, en sortant crottés 
jusqu’à mi-jambe d'une vase fétide, dans laquelle nous 
nous embourbions pour aller plus vite! 

Arrivés à Saint-Valery, nous avions le droit de voir 
la mer; mais point. La marée était basse; au lieu d'eau, 
une immense plaine de sable; devant nous le Crotoy, à 
cinq quarts de lieues, et un peu à gauche, à deux lieues, 
quelques bandes d’écumes nous indiquent la mer tou- 
jours agitée sur le banc de sable qui barre transversale- 
ment l'ouverture de la baie. 

Le peu de profondeur de cette vaste étendue et sa 
surface presque plane, expliquent pourquoi la marée 
monte et se retire si vite; elle reste à peine cinq minutes 
dans son plein. 

La station que nous avions choisie est heureusement 
située pour l'entomologie, surtout pour Îes insectes ter- 
restres et d’eau douce, mais pour certaines espèces mari- 
times et arénicoles, il faut aller à Rue et de là à la pointe 
Saint-Quentin. Les dunes ne commencent réellement 
qu'à la droite de la baie, à une lieue du Crotoy; sur la 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 667 


gauche, nous n’avons que les sables de Cayeux , séparés 
de là mer par d'énormes bancs de galet et limités entre le 
village et la première cabane de douanier après le phare. 
Néanmoins cette localité que nous visitons la première, 
quoiqu'elle soit à deux lieues et demie de Saint-Valery, 
nous offre des espèces intéressantes; le Melolontha fullo, 
dont nous trouvons plusieurs nymphes prêtes à éclore, 
l’Ægialia arenaria, le Psammodius sulcicollis, espèces 
rares que nous ne retrouvâmes pas à Saint-Quentin. 
Mais l’insecte le plus abondant était le Cneorhinus albi- 
cans, en nombre vraiment prodigieux, que Îe vent rou- 
Jait avec le sable, et avec une telle force que ces pauvres 
insectes étaient entassés non au pied des talus, mais en 
haut, où le vent les soutenait, en aveuglant les malheu- 
reux entomophiles courbés sur le sol; lÆgialia roulait 
aussi sur le sable, et nous n'en avons jamais trouvé au- 
trement. Nous avons eu beau creuser, jamais nous n’en 
avons rencontré enterrées; cependant la conformation 
des tibias dénote que cet insecte est fouisseur et doit 
vivre sous terre. 

Une des localités les plus curieuses des environs de 
Ca yeux est une mare, placée dans un pli de terrain situé 
au milieu des galets, et séparé de la mer par cinq ou six 
ondulations de ces caïlloux roulants : un pen de vase 
déposée par la mer lorsqu'elle abandonna cette plage, 
suffit pour recueillir les eaux pluviales, ce qui entretient 
un peu d'humidité et une végétation bien courte, bien 
chétive, mais qui n'en forme pas moins une oasis dans ce 
désert en miniature, dont l’aridité n’est égayée que par 
les belles fleurs jaunes du CAelidonium glaucium : au 
bord de cette flaque, découverte par Boïeldieu , et que 
nous n'avons pas retrouvée sans peine, fourmillent les 
Bledius tricornis , les Bembidium pallidipenne, et surtout 


668 ANNALES 


l'Aphodius plagiatus, var. noire, 4ph. niger de Paykull : 
nous n'avons trouvé qu'un seul individu typique, à élytres 
tachées de rouge : les Heterocerus et les Parnus y abon- 
dent aussi. Par malheur, la pluie, notre fidèle compagne, 
nous forcçait à chaque instant de quitter la partie et de 
nous réfugier dans un trou carré, où l’on se met à l'affût 
pour tirer les Canards et autres oiseaux aquatiques : nous 
reparlerons plus tard de cette chasse. 

Je vous recommande cette mare : elle est difficile à 
retrouver, mais elle est située à peu près à mi-chemin 
entre le phare de Cayeux et la batterie du Hourdel, à 
cent cinquante pas de la mer, derrière une niche de doua- 
nier. J’oubliais parmi nos découvertes, l’Æmara strenua , 
Er. (4. vectensis, Daws.), qui est fort rare. 

De l’autre côté de Cayeux, à un bon quart de lieue du 
village, se trouve un immense étang, planté aussi au mi- 
lieu des galets, c'est le Häble d’Ault : mais là nos recher- 
ches ne nous ont procuré que des Hydrocanthares peu 
variés, rien que des Haliplus : c'est pourtant bien une 
localité à Ææmonia. Cependant l'Aebrus pusillus, assez 
commun, nous consolait un peu de notre course. En 
revanche, cet étang est très poissonneux, il est rempli de 
brochets, de carpes et d'anguilles; mais de temps en 
temps la mer se rappelle son ancienne domination sur 
cet étang, qui autrefois, dit-on, était un port, et dans les 

randes marées, l'eau salée pénètre à travers le galet 
jusqu’au Häble d'Ault, qui voit alors périr ses brochets. 

Avant de traverser la baie de Somme, revenons, si 
vous permettez, à la plage de Saint- Valéry, par laquelle 
j'aurais dû logiquement commencer; mais notre première 
course ayant été pour Cayeux, vous me pardonnerez 
cette digression. 

Lorsqu'on descend de la ville par la tour d’Harold, on 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 669 


arrive sur une plage extrêmement plate, composée d'un 
sable vaseux, et bordée du côté de la terre par une pente 
assez raide, mais d'une hauteur médiocre, qu'on décore 
parlois du nom de falaise. C’est au pied de la tour que 
l'on se baigne, ou plutôt que l’on entre dans l’eau, car, 
grâce au peu de déclivité du terrain, il faut faire soixante 
ou quatre-vingts pas avant de pouvoir nager : du reste 
l'eau y est assez trouble à cause du fond vaseux ; mais les 
James, brisées par la pointe du Hourdel, n'arrivent ordi- 
nairement que très faibles et réduites à de simples ondu- 
lations, qui permettent aux baïgneurs les plus prudents 
de s’aventurer sans danger. Un peu plus loin, vis-à-vis 
les bains chauds, la plage est encore plus plate, ou plus 
exhaussée : aussi est-elle à peine couverte dans les marées 
hautes, et cette position amphibie lui permet de se revêtir 
d'une maigre végétation et de ressembler à une prairie 
salée : du côté de la mer, cette prairie, taillée par le mou- 
vement de l’eau, offre un petit talus et des déchirures 
irrégulières : dans ces enfoncements, sous les pierres et 
les fucus, l’on trouve, à grand peine, il est vrai, de petits 
Staphylins assez curieux, et le Si/pha opaca qui, caché 
dans des touffes de Goémons, se laisse bravement recouvrir 
par la marée : du reste, la seule place où nous l’ayons 
trouvé en certain nombre est très restreinte; c’est l’étroite 
prairie située vis-à-vis de la falaise taillée à pic, qui est à 
droite des bains chauds : les individus que nous y trou- 
vions sout plus foncés que ceux de l'intérieur des terres, 
leur pubescence est plus courte : ils paraissent phyto- 
phages, et lorsqu'on les prend, ils rendent par la bouche 
une liqueur verte qui n'exhale pas l'odeur infecte des 
autres Boucliers. La larve vit sous les pierres, et surtout 
dans les fucus rejetés sur les bords (1). Un insecte exces- 


(4) Cette larve est longue de 9 à 10 millimètres : elle est d'un beau 


670 ANNALES 


sivement commun sur cette plage, est le Pradycellus 
pubescens : il est impossible de lever une motte de terre 
ou une pierre sans en trouver une douzaine : les uns, 
d'un jaune pâle, sont les femelles et les plus nombreuses : 
les mâles sont d’un brun-roux, avec une tache scutellaire 
et une tache discoïdale d’un brun assez foncé; on trouve 
aussi en abondance le Pogonus halophilus, et ces deux 
insectes paraissent supporter très bien l’immersion dans 
l'eau salée. Il en est de même d’une grosse Mouche noire 
fort curieuse, déjà décrite sous les noms de Culopa 
frigida, Fab., Meigen, et Psalidomyia fucicola, Doumere, 
Ann. Soc. ent. Fr. 1833, p. 89. Faut-il rapporter à 
cette Mouche la Fucellia arenaria, R.-Desv. Ann. Soc. 
ent. Fr. 1841, 169, et la Scatomyza fucorum de Fallen? 

À chaque marée basse, on vient ramasser les plantes 
marines, qu'on emporte dans des voitures pour fumer 
les terres : nos recherches sous ces tas, réunis depuis trop 
peu de temps, étaient toujours vaines : une seule fois 
nous eùümes la main heureuse, et sous un monceau 
encore humide nous rencontrâmes enfin le Philonthus 
æantholoma, Y Aleochara obscurella, le Philonthus ni- 
grila, etc. 

La falaise taillée à pic, près des bains chauds, offre à 
sa partie supérieure une couche de sable aggrégé, de 5 à 
6 pieds de hauteur, dans laquelle les hirondelles de 
rivages ont pratiqué des trous de 3 à 4 pieds de long, au 
fond desquels sont leurs nids. 

Notre ami Signoret, poursuivi par l’idée que ces habi- 
tations souterraines devaient renfermer une espèce de 
Punaise, distincte de celle que l'on trouve dans les nids 
des hirondelles ordinaires , se hâta de grimper sur une 
noir luisant ; les deux premiers segments sont étroitement bordés de 


roux sur les côtés; la forme en est ovale allongé ; le corselet est 
moins grand proportionnellement que chez les autres larves de Silpha. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 671 


étroite corniche, et alla sonder les nids : la paille qu’il en 
retira était remplie de plumes, d’excréments , de pu- 
ces, et d'une espèce d’Æleochara, très voisine de la pulla, 
et que son genre de vie nous donnait bien le droit 
de croire nouvelle : elle était très abondante, et les 
jours suivants, la muraille calcaire qui supporte le haut 
de la falaise en était couverte. Sous les rebords humides 
et dans les fentes de cette roche, caché dans les Byssus, se 
trouve le Syntomium æneum, à la démarche lente, et que 
nous faisions sortir grâce à la pipe d'un de nos collègues : 
je fus tout surpris de trouver dans le sable qui forme un 
talus au pied de cet escarpement , l'Helophorus nubilus ; 
il diffère cependant des individus ordinaires, en ce qu'il 
n'a que deux ou trois petites taches noires : en tout cas, 
il ne vit même pas dans la vase. N'oublions pasle Tychus 
niger et le Bythinus securiger, que la fumée du tabac 
faisait aussi sortir des fentes de rocher. C'est un moyen 
peu usité, et que je recommande aux entomologistes. 
Jusqu'à la pointe du Hourdel, la côte est extrêmement 
plate, et ce territoire contesté offre de loin le même 
aspect que les prairies salées : mais ici la végétation est 
plus rare, plus mêlée de criste marine : on y voit aussi ces 
rigoles sinueuses, à fond vaseux, qui font le désespoir 
des entomologistes attardés, voulant suivre une ligne 
droite pour retrouver au plus tôt, bon souper, bon gite 
et le reste! Du côté du Hourdel, la mer a déjà été forcée 
d'abandonner de vastes terrains, recouverts aujourd'hui 
de belles récoltes, et l'on peut prévoir le moment où toute 
la partie méridionale de la baie sera desséchée et conquise 
par l’agriculture, en même temps que le chemin de fer 
projeté entre Noyelle et Saint-Valéry empêchera la mer 
de remonter dans la plus grande partie du fond de la 
baie. C'est le long de cette plage que l’on trouve un assez 


672 ANNALES 


grand nombre de bassins ronds, peu profonds, dans les- 
quels sont plantés des canards de bois qui servent à 
attirer les oiseaux aquatiques, très abondants au moment 
du passage ; une petite niche carrée creusée en terre, gar- 
nie de pianches et recouverte d’un toit, cache le chas- 
seur, qui peut fusiller à coup sûr les pauvres volatiles 
trompés. Quand l'eau est profonde, on remplace les 
canards en bois par des canards en liége, qui flottent et 
qui sont retenus, comme un navire à l'ancre, par une 
ficelle attachée à une pierre qu’on jette au fond de l’eau. 

Il ne faut pas croire que l'immense plage de sable qui 
s'étend dans la baie soit complétement dépourvue d'in- 
sectes : il est bien entendu que nous mettons les Crabes 
en dehors de la question. Il est impossible, à marée basse, 
de faire dix pas sans voir courir une douzaine de ces af- 
freux Crustacés, les pinces au vent et menaçantes. Au 
fond de la baïe, le sol est très plat, élevé, la mer n'y sé- 
journe pas longtemps : il paraît que c'est là une condition 
essentielle à l'existence de nos Coléoptères sous-marins, 
et, en effet, entre le Crotoy et Saint-Valéry, nous ne 
trouvions rien; mais le long des prés salés qui bordent le 
canal, nous eûmes le bonheur de trouver abondamment 
le Cillenum Leachi. Ge joli insecte est d'une vivacité 
remarquable; on voit quil veut profiter du temps où la 
marée le laisse libre pour chercher sa nourriture et s'ac- 
coupler. Il faut le voir plonger dans tous les petits trous 
qu'ilrencontre, saisir avec ses fortes mandibules de petites 
crevettes blanches, trois ou quatre fois aussi grosses que 
lui, les retirer de leur retraite, les emporter à la force 
des mâchoires, et enfin les dévorer, soit seul, soit avec 
quelque camarade. Le Cillenum poursuit sa femelle dans 
les petites cavernes qu'ils habitent : c'est là que l’accou- 
plement a lieu en général : cependant on les trouve quel- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 673 


quefois réunis à la surface du sable. Mais pour observer 
ses manœuvres, il faut un beau temps et un soleil chaud : 
quand il pleut, quand le temps est froid et couvert, tout 
disparaît. Nous avons eu lé plaisir de trouver la larve du 
Cillenum : elle ressemble à celle de l'Æpus, décrite et fi- 
gurée par notre collègue, M. Charles Ccquerel, dans nos 
Annales (1850, pl. 16, f. 3) (1). Ge Carabique n'est pas 
le seul habitant sous-marin que nous ayons à signaler : la 
Diglossa mersa vit aussi dans les mêmes localités : ce 
Brachélytre microscopique n'est pas facile à voir : il est 
très pelit, couvert d'un duvet grisätre, et sa démarche 
n'est pas aussi vive que celle de notre Cüillenum. Cepen- 
dant nous réussimes à prendre un certain nombre d'indi- 
vidus de cette espèce, restée jusqu’à présent rare dans les 
collections : on peut la trouver surtout le long de l'an- 
cienne digue en pierrailles qui rejoint obliquement la 
digue submersible, au moyen de laquelle le lit de la 
Somme est limité. Si la Diglossa marche assez lentement, 
à cause de la petitesse de ses pattes, en revanche elle prend 
facilement son vol quand il fait chaud : elle disparaît 
moins vite quele Cillenum. I faut, du reste, tout l'attrait 


(1) Cette larve est longue de 6 mill. ; elle est d’un blanc sale, la 
tête et le premier segment représentant le thorax sont bruns ; le des- 
sus du corps est un peu brunâtre, plus foncé vers l'extrémité; les 
antennes sont simples, de quatre articles, et insérées en avant des 
yeux qui sont très petits et composés de six ocelles ; à partir du 
troisième, les côtés de chaque segment paraissent un peu renflés en 
tabercule mousse, qui sert sans doute à faciliter les mouvements de 
la larve dans les petits souterrains qu'elle se creuse dans le sable. Le 
corps est terminé par deux appendices grêles, spiniformes , dirigés 
obliquement ; en dessous, à leur base, on voit une petite tige courte, 
charnue, qui doit aussi servir de point d’appui dans la locomotion. 
Les crochets des tarses sont simples , ce qui est fort remarquable 
dans la famille des Carabiques. . 


9e SeriC, TOME x. 


ESS 
= 


674 ANNALES 


de ces deux captures pour faire compensation aux désas 
gréments que présente une excursion sur ces sables, où 
quelquefois on enfonce jusqu'à mi-jambe, comme dans la 
neige, et où il faut traverser à chaque instant, et non à 
pied sec, des flaques d’eau salée ou des ruisseaux. 

Maintenant nous pouvons traverser la baïe : vous avez 
le choix ou d'aller au Crotoy, à marée basse, les pieds 
nus, le pantalon retroussé ; cest une bonne heure de 
marche ; ou bien de vous embarquer et d'aller directe- 
ment à la pointe Saint-Quentin, c'est ce qu'il y a de 
mieux à faire. 

Quand le temps est favorable, une heure et demie suffit 
pour traverser la baie : on voit les phoques se chauffer au 
soleil, sur le banc qui assèche dès que la marée baisse ; 
mais il faut se contenter de les regarder de loin, car les 
bestiaux de Protée sont très méfiants, et dès qu'ils aper- 
çoivent une embarcation ou une figure humaine, ils se 
hâtent de plonger, et l’on ne voit reparaître sur l'eau que 
leur tête ronde : on revient le soir reprendre son bateau 
au Crotoy, et l'on a fait une excursion charmante. Seule- 
ment, je vous conseille de ne pas nous imiter, et de ne 
pas choisir une marée qui descend depuis une heure avec 
une grosse mer : vos pauvres collègues ont bien failli y 
rester : mais, comme toujours, nous n'avons fait que 
manquer, ét nous sommes arrivés sains et saufs, ayant 
seulement l'estomac un peu délabré. Quel pays curieux ! 
Cela seul vaut le voyage : je connais peu le Sahara, mais 
je suis persuadé qu'il doit ressembler beaucoup à cette 
mer de sable mobile, où les traces de nos pas étaient 
effacés au bout d’une demi-heure : ce sont des cônes de 
sable, des vagues, des taupinières de 20 à 30 pieds de 
haut; de temps à autre, les sables s'écartent et forment 
des espèces de cirques, dont le fond est couvert d’une 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 675 
végétation d'un vert sombre, composée d'Hyppophaés 
rbamnoïdes et de Saules nains : tout cela n'a pas plus de 
2 à 3 pieds de haut : mais c'est serré, épineux, et on a dé 
la peine à passer au travers. Dans la plupart de ces amphi- 
théâtres, on voit que la mer a déposé un limon qui retient 
l'eau et permet à quelques plantes de végéter : aussi, dans 
plusieurs, trouve-t-on des flaques d'eau, peu profondes, 
il est vrai, desséchées ordinairement en été; mais à l'é- 
poque où nous visitions les dunes, les pluies continuelles 
qui nous favorisaient avaient plutôt fait déborder ces 
mares. C'est près d'une de ces flaques d'eau que nous 
pûmes saisir quatre Carabus nitens : il est probable que 
ce joli insecte est plus abondant le soir : mais il nous était 
impossible de rester plus longtemps. M. Signoret trouva 
dans la mêine localité un Pygolampis , genre propre au 
midi de la France, et que nous n’aurions jamais cru ren- 
contrer dans la mousse humide. Mais l’un des plus jolis 
insectes, et que l’on peut ramasser par centaines, c'est la 
Lina collaris, qui couvre les sommités des Saules nains, 
et dont la larve exhale une odeur extrêmement forte : on 
y observe toutes les variétés de coloration, des élytres 
bleues, avec les côtés du corselet rougeâtres, des pattes 
jaunes et des pattes brunes, et il est facile de se con- 
vaincre que la ZLina Zetterstedii n'a jamais dû exister 
comme espèce. Au bord d’une seconde mare, située plus 
loin, dans le sable, nous trouvions le Bembidium argen- 
teolum, le Silpha dispar; qui paraît se nourrir des 
Lymnées mortes, et d’autres coquillages; le Zledius are- 
narius, le Bembidium pallidipenne étaient à très abon- 
dants. En pêchant, nous trouvâmes le Berosus æriceps, 
de nombreux Hydropores, des Bagous, etc. : c'est la seule 
mare des dunes où nous ayons pu prendre quelques 
insectes dans l’eau. Si maintenant nous revenons au bord 


676 ANNALES 


de la mer, nous retombons dans le sable pur, avec des 
Carex arenaria, aux racines longues et traçantes, pour 
toute verdure. L'Otiorkynchus atroapturus, le Cneorhinus 
albicans y sont très communs : l'/Zeliopales gibbus se 
montre en abondance dans certains endroits, et tout à 
fait au bord de la mer, la Cicindéle maritime couvre la 
plage. Ge serait ici le cas de discuter la question de savoir 
si cette Gicindèle constitue une espèce, ou s'il faut la 
réunir à l'hybride : mais je vous en fais grâce, cher 
Monsieur. Je vous dirai seulement que la vraie Cicindèle 
hybride ne se trouve pas dans ce pays; que parmi les 
maritimes nous en avons pris trois ou quaire, à quelque 
distance de la mer, et parfaitement semblables aux 
hybrides. J'aurais voulu voir la larve, qui pourra peut- 
être décider la question : mais avec nos couteaux, cette 
recherche était impossible. 

A la pointe même, sur une plage admirable pour des 
bains, les Phaleria cadaverina, les Philonthus xantholoma se 
trouvent en abondance : on n'a qu'à secouer sur le sable 
les paquets d'algues à moitié secs; les /fister sabulosus, 
rugifrons et quadristriatus sont beaucoup plus rares : le 
premier se prend avec les Phaleria et les Philonthus; les 
deux autres sont ordinairement enfouis dans le sable des 
dunes. 

En revenant sur le Crotoy, les dunes s'abaissent peu à 
peu, et font place à la garenne : quelques prairies vien- 
nent rompre la monotonie des sables : maïs les insectes 
deviennent plus rares : signalons cependant sur ces limites 
indécises un petit trou plein d'eau pluviale, devant une 
barraque en bois : c'est le seul endroit où nous ayons 
trouvé le Bledius subterraneus : le Calathus ochropterus 
abonde dans cet enclos , ainsi que l’heliopates. De la 
pointe Saint-Quentin, il faut deux bonnes heures pour se 


DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 677 


rendre au Crotoy : mais là on peut se réconforter et l’on 
trouve son embarcation qui vous traverse en une demi- 
heure. 


Voilà, cher collègue , un résumé rapide de nos faits et 
gestes pendant une promenade de quinze jours : je ne 
vous parle pas des environs mêmes de la ville, et cepen- 
dant il y a là des ruisseaux, des tourbières, des fossés, des 
bois humides : maïs le moyen de parcourir la terre ferme 
lorsque le littoral vous attire malgré vous! Cependant, 
dans une ou deux promenades, nous pûmes nous con- 
vaincre que de ce côté il nous restait beaucoup à faire 
encore. N'oublions pas de mentionner d'une manière 
spéciale les bois de Sallenelle, à une demi-lieue de Saint- 
Valéry: c'est une localité très humide, entrecoupée de 
ruisseaux, de fossés, de prairies, et dans laquelle, en 
quelques heures, nous avons fait des captures intéres- 
santes : le village de Sallenelle est par lui-même très pit- 
toresque et présente de charmantes études pour les ama- 
teurs de vieux toits de chaume, de murs crépis en terre, à 
moitié éventrés, et de charpentes incroyables : la route 
sinueuse qui mène de Sallenelle à Cayeux est aussi fort 
jolie, bordée de chaque côté de fossés d'eaux vives, et 
d'ormes élevés qui entretiennent une ombre et une fraf- 
cheur agréables pour l'entomophile desséché par le vent 
et le sable de la plage. 

Si ma lettre peut vous décider à aller explorer la baie 
de Somme et les dunes, mon but sera atteint, et je crois 
pouvoir vous prédire que vous serez satisfait du voyage. 
Descendez à Saint-Valéry, chez la mère Fache, au Lion- 
d'Or, vous y trouverez tout ce qu'il faut à un naturaliste, 
sans courir les risques d’Abbeville, et quand vous vou- 
drez vous embarquer, prenez Baptiste Lamidel; c’est un 


678 ANNALES 


pilote qui ne chique, ne fume, ni ne jure, rara avis, s'il 
en fût; vous en serez content, j'en suis sûr, car nous 
l'avons éprouvé dans une occasion que nous n’oublierons 
guère à nous quatre. L. FaimMaiRE. 


Liste des Coléoptères recueillis sur les bords de la baie de 
la Somme. 


Cicindela maritima. — Au bord de la mer, le long des 
dunes, entre la pointe Saint Quentin et la garenne du 
Crotoy. 

Elaphrus cupreus, riparius. — Mare de Cayeux. 

Carabus hortensis, purpurascens. — Environs de Saint- 
Valéry. 

Carabus granulatus. — Le Crotoy. 

—  nitens. — Dunes de Saint-Quentin. 

Leistus spinibarbis. — Ruisseaux de Sallenelle et envi- 
rons de Saint-Valéry. 

Notiophilus palustris, semipunctatus. — Environs de 
Saint-Valéry. 

Masoreus luxatus. — Sur les talus des fossés, garenne 
du Crotoy et environs de Saint-Valéry. 

Dyschirius chalceus. — Mare de Cayeux. 

—  thoracicus, salinus, obscurus, nitidus, puncti- 
pennis. — Prés salés de la Somme. 

Pogonus chalceus. — Prés salés et plage de Saint- 
Valéry. 

Calathus fulvipes, fuscus, — Sous les pierres, environs 

de Saint-Quentin. 

—  ochropterus. — Sables de Cayeux et garenne 
du Grotoy, sous les pierres, les morceaux de bois et à la 
racine des chardons. 

Omaseus anthracinus, minor. — Mare de Cayeux. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 679 


Chlænius holosericeus, tibialis. --- Mare de Cayeux. 
Platysma oblongo-punctata. — Bois de Sallenelle. 
Broscus cephalotes. — Dans le sable, environs de Saint- 
Valéry, sous les feuilles, au pied des chardons , garenne 
du Crotoy. 
Amara consularis. — Au pied de la Falaise de Saint- 
Valéry. 
—  strenua. — Mare de Cayeux. 
— _tricuspidata, spreta. — Sous Jes pierres, ancien 
lit de la Somme. 


—  familiaris, tibialis. — Saint-Valéry, sous les 
pierres. 
Anisodactylus binotatus. — Saint-Valéry, sous les 
pierres. 
Ophonus brevicollis. — Sous les pierres, ancien lit de 
la Somme. 


Bradycellus pubescens, rufulus. — Sous les pierres et 
les mottes de terre, sur les bords de toute la baie. 

Cillenum Leachit. — Sables submergés, à Saint- 
Valéry, près l'embouchure du canal d'Abbeville. 


Notaphus ustulatus. — Sables submergés, à Saint- 
Valéry, près l'embouchure du canal 
d’Abbeville. 


— pallidipenne. — Mares de Cayeux et des 

dunes de Saint-Quentin. 

Bembidium argenteolum. — Au bord d’une mare, dans 
les dunes-de Saint-Quentin. 

Peryphus concinnus. — Sables submergés, à Saint- 
Valéry. 

Bembidium assimile. — Ruisseau de Sallenelle. 

_ Normannum. — Sables de la baie, 


680 ANNALES 


Haliplus obliquus, julvus. — Dans le Hable d'Ault, 
près Ca yeux. 

—  ruficollis. — Fossés des environs d'Abbeville, 

A gabus subnebulosus, bipustulatus. — Fossés des envi- 
rons d' Abbeville. 

—  chalconotus, binotatus. — Klaques d'eau sau- 

mâtre, aux environs d' Abbeville. 
Hydroporus parallelogrammus, 6-pustulatus. — Fossés, 
aux environs d Abbeville. 

— unistriatus, reticulatus, decoratus, inæqualis, 
pictus. — Mares des dunes de Saint-Quentin et Hable 
d'Ault. 

Helophorus nubilus. — Dans le sable, au pied de la 
falaise de Saint-Valéry. 

— granularis. — Au bord des mares. 

Ochthebius marinus. — Prés salés de la Somme. 

—  pygmæus. — Au bord des flaques d’eau, 

dans les dunes. 


Berosus æriceps. — Mares des dunes de Saint-Quentin. 


Cyclonotum orbiculare. — Mares des dunes de Saint- 
Quentin. 
Cercyon littorale, — Sous les fucus, Saint-Valéry et 


dunes de Saint-Quentin. 
—  flavipes. — Sous les bouses. 
Tychus niger, Bythinus securiger. — Au pied de la 
falaise de Saint-Valéry. 
Bryaxis fossulata. — Prés salés de ia Somme. 
Myrmedonia limbata. — Environs de Saint-Valéry. 
Ualodera longitarsis, nigricollis. — Sous les pierres et 
les détritus végétaux, sur le rivage, au fond de la baie. 
Tachyusa lata. — Prés salés de la Somme. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 681 


Homalola rigidicornis, longicornis. — Prairies de Sal- 
lenelle. 
ave debilis, elongatula. — Saint-Valéry, bord 


de la mer, sous les pierres et les algues. 

— anthracina, n. sp. — Saint-Valéry, mêmes 

localités. 

— orbata, ripicola, labilis. — Sur les rivages 
de la baie, sous les détritus. 

Aleochara obscurella. — Sous les fucus, plage de Saint- 
Valéry. 

—  nidicola, n. sp. — Falaise de Saint- Valéry, 
dans les nids d’hirondelles de rivage. 

Gyrophœna complicans. — Bois humides de Sallenelle. 

Hypocyptus longicornis. — Bois humides de Sallenelle. 

Tachyporus brunneus, ruficollis. — Sous la mousse, 
bois de Sallenelle, 

Tachinus collaris. Sous les mausses, boïs de Sallenelle. 

Boletobius pygmæus. — Dans les champignons, bois de 
Sallenelle. 

Xantholinus punetulatus. — Sous les fucus, Saint- 
Valery. 

Ocypus ater. — Sous les pierres, plage de Saint- Valéry. 

—  cupreus. — Sous les pierres, environs de Saint- 

Valéry. 

Philonthus politus. — Mêmes localités. 

— æantholoma, nigrita, bipustulatus, punctus, 
intermedius, ebeninus, aterrimus. — Sous les fucus, plage 
de Saint-Valéry. 

Quedius molochinus. — Saint-Valéry, bord de la mer, 


—  altenuatus. — Sous les pierres, garenne du 
Crotoy. 


682 ANNALES 


Stenus tarsalis, pusillus. — Au bord des fossés, Salle- 
nelle. 
— bipunctatus, fuscipes, subæneus. — Mare de 
Cayeux. 
—  oculatus, canaliculatus. — Rivages de la baie. 
Evesthetus lœviusculus. — Mares des dunes de Saint- 


Quentin. 
Pledius tricornis, arenarius. — Mares de Cayeux et des 
dunes. 
—-  unicornis. — Dans les talus perpendiculaires 


des prés salés, sur les bords de la baie. 
—  subterraneus. — Au bord d'un seul fossé, dans 
la garenne du Crotoy. 
Diglossa mersa. — Sables submergés de la baïe, près 
l'embouchure du canal d'Abbeville. 
Syntomium æneum. — Au pied de la falaise de Saint- 
Valéry, au-dessous des nids d'hirondelles. 
Anthobium minutum, longulum. — Sur les fleurs, prai- 
ries de Sallenelle. 
Silpha opaca. — Sous les fucus et les pierres, dans 
l'herbe courte des prés salés, plage de Saint- 
Valéry. 
—  dispar. — Au bord des mares des dunes de 
Saint-Quentin. 
Catops agilis. — Bois d'Etrebœuf. 
Scaphisoma agaricinum. — Sous les mousses, bois de 
Sallenelle. 
Anisotoma ferruginea, calcarata. — Bois de Sallenelle. 
Colenis dentipes. — Environs de Saint-Valéry. 
Phalacrus corruscus. — Bois de Sallenelle. 
— caricis, — Dunes de Saint-Quentin. 
Cercus bipustulatus. — Bois de Sallenelle. 


DE LA SOCIÊTÉ ENTOMOLOGIQUE. 683 


Brachypterus pubescens. — Bois de Sallenelle. 
Meligethes tristis. — Bois de Sallenelle. 


Atomaria terminata, linearis, fuscata, nana. — Prés 
salés. 

Lathridius sculptilis, gibbosus. — Prairies salées de la 
Somme, 


Byrrhus pilula, varius. — Dans le sable, au pied de la 
falaise de Saint-Valéry. 

Simplocaria semistriata. — Même localité. 

Syncalipta setigera. — Même localité. 

Morychus œneus. — Marée de Cayeux, sur le sable. 

Georyssus pygmæus. — Mare des dunes de Saint- 
Quentin. 

Parnus nitidulus. — Fossés d'eau saumâtre, près Abbe- 

ville. 
—  griseus. — Mare de Cayeux. 

Heterocerus lævigatus, fossor, hispidulus, obsoletus , 
marilimus, — Mare de Cayeux et des dunes de Saint- 
Quentin. 

Cette dernière espèce, trouvée par M. Guérin à Tré- 
port, et signalée brièvement par lui dans l'Iconographie 
du Règne animal, paraît ne pas avoir été connue de 
M. Kiesenwetter. Elle est du reste rare. 

Hister bissexstriatus, cadaverinus. — Saint-Valéry, 
sous les bouses. 

Saprinus sabulosus, n. sp. — Sous les algues, plage des 

dunes de Saint-Quentin. 

—  metallicus. — Dunes de Saint-Quentin, sous 
les bouses. 

—  rugifrons. — Dans le sable, dunes de Saint- 
Quentin et sables de Cayeux. 

Saprinus quadristriatus, — Sous les algues, plage de 
Saint-Quentin. 


684 ANNALES 


Onthophagus nuchicornis. — Dans les bouses, Abbe- 
ville. 


AÆphodius plagiatus et var. niger, Payk. — Dans le 
sable, au bord de l’eau, mares de Cayeux 
et des dunes de Saint-Quentin. 


—  hœmorrhoidalis. — Dunes de Saint-Quentin. 
: luridus. — Dans les bouses, Abbeville. 
—  fœtidus. — Environs de Saint-Valéry. 

Psammodius porcicollis. — Sables de Cayeux. 

Ægialia arenaria. — Sables de Cayeux et dunes de 
Saint-Quentin. 

Melolontha fullo. — Sables de Gayeux, au pied des 
Carex. Quand il est encore à l'état de nymphe, sa retraite 
se décèle par un gros trou, pratiqué ordinairement dans 
le talus des buttes de sable. Sa larve se nourrit des racines 
de Carex, et non aux dépens des arbustes, comme on le 
dit généralement. 

Hoplia argentea. — Garenne du Crotoy. 

Agrilus cyanescens. — Bois de Sallenelle. 

Cardiophorus cinereus, asellus. — Sables de Cayeux. 

Campylus linearis. — Dans les prés de Sallenelle. 

Homalisus suturalis. — Dans les prés de Sallenelle. 

Geopyris hemiptera. — Dans les prés de Sallenelle. 

Malthinus marginatus ; sanguinolentus, biguttatus. — 
Bois humides de Sallenelle. 

Malachius æncus, fasciatus. — Bois humides de Salle- 

nelle. 
185 marginellus. — Sur les euphorbes, garenne 
du Grotoy. 


Telephorus pellucidus, lateralis, flavilabris. — Dans les 
prés salés d’Abbeville, sur les Triglo- 
chins, le dernier en abondance. 

— ater, paludosus. — Prairies de Sallenelle. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 685 


Dolichosoma linearis. —- Bois de Sallenelle. 

Philax gibbus. — Dunes de Saint-Quentin et garenne 
du Crotoy, très commun. 

Crypticus glaber, — Dunes de Saint-Quentin et garenne 
du Crotoy. 

Cistela murina. — Bois de Sallenelle. 

Phaleria cadaverina.— Sous les algues, plage des dunes 
de Saint-Quentin. 

Anthicus antherinus. -- Prés salés de la Somme. 

—  bimaculatus. — Dunes de Saint-Quentin. 
Notoxus monoceros. — Environs de Saint-Valéry. 
Rhynchites megacephalus. — Bois de Sallenelle. 
Urodon suturalis, rufipes. — Environs d’Abbeville. 
Ramphus flavicornis. — Bois de Sallenelle. 

Apion elegantulum, æneum, varipes, apricans. — 
Environs d’'Abbeville. 
Cneorhinus albicans. — Sables de Cayeux et dunes de 
Saint-Quentin. 
= faber, affinis. — Bois de Sallenelle, 
Sciaphil® muricatus. — Environs de Saint. Valéry. 
Chlorophanus viridis. — Bois de Sallenelle. 
Tanymecus palliatus. — Bois de Sallenelle. 
Sitones regensteinensis. — Bois de Sallenelle. 
Phyllobius calcaratus. — Côte de Saint-Valéry, sur 


l’Ortie dioïque. 
— sinuatus. — Bois humides de Sallenelle, 
Polydrusus salsicola, n. sp. — Dausles prés salés, près 


le canal d’Abbeville. 

Cleonus sulcirostris, albidus. -— Sur les talus des 
routes, à Saint- Valéry. 

Gronops lunatus. — Au bord de la mare de Gayeux. 


586 ANNALES 


Trachyphlæus setarius | scabriculus. — Bois de Salle- 
nelle. 
Omias hirsutulus, brunnipes. — Bois de Sallenelle. 
Otiorhynchus atroapterus. — Au bord de la mer, lé 
long des dunes de Saint-Quentin. 
Lixus acutus. — Dunes de Cayeux. 
Larinus carlinæ. — Bois de Sallenelle. 
Erirhinus scirihosus — Prairies humides de Sallenelle; 
Dorytomus dorsalis. — Bois humides de Sallenelle. 
Phytobius velatus. — Prairies humides de Sallenelle. 
Bagous frit. — Mares des dunes de Saint-Quentin. 
Tychius tomentosus. — Boïs de Sallenelle. 
Orchestes rufus, salicis. — Au bord des fossés, sur les 
saules, près Cayeux et à Sallenelle. 
Baridius T.-album, picinus. — Prairies de Sallenelle: 
Rhinonchus castor. — Prairies de Sallenelle. 
Cæliodes ruber, lamii. — Prairies de Sallenelle. 
Ceutorhynchus sulcicollis, quercus. — Bois d'Etrebœuf. 
—— pollinarius. — Prés de Sallenelle. 
Phytæcia virescens. — Environs de Saint-Valery. 
Saperda populnea. — Environs de Saint-Valery: 
Donacia simplex, ete. — Route de Cayeux. 
Cassida nobilis— Prairies salées de la Somme. 
4 dimonia interrupta. — Prairies salées de la Somme: 
Luperus rufipes, flavipes. — Bois de Sallenelle. 
Apteropeda caricis. — Sables de Cayeux. 
Teinodactyla nigra. — Sur la grande consoude, dans 
les fossés d'Abbeville. 
Psylliodes chrysocephala. — Sur les colzas, aux envi- 
rons de Saint-Valery. 


Plectroscelis Sahlbergi. — Sur les plantes basses des 
prairies salées de la Somme. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 687 


Lina collaris. — Dans les dunes de Saint-Quentin, sur 
le Salix arenaria, à feuilles cotonneuses. 

Helodes violacea. — Prairies de Sallenelle. 

Cryptocephalus sexpunctatus , nitens, gracilis, vittatus ; 
geminus, sericeus. — Prairies de Sallenelle. 

Scymnus Ahrensi. — Bois de Sallenelle. 


1. HOMALOTA ANTHRACINA. 
Long. 2 mill. 


Nigra, subnitida, tenuissime griseo-pubescens, capite, 
prothorace elytrisque tenuissime et confertim punctatis ; 
prothorace transverso, basi lateribusque rotundato ; elytris 
prothorace longioribus et paulo latioribus ; abdomine latiore 
nitidiore; pedibus pallide testaceis. 

Oblongue, assez épaisse, d'un brun noir foncé assez 
Juisant, plus sur l'abdomen ; tête, corselet et élytres à 
ponctuation très fine et. trés Tourte, grisätre ; antennes 
assez longues atteignant le milieu des élytres : le dernier 
article pyriforme, acuminé, aussi long que les deux 
précédents réunis, les sixième, septième, huitième, neu- 
vième et dixième courts, presque carrés. Corselet plus 
large que long, convexe, arrondi sur les côtés et à la base : 
quelquefois au milieu une vague impression longitudinale 
à peine marquée. Elytres plus longues et un peu plus lar- 
ges que le corselet. Abdomen un peu rétréci vers l’extré- 
mité, d’un noir plus luisant, glabre, lisse, seulement un 
peu ridé à l'extrémité et sur les côtés de chaque segment, 
dont les côtés sont en outre garnis de poils raides, plus 
nombreux au dernier segment. Pattes d'un testacé sale, 
plus ou moins foncé. 

Environs de Saint-Valery, et, autant que je puis me 
le rappeler, sous les fucus mouillés par la mer. 


583 ANNALES 


Cette Homalota ressemble assez à l'A. mivalis, Ksw. ; 
mais elle est moins allongée, ses élytres sont plus larges, 
son corselet est plus court. 


9. ALEOCHARA NIDICOLA. 
Long. 3 mill. 


Nitida, parum nitida, dense ac tenuissime punctata, sat 
dense grisescenti-pubescens, elytris éhorace longiortbus 
rufescentibus, lateribus leviter infuscatis, antennis brunneis, 
bast et articulo ultimo testacets, pedibus pallide rufo testa- 
cets. 


Cette espèce ressemble tellement à l4. pulla Gill., 
qu'il suffit de mentionner les différences qui séparent ces 
deux Brachélytres. Notre espèce est toujours un peu plus 
petite : la ponctuation du corselet et des élytres est extré- 
memnent fine et très serrée, tandis que chez | 4. pulla elle 
paraît à la loupe assez grosse et assez écartée. L'abdomen 
est aussi plus finement ponctué, les segments ne sont pas 
bordés de brun. Les élytres sont presque toujours d'un 
marron assez clair avec les côtés légèrement enfumés; 
rarement cette teinte sombre envahit le disque. 

C'est à notre collègue M. Signoret que nous devons la 
découverte de cette espèce. Il l’a trouvée en grand nombre 
dans la paille et les débris entassés au fond des nids de 
l'hirondelle de rivage : ces nids sont placés dans des gale- 
ries d'environ un mètre de longueur, pratiqués horizon- 
talement dans les couches sablonneuses du talus à pic 
situé à Saint-Valery, au bord de la mer. 


3. SAPRINUS SABULOSUS. 
Long. 3 mill. 
AViger, nitidus, fronte linea brevi arcuata impresso, pro- 
thorace lœvissimo, bast tantum Linea punctata signato, 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE, 683 


elytris striis ultra medium prolongatis, prima interna cum 
stria suturali conjuncta, spatio inter has strias ferè usque 
ad basim punctato : pygidio punctatissimo , tibiis anticis 
acute 4-dentatrs. 


Ovalaire, convexe, d'un noir luisant. Front rebordé, 
droit en devant, une petite impression un peu arquée en 
avant. Corselet très lisse, une ligne de points le long de 
la base; angles antérieurs larges, presque arrondis. 
Elytres parfois d'un brun rougeûtre : stries dépassant 
le milieu, surtout la deuxième interne : la première se 
joint à la suturale, elle est toujours un peu sinuée : la 
strie suturale est complète; l'espace entre ces deux stries 
est ponctué presque jusqu'à la base; la strie humérale 
atteint le milieu des côtés. Pygidium à ponctuation assez 
forte et serrée. ‘Tibias antérieurs à quatre dents aiguës. . 

Cette espèce se trouve à la pointe Saint-Quentin sous 
les fucus : on en prend un ou deux individus en seéouant 
chaque paquet de ces plantes marines. Quoique cet 
histérien ait été signalé, il y a longues années, par Dejean 
dans son catalogue, il n'a pas encore été décrit à ma 
connaissance. 


4. Pozvprusus sALsIGOLA. 


Long. 5 112, 6 mill. 


Oblongo elongatus, piceus, squamulis viridibus vel 
carneo-griseis indutus, pedibus antennisque flavidis ; capite 
prothoraceque punctatis, hoc antice angustato , lateribus 
arcuatis : elytris ovalibus, elongatis, apice accuminatis, 
valde punctato lineatis; femoribus subtus angulatis. 


Allongé, très convexe, d'un brun noirâtre, mais 
couvert de petites écailles d’un beau vert, peu serrées, 
2° Série. TOME x. 45 


690 ANNALES 


passant souvent au gris-argenté ou au carné-argenté ; 
pattes et antennes d’un jaune testacé clair, la massue de 
ces dernières souvent plus foncée. Tête et corselet à 
poncluation assez fine, mais très serrée, presque rugueuse 
sur le dernier, qui est légèrement arrondi sur les côtés 
et un peu rétréci en avant. Elytres en ovale allongé, acu- 
minées en arrière, à lignes d'assez gros points bien mar- 
qués. Le dessous du corps est d'un brun noir parsemé 
de rares écailles vertes. Tous les fémurs sont munis en 
dessous d’une dent obtuse. 

Assez commun sur les plantes basses qui tapissent le 
sol des prairies salées vers l'embouchure du canal de la 
Somme. 


N.B. L'Altise représentée sur la planche qui accompa- 
gne ce mémoire et à laquelle M. Boieldieu avait donné le 
nom de Plectroscelis F'airmairii n'est qu’une variété de 
P. Sahlbergü, à élytres plus régulièrement et moins 
fortement ponctuées, à antennes et à tibias d'un testlacé 
plus clair. 


Au moment où je termine la correction de la précé- 
dente notice, je reçois de M. Baillon, savant ornithologiste 
d'Abbeville, un tableau méthodique et synonymique des 
Coléoptères des environs de cette ville, par M. F. Mar- 
cotte. C'est un beau volume de 420 pages, édité par la 
Société d'émulation d'Abbeville. L'auteur a voulu « être 
» utile à ceux de ses concitoyens qui se livreront à l'étude 
» de l’entomologie , et contribuer à faire connaître tout 
» ce que possède notre France, déjà si riche. » Nous ne 
pouvons qu PRE à l'exécution d'un pareil projet, et 
il serait bien à désirer que chaque département pût ainsi 
nous offrir son contingent pour servir à la publication 


DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. 69: 


d'une faune française. Je me permettrai cependant quel- 
ques réflexions critiques sur ce catalogue, parce qu'il me 
semble tantôt avoir dépassé le but, tantôt ne l'avoir pas 
atteint. 

D'abord , la synonymie me parait beaucoup trop dé- 
taillée : elle est parfaitement inutile dans un ouvrage de 
cette nature, ne sert qu’à tripler ou quadrupler le nombre 
de pages, et aurait pu être utilement remplacée par une 
description succincte. Ensuite, il n'est pas permis, quand 
on parle de Brachélytres, de passer sous silence l'ouvrage 
d'Erichson, et de conserver la classification du catalogue 
Dejean. Enfin, le nombre des petites espèces est encore 
beaucoup trop restreint et fait regretter que l’auteur n’ait 
pas retardé cette publication pour combler des lacunes 
très importantes. 

Parmi les espèces énumérées par M. Marcotte, et que 
nous n’avons pas rencontrées dans notre excursion, je ci- 
terai : Cychrus attenuatus, Carabus arvensis, forêt d'Eu ; 
Leistus terminatus, Blethisa multipunctata, Elaphrus uli- 
ginosus, Licinus silphoides ; Pogonus luridipennis , Cala- 
thus microcephalus, Ægonum austriacum, Thoreyi, Tre- 
chus discus, Acilius fasciatus , Hydroporus bicarinatus , 
Prognatha 4-cornis, Trachys pygmæa , Silis spinicollis , 
Tillus elongatus, ambulans, Agyrtes castaneus, Spercheus 
emarginatus, Onthophagus lemur, Æphodius hæmorrhor- 
dalis, Phaleria hemisphærica, Barynotus obscurus, mercu- 
rialis, Molorchus umbellatarum , Pachyta octomaculata, 
Leptura cincta, Pachnephorus arenarius, Cryptocephalus 
Coryli, cordiger, sexpunctatus, Claviger foveolatus. 


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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 693 


SA LABS SARA RE LRU S MER LE LE LE LENS LE LR SD VERRE VE EUR ELLE UD AVE LE LE UE LE LVELBLELS VELUVUBLS LES Le LS 


D'UNE NOUVELLE ENPÈCE DU GENRE SANDALUN, 


Par M. LÉON FAIRMAIRE. 


(Séance du 11 Août 1852.) 


Le genre Sandalus, de Knoch, dont M. Guérin-Méne- 
ville nous a donné une excellente monographie dans une 
des premières livraisons de son Species iconographique, 
renferme un petit nombre d'espèces auxquelles je viens 
en ajouter une nouvelle, qui appartient à la deuxième 
division du genre, caractérisée par les angles obtus du 
corselet. 


Sandalus Sichelii. (PI. 11, N° V.) 
Long. 15 mill. 


Ovali-elongatus, crassus, pallidè fusco-castaneus, protho- 
race capiteque paulo obscurioribus, prothorace sparsim sat 
fortiter punctato, linea media impressa, foveolis. duabus 
terminata, angulis posticis truncatis; elytris postice paulo 
latioribus, pilis depressis fulvo griseis, parum densis, 
indutis, sutura margineque angusta nigricantibus, punctis 
numerosis densis subfoveolatis, utrinque tribus lineis sub- 
elevatis : subtùs cum pedibus obscurior. 


Corps ovale allongé, très épais; couleur d’un marron 


694 ANNALES 


brunâtre pale, un peu plus foncé sur la tête et le corselet : 
mandibules noiïres : antennes de même couleur que la 
tête, à 9 lamelles, atteignant le bord postérieur du corselet. 
Celui-ci deux fois aussi large que long, rétréci en avant, 
angles postérieurs coupés droit : à ponctuation extrême- 
ment fine; parsemée de plus gros points peu serrés : ligne 
médiane bien marquée se terminant en avant et en ar- 
rière par deux petites fossettes : côlés presque perpen- 
diculaires et rugueux en avant : bord postérieur sinué de 
chaque côté et échancré vis-à-vis l'écusson. Celui-ci 
rond et lisse. Elytres pas plus larges à la base que le 
corselet, s’élargissant un peu après le milieu, se termi- 
nant en pointe mousse; suture et bord externe étroite- 
ment marginés de noirâtre; surface couverte de gros 
points enfoncés formant des lignes longitudinales peu 
régulières : sur chaque élytre, trois petites lignes peu 
élevées : toute la surface couverte de poils d'un gris roux 
couchés, peu serrés. Dessous et pattes de même couleur, 
un peu plus foncés, surtout les pattes qui sont couvertes 
de poils assez serrés ; lamelles des tarses d’un roux 
velouté. 

Cette espèce ressemble beaucoup au Sandalus brunneus 
Lap., dont elle diffère par la couleur générale et les ély- 
tres pas plus larges que le corselet. Je n'en counais 
qu'un individu @ , provenant du Brésil et qui se trouve 
dans la collection âe M. le docteur Sichel, auquel je me 
fais un devoir et un plaisir de dédier ce rare insecte 
comme un témoignage de sincère amitié. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 695 


RARES LR UOUS VE DEL UE AR UE LA LA RS LR UE MEURT LEUR LAURE AE AVENIR LE LI LRUES LES LA QE EE AR LE LA LA LS LR 


DESCRIPTION 


DE DEUX GENRES NOUVEAUX ET DE PLUSIEURS ESPÈCES 


NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES PROPRES À LA FAUNE FRANCAISE ; 


Par M. JACQUELIN-DUVAL (CAMILLE). 


(Séance du 27 Octobre 1852.) 


La découverte d'espèces nouvelles propres à la faune 
francaise me paraît toujours être un fait intéressant, cela 
vient augmenter en eflet nos richesses, compléter nos 
connaissances et peut nous permettre d'arriver ainsi à 
connaitre un jour tous les Coléoptères de France. À ce 
titre, j'offre à la Société entomologique la description des 
espèces suivantes, provenant pour la plupart des envi- 
rons de Montpellier. Je possède encore plusieurs autres 
espèces remarquables, mais ne les ayant pas suffisamment 
étudiées, je m'abstiendrai d'en parler jusqu’à plus sérieuse 
étude. 


Genre VULDA. 


Labrum bilobum. Palpi maæxillares elongatuli filiformes, 
articulo quarto breviore subovato, distincte acuminato ; La- 
biales filiformes, articulis tribus subæqualibus, tertio angusto 
subacuminato. Antennæ fractæ, articulo tertio secundo sub- 
æquali. Thorax postice haud angustatus, apice summo sub- 
attenuatus, Elytrorum Sutura imbricata. Pedes elongati , 


596 ANNALES 


graciles; tibus anticis' haud distincte Incrassatis , posticis 
subtiliter parce Spinulosis ; tarsis omnibus simplicibus, elon- 
galis. 


(Fulda, nom sans aucune signification.) 


Corps allongé, linéaire, subdéprimé, ailé.Téte oblon- 
gue, avancée, portée sur un petit cou cylindrique assez 
court; yeux petits, peu saillants, placés latéralement entre 
le milieu et le sommet de la tête. Labre étroit, transver- 
sal, profondément sinué au milieu, garni de longues soies 
au sommet. Mandibules assez courtes, dentées au milieu. 
Palpes maxillaires filiformes, premier article petit, deux 
et trois égaux, assez allongés, obconiques, quatrième plus 
court, subovalaire, acuminé. Palpes labiaux filiformes, 
leurs trois articles à peu près d’égale longueur, le second 
un peu épaissi obconique, le troisième étroit, acuminé au 
sommet. Antennes à leur base aussi rapprochées entre- 
elles que des yeux, coudées, premier article allongé, 
deuxième et troisième subégaux, assez longs, légèrement 
obconiques, les autres courts, pubescents, quatre à dix 
transverses, dernier courtement ovale obtusement acu- 
miné au sommet. Prothorax allongé oblong, plus étroit 
que les élytres, non rétréci en arrière, légèrement ar- 
rondi à la base, un peu atténué en avant tout à fait au 
sommet, angles antérieurs arrondis. Ecusson triangulaire. 
Elytres tronquées au sommet, imbriquées à leur suture. 
Abdomen linéaire. Pattes allongées, grêles; hanches in- 
termédiaires notablement distantes, jambes lécèrement 
épineuses extérieurement, épines des postérieures très 
fines; jambes antérieures non ou à peine épaissies, très 
légèrement dilatées au sommet; tous les tarses allongés, 
simples, leurs deux premiers articles subégaux, les deux 
suivants graduellement plus courts. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 697 


g, Sixième segment abdominal tronqué, septième un 
peu saillant, largement et triangulairement excavé en 
dessus, assez largement impressionné au milieu en des- 
sous, offrant en outre les bords latéraux de l'impression 
légèrement élevés et de chaque côté une ligne enfoncée 
longitudinale. 

Ce genre remarquable voisin des Xantholinus et des 
Sterculia, forme la transition des uns aux autres. Il diffère 
essentiellement des premiers par la forme de son protho- 
rax, ses pattes allongées, grêles, ses jambes antérieures 
non ou à peine épaissies, le troisième article des palpes 
maxillaires est en outre un peu plus court, les antennes 
sont un peu plus longues , les jambes postérieures plus 
finement épineuses. Il se rapproche du genre Sterculia 
indigène de l'Amérique méridionale, par ses pattes allon- 
gées et grêles, ses jambes antérieures non ou à peine 
épaissies, etc., mais il s’en distingue par son prothorax 
non rétréci en avant et subatténué seulement au sommet 
ses quatre jambes antérieures légèrement et distincte- 
ment épineuses, ses antennes à troisième article pas plus 
long que le second, ses palpes tous filiformes, le troisième 
article des labiaux étroit subégal aux deux autres. 

Ce genre doit se placer entre les Sterculia et les Xan- 
tholinus. 

Je dois la communication de ce joli Staphylin à Vobli- 
geance de M. Reiche, qui a bien voulu me permettre de le 
décrire; il n’en possède malheureusement qu'un seul indi- 
vidu, mâle je présume, provenant des environs de Mar- 
seille. 


Nota. Le labre est profondément sinué au milieu comme 
dansles Xantholinus et les Sterculia, mais je n'ai pu m'as- 
surer positivement s'il était corné en entier comme chez 
les seconds où membraneux sur les côtés comme chez 
les premiers, l'examen des bords de cette pièce étant à peu 


698 ANNALES 


près impossible sur place, je suis resté dans le doute et 
préfère m'abstenir. L’heureux possesseur de plusieurs in- 
dividus de cette belle espèce devra trancher plus tard 
la question par la dissection de cette partie et combler 
ainsi cette fâcheuse lacune. 


\ ULDA GRACILIPES. 


Corpus nitidum ; capite nigro, thorace rufo piceo , anten- 
narum basi elytris pedibusque rufo testaceis; capite ulrin- 
que crebrius subtiliter punctato , disco subelevato; thorace 
sparsim subtilissime punctulato, lateribus parce subtiliusque 
punctato, seriebus dorsalibus 9-10, elytris crebrius subtilius- 
que punetatis. 


Long. 0,0098. Linéaire, luisant. Antennes moitié plus 
longues que la tête, leurs trois premiers articles d’un tes- 
tacé rougeûtre, les autres d’un brun roux, le dernier d’ur 
testacé pâle au sommet. Palpes d’un roux testacé. Tête 
noire, de Ja longueur du prothorax, un peu plus large que 
lui, non rétrécie antérieurement, un peu oblique de cha- 
que côté à la base, milieu du disque légèrement mais 
distinctement élevé, dessus couvert de petits points en- 
foncés latéralement assez serrés, épars et plus fins vers le 
milieu du disque, sillons intermédiaires antérieurs pa- 
rallèles assez profonds, latéraux fortement enfoncés, 
partant du bord antérieur des yeux, se dirigeant oblique- 
ment l’un vers l’autre en arrière et s’arrêtant brusquement 
sans s’atteindre sur les côtés de la ligne médiane. Pro- 
thorax d'un brun roux, moitié au moins plus long que 
large, légèrement sinué sur les côtés en arrière, forme 
déjà mentionnée dans les caractères du genre, dessus 
éparsement et très finement pointillé, offrant en outre de 
chaque coté du milieu une ligne dorsale assez mal 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 699 


déterminée de neuf à dix petits points environ, et, les 
côtés éparsement et assez finement ponctués en avant, 
avec quelques petits points seulement en arrière. Écus- 
son offrant deux points enfoncés vers le sommet. Elytres 
d'un roux testacé légèrement brunäâtre vers la base, de 
la longueur du prothorax, assez densément et assez 
finement ponctuées. Abdomen brun, anus et marge 
apicale des segments d'un roux testacé, dessus très fine- 
ment et éparsement ponctué, éparsement revêtu d’une 
fine pubescence jaunâtre. Pattes en entier d’un roux Les- 
tacé. 


Environs de Marseille. (Collection de M. Reiïche). 


N'ayant vu qu’un seul individu de ce fort bel insecte, 
jignore si la couleur mentionnée est constante, les 
Xantholint étant parfois sujets à varier pour Ja colo- 
rallon. 


SCIMBALIUM GRANDICEPS. 


Apterum , piceum , nitidum ; capite thorace paulo latiore, 
parce punctalo; thorace latitudine longiore, postice anqustato, 
angulis omnibus rotundatis , utrinque subtiliter parce punc- 
tato ; elytris abdomineque dense subtiliter punctatis, nitidulis; 
antennis dilute testaceis; pedibus rufo-piceis. 


Long. 0,0055. Aptère, fortement déprimé, d’un noir 
brun, luisant. Antennes un peu plus longues que la tête 
et le prothorax, testacées ainsi que les palpes. Tête dis- 
tinctement un peu plus large que le prothorax, légère- 
ment rétrécie en avant, parcimonieusement ponctuée, 
avec un espace lisse longitudinal médian, revétue d’une 
pubescence grise fine et éparse, offrant sur les côtés de 


700 ANNALES 


petits poils longs et fins. Prothorax postérieurement un 
peu plus étroit que les élytres, un tiers plus long que 
large, assez rétréci en arrière, angles tous arrondis, des- 
sus finement et parcimonieusement ponctué de chaque 
côté avec une ligne longitudinale médiane lisse, revêtu 
d'une pubescence grise fine et éparse, offrant quelques 
petits poils fins, assez longs, antérieurement sur les côtés. 
Elytres de la longueur du prothorax, densément et fine- 
ment ponctuées, densément revêtues d'une pubescence 
déprimée grisâtre, brunes, légèrement luisantes. Abdo- 
men densément et finement pointillé, densément pubes- 
cent, legèrement luisant. Pattes d'un roux brunâtre, 


J'ai pris un individu de cette espèce aux environs 
de Montpellier, parmi des détritus auprès des étangs 
salés, mon ami M. Philippe Lareynie en a recueilli un 
second exemplaire dans la même localité. 


Ce joli petit insecte doit se placer à coté du ftesta- 
ceum. 


SUNIUS UNIFORMIS. 


Elongatus , linearis, niger, antennis pedibusque testaceis, 
capite thorace paulo latiore , isto ovato-subquadrato, basim 
versus subangustato; elytris thorace longioribus, concoloribus 
seu margine tenuissimo apicali teslaceo. 


Long. 0,0043. Allongé, linéaire, noir, opaque. Ex- 
trêmement voisin du 5. féliformis et lui ressemblant en 
tous points, mais s'en distinguant par ses élytres uni- 
colores ou n'offrant qu'un très léger et très étroit liseré 
apical testacé, et son prothorax de forme diflérente, 
moins cordiforme, plus large, un peu plus eourt, pas 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 701 


plus long que large, notablement moins rétréci en 
arrière, obliquement coupé de chaque côté à la base et 
au sommet, à angles antérieurs moins arrondis et plus 
distincts. Antennes et patles testacées. 


æ, Sixième segment ventral profondément incisé. 


J'ai pris communément cet insecte sous les pierres 
et dans les détritus aux environs de Montpellier, mon 
ami M. Philippe Lareynie l’a pris également aux envi- 
rons de Bordeaux. Il est certainement distinct du fl:for- 
mis auprès duquel il doit être placé et ses différences 
sont constantes; la forme de son prothorax le rapproche 
du S. pulchellus Heer, mais il s'en distingue suffisam- 
ment par sa coloration ; on ne peut le confondre avec 
les autres espèces dont la forme est bien moins linéaire 
et moins ailongée. 


STENUS IMPRESSIPENNIS. 


(Sectio II. 4.) 


Nigro subæneus, nitidulus, dense punctatus, densius albido 
pubescens ; thorace subcordato, dorso medio leviter canaliculato 
et utrinque leviter biimpresso; elytris inæqualibus, obsolete 
mulliimpressis. Antennis medio, palpis basi pedibusque rufo 
teslaceis, femoribus apice, tibiisque basi brunneis. 


Long. 0,0031. Subdéprimé, d'un noir légèrement 
bronzé, un peu luisant, revêtu d'une fine et courte pubes- 
cence déprimée blanchâtre. Antennes assez allongées, 
grêles, d’un testacé obscur, premier article noir, massue 
brune, troisième article un peu plus long que le quatriè= 
me. Palpes d'un noir brun, leur premier article seul 
testacé, ‘l'ête un peu plus large que le prothorax, densé- 


702 ANNALES 


ment poncluée, front longitudinalement et lécèrement 
excavé de chaque côté, intervalle légèrement convexe, 
aussi élevé que les bords latéraux du front. Prothorax 
plus étroit que les élytres, assez fortement arrondi sur 
les côtés, un peu rétréci antérieurement et guère plus 
rétréci en arrière, près de deux fois plus étroit que les 
élytres à la base, aussi long que large, peu convexe, 
très densément et assez profondéinent ponctué, inter- 
valles ruguleux, légérement canaliculé sur le milieu du 
dos, sillon n’atteignant ni la base ni le sommet, deux 
impressions légères mais assez distinctes de chaque côté, 
l'une dans le milieu des côtés eux-mêmes, l’autre posté- 
rieurement sur le dos et un peu oblique. Elytres un 
tiers plus longues que le prothorax, très densément et 
assez profondément ponctuées, inégales, offrant quatre 
impressions légères sur chacune, la première très légère 
à la base le long de la suture, la seconde vers l'épaule 
oblongue et parallèle à la première, la troisième allongée 
latérale, enfin la quatrième très peu marquée, un peu 
oblique, vers le milieu postérieurement. Abdomen un 
peu plus étroit que les élytres, largement rebordé, 
insensiblement et léoèrement rétréci vers le sommet, 
densément et assez finement ponctué, ponctuation deve- 
nant plus fine vers l'extrémité, Pattes d’un roux testacé, 
sommet des cuisses et base des jambes brunâtres; tarses 
assez longs, leurs trois premiers articles linéaires, le 
premier allongé, le quatrième court fortement bilobé. 


d&. Sixième segment ventral très légèrement émarginé 
au sommet, 


J'ai pris un individu mâle de cette espèce aux environs 


de Montpellier. Elle se distingue facilement des espèces 
voisines par ses impressions, ses palpes testacés seule- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 703 


ment à la base, sa couleur lépèrement bronzée, etc. ; 
du subæneus , après lequel elle doit se placer, par sa 
taille plus petite, sa ponctuation moins forte, son pro- 
thorax plus largement arrondi sur les côtés, etc. 


SAPRINUS TRIDENS. 
(Front non rebordé antérieurement, non rugueux.) 


Brunneo-ferrugineus, nilidus, capite lœvigato, thorace 
dense leviter punctato, lateribus longe fulvo ciliato; elyrris 
intus leviter punctatis, stria suturali integra, obliquis punc- 
talis integris, summa basi leviter arcuatis, humerali margi- 
nalique distinctis, lateralibus integris ; antennarum capitulo 
fulvo-testaceo; pedibus ferrugineis, tibiis anticis valide tri- 
dentalis. 


Long. 0,0031. Corps ovalaire, extrêmement épais 
surtout dans ses parties moyennes et postérieures, en 
entier d'un ferrugineux brunâtre, luisant. Tête à strie 
frontale nulle antérieurement au milieu, imponctuée, 
entièrement lisse. Antennes ferrugineuses, massue d’un 
testacé fauve. Prothorax graduellement mais très distinc- 
tement rétréci en avant, angles antérieurs légérement 
arrondis, côtés droits, finement rebordés, longuement et 
assez densément ciliés de poils jaunes; dessus entière- 
ment couvert de petits points assez serrés, très légers 
et formés par des demi-chaînons. Elytres graduellement 
rétrécies en arrière, couvertes intérieurement, depuis Ja 
suture jusque vers la première strie oblique, de petits 
points légers formés aussi par des demi-chaînons, assez 
serrés en arrière, plus épars antérieurement, lisses sur 
tout le reste; strie suturale fine mais entière, obliques 
bien marquées, ponctuées, toutes entières, se recourbant 


704 ANNALES 


un peu en dedans à leur base et se réunissant plus ou 
moins distinctement en arcles unes aux autres, humérale 
distincte, marginale interne allant depuis celle-ci jusque 
vers l'extrémité, latérales toutes les deux entières, leur 
intervalle ponctué et offrant quelques petits poils jaunes; 
outre cela, l’on observe encore sur les élytres ( peut-être 
accidentellement dans mon exemplaire) une légère trace 
de la première strie dorsale en avant, une strie courte 
mais profonde entre les deuxième et troisième obliques 
à la base, enfin une strie courte et fine entre la qua- 
trième oblique et l'humérale. Derniers segments dorsaux 
de l’abdomen densément couverts de petits points for- 
més également par des demi-chaînons. Dessous du corps 
d'un brun ferrugineux, latéralement couvert de petits 
poils jaunâtres. Pattes ferrugineuses; jambes antérieures 
offrant extérieurement deux échancrures profondes for- 
mant trois fortes dents aiguës, finement crénelées au 
desssous des dents; postérieures entiérement pubescentes 
intérieurement, très fortement ciliées. 


Je possède un individu de cette bien curieuse espèce 
que j'ai trouvé enfoui dans le sable sec des dunes de 
la mer aux environs de Montpellier. 


SAPRINUS PASTORALIS. 


(Front non rebordé antérieurement, non rugueux.) 


Suborbicularis, nitidus, niger, thorace lateribus piceo, ely- 
tris extus macula magna diffusa rufescente, antennis pedi- 
busque rufo-testaceis ; capite crebre subtiliter punctato æquali; 
thorace lateribus crebre subtiliter punctato, disco subtiliter 
parcius punclulato ; elytris punctulatis, basi extusque subti- 
lissime, stria suturali integra, obliquis infra medium abbre- 
viatis, lateralibus tribus integris. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 705 


Long. 0,0024. Suborbiculaire, très court, d’un noir 
très légèrement ou à peine bronzé en dessus, très luisant, 
côtés du prothorax brunätres, élytres offrant extérieu 
rement une très grande tache, très vaguement limitée, 
d'un roux légèrement brunâtre, Tête égale, à strie fron- 
tale, nulle antérieurement au milieu, très densément, 
finement mais bien distinctement ponctuée. Mandibules 
et antennes d'un roux testacé. Prothorax très court, 
deux fois environ plus large que long, un peu rétréci en 
avant, légèrement arrondi sur les côtés et fortement vers 
les angles antérieurs, dessus égal entièrement et finement 
ponctué, ponctuation très dense sur les côtés, très fine 
et moins serrée sur le disque. Elytres entièrement et peu 
densément pointillées, ponctuation éparse et extrême- 
ment fine à la base el surtout extérieurement, strie sutu- 
rale entière, trés fine postérieurement, obliques fines 
raccourcies un peu au dessous du milieu, marginale inter- 
ne courte et très fine ou tout à fait indistincte, trois 
stries latérales fines entières. Derniers segments dorsaux 
de l'abdomen densément et finement ponctués. Dessous 
du corps noir. Pattes d'un roux testacé; jambes anté- 
rieures arrondies extérieurement, nullement dentées mais 
finement crénelées par de petites épines. 

J'ai trouvé deux individus de ce joli Saprinus sous des 
mottes de terre aux environs de Montpellier. 


CoLores JAvETI, 


Âlatus , niger, nilidulus, thorace rufo testaceo, vitia lata 
longitudinali media nigra, elytris nigris immaculatis ; capite 
maris antice late flavo testaceo, feminæ nigro ore testaceo: 
thorace latitudine duplo prope breviore, lateribus fortiter 
rotundato ; elytris amplis obovatis, dense punctulatis ; anten- 
nis pedibusque testaceis ; femoribus poslicis basi brunneis 4 ©. 


2° Série, TOME x. 46 


706 ANNALES 


Long. 0,0016-17. Noir, légèrement luisant. Antennes 
testacées à peine brunâtres vers le sommet. Palpes maxil- 
laires testacés, leur quatrième article très grand, sécu- 
riforme. Tête presque de la largeur du prothorax, noire, 
d’un testacé flave antérieurement jusquà Ja partie 
moyenne des yeux chez les mâles, la bouche, le labre 
et l'épistome seuls testacés chez les femelles. Prothorax 
à peu près de la largeur des élytres à leur base, court, 
près de deux fois moins long que large, fortement ar- 
rondi sur ses côtés el ses angles surtout les postérieurs 
qui sont tout-à-fait nuls, légèrement convexe sur son 
disque et infléchi sur ses côtés, légèrement impressionné 
de chaque côté à la base, testacé ou rougeñtre avec 
une large bande médiane longitudinale noire. Elytres 
amples, courtes, obovales, légèrement convexes, densé- 
ment pointillées, peu densément revêtues d’une fine et 
courte pubescence grisâtre, noires sans taches. Pattes 
testacées, moitié basilaire des cuisses postérieures brune. 
Des ailes dans les deux sexes. 

J'ai pris trois individus de cette petite espèce en 
fauchant au mois de juillet sur les pousses de chêne vert 
aux environs de Montpellier. 

Elle se rapproche du Colotes nigripennis, Kuster, mais 
en est bien distincte par la bande noire du prothorax 
atteignant la base, ses élylres pointillées et non forte- 
ment ponctuées, ses cuisses postérieures seules brunes à 
la base, etc. Je l'ai dédiée à M. Javet comme un faible 
témoignage de mon estime et de ma reconnaissance pour 
toutes les bontés qu la eues pour moi. 


Var. rufithorax. Prothorax entièrement Lost 


Je possède un individu de cette variété, remarquable 
par son prothorax sans tache, mais semblable au type 
pour tout le reste; je l'ai pris avec ce dernier. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 707 


CoLOTES RUBRIPES. 


Niger, nitidulus , ore rufo testaceo; thorace latitudine di- 
midio breviore, lateribus leviter rotundato; elytris oblongo- 
ovalis dense punctatis; antennis basi femoribus apice tibus 
tarsisque rufo testaceis ; tibus posticis interdum medio leviter 
brunneis # Q. 

Long. 0,0016-20. Noir, assez luisant. Antennes d'un 
roux testacé, plus ou moins brunâtres vers le sommet, 
leur premier article en partie légèrement brunûâtre. Palpes 
maxillaires bruns, leur quatrième article très grand, 
sécuriforme. Tête un peu plus étroite que le prothorax, 
d'un roux testacé antérieurement jusqu'à la base des 
antennes. Prothorax offrant une légère teinte d'un roux 
brunâtre à son bord postérieur, égal, un peu plus 
étroit que les élytres, environ moitié moins long que 
large, assez arrondi à ses angles postérieurs mais lé- 
gèrement sur ses côtés, disque légèrement convexe. 
Elytres ovales oblongues, légèrement convexes, den- 
sément et assez profondément ponctuées, à ponctuation 
postérieurement plus fine, parcimonieusement revêtues 
d’une très fine et très courte pubescence blanchâtre. 
Pattes offrant les trochanters, le sommet des cuisses, 
les jambes et les tarses d’un roux testacé;, jambes pos- 
térieures parfois légèrement brunâtres dans leur milieu. 
Femelle aptère. 


Cette espèce m'a été envoyée par mon ami M. Philippe 
Lareynie qui l'a prise à la Teste près Bordeaux sous 
les algues desséchées et toujours non loin de la mer; 
je l'ai reçue de lui sous le nom d’Ebæus rubripes, 
Perris irédit, mais certainement c'est un Colotes 
comme je m'en suis assuré par l'étude attentive des 
six individus envoyés, parmi lesquels je n’ai pu trouver 
qu'un seul exemplaire mâle. 


708 ANNALES 


THyLACITES GuINARDI. 


Oblongo-ovatus , supra squamulis griseis opacis dense ves- 
titus, setis brunneis, brevissimis, in elytris seriatis, hirsutulus, 
fronte crinita, oculis mediocriter prominulis, thorace brevi, 
lateribus ampliato, basi repente fortiter coarctato; corpore 
medio sublus squamulis argenteis aureis ve nitido; antennis 
pedibusque brunneo ferrugineis his squamulis griseis tecus. 


Long. 0,004-5. Ovale oblong, noir, entièrement re- 
vêtu en dessus de squamules opaques grises ou d’un 
gris jaunâtre, souvent uniforme, parfois laissant aper- 
cevoir un espèce de losange plus obscur sur le milieu 
du prothorax. Front très légèrement convexe, hérissé 
ainsi que le bec de soies brunes éparses, dressées, 
assez longues; bec plan en dessus; yeux noirs, arron- 
dis, médiocrement saillants. Antennes d'un brun fer- 
rugineux. Prothorax ordinairement assez court, un 
peu plus large que long, tronqué au sommet et à 
la base, légèrement convexe, déprimé sur le milieu 
du disque, assez fortement élargi sur les côtés, un 
peu resserré au sommet, brusquement et fortement 
resserré obliquement à la base, ce qui le fait paraître 
obliquement coupé aux angles postérieurs, éparsement 
hérissé en dessus de petites soies brunes très’ courtes. 
Elytres moitié plus larges que le prothorax, une fois 
et demie environ aussi longues que larges, obluses 
et arrondies aux épaules, un peu déclives postérieu- 
rement; très obscurément striées, intervalles offrant 
chacun une série longitudinale de petites soies brunes, 
très courtes, dressées et un peu recourbées en arrrière. 
Dessous du corps densément revêtu de squamules ar- 
gentées ou dorées, métalliques, luisantes, sur le mé- 


DE LA SOCIÉTE ENTOMOLOGIQUE. 709 


sosternum et la base de l'abdomen, grises sur les 
autres parties. Pattes d’un brun ferrugineux, densé- 
ment revêtues d'écailles grises, offrant parfois un très 
leger reflet métallique. 

Cet insecte est assez commun aux environs de 
Montpellier, sous les pierres, les moties, et dans la 
terre au pied des plantes. 

M. Gaubil l’a inscrit dans son catalogue sous le 
nom de Thyl, crinifrons inédit; mais j'ai préféré adop- 
ter celui de Thyl. Guinardi Jeckel, également inédit, 
M. Guinard ayant été pour moi dune obligeance 
extrême et du reste ayant découvert plusieurs belles 
espèces aux environs de Montpellier. 

Ce Thylacites varie assez notablement pour la taille 
et même la forme du prothorax qui peut être plus ou 
moins court, plus ou moins élargi et arrondi sur les 
côtés, etc.; les écailles qui recouvrent le corps de- 
viennent parfois en partie brunâtres, le prothorax 
paraît alors taché et les élytres légèrement marquetées, 
La couleur foncière est noire, luisante, le prothorax 
densément ponctué rugueux en dessus et les élytres 
striées à stries distinctement ponctuées, mais il faut 
pour bien voir cela enlever complètement les écailles. 

Il se rapproche un peu du Th. Pilosus, mais il est plus 
déprimé, moins convexe, les poils du dessus du corps 
sont constamment très courts, le prothorax est moins ré- 
gulièrement arrondi sur les côtés, plus brusquement et 
obliquement coupé de chaque côté à la base, générale- 
ment un peu inégal sur son disque, à ponctuation moins 
distincte; etc. 


710 ANNALES 


PoLyDROSUS SETIFRONS. 


Oblongus , supra squamulis griseis brunneo-variegatis 
dense vestitus, pilis brevibus, crassis, in elytris seriatis hirsu- 
tulus, scapo antennarum pone oculos sese erigente, articulis 
3-7 funiculi obconicis; elytris punctato-striatis, interstitiis 
serialim punctatis ; antennis pedibusque rufo-testaceis, femo- 
ribus omnibus muticis. 


Long. 0,0032. Oblong, entièrement et densément 
recouvert en dessus de squamules opaques grises variées 
de brunâtre, formant sur le milieu du prothorax une 
large bande longitudinale finement divisée en deux par 
une petite ligne médiane, et de petites taches brunes 
plus ou moins nombreuses sur les élytres. Front offrant 
entre les yeux une fine et très courte canalicule, hérissé 
ainsi que le bec de petites soies brunes, courtes, peu ser- 
rées, très épaisses, ce dernier médiocre, plane en dessus. 
Yeux noirs, arrondis, assez saillants. Antennes d’un roux 
testacé, scape atteignant le bord postérieur des yeux. 
Prothorax un peu plus large que long, légèrement ar- 
rondi sur les côtés, tronqué à la base et au sommet, 
cylindrique, transversalement et légèrement impres- 
sionné en avant, éparsement hérissé de petites soies 
brunes, épaisses, dressées, très courtes. Ecusson un peu 
arrondi, bien distinct. Elytres près de deux fois aussi 
larges que le prothorax, une fois et demie environ aussi 
longues que larges, assez convexes, un peu obtuses et 
assez saillantes aux épaules, subacuminées au sommet, 
assez profondément striées ponctuées, intervalles planes, 
offrant chacun une série longitudinale de petits points 
enfoncés d'où naissent de petites soies brunes, dressées, 
très courtes. Dessous du corps densément revêtu de 
squamules blanchätres. Pattes d'un roux testacé, revêtues 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 71t 


de petites squamules grises et finement hérissées de 
petites soies épaissies, blanchâtres, très courtes; toutes 
les cuisses mutiques. 

Cette espèce est commune en été sur les chênes verts 
des garrigues dans les environs de Montpellier; c'est le 
Scytropus setifrons Chevr. inédit, mais il n'offre nulle- 
ment les caractères de ce dernier genre. 


Genre MEIRA. 


Corpus oblongo-vvale, supra selulosum. Rostrum capitis 
longitudine, apice haud emarginatum , scrobiculo brevi, lato. 
Antennæ crassissimæ , longiores, scapo leviter incurvato, ar- 
ticulo secundo funiculi vix reliquis sublongiore , 3-T brevissi- 
mis, transversis. Thorax cylindricus, latitudine haud brevior. 
Elytra oblongo-ovata, punctalo-striata. 


(Meira, nom sans aucune signification.) 


Corps ovale oblong, couvert en dessus de petites soies 
blanchâtres, courtes, peu serrées, déprimées sur la tête 
et le prothorax, hérissées plus distinctes et disposées en 
séries sur les élytres. Bec environ de la longueur de la 
tête, très légèrement défléchi, épais, plane en dessus, 
non échancré au sommet; scrobe court, DEèque droit, 
profond mais plus RE et s din tout à fait au 
devant des yeux, très large et laissant le dessus du bec 
étroit, ce qui le rapproche un peu de celui des Peritelus; 
yeux petits, latéraux, arrondis, un peu saillants. Antennes 
extrémement épaisses, assez longues, entièrement revé- 
tues de petites soies grises couchées épaissies, insérées 
tout à fait au sommet du bec; scape très épais, presque 
plus long que la tête, un peu plus épaissi vers le sommet, 
un peu courbe; premier article du funicule légèrement 


712 ANNALES 


allongé obconique, second à peine un peu plus long que 
les suivants, trois à sept très courts, serrés, transversaux; 
massue petite, guère plus épaisse que les articles du 
funicule, ovalaire. Prothorax aussi long que large, plus 
étroit que les élytres, tronqué au sommet et à la base, 
légèrement arrondi sur les côtés, cylindrique. Ecusson 
invisible. Elytres ponctuées striées, ovales oblongues. 
Prosternum simple. Pattes courtes, robustes. 

J'ai élabli ce genre nouveau sur un fort joli petit 
insecte que j'ai découvert aux environs de Montpellier. 
J'aurais voulu le laisser provisoirement dans un des genres 
connus de la division des Cyclomides, mais il va été im- 
possible de le placer convenablement dans aucun. Sans 
parler du genre Ptochus , lequel est tout à fait différent, 
mon insecte s'éloigne notablement des Trachyphlœus par 
la forme du corps, le prothorax plus étroit bien moins 
court, le bec non échancré au sommet, le scrobe diffé- 
rent, les antennes très épaisses, plus longues, à articles 
du funicule plus courts, le premier peu allongé, le 
second à peine un peu plus long que les suivants. 1] 
ne peut entrer dans le genre Cathormiocerus dont il 
s'écarte essentiellement par ses antennes; la forme du 
corps le rapproche un peu des Omias, mais le bec n’est 
pas plus étroit que la tête, le scrobe n'est point distinc- 
tement courbé, les antennes sont très différentes, ces 
dernières, le scape un peu courbé, etc, l'écartent des 
Stomodes ; il n’a ni les antennes , ni le bec échancré 
au sommet des Peritelus, il est enfin inutile de parler 
des Laparocerus. Ce genre remarquable doit se placer 
auprès des Omias. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 713 


MEIRA CRASSICORNIS. 


Corpus convexiusculum , nigrum , squamulis griseis dense 
vestilum; antennis brunneis, scapo capituloque ferrugineis; 
thorace rugoso-punctato; elytris distincte punctato-striatis, 
intersliliis seriatim setulosis; pedibus ferrugineis. 


Long. 0,0025. Corps légèrement convexe, noir, en- 
tièrement recouvert en dessus de petites écailles grises. 
Front plane. Antennes brunes, scape et massue ferrugi- 
neux. Prothorax ponctué rugueux. Elytres deux fois 
environ aussi larges que le prothorax à sa base, réguliè- 
rement ovales oblongues, une fois et demie environ 
aussi longues que larges, un peu plus convexes en arrière, 
perpendiculaires postérieurement, arrondies ensemble au 
sommet, très distinctement ponctuées striées, intervalles 
planes. Dessous du corps revêtu de petites écailles grises. 
Pattes entièrement ferrusiveuses, légèrement revêtues 
aussi de petites écailles. 

J’ai pris un seul individu de ce remarquable insecte 
au pied d’un arbre dans les environs de Montpellier. 


PERITELUS FLAVIPENNIS. 


Oblongo-ovalus , niger, squamositate albida inæqualiter 
vestilus, elytris pallide flavis, squamulis rarioribus, antennis 
brunneis; thorace confertim rugoso-punctato, dorso leviter 
subcarinato, lateribus dense albidis vestito squamulis, disco 
obscuro; elytris postice angustatis, fortiter remote punctato- 
strialis; pedibus concoloribus. 


Long. 0,0055. Ovale oblong, noir, inégalement revêtu 
de squamules blanchâtres. Antennes brunes. Front 
fovéolé. Prothorax presque carré, légèrement arrondi sur 
les côtés, densément couvert à ceux-ci de squamules 
blanchâtres, obscur sur son disque, obsolètement caréné 


714 ANNALES 


sur le dos, densément ponctué rugueux en dessus. Elytres 
d'un flave pâle ou jaune paille, revêtues de squamules 
rares, éparses; légèrement élargies derrière les épaules, 
rétrécies ensuite en arrière, fortement ponctuées striées, 
points des stries écartés. Pattes de la couleur du corps; 
tarses légèrement ferrugineux au sommet. 


Je n'ai vu qu'un seul individu de cette belle espèce, 
sur lequel j'ai fait à Montpellier la courte mais du reste 
très suffisante description précédente. [l a été pris par M. 
Guinard en fauchant dans les environs de cette dernière 
ville. La couleur des élytres est fort remarquable et 
n'est certainement point l'effet de l'immaturité, car l'in- 
secte était dur et parfaitement conformé et coloré dans 
toutes ses parties. 


RuinocyLLus LAREYNIH. 


Elongatus, niger, pulvi ochracea dense vestitus, supra pube 
albida in elytris seriata hirsutulus ; thorace dense rugoso punc- 
talo, lateribus vitta antice latiore albida; elytris punctato- 
striatis, macula singulo juxla scutellari albida, quttulisque 
tribus albis prima humerali, aliis lateralibus; antennis rufo 
testaceis ; pedibus ferrugineis. 

Long. 0,0040-44. Corps étroit, allongé, subcylindri- 
que, convexe, entièrement revêtu en dessus d’une fine 
pubescence hérissée, blanchäâtre, plus distincte et disposée 
en série sur les élytres; noir, densément et entièrement 
recouvert d’une poussière ocre variée; offrant sur les 
côtés du prothorax une bande d’un blanc jaunâtre é- 
troite à la base, élargie antérieurement en dedans et sur 
chaque élytre une petite tache d’un blanc jaunâtre au- 
près de l'écusson et trois petites gouttes blanches situées 
la première à l'épaule, la seconde vers le milieu du bord 
externe, la troisième en dedans et un peu plus bas tout 


DE LA SOCIÉTÉ ENIOMOLOGIQUE. 715 


à côté de la seconde. Antennnes allongées, assez grêles, 
en entier d'un roux testacé. Bec très court et plane en 
dessus; tête offrant une toute petite tache d'un blanc 
jaunâtre au dessus de chacun des yeux. Prothorax pres- 
qu'aussi long que large, légèrement arrondi sur les côtés, 
un peu atténué au sommet, légèrement conique, densé- 
ment et entièrement ponctué rugueux. Elytres ponctuées 
striées, guère plus larges que le prothorax, plus d'une 
{ois et demie aussi longues que larges. Pattes ferrugineu- 
ses, densément revêtues d’une fine pubescence grise et 
d'une légère poussière jaunatre. 

Commun en avrilet mai au pied des graminées et des 
plantes sur les petites pentes sèches du jeu de Mail à Mont- 
pellier. Suivant M. Barèze de Marseille il vivrait dans 
les fruits verts du Tribulus terrestris. Je l'ai dédié à mon 
ami M. Philippe Lareynie comme un témoignage de mon 
amitié et de mon estime. 


Nota. La poussière ocre s'enlève et se détruit très 
facilement, mais les taches blanchâtres persistent et 
deviennent grises parce qu'elles sont essentiellenient 
formées de petits poils gris. L'on n'aperçoit les stries 
ponctuées des élytres et les rugosités du prothorax qu'en 
enlevant la poussière qui les recouvre quand linsecte est 
bien frais. 


Baripius OPiPARIS. 


Oblongo-ovatus, squamulis brunneïs supra dense obtectus, 
thorace maculis quinque albidis notato, elytris subtiliter stria- 
tis , linea transversa basali, vitta antica suturali abbreviata, 
guttulis tribus singulo , fasciaque apicali albidis; rostro ar- 
cuato , ferrugineo, basi brunneo; corpore subtus squamulis 
albidis dense obtecto; pedibus rufo-testaceis. 


716 ANNALES 


Long. 0,0031. Ovale oblong, légèrement luisant, en. 
tièrement recouvert de petites écailles brunes régulières 
et serrées, ce qui fait paraître tout le dessus du corps 
finement réticulé. Tête brune, offrant à la naissance du 
bec une ligne circulaire enfoncée transverse qui les 
sépare nettement l’un de lautre; ce dernier brun à la 
base, ferrugineux dans sa seconde moitié, cylindrique 
arqué, aussi long environ que la tête et le prothorax. 
Antennes brunes, fortes, premier article du funicule al- 
lougé, un peu obconique, les autres courts et serrés. 
Prothorax presque aussi long que large, légèrement con- 
vexe, arrondi sur les côlés, bisinué à la base, un peu at- 
ténué au sommet, presque conique, brun offrant une 
petite tache arrondie à ses angles postérieurs, un petit 
point en avant de chaque côlé de la ligne médiane et 
un petit trait longitudinal au milieu de la base, blancs. 
Ecusson triangulaire, blanc. Elytres ovales-oblongues, 
lésèrement convexes, un peu plus larges que le pro- 
thorax, une fois et demie environ aussi longues que 
larges, arrondies au sommet, finement striées, intervalles 
planes; coloration d’un brun roussâtre, variée de petites 
écailles blanchâtres formant une ligne longitudinale 
commune occupant un peu plus du tiers antérieur de 
la suture, un très petit point sur chacune au milieu vers 
la base, une petite tache vers le milieu du bord externe, 
un point vers la suture environ au milieu de la longueur 
un peu oblique de haut en bas par rapport à la petite 
tache externe, enfin une bande apicale et terminale 
transverse , sinuée antérieurement. Dessous du corps 
entièrement et densément revêlu de petites écailles 
blanchâtres. Pattes d’un roux testacé, légèrement revé- 
tues aussi de petites écailles blanches, origine des 
cuisses et dernier article des tarses obscurs. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 717 


Cette belle espèce à été découverte à Montpellier par 
M. Guinard en tamisant en hiver de la terre végétale; 
elle doit se placer dans le voisinage du Scolopaceus. 

La couleur foncière du corps est d’un rouge ferru- 
gineux dans l’exemplaire que je possède, mais si com- 
plètement cachée par les écailles, que je n'ai pas cru 
devoir la mentionner dans ma description, du reste 
j'ignore si cette coloration et la couleur un peu roussâtre 
des élytres ne serait pas due à l'immaturité de mon 
insecte. 


PLECTROSCELIS MAJOR. 


Oblonga , parum convexa, supra viridis subcœrulea; an- 
tennis basi rufo-testaceis; thorace transverso, dense æqualiter 
punctato , basi profunde biimpresso ; elytris postice leviter 
sensim attenuatis, regulariler punctato-striatis, interslitiis 
distincte punctulatis ; femoribus nigris, tibiis brunneis, summa 
basi tarsisque ferrugineis. 


Long. 0,004. Corps oblong, faiblement convexe; 
dessus en entier d'un vert foncé légèrement bleuâtre, 
luisant. Front finement pointillé, offrant deux ou trois 
points plus gros de chaque côté auprès des yeux. Anten- 
nes noires, leurs deux premiers articles en entier et le 
troisième en partie d’un roux testacé. Prothorax court, 
transversal, deux fois aussi large que long, distinctement 
rebordé et légèrement arrondi à la base et sur les côtés, 
tronqué au sommet, angles antérieurs très saillants et 
formant une petite dent arrondie, dessus densément éga- 
lement et assez fortement ponctué, intervalles lisses, une 
petite impression courte forte et profonde de chaque côté 
à la base. Ecusson demi circulaire, lisse. Elytres un peu 
plus larges que le prothorax à leur base, légèrement et 


718 ANNALES 


graduellement rétrécies en arrière, une fois et demie en- 
viron aussi longues que larges, arrondies ensemble à 
l'extrémité, offrant des stries légères et très régulières de 
points enfoncés bien marqués, intervalles entièrement et 
distinctement pointillés avec de très légères rides trans- 
verses peu marquées. Dessous du corps noir. Cuisses 
noires, jambes brunes, leur base et les tarses ferrugineux, 
intermédiaires et postérieures avec une forte dent aiguë. 

J'ai pris cette espèce remarquable, la plus grande du 
genre, en fauchant aux environs de Montpellier. Elle 
ne peut être confondue avec aucune autre. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 719 


ER EE CCE DC EE EE EE TE 


QUELQUES OBSERVATIONS 


SUR LES COLÉOPTÈRES DES ENVIRONS DE MONTPELLIER ; 


Par MM. JACQUELIN-DUVAL et PH. LAREYNIE. 


(Séance du 27 Octobre 1852.) 


Nous publions sans aucune prétention, et désireux seu- 
lement de faire connaître les quelques remarques utiles 
que nous avons pu faire pendant nos excursions dans les 
environs de Montpellier, la note suivante que j'ai rédigée 
en notre nom commun. Aussi, parmi les nombreux in- 
sectes recueillis dans nos chasses, lesquelles ont eu lieu 
d'avril en juillet pour mon ami M.Ph. Lareynie et de jan- 
vier en août pour moi, nous mentionnerons seulement les 
espèces rares, non encore indiquées de France, ou offrant 
quelque utilité à être citées, et ne reviendrons point sur 
les dernières observations de M. Kiesenwetter touchant 
les insectes du midi. 


Lemia rRuripes, Dej. Nous avons pris cette espèce rare 
et très peu répandue encore dans les collections, en bat- 
tant l'été les genêts épineux (Genita Scorpius L.) abon- 
dants sur les collines sèches ou garrigues. L'hiver elle se 
réfugie sous les écorces de chêne. 


BraciNus HumErALIs, Ahrens, causticus Dej. Quoique 
cette belle espèce soit assez répandue, son habitat n’est 
pas sans intérêt. L'été l’on trouve assez rarement cet in- 


720 ANNALES 


secte, mais de février en avril et mai on peut l'avoir assez 
communément en creusant la terre au pied des Tamarix 
gailica voisins des étangs salés; cette terre est labourée de 
petits canaux, allant parfois à une très grande profondeur 
dans lesquels sont blottis non seulement les Br. hurieralis, 
mais encore un très grand nombre d’autres insectes, tels 
que: Brachinus exhalans, bombarda, psophia, nigricornis ; 
Pœcilus puncticollis et infuscatus , Æcinopus bucephalus, 
Dej., Harpalus similis, meridionalis, dispar, punctato-stri- 
atus, cupreus, etc., et plusieurs autres espèces de différen- 
tes familles. Nous avons été guidés dans cette recherche 
par M. Guinard de Montpellier, lequel a toujours été pour 
nous d'une obligeance extrême. 


CarABUSs CLATHRATUS, Lin. Ce beau carabe est d’ordinaire 
fort rare dans les environs de Montpellier, toutefois nous 
en avonsfait une très abondante récolte lors d'une violente 
inondation qui envahit une grande partie de la plaine voi- 
sine des étangs entre le Lez et la Moisson. Il est impossi- 
ble de se figurer la quantité prodigieuse d'insectes de toute 
sorte qui s'étaient réfugiés sur de petites chaussées légè- 
rement élevées à l'abri de l’inondation; les carabiques 
prédominaient surtout au milieu de ce vaste pêle-mêle et 
les Carabus clathratus y étaient fréquents au pied des 
soudes. 


Epomis circumscriPrus, Duft., un seul exemplaire pris 
par mon ami M. Ph. Lareynie au bord des étangs lors de 
l'inondation dont nous venons de parler. 


Poconus TEsrACEUS et eRACILIS, Dej., Ces deux espèces 
se tiennent particulièrement sous les petites pierres au 
bord des étangs salés, tandis que la plupart des autres es- 
pèces, telles que littoralis, riparius, meridionalis, etc., se 
trouvent indifféremment sous les algues, les fucus, les 
pierres, ele. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 721 


Daprus virricer, Germ. Ge bel insecte se trouve en 
mars, avril et mai, quoique assez rarement, auprès des 
étangs salés sous les petites pierres. Il se creuse souvent 
dans la terre de petits canaux, dont l'une des ouvertures 
se trouve extérieurement sur les côtés de la pierre et l’au- 
tre correspond à sa face inférieure; cette habitude lui est 
du reste commune avec plusieurs espèces d’Aarpales. 


Harpazus ROTuNDATUS, Dej. Dans la terre au pied des 
Tamaryx comme le Brachinus humeralis: Dejean n’en 
avait pris qu’un seul individu dans le midi de la France, 
et deux autres en Dalmatie. 


Harpacus PATRUELIS, Dej. Avec le précédent. Dejean 
n'en possédait que deux exemplaires, l’un provenant d'Es- 
pagne et l’autre du midi de la France. 


HyproPoRUS MERIDIONALIS, Aubé. Cette espèce peu rare 

dans les eaux stagnantes auprès des étangs salés, n'était 
fs. P 5 ) 

point encore indiquée de France; elle est notée de Sar- 


daigne par M. Aubé. 


Hyprormizus inErMis, Lucas. N'est certainement qu une 
variété du piceus , car nous en avons pris un exemplaire 
mâle accouplé avec une femelle de ce dernier. 


CuevroLariA insienis, Jacq. Duv. An. Soc. Ent. Fr. 
p- 45. Mai 1850.— Scydmænus holzeri Hampe. Ent. Zeit. 
p- 352. 13. Octobre 1850.— J'ai repris un exemplaire de 
ce remarquable insecte parmi des détritus. 

Lorsque j'établis ce genre nouveau en 1850, je ne pos- 
sédais qu’un seul individu et ne pus constater tous les ca- 
ractères du genre; je donnai par analogie les palpes labiaux 
de deux articles (ex Schaum analecta), mais on sait au- 
jourd’hui que les Scydmænides ont les palpes labiaux de 
trois articles; j'ai pu cette fois bien voir les mandibules, 
2° Série, TOME x. 47 


722 ANNALES 


lesquelles offrent leur partie basilaire large et l’apicale 
fortement courbée en dedans, en pointe longue et aiguë, 
le quatrième article des palpes maxillaires m'a paru tout 
a fait indistinct, même à un fort grossissement, mais 
je n'ai pu voir les palpes labiaux ni la languette de peur 
de briser mon insecte. 


Bryaxis scaurreLii, Aubé. Cette espèce indiquée de 
Trieste par M. Aubé ne nous a point paru rare sous les 
pierres au bord des étangs salés; elle n'avait point encore 
été signalée comme habitant notre pays et sa femelle était 
inconnue; cette dernière est assez voisine de celle du ZLe- 
febvrei, mais son corps est moins étroit, moins allongé, plus 
trapu, sa tête un peu plus grande et son prothorax un 
peu plus court, ses pattes sont aussi plus claires. 


Tycnus rusercuzaTus, Aubé. Dans les détritus. Le mâle 
de cet insecte n’a point été connu de M. Aubé, il se dis- 
tingue par ses trochanters antérieurs offrant une assez forte 
épine aiguë. 

MyrMEDONIA r1GIDA, Erichs. Un seul individu sous une 
petite pierre en compagnie de quelques fournis ; espèce 


indiquée de Sardaigne par Erichson. 


Tacayusa FERALIS, Erichs. Au bord des eaux couran- 
tes, 


Oucara susrinis, Erichs. Un seul exemplaire. 

Vucpa erAciLiPEs, Jacq. Duv. Ce bel insecte provient 
des environs de Marseille, mais pourra plus tard se retrou- 
ver dans d’autres parties du midi de la France. 


Lerracnus noraus, Erichs. Dans les détritus, sous les 


pierres, etc. Erichson indique cette espèce de Carinthie, 
mais elle se retrouve dans plusieurs parties de la France. 
Nous l'avons prise à Montpellier, mon ami M. Ph. Larey- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 793 


nie l'a recueillie aux environs de Bordeaux, enfin elle a été 
trouvée aussi quelquefois à Paris par M. Aubé. 


PaizonTraus piMipiATIPENNIS, Erichs. Nous avons retrou- 
vé auprès des eaux stagnantes, cette belle espèce déjà prise 
à Perpignan par M. Kiesenwetter. 


Quenius zucvuzus, Erichs. Un seul exemplaire. 


Cayprogium FRACTICORNE ? Erichs. Nous avons pris deux 
Cryptobium que nous ne rapportons qu'avec doute au frac- 
ticorne, car leur prothorax est en entier d’un rouge testacé 
et le reste du corps densément noir, peut-être faut-il les 
joindre à ces exemplaires de couleur plus claire dont parle 
M. Kiesenwetter. 


SciMBALIUM GRANDICEPS, Jacq. Duv. Deux exemplaires 
de ce bel insecte dans les détritus auprès des étangs salés. 


ACHENIUM TENELLUM, Erichs. Ce petit insecte indiqué 
seulement jusqu'ici de Sardaigne, se trouve sous les pier- 
res au bord des étangs salés dans les environs de Peyrol 
non loin de Montpellier. 


Lirsocanis nieriTuLA, Erichs. Pas rare sous les pierres 
et dans les détritus du côté des étangs salés ; notée de Si- 
cile par Erichson. 


Sunius uNiFORMIs, Jacq Duv. Pas rare sous les pierres : 

q $ P : 

pris également à Bordeaux par mon ami M. Philippe La- 
reynie, 

Sumius PuLcHELLUS, Heer. Çà et la dans les détritus et 


sous les pierres; plus commun dans les Pyrénées-Orien - 
tales. 


Sunius 81MACULATUS, Er. Joli petit staphylin très com- 
mun l'hiver et le printemps parmi les détritus au pied des 


ANNALES 


ESS 


72 


Tamaryx; n'avait cependant jamais été noté encore com 
me trouvé en France; Erichson l'indique seulement de 
Sardaigne. Le Sunius diversus Aubé s'en rapproche par sa 
couleur, mais en est bien distinct par sa forme. 


STENUS PUSILLUS, Er. Au bord des eaux stagnantes. 


STenus H0sPEs, Er. Nous avons retrouvé sous des pier- 
res deux individus de cette espèce rare dont M. Kiesen- 
wetter avait déjà pris un exemplaire. 


TrocoPazæus niripus, Baudi. Ksw. Un exemplaire au 
bord des eaux stagnantes de ce petit insecte déjà décou- 
vert à Montpellier par M. Kiesenwetter. 


Omazium cæsuM, Grav. Un seul individu. 


Saprinus MAcuLATUSs, Rossi. Cet insecte a été pris en 
grande abondance à Cette, sous un chien mort, par mon 
ami M. Philippe Lareynie, mais on le trouve particulière- 
ment sous les lézards, les serpents, etc. il affectionne les 
collines. 


SarRINUS DETERSUS, Ill. commun sous les chiens morts, 
les lézards, etc. Habite indistinctement la plaine et les 
collines. 


SAPRINUS TRIDENS, Jacq. Duv. Un seul exemplaire de 
ce remarquable insecte enfoui dans le sable aride des du- 
nes de la mer. 


SAPRINUS PASTORALIS, Jacq. Duv. Deux individus sous 
des mottes de terre placées au bord d’un champ. 


SapriNus METALLESCENS, Er. Rare sous les pierres dans 
les lieux sablonneux. 


SAPRINUS APRICARIUS, Er. etRuGIFRONS, Pk. Ces deux es- 
pèces se trouvent communément enfouies dans le sable 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 795 


aride des dunes de la mer; par les fortes chaleurs on les 
voit voler abondamment le long du rivage et venir se ca- 
cher sous les pierres et autres petits abris. 


AGATHIDIUM LÆVIGATUM, Er. Ce petit insecte n'est pas 
rare au pied des plantes le long des petites pentes sè- 
ches du jeu de mail. 11 à tout à fait la taille, la forme 
et le faciès d'un Clambus, mais ses cuisses postérieures sont 
libres et découvertes. 


Puaracrus ziQuipus, Er. Avec le précédent. Les Pha- 
lacres sontdes insectes difficiles et peu étudiés encore, l'on 
doit probablement trouver en France la plupart des es- 
pèces décrites par Erichson. : 


DermesTes PARDALIS, Sch. Cette belle espèce est com- 
mune sur les collines sèches, sous les lézards, serpents et 
autres reptiles, dont ils détruisent rapidement les cadavres, 
avec les Saprinus detersus et maculatus. 


Denmesres vuzrinus, F. Cet insecte, facile à reconnaïi- 
tre à la petite épine qu'il offre à l'angle apical interne des 
élytres, n'est pas rare dans les cuisines et autres endroits 
où se trouvent des lards; il est assez commun à Toulouse. 


ANTHRENUS DELICATULUS, Ksw. Nous avons pris sur les 
fleurs deux individus de cette petite espèce découverte en 
Catalogne par M. Kiesenwetter. 


Limnius Tusercuzarus, Muller. Assez commun en 
pêchant au troubleau dans les eaux stagnantes qui avoi- 
sinent les marais salants. 


Areucaus PUS, Il. Er. Un individu dans les garrigues. 
M. Mulsant a eu raison de le réunir au Sacer, car les 
caractères indiqués par Erichson ne sont pas constants. 


GymnopLeurus sTurM, Mac-Leay. Er. Cette espèce 


726 ANNALES 


est très commune sur les bouses dans les endroits incultes 
des marais salants; on la trouve avec le G. mopsus, mais 
nous l'en croyons toutefois distincte, car en ayant exa- 
miné un grand nombre d'exemplaires nous avons tou- 


jours trouvé constants les caractères différentiels notés 
par Erichson. 


Onruornacus Maxi, ll. Vit communément dans les 
excréments humains surtout dans les dunes de la mer et 
dans les garrigues. 


OnraornAcus sEMiconnis, Panz. Rare sous les excré- 
ments humains desséchés, vers les étangs salés. 


ApPmopius FERRUGINEUS, Muls. Nous l'avons pris com- 
munément en été sous les bouses de vache dans les lieux 
incultes des marais salants; il paraît affectionner spécia- 
lement ces bouses et le voisinage des étangs salés, car 
jamais nous ne l'avons rencontré ailleurs. 


APrnonius rurus, Ill. Er. Quelques exemplaires avec le 
précédent. Cette espèce n'a point été connue de M. 
Mulsant et n’était pas encore indiquée de France. 


Lampra resrivA, Lin. En juin et juillet sur les gené- 
vriers; d'après un entomologiste de Montpellier on 
trouverait aussi cetle espèce sur le tuya, arbre exotique 


de la famille des Conifères. 


AceriLus uyPerici, Creutz. Nous en avons capturé 
plusieurs individus l'été sur les ronces dans les garrigues. 


Coræpus AmETuysTinus. OI. Se trouve en juin et juillet 
sur la Carlina corymbosa Lin. 


Coræsus æneicoczis, Villers. Commun en juillet sur 


les pousses des chênes verts dans une garrigue voisine de 
Lavallette. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 727 


CorÆBus CYLINDRACEUS, Lap. Assez commun à Celte 
dans le mois de juillet sur la Gentaurea aspera. 


ANTrHAxIA HYPOMELÆNA. II]. Abondante en juillet dans 
les garrigues sur le panicaut ou Eryngium campestre. L. 


Tracuys PuMILA, Ill. Ce joli petit Buprestide vit sur le 
marrube (Marrubium vulgare.Lin.). Nous l'avons pris en 
maiet juin sur cette plante au pied de laquelle on le trouve 
caché dès le premier printemps. Le Trachys pumila de 
Laporte et Gory n'appartient certainement point à cette 
espèce, mais nous paraît devoir se rapporter à une variété 
obscure du pygmæa que nous avons trouvée quelquefois; 
le Tr. intermedia des mêmes auteurs nous semble appar- 
tenir au contraire au vrai pumila 11]. ; du reste leur 
ouvrage est fait avec une légèreté déplorable. Cette espèce 
étant peu connue et la description qu'en donne Illiger se 
trouvant dans un ouvrage très rare, nous croyons utile 
de la décrire brièvement de nouveau. 


Long. 0,0024-32. Ovalaire, bronzée sur la tête et le 
prothorax, d’un noir bleu sur les élytres, revêtue en des- 
sous de petits poils blanchätres courts et peu serrés 
formant sur les élytres de petites facies transverses, à peine 
sinuées, plus ou moins distinctes, parfois effacées. Tête 
non échancrée, ni excavée, comme dans le T. minuta, 
mais offrant un sillon médian profond et en avant une 
légère fossette arrondie de chaque côté vers la base des 
antennes, Prothorax transversal, plus étroit en avant, 
fortement sinué de chaque côté à la base, offrant latéra- 
lement une légère impression oblique. Elytres aussi larges 
à la base que celle du prothorax, légèrement saillantes 
aux épaules, graduellement rétrécies postérieurement 
derrière leur milieu, couvertes de points enfoncés assez 
gros, mais légers et très peu profonds, entremélés de rides 


728 ANNALES 


peu marquées ce qui rend leur surface légèrement ru- 
gueuse. Dessous du corps et pattes bronzées. 

Cette espèce se distingue du minuta, par sa forme 
moins allongée, plus ovalaire, plus convexe, sa couleur 
différente, sa tête non échancrée, ses élytres non dépri- 
mées et impressionnées comme chez celui-ci, etc. 


AcrypNus ATOMARIUS, Fabr. Deux exemplaires dans le 
bois de saule. Nous avons aussi trouvé, dans l’intérieur 
du même bois, sa larve, décrite et figurée dernièrement 
par M. Lucas, qui l'a trouvée sur le pin maritime. 


Carpiopnorus EXARATUS, Er. Nous avons pris deux in- 
dividus de cette espèce, enfouis dans le sable aride des 
dunes de la mer. 


AmpPEpus CROCATUS, Geof. Dans le bois de saule. 


Tuaroscus Pusizzus, Heer, Cet insecte est commun au 
pied des Tamaryx vers les étangs salés. Ses jambes sou- 
mises à un fort grossissement offrent trois ou quatre 
petites épines peu marquées à leur extrémité, tandis 
qu'elles présentent six épines fortes et bien marquées 
chez le dermestoïdes. 


Caaropus GrANDICOLLIS, Ksw. Nous avons pris en fau- 
chant quelques exemplaires de ce petit insecte découvert 
en Catalogne par M. Kiesenwetter. 


Cuaropus pocizis, Ksw. Nous avons retrouvé cette 
petite espèce décrite par M. Kiesenwetteret prise aussi 
par lui dans les environs de Montpellier. 


Corores rAvVETI, Jacq. Duv. Espèce intéressante prise 
en fauchant dans le mois de juillet sur les pousses des 
chênes verts dans les garrigues. 


Dasyres cyzipricus, Dej. Pas rare en été sur les soudes 
auprés des étangs salés, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 729 


Prius Duvar, Lareynie. J'ai pris un seul individu de 
cette remarquable espèce que mon ami M. Ph. Lareynie a 
bien voulu me dédier, jen ai vu quelques autres dans la 
collection de M. Guinard. 


XYLETINUS SUBROTUNDATUS, Lareynie. Pris en fauchant 
sur le Tamaryx. 


Xvzerinus resrAceus, Creutz. Pas rare à Cette en fau- 
chant en juillet dans les endroits où vit la Centaurea as- 
pera. 

TAGEnIA iNTERMEDIA, Sol. Gette espèce habite particu- 
lièrement sous les soudes, auprès des étangs salés. 


LeicaenuM PuLcHELLuM, Lucas. Ce bien bel insecte se 
trouve communément au printemps et l'été en creusant 
au pied des plantes les sables arides des dunes de la mer. 


TracaysceLis RuFA, Latr. Pas rare avec le précédent. 


PuALERIA HEMISPnÆrICA, Dej. Commune avec les précé- 
dents, on la trouve même en hiver. 


CATAPHRONETIS BRUNNEA, Nous avons pris assez souvent 
cet insecte dans le voisinage des étangs salés sous les pier- 
res et sous les soudes. 


Hecors resraceus, Dej. Se trouve au printemps enfoui 
dans le sable des dunes comme la Phaleria hemisphærica. 


TrOTOMMA PuBESCENS, Ksw. Ce petit insecte, découvert 
dans le midi de la France par M. Kiesenwetter, n’est pas 
rare au printemps, parmi les détritus, au pied des Tama- 
ryx, vers les étangs salés. M. Kiesenwetter aurait bien dû 
nous dire quelle est la place de son nouveau genre et dans 
quel voisinage il faut le classer. 


Vomonenus coMPressicois, Motch. Laf. Assez fréquent 


730 ANNALES 


au printemps avec le précédent et plusieurs espèces d'4n- 
thicus, telles que : humilis, gracilis, instabilis, etc. 


Ripipnorus giMAcuLaTus, F. Cette, en juillet, sur les 
fleurs de l'£ryngium maritimum. 


MorpeLLa ANGusTATA, Dej. Commune en juillet et août 
sur les dunes et les bords de la mer, sur les fleurs de la 
même plante. 


Zoniris pRæusrTA, F. Fréquent en juillet et août sur l'E- 
ryngium campestre. 


STENOSTOMA ROSTRATA, F. Commune avec la Mordella 
angustata. 


Brucuus siqurrarus, OI. En fauchant l’été dans les gar- 
rigues sur le Cüistus crispus. Lin. 


Brucuus vaRtEGATUS, Germ. En battant au printemps 
l’aubépine. 
Brucaus. ........ FMréquent en juillet sur les fleurs 


de l'Eryngium marilimum dans les dunes de la mer. 


APION TUBIFERUM, (ryl. Assez commun dans les garri- 
gues en fauchant sur les Cistus crispus et monspeliensis. 


ApP10N Limonu, Kyrby. Un individu de cette superbe es- 
pèce, indiquée seulement jusqu'ici d'Angleterre. 
THyYLACITES FRITILLUM, Panz. Assez commun en août 


sous les pierres dans les chemins creux appelés jeu de mail. 


Tuyzacires quarni, Jacq Duv. Commun pendant la 
plus grande partie de l’année dans la terre, sous les pier- 
res, etc. 


Sirones criseus, F. Commun en juillet et août dans les 
dunes au pied de l'Ononis arenarta. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 731 


Czeonus o8ziquus, F. Pas rare en avril sur les collines 


et dans les lieux secs, au pied du Thymus officinalis et 
sous les pierres voisines. 


Czeonus PuNcTIVENTRIS, Germ. Commun en mai et juin 
au pied des soudes vers les étangs salés. 


CLEonus MENDICUS et BREVIROSTRIS, Sch, En avril et mai 
avec le précédent. 


G£onemus FLABELLIPES, O]. Se trouve en été dans les 
garrigues, principalement sur le Cistus monspeliensis. 


Procas sTEvENI, Sch. Pris assez communément au com- 
mencement du printemps sous de petites pierres et dans 
de petits trous le long d'un mur. Ce remarquable insecte 
avait déjà été trouvé, il y a longtemps, par M. Javet, sur 
le bord de fossés aux environs de Nîmes. 


ConiaTus curysocaLorA, Lucas. Pris une fois en juillet 
sur le Tamaryx. 


MerrA crassiconnis, Jacq. Duv. Un seul exemplaire en 
juillet au pied d’un arbre. 


Perirezus FLAViIPENNIS, Jacq. Duv. Espèce bien remar- 
quable découverte par M. Guinard, qui malheureusement 
n'en prit en fauchant qu'un seul exemplaire. 


Oriorayncaus auMizis, Germ. Dansle sable des dunes 
au pied des plantes et surtout de l'Ononis arenartia. 


Larinus MAcuLosus, Sch. Cet insecte se trouve en juin 
sur l'Echinops ritro; sa larve vit dans les capitules bleus 
de cette même plante qui se déforment alors et languis- 
sent,e Île se creuse une vaste cellule, intérieurement brune, 
lisse, polie et très dure, et s’y transforme en nymphe vers 
la fin de juillet ou le commencement d’août ; l'insecte par- 


732 ANNALES 


fait éclot environ deux ou trois semaines après, mais de- 
meure en général quelque temps dans sa loge. Lorsqu'on 
le trouve en juin sur la plante, il est recouvert, étant frais, 
d'une assez belle poussière jaunâtre; il provient alors, 
nous pensons, d’une éclosion différente de celle du mois 
d’août ou septemhre ; mais quand on ouvre les cellules lors 
de cette dernière éclosion, l’insecte est recouvert d’une 
jolie poussière d’un rouge ferrugineux délicatement variée 
d’un blauc plus ou moins pur. Cette différence si grande 
de coloration, s'explique par la sage prévoyance qu'a tou- 
jours la nature, de dérober à la vue de leurs ennemis les 
espèces sans défense; la plante est verte en juin et l’in- 
secte est d’un jaune verdâtre, en septembre au contraire 
l'Echinops meurt et prend une teinte feuille morte et le 
Larinus s'en rapproche encore par sa coloration. 


Laninus FLAvEsCENS, Sch. En juin et juillet sur le Æen- 
trophyllum lanatum. 


Larinus srurnus, Schall. var. ocarEaTus, Sch. Com- 
mencement d'août sur le Cirsium lanceolatum. 


Larinus maurus, OI. Cet insecte vit sur le Buphtalmum 
spinosum L., on le prend au commencement de juillet 
sur cette plante, et sa couleur est alors d’un rouge ferrugi- 
neux, quand il est frais; cette variété constitue le Z. mar- 
ginicollis Dabhl. Lors au contraire qu'on recueille vers la 
fin de juillet des capitules de Puphalmum renfermant des 
larves, ce que l’on reconnaît à un boursouflement insolite 
du disque, l’insecte éclot dans le mois d'août, en perçant 
d'un trou rond les parois de sa cellule, analogue à celle 
du Z. maculosus, et sa couleur est verdâtre, parce que la 
plante est alors en effet languissante et verdâtre, tandis que 
l'insecte est rougeâtre en été lorsque la fleur du Buphtal- 
mum sur Jaquelle on le trouve est épanouie et jaune. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 733 


Les larves de ce Larinus sont attaquées assez souvent par 
un ichneumonide qui nous est inconnu. 


Larinus ursus, F. Très commun en juin et juillet sur 
Ja Carlina corymbosa. 


Larinus conrinis. En mai et juin sur la Centaurea aspera. 


LariNus FERRUGATUS. En juillet sur les fleurs de la même 
plante. 

RuiNocyLLus LAREYNI, Jacq. Duv. Commun au pied des 
graminées et des plantes sur les petites pentes sèches du 
jeu de Mail en avril et mai. Suivant M. Barèze de Marseille 
sa larve vivrait dans les fruits verts du Tribulus terrestris. 


Tycmus srriATuzus, Sch. Commun en juillet et août au 
pied de l’Ononis arenaria dans le sable des dunes de la mer. 


Baripius or1Paris, Jacq. Duv. Bien belle espèce décou- 
verte par M. Guinard en tamisant l'hiver de la terre vé- 


gétale. 


ACALLES DIOCLETIANUS, Germ. Rare au printemps sous 
les pierres. 

Bacous Ausri, Cussac. Cet insecte sur lequel M. Emile 
Cussac a établi son genre Elmidomorphus est bien certai- 
nement un Bagous, il en offre le facies, les mœurs, les 
caractères; la massue de ses antennes n’est pas d’un seul 
article, mais bien quadriarticulée, seulement le premier 
article est très grand et lisse, et les trois autres sont revêtus 
de poils denses et couchés, ce qui cache et laisse très diffi- 
cilement apercevoir leurs sutures; du reste M. Cussac lui- 
même nous dit en parlant de la massue : « apice subspon- 
giosa; » or pouvait-on supposer qu'un même article variât 
ainsi de texture; en outre, M. Emile Cussac a vu certaine- 
ment cette massue en raccourci comme le prouve sa figure 
comparée à l'antenne naturelle bien étalée. — Un exem- 


734 ANNALES 


plaire de cet insecte en pêchant en avril au troubleau dans 
les eaux stagnantes voisines des marais salants et plusieurs 
autres en juillet en cherchant auprès dans la terre. 


GxmxerrON TETER, F. En juillet sur l’Æntirrhinum ma- 
jus dans les garrigues. 


SPHENOPHORUS MERIDIONALIS, Sch. Commun l'hiver et 
le printemps, de même que le piceus, en creusant la terre 
aux environs des marais salants, et courant çà et là pen- 
dant l'été. 

RayncoLus srranGuLATUS, Chevr. inédit, Je me propo- 
sais de décrire cette espèce dans ma note précédente, lors- 
que je l'ai vue inscrite dans le catalogue de M. Perris sur 
les insectes du pin maritime, et j'ai préféré la laisser décrire 
à cet habile observateur. Nous l’avons toujours trouvée 
dans le bois mort des vieux saules; on la prend aussi à 
Toulouse. 


MYRMECHIXENUS VAPORARIORUM, Guérin. Pris en août vo- 
lant abondamment dansla plaine, tout à fait au crépuscule. 
Nous rétablissons l’ortographe primitive du mot Myrme- 
chixenus que l’on a à tort corrigé en Myrmecoxenus, le 
verbe xe70 gouvernant le datif, comme nous l’a justement 
fait observer M. de Marseul. 


Ciyrus ornarus, F. ‘Très commun en août sur le pani- 
caut ou £ryngium campestre. 

CaRTALLUM RUFICOLLE, F . abondant en juin sur les fleurs 
des malvacées (Malva sylvestris, etc.) 

Crioceris PARACENTHESIS, L. En juillet sur l’asperge sau- 
vage. 


Pacanepnorus cycinpricus, Kust. Cette belle espèce 
n'est pas rare l'été en fouillant dans la terre au pied des 
Tamaryx vers les étangs salés. 


DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. 735 


PLEcrROSCELIS virinissiMA, Dej. Commune dans les li- 
eux humides et au bord des eaux, principalement sur les 
jones. Elle varie notablement pour la couleur du corps, 
des pattes et des antennes. L’Altica dentipes OI. Ent. vi. 
93. bis p. 711.N° 78. pl. 4. 78. doit être rapportée a cette 
espèce, comme nous l’a justement fait observer M. Che- 
vrolat, qui de plus a pu voir le type de cet auteur. 


Precrroscezis mAsoR, Jacq. Duv. Espèce remarquable 
dont nous n'avons pris en fauchant qu'un seul exem plaire. 


Hispa TesracEA, L. Assez commun sur les diverses 
espèces de Cistes. 


Scymnus AnrENSI1, Muls. Commun au pied des graminées 
et des plantes sur les petites pentes sèches du jeu de mail, 
en mars, avril et mai. Ce petit insecte indiqué seulement 
de Sicile, Sardaigne et Toscane, avait été brièvement dé- 
crit en note par M. Mulsant dans son histoire naturelle 
des Coléoptères de France, dans la juste prévision ou on 
le rencontrerait un jour dans le midi de la France. 


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Lurydere mormolycotudes. 6. lhyonokirsur lercot . 

Meloe Chevroliti, 7. dtnotarsia corpuluta , 
Lotybothris auroctrvate . 8. Ltraphylur nurierur, 


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Annales dela Societé entomologique’ de france. 2° J'erte, Tome_Z. PL. 11. 


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4.Fairmaire det . | 


1, Zrotarsus erinius Jommer. IL Zematopinur lubereulalus  Burm 
I 7 Synece ultro-martna  sausrure. 2. J'eyanea |. 
WW. z Zlectroscekis Fairmatri Anoiutiu. 2. Larve du Cillernum Lenchi . 


Ÿ. Zarve du Sipha opaca. N° SJandalus S'ichelit  L. Fairmaie 


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22 7. Dacropakpus pallipes Emi éasme 8 & 16. Spercheus mar gRalus métemorph 


17 @ 26. Llebchures Lois métimorphores 27: Lhihiyarusr melinecerhalis œuf 


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Annales de la docile entomolbgique de France, 2° derx Tome X 17.15. 


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Annales de la Societe entomologe de France. 27€ Jerie, Tome_X PL. 16. 


FSignoret del . 
2. Ehyparochromus proderis 7 iimore. 2. Acanthix rotundala. 
3. Astemma Musanté 4. laprus Furmnatrié, 


2 fear uruianrnudala. 6 Centroenemes Peyrolli. 


/mp. Vouraut 


BULLETIN 


DE LA SOCIÉTÉ 


ENTOMOLOGIQUE 


DE FRANCE. 


RECUEILLI PAR M. E. DESMAREST, SECRÉTAIRE. 


DEUXEÈME SÉRIE. 


TOME DIXIÈME, 


ANNÉE 1852. 


MEMBRES DU BUREAU. 


Président. MM. Le colonel Goureau. 
V'ice- President. Le docteur Boispuvaz. 
Secrétaire. E. Desmaresr. 
Secrétaire-adjoint.  H. Lucas. 

Tresorier. L. Buquer. 
Trésorier-adoint. L. FaimMaire. 
Archiviste. À. Doüé. 


Archiviste-adjoint. BELzLier DE LA CHAVIGNERIE, 


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BULLETIN 
ENTOMOLOGIQUE.,. 


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ANNÉE 185% 


PREMIER TRIMENTRE, 


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SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


(Séance du 14 Janvier 1852), 


M. Reiche remercie la Société de l'honneur qu'elle lui 
a fait en lui confiant les fonctions de président pendant 
l'année 1851 , et il céde le fauteuil à M. le colonel Gou- 
reau, président de 1852, qui adresse également des re- 
merciments à ses collègues. 


Communications. M. L. Buquet donne lecture d'une 
note de M. Ormancey, pharmacien à Lyon , relative aux 
caractères que l'on peut tirer des organes génilaux chez 
les Insectes. La Société décide l'impression de cette note. 


En lisant les Annales de la Société entomologique, 3° trimestre 
1851, je me suis aperçu d’une omission commise par M. le capitaine 
Godard, qui y à fait lire par M. Doüé une observation comme étant 
le fruit de son travail, sur la valeur qu'il avait tirée des organes gé- 
nitaux pour séparer les espèces. Comme cette observation ne lui 
appartient pas, j'en réclame la priorité, motivée sur l'envoi d’an 
mémoire adressé à l’Académie des sciences en décembre 1848, mé- 
moire très étendu, dont un extrait a été imprimé dans les comptes- 
rendus de l’Académie, à la date citée plus haut, qui à pour titre : 


ARE ANNALES 


De l'étui pénial considéré comme limite de l'espèce dans les 
Coléoptères, et pour devise : La constance représente l'importance. 
Je vais vous tracer en quelques mots le contenu de ce mémoire, qui 
m'a coûté plusieurs années de travail, mais déjà la devise et le titre 
vous ont dévoilé les points capitaux qui sont la base de ceite étude, 
et se rencontrent dans l’observation de toutes les parties composant 
l’étui pénial, et dans leur constance invariable de forme, Cette dé- 
couverte importante nous a amené à déterminer une espèce qui 
était confondue ou indécise, puis à rapprocher les familles ayant en: 
tre elles le plus d'affinité , par conséquent à consigner un principe 
physiologique qu'il est impossible de méconnaître; pour arriver à ces 
vérités, j'ai étudié les espèces qui étaient en contestation dans les 
Carabiques, les Hydrocanthares, les Lamellicornes , les Mélasomes, 
les Clavicornes, les Serricornes, les Chrysomélines , les Curculioni- 
tes, etc. ; enfin j'ai fait voir les rapports et les caractères qui rappro- 
chaient les familles entre elles; pour cela je n'ai pas fait moins de 
près de deux mille opérations. Depuis ce temps, j'ai continué autant 
que mes occupations m'ont permis de le faire, et je me suis con- 
vaincu de plus en plus de la vérité de ces faits. 


Après cette lecture, M. le secrétaire fait remarquer 
que M. Godard, dans le travail imprimé dans le 3° N° des 
Annales de 1851, ne se donne pas comme ayant décou- 
vert les caractères tirés du pénis chez les insectes, mais 
qu'il a seulement cherché à en faire l'application à quel- 
ques espèces françaises des genres Cetonia et Chrysomela. 

Plusieurs membres ajoutent que depuis longtemps on 
s’est servi des organes externes mâles de la génération 
des insectes comme caractères soit génériques, soit spé- 
cifiques, et ils citent particulièrement M. Rambur, qui 
en a fait l'application dans son ouvrage sur les Névrop- 
tères des Suites à Buffon de Roret, ainsi que dans la 
Faune entomologique d'Andalousie. 


— M. Foureau de Bauregard montre trois Scaurus tris- 
tisetun Ækis acuminata, qui ont été pris par un tou- 
iste fort obligeant pour l'entomologie, à Grenade, le 15 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. v 


novembre 1851; ils sont encore vivants aujourd'hui, 
bien que traversés de leurs épingles. 

L'espèce du genre Ækis trouve dans le pays qu'elle ha- 
bite un emploi thérapeutique que notre collègue croit de- 
voir communiquer à la Société. On l’administre en infu- 
sion aux malades atteints de maladie de poitrine (phthisie 
pulmonaire). Des paysans espagnols qui rencontrèrent 
notre voyageur, le prirent pour un apothicaire et lui 
enseignèrent l'usage des Coléoptères qu'ils le voyaient 
prendre en abondance. 


— M. H. Lucas communique à la Société une larve de 
Clerus formicarius, qu'il a observée vivante, et qui a été 
rencontrée par M. Eug. Chevandier sous les écorces d’un 
Pin sylvestre attaqué par des Dendroctonus piniperda et 
des Pissodes notatus. Quoique cette larve ait été prise sous 
les écorces, cela ne démontre pas qu'elle soit xylophage,; 
au contraire, ajoute M. EH. Lucas , les conditions dans 
lesquelles elle a été rencontrée dénotent que les larves 
du Clerus formicarius sont carnassières et vivent aux dé- 
pens de celles qui se nourrissent exclusivement de bois. 
Cette larve, qui a été parfaitement représentée par 
M. Ratzeburg dans ses Forst-Insecten, pl. 1, fie, 17, 
est remarquable par la tête, le prothorax, les organes de 
la locomotion, le dernier segment abdominal en dessus, 
ainsi que les crochets qui arment ce segment, qui sont 
d’un brun noirâtre, tandis que le mésothorax, le méta- 
thorax et les segments abdominaux sont d’une belle cou- 
leur rose foncé. Il est aussi à observer que le mésotho- 
rax et le métathorax présentent de chaque côté en dessus 
une petite plaque cornée d’un brun testacé. Elle est cou- 
verte de poils d’un jaune clair, allongés, peu serrés , et 


w1 ANNALES 


lorsqu'on touche cette larve ou qu'on la tourmente , elle 
relève la partie postérieure de son abdomen, dont le der- 
nier segment est armé de deux crochets spiniformes, for- 
tement recourbés en dessus. M. Ratzeburg a aussi repré- 
senté la nymphe du Clerus formicarius ; consultez à ce 
sujet la pl. 1, fig. 173 de ses Forst-Insecten. 


— M. Amyot rend compte de diverses communica- 
Lions qui ont été faites à la Société centrale d'Agriculture, 
dans la séance du 31 décembre 1851, sur les moyens de 
s'opposer aux dommages causés par l’Alucite des blés. Il 
résulte de ces communications qu'il paraît d’abord que 
cet insecte n’exerce ses ravages d'une manière sensible 
que dans les parties intérieures de la France; le Midi et 
le Nord, où l'insecte se montre aussi, n’en souffrent pas 
sérieusement. Un cultivateur a remarqué que les gerbes 
qu'il laissait en javelage couchées à terre pendant quel- 
que temps après la coupe, donnaient un blé qui n’était 
point atteint par l'Alucite, tandis que celui provenant 
des gerbes rentrées immédiatement après la moisson, en 
était fortement attaqué. On a observé aussi que le blé 
battu immédiatement après la moisson était à l'abri de 
ses atteintes , tandis que celui quon ne battait que plus 
tard, en octobre ou dans l'hiver, y était sujet. C'est là 
peut-être la cause qui fait que dans le Berry, par exem- 
ple, où le battage n'a lieu qu’en hiver, l'Alucite fait 
beaucoup de mal aux céréales, tandis que dans le Poitou, 
où le battage a lieu immédiatement après la récolte, cet 
insecte n'en fait point. Enfin, il résulte d'une autre obser- 
vation, que le blé dur serait préservé des attaques de l'in- 


secte, tandis que le blé tendre, au contraire, y serait très 
exposé. 


— M. Doüé lit les extraits suivants de lettres qu'il a 
reçues : 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. IT 


1° De M. le capitaine Gaubil, demeurant à Quillan 


(Aude) : 


« Mes chasses ont été presque nulles relativement à ce qu’elles 
auraient dû être ; mes découvertes se bornent à cinq espèces que je 
viens de décrire sous les noms de Carabus Mulsanti, Peryphus 
ataxensis et nivalis, Agabus Pyrenæus, Hydroporus glacialis ; 
plus un Staphylinus que j'ai pris pendant mon séjour en Algérie, et 
que j'ai nommé sculpticollis. C'est une espèce très curieuse, dont 
je ne possède qu’un seul exemplaire, que néanmoins je communi- 
querai à la Société , avec prière de m'en faire le renvoi après exa- 
men, » 


2° De M. Leprieur, pharmacien aide-major à Bône 


(Algérie) : 


« Je m'occupe de l'entomologie avec le plus grand zèle, et je con- 
sacre à l'étude ou aux chasses tout le temps que mon service à l’hô- 
pital ne réclame pas absolument ; aussi mes richesses commencent à 
être considérables, tant en espèces qu’en individus. Si j'avais le bon- 
beur de rester quelques années à Bône, je me trouverais avoir tous 
les éléments nécessaires pour établir une faune de Coléoptères à bien 
peu de chose près complète, et qui, en tous cas, dépasserait beau- 
coup comme nombre, je n’en doute pas, ce que notre collègue M. H. 
Lucas à fait Gans le travail de la commission scientifique ; et pour- 
tant, je ne me suis jamais éloigné beaucoup de Bône, puisque toutes 
mes courses ont eu lieu dans l'intervalle qui sépare le déjeuner du 
dîner. Je n’ai exploré jusqu'ici que la plaine et les collines les plus 
basses qui touchent aux contreforts de l'Edough, chaîne de monta- 
gnes élevée de plus de mille mètres, et couverte, dans une grande 
étendue, de magnifiques forêts. Au printemps prochain, je compte 
aller y passer quelques jours, et j'espère beaucoup y trouver des es- 
pèces étrangères à la plaine. 

Mes recherches, ou pour parler plus exactement, mes études, se 
sont portées surtout sur la famille des Brachélytres, et le nombre 
des espèces attribuées par M. H. Lucas à l'Algérie se trouve déjà 
pour ainsi dire doublé. Il en est de même de la famille des Sécuri- 
palpes, dont je possède maintenant 19 à 20 espèces bien distinctes, 
parmi lesquelles une espèce de Scymnus probablement nouvelle, du 
moins je n’en ai pas trouvé trace dans le travail de M. Mulsant, et 


wii ANNALES 


celles que notre collègue M. H, Lucas indique comme propres à 
l'Algérie ne peuvent s’y rapporter. 

J'ai pris beaucoup de Carabiques, mais rien n’est encore classé 
ui même séparé par espèces. Je puis cependant vous signaler le Zu- 
phium olens, que M. H. Lucas n'a pas indiqué dans son travail. En 
Carabes, je n’ai pris que les Carabus Numida et morbillosus (alter- 
nans, Dejcan), qui sont très communs ici dans le temps des pluies. 
J'ai trouvé un grand nombre de Dromius, et entre autres un individu 
de l’albomaculatus, Lucas. J'ai recueilli avidement tous les Bem- 
bidium que je pense pouvoir déterminer facilement avec le travail 
de M. Jacquelin-Duval. Toutes les autres familles sont éparses pour 
ainsi dire dans mes boîtes , car, pour éviter de me tromper quant à 
l'époque de leur apparition, je les ai groupées par mois. Je vous dirai 
pourtant que j'ai pris en quantité presque énorme le Coniatus chry- 
sochlora sur des Tamarix au bord de la mer. Cet insecte a deux 
époques bien distinctes d'apparition, la première au mois de juin, et 
les individus en sont rares; la seconde à partir de la fin de septembre 
jusqu’au milieu d'octobre , et il est alors très commun. C’est à celte 
dernière époque que j'ai pris, sur les mêmes Tamarix, le Scymnus 
que je crois nouveau, et ur charmant petit Rhynchophorus qui ne peut 
qu'appartenir au groupe des Attelabides , mais à aucun des genres 
signalés par Schœnherr en Europe ou en Algérie. Est-ce une espèce 
nouvelle, est-ce une espèce appartenant à d'autres climats? Je Pi- 
gnore et pense bientôt vous er rendre juge. » 


— Il est donné communication d’une note sur un ver à 
soie monstrueux, par M. Charles Bassi, de Milan. 


En observant, il y a quelques années, une claie couverte de vers 
à soie à l’état de maturité , j'ai été frappé d'en voir un qui se faisait 
remarquer par sa démarche tant soil peu gênée. Je n'ai pas tardé à 
m'apercevoir qu'il offrait une disposition tout à fait anomale des 7°, 
8° et 9° anneaux du corps. Le 7° et le 9° anneaux se rapprochaient 
entre eux sur la ligne médiane du dos, en écartant tout à fait le 5° 
anneau, qui formait en même temps un gonflement des deux côtés. 
Une dépression fort sensible signalait ce point de rapprochement des 
deux anneaux sur la ligne dorsale. La troisième patte membraneuse 
du côté gauche manquait tout à fait, et le stigmate correspondant 
était un peu plus petit que les autres. En dehors de la place de cetie 
patte, on n’observait aucune autre anomalie à la” partie inférieure 
ou ventrale, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 1x 


Les pulsations du vaisseau dorsal paraissaient être très normales ; 
seulement il y avait de la difficulté ou de l’engorgement à l'endroit 
de la dépression signalée ci-dessus. Bientôt la chenille commença à 
perdre de la soie et à montrer l'inquiétude qui est particulière à celles 
qui s'apprêtent à filer leur cocon, Mais, sauf quelques fils jetés par- 
ci par-là, elle demeura encore pendant dix-huit heures sans com- 
mencer son travail. Enfin elle se mit à l'ouvrage lorsque déjà les 
anneaux de son corps étaient remarquablement gonflés et rétrécis, 
et la couleur générale du corps devenue beaucoup plus jaunûtre, 
comme on l’observe ordinairement chez les vers qui se sont déjà 
renfermés dans leur coton. Elle changea de place, en filant toujours, 
au moins sept à huit fois, et passa ainsi encore une journée entière, 
pendant laquelle elle perdit toute la partie blanche de sa soie, sans 
que le cocon fût encore commencé, Cependant, la longueur géné- 
rale du corps s'était de plus en plus rétrécie, et la division des an- 
neaux plus marquée par des étranglements sensibles, Le vaisseau 
dorsal se faisait remarquer par sa couleur d’un brun noirâtre , et à 
chaque pulsation on pouvait voir la même couleur se propager le 
long du sillon qui se trouvait à gauche entre le 8° et le 9° anneau, 
et à droite entre le 7° et Le 8°, comme si un anévrisme se fût trouvé 
à cet endroit. 


Ayant renfermé ce ver à soie dans une boîte, il fila un petit 
cocon fort léger, qui manquait tout à fait de l'enveloppe de soie 
blanche dont les cocons sont ordinairement couverts à l'extérieur. 
L'ayant ouvert après quelques jours, la chenille s’y trouva morte; 
elle avait atteint les dimensions ordinaires de la chrysalide, ce qui 
prouve que le travail de la métamorphose était à peu près accompli. 


— On annonce à la Société la mort d'un de ses anciens 
membres, M. Solier, de Marseille. 


Lectures. M. Al. Laboulbène lit des observations sur 
l'anatomie des Insectes, et il s'occupe spécialement de 
diverses espèces des ordres des Orthoptères, Goléoptères, 
Hyménoptéres et Lépidoptères. 

— M. le colonel Goureau donne lecture d'une notice 
avant pour titre : Deuxième mémoire sur les Tusectes 
gailicoles du genre Cynips et sur leurs parasites, et il 


x ANNALES 


indique quelques modifications à faire au premier mé- 
moire qu'il a lu, il y a près d’un an, sur le même sujet. 


— M. L. Buquet, trésorier, présente les comptes de 
la Société pour 1851, desquels il résulte que bien que la 
Société ait fait plus de dépenses que dans l'exercice pré- 
cédent, elle n'en a pas moins augmenté sensiblement 
son fonds de réserve. Une commission composée de deux 
membres, MM. V. Signoret et Aubé, est chargée de 458 
rifier ces comptes. 


(Séance du 28 Janvier 1852.) 


Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


M. le comte de Mniszeck assiste à la séance. 


Correspondance. Lettre de M. Désiré Boulard , adres- 
sant à la Société sa démission de membre. Cette démission 
est acceptée. 


Communications. M. Guérin-Méneville parle de l'ac- 
couplement des Scolytus, et donne quelques détails sur 
une larve qui vit dans les chaumes du seigle. 


— M. Chevrolat montre le catalogue des Cucujus et 
genres voisins du British Museum; catalogue qu'il a ré- 
digé et qui vient de paraître à Londres. 


— M. Doüé lit une lettre que vient de lui adresser 
M. Godard, de Lyon, et dans laquelle cet entomologiste 


donne des détails sur les dispositions sexuelles des Geo- 


trupes. La Société décide l'impression d’un extrait de 
cette lettre, 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. x1 


J'ai continué les études sur les parties sexuelles des Lameilicornes 
que j'avais entreprises pour vérifier quelques faits relatifs aux Cétoines ; 
j'aiopéré tous les Géotrupes de France, et j'ai reconnu que le G. ster- 
corarius,Linné, et ceux que M. Mulsant avait classés comme des varié- 
tés (Mulsant, Hist. nat. des Goléop. de France. Lamellicornes), devaient 
être séparés en trois espèces, ainsi que l’a fait Erichson (Naturges- 
chichte der Insekten Deutschlands). On trouve communément les 
G. stercorarius, Linné, et mutator, Marth, dans tout le Lyonnais ; 
quant au G, putridarius, Eschol., il faut aller au mont Pilat pour le 
prendre. Le savant Erichson aurait bien dû faire la même division 
pour le Geotrupes vernalis ; nous avons sous ce rom, et comme va- 
riétés, trois espèces bien distinctes, une à corselet très rugueux, 
que j'ai rencontrée très souvent sur toutes les petites montagnes des 
environs de Lyon, une autre dont le corselet est fort lisse, je l’ai 
prise sur le mont Pilat et dans les Hautes-Alpes, auprès de Briançon, 
et une troisieme érès brillante, fortement ponctuée sur le corselet, 
d’un beau bleu d'acier tournant parfois au verdâtre, que j'ai reçue 
des Hautes-Pyrénées. J'aurais bien souhaité posséder une plus grande 
quantité de mâles de cette dernière espèce (j'en ai reçu deux seule- 
ment), cependant j'en ai vu assez pour être convaincu que c’est une 
espèce aussi distincte que les deux autres. Il faudrait donc partager 
le G. vernalis, comme on l’a fait pour le stercorarius, et rétablir les 
anciennes dénominations de G. vernalis, G. autumnalis et G. 


pyrenœus, ainsi que cela avait été fait par Linné, Ziégler et Char- 
pentier. 


Vous ne sauriez vous faire une idée du plaisir que j'éprouve en 
suivant cette étude ; la variété de forme des pénis est si remarquable, 
qu'on se rend facilement compte pourquoi les cas d’hybride sont si 
rares parmi les Coléoptères. Il est bien à regretter que les auteurs 
ne puisse pas se servir de ce caractère dans leurs descriptions, ils 
devraient cependant le consulter chaque fois qu'ils sont iudécis de 
savoir s'ils doivent séparer deux espèces voisines ou les réunir, ce 
qu'ils reconnaîtraient de suite à l'examen des organes externes mâles, 
qui sont toujours différents. L'opération est bien facile : on fait ra- 
mollir l’insecte par les procédés connus, on enlève le pénis avec une 
petite bruxelle, après avoir décollé l’abdomen, qu’on replace ensuite 
et qu’on assure au moyen d’un peu de gomme; après quelques essais, on 
exécuie cette opération si facilement que le plus habile observateur 
ne pourrait pas distinguer un insecte opéré de ceux qui ne Pont pas 
été. 


xU ANNALES 


J'ai commencé à recueillir les pénis des Lamellicornes de France, 
que j'espère compléter dans le courant de cette année; je passerai 
ensuite à une autre famille, de manière à faire la collection de ceux 
de tous les Coléoptères de France que je pourrai me procurer. Je 
pense retirer une foule d'observations curieuses de ce travail qui ne 
sera pas sans utilité pour l'étude de lentomoiogie , je l'espère du 
moins. 


— M. Bellier de la Chavignerie, relativement à de 
nouvelles livraisons de l’/conographie des Lépidopières 
ou Papillons de France qui viennent d'être offertes à la 
Societé par leur auteur, M. Delahaye, communique la 
note suivante : 


Dans le dernier numéro de nos Annales de l’année 1851, je rendrai 
compte à la Société des deux premières livraisons de l'ouvrage publié 
par M. Delahaye, sous le titre de Iconographie des Lépidoptères 
ou Papillons de France. Les six livraisons nouvelles offertes aujour- 
d’hui par l’auteur, renferment dix-huit planches, contenant les figures 
de soixante-et-onze espèces ou variétés des genres Anthocharis, 
Leucophasia, Rhodocera, Thecla, Nemeobius, Argynnis, Melitæa, 
Nymphalis, Vanessa, Libythea, Limenitis, Apatura et Arge. 

Ces nouvelles livraisons me paraissent ne le céder en rien aux 
précédentes pour l'exactitude du dessin et du coloris. Je les crois 
même supérieures à celles qui m'ont déjà été soumises. Je citerai 
surtout la planche des Anthocharis, comme présentant des difficultés 
d'exécution qui ont été heureusement résolues. 

On peut cependant regretter une chose, c’est que l’auteur n'ait 
pas représenté, vus en dessous, un plus grand nombre de sujets, 
surtout chez les Argynnes et Melitées, qui portent principalement sur 
la surface inférieure des ailes leurs caractères spécifiques. Quand 
M. Delahaye donnera les fizures des Lycénides, il fera bien, je crois, 
de s'attacher à représenter autant qu'il le pourra les espèces de ce 
groupe plutôt en dessous qu'en dessus. 


Rapports. 11 est donné lecture du rapport de MM. 
Aubé et Signoret, chargés de la vérification des comptes 
du Trésorier pour l'exercice de 1852. Ce rapport se ré- 


sumne ainsi qu il suit : 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  xm 


Reccrres. 


fr. ec. 
En caisse au 3{ décembre 1850. .. . .. 3,241 56. 
En recettes diverses depuis 1851, y com- 

pris la subvention du Ministre de l’instruc- 

tion publique, celle de M. Pierret et celle de 

M Robineau-Désvoidy. : :; + :2 +:.,.4, 4,023 15. 


Total des recettes. . . PTE TE 

Dépenses. 
Impressions, spravure.,: etes, 25084 3.503 95. 
Locations, dépenses diverses. . . . 936 50. 
4,439 75. 
Avoir au 31 décembre 1851. . … 73,394 96. 


Dans son rapport, la commission félicite de nouveau 
le trésorier du zèle et du dévotment qu'il continue d’ap- 
porter dans l'exercice de ses fonctions. 

En terminant son travail, la commission propose de 
rayer de la liste plusieurs des membres, qui, malgré les 
réclamations réitérées du trésorier, n’ont pas satisfait de- 
puis plusieurs années à leurs engagements envers la So- 
ciété. 

— La Société adoptant les conclusions de sa commis- 
sion, décide que MM.Brullé, Costa, Dutemple de la Croix, 
Iradi, le comte de Kuenbourg. Lagrell, Piette de Montes- 
quieu, Schembri et Trobert, seront rayés de la liste des 
membres. 


Membre reçu. Sur la proposition de M. Doüé, la Société 
décide que M. Gougelet, ancien membre fondateur, sera 
rétabli sur la liste. 


XIV ANNALES 


(Séance du {1 Février 1852.) 
Présidence de M. le colonel GOUREAU. 


M. Gougelet assiste à la séance. 


Correspondance. N est donné lecture de deux lettres 
annonçant la mort de deux de nos collègues, M. Blisson, 
du Mans, décédé le 31 décembre 1851, dans sa 49° an- 
née, et M. Robert Spence, de Londres. 


Communications. M. H. Lucas lit la note suivante, re- 
lative à une variété du Proscus (Cephalotes) politus. 


Je fais passer sous les yeux de la Société un Broscus (Gephalotes 
Dei.) politus Dej., Spec. des Coléopt., tom. 3, p. 430, n° 2, qui est 
remarquable en ce que les rides du thorax, au lieu d’être à peine 
distinctes comme chez les individus types, sont au contraire bien ac- 
cusées. En effet, si on étudie ce Broscus politus, qui forme une 
variété très curieuse comparativement avec un individu type, on 
reinarquera combien sont grandes les différences que cette variété 
présente. Examinées à l'œil nu, et mieux encore à l’aide de la loupe, 
on voit que les rides présentées par le thorax couvrent toute la sur- 
face de cet organe; de plus, elles sont très ondulées et forment sur- 
tout des saillies très prononcées, séparées entre elles par des sillons 
transversaux assez profonds. Si ensuite on étudie la tête, on re- 
marquera aussi des traces irès prononcées de rides, et celles-ci se 
trouvent particulièrement à la base de cet organe, ainsi que dans 


l'espace que laissent les yeux entre eux. Quant aux autres organes, 


tels que l’écusson, les élytres et les anteunes, ils ne présentent rien 
de particulier, et sont entièrement semblables à ceux des individus 
typiques. 


C'est aux environs d'Alger que cette variété curieuse a été prise 


par notre collègue M, le docteur Lauras. Je ferai aussi observer 


qne cette espèce, que j'avais déjà rencontrée lors de mon premier 


voyage dans l'Est et l'Ouest de l'Algérie, pendant les années 18/0, 


4841 et 1842, babite aussi les hauts plateaux, particulièrement ceux. 


de Médéah et de Boghar, où je lai prise pendant les mois de mars, 


avril et mai de 1850: elle se plaît sous les pierres légèrement hu- | 


mides, où elle se tient au nombre de deux ou trois individus. Dejean, 
daus son species des Coléopières , tuin. 2, p. 430, cite cette espèce 
comme se trouvant en Sicile. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xv 


— M. L. Buquet annonce qu'il fait faire en ce moment 
pour les Annales de la société une planche comprenantdes 
espèces remarquables et nouvelles de Longicornes exoti- 
ques. 11 compte particulièrement donner dans son travail: 
1°la monographie du genre Trachysomus Audinet-Serville, 
dont on ne connaissait qu une seule espèce, et dont il dé- 
crit trois nouvelles formes spécifiques; 2° la description 
d'un nouveau Criodion, et 3° celle d’un genre voisin des 
Orthostoma et Compsocerus Audinet-Serville. 


Leciure. M. Bigot lit la préface d'un mémoire ayant 
pour titre : Essai de classification générique et synoptique 
des diptères. 


Membres reçus. La société recoit au nombre de ses 
membres: 

MM. Giraud (Joseph-Jules), docteur en médecine à 
Vienne, présenté par M. Bellier de la Chavignerie, com- 
missaires-rapporteurs MM. Bigot et Reiche; 

Hewitson, de Londres , présenté par M. Becker, com- 
misaires-rapporteurs MM. Bellier de la Ghavignerie et 
Berce; 


Sallé (Auguste) naturaliste voyageur, présenté par M. 


Chevrolat, commissaires-rapporteurs, MM. L. Fairmaire 
et V. Signoret; 

Wachauru, de Marseille, présenté par M.L. Fairmaire; 
commissaires-rapporteurs MM. H. Lucas et Guérin-Mé- 
neville. 


(Séance du 25 Février 1852.) 
Présidence de M. le colonel GOUREAU. 


Correspondance. M. L. Buquet communique l'extrait 
d’une lettre de notre collègue M. Leprieur, datée de Bône 


VI ANNALES 


(Algérie); et dans laquelle notre confrère donne des dé- 
tails sur les Coléoptères qu'il a été à même de recueillir 
et plus généralement sur plusieurs petites espèces de la 
famille des Brachélytres, et sur d’autres se rapportant à 
l'ancien genre Anthicus. 

— M. le D' Boisduval informe la Société qu’il vient de 
recevoir de M. Lorquin un envoi d'insectes de tous les 
ordres provenant de la Californie, et qui, pour la plupart 
recueillis dans les montagnes de Juba sont du plus haut 
intérêt pour la science. Ce ne sont pas des espèces bril- 
lantes comine celles des régions intertropicales de l’Amé- 
rique ; elles rappellent, au contraire , nos espèces euro- 
péennes, et forment un chaînon intermédiaire entre ces 
dernières et celles de l'Amérique septentrionale. Notre 
collègue n'examine que le seul ordre des Lépidoptères 
dont toutes les espèces sont à peu près nouvelles. Nous 
nous bornerons à ce simple exposé, attendu que l'on in- 
sérera dans le prochain numéro des Annales , un travail 
complet de M. le docteur Boisduval sur les Lépidoptères 
californiens. 

— M. Bellier de la Chavignerie lit la note suivante de 
M. Pierre Millière, dans laquelle notre collègue donne 
des détails importants sur des chenilles ichneumonisées 
de la Deilephilav espertilio : 

Je n'ai entendu dire à aucun naturaliste, et n’ai lu dans aucun li- 
vre le fait dont j'ai été témoin : il est cependant possible que ce fait 
physiologique anormal ne soit pas nouveau, et que déjà il ait été ob- 
servé ; quoi qu’il en soit, il est au moins fort rare, et à ce titre, je 
me hasarde à croire qu’il vaut la peine d’être cité. 

Le 15 juillet 1851 je recueillis sur l'Epilobium angustifolium au 
mont Cindre près Lyon, trois larves du Deilephila vespertilio parve- 
nues à leur troisième changement de peau; elles furent placées dans 


une boîe à part dans laquelle nul insecte parasite n’a pu s’intro- 
duire. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  xvu 


Ges trois larves se nourrirent tout aussi abondamment l’une que 
l’autre et rien ne laissait soupçonner le fâcheux état dans lequel se 
trouvait l'une d'elles, état qui sûrement datait d'une époque antérieu- 
re à celle où elle fut capturée. 

Ces chenilles grossirent rapidement, opérèrent leur dernier chan- 
sement de peau, et celle qui fait le sujet de ces lignes, devançant les 
deux autres de six jours, se transforma en nywphe le 7 du mois 
d'août. 

Le 9 septembre suivant, la prem'ère de mes trois chrysalides don- 
na sen insecte parfait, c'était une femelle; les deux autres fournirent 
le leur à quelques jours de Jà, ces deux derniers étaient des mâles. 

Après avoir fait périr le Deilephila Vespertilio femelle qui venait 
de m’éclore, par le procédé de l’épingle rougie, enfoncée préalable- 
ment sous l’aile supérieure droite, je fus on ne peut plus étonné de 
voir sortir de l’ouverture formée par l’épingle 35 à 40 larves d'Ich- 
neumons présentant tous les caractères des Hyménoptères à l’ordre 
desquels ces larves d’un blanc terne et longues d'environ 4 millimè- 
tres appartenaient. Malheureusement ces insectes parasites n’ayant 
peut-être pas altein! toute leur grosseur, ou mieux encore, ne se tro"- 
vant pas dans des conditions voulues, moururent avant de se chrysa- 
lider, malgré les soins dont elles furent entourées. Il est donc évident 
que la chenille du Sphingide après avoir été attaquée par un Ichneu- 
monien reçut de ce puissant ennemi une piqûre faite avec sa tarière. 

Ainsi que chacun le sait, cet hyménoptère femelle en enfonçant 
l'extrémité de son oviducte dans le corps de la chenille y dépose le 
germe de sa progéniture sous la forme d'une assez grande quantité 
d'œufs, lesquels une fois éclos, deviennent autant d’affreux ennemis 
pour la malheureuse larve qui les porte en elle. La mission de ces 
nouveaux ennemis étant après avoir dévoré tout le système graisseux 
de leur proie de la faire périr avant sa transformation en nymphe ou 
pendant la durée de cet avant-dernier état. 

Comment se fait-il qu'en cette circonstance l'ordre des choses ait 
été ainsiinterverti? Pourquoi enfin ce relard dans le développement 
de ces larves d'Ichneumons? lesquelles a'nsi que je l’ai dit se sont mon- 
trées vivantes alors que le Deilephilavespertilio était devenu insecte 
parfait. 


L'observation de M. Pierre Millière donne lieu à plu- 
sieurs remarques de divers membres, et particulièrement 
2° Série. TOME x. Bulletin n. 


XVIII ANNALES 


de MM. Goureau et Boisduval. Ce dernier annonce que 
des faits semblables ont déjà été signalés. 


— M. Becker donne lecture d'une note qui lui a été 
adressée de Baltimore par M. Ph. Wild, et qui est rela- 
tive aux mœurs de la Cicada septemdecim , et la Société 
en décide l'impression dans son bulletin. 


Je vous envoie un petit nombre de chrysalides ; car, quoique 
la température de l’été de 1851 ait été favorable aux chenilles, je 
n’en ai trouvé que très peu, et, chose étonnante, les trois quarts de 
ces chenilles sont mortes chez moi, Je ne puis m'expliquer ce fait. 

J'ai placé dans l’une des boîtes un bon nombre de Cicada septem- 
decim, qui, comme l'indique son nom, fait ici une apparition tous 
les 17 ans. 

Je pense vous être agréable en vous donnant quelques renseigne- 
ments sur ce! insecte dévastateur. 

C'est le 17 juin dernier, que les journaux de notre ville annon- 
çaient que le lendemain, les Locus (nom qu’on donne ici à ces in- 
sectes) arriveraient. 

Beaucoup de curieux, et j'étais du nombre, se rendirent donc daus 
la forêt voisine, et nous eûmes effectivement le plaisir d’en rencon- 
trer l’avant-parde, composée d’une cinquantaine d'individus. 

Mais des le lendemain on pouvait, non seulement les compter par 
millions, mais aussi les entendre à une distance de plusieurs milles ; 
car tout l'air était rempli de ces serena‘ers, où musiciens, 

Cependant, c'est le mâle seul qui a la faculté de produire ces sons, 
au moyen d’une espèce de tambour attaché à la racine des ailes infe- 
rieures, et qui est composé de plusieurs tablettes blanches, 

La Cicada septemdecim est très lourde dans ses mouvements, et 
on peut la prendre facilement, tandis que la Cicada bruneosa, qui 
paraît ici chaque année, est très difficile à saisir. 

Au 680 juin, c'est-à-dire quinze jours après leur arrivée, on ne 
voyait plus une seule Cicada septemdecim. 

Mais, pendant ce court séjour, elles ont dévasté nos forêts el nos 
jardins. : 

La femelle poni ses œufs dans le bois à l'extrémité des branches 
d'arbres et par deux, en ligne parallèle d’une longueur de 16 cent. ; 
puis elle perfore ces branches pour que le moinûre vent les fasse tom- 
ber par terre. Là les larves sorties des œufs, s’enfoncent très profon- 
dément dans le sul; mais chose étonnante, malgré lenombre immense, 
on n’a jainais pu trouver de ces larves, même en creusant des puits 
Ce n’est qu'une année avant l'apparition de la Cicada septemdecim, 
que l’on rencontre les larves presque à la surface de la terre et 
même sous des pierres; ces larves sont très mobiles et seretirent rapi- 
dement au moindre bruit. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xix 


J'ai acquis la certitude que cette Cigale ne prend pas de nourriture; 
car son corps es toujours transparent et onn'y voit ni matière solide, 
pi liquide, 

En outre l'insecte paraît ne pas faire de cas de son abdomen ; car 
non seulement je lai vu voler très à son aise privé de corps, mais, 
il paraît ne pas éprouver la moindre douleur quand on le lui arrache. 

Cette Cigale est une friandise pour tous les animaux domestiques 
et non seulement les oies, les canards et les poules s'en régaient, 
mais aussi les chats et les chiens. Chaque jour j'ai vu mon chien en 
avaler une quarantaine pour son déjeûner. 


M. le colonel Goureau dit, dans la séance suivante 
(19 mars 1852), quil a examiné avec soin les petites bran- 
ches percées par la Cicada septemdecim observée par 
M. H. Wild. Il parle de la manière dont les œufs sont 
placés dans l'intérieur de ces branches et il annonce qu'il 
a découvert dans ces mêmes branches un petit parasite de 
l'Hémiptère et qu'il le conserve vivant. Enfin il fait ob- 
server que Réaumur a donné des observations ayant quel- 
que analogie avec celles que nous venons de rapporter; 
seulement d'après lui, les femelles d'Hémiptères ne choi- 
siraient que les branches mortes pour y déposer leurs 
œufs ; il se demande s’il n'en serait pas de même pour la 
Cicada septemdecim. 


Lectures M. H. Lucas litune notice intitulée: Remarques 
sur les métamorphoses observées chez les Elatérides et des- 
= = # Ü 1 à U na / ; 04 
cription et figure de la larve de / À gry pnus atomarius. 


—M. Amyot donne communication d'un travail ayant 
pour titre: Catalogue des Rhynchotes de France d’après 
la méthode Linnéenne opposée à la méthode monony- 
mique. 


Ax ANNALES 


(Séance du 11 Mars 1852). 
Présidence de M. le colonel GOUREAU. 


Communications. M. L. Buquet fait passer sous les 
yeux de la Société un ou deux individus de chacune des 
espèces de Coléoptères recueillis en Californie par M. Lor- 
quin, et donne lecture de la note qui suit dont la Société 


décide que l'impression sera immédiatement faite dans le 
Bulletin. 


Note sur les Insectes Coléoptères recueillis par M. Lorquin, en 
Californie (1), par M. Lucien Buquet. 


Avant d'entrer dans aucun détail sur la composition de ces in- 
sectes dont M. le docteur Boisduval a bien voulu me confier l’exa- 
men, je dois dire un mot sur le mode employé par notre voyageur 
pour la conservation de ces objets, mode qui, je dois le reconnaître, 
présente des avantages réels pour le transport des Lépidoptères : 
malheureusement il n’en est pas tout à fait de même pour les au- 
tres ordres. Qu'on se figure, en effet, des Coléoptères , au nom- 
bre de plusieurs milliers, placés pêle mêle sur des morceaux de 
ouate repliés sur eux mêmes et renfermés dans des papillotes de 
grandeur et de formes différentes, et l’on jugera sans peine des pré- 
cautions qu'il faut prendre pour les tirer de là sans fracturer quelque 
membre, opération qui est souvent fort difficile, quand les tarses sont 
engagés dans le coton, 

Mon but n'est point ici de critiquer les moyens employés par 
M. Lorquin dans des localités qui offrent peu de ressources, mais de 
prémunir seulement les naturalis'es voyageurs contre un système qui 
ne doit jamais être mis en csage, que faute de mieux, J'ajouterai ce- 
pendant, pour la justification de cet entomologiste, que, d'après les 
renseignements qui m'ont été donnés, M. Lorquin se trouvait dans 
des conditions telles, qu'il lui était réellement impossible de recourir 
à un moyen plus efficace. 

Ces réflexions ne sauraient donc atténuer en rien le mérite des 
insectes recueillis par M. Lorquia , et parmi le:quels il se trouve 
une quantité d'espèces non seulement nouvelles pour les collections, 
mais encore pour la science. 


(4) S'adresser, pour acquérir cette intéressante collection , ainsi 
que celles des insectes des divers autres ordres, à M. le docteur 
Bnisduval, rue des Fossés-Saint-Jacques, n. 22, à Paris. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxù 


Il n'a pas dû, d’ailleurs, vous échapper, Messieurs, que ces objets, 
sauf d’assez rares exceptions, appartiennent à des genres qui se 
trouvent généralement en Europe, et que les espèces ont une grande 
analogie de forme avec les nôtres. 

On en jugera par la nomenclature ci-après, que j'ai dressée un peu 
à la hâte, ayant cru devoir m'interdire tout travail qui tendrait à en- 
lever à l'acquéreur de cette intéressante collection le plaisir de publier 
les nouveautés qu’elle renferme. 

Les Carabiques, au nombre de quarante-deux espèces, appar- 
tiennent aux genres Omus. Cicindela, Brachinus, Clivina, Cy- 
chrus, Galosoma ou Callisthenes, Loricera, Chlænius, Elaphrus, 
Anchomenus, Agonum, Calathus, Feronia, Eripus, Amara, 
ne Stenolophus, Agonoderus, Lachnophorus et Bembi- 

ium. 

Les Hydrocanthares ne comptent que huit espèces, qui rentrent 
dans les genres Cybister, Colymbetes, Laccophilus et Gyrinus. 

Les Brachélytres sont représentés par une seule espèce de Sta- 
phylinus, 

Les Sternoxes sont plus nombreux, on en compte vingt-six 
espèces, appartenant aux genres Acmæodera, Chalcophora, Di- 
cerca, Ancylochira, Chrysobothris, Agrilus, Anthaxia, Sphe- 
noptera, plus quelques Elatérides, parmi lesquels se trouve une fort 
belle espèce de Callirhipis ou genre voisin. 

Les Malacodermes, au nombre de six espèces, ne présentent rien 
de remarquable. 

Les Térédiles, au contraire, réduits à trois espèces de Clérites, 
sont intéressants, et peut-être même nouveaux. 

Les Clavicornes romptent dix-neuf espèces, qui rentrent dans les 
genres Necrophorus, Silpha, Peltis, Necrophilus, Hister et 
Hololepta. 

Les Palpicornes, au nombre de cinq espèces appartiennent aux 
genres Hydrophilus et Berosus. 

Les Lamellicornes, peu nombreux, puisqu'on n’en compte que 
dix espèces, rentrent dans les genres Podalgus, Coprobius, Hoplia, 
Omaloplia, Amphicoma et Cremastocheilus, 

Les Hétéromères sont au nombre de cinquante espèces environ, 
dont les principales appartienneut aux genres Eleodes, Cibdelis, 
Cœlus, Amphydora, Brachyscelis, Nosoderma, Grypticus, Pha- 
leria, Helops, Epicauta, etc. 

Les Curculionites se réduisent à treize espèces, appartenant aux 
genres Rhynchites, Cleonus, Lixus, Baris et Calandra. 

Les Xylophages, au nombre de cinq espèces seulement, rentrent 
dans les genres Hylurgus, Melalgus, Apate et Trogosita. 

Les Longicornes comptent vingt cinq espèces, appartenant aux 
genres Macrotoma, Prionus, Hesperophanes, Clytus, Stenopterus, 
Tetraopes, Oberea, Pachyta et Leptura, 


xx ANNALES 


Les Chrysomélines appartiennent aux genres Donacia, Odon- 
tota, Galleruca, Diabrotica, Zygogramma, Chrysomela, Lina, 
Cryptocephalus et Coccinella, on en compte trente-huit à quarante 
espèces. 

Où voit, par l'exposé succinct qui précède, que la totalité des es- 
pèces recueillies par M. Lorquin se monte à deux cent-cinquante 
environ, qui, je le répète, manquent en grande partie à nos collec- 
tions ; les amateurs feront donc bien de profiter de cette occasion, 
unique jusqu'ici, pour enrichir leurs cabinets des Coléoptères califor- 
niens, envoyés par notre ancien et malheureux collègue. Ils auraient 
un double mérite, si, en se concertant, ils pouvaient acquérir la 
collection en totalité, je mets en premiere ligne celui de faire une 
bonne action, et, en second lieu, l'avantage inappréciable de se ren- 
dre possesseurs d'espèces réellement intéressantes, représentées sou- 
vent par un assez petit nombre d'individus. 


— M. le D' Boisduval fait connaître trois nouvelles 
espèces de Psyche, découvertes en France en 1851. 


La première, Psyche Graslinella, est due aux reckerches de notre 
collègue, M. de Grasiin, qui a déjà enrichi nos Annales de plusieurs 
espèces nouvelles, Elie se place près des P. apiformis, stetinellaetsi- 
culella : elle a le corps noir, le disque, les ailes, d’un bianctransparent, 
avec le bord des inférieures et la moitié postérieure des supérieures 
d’un noir enfumé, le fourreau de cette esnèce est, comme celui de 
celles que nous venons de citer, formé de brins de plantes sèches, 
rangés trapsversalement, et recouvert d’un tissu de soie, comme 
chez apiformis, et peut à peine en être üistingué. 

La seconde espèce, Psyche Millierella, à été trouvée dans les 
montagnes des environs de Lyon par notre nouveau et zélé collègue, 
M. Milière. Elle a le port d’albida, avec les ailes plus courtes, plus 
jarges, et le corps plus robuste. Ce dernier est entièrement noir, 
comme dans notre Graslinella, les ailes sont un peu diaphanes, lé- 
gèrement enfumées, avec la côte et les franges plus obscures. Le 
fourreau, si M. Millièie n’a pas fait d'erreur, ressemble complète- 
ment à celui d’albida. Cependant celui de notre Miilierella est en- 
tièrement composé d’une mousse qui nous paraît être l’'Hypnum 
repens, tendis que la mousse qui entre dans la composition du four- 
reau de l'albida nous paraît être exclusivement la Leskea sericea. 

Enfin, la troisième espèce, qui a aussi été découverte dans les 
environs de Lyon, par M. Miilière, est la Psyche stomoxella, qui 
vient se placer tout à côté de tabanella, muscella, hirsutella, mais 
qui est plus robuste et plus velue qu'aucune de ces trois espèces, 
elle est aussi un peu plus noire. Le fourreau est allongé, peu fourni, 
et se compose de quelques brins de graminées placés longitudinale- 
ment, comme dans ia nitidella, On pourrait même dire qu’il res- 
semble tout à fait à celui de cette dernière, sauf la grosseur, qui est 
deux fois plus considérable. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxim 


— M. fl. Lucas montre üne nouvelle espèce de Zo- 
pherus, propre à l'Amérique méridionale, assez voisine du 
Z. Bremei, et qu'il doit décrire dans les Annales, sous la 
dénomination de Z. Moreletit, d’après le nom de la per- 
sonne qui a offert cet insecte au Muséum. 


— M. Mocquerys donne quelques détails sur le Plo- 
chionus Bonfilsii, que l'on rencontre parfois dans nos 
ports de mer : il dit qu'il en a trouvé plusieurs individus 
sous les pierres qui formaient le lest de bâtiments pro- 
venant principalement de la côte de Guinée. 

Lectures. M. L. Fairmaire communique une notice de 
M. Ed. Perris, ayant pour titre : Histoire des métamor- 
phoses du Zlaps producta, Dejean, et du Blaps fatidica , 
Sturm. 

— M. Bellier de la Chavignerie lit une note, accom- 
pagnée d’une figure coloriée, et intitulée : Observations 
sur une 4 jo cardamines hermaphrodite. 


(Séance du 24 Mars 1852). 
Présidence de M. le colonel GOUREAU. 


Communicalions. M. Javet présente à la Société une 
très belle espèce du genre Loricera, découverte à Madère 
par M. Wollaston, et qu'il dédie à cet entomologiste, 
auquel nous devrons bientôt une faune entomologique de 
cette île. Voici la diagnose de cet insecte : 


Loricera Wollastonii, Javet. Long. 9 mill. 


Fusca, nitida, subænea, capite obscuriore; antennis 
pedibusque pallidis, antennis valdè elongatis articulis 2, 
3, 4 et 5 intus longè pilosis, ferè spinosis : prothorace 
subcordato, basi utrinque sulco longo impresso, angulis 
posticis subrotundatis ; elytris ovalibus, posticè acuminatis., 
ad basim acutè marginatis, sat profundè striatis, interstitio 
quarto punctis tribus impresso, margine exteriore punctrs 
magnis, serie dispositis, impresso ; pedibus elongatis. 

— M. de Baran annonce qu'il a trouvé à Nice l'A4niso- 
dactylus heros, que l'on n'avait signalé jusqu'ici que 
comme propre au Portugal et à l'Algérie. 


Nxiv ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


— M. H. Lucas communique à la Société un Lépidop- 
tère nocturne du genre ffeliothis, qui n'avait encore été 
signalé que comme habitant le centre et le midi de la 
France: ce Lépidoptère est l'Heliothis armigera, qui a été 
découvert dans les environs d'Alcer par notre collègue; 
M. le docteur Lauras. Au sujet de ce fait, curieux comme 
géographie entomologique , M. I. Lucas fait remar- 
quer que la Catocala conversa, Esp, qu'il n'avait si- 

nalée, dans son Æistoire naturelle des Animaux articulés 
de l'Algérie, tom. 3, p. 387, que comme se trouvant dans 
l'ouest, particulièrement aux environs d'Oran, habite 
aussi l’est de nos possessions. Enfin, le même membre 
cite encore parmi les Noctuelles, et particulièrement 
parmi les Liparides, le Megasoma repandum, Hübn., qu'il 
n'avait indiqué, op. cit. tom. 3, p. 379, que comme habi- 
tant l'ouest de l'Algérie, particulièrement les environs de 
Misserghin, et qui se trouve aussi dans l'est. A l’occasion 
«de la rencontre de cette curieuse espèce dans cette partie 
de l'Algérie, notre collègue fait passer sous les yeux de la 
Société un individu femelle de cette Liparide, avec son 
cocon, qui ont été pris le 22 janvier, aux environs 
d'Alger, par M. le docteur Lauras, et dont l'éclosion a 
eu lieu le 27 avril; la chenille de cette espèce se nourrit 
de la feuille du ’iburnum tinus, Linné. 


Lectures. M. Doüé lit, au nom de M. Gaubil, la des- 
cription de quatre nouvelles espèces de Coléoptères 
propres à la faune française; et qu'il désigne sous les 
noms de Carabus Mulsanti, Bembidium ataxense, Agabus 
pyræneus, ei Hydroporus glacialis. 

— M. Deyrolle donne lecture d'une note pour servir à 
l'histoire des Carabes d'Espagne et du Portugal, et de re- 
marques sur quelques espèces du nord de l'Afrique. — 
Notre collègue offre à la Société deux planches parfaite- 
ment gravées, qui doivent accompagner ce mémoire. 


Membre reçu. M. Stewart (Henri), de Londres, pré- 


senté par M. Deyrolle. — Commissaires-rapporteurs : 
MM. L. Fairmaire et Javet. 
DER 
EC 19, 5792 
j ALL LE D. ' à ‘4 


BULLETIN 
ENTOMOLOGIQUE. 


ANNÉE 185%: 


DEUXIÈME TRIMESTRE, 


—"2 0-0 0 an— 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, 


(Séance du 14 Avril 1852). 


_ Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


M. E. Desmarest, secrétaire, donne lecture du procés- 
verbal de la dernière séance, et la rédaction en est 
adoptée par la Société. 


Communications. On annonce à la Société la décou- 
verte, aux environs de Paris, de plusieurs Coléoptères 
rares pour notre faune, ou qui n'y avaient pas encore été 
rencontrés jusqu'ici. M. Doüé a pris au bois de Boulogne 
plusieurs individus du Panagœus quadri-pustulatus et du 
Licinus depressus ; M. Aubé a trouvé, auprès de Com- 
piègne, le Phloiophilus Edwardsi, Stephens, qui n'avait 
été pris qu’en Angleterre; M. Reiche a capturé, dans la 
forêt de Bondy, le Stenus decipiens, découvert récem- 
ment auprès de Lille par M. E. Cussac. 


2e Série. TOME x. Bulletin 111. 


XX VI ANNALES 


— M. Becker montre un dessin d’une chenille de la 
Crocalia œstivaria, qu'il avait prise jadis à Wied-Baden, 
et que M. Bellier de la Chavignerie a depuis retrouvée 
dans la Lozère : il se propose de décrire cette chenille, 
qui ne l'a pas encore élé d’une manière complète. 


— Le même membre annonce que le zélé naturaliste- 
voyageur, M. Beske, vient de mourir au Brésil ; il fait éga- 
lement savoir que M. Kindermann fils va explorer, sous 
le point de vue entomologique, et principalement pour 
la recherche des Coléoptères, les provinces de l’Altaï. 


— M. Deyrolle fait passer sous les yeux de la Société 
un instrument nouveau, le Stéréoscope, qu'il a appliqué 
aux Jnsectes, de manière à représenter ces derniers, pris 
au daguerréotype, avec un relief très marqué. 


Lectures. M. Aubé fait connaître une note de M. Emile 
Cussac, de Lille, contenant la description d’un nouveau 
genre de Brachélytres (G. Macropalpus) de la tribu des 
Omalides, découvert dans le nord de la France. 


— M. H. Lucas communique une notice, intitulée : 
. k . D r] x 91 L « 4 
Description et figure d'un nouveau genre d'Iymenoptères 
de la famille des F'ouisseurs, qui habite les possessions 
françaises du nord de l'Afrique. 


— M. L. Buquet lit un travail de M. Macquart, ayant 
pour titre : Notice sur un nouveau genre de Diptères de la 
famille des Pupipares, tribu des Phthiromydes, sous le nom 
de Megistopoda. 


Membre reçu. La Société admet au nombre de ses 
membres M. Auguste Titon, de Soudron, près Chälons- 


DE LA SOCIÉTE ENTOMOLOGIQUE  xxvu 


sur-Marne, interne en médecine à l'hôpital Sainte-Mar- 
guerite, à Paris, présenté par M. AI. Laboulbène. — Com- 
inissaires-rapporteurs : MM. L. Fairmaire et H. Lucas. 


(Séance du 28 Avril 1852.) 


Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


M Thibésard, membre régnicole de la Société, assiste 


a la séance. 


Communications. On annonce à la Société la mort de 
M. le baron Walckenaër, membre honoraire, décédé à 
Paris, le 26 avril, et celle de M. Robyns, ancien membre, 
mort à Bruxelles, le 31 mars. 


— M. Al. Laboulbène dit qu'ayant eu occasion de 
ramasser, à la garenne de Saint-Maur, un grand nombre 
de pieds du Draba verna, Linné, il en a trouvé plusieurs 
qui présentaient un nœud vers le collet de la racine, et que 
ce nœud, formant une sorte de galle, renfermait une larve 
de Charansonile, ainsi qu un parasite de ce Coléoptère. 


(Séance du 12 Mai 1852.) 


Présidence de M. BOISDUVAL , vice-président. 


M. Lambert, membre régnicole de la Société, assiste 
à la séance. 


Communications. On annonce à la Société la mort de 
l'un de ses anciens membres fondateurs, M. Gory. 


KXVIII ANNALES 


— M. Bellier de la Chavignerie annonce que notre 
collègue, M. Guillemot, a trouvé, le 17 avril, aux envi- 
rons de Thiers, le Lycœna batis, et il ajoute que ce fait 
lui paraît intéressant, en ce que ce Lépidoptère n'était 
indiqué que comme se trouvant au mois de juillet, dans 
les régions méridionales. 


Lectures. M. Becker fait passer sous les yeux de la 
Société un mémoire de M. À. de Graslin, ayant pour 
titre : Mémoire sur deux espèces nouvelles de Leucania, 
trouvées sur les côtes de la France occidentale, et sur une 
espèce inédite de la France méridionale. 


— M. V. Signoret dépose sur le bureau une grande 
partie d’un ouvrage intitulé: Æevue iconographique du 
groupe des Tettigonides. — Ge travail doit être accom- 
pagné d'un nombre considérable de planches, et l'auteur, 
pour en hâter la publication dans les Annales, se propose 


d'offrir une assez forte somme à la Société. 


(Séance du 26 Mai 1852). 


Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


MM. Gauthier, membre étranger, et Titon, nouvelle- 
ment adinis, assistent à la séance. 


Communications. M. H. Lucas communique à la So- 
ciété une planche représentant deux genres nouveaux de 


l'ordre des Coléoptères; le premier porte le nom de. 


Oochrotus, et le second celui de Merophysia. 


C'est toujours dans des fourmillières, dit M. H. Lucas, que j'ai 
rencontré ces deux espèces : la première, que je désigne sous le 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxx 


nom de Oochrotus unicolor (A), est assez commune pendant les 
mois d'avril, de moi et de juin, sur les plateaux de Médéah et de 
Boghar ; quant à la seconde, à laquelle je donne le rom de Mero- 
vhysia formicaria (2), elle est beaucoup plus rare, habite la même 
fourmilière que l'Oochrotus unicolor, et se trouve également pen- 
dantles mêmes mois et dans les mêmes localités, Je ne sache pas que 
ces espèces, avec lesquelles je forme ces deux genres nouveaux, soient 
connues. Lors de mon premier voyage dans le nord de l'Afrique, 
j'avais déjà rencontré l’Oochrotus unicolor, mais un seul individu, 
dans une fourmillière aux environs du cercle de la Calle ; cette espèce 
habite aussi les environs de Bône, car j'en ai vu plusieurs individus 
qui ont été recueillis près de cette ville, par notre collègue, M. Le- 
prieur. La forme du corps de cette curieuse espèce rappelant tout à 
fait ceile d’un oval ou d'un œuf, c’est ce qui m'a engagé a désigner 
ce nouveau genre sous le nom de Oochrotus. Quant à la seconde, 
la forme si remarquable de ses fémurs, qui sont toujours renflés dans 
les pattes antérieures, comme dans celles de la troisième paire, fait 
que je donne à cette nouveile coupe générique le nom de Mero- 
physia. Je destine cette planche pour nos Annales, et lorsque le 
travail pour la description des caractères génériques et spécifiques 
sera fait, et que j'aurai assigné la place que ces deux coupes géné- 
riques doivent occuper dans la série entomo'ogique, je m'empresserai 
de Île présenter à notre Société. 


— M. Javet fait passer sous les yeux de ses collègues 
un dessin qui lui a été adressé par M. Schmidt, et qui re- 
présente une tête, très prossie, du Polydrusus corruscus, 


(1) O. ovatus, omninô fusco-rufescens, nitidus; antennis pi- 
losis ; capite thoraceque sat laxè subtiliterque punctatis ; elytris 
convexis, posticè angustis, subtilissimè striatis, interstiliis tes- 
taceo-pilosis, irregulariterque punctatis, Long. 2? millim. 472; 
lat. 1 millim. 1,2. 


(2) M. elongata, angusta, omnino pallidè fusco-rufescens, 
nitida; antennis pilosis, fuscis, ultimis articulis pallidé rufes- 
centibus ; capite, thorace elytrisque testaceo-pilosis, laxè punc- 
tatlis, his convexis, posticè in medioque angustatis. Long. 1 
millim. 344 ; lat, 3j4 de millim. 


XXX ANNALES 


Müller, sur laquelle on j'eut voir un ocelle assez déve- 
loppé, et placé au-dessus de l'œil droit; ce qui fait que 
de ce côté l’insecte semble avoir deux yeux, un grand et 
un petit. Ce Polydrusus corruscus a été pris par M. Schmidt, 
au mois de juin 1850, dans les Alpes de Salsbourg, et 
l'entomologiste qui l'a capturé regarde l'ocelle supplé- 
mentaire comme ayant réellement pu servir d'organe de 
vision. 


— M. L. Fairmaire montre un Trichodes alvearius, 
remarquable par un cas particulier de pathologie; les 
deux élytres sont assez fortement étranglées avant leur 
extrémité, qui est creusée en forme de cuillère. 


— M. Al. Laboulbène lit une note de M. Léon Du- 
four sur les maladies des raisins ; dans ce travail, sous 
forme de lettre, qui est imprimé dans les mémoires de 
l'Académie de Bordeaux , notre savant collègue indique 
des détails entomologiques importants. 


Lectures. M. Al. Laboulbène fait connaître plusieurs 
notices de M. L. Dufour, qui doivent faire partie de ses 
Mélanges entomologiques , et qui ont pour titre : 1° Sur 
les deux sexes de la Mutilla arenaria ; 2 Sur la Microm- 
mata spongitarsis ; 3° Sur la Macrocera ruficollis ; 4° Sur 
l'Eucera grisea ; et 5° Sur l'Eucera Numida. 


DINIE IV Signoret donne lecture d’une notice sur un 
nouveau genre d'Hémiptères propre à Java, et il indique 
l'espèce typique sous la dénomination de C'entrocnemis 


Deyrollir. 


Membres reçus. La Société admet au nombre de ses 
membres : 


DE LA SOCIÊTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxx 


MM. Delaplace fils, libraire à Gap (Hautes-Alpes), 
présenté par M. Boieldieu, — Commissaires-rapporteurs : 
MM. Reiche et Ch. Aubé; 


Et Charles Melly fils, de Liverpool, présenté par 
M. Javet. Comumissaires-rapporteurs : MM. Doüé et 
L. Buquet. 


| (Séance du 9 Juin (852.) 


Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


M. Lavergne, entomologiste de Paris, assiste à la 
séance. 


Communications. On donne quelques détails sur Ja 
chasse entomologique qui a été faite à Compiègne par 
la Société, et à laquelle assistaient trente-quatre per- 
sonnes. Malgré le temps peu favorable, plusieurs espèces 
rares ont été rencontrées, 


1° Parmi les Coléoptères, outre l’Ætopa cincerea, trouvée 
par M. Javet, et la Phytæcia nigricornis, capturée par 
M. Doüé, nous donnerons la liste suivante des espèces 
recueillies par MM. Aubé et Reiche: 


Cychrus rostratus, Fab. 

Amara communis, Slurm. 
Homalota excavata, Gyll. 
Oxyporus maxillosus, Fab. 
Staphylinus chalcocephalus, Fab. 


XXXIH ANNALES 


Stenus nigritulus, Gyl, 
—  geniculatus, Grav. 
—  fossulatus, Erichs, 

Anthobium minutum, Fab. 

— scutellare, Erichs. 
Pœderus brevipennis, Lacord. 
Telephorus ochropus, Steph. 
Catops scitulus, Erichs. 
Colon dentipes, Sahlb. 
Liodes humeralis, Kugel. 
Meligethes Kunzei, Erichs. 

— lugubris, Sturm. 

— erythropus, Gyl. 

— serriges, Sturm. 
Cychramus luteus, Fab. 
Alexia pilosa, Panzer. 
s —  pilifera, Muller. 
Cis glabriculus, Gyl. 
Chlorophanus viridis, Linné. 
Erirhinus Silbermanni, Chevrolat. 
Magdalinus duplicatus, Germ. 
Orobitis globosus, Fab. 
Bruchus inspergatus, Sch. 
Rhinonchus inconspectus, Herbst. 
Ceutorhynchus Aubei, Sch. 
Graptodera mercurialis, Fab. 
Orchestes fagi, Linné. 
Cryptocephalus nitens, Linné. 
Xyletinus non déterminé ; 


2° Parini les Hémiptères, d'après la liste qui nous a été 
remise par M. V. Signoret : 


Arma custos, Fabricius. 
Acanthosoma hæmmorrhoidalis, Linné. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxxn 


Acanthosoma agathinus, Fab. 
— griseus, Linné. 
Heterogaster residæ, Panzer. 
Miris striatellus L, 
Phytocoris biguttatus, Fab. 
Capsus Paykullii, Fallen. 
—  betuleti, Fallen. 
—  mulabilis, Linné. 
—  flavomaculatus, Fab, 
—  variabilis, Fallen. 
Capsus, voisin du filius, Linné. 
Cyllocoris agilis, Fab. 
Cixius cambriformis ? Germar. 
—  varia, Fabricius. 
—  contaminatus, Germ. 
—  albicinctus, Germar. 
Delphax lineola, Germar. 
—  minuta? Fab. 
—  mœæsta, Bohemann. 
—  elegantula, Bohemann. 
— mulabilis, Bohemann, 
Jassus notatus, Fabricius. 
—  assimilis, Germ. 
—  subfusculus, Fallen. 
—  ocellatus, Scopoli; 


3° Parmi les Lépidoptères, d’après la note dressée par 
M. le docteur Boisduval : 


Papilio Podalirius, en mauvais état. 

Anthocharis cardamines, encore assez fraîche. 

Colias hyale. 

Thecla pruni mâle, sur les fleurs du Viburnum opulus. 
Polyommatus chryseis, les femelles étaient encore très rares, 
Polyommatus Xantkhe, très commun. 


XXXIV ANNALES 


Lycæna acis, cyllarus, Alsus, très commun, Alexis, agestis, 
Adonis et Alcon. 

Argynnis Ino, Euphrosyne et Selene. 

Melitæa dyctinna, Athalia et cinxia; la maturna n'était pas 
encore éclose. 

Vanessa prorsa, assez commupe sur les Orties, vers Pierrefonds. 

Satyrus Hero, tout à fait défloré. 

Hesperia Sylvanus, mais pas encore de femelles. 

Syrichtus alveolus et Thanaos tages, en mauvais état. 

Macroglossa bombyliformis. 

Procris statices, rare; globulariæ, au contraire, très commu- 
nément. 

Nemeophila russula, femelle. 

Macaria alternaria. 

Boarmia consortaria, rhomboidaria. 

Tephrosia extersaria. 

Larentia undularia. 

Eupithecia costigaria, et peut-être une espèce nouvelle. 

Melanippe hastaria, montanaria, etc. 

Cabera pusaria. 

Ephyra omicronaria, trilinearia. 

Acidalia temeraria, ornataria, albularia, candidaria. 

L'Odezia chærophyllaria n’était pas encore éclose ; 


4° Enfin parmi les Arachnides, nous ne citerons que 
l'Episinus truncatus, Walckenaër, pris par M. H. Lucas 
dans les ruines de Pierrefonds. 


— M. Rouzet fait passer sous les yeux de la Société 
des feuilles de Poirier, entièrement rongées par une es- 
2 
pèce de Charançon, l'Otiorhynchus raucus ; Fabr.; feuilles 
qui ont été envoyées avec cet insecte à M. Carrière, jar- 
dinier-chef au Muséum, comme causant beaucoup de 
2 
dégâts dans les environs de Melun. Jusqu'à présent , 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE  xxxv 


ajoute M. Rouzet, l'on ne connaissait que quelques es- 
pèces de Rhynchites et de Phyllobius qui attaquaient les 
arbres fruitiers, et encore se bornaient-ils à couper les 
jeunes pousses, au printemps, au lieu que l'Otiorhynchus 
raucus dévore indistinctement toutes les feuilles, ce qui 
nuit beaucoup au développement de ces arbres, et occa- 
sionue parfois leur mort, ou, tout au moins, les empêche 
de fructifier, 


— M. L. Fairmaire annonce un fait sur les mœurs des 
Paussus, qui doit être noté. L'un de ses correspondants, 
M. Favier, a trouvé, aux environs de Tanger, le Paussus 
F'avieri, L. Fairmaire, sous les pierres, en compagnie 
c'e petites Fourmis, et ce fait viendrait à l'appui de l'opi- 
nion de notre collègue, qui range ces Coléoptères à la 
suite des Psélaphiens, après le G. Articerus — M. L. 
Buquet ajoute qu'un Paussus, provenant du Sénégal, a 
été également découvert sous une pierre. 


— M. V. Signoret dit que le Lygœæus crassicornis, H. 
Lucas, qui n'avait été pris jusqu'ici qu'en Algérie, a été 
trouvé récemment aux environs de Dijon par M. Tar- 
nier. 


— M. Bellier de la Chavignerie parle de la grande 
multiplication des chenilles du £Pombyx chrysorrhæa au 
bois de Boulogne, dans les environs de la Pyramide. 
Dans cet endroit, ce qui rappelle les dégâts occasionnés, 
il y a quelques années, aux environs de Phalsbourg, par 
les chenilles du Zombyx pudibunda, les chênes sont en- 
tièrement dépouillés de leurs feuilles, et les herbes mêmes 


qui se trouvent près des arbres sontentiérement.mangées, 


XXXVI ANNALES 


C’est probablement à cette dernière nourriture, qui ne 
leur est pas habituelle, que l'on doit attribuer les cas nom- 
breux de muscardine que notre collègue a pu observer 
chez ces chenilles, et qui, devant occasionner leur mort, 
les détruira sans qu’on ait besoin de recourir à l’échenil- 
lage, qui, dans un bois, ne serait même pas possible. 


Membre reçu. La Société admet au nombre de ses 
membres M. E. Bureau, de Nantes, présenté par 
M. Becker. — Commissaires-rapporteurs : MM. Bellier 
de la Chavignerie et Berce. 


(Séance du 23 Juin 1852.) 


Présidence de M. REICHE, président de 1851. 


M. Dallas, entomologiste anglais, assiste à la séance. 


Communications. M. Reiche, tant en son nom qu’en 
celui de M. Al. Laboulbène, lit la note suivante sur 
quelques espèces de Coléoptères que M. Gaubil se propo- 
sait de décrire dans les Annales de la Société, et dont les 
noms out déjà été indiqués dans le Bulletin. 


Carabus Mulsanti. — Ce Carabus nous semble n'être qu'une des 
nombreuses variétés du Carabus catenulatus, M. Reiche 
possède tous les passages du type à cette variété, qui néan- 
moins manque à sa collection, 


Bembidium ataxense. — C'est le Bembidium hypocrita. Dejean. 


Agabus Pyrenœus, — Ge u’est qu'une variété étrdite de l’Agabus 
congener, Paykull. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxxvr: 


Hydroporus glacialis. — Très voisin de l’'Hyd. nivalis, Heer, 
mais distinct par sa convexité, sa ponctuation et sa 
forme plus ramassée. 


Staphylinus sculpticollis. — C'est le St. medioximus, L. Fairmaire. 
Ann. de la Soc. ent, 1852. p. 73. Les stries de la tête 
et du corselet, qui avaient déterminé M. Gaubil à dé- 
nommer cet insecte ainsi qu'il le fait, étaient causées 
par des agglomérations de poils dans le sens longitu- 
dinal, un lavage à l’eau en a fait justice, 


— M. Bellier de la Chavignerie parle d'une nouvelle 
excursion quil a faite dans la forêt de Compiègne, le 
dimanche 20 juin, en compagnie de nos colléoues, 
MM. Berce, Foureau de Beauregard, et de Guernisac. 


Le temps n’a pas été plus favorable que la première fois ; le soleil 
ne s’est pas montré, et de fréquentes averses rendaient inaccessibles 
les meilleures localités : néanmoins nos collègues ont pu constater 
combien là magnifique forêt de Compiègne, encore peu connue des 
chasseurs parisiens, pouvait offrir un vaste champ à l'exploration, — 
L’Argynne 1no était assez abondante et encore très fraîche, les fe- 
melles surtout. Il en était de même des Polyommates acis, Alsus et 
Chryseis. Nos coliègues ont pris la variété de cette dernière espèce, 
chez laquelle les points en dessous sont remplacés par de grands traits 
noirs. Une de ces variétés présentait même celte particularité remar- 
quable que les ailes d’un seul côté, le côté droit, étaient variées, 
tandis que les ailes correspondantes se trouvaient dans l’état normal. 
Nos collègues ont encore pu recueillir lActia lubricipeda mâle et 
femelle, la Callimorpha dominula, la Plusia iota, la Procris glo- 
bulariæ, la Siona Dealbaria, les Melanippe alchemillaria et tris- 
taria, V’Agrophila unca, la Zygæna trifoliüi, qu’on ne rencontre 
pas aux environs de Paris, etc. 

Les chenilles des Vanesses Ioet prorsa étaient fort abondantes sur 
les touffes d’Urtica dioica, aux environs de Pierrefonds. On peut 
citer encore les chenilles de la Polia flavicincta, des Orthosia pista- 
cina et gracilis, de la Trachea piniperda, de la Xylina vetusta, de 
la Cerastis Vaccinii, de la Geometra papilionaria, de la Nyssia 
zonaria, de l’'Hesperia linea, etc. 


XXX VII ANNALES 


— M. loureau de Beauregard montre une Pachyta 
8-maculata qui est encore vivante, et a été prise dans la 
même chasse que les Lépidoptères qui viennent d'être 
indiqués. 


— M. Bellier de la Chavignerie parle des dégâts consi- 
dérables causés par des Lépidoptères dans les bois de la 
Colonie de Maison-Lafitte, près Saint-Germain, et qui sont 
encore plus considérables que ceux produits par la même 
cause dans le bois de Boulogne. Les arbres sont entière- 
ment dépouillés de leurs feuilles ; et ce qu'il y a de plus re- 
marquable, c'est que Je Bombyx chrysorrhæa n'a pas seul 
produit ces ravages, mais qu'ils ont élé aussi, en très 
grande partie, occasionnés par les chenilles de la Zühosia 
quadra. 


— M. Becker parle d'une belle variété de la Melüæa 


Athalia. 


— M. H. Lucas demande la parole et communique la 
note suivante : 


Je ne sais si on cénnaît d’une manière précise l’accouplement des 
Philopterus, maïs voici ce que j'ai remarqué pour une espèce de ce 
genre. Dans la journée du vendredi 21 mai, M. Poortman m'envoya 
quelques Philoptères qu'il avait rencontrés accouplés à la base des 
plumes du cou d’une Spatule (Platula leucoridia). N'étant pas à 
Paris ce jour là, ce ne fut que ‘e lendemain, 22 mai, que j'examinai 
cet épizoïque, que je reconnus pour être le Philopterus Plataleæ, 
Denny, Anopl. Brét. p. 100, pl. 4, fig. 9. On sait que chez les in- 
sectes en général, le mâle, pour s’accoupler, monte sur le dos de la 
femelle, souvent il reste dans cette position pendant tout l'acte de 
l'accouplement, mais quelquefois aussi il quitte cette pcsition, et 
alors c’est la femelle qui entraîne ie mâle ; lorsque cela a lieu ainsi, 
celui-ci est renversé sur le dos, tandis que ses organes de la loco- 
motion sont en l’air et dans un état d’immobilité complet. Le mode 
d’accouplement du Philopterus Plataleæ ressemble entièrement à 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxux 


celui que je viens de signaler, avec cette différence, cependant, que 
le mâle ne se laisse pas entraîner par sa femelle, c'est-à-dire que 
lorsque l'introduction a eu lieu, le mâle quitte la région dorsale de 
sa femelle, il se trouve alors sur le dos, comme cela se voit pour le 
Melolontha vulgaris, le LygϾus apterus, elc., mais il ne con- 
serve pas longtemps cette position, car il se retourne de manière 
que sa tête et toute la région dorsa'e se trouvent placées sous le 
ventre de la femelle. Lorsque le Philopterus Plataleæ femelle 
marche, ce sexe semble, au premier aspect, être dodécapode, le 
mâle progressant ordinairement dans la même direction que la fe- 
melle. Chez cette espèce, l’accoupiement dure très longtemps, car j'ai 
remarqué que les deux sexes restent près de quarante heures dans 
cette position. J'ignore si le mode d’accouplement que je viens de 
signaler a lieu d’une manière semblable pour toutes les autres 
espèces de la famille des Philoptérés, mais voici ce que j'ai observé 
pour le Philopterus Plataleæ, et je ne sache pas que cette manière 
de s’accoupler, qui me sembie fort curieuse, ait encore été signalée. 


— Le même membre fait passer sous les yeux de ses 
collègues des larves et des cocons d’une espèce de ZLo- 
phyrus, qu’il rapporte, mais avec doute, au ZLophyrus 
pin. 

Cet iyménoptère, dit M. H. Lucas, que je ne 
pourrai déterminer d'une manière certaine que lorsque 
j'aurai obtenu des éclosions, a été très abondamment 
répandu, pendant les mois de mai et de juin aux envi- 
rons de Cirey, où il a causé, suivant M. Eug. Chevan- 
dier, qui a étudié cette espèce, de très grands dégâts dans 
une pineraie, composée particulièrement de Pinus syl- 
vestris. 


— On communique à la Société les deux notes recti- 
ficatives suivantes : 

1° La première concerne la note de M. Bruand, de 
Besançon, sur les Voctua batis et derasa, et se rapporte 
au Tome IXe (1851) : 


x ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


Page 89, ligne 12, au lieu de : que j'avais faite , lisez : que j'avais 
faits. 


Page 93, lignes 24 et 25, au lieu de : mais dans chaque organe 
on reconnaît au moins une chenille, lisez : mais dans chaque genre 
on connaît au moins une chenille. 


Page 98, ligne 18, au lieu de : par l’areole, lisez : par l’aréole, 


Page 100, ligne 4, au lieu de : je dirai que je ne peux, lisez : je 
dirai que je ne veux. 


Page 100, lignes 2 et 3, au iieu de gonoptera, lisez gonophora ; 

2° La seconde est relative au travail de M. Boyer de 
Fonscolombe sur les Zchnceumonides de Provence, im- 
primé dans le 1° N° du Tome Xe (1852) : 

Page A0, ligne 8, au lieu de : melanogosus, lisez : melanogonus. 

Page 41, ligne 19, au lieu de : est comme, lisez : sont comme. 


Page 42, ligne 20, au lieu de : le reste de l'abdomen, lisez : le reste 
de l'antenne. 


Page 48, avant-dernière ligne, au lieu de : arcator, lisez : area- 
tor. 


Page 48, dernière ligne, et page 49 ligne première, au lieu de : 
segmento rufo, lisez : sezmento secundo rufo. 


BULLETIN 
ENTOMOLOGIQUE. 


LELLLLLLLEL) 


ANNÉE 185%. 


TROISIÈME TRIMENTRE, 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


(Séance du 14 Juillet 1852.) 
Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


M. le docteur Robineau-Desvoidy assiste à la séance. 


Communications. M. L. Buquet communique l'extrait 
suivant d’une lettre qu'il vient de recevoir de notre col-" 
lègue M. Wachauru, de Marseille : 


Voici un fait curieux que je recommande à l'observation des ama- 
teurs. Il y a une huitaine d'années, je pris une chenille du grand- 
Paon (Saturnia Pyri) ; après l'avoir enfermée dans une boîte, elle 
se chrysalida, et une quinzaine de jours après je coupais le cocon 
pour enfourcher la chrysalide d’une forte épingle, atin de la placer 
dans un cadre avec d’autres. C'était alors au commencement de sep- 
tembre, l'hiver se passa : un soir du mois d'avril j’entendis du bruit 
dans la chambre, c'était un bruit qui ressemblait à un battement ré- 
gulier. Fort intrigué, je cherchais partout pour savoir d'où il venait, 
et quel ne fut pas mon étonnement en apercevant un objet qui se 


9e Série. TOME x. Bulletin 1v. 


XLII ANNALES 


débattait dans mon cadre, et qui n’était rien moins que la chrysalide 
du grand Paon qui venait d’éclore. Cette chrysalide, traversée d’une 
épingle, avait vécu depuis septembre jusqu’à la fin d'avril, au moins 
sept mois. 


— M. Al. Laboulbène lit plusieurs notes de M. Léon 
Dufour, déja communiquées et faisant partie de ses Me- 
langes entomologiques : 


1° Sur la Micrommata spongitarsis. 


Dans une science qui, comme l’entomologie, s'occupe d'animaux 
de petites dimensions, dont la rencontre est souvent fortuite, il n’est 
pas rare que pour le complémeut d’un fait il faille attendre un grand 
nombre d'années. Il faut même quelquefois léguer ce complément 
aux générations à venir. En voici un exemple qui, à sa valeur de 
science, joint le piquant de sa double découverte. 

En 1813, c'est-à-dire il y a trente-neuf ans, pendant mon séjour à 
Barcelonne, en Espagne, je trouvai dans le petit jardin de mon loge- 
ment un seul individu d’une Araignée nouvelle, dont plus tard je 
publiai la description et la figure dans les Anna!. des Sc. phys. de 
Bruxelles (1820), sous le nom de Micrommata spongilarsis. 
C'était un mâle, Dans son important ouyrage sur les Aptères, Waicke- 
naer inscrivit mon espèce comme lui étant inconnue, Il se borna à 
donner un extrait de ma description, en comprenant cette Araignée 
dans son genre Olios. Depuis ma publication, personne, que je 
sache, n’a eu l’occasion de l’observer, et il était réservé à mes vieux 
ans de réhabiliter une espèce presque délaissée, une conquête de 
ma jeunesse. 

En avril 1859, étant dans mon salon, à Saint-Sever, avec mon ami 
Edouard Perris, je sentis marcher sur ma tête comme un insecte. 
J'y portai la main, et j’amenai une Araignée. Quelle fut ma surprise 
dans ce tête à tête, de retrouver, par un de ces éclairs incompréhen- 
sibles de mémoire, une connaissance d’aussi vieille date que 1813. 
Je courus à mon cabinet, et j'exhibai aux yeux étonnés de mon ami 
et de ma famille le portrait de ma Micrommate. Pour comble de bon- 
beur, ma découverte actuelle était celle d’une femelle. 

Et, si licet parvis componere magna, je venais précisément de 
lire l’histoire du fameux sivge Gorille, que le carthaginois Hannon, 
500 ans avant J.-C., avait découvert dans les terres de l'Afrique 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. x 


occidentale, dont on n’a confirmé l'existence que tout récemment, 

par des individus envoyés au Musée d'histoire naturelle de Paris, et 

à la réhabilitation duquel MM. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, Owen et 
Dureau de la Malie ont donné un si haut intérêt de science et de 
chronologie. 

J'ai eu, je l'avoue, quelque satisfaction d’amour-propre d'auteur 
en reconnaissant à cette femelle les traits généraux du mâle, et sur- 
tout celte structure des tarses qui avait motivé mon appellation spé- 
cifique. La femelle de Saint-Sever a, comme le mâle de Barcelonne, 
les tarses revêlus en dessous d’un duvet gris-ardoisé, serré, spon- 
gieux, d’une fine brosse, favorable à une ambulation préhensive sur 
des surfaces unies. Cette brosse, vue à un certain jour, a un chatoyant 
métallique vert. 

La différence sexuelle extérieure consiste, pour la femelle, indé- 
pendamment de l'article terminal des palpes, qui est simple, dans 
une couleur d’un blond pâle uniforme de l’abdomen, saus la moindre 
apparence des mouchetures qui caractérisent celui du mâle. On dis- 
tingue à la région dorsale de cet abdomen quatre points ombiliqués 
disposés en carré, déterminés, comme je l'ai prouvé ailleurs, par les 
muscles per forans intérieurs. Ces points ombiliqués existent, je n'en 
doute point, dans le mâle, mais la flétrissure du ventre de celui-ci, sa 
villosité et ses mouchetures m’avaient empêché de les constater, Les 
levres de la vulve sont noires et bien prononcées, absolument comme 
dans la Micrommate argelas. 

Les filières de notre femelle ne sont presque point saillantes. Les 
griffes tout à fait retirées, ensevelies dans la profondeur du bout du 
tarse, deviennent constatables par l'effet d’une compression expulsive. 
Ce sont deux ongles fort petits, entourés à leur base d’une houppe 
de poils qui les dissimule, d'un fauve-rougeûtre, courbés en hameçon 
à leur extrémité, garnis dans leur moitié inférieure d’un peigne d’une 
admirable finesse, formé de soies parallèles noirâtres. Le céphalo- 
thorax a absolument la même configuration que celui du mâle, 

Cette femelle est bien adulte, et plus grande d’un tiers que le 
mâle. Elle a six lignes de longueur. Sa découverte fixe irrévocable- 
ment la légitimité spécifique de ce Lype, que, par une sorte d’instinet, 
j'avais établi, il y a trente-neuf ans, sur l'étude d’un seul individu 
mâle. 

Je laisse à des arachnophiles plus heureux que moi le soin de doter 
la science de l’histoire de la vie privée de cette rare Araignée, Les 


XLIV ANNALES 


deux circonstances où elle est tombée sous ma main, sont à mes yeux 
un habitat purement accidentel. Je rencontrai le mâle sur un tronc 
d'arbre, à Barcelonne; mais qui ne sait pas que ce sexe dans les 
Araignées, comme dans ja plupart des insectes, est fainéant, ignorant 
de toute industrie et vagabond? Quel hasard a fait tomber sur ma 
tête la femelle, dans un salon où il y avait, il faut tout dire, des 
vases de fleurs, et un jardin tout près de à? En me fondant sur des 
traits de conformité anatomique, ea invoquant sobrement les lois de 
l’analogie, il m'est permis de perser, sans trop mw’éloigner probable- 
ment de la vérité, que ma Micrommate à tarses spongieux doit 
avoir un genre de vie semblable à celui de la Micrommata argelas, 
dont j'ai publié l'histoire et l'iconographie dans les Annales pré- 
citées. 

Je ne comprends pas comment feu mon ami Dugès (Ann. Sc. nat., 
9e série, tom. 6, p. 185), observateur si habile, si consciencieux, 
avait pu soupconner que notre Micrommate était le mâle de la grande 
M. argelas. 11 y a eu inadvertance ou préoccupation, car ces espèces 
sont totalement distinctes, quoique du même genre. 

Si Walekenaer se fût trouvé en face de ma Micrommate, et même 
s’il avait accordé quelque valeur à ce que j'en ai dit ex visu, il n’au- 
rait point séparé cette Araignée du groupe générique, où il a placé 
le Sparassus argelas ; il se serait surtout abstenu de la supposition 
erronée d'une lèvre tronquée, lorsque je l'ai très explicitement dite 
petite et orbiculaire, et que je l'ai représentée ainsi. Elle est telle 
aussi dans la femelle que j'ai sous les yeux. Les bornes de ma notice 
m'interdisent d'exposer les nombreuses et solides raisons qui militent 
en faveur du classement naturel de mon Araignée dans le genre 
Micrommata, Latr., ou Sparassus, Walck. Ces raïsons sont d’ail- 
leurs patentes dans mes écrits précités. 


90 Sur les deux sexes de la Mutilla arenaria. 


Nous sommes peu avancés sur les mariages légitimes et assortis 
des Mutilles. C'est aux observateurs en plein air, et surtout aux en- 
tomologistes habitant des contrées méridionales, à épier les amours, 
les rapprochements des sexes, à constater les unions matrimoniales 
de ces curieux Hyménoptères. Il s’est glissé sous ce rapport beaucoup 
de doubles emplois dans les livres de la science. Je vais en citer un 
exemple. 

La Mutilla arenaria, aptère ou femeile, bien décrite par Fabri- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  xzv 


cius, qui, le premier, l’a fait connaitre, a été parfaitement figurée par 
Coquebert, et je crois qu'il faut y rapporter aussi la Mutille, repré- 
sentée par Savigny dans l'Atlas des Hyménoptères de l'Egypte, 
planche 9, fig. 20. 

La Mutilla Barbara aïlée, iconographiée par Coquebert, n’est 
point celle dénommée ainsi par Linné, ni par Fabricius, non plus 
que l’Algira de Lepeletier ; c’est le mâle de la M. arenaria. Mon 
ami, M. le docteur Dours, jeune médecin militaire, résidant à Pon- 
teba, près d'Orléansville, a surpris, au soleit couchant, l’accouple- 
ment de ces deux sexes. Je résumerai la diagnose de ceux-ci ainsi 
qu'il suit : 


Mutilla arenaria, Fabr. Syst, Piez. p. 433. 


Mâle. M. barbara, Coqueb. Illustr. Icon. pl. 16, fig. 5, non Fabr. 
nec. Linn. 


Atra, macula frontali subobliterata, thoracis margine antico, 
abdominis 1° segmento apice tenui, 2° postice, 3° antice fascia 
continua, paleaceo-sericeis ; alis aterrimis. Long. 5-6 lin. 


Femelle. M. arenaria, F. Coqueb. I. c. fig. 3. Savigny. Egypte. 
Hyménopt. pl. 9, fig. 20. 

Atra, macula frontali magna, alia thoracica mazxima, abdo- 
minis segmento primo apice tenui, secundo macula dorsali ad 
basim, duabus lateralibus ante apicem, maculaque anali sub- 
geminala, paleaceo-sericeis, Long. A lin. 

Hab. in aridis Hispaniæ, Algeriæ et Egypti. 


3° Sur la Macrocera ruficollis, Brullé. 


L'examen attentif d’un grand nombre d'individus des Macrocera 
ruficollis et rufa, Lepel., à divers degrés de conservation, reçus et 
de Lepeletier lui-même, et de l'Algérie, et de l'Espagne, et du midi 
oriental de la France, me donne la certitude que l'une et l’autre de 
ces magnifiques Macrocères appartiennent à un seul et même type. 
Comme la dénomination de ruficollis, donnée par M. Brullé, a l’an- 
tériorité, c’est à celle-là que revient l'héritage appellatif. 


4° Sur l'Eucera grisea, Fabr. 
Dans la nombreuse série des Eucera et Macrocera de Lepeletier 


XLVI ANNALES 


(Hyménopt. de Roret), on a omis de citer l'Eucera grisea, que 
Fabricius décrit comme apportée de la Barbarie par Desfontaines. Je 
possède de l'Algérie et de l'Espagne plusiears individus mâles d’une 
Eucère, de moitié moins grands que ceux du longicornis, ainsi que 
le dit l’entomologiste de Kül, hérissés d'une villosité gris-cendré 
unicolore, sans aucun indice de bandes à l'abdomen, ni de tache 
jaune à la face. C'est certainement là l'E. grisea, Fabr. J'ai reçu 
de Lepeletier lui même les deux sexes de son E. oraniensis, et je 
déclare que le mâle de celle-ci n’est pas autre que l'E. grisea. 

Quent à la femelle, sans contester sa légitimité conjugale, je suis 
obligé de dire que feu mon ami Lepeletier m'avait envoyé, avec 
l'étiquette de bicolor, deux individus qui ne différaient pas le moins 
du monde de ceux qui portaient le nom d'oranicnsis. 


5° Sur l'Æucera Numida, Lep. 


J'ai recu de Lepeletier Saint-Fargeau, sous ce nom et sous celui de 
nigrilabris, des individus des deux sexes qui viennent aussi d’Es- 
pagne, et qui appartiennent évidemment à un seul et même type. 

On texera peut-être de progrès rétrograde ces observations que 
je pourrais encore multiplier. À mes yeux elles sont un progrès réel 
dans la recherche du vrai. 

— M. V. Signoret montre les Hémiptères qu'il a re- 
cueillis à Saint-Valéry-sur-Somme, et dont quelques-uns 


sont nouveaux. 


(Séance du 28 Juillet 1852.) 


Présidenre de M. REICHE, président de 1851. 


Communications. M. E. Desmarest annonce la mort de 
l'un de nos peintres d'entomologie des plus distingués, 
M. Vaillant, décédé le 17 juillet, à l’âge de 35 ans. 


— M. le docteur Sichel dit qu'il a trouvé, sur di- 
vers points des environs de Paris, plusieurs individus 


DE LA SOCIËÊTÉ ENTOMOLOGIQUE.  xzvn 


du Bombus Laponicus, que, malgré l’affirmation de Le- 
peletier de Saint-Fargeau, on ne croyait pas propre à 
notre climat. Ces insectes ne diffèrent guère de ceux qui 
habitent la Laponie qu'en ce que la couleur de l'abdomen 
est entièrement jaune-citron, plutôt que de cette dernière 
teinte, et roussâtre en même temps. 


—M. Bellier de la Chavignerie fait savoir qu'il a élevé 
cette année, à Paris, la chenille de l’Ægrotis corticea, et il 
lit à ce sujet la note suivante : 


Je regrette de n’avoir pas pris une description exacte de la 
chenille de l’Agrotis corticea, qui est encore inédite, mais je 
ne désespère pas de la retrouver, connaissant les lieux qu'elle 
affectionne et les conditions dans lesquelles il faut la chercher. 
Ce que je puis dire dès à présent, c'est que cette chenille se 
distingue aisément, à la première vue, des chenilles de ses congé- 
nères les Agrotis segetum, exclamationis et trux. Elle est tout à 
fait nocturne ; pendant le jour, elle se tient entièrement enfoncée 
dans la terre, dans une galerie qu’elle se creuse, et à l’orifice de 
laquelle elle présente seulement la tête; tandis que, pendant la 
nuit, elle va à la recherche de sa nourriture. J'ai fort bien élevé 
cette chenille chez moi, en la nourrissant avec des Ghicoracées. 


— Le même membre communique la note suivante de 
notre collègue M. Pierre Millière, de Lyon, relative à 
l’habitat de chrysalides de la Dicranura vinula sur l'écorce 
rugueuse du Pin sylvestre. 


Le 21 avril dernier, en chassant dans un bois de Pins d’une 
étendue fort restreinte, situé à deux lieux de Lyon, le hasard me fit 
découvrir sur l'écorce rugueuse d’un de ses arbres, une coque vide, 
qu'avec raison je reconnus de suite pour être celle de la grande 
vinule (Dicranura vinula). Fort surpris de cette découverte, je 
continuai à chercher pendant plusieurs heures avec un très grand 
soin. Après de minutieuses investigations, je ne découvris qu’une 
seconde coque vide, appartenant à la même espèce, dont le papillon, 
ainsi que celui de la première, avait dû éclore l’une de ces derniè- 
res années. 


XLVIII ANNALES 


Deux jours après, je découvris une troisième coque de la Dicra- 
nur a vinula, contenant une chrysalide vivante, qui, le 25 mai suivant, 
me donna son insecte parfait, fort bien développé. 


Cette Dicranure diffère peu de l’espèce typique, répandue dans 
toute l’Europe, seulement on pourrait remarquer que la couleur 
générale des ailes et du corps est d’une teinte noirâtre plus pro- 
noncée, et qu’en outre, le sujet présente un développement remar- 
quable. 

Le point essentiel à constater, c’est qu'aucun des auteurs qui ont 
écrit l’histoire des papillons, n’a signalé la présence de la chenille 
de ce Lépidoptère sur le Pin sylvestre, qui est celui où a été trouvée 
cette chrysalide, ni sur aucun arbre de la famille des Conifères. 

Hubner, Engramelle, Treitschke, Esper, Ochsenheimer, Godard, 
Duponchel et M. Boisduval, disent tous que la Dicranura vinula 
n’a jamais été vue à l’état de larve que sur plusieurs espèces de Peu- 
pliers, Saules et Trembles. Engramelle ajoute cependant qu'elle vit 
quelquefois sur le Tilleul. 

Bien que je n’aie pas vu la larve de cette Notodontide mangeant les 
feuilles de Pin, je puis à peu près affirmer que celle dont j'ai trouvé 
la nympbhe sur cet arbre, a dû s’en nourrir, car le bois au centre du- 
quel je l’ai découverte est situé sur un mamelon éloigné de plus de 
deux kilomètres de tous Saules, Trembles, ou Peupliers. 


Quand arrive pour les chenilles le moment de se métamorphoser 
en nymphes, elles courent en tous sens pour chercher un endroit 
sain, commode et sûr, afin de procéder à leur transformation ; avant 
de parvenir à trouver ce lieu, elles s’écartent quelquefois beaucoup 
de l'endroit de leur naissauce, mais il est impossible que celles dont 
il est ici question, aient pu s'éloigner autant, aient pu franchir les 
deux kilomètres qui séparent le bois de Pins des autres arbres. En 
conséquence, cette larve a dû éclore sur le Pin sylvestre, manger sa 
feuille résineuse, puis construire son enveloppe préservatrice avec 
les fragments de son écorce mâchée. 


M. Bellier de la Chavignerie, à la suite de cette 
communication, donne de vive voix quelques détails sur 
les mœurs des chenilles en général. Notre collègue dit 
qu'il ne saurait admettre que la chenille de la Dicranura 
vinula, qui vit habituellement sur les arbres blancs. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xx 


Saules, Peupliers, etc., ait pu faire sa nourriture d'un 
Conifère. Il pense qu'il faut supposer que les chenilles de 
la Dicranura vinula, dont parle M. Millière, ont, au mo- 
ment de leur transformation, franchi la distance, quelque 
grande qu’elle fût, qui les séparait du lieu où elles avaient 
été élevées. On sait, en effet, que les chenilles parcourent 
quelquefois des distances vraiment extraordinaires lorsque 
le moment de subir leur métamorphose est arrivé. On a 
déjà pu l'observer souvent. 

Le sujet obtenu d'éclosion par M. Millière, est d’un 
très beau développement, que la Dicranura vinula 
atteint, du reste, quelquefois. M. Bellier de la Chavi- 
gnerie pense que la couleur plus obscure qu'on remarque 
dans le ton général des ailes, doit être attribuée, non pas 
a un système particulier d'alimentation de la chenille, 
mais aux conditions de température dans lesquelles se 
sera trouvée la chrysalide; cest ainsi que la Dicranura 
vinula, répandue en l'Europe, devient de plus en plus 
obscure à mesure qu'elle s'avance vers le Nord, et qu'on 
finit par ne presque plus trouver de blanc chez les indi- 
vidus recueillis dans les régions les plus froides , telles 
que la Laponie, par exemple. 


— M. le docteur Sichel lit l'extrait suivant d’une lettre 
qu'il vient de recevoir de notre collègue M. Charles 
Passerini, de Florence : 


Je m’occupe dans ce moment de l'étude du développement et des 
mœurs d'un insecte qui, à l’état de larve, a fait un dommage notable 
aux plantes de la Fève (Vicia Faba), dans les tiges fraîches de la- 
quelle il vit. Dans Curtis, Observations on the natural History 
and Economy of the Insects affecting the Peas and Beans, 
Paper XII, London, 1847, il n’en est pas question. Je crois que 
cette larve appartient à un Curculionite; mais jusqu'ici je n'ai pas 
encore vu sa transformation en chrysalide, et ne peux rien affirmer de 
positif. 


E ANNALES 


D'après M. Guérin-Méneville (séance du 25 août), 
celte larve de Curculionite, qu'il a vue chez M. Passerini, 
se rapporterait à une espèce du genre Lixus, et proba- 
blement même au L. angustatus. 


— M. le D' Robineau-Desvoidy annonce qu'un Æcarus 
déjà signalé par Linné comme propre à diverses plantes 
de serres chaudes, a été trouvé par lui, l’année dernière 
et celle-ci, en très grand nombre, sur des feuilles de 
Vigne du Muséum, et qu'il a pu l’étudier aux diverses 
époques de ses métamorphoses. 


(Séance du 11 Août 1852). 


Présidence de M. REICHE, président de 1851. 


M. de Mniszeck assiste à la séance. 


Communications. M. E. Desmarest annonce la perte 
que vient de faire la Société en la personne de notre col- 
lèoue, M. Victor Roswag, décédé à Paris le 1°" août, à 
l'âge de 26 ans. 


— M. Sallé fait connaître la mort de M. Louis Pilate, 
et lit à ce sujet la note suivante : 


Après avoir fait un voyage entomologique aux États-Unis (Alabama, 
Louisiane et Texas), M. Louis Pilate a exploré avec fruit le Yucatan. 
Revenu en France, il retourna au Yucatan en 1849 ; après un séjour 
assez long dans ce dernier pays, il se rendit à Mijico, mais l’air vif 
des montagnes étant peu propice à une affection du cœur dont il était 
atteint, il succomba dans cette ville, le 47 mars dernier, à l’âge de 
36 ans. Il est mort entouré d'amis, qui lui portaient toute l’affection 
dont il savait si bien se rendre digne. L'autopsie a fait constater une 
hypertrophie du cœur. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE Li 


— M. L. Buquet communique une lettre de M. Le- 
prieur, qui lui annonce que, dans ses chasses entomolo- 
giques aux environs de Bône, en Algérie, il a pris près 
de 1,300 espèces de Coléoptères, sur lesquelles 300 en- 
viron nouvelles, et que beaucoup de ces insectes se rap- 
portent aux familles des Hydrocanthares et des Braché- 
lytres. 


— M. Bellier de la Chavignerie fait passer sous les yeux 
de la Société deux Entozoaires qui proviennent d'une 
chenille et d’une chrysalide de F’anessa prorsa. 


— M. H. Lucas fait voir une chenille du Sphinx 
Mer, Linné, et il dit qu’une dizaine d'individus de 
ce beau Lépidoptère ont été pris à Fourqueux, près de 
Saint-Germain-en-Laye. M. Bagriot possède ces chenilles, 
qui actuellement se sont changées en chrysalides : et, 
suivant lui, il aurait été possible d'en avoir un bien plus 
grand nombre; car une assez grande quantité de ces che- 
nilles mangeant les Lauriers-roses ont été détruites dans 
diverses propriétés situées aux environs de Fourqueux. 


— Le même membre montre à la Société des 
Ephemera albipennis, Kabr., et il fait remarquer qu'une 
quantité innombrable de ces insectes ont été vus, le lundi 
2 juillet, sur les rives droite et gauche de la Seine. M. H. 
Lucas en a observé une nuée près du pont de la Tour- 
nelle, et il tient de plusieurs autres personnes que de 
semblables nuées ont été remarquées au pont d’Austerlitz, 
sur le boulevard Mazas et dans les environs du pont Royal. 
Notre collègue attribue la présence de ces Ephémères à la 
température élevée et au temps orageux de la semaine 
où elles ont été rencontrées, conditions qui sont, comme 
on le sait, très favorables au développement de ces Né- 
vroptères. 


Lil ANNALES 


Lectures. M. L. Fairmaire dépose sur le bureau trois 
notices, inütulées : 


1° Description d’une nouvelle espèce de Sandalus (S. 
Sichelir), du Brésil; 

2° Lettre à M. Aubé sur une excursion entomologzique 
aux environs de Saint-Valérie-sur-Somme ; 


3° Traduction du travail de M. Suffrian sur les Chryso- 
mèles d'Europe. 


— M. E. Desmarest communique deux mémoires de 
M. L. Dufour, ayant pour titres : 


1° Signalements de quelques espèces nouvelles ou peu 
connues d'Hyménoptères algériens ; 


2 Note sur les mœurs et les caractères de la Galeodes 
Barbara, Lucas. 


(Séance du 25 Août 1852.) 


Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


Correspondance. M. L. Buquet lit une lettre de M. le 
Ministre de l’Instruction publique qui annonce que la 
subvention de la Société est portée à 400 francs pour 
l'année 1852. 


Communications. M. Boïeldieu fait connaître un nou- 
veau Coléoptière, le Plectroscelis Fairmairei, qu'il a trouvé 
aux environs de Saint-Valéry-sur-Somme. 


— M. Boisduval communique la note suivante, qu'il 
extrait d'une lettre qu'il vient de recevoir de MM. Bar, 
de Cayenne. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. LA!) 


« Les chenilles de Castnia vivent dans l’intérieur des troncs de 
Palmiers et de Balisiers, où nous avons trouvé fréquemment les dé- 
bris de leurs chrysalides, Gelles que nous avons élevées, se trouvent 
dans le tronc du Musa sapientium d'Aublet. La manière de vivre 
de ces chenilles explique facilement pourquoi elles sont restées si 
longtemps inconnues. Arrivant à leur description, nous vous dirons, 
qu'au lieu de ressembler à des chenilles d’Hespérides par leur forme 
et leurs habitudes, elles ont l'aspect et les mœurs des chenilles de 
Cossus ; néanmoins, elles en diffèrent, en ce qu'elles sont un peu 
plus aplaties et moins écailleuses, sauf la tête et les deux premiers 
anneaux ; leur corps est aussi parsemé de quelques petits poils, plus 
ou moins clairs. Elles se chrysalident dans Pintérieur de l'arbre qui 
les a nourries ; elles s’y font une coque, composée de filaments, et 
terminée à son extrémité supérieure par un trou bouché au moyen 
d’une sorte d’opercule qui permet au papillon de sortir au moment 
de l’éclosion. Comme la plupart des chenilles qui vivent dans l’inté- 
rieur des troncs d'arbres, elles n’abandonnent la pellicule qui les 
couvrait avant d’être insectes parfaits qu'après avoir franchi tous 
les obstacles qui les tenaient renfermées dans l'arbre. La chrysalide 
est allongée comme celles des Bombycites. 

» Comme vous le voyez, les Castnia paraissent être le pre- 
mier degré de l'échelle des Bombycites, car ce sont positivement 
des Bombyx, quelles que soient les opinions qu’on puisse avoir là- 
dessus en Europe. Au surplus, les auteurs comme les voyageurs ont 
été trompés par la forme des antennes, qui les rapproche des Rbo- 
palocères. Une autre circonstance a pu les induire en erreur, c’est 
leur vol diurne, mais ce caractère est pour nous sans valeur, car ici, 
comme ailleurs, il y a une foule de Bombycites qui volent en plein 
jour à la recherche de leur femelle. Le vol rapide du Castnia à l’ar- 
deur du soleil a le même but. Quant aux caractères qui rangent le 
Castnia dans les Hétérocères, ils sont beaucoup plus importants, 
puisqu'il s’agit de leurs premiers états. D’un autre côté, ces insectes 
ont ies ailes en toit pendant le repos; caractère suffisant pour les 
exclure des Papillons diurnes. 

» À propos de notre opinion sur les Castnia, nous avons ici un 
groupe considérable de Papillons à ailes transparentes, que M. Becker 
m'a désignés sous le nom de Sesiæ, nous supposons que c’est une 
similitude de formes qui le porte à nommer ainsi ces insectes, car 
ces Lépidoptères ne ressemblent nullement à des Sesiæ, mais bien 


LIV ANNALES 


plutôt à des Chélonides ou Caïlimorphes, par leurs chenilles velues 
comme des chenilles d'Orgya. Nous avons élevé bon nombre de che- 
nilles de ces jolis Papillons ; elles sont toutes à brosses. » 


M. le D Boisduval fait remarquer que l’importante découverte 
que MM. Bar ont faite à Cayenne, justifie complètement la place que, 
dans son système, il a assignée aux Castniaires, entre les Smerinthus 
et les Agaristides. On voit par la note de ces Messieurs, que, sauf la 
manière de vivre, elles ont une certaine analogie avec les chenilles 
d’Agaristes et d'Urania; déjà les chenilles de ces dernières vivent 
cachées entre les feuilles des Omphalea, et ont la teinte étiolée des 
espèces endophytes. Le docteur Boisduval ajoute, qu'il y a quelques 
années, feu Edward Doubleday lui avait dit que le British Museum 
possédait une Castnia cronis qui avait été trouvée vivante dans une 
serre, en Angleterre. Ce fait, qui paraissait extraordinaire, devient 
maintenant parfaitement clair : la chenille ou la chrysalide avait été 
apportée, avec quelque espèce de Palmier, du Para ou de Demerary. 


Notre coliègue ajoute que, quant à la seconde partie de la lettre de 
MM. Bar, ce doit être par un {apsus calami que M. Becker laissa 
désigné sous le nom de Sesiæ, des Lépidoptères qui appartiennent à la 
famille des Glaucopides, qui effectivement fuit par se fondre avec 
celle des Chélonides. 


— M. Bellier de la Ghavignerie dit qu'il a trouvé des 
chenilles de la Geometra sinuaria sur le Galium verum. 


Lectures. M. E. Desmarest dépose sur le bureau un 
mémoire de M. Th. Bruand, intitulé : Notice sur plu- 
sieurs espèces nouvelles de Psychides. 

— M. Al. Laboulbène lit une note contenant la des- 
cription d'un Æcarus qui se développe très souvent sur 
jes insectes, dans nos collections, et auquel il donne le 
nom d’4. entomophagus. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. LY 


(Séance du 8 Septembre 1852.) 


Présidence de M. BOISDUVAL,, vice-président. 


Communications. M. V. Signoret montre à la Société 
plusieurs espèces d'Homoptères recueillis par lui dans le 
bois du Vésinet, et qui n'avaient pas encore été signalées 
comme appartenant à la faune parisienne, telles que 
l'Eupelix cuspidata, très commune tout l'été à l’état de 
larve, mais rare à l'état parfait, au commencement de 
septembre : il a pris en même temps l’£. producta, Germ., 
qu'il considère comme une variété : toutes deux vivent 
au pied des Graminées, dans les endroits secs et arides, 
et la Paropia scanica , Fall. (megophialmus, Curtis, in 
Walker 844). M. Signoret croit que les P. pallidipennis 
et scanica sont les deux sexes de la même espèce; il a 
trouvé aussi la P, scutata, Walker (Cat. Brit. Museum 
845), sous les mousses humides: le mâle est très rare; 
l'Ulopa trivia, Germ. (epitænia, Amyot), et l'U. decus- 
sata, Germ., en quantité sous les thyms et les mousses 
un peu humides : la seconde espèce est la femelle de la 
première; le Thamnotettix Preyssleri (adumbrata, Sahib.; 
PAthysanus stylatus, Boh.; cette dernière espèce est re- 
marquable par la brièveté de ses élytres, qui n’atteignent 
pas la moitié de l'abdomen, ce qui lui donne une certaine 
ressemblance avec un Delphax. 


—Le même membre montre un Æydrometra stagnorum 

à l'état de larve, avec des aïles complètes, fait dont ila 
déjà entretenu la Société; il renvoie à la lecture des ob- 
servations publiées par M. Westwood dans nos Annales, 
vol. in, p. 648, et conclut avec lui que l'absence des ailes 
A 0 A 9 É ,. > 

ne préjuge rien quant à l’état complet de l’insecte, et qu'il 


y a des imparfaits-parfaits. 


FA ANNALES 


—M. V. Signoret fait également voir plusieurs mâles 
de Coccus du Laurier-rose et du Rosier. Ces mâles, jus- 
qu'à présent fort rares dans les collections, sont cependant 
très faciles à trouver; il suffit de soulever les petites 
pellicules blanches qu'on voit sur les feuilles des arbustes 
précités, et qui sont les corps desséchés des larves; on 
rencontre ordinairement un mâle sur quinze à vingt 
femelles. C'est M. Guérin-Méneville qui a, le premier, 
observé ce fait, et il possède sur ce sujet des détails fort 
intéressants, qu'il n'a pas encore publiés ; mais M. Si- 
gnoret pense qu’on ne peut mettre trop tôt ce fait en 
évidence, car il jette un nouveau jour sur l’étude si difh- 
cile de ce groupe. 


— M. Al. Laboulbène, à l'occasion de cette commu- 
nication , parle de la génération alternante des Puce- 
rons, qui consiste dans plusieurs générations successives, 
composées uniquement de femelles. Ces femelles sont 
vivipares et donnent naissance à des larves sans avoir eu 
des rapports avec les mâles de leur espèce. 


— Le même membre dit qu'il a, cette année, élevé des 
Cynips, et que sur une centaine d'individus provenant de 
la galle si commune des feuilles du Chêne, il n'a eu que 
des femelles. Ce fait, qui a rapport à la génération alter- 
nante, est, du reste, bien connu, et il a été depuis long- 


temps signalé par M. L. Dufour. 


— M. le docteur Boisduval donne lecture de la lettre 
suivante, datée de Sacramento, 14 juin 1852, qui Jui a 
été adressée par M. Lorquin, et qui contient des détails 
entomologiques intéressants. 


L'absence complète de vos nouvelles me fait craindre que l'envoi 
confié à M. Daverdy n’ait péri en route, ou ne vous soit pas parvenu. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE.  rvn 


Un de mes amis, M. Buisson, partant pour la France, à bien voulu 
se charger d'un très petit envoi de Lépidoptères que j'ai préparé à la 
bâte avec ce qui me restait entre les mains. Malheureusement, 
à l'exception du Numéro 40 et du Numéro 34, mon premier 
envoi contenait tout ce que j'avais trouvé de beau et de précieux, 
souvent unique dans mes longs voyages au nord et au sud de la 
Californie, de sorte que ce petit envoi se compose de bien peu 
de chose, et il y manque beaucoup de raretés que j'avais été assez 
heureux de vous communiquer et d'offrir aux regards des amateurs 
äe l’entomologie. A la liste de l'envoi j'ai joint des notes que j'ai pu 
recueillir dans mes souvenirs, car toutes celles que j'avais consignées 
sur un recueil à fur et à mesure de mes découvertes, ont été perdues 
pendant la vie nomade que j'ai menée ici pendant les deux premières 
années de mon séjour, n’ayant le plus souvent pour abri que le ciel, 
ou un arbre, et pour me reposer qu'une terre inondée de Fourmis, 
C'est au milieu de tous les déboires d’une pareille existence que j'ai 
perdu quantité de chenilles et de chrysalides que je conservais dans 
de l'esprit de vin, ainsi que les plantes et feuilles d'arbres desséchées 
sur lesquelles je les avais rencontrées. Cette perte n’est pas tout à 
fait irréparable, et, dans l’intérêt unique de la science, je me propose 
de faire quelques excursions pour remplacer, autant que possible, ce 
qui a été perdu ou détruit; mais il n’est pas probable que je pourrai 
désormais donner assez de temps à mes recherches pour revoir une 
aussi grande étendue de pays que celle que j'ai eu l’occasion de 
parcourir du sud au nord de la Californie. Il faudrait pour cela avoir 
la certitude d’être convenabiement indemnisé des fatigues, des dan- 
gers et des dépenses d’un pareil voyage, ce qui ne me paraît nulie- 
ment probable, d'autant plus que tout ce que j'ai recueilli jusqu'à 
présent, malgré les recherches les plus obstinées et les plus persévé- 
rantes, en tous lieux, me porte à croire que la faune Californienne 
est très restreinte, et que les espèces véritablement remarquables y 
sont peu nombreuses, et manquent de ce cachet exotique que l’on 
remarque sous les latitudes plus élevées. Cette observation est aussi 
applicable au règne végétal qu’au règne animal, Il est possible que 
le minéralogiste y fasse de belles et nombreuses récoltes, dans un 
pays aussi accidenté, et couvert d'autant de montagnes, mais j’ai trop 
peu de connaissance dans cette partie de la science pour être à 
même de l’apprécier. Il n’y a pas non plus de grandes espérances 
pour le conchyliologiste. Je n’y ai trouvai que trois espèces d’Hélices, 


2° Série, TOME x. Bulletin v. 


LV ANNALES 


et encore n'’étaient-elles pas toutes vivantes, et cinq ou six coquilles 
fluviatiles, dont une Lymnée tronquée comme le Bulime décollé. 
Quand je compare cela à la quantité et à la variété de coquilles qui 
se trouvent en Europe, je suis vraiment étonné. 

Je suis maintenant très content de ma position, et j'espère que 
d'ici à peu d'années je rentrerai en France avec ma famille, dans une 
situation assez heureuse. Je n’ai pas renoncé à mon voyage aux 
Molluques, et je me propose d’y aller dans un an, après m'être arrêté 
que'que temps aux Philippines, d’où l’on a facilement des occasions 
pour se rendre à Timor, Célèbes et Amboine. 


Lectures. M. Deyrolle dépose sur le bureau une note 
de notre collègue M. Sommer, d’Altona, intitulée : 
Description d’une nouvelle espèce appartenant au groupe 
des Carabiques Patellimanes, le Panagœus (Isotarsus) exi- 
mius, propre à la côte de Mozambique. 


— M. V. Signoret communique une notice contenant 
Ja description de quelques Hémiptères nouveaux ou peu 
connus; les Rhyparochromus proderus, Æcanthia rotun- 
data, Astemma Mulsanti, Capsus Fairmairii, et Plæaria 
uniannulata. 


— M. Al. Laboulbène lit une note sur le cocon du 
Bombyx paphia. 


(Séance du 22 Septembre 1852). 
Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


M. Th. Lacordaire assiste à la séance. 


Communications. M. Reiche parle de la négligence de 
certains entomologistes, qui donnent comme nouveaux 
des insectes qui ont déjà été décrits par d’autres auteurs, 
et qui viennent ainsi embrouiller la synonymie entomo- 


DE LA SOCIÊLÉ ENTOMOLOGIQUE.  z1x 


logique. Comme exemple de ce qu'il vient d'avancer, il 
fait observer que : 


L’'Ammeæcius Levaillanti:, Godart, Ann. de la Société 
Linnéenne de Lyon, 1852; 

Est l'Ammæcius rugifrons, Aubé, Ann. de la Soc. 
entom., 1850, p. 335. 


Le Zonitis puncticollis, Chevrolat in Collect. ; Mulsant 
Opusc. entomol., p. 173, indiqué comme nouveau en 
1851; 

À déjà été décrit et figuré dans l'Iconogr. du Règne 
animal de M. Guérin-Méneville, p. 135, pl. 35, fig. 11 
(1834). 


— M. Th. Lacordaire dit que M. Leconte, de 
New-York, va bientôt faire connaître un Goléoptère des 
plus remarquable, un Dytiscien, qui vit sur terre, dont 
les pattes sont conformées comme celles des Carabes, et 
qui, par l’ensemble de ses caractères, rappelle à la fois les 
deux familles des Hydrocanthares et des Carabiques. 

Notre collègue ajoute que l’entomologiste américain 
qu'il vient de nommer a publié, dans le Bulletin de la 
Socièté de Boston, la description d'un grand nombre de 
Coléoptères de la Californie. 


— M. L. Buquet montre une magnifique espèce de 
Tachygonus, le T. phalangium, Chevrolat, que M. Bar 


vient d'envoyer de Cayenne. 


— M. Bellier de la Chavignerie annonce qu'il a trouvé, 
aux environs de Paris, la Boarmia ilicaria, et que les 
individus qu'il a pris diffèrent seulement de ceux du 
midi de la France, en ce qu'ils sont d’une plus petite 
taille et d'une coloration plus obscure. 


.x ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


— M. le docteur Boisduval dit que notre collègue, 
M. Boucley, de Pau, vient de rencontrer sur les som- 
mets des Pyrénées, au-delà de Cauterets, trois Lépidop- 
tères, sinon nouveaux, au moins des plus remarquables : 
ce sont l'AÆrgynnis ædippe, et V'Hemidia Ripperti, 
variétés, et la Psyche albida. 


— M. L. Fairmaire offre à la Société un mémoire de 
feu M. Ormancev, sur les Infusoires des environs de 
Lyon. Cet entomologiste connu par ses travaux sur les 
organes génitaux des Insectes , laisse une collection de 
Coquilles et une autre de Coléoptères contenant 5,000 
espéces , dont environ 500 exotiques. M°*° v° Ormancey 
ne pouvant conserver ces collections , désire les céder. 
Les personnes qui désireraient en faire l'acquisition peu- 
vent s'adresser à M. F. Guillebeau , port Neuville, 42, à 
Lyon. 


Lecture. M. Chevrolat fait connaître un travail ayant 
pour titre : Rappel de quelques Coléoptères décrits et f- 
gurés par Palisot de Beauvois, aux genres actuels, avec 


S 
la synonymie de quelques autres. 


Membre reçu. M. de Narcillac, licencié ès-sciences 
naturelles, auditeur au Conseil d'Etat, présenté par 
M. Doüé; commissaires rapporteurs : MM. L. Fairmaire 


et Al. Laboulbène. 


BULLETIN 
ENTOMOLOGIQUE. 


ANNÉE 1852. 


QUATRIÈME TRIMESTRE, 


——2 000 —— 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, 


(Séance du 13 Octobre 1852.) 
Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président. 


M. Westwood assiste à la séance. 


Communications. M. H. Lucas fait part à la Société 
que, profitant d'un congé de convalescence, il vient de 
faire un voyage dans le département de la Gironde, 
où, après un très court séjour à Bordeaux , il est allé 
visiter la Teste et les forêts de Pins maritimes qui cou- 
vrent une grande partie du département des Landes. 
Il a été à même d'observer un assez grand nombre d'in- 
sectes de divers ordres dont il donnera la liste dans un 
travail qu’il prépare à ce sujet. Il fait aussi reinarquer que 
jusqu’à présent cetle partie de la France avait été fort 
peu explorée, et que les Crustacés, les Arachnides, les 
Myriapodes, les Thysanoures, et même les Lépidoptères 
y ont été beaucoup négligés. Il espère donner prochaine- 
ment un aperçu des espèces représentant ces diverses 

2e Série, TOME x. Bulletin vi. 


LXII ANNALES 


classes qui habitent ces régions arénacées; quant aux es- 
pèces des autres ordres, elles ont déjà été signalées par 
notre collègue, M. Edouard Perris, dans un travail ayant 

our titre : £xcursion dans les Grandes Landes ; lettre à 
M. Mulsant. 

De là, il est passé en Espagne, où il a visité une partie 
de la province de Guipuzcoa; il a pu explorer les rives de 
la Bidassoa, les environs d'Irun , du Passage, de San- 
Sébastien, de Tolosa et de Vitoria, puis profitant d’un 
muletier qui se rendait à Irun par la crête des Basses- 
Pyrénées, il a pu ainsi, par les quelques espèces qu'il a 
recueillies, se faire une idée des insectes de cette partie 
du nord de l'Espagne, qui n'avait jamais été visitée sous 
le point de vue entomologique. Enfin, M. H. Lucas ter- 
mine sa communication en disant que les espèces qu'il a 
recueillies durant cette course rapide ressemblent beau- 
coup à celles qu'il avait déjà observées aux environs de 
Bayonne, sur les rives et à l'embouchure de l'Adour, 


ainsi que sur la route qui conduit de Bayonne à Saint- 
Jean-de-Luz. 


— M. Al. Laboulbène parle d'une espèce de Parmena, 
la P. Dahlii, qui a été découverte dans une circonstance 
des plus singulières : c'est dans un herbier, contenant 
des plantes du royaume de Grenade, que l’on vit sortir ce 
Coléoptère, alors que l’on passait ces plantes au sublimé 
corrosif afin de les mieux conserver. L'insecte a été trouvé 
rongeant la racine de l’Andryala Agardhi, Henseler 
(Æpud Boissier, Voyage en Espagne), et la plante pro- 


venait des rochers calcaires de la Sierra de Basa. 


— M. L. Fairmaire présente à la Société plusieurs 
Nyctéribies trouvées par son frère sur diverses Chauve- 
Souris de Sicile, et une nouvelle espèce de Longicorne, 
du genre Astynomus, à laquelle il donne le nom d'4sty- 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  rxm 


nomus Edmondi. Voici la phrase diagnostique de cette 
espèce : 


Cinereus, nigro punctalus et maculatus; antennis pubescen- 
tibus, & corpore quarto tantüm longioribus, griseis, articulis 
apice nigris ; prothorace utrinque tuberculo acuto armato , 
punctis impressus nigris et nigro-maculato; elytris basi punctis 
nigris impressis, utrinque costis tribus flavidis, nigro-maculatis ; 
elytris antice nigro bimaculatis, et postice macula lunari : 
subtus griseus, tibiis apice basique nigris. 


Cette jolie espèce provient des hautes montagnes de Sicile. M. 
L. Fairmaire fait observer, à ce sujet, qu'il a reçu des mêmes loca- 
lités la Rosalia Alpina, le Peltis grossa, le Sinodendrum cylin- 
dricum, insectes propres aux Alpes et au nord de l’Europe. 


— M. Sichel, en offrant à la Société, au nom de l’au- 
teur, la Revue critique des Hyménoptères F'outisseurs de 
Belgique , par M. Wesmaël , membre de l’Académie 
royale de Belgique, 169 p. in-8°. (Extrait du T. XVIII, 
N° 10, des Bulletins de l'Acadèmie royale de Bruxelles, 
novembre 1851, avril 1852), donne l'analyse suivante 
de cet ouvrage : 


Un ouvrage de M. Wesmaël est toujours, pour les entomologistes, 
une bonne fortune trop rare et impatiemment attendue. Celui que 
nous annonçons sera accueilli avec empressement par Lous ceux qui 
s'occupent de l'étude des Hyménoptères, comme apportant des mo- 
difications et des additions importantes aux travaux de M. Dahlbom 
et de Lepeletier de Saint-Fargeau sur la famille si intéressante des 
Fouisseurs. Quoique circonscrit, sauf quelques exceptions, aux 
genres et espèces indigènes de la Belgique, il mérite à juste titre 
l'attention et la reconnaissance des hyménoptérologistes. S'il n’est 
pas plus volumineux, cela tient uniquement à ce que l’auteur a ren- 
voyé à ses prédécesseurs pour tout ce qui ne lui fournissait aucun 
sujetde remarques nouvelles ; ainsi, les espèces suffisamment étudiées 
et bien connues ne sont indiquées que par leur nom. 

On retrouve dans cet ouvrage toutes les qualités des publications 
de M. Wesmaël : travail consciencieux et mûri; descriptions exactes, 


LXIV ANNALES 


basées surtout sur des caractères organiques qu'il excelle à découvrir; 
synonymie complète ; style lucide et concis ; saine et rigoureuse cri- 
tique ; de plus, ce merveilleux tact pratique si sûr, qui, comme une 
seconde vue, conduit presque toujours l’auteur droit au vrai, lorsque 
les autres n’y marchent d'ordinaire qu’à tâtons. On a vu un exemple 
de cette sûreté de tact à propos de la Mutilla incompleta mâle 
(A® trimestre de nos Annales, p. 567, note), que M. Wesmaël a 
rapportée sans hésitation à sa véritable femelle, bien qu’il manquât 
de tout renseignement qui pt le guider. 

Cet opuscule, par sa nature et par la multitude de détails qu'il 
contient, n’est pas susceptible d’être analysé. Nous signalerons sur- 
tout, comme très important et comme facilitant la classification de 
la famille des Fouisseurs et la détermination de ses genres et espèces, 
le tableau synoptique des caractères des tribus (p. 166), ainsi que 
plusieurs tableaux semblables des genres; tels sont, par exemple, 
ceux des Pompilides (p. 26), des genres Mutilla (p. 6), Pompilus 
(p. 28), Priocnemis (p. 50), dans lesquels l’auteur s’est servi 
d’aperçus nouveaux pour le groupement des genres et des espèces 
en séries naturelles et, exceptionnellemeut pour un seul geure 
(Pompilus), en séries artificielles. 


— M. Bellier de la Chavignerie lit une notice de 
notre collègue, M. P. Millière, de Lyon, sur le Bombyx 
(Saturnia) cecropia. La Société décide que l'extrait sui- 
vant de ce travail, qui vient compléter des observations 


faites par M. H. Lucas, il y a quelques années, sera in- 
séré dans le Bulletin. 


J'ai soumis à la Société Linnéenne de Lyon, rapporte M. P. 
Millière, au mois de juillet 1851, quelques exemplaires du Bombyx 
(Saturnia) cecropia éclos chez moi; puis, dans une séance suivante, 
je lui ai montré plusieurs larves provenant d'œufs que m'avait pondus 
l’une des femelles fécondées de ce Lépidoptère. Mon intention était 
d'élever ce Bombyx en plein air, et de l’obliger à s’y métamorphoser. 
Pour parvenir à mon but, j'imaginai un instrument propre à contenir 
de l’eau, qui, entourant le tronc de l'arbre sur lequel mes chenilles 
furent placées, empêcha celles-ci d'en descendre. 

Ces larves, au nombre d’une quarantaine, semblèrent s’accom- 
moder parfaitement de l'Abricotier commun, aux feuilles et aux 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  zxv 


branches duquel elles étaient fixées. Elles subirent tous leurs chan- 
gements de peau sans accident; mais au commencement de leur 
transformation en nympbhe, il arriva des pluies froides et continues, 
qui firent périr beaucoup de ces larves, après cependant que le plus 
grand nombre se fut construit une coque. Tous les cocons fixés aux 
branches y passèrent la mauvaise saison. Les gelées furent des plus 
intenses; mais ce ne furent pas elles qui tuèrent ces chenilles, car 
toutes celles qui étaient mortes dans leur enveloppe n'avaient pas eu 
la force de se transformer, et rentrées sur elles-mêmes, s'étaient 
desséchées peu après la formation de leur coque. Leur mort ne fut 
donc causée que par la froide humidité des pluies précoces de la fin 
de septembre 1851. Au printemps dernier, dans le moment que je 
croyais toutes mes nymphes de Bombyx cecropia vivantes, il m’ar- 
riva d'ouvrir l’enveloppe de l’une d'elles pour m’assurer de son état, 
je la trouvai morte; plus des deux tiers de ces enveloppes de nym- 
phes furent ouvertes dans le même moment, et partout je n’y trouvai 
qu’un insecte mort et non transformé. 

Je croyais les avoir toutes perdues, quand, le 2 juin dernier, je 
trouvai par hasard un B. cecropia mâle parfaitement développé, et 
fixé à une des coques demeurées encore sur l’Abricotier de mon 
jardin. Je me hâtai de détacher de l'arbre les cocons qui y restaient, 
et ceux-ci me donnèrent à quelques jours de là deux mâles et une 
femelle. Le lendemain de l’éclosion de la femelle je reconnus un 
accouplement véritable, et les œufs que me donna cette femelle 
furent placés sur un Peuplier d'Italie. 

Ces œufs sont éclos en juillet dernier, dans un jardin situé à quel- 
ques kilomètres de Lyon. Ils m'ont donné des larves qui ont acquis 
un développement aussi rapide que celles de l’année précédente; ces 
larves, après avoir opéré leurs divers changements de peau, se sont 
déjà, en bonne partie, transformées en nymphes. Enfin, cette 
deuxième génération française du B. cecropia m'a fourni des cocons 
parfaitement identiques à ceux qui nous furent envoyés de l’un des 
Etats-Unis d'Amérique. 

D'après cela, j'ai lieu d'espérer de pouvoir désormais continuer 
chaque été l'éducation de ce Lépidoptère, et même de l’acclimater 
dans les environs de Lyon ; ce qui, sous le point de vue industriel, 
pourrait devenir d’une utilité incontestable, eu égard à la force et à 
l’abondance de la soie que sa chenille peut produire, et sous le point 
de vue entomologique une acquisition des plus brillantes. 


LXVI ANNALES 


M. le docteur Boisduval, à la suite de cette commu- 
nication, fait remarquer que M. Sommer, d’Altona, est 
parvenu à éléver ces mêmes chenilles trois ans de suite, 


et il ajoute que d'autres faits semblables ont déjà été 
recueillis. 


— M. Sallé fait passer sous les yeux de ses collègues 
un superbe Bombycite du genre 10, propre au Mexique, 
et constituant une espèce nouvelle. Il ajoute qu'il a le 
dessin de la chrysalide, ainsi que celui de la chenille, qui, 
comme celles de toutes les espèces déjà connues de ce 
genre, possède une propriété vésicante très prononcée. 


— M. le docteur Boisduval annonce que MM. Bar ont 
découvert à Cayenne les chenilles d’un groupe d'Eryci- 
nides, dont les individus sont, en général, assez rares, et 
dont les chenilles, velues comme celles des Bombycides, 
vivent en famille. 


Lecture. M. le docteur Sichel lit une note sur la rareté 
relative de certains Hyménoptères , et notamment sur la 
Mutilla incompleta et la Crocisa scutellaris. 


(Séance du 27 Octobre 1852.) 
Présidence de M. BOISDUVAL, vice-président, 


Communications. M. Reiche communique la note sui- 
vante, relative à quelques points de synonymie entomo- 


logique. 


Dans un travail qui a paru tout récemment (Ann. of the entomo- 
logical Society. Nouvelle série, T. 11, page 1), M. Westwood a 
décrit sous de nouveaux noms deux espèces de Megacephala déjà 
inscrites au catalogue des insectes de ce genre, ce sont : 


Page 5, Megacephala oxycheloïides, Blanchard, décrite par moi 


dans la Revue Cuviérienne , 1842, p. 239, sous le nom de Mega- 
cephala nigricollis. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxvn 


Page 7, Meg. quadricollis, Laferté? Mss., décrite par M. Brullé 
dans l’entomologie du Voyage de M. d'Orbigny, p. 3, sous le nom 
de Megac. spinosa. 


M. Westwood a fait ces descriptions sur deux individus de la 
collection de M. Tatum, qui les ayait reçus, sous ces noms, d’un 
établissement public renommé, à juste titre, par les savants naturalis- 
tes qui le dirigent. 


— M. L. Fairmaire lit une lettre de M. Souverbie, de 
Bordeaux, dans laquelle cet entomologiste lui fait part 
qu'il a pris sur la plage de la Teste le Cüllenum Leachü 
en abondance, la Diglossa mersa, le Phytosus spénifer, 
ce dernier sous les algues, et le Bledius unicornis ; 
M. Souverbie dit avoir observé que ses recherches étaient 
plus fructueuses sur la plage lorsque a fin du jusant se 
trouvait coïncider avec le coucher du soleil. Il a pris, en 
outre, aux environs de Bordeaux, les Æphodius conju- 
gatus, conspurcatus, brevis et rufus : cette dernière espèce 
n'avait pas encore été signalée en France. 


— M. L. Brisout de Barneville présente à la Société 
deux Orthoptères nouveaux, les Acinipe quadridentata et 
Blaita Nicæensis, dont il donne les descriptions sui- 
vantes : 


Acinipe quadridentata, Brisout. 


Tête verticale. Front légèrement proéminent en avant, entre les 
antennes. Yeux assez grands, Antennes subfliformes, un peu prisma- 
tiques, épaisses, les dix derniers articles environ de forme obovale. 
Prothorax rugueux, tectiforme-caréné , à carène médiane assez 
élevée , et pourvu en outre, sur les côtés, de plusieurs autres 
carènes plus ou moins sinueuses, et moins saillantes que la médiane; 
bord postérieur du prothorax denticulé, et de plus échancré au 
milieu, vers la terminaison de la carène moyenne ; ce même bord, 
dans toute sa partie latérale , généralement droit , oblique , sans 
large échancrure ni sinuosité, ni courbure. Prothorax subdivisé en 


LXYII ANNALES 


deux segments inégaux par un sillon transversal bien prononcé, 
l'antérieur plus grand que le postérieur. Le prœsternum présente 
une forte saillie ou apophyse quadridentée. Segments antérieurs de 
l'abdomen très fortement dentés-carénés en dessus. Elytres obovales, 
dépassant un peu le milieu du premier segment de l'abdomen. Ailes 
nulles. Cuisses postérieures obovales-oblongues, médiocrement com- 
primées, à carènes peu saillantes, la plupart denticulées, carène 
supérieure non anguleuse vers le milieu de sa longueur. Tête et 
thorax bruns, variés de blanc et de noir. Abdomen verdâtre, orné 
de lignes et de taches noires ou blanches, une série de taches 
blanches bordées de noir se voit en particulier de chaque côté de 
l'abdomen; tout le dessous de l'abdomen sur son milieu est sans 
taches. Elyires brunes ou brunâtres, marquées de noir ou de noi- 
râtre, avec leur bord interne et leur sommet blancs ou blanchâtres. 
Les jambes postérieures sont brunes ou brunîtres en dessus, leur 
face interne paraît avoir été d’un violet foncé dans la majeure partie 
de son étendue ; épines des jambes postérieures blanchâtres avec 
l'extrémité noire, précédée d’un anneau rougeâtre. Femelle. Long, 
L0 millim. 


Habite l'Algérie. 


L'Acinipe quadridentata se rapproche de la Porthetis terru- 
lenta, Serv., et du Podisma Calabrum, Costa, elle a aussi quel- 
ques rapports avec notre À. microptera et l'A. (Pamphagus) 
nigro-punctata, Lucas. 


Blatta Nicæensis, Brisout. 


Tête noire avec des lignes ou des taches de couleur testacée ou 
jaunâtre. Prothorax semi-circulaire, son disque noir opaque, sa 
marge translucide, d’un gris-blanchâtre parsemé de points noirs ou 
noirâtres. Elytres translucides, semblables dans les deux sexes, 
oblongues-ovales, de la longueur de l'abdomen ou un peu plus 
longues que lui, grisâtres, ponctuées de noir. Ailes un peu plus 
courtes que les élytres dans les deux sexes, noirâtres. Le dessous du 
corps et les pattes sont genéralement noirs, variés de couleur livide- 
blanchâtre ou jaunâtre. Mâle et femelle. Long. 6 112 à 7 millim, 

Habite les environs de Nice (G. de Baran). 


La Blatta Nicæensis est voisine des Blatta Laponica, Lin., et 
pallida, Oliv. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE  zxix 


— M. Bellier de la Chavignerie communique, au nom 
de M. Millière, une Geometra cratægaria chez laquelle 
les deux ailes gauches manquent entièrement. Il n'y a 
pas avortement, mais privation complète des ailes, qui 
n'existent même pas à l'état de rudiment. Notre collègue 
rappelle à cet égard que plusieurs cas intéressants d’ec- 
tromélie ont été déjà signalés; il cite notamment le 
Saturnia carpini d, qu'il faisait passer, il y a quelques 
années, sous les yeux de la Société, et la Thaïs Cassandra, 
éclose à Paris, chez M. Berce. (Annales Soc. ent. Années 
1846-1847.) 


Lecture. M. Jacquelin-Duval communique, sur les Co- 
léoptères nouveaux ou peu connus qu'il a recueillis aux 
environs de Montpellier, deux notices intitulées : 1° Des- 
cription de deux genres nouveaux et de plusieurs espèces 
nouvelles de GColéoptères propres à la faune française; 
par M. Jacquelin-Duval. 2° Quelques observations sur 
les Coléoptères des environs de Montpellier ; par MM. 
Jacquelin-Duval et Philippe Lareynie. 


(Séance du 10 Novembre 1852.) 


Présidence de M. REICHE , président de 1851. 


Correspondance. M. L. Buquet lit deux lettres de 
MM. Delessert et Dumoutier qui adressent leur démission 
de mempre. — Ces démissions sont acceptées par la 
Société. 


— M. H. Lucas montre une T'entyria vivante (Tentyria 
glabra, Oliv.) qu'il a prise, vers le milieu de septembre, 
aux environs de Vitoria, dans la province de Guipuzcoa, 
en Espagne. Quoique cette Tentyria n'ait pris aucune 


LXX ANNALES 


nourriture depuis deux mois environ, elle est encore 
pleine d’agilité. 


— M. Boicldieu signale un fait de tératologie entomo- 
logique intéressant; il s’agit d’un Pierostichus externe- 
punctatus qui présente un renflement assez considérable 
à l'extrémité supérieure de l'antenne gauche. 


— M. Reiche donne lecture de plusieurs extraits d’une 
lettre que lui a adressée M. Perroud, de Lyon, et dans 
laquelle notre collègue dit qu’il a trouvé à Marseille deux 
exemplaires de la Coptodera Massiliensis, Fairmaire, 
courant parmi des Arachides rapportées du Sénégal, 
qu'on avait mises à sécher sur le port. Il s'étonne du 
nom spécifique que l'auteur a appliqué à cette espèce 
essentiellement exotique, rappelle que les exemplaires 
communiqués à M. L. Fairmaire avaient été trouvés dans 
les mêmes conditions par M. Wachanru, et annonce qu’il 
a rencontré, aussi à Marseille, l’A/ammaitherus sericeus qui 
venait d’éclore de bois provenant du Sénégal. 

M. Perroud rend ensuite compte, dans les termes sui- 
vants, d’une excursion faite aux environs de Fréjus, où 
il a pu observer deux Coléoptères assez rares en France, 
l’'Anoxia scutellaris, Mulsant, et l'Ænomala devota, 
Rossi. 


L’Anomala devota, dont un exemplaire mort fut trouvé par 
M. Doublier sur le sable, au pied d'un Tamarix, et qu’il crut en con- 
séquence devoir vivre sur cet arbrisseau, fut vainement l'objet de 
mes recherches assidues ; le 24 juin, dans la même localité et sur 
cette même plante, dans l'après-midi, explorant la plage de Fréjus, 
je marchais sur des sables amoncelés autour d’une graminée, lesquels 
en s’éboulant sous mes pieds donnèrent sortie à un Coléoptère, qui 
prit son vol avec assez de rapidité; j’eus le bonheur de l'attraper ; 
c'était l’Anomala devota. Par sa manière de vivre, cet insecte se 
rapproche beaucoup plus de certains Rhyzotrogus que de ses con- 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE.  rxxt 


génères. En effet, à Lyon, nous trouvons l’Anomala Juli et ses 
variétés sur les jeunes Saules, où elle se tient en famille pendant le 
jour et la nuit, mangeant les feuilles et s’accouplant. J’ai pris l’Ano- 
mala vitis à Fréjus, sur la Vigne, où elle reste également en famille 
jour et nuit, s’accouplant et dévorant les feuilles avec une telle vora- 
cité qu’il n’en reste souvent plus sur le ceps qu’elle à choisi, J'ai 
également pris à Fréjus l'Anomala J'unii, sur diverses plantes, mais 
je n’ai jamais vu l’Anomala devota sur une plante quelconque. Cet 
insecte vit dans le sable, soit pour pondre si l’accouplement a eu 
lieu, soit pour ressortir le lendemain, jusqu’à ce que cet acte soit 
accompli. 

Ce n’est qu'à quatre heures après midi que les mâles commencent 
à paraître et à se mettre en quête des femelles, volant avec rapidité, 
sans s'élever à plus de 66 centimètres du sol, allant, venant, tour- 
nant à l’instar des Scarabœus et des Geotrupes. Les femelles sortent 
en très petit nombre, environ une heure après; elles restent sur le 
sable ou montent à une tige de graminée, à peu de distance du sol, 
où elles attendent le mâle ; celui-ci vole jusqu’à ce qu'il trouve celle 
qu'il cherchait; si quelquefois la lassitude le force à se reposer, il 
s’abat sur le sable, d'où bientôt il repart avec une nouvelle vigueur; 
si pendant son vol vous l’atteignez et le jetez à terre, il se relève 
aussitôt et vous échappe au moment où vous croyez le tenir. 

A six heures, mâles et femelles disparaissent, tous s’enfouissent, 
je pense, à une grande profondeur, car j’ai vainement creusé à divers 
endroits, je n’ai rien trouvé. 

Ce genre de vie est le même que celui de l’'Amphimallus ochra- 
ceus, qui sort des prés aux environs de Lyon, à cinq heures du 
matin, s'accouple et disparaît à sept heures, et du Rhizotrogus 
cicatricosus , qui, dans nos vignes (Lyon), sort de terre au mois de 
mars ou d'avril, suivant la saison, à sept heures du soir, pour y ren- 
trer à sept heures et demie, sans que des uns ou des autres vous en 
voyez vestige pendant le reste du jour. Dans ces deux dernières 
espèces les femelles sont rares, et on ne peut se les procurer, comme 
celles des Cebrio, qu’en suivant le vol des mâles, qui se fait toujours 
près de terre. Lorsqu'il se pose en courant au lieu où il s’est abattu, 
on trouve en un peloton huit ou dix mâles, et sous eux une seule 
femelle, Il n’en est pas tout à fait de même pour l'Anomala devota, 
bien que les femelles soient aussi fort peu nombreuses, je n’ai jamais 


vu plus d’un mâle auprès d'une. L'accouplement a lieu sur le 
sable. 


LXXI ANNALES 


En continuant mes recherches après la disparition des Anomala, 
je remarquai, à sept heures et demie du soir, sur un monticule de 
sable un petit trou ovale de 5 à 6 millimètres de large, au bord 
duquel je vis bientôt pointer une espèce de museau, je plongeai ma 
main au-dessous, et en retirai un mâle de l’Anoxia scutellaris, 
Mulsant. La larve vit aux dépens de la racine du Chardon qui croît 
dans cette localité, mais qui n'y est pas commun. Je l'ai prise en 
cherchant à plus de 40 centimètres. L’insecte parfait paraît ep juin; 
il sort du sable à sept heures et demie, d’abord le mâle, et vingt- 
quatre heures après la femelle, du moins n'ai-je trouvé des femelles 
que le deuxième jour. Aussitôt que l'insecte sort de son trou il prend 
son vol et s'élève perpendiculairement avec une grande rapidité à 
perte de vue. Je pense qu’il va chercher dans les couches supérieures 
de l'air les émanations de l'arbre vers lequel il doit se diriger pour 
se nourrir et s’accoupler. Quoi qu'il en soit, la femelle dépose ses 
œufs au pied de la plante qui l'avait nourrie dans son premier état. 
Je n’ai pu trouver aucun de ses insectes sur les arbres voisins des 
sables, et à huit heures, plus de traces d'insectes. 

— M. Bellier de la Chavignerie fait voir des Chalci- 
dites qui sont sortis des œufs d'un Lépidoptère, le 
Bombyx rubi. 


— M. H. Lucas montre à la Société plusieurs Hymé- 
nopières du genre Lophyrus, mâle et femelle, éclos au 
laboratoire d'entomologie pendant le mois de septembre, 
et à ce sujet il fait observer que les cocons de ces Hymé- 
noptères, qu'il a communiqués dans la séance du 23 juin 
1852, et qu'il a rapportés, mais avec doute, au Lophyrus 
pini de Linné, n'est pas cette espèce, mais bien le ZLo- 
phyrus piceæ de Fabricius. Il fait encore remarquer que 
sur trois cents éclosions environ de cet Hyménoptère, on 
n’a obtenu que quatorze mâles. Notre collègue ne sait 
comment expliquer l’éclosion d'un si petit nombre de 
mâles contre une quantité si grande de femelles. 

Lecture. M. L. Buquet lit une note contenant Ja des- 
cription de deux nouveaux Longicornes, une Chlorida et 
un Derobrachus. 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE.  1xxm 
(Séance du 24 Novembre 1852.) 


Présidence de M. le colonel GOUREAU. 


M. Eversmann assiste à la séance. 


Communications. M. L. Fairmaire dit que le Paussus 
Favieri, qu'il a décrit dans les Annales d'après quelques 
individus trouvés à Tanger , vient d'être découvert en 
Espagne, ainsi que M. Dorn vient de Île lui faire savoir. Ge 
Paussus doit donc être placé parmi les insectes de la faune 
européenne. 


— M. Bellier de la Chavignerie montre plusieurs varié- 
tés remarquables de Lépidoptères de France, la plupart 
inédites ; il signale particulièrement de curieuses aberra- 
tions de Melitæa artemis, Argynnis selene, Colias hyale, 
Hesperia comma, Liparis dispar, ete. Notre collègue an- 
nonce qu'il attend encore d’autres variétés intéressantes, 
et qu'il s'empressera de les communiquer à la Société. 


— Le même membre fait passer sous les yeux de la 
Société un grand nombre de Lépidoptères recueillis par 
M. Thourangin dans les environs de Bourges, et parmi 
lesquels on remarque surtout plusieurs espèces de Micro- 


lépidoptères , dont quelques-unes sont probablement 
nouvelles, 


— M.le docteur Boisduval communique un extrait 
d'une lettre de M. Pâris, d'Epernay, dans laquelle notre 
collègue lui annonce que le Derlephila nerii a reparu cette 
année dans son département. M. Pâris ajoute que les 
chenilles de ce Lépidoptère qu'il avait cherché à élever, 
il y a plusieurs années, étaient mal venues, tandis que 
parmi celles qu'il a recueillies nouvellement, cinq ou six 
se sont déjà métamorphosées, et, qu'en outre, il a des 


LXXIV ANNALES 


chrysalides qui, d'après lui, donneront probablement des 
papillons au printemps prochain. 

Après cette communication, M. le docteur Boisduval 
dit qu'il ne pense pas que les chrysalides obtenues par 
M. Päris donneront leurs Lépidoptères au printemps, 
attendu que les espèces exotiques qui paraissent sporadi- 
quement en Europe, ne passent pas l'hiver à l’état de 


nymphes. 


— M. le colonel Goureau parle du Cynips rosæ mâle, 


4 


qu'il a trouvé en fauchant; il ne l’a jamais obtenu d’éclo- 
sion en conservant dans des boîtes des galles chevelues 
de l'Eglantier, appelé Bédéguar, et il lit la note sui- 
vante : 


Les Cynips sont des insectes peu connus, et dont l'histoire offre 
beaucoup de faits extraordinaires, non expliqués jusqu’à ce jour. Ils 
sortent, comme on sait, des galles des végétaux. On trouve de ces 
excroissances qui ne contiennent que des mâles, d’autres excrois- 
sances de même espèce, qui ne renferment que des femelles ailées, 
ou des femelles à ailes tronquées, ou des femelles aptères. Presque 
toutes les galles nourrissent deux espèces de Cynips très distinctes, 
quelquefois trois espèces. La première espèce ne renferme ordinai- 
rement que des femelles ; la seconde et la troisième contiennent des 
mâles et des femelles. Où sont les mâles de la première espèce, et 
où se développent-ils ? C’est ce que l’on ne sait pas encore; il y a 
même des entomologistes qui nient leur existence. Elle est cependant 
très réelle, et le Cynips rosæ mâle en est une nouvelle preuve. J'ai 
pris cet insecte le 3 juin en jetant mon filet au hasard dans un bois 
voisin de la campagne que j'habite pendant l'été. Ce fait prouve que 
l'insecte n’est pas rare, et donne l'espoir de le rencontrer à son 
berceau. 

Pour expliquer la présence simultanée de deux ou trois espèces de 
Cynips dans la même galle, où ils se développent sans se nuire, j'ai 
admis comme une hypothèse que les faits n’ont pas encore démentis, 
qu'il existe des Cynips parasites qui, ne possédant pas la faculté de 
produire des galles, pondent leurs œufs dans les galles produites par 
d’autres Cynips. Ges Cynips parasites vivraient des sucs de la galle, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  ixxv 


sans porter préjudice aux légitimes habitants ; ce sont des hôtes 
admis à la table de la famille. 


— Le même membre dit qu'il a recueilli et élevé plu- 
sieurs insectes qui vivent aux dépens de la Trufle, et 
dont quelques-uns sont connus depuis longtemps. 


On sait en effet que l’Anisotoma cinnamomea, Fabr., et l’'Helo- 
myza tuberivora, Macq. se développent dans ce tubercule, La larve 
du Diptère nommé en dernier lieu a été observée et décrite par 
Réaumur ; elle est extrêmement pernicieuse pour la Truffe, qu’elle 
corrompt très promptement en rendant par l’anus une matière blan- 
châtre qui en provoque et accélère la décomposition. On reconnaît 
les Truffes attaquées par le tact ; celles qui cèdent sous la pression du 
doigt contiennent de ces larves, et ne tarderont guère à tomber en 
bouillie épaisse et fétide. Ces larves croissent rapidement et se chan- 
gent en pupes soit dans la Truffe même, soit dans la terre environ- 
nante. L’Hélomyze s'envole dès le commencement de septembre, et 
paraît jusqu’à la fin d'octobre. Elle est commune dans les bois 
peuplés de Truffes, et sa présence est un indice de l'existence de ce 
Cryplogame. 

Au milieu de la pâte fétide on voit ramper d’autres larves d’une 
taille assez forte, et remarquables par le tube caudal qu'elles por- 
tent, par deux petites cornes charnues situées au devant de leur tête, 
et par les rides transversales de leur corps. Elles se nourrissent de 
cette matière corrompue et se changent en pupes dans la Truffe 
même ou dans la terre environnante. Cette pupe est lisse, en forme 
de demi-ellipsoïde, avec un tube caudal, comme la larve. Il en sort, 
vers le 9 septembre, une Cheilosia, dont la femelle a de l’analogie 
avec la Ch. scutellata, Macq., et le mâle avec la Ch. mutabilis, 
Macq. Il est probable qu'elle diffère de l’une et de l’autre, et qu'elle 
constitue une espèce particulière. Elle n’est pas rare dans les bois 
produisant des Truffes, et on l’y rencontre pendant tout l’automne. 
Suivant M. Macquart, les mœurs des Cheilosies n’ont pas encore été 
observées ; la pupe de l'une d'elles a été trouvée dans la terre à la 
racine d’un arbre. Ce que je viens d’en dire commence à mettre 
sur la voie des recherches à faire pour compléter leur histoire, 

Au milieu des larves d'Hélomyze et de Chéilosie on voit encore 
dans le magma fétide de la Truffe une multitude de petits vers blancs 
que l’on reconnaît facilement pour des larves de Diptères. Ces larves 
sont remarquables par des petites pointes charnues qui sortent de 


LXXVI ANNALES 


chaque côté des anneaux de leur corps, qui les font paraître fes- 
tonnées. Elles se changent en pupes jaunâtres, de forme naviculaire, 
et de ces pupes il s'échappe une petite Mouche du genre Phora, 
dont l'espèce ne me paraît pas décrite dans l'ouvrage de M. Macquart 
(Suites à Buff, Dipt.). Les mœurs des Phora ne sont guère mieux 
connues que celles des Cheilosia, et ce que je viens de rapporter de 
l’une des espèces peut donner une idée des autres. 

Enfin, j'ai vu sortir, du même magma fétide, une petite Tipulaire 
entièrement noire, qui me paraît se rapporter au genre Sciara. Je 
n’ai pas su découvrir sa larve au milieu de toutes celles qui habitaient 
la Truffe. Réaumur fait mention de petits vers blancs, à tête noire, 
qui vivent dans ce tubercule. Ces vers pourraient bien être des larves 
de Tipulaires fongicoles , et donner naissance à l’espèce dont je 
parle dans ce moment. 

Je dois faire remarquer que je n’ai obtenu qu'un seul individu 
parasite des insectes de la Truffe; c'est un Braconite du genre 
Alysia, qui me paraît être l’A. truncator, N. de Esem. Je pense 
que cette absence de parasites tient à ce que j'ai récolté les Truffes 
avant que les larves y fussent développées, et avant que les parasites 
les eussent attaquées. 

À l’occasion de cette communication, M. Guérin- 
Méneville entre également dans quelques détails relatifs 
aux insectes de la Truffe, qu'il a observés dans les Basses- 
Alpes. Il dit que si l'on regarde attentivement auprès de 
l'endroit où l’on voit voltiger un grand nombre de petits 
Diptères, on peut quelquefois découvrir une fissure dans 
le sol qui conduit à un de ces tubercules ; il ajoute que le 
Bolboceras gallicus a été trouvé en grand nombre, 
principalement par feu Alibert, dans l'intérieur de la 
Truffe, et que, par sa présence, il pourrait aider à la re- 
cherche de ce cryptogame. 


— M. H. Lucas communique à la Société une Aranéïde 
vivante, appartenant au genre Olios, et qui a été ren- 
contrée parmi des plantes provenant de l'île Bourbon. A 
cette espèce, qui est nouvelle et qui vient se placer dans 
le voisinage de l’Olios leucosius, Walck., M. H. Lucas 


donne le nom de : 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 1xxvn 


Olios albifrons, Lucas. 
Long. 23 millim. Lat. 9 miliim. 


O. cephalothorace fulvo, anticè, lateribus posticèque albido- 
limbatis ; mandibulis elongatis, fulvis, prominentibus, lateribus 
albicantibus ; maxillis glabris, fusco-rufescente nitidis, in medio 
subangustatis ; labro latiore quàm longiore, glabro, prominente, 
anticè rotundato ; palpis elongatis, fusco-rufescentibus nigroque 
spinosis; pedibus elongatis, exilibus, fulvis, duobus primis 
articulis glabris, subsequentibus nigro-spinosis ; abdomine multo 
longiore quäm latiore, ovato, convexo , fulvo-piloso, in medio 
suprà obscurè nigricante quadrimaculato, infrà fulvescente, 
longitudinaliter nigricante subtilissimè lineato; fusulis brevis- 
simis, fulvis. 


Femelle. Le céphalothorax d’un jaune foncé, plus long que large, 
est aplati; à sa partie antérieure, il présente une bande blanche très 
légèrement lavée de jaune, transversale, étroite, située entre le ban- 
deau et les deux premières paires d’yeux; sur les parties latérales, 
il est faiblement bordé de blanc-jaunâtre, avec sa base ornée d’une 
large bande blanche très lévèrement lavée de jaunâtre, transversale, 
avec le côté qui regarde les yeux terminé en pointe dans son milieu. 
Les yeux sont d’un fauve foncé brillant, disposés sur deux lignes, 
avec ceux de la seconde paire très rapprochés de la première, et 
ceux de la troisième paire, au contraire, très éloignés de la qua- 
trième. Les mandibules allongées, saillantes, sont fauves et bordées 
de blanc sur les parties latérales ; les crochets sont d’un noir brillant, 
allongés et fortement recourbés. Les mâchoires, glabres, sont d’un 
brun-roussätre clair brillant ; elles sont assez saillantes et légèrement 
rétrécies dans leur partie médiane ; sur leur bord interne, elles sont 
hérissées de longs poils rougeâtres. La lèvre inférieure plus large 
que longue, saillante, est glabre et arrondie à sa partie antérieure. 
Le plastron sternal beaucoup plus long que large, ovalaire, est fauve 
et terminé en pointe à sa partie postérieure. Les palpes allongés, 
d’un fauve-roussâtre, sont couverts de longs poils d’un fauve clair, et 
hérissés d’épines noires assez allongées. Les pattes sont fauves, très 
allongées, grêles, avec la hanche et l’exinguinal glabres ; quant au 
fémoral et aux articles qui suivent, ils sont armés de longues épines 
noires, placées çà et là. L'abdomen, beaucoup plus long que large, 
est ovalaire ; il est moins large que le céphalothorax, bombé, couvert 

2e Serie. TOME x. Bulletin vu. 


LXXVII ANNALES 


de poils fauves, courts et serrés, et marqué dans son milieu de 
quatre points enfoncés, roussâtres, mais obscurément marqués ; en 
dessous, il est d’un fauve clair, parcouru longitudinalement par 
quatre raies très fines, dont celles du milieu sont les plus courtes et 
les plus rapprochées. Les filières sont très courtes, fauves. 

Gette jolie espèce, dont je ne connais pas le mâle, habite l'île 
Bourbon. 

Membre reçu. La Société admet au nombre de ses 
membres M. Emile Armand, membre de la Société Lin- 
néenne de Lyon, présenté par M. Doüé, au nom de M. le 
capitaine Godart. — Commissaires-rapporteurs : MM. G. 
de Baran et A. Boieldieu. 


(Séance du 8 Décembre 1852.) 
Présidence de M. le colonel GOUREAU. 


M. Daube, de Montpellier, membre de la Société, 
MM. Candère et Chapuis, de Liége, Eversmann père et 
fils, et Lespès assistent à la séance. 

Communications. M. Reiche annonce que MM. Candère 
et Chapuis dressent en ce moment le catalogue de toutes 
les larves connues de Coléoptères, et qu'ils se proposent 
de faire connaître les larves nouvelles qu'ils pourront 
recueillir ou qu'on voudra bien leur indiquer. 

Au sujet de cette communication, un membre fait 
observer que notre collègue, M. Charles Coquerel, s'oc- 
cupe depuis plusieurs années d'un travail semblable, et 
qu'il a déjà recueilli de nombreuses notes sur les méta- 
morphoses des Coléoptères: notes communiquées à notre 
secrétaire, qui s’en est lui-même servi dans l’Encyclopé- 
die d'histoire naturelle. 

— M. Bellier de la Chavignerie fait passer sous les 
yeux de la Société un Melolontha vulgaris qui présente 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE  zxxix 


sur la tête un encroûtement de matière cornée qui est 
probablement un débris de la nymphe, à moins que ce 
ne soit un cas particulier de pathologie ayant causé ce 
singulier gonflement du crâne. 


— M. Becker montre à ses collègues plusieurs Lépi- 
doptères fixés sur un verre parun procédé particulier, dû 
à M. Lucas (rue Basse-du-Rempart, à Paris), et formant 
ainsi des tableaux naturels. 


— M. le colonel Goureau donne communication de la 


note suivante, relative aux insectes nuisibles aux Pom- 
miers. 


Il n’est personne qui n’ait remarqué le luxe de fleurs dont se cou- 
vrent les Pommiers au printemps, et le peu de bons fruits qu’ils 
portent en automne. On attribue cette différence aux nuits froides 
du mois de mai, aux gelées blanches du matin, aux pluies qui font 
couler les fleurs, aux mauvais vents, aux brouillards, et d’une ma- 
nière générale aux chenilles et aux insectes malfaisants. Les premières 
causes peuvent contribuer au mal dans une certaine mesure, mais 
l’action des insectes est certaine et considérable, surtout en ce qui 
concerne la coulure des fleurs. Si à l’époque de la floraison on exa- 
mine un Pommier, on voit une multitude de fleurs non épanouies, 
flétries, de couleur ferrugineuse; et qui contiennent dans leur intérieur, 
comme dans une boîte, une petite larve blanche, conique, apode, 
courbée en arc. Cette larve a rongé, pour se nourrir, les étamines etle 
pistil, ainsi qu'une partie de l’ovaire ; ayant détruit les organes de la 
fructification, le fruit n’a pu nouer et la fleur a coulé. Parvenue à sa 
taille, cette larve se change en chryselide dans son berceau sans filer 
de coque, et en sort bientôt sous la forme d’un petit Charançon, 
qui est le Curculio pomorum, Lin., aujourd'hui Anthonomus 
pomorum. 

Lorsque ce petit Coléopière a cessé ses ravages, la chenille de 
l'Yponomeuta malinella, Guen., commence les siens. Elle se 
montre au commencement de juin en sociétés nombreuses, qui enve- 
loppent les extrémités des branches des Pommiers de toiles de soie 
grisâtre; sous cet abri elles rongent les jeunes feuilles et les bour- 
geons, et détruisent tout espoir de récolte, après quoi elles passent 


LXXX ANNALES 


à d’autres branches, où elles exercent les mêmes dégâts. Parvenues 
à leur taille, elles se métamorphosent en chrysalides dans le nid 
même, se suspendant côte à côte, la tête en bas. Les papillons s’en- 
volent dans les premiers jours de juillet. Ges chenilles si malfaisantes 
sont attaquées avec acharnement par une multitude de parasites qui 
en font périr un très grand nombre, mais pas assez pour que l’année 
suivante on s’aperçoive de la diminution du mal. Au nombre de ces 
parasites je citerai : 1° un Ichneumonien du genre Pimpla, qui me 
paraît être l’Ichneumon à pieds panachés de Geoff., ou l’Ichneu- 
mon scanicus, Fourc.; 2° un autre Ichneumonien du groupe des 
Oplhionites et du genre Campoplex, qui est très probablement le C. 
albidus, Gr.; 3° un autre Ophionite, placé par M. E. Blanchard dans 
une division voisine des Campoplex, et dont je ne trouve ni le nom, 
ni la description dans le petit nombre d'ouvrages eutomologiques 
que je possède ; 4° un véritable Ophion, qui ressemble presque en- 
tièrement à l'O. amictum, Fab., mais qui est plus petit de moitié ; 
5° Il faut joindre à cette liste un petit Chalcidite qui n’a guère que 
4,2 mill. de long, et qui sort par centaine d’une seule chrysalide; il 
est du genre Encyrtus, el très probablement de l'espèce appelée 
2, fuscicollis,. Walk.; 6° et un autre Cbalcidite du genre Eulophus, 
mais infiniment moins nombreux que le précédent; 7° enfin, ie 
parasite le plus redoutable, parce qu’il est le plus vorace, est une 
larve de Diptère qui vit à nu et se promène dans le nid des Ypono- 
meutes qu’elle parcourt en tout sens ; elle attaque les chenilles et les 
chrysalides qu'eile vide avec une merveilleuse adresse, et l’on croi- 
rait ces dernières intactes, si or n’y remarquait pas un petit trou par 
lequel elle a insinué sa tête eflilée pour en sucer toute la substance 
intérieure. Gette larve parvenue à sa taille, se change en pupe dans 
le nid même, et en sort sept ou huit jours après sous la forme d’une 
Mouche de la tribu des Tachinaires et du genre Eurigaster, Macq. 
Elle n’est pas décrite dans les Diptères faisant suite à Buffon. C’est 
une Entomobie pour M. Robineau-Desvoidy, appartenant à son 
genre Erythrocera, qui renferme une partie des Eurigaster de 
M. Macquart. Le femelle me paraît être l'Erythrocera scutéllata, 
Robineau-Desvoidy. Quant au mâle, il n’a pas été connu de ce der- 
nier auteur ; il diffère sensiblement de la femelle par la taille et la 
couleur. Les mœurs des Erythrocera n'ayant pas encore été 
observées, celle de la scutellata peut intéresser les diptérolo- 
pistes. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. rxxxi 


Enfin, on doit nommer la Tinea pomonella, Lin. (Carpocapsa 
pononana) comme un insecte nuisible aux Pommiers. Sa chenille 
attaque les fruits formés, dont elle ronge les pépins et la pulpe envi- 
ronnante, leur procurant ainsi une précoce et trompeuse maturité 
qui les fait tomber de l'arbre avant le temps de la cueillette. 

Après tant de ravages on doit s'étonner qu'il reste encore des 
Pommes saines sur les arbres, au mois d'octobre; il est vrai qu'il n'y 
en a pas la centième partie des fleurs, mais ordinairement il en reste 
encore un grand nombre. 

Si on veut avoir la nomenclature des principaux insectes nuisibles 
aux Pommiers, il faut ajouter à ceux que je viens de nommer le 
Puceron lanigère, qui produit sur les tiges et sur les branches des 
nodosités monstrueuses affectant jortement la santé de l'arbre, et 
le Scolytus pruni, qui s'établit sous l'écorce et achève de le faire 
mourir. 


Lecture. M. le docteur Aubé lit une note sur le 
Bolboceras mobilicornis. 


Membres reçus. La Société admet au nombre de ses 
membres : 

MM. Bouteiller (Ed.), professeur d'histoire naturelle à 
Provins, présenté par M. Deyrolle. — Commissaires 
rapporteurs : MM. L. Fairmaire et Guérin -Méneville ; 

Dours (Antoine), médecin militaire à Orléansville, 
présenté par M. Al. Laboulbène , au nom de M. Léon 
Dufour. — Commissaires-rapporteurs : MM. Boieldieu 
et Léon Fairmaire; 

Heurtaux (Alfred), interne à l’'Hôtel-Dieu de Nantes , 
présenté par M. Bureau. — Commissaires-rapporteurs : 
MM. Bellier de la Chavignerie et Berce. 


LXXXII ANNALES 


(Séance du 22 Décembre 1852.) 


Présidence de M. le colonel GOUREAU. 


MM. l'abbé de Marseul, le vicomte de Narcillac, de 
Saussure, membres de la Société, et M. Au capitaine, 
zoologiste belge, assistent à la séance. 


Correspondance. M. le secrétaire lit une lettre adressée 
par M. A. de Graslin, dont la Société décide l'insertion de 
l'extrait suivant : 


Je viens de m’apercevoir qu’une erreur a été commise sur la 
planche 8 du troisième trimestre, de 1852, des Annales de la Société 
entomologique : le graveur a placé sur la Leucania albivena Île 
N° 2 au lieu du N° 4, de sorte que les numéros des deux espèces de 
Leucania étant intervertis, il me fait nommer fuscilinea celle que 
j'avais appelée albivena ; de cette transposition, il résulte un autre 
inconvénient : c'est que mes descriptions ne s’accordent plus avec 
mes figures. Je viens donc vous prier de vouloir bien lire ma récla- 
mation à la prochaine séance de notre Société, et de lui demander, 
en mon nom, qu’elle veuille bien la faire insérer dans le Bulletin. 


— Il est donné lecture de la rectification suivante, 


demandée par M. J. Bigot : 


Je crois utile de signaler trois fautes graves dans l'impression de 
mon Essai de classification des Diptères, inséré dans le troisième 
trimestre de l'année 1852 de nos Annales. 

4° (Page 489, 4° et 5° ligne). Au lieu de : B. deuxième article 
des antennes AU MOINS ÉGAL AU TROISIÈME ; lisez : B. deuxième 
article des antennes PLUS COURT QUE LE TROISIÈME. 

9 (Page 482, ligne 13°). Au lieu de PLATYPERINIDI; lisez : 
PLATYPEZINIDII. 

3° (Même page, ligne 2°). Au lieu de 14° sËRE ; lisez : 14° 
TRIBU. 


Communications. M. Doüé montre plusieurs Coléop- 
ères provenant d'Hamoa, et dont quelques-uns semblent 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxxm 


nouveaux. Notre collèoue promet de donner une note 
sur ces insectes. 


— M. le docteur Aubé communique la note suivante, 
intitulée : Réflexions sur un mémoire de M. Focillon 
publié dans les Annales de l'Institut agronomique de 
Versailles, sur les insectes nuisibles aux Colzas : 


En parcourant, ces jours-ci, les Annales de l’Institut agronomique 
de Versailles, j'y ai trouvé deux mémoires qui out trait à la science 
qui nous occupe tous, l’un de M. Doyère, sur l’Alucite des céréales, 
et l’autre de M. Focillon, sur les insectes nuisibles aux Colzas. Ces 
deux mémoires ont nécessairement l’un et l’autre pour but principal 
la question agronomique. Mais comme le point de départ a trait à 
l’entomologie, j'ai cru devoir vous faire part en quelques mots des 
réflexions qu'ils m'ont suggérées, relativement, bien entendu, à 
l’entomologie seulement, laissant à d’autres le soin d’examiner le 
côté agricole. 


Le premier mémoire, celui de M. Doyère, me paraît une histoire 
complète et irréprochable de l’Alucite, dans laquelle cet insecte a 
été parfaitement étudié sous tous ses états, depuis l'œuf lui-même 
jusqu’au papillon. Aucune particularité de ses mœurs n’a été omise, 
l'histoire bibliographique en est scrupuleusement établie, et décèle 
un entomologiste parfaitement au courant de la science. 

Malheureusement je ne puis émettre la même opinion sur le tra- 
vail de M. Focillon, j’y trouve trop d’erreurs et de trop graves, pour 
ne pas vous les signaler. M. Focillon range au nombre des insectes 
nuisibles aux Colzas les Coléoptères suivants : 1° un Grypidius qu’il 
considère comme nouveau, et qu’il nomme G. brassicæ ; 2° lAltica 
hyosciami, Latreille; 3° l’Altica nigripes, Latreille; 4° FAltica 
nemorum, Latreille; 5° une Altise qu'il est disposé à croire nouvelle, 
et à laquelle il n’a pas assigné de nom. 

En examinant dans le mémoire ce qui a rapport à ces Coléoptères, 
l’on est véritablement étonné de trouver une erreur presqu’à chaque 
pas. Ainsi le Grypidius brassicæ, regardé comme nouveau, ne serait, 
à en juger par la figure qui accompagne le mémoire, qu'un véritable 
Ceutorhynchus ; et tout me porte à croire qu’il doit être rapporté 
au C, assimilis, Fab., qui se rencontre très fréquemment sur un 


LXXXIV ANNALES 


grand nombre de Crucifères, et auquel la description latise donnée 
par M. Focillon s’applique assez bien. Je ne puis m'expliquer rom- 
ment cet insecte a été pris pour un Grypidius, dont les caractères 
et les mœurs sont si différents. 

Il me paraît aussi très probable que l’Altica hyosciami trouvée 
sur les Colzas n’est pas la véritable hyosciami de Lin., mais bien la 
napi de l’Ent. heft. que Paykul, bien à tort, a cru être l’ayosciami 
de Linné, La véritable hyosciami, Lin., vit sur l’'Hyosciamus niger, 
tandis que la napi se rencontre sur les Crucifères. Ces deux espèces 
sont, il est vrai, très voisines l’une de l’autre, faciles à confondre, et 
appartiennent toutes deux au genre actuel Psylliodes. 

Je ne comprends pas non plus pourquoi le nom de nigripes est 
appliqué à lAltica lepidii, quoique tous les entomologistes la con- 
naissent sous ce dernier nom, qui, du reste, lui appartient bien réel- 
lement. I! lui a été assigné par l’auteur du "mémoire sur les Altises- 
publié dans l’Entomologische hefle, mémoire dans lequel la nomen- 
clature de Panzer est critiquée comme ayant confondu cet insecte 
avec la Galleruca nigripes, Fab., laquelle appartient à une autre 
espèce. 

L'Altica nemorum, Latreille, se rapporte bien à l’Alrica nemo- 
rum, Lin.; mais il est difficile de se rendre compte de la raison pour 
laquelle M. Focillon cite le nom de Latreille de préférence à celui 
de Linné. Je pourrais faire la même observation sur les Altica 
hyosciami et nigripes, Latreille, dont la dénomination appartient, 
pour la première à Linné, et pour la seconde à Panzer. 

Reste maintenant la dernière espèce d’Altise, que l’auteur se sent 
disposé à croire nouvelle, dont il donne un dessin et une description 
laconique, ne lui assignant pas, toutefois, de nom particulier. Sans 
contester la nouveauté de cette Altise, je me permets d’en douter, 
d’après ce que nous avons déjà vu et ce qu’en dit M. Focillon lui- 
même, qui la déclare très commune. Comment, en effet, aurait-elle 
échappé jusqu’à ce jour à notre système actuel de recherches ? Si 
elle est commune, il est bien peu probable qu’elle n'ait pas déjà été 
recueillie per quelques-uns des entomologistes de Paris, surtout sa 
vie se passant à la face du soleil, sur les feuilles du Coiza. 

Je serais fâché que l’on vit dans cette petite note un esprit d’oppo- 
sition, un besoin de critique; il n’en est rien, et je n’ai eu en vue 
qu'une seule idée, celle de rétablir les faits dans leur exacte vérité. 
Le travail dont je parle est publié dans un recueii sérieux, non 


DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. zLxxxv 


pas destiné à occuper l’oisiveté des gens du monde, mais bien à 
instruire ceux dont la vie laborieuse se passe à scruter la nature, 
pour tirer parti de certains faits, ou pour en combattre certains autres. 
Il est donc important de leur indiquer la vraie route. 


— M. le secrétaire lit les notes suivantes de M, Léon 
Dufour, faisant partie de ses mélanges entomologiques , 
et intitulées : 1° Un dernier mot sur les coques de Clythra 
et de Cryptocephalus , et 2° Sur le Ctenocerus Klugi ou 
Clavelia pompiliformis. 


4° Un dernier mot sur les coques de CLYTHRA et de 
CRYPTOCEPHALUS. 


Quelquefois sans doute du choc des opinions jaillit la lumière, mais 
ici la singulière question des gros bouttiens et des petits boutiens, 
renouvelée, sinon des Grecs, mais de Gulliver, si je ne me trompe, 
est devenue un choc de mots et comme un faisceau épineux qu’on ne 

ait par quel bout prendre. 

La dissertation octopaginaire de notre collègue, M. H. Lucas, sur 
ces bouts doit avoir un terme. Je viens donc clore le débat par une 
décision définitive, où je serai sobre de paroles. 

Les coques des Cryptocephalus flavilabris et imperialis, et du 
Clythra pubescens, ont un gros bout et un petit bout. C’est par le 
premier qu’a lieu léclesion du Coléoptère. Voilà un triple fait positif 
et inexpugnable. Ce fait n'est-il applicable qu’à ces trois espèces ? Je 
le veux bien. 

Quant à la cabriole ou culbutte que je conteste, avec Gené, pour 
la nympbhe, j'avoue sans détour, et il ne m'en coûte jamais de rendre 
hommage à la vérité, qu’il v a eu de ma part un lapsus calami lors- 
que dans la négation de cette culbute j'ai associé la nymphe à la 
larve. Le judicieux mémoire de Gené m’a pleinement convaincu que, 
lorsque sonne l’heure de la transformation en nymphe, la larve 
exécute ce mouvement d'inversion. 

L’aveu que je viens de faire doit être, si je ne me trompe, une 
conciliation. La question scientifique se résumerait ainsi : l’éclosion 
des Clythra et Cryptocephalus a lieu pr le bout de leur coque 
opposé à celui qui donnait issue à une partie du corps de la larve 
lorsque durant sa vie active elle traînait son fourreau. 


LXXXVI ANNALES 


ÿ Note sur le CTENOCERUS KLUGII, Dahlb. Hym. Eur. p. 456, 
1843-1845. Clavelia pompiliformis , Lucas. Annal. Soc. ent., 
2e série, tom. X, p. 417, pl. 8. 


J'ai vu avec un intérêt d'autant plus vivement senti la description 
et la figure du Clavelia pompiliformis de notre savant collègue, 
M. H. Lucas, que je connaissais déja un individu de ce curieux 
Pompilien, trouvé aux environs d’'Orléansville (Algérie) par mon ami 
le docteur Dours. 

Cet Hyménoptère m'avait, comme on dit, fortement intrigué pour 
le découvrir dans mes auteurs, enfin je le dénichai dans les Hyme- 
noptera europæa de Dablbom, où M. H. Lucas pourra le voir. 
L'hyménoptérologiste suédois l’a colloqué avec raisen entre l’Agenia, 
dont il a le corps et l'allure, et le Priocnemis. Il diffère de tous les 
Pompiliens par la structure bipectinée de ses antennes. Dahlbom en 
lui assignant, avec le signe du doute, l'Amérique pour patrie, a évi- 
demment commis une erreur. 

L'inadvertance de M. H. Lucas n'empêche pas que la science ne 
lui soit redevable d’une excellente description, tant générique que 
spécifique, de ce rare Hyménoptère, et à M. Vaillant, dont l’icono- 
graphie déplore la perte si prématurée, d’un portrait aussi fidèle que 
gracieux. 

Je partage avec Dahlbom l'opinion que ces élégantes antennes 
sont l’apanage exclusif du sexe mâle. La nudité des tarses antérieurs 
justifie cette opinion. On sait que dans les Fouisseurs, les femelles, 
chargées seules du soin de la progéniture, ont ces mêmes tarses 
garnis de soies raides ou de piquants. J’observe aussi dans mon 
individu que le bout de l’abdomen a une troncature oblique, creuse, 
et qu’il est bordé de cils. 11 n’y a là aucun vestige ni d’oviscapte ni 
d’aiguillon. 

Dans ce même individu les ailes sont subdiaphanes, avec le bout 
seul enfumé, tandis que dans celui décrit et peint par M. H. Lucas 
ces ailes sont uniformément d’un brun-roussâtre. Malgré cela, je ne 
doute point de leur identité spécifique. 


— On lit la note suivante sur le Masaris vespiformis 
et le Celonites dispar, adressée par M. Schaum : 


Le nombre des articles des antennes dans le Masaris vespiformis, 
Fabr.. été dans ces Annales le sujet d’une demande de M. L. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxxvu 


Dufour (Ann. 1851, p. 61), d’une réponse de M. de Romand (Bull. 
p. Li), et d’une note de M. H. Lucas (Bull. p. LxLIv). Etant à même 
de comparer, au Musée de Berlin, quatre mâles et quatre femelles 
de ce remarquable Hyménoptère, qui ont été pris à Sakhara, près 
du Caire, par Ehrenberg, j'espère pouvoir vider la question, qui est 
encore loin d’être suffisamment éclaircie. 

M. de Romand compte treize articles dans le mâle, douze chez la 
femelle, tandis que M. H. Lucas n’en a trouvé que huit dans l'individu 
typique de Fabricius, qu’il croit être une femelle. Pour moi, il est 
évident que ni M. de Romand ni M. H. Lucas n'ont connu la vraie 
femelle, et que Latreille avait parfaitement raison de rapporter au 
sexe masculin l'individu décrit par Fabricius, ei figuré par Coque- 
bert. Dans ce dernier sexe les antennes sont aussi longues que la 
tête et le thorax, et l’abdomen est fendu à son extrémité (1). Dans 
la femelle, restée entièrement inconnue jusqu’à présent, les antennes 
n'ont que la longueur de la tête, et l'abdomen est arrondi à l’extré- 
mité et muni d’un aiguillon rétractile; il y a encore d’autres diffé- 
rences entre les deux sexes, mais je me borne à signaler celles-ci, 
car M. Klug fera peut-être un petit travail sur les cinq espèces 
de Masaris qui se trouvent au Musée de Berlin, et exposera alors 
en détail les caractères sexuels de ce genre. 

À la première vue les antennes du mâle semblent être composées 
de huit articles (2). C'est le nombre que Latreille et M. H. Lucas 
ont signalé, et qui est indiqué dans la figure donnée par M. E. Blan- 
chard dans l'édition illustrée de G. Cuvier. Cette figure est, du reste, 
assez mauvaise et bien inférieure, sous le rapport de la fidélité, à celle 
de Coquebert; même dans le dessin de l’antenne grossie, les propor- 
tions des articles sont faussement représentées. Mais quand on 
examine soigneusement le bouton de l’antenne du mâle en dessous, 
on aperçoit qu'il n’est pas formé d’un seul article; car il paraît alors 
composé de cinq articles tellement soudés, que sur la face supérieure 
du bouton on n’en reconnaît pas même de traces. Je trouve donc 
douze articles en tout. M. de Romand a distingué le même nombre 
dans son individu à dernier anneau de l'abdomen fendu, qu'il croit 


(1) Fabricius a commis une erreur, quand il dit, que l’abdomen 
est muni « aculeo recondito punctorio. » 

(2) Fabricius a commis une autre erreur, en n'indiquant que sept 
articles: c'est le second, bien court du reste, qui lui a échappé. 


LXXX VII ANNALES 


être une femelle, mais qui décidément est un mâle. Dans la femelle 
le bouton est plus court que dans le mâle et ne semble plus com- 
posé de plusieurs articles ; de sorte que je ne compte en total que 
huit articles dans les antennes de ce sexe. 

Maintenant il nous faut encore une explication de la part de 
M. de Romand sur l’insecte qu’il a regardé comme étant le mâle du 
Masaris vespiformis, mais qui probablement n'entre pas du tout 
dans ce genre. 

Je ne finirai pas cette note sans exprimer mon opinion, que le 
Celonîtes dispar, Dufour, ne me semble pas appartenir à ce genre, 
mais d'être plutôt un Ceramius, voisin du C. Fonscolombii, Latr., 
mais bien plus petit. M. de Romand nous a appris que Latreille était 
du même avis. 


—On communique la note suivante de M. H. Lucas au 
sujet d’une nouvelle espèce d’/xodes, parasite du Cyclura 
Harlani, Duméril et Bibron , Saurien, vivant actuelle- 


ment à la Ménagerie du Muséum : 


Ixodes variegatus, Lucas. 
Long. 4 millim. Lat. à millim. 


I. Capitle anticè acuminalo, testaceo, fusco-rubescente macu- 
lato ; palpis elongatis, primo articulo testaceo subtiliter fusco 
variegato, terminali omninû fusco-rubescente ; abdomine ovato, 
fusco nitido, ad latera flavescente maculato, subtiliter fusco- 
rufescente punctato in medio fusco-rubescente uni-lineato 
infräque fusco testaceo; pedibus elongatis, testaceis, subtiliter 
fusco maculatis, (Fæmind ignotà.) 


Mâle. La tête plus large que longue, terminée en pointe à sa 
partie antérieure, arrondie de chaque côté de sa base, avec sa partie 
postérieure légèrement concave, est assez convexe ; elle est testacée, 
maculée de points d’un brun-rougeûtre, arrondis, peu serrés. Le 
sucoir est testacé. Les palpes, un peu plus allongés que le suçoir, 
ont leur premier article testacé ; quant au suivant ou terminal, il est 
entièrement d’un brun-rougeâtre. L’abdomen, finement marginé de 
jaune, est ovalaire, avec sa partie postérieure un peu plus large ; il 
est d’un brun-rougeûtre brillant foncé, marginé de cette couleur, 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxxix 


mais beaucoup plus claire sur les côtés et postérieurement ; il est 
maculé de jaune, et ces taches, au nombre de six, dont les posté- 
rieures sont les plus grandes, sont séparées entre elles par de petites 
lignes d’un brun-rougeûtre clair; de chaque côté de l’échancrure, 
dans laquelle la tête vient s’insérer, on aperçoit deux petites taches 
jaunes, presque conjointes, Lorsqu'on examine à la loupe les taches 
que je viens de signaler, on voit qu'elles sont finement ponctuées de 
brun-rougeâtre. Postérieurement, Fabdomen paraît comme découpé, 
et cela est dû à des taches d’un brun-rougeûtre foncé, séparées entre 
elles par de fines lignes jaunâtres; dans son milieu, il présente une 
ligne longitudinale d’un brun-rougeâtre foncé de chaque côté de la 
partie antérieure, de laquelle on aperçoit une petite tache jaune; en 
dessous, il est d’un brun-testacé, avec son bord postérieur orné de 
taches arrondies d’un brun-rougeâtre. Les pattes sont allongées, 
testacées, finement maculées de brun-rougeûtre, avec les hanches 
présentant à leur côté interne un petit tubercule épineux. 

C'est dans le voisinage des 1xodes Gervaisii et flavo-maculatus 
que vient se ranger cette espèce; elle ne pourra être confondue 
avec le premier ou l'I. Gervaisii, Lucas, à cause de sa taille qui 
est plus allongée et moins transversale ; les taches qui ornent les 
parties latérales de son abdomen, au lieu d’être continues, sont 
séparées, et de plus, la partie médiane de cet organe est dépourvue 
de tache transversale jaune. Elle ressemble un peu aussi à l’Ixodes 
flavo-maculatus, Lucas, mais les taches présentées par les parties 
latérales de son abdemen sont plus nombreuses, arrondies et non 
longitudinales, ou plutôt sous la forme de bande, comme cela a 
lieu pour l’I. flavo-maculatus. 

Cette espèce, dont je ne connais que le mâle, a été prise par 
M. Valée sur le Cyclura Harlani, Dum. et Bibr.; ce Saurien a pour 
patrie la Havane. 


— M. Deyrolle informe ses collègues qu'il est chargé 
de la vente de la collection entomologique qui a été 
laissée par feu Vaudouer. Elle se compose en grande 
partie de Coléoptères recueillis aux environs de Nantes, 
au nombre d'environ 6 à 7 mille, de quelques espèces 
de l'Amérique septentrionale, et d'un petit nombre d'in- 
sectes des autres ordres. Tous ces insectes sont préparés 


xC ANNALES 


avec le plus grand soin, et leur état de conservation ne 
laisse rien à désirer, la plupart portent une étiquette in- 
diquant son habitat, l'époque où il a été trouvé, et sou- 
vent d’autres annotations intéressantes. Outre sa collec- 
tion, Vaudouer a laissé aussi de nombreux manuscrits, 
fruit de ses recherches sur les insectes, et une correspon- 
dance fort curieuse avec Latreille, qui faisait grand cas 
de ses observations et qui l’a plusieurs fois cité dans ses 
ouvrages ; car cest à lui quil a dédié le Serropalpus 
V'audoueri. 

La collection, qui renferme de nombreux doubles, sera 
vendue en totalité ou par portions, selon les propositions 
qui en seront faites, les manuscrits et la correspondance 
pourront y êlre joints si on le désire. 


Lectures. M. L. Buquet lit une note contenant la des- 
cription d’un Longicorne nouveau, qu'il nomme l’Ancis- 
trotus uncinatus; et il fait passer sous les yeux de ses 
collègues un dessin de cet insecte. 


— M. Jacquelin-Duval offre à la Société, au nom de 
son ami M. Philippe Lareynie, une note intitulée : Des- 
cription de trois nouvelles espèces de Püiniores , Latr. 
Voici les noms et les diagnoses de ces trois insectes re- 
marquables : 


Prinus DuvaLt, Lareynie, Long. 0,0035-40. —Thorace quaäritu- 
berculato; postice fortiter coarctato, fulvo-pubescente, medio leviter 
albido variegato ; elytris oblonge-ovatis , subparallelis, obscuris seu 
brunneis, squamulis albidis lateribus late dense vestitis, dorso atque 
antice plus minus ve denudatis ; fortiter punctato-strialis, interstitiis 
æqualibus, planis ; antennis brunneis ; pedibus ferrugineis. Fem. — 
Montpellier. 


XYLETINUS RUFITHORAX, Lareynie, Long. 0,0045-50, — Elon- 


DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. xei 


gatus, oblongus , subparallelus, convexus , niger, nitidulus ; anten- 
nis fusco testaceis, thorace pedibusqne rufis ; elvtris sat profunde 
striatis, striis obscure punctatis, interstitiis subtilissime coriaceis. — 
La Teste près Bordeaux. 


XYLETINUS SUBROTUNDATUS, Lareynie. Long. 0,0040.—Oblongo- 
ovatus, subelongatus, leviter convexus, niger, nitidulus, pube brevi 
cinera subtilissime vestitus; elytris sat profurde striatis, striis leviter 
punctatis, interstitiis subtilissime coriaceis; antennis pedibusque 
nigris. — Montpellier. 


— M. Reiche donne lecture de notes synonymiques 
sur les espèces de la famille des Pectinicornes (Lucanides), 
décrites dans le 5° volume de l’Aandbuch der Entomologie 
de M. H. Burmeister. 


— M. V. Signoret communique une notice intitulée : 
Revue critique du groupe des Tettigonides et de la tribu 
des Orcopides, principalement d’après les collections de 
Londres. 


Nominations. Aux termes des articles 15, 36 et 47 
de son réglement, la Société procède, pour la vingt- 
deuxième fois depuis sa fondation, au renouvellement 
annuel des membres de son bureau et de ses commis- 
sions spéciales; 


Ont été nommés pour l’année 1853 : 


Membres du bureau : 


President, M. le docteur Boispuvaz ; 
Vice-président, M. L. Fairmaire; 
Secrétaire, M. E. DEsmaresr; 
Secrétaire-adjoint, M. H. Lucas ; 
Trésorier, M. L. Buqurr ; 


xen ANNALES 


T'résorier-adjoint, M. Vicror SiGNORET. 
Archiviste, M. Doüé ; 
Archiviste-adjoint, M. BezLier DE LA CHAVIGNERIE. 


Membres de la commission de publication : 


Outre les membres du bureau, 


MM. DeyrOLLE ; 
le colonel Goureau ; 
Javer; 
AL. LABOULBÈENE ; 
Rouzer. 


Membres de la commission de surveillance des collections : 
(Commission nommée pour le 1°" semestre de 1853.) 
MM. Berce; 

L. Buquer; 
le docteur Boispuyaz. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  xemn 


SR RAS ARR RAA AURAS AA AO AR A OR TR A A A A AU A AR A A AA AU ARS AU A LA LR AAA AS 8 4 0 


LISTE DES OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIÉTÉ 


PENDANT L'ANNÉE 1852 (1). 


Abandlungen der koniglichen Akademie der Wissens- 
chaften zu Berlin, 1850. 1 vol. in-4°, cart. 

Agassiz. — Note sur la circulation des fluides chez les 
insectes (traduite de l'anglais , et extraite des Annales 
des sciences naturelles). Broch in-8°. 

Annales de la Société d'agriculture, sciences, arts et com- 
merce de la ville du Puy. (Tome 15, 2° semestre 1850.) 
1 vol. in-8°, br. 

Annals of the Lyceum of natural history of New-York. 
VON NN ETO, TE, 12 VOL NTI 0 PRE: 
Annuaire de la Société d'encouragement pour l’industrie 

nationale. Année 1852. 1 cahier in-4°. 


Beitrage zur naturzeschicte der zecken von professor J. 
Gené in Turin aus dem Italienischen, mit Anmer- 
kungen von D' H. Fischer. Broch. in-4o. 

Boheman. — Arsberattelse om framstegen 1 insekternas, 
Myriapodernas och Arachnidernas naturalhistoria for 
1847, och 1848. — Idem. For. 1849, och 1850. 2 vol. 
in-8°, br. 

Le même. — Entomologiska anteckningar under en resa 
i sodra sverige 1851. { vol. in-8°, br. 

Le même. — Insecta Caffrariæ annis 1838-1845 a J.-A. 
Wahlberg Collecta, descripsit C. Boheman. Pars 1a, 
fasc. 2. Coleoptera. 1 vol. in-8°, br. 

Le même. — Nya Svenska Hemiptera (ur ofversigt af K.. 
Vetensk. Akademiens forhandl. for 1852). 2 flesin-8°. 


(1) Comme l’année précédente, M. Doüé, archiviste de la Société, 
a bien voulu se charger de dresser cette liste. E. D. 


2e Série, TOME x. Bulletin vin. 


XCIV ANNALES 


Bowerbank. — Microscopical observations on the struc- 
ture of the Bones of Pterodactylus giganteus and other 
fossils Animals. Broch. in-8°. 

Le même. — On a Siliceous zoophite, Alcionites parasi- 
ticum. Broch. in-$°. 

Le même. — On the Pterodactyles of the Chalk forma- 
tion. Broch. in-8°. 

Le même. — On the Siliceous bodies of the Chalk and 
other formations, in reply to M. J. Toulmin Smith. 
Broch. in-8°. 

Bulletin de la Société impériale des naturalistes de 
Moscou. Année 1851, N° 2,3, 4. Année 1859, N°1 
Bulletin des séances de la Société nationale et centrale 

d'agriculture. tome 7, N° 2. 1 cahier in-8°, br. 


Catalogue des Coléoptères de la collection de J. B. 
Géhin. 2° fascicule. Dytisciens, Gyriniens. Broch. 
in-8°, 

Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Aca- 
démie des sciences de Paris. Tome 34, IN° 1 à 26. 
Tome 35, N°: 1 à 26. Tables du 2: semestre 1851 et 
1°" sémestre 1852. 

Cooper. Edw. — Catalogue of stars near the Ecliptie, 
observed at Markree during the years 1848-49 et 50. 
1 vol. in-8°, rel. 

Cuvier G. et Laurillard. — Anatomie comparée. Recueil 
de planches de myologie. 10°, 11° et 12° livr. grand 
in-f°. 


Delacour. — Essai sur les insectes qui attaquent les 
arbres fruitiers (suite). De la page 35 à la page 88. 

Delahaye. — Iconographie des HU de France. 
Livr. 3à 8. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE  xev 


Dufour (le D' Léon). — De la circulation du sang et de la 
nutrition chez les insectes. Broch. in-8°. 

Le même. — Des zônes entomologiques de nos Pyrénées 
occidentales, et désignation des insectes qui les habi- 
tent. Broch. in-8°. 


Entomologische zeitung heraussgegeben von dem ento- 
mologischen vereine zu Stettin. 1851. 1 vol. in-8°, 
br. 

Exotic butterflies, being illustrations of new species 
selected Chiefly from the collections of Wilson Saun- 
ders and W. Hevitson. Part. 1, 2. 

Extrait des procès-verbaux des séances de l’Académie des 
sciences de Montpellier. Broch. in-8°. 

Extrait des procès-verbaux des séances de la Société 
philomatique. Années 1850 et 1851. 2 cahiers in-8°. 


Fischer (H.). — Dissertatio inauguralis zoologica, sistens 
enumerationem Coleopterorum circà F riburgum Bris- 
goviæ indigenarum. 1 cahier in-19, br. 

Le même. — Microscopische untersuchungen uber die 
Kafer-Schuppen. 1 cahier in-4°, br. 

Freeman (John). — Life of the rev. Williams Kirby, 
rector of Barham. 1 vol. in-8°, rel. 

Full exposure of D' Chas. T. Jackson’s pretentions te 
the invention of the American electro-magnetic tele- 


graph. Broch. in-8°. 


Gervais. — Géologie et paléontologie françaises, ou 
nouvelles recherches sur les animaux vivants et fossiles 
de la France. 9° et 10° livr. 


Godart. — Description d'une nouvelle espèce du genre 


XCVI ANNALES 


Ammaæcius, présentée à Ja Société Linnéenne de Lyon. 
4 pages in-8°. 

Graells (le D'). — Descripcion de algunos insectos 
nuevos pertenecientes à la fauna central de Espana. 
j cahier in-4°, fig. col. 

Guérin-Méneville. — Revue et magasin de zoologie pure 


et appliquée. 1851, N° 4 à 12. 1852, N°1 à 6. 


Hartmansdorff (Aug. von). — ‘Tal om sambandet och 
vaxelverkan mellan Naringarne, Kyrkan och Samhal- 
let, etc. Broch. in-8°. 


Jacquelin-Duval. — Monographie des Bembidium, ex- 
traite des Annales de la Société entomologique de 
France. { vol. in-8°, br. 


Kongl. Vetenskaps - Akademiens handlingar for ar 
1850. Forra afdelningen. — Sednare afdelningen. 
1 vol. in-8°, br. en 2 part. 


Linnæa entomologica. Zeitschrift herausgegeben von 
dem entomologischen vereine in Stettin. Sechster 
band. 1 vol. in-8e, br. 

List of the specimens of British Animals in the collection 
of the British Museum. p. 5 and 10. Lepidoptera 
(continued). 2 vol. in-12, br. 


Mac Lear. — Contributions to astronomy and geodesy, 
forming part of vol. 20. of the memoirs of the royal 
astronomical Society. { cahier in-4°, br. 

Macquart. — Les arbres et arbrisseaux d'Europe et leurs 
insectes. 1 vol. in-8°, extrait des Mémoires de la 
Société des sciences de Lille. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  xcvn 


Mémoires de l'Académie impériale des sciences de Saint- 
Pétersbourg. — Sciences naturelles, tome 5. 5° et 6° 
livraisons. 

Mémoires de la Société de physique et d'histoire natu- 
relle de Genève, tome 22, 2° partie. 1 vol in-4°, br. 
Mémoires de la Société des sciences, lettres et arts de 

Nancy. Années 1850 et 1851. 2 vol. in-80, br. 

Mémoires (nouveaux) de la Société impériale des natura- 
listes de Moscou, tome 9, formant le 15° de la collec- 
tion. 1 vol. in-4° en feuilles. 

Mémoires de la Société libre d'émulation du Doubs, 
2° série, 1850. 1 vol. in-8°, br. 

Mémoires de la Société nationale des sciences, de l’agri- 
culture et des arts de Lille. 1 vol. in-8°, br. 

Mémoires présentés à l'Académie impériale des sciences 
de Saint-Pétersbourg par divers savants. Tome 6, 
4° livr. 

Memorias de la real Academia de ciencias de Madrid, 
tomo 1°, tercera serie. Ciencias naturales, tomo ({°, 
part. 2. 

Memorie della reale Accademia delle scienze di Torino. 
Serie seconda, tomo 12. 1 vol. in-4°, cart. 

Monatsbericht der Konigl. Preuss Akademie der Wis- 
senschaften zu Berlin. Juillet 1851 à juin 1852. 11 
cahiers, br. 

Motschulsky (Victor V.). — Die Coleopterologischen 
verhaeitnisse und die Kafer Russlands von V. Mots- 
chulsky. 

Mulsant. — Opuscules entomologiques, 1°" cahier in-4°, 


br. 


Nathhorst (J. Th.), — Landbruket forr och nu, jemte 


XCVIN ANNALES 


en blick pa dess forhallande till Samhallets ekono- 
miska och moraliska utveckling tal. Broch. in-8°. 
Nuovi annali delle scienze naturali. Serie 3, tomo 3. — 
Settembre-Decembre 1850. Gennajo-Agosto 1851. 
Nylander.— Revisio synoptica apum Borealium, compa- 
ratis speciebus Europæ mediæ. 1 cah. in-4°, br. 


Ofversigt af Kongl. Vetenskaps Akademiens forhand- 
lingar. Stockholm 1849-50-51. 3 vol. in-8°, br. 
Ormancey. — Observations sur les Infusoires des envi- 


rons de Lyon, lues à la Société Linnéenne de Lyon. 
Broch. in-8°. 


Palæontographical Society, instituted 1847 (règlement, 
liste des membres). Broch. in-8°. 

Passerini. — Notizie relative ad insetti coleotteri dannosi 
ed alcuni ospitanti della pianta del fico. Broch. in-8°. 

Perris. — Notes pour servir à l'histoire des Cionus. 
Broch.'in-8°. 

Le même. — Notes sur les métamorphoses de divers 
Agrilus, pour servir à l'histoire des Buprestides. Broch. 
in-8°. 

Le même. — Notes pour servir à l'histoire des Phyto- 
nomus et des Phytobius. Broch. in-6°. 


Le même. — Histoire des métamorphoses de quelques 
Diptères. Broch. in-8°. 

Portraits lithographiés de MM. Kirby et Westwood, 
offerts par M. Westwood. 2 feuilles grand in-f°. 

Proccedings of the Linnean Society. N° 45, 46, 47. 
Février à décembre 1851, N° 48, 49. Janvier à juin 
1592: 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUEF. xx 


Propagatore Agricola (il) publicato in appendice ai nuovi 
Annali delle scienze naturali. Settembre-Decembre 
1850. Gennajo-Agosto 1851. Bologna. 


Recueil des actes des séances publiques de l'Académie 
impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. 28 dé- 
cembre 1847 et 29 décembre 1849. 1 cahier in-4°. 

Resumen de las actas de la Academia real de ciencias de 
Madrid, en el ano academico de 1850 à 1851. Broch. 
in- 8°. 

Ruschenberger. — À notice of the origin, progress and 
present condition of the Academy of natural sciences 


of Philadelphia. 1 cahier in-8°. 


Saussure (de). — Monographie des Guépes solitaires de 
la tribu des Euméniens, 1‘ et 2° cahiers in-8°, ornés 
de pl. 

Schaum (le D'). — Bericht über die leistungen in der 
entomologie wahrend des jahres 1849. 1 cahier in-8°. 

Schneider (G. Th.). — Symbolæ ad monographiam ge- 
neris Chrysopæ, Leach, sexaginta picturarum tabulis 
illustratæ. 1 vol. in-8°, cart. 

Smithsonian institution, Washington. — Fourth annual 
report of the board of regents of the Smithsonian ins- 
titution, for the year 1849. Fifth report, for the year 
1850. 1 vol. et 1 cah. in-8°. 

Idem. — Directions for collecting, preserving and trans- 
porting specimens of natural history, prepared for the 
use of the Smithsonian institution. Broch. in-8°. 

Idem. — Listes des ouvrages publiés, des Sociétés corres- 
pondantes, etc. Broch. in-8°. 

Spinola (Mis Max de). — Tavola sinottica dei generi 


€ ANNALES 


spettanti alla classe dei insetti ÆArtroidignati. Broch. 
in-8°. 

Stephens. — À Manual of British Coleoptera or beetles. 
1 vol. in-8°, rel. 

Le même. — À Systematic Catalogue of British insects. 
1 vol. in-8°, cart. 

Le même. — Illustrations of British entomology, or a 
synopsis of indigenous insects. Mandibulata. Vol. 7, 
rel. 


Transactions of the entomolopical Society of London. 
Vol. 3, 1°, 2°, 3° et 4° parties. Vol. 5, 3° et 9° part. 
New.series. Vol. 1%, 1%,:9° 718%); 5e)165/970e0iét bare. 

Transactions of the Linnean Society of London. Vol. 21°, 
1'° part. { cahier in-4°. List of the Linnean Society. 
1851. 


Vallot (le D'). — Observations sur les nids de plusieurs 
insectes Hyménoptères. Broch. in-8°. 


Walker (Fr.). —- Insecta Saundersiana , or characters of 
undescribed insects in the collection of W. W. Saun- 
ders. Diptera. Part. 3, 

Wesmaël. — Revue critique des Hyménoptères fouisseurs 
de Belgique. 1 vol. in-8°, br. 


DE LA SOCIÊTÉ ENTOMOLOGIQUE. a 


SV A ARR AR BAR AA AR LR RAR AR AR RAR AE D LE EL D VAR Je DE DR AR RAR AR LE ARE EL LAR VAS AAA VE VE LE US AR 


LISTE DES MEMBRES 
DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


ANNÉE 185%, — VINGT-DEUXIÈME DE SA FONDATION. 


2 D — 


Nota. * indique les Membres fondateurs. Les noms en majuscules 
sont ceux des Membres honoraires. 


MM. 


1841. Amicor, notaire; à Gien (Loiret). 
1834. Amvor, avocat à la Cour impériale; rue des 
Prouvaires, 3. 
1847. Arias Tewriro, ancien magistrat espagnol; à 
Beaune (Côte-d'Or). 
1352. ArmanD (Emile), membre de la Société Lin- 
néenne, quai St-Vincent, 57, à Lyon (Rhône). 
Ausé, docteur en médecine, membre des So- 
ciétés entomologiques de Londres et de Stet- 
tin, etc.; rue de Tournon, 8. 
1847. Bacrior; passage Saint-Charles, 10, à Vaugirard. 
1848. Baran (Gabriel de); rue Sainte-Anne, 43. 
1833. Basst (Charles); rue de Borgo-Nuovo, 1518, à 
Milan. 
1846. Bauni ne Sezvs (le Chevalier); à Turin. 
1851. Bavze (Joseph); à Aiguerperse (Puy-de-Dôme). 
1851. Bazin (Stephene); au Mesnil-Saint Firmin, près 
Breteuil (Oise). 


Ci 


1839. 
1845. 


1835. 


1844. 
1837. 


1849. 


1833. 
1832. 


1801. 


+ 


1842. 


1842. 


1846. 


1852. 


1843. 


1338. 


ANNALES 


Becker ; quai Bourbon, 49, île Saint-Louis. 
BEzLier DE LA CHAVIGNERIE, attaché au minis- 

tère de la justice; rue de Stockholm, 4. 
Berce, graveur héraldique; place Laborde, 14. 
Bicor, rue de Luxembourg, 27. 


Bzancuarp (Emile), aide naturaliste d'entomolo- 
gie au Muséum d'histoire naturelle, membre 
des Sociétés philomatique de Pariset entomolo- 
gique de Stettin, etc.; rue Saint-Jacques, 161. 

BLancnarp, ancien major de cavalerie, officier 
de la Légion-d'Honneur; à Fouras, près Roche- 
fort (Charente). 

BLurez, directeur des douanes en retraite ; à 
La Rochelle (Charente-Inférieure). 

Boueman, professeur au Musée de l’Académie 
royale des sciences de Suède, etc.; à Stockholm. 


Boiecnieu (Anatole); ruc de Verneuil, 41. 

Borspuvaz, docteur en médecine, chevalier de la 
Légion d'honneur, etc.; rue des Fossés-Saint- 
Jacques, 22. 

Boisciraun, ancien doyen de la Faculté des 
sciences de Toulouse; à Gemozac (Charente- 
Inférieure). 

Boxar», chirurgien en chef de l'hôpital de Ga- 
lais, chevalier de la Légion d'honneur, etc.; à 
Calais (Pas-de-Calais). 

Bouczey , ancien recteur de l'Académie de 
Pau (Basses-P yrénées). 

Bourrizzer (Ed.), professeur d'histoire natu- 
relle; à Provins (Seine-et-Marne.) 

Bouvin (Charles), ancien employé du labora- 
toire d'entomologie du Muséum d'histoire na- 
turelle , etc. ; rue Vieille-Notre-Dame, 4. 

BrÈème (le marquis de), sénateur, membre de 
l'Académie des sciences de Turin, de la Société 
impériale de Moscou, etc. ; à Turin. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. cn 


1847. Brisour pe Barnevizce (Louis); rue Le Regra- 
tier, 2. 

1834. Bruano (Théophile), membre de la Société libre 
d'émulation du Doubs ; à Besançon (Doubs). 


1832. Buemonw, membre de la Société helvétique des 
sciences naturelles, etc. ; à Lausanne (Suisse). 


1833. Buquer (Lucien), naturaliste, attaché au minis- 
tère de la marine, membre correspondant de 
la Société Linnéenne de Lyon, de la Société 
d'Histoire naturelle de Prague (Bohême) etc. ; 
rue Hautefeuille, 19. 


1852. Burgau (Edouard), étudiant en médecine; 
rue Férou, 15. 


1841. Burmeisrer, professeur de zoologie à l'Univer- 
sité de Halle, etc. ; à Halle (Saxe). 

1851. BurnerrT, directeur du Muséum d'histoire natu- 
relle de Boston (Etats-Unis). 


1850. Cnamsover aîné, courtier de commerce; à Saint- 
Etienne (Loire). 

1834. Caupoir (le baron Maximilien de), conseiller 
honoraire au service de Russie, etc.; à Kiew. 


*CuevrOLAT, commis principal à l'administration 
de l'octroi de Paris, etc. ; rue Fontaine-Saint- 
Georges, 25. 


1839. Cozin, avocat, directeur du Muséum d'histoire 
naturelle; à Arras (Pas-de-Calais). 


1842. Coquerez (Charles), chirurgien de la marine 
nationale, docteur en médecine; rue Saint- 
Lazare, 79. 


1834. Curris (John), membre des Sociétés Linnéenne 
de Londres, d'Oxfort, des Georgofili de Flo- 
rence, de Philadelphie, etc. ; 15, Albernarle 
street Piccadilly, à Londres. 

1849. Cussac (Emile), attaché à la collection du Musée 
d'histoire naturelle; rue de Thionville, 29, à 


Lille (Nord). 


CI1V 


1832. 


1839. 
1352. 
1845. 


1838. 


1847. 


1842. 


1851. 


1845. 
1833. 


1845. 


1852. 


1834. 


1851. 


1832. 


1832. 


ANNALES 


Dause, propriétaire, à Montpellier (Hérault). 
Dezacour, juge d'instruction; à Beauvais (Oise). 
Dezarace fils, libraire; à Gap (Hautes-Alpes), 
Démourin, membre de la commission du Mu- 
sée d'histoire naturelle; à Mons (Belgique). 

Desmaresr (Eugène), membre de la Société 
entomologique de Stettin, membre titulaire de 
Ja Société de Biologie, du laboratoire d’Ana- 
tomie comparée du Muséum d'histoire natu- 
relle, etc. ; rue du Faubourg Saint-Antoine, 
115, passage de la Bonne-Graine, 15. 

Devizze (Emile), du laboratoire de Mamma- 
logie et d'Ornitholosie du Muséum d'histoire 
naturelle, chevalier de la Légion-d'Honneur. 

DeyroLLE, naturaliste ; rue de la Monnaie, 19. 

Dourx (CG. A.), président de la Société entomo- 
logique de Stettin, etc.; à Stettin (Prusse). 

Dousenay (Henry); à Londres. 

Doüé, ancien chef de bureau au ministère de la 
guerre, ofhicier de la Légion d'honneur, etc. ; 
rue Hautefeuille, 19. 

Douczas (John-Williams) ; à Londres. 

Dovrs (Antoine), médecin-militaire; à Orléans- 
ville (Algérie). 

Drewsen, négociant ; à Strendsmollen, près 
Copenhayue. 

Ducounray-Bourcauzr; à Nantes. (Loire-Infé- 
rieure). 

DUFOUR (Léon), correspondant de l'Acadé- 
mie des sciences, chevalier de la Légion d’hon- 
neur, etc. ; à Saint-Sever (Landes). 

DUMÉRIL , membre de l'Institut, professeur 
au Muséum d'histoire naturelle et à la Faculté 
de médecine, officier de la Légion d'honneur, 
etc. ; au Muséum. : 


DE LA SOCIÉTE ENTOMOLOGIQUE. cv 


1850. Durreux, membre des Sociétés Entomologique 
de Stettin, des Sciences naturelles et d’'Ar- 
chéologie du grand-duché de Luxembourg , 
chevalier de la couronne de chêne ; à Luxem- 
bourg. 

1833. Ecorrer, directeur des contributions indirectes 
du département du Gard, chevalier de la Lé- 
gion d'honneur ; à Nimes (Gard). 

* Enwarps (Milne), membre de l'Institut et de la 
Légion d'honneur, professeur d’entomologie au 
Muséum d'histoire naturelle , doyen de la 
Faculté des sciences, etc.; au Muséum. 


1842. Farmmaire (Léon), membre dela Société entomo- 
logique de Stettin, employé de 'Administra- 
tion de l'assistance publique; etc., rue le Cha- 
pelais, 6, à Batignolles. 

1833. Farnozus, membre du conseil d'Etat, chef du 
département de l'intérieur en Suède, grand”- 
croix de l'Etoile polaire ; à Stockholm. 

1851. Foureau DE Beaurecarp (Gabriel), docteur en 
médecine, etc.; rue Godot-de-Mauroy, 41. 

1836. Fiscner ne WAzpnEzimM, membrede la Société im- 
périale des naturalistes de Moscou, conseiller 
d'Etat actuel, srand'eroix des ordres deSaint- 
Anne et de Saint-Stanislas, etc.; à Moscou. 

1837. For, négociant; place de la Bourse, 9. 

1832. Fowscoromse (Boyer pe); à Aix (Bouches-du- 
Rhône). 

1850. Frey (Emile); à Aarau (Suisse). 

1838. Fraivazpszxy, docteur en médecine; à Pesth. 
1850. Garpen, conservateur du Musée; rue de la 
Bourse, 10, à Saint-Etienne (Loire). 

1847. Gaumiz, capitaine au 17° régiment d'infanterie 
légère ; à Quillan (Aude). 

1851. GaurTar», ne Vevey (Suisse); rue Dauphine, 23. 

1846. Gaurier (Antoine); à Nice (Sardaigne). 


CVI 


1842. 
1847. 


1833. 
1844. 


1852. 


1844. 


1833. 


1832. 


(601. 


1833. 


1849. 
1849. 
1836. 


1832. 


ANNALES 


Genin, pharmacien, à Metz (Moselle). 

GENIN, conservateur du Musée d’histoire natu- 
relle, etc.; à Chambéry (Savoie). 

GErmar, profess. d'hist. natur.; à Halle (Saxe). 

Guizranr (Victor), employé au Musée d'histoire 
vaturelle; à Turin. 

GirauD (Joseph-Jules), docteur en médecine, 
place de l'Empereur-Joseph, N° 1, 156, à 
Vienne (Autriche). 

GouserTt (Léon), s.-inspecteur des Tabacs; à 
Aix, rue Porte-Saint-Louis, 17. 

Goucrzer, employé à l'Octroi de Paris; rue 
Poulet, 3, à Montmartre. 

Gourear, colonel du génie en retraite, membre 
de la Légion d'honneur, etc.; rue de la Sour- 
dière, 19. 

GRrAELLS, membre du Conseil royal de l’Ins- 
truction publique, professeur de zoologie 
du Muséum d'histoire naturelle de Madrid. 

GrAsLin (de), membre correspondant de l’Aca- 
démie royale des sciences et arts de Barce- 
lonne, etc. ; à Château-du-Loir (Sarthe). . 

Grarioer (Pierre-Louis) ; aide d'anatomie 
comparée du Muséum, docteur en méde- 
cine, etc., rue Guy-Labrosse, 15. 

Gravenaorsr, docteur en philosophie, conseiller 
privé de la cour de Prusse; à Breslau. 

Griveau (Alfred); rue du Mont-Thabor, 24. 

Grué (Marius); à Marseille (Bouches-du-Rhône). 

GuénEAu D'AumonT, major au 18° régiment de 
ligne, chevalier de la Légion d'honneur ; à 
Dijon, porte d'Ouche, 11 (Côte-d'Or). 

Guexée (Achille), avocat; à Chateaudun (Eure- 
et-Loire). 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. cv 


* Guéri-MéNeviLzE, membre de la Société natio- 


1846. 
1847. 
1847. 
1535. 


1834. 


1846. 


1852. 


1852. 


1847. 
1832. 


1848. 
1347. 
1843. 


1849. 
1832. 


1846. 
1846. 


naleet centrale d'agriculture de Paris, chevalier 
de la Légion d'honneur, etc; rue des Beaux- 
Arts, 4. 

GuernisAc (le comte de); à Morlaix (Finistère). 

Guizzemor (Antoine); à Thiers (Puy-de-Dôme). 

Guru (J.-G.); à Londres. 

Hernica-Scnorrer, docteur en médecine; à 
Ratisbonne. 

Hérérieu, inspecteur des contributions direc- 
tes, membre du conseil général du dép. du 
Lot; à Montauban (Tarn-et-Garonne). 


Hérozp ( Albert ), rédacteur attaché au cabinet 
du préfet de pelice; rue Lemercier, 20, à 
Batignolles. 

Heurraux (Alfred), interne à l'Hôtel-Dieu de 
Nantes (Charente). 

Hewrson, membre de la Société entomologique 
de Londres; Oatlands Cottage Walter in Plan- 
tes Surry, à Londres. 

Heypex (Von), sénateur ; à Francfort. 

HUMBOLDT {le baron de), membre des Aca- 
démies des sciences de Paris et de Berlin, 
grand’croix de la Légion d'honneur, etc. ; à 
Berlin 

JAcquEzin-Duvaz ; rue d’Ulm, 26. 

Javer, négociant; rue Geoffroy-Marie, 10. 

Jexez (Henri), (Curculionites) ; rue Fontaine- 
Saint-Georges, 39. 

Kiesewwetrer (Hellmuth von); à Baudzen (Saxe). 

KLUG, docteur en médecine, directeur du Mu- 
séum royal d'histoire naturelle; à Berlin. 

Kozewari (Frédéric) ; à Prague (Bohême). 

LapouLzsÈène (Alexandre ); secrétaire de la So- 
ciété de Biologie, correspondant de la Société 
d'Agriculture, sciences et arts d'Agen;interne 
des hôpitaux; rue Monsieur-le Prince, 45. 


Cvin 
1832. 


1837. 
1848. 
1848. 
1849. 


1848. 


1837. 


1843. 


1845. 


1832. 


1832. 


1846. 


ANNALES 


LacorpaiRe, professeur de zoologie et d'anatomie 
comparée à l’université de Liége, etc.; à Liége. 
LarErTÉ-SÉNECTÈRE (le marquis de); à Chinon 
(Indre-et-Loire). 

Lamserr (Paul), docteur en médecine; à Saumur 
(Mayenne). 

Lamorre (Martial), pharmacien ; à Riom (Puy- 
de-Dôme). 

Lareyne (Philippe), docteur en droit; à Béze- 
nac, par Saint-Cyprien (Dordogne). 

Lauras, docteur en médecine, pharmacien aide- 
major de 1" classe; à Alger. 


. Leperer (Julius), à Vienne en Autriche; Stadt, 


N° 146. 

Lerevure DE Cris, ingénieur de la marine 
en retraite, ancien amiral de la flotte égyp- 
tienne, officier de la Légion d'honneur, etc. ; 
à Toulon (Var). 

Leresvre (Alexandre), chevalier de la Légion- 
d'Honneur, membre des Sociétés savantes de 
Catane, Moscou, Barcelone, Madrid, Londres, 
etc.; à Bouchevilliers, près Gisors (Eure), 

Leprieur jeune, pharmacien aide-major; à Bône 
(Algérie). 

Léséeuc (de), chirurgien de la marine impé- 
riale, détaché aux mines de Poullaouen, près 
Brest (Finistère). 

Levorrurier ( Jacques-Alexandre ); à Orival 
(Seine-Inférieure). 

Lucas (H.), du Muséum d'histoire naturelle, 
membre de la commission scientifique de 
l'Algérie, de la Société philomatique, cheva- 
lier de la Légion d'honneur, etc.;au Muséum. 

Macquarr , de plusieurs sociétés savantes, che- 


valier de la Légion d'honneur ; à Lille (Nord). 


ManDERSTIERNA, Capitaine aux gardes de S. M. 
l'empereur de Russie ; à Saint-Pétersbourg. 


DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. «1x 


1833. 


1835. 
1852. 
1849. 


1850. 


1851. 


1851. 
1844. 


1835. 


1850. 
1852. 


1845. 


1850. 
1849. 


ManveruetM (le comte), président de la haute 
cour de justice de Viborg, grand'croix de 
l’ordre de sainte Anne et de saint Stanislas, de 
l'ordre de saint Wladimir, etc. ; à Viborg. 

Marseur (l'abbé de); rue Bonaparte, 88. 


Mezy (Charles); à Liverpool. 

Mrec (Don Juan), directeur du Cabinet royal 

de physique de Madrid, docteur en philosophie, 

membre de l'Académie médicale ; à Madrid. 

Mizzer, secrétaire de la Société d'agriculture, 
et d'Histoire naturelle de Maine-et-Loire ; à 
Angers (Maine-et-Loire). 

Mizuiëre (Pierre), membre des Sociétés Lin- 
néenne de Lyon, entomologique de Stettin, 
etc.; rue Grenette, 22, à Lyon (Rhône). 

Mnizecu (le comte Georges); à Berditcher 
(Russie). 

Mocquerys (Emile); rue Grand-Pont, 57, à 
Rouen (Seine-Inférieure). 

Monisse, membre de la Société géologique de 
France, etc.; rue Beauverger, 12, au Havre 
(Seine-[nférieure). 

Murray (André); à Édimbourg. 

Narcizzac (vicomte de), auditeur au Gonseil- 
d'Etat, licencié ès-sciences, etc.; rue Saint-Do- 
que, 58. 

Nicocer, ex-conservateur des collections de l'Ins- 
titut agronomique de Versailles, de la Société 
philomatique, etc; à Versailles (Seine-et-Oise). 

PanpeLLé (Louis); à Tarbes (Hautes-Pyrénées). 

ParareL, percepteur des contributions directes, 
à Saint-Etienne, vallée française, par Saint- 


Jean-du-Gard (Lozère). 


1846. Paris, docteur en médecine, etc.; à Gray (Haute- 


Saône). 


2" Série. TOME x. Bulletin 1x. 


CXx 


1933. 


ANNALES 


Paris, ancien notaire; à Epernay (Marne). 

Passerini, agrégé du professeur de zoologie au 
Muséum d'hist. naturel.; à Florence (Toscane). 

Peccnioz1, à Florence. 

Perez Arcas (Laureano), professeur de Zoologie 
au Musée royal de Madrid. 

Pernis (Ed.), chef de division à la préfecture de 
Mont-de-Marsan, chevalier de la Lécion- 
d'Honneur, etc.; à Mont-de-Marsan (Landes). 

PerrouD (Benoist-Philibert), membre de la 
Société d'agriculture et histoire naturelle de 
Lyon; à Lyon (Rhône). 

Picrer, professeur de zoologie et d'anatomie 
comparée à l’université de Genève. 

Pirare; rue de Février, 8, à Wazemmes (Nord). 

Pory, professeur de zoologie et d'anatomie com- 
parée à l’université de la Havane. 

Pranier, lieutenant de vaisseau de la marine 
impériale; à Lorient (Morbihan). 

ProPaerre, chirurgien-dentiste; à Nîmes (Gard). 

Ramsur, docteur en médecine; à Saint-Chris- 
tophe, près Tours (Indre-et-Loire). 

Reicne, négociant, membre de la Société impé- 
riale des naturalistes de Moscou, etc. ; rue du 
Vingt-Neuf-Juillet, 10. 

ReicaeNsAcu, docteur en médecine, professeur 
et directeur du Muséum royal d'histoire natu- 
relle etc. ; à Dresde. 

Rewarp; à Saint-Quentin (Aisne). 

Rosin (Charles), professeur agregé à l'Ecole 
de Médecine, président de la Société de biolo- 
gie, de la Société philomatique, etc.; rue 
Hautefeuille, 19. 

Romineau-DeEsvoipy, docteur en médecine, etc. ; 
à Saint-Sauveur (Yonne). 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. ext 


1851. 


1840. 


1848. 
1844. 


1841. 
1847. 


1833. 


. SAUCEROTTE, docteur en médecine, etc.; à 


Roras, de Caracas, province de Venezuela 
(Colombie). 


Rowanp (de), chevalier de la Légion d'honneur, 
etc.; à Vernon sur Brenne (Indre-et-Loire). 


Roxpani (Camillo), membre de plusieurs socié- 
tés savantes ; à Parme. 


Rosenaauer (W. G. de); à Erlangen. 


Roser (de), conseiller intime de légation ; à Stutt- 
gard (Wurtemberg). 

Roucer (Auguste); à Dijon (Côte-d'Or). 

Rouzer, du laboratoire d' Anatomie comparée 
du Muséum d'histoire naturelle, membre des 


Sociétés d'horticulture et d'agriculture du 
Cantal; rue des Rigoles 70, à Belleville. 


SABLBERG, docteur en médecine, professeur émé- 
rite de l’Académie impériale d'Alexandre , 
chevalier de l’ordre de saint Wladimir, etc.; à 


Helsingfors (Finlande). 


. SALLÉ (Auguste), naturaliste-voyageur ; rue 


Fontaine-Saint-Georges, 12. 


4 


Stuttgard. 


. SauLCy (Félicien-Henry Caignart de), au Musée 


d'artillerie, place Saint-Thomas-d’Aquin. 


. SauNDERs (Sidney-Smith), consul d'Angleterre 


en Epire et Albanie. 


. SAUNDERS (Williams- Wilson), membre des So- 


ciétés linnéenne et entomologique de Londres, 
etc. ; à Wandsworth, près Londres. 


. SAussuRE (de), licencié ès-sciences, etc. ; rue 


Dauphine, 20. 


. ScHaum, docteur en médecine, membre de la So- 


ciété entomologique de Stettin, etc.; à Berlin 
(Prusse). 


cxu 
1841. 


1834. 


x 


1851. 


1843. 
1834. 
1833. 


1835. 
1850, 


1845. 
1852. 


1849. 


*+ 


1846. 
1852. 


1844. 


ANNALES 


Scamip (le chevalier Louis de), chambellan de 
S. À. R. le duc de Lucques; à Florence. 

SELys Lonccaamps (de), membre de la Société 
des sciences naturelles de Liége, etc; à Liége. 

SERVILLE (AUDINET), membre de la So- 
ciété impériale des naturalistes de Moscou, etc. ; 
au Marais, près la Ferté-sous-Jouare (Seine- 
et-Marne). 

Sicaez, docteur en médecine, officier de la 
Légion-d'Honneur, etc.; rue de la Chaussée- 
d'Antin, 50. 

Srenorer ( Victor ), docteur en médecine, 
pharmacien, etc. ; rue de Seine, 51. 

SommEr, négociant, membre de plusieurs socié- 
tés savantes; à Altona. 


SPExce (Henry), président de la Société ento- 
mologique de Londres, etc. ; à Londres. 

SPINOLA (le marquis Maximilien de) ; à Gênes, 

STAINTON DE MunNTsFiELp, secrétaire de la So- 
ciété entomologique de Londres. 

Srernens, membre de la Société entomologique 
de Londres, etc.; à Londres. 

STEuART (Henri), membre de la Société ento- 
mologique de Londres; à Londres. 

Srevens (Samuel); à Londres. 

Taeis (le baron de), consul général de France à 
Tunis, membre de la Société des sciences et 
arts de Saint-Quentin, etc. ; à Tunis. 

TaisésarD, fondé de pouvoir du receveur-géné- 
ral du département de l’Aisne; à Laon (Aïsne). 

Tiron (Auguste), de Chälons-sur-Marne; in- 
terne des hôpitaux; rue Monsieur-le-Prince, 45. 


Truqui ( Eugène ), docteur en médecine ; à 
Turin. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. cxm 


1850. 


(850. 
1851. 


1852. 
1836. 


1834. 
1833. 


1849. 


1838. 


1845. 
1850. 
1834. 


*+ 


1839. 
1851. 
1843. 


Vacueror (Louis), conservateur du mobilier de 
l'État ; à Alger. 

Vizzanova x PierA (Juan), géologue espagnol. 

Vizza Vicencio, gouverneur de Napo, province 
de Quito (Equateur). 

Wacnanru; rue Julliany, 3, à Marseille (Bou- 
ches-du-Rhône). 

Waca (de), professeur d'histoire naturelle, etc.; 
à Varsovie. 

WESTERMANN, négociant ; à Copenhague. 


Wesrwoop, membre des Sociétés linnéenne et 
entomologique de Londres, etc. ; à Londres. 


Wozrasron, membre de la Société entomolo- 
gique de Londres; à Londres. 
192. 


MEMBRES DÉCÉDÉS. 
MM. 
Buisson, ancien sous-bibliothécaire de la ville du 
Mans; rue de Tascher, 21, au Mans (Sarthe). 
PizarTE (Louis), à Wazemmes (Nord). 
Roswac (Victor); à Paris. 


SPENCE (Robert), membre de la Société ento- 
mologique de Londres, etc. ; à Londres. 


WALCKENAER (le baron), secrétaire perpé- 
tuel de l’Académie des inscriptions et belles- 
lettres, membre de la Légion d'honneur, etc.; 
à Paris. 


MEMBRES DÉMISSIONNAIRES. 
MM. 


Bouzarp (Désiré); à Paris. 
Decesserr (Alexandre-Henri-Edouard); à Passy. 
Dumonrien ; à Montmartre. 


€X1V 


ANNALES 


MEMBRES RAYÉS COMME N'AYANT PAS SATISFAIT À LEURS 


1843. 


1841. 


1845. 


1843. 
1845. 


1846. 
1847. 


1544. 


1839. 


ENGAGEMENTS ENVERS LA SOCIÉTÉ. 


Décision du 928 janvier 1852. 


MM. 


BruzLé, professeur de zoologie à la Faculté des 
sciences de Dijon, chevalier de la Légion d'hon- 
neur, etc.; à Dijon (Côte-d'Or). 

Bruyar (Joanny), directeur du théâtre royal, à 
Nice (Sardaigne). 

Cosra (Achille), membre de l'Académie des as- 
pirants naturalistes ; à Naples. 

Durempse pe LA Croix (le comte Louis), officier 
de la marine nationale; à bord de l'Orion. 

Irant (don José Cayetano de); à la Havane. 

Küenoure (le comte Ferdinand de), assesseur de 
la direction des mines et salines ; à Hall, en 
Tyrol. 

LacreLz, négociant; à Bordeaux (Gironde). 

Pierre pe Monresquieu, pharmacien ; à Tou- 
louse (Haute-Garonne). 

Scaemsri (Antonio); à Malte. 

Troserr, docteur en médecine, chirurgien de 


première classe de la marine en retraite, etc. ; 
à Saint-Pol-de-Léon (Finistère). 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  exv 


SRE LR DA LAVE AS AA AA LR ADR LA ARR RUE VE LE LR RAILS LE LE VE LEUS VIRE VE LEUR MR UE UE LEUR LR LVLLAUS LE UVRUE LA LS 


TABLE DES MATIÈRES 


CONTENUES DANS CE VOLUME (1). 


Acanthia rotundata (nov. sp.), V. Signoret. . 540. 
Acherontia atropos, Al. Laboulbène. . . . 346. 
Acinipe quadridentata (spec. nov.), Brisout. zLxvur. 
Adelphus Guerinii, Gh. Coquerel. . . . . 381. 
Agabus pyrenœus (sp. nov.), Gaubil, var, mais doit être 
rapporté à l'Ægabus congener, Reiche. . . . xxxvi. 


Agarista guttata, Boisduval. . . . . . . 320. 
ue corticea (Note sur la chenille de l”}, Bellier de 
RrGhavisneriefs.. eu. PEN ie 


Agrypnus atomarius GE is sur lé métamorph. 
observ. chez les Elatérides , description et figure de la 
larve de l”), H. Lucas. . . ns as O6. 

Akis acuminata (Note au sujet de l'y, considérée comme 
emploi thérapeutique. Foureau de Beauregard. . v. 


Aleochara nidicola (sp. nov.), L. Fairmaire. . 688. 
Alucite (sur les moyens de s'opposer aux dommages 
causés par |}, Amyot. . . d'AMAVT. 


Amaurops (nov. genus), 74; pre L. ie ne 76. 
Amplidasis hirtaria, AI. Le de RE TS UT CR 
Ammæcius Levaillantii (nov. spec.), Godart, doit être 
rapporté à l’Æmmæcius rugifrons, Aubé. Reiche. zvin. 
Ammophila sabulosa? Al. Laboulbène. . . . 344. 
Anatomie des Insectes (notes sur l’), AI. Laboul- 
bénesiny nlafn ant after couts ah. 


(4) Comme il l’a fait les années précédentes, M. H, Lucas, secré- 
taire-adjoint, a bien voulu se charger de dresser cette table. 
E, D. 


Ex +1 ANNALES 


Anillus (nov. gen.), 220; cœcus, Jaeq.-Duval. 222. 
Anisodactylus heros, rencontré à Nice. De Baran. xxm. 
Anobium abietis, 339; tesselatum, A1. Laboulbène. 339. 
Anochilia republicana, Ch. Coquerel. . . . 379. 
Anomala devota, scutellaris Se sur les), par 

M. Perroud. Reiche. . . ;, RO ed 
Anthicus (examen de la open de) ét genres VOisins, 

par M. de la Ferté-Sénectère. L. Reiche. . . . 257. 
Anthicus (lettre sur des) recueillis en Algérie. Le- 

prieur Ces ic XVI. 
Anthocharis PAR AMEN Hérenohraite (obsstira) sur 

une). Bellier de la Chavignerie. . + . . . 325. 
Anthocharis lanceolata, 284; Sara, Boisduval. 285. 
Anthrax formosa, 7; Re 6; trinotata, L. 


Dufour. "5 1 ue esta DO TP 
Aphodius brevis, con Rare >) Con 7 CRU 
Souverbie. . SÉEE TEST 


Arctia Da 399; ’agans ; Boisdival, 1922 
Arclia urticæ, Al. Éébolbène: «3 NO EAN 46: 
Arctonotus lucidus, Boisduval. . . . . . 319. 
Argynnis ei 203 : lat 302; zerene, Bois- 


diva es es € +303. 
ATgynnis un one sur LÉ Ssutlet de Pyrénées 
par M. Boucley. Boïisduval. . . A À 
Argynnis selene Se de l), Bellier dé la Ebivi: 
gnerie. + 2°. NO Ér : 
Astemma Mulsanti (ae So )s V. Shore - b41. 
Astynomus E dmondi MARNE po) , Léon Fair- 
maire. GA CENT eECETTE 


Athysanus PACE pris se % bois du Vésinet, et 
observ. sur la brièveté des PAS de cette espèce. V. 
Signoret. . . . LY. 

Bagous Aubœi Goeli nhsere sur 19. acquelin-Dural 
et Ph. Lareynie. .". TEE 2 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. exvi 


Baridius oviparis (sp. nov.). Jacquelin-Duval. 715. 

Bembidium æneum, 176; Algtricum, 204; Andreæ, 137; 
angustatum, 200; assimile, 168; biguttatum, 174; bisigna- 
tum, 152; bistriatum, 205; Bruxellense, 130; Clerki, 
170 ; concinnum, 139; conforme, 116; dentellum, 172; 
depressum, 108; distinguendum, 128; dromioides, 135; 
ephippium, 156; eques, 119; Erichsoni, 117; fasciola- 
tum, 109; F'elmanni, 106 ; femoratum, 131; flammulatum, 
163; fluviatile, 142; Fockü, 189; fulvicolle, 208; fumi- 
gatum, 166; globulum, 192; Grapü, 215; guttulum, 179; 
Hispanicum ; 136; hœmorrhoidale , 193; laterale, 213; 
laticolle, 154; ob 197; lunatum, 148 ; Lente, 
141; maritimum, 216; nanum, 202; nigropiceum, 211; 
obghirss 157; oblongum, 127; obtusum, 182; putin: 
201; Pfeifh, 101; planipenne, 107; prasinum, 104, 
pullum, 199; quadriplagiatum, 216 ; quadrisignatum, 195; 
guinquestriatum , 185 ; rectangulum, 184; rufescens, 187; 
saxatile, 125; scutellare, 209; signatipenne, 151; tricolor, 
120 ; ustulatum, 143; ustum, 150 ; varium, 159; vicinum, 


Jacquelin-Duval. . . . . REC UE PCA 
Bembidium ataxense, net comme étant le Bembi- 
dium hypocrita, L. Reiche. . . . ALEDES + o. à: 1 


Blaps fatidica, 603 et 609 ; producta (hisioife et méta- 
morphoses des), Edouard Pois she SES : TNNO0G:, 
Blatta Nicæensis (spec. nov.), Brisout. . . Lxvur. 
Bledius unicornis (note au sujet du), Souverbie. Lxvn. 
Boarmia ilicaria (note sur des) trouvés aux environs 
de Paris. Bellier de la Chavignerie. . . . . xx. 
Bolboceras Gallicus (observations sur les manières de 
vivre du). Guérin-Méneville. . . Ps NET. 
Bolboceras mobilicornis (note sur le). Ch: Aubé, 659. 
Boletobius distigma, L. Fairmaire. . . . . 72. 
Bolitochara elegans , L. Fairmaire, . . . . 71. 


CxvIII ANNALES 


Bombus Laponicus trouvé aux environs de Paris. Note 


géographique sur cette espèce. Sichel. . . . xLvi. 
Bombylius Boghariensis (note sur les transf. du), H 
Linea st ratel OEM 
Bombylius Stats: di Dion Ne À: 
Bombyx (Saturnia) Etre ee au sujet A B, 
Millière. : :::. PRET 012 
Bombyx rrcorheu (dégâts causés par Jen au bois de 
Boulogne. Bellier de la Chavignerie. . . . xxxv. 
Bombyx paphia (note sur le cocon du), Al. Laboul- 
bé: jsistare M ur 
Brachélytres (lettre se à ke re en Algérie, 
Leprieur::i: Ë SE LATE 0 
Broscus ÉCEphilotte) paléts Po sur une variété re- 
marquable du), H. Lucas. . . . . + . . x. 
Bruchus cisti, Al. Laboulbène. . . . . .. 341. 


Capsus F'airmairæi (nov. spec.), V. Signoret. 542. 

Carabus antiquus, 245; Bœticus, 247; brevis, 246; 
Cantabricus, 243; Castillanus , 242; Celtibericus, 247 ; 
complanatus , 246; cordatus , 252; Deyrollæi, 241, Du- 
fourii, 238; Egesippü, 243; errans, 239; Gallæcianus, 
951; Ghilianii, 252; Guadarramus , 239; helluo, 246; 
lateralis, 250; latus, 256; lineatus, 249; Lucasi, 247; 
Luczotit, 252; Lusitanicus, 245; macrocephalus ; 242; 
rugosus, 247; Steuartii, 240 ; Withei, Deyrolle. . 249. 

Carabus Mulsanti, considéré comme espèce nouvelle, 
Gaubil, vn; mais n'étant qu’une des nombreuses variétés 
du arche, catenulatus, Reiche. . . D: AM RESNE. 

Castnia (note sur des chenilles du RE Bar. Lun. 
Observ. sur le même sujet. Boisduval:,43 21, 4. 


Cassida nigriceps, L. Faïirmaire. . . PO UPA 
Catocala conversa, prise aux environs d'Alger par 
M. Lauras. H. Lucas... . soul cmd XIV. 


Cebrio Moyses, L. Paie. AOL NES 


DE LA SOCIÊTÉ ENTOMOLOGIQUE.  ox1x 


Celonites (du nombre des articles qui composent les 


aniténnes des),+Éc Dufour. li" enr Note Ms. 
Centrocnemis (genus novum), 545; Deyrollæi, V. 
DISMOLEE. 7" 0 à ATH AT 
Centrura armata, 401; Asétioalss 402 ; pulchella. Ch. 
Goquerela40i see : Pres 
Ceramius. À ce genre de être cappor té le Celonites 
dispar, Dufour. Schaum. . . OST ERSEMIIT: 
Ceutorhynchus metallinus, L. aie) 18e 72008 
Chalcidites sortis des œufs d’un Bombyx rubi. Bellier 
de la Chavignerie. . . vol Fr 
Charansonite (larve de) EUR men des pieds du 
Draba verna. Al. Laboulbène. . . sl se Avi, 
Chelonia caja, 321; LE 321; MER TN Bois- 
duval. . PARU 
Chlorida bia ce nov. , Büqner: ets 0. 
Chrysomela Banksii, A1. Laboulbène, . . . 342. 
Cicada septemdecim (note au sujet d'une apparition de 
la), Wild. xvur. — Remarques au sujet de cette note. 
Goureau., , at at OUI TE IMEMARIX. 


Cicindela TT Ch. nt NÉS MARS BEM 
Cillenum Leachii (note au sujet du), Souverbie. Lxvu. 
Classification adoptée par M. Herrich-Schæfler , et 
suivie par M. Delaharpe, dans son Catal. des Phalènes 
suisses (observations sur la), Th. Bruand. . . 51. 
Clambus enshamensis (métamorphoses du), Edouard 


HERCIS, IA 55 97 
Clavelia mn na 417 si 491: ; Sani iformis , 
Hsbüéas st ist: . 425. 
Clerus fomicaris Chservation sur la las du) H. 
Tuces: : .‘ : AT v. 


Clythra (sur le ducs dédie Li Rubis 36 450. 
Clythra et Cryptocephalus (un dernier mot sur les 
coques de). Leon Dufour" 7. Le enr: 


CXX ANNALES 


Cneorhinus tubericollis, L. Fairmaire. . . . 686. 

Coccinella 7-punctata, Al. Laboulbène. . . 343. 

Coccus (note sur les) du Laurier-rose et du Rosier, 
VSigaotet. "is CNRS EATEL  À 

Coléoptères décrits par Palisot de et aux genres 
actuellement adoptés, avec pee (Rappel de); A. 
Ghevrolat ai éuree Stfa ie fi ÉTANNEMGD9. 

Coléoptères des environs de ‘Motpalliée ( quelques 
observations sur les). Jacq.-Duval et Ph. Lareynie. 719. 

Coléoptères de la Californie, décrits en grand nombre 
par M. Leconte. Th. Eacordairé.: "Some en: 

Coléoptères recueillis en Californie par M. Lorquin 
(notersur les). Buquet. 26h06 RE CEE" re e Ne 

Coléoptères recueillis en Algérie (lettre relative à des); 
Leprieur. . a 200 à TER 

Colias Haies 386 ; Énÿiont, Ésteiudale 286. 

Colias hyale (variété du), Bellier de la Chavi- 
gneret unes SE PETER RIIL. 

Colotes Javeti, 705 : ee Faéque DIE 707. 

Communications. 111, x, XIV, XVI, XX, XXII, XXV, XXVII, 
XXVILI, XXXI, XXXVI, XLI, XLVI, L, Lil, LV, LVIII, LXI, LXVI, 
LXXIII, LXXXII. 

Comptes du trésorier (lecture des), et commissaires 
nommés à l'effet de les examiner, x. Rapport des com- 
missaires, _ .:/: DAT. PF REP ORUN RET 

Coptodera Massiliensss (note sur la), trouvée aux envi- 
rons de Marseille par M. Perroud. Reiche. . . Lxx. 

Correspondance. . . x, x1V, XV, Lil, LXIX, LXXXII. 

Corticaria pubescens Fe EC de la), Edouard 
Pérdisis tr A PRESS ASS SE 

Cossus Robinie, Bord 2 ANUS CU DES 

Criodion angustatum, 358 ; bivittatum, 356; Feistha- 
melti, 355 ; modestum, 357: sculpticolle, L. Buquet. 356. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. CxXx1 


Crocalia æstivaria (chenille de la) prise dans la Lozère 
par M. Bellier de la Chavignerie. Becker. . . xxvi. 
Crocisa scutellaris (sur la rareté relative de certains 
Hyménoptères, et notamment de la), Sichel. . 568. 
Crypticus? ulomoides, L. Fairmaire. . . ,. 85. 
Cryptocephalus (sur les coques des), L. Dufour. 450. 
Cryptocephalus scutellaris, Eug. Fruqui. . . 65. 
Cryptophagus dentatus Rene du), Edouard 
Perniss it scheir oo rérismiei 
Ctenocerus À ce oil. " ce ere res rapporté la Clavelia 
pompiliformis , H. Lucas. L. Dufour. - : . , 1 E2xxxvI. 
Cucujus (catalogue des) et genres voisins du British 
Museum. Aug. Chevrolat. . . . 
Curculionite (larve de) vivant dans lé re de la 
Fève. Passerini, xzix, PE” par M. Guérin-Méne- 
ville au Z. angustatus, . . PEER 
Cynips Rose (observ. sur le môle di Éémate LXXIV. 
Cynips (note sur une éducation de), Laboulbène. 1v1. 
Danais archippus ; Boisduval. . . 43% 400;: 
Decticus verrucivorus, Al. Lboniie HR RSS 
Deilephila Neri, trouvé aux environs d'Epernay par 
M. Päris. Boisduval. . OPA 
Dermestes Frischit, Al. Eaboalbanee st NA 
Derobrachus agyleus (spec. nov.), Lucien Buquet. 657. 
Diptères (essai d'une classification générale et synop- 
tique de l’ordre des Insectes), Bigot. . 471 et zxxxn. 
Diptères (organes génitaux des), Al. Laboulbène. 348, 
Dioctria ochracea, L. Dufour. . . . . . . 9. 
Dicranura vinula (note au sujet des manières de vivre 
de la), Pierre Mn xivu; Bellier de la Chavigne- 
rie. S RALNRENIE 
De mersa (hotéias au sujet de mr Soie! LXVII. 
Dytiscien (note sur un) qui vit sur terre. Th. Lacor- 
ATEN 4 Ce NOR PEN ne Ti Se UD 


Cxx1n ANNALES 


Elater murinus, Al. Laboulbène. . . . . 338. 
Elaphrus luridus, Jacquelin-Duval. . . . 219. 
Entomologique (détails sur une excursion) faite aux 
environs de Paris (Compiègne), par les membres de la 


SOBIEtE ns à 2 REC PARCS SET MIE RET. 
Entomologique (brio dans F we de la Somme. 
Lettre à M. le docteur Aubé. L. Fairmaire. . (663. 


Entomologique (excursion) dans les départements de 
la Gironde et des Landes, et dans le nord de l'Espagne. 
HirbEucass “00e . 4 DHOAASBRE. 

Entomologique (excité on) faite à omis par 
quelques membres de la Société. Bellier de la Chavi- 
gneriés,e 5e sets DES j À. HEXRMÉÉ 

Entaisélogiqnes (lettre sur des détaite) donnés par 
M. Boisduval au sujet du séjour en Californie de M. 


Lorquin. Boisduval. . . . À AE 
Entomologique (voyage) dans Lu ÉoSins de l’Altaï 
par M:/Kindermann-Becker.: 14 242 A4 00e) LR. 
Ephemera albipennis, rencontrée en quantité innom- 
brables He Luéasthuotiant it Se secs r aan nr : 
Errata:st,3ù 2x SAONE ER SR ESRIT 
Erycinides ebilles a Boisduval rat 2 uxvr. 


Eucera grisea, considérée comme étant la même espèce 


que l’Eucera oraniensis &, à laquelle celle-ci doit être 


rapportée. L. Dufour. . . . . ERENNEE "2 R 
Eucera Numida. À cette espèce doit être rapportée 
l'Eucera-nigrilabris.. L.- Dufour.s 6100.60 25a%bvr. 


Eudamus Bathyllus, Boisduval. . . . . . 310. 
Eumenes infundibuliformis (note additionnelle sur les 
habitudes et les métamorph. de [”)}. Edouard Perris. 557. 
Eupelix cuspidata, producta, trouvés dans le bois du 
Vésinet, et observ. sur ces Hémiptères. V. Signoret. Lv. 
Eurydera mormolycoides, Ch. Coquerel. . . 360. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. cexxm 


Galleruca tenacett, Al. Laboulbène. . . . 341. 
Geobius tingitanus, 84 ; typhæoïdes, L. Fairmaire. 85. 
Geometra cratægaria (wonstr. observée chez une), 
Bellier de la Chavignerie. . . ANR EU à 
Geometra sinuaria (chenilles 2. la) trouvées sur le 
Galium verum. Bellier de a Chavignerie. . . .  riv. 
Geotrupes autumnalis, mutator, putridarius, Pyrenœus , 
stercorarius, vernalis (détails sur les dispositions sexuelles 
desde Godard ei: re: à RU ml #1 
Glaucopis latipennis , Bodials ii pie ‘390. 
Gryllus domesticus, Al. Laboulbène. . . . 335. 
Hammaticherus sericeus trouvé aux environs de Mar- 
seille par M. Wachanru. Reiche. . . . . . 1xx. 
Harminius (nov. gen.), 80; castaneus, Fairmaire. 81. 
Heliothis armigera découverte aux environs d'Alger 


par M. Lauras. Hs bacas:t srississue HANTHERET . 
Helochares lividus (mœurs et sÉtntan hate de |”). 
Emile Cussac. . . Has vetuiitoR2 


Hemidia Rippertii Écobiat et sur Îles sommets des 
Pyrénées par M. Boucley. Boisduval. . . . . 1x, 
Herniteles arcalor, 48; asperatus, 36; bicolorinus, 49; 
bipartitus, 43 cingulator, 49; confusus, 37; decipiens, 44; 
elongatus, 40; erythrocerus, 45 ; erythromelas, 46; flori- 
colator, 42; fulvipes, 34; intersectus, 38; lucidulus, 39; 
melanarius, 71, Mulsanti, 47; palpator, 43; rubiginosus, 
4; ruficollis, 48; rufocinctus, 35; scrupulosus, 41; 
similis, 33; sordipes, 33; tristator, Boyer de Fonsco- 


lomibe: sitsmoct Et re SR DIRES À 
Hémiptères nouveaux SAS ItE à ASour A cites 
Somme. V. Signoret. . . . LINE. 


Hesperia agricola, 314 ; ne) 316; cernes, 316; 
comma, 313; nemorum, 314; phylœus, 317; praticola, 
315; ruricola, 315; sabuleti, 316; sylvanoides, 313; 
sylvanus, 313; vesfris,, Boisduval. .. .. :. .. 4949 


EXXIY ANNALES 


Hesperia comma (variété de l”}. Bellier de la Chavi- 
gieriess (aient el etes E ME ans MIEL. 
Hétérocères (sur les), L. Dufour. . . . . 453. 
Heterocerus fossor, 456; marginatus, L. Dufour. 457. 
Heterosoma collata, Ch. Coquerel. . . . . 379. 
Hister helluo, 61; limbatus, 64; lugubris, 63; teter, 


Évbese Fruquies4 is Sr Ne 
Hmato pattes bee Pre et figure de |”), 
Hsbucas,i el: HUE dre doit on 


Homalota nhnee te (spec. nov.), L. Fairmaire. 687. 
Hyalomyia dispar (métamorph. del), L. Dufour. 443. 
Hydrocanthares recueillis en Algérie. Leprieur. 11. 
Hydrometra stagnorum (larve d”) ayant des ailes com- 
plètes:1Note à-ce: sujet.» V.: (Signoret.: 24) 11204mmiEv. 
Hydroporus glacialis (nov. spec.), Gaubil. . : va. 
Hyménoptères Fouisseurs de Belgique, par M. Wes- 
maël (analyse de la Revue critique des). Sichel. zxur. 
Hyménoptères sortis vivants du corps d’un Deilephila 
vespertilio à l’état parfait (note sur des larves d”). Pierre 
Millière, xvi. — Remarques au sujet de cette observa- 
tion curieuse. Boisduval, Goureau.  . PSN AVIL. 
Ichneumons (mode descriptif des), L. Eubue 458. 
Insectes des environs d’Abbeville, Marcotte. L. Fair- 
maires nt quil r'ébusueo net 1000 60108 
Insectes du Pin maritime (histoire des), E. Perris. 491. 
Insectes rares pour la faune parisienne, Aubé, Doüé 


et-Reiches: nets aus Ole. cnnishrpiass si XXV. 
Insectes recueillis en Californie par M. Don (lettre 
au-sujetides). Boisduval is: - tente aies ANNE. 


Insectes recueillis à Hamoa (note sur des). Doüé. Lxxxu. 
Insectes (réflexions sur un mémoire de M. Focillon sur 
les) nuisibles aux Colzas. Aubé. . . . . Lxxxin. 
Insectes nuisibles aux Pommiers (note sur les). 
Gonreau: …. «4 … . … Sr0baotl. ste ETC EE 


DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE.  exxv 


Insectes qui vivent aux dépens de la Truffe (observa- 


tions sur les). Goureau. . . Ne MAT. 
Insectes (seréocope appliqué ni De Je XXVI. 
10 (nouvelle espèce du genre). Sallé. . . . Lxvr. 


Ischnogaster (Genus), 22; fulgipennis, 23; Mellyi, 25; 
Mellyi (nid du), 26; micans, H. de Saussure. . 24. 
Ixodes variegatus (spec. nov.), H. Lucas. Lxxxviu. 
Lachnœa vicina (nouvelles observations sur les four- 
smpaucla) HE lucas, "ju. 6 nsc MIRE" 


Larinus maculosus (Remarques sur les transformations 


du). Jacquelin-Duval et Philippe Lareynie. . . 731. 
Larinus Maurus (quelques Remarques sur le). Jac- 
quelin-Duval et Philippe Lareynie.  . . . , 739. 


Latridius minutus (métamorph. du), E. Perris. 481. 
Lectures. 1x, xv, XIX, XXII, XXVI, XXVIII, XXX, LII, LIV, 
LVHI, LX, LXVI, LXVX, LXXI1, LXXXI, XC. 
Leia bisulcata, Jacquelin-Duval. . . . . 9218. 
Lépidoptères fixés sur verre. Becker.  . . Lxxix. 
Lépidoptères ou Papillons de France (Iconographie 
des), par M. Delabaye. Note au sujet de cet ouvrage. 
Bellier de la Cnavignerie. DÉS XII. 
Lepturai rufas: LA FE airmeuire,s à. it 240.4 4009: 
Leucania albinerva, 409 et zxxxn; fuscilinea, De 
Graslin. , . + 411 et Lxxxu. 
Limenitis ae 301: TR Boisduval, . 301. 
Liparis dispar (variété de, Bellier de la Chavi- 
gnerie. LXXII. 
Lithosia Re (dégâts causés par ar espèce dans le 
bois de Boulogne), Bellier de la Chavignerie. xxxvin. 
Locusta (Meconema) varia, Al. Laboulbène. 336. 
Lophyrus piceæ (observations sur le), H. Lucas. Lxxn. 
Lophyrus pini? (note au sujet des dégâts causés dans 
les environs de Girey par le), H. Lucas. . . xxxix. 
2° Série, TOME x. Bulletin x. 


CXXxvI ANNALES 


Loricera Wollastoni (spec. nov.), Javet. . . xx. 
Lycæna amyntula, 294; antiacis, 300; antægon, 295 ; 
enoptes, 298; exilis, 294; heteronea, 298; Icarioides, 
297; Pheres, 297; piasus, 299; pseudargiolus, 300; sæ- 
prolus, 296$" Xerces  Boisduvah Me" "2," 996! 
Lycæna Pœticus trouvé en avril, aux environs de 
Thiers, par M. Guillemot. Note à ce sujet. Bellier de la 


Chavipnerié nc APM RER Re APPRIS 
Lypus CTASSiCOTnEs. Note os au sujet de 
cette espèce. V. Signoret. . . MB, 


Lucilia dispar (sur la légitimité de 1e L. Dufuk. 460. 
Macrocera ruficollis (note sur la), considérée comme 
étant la même espèce que la Macrocera rufa, à laquelle 
celle-ci doit être rapportée. L. Dufour. . . XLV. 
Macropalpus (novum genus) pallipes, E. culs 3 . 
Malachius ænœus (métamorph. du), E. Perris. 591. 
Masaris (du nombre des articles qui composent les 
antennes du genre), Schaum. . . PURE R EVE 
MEEAECPHAE oxycheloides (la), Blichards doit être 
rapportée à la Megacéphala nigricollis. Reïche. . Lxvr. 
Megacephala quadricollis (la), Laferté, doit être rap- 
portée à la Megacephala spinosa. Reiche. . +. Lxvi. 
Meira (gen. nov), 711; crassicornis, Jacq.-Duval. 713. 
Melitæa Aihalia (var. remarq. de la). Becker. xxxvim. 
Melitæa Artemis PL de la), Bellier de la Chavi- 


Here. eh ; RARE © 
Melitæa Dalton 303; He, 304 ; palla, 305; 
pulchella, Boisduval. . . Dogits ae | 
Melolontha vulgaris (cas Poe observé chez 
un)2Bélier de x Chavignerie. 1e. MER xx 


Membres décédés en 1852, . . ,. . . . cxm. 
Membres de la Société entomologique de France 
én18592%:(hste RAS): A SRE LRU PANNE 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  exxvu 


Membres de la commission de surveillance des collec- 
tlODS:; += 2 Sont. JV nat) ANA NE. 
Membres démissionnaires.  . . MES POI, 
Membres du bureau (nomination de pour 1853. xc1. 
Membres de la commission de publication (nomina- 
tion des) pour lente ue net dre. den 
Membres: rayés. Lens iidors Treteennt: 
Membres reçus en 1852. xt, xXXIV, XXVI, XXX, XXXVI, 
LX, LXXVII, LXXXI. 
Megasoma repandum, habitant les environs d'Alger et 


de Misserghin. H. Lucas. dis: MANURNXIV, 
Megistopoda (nov. genus), 331 et + 339 : Pilatœi. Mac- 
quart. . à 1983. 


Meloe Cheat Ch. Étargel ET 0. 
Merophysia (gen. nov.) formicaria, MH. Lucas. xxix. 
Mesochorus aggressor, 439; flavescens, 437; melas, 
440; splendidus, 435 ; testaceus ? 439 ; thoracicus, Boyer 
de ‘Fonscolombe.,, 242 140 Tant n'as so 
Mesostenus albinotatus, 30; gladiator, 31; grammicus, 
30 ; transfuga, Boyer de Fonscolombe, . . ,. . 29. 
Microlépidoptères trouvés aux environs de Bourges 
par M. Thourangin. Bellier de la Chavignerie.  1xxmm. 
Micrommata spongilarsis &, trouvée à Saint-Sever, et 
description de cette curieuse espèce. L. Dufour. xLu. 
Mutilla arenaria (sur les deux sexes de la). L. 
Dufour... RES PRES PTT SU LE 
Mutilla Éacompiu (sur la Soie relative de certains 
Hyménoptères, et notamment sur la). Sichel. . 561. 


Nécrologie: 4. 4: RER IV XX VI CENT. 
Nécrologique RTS sur M. Louis Pilate. Sallé. 1. 
Nemotelus cingulatus, 5 ie EL. :Dufour.:1°416. 
Nominations. . . : SR DEN | 01 PA 


Nyctéribies trouvées sur eee 5 nan Souris de 
SIC EIRE NN nt etes NON ANNENT. 


EXX VI ANNALES 


Ocypus obscuroæneus, L. Fairmaire. . . . . 73; 
Olios albifrons (spec. nov.), H. Lucas. . . Lxxvn. 
Oreya velusta; Boisduvale® 19/04 UND. 
Oochrotus (novum genus) ovatus, H, Lucas. . xxix. 
Organes génitaux des Insectes (réclamation au sujet des 
caractères que l’on peut tirer des). Ormancey. 11. — 
Observation relative à cette réclamation. Godard. 1v. 
Orthoperus piceus (métamorph. de |}, E. Perris. 587. 
Oryctes colonicus, 371; Insularis, 372; Radama, 366. 
Ranavalo , 368; Simiar, Ch. Coquerel. . . . 369. 
CRonRyR CAES raucus, rongeant les feuilles des Poiriers. 
Note à ce sujet. Rouzet. . . , DAT ERRRIV 
Ouvrages oflerts à la Société bande l'année 1852 
(liste des): 0 POUND JORGTE 
Oxythyrea Clouet, Ch. “cul, a PRES 7IOE 
Pachyta 8-maculata , trouvée dans la forêt de Com- 
piègne. Foureau de Beauregard. . . . . xxxvui. 
Panagœus (sotursus) eximius (sp. nov.). Sommer. 653. 
Papilio Eurymedon, 280; Philenor, 282; Rutulus, 279; 
Bolicaon:,  Boisduvali 9e uiL'e Or EON ER EAN S fr 
Parmena Dahlii (note relative à la), Laboulbène. zx. 
Parnassius Clarius , 283; nomion, 282; smintheus, 
Boisduvals 501, 9: ARLES 
Paropia scanica, vit trouvés dans le bois du Vé- 
sinet, et observ. sur ces Hémiptères. V. Signoret. 1v. 
Paussus F'avierr, A. Fairmaire. © © .: . 076 
Paussus F'aviert (note géogr. sur le), Fairmaire. Lxx11. 
Paussus Favieri, trouvé aux environs de Tanger. 
Remarques au sujet de cette espèce. L. Fairmaire. xxxv. 
PediacusP costipennis, L. Fairmaire. . . . 78. 
Peltis grossa (note géogr. relat. au), L. Faïrmaire. zxu. 
Peritelus flavipennis (sp. nov.). Jacquelin-Duval. 713. 
Peryphus ataxensis et nivalis (nov. sp.), Gaubil. vir. 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.  cxux 


Pezomachus agilis, 430; bicolor? 430; Gravenhorstit, 
428; Hoffmanseggii, 431, vagans, 4927; Wesmaeli, 
Boyer/de Fonscolomhe,, 4e Un PACE PE 

Phalacrus marimus, Le Faremaire.) - C0 77. 

Philhydrus melanocephalus (sur les mœurs du), Emile 
CHR EP pt oe  ARS EE RTS ER E> 

Philopterus Plataleæ (mode d’accouplement observé 
chez le), H° Ducasse". JS 0 ee 

Phyllopertha horticola , A, Laboulbène. . . 341. 

Phymasterna cretacea, 397; quadridentata, Ch. Co- 
QUO ee se à OR PC Re EN SUIET 

Phytodietus ? grandis , Boyer de Fonscolombe. 434. 

Phytosus spinifer (note au sujet du), Souverbie. Lxvir. 

Pieris Leucodice, 284; Protodice, 284; Sisymbri, 
Boisduval. ee une Orne ei COR LS NRC 

Plectroscelis Fairmairæi (nov. spec.), trouvé aux envi- 
rons de Saint-Valéry-sur-Somme. Boïeldieu. . zu. 

Plectroscelis major (sp. nov.). Jacqueliu-Duval. 717. 

Plectroscelis Sahlbergt; à cette espèce doit être rap- 
porté le Plectroscelis Fairmairæi, qui n’en est qu'une va- 
été Liaipmaite, 122 4 le à 690. 

Plegaderus sanatus, Eug. Truqui. . . . . 64. 

Plinthus granulipennis, L. Fairmaire. . . . 89. 

Ploas fuminervis, 8, macroglossa, L. Dufour. . 8. 

Plochionus Bonfilsit, rencontré aux environs de Rouen. 
Note au sujet de cette espèce. Mocquerys. . +. .xxm. 

Ploiaria uniannulata (nov, sp.), V. Signoret. 544. 

Pœcilus cupripennis, L. Fairimaire. . . . . 70. 

Pogonotarsus Vescoi, Gh. Coquerel. . . . 376. 

Pogonus viridunicans, L. Fairmaire. . , . 69. 

Polybothris analis, 365 ; auro-clavata, 362 ; pyropyga, 
Ch. Coquerel. HA DDIRA eZ CURE RENAN 

Polydrosus setifrons (sp. nov.). Jacquelin-Duval. 710. 

Polydrusus corruscus (ocelle observé au-dessus de l'œil 
droit chez un) par M. Schmidt. Javet. . . . xxix. 

Polydrusus salsicola (sp. nov.) L. Fairmaire. . 689. 

Polyommatus arota, 293 ; gorgon, 292 ; helloides, 291; 
kypophlœus, 291; xanthoides, Boisduval, . . 292. 


CXXX ANNALES 


Psyche albida, prise sur les sommets des Pyrénées par 
M. Boucley. Boisduval. . . s Lx 
Psyche Gruslinella, Millièrella et Sn CT Bois- 
dt D ns Sa a of OLD LU ET A OPEN S PRESSE TEE 
Pterogon CRE Boisduvalit 4 eV VRAI 
Pterostichus externepunctatus (vas de tératologie observé 


chez'un); Boieldtener re TER, Pa AR A EU 
Ptinus Duvalii (spec. nova), Lareynie. : OX C 
Pucerons (note sur la Eee Le alternante des), Al. 
Laboulbène. . . ; AS TEÉRNIE 


Pur puricenus f'errugineus , pe fre die OC. 
vus de louvr. intit. Diagnos. neuer Coleopt. aus 
Abyssinien, von D'S. R. Roth. L'Reiche. + --14495. 
Rhodocera Rhamni, Boisduval. . . «1 2DDE 
Rhynocyllus Lareynii (sp. nov.). Jacq. Dial 714. 
Rhyparochromus proderus, V. Signoret. . . . 539. 
Rhythyrhinus Linderi, L, Fute. LS UNE 
Rosalia alpina (note BÉOBrAPRIQNE relative à la), L. 
Fairmaire. . ÉLUS 
Sandalus Shen (sp. nov. 3 ci PE . + 693. 
Saprinus pastoralis, 704; tridens, Jacq. -Duval. 703. 
Saprinus sabulosus (spec. nov.) L. Fairmaire. 688. 
Sapromyza quadripunctata ne de la), 
Édouard Perris. . 2: (HD0 4: 
Satyrus Ariane, 207; Cal; ifornius, 309 ; Galactinus , 
SU0S ss REtedneal. M ER 1 late cé ee SAS RE 
AT Eglantina, Boisduval. ;44r sh OR: 
Saturnia pyri (éclosion curieuse observée chez une), 
NNachabrn Ur CPE" Ha , HO LT: 
Scaurus tristis (note sur le), F oureau R Beauregard. 1v. 
Schizonycha Hova, Ch. Coquerel. . SH SSD 
Scimbalium grandiceps (sp. nov.). Jacq. “Dhval 699. 
Scolytus (de l’accouplement des), Guérin-Méneville. x 
Séances de 1852. 1'° (14 janvier), m; 2° (28 janvier), 
x, 3° (11 février), xi1v; 4° (25 février), xv; 5° (11 mars), 
xx; 6° (24 mars), xxim; 7° (14 avril), xxv; 8° (28 avril), 
xxvn; .9° (124mai) vas 0 (26 ct) xxvin; {1° 


DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, cexxu 


(9 juin), xxx; 12° (23 juin), xxxvi; 13° (14 juillet), xzr; 
14° (28 juillet), xzvi; 15° (11 août), L ; 16° (25 août), zu; 
17° (6 septembre), cv; 18° (22 septembre), zvm; 19° 
(13 octobre), zx1; 20° (27 octobre), Lxvi; 21° (10 no- 
vembre), Lxix; 22° (24 novembre), Lxxm; 23° (8 dé- 
cembre), Lxxvir; 24° (22 décembre), Lxxx11. 
Sinodendrum cylindricum (note géographique relative 
aus. Li Fairmaire. +../. 05, CAM EOUR TMS LXII. 
Spercheus emarginatus (mœurs et métamorphoses du), 
Eanle Gus Ms rmou, Der ENIANRONLTE D ANMSENT 
Sphenura chrysocephala, 400; guttula, Coquerel. 399. 
Sphinx Nerü (chenilles du) prises à Fourqueux. H. 
Eucass LES MVNO I PNBON RON RP E. 
Staphylinus olens, Al. Laboulbène. . ,. . 337. 
Staphylinus medioximus, L, Fairmaire, . . , 73. 
Staphylinus sculpticollis (nov. spec.), Gaubil, vn; mais 
considéré comme étant le Staphylinus medioximus , 
Réichesorene + CHMIQIEN EE 800 SUR MAR AS DER 
Stenotarsia scapulata, Gh. Coquerel. . . . 375. 
Stigmodera cruentata, Murray. . . . . . 53. 
Stilbia? Philopalis, De Graslin. , . . . 413. 
Sunius uniformis (sp. nov.). Jacquelin-Duval. . 701. 
Synæca (genus novum), 549 et 551; azurea, 554; 
chalybea, 556; cœrulea, 552; cyanea, 553 ; ultramarina, 
554% viviacens Der Daussures At NE ÉRNEUR ER OEe 
Syrichtus cœæspitalis, 312; ericetorum, 313; oùlus, 311; 
ruralis , 311; Scrtplurd,. Boisduvals PER 0 SSID 
Tachinus pictus, L. Fairmaire. HEC MA ur | 1 
Tachygonus phalangium (note sur le), Buquet. z1x. 
Tachysomus (genus), 349 ; camelus, 352; dromedarius, 
353; elephas, 351; fragifer, 350; gibbosus, Buquet. 354. 
Tachys dimidiata , Jacquelin-Duval., (2.0 2260: 
Fachys. Pandellei , L"Famanre, "CE. 
Temognatha trifasciata, Murray. . . . . 254. 
Tentyria glabra (note sur la), H. Lucas. . . zxix. 
Tetraphyllus (genus), 382; acerbus, 380; acidiperus , 
386; balteatus, 387; Buqueti, 389 ; cuprinus, 392; Dey- 
rollæi, 385; formosus, 383; mirificus, 384; purpuratus , 


exxx11 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 


390; smaragdinus , es splendidus , 386; thoracicus, 
Ch. Coquerel. Era ue CISIUT RES 
Thais hysipyle, AL. Ka buibène. sde) CIS 
Thanaos Brizo, 310; Cervantes, 310; Juvenalis, 310; 
tristis, Boisduval. . . + {sue 
Thecla auretorum , 989: LEA at ; 991; Eryphon, 
.290 ; grunus, 289 ; iroides, 289, melinus , 987: S@PiUM 
283; sylvinus, Boisduval. . . EE af 28% 
Thy: lacites Guinardi (sp. nov.) Jacquelin-Duval. 708. 
Titubæa (Clythra) octosignata (nouvelles observations 
sur les fourreaux de la), I. Liüedss ide um 14463. 
Trachys pumila. Jacq.-Duval et Ph. Lareynie. 727. 
Trechus areolatus, Jacquelin: Duval. . 223 et 225. 
Trichodes_alvearius (cas particulier de pathologie 
obsérvé:chez un}, l-Fñirmaives an her eus enaax. 
Trox granulipennis, L. Fairmaire. . . . . 83. 
Ulopa decussata , trivia, rencontrés dans le bois du 
Vésinet, et observ. sur ces Hémiptères. V. Signoret. 1v. 
Pour Antiopa, 307, Atalanta, 307 Ce une 316; 
Cardui, 307; Carye, 307; cænia, 307, Huntera, 307; 
progne, Boisduval. arr e LUE CENTRO. 
V’anessa prorsa (Entozoaires qui “proviennent d'une 
chenille et d’une CRIE de), Bellier de la Cha- 


vignerie. NO + EI. 
Ver à soie (note sur une FA 2 etre chez 
un), Ch. Bassi. . ST 


Vulda (gen. nov), 695 ; gracilipes. Jacq. Duval. 698. 
Xyletinus  rufithorazx, subrotundatus (spec. nov.), 
Lareynie. . VS NC 
Zonitis puncticollis, IAE comme étant nouveau, 
en 1851, mais äyant déjà été décrit et BEuS en 1834. 
Reiches:! 7. » AR. 
Zopherus Moreletii (spec. nov. )? ÉLUS MORE 


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