Skip to main content

Full text of "Annales de la Société Linnéenne de Lyon"

See other formats


DK  LA  4 


f  f 


SOCIETE  EIWEEWE 


:D:ni 


O  3ŒI 


(nouvelle  série.) 


TOME  Ql'ATORZfKME 

« 


PARIS 

F.  SAVY  ,  LIBRAIRE 
rue  llaulefeuille,  24. 


l‘>  Janvier  1K07. 


ANNALES 


DE  LA 

SOCIÉTÉ  LINNÉENNE 


DE  LTOTU 


Association  typographique  lyonnaise. 


—  Regard,  rue  'l  upin,  J1 


DE  LA 


TLYm r 


nnee 


/M'f. 


(nouvelle  série.) 


TOME  QUATORZIÈME 


PARIS 

F.  S  A  V  Y  ,  LIBRAIRE 
rue  Hauteleuille,  24. 


15  Janvier  1867. 


- 


TABLEAU 


DES 

MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  LINNÉENNE 


DE  LYON 

AU  31  DÉCEMBRE  18(56 


BUREAU  : 

MM.  Chevreau  G.  0.  sénateur,  préfet  du  Rhône,  président 
d’honneur. 

Mulsant  président. 

Perroud  *£,  vice-président. 

Millière  ,  secrétaire  général. 

Débat,  secrétaire-arch  iviste. 

Chaurand,  trésorier. 

Conservateurs 

MM.  Rollet,  pour  la  botanique. 

N...,  pour  la  minéralogie. 

Terver  ,  pour  la  zoologie. 

Hoffet  ,  bibliothécaire. 

Membres  honoraires 

MM.  De  la  Saussaye  0.  membre  de  l'Institut,  recteur  de 
l'Académie  de  Lyon. 

Vincent  (l’abbé)  ancien  inspecteur  général  de  l'Univer¬ 
sité,  en  retraite. 

Desjardins  architecte  en  chef  de  la  ville. 
Milne-Edvvards  C.  &,  membre  de  l’Institut. 

Blanchard  membre  de  l’Institut. 


VI 


TABLEAU  DES  MEMBRES 


Mfmferes  Titulaires 
1833 

MM. 

Mulsant  (Etienne)  $&,  sous-bibliothécaire  de  la  ville,  professeur  au 
Lycée,  quai  St-Vincent,  43. 

1836 

Hofïet  (J.-G.),  officier  de  l'Université,  avenue  de  Noailles,  61. 

1839 

Gérard  (le  Dr),  rue  Constantine,  2. 

1845 

Jordan  (Alexis),  rue  de  l’Arbre-See,  40. 

1846 

Uugas  (Ozippe),  rue  Impériale,  00. 

Perroud  (Benoît-Philibert)  *,  (  Albert-le-Valeureux),  quai  Saint- 
Vincent,  43. 

Beckensteiner  (Christophe),  rue  Saint-Pierre,  14. 

Millière  (Pierre),  place  Kléber,  2. 

Gaillard  (Fleury),  place  Bellecour,  16. 

1848 

Terver  (Martial),  quai  Pierre-Scize,  90. 

1851 

Forest  (Jules)  quai  d’Albret,  25. 

Blanchon  (Aimé),  rue  Bourbon,  35. 

Blanchon  (Louis),  rue  Puits-Gaillot,  31. 

Dumortier  (Eugène),  avenue  de  Saxe,  97. 

Malmazet  (Jean-André),  place  Tholozan,  24. 


I)E  LÀ  SOCIÉTÉ  LIN  NÉE. N  NE. 


\II 

MM. 

Navier  (Hippolyte),  quai  d’Herbouville,  1 . 

Cazenove  (Raoul  de),  rue  de  l’Impératrice,  66. 

Girodon  (l’abbé),  rue  de  Crémieu,  26. 

1855 

Guinon  (Nicolas)  chimiste,  rue  Bugeaud  G. 

Carrier(le  Dr  Jean-Baptiste)  ^  (éperon  d‘or),  rueSt-Dominique,  13. 
Mangini  (Lucien),  ingénieur  civil,  rue St-Joseph,  2. 

Rollet(M.-A.),  cours  Bourbon,  84. 

Jaricot  (Ernest),  négociant,  rue  Puits-Gaillot,  21 . 


185G 

Pallias  (Honoré),  rue  Centrale,  25. 

Gabillot  (Joseph),  quai  desCélestins,  5. 

Bizot  (Jules),  agent  de  change,  rue  Impériale,  7. 

Vernier  (Louis),  rue  Bourbon,  53. 

Dériard  (Auguste),  avenue  de  Saxe,  412. 

Monterrat  (Amédée),  rue  Royale,  29. 

Guichon  (Jean),  pharmacien,  rue  de  l’Impératrice,  31. 
Arlès-Dufour  (Gustave),  négociant,  place  Tholozan,  19. 

Royé-Vial  membre  du  Conseil  général,  rue  de  la  Fromagerie,  I . 
Vachon  (Antoine)  négociant,  quai  St-Vincent,  39. 

Poncin  (Henri-Alhanase),  chef  d’institution,  rue  de  la  Bourse, 
Rambaud  (André),  quai  des  Augustins,  61. 


■  859 


Fournereau  (l’abbé),  professeur  à  l’institution  des  Chartreux. 
Bonnes  (Martial),  régisseur  à  l’Ecole  vétérinaire. 


VIII 


TABLEAU  DES  MEMBRES 


1858 

MM 

Rev  (Claudius),  à  Villié. 

Jeannon  (Antonin)  quai  Tilsitt,  22. 
Domingeon  (L.),  rue  Ste-Hélène,  25. 
Sa  la  ville  (Benoît),  à  Beaujeu. 


185» 

Willermoz  (Ferdinand),  rue  Bourbon,  38. 

Seytre  (l’abbé),  aumônier,  à  Vernaison. 

Eymard  (Paul),  rue  Constantine.  22. 

Andrieux  (Louis),  place  de  la  Bourse,  44. 

Revelière,  receveur  de  l’enregistrement  à  Blain  (Loire-Inférieure). 

1860 

Pariset  (Ernest),  quai  St-Clair,  14. 

Riétrix  (Camille),  rue  Lanterne,  31. 

Vallod  (Auguste),  ingénieur  civil,  rue  de  l’Impératrice,  50,  à  Ivry. 
Roë  (Henri),  premier  avocat  général,  à  Grenoble. 

Bachelet  (le  Dr),  place  de  l’Impératrice,  8. 

Barrier  (leDr)  quai  d’Orsay,  1,  à  Paris. 

Siebel  (le  Dr)  (0  88  &)<.  rue  de  la  Chaussée-d’Antin,  30,  Paris. 
Marseul  (l’abbé  de),  rue  Demours,  15,  à  Paris. 

Galicbon  (Emile),  rue  de  Rivoli,  182,  à  Paris. 

Maison,  rue  de  Tournon,  17,  à  Paris. 

Berne  (Philippe),  négociant,  àSt-Chamond  (Loire). 

Chaurand  (Amand)C  *  (Saint-Grégoire),  avocat,  rue  Sala,  23. 
Débat  (Louis),  place  Napoléon,  7. 

Guillermaud,  villa  Montmorency,  à  Auteuil. 


DE  LA  SOCIETE  LINNEENNE. 


IX 


MM. 

Ravinet  (le  Dr  Jules),  rue  Constantine,  5. 

Gervais  (le  D’  Jules),  rue  Rozier,  1. 

Million  (Francisque),  cours  Morand,  GO. 

Dardoinaîné,  rue  Paradis,  37,  à  Marseille. 

Charvériat  (Antoine-Marie),  notaire,  rue  d'Algérie,  27. 

Lagrevol  (de),  conseiller  à  la  Cour,  rue  Martin,  4. 

Perez-Arcaz  (Laureano),  professeur  à  l’Université  de  Madrid. 
Chaule  &,  lieutenant  de  marine,  au  Sénégal. 

Ronvouloir  (le  vicomte  Henri  de),  rue  de  l’Université,  13,  à  Paris. 
Mangini  (Félix),  ingénieur  civil,  place  Bellecour,  6. 

Desgrand  (Paul),  place  de  la  Charité,  9. 


1*6! 


Oberkampff,  cours  Morand,  16. 

Herculais  (le  comte  d’)  ©,  quai  de  la  Charité,  5. 

Besson  (Mathieu),  cours  Morand,  5. 

Faisant  (Jean),  quai  de  Retz,  10. 

Dubreui!  (Auguste),  avocat,  rue  de  l’Impératrice,  93. 

Roure  (Adrien),  directeur  de  la  Nationale,  à  Vienne  (Isère). 

Du  Marais,  conseiller  de  préfecture,  Lyon. 

Baudrier  conseiller  à  la  Cour  impériale,  rue  du  Plat,  B. 

Amor  (Fernand),  professeur  au  collège  de  Cordoue  (Espagne). 
Bresson  (Louis),  archilecte,  place  de  la  Bourse,  2. 

Allard  (Clément),  rue  Saint-Polycarpe,  9. 

Beau  (Louis),  avenue  de  Saxe,  71. 

Piellat  (de),  procureur  impérial  à  Villefranche  (Rhône). 

Dupasquier  (Louis)  (SS.  Maurice-et-Lazare),  rue  St- Joseph,  3. 
Grindon  (Amédée),  juge  à  Trévoux  (Ain). 

Péricaud  de  Gravillon  (Arthur),  rue  du  Pérat,  28. 


X 


TABLEAU  DES  MEMBRES 


MM. 

Ghambert  (Pierre),  chef  d’institution,  quai  Joinville,  1. 

Laplagne  (Théobald  de),  rue  Ste-Hélène,  22. 

Giroud  (Jean-Benoit),  chef  d’institution,  rue  Jean-de-Tournes,  8. 
Poncins  (le  comte  de),  à  Feurs  (Loire). 

Goure  (l’abbé),  aux  Minimes. 

Frachon  (l’abbé),  à  Annonay  (Ardèche). 

Galtier  (André),  place  Louis  XVI,  2. 

Félix,  naturaliste,  à  Leipzig. 

Bouniols,  propriétaire,  rue  Neuve,  17. 

Boissonnet  (Michel),  notaire,  rue  d'Algérie,  10. 

Franc  (Théophile),  rue  Neuve,  7. 

Taulier  (Louis-François),  professeur  au  Lycée,  quaide  l’Hôpital,  2. 
Meaux  (le  vicomte  Camille  de),  à  Montbrison  (Loire). 

Quirielle  (Paul  de),  à  Montbrison  (Loire). 

Servaux  ^  (SS.  Maurice  et  Lazare),  chef  de  bureau  au  Mi¬ 
nistère  de  l’instruction  publique,  à  Paris. 

Bellaguet  $*,  chef  de  division  au  Ministère  de  l’instruction  publique, 
à  Paris. 

Perret  (l’abbé  Armand),  à  la  maison  des  Chartreux. 


Bolfard  (Joannès),  place  de  la  Bourse,  2. 

Mayet  (Valéry),  négociant  à  Cette, 

Jutet  (le docteur),  rue  delà  Bombarde,  3. 

Brun  (Claude),  avocat,  quai  de  l’Archevêché,  18. 
Guirnet  (Emile),  place  de  la  Miséricorde,  1 . 

Vachat  (du),  juge  à  Belley  (Ain). 

Beaujeu  (Benoit),  place  Bellecour,  3. 

Crolas  (Ferdinand),  pharmacien,  rue  deTrion.  10. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  LINNÉENNE. 


XI 


MM. 

Duquaire  (Henri),  rue  Impériale,  17. 

DeLocre  (le  docteur)  (0  #),  rue  de  la  Reine,  47. 

Chartron  (Jacques),  rue  Poullaillerie,  2. 

Harel,  maître  de  forges,  à  Vienne  (Isère). 

Desseilligny  (Alfred)  $?,  direct,  des  mines  du  Creuzot  (Saône-et-Loire). 
Binet  (le  docteur),  à  Champvert,  Grandes-Terres,  31. 

Schneider  (Henri)  (G  0  &),  directeur  du  Creuzot. 

Ailly  (le  baron  d’)  #,  en  son  château  près  Roanne  (Loire). 

Chanel  (Joseph),  rue  de  l’Impératrice,  99. 

Widor  (Charles-Marie),  ►R.  rue  Sala,  4. 

Berthet  (Jean-Marie),  quai  St- Vincent,  39. 

Hedde  (Isidore)  rue  de  la  Reine,  35. 

Bouchet  (Henri)  place  Bellecour,  18. 

De  Varax,  à  Chalon-sur-Saône  (Saône-et-Loire). 

Piaton  (Pierre),  Président  de  la  Société  des  Sciences  industrielles, 
rue  Ravez,  19. 


i  mis 


Bernard  (Pierre-Emile),  avocat,  rue  Jean-de-Tournes,  8. 

Roman  (Ernest),  place  des  Pénitents- de- la-Croix,  I. 

Michel  (Victorin),  rue  de  Bourbon,  10. 

Brunet-Lecomte  &  rue  des  Colonies ,  2. 

Mesnil  (Révérend  du),  receveur  de  l’enregistr.  à  Meximieux  (Ain). 
Lacroix  (François),  pharmacien  à  Mâcon. 

Maurel  (Célestin),  cours  Morand,  20. 

Guinon  (Francisque),  rue  Bugeaud,  6. 

Viennois  (l’abbé),  vicaire  à  Saint-Nizier. 

Dugas  (Henri),  rue  Sala,  2. 

Leveillé,  inspecteur  général  de  la  Caisse  paternelle, [r  ue  d’Abbeville,  4, 
Paris. 

Coudour  (l'abbé),  curé  de  ITmmaculée-Conception. 


XII 


TABLEAU  DES  MEMBRES 


MM. 

Millon  (Aimé),  négociant,  rue  de  l’Impératrice,  32. 
Dugas  (Prosper),  place  Tholozan,  22. 


1804 

Piaton  (Claudius),  négociant,  quai  Tilsitt,  26. 

Pérouse  (Honoré),  avocat,  place  des  Célestins,  5. 

Guichard  (Joachim),  place  des  Terreaux,  12. 

Siméan  (Pierre),  quai  Fulchiron,  21. 

Gaillard  (Auguste),  négociant,  rue  Impériale,  I. 

Riaz  (Auguste  de),  banquier,  quai  de  Retz,  10. 

Fournereau,  propriétaire,  à  Mornant  (Rhône). 

Fabre  (Léon),  négociant,  rue  Puits-Gaillot,  4. 

Arthaud  (le  docteur),  montée  du  Chemin-Neuf,  A. 

Gautier  (Charles),  place  St-Clair,  1 . 

Mollard,  rue  du  Plat,  10. 

Kleinmann  (Edouard),  au  Crédit  Lyonnais. 

Lévy  (Gustave),  négociant,  quai  St-Antoine,  29. 

Féry  (Alphonse),  rue  du  Port-du-Temple,  17. 

Merlet  (l’abbé),  curé  de  Ste-Rlandine. 

Newesel  (Joseph  de),  propriétaire  à  Givors. 

Coupât  (l’abbé),  supérieur  du  séminaire  de  St-Jean. 

Rat  (Anthelme),  propriétaire,  à  St-Rambert  (Ain). 

Ronnamour  (Camille),  négociant,  rueGrenette,  23. 

Charmetton  (Barthélemy),  quai  de  Retz,  9. 

Bernard  fils,  architecte,  quai  de  l’Archevêché,  26. 

Jerphanion  (Victor  de),  place  Bellecour,  28. 

Olivier  (Aimé),  ingénieur  des  arts  et  manufactures,  quai  Tilsilt,  13. 
Pitiot-Coletta  $?,  maire  de  Tassin. 

Brunier  (Louis),  quai  de  Retz,  12. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  LINNÉENNE. 


Xlll 


MM. 

Brix  (Camille  de),  juge  à  Villefranche. 
Piégav  (Edouard),  rue  du  Plat.  10. 


Chantron  (Alphonse)  directeur  de  l’Enregistrement  et  des  Do¬ 
maines,  rue  Sala,  33. 

Goyard  (François),  place  Sathonay,  1 . 

Lortet  (le  docteur  Louis),  avenue  de  Saxe,  69. 

Desgrand  (Louis),  négociant,  rueLafond,  24. 

Ferrouillat  (Auguste),  place  Bellecour,  18. 

Ferrouillat  (Prosper),  place  Bellecour,  18. 

Charvériat  (Honoré),  quai  Castellane,  22. 

Fourreau  (Jules),  cours  Vitton,  57. 

Abeille  (Eléazar),  avocat,  rue  de  Grignan,  7,  à  Marseille. 

Milsom,  négociant,  place  Tholozan,  19. 

Gaynon,  négociant,  rue  Mercière,  26. 

Didelot  (l’abbé),  curé  de  Notre-Dame  de  Valence  (Drôme). 

Finaz  (le  docteur),  à  Marcy-le-Loup  (Rhône). 

Durand  de  Fontmagne  (le  baron)  $8,  [chevalier  de  St  -Grégoire]  à 
Fleurieu  (Rhône). 

Pain  (Antoine),  place  Gerson,  3. 

Perraud  (Louis),  quai  Tilsitt,  25. 

Bethnod  (Charles),  avocat,  rueSte-Hélène,  47. 

Faisan  (Albert),  rue  de  la  Charité,  7. 

Tardy  (James),  négociant,  rue Ste-Catherine,  3,  à  St-Etienne  (Loire). 
Bussant  (Claudius),  notaire  à  Anse  (Rhône). 

Duchène  (Gustave),  garde  général  des  eaux  et  forêts,  à  Roanne 
(Loire). 

Faidy  (Frédéric),  négociant,  place  St-Nizier,  2. 

Marnas,  chimiste,  quai  Castellane,  1 . 


XIV 


TABLEAU  DES  MEMBRES 


MM 

Chabrières,  négociant,  place  Louis  XVI,  12. 
Royané  (Aimé),  négociant,  rue  de  l’Impératrice,  7. 


1806 


Missiol,  ingénieur  des  tabacs,  rue  d’Amboise,  14. 
Vauzelles  (Ludovic  de)  $*,  conseiller  à  la  Cour  d’Orléans. 
Vernet  (Laurent-Louis),  propriétaire  à  Caluire. 

Perret  (Michel,),  quai  de  la  Charité,  34. 

Bourdin  (l’abbé),  supérieur  du  Séminaire,  k  Alix. 
Delafond,  chef  de  section  du  chemin  de  fer  des  Bombes. 
Grand  (Julien),  maître  de  forges  à  Oullins. 

Pichot  (Emmanuel),  négociant,  place  de  la  Fromagerie,  9. 
Munet  (l’abbé  Elisée),  vicaire  à  Thoissey  (Ain). 
Beckensteiner  (Charles),  rue  Saint-Pierre,  14. 

Gensoul  (Paul),  rue  du  Plat,  10. 

Bonnefoi  (le  Dr),  à  Saint-Genis-Laval. 

Darnat  (Pierre),  négociant,  rue  de  l’Impératrice,  19. 
Gautier  (Louis)  propriétaire  à  Oullins. 

Faure  (Félix),  négociant,  rue  Ferrandière,  27. 

Dubouis  (Eugène),  rue  Bugeaud,  19. 

Bazin,  droguiste,  rue  Lanterne,  2. 

Gourdant  (Pierre),  propriétaire  àChaponost. 

Tissot  (Auguste),  brasseur,  â  Vaise. 

Gaumont  (Alfred),  rue  des  Ramparts-d’Ainay,  17. 
Sonthonax  (Léon),  rue  Centrale,  3. 

Bovagnet,  négociant,  rue  Neuve,  32. 

Bourdon,  négociant,  place  Tholozan,  18. 


!)!•:  LA  SOCIKTK  LINNÉUNNK. 


XV 


MM. 

Darfeuile,  architecte,  avenue  de  Saxe,  07. 

Commerson  (Jean)  $■,  chef  de  bataillon  au  13'  de  ligne. 
Bernard  (Maurice),  rue  de  Bourbon,  3G. 

Gillet  (Joseph),  chimiste,  quai  St-Vincent,  27. 
Thevenin^,  conseiller  à  la  Cour,  rue  Ste-Héléne,  24. 
Charveriat  (Léon),  avocat,  quai  de  Retz,  1 . 


Membre  «lécétlé  : 

M.  le  marquis  Louis  Da  Via  (C  >8),  ancien  sénateur  de  Bologne,  mort 
à  Vichy,  le  29  juillet  1866. 


La  Société  n’a  point  de  correspondants. 

Elle  n'admet  aujourd’hui  que  des  membres  titulaires  et  de^  mem¬ 
bres  honoraires. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Histoire  naturelle  des  Punaises  (Pentatomides) ,  suite ,  par 

M.  Mulsant .  1 

Iconographie  et  description  des  Chenilles  et  Lépidoptères  iné¬ 
dits,  par  M.  P.  Millière .  207 

Description  d’une  nouvelle  espèce  d’Oiseau- Mouche  (  Diphlogena 

Traviesi ),  par  MM.  Mulsant  et  Verreaux . 389 

Description  d’une  nouvelle  espèce  de  Géocorise  ( Apterola  Kïmc- 

keli ),  par  MM.  Mulsant  et  Rey . 390 

Essai  sur  la  constitution  de  la  Célulle  végétale,  par  M.  Débat  .  391 

Extraits  des  procès-verbaux  durant  l’année  1866  .  421 


EXTRAITS 


DES 


PROCÈS- VERRAI 


Séance  du  B  janvier  1866.  —  Présidence  de  M.  Perroud. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  Perroud,  rapporteur  de  la  Commission  des  finances,  rend  compte 
de  l’état  des  dépenses  fourni  par  M.  le  Trésorier.  —  Ce  compte  est 
approuvé. 

M.  Bonnes  dit  que  chaque  année  le  ministère  de  l’Instruction  publique 
reçoit  une  foule  d’ouvrages  qui  sont  délivrés  aux  bibliothèques  publi¬ 
ques  et  aux  sociétés  savantes  qui  en  font  la  demande;  il  désire  que  la 
Compagnie  cherche  à  jouir  de  cette  faveur.  Le  Bureau  s’empressera  de 
mettre  a  profit  cette  observation. 

M.  Débat  appelle  l’attention  de  la  Compagnie  sur  divers  travaux  pu¬ 
bliés  dans  les  Mémoires  de  l’Académie  des  sciences  de  Belgique.  L’un 
est  un  examen  critique  des  espèces  du  genre  Cladonia  conservées  dans 


u  extraits 

l’herbier  d'Acharius.  L’auteur  promet  une  monographie  de  ce  genre 
difficile;  plusieurs  espèces,  aujourd’hui  admises,  seront  ramenées  à  la 
condition  de  simples  variétés.  Ce  travail  est  appelé  à  préparer  un 
desiderata  important  sur  la  flore  cryptogamique. 

Dans  un  essai  sur  le  développement  des  races  humaines  primitives 
pendant  la  période  connue  sous  le  nom  d’âge  de  pierre,  un  autre  au¬ 
teur  essaie  de  prouver  qu’on  a  vu  apparaître  quatre  types  principaux 
de  notre  espèce.  Les  opinions  énoncées  dans  ce  travail  soulèvent  une 
discussion  à  laquelle  prennent  part  divers  membres.  Les  preuves  avan' 
cées  par  l’écrivain,  paraissent,  les  unes  insuffisantes  :  les  autres  pro¬ 
blématiques.  La  question  en  litige  est  encore  trop  peu  avancée  pour 
recevoir  une  solution. 

M.  Bonnes  appelle  l’attention  de  la  Compagnie  sur  les  habitudes  de 
certains  animaux.  Il  cite  de  curieux  exemples  et  signale  les  lacunes  de 
la  science  relativement  à  cette  étude. 

M.  Mulsant  empêché  d’assister  au  commencement  de  la  séance,  rend 
compte  des  visites  officielles  faites  à  l’occasion  du  jour  de  l’an,  de  l’ac¬ 
cueil  gracieux  fait,  aux  délégués  de  la  Compagnie  par  M.  le  Sénateur 
et  des  espérances  données  parce  magistrat  d’une  allocation  plus  en  har¬ 
monie  avec  les  dépenses  et  l’importance  des  publications  de  la  Société. 

M.  Bonnes  désirerait  voir  alors  la  Compagnie  aggrandir  le  cercle  de 
ses  études.  La  discussion  soulevée  par  l’honorable  membre  a  pour 
résultat  de  préciser  le  but  de  la  Société  Linnéenne.  Aucune  branche 
des  sciences  naturelles  ne  lui  est  interdite,  et,  par  suite  de  la  connexion 
étroite  qui  unit  les  divers  phénomènes  de  la  nature,  les  sciences  sont  ap¬ 
pelées  à  se  prêter  un  mutuel  secours.  Il  n’y  a  donc  aucun  motif  pour 
exclure  des  considérations  prises  dans  d’autres  sciences,  si  elles  sont  de 
nature  à  éclairer  un  point  quelconque  de  nos  études  spéciales. 

Sont  admis  comme  membres  de  la  Compagnie:  MM.  Missiol,  ingé¬ 
nieur  attaché  à  l’Administration  des  tabacs  ;  Ludovic  de  Vauzelles, 
conseiller  à  la  Cour  d’Orléans 


DES  PROCÈS-VERBAUX 


111 


Séance  du  12  février.  —  Présidence  de  M.  Mulsant. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  Bonnes  prend  occasion  de  cette  lecture  pour  informer  la  Société 
que  le  ministère  a  envoyé  à  l’École  vétérinaire  une  caisse  de  livres. 
Cet  envoi  vient  à  l’appui  de  la  communication  qu’il  a  faite  dans  la  der¬ 
nière  séance  et  doit  nous  autoriser  à  suivre  l’exemple  donné  par 
l’École. 

M.  Mulsant  promet  de  s’occuper,  sous  ce  rapport,  des  intérêts  de  la 
Société,  dans  son  premier  voyage  à  Paris. 

M.  le  Président  rappelle  que  la  réunion  des  délégués  des  sociétés 
savantes  aura  lieu  à  la  Sorbonne,  dans  la  semaine  qui  suivra  Pâques, 
et  dans  celle  qui  précédera  celte  réunion,  c’est-à-dire  du  20  au  27  mars, 
aura  lieu  rue  Bonaparte,  44,  le  Congrès  des  sociétés  savantes  organisé 
par  M.  de  Gaumont. 

M.  Mulsant  lit  un  travail  sur  les  mœurs  et  habitudes  de  la  Tribu  des 
Colligères.  Renvoyé  à  la  commission  d’impression. 

M.  Débat  demande  la  parole  pour  une  communication. 

Les  partisans  de  la  génération  spontanée,  dit-il,  ont  trouvé  dans 
M.  Trécul  un  nouvel  auxiliaire. 

Suivant  cet  infatigable  savant,  les  granules  d’amidon  renfermées 
dans  les  cellules  de  quelques  figuiers,  se  transformeraient  au  bout  d’un 
certain  temps,  en  spores  de  mucidinées.  Cette  transformation  serait 
précédée  d’une  modification  profonde  dans  la  nature  chimique.  La 
substance  amylacée  serait  devenue  azotée.  Si  le  fait  signalé  a  été  exacte¬ 
ment  décrit,  dit  M.  Débat,  il  mériterait  d’être  signalé.  Toutefois  le  rap¬ 
porteur  est  disposé  à  croire  qu’il  y  a  erreur  d’observation.  Cette  com¬ 
munication  donne  lieu  à  une  discussion  sur  la  question  si  controversée 
de  la  variabilité  de  l’espèce.  D’après  celte  loi,  l’espèce  paraît  immuable, 
aux  yeux  de  la  plupart  des  naturalistes  ;  mais  les  caractères  individuels 
sont  susceptibles  de  varier  entre  des  limites  quelquefois  assez  larges 
dans  une  même  espèce,  et  ces  variations  ont  pour  causes  les  influences 


IV 


EXTRAITS 


locales,  d’habitant  et  de  nourriture,  soit  qu'elles  proviennent  de  causes 
naturelles,  soit  qu’elles  proviennent  de  l’industrie  humaine.  Dans  le 
premier  cas,  toutes  les  causes  naturelles  sont  permanentes,  les  modifi¬ 
cations  se  transmettent  par  voie  de  génération,  et  constituent  les  diffé¬ 
rences  des  races;  mais,  en  général,  alors,  ces  modifications  ne  touchent 
à  aucun  caractère  essentiel  à  l’espèce,  qui  est  toujours  facile  à  déterminer  ; 
dans  le  second  cas,  l’art  humain  venant  en  aide  à  la  nature,  peut 
introduire  des  modifications  plus  profondes,  qui  altèrent  notablement 
la  forme  du  type.  Tels  sont  les  croisements  d’espèces  voisines  ;  les  formes 
créées  par  les  besoins  de  l’alimentation  ou  du  travail,  etc.  Mais  alors  la 
transmission  par  voie  de  génération  cesse  plus  ou  moins  rapidement, 
suivant  l’étendue  des  modifications  apportées.  Tant  que  la  faculté  de 
reproduire  le  type  subsiste,  il  suffit  d’abandonner  l’animal  à  lui-même, 
ou  de  le  replacer  dans  ses  conditions  primitives  d’existence,  pour  voir 
ta  forme  normale  de  l’espèce  reparaître,  preuve  certaine  qu’il  n’y  a 
pas  eu  changement  d’espèce,  création  d’espèce  nouvelle,  mais  seulement 
altération  d’une  espèce  existante.  Les  mêmes  phénomènes  s’observent 
chez  les  plantes;  mais  les  végétaux  possèdent  ce  que  l’on  peut  appeler 
une  élasticité  de  type  plus  grande  que  les  animaux.  Pour  revenir  au  type 
primitif,  12,  lo  ou  20  générations  successives  sont  quelquefois  néces¬ 
saires.  Des  expériences  insuffisantes  quant  au  temps,  expliquent 
l’erreur  de  certains  botanistes,  qui  ont  cru  pouvoir  transformer  de  sim¬ 
ples  variétés  en  espèces  définitives. 

A  ces  considérations  directes,  M.  Bonnes  oppose  quelques  objections. 

Les  révolutions  dont  la  surface  du  globe  ont  été  le  théâtre,  en  déter¬ 
minant  certaines  conditions  différentes,  auraient  eu  pour  conséquence, 
non  l’apparition  d’espèces  tout  à  fait  nouvelles,  mais  la  modification 
des  espèces  déjà  existantes,  et  qui  auraient  survécu  à  ce  s  cataclysmes. 

Ces  arguments  n’ébranlent  pas  la  conviction  des  défenseurs  de 
l’immuabilité  des  espèces. 

Les  liens  de  la  nature  sont  invariables.  Ce  qui  se  passe  aujourd’hui  a 
dû  se  passer  il  y  a  des  siècles.  On  ne  nie  pas  les  variations  spécifiques 
dans  certaines  limites;  mais  alors  il  suffirait  de  revenir  aux  conditions 
primitives,  pour  voir  se  continuer  les  types  primitifs,  tels  qu’ils  ont  été 
crées.  Toute  variation  profonde,  exagérée,  aurait  eu  pour  résultat  la 


DES  PROCÈS-VERDAl'X.  V 

stérilité  tic  l'individu  transformé.  Telle  est  la  loi  actuelle.  Le  nier,  c'est 
rendre  la  science  impossible. 

Sont  admis  comme  membres  de  la  Société  : 

MM.  Vernet  (Laurent-Denis),  ancien  pharmacien,  propriétaire  à 
Caluire;  Perret  (Michel),  négociant;  Bourdin  (l’abbé),  directeur  du 
séminaire  d’Alix. 


Séance  du  ï  mars  1866.  —  Présidence  de  M.  Mulsant. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  prend  occasion  de  cette  lecture  pour  appuyer  par  de 
nouvelles  considérations  le  principe  de  l’invariabilité  de  l’espèce.  Le 
globe  terrestre  a  éprouvé  des  transformations  successives.  Les  espèces  ani¬ 
males  étaient  appropriées  aux  conditions  dans  lesquelles  elles  devaient 
vivre.  Alors  que  les  mers  couvraient  la  presque  totalité  de  la  terre,  que 
l’air,  chargé  de  vapeurs  et  de  gaz  délétères,  était  impropre  à  entrete¬ 
nir  la  vie  des  êtres  respirant  par  les  poumons,  il  n’y  avait  que  des 
animaux  aquatiques;  plus  tard,  quand  il  y  eut  un  certain  nombre  de 
terres  émergées,  apparurent  les  animaux  de  rivages’,  les  reptiles.  Enfin 
quand  se  montrèrent  les  continents  et  que  l’air  fut  devenu  respirable, 
la  terre  se  para  d’une  flore  plus  riche,  les  mammifères  et  les  oiseaux 
terrestres  peuplèrent  les  champs.  Ces  faits  non  constestés,  et  tant 
d’autres  qu’on  pourrait  citer,  ne  démontrent-ils  pas  clairement,  qu  a 
la  suite  de  chacun  des  grands  bouleversements  qui  modifiaient  pro¬ 
fondément  les  conditions  de  température,  d’habitat,  d’alimentation,  etc., 
les  espèces  existantes  sous  chaque  période  précédente  ont  dû  êtreanéan. 
tics,  pour  être  remplacées  par  des  espèces  nouvelles,  douées  d’une 
organisation  adaptée  aux  exigences  du  nouveau  milieu. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  la  circulaire  par  laquelle  M.  le  Mi¬ 
nistre  de  l’instruction  publique  fait  connaître  aux  membres  des  sociétés 


VI 


EXTRAITS 


savantes  les  facultés  qui  leur  sont  accordées  pour  assister  à  la  réunion 
officielle  de  cette  année. 

M.  Alexis  Forel  adresse  un  Mémoire  pour  servir  à  l'histoire  des 
métamorphoses  de  la  Lithoeolletis  corytifoliella.  Renvoyé  à  la  commis¬ 
sion  d’impression. 

M.  Mulsant  annonce  la  perte  regrettable  qu’a  faite  la  Société  dans 
l'un  deces  membres,  M.  le  docteur  Schaum,  de  Berlin.  La  Société  s’as¬ 
socie  aux  regrets  qu’inspire  la  perte  de  cet  entomologiste  célèbre  par 
son  activité,  ses  voyages  et  ses  travaux. 

M.  le  docteur  Jutet  signale,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des 
sciences  d’Aix,un  discours  dans  lequel  le  président  de  cette  Compagnie 
insiste  sur  les  avantages  qu’un  système  de  liberté  largement  étendue, 
peut  apporter  au  sein  des  sociétés  savantes. 

Le  tome  13  des  Annales  est  distribué  aux  membres  présents. 

Sont  nommés  membres  de  la  Compagnie  :  MM.  Grand  (Julien),  maî¬ 
tre  de  forges,  à  Oullins;  Picliat (Emmanuel),  négociant^  Lyon;  Mur- 
ret  (l’abbé  Elisée),  vicaire  à  Thoissay;  Barthe,  négociant  à  Lyon. 


Séance  du  16  Avril  1866.  —  Présidence  de  M.  Mulsant. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  rend  compte  des  réunions  des  délégués  des  sociétés 
savantes  à  Paris,  et  de  la  séance  présidée  par  Son  Excellence  le  minis¬ 
tre  de  l’instruction  publique,  M.  Duruy. 

MM.  Chaurand,  Hoffet  et  Beckensteiner  étaient,  avec  M.  Mulsant,  les 
représentants  de  la  Compagnie. 

M.  Rey,  l’un  de  nos  membres,  a  été  honoré  d’une  médaille  d’argent, 
pour  ses  beaux  travaux  entomologiques ,  et  la  Société  elle-même  a 
reçu  une  troisième  médaille  de  bronze. 


DES  PROCÈS-VERBAUX.  VII 

Le  lendemain  de  la  distribution  des  récompenses,  huit  des  délégués 
des  sociétés  savantes,  au  nombre  desquels  se  trouvait  M.  Mulsanl,  ont 
été  présentés  à  Sa  Majesté  l’Empereur,  qui  s’est  entretenu  avec  chacun 
d’eux  en  particulier,  et  a  témoigné  le  plus  vif  intérêt  pour  les  progrès 
des  travaux  scientifiques  et  le  développement  des  sociétés  qui  en  font 
leur  objet  spécial. 

M.  le  Président  présente  à  la  Société  un  Essai  de  classification  des 
Oiseaux-mouches,  fait  avec  la  collaboration  de  MM.  Verreaux  frères,  de 
Paris.  M.  Mulsant  entre  à  ce  sujet  sur  les  bases  de  cette  classification, 
qui  semble  être  en  harmonie  avec  lesmœurs  et  les  habitudes  de  ces  êtres 
emplumés. 

Sont  nommés  membres  de  la  Compagnie:  MM.  Gensoul  (Paul), 
négociant,  à  Lyon  ;  Bonnefoy  (le  docteur),  médecin,  à  Saint-Genis- 
Laval  ;  Malachard  (le  docteur),  (Jean-Baptiste),  de  Lyon:  Darnal 
(Pierre),  négociant  à  Lyon. 


Séance  dit  14  Avril  1860.  —  Présidence  de  M.  Mulsant. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Le  Président,  sur  la  demande  de  plusieurs  membres,  propose  une 
légère  modification  à  quelques  articles  du  réglement.  A  la  suite  d’une 
discussion  à  laquelle  prennent  part  diverses  personnes,  sont  arrêtées 
les  décisions  suivantes  : 

La  contribution  annuelle  est  payable  au  commencement  de  chaque 
année  pour  les  membres  faisant  déjà  partie  de  la  Société. 

Quant  aux  membres  reçus  dans  l’année  courante,  à  partir  de  janvier, 
ils  doivent  leur  annuité  en  recevant  le  diplôme.  Toutefois,  les  membres 
admis  après  les  vacances,  c’est-à-dire  en  novembre  et  septembre,  ne 
sont  tenus  de  payer  qu’au  mois  de  janvier  suivant. 

L  ordre  du  jour  appelle  la  fixation  d*  la  localité  pour  la  promenade 


vin 


EXTRAITS 


champêtre,  et  la  détermination  du  jour  où  elle  aura  lieu.  On  arrête  que 
cette  fête  aura  lieu  de  17  juin,  à  Saint-Rambert,  en  Bugey. 

M.  Mulsant  donne  lecture  d’une  traduction  de  l’ouvrage  publié  en 
latin,  en  155o,  par  Jean  Du  Clioul,  sur  le  mont  Pilât.  Cet  opuscule  est 
curieux  en  ce  qu’il  montre  combien  les  connaissances  humaines  étaient 
peu  avancées  à  cette  époque,  relativement  aux  phénomènes  naturels  les 
plus  simples. 

Sont  admis  comme  membres  de  la  Compagnie  :  MM.  Gautier  (Louis), 
propriétaire  à  Oullins  ;  Faure  (Félix),  négociant  et  membre  de  l'admi¬ 
nistration  des  hospices. 


Séance  du  11  Juin.  —  Présidence  de  M.  Mulsant. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  Hedde  appelle  l’attention  de  la  Compagnie  sur  deux  découvertes 
connues  déjà  par  la  voie  de  quelques  journaux  :  l’une  et  celle  d’un  mam¬ 
mouth,  trouvé  en  état  de  bonne  conservation  sous  les  glaces  sibériennes 
en  1864.  Une  commission  de  l’Académie  de  Saint-Pétersbourg  envoyée 
sur  les  lieux  fournira  sans  doute  une  connaissance  plus  approfondie 
sur  les  mœurs  de  ce  contemporain  des  hommes  des  premiers  âges,  et 
spécialement  sur  son  genre  de  nourriture.  L’autre  découverte  est  celle 
d’un  ossuaire  riche  en  squelettes  du  Dronte,  espèce  d’oiseau  perdue 
depuis  un  siècle,  et  dont  il  ne  restait  à  Londres  que  des  débris  trop  in¬ 
complets  pour  en  pouvoir  faire  une  description  fidèle.  Le  Dronte  a-t-il 
définitivement  disparu?  Si  on  ne  le  trouve  plus  dans  l’île  Maurice  ou 
autres  îles  voisines,  Madagascar,  dont  la  faune  est  encore  si  peu  connue, 
n’en  renferme-t-elle  pas  encore  des  représentants  vivants  ? 

La  Société  remercie  M.  Hedde  de  ces  communications  qui  soulèvent 
des  discussions  intéressantes,  mais  qui  laissent  des  problèmes  à  résou¬ 
dre,  faute  de  preuves  à  l’appui. 


DES  PROCES-VERBAUX 


IX 


M.  Hoiï'et  mentionne  quelques  mémoires  intéressants  insérés  dans  le 
j  iimal  Isis.  L’un  d’eux  donne  des  détails  sur  l’organisation  des  Méduses 
et  sur  leur  mode  de  nutrition.  Un  autre  travail  a  pour  objet  les  mou¬ 
ches  dont  les  larves  se  nourrissent  de  cadavres. 

M.  Mulsant  fait  observer  que  dès  que  les  chairs  commencent  à  subir 
quelque  altération,  elles  attirent  des  diptères  dont  la  mission  est  de 
déposer  dans  leur  sein  des  œufs  destinés  à  donner  le  jour  à  des  larves 
chargées  de  les  faire  disparaître.  Quelquefois  même  la  nature  se  sert 
de  mouches  ovo-vivip ires  pour  arriver  plus  promptement  à  son  but. 
Pendant  l’été,  il  est  rare  que  les  cadavres  de  l’espèce  humaine  n’em¬ 
portent  pas  dans  la  tombe  des  paquets  d’œufs  déposés  principalement 
sur  les  membranes  muqueuses.  Ces  œufs  éclosent  après  l’inhumation. 

O 

et  les  larves  dévorent  les  tissus.  Et.  lors  même  que  le  corps  déposés  dans 
la  terre  ne  recèlerait  pas  déjà  les  germes  destructeurs,  souvent  ils 
n  échappent  pas  à  la  voracité  des  larves  qui  se  frayent  un  passage, 
malgré  les  obstacles.  Il  rappelle  que  le  corps  du  compagnon  du  malheu¬ 
reux  Giraud,  surpris  par  unéboulement  à  vingt-cinq  pieds  de  profon¬ 
deur,  avait  attiré  dans  le  lieu  sablonneux  où  il  avait  trouvé  la  mort, 
diverses  espèces  de  ces  mouches  amies  des  cadavres,  et  qui  bourdon¬ 
naient  autour  du  puisatier  resté  vivant  dans  cet  abîme.  M.  Bachelet 
n’admet  pas  que  les  explications  données  par  M.  Mulsant  soient  con¬ 
formes  aux  faits.  Lorsqu’on  est  obligé  de  déterrer  un  cadavre  pour  une 
autopsie,  le  corps  est  en  général  dans  un  étal  de  décomposition  plus  ou 
moins  avancé;  mais  il  n’y  a  aucune  trace  de  larves  ni  de  leurs  rava¬ 
ges.  La  décomposition  organique  commence  presque  aussitôt  après  la 
mort:  Des  larves  pourraient-elles  vivre  au  sein  d’éléments  aussi  délé¬ 
tères?  Peut-on  admettre  qu’elles  puissent  pénétrer  à  une  grande  pro¬ 
fondeur,  et  percer  les  parois  des  cercueils  qui  pendant  un  temps  protè¬ 
gent  les  corps  confiés  à  la  terre.  Sans  se  prononcer  d’une  manière 
explicite,  les  objections  de  M.  le  docteur  Bachelet  semblent  d’un  grand 
poids  dans  la  question. 

M.  Mulsant  lit  un  mémoire  sur  lesmœurset  habitudesdes  Malachies, 
travail  fait  en  commun  avec  M.  Key. 

M.  Minière  absent  de  Lyon  depuis  longtemps,  propose  une  rectifica¬ 
tion  au  procès-verbal  du  lü  juillet  de  l’année  dernière.  M.  le  docteur 


X 


EXTRAITS 


Perroud,  en  donnant  quelques  détails  sur  les  larves  rejetées  par  l'esto¬ 
mac  d’un  enfant,  se  serait  demandé  si  ces  larves  n’appartenaient  pas  à 
des  fausses  chenilles  :  Le  doute,  ajoute  M.  Mollière,  n’est  pas  possible; 
car  j’ai  achevé  l’éducation  de  ces  larves  qui  ont  produit  une  tinea  eri- 
nella,  montrée  à  M.  Perroud. 

Sont  admis  au  nombre  des,  membres  de  la  Société  :  MM.  Dubouis 
(Eugène);  Bazin,  droguiste;  Tissot  (Auguste),  brasseur  à  Yaise; 
Gourdan  (Jean),  propriétaire  à  Chaponost  (Rhône). 


Séance  du  9  juillet  1866.  —  Présidence  de  M.  Mulsant. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  rend  compte  de  l’excursion  champêtre  du  17  juin 
dernier.  L’incertitude  du  temps  avait  retenu  chez  eux  un  grand  nombre 
de  membres  qui  comptaient  prendre  part  à  cette  fête.  Ceux  qui  ont  eu 
le  courage  de  braver  les  menacés  d’une  pluie  torrentielle,  ont  eu  après 
le  déjeuner,  pris  à  Saint-Rambert,  le  plaisir  de  voir  les  nuages  se 
dissiper,  le  beau  temps  se  lever,  et  leur  procurer  jusqu’au  dîner,  tous  les 
agréments  d’une  promenade  charmante  et  fructueuse  en  conquêtes  de 
tous  genres. 

M.  le  Président  annonce  la  perte  de  deux  de  nos  membres:  MM.  De- 
curel,  maire  de  Limonest,  et  l’abbé  Bravais,  mort  dans  les  environs  de 
Toulon,  où  il  était  allé  passer  quelques  semaines  de  la  belle  saison. 

M.  Bonnes  fait  connaître  aux  membres  qui  l’ignoraient  que  les  Annales 
des  sciences  naturelles  ont  publié  récemment  des  planches  remarquables 
sur  Tostéologie  du  Dronte.  Cette  remarque  fournit  à  M.  Mulsant  l’occa¬ 
sion  de  tracer,  en  quelques  mots,  l’historique  des  races  perdues  contem¬ 
poraines  de  l’homme  primitif. 

M.  le  docteur  Jutet  entre  dans  quelques  détails  sur  divers  travaux 


DES  PROCÈS-VERBAUX.  Xf 

insérés  dans  les  Mémoires  de  l’Académie  'des  sciences  de  Toulouse.  Il 
signale  une  étude  sur  le  balancement  des  organes,  en  botanique  ;  une 
autre  sur  les  vers  intestinaux,  et  deux  travaux:  L’un  sur  la  régénéra¬ 
tion  des  os;  l’autre,  sur  les  analogies  du  sternum  chez  les  vertébrés. 
Ces  deux  derniers  sont  l’objet  d’une  discussion  intéressante,  dans 
laquelle  M.  Mulsant  entre  dans  quelques  considérations  générales  résu¬ 
mant  des  faits  les  mieux  établis  sur  les  points  de  la  science. 

M.  Bonnes  présente  à  la  Compagnie  un  certain  nombre  d’individus 
des  criquets,  connus  sous  le  nom  de  Sauterelles  de  passage,  qui  ont  exercé 
de  si  grands  ravages  en  Algérie  durant  cette  année.  A  ces  insectes 
étaient  adjoints  un  certain  nombre  de  nids  recélant  la  ponte  de  ces  re¬ 
doutables  Orthoptères.  Ces  nids,  déposés  dans  la  terre,  sont  d’une 
forme  tubulaire,  et  leur  paroi  interne  est  tapissée  d’une  multitude 
d’œufs  agglutinés. 

M.  Bonnes  expose  aux  yeux  de  la  Compagnie  le  nouvel  Atlas  des 
plantes  fourragères  publié  parM.  Ansbergue,  atlas  dans  lequel  les  végé. 
taux  sont  figurés  par  un  procédé  particulier,  inventé  par  l’auteur. 
L'examen  de  ce  travail  est  confié  à  M.  Débat. 

Sont  admis  au  nombre  des  membres  de  la  Compagnie  :  MM.  Caumont 
(Alfred),  et  Sonthonax  (Léon),  de  Lyon. 


Séance  du  13  août  1866.  — Prés  cence  de  M.  Mulsant. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  Mulsant  offre  à  la  Société  le  second  volume  de  son  Histoire  natu¬ 
relle  des  Punaises  de  France ,  travail  fait  en  commun  avecM.  Rey,  et  son 
Essai  de  classification  méthodique  des  Trochilidés ,  fait  en  collaboration 
avec  MM.  Verreaux  frères. 

M.  Débat  lit  le  rapport  suivant  sur  l'ouvrage  de  M.  Ansbergue  : 


XI! 


EXTRAITS 


«  La  Société  Linnéenne  ayant  pour  but  lcs]diverses  brandies  de  l’his¬ 
toire  naturelle,  a  toujours  accueilli  avec  faveur  tout  ce  qui  tend  à 
vulgariser  les  conquêtes  de  la  science.  A  ce  titre,  M.  Ansbergue  a  bien 
mérité  des  amis  de  la  botanique.  L’on  sait  combien  les  reproductions 
fidèles  des  végétaux  sont  difficiles  à  obtenir,  et  par  suite,  onéreuses  au 
budget  assez  souvent  modeste  du  savant.  Combinant  avec  bonheur  les 
procédés  de  la  photographie  et  de  l’impression  sur  pierre,  M.  Ansbergue 
pourra  publier,  à  un  prix  modéré,  des  dessins  irréprochables  au  point 
de  vue  de  l'exactitude.  Il  y  a  quelques  mois,  ce  botaniste  présentait 
à  la  Société  un  spécimen  de  ses  travaux,  et  cet  heureux  début  avait 
valu  à  son  auteur  de  chaleureux  encouragements;  aujourd’hui,  c’est 
unalbum  très-complet  des  plantes  fourragères  qu’il  livre  aux  botanistes. 
On  peut  assurer,  dès  à  présent,  que  l’inventeur  a  su  triompher  de 
presque  toutes  les  difficultés  du  sujet  ;  s’il  est  téméraire  de  prétendre 
que  les  résultats  obtenus  ne  seront  point  dépassés,  on  doit  les  consi¬ 
dérer  néanmoins,  comme  trés-rapprochés  de  cette  limite  de  perfection 
relative  à  laquelle  peut  atteindre  l’industrie  humaine.  Ce  n’était  cepen¬ 
dant  pas  chose  facile  que  de  faire  ressortir  avec  vérité  la  texture  de  cer¬ 
tains  organes.  Des  capitules,  par  exemple,  dans  les  Carduucées  et  autres 
familles  de  la  classe  des  composées,  presque  toujours  les  fleurs  et  les 
feuilles,  soit  que  l’on  considère  la  disposition  de  leurs  diverses  parties, 
soit  que  l’on  tienne  compte  de  l’inflorescence  ou  de  phyllotaxie,  sont 
reproduites  avec  bonheur.  Enfin,  la  physionomie  de  la  plante,  son  port, 
sont  allure,  son  fidèlement  exprimés. 

«  Dans  une  introduction  placée  en  tête  du  volume,  M.  l'ingénieur 
Bonnet  a  parfaitement  caractérisé,  selon  nous,  l’importance  du  nou¬ 
veau  procédé.  Les  planches,  quelle  que  soit  leur  exactitude,  ne  peu¬ 
vent  tenir  lieu  de  la  plante  elle-même.  L’herbier,  sera  toujours,  poul¬ 
ie  naturaliste,  un  accessoire  indispensable.  C'est  que  dans  les  répro¬ 
ductions  photographipues  les  plus  parfaites,  on  regrette  l’absence  de 
certains  caractères  qui  ont  une  grande  importance,  et  que  l’art  est 
impuissant  à  révéler.  Ce  point  de  vue  a  été  très-bien  apprécié  par 
M.  Bonnet  :  il  est  inutile  d’y  insister.  Mais  il  en  est  d’autres  qui  méri¬ 
tent  quelques  observations. 

«  Dans  l’intérêt  de  la  publication.  M.  Ausbergue  a  fait  un  choix 


DES  PROCÈS-VERBAUX.  XIII 

dans  la  flore.  Cette  méthode  nous  paraît  bonne  à  suivre,  mais  à  la 
condition  que  le  cadre  soit  rigoureusement  tracé.  M.  Ausbergue  n’a- 
t-il  pas  étendu  trop  largement  la  dénomination  des  plantes  fourra¬ 
gères?  En  se  bornant  aux  types  exclusivement  cultivés  dans  nos 
prairies  soit  artificielles,  soit  naturelles  son  travail,  plus  réduit, 
n’aurait-il  pas  offert  une  utilité  plus  réelle  aux  cultivateurs  et  aux 
agronomes?  A  part  cette  critique  de  détail,  l’idée  qui  a  présidée  au 
travail  est  sage,  et  nous  espérons  que  cstte  première  série  sera  suivie 
d’autres,  consacrées  aux  plantes  alimentaires  pour  l’homme,  aux 
plantes  médicinales,  aux  plantes  industrielles,  aux  plantes  d'orne¬ 
ment,  etc. 

«  Quelle  devrait  être  dans  chacune  de  ces  catégories  la  classification 
admise?  Ici,  nous  n’approuvons  le  plan  suivi  par  l’auteur,  bien  qu’il 
ait  l’approbation  de  M.  Bonnet.  Chacune  de  ces  collections  ayant  une 
utilité  spéciale  ;  c’est  à  cette  dernière  considération  qu’il  faut,  ce  nous 
semble,  avoir  égard,  pour  classer  les  sujets  figurés.  Qu’il  s’agisse  de 
plantes  industrielles,  par  exemple,  l’adoption  de  la  classification  scien¬ 
tifique  introduirait  le  cahos  le  plus  complet.  C’est  l’ordre  alphabéti¬ 
que  des  industries  qu’il  faut  adopter,  en  réunissant  ensemble  les  végé¬ 
taux  employés  dans  chacune  d’elles.  Dans  l’Album  des  plantes  fourra¬ 
gères,  au  classement  méthodique  en  thalamiflores,  corolliflores,  etc.,  il  y 
aurait  eu  avantage  d’en  substituer  un  différent,  en  tenant  compte  de 
la  nature  des  sols,  de  la  diversité  des  cultures,  de  la  vitalité  de  la 
plante,  etc. 

«  Il  serait  à  désirer  que  chaque  espèce  ait  sa  planche  spéciale  et  soit 
reproduite  sous  ses  divers  états,  en  fleurs  et  fruits.  On  aurait  ainsi 
une  figure  plus  complète,  et,  en  outre,  les  mêmes  planches  pour¬ 
raient  être  utilisées  dans  des  collections  diverses,  si  le  même  végétal 
doit  être  étudié  sous  divers  points  de  vue. 

«  Telles  sont  les  quelques  observations  que  nous  a  suggérées  la 
publication  de  M.  Ausbergue.  Nous  désirons  qu’il  y  voie  un  témoignage 
de  l’intérêt  qu’ont  excité  ses  travaux,  et  qu’il  continue  à  parcourir  ré¬ 
solument  la  voie  que  lui  a  conquise  sa  persévérance.  » 

M.  Débat  lit  ensuite  un  travail  sur  la  cellule  végétale.  Renvoi  à  la 
Commision  de  publication. 


XIV 


EXTRAITS 


M.  le  docteur  Bachelet  présente  un  spécimen  de  raisins  malades;  ils 
lui  sont  adressés  par  un  propriétaire,  qui  a  cru  y  découvrir  la  présence 
d’animaux  parasites.  Plusieurs  membres  prennent  la  parole  et  n’ont 
pas  de  peine  à  établir  que  les  êtres  vivants  aperçus  sont  entièrement 
étrangers  au  développement  du  fléau.  Le  dépôt  blancMtre  qui  se  voit 
à  une  certaine  période  sur  la  plante  malade,  n’est  en  aucune  façon  un 
produit  animal  ;  c’est  un  cryptogame  de  la  classe  des  crysiphes,  analo¬ 
gue  à  ceux  qui  déterminent  la  maladie  du  blanc,  chez  les  rosiers,  les 
pois,  etc.  Le  cryptogame  est-il  la  cause  réelle  de  la  maladie,  ou  seu¬ 
lement  un  de  ses  symptômes?  Les  avis  se  divisent  sur  cette  question. 
Les  uns,  croient  à  une  influence  extérieure  miasmatique  :  d'autres  ad¬ 
mettent  une  prédisposition  maladive  dans  la  plante,  surexcitée  par  une 
cellule  forcée.  La  Société  ne  se  prononce  pour  aucune  de  ces  deux  opi¬ 
nions.  Le  seul  point  qui  paraît  incontestable,  c’est  que  le  cryptogame 
parasite,  qu’il  soit  ou  non  le  principe  de  la  maladie,  contribue  à  la 
répandre,  par  la  dissimination  de  ses  spores  innombrables. 


Séance  du  12  novembre  1866.  —  Présidence  de  M.  Mulsant. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  donne  communication  aux  membres  de  l’invitation 
qui  leur  est  faite,  de  prendre  part  aux  séances  des  Congrès  scientifiques 
qui  doivent  avoir  lieu:  l’un  à  Aix,  en  Provence;  l’autre  à  Saint- 
Petersbourg. 

M.  Mulsant  lit  la  description  d’une  espèce  nouvelle  d’Oiseau- 
moucbe:  designée  sous  le  nom  de  Diphlogena  Traviesi ,  travail  fait 
en  collaboration  avec  MM.  Verreaux,  et  fait  passer  sous  les  yeux  le 
magnifique  dessin  représentant  cet  oiseau.  Renvoyé  à  la  commission 
d’impression. 

M.  Débat  fait  connaître  aux  membres  qui  l’ignoraient,  un  intéres¬ 
sant  article  extrait  du  Répertoire  de  Pharmacie  du  mois  d’octobre 
dernier.  L’auteur  a  découvert  dans  la  craie  une  assez  grande  quan- 


DES  PROCÈS-  VEKBAUX. 


XV 


tité  d’organismes  vivants.  Leur  petitesse  extrême  défie  toute  obser¬ 
vation,  en  ce  qui  concerne  leur  constitution  intime;  mais  il  résulte 
de  plusieurs  expérience  faites  par  l’auteur,  qu’ils  jouent  le  rôle  de 
ferments  actifs. 

Cette  communication  donne  à  M.  Mulsant  l’occasion  de  rappeler 
l’existence  des  infusoires  fossiles  dans  certains  terrains  presque  entiè¬ 
rement  composés  de  leurs  dépouilles  siliceuses,  et  du  transport  par  les 
vents  et  les  orages,  d’infusoires  dans  des  localités  très-éloignées. 
Toutefois  ces  faits  faciles  à  observer  n’ont  rien  de  commun  avec  la 
nouvelle  découverte  signalée  plus  haut.  Elles  tendent  à  faire  admettre 
que  certains  organismes  inférieurs  placées  dans  des  conditions  impro¬ 
pres  à  conserver  la  vie,  recèlent  cependant  une  puissance  d’énergie 
vitale  qu’on  était  loin  de  soupçonner,  puisqu’elle  se  serait  conservée 
pendant  des  milliers  d’années. 

M.  Débat  promet  de  tenir  la  Société  au  courant  des  observations 
subséquentes  de  l’auteur  dont  il  a  parlé. 

M.  le  docteur  Jutet  donne  quelques  détails  sur  divers  travaux  plus 
ou  moins  importants  produits  par  la  Société  Linnéenne  de  Normandie. 

M.  Mulsant  lit  une  notice  biographique  sur  M.  Ecoffet,  qui  savait 
allier  à  des  fonctions  importantes,  le  goût  le  plus  prononcé  pour  les 
sciences  naturelles.  Renvoi  à  la  Commission  d’impression. 

M.  Mulsant  présente  à  la  Compagnie  une  suite  de  ses  travaux  sur  les 
Coléoptères  de  France,  la  tribu  des  Scuticolles,  travail  fait  en  commun 
avec  M.  Rey.  Renvoi  à  la  Commission  d’impression. 

Sont  admis  comme  membre  de  la  Société,  MM.  Bovagnet,  négociant; 
Bourdon,  négociant;  Darfeuille,  architecte;  Commerson  (Paul),  chef 
de  bataillon  au  13e  de  ligne;  Bernard  (Maurice);  Gillet  (Joseph), 
chimiste;  Thevenin,  conseiller  à  la  cour  impériale,  tous  de  Lyon,  ou 
y  résidant. 


Séance  du  10  décembre  1866.  —  Présidence  de  M.  Mulsant. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

A  l'occasion  de  la  lecture  du  procès-verbal.  M.  l’abbé  Oirodon  se 


XVI 


EXTRAITS 


rappelle  avoir  lu  une  noie  concernant  la  découverte  d’infusoires 
vivants,  dans  la  tourbe,  à  une  grande  profondeur. 

M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  de  la  perte  qu’elle  a  faite  de 
l’un  de  ses  membres  les  plus  honorables,  dans  la  personne  de  M.  le 
marquis  da  Via,  ancien  sénateur  de  Bologne.  Il  fait  espérer  une  notice 
sur  la  vie  de  ce  savant  regretté. 

M.  le  Président  offre  à  la  Société,  de  la  part  de  M.  Léon  Olph-Galliard, 
un  opuscule  traduit  de  l’allemand  de  M.  Brehm.  Ce  travail  a  pour 
but  d’établir  que  la  taupe  se  nourrit  exclusivement  de  Lombrics. 
M.  Mulsant  ne  pense  pas  que  l’auteur  soit  dans  le  vrai.  La  taupe 
dévore  toute  espèce  de  larves,  surtout  celles  connues  sous  le  nom  de 
Vers  blancs ,  servant  à  reproduire  les  hannetons. 

Lors  de  l’inondation  de  la  Saône,  en  1840,  les  prairies  voisines  res¬ 
tèrent  en  partie  sous  les  eaux  pendant  trois  semaines;  la  plupart  des 
taupes  furent  noyées:  les  vers  blancs  s’enfoncèrent  dans  le  sol  et  résis¬ 
tèrent  à  l’action  des  eaux.  L'année  suivante,  les  prairies  subirent  une 
diminution  très-notable  dans  le  rendement  de  leurs  produits. 

Toutefois  il  serait  à  désirer  que  des  observations  prises  sur  les 
matières  contenues  dans  l’estomac  de  la  taupe  nous  éclairassent  sur  le 
régime  de  son  alimentation.  On  reconnaîtrait  sans  doute  alors  que  ce 
petit  mammifère  fouisseur  est  plus  utile  que  nuisible.  S’il  coupe  les 
racines  de  nos  plantes  en  construisant  ses  galeries,  il  détruit  des  inver¬ 
tébrés  souterrains  auxquels  nous  serions  impuissants  à  faire  la  guerre. 
Parla,  disparaîtrait  le  préjugé  qui  pousse  à  la  destructicn  de  cet  ani¬ 
mal,  dont  la  trop  grande  multiplication  seule  est  nuisible  à  nos 
récoltes. 

M.  le  docteur  Jutet  appelle  l’attention  de  la  Société  sur  divers  tra¬ 
vaux  contenus  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d’émulation  du  Doubs. 

M.  le  Président  invite  les  membres  à  vouloir  Lien  se  reunir  le 
Ier  janvier,  à  onze  heures,  dans  le  lieu  des  séances,  pour  les  visites 
officielles  du  jour  de  l’an. 

Sont  admis  au  nombre  des  membres  de  la  Société  :  MM.  Charveiiat 
(Léon);  Desportes  (Joseph);  Genevet  (Antoine),  de  Lyon,  et  Thivel 
(Antonin),  de  Tarare. 


PENTATOMIDES  (Suite) 


-40J- 


DEUXIÈME  FAMILLE. 

LES  SIOCORIENS. 

Caractères.  Tibias  le  plus  souvent  munis  de  petites  épines,  ou 
cils  spinosules.  Antennes  insérées  plus  avant  que  le  niveau  du  bord 
antérieur  des  yeux  ;  à  1er  article  moins  avancé  que  le  bord  anté¬ 
rieur  de  la  tête.  Tête  sans  rebord  ;  rarement  ciliée  ;  creusée  près  du 
bord  antéro-interne  des  ocelles,  d’un  petit  sillon  lisse.  Epistome  enclos 
par  les  joues.  Pronotum  foliacé  et  sans  rebord  sur  les  côtés;  ne  débor¬ 
dant  pas  ou  débordant  peu  ordinairement  la  base  des  élytres,  à  ses 
angles  latéraux;  à  angles  postérieurs  assez  nettement  indiqués.  Ecusson 
de  la  largeur,  à  sa  base,  de  l’espace  compris  entre  les  angles  postérieurs 
du  pronotum;  faiblement  ou  à  peine  sinué  sur  les  côtés,  vers  le  tiers 
ou  les  deux  cinquièmes  de  ceux-ci  ;  à  stigmas  représentés  par  une  fossette 
ou  un  sillon  court  et  ponctué,  noir,  au  moins  en  partie;  ordinairement 
accompagnés  chacun  à  leur  côté  interne,  d’un  point  pâle,  lisse,  à  peine 
calleux.  Élytres  laissant  à  découvert  la  tranche  abdominale  et  sou¬ 
vent  les  côtés  du  dos  de  l’abdomen  ;  à  cories  écointées  à  leur  angle 
postéro-interne  :  la  partie  cornée  ou  subcornée  remplacée,  dans  cette 
écointure  par  la  cicatricule,  pièce  triangulaire,  coriace  ou  membraneuse. 
Exocories  ne  dépassant  pas  ordinairement  l’extrémité  du  4e  arceau 
ventral,  parfois  un  peu  moins  ou  un  peu  plus.  Bec  de  quatre  articles  ; 
logé  sous  la  tête  dans  un  sillon  rostral;  à  peine  prolongé  jusqu’eux 
hanches  postérieures,  rarement  au  delà.  Région  odorifique  généralement 
pâle,  livide.  Ventre  sans  sillon  longitudinal  médiaire;  non  armé  d’une 
épine  ou  d’une  pointe  dirigée  en  avant,  à  sa  partie  antéro-médiane  ; 
de  sept  arceaux:  le  1er  court,  mais  apparent;  séparé  du  2e  par  un  sillon 
transverse,  sur  sa  partie  médiane. 

Ajoutez,  pour  les  espèces  de  notre  pays. 


Annales  de  la  Société  Linnéenne. 


1 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


9 

Tête  toujours  enchâssée  dans  le  pronotum  jusqu’aux  yeux  ;  arrondie  ou 
en  ogive  en  devant;  débordant  notablement  la  naissance  du  bec;  pla- 
niuscule,  peu  ou  médiocrement  penchée. 

Epistome  à  peine  avancé  jusqu’aux  trois  quarts  ou  quatre  cinquièmes 
des  joues. 

Antennes  prolongées  jusqu’aux  angles  postérieurs  ou  un  peu  plus, 
n’atteignant  pas  ordinairement  la  moitié  du  la  longueur  du  corps;  de 
cinq  articles:  le  1er  épais ,  le  2e  ordinairement  un  peu  plus  grand  que 
le  3e,  quelquefois  variablement  à  peine  aussi  grand  ;  les  deux  derniers 
les  plus  longs,  épaissis  et  pubescents. 

Yeux  déformé  variable;  souvent  subglobuleux  et  presque  à  moitié 
enchâssés  dans  les  bords  de  la  tête,  parfois  comme  portés  sur  un  pédon¬ 
cule  et  débordant  le  bord  de  la  tête  presque  de  toute  leur  largeur. 

Ocelles  toujours  distincts,  ordinairement  un  peu  plus  rapprochés  des 
yeux  que  de  la  ligne  médiane  de  la  tête. 

Pronotum  échancré  en  devant;  ordinairement  tronqué  ou  faiblement 
arqué  en  arrière  au  bord  postérieur  de  cette  échancrure,  avec  les  côtés 
de  celle-ci  obliquement  avancés,  tantôt  jusqu’à  son  angle  antéro-exlerne, 
comme  chez  les  Oploscèles,  tantôt  et  plus  ordinairement,  seulement 
jusqu’au  côté  interne  des  yeux,  en  offrant  la  partie  postoculaire  tronquée 
soit  transversalement,  soit  d’une  manière  oblique;  élargi  d’avant  en 
arrière  sur  les  côtés  jusqu’aux  angles  latéraux,  soit  en  ligne  faiblement 
courbe,  avec  ces  angles  peu  ou  point  émoussés,  soit  en  se  dilatant  laté¬ 
ralement  et  avec  les  angles  latéraux  subarrondis,  comme  on  le  voit 
chez  lesDyrodères;  marqué  de  cicatrices  dont  les  contours  sont  souvent 
peu  distincts,  et  qui  semblent  le  plus  souvent  réduits  à  une  sorte  de 
bande  linéairement  Innsverse,  imponctuée;  marqué  d’un  sillon 
transverse,  léger,  peuprofond  ou  parfois  peu  apparent;  chargé,  chez  les 
Sciocores,  d’un  calusgénéralement  marqué  d’un  pointobscurou  noirâtre, 
suivi  au  côté  interne  d’une  fossette  plus  ou  moins  prononcée;  sans 
caluset  sans  fossette,  chez  les  Dyrodères  ;  rarement  cilié  sur  les  côtés. 

Ecusson  prolongé  jusqu’aux  quatre  septièmes  ou  trois  cinquièmes  de 
la  longueur  de  l’abdomen;  arrondi  ou  subarrondi  à  l’extrémité; 
souvent  plus  large  qu’une  corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celles- 
ci  ;  à  tuméfaction  basilaire  assez  faible. 


PENTATOMIDES. 


SC10C0RIENS. 


3 


Cories  offrant  toujours  les  trois  divisions  ordinaires;  habituellement 
rétrécies  à  partir  des  deux  cinquièmes  de  leur  bord  externe,  rarement 
presque  dès  la  base,  comme  on  le  voit  chez  les  Dyrodères  ;  offrant  leur 
plus  grande  largeur  soit  à  leur  angle  postéro-externe ,  soit  vers  les 
deux  cinquièmes  environ  de  leur  longueur.  Leur  suture  radiale  est 
prolongée  jusqu’au  deux  tiers  ou  trois  quarts,  et  parfois  est  accompagnée 
d’une  nervure  sur  les  deux  cinquièmes  ou  le  tiers  postérieur  de 
l’exocorie. 

Membrane  pourvue  de  nervures  ;  dépassant  ordinairement  un  peu 
l’extrémité  du  ventre,  chez  les  cf,  habituellement  un  peu  plus  courte 
chez  les  Ç . 

Repli  des  cories  ne  dépassant  pas  ordinairement  la  moitié  du  2e  arceau 
ventral,  ou  même  ne  dépassant  pas  chez  les  Dorydères,  l’extrémité  de 
la  poitrine. 

Bec  notablement  débordé  à  sa  naissance  par  la  partie  avancée  de  la 
tête. 

Pièces  prébasilaires  offrant  généralement  une  petite  saillie  lobiforme  à 
leur  partie  antérieure,  peu  relevées  ensuite  en  lame,  postérieurement. 
Repli  du  pronotum  explané  en  dessous,  variablement  plus  large  ou  plus 
étroit  que  le  diamètre  de  l’œil  en  devant. 

Partie  sternale  de  la  poitrine  creusée  d’un  sillon  prolongé  ordinai¬ 
rement  jusqu’au  ventre.  Antépectus  formant  un  angle  rentrant  à  son 
bord  antérieur  et  par  conséquent  moins  avancé  que  le  bord  postérieur 
des  yeux. 

Région  odorifique  de  couleur  mate  et  ordinairement  d’un  flave  livide. 
Postépisternums  ordinairement  ponctués  à  leur  côté  interne,  lisses  à 
l’externe. 

Hanches  globuleuses,  les  antérieures  habituellement  séparées  par  le 
sillon  rostral  :  les  autres  souvent  rapprochées  et  voilant  ce  sillon. 

Cuisses  peu  ou  point  renflées  :  les  antérieures  ciliées  près  de  leur  arête 
inférieure  chez  les  premières  espèces. 

Tibias  parfois  inermes,  le  plus  souvent  denticulés  ou  spinosules  ;  les 
antérieurs  sur  leur  tranche  externe  .  les  autres,  soit  des  deux  côtés, 
soit  dans  leur  pourtour.  Ta  ses  de  trois  articles  :  le  2e  court. 


4 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Ongles  ordinairement  pourvus  d’un  appendice  membraneux  en 
dessous. 

Ventre  muni  sur  les  2e  à  6e  arceaux  d’une  paire  de  stigmates 
apparents. 

Les  Sciocoriens  sont  faciles  à  distinguer  au  premier  coup  d’œil  des 
autres  familles  de  cette  tribu,  par  leur  pronotum  foliacé  et  à  peu  près 
sans  rebord  sur  les  côtés  ;  par  leur  tête  arrondie  ou  subarrondie  et 
planiuscule,  débordant  notablement  en  devant  la  naissance  du  bec,  etc. 
Ils  se  distinguentdes  Cydnienspar  leurs  élytres  débordées  par  la  tranche 
abdominale  et  quelquefois  même  par  les  côtés  u  dos  de  l’abdomen;  par¬ 
leurs  antennes  insérées  plus  avant  que  le  niveau  du  bord  antérieur  des 
yeux;  parleur  tête  offrant,  vers  la  partie antéro-interne  des  ocelles,  un 
petit  sillon  lisse,  peu  profond,  plus  ou  moins  apparent  ;  par  leur  écusson 
ordinairement  plus  large  postérieurement,  à  sinuosités  latérales  nulles 
ou  très-faibles,  ne  dépassant  pas  les  deux  cinquièmes  de  sa  longueur; 
à  stigmas  formés  d’une  fossette  ou  d’un  sillon  ponctués  et  au  moins  en 
partie  noirs;  par  les  points  subcalleux,  pâles,  voisins  de  chaque 
stigma;  par  leurs  codes  écointôes  chacune  à  leur  angle  postéro-interne; 
et  munies  dans  ce  point  d’une  cicatricule;  par  leurs  tibias  en  général 
moins  épineux. 

Ils  n’ont  ni  le  ventre  armé  en  devant  d’une  pointe  ou  d’un  épine, 
comme  les  Acanlhosomiens;  ni  la  base  du  pronotum  plus  large  que  celle 
de  l’écusson  comme  la  presque  totalité  des  Asopiens.  Ils  s’éloignent  des 
Aeliens  par  leur  tête  arrondie  au  lieu  d’être  triangulaire;  par  leur 
tranche  abdominale  débordant  largement  les  élytres,  et  par  l’absence 
d’un  rebord  latéral  du  pronotum  courbé  en  dessous  à  son  extrémité, 
caractère  presque  exclusivement  propre  à  ces  derniers  Pentatomides. 
Enfin  leur  tète  planiusr  le  et  débordant  notablement  la  naissance  du 
bec,  leur  pronotum  foliacé  et  à  peu  près  sans  rebord  sur  les  côtés,  leurs 
tibias  le  plus  souvent  spinosules,  leurs  codes  écointées  à  leur  angle 
postéro-interne,  moins  longuement  prolongées  à  leur  angle  postéro- 
externe,  suffisent  pour  les  séparer  des  Pentatomiens. 

Les  premiers  Sciocoriens  destinés  comme  les  Cydniensà  avoir  la  faci¬ 
lité  de  se  cacher  dans  le  sol,  ont  le  bord  de  la  tête  et  les  côtés  du  pro¬ 
notum  garnis  de  cils  spinosules,  les  cuisses  ciliées  près  de  leur  tranche 


PEVTATOÜIIDICS. 


SCIOCORIENS. 


5 


postérieure.  L’absence  de  ces  caractères  et  les  jambes  moins  épineuses, 
indiquent  chez  les  autres  espèces  des  dispositions  moins  grandes  à 
fouir. 

Les  Sciocoriens  sont  peu  remarquables  par  leurs  couleurs.  Leur  robe 
est  généralement  terreuse  et  se  confond  avec  facilité  avec  celle  du  sol. 
Ils  se  tiennent  au  pied  des  plantes,  sous  les  pierres,  sous  les  débris  des 
végétaux,  dans  les  herbes  entassées,  parmi  les  fagots  empilés  dans  les 
bois.  Leur  corps  aplati  et  leurs  jambes  épineuses  leur  permettent  de  se 
glisser  comme  en  rampant  sous  des  corps  peu  détachés  du  sol. 

Les  Sciocoriens  peuvent  être  divisés  en  deux  rameaux  : 


'  en  demi-cercle,  une  fois  plus  large  entre  les  yeux,  prise  vers  la  moitié 
du  côté  interne  de  ceux-ci,  que  longue  depuis  cette  ligne  transversale 
imaginaire,  jusqu'au  point  le  plus  avancé  de  son  bord  antérieur. 
Pronotum  non  tronqué  derrière  les  yeux.  Tibias  très-épineux. 

O  J 

H  \  subarrondie  ou  en  ogive;  moins  de  moitié  plus  large  entre  los  yeux,  que 
1  longue  depuis  cette  ligne  transversale  imaginaire,  jusqu’au  point  le 
I  plus  avancé  de  son  bord  antérieur.  Pronotum  tronqué,  soit  transver¬ 
salement,  soit  obliquement,  derrière  les  yeux.  Tibias  brièvement 
\  épineux  ou  presque  inerme% 


Rameaux. 


Oploscelates 


SCIOCORATBS 


PREMIER  RAMEAU. 

LES  OPLOCELATES. 

Caractères.  Tête  en  demi-cercle  en  devant;  une  fois  plus  large  entre 
les  yeux,  vers  la  moitié  du  côté  interne  de  ceux-ci,  que  longue,  depuis 
cette  ligne  transversale  imaginaire  jusqu’au  point  le  plus  avancé  de  son 
bord  antérieur.  Pronotum  offrant  le  côté  latéral  de  son  échancrure  anté¬ 
rieure,  obliquement  dirigé  jusqu’à  la  partie  antérieure  du  bord  latéral  : 
conséquemment  non  tronqué  derrière  les  yeux;  chargé  d’un  calus, 
ordinairement  marqué  d’un  point  noir.  Antennes  visiblement  insérées 
plus  avant  que  le  niveau  du  bord  antérieur  des  yeux.  Tibias  très-épi¬ 
neux. 

Les  insectes  de  ce  rameau  offrent  dans  la  largeur  de  leur  tête  et  dans 


6  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

leur  pronotum  non  tronqué  à  ses  angles  antérieurs,  un  faciès  parti¬ 
culier. 

L’espèce  de  nos  pays  semble  représenter  ici  les  premiers  Cydnaires, 
par  le  bord  de  la  tête  et  les  côtés  du  pronotum  munis  de  cils  spinifor- 
mes,  par  les  cuisses  ciliées  vers  leur  tranche  inférieure;  caractères  qui 
révèlent  leurs  habitudes  fouisseuses. 

Ce  rameau  est  réduit  au  genre  suivant  : 


Genre  Oploscelis,  Oplescèle;  Mulsant  et  Rey. 


Mulsant  et  Rey,  Annales  de  la  Soc.  Linaéenna  de  Lyon  (1832),  p.  80.  —  Muls.,  Opusc.  Entom 

t.  I.  p.  99. 

(Stù.o'j,  arme;  axût;,  jambe). 


Caractères.  Ajoutez  à  ceux  indiqués  :  Bords  de  la  tête  et  côtés  du 
pronotum  munis  de  cils  courts  et  spinosules.  Epistome  rétréci  en  devant; 
avancé  jusqu’aux  trois  quarts  ou  un  peu  plus  des  joues;  enclos  par 
celles-ci.  Antennes  un  peu  plus  longuement  prolongées  que  Jes  angles 
latéraux  du  pronotum;  à  1er  article  variablement  plus  grand  que  le  30 
ou  égal  à  celui-ci,  plus  court  que  le  2e  :  ce  dernier,  ordinairement  plus 
grand  que  le  3e  :  le  4e,  subgraduellement  épaissi  vers  son  extrémité  : 
le  oe,  subfusiforme,  le  plus  long.  Yeux  assez  petits  suborbiculaires,  vus 
en  dessus;  un  peu  débordés  par  les  angles  latéraux  du  pronotum. 
Pronotum  presque  en  ligne  droite  sur  les  côtés;  à  cicatrices  très-nette¬ 
ment  limitées,  lisses  et  imponctuées.  Ecusson  large;  à  sinuosités  laté¬ 
rales  situées  vers  le  quart  ou  un  peu  plus  des  côtés;  à  stigmas  formés 
par  un  sillon  ponctué  prolongé  presque  jusqu’aux  sinuosités  latérales. 
Cuisses  garnies,  vers  leur  tranche  postérieure,  de  cils  spiniformes. 


1.  Oploscelis  areuicola;  Scholtz. 

Ovalaire.  D’un  blanc  flavescent  ou  d’un  blanc  testacè ,  marqué  sur  le 
pronotum,  l’écusson  et  les  cories  de  petits  points  obscurs  ;  ces  points  inco- 


PENTATOMIDES.  —  SCIOCORIENS.  —  OplOSCeliS.  7 

loves  sur  la  bordure  latérale  du  pronotum,  côtés  de  ce  dernier  et  bord  de 
la  tête,  garnis  de  cils  spiniformes  noirs  et  très-courts.  Ecusson  un  peu  plus 
courts  que  les  cories ,  visiblement  plus  large  que  chacune  d’elles ,  vers 
l’angle  postéro-interne  de  celles-ci  ;  arrondi  postérieurement.  Suture  ra¬ 
diale  proh  ngée  jusqu'aux  trois  quarts  des  cories.  Ventre  pointillé  d’obscur, 
avec  une  bande  Longitudinale  imponctuée  et  plus  pâle,  sur  chacun  de  ses 
flancs.  Tibias  à  épines  noires:  les  antérieurs  munis  de  douze  épines  sur 
leur  tranche  externe. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle;  creusé  d’une  fossette,  et 
noir  ou  brun,  sur  sa  moitié  postérieure. 

Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  en  courbe  ren¬ 
trante  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transvers.ue  en  deux  moitiés 
presque  égales  :  l’antérieure  de  deux  pièces  ;  la  postérieure  paraissant 
composée  de  sept  :  les  deux  latérales  submédiaires  constituant,  prises 
eusemble,  à  leur  bord  postérieur  un  demi-cercle  dirigé  en  arrière  et 
interrompu  dans  son  milieu  :  la  médiane  antérieure  échancrée  à  son 
bord  postérieur  :  la  seconde ,  transverse  :  la  postérieure  la  plus  grosse, 
paraissant  soudées  aux  latérales  postérieures  qui  semblent  unies  par 
elle  sur  le  tiers  postérieur  de  la  seconde  moitié. 

Sciocoris  arenicolus.  Scholtz,  Arbeit.  u.  Verand.  d.  Schles.  Gesellah.  f.  v.  Kult. 

1846.  p.  32.  2.  —  Baerensprung.,  Berlin.  Entom.  Zeitsc-h.  t.  II.  1838.  p.97.3. 

—  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  356.  2. 

Oplosulis  ciliata.  Muls.  et  Rey.,  Ann.  delà  Soc.  Entom.  de  Fr.  1850-52.  p.  80. 

—  Muls.,  Opusc.  entom.  t.  I.  p.  99. 


Long.  0m,0056  à  0”, 0078(2  l.l/2à31.  1/2).  — Larg.  0m, 0033  à  0»,0042 
(1 1.  1/2  à  1 1.  7/8)  aux  angles  latéraux  du  pronotum;  un  peu  plus 
large  vers  la  moitié  des  côtés  de  l’abdomen. 

Corps  ovalaire;  peu  convexe  ;  d’un  blanc  testacé  ou  flavescent,  en 
dessus.  Tête  presque  en  demi-cercle;  parfois  à  peine  entaillée  dans  le 
milieu  de  son  bord  antérieur;  garnie  à  son  bord,  de  cils  bruns  ou  noirs , 
très-courts;  faiblement  ou  obsolètement  ponctuée;  à  sutures  génales 
ordinairement  obscures.  Yeux  noirs.  Ocelles  rougeâtres.  Antennes  d’un 
flave  testacé,  avec  les  deux  derniers  articles  bruns  ou  brunâtres.  Pro- 


8 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


notum  échancré  en  devant,  tronqué  sur  la  moitié  de  sa  longueur  à  la 
partie  postérieure  de  cette  échancrure,  avec  les  côtés  de  celle-ci  obli¬ 
quement  avancés  jusqu’aux  angles  antérieurs  ;  élargi  d’abord  en  ligne 
courbe  jusqu’au  tiers  de  ses  côtés,  puis  en  ligne  presque  droite  jus¬ 
qu’aux  angles  latéraux,  à  calus  peu  saillant;  à  fossette  presque  nulle; 
garnie  sur  les  côtés  de  cils  bruns,  courts  et  parfois  usés;  à  cicatrices 
lisses,  un  peu  élargies  en  dehors,  tronquées  à  leurs  deux  extrémités; 
marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  ordinairement  assez  petits, 
noirs  ou  obscurs,  mais  incolores  sur  les  côtés,  et  laissant  sur  ceux-ci 
une  bordure  pâle,  étendue  en  devant  jusqu’à  la  moitié  du  bord  posté¬ 
rieur  des  yeux  et  postérieurement  limitée  par  le  calus.  Ecusson  à  peine 
plus  longuement  prolongé  que  la  moitié  du  dessus  de  l’abdomen, 
arrondi  à  son  extrémité;  un  peu  plus  prolongé  que  les  cories;  plus 
large  que  chacune  de  celles-ci,  vers  leur  angle  postéro-interne  ;  à  stig¬ 
mas  noirs;  paré  au  côté  interne  de  chacun  de  ceux-ci  d’une  tache  à 
peine  calleuse,  lisse,  allongée  en  se  rétrécissant;  chargé  d’une  tumé¬ 
faction  basilaire  assez  faible,  prolongée  jusqu’aux  deux  cinquièmes; 
ordinairement  un  peu  caréné  postérieurement  ;  marqué  de  points  pe¬ 
tits  et  obscurs.  Cories  prolongées  un  peu  plus  longuement  que  l’extré¬ 
mité  du  3e  arceau  ventral,  offrant  leur  plus  grande  longueur  à  l’angle 
postéro-externe  de  l’exocorie.  Membrane  presque  concolore.  Tranche 
abdominale  marquée  d’une  tache  noire,  didyme,  sur  la  moitié  externe 
des  intersections.  Bec  d’un  blanc  flavescent  avec  l’extrémité  noire.  Des¬ 
sous  du  corps  et  pieds  d’un  blanc  flavescent.  Ventre  paré  d’une  tache 
à  l’angle  antéro-externe  des  arceaux  de  la  tranche,  marqué  sur  le  reste 
de  sa  surface  de  petits  points  souvent  concolores  ou  d’autrefois  obscurs, 
et  formant  près  des  stigmates  une  bande  nébuleuse.  Cils  ou  épines 
des  cuisses  et  des  tibias,  bruns  ou  noirs.  Tibias  antérieurs  à  12  ou  13 
épines  sur  leur  tranche  externe. 

Cette  espèce  parait  être  principalement  méridionale.  Nous  l’avons 
prise  en  juin,  dans  les  plaines  sablonneuses  d’Aiguemortes,  au  pied  des 
plantes  basses,  et  sur  le  Melilotus  altissimus. 

Obs.  Nous  avons  vu  dans  la  collection  de  M.  Signoret  une  espèce  d’O- 
plocelate  dont  voici  la  description  : 


PE.NTATOMIDES.  —  SCIOCOR1ENS.  —  OploSCeliS. 


9 


Oploscelïs  tSolirniana. 

Ovalaire.  D’un  blanc  flavescent  ou  d'un  blanc  testacé;  inégalement 
marquée  ou  parsemée  en  dessus  de  très-petits  points  obscurs.  Bords  de  la 
tête  et  côtés  du  pronotum  sans  cils.  Cuisses  garnies  de  cils  flexiiles.  Ecus¬ 
son  variablement  un  peu  plus  ou  un  peu  moins  long  que  les  cories,  à  peine 
plus  large  que  chacune  d’elles ,  vers  leur  angle  postéro-interne,  en  ogive 
à  l’extrémité.  Suture  radiale  prolongée  seulement  jusqu’aux  deux  tiers 
des  cories ,  obscure  ou  plus  profonde  dans  la  seconde  moitié.  Tibias  à  épi¬ 
nes  brunes  :  les  antérieures  munies  d’environ  douze  épines  sur  leur  tran¬ 
che  externe.  Ventre  sans  bandes  pâles  sur  ses  flancs. 

Long.  0m,0048  à  0*  0059  (2 1.  1/8  à  2  1.  2/3). 

Patrie  :  la  Sicile  (coll  Signorel).  Dédiée  à  M.  Antoine  Dohrn. 

Obs.  Cette  espèce,  par  sa  tête  et  les  côtés  de  son  pronotum  dépourvus 
de  cils ,  par  les  cuisses  munies  seulement  de  cils  flexibles  vers  leur 
tranche  inférieure,  semble  faire  le  passage  aux  Sciocorates  et  devrait 
constituer  parmi  les  Oploscelates  un  sous-genre  (S.-G.  Orocephalus). 


DEUXIÈME  RAMEAU. 

LES  SCIOCORATES. 

Caractères.  Tête  subarrondie  ou  en  ogive  en  devant  ;  moins  de  moi¬ 
tié  plus  large,  prise  entre  les  yeux,  que  longue  depuis  cette  ligne  tran¬ 
sversale  imaginaire  jusqu’au  point  le  plus  avancé.  Pronotum  tronqué, 
soit  transversalement,  soit  obliquement,  derrière  les  yeux.  Tibias  briè¬ 
vement  épineux  ou  presque  inermes. 

Les  Sciocorates  par  leurs  cuisses  non  ciliées  vers  leur  tranche  posté¬ 
rieure  ou  garnies  seulement  de  quelques  poils  indistincts,  par  leur  tête 
non  garnie  de  cils  spiniformes,  ont  évidemment  moins  de  tendance  à  se 
cacher  dans  le  sol  que  les  précédents. 

Ce  rameau  se  divise  en  deux  genres. 


10 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Gtnres. 


plus  avancé  que  le  bord  antérieur  des  yeux.  Cories  subparallèles 
jusqu’au  tiers  ou  un  peu  plus  de  la  longueur  de  leur  bord  externe, 
et  no  commençant  à  se  rétrécir  qu'à  partir  de  ce  point.  Côtés  dn 
pronotum  non  dilatés. 


Sciocoris. 


a 

<9 


moins  avancé  que  les  bords  antérieurs  des  yeux.  Cories  commençant 
à  se  rétrécir  à  partir  du  dixième  basilaire  de  leur  bord  externe. 

Côtés  du  pronotum  très-dilatés,  angles  latéraux  subarrondis.  Dyroderes 


Genre  Sciocoris,  Sciocore;  Fallén. 


Fallén,  Hemipt.  snec.  (1829)  p.  20. 


Caractères.  Bord  postérieur  du  tubercule  antennifère  plus  avancé  que 
le  bord  antérieur  des  yeux.  Cories  commençant  à  se  rétrécir  à  partir  du 
tiers  au  moins  de  leur  longueur.  Antennes  p'us  longuement  pro¬ 
longées  que  les  angles  latéraux  du  pronotum;  à  1er  article  ordinaire¬ 
ment  le  plus  court  :  le  2e  de  longueur  un  peu  variable,  suivant  les 
espèces,  mais  non  de  moitié  plus  grand  que  le  3e  :  les  4e  et  5e  épaissis, 
les  plus  grands  :  le  4e  souvent  le  plus  long.  Pronotum  échancré  en  de¬ 
vant;  habituellement  près  d’une  fois  aussi  large  au  bord  postérieur  de 
cette  échancrure,  que  la  ligne  qui  serait  tirée  depuis  l’une  des  extré¬ 
mités  de  ce  bord,  jusqu’à  l’un  des  bords  latéraux;  le  plus  souvent 
presque  transversalement  tronqué  derrière  les  yeux  ;  à  bords  latéraux 
non  dilatés  :  chargé  d’un  calus  marqué  d’un  point  obscur,  et  suivi 
d’une  fossette;  à  angles  latéraux  plus  ou  moins  prononcés.  Ecusson 
large:  à  sinuosités  faibles,  situées  ordinairement  vers  le  tiers  ou  les 
deux  cinquièmes  des  côtés.  Cuisses  non  distinctement  ciliées,  ou  n’of¬ 
frant  que  quelques  poils  courts  et  indistincts.  Tibias  ordinairement 
plus  ou  moins  brièvement  spinosules. 

Chez  les  Sciocores,  comme  chezles  Oplocèles,  lasecondemoitiédu  der¬ 
nier  arceau  ventral  (  9  ),  offre  les  deux  pièces  latérales  postérieures  unies 
entre  elles,  ou  par  l’intermédiaire  d’une  troisième  pièce  médiane  soudée 
avec  elles  ou  peu  distinctement  distincte  de  celles-ci,  en  sorte  que  les 
pièces  latérales  antérieures  ou  internes  ne  peuvent  arriver  jusqu’au 


PENTAT0M1DES.  —  SCIOCOR1ENS.  —  StiOCOriS.  11 

bord  postérieur;  caractère  qui  sert  encore  à  distinguer  les  Sciocores  des 
Dyrodères. 

La  couleur  presque  uniformément  semblable  de  ces  insectes,  rend 
souvent  assez  difficile  la  distinction  des  espèces  entre  elles.  Les  carac¬ 
tères  fournis  par  le  dernier  arceau  ventral ,  caractères  généralement 
négligés ,  rendent  ces  distinctions  moins  difficiles. 

Celles  de  notre  pays  se  répartissent  de  la  manière  suivante  : 


A.  Postépistemums  de  couleur  pâle  ou  seulement  obscure  à  leur  côté  externe. 
Ventre  n’offrant  pas  deux  bandes  longitudinales  noires,  convergeant  vers 
une  grosse  tache  de  même  couleur,  situé  sur  l’avant-dernier  arceau. 

B.  Yeux  comme  pédonculés  débordant  de  tout  leur  diamètre  le 
côté  de  la  tête.  Pronotum  non  ponctué  de  noir  sur  les 
côtés.  Ecusson  non  sillonné.  Macroceph'dus . 

BB.  Yeux  en  partie  enchâssés  dans  les  côtés  de  la  tête. 

C.  Ecusson  sillonné  sur  la  ligne  médiane.  Pronotum  non 
ponctué  de  noir  sur  les  côtés.  2e  article  des  antennes  à 
peine  plus  grand  que  le  3e.  Angustipennis. 

CC.  Ecusson  non  sillonné  sur  la  ligne  médiane. 

D.  Pronotum  non  ponctué  de  noir  sur  la  moitié  antérieure 
de  ses  côtés. 

E.  Membrane  des  cories  non  maculée  de  brun.  2e  article 

des  antennes  faiblement  plus  long  que  le  3e.  Fissus. 

EE.  Membrane  des  cories  maculée  de  brun.  2®  article 

des  antennes  de  moitié  plus  long  que  le  3e.  Auritus. 

DD.  Pronotum  ponctué  de  noir  sur  toute  la  longueur 
de  ses  côtés. 

F.  Ecusson  plus  long  que  les  cories  :  celles-ci  sub¬ 
arrondies  à  leur  bord  postérieur  ;  moins  lon¬ 
gues  à  l’angle  postéro-externe  de  l’exocorie  que 
près  de  celui  de  la  mésocorie.  Postépistemums 
pâles  à  leur  côté  externe.  Curlipennis. 

FF.  Ecusson  à  peine  aussi  long  que  les  cories  : 
celles-ci  peu  arquées  à  leur  bord  postérieur  ; 
plus  longues  à  l’angle  postéro-externe  de 
l’exocorie  qu’à  celui  delà  mésocorie.  Posté- 
pisternums  ordinairement  obscurs  extérieu¬ 
rement.  Umbrinus. 

AA.  Postépistemums  noirs  au  mois  à  leur  côté  externe.  Ventre 
marqué  sur  l’avant-dernier  arceau ,  d’une  grosse  tache 
noire,  vers  laquelle  convergent  le  plus  souvent  deux  ban¬ 
des  longitudinales  de  même  couleur. 


12 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


G.  Postépisternums  noirs  à  leur  côté  externe,  flaves  et  ponc¬ 
tués  de  noir  à  l’interne.  Suture  cubitale  prolongée  à 
peu  près  jusqu’au  niveau  de  la  moitié  de  l’écusson.  Helferi. 
GG.  Postépisternums  entièrement  noirs.  Suture  cubitale  pro¬ 
longée  seulement  jusqu’au  niveau  du  tiers  de  l’écus¬ 
son.  Terreus. 


1.  Sciocorls  macroceptialus  ;  Fieber. 

D’un  flave  testacé  ou  d’un  f lave  pâle  ou  cendré  en  dessus,  et  marqué  de 
points  enfoncés  nébuleux  ou  obscurs,  excepté  sur  une  bordure  latérale  du 
pronoam  et  sur  le  tiers  basilaire  des  exocories.  Yeux  comme  pédoncules, 
débordant  de  toute  leur  largeur  les  côtés  de  la  tête.  Ecusson  obtusément  en 
toit,  marqué  à  son  extrémité ,  d’un  point  noir  sur  une  fossette;  à  points 
calleux  de  couleur  foncière.  Cories  moins  larges  chacune  que  l’écusson , 
à  leur  angle  postéro-interne  :  ce  dernier  vif.  Repli  du  pronotum  non 
ponctué  de  noir  et  sans  taches  noires  sous  les  angles  latéraux.  Postépülei  • 
nums  flaves.  Ventre  d’un  flave  pâle,  marqué  de  points  nébuleux. 

o*  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  parallèle  sur  les  côtés  ; 
très-déclive  sur  sa  seconde  moitié  et  creusé  d’une  fossette  noire  et 
avancée  sur  la  partie  postéro-médiane  de  son  bord  postérieur;  offrant 
à  chacun  de  ses  angles  postérieurs  un  relief,  en  forme  de  demi-cercle. 

?  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  en  ligne  à  peu 
près  droite  (c’est-à-dire  sans  angle  rentrant  ou  saillant)  sur  les  côtés  ; 
divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  moitiés  inégales  :  l’antérieure 
un  peu  plus  courte,  de  deux  pièces  :  la  postérieure,  de  six  ou  sept  pièces  : 
les  deux  médianes  antérieures  petites,  un  peu  moins  longuement  pro¬ 
longées  que  les  latérales  antérieures  :  celles-ci  constituant,  prises  en¬ 
semble,  un  demi-cercle  tronqué  ou  obtus  à  leur  bord  postérieur  :  les 
latérales  postérieures  aussi  longues  près  de  la  ligne  médiane  que  les 
latérales  antérieures. 

Sciocoris  macroceptialus.  Fieber,  Rhynchot.  in.  Abhundl.  d.  Bœhm.  Geselleh. 

6®  série,  t.  VII.  1862.  p.  413.  12.  —  Id.  Eur.  Hemipt.  p.  357.  5  (type). 


PENTATOMIDES.  —  SC10C0RIENS.  —  ScioCOI'is.  13 

Long.  0m,0054  à  0,n,0070  (2  1.  1/2  à  3  1.  1/8).  —  Larg.  0m,0026  à 

0m,0033  (1  1.  1/5  à  1 1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum;  — 
0m,0033  à  0m,0041  (11.  1/2  à  1  1.  4/5)  vers  la  moitié  de  l’abdomen. 

Corps  ovale-oblong  ;  subplaniuscule;  d’un  flave  cendré  ou  d’un  tes- 
tacé  livide  et  marqué  de  petits  points  nébuleux  ou  obscurs,  avec  les 
côtés  du  pronotum  et  le  tiers  basilaire  de  l’exocorie  marqués  de  points 
de  couleur  foncière,  en  dessus.  Tête  tantôt  presque  ogivale,  tantôt  sub- 
arrondie  en  devant,  avec  les  côtés  subsinués  et  formant,  en  devant  des 
yeux,  une  dent  plus  ou  moins  faible;  d’un  cinquième  environ  plus 
longue  sur  la  ligne  médiane  que  large  entre  les  yeux  ;  à  peine  ou  assez 
faiblement  relevée  à  son  bord;  légèrement  déprimé  longitudinalement 
ent!  e  l’épistcme  et  les  côtés;  marquée  de  points  petits  et  peu  profonds, 
sou  ent  peu  obscurs.  Epistome  avancé  jusqu’au  quart  ou  au  cinquième 
antérieur  des  joues.  Antennes  d’un  flave  testacô,  ordinairement  avec 
l’extrémité  du  3e  article  et  la  majeure  partie  des  deux  dernières  bru¬ 
nes  ou  brunâtres;  à  2e  article  plus  long  que  le  3e.  Yeux  bruns;  comme 
munis  d’un  pédoncule  d’un  blanc  roussâtre,  non  engagés  dans  les  côtés 
de  la  tête,  ou  débordant  les  côtés  de  celle-ci,  à  peu  près  de  toute  la  Ion* 
geur  de  leur  partie  brune.  Pronotum  échancré  en  devant  ;  tronqué  au 
bord  postérieur  de  celte  échancrure;  à  peu  près  une  fois  plus  large  à 
ce  rebord  postérieur  qu’à  chaque  troncature  postoculaire;  élargi  en 
ligne  assez  faiblement  ou  obtusément  courbe  jusqu’aux  angles  laté¬ 
raux  ;  peu  ou  point  émoussé  à  ceux-ci  ;  deux  fois  et  demie  aussi  large 
à  ces  derniers  que  long  sur  sa  ligne  médiane;  à  cicatrices  presque 
réduites  à  une  ligne  lisse;  creusé,  après  celles-ci,  d’un  sillon  trans- 
verse  ordinairement  peu  profond,  surtout  dans  son  milieu;  marqué 
d’un  léger  sillon  longitudinal,  naissant  du  bord  antérieur,  vers  le  bord 
interne  des  yeux,  prolongé  jusqu’aux  limites  du  sillon  transverse,  non 
lié  à  la  fossette  située  au  côté  interne  du  calus;  marqué  de  points  en¬ 
foncés  noirs  ou  obscurs,  avec  ses  côtés  marqués  de  points  plus  petits  et 
de  couleur  foncière,  paraissant  ainsi  paré  sur  les  côtés  d’une  bordure 
pâle,  limitée  par  une  ligne  longitudinale  qui  partirait  du  côté  interne 
des  yeux  et  passerait  au  côté  interne  du  calus  qui  est  obscur.  Ecusson 
presque  sans  sinuosités,  ou  offrant  de  faibles  sinuosités  latérales  vers 


14 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


le  tiers  de  sa  longueur;  à  peine  prolongé  jusqu’aux  trois  cinquièmes 
de  l’abdomen  ;  un  peu  plus  long  que  les  cories  à  leur  angle  postéro- 
externe;  de  moitié  environ  plus  large  que  chacune  de  celles-ci,  prises 
vers  leur  angle  postéro-interne;  en  ogive  à  son  extrémité;  marqué  de 
stigmas  formés  par  des  points  noirs,  non  prolongés  jusqu’aux  sinuo¬ 
sités  latérales;  ordinairement  paré,  au  côté  interne  de  ceux-ci,  d’une 
petite  tache  pâle,  lisse,  à  peine  calleuse;  chargé  d’une  faible  tuméfac¬ 
tion  basilaire  obtriangulaire;  un  peu  en  toit  sur  sa  surface,  avec  l’arête 
de  celui-ci  souvent  pâle  ;  terminé  à  l’extrémité  par  une  tache  noirâtre, 
reposant  ordinairement  sur  un  point  fossette;  marqué  comme  le  pro- 
notum  de  points  assez  petits  et  noirs,  quelquefois  un  peu  plus  rappro¬ 
chés  sur  certains  espaces,  de  manière  à  constituer  de  petites  taches 
brunes.  Cories  prolongées  presque  jusqu’à  l’extrémité  du  4e  arceau 
ventral,  à  leur  angle  postéro-externe  :  celui-ci  ordinairement  assez  vif 
et  presque  rectangulairement  ouvert;  marquées  de  petits  points  enfon¬ 
cés  noirs  ou  obscurs,  avec  le  tiers  basilaire  de  l’exocorie  noté  de  points 
plus  petits  et  de  couleur  foncière  et  paraissant  pâle  sur  cette  partie; 
à  suture  peu  saillante  :  la  cubitale,  prolongée  jusqu’au  tiers  ou  jus¬ 
qu’aux  deux  cinquièmes  de  l’écusson;  la  radiale  postérieurement 
accompagnée,  sur  l’exocorie,  des  traces  d’une  nervure.  Mésocorie  plus 
large  que  l’exocorie.  Membrane  hyaline;  à  cinq  ou  six  nervures. 
Dos  de  l’abdomen  noir,  avec  les  quatre  derniers  arceaux  parés  sur  les 
côtés  d’une  bordure  d’un  roux  teslacé  pointiilée  de  noir,  et  graduelle¬ 
ment  élargie.  Tranche  marginale  de  l’abdomen  d’un  llave  testacé  ou  cen¬ 
dré;  marquée  sur  les  intersections  des  segments  de  sortes  de  bandes 
obscures  ou  noirâtres,  formées  par  des  points  noirs  ou  noirâtres,  mais 
souvent  réduits  à  deux  petites  taches  marginales.  Bec  prolongé  jus¬ 
qu’aux  hanches  intermédiaires  :  d’un  testacé  pâle  avec  l’extrémité 
noire.  Dessous  du  corps  d'un  üave  pâle  ou  cendré  ou  d’un  blanc  flaves- 
cent,  avec  le  sillon  rostral  noir.  Poitrine  marquée  de  points  enfoncés, 
noirs,  constituant  près  des  côtés  de  chaque  segment  pectoral,  une 
sorte  de  tache  noire.  Repli  des  jolies  marqués  de  points  noirs  assez 
petits,  avec  la  moitié  ou  le  tiers  postérieur  de  sa  moitié  externe,  im~ 
ponctué.  Repli  du  pronotum  d’un  flave  testacé,  marqué  de  points  enfon¬ 
cés  légers  et  concolores,  ou  à  peine  nébuleux  sur  leur  moitié  externe; 


PENTAT0J11DES.  —  SCiOCORIENS.  —  SdoCOris.  15 

non  marqués  d’une  tache  noire,  sous  les  angles  latéraux.  Repli  des 
cories  marqué  de  points  concolores  ou  à  peine  obscurs  chez  le  cf, 
paraissant  souvent  imponctué  chez  la  9 .  Postêpisternums  d'un  flave 
pâle,  marqués  de  points  noirs  sur  plus  de  leur  moitié  interne,  lisses  et 
imponctués  extérieurement.  Ventre  d’un  (lave  cendré  ou  testacé;  mar¬ 
qué  de  petits  points  peu  profonds  et  nébuleux  ;  noir  sur  la  partie  mé¬ 
diane  des  1er  et  2e  arceaux;  souvent  marqué,  sur  le  3e  arceau,  de  deux 
taches  noires  ou  obscures  près  de  la  ligne  médiane;  noté  sur  les  côtés 
à  l’angle  antéro-externe  des  arceaux,  d’une  petite  tache  noire.  Pieds 
d’un  flave  livide.  Cuisses  glabres,  ponctuées  de  roux  fauve  ou  d’obscur. 
Tibias  garnis  de  courtes  épines  noires  :  tranche  externe  des  antérieures 
munies  de  sept  à  dix  épines. 

C  ette  espèce  habite  diverses  zones.  Elle  n’est  pas  rare  dans  notre 
Provence,  au  pied  des  plantes,  principalement  dans  les  lieux  sablon¬ 
neux.  On  la  prend  aussi  en  fauchant  les  herbes. 

Obs.  Le  Sc.  macrocephalus  est  facile  à  distinguer  de  toutes  les  espèces 
suivantes,  oar  ses  yeux  comme  portés  par  un  pédoncule  court  et  pâle, 
et  débordant  de  toute  leur  idigeur  le  côté  de  la  tête  qui  les  précède.  Il 
s’éloigne  d’ailleurs  des  terrons  et  Helferi  par  ses  postêpisternums  et  par 
son  ventre  pâles;  de  Y angustipennis  par  son  écusson  non  sillonné;  des 
I issus  et  auritus ,  curtipennis  et  umbrinus ,  par  les  côtés  de  son  pro- 
notum  non  ponctués  de  noir  sur  toute  leur  longueur;  de  tous  eux  de 
notre  pays ,  par  les  caractères  tirés  du  dernier  arceau  ventral  :  chez 
aucune  autre  espèce  les  pièces  latérales  postérieures  de  cet  arceau , 
chez  la  9 ,  n’ont  autant  de  longueur  près  de  la  ligne  médiane. 

A  cette  section  se  rattache  l’espèce  suivante  : 

Sciocoris  conspurcatus;  Klug. 

D'un  rouge  flave  et  marqué  de  petits  points  bruns,  en  dessus,  excepté 
sur  une  bordure  des  côtés  du  pronotum  et  sur  les  deux  cinquièmes  basilaires 
des  exocories.  Yeux  comme  pédoncules ,  débordant  de  toute  leur  largeur 
les  côtés  de  la  tête.  Ecusson  à  peine  plus  long  que  les  cories  à  leur  angle 
postéro-externe  ;  noté  d'un  point  calleux  presque  concolore  au  côté  interne 
de  chaque  stigma  noir.  Cories  moins  larges  chacune  que  !' écusson ,  vers 


iü  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

leur  angle  postéro-inteme  ;  prolongées  jusqu'à  la  moitié  du  4e  arceau 
ventral.  Replis  du  pronotum  et  des  cories ,  flavescents ,  sans  points  et 
sans  tache  noirs.  Postépisternums  flaves  antérieurement.  Ventre  et  pieds 
d'un  roux  f lave  :  ceux-ci  ponctués  de  brun. 

Sciocoris  conspurcatus.  Klug.,  Symb.  phys.  dec.  V.  (1845).  pl.  XLIV.  fig.  2.  — 
Fieber,  Rhynch.  in.  Abhandl.  d.  proh.  Geselleh.  5e  série,  t.  VII.  1851-52.  p. 
413.  11. 


Long.  0m,0067  à  0®,0070  (3  1.  à  3  1. 1/8). 

Patrie  :  Diverses  parties  de  l’Afrique.  —  Tanger  (coll.  Signoret). 

Obs.  La  ponctuation  paraît  varier  de  force,  et  le  dessus  du  corps  a 
quelquefois  des  taches,  qui  manquaient  dans  l’exemplaire  que  nous 
avons  eu  sous  les  yeux. 

2.  Sciocoris  angnstigtennis  ;  Mulsant  et  Rey. 

D'un  f lave  teslacé  ou  d’un  flave  pâle  ou  cendré;  marqué  en  dessus  de 
points  enfoncés  nébuleux  ou  noirâtres:  ces  points  constituant  parfois,  sur 
la  tête,  le  pronotum  et  l’écusson,  des  bandes  longitudinales  noirâtres  :  côtés 
du  pronotum  et  deux  cinquièmes  basilaires  de  chaque  exocorie  non  ponc¬ 
tuée  d’obscur.  Ecusson  plus  long  que  les  cories ,  obtusément  en  toit ,  sil¬ 
lonné  sur  la  ligne  médiane  ;  à  points  calleux  de  couleur  foncière.  Coj'ies 
moins  larges  chacune,  à  leur  angle  postéro-inteme,  que  l’écusson  :  mem¬ 
brane  débordée  par  les  côtés  du  dos  de  l’abdomen.  Repli  du  pronotum 
ordinairement  marqué  d’une  tache  noire  sous  les  angles  latéraux ;  flave 
et  non  ponctué  de  noir  au  moins  sur  sa  moitié  interne.  Postépisternums 
d’un  flave  pâle,  extérieurement.  Ventre  pâle  ou  en  partie  rosé,  marqué  de 
points  nébuleux. 

a*  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  parallèle  sur  les  côtés, 
prolongé  postérieurement  en  angle  peu  vif  à  ses  angles  postérieurs, 
avec  le  tiers  médiaire  de  son  bord  postérieur  échancré  sur  le  tiers  pos¬ 
térieur  de  sa  longueur,  et  parfois  pourvu  d’un  petit  appendice  dans 
cette  échancrure. 

9  Dernier  arceau  du  ventre  en  ogive  en  devant,  élargi  d’avant  en 


PENTATOMIDES.  —  SCIOCORIENS.  —  Sciocoris.  17 

arrière  sur  les  côtés;  divisé  en  deux  moitiés  inégales  par  une  ligne  en 
angle  dirigé  en  arrière  :  la  moitié  antérieure  carénée  sur  la  ligne  mé¬ 
diane;  de  deux  pièces  :  la  postérieure  à  peine  plus  longue  que  la  pré¬ 
cédente  sur  la  ligne  médiane,  plus  longue  qu’elle  sur  les  côtés  :  de  six 
ou  sept  pièces  :  les  deux  latérales  antérieures  formant,  avec  les  deux 
médianes,  un  demi-cercle  dirigé  en  arrière  :  les  deux  latérales  posté¬ 
rieures,  paraissant  unies  ou  peu  nettement  séparées  par  une  pièce 
pâle;  à  peine  aussi  longues  près  de  sa  ligne  médiane  que  les  latérales 
antérieures. 

Sciocuris  anguslipennis .  Mols.  et  Rey,  Ann.  de  la  Soc.  Linn.  de  Lyon.  1850-52. 

p.  81.  —  Muls.,  Opusc.  entom.  t.  I.  p.  100. 

Sciocoris  sulcatus.  Fieber,  Rhynchotogr.  in.  Abhandl.  d.  Geselleh.  1851-52.  p. 

451.  24.  —  Id.  tiré  à  part.  p.  27.  24.  —  IJ.  Eur.  Hemipt.  p.  360.  16. 

Long.  0m,0056  à  (>",0067  (  2  1.  1/2  à  3  1.  ).—  Larg.  0m,0023  à  0m,0028 
(1  1.  à  1 1.  l/4)aux  angles  latéraux  du  pronotum.—  0m.0028  à0m,0035 
(  1 1. 1/4  à  1  1.  2/5  )  vers  la  moitié  de  l’abdomen. 

Corps  ovalaire;  subplaniuscule  ;  testacé,  d’un  flave  pâle  ou  testacé 
ou  d’un  flave  cendré,  en  dessous.  Tête  tantôt  en  ogive,  tantôt  subarrondie 
en  devant,  parfois  un  peu  entaillée  à  son  bord  antérieur;  élargie  d’avant 
en  arrière  presque  en  ligne  droite  sur  les  côtés,  offrant  au  devant  des 
yeux  une  petite  dent  plus  ou  moins  sensible  ;  à  peine  relevée  à  son 
bord  :  longitudinalement  déprimée  ou  largement  et  peu  profondément 
sillonnée  entre  l’épistome  et  chaque  bord  latéral  ;  finement  ponctuée  : 
les  points  variablement  de  couleur  foncière  ou  obscure,  sur  une  partie 
de  sa  surface ,  mais  ordinairement  obscurs  ou  noirâtres  sur  les  côtés 
de  l'épistome  et  de  chaque  bord  latéral,  et  constituant  des  bandes  obscures 
prolongées  jusqu’à  sa  partie  postérieure;  parfois  noire  ou  obscure  sur 
les  sutures  génales.  surtout  chez  les  individus  ayant  les  points  de 
couleur  foncière.  Epistome  avancé  jusqu’au  quart  ou  au  cinquième 
antérieur  des  joues.  Antennes  d’un  blanc  testacé,  souvent  à  extrémité 
du  3e  article,  la  majeure  partie  du  4e  et  le  5e  bruns  ou  brunâtres;  à  2° 
article  à  peine  plus  long  que  le  3e.  Yeux  bruns,  à  moitié  enchâssés  dans 
les  côtés  de  la  tête.  Pronotum  échancré  en  devant  ;  tronqué  au  bord 
postérieur  de  cette  échancrure  ;  plus  d’un  tiers  plus  large  à  ce  bord 
Annules  de  lu  Sociélé  Linnéenne.  2 


18 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


postérieur  qu’à  chaque  troncature  postoculaire  ;  élargi  en  ligne  peu 
courbe  jusqu’aux  angles  latéraux  qui  sont  souvent  un  peu  émoussés; 
deux  fois  et  quart  à  deux  fois  et  demie  aussi  large  à  ses  angles  que  long 
sur  la  ligne  médiaire;  longitudinalement  déprimé  ou  sillonné  de  chaque 
côté  à  partir  du  côté  internedes  yeux  jusqu’au  bord  interne  du  calus,  au 
devant  de  la  fossette  voisine  de  ce  dernier;  faiblement  sillonné  longitu¬ 
dinalement  de  chaque  côté  delà  ligne  médiane,  qui  parfois  est  elle-même 
légèrement  sillonnée;  ponctué;  quelquefois  entièrement  d’un  flave 
testacé,  avec  les  côtés  plus  pâles,  ordinairement  marqués  de  points 
(excepté  sur  les  côtes),  enfoncés,  noirs,  plus  prononcés  sur  les  quatre 
sillons,  sur  chacun  desquels  ils  constituent  une  sorte  de  ligne  ou  de 
bande  obscure;  à  cicatrices  souvent  peu  distinctes  et  parfois  à  peine  plus 
obsolètement  ponctuées.  Ecusson  rétréci  en  ligne  presque  droite  ou  à 
peine  subsinué  vers  les  deux  cinquièmes  de  ses  côtés;  prolongé  environ 
jusqu’aux  trois  cinquièmes  de  l’abdomen;  en  ogive  ou  subarrondi  à 
l’extrémité  ;  un  peu  plus  longuement  prolongé  que  les  cories  à  leur 
angle  postéro-externe ;  offrant  sur  les  deux  cinquièmes  antérieurs  les 
traces  d’une  subconvexité  basilaire  subtriangulaire  ;  obtusément  en 
toit  après  celle-ci,  et  creusé,  sur  son  arête,  d'un  sillon  plus  prononcé 
postérieurement;  déprimé  longitudinalement  près  de  ses  bords  latéraux 
qui  sont  à  peine  relevés;  de  la  couleur  du  pronotum,  marqué  de  points 
enfoncés  parfois  de  couleur  foncière,  ordinairement  obscurs  ou  noir⬠
tres,  surtout  sur  chaque  dépression  longitudinale  sur  laquelle  ils  cons¬ 
tituent  alors  une  sorte  débandé  obscure;  à  stigmas  représentés  par  un 
sillon  ponctué,  noir,  souvent  prolongé  jusqu’aux  sinuosités  latérales; 
ordinairement  paré  au  côté  interne  de  chaque  stigma  d’une  tache  d’un 
blanc  livide  ou  flavescent,  à  peine  calleuse.  Cories  prolongées,  jusqu’à 
l’extrémité  du  4e  arceau  ventral,  à  leur  angle  postéro-externe:  celui-ci, 
assez  vif  et  à  peine  plus  ouvert  que  l’angle  droit;  en  ligne  droite  ou 
non  arquée  en  arrière  sur  les  deux  tiers  externes  de  leur  bord  postérieur; 
colorées  et  ponctuées  à  peu  près  comme  l’écusson,  avec  le  tiers  basilaire 
de  l’exocorie  plus  pâle,  marqué  de  points  petits,  obsolètes  et  de  couleur 
foncière  :  les  points  du  reste  de  leur  surface  variablement  noirâtres  ou  à 
peine  obscurs;  à  suture  radiale  nerviforme  ;  chargées  près  de  cette 
suture,  sur  l’exocorie,  d’une  nervure  naissant  vers  les  deux  tiers  de 


PENTATOMIDES.  —  SCIOCORIENS.  —  SciOCOriS.  19 

leur  longueur  et  prolongée  jusqu’au  bord  postérieur;  à  suture  cubitale 
prolongée  jusqu’au  niveau  du  tiers  de  l’écusson.  Mésocorie  plus  large 
quel’exocorie  :  celle-ci  un  peu  arquée  en  dehors.  Membrane  d'un  blanc 
cendré  laissant  ordinairement  à  découvert  les  côtés  du  dos  de  l’ab¬ 
domen;  au  moins  aussi  longue  que  ce  dernier,  chez  le  a",  ordinairement 
plus  courte  chez  la  9  ;  chargée  de  quatre  ou  cinq  nervures  saillantes. 
Tranche  abdominale  testacée,  marquée,  sur  les  intersections  des  segments, 
d’une  bande  obscure  formée  par  des  points  noirs  et  souvent  réduite  à 
deux  petites  taches  noires,  près  du  bord  externe.  Bec  prolongé  jusqu’à 
l’extrémité  des  hanches  intermédiaires  ;  d’un  flave  testacé,  avec  le 
dernier  article  et  souvent  partie  du  précédent,  noirs.  Repli  dupronotum 
et  repli  des  élytres  d’un  flave  pâle  ou  testacé;  marqués  de  points  légers 
et  concolores  ou  à  peine  obscurs  :  le  premier  ordinairement  noté 
d’une  tache  noire  sous  les  angles  latéraux.  Dessous  du  corps  d’un  flave 
testacé  ,  avec  le  sillon  rostral  noir,  au  moins  sur  les  méso  et  métas- 
ternum,  et  sur  la  partie  médiane  antérieure  du  ventre.  Repli  des  joues 
marqué  de  points  noirs  sur  la  moitié  longitudinale  externe,  imponctué 
sur  l’interne.  Poitrine  marquée  de  points  noirs  assez  ou  très-petits,  sur 
les  côtés  de  ses  flancs  et  sur  les  coty les  des  hanches.  Postépislernums 
d’un  flave  pâle,  marqués  de  points  nébuleux  ou  obscurs  à  leur  côté 
interne.  Ventre  d’un  flave  pâle  ou  cendré,  avec  la  partie  médiane 
des  Ier  et 2e  arceaux  noire;  ordinairement  rose  en  devant,  chez  le  cT  ; 
pointillé,  souvent  d’une  manière  obsolète:  les  petits  points  parfois 
noirâtres,  d’autres  fois  concolores;  à  stigmates  noirs  ou  obscurs; 
marqué  d’une  petite  tache  noire  à  l’angle  an  téro-externe  de  ses  arceaux; 
non  paré  de  bandes  longitudinales  noires.  Pieds  d’un  flave  testacé 
à  peine  ou  parcimonieusement  ponctués  d’obscur.  Tibias  brièvement 
spinosules;  ces  spinules  un  peu  obscures  :  huit  à  dix  sur  la  tranche 
externe  des  antérieures. 

Celte  espèce  est  principalement  méridionale,  elle  est  assez  commune 
dans  notre  ancienne  Provence. 

Obs.  La  couleur  foncière  est  d’un  flave  testacé  ou  d’un  cendré 
roussâtre;  mais  elle  varie  suivant  que  les  points  sont  noirs,  noirâtres 
ou  à  peine  obscurs,  dans  le  premier  cas  l’insecte  paraît  grisâtre  :  dans 
le  second  d’un  jaune  testacé  chez  les  individus  les  plus  pâles,  c’est-à- 


20 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


dire  ceux  chez  lesquels  la  matière  colorante  a  fait  défaut,  les  autres 
sont  souvent  unicolores,  ou  seulement  brunâtres  à  l’extrémité;  ont  les 
lignes  obscures  de  la  tête  et  du  prothorax  indistinctes ,  la  partie  tecti- 
formede  l’écusson  moins  prononcée,  le  dessous  du  ventre  non  ponctué 
d’obscur;  chez  les  individus  plus  foncés  en  couleur,  le  ventre  est  au 
contraire  plus  marqué  de  points  obscurs  ou  noirâtres. 

Le  Sc.  angustipennis  s’éloigne  du  macrocephalus  par  ses  yeux  à  moitié 
enchâssés  dans  les  côtés  de  la  tête;  par  son  écusson  sillonné;  des 
Helferi  et  terreus  par  ses  postépisternums  et  son  ventre  pâle;  des 
auritus  et  fissus,  par  les  côtés  de  son  pronotum  pâles  jusqu’aux  angles 
latéraux;  de  Y  auritus  d’ailleurs,  parla  membrane  de  ses  cories  non 
maculées  de  brun;  du  fissus,  parle  devant  de  sa  tête  non  relevé  et  bifide; 
des  curtipennis  et  umbrinus,  par  les  côtés  de  son  pronotum  non  ponctués 
de  noir  ou  de  brun,  par  son  écusson  sillonné,  etc. 

Nous  avons  conservé  à  celte  espèce  le  nom  que  nous  lui  avions 
donné  :  notre  publication  ayant  devancé  de  quelques  mois  celle  du  t.  7, 
des  mémoires  de  la  Société  des  sciences  de  Bohême. 

3.  Sciocorîs  tissus;  Mulsant  et  Rey. 

b' un  blanc  cendré  ;  marqué  en  dessus  de  points  enfoncés  bruns ,  excepté 
sur  une  bordure  des  deux  tiers  antérieurs  des  côtés  du  pronotum  et  sur  le 
tiers  basilaire  des  exocories.  Tête  relevée  et  comme  bidentée ,  en  devant. 
Ecusson  plus  long  que  les  cories  à  leur  angle  postéro-externe  :  cet  angle 
assez  vif;  à  points  calleux  blancs,  souvent  marqués  de  quelques  autres 
taches  basilaires  blanches.  Cories  plus  larges  chacune  que  l’ écusson,  à  leur 
angle  postéro-inlerne  :  à  membrane  non  maculée  de  brun.  Repli  du  prono¬ 
tum  flave,  marqué  d’une  lâche  noire  sous  les  angles  latéraux.  Postépis¬ 
ternums  flav  es  extérieurement.  Ventre  d’un  blanc  cendré,  marqué  de  points 
obscurs  constituant  ordinairement  quatre  rangées  ou  bandes  obscures. 

Sciocorîs  umbrinus.  Ramb.,  Faun.  de  l’Andal.  t.  II.  p.  120.  4? 

Long.  0m,0045  à  0ra,0048(2  1.  à  2  1.  1/8).  —  Larg.  0m,0024  à  0^,0026 
(2  1.  1/8  à  2  1.  1/S)  aux  angles  latéraux  du  pronotum.  —  0m,0033 
(1  1.  1/2)  vers  la  moitié  de  l’abdomen. 


PKNTATO.UiDES.  —  SCIOCORIENS.  —  SciOCOUS.  21 

Corps  ovalaire;  très-médiocrement  convexe.  Tête  en  ogive,  un  peu 
entaillée,  livide  et  relevée  en  rebord,  en  devant;  plus  large  entre  les 
yeux  que  longue  depuis  cette  ligne  transversale  imaginaire  jusqu’au 
point  le  plus  avancé  de  son  bord  antérieur;  d’un  blanc  cendré  flaves- 
cent;  densement  et  presque  uniformément  marquée  de  point  enfoncés 
noirs.  Epistome  avancé  jusqu’aux  deux  tiers  ou  trois  quarts  antérieurs 
des  joues.  Yeux  bruns,  globuleux,  assez  gros,  presque  à  moitié  enchâs¬ 
sés  dans  les  côtés  de  la  tête.  Antennes  d’un  testacé  cendré  ou  pâle,  avec 
les  deux  derniers  articles  brunâtres.  Pronotum  peu  profondément 
échancré  en  devant,  un  peu  arqué  en  arrière  au  bord  postérieur  de 
cette  échancrure  qui  est  étendue  jusqu’aux  yeux;  trois  fois  aussi  large 
à  ce  bord  que  chaque  troncature  postoculaire;  élargi  en  ligne  sensi¬ 
blement  courbe  jusqu’aux  angles  latéraux,  qui  sont  peu  émoussés; 
deux  fois  et  demie  aussi  large  à  ces  angles  que  long  sur  sa  ligne  mé¬ 
diane  :  à  cicatrices  transverses,  en  partie  imponctuées;  d’un  brun 
cendré  flavescent;  marqué  de  points  enfoncés  noirâtres  qui  le  font 
paraître  d’un  cendré  grisâtre  :  ces  points  moins  noirs  et  plus  petits,  au 
devant  des  cicatrices,  plus  petits  et  moins  obscurs  sur  la  partie  médiane 
de  cette  région  antérieure  et  sur  le  reste  de  sa  surface;  non  ponctué  de 
noir  sur  les  deux  tiers  antérieurs  de  ses  côtés;  offrant  souvent  une 
ligne  médiane  pâle  très-étroite;  marqué  de  deux  ou  trois  taches  obs¬ 
cures  sur  chaque  cicatrice;  sans  traces  ou  presque  sans  traces  de  sillon 
transverse.  Ecusson  faiblement  sinué  vers  le  tiers  ou  les  deux  cinquiè¬ 
mes  de  ses  côtés;  subarrondi  postérieurement;  moins  large  qu’une 
corie  vers  l’angle  postéro-in  terne  de  celles-ci;  prolongea  peine  jus¬ 
qu’aux  trois  cinquièmes  de  l’abdomen;  notablement  moins  long  que 
les  cories  à  leur  angle  postéro-externe;  marqué  de  deux  stigmas  for¬ 
més  d’une  fossette  noire  obtriangulaire;  paré,  au  coté  interne  de  cha¬ 
cun  de  ces  derniers,  d’une  tache  d’un  blanc  flavescent,  et  parfois  de 
deux  autres  petites  taches  basilaires  de  môme  couleur;  à  tuméfaction 
basilaire  très-faible;  d’un  blanc  cendré  flavescent;  marqué  de  points 
enfoncés  petits,  noirs  ou  noirâtres,  affaiblis  vers  l’extrémité,  et  consti¬ 
tuant  souvent  quelques  taches  basilaires  brunes,  et  quelques  autres 
près  de  la  ligne  médiane,  qui  se  montre  parée  d’une  fine  ligne  pâle, 
non  prolongée  jusqu’à  l'extrémité.  Cories  prolongées  jusqu  a  l’extré- 


22  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

mité  du  4e  arceau  ventral,  à  leur  angle  posléro-externe  ;  cet  angle  vif 
et  aigu;  en  ligne  à  peu  près  droite  h  leur  bord  postérieur,  depuis  la 
moitié  de  la  mésocorie  jusqu’au  bord  externe;  d’un  blanc  cendré  fia  - 
vescent,  marqué  de  points  enfoncés  obscurs;  à  suture  radiale  prolongée 
jusqu’aux  trois  quarts,  non  accompagnée  postérieurement  d’une  ner¬ 
vure  sur  l’exocorie.  Membrane  hyaline,  à  cinq  ou  six  nervures.  Dos  de 
l'abdomen  presque  entièrement  noir.  Tranche  abdominale  d’un  blanc 
cendré  flavescent,  avec  les  intersections  parées  d’une  bande  formée  de 
deux  lignes  de  points  noirs.  Bec  testacé,  avec  l’extrémité  obscure  ;  pro¬ 
longé  presque  jusqu’aux  hanches  postérieures.  Repli  des  joues  d’un 
flave  roussâtre  livide  ;  marqué  de  points  noirs,  avec  un  espace  trian¬ 
gulaire  au  côté  externe  du  tubercule  antennifère,  imponctué  de  noir. 
Repli  du  pronotum  d'un  flave  roussâtre  livide,  marqué  d’une  tache 
noire  sous  les  angles  latéraux.  Repli  des  élytres  de  la  couleur  de  celui 
du  pronotum,  avec  une  tache  basilaire  noirâtre.  Poitrme  d’un  blanc 
cendré;  marqué,  sur  les  côtés  de  chacun  de  ses  segments,  d’une  grosse 
tache  obscure  formée  par  des  points  enfoncés  noirs.  Sillon  rostral  noir. 
Postépisternums  flaves  extérieurement;  ponctués  de  noir  au  côté 
interne.  Ventre  d’un  blanc  cendré  ou  flavescent,  marqué  de  petits  points 
enfoncés  bruns  ou  obscurs,  presque  nuis  sur  la  partie  médiane,  cons¬ 
tituant  sur  les  côtés  deux  sortes  de  rangées  ou  de  bandes  obscures  :  la 
latérale  plus  large,  laissant  sur  chaque  arceau  une  tache  en  demi-ovale 
pâle.  Pieds  d’un  livide  ou  flave  roussâtre  :  cuisses  marquées,  vers  les 
deux  tiers  de  leur  côté  antérieur,  d’un  demi-anneau  brun,  formé  par 
des  petits  points  noirâtres.  Tibias  ciliés  en  dessous,  inermes  sur  leur 
arête  externe. 

Cette  espèce  a  été  prise  à  Hyôres  (Var),  (coll.  Signoret). 

Obs.  Le  S.  fissus  se  distingue  de  toutes  nos  espèces  françaises  par  sa 
tête  relevée  et  bifide,  en  devant.  Il  s’éloigne  d’ailleurs  du  macrocep  liai  us 
par  ses  yeux  à  moitié  enchâssés  dans  les  côtés  de  la  tête;  de  1  ’angusti- 
pennis  par  les  côtés  de  son  pronotum  non  paré  d’une  bordure  pâle  pro¬ 
longée  jusqu’aux  angles  latéraux,  par  son  écusson  non  sillonné  lon¬ 
gitudinalement;  de  l 'auritus,  par  la  membrane  de  ses  cories  non 
maculée  de  brun  ;  des  umbrimts  et  curlipentiis,  par  les  côtés  de  son 
pronotum  non  ponctués  de  noir  sur  leur  moitié  antérieure;  par  le  repli 


PENTATOMIDES. 


SCIOGOR1ENS  —  Sciocoris. 


23 


de  son  pronotum  non  ponctué  de  noir  et  marqué  seulement  d’une  tache 
noire  sous  les  angles  latéraux  ;  des  S.  Helferi  et  ter  reus,  par  ses  posté- 
pisternums  flaves  au  lieu  d’être  noirs  à  leur  côté  interne;  par  son  ven¬ 
tre  non  marqué,  sur  son  avant-dernier  arceau,  d’une  grosse  tache 
noire,  ni  de  deux  bandes  longitudinales  plus  antérieures. 


4.  Sciocoris  aurittis;  Mulsant  et  Rev. 

D'un  flave  roussâtre  ou  d’un  flave  testacé  ou  cendré;  marqué  en  dessus 
de  points  enfoncés  noirs  ou  noirâtres ,  qui  lui  donnent  une  teinte  grisâtre  : 
deux  tiers  antérieurs  des  côtés  du  pronotum  et  tiers  basilaire  de  chaque 
exocorie ,  non  ponctués  d’obscur.  2e  article  des  antennes  de  moitié  plus 
long  que  le  3e.  Ecusson  non  tectiforme,  plus  étroit  que  chaque  corie,  vers 
leur  angle  postéro-interne  ;  à  points  calleux  blancs.  Membrane  des  cories 
hyaline ,  maculée  de  brun.  Repli  du  pronotum  marqué  d'une  tache  noire 
sous  les  angles  latéraux ,  (lave  sur  le  reste.  Poslépislernums  flaves  exté¬ 
rieurement.  Ventre  testacé,  pointillé  de  brunâtre  :  ces  points  formant  le 
plus  souvent  six  rangées  de  taches  brunâtres;  paré  latéralement  d’une 
tache  plus  foncée  aux  intersections  des  segments.  Pieds  ponctués  de  brun. 

cf  Dernier  arceau  ventral  arrondi  ou  obtusément  arrondi  en  de¬ 
vant,  parallèle  sur  les  côtés;  tronqué  et  muni  d’un  rebord  pâle  à  son 
bord  postérieur,  avec  la  partie  médiane  creusée  d’une  fossette  noire, 
plus  large  que  longue,  de  chaque  côté  de  laquelle  part  un  sillon  un 
peu  obliquement  transverse,  dirigé  vers  les  trois  quarts  du  bord  latéral. 

9  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  en  angle  rentrant  sur 
les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  moitiés  presque 
égales:  l’antérieure  à  peine  plus  longue,  de  deux  pièces  :  la  postérieure 
de  six  ou  sept  pièces  :  les  deux  antérieures  latérales  constituant,  prises 
ensemble,  une  ogive  dirigée  en  arrière  :  les  postérieures  soudées  ; 
la  médiane  antérieure  en  parallélogramme  transverse  :  la  seconde 
médiane  plus  étroite,  presque  carrée,  non  prolongée  aussi  longuement 
que  les  latérales  antérieures  :  celles-ci  près  d’une  fois  plus  longues 
sur  la  ligne  médiane  que  les  latérales  postérieures. 


24 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Sciocoris  aurilux.  Muls.  et  Rey,  Ann.  de  la  Soc.  Linn.  t.  III.  p.  1-23.  —  Muls., 

Opusc.  Entom.  t.  VII.  p.  126. 

Long.  0m,0045  à  0m,0056  (2  1.  à  2  1.  1/2).  —  Larg.  0,0022  à  0®,0029 

(1 1.  à  1 1.  2/S)  aux  angles  latéraux  du  pronotum;  0m,0026  à  0m,0033 

(1  1.  I/o  à  I.  1/4)  vers  la  moitié  des  côtés  du  ventre. 

Corps  ovale-oblong;  subplaniuscule ;  testacé,  d’un  flave  cendré  ou 
d’un  flave  testacé  en  dessus  et  marqué  de  points  enfoncés  généralement 
noirs,  qui  lui  donnent  une  teinte  grisâtre.  Tête  arrondie  en  devant,  par¬ 
fois  faiblement  entaillée  à  son  bord  antérieur,  à  peine  plus  longue  au- 
devant  des  yeux  que  large  entre  les  organes;  planiuscule,  très-légère¬ 
ment  ou  peu  sensiblement  relevée  à  son  bord;  munie  d’une  dent  plus 
ou  moins  sensible  au  devant  des  yeux;  marquée  de  points  enfoncés  noirs, 
assez  serrés.  Epistome  avancé  jusqu’au  quart  antérieur  des  joues. 
Antennes  d’un  flave  testacé,  avec  les  deux  derniers  articles  et  l’extrémité 
du  3a  ordinairement  brunâtres  :  le  2e,  de  moitié  environ  plus  grand 
que  le  3e  et  le  4e,  à  peine  ou  un  peu  plus  long  que  le  2e.  Yeux  bruns,  à 
moitié  engagés  dans  les  côtés  de  la  tête.  Pronotum  peu  profondément 
échancré  en-devant,  faiblement  en  arc  dirigé  en  arrière  au  bord  posté¬ 
rieur  de  celte  échancrure,  deux  fois  et  quart  ou  deux  fois  et  demie  aussi 
large  entre  les  yeux  que  chaque  troncature  postoculaire;  élargi  en  ligne 
un  peu  courbe  jusqu’aux  angles  latéraux  qui  sont  peu  émoussés;  deux 
fois  et  quart  aussi  large  à  ces  angles  que  long  sur  sa  ligne  médiane: 
à  cicatrices  sublinéairement  transverses,  imponctuées;  rayé  d’un  sillon 
transverse  débordant  un  peu  les  cicatrices;  marqué,  comme  la  tête,  de 
points  enfoncés  noirs  ou  obscurs  assez  serrés,  mais  paré  de  chaque 
côté  d’une  bordure  flave,  marquée  de  points  plus  petits  et  de  couleur 
foncière  :  cette  bordure  parallèle  depuis  l’angle  de  devant  jusqu’au  sillon 
transverse,  rétrécie  ensuite  jusqu’aux  deux  tiers  ou  un  peu  plus  des 
côtés.  Ecusson  rétréci  en  ligne  droite  sur  les  côtés;  ou  offrant  vers  le 
tiers  ou  un  peu  plus  de  faibles  traces  de  sinuosités;  en  ogive  ou  subar¬ 
rondi  à  l’extrémité;  prolongé  jusqu’aux  trois  cinquièmes  de  l’abdomen  ; 
ordinairement  plus  longuement  prolongé  que  les  cories  à  leur  angle 
postéro-externe  ;  aussi  large  que  les  trois  quarts  d’une  corie  vers  l’angle 
postéro-interne  de  celles-ci  ;  chargé  d’une  tuméfaction  basilaire  assez 


PENTATOMI D  HS .  —  SCIOCORIENS .  —  Scîocoris.  2  O 

friable,  obtriangulaire  :  celle-ci  parfois  suivie  des  traces  d’une  faible 
carène  très-obtuse  et  souvent  nulle  ou  à  peu  près;  marquée,  comme  le 
pronotum,  de  points  enfoncés  noirs  ou  obscurs,  ordinairement  affaiblis 
ou  peu  obscurs  vers  l’extrémité,  qui  paraît  alors  flavescente  ou  d’un 
flave  roussâtre  ou  testacé;  noté  à  chacun  de  ses  angles  de  devant 
d’un  stigma  noir,  en  forme  de  sillon  assez  court  et  graduellement 
rétréci  ;  chargé  au  côté  interne  de  celui-ci  d’un  point  calleux,  d’un  blanc 
livide.  Cories  prolongées  jusqu’au  tiers  du  cinquième  arceau  ventral  ;  à 
angle  postéro-externe  vif  et  aigu;  en  ligne  droite  très-oblique,  sur  les 
deux  tiers  externes  de  leur  bord  postérieur;  d’un  flave  cendré  ou  tes¬ 
tacé  et  ponctuées  de  noir  comme  l’écusson,  avec  le  tiers  basilaire  de  l’exo- 
corie  plus  roussâtre  et  marquée  de  points  plus  petits  et  de  couleur  foncière; 
ordinairement  imponctuées  sur  une  partie  au  moins  des  bords  de  la  su¬ 
ture  radiale;  celle-ci,  nerviforme,  non  accompagnée  d’une  nervure 
sur  la  partie  postérieure  de  l’exocorie;  suture  cubitale  prolongée  jus¬ 
qu’au  niveau  du  tiers  ou  des  deux  cinquièmes  de  l'écusson.  Membrane 
subhyaline  chargée  de  six  à  huit  nervures;  ordinairement  maculée  de 
taches  brunes  ou  brunâtres  sur  les  intervalles.  Dos  de  l’abdomen  noir, 
marqué  sur  les  côtés  d’une  bordure  de  taches  d’un  roux  testacé.  Tranche 
abdominale  marquée  de  points  enfoncés  noirs,  laissant  au  milieu  du  côté 
externe  de  chaque  segment,  une  tache  d’un  roux  testacé  anguleuse  en 
dedans.  Repli  des  joues  presque  uniformément  ponctué  de  noir,  offrant 
parfois  un  très-petit  espace  imponctué  au  côté  externe  du  tubercule  an- 
tennifère.  Repli  du  prono lum  subparallèle  jusqu’à  la  moitié,  rétréci  en¬ 
suite;  flave  testacé:  paré  d’une  tache  noire  sous  les  angles  latéraux. 
Repli  des  dlytres  flave  testacé.  Dessous  du  corps  testacé  ou  d’un  roux  flave; 
sillon  rostral  noir:  poitrine  marquée  de  points  enfoncés  noirs,  consti¬ 
tuant  trois  sortes  de  taches  noires  sur  les  côtés  de  celle-ci.  Ventre  d’un 
flave  testacé,  avec  la  partie  médiane  du  bord  antérieur  du  premier 
arceau,  noire;  noté  d’un  point  blanchâtre  au  côté  interne  des  stigmates; 
finement  pointillé  :  les  points  parfois  concolores,  surtout  chez  la  9  ,  d’au 
très  fois  obscurs  ou  noirâtres  et  constituant  le  plus  souvent  six  rangées 
de  taches  brunes  ou  brunâtres;  marqué,  de  chaque  côté,  d’une 
tache  plus  foncée  aux  intersections  des  segments.  Pieds  d’un  testacé  li¬ 
vide  ,  ponctués  de  brun  ou  de  fauve  :  cuisses  marquées  sur  les  deux 


26 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


tiers  de  leur  côté  antérieur,  d'une  tache  formée  de  la  réunion  de  deux 
ou  trois  points  bruns.  Tibias  peu  ou  pas  distinctement  spinosules  sur 
leur  tranche  externe. 

Cetle  espèce  habite  nos  provinces  méridionales.  Nous  l’avons  prise 
communément  dans  les  environs  de  Marseille,  Avignon  et  Nîmes.  On 
la  trouve  sous  les  pierres  et  parmi  les  mousses  qui  couvrent  les  roches , 
dans  les  lieux  arides  et  escarpés. 

Obs.  Le  S.  auritus  se  distingue  des  S.  macrocephalas  et  angusti- 
pennis  par  son  pronotum  ponctué  de  noir  sur  le  tiers  postérieur  de  ses 
côtés ,  par  la  membrane  de  ses  cories  maculées  de  brun  ;  il  s’é¬ 
loigne  en  outre  du  macrorephalus  par  ses  yeux  à  moitié  enchâssés  dans 
les  côtés  de  la  tête,  par  le  repli  de  son  pronotum  marqué  d’une  tache 
noire;  et  de  Vangustipennis  par  son  écusson  non  sillonné  sur  la  ligne 
médiane  et  peu  ou  point  sensiblement  en  toit.  Il  se  distingue  du  fissus 
par  sa  tête  non  bifide  et  relevée  en  devant;  par  la  membrane  de  ses 
élytres  maculée  de  brun;  des  umbrinus  et  curtipennis ,  par  ce  dernier 
caractère,  par  les  côtés  de  son  pronotum  imponctués  de  noir  sur  leurs 
deux  tiers  antérieurs,  par  le  repli  de  son  pronotum  non  ponctué  de  noir, 
si  ce  n’est  sous  les  angles  latéraux,  par  l’angle  postéro-externe  des  co¬ 
ries  vif,  parla  mésocorienotablement  plus  large  que  l’exocorie;  des  Helferi 
et  lerreus  par  ses  postépisternums  à  fond  flavescent;  par  son  ventre  noir 
paré  de  deux  bandes  longitudinales  noires,  convergeant  vers  une  tache 
de  même  couleur,  située  sur  l’avant-dernier  arceau. 

Le  Sc.  Gravenhorsti ,  Fieber,  qu’on  trouve  en  Allemagne,  mais  que 
nous  ne  savons  pas  avoir  été  prise  en  France,  a  beaucoup  d’analogie 
avec  le  S.  auritus;  mais  il  a  le  corps  proportionnellement  plus  étroit 
(0m,0022  aux  angles  du  pronotum,  au  lieu  de  0m,0026),  plus  parallèle 
ou  moins  ovale;  le  2e  arceau  de  la  tranche  abdominale  peu  apparent 
en  dessus  ;  l’écusson  à  peine  plus  large,  vers  les  quatre  cinquièmes  de 
sa  longueur,  que  les  trois  quarts  d’une  corie,  au  lieu  d’être  aussi  large 
que  l’une  de  celles-ci,  etc. 

Sciocoris  Gravenhorsti.  Fieber,  Rhynchot.  in.  Abhandl.d.  bohtn.  Geselleh.t.  VII. 

1831-52.  p.  446.  16.  —  Id.  tiré  à  part.  p.  22.  16.  —  Fieber,  Europ.  Hemipt. 

p.  360.  la. 


PENTATOiHDES.  —  SCIOCOH1ENS.  —  ScioCOriS.  27 

Le  Sc.  maculatus  du  même  auteur  a  le  corps  proportionnellement  un 
peu  plus  large,  plus  ovalaire  que  celui  de  notre  Sc.  auritus  ;  la  bordure 
pâle  des  côtés  du  pronotum  plus  large  que  le  diamètre  d’un  oeil,  vers 
le  sillon  transverse,  au  lieu  de  l’avoir  moins  large;  l’écusson  un  peu 
plus  large,  vers  les  quatre  cinquièmes  de  sa  longueur  que  le  diamètre 
transversal  d’une  corie  dans  le  même  point  ;  les  cories  en  ligne  moins 
obliquement  transversale  à  leur  bord  postérieur,  à  peine  plus  longues 
que  l’écusson  à  leur  angle  postéro-externe,  dépassant  à  peine  à  cet  angle 
la  moitié  ou  les  deux  tiers  du  4e  arceau  ventral,  c’est-à-dire  n’attei¬ 
gnant  pas  l’extrémité  de  cet  arceau. 

Sc.  maculatus.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  300  14. 

Patrie  :  la  Dalmatie  et  la  Sicile. 

A  cette  section  se  rattache  l’espèce  suivante  : 

Sciocoris  l^e  Prieur!  ;  Perris.  D’un  roux  testacé  en  dessus,  et 
marqué  de  points  enfoncés  noirs,  qui  lui  donnent  une  teinte  d’un  roux 
fauve.  Deux  tiers  antérieurs  des  côtés  du  pronotum  et  base  des  exocories 
non  ou  à  peine  ponctués  d’obscur.  Pronotum  noir  à  sa  base  jusqu’aux  fos¬ 
settes  ou  jusqu’au  calus.  Ecusson  souvent  plus  pâle  et  plus  finement  ponc¬ 
tué  à  l'extrémité;  notablement  moins  long  que  les  cories  à  leur  angle 
postéro-externe,  moins  large  que  l’une  d’elles  à  leur  angle  postéro-interne. 
Cories  prolongées  jusqu’  à  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral;  à  angle  postéro- 
externe  aigu ;  membrane  maculée  de  taches  brunâtres.  Repli  du  pronotum 
non  ponctué  de  noir,  mais  marqué  d’une  tache  noire  sous  les  angles 
latéraux.  Postépisternums  flaves  à  leur  côté  externe.  Ventre  flave ,  paré 
d’une  bande  longitudinale  médiane  noire ,  incomplète,  aboutissant  à  une 
tache  de  même  couleur  située  sur  V avant-dernier  arceau. 

Sciocoris  Le  Prieuri.  Perris,  in  Litter. 

Long.  0m,004o  à  0'D,0036  (2  1.  à  2  1.  1/2).  —  Larg.  0,0022  à  0^,0026 

(1  1.  à  1  1.  1/5)  aux  angles  latéraux  du  pronotum.  —  0m,0025  à 

0m,0029  (1  1.  1/8  à  1  1.  2/5)  vers  la  moitié  de  l’abdomen. 


Patrie  :  BOne  (Algérie)  (coll.  Perris). 


28 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Obs.  Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  son  pronotum 
paré  d’une  bordure  noire  couvrant  la  base  entre  les  deux  calus;  par  la 
bande  noire  située  sur  la  partie  médiane  des  six  premiers  arceaux  du 
ventre.  Quelquefois  cette  bande  est  en  partie  effacée  ou  interrompue, 
ou  d’autrefois  divisée  longitudinalement  par  une  ligne  claire. 

Le  dos  de  l’abdomen  est  noir,  bordé  de  taches  d’un  roux  testacé  sur 
les  trois  derniers  arceaux.  Le  repli  des  joues  est  uniformément  ponc- 
'tué  de  noir. 


5.  Sciocoris  curtipeimis  ;  Mulsant  et  Rey. 

Testacé  ou  d'un  testacé  roussâtre;  presque  uniformément  marqué  en 
dessus ,  de  points  bruns  ou  noirs,  qui  lui  donnent  une  teinte  d’un  testacé 
fauve  ou  brunâtre.  Pronotum  deux  fois  et  demie  aussi  large  que  long:  en 
ligne  droite ,  à  sa  base.  Écusson  un  peu  plus  long  que  les  cories;  offrant  les 
faibles  traces  d'une  carène  obtuse  non  prolongée  jusqu’à  l'extrémité;  à 
points  calleux,  de  couleur  foncière.  Cories  sensiblement  plus  étroites  cha¬ 
cune,  vers  leur  angle  posléro-interne,  que  l’écusson;  subarrondics  à  leur 
bord  postérieur;  à  exocories  à  peu  près  aussi  longues  chacune  que  la  méso- 
cor  ie  vers  les  deux  tiers  de  leu  •  longueur.  Repli  du  pronotum  non  ponctué 
de  noir,  si  ce  n’est  près  des  bords  externe  et  postérieur.  Postêpistcrnums 
{laves  extérieurement.  Ventre  sans  tache  noire  sur  T  avant-dernier  arceau. 

cf  Ventre  habituellement  densement  et  plus  obscurément  ponctué, 
et  conséquemment  plus  noir;  à  dernier  arceau  arrondi  en  devant,  pa¬ 
rallèle  ou  un  peu  rétréci  en  arrière  sur  les  côtés;  échancré  et  concave 
sur  le  tiers  médian  au  moins  de  sa  partie  postérieure,  avec  les  angles 
postérieurs  munis  d’un  relief  en  forme  de  C,  et  la  partie  médiane 
bituberculée. 

9  Ventre  ordinairement  plus  clair;  à  dernier  arceau  arrondi  en 
devant,  élargi  ensuite  en  ligne  droite,  sur  les  côtés;  divisé  par  une 
ligne  transversale  en  deux  moitiés  subégales  :  l’antérieure,  plus  courte, 
de  deux  pièces  :  la  seconde  de  six  ou  sept  pièces  :  les  latérales  anté¬ 
rieures  offrant,  prises  ensemble,  un  demi-cercle  dirigé  en  arrière,  au 
moins  aussi  longues  que  les  latérales  postérieures  près  de  la  ligne  mé- 


PENTATOMIDES.  —  SCIOCORIENS.  —  SciOCOris.  29 

diane  :  les  deux  médianes,  de  même  largeur,  un  peu  moins  longuement 
prolongées  que  les  latérales  qui  les  enclosent. 

Cimex  umbrinus.  Panz.  Faun.  Germ.  93.  15.  —  Latr.,  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  190. 
19.  _  Hahn.,  Wanz.  t.  I.  p.  193.  pl.  XXXI.  fig.  100.  —  Fieber,  Rhynchot. 
in.  Abhandl.  d.  bohm.  Geselleh.  t.  VII.  p.  440.  7.  —  Id.  tiré  à  part,  p.  16  7. 
—  Id.  Eur.  Hemipt.  p.  353.10  (type). 

Long.  0m,0045  à  0m,0067  (2 à  3  1.).  —  Larg.  0m,0028  à  0m,0033  (1  1. 1/3 
à  1  1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum.  —  0m,0030  à  0m,0045 
(1 1.  2/5  à  2  1.)  vers  la  moitié  de  l’abdomen. 

Corps  ovale-oblong;  subplaniuscule;  testacé  ou  d’un  testacé  roussâ- 
tre,  et  presque  uniformément  marqué  de  points  enfoncés  noirs  ou  noi¬ 
râtres,  en  dessus  :  les  points  quand  ils  sont  noirs  lui  donnent  une 
teinte  plus  foncée.  Tête  subarrondie  ou  un  peu  en  demi-cercle  ogival, 
en  devant,  ordinairement  peu  ou  point  échancrée  dans  le  milieu  de  son 
bord  antérieur;  élargie  presque  en  ligne  droite  sur  les  côtés,  et  souvent 
sans  dent  sensible  au-devant  des  yeux;  plane,  légèrement  déprimée 
longitudinalement  entre  l’épistome  et  les  bords  latéraux  :  testacée  ;  mar¬ 
quée  de  points  enfoncés  noirs  ou  obscurs.  Epistome  avancé  jusqu’aux 
trois  quarts  des  joues.  Antennes  teslacées,  avec  les  deux  cinquièmes 
postérieurs  du  3e  article,  la  presque  totalité  des  4e  et  5e,  bruns  ou  bru¬ 
nâtres.  Yeux  bruns,  à  moitié  engagés  dans  les  côtés  de  la  tête.  Prono- 
tum  échancré  en  devant;  tronqué  au  bord  postérieur  de  cette  échan¬ 
crure;  plus  d’une  fois  plus  large  à  ce  bord  qu’à  chaque  troncature  post¬ 
oculaire;  une  fois  environ  plus  large  à  ce  même  bord  que  l’espace 
compris  entre  l’unede  ses  extrémités  et  le  bord  latéral;  élargi  en  ligne 
un  peu  courbe  sur  les  côtés  jusqu’aux  angles  latéraux  qui  sont  peu 
émoussés;  deux  fois  et  demie  aussi  large  à  ses  angles  que  long  sur  la 
ligne  médiane;  chargé  d’un  calus  assez  saillant,  suivi  d’une  fossette 
assez  marquée;  à  peine  aussi  long  ou  un  peu  moins  long  sur  sa  ligne 
médiane  que  la  tête  :  tronqué  en  ligne  droite  à  sa  base;  à  cicatrices 
linéaires,  lisses  ;  marqué  après  celles-ci,  d’un  sillon  transverse  linéaire 
et  peu  profond;  testacé;  uniformément  marqué  de  points  noirs  ou  obs¬ 
curs.  Ecusson  rétréci  en  ligne  presque  droite,  sur  les  côtés,  subarrondi 
à  l’extrémité;  à  peine  prolongé  jusqu’aux  trois  cinquièmes  de  l’abdo- 


30 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


men  ;  un  peu  plus  long  que  les  copies  à  leur  angle  postéro-ex terne  ;  d’un 
tiers  plus  large  que  l'une  d'elles  vers  leur  angle  postéro-interne; 
chargé  sur  son  tiers  basilaire  ou  un  peu  plus  d'une  subconvexité  basi¬ 
laire  obtriangulaire;  légèrement  en  toit  ou  offrant  les  faibles  traces 
d’une  carène  non  prolongée  jusqu’à  l’extrémité;  à  stigmas  représentés 
par  un  léger  et  court  sillon  marqué  de  points  enfoncés  noirs  ou  parfois 
seulement  obscurs,  et  alors  peu  distincts  du  reste  de  la  couleur  fon¬ 
cière;  marqué,  au  côté  interne  de  chacun  de  ces  stigmas,  d’une  tache 
pâle  à  peine  calleuse;  testacé,  marqué  de  points  enfoncés  noirs  ou  obs¬ 
curs.  Cories  à  peine  prolongées  jusqu’aux  deux  tiers  ou  trois  quarts  du 
4°  arceau  ventral,  à  leur  partie  postéro-externe;  subarrondies  ou  très 
émoussées  ordinairement  à  celles-ci,  et  moins  longues  à  leur  angle  pos¬ 
térieur  que  près  de  la  mésocorie;  plus  arquées  que  chez  les  espèces 
précédentes  sur  les  deux  tiers  postérieurs  de  leur  bord  externe  ;  colorées 
et  ponctuées  comme  le  pronotum;  n’offrant  pas  ordinairement  près  de 
la  suture  radiale,  de  traces  d’une  nervure  sur  le  tiers  postérieur  de 
l’exocorie;  à  exocories  aussi  larges  ou  presque  aussi  larges  chacune 
que  la  mésocorie.  Membrane  laissant  à  découvert  les  côtés  du  dos  de 
l’abdomen;  d’un  cendré  pâle  ou  testacé  à  trois  ou  quatre  nervures  sail¬ 
lantes  :  l’interne  bifurquée.  Dos  de  l’abdomen  noir  sur  les  deux  ou  trois 
premiers  segments  et  sur  le  tiers  médiaire  des  suivants,  testacé  ou 
d’un  roux  fauve  et  marqué  de  points  obscurs  sur  les  côtés  de  ces  der¬ 
niers.  Tranche  abdominale  testacée;  marquée  sur  les  intersections  des 
segments  d’une  sorte  de  bande  obscure  formée  par  des  points  enfoncés 
noirs  ou  noirâtres,  égale  aux  parties  imponctuées  d’obscur.  Repli  du 
pronotum  d’un  flavepâle  ou  testacé;  marqué  de  points  enfoncés  noirs, 
le  plus  souvent  seulement  près  de  ses  bords  extérieurs  et  postérieurs, 
sans  tache  ponctiforme  noire  sous  les  angles  latéraux.  Repli  des  cories 
d’un  flave  pâle  ou  testacé,  souvent  presque  imponctué,  d'autres  fois 
pointillé  de  noir.  Dessous  du  corps  d’un  testacé  pâle  livide  ou  flavescent; 
presque  uniformément  marqué  de  petits  points  enfoncés  noirs  et  peu 
rapprochés,  sur  le  repli  des  joues  et  sur  la  poitrine.  Sillon  rostral  noir. 
rostépisternums  Hâves,  extérieurement.  Ventre  noir  sur  le  sillon  trans¬ 
verse  médian  antérieur;  explané  sur  les  côtés;  marqué  de  points 
enfoncés  noirs  plus  rapprochés  que  ceux  de  la  poitrine  qui  le  font 


PENTATOMIDES.  —  SCIOCOMËNS.  —  ScioCOris.  31 

paraître  souvent  presque  noir,  surtout  chez  le  a",  souvent  blanchâtre 
sur  la  ligne  médiane  et  paré  de  chaque  côté  de  celle-ci  de  deux  ran¬ 
gées  de  taches  ponctiformes  blanchâtres  :  la  moins  voisine  du  milieu 
située  sur  les  stigmates;  marqué  sur  les  côtés  de  chaque  arceau  d’un 
espace  ordinairement  moins  ponctué,  constituant  une  tache  ovalaire 
plus  pâle.  Pieds  d’un  flave  pâle  et  testacé;  ponctué  de  noir  :  cuisses 
imponctuées  prés  du  genou. 

Celte  espèce  paraît  habiter  les  différentes  zones  de  notre  pays.  On  la 
trouve  dans  les  environs  de  Paris.  Nous  l’avons  prise  à  la  Chartreuse 
et  dans  le  midi.  Elle  n’est  pas  rare  dans  les  environs  de  Lyon. 

Obs.  Le  S.  curtipennis  se  distingue  de  toutes  les  autres  espèces  de 
notre  pays  par  ses  codes  subarrondies  à  leur  bord  postérieur,  plus 
courtes  à  l’angle  postéro-externe  de  l’exocorie  que  près  de  la  méso- 
corie;  par  ses  exocories  aussi  larges  ou  presque  aussi  larges  chacune 
que  la  mésocorie.  Elle  s’éloigne  d’ailleurs  du  macrocephalus  par  ses 
yeux  en  partie  enchâssés  dans  les  côtés  de  la  tête;  par  son  écusson  non 
marqué  d’une  tache  noire  à  l’extrémité;  par  les  côtés  de  son  pro- 
notum  ponctués  de  noir  sur  toute  leur  longueur  :  ce  caractère  le  dis¬ 
tingue  des  S.  fissus,  angustipennis  et  auritus.  Il  n’a  d’ailleurs  ni  la 
partie  antérieure  de  la  tête  relevée  et  bifide,  comme  le  fissus,  ni  l’écus¬ 
son  sillonné ,  comme  Y  angustipennis,  ni  la  partie  antérieure  des  côtés 
du  pronotum  dépourvu  de  points  noirs,  l'écusson  plus  étroit  que  cha¬ 
que  code,  vers  leur  angle  postéro-externe  et  la  membrane  des  cories 
maculée  de  brun,  comme  chez  Y  auritus.  Il  s’éloigne  enfin  des  S. 
Helferi  et  terreus  par  ses  postôpisternums  pâles  à  leur  côté  externe  et 
par  son  ventre  sans  bandes  longitudinales  noires.  Il  a  beaucoup  d’ana¬ 
logie  avec  Yumbrinus;  mais  il  s’en  distingue  par  son  pronotum  moins 
court  proportionnellement  à  sa  largeur,  en  ligne  droite  à  sa  base;  par 
ses  cories  plus  courtes,  subarrondies  à  leur  bord  postérieur,  moins  lon¬ 
guement  prolongées  à  l’angle  postéro-externe  de  l’exocorie  qu’à  celui 
de  la  mésocorie;  par  scs  postépisternums  pâles,  au  lieu  d’être  nébu¬ 
leux;  par  le  repli  du  pronotum  entièrement  marqué  de  points  noirs  ou 
bruns,  seulement  près  des  bords  extérieur  et  postérieur. 


32 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


6.  Sclocoris  umbrinus  ;  Wolff. 

Testacé  ou  d’un  testacé  roussâtre,' et  presque  uniformément  marqué,  en 
dessus ,  de  points  bruns  ou  noirs,  qui  lui  donnent  une  teinte  d’un  testacé 
fauve  ou  brunâtre.  Pronolum  trois  fois  aussi  large  que  long,  un  peu 
échancré  en  arc  à  sa  base.  Ecusson  aussi  long  ou  à  peu  près  que  les  cories  : 
offrant  ordinairement  des  traces  d’un  carène  obtuse  non  prolongée  jusqu’à 
l’extrémité;  à  points  calleux  blancs.  Cories  à  peu  près  aussi  larges  chacune 
vers  leur  angle  postéro-interne,  que  l’écusson;  en  angle  aigu  à  leur  angle 
postéro-externe  ;  à  exocories  moins  large  chacune  que  la  mésocorie ,  vers 
les  deux  tiers  de  leur  longueur .  Repli  dupronotum  ponctué  de  noir.  Postépis - 
ter nums  flav es  extérieurement.  Ventre  non  marqué  d’une  large  tache  noire 
sur  l’avant-dernier  arceau. 

cf  Ventre  habituellement  plus  coloré,  brun  ou  brun  noir,  avec 
les  stigmates  blancs  et  marqués  d’une  rangée  longitudinale  de  petites 
taches  blanches  entre  chaque  stigma  et  la  ligne  médiane,  et  d’une 
tache  pâle  au  milieu  du  bord  latéral  des  arceaux  :  le  dernier  arrondi 
en  devant,  parallèle  sur  les  côtés,  offrant  chaque  tiers  externe  de 
son  bord  postérieur  obliquement  transverse,  convergeant  en  dedans; 
ce  bord  interrompu  dans  son  tiers  médiaire  et  muni  dans  ce  point  d’un 
tubercule  dirigé  en  arrière,  de  chaque  côté  duquel  part  un  sillon  trans¬ 
verse,  dirigé  vers  la  moitié  des  bords  latéraux. 

9  Ventre  moins  foncé.  Dernier  arceau  arrondi  en  devant,  élargi  en 
ligne  presque  droite  d’avant  en  arrière,  sur  les  côtés  ;  divisé  par  une 
ligne  transversale  en  deux  moitiés  inégales;  l’antérieure  plus  courte, 
de  deux  pièces,  et  paraissant  souvent  offrir  une  petite  pièce  triangu¬ 
laire  vers  l’extrémité  de  la  suture  médiane  :  la  seconde  de  sept  pièces  : 
les  deux  intermédiaires  antérieures,  presque  confondues  en  une  seule, 
rétrécies  d’avant  en  arrière  :  les  deux  latérales  antérieures  plus  longues 
près  de  la  ligne  médiane  que  les  latérales  postérieures  :  celles-ci  sépa¬ 
rées  par  une  pièce  médiane  dont  les  bords  latéraux  saillants  constituent 
un  V. 

Cimex  umbrinus.  Wolff,  Icon.  Cimic  (1804).  p.  Ut,  136.  pl.  XIV.  fig.  136, 


PENTATOMIDES.  —  SCIOCOR1ENS.  —  SciOCOriS.  33 

Sciocoris  brevicollis.  Fieber,  Rhynchot.  in.  Adhandl.  de  bobm.  Gesselleh. 

t.  VII.  1852.  p.  441.8.  —  Id.  tiré  à  part.  p.  17.8.  —  Id.  Eur.  Hemipt.  p. 

458.  9  (type). 

Long.  0m,0051  à  O® ,0061  (  2  1.  1/4  à  2  3/4  ).—  Larg.  0m,0025 
à  0, 0033(1  1.  1/8  à  1.  1/2). 

Corps  ovalaire  ou  ovale-oblong;  subplaniuscule  :  testacé  ou  d’un 
testacé  cendré  et  presque  uniformément  marqué,  en  dessus,  de  points 
noirs  ou  noirâtres  qui  lui  donnent  une  teinte  grise.  Tète  arrondie  ou 
subarrondie  en  devant;  à  peine  sinuée,  et  munie  d’une  faible  dent, 
au  devant  des  yeux  ;  planiuscule,  un  peu  relevée  en  rebord,  déprimée 
entre  l’épistome  et  les  bords  latéraux;  testacée  ;  uniformément  marquée 
de  points  noirs  rapprochés.  Epistome  un  peu  saillant,  avancé  jusqu’aux 
deux  tiers  ou  trois  quarts  des  joues.  Antennes  testacées  ou  d’un  testa¬ 
cé  fauve,  avec  les  deux  derniers  articles  presque  entièrement  et  souvent 
une  partie  du  3e,  bruns  ;  le  2e  à  peine  aussi  long  ou  un  peu  moins 
long  que  le  3e.  Yeux  bruns  ou  noirs;  à  moitié  engagés  dans  les  côtés 
de  la  tète.  Pronotum  échancré  en  devant,  d’une  profondeur  presque 
égale  au  diamètre  d’un  œil  ;  tronqué  au  bord  postérieur  de  cette 
échancrure;  plus  d’un  tiers  plus  large  à  ce  bord  qu’à  chaque 
troncature  postoculaire;  une  fois  environ  plus  large  à  ce  même  bord, 
que  l’espace  compris  entre  l’une  de  ses  extrémités  et  le  bord  latéral  ; 
élargi  en  ligne  un  peu  arquée,  sur  les  côtés,  jusqu’aux  angles  latéraux 
qui  sont  un  peu  émoussés;  deux  fois  et  demie  aussi  large  à  ces  angles 
que  long  sur  sa  ligne  médiane  ;  à  cicatrices  linéaires  et  peu  apparentes; 
creusé  d’un  sillon  transverse  plus  ou  moins  faible;  chargé  d’un  calus 
assez  saillant,  borné  par  une  fossette  avancée  jusqu’au  sillon  transverse; 
cendré,  testacé  ou  d’un  testacé  cendré  ;  uniformément  marqué  de  points 
noirs  ou  bruns  rapprochés.  Ecusson  rétréci  en  ligne  à  peu  près  droite; 
arrondi  ou  subarrondi  à  l’extrémité;  prolongé  au  moins  jusqu’au 
trois  cinquièmes  de  l’abdomen  ;  un  peu  plus  long  ou  à  peine  aussi 
long  que  les  cories  à  leur  angle  postéro-ex terne  ;  un  peu  plus  long  que 
l’une  d’elle  à  leur  angle  postéro-interne  ;  chargé  sur  son  tiers  basilaire 
d’une  subconvexitô  obtriangulaire  ;  offrant  ordinairement,  après  la  sub- 
convexilé,  une  carène  obtuse  non  prolongée  jusqu’à  l’extrémité  et  parfois 
Annales  de  la  Société  Linnéenne.  3 


34 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


obsolète  ou  peu  sensible;  à  stigmas  représentés  par  un  point  fossette 
noir  ;  chargé  au  côté  interne  de  chacun  de  ces  stigmas,  d’un  petit  calus 
blanc,  cendré,  testacéou  testacé  cendré,  et  uniformément  marqué  comme 
le  pronotura  de  points  noirs  ou  noirâtres  rapprochés.  Cories  prolongées 
jusqu  a  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral,  à  leur  angle  postéro-externe  ; 
cet  angle  assez  vif,  peu  aigu  ;  faiblement  arquées  à  leur  bord  postérieur; 
colorées  comme  l’écusson;  un  peu  moins  densementponciuées  de  noir  ou 
de  brun  ;  à  mésocorie  un  peu  plus  large  que  l’exocorie  ;  à  suture  radiale 
non  accompagnée  postérieurement  d’une  nervure;  à  suture  cubitale 
prolongée  jusqu’au  tiers  de  1  écusson.  Membrane  nébuleuse  ou  obscure  ; 
laissant  un  peu  à  découvert  les  côtés  du  dos  de  l’abdomen  ;  ordinai¬ 
rement  à  cinq  nervures  saillantes;  l’avant-dernière  externe  ,  ordinai- 
rementbifurquée.  Dos  de  l'abdomen  noir  sur  les  trois  premiers  segments 
et  sur  le  tiers  médiaire  des  suivants,  testacé  ou  d’un  testacé  nébuleux 
sur  les  côtés  de  ceux-ci.  Tranche  abdominale  testacée,  marquée  de  points 
bruns,  plus  petits  sur  la  partie  médiane  de  chaque  arceau,  plus  foncé  et 
plus  épais  près  des  bords  antérieur  et  postérieur  de  ceux-ci,  où  ils 
forment  une  bande  transversale  brune.  Bec  prolongé  jusqu’au  métas- 
ternum;  testacé  avec  l’extrémité  brune.  Repli  des  joues  et  pièces  préba¬ 
silaires  testacés,  ponctués  de  noir  ou  de  brun.  Repli  du  pronotum  et 
repli  des  cories  testacés,  ponctués  de  brun.  Poitrine  testacée  ou  d’une 
teinte  rapprochée;  peu  ou  point  marquée  de  grosses  taches  noires  sur 
les  côtés  (parfois  cependant  notées  d’une  tache  nébuleuse  sur  les  côtés  de 
l’antépectus  )  ;  région  odorifique  couleur  de  chair  livide  ou  nébuleuse, 
pointillée  de  noir.  Sillon  rosirai  noir.  Postépisternums  ordinairement 
obscurs  ou  nébuleux  à  leur  côté  externe,  parfois  d’un  testacé  flavescent. 
Ventre  parfois  presque  entièrement  brun  ou  brun  noir,  avec  une  bande 
noire  sur  le  milieu  des  deux  premiers  arceaux,  marqué  d’un  point 
blanc  sur  les  stigmates;  ordinairement  paré  en  outre  d’une  rangée 
d’un  blanc  testacé  plus  ou  moins  complète  entre  les  stigmas  et  la  ligne 
médiane,  quelquefois  avec  celle-ci  pâle  et  offrant  au  moins  sur  les 
parties  antérieures  de  sa  région  médiane  une  couleur  foncière  fauve 
ou  d’un  fauve  testacé  ou  roussâlre,  entre  les  points  bruns  ;  marqué  sur 
la  moitié  médiaire  du  repli  de  la  tranche  de  points  noirs  moins  rappro¬ 
chés  ;  noir  ou  noirâtre  sur  chaque  tiers  antérieur  et  postérieur  de  la 


PENTATOMIDES.  —  SCIOGO  RIENS.  —  StiOCüriS.  35 

tranche.  Pieds  testacés  ou  d’une  couleur  rapprochée,  peu  ponctués  de 
noir  ou  de  brun. 

Cette  espèce  paraît  rare  en  France  ;  nous  l’avons  prise  seulement 
quelquefois  dans  les  montagnes  des  Basses-Alpes. 

Obs.  Elle  se  distingue  de  toutes  les  précédentes  par  le  2e  article  des 
antennes  plus  court  que  le  3e;  par  ses  postépisternums  ordinairement 
nébuleux  ou  obscurs  à  leur  côté  externe. 

Le  S.  urnbiinus  s’éloigne  des  S.  Helferi  et  terreus  par  son  ventre  non 
paré,  sur  l’avant-dernier  arceau,  d'une  grosse  tache  noire,  vers  laquelle 
convergent  deux  larges  bandes  noires;  des  macrocephalns ,  angusti- 
pennis,  auritus  et  fissus,  par  les  côtés  de  son  pronotum  ponctués  de 
noir  jusqu’aux  angles  latéraux;  sous  ce  rapport  il  se  rapproche  du 
curtipennis  ;  mais  il  s’en  distingue  par  le  2e  article  de  ses  antennes 
généralement  plus  court  que  le  3e;  par  son  pronotum  proportionel- 
lement  plus  large  aux  angles  latéraux  que  long  sur  sa  ligne  médiane  ; 
par  son  écusson  à  peine  àussi  long  que  les  coriesà  leur  angle  postéro- 
externe;  par  cet  angle  assez  vif,  presque  rectangulairement  ouvert;  non 
subarrondies,  à  leur  bord  postérieur;  par  ses  postépisternums  ordi¬ 
nairement  obscurs  à  leur  côte  externe,  etc. 

Le  S.  umbrinus  semble  avoir  été  méconnu  par  tous  les  entomologistes. 

Les  Géocorises  de  cette  famille  avaient  été  si  mal  étudiées  jusqu’à 
M.  Fieber,  que  la  plupart  des  écrivains  avaient  cru  retrouver  l’espèce 
décrite  par  Wollï,  dans  toutes  celles  qui  leur  tombaient  sous  la  main. 
M.  Fieber  s’est  le  plus  rapproché  de  la  vérité  ;  mais  il  a  évidemment 
donné  le  nom  d 'umbrinus  à  celle  que  Panzera  figurée,  et  celui  de  brevi- 
collis  à  celle  qui  est  représentée  dans  l’ouvrage  de  Wolff  :  il  suffit  de 
voir  les  ligures  données  par  ces  auteurs,  pour  s’en  convaincre.  Le  dm  ex 
umbrinus  de  l 'Icônes  cimicum,  montre  les  corics  un  peu  plus  longues 
que  l’écusson,  à  leur  angle  postéro-externe,  et  en  angle  aigu  à  celte 
partie  postéro-externe,  ce  qui  constitue  les  principaux  caractères  ser¬ 
vant  à  distinguer  celte  espèce  de  notre  Sc.  curtipennis  ( umbrinus , 
Panzcr).  Mais  comment,  dira-t-on,  1  eCimex  umbrinus  de  Wolff  n’est-il 
pas  le  même  que  celui  de  Panzer,  puisque  le  premier  tenait  du  second 
l’insecte  qu'il  a  décrit?  il  est  facile  de  répondre  à  celle  objection:  Panzer 
avait  sans  doute  dans  sa  collection,  sous  le  nom  de  C.  umbrinus  des 


histoire  naturelle  des  punaises. 


36 

insectes  d’espèces  différentes,  et  l’exemplaire  qu’il  aura  communiqué  à 
Wolff,  n’était  pas  identique  à  celui  qu’il  a  représenté.  Dans  tous  les  cas, 
avec  l’insuffisance  des  descriptions  de  ces  deux  auteurs,  on  ne  peut 
avoir  recours  qu’aux  figures,  et  celle  de  Wolfï  se  rapporte  sans  aucun 
doute  à  notre  umbrinus,  comme  celle  de  Panier  s’applique  à  notre  cur- 
tipennis. 

Nous  avons  reçu  de  M.  Minck,  sous  le  nom  de  Sc.  ochraceus,  un  indi¬ 
vidu  déterminé  par  M.  Fieber,  qui  ne  nous  a  pas  paru  différent  de 
notre  Sc.  umbrinus ,  ou  qui  semble  n’en  être  qu’une  variété. 

Près  du  Sc.  umbrinus  vient  se  placer  l’espèce  suivante  : 

§ciocoB*is  liomalonotiis:  Fieber.  Testacé  ou  d'un  testacé  cendré 
ou  grisâtre  ;  presque  uniformément  marqué  en  dessus  de  point  bruns  ou 
noirs ,  qui  lui  donnent  une  teinte  d'un  gris  brunâtre.  Pronotum  deux  fois 
et  deux  tiers  aussi  large  que  long  et  à  peu  près  en  ligne  droite  ci  sa  base. 
Ecusson  prolongé  jusqu’aux  quatre  septièmes  de  l'abdomen ,  plus  long 
que  les  cories;  légèrement  en  toit ;  à  points  calleux  de  couleur  foncière. 
Cônes  sensiblement  moins  larges  chacune ,  vers  leur  angle  posléro-interne, 
que  l’écusson;  à  cmgle postérieur  assez  vif  et  presque  rectangulaire;  peu 
arquées  à  leur  bord  posléi  leur.  Pronotum  ponctué  de  noir.  Postèpistcr- 
nums  fîmes  extérieurement.  Ventre  non  marqué  d’une  large  tache  noire 
sur  V avant-dernier  arceau. 

Sciocoris  homanolotus .  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  330.  il. 

Long.  0m,0078  (3  1.  1/2).  -  Larg.  0^,0045  (2  1.). 

Patrie  :  l’Italie,  la  Dalmatie,  etc.  (coli.  Fieber,  Mink  et  Signoret). 

Obs.  Le  S.  homanolotus  a  la  tête  obtusément  arrondie  en  devant,  à 
peu  près  aussi  longue  que  le  prothorax  sur  sa  ligne  médiane,  peu 
sinuée  sur  les  côtés  :  les  yeux  enchâssés  seulement  jusqu’au  quart  dans 
les  côtés  de  la  tête;  chaque  angle  postérieur  de  l’échancrure  du  prono¬ 
tum  séparé  du  bord  latéral  par  un  espace  à  peu  près  égal  au  bord  pos¬ 
térieur  de  cette  échancrure;  les  cories  prolongées  jusqu’à  la  moitié  du 
4e  arceau  ventral;  le  repli  de  chaque  joue  et  des  cories  marqués  de 


PENTATOMIDES.  —  SCIOCORIENS.  —  Sciocoris.  37 

points  noirs  :  le  premier,  olîrant  un  espace  imponctué  au  côté  interne 
du  tubercule  antennifère;  le  ventre  marqué  de  points  noirs  constituant 
diverses  rangées  de  taches  noirâtres  :  les  pieds  ponctués  de  noir,  avec 
un  demi-anneau  noir  aux  cuisses,  suivi  d’un  espace  imponctué. 

Avant  le  Sciocoris  Helferi ,  se  place  l’espèce  suivante  : 

Sciocoris  «ïistisicîus  ;  Fieber.  Cendré  en  dessus ,  flavescent  en 
dessous;  marqué  en  dessus  de  points  noirs,  plus  petits  sur  la  mésocorie. 
Pronotum  ponctué  sur  les  côtés;  paré  à  la  base  d’une  bordure  blanchâtre 
très- droite.  Ecusson  sensiblement  plus  court  que  les  cories;  à  peine  aussi 
large  que  chacune  d'elles  vers  les  deux  tien  de  sa  longueur;  pâle  sur  les 
côtés  de  la  ligne  médiane  densement  ponctué  de  noir,  et  paraissant  sillonné 
sur  cette  ligne.  Cories  prolongées  jusqu'à  l’extrémité  du  4e  arceau  ven¬ 
tral,  arquées  à  leur  boi  d  postérieur  ;  en  angle  aigu  à  leur  angle  posté i  o-in- 
terne;  à  mésocorie  une  fois  plus  large  que  l’exocorie  vers  l’extrémité  de  la 
suture  cubitale:  celle-ci  prolongée  jusqu’au  niveau  delà  moitié  de  l’écus¬ 
son.  Repli  du  pronotum  marqué  de  points  noirs.  Postépislernums  noirs 
à  leur  côté  externe.  Ventre  flavescent;  marqué  de  très-petits  points  nébu¬ 
leux,  plus  obscurs  près  des  stigmates  ;  noté  d’une  tache  noire  sur  la  partie 
médiane  de  son  avant-dernier  arceau. 

Sciocoris  dislinclus.  Fieber,  Eur.  Iïemipt.  p.  357.  8. 

Long.  0“  0067  (3  1.).  —  Larg.  0m,0033  (1  1.  1/2). 

Patrie  :  l’Ukraine. 

7.  Sciocoris  Helferi;  Fieber. 

D’un  blanc  cendré  ou  flavescent;  marqué  en  dessus  de  points  noirs  ou 
bruns,  excepté  sur  une  bordure  latérale  des  côtés  du  pronotum.  Ecusson 
à  peine  aussi  long  que  les  cories  à  leur  angle  posléro-exlerne  ;  à  peine 
aussi  large  que  l’une  d’elles  à  leur  ang'e  poslèro -interne ;  marqué  souvent 
de  cinq  petites  taches  basilaires  brunes  entre  les  calus  blancs  et  parsemés 
de  points  blanchâtres  subcalleux.  Corvs  prolongées  au  delà  du  4e  arceau 
ventral;  à  angle  posléro-exlerne  aigu  ;  à  suture  cubitale  prolongée  jusqu’à 


38 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


la  moitié  de  l’écusson.  Postépisternums  noirs  à  leur  côté  externe ,  f laves 
et  ponctués  de  noir  à  l’interne.  Ventre  marqué,  sur  V avant-dernier  ar¬ 
ceau,  d'une  grosse  tache  noire,  vers  laquelle  convergent  deux  bandes  lon¬ 
gitudinales  de  même  couleur. 

o\ 

9  Dernier  arceau  ventral  arqué  ou  arrondi  en  devant,  largement 
élargi  d’avant  en  arrière  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transver¬ 
sale  arquée  ou  anguleuse  en  arrière  en  deux  moitiés  assez  inégales  : 
l’antérieure  un  peu  plus  longue  sur  la  ligne  médiane,  à  peine  aussi 
longue  sur  les  côtés;  carénée  sur  la  ligne  médiane  et  offrant  une  petite 
pièce  triangulaire  à  l’extrémité  de  cclle-ci  :  la  seconde  moitié,  de  six  ou 
sept  pièces  :  les  deux  intermédiaires  antérieures  petites,  moins  lon¬ 
guement  prolongées  que  les  deux  latérales  antérieures:  celles-ci  une 
fois  plus  longues  près  de  la  ligne  médiane  que  les  postérieures  latérales. 

Sciocoris  Helferi.  Fieber,  Rbynchot.  in.  Abhandl.  d.  B.  Geselleh.  t.  VII.  p.  449 
20.  —  Id.  tiré  à  part  p.  23.  20.  —  Id.  Eur.  Hemipt.  p.  361.  17. 

Long.  0“,0056  à  0m,0072  (2 1.  1/2  à  3  1. 1/4).  —  Larg.  0“,0039 

(1  1.  3/4). 

Corps  ovalaire  ou  ovale-oblong;  subplaniuscule;  d’un  blanc  cendré, 
en  dessus,  et  marqué  de  points  bruns  qui  lui  donnent  une  teinte  gri¬ 
sâtre.  Tête  ordinairement  subarrondie  ou  en  ogive  en  devant,  quelque¬ 
fois  entaillée  à  son  bord  antérieur;  variablement  sans  sinuosité  laté¬ 
rale  et  sans  dent  au  devant  des  yeux,  ou  plus  rarement  sinuée  sur  les 
côtés  et  offrant  alors  une  dent,  au  devant  des  organes  de  la  vision  : 
plane,  à  peine  déprimée  entre  l’épisiome  et  les  bords  latéraux;  d’un 
blanc  cendré,  marquée  de  points  noirs.  Epistome  avancé  jusqu’aux 
trois  quarts  des  joues.  Antennes  d’un  blanc  ûavescent,  avec  les  deux 
derniers  articles  noirs  ou  bruns,  excepté  à  la  base.  Yeux  bruns,  à  moi¬ 
tié  engagés  dans  les  côtés  de  la  tête.  Pronotum  échancréen  devant,  d’une 
profondeur  à  peine  égale  au  diamètre  d’un  œil;  en  ligne  à  peu  près 
droite  au  bord  postérieur  de  cette  échancrure  ;  près  de  quatre  fois  plus 
large  à  ce  bord  que  chaque  troncature  postoculaire;  une  fois  environ 


pentatomides.  —  sciocoriens  —  Sciocoris.  30 

plus  large  à  ce  même  Lord  que  l’espace  compris  entre  l'une  de  ses  ex¬ 
trémités  et  le  bord  latéral;  élargi  en  ligne  un  peu  courbe  sur  les  côtés 
jusqu'aux  angles  latéraux  qui  sont  émoussés;  une  fois  au  moins  plus 
large  à  ces  angles  que  long  sur  la  ligne  médiane;  à  cicatrices  linéaires 
et  peu  apparentes;  marqué  d’un  sillon  transverse  faibleou  peu  profond; 
chargé  d’un  calus  assez  saillant,  limité  par  une  fossette  avancée  jus¬ 
qu’au  sillon;  d’un  blanc  cendré,  marqué  de  points  noirs  ou  bruns, 
excepté  sur  une  bordure  latérale  pro  ongée  sur  toute  la  longueur  de  ses 
côtés  :  les  points  constituant  une  tache  noirâtre  sur  le  calus,  et  sou¬ 
vent  six,  moins  marquées,  sur  le  sillon  transverse,  qui  semble  creusé 
d’une  fossette  légère  sous  chacune  d’elles.  Ecusson  rétréci  en  ligne 
presque  droite,  arrondi  ou  subarrondi  à  l’extrémité;  prolongé 
jusqu'aux  trois  cinquièmes  de  l'abdomen;  à  peine  aussi  long  ou  un 
peu  moins  long  que  les  cories  à  leur  angle  postéro-externe;  à  peine 
aussi  large  ou  un  peu  moins  large  que  l’une  d’elles,  à  leur  angle  pos- 
téro-interne;  chargé  sur  son  quart  ou  tiers  basilaire  d’une  faible  sub¬ 
convexité;  ordinairement  ensuite  un  peu  en  toit,  ou  chargé  d’une  côte 
médiane  obtuse,  non  prolongée  jusqu’à  l’evtrémité;  à  stigmas  formés 
d’une  fossette  oblriangulaire  ponctuée  de  noir;  chargé  d’un  calus  blanc 
sale  au  côté  interne  de  chaque  stigma;  d’un  blanc  cendré  ou  flaves- 
cent,  marqué  de  points  noirs  ou  bruns:  ces  points  constituant  ordi¬ 
nairement,  entre  les  calus  blancs,  cinq  petites  taches  basilaires;  habi¬ 
tuellement  parsemé  de  petits  points  calleux  d’un  blanc  sale  plus  ou 
moins  apparents.  Cories  prolongées  au  moins  jusqu’au  quart  du  cin¬ 
quième  arceau  ventral,  à  leur  angle  postéro-externe;  en  angle  aigu  à 
ce  dernier;  en  ligne  droite  sur  la  moitié  externe  de  leur  bord  posté¬ 
rieur  ou  légèrement  sinuées  près  de  l’angle  postéro-externe  qui  sem¬ 
ble  alors  légèrement  incourbé;  d’un  blanc  cendré  ou  llavescent;  mar¬ 
quées  de  points  noirs  ou  bruns,  souvent  plus  petits  et  plus  légers  sur 
la  mésocorie;  quelquefois  marquées  de  points  bruns  ou  noirâtres,  plus 
gros,  près  de  la  suture  radiale;  à  suture  cubitale  prolongée  jusqu’à  la 
moitié  de  l’écusson;  à  mésocorie  de  deux  tiers  plus  large  que  l’exocorie, 
vers  les  deux  tiers  de  leur  longueur  ;  ordinairement  chargées  au  côté 
externe  de  la  partie  postérieure  de  la  suture  radiale  d’une  nervure 
prolongée  jusqu’à  l’extrémité.  Membrane  hyaline  :  à  cinq  nervures. 


40 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES, 


Dos  de  l'abdomen  noir,  avec  les  côtés  des  trois  derniers  arceaux  parés 
de  taches  ou  d’une  bordure  d’un  blanc  flave  ou  testacé,  graduellement 
plus  large.  Tranche  abdominale  d’un  blanc  flave  ou  testacé,  marqué  sur 
les  intersections  d’une  bande  formée  par  des  points  noirs  ou  noirâtres. 
Dessous  du  corps  d’un  blanc  flavescentou  testacé.  Bec  prolongé  jusqu’à 
la  moitié  du  mésosternum;  d’un  blanc  flave,  avec  le  dernier  article 
noirâtre.  Repli  des  joues  et  pièces  prébasilaires  marqués  de  points  noirs, 
laissant  un  espace  imponctué  au  côté  externe  du  tubercule  antennifère, 
Repli  du  pronotum  ponctué  de  noir  seulement  vers  son  bord  postérieur. 
Repli  des  cories  non  ponctué  de  noir.  Sillon  rostral  noir  seulement  sur 
le  mésosternum.  Poitrine  marquée  de  points  noirs,  constituant  ordinai¬ 
rement  une  grosse  tache  sur  les  côtés  de  chacun  des  segments  pecto¬ 
raux.  Postépisternums  noirs  à  leur  côté  externe,  flavescents  et  ponctués 
de  noir  à  l’interne.  Ventre  d’un  blanc  flave  ou  d’un  flave  pâle;  superfi¬ 
ciellement  marqué  de  points  souvent  à  peine  nébuleux  ou  obscurs: 
ces  points  constituant  souvent,  un  peu  plus  en  dedans  que  les  stig¬ 
mates,  une  bande  longitudinale  nébuleuse;  marqué,  sur  le  milieu  de 
l’avant-dernier  arceau,  d’une  grosse  tache  noire,  vers  laquelle  conver¬ 
gent  deux  bandes  ou  rangées  de  grosses  taches  noires,  parfois  brun⬠
tres  ou  en  partie  obsolètes;  marqué  latéralement  sur  les  intersections 
d’une  petite  tache  noire,  brune  ou  parfois  obsolète.  Pieds  d’un  blanc 
flavescent  ou  testacé,  peu  ponctués  de  brun. 

Cette  espèce  est  exclusivement  méridionale.  Nous  l’avons  prise  rare¬ 
ment  dans  les  environs  de  Marseille.  On  la  trouve  aussi  en  Italie,  en 
Sicile  et  en  Algérie. 

Obs.  Elle  se  distingue  de  toutes  nos  espèces  précédentes  par  son  ventre 
marqué,  sur  l'avant-dernier  arceau,  d’une  grosse  tache  noire,  vers  la¬ 
quelle  convergent  deux  bandes  noires;  par  ses  postépisternums  noirs 
au  côté  externe;  par  les  sutures  cubitales  prolongées  jusqu’au  niveau 
de  la  moitié  de  l’écusson  ;  par  ses  cories  dépassant  un  peu  l’extrémité 
du  4e  arceau  ventral,  etc. 

Elle  offre  des  variations  de  couleurs  suivant  le  développement  de  la 
matière  colorante.  Les  taches  noirâtres  du  sillon  transverse  et  delà  base 
de  l’écusson,  sont  souvent  peu  marquées,  ainsi  que  les  points  blancs  de 
ce  dernier;  les  taches  latérales  situées  sur  les  intersections  des  arceaux 


PENTATOMÎDES. 


sciocoiuens.  —  Sciocoris. 


41 


du  ventre  sont  parfois  indistinctes  et  les  deux  bandes  formées  de  taches 
noires  sont  souvent  presque  effacées  ou  réduites  à  une  trace  d’un  brun 
rougeâtre  ou  d’un  rouge  brunâtre  représentant  le  côté  externe  de  ces 
bandes. 


8.  Sciocoris  terreus  ;  Schrank. 

D’un  cendré  testacé  ou  flavescent  ;  marqué  en  dessus  de  points  noirs  ou 
obscurs ,  ordinairement  excepté  sur  les  côtés  du  pronotum  et  à  la  base  de 
l’exocorie.  Ecusson  à  peine  de  la  longueur  des  codes  à  leur  angle  pos- 
téro-exlerne  ;  plus  large  que  l’une  d’elles  à  leur  angle  postéro-extern e; 
marqué  ordinairement  de  quelques  petites  taches  basilaires  brunes  entre  les 
calus  blancs.  Codes  prolongées  jusqu’au  quatrième  arceau  ventral;  à  angle 
postèro-externe  aigu  ;  à  suture  cubitale  prolongée  jusqu’ au  niveau  du  tiers 
de  l’écusson.  Postépisternums  entièrement  noirs.  Ventre  marqué  sur  l’avant 
dernier  arceau  d’une  grosse  tache  noire ,  vers  laquelle  convergent  deux 
bandes  longitudinales  ordinairement  de  môme  couleur. 

o*  Bandes  noires  du  ventre  ordinairement  très-larges.  Dernier  arceau 
arrondi  en  devant,  parallèle  sur  les  côtés;  à  angle  très-ouvert  et  dirigé 
en  avant,  à  son  bord  postérieur;  muni  à  celui-ci  d’un  rebord  d’un 
blanc  sale,  interrompu  dans  son  quart  média  ire;  chargé  d’une  petite 
pièce  arquée  en  arrière,  dans  cette  partie  interrompue. 

9  Bandes  noires  du  ventre  ordinairement  moins  développées.  Der¬ 
nier  arceau  ventral  arqué  ou  arrondi  en  devant,  largement  élargi  d’avant 
en  arrière  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  moi¬ 
tiés  peu  inégales  :  l’antérieure  à  peine  plus  longue,  de  deux  pièces  :  la 
seconde  de  six  ou  sept  pièces:  les  deux  intermédiaires  antérieures 
petites,  moins  longuement  prolongées  que  les  deux  latérales  antérieures  : 
celles-ci  un  peu  moins  courtes  sur  la  ligne  médiane  que  les  postérieures. 

Cimex  terreus.  Schrank,  Faun.  Boic.  t.  II  (1803).  p.  75.  1109. 

Cydnus  umbrinus.  Fai.lén,  Monogr.  cimic.  suec.  (1809).  p.  54.  5. 

Sciocoris  umbrinus.  Fallén.  Hemipt.  suec.  (1829).  page  21.  1.  —  Burmeist, 

Handb.  t.  H.  p.  373.  5.  —  Blanchard,  Hist.  nat.  Ilemipt.  p.  151.  4.  —  Flor, 

Rhynch.  liv.  I.  t.  I.  p.  111.  1. 


42 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Sciocoris  teneus.  Fieber,  Rhynotog.  in  Abhand  I.  d.  bohmish.  Gesellsch.  t.  VII. 
p.  449.  21.  —  Id.  tiré  à  part,  page  25.  21.  —  Id.  Europ.  Hemipt.p.  361.  18. 

Long. 0m,00o9  à  0m,0067  (2 1.  2/3  à  3  1  ).  —  Larg.  0"\0033  (1  1.  à  1 1. 1/2) 
aux  angles  latéraux  du  pronotum.  —  0m,0030  à  0m,0045  (1  1.  2/5  à 
2  1.)  vers  la  moitié  du  ventre. 

Corps  ovale-oblong;  subplaniuscule  ;  cendré  ou  testacé  en  dessus  et 
marqué  de  points  enfoncés  noirs  ou  bruns  qui  lui  donnent  une  teinte 
grisâtre  ou  d’un  testacé  grisâtre.  Tête  en  ogive  ou  subarrondie  en  de¬ 
vant:  élargie  en  ligne  presque  droite  sur  les  côtés,  ordinairement  sans 
dent  sensible  au  devant  des  yeux;  un  peu  plus  large  entre  ces  organes 
que  longue  depuis  sur  cette  ligne  transversale  jusqu’à  son  bord  an¬ 
térieur  ;  testacée  ou  d’un  testacé  livide, marquée  de  points  bruns  ou  noirs, 
tantôt  uniformément  disposés,  tantôt  en  olïrant  des  traces  plus  foncées 
ou  plus  claires;  ordinairement  parée  d’une  ligne  blanche  prolongée  de¬ 
puis  le  vertex  jusqu’à  un  point  plus  ou  moins  avancé  de  l’épistome. 
Epistome  avancé  jusqu’aux  trois  quarts  ou  un  peu  plus  des  joues.  Yeux 
bruns,  à  moitié  enchâssés  dans  les  côtés  de  la  tête.  Antennes  cendrées 
ou  testacées,  avec  les  deux  derniers  articles  et  ordinairement  l’extré¬ 
mité  du  3e,  bruns;  le  deuxieme  article  un  peu  plus  long  que  le  3e. 
Pronotum  éch ancré  en  devant,  d  une  profondeur  à  peu  près  égale  au 
diamètre  d’un  œil ,  en  ligne  à  peu  près  droite  au  bord  postérieur  de 
cette  échancrure;  près  de  quatre  fois  aussi  large  à  ce  bord  que  chaque 
troncature  particulière;  une  fois  au  moins  plus  large  à  ce  même  bord 
que  l'espace  compris  entre  l’une  de  ses  extrémités  et  le  bord  latéral; 
élargi  en  ligne  faiblement  arquée  sur  les  côtés  jusqu’aux  angles  laté¬ 
raux  ;  deux  fois  et  demie  au  moins  aussi  large  à  ces  angles  que  long 
sur  la  ligne  médiane;  à  cicatrices  linéaires  et  peu  marquées;  creusé, 
un  peu  après  le  milieu  de  sa  longueur,  d'un  sillon  transverse peu  pro¬ 
fond;  testacé  ou  testacé  cendré,  marqué  de  points  noirs  ou  bruns, 
tantôt  presque  uniformément  disposés,  tantôt  constituant  des  sortes  de 
bandes  longitudinales  plus  obscures  :  offrant  ordinairement  sur  les  côtés 
une  bordure  foncière  dépourvue  de  points  bruns;  chargé  d’un  calus 
ordinairement  marqué  d’un  point  noir,  et  limité  par  une  fossette  avancée 
jusqu’au  sillon  transverse.  Ecusson  rétréci  d’avant  en  arrière  et  presque 


PENTATOMiDES.  —  SCIOCORIENS.  —  StiOCOriS.  43 

sans  sinuosités  sur  les  côtés,  ou  n’en  offrant  que  de  faibles  traces  vers 
le  tiers  de  la  longueur  ;  arrondi  ou  subarrondi  à  l'extrémité:  à  peine 
aussi  long  ou  un  peu  moins  long  que  les  codes  vers  leur  angle  postéro- 
externe  ;  d’un  tiers  environ  plus  large  que  chacune  d’elle  vers  leur 
angle  postéro-interne  ;  chargé  sur  son  tiers  basilaire  d’une  tuméfaction 
assez  prononcée;  ordinairement  ensuite  un  peu  en  toit  ou  chargé  d’une 
côte  médiane  obtuse,  non  prolongée  jusqu’à  l’extrémité;  à  stigmas 
formés  par  une  fossette  couverte  de  points  noirs  ou  noirâtres;  chargé 
d’un  calus  d’un  blanc  sale  près  de  chaque  stigma;  ordinairement  mar¬ 
qué  d’un  petit  point  noir  au  côté  interne  du  calus  blanc  et  souvent  de 
trois  autres  points  basilaires  bruns  ;  lestacé  ou  d’une  teinte  rapprochée; 
marqué  de  points  bruns  ou  noirs,  tantôt  disposés  d’une  manière  uni¬ 
forme,  tantôt  constituant  de  petites  taches  peu  apparentes  ou  des  sortes 
de  bandes  plus  obscures.  Cories  prolongées  jusqu’au  quatrième  arceau 
ventral,  à  leur  angle  postéro-externe  :  celui-ci  vif,  un  peu  aigu  ou 
presque  rcctangulairemcnl  ouvert;  en  ligne  droite  ou  non  arquée  sur 
la  moitié  externe  de  leur  bord  postérieur;  testacées  ou  d’une  teinte  rap¬ 
prochée;  marquées  de  points  bruns  ou  noirs,  tantôt  disposés  d’une 
manière  uniforme,  tantôt  constituant  de  petites  taches  brunes;  sans 
points  noirs  sur  la  base  de  l  exocorie;  à  suture  radiale  ordinairement 
saillante,  variablement  accompagnée  ou  non,  à  sa  partie  postérieure, 
d’une  nervure  peu  marquée;  à  suture  cubitale  prolongée  à  peine  jus¬ 
qu’au  niveau  du  tiers  de  l’écusson  :  mésocorie  d’un  quart  ou  d’un  tiers 
plus  large  que  l’exocorie,  vers  le  tiers  de  leur  longueur.  Membrane  hya¬ 
line,  mais  paraissant  teslacce;  à  cinq  ou  six  nervures  assez  saillantes. 
Dos  de  l’abdomen  noir,  avec  les  côtés  des  quatre  derniers  arceaux  testacés 
et  ponctués  de  brun,  sur  les  côtés.  Tranche  marginale  de  l’abdomen  tes- 
tacée  ou  d’une  teinte  rapprochée,  avec  les  angles  ou  les  bords  des  inter¬ 
sections  des  arceaux  marqués  d  une  tache  ou  d’une  bande  brune.  Bec 
prolongé  presque  jusqu’aux  hanches  postérieures;  d’un  cendré  testacé, 
avec  l’extrémité  noire.  Repli  des  joues  testacé,  marqué  de  petits  points 
enfoncés  bruns  ou  noirs.  Poitiine  noire  sur  le  sillon  rostral;  testacée 
ou  d’une  teinte  rapprochée;  marquée  de  points  enfoncés  bruns  ou  noirs  ; 
marquée  d’une  grosse  tache  noire  ou  brune  au  côté  interne  de  chacun 
de  ses  segments.  Repli  du  pronolum  d’un  flave  pâle  ou  testacé  , 


44 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


marqué  ordinairement  d’une  tache  noire  sous  les  angles  latéraux  ;  va¬ 
riablement  marqué  sur  le  reste  de  points  noirs  ou  concolores.  Repli  des 
cories  souvent  non  ponctué  de  brun.  Ventre  noir  sur  le  sillon  médian 
transverse  de  sa  partie  antérieure  ;  paré  sur  la  partie  médiane  de  l’avant- 
dernier  arceau  d’une  grosse  tache  noire  presque  carrée;  orné  su;  les 
cinq  premiers  arceaux  de  deux  bandes  longitudinales  noires  souvent 
forméesde  taches  unies, plus  développées  chez  le  cfque  chez  la  9  ;  d'un 
flavetestacé  ou  parfois  rosâtre  chez  le  a",  entre  les  bandes  noires,  avec 
la  ligne  médiane  d’un  flave  pâle;  d’un  flave  pâle  ou  testacé  au  côté  ex¬ 
terne  des  bandes  noires  ;  marqué  plus  extérieurement  de  points  bruns 
ou  obscurs  constituant  une  bande  nébuleuse  ou  obscure  sur  la  région 
des  stigmates,  qui  sont  blancs  ou  blanchâtres  ;  marqué  d’une  tache 
brune  à  l’angle  des  intersections.  Pieds  tlaves  ou  d’un  flave  testacé, 
ordinairement  marqués  de  points  bruns. 

Cette  espèce  se  trouve  quelquefois  dans  les  environs  de  Lyon;  mais 
elle  est  moins  rare  dans  le  Midi.  Nous  l’avons  prise  dans  diverses  lo¬ 
calités  de  notre  ancienne  Provence.  On  la  trouve  dans  les  lieux  exposés 
au  soleil,  au  pied  des  plantes  ou  sous  les  pierres. 

Obs.  Le  Sciocoris  terreus  offre  de  nombreuses  variations,  suivant  le 
développement  de  sa  matière  colorante  et  de  celui  des  points  enfoncés 
bruns  ou  obscurs. 

La  couleur  foncière  varie  du  cendré  ou  cendré  blanc,  au  flavescent, 
au  testacé,  au  flave  roussâtre.  La  tète  est  tantôt  uniformément  ponctuée, 
avec  une  ligne  pâle  naissant  du  vertex  et  s’avançant  sur  l'épistome; 
quelquefois  cette  ligne  est  peu  distincte;  d’autres  fois  la  tête  est  mar¬ 
quée  de  sortes  de  bandes  brunes  et  de  quatre  taches  brunes  sur  sa 
partie  postérieure.  Le  pronotum  offre  parfois  une  petite  tache  bru¬ 
nâtre  derrière  chaque  œil  et  deux  autres  entre  celles-ci;  quelquefois 
sa  surface  en  présente  d’autres  ou  montre  des  sortes  de  bandes  longitu¬ 
dinales  obscures  ;  sa  ligne  médiane  est  parfois  pâle;  ses  côtés  sont  ordi¬ 
nairement  parés  d’une  bordure  imponctuée  de  brun;  mais  quelquefois 
cette  partie  est  marquée  de  points  nébuleux  ou  même  bruns,  ordinaire¬ 
ment  un  peu  moins  épais  que  sur  le  reste  de  sa  surface.  Le  point  noir 
de  chaque  calus  est  obsolète  chez  les  variétés  pâles;  la  ligne  médiane 
est  parfois  pâle,  souvent  uniformément  ponctuée.  Les  cicatrices  offrent 


pentatoMides.  —  sciocoriens.  —  Dyroderes.  45 

souvent  une  ligne  transverse  lisse ,  plus  rarement  cette  ligne 
semble  ponctuée.  L’écusson  offre  chez  la  plupart,  à  sa  base,  un  point 
noir  au  côté  interne  du  calus  blanc  et  deux  ou  trois  autres;  mais  sou¬ 
vent  ces  taches  sont  complètement  effacées;  quelquefois  il  montre  di¬ 
verses  petites  taches  brunes  ou  des  sortes  de  bandes  longitudinales 
obscures.  Les  codes  ont  la  suture  radiale  tantôt  nerviforme,  tantôt 
à  peine  saillante;  quelquefois  vers  la  partie  posléro-interne  de  celle-ci 
se  montrent  les  traces  d'une  faible  nervure.  Le  repli  du  pronotum  est 
tantôt  ponctué  de  noir,  plus  souvent  sans  points  noirs.  Les  deux  bandes 
noires  du  ventre  sont  généralement  plus  développées  chez  les  a*. 
Quand  elles  sont  très-foncées,  la  partie  médiane  et  la  bande  flavescente 
qui  les  borde  à  leur  côté  externe  est  plus  pâle.  Quand  ces  bandes  sont 
moins  obscures,  souvent  l'espace  voisin  de  la  ligne  médiane  prend  une 
teinte  rosâtre  :  quelquefois  les  bandes  noires  sont  faiblement  ou  à  peine 
indiquées.  La  tache  noire  de  l’avant-dernier  arceau  est  parfois  bilobée 
postérieurement,  ou  divisée  par  une  ligne  médiane  pâle.  Les  post- 
épisternums  ne  sont  parfois  noirs  ou  noirâtres  qu’à  leur  côté  externe. 
Les  pieds,  ordinairement  ponctués  en  noir,  n’ont  parfois  point  de  traces 
de  ces  points. 

Malgré  ces  variations,  le  S.  terreus  se  distingue  sans  peine  des  S. 
macroreplialus ,  angustipennis ,  f issus,  auritus  ,  curtipennis  et  umbri- 
nus  par  son  ventre  marqué,  sur  l’avant-dernier  arceau,  d’une  tache 
noire,  vers  laquelle  convergent  deux  bandes  longitudinales  de  même 
couleur;  par  ses  postépisternums  noirs.  Il  s’éloigne  du  S.  Helferi,  par 
une  taille  ordinairement  moins  avantageuse;  par  ses  postépisternums 
le  plus  souvent  entièrement  noirs;  par  sa  suture  cubitale  à  peine  pro¬ 
longée  jusqu’au  tiers  de  l’écusson  ;  par  ses  cories  à  peine  prolongées 
jusqu’à  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral,  à  leur  angle  postéro-externe. 


Genre  Dyroderes,  Dyrodère;  Spinola. 

Spinola.  Essai  sur  les  ins.  Hemipt.  (1480),  p.  311. 


Caractères.  Bord  postérieur  du  tubercule  antennifère  moins  avancé  que 
le  bord  antérieur  des  yeux.  Cories  commençant  à  se  rétrécir  à  partir  du 


46 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


dixième  de  la  longueur  de  leur  côté  externe.  Antennes  prolongées  jus¬ 
qu’à  la  moitié  du  corps;  à  1er  article  le  plus  court  ou  à  peu  près  égal 
au  3°  :  le  2e  presque  une  fois  plus  long  que  celui-ci  :  le  4e  un  peu  moins 
grand  quele  2e,  graduellement  et  faiblement  épaissi  :  le  dernier,  le  plus 
grand.  Pronotiiméchancré  en  devant,  pas  plus  large  au  bord  postérieur  de 
cette  échancrure,  que  la  ligne  transversale  qui  serait  tirée  depuis  l'ex¬ 
trémité  du  bord,  jusqu'à  l'un  des  bords  latéraux;  obliquement  tronqué 
derrière  les  yeux;  subarrondi  aux  angles  de  devant;  à  côtés  dilatés, 
foliacés,  oblusément  arqués;  à  angles  latéraux  subarrondis;  sans  calus 
huméral  et  sans  fossette.  Ecusson  large;  à  sinuosités  latérales  très- 
faibles,  situées  vers  les  deux  cinquièmes  de  sa  longueur.  Repli  descorics 
ne  dépassant  pas  l’extrémité  de  la  poitrine.  Cuisses  non  ciliées.  Tibias 
inermes. 


1.  Dyroderes  margiuntus;  Fabricius 

Dessus  du  corps  testacé  ou  d'un  testacè  livide,  marqué  de  points  fauves 
ou  bruns  rapprochés  qui  lui  donnent  une  teinte  fauve  ou  d' un  faute  brun⬠
tre.  Pronotum  paré  aux  angles  de  devant  d  une  la/ lie  d'un  blanc  flavcs- 
cent,  parsemé  de  gros  points  noirs  et  pi  olongés  jusqu'à  la  moitié  des  côtés; 
écusson  blanc  à  l’extrémité.  Ventre  d’un  blanc  flavescent;  pointillé  d’obs¬ 
cur;  marqué  sur  les  trois  cinquièmes  médiaires  du  2e  arceau  de  quatre 
grosses  taches  et  de  deux  sur  le  3e  arceau ,  unies  ou  presque  unies  ;  noires 
ou  d’un  noir  verdâtre.  Pieds  d’un  livide  testacé  ponctués  de  noir. 

o*  Ventre  paré  sur  les  trois  cinquièmes  médiaires  des  1er  et  2e  ar¬ 
ceaux  d’une  tache  d’un  noir  verdâtre  ou  d’un  vert  noirâtre  ou  bronzé, 
graduellement  rétréci  presque  jusqu’à  l’extrémité  du  6e  arceau  où  elle 
est  tronquée.  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  parallèle  sur 
les  côtés,  entaillé  jusqu’au  tiers  postérieur  de  sa  longueur,  avec  la 
partie  antérieure  de  cette  entaille  tronquée. 

$  Ventre  paré  sur  les  trois  cinquièmes  médiaires  des  1er  et  2e  ar¬ 
ceaux  de  quatre  grosses  taches  unies  ou  presque  unies,  d’un  noir  ver¬ 
dâtre  ou  d’un  vert  noirâtre  ou  bronzé,  de  deux  taches  semblables  sur 
le  3e  arceau,  et  d’une  sur  le  6e  arceau.  Dernier  arceau  arrondi  en  de- 


pentatomides.  —  sciocoRiENS.  —  Dyroderes.  47 

vant,  élargi  en  courbe  rentrante  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne 
transversale  irrégulière,  en  deux  moitiés  :  l’antérieure  plus  courte, 
formée  de  deux  pièces,  échancrées  chacune  sur  la  moitié  externe  de 
leur  bord  postérieur  :  la  moitié  postérieure  de  six  ou  sept  pièces  :  la 
médiane  antérieure,  transverse,  échancrée  à  son  bord  postérieur  :  la 
médiane  suivante  très-petite  :  les  latérales  antérieures  prolongées  jus¬ 
qu’au  bord  postérieur,  laissant  entre  elles  un  espace  en  triangle  étroit 

« 

et  allongé. 

Cimcx  marginal  us.  Fabr.,  Suppl.  Ent.  Syst.  p.  S32.  98-99. 

Cimex  um'jraculatus.  Wolff.,  Ican.  Cimic.  p.  102.  93.  pl.  X.  fig.  93. 

Edcssa  marginaia.  Fabb.,  Syst.  Rhyng.  p.  154.  43. 

Pentatoma  manjinata.  Latr.,  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  189.  18. 

Penlatoma  opalines.  L.  Dufour,  Recherch.  llémipt.  (1833).  p.  31. 

Sciucoris  marginatus.  Burheist.,  Ilandb.  t.  II.  p.  373.  4.  —  Blanchard,  Hist. 
nat.  Hémipt.  p.  151.  3.  —  Fieber,  Rhyngotogr.  in.  Abhandb.  d.  bohm.  Ge- 
selleh.  1851-52.  p.  437.  1.  —  ld.  tiré  à  part,  p.  13.  1.  —  Id.  Eur.  Hemipt. 
p.  355.  1. 

Sciocoris  marginata.  Brullé,  Hist.  nat.  Hémipt.  p.  398.  pl.  XXXI.  fig.  3. 
Dyroderes  marginatus.  Spinola,  Hemipt.  p.  311.  —  Dallas.  List.  Hémipt.  p. 
146.  1. 

Dyroderes  marginatus.  Amyot  et  Serville,  Hémipt.  p.  122.  1. 

Long.  0m,0078  à  0m,0090  (3  1.  1/2  à  4  1.).  —  Larg.  0™,0043  à  0^,0049 
(2  1.  à  2  1.  1/5)  aux  angles  latéraux  du  pronotum.  —  0m,0052  à 
0m,0056  (2  1. 1/3  à  2  1.  1/2)  vers  la  moitié  du  ventre. 

Corps  ovalaire  ;  subplaniuscule.  Tête  arrondie  en  devant,  légèrement 
sinuée  sur  les  côtés  et  munie  d'une  faible  dent  au-devant  des  yeux; 
à  peine  aussi  longue  au  devant  de  ces  organes  que  large  entre  ceux-ci  ; 
plane  ou  légèrement  convexe;  d’un  teslacé  fauve,  marquée  de  petits  points 
noirâtres.  Veux  bruns;  à  moitié  enchâssés  dans  le  bord  de  la  tête.  An¬ 
tennes  livides  sur  les  deux  premiers  articles,  à  3e  article  nébuleux  :  les 
4e  et  5e  noirs,  avec  le  tiers  basilaire  d’un  livide  testacé.  Pronotum  échan- 
cré  presque  en  arc  obtus;  subarrondi  à  ses  angles  antérieurs;  obtusé- 
ment  arqué,  très-dilaté  et  sensiblement  relevé  sur  les  côtés;  subarrondi 
aux  angles  latéraux;  à  cicatrices  peu  marquées,  munies  d’un  bord  pos¬ 
térieur  relevé,  précédant  un  sillon  transverse  plus  ou  moins  prononcé; 
paré  aux  angles  de  devant  d’une  tache  blanche,  prolongée  jusqu’à  la 


48 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


moitié  des  bords  latéraux,  étendue  jusqu’au  côté  interne  de  l’œil,  cou¬ 
pée  à  angle  droit  à  son  angle  postéro-interne,  parsemé  de  quelques  gros 
points  noirs;  testacé  sur  le  reste  de  la  surface  et  marqué  de  points 
bruns  très-rapprochés  qui  lui  donnent  une  teinte  fauve,  ordinairement 
plus  foncé  ou  noirâtre,  vers  la  base.  Ecusson  prolongé  jusqu’aux  quatre 
septièmes  de  l’abdomen;  arrondi  postérieurement;  moins  large  ou  à 
peine  aussi  large  qu'une  corie  vers  leur  angle  postéro-interne;  sensi¬ 
blement  moins  long  que  les  cories  à  leur  angle  postéro-externe  ;  creusé 
d’un  stigma  noir,  en  forme  de  fossette  oblriangulaire  et  ponctuée;  chargé 
d’une  assez  faible  tuméfaction  basilaire  obtriangulaire,  suivie  d’une 
faible  arête  aplanie  sur  sa  tranche  ;  testacé  ou  d’un  testacé  livide,  ponc¬ 
tué  de  brun  comme  le  pronotum,  et  paraissant  comme  lui  avoir  une 
teinte  fauve,  avec  l’extrémité  d’un  blanc  livide,  et  souvent  une  partie 
de  la  ligne  médiane  pâle.  Cories  prolongées  jusqu’à  l’extrémité  du  4e  ar¬ 
ceau  ventral,  à  leur  angle  postéro-externe  :  cet  angle  assez  vif  et  un  peu 
aigu  :  colorées  et  ponctuées  comme  l’écusson,  avecla  base  del’exocorie 
d’un  blanc  livide.  Membrane  d'un  fauve  ou  testacé  livide,  parsemée  de 
taches  poncliformes  fauves  ou  brunâtres,  à  cinq  nervures  fauves.  Dos  de 
l’abdomen  d’un  noir  verdâtre  ou  d’un  vert  bronzé.  Tranche  abdominale 
d’un  blanc  livide  sur  la  moitié  médiaire  des  segments,  parée  sur  les 
intersections  d’une  bande  noire  ou  d’un  noir  verdâtre,  formée  de  deux 
lignes.  Repli  du  pronnotum  d’un  blanc  livide  et  parsemé  de  points  noirs, 
sur  sa  moitié  antérieure,  marqué  postérieurement  d'une  grosse  tache 
formée  de  points  noirs.  Repli  des  cories  d’un  blanc  flavescent  marqué 
de  très-petits  points  obscurs.  Repli  des  joues  d’un  blanc  testacé,  marqué 
de  points  bruns,  noté  d’une  tache  noire  au  devant  du  tubercule  anten- 
nifère.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures,  ou 
un  peu  plus;  d’un  testacé  livide,  avec  l’extrémité  obscure.  Poitrine  d’un 
blanc  flavescent  marqué  sur  les  côtés  de  chacun  de  ses  segments  d’une 
tache  formée  de  points  noirs;  moins  densement  marquée  de  points 
noirs  sur  le  reste.  Sillon  rosirai  noir.  Ventre  d’un  blanc  flavescent  ; 
pointillé  d’obscur;  marqué  de  taches  d’un  noir  verdâtre  ou  d’un  vert 
bronzé  variables  suivant  les  sexes, comme  il  a  été  dit;  noté  d’une  tache 
noire  à  l'angle  antéro-externe  de  ses  arceaux,  paraissant  offrir  après 
celle-ci  une  tache  ovalaire  plus  pâle  ou  moins  pointillée  d’obscur  que  le 


ÆLIENS. 


RENTAÎOMIDES.  — 


49 


fonds.  Pieds  d’un  livide  testacé,  marqué  de  points  noirs  :  cuisses  parées 
d’un  demi-anneau  vers  les  deux  liers  de  leur  côté  antérieur. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  les  environs  de  Lyon  et  surtout  dans  nos 
provinces  plus  méridionales. 

Elle  vit  principalement  sur  le  Grateron  ( Galium  aparine,  Linn.)  dont 
elle  pique  et  suce  les  fruits. 

La  femelle,  suivant  les  observations  de  Léon  Dufour,  fait  sa  ponte 
vers  la  fin  de  juin;  dépose  ses  œufs  hérissés  d’un  duvet  court,  qui 
s’ouvrent  par  un  opercule  ou  calotte. 

Les  9  paraissent  plus  abondantes  que  les  o\ 

Obs.  Les  taches  d’un  noir  bronzé  du  ventre  sont  quelquefois  en  par¬ 
tie  obsolètes. 


TROISIÈME  FAMILLE. 

LES  ÆLIENS. 

Caractères.  Tibias  ni  épineux  ni  spinosules.  Pronotum  non  foliacé 
sur  les  côtés;  muni  à  ceux-ci  d'un  rebord  assez  épais,  convexe,  courbé 
en  dessous  près  des  angles  latéraux  et  par  conséquent  non  visible  en 
dessus  sur  la  seconde  moitié  de  ces  angles  (I)  :  cette  seconde  moitié  ne 
débordant  pas  ou  débordant  à  peine  la  base  des  ély  très  ;  à  angles  posté¬ 
rieurs  nettement  indiqués.  Tête  triangulaire.  Epistome  rétréci  en  de¬ 
vant,  enclos  par  les  joues.  Antennes  variablement  insérées  plus  avant 
ou  un  peu  moins  avant  que  le  bord  antérieur  des  yeux;  de  cinq  arti¬ 
cles  :  le  1er  moins  avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tête.  Ecusson  sinué 
vers  le  tiers  ou  les  deux  cinquièmes  de  ses  côtés;  marqué  à  chacun  de 
ses  angles  de  devant,  d’un  sillon  noir  ou  continué  par  des  points  enfon¬ 
cés  jusqu’aux  sinuosités  ou  à  peu  près  :  ces  points,  noirs  au  moins  près 
de  la  base.  Cories  non  prolongées  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau  ven¬ 
tral;  subarrondies  à  leur  angle  postéro-interne.  Tranche  abdominale  peu 


(1)  Ce  caractère  très-distinctif  se  retrouve  chez  tous  nos  Æliens  de  France. 
Il  n’existe  pas  ch-z  V  Ensarcoris  anqustnlus.  B  ierensprung,  qui  fait  le  passage 
des  Æliens  aux  Ëysarcoriens. 

Annales  de  la  Société  Linné enne.  4 


50  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES, 

ou  point  apparente  en  dehors  des  élytrcs.  Bec  débordé  à  la  base  par  la 
partie  antérieure  du  desssus  de  la  tête;  logé,  sous  celle-ci,  dans  un  sil¬ 
lon;  ordinairement  prolongé  jusqu’aux  hanches  postérieures  ou  un  peu 
plus.  Antépectas  arqué  en  devant  au  bord  antérieur  de  chacun  de  ses 
flancs,  et  constituant  des  lames  antépectorales  plus  avancées  que  le 
niveau  du  bord  postérieur  et  souvent  même  que  le  bord  antérieur  des 
yeux.  Mésoslenuim canaliculé.  Ventre,  sans  sillon  longitudinal  médiaire, 
ou  du  moins  sans  sillon  prolongé  jusqu’au  6-  arceau;  non  armé  dans 
le  milieu  de  sa  base  d’une  pointe  ou  d’une  épine  dirigée  en  avant. 
Ongles  munis  en  dessous  d’un  appendice  membraneux. 

Ajoutez,  au  moins  pour  les  espèces  de  noire  pays  : 

Antennes  prolongées  jusqu’à  la  moitié  delà  longueur  du  corps,  ou  un 
peu  plus;  de  cinq  articles  :  le  1er  épais:  le  2°  et  ordinairement  le  3e 
filiformes  :  les  4e  et  5e  subfusiformes,  épaissis,  pubescents.  Tête  convexe; 
à  peine  munie  latéralement  d’un  rebord  très-étroit.  Yeuc  plus  larges 
que  longs;  débordant  un  peu  les  angles  antérieurs  du  prenotum.  Ocelles 
un  peu  plus  rapprochés  des  yeux  que  de  la  ligne  médiane  de  la  tête. 
Pronotum  peu  profondément  échancré  à  son  bord  antérieur,  presque 
tronqué  derrière  la  partie  postérieure  de  la  tète  comprise  entre  les 
yeux,  avec  sa  partie  postoculaire,  constituant  un  angle  peu  avancé; 
obtus  ou  non  tranchant  sur  les  côtés;  marqué  de  cicatrices  transverses 
en  majeure  parlie  imponcluées.  Ecusson  chargé  d'une  tuméfaction  ba¬ 
silaire  plus  ou  moins  faible,  prolongée  jusqu’au  niveau  des  sinuosités 
basilaires,  souvent  rendue  plus  apparente  par  une  dépression  transver¬ 
sale  qui  la  suit;  chargé  ou  côté  interne  de  chaque  stigma  d’une  ligne 
élevée  d’une  sorte  de  côte  courte  ou  d’un  calus  longitudinal  lisse,  d’un 
blanc  flavescent  ou  d’un  flave pâle.  Ventre  de  sept  arceaux  :  le  1er  court, 
mais  apparent  ;  creusé  sur  sa  région  médiane,  entre  le  1er  et  le  2e 
arceaux  d’un  sillon  transverse.  Repli  des  (lories  à  peine  prolongé  plus 
loin  que  le  bord  postérieur  du  1er  arceau  ventral.  Desso us  du  corps 
ponctué,  moins  finement  sur  la  poitrine  que  sur  le  ventre.  Pieds  de 
longueur  médiocre;  simples. 

NosÆliens  forment  une  famille  très-naturelle  et  très-distincte  par  les 
caractères  indiqués,  savoir:  par  l'existence  de  lames  antépectorales  ; 


PENTATOMIDES. 


ÆL1ENS.  —  Ælia. 


51 


par  leur  pronotum  muni  sur  les  côtés  (  chez  tous  ceux  de  France), 
d’un  rebord  courbé  en  dessous  avant  l’extrémité  de  ses  angles  latéraux  ; 
par  la  forme  et  la  longueur  de  leurs  stigmas. 

Il  est  étonnant  que  ces  caractères  très-apparents  et  très-distinctifs 
aient  en  général  été  négligés  par  les  auteurs. 

Ainsi,  ils  s’éloignent  des  Cydniens  par  leurs  tibias  non  épineux,  et 
par  leur  écusson  sinué  latéralement  avant  la  moitié  de  sa  longueur. 
Celte  particularité  les  sépare  ainsi  des  Pentatomiens,desAsopiensetdes 
Acanthosomiens.  Ils  se  distinguent  des  Sciocoriens  par  leur  tête  trian¬ 
gulaire,  par  leur  pronotum  non  foliacé  et  muni  sur  les  côtés  d’un 
rebord  latéral  épais;  des  Eysarcoriens  par  ce  rebord  non  visible  en  des¬ 
sus  jusqu’à  l’extrémité  des  angles  latéraux  et  par  leur  mésosternum  ca- 
naliculé  au  lieu  d’être  chargé  d’une  ligne  longitudinale  saillante. 

Chez  tous  nos  Æiiens  de  France  les  pièces  latérales  antérieures  ou 
internes  de  la  seconde  moitié  du  dernier  arceau  ventral  des  Ç,  se 
prolongent  jusqu’au  bord  postérieur  ou  à  peu  près. 

Les  Æiiens  se  partagent  en  deux  genres. 


chargée  d’une  large  côte,  le  long  de  la  suture  radiale.  Poitrine  marquée 
d'un  point  noir  au  côté  externe  de  chaque  eolyle. 


Genres. 

Ælia. 


noD  chargée  d'une  côte  le  long  de  la  suture  radiale.  Poitrine  non  mar¬ 
quée  d'un  point  noir  au  côté  interne  de  chaque  cotyle.  Æliodes. 


Genre  Ælia,  Ælie  ;  Fabricius. 

Fabricius,  Sy>t.  RhyDgot  (1803),  p.  U8. 

Caractères.  Exocorie  chargée  d’une  large  côte,  le  long  de  la  suture 
radiale.  Tête  penchée;  plus  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre 
les  organes;  rétrécie  d’arrière  en  avant,  en  ligne  à  peu  près  droite 
jusqu’au  niveau  de  la  partie  antérieure  de  l’épislome  ou  un  peu  plus, 
puis  subparallèle  ou  arquée  en  dehorsjusqua  sa  partie  antérieure; 
offrant  dans  le  point  où  la  direction  de  ses  côtés  se  modifie,  une  entaille 
ou  angle  rentrant  plus  ou  moins  sensible  ;  comme  bilobée  en  devant. 
Tvilrine  marquée,  au  côté  externe  de  chaque  cotyle,  d’un  point  noir, 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


constituant  une  rangée  longitudinale  de  trois  points,  laissant  un  peu 
en  dehors  l’orifice  de  la  glande  odorifère  également  noir.  Abdomen 
subgraduellement  rétréci,  jusqu’à  sa  partie  postérieure  qui  est  tron¬ 
quée. 

Ajoutez  pour  les  espèces  suivantes  de  notre  pays  : 

Epistome  subconvexe;  avancé  environ  jusqu’aux  trois  quarts  des 
joues.  Antennes  insérées  plus  avant  que  le  niveau  du  bord  antérieur 
des  yeux.  Pronotum  creusé,  au  côté  interne  du  calus,  d’une  fossette 
continuée  en  avant  par  un  sillon  avancé  jusqu’aux  deux  cinquièmes 
antérieures  de  la  longueur  de  ce  segment.  Ecusson  non  plus  longuement 
prolongé  que  le  point  le  plus  postérieur  des  cories.  Cories  en  ogive 
ou  subarrondies  à  leur  angle  postéro-interne.  Sillon  rosirai  et  sillon 
transverse  de  la  base  du  ventre  de  couleur  foncière,  c’est-à-dire  flave  ou 
d’une  teinte  rapprochée. 

Chez  les  espèces  de  notre  genre  Ælia  les  pièces  latérales  antérieures 
ou  internes  de  la  seconde  moitié  du  dernier  arceau  ventral  des  9  est 
séparé  postérieurement  par  une  troisième  pièce  médiane  qui  paraît 
souvent  soudée  avec  elles,  caractère  qui  sert  à  séparer  ce  genre  de  celui 
d ’Æliodes.  Dans  tous  les  cas,  la  seconde  pièce  médiane,  chez  les  Ælia 
ne  se  prolonge  pas  jusqu’au  bord  postérieur. 

Ce  genre  est  réduit  en  France  à  deux  ou  trois  espèces  : 

a  Mésocorie  non  marquée  d’une  ligne  noire  le  long  de  la  sature 
radiale. 

/S  Antennes  à  2®  article  à  peu  près  égal  au  3e.  Côte  médiane  lisse 
de  l’écusson  ne  dépassant  pas  les  trois  cinquièmes  ou  les  deux 
tiers  de  la  longueur  de  ce  dernier.  Cuisses  à  un  puint  noir. 

PP  Antennes  à  2e  article  près  d'une  fois  moins  long  que  le  3«. 

Côte  médiane  lisse  de  l’écusson  prolongée  au  moins  jusqu’au 
trois  quarts  de  la  longueur  de  celui-ci.  Cuisses  à  deux  points 
noirs. 

«a  Mésocorie  chargée  d’une  ligne  noire  le  long  de  la  suture  radiale. 

Antennes  à  2e  article  un  peu  moins  long  que  le  3e.  Côte  mé¬ 
diane  lisse  de  l'écusson  prolongée  jusqu’aux  cinq  sixièmes  de 
celui-ci.  C  lisses  à  un  petit  point  noir,  souvent  nul. 


Acuminata 


Rostrala. 


Klugii. 


PENTAT0M1DES. 


ÆLIENS .  —  Ælia. 


53 


Avant  les  espèces  de  notre  pays  doit  être  placée  la  suivante  : 

Æïia  Germari  {  Kuster.  A  h  Situes  fl  2e  et  3e  articles  piesquc  égaux. 
Dessus  du  corps  d’un  flai'e  pâle  ou  d'un  blanc  roussâlre  ;  chat  géd  une  côte 
blanchâtre,  lisse  et  inégalement  saillante ,  prolongée  depuis  la  paitie  antè- 
ri  aire  de  l’épislome  jusqu'aux  trois  quarts  de  l'écusson.  Pronotum  à  rebord 
latéral  blanchâtre;  chargé  entre  chaque  rebord  et  la  ligne  médiane  d'une 
côte  plus  affaiblie  postérieurement,  et  offrant  à  sa  base  les  traces  d'une 
autre  côte  entre  celle-ci  et  chaque  fossette.  Ecusson  plus  long  que  les 
codes;  chargé  de  quatre  autres  côtes  basilaires  courtes  :  une  au  côté  in¬ 
terne  des  stigmas  :  une  entre  celle-ci  et  la  médiane  ;  ponctué  de  noir  entre 
ces  dernières,  sur  la  tuméfaction  basilaire ,  et  tout  le  long  de  la  côte  mé¬ 
diane  jusqu’à  l’extrémité  :  la  médiane  prolongée  jusqu’aux  deux  tiers. 
Dessous  du  corps  et  pieds  d’un  flave  pâle  :  stigmates  noirs. 

Ælia  Germari.  Kuster.  Stett.  entom.  Zeit.  t.  XIII.  1S32.  p.  391.  1.  pl.  III.  fig. 

1  (la  tête).  —  Fieber,  Eut.  Hemipt.  Kaef.  Eur.  35t.  2. 

Long.  0m,0il2  à  (K0123  (5  1.  à  5  1.  1/2).  —  Larg.  0®,00o2  à  0^,0054 
(2  1.  1/3  à  2  1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Patrie  :  l’Espagne  (Perris). 

Obs.  La  tête  est  rétrécie  en  ligne  presque  droite  jusqu’à  sa  partie 
antérieure,  c’est-à-dire  offre  à  peine  sur  les  côtés  des  joues  un  angle 
rentrant  très-ouvert  au  niveau  de  l’extrémité  de  l’épistome,  et  la  partie 
antérieure  des  côtés  des  joues  est  subparallèle  au  lieu  d’être  arquée  en 
dehors;  ses  antennes  sont  entièrement  flaves.  L’écusson  est  moins  large 
postérieurement  que  chaque  corie,  vers  leur  angle  postéro-interne. 
Les  cories  sont  plus  longues  d’un  cinquième  environ  que  l’écusson  et 
offrent  leur  plus  grande  longueur  près  de  la  suture  radiale.  Le  bord 
rostral  du  repli  desjouesesten  ligne  droite,  un  peu  sinuê  près  des  pièces 
prébasilaires;  celles-ci  sont  assez  faiblement  arquées  sur  leur  tranche. 
Le  dos  de  l’abdomen  est  gris  brun,  ponctué  de  noir,  avec  la  ligne  mé¬ 
diane  flave;  la  tranche  abdominale  flave.  avec  quelques  taches  linéaires 
noires,  près  de  son  bord  interne.  Pieds  sans  taches. 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


54 


i.  Ælia  aciaminata;  Linné. 

Antennes  à  2e  article  à  peine  égal  au  3e.  Dessus  du  corps  d’un  ( lare 
pâle;  chargé  d’une  côte  lisse  et  plus  pâle ,  inégalement  saillante ,  depuis 
la  partie  antérieure  de  V  épisto  me  jusqu’  aux  tro's  quarts  de  l’écusson  :  celte 
côte  parée  de  chaque  côté  d’une  bordure  formée  de  points  noirs ,  inter¬ 
rompue  sur  la  seconde  moitié  du  pronotum ;  et  réduite  à  des  points  obscurs 
après  la  tuméfaction  de  l’écusson.  Pronotum  chargé ,  sur  sa  moitié  anté¬ 
rieure,  de  d  mx  autres  côtes  en  dehors  de  la  médiane  ( l’interne  souvent  fai¬ 
ble).  Ecusson  chargé  à  la  base  de  deux  courtes  côtes  en  dehors  de  la  mé¬ 
diane  :  celle-ci  d  peine  prolongée  jusqu’aux  deux  tiers  :  tranche  abdomi¬ 
nale  (lave,  avec  la  moitié  interne  noire.  Dessous  du  corps  (lave  pâle;  tepli 
des  joues  presque  imponctué  de  noir  :  stigmates  noirs,  cuisses  ordinaire¬ 
ment  d  un  point  noir. 

a"  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  parallèle  sur  les  côtés, 
offrant  à  son  bord  postérieur  trois  petites  échancrures  en  demi-cercle 
allongé,  noté  de  deux  taches  ponctiformes,  noires. 

9  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  sur  les  côtés  en 
ligne  presque  droite;  divisé  en  deux  moitiés  par  une  ligne  transver¬ 
sale  arquée  en  arrière;  la  moitié  antérieure,  de  deux  pièces,  ordinaire¬ 
ment  séparées  vers  l’extrémité  de  la  médiane  par  une  très-petite  pièce 
triangulaire  :  la  moitié  postérieure,  un  peu  plus  grande,  de  six  ou  sept 
pièces,  la  médiane  antérieure  plus  grande,  transverse,  rétrécie  d’avant 
en  arrière;  la  médiane  postérieure  presque  carrée  :  la  3e  médiane, 
transverse,  unissant  les  deux  latérales  internes  ou  antérieures. 

Cimex  acuminatus.  Linné,  Syst.  nat  10e  édit.  t.  I.  p.  444.  43.  —  Id.  12®  édit, 
t.  I.  p.  723.  59.  — Panz.,  Faim.  Garni.  XXXII.  17.  — Wolff.,  Icon.  Cimic. 
p.  19.  19.  pl.  IL  fig.  19. 

. Schaeffer,  Icon.  Cimic.  pl.  XLIL  fig.  11. 

Ælia  acuminuta.  II\hn.,  Wanz.  t.  I.  p.  120.  pl.  XIX.  fig.  63.  —  Blanch.,  Hist. 
nat.  t.  111.  Hémipt.  p.  154.  1.  pl.  VIL  fig.  5.  —  Ramb.,  Faun.  d.  l'Andal.  t. 
11.  p.  105.  I. —  Costa,  Cimic.  centar.  2.dee.  6-10.  p.2ù.  1.  fig.  7.  —  Kolén., 
Melatem.  entom.  t.  IV.  p.  20.  140.  —  Dallas,  Ilemipt.  p.  223.  2.  — 


PENTATOMIDLS.  —  Æî.lENS  —  Ælia.  55 

Kuster.,  stett.  entom.  Zeit.  1852.  p.  392.  2.  pl.  III.  fig.  2  (tôle).  —  Fjeber, 

Eur.  Ilemipt.  p.  352.  3. 

Ælia  rostrata.  Bohem.,  in.  Ofvers.  k.  Yetens.  akad.  forhandl.  (1832).  p.  50.  l. 

Long.  0m,01Q5  à  0®,01i2  (4  1.  3/4  à  5  1.).  —  Larg.  üm,0032  ù  0m,0056 
(2  1.  1/3  à  2  1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  oblong;  médiocrement  convexe.  Tête  un  peu  arquée  sur  la 
partie  antérieure  des  joues  ;  lisse  sur  l’épistome  et  sur  une  bande  mé¬ 
diane  faisant  suite  à  celle-ci;  ponctuée  ou  ruguleusement  ponctuée  sur 
le  reste  de  sa  surface;  d’un  jaune  ou  (lave  orangé;  ornée  de  chaque 
côté  de  la  bande  médiane  d  une  bordure  noire  ou  formée  de  points  en¬ 
foncés  noirs,  rétrécie  d’arrière  en  avant  sur  les  côtés  de  l’épistome  et 
ordinairement  avancée  jusqu’à  la  moitié  de  la  longueur  de  celui-ci  :  ces 
bordures  noires,  parfois  obsolètes  sur  le  front  et  le  vertex,  et  réduites, 
sur  les  côtés  de  l’épislome,  à  une  suture  génale  noire,  dans  les  varia¬ 
tions  par  défaut.  Antennes  brièvement  ciliées;  à  1er  article  le  plus  court: 
les  2e  et  3e  presque  égaux  :  les  4e  et  5e  plus  longs,  presque  égaux  :  le 
40  ordinairement  le  plus  long  :  les  trois  premiers  d’un  (lave  pâle  :  les 
deux  derniers  et  parfois  l'extrémité  du  S"  rose.  Pronotum  élargi  en  ligne 
soit  droite,  soit  un  peu  en  angle  rentrant,  jusqu’à  l’extrémité  visible 
en  dessus  du  rebord  latéral  d’un  blanc  flavescent;  creusé  vers  les  deux 
cinquièmes  de  sa  longueur,  d’un  sillon  transverse  étendu  jusqu’aux 
rebords  latéraux;  chargé  de  trois  côtes  longitudinales,  lisses  :  la  mé¬ 
diane  faisant  suite  à  celle  de  la  tête,  prolongée  en  s’affaiblissant  jus¬ 
qu’au  bord  postérieur  :  chacune  des  autres,  naissant  du  bord  postéro- 
interne  de  chaque  cicatrice,  rétrécie  et  plus  ou  moins  raccourcie  posté¬ 
rieurement;  offrant  ordinairement  en  devant,  au  côté  interne  des  cica¬ 
trices,  et  postérieurement  entre  chaque  fossette  et  chaque  côte  submé- 
diaire  les  traces  d’une  ligne  courte  et  peu  saillante  ;  marqué  sur  le  reste 
de  sa  surface  de  points  enfoncés  assez  rapprochés  :  d  un  jaune  ou  flave 
pâle  sur  les  côtés,  d’un  roux  testacé  sur  le  reste;  ordinairement  noir 
ou  marqué  de  points  enfoncés  noirs,  en  devant,  entre  la  côte  médiane 
et  chacune  des  autres,  jusqu’au  sillon  transverse  et  surtout  près  de  ce 
sillon  :  cette  partie  noire  presque  concolore  chez  les  variations  par  dé¬ 
faut.  Ecusson  ordinairement  un  peu  moins  longuement  prolongé  que 


56 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


les  codes;  en  ogive  obtuse  sur  les  deux  septièmes  postérieurs;  plus 
large  que  chaque  corie  vers  leur  angle  postéro-interne;  chargé  de  cinq 
côtes  lisses  :  la  médiane  faisant  suite  à  celle  du  pronotum,  prolongée 
en  s’affaiblissant  jusqu’aux  deux  tiers  à  peine  de  la  longueur  de  l’écus¬ 
son  :  chacune  des  autres  naissant  de  la  base,  prolongée  seulement  jus¬ 
qu’au  bord  postérieur  de  la  tuméfaction  :  chacune  des  externes,  située 
au  côté  interne  des  stigmas  :  chacune  des  intermédiaires  un  peu  plus 
rapprochée  de  la  médiane  que  de  la  latérale,  offrant  souvent  entre  la 
côte  médiane  et  les  intermédiaires  les  traces  d’une  ligne  ou  côte  rudi¬ 
mentaire;  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  plus  prononcés 
près  de  la  base,  affaiblis  postérieurement;  à  stigmas  noirs,  ponctués, 
prolongés  jusqu’aux  sinuosités;  d’un  jaune  ou  ffave  pâle  sur  les  côtés  : 
noir  ou  marqué  de  points  enfoncés  noirs  entre  la  côte  médiane  et  cha¬ 
cune  des  intermédiaires,  jusqu’à  l’extrémité  de  la  tuméfaction  basi¬ 
laire,  puis  paré,  de  chaque  côté  de  la  côte  médiane,  d’une  bordure  for¬ 
mée  par  des  points  noirs,  qui  se  réunissent  postérieurement  en  une 
bande  unique  plus  noire  à  l’extrémité;  d’un  blanc  cendré  ou  rosâtre 
sur  le  reste.  Cories  en  ligne  courbe  à  leur  bord  interne  postérieur, 
presque  depuis  la  moitié  des  côtés  de  l’écusson,  jusqu’à  un  point  de  la 
mésocorie,  presque  aussi  distant  de  la  côte  radiale  que  la  largeur  du 
bord  postérieur  del’exocorie;  un  peu  moins  longuement  prolongées  à 
leur  extrémité  apicale  que  la  moitié  du  5°  arceau  ventral  ;  chargées 
sur  la  mésocorie  au  côté  interne  de  la  suture  cubitale,  d’une  faible  ner¬ 
vure  émettant,  après  le  milieu  de  sa  longueur,  une  ramification  dirigée 
vers  le  bord  postérieur;  ponctuées;  variant  du  blanc  cendré  au  blanc 
rosâtre,  avec  la  nervure  de  l’exocorie  d’un  blanc  flavescent.  Membrane 
d’un  blanc  vitreux.  Dos  de  l’abdomen  noir,  paré  sur  les  deux  derniers 
arceaux  d’une  ligne  médiane  d’un  testacépàle.  Tranche  abdominale  d’un 
flave  pâle,  avec  la  moitié  interne  irrégulièrement  noire.  Bec  prolongé 
au  moins  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures;  d’un  flave  tes- 
tacé,  avec  l’extrémité  noire.  Repli  des  joues  arqué  sur  la  partie  anté¬ 
rieure,  sinué  près  des  lames  prébasilaires;  flave,  marqué  d’une  rangée 
de  petits  points  noirs  près  de  son  bord  externe.  Pièces  prébasilaires 
offrant,  vers  la  partie  antérieure  de  leur  tranche,  un  angle  médiocre¬ 
ment  saillant;  subhorizontales  postérieurement.  Lames  antépectorales 


PENT AT0MIDES . 


ÆL1ENS. 


Ælia. 


57 


presque  aussi  avancées  que  le  bord  antérieur  des  yeux.  Dessous  du  corps 
d’un  jaune  ou  flave  pâle  :  ventre  offrant  parfois  les  traces  de  deux  ou 
quatre  rangées  de  très-petites  taches  noires  :  stigmates  noirs  ou  bruns. 
Pieds  d’un  jaune  ou  flave  pâle;  cuisses  marquées,  vers  les  deux  tiers  de 
leur  côté  antérieur,  d’un  petit  point  noir,  parfois  effacé. 

Cette  espèce  se  trouve  sur  diverses  plantes,  principalement  sur  les 
c'iréales.  Elle  habite  la  plupart  des  provinces  de  la  France,  surtout  les 
parties  méridionales,  ou  les  endroits  des  zones  tempérées  exposées  au 
soleil. 

Linné,  comme  la  plupart  des  autres  naturalistes  de  son  temps,  a  sans 
doute  confondu  celte  espèce  avec  la  suivante;  il  avait  vraisemblable¬ 
ment  reçu  de  diverses  provenances,  des  exemplaires  des  deux  espèces, 
puisqu’il  donne  à  cette  Pentatomide  l’Europe  pour  patrie;  mais  dans 
sa  collection,  comme  nous  avons  pu  le  constater  avec  M.  Dallas,  l’insecte 
portant  l’étiquette  écrite  de  sa  main,  est  bien  notre  Ælia  acuminata ; 
à  côté  de  celui-ci  s’en  trouvent  deux  autres  individus  appartenant  à 
YÆ.  rostrata. 


2.  Ælia  rostrata;  de  Geeu. 

Antennes  à  2e  article  une  fois  environ  plus  court  que  le  3e.  Dessus  du 
corps  d’un  (lace  pâle;  chargé  d’une  côte  lisse  inégalement  saillante,  pro¬ 
longée  depuis  la  partie  antérieure  de  l’êpistome  jusqu’aux  trois  quarts  de 
l’écusson  :  cette  côte  parée  de  chaque  côté  sur  toute  sa  longueur ,  d’une 
bordure  formée  de  points  enfoncés  noirs,  graduellement  rétrécie  sur  l’é¬ 
cusson.  Pronotum  offrant  jusqu’au  sillon  transverse  les  traces  de  deux 
autres  côtes  en  dehors  de  la  médiane  ( l’interne  souvent  peu  distincte ). 
Ecusson  moins  long  que  les  cories;  offrant  ci  la  base  des  traces  de  deux 
courtes  côtes,  en  dehors  de  la  médiane  :  celle-ci  prolongée  au  moins  jus¬ 
qu’aux  trois  quarts  Dessous  du  corps  flave  pâle  :  repli  des  joues  bordé 
de  points  noirs  :  stigmates  noirs  :  ventre  parsemé  de  petites  taches  noires, 
cuisses  à  deux  points  noirs. 

Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  un  peu  élargi  d’avant 
en  arrière  sur  les  côtés;  tronqué  à  son  bord  postérieur,  en  offrant  dans 


58 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


le  milieu  de  celui-ci  une  seule  petite  échancrure,  ou  fente  avancée  jus¬ 
qu’au  quart  postérieur  de  sa  longueur. 

9  Dernier  arceau  ventral  conformé  d'une  manière  analogue  à  celui 
de  l’Æ.  acuminata;  noir  avec  la  ligne  transversale  moins  arquée,  la 
moitié  antérieure  un  peu  carénée  sur  les  trois  cinquièmes  médiaires  : 
la  pièce  antérieure  médiane  près  d’une  fois  plus  large  que  la  médiane 
qui  la  suit  :  celle-ci  plus  large  que  longue. 

La  punaise  à  télé  allongée.  Geoffr.,  Itist.  nat  t.  I.  p.  472.  77. 

Cimex  roslralus.  de  Geer,  Mém.  t.  ilî.  p.  271.  16.  pl  XIV.  tig.  12  et  13. 

Ælia  acuminata.  Curtis,  Brit.  Enlom.  t.  XV.  704. 

Ælia  neglecta.  Dallas,  List.  Hemipt.  p.  223.  3. 

Ælia  pallida.  Kuster,  Stett.  Entom.  Zeit.  t.  XIII  (1832)  p  394.  pl.  III.  fig.  4. 

(tête).  —  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  332.  S.  —  Flor.,  Rhyng.  livl.  t.  I.  p.  121. 

Long.  0m,0072  à  0m,0090(3  1. 1/4  à  4  1.). —  Larg.  0m,0036  à  0ra,0045 
(11.  2/3  à  2  1.  )  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  oblong  ;  médiocrement  convexe.  Tête  offrant  la  partie  anté¬ 
rieure  des  côtés  des  joues  un  peu  arquée  en  dehors,  séparée  par  un 
angle  rentrant  assez  marqué  de  la  partie  postérieure  de  ses  côtés,  qui 
est  en  ligne  légèrement  sinuéedans  son  milieu;  densement  et  un  peu 
ruguleusement  ponctuée  ;  d’un  jaune  ou  fia ve  pâle  ;  parée  d’une  bor¬ 
dure  noire,  très-étroite  sur  les  côtés  et  ornée  de  deux  bandes  longitu¬ 
dinales  assez  larges,  formées  par  des  points  enfoncés  noirs,  situées 
chacune  sur  les  côtés  internes  des  joues  et  prolongés  jusqu’au  verlex, 
en  laissant  de  couleur  foncière  la  partie  médiane  qui  suit  l'épislomc. 
Antennes  brièvement  ciliées  ;  à  1er  article  le  plus  court  ;  le  2°  un  peu 
plus  long  que  celui-ci  :  à  peine  plus  grand  que  la  moitié  du  3e  :  le  3° 
à  peine  aussi  long  que  celui-ci  :  le  4e  un  peu  moins  grand  :  le  1er  pâle; 
les  autres  d’un  rose  plus  foncé  sur  les  deux  derniers.  Pronotum  élargi 
un  peu  en  angle  rentrant  très-ouvert  jusqu’à  l’extrémité,  visible  en 
dessus  du  rebord  latéral,  d’un  jaune  pâle;  chargé  d’un  calus  saillant  ; 
marqué,  vers  les  trois  cinquièmes  de  sa  longueur ,  d’une  dépression 
transverse  étendue  jusqu’aux  rebords  latéraux  ;  chargé  d’une  côte 
longitudinale  médiane  peu  saillante,  lisse  et  d’un  jaune  pâle  ou  blanc 
flavescent,  faisant  suite  à  celui  de  la  tête  ;  offrant,  entre  celle-ci  et 


PENTATOMIDES. 


æliexs.  —  Ælia. 


59 


chaque  rebord  latéral,  les  traces  plus  ou  moins  apparentes  d’une  ou 
de  deux  faibles  lignes  élevées,  affaiblies  on  peu  distinctes  postérieure¬ 
ment,  à  couleur  foncière  d'un  blanc  ou  (lave  roussâtre  pâle;  marqué  de 
points  enfoncés  en  partie  coacolores  mais  en  partie  noirs  et  constituant 
quatre  bandes  noirâtres;  savoir:  une,  au  côté  interne  de  chaque  rebord 
atéral  ;  une  entre  la  côte  médiane  et  chaque  ligne  intermédiaire.  Ecus¬ 
son  moins  longuement  prolongé  que  les  cories;  chargé  d’une  côte  mé¬ 
diane  et  longitudinale  lisse,  d’un  blanc  fiavescent,  faisant  suite  à  celle 
du  pronotum  et  prolongée,  en  s’affaiblissant,  jusqu’aux,  trois  quarts  au 
moins  de  sa  longueur;  offrant  en  outre  sur  la  tuméfaction  basilaire 
quatre  nervures  ou  côtes  faibles  et  courtes,  une,  au  côté  interne  de  chaque 
stigma  :  une  entre  celle-ci  et  la  côte  médiane,  mais  un  peu  plus  rappro¬ 
chée  de  celle-ci;  offrant  parfois  entre  chacune  des  côtes  intermédiaires 
et  la  médiane,  les  traces  d’une  autre  ligne  élevée;  ponctué;  d’un  flave 
pâle;  paré  de  chaque  côté  de  la  côte  médiane  d'une  bande  noirâtre 
formée  de  points  noirs  :  chacune  de  ces  bandes  graduellement  rétrécie 
et  réunies  en  une  seule  vers  l’extrémité;  offrant  quelquefois  des  points 
enfoncés  noirs  ou  obscurs  entre  les  côtes  intermédiaires  et  les  latérales  ; 
ou  même  offrant  d’autres  fois  presque  tous  les  points  enfoncés  noirs  ou 
obscurs.  Cories  en  ligne  courbe  à  leur  bord  interne  postérieur,  depuis 
les  deux,  tiers  au  moins  des  côtés  de  l’écusson  jusqu’à  unpointdela 
mésocorie  assez  rapproché  de  la  suture  radiale,  assez  faiblement  rac¬ 
courcies  ensuite  de  ce  point  à  l’extrémité  du  bord  latéral  de  l’exocorie  ; 
prolongées,  dans  leur  plus  grande  longueur,  jusqu’au  niveau  de  l’extré¬ 
mité  du  4e  arceau  ventral  ;  chargées  au  côté  interne  de  la  mésocorie, 
joignant  la  nervure  cubitale,  d’une  faible  nervure,  émettant  une  ramifi¬ 
cation  prolongée  jusqu’au  bord  pistérieur  de  la  corie;  à  couleur  fon¬ 
cière  ordinairement  d’un  (lave  pâle  sur  l’exocorie,  d’un  blanc  sale  ou 
cendrésur  le  reste;  marqué  de  pointsenfoncés,  concolores  sur  l’exocorie, 
noirs  ou  obscurs,  plus  petits  et  un  peu  moins  rapprochés  que  ceux  du 
pronotum  sur  les  méso  et  endocories.  Membrane  d’un  blanc  vitreux  ;  à 
six  ou  huit  nervures  assez  fines.  Dos  de  l’abdomen  noir  ;  paré  sur  les 
deux  derniers  arceaux  d’une  ligne  médiane  d’un  testacé  fauve  livide, 
élargie  postérieurement.  Tranche  abdominale  d’un  (lave  pâle  à  peine 
bordée  de  noir  sur  la  partie  antérieure  de  son  côté  interne.  Bec  pro- 


60 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


longé  au  moins  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures  ;  d’un 
flave  pâle,  avec  l’extrémité  noire.  Bord  lostral  du  repli  des  joues  hori¬ 
zontal,  jusqu’à  la  sinuosité  voisine  des  lames  prébasilaires  :  celles-ci 
arquées  sur  leur  tranche,  près  du  repli  précité.  Lames  antépectorales 
plus  avancées  que  le  bord  antérieur  des  yeux,  au  moins  à  leur  côté  inter¬ 
ne.  Dessous  du  corps  d’un  livide  flave  ou  flavescent  ou  d’un  flave  pâle: 
stigmates  noirs.  Ventre  ordinairement  paré  sur  la  région  médiane  de 
deux  ou  quatre  rangées  de  petites  taches  ou  points  noirs.  Repli  des  joues 
bordé  de  points  noirs.  Pieds  d'un  livide  flave  ou  flavescent:  cuisses 
ordinairement  marquées  de  deux  points  noirs  vers  les  deux  tiers  de 
leur  côté  antérieur. 

Celte  espèce  se  trouve  sur  les  herbes,  sur  les  épis  de  blé,  sur  diverses 
plantes.  Elle  est  plus  commune  que  la  précédente. 

Obs.  L’Æ.  rostrata  a  été  confondue,  à  n’en  pas  douter,  par  Fabricius 
et  les  autres  auteurs  dont  nous  avons  négligé  la  synonymie ,  avec 
YÆ.  acuminata.  La  figure  donnée  par  de  Geer  montre  bien  que  c’est  elle 
qu’il  a  décrite  sous  le  nom  de  C.  rostralus.  Elle  paraît-être  YÆliu 
acuminata  de  Fallén  et  des  autres  hemiptérologes  suédois. 

Elle  se  distingue  de  Yacuminata  par  une  taille  généralement  moins 
avantageuse  ;  par  le  bord  latéral  de  chacune  de  ses  joues  légèrement 
sinué  entre  sa  base  et  l’angle  rentrant  antérieur  ;  par  la  côte  médiane 
parée  d’une  bordure  formée  de  points  enfoncés  noirs,  rarement  in¬ 
terrompue  sur  la  moitié  postérieure  du  pronotum  :  cette  bordure,  avan¬ 
cée  jusqu’à  la  partie  antérieure  de  l’épistome,  n’étant  pas  complètement 
noire  à  la  base  de  l’écusson  ;  par  son  pronotum  paré  d’une  bordure  de 
points  noirs  près  des  côtés,  offrant  de  plus  faibles  traces  des  autres 
nervures  ;  par  son  écusson  plus  arrondi  postérieurement  ;  chargé 
à  la  base  de  nervures  plus  faibles  ;  offrant  les  stigmas  plus  étroits  et 
ordinairement  non  ponctués  de  noir  jusqu’à  l’extrémité;  par  ses  cories 
contiguës  au  bord  de  l’écusson  jusqu’aux  deux  tiers  de  la  longueur 
de  celui-ci,  au  lieu  de  s’en  éloigner  à  partir  de  l’extrémité  de  la  suture 
cubitale;  parla  mésocorie  chargée  près  de  celte  suture  d'une  ner¬ 
vure  très-faible;  par  les  mésoet  endoeories  ordinairement  grisâtres  ; 
par  la  plus  grande  longueur  des  cories  plus  rapprochée  de  la  suture 
cubitale  ;  par  la  tranche  marginale  bordée  de  noir  seulement  au  côté 


PENTATOIIIDËS. 


ÆL1ENS.  —  Ælia. 


61 


interne  de  sa  base  ;  par  le  repli  des  joues  bordé  de  points  noirs;  par 
la  tranche  des  pièces  prébasilaires  arquée  mais  non  anguleuse; 
par  le  ventre  marqué  ordinairement  de  quelques  rangées  de  petites 
taches  noires;  par  les  cuisses  marquées  de  deux  points  noirs,  et  surtout 
parle  2e  article  des  antennes  près  d’une  fois  moins  long  que  le  3e. 


3.  Ælia  ftlugii  ;  IIahn. 

Antennes  à  2e  article  d'un  quart  environ  plus  court  que  le  3e.  Dessus 
du  corps  flave;  chargé  d'une  côte  médiane  d’un  flave  blanchâtre  prolongée 
depuis  la  partie  antérieure  de  Vèpistome  jusqu'aux  quatre  cinquièmes  au 
moins  de  l'écusson;  d'une  autre  faible  côte  entre  la  médiane  du  pronolum 
et  ses  bords  latéraux  et  d’une  autre  courte ,  au  côté  interne  des  stigmas 
noirs;  paré  d'une  bordure  formée  de  points  noirs,  1°  sur  les  côtés  des 
joues  ;  2°  au  côté  interne  de  chaque  rebord  latéral  du  pronolum  ;  3J  de 
chaque  côté  de  la  ligne  médiane  de  celui-ci  :  cette  dernière  et  celle  des 
côtés  du  pronolum  ordinairement  divisées  postérieurement.  Cories  plus 
longues  que  l’écusson;  parées  d'une  ligne  noire  ou  formée  de  points  noirs 
au  côte  interne  de  la  suture  radiale.  Dessous  du  corps  d'un  blanc  jaune  : 
repli  des  joues,  côtés  de  l’antépeclus  et  des  poslépislernums  marqués  de 
points  noirs.  Ventre  paré  de  traces  de  bandes  formées  de  points  noirs. 
Pieds  d’un  jaune  orangé. 

o*  Dernier  arceau  ventral  analogue  à  celui  de  la  rostrata ;  mais  avec 
le  bord  postérieur  offrant  sur  la  partie  médiane  seulement  une  très- 
petite  échancrure  en  demi-cercle. 

9  Dernier  arceau  ventral  analogue  à  celui  de  la  rostrata. 

AeliaKlugii.  IIahn.,  Wanz.  t.  I  (1831).  p.  122.  pl.  XIX.  fig.  64.  —  Germar., 
Stettin.  Entom.Zeit.  t.  111(1842).  p.  68.  —  A. Costa,  Cimic.  Centur.  Secunda. 
decas.  6-10.  p.  27.  2  ,(182).  —  Kuster,  in.  Stett.  Entom.  Zeit.  t.  XIII.  1852. 
p.  396.  5.  —  Koi.en.,  Melet.  Entom.  IV.  p.  20.  138.  —  Sahlb.,  Monog.  Geoc. 
p.  28.  8.  —  Fieber,  Eut.  Ilemipt.  p.  332.  4.  —  Flor.,  Rhynch.  Livl.  t.  I. 
p.  119.  1. 


Long.  0m,00o6  à  0™,00G7  (2  1.  1/2  à  3  1.).  —  Larg.  0"h0030  à  0ra,0U33 
(1  1.  2/5  à  1  1.  1/2). 


62 


HISTOIRE  NATO  rua  RE  DES  PUNAISES. 


Corps  oblong;  médiocrement  convexe.  Tl  te  offrant  la  partie  antérieure 
des  côtés  des  joues  arquée  en  dehors,  et  séparée,  par  un  angle  rentrant 
assez  prononcé,  de  la  partie  postérieure  de  ces  côtés  qui  est  en  ligne  à 
peu  près  droite;  assez  densement  ponctuée;  d’un  jaune  ou  flavepâle; 
parée  sur  les  côtés  du  rebord  qui  est  noir,  d’une  bordure  formée  par 
des  points  enfoncés  noirs;  parée  au  côté  interne  de  chaque  joue  d’une 
bordure  pareille,  avancée  jusqu’à  la  partie  antérieure  de  l’épistome. 
et  prolongée  jusqu’au  vertex,  en  laissant  de  couleur  foncière  la  côte 
médiane  qui  suit  l’épistome.  Antennes  à  lor  article  le  plus  court  :  le  3° 
d’un  quart  environ  plus  long  que  le  2e  :  les  4e  et  5e  pubescents  et  plus 
longs  :  le  6e  ordinairement  le  plus  grand:  les  trois  premiers,  d’un 
(lave  pâle  ou  d’une  nuance  rapprochée:  les  deux  derniers  ordinaire¬ 
ment  bruns  ou  d’un  roux  fauve,  parfois  noirs,  foncés.  Pronotum  élargi 
soit  en  ligne  presque  droite,  soit  un  peu  en  angle  rentrant,  jusqu’à 
l'extrémité  visible  en  dessus  du  rebord  latéral  d'un  blanc  flavescent; 
sillonné  au  côté  interne  de  ce  rebord;  chargé  d'un  calus  saillant;  mar¬ 
qué  d’une  dépression  transversale  tantôt  prononcée,  tantôt  à  peine 
indiquée,  étendue  jusqu’au  sillon  juxt. -marginal;  chargé  d’une  côte 
longitudinale  médiane  lisse,  obtuse,  d’un  (lave  blanchâtre,  élargie 
dans  son  milieu,  affaiblie  et  rétrécie  postérieurement,  faisant  suite  à 
celle  de  la  tête;  offrant  souvent  les  traces  d’une  autre  faible  côte  entre 
celle-ci  et  chaque  bord  latéral;  à  couleur  foncière  (lave ou  d’un  (lave 
roussâtre;  paré  d’une  bordure  noire  formée  de  points  enfoncés  au  côté 
interne  de  chaque  rebord  latéral  et  au  côlé  externe  de  la  côte  médiane; 
ces  bordures  divisées  et  raccourcies  postérieurement;  marqué  de  points 
concolores  sur  le  reste  de  sa  surface.  Ecusson  moins  longuement  pro¬ 
longé  que  les  cories;  parfois  à  peine  plus  long  que  celles-ci  à  leur  an¬ 
gle  postéro-in terne;  chargé  d’une  côte  médiane  lisse  et  d’un  (lave  blan¬ 
châtre,  prolongée  jusqu’aux  quatre  cinquièmes  de  sa  longueur;  offrant 
en  outre,  sur  la  tuméfaction  basilaire  les  traces  de  quatre  autres  côtes 
ou  lignes  courtes,  lisses,  et  d’un  livide  flavescent:  une,  au  côté  interne 
de  chaque  stigma  :  une,  plus  affaiblie  ou  parfois  peu  distincte  entre 
celle-ci  et  la  médiane,  mais  un  peu  plus  rapprochée  de  cette  dernière; 
d’un  (lave  orangé  pâle;  ponctué;  paré  d’une  bande  noire,  ou  formée  de 
points  enfoncés  noirs,  de  chaque  côté  de  la  côte  médiane,  plus  foncée  à 


PËNTAT0M1DES. 


.ELIENS.  —  Ælia. 


63 


la  base  et  couvrant  tout  l’espace  compris  entre  la  côte  médiane  et  la 
submédiaire,  prolongée  en  se  rétrécissant,  jusqu’à  l’extrémité  où  elle 
est  unie  à  sa  pareille.  Cories  en  ligne  un  peu  courbe  à  leur  bord  posté¬ 
rieur  depuis  leur  angle  postéro-interne  jusqu’à  l’extrémité  de  la  ner¬ 
vure  radiale,  raccourcies  ensuite  de  ce  point  à  l’extrémité  du  bord  laté¬ 
ral  de  l’exocorie;  prolongées  dans  leur  plus  grande  longueur  jusqu’au 
niveau  de  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral;  n’offrant  pas  au  côté  in¬ 
terne  de  la  mésocorie  les  traces  d’une  nervure  parallèle  à  la  suture 
cubitale  ou  n'en  offrant  que  des  traces  à  peine  distinctes;  à  couleur 
foncière  d’un  fluve  jaune  sur  l’exocorie,  d’un  llave  pâle  ou  cendré  sur 
le  reste;  parées  sur  la  mésocorie,  près  de  la  suture  radiale,  d'une  ligne 
ou  bande  noire  très-étroite,  ordinairement  raccourcie  à  ses  extrémités; 
marquées  sur  le  reste  de  la  mésocorie  de  petits  points  enfoncés  en  par¬ 
tie  noirs.  Membrane  d’un  blanc  vitreux;  à  cinq  nervures.  Dos  de  l’ab¬ 
domen  d'un  noir  gris;  marqué  de  points  enfoncés  noirs,  postérieure¬ 
ment  paré  d’une  ligne  médiane  pâle.  Tranche  abdominale  flave,  à  peine 
bordée  de  noir  à  son  côté  interne.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  in¬ 
termédiaires;  d’un  testacé  nébuleux  avec  l'extrémité  noire,  parfois 
entièrement  obscur  ou  noirâtre.  Bord  rostral  du  repli  des  joues  saillant, 
en  forme  de  dent  obtuse  sur  sa  tranche,  et  sinué  près  des  lames  préba¬ 
silaires  :  celles-ci  un  peu  avancées  sur  leur  tranche.  Lames  antipecto¬ 
rales  un  peu  moins  avancées  que  le  bord  antérieur  des  yeux.  Dessous 
du  corps  d’un  jaune  ffave  ou  d’un  flave  orangé;  marqué  de  points  noirs 
sur  les  replis  des  joues;  parés,  sur  les  côtés  de  l’antépectus,  d’une  sorte 
de  tache  formée  de  points  noirs;  marqué  de  quelques  points  noirs  au 
côté  interne  des  postépisternums.  Ventre  offrant  les  traces  de  quatre 
ou  six  bandes  longitudinales  formées  par  des  points  noirs.  Stijmates 
noirs.  Pieds  d’un  jaune  orangé;  à  peine  marqués  de  quelques  points 
noirs  très-petits,  ou  sans  taches. 

Cette  espèce  se  trouve  en  Allemagne;  mais  nous  ne  savons  pas  quelle 
a.t  été  prise  en  France. 

Obs.  Elle  se  distingue  facilement  des  Æ.  acuminata  et  rostrata  par 
ses  joues  bordées  de  noir  et  par  les  mésocories  offrant,  près  de  la  suture 
radiale,  une  ligne  noire  ou  formée  de  points  noirs.  Elle  se  distingue  en 
outre  de  cette  dernière  à  laquelle  quelques  entomologistes  veulent  la 


64 


HISTOIRE  NATURELLE  1)ES  PUNAISES. 


réunir,  par  le  2e  article  de  ses  antennes  moins  court;  par  son  prono- 
tum  marqué  d’une  dépression  transversale  plus  faible;  chargé  près  des 
angles  latéraux  d’un  calus  moins  saillant;  creusé,  au  côté  de  celui-ci, 
d’une  fossette  non  visiblement  avancée  jusqu'au  sillon  transverse;  par 
ses  cories  offrant  leur  plus  grande  longueur  près  de  l’extrémité  de  la 
suture  radiale;  par  la  nervure  voisine  de  la  suture  cubitale  très-faible 
et  souvent  sans  ramification;  par  le  repli  de  ses  joues  formant  sur  sa 
tranche  une  dent  obtuse  très-marquée  ;  par  les  cuisses  non  marquées 
de  deux  points  noirs. 

L’espèce  suivante  n’offre  plus  sur  les  flancs  de  sa  poitrine  la  rangée 
de  points  noirs  située  au  côté  externe  de  chaque  cotyle.  Elle  semble 
ainsi  faire  le  passage  aux  Aeliodes  et  former  un  sous-genre  ( Seminia ). 

Ælia  virgata;  Merrich-Schaeffer.  Antennes  à  2e  article  à  peine  moins 
long  que  le  3e.  Dessus  du  corps  d'un  flave  pâte  ou  d’un  blanc  roussâtre ,  char¬ 
gé  d’une  côte  obtuse ,  lisse  et  peu  saillante,  prolongée  depuis  la  partie  an¬ 
térieure  del'èpistome  presque  jusqu'à  l’extrémité  de  l'écusson ,  interrompue 
sur  la  partie  antérieure  et  sur  la  moitié  postérieure  du  pronotum  :  cette 
cote  parée  de  chaque  côté  d’une  large  bordure  noire,  excepté  sur  ses  parties 
interrompues.  Pronotum  paré  au  côté  interne  du  rebord  flave  de  ses  côtés, 
d’une  bande  noire  prolongée  jusqu' au  sillon  transverse.  Cories  plus  courtes 
que  l’écusson  .-mésocorie  brune  ou  noire,  surtout  postéi  ieurement;  chargées 
d’une  côte  parallèle  à  la  suture  cubitale.  Postépisternums  noirs  et  ponctués, 
avec  le  côté  externe  lisse  et  flave.  Ventre  paré  de  six  rangées  de  taches 
brunes  ou  noires. 

Cimex  virgatus  (Klug),  Herrich-Schaeffer,  Wanz.  t.  6  (  1842).  p.  67. 

pl.  CCII.  fig.  632. 

Ælia  virgala.  Klug,  Symb.  physi  dec.  V.  (  1843)  n°  4. —  FiEBER,Ent. 

Hemipt.  p.  831.  1. 

Long.  0m,0090  (  41.).  —  Larg.  0“,0045  (21.). 

Patrie  :  la  Turquie  et  la  Syrie  ( Herrich-Shaeffer  (type),  Signoret). 

Obs.  La  tête  est  rétrécie  en  ligne  à  peu  près  droite  jusqu’à  sa  partie 
antérieure,  le  pronotum  offre,  sur  le  sillon  transverse,  les  traces  d’une 


PENTATOMIDES.  —  ÆL1ENS.  —  ÆliodôS .  65 

côte  au  côté  externe  de  chacune  des  bandes  noires  juxta-mêdiaires  ;  les 
stigmas  sont  noirs  jusqu’aux  sinuosités,  et  à  peine  bordés  d’une  côte  ; 
les  pièces  prébasilaires  forment  une  saillie  anguleuse  sur  les  côtés  du 
sillon  rostral. 

Cette  espèce  est  très-distincte  de.s  suivantes  par  son  écusson  plus  long 
que  les  cories;  par  ses  mêsocories  noirâtres  et  surtout  par  la  forte  côte 
dont  chaque  mésocorie  est  marquée  près  de  la  suture  cubitale. 

Genre  Æliodes,  Æliode;  A.  Dohrn. 

Antoine  Dohrn,  Stettin,  Entom.  zcit.  t.  21  (18GO).  p.  101. 

Caractères.  Exocories  non  marquées  d’une  côte  le  long  de  la  suture 
radiale.  Tête  convexement  déclive;  moins  longue  au  devant  des  yeux 
que  large  entre  les  organes  ;  rétrécie  d’arrière  en  avant  jusqu’à  sa  partie 
antérieure,  en  ligne  courbe  un  peu  irrégulière,  plus  ou  moins  sensi¬ 
blement  bissinuée  sur  ses  côtés,  et  obtusément  subanguleuse  un  peu 
après  la  moitié  de  sa  longueur,  en  partant  de  sa  base;  tantôt  entière,  tantôt 
et  plus  ordinairement  un  peu  entaillée  en  angle  aigu,  en  devant. 
Abdomen  peu  ou  point  rétréci  sur  sa  moitié  antérieure  ;  subarrondi  à 
l’extrémité. 

Ajoutez  pour  les  espèces  suivantes. 

Epistome  avancé  jusqu’aux  trois  quarts  ou  quatre  cinquièmes  des 
joues  et  enclos  par  elles.  Pronolum  chargé  près  des  angles  latéraux, 
d’un  calus  souvent  faible,  suivi  d’une  fossette  non  continuée  en  devant 
sous  la  forme  d'un  sillon,  comme  dans  le  genre  précédent.  Sillon  ros¬ 
tral  et  sillon  transverse  de  la  base  du  ventre,  noirs. 

Obs.  La  couleur  de  ces  deux  sillons,  quoique  fournissant  un  carac¬ 
tère  en  apparence  de  peu  d’importance,  suffit  pour  distinguer,  au 
premier  coup  d’œil,  les  Æliodes  de  notre  pays,  des  espèces  du  genre 
Ælie,  qui  ont  les  sillons  de  couleur  flave  ou  d’une  teinte  rapprochée. 

La  longueur  proportionnelle  des  2"  et  3°  articles  des  antennes  varie 
souvent  dans  la  même  espèce. 

Annales  de  la  Société  Linnéenne.  5 


66  '  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

Chez  les  Æiiodes  la  seconde  moitié  du  2o  arceau  ventral  des  9 
semble  n’offrir  le  plus  souvent  que  deux  pièces  médianes  au  lieu  de 
trois  ;  et,  dans  ce  cas,  la  2e  pièce  médiane  se  prolonge  à  peu  près 
jusqu’au  bord  postérieur;  mais  quelquefois  les  pièces  latérales  posté¬ 
rieures  semblent  unies  par  une  3e  pièce  médiane  soudée  avec  elle. 

Les  espèces  de  notre  pays  se  répartissent  ainsi  : 

«  Ecusson  moins  long  on  à  peine  aussi  long  que  les  cories. 

p  Exocories  et  côtés  du  ventre,  en  dehors  des  stigmates 
ponctués  de  brun. 

y  Cories  offrant  leur  plus  grande  longeur  à  l’angle  postéro- 
externe  des  exocories  qui  est  aigu. 

yy  Cories  subarrondies  à  leur  extrémité,  offrant  leur  plus 
grande  longueur  à  l’extrémité  de  la  suture  radiale. 

S  Ventre  entièrement  d’un  noir  bronzé 
SS  Ventre  d'un  noir  bronzé  s  :r  la  région  médiane, 
paré  d’une  large  bande  pâle  longitudinale  entre 
cette  région  et  la  latérale. 

pp  Exocories  et  côtés  du  ventre  en  dehors  des 
stigmates,  flaves,  non  ponctués  de  brun. 

«a  Ecusson  d’un  cinquième  environ  plus  long  que  les  cories. 

Exocories  et  côtés  du  ventre  flaves. 

t.  Æiiodes  alfoo-margiuata  ;  Lucas. 

Antennes  d\in  livide  roussâtre  avec  les  deux  derniers  articles  d'un  roux 
fauve.  Dessus  du  corps  à  couleur  foncière  d'un  livide  testacé ,  marqué  de 
points  enfoncés  bruns ,  qui  le  font  paraître  d’un  brunâtre  testacé  ;  paré  d'une 
ligne  médiane  d’unblanc  flnvescent,  prolongée  depuis  le  vertex  ou  la  partie 
postérieure  de  l’épistome  jusqu'aux  quatre  cinquièmes  de  l’écusson  , 
celui-ci  un  peu  moins  long  que  les  cories;  paré  au  côté  interne  des  stigmas 
d’une  ligne  élevée  d'un  blanc  (lavescent ,  prolongé  au  moins  jusqu’aux 
sinuosités.  Cories  offrant  leur  plus  grande  longueur  à  l’angle  posléro-ex- 
terne  de  l’exocorie.  Ventre  d’un  testacé  livide  ou  rougeâtre ,  plus  densement 


Albomarginata 

Inflexa. 

Lineoluta. 

Bifida. 

Leporina. 


PENTAT0M1DES.  —  ÆLIENS.  —  Æliodes.  67 

ponctué  de  brun  sur  les  côtés  jusqu’au  repli  d’un  blanc  flavescent  de  la 
tranche. 

a”  Dernier  arceau  du  ventre  en  demi-cercle  un  peu  élargi  posté¬ 
rieurement;  ponctué  de  fauve  brunâtre,  excepté  souvent  sur  un  es¬ 
pace  en  demi-cercle  sur  la  partie  médiane  de  son  bord  postérieur. 

Obs.  Quelquefois  le  milieu  de  la  ligne  médiane  est  caréné  ou  tuber¬ 
culeux. 

Ç  Dernier  arceau  ventral  ponctué;  arrondi  en  devant,  élargi 
d’avant  en  arrière  sur  les  côtés;  une  fois  plus  large  à  son  bord  posté¬ 
rieur  que  sur  la  ligne  médiane;  divisé  en  deux  moitiés  par  une  ligne 
transversale  bissinuée  :  la  moitié  antérieure  de  deux  pièces  :  la  posté¬ 
rieure  de  six,  souvent  peu  distinctes  :  les  deux  médianes  transverses  : 
l’antérieure  une  fois  plus  large  que  longue  :  la  postérieure  aussi  longue 
que  large. 

Obs.  Quelquefois  la  moitié  antérieure  est  carénée  sur  la  ligne  mé¬ 
diane,  et  déprimée  de  chaque  côté. 

Pentatoma  albo-marginalus.  Lucas.  Explor.  Sc.  de  l’Algérie  (Sc.  phys.  ).  t.  3. 

p.  89.  132.  pl.  3.  fig.  10  (type). 

Platyslolen  griseus,  Fieber.  Eur.  Ilemipt  p.  333.  1. 

Long.  0m,0087  à  0">,0072  (3  1.  à  3  1.  1/4).  —  Larg.  (K0033  (1  1. 1/2). 

Corps  ovalaire  ;  médiocrement  convexe.  Tête  ordinairement  à  peine 
entaillée  en  devant;  d’un  livide  testacé;  marquée  de  points  enfoncés 
noirs  ou  bruns  très-rapprochés,  plus  pâles  près  des  côtés,  parfois  uni- 
colores;  souvent  parée  sur  la  moitié  postérieure  d’une  ligne  médiane 
d’un  blanc  testacé;  cette  ligne  quelquefois  avancée  sur  l’épistome  : 
celui-ci,  subconvexe,  séparé  des  joues  par  des  sutures  enfoncées. 
Antennes  brièvement  ciliées;  à  1er  article  court  :  le  2U  ordinairement 
d’un  quart  ou  d’un  cinquième  plus  long  que  le  3e,  parfois  à  peine  aussi 
long  que  lui  :  les  4e  et  oe  les  plus  longs,  presque  égaux  :  le  5e  ordinai¬ 
rement  le  plus  grand  :  les  trois  premiers  d’un  livide  tirant  sur  le  tes¬ 
tacé  :  les  deux  derniers  d’un  testacé  roussâtre.  Pronotum  élargi  d'abord 
en  ligne  un  peu  courbe,  puis  en  ligne  droite,  jusqu  a  l’extrémité  visible 


G8 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


en  dessus  du  rebord  latéral  d’un  blanc  flavescent;  chargé  d'un  calus 
saillant,  suivi  d'une  fossette  profonde;  marqué,  au  devant  de  celle-ci, 
d’une  dépression  assez  légère,  avancée  jusqu’aux  deux  cinquièmes 
antérieurs,  mais  non  unie  postérieurement  à  elle;  offrant  d’assez  faibles 
traces  d'une  dépression  transverse,  étendue  jusqu’aux  rebords  latéraux  ; 
coloré  et  ponctué  comme  la  tête,  avec  une  ligne  longitudinale  médiane 
d’un  blanc  sale.  Ecusson  un  peu  moins  longuement  ou  à  peine  aussi 
longuement  prolongé  que  la  partie  la  plus  postérieure  des  cories;  à 
stigmas  noirs,  densement  ponctués  et  prolongés  jusqu’aux  sinuosités 
ou  presque  jusqu’à  elles;  puis,  au  côté  interne  des  stigmas,  d’une  côte 
ou  ligne  saillante,  lisse,  d’un  blanc  flavescent,  prolongé  jusqu  à  l’extré¬ 
mité  des  stigmas  ou  parfois  un  peu  plus  ;  orné  d'une  ligne  longitudi¬ 
nale  médiane,  à  peine  saillante,  d’un  blanc  sale  prolongée  presque 
jusqu’à  l’extrémité;  coloré  et  ponctué  sur  le  reste  de  sa  surface  comme 
le  pronotum  :  les  poinls  un  peu  affaiblis  postérieurement.  Cories  rétré¬ 
cies  en  ligne  courbe  à  leur  bord  postérieur,  depuis  la  moitié  environ 
des  côtés  de  l’écusson,  jusqu’à  l’angle  postéro-externe  de  l’exocorie  : 
cet  angle  aigu;  offrant  dans  ce  point  leur  plus  grande  longueur,  et  pro¬ 
longées  jusqu’à  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral;  colorées  et  ponctuées 
comme  l’écusson,  avec  la  moitié  antérieure  du  bord  externe  de  l’exo- 
coried’un  blanc  flavescent.  Membrane  d’un  blanc  vitreux;  à6  ou  8  nervu¬ 
res.  Dos  de  l'abdomen  d’un  noir  verdâtre.  Tranche  abdominale  noire,  bor¬ 
dée  extérieurement  de  blanc  flavescent.  Bec  prolongé  au  moins  jusqu’à 
l’extrémité  des  hanches  postérieures  ;  d'un  fauve  livide,  avec  l'extré¬ 
mité  noire.  Replis  des  joues  en  ligne  horizontale  à  leur  bord  rostral  ; 
flaves,  ponctués  de  noir,  avec  la  partie  basilaire  imponcluée.  Lames 
prébasilaires  arquées  sur  leur  tranche,  ovalairement  écartées  entre 
elles.  Lames  antépectorales  ordinairement  à  peine  aussi  avancées  que 
le  bord  antérieur  des  yeux.  Dessous  du  corps  d’un  livide  testacé.  Poitrine 
marquée  de  points  enfoncés  bruns  plus  obscurs  et  plus  serrés  sur  les 
côtés.  Postépisternums  ponctués  de  brun  sur  leur  partie  interne  lisse 
et  imponctués  à  l’externe.  Ventre  d’un  livide  testacé  ou  rougeâtre;  mar¬ 
qué  de  points  enfoncés  bruns,  plus  obscurs  et  plus  serrés  sur  les  côtés 
jusqu’au  repli  d’un  blanc  flavescent  de  la  tranche.  Stigmates  bruns. 
Pieds  d’un  flave  roussâtre  livide  :  cuisses  marquées  de  deux  très-petits 


PENTATOMIDES  —  ÆLIENS.  —  Ællodes.  60 

points  noirs,  vers  les  deux  tiers  de  leur  côté  antérieur  ou  interne  :  ces 
points  souvent  peu  apparents. 

Cette  espèce  est  méridionale.  On  la  trouve  dans  les  environs  d’Hyères, 
de  Marseille,  de  Nimes.  Elle  est  peu  commune. 

Obs.  Elle  se  distingue  de  toutes  les  suivantes  par  sa  taille  moins 
faible;  par  son  écusson  sans  tache  noire  à  l’extrémité;  par  ses  cories 
offrant  leur  plus  grande  longueur  à  l’angle  postéro-interne  de  l’exo- 
coriequi  est  aigu.  Elle  s’éloigne  d’ailleurs  de  la  leporina  par  son  écus¬ 
son  plus  court  ou  à  peine  aussi  long  que  les  cories;  de  la  bifida  par  son 
ventre  obscur  sur  les  côtés  jusqu'au  repli  de  la  tranche;  de  la  lineolata 
par  les  deux  derniers  articles  de  ses  antennes  non  noirs;  par  son  ventre 
plus  obscur  sur  la  région  médiane  que  sur  les  côtés  et  non  paré  d’un 
bande  flave  entre  cette  région  et  la  latérale;  de  Yinflexa  par  ses  joues 
et  son  ventre  non  d’un  noir  verdâtre;  par  la  côte  d’un  blanc  flavescent 
voisine  des  stigmas  plus  prononcée  et  plus  saillante  que  la  ligne  mé¬ 
diane  et  prolongée  jusqu’aux  sinuosités. 

2.  Ælioifes  indexa;  Wolff. 

< 

Antennes  d’un  flave  roussdtre  avec  les  deux  derniers  articles  noirs. 
Dessus  du  corps  presque  entièrement  noir  sur  la  tête,  d’un  flave  livide  et 
marqué  de  points  bruns,  avec  une  ligne  médiane  prolongée  depuis  le  front 
ou  le  verlex  jusqu’aux  quatre  cinquièmes  de  l’écusson,  les  rebords  latéraux 
du  pronotum ,  une  tache  ponctiforme  derrière  les  cicatrices,  une  tache  au 
côté  interne  des  stigmas,  et  la  base  du  rebord  de  l’exocorie,  d'un  blanc  fla- 
vescent.  Ecusson  à  peu  près  aussi  long  que  les  cories;  noté  d’une  tache 
noire  à  l’extrémité.  Repli  des  joues  noir.  Ventre  d’un  violet  métallique 
Jusqu’au  repli  d’un  blanc  flavescent  de  la  tranche. 

a*  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  un  peu  élargi  d’avant 
en  arrière  sur  les  côtés;  brièvement  échancré  en  demi-cercle  dans  le 
milieu  de  son  bord  postérieur. 

9  Dernier  arceau  ventral  en  ogive  en  devant,  élargi  d’avant  en 
arrière  sur  les  côtés  ;  divisé  par  une  ligne  transversale  arquée  en  ar¬ 
rière  en  deux  moitiés  inégales  :  l’antérieure  plus  grande,  un  peu  caré¬ 
née  sur  la  ligne  médiane,  de  deux  pièces  concaves  chacune  sur  leur 


70 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


disque  :  la  postérieure  formée  de  six  pièces  souvent  peu  distinctement 
séparées  :  la  médiane  antérieure  transverse  :  la  postérieure  presque 
aussi  large  :  chacune  des  latérales  antérieures  ou  internes  légèrement 
concaves. 

Cimex  griseus  nigro-punctatus .  de  Geer,  Mém.  t.  III.  p.  270.  15. 

Cydnus  inflexus.  Wolff.,  Icon.  Cimic.  p.  183.  182.  pl.  XVIII.  fig.  182. 

Cimex  perlatus.  Fallén..  Mouog.  Cimic.  p.  50.  18.  —  Id.  Hemipt.  suec.  p.  32. 

18.  —  Panz.,  Faun.  Germ.  33.  24. 

Eysarcoris  infleius.  Hahn.,  t.  II.  p.  129.  pl.  LX1X.  fig.  210. 

Ælia  inflexa.  Rajib.,  Faun.  de  l’Andal.  t.  II.  p.  105.  2.  —  Amyot  et  Serville, 

Hémipt.  p.  134.  2.  —  A.  Costa,  Cimic.  centur.  2e  decas.  6-10.  p.  28.  4. 

(184). 

Platystolcn  inflexus.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  234.  3  (type). 

Long.  0m,0061  (2  1.  3/4).  -  Larg.  0“,0030  (1  h  2/5). 

Corps  ovale-oblong;  médiocrement  convexe.  Tête  brune  fortement 
marquée  de  points  noirs  et  serrés  :  côté  interne  du  rebord  noir  des 
joues,  et  la  ligne  médiane  du  front  ou  du  vertex,  d’un  flave  blanchâtre. 
Sutures  génales  sulciformes.  Antennes  à  2e  article  plus  long  que  le  3°, 
un  peu  moins  long  que  le  4°  :  le  5e  le  plus  long  :  les  trois  premiers 
d’un  flave  livide  :  les  deux  derniers  noirs.  Pronotum  presque  tronqué 
à  son  bord  antérieur,  avec  les  angles  à  peine  avancés  ;  élargi  très-légè¬ 
rement  en  courbe  rentrante  jusqu’à  l'extrémité,  visible  en  dessus  du 
rebord  latéral,  d’un  blanc  flavescent;  chargé  d’un  calus  tuberculeux, 
suivi  d’une  fossette;  sans  dépression  bien  visible  au  devant  de  celle-ci  ; 
marqué  d’une  dépression  ou  sillon  transverse  ordinairement  très-appa¬ 
rent;  d’un  blanc  flave  ou  d’un  flave  livide,  marqué  de  points  enfoncés 
bruns,  moins  serrés,  un  peu  moins  gros  et  moins  enfoncés  que  ceux 
delà  tête;  paré  d’une  ligne  médiane  d’un  blanc  flave.  Ecusson  à  peu 
près  aussi  long  que  les  cories;  paré  au  côté  interne  des  stigmas  d’une 
tache  ou  ligne  saillante  lisse,  entrecoupée  et  non  prolongée  jusqu’aux 
sinuosités,  d’un  blanc  flavescent;  orné  d’une  ligne  médiane  d’un  blanc 
flavescent,  lisse,  prolongée  presque  jusqu’à  l’extrémité,  suivie  d’une 
tache  ponctiforme  noire  ;  ponctué  et  coloré  sur  le  reste  de  sa  surface, 
comme  le  pronotum.  Cories  rétrécies  en  ligne  courbe,  à  leur  bord  pos¬ 
térieur,  depuis  la  moitié  environ  des  côtés  de  l’écusson,  jusqu’à  l’extré- 


PENTAT0M1DES. 


æliens.  —  Æliodes. 


71 


mité  delà  suture  radiale;  subarrondies  dans  ce  point;  prolongées  un 
peu  plus  loin  que  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral;  colorées  comme 
l’écusson,  avec  la  moitié  antérieure  du  bord  de  l’exocorie  d’un  blanc 
flavescent.  Membrane  d’un  blanc  vitreux.  Dos  de  L'abdomen  d’un  noir 
verdâtre.  Tranche  abdominale  flave,  bordée  de  noir  au  côté  interne. 
Bec  prolongé  environ  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures; 
d’un  fauve  livide,  avec  l’extrémité  obscure.  Repli  des  joues  ponctué; 
noir;  en  ligne  horizontale  à  son  bord  rostral;  séparé  par  une  sinuosité 
profonde  des  pièces  prébasilaires  :  celles-ci  arquées  sur  leur  tranche. 
Lames  antépectoralts  à  peine  aussi  avancées  que  le  bord  antérieur  des 
yeux.  Poitrine  d’un  blanc  flavescent,  marquée  de  points  enfoncés  noirs. 
Ventre  d’un  violet  métallique  obscur,  irisé  de  cuivreux,  jusqu’au  repli 
delà  tranche  abdominale,  qui  est  d’un  blanc  flavescent.  Stigmates  de 
cette  dernière  couleur.  Pieds  d’un  blanc  flavescent  :  cuisses  marquées 
de  petits  points  enfoncés  noirs;  parées  vers  les  deux  tiers  de  leur  côté 
antérieur  de  deux  taches  poncliformes  noires  :  extrémité  du  dernier 
article  des  tarses  noirâtre. 

Cette  espèce  se  trouve  sur  les  côteaux  garnis  de  gazon. 

L’Æ.  inflexa  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  son  écusson  delà 
longueur  des  cories;  par  le  repli  noir  de  ses  joues  ;  par  son  ventre  d’un 
violet  métallique  obscur,  un  peu  irisé  de  cuivreux,  jusqu’au  repli 
flave  de  la  tranche  abdominale;  par  ses  cuisses  ponctuées  de  noir. 

Elle  s’éloigne  d’ailleurs  de  l’Æ.  albo-marginata  par  sa  taille  plus 
faible;  par  la  teinte  du  dessus  du  corps,  par  ses  cories  offrant  leur 
plus  grande  longueur  à  l’extrémité  de  la  suture  radiale  au  lieu  de  l’a¬ 
voir  vers  l’angle  postéro-externe  de  l’exocorie;  par  sa  tranche  moins 
noire. 

Elle  se  distingue  de  l’Æ.  lineolata  par  la  couleur  du  dos  de  l’abdo¬ 
men;  par  la  tranche  abdominale  non  parée  d’une  bordure  noire  den¬ 
tée;  par  son  écusson  aussi  long  que  les  cories;  par  la  brièveté  de  la 
tache  flave  située  au  côté  interne  des  stigmas;  par  la  couleur  du  repli 
des  joues  et  du  ventre. 

Elle  ne  peut  être  confondue  avec  les  Æ.  bifida  et  leporina,  dont  le 
ventre  offre  en  dehors  des  stigmates  une  bande  flave  ou  roussâtre  non 


72 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


ponctuée  de  noir,  et  dont  le  repli  des  joues  est  fïave,  avec  une  bordure 
de  points  noirs  près  de  ses  côtés. 

Elle  s’éloigne  en  outre  de  la  leporina ,  par  son  écusson  ne  dépassant 
pas  la  longueur  des  cories. 


3.  Æliodes  lincolata;  Mulsant  et  Rey. 

Antennes  d'un  f lave  roussâtre,  avec  les  deux  derniers  articles  noirs. 
Dessus  du  corps  flave  ou  d'un  fiave  roussâtre,  marqué  de  points  enfoncés 
bruns,  médiocrement  rapprochés .  Tels  concoure  au  côté  interne  du  rebord 
noir  des  joues.  Rebords  latéraux  m  pronoium  et  une  saillie  au  côté  interne 
des  stigmas  prolongés  presque  j  isqu’aux  sinuosités,  d'un  blanc  flavescent; 
une  ligne  médiane  prolongée  depuis  le  front  jusqu'aux  deux  tiers  ou  plus  de 
l'écusson  et  ordinairement  un  point  tuberculeux  derrière  les  cicatrices  d’un 
flave  livide.  Ecusson  moins  long  que  les  copies  ;  noté  d'une  tache  noire  à 
l’extrémité.  Repli  des  joues  flave,,  ponctué  de  noir.  Ventre  paré  sur  les  six 
premiers  arceaux  d'une  bande  médiane  noire,  séparée  de  chaque  côté  par 
une  bande  flave  de  la  région  latérale  :  celle-ci,  ponctuée  de  noir  jusqu’au 
repli  de  la  tranche ,  avec  un  point  noir  à  l'anglepostèro-exlerne  des  arceaux . 
Stigmates  flavcs. 

cf  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  presque  régulier  ;  briè¬ 
vement  entaillé  en  demi-cercle  dans  le  milieu  de  son  bord  postérieur, 
marqué  d’une  courte  ligne  noire,  au  devant  de  cette  petite  entaille. 

9  Dernier  arceau  ventral  plus  densement  ponctué;  arrondi  en 
devant,  élargi  d’avant  en  arrière  sur  les  côtés;  une  fois  plus  large  à 
son  bord  postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane  ;  divisé  par  une 
ligne  transversale  en  deux  moitiés  :  l’antérieure,  de  deux  pièces,  la  pos¬ 
térieure  de  six,  souvent  peu  distinctes;  les  deux  médianes  transverses: 
les  latérales  postérieures  ordinairement  marquées  chacune  d’une  tache 
noire  à  leur  angle  postéro-interne. 

Penlaloma  lineolala.  Muls.  et  Rey.,  in.  Ann.  de  la  Soc.  linn.  de  Lyon, 

1830-52.  p.  84. -Id.  in.  Muls.  opusc.  Entom.  t.  1.  p.  103. 

Plalystolen  inflexus.  Fieber.,  Eur.  Hemipt.  p.  354.  3  ?  ( en  partie  ). 


PEXTATOMIDES. 


ÆLIENS. 


Æliûdes. 


73 


Long.  Om,O045  à 0m,00o6  (2  1.  à  2  1.  1/2).—  Larg.  0«  0025  à  0™,0030 
■  (  1  1.  1/4  à  1  1.2/5). 

Corps  ovale-oblong  ;  médiocrement  convexe.  Tête  variablement  en¬ 
tière  ou  entaillée  à  sa  partie  antérieure;  d’un  flave  pâle  et  roussâtre  ; 
à  rebord  latéral  noir  ;  marquée  de  points  enfoncés  noirs,  nuis  ou 
moins  nombreux  sur  certaines  parties,  et  laissant  entièrement  ou 
presque  entièrement  de  couleur  foncière,  une  bande  longitudinale  laté¬ 
rale, uneligne  médiane  sur  la  partie  postérieure:  cette  ligne  plus  ou  moins 
avancée  sur  l’épistome;  et  souvent  deux  ou  quatre  petites  taches, 
joignant  le  bord  antérieur  du  pronotum.  Antennes  à  1er  article  le  plus 
court  :  le  2e  d’un  cinquième  environ  plus  long  que  le  3e  :  les  4e  et  5® 
épaissis,  les  plus  longs  :  le  3e  ordinairement  le  plus  grand  ;  les  trois 
premiers  d’un  livide  flavescent  :  les  deux  derniers  noirs.  Fronotum 
tronqué  en  ligne  presque  droite  à  son  bord  antérieur  jusqu’aux  angles 
antérieurs;  élargi  en  ligne  droite,  jusqu’à  l’extrémité  visible  en 
dessus  du  rebord  latéral  d’un  blanc  flavescent  ;  chargé  d’un  calus sail¬ 
lant,  suivi  d’une  fossette  très-prononcée  ;  à  sillon  transverse  plus  ou 
moins  faible;  à  couleur  foncière  flave  ou  d’un  flave  pâle,  avec  la  ligne 
médiane  et  un  point  tuberculeux  derrière  la  moitié  de  chaque  cicatrice 
d’un  blanc  flavescent  ou  livide  ;  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de 
points  enfoncés  bruns  ou  noirs.  Ecusson  un  peu  moins  longuement  pro¬ 
longé  que  les  cories  ;  flave  ou  d’un  flave  pâle;  à  tuméfaction  basilaire 
assez  faible,  chargée  au  côté  interne  de  chaque  stigma,  d’une  côte  ou  sail¬ 
lie  lisse  et  d’un  blanc  flavescent,  ou  d’un  flave  blanchâtre,  prolongée 
presque  jusqu’aux  sinuosités  latérales  ;  paré  d’une  ligne  médiane  d’un 
blanc  flave  ou  livide,  prolongée  environ  jusqu’aux  deux  tiers  ou  trois 
quarts  de  sa  longueur,  suivie  d’une  tache  noire  ou  noirâtre;  marqué  de 
points  enfoncés  bruns  ou  noirs  :  les  points  plus  gros  ou  plus  rapprochés 
sur  la  tuméfaction  basilaire  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  plus 
affaiblis  vers  l’extrémité,  et  laissant  le  bord  postérieur  d’un  blanc  fla¬ 
vescent.  Cories  rétrécies  en  ligne  courbe  depuis  les  deux  tiers  de  l’écus¬ 
son  ;  arrondies  postérieurement  ;  offrant  leur  plus  grande  longueur  à 
l’extrémité  de  la  suture  radiale  ;  peu  raccourcies  de  dedans  en  dehors 


74 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


à  l’extrémité  de  l’exocorie;  prolongées  jusqu  a  l’extrémité  du  4e  arceau 
ventral  ;  d’un  flave  pâle  ;  marquées  de  points  enfoncés  bruns  ou  noirs 
médiocrement  rapprochés  comme  ceux  de  l’écusson  ;  notées  souvent 
d’une  petite  tache  noire  à  l’extrémité  de  la  suture  radiale  et  ordinai¬ 
rement  d’une  autre  moins  petite,  vers  les  deux  tiers  de  l’écusson. 
Membrane  d’un  blanc  vitreux.  Dos  de  l'abdomen  d’un  vert  bronzé. 
Ti  anche  abdominale  flave,  marquée  au  côté  interne  d’une  bordure  noire 
dentée.  Dec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures;  d’un 
flave  pâle,  avec  l’extrémité  noire.  Repli  des  joues  marqué  de  points  en¬ 
foncés  noirs,  avec  leur  partie  postérieure  flave;  en  ligne  horizontale  à 
leur  bord  rostral.  Pièces  prébasilaires  arquées  sur  leur  tranche.  Lames 
antépeclorales  presque  aussi  avancées  que  le  bord  antérieur  des  yeux. 
Poitrine  d’un  blanc  flave,  marquée  d’assez  gros  points  enfoncés  noirs. 
Ventre  peu  ou  point  distinctement  sillonné  à  la  base;  paré  sur  sa 
région  médiane  d’une  bande  obtriangulaire,  d’un  noir  verdâtre  cou¬ 
vrant  en  devant  le  tiers  médiaire  au  moins  de  sa  longueur,  graduelle¬ 
ment  rétrécie  jusque  sur  l’avant-dernier  arceau  ;  paré,  de  chaque  côté, 
d’une  bande  longitudinale  flave  entre  cette  bande  noire  et  la  région 
latérale:  celle-ci,  marquée  de  points  noirs  ou  bruns  :  ces  points  consti¬ 
tuant  une  tache  noire  vers  l’angle  postéro-externe  de  chaque  arceau, 
et  laissant  en  devant,  de  couleur  flave,  la  partie  la  plus  voisine  du  repli 
d’un  blanc  flavescent  de  la  tranche.  Stigmates  d’un  flave  pâle.  Pieds  d'un 
blanc  flave  ou  d’un  flave  pâle  :  cuisses  marquées  de  deux  points  noirs, 
vers  les  deux  tiers  de  leur  bord  antérieur. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  les  bois  de  chêne,  dans  les  environs  de 
Lyon,  dans  ceux  de  la  Bourgogne  et  vraisemblablement  de  diffé¬ 
rentes  autres  provinces. 

Elle  est  assez  rare. 

Obs.  L’Æ.  lineolata  se  rapproche  des  Æ.  flavo-marginata  et  inflexa  par 
son  ventre  paré,  sur  les  côtés,  d’une  bande  brune,  formée  par  des  points 
enfoncés  noirs  ou  noirâtres,  étendue  jusqu’au  repli  flave  de  la  tranche 
abdominale,  mais  en  laissant  la  partie  antérieure  des  côtés  des  arceaux 
flave;  elle  se  distingue,  par  là,  des  Æ.  bifida  et  leporina  dont  le  ventre 
offre,  en  dehors  des  stigmates,  une  assez  large  bande  flave. 

Elle  s’éloigne  de  l’Æ.  flavo-marginata  par  sa  taille  beaucoup  plus 


PENTATOMIDES.  —  ÆLIENS.  —  ÆUodeS.  75 

faible  ;  par  sa  couleur  ;  par  son  écusson  marqué  d’une  tache  noire  ou 
noirâtre  à  l’extrémité  de  la  ligne  médiane  pâle  ;  par  ses  cories  marquées 
de  deux  petites  taches  noires,  offrant  leur  plus  grande  longueur  à  l’ex¬ 
trémité  de  la  suture  radiale  ;  par  sa  tranche  parée,  à  son  côté  interne, 
d’une  bordure  noire  dentée  ;  par  la  bande  médiane  noire  de  son  ventre. 
Sous  le  rapport  de  la  taille  elle  a  plus  d’analogie  avec  les  autres  espè¬ 
ces  ;  mais  elle  se  distingue  de  VÆ.  inflexa  par  la  couleur  d’un  vert 
bronzé  du  dos  de  l’abdomen  ;  par  la  bordure  noire  dentée  à  la  tranche 
abdominale  ;  par  le  repli  de  ses  joues  à  couleur  foncière  flave,  marqué 
de  points  enfoncés  noirs,  excepté  vers  la  base  ;  par  la  large  bande  flave 
ou  à  peine  pointillée  d’obscur,  qui  sépare  sur  son  ventre  la  bande  noire 
médiane  de  la  bande  formée  de  points  bruns  qui  passe  sur  les  stigmates. 
Enfin  elle  s’éloigne  des  Æ.  bifida  et  leporina ,  outre  les  caractères  déjà 
indiqués,  par  la  bande  noire  de  son  ventre  ;  par  le  repli  des  joues  uni¬ 
formément  ponctué  de  noir  excepté  vers  la  base  ;  par  la  bordure  noire 
dentée  de  la  tranche  abdominale  ;  par  ses  exocories  ponctuées  de  noir; 
par  ses  stigmates  flaves. 


4.  Ælioiïes  Costa. 

Antennes  d’ un  flave  roussdtre.  Dessus  du  corps  flave  ou  d’un  flave  pâle 
ouroussâlre;  marqué  de  points  bruns  :  ces  points ,  concolores  au  côté 
interne  du  rebord  noir  des  joues  et  sur  quelques  autres  espaces  varia¬ 
bles  :  bords  latéraux  du  pronolum  et  les  saillies  voisines  des  stigmas, 
lisses  et  flaves  ou  flavescents;  ordinairement  paré  d'une  ligne  médiane 
pâle  inégalement  apparente,  depuis  le  front  ou  le  vertex  jusqu’aux  deux 
tiers  de  l’écusson.  Celui-ci ,  à  peine  aussi  long  que  les  cories ,  noté  d’une 
tache  poncliforms  noire  à  l’extrémité.  Repli  des  joues  flave,  ponctué  de 
noir  sur  les  bords.  Ventre  flave,  paré  de  chaque  côté,  jusqu’aux  stigmates 
bruns,  d’une  bande  concolore ,  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points 
bruns  ordinairement  plus  épais  près  de  la  région  médiane  et  près  des 
stigmates.  Pieds  fl  ives  :  cuisses  notées  de  deux  points  noirs.  Stigmates 
bruns. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle,  d’un  cinquième  moins 


76 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


long  sur  la  ligne  médiane  que  large  à  son  bord  postérieur  ;  sans  échan¬ 
crure  dans  le  milieu  de  celui-ci. 

$  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant;  élargi 
d’avant  en  arrière  sur  les  côtés;  plus  d'une  fois  plus  large  à  son  bord 
postérieur  que  long  sur  la  ligne  médiane;  divisé  en  deux  moitiés  par 
une  ligne  transversale,  obtusément  arquée  en  arrière  sur  sa  moitié 
médiaire  :  la  moitié  antérieure  de  deux  pièces  :  la  postérieure  de  six  : 
la  lre  médiane  transverse  :  la  2e  médiane  et  les  deux  latérales  antérieures 
n’arrivant  pas  ordinairement  au  bord  postérieur  :  les  deux  pièces  laté¬ 
rales  postérieures  sont  unies  entre  elles  par  une  pièce  intermédiaire. 

Ælia  bifida.  A.  Costa,  Cimic.  centur.  2e  decas.  6-10  (1847).  p.  27.  3  (183). 

pl.  VI.  fig.  9. 

Long.  0m,00o6  à  0m,0067  (2  1.  1/2  à  3  1.).  —  Larg.  0m,0029  à  0m,0036 
(1  1.  1/3  à  1  1.  2/3)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  ovale-oblong;  très-médiocrement  convexe.  Tête  ordinairement 
entaillée  en  devant;  flave  ou  d’un  flave  roussâlre;  avec  le  rebord  laté¬ 
ral  noirâtre;  marquée  de  points  noirs  assez  petits  :  ces  points  laissant 
près  des  côtés  une  bande  de  couleur  foncière.  Epistome  subconvexe; 
ordinairement  plus  faiblement  ponctué,  et  parfois  aussi  la  partie  mé¬ 
diane  du  front  et  du  vertex.  Antennes  d’un  flave  roux  :  à  1er  article  le 
plus  court  :  le  2S  plus  grand  que  le  3e  :  les  4e  et  S6  plus  longs,  épaissis  : 
le  5e  le  plus  grand.  Pionotum  élargi  en  ligne  à  peu  près  droite  jusqu’à 
l’extrémité  visible  en  dessus  du  rebord  latéral  d’un  blanc  flavescent  ; 
chargé  d’un  calus  assez  saillant,  suivi  d’une  fossette  assez  prononcée; 
marqué  au  devant  de  celle-ci  d’une  dépression  assez  légère,  avancée 
jusqu’aux  deux  cinquièmes  ou  au  tiers  antérieur,  mais  non  unie  à  la 
fossette;  offrant  une  dépression  ou  un  sillon  transverse  ordinairement 
nul  ou  presque  nul  sur  la  moitié  médiane  de  sa  largeur,  plus  ou  moins 
marqué  sur  les  côtés  ;  ponctué  et  coloré  comme  la  tête,  souvent  avec  la 
ligne  médiane  et  quelques  petits  espaces  var  iables  plus  pâles.  Ecusson 
à  peine  aussi  longuement  ou  un  peu  moins  longuement  prolongé  que 
les  cories;  à  tuméfaction  basilaire  ordinairement  peu  marquée,  d’autres 
fois  rendue  plus  apparente  par  une  dépression  transversale  assez  fai- 


PENTATOMIDES. 


æi.iens  —  Æliodes. 


77 


ble  qui  la  suit;  marqué  de  stigmas  ponctués  de  noir  jusqu’aux  sinuo¬ 
sités  et  à  fond  noir  sur  une  partie  de  leur  longueur;  paré  au  côté  in¬ 
terne  des  stigmas  d’une  côte  ou  ligne  peu  saillante,  lisse,  d’un  blanc 
flavescent,  un  peu  moins  longuement  prolongée  ;  flave  ou  d’un  flave 
roussâtre,  marqué,  comme  le  pronotum  de  petits  points  enfoncés  noirs 
ou  bruns:  cette  ponctuation  parfois  inégalement  répartie,  laissant 
plus  pâle,  soit  une  bande  longitudinale  médiane  prolongée  jusqu’aux 
deux  tiers,  soit  une  courte  ligne  basilaire  située  entre  celle-ci  et  les 
côtes  latérales;  les  points  plus  serrés  entre  ces  traces  plus  pâles.  Cories 
subarrondies  à  l’extrémité,  offrant  leur  plus  grande  longueur  à  l’extré¬ 
mité  de  la  suture  radiale;  prolongées  dans  ce  point  jusqu’à  l’extrémité 
du  4e arceau  ventral;  d’un  flave  pâle;  concolores  sur  l’exocorie;  mar¬ 
quées  de  petits  poinls  noirs  sur  les  méso  et  endocories.  Membrane  d’un 
blanc  vitreux.  Dos  de  l’abdomen  d’un  vert  bronzé,  avec  la  partie  anté¬ 
rieure  noirâtre.  Tranche  abdominale  d’un  flave  roussâtre,  marquée  d’un 
point  noir  aux  intersections  des  segments  :  celui  du  2e  arceau  moins 
petit.  Bec  prolongé  au  moins  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  posté¬ 
rieures;  d’un  flave  livide,  avec  l’extrémité  noire.  Repli  des  joues  flave, 
bordé,  de  chaque  côté,  d’une  rangée  de  points  noirs  ;  en  ligne  horizon¬ 
tale  à  son  bord  rosirai.  Pièces  prébasilaires  anguleuses  ou  subaiiguleuses 
sur  la  moitié’antérieure  de  leur  tranche,  horizontales  ou  déclives  sur  la 
moitié  postérieure.  Lames  antépectorales  ordinairement  à  peine  plus 
avancées  que  la  seconde  moitié  des  yeux.  Dessous  du  corps  flave  ou  d’un 
flave  roussâtre.  Poitrine  marquée  de  points  bruns  plus  gros  et  moins 
rapprochés  que  ceux  du  ventre,  constituant  parfois  une  tache  noirâtre 
sous  les  angles  latéraux.  Ventre  creusé  sur  les  deux  premiers  arceaux 
d’un  sillon  longitudinal  médiaire  souvent  prolongé,  en  s’affaiblissant, 
sur  les  arceaux  suivants;  sans  points  noirs  et  comme  paré  d’une  bande 
flave,  dechaquccôté,  en  dehors  des  stigmates;  marqué  sur  le  reste  de  sa 
surface  de  points  bruns  ou  noirs,  plus  serrés  et  comme  constituant  de 
chaque  côté  deux  bandes  longitudinales  plus  foncées  :  une,  près  de  la 
ligne  médiane,  qui  souvent  est  pâle:  une  autre  au  côté  interne  des 
stigmates  :  ceux-ci  bruns.  Pieds  (laves  :  cuisses  marquées  de  deux 
points  noirs,  quelquefois  réunis  en  un  seul,  vers  les  deux  tiers  de  leur 
longueur. 


78 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Celte  espèce  paraît  habiter  la  plupart  des  parties  de  la  France,  sur 
tout  les  zones  tempérées  et  méridionales.  On  la  trouve  communément 
en  battant  les  taillis. 

Obs.  Elle  se  distingue  des  Æ.  flavo-marginata,  inflexa  et  lineolala, 
par  le  repli  de  ses  joues  flave  et  paré  seulement  d’une  rangée  de  points 
noirs  près  de  chacun  de  ses  bords  latéraux;  par  son  ventre  offrant,  en 
dehors  des  stigmates,  une  bordure  flave  ou  flave  roussâtre  non  mar¬ 
qué  de  points  noirs;  par  sa  tranche  abdominale  flave,  marquée  d’une 
ligne  noire  sur  le  premier  segment  et  d’un  point  noir  sur  les  autres 
intersections;  delà  lineolata  par  ses  stigmates  bruns;  et  son  écusson 
un  peu  plus  court  que  les  cories  ne  permet  pas  de  la  confondre  avec  la 
leporina. 


5.  Ælioaïes  leporina;  Herrich-Schaeffer. 

Antennes  d’un  flave  pâle  ou  roussâtre,  avec  les  deux  derniers  articles 
brunâtres.  Dessus  du  corps  variant  du  flave  grisâtre  au  roussâtre;  mar¬ 
qué  de  points  enfoncés  bruns  ou  noirs  :  tête  parce  d’une  bande  concolore 
au  côté  interne  du  rebord  noir  des  joues  .-.bords  latéraux  du  pronolum  et 
saillies  voisines  des  stigmas,  lisses  et  d'un  flave  pâle;  ordinairement  paré 
d’une  ligne  médiane  pâle,  inégalement  apparente ,  depuis  le  front  jusqu’à 
la  moitié  au  moins  de  l’écusson  :  celui-ci,  d’un  cinquième  plus  long  que 
les  cories ,  marqué  d'une  tache  noire  à  l’extrémité.  Repli  des  joues  flave , 
ponctué  de  noir  sur  les  bords.  Ventre  flave  stir  les  côtés  jusqu’ aux  stigmates 
bruns,  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  bruns  plus  épais  près 
de  la  région  médiane  et  près  des  stigmates.  Pieds  flaves.  Cuisses  notées  d'un 
ou  de  deux  points  noirs. 

o*  Analogue  à  celui  de  YÆ.  bifida. 

9  Analogue  à  celui  de  YÆ.  bifida,  noir  avec  le  dernier  arceau  ordi¬ 
nairement  plus  tronqué  en  devant. 

Obs.  Les  pièces  latérales  postérieures  de  la  2e  moitié  sont  parfois 
marquées  d’une  tache  formée  par  des  points  enfoncés  noirs. 

Pentatoma  leporinum.  Herrich-Schaeffer,  Faun.  Germ.  113.  7  (type). 
Plalyslolen  leporina.  Fieber,  Eji\  Hemipt.  p.  334.  2  (type). 


PENTATOMIDES. 


ælien’S.  —  Æliodes. 


79 


Long.  0m,0036à  0m,0067  (  2  1.  1/2  à  3  1.).—  Larg.  0°>,0026  à  0“,0031 

(11.  1/5  à  1.  2/5  ). 

Corps  ovale-oblong.  Tête  variablement  un  peu  ou  non  entaillée  à 
sa  partie  antérieure  ;  d’un  flave  pâle  roussâtre  ;  à  rebord  latéral  noir  . 
marquée  de  point  enfoncés  noirs,  nuis  ou  moins  nombreux  sur  certai¬ 
nes  parties ,  laissant  de  couleur  foncière  une  bande  longitudinale  près 
du  rebord  des  joues,  une  bande  moinsponctuée  sur  l’épislome  et  souvent 
jusqu’à  la  partie  postérieure  ou  d’autrefois,  seulement  sur  cette  der¬ 
nière.  Antennes  à  1er  article  le  plus  court  :  le  2e  plus  grand  que  le  3e; 
les  4e  et  5e  les  plus  grands  :  le  5e  ordinairement  le  plus  long  :  les  trois 
premiers  d’un  livide  flavescent  :  les  deux  derniers  épaissis,  d’un  roux 
nébuleux,  ou  brunâtres.  Pronotum  tronqué  en  ligne  à  peu  près  droite 
derrière  la  tête,  avec  les  angles  plus  avancés;  élargi  en  ligne  droite 
jusqu’à  l’extrémité  visible  en  dessus  du  rebord  latéral  d’un  blanc  fla¬ 
vescent  ;  chargé  d’uncalus  saillant,  suivi  d’une  fossette  très-prononcée; 
sans  dépression  au  devant  de  celle-ci  ;  creusé  d'un  sillon  transverse 
médiocrement  prononcé;  variant  du  flave  au  livide  ou  flave  pâle  ou 
grisâtre,  ordinairement  marqué  d’une  ligne  médiane  étroite,  pâle,  par¬ 
fois  peu  distincte  ;  noté  derrière  chaque  cicatrice  d’un  ou  de  deux 
points  lisses  et  pâles  plus  ou  moins  distincts;  marqué  sur  le  reste  de 
sa  surface  de  points  enfoncés  bruns  ou  noirs  assez  petits.  Ecusson  pro¬ 
longé  jusqu’au  niveau  de  l’extrémité  du  5e  arceau  ventral,  d’un  cin¬ 
quième  au  moins  plus  long  que  lescories;  à  tuméfaction  basilaire  assez 
faible  mais  ordinairement  suivie  d’une  dépression  transversale  plus  ou 
moins  sensible;  à  stigmas  ponctués  de  noir  et  prolongés  jusqu’aux  sinuo¬ 
sités,  à  fond  en  partie  noir  ;  chargé,  au  côté  interne  de  chaque  stigma, 
d’une  côte  ou  ligne  élevée  lisse  et  d’un  blanc  flavescent;  d’un  flave  pâle, 
marqué  de  points  enfoncés  non  affaiblis  vers  son  extrémité,  ordinaire¬ 
ment  plus  serrés  sur  la  tuméfaction  basilaire,  laissant  ordinairement 
plus  pâles  une  ligne  médiane  prolongée  jusqu’à  la  moitié  de  sa  longeur 
plus  ou  moins,  et  souvent  une  ligne  ou  trait  basilaire  entre  cette 
ligne  médiane  et  les  côtés  ;  noté  d’un  point  noir  à  son  extrémité.  Cories 
subarrondies  à  l’extrémité,  offrant  leur  plus  grande  longueur  sur  un 


80 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


point  de  lamésocorie  rapproché  de  la  suture  radiale  ;  prolongées  dans 
ce  point  jusqu’à  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral  ;  d’un  llave  pâle  ; 
marquées  de  points  enfoncés  concolores,  sur  l’exocorie;  noirs  ou  bruns 
sur  les  môsocorie  et  endocorie  ;  notées  vers  l’angle  postéro-externe  de 
la  mêsocorie  d’une  tache  noire,  plus  ou  moins  distincte,  formée  par  ces 
points.  Membrane  d’un  blanc  vitreux.  Dos  de  l’abdomen  d’un  vert  bronzé. 
Tranche  abdominale  (lave;  notée  d’une  ligne  noire  sur  le  2e  segment,  et 
ordinairement  d’une  tache  ponctiforne  noire  sur  les  intersections  des 
segments,  cette  tache  parfois  nulle.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité 
des  hanches  postérieures;  d’un  flave  pâle  avec  l’extrémité  noire.  Repli 
des  joues  flave  et  lisse  sur  sa  partie  longitidunale  médiane,  marqué 
d’une  rangée  de  points  noirs  près  de  ses  bords;  horizontal  à  son  bord 
lostral.  Pièces  prébasilaires  arquées  ou  subarrondies  sur  leur  tranche. 
Dessous  du  corps  d’un  flave  pâle  ou  d’un  blanc  flave.  Poitrine  marquée  de 
points  enfoncés  noirs  moins  petits  et  moins  rapprochés  que  ceux  du 
ventre.  Ventre  noir  sur  le  sillon  basilaire  transverse;  souvent  creusé 
d’un  sillon  longitudinal  à  la  partie  antérieure  de  sa  ligne  médiane;  paré 
d’une  bande  flave  de  chaque  côté  en  dehors  des  stigmates  ;  souvent  paré 
d’une  ligne  médiane  flave  ;  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points 
bruns  plus  serrés  près  de  la  ligne  médiane  et  au  côté  interne  des  stig¬ 
mates  et  constituant  sur  chacune  de  ces  régions  une  sorte  de  bande 
brune.  Stigmates  bruns.  Pieds  d’un  blanc  flave  ou  d’un  flave  blanchâtre. 
Cuisses  marquées  d’un  ou  de  deux  points  noirs  vers  les  trois  quarts  de 
leur  côté  antérieur. 

Cette  espèce  paraît  habiter  la  plupart  de  nos  provinces,  on  la  trouve 
en  battant  les  taillis,  en  fauchant  les  herbes;  elle  est  commune. 

Obs.  Elle  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  la  longueur  de  son 
écusson,  prolongé  jusqu’au  niveau  de  l’extrémité  du  5e  arceau  ventral, 
et  dépassant  au  moins  d’un  cinquième  la  longueur  des  cories.  Elle 
s’éloigne  desÆ.  flavo-marginata ,  lineolata  et  inflexa ,  par  le  repli  de  ses 
joues  flave  et  imponctué  sur  toute  la  partie  médiane  de  sa  longueur  ; 
par  son  ventre,  paré  en  dehors  des  stigmates,  d’une  bande  flave  non 
marquée  de  points  noirs;  elle  a  beaucoup  d’analogie  avec  l’Æ.  bifida , 
mais  elle  offre  une  ou  deux  petites  taches  lisses  et  pâles  ou  d'un  livide 
roussàtre  derrière  chaque  cicatrice;  elle  ne  montre  point  de  trace  sul- 


pentatomides.  —  æliens.  —  Crypsinus  81 

ciforme  au  devant  de  la  fossette  du  pronotum  ;  et  la  longueur  de  ses 
cories  ne  permet  pas  de  la  confondre  avec  celte  dernière. 

Ici  se  place  naturellement  le  genre  Crypsinus,  A.  Dohrn. 

La  seule  espèce  connue  est  un  véritable  Ælien,  par  le  développement 
de  sesplaquesantépectorales,  au  moins  aussi  avancées  que  le  bord  anté¬ 
rieur  des  yeux.  Elle  se  rapproche  des  Ælia  par  sa  tête  en  triangle  à  côtés 
presque  droits;  par  la  suture  radiale  des  cories  saillante  et  comme  char¬ 
gée  d'une  ligne  élevée  à  son  côté  interne  ;  elle  a  plus  d’analogie  avec  les 
Æliodes  par  sa  tête  plus  déclive  et  plus  arrondie  en  devant  que  chez  les 
Ælia,  par  sa  faible  taille  et  par  la  forme  générale  de  son  corps.  Elle 
s’éloigne  de  l’un  et  de  l’autre  de  ces  genres  par  le  rebord  latéral  de 
chacun  des  côtés  du  pronotum  prolongé  d’une  manière  visible  en  dessus 
jusqu’aux  angles  latéraux  de  ce  segment.  Sous  ce  rapport  le  genre 
Crypsinus  sert  naturellement  depassagede  la  famille  des  Æliens  à  celle 
des  Eysarcoriens. 

Crypsinus  angustatus,  Baerensprüng-  Antennes  d’un  cendré 
flavescent  ou  roussûtre.  Dessus  du  corps  variant  du  cendré  au  cendré  flu- 
vescent  ;  marqué  de  points  bruns  ou  noirs  ;  pronotum  à  rebords  latéraux 
d’un  blanc  flavescent,  et  ordinairement  marqué  d’une  tache  ponctiforne  de 
même  couleur  sur  les  cicatrices  tuméfiées.  Ecusson  à  peine  aussi  long  que 
les  cories  ;  chargé  d’un  large  calus  au  côté  interne  des  stigmas  ponctués  de 
noir,  d’une  ligne  médiane  basilaire  et  d'une  bordure  latérale  linéaire,  d’un 
blanc  flavescent  ;  paré  de  deux  lignes  noires  convergeant  vers  l'extrémité 
où  elles  se  réunissent.  Cories  prolongées  jusqu’au  40  arceau  ventral  , 
offrant  leur  plus  grande  longueur  à  leur  angle  postéro-externe  qui  est 
aigu  ;  à  rebord  latéral  en  partie  blanc  ;  à  suture  radiale  un  peu  saillante. 
Dessous  du  corps  d'un  flave  cendré.  Poitrine  marquée  de  points  bruns.  Ventre 
à  peine  pointillé  d'obscur;  paré  de  chaque  côté,  entre  la  ligne  médiane  et 
les  bords  latéraux,  d’une  bande  noire  sur  les  cinq  premiers  arceaux. 

Eysarcoris  anguslatus.  Baerensprung,  Berlin.  Entom.  Zeit.  t.  3  (1839)  p.  337. 

pl.  VI.  fig.  2.  —  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  414. 

Crypsinus  anguslatus.  A.  Dohrn.  Stett.  Entom.  Zeit.  1860.  p.  102. 

Platyslolcn  angustalus.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  334.  4. 

Annales  de  la  Société  Linnéenne.  6 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  EENAISES. 


52 


Long.  0m,0Q39  (1.3/4  ).-  Larg.  (KOOlo  (  2/3  ). 

Pairie  :  Sarepta  (Frey-Gessner  ). 

Obs.  Le  2°  article  des  antennes  varie  de  longueur,  il  est-souvent  plus 
long  que  le  3e,  d’autres  fois  presque  égal  à  ce  dernier.  Les  replis  des  joues 
sont  marqués  de  points  à  peine  obscurs.  La  poitrine  est  marquée  d’une 
tache  noire  sur  les  angles  latéraux.  Les  cuisses  sont  ponctuées  de  noir, 
avec  deux  taches  de  cette  couleur  vers  les  deux  tiers  du  bord  antérieur  : 
les  tibias  sont  d’un  flave  pâle. 


QUATRIÈME  FAMILLE. 

LES  EYSARCORIENS. 

Caractères.  Tibias  ni  épineux  ni  spinosules.  Pronotum  non  foliacé 
sur  les  côtés;  muni  latéralement  d'un  rebord  assez  étroit,  visible  en 
dessus  jusqu  a  l’extrémité  des  angles  latéraux;  à  angles  postérieurs 
assez  nettement  indiqués.  Antennes  insérées  tantôt  moins  avant  ou  à 
peine  aussi  avant  que  le  bord  antérieur  des  yeux,  chez  les  uns,  tantôt 
sensiblement  plus  avant,  chez  les  autres;  à  1er  article  moins  avancé  que 
le  bord  antérieur  de  la  tète  :  celle-ci,  de  forme  variable,  en  triangle  ou 
tronquée  en  devant.  Êpistome  parfois  enclos,  ordinairement  non  enclos 
par  les  joues.  Ecusson  sinué  sur  les  côtés,  avant  la  moitié  de  sa  lon¬ 
gueur;  arrondi  ou  subarrondi  postérieurement;  souvent  plus  large 
qu’une  corie  vers  l’angle  postéro-inlerne  de  celle-ci;  à  stigmas  repré¬ 
sentés  par  une  rangée  longitudinale  de  points  enfoncés,  ordinaire¬ 
ment  non  prolongée  jusqu’aux  sinuosités  de  l’écusson.  Elytres  voilant 
la  tranche  abdominale  ou  la  laissant  assez  faiblement  apparaître. 
Membrane  des  cories  offrant  à  son  angle  antéro-inlerne  une  cicatricule 
ou  partie  lisse  presque  triangulaire,  qui  écomte  l’angle  postéro-interne 
de  la  corie.  Bec  naissant  le  plus  souvent  près  du  bord  antérieur  de  la 
tête,  logé,  sous  celle-ci,  dans  un  sillon  prolongé  environ  jusqu’aux 
hanches  postérieures  ou  un  peu  plus  loin.  Antépectus  formant  ordinai¬ 
rement  un  angle  rentrant  avec  le  bord  antérieur  de  chacun  de  ses 


PENTATOMIDES. 


EYSARCOMENS. 


83 


flancs,  rarement  arqué  en  avant  sur  la  moitié  interne  de  chacun  de 
ceux-ci.  Mésosternum  chargé  d’une  ligne  longitudinale  plus  ou  moins 
saillante.  Ventre  de  sept  arceaux  :  le  lor  court,  souvent  indistinct  sur 
les  côtés  ;  creusé  entre  le  1er  et  le  2e  arceau,  d’un  sillon  transverse,  sur 
sa  partie  médiane;  sans  sillo  i  longitudinal  médiaire;  non  armé  dans 
le  milieu  de  sa  base,  d’une  pointe  ou  d’une  épine  dirigée  en  avant. 

Ajoutez  pour  les  espèces  suivantes  : 

Tête  munie  latéralement  d’un  rebord  très-étroit,  à  peine  indiqué  ou 
parfois  même  peu  apparent.  Antennes  prolongées  environ  jusqu’à  la 
moitié  du  corps,  un  peu  moins  ou  un  peu  plus;  à  2e  article  filiforme  : 
le  3e  subfiliforme,  à  peine  épaissi  extérieurement  :  les  4e  et  5e  épaissis, 
pubescents.  Pronotum  échancré  derrière  la  tête,  en  arc  ou  presque  en 
demi-cercle  plus  ou  moins  obtus,  avec  la  partie  postoculaire  tronquée 
ou  obliquement  tronquée;  marqué  de  deux  cicatrices;  chargé  d’un 
calus  plus  ou  moins  saillant,  suivi  à  son  côté  interne  d’une  fossette. 
Ecusson  plus  longuement  prolongé  que  le  bord  interne  des  cories, 
moins  longuement  que  le  bord  externe.  Curies  en  ligne  courbe  sur  la 
partie  interne  de  leur  bord  postérieur;  terminées  en  angle  plus  ou 
moins  aigu  à  leur  angle  postéro-externe;  non  prolongées  jusqu’à  l’ex¬ 
trémité  du  f*e  arceau  ventral.  Bord  externe  des  pièces  prébasilaires  ou 
bord  interne  du  repli  des  joues  ordinairement  un  peu  saillant.  Pieds  sim¬ 
ples;  d’un  livide  flavescent  :  cuisses  marquées  de  points  noirs,  et  le  plus 
souvent  avec  une  tache  de  même  couleur  vers  les  deux  tiers  de  leur  côté 
antérieur.  Tibias  ciliés  ou  garnis  de  poils  fins.  Ongles  munis  en  des¬ 
sous  d’un  appendice  membraneux. 

Les  Eysarcoriens  constituent  une  petite  famille  assez  naturelle, 
malgré  les  tendances  qu’ont  plusieurs  espèces  à  s’écarter  des  autres 
par  quelques  particularités  accessoires.  Ils  s’éloignent  des  Cydniens 
par  leurs  tibias  non  épineux  et  par  les  sinuosités  des  côtés  de  l’écusson 
situées  avant  la  moitié  de  la  longueur  de  cette  pièce.  Ce  dernier  carac¬ 
tère  suflit  pour  les  distinguer  des  Asopiens,  des  Acanlhosomiens  et  de 
la  plupart  des  Penlalomiens;  ils  n’ont  pas  le  côté  externe  des  cotyles 
marqué  d’un  point  noir,  comme  les  Carpocorates,  chez  lesquels  les 
sinuosités  de  l’écusson  se  prolongent  à  peine  jusqu’à  la  moit  e  des 


84 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


côtés  de  celui-ci.  Ils  n’ont  d’ailleurs  ni  le  ventre  armé  d’une  pointe  ou 
d’une  épine,  dans  le  milieu  de  sa  base,  comme  les  Acanlhosomiens, 
ni  le  bec  libre  ou  presque  libre,  comme  presque  tous  les  Asopiens.  Ils 
ne  peuvent  être  confondus  avec  les  Sciocoriens;  car  ils  n’ont  pas, 
comme  ces  derniers,  le  pronotum  foliacé  sur  les  côtés,  la  tête  arrondie 
en  devant,  et  les  tibias  ne  sont  pas  spinosulcs.  Ils  ont  plus  d’analogie 
avec  les  Æliens;  mais  leur  pronotum  est  muni  latéralement  d’un 
rebord  visible  en  dessus  jusqu’à  l’extrémité  des  angles  postérieurs; 
leur  anlépectus  n’est  pas  arqué  en  devant  sur  toute  la  largeur  du  bord 
antérieur  de  chacun  de  ses  flancs  et  leur  mésosternum  est  chargé  d’une 
ligne  saillante. 

En  dehors  des  caractères  principaux  qui  les  distinguent,  ces  insectes 
offrent  des  modifications  qui  en  varient  un  peu  la  physionomie.  Ainsi 
les  Rubiconia  et  les  Staria  ont  la  tête  triangulaire  des  Aelindes  :  les 
premiers  ou  les  Rubiconia  semblent  se  lier  aux  Æliens  par  leur  épis- 
tome  notablement  moins  avancé  que  les  joues,  enclos  ou  presque  enclos 
par  elles;  les  seconds,  ou  les  Staria ,  par  leur  antépectus  qui  présente 
sur  la  moitié  interne  du  bord  antérieur  de  ses  flancs,  une  saillie  en 
arc  dirigé  en  avant.  Les  autres  Eysarcoriens  ont  entre  eux  plus  d’ana¬ 
logie  par  leur  tête  presque  carrée,  par  leur  écusson  muni  d’une  blanche 
callosité  au  côté  interne  de  chaque  stigma,  par  leur  épistome  aussi 
avancé  que  les  joues.  Mais  chez  les  Daleria  et  les  Onylia,  la  base  du 
pronotum  déborde  celle  de  l’écusson,  caractère  que  nous  retrouverons 
plus  général  chez  d’autres  Pentatomides. 

Les  Eysarcoriens  peuvent  être  partagés  en  deux  branches  : 


© 

'© 

t- 


branches. 

triangulaire.  Ecusson  pas  plus  large  à  sa  base  que  l'écusson  à  la  sieuue.  Rubiconiaires. 
presque  carrée  au  devant  des  yeux.  Epistoir-e  aussi  avancé  que  les  joues.  Eysarcoraires. 


PREMIER  RAMEAU. 

LES  RUBICONIAIRES. 


Caractères.  Tête  triangulaire. 


pjîntatomides. 


EYS  VRCORIEXS. 


Rubicônia. 


85 


Ces  insectes  se  partagent  en  deux  genres  : 


Genres 


en  angle  rentrant  très-ouvert,  en  devant,  avec  le  bord  antérieur  de  ses 
flancs  (formant  chacun  l'un  des  côtés  de  cet  angle  rentrant)  en  ligne 
presque  droite.  Epislome  rétréci  en  devant,  avancé  seulement  jusqu'aux 
quatre  cinquièmes  des  joues. 


Rubicônia. 


a 

•< 


offrant  sur  la  moitié  interne  du  bord  antérieur  de  chacun  de  ses  flancs 
un  lobe  ou  une  saillie  presque  en  demi-cercle.  Epistome  parallèle  , 
à  pen  prés  aussi  avancé  que  les  joues. 


Staria. 


Genre  Rubicônia,  Rubiconie;  A.  Dohrn. 


Antoine  Dohrn.  Stettin.  Entomol.  Zeit.  t.  XXI  (1860).  p.  102. 


Caractères.  Ongles  simples.  Tête  en  triangle  à  côtés  curvilignes 
moins  longue  que  large,  au  devant  des  yeux;  entaillée  en  angle  aigu 
à  sa  partie  antérieure.  Epistome  rétréci  en  devant,  avancé  seulement 
jusqu’aux  quatre  cinquièmes  de  la  longueur  des  joues,  c’est-à-dire 
jusqu’à  la  partie  postérieure  de  l’entaille  antérieure  de  la  tête;  à  peine 
ou  presque  enclos  par  les  joues.  Pronotum  pas  plus  large  à  sa  base  que 
l’écusson  à  la  sienne.  Antépectus  offrant  en  devant  un  angle  rentrant 
très-ouvert,  dont  les  côtés  formés  par  le  bord  antérieur  de  chacun  de 
ses  flancs,  sont  en  ligue  droite  ou  à  peine  arquée  en  devant,  et  sans 
saillie  près  du  sillon  rostral.  Pièces  prébasilaires  peu  ou  point  arquées 
sur  leur  tranche,  vers  leur  partie  antérieure. 


i.  Rubicônia  intermedia ;  Wolff 


T  le  triangulaire;  entaillée;  fortement  ponctuée  ;  d' un  vert  bronzé  ou 
roi’ dire,  avec  des  taches  pâles  sur  la  partie  postérieure  de  la  ligne  mé¬ 
diane.  Dessus  du  corps  d'un  fauve  teslacé,  marqué  de  points  enfoncés 
noirs  ou  obscurs ,  avec  le  rebord  des  côtés  du  pronotum ,  et  ordinairement 
l' extrémité  de  l’écusson ,  d'un  blanc  livide  ou  flavescent.  Pronotum  dé¬ 
primé  et  vert  ou  noi  dire,  sur  les  cicatrices  et  près  du  rebord.  Repli  des 
joues  d'un  vert  biouzé  obscur.  Ventre  d'un  flave  roussâtre ,  ponctué  de 


86 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

vert  obscur ;  marqué  d'une  tache  noire  sur  les  intersections  de  la  tranche 
marginale  flave.  Sillon  rostral  noir. 

à"  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  élargi;  échancré  en  arc  à 
son  bord  postérieur  :  tronqué  ou  brièvement  bilobé  sur  le  tiers  mé- 
diaire,  obliquement  dirigé  en  arrière,  puis  déclive  ou  comme  rebordé 
sur  chaque  tiers  externe. 

9  Dernier  arceau  ventral  très-obtusément  arqué  en  devant,  élargi 
sur  les  côtés  un  peu  en  courbe  rentrante;  divisé  par  une  ligne  trans¬ 
versale,  en  deux  moitiés  :  l’antérieure,  un  peu  plus  grande,  composée 
de  deux  pièces,  chargée  d’une  carène  ou  d'une  bande  linéaire  sur  la 
suture  :  la  moitié  postérieure  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure 
transverse,  près  de  trois  fois  aussi  large  que  la  postérieure  :  celle-ci 
presque  carrée  :  chacune  des  latérales  antérieures  atteignant  le  bord 
postérieur. 

Çydnus  intermedius.  Wolff,  Icon.  Cimic.  p.  182.  pl.  XVII!.  fig.  181. 

Eysar coris  intermedius.  IIahn,  Wanz.  t.  II.  p.  128.  pl.  LXX.  fig.  209. 

Pentatoma  neglectum.  (IIerrich-Schaeffer). 

Pentatoma  intermedia.  Gorski,  Analect.  Entom.  p.  74.  4L. 

Ælia  ( Eusar coris )  intermedia.  Flor,  Rhynch.  Livl.  p.  126.  1. 

Apariphe  intermedia.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  338.  1. 

Long.  0m,0061  à  0m,0072  (2  1.  3/4  à  3  1. 1/4).  —  Larg.  0m,0033  à  0">,0036 
(1  1.  1/2  à  1  1.  3/4)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  ovale;  très-médiocrement  convexe.  Tête  en  triangle  à  côtés 
curvilignes;  cà  peine  aussi  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre 
ces  organes;  entaillée  en  devant;  subconvexe  ;  couverte  de  gros  points 
enfoncés  très-rapprochés;  variant  du  vert  bronzé  au  noir,  avec  la  par¬ 
tie  postérieure  médiane  au  moins  en  partie  d’un  flave  roussâtre.  Sutures 
génales  subsulciformes.Epistojue  avancé,  à  peu  près  jusqu’au  bord  posté¬ 
rieur  de  l’entaille  antérieure.  Antennes  insérées  plus  avant  que  le 
niveau  du  bord  antérieur  des  yeux;  à  1er  article  le  plus  court  :  les  2e 
et  3e  presque  égaux  :  le  4e  à  peine  plus  grand  :  le  5e  le  plus  long  :  les 
deux  ou  trois  premiers  testacés  ou  d’un  testacé  nébuleux  :  le  3e  souvent 
noir  à  l’extrémité  ou  en  majeure  partie  :  les  deux  derniers  noirs.  Pro¬ 
notum  élargi  en  ligne  à  peu  près  droite  jusqu’aux  angles  latéraux; 


PENTATOMIDKS.  —  LTSARCOIUESS  —  RuMconia.  87 

muni  sur  les  côtés  d’un  rebord  d’un  blanc  flavescent,  rétréci  ou  pres¬ 
que  nul  aux  angles  latéraux  déprimé  de  chaque  côté  près  de  ce  rebord  ; 
marqué  de  points  enfoncés  noirs  ou  noirâtres,  serrés  ou  contigus  sur 
ces  dépressions  et  à  sa  partie  antérieure,  moins  rapprochés  sur  le  reste 
de  sa  sur-face;  à  couleur  foncière  variant  du  vert  bronzé  au  noir  brun, 
sur  les  parties  densement  ponctuées,  d’un  roux  ou  fauve  testacé  ou 
d’un  testacé  nébuleux  ou  verdâtre,  sur  le  reste;  à  dépression  transverse 
faible  ou  à  peine  indiquée  dans  son  milieu.  Ecusson  paré  d’un  point 
calleux,  lisse  et  d’un  blanc  flavescent,  au  côté  interne  des  stigmas 
colorés,  et  ponctue  comme  la  moitié  postérieure  du  pronotum ;  paré 
postérieurement  d’une  bordure  lisse,  d’un  blanc  sale  ou  flavescent. 
Cories  prolongées  jusqu’à  la  moitié  du  5e  arceau  ventral;  en  ligne 
arquée  à  leur  bord  postérieur;  colorées  et  ponctuées  comme  l’écusson, 
avec  le  bord  cxlerne.de  l’exocorie  d’un  blanc  flavescent  presque  jusqu’à 
l’extrémité  du  l'r  arceau  ventral.  Membrane  d’un  blanc  roussâlre, 
parée  d’une  tache  fauve  ou  brune  vers  ou  sur  la  cicatrice;  à  six  ou 
sept  nervures.  Dos  cle  l'abdomen  noir.  Tranche  abdominale  noire;  exté¬ 
rieurement  parée  d'une  étroite  bordure  blanche,  laissant  noire  les 
intersections  des  segments.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  posté¬ 
rieures  :  testacé,  avec  l’extrémité  noire.  Dessous  de  la  télé  noir  ou  vert 
obscur,  avec  une  tache  d’un  blanc  flavescent  sur  la  partie  postéro-in- 
terne.  Pièces  prébasilaires  tronquées  en  devant  et  en  arrière,  dépas;  ant 
à  peine  la  hauteur  du  bec.  Repli  du  pronotum  d'un  blanc  flavescent, 
avec  l’angle  antéro-interne  vert  obscur.  Poitrine  d'un  livide  flavescent, 
marquée  de  points  verts  ou  d’un  vert  obscur  et  notée,  sur  les  côtés, 
de  trois  taches  de  même  couleur  ou  formées  par  des  points  plus  serrés. 
Postêpisternums  d’un  blanc  livide,  marqués  de  points  verts,  avec  le 
bord  externe  lisse,  imponclué.  Sillon  rostral  et  sillon  transverse  de  la 
base  du  ventre,  noirs.  Repli  de  la  tranche  (lave  ou  flavescent,  marqué 
d’un  point  noir  sur  les  intersections.  Ventre  coloré  et  ponctué  comme  la 
poitrine;  à  1er  arceau  apparent  sur  les  côtés.  Pieds  d’un  livide  rous- 
sâtre.  Cuisses  ponctuées  de  noir  et  marquées  d’une  tache  plus  grosse 
vers  les  deux  tiers  de  leur  côté  antérieur.  Tarses  noirs  ou  noirâtres 
sur  leur  dernière  moitié  et  sur  la  seconde  moitié  des  ongles. 

Cette  espèce  paraît  habiter  la  plupart  des  provinces  de  la  France. 


88 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Elle  n’est  pas  rare  dans  les  environs  de  Lyon.  On  la  trouve  surtout  en 
battant  les  taillis. 

Obs.  A  noir e  Rubiconia  intermedia  se  rapporte  le  Pentat.  neglectiim  de 
divers  catalogues. 


Genre  Staria,  Starie;  A.  Dohrn. 


Antoine  Dohrn.  Stettin.  Entom.  Zeitung.  t.  XXI  (1860).  p.  101. 


Caractères.  Ongles  simples.  Tête  en  triangle  obtus,  à  côtés  un  peu 
curvilignes  ou  presque  droits;  à  peine  aussi  longue  au  devant  des 
yeux  que  large  entre  les  organes.  Epistome  parallèle  :  presque  aussi 
avancé  que  les  joues,  non  enclos  par  elles.  Pronotum  pas  plus  large  à 
sa  base,  que  l’écusson  à  la  sienne.  Anlépectus  offrant  au  bord  antérieur 
de  chacun  de  ses  flancs,  près  du  sillon  rostral,  une  saillie  ou  petite 
lame  avancée  presque  en  demi-cercle,  cachant  l’extrémité  postérieure 
des  pièces  prébasilaires:  celles-ci  peu  ou  point  arquées  sur  leur  tranche 
vers  leur  partie  antérieure. 


1.  Staria  lunata;  Hahn. 

Tête  triangulaire ,  non  entaillée.  Dessus  du  corps  d'un  flâne  jaune , 
r oussâtreou  lestacé,  marqué  de  points  noirs  assez  petits,  moins  nombreux 
sur  les  cicatrices,  entre  celles-ci  et  sur  la  seconde  moitié  du  dos  de  Vécus- 
son  :  celui-ci  paré  postérieurement  d'une  bordure  lisse  d’un  blanc  flaves- 
cenl ,  et  d'un  point  calleux  de  même  couleur  au  côté  interne  des  stigmas. 
Nervure  radiale  ordinairement  prolongée  jusqu'au  bord  postéi  ieur  de  la 
code  et  bifurquée.  Tranche  abdominale  flave,  avec  une  bande  noire  sur 
les  intersections.  Dessous  du  corps  d'un  blanc  flave,  ponctué  de  noir. 
Ventre  marqué  d'une  tache  ponctiforme  noire,  sur  les  intersections  d’ sa 
tranche  marginale  flave.  Sillon  rostral  pâle. 

o*  Dernier  arceau  ventral  arqué  en  devant,  parallèle  sur  les  côtés, 
offrant  sur  chaque  tiers  externe  de  celui-ci  une  saillie  naissant  de  l’an¬ 
gle  postéro-externe  et  obliquement  avancée  presque  jusqu’à  la  moitié 


PENTATOMIDES.  —  EYSARCOR1ENS.  —  Staria.  89 

de  sa  longueur,  garni  entre  ces  deux  saillies  d’une  partie  presque  mem¬ 
braneuse,  entaillée  dans  son  milieu. 

$  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  en  courbe  ren¬ 
trante  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  moitiés  : 
la  lre  plus  grande,  de  deux  pièces  :  la  2e  de  six  :  les  deux  médiaires 
plus  larges  que  longues  :  l’antérieure  une  fois  plus  large  que  la  posté¬ 
rieure  :  les  deux  latérales  antérieures  atteignant  le  bord  postérieur. 

Eysarcoris  lunatus.  Hahn,  Wanz.  t.  II  (1834).  p.  127.  pi.  LXX.  fig.  208.  — 
Dallas,  List,  of  Hemipt.  p.  229.  13. 

Pcntnloma  impression.  Herrich-Schaeffer,  Faun.  Germ.  115.  10.  —  Id.  Wanz. 
t.  VII.  p.  93. 

Pcntatoma  lunata.  A.  Costa,  Cimic.  cent.  2e  Decas  6-10.  p.  22.  9  (174). 
Sciocoris  lunatum.  Kolenat.,  Meletem.  Entom.  t.  IV.  p.  31.  154.  ? 

Cimez  lobulatus.  Ramb.,  Faun.  d.  l’Andal.  t.  H.  p.  120.  5. 

Rhacosthetus  lunatus.  Fiecer,  Europ.  Ilemipt.  p.  331.  1. 

Long.  0m,0067  à  0®,0072  (3  1.  à  3  1.  1/4).  —  Larg.  O” ,0042  à  0m,0045 

(2  1.  à  2  1.  1/2). 

Corps  ovale;  très-médiocrement  convexe.  Tête  en  triangle  obtus,  à 
côtés  curvilignes  ou  subanguleux  ;  un  peu  moins  longue  au  devant  des 
yeux  que  large  entre  ces  organes;  d’un  flave  ou  jaune  roussâtre  ou  tes- 
tacé;  inégalement  marquée  de  points  enfoncés  noirs  assez  petits.  Epis- 
tome  faiblement  moins  avancé  que  les  joues  qui  sont  terminées  en 
angle  aigu.  Ardennes  insérées  à  peine  aussi  avant  ou  à  peine  plus 
avant  que  le  niveau  du  bord  antérieur  des  yeux  ;  à  1er  article  le  plus 
court  :  le  2e  moins  long  que  le  3e  :  le  5e  ordinairement  le  plus  grand  : 
le  1er  et  souvent  les  trois  premiers,  d’un  livide  teslacé  :  les  deux  der¬ 
niers  et  plus  rarement  les  quatre  derniers,  d’un  nébuleux  brunâtre  ou 
roussâtre.  Pronotum  élargi  en  ligne  droite  jusqu’aux  angles  latéraux; 
émoussé  à  ceux-ci  et  débordant  à  peine  la  base  des  élytres;  chargé  d’un 
calus  assez  saillant,  suivi  d’une  fossette  prononcée;  marqué  au  devant 
de  chacune  de  celles-ci  d’une  dépression  sensible;  creusé  d’un  sillon 
transverse  plus  ou  moins  faible  ou  prononcé,  aboutissant  à  chacune  des 
dépressions  précitées;  ordinairement  d’un  flave  ou  jaune  roussâtre, 
quelquefois  d’un  flave  ou  livide  testacé;  marqué  de  points  enfoncés 
noirs  ou  obscurs  inégalement  rapprochés,  plus  serrés  près  du  bord  an- 


00 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


téiieur,  sur  la  fossette  et  sur  la  dépression  située  au  devant  d’elle:  ces 
points  peu  rapprochés  entre  les  cicatrices  et  laissant  sur  celui-ci  une 
ligne  ou  bande  transverse  lisse;  paré  sur  les  côtes  d’un  rebord  lisse, 
de  couleur  foncière  ou  d’un  flave  pâle.  Ecusson  arrondi  postérieure¬ 
ment;  aussi  large  qu’une  corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celle-ci; 
coloré  comme  le  pronotum  et  marqué  comme  lui  de  points  noirs  peu 
nombreux  sur  la  seconde  moitié  de  la  ligne  médiane;  paré  à  l’extrémité 
d’une  bordure  lisse,  d’un  blanc  flavescent;  marqué  d’un  point  calleux 
d'un  blanc  flavescent,  au  côté  interne  de  chaque  stigma,  et  souvent 
d'un  point  d’un  blanc  flavescent  au  milieu  de  sa  base.  Cories  prolongées 
jusqu’à  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral  ou  jusqu'au  quart  du  5e;  à 
suture  radiale  paraissant  prolongée  sous  forme  de  nervure  jusqu’au 
bord  postérieur,  et  paraissant  souvent  émettre,  à  partir  des  trois  quarts 
des  cories,  une  nervure  dirigée  vers  le  milieu  du  bord  postérieur  de  la 
mésocorie  :  bord  postérieur  des  cories  souvent  un  peu  entaillée  à  l’ex¬ 
trémité  de  la  nervure  radiale.  Membrane  d’un  livide  roussâtre,  ordi¬ 
nairement  chargée  de  six  à  huit  nervures  :  les  internes,  naissant  d’une 
tache  d’un  fauve  brunâtre  située  au  bord  postérieur  de  la  cicalricule. 
Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale  noire  sur  les  intersections, 
et  très-étroitement  à  son  bord  interne,  jaune  ou  flave  sur  le  reste.  Bec 
prolongé  jusqu  a  l’extrémité  des  hanches  postérieures  ou  un  peu  plus 
loin  ;  d’un  livide  roussâtre,  avec  l’extrémité  obscure  ou  noire.  Dessous 
delà  tête  d’un  jaune  ou  flave  pâle,  marqué  d’une  rangée  de  points 
noirs  au  côté  interne  du  repli  des  joues,  et  de  quelques  points  sembla¬ 
bles  au  côté  interne  des  pièces  prébasilaires,  celles-ci,  tronquées  pos¬ 
térieurement,  mais  non  en  devant.  Repli  du  pronotum  d’un  blanc  flave 
ou  jaune  pâle  marqué  d’une  tache  noire  sous  les  angles  latéraux.  Repli 
des  cories  d'un  blanc  flave;  prolongé  jusqu’au  ier  arceau  ventral.  Poi¬ 
trine  d’un  jaune  ou  flave  roussâtre  inégalement  marquée  de  points 
enfoncés  noirs  :  sillon  rostral  flavescent.  Postépistcrnums  ponctués  de 
noir,  parés  antérieurement  d'une  bordure  lisse  et  blanche.  Repli  de  lu 
tranche  blanc,  paré  d’une  double  tache  poncliforme  noire  aux  intersec¬ 
tions.  Ventre  à  ler  arceau  apparent  sur  les  côtés;  coloré  et  ponctué 
comme  la  poitrine  ;  à  stigmates  noirs,  sillon  transverse  basilaire  flave. 
Pieds  d’un  jaune  ou  flave  roussâtre.  Cuisses  marquées  vers  les  deux 


Pronotum 


PE.NTATOMIDES  —  EYSARC0R1ENS.  —  ElJSarCOriS.  91 

tiers  de  leur  côté  antérieur  d’une  tache  formée  par  des  points  noirs; 
parsemées  de  points  noirs  plus  petits.  Tibias  garnis  d’assez  longs  poils, 
à  peine  marqués  de  points  obscurs.  Tarses  noirs  ou  noirâtres  à  l’extré¬ 
mité  du  dernier  article  et  sur  la  seconde  moitié  des  ongles. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  les  environs  de  Lyon  et  dans  la  plupart 
de  nos  provinces  du  centre  et  du  midi  de  la  France,  sur  les  cail  le-lait,  le 
thym  et  diverses  autres  espèces  d'herbes. 

Obs.  Elle  est  très-distincte  de  la  R.  intermedia  par  son  épistome  à 
peu  près  aussi  avancé  que  la  tête;  par  celle-ci  non  entaillée  en  devant; 
par  la  couleur  de  la  tête,  de  ses  cicatrices,  de  son  écusson  et  du  dessous 
de  la  tête;  par  la  suture  radiale  ordinairement  prolongée  jusqu’au 
bord  postérieur  des  cories,  par  la  couleur  de  sa  tranche  abdominale  et 
par  celle  du  sillon  rostral  qui  rappelle  la  teinte  qu’il  a  chez  lesÆliens, 
tandis  que  ce  sillon  est  coloré  en  noir  chez  la  R.  intermedia,  comme 
chez  les  Æliodes. 

Elle  s’éloigne  des  espèces  suivantes  par  sa  tête  triangulaire.  M.  Flor 
rapporte  à  la  Rab.  intermedia  le  Sciocoris  lunatum,  de  M.  Kolenati, 
cependant  les  expressions  capite  griseo  qui  se  trouvent  dans  la  descrip¬ 
tion  très-insulFisantede  ce  dernier  auteur,  semblent  se  rapporter  à  notre 
S.  lunata. 


DEUXIÈME  RAMEAU. 

LES  EYSARCORAIRES. 


Caractères.  Tête  presque  carrée  au  devant  des  yeux.  Epistome  aussi 
avancé  que  les  joues  (1). 

Ces  insectes  se  répartissent  dans  les  genres  suivants  : 


pas  pins  large  à  sa  base  que  l'écusson  à  la  sienne. 


couvrant  à  sa  base  la  moitié 
au  moins  de  celle  de  l’endo- 
corie,  c'est-à-dire  débordant 
sensiblement  la  base  de  lՎ 
cusson. 


ongles  simples. 


munis  chacun  d’une  dent  vers  la  moitié 
de  leur  côté  interne. 


Genres. 

Eysarcuris. 

Daleria. 


Onylia. 


(1)  L’épistome  offre  souvent,  en  (levant,  une  partie  pâle  et  paraissant  séparée 
du  reste  par  une  ligne  transverse  :  cette  partie  antérieure  semble  être  alors  le  vé¬ 
ritable  épistome  et  la  partie  suivante  serait  un  postépistorne. 


92 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Genre  Erjsarcoris,  Eysarcore  ;  Hahn. 


Hahn.  Wanzen,  t.  2(1834).  p.  66. 


Caractères.  Ongles  simples.  Tête  presque  carrée  au  devant  des  yeux. 
Epistome  aussi  avancé  ou  presque  avancé  que  les  joues.  Pronotum  pas 
plus  large  à  sa  base  que  l’écusson  à  la  sienne.  Antépectus  offrant  en 
devant  un  angle  rentrant  très-ouvert,  dont  les  côtés  sont  à  peu  près 
droits.  Pièces  prébasilaires  offrant  à  leur  partie  antérieure  une  saillie 
en  forme  de  lobe  ou  de  dent;  à  peine  plus  saillantes  ensuite  que  le 
niveau  du  bec.  Ongles  simples. 

Ajoutez  pour  les  espèces  suivantes  : 

Antennes  à  ier  article  le  plus  court  :  le  2e  au  moins  égal  au  3°  ou  un 
peu  plus  grand  :  le  4e  plus  long  que  le  3e  :  le  5e  le  plus  grand. 

Obs.  Le  genre Eysarcoris  se  distingue  aisément  des  deux,  précédents 
par  sa  tête  presque  carrée  au  devant  des  yeux;  il  s’éloigne  d’ailleurs 
des  Rubiconia  par  son  épistome  à  peu  près  aussi  avancé  que  les  joues,  et 
des  Staria  par  le  bord  antérieur  de  chacun  des  flancs  de  son  antépectus 
non  avancé  en  lame  arquée  sur  sa  moitié  interne.  Son  pronotum  pas 
plus  large  à  la  base  que  lecusson  à  la  sienne,  ne  permet  pas  de  la  con¬ 
fondre  avec  les  espèces  des  deux  genres  suivants. 

a  Ventre  d’un  vert  bronzé  ou  cuivreux  jusque  près  de  ses 
bords  latéraux,  qui  sont  d'un  blanc  flavescent,  et 
marqués  d’une  tache  bronzée  sur  les  intersections.  Dessous 
de  la  tête  et  postépisternums  d’un  vert  bronzé.  Anten¬ 
nes  insérées  moins  avant  que  le  bord  postérieur  des 
yeux.  •  Melanocephalus. 

aa  Ventre  en  partie  ou  en  totalité  d’un  blanc  flavescent  ou 
roussâtre. 

p  Antennes  insérées  plus  avant  que  le  bord  antérieur  des 
yeux.  Ventre  paré  de  trois  bandes  longitudinales 
bronzées  ou  noirâtres,  unies  à  la  base.  Epistome 
moins  avancé  que  les  joues.  Postépisternums  entière¬ 
ment  d’un  vert  bronzé. 


Perlatus. 


pentatomides.  —  eysarcoriens.  —  Eysarcoris.  93 

pp  Antennes  insérées  moins  avant  que  le  bord  antérieur 
des  yeux.  Ventre  paré  d’une  bande  longitudinale 
médiane  noire  ou  bronzée;  offrant  en  outre,  entre 
celle-ci  et  les  stigmates,  les  traces  d’une  sorte  de 
bande  formée  de  points  noirs.  Epistome  plus  avancé 
que  les  joues.  Postépisternums  d’un  vert  bronzé, 
extérieurement  bordés  de  blanc.  Epistomalis. 


1.  Eysarcoris  melamocepltalus  ;  Fabiuchjs. 

Dessus  du  corps  d’un  blanc  cendré  ou  flavescenl,  avec  la  tête,  une  tache 
sur  chaque  cicatrice  et  une  tache  ob triangulaire  couvrant  la  tuméfaction 
basilaire  de  l'écusson ,  d’un  vert  bronzé  ou  violâtre,  rebords  latéraux  du 
pronotum  et  points  calleux  de  l’écusson ,  blancs.  Ventre  d’un  vert  bronzé. 
Epistome  moins  avancé  que  les  joues.  Angles  de  devant  du  pronotum  munis 
d’une  dent.  Antennes  moins  avancées  au  bord  postérieur  de  leur  insertion 
que  le  bord  antérieur  des  yeux. 

<f  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  presque  en 
courbe  rentrante  sur  les  côtés,  un  peu  échancré  en  arc  et  comme 
rebordé  à  son  bord  postérieur  ;  ordinairement  d’un  vert  métallique. 

9  Dernier  arceau  du  ventre  arrondi  en  devant,  élargi  d’avant  en 
arrière  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transversale  bissinuéeet  un 
peu  arquée  en  arrière,  en  deux  moitiés:  l’antérieure,  unpeuplus  grande, 
formée  de  deux  pièces,  sinuées  chacune  vers  les  deux  cinquièmes  in¬ 
ternes  de  leur  bord  postérieur:  la  moitié  postérieure,  de  six  pièces,  la 
médiane  antérieure  transverse,  presque  linéaire  ;  la  postérieure  pres¬ 
que  carrée  :  cette  dernière  d’un  vert  bronzé  :  les  autres  ordinairement 
d’un  blanc  livide,  ponctuées  de  vert.  Les  deux  latérales  antérieures 
atteignant  le  bord  postérieur,  ordinairement  creusées  d’une  fossette,  vers 
la  moitié  de  leur  longueur. 

Cimex  acncus.  Scopoli,  Entom.  carn.  p.  122.  358? 

Cimex venustissimus .  Schuanck.»  Entom.  p.  122.  533  ? 

Cimex  melanocephalus.  Fabu.,  Syst.  Entom.  p.  716.  99.  —  Id.  Entom.  Syst. 

t.  4.  p.  123. 176.  Panz.  faun.  Germ.26.  24.— Donov.  t.  XII.  pl.  431. —  Wolff, 

Icon.  Cimic.  p.  139  134.  pl.  XIV.  fig.  134. 


94 


HISTOIRE  NATUREI-LE  DES  PUNAISES. 


Pcntaloma  melanocepliala.  Latr.,  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  194.  34.— A.  Costa, 

Cimic.  centur.  2°  decas.  6.-10.  p.  23.  11  (176,).  —  Gorski.,  Analect.  Entom. 

p.  78.  43. 

Cijdnus  melanocephalus.  Fab.,  Syst.  Rhyng.  p.  187.  14. 

Eysarcoris  melanocephalum.  Hahn.,  Wanz.  t.  2.  p.  130.  pl.  LXX.  fig.  211 
Eysarcoris  melanocephalus.  Kolen.  Melet.  Ent.  t.  4.  p.  33.  137. 

Eus  ircoris  melanocephalus.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  332.  1. 

Long.  0m,0036  à  0”,0087  (2  1.  1/2  à  3  1.  ).—  Larg.  Om, 0033  à  0,0036 
(1  1.  1/2  à  1 1.  2/3). 

Corps  ovale,  peu  convexe.  Tète  presque  carrée  au  devant  des  yeux  ; 
obtusément  tronquée  au  devant  avec  les  angles  antéro-externes  des 
joues  arrondies;  rugueuseraent  ponctuée  ;  ordinairement  d'un  vert 
bronzé,  parfois  d’un  noir  violet  ou  violâtre;  avec  la  partie  la  plus  an¬ 
térieure  de  l’épistome  brièvement  ou  peu  distinctement  d’un  blanc 
Havescent.  Epistome  un  peu  moins  avancé  que  les  joues  :  ces  dernières 
offrant  à  leur  partie  antêro-interne  leur  point  le  plus  avancé.  Antennes 
insérées  moins  avancées,  au  bord  postérieur  de  leur  insertion,  que  le 
bord  antérieur  des  yeux,  d’un  livide  blanchâtre  sur  les  trois  premiers 
articles;  le  3e  parfois  nébuleux  vers  son  extrémité  :  les  4e  et  3c  noirs, 
pubescenls,  avec  la  base  d’un  blanc  Havescent.  Pronotum  muni  d'une 
très-petite  dent  au  côté  externe  de  ses  angles  de  devant,  et  débordant 
presque  les  yeux;  élargi  en  ligne  presque  droite  ou  légèrement  en 
courbe  rentrante,  jusqu’aux  angles  latéraux;  munis  sur  les  côtés  d’un 
rebord  blanc  livide;  chargé  d’un  calus  assez  prononcé,  suivi  d'une 
fossette  assez  profonde  ;  densement  ponctué  et  d'un  vert  bronzé  ou 
cuivreux,  plus  rarement  d’un  noir  violâtre  en  devant  (  excepté  sur  la 
partie  médiane)  depuis  le  bord  postérieur  des  cicatrices  jusqu’au  bord 
antérieureljusqu’au  rebord  latéral  qui  reste  d’un  blanc  livide;  d’unblanc 
Havescent  et  marqué  de  points  peu  rapprochés  sur  le  reste  de  sa  sur¬ 
face, avec  la  base  ordinairement  moinsclaire.  Ecusson  arrondi  postérieure¬ 
ment;  au  moins  aussi  large  qu’une  corie,  vers  l’angle  postéro-interne 
de  celle-ci  ;  chargé  d’une  tuméfaction  basilaire  ,  ruguleusement  ponc¬ 
tuée,  d’un  vert  bronzé  ou  cuivreux,  en  triangle  dirigé  en  arrière  et 
prolongée  jusqu’aux  deux  cinquièmes  de  sa  longueur;  souvent  légère¬ 
ment  subcaréné  ensuite;  d'un  blanc  livide  sur  le  reste  de  sa  surface  et 


pentatomides.  —  eysarcoriens.  —  Eysarcoris.  95 

marqué  de  points  enfoncés  bruns  ou  d’un  vert  bronzé  peu  rapprochés; 
laissant  parfois,  par  leur  défaut,  près  de  la  tuméfaction  basilaire,  celle- 
ci  comme  parée  d’une  étroite  bordure  de  couleur  foncière  d’un  blanc 
livide  :  chargé  au  côté  interne  de  chaque  stigma,  d’un  petit  point 
calleux  lisse  etd'un  blanc  livide.  Cories  prolongées  jusqu’à  l’extrémité  du 
4e  arceau  ventral;  d’un  blanc  livide  ou  cendré  ;  marquées  de  points 
bruns  ou  d’un  vert  bronzé,  assez  petits  et  peu  rapprochés.  Membrane 
translucide,  d’un  livide  roussâlrc  ;  presque  sans  tache  vers  la  cicalri- 
cule;  ordinairement  chargée  de  quatre  ou  cinq  nervures.  Dos  de  l’abdo¬ 
men  noir  ou  d’un  vert  noirâtre.  Tranche  abdominale  noire,  parée  sur 
chaque  segment  d’une  tache  llave  rétrécie  en  triangle  de  dehors  en 
dedans.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures. 
Dessous  du  corps  ponctué  ;  d’un  vert  bronzé,  ou  d’un  vert  bronzé  cuivreux 
ou  mélangé  de  vio’et ,  y  compris  les  postépisternums,  avec  le  repli  du 
pronotum  et  celui  des  cories,  et  quelques  espaces  vers  l’angle  postéro- 
externe  du  postpeclus,  d’un  blanc  livide.  Repli  de  la  tranche  blanc,  paré 
d’une  tache  bronzée  sur  les  intersections.  Ventre  d’un  vert  bronzé  ou 
cuivré,  marqué  de  petites  taches  blanches  près  du  repli  de  la  tranche  : 
celle-ci,  étroite,  blanchâtre  ou  d’un  blanc  flavescent,  entrecoupée  par 
une  tache  d’un  vert  bronzé  sur  les  intersections  des  arceaux.  Pieds 
d’un  livide  flavescent  ou  d’un  blanc  livide,  marqués  de  petits  points 
bruns.  Cuisses  notées  d’une  tache  d'un  brun  noir,  vers  les  deux  tiers  de 
leur  côté  antérieur  :  seconde  moitié  du  dernier  article  des  tarses,  d’un 
noir  brun. 

Cette  espèce  se  trouve  au  printemps  et  pendant  l’été,  sur  la  scro- 
plulaire  et  sur  diverses  autres  plantes.  Elle  paraît  habiter  la  plupart 
des  provinces  de  France. 

Obs.  Elle  se  distingue  sans  peine  des  deux  espèces  suivantes  par  son 
pronotum  muni  d’une  petite  dent  extérieurement  dirigée  à  ses  angles 
de  devant  ;  par  son  écusson  chargé  sur  la  tuméfaction  basilaire  d’une 
grosse  tache  obtriangulaire  d’un  bronzé  métallique;  ou  parfois  plus 
obscure;  par  sa  tranche  abdominale  noire,  marquée  sur  chaque  seg¬ 
ment  d’une  tache  llave,  en  triangle  dont  la  base  est  dirigée  en  dehors; 
par  son  ventre  entièrement  d’un  vertmétallique,  cuivreux  ou  mi-doré, 
jusque  près  des  bords  latéraux,  qui  sont  parés  d’une  tranche  longiludi- 


96  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

nale  étroite,  ou  flavescente  blanche,  marquée  d’une  tache  noire  sur  les 
intersections  de  chaque  arceau. 

Elle  diffère  d’ailleurs  de  YE.  perlatus  par  ses  joues  offrant  à  leur 
angle  antéro-interne  leur  point  le  plus  avancé  ;  par  son  pronotum  muni 
d’une  petite  dent  à  ses  angles  de  devant  ;  à  angles  latéraux  obtus^et  ne  dé¬ 
bordant  pas  la  base  des  ély très  ;  par  son  écusson  paré  de  points  blancs 
calleux  plus  petits  ;  par  ses  antennes  moins  avancées  au  bord  postérieur 
de  leur  insertion  que  le  bord  antérieur  des  yeux. 

Elle  n’a  pas  comme  YE  epistomalis  l'épistome  plus  avancé  que  les 
joues,  ni  chacun  des  postépisternums  bordés  de  blanc  à  son  côté  interne. 

Elle  ne  peut-être  confondue  avec  YE.  pusillus,  dont  la  tête  et  tout  le 
dessous  du  corps  sont  d’un  blanc  flavescent  marqués  de  points  bruns; 
dont  la  tête  est  arrondie  en  devant,  et  sinuée  assez  profondément  sur 
les  côtés  des  joues. 

Il  faut  probablement  rapporter  à  cette  espèce  le  Cimex  venustissimus 
de  Schrank  ;  mais  la  description  de  cet  auteur  est  si  incomplète  qu’elle 
doit  être  mise  de  côté. 

Il  est  plus  probable  qu’il  faut  aussi  rattacher  à  YE.  melanocephalus  le 
Cimex  aeneus  de  Scopoli;  les  expressions  suivantes  :  abdomen  subtus 
aeneo-nileus  ;  puncto  xminente ,  nigro  utrinque  in  qualibet  incisura ,  sem¬ 
blent  l’indiquer;  mais  cette  description  laisse  également  trop  à  désirer 
pour  s’en  préoccuper. 


*2.  Eysarcoris  perlatus  ;  Fabriciüs. 


Dessus  du  corps  d’un  blanc  cendré  ou  verdâtre,  ponctué  de  vert  bronzé  : 
majeure  partie  de  la  tète  et  des  cicatrices  du  pronotum  de  cette  dernière 
couleur.  Rebords  latéraux  du  pronotum  et  points  calleux  de  l’écusson  d’un 
blanc  flavescent.  Epislome  moins  avancé  que  les  joues.  Pronotum  à  angles 
latéraux  saillants.  Dessous  de  la  tête  et  postépisternums ,  d’un  vert  bronzé. 
Ventre  d'un  blanc  flavescent ,  paré  de  trois  bandes  longitudinales  bronzées 
ou  noires ,  unies  à  la  base  ;  paré  d'une  petite  tache  noirâtre  sur  les  inter¬ 
sections  des  arceaux  de  La  tranche.  Antennes  insérées  plus  avant  que  le 
bord  antérieur  des  yeux. 


pentatomides.  —  eysarcoriens.  —  Eysarcoris.  97 

<?  Dernier  arceau  du  ventre  obtusémenl  arrondi  en  devant,  parallèle 
sur  les  côtés;  entaillé  en  angle  très-ouvert, avancé  jusqu’au  quart  posté¬ 
rieur  ou  un  peu  plus  de  sa  longueur,  et  rebordé  à  son  bord  postérieur. 

Ç  Dernier  arceau  du  ventre  en  demi-cercle  élargi  sur  les  côtés  ; 
divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  moitiés  :  l’antérieure  un  peu 
plus  grande,  formée  de  deux  pièces  :  la  postérieure  de  six  :  la  médiane 
antérieure  transverse,  obtriangulaire  :  la  postérieure,  parallèle  sur  les 
côtés,  plus  longueque  large  :  chacune  des  latérales  antérieuresatteignant 
le  bord  postérieur,  creusée  d’une  fossette  peu  profonde  et  marquée  de 
points  verts  sur  cette  fossette. 

Cimex  fucatus.  Rossi,  Faun.  etrasc.  (  1790).  t.  2.  p.  1311. 

Cimex perlatus.  FABR.,Entom.  syst.  t.  4.p.  125. —  177.  —  Wolff.  Icon.  Cimic. 
p.  68.  63.  pl.  VII.  fig.  63. 

Pentatoma  perlata.  Latr.,  Hist.  nat.  t.  12.  p.  193.  32. —  Herrich-Schaeffer, 
Faun.  Germ.  113.  7. —  A.  Costa,  Cimic.  cent.  secunda,dec.  6.-10.  p.  26.  13. 
(  180). —  Gorski,  Analect.  entom  p.  79.  44. 

Cydnus  perlatus.  Fabr.  Syst.  Rhyng.  p.  187.  13. 

Cimex  melanocephalus .  var.  Illig.  Faun.  etrusc.  t.  2.  p.  374.  1311  (  C. 
Fucatus  ) . 

Pentatoma  perlatum.  Herrich-Schaeffer.  Wanz.  t.  7.  p.  93.  fig  155. 

Eysacorias  aeneum.  Kolenat.  Melet.  ent.  t.  4.  p.  32.  136. 

Eysacoris  perlatus.  Hahn,  Wanz.  t.  2  p.  67.  pl.  LI.  fig.  153.  —  Dallas,  List 
of.  Hemipt.  p.  228.  8. 

Eusarcoris  aeneus.  Fieber,  Europ.  Hemipt.  p.  332.  2. 

Long.  ,0052  à  0m,0067  (2  1.  1/3  à  3  1.).  —  Larg.  0^,0033  à  0^,0045 

(  1  1.  1/2  à  2  1.  ). 

Corps  brièvement  ovale,  presque  en  forme  d’écusson  ;  médiocrement 
convexe.  Tete  presque  carrée,  et  à  peine  aussi  longue  au  devant  des 
yeux  que  large  entre  ces  organes;  presque  bilobée  en  devant;  sans 
rebord  sur  la  seconde  moitié  des  côtés  des  joues,  à  peine  rebordée  sur 
l’antérieure;  rugueusement  ponctuée;  ordinairementd’un  vert  bronzé, 
parfois  d’un  noir  violâtre  ou  cuivreux,  offrant  chaquejoue  arquée  en 
devant,  plus  avancée  dans  le  milieu  de  son  bord  antérieur.  Epistome 
convexe,  saillant,  un  peu  moins  avancé  que  la  partie  la  plus  antérieure 
de  chaque  joue.  Antennes  visiblement  insérées  plus  avant  que  le  niveau 
du  bord  antérieur  des  yeux  ;  à  2°  article  un  peu  plus  long  que  le  3»  : 
Annales  de  la  Société  Linnéenne.  7 


98 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


les  trois  premiers  d’un  livide  blanc;  le  4e  de  même  couleur  à  la  base, 
noir  à  l'extrémité  :  le  5°  noir.  Pronolum  échancré  en  devant  en  arc  un 
peu  obtus  et  dirigé  en  arrière,  avec  la  partie  postoculaire  tronquée  ; 
élargi  un  peu  en  courbe  ou  en  angle  rentrant  jusqu’aux  angles  latéraux; 
anguleux  à  ceux-ci  et  débordant  sensiblement  les  élytres,  avec  le  bord 
postérieur  de  ces  angles  subsinuô;  chargé  d’un  calus  médiocrement 
saillant,  suivi  d’une  fossette  assez  faible;  muni  latéralement  d’un 
rebord  un  peu  rétréci  d’avant  en  arrière ,  convexe,  peu  saillant,  et 
d’un  blanc  flavescent  ;  paré  de  deux  taches  ordinairement  d’un  vert 
bronzé,  parfois  d’un  noir  métallique  verdâtre  ou  violâtre,  densement 
ponctuées,  couvrant  chaque  cicatrice,  étendues  jusqu’au  rebord  latéral 
et  jusqu’au  bord  antérieur,  en  laissant  la  partie  médiane  de  couleur 
foncière;  ordinairement  d’un  cendré  grisâtre  ou  d’un  livide  cendré 
flavescent  et  marqué  de  points  enfoncés  peu  rapprochés,  surtout  sur  la 
partie  transverse  située  après  les  cicatrices  ;  quelquefois  entièrement 
d’un  noir  verdâtre,  avec  la  partie  transverse  médiane  seule  d’un  blanc 
livide  ou  cendré;  marquéde  pointsenfoncés  d’un  veit  bronzé  clairsemés. 
Ecusson  sans  tuméfaction  basilaire  bien  marquée;  ordinairement  d’un 
livide  cendré  flavescent  ou  d’un  cendré  grisâtre,  avec  la  ligne  médiane 
au  moins  en  partie  plus  pâle;  marqué  de  points  enfoncés  d’un  vert 
bronzé  peu  rapprochés  constituant  une  petite  tache  près  de  l’extrémité; 
quelquefois  à  couleur  foncière  inégalement  moins  claire  ou  verdâtre 
surtout  à  la  base  et  près  des  bords  latéraux  ;  paré  au  côté  interne  de 
chaque  stigma,  d’une  callosité  assez  grosse,  d’un  blanc  flavescent,  en 
ellipse  oblique;  stigmas  sulciformes,  fortement  ponctués,  verts  ou  verd⬠
tres, ne  dépassant  pas  les  callosités. Corics  rétrécies  en  ligne  un  peu  courbe 
depuis  les  deux  tiers  de  l’écusson,  jusqu’à  l’extrémité  de  l’exocorie  ; 
prolongées  dans  ce  point  jusqu’à  l’extrémité  du  4e  arceau  ventral  ou  un 
peu  plus;  émoussées  à  leur  angle postéro-externe;  souvent  à  peine  plus 
longues  à  cet  angle  qu’à  l’extrémité  de  la  suture  radiale;  colorées  et  mar¬ 
quées  de  points  enfoncés  comne  l’écusson,  avec  la  moitié  antérieure 
du  bord  externe  de  l’exocorie  d’un  blanc  livide;  quelquefois  en  partie 
moins  claires,  ou  verdâtres,  chez  les  variétés  par  excès.  Membrane  trans¬ 
lucide  ;  d’un  livide  roussâtre  ;  à  peine  marquée  d’une  très-petite  tache 
d’un  fauve  livide,  vers  l’angle  postéro-interne  de  la  niésocorie;  chargée 


PENTATOMIDES.  —  EÏSAUCORIENS.  —  EySürCOriS.  99 

de  cinq  ou  six  nervures.  Dos  de  V abdomen  d’un  brun  vert,  marqué  de 
petits  points  noirs.  Tranche  abdominale  à  moitié  voilée  par  les  élytres; 
d’un  vert  bronzé,  ponctuée  à  son  côté  interne  et  sur  les  intersections , 
extérieurement  parée  sur  chaque  segment  d’une  tache  llave  un  peu 
arquée  du  côté  interne.  Bec  prolongé  au  moins  jusqu’à  l’extrémité  des 
hanches  postérieures;  d’un  livide  teslacé,  avec  l’extrémité  noire. 
Dessous  de  la  télé  ponctué,  d’un  vert  bronzé,  avec  le  bord  rostral  des 
pièces  prébasilaires  d’un  livide  roussâtre.  Repli  du  pronolum  et  repli 
des  (ories  d’un  blanc  flavescent.  Poitrine  d’un  blanc  flavescent,  mar¬ 
quée  de  petits  points  enfoncés  d’un  vert  bronzé  ;  notée  d’une  tache  d’un 
vert  bronzé  ;  brunâtre  ou  violâtre,  à  l’angle  antéro-exlerne  de  l’anté- 
pectus,  et  sous  les  angles  latéraux  du  pronotum.  Postépisternums 
d’un  vert  bronzé,  ponctués  sur  sa  majeure  partie  interne,  lisses  à 
leur  côté  externe.  Sillon  rostral  vert  bronzé  ou  obscurs.  Repli  de  la 
tranche  d’un  blanc  flavescent  ;  marqué  d’un  point  noir  ou  vert  sur  les 
intersections.  Ventre  dun  blanc  flavescent  ou  d’un  flavescent  roussâtre, 
ponctué  de  vert,  paré  de  trois  bandes  longitudinales  d’un  vert  métalli¬ 
que  bronzé  ou  noirâtre,  unies  sur  les  deux  premiers  arceaux  :  la  mé¬ 
diane,  la  plus  large,  plus  obscure,  dentée  sur  les  côtés,  rétrécie  d'avant 
en  arrière,  prolongée  jusqu’à  la  fin  du  6e  arceau  :  chacune  des  autres 
plus  ou  moins  raccourcie  postérieurement,  plus  foncées  à  leur  côté  ex¬ 
terne,  laissant  entre  elles  et  la  médiane  un  espace  de  couleur  foncière, 
et  une  bande  semblable,  près  de  chaque  bord  latéral  :  cette  bande 
marquéed’un  point  noir  sur  chaque  stigmate.  Pieds  d’un  livide  ou  blanc 
roussâtre.  Cuisses  marquées  de  petits  points  d’un  vert  bronzé  ou  noi¬ 
râtres  et  d’une  tache  plus  grosse,  de  même  couleur,  vers  les  deux  tiers 
de  leur  côté  antérieur  :  seconde  moitié  du  dernier  article  des  tarses  et 
des  angles  d’un  vert  bronzé  ou  noirâtre. 

L'E.  perlatus  parait  habiter  la  plupart  des  provinces  de  la  France. 
Nous  l’avons  pris  dans  le  Midi,  dans  les  environs  de  Lyon,  dans  les 
Alpes,  sur  diverses  sortes  de  plantes. 

Rossi  le  premier  a  fait  connaître  cette  espèce;  mais  il  craignait 
quelle  ne  fût  une  variété  de  VE.  melanocephalus. 

Obs.  L  E.  peilatus  se  distingue  facilcmeni  du  melanocephalus  par 
son  ventre  paré  de  trois  bandes  bronzées  ou  noirâtres  sur  un  fond  d’un 


100 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


blanc  flavescent  ;  par  son  écusson  non  paré  d’une  tache  obtriangu- 
laire  d'un  vert  bronzé  ;  par  ses  joues  offrant  leur  partie  la  plus  avancée 
dans  le  milieu  de  leur  bord  antérieur,  au  lieu  de  la  montrer  vers  leur 
angle  antéro-interne;  par  son  pronotum  sans  dentaux  angles  de  devant; 
anguleux  et  saillant  à  ses  angles  latéraux  ;  par  l’angle  posléro- 
externedeses  cories  émoussé  ;  par  ses  antennes  plus  avancées  au  bord 
postérieur  de  leur  insertion  que  le  bord  antérieur  des  yeux.  Il  s’éloigne 
par  ces  derniers  caractères  de  VE.  epistomalis,  dont  il  se  distingue 
encore  par  son  épistome  plus  pâle  en  devant,  moins  avancé  que  les 
joues;  par  son  pronotum  plus  saillant  à  ses  angles  latéraux;  par  ses 
postépisternums  entièrement  d’un  vert  bronzé  ;  par  son  ventre  paré 
de  trois  bandes  longitudinales  noires  ou  bronzées,  unies  sur  les  deux 
premiers  arceaux. 


3.  Eysarcoris  epistomalis;  Mulsant  et  Rey. 

Dessus  du  corps  d’un  livide  ou  cendré  flavescent ,  mat  que  de  points 
enfoncés  verdâtres.  Tête  ponctuée  en  majeure  partie  d’un  vert  bronzé; 
à  épistome  plus  avancé  que  les  joues.  Pronotum  à  cicatrices  lisses ,  d’un 
vert  bronzé,  suivies  d’une  bande  transverse  onduleuse  blanchâtre,  peu  ponc¬ 
tuée.  Rebord  du  pronotum  et  points  calleux  de  l’écusson  d’un  blanc  livide. 
Dessous  de  la  tête  d’un  vert  bronzé.  Postépisternums  d’un  vert  bronzé, 
extérieurement  bordés  de  blanc.  Ventre  d’un  blanc  flavescent  paré  d’une 
bande  médiane  bronzée  ou  verdâtre;  orné  entre  celle-ci  et  les  stigmates , 
d’une  sorte  de  bande  formée  par  des  points  noirs.  Antennes  moins  avancées 
au  bord  postérieur  de  leur  insertion,  que  le  bord  antérieur  des  yeux. 

o*  Dernier  arceau  du  ventre  en  demi-cercle,  entaillé  sur  le  tiers  ou 
la  moitié  médiaire  de  son  bord  postérieur  :  cette  entaille  en  triangle 
plus  large  que  long,  avancée  jusqu’au  quart  postérieur,  ciliée  à  son 
bord  interne. 

9  Dernier  arceau  du  ventre  flave,  pointillé  de  noir;  en  demi-cercle, 
élargi  postérieurement;  divisé  par  une  ligne  transversale  un  peu 
arquée  en  arrière,  en  deux  moitiés  inégales;  l’antérieure,  trois  fois 
plus  grande,  carénée,  formée  de  deux  pièces  :  la  moitié  postérieure 


PENTATOMIDES.  —  EYSARCORIENS.  —  ElJSarCOriS.  101 

composée  de  six  :  les  deux  médianes  étroites,  de  même  largeur  :  l’an¬ 
térieure,  carrée  :  la  postérieure  une  fois  plus  large  que  longue  :  cha¬ 
cune  des  latérales  antérieures  atteignant  le  bord  postérieur,  profondé¬ 
ment  sillonnées  près  de  leur  bord  antérieur,  vertes  ou  obscures  sur  ce 
sillon. 

Pentatoma  inconspicuum.  IIerrich -Schaeffer,  Wanz.  t.  Vli.  p.  93  (type). 
Eusarcoris  Ilelferi.  Fiebeu,  Eur.  Ilcmipt.  p.  332.  3. 

Pentatoma  pusilla.  A.  Costa,  Cimie.  Centur.  sec.  decas.  6-10.  p.  24.  12.  (177). 

Long.  0m,0052  à  0^,0007  (2  1.  d/3  à  3  1.).  —  Larg.  0m,0033  à  0m,0045 

(1  1.  1/2  à  2  1.). 

Corps  ovalaire;  très-médiocrement  convexe.  Tête  presque  carrée, 
arquée  en  devant;  parallèle  sur  les  trois  cinquièmes  antérieurs  de  ses 
côtés,  un  peu  élargie  ensuite  au  devant  des  yeux;  ruguleusement 
ponctuée;  d’un  vert  métallique  ou  plus  rarement  d’un  vert  violâtre, 
avec  quelques  traces  d’un  blanc  flavescent  sur  l’épislome;  parée  d’un 
point  calleux  d’un  blanc  flavescent  au  côté  interne  antérieur  des  yeux. 
Epistome  plus  avancé  que  les  joues.  Antennes  moins  avancées  au  bord 
postérieur  de  leur  insertion  que  le  bord  antérieur  des  yeux;  pâles 
sur  les  trois  premiers  articles  et  à  la  base  du  4e:  les  autres  ordinaire¬ 
ment  bruns  ou  noirs,  parfois  à  peine  plus  foncés  que  les  premiers. 
Pronotmn  élargi  jusqu’aux  angles  latéraux  en  formant  un  angle  ren¬ 
trant  peu  marqué;  émoussé  ou  subarrondi  à  ceux-ci  et  débordant  à 
peine  les  élytres;  chargé  d’un  calus  assez  saillant,  suivi  d’une  fossette 
assez  prononcée;  muni  latéralement  d’un  rebord  rétréci  d’avant  en 
arrière,  convexe,  peu  saillant,  d’un  blanc  livide;  de  même  couleur  sur 
le  rebord  antérieur  et  sur  le  pli  transverse  postérieur  de  sa  partie 
déclive  :  celle-ci,  onduleuse  à  son  bord  postérieur  et  marqué  de  points 
enfoncés  d’un  vert  métallique  ou  verdâtre:  cicatrices  d’un  vert  métal¬ 
lique;  d'un  blanc  flavescent  verdâtre  sur  sa  moitié  postérieure  :  cette 
partie  plus  pâle  près  du  bord  postérieur,  marquée  de  points  nébuleux 
ou  verdâtres.  Ecusson  à  peine  sinué  vers  les  deux  cinquièmes  des  côtés; 
sans  tuméfaction  basilaire  apparente;  d’un  blanc  flavescent  verdâtre; 
marqué  de  points  nébuleux  ou  verdâtres  médiocrement  rapprochés, 
un  peu  plus  petits  que  ceux  du  prothorax;  paré  au  côté  interne  de  cha- 


102 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


que  stigma  d'un  point  calleux  lisse,  ordinairement  gros  et  oblique, 
presque  d’un  blanc  de  lait;  le  plus  souvent  marqué  d’un  petit  point 
blanchâtre  sur  le  milieu  de  sa  base;  à  stigmas  réduits  à  une  étroite 
rangée  de  points  enfoncés  noirs,  à  peine  plus  longuement  prolongée 
que  les  points  calleux.  Cories  prolongées  environ  jusqu’à  la  moitié  du 
3e  arceau  ventral  ;  terminées  en  angle  aigu  à  leur  angle  postéro-externe; 
colorées  et  ponctuées  comme  l'écusson;  avec  le  bord  externe  de  l’exo- 
corie  d'un  blanc  livide  jusqu  a  l’extrémité  du  postpectus.  Membrane 
d’un  blanc  hyalin  à  quatre  ou  cinq  nervures.  Dos  de  l’abdomen  d’un 
vert  foncé.  Tranche  abdominale  de  même  couleur,  avec  une  étroite  bor¬ 
dure  externe  d’un  blanc  flavescent,  laissant  les  intersections  d’un  vert 
foncé;  débordant  à  peine  ou  faiblement  les  ély très.  Bec  prolongé  jus¬ 
qu’aux  hanches  postérieures;  d’un  livide  flavescent  avec  l’extrémité 
obscure.  Dessous  de  la  tête  d'un  vert  métallique;  ponctué.  Repli  du 
pronotum  d’un  blanc  flavescent,  avec  une  tache  verte  sous  les  angles 
latéraux.  Repli  des  cories  d’un  blanc  flavescent,  avec  l’angle  antéro- 
interne  vert.  Poitrine  d’un  blanc  livide  ou  flavescent,  marquée  de 
points  verts,  et  parée  sur  chacun  de  ses  flancs  de  trois  taches  d'un  vert 
métallique  :  une,  sur  la  moitié  antérieure  des  côtés  de  l’antépectus  : 
une,  sous  les  angles  latéraux  du  pronotum  :  une,  sur  les  poslépister- 
nums  :  ceux-ci  blancs  à  leur  côté  externe.  Repli  de  la  tranche  d’un 
blanc  flave  ou  flavescent,  noté  d’un  point  vert  ou  brunâtre  sur  les  inter¬ 
sections.  Ventre  ponctué  et  paré  sur  la  moitié  médiaire  des  six  pre¬ 
miers  arceaux,  d’une  bande  longitudinale  d’un  vert  métallique,  rétrécie 
d’avant  en  arrière;  d’un  blanc  flavescent  sur  les  côtés,  marqué  de  petits 
points  bruns  ou  verdâtres  :  ces  points  plus  serrés  entre  la  bande  mé¬ 
diane  et  les  stigmates  et  constituant  une  sorte  de  bande  nuageuse  non 
liée  à  la  médiane  sur  les  premiers  arceaux.  Pieds  d’un  livide  flavescent. 
Cuisses  ponctuées  de  vert  noirâtre  et  marquées  d’une  tache  plus  grosse 
de  même  couleur,  vers  les  deux  tiers  de  leur  côté  antérieur.  Tibias  à 
peine  pointillés  de  vert. 

Obs.  L ’E.  cpistomalis  se  distingue  des  E.  melanoceplialus  et  perlatus 
par  la  partie  antérieure  et, blanche  ou  pâle  de  l’épistome,  plus  avancée 
que  le  point  le  plus  antérieur  de  chaque  joue;  par  ses  postépisternums 
ordinairement  à  fond  pâle,  marqués  de  points  bronzés  ou  noirâtres  et 


pentat  o  ji  ides.  —  eysarcoiue.ns  —  Dalleria .  103 

parés  d'une  bordure  blanche  el  lisse  à  leur  côté  externe.  Il  s’éloigne 
d’ailleurs  du  melanocepltalus  par  son  ventre  à  fond  d’un  blanc  flaves- 
cent,  orné  d’une  bande  longitudinale  noire  ou  bronzée;  et  du perlatus 
par  son  ventre  n’offrant  entre  celle-ci  et  les  stigmates  qu’une  sorte  de 
bande  nuageuse  formée  par  des  points  bruns,  et  isolée  chacune  à  la 
base  de  la  bande  médiane  (au  lieu  de  lui  être  unie);  par  ses  angles 
latéraux  du  pronotum  obtus;  par  l’angle  postéro-externe  de  ses  exo- 
coriesaigu;  par  ses  antennes  moins  avancées  que  le  bord  antérieur 
des  yeux. 

A  cette  espèce  se  rattache  le  Pentatoma  inconspicuum ,  deM.  Herrich- 
Schaeffer,  dénomination  spécifique  donnée  à  une  autre  espèce  par 
M.  Baerensprung.  Nous  n’avons  pu  adopter  également  le  nom  de  Helferi 
Fieber,  déjà  appliqué  par  le  même  auteur  à  une  espèce  de  Sciocoris , 
d’après  la  loi  que  nous  nous  sommes  faite,  de  n’avoir  pas  deux  noms 
spécifiques  identiques  dans  la  même  famille. 

Genre  Dalleria,  Dallérie;  Mulsant  et  Rey. 

Caractères.  Pronolum  couvrant  à  sa  base  la  moitié  au  moins  de  celle 
de  l'endocorie,  c’est-à-dire  débordant  sensiblement  la  base  de  l’écus¬ 
son.  Ongles  simples. 

1.  Dalleria  (msilla;  IIerrich-Schaeffer. 

Dessus  du  corps  à  couleur  foncière  variant  du  rouge  brunâtre  au  blanc 
flavescent  ou  grisâtre;  marqué  de  points  noirs.  Télé  arquée  en  devant , 
sinuée  d'abord  sur  les  côtés  des  joues  puis  élargie  au  devant  des  yeux. 
Pronotum  ponctué  sur  les  cicatrices;  à  rebord  latéral  blanc:  débordant  à 
la  base  celle  de  l'écusson  :  celui-ci  un  peu  moins  large  qu’une  corie,  vers 
les  deux  tiers  de  sa  longueur;  arrondi  postérieurement  ;  marqué  d'une 
tache  noire  plus  ou  moins  gtosse  au  devant  de  V extrémité;  paré  à  celle-ci 
d'une  bordure  lisse,  étroite;  chargé  de  callosités  grosses ,  blanches  et  pres¬ 
que  carrées.  Dessous  du  corps  d'un  blanc  presque  rosâtre  ou  flavescent; 
marqué  de  points  noirs.  Repli  blanc  de  la  tranche  marqué  d'une  tache 
noire  sur  les  intersections.  Pieds  pâles ,  pondues  de  noir.  Antennes  insé¬ 
rées  plus  avant  que  le  bord  antérieur  des  yeux. 


lOi 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


o*  Avant-dernier  arceau  ventral  en  triangle  à  côtés  un  peu  curvi¬ 
lignes  :  le  dernier,  en  demi-cercle,  une  fois  moins  long  sur  la  ligne 
médiane  que  large  à  son  bord  postérieur;  un  peu  en  arc  rentrant, 
rebordé  et  cilié  à  ce  dernier. 

Ç  Avant-dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant  :  le  dernier,  en 
demi-cercle  élargi  postérieurement;  une  fois  au  moins  plus  large’ à 
son  bord  postérieur  que  long  sur  la  ligne  médiane;  divisé  par  une 
ligne  transversale  un  peu  arquée  en  arrière,  en  deux  moitiés  très-iné¬ 
gales  :  l’antérieure  quatre  fois  aussi  grande,  de  deux  pièces  :  la  posté¬ 
rieure  de  six  :  les  deux  médianes  petites  :  les  deux  latérales  antérieures 
terminées  par  une  sorte  de  tubercule  ponctiforme,  creusées  d’une  petite 
fossette  près  de  leur  angle  antéro-externe. 

Etat  normal.  Dessus  du  corps  en  partie  au  moins  d’un  rouge  bru¬ 
nâtre. 

Cimex  pusillus.  IIerrich-Schaeffer,  Faun.  Germ.  113  9  (type). 

Eysarcoris  binolatus.  Hahn,  Wanz.  t.  II.  p.  130  (texte). 

Eysarcoris pusillum.  Ivolenat.  Meletem.  entom.  t.  IV.  p.  34.  138. 

Eusarcoris  binolatus.  Fieber,  Eur.  Ilemipt.  p.  336.  6. 

Var.  a  Dessus  du  corps  grisâtre. 

Obs.  Quand  la  matière  colorante  a  plus  ou  moins  fait  défaut,  la 
teinte  rouge  ou  rougeâtre  disparaît. 

Eysarcoris  binolatus.  Hahn,  1.  c.  pl.  LXX.  fig.  212? 

Pentatoma  consimilis.  A.  Costa,  Cimic.  Centur.  secinda.  deeas.  6-10.  p.  23.  14 
(179).  pl.  V.  fig.  5. 

Eusarcoris  gibbus.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  333.  5. 

Long.  0m,0059  à  0,n,00S7  (2  1.  2/3  à  3  1.).  —  Larg.  0">,0036  à  0“>,00i2 
(i  1.  2/3  à  1  1.  7/8). 

Corps  ovalaire;  très-médiocrement  convexe.  Tête  presque  carrée, 
arquée  en  devant,  sinuée  sur  les  côtés,  puis  élargie  en  devant  des  yeux  ; 
variant  du  blanc  rosâtre  au  blanc  flavescent,  sale  ou  livide;  presque 
uniformément  marquée  de  points  noirs  ou  obscurs.  Epistome  aussi 
avancé,  ou  plus  avancé  que  les  joues.  Antennes  insérées  plus  avant 
que  le  bord  antérieur  des  yeux;  d’un  livide  blanchâtre  sur  les  trois 


pentatomides.  —  evsarcorievs.  —  D  aller  ia .  105 

premiers  articles  et  sur  la  base  du  4e,  noires  sur  le  reste.  Pronotum  élargi 
en  ligne  presque  droite  sur  les  côtés,  ou  en  offrant  seulement  les  faibles 
traces  d’un  angle  rentrant;  émoussé  ou  subarrondi  aux  angles  latéraux 
et  débordant  à  peine  à  ceux-ci  la  base  des  élytres;  couvrant  à  sa  base 
la  moitié  de  celle  de  l’endocorie;  chargé  d’un  calus  médiocre,  suivi 
d’une  fossette  assez  faible;  muni  d’un  rebord  latéral  rétréci  d’avant 
en  arrière,  convexe,  peu  saillant,  d’un  blanc  livide  ou  flavescent;  à 
couleur  foncière  variant  du  rouge  brunâtre  ou  du  rouge  rosâtre  au 
blanc  grisâtre  ou  livide;  marqué,  même  sur  les  cicatrices  et  le  faible 
rebord  antérieur,  de  points  noirs  ou  obscurs  et  médiocrement  rappro¬ 
chés,  qui  lui  donnent  une  teinte  plus  ou  moins  grisâtre.  Ecusson  à 
peine  sinué  vers  les  deux  cinquièmes  de  sa  longueur;  à  peine  aussi 
large  qu’une  corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celles-ci;  en  ogive 
obtuse  à, l’extrémité;  paré  à  celle-ci  d’une  bordure  d’un  blanc  sale  ou 
livide,  lisse  et  imponctuée,  assez  étroite,  remontant  jusqu’au  quart 
postérieur  des  côtés;  noté  en  devant  de  celte  bordure  d’une  tache  noire, 
ordinairement  subarrondie  et  souvent  couvrant  les  trois  cinquièmes 
médiaires  de  sa  largeur,  mais  plus  réduite  chez  les  variations  par  dé¬ 
faut;  à  couleur  foncière  du  reste  de  sa  surface  variant  du  rouge  bru¬ 
nâtre,  au  rouge  rosâtre  ou  au  blanc  grisâtre  ou  cendré;  marqué  de 
points  noirs  médiocrement  rapprochés;  chargé  d’une  tuméfaction  basi¬ 
laire  assez  faible,  ordinairement  brunâtre  ou  plus  foncée  que  le  reste; 
paré,  au  côté  interne  de  chaque  stigma,  d’une  callosité  ordinairement 
grosse,  presque  carrée,  lisse,  d’un  blanc  livide  ou  flavescent;  à  stigmas 
réduits  à  une  étroite  rangée  de  points  noirs,  ne  dépassant  pas  ordinai¬ 
rement  la  longueur  de  la  callosité.  Cories  prolongées  jusqu’à  l’extré¬ 
mité  du  4e  arceau  ventral  ;  à  angle  postéro-externe  aigu;  variant  de 
couleur  foncière  comme  l’écusson,  avec  le  bord  externe  de  l’exocorie 
d’un  blanc  livide  ou  flavescent  jusqu’à  l’extrémité  des  postépisternums. 
Membrane  d’un  blanc  hyalin,  à  six  ou  sept  nervures.  Dos  de  l'abdomen 
d’un  noirverdâtre.  Tranche  abdominale  ne  débordant  pas  ou  débordant 
à  peine  les  élytres;  d’un  blanc  flavescent;  marquée  d’un  point  noir 
sur  les  intersections  des  segments.  Dec  prolongé  jusqu’à  '.'extrémité  des 
hanches  postérieures;  d'un  blanc  testacé,  avec  l’extrémité  noire.  Des¬ 
sous  de  la  tôle  d’un  blanc  rosâtre  ou  livide;  finement  ponctué  de  brun 


106 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  HJNAISES. 


ou  de  noir.  Poitrine,  d’un  rosâtre  livide  ou  d’un  livide  cendré  ou  gris⬠
tre,  ponctuée  de  noir.  Repli  du  pronotum  lisse  et  imponcluô  sur  une 
largeur  graduellement  moins  étroite  jusqu’aux  deux  tiers  de  sa  lon¬ 
gueur,  ponctué  poslérieuremement.  Repli  des  cories  rosâtre  ou  d’un 
blanc  cendré  ou  flavescent,  imponclué.  Sillon  rosirai  noir  ou  obscur. 
Postépisternums  d’un  blanc  sale  ou  rosâtre,  marqués  de  points  noirs, 
avec  leur  côté  externe  lisse.  Repli  de  la  tranche  d'un  blanc  flavescent  ou 
rosâtre,  marqué,  sur  les  intersections  des  arceaux,  d’une  tache  ponc- 
tiforme  noire,  parfois  didyme.  Ventre  d’un  flave  pâle  ou  livide,  souvent 
en  partie  au  moins  rosâtre  ou  rosé  ;  pointillé  de  noir  ou  de  brun.  Pieds 
d’un  livide  ou  blanc  rosâtre,  ou  d'un  blanc  ou  flavescent  :  cuisses  et 
tibias  ponctués  de  noir. 

Cette  espèce  paraît  assez  rare  en  France.  Nous  l’avons  prise  dans  nos 
montagnes  des  environs  de  Lyon,  au  pied  des  plantes  connues  sous  le 
nom  de  Bouillon-blanc;  mais  on  la  trouve  aussi  sous  d'autres  zones. 

Obs.  Elle  se  distingue  des  Eijs.  melanoceplialus,  perlalus  et  cpistomalis 
par  un  caractère  organique  qui  avait  échappé  aux  regards  de  tous  les 
entomologistes,  celui  d’avoir  la  base  du  pronotum  débordant  celle  de 
l’écusson,  et  couvrant  au  moins  la  moitié  de  la  base  de  chaque  endo- 
corie.  La  couleur  foncière  du  dessus  ;lu  corps  varie  du  rouge  brunâtre 
au  blanc  cendré  ou  au  livide  flavescent  :  souvent  alors  la  bordure 
blanche  de  l’extrémité  de  l’écusson  est  plus  restreinte,  moins  nette, 
moins  distincte. 

Nous  devons  à  l’obligeance  de  M.  Signoret,  la  communication  d’une 
Dallérie,  qui  peut  être  caractérisée  ainsi  : 

Dalleria  Grenier!;  Signoret. 

Dessus  du  corps  à  couleur  foncière  d'un  blanc  flavescent;  marqué  de 
points  noirs  ou  obscurs.  Trie  arquée  en  devant  ;  sinuée  d'abord  sur  les 
côtés ,  puis  élargie  au  devant  des  yeux.  Pronotum  d'une  teinte  moins  claire 
et  ponctuée  sur  les  cicatrices ;  à  rebord  latéral  blanc;  débordant  à  la  base 
celle  de  l’écusson.  Celui-ci  un  peu  moins  large  qu’une  code ,  vers  les  deux 
tiers  de  sa  longueur;  arrondi  postérieurement  ;  ponctué  presque  jusqu’à 
l'extrémité;  marqué  au  devant  de  celle-ci  de  deux  petites  taches  noires; 


EYSAnco?.!EN’S.  —  DaUeriu. 


107 


PEXTATOJIIDES.  — 

charge  de  callosités  blanches  assez  petites,  au  côté  interne  des  stigmas 
noirs.  Dessous  du  corps  d'un  blanc  flavescenl;  marqué  de  points  noirs  sur 
la  poitrine,  presque  concolores  sur  le  ventre.  Repli  blanc  de  la  tranche 
marqué  d’une  tache  noire  sur  les  intersections.  Pieds  à  peine  marqués  de 
points  obscurs.  Antennes  insérées  plus  avant  que  le  bord  antérieur  des 
yeux. 

Eusarcoris  Grcnieri.  Signoret,  Ann.  delà  Soc.  Entom  de  France.  4e série,  t.  V, 
1865.  p.  116. 


Long.  0m,0056  (1  1.  1/2).  -  Larg.  0">,0033  (1/2  1.). 

Prise  dans  les  provinces  méridionales  delà  France  p.rrM.  Grenier. 

A  première  vue  l’individu  que  nous  avons  eu  sous  les  yeux.,  par  sa 
couleur  foncière  d’un  blanc  livide  ou  peu  llavescent,  par  son  écusson 
ponctué  presque  jusqu’à  l’extrémité,  marqué  au  devant  de  celle-ci 
d’une  petite  tache  noire  ou  noirâtre  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane, 
par  ses  callosités  assez  petites,  semble  constituer  une  espèce  distincte. 
Cet  exemplaire  offre  les  mésocories  très-légèrement  échancrées  en  arc 
sur  la  moitié  interne  de  leur  bord  postérieur;  l’exocorie  en  angle  moins 
aigu  à  l’extrémité,  l’écusson  imponctué  sur  un  espace  étroit  du  milieu 
de  la  base  et  plus  densement  ponctué  entre  celui-ci  et  les  callosités. 

Mais  à  part  ces  trois  dernières  particularités  qui  sont  sans  doute 
individuelles,  la  D.  Grenieri  a  tant  d’analogie  de  conformation,  tant  de 
ressemblance  dans  ses  caractères  principaux  et  dans  la  configuration 
du  dernier  arceau  ventral,  avec  la  D.  pusilla,  qu’elle  semble  n’en  être 
qu’une  variété  immature,  chez  laquelle  la  matière  colorante  n’a  pas 
eu  le  temps  de  se  développer.  Par  suite  de  ce  défaut,  les  points  de  la 
tête  sont  moins  noirs  sur  la  partie  postérieure  de  celle-ci  et  concolores 
sur  la  partie  antérieure;  le  pronotum  est  d’un  blanc  livide  flavescent, 
avec  les  cicatrices  moins  claires;  la  tache  noire  de  l’extrémité  de  l’écus¬ 
son  s’est  non-seulement  rapetissée,  mais  divisée  en  deux;  les  callosités 
sont  devenues  à  peine  saillantes  et  restreintes  par  la  ponctuation;  le 
dessous  du  corps  est  plus  pâle  et  les  pieds  d’un  fiave  livide  à  peine 
marqués  de  points  obscurs. 

De  nouvelles  observations  apprendront  quelque  jour  si  ces  supposi- 


108 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


tions  sont  justes,  ou  si  la  D.  Grenieri  doit  constituer  une  espèce  particu¬ 
lière. 


Genre  Onylia ,  Onylie;  Mulsant  et  Rey. 

Caractères.  Pronotum  couvrant  à  sa  base  la  moitié  au  moins  de  la 
base  de  l’endocorie,  c’est-à-dire  débordant  sensiblement  la  base  de 
l’écusson.  Ongles  munis  chacun  d’une  dent,  vers  la  moitié  de  leur  côté 
interne;  pourvus  en  dessous  d’un  appendice  membraneux.  Têle  pres¬ 
que  carrée  au  devant  des  yeux,  obtusément  arquée  en  devant.  Epistome 
aussi  avancé  que  les  joues.  Antépeclus  offrant  en  devant  un  angle  ren¬ 
trant  très- ouvert,  dont  les  côtés  formés  par  le  bord  antérieur  de  cha¬ 
cun  des  flancs,  est  en  ligne  à  peu  près  droite  et  sans  saillie  près  du 
sillon  rosirai.  Pièces  prébasilaires  offrant  en  devant  une  sailllie  lobi- 
forme;  puis  en  ligne  à  peu  près  droite  sur  leur  tranche.  Ventre  terminé 
en  pointe  chez  la  9  . 

1.  Onylia  bijpnnctata  ;  Fabricius. 

Antennes  à  2e  article  au  moins  aussi  long  que  le  3e  ;  d'un  blatte  f laves- 
cent ,  avec  les  deux  derniers  articles,  moins  la  buse  du  4°,  noirs.  Tête  d’un 
blanc  flavescent ,  densemenl  ponctuée  de  noir  :  reste  du  dessus  du  corps , 
ponctué  de  noir,  d’un  rouge  brunâtre ,  avec  quelques  taches  entre  les  cica- 
tnces  du  pronotum  et  sur  les  cotés  de  celles-ci ,  le  rebord  des  cotes  du  pro¬ 
notum,  un  gros  point  calleux  subarrondi  au  côté  interne  de  chaque  stigma , 
une  bordure  en  demi-cercle  à  l'extrémité  de  l’écusson ,  et  le  bord  de  l'exo- 
corie  d'un  blanc  flavescent.  Pronotum  débordant ,  à  sa  base,  celle  de  l’écusson. 
Tranche  abdominale  et  rebord  latéral  du  ventre,  d'un  blanc  flavescent,  avec 
une  tache  noire  aux  intersections.  Ventre  d’un  blanc  livide  ou  flavescent , 
ponctué  de  noir. 

o*  Avant-dernier  arceau  ventral  en  angle  dirigé  en  avant  à  sa 
partie  antérieure;  tronqué  postérieurement  quand  il  est  vu  d’une 
manière  perpendiculaire  :  le  dernier  arceau  arrondi  en  devant,  parallèle 
sur  les  côtés,  postérieurement  rebordé  et  entaillé  en  angle  très-ouvert 


PENTATOMIDES.  —  EYSARCORIENS.  —  Otlljlia.  109 

et  peu  avancé  à  son  bord  postérieur.  Membrane  des  cories  dépassant  le 
dernier  segment  abdominal. 

9  Avant-dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant; 
prolongé  en  angle  dirigé  en  arrière  à  son  bord  postérieur  :  le  dernier 
arceau  en  angle  aigu  à  sa  partie  postérieure;  composé  sur  sa  page 
inférieure  de  deux  lames  enclosant  en  dessus  quelques  petites  pièces  : 
savoir:  une,  tuberculiforme,  à  chaque  angle  antêro-externe,  séparée  par 
une  pièce  transverse,  puis  une  pièce  obtriangulaire  étroite.  Membrane 
des  cories  débordées  par  l’extrémité  du  dernier  arceau  ventral. 

Cimex  bipunctatus.  Fabr.,  Spec.  ins.  t.  2  (1781).  p.  358. —  Id.  Ent.  syst  t.  4. 
p.  121.  ICO. —  Id.Syst.  Rhyng.  p.  176.  108  (Ç). —  De  Villers.  Linn.Entom. 
t.  1.  p.  503.  73.—  Cûqueb.  Illustr.  icon.  decas.  2.  pl.  XIX.  fig.  1  ( $). —  Rossi. 
Faun.  etrusc.  t.  25.  p.  1310  (<J). —  Id.  édit,  lllig.  t.  2.  p.  372  1310  (rf). 
Pentatoma  bipunctata.  Latr.  Hist.  nat.  t.  12.  p.  195.  37. —  Herrich-Schaeffer, 
Faun.  germ.  113.  10.  ($). —  A.  Costa,  Cimie.  cent  secunda.  decas,  6-10- 
p.  24.  13  (178.) —  Gorski.  analect.  Entom.  p.  81.  45. 

Pentatoma  amœna.  Brullé,  Expéd.  scient,  de  Morée  p.  70.  10.  9  • 

Eysarcoris  bipunctatus.  Hahn,  Wanz.  t.  2.  p.  68.  pl.  LI.  fig.  156. 

Eysarcoris  bipunctalum.  Kolenat.  Melet.  entom.  t.  4.  p.  34.  159. 

Eusarcoris  bipunctatus.  Fieber,  Europ.  Ilemipt.  p.333.  4. 

o*  Long.  0m, 0036  à  0™, 0067  (2 1.  1/2  à  3  1.  ).—  Larg.  0m,0036  à 
0m,0039  (  1  1.  2/3  à  1  1.  3/4). 

9  Long.  0®, 0078  (3  1.  1/2).-  Larg.  0“>,0045  (  2  1.). 

Corps  ovalaire  ;  tronqué  postérieurement  chez  le  o",  terminé  en  pointe 
aiguë  chez  la  9 ,  très-médiocrement  convexe.  Tête  presque  carrée  ; 
obtusément  arquée  en  devant,  parallèle  sur  la  partie  antérieure  de  ses 
côtés,  puis  sinueusement  élargie  au  devant  des  yeux;  d’un  blanc  flaves- 
cent;  marquée  de  points  enfoncés  noirs  très-rapprochés,  laissant  le  bord 
antérieur  et  parfois  une  trace  sur  l’épistomeou  sur  le  vertex,  de  couleur 
foncière.  Epistome  aussi  avancé  que  les  joues;  blanc  ou  blanchâtre  à 
sa  partie  antérieure.  Antennes  insérées  un  peu  plus  avant  que  le 
niveau  du  bord  antérieur  des  yeux  ;  prolongées  jusqu’à  la  moitié 
du  corps  ;  à  1er  article  le  plus  court  :  le  2e  au  moins  égal  au  3e  ou  un 
peu  pl  us  long  :  le  3e  le  plus  grand  ;  les  trois  premiers  d’un  blanc  rous- 


110  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES, 

sâtre  :  les  deux  derniers  épaissis,  pubescents,  noirs,  avec  la  base  du  3e 
pâle.  Yeux  bruns  ou  brunâtres,  bordés  de  pâle.  Pronotum  échancré  en 
devant  en  arc  dirigé  en  arrière,  avec  la  partie  postoculaire  tronquée  ; 
élargi  en  ligne  presque  droite  jusqu’aux  angles  latéraux  ;  émoussé  ou 
subarrondi  à  ceux-ci  et  débordant  à  peine  les  élytres;  débordant  à  sa 
base  celle  de  l’écusson  jusqu’à  la  moitié  au  moins  le  celle  de  l’endoco- 
rie;  chargé  d’un  calus  assez  saillant,  suivi  d’une  fossette  prononcée  ; 
muni  latéralement  d’un  rebord  rétréci  d’avant  en  arrière,  convexe, 
peu  saillant,  d’un  blanc  livide;  d’un  rouge  brunâtre  et  marqué  de 
points  enfoncés  noirs  ;  à  cicatrices  presque  ponctuées;  offrant  souvent, 
entre  celles-ci  et  leurs  côtés,  quelques  intervalles  des  points,  d’un 
blanc  tlavescent.  Ecusson  moins  longuement  prolongé  que  les  codes  à 
leur  angle  postéro-externe;  arrondi  postérieurement;  au  moins  aussi 
large  que  les  codes  vers  l’angle  postéro-in terne  de  celles-ci ,  à  subcon¬ 
vexité  basilaire  plus  ou  moins  marquée  et  prolongée  jusqu’au  quart 
basilaire  ou  un  peu  plus;  d'un  rouge  brunâtre,  ponctué  de  noir, 
avec  la  tuméfaction  plus  foncée,  et  sa  partie  postérieure  parée  d’une 
bordure  en  demi-cercle  d’un  blanc  flavescent  remontant  jusqu’au  quart 
postérieur  des  côtés;  paré  au  côté  interne  de  chaque  stigma,  d’une 
callosité  lisse,  subarrondie,  presque  d’un  blanc  de  lait;  à  stigmas 
réduits  à  une  étroite  rangée  de  points  enfoncés  noirs,  à  peine  plus 
longuement  prolongés  que  les  points  calleux.  Cories  prolongées  jusqu’à 
l’extrémité  du  4e  arceau  ventral;  à  angle  postéro-externe  de  l’exo- 
corie  aigu  ;  d'un  rouge  brunâtre,  ponctuées  de  noir,  avec  le  bord  ex¬ 
terne  de  l’exocorie  d’un  blanc  livide  à  la  base  jusqu’à  l’extrémité  des 
postépisternums.  Membrane  livide,  roussâtre  ou  paraissant  parfois 
brunâtre;  à  cinq  ou  six  nervures.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche 
abdominale  d’un  blanc  flavescent,  avec  une  tache  noire  sur  les  intersec¬ 
tions  des  segments.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  pos¬ 
térieures  ;  d’un  blanc  roussâtre  avec  l’extrémité  obscure.  Pièces  préba- 
silaires  relevées  en  espèce  de  petit  lobe,  à  leur  partie  antérieure,  puis 
horizontales  sur  leur  tranche  et  ne  dépassant  pas  le  niveau  du  bec. 
Dessous  de  la  tête  d’un  blanc  flavescent,  ponctué  de  noir,  avec  le  bord 
extérieur  des  joues  bordé  de  blanc  flavescent  lisse.  Pxpli  du  pronotum 
d’un  blanc  flavescent;  ponctué  de  noir  sous  les  angles  latéraux.  Bepli 


PENTATOMIENS. 


PENTATOMIDES.  — 


111 


des  cories  d’un  blanc  flavescent.  Poitrine  d’un  blanc  flavescent,  ponctuée 
de  noir  :  région  odorifique  d’un  blanc  rosé.  Postépisternums  d’un  blanc 
flavescent,  marqué  de  points  noirs,  et  parés  extérieurement  dune 
bordure  lisse  de  couleur  foncière  ou  d’un  blanc  sale.  Repli  de  la 
tranche  d’un  blanc  flavescent,  avec  une  tache  noire  sur  les  intersections. 
Ventre  d’un  blanc  flavescent  ou  rosat  et  ponctué  de  noir.  Pieds  d’un 
livide  flavescent  ou  d’un  blanc  roussâtre,  avec  les  tarses  et  ordinai¬ 
rement  l’extrémité  des  tibias  postérieurs  moins  clairs.  Cuisses  ponctuées 
de  noir  jusqu’aux  deux  tiers,  où  se  montre  un  point  plus  gros,  pointil- 
lées  ou  imponcluées  ensuite.  Tibias  pointillés  de  noir. 

Cette  espèce  est  exclusivement  méridionale.  Nous  l’avons  prise  dans 
le  département  du  Var.  Elle  nous  a  été  envoyée  des  environs  de 
Marseille  par  M.  Wachanru,  et  du  département  des  Landes  par 
M.  Perris. 


CINQUIÈME  FAMILLE. 

LES  PENTATOMIEXS. 

Caractères.  Tibias  non  épineux.  Mésosternum  chargé  d’une  ligne 
longitudinale  saillante.  Pronolum  échancré  en  devant;  non  foliacé  sur 
les  côtés  ;  pas  plus  large  à  son  bord  postérieur  que  la  base  de  l’écusson. 
Ventre  non  armé  en  devant  d’une  épine  avancée  jusqu’aux  hanches 
intermédiaires;  rarement  muni  d’une  saillie  ou  d’un  cône  obtus,  à 
peine  avancé  entre  les  hanches  postérieures.  Ecusson  ordinairement 
sinué  après  la  moitié  de  sa  longueur;  quelquefois  plus  avant,  mais 
alors  à  stigmas  non  formés  d’une  rangée  longitudinale  de  points 
enfoncés  noirs  ou  obscurs  et  poitrine  le  plus  souvent  marquée  d’un 
point  noir  au  côté  externe  des  colyles;  plus  long  que  les  cories  à  leur 
angle  postéro-interne;  plus  court  que  celles-ci  à  leur  angle  postéro- 
externe.  Cories  prolongées  au-delà  de  l’extrémité  du  4°  arceau  ventral. 
Dec  reçu  dans  un  sillon  sur  toute  la  longueur  du  dessous  de  la  tète. 

Ajoutez  pour  les  espèces  de  notre  pays  : 


112 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Tête  arrondie  en  devant  chez  les  uns,  tronquée  ou  presque  bilobée 
chez  plusieurs,  subtriangulaire  chez  les  autres;  creusée,  près  du  côté 
interne  des  yeux,  d’un  sillon  lisse,  court  et  plus  ou  moins  apparent. 
Antennes  insérées  au  moins  au  niveau  du  bord  antérieur  des  yeux  ou 
un  peu  plus  avant  :  de  cinq  articles  :  le  dernier  ou  les  deux  derniers, 
épaissis.  Pronotum  échancré  en  arc  obtus  à  son  bord  antérieur,  avec  la 
partie  postoculaire  le  plus  souvent  tronquée;  rarement  dilaté  à  ses 
angles  latéraux;  marqué  de  cicatrices  séparées;  à  sillon  transverse 
ordinairement  assez  faible  ou  peu  marqué,  parfois  précédé  d’une  sorte 
de  pli;  à  calus  ordinairement  médiocre,  parfois  nul  ou  très-faible. 
Ecusson  chargé  d’une  tuméfaction  basilaire  assez  faible.  Membrane  des 
cories  dépassant  le  plus  souvent  un  peu  la  partie  postérieure  de  l’abdo¬ 
men;  chargée  de  nervures.  Tranche  abdominale  débordant  les  élylres 
chez  les  uns,  voilée  ou  à  peu  près  chez  les  autres.  Ventre  de  sept  ar¬ 
ceaux  :  le  1er  court,  mais  apparent,  au  moins  sur  sa  partie  médiane. 
Repli  des  cories  à  peine  prolongé  au-delà  de  l’extrémité  du  postpectus 
ou  du  ier  arceau  ventral.  Pieds  simples.  Tarses  de  trois  articles  :  le  2e 
le  plus  court.  Ongles  munis  en  dessous  d’un  appendice  membraneux. 

Les  Pentatomiens  se  partagent  en  trois  branches  : 


creusé  d’un  sillon  longitudinal  médiaire.  Pronotum  muni  à  son  échan¬ 
crure  antérieure  d'un  rebord  limité  postérieurement  par  une  ligne  en¬ 
foncée  très- marquée  :  ce  rebord  plus  épais  dans  le  milieu  que  sur  les 
côtés.  Tète  sans  rebord.  Epistome  libre. 


Aulacétraires, 


Pronotum  muni  à  son  échancrure  antérieure  d’un  rebord  limité 
postérieurement  par  une  ligne  enfoncée  trés-marquée  :  ce  rebord 
saillant  et  plus  épais  dans  le  milieu  que  sur  les  côtés.  Tete  re¬ 
bordée,  courte.  Epistome  enclos  par  les  joues.  Premier  article  des 
antennes  aussi  avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tète. 


Strachiaires. 


3  — 


a 

o 

a 


Pronotum  à  peine  rebordé  ou  sans  rebord  à  son  échancrure  anté¬ 
rieure:  le  rebord,  quand  il  existe,  non  limité  postérieurement 
par  une  ligne  enfoncée.  Tete  à  peu  prés  sans  rebord.  Premier 
article  des  antennes  notablement  moins  avancé  que  le  bord  an¬ 
térieur  de  la  tête. 


Pentatomaires 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOM1ENS.  —  AüldCetrUS. 


113 


PREMIÈRE  BRANCHE. 

v 

LES  AULACÉTRAIRES. 

Caractères.  Ventre  creusé  d’un  sillon  longitudinal  sur  sa  ligne  mé¬ 
diane;  tronqué  à  la  partie  antérieure  de  celle-ci.  Vronolum  muni  à  son 
échancrure  antérieure  d’un  rebord  limité  postérieurement  par  une 
ligne  enfoncée  très-marquée  :  ce  rebord  plus  épais  dans  son  milieu 
que  sur  les  côtés.  Tête  non  rebordée.  Epislome  parallèle  ou  un  peu 
élargi  en  devant,  un  peu  plus  avancé  que  les  joues.  Ecusson  sinué  après 
le  milieu  de  ses  côtés;  à  stigmas  formés  d’une  rangée  longitudinale  de 
points  enfoncés  et  obscurs. 

Ces  insectes  sont  réduits  en  France  au  genre  suivant: 


Genre  Aulacetrus,  Aulacètre;  Amyot. 


Amyot,  Ann.  de  la  Soc.  entom.  de  France.  2®  série,  t.  III  (1845).  p.  434. 


Caractères.  Ajoutez  à  ceux  de  la  branche  :  Tête  au  moins  aussi  lon¬ 
gue  ou  plus  longue  au  devant  des  yeux,  que  large  entre  ces  organes. 
Epistome  parallèle  ou  presque  parallèle,  ordinairement  un  peu  plus 
avancé  que  les  joues.  Antennes  insérées  plus  avant  que  le  niveau  du 
bord  antérieur  des  yeux;  presque  aussi  longuement  prolongées  que  la 
moitié  du  corps;  à  1er  article  épaissi,  moins  avancé  que  le  bord  anté¬ 
rieur  de  la  tête  :  les  2°  et  3°  filiformes  :  les  4e  et  5e  épaissis,  pubeseents  : 
le  1er  presque  aussi  grand  que  le  2e  :  celui-ci  moins  long  que  le  3e: 
le  5e  à  peine  plus  grand  que  ce  dernier  :  le  5e  le  plus  long.  Yeux  sub¬ 
arrondis.  Ocelles  plus  rapprochés  des  yeux  que  de  la  ligne  médiane  de 
la  tête.  Pronolum  échancré  en  arc  jusqu’aux  angles  de  devant,  à  sa  par¬ 
tie  antérieure,  ou  à  peine  très-obliquement  tronquée  derrière  les  yeux; 
à  angles  latéraux  débordant  à  peine  la  base  des  ély très.  Ecusson 
offrant  les  sinuosités  latérales  vers  les  trois  cinquièmes  de  sa  longueur; 
Tranche  abdominale  débordant  un  peu  les  élytres.  Bord  antérieur  de 
Tanlépectus  en  angle  rentrant;  non  sinué  derrière  chaque  œil  ;  en  ligne 
Annules  de  la  Société  Linnéenne.  8 


114 


histoire  Naturelle  des  punaises. 


droite  au  bord  antérieur  de  chacun  de  ses  flancs.  Repli  des  cories  ne 
dépassant  pas  le  bord  postérieur  du  poslpectus.  Pièces  prébasilaires 
ordinairement  munies  d’une  petite  dent  à  la  partie  antérieure  de  leurs 
lames  peu  saillantes. 

Les  Aulacètres  se  rapprochent  des  derniers  insectes  de  la  famille 
précédente,  par  leur  épistome  subparallèle,  et  paraissant,  par  là,  plus 
avancé  que  les  joues;  par  la  forme  de  leur  pronotum;  par  leurs  stig¬ 
mas  formés  d’une  rangée  longitudinale  de  points  enfoncés  obscurs  ou 
noirs;  mais  leur  écusson  est  moins  large  postérieurement;  il  n’offre 
pas  de  point  calleux  au  côté  interne  des  stigmas,  et  ses  sinuosités  sont 
situées  un  peu  après  la  moitié  de  la  longueur  des  côtés. 

Ils  commencent  donc  naturellement  la  série  des  Pentatomiens. 

Ils  se  lient  aux  Strachiaires  par  leur  pronotum  muni  en  devant  d’un 
rebord  plus  épais  dans  son  milieu  que  sur  les  côtés  et  limité  postérieu¬ 
rement  par  une  ligne  enfoncée  très-marquée;  ils  s’en  rapprochent 
encore  par  ce  même  pronotum  inuni  sur  les  côtés  d’un  rebord  saillant. 
Mais  ils  s’éloignent  de  tous  les  autres  Pentatomiens  par  la  forme  de 
leurs  stigmas,  et  surtout  par  leur  ventre  creusé  d’un  sillon  sur  sa  ligne 
médiane.  L’espèce  unique  de  notre  pays  présente  en  outre  un  caractère 
distinctif  particulier:  chacune  de  ses  mésocories  offre  au  côté  interne 
de  la  suture  radiale  une  sorte  de  nervure  ou  de  côte  lisse,  aplatie,  peu 
saillante,  émettant  à  son  côté  interne,  d’une  manière  plus  ou  moins 
apparente,  une  branche  obliquement  transverse,  vers  la  moitié  de  la 
longueur  de  la  mésocorie,  et  souvent  une  autre  vers  l’extrémité  de  la 
suture  radiale. 


1.  Aulacetrus  fibulatus  ;  Germar. 

Dessus  du  corps  d'un  blanc  sale;  souvent  paré  de  taches  d’un  rouge 
rosat;  marqué  de  points  enfonces  noirs  :  ceux-ci  constituant  ordinaire¬ 
ment  quatre  bandes  longitudinales  sur  le  pronotum,  et  trois  taches  sur 
chaque  corie.  Epistome  d’un  blanc  sale  sur  sa  moitié  antérieure,  noir  sur 
la  postérieure.  Tête  creusée  d'un  sillon  noir  juxla-oculaire.  Ecusson  mar¬ 
qué  d'une  petite  tache  blanche  au  côté  interne  des  stigmas ,  d’un  blanc  sale 
et  plus  ou  moins  lisse  à  l’ extrémité.  Cories  chargées,  au  cjlé  interne  de  la 


pentatomides.  —  pentatomif.ns.  —  Aulacetrus.  1  15 

suture  radiale  d'une  sorte  de  nervure  lisse  émettant  deux  branches  obli¬ 
ques  au  côté  interne.  Tranche  abdominale  alternée  de  noir  et  de  blanc 
sale.  Ventre  rosat  ou  blanc  sale,  paré  de  chaque  côté  d'une  bordure  noire 
et  blanche. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  un  peu  élargi ,  entaillé, 
à  son  bord  postérieur,  en  angle  rentrant,  avancé  jusqu’à  la  moitié  de 
sa  longueur,  longuement  cilié  à  ce  bord. 

$  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  en  courbe  ren¬ 
trante  sur  les  côtés  ;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  moitiés  : 
l’antérieure  de  deux  pièces;  arquées  chacune  sur  la  moitié  interne  de 
leur  bord  postérieur,  et  un  peu  sinuée  sur  l’externe  :  la  moitié  posté¬ 
rieure  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure,  transverse,  rétrécie  d’avant 
en  arrière  :  la  médiane  postérieure,  carrée,  aussi  longue  que  large. 

Etat  normal.  Joues  d’un  blanc  sale  ou  cendré,  ponctuées  de  noir, 
avec  une  tache  d’un  rouge  rosat  ou  orangé,  au  devant  des  yeux.  Front 
et  vertex  d’un  blanc  cendré,  ponctués  de  noir  :  le  front,  creusé  d’un 
sillon  noir  au  côté  interne  de  chaque  œil  :  le  vertex  paré  d’un  court 
bandeau  noir  bifestonné.  Epistome  noir  sur  sa  moitié  postérieure,  d’un 
blanc  flavescent  sur  l’antérieure.  Antennes  à  1er  article  nébuleux:  le 
2e  d’un  livide  roussâtre  ou  verdâtre  :  le  3e  de  même  couleur,  avec  l’ex¬ 
trémité  noire;  les  4e  et  5e  noirs,  avec  la  base  plus  ou  moins  brièvement 
d’un  livide  verdâtre  ou  roussâtre.  Pronotum  d’un  blanc  cendré  ou  fla¬ 
vescent,  marqué  de  points  noirs;  paré  de  quatre  bandes  noires,  formées 
par  des  points  disposés  par  rangées  transverses  :  ces  bandes,  naissant 
près  de  son  bord  antérieur  ou  des  cicatrices,  et  prolongées  jusqu’à  la 
moitié  ou  aux  trois  quarts  de  sa  longueur,  ou  parfois  même  jusque  près 
de  sa  base  :  chacune  de  ces  bandes  séparées  par  des  intervalles  plus 
étroits  quelles,  et  moins  densemenl  ponctués  :  chacune  des  internes, 
•constituant  une  tache  noire  sur  la  partie  interne  de  chaque  cicatrice: 
chacune  des  externes  débordées  extérieurement  par  celles-ci;  ordinaire¬ 
ment  d'un  rouge  orangé  sur  la  moitié  antérieure  de  ses  rebords  laté¬ 
raux,  et  marqué  d’une  tache  de  même  couleur  entre  les  cicatrices. 
Ecusson  arrondi  postérieurement;  moins  large  qu’une  corievers  l’angle 
postéro-interne  de  celles-ci;  d’un  blanc  cendré  ou  flavescent;  maïquè 


116 


HISTORIE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


de  points  noirs  en  partie  disposés  par  rides  ou  rangées  transverses  ;  en 
laissant  une  petite  tache  blanchâtre  au  côté  interne  des  stigmas,  et, 
sur  la  ligne  médiane  une  trace  pâle  prolongée  au  moins  jusqu’à  la 
moitié  :  les  points  noirs,  constituant  le  plus  souvent  une  sorte  de  tache 
de  chaque  côté,  après  les  sinuosités  latérales  :  ces  mômes  points  plus 
petits  ou  nuis  à  l’extrémité,  qui  reste  plus  ou  moins  blanche;  souvent 
marqué  d’une  tache  d’un  rouge  orangé,  de  chaque  côté  de  la  ligne  mé¬ 
diane,  vers  le  sixième  de  sa  longueur.  Caries  d’un  blanc  cendré  ou  fla- 
vescent  densement  marquées  de  points  noirs,  avec  le  tiers  antérieur  du 
bord  externe  de  l’exocorie, d’un  rouge  pâle;  chargées  sur  la  mésocorie, 
au  côté  interne  de  la  suture  radiale,  d’une  nervure  ou  sorte  de  côte 
aplatie,  ordinairement  couleur  de  chair  ou  d’un  rouge  pâle,  émettant 
au  côté  interne  une  ou  deux  branches  obliquement  transverses,  dirigées 
en  arrière  :  l’une,  vers  la  moitié  ou  aux  trois  cinquièmes  :  l’autre,  aux 
deux  tiers  ;  marquées  de  trois  taches  noires  ou  brunes  :  une  sur  l’exo- 
corie  :  deux  sur  la  mésocorie  :  la  seconde  de  celle-ci,  entre  les  deux 
branches  précitées  :  l’antérieure,  avant  la  première  branche  :  celle  de 
l’exocorie,  au  niveau  de  cette  dernière.  Dessous  du  corps  et  replis  d’un 
rouge  pâle  ou  rosat. 


Variations. 

Quand  la  matière  colorante  a  été  peu  abondante,  la  couleur  foncière 
du  dessus  du  corps  est  généralement  d'un  blanc  sale  ou  cendré;  les 
taches  basilaires  d’un  rouge  orangé;  les  joues  sont  d’un  blanc  flave;  la 
partie  noire  delà  moitié  basilaire  de  l’épislome  est  presque  réduite  aux 
sutures  génales  qui  sont  noires  sur  celte  moitié  ;  le  rosat  de  la  tache 
antéro-médiane  et  de  la  moitié  antérieure  du  rebord  latéral  a  passé  au 
blanc  llavescent  ou  au  flave  blanc;  les  quatre  bandes  noires  antérieures 
sont  peu  ou  point  marquées,  ou  réduites  à  deux  ou  quatre  taches;  le 
rebord  latéral  est  à  peine  noirâtre  sur  les  angles  latéraux.  L’écusson  est 
peu  ou  point  ruguleux  sur  la  tuméfaction;  les  points  enfoncés  noirs 
sont  plus  petits,  moins  rapprochés,  moins  obscurs;  la  partie  noire  de 
la  base  et  les  taches  rosat  ont  disparu.  La  couleur  foncière  est  presque 
uniformément  d’un  blanc  sale  ou  cendré  avec  la  partie  postérieure  plus 
blanche.  Les  cories  sont  aussi  plus  finement  ponctuées;  uniformément 


PENTAT031IDES.  —  PENTATOMIENS.  —  AuldCClrUS.  117 

d’un  blanc  sale  ou  cendré,  avec  la  partie  antérieure  du  rebord  de  l’exo- 
corie  d’un  blanc  sale  ou  flavescentet  l’empâtement  ramifié  de  l’exocorie 
d’un  rose  pâle  ou  d’un  livide  rosat.  Le  dessous  du  corps  et  les  replis  ont 
passé  au  blanc  cendré  (Yar.  fi.). 

Obs.  Dans  les  variations  par  défaut  les  antennes  sont  tantôt  entière¬ 
ment  vertes,  ou  avec  les  deux  derniers  articles  en  majeure  partie  un 
peu  obscurs. 

Quand  au  contraire  la  matière  colorante  a  été  plus  abondante,  la  tête 
est  presque  entièrement  noire  sur  sa  partie  postérieure,  sauf  un  trait 
d’un  blanc  cendré  situé  au  côté  interne  de  chaque  sillon  noirjuxta- 
oculaire.  Les  bandes  noires  du  pronotum  sont  plus  marquées  et  sem¬ 
blent  se  prolonger  jusqu’à  son  bord  postérieur.  L’écusson  est  noir  à  la 
base,  jusqu’au  sixième  de  sa  longueur,  sauf  la  ligne  médiane  et  la 
tache  pâle  située  à  côté  des  stigmas;  les  points  noirs  laissent  parfois 
à  peine  l’extrémité  blanchâtre.  Les  taches  des  cories  sont  mieux  mar¬ 
quées.  Les  parties  blanchâtres  de  la  tranche  abdominale  sont  plus  res¬ 
treintes  (Yar.  y.). 

Obs.  Dans  les  variations  par  excès  les  antennes  sont  en  majeure  partie 
obscures,  ou  même  noires  en  totalité. 

Penlatoma  fibulatum.  Germar,  Faun.  Ins.  Eur.  14.  10. 

Aulaccirus  (, pini .  Peruis/,  Amyot,  Ann.  Soc.  Entom.  d.  Fr.  -2«  série,  t.  III.  p. 

424.  43. 

Pentnloma  fibulala.  Gorskt,  Analect  entom.  p.  91.  32. 

Ilalcogaster  fibulalum.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  337.  1. 

Long.  0ra,00o6  à  0'n,008i  (2  1.  1/2  à  3  1.  3/4).  —  Larg.  0®,0033  à 
Om  ,0043  (1  1. 1/2  à  2  1.). 

Corps  ovale;  très-médiocrement  convexe.  Tête  subarrondie  en  devant, 
sinueusement  élargie  sur  les  côtés;  plus  convexe  que  le  reste  du  corps; 
munie  latéralement  d'un  rebord  étroit;  ponctuée  et  colorée  comme  il 
a  été  dit.  Epistome  parallèle  ou  un  peu  élargi  en  devant,  plus  avancé 
que  les  joues.  Antennes  colorées  comme  il  a  été  dit;  à  2e  article  moins 
long  que  le  3e  :  le  5°  le  plus  long.  Pronotum  élargi  en  ligne  droite  ou  à 
peine  en  angle  rentrant  jusqu’aux  angles  latéraux;  émoussé  à  ceux-ci 
et  débordant  à  peine  la  base  des  élytres;  muni  d’un  rebord  latéral 


118 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


tranchant,  étroit,  peu  saillant;  muni  en  devant  d’un  rebord  obtus, 
sans  rebord  à  sa  base  ;  en  partie  lisse  sur  les  cicatrices  ;  coloré  et  peint 
comme  il  a  été  dit.  Ecusson  subarrondi  postérieurement;  marqué  de 
stigmas  formés  par  une  ligne  ou  sillon  ponctué  de  noir  et  assez  court; 
chargé,  sur  son  quart  antérieur,  d’une  faible  tuméfaction  basilaire; 
offrant  souvent  les  traces  d’une  faible  carène  obtuse;  ruguleux  sur  la 
tuméfaction  basilaire,  uni  vers  l’extremitê;  marqué  de  points  consti¬ 
tuant  ordinairement  sur  la  moitié  antérieure  de  courtes  rangées  trans¬ 
verses  séparées  par  des  espaces  lisses  vermiculaires;  coloré  et  peint 
comme  il  a  ôté  dit.  Cônes  prolongées  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau 
ventral;  colorées  et  ponctuées,  comme  il  a  été  dit.  Membrane  d’un 
blanc  vitreux,  parfois  fuligineuse;  parée  d'une  grosse  tache  d’un  brun 
fauve,  couvrant  la  cicalricule  et  une  partie  de  sa  base.  Dos  de  l’abdomen 
noir.  Tranche  abdominale  débordant  un  peu  les  élytres  ;  noire  sur  les 
deux  tiers  ou  la  moitié  antérieure  de  chaque  segment,  d’un  blanc  sale 
sur  le  reste.  Bec  prolongé  jusqu’à  une  partie  du  3e  arceau  ventral. 
Repli  des  joues  d’un  blanc  sale,  imponclué.  Pièces  prébasilaires  peu 
ponctuées;  d’un  blanc  flavescent.  Repli  du  pronotum  rosat  ou  blanc  sale 
ou  (lavescent,  ponctué  et  taché  de  noir  sous  les  angles  latéraux.  Repli  des 
caries  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  du  postpeclus;  rosat  ou  d’un  blanc 
cendré.  Toitrine  d'un  blanc  rosat,  ponctuée  de  noir,  et  marquée  d’une 
tache  noire  au  côté  externe  de  chaque  segment.  Repli  de  la  tranche  fla¬ 
vescent  ou  rosé;  marqué  d’une  tache  noire  obtriangulaire,  à  l’angle 
antéro-externedes  arceaux.  Ventre  sillonné  sur  la  ligne  médiane;  ordi¬ 
nairement  plus  rose  que  la  poitrine  ou  parfois  d’un  blanc  sale  flaves¬ 
cent  ou  cendré;  lisse  sur  sa  région  médiane,  ponctué  de  noir  ou  d’obs- 
cursur  les  côtés.  Cuisses  d’un  livide  cendré,  flave  ou  verdâtre;  marquées 
d’un  anneau  ou  de  deux  points  noirs  vers  les  deux  tiers  de  leur  côté 
antérieur.  Tibias  et  tarses  d’un  vert  livide  ou  d’un  livide  verdâtre. 

Cette  espèce  paraît  se  trouver  dans  toutes  les  parties  de  la  France, 
sur  les  pins. 

Obs.  Elle  varie  passablement  par  la  taille  et  par  la  coloration. 


PENTVT  ï.MIDES. 


STRACHIAIRES. 


119 


DEUXIÈME  BRANCHE. 

LES  STRACHIAIRES. 

Caractères.  Ventre,  non  creusé  d'un  sillon  longitudinal  sur  la  ligne 
médiane.  Pronotum  muni,  à  son  échancrure  antérieure,  d’un  rebord 
ordinairement  saillant,  plus  épais  dans  son  milieu  que  sur  les  côtés, 
suivi  d’une  ligne  enfoncée  et  transversale  qui  lui  sert  de  limites; 
rebordé  sur  les  côtés  ;  creusé  d’un  sillon  transverse  souvent  faible,  et 
ordinairement  précédé  d’un  pli  transverse  plus  ou  moins  saillant.  Tête 
rebordée;  obtusément  tronquée,  ou  presque  bilobée  en  devant  ;  nota¬ 
blement  plus  large  entre  les  yeux  que  longue  sur  sa  ligne  médiane 
jusqu’à  ces  organes.  Epistome  rétréci  d’arrière  en  avant,  à  peine  plus 
long  que  les  trois  quarts  des  joues;  ordinairement  enclos  ou  presque 
enclos  par  celles-ci.  Antennes  de  cinq  articles:  le  premier,  à  peu  près 
aussi  avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tête.  Ecusson  sinué  ordinai¬ 
rement  vers  les  trois  cinquièmes  de  ses  côtés  ;  plus  étroit  que  la 
moitié  du  bord  postérieur  d’une  corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de 
celle-ci  ;  à  stigmas  petits,  obtriangulaires,  non  formés  par  une  rangée 
longitudinale  de  points  enfoncés.  Corics  prolongées  au  delà  de  l’ex¬ 
trémité  du  4e  arceau  ventral  ;  à  suture  radiale  non  prolongée  jusqu’à 
l’extrémité  :  mésocorie  chargée  d’une  saillie  transversale  plus  ou  moins 
marquée,  naissant  de  l’extrémitéde  la  suture  radiale,  et  dirigée  vers  son 
bord  postérieur,  plus  ou  moins  près  de  son  angle  postéro-interne.  Bord 
antérieur  de  l’anlépeclus  en  angle  rentrant  ;  non  sinué  derrière  les 
yeux  au  bord  antéro-externe  de  chacun  de  ses  flancs;  généralement 
chargé  d’un  pli  transversal  à  son  bord  antérieur. 

Les  Strachiaires  sont  des  insectes  généralement  parés  de  couleur 
agréables  et  vives,  tantôt  le  rouge  forme  le  fond  principal  de  leur  robe, 
en  se  mêlant  parfois  au  flave  ou  au  blanc,  varié  de  taches  noires  ou 
d’un  bleu  ou  vert  métallique;  tantôt,  sur  ces  dernières  couleurs  qui 
constituent  la  teinte  principale  de  leur  manteau,  se  montrent  des 
lignes  ou  des  points  rouges,  blancs  ou  orangés  ;  quelquefois  le  dessin 
de  leur  cuirasse  se  modifie  de  telle  sorte,  par  l’extension  des  taches  ou 


120 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


les  variations  de  nuances,  que  ces  changements  capricieux  trompent 
les  yeux  peu  exercés;  et  rendent  difficiles  la  délimitation  des  espèces. 

Ces  insectes  se  plaisent  généralement  sur  les  crucifères  et  semblent, 
suivant  les  espèces,  rechercher  plus  particulièrement  certaines  plantes 
de  celte  famille. 


Les  Strachiaires  se  partagent  en  deux  groupes  : 


un  peu  plus  avancé  que  la  partie  antérieure  des  joues  (1).  Tète  trian¬ 
gulaire. 

enclos  par  les  joues.  Tète  très-obtuse  ou  presque  bilobée  eu  devant. 


Genres 

Nitilia. 

Stracliia. 


Genre  Nitilia,  Nitilie  ;  Mulsant  et  Rey. 

Caractères.  Epistome  un  peu  plus  avancé  que  la  partie  antérieure 
des  joues.  Tête  triangulaire. 

Obs.  Les  insectes  de  ce  genre  semblent  se  lier  par  leur  épislome  non 
enclos  par  les  joues  à  quelques  espèces  ù'Eysarcoris  ;  mais  ils  appar¬ 
tiennent  aux  Strachiens  par  leur  conformation  générale. 


a  Ecusson  offrant  les  sinuosités  latérales  avant  la  moitié  de  sa  longue.tr 
(S. -G.  Nitilia). 

Nitilia  staïMa  ;  Herrich-Schaeffer.  Dessus  du  corps  orné  de 
deux  couleurs  :  l’une  flave,  l'autre  variant  du  noir  bleuâtre  au  noir  vert  : 
la  flave,  formant  une  bande  transversale  sur  la  tête,  les  bords  antérieur  et 
latéiaux,  la  ligne  médiane,  et  souvent  deux  taches  triangulares  basilaires , 
sur  le  pronotum ,  une  large  bordure ,  parfois  interrompue,  sur  les  côtés  de 
l'écusson ,  et  enfin  couvrant  l'exocorie.  Membrane  brune,  largement 
bordée  de  blanc.  Dessous  du  corps  et  pieds,  d'un  flive  blanchâtre:  ventre 
paré  de  deux  ou  trois  bandes  longitudinales  noires  :  cuisses  ornées  de 
quelques  lignes  étroites  ou  rangées  de  points  noirs.  Repli  des  coiies  dépas¬ 
sant  à  peine  le  postpectus. 


(1)  Là  comme  chez  les  Aula^ètres,  l’épistome  semble  formé  de  deux  parties  :  le  postépistome  en 
arriére,  et  l'épisloine  en  devant. 


PENTATOSIIDES . 


strachiures.  —  Nitilia. 


121 


es”  Dernier  arceau  ventral  oblusément  en  demi-cercle,  creusé  d’un 
sillon,  ou  tnangulairement  échancré  sur  sa  partie  longitudinale 
médiane,  flave  sur  les  bords  latéraux  de  cette  cavité,  noir  sur  le  reste. 

$  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  élargi  postérieurement; 
divisé  en  deux  moitiés  par  une  ligne  bifestonnée  formant  sur  la  ligne 
médiane  un  angle  rentrant  dirigé  en  avant:  la  moitié  antérieure,  de 
deux  pièces  prolongées  chacune  jusqu’aux  deux  tiers,  sur  les  côtés, 
jusqu’au  tiers  près  de  la  ligne  médiane  :  la  moitié  postérieure,  de  six 
pièces;  les  deux  latérales  antérieures  presque  aussi  grandes  que  les 
latérales  postérieures,  aboutissant  comme  celles-ci  au  bord  pos¬ 
térieur. 

Eurydema  stolidum  (Frivalestky).  Heriuch  -Schaeffer.  Wanz.  t.  4  (  1339  ) . 

p.  601.  pl.  CXLII.  fig.  448. 

Slrachia  albo-picla  (Nitsch.). 

Strachia  slolida.  Fiebeu.  Europ.  Ilemipt.  p.  344.  8. 

Long.  0m,0045  (  2  1.).—  Larg.  0m,0025  (  1  1.  1/8). 

Patrie  :  la  Grèce  et  la  Turquie  (  Heriuch-Schaeffer  (type.),  Frey- 
Gessner,  Mink  ). 

Obs.  La  couleur  llave  paraît  être  quelquefois  teintée  de  rouge. 

Le  dessin  du  dessus  du  corps  varie.  La  tête  est  d’une  couleur  noire 
depuis  le  milieu  du  front  jusqu'à  sa  partie  postérieure,  et  parée  d’une 
tache  de  môme  couleur  à  la  partie  antérieure  de  chaque  joue  ;  mais  la 
bande  transversale  llave  qui  existe  entre  cette  tache  et  la  partie  posté¬ 
rieure  est  souvent  plus  ou  moins  restreinte  ;  le  pronotum  est  parfois  de 
couleur  noire,  sauf  une  bande  longitudinale  médiane  et  les  bords 
antérieurs  et  latéraux  jaunes;  d’autres  fois  la  partie  obscure  est  réduite 
de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  à  une  bande  longitudinale  d’une 
largeur  double  de  celle-ci ,  et  à  un  trait  couvrant  la  fossette  voisine  du 
caluset  avancée  jusqu’à  la  bande  foncée  précitée,  en  sorte  qu’il  reste  de 
chaque  côté,  entre  la  fossette  et  celte  bande,  une  tache  triangulaire 
llave  assez  grande.  La  bordure  flave  des  côtés  de  l'écusson  se  prolonge 
parfois  jusqu’à  l’extrémité;  mais  d’autres  fois  elle  est  interrompue  et 
réduite  à  une  bordure  prolongée  depuis  les  angles  antérieurs  jusqu’aux 


122 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


deux  cinquièmes  et  à  une  lunule  postérieure.  Les  endo  et  mésocories 
sont  entièrement  de  couleur  noire  :  l’exocorie  d’un  (lave  pâle,  avec  une 
tache  ponctiforme  carnée  vers  l’extrémité  de  la  suture  radiale,  sur  la 
mésocorie.  La  bande  noire  de  la  région  médiane  du  ventre  manque 
souvent.  La  tranche  abdominale  est  étroite,  (lave,  sans  taches;  le  premier 
arceau  du  ventre  étroit,  non  ou  à  peine  apparent,  et  seulement  sur  les 
côtés,  tandis  qu’il  égale  au  moins  le  quart  ou  le  tiers  de  la  longueur  du 
2e  arceau,  chez  les  Strachia  ;  le  ventre  est  flave,  paré  de  chaque  côté, 
près  des  stigmates,  d’une  bande  longitudinale  noire  ;  rayé  sur  les 
côtés  de  chaque  arceau  d’une  ligne  oblique,  dirigée  d'avant  en 
arrière  vers  le  repli  de  la  tranche,  enclosant  en  devant  un  petit  espace 
tuméfié. 


ax  Ecusson  offrant  ses  sinuosités  latérales  après  la  moitié  de  ses  côtés  (S. -G. 
Minodia). 


2.  Nitilia  varierai»  ;  Klug 

Dessus  du  corps  d’un  noir  luisant.  Tête  blanche  ou  pâle  sur  le  côté 
interne  des  joues,  la  ligne  médiane  du  front  et  le  bord  interne  des  yeux. 
Pronotum  creusé  d'un  sillon  transverse  interrompu  dans  son  milieu,  et 
continué  sur  la  partie  antérieure  des  côtés  en  formant  un  demi-cercle  :  paré 
d’une  ligne  médiane  blanche  en  forme  de  verre  à  pied  et  de  diverses  taches 
blanches.  Ecusson  orné  d’un  point  au  côté  interne  des  stigmas,  d’unebande 
transverse  et  d'une  tache  apicale,  blanche  ou  rosâtre.  Curies  marquées  de 
deux  taches  sur  la  mésocorie  et  sur  l’exocorie,  pâles.  Tranche  abdominale 
noire  entrecoupée  de  blanc.  Ventre  en  partie  blanc  ou  d'un  blanc  flavescent, 
avec  une  tache  noire  en  carré  transverse,  sur  les  côtés.  Piepli  des  cories 
dépassant  à  peine  le  bord  du  postpectus. 

en 

$  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  en  courbe 
rentrante  sur  les  côtés  ;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux 
moitiés  :  l’antérieure  formée  de  deux  pièces  :  la  postérieure,  de  six  :  la 
médiane  antérieure  transverse,  arquée  en  arrière  :  la  médiane  posté- 


PE.X'T  XTO.YI'DES.  —  STUACH'.AIRES.  —  Xililia.  123 

rieure  presque  en  carré  élargi  d’avant  en  arrière  :  les  deux  pièces  de 
la  moitié  antérieure  noires,  bardées  postérieurement  de  blanc:  chacune 
des  pièces  delà  moitié  postérieure  noire,  avec  une  tache  blanche. 

Etat  normal.  Tête,  d’un  noir  luisant;  ornée  d'un  trait  longitudinal 
d’un  pâle  orangé,  sur  la  ligne  médiane  du  front.  Joues  parées  vers  leur 
partie postéro-in terne,  c’est-à-dire  près  du  front,  d’une  tacha  blanche, 
continuée  jusqu’au  bord  antérieur,  par  leur  rebord  interne  et  arqué  en 
dedans.  Yeux  noirs  ou  bruns,  bordés  de  blanc  à  leur  côté  interne.  Prono- 
lum  d’un  noir  luisant,  paré  d’un  rebord  antérieur  aplati,  blanc  sur 
les  côtés,  noir  sur  le  tiers  médiaire  de  sa  largeur;  orné  sur  les 
côtés,  d'une  bordure  blanche  très-étroite  en  devant,  subtriangu- 
lairement  élargie  jusqu’aux  deux  tiers  de  sa  longueur,  où  elle  s’arrête; 
marqué  sur  la  ligne  médiane  d’une  bande  presque  en  forme  de  verre 
à  pied,  c’est-à-dire  en  forme  de  coupe  sur  sa  moitié  antérieure,  très- 
rétrécie  ensuite  et  triangulairement  élargie  à  la  base  :  la  coupe,  munie 
de  chaque  côté  d’un  appendice  linéaire  naissant  de  chaque  angle 
antéro-externe,  prolongé  sur  les  côtés  d’une  manière  un  peu  diver¬ 
geante  et  recourbé  extérieurement  à  son  extrémité;  marqué  d’une 
tache  blanche  triangulaire  sur  la  fossette  peu  profonde,  au  devant  du 
stigma  :  cette  tache  indiquant  la  séparation  incomplète  des  deux  taches 
postérieures  qui  parent  le  pronotum  des  autres  espèces  de  ce  genre,  de 
chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  et  faisant  comprendre  que  chez  la 
F.  vtiricgüa  le  pronotum  peut  offrir  quelquefois  ces  taches  plus  sensi¬ 
blement  isolées.  Ecusson  noir,  luisant;  paré  d’une  tache  ponctiforme 
blanche  de  chaque  côté  des  stigmas;  orné  d’une  bande  transversale 
blanche  ou  en  partie  d’un  blanc  orangé,  couvrant  des  deux  septièmes 
aux  deux  tiers  de  sa  largeur  ;  noté  d’une  tache  blanche,  à  l’extrémité  ; 
paré  d’une  ligne  médiane  d’un  blanc  orangé,  prolongée  depuis  la  base 
jusqu  a  la  bande  transversale,  puis  presque  jusqu’à  la  tache  apicale. 
Cories  d'un  noir  luisant  ;  parées  de  taches  blanches  ou  en  partie  d’un 
blanc  orangé:  l’endocorie  noire,  bornée  par  la  suture  cubitale  ordinai¬ 
rement  relevée  en  forme  de  faible  nervure  blanche  :  la  mésocorie  noire, 
parée  d’une  tache  et  d’une  bande  obliquement  transverse,  blanchâtres, 
couleur  de  chair  ou  d’un  blanc  orangé  :  la  tache  subponctiforme  ou 


m 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


subarrondie,  située  vers  les  deux  cinquièmes  de  sa  longueur,  près  de  la 
suture  radiale  :  la  bande,  naissant  sur  la  saillie  transverse  à  l’extrémité 
de  la  suture  radiale,  et  dirigée  vers  le  milieu  du  bord  postérieur  :  l’exo- 
corie,  noire,  offrant  son  rebord  externe  blanc  sur  son  sixième  antérieur  : 
ce  rebord  blanc  lié  à  une  tache  blanche  prolongée  jusqu’au  tiers  de  sa 
longueur  ;  notée  d’une  autre  tache  blanche,  liée  au  côté  externe  anté¬ 
rieur  de  la  bande  obliquement  transverse  de  la  mésocorie.  Tranche 
abdominale  noire,  ornée  sur  le  quart  ou  le  tiers  postérieur  de  chaque 
segment,  d’une  tache  ou  bande  transverse  blanche,  atteignant  à  peine 
le  bord  interne.  Dessous  de  la  tête  varié  de  noir  et  de  blanc.  Repli  du 
pronotum  blanc,  marqué  d’un  trait  basilaire  longitudinal  noir.  Repli 
des  cories  blanc  avec  la  base  noire.  Poitrine  noire,  avec  les  colyles  or¬ 
dinairement  blancs,  et  le  bord  postérieur  de  chaque  segment  souvent 
blanc.  Ventre  en  majeure  partie  d’un  blanc  flavescent  avec  les  lignes 
articulaires  des  arceaux,  noires;  offrant  de  chaque  côté  un  carré 
transverse  noir,  limité  extérieurement  par  un  sillon  longitudinal  noir 
formé  par  des  points  enfoncés,  et  postérieurement,  vers  les  trois  cin¬ 
quièmes  de  chaque  arceau  par  une  ligne  enfoncée  noire  :  6e  arceau 
marqué  d'une  grosse  tache  médiane  noire,  presque  carrée.  Pieds  noirs, 
avec  la  base  des  cuisses,  leur  tranche  inférieure  et  une  tache  en  demi- 
anneau  sur  leur  côté  antérieur,  près  de  l’articulation  fémoro-tibiale, 
blanches. 

Variations. 

Le  dessus  du  corps  doit  varier  nécessairement  suivant  le  développe¬ 
ment  plus  ou  moins  abondant  de  la  matière  colorante  noire. 

Peut-être,  chez  quelques  individus,  la  tache  postérieure  blanche  de 
la  fossette  du  pronotum  s’avance-t-elle  quelquefois  assez  pour  montrer  ce 
segment  paré  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  de  trois  taches  noires 
sur  un  fond  blanc,  et  dont  les  deux  postérieures  sont  unies  à  l’anté¬ 
rieure  :  l’interne  de  celles-là,  plus  grosse.  L’écusson  au  lieu  de  paraître 
noir,  marqué  d’une  ligne  médiane  blanche,  entre  la  bande  trans¬ 
versale  et  la  tache  apicale  paraît  noté  de  deux  taches  noires,  sur  un 
fond  blanc,  quand  la  ligne  médiane  acquiert  plus  de  largeur.  La 
mésocorie  montre  souvent  les  traces  plus  ou  moins  incomplètes,  d’une 


PENTATOMIDES.  —  STRACHIAIRES.  —  Nitilia.  125 

ligne  très-étroite  et  peu  saillante,  blanche  ou  carnée,  naissant  vers 
l’angle  antéro-externe  de  la  mésocorie  et  dirigée  vers  son  angle  pos- 
téro-interne  :  cette  ligne  n’offrant  ordinairement  qu’à  ses  extré¬ 
mités  et  parfois  en  outre  dans  son  milieu,  des  traces  de  son  exis¬ 
tence.  Le  dessous  de  la  tète  blanc  sur  les  pièces  prébasilaires , 
offre  des  taches  blanches  plus  ou  moins  nombreuses  sur  le  reste  de  ces 
pièces  et  sur  le  repli  des  joues.  La  poitrine  est  parfois  presque  entiè¬ 
rement  noire,  avec  les  cotyles  blanchâtres;  d’autres  fois  les cotylessont 
plus  visiblement  blancsainsi  que  le  bord  postérieur  de  chaque  segment. 
Les  taches  latérales  du  ventre  sont  parfois  noires  seulement  dans  leur 
périphérie  ou  seulement  sur  leurs  bords  latéraux  et  postérieurs  : 
d’autres  fois  elles  sont  presque  entièrement  noires  ou  avec  une  tache 
médiane  pâle.  Les  cuisses  n’ont  parfois  qu’une  petite  tache  blanche, 
au  lieu  d’un  demi-anneau,  près  de  leur  articulation  fémoro-tibiale. 

Long.  O"1, 0056  à  0m,0067  (21.  1/2  à  3  L).  —  Larg.  0«\0023  à  0"\0026 

(1  Là  11.  1/5)  aux  angles  latéraux  du  pronotura,  un  peu  plus  large 

vers  la  moitié  de  l’abdomen. 

Corps  ovalaire;  très-peu  convexe.  Tête  à  peine  rebordée;  colorée 
comme  il  a  été  dit,  lisse  sur  les  parties  blanches  etsurTépistome,  ponc¬ 
tuée  sur  les  joues  et  un  peu  moins  sur  le  front  :  les  joues,  arquées  en 
dedans  à  leur  côté  interne,  au  devant  de  la  partie  antérieure  de  l’épis- 
tome,  et  laissant  apercevoir  entre  elles  la  partie  antérieure  de  celui-ci, 
obtriangulaire,  noire,  constituant  l’épistome  et  postépislome  avancés 
jusqu’aux  deux  tiers  des  joues.  Antennes  noires.  Pronotuni  échancré  en 
angle  obtus  derrière  la  tête,  avec  la  partie  postoculaire  tronquée  trans¬ 
versalement;  muni,  sur  la  partie  échancréeen  arc,  d’un  rebord  aplani, 
étroit  sur  les  côtés;  creusé  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  d’une 
ligne  enfoncée  limitant  postérieurement  les  côtés  du  rebord  antérieur, 
le  côté  interne  du  rebord  latéral,  et  s’unissant  au  sillon  transverse: 
celui-ci  interrompu  dans  son  milieu;  sans  rebord  sur  les  côtés  après  le 
sillon  précité;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit;  lisse  sur  les  parties 
blanches  et  sur  la  partie  antérieure  jusqu’au  sillon  transverse,  grossiè¬ 
rement  ponctué  ensuite;  à  calus  et  à  fossette  peu  prononcés.  Ecusson 


120 


des  ri  vusr.s. 


HISTOIRE  N  VTl’RP.I.Ï.E 

situé  vers  les  trois  cinquièmes  ou  un  peu  plus  des  côtés;  assez  étroit  et 
en  ogive  à  l’extrémité;  chargé  d’une  tuméfaction  basilaire  grossière¬ 
ment  ponctuée;  lisse  sur  les  points  blancs  basilaires,  obsolètement  ou 
finement  ponctué  sur  le  reste;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Cories 
prolongées  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau  ventral;  assez  densement 
ponctuées;  colorées  et  peintes  comme  il  a  été  dit.  Membrane  d’un 
blanc  hyalin  ou  roussâtre,  avec  les  nervures  obscures  et  une  tache  noi¬ 
râtre  à  la  base.  Dos  de  l'abdomen  en  partie  d’un  blanc  flavescent  ou  rous¬ 
sâtre.  Tranche  abdominale  débordant  parfois  à  peine  les  élytres,  d’autres 
fois  plus  apparente.  Repli  des  cories  dépassant  à  peine  le  bord  posté¬ 
rieur  du  postpectus.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  postérieures.  Des¬ 
sous  du  corps  et  pieds  colorés  comme  il  a  été  dit.  Poitrine  en  partie 
ponctuée.  Ventre  lisse,  marqué  de  chaque  côté,  près  du  bord  latéral, 
sur  les  deux  tiers  antérieurs  des  2e  à  6e  arceaux,  d’une  dépression  ou 
d’un  sillon  ponctué,  noir,  formant  le  côté  externe  du  signe  noir  en 
carré  transverse,  indiqué  dans  l’état  normal. 

Cette  espèce  est  exclusivement  méridionale  et  paraît  rare  en  France. 
Elle  a  été  prise  dans  les  environs  de  Montpellier  par  M.  Signoret,  qui 
a  eu  l’obligeance  de  nous  la  communiquer. 

Obs.  Elle  se  distingue  de  toutes  les  suivantes  de  ce  genre  par  ses  joues 
arquées  du  côté  interne  sur  la  moitié  antérieure  de  leur  côté  intérieur; 
par  la  brièveté  du  repli  des  cories  et  par  le  dessin  du  dessus  et  du  des¬ 
sous  du  corps. 


Genre  Struchia,  Stracmie;  Hahn. 

Hahn,  Wanz.  t.  I  (1833).  p.  180.  pl.  XXIX.  fig.  A.-D. 

Caractères.  Epistome  enclos  par  les  joues.  Tête  obtuse  ou  comme 
bilobée,  en  devant. 

Les  espèces  de  notre  pays  se  répartissent  de  la  manière  suivante  : 

a  Mésocories  parées  chacune  de  deux  taches  rouges,  jaunes  ou  blan¬ 
ches  :  la  seconde,  sur  la  saillie  transverse. 
p  Exocories  de  couleur  rouge  ou  pâle  à  l’extrémité.  Ecusson  de 
couleur  foncière  claire,  marqué  de  taches  obscures. 


PENTATOJttDKS. 


STi;  vCHIaiiU'-S.  —  Strachia. 


127 


x  Exocories  parées  chacune  d’une  tache  ponctiforme  noire,  vers 
la  moitié  ou  un  peu  moins  de  leur  longueur 
S  Ventre  paré  d’une  tache  noire  à  l’angle  antérieur  des  3e  à 
6e  arceaux  du  repli  de  la  tranche.  Exocories  rouges  pos¬ 
térieurement.  Ornata. 

SS  Ventre  n’offrant  pas  ordinairement  une  tarhe  noire  à 
l’angle  antérieur  des  3e  à  6e  arceaux  du  repli  de  la 
tranche. 

e  Exocorie  d’un  blanc  flavescent,  après  la  tache  poncti¬ 
forme  noire.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Picta. 


te  Exocories  rouges,  après  la  tache  ponctiforme  noire. 

Dos  de  l’abdomen  au  moins  en  partie  rouge.  Decorata. 

xx  Exocories  entièrement  rouges,  c’est-à-dire  non  marquées 
d’une  tache  noire  vers  la  moitié  de  leur  longueur.  Ventre 
ordinairement  sans  tache  noire  sur  les  arceaux  du  repli  de 
la  tranche.  Dos  de  l’abdomen  au  moins  en  partie  rouge.  Festiva. 


PP  Exocoriesde  couleur  obscure  à  l’extrémité.  Ecusson  de  couleur 

foncière  obscure,  paré  de  trois  taches  rouges.  Dominula. 

«a  Mésocories  parées  chacune  d’une  seule  tache  rouge,  orangée  ou 

blanche ,  sur  la  saillie  transverse.  Oleracea. 

««a  Mésocories  sans  taches.  Cyanea. 


1.  §  rsit'Esia  ornata;  Linné. 

Joues  noires.  Pronotum  et  écusson  rouges  ou  flavescenls,  parés  de  taches 
d’un  bleu  noir  ou  verdâtre  :  trois ,  souvent  unies ,  de  chaque  côté  de  la 
ligne  médiane  du  pi  onotum  :  une  grosse  basilaire  sur  l’écusson  et  une 
oblongue  vers  les  quatre  cinquièmes  de  chacun  de  ses  côtés.  Endocorie  d’un 
bleu  noir  ou  verdâtre  :  méso  et  exocories  rouges  ou  flavescenles  :  la  méso- 
corie  parée,  le  long  de  la  suture  cubitale,  d’une  large  bordure  couvrant  sa 
base  et  liée  postérieurement  à  une  bande  un  peu  obliquement  transverse, 
et  d'un  point  après  l’extrémité  de  la  suture  radiale,  d’un  bleu  noir  ou 
verdâtre  :  l’ exocorie  marquée  d'un  point  de  même  couleur,  vers  la  moitié 
de  sa  longueur.  Dos  de  l’abdomen  et  tubercule  antennifère  en  partie  rouge 
ou  {lave.  Ventre  rouge  ou  d’un  blanc  f lave ,  paré  souvent  d  une  bande  mé¬ 
diane,  et  de  chaque  côté  de  celle-ci,  de  deux  rangées  de  taches  noires  ■  les 
taches  de  lu  rangée  latérale,  placées  sur  les  arceaux  du  repli  de  la  tran¬ 
che. 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


128 

a"  Dernier  arceau  ventral  en  espèce  de  demi-cercle  obtus,  trois  fois 
aussi  large  postérieurement  que  long  sur  son  milieu;  échancré  en  arc 
obtus,  sur  la  moitié  médiaire  de  son  bord  postérieur;  relevé  et  creusé 
de  deux  fossettes  au  devant  de  cette  échancrure;  rouge,  avec  deux 
taches  près  du  bord  antérieur  et  une  sur  chaque  fossette,  noires.  Dos  de 
l’abdomen  parfois  tout  rouge  ou  peu  marqué  de  taches  noires  sur  la 
partie  médiane  des  derniers  arceaux. 

9  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arqué  en  devant,  élargi  sur 
les  côtés  en  courbe  rentrante,  une  fois  plus  large  à  son  bord  postérieur 
que  long  sur  sa  ligne  médiane;  divisé,  en  deux  moitiés  presque  égales, 
par  une  ligne  transversale  bifeslonnée,  en  angle  rentrant  dirigé  en 
devant  sur  la  ligne  médiane:  la  moitié  antérieure  formée  de  deux  pièces 
arquées  en  arrière  chacune  à  leur  bord  postérieur  :  la  .seconde  moitié 
composée  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure,  transverse,  arquée  en 
arrière  à  son  bord  postérieur  :  la  médiane  postérieure  en  cône  tronqué 
ne  laissant  après  elle  qu’un  bord  linéaire;  rouge,  parée  d'une  tache 
noire  sur  la  plupart  des  pièces.  Dos  de  l’abdomen  généralement  mar¬ 
qué  de  taches  noires  plus  nombreuses  et  plus  grandes  sur  la  partie 
médiane  de  ses  arceaux. 

Etat  normal.  Tête  noire,  avec  le  rebord  rouge.  Pronotum  rouge, 
paré,  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  de  trois  grosses  taches  noires, 
ou  d’un  bleu  noir  ou  verdâtre,  disposés  en  quinconce  sur  deux  rangées  : 
une,  sur  la  première  :  deux  sur  la  seconde.  Ecusson  rouge,  orné  d’une 
tache  oblriangulaire  et  de  deux  taches  oblongues,  d’un  bleu  noir  ou  Ver¬ 
dure;  la  tache  obtriangulàire,  étendue  jusqu'aux  stigmas  noirs,  les¬ 
quels  émettent  souvent  en  arrière  une  petite  languette  prolongée  jus¬ 
qu’aux  deux  cinquièmes  ou  un  peu  plus  de  la  longueur  de  l’écusson  : 
chaque  tache  oblongue  couvrant  le  bord  latéral,  sur  le  quatrième  cin¬ 
quième  de  sa  longueur  ou  un  peu  plus:  cette  tache  souvent  liée  par 
une  bordure  latérale  noire  à  la  languette  des  stigmas.  Endocoric  d’un 
bleu  noir  ou  verdâtre.  Mésocorie  rouge,  parée  de  deux  grosses  taches  et 
d’une  tache  poncliforme  d’un  bleu  noir  ou  verdâtre:  la  tache  antérieure 
couvrant  toute  la  base  de  la  mésocorie  jusqu’au  quart  de  sa  longueur, 
graduellement  rétrécie  en  formant  une  bordure  à  la  suture  cubitale,  jus- 


PENTATOMIDES.  —  STRACHI  AIRES.  —  Strackia.  129 

qu’à  la  seconde  tache  à  laquelle  elle  s’unit  :  celle-ci,  grosse,  un  peu 
obliquement  transversale,  parallèle  à  la  saillie  transverse  qu’elle  joint 
postérieurement,  plus  prolongée  en  arrière  à  son  bord  interne  qu’à 
l’externe,  couvrant  le  quart  postérieur  ou  plus  du  bord  interne  de  la 
mésocorie  et  le  quatrième  cinquième  de  son  bord  externe  :  la  tache 
ponctiforme  noire,  située  près  de  l’extrémité  de  la  suture  radiale,  et  par¬ 
fois  en  partie  sur  l’exocorie  :  celle-ci,  rouge,  ornée  d’une  tache  d’un 
bleu  noir  ou  verdâtre,  ovalaire  un  peu  avant  la  moitié  de  sa  longueur. 
Tranche  abdominale  ordinairement  visible,  entrecoupée  de  noir  et  de 
rouge.  Dos  de  l’abdomen  noir  sur  le  1er  arceau,  rouge  au  moins  sur  les 
côtés  des  suivants.  Dessous  de  la  tête  noir,  ordinairement  avec  le  tuber¬ 
cule  antennifère  et  la  tranche  des  pièces  basilaires  rouges.  Repli  du 
pronotum  rouge.  Antépedus  noir,  avec  ses  angles  postéro-externes, 
rouges.  Médipectus  noir,  avec  les  parties  latérales,  au  moins  en  partie, 
rouges.  Postpectus  noir,  avec  le  bord  postérieur,  rouge.  Ventre  rouge, 
avec  la  région  longitudinale  médiaire  des  six  premiers  arceaux,  parée 
d’une  bande  noire,  ou  formée  de  taches  unies,  dentée  latéralement; 
orné  de  chaque  côté,  de  deux  rangées  longitudinales  de  taches  noires  : 
celles  de  la  rangée  extérieure,  située  à  l’angle  antérieur  des  2e  à  6e  ar¬ 
ceaux  du  repli  de  la  tranche  :  la  première,  ponctiforme  :  les  autres 
presque  carrées  ou  en  triangle  transverse  :  celles  de  l’autre  rangée, 
arrondies,  situées  sur  les  stigmates  des  2e  à  6e  arceaux.  Pieds  noirs. 

Cimex  ornatus.  Linn.  Syst.  nat.  10e  édit.  t.  I.  p.  446.  43.  —  Id.  12e  édit.  t.  I. 
p.  723.  56.  —  Id.  Faun.suec.  p.  251.  917.  —  Scopol.,  Entom.  carn.  p.  123. 
361.  —  P.  S.  L.  Muller,  C.  Linn.,  Natursyst.  t.  V.  p.  498.  56.  —  Fabr., 
Syst.  entom.  p.  714.  86.  —  Id.  Entom.  syst.  t.  IV.  p.  118.  50.  —  ld.  Syst. 
Rhyngot.p.  172.  93.  —  Fourcr.,  Entom.  paris,  t.  I.  p.  217.  71.  —  G.uel., 
C.Linn.,  Syst.  nat.  t.  I.  p.  2156.  56.  —  de  Villers,  G.  Linn.,  Entom.  t.  I. 
p.  500.  64.  — Pëtagn.,  Inst,  entom.  p.  654.  26. —  Panz.  Faun.  Germ.  33.21. 
—  Wolff . ,  Icon.  cim.  p.  15.  15.  pl.  IL  fig.  15.  —  Fallén,  Monog.  cimic.  p. 
49.  15.  —  ld.Hemipt.  suec.  p  30  15.  — Burmeist.,  Ilandb.  t.  II.  p.  368.  12. 
Var.  «.  —  Ramb.,  Faun.  d.  l’Andal.  t.  IL  p.  118.  1. 

La  punaise  rouge  du  choux.  Geoffr.,  llist.  t.  I.  p.  469.  69. 

La  punaise  mignonne  du  choux.  Stoll.,  Pun.  p.  15.  pl.  II.  fig.  il. 

Pentatoma  ornatus.  Tigny,  llist.  nat.  t.  IV.  p.  301.  pl.  fig.  2. 

Pcntatoma  ornata.  Latr.,  llist.  nat.  t.  XII.  p.  194.  35.  —  Id.  Regn.  anim.  de 
Cuv.  t.  III  (1817).  p.  388.  —  Id.  2e  édit.  t.  IV.  p.  194  —  L.  Dufour.,  Rech. 
p.  30.  C. 

Annales  de  la  Société  Linnéenne. 


9 


130 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Strachia  ornata.  Hahn.,  Wanz.  t.  III.  p.  12.  pl.  LXXVII.  fig.  238.  — Dallas., 
Ilemipt.  p.  237. 1.  —  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  342.  2. 

Pentaloma  ornatum.  Blanch.,  Hémipt.  p.  148.  7. 

Eurydcma  ornata.  Amyot  et  Serville,  Hémipt.  p.  126.  1. 

Eurydema  ornatum.  Kolen.,  Melet.  entom.  t.  IV.  p.  23.  144. —  Flor.,  Rhynch. 
Livl.  t.  I.  p.  144.  1. 


Variations  (par  excès). 

Obs.  Quelquefois  le  rebord  de  la  tête  est  noir  au  lieu  d’être  rouge 
(Var.  ce). 

Les  taches  antérieures  noires  du  pronotum,  au  lieu  de  laisser  le 
rebord  antérieur  de  ce  segment  entièrement  rouge,  s’avancent  chacune 
sur  lui  (Var.  £). 

Les  deux  taches  postérieures  noires  situées  de  chaque  côté  de  la 
ligne  médiane  du  pronotum,  souvent  séparées  des  antérieures  par  une 
ligne  saillante  et  transverse  rouge,  envahissant  cette  ligne  pour  s’unir 
à  l’antérieure,  soit  toutes  les  deux,  soit  l’une  ou  l’autre  (Var.  y). 

L’écusson  offre  souvent  chaque  tache  noire  latérale  isolée;  parfois 
chacune  d’elles  est  unie  par  une  bordure  latérale  noire  à  la  languette 
de  même  couleur  située  aux  angles  latéraux  antérieurs  (Var1 5). 

Le  tubercule  antennifère  est  parfois  presque  entièrement  noir. 

Les  taches  noires  constituant  la  bande  médiane  noire  du  ventre, 
s’unissent  en  se  dilatant  à  celles  delà  rangée  voisine  (Var.  e). 

Variations  (par  défaut). 

Quand  la  matière  noire  s’est  un  peu  moins  développée,  chaque  joue 
présente  souvent,  à  sa  partie  postérieure,  une  ligne  transverse  sail¬ 
lante  rouge,  les  taches  du  pronotum  sont  isolées  ou  à  peu  près  (Var.  ç). 

D’autres  fois  l’écusson  dont  la  base  est  brièvement  ou  peu  distincte¬ 
ment  noire  jusqu’aux  stigmas,  offre  sa  tache  obtriangulaire  noire 
isolée  de  ceux-ci.  Les  taches  latérales,  situées  vers  les  quatre  cinquiè¬ 
mes  de  sa  longueur  sont  isolées,  c’est-à-dire  ne  se  lient  pas  par  un  rebord 
latéral  noir  aux  stigmas.  La  poitrine  est  rouge,  lâchée  de  noir;  la  bande 
noire  médiane  du  ventre  est  réduite  à  des  gouttes  ou  à  des  taches  pres¬ 
que  ponctiformes,  unies  au  bord  antérieur  des  arceaux  et  non  liées  les 


PENTATOMIDES.  —  STRACHIA1RES.  —  Strachia.  131 

unes  aux  autres.  La  tache  du  2e  arceau  de  la  tranche  fait  souvent 
défaut.  Les  cuisses  sont  parfois  rougeâtres  à  la  base  (Yar.  »?). 

Cimex  ornatus.  Falrén,  1.  c.  var.  /3.  etc. 

Strachia  ornata.  var.  pectoralis.  Fieber,  1.  c. 

Quand  la  matière  noire  a  fait  plus  sensiblement  défaut,  les  parties 
rouges  du  corps  passent  au  rosat  et  celles  du  dessous  du  corps  au  jaune 
pâle.  La  base  des  cuisses  est  rougeâtre  ou  d’un  rouge  pâle.  Le  dos  de 
l’abdomen  est  en  partie  de  cette  couleur  (Yar.  0). 

Enfin,  dans  les  parties  les  plus  chaudes  de  l’Europe,  en  Espagne,  en 
Sicile,  cette  espèce  prend  une  coloration  si  différente  qu’on  serait 
tenté  de  la  considérer  comme  une  espèce  particulière.  La  tête  est  noire, 
avec  les  rebords  latéraux  et  la  saillie  transverse  des  joues  et  souvent  une 
tache  sur  le  front,  jaunes  ou  flaves  :  le  pronotum  flave  ou  jaune,  avec 
les  taches  noires  isolées.  La  partie  de  l’écusson  qui  est  rouge  chez  les 
espèces  de  nos  pays  a  passé  au  flave  ou  au  jaune,  ou  se  montre  parfois 
blanche  depuis  les  stigmas  jusqu’à  la  tache  ponctiforme  latérale  noire. 
Les  parties  des  cories  et  de  la  tranche  abdominale,  rouges  dans  l’état 
normal,  sont  flaves,  jaunes  ou  d’un  jaune  orangé  :  dos  de  l’abdomen  en 
majeure  partie  flave  ou  d’un  rouge  pâle,  avec  la  base  et  l’extrémité, 
noires:  repli  des  joues,  du  pronotum  et  des  cories  d’un  blanc  flaves- 
cent  ou  flave  :  celui  des  joues  marqué  en  devant  d’une  tache  poncti¬ 
forme  noire.  Poitrine  d’un  flave  blanchâtre  ou  jaunâtre,  parée  sur  les 
flancs  de  chacun  de  ses  arceaux  d’un  anneau  noir  plus  ou  moins  incom¬ 
plet.  Yentre  flave  ou  jaune,  soit  sans  taches  sur  la  région  longitudinale 
médiane,  soit  paré  d’une  tache  noire  sur  quelques-uns  des  2e  à  6e  ar¬ 
ceaux,  ou  sur  tous;  orné,  comme  dans  l’état  normal,  de  deux  rangées 
détachés  noires;  mais  celle  du  2e  arceau  de  la  tranche  fait  ordinaire¬ 
ment  défaut.  Cuisses,  d’un  blanc  flavescent  sur  plus  de  leur  moitié 
basilaire,  ornées  vers  l’extrémité  d’une  ligne  noire  sur  les  côtés  anté¬ 
rieurs  et  postérieurs  :  ces  lignes  unies  souvent  en  demi-anneau,  près 
du  genou.  Tibias  noirs  aux  extrémités,  souvent  d’un  blanc  flavescent 
au  milieu.  Tarses  noirs  en  dessus  (  Var.  <). 

Strachia  ornata.  var.  dissimilis.  Fieber,  l.  c. 


132 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Cette  variété  singulière  rappelle  les  variations  de  couleurs  que  pré¬ 
sente  la  S.  picta,  dont  elle  se  rapproche  beaucoup  sous  ce  rapport. 

Long.  0“, 0078  à  0m,0100  (3  1.  1/2  à  4  1.  1/2).  —  Larg.  0m,0045  à 
0m,0056  (2  1.  à  2  1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  ovale-oblong;  très-peu  convexe  ou  subplaniuscule.  Tête  noire, 
avec  le  rebord  ordinairement  rouge;  ponctuée;  ruguleuse.  Joues  plus 
ou  moins  sensiblement  relevées  en  rebord  transverse  à  leur  partie  pos¬ 
térieure.  Antennes  noires,  avec  la  partie  antérieure  du  tubercule  anten- 
nifère,  rouge.  Pronotum  rebordé  en  devant  et  sur  les  côtés;  à  cicatrices 
en  partie  imponctuées;  marqué  de  points  assez  gros  sur  le  reste  de  sa 
surface;  creusé  d’un  sillon  transverse  assez  prononcé;  précédé  d’un 
pli  transverse  un  peu  onduleux,  affaibli  sur  la  ligne  médiane;  coloré 
et  peint  comme  il  a  été  dit.  Ecusson  subsinué  vers  les  trois  cinquièmes 
de  sa  longueur;  ponctué,  ridé,  subcaréné,  sur  la  seconde  moitié;  coloré 
et  peint  comme  il  a  été  dit.  Cories  prolongées  presque  jusqu’à  l’extré¬ 
mité  du  5e  arceau  ventral;  ponctuées;  colorées  et  peintes  comme  il  a 
été  dit.  Saillie  transverse  de  la  mésocorie  dirigée  vers  l’angle  postéro- 
interne  de  celle-ci.  Membrane  noire,  brune  ou  d’un  brun  fuligineux, 
avec  le  bord  postérieur  d'un  blanc  hyalin.  Tranche  abdominale  débor¬ 
dant  les  ély  très  ;  rouge,  avec  la  moitié  antérieure  des  segments  noirs, 
Dos  de  l’abdomen  noir  sur  le  1er  arceau,  rouge  au  moins  sur  les  côtés 
des  divers  arceaux  suivants.  Repli  du  pronJum  et  celui  des  cories 
rouges  ;  celui-ci  prolongé  au  moins  jusqu’à  la  moitié  du  3e  arceau  ven¬ 
tral.  Bec  noir,  prolongé  jusqu’aux  hanches  intermédiaires.  Dessus  du 
corps  ponctué,  moins  grossièrement  sur  le  ventre  que  sur  la  poitrine; 
coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Pieds  ordinairement  noirs  :  parfois 
rouges  ou  blancs  à  la  base  des  cuisses  et  sur  le  milieu  des  tibias,  arti¬ 
culation  fémoro-tibiale  blanchâtre,  chez  les  variétés  par  défaut. 

Cette  espèce  est  commune  dans  toute  la  France  sur  divers  crucifères, 
principalement  sur  les  choux.  Elle  dépose  ses  œufs  sur  les  feuilles.  Ils 
s’y  trouvent  disposés  par  bandes  serrées.  Leur  forme  est  oblongue;  ils 
ont  une  couleur  grise,  sur  laquelle  se  montrent  des  points  bruns,  et  une 
bande  de  même  couleur  à  l’extrémité.  La  larve  en  sort,  en  soulevant 
la  partie  supérieure  qui  se  détache  comme  une  calotte,  ou  comme  une 


PENTAT0M1DES.  —  STR  ACIII  AIRES.  —  Strachia.  133 

sorte  de  couvercle,  fixé  par  une  espèce  de  charnière  au  corps  principal 
de  la  coque. 

Obs.  Elle  a  été  confondue  par  divers  auteurs  avec  quelques  autres 
espèces  surtout  avec  la  decorata.  Mais  elle  constitue  bien  une  espèce 
distincte.  Elle  s’éloigne  des  S.  picta,  decorata ,  festiva  et  dominula,  par 
la  conformation  du  dernier  arceau  du  ventre  chez  la  Ç  .  Chez  l’ornata , 
chacune  des  pièces  de  la  moitié  antérieure  de  cet  arceau  est  arquée  en 
arrière,  en  sorte  que  leur  bord  postérieur  forme  sur  la  ligne  médiane 
un  angle  rentrant  :  chez  les  autres  espèces  précitées,  chacune  de  ces 
pièces  est  comme  bifestonnée  à  son  bord  postérieur,  en  offrant  le  feston 
externe  plus  prononcé  et  plus  prolongé  en  arrière  que  l’interne. 

La  S.  ornala  se  distingue  d’ailleurs  de  la  pictu  par  ses  joues  noires, 
bordées  de  rouge  ou  de  blanc;  par  le  dos  de  son  abdomen  en  partie 
rouge;  par  les  taches  noires  du  pronotuin  ordinairement  liées;  par  son 
ventre  paré  d’une  tache  noire  sur  les  arceaux  du  repli  de  la  tranche; 
de  la  decorata  par  les  mêmes  caractères  précités;  par  la  seconde  tache 
noire  de  la  mésocorie  constituant  une  bande  oblique,  au  lieu  d’être 
transversalement  droite;  de  la  festiva  par  son  exocorie  marquée  d’une 
tache  ponctiforme  noire;  de  la  dominula  par  son  exocorie  rouge  à  l’ex¬ 
trémité,  etc. 


2.  StracSsi»  picta;  Herrich-Schaeffer. 

Joues  rouges  ou  blanches ,  mai  quées  d'une  tache  noire.  Pronotum  et 
écusson  rouges ,  ou  taries  de  blanc  ou  d'or  itigé  et  parés  de  taches  noires  ou 
d'un  bleu  foncé  ou  verdâtre .  trois ,  ordinairement  isolées ,  de  chaque  côté 
de  la  ligne  médiane  du  pronotum  :  une  gi  osse  basilaire ,  et  deux ponctifonnes 
vers  les  quatre  cinquièmes  de  l'écusson.  Endocorie  biune  ou  verdâtre: 
mésocorie  ordinairement  rouge ,  parée  d’une  bo  durecubitale  couvrant  la 
base,  d’une  bande  tramer  sale  postérieurement  liée  à  la  saillie  et  d’un 
point,  vers  l'extrémité  de  la  suture  radiale,  d’un  bleu  foncé  ou  verdâtre. 
Endocorie  marquée  d'un  point  de  même  couleur  vers  la  moiti  de  sa  lon¬ 
gueur;  ordinairement  rouge  avant ,  blanchâtre  apres  le  point  bleu.  Dos 
de  l’abdomen  noir.  Ventre  rouge  ou  blanc,  paré  d'une  rangée  de  taches 
noires  sui  les  stigmates,  sans  taches  sur  le  repli,  de  a  tranche. 


134 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


<f  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  élargi;  échancré  posté¬ 
rieurement  sur  la  moitié  médiaire  de  sa  largeur;  bilobé  dans  cette 
échancrure  et  sur  chaque  partie  postéro-latérale. 

?  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi  sur 
les  côtés  en  courbe  rentrante;  divisé  par  une  ligne  transversale  bissi- 
nuée,  en  deux  moitiés  inégales;  l’antérieure,  formée  de  deux  pièces 
sinuées  chacune  dans  le  milieu  de  leurs  deux  tiers  internes  et  raccour¬ 
cies  à  leur  côté  externe  :  la  postérieure,  formée  de  six  pièces  :  la  mé¬ 
diane  antérieure  moins  petite,  obtriangulaire  :  la  postérieure,  carrée. 

Etat  normal.  Tête  noire  sur  sa  partie  postérieure,  sur  le  front  et 
sur  l’épistome  :  le  front  souvent  paré  d’une  tache  médiane  rouge  ou 
rose.  Joues  rouges,  marquées  chacune  d’une  tache  noire  antérieure  ne 
couvrant  pas  ses  rebords.  Pronotum  rouge,  paré  de  chaque  côté  de  la 
ligne  médiane  de  trois  taches  noires,  d’un  noir  bleu  ou  d’un  bleu 
foncé  ou  verdâtre,  disposées  sur  deux  rangées  :  une,  avant  le  pli  trans¬ 
versal  :  deux,  après  celui-ci  :  ces  taches,  ordinairement  isolées  les  unes 
des  autres  :  les  postérieures,  rarement  un  peu  unies  :  celles  de  devant 
n’envahissant  pas  le  bord  antérieur.  Ecusson  rouge  :  paré  d’une  grosse 
tache  basilaire  et  de  deux  taches  ponctiformes,  d’un  bleu  foncé  ou  ver¬ 
dâtre  :  la  tache  basilaire,  tantôt  presque  en  demi-cercle,  tantôt  en 
triangle  à  côtés  curvilignes  ou  rarement  droite,  couvrant  les  cinq  sep¬ 
tièmes  médiaires  de  la  base,  linéairement  unie,  à  la  base,  aux  stigmas  : 
les  taches  ponctiformes,  situées  chacune  vers  les  quatre  cinquièmes 
des  côtés.  Endocorie  d’un  bleu  foncé  ou  verdâtre.  Mésocorie  rouge,  parée 
d'une  sorte  de  bande  couvrant  le  quart  antérieur  de  sa  base  et  consti¬ 
tuant  en  se  rétrécissant  ensuite  une  bordure  à  la  suture  cubitale,  s’u¬ 
nissant  ensuite  postérieurement  à  une  bande  transversale  de  même 
couleur,  étendue  depuis  la  suture  radiale  jusqu a  l’angle  postéro-interne 
de  la  mésocorie  :  celle-ci,  ornée  en  outre  d’une  tache  poncliforrae  d’un 
bleu  foncé  ou  verdâtre  située  entre  l’extrémité  de  la  suture  radiale  et  le 
bord  postérieur  de  la  corie.  Exocorie  marquée,  un  peu  avant  la  moitié 
de  sa  longueur,  d’une  tache  ponctiforme  d’un  bleu  foncé  ou  verdâtre  ; 
rouge  avant  cette  tache,  d’un  blanc  sale  après  elle.  Tranche  abdominale 
rouge,  avec  une  tache  ou  bande  presque  transversale,  vers  la  partie 


PENTATOMIDES.  —  STRACHIAIRES.  —  StraChW.  135 

antérieure  des  arceaux.  Dessous  de  la  tête  rouge  ou  flave,  paré  d’une 
tache  noire  à  la  partie  antérieure  du  repli  des  joues.  Poitrine  rousse  sur 
le  repli  du  pronotum,  rose  ou  d’un  flave  orangé  sur  les  flancs,  parée 
sur  chacun  de  ceux-ci  d’un  anneau  noir  plus  ou  moins  incomplet: 
bord  postérieur  des  arceaux  et  cotyles,  blancs.  Repli  des  codes  rouge. 
Ventre  rouge,  paré  de  chaque  côté,  d’une  rangée  de  taches  noires  sur 
les  stigmates.  Cuisses  d’un  blanc  flavescent,  parées,  près  du  genou, 
d’une  ligne  noire  sur  leurs  côtés  antérieurs  el  postérieurs  :  ces  lignes 
constituant  souvent  un  demi-anneau.  Tibias  d’un  blanc  flavescent  sur 
leur  région  médiane,  noirs  aux  extrémités.  Tarses  noirs,  en  dessus. 

Variations. 

La  couleur  foncière  du  dessus  du  corps  est  parfois  rouge  (Herrich- 
Schaeffer,  Faun.  Germ.  116.  12).  Souvent  elle  est  en  partie  blanche 
ou  d’un  blanc  flavescent  ou  orangé  (Herrich-Schaeffer,  116.  13). 

Le  front,  souvent  noir,  offre  chez  d’autres  individus  une  tache  blan¬ 
che  ou  rose  en  losange  (Var.  «). 

Les  taches  noires  du  pronotum  sont  ordinairement  isolées;  quelque¬ 
fois  les  deux  postérieures  sont  unies  (Var.  p). 

L’écusson  est  généralement  marqué  d’une  tache  ponctiforme  noire, 
vers  les  quatre  cinquièmes  de  chacun  de  ses  bords  latéraux;  d’autres 
fois  cette  tache  se  rapetisse  ou  disparaît  (Var.  y). 

L’exocorie,  parée  d’une  tache  noire  ponctiforme,  vers  le  milieu  de  sa 
longueur,  offre  rarement  cette  tache  prolongée  jusqua  la  tache  poncti¬ 
forme  de  la  mésocorie  (Var.  5). 

La  poitrine  au  lieu  d’être  d’un  rouge  pâle  est  souvent  en  majeure 
partie  blanche  ou  d’un  blanc  flavescent  (Var.  e). 

Le  ventre  souvent  rouge,  passe  au  flave  ou  au  blanc  soit  sur  sa 
région  médiane,  soit  sur  toute  sa  surface;  il  est  souvent  sans  tache  sur 
sa  région  médiane;  mais  d’autres  fois  il  offre  les  faibles  traces  d’une 
petite  tache  sur  les  2e  à  6e  arceaux  ou  seulement  sur  quelques-uns 
(Var.  Ç). 

Ordinairement  les  côtés  du  ventre  sont  sans  taches;  mais  parfois 
ceux  des 3e  à  6°  arceaux  sont  marqués  d'une  petite  tache  nébuleuse  ou 


136 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


noirâtre  vers  leur  angle  antéro-externe  du  repli  de  la  tranche  (Var.  «). 

La  couleur  foncière  des  cuisses  et  de  l’anneau  des  tibias,  varie  du 
blanc  sale  au  rose  pâle  (Var.  0). 

Pentatoma  pictum.  IIerrich- Schaeffer,  Faun.  Germ.  1 1 G .  12  et  13. 

Strachia  picta.  Kahn,  Wanz.  t.  III.  p.  14.  pl.  LXXVII.  fig.  240.  —  Fieber. 

Eur.  Hemipt.  p.  343.  5. 

Long.  0m,0078  à  0m,0100(3  1.  1/2  à  4  1.  1/2).—  Larg.  0^,0045  à 
0m,00a2  (  2  1.  à  2  1.  1/3  )  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  ovalaire  ou  ovale-oblong  ;  très  peu-convexe.  Tête  ponctuée, 
ruguleuse;  colorée  et  peinte  comme  il  a  été  dit.  Epistomee n  triangle 
avancé  jusqu’aux  deux  tiers  des  joues.  Antennes  noires,  avec  la  partie 
antérieure  du  tubercule  antennifère  blanc  ou  brièvement  noir  à  l’ex¬ 
trémité-  Pronotum  rebordé  en  devant  et  sur  les  côtés  ;  imponctué  ou  à 
peu  près  sur  le  disque  des  cicatrices  qui  constituent  les  deux  taches 
noires  antérieures,  paraissant  assez  grossièrement  ponctué  sur  les  autres 
taches,  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  plus  petits  et  mé¬ 
diocrement  rapprochés  ;  à  peine  ou  faiblement  creusé  d’un  sillon 
transverse,  précédé  d’un  pli  transverse  ;  coloré  et  peint  comme  il  a  été 
dit.  Ecusson  obtriangulaire,  subsinué  vers  les  trois  cinquièmes  de  sa 
longueur;  rugulosule  sur  ses  quatre  cinquièmes  antérieurs,  presque 
imponctué  vers  l’extrémité;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Cories 
prolongées  jusqu’à  la  moitié  du  cinquième  arceau  ventral  ;  ponctuées  ; 
colorées  et  peintes  comme  il  a  été  dit.  Membrane  A' un.  brun  ou  noir  bronzé, 
avec  le  bord  blanc.  Tranche  abdominale  débordant  un  peu  ou  faiblement 
les  élytres  ;  rouge,  flave  ou  d’un  blanc  llave,  avec  les  3e  à  5°  arceaux 
entrecoupés  de  noir  et  brièvement  bordés  de  noir  au  côté  interne.  Dos 
de  l’abdomen  noir.  Bec  noir,  prolongé  jusqu’aux  hanches  intermé¬ 
diaires.  Repli  du  pronotum  et  celui  des  Cories  ordinairement  blancs  : 
le  second  prolongé  jusqu’à  la  moitié  du  2e  arceau  ventral.  Dessous  du 
corps  ponctué  sur  les  parties  pectorales,  avec  le  disque  de  chaque  flanc 
en  partie  lisse  ;  finement  ponctué  sur  le  ventre  ,  avec  la  région  mé¬ 
diane  presque  lisse  ;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Pieds  colorés  et 
peints  comme  il  a  été  dit. 

Cette  espèce  habite  principalement  les  parties  méridionales  ou  tem- 


PENTATOMIDES.  —  STRACHIAIRES.  —  Strachid.  137 

pérées,  elle  n’est  pas  rare  dans  les  environs  de  Lyon,  sur  diverses  es¬ 
pèces  de  crucifères. 

Obs  La  S.  picta  offre  de  nombreuses  variations  de  couleur.  Les  indi¬ 
vidus  à  robe  rouge  se  rapprochent  de  la  decorata ,  par  leur  exocorie 
d’un  blanc  sale,  après  la  tache  ponctiforme  d’un  blanc  noir  ou  ver¬ 
dâtre;  mais  ils  s’en  éloignent  par  leurs  joues  à  couleur  foncière  pâle  ; 
par  leur  ventre  sans  bande  médiane  noire;  par  l’anneau  blanc  de  leurs 
tibias. 

Ceux  dont  le  dessus  du  corps  est  en  partie  d’une  couleur  foncière 
d’un  blanc  flavescent,  ont  de  l’analogie  avec  la  variété  dissimilis  de 
l’ornata;  mais  ils  se  distinguent  de  celle-ci  par  les  joues  à  fond  pâle  ; 
parle  dos  noir  de  l’abdomen ,  et  par  les  caractères  tirés  du  dernier 
arceau  ventral  de  la  Ç  . 

Son  exocorie  marquée  d’une  tache  noire  empêche  de  la  confondre 
avec  la  festiva.  Cette  même  partie  rouge  ou  blanche  à  son  angle 
postéro-externe.  l’éloigne  des  autres. 

3.  Stracliia  decorata  ;  Herrich-Schaeffer. 

Joues  noires,  bordées  de  rouge.  Pronolum  el  écusson  rouges  :  le  premier 
ordinairement  orné  de  trois  taches  noires ,  de  chaque  côté  de  la  ligne  mé¬ 
diane  :  le  second  marqué  d'une  grosse  tache  basilaire  el  d’un  point,  vers 
les  deux  tiers  de  chacun  de  ses  côtés,  d’un  bleu  noir.  Endocorie  noire 
ou  d’un  bleu  noir  :  mésocorie  et  exocorie  rouges  :  la  mésocorie,  avec  une 
bordure  cubitale,  couvrant  sa  base  et  postérieurement  liée  à  une  bande  trans¬ 
versale,  noires  ou  d’un  bleu  noir  ;  ornée  d’un  point  de  même  couleur  après 
l’extrémité  de  la  suture  radiale.  Exocorie  parée  d’une  tache  ponctiforme 
noir  ou  d'un  bleu  noir,  un  peu  avant  la  moitié  de  sa  longueur ,  rouge 
avant  celle  tach 1  d’un  blanc  pâle  apres.  Dos  de  l’adomen  noir.  Ventre 
rouge,  paré  d'une  bande  médiane  et  d’une  rangée  de  taches  sur  les  stig¬ 
mates,  noires.  Cotyles  blancs,  pieds  noirs,  avec  l’articulation  fémoro- 
tibiale  blanche. 

Etat  normal.  Tête  noire,  avec  le  rebord  rouge.  Pronotum  rouge,  paré, 
de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  de  trois  grosses  taches  noires,  ou 
d’un  bleu  noirâtre,  libres,  disposées  en  quinconce  sur  deux  rangées  : 


138 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


une  avant  le  pli  transversal  :  deux,  après.  Ecusson  rouge,  orné  d’une 
tache  basilaire,  presque  en  demi-cercle,  et  d’une  tache  ponctiforme, 
vers  les  deux  tiers  ou  plus  de  chacun  de  ses  bords  latéraux,  noires  ou 
d’un  bleu  noirâtre:  la  tache  en  demi-cercle,  ordinairement  non  liée 
aux  stigmas,  si  ce  n’est  par  une  ligne  basilaire.  Endocorie  noire  ou 
d’un  bleu  noirâtre.  Mésocorie  rouge,  parée  de  deux  grosses  taches,  unies, 
et  d’une  ponctiforme,  noire  ou  d’un  bleu  noirâtre  :  la  tache  antérieure 
en  forme  de  bande  couvrant  toute  la  base  de  la  mésocorie  jusqu’au 
quart  de  sa  longueur,  graduellement  rétrécie,  en  formant  une  bordure 
à  la  suture  cubitale ,  liée  à  la  seconde  à  partir  des  quatre  septièmes  du 
bord  interne  de  la  mésocorie  :  la  seconde  transversalement  étendue 
depuis  la  suture  radiale  jusqu’à  l’angle  postéro-interne  de  la  mésocorie  : 
la  tache  ponctiforme,  située  entre  l'extrémité  de  cette  suture  et  le  bord 
postérieur  de  la  corie.  Exocorie  ornée  d’une  tache  ponctiforme  noire, 
vers  les  trois  septièmes  ou  le  milieu  de  sa  longueur  ;  rouge  avant  cette 
tache,  d’un  blanc  sale  ou  rose  après  cette  dernière.  Tranche  abdominale 
rouge,  marquée  d’une  bande  transverse  ou  d’une  tache  ponctiforme 
noire,  à  la  partie  antérieure  des  3e  à  Se  ou  G^segments,  et  ordinairement 
d’une  bordure  noire  très-étroite  au  côté  interne  de  ceux-ci.  Tubercule 
antennifère  noir. Dos  de  l’abdomen  noir.  Dessous  de  la  tête  noir  avec  le  bord 
du  repli  des  joues  au  moins  en  partie  rouge.  Pièces  prébasilaires  rouges 
ou  blanches  sur  leur  tranche.  Poitrine  noire,  avec  le  bord  latéral  des 
deux  premiers  segments,  les  postèpisternums  et  le  bord  postérieur  des 
1er  et  3e  segments  en  partie  blancs  ou  rouges.  Cotyles  blancs.  Ventre 
rouge,  paréjusqu’à  la  moitié  du  Se  arceau,  d’une  bande  noire  graduelle¬ 
ment  rétrécie;  orné  en  outre  d’une  tache  noire  sur  les  stigmates.  Pieds 
noirs. 

Pentatoma  decoratum.  Herrich-Schaeffer.  Faun.  Germ.  116  14  (1834). 
Slrachia  pustulata.  Fiebeu,  in.  Weitenw.  Beitr.  z.  Nat.  und.  Iteilk  (1836). 

p.  332.  pl.  II.  fig.  31.  a,  6.  —  Id.  Eur.  Ilemipt.  p.  343.  4. 

Variations. 

Quand  la  matière  noire  a  été  plus  abondante,  les  arceaux  du  ventre 
se  trouvent  parfois  marqués  d’une  tache  noirâtre,  vers  l’angle  antéro- 
externe  du  repli  de  la  tranche,  comme  chez  V  or  nota  (  Yar.  p.  ). 


PENTATOMIDES.  —  STRACHIAIRES.  —  StrdCllia.  139 

Le  rebord  delà  tête  est  quelquefois  noir  (  Yar.  y  ). 

Quand  au  contraire  la  matière  noire  a  été  moins  abondante,  le  pro- 
notum  est  réduit,  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  à  deux  taches 
noires  :  l’antérieure  et  la  postérieure  interne  (Yar.  >»  )  ou  même  à  une 
seule:  l’antérieure  (Var.  s)- 

Pentatoma  decoratum.  IIerrich-Schaeffer.  Faun.  Germ.  116.  14. 

L’écusson  manque  souvent  de  la  tache  noire  située  vers  les  quatre 
cinquièmes  de  ses  bords  latéraux  (Yar.  ç  ). 

La  tache  postérieure  ou  transverse  de  la  mésocorie  est  parfois  divisée 
en  deux,  ou  réduite  à  une  tache  ponctiforme  près  de  son  angle  postéro- 
interne,  ou  même  les  deux  grosses  taches  de  la  mésocorie  ou  la  tache 
ponctiforme  de  cette  partie  font  défaut  (»). 

Long.  O®, 0078  à  O® ,0090  (3  1.  1/2  à  4 1.).  —  Larg.  0®,0036  à  0®,0045 

(1  1.  2/3  à  21.). 

Corps  ovale-oblong  ;  très-peu  convexe.  Tête  noire ,  avec  rebord 
ordinairement  rouge;  ponctuée;  ruguleuse.  Antennes  noires,  avec 
la  partie  antérieure  du  tubercule  antennifère  de  même  couleur. 
Pronotum  rebordé  en  devant  et  sur  les  côtés  ;  coloré  et  peint 
comme  il  a  été  dit  ;  assez  grossièrement  ponctué  sur  les  taches 
noires  postérieures,  lisse  sur  les  cicatrices  et  sur  la  partie  anté¬ 
rieure  de  la  ligne  médiane,  assez  finement  et  un  peu  superficiellement 
ponctué  près  de  la  base  ;  marqué  d’un  sillon  transverse  ;  chargé  au 
devant  de  celui-ci  d’un  pli  transverse  imponctué.  Ecusson  subsinué 
vers  les  trois  cinquièmes  de  ses  côtés;  ridé  et  ponctué  à  la  base,  super¬ 
ficiellement  ponctué  à  l’extrémité  ;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit. 
Cories  ponctuées;  colorées  et  peintes  comme  il  a  été  dit.  Membrane 
noire  ou  d’un  noir  brun,  bordée  de  blanc.  Tranche  abdominale  débor¬ 
dant  un  peu  les  élytres.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Bec  noir,  prolongé  jus¬ 
qu’à  la  moité  du  métasternum.  Dessous  de  la  tête  noir,  avec  la  tran¬ 
che  des  lames  prébasilaires,  rouge  ou  pâle.  Repli  du  pronotum  rouge. 
Repli  des  cories  rouge;  prolongé  jusqu  a  l’extrémité  du  2e  arceau  ven¬ 
tral.  Dessous  du  corps  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Cotyles  blancs. 
Pieds  noirs,  avec  l’articulation  fémoro-tibiale  blanche  ou  blanchâtre. 


140 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Cette  espèce  paraît  habiter  la  plupart  de  nos  provinces,  elle  n’est  pas 
très-rare  dans  les  environs  de  Lyon,  ni  dans  le  midi  de  la  France. 

Obs.  Son  pronotum  et  ses  cories  offrent  parfois  des  variations  qui 
dénaturent  le  dessin  primitif  au  point  de  le  rendre  peu  reconnaissable; 
mais  les  caractères  que  nous  avons  indiqués  suffisent  pour  permettre 
de  la  distinguer  des  espèces  voisines. 

Obs.  La  S.  decorata  a  vraisemblablement  été  confondue  par  divers 
auteurs  avec  la  S.  ornata.  Elle  se  distingue  de  celle-ci  par  une  taille 
généralement  moins  avantageuse;  par  la  seconde  tache  des  mésocories 
en  ligne  plus  transverse  ou  moins  oblique;  par  la  seconde  moitié  de 
ses  exocories  blanchâtres;  parle  dos  de  son  abdomen  noir;  par  son 
ventre  manquant  des  taches  noires  sur  les  arceaux  de  la  tranche. 

Elle  s’éloigne  de  la  picta  par  ses  joues  noires;  par  son  ventre  paré 
d’une  bande  longitudinale  médiane  noire;  de  la  festiva,  par  ses  exoco¬ 
ries  marquées  d’une  tache  ponctiforme  noire  ou  d’un  bleu  noir  ou 
verdâtre,  vers  la  moitié  de  la  longueur;  par  la  seconde  moitié  des  mê¬ 
mes  pièces  d’un  blanc  sale;  par  le  dos  de  son  abdomen  noir;  des 
dominuia  et  suivantes,  par  ses  exocories  pâles  à  l’extrémité,  etc. 

4.  Stracliîa  festiva;  Linné. 

Jolies  d'un  noir  bleuâtre.  Pronotum  et  écusson  rouges ,  parés  de  taches 
d’un  noir  bleu  :  trois ,  de  chaque  côté  de  la  ligue  médiane  dupronotum,  or¬ 
dinairement  isolées  :  une  grosse  basilaire  sur  l’écusson,  et  une  ponctiforme , 
vers  les  quatre  cinquièmes  de  chacun  des  côtés  de  ce  dernier.  Endocories 
d’un  noir  bleu  :  méso  et  exocories ,  rouges  :  T ex ocorie  suns  taches  :  la 
mésocorie  parée ,  jusqu’à  la  saillie  obliquement  transverse,  de  deux  grosses 
taches  noii  es  à  son  côté  interne,  et  d'un  point,  après  l’extrémité  de  la 
suture  radiale,  d’un  noir  bleu.  Dos  de  l’abdornen  en  grande  partie  rouge. 
Tubercule  antennifère  et  ventre  rouges  :  celui-ci  paré  de  trois  rangées  de 
grosses  taches  noires  :  les  latérales,  liées  aux  stigmates.  Pieds  noirs. 

o"  Dernier  arceau  ventral  noir;  en  demi-cercle  au  moins  une  fois 
plus  large  que  long  ;  échancré  ou  raccourci  sur  les  deux  tiers  mé- 
diaires  de  son  bord  postérieur,  relevé  sur  les  côtés,  entaillé  à  chaque 


PENTATOMIDES.  —  STRACHI  VIRES.  —  Strachia.  141 

quart  externe  de  ce  bord,  et  assez  faiblement  échancré  en  arc  à  la 
partie  médiane,  située  entre  ses  entailles. 

$  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi  sur 
les  côtés  un  peu  en  courbe  rentrante;  une  fois  plus  large  à  son  bord 
postérieur  que  long  sur  son  milieu;  divisé  par  une  ligne  transversale, 
en  deux  moitiés  un  peu  inégales:  la  moitié  antérieure,  formée  de  deux 
pièces,  raccourcies  presque  à  angle  droit  vers  chaque  quart  externe  de 
leur  bord  postérieur,  avec  la  partie  médiane  plus  courte,  en  ligne  trans¬ 
verse  droite  :  la  moitié  postérieure  composée  de  six  pièces;  la  médiane 
antérieure  transverse,  en  demi-hexagone  dirigé  en  arrière  :  la  médiane 
postérieure  un  peu  élargie  d’avant  en  arrière,  un  peu  plus  large  que 
longue,  ne  laissant  après  elle  qu’un  rebord  linéaire  ;  rouge,  paré  ordi¬ 
nairement  de  cinq  taches  noires  :  une  sur  chacune  des  pièces  de  la  moi¬ 
tié  antérieure  :  une  sur  la  médiane  postérieure  et  sur  chacune  des 
latérales  antérieures  de  la  moitié  postérieure. 

Etat  normal.  Tête  noire,  avec  une  partie  au  moins  du  rebord  rouge. 
Pronotum  rouge,  paré,  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  de  trois 
taches  d’un  bleu  noir,  ou  verdâtre,  isolées  :  une,  au  devant  du  repli  trans¬ 
versal  :  deux,  après  celui-ci  :  l’antérieure,  ne  s’avançant  pas  sur  le  re¬ 
bord  :  l’interne  des  postérieures  la  plus  grosse.  Ecusson  rouge,  orné  sur  les 
quatre  cinquièmes  médiaires  de  sa  base  d’une  tache  d’un  bleu  noir 
ou  verdâtre  presque  en  demi-cercle  dirigé  en  arrière;  marqué,  sur 
les  stigmas  d’une  très-petite  tache  noire  liée  à  la  précédente  par 
une  ligne  basilaire  ;  noté,  sur  les  quatrième  cinquièmes  de  chacun  de 
ses  bords  latéraux,  d’une  tache  oblongue  d’un  bleu  noir  ou  verdâtre. 
Endocorie  de  cette  dernière  couleur.  Mésocorie  rouge,  parée  d’une 
bordure  cubitale,  liée  à  une  bande  transversale  et  d’une  tache  poncti- 
forme,  d’un  bleu  noir  ou  verdâtre:  la  bordure,  couvrant  au  moins 
le  cinquième  externe  de  la  mésocorie,  graduellement  rétrécie  jusqu’à  la 
bande  transversale  :  celle-ci,  aboutissant  à  l’angle  postéro-interne  de 
la  mésocorie,  postérieuremeut  limitée  par  la  saillie  transverse  : 
la  tache  poncliforme ,  située  vers  la  moitié  du  côté  externe 
de  ce  triangle,  dans  la  direction  de  la  suture  radiale.  Exocorie  rouge, 
sans  tache.  Tranche  abdominale  débordant  peu  les  élytres ,  par- 


142 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


fois  peu  visible  ;  rouge,  avec  la  partie  antérieure  des  segments  parfois 
parée  d’un  point  noir.  Dessous  de  l’abdomen  noir  sur  le  premier  ou  les 
deux  premiers  arceaux,  rouge  ou  en  majeure  partie  rouge  sur  les 
autres.  Dessous  de  la  tête  noir,  avec  le  tubercule  anlennif'ere  et  ordinai¬ 
rement  la  tranche  des  pièces  prébasilaires,  rouges.  Repli  du  pronolum 
rouge;  chacun  des  flancs  de  la  poitrine  rouge,  avec  la  région  médiane, 
noires.  Sillon  rostral  noir.  Bepli  des  cories  rouge.  Ventre  rouge,  paré , 
sur  les  premiers  arceaux,  de  trois  rangées  de  grosses  taches  en  ovale 
transverse,  noires  :  celles  de  la  rangée  médiane  souvent  unies  :  celles 
de  chacune  des  rangées  sublatérales  attenant  par  leur  côté  externe  à 
chaque  stigmate.  Pieds  noirs. 

Obs.  Cette  espèce  nous  a  offert  peu  de  variations.  Le  rebord  de  la 
tête  est  tantôt  rouge,  tantôt  partiellement  ou  totalement  noir  (var.  a ). 
Les  taches  du  pronotum  paraissent  être  toujours  isolées,  et  l’antérieure 
n’envahit  pas  le  rebord  antérieur.  La  tranche  abdominale,  ordinaire¬ 
ment  marquée  d’un  point  noir,  ou  un  peu  entrecoupée  de  noir,  est 
parfois  entièrement  rouge  (var.  p).  Les  taches  de  la  rangée  médiane 
du  ventre  sont  souvent  isolées  les  unes  des  autres,  quoique  moins 
sensiblement  que  les  latérales,  d’autres  fois  elles  se  touchent  (var.  y). 
Enfin,  quelquefois  la  tranche  offre  une  tache  noirâtre  sur  quelques- 
uns  des  arceaux. 

Cimex  dominulus.  Scopol.,  Entom.  carn.  p.  124.  362  ? 

Cimex  feslivus.  Linn.,  Syst.  nat.  12e  édit.  t.  I.  p.  723.  57.  —  P.  S.  L.  Muller, 
C.  Linn.,  Naturs.  t.  V.  p.  491.  57.  —  Fabr.,  Syst.  entom.  p.  714.  87.  —  Id. 
Entom.  syst.  t.  IV.  p.  118.  151.  —  Id.  Syst.  Rhyng.  p.  173.  95.  —  Schrank., 
Enum.  p.  278  537.  —  Id.  Faun.  boic.  t.  II.  p.  75.  1110.  —  Giiel.  C.  Linn., 
Syst.  nat.  t.  I.  p.  2156.  57. —  De  Villers,  C.  Linn,,  Entom.  t.  I.  p.  500.  65. 
—  Rossi,  Faun.  etr.  t.  I.  p.  255.  1309.  —  Id.  édit,  illig.  t.  II.  p.  337.  1309.  — 
Panz.,  Faun  germ.  6.  19.  — Wolff,  Icon.  cimic.  p.  61.  58.  pl.  VI.  fig.  LXI. 
Pentatoma  festiva.  Latr.  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  194.  36. 

Pentaloma  fimbriolata.  Germar,  Faun.  ins.  Eur.  17.  9. 

Strachia  festiva.  IIann,  Wanz.  t.  I.  p.  181.  pl.  XXIX.  fig.  93.  —  Fieber, 
Europ.  Ilemipt.  p.  342.  1. 

Cimex  ornalus.  Burmeist.,  Ilandb.  t.  II.  368.  var.  b. 

Pentatoma  ornatum.  Blanch.  Hemipt.  p  149.  7.  var.  feslivum. 

Eurydema  festivum  Kolenat.,  Melet.  entom.  t.  IV.  p.  26.  146. 

Long.  0m ,0061  à  0™,0078  (2  1.  3/4  à  3  1.  1/2).  —  Larg.  0ra,0030  à 
0m,0036  (1  1.  2/5  à  1  1.  2/3). 


pentatomides.  —  strachiaires  .  —  Strachia.  143 

Corps  ovalaire  ;  peu  convexe.  Tête  noire,  avec  une  partie  antérieure 
au  moins  du  rebord  rouge  ;  ponctuée  ;  ruguleuse.  Epistome  en  triangle 
allongé,  avancé  jusqu’aux  trois  cinquièmes  des  joues.  Sutures  gênâtes 
approfondies  en  devant.  Antennes  noires,  avec  la  partie  antérieure  du 
tubercule  antennifère  rouge.  Pronotum  rouge;  marqué  de  trois  taches 
noires  isolées,  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  :  imponctuées  sur 
la  partie  antérieure  de  cette  ligne  et  sur  le  disque  des  cicatrices,  qui 
constituent  la  tache  antérieure  ;  marqué  sur  le  reste  de  points  assez 
gros;  rebordé  en  devant  et  sur  les  côtés;  creusé  d'un  sillon  transverse 
assez  prononcé;  ordinairement  relevé  en  une  sorte  de  pli  transverse 
au  devant  de  ce  sillon.  Ecusson  obtriangulaire,  sinuê  vers  les  quatre 
septièmes  de  ses  côtés,  un  peu  déclive  et  rétréci  en  angle  aigu  à  son 
extrémité;  à  peine  subcaréné  depuis  sa  moitié  jusqu’à  la  partie  déclive; 
ponctué,  ridé;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Cories  prolongées  à 
peu  près  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau  ventral  ;  ponctuées;  colorées 
et  peintes  comme  il  a  été  dit.  Membrane  noire,  brièvement  bordée  de 
blanc  livide.  Tranche  abdominale  débordant  un  peu  ou  faiblement  les 
élytres;  rouge,  ordinairement  avec  la  partie  antérieure  des  segments, 
noire,  ou  marquée  d’un  point  noir.  Dos  de  l’abdomen  rouge,  avec  la 
base  et  le  milieu  du  dernier  segment,  noir.  Repli  du  pronotum  et  des 
élytres  rouges.  Dessous  du  corps  luisant,  ponctué  sur  la  poitrine  et  sur 
les  côtés  du  ventre,  presque  impointillé  sur  la  région  médiane  de 
celui-ci.  Cotyles  rouges  ou  d’un  rouge  pâle.  Pieds  noirs. 

Obs.  Elle  se  distingue  aisément  de  toutes  les  autres  espèces  par  son 
exocorie  entièrement  rouge,  sans  tache.  Elle  s’éloigne  d’ailleurs  de 
la  S.  ornata,  par  son  ventre  non  paré  d’une  rangée  de  taches  noires, 
à  l’angle  antéro-externe  des  arceaux  de  sa  tranche  ;  des  decorata  et  picta, 
par  son  tubercule  antennifère  rouge  au  moins  en  devant;  par  le  dos  de 
l’abdomen  en  majeure  partie  rouge;  et  de  la  dernière  par  ses  joues  et 
ses  tibias,  noirs.  Ses  exocories  rouges  à  leur  angle  postérieur,  ne  per¬ 
mettent  pas  de  la  confondre  avec  les  espèces  suivantes. 

L ’Euridema  lhesgicum.  Kolenati  (Meletem.  entom.  t.  IV.  p.  28.  l47.pl. 
XV.  fig.  XXXI),  qui  paraît  se  rapporter  à  la  festiva ,  a  les  taches  noires 
du  pronotum  unies  ;  la  base  des  cuisses  et  le  milieu  des  tibias, 
obsolètement  blanchâtres. 


144 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Cette  variété  se  trouve  dans  le  Caucase. 

5.  Stracliia  domiiiula  ;  Harrer. 

Tête  d'un  vert  foncé.  Pronolum  rouge,  paré  de  chaque  côté  de  la  ligne 
médiane  de  trois  taches  d'un  vert  foncé ,  dont  les  deux  postérieures  unies  à 
l'antérieure  ;  ou  d'un  vert  foncé  avec  la  ligne  médiane  et  les  bords,  rouges. 
Ecusson  et  cories  d'un  vert  foncé  :  l'écusson  paré  de  trois  taches  rouges, 
une,  vers  la  moitié  de  chacun  de  ses  côtés,  parfois  avancée  vers  la  base  : 
une,  apicale  ou  subapicale  :  les  cories  rouges  à  la  base  de  l'exocorie  et 
parées  de  deux  taches  de  même  couleur  sur  la  mésocorie:  une ,  vers  la 
moitié  du  bord  interne  :  Vautre ,  sur  la  saillie  obliquement  transverse. 
Majeure  partie  de  la  poitrine  et  du  ventre  et  pieds,  d’un  vert  noir. 

a*  Dernier  arceau  ventral  obtusément  en  demi-cercle,  élargi  sur  les 
côtés  en  courbe  rentrante;  une  fois  plus  large  postérieurement  que 
long  sur  la  ligne  médiane  ;  comme  divisé  en  deux  moitiés  par  un  re¬ 
lief  transversal  aflaibli  ou  interrompu  dans  son  milieu  :  la  moitié  anté¬ 
rieure  creusée  de  deux  fossettes  :  la  postérieure  offrant  à  chacun  de  ses 
angles  postérieurs  un  relief  en  demi-cercle,  échancrée  en  arc  entre  ces 
reliefs,  avec  la  partie  médiane  échancrée  elle-même  dans  son  milieu  ; 
noir  ou  bleu,  avec  les  reliefs  rouges. 

9  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  avant,  élargi  en 
courbe  rentrante  sur  les  côtés  ;  une  fois  et  demie  plus  large  à  son  bord 
postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane;  divisé  en  deux  moitiés  iné¬ 
gales,  par  une  ligne  transversale  obtusément  arquée  en  devant  sur  les 
deux  tiers  médiaires  de  sa  largeur  et  recourbée  en  avant  à  ses  extré¬ 
mités  :  la  moitié  antérieure,  plus  grande,  de  deux  pièces  :  la  postérieure 
de  six  ;  noir,  bleu  ou  vert,  avec  le  bord  postérieur  des  deux  pièces  de 
la  moitié  antérieure  et  celui  des  pièces  latérales  et  médiaires  antérieures 
de  la  moitié  postérieure,  rouges  ou  jaunes. 

Etat  normal.  Dessus  du  corps  varié  de  rouge,  sur  une  couleur  fon¬ 
cière,  noire,  d’un  noir  vert,  d’un  vert  foncé  ou  d'une  teinte  moins 
sombre,  ou  d’un  noir  bleu  ou  bleu  foncé  :  le  rouge  variant  du  rouge 


pentatomides.  —  strachiaires.  —  Strachia.  145 

carmin  au  rouge  orangé.  Tête  de  couleur  foncière,  étroitement  bordée 
de  rouge.  Pronolum  rouge,  paré,  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  de 
trois  taches  de  couleur  foncière  :  une,  antérieure,  sur  la  cicatrice  : 
deux,  après  le  sillon  transverse,  généralement  unies  à  la  précédente; 
offrant  ordinairement  le  rebord  antérieur  rouge,  de  couleur  foncière 
derrière  les  yeux.  Ecusson  de  couleur  foncière,  avec  l’extrémité-et  une 
tache  sur  les  côtés,  rouges  :  celle-ci,  située  vers  la  moitié  des  bords 
latéraux,  le  plus  souvent  courte.  Stigmas  petits,  noirs,  obtriangulaires. 
Cories  de  couleur  foncière  :  l’endocorie,  sans  tache  :  la  mésocorie  mar¬ 
quée  de  deux  taches  rouges  :  l’antérieure,  vers  la  moitié  de  la  longueur, 
attenante  à  la  suture  radiale,  subtriangulaire:  la  postérieure,  sur  la 
saillie  obliquement  transverse,  naissant  vers  l’extrémité  de  la  suture 
radiale  et  prolongée  jusqu’au  milieu  du  bord  postérieur  :  l’exocorie 
rouge,  sur  les  deux  cinquièmes  antérieurs,  de  couleur  foncière  sur  le 
reste,  avec  le  rebord  seul  rouge.  Dos  de  l’abdomen  en  partie  rouge. 
Membrane  noire,  brièvement  bordée  de  blanc  cendré.  Tranche  abdomi¬ 
nale  à  bord  externe  rouge,  souvent  avec  le  bord  interne  et  une  tache 
sur  les  intersections,  foncées  ;  ou  rouge  avec  la  moitié  antérieure  des 
arceaux,  foncée.  Tubercule  antennifère  rouge  au  côté  externe,  foncé  à 
l’interne.  Dessous  de  la  tête  de  couleur  foncée.  Poitrine  en  majeure 
partie  d’un  vert  foncé  ou  d’une  teinte  rapprochée,  ordinairement  avec 
le  bord  postérieur  des  segments  en  partie  rouges.  Ventre  rouge  ou 
orangé,  paré,  sur  les  six  premiers  arceaux,  de  trois  rangées  de  taches 
d’un  vert  de  nuances  variables  ou  d’un  bleu  foncé  :  l’une,  sur  la  ligne 
médiane  :  chacune  des  autres,  couvrant  les  stigmates  et  étendue  au 
côté  interne  de  ceux-ci  :  les  taches,  en  ovale  transverse;  orné  ordinai¬ 
rement  d’une  petite  tache  près  du  bord  antéro-externe  des  six  premiers 
arceaux  de  la  tranche.  Pieds  de  couleur  foncière. 

Strachia  dominula.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  343. 

Variations. 

La  tête  a  parfois  son  rebord  de  couleur  foncière  (Var.  «). 

Rarement  la  moitié  externe  des  joues  est  rouge  (Var.  /*). 

Le  pronotum  offre  souvent  plus  grosses  les  taches  noires  ou  bleuâtres  : 

Annales  de  la  Société  Linnéenne.  10 


146 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Les  deux  postérieures  sont  le  plus  souvent  unies  chacune  à  l’anté¬ 
rieure,  et  l’espace  qui  les  sépare  est  plus  ou  moins  restreint  (Yar.  y). 
Penlatoma  herbaceum.  Herricii-Schaef.,  Faun.  Germ.  lis.  12. 

Quelquefois  l’espace  rouge  servant  à  séparer  chacune  des  taches  pos¬ 
térieures  est  interrompu  dans  son  milieu  par  la  couleur  foncière. 

Eurydema  armeniacum  Koi.enat.,  Meletem.  Entom.  t.  IV.  pl.  XV.  fig.  32. 
Strachia  cognata.  Fjeber,  Wien.  entom.  Monatsch.  18G1.  p.  231. 

Chez  quelques  individus,  l’espace  rouge  qui  sépare  l’une  de  l’autre, 
chacune  des  taches  postérieures,  ne  laisse  qu’une  sorte  d’échancrure 
postérieure  rouge,  pour  traces  de  son  existence  (Yar.  s). 

D’autres  fois  les  trois  taches  situées  de  chaque  côté  de  la  ligne  mé¬ 
diane  du  pronotum  sont  unies  en  une  seule,  et  ce  segment  est  alors  de 
couleur  foncière,  paré  d'une  ligne  médiane  et  d’une  bordure  périphé¬ 
rique,  rouges  (Var.  *). 

Cimex  dominulus.  Harrer,  Beschreib.  d.  Schaeff.  1ns.  n°  4G8. 

Penlatoma  dominulus.  Herrich-Schaeff.,  Faun.  Germ.  112.  16. 

Eurydema  dominula  Fieber,  in.  Weitenweb.,  Beitr.  t.  II.  fig.  33.  4. 

Eurydema  Heeri  (Meyer-Diir). 

Slrachia  rolundicollis.  A.  Dohrn.,  Stett.  Entom.  Zeit.  1860.  p.  108.  8.  pl.  III. 
fig.  4. 

L’écusson  est  ordinairement  paré  de  trois  taches  rouges  :  une,  api¬ 
cale;  une,  vers  la  moitié  de  chaque  bord  latéral. 

Eurydema  dominula.  Fjeber,  in.  Weitenw.  Beit.  1.  c.  fig.  33  et  33.  a. 

Chacune  des  taches  latérales  se  termine  postérieurement  vers  la 
moitié  de  la  longueur  des  côtés;  mais  d’autres  fois  elle  forme  une  bor¬ 
dure  latérale  plus  ou  moins  longue,  ou  même  s’avance  jusqu’à  la  base, 
en  rasant  le  bord  interne  des  stigmas  (Var.  ?)• 

Penlatoma  dominulus.  Herrich-Schaeff.,  Faun.  Germ.  112.  16. 

Eurydema  dominula.  Fjeber,  Beitr.  1.  c.  fig.  32. 

Quelquefois  l’écusson  offre  un  petit  point  rouge  au  côté  interne  de 
chaque  stigma  (Var.  »). 

Penlatoma  herbaceus.  Herrich-Schaeff.,  Faun.  Germ.  113.  12. 


pentatomides.  —  strachiaires.  —  S'rachia.  147 

D’autres  fois  la  tache  apicale  n’atteint  pas  l’extrémité  de  l’écusson 
(Var.  fl). 

Les  cories  sont  ordinairement  parées  chacune  de  trois  taches  rouges 
indiquées  dans  l’état  normal. 

Quelquefois  la  partie  basilaire  de  l’exocorie  est  à  peine  rouge  (Var.  «). 

D’autres  fois  la  tache  antérieure  de  la  mésocorie  s’unit  par  sa  partie 
antérieure  à  l’angle  postéro-externe  de  la  partie  rouge  de  l’exocorie 
(Var.  *) 

Pentatoma  dominulus.  Herrich-Schaeff.,  Faun.  Germ.  112.  16. 

Plus  rarement,  cette  tache  antérieure  de  la  mésocorie,  située  vers  la 
moitié  de  la  longueur  de  celle-ci,  s’unit  à  la  partie  antéro-externe  de  la 
bande  obliquement  transverse  (Var.  i). 

Eurydema  armeniacum.  Ivolenat.,  Melet.  Entom.  t.  IV.  p.  28.  pl.  XV.  fig.  32. 

Quand  la  matière  colorante  de  couleur  foncière  a  fait  plus  complète¬ 
ment  défaut,  la  partie  rouge  de  l’exocorie  et  les  deux  signes  rouges  de 
la  mésocorie  sont  plus  largement  unis. 

La  poitrine  de  couleur  foncière  verte  ou  d’une  nuance  rapprochée 
avec  une  paitie  au  moins  du  bord  postérieur  des  arceaux,  rouge,  offre 
parfois  les  cot\  les  de  cette  dernière  couleur  (Var.  p). 

Le  ventre,  quand  la  couleur  verte  a  pris  le  moins  d’extension,  offre 
sur  un  fond  rouge,  trois  rangées  de  taches  en  ovale  transverse,  et  d’un 
vert  de  nuances  variables,  sur  chaque  arceau,  plus  une  petite  tache  soit 
transverse,  soit  allongée,  près  de  l’angle  antéro-externe  des  arceaux  de 
la  tranche;  mais  quand  la  matière  colorante  a  pris  plus  de  développe¬ 
ment,  les  taches  de  la  rangée  médiane  s'unissent  aux  latérales,  et 
celles-ci  souvent  à  la  tache  des  arceaux  de  la  tranche,  qui  prend  alors 
elle-même  plus  de  développement  (Var. 

Long.  0,0072  à  0m,0090  (  3  1.  1/8  à  4  1.  ).—  Larg.  0^,0036  à  0m,0045 
(11.  2/3  à  2  1.  )  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  ovalaire  ou  ovale-oblong;  très-peu  convexe;  varié  de  deux 
couleurs  pnncipales,  en  dessus  :  l’une,  foncée,  noire,  d'un  bleu  noir, 
d’un  bleu  ou  d’un  vert  obscur  :  l’autre  rouge.  Télé  ponctuée;  rugu- 


148  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

leuse  ;  rebordée;  de  couleur  foncière,  avec  le  rebord  parfois  étroitement 
rouge.  Antennes  noires,  ordinairement  avec  le  côté  externe  du  tuber¬ 
cule  antennifère,  rouge.  Pronotum  rebordé  en  devant  et  sur  les  côtés; 
pointillé  ou  presque  lisse  sur  les  cicatrices;  marqué  sur  le  reste  de  sa 
surface  de  points  médiocrement  rapprochés,  affaiblis  près  du  bord 
postérieur,  presque  nuis  sur  la  ligne  médiane  ;  coloré  et  peint  comme 
il  a  été  dit.  Ecusson  subsinué  vers  les  trois  cinquièmes  de  sa  longueur; 
ponctué  ;  1  idé  près  de  la  base,  obsolèlement  ponctué  à  l'extrémité; 
coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Cories  prolongées  environ  jusqua  la 
moitié  du  5°  arceau  ventral  ;  ponctuées  ;  colorées  et  peintes  comme  il  a 
été  dit.  Membrane  brune  ou  d’un  brun  fuligineux,  à  reflet  souvent 
verdâtre,  bordée  de  blanc  hyalin  postérieurement.  Dos  de  l’abdomen, 
en  partie  rouge.  Tranche  abdominale  rouge,  marquée  sur  chaque  segment 
d’une  tache  verte  laissant  le  bord  marginal  rouge.  Repli  du  prono¬ 
tum  et  celui  des  cories ,  rouges:  celui-ci  prolongé  jusqu’à  la  moitié  du 
2e  arceau.  Bec.  noir,  prolongé  jusqu'aux  hanches  postérieures.  Dessous  du 
corps,  marqué  de  points  plus  gros  sur  la  poitrine  que  sur  les  côtés  du 
ventre,  presque  lisse  sur  la  région  médiane  de  celui-ci  ;  coloré  et  peint 
comme  il  a  été  dit.  Pieds  noirs  ou  d’un  noir  vert,  avec  les  cuisses 
souvent  bleues. 

Cette  espèce  paraît  principalement  méridionale,  on  la  trouve  dans 
les  lieux  sablonneux  exposés  au  soleil,  sur  YAlyssum  saxatile  et  principa¬ 
lement  sur  les  bords  de  la  mer  sur  la  Psamma  arenaira.  M.  Perris  l’a 
trouvée  quelquefois  en  grande  abondance  sur  cette  dernière  plante. 

Obs.  Elle  varie  de  teinte  depuis  le  noir  verdâtre  ou  bleu  noirâtre, 
jusqu’au  vert  pur,  mais  non  d'une  teinte  claire. 

La  Strachia  rotundicollis  ,  Dohrn,  qui  présente  cette  dernière  teinte 
est  propre  aux  sommets  alpestres.  Les  individus  que  nous  avons  eu 
sous  les  yeux  et  que  nous  devons  à  l’obligeance  de  M.  Frey-Gessner, 
nous  ont  offert  contrairement  aux  autres  exemplaires  de  la  S.  dominulu 
le  rebord  rouge  des  joues  prolongé  sur  le  bord  postérieur  et  saillant  du 
repli  des  joues  jusqu'au  tubercule  antennifère  :  le  pronotum  paré  d’un 
rebord  antérieur  entièrement  rouge,  c’est-à-dire  non  de  couleur  fon¬ 
cière  derrière  les  yeux;  creusé  d’un  sillon  transversal  très-marqué  et 
par  suite  d’un  repli  transversal  moins  faible  ;  ses  cories  prolongées 


PENTATOMIDES.  —  STRACHIA1RES.  —  Strachid.  149 

au  delà  de  la  moitié  du  5e  arceau  ventral;  la  tache  ronge  posté¬ 
rieure  ne  couvrant  que  la  partie  postérieure  de  la  saillie  transversale, 
au  lieu  de  couvrir  en  entier  cette  dernière;  le  dos  de  l’abdomen  en 
majeure  partie  ronge.  Malgré  ces  différences  de  tels  individus  se  ratta¬ 
chent  vraisemblablement  à  la  dominula  dont  ils  sont  une  des  variétés 
les  plus  remarquables. 

Entre  la  S.  dominula  et  la  suivante,  semble  devoir  se  placer  la  S. 
Gebleii,  Kolenati,  que  nous  n'avons  pas  vue,  et  dont  voici  la  description 
donnée  par  les  auteurs. 

Tête  d’un  noir  bronzé  avec  le  bord  et  une  tache  sur  chaque  joue,  blancs 
ou  jaunes.  Pronotum  varié  de  rouge  et  de  blanc ,  paré  de  chaque  côté  de 
la  ligne  médiane  de  tiois  taches  d’un  noir  bronzé ,  libres  ou  unies.  Ecusson 
et  cories  d’un  noir  bionzé  :  l'écusson,  avec  les  c  lés  et  l’extrémité,  rouges, 
jaunes  ou  blancs  :  cories  blanches  ou  orangées  à  la  base  de  l’exocorie  et 
sur  la  saillie  transverse  de  la  mèsocorie.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche 
marginale  et  son  repli,  rouges.  Ventre  (lave,  paré  de  quatre  rangées  de  ta¬ 
ches  d’un  noir  bronzé;  cuisses  et  tibias  en  partie  (laves  ou  blancs :  tarses 
noirs. 

Çimex  sex  punctatus.  Gebler,  ïns.sib.  dec.  II.  p.  332.  9.  in.  Mem.  de  Mosc. 

1817. 

Eurydcma  ornalum.  Kolenati,  Melet.  entom.  t.  4.  p.  23.  143. 

Long.  0m,Q067  (  3  1.  ).—  Larg.  0^,0045  (  2  1.  ). 

Patrie  :  le  Caucase  et  les  provinces  transcaucasiennes. 

Obs.  Elle  s’éloigne  des  espèces  précédentes  par  ses  inésocories  parées 
d’une  seule  tache  claire  ;  de  l’oleracei  par  ses  joues  parées  d’une  tache 
jaune;  par  son  pronotum  à  couleur  foncière  claire,  orné,  de  chaque 
côté  delà  ligne  médiane,  de  trois  taches  d’un  noir  bronzé. 

7.  Stracliin  «lecacea  ;  Linné. 

Dessus  du  corps  vert,  bleu,  violet  ou  presque  noir,  offrant  de  couleur 
blanche ,  rouge,  orangée  ou  jaune,  savoir:  le  rebord  de  la  tête,  les  rebords 
antérieurs  et  latéraux  et  une  bande  longitudinale  médiane,  et  au  moins 
une  partie  du  bord  postérieur  du  pronotum;  l’extrémité  de  l'écusson  et 


150 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


parfois  une  bordure  prolongée  jusqu  aux  trois  cinquièmes  de  ses  côtés, 
bordure  souvent  nulle  ou  réduite  à  une  ou  deux  taches  ;  une  bande  sur  la 
saillie  transverse  de  ses  mésocories,  la  base  ou  au  moins  le  rebord  des  exo- 
cories.  Tibias  annelés  de  couleur  claire.  Repli  des  cories  prolongé  jusqu’à 
l’extrémité  du  3e  arceau  ventral. 

a"  Dernier  arceau  ventral  obtusêment  en  demi-cercle  élargi;  échan- 
cré  en  arc  à  son  bord  postérieur ,  et  laissant  un  espace  vide  entre  ce 
bord  et  le  bord  postérieur  du  dos  de  l’abdomen  :  une  fois  au  moins  plus 
large  sur  les  côtés  et  trois  fois  sur  le  milieu  de  ce  bord  que  long  sur  la 
ligne  médiane;  perpendiculaire,  inégal,  chargé  de  deux  oreillettes 
transverses  vers  les  côtés  de  son  bord  postérieur;  d’un  vert  foncé  avec 
le  rebord  antérieur  des  oreillettes,  blanc. 

9  Dernier  arceau  ventral  obtusêment  arrondi  en  devant,  élargi  en 
courbe  rentrante  sur  les  côtés;  plus  d’une  fois  plus  large  à  son  bord 
postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane  ;  divisé  en  deux  moitiés 
presque  égales  par  une  ligne  transversale  bissinuée  :  la  moitié  anté¬ 
rieure,  de  deux  pièces  presque  unifestonnées  chacune  sur  leur  moitié 
externe,  un  peu  plus  courtes  et  en  ligne  transverse  presque  droite  sur 
l’interne  :  la  moitié  postérieure  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure 
obtusêment  arquée  en  arrière  :  la  médiane  postérieure  presque  carrée, 
un  peu  élargie  d’avant  en  arrière  ;  en  partie  de  couleur  claire  :  les  deux 
pièces  de  devant  marquées  d’une  tache  verte:  les  latérales  antérieures  et 
la  médiane  postérieure,  d’un  vert  foncé. 

Etat  normal.  La  couleur  foncière  du  dessus  du  corps  varie  :  elle  est, 
suivant  les  individus,  verte,  d’un  vert  bleuâtre,  d’un  bleu  verdâtre  , 
bleue,  d’un  bleu  violet,  violette  ou  noire,  avec  les  bordures  ou  des 
taches  de  trois  couleurs  principales  :  B.  rouges.—  C.  blanches.—  D. 
jaunes  ou  orangées. 

A  celte  dernière  couleur  se  rapporte  le  Cimex  flavatus,  ScHRANK,Enum. 
p.  270.  533. 

La  couleur  blanche  et  surtout  la  jaune  ont  généralement  plus  de  dé¬ 
veloppement  que  la  rouge  :  celle-ci,  plus  restreinte,  semble  constituer 
les  variations  par  excès. 


PENTATOMIDES.  —  STRACHIAIRES.  —  Strachîa.  iol 

Tète  de  couleur  foncière,  à  rebord  rouge,  blanc  ou  jaune. 

Pronotum  de  couleur  foncière,  avec  une  ligne  médiane  et  les  rebords 
antérieurs  et  latéraux  de  l’une  des  couleurs  joyeuses,  les  rebords  laté¬ 
raux  élargis  à  leur  côté  interne,  depuis  le  sillon  transverse,  et  prolongés 
plus  ou  moins  sur  le  bord  latéral  postérieur. 

Ecusson  de  couleur  foncière,  avec  l’extrémité  de  couleurjoyeuse. 

Cories  de  couleur  foncière  :  la  mésocorie  parée  d’une  bande  sur  la 
saillie  transverse,  dirigée  vers  le  tiers  du  bord  postérieur;  l’exocorie, 
avec  la  base  et  le  rebord  extérieur,  de  couleurjoyeuse. 

Tranche  abdominale  de,  couleur  foncière  plus  ou  moins  interrompue 
de  couleur  joyeuse,  vers  l'angle  postérieur  des  arceaux. 

Dos  de  l'abdomen  de  couleur  foncière. 

Repli  du  pronotum  et  celui  des  cories,  de  couleur  joyeuse. 

Dessous  du  corps  de  couleur  foncière  :  ventre  paré  sur  le  repli  de  la 
tranche  d’une  ligne  ou  bordure  joyeuse. 

Pieds  de  couleur  foncière,  cuisses,  avec  l’articulation  fémoro-tibiale , 
les  tibias,  avec  le  tiers  média  ire,  blanc,  orangé  ou  rouge. 

Variations  (par  excès). 

La  couleur  foncière  envahit  les  bords  latéraux  postérieurs  et  la  base 
du  pronotum.  de  manière  à  ne  laisser  qu’une  étroite  bordure  claire 
après  les  angles  latéraux  (var.  B  ).  (Cette  variation  est  presque  l’état 
normal  des  individus  parés  de  rouge). 

La  tranche  et  son  repli  offrent  la  couleur  claire  plus  ou  moins  res¬ 
treinte  (Var.  y). 


Variations  (par  défaut). 

La  ligne  médiane  du  pronotum  s'élargit  plus  ou  moins  en  se  rappro¬ 
chant  de  la  base,  et  celle-ci  est  parée  d’une  boidurc  claire  depuis  les 
angles  Méraux  (Var.  ®  ). 

L’écusson  offre  une  bordure  latérale  claire  prolongée  d 'puis  les  stig¬ 
mas  jusqu’aux  trois  cinquièmes  de  ses  côtés  (Var.  *)  :  bordure  réduite 
parfois  à  deux  taches  punctiformes  (Var.  ?)  ou  à  une  seule  (Var.  n). 

La  poitrine  est  quelquefois  de  couleur  claire  au  bord  postérieur  des 


152 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


flancs  du  postpeclus  ou  même  des  trois  parties  pectorales,  avec  quel¬ 
ques  petites  taches  sur  les  côtés  de  ces  parties  (Var.  0).  D’autres  fois  les 
anté,  médi  et  postpectus  offrent  une  tache  claire  sur  leur  disque  (Yar.  <). 
Enfin,  quand  la  matière  colorante  a  été  moins  abondante,  la  poitrine 
est  jaune  ou  d’un  blanc  jaune,  avec  un  anneau  plus  ou  moins  incom¬ 
plet  sur  les  flancs  de  ses  trois  arceaux  (Yar.  *). 

Le  ventre,  ordinairement  de  couleur  foncière,  montre  parfois  une 
tache  blanchâtre  ou  flavescente  sur  sa  région  médiane  ou  sur  celle  de 
quelques-uns  de  ses  arceaux  (Var.  >).  D’autres  fois,  soit  que  cette  région 
médiane  soit  de  couleur  foncière  ou  qu’elle  présente  une -trace  pâle  ou 
livide,  le  ventre  présente  entre  celle-ci  et  la  région  latérale,  une  bande 
longitudinale  plus  ou  moins  blanchâtre  ou  jaunâtre  (Var.  /*).  A  mesure 
que  la  matière  foncière  fait  plus  ou  moins  défaut,  cette  bande  prend 
une  teinte  plus  claire  et  plus  étendue  (Var.  v).  Enfin,  dans  son  état  de 
décoloration  le  plus  avancé,  le  ventre  se  montre  d’un  jaune  pâle  ou 
blanchâtre,  paré  de  trois  rangées  longitudinales  de  taches  d'un  vert 
foncé:  une  sur  la  région  médiane;  une  sur  les  stigmates,  et  les  bords 
du  ventre  sont  de  couleur  claire  parée  d’une  tache  verte  près  du  bord 
antérieur  de  quelques-uns  des  arceaux  de  la  tranche  (Var.  «). 

Obs.  Ces  variations  du  ventre  concordent  avec  la  décoloration  plus  ou 
moins  avancée  de  la  poitrine. 

Les  cotyles,  ordinairement  de  couleur  foncière,  se  montrent  pâles  ou 
blanchâtres,  dans  les  variations  les  plus  affaiblies  de  la  poitrine  (Var.?). 
Les  cuisses  passent  parfois  au  fauve  livide  ou  au  blanc  obscur  sur  leur 
première  moitié;  à  mesure  que  la  moitié  colorante  foncière  fait  défaut, 
elles  passent  au  blanc  flavescent,  avec  un  anneau  incomplet  d’un  vert 
obscur,  près  du  genou  (Var.  «). 

Les  tibias  et  les  tarses  conservent  leur  couleur  normale,  seulement 
l’anneau  blanc  des  tibias  prend  plus  d’extension. 

Nous  avons  vu  dans  la  collection  de  M.  Perris  une  variété  singulière, 
qui  semblerait  constituer  une  espèce  particulière  (S.  insidiosa).  Ses 
couleurs  claires  sont  le  rouge  noté  d’orangé  sur  la  ligne  médiane  du 
pronotum.  Elle  présente,  de  plus  que  dans  l’état  normal,  sur  chaque 
mésocorie,  un  point  rouge,  rapproché  de  la  suture  radiale,  vers  la  moi¬ 
tié  de  la  longueur  de  celle-ci,  et  l’extrémité  de  chaque  exocorie,  briève- 


PENTAT0MIDES.  —  STRACHIA1RES.  —  StracMa.  153 

ment  rouge.  Mais  sa  tête  de  couleur  foncière;  son  pronotum  paré  seu¬ 
lement  de  la  bande  médiane  et  des  rebords  latéraux  jusque  après  les 
angles  latéraux,  rouges;  son  écusson  rouge  seulement  à  l’exlrêmité; 
le  dos  de  son  abdomen  et  le  dessus  de  son  corps  de  couleur  foncière  ; 
ses  tibias  annelés  de  rouge  ou  d’orangé  la  font  sans  peine  reconnaître 
pour  une  variété  anormale  de  1  'oleracea. 

Cimex  oleraceus.  Linn.,  Syst.  nat.  10e  édit.  t.  I.  p.  446.  40.  —  Id.  12®  édit.  1. 1. 
p.  722.  53.  — Id.  Faun.  Suec.  p.  250.  914.  —  Poda,  lus.  Mus.  Graec.  p.  57. 
11.  —  de  Geer,  Mem.  t.  III.  p.  266.  10.  pl.  15.  flg.  22  et  23.  —  P.  L.  S. 
Muller,  C.  Linn.,  Natursyst  t.  V.  p.  490.  53.  —  Fabr.  Syst.  Entom.  p.  715. 
92.  —  Id.  Entom.  Syst  l.  IV.  p.  121.  162.  —  td.  Syst.  Rhyng.  p.  177.  112. 
—  Schrank.,  Enum.  p.  276.  532.  —  Id.  Faun.  boic.  t.  II.  p.  77.  1114.  — 
Fourcr.,  Entom.  Paris,  t.  I.  p.  218  76.  —  Gmel.,  C.  Linn.,  Syst.  nat.  t.  I. 
p.  2155.  53  —  de  Vill.,  C.  Linn.,  Entom.  t.  I.  p.  498.  61.  —  Rossi,  Faun. 
et.  1313. —  Id.  édit,  illig.  t.  IL  p.  376.  1313,  —  Petagn.  Inst,  entom.  p.  635. 
29.  —  Panz.,  Faun.  ins.  Germ.  32.  12.  —  Wolff.,  Icon.  Cimic.  p.  16.  16. 
pl.  II.  Fig.  16.  —  Fallén,  Monog.  Cimic.  p.  49.  16.  —  Id.  Hemipt.  suec.  p. 
31.  16.  —  Zetterst.,  Faun.  ins.  lappon.  p.  465.  8.  —  Id.  ins  lapp.  p.  260. 
8.  —  Burmeist.,  Ilandb.  t.  II.  p.  368.  11. 

La  punaise  verte,  à  raies  et  taches  rouges  ou  blanches.  Geoffr.,  Hist.  t.  I.  p. 
471.  74. 

. Schaeffer,  Icon.  pl.  XLVI.  fig.  4.  5.  (Var.  C).  6.  (Var.  B). 

Penlatoma  oleracea.  Tigny,  Hist.  nat.  t.  IV.  p.  300.  —  Latr.,  Hist.  nat.  t.  Xli. 
p.  195.  38. —  Id,  Règne,  anim.  de  Cuv.  (1817).  t.  III.  p.  338.  —  S.  Farg.  et 
Serville,  Encycl.  méth.  t.  X.  p.  56.  18.  —  Schilling.,  Arb.  und.  Verand. 
(1844).  p.  182.  23. —  Gorski,  Analect.  p.  83.  41. 

Strachia  oleracea.  IIahn,  Wanz.  t.  I.  p.  182.  pl.  XXIX.  fig.  9  4.  —  Dallas, 
Hemipt.  p.  258.  4.  —  Fieber,  Ear.  Hemipt.  p.  345.  9. 

Pentatoma  oleraceum.  Blanch.,  Hemipt.  p.  149.  8.  pl.  VI.  Fig.  5. 

Eurydema  oleracea.  Kolenat.,  Melet.  t.  IV.  p.  22.  141.  —  Sahlb.,  Geoc.  fenn. 
p.  25.  2. 

Eurydema  oleraceum.  Flor.,  Rliynch.,  Livland.  t.  I.  p.  146. 

Long.  0m,0056  à  0m,0070  (2  1.  1/2  à  3  1.  1/8).  —  Larg.  0m,0029  à 
(R® ,0039  (11.  1/3  à  1  1.  3/4). 

Corps  ovalaire;  très-peu  convexe  ou  subplaniuscule.  Tête  ponctuée, 
ruguleuse;  rebordée;  colorée  comme  il  a  été  dit.  Antennes  noires,  avec 
le  tubercule  antennifère  de  couleur  variable.  Pronotum  rebordé  en  de¬ 
vant  et  sur  les  côtés;  pointillé  sur  les  cicatrices,  lisse  ou  à  peine  et 
superficiellement  ponctué  sur  la  ligne  médiane,  marquéde  pointsassez 


154  HIST01HE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

gros  sur  le  reste  de  sa  surface;  creusé  d’un  sillon  transverse  inter¬ 
rompu  dans  son  milieu;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Ecusson  à 
peine  subsinué  vers  les  trois  cinquièmes  de  sa  longueur;  marqué  de 
points  assez  gros;  coloré  et  peint  comme  il  a  a  été  dit.  Cories  prolon¬ 
gées  jusqu  a  la  moitié  du  5e  arceau  ventral;  ponctuées;  colorées  et 
peintes  comme  il  a  été  dit.  Membrane  d’un  noir  ou  brun  noirâtre;  bor¬ 
dée  de  blanc.  Tranche  abdominale  ordinairement  voilée;  d'un  vert 
foncé,  parée  sur  chaque  segment  d’une  tache  triangulaire  de  couleur 
claire.  Dos  de  l'abdomen  bleu,  vert  ou  noir.  Repli  des  cories  prolongé 
environ  jusqu’à  l’extrémité  du  3e  arceau  ventral.  Dessous  du  corps  mar¬ 
qué  de  points  assez  gros  sur  la  poitrine,  plus  finement  ponctué  sur  les 
côtés  du  ventre  et  souvent  presque  lisse  sur  la  région  médiane  de 
celui-ci;  coloré  ainsi  que  les  pieds,  comme  il  a  été  dit.  Tibias  annelés. 

Cette  espèce  est  commune  sur  les  crucifères.  Suivant  Linné,  les  choux 
et  les  raves  furent  en  partie  détruits  par  elles,  en  1760,  dans  les  pro¬ 
vinces  de  la  Suède. 

Obs.  Elle  offre  un  caractère  particulier  dans  le  repli  de  ses  cories 
prolongé  jusqu’à  l’extrémité  du  3e  arceau  ventral. 

Elle  se  distingue  d’ailleurs  aisément  des  S.  ornata,  picla,  decorata  et 
festiva ,  par  ses  cories  de  couleur  foncée;  parées  sur  chaque  mésocorie 
d’une  bande  transverse  claire,  naissant  du  tiers  interne  de  son  bord 
postérieur  et  aboutissant  à  l’extrémité  de  la  suture  radiale;  par  ses  exo- 
cories  de  couleur  foncée  à  l’extrémité;  par  son  pronolum  de  couleur 
foncée,  avec  la  ligne  médiane,  les  rebords  antérieurs  et  latéraux,  et 
ordinairement  une  partie  seulement  du  bord  postérieur,  de  couleur 
claire.  Ses  mésocories  parées  d’une  seule  tache  claire  et  le  repli  de  ses 
élytresun  peu  plus  longuement  prolongé,  l’éloignent  de  la  S.  dominula, 
avec  laquelle  la  var.  s,  pourvue  d’une  tache  ponctiforme  rouge,  a  beau¬ 
coup  d’analogie;  mais  chez  cette  dernière,  le  bord  postérieur  du  prono¬ 
lum  est  en  grande  partie  envahi  par  la  couleur  des  taches  claires,  ce 
qui  n’a  pas  lieu  chez  la  précédente. 

Baerensprung  a  publié  la  description  d’une  Strachie  que  nous 
n’avons  pas  vue  ;  mais  qui  paraît  se  rapprocher  beaucoup  de  Volerai ea. 
En  voici  la  phrase  diagnostique  : 


PENTATOMIDES.  —  STÎUCHIA1RES.  —  Strachia.  loo 

Æneo-ccerulea,  albo-marginata ,  lineola  media  pronoti  angusta,  postice 
abbreviata,  linea  transversa  ante  apicem  hemelytrorum ,  maculis  nonnulis 
pone  rostri  basin  et  pone  coxis  albis  ;  nntennis  nigris  ;  pedibus  nigris  albo- 
macidatis  ;  abdomine  nigro ,  margine  albo  marginato ,  subtus  interdum 
croceo  vancgata. 

Strncliia  lineola.  Baerexsprcsg,  in.  Berlin,  entom.  Zeitschr.  t.  II  (1839). 

p.  203. 

Patrie  :  l’Andalousie. 

8.  Stracliia  ey  aueas  Fieber. 

Dessus  du  corps  d’un  bleu  violet ,  d’un  bleu  vert  ou  varié  de  ces  deux 
couleur.  Pronotum  à  peine  ou  non  bords  de  blanc  sur  les  côtés  ;  offrant , 
entre  les  cicatrices ,  les  traces  d’une  ligne  rouge  étroite.  Ecusson  et  cories 
sans  taches.  Membrane  d'un  noir  bleu  ou  vert,  à  peine  bordées  de  blanc. 
Tranche  abdominale  bordée  de  blanc.  Dessous  du  corps  bleu  ou  bleu  vert. 
Repli  de  la  tranche  flave.  Ventre  d'un  bleu  ou  vert  foncé  sur  les  côtés  et  sur 
les  deux  derniers  arceaux  ;  paré  sur  la  ligne  médiane  des  cinq  premiers 
d’une  rangée  de  taches  vertes  ou  bleues,  séparées,  par  une  bande  rouge,  de 
la  région  latérale. 

cT  Inconnu. 

?  Dernier  arceau  ventral  à  peu  près  comme  chez  la  S.  oleracea. 
Strachia  cyanea.  Fieber,  Wien.  entom.  Monatschr.  1861.  p.  732. 

Long.  0m,00S7  à  O™ ,0070  (3  1.  à  3  1.  1/8).  —  Larg.  0m,0033  à  0^,0036 
(1  1.  1/2  à  1  1.  2/3)  aux.  angles  du  pronotum. 

Corps  ovalaire  ;  très-peu  convexe  ;  d'un  bleu  violet,  d’un  bleu  d’acier 
d’un  bleu  vert  ou  bronzé  ou  varié  de  bleu  ou  bleu  foncé  et  de  vert,  en 
dessus.  Tête  rebordée  ;  ponctuée;  unicolore.  Antennes  noires.  Pronotum 
rebordé  en  devant  et  sur  les  côtés  ;  presque  imponctué  sur  les  cicatri¬ 
ces,  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  assez  gros  ;  creusé  d'un 
sillon  transveise  prolongé  presque  jusqu’aux  côtés;  ordinairement  bleu 


156 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


violet  ou  bleu  d’acier,  offrant  entre  les  cicatrices  les  U  es  d’une  ligne 
médiane  étroite,  rouge  ou  orangée,  à  peine  prolongée  j  squ’au  sillon 
transverse:  rebord  latéral  tantôt  de  couleur  foncière,  tantôt  étroitement 
blanc.  Ecusson  ordinairement  bleu  violet  ou  bleu  d’acier,  ponctué;  ridé 
sur  sa  moitié  antérieure,  subcaréné  postérieurement.  Co:  ies  ordinai¬ 
rement  d’un  bleu  violet  ou  d’un  bleu  d’acier,  parfois  irisées  de  vert  ; 
ponctuées;  sans  taches.  Membrane  d’un  noir  bleu  ou  vert,  brièvement 
ou  à  peine  bordée  de  blanchâtre.  Tranche  abdominale  débordant  un 
peu  les  élytres  ;  d'un  bleu  d’acier,  bordée  de  blanc.  Repli  des  élytres 
prolongé  jusqu’à  l’extrémité  du  2°  arceau  ventral.  Bec  noir,  prolongé 
jusqu’aux  hanches  postérieures.  Dessous  du  corps  bleu,  bleu  d’acier,  bleu 
vert  ou  d’un  vert  foncé  bleuâtre;  plus  fortement  ponctué  sur  la  poitrine 
que  sur  les  côtés  du  ventre  :  ce  dernier,  offrant  sur  le  repli  de  la  tran¬ 
che  une  bordure  linéaire  blanche  un  peu  dentée  ;  parcimonieusement  et 
faiblement  ponctué  sur  sa  région  médiane  :  celle-ci,  parée,  sur  chacun 
des  cinq  premiers  arceaux,  d'une  tache  en  ovale  transverse  bleue 
ou  verte;  orné  entre  cette  rangée  de  taches  et  les  côtés,  d’une  bande 
longitudinale  rouge  ou  orangée.  Pieds  noirs,  sans  taches  qui  sont  éga¬ 
lement  verts  ou  d’un  bleu  violet. 

Cette  jolie  espèce  a  été  trouvée  dans  les  Pyrénées  par  notre  ami 
M.  de  Kiesenwelter. 

Entre  les  Strachiaires  et  les  Pentatomaires  semble  se  placer  naturel¬ 
lement  la  branche  des  Aspongopaires,  composée  d'insectes  jusqu’à  ce 
jour  étrangers  à  la  France  ou  du  moins  à  la  France  continentale.  Ces 
Pentatomiens  se  distinguent  de  tous  les  autres  par  leur  bec  court,  ne 
dépassant  pas,  ou  dépassant  à  peine  les  hanches  antérieures. 

Ces  insectes  se  divisent  en  deux  rameaux  : 

Rameaux. 

I  courte,  moins  longue  au-devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes; 
presque  bilobée  en  devant.  Antennes  à  1er  article  au  moins  aussi 
avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tête.  Aspongopates. 

en  triangle  aussi  long  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes. 

Antennes  à  1er  article  sensiblement  moins  avancé  que  le  bord  anté¬ 
rieur  de  la  tète.  Pbyixocepbalatej. 

Les  Aspongopaires  sont  réduits,  en  Europe,  au  genre  suivant  : 


PKXTÀTOMIDES.  —  ASPONGOPAIRËS.  —  Aspongopus. 


157 


Genre  Aspongopus ,  Aspongope  ;  Laporte. 


Laporle.  Essai  d’une  classifie,  p.  58. 


Caractères.  Tète  obtusément  arrondie  ou  presque  bilobée  en  devant, 
moins  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  les  organes.  Joues 
relevées  en  rebord  sur  les  côtés.  Epistome  triangulaire,  à  peine  avancé 
jusqu’aux  deux  tiers  des  joues;  enclos  par  elles.  Antennes  épaissies  ;  in¬ 
sérées  au  devant  des  yeux;  à  1er  article  le  plus  court,  débordant  fai¬ 
blement  la  partie  antérieure  de  la  tête  :  le  2e  plus  long  que  le  3e  :  les 
4e  et  5e  presque  égaux,  une  fois  au  moins  plus  longs  chacun  que  le  3e. 
Pronotnm  à  peu  près  sans  rebord  en  devant  ;  relevé  en  rebord  saillant 
sur  les  côtés,  ne  débordant  pas  ou  débordant  à  peine  à  ses  angles  laté¬ 
raux  la  base  des  ély très.  Ecusson  sinué  vers  les  trois  cinquièmes  de 
ses  côtés.  Bec  prolongé  à  peine  jusqu’à  la  moitié  du  mésosternum. 
Cuisses  munies  près  de  leur  tranche  postérieure  de  très-courts  poils 
spinosules.  Tibias  garnis  de  poils  semblables,  moins  courts  sur  leur 
tranche  externe  et  surtout  sur  l’inférieure. 

L’insecte  suivant  sur  lequel  ce  genre  est  constitué,  se  rapproche  des 
Stracliia  par  la  forme  de  sa  tête,  par  son  épistome  court  et  enclos  par 
les  joues;  par  les  angles  postérieurs  de  son  pronotum  n’offrant  en 
devant  que  des  traces  d’un  rebord  postérieurement  limité  par  une  ligne 
enfoncée.  Il  diffère  de  tous  les  Pentalomaires  par  les  poils  spinosules 
dont  ses  cuisses  et  ses  tibias  sont  garnis. 

Asgiongogius  niger,  Fieber  ;  entièrement  noir  ou  d’ un  noir  brunâtre. 
Joues  canaliculèes  longitudinalement.  Pronotum  élargi  en  ligne  à  peu  près 
droite  jusqu’aux  angles  latéraux  qui  sont  vifs  et  débordent  à  peine  les 
ély  1res  ;  muni  sur  les  côtés  d'un  rebord  tranchant  et  relevé;  sans  rebord  à 
la  base  ;  finement  chagriné.  Ecusson  arrondi  postérieurement.  Cories  voilant 
à  peu  près  la  tranche  abdominale  ;  à  angle  poster at-exter  ne  aigu,  prolongé 
à  peine  jusqu’ à  la  moitié  du  4°  arceau  ventral.  Membrane  d' un  noir  brun⬠
tre  :  à  sept  ou  huit  nervures  à  la  base,  plus  nombreuses  postérieurement. 

Aspongopus  niger.  Fieber.  Eur.  Hemipt  p.  330. 


158 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Long.  0m,0074  à  0®,0180  (7  1.  3/4  à  8  1.  ).—  Larg.  0m,0090  (4  1.). 
Patrie  :  la  Syrie. 

Nous  ne  mentionnerons  des  Phyllocéphalates  que  le  genre  suivant  : 


Genre  Schizops ,  Schizops  ;  Spinola. 

Spinola.  Essai  p.  297. 


Caractères.  Tête  en  triangle  aussi  long  au  devant  des  yeux  que  large 
entre  les  organes;  fendue  à  sa  partie  antérieure.  Joues  à  bords  tran¬ 
chants.  Epistome  à  peine  plus  avancé  que  les  deux  tiers  des  joues,  en¬ 
clos  par  celles-ci.  Pronotum  échancré  presque  en  demi-cercle  en  devant, 
avec  la  partie  postoculaire  tronquée;  sans  rebord  en  devant;  à  angles 
latéraux  subarrondis,  débordant  peu  la  base  des  élylres.  Ecusson  sinué 
vers  la  moitié  de  ses  côtés.  Bec  ne  dépassant  pas  les  hanches  anté¬ 
rieures.  Ventre  non  sillonné. 

Scliizofis  ægyptiaca  ;  Lefebvre.  Dessus  du  corps  br un ,  ru gideu sè¬ 
ment  ponctué.  Ecusson  paré,  de  chaque  côté,  d’une  bande  d’un  jaune  orangé 
ou  roussâlre,  naissant  au  côté  interne  des  stigmas ,  laissant ,  en  dehors 
d’elle  une  bordure  brune,  jusqu’aux  sinuosités ,  et  foi  niant  ensuite  une 
bordure  marginale  jusqu’à  son  extrémité.  Exocorie  par ]e  dune  bordure 
également  d'un  jaune  orangé,  sur  sa  moitié  externe  de  leur  largeur. 

Pcntaioma  œgypliaca.  Lefebvr.  Mag.  de  zool.  de  Guérin,  pl.  XX. 

Ælia  œgyptiaca.  Bcrmëist.  Ilandb.  t.  il.  p.  358.  5. 

Phyllocephala  œgyptiaca.  Blanch.  Hemipt.  p.  144.  2. 

Schizops  œgyptiaca.  Amyot  et  Serv.,  llémipt.  p-  177.  1.—  Fieber.  Furop. 
Hemipt.  p.  341. 

Long.  0”, 0168  à  0m,0180  (7  1.  1/2  à  8  1.  ). 

Patrie  :  l'Egypte,  la  Turquie,  et  la  Corse,  suivant  M.  Amyot. 


PENTATOJIIDES.  —  PENTATOMAIRES. 


159 


TROISIÈME  BRANCHE. 

LES  PENTATOMAIRES. 

Caractères.  Ventre  non  creusé  d’un  sillon  longitudinal  sur  sa  ligne 
médiane.  Tête  à  peu  près  sans  rebord.  Antennes  à  1er  article  notable¬ 
ment  moins  avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tête.  Pronotum  à  peine 
rebordé  ou  sans  rebord  à  son  échancrure  antérieure  :  le  rebord  quand 
il  existe,  non  limité  postérieurement  par  une  ligne  enfoncée. 

Les  Penlatomaires  peuvent  être  partagés  en  deux  rameaux  : 


O 

CU 


marquée  d’une  lâche  ponctiforme  noire  ,  au  bord  externe  de  chaque  cotyle  : 
ces  points  constituant  une  rangée  longitudinale,  passant  sur  l’orifice 
également  noir  de  l’organe  odorifique.  Ecusson  à  sinuosités  latérales 
situées  vers  la  moitié,  ou  moins,  des  deux  côtés.  Tranche  abdominale  en¬ 
trecoupée  de  noir  sur  une  couleur  pâle. 

non  marquée  d’une  tache  ponctiforme  noire  au  côte  externe  de  chaque  cotyle. 
Ecusson  à  sinuosités  latérales  situées  vers  les  trois  cinquièmes  de  ses 
côtés.  Tranche  abdominale  non  entrecoupée  de  noir  sur  une  couleur  pâle. 


Carpocorates. 


Pentatomales . 


PREMIER  RAMEAU. 

LES  CARPOCORATES. 

Caractères.  Poitrine  marquée  d’un  point  noir  vers  le  milieu  de  la 
base  de  chaque  colvle  :  ces  points  constituant  une  rangée  longitudinale 
passant  sur  l'orifice  également  noir  de  l’orifice  odorifique;  ordinai¬ 
rement  marquée  d'un  point  noir  plus  petit,  vers  le  milieu  du  bord 
antérieur  des  flancs  du  médipectus.  Ecusson  à  sinuosités  latérales  situées 
vers  la  moitié,  ou  moins,  de  la  longueur  de  ses  côtés.  Tranche  abdomi¬ 
nale  entrecoupée  de  noir  et  d'une  couleur  pâle  sur  chaque  arceau,  et 
débordant  les  élylres.  Dos  de  l’abdomen  noir. 

Ces  caractères  qui  semblent  au  premier  coup  d’œil  offrir  une  impor¬ 
tance  médiocre,  et  qui  sans  doute  par  cette  raison  ont  été  négligés  par 
les  auteurs,  révèlent  cependant  dans  l'organisation  des  insectes  de  ce 


160 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


premier  rameau,  des  particularités  qu’on  ne  trouve  pas  chez  ceux 
du  second,  et  semblent  justifier  la  division  que  nous  avons  établie. 

Les  Carpocorates  peuvent  être  réduits  aux  genres  suivants  : 


si 

o  de  moitié  environ  plus  long  que  le  3e.  Tète  en  triangle  obtus,  aussi 
«  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes.  Epistorae  non 
|  enclos  par  les  joues. 


Epistome  d’un  cinquième  moins  long  que  les  joues 
et  enclos  par  elles. 

Epistome  à  peine  moins  long  que  les  joues  et 
non  enclos  par  elles. 


Genees. 


Carpocoris. 


Preibalus. 


Dryocoris. 


Genre  Carpocoris ,  Carpocore  ;  Kolenati. 

Kolenati.  Melet.  entom.  t.  IV  (1846).  p.  45  (I). 

Caractères.  Antennes  à  2e  article  de  moitié  environ  plus  long  que  le 
36.  Tête  en  triangle  obtus,  aussi  longue  au  devant  des  yeux  que  large 
entre  ces  organes.  Epistome  non  enclos  par  les  joues. 

Les  Mormédiens  peuvent  être  divisés  comme  suit  : 

A  Desstts  du  corps  glabre  ou  à  peu  près.  Ecusson  généralement  sinué  avant  la 
moitié  de  sa  longueur. 

B.  Angles  latéraux  du  pronotum  aigus  et  saillants,  débordant  la  base  des  ély- 
tres  d’une  largeur  égale  à  celle  des  méso  et  endocories  réunies.  Tubercule 
antennifère  marqué  d’une  ligne  noire  à  son  côté  externe  (S. -G.  Car¬ 
pocoris). 

BB.  Angles  latéraux  du  pronotum  plus  ou  moins  obtus,  ne  débordant  pas  la 
base  des  élytres  d’une  largeur  égale  à  celle  des  méso  et  endocories  réu¬ 
nies. 

C.  Ecusson  sinué  vers  les  trois  septièmes  de  sa  longueur.  Tubercule  anten¬ 
nifère  marqué  d’une  ligne  noire  à  son  côté  externe  (S. -G.  Codophila). 


(t)  Le  genr eMormidea,  ayant  pour  type  le  Cimex  ypsilon  de  Linné,  forme  une 
coupe  différente  de  celle-ci. 


PENTATOMIDES. 


161 


—  PENTATOM  AIRES.  —  CarpoCOUS. 

CC.  Ecusson  sinué  vers  les  deux,  cinquièmes  de  sa  longueur.  Tubercule 
anlennifère  à  peine  marqué  d’un  point  noir  à  son  côté  externe  (S. -G. 
Antheminia). 

AA.  Dessus  du  corps  hérissé  de  poils  fins  sur  la  tête,  le  pronotum  et  l’écusson  : 
celui-ci  sinué  un  peu  après  la  moitié  de  ses  côtés.  Tubercule  anlennifère 
marqué  d’une  ligne  noire  à  son  côté  externe  (S.  G.  Dolycoris). 


i.  S  -G.  Carpocoris. 

1.  €arj(©caris  baccarum  ;  Linné. 

Antennes  noires ,  à  premier  aiticle  pâle.  Dessus  du  corps  glabre  ;  ponc¬ 
tué;  à  couleur  foncière  or  dinairement  en  partie  flave  et  rosâtre.  Joues 
extérieurement  bordées  de  noir.  Pronotum  à  angles  latéraux  aigus ,  re¬ 
levés ,  et  débordant  les  élylres  d'une  largeur  égale  à  celle  de  la  base  des 
méso  et  endocories;  paré  en  devant  de  quatre  courtes  bandes  formées  de 
points  noirs;  marqué  aux  angles  latéraux  d'une  tache  noire  prolongée  en 
forme  de  bordure  jusqu’aux  angles  postérieurs.  Membrane  des  cories  d’un 
livide  flavescent  marquée  d’une  ligne  obscure  obliquement  longitudinale 
dirigée  vers  l’angle  poster o-exter ne. 

a*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle,  fendu  sur  la  ligne  mé¬ 
diane,  échancré  presque  en  demi-cercle  à  son  bord  postérieur,  entaillé 
à  celle-ci,  de  chaque  côté,  près  de  la  ligne  médiane  et  près  de  l’angle 
posléro-ex terne  et  sinué  entre  ces  deux  entailles. 

Ç  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi  d’a¬ 
vant  en  arrière  sur  les  côtés  légèrement  en  courbe  rentrante,  une  fois 
environ  plus  large  à  son  bord  postérieur  que  long  sur  la  ligne  médiane  ; 
divisé,  par  une  ligne  transversale  arquée  en  arrière,  en  deux  moitiés  : 
l’antérieure,  plus  courte  surtout  sur  les  côtés,  formée  de  deux  pièces 
principales  arrondies  chacune  à  leur  angle  postéro-interne,  et  séparées 
entre  elles  par  une  troisième  pièce,  étroite,  rétrécie  d’arrière  en  avant 
en  triangle  très-allongé  :  la  moitié  postérieure,  comme  quadrilobée 
postérieurement,  formée  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure  trans¬ 
verse,  rétrécie  d’avant  en  arrière,  tronquée  ou  subéchancrée  à  son 
Annules  de  In  Société  Lhnfenr.e.  Il 


1G2  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

bord  postérieur:  la  médiane  postérieure  ordinairement  à  peine  aussi 
longue  que  large. 

Etat  normal.  Tête  rosâtre;  parée  d’une  assez  large  bordure  noire  au 
côté  interne  des  joues;  marquée  de  points  noirs  sur  le  vertex  jusqu’à  la 
base  de  l’épistome.  Antennes  noires,  à  1er  article  rosat.  Pronotum  rosal, 
avec  la  partie  antérieure  plus  pâle  :  paré  sur  celle-ci  de  quatre  sortes 
de  bandes  formées  par  des  points  enfoncés  noirs  :  ces  bandes  naissant 
au  bord  antérieur  et  ne  dépassant  pas  les  cicatrices;  marqué  aux  angles 
latéraux  d’une  tache  noire,  prolongée  en  forme  de  bordure  sur  le  bord 
latéral  postérieur,  jusqu’aux  angles  postérieurs.  Ecusson  rosat,  avec  la 
moitié  postérieure  souvent  flave,  et  l’extrémité  ordinairement  un  peu 
plus  pâle;  paré  à  la  base  de  quatre  taches  subponcti formes  noires,  et 
de  deux  autres  après  les  deux  médiaires  précédentes.  Elytres  rosâtres, 
sans  tache.  Tranche  abdominale  marquée  d’une  sorte  de  bande  trans¬ 
versale  formée  de  points  noirs,  sur  le  tiers  antérieur  et  sur  le  tiers 
postérieur  de  ses  arceaux.  Dessous  du  corps  d’un  llave  plus  ou  moins 
pâle  :  replis  du  pronotum  et  des  cories  et  repli  de  la  tranche  marginale 
d’un  rouge  pâle.  Pieds  rosats,  avec  les  cuisses  plus  pâles  surtout  à  la 
base. 

5 Variations  (par  défaut). 

Quand  la  matière  a  été  moins  abondante,  la  couleur  du  dessus  du 
corps  varie  du  livide  verdâtre  au  livide  flave;  la  base  du  2e  article  des 
antennes  est  pâle;  les  taches  ponctiformes  de  la  base  de  l’écusson  sont 
souvent  peu  marquées:  les  bandes  de  la  tranche  sont  parfois  nulles  ou 
formées  de  très-petits  points  obscurs  :  les  replis  du  pronotum  et  des 
cories  varient  du  livide  verdâtre  au  flavescenl,  ainsi  que  le  dessous  du 
corps  et  les  pieds  ou  du  moins  les  cuisses  :  celles-ci,  offrent  souvent  une 
ligne  obscure  ou  noirâtre  sur  leur  tranche  antérieure. 

Variations  (par  excès). 

Quand  au  contraire  la  matière  colorante  a  été  plus  abondante  le  des¬ 
sus  du  corps  prend  une  teinte  moins  joyeuse,  plus  nébuleuse  :  les 
taches  de  la  partie  antérieure  du  pronotum  et  celle  de  la  base  de  l’écus- 


pentatomides.  —  pentàtojU  aires  —  Carpocoris.  163 

son  deviennent  moins  nettes  ou  moins  distinctes:  les  tarses  ou  du 
moins  le  dernier  ou  les  deux  derniers  articles  passent  au  brun  ou 
au  noir. 

Cimex  baccarnm.  Faun.  suec.  p.  249.  928.  —  Id.  Syst.  nat.  10e  édit.  t.  !.  p. 

443.  34.  —  Id.  12e  édit.  t.  I.  p.  72.  43  (suivant  l’exemplaire  type). 

Cimex  nigricornis.  Wolff,  Icon.  Cimic.  p.  137.  132.  pi'.  XiV.  fig.  132  a,  b.  — 
Durai.,  Zool.Hand atlas,  pl.  XXIX.  fig.  2. — Ramb.,  Faun.  Andal.  t.  II.  p.  124. 11. 
Penlatome  à  antennes  noires  Faun.  fr.  (géocorises).  pl.  2.  fig.  8. 

Penlatoma  nigricornis.  Hahn,  Wanz.  t.  II.  p.  38.  pl.  XLV11I.  fig.  47. 
Pcntutomanigricorne.  Blanch.,  Hi»t.  nat.  t.  III.  Hémipt.  p.  130.  14.  —  Herrich- 
Schaeff.,  Faun.  Cerm.  113.  9. 

Carpocoris  nigricornis.  Kolenat.,  Melet.  Entorn.  t.  IV.  p.  40.  170. 

Cimex  fusispinus.  Bohem.,  Handling.  1849.  p.  241. 

Mormidea  nigricornis.  Fieber,  Eur.  Ilemipt.  p.  333.  3. 

Penlatoma  baccarum.  Dallas,  List.  Ilemipt.  p.  233.  6. 

Long.  0m,0112  à  0m,0135  (o  i.  à  6  1.).  —  Larg.  0m,0067  h  0m,0078 
(3  1.  à  3  1. 1/2). 

Corps  ovalaire;  peu  convexe.  Tête  sublriangulaire;  rétrécie  d’arrière 
en  avant  ;  plus  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes; 
densement  ponctuée;  à  sutures  épistomales  noirâtres;  colorée  et  peinte 
comme  il  a  été  dit.  Epistome  un  peu  rétréci  d’arrière  en  avant,  ordi¬ 
nairement  un  peu  moins  avancé  que  le  bord  antérieur  des  joues. 
Antennes  noires,  à  1er  article  pâle  :  le  1er  à  peine  plus  grand  que  le 
tiers  du  2e  :  celui-ci  de  moitié  au  moins  plus  long  que  le  3e,  variable¬ 
ment  un  peu  plus  long  ou  plus  court  que  le  5e:  le  4e  le  plus  grand. 
Pronotum  élargi  d’avant  en  arrière,  jusqu’aux  angles  latéraux  en  for¬ 
mant  un  léger  angle  rentrant  vers  le  niveau  des  cicatrices;  à  angles 
latéraux  aigus,  un  peu  relevés,  débordant  la  base  des  élytres  d’une  lar¬ 
geur  égale  à  celle  des  méso  et  cndocories  réunies;  rétréci  en  ligne 
courbe  à  chacun  de  ses  bords  latéraux  postérieurs;  à  peine  rebordé  à 
la  base;  trois  fuis  environ  plus  large  à  ses  angles  latéraux  que  long 
sur  la  ligne  médiane;  à  cicatrices  ponctuées  sur  leur  partie  centrale, 
lisses  dans  leur  périphérie;  lisse  sur  ses  tranches  latérales;  rugu- 
leuscment  ponctué  sur  le  reste;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit. 
Ecusson  offrant  les  sinuosités  en  angle  rentrant,  vers  la  moitié  ou  un 
peu  moins  de  la  moitié  de  sa  longueur;  à  peine  plus  large  vers  l’angle 


164  HISTOIRE  NATURELLE  UES  PUNAISES. 

postéro-interne  dos  copies  que  la  moitié  du  bord  postérieur  de  celles-ci  ; 
chargé  d’une  tuméfaction  basilaire  prolongée  jusqu’aux  deux  cinquiè¬ 
mes  ;  ordinairement  creusé,  après  celle-ci,  d’un  sillon  assez  large  pro¬ 
longé  presque  jusqu’à  l’extrémité;  parfois  chargé  sur  ce  sillon  d’une 
carène  obtuse  et  peu  saillante;  à  stigmas  peu  distincts;  ponctué,  d’une 
manière  ordinairement  rugueuse  ou  ruguleuse  sur  la  tuméfaction  ; 
coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit.  Cories  prolongées  ou  à  peu  près  jus¬ 
qu’à  l’extrémité  du  S°  arceau  ventral  ;  ponctuées  ;  colorées  comme  il  a 
été  dit.  Membrane  d'un  livide  mi-cuivreux;  à  cicatricule  brune;  parée 
près  de  son  angle  postéro-cxterne,  d'une  ligne  ou  tache  brunâtre  un 
peu  obliquement  longitudinale.  Dos  de  l'abdomen  noir.  Tranche  abdo¬ 
minale  et  dessous  du  corps  colorés  et  ponctués  comme  il  a  été  dit.  Tuber¬ 
cule  antennifère  marqué  d’une  ligne  noire  à  son  côté  externe.  Bec  pro¬ 
longé  jusqu’aux  hanches  postérieures  ;  à  soies  noires;  gaine  d'un  blanc 
flave,  avec  l’extrémité  noire.  Poitrine  marquée  d’un  point  noir  près  du 
côté  externe  de  chacun  de  ses  colyles  :  quelques-uns  de  ces  points  par¬ 
fois  peu  marqués.  Ventre  sensiblement  moins  large  vers  son  3e  arceau 
que  le  pronotum  à  ses  angles  latéraux.  Pieds  colorés  comme  il  a  été 
dit  :  cuisses  parfois  marquées  d’un  point  noir,  vers  les  deux  tiers  de 
leur  côté  antérieur. 

Cette  espèce  est  commune  dans  toute  la  France.  On  la  trouve  sur  les 
baies  de  divers  arbrisseaux,  sur  les  blés  et  sur  différentes  plantes. 

Obs.  Linné,  dont  la  description  est  très-obscure,  a  probablement 
confondu  cette  espèce  avec  d’autres;  mais  l’insecte  qui,  dans  sa  collec¬ 
tion,  porte  le  nom  de  baccarum,  écrit  de  sa  main,  appartient  bien  à 
cette  espèce,  ainsi  que  nous  avons  pu  nous  en  convaincre.  M.  Dallas 
avait  au  reste  déjà  restitué  à  cet  insecte  son  véritable  nom,  et  M.  Dohrn 
a  eu  raison  de  suivre  cette  indication. 

Notre  ami,  le  savant  M.  Boheman,  regardant  avec  tout  le  monde 
notre  C.  verbasci  comme  étant  le  C.  baccarum  de  Linné,  avait  donné  à 
cette  espèce  le  nom  très-caractéristique  de  fuscispinus,  que  nous 
regrettons  de  ne  pouvoir  adopter. 

Le  C.  baccarum  diffère  de  toutes  les  espèces  suivantes  par  les  angles 
latéraux  de  son  pronotum  relevés  aigus  et  plus  saillants;  par  les 
sinuosités  de  l’écusson  ordinairement  situées  vers  la  moitié  de  la  Ion- 


TENTATOMIDES.  —  FENTATOM  AIRES.  —  CdrpOCOris.  IG*) 

gueur  de  celui-ci;  du  nigricomis  et  des  suivants,  par  la  tache  noire 
des  angles  latéraux  du  pronotum,  prolongée  en  forme  de  bordure,  sur 
les  côtés  latéraux  postérieurs  jusqu’aux  angles  postérieurs. 

II.  S. -G.  Codophila. 

a  Quatre  derniers  articles  des  antennes  noirs.  Tubeicule  antenni- 
fère  marqué  d'une  ligne  noire  à  son  côté  externe. 

/9  Ecusson  chargé  d'une  tuméfaction  basilaire.  Nigricomis. 

pp  Ecusson  déprimé  sur  la  tum -faction  basilaire  et  tuméfié  sur 

les  côtés  de  celle  -ci.  Melanocera. 

az  Trois  premiers  articles  des  antennes  roses  ou  flavescents. 

S  Ecusson  marqué  à  la  base  de  deux  lunules  blanches.  Tranche 
abdominale  parée  d'une  bande  transversale  noire  sur  les 
intersections.  Tubercule  antennifère  marqué  d’une  ligne 
noire  à  son  côté  externe.  Lunula. 

So  Ecusson  non  paré  de  deux  lunules  blanches  à  sa  base.  Tran¬ 
che  abdominale  marquée  aux  intersections  d’une  tache  noire 
rétrécie  de  dehors  en  dedans  et  ordinairement  raccourcie. 

Tubercule  antennifère  à  peine  marqué  d’un  point  noir  à  son 
côté  externe.  Lynx. 


2.  Carjtweoris  sdgi'icornls  ;  Fabiucius. 

Antennes  nov.es ,  à  premier  article  rouge,  souvent  marqué  extérieure¬ 
ment  d'un  trait  noir.  Dessus  du  corps  variant  du  flave  pâle  ou  flavescent 
verdâtre  au  rouge  rosat,  ou  varié  de  ces  couleurs  ;  marqué  de  points 
enfoncés  en  majeure  partie  eoncolores.  Joues  parées  d’une  bordure  exté¬ 
rieure  noire.  Proilotum  à  angles  latéraux  non  relevés,  plus  ou  moins 
obtus,  débordant  la  base  des  élrgles  d'une  largeur  à  peine  égale  à  la  moitié 
de  la  base  d’une  corie  ;  noir  à  ces  angles,  et  paré  en  devant  de  quatre 
courtes  bandes  formées  par  des  points  noirs.  Membrane  des  cories  d’un 
livide  mi-cuivreux ,  parée  d’une  bande  longitudinale  brune  près  du  bord 
externe.  Dessous  du  corps  flave  pâle,  avec  les  côtés  d’un  rouge  pâle. 
Ventre  ordinairement  moins  large  dans  son  milieu  que  le  pronotum  à  ses 
angles  latéraux. 

çf  Dernierarceau  ventral  en  demi-cercle;  fendu  sur  la  ligne  médiane, 


166  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

échancré  presque  en  arc  à  son  bord  postérieur,  offrant  de  chaque 
côté,  près  de  la  ligne  médiane,  une  petite  languette  dirigée  en 
arrière,  entaillé  au  côté  externe  de  cette  languette,  et  près  du  bord 
postéro-externe  et  sinué  entre  ces  deux  entailles. 

Ç  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi 
presque  en  ligne  droite  sur  les  côtés ,  près  d’une  fois  plus  large  à 
son  postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane;  divisé  par  une  ligne 
transversale  arquée  en  arrière  en  deux  moitiés  :  l’antérieure  plus  courte, 
surtout  sur  les  côtés  ;  formée  de  deux  pièces  principales,  arrondies  cha¬ 
cune  à  leur  angle  postéro-interne,  et  séparées  entre  elles  par  une  troisiè¬ 
me  pièce,  étroite,  rétrécie  d’arrière  en  avant  en  triangle  très-allongé  : 
la  moitié  postérieure  comme  quadrilobée  postérieurement,  formée  de 
six  pièces.  La  médiane  antérieure  transverse ,  rétrécie  d’avant  en 
arrière,  tronquée  et  échancrée  à  son  bord  postérieur  :  la  médiane 
postérieure  en  carré  un  peu  plus  long  que  large. 

Etat  normal.  Dessus  du  corps  variant  du  flave  livide  verdâtre  au 
rosat  ou  rouge  pâle,  soit  sur  toutes  les  parties  cornées,  soit  sur 
quelques-unes  de  celles-ci,  avec  l’écusson  plus  pâle  à  l’extrémité. 
Joues  parées  d’une  bordure  extérieure  noire.  Antennes  noires,  avec 
le  1er  article  rose,  marqué  d'un  trait  noir  à  son  côté  externe.  Pronotum 
offrant  sur  chacune  de  ses  tranches  latérales  une  étroite  bordure 
pâle  ou  rose  imponcluêe;  paré  en  devant  de  quatre  courtes  bandes 
formées  par  des  points  noirs  et  ne  dépassant  pas  ordinairement  les 
cicatrices;  marqué  aux  angles  latéraux  d’une  tache  noire  ou  formée 
de  points  noirs,  souvent  réduite  à  une  bordure  assez  étroite  ,  ou 
d’autres  fois  laissant  le  bord  externe  étroitement  pâle;  cette  tache  noire, 
peu  avancée  au  devant  des  angles  et  non  prolongée  après  eux.  Ecusson 
marqué,  à  la  base,  de  quatre  taches  subponcliformes  noires,  et 
souvent  de  deux  autres,  également  noires,  près  de  la  ligne  médiane, 
après  les  médiaires  précédentes. 

Variations  principales. 

Var.  a  Dessus  du  corps  d’un  livide  flavescent  verdâtre,  ou  d’un  flave 
pâle,  avec  les  codes  de  même  couleur  ou  à  peine  teintées  de  rose. 


PENTATOMIDES.  —  PENTAT0MA1RES.  —  CarpOCOI'is.  167 

Obs.  Le  premier  article  des  antennes  manque  souvent  alors  du  trait 
noir  latéral. 

Mormidca  nigricornis.  Fieber.  Eur.  Hemipt.  p.  335.  3. 

Var.  /s  Dessus  du  corps  d'un  flave  pâle  sur  la  tête  et  la  partie 
antérieure  du  pronotum  et  sur  V écusson  ( dont  l’extrémité  est  plus  pâle 
ou  blanchâtre ),  d’un  rouge  pâle  sur  la  moitié  antérieure  du  pronotum , 
rosat  sur  les  cories. 

Cimex  purpureipennis .  de  Geer,  Mem.  t.  III.  p.  358.  5.  pl.  XIII.  fig.  15. 
Cimex  nigricornis.  Fabr.,  Entom.  Syst.  t.  4.  p.  94.  59.  —  Schrank,  Faun. 

Boic.  t.  2.  p.  70  1097.  —  Fallén,  Hemipt.  Suec.  p.  27.  9. 

Cimex  eryngii.  Germar,  Reise.  n.  Dalmat.  p.  233.  479.  —  Ahrens.  Faun.  Ins. 
Europ.  2.  21. 

Pcntatoma  eryngii.  Hahn,  Wanz.  t.  2.  p.  59.  pl.  XLVIII.  fig.  148.  —  Gorski, 
Analect.  Entom.  p.  97.  56.  Note  1. 

Mormidea  nigricornis.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  335.  3.  Var.  6. 

Var.  •/  Dessus  du  corps  à  couleur  foncière  entièrement  ou  à  peu 
près  d’un  rouge  pâle. 

Il  faut  probablement  rapporter  à  cette  variété  le 

Cimex  pudicus.  Poda,  Ins.  Mus.  .Ginel.  p.  56.  9.  —  Schrank,  Enum. 
p.  271.  524.  —  Id.  Faun.  Boic.  t.  2.  p.  73.  1106. 

Var.  s  Quand  la  matière  colorante  a  été  plus  abondante  la  couleur 
foncière  est  généralement  plus  obscure,  d’une  teinte  souvent  équivoque 
d’un  fauve  rougeâtre  ou  d’un  cendré  rougeâtre,  et  alors  les  bandes 
antérieures  du  pr  notum  et  les  taches  noires  de  la  baSi  de  l’écusscn 
sont  affaiblies  ou  peu  marquées;  parfois  au  contraire  la  matière 
noire  en  se  concentrant  sur  ces  taches,  les  a  rendu  plus  noires  et 
plus  développées,  et  sa  couche  foncière  est  généralement  d’un 
rouge  pâle. 

Pentalomu  nigricornis.  Latr.,  Hist.  nat.  t.  12.  p.  187.  11. 

Var.  «  Chez  d’autres  variétés ,  mais  qui  paraissent  étrangères  à 
la  France,  le  dessus  du  corps  est  également  d’un  rouge  pâle;  mais 
les  bandes  antérieures  noires  du  pronotum  ont  pris  plus  de  dévelop¬ 
pement  ;  les  latérales  s’unissent  à  la  tache  des  angles  latéraux  :  les 
médiaires  se  prolongent  parfois  jusqu’à  la  base.  L’écusson  montre 


168 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


vers  les  trois  cinquièmes  de  ses  côtés  une  tache  noire,  et  quelquefois 
les  deux  taches  médiaires  de  la  base  s’unissent  à  celles  qui  les 
suivent  près  de  la  ligne  médiane  et  celles-ci  aux  latérales. 

Var  ç  Enfin  l’on  trouve  des  variétés  dont  la  couleur  foncière  est 
grisâtre  et  marquée  de  points  noirs  qui  lui  donnent  une  teinte  d'un 
gris  noirâtre. 

Long.  0m,0112  à  0>“,0135  (5  1.  à  6  1.  ).  —  Larg.  0'“,0061  à  0™,0037 
(2  1.  3/4  à  3  1.  ). 

Corps  ovalaire;  peu  convexe.  Tète  rétrécie  d’arrière  en  avant  ;  plus 
longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  les  organes  ;  planiuscule  ;  à 
peine  relevée  en  rebord  à  ses  côtés;  ruguleusement  ponctuée;  marquée 
d’un  sillon  lisse  au  côté  interne  des  yeux  ;  à  couleur  foncière  variant 
du  livide  flavescent  verdâtre  au  rouge  pâle  ;  parée  d’une  assez  large 
bordure  noire  au  côté  interne  des  joues;  postérieurement  marquée  de 
deux  bandes  formées  par  des  points  noirs,  avancées  jusqu’à  la  partie 
postérieure  des  sutures  épistomales,  ou  se  rétrécissant  graduellement. 
Epistome  un  peu  rétréci  d’arrière  en  avant,  aussi  avancé  ou  presque 
aussi  avancé  que  les  joues.  Antennes  à  1er  article,  le  plus  court  à  peine 
plus  avancé  que  les  deux  tiers  des  joues  :  le  2e  près  de  la  moitié  plus 
long  que  le  3e  :  les  4°  et  5e  presque  égaux,  plus  longs  chacun  que  le  2e: 
le  1er  d’un  rose  pâle,  ordinairement  marqué  d’un  trait  noir  à  son  côté 
externe:  les  autres,  noirs.  Pronotim  élargi  en  ligne  presque  droite  ou 
à  peine  rentrante  jusqu’aux  angles  latéraux  ;  ceux-ci  en  angle  émoussé, 
non  relevés  et  débordant  les  élytres  à  peine  de  la  largeur  de  la  moitié 
de  la  base  d’une  corie  ;  à  bord  latéral  tranchant,  à  peine  relevé  en 
rebord  ;  à  cicatrices  ponctuées  dans  leur  milieu,  lisses  dans  leur  périphé¬ 
rie;  ruguleusement  ponctué  sur  le  reste  de  sa  surface;  coloré  et  peint 
commeil  a  été  dit.  Ecusson  à  sinuosités  ordinairement  en  forme  d’angle 
rentrant  ou  d'entaille,  situées  vers  la  moitié  ou  un  peu  moins  de  sa  lon¬ 
gueur;  ponctué;  ridé  sur  1a  tuméfaction  basilaire:  celle-ci  plus  ou 
moins  saillante,  quelquefois  prolongée  en  arrière  sur  la  ligne  médiane 
d'autres  fois  sillonnée  sur  cette  ligne  jusqu’aux  deux  tiers,  et  parfois  un 
peu  tuméfiée  sur  les  parties  latérales  de  la  tuméfaction  et  de  ce  sillon  ; 


PEXT.VTOMIDES.  —  l'EVl'ATOM  MUES.  —  CarpoCOris.  K  9 

coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit;  toujours  plus  pâle  à  l’extrémité. 
Cories  ponctuées  ;  colorées  comme  il  a  été  dit.  Exocories  prolongées  à 
peu  près  jusqu'à  l’extrémité  du 5e  arceau  ventral.  Membrane  d’un  livide 
mi-cuivreux  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale  flave  ou  d’un 
flave  rouge  sur  la  partie  médiane  de  ses  arceaux,  noire  sur  chaque  tiers 
antérieur  et  postérieur  de  ceux-ci.  Dessous  du  corps  d’un  flave  pâle  ou 
blanchâtre  ou  parfois  d’un  blanc  flavescent  verdâtre  sur  le  ventre; 
marqué  de  points  concolores.  Poitrine  marquée  d'un  point  noir,  au  côté 
externe  de  chaque  cotyle.  Ventre  généralement  moins  large  vers  le 
3e  arceau  que  le  pronotum  à  ses  angles  latéraux;  offrant  souvent  sur 
les  arceaux  de  la  tranche  une  tache  ovalaire  plus  flave  ou  rougeâtre  et 
paraissant  parfois  un  peu  tu  méfiée.  Tibias  et  tarses  d’un  rouge  pâle  ou 
d’un  flave  rouge  :  cuisses  plus  pâles,  souvent  notées  d’un  point  noir 
vers  les  deux  tiers  de  leur  côté  antérieur  ;  parfois  marquées  d'une  ligne 
noirâtre  sur  leur  tranche  postérieure. 

Cette  espèce  paraît  commune  dans  toutes  les  parties  de  la  France. 

Obs.  Elle  a  été  confondue  souvent  avec  le  C.  baccarum;  mais  elle 
pa:’ait  devoir  constituer  une  espèce  particulière.  Elle  se  distingue  du 
C.  baccarum  par  ses  angles  latéraux  non  relevés,  plus  obtus,  débordant 
à  peine  les  élytres  d’une  largeur  égale  à  la  moitié  de  la  base  d’une  corie, 
au  lieu  de  le  faire  d'une  largeur  égale  à  celle  des  méso  et  endocorie 
réunies  ;  par  les  angles  latéraux  marqués  d’une  tache  noire  (réduite 
souvent  à  une  étroite  bordure)  non  prolongée  ordinairement  après  les 
angles,  au  lieu  de  former  une  large  bordure  noire  près  des  angles  laté¬ 
raux  postérieurs,  etc. 

Nous  avons  pris  dans  le  Midi  un  Carpocore  qu’on  pourrait  caractériser 
ainsi  : 

Carpacoris  «arsata.  Antennes  noires  à  premier  article  rouge, 
extérieurement  marqué  d’une  ligne  noire.  Dessus  du  corps  glabre  :  à  couleur 
foncière  d’un  livide  cendré,  mais  densement  couvert  de  points  enfoncés 
noirs,  qui  le  font  paraître  d’un  gris  noir.  Pronotum  à  angles  latéraux  vifs, 
débordant  la  base  des  élytres  d'une  largeur  égale  à  la  moitié  à  peine  de  la 
based'une  corie;  à  bord  latéral  tranchant  ;  rouge, noir  en  dedans  de  ce  bord 
depuis  les  cicatrices  jusqu’aux  angles  postérieurs.  Ecusson  sillonné  après 


170 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


la  faible  tuméfaction.  Membrane  des  caries d’unbrunâtre  mi-doré,  marquée 
d'une  tache  brune  prés  du  côté  externe.  Ventre  flave,  ponctué  de  noir  ; 
au  moins  aussi  large  dans  son  milieu  que  lepronotum  à  ses  angles  latéraux, 
Cuisses  pâles,  tibias  rouges,  tarses  noirs. 

Long.  0m,0135  (61.  ).—  Larg.  0m,0072  (3  1.  1/4)  aux  angles  latéraux 
du  pronotum  0m,0078  (3 1.  1/4  )  vers  le  3e  arceau  de  l’abdomen. 

Obs.  Cet  individu  s’éloigne  des  C.  baccarum  et  nigricornis  par  la 
membrane  brune  de  ses  cories  et  par  des  postépisternums  marqués  de 
points  enfoncés  noirs,  il  semble  se  rapprocher  du  baccarum  par  son 
pronotum  noir,  aux  angles  latéraux  et  sur  les  côtés  de  chaque  bord 
latéral  postérieur  jusqu’aux  angles  postérieurs  ;  il  s’éloigne  du  nigri¬ 
cornis  par  les  angles  latéraux  de  son  pronotum  plus  vifs  et  un  peu  plus 
saillants,  ;  par  son  ventre  au  moins  aussi  large  vers  son  3e  arceau  que 
le  pronotum  à  ses  angles  latéraux;  mais  probablement  n’est-il  qu’une 
variété  méridionale  de  ce  dernier,  chez  laquelle  la  matière  colorante  a 
rendu  la  tête  presque  uniformément  noire,  a  fait  disparaître  ou  rendu 
indistinctes  les  quatre  bandes  antérieures  noires  du  pronotum,  a  donné 
à  tout  le  dessus  du  corps,  même  à  l’extrémité  de  l’écusson  une  teinte  d’un 
gris  noir,  en  laissant  une  bordure  noire  près  des  côtés  latéraux  posté¬ 
rieurs  du  pronotum,  a  marqué  le  ventre  d'assez  gros  points  noirs,  et 
donné  aux  tarses  cette  dernière  couleur. 

3.  Carpocorls  nielaiiocera  ;  Mulsant  et  Rey. 

Antennes  noires,  à  premier  article  rouge,  ordinairement  marqué  d’un 
trait  noir  à  son  côté  externe.  Dessus  du  corps  glabre,  variant  du  cuivré  au 
grisâtre  ou  fauve  rougeâtre,  presque  uniformément  marqué  de  points 
enfoncés  noirs.  Joues  parées  d'une  bordure  extérieure  noire.  Pronotum  à 
angles  latéraux  subarrondis  ou  obtusément  anguleux,  débordant  la  base 
des  élytres  d'une  largeur  à  peine  plus  grande  que  le  tiers  delà  base  d'une 
corie  ;  ordinairement  marqué  à  ces  angles  d'une  tache  noire  ou  formée  de 
points  noirs,  souvent  avancée  jusqu’ aux  cicatrices.  Ecusson  obtriangulaire- 
ment  déprimé  sur  la  tuméfaction  basilaire  et  tuméfié  sur  les  côtés  de  cette 
dépression  et  de  la  ligne  médiane.  Dessous  du  corps  et  pieds  d'un  livide 


pentatomides.  —  pentatomaires.  —  Ca>pocoris.  171 

flave  ou  rougeâtre.  Ventre  plus  large  dans  son  milieu  que  le  pronotum  aux 
angles  latéraux. 

a"  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  élargi  ;  caréné  sur  sa  ligne 
médiane  :  cilié  et  échancré  en  arc  à  son  bord  postérieur,  bissinué  de 
chaque  côté  de  la  partie  médiane  de  ce  bord,  et  de  plus  entaillé  près  de 
ses  angles  postérieurs. 

9  Dernier  arceau  ventral  obtusôment  arrondi  en  devant,  élargi 
légèrement  en  courbe  rentrante  sur  les  côtés,  près  d’une  fois  plus  large 
à  son  bord  postérieur  que  sur  la  ligne  médiane  ;  divisé  par  une 
ligne  transversale  un  peu  arquée  en  arrière  en  deux  moitiés:  l’anté¬ 
rieure  plus  courte,  formée  de  deux  pièces  principales ,  subarrondies 
chacune  à  leur  angle  postéro-in terne,  et  séparées  entre  elles  par  une 
pièce  étroite,  rétrécie  d’arrière  en  avant  en  triangle,  très-allongé:  la 
moitié  postérieure  comme  quadrilobée  postérieurement,  formée  de  six 
pièces  :  la  médiane  antérieure  transverse,  rétrécie  d’avant  en  arrière 
échancrée  ou  entaillée  à  son  bord  postérieur:  la  médiane  postérieure 
plus  longue  que  large. 

Etat  normal.  Dessus  du  corps  variant  du  cendré  au  grisâtre  ou  fauve 
rosâtre  ou  rougeâtre,  presque  uniformément  marqué  de  points  noirs. 
Joues  marquées  extérieurement  d’une  bordure  noire.  Télé  offrant  au 
côté  interne  des  yeux  une  trace  ou  sillon  longitudinal  imponclué  et  plus 
pâle;  souvent  plus  obscure  entre  ces  sillons.  Pronotum  marqué  aux 
angles  latéraux  d’une  tache  noire  ou  plus  ordinairement  formé  de 
points  noirs,  ne  dépassant  pas  l’angle  en  arrière,  et  souvent  avancée 
jusqu’à  l’angle  postéro-ex terne  des  cicatrices. 

Pentatonamelanocera.  MuLSANTet  Rey,  Ann.  delà  Soc.  Linn.  de  Lyon,  1830-52. 

p.  50. —  Muls.,  opusc.  Entom.  t.  I.  p.  108. 
ilormidea  nigricornis.  Yar.  Fieber,  Enrop.  Hemipt.  p.  393. 

Long.  0m,0128  à  0ra,0135  (3  1.  3/4  à  6  1.)  —  Larg.  0“,0067  à  0,0072 
(3  1.  à  3  1.  1/4)  aux  angles  latéraux  du  pronotum.  —  0m,0078 
(3  1.  1/2)  vers  le  milieu  de  l’abdomen. 

Corps  ovale  ou  ovalaire  ;  peu  convexe.  Tète  rétrécie  d’arrière  en 


17-2 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


avant  ;  obtuse  à  sa  partie  antérieure,  avec  le  milieu  à  peine  échanc-ré  ; 
un  peu  plus  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes  ; 
planiuscule;  légèrement  relevée  en  rebord  sur  les  côtés;  marquée  de 
points  enfoncés  noirs  ou  obscurs;  parée  d’une  bordure  noire  au  côté 
externe  des  joues;  ordinairement  plus  obscure  ou  marquée  de  deux 
taches  noires  sur  le  vertex  ;  creusée  au  côté  interne  des  yeux  d’un 
faible  sillon,  parallèle,  avancé  à  peu  près  jusqu’au  niveau  du  bord  an¬ 
térieur  des  yeux,  livide,  imponctué,  et  dont  le  côté  interne  correspond 
au  milieu  de  la  partie  postérieure  des  joues.  Epistome  assez  large, 
ordinairement  peu  rétréci  en  devant,  à  peine  moins  avancé  que  les 
joues,  mais  non  enclos  par  elles.  Antennes  à  1er  article  court,  moins 
avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tête  :  le  2®  de  moitié  plus  long  que  le 
3°  :  les  4e  et  5e  presque  égaux,  à  peine  aussi  long  chacun  que  le  2°  : 
le  1er  rose  pâle,  avec  un  trait  noir  au  côté  extérieur  :  les  autres  noirs. 
Pronotum  élargi  en  ligne  à  peu  près  droite  jusqu’aux  angles  latéraux  ; 
subarrondi  ou  obtus  à  ceux-ci  ou  légèrement  subsinué  à  leur  partie 
postérieure,  et  débordant  les  ély très  d’une  largeur  égale  au  tiers  de  la 
base  d’une  corie  ;  à  peine  relevé  en  rebord  tranchant  sur  les  côtés,  sans 
rebord  à  la  base  ;  à  cicatrices  ponctuées  sur  leur  partie  centrale  im- 
ponctuées  dans  leur  périphérie;  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de 
points  enfoncés  bruns  ou  noirs  :  marqué  aux  angles  latéraux  d’une 
tache  noire  ou  formée  de  points  noirs,  souvent  avancée  jusqu’à  l’angle 
postéro-externe  des  cicatrices,  laissant  le  rebord  latéral  d’un  jaune  de 
gomme  ;  coloré  sur  le  reste  comme  il  a  été  dit.  Ecusson  marqué  de  points 
enfoncés  bruns  ou  noirs  ;  égal  environ  aux  trois  cinquièmes  de  la  lar¬ 
geur  du  bord  postérieur  d’une  corie,  vers  l'angle  postéro-in terne  de 
celle-ci  ;  creusé  à  la  base  d’une  dépression  obtriangulaire  une  fois 
plus  large  que  longue,  étendue  en  devant  presque  jusqu’aux  angles  de 
devant,  prolongée  à  peine  jusqu’aux  deux  cinquièmes  de  sa  longueur  ; 
tuméfié  sur  les  côtés  de  celle-ci  et  sur  ceux  de  la  ligne  médiane; 
planiuscule  et  parallèle  sur  celle-ci  jusque  près  de  l’extrémité  ;  ordinai¬ 
rement  rayé  d'une  ligne  à  cette  dernière;  de  couleur  uniforme.  Cories 
marquées  comme  l’écusson  de  points  enfoncés  bruns  ou  noirs;  colorées 
comme  il  a  été  dit.  Exoeorie  prolongée  jusqu’à  l’extrémité  du  5®  arceau 
ventral.  Membranes  translucides;  ordinairement  d’un  livide  mi- 


173 


PENTATOMIDES.  —  PEN  l'ATOMAUiËS.  —  CarfOCOlis. 
cuivreux;  marquées  à  leur  côté  externe  d’une  tache  longitudinale  nébu¬ 
leuse,  assez  large.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale  un  peu 
plus  large  vers  le  3e  segment  que  le  pronotum  à  ses  angles  latéraux, 
d'un  flavc  rougeâtre  ou  roussâtre  et  parsemée  de  points  enfoncés  bruns 
ou  noirs,  sur  la  partie  médiane  de  chaque  segment  :  ces  points  plus 
serrés  sur  le  reste  et  constituant  des  bandes  noires  ou  noirâtres  sur  les 
intersections.  Repli  du  pronotum  et  celui  des  élytres,  d’un  flave  livide  ou 
rosé  :  le  dernier  à  peine  prolongé  au  delà  de  l’extrémité  du  7e  arceau 
ventral.  Dessous  du  corps  peu  profondément  ponctué  sur  la  poitrine, 
obsolètement  ponctué  ou  presque  lisse  sur  le  ventre;  d’un  blanc  sale  ou 
flavescent  sur  la  poitrine,  un  peu  plus  jaunâtre  sur  le  ventre.  Poitrine 
parée  d’un  point  noir  près  du  côté  externe  de  chaque  cotyle.  Ventre 
un  peu  explané  sur  les  côtés.  Stigmates  de  couleur  foncière.  Cuisses  livi¬ 
des  ou  d’un  livide  flavescent  :  tibias  et  tarses  d’un  flave  pâle  ou  d’un 
rouge  livide. 

Cette  espèce  paraît  alpine  ou  subalpine.  Nous  l’avons  prise  à  la 
Grande-Chartreuse.  On  la  trouve  également  à  Chamounix. 

ûbs.  Elle  se  distingue  de  toutes  les  précédentes  par  les  angles  latéraux 
de  son  pronotum  obtus  et  parfois  presque  arrondis,  débordant  plus 
faiblement  la  base  des  élytres;  par  son  écusson  creusé  sur  l’espace 
occupé  par  la  tuméfaction  basilaire  d’une  dépression  obtriangulaire, 
fortement  tuméfié  sur  les  côtés  de  celle-ci  et  sur  ceux  de  la  ligne  médiane 
qui  reste  plane  ;  par  l’extrémité  de  cet  écusson  ordinairement  rayé  d’une 
ligne  longitudinale  plus  ou  moins  légère;  par  son  ventre  plus  large, 
vers  l’extrémité  du  3e  arceau,  que  le  pronotum  à  ses  angles  latéraux; 
par  la  tache  de  ces  angles  parfois  nulle  et  ordinairement  formée  seule¬ 
ment  de  points  noirs;  parla  couleur  pâle  de  la  tranche  latérale  du  pro¬ 
notum  ne  dépassant  pas  le  rebord  ;  par  le  dernier  arceau  ventral  du  cf 
caréné  sur  la  ligne  médiane. 

4.  Cai’iiocaris  luuula;  Fabriciüs. 

Antennes  rouges  sur  les  trois  premiers  articles ,  noires  sur  les  deux  der¬ 
niers.  D  ssus  du  corps  glabre.  Joues  / laves  ou  roses  sur  la  ligne  médiane , 
noires  ou  ponctuées  de  noir  sur  les  côtés.  Reste  du  dessus  du  corps  variant 


174 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


du  cendré  flavescenl  au  gris,  au  rosâtre  ou  au  rouge  brunâtre.  Pronotum 
subarrondi  à  ses  angles  latéraux  et  déboi'dant  la  base  des  élylres  du  quart 
environ  de  la  largeur  de  la  base  d’une  corie  ;  marqué  de  quatre  courtes 
bandes  en  devant ,  et  d'une  tache  aux  angles  latéraux,  noires.  Ecusson 
blanc  ou  blanchâtre  à  son  extrémité,  et  garé  à  la  base  de  deux  lunules 
blanches  entourant  chacune  une  tache  noire,  fortement  ponctuée.  Tranche 
abdominale  (lave  sur  la  moitié  médiaire  des  arceaux,  noire  sur  les  inter¬ 
sections.  Dessous  du  corps  et  cuisses  d'un  flave  pâle  :  tibias  rosats. 

a*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  élargi  ;  chargé  de  chaque 
côté  d’un  rebord  convexe  duquel  naît  un  appendice  formé  de  poils  serrés 
en  alêne  et  recourbé  en  forme  de  hameçon  ;  cilié  et  échancré  en  angle 
ouvert  à  son  bord  postérieur;  fendu  sur  la  ligne  médiane  de  ce  bord, 
sinué  entre  celte  ligne  et  l’entaille  voisine  des  angles  postérieurs. 

Ç  Dernier  arceau  ventral  oblusément  arrondi  en  devant,  élargi  un 
peu  en  courbe  rentrante  sur  les  côtés;  une  fois  environ  plus  large  à 
son  bord  postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane  ;  divisé  par  une  ligne 
peu  arquée  en  arrière  en  deux  moitiés  :  l’antérieure  plus  courte,  formée 
de  deux  pièces  subarrondies,  chacune  à  leur  angle  postéro-interne  et 
n’offrant  pas  entre  elles  de  pièce  intermédiaire  :  la  moitié  postérieure 
comme quadrilobée  postérieurement;  formée  de  six  pièces:  la  médiane 
antérieure  transverse,  échancrée  postérieurement  :  la  médiane  posté¬ 
rieure  un  peu  plus  longue  que  large. 

Cimex  lunula.  Fabr.,  Entom  syst.  t  IV.  p.  96.  64.  —  Id.  sysl.  Rhyng.  p.  158. 

14. 

Pentatoma  lunula.  Latr.,  H  st.  nat.  t.  XII.  p.  187.  7. 

Pentatoma  varium.  Hr.rrich-Schaeff.,  Faun.  germ.  126.  20. 

Carpocoris  Ulunulata.  Kolenat,  Melet.  entom.  176.  pl.  XVI.  fig.  35. 

Mormidea  varia.  Fiebeii,  Eur.  hemipt.  p.  335.  2. 

État  normal.  Joues  Hâves  ou  roses  sur  leur  partie  longitudinale 
médiaire,  noires  ou  ponctuées  de  noir  sur  chacun  de  leurs  côtés. 
Epistome  noir  ou  ponctué  de  noir.  Partie  postérieure  de  la  tête  marquée 
d’un  sillon  juxta-oculaire  d’un  flave  blanchâtre,  lisse;  marquée  sur 
le  reste  de  points  noirs,  ou  parfois  avec  une  tache  pâle  sur  le  ventre. 
Pronotum  variant  du  livide  cendré  au  flavescent,  au  Hâve,  au  rouge 


t'ËNTÀTOMIDES.  —  PËVfÀTOMAIRËS.  —  CarpOCOris.  175 

pâle  ou  même  au  rouge  brunâtre;  marqué  de  points  concolores  ou 
nébuleux;  paré  en  devant  de  quatre  courtes  bandes  noires  ou  formées 
par  des  points  noirs,  ne  dépassant  pas  les  cicatrices;  marqué  aux 
angles  latéraux  d’une  tache  noire ,  ne  dépassant  pas  en  arrière  le 
point  le  plus  saillant  de  ces  angles,  et  ordinairement  liée  en  devant  à 
la  bande  noire  antérieure  externe,  en  laissant  au  bord  externe  une 
bordure  flave  ou  pâle,  élargie  vers  la  moitié  de  la  longueur  des  bords 
externes.  Ecusson  blanc  ou  blanchâtre  à  l’extrémité,  variant  de  couleur 
comme  le  pronotum;  paré  à  la  base  de  deux  lunules  blanches  ou  blan¬ 
châtres  et  un  peu  saillantes,  enclosant  chacune  une  tache  basilaire  noire 
densement  ponctuée  :  cette  tache  parfois  divisée  en  deux  ;  paré 
sur  sa  ligne  médiane,  après  les  lunules  précitées,  d’une  tache  noire 
ou  noirâtre,  subarrondie,  prolongée  jusqu’au  tiers  de  sa  longueur; 
parfois  marqué  sur  les  côtés,  d’une  tache  brunâtre,  après  les  sinuosités. 
Stigmas  noirs  et  petits.  Cônes  variant  du  livide  cendré  au  rosatou  rou¬ 
geâtre  brunâtre. 


Variations. 

Quand  la  matière  colorante  a  été  peu  abondante,  la  couleur  foncière 
du  dessus  du  corps  est  d’un  livide  cendré  ou  grisâtre  ;  les  points  enfon¬ 
cés  sont  concolores  ou  brunâtres,  excepté  sur  les  taches,  sur  lesquelles  ils 
prennent  la  teinte  noire  (Var.  £). 

Chez  d’autres  individus  la  couleur  foncière  passe  au  tlave  plus  ou 
moins  pâle  (y). 

Plus  ordinairement  la  teinte  générale  des  deux  tiers  postérieurs  du 
pronotum,  la  majeure  partie  de  l’écusson  et  les  cories  passent  au 
rose  cendré  ou  rosâtre  (Var.  5). 

On  arrive  ainsi  par  des  transitions  insensibles  à  une  couleur  foncière 
d’un  rouge  brunâtre  plus  ou  moins  prononcée  (Var.  «). 

Obs.  Parfois  alors  les  trois  articles  basilaires  des  antennes  se  mon¬ 
trent  presque  entièrement  noirs,  mais  le  plus  souvent  on  peut  recon¬ 
naître  encore  la  couleur  rouge  normale  qui  s’est  assombrie.  Les  lunules 
blanches  de  l’écusson  sont  moins  complètes,  et  ce  dernier  offre  souvent 
sur  les  côtés,  après  les  sinuosités  une  tache  noire. 

Il  faut  probablement  rapporter  à  l’une  de  ces  variations  par  excès  le 


176  HISTOIRE  NATURELLE  DF. S  PUNAISES. 

Cimex  varias.  Fabr.,  Entom.  Syst.  t.  4.  p.  93.  03. 

Enfin  chez  quelques  individus  de  nos  provinces  méridionales  la  couleur 
foncière  est  cendrée  ou«d’un  livide  grisâtre,  mais  le  dessus  du  corps  est 
couvert  de  points  enfoncés  noirs,  qui  lui  donnent  une  teinte  d’un  gris 
noirâtre,  comme  chez  le  C.  tarsata.  Les  lunules  de  l’écusson  sont  alors 
moins  blanches  et  moins  complètes  ;  et  le  dernier  ou  les  deux  derniers 
articles  des  tarses  sont  noirs  (Var.  ç). 

Long.  0m, 0100  à  0™, 0123(4  1. 1/2  à  S  1. 1/2).—  Larg.  0m,00S6  à  0™,0067 

(2  1.  1/2  à  3  I.  )  aux  angles  latéraux  du  pronotum.—  0,0056  (  2  1/2  ). 

(cd).  0,0070  (  3  1. 1/8)  (9)  vers  la  moitié  de  la  longueur  du  ventre. 

Corps  ovalaire  un  peu  convexe.  Tète  rétrécie  d’arrière  en  avant,  un 
peu  plus  longue  que  large  au  devant  des  yeux;  planiuscule  ;  à  peine 
relevée  en  rebord  étroit  sur  les  côtés;  ruguleusement  ponctuée  ;  ordi¬ 
nairement  noire  sur  l’épistome  ;  noire  sur  les  côtés  externe  et  interne 
de  chaque  joue,  avec  la  partie  longitudinale  médiaire  de  celle-ci,  flave 
ou  d’un  rouge  incarnat;  creusée  au  côté  interne  des  yeux  d’un  léger 
sillon  flave  livide,  lisse;  marquée,  entre  ces  sillons,  sur  la  partie 
postérieure, de  points  noirs  disposés  souvent  sur  deux  ou  quatre  lignes, 
et  laissant  parfois  une  partie  du  vertex  flave  ou  rouge.  Epistome  ordi¬ 
nairement  subparallèle  et  aussi  avancé  que  les  joues.  Antennes  à 
1er  article  variablement  aussi  grand  que  le  3e  :  le  2e  de  moitié  ou 
parfois  près  d’une  fois  plus  grand  que  le  3e  :  le  4e  un  peu  plus  long  et 
le  5°,  un  peu  moins  long  que  le  2e  :  les  trois  premiers  d’un  rouge 
incarnat:  les  deux  derniers  noirs.  Pronotum  élargi  un  peu  en  angle 
rentrant  (surtout  chez  la  9  )  jusqu’aux  angles  latéraux;  subarrondi  à 
ceux-ci  et  débordant  les  ély très  d’une  largeur  égale  à  environ  le  quart 
de  la  base  d’une  corie;  sans  rebord  ou  à  peine  relevé  en  rebord  étroit 
sur  les  côtés;  sans  rebord  à  la  base;  à  cicatrices  ponctuées  sur  leur 
partie  centrale ,  imponcluées  dans  leur  périphérie  :  ruguleusement 
ponctuée  sur  le  reste  de  sa  surface;  coloré  et  peint  comme  il  a 
été  dit.  Ecusson  presque  lisse  sur  les  lunules  basilaires,  obsolètemenl 
ponctué  ou  pointillé  à  l’extrémité,  assez  densement  ponctué  sur  le 
reste  de  la  surface,  et  surtout  sur  les  taches  noires  basilaires;  coloré 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMA1RES.  —  CaipOCOriS.  177 

et  peint  comme  il  a  été  dit.  Cories  ponctuées;  colorées  comme  il  a  été 
dit.  Exocorie  à  peine  prolongéejusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau  ventral. 
Membrane  d’un  blanc  vitreux  ou  d’un  livide  mi-cuivreux;  peu  ou 
point  marquée  d’une  tache  nébuleuse  près  du  côté  externe.  Dos  de 
l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale  flave  ou  d’un  flave  d’ocre  sur  la 
moitié  médiaire  des  segments,  noire  sur  le  reste.  Bec  prolongé  jusqu’à 
l’extrémité  des  hanches  postérieures  ou  un  peu  plus:  soies  noires  : 
gaine  couleur  de  chair  ou  pâle,  avec  l’extrémité  noire.  Repli  du  prono- 
tum  et  celui  des  cories  variant  du  flave  pâle  au  rouge  incarnat.  Dessous 
du  corps  peu  profondément  ponctué  sur  la  poitrine,  obsolètement 
ponctué  sur  le  ventre  ;  d’un  blanc  flave  sur  la  poitrine,  flave  ou  d’un 
flave  pâle  sur  le  ventre.  Poitrine  marquée  d’un  point  noir  au  côté 
externe  de  chaque  cotyle.  Ventre  marqué  d’un  trait  noir  ,  sur  les 
intersections  des  arceaux  de  la  tranche.  Pieds  d’un  rose  de  chair,  avec 
les  cuisses  pâles. 

Cette  espèce  est  méridionale.  Nous  l’avons  prise  en  Provence  où  elle 
est  médiocrement  commùne. 

Obs.  Elle  se  distingue  des  espèces  précédentes  par  les  trois  premiers 
articles  de  ses  antennes  ordinairement  rouges;  par  des  joues  bordées 
de  noir  à  leur  côté  interne  aussi  bien  qu  a  l’externe  ;  par  les  angles 
latéraux  de  son  pronotum  subarrondis  et  moins  saillants  ;  par  les 
lunules  blanches  de  la  base  de  son  écusson  et  par  les  caractères  tirés 
du  dernier  arceau  du  ventre  du  a"  et  de  ia  9 ,  caractères  qui  forcent  à 
reconnaître  en  elle  une  espèce  particulière  et  non  une  variété  de 
l’une  des  précédentes,  avec  lesquelles  elle  a  été  souvent  confondue. 

III.  S. -G.  Antheminia. 

5.  Carjiocoris  lynx;  Fabricius. 

Antennes  pâles  ou  roses  sur  les  trois,  premiers  articles  d’un  rouge 
foncé  ou  noir  sur  les  deux  derniers.  Dessus  du  corps  glabre;  finement 
et  peu  profondément  ponctué ;  d'un  pale  ou  livide  verdâtre,  avec  les  cories 
au  moins  rosâtres.  Tête  noire  sur  les  rebords  externe  et  interne  des 
joues  et  parce  postéi ieurement  de  deux  bandes  formées  de  point  nous. 
Pronotum  obtus  ou  subbarrondi  aux  angles  latéraux  et  débordant  les 
Annales  de  la  Sociélé  L  n néctuie. 


1 1 


178 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


élytres  d’une  largeur  égale  au  sixième  de  la  base  d’une  corie  ;  marqué 
de  quatre  courtes  bandes,  en  devant,  et  d’un  rebord  aux  angles  latéraux, 
noirs,  tranche  abdominale  marquée  sur  les  intersections  d’une  tache  ou 
bande  noire,  rétrécie  de  dehors  en  dedans.  Dessous  du  corps  et  pieds 
d’un  livide  {lavescent. 

cr*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  un  peu  élargi  ;  cilié  et 
échancré  en  angle  très-ouvert  à  son  bord  postérieur,  caréné  et  fendu 
sur  la  partie  postérieure  de  la  ligne  médiane,  sinué  ou  entaillé  près  de 
cette  fente  et  près  des  angles  postérieurs;  et  arqué  en  arrière  entre  les 
sinuosités. 

$  Dernier  arceau  ventral  oblusément  arrondi  en  devant;  élargi  en 
ligne  presque  droite  ou  un  peu  sinuée  sur  les  côtés;  de  deux  tiers  plus 
large  à  son  bord  postérieur  que  long  sur  la  ligne  médiane  ;  divisé  par 
une  ligne  transversale  en  deux  moitiés  :  l'antérieure  plus  courte;  for¬ 
mée  de  deux  pièces,  tronquées  chacune  derrière  la  pièce  antéro-médiaire 
de  la  moitié  postérieure  et  un  peu  arquées  en  arrière  sur  la  moitié  ex¬ 
terne  de  leur  bord  postérieur  :  la  moitié  postérieure,  comme  quadrilobée 
en  arrière;  de  six  pièces  :  les  deux  médianes  transverses  :  l’antérieure, 
presque  égale  au  tiers  médiaire  de  la  base  de  cette  moitié  postérieure, 
rétrécie  d’avant  en  arrière. 

Etat  normal.  Tête  d’un  livide  ou  flavescent  verdâtre,  avec  le  rebord 
externe  et  interne  de  chaque  joue,  et  parée  sur  toute  sa  partie  posté¬ 
rieure  de  deux  bandes  formées  de  points,  noirs.  Pronotum  de  la  couleur 
de  la  tête,  avec  les  calus  souvent  rosâtre;  paré,  en  devant,  de  quatre 
courtes  bandes  formées  de  points  noirs  :  les  deux  externes  naissant  cha¬ 
cune  des  angles  de  devant,  et  prolongées  à  peine  jusqu  a  la  moitié  de 
sa  longueur  :  les  deux  médianes  faisant  suite  à  celles  de  la  tête,  non 
prolongées  après  les  cicatrices;  noir  sur  le  rebord  des  angles  latéraux. 
Ecusson  d’un  livide  ou  flavescent  verdâtre,  avec  le  bord  de  son  tiers 
postérieur  et  souvent  les  angles  latéraux  blanchâtres  ;  marqué  à  la  base, 
près  de  la  ligne  médiane,  de  deux  petits  points  noirs.  Cories  roses  ou 
rosâtres,  avec  l’exocorie  ou  du  moins  la  moitié  basilaire  de  celle-ci 
pâle  ou  d’un  livide  flavescent. 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIRES.  —  CarpOCOUS .  179 

Obs.  Dans  cet  état,  les  antennes  ont  ordinairement  le  1er  article  d’un 
livide  verdâtre  les  2e  et  3b  d’un  flave  pâle  ou  rosâtre  :  le  4e  rose  ou 
en  partie  noir  :  le  5e  en  majeure  partie  rouge,  brun  ou  noirâtre;  mais 
ces  couleurs  varient. 


Variations. 

Quand  la  matière  colorante  a  été  peu  abondante,  les  points  de  la  tête 
sont  presque  tous  concolores  :  le  rebord  latéral  et  les  sutures  génales 
sont  presque  les  seules  parties  noires.  Le  pronotum  est  uniformément 
d'un  livide  ou  flavescent  légèrement  verdâtre,  avec  le  rebord  des  angles 
latéraux  noirs.  Les  bandes  antérieures  ont  disparu,  ou  le  segment  ne 
montre  que  de  faibles  traces  des  bandes  latérales;  partout  ailleurs  les 
points  sont  concolores.  L’écusson  est  de  la  couleur  du  pronotum  et 
offre  à  peine  des  traces  des  points  ou  taches  basilaires,  les  cories  sont 
d’un  flave  verdâtre,  comme  l’écusson.  La  tranche  abdominale  est  de 
même  couleur  et  les  taches  noires  constituent,  près  du  bord  latéral  des 
intersections,  une  tache  presque  ocellée,  non  prolongée  jusqu’à  la  moitié 
de  sa  largeur  (Var.  /*). 

Obs.  Les  antennes  sont  alors  tantôt  comme  dans  l’état  normal,  tan¬ 
tôt  les  2e,  3e  et  4e  articles  sont  d’un  rouge  carné  et  le  dernier  en  ma¬ 
jeure  partie  noir. 

Quand  au  contraire  la  matière  colorante  a  été  plus  abondante,  la  tête 
est  rose  en  partie  ou  en  totalité,  les  deux  bandes  génales  sont  plus  lar¬ 
ges  et  plus  noires  ;  la  bande  latérale  du  devant  du  pronotum  s’unit 
avec  le  rebord  noir  des  angles  latéraux,  ou  d’autres  fois  les  quatre 
bandes  antérieures  deviennent  moins  distinctes  ;  la  moitié  postérieure 
du  pronotum  se  montre  plus  verdâtre  ou  rosée;  l’écusson  est  plus 
foncé  sur  la  tuméfaction  basilaire;  il  montre  au  lieu  de  deux  petits 
points  quatre  taches  basilaires  noirâtres,  ou  formés  par  des  points 
noirs,  plus  ou  moins  distincts.  Les  cories  sont  plus  roses,  avec  la  base 
seule  de  l’exocorie  pâle;  les  intersections  de  la  tranche  abdominale  sont 
souvent  noires  jusqu’à  leur  bord  interne  (Var.  •/). 

Obs.  Dans  cet  état,  les  antennes  se  rapprochent  tantôt  de  l’état  nor¬ 
mal,  tantôt  elles  sont  d’un  livide  verdâtre  et  flavescent  sur  le  1er  arti- 


180 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


cle,  d’un  rouge  carmin  sur  tous  les  autres;  tantôt  enfin  les  2®,  3e  et  4® 
articles  sont  d’un  rouge  carmin  et  le  5e  noir. 

Cimex  lynx.  Fabr.,  Entom.  Syst.  t.  IV.  p.  ItO.  118.  —  Id.  Syst.  Rhyng.  p. 
168.  68.  —  Wolf  F,  Icon.  Cimic.  p.  100.  94.  pl.  X.  fig.  94  (non  reconnais¬ 
sable) 

Pentatoma  lynx.  Panz.,  Faun.  Germ.  113.  8.  —  Gof.ski,  Anaiect.  Entom.  p.  90. 
51. 

Penlatoma  helianthemi.  (L.  Dufour). 

Carpocoris  pusio.  Kolenat.,  Melet.  Entom.  t.  IV.  p.  48.  172.  pl.  XVI.  fig.  39. 
Mormidèa  lynx.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  336.  4. 

Mormidea  pusio.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  336.  5. 

Long.  0m,0078  à  0m,0084  (3  1.  1/2  à  3  1.  3/4).  —  Larg.  0m,0048  à 
0ra,0056  (2  1.  1/8  à  2  1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum,  un 
peu  plus  vers  le  3e  arceau  ventral. 

Corps  brièvement  ovale;  peu  convexe.  Tête  rétrécie  d’arrière  en 
avant,  subsinuée  sur  la  seconde  moitié  de  ses  côtés;  plus  longue  que 
large  au  devant  des  yeux  ;  subruguleusement  ponctuée  ;  peu  convexe; 
colorée  et  peinte  comme  il  a  été  dit.  Epistome  rétréci  en  devant;  géné¬ 
ralement  un  peu  moins  avancé  que  les  joues.  Antennes  brièvement 
pubescentes;à  2e  article  demoitié  elparfoisdu  double  plus  grand  que  le 
3®  :  le  4e  ordinairement  à  peine  moins  long  que  le  5e;  celui-ci,  à  peine 
aussi  long  ou  à  peine  plus  long  que  le  5e;  colorées  comme  il  a  été  dit;  à 
tubercule  antennifère  à  peine  marqué  d'un  point  noir  à  son  côté  externe. 
Pronotum  élargi  en  ligne  presque  droite  jusqu’aux  angles  latéraux; 
émoussé  ou  subarrondi  à  ceux-ci  et  débordant  les  ély très  d  une  largeur 
égale  au  sixième  ou  au  cinquième  de  la  base  d’une corie;  chargé  d’un 
calus  prononcé,  suivi  à  son  côté  interne  d’une  fossette  très-marquée; 
déprimé  vers  la  moitié  de  ses  bords  latéraux;  à  cicatrices  imponctuées 
ou  ponctuées  seulement  sur  leur  partie  centrale;  marqué  sur  le  reste 
de  sa  surface  de  points  peu  profonds;  coloré  et  peint  comme  il  a  été 
dit.  Ecusson  sinuô  en  angle  rentrant  très-ouvert,  ordinairement  vers 
les  deux  cinquièmes  de  sa  longueur;  en  ogive  étroite  à  l’extrémité; 
aussi  large  environ  qu’une  corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celles- 
ci;  chargé  d’une  tuméfaction  basilaire  prolongée  au  moins  jusqu'aux 
deux  cinquièmes;  assez  faiblement  ruguleux  et  ponctué  sur  celle-ci, 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIRES.  —  CarpOCOl'is.  i8i 

presque  lisse  ou  peu  ponctué  vers  l’extrémité;  ordinairement  creusé, 
près  de  celle-ci,  d'un  point  fossette;  coloré  et  peint  comme  il  a  été  dit. 
Cories  assez  finement  ponctuées;  colorées  comme  il  a  été  dit.  Exocorie 
prolongée  jusqu’à  l’extrémité  du  cinquième  arceau  ventral.  Membrane 
d’un  blanc  vitreux  ou  d’un  livide  mi-cuivreux  ;  à  cicatricule  noire. 
Dos  de  L'abdomen  noir.  Tranche  marginale  débordant  assez  largement  les 
élytres  ;  colorée  comme  il  a  été  dit.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches 
postérieures;  d’un  livide  flavescent,  avec  l’extrémité  et  les  soies,  noires. 
Dessous  du  corps  d’un  livide  blanchâtre,  flavescent  ou  légèrement  ver¬ 
dâtre;  peu  profondément  ponctué  sur  la  poitrine,  plus  obsolètement 
sur  le  ventre:  en  partie,  concolore,  mais  parfois  en  partie  noir  sur 
la  poitrine.  Repli  du  pronotum  et  des  élytres  variant  du  livide  verdâtre 
au  flave  pâle  ou  rosat.  Poitrine  marquée  d’un  point  noir  au  côté  externe 
de  la  base  des  cotyles.  Ventre  plus  large  vers  le  3earceau  de  sa  tranche, 
que  le  pronotum  à  ses  angles  latéraux;  faiblement  denté  sur  les  côtés  ; 
marqué  d’une  petite  tache  noire  à  l’angle  postérieur  de  ces  dents.  Pieds 
d’un  livide  flavescent,  souvent  avec  l’extrémité  des  tibias  et  des  tarses 
rose  ou  rosat  :  cuisses  ordinairement  marquées  d’un  point  noir  vers  les 
deux  tiers  de  leur  côté  antérieur. 

Cette  espèce  est  principalement  méridionale;  mais  on  la  trouve  aussi 
quelquefois  dans  les  environs  de  Lyon. 

Obs.  Elle  se  distingue  des  précédentes  par  sa  taille  moins  avantageuse  ; 
par  son  pronotum  offrant  généralement  vers  les  deux  cinquièmes  seu¬ 
lement  de  sa  longueur  les  sinuosités  latérales  :  par  le  tubercule  anten- 
nifère  offrant  à  peine  un  point  noir,  au  lieu  d  une  ligne,  à  son  côté 
externe;  par  sa  tranche  abdominale  marquée  aux  angles  externes  de  ses 
arceaux  d’une  tache  non  prolongée  jusqu’à  sou  côté  interne  ou  d  une 
bande  rétrécie  de  dehors  en  dedans;  par  les  angles  latéraux  de  son  pro¬ 
notum  débordant  peu  la  base  des  cories  :  par  les  caractères  tirés  du 
dernier  arceau  ventral  du  <f  et  de  la  9  • 

IV.  (S. -G.  Dolycoris). 

6.  tarjioco’  is  verbasci  ;  de  Geer. 

Antennes  annelccs  de  blanc  et  de  noir.  Dessus  du  corps  hérissé  de  poils 


182  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

fins  sur  la  tête ,  le  pronotum  et  l’écusson  ;  marqué  de  points  enfoncés  bruns  ; 
ordinairement  rosâtre  sur  les  caries,  sur  la  moitié  postérieure  du  pronotum 
et  parfois  sur  la  tuméfaction  de  l’écusson ,  d’un  livide  flavescent ,  testacé  ou 
brunâtre  sur  le  reste,  avec  l'écusson  d’xtn  blanc  flavescent,  à  l’extrémité. 
Pronotum  obtus  et  débordant  peu  les  cories  à  ses  angles  latéraux,  à  rebord 
latéral  brièvement  noir  avant  ces  angles.  Tranche  abdominale  entrecoupée 
de  blanc  flave  et  de  noir.  Pieds  hérissés  de  poils.  Tarses  noirs  annelés  de 
blanc. 

<f  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi 
d’avant  en  arrière;  échancré  en  angle  très-ouvert  à  son  bord  posté¬ 
rieur;  cilié  etbissinué  de  chaque  côté,  entre  la  ligne  médiane  et  ses  an¬ 
gles  postéro-externes  ;  une  fois  au  moins  plus  large  à  son  bord  posté¬ 
rieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane;  chargé,  de  chaque  côté,  d’une 
lame  longitudinale  relevée  en  demi-cercle,  aboutissant  au  côté  interne 
de  la  sinuosité  juxta-latérale. 

9  Dernier  arceau  vental  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi  sur 
les  côtés  en  ligne  presque  droite;  une  fois  au  moins  plus  large  à  son 
bord  postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane  ;  divisé  par  une  ligne 
transversale  en  deux  moitiés;  l’antérieure,  de  deux  pièces  un  peu  obtu¬ 
sément  arquées  en  arrière  chacune  à  leur  bord  postérieur  :  la  moitié 
postérieure  comme  quadrilobée  postérieurement  ;  de  six  pièces  :  la  mé¬ 
diane  antérieure  à  peine  plus  large  que  le  cinquième  de  la  base  de 
cette  moitié. 

Cimex  verbasci.  de  Geer.,  Mém.  t.  III.  p.  237.  4.  pl.  XIV.  fig.  5. 

Cimex  baccarum.  Fabr.,  Syst.  entom.p.  713.  83.  —  Jd.  entom.  syst.t.IV.  p.  117. 
144.  —  Id.  syst.  Rhyng.  p.  172.  93. — Schrank.,  Enum.  p.  272.  523.  —  Id. 
Faun.  boic.  t.  II.  p.  74.  1107.  —  Panz.,  Faun.  Germ.  33.  20. — Wolff..  Icon- 
cimie.  p.  60.  57.  pl.  VI.  fig.  37.  —  Fallén.,  Monog.  cimic.  p.  43.  13.  —  Id' 
Hemipt.  suec.  p.  29.  13.  —  Zetterst.,  Faun.  ins.  Lapon,  p.  464.  5.  —  Id.  Ins. 
lapp.  p.  260.  6.  —  Burmeist.,  Handb.  t.  II.  p.  269.  13.  —  Ramb.,  Faun. 
Andal.  t.  II.  p.  124.  10. 

Penlatoma  baccarum.  Latr.,  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  193.  31.  —  IIahn.,  Wanz.  t.  II. 
p.  63.  pl.  L.  fig.  152.  — L.  Dufoür,  Rect.  p.  158.  5.  —  Blanch.  Hist  nat. 
t.  III.  Hemipt.  p.  150.  13.  —  Sahlb.,  Geoc.  fenn.  p.  26.  1.  —  Flor.  Rhynch. 
livl.  t.  I.  p.  137.  5.  —  Gehin,  Ballet,  de  la  Sac.  de  la  Mos.  t.  9.  p.  206  79. 
Carpocoris  baccarum.  Kolenat.,  Melet.  entom.  t.  IV.  p.  53.  181. 


PENTATOMID  ES .  —  PENTATOMAIRES .  —  CarpoCOris.  183 

Pentatoma  verbasci.  Dallas,  List.  Ilemipt.  t.  I.  p.  235.  7.  —  Dohrn.  (A),  Catal. 

p  15.  —  Baerenspr.,  Catal.  p.  4. 

Mormidea  baccarum.  Fieber,  Eur.  Hemip.  p.  335.  1. 

Etat  normal.  Tête  grisâtre  ou  d’un  fauve  cendré;  marquée  de  points 
noirs,  avec  l’épistome  et  parfois  la  partie  médiane  jusqu’aux  vertex 
plus  pâle  ou  peu  ponctuée  de  noir.  Pronotum  grisâtre  en  devant,  rosâtre 
sur  ses  deux  tiers  postérieurs,  marqué  de  points  noirs,  au  moins  près 
des  bords  latéraux  :  ceux-ci,  blanchâtres  sur  leur  tranche.  Ecusson  gris⬠
tre  ou  d’un  gris  flavescent,  et  marqué  de  points  bruns  à  la  base,  d’un 
blanc  flavescent  et  à  peine  pointillé  de  brun  à  son  extrémité.  Cories  ro¬ 
sâtres.  Tranche  abdominale  flave  sur  le  tiers  médiaire  ou  un  peu  plus  des 
arceaux,  noire  sur  le  reste. 


Variations. 

Quand  la  matière  colorante  a  été  peu  abondante,  la  teinte  générale  est 
plus  grisâtre  ou  moins  rosâtre;  la  tête  est  moins  foncée  et  présente  sur 
l'épistome  et  jusqu’au  vertex  une  bande  longitudinale  plus  pâle;  la 
moitié  postérieure  du  pronotum  et  parfois  l’écusson  dont  l’extrémité 
est  plus  pâle  ont  une  couleur  foncière  d’un  flave  pâle. 

Quand  au  contraire  la  matière  colorante  s’est  développée  en  liberté, 
la  tête  est  noire  et  la  teinte  générale  des  autres  parties  est  d’un  fauve  ou 
grisâtre  rosâtre,  sauf  l’extrémité  de  l’écusson  qui  est  d’un  blanc  fla¬ 
vescent. 

Avec  un  développemenl  plus  considérable  de  la  matière  colorante,  la 
couleur  passe  au  gris  ou  rosâtre  foncé  ou  noirâtre,  comme  chez  les 
variétés  les  plus  obscures  de  la  lunula. 

Long.  O® ,01 12  à  0m,0123  (5  1.  à  R  1. 1/2).  —  Larg.  0m,0051  à  0®,0056 
(2  1.  1/4  à  2  1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  ovalaire;  peu  convexe.  Tête  subtriangulaire  à  peu  près  aussi 
longue  que  large  au  devant  des  yeux;  planiuscule;  sans  rebord; 
hérissée  de  poils  livides  ;  marquée  de  points  enfoncés  bruns  ou 
noirs,  plus  petits  et  plus  serrés  que  sur  le  reste  du  corps  ;  co- 


184 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


lorée  comme  il  a  été  dit.  Epistomc  rétréci  en  devant,  à  peine  aussi  avancé 
que  les  joues.  Antennes  à  1er  article  un  peu  moins  long  que  la  moitié  du 
2e  :  celui-ci  de  deux,  tiers  plus  long  que  le  3e  :  les  4°  et  5e  épaissis  :  le  4e 
ordinairement  de  la  grandeur  du  2e,  un  peu  plus  long  que  le  5°  :  le  1er 
d’un  blanc  flavescent,  souvent  marqué  d’un  trait  brunâtre  à  son  côté 
interne  :  les  suivants,  d’un  blanc  flavescent  à  la  base,  noirsà  l’extrémité. 
Pronotum  élargi  en  ligne  à  peu  près  droite  jusqu’aux  angles  latéraux. 
Pronotum  à  côtés  un  peu  relevés  en  un  rebord  tranchant,  et  offrant  près 
ce  rebord  une  très-légère  ligne  élevée  et  parallèle  ;  à  angles  latéraux 
un  peu  anguleux,  en  ligne  courbe  en  devant  et  en  ligne  droite  en 
arrière ,  et  débordant  à  peine  les  élytres  :  sans  rebord  à  la  base  ; 
hérissé  de  poils  livides  ;  à  cicatrices  en  partie  seulement  lisses; 
marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  enfoncés  noirs  ;  coloré 
comme  il  a  été  dit.  Ecusson  offrant  des  sinuosités  vers  la  moitié  ou  les 
trois  cinquièmes  des  côtés  ;  à  peine  plus  large  que  la  moitié  du  bord 
postérieur  d’une  corie  vers  l’angle  postéro-externe  de  celles-ci  ;  marqué 
de  points  enfoncés  noirs  ;  hérissé  de  poils  livides;  coloré  comme  il  a 
été  dit;  avec  la  partie  postérieure  d’un  blanc  fhvescent;  ordinairement 
chargé  en  devant  d’une  tuméfaction  suivie  d’une  dépression  ;transverse 
vers  les  deux  cinquièmes;  souvent  sillonné  sur  une  partie  de  la  moitié 
postérieure  de  sa  ligne  médiane.  Cories  glabres  ;  marquées  de  points 
enfoncés  noirs  ou  obscurs  ;  colorées  comme  il  a  été  dit.  Exocorie  pro¬ 
longée  au  moins  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau  ventral  ;  souvent  sinuée 
près  de  son  angle  postéro-externe.  Membrane  hyaline  ou  plus  souvent  à 
teinte  mi-cuivreuse  ;  à  cicatricule  tiare  à  la  base,  noire  postérieurement. 
Dus  de  l'abdomen  noir.  Tranche  abdominale  d’un  flave  pâle  sur  la  moitié 
mcdiaire  au  moins  de  la  longueur  des  arceaux,  avec  l’extrémité  de  ceux- 
ci,  noire.  R’pli  du  pronotum  et  celui  des  élytres  ordinairement  d’un 
blanc  flavescent  ou  d’un  flave  cendré.  Dessous  du  corps  d’un  blanc  sale, 
flavescent  ou  à  teinte  orangée.  Poitrine  marquée  d’un  point  noir  au  côté 
externe  de  chaque  cotyle.  Ventre  à  peine  aussi  large  vers  le  3e  arceau 
de  sa  tranche  que  le  pronotum  à  ses  angles  latéraux  ;  parsemé  de  points 
enfoncés  noirs  ;  explané  sur  les  côtés  et  marqué  d’une  petite  tache  noire, 
aux  angles  antérieurs  et  postérieurs  des  arceaux  de  la  tranche.  Stigmates 
noirs.  Pieds  de  la  couleur  du  ventre;  hérissés  de  poils  livides;  ponctués 


PKXTATOMIDES.  —  PENTATOMA IRES.  —  PeriballlS.  18ü 

de  noir.  Tarses  noirs  à  1er  et  3e  articles  en  majeure  partie  noirs  :  le 
2e  en  majeure  partie  d’un  blanc  sale  ou  flavescent. 

Cette  espèce  est  commune  dans  toute  la  France,  sur  les  verbascum 
les  thapsas ,  etc. 

Obs.  Elle  se  distingue  sans  peine  des  précédentes,  par  les  poils  fins, 
dont  la  partie  antérieure  du  dessus  de  son  corps  est  hérissée;  par  scs 
antennes  annelées  de  blanc  et  de  noir;  par  ses  cories  sinuées  près  de 
leur  angle  posléro-ex terne,  etc.  A  l’exemple  de  MM.  Dallas,  Dohrn  et 
Baerensprung,  nous  avons  restitué  à  cette  espèce  le  nom  de  verbasci 
imposé  par  de  Geer,  qui  le  premier  l’a  décrite  d’une  manière  recon¬ 
naissable. 


Genre  Peribalus,  Peribale  ;  Mulsant  et  Rey. 

Caractères.  Deuxième  article  des  antennes  à  peine  aussi  long  ou  plus 
long  que  le  3a  :  les  4a  et  5e  notablement  plus  longs.  Tête  arrondie  ou 
subarrondie  en  devant;  à  peine  plus  longue  que  large  au  devant  de  ces 
organes.  Epislome  d’un  cinquième  moins  long  que  les  joues  et  enclos 
par  elles.  Tranche  abdominale  débordant  les  élytres  ;  entrecoupée  de  noir 
et  de  couleur  claire.  Dos  de  l’abdomen  noir. 

• 

1.  Peribalus  vernalis  ;  TVolff. 

Antennes  à  1er  article  pâle  :  les  autres  roses,  avec  la  partie  médiane 
des  deux  derniers  articles,  noire;  le  2e  à  peine  plus  long  ou  aussi  long 
que  le  3e.  Dessus  du  co-'ps  à  couleur  foncière  variant  du  flave  au  fauve, 
marqué  de  points  bruns  qui  lui  donnent  une  teinte  d’un  flave  ou  faute 
brunâtre  :  rebord  latéral  du  pronolum  et  extrémité  de  V écusson  blancs  : 
le  dernier ,  parfois  rosat.  Pronolum  élargi  presque  en  ligne  droite-,  déprimé 
sur  les  côtés  avant  les  angles  latéraux;  débordant  à  ceux-ci  les  élytres  d’un 
quart  de  la  largeur  de  la  base  d'une  corie.  Ventre  et  pieds  d’un  flave  pâle 
ou  blanchâtre  :  le  premier,  explané  sur  les  côtés  :  les  seconds  ponctués  de 
noir.  Repli  des  joues  extérieurement  bordé  d’une  ligne  de  points  noirs. 

Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle,  assez  faiblement  échan- 
cré  en  arc  à  son  bord  postérieur;  une  fois  environ  plus  large  à  ce  bord 


186 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


que  long  sur  la  ligne  médiane,  souvent  un  peu  relevé  en  carène  sur 
celle-ci,  entaillé  en  angle  aigu  à  l’extrémité  de  cette  dernière,  et  bi  ou 
trisinué  de  chaque  côté  entre  ladite  entaille  et  chaque  angle  postéro- 
externe. 

£  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi  en 
courbe  rentrante  de  chaque  côté;  une  fois  plus  large  à  son  bord  posté¬ 
rieur  que  long  sur  la  ligne  médiane  ;  divisé  par  une  ligne  transversale 
en  deux  parties  presque  égales  :  l’antérieure,  à  peine  plus  courte,  for¬ 
mée  de  deux  pièces  principales,  paraissant  séparées  par  une  pièce 
linéaire  :  la  postérieure,  de  six  pièces  :  les  deux  médianes  transverses  : 
l’antérieure  plus  grande. 

Etat  normal.  Dessus  du  corps  fauve,  marqué  de  points  enfoncés 
bruns,  d’une  teinte  ordinairement  plus  foncée  ou  noirâtre  sur  la  tête 
et  au  devant  des  angles  latéraux  du  pronotum  :  rebord  de  ce  dernier 
blanc  :  extrémité  de  l’écusson  d’un  blanc  flave  ou  d’un  rouge  orangé. 
Antennes  à  1er  article  d’un  blanc  flavescent  :  les  2e  et  3e  roses  :  le  4e 
rose  sur  les  deux  cinquièmes  basilaires  et  le  6e  apical  de  sa  longueur, 
noir  sur  le  reste  :  le  5e  rose  sur  les  deux  septièmes  basilaires,  noir  sur 
le  reste,  ou  avec  la  pointe  pâle. 

Variations. 

Quand  la  matière  colorante  a  été  moins  abondante,  la  couleur  fon¬ 
cière  est  flave,  le  4e  article  des  antennes  n’a  qu’une  tache  noire  au  lieu 
d’avoir  un  anneau  :  le  5e  article  est  souvent  rose  ou  blanchâtre  à  l’ex¬ 
trémité  sur  le  6°  ou  7e  de  sa  longueur. 

Quand  au  contraire  la  matière  colorante  a  abondé,  la  couleur  foncière 
est  fauve  :  la  tête  et  les  côtés  du  pronotum,  au  devant  des  angles 
latéraux  et  en  dedans  du  rebord  sont  noirâtres.  Le  4e  article  des  an¬ 
tennes  est  complètement  annelé  de  noir  et  ’e  5e  est  noir  sur  ses  cinq 
derniers  septièmes. 

Cimex  vernalis.  Wolff,  Icon.  Cimic.  p.  140.  133.  pl.  XIV.  fig.  133.  —  Fallèn, 

Monog.  Cimic.  p.  48.  14.  —  Id.  Hemipt.  suec.  p.  30.  14.  —  Fieber,  Eur. 

Hemipt.  p.  339.  1. 

Pentatoma  vernalis.  Hahn,  Wanz.  t.  II.  p.  64.  pl.  L.  fig.  153.  —  Sahlb.  Monog. 

Geoc.  fenn.  p.  26.2.  —  Gorski,  Analect.  Entom.  p.  88.  49. 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIRES.  —  Pei'ibdlus.  187 

Pentatoma  vernale.  Panz.,  Faun.  Germ.  113  6  (mais  non  la  figure).  —  Flor, 
Rhynch.  Livl.  t.  I.  p.  133.  i. 

Carpocoris  vernalis.  Kolen.,  Melet  Entom.  t.  IV.  p.  52.  179. 

Long.  O® ,0081  à  0“,0095  (3  1.  2/3  à  4  1.  1/4).  —  Larg.  0“,0045  à 
0m,0056  (2  1.  à  2 1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum,  un  peu 
moins  dans  la  plus  grande  largeur  de  l’abdomen. 

Corps  glabre;  ovalaire;  peu  convexe.  Tête  subarrondie  en  devant; 
au  moins  aussi  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes  ; 
sans  rebord;  planiuscule;  marquée  de  points  enfoncés  bruns  ou  noirs 
très-rapprochées;  rayée  d’un  sillon  lisse  pâle  et  imponctué  au  côté  in¬ 
terne  des  yeux;  à  couleur  foncière  variant  du  flave  au  fauve.  Epistome 
rétréci  en  devant,  d’un  cinquième  plus  court  que  les  joues;  enclos  par 
elles.  Antennes  brièvement  pubescentes;  colorées  comme  il  a  été  dit;  à 
2e  article  ordinairement  à  peine  aussi  long  que  le  3e  :  le  4e  ou  le  5e 
variablement  le  plus  long.  Pronotum  élargi  en  ligne  presque  droite  ou 
faiblement  en  courbe  rentrante  vers  le  niveau  des  cicatrices,  sur  les 
côtés;  subarrondi  aux  angles  latéraux  et  débordant  la  base  des  élytres 
d’une  largeur  ordinairement  égale  au  quart  de  la  base  d’une  corie;  à 
calus  plus  ou  moins  faible  et  ordinairement  en  forme  de  point  tubercu¬ 
leux  :  à  fossette  ne  dépassant  pas  ordinairement  le  niveau  antérieur 
du  calus  :  déprimé  sur  les  côtés  au  devant  des  angles  latéraux  :  à  cica¬ 
trices  peu  nettement  limitées;  offrant  à  peine  les  traces  d’un  sillon 
transverse;  ponctué  et  coloré  comme  il  a  été  dit.  Ecusson  offrant  les 
sinuosités  latérales  ordinairement  vers  les  quatre  septièmes  de  sa  lon¬ 
gueur;  à  peine  aussi  large  que  la  moitié  du  bord  postérieur  d’une 
corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celles-ci  ;  lisse  et  d’un  flave  blan¬ 
châtre  ou  d’un  flave  rouge  orangé  à  l’extrémité  ;  coloré  et  ponctué  sur 
le  reste  comme  il  a  été  dit.  Cories  colorées  et  ponctuées  comme  l’écus¬ 
son  :exocorie  prolongée  ordinairement  jusqu’à  l’extrémité  du  5«  arceau 
ventral.  Membrane  d’un  livide  fauve  :  cicatricule  brune,  extérieure¬ 
ment  bordée  d’une  ligne  blanchâtre.  Dos  de  l'abdomen  noir.  Tranche 
abdominale  débordant  les  élytres  ;  flave  ou  d’un  rouge  flave  sur  le  quart 
ou  le  tiers  médiaire  de  ses  arceaux,  noire  sur  le  reste.  Bec  prolongé 
jusqu’aux  hanches  postérieures  :  d’un  blanc  flave,  avec  l’extrémité 


188 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


noire.  Pièces  prébasilaires  tronquées  perpendiculairement  à  leur  partie 
antérieure  et  souvent  relevées  en  une  petite  dent  à  leur  angle  antéro- 
inférieur.  Dessous  clu  corps  d’un  flave  pâle,  parfois  rosat  sur  le  ventre; 
ponctué,  avec  la  région  médiane  du  ventre  lisse  :  les  points  ordinaire¬ 
ment  en  partie  bruns  ou  noirâtres  sur  la  poitrine,  constituant  sur  le 
ventre,  six  rangées  longitudinales  détachés  noires  :  celle-ci  marquée 
en  outre  d’un  point  plus  gros  au  côté  externe  de  chaque  cotyle.  Ventre 
explané  sur  sa  tranche  et  marqué  d’une  tache  noire  aux  angles  de 
celle-ci.  Repli  des  joues  extérieurement  bordé  d’une  rangée  de  points 
noirs.  Repli  du  pronotum  et  repli  des  cories,  d’un  flave  pâle  ou  d’un  flave 
rosat,  le  second  au  moins  ordinairement  ponctué  de  brun.  Pieds  d’un 
flave  pâle  ou  livide;  parfois  d’un  rosat  pâle;  marqués  de  points  noirs  : 
cuisses  ordinairement  notées  de  deux  points  noirs  vers  les  deux  tiers 
de  leur  côté  antérieur. 

Cette  espèce  est  commune  dans  toutes  les  parties  de  la  France.  On  la 
trouve  sur  les  ombellifères,  sur  les  bouillons-blancs,  sur  diverses  autres 
plantes,  sur  les  chênes  et  différentes  autres  espèces  d’arbres. 

M.  Fiebera  décrit  sous  le  nom  d eCimcx  distinclus  (Meyer-Dür),  une 
espèce  qu’on  pourrait  caractériser  ainsi  : 

Antennes  à  1er  article  pâle  :  les  suivants ,  roses  :  le  b®  le  plus  souvent 
noir  des  deux  aux  cinq  septièmes  :  le  2e  ordinairement  au  moins  aussi 
long  que  le  3e.  Dessus  du  corps  à  couleur  foncière  d'un  flave  pâle  ou 
légèrement  verdâtre,  marqués  de  points  bruns.  Pronotum  élargi  en  courbe 
rentrante  sur  les  côtés ,  à  angles  latéraux  débordant  les  élytres  du  quart  ou 
de  la  moitié  de  la  base  d’une  code  ;  à  rebord  latéral  blanc  ;  peu  ou  point 
déprimé  près  de  ce  bord.  Ecusson  ordinairement  concolore  à  l’extrémité. 
Ventre  et  pieds  d’un  flave  blanchâtre  :  le  premier  non  explané  sur  les 
côtés  :  les  seconds  peu  ou  point  ponctués  de  noir. 

o*  et  9  comme  chez  1  evernalis. 

Obs.  Dans  le  nord  ou  les  parties  tempérées  de  la  France,  le  vernalis 
a  ordinairement  une  couleur  foncière  fauve  en  dessus.  Dans  notre  Midi, 
il  affecte  généralement  une  teinte  plus  pâle,  d’un  flave  testacé  ou 
cendré  et  marqué  de  points  noirs  ou  bruns  qui  lui  donnent  une  teinte 
légèrement  verdâtre;  souvent  il  se  montre  en  outre  brun  ou  noirâtre 


PËNTÀTOMIDËS.  —  PÉNTATOMA1RËS.  —  Strachid.  189 

sur  la  tête,  surtout  sur  la  moitié  antérieure  et  sur  les  côtés  du  prono- 
tum,  en  dedans  du  rebord  latéral  blanc.  La  poitrine  et  les  pieds  sont 
peu  ou  pas  ponctués  de  brun;les  antennes  ont  le  4e  article  entièrement 
rose  et  le  5°  rose  ou  pâle  sur  les  deux  septièmes  ou  un  peu  moins  de 
l’extrémité  ;  quelquefois  même  le  5e  article  est  entièrement  rose. 

Mais  là  ne  se  bornent  pas  les  modifications  que  subit  l’espèce.  Le 
pronotum  s’élargit  en  courbe  rentrante  plus  sensible  de  ses  angles 
antérieurs  à  ses  angles  latéraux;  il  se  montre  peu  ou  point  déprimé  au 
devant  de  ceux-ci;  il  déborde  plus  sensiblement  la  base  des  élytres; 
l’écusson  n’est  souvent  pas  plus  pâle  à  l’extrémité;  le  ventre  n’est  pas 
ou  est  peu  explané  sur  les  côtés. 

Dans  les  parties  plus  méridionales  de  la  France  et  en  Corse,  on 
trouve  des  individus  chez  lesquels  les  angles  latéraux  du  pronotum 
débordant  la  base  des  élytres  de  la  moitié  environ  de  la  largeur  de  la 
base  d’une  corie;  dans  ce  cas,  la  courbe  rentrante  des  bords  latéraux 
du  pronotum  est  plus  sensible;  les  côtés  de  ce  segment  sont  peu  ou 
point  déprimés,  et  la  fossette  située  au  côté  interne  du  calus,  s’avance 
jusque  vers  le  sinus  de  la  courbe  des  côtés. 

Mais  souvent  chez  ces  individus  l’écusson  est  aussi  plus  pâle  ou  d’un 
llave  pâle,  et  l’on  passe  par  des  variations  si  insensibles  à  toutes  les 
autres  modifications  entre  toutes  ces  variations  extrêmes  de  couleur  ou 
de  formes,  qu’il  est  difficile  de  trouver  un  caractère  capable  de  séparer 
nettement  ces  deux  espèces,  à  part  la  couleur  du  4e  article  des  antennes, 
qui  elle-même  est  variable.  Ordinairement  le  ventre  est  explané  sur  sa 
tranche,  chez  les  variétés  foncées  et  ne  l’est  pas  sur  les  variétés  pâles; 
mais  ce  caractère  même  n’est  pas  constant. 

Enfin,  nous  avons  reçu  de  M.  Parris  des  individus,  provenant  de 
Bône  en  Algérie,  dont  les  côtés  du  pronotum  sont  d’un  brun  noir,  en 
dedans  de  la  tranche  rosâtre  ou  rougeâtre,  que  cette  partie  obscure  ré¬ 
trécit  davantage  aux  angles  latéraux. 

Tous  ces  exemplaires  ont  des  caractères  sexuels  identiques  et  sem¬ 
blent  indiquer  que  le  P.  dislinctus  n’est  qu'une  variété  du  vernalis. 

Peribnlus  inclusus  ;  Dohrn.  Antennes  à  1er  article  pâle  :  les 
suivants  roses  :  le  2e  d’un  quart  plus  grand  que  le  3°.  Desus  du  corps  d’un 


190 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


cendré  {lavescent  marqué  de  points  bruns  ou  noirs  :  rebord  du  pronotum  et 
extrémité  de  l'écusson  blancs.  Pronotum  élargi  en  ligne  droite  jusqu’aux 
angles  latéraux  :  ceux-ci  débordant  à  peine  la  base  des  élytres.  Tranche  abdo¬ 
minale  d’un  flave  pâle  sur  plus  des  deux  tiers  médianes  des  arceaux,  ponc¬ 
tuée  de  noir  sur  les  intersections.  Repli  des  joues  ponctué  de  noir.  Ventre 
et  pieds  d’un  blanc  flave :  le  premier ,  non  explané  sur  les  côtés , 
n’offrant  pas  ou  offrant  à  peine  les  traces  des  rangées  de  taches  formées 
de  points  noirs  :  les  pieds  sans  taches. 

Pentatoma  inclusa.  A.  Dohun.  Stett.  Entom  Zeit.  1860.  p.  103. 

Long.  0m,0081  (3  1.  3/4).  —  Larg.  0m,0045  (21.)  aux  angles  du 

pronotum. 

Patrie  :  Sarepla. 

Obs.  Cette  espèce,  qui  est  bien  distincte,  semble  par  la  longueur  plus 
grande  du  2e  article  des  antennes,  faire  le  passage  des  Péribales  aux 
Dryocores,  dont  elle  se  distingue  par  sa  tête  plus  arrondie  en  devant,  et 
par  son  épistome  enclos  par  les  joues. 

Genre  Dryocoris ,  Dryocore  (  1  ). 

Caractères.  Antennes  à  2e  article  à  peine  plus  long  que  le  3e.  Tête 
arrondie  ou  subarrondie  en  devant.  Epistome  à  peine  moins  long  que  les 
joues  et  non  enclos  par  elles.  Tranche  abdominale  entrecoupée  de  noir  et 
de  blanc.  Dos  de  T  abdomen  noir. 

1.  Dryocoris  spltacelatus  ;  Fabricius. 

Tête  obtusément  arrondie  ou  subéchancrée  en  devant.  Epistome  à  peine 
moins  avancé  que  les  joues  et  non  enclos  par  elles.  Antennes  blanches  à  la 


(1)  M.  Amyot  en  citant, comme  synonyme  de  son  Dryocoris,  le  Cimex  sphace - 
latus de  Fabricius,  avait  peut-être  sous  les  yeux  notre Peribalus  vernalis;  mais  le 
nom  de  Holcoslelhus  donné  par  M.  Fieber,  est  si  dur  à  prononcer,  que  nous  avons 
préféré  adopter  le  nom  de  l’auteur  français. 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIRËS.  —  DryOCOÙS.  191 

base  et  noires  àl'  extrémité  des  quatre  derniers  articles  :  le  1er  à  peu  près 
égal  au  3e  :  le  5e  le  plus  long.  Dessus  du  corps  densemcnt  ponctué  de  brun 
bronzé,  avec  la  couleur  foncière  variant  du  cendré  au  gris  brun;  rebord 
latéral  du  pronotum,  deux  cinquièmes  basilaires  du  bord  externe  del'exo- 
corie,  un  point  au  côté  interne  de  chaque  stigma  et  une  lunule  à  l'extrémité 
de  l'écusson,  blancs.  Tranche  abdominale  entrecoupée  de  blanc  et  de 
noir.  Ventre  et  pieds  d’un  livide  flavescent  roussâtre ,  ponctués  de  noir. 

<f  Dernier  arceau  du  ventre  arrondi  en  devant,  un  peu  élargi  sur  les 
côtés  ;  de  deux  tiers  plus  large  en  arrière  que  long  sur  la  ligne  mé¬ 
diane  ;  caréné  sur  celle-ci  ;  cilié  à  son  bord  postérieur,  en  angle 
rentrant  très-ouvert  et  offrant  à  peine  une  légère  sinuosité  sur  chaqus 
moitié  de  ce  bord. 

$  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi  en 
courbe  rentrante  sur  les  côtés  ;  une  fois  plus  large  à  son  bord  posté¬ 
rieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane,  divisé  par  une  ligne  transversale 
bissinuée,  en  deux  moitiés  :  l’antérieure  de  deux  pièces  :  la  postérieure 
de  six  :  les  deux  médiaires  plus  larges  que  longues  :  l’antérieure  plus 
grande,  de  moitié  plus  longue  que  la  postérieure,  rétrécie  d’avant  en 
arrière  :  la  seconde  en  parallèlograme  transverse. 

Cimex  sphacelatus.  Fabr.,  Entom.  Syst.  t.  IV.  p.  120.  156. —  Id.  Syst.  Rhyng. 
175.  103. —  Wolff,  icon.  cimic. p.  101.  93.  pl.X.  fig.  95. —  Ramb.  Faun  de 
l’Andal.  t.  II.  p.  122.  7. 

Cimex  lynx.  Panz.  Faun.  Germ  33.  17. —  Latr.,  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  193.  33. 
Penlatoma  baccarum.  Amyot  et  Servilee,  Heinipt.  p.  132.  6? 

Pentatatoma  anmlata.  Mcjls  et  Rey,  ann.  de  la  Soc.  Linn.  deLyon,  1830-52. 

p.  86. —  Id.  Muls.  opusc.  entom.  t.  I.  p.  105. 

Penlatomasphacelata. Dxllxs.  List.  Ilemipt.  p.  236.  8. —  Gorski,  Analect.  entom. 
p.  89.  50. 

Ilolcostethus  sphacelatus.  Fieber,  Eur.  Ilemipt.  p.  334. 

Penlatoma  sphacelalum.  Flor.  Rhyng.  liv.  t.  I.  p.  134.  3. 

Variations. 

Quand  la  couleur  foncière  du  dessus  du  corpsa  été  moins  abondante, 
il  est  cendré  ou  d’un  cendré  légèrement  fauve.  Quand  au  contraire  elle 
a  abondé,  le  dessus  du  corps  est  d’un  gris  brun  ou  brun  rosâtre,  et 


192  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

les  points  noirs  lui  donnent  une  teinte  plus  foncée;  la  partie  pâle  du 
segment  de  la  tranche  abdominale  ne  s’étend  que  jusqu’à  la  moitié  du 
segment  au  lieu  d’être  transversale,  et  le  repli  du  pronotum  et  celui 
des  élytres  sont  ponctués  de  noirs.  Souvent  alors,  par  contre,  le  rebord 
latéral  du  pronotum  et  celui  des  deux  cinquièmes  antérieurs  de  l’exo- 
coi  ie  sont  plus  blancs  et  moins  restreints. 

Long.  0,0084  à  0,0095  (31.  3/4  à  41. 1/4).  Larg.  0,0051  à  0,0050(21.1/4 
à  2  1. 1/2  )  aux  angles  latéraux,  faiblement  plus  large  vers  la  moitié 
de  l’abdomen. 

Corps  ovalaire;  faiblement  convexe.  Tête  obtusément  arrondie  en 
devant,  un  peu  échancrée  dans  le  milieu  de  son  bord  antérieur; 
presque  sans  rebord;  planiuscule,  à  peine  plus  saillante  sur  l’épistome; 
subdéprimée  sur  chaque  joue;  rayée  d’un  sillon  juxta-oculaire  pâle; 
densement  marquée  de  points  enfoncés  d’un  brun  noir  :  intervalles 
des  points  tantôt  à  peu  près  de  même  couleur,  tantôt  cendrés  ou  d’un 
cendré  fauve.  Epistome  graduellement  est  assez  faiblement  rétréci 
d’arrière  en  avant,  variablement  un  peu  moins  ou  aussi  avancé  que  les 
joues,  non  enclos  par  elles.  Antennes  brièvement  pubescentes;  à 
1er  article  le  plus  court;  le  2e  ordinairement  à  peine  plus  grand 
que  le  3e:  le  4e  d’un  tiers  plus  long  que  celui  ci:  le  5e  le  plus 
grand  :  le  1er,  d’un  blanc  livide  ou  noir  à  l’extrémité  :  les  autres 
blancs  à  la  base  et  noirs  à  l'extrémité:  la  partie  blanche  comrant 
les  trois  quarts  basilaires  sur  la  2°,  plus  courte  sur  les  autres,  réduite 
au  quart  ou  au  5e  de  la  longueur  sur  le  dernier.  Pronotum  élargi 
en  ligne  à  peu  près  droite  jusqu’aux  angles  latéraux,  qui  sont  obtu¬ 
sément  anguleux  et  débordent  les  élytres  souvent  à  peine  de  la  lar¬ 
geur  de  la  base  de  l’exocorie;  muni  latéralement  d’un  rebord  sub¬ 
convexe  blanc  :  ordinairement  déprimé  près  de  ce  rebord;  à  périphérie 
des  cicatrices  indiquées  par  une  ligne  d’un  livide  roussâtre;  marqué 
sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  enfoncés  d'un  brun  bronzé,  avec 
les  intervalles  tantôt  presque  de  même  couleur,  tantôt  plus  pâles. 
Ecusson  offiant  les  sinuosités  latérales  vers  les  quatre  septièmes  de 
sa  longueur  ;  arrondi  à  l’extrémité,  un  peu  plus  large  que  la  moitié  du 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIRES.  —  DryOCOris..  193 

bord  postérieur  d’une  corie.  vers  l’angle  postéro-externe  de  celle-ci  ; 
ponctué  et  coloré  comme  le  pronotum;  marqué  d’un  point  calleux 
blanc,  assez  petit,  au  côté  interne  de  chaque  stigma  ;  noté  souvent  de 
une  ou  trois  autres  taches  blanchâtres  ,  plus  petites,  liées  à  la  base; 
paré  à  l’extrémité  d'une  lunule  blanche,  couvrant  le  septième  posté¬ 
rieur  de  sa  longueur.  Cories  ponctuées  et  colorées  comme  l’écusson, 
avec  les  deux  cinquièmes  basilaires  du  bord  externe  de  l’exocorie, 
blanc:  celle-ci,  prolongée  jusqu’à  la  moitié  du  S®  arceau  ventral. 
Membrane  d'un  livide  tirant  sur  le  fauve  cuivreux  ;  marquée  d’une 
tache  brune  à  l’angle  antéro-interne.  Dos  de  L'abdomen  noir.  Tranche 
abdominale  débordant  plus  ou  moins  les  élytres;  d’un  blanc  flavescent 
sur  le  tiers  médiaire  de  chaque  segment,  noire  sur  chacun  des  tiers 
antérieur  et  postérieur.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches 
postérieures.  Dessous  du  corps  marqué,  sur  le  dessous  de  la  tête  et  sur  la 
poitrine  de  points  noirs  ou  bruns,  ordinairement  plus  gros  et  plus 
nombreux  sur  le  repli  des  joues  et  sur  les  côtés  de  l’antépectus,  qui, 
par  là,  paraissent  parfois  noirs  ou  noirâtres.  Poitrine  marquée  d’un 
point  noir  au  côté  externe  de  chaque  cotyle.  Repli  du  pronotum  étroit, 
blanc,  marqué  d’une  tache  noire  sur  les  angles  latéraux.  Repli  des  cories 
à  peine  prolongé  après  le  bord  postérieur  du  postpectus;  d’un  blanc 
livide.  Ventre  non  explané  sur  les  côtés;  d’un  livide  flavescent  rous- 
sâtre  ou  rosat,  marqué  de  points  plus  petits,  en  partie  concolores, 
en  partie  noirs,  et  constituant  des  sortes  de  taches  ;  noté,  sur  les  côtés, 
d’une  tache  noire  aux  angles  antérieur  et  postérieur  des  arceaux  de 
la  tranche.  Pieds  livides  ou  d’un  livide  blanchâtre  ou  roussâtre;  ponctués 
de  noir  :  extrémité  des  tibias,  partie  au  moins  des  Ier  et  3e  articles  des 
tarses  obscurs  ou  noirâtres. 

Cette  espèce  n’est  pas  rare  dans  la  plupart  des  provinces  de  la  France. 

Obs.  Elle  varie  assez  faiblement  par  la  teinte  du  dessus  du  corps. 

Elle  se  distingue  des  Carpoeores,  par  sa  tête  arrondie  en  devant;  par 
le  2e  article  des  antennes  à  peine  plus  long  que  le  3®  ;  du  Per.  vernalis 
par  son  épistome  à  peu  près  aussi  avancé  que  les  joues  et  non  enclos 
par  elles;  par  ses  antennes  annelées  de  blanc  et  de  noir;  par  son 
écusson  marqué  d’un  point  blanc  au  côté  interne  des  stigmas,  et  mar¬ 
qué  d’une  lunule  blanche  à  son  extrémité. 

Annales  de  la  Société  Linnéenne. 


13 


194 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Elle  s’éloigne  des  Pentatomates,  par  ses  cotyles  marqués  d’un  point 
noir  :  par  sa  tranche  abdominale  entrecoupée  de  noir  et  de  couleur 
claire. 

» 

DEUXIÈME  RAMEAU. 


LES  PENTATOMATES. 


Caractères.  Poitrine  n’ofïrant  pas  une  tache  ponctiforme  noire,  au 
côté  externe  de  chaque  cotyle.  Pronotam  à  sinuosités  latérales  situées 
au  moins  vers  les  trois  cinquièmes  de  la  longueur  de  ses  côtés.  Tran¬ 
che  abdominale  non  alternée  de  noir  et  de  couleur  pâle  sur  chaque 
arceau. 


c- 

e  3 


Tranche  abdominale,  noire  à  son  côté  in¬ 
terne,  uniformémentverte  oupâlesursa  moi¬ 
tié  externe  au  moins.  Tete  subtriangulaire. 

Epistome  parallèle,  non  enclos  par  lesjoues.  Pentatoma. 

Tranche  abdominale  presque  uniformé¬ 
ment  marquée  de  points  noirs  sur  un  fond 
pâle.  Tete  subarrondie  en  devant.  Epistome 
presque  enclos  par  lesjoues.  Palomena. 


Tranche  abdominale  de  couleur  verte  ou  pâle,  marquée  d'un 
seul  point  noir  à  l’angle  postéro-externe  des  arceaux.  Bec 
à  peine  plus  longuement  prolongé  que  le  bord  postérieur 
des  hanches  intermédiaires.  Epistome  enclos  ou  à  peu  prés 
par  les  joues.  Brachynema. 


avancé  en  saillie  obtuse  à  sa  partie  antéro-médiaire,  et  souvent  chargé 
sur  sa  ligne  médiaire  d'un  carène  plus  ou  moins  sensible.  Bec  prolongé 
au  moins  jusqu'aux  hanches  postérieures.  Epistome  subparalléle  aussi 
avancé  que  les  joues.  Tranche  abdominale  verte,  marquée  d’un  point 
noir  à  l’angle  postéro-externe  des  arceaux.  Nezara. 


Genre  Pentatoma ,  Pentatome;  Olivier. 

Olivier,  Encycl.  méth.  t.  IV.  p.  25.  - 


Caractères.  Ventre  non  avancé  en  saillie  obtuse  à  sa  partie  antéro- 
médiaire;  non  chargé  d’une  carène  longitudinale  sur  la  ligne  médiane; 


pentatomides.  —  pentatomaires.  —  Pentatoma.  195 

obtus  ou  tronqué  à  sa  partie  antéro-médiaire.  Tête  subtriangulaire. 
Epislome  parallèle,  à  peu  près  aussi  avancé  que  les  joues.  Antennes  à 
2e  article  d’un  tiers  au  moins  plus  long  que  le  3«.  Tranche  abdominale 
débordant  peu  les  élytres,  noire  à  son  bord  interne,  de  couleur  unifor¬ 
mément  verte  ou  pâle  au  moins  sur  sa  moitié  externe,  c’est-à-dire  non 
marquée  d’un  point  noir  à  l’angle  postéro-externe  de  ses  segments.  Dos 
de  l’abdomen  noir. 


1 .  Pentatoma  j  uni  péri  na  ;  Linné. 

Télé  subtriangulaire ,  ordinairement  un  peu  échancrée  en  devant.  Epis- 
tome  unpeu  moins  long  que  les  joues.  Antennes  à  2e  article  vert,  de  moi¬ 
tié  au  moins  plus  long  que  le  3e.  Bec  prolongé  à  peine  jusqu’à  la  moitié 
du  2e  arceau  ventral.  Dessus  du  corps  d'un  vert  de  pré  marqué  de  points 
enfoncés  concolores  :  rebord  latéral  du  pronotum  et  des  deux  cinquièmes 
basilaires  de  Vexocorie,  jaunes  :  extrémité  de  l’écusson  d’un  blanc  livide. 
Tranche  abdominale  jaune  sur  sa  moitié  externe ,  noire  sur  l’interne.  Des¬ 
sous  du  corps  et  pieds  d’un  vert  jaunâtre. 

a*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle,  une  fois  au  moins  plus 
large  en  arrière  que  long  sur  la  ligne  médiane  ;  un  peu  échancré  en 
arc  à  son  bord  postérieur;  muni  à  celui-ci  d’un  rebord  interrompu 
dans  son  milieu  et  suivi  d’un  appendice  rétréci  d’arrière  en  avant, 
échancré  postérieurement. 

Ç  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi  en 
angle  rentrant  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transversale  un  peu 
arquée  en  arrière  en  deux  moitiés  presque  égales  :  l’antérieure  de  deux 
pièces,  un  peu  sinuées  chacune  sur  la  moitié  externe  de  leur  bord  pos¬ 
térieur  :  la  seconde  moitié  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure  trans¬ 
verse,  rétrécie  d’avant  en  arrière,  un  peu  échancrée  en  arc  à  son  bord 
postérieur  :  la  médiane  postérieure  parallèle  aussi  longue  que  large. 

Cimex  junipcrinus.  Linn.,  Syst.  nal.  t.  I.  p.  445.  37.  —  Id.  1 2e  édit.  t.  I.  p.  722. 

48.  —  Id.  Faun.  suec.  p.  249.  930.  — de  Geer,  Mém.  t.  III.  p.  253.  pl.  XIII. 

fig.  i-8.  —  Fabr.,  Syst.  entom.  p.  711.  68.  —  Id.  Entom.  syst.  t.  IV.  p. 

109.  113.  —  Id.  Syst.  Rhyng.  p.  167.  60.  —  de  Villers,  C.  Linn.,  Entom. 


196 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


1. 1.  p.  496.  57.  —  Rossi,  Faun.  eti\  t.  II.  p.  1303.  —  Id.  édit,  illig.  t.  II. 
p.  369.  1303. —  Panz,  Faun.  Germ.  33.  13.  —  Schellenb.,  Cimic.  p.  5.  pl. 
I.  fig.  1 .  —  Woi.ff,  Icon.  Cimic.  p.  54.  51.  pl.  VI.  fig.  51.  — Fallén,  Monog. 
Cimic.  p.  47.  12.  —  Id.  Ilemipt.  suec.  p.  28.  11.  —  Zetterst.,  Faun.  lapp. 
p.  465.  7.  — Id.  Ins.  lapp.  p.  260.  7.  —  Burmeist.,  Handb.  t.  II.  p.  369.  14. 
Pentaloma  juniparina.  Tigny,  Ilist.  nat.  t.  IV.  p.  300.  —  Latr.  Hist.  nat.  t.  XII. 
p.  191.  23.  —  IIahn,  Wanz  t.  II.  p.  61.  pl  XL.  fig.  ISO.  —  Gorski.  Analect. 
entom.  p.  92.  53.  —  Sahlb.,  Monog.  Geoc.  fenn.  p.  26.  3.  —  Flor,  RHynch. 
livl.  t.  I.  p.  132.  2. 

Çorpocoris  juniperina.  Kolenat.,  Melet.  t.  IV.  p.  p.  50.  175. 
Pc/i/a/oœr/jMm/jcrww.GEHiNjBiillct.delaSoc.d’IIist.nat.delaMoselle.  t.  9.p.  203. 
Peniatoma  juniperi.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  336.  3. 

Long.  0m,0112  (5  1.).  —  Larg.  0'“,0067  à  0m,0070  (3  1.  à  3  1. 1/8). 

Corps  ovalaire;  peu  convexe.  Tête  presque  en  triangle  à  côtés sinués; 
un  peu  plus  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes; 
plane,  sans  rebord  ou  munie  d’un  rebord  à  peine  distinct;  ruguleuse- 
ment  et  densement  ponctuée;  verte.  Epistome  sensiblement  rétréci 
d’arrière  en  avant  sur  sa  moitié  antérieure,  tronqué  en  devant,  et  un 
peu  moins  avancé  que  les  joues,  qui  se  terminent  en  pointe  obtuse; 
non  enclos  par  elles.  Antennes  à  1er  article  à  peine  égal  au  tiers  du  2e  : 
celui-ci  de  moitié  au  moins  et  parfois  près  d’une  fois  plus  grand  que 
le  3®  :  les  4e  et  6e  presque  égaux  entre  eux  et  au  2e  :  le  1er  et  le  second 
ou  seulement  le  1er  et  la  moitié  du  2°  verts  :  les  autres  bruns  ou  d’un 
brun  noir,  parfois  verts  à  la  base.  Pronotum  élargi  en  ligne  à  peu  près 
droite  jusqu’aux  angles  latéraux;  en  angle  émoussé  ou  subarrondi  à 
ceux-ci  et  débordant  les  élytres  d’une  largeur  à  peine  plus  grande  que 
celle  de  la  base  de  l’exocorie;  ruguleusement,  densement  et  un  peu 
moins  finement  ponctué  que  la  tête;  lisse  sur  une  partie  des  cicatrices; 
vert  un  peu  foncé;  muni  latéralement  d’un  rebord  jaune  ou  flave  ou 
d’un  flave  légèrement  verdâtre,  presque  tranchant  et  peu  saillant:  un 
peu  déprimé  au  côté  interne  de  la  moitié  antérieure  de  ce  rebord. 
Ecusson  rugueusement  ponctué,  avec  la  partie  postérieure  lisse  et  ordi¬ 
nairement  creusée  d’une  fossette;  d’uh  blanc  flavesrent à  son  extrémité, 
vert  sur  le  reste  de  sa  surface;  chargé  d’une  faible  tuméfaction  basi¬ 
laire  prolongée  jusqu’aux  deux  septièmes  de  sa  longueur;  marqué,  à 
ses  angles  de  devant,  d’un  petit  stigma  obtriangulaire,  concolore  et  peu 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIRES.  —  Petltatoma.  197 

apparent.  Cories  marquées  de  points  plus  petits  que  ceux  de  l’écusson, 
avec  les  intervalles  plus  unis  ou  moins  ruguleux;  vertes,  avec  le  bord 
externe  de  l’exocorie  flave  ou  d’un  jaune  verdâtre  parfois  jusqu’à  la 
moitié  de  sa  longueur  ou  un  peu  moins,  et  une  partie  de  la  base  de 
l’exocorie  de  même  couleur.  Exocorie  prolongée  jusqu’à  l’extrémité  du 
5e  arceau  ventral.  Membrane  translucide,  d’un  blanc  à  peine  roussâtre, 
à  teinte  métallique,  mais  paraissant  souvent  obscure  ou  noirâtre  quand 
les  élytres  sont  couchées.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale 
noire  sur  la  moitié  interne,  jaune  sur  l’externe  :  la  partie  noire  un 
peu  festonnée;  cachée  ou  à  peu  près  par  les  élytres  :  la  partie  jaune  au 
moins  en  partie  visible.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches 
postérieures  ou  jusqu’à  la  moitié  du  2e  arceau  du  ventre  :  soies  noires  : 
gaîne  verte,  avec  l’extrémité  noire.  Dessous  du  corps  vert;  ruguleuse- 
ment  et  un  peu  obsolètement  ponctué  sur  la  poitrine,  plus  finement  sur 
le  ventre  ;  presque  lisse  sur  la  partie  médiane  de  celui-ci.  Repli  du 
pronotum  jaune  ou  d’un  jaune  verdâtre,  convexe.  Repli  des  cories  jaune, 
avec  la  moitié  interne  verdâtre;  à  peine  prolongé  jusqu’à  la  moitié  du 
2e  arceau  ventral.  Ventre  tronqué  et  rebordé  sur  sa  partie  médiane  an¬ 
térieure;  jaune  ou  jaune  verdâtre,  et  muni  d’un  rebord  épais,  et  non 
denté  sur  les  côtés.  Stigmates  verts  ou  à  peine  obscurs.  Pieds  verts,  avec 
le  dernier  article  des  tarses  ordinairement  obscur  ou  brun  :  cuisses  non 
marquées  d’un  point  noir. 

Cette  espèce  paraît  habiter  la  plupart  des  provinces  delà  France.  Elle 
n’est  pas  rare  dans  les  environs  de  Lyon  sur  le  genevrier. 

2.  Peatatom»  piuicola  ;  Mulsant  et  Rey. 

Tête  subtriangulaire.  Epistome  à  peu  près  aussi  long  que  les  joues.  An¬ 
tennes  brunes  ou  d’un  brun  noir,  avec  le  premier  article  et  souvent  la  base 
du  2°  a  rts  ;  celui-ci  d’un  tiers  envii  on  plus  grand  que  le  3e.  Bec  prolongé 
jusqu'à  l'extrémité  du  3e  arceau  ventral.  Dessus  du  corps  d’un  vert  cendré 
livide  ou  d’un  vert  olivâtre  ou  vert  livide  brunâtre;  marqué  de  points  en¬ 
foncés  concolores  :  rebord  latéral  dit  pronotum  et  des  deux  cinquièmes 
basilaires  de  l’exocorie  d’un  flave  blanchâtre  :  extrémité  de  l’écusson  d’un 
blanc  livide.  Tranche  abdominale  noire  au  côté  interne,  verte  au  moins  sur 


198  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

la  moitié  externe  de  sa  largeur.  Dessous  du  corps  et  pieds  d’un  vert  olivâtre. 

o"  et  $  presque  comme  dans  l’espèce  précédente;  mais  offrant  chez 
le  c"  le  dernier  arceau  ventral  plus  sensiblement  échancré. 

Pentatoma pinicola.  Müls.  et  Rey,  Ann.  Soc.  linn.  de  Lyon,  1852.  p.  89.  —  Id. 
in.  Muls.,  Opusc.  entom.  t.  1.  p.  108. — Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  336. 


Variations. 

Quelquefois  la  tranche  des  côtés  du  pronotum  au  lieu  d’être  d’un 
flave  blanchâtre  est  de  la  couleur  du  reste  du  segment. 

A  cette  variation  poraît  devoir  se  rapporter  le 
Pentatoma  macrorampha.  Fieber.  Eur.  Hemipt.  p.  336.  1. 

Long.  0“,0100  à  0™,0123  (4  1.  1/2  à  5 1- 1/2).  —  Larg.  0“,0067  à  O^OfïïO 

(3  1.  à  3  1.  1/4). 

Corps  ovale  ;  peu  convexe.  Tête  presque  en  triangle  à  côtés  subsinués  ; 
à  peine  plus  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes  ; 
plane,  sans  rebord,  ou  offrant  à  peine  les  traces  d’un  très-étroit  rebord  ; 
ruguleusement  et  densement  ponctuée;  ordinairement  d’un  vert  gris 
cendré,  d’un  vert  cendré  olivâtre  ou  brunâtre.  Epistome  un  peu  renflé 
en  fuseau  sur  sa  moitié  postérieure,  subparallèle  ou  un  peu  rétréci  sur 
l’antérieure,  tronqué  en  devant,  et  à  peu  près  aussi  avancé  que  les  joues 
qui  se  terminent  en  pointe  obtuse.  Antennes  à  1er  article  à  peine  égal  au 
tiers  du  2e  :  celui-ci,  ordinairement  le  plus  grand  ou  souvent  à  peine 
égal  au  5e  :  le  3e  d’un  tiers  plus  court  que  le  2e  :  le  4e  un  peu  plus  long 
et  moins  grand  que  le  dernier  :  le  1er  vert  :  les  autres  bruns  ou  d’un 
brun  noir  :  le  3e  vert  à  sa  base.  Pronotum  élargi  en  ligne  à  peu  près 
droite  jusqu’aux  angles  latéraux;  subarrondi  ou  en  angle  émoussé  à 
ceux-ci,  et  débordant  les  élytres  d’une  largeur  à  peine  égale  à  la  base  de 
l’exocorie  ;  un  peu  moins  finement  ponctué  que  la  tête,  ruguleux  sur  sa 
moitié  antérieure,  peu  sur  la  postérieure  ;  de  la  couleur  de  la  tête,  avec 
les  côtés  blancs  ou  d’un  flave  blanchâtre  ;  un  peu  explané  sur  sa  moitié 
antérieure,  au  côté  interne  de  ses  bords  latéraux.  Ecusson  rugueusement 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMA1RES .  —  Peiltatoma.  199 

ponctué,  avec  la  partie  postérieure  lisse,  presque  impointillée  et  ordi¬ 
nairement  creusée  d’une  fossette;  d’un  blanc  livide  à  son  extrémité,  co¬ 
loré  comme  le  pronotum  sur  le  reste  de  sa  surface  ;  chargé  d’une 
tuméfaction  basilaire  prolongée  jusqu’aux  deux  septièmes  de  sa  lon¬ 
gueur,  ordinairement  assez  prononcée,  et  souvent  rendue  plus  marquée 
par  une  dépression  qui  la  suit;  noté,  à  ses  angles  de  devant,  d’un  petit 
stigma  lisse.  Cories  marquées  de  points  un  peu  plus  petits  que  ceux  de 
l’écusson,  avec  les  intervalles  presque  unis  ou  moins  ruguleux  ;  de  la 
couleur  de  l’écusson,  avec  la  base  de  l’exocorie  d’un  blanc  verdâtre. 
Exocorie  prolongée  jusqu’à  l’extrémité  du  Se  arceau  ventral.  Membrane 
transparente,  d’un  blanc  vitreux,  mais  paraissant  souvent  verdâtre  ou 
d’une  teinte  rapprochée  quand  elle  est  couchée.  Dos  de  l’abdomen 
noir.  Tranche  abdominale  noire  presque  sur  sa  moitié  interne,  d’un 
flave  verdâtre  sur  le  reste  :  la  partie  noire,  ordinairement  un  peu  fes¬ 
tonnée,  cachée  par  les  ély très  :  l’autre  au  moins  en  partie  apparente. 
Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  du  3e  arceau  ventral  :  soies  noires; 
gaine  verte,  avec  l’extrémité  noire.  Repli  du  pronotum  d'un  livide 
verdâtre  ou  blanchâtre,  ou  d’un  flavescent  verdâtre,  un  peu  convexe. 

Cette  espèce  vit  sur  le  pin  sylvestre.  On  la  trouve  dans  les  montagnes 
du  Beaujolais  et  dans  diverses  provinces  de  la  France. 

Obs.  Le  Peut,  pinicola  se  distingue  du  Juniperina  par  sa  couleur  plus 
olivâtre,  plus  livide  et  plus  obscure  ;  par  ses  joues  à  peine  jaunâtres  sur 
leur  tranche;  par  son  épistome  ordinairement  aussi  avancé  que  celles-ci, 
subparallèle  ou  moins  rétréci  en  devant;  par  ses  antennes  brunes  ou 
d’un  noir  brun  à  partir  du  2e  article  ou  du  tiers  de  celui-ci  ;  par  le  2° 
article  d’un  tiers  à  peine  plus  grand  que  le  3e;  par  son  bec  prolongé 
jusqu’à  l’extrémité  du  3e  arceau  ventral  ;  par  son  pronotum  sans  rebord 
saillant  et  d’un  flave  blanchâtre  ou  d’un  blanc  livide  sur  les  côtés,  ainsi 
que  la  base  du  bord  de  l’exocorie,  le  repli  du  pronotum,  et  celui  des 
cories;  par  les  côtés  du  ventre  non  munis  d’un  rebord  épais,  plus  tran¬ 
chant,  parés  d’une  bordure  flavescente  ou  plus  étroite,  ou  parfois  à 
peine  marquée  ;  par  la  partie  noire  de  sa  tranche  abdominale  un  peu 
plus  étroite. 


200 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Genre  Palomena,  Palomène  ;  Mulsant  et  Rey. 

Caractères.  Ventre  non  avancé  en  saillie  obtuse  à  sa  partie  antéro- 
médiaire  ;  non  chargé  d’une  carène  longitudinale  sur  sa  ligne  médiane  ; 
obtus  ou  tronqué  à  sa  partie  antéro-médiaire.  Tête  subarrondie  en 
devant.  Epistome  rétréci  en  devant,  un  peu  moins  large  que  les  joues, 
enclos  ou  à  peu  près  par  celles-ci.  Antennes  à  2e  article  à  peine  plus 
large  que  le  3e.  Tranche  abdominale  débordant  plus  ou  moins  les  élytres  ; 
presque  uniformément  ponctuée  de  brun  ou  de  noir  sur  un  fond  pâle. 
Dos  de  l’abdomen  noir. 


1.  Palomena  viridissima  $  Poda. 

Tête  subarrondie  en  devant.  Epistome  rétréci  en  pointe  en  devant,  un 
peu  moins  avancé  que  les  joues  cl  presque  endos  par  elles.  Antennes  d’un 
vert  {lave  ou  rougeâtre  livide,  avec  les  deux  derniers  a  ticles  d’un  rouge 
rosat  :  le  dernier  surtout  souvent  noirâtre  sur  sa  seconde  moitié:  le  2e  à 
peine  plus  grand  que  le  3e  .•  le  5°,  le  plus  long.  Dessus  du  corps  marqué  de 
points  noirs  ou  bruns  assez  petits;  à  couleur  foncière  variant  du  vert  de 
préau  brun  fauve  verdâtre,  avec  la  tranche  du  pronolum  flavescente  ou 
rosâtre.  Tranche  abdominale  ponctuée  de  brun,  avec  les  sutures  des  inter¬ 
sections  flavescentes.  Ventre  pâle,  de  nuances  variables.  Pieds  d  un  {lave 
verdâtre  ou  d’un  livide  rougeâtre.  Dessus  du  corps  et  pieds  { laves  ou  rosats. 
Ventre  tranchant  sur  les  côtés. 

c"  Dernier  arceau  du  ventre  en  demi-cercle  un  peu  élargi  ;  échancrô 
presque  en  demi-cercle  jusqu’au  tiers  antérieur  de  sa  longueur,  et , 
postérieurement  sur  les  deux  tiers  médiaires  de  sa  largeur,  réduit 
ainsi  à  une  bande  assez  étroite  :  la  partie  située  dans  cette  échancrure 
concave  et  invisible  quand  l’insecte  est  examiné  perpendiculairement 
en  dessous  :1e  bord  antérieur  de  cette  échancrure  un  peu  échancré 
lui-même  en  arc  et  offrant  une  petite  dent  à  chacune  des  extrémités  de 
cet  arc. 

$  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIRES.  —  Pdlomma.  201 

ensuite  en  courbe  rentrante;  une  fois  au  moins  plus  large  à  son  bord 
postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane;  divisé  en  deux  moitiés  par 
une  ligne  transversale  sinuée  sur  les  côtés  et  constituant  sur  la  ligne 
médiane  un  angle  aigu  très-rentrant  :  la  moitié  antérieure  plus  courte, 
formée  de  deux  pièces  convexes,  sinuées  chacune  sur  la  moitié  externe 
de  leur  bord  postérieur  et  arrondies  à  l’interne,  renfermant  entre  elles 
sur  la  ligne  médiane  une  petite  pièce  en  triangle  étroit  :  la  moitié 
postérieure  composée  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure  transverse, 
rétrécie  d’avant  en  arrière  :  la  postérieure  plus  longue  que  large,  élargie 
d’avant  en  arrière,  tronquée  à  ses  extrémités. 

Variations. 

Les  variations  de  couleur  peuvent  être  réduites  aux  suivantes,  très- 
bien  signalées  par  M.  Gorski. 

Yar.  A  (Etat  normal  ).  Dessus  du  corps  vert.  Dessous  du  corps  d'un 
vert  blanchâtre  ou  d’un  vert  flavescent. 

®=.  Tranche  des  côtés  du  pronotum  verte, 
p.  Tranche  du  pronotum  rose  ou  rouge. 

Obs.  Les  antennes  sont  vertes  sur  les  trois  premiers  articles,  roses  sur  les  deux 
derniers,  avec  la  seconde  moitié  du  dernier  ordinairement  brune.  La  membrane 
est  translucide,  la  tranche  abdominale  est  verte  o  i  couleur  de  chair. 

Cimcx viridissimums .  Poda,  1ns.  mus.  gr.  p.  SG.  10. 

La  punaise  verte.  Geoffr.  Hist.  t.  I.  p.  464.  61. 

Cimex  prasinus.  Lins.,  Faun.  s  iée.  p.  249.  911  ? —  Schrank,  Enum.  p.  271.  S22. 

—  Id.  Faun.  boic.  t.  II.  p  73.  1103. — Fabr.,  Entom.  Syst.  t.  IV.  p.  109.  111. 

—  Id.  Syst.  Rhyng.  p.  166.  58. —  De  Villers,  c.  Linn.  Entom.  t.  I.  p.  497. 
58. — Rossi,  Faun.  etr.  édit,  illig.  t.  2.  p.  371.  1303. —  Fallén,  Monogr. 
cimic.  p.  47.  11. —  Id.  Hemipt.  suce.  p.  28.  10. —  Donov.  Brit.  ins.  t.  IV.  pl 
123. —  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  339.  3. 

Penlaloma  prasina.  Latr.  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  190.  21. —  Lamarck,  anim.  s. 

vert.  t.  III.  p.  493.  3. —  Gorski,  Analect.  entom  p.  93.  54.  «. 

Pentaloma  prasinum.  IIahn,  VVanz.  t.  2.  p.  60.  pl.  49.  lig.  149.  —  Flor, 
Rhynch  Livl.  t.  I.  p.  130  1. 

Carpocoris prasina.  Kolenati,  Melet.  entom.  t.  IV.  p.  48.  173. 

Yar  B.  Dessus  du  corps  vert  :  tranche  des  côtés  du  pronotum  rouge  ou 
d'un  rouge  pâle.  Dessous  du  corps  couleur  de  chair  ou  d’un  carné  rou¬ 
geâtre. 


202 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Obs.  Les  antennes  ont  les  2e  et  3e  articles  tantôt  d’un  livide  flave,  tantôt  d’un 
vert  pâle  :  le  3e  variablement  livide  rosé,  rose  sans  tache,  ou  brunâtre  sur  une  partie 
de  sa  moitié  postérieure,  vert  pâle  à  la  base  et  brun  ou  noirâtre  ensuite  :  le  5e 
avec  les  mêmes  couleurs  à  la  base  que  le  précédent,  mais  généralement  brun  ou 
noirâtre  sur  la  majeure  partie  de  sa  longueur:  la  membrane  est  ordinairement 
moins  translucide.  La  tranche  abdominale  le  plus  souvent  d’un  carné  livide. 
Cimex  dissimilis.  Fabr.,  Entom.  Syst.  t.  IV.  p.  109.  112. —  Id.  Syst.  Rhyng. 
p.  167.  59. —  Panz.  Faun.  Germ.  33'.  15. —  Wolff.  îcon.  cimic.  p.  53.  50. 
pi.  VI.  fig.  50  (la  tranche  marginale  est  faussement  représentée). —  Fieber, 
Eur.  Hemipt.  p.  399.  4. 

P enlatoma  dissimilis.  Latr.,  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  190.  22. —  Faun.  fr.  Hémipt. 
pl.  II.  fig  3. —  L.  Dufour,  reeherch.  p.  157.  3. —  Gehin,  Bullet.  de  la  Moselle 
1860.  p.  204.  76.  —  Amyot  et  Serv.,  Hémipt.  p.  131.  4. 

Carpocoris  dissimilis.  Gorski,  Melet.  Entom.  t.  IV.  p.  49.  174. 

Pentaloma  prasina.  Var.  dissimilis ,  Gorski.  1.  c. 

Var.  C.  Dessus  du  corps  d’un  vert  fauve.  Dessous  du  corps  tantôt  d'un 
vert  pâle ,  tantôt  rougeâtre. 

Obs.  Les  antennes  offrent  des  variations  à  peu  près  analogues  à  celles 
de  la  var.  p. 

Cimex  discolor.  Wolff,  Icon.  Cimic.  p.  178.  177.  pl.  18.  fig.  177. 

Pentaloma  prasina.  Gorski,  1.  c.  var.  [discolor). 

Var.  D.  Dessus  du  corps  d’un  fauve  brunâtre.  Dessous  du  corps  cou¬ 
leur  de  chair  ou  d’un  carné  rougeâtre.  La  tranche  abdominale  est  ordi¬ 
nairement  d’un  fauve  livide. 

Obs.  Les  antennes  ont  les  3e  et  4e  articles  tantôt  d’un  vert  pâle,  tan¬ 
tôt  d’une  couleur  de  chair  pâle  :  les  4e  et  5°  roses  ou  d’un  rose  rouge, 
tantôt  sans  taches,  tantôt  en  partie  obscurs.  La  membrane  est  nébu¬ 
leuse. 

Pentaloma  prasina.  Gorski,  1.  c.  var.  subrubescens. 

Cimex  dissimilis.  Fieber,  1.  c.  var.  p. 

Long.  0m,0I0o  a  0m,0147  (4  1.  3/4  à  6  1.  1/2).  —  Larg.  0m,0061  à 
0m,0078  (2  1.  3/4  à  3  1.  1/2). 

Corps  ovalaire  ou  ovale-oblong  ;  peu  convexe.  Tête  arrondie  ou  sub- 
arondieen  devant;  paraissant  parfois  bilobêe  en  devant;  à  peine  aussi 
longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes;  sans  rebords, 
plane;  assez  densement marquée  de  points  assez  petits  noirs  ou  bruns; 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIHES.  —  Pdlomena.  203 

ordinairement  verte;  creusée  d’un  sillon  pâle  au  côté  interne  des  yeux. 
Epistome  rétréci  en  pointe  en  devant,  un  peu  moins  avancé  que  les 
joues  et  néanmoins  enclos  ou  à  peu  près  par  elles.  Antennes  à  1er  arti¬ 
cle  à  peine  aussi  long  que  la  moitié  du  suivant  :  le  2e  à  peine  plus 
grand  que  le  3e  :  le  4e  un  peu  long  :  le  oe  le  plus  grand  ;  colorées 
comme  il  a  été  dit.  Pronotum  élargi  en  ligne  droite  jusqu’aux  angles 
latéraux,  obtusément  anguleux  ou  subarrondi  à  ceux-ci  et  débordant 
les  élytres  d’une  largeur  double  de  celle  de  la  base  de  l’exocorie;  lisse 
sur  la  phériphérie  des  cicatrices  :  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de 
points  noirs  ou  bruns,  assez  petits,  ordinairement  un  peu  plus  serrés 
sur  la  partie  déclive  que  sur  la  postérieure,  légèrement  plissé  ou  rugu- 
leux  sur  la  première;  ordinairement  vert,  mais  variant  comme  il  a  été 
dit.  Ecusson  offrant  les  sinuosités  basilaires  vers  la  moitié  ou  les  quatre 
septièmes  de  sa  longueur,  en  ogive  obtuse  à  l’extrémité;  égal  environ  à 
la  moitié  de  la  longueur  d’une  corie;  vers  l’angle  postéro-interne  de 
celles-ci;  marqué  d’un  stigma  petit,  obtriangulaire  et  concolore  ;  à  peine 
chargé  d’une  subconvexité  basilaire  un  peu  ruguleuse;  ponctué  et 
coloré  comme  le  pronotum,  avec  le  bord  postérieur  seulement  souvent 
plus  pâle.  Cories  prolongées  environ  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau 
ventral;  ponctuées  et  colorées  comme  l'écusson,  avec  la  base  de  l’exo- 
corie  (lave  ou  couleur  de  chair.  Membrane  translucide,  roussâtre  ou 
d’un  fauve  livide,  à  teinte  cuivreuse  ou  mi-dorée.  Dos  de  l’abdomen 
noir.  Tranche  abdominale  plus  ou  moins  visible  sur  les  côtés  des  élytres  ; 
à  couleur  foncière  verte,  carnée,  d’un  carné  testacé  ou  d’un  fauve  livide 
ou  testacé;  ponctuée  de  noir,  avec  les  intersections  des  segments  étroi¬ 
tement  imponctuées,  pâles,  (laves,  rosâtres  ou  testacées.  Bec  prolongé 
jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures  :  soies  noires  :  gaine  d’un 
livide  verdâtre  ou  flavescent,  avec  l’extrémité  noire.  Dessous  du  corps 
ponctué;  plus  obsolètement  sur  le  ventre  que  sur  la  poitrine;  coloré 
comme  il  a  été  dit.  Repli  du  pronotum  et  repli  des  cories  variant  du 
livide  verdâtre  ou  flavescent  à  la  couleur  de  chair  :  le  second,  à  peine 
prolongé  jusqu’au  tiers  du  2e  arceau  ventral.  Ventre  tronqué  à  sa  partie 
antéro-médiane,  étroitement  explanc  et  faiblement  denticulé;  sans 
point  noir  aux  angles  postéro-externes  des  segments.  Stigmates  obscurs 


204  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

ou  noirâtres.  Dernier  arceau  souvent  en  partie  rouge,  au  moins  chez 

la  9  .  Pieds  colorés  comme  il  a  été  dit. 

Cette  espèce  est  commune  dans  toutes  les  parties  de  la  France.  On  la 
trouve  sur  une  foule  de  plantes  et  d’arbres  différents. 

Obs.  Malgré  les  variations  de  ses  teintes  elle  se  distingue,  entre 
tous  les  Pentatomates,  par  un  caractère  particulier  :  sa  tranche  abdo¬ 
minale  n’est  ni  entrecoupée  de  noir  et  de  couleur  claire,  comme  chez 
le  P.  vcrnalis;  ni  marquée  d’un  seul  point  noir  à  l’angle  postéro- 
exlerne  des  segments,  comme  chez  la  Dracliy ,  cincta;  ni  noire  à  son 
bord  interne  et  de  couleur  claire  à  l’externe,  comme  chez  la  Peut,  juni¬ 
per  ina  ;  mais  elle  est  d’une  couleur  uniforme,  ponctuée  de  noir,  avec 
les  intersections  des  segments  imponctuées  de  noir  et  par  conséquent 
plus  pâles.  Sous  ce  rapport,  elle  se  rapproche  de  la  Carpocoris  melano- 
cera;  mais  chez  cette  dernière,  les  points  sont  inégalement  répartis  et 
plus  épais  près  des  intersections,  nuis  ou  peu  rapprochés  sur  la  partie 
mèdiaire  des  segments. 

Linné  a  eu  sans  doute  en  vue  ce  Cimex  lorsqu’il  écrivait  sa  Fauna 
suecica,  car  la  Nazara  prasina  ne  se  trouve  pas  dans  le  nord  de  l’Eu¬ 
rope;  mais  comme  il  recevait  souvent  du  midi  de  la  France  des  insectes 
qui  lui  étaient  envoyés  par  Gouan  et  par  quelqes  autres  personnes,  il  a 
confondu  plus  tard  ces  deux  insectes,  et  le  type  qui  représente  l’espèce 
décrite  dans  son  Syst.  nat.  est  notre  Nazara  prasina. 

Il  n’est  donc  pas  étonnant  que  la  plupart  des  auteurs  aient  regardé 
notre  Paient,  viridissima  comme  étant  le  Cimex  prasinus  de  Linné. 

L’espèce  dont  il  est  ici  question  se  distingue  de  toutes  les  autres 
Pentatomates  par  sa  tranche  abdominale  soit  verte,  soit  couleur  de 
chair  ou  d’un  fauve  livide  uniformément  ponctuée  de  points  noirs. 
Elle  n’a  pas  d’ailleurs  comme  la  N.  prasina  le  ventre  chargé  d’une 
carène  terminée  en  avant  par  une  saillie  ou  pointe  obtuse,  ni  le  dos 
de  l’abdomen  vert. 

Cet  insecte  est  connu  de  tout  le  monde,  en  France,  sous  le  nom  de 
Punaise  verte.  Cette  raison  nous  a  fait  adopter  le  nom  donné  par  Poda, 
nom  qui  a  d’ailleurs  l’autorité  de  l’ancienneté.  La  science  doit  autant 
que  possible  marcher  d’accord  avec  les  traditions  populaires. 


pentatomides.  —  pentatom  mues.  —  Brachyncma. 


205 


Genre  Brachyncma ,  Brachyneme;  Mulsant  et  Rey. 

Mulsant  et  Rey,  Ann.  de  la  Soc.  Linn.  de  Lyon  (18j0-52).  p.  88.  —  Muls.,  opusc.  t.  I.  p.  107. 

Caractères.  Ventre  non  avancé  en  saillie  obtuse  à  sa  partie  antéro- 
médiaire;  non  chargé  d'une  carène  longitudinale  sur  la  ligne  médiane. 
Tête  subarrondie  en  devant.  Epistome  rétréci  et  raccourci  en  devant, 
enclos  par  les  joues.  Bec  prolongé  à  peine  au-delà  des  hanches  intermé¬ 
diaire.  Antennes  à  2°  article  d’un  quart  au  moins  plus  long  que  le  3°. 
Tranche  abdominale  débordant  un  peu  les  élytres;  de  couleur  verte 
ou  pâle,  marquée  seulement  d’une  tache  ponctiforme  noire  à  l’angle 
postéro-externe  de  ses  segments. 

Les  espèces  de  notre  pays  sont  les  suivantes  : 

a  Bord  extérieur  de  la  tranche  abdominale  et  des  côtés  du  pronotum 
d’un  rose  ou  rouge  carminé.  Dos  de  l’abdomen  noir. 

«»  Tranche  abdominale  d’un  vert  tendre  et  pâle;  côtés  du  pronotum 
et  base  du  bord  externe  de  l’exocorie  d’un  blanc flavescent.  Dos  de 
l’abdomen  vert. 

I.  Bràcilaysiema  eis*cta  ;  Fabricîüs. 

Ovale-oblong.  Dessus  du  corps  d'un  vert  tendre ,  passant  parfois  au  vert 
rosâtre;  marqué  de  points  concolorcs  :  bord  latéral  du  pronotum  et  de  son 
repli ,  base  de  l’exocorie ,  repli  des  cories  et  moitié  externe  de  la  tranche 
abdominale,  d'un  rouge  carmin  :  celle-ci ,  marquée  d’un  point  noir  à  l’an¬ 
gle  postéro-externe  des  arceaux.  Epistome  d’un  quart  plus  court  que  les 
joues.  Membrane  des  cories  ;  oses .  Dos  de  l’abdomen  noir. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  demi- cercle  un  peu  élargi;  échancré 
en  arc  sur  la  moitié  médiaireouun  peu  plus  de  son  bord  postérieur. 

9  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  d’avant  en 
arrière,  une  fois  au  moins  plus  large  à  son  bord  postérieur  que  long 
sur  son  milieu;  divisé  en  deux  moitiés  par  une  ligne  transversale 
arquée  en  arrière  :  la  moitié  antérieure,  de  deux  pièces  convexes, 


Cincla. 


Virens. 


206 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


chacune  :  la  moitié  postérieure  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure 
transverse,  grande,  rétrécie  d’avant  en  arrière  :  la  médiane  postérieure 
parallèle,  tronquée  en  avant  et  en  arrière,  plus  large  que  longue. 

Etat  normal.  Dessus  du  corps  d’un  vert  tendre:  bord  latéral  du  pro- 
notum,  deux  cinquièmes  basilaires  de  l’exocorie  et  partie  externe  de 
la  tranche  abdominale  d’un  rouge  carminé  :  celle-ci  noire  à  son  bord 
interne,  et  marquée  d’un  petit  point  noir  à  l’angle  postéro-externe  des 
segments.  Membrane  des  cories  d’un  blanc  vitreux  teinté  de  rose.  Des¬ 
sous  du  corps  d’un  vert  tendre.  Repli  du  pronotum  et  des  cories  et  bord 
latéral  du  ventre  d’un  rouge  carminé.  Cette  bordure  latérale  marquée 
d’un  point  noir  à  l’angle  postéro-externe  des  arceaux. 

Variations. 

Quand  la  matière  colorante  a  été  moins  abondante,  la  couleur  verte 
du  dessus  du  corps  passe  au  vert  rosé,  au  rose  verdâtre,  au  rose  livide 
ou  au  rose  pâle  sur  diverses  parties  du  corps  (Tar.  /?). 

Obs.  L’écusson,  surtout  dans  sa  partie  basilaire,  la  tête  et  la  moitié 
antérieure  du  pronotum  sont  les  premières  à  montrer  cette  variation 
de  teinte.  Le  rouge  pâle  passe  parfois  au  rose  carminé. 

D’autres  fois  le  dessus  du  corps  se  montre  entièrement  d’un  rose 
pâle,  plus  verdâtre  ou  moins  prononcé  sur  les  cories  (Var.  y). 

Obs.  Dans  ces  diverses  variations  par  défaut,  le  dessous  du  corps  se 
modifie  aussi  dans  ses  teintes.  Le  ventre  passe  au  vert  jaunâtre  ou  au 
jaune  verdâtre  ou  orangé,  et  chez  d'autres  individus  tout  le  dessous  du 
corps  prend  aussi  la  même  teinte. 

Les  pieds  passent  aussi  au  jaunâtre  à  la  base  des  cuisses  ou  sur  la 
presque  totalité  de  celles-ci,  et  les  t'.bias  au  jaunâtre  rosat  ou  au  rose 
pâle. 

Quelques  articles  des  antennes  présentent  aussi  parfois  la  teinte  jau¬ 
nâtre. 

Cimex  cinctus.  Fabr.,  Entom.  Syst.  t.  IV.  p.  113.  130.  — Id.  Syst.  Rhyng. 

p.  169.  79.  —  A.  Dohrn,  Stett.  entom.  Zeit.  XIX  (1838).  p.  228. 

Cimex  purpureo-marginalus.  Rambur,  Faun.  Andal.  t.  II.  p.  121.  6. 

Cimex  tarsalus.  Ivlug.,  Symbalæ.  physic.  5e  dec.  pl.  XL1V.  Cg.  12. 


pentatomides.  —  pentatomaïres.  —  Brachynema.  207 

Pentatoma  (Brachynema)  roseipennis.  Mulsant  et  Rey,  Ann.  Soc.  Lin.  d.  Lyon. 

1850-52.  p.  87.  —  U.  Murs.,  Opusc.  entom.  t.  I.  p.  106. 

Brachynema  cincta.  Fieber,  Eur.  Ilemipt.  p.  340.  1. 

Long.  0,0090  à  0,0100  (4  1.  à  4  1. 1/2)  Larg.  0,0049  à  0,0052  (2  1. 1/5  à 

2  1. 1/3)  aux  angles  latéraux  du  pronotum;  un  peu  moins  vers  la 

moitié  de  l’abdomen. 

Corps  ovalaire  ou  ovale-oblong  ;  peu  convexe.  Tête  arrondie  en 
devant  et  ordinairement  non  entaillée  dans  le  milieu  de  son  bord 
antérieur;  à  peine  aussi  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre 
ces  organes  ;  planiuscule  ;  sans  rebord,  à  peine  un  peu  relevée  sur  les 
côtés  ;  obsolètement  et  finement  ponctuée  ;  ordinairement  d’un  vert 
tendre.  Epistome  rétréci  dans  sa  moitié  antérieure,  d’un  quart  environ 
moins  long  que  les  joues  et  enclos  par  elles.  Antennes  à  2e  article  d’un 
quart  ou  d’un  tiers  plus  long  que  le  3e,  à  peine  plus  grand  que  le 
4e  :  les  4e  et  5e  subfusiformes,  variablement  à  peine  plus  grand  l’un 
que  l’autre,  et  presque  égaux  chacun  au  2e  :  les  trois  premiers  ordi¬ 
nairement  d’un  beau  vert:  les  4e  et  5e,  tantôt  verts,  tantôt  d’un 
jaunâtre  ou  rosé.  Pronotum  élargi  en,  ligne  presque  droite,  ou  plutôt 
légèrement  en  courbe  rentrante,  jusqu’aux  angles  latéraux  ;  obsolète* 
ment  anguleux  à  ces  derniers  et  débordant  les  élytres  d’une  largeur 
à  peine  plus  grande  que  la  base  de  l’exocorie  ;  sans  rebord  sur  les 
côtés  et  à  la  base,  mais  paré  sur  les  premiers  d’une  bordure  d’un 
rouge  carmin,  passant  au  rose  chez  les  variétés  par  défaut  et  prolongée 
jusqu’à  la  base  des  él  y  très  ;  d’un  vert  tendre  sur  le  reste  ;  obsolète¬ 
ment  ou  à  peine  ruguleusement  ponctué  :  cicatrices  concolores,  souvent 
peu  distinctes  et  un  peu  plus  finement  ponctuées.  Ecusson  offrant  les 
sinuosités  latérales  vers  les  deux  tiers  de  ses  côtés;  subarrondi  à  son 
extrémité;  à  peine  plus  large  que  le  tiers  d’une  corie,  vers  l’angle 
postéro-interne  de  celles-ci;  marqué  d’un  stigma  obtriangulaire, 
petit,  lisse,  peu  apparent;  coloré  et  ponctué  comme  le  pronotum,  avec 
l’extrémité  lisse  et  d’un  vert  pâle.  Cories  colorées  et  ponctuées  comme 
l’écusson,  avec  les  deux  cinquièmes  basilaires  de  l’exocorie  d’un  rouge 
carmin:  celle-ci  prolongée  jusqua  l’extrémité  du  5°  arceau  ventral. 
Membrane  d'un  vitreux  rosé;  à  8  ou  9  nervures;  sans  tache  noire  à  son 


208  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

angle  antéro-interne,  marquée  seulement  près  de  cet  angle  d’un  arc  rous- 
sâtre,  dirigé  en  arrière.  Dos  de  l'abdomen  noir.  Tranche  abdominale 
à  bord  interne  noir,  extérieurement  d’un  rouge  carmin,  passant 
au  rose  ou  flave  rosat  chez  les  variétés  par  défaut;  marquée  d’un 
petit  point  noir  à  l’angle  postéro-externe  des  arceaux.  Bec  prolongé 
jusqu’à  la  moitié  du  métasternum;  verdâtre  ou  rosé,  avec  l’extrémité 
noire.  Dessous  du  corps  obsolètement  ponctué,  surtout  sur  le  ventre  ; 
ordinairement  d’un  vert  tendre  sur  la  poitrine  et  d’un  vert  plus  pâle 
ou  jaunâtre  sur  le  ventre,  quelquefois  entièrement  d’un  jaune  rou¬ 
geâtre  ou  orangé.  Repli  du  Pronotum  et  celui  des  Cories  ordinairement 
d’un  rouge  carmin.  Ventre  paré  sur  les  côtés,  d’une  bordure  d’un 
rouge  carmin,  et  marqué  d'un  point  noir  à  l'angle  postéro-externe 
des  arceaux.  Stigmates  presque  de  couleur  foncière.  Pieds  ordinaire¬ 
ment  d’un  vert  tendre,  avec  l’extrémité  des  tibias  et  les  tarses  roses 
ou  d’un  vert  ou  flave  rosé. 

Cette  espèce  est  exclusivement  méridionale.  Elle  n’est  pas  bien  rare 
dans  notre  ancienne  Provence,  on  la  trouve  sur  diverses  sortes  de 
plantes. 

Obs.  Elle  se  distingue  de  la  B.  virens  par  sa  taille  moins  avan¬ 
tageuse;  par  son  épistome  plus  court,  plus  complètement  enclos  ; 
par  sa  tête  un  peu  moins  longue;  par  son  pronotum,  la  base  de 
son  exocorie  et  son  ventre,  parés  d’une  bordure  latérale  d’un  rouge 
carmin;  par  sa  tranche  abdominale  noire  à  son  bord  interne  et  exté¬ 
rieurement  d’un  rouge  carmin:  par  le  dos  de  son  abdomen  noir. 

Près  de  la  B.  cincta ,  vient  se  placer  la  suivante  : 

SSrachynema  USaereiispruiigi;  Mulsant  et  Rey.  Ovale-oblongue. 

Dessus  du  corps  d'un  vert  pâle  ou  flavescent.  Tête  d’un  vert  rosat  sur  les 
côtés.  Pronotum  étroitement  cl’un  livide  ou  testacé  rougeâtre  sur  les  côtés. 
Ecusson  d’un  blanc  verdâtre  à  l' extrémité,  orné  d’une  tache  d’un  flave  pâle, 
en  carré  plus  long  que  large,  sur  le  milieu  de  sa  base,  exocorie  d’un  testacé 
rosat  sur  le  côté ,  jusqu’à  la  moitié  du  ventre.  Dessous  du  corps  et  pieds  d'un 
vert  flave  ou  d’un  flave  verdâtre.  Tibias  rosats  :  tarses  noirs  ou  obscurs. 

Pentatoma  Bucrensprungi.  Mulsant  et  Rey.  —  ln  Muls.  opusc.  entom.  t.  13. 
p.  185. 


PENTATOMIDES.  — 


209 


pentatomaip.es.  —  Bracliynema. 
Long.  0,0090(4  1.) 


Patrie  :  l'Allemagne. 

Nous  avons  décrit  cette  espèce,  à  Berlin,  sur  un  exemplaire  de  la 
collection  de  M.  le  Dr  Baerensprung. 

Elle  a  le  corps  proportionnellement  plus  allongé  et  plus  étroit  que 
la  Bracliynema  cincta,  avec  laquelle  elle  a  beaucoup  d’analogie  ;  malheu¬ 
reusement  nous  n’avons  pas  eu  l’occasion  de  revoir  cet  insecte,  pour 
pouvoir  signaler  toutes  les  différences  qui  peuvent  la  séparer  de  la 
précédente. 


2.  ISracSayEaemn  virens  ;  Klug. 

Ovale-oblongue.  Dessus  du  corps  d’un  vert  pâle,  marqué  de  petits  points 
presque  concolores,  bord  latéral  du  pronotum  et  de  la  base  de  l’exocorie 
d'un  (lave  pâle  :  extrémité  de  l'écusson  imponctuéc  et  plus  pâle.  Epistome 
un  peu  moins  long  que  les  joues ,  faiblement  enclos.  Tranche  abdomi¬ 
nale  d’un  vert  pâle ,  marquée ,  à  l'angle  postéro-externe  de  ses  segments, 
d’un  point  visible  en  dessus  et  en  dessous.  Ventre  et  pieds,  d’un  vert 
pâle.  Dos  de  l’abdomen  vert. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  élargi  d’avant  en  arrière: 
échancré  en  arc  à  son  bord  postérieur  sur  le  quart  postérieur  de 
sa  longueur. 

9  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  d’avant  en 
arrière  sur  les  côtés,  une  fois  au  moins  plus  large  à  son  bord  postérieur 
que  long  sur  sa  ligne  médiane;  divisé  par  une  ligne  transversale  un 
peu  arquée  en  arrière  en  deux  moitiés  presques  égales  :  la  première 
carénée  sur  la  ligne  médiane  ;  formée  de  deux  parties  marquées  chacune 
d’une  fossette  près  de  la  carène:  la  seconde,  formée  de  six  pièces  :  la 
médiane  antérieure  transverse  :  la  postérieure  plus  longue  que  la  rgc. 

Cimex  virens.  Klug.  Symb.  Phys.  Dec.  V.  n.  7.  pl.  XLIV.  fig.  11. 
Rhaphigasler  Germari.  Kolenat.  Melet.  Entom.  t.  IV.  p.  56.  pl.  XVi.  fig.  33  ? 
Oncoma  Germari.  Kustek.  Eur.  llemipt.  p.  333  ? 

Annales  de  la  Société  Liméenne.  14 


210 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Long.  O», 0112  à  Om,OI23  (S  1.  à  S  1.  1/2).—  Larg.  Om,OOoG  (2  1.  1/2). 

Corps  ovale-oblong ;  peu  convexe;  d’un  vert  pâle  en  dessus  et 
marqué  de  petits  points  concolores  un  peu  obscurs.  Tête  subarrondie  en 
devant  et  ordinairement  un  peu  entaillée  dans  le  milieu  de  son  bord 
antérieur  ;  sans  rebord  ;  d’un  vert  pâle,  plus  finement  ponctuée  que  les 
autres  parties.  Epistome  rétréci  en  devant,  un  peu  moins  avancé  que 
les  joues,  brièvement  ou  à  peine  enclos  par  elles.  Yeux  verts.  Antennes 
à  1er  article  d’un  vert  pâle  :  les  2e  et  3e  ordinairement  de  même  couleur  : 
les  4e  et  5e  bruns  :  le  2e  une  fois  environ  plus  long  que  le  3e  :  le  4e 
faiblement  moins  long  que  le  Se  :  celui-ci  moins  grand  que  le  2e.  Prono- 
tum  élargi  en  ligne  droite  ou  à  peine  en  courbe  rentrante  jusqu'aux 
angles  latéraux  ;  obtusément  anguleux  à  ceux-ci  et  débordant  les 
élytres  d’une  largeur  à  peine  plus  grande  que  la  base  de  l’exocorie  ;  à 
calus  peu  saillant;  à  fossette  médiocre;  lisse  sur  les  cicatrices;  marqué 
sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  un  peu  moins  petits  que  ceux  de  la 
tête  ;  d’un  vert  pâle,  avec  le  rebord  latéral  flave  ou  d’un  flave  blanch⬠
tre.  Ecusson  offrant  les  sinuosités  latérales  vers  les  deux  tiers  de  ses 
côtés  ;  en  ogive  à  son  extrémité;  à  peine  aussi  large  que  le  tiers  d’une 
corie,  vers  l’angle  posléro-interne  de  celles-ci;  noté  de  stigmas  lisses, 
petits,  obtriangulaires;  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  en¬ 
foncés  un  peu  moins  petits  que  ceux  du  pronotum;  d’un  vert  pâle  , 
avec  l’extrémité  imponctuée,  d’un  vert  pâle  blanchâtre  ou  d’un  flave 
cendré  ou  blanchâtre.  Cories  ponctuées  et  colorées  comme  l’écusson,  avec 
le  tiers  ou  les  deux  cinquièmes  basilaires  du  bord  externe  de  l’exocorie, 
flaves  ou  d’un  flave  blanchâtre  :  exocorie  prolongée  presque  jusqu'à 
l’extrémité  du  5e  arceau  ventral.  Membrane  d’un  blanc  hyalin  à  huit 
ou  dix  nervures.  Los  de  l' abdomen  d’un  vert  pâle.  Tranche  abdominale 
de  même  couleur,  parée,  à  l’angle  postéro-externe  de  ses  segments, 
d’un  point  noir  appartenant  plutôt  à  son  repli  ou  commun  avec  ce 
dernier.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  postérieures,  ou  à  peu  près. 
Repli  du  pronotum  et  Repli  des  cories  d’un  vert  pâle  ou  blanchâtre  ou 
d’un  flave  pâle.  Dessous  du  corps  légèrement  ponctué  ou  pointillé;  ces 
points  concolores  ou  nébuleux;  à  couleur  foncière  d’un  vert  pâle, 
parfois  un  peu  flavescente.  Ventre  presque  impointillé,  ordinairement 


pentatomides.  —  pentatomaip.es.  —  Nezara.  211 

plus  pâle  ou  parfois  paré  d'une  bordure  latérale  flave,  sur  les  côtés. 
Pieds  d’un  vert  pile  ou  parfois  d’un  llave  roussâtre;  finement  ponc¬ 
tués  :  les  points  concolores  ou  nébuleux. 

Cette  espèce  plus  particulière  à  l'Egypte  ,  à  la  Syrie  et  à  quelques 
autres  parties  voisines,  se  trouve  rarement  dans  les  parties  les  plus 
chaudes  de  notre  ancienne  Provence. 

Obs.  Le  N.  virent,  par  le  dos  de  son  abdomen  vert,  semble  lier  le 
genre  Brachynema  à  celui  de  Nezara. 

Le  Rhaphigaster  Germari  de  M.  Kolenati,  parait  se  rapporter  à  cette 
espèce.  La  figure  donnée  par  cet  auteur  est  conforme  à  notre  insecte, 
et  cet  écrivain  dit  lui-même  que  son  Germari  est  semblable  au  virens 
de  Klug;mais  le  ventre  du  Germari  est  pourvu  d’une  spinale  très-petite 
à  peine  visible  :  dans  notre  B.  virens,  la  partie  médiane  antérieure  du 
ventre  est  tronquée. 

Genre  Nezara,  Nèzare  ;  Amyot  et  Serville. 

Amyot  et  Serville  Hémipt  (1813).  p.  113.  genre  106. 

Caractères.  Ventre  avancé  en  saillie  obtuse  et  souvent  roussâtre  ou 
brunâtre,  à  sa  partie  antéro-médiaire  ;  souvent  chargé  sur  sa  ligne 
médiane  d’une  carène  plus  ou  moins  sensible:  la  saillie,  à  peine  avancée 
entre  les  hanches  postérieures.  Epistome  subparallèle  ou  peu  rétréci 
en  devant,  au  moins  aussi  avancé  que  les  joues.  Antennes  à  2e  article 
variablement  un  peu  moins  long  que  le  3e  ou  plus  long  que  celui-ci. 
Tranche  abdominale  débordant  les  élytres;  uniformément  de  couleur 
verte  ou  pâle,  à  l’exception  d’un  point  noir  à  l’angle  postéro-externe 
des  segments.  Dos  de  l’abdomen  vert. 

Les  espèces  de  Nézares  de  notre  pays  ont  toutes  le  dos  de  l’abdomen 
vert, et  se  lient  sous  ce  rapport  à  la  Brachynema  virens  ;  mais  le  genre 
Nezara  se  distingue  du  précédent,  par  la  partie  antéro-médiane  du 
ventre  avancée  en  saillie  ou  en  cône  obtus.  Chez  la  N.  Millicrei,  on  ne' 
voit  point  encore  des  traces  de  carène;  chez  la  N.  lleegeri,  on  remarque 
en  devant  le  commencement  d’un  carène:  celle-ci  se  prolonge  sur  toute 
la  longueur  du  ventre,  chez  laiVe*.  prasina.  La  nature  semble  ici  faire 
l’essai  des  caractères  qui  deviendront  dominateurs  ou  généraux  chez 


212 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


les  Acanthosomaires,  chez  lesquels  celte  carène  s’avance  sur  la  poi¬ 
trine  sous  la  forme  d’une  épine  plus  ou  moins  longue. 

Ici,  doit  prendre  place  l’espèce  suivante  : 

Sezara  geaiiculata  ;  Dallas.  Ovale-oblong.  Dessus  du  corps ,  des  de 
l’abdomen ,  tranche  abdominale  el  pieds,  d' an  vert  tendre;  dessous  du 
corps  d'un  vert  blanc  :  bords  latéraux  du  pronotum,  tiers  basilaire  du 
bord  latéral  des  exocories  cl  bord  externe  de  la  tranche  très-étroitement 
{laves.  Tranche  marquée  à  l’angle  posléro-exlerne  des  arceaux  d’un  point 
noir  commun  avec  son  repli  ;  base  des  cuisses  d’un  testacé  livide.  Ventre  à 
peine  avancé  en  saillie  d’un  brun  roussâlre  à  sa  partie  anléro-médiane. 
Tête  aussi  longue  que  large  au  devant  des  yeux.  Epistome  un  peu  plus 
avancé  que  les  joues ,  élargi  en  devant.  Antennes  vertes ,  avec  les  deux 
derniers  articles  rosats  :  le  2e  d’un  tiers  plus  long  que  le  3e.  Pronotum  à 
bords  latéraux  postérieurs  sinués.  Ecusson  paré  d'un  point  calleux  blanc, 
au  côté  interne  des  stigmas  notés  d’un  point  noir.  Bec  à  peine  prolongé 
jusqu’aux  hanches  posté i  ieures.  Cuisses  marquées  d’un  point  noir. 

Aschenia.  Amyct,  Rhynch.  n<>  67. 

Rhaphiy aster  geniculalus.  Dallas,  List.  Ilemipt.  t.  I.  p.  279.  13. 

Long.  0m,013a  (Cl.). —  Larg.  0m,0067 (3  1.)  aux  angles  latéraux  du 
pronotum  et  à  peu  près  aussi  large  à  la  base  des  élylres. 

Patrie:  la  Sicile  ( Ghiliani )  (  muséum  de  Paris,  type  ). 

Obs.  Le  ventre  n’est  pas  chargé  d’une  carène  et  la  saillie  antérieure 
est  très-faible. 

Les  espèces  de  notre  pays  sont  les  suivantes  : 

«  Ventre  sans  traces  de  carène,  même  à  sa  partie  antéro-mêdiane. 

Bec  prolongé  à  peu  près  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches 
postérieures.  Millierci. 

«x  Ventre  offrant,  à  sa  partie  antéro-médiane,  le  commencement 
d'une  carène.  Bec  prolongé  à  peu  près  jusqu’à  l’extrémité  du 
2e  arceau  ventral .  Heegeri 

«xx  Ventre  chargé  d’une  carène  sur  toute  sa  longueur.  Bec  prolongé 
jusqu’à  la  partie  antérieure  ou  jusqu’à  la  moitié  des  hanches 
postérieures. 


Brasilia. 


PENTATOMJDES. 


PENTATOMAIKES.  —  Nezara. 


213 


1.  TVeznra  MilBiercE;  Mclsant  et  Iîey. 

Dessus  du  corps ,  dos  de  l’abdomen ,  tranche  de  l’abdomen  et  pieds,  a  un 
vert  pâle  ou  blanchâtre.  Bords  latéraux  dupronotum  et  deux  cinquièmes 
basilaires  du  bord  externe  de  l  exocorie  roses  ou  (lares.  Tranche  abdomi¬ 
nale  d’un  vert  pâle,  marquée  à  l’angle  postéro-interne  des  arceaux,  d'un 
petit  point  noir  commun  avec  son  repli.  Tète  moins  longue  que  large  au 
devant  des  yeux.  Pronotum  à  bords  latéraux  postérieurs  non  sinués.  Ecus¬ 
son  à  stigmas  d’un  vert  blanc.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  han¬ 
ches  postérieures.  Ventre  d’un  vert  blanchâtre  ou  blanc  verdâtre,  avec  la 
pamie  antérieure  d’un  blanc  livide ;  non  marqué  de  points  obscurs ;  sans 
traces  de  carène. 

a "  Ventre  d’un  vert  pâle  souvent  rosat  sur  le  tiers  médiaire  de  sa 
largeur.  Dernier  arceau  ventral,  subarrondi  en  devant,  élargi  en  ligne 
droite  sur  les  côtés;  deux  fois  et  demie  aussi  large  à  son  bord  posté¬ 
rieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane;  échancré  jusqu’aux  deux  tiers 
antérieurs  de  sa  longueur,  sur  les  trois  cinquièmes  média  ires  de  son 
bord  postérieur;  cilié  au  côté  interne  de  cette  échancrure. 

9  Ventre  ordinairement  d’un  blanc  verdâtre.  Dernier  arceau  ventral 
arrondi  en  devant,  élargi  un  peu  en  courbe  rentrante  sur  les  côtés  ; 
deux  fois  et  demie  aussi  large  à  sou  bord  postérieur  que  long  sur  la 
ligne  médiane;  divisé,  par  une  ligne  transversale  un  peu  arquée  en 
arrière,  en  deux  moitiés  :  l’antérieure,  à  peine  aussi  longue,  formée 
de  deux  pièces,  presque  séparées  postérieurement  sur  la  ligne  médiane, 
par  une  pièce  très-étroite  :  la  moitié  postérieure  de  six  pièces  :  la  mé¬ 
diane  antérieure,  transverse,  large  en  devant,  rétrécie  d’avant  en 
arrière  :  la  médiane  postérieure  au  moins  aussi  longue  que  large  :  les 
latérales  antérieures  un  peu  plus  longuement  prolongées,  atteignant 
ou  dépassant  un  peu  le  bord  postérieur  du  ventre. 

Long.  0m,0100  (4  1.  1/2).  —  Larg.  0m,0!)56  (2  1.  1/2)  aux  angles  du 
pronotum,  un  peu  moins  vers  la  moitié  du  ventre, 

Corps  ovale-oblong;  peu  convexe;  d’un  vert  pâle  ou  blanchâtre,  en 


214 


HISTOinE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


dessus.  Tête  arrondie  en  devant,  moins  longue  au  devant  des  yeux  que 
large  entre  ces  organes;  assez  densement  marquée  de  points  conco¬ 
ures.  Epistome  un  peu  rétréci  en  devant  et  à  peu  près  aussi  avancé  que 
les  joues,  souvent  llave  en  devant.  Antennes  à  peine  aussi  longues  que 
la  moitié  du  corps;  vertes  à  la  base,  avec  la  seconde  moitié  du  3e  article 
rose  :  le  4e  en  majeure  partie  au  moins  de  même  couleur  :  le  3®  obscur 
ou  noirâtre  :  le  2e  à  peu  prés  égal  au  3e  :  les  4e  et  oe  à  peine  plus  longs  : 
le  4e  ordinairement  le  plus  grand.  Yeux  gros,  bruns.  Ocelles  rouges. 
Pronotum  échancré  en  arc  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire  un  peu 
obliquement  tronquée;  élargi  en  ligne  droite  jusqu’aux  angles  latéraux; 
émoussé  et  débordant  à  peine  les  élytres  à  ceux-ci;  à  bords  latéraux 
postérieurs  peu  ou  pas  sensiblement  sinués;  lisse  sur  les  cicatrices; 
marqué  sur  le  reste  de  points  concolores;  vert,  avec  la  tranche  de  ses 
côtés  rose  ou  llave.  Ecusson  offrant  ses  sinuosités  vers  les  deux  tiers  ou 
un  peu  plus  de  ses  côtés;  à  peine  plus  large  vers  celles-ci  que  le  tiers 
d’une  corie ;  en  ogive  à  l’extrémité;  ponctué;  d'un  vert  pâle;  à  stigmas 
presque  nuis,  d’un  blanc  vert.  Cories  ponctuées  et  colorées  comme  l’é¬ 
cusson,  avec  les  deux  cinquièmes  basilaires  de  l’exocorie  llave;  bordant 
l’écusson,  à  leur  côté  interne,  jusqu’aux  cinq  sixièmes  de  celui-ci. 
Exocorie  prolongée  jusqu’à  la  moitié  du  5°  arceau  ventral,  à  angle 
postéro-externe  aigu.  Membrane  hyaline,  sans  taches.  Dos  de  l’abdomen 
d’un  vert  pâle.  Tranche  abdominale  débordant  peu  les  élytres  :  denli- 
culée  :  verte  ou  d’un  vert  pâle,  marquée,  à  l'angle  postéro-externe  des 
arceaux,  d’un  très-petit  point  noir,  visible  en  dessus  et  en  dessous.  Bec 
vert,  obscur  à  l’extrémité;  prolongé  à  peu  près  jusqu’à  l’extrémité  des 
hanches  postérieures.  Repli  du  pronotum  d’un  vert  pâle;  bordé  de  rose 
ou  de  llave.  Repli  des  cories  d’un  vert  pâle.  Dessous  du  corps  d’un  vert 
tendre  et  pâle  sur  la  poitrine,  d'un  vert  blanchâtre  ou  d’un  blanc  ver¬ 
dâtre  sur  le  ventre,  surtout  sur  la  partie  antérieure  de  celui-ci;  mar¬ 
qué  de  points  presque  concolores;  sans  traces  de  carène;  à  partie 
antéro-médiane,  à  peine  avancé  en  angle  jusqu’aux  hanches  postérieu¬ 
res.  Pieds  d’un  vert  pâle. 

Cette  espèce  est  méridionale. 

Elle  a  été  prise  dans  les  environs  de  Cannes  (Alpes  maritimes),  par 
notre  ami  M.  Millière,  à  qui  la  science  doit,  sur  les  Lépidoptères,  de 


PENTATOMAIKES. 


PENTATOMIDES.  — 


—  Nezara .  215 


beaux  travaux  enrichis  d’aduiirables  planches.  Nous  la  lui  avons 
dédiée. 

O'os.  La  Nez.  Millierei  se  distingue  des  deux  espèces  suivantes  par  sa 
taille  moins  avantageuse;  de  la  N.  Heegeri,  par  sa  couleur  d’un  vert 
tendre  ou  blanchâtre,  par  sa  tête  un  peu  plus  courte;  par  ses  stigmas 
plus  pâles;  par  son  écusson  concolore  et  moins  arrondi  à  l’extrémité; 
par  sa  tranche  abdominale  entièrement  d’un  vert  tendre,  avec  un  point 
noir  très-petit  à  l’angle  postérieur  des  arceaux;  par  son  ventre  sans 
traces  de  carène,  marqué  de  points  presque  concolores;  par  ses  pieds 
à  peine  plus  pâles  à  la  base;  par  les  caractères  tirés  du  dernier  arceau 
du  ventre. 

Elle  s’éloigne  de  la  N.  prasina  par  sa  tête  moins  longue,  plus  arrondie 
en  devant;  par  son  pronolum  non  sinué  à  ses  bords  latéraux  posté¬ 
rieurs;  par  ses  stigmas  non  marqués  d’un  point  noir;  par  son  ventre 
non  chargé  d’une  carène;  par  ses  pieds  presque  concolores  à  leur 
base,  etc. 


2.  Nezara  Meeger!  ;  Fieber. 


Dessus  du  corps  assez  densement  ponctué;  d’un  vert  tendre  et  livide  : 
cette  couleur  parfois  rembrunie  ou  d’autres  fois  passant  au  vert  tendre 
flavescent  :  rebord  des  côtés  du  pronolum  et  des  deux  tiers  basilaires  des 
exocories  (laves  ou  d’un  blanc  {lave  :  extrémité  de  l’écusson  ordinairement 
étroitement  blanchâtre  ;  tête  obtusèment  arrondie  en  devant ,  moins  lon¬ 
gue  que  large  au  devant  des  yeux.  Epistome  aussi  avancé  que  les  joues. 
Pronolum  débordant  à  peine  les  élytres.  Stigmas  presque  nuis.  Dos  de  l’ab¬ 
domen  vert.  Tranche  abdominale  d’un  flave  pâle  ou  d'un  (lace  verdâtre, 
marquée  à  l’angle  poster o-exter ne  des  segments,  d’un  point  noir  commun 
avec  son  repli.  Dessous  du  corps  et  pieds  d’un  vert  pâle  ou  livide.  Bec  pro¬ 
longé  jusqu’à  ï extrémité  du  2e  arceau  ventral.  Ventre  un  peu  avancé  en 
pointe  obtuse  d’un  roux  brunâtre,  en  devant. 

cf  Dernier  arceau  ventral  élargi  en  ligne  droite  sur  les  côtés;  plus 
large  postérieurement  que  long  sur  la  ligne  médiane;  échancré  jusqu’à 
la  moitié  de  sa  longueur  sur  les  trois  cinquièmes  médiaires  de  sa  lar¬ 
geur,  avec  la  partie  médiane  antérieure  déclive  et  creusée  de  deux 


216 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

grosses  fossettes;  cilié  postérieurement  sur  les  côtés  de  cette  échan¬ 
crure. 

9  Dernier  arceau  ventral  élargi  en  courbe  rentrante  sur  les 
côtés;  une  foi-,  plus  large  postérieurement  que  long  sur  la  ligne 
médiane;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  parties  :  l’anté¬ 
rieure,  de  deux  pièces,  ciliées  à  leur  bord  interne  :  la  postérieure  de 
six  :  la  médiane  antérieure  transverse,  rétrécie  d’avant  en  arrière, 
échancrée  à  son  bord  postérieur  :  la  médiane  postérieure  parallèle, 
plus  longue  que  large,  les  latérales  internes  lobiformes  postérieure¬ 
ment. 

Long.  0®,0100  à  0*,0U2  (  4  1.  1/2  à  5  1.).  —  Larg.  0m,00o7  à  0m,0Qa9 

(2  1.  1/2  à  2  1.  2/3)  aux  angles  latéraux  du  pronotum,  —  presque 

aussi  large  à  la  base  des  élytres. 

Corps  ovale-oblong;  peu  convexe;  ordinairement  d’un  vert  tendre 
et  livide,  parfois  d’un  vert  tendre  grisâtre  ou  nébuleux,  d’autres  fois 
d’un  vert  pâle  flavescent,  en  dessus.  Tête  obtusément  arrondie  en  de¬ 
vant,  élargie  d’avant  en  arrière  sur  les  côtés;  moins  longue  que  large 
au  devant  des  yeux;  colorée  comme  il  a  été  dit;  à  bord  blanchâtre  et 
non  saillant;  ruguleuse;  couverte  de  points  enfoncés  concolores  et 
assez  petits.  Epistome  graduellement  un  peu  rétréci  sur  sa  moitié  anté¬ 
rieure,  aussi  avancé  que  les  joues,  souvent  un  peu  blanchâtre  à  sa 
partie  antérieure.  Antennes  ordinairement  d’un  vert  tendre  livide  sur 
le  2e  article  et  à  la  base  du  3e,  plus  brièvement  et  moins  distinctement 
à  celle  des  4e  et  5°,  et  d’un  rose  rosat  ou  couleur  de  chair  sur  le  reste 
de  ces  trois  articles;  parfois  presque  entièrement  d’un  vert  pâle  ou 
d’un  livide  vert,  ou  d’un  rosat  livide  ou  d’un  livide  rosat:  à  1er  article 
court  :  le  2e  variablement  un  peu  plus  grand  ou  à  peine  aussi  grand 
que  le  3e  :  les  4e  et  5°  ordinairement  un  peu  plus  longs  :  le  4e  ordinai¬ 
rement  le  plus  grand.  Yeux  gros,  saillants,  hémisphériques,  variant  du 
brun  verdâtre  au  brun  fauve,  bordés  de  pâle  postérieurement.  Prono¬ 
tum  échancré  en  devant  en  arc  obtus,  avec  la  partie  postoculaire  tron¬ 
quée  presque  transversalement;  élargi  en  ligne  droite  jusqu’aux  angles 
latéraux;  émoussé  à  ceux-ci  et  débordant  peu  la  base  des  élytres;  coloré 


PK.N’TATOMIDES.  —  PENTATOMAIRES.  —  Nezara.  217 

comme  il  a  été  dit;  muni  d’un  rebord  latéral  étroit,  convexe,  non 
saillant,  d’un  blanc  flavescent;  en  partie  au  moins  lisse  sur  les  cica¬ 
trices,  ruguleux  et  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  serrés, 
et  aussi  petits  que  ceux  de  la  tête  au  devant  des  cicatrices,  un  peu 
moins  petits  et  moins  rapprochés,  postérieurement.  Écusson  offrant 
ses  sinuosités  vers  les  deux  tiers  ou  trois  quarts  de  ses  côtés;  arrondi 
à  l’extrémité;  à  peine  égal  au  tiers  de  la  largeur  d'une  corie,  vers  l’an¬ 
gle  postéro-in terne  de  celles-ci;  ponctué  comme  la  moitié  postérieure 
de  l’écusson,  avec  l’extrémité  plus  faiblement  ponctuée;  coloré  comme 
il  a  été  dit,  avec  le  bord  postérieur  ordinairement  marqué  de  chaque 
côté  d’une  petite  tache  blanche,  ou  paré  d’une  étroite  bordure  blanche, 
interrompue  dans  son  milieu;  à  stigmas  presque  nuis,  petits,  lisses, 
obtriangulaires,  peu  apparents,  ordinairement  bordés  au  côté  interne 
par  un  trait  ou  courte  ligne  pâle  ou  blanchâtre.  Cories  ponctuées  et 
colorées  comme  l’écusson,  avec  les  deux  cinquièmes  basilaires  du  bord 
antérieur  de  l’exocorie  étroitement  flave  ou  d’un  blanc  flave.  Exocorie 
prolongée  jusqu’à  la  moitié  du  5e  arceau  ventral.  Membrane  hyaline, 
vitreuse,  sans  taches.  Dos  de  l’abdomen  d’un  vert  pâle.  Tranche  abdomi¬ 
nale  débordant  sensiblement  les  ély  très;  subdenticulée;  d’un  vert  pâle 
flavescent  ou  d’un  flavescent  verdâtre;  marquée,  à  l’angle  postéro- 
externedes  segments,  d’un  point  noir  commun  avec  son  repli  et  appar¬ 
tenant  plutôt  à  ce  dernier.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  du  2e  ar¬ 
ceau  du  ventre.  Repli  du  pronotum  d'un  vert  pâle,  avec  son  rebord 
d’un  blanc  flave.  Repli  des  cories  coloré  de  même.  Dessous  du  corps  d’un 
vert  tendre  et  pâle,  passant  souvent  au  rosâtre  sur  la  région  médiane, 
surtout  de  celle  du  ventre,  marqué  de  points  enfoncés  assez  gros  sur 
l’antépectus,  pointillé  ou  presque  lisse  sur  le  ventre  :  celui-ci  avancé 
en  pointe  courte,  obtuse  et  d’un  roux  fauve  à  sa  partie  antéro-médiane  ; 
à  stigmates  de  couleur  foncière.  Pieds  d’un  vert  pâle,  tendre  ou  livide’: 
cuisses  non  marquées  d’un  point  noir. 

Cette  espèce  est  méridionale.  Nous  l’avons  prise,  mais  en  petit  nom¬ 
bre  dans  les  parties  les  plus  chaudes  de  notre  ancienne  Provence. 

Obs,  Elle  se  distingue  de  la  N.  Millierei  par  les  caractères  indiqués 
précédemment.  Le  <f  présente  sur  la  partie  médiane  déclive  de  son  der¬ 
nier  arceau,  au  devant  de  l’échancrure,  deux  fossettes  qu’on  ne  retrouve 
pas  chez  la  JY.  Millierei. 


218 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


3.  Ncznra  p>rasina  ;  Linné. 

Dessus  du  corps,  dos  et  tranche  de  l'abdomen  et  pieds  d'un  vert  tendre 
ou  flavescent.  Tranche  des  joues,  des  côtés  du  pronotum ,  deux  cinquièmes 
basilaires  de  celle  de  Vexocorie  et  celle  de  la  t  ranche  abdominale,  f lares  :  celle- 
ci  marquée ,  vers  l'angle  poster o-externe  de  ses  arceaux ,  d'iin  point  noir, 
commun  avec  son  repli.  Te  le  aussi  longue  que  large  au  devant  des  yeux, 
sinuce  sur  les  côtés.  Pronotum  sinus  à  ses  boids  latéraux  postérieurs. 
Ecusson  à  stigmas  verts,  suivis  d'un  point  noir  ;  ordinairement  marqué  de 
de  trois  points  flaves ,  à  sa  base.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  posté¬ 
rieures.  Hanches  et  base  des  cuisses  d'un  livide  verdâtre.  Ventre  d’un  vert 
tendre,  chargé  d’une  faible  carène  livide  ou  flave ,  passant  souvent  au  bru¬ 
nâtre  en  devant. 

a"  Dernier  arceau  du  ventre  arrondi  en  devant,  élargi  sur  les  côtés, 
d'un  tiers  au  moins  plus  large  postérieurement  que  long  sur  son 
milieu;  échancré  sur  les  trois  cinquièmes  postérieurs  de  sa  longueur 
et  la  moitié  médiaire  de  sa  largeur  :  déprimé  sur  sa  partie  médiane 
antérieure,  cilié  sur  les  côtés  de  l’échancrure. 

$  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  parallèle 
jusqu’à  la  moitié  environ  de  sa  longueur,  élargi  ensuite  en  angle  ren¬ 
trant  sur  les  côtés;  près  dune  fois  et  demie  plus  large  à  son  bord  pos¬ 
térieur  que  long  sur  son  milieu ,  divisé  en  deux  moitiés  par  une  ligne 
transversale  bissinuée;  la  moitié  antérieure  plus  courte,  arquée  en 
arrière  sur  la  moitié  médiaire  de  son  bord  postérieur,  formée  de  deux 
pièces  :  la  postérieure,  de  six  :  la  médiane  antérieure  transverse, 
échancrée  à  son  bord  postérieur  :  la  médiane  postérieure,  plus  longue 
que  large,  élargie  d’avant  en  arrière,  n’atteignant  pas  le  bord  posté¬ 
rieur  du  ventre. 

État  normal.  Dessus  du  corps  à  couleur  foncière  d’un  vert  tendre, 
marqué  de  points  enfoncés  concolores,  avec  la  tranche  latérale  des 
joues  et  celle  des  côtés  du  pronotum  et  trois  points  sur  la  base  de 


PENTATOMIDES.  —  PENTATOMAIRES.  —  Nezara.  219 

l’écusson,  flaves  :  un  sur  la  ligne  médiane  :  un  autre  entre  celui-ci  et 
chacun  des  angles  latéraux. 

Cirncx smaragdulus .  Fabr.,  Syst.  entom.  p.  71t.  69.  —  Id.  Entom.  t.  IV.  p.  109. 

114.  —  Id.  Syst.  Rhyng.  p.  117.  61. 

Pentatoma  smaragdula.  L.  Duf.  Recherch  p.  159.  4. 

Pentaloma  plicalicollis.  Lucas,  explor.  sc.  de  l’Algérie,  t.  VIII.  p.  87.  125.  pl.  3. 

fig.  9. 

Rhaphigaster  smaragdulus.  Kolen.  Melet.  entom.  t.  IV.  p.  55.  182. 

Nezara  smaragdula.  Fiebeu.  Eur.  Ilemipt.  330.  1. 

Yar.  «  Couleur  foncière  flavc  au  lieu  d'être  verte  et  marquée  de  points 
d’un  vert  tendre. 

Cimex  viridulus.  Fabr.  Entom.  Syst.  t.  IV.  109.  110. 

Nezara  smaragdula.  Var.  a.  Fieber.  1.  c. 

Var.  fl  Semblable  à  l’état  normal,  mais  avec  les  trois  points  blancs  ou 
flaves  de  la  base  de  l’écusson  peu  ou  point  apparents  ,  bord  latéral  des 
joues  souvent  ccncolore  au  lieu  d’être  flave. 

Cimex  prasinus.  Linn.  Syst.  nat.  12®  édit.  t.  I.  p.  722.  49  (type). 

Rhaphigaster  (Nezara)  prasinus.  Dallas.  List.  Hemipt.  p.  274.  2. 


Var.  y  Dessus  du  corps  d'un  vert  tendre,  avec  la  moitié  antérieure  de  la 
tête ,  le  bord  postérieur  des  yeux,  la  partie  antérieure  du  pronotum,  or¬ 
dinairement  trois  petits  points  à  la  base  de  l’écusson  et  souvent  le  tiers 
basilaire  de  l'exocorie,  flaves :  la  partie  verte  du  pronotum  arquée  et 
légèrement  festonnée  en  devant,  avancée  jusqu’au  quart  ou  au  tiers  sur 
la  ligne  médiane,  et,  sur  les  côtés,  jusqu’aux  angles  latéraux,  dont  le 
bord  est  également  flave  jusqu’à  la  partie  postérieure  de  ceux-ci. 

Obs.  La  partie  flave  passe  quelquefois  au  rose. 

Cimex  torqualus.  Fabr.,  Syst.  entom.  p.  710.  65.  —  Id.  entom.  Syst.  t.  IV. 
p.  108.  107.  — Id.  Syst.  rhyng.  p.  166.  56. —  Petagn.,  inst.  entom.  t.  II.  p. 
633.17.  —  Ramb.,  Faun.  Andal.  t.  II.  p.  125.  12. 

Pentaloma  lorquala.  Latr  ,  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  190.  20. 

Pentaloma  flavicollis.  Palis.,  de  Beauv.  Ins.  p.  185.  Hemipt.  pl.  II.  fig.  4? 
Rhaphygaster  torqualus.  Herrich-Schaeff  ,  Wanz  t.IV.  100.  pl.CXLII.  fig.  447. 
Nezara  smaragdula.  Amyot  et  Serv.,  Hemipt.  p.  144.  1.  —  Fieber.  Eur.  Hemipt. 
p.  330.  Var.  fl. 


220 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  TUNA1SES. 


Var.  S  Dessus  du  corps  d'un  veri  brun  ou  d’un  brun  vert ,  avec  la  moitié 
antérieure  de  la  tête  et  la  partie  antérieure  du  pronotum  f lave . 

Obs.  Elle  est  à  peu  près  semblable  à  la  variété  >  par  le  dessin  ;  mais 
la  couleur  verte  a  passé  au  vert  brun  ou  brunâtre  ou  au  brun  vert,  le 
dessous  du  corps  au  lieu  d'être  vert  pâle  est  d’unAmrt  rosé  ou  couleur 
de  chair. 

Long.  0ra,01 35  à  0®,0157  (6  1.  à  7  1.  ).—  Larg.  0ra,0070  à  0™,0078 
(  3  1.  1/8  à  3  1. 1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  oblong;  peu  convexe.  Tête  en  ogive  en  devant  ;  à  peine  plus 
longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes  ;  sans  rebord  ; 
plane,  densement  et  finement  ponctuée;  ordinairement  verte  avec  le 
bord  des  côtés  des  joues,  flave.  Epislome  subparallèle  au  moins  aussi 
avancé  ou  un  peu  plus  avancé  que  les  joues,  souvent  flave,  en  devant. 
Antennes  d’un  vert  tendre,  avec  la  base  du  3e  article  et  la  majeure 
partie  du  4e  et  du  5e,  rose,  d’un  rosat  brunâtre,  ou  brune  :  le  1er  très- 
court,  d'un  tiers  moins  avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tête  :  le  2e  à 
peine  aussi  long  que  le  3e  :  les  trois  derniers  presque  égaux.  Yeux  verts, 
gris  ou  bruns,  avec  le  bord  postérieur  flave.  Pronotum  élargi  en  ligne 
droite  jusqu’aux  angles  latéraux,  obtusément  arrondi  à  ceux-ci;  chargé 
près  de  ces  derniers  d’un  calus  ordinairement  un  peu  comprimé  et 
tranchant;  densement  et  finement  ponctué;  d’un  vert  tendre  avec  les 
points  enfoncés  concolores,  et  les  côtés  parés  d’une  bordure  flave,  li¬ 
néaire.  Ecusson  densement  et  finement  ponctué;  d’un  vert  tendre  avec  les 
points  concolores;  ordinairement  orné  à  la  base  de  trois  points  flaves  : 
l’un  sur  la  ligne  médiane  :  chacun  des  autres  Rentre  celui-ci  et  les  angles 
de  devant  ;  marqué,  à  ceux-ci,  d’un  petit  stigma  obtriangulaire  terminé 
par  un  point  noir  ou  obscur.  Codes  ponctuées  et  colorées  comme 
l’écusson.  Exocorie  prolongée  ordinairement  jusqu’à  l’extrémité  du  5° 
arceau  ventral.  Membrane  d’un  blanc  vitreux,  sans  taches.  Dos  de  l'ab¬ 
domen  vert.  Tranche  abdominale  laissée  en  partie  visible  par  les  ély  très; 
verte  ou  d’un  vert  pâle;  parée  à  l’angle  postérieur  des  segments,  d’un 
point  noir  commun  avec  son  repli  et  appartenant  plutôt  à  ce  dernier. 
Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures:  soies  rouges; 


PENTATOMIDES.  —  PËNTATOMAIRES,  —  PiCZOdoVUS.  ^c21 

gaine  d’un  blanc  flavescent  ou  verdâtre,  avec  l’extrémité  noire.  Dessous 
du  corps  ponctué  sur  la  poitrine,  obsolètement  sur  le  ventre  ;  d’un  vert 
tendre,  avec  le  bord  externe  du  repli  des  joues,  du  pronotum  et  des 
élytres,  flaves.  Ventre  ordinairement  vert  pâle  ;  blanchâtre  et  caréné 
sur  sa  ligne  médiane  ;  muni  en  devant  dune  pointe  obtuse,  d’un  roux 
brunâtre,  à  peine  avancée  entre  les  hanches  postérieures.  Pieds  d’un  vert 
tendre,  avec  les  hanches  pâles,  et  les  tarses  parfois  en  partie  roses  : 
cuisses  non  marquées  d’un  point  noir. 

Cette  espèce  est  exclusivement  méridionale.  Elle  n’est  pas  rare  dans 
notre  ancienne  Provence. 

Obs.  Elle  se  distingue  facilement  des  deux  espèces  précédentes  par  la 
carène  dont  son  ventre  est  chargé.  Elle  semble  par  là,  faire  une  transi¬ 
tion  naturelle  aux  Acanthosomiens. 

La  Pentatoma  plicaticollis  de  M.  Lucas,  repose  sur  un  individu  dont 
le  pronotum  et  l’écusson  sont  accidentellement  couverts  de  plis  très- 
marqués. 


SIXIÈME  FAMILLE. 

LES  ACANTHOSOMIENS. 

Caractères.  Tibias  non  épineux.  Mésosternum  chargé  d’une  ligne 
longitudinale  saillante  ou  d’une  carène.  Antennes  insérées  plus  avant 
que  le  niveau  du  bord  postérieur  des  yeux;  un  peu  plus  ou  un  peu 
moins  prolongées  que  la  moitié  de  la  longueur  du  corps  ;  de  cinq  arti¬ 
cles  :  les  4e  et  o»  peu  épaissis.  Pronotum  non  foliacé  sur  les  côtés;  par¬ 
fois  plus  large,  à  sa  base,  que  l’écusson.  Ecusson  sinuê  latéralement 
après  la  moitié  de  la  longueur  de  ses  côtés.  Stigmas  ordinairement  nuis 
ou  très-petits,  ou  parfois  représentés  par  un  point  fossette.  Tranche 
abdominale  le  plus  souvent  ne  débordant  pas  ou  débordant  à  peine  les 
élytres.  Ventre  de  sept  arceaux  :  le  1er  court,  mais  apparent;  orné,  à  sa 
partie  antéro-médiane  d’une  épine  avancée  au  moins  jusqu’aux  hanches 
intermédiaires.  Sixième  ou  dernier  arceau  de  la  tranche  abdominale  en 
angle  vif  et  souvent  aigu,  à  sa  partie  postéro-externe,  séparé  par  un 
espace  en  forme  d’entaille  du  dernier  arceau  ventral  qu’il  déborde. 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


m 

Tarses  de  trois  articles,  chez  les  uns;  paraissant  n’en  avoir  que  deux, 
chez  les  autres. 

Nous  avons  vu,  chez  les  derniers  Pentatomaires  le  ventre  présenter 
unesaillieObtuse  plus  ou  moins  rudimentaire  et  se  charger  quelquefois 
d’une  carène.  La  nature  semblait  vouloir,  par  ces  premiers  essais,  nous 
préparer  aux  appendices  singuliers  qu’elle  allait  nous  offrir  chez  les 
Acanthosomiens. 

Ici,  le  ventre,  au  lieu  de  former  en  devant  un  cône  obtus,  est  armé 
d’une  forte  épine  s’avançant  plus  ou  moins  sur  la  poitrine.  Celle-ci  se 
charge  quelquefois  elle-même  d'une  lame  saillante,  et  la  carène  ven¬ 
trale  qui  semblait  un  ornement  accidentel  chez  l’une  des  Nézares,  de¬ 
vient  un  des  caractères  distinctifs  des  insectes  de  la  seconde  branche  de 
cette  famille. 

Les  Acanthosomiens  sont  des  insectes  de  grande  ou  de  médiocre 
taille,  parés  souvent  de  couleurs  gaies  ou  variées. 

On  les  trouve  principalement  sur  les  arbres  ou  sur  les  arbrisseaux. 

Les  Acanthosomiens  se  partagent  en  deux  branches  : 


Branches. 

de  trois  articles  apparents.  Ventre  non  chargé  d’une  carène.  Mésoster¬ 
num  chargé  seulement  d'une  liguesaillante,non  avancée  sur  une  partie 
du  prosternum.  RuAPniGASTÉRAtRss. 

paraissant  n'avoir  que  deux  articles.  Ventre  chargé  d'une  carène  médiane. 

Mésoternum  chargé  d'une  lame  verticale,  avancée  sur  une  partie  du 

prosternum.  Acantiiosomaires, 


PREMIÈRE  BRANCHE. 

LES  RHAPHIGASTÉR AIRES. 

Caractères.  Tarses  de  trois  articles  apparents.  Mésosternum  chargé 
seulement  d’une  ligne  saillante,  plutôt  que  d’une  lame  verticale,  et 
non  avancée  sur  une  partie  du  prosternum.  Pronotum  pas  plus  large  à 
sa  base  que  l’écusson  à  sa  partie  antérieure. 

Ajoutez  à  ceux  indiqués  :  Antennes  à  1er  article  le  plus  court,  un  peu 
moins  avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tête.  Epistome  subparallèle, 


pentatomides.  —  a  c.  \  N  t  h  o  s  o  M  i  en  s .  —  R  haphigaster.  223 

au  moins  aussi  avancé  que  les  joues.  Pronotum  à  angles  postérieurs 
correspondant  à  chacun  des  angles  antérieurs  de  l’écusson  ;  à  angles 
latéraux  débordant  à  peine  la  base  des  élytres.  Ecusson  à  sinuosités 
situées  vers  les  trois  cinquièmes  de  ses  côtés;  à  stigmas  nuis  ou  repré¬ 
sentés  par  un  point  fossette.  Tranche  abdominale  un  peu  dentelée  sur 
ses  côtés.  Venlre  ordinairement  non  chargé  d’une  carène;  orné  d’une 
épine  avancée  au  moins  jusqu’aux  hanches  intermédiaires.  Dos  de  l’ab¬ 
domen  noir. 

Les  Rhaphigastéraires  se  rapprochent  par  leur  forme  des  derniers 
Pentatomaires;  mais  le  ventre  qui  n’offrait  chez  ces  derniers  qu’une 
saillie  courte  et  obtuse,  est  ici,  armé  d’une  épine  plus  ou  moins  lon¬ 
gue,  et  le  sixième  arceau  de  la  tranche  se  termine  en  pointe  à  son  angle 
postéro-externe  et  se  montre  séparé,  par  un  espace  vide,  du  dernier 
arceau  ventral. 

Ces  Pentalomides,  généralement  d’assez  grande  taille,  se  tiennent 
principalement  sur  les  arbres,  mais  ils  ne  se  bornent  pas  toujours  à  se 
nourrir  de  la  sève  des  végétaux;  ils  attaquent  souvent  d’autres  insectes 
et  les  percent  de  leur  bec  pour  en  sucer  les  humeurs. 


Les  Rhaphigastéraires  peuvent  être  partagés  en  deux  genres. 


avancécseulement'jusqu’aux hanches  intermédiaires.  Tranche  abdominale 
pâle  extérieurement,  bordée  de  noir  à  son  côté  interne. 


Genres. 

Piezodorus. 


avancée  jusqu'aux  hanches  anterieures.  Tranche  abdominale  de  couleur 
pâle,  entrecoupée  de  noir  sur  les  intersections  des  arceaux.  Rhaphigasler. 


Genre  Piezodorus,  Piézodore;  Fieber. 

Fieher,  Eur.  Hemipt  p.  329. 

(msïoj,  je  presse;  ôàpo,  pique). 

Caractères.  Epine  du  ventre  avancée  seulement  jusqu’aux  hanches 
intermédiaires.  Tranche  abdoininale  pâle  extérieurement,  bordée  de 
noir  à  son  côté  interne;  presque  entièrement  voilée  par  les  élytres. 
Tête  moins  longue  au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes. 
Epistome  subconvexc. 


224  IIISTOmE  NATURE!, L2  DES  M'AISES. 

Les  Piézodores,  comme  les  Penla  tomates,  n’ont  pas  la  tranche  abdo¬ 
minale  entrecoupée  de  noir  et  de  couleur  pâle.  Ils  semblent  par  là  se 
rapprocher  plus  que  les  Rhaphigastrcs,  de  la  seconde  branche  de  la 
famille  précédente. 

1.  B®£ezoÆoa*sss  Sucai'natias  ;  Germar. 

Antennes  roses.  Dessus  du  corps  marqué  de  points  noirs  ou  obscurs  ;  à 
couleur  foncière  souvent  entièrement  d’un  vertpâle  ou  livide ;  ordinairement 
avec  lapartie  postérieurement  déclive  du  pronotum  et  les  endo  et  méso- 
cories,  d’un  rose  incarnat;  quelquefois  entièrement  rosat  ;  rebord  des 
côtés  du  pronotum  et  moitié  basilaire  de  celui  de  l’exocorie  d’un  jaune 
d’ambre.  Antennes  d'un  rouge  carminé.  Ecusson  sans  stigmas.  Tranche 
abdominale  voilée  ;  flave,  avec  le  bord  interne  noir .  Dessous  du  corps  d'un 
livide  vert  ou  rosat ,  non  ponctué  de  noir.  Epine  ventrale  avancée  jusqu  aux 
hanches  intermédiaires. 

a *  Dernier  arceau  ventral  obtusément  en  demi-cercle,  une  fois  au 
moins  plus  large  que  long;  paraissant,  quand  il  est  examiné  d’un 
regard  perpendiculaire,  échancré  sur  le  tiers  médiaire  ou  un  peu  plus 
de  sa  largeur,  et  le  tiers  postérieur  de  sa  longueur  :  le  bord  de  cette 
échancrure  un  peu  arqué  en  arrière  et  cilié;  perpendiculairement 
coupé  après  cette  échancrure,  et  creusé  de  deux  fossettes  sur  cette 
partie  déclive. 

9  Dernier  arceau  ventral  tronqué  ou  obtusément  arqué  en  devant, 
élargi  en  ligne  à  peu  près  droite  sur  les  côtés;  trois  fois  au  moins 
aussi  large  à  son  bord  postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane  ; 
divisé  en  deux  moitiés  par  une  ligne  transversale  un  peu  arquée  en 
arrière  sur  les  côtés,  et  formant  sur  la  ligne  médiane  un  angle  très- 
ouvert  dirigé  en  avant:  la  moitié  antérieure  à  peine  plus  grande  que 
le  quart  de  la  longueur  de  l’arceau,  de  deux  pièces  :  la  postérieure  de 
six  :  la  médiane  antérieure  transverse,  rétrécie  d’avant  en  arrière, 
échancrée  à  son  bord  postérieur:  la  médiane  postérieure  parallèle,  près 
d’une  fois  aussi  longue  que  large  ;  les  latérales  antérieures  atteignant 
à  peine  le  bord  postérieur  ou  ne  l’atteignant  pas,  et  montrant  alors  les 
postérieures  unies  par  un  lien  très-court. 


PENTATOMIDES.  —  ACANTHOSOMIENS.  —  PieZûdorUS.  225 

Etat  normal.  Dessus  du  corps  d’un  vert  pâle,  avec  la  partie  posté¬ 
rieure  du  pronotum,  l’endocorieetla  mcsocorie  d’un  rouge  incarnat. 

. Schaeffer,  icon.  f.  1.  pl.  LVII.  fig.  1. 

Penlaloma  purpureipennis.  Hahn,  Wanz.  t.  II.  p.  62.  pl.  LI.  fig.  loi. 

Cimex  incarnalus.  GEHM.,Faun.  ins.  Eur.  4.  23. 

Cimes  liluralus  (  Klug).  Burmeist.  Handb.  t.  II.  p.  363.  3. 

Rhaphigaster  purpureipennis.  Dallas,  List.  Ilemipt.  p.  282.  24. 

Ruphigasler  incanuitus ,  Nornencl.p.37.et  94. — Kolenat.  Melet. 
entom.  t.  IV.  p.  56.  183. 

Piezodorus  Degeeri.  Fieber.,  Enr.  Hemipt.  p.  320.  1. 

Var.  a  Dessus  du  corps  entièrement  d'un  vert  pâle  ou  livide. 

Pentaloma  alliaceus.  Germar,  Faun.  ins.  Enr.  9.  14. 

Penlatoma  juniperina.  L.  Dufour,  Rech.  p.  136.  2. 

Rhaphigaster  purpuripennis.  Rambur,  Faun  de  l’Andal.  t.  II.  p.  123.  1. 

Var.  p  Dessus  du  corps  entièrement,  ou  à  peu  près,  d'un  rouge  rosat. 

Long.  0m,0I12  à  0m,0123  (5  1.  à  5  1.  1/2  ).—  Long.  0"\0056  à  0m,0067 
(2  1.  1/2  à  31.)  aux  angles  latéraux  du  pronotum.—  Presque  aussi 
large  à  la  base  des  élytres. 

Corps  ovalaire  ou  ovale-oblong  ;  peu  convexe;  marqué  de  points  noirs 
ou  obscurs  assez  petits,  médiocrement  rapprochés  ;  coloré  et  peint 
comme  il  a  été  dit.  Télé  obtusément  arrondie  en  devant  ;  élargie  d’avant 
en  arrière  sur  les  côtés;  moins  longue  que  large  au  devant  des  yeux  ; 
sans  rebord;  planiuscule.  Epistome  presque  déprimé.  Antennes  d’un 
rouge  ou  rose  carminé  ;  à  1er  article  court  :  les  2e  et  3e  presque  égaux: 
les  4e  et  5e  ordinairement  un  peu  plus  longs.  Pronotum  échancré  presque 
en  demi-cercle,  avec  la  partie  postoculaire  peu  obliquement  tronquée; 
élargi  en  ligne  droite  jusqu’aux  angles  latéraux;  obtus  et  débordant  à 
peine  à  ceux-ci  la  base  des  élytres;  chargé,  près  de  ceux-ci,  d’un  faible 
calus  suivi  d’une  fossette;  muni  latéralement  d’un  rebord  flave,  convexe 
sur  son  bord,  peu  ou  point  saillant;  coloré  et  ponctué  sur  le  reste  de 
sa  surface  comme  il  a  été  dit.  Ecusson  offrant  les  sinuosités  basilaires 
presque  aux  deux  tiers  des  côtés;  subarrondi  à  l’extrémité;  au  moins 

aussi  large  que  le  tiers  d’une  corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de 

Annules  de  la  Société  Linnécnne.  13  * 


22G 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


celles-ci;  sans  stigmas;  offrant  les  traces  plus  ou  moins  faibles  d’une 
tuméfaction  basilaire;  coloré  et  ponctué  comme  il  a  été  dit.  Cories 
ponctuées  et  colorées  comme  il  a  été  dit,  avec  les  deux  cinquièmes 
basilaires  du  bord  externe  de  l’exocorie,  flaves:  celle-ci  prolongée 
jusqu’à  l’extrémité  du  5^  arceau  ventral.  Membrane  d’un  blanc  ou 
livide  vitreux,  sans  taches.  Dos  de  l'abdomen,  noir.  Tranche  abdo¬ 
minale  dentelée;  flave  ou  rosâlre,  avec  le  bord  interne  noir.  Bec 
prolongé  jusqu’aux  hanches  intermédiaires.  Dessous  du  corps  variant 
du  livide  vert,  au  vert  ou  flave  pâle,  ou  au  rosat;  densement 
marqué  de  points  peu  profonds  et  ordinairement  concolores.  Ventre 
non  caréné;  armé  d’une  épine  avancée  jusqu’aux  hanches  inter¬ 
médiaires.  Stigmates  noirs.  Pieds  d'un  livide  verdâtre  ou  rosat. 

Cette  espèce  paraît  habiter  toutes  les  zones  de  notre  pays.  On  la  trouve 
principalement  sur  les  arbres. 

Obs.  L’épistome  montre  une  dépression  plus  ou  moins  sensible,  qui 
semble  laisser  pressentir  le  sillon  qu’il  présentera  dans  le  rameau 
suivant. 

Genre  Rhaphig  as  ter,  Rhaphigvstre  ;  Laporte 

Laporte,  Essai  d’un  classif.  de  l'ordre  des  Hémipt.  in  Magaz  de  zool.  (  1832  ).  p.  59. 

(  pz-jh,  alêne  ;  yzerjp,  ventre). 

*  Caractères.  Epine  du  ventre  avancée  jusqu’aux  hanches  antérieures. 
Tranche  abdominale  entrecoupée  de  noir  et  de  couleur  pâle;  débordant 
un  peu  les  côtés  de  l'abdomen.  'Tête  aussi  longue  au  devant  des  yeux  que 
large  entre  les  organes.  Epislome  planiuscule  ou  subdéprimé. 

Les  Rhaphigaslres,  par  leur  tranche  abdominale  entrecoupée  de  noir 
et  de  couleur  pâle,  semblent  ici  les  représentants  des  Carpocorates  de 
la  famille  précédente;  par  leur  épistome  planiuscule  ou  légèrement 
déprimé,  ils  se  lient  naturellement  aux  Acanthosomaires,  chez  lesquels 
cet  organe  se  montre  ordinairement  creusé  d’un  sillon. 

1.  ÏIS»aj»2»îgasier  griseus;  Fabricius. 

Antennes  noires,  avec  les  trois  derniers  articles  blancs  ou  flaves  à  la 


pentatomides.  —  acanthosomiens  —  Rhaphigaster.  227 
basp.  Dessus  du  corps  à  couleur  foncière  ordinairement  testacêe  ou  d'un 
flave  cendré ,  et  marqué  de  points  noirs  qui  lui  donnent  une  teinte  d'un 
gris  foncé  :  tête  et  tuméfaction  basilaire  de  l’écusson  habituellement  plus 
obscures  :  extrémité  de  celui-ci,  plus  pâle.  Membrane  hyaline,  mouchetée  de 
brun.  Tranche  abdomintde  alternée  de  noir  et  de  rouge  lestacé.  Dessous 
du  corps  variant  du  blanc  flavescent  au  livide  rosat  :  ventre  parsemé 
de  gros  points  enfoncés  noirs  :  épine  avancée  presque  jusqu’aux  hanches 
de  devant. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle,  deux,  fois  et  demie  aussi 
large  à  son  bord  postérieur  que  long  sur  sa  ligne  médiane;  souvent 
comme  divisé  en  deux  parties  par  une  ligne  élevée  transversale:  la 
partie  antérieure  chargée  des  trois  saillies:  la  médiane  plus  prononcée, 
en  toit:  chacune  des  latérales  tuberculiforme  :  la  seconde  partie  offrant 
trois  sinuosités  profondes  à  son  bord  postérieur  :  la  médiane  plus 
avancée. 

9  Dernier  arceau  ventral  obtusément  arrondi  en  devant,  élargi  sur 
les  côtés  en  courbe  ou  un  peu  en  angle  rentrant;  une  fois  environ 
plus  large  à  son  bord  postérieur  que  long  sur  la  ligne  médiane:  di¬ 
visé  par  une  ligne  transversale  bissubsinuée  en  deux  moitiés  :  l'an¬ 
térieure  de  deux  pièces  un  peu  plus  courtes  sur  les  côtés  que  près  de  la 
ligne  médiane,  offrant  souvent  une  petite  pièce  linéaire  vers  l’extrémité 
de  celle-ci  :  la  moitié  postérieure  plus  longue  que  l’antérieure,  comme 
quadi  ilobée  à  son  bord  postérieur  :  la  pièce  médiane  antérieure  trans¬ 
verse,  rétrécie  d’avant  en  arrière,  échancrée  en  arc  à  son  bord  pos¬ 
térieur  :  la  seconde  médiane  parallèle,  plus  longue  que  large,  n'arrivant 
pas  au  bord  postérieur:  les  latérales  antérieures  dépassant  un  peu  le 
bord  postérieur  du  ventre. 

État  normal.  Dessus  du  corps,  à  couleur  foncière  grise  ou  cendré 
flavescent,  marqué  de  points  noirs  qui  lui  donnent  une  teinte  d’un 
gris  foncé,  ordinairement  plus  sombre  sur  la  tête  et  sur  la  partie 
antérieure  du  pronolum  et  de  l’écusson  :  ce  dernier,  marqué  d’une  tache 
noire  sur  les  côtés,  après  chaque  sinuosité;  plus  pâle  et  moins  marquée 
de  points  noirs  à  l’extrémité. 


228 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Variations. 

Quand  la  matière  colorante  a  abondé,  la  teinte  du  dessus  du  corps  est 
d’un  gris  noirâtre,  ou  quelquefois  la  couleur  foncière,  entre  les  points 
noirs,  prend  une  couleur  rosâtre  (Var.  /s  ). 

Quand  au  contraire  la  matière  colorante  a  moins  abondé,  la  couleur 
foncière  est  d'un  flavc  pâle,  d’un  flave  cendré  ou  d'un  tlave  blanchâtre  : 
la  partie  postérieure  du  pronotum, depuis  les  cicatrices,  est  marquée  de 
points  concolores,  à  part  la  tranche  de  ses  côtés,  ou  du  moins  une  courte 
et  étroite  bordure  au  devant  des  angles  latéraux,  noires;  l'extrémité  de 
l’écusson  et  la  partie  qui  suit  la  tuméfaction  sont  moins  ponctués  de 
noir  (Yar.  y). 

D’autres  fois  enfin  la  tête  est  noire  ou  noirâtre,  le  pronotum  noir  sur  la 
tranche  de  ses  côtés  ou  du  moins  à  ses  angles  latéraux,  l’écusson  noir⬠
tre  sur  la  tuméfaction  basilaire  et  marqué  de  deux  taches  noires  laté¬ 
rales  après  les  sinuosités,  et  tout  le  reste  des  parties  cornées  du  dessus 
du  corps  est  d’un  roux  cendré  ou  d’un  testacé  livide  et  marqué  de  points 
concolores  (Var.  s). 

Obs.  Ces  deux  dernières  variétés  sont  ordinairement  propres  aux  pro¬ 
vinces  méridionales  et  semblent,  quand  la  teinte  de  la  couleur  foncière 
est  plus  ou  moins  claire,  offrir  au  premier  coup  d’œil  une  espèce  par¬ 
ticulière. 

Cimex  nebulosus.  Poda.,  ins.  Mais.  Grœc.  p.  56.  8? 

Lapunaise  brune  à  antennes  et  bords  panachés .  GeoFFR.  t.  I.  p.  466.  64  (en  partie 
seulement). 

Cimex  griseus.  Fabr.,  Spec.  1ns.  t.  II.  p.  356.  i  10.  —  Id.  Entom.  Syst.  t.  IV. 
p.  Ü6.  140.  —  Jd.  Syst.  Rhyng.  p.  171.  87. —  Schrank.,  Enum.  p.  271.523. 
—  Panz.,  Faun.  Germ.  33.  19.  —  Wolff.  Ieon.  Citnic.  p.  59.  56.  pl.  VI. 
fig.  56. 

La  punaise  des  groseillers.  Stoll.,  Pun.  32  pl.  VI.  fig.  46. 

Cimex  punctipennis.  Illig.  Rossi.,  Faun.  étrusc.  2eédit.  t.  II.  p.372.  —  Burmeist. 
Ilandl.  t.  II.  p.  335.  2. 

Penlaloma  sigmalica.  Palis  de  Beauv.  Hemipt.  pl.  IX.  fig.  3. 

Pentatomagrisea.  L  atr.,  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  192.  29.  —  Lepel.  et  Serv.  Encycl. 

méth.  t.  X.  p.  54.  6.  —  L.  Dufour.,  Recherch.  p.  155.  1. 

Rhaphigasler  griseus.  A.  Costa.,  Cimic.  Centur.  la.  p.  56.  1  (80).  —  Ramb., 
Faun.  de  l’Andal.  t.  II.  j .  126.  2.  —  Kolenat.  Melet.  Entom.  t.  IV.  p.  57. 185. 
Dallas.,  List.  Hemipt.  p.  281.  2J.  —  Fieber.  Eur.  Ilemipt.  p.  329.  1. 


pentatomides.  —  acanthosomiens,  —  Rliaphig  aster .  229 

Rhapliigaster  punclipemis.  Amyot  et  Seuv.  Hemipt.  p.  i 48.  i. 

Pentaluma punclipemis.  Gouski.,  Analect.  entom.  p.  100.  58. 

Long.  0,0123  à  0,0157  (5  1. 1/2  à  7  1.)  Larg.  0,0964  à  0,0070  (2  I.  7/8 
à  3  1.  1/8)  aux.  angles  latéraux  du  pronotum  —  0,061  à  0,067  (2  1.  3/4 
à  3  1.)  à  la  base  des  élytres. 

Corps  en  ovale  oblong;  faiblement  convexe,  à  couleur  foncière  ordi¬ 
nairement  grisâtre  ou  d’un  gris  livide,  mais  variant  du  flave  pâle  au 
testacécendréouau  grisâtre  ou  testacé  rosé  ou  vineux;  marqué  de  points 
enfoncés  ordinairement  noirs,  parfois  concolores  sur  certaines  parties. 
Tête  arrondie  en  devant,  élargie  d’avant  en  arrière  sur  les  côtés;  à 
peu  près  aussi  longue  que  large  au  devant  des  yeux  ;  à  peine  rebordée, 
planiuscule;  ruguleuse.  Epistome déprimé  ou  subsillonné  sur  sa  moitié 
antérieure.  Antennes  à  1er  article  le  plus  court  :  les  2e,  4°  et  5e  souvent 
presque  égaux:  le  3e  plus  court;  noir,  avec  presque  la  moitié  ba¬ 
silaire  des  trois  derniers  articles  d’un  blanc  flave,  rosat,  ou  orangé,  et 
la  partie  inférieure  du  1er  article  d’un  livide  grisâtre.  Pronotum  échancré 
en  arc  obtus  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire  tronquée  presque 
transversalement  ;  élargie  en  ligne  droite  jusqu’aux  angles  latéraux  ; 
obtus  etsubsinué  sur  la  moitié  postérieure  de  ceux-ci,  et  débordant  les 
élytres  du  tiers  à  peine  de  la  base  d’une  corie;  à  bords  latéraux  à  peine 
relevésen  rebord,  mais  offrant  sur  les  côtés  une  tranche  un  peu  aplanie; 
coloré  et  ponctué  comme  il  a  été  dit.  Ecusson  offrant  les  sinuosités  basi¬ 
laires  vers  les  trois  cinquièmes  de  ses  côtés,  en  ogive  postérieurement  ; 
à  peu  près  égal  aux  deux  cinquièmes  de  la  largeur  d’une  corie,  vers 
l’angle  postéro-interne  de  celles-ci;  creusé  d’un  point  enfoncé  à  ses 
stigmas;  offrant  une  tuméfaction  basilaire  plus  ou  moins  sensible,  suivie 
d’un  sillon  chargéd'une  carène  obtuse;  marqué  de  points  enfoncés  noirs 
moins  nombreux,  plus  clairsemés  ou  parfois  presque  nuis  sur  la  région 
médiane;  plus  pâle  à  l'extrémité,  plus  obscur  sur  la  tuméfaction,  et 
marqué  sur  les  côtés  d’une  tache  noire  après  chacune  de  ses  sinuosités. 
Coiies  ponctuées  et  colorées  comme  il  a  été  dit.  Exocorie  terminée  en 
angleaigu,  prolongée  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau  ventral.  Membrane 
d’un  blanc  vitreux,  mouchetée  de  taches  poncliforines noires  ou  brunes. 
Üjs  de  l'abdomen  noir.  Tranche  abdominale  dentelée;  débordant  les 


230 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


élytres;  variant  du  blanc  flavescent  au  rouge  lestacé,  sur  le  tiers  sub- 
médiairedc  ses  segments,  noire  sur  le  reste  de  ceux-ci,  plus  brièvement 
sur  la  moitié  postérieure  que  sur  l’antérieure.  Dessous  du  corps  ordinaire- 
mentd'un  blanc  flavescent  ou  rosat,  parfois  d’un  livide  grisâtre  ou  d’un 
livide  rosâtre;  marqué  de  points  enfoncés  moins  gros  et  parfois  conco- 
lores  sur  la  poitrine,  plus  espacés,  plus  gros  et  noirs  sur  le  ventre.  Ventre 
non  caréné,  marqué  d’une  tache  noire  aux  angles  antérieurs  et  posté¬ 
rieurs  de  la  tranche.  Epine  ventrale  d’un  blanc  livide;  avancée  jusque 
près  des  hanches  de  devant.  Pieds  variant  du  livide  flavescent  au  livide 
carné  ou  rosat,  pointillés  de  noir.  Tarses  noirs,  à  l’extrémité  du  dernier 
article  et  parfois  des  autres. 

Celte  espèce  paraît  commune  dans  toutes  les  parties  de  la  France.  Elle 
est  connue  de  tout  le  monde  sous  le  nom  de  Punaise  grise. 

En  automne,  aux  approches  des  froids,  on  en  voit  parfois  des  passages 
considérables.  Elle  vient  souvent  alors  se  réfugier  dans  nos  maisons,  et 
s’y  cacher  jusqu’au  retour  du  printemps. 

Elle  exhale  une  odeur  pénétrante  et  désagréablement  odorante. 


DEUXIÈME  BRANCHE. 

Les  Acanthosomaires. 

Cvrvctères.  Tarses  paraissant  n’avoir  quedeux  articles.  Mésosternum 
chargé  d  une  lame  longitudinale  verticale,  avancée  au  moins  sur  une 
partie  du  prosternum.  Ventre  chargé  sur  sa  ligne  médiane  d’un  carène 
continuée  en  devant  par  uneôpineavancée  au  moins  jusqu’à  l’extrémité 
de  la  lame  sternale. 

Ajoutez  pour  les  espèces  suivantes:  Epistome  au  moins  aussi  avancé 
ou  plutôt  un  peu  plus  avancé  que  les  joues  ;  ordinairement  un  peu 
élargi  d’arrière  en  avant  ;  habituellement  sillonné  sur  sa  partie  anté¬ 
rieure.  Bord  antérieur  des  flancs  de  l’antépectus  sinué  derrière  les  yeux 
et  plus  ou  moins  sensiblement  arqué  entre  celte  sinuosité  et  la  ligne 
sternale. 

Les  0*  présentent  chez  les  Acanthosomaires  un  caractère  nouveau 


PENTATOMIDES.  —  ACANTHOSOMIENS .  —  AcantllOSOVia .  231 

parmi  lesPentatomides,  leur  dernier  arceau  ventral  est  en  triangle,  divi¬ 
sé  en  deux  moitiés  par  une  ligne  transversale  plus  ou  moins  apparente. 

Les  Acanthosomaires  peuvent  être  partagés  en  deux  rameaux  : 

au  moins  aussi  avancée  que  le  bord  anterieur  du  prosternum.  Acanthosomates. 

moins  avancée  que  le  bord  antérieur  du  pronotum.  Sastragalates. 


•A  s  I 

B  3 

O  *■"  / 

S  I  i 

J  O 

hJ  W  V 


PREMIER  RAMEAU. 

Les  Acantiiosomates. 

Caractères.  Lame  mésosternale  au  moins  aussi  avancée  ou  plus 
avancé  que  le  bord  antérieur  du  prosternum.  Epine  du  ventre  avancée 
presque  jusqu’aux  hanches  antérieures. 

Ce  rameau  est  réduit  au  genre  suivant  : 


Genre  Acantliosoma,  Acanthosome ;  Curtis. 

Curtis.  Brit.  Entomol.  t.  I  (1824).  28. 

(suavSx,  épine;  corps). 

Caractères.  Ajoutez  à  ceux  indiqués.  Pronotum  à  angles  postérieurs 
correspondant  exactement  à  ceux  de  la  base  de  l’écusson;  à  angles 
latéraux  un  peu  relevés  et  débordant  les  élytres  de  la  moitié  au  moins 
de  la  base  d'une  corie.  Tranche  abdominale  à  peu  près  voilée  par  les 
élytres. 


1.  Acaiiltiosoma  Biaemorriioialalis  ;  Linné. 

Dessus  du  corps  ordinairement  d'un  roux,  fauve  ou  testaci  en  partie 
(lavescent ,  souvent  d'un  vert  tendre  ou  pâle  sur  une  put  lie  du  pronotum , 
de  l’écusson  et  même  des  caries;  marqué  de,  points  noirâtres  plus  rap¬ 
prochés  sur  les  codes  que  sur  le  pronotum  et  surtout  sur  T  écusson,  lisse  à 
T  extrémité  de  celui-ci.  Antennes  à  1er  article  dépassant  le  bord  antérieur  de 
lu  tête  de  plus  de  la  moitié  de  sa  longueur.  Pi  onolum  à  angles  latéraux  un 


232  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

peu  oblus  et  sensiblement  relevés  et  débordant  les  élylres  environ  de  la 
moitié  de  la  base  d'une  corie.  Tranche  abdominale  flave  ou  rosâtre;  voilée. 
Dessous  du  corps  d'un  flave  ou  flave  roux,  avec  le  ventre  souvent  rosat  ou 
verdâtre  :  tranche  et  stigmates  concolores. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  triangle  un  peu  plus  long  que  large 
et  à  côtés  un  peu  curvilignes;  plus  ou  moins  distinctement  divisé  par 
une  ligne  transversale  en  deux  moitiés  :  la  postérieure,  un  peu  plus 
longue,  échancrée  avec  les  côtés  de  cette  échancrure  assez  étroite, 
longuement  ciliés  à  leur  côté  interne,  dépassant  les  angles  postérieurs 
du  4®  arceau:  la  partie  antérieure  de  cette  échancrure  très-courte,  tron¬ 
quée,  un  peu  arquée  en  arrière  et  ciliée. 

9  Dernier  arceau  ventral  subarrondi  ou  en  ogive  en  devant,  élargi 
en  formant  un  angle  rentrant  vers  la  moitié  de  ses  côtés;  divisé  en  deux 
moitiés:  l’antérieure  plus  grande  sur  la  ligne  médiane,  égale  à  la 
seconde  sur  les  côtés,  carénée  sur  celle-là,  formée  de  deux  pièces  :  la 
postérieure  paraissant  composée  de  six  :  les  deux  latérales  externes 
contiguës  postérieurement:  la  médiane  postérieure  en  triangle  plus 
large  que  long,  creusée  d'un  sillon  longitudinal,  et  paraissant  souvent 
par  là,  formée  de  deux  pièces:  les  latérales  antérieures  ou  internes 
obtriangulaires,  pas  plus  longuement  prolongées  que  la  médiane  posté¬ 
rieure. 

Cimex  haemorrhoidalis.  L\m.  Syst.  na.t.  10e  édit.  t.  î.  p.  444.  24.—  Id.  12e  élit, 
t.  I.  p.  720.  35  — Id.  Faun.  suee.  p.  243.  923. —  De  Geër,  Mém,  t.  III. 
p.  254.  3.  pi.  XIV.  fig.  7. —  Faisr.,  Syst.  Entom.  p.  703.  36. —  Id.  Entom. 
Syst.  t.  IV.  p.  98.  76.— kl.  Syst.  Rhyng.  p.  170.  27.  — Schrank,  Enum. 
p.  267.  115. —  Id  Fa  in.  boie.  t.  II.  p.  70.  1099.  —  De  Vii.lers.  C.  Linn. 
Entom.  t.  I.  p.  490.  34. —  Donov.  Brit.  ins.  t.  VII.  V  pl.  CCXVIII.  fig.  2. — 
Wolff.  Icon.  cimic  p.  10.  10.  pl.  1.  fig.  10.—  Fallén,  Monogr.  cimicp.  44. 
3. —  Id.  Hemipt.  suec.  p.  23.  3. 

La  punaise  verte  lavée  de  rouge.  Geoff.,  Ilist.  t.  I.  p.  463.  63  ? 

Cimex  pabulinus.  Harris,  Ex.p.  engl.  Ins.  p.  83.  pl.  XXVI.  fig.  2. 

La  punaise  ensanglantée.  Stoll.  Pan.  p.  31.  pl.  VI.  fig.  44. 

Penlatoma  haemorrhoidalis. Latr.,  Ilist.  nat.  t.  XII. p.  189.  17. —  Id.  Règn.  anim. 
de  Cuvier  (1817).  t.  III.  p.  389.— Lepel.  et  Servillë,  Encycl.  méth.  t.  X. 
p.  53.  1. 

Pentatomahaemorrhoidale.  Herrich-Sciiaeffer.  Faun  Germ.  l  !  4.  12. 
Acanthosoma  haomorrhoidalis.Cutnis,  Brit.  entom.  t.I.p.  23. — Burmeist.  Handb. 


pentatomides.  —  acanthosomiens.  —  Acanthosoma.  233 

t.  II.  p.  360.  3.— Blanch.  Hemipt.  p.  Ü7.  2.— Amyot  et  Serv.,  Ilémipt. 
p. 154.  1. —  Ivolenat.  Meletem  Entom.  t.  IV.  p.  58.  186. —  Gorski,  Analect. 
entom  p.  106.  62. —  Fieber.  Europ.  Hemipt.  p.  327.  1. 

Clinocoris  hacmorrhoidalis.  IIahn,  Wanz.  t.  II.  p.  71.  pl.  52.  fig.  158. 
Acanlhosoma  haemorrhoidale.  Dallas,  Entom.  Trans.  n.  ser.  t.  I.  n°  1. —  Id. 
tiré  à  part  p.  4.  1. —  Id.  List.  Hemipt.  p.  303.  1. —  Flor.  Rhyneh.  Livl. 
t.  I.  p.  99.  1. 

Long.  0m,0135  à  0^,0168  (6  I.  à  7  1.  1/2).—  Larg.  0«\0061  à  0m,0070 
(2  1.  3/4  à  3  1.  7/8  )  aux  angles  latéraux  du  pronotum  —  0’“,0056 
à  0m,0072  (2  1.  1/2  à  3  1.  1/4)  à  la  base  des  élytres. 

Corps  oblong  ou  suballongé  ;  planiuscule.  Tête  en  triangle  sub¬ 
arrondi  en  devant  ;  aussi  longue  que  large  au  devant  des  yeux  ;  à 
peine  ou  faibement  rebordée  sur  les  côtés;  variant  du  rouxtestacé  ou 
rosat  au  flave,  ou  du  jaune  orangé  au  vert  tendre;  marqué  sur  les  joues 
de  points  enfoncés  noirs,  assez  petits  :  cette  ponctuation  réduite  à  deux 
rangées  parallèles  aboutissant  chacune  à  un  ocelle.  Antennes  à  1er  article 
dépassant  de  plus  de  la  moitié  de  sa  longueur  le  bord  antérieur  de  la 
tête,  variablement  un  peu  plus  long  ou  un  peu  plus  court  que  le  2e  : 
les  4c  et  5e  à  peu  près  aussi  longs  :  le  3e  un  peu  plus  court  :  le  Ier  variant 
du  livide  vert  ou  flave  au  roux  brûlé  :  la  2e  de  couleur  souvent 
analogue  ;  les  autres  ordinairement  bruns.  Yeux  bruns.  Ocelles  d’un 
rouge  vif  et  clair.  Pronotum  échancré  en  devant,  avec  la  partie  post¬ 
oculaire  un  peu  obliquement  tronquée;  à  angles  postérieurs  assez  vifs  et 
correspondant  exactement  à  ceux  de  la  base  de  l’écusson  ;  à  calus  nul; 
à  cicatrices  unies,  lisses  ou  à  peine  marquées  de  quelques  points  sur  la 
ligne  médiane;  marqué  sur  le  reste  de  sa  surface  de  points  enfoncés 
noirs,  médiocrement  rapprochés;  variant  du  roux  au  fauve  testacé  livide 
au  livide  verdâtre,  avec  les  angles  latéraux  noirs  ou  noirâtres.  Ecusson 
offrant  les  sinuosités  vers  les  trois  quarts  de  ses  côtés  ;  à  peine  aussi 
large  que  le  septième  ou  le  huitième  d’une  corie,  vers  l’angle  postéro- 
internc  de  celles-ci  ;  à  stigmas  nuis;  sans  trace  apparente  de  tuméfaction 
basilaire;  variant  du  fauve  ou  roux  testacé  livide  au  livide  flavescent 
ou  verdâtre;  marqué  de  points  enfoncés  noirs,  moins  rapprochés  que 
sur  les  autres  parties,  nuis  à  l’extrémité  :  intervalles  lisses  ;  ordinai¬ 
rement  creusé  d’un  sillon,  chargé  d’un  carène  obtuse,  sur  une  partie 


234  HISTOIRE  NATURELLE  DES  TUNAISES. 

de  sa  seconde  moitié.  Cories  de  la  couleur  de  l’écusson  ou  à  peu  près  ; 
marquées  de  points  enfoncés  noirs  plus  serrés  que  sur  le  pronotum  : 
exocorie  terminée  en  angle  aigu,  prolongée  jusqu’à  la  moitié  du  S0 
arceau  ventral.  Membrane  d’un  livide  fauve  roussâtre,  marquée  d’une 
tache  nébuleuse  vers  la  moitié  externe.  Dos  de  l’abdomen  parfois  presque 
entièrement  d’un  rose  carminé  ;  ordinairement  marqué  sur  la  ligne 
médiane  d’une  bande  noire  dentée  ou  ramifiée  sur  les  côtés;  parfois 
entièrement  ou  presque  entièrement  noir.  Tranche  abdominale  voilée 
par  les  élytres;  dentelée  sur  les  côtés;  d’un  flave  rosat.  Dec  prolongé 
jusqu’aux  hanches  postérieures.  Dessous  du  corps  flave  ou  d’un  flave 
roux  sur  la  poitrine,  flave,  rosat  ou  d’un  rose  rosat  sur  le  ventre; 
marqué  de  points  concolores  sur  l’antépeclus,  lisse  et  luisant  sur  le 
ventre:  celui-ci,  caréné;  muni  d’une  épine  avancée  presquejusqu'aux 
hanches  antérieures.  Tranche  du  ventre  et  Stigmates  de  la  couleur  du 
ventre.  Pieds  d’un  jaune  d’ambre  ou  d’un  flave  jaune  ou  rosat. 

Cette  espèce  paraît  habiter  la  plupart  des  provinces  de  la  France. 
Elle  est  médiocrement  commune  dans  les  environs  de  Lyon.  On  la 
trouve  principalement  en  battant  les  haies  et  les  arbres. 


DEUXIÈME  RAMEAU. 

Les  Sastragalates. 

Caractèers.  Lame  mésosternale  moins  avancée  que  le  bord  antérieur  du 
prosternum.  Antennes  à  premier  article  ne  débordant  pas  de  la  moitié 
de  sa  longueur  le  bord  antérieur  de  la  tête.  Epines  du  ventre  ne  dépassant 
pas  ou  dépassant  à  peine  les  hanches  intermédiaires.  Premier  arceau  du 
ventre  ordinairement  un  peu  plus  développé  ou  moins  court  sur  les 
côtés. 

Les  premiers  Sastragalates  présentent  un  caractère  que  nous 
trouverons  plus  général  dans  la  famille  suivante,  celui  d'avoir  le  bord 
postérieur  du  pronotum  plus  large  que  la  partie  antérieure  de  l’écusson. 
La  nature  reproduit  également  ici  sous  un  autre  rappport  la  marche 
qu’elle  suivra  chez  les  Asopiens.  Le  pronotum  d’abord  dilaté  et 
épineux  à  ses  angles  latéraux,  finit  par  déborder  à  peine  la  base  des 
élytres. 


PENTATOMIDES. 


ACANTHOSOMIENS. 


SASTRAGALATES. 


235 


Les  Sastragalates  nous  montrent  dans  les  modifications  de  leurs 
caractères  distinctifs  des  moyens  assez  faciles  de  les  classer  dans  leur 
ordre  naturel. 

Les  trois  premières  espèces  (  ferrugalor,  intestinctus  et  lituratus), 
présentent  une  particularité  que  nous  avons  déjà  vue  chez  les  premiers 
Scutellérides,  et  même  chez  quelques  Pentatomides  précédents,  mais 
qui  deviendra  presque  générale  chez  les  Asopiens:  la  base  de  leur 
prcnolum  déborde  visiblement  celle  de  l’écusson  :  chez  la  dernière  es¬ 
pèce  ( dentatus ),  ce  caractère  s’efface,  comme  il  disparaît  ou  à  peu  près 
chez  le  dernier  insecte  de  la  famille  suivante  (  Zicr.  cœrulea). 

Chez  la  première  espèce  ( ferrugator )  les  angles  latéraux  du  prono- 
tum  se  montrent  armés  d’une  épine,  qui  rappelle  en  l’exagérant  celle 
des  Acanthosomes  :  celle  saillie  anguleuse  devient  rudimentaire  chez 
les  espèces  suivantes. 

Chez  les  deux  premières  espèces  (  ferrugator  et  intestinctus  ),  la  tranche 
de  l’abdomen  est  marquée  d’une  bande  noire  sur  les  intersections:  cette 
bande  est  réduite  à  une  ligne  noire,  souvent  obsolète,  chez  la  troisième 
espèce  ( lituratus )  et  disparaît  chez  la  quatrième  ( dentatus  ). 

M.  Fieber  a  reparti  les  trois  dernières  espèces  en  deux  genres  : 
Cypliostethus,  dans  lequel  se  trouve  placé  le  lituratus  ;  et  Elasmostetlius, 
dans  lequel  figurent  les  interstinctus  et  dmtalus.  D’après  notre  manière 
de  voir,  ce  dernier  présente  dans  le  moins  grand  développement  de  la 
base  de  son  prouolum  un  caractère  dominateur,  qui  doit  le  faire  isoler 
des  deux  espèces  précédentes.  Ces  considérations  feront  comprendre 
pourquoi  nous  n’avons  pu  adopter  ni  l’une  ni  l’autre  des  dominations 
génériques  proposées  par  le  naturaliste  allemand  :  la  manière  dont  il 
a  distribué  ces  espèces  nous  semble  plutôt  systématique,  que  répondre 
à  la  marche  de  la  nature. 

Nous  répartirons  donc  les  Stragalates  dans  les  genres  suivants  : 


Genres. 

—  .2  [  Pronotum  dilaté  àscs angles  latéranxen  u«eépine  au  moins 
^  C  l  aussi  longue  que  la  largeur  de  la  base  d'une  corie.  Sastragala. 


Pronotum  brièvement  anguleux  à  ses  angles  latéraux,  ne  dé¬ 
bordant  par  les  élylres  d'une  largeur  égale  à  la  moitié  de 
la  base  d'une  corie. 


ileadorua. 


pas  plus  large  à  sa  base  que  celle  de  l'écusson;  brièvement  anguleux  à 
ses  angles  latéraux. 


Oxydalus. 


236 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Genre  Sastragala,  Sastragale  ;  Amyot  et  Serville. 

Amyot  et  Serville,  Hémipt.  (1843)  p.  ISS. 

Caractères.  Pronotum  à  angles  postérieurs  dirigés  en  arrière  et  dé¬ 
bordant  sensiblement  la  base  de  l’écusson  ;  à  angles  latéraux  dilatés  en 
une  épine  subhorizonlale  ou  un  peu  relevée,  débordant  les  ély très 
d’une  largeur  au  moins  égale  à  la  base  d’une  corie. 

l.  Sftsti’ngala  ferrugator  5  Fabricius. 

Antennes  à  premier  article  de  moitié  plus  avancé  que  le  bord  antérieur 
de  la  tête.  Ecusson  sans  tache  calleuse  au  côté  interne  des  stigmas.  Cories 
terminées  en  angle  aigu  ou  émoussé,  à  leur  partie  postéro-externe.  Tranche 
abdominale  marquée  d'une  bande  ou  d’une  tache  noire  aux  intersections, 
débordant  faiblement  les  élytres.  Dessus  du  corps  d’un  roux  fluve,  ou  d'un 
roux  testacé,  avec  la  tête ,  les  angles  épineux  du  pronotum  et  une  tache 
sur  la  moitié  antérieure  de  la  ligne  médiane  de  l'écusson ,  noirs.  Ventre 
d’un  rouge  ou  d’un  roux  flave.  Stigmates  noirs. 

c*  Dernier  arceau  ventral  en  triangle  environ  aussi  long  que  large  ; 
paraissant  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  pièces  de  longueur 
presque  égale  :  la  postérieure  écliancréc,  étroite  sur  les  côtés  qui  se 
terminent  en  cornicule  incourbé  :  la  partie  médiane  à  peine  de  moitié 
aussi  longue  que  les  côtés,  tronquée  à  son  bord  postérieur,  et  séparée 
des  côtés  par  une  échancrure  ou  sinuosité. 

9  Dernier  arceau  du  ventre  en  triangle  émoussé  en  devant,  élargi 
en  courbe  ou  en  angle  rentrant  sur  les  côtés,  une  fois  plus  large  à  son 
bord  postérieur  que  longue  sur  sa  ligne  médiane  ;  divisée  par  une  ligne 
transversale  un  peu  arquée  en  arrière,  en  deux  parties  :  l’antérieure, 
un  peu  en.  toit,  de  deux  pièces  :  la  postérieure  paraissant  formée  de  sept 
pièces  :  la  médiane  antérieure  obtriangulaire,  sillonnée  :  la  médiane 
postérieure  paraissant  divisée  en  deux  pièces,  qui  paraissent  chacune 
être  la  suite  de  chaque  latérale  antérieure  :  ces  pièces  médianes  posté- 


pentatomides.  —  acanthosomiens.  —  Sastragala.  237 

rieures  atteignant  presque  le  bord  postérieur  du  ventre  :  les  latérales 
antérieures  moins  longuement  prolongées. 

Cimei  ferrugator.  Fabr.,  Entom.  syst.  t.  IV.  p.  101.  80.  —  Id.  Syst.  Rhyng. 

p.  162.  37.  —  Schellenb.  ,  Cimic.  p.  6.  pl.  I.  fig.  4. 

Cimex  bispinus.  Panz.,  Faim.  germ.  26.  23.  —  Wolff,  Icon.  cimic.  p.  8.  n°  8. 
pl.  I.  fig.  8.  —  Fallén.,  Monog.  cimic.  p  43.  2.  —  Id.  Hemipt.  suec. 

p.  22.  2. 

Pentalomri  ferrugator.  Latr.,  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  188.  S. 

Clinocoris  ferrugator.  IIahn.,  Wanz.  t.  II.  p.  72.  pl.  LII.  fig.  139. 

Acmithosomu  bispina.  Burheist,  Handb.  t.  II.  p.  360.  3.  —  Blanch.  Hist.  nat. 

Hémipt.  p.  147.  2.  —  Gorsiu,  Analect.  entom.  p.  103.  61. 

Sastragala  bispina.  Sahlb.  Geoc.  fenn.  p.  33.  1. 

Sastragala  ferrugator.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  327.  1. 

Acantlwsoma  ferrugator.  Dallas,  Hemipt.  p.  309.  18. 

Acanlhosoma  ( sastragala )  bispiuum.  Flor,  Khynch.  livl.  t.  I.  p.  103.  4. 

Long.  0m,0090  à  0m,0100  (4  1.  à  4  1.  1/2)  —  Larg.  0m,00oG  à  0m,008l 
(2  1.  1/2  à  2  1.  3/4)  aux  épines  du  pronotum.  —  0m,0036  à  0m,0045 
(1  1.  2/3  à  2  1.)  à  la  base  des  élytres. 

Corps  oblong;  très-peu  convexe.  Tête  triangulaire  aussi  longue  que 
large  au  devant  des  yeux  ;  ruguleuse,  marquée  de  points  assez  serrés  ; 
à  peine  rebordée;  noire  ou  brune,  avec  le  rebord  ordinairement  pâle. 
Epistome  dépassant  les  joues  en  devant  ;  creusé  sur  sa  partie  antérieure 
d’un  sillon  ponctué.  Antennes  à  dernier  article  brun  ou  nébuleux  :  le 
1er  obscur  au  moins  à  la  base  :  les  autres  d’un  rouge  ou  roux  testacé  : 
le  2e  égal  au  3e  ou  à  peine  plus  long  :  celui-ci  à  peine  moins  long  que 
le  2®  :  les  4e  et  5°  les  plus  longs.  Pronotum  assez  faiblement  échancré 
en  arc,  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire  presque  transversalement 
tronquée;  sans  rebord  jusqu’aux  angles  latéraux  :  ceux-ci,  en  forme 
d’épine  dirigée  de  côté,  peu  relevée,  débordant  la  base  des  élytres  d’une 
longueur  plus  grande  que  la  base  d’une  corie  :  à  angles  postérieurs 
dirigés  en  arrière  et  débordant  un  peu  les  côtés  de  l’écusson  ;  re¬ 
bordé  à  ses  bords  latéraux  postérieurs  ;  marqué  de  points  noirâtres  ou 
obscurs  moins  rapprochés  que  ceux  de  la  tète;  noir  sur  les  épines,  d'un 
roux  flave  ou  d’un  roux  testacé,  plus  pâle  sur  les  côtés,  sur  les  intervalles 
des  points  ;  souvent  nébuleux  ou  d’un  fauve  brunâtre  sur  une  partie  de 
la  région  médiane;  à  cicatrices  lisses.  Ecusson  sinué  presque  vers  les 


238 


HISTOIRE  NAITRE!.. LE  DES  PUNAISES. 

deux  tiers  de  ses  côtés,  en  ogive  étroite  postérieurement  ;  à  peine  plus 
large  que  le  quart  d’une  corie  vers  l’angle  postéro-interne  de  celle-ci  ; 
d'un  roux  testacé  livide  ou  flavescent,  avec  l’extrémité  lisse,  ordinai¬ 
rement  plus  pâle  ou  d’un  blanc  flavescent;  paré  sur  la  moitié  antérieure 
de  la  ligne  médiane  d’une  tache  noire  ;  marqué,  excepté  à  l’extrémité, 
de  points  enfoncés  noirâtres,  peu  rapprochés,  laissant  sur  la  seconde 
moitié  de  la  ligne  médiane  une  sorte  de  bande  lisse  ;  intervalles  lisses. 
Cories  terminées  en  angle  aigu,  mais  un  peu  émoussé  ;  teslacées  ou  d'un 
roux  testacé  ;  marquées  de  points  enfoncés  noirs  ou  noirâtres;  offrant 
la  suture  radiale  continuée  par  une  saillie,  lisse,  obliquement  dirigée 
vers  le  milieu  du  bord  postérieur  de  la  mésocorie.  Ex. corie  prolongée 
jusqu'à  la  moitié  du  5°  arceau  ventral.  Membrane  iiyaline  marquée 
d’une  tache  brunâtre  vers  le  milieu  de  son  bord  postérieur  et  de  deux 
rangées  obliquement  transversales  de  taches  plus  antérieures  de  même 
teinte  :  ces  rangées  offrant  une  tache  couvrant  les  trois  cinquièmes 
postérieurs  du  bord  externe.  Dos  de  L'abdomen  ordinairement  testacé  ou 
rose.  Tranche  abdominale  débordant  un  peu  les  élytres;  subdenticulée  ; 
d'un  roux  testacé  livide,  avec  une  tache  noire  vers  l’angle  postérieur 
des  arceaux.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  postérieures.  Dessous  du 
corps  d’un  livide  testacé,  ourosat;  marqué  de  points  enfoncés  noirs 
plus  petits  et  plus  serrés  sur  la  poitrine  que  sur  le  ventre  :  celui-ci, 
caréné;  marqué  d’une  tache  noire  aux  angles  postérieurs,  c’est-à-dire 
aux  dents  de  la  tranche  ;  orné  d’une  épine  avancée  jusqu’aux  hanches 
intermédiaires.  Pieds  d’un  roux  flave  ou  d'un  flave  orangé. 

Cette  espèce  habite  particulièrement  les  zones  tempérées  ou  les  mon¬ 
tagnes.  Elle  n’est  pas  rare  en  mai,  juin  et  juillet  sur  les  groseilliers.  On 
la  trouve  sur  quelques  autres  plantes. 

Genre  Meadorus,  Meadore  ;  Mulsant  et  Rey. 

Caractères.  Pronotum  débordant  sensiblement  à  sa  base  celles  de 
l’écusson,  voilant  une  partie  de  la  base  de  l’endocorie  ;  brièvement  an¬ 
guleux  à  ses  angles  latéraux,  ne  débordant  pas  les  élytres  d’une  largeur 
égale  à  la  moitié  de  la  base  d’une  corie. 

Les  espèces  de  notre  pays  sont  les  suivantes  : 


pentatomides.  —  ACANTHOSOMIENS.  —  Meadorus.  239 

«  Tranche  abdominale  débordant  les  élytres pâle,  parée  d'une 
ba:  de  noire  s  ir  les  intersections.  Cories  terminées  en  angle 
aigu  à  leur  partie  postéro-externe. 

«a  Tranche  abdominale  ne  débordant  pas  ou  débordant  à  peine 
les  élytres,  pâle  ou  à  peine  marquée  d’une  ligne  noire  sur 
les  intersections.  Cories  obtusément  arrondies  à  l’extrémité, 
sur  l’exocorie  et  le  tiers  externe  de  la  mésocorie. 

1.  Meadorus  IsaSerstlnctus  ;  Linné. 

Antennes  à  p-emier  article  un  peu  plus  avancé  que  le  bord  antérieur  de  la 
tête.  Angles  latéraux  du  pronotum  subsinués  postérieurement  et  débordant 
les  élytres.  Ecusson  presque  sans  tache  calleuse  au  côté  interne  des  stigmas. 
Cories  terminées  en  angle  aigu  à  leur  partie  postéro-externe.  Tranche 
abdominale  débordant  les  élytres ,  pâle,  marquée  d  une  bande  transversale 
nuire  sur  les  intersections.  Dessus  du  corps  marqué  de  points  assez  profon¬ 
dément  enfoncés  ;  variant  du  livide  cendré,  flavescent  ou  grisâtre,  au  rosat. 
Stigmates  noirs. 

o"  Dernier  arceau  ventral  en  triangle  à  peu  près  aussi  large  que  long  ; 
divisé  par  une  ligne  arquée  en  devant  en  deux  moitiés  inégales  :  la 
postérieure,  trois  fois  aussi  grande  que  l’antérieure,  échancrée  et  concave 
sur  la  majeure  partie  de  sa  surface  ;  à  bords  latéraux  étroils  et  déclives 
en  dedans,  terminés  aux  angles  postérieurs  par  une  partie  transverse 
couverte  de  poils  :  l’échancrure  avancée  jusqu’à  la  moitié  de  l’arceau, 
un  peu  arquée  en  arrière  à  la  partie  médiane  de  son  bord  antérieur. 

$  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  en  angle  rentran 
sur  les  côtés:  près  d’une  fois  plus  large  à  son  bord  postérieur  que  long 
sur  sa  ligne  médiane  ;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  angle  dirigé 
en  arrière,  en  deux  moitiés  très-inégales  :  l’antérieure,  trois  fois  plus 
longue  sur  sa  ligne  médiane,  de  moitié  plus  longue  sur  les  côtés,  que 
la  seconde  :  celle-ci  paraissant  divisée  en  six  pièces  :  la  médiane  anté¬ 
rieure  obtriangulaire,  assez  petile,  sillonnée:  la  médiane  postérieure 
formée  de  deux  pièces  aboutissant  au  bord  postérieur  et  paraissant  être 
chacune  la  suite  des  pièces  latérales  antérieures. 


Interstinctus. 


Lituratus. 


2â0 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Cimex  griseus.  Linn.  Syst.  nat.  10®  édit.  t.  I.  p.  445.  32.  —  Id.  12e  cdit.  t.  I. 
p.  721.  43.  —  Id.  Faun.  Suec.  p.  248.  926.  —  de  Villers.  C.  Linn.  Entom. 
t.  I.  p.  494.  53. 

Cimex  interstinclus.  Linné.  Syst.  nat.  10e  édit.  t.  I.  p.  445.  33.  —  Id.  12e  édit, 
t.  I.  p.  721.  44.  —  Id.  Faun.  Suec.  p.  248.  926.  —  de  Villers.  C.  Linn. 
Entom.  t.  I.  p.  493.  54.  —  Schrank.  Faun.  Boic.  t.  "I.  p  74.  1103. 

Cimex  betulae.  de  Geer.  Mem.  t.  III.  p.  261.  3.  pl.  XIV.  fig.  9. 

Cimex  agalhinus.  Fabr.  Entom.  Syst.  t.  IV.  p.  114.  133.  —  Id.  Syst.  Rhyng. 
p.  170.  82.  —  Woi.ff.  Icon.  Cimic.  p.  58.  55  pl.  V*.  fig.  55.  a.  b.  —  Fallén. 
Monogr.  Cim.  p.  43.  5.  —  Id.  Hemipt.  Suec.  p.  24.  5.  —  Zetterst.  Faun. 
lapp.  p.  464.  4.  —  !d.  1ns.  Lapp.  p.  260.  4. 

Pentatoma  griseus.  Tigny.  t.  IV.  p.  293. 

Pentatoma  agathina.  Latr.  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  191  26. 

Pentatoma  inlerstincta.  Latr.  Ilist.  nat  t.  XII.  p.  192.  30. 

Acanthosoma  agathinum.  IIerrich-Schaeff.  Faun.  Germ.  114.  10  et  11. 
Acanthosoma  grisea.  Burmeist.  Handb.  t.  IL  p.  360.  6.  —  Sahlb.  Geoc.  Fenn. 
33.  2. 

Acanthosoma  interstinclum.  Ivolenat.  Melet.  entom.  t.  IV.  6.  189. 

Acanthosoma  griseum.  Dallas.  Entom.  Trans.  t.  I.  p.  113.  4.  —  Id.  tiré 
à  part.  p.  7.  n.  4.  —  Id.  List.  Ilemipt.  p.  307.  II.  Flor.  Rhynch.  Livl.  t.  I. 
p.  102.  3. 

Elasmoslelhus  griseus.  Fieber,  Eut.  Hemipt.  p.  328. 

Long.  0,0078  à  0,0090  (3  1.  1/2  à  4  1.  ).  -  Larg.  0,0033  à  0,0043  (1 1. 
2/5  à  2  1.)  aux  angles  latéraux  du  pronotum.  —  0,0030  à  0,0037 
(1  1.  1/3  à  1  1.  2/3)  à  la  base  des  élytres. 

Corps  oblong  ou  suballongé,  très-peu  convexe.  Tête  subarrondie  en 
devant,  élargie  d’avant  en  arrière  sur  les  côtés  ;  à  peine  aussi  longue 
que  large  au-devant  des  yeux  à  peine  ou  pas  sensiblement  rebordée  sur 
les  côtés  ;  marquée  de  points  enfoncés  noirs  assez  nombreux,  constituant 
postérieurement  trois  rangées  ordinairement  doubles  ;  cà  couleur  fon¬ 
cière  variant  du  vert  pâle  ou  du  livide  verdâtre  au  livide  lestacé  ou  li¬ 
vide  rosé.  Epislome  sillonné  sur  sa  partie  antérieure,  et  marqué  ordi¬ 
nairement  de  quelques  petits  points  noirs  sur  le  sillon.  Antennes  à 
1er  article  un  peu  moins  long  que  le  3e,  dépassant  du  quart  de  sa 
longueur  le  bord  antérieur  de  la  tête  :  le  2e  un  peu  plus  long  que  le  48  : 
celui-ci  variablement  plus  court  ou  aussi  long  que  le  4e  :  les  icr,  29 
et  3e  ordinairement  d’un  vert  pâle  ou  d’un  livide  roussâlre:  le 
3e  souvent  nébuleux  à  l’extrémité:  les  4e  et  5e  pâles  à  la  base,  brunâtres 
sur  leur  seconde  moitié  au  plus.  Ocelles  d’un  rouge  carminé.  Pronotum 


PENTATOMIDES.  —  ACANTHOSOMIENS.  —  MeadoVUS.  241 

échancré  en  arc  obtus,  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire  tronquée 
presque  en  ligne  transverse  :  élargi  en  ligne  droite  jusqu’aux  angles 
latéraux  ;  peu  obtusément  anguleux  à  ceux-ci  et  débordant  les  él> très 
de  la  moitié  environ  de  la  base,  d’une  corie;  subsinué  après  les  angles 
latéraux  ;  à  angles  postérieurs  dirigés  en  arrière  en  forme  de  dent  obtuse 
et  débordant  sensiblement  les  côtés  de  l’écusson  ;  creusé,  depuis  le  bord 
externe  de  chaque  cicatrice,  d’un  sillon  longitudinal  dirigé  vers  chaque 
angle  latéral,  et  faisant  paraître  ses  côtés  rebordés  sur  cette  partie  ;  à 
calus  nul ,  à  cicatrices  lisses,  paraissant  unies,  et  marquées  seulement 
de  quelques  points  sur  la  ligne  médiane;  marqué  sur  le  reste  de  sa 
surface  de  points  enfoncés  noirs  ou  noirâtres,  médiocrement  rapprochés 
mais  très-apparents;  à  couleur  foncière  variant  du  livide  flavescent 
verdâtre,  au  rose  pâle,  souvent  de  la  première  de  ces  couleurs  sur  sa 
moitié  antérieure,  et  de  la  seconde  sur  sa  partie  postérieu  rement  déclive; 
plus  rarement  brunâtre  sur  celle-ci.  Ecusson  sinuô  vers  les  deux  tiers 
de  ses  côtés;  en  ogive  étroite,  à  son  extrémité  ;  à  peine  plus  large  ou 
aussi  large  qu’une  corie,  vers  l’angle  postéro-inlerne  de  celles-ci  ;  à 
stigmas  nuis  ou  à  peu  près  ;  offrant  les  faibles  traces  d’une  tuméfaction 
basilaire,  suivie  d’une  carène  aplatie  ou  d’un  sillon,  non  prolongé 
jnsqu’à  l’extrémité;  marqué,  comme  le  pronotuin,  de  points  enfoncés 
noirs  ou  noirâtres,  peu  nombreux  à  l’extrémité  ;  à  couleur  foncière 
variant  du  livide  cendré  au  cendré  verdâtre  au  livide  rosat  ou  au  rouge 
pâle;  ordinairement  marqué  d’une  tache  transversale  brune  ou  noire, 
un  peu  après  la  base,  sur  la  tuméfaction  basilaire.  Cories  terminées  en 
angle  aigu  ;  variant  de  couleur  du  livide  cendré  au  rouge  pâle  ou  rose  ; 
marquées  de  points  enfoncés  noirs  plus  serrés  que  ceux  du  pronotuin  ; 
offrant  à  l’extrémité  de  la  suture  radiale  une  sorte  de  nervure  dirigée 
vers  le  milieu  du  bord  postérieur  de  la  mésocorie.  Exocorie  prolongée 
jusqu’au  tiers  du  5e.  arceau  ventral.  Membrane  d’un  blanc  vitreux  ; 
marquée  des  deux  aux  quatre  cinquièmes  de  son  bord  externe  d’une 
tache  grosse  brune  ou  brunâtre,  presque  obtriangulaire ,  terminant 
ordinairement  une  ligne  transversale  festonnée,  plus  pâle.  Dos  de  {'ab¬ 
domen  tantôt  noir,  tantôt  rouge,  avec  une  partie  de  la  région  médiane 
et  la  suture  des  arceaux,  noirs;  tantôt  entièrement  d’un  rouge  pâle. 
Tranche  abdominale  débordant  les  ély très  ;  dentelée;  flave  pâle,  avec  les 
Annules  de  la  Suciélé  Liunéenne.  16 


242  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES, 

intersections  des  segments,  noires.  Bec  prolongé  à  peu  près  jusqu’aux 
hanches  postérieures.  Dessous  du  corps  variantdulivide  jaune  au  rouge 
pâle:  marqué  de  points  noirs  sur  la  poitrine,  lisses  ou  à  peu  près  sur  le 
ventre;  celui-ci,  caréné,  marqué  d'un  point  noirà  l’angle  postéro-externe 
des  arceaux  de  la  tranche.  Stigmates  obscurs  ou  noirâtres.  Pieds  variant 
du  livide  flavescent  ou  verdâtre  au  livide  rosâtre. 

Cette  espèce  parait  habiter  toutes  les  zones  de  la  France.  Nous  l’avons 
prise  dans  le  Midi,  dans  les  Alpes,  autour  de  Lyon  et  dans  les  environs 
de  Paris.  On  la  trouve  sur  divers  arbrisseaux. 

Le  Cimex  interstinctus  de  Linné  n’est  qu’une  variété  du  griseus  ayant 
le  dos  de  l’abdomen  d’un  rouge  pâle;  variation  qui  se  montre  chez  le 
o",  aussi  bien  que  chez  la  9 .  Nous  avons  adopté  le  premier  de  ces 
noms,  pour  laisser  l’épithète  de  griseus  à  l’espèce  de  Rliaphig aster 
connue  de  tout  le  monde  sous  le  nom  de  Punaise  grise. 

Le  M.  interstinctus  se  distingue  de  VOxydalus  dentatus ,  par  la  base  de 
son  pronotum  débordant  celle  de  l’écusson,  par  son  épistome  sillonné  ; 
par  sa  tranche  abdominale  débordant  les  élytres  et  entrecoupée  de  noir 
et  de  couleur  pâle.  Il  s’éloigne  du  lituratus ,  par  la  base  de  son  prono¬ 
tum  débordant  plus  sensiblement  celle  de  l’écusson;  par  sa  tranche 
abdominale  offrant  une  bande  transversale  noire,  au  lieu  d’une  ligne 
noire  sur  les  intersections  des  arceaux;  par  le  dessus  de  son  corps 
marqué  de  points  plus  profonds  et  en  majeure  partie  noirs;  par  ses  cories 
terminées  en  angle  aigu  à  leur  angle  postéro-externe. 

1  jfleaiSorus  lituratus;  Panzer. 

Antennes  à  premier  article  à  peine  aussi  avancé  que  le  bord  antérieur  de 
la  tête.  Angles  latéraux  du  pronotum  subarrondis  et  débordant  à  peine  les 
élytres.  Ecusson  chargé  d'une  tache  calleuse  blanchâtre  et  très-apparente 
au  côté  interne  des  stigmas.  Cories  obtusémenl  arrondies  ou  presque  tron¬ 
quées  à  l’extrémité  de  l'exocorie  et  du  tiers  externe  de  la  mésocorie.  Tran¬ 
che  abdominale  ne  débordant  pas  les  élytres  ;  pâle  ou  à  peine  marquée 
d’ une  ligne  noire  sur  les  intersections.  Dessus  du  corps  marqué  de  points 
petits,  presque  obsolètes,  concolores  au  moins  sur  la  tête  et  sur  le  devant 
du  pronotum  ;  d’un  vert  paie  ou  flavescent,  avec  les  bords  latéraux  posté- 


PENTATOMIDËS.  —  ACANTHOSOMIENS.  —  MeadorUS.  243 

rieurs  d’un  rouge  carminé  et  l’endocorie  et  la  mésocorie  en  majeure  partie 
d’un  rose  pâle.  Stigmates  pâles. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  triangle  à  peu  près  aussi  large  que 
long;  divisé  par  une  ligne  transversale  sinuée  ou  échancrée  dans  son 
milieu,  en  deux  moitiés  inégales  :  la  postérieure,  plus  courte,  échancrée 
en  arc  à  son  bord  postérieur,  avec  les  angles  postérieurs  de  cette  échan¬ 
crure  tronqués  et  non  prolongés  jusqu’aux  angles  épineux  de  l’arceau 
précédent. 

9  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  un  peu  en  an¬ 
gle  rentrant  sur  les  côtés;  un  peu  plus  large  à  son  bord  postérieur 
que  long  sur  sa  ligne  médiane;  divisé  par  une  ligne  transver¬ 
sale  un  peu  en  angle  dirigé  en  arrière  en  deux  moitiés  :  l’antérieure 
en  toit  ou  carénée,  près  d'une  fois  plus  longue  que  la  postérieure  sur  la 
ligne  médiane,  de  deux  tiers  plus  longue  que  celle-ci,  sur  les  côtés  :  de 
deux  pièces  :  la  moitié  postérieure  paraissant  formée  de  six  pièces  :  la 
médiane  antérieure  petite,  obtriangulaire,  sillonnée  :  la  médiane  posté¬ 
rieure  représentée  par  deux  pièces  non  prolongées  jusqu'au  bord  pos¬ 
térieur  et  paraissant  chacune  être  la  suite  des  pièces  latérales  anté¬ 
rieures  ou  internes. 

Etat  normal  ou  le  plus  développé.  Tête,  Pronotum  et  Ecusson  d’un 
vert  pâle,  passant  souvent  au  flave  sur  quelques  parties.  Cories  d’un 
vert  pâle  extérieurement,  d’un  rose  pâle  sur  leur  majeure  partie  inter¬ 
ne  :  la  région  rose,  prolongée  depuis  sa  base  jusqu’à  l’angle  postéro- 
externe  de  l’exocorie,  formant  à  son  côté  externe  un  angle  rentrant 
très-ouvert,  vers  la  moitié  de  la  longueur  de  la  mésocorie  ;  marquées 
de  points  noirs,  constituant  une  bande  noire  obliquement  trans¬ 
verse,  reposant  chacune  sur  une  légère  dépression,  avant  et  après  la 
saillie  transverse  de  la  mésocorie,  et  une  sorte  de  bande  noire,  bordant 
le  bord  extérieur  de  la  partie  rose,  jusqu’à  l’angle  rentrant  précité,  et 
dirigé  de  là  vers  les  deux  tiers  ou  un  peu  plus  de  l’endocorie. 

Obs.  Les  cories  ne  présentent  ordinairement  cette  parure  remarquable 
que  chez  les  individus  de  nos  provinces  méridionales.  La  partie  rose  ou 
d’un  rose  pâle  passe  souvent  au  blanc  rosé,  surtout  sur  l’endocorie. 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


244 

Dans  les  contrées  plus  tempérées,  ordinairement  les  points  noirs  qui 
forment  les  bandes  précitées  sont  plus  petits  et  moins  marqués,  de 
telle  sorte  que  ces  bandes  s'effacent  où  ne  montrent  que  des  taches  très- 
affaiblies. 

Cïmex  lituratus.  Panz.,  Faun.  Germ.  40.  19  (fig.).  —  Wolff.,  Icon.  cimic. 
p.  14.  14.  pl.  II.  fig.  14. 

Acmilhosoma  picla.  Newm.,  Entom.  mag.  t.  1.  p.  287. 

Cimcx  collaiis.  FAbr.,  Syst.  Rhyng.  p.  170.  33? 

Acanlhosoma  clypeala.  Burm.,  Ilandb.  t.  II.  p.  301.  7.  —  Gorski,  Analect.  en¬ 
tom.  p.  109.  04. 

Acanlhosoma  clypeatum.  Ramb.,  Fann.  Andal.  t.  II.  p.  127. 

Acanlhosoma  lituralum.  Ivolen.  ,  lielet.  entom.  t.  IV.  p.  PO.  ISS.  —  Dallas, 
Entom.  trans.  R  S.  î.  I.  nouv.  sér.  (1831).  p.  112.  3.  —  Id.,  tiré  à  part, 
p  6.  3.  —  Id.  List.,  Ilemipl  p.  303.  8. 

Cyphosleihus  lituratus.  Fieber,  Eur.  Ilemipt.  p.  288.  1. 

Long.  0m,0090  à  0m,0I00  (4  1.  à  4  1.  1/2).  —  Larg.  0m,0045  à  Om,CO’.3 
(2  1.  à  2  1.  1/8)  aux  angles  latéraux  du  pronotum  à  peu  près  aussi 
large  à  la  base  des  élytres. 

Corps  oblong;  très-peu  convexe.  Tête  en  triangle  un  peu  plus  long 
que  large  au  devant  des  yeux;  à  peu  près  sans  rebords;  marquée  de 
points  superficiels  et  concolores;  variant  du  vert  pâle  au  llave.  Epistome 
élargi  d’arrière  en  avant,  un  peu  plus  avancé  que  les  joues;  tantôt 
aplani,  tantôt  légèrement  sillonné  en  devant.  Antennes  à  premier  ar¬ 
ticle  moins  long  que  le  3e,  un  peu  moins  ou  à  peine  aussi  avancé  que 
le  bord  antérieur  de  la  tête  :  le  2e  un  peu  plus  long  que  le  3^  :  le  4e  à 
peine  plus  grand  que  celui-ci  :  le  5e  ordinairement  un  peu  moins  long: 
les  trois  premiers  variant  du  vert  tendre  au  pâle,  au  livide  flavescent  : 
les  deux  derniers  pâles  à  la  base,  d’un  rouge  carminé  brunâtre  ou  brun 
postérieurement.  Yeux  bruns  ou  brunâtres.  Ocelles  d  un  rouge  de  car¬ 
min.  Pronotum  échancré  en  devant  en  arc  presque  régulier  jusqu’aux 
angles  antérieurs  avancés  en  angle  aigu  ;  élargi  en  ligne  presque  droite 
ou  à  peine  en  courbe  rentrante  jusqu’aux  angles  latéraux;  émoussés 
ou  subarrondis  à  ceux-ci  et  ne  débordant  pas  ou  débordant  à  peine  les 
élytres;  à  angles  postérieurs  vifs,  souvent  un  peu  dirigés  en  arrière  , 


PENTATOMIDES.  —  ACANTHOSOM1ENS.  —  MeCldot'US.  245 

débordant  les  côtés  de  l’écusson,  correspondant  aux  deux,  cinquièmes 
internes  de  l'en  locorie  ;  déprimé  ou  marqué  d'un  sillon  juxta-margi- 
nal  plus  ou  moins  léger,  naissant  au  bord  exte.  ne  de  chaque  cicatrice 
et  prolongé  presque  jusqu’à  l’angle  latéral;  à  cicatrices  unies,  lisses 
et  d’un  fhve  livide  ou  d'un  blanc  verdâtre;  marqué  sur  le  reste  de  sa 
surface  de  points  superficiels  ou  peu  profonds  et  concolores;  chargé 
d’un  calus  médiocre,  suivi  d’une  fossette  assez  faible;  à  couleur  fon¬ 
cière.  ordinairement  d’un  vert  pâle,  parfois  d'un  livide  verdâtre  fla- 
vescent  ou  rosat,  sur  sa  moitié  antérieure,  ordinairement  noir  pâle; 
d’un  vert  tendre  ou  parfois  d’un  llavescent  rosat,  sur  la  postérieure; 
orné  à  ses  bords  latéraux  postérieurs,  c’est-à-dire  depuis  scs  angles 
latéraux  jusqu’aux  postérieurs,  d’une  bordure  d'un  rouge  carminé. 
Ecusson  sinué  après  les  deux  tiers  de  ses  côtés;  en  ogive  étroite  ou 
pointue  à  son  extrémité;  à  peine  plus  large  que  les  deux  septièmes 
dune  corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celle-ci;  presque  sans  tra¬ 
ces  de  tuméfaction  basilaire  ;  puis  chargé  d’une  faible  carène,  repo¬ 
sant  p  i.  fois  dans  un  sillon,  et  non  prolongée  jusqu’à  l’extrémité;  ordi¬ 
nairement  d'un  vert  tendre  ou  d’un  livide  verdâtre,  flavescent,  rosat 
on  même  carminé,  avec  l’extrémité  plus  pâle;  chargé  au  côté  interne 
de  chaque  stigma,  d’une  tache  calleuse  d’un  flave  pâle;  presque  lisse, 
marqué  de  points  enfoncés  très-petits,  ordinairement  concolores  ou 
seulement  en  partie  obscurs.  Cories  prolongées  jusqu’à  l’extrémité  du 
4e  arceau  ventral;  subarrondies  ou  presque  tronquées  à  l’extrémité  de 
l’exocorie  et  sur  le  quart  ou  tiers  externe  du  bord  postérieur  de  la 
mésocorie;  lisses  sur  la  moitié  médiaire  de  la  longueur  de  la  partie 
de  la  mésocorie  voisine  de  la  nervure  radiale;  marquées  sur  le  reste 
de  leur  surface  de  points  enfoncés  obscurs  ou  noirâtres,  petits,  mais 
ordinairement  moins  superficiels  que  ceux  de  l’écusson;  colorées  et 
peintes  comme  il  a  été  dit.  Membrane  d’un  blanc  vitreux,  marqué  d’une 
tache  noire  ou  brune  près  de  l’angle  interne  de  la  troncature  posté¬ 
rieure  des  cories,  puis  d’une  rangée  obliquement  transversale  de  taches 
semi-lunaires  d'un  roux  cendré.  Dos  de  L’abdomen  parfois  noir  sur  les 
quatre  ou  cinq  premiers  arceaux,  vert  ou  rose  sur  les  suivants;  d’au¬ 
tres  fois  flave,  marqué  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  d’une  tache 
noire,  plus  ou  moins  développée  sur  chaque  arceau,  avec  l’extrémité 


216 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


fl  ave  ou  d’un  rouge  carminé.  Tranche  abdominale  non  ou  à  peine  denti- 
culée,  flave  ou  d’un  (lave  carmin,  souvent  avec  une  ligne  noire  sur  les 
intersections.  Bec  prolongé  un  peu  au  delà  des  hanches  postérieures. 
Dessus  du  corps  variant  du  vert  pâle  ou  tendre,  au  livide  flavescent  ou 
rosat,  et  marqué  de  points  concolores  et  surperficiels,  sur  la  poitrine. 
Ventre  presque  lisse,  tantôt  vert  ou  d’un  vert  pâle  ou  d’un  livide  fla¬ 
vescent,  tantôt  d’un  rose  carminé  plus  ou  moins  foncé,  offrant  de  cha¬ 
que  côté,  entre  la  carène  médiane  et  chaque  bord  externe,  une  rangée 
de  lignes  longitudinales  saillantes,  flaves  ou  blanchâtres,  interrompues 
vers  le  bord  postérieur  de  chaque  arceau.  Stigmates  concolores  ou  peu 
obscurs.  Pieds  variant  du  blanc  vert  au  blanc  flavescent  ou  rosâtre. 

Cette  espèce  se  trouve  aussi  presque  partout,  sur  divers  arbrisseaux. 
Elle  abonde  souvent  sur  le  genevrier. 

Obs.  C’est  bien  là  le  Cimex  liluratus  de  la  gravure  donnée  par  Panzer; 
mais  le  texte  qui  n’est  que  la  reproduction  de  la  phrase  diagnostique 
et  trop  abrégée  du  professeur  de  Kiel,  ne'  permet  pas  de  reconnaître 
l’insecte  d’une  manière  certaine.  Vraisemblablement  ce  n’est  pas  le 
Cimex  liluratus  de  Fabricius,  ou  ce  dernier  auteur,  et  plusieurs  autres 
de  ceux  qui  l’ont  suivi,  ont-ils  confondu  le  il/,  lituratus  et  l’O.  den- 
tatus.  Ces  considérations  ont  sans  doute  porté  M.  Burmeister  à  donner 
une  nouvelle  dénomination  à  cette  espèce  (clypeata).  La  figure  donnée 
par  Panzer  laissant  très-bien  reconnaître  son  Cimex  lituratus ,  nous 
conservons  le  nom  appliqué  à  cet  insecte  par  ce  dernier  écrivain. 

Obs.  Le  il/,  lituratus  se  distingue  de  1  ' inter stinctus  par  sa  tête  plus 
triangulaire,  un  peu  plus  longue  que  large  au  devant  des  yeux  ;  par 
son  épistome  ordinaire  peu  ou  moins  sensiblement  sillonné  à  sa  par¬ 
tie  antérieure  ;  par  le  premier  article  de  ses  antennes  n’arrivant  pas 
ordinairement  ou  arrivant  à  peine  au  niveau  du  bord  antérieur  de  sa 
tète;  par  l’échancrure  antérieure  de  son  pronotum  non  tronquée  der¬ 
rière  les  yeux;  par  son  corps  marqué  de  points  petits,  superficiels  et 
concolores  au  moins  sur  la  tête  et  sur  la  majeure  partie  du  pronotum  ; 
par  son  écusson  orné  au  côté  interne  de  chaque  stigma,  d’une  tache 
calleuse  flave;  par  les  angles  latéraux  de  son  pronotum  débordant  peu 
les  élytres  ;  par  sa  tranche  abdominale  non  entrecoupée  de  noir  et  de 
flave  et  non  dentelée;  par  la  tache  noire  de  la  membrane  des  cories , 


PENTAT0M1DES.  —  ACANTHOSOM1ENS.  —  OxijdalUS.  247 

suivie  d’une  rangée  de  taches  semi-lunaires  ;  par  ses  stigmates  pâles , 

/ 

par  ses  cories  obtusément  arrondies  ou  presque  tronquées  à  l’extré¬ 
mité  de  l’exocorie. 

Genre  Oxydalus ,  Oxydale;  Mulsant  et  Rey. 

Caractères.  Pronotum  pas  plus  large  à  sa  base  que  celle  de  l’écusson  ; 
brièvement  anguleux  à  ses  angles  latéraux. 

1.  Oxydalus  deutatus  ;  de  Geer. 

Antennes  à  1er  article  débordant  du  tiers  au  moins  de  sa  longueur 
le  bord  antérieur  de  la  tête.  Angles  latéraux  du  pronotum  obtusément 
anguleux  et  débordant  les  élylres  du  tiers  de  la  base  d'une  corie.  Ecusson, 
sans  calus  au  côté  interne  des  stigmas.  Cories  terminées  en  angle  aigu  à 
leur  partie  postéro-cxlerne.  Tranche  abdominale  ne  débordant  pas  les  ély- 
tres,  pâle ,  non  entrecoupée  de  bandes  noires.  Dessus  du  corps  marqué  de 
points  noirs  très-apparents  ;  ordinairement  d'un  vert  tendre ,  avec  les  cories 
d'un  vert  fluvescent  et  d’un  rouge  carminé  à  leur  bord  postérieur.  Stigma¬ 
tes  noirs. 

o*  Dernier  arceau  ventral  en  triangle  subarrondi  en  devant;  à  peu 
près  aussi  large  que  long;  divisé  par  une  ligne  transversale  à  peine 
sinuêe  dans  son  milieu,  en  deux  moitiés  inégales  :  la  postérieure  près 
d’une  fois  plus  courte  que  l’antérieure,  tronquée,  pourvue  de  chaque 
côté  de  la  ligne  médiane  de  son  bord  postérieur  de  deux  fascicules  de 
poils,  débordée  sur  les  côtés  par  les  angles  épineux  de  l’avant-dernier 
arceau,  par  une  longueur  à  peu  près  double  de  la  sienne. 

9  Dernier  arceau  ventral  en  ogive  en  devant,  élargi  un  peu  en  angle 
rentrant  sur  les  côtés;  une  fois  environ  plus  large  à  son  bord  posté¬ 
rieur  que  long  sur  la  ligne  médiane;  divisé  par  une  ligne  transversale 
arquée  en  arrière  et  un  peu  sinuée  sur  la  ligne  médiane,  en  deux  moi¬ 
tiés  inégales  :  l’antérieure,  plus  grande  sur  la  ligne  médiane,  à  peine 
plus  longue  sur  les  côtés,  carénée,  de  deux  pièces  :  la  postérieure, 
paraissant  formée  de  six  :  la  médiane  antérieure,  petite,  obtriangu- 


218 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


laire,  sillonnée  :  la  médiane  postérieure  représentée  par  deux  pièces 
n’arrivant  pas  au  bord  postérieur  et  paraissant  chacune  faire  suite  aux 
pièce  latérales  antérieures. 

Etat  normal  ou  le  plus  coloré.  Cories  d’un  rouge  carminé  à  leur 
bord  postérieur,  sur  l’endocorie, le  bord  interne  delà  mésocorie;  d’un 
livide  flavescent  ou  verdâtre  sur  le  reste  de  la  mésocorie  d’un  vert  pâle 
ou  d'un  livide  verdâtre  sur  l’exocorie.  Bords  latéraux  postérieurs  du 
pronotum  ordinairement  d’un  rose  carminé. 

Cime. v  dentutus.  de  Geer,  Mem.  t.  III.  p.  2(50.  7. 

Cimex  hacmugaster.  Schrank.,  Enum.  p.  270.  520. 

La  punaise  ensanglantée.  Stoll.,  Pan.  p.  129.  pl.  XXXIII.  229.  —  Id.  Faun. 
Fr.  pl.  III.  fig.  3. 

Cimex  lituratus.  Fabr.,  Entom.  syst.  t.  IV.  p.  114.  134.2? —  Id.  Syst.  Rhyng. 
p.  170.  84?  —  Fai.lén,  Monogr.  Cimic.  p.  44.  4.  —  Id.  Ilemipt.  stiec.p.  24. 
4(en partie).  —  Zetterst.,  Faun.  Lapp.  p.  4(53.  3.  —  Id.  1ns.  lapp.  p.  239.3. 
Penlatoma  lilurata.  Latr.,  Hist.  nat.t.  XII.  p.  192.  28. 

Pentaloma  Slollii.  Lepell.  et  Serv.  ,  Encycl.  méth.  t.  X.  p.  53.  2. 

Penlatoma  hœmag aster.  Herrich-Schaeff.,  Faun.  Gerin.  115.  13  (type). 
Acanlhosoma  dentatum.  Dallas,  Eniom.trans.n-5.  t.  I.p.  Ulr-2. —  Id.  tiré  à  part. 

p.  6.  2.  —  Id.  List.  Ilemipt.  p.  305.  — Flor.,  Rtiync.  livl.  t.  I.  p.  101.  2. 
Elasmostethus  dent  dus.  Fieber,  Eur  Ilemipt.  p.  328.  1. 

Var.  P.  Parties  d’un  rose  carmin? passant  au  brunâtre  ou  au  brun.  Angles 
latéraux  du  pronotum  parfois  brunâtres. 

Var.  y.  Cories  d’ui  vert  pâle  ou  tendre.  Angles  latéraux  dn  pronotum 
parfois  brunâtres. 

Acanlhosoma  hœmatogaster.  Rurmeist.,  Ilandb.  t.  II.  p.  300.  4.  —  Kolenat., 
Melet.  entom.  t.  IV.  p.  59.  187.  — Saulb.,  Geoc.  fenn.  p.  32.  1.  —  Gorski  , 
Analect.  entom.  p.  107.  63. 

Obs.  Quelquefois  les  cicatrices  d’un  jaune  de  gomme  forment  sur  le 
pronotum  d’un  vert  moins  pâle,  une  bande  transversale  d’une  couleur 
plus  tranchée. 

Long.  0m,0090  à  0,0100  (4  I.  à  4  1.  1/2).  —  Larg.  0m,0045  à  0™,0048 
(2  1.  à  2  1.  1/8)  aux  angles  latéraux  du  pronotum  —  0m,0039  à 
0m,0042  (1  1.  3/4  à  1  1.  7/8)  à  la  base  des  élytres. 

Corps  oblong;  très-peu  convexe.  Tète  en  triangle  à  côtés  curvilignes, 


pevtato.'iidës.  —  acvnthosom(e.\s.  —  Oxydalus.  249 

moins  longue  que  large  au  devant  des  yeux  ;  à  peu  près  sans  rebords; 
ruguleusement  ponctuée;  d'un  livide  verdâtre  ou  flavescent  verdâtre. 
Epistome  plus  avancé  que  les  joues;  sillonné  ou  parfois  seulement 
aplani  sur  sa  partie  antérieure.  Antennes  à  1er  article  un  peu  moins 
long  que  le  3a,  dépassant  le  bord  antérieur  de  la  tête  du  tiers  au  moins 
de  sa  longueur  :  le  2°  plus  long  que  le  38,  à  peine  aussi  long  que  le  4e  : 
leN5®  un  peu  moins  grand  que  ce  dernier  :  les  2°  et  3J  d  un  livide  da- 
vescent  ou  vert  tendre  :  les  4®  et  5®  pâles  à  la  base,  et  bruns  ou  brun⬠
tres  postérieurement.  Y  ne  bruns.  Ocelles  d’un  rouge  de  rubis.  Prono- 
tum  échancré  en  arc  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire  obliquement 
tronquée;  élargi  en  ligne  droite  jusqu’aux  angles  latéraux;  un  peu 
obtusément  anguleux  à  ceux-ci  et  débordant  les  ély très  au  moins  de  la 
largeur  de  la  moitié  d’une  corie,  à  angles  postérieurs  correspondant 
exactement  à  chacun  de  ceux  de  l’écusson  ;  à  cicatrices  unies,  lisses  et 
jaune  de  gomme  verdâtre;  d’un  vert  pâle  ou  tendre  et  marqué  de  points 
enfoncés  noirs,  petits  et  peu  rapprochés:  ruguleux  au  moins  sur  la 
région  déclive;  offrant  parfois  de  faibles  traces  d’un  sillon  transverse; 
quelquefois  d'un  rose  carminé  sur  la  suture  des  bords  latéraux  posté¬ 
rieurs.  Ecusson  sinuô  un  peu  après  les  deux  tiers  des  côtés;  terminé  en 
pointe;  à  peine  plus  large  que  le  sixième  d’une  corie  vers  l’angle  pos- 
téro-interne  de  celles-ci;  marqué  de  points  enfoncés  noirs,  paraissant 
un  peu  plus  petits  que  ceux  du  pronotum;  peu  rapprochés  et  séparés 
par  des  intervalles  tantôt  plans,  tantôt  ruguleux;  sans  traces  de  stig¬ 
mas  ;  sans  calus  et  à  peu  près  sans  traces  de  tuméfaction  basilaire  ;  d'un 
vert  pâle  ou  tendre,  avec  l’extrémité  plus  claire.  Codes  marquées  de 
points  noirs  comme  l’écusson;  ordinairement  d’un  vert  tendre  comme 
lui;  parfois  d’un  rose  carminé  sur  l’endocorie,  sur  le  bord  interne  de 
la  mésocorie  et  à  leur  bord  postérieur,  d  un  vert  pâle  sur  l’exocorie  et 
d’un  livide  flavescent  ou  davescent  verdâtre  sur  la  partie  médiane  ou 
sur  la  moitié  médiane  externe  de  la  mésocorie  :  les  parties  d'un  rose 
carminé  passant  plus  rarement  au  brunâtre.  Exocorie  prolongée  jusqu’à 
la  moitié  duoe  arceau  ventral;  à  angle  postéro-externe  aigu.  Membrane 
subhyaline,  marquée  d’une  grosse  tache  nébuleuse  ou  brunâtre,  sur  le 
milieu  de  son  côté  externe,  et  de  quelques  autres  petites  taches  de 
même  teinte.  Dos  de  V  abdomen  d’ un  rouge  carminé  à  l’extrémité;  tantôt 


250 


HISTOIRE  NATURIXI.E  DF.S  ITNAISES. 


noir  sur  le  reste  de  sa  surface;  tantôt  marqué  d’une  tache  noire  sur 
chaque  arceau,  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane  et  flave  sur  les  côtés. 
Tranche  abdominale,  ne  débordant  pas  les  ély  très  ;  flave.  Dec  prolongé 
jusques  un  peu  après  les  hanches  intermédiaires.  Dessous  du  corps  d’un 
livide  verdâtre  ou  llavescent,  parfois  en  partie  d’un  livide  rosat  sur  le 
ventre;  lisse  sur  ce  dernier,  marqué  sur  l’antépectus  de  points  conco- 
lores.  Ventre  caréné,  non  dentelé  sur  les  côtés.  Stigmates  ordinairement 
obscurs.  Pieds  d’un  livide  flavescent  ou  verdâtre. 

Cette  espèce,  comme  les  précédentes,  paraît  se  trouver  dans  la  plu¬ 
part  de  nos  provinces. 

Elle  est  commune  dans  les  environs  de  Lyon,  sur  diverses  sortes  d’ar¬ 
brisseaux. 

Obs.  Elle  varie  sous  le  rapport  de  la  couleur;  mais  elle  offre  pour  la 
distinguer  des  deux  précédentes,  un  caractère  constant  et  facile,  et  qui 
n’a  cependant  été  signalé  par  personne  :  celui  d’avoir  la  base  du  pro- 
notum  pas  plus  large  que  celle  de  l’écusson,  au  lieu  de  déborder  ce 
dernier  en  couvrant  une  partie  de  l’endocorie. 

Elle  s’éloigne  en  outre  des  deux  Méadores,  par  son  bec  à  peine  ou  assez 
faiblement  prolongé  après  les  hanches  intermédiaires;  par  son  prono- 
tum  souvent  presque  sans  traces  de  sillon  latéral,  depuis  le  côté  externe 
des  cicatrices,  jusque  près  des  angles  latéraux,  ou  offrant  ce  sillon, 
quand  il  existe,  parallèle  avec  le  bord  externe,  au  lieu  de  converger 
vers  lui  d’avant  en  arrière.  Notre  Oxy.  dentalus  se  distingue  d’ailleurs 
du  il/,  interstinctus  par  sa  tranche  abdominale  flave  ou  pâle,  c’est-à-dire 
non  entrecoupée  par  les  bandes  noires  et  à  peine  dentelée  extérieu¬ 
rement;  et  du  il/,  lituratus  par  sa  tête  moins  longue  que  large;  par  le 
premier  article  de  ses  antennes  notablement  plus  avancé  que  la  tête; 
par  son  pronotum  obliquement  tronqué  derrière  les  yeux;  par  son 
écusson  plus  étroit  après  les  sinuosités,  et  non  paré  d’une  tache  cal¬ 
leuse  llave  au  côté  interne  des  stigmas;  par  ses  cories  terminées  en 

y 

angla  aigu. 

M.Kolenati  a  rapporté, probablement  avec  raison,  à  cette  espèce  le 
Cimex  lituratus  de  Fabricius  :  les  expressions  suivantes  de  la  description 

assez  obscure  de  ce  dernier  écrivain  :  Thorax  et  elytra  punctis  numerosis 

♦ 

fustis,  et  abdomen  utnnque  linea  punctarum  nigiorum  ne  peuvent  pas 


PEXTATOMIDES. 


ASOPIENS. 


231 


s’appliquer  au  Cimex  lituratus  de  Panzer,  dont  le'pronotum  est  marqué 
de  points  superficiels  et  concolores,  dont  les' stigmates  ne  sont  pas 
noirs. 

Quant  au  Cimex  lituratus  de  Fallén,  il  est  identique  avec  notre  Oxy. 
dentalus ,  au  rapport  de  AI.  Staol. 


SEPTIÈME  FAMILLE 
Les  Asopiens 

Caractères.  Tibias  non  épineux.  Pronotum  non  foliacé  sur  les  côtés  ; 
à  angles  postérieurs  débordant  ordinairement  la  base  de  l’écusson  et 
aboutissant  presque  à  la  suture  cubitale  des  codes  ;  rarement  pas  plus 
large  que  la  base  de  l'écusson,  mais  alors  bec  non  logé  dans  un  sillon 
surplus  de  la  moitié  postérieure  du  dessous  de  la  tête.  Antennes  insérées 
plus  avant  que  le  bord  antérieur  des  yeux;  à  premier  article  moins 
avancé  que  le  point  le  plus  avancé  du  bord  antérieur  de  la  tête.  Ecusson 
obtriangulaire  ;  plus  étroit  qu  une  corie,  vers  l’angle  postéro-inlerne 
de  celles-ci  ;  sinué  sur  les  côtés  après  la  moitié  de  sa  longueur;  à  stigmas 
représentés  ordinairement  par  une  fossette  ou  par  un  point  enfoncé. 
Elytres  plus  ou  moins  débordées  par  la  tranche  abdominale.  Bec  tantôt 
libre,  c’est-à-dire  non  engainé  dans  un  sillon  sous  la  majeure  partie  du 
dessous  de  la  tête;  tantôt  enchâssé  entre  des  lames  ou  pièces  prébasi¬ 
laires  gradueliement  affaiblies  d’avant  en  arrière;  prolongé  au  moins 
jusqu'aux  hanches  postérieures,  et  môme  au  delà,  chez  les  premières 
espèces,  atteignant  ou  dépassant  à  peine  les  hanches  intermédiaires  chez 
les  dernières.  Antépectus  un  peu  sinué  derrière  chaque  œil,  tronqué  ou 
un  peu  arqué  en  arrière  à  son  bord  antérieur.  Mésosternum  chargé  d’une 
ligne  longitudinale  plus  ou  moins  saillante.  Ventre  de  sept  arceaux  : 
le  1er  court,  plus  ou  moins  apparent;  quelquefois  tronqué,  d’autres  fois 
un  peu  avancé  en  pointe  entre  les  hanches  postérieures. 

Ajoutez  pour  les  espèces  de  notre  pays  : 

Tête  toujours  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu’aux  yeux  ;  ordinai¬ 
rement  presque  carrée,  rarement  arrondie  ou  en  ogive  au  devant  de  ces 


histoire  nàtireli.e  des  finaises. 


252 

organes;  ponctuée;  parfois  échancrée,  en  devant;  presque  sans  rebord, 
Epistome  tantôt  aussi  avancé  que  les  joues;  tantôt  un  peu  enclos  par 
celles-ci. 

Anton  es  prolongées  jusqu’à  la  moitié  ou  aux  trois  quarts  de  la 
longueur  du  corps  ;  de  cinq  articles  :  le  1er  épais  :  le  2e  filiforme  :  le  3® 
à  peine  renflé  vers  l’extrémité  :  les  4e  et  5e  assez  faiblement  épaissis. 

Yeux  subglobuleux,  parfois  un  peu  saillants;  situés  sur  les  côtés  de 
la  tête. 

Ocelles  apparents;  ordinairement  un  peu  plus  ou  à  peine  plus 
rapprochés  des  yeux  que  de  la  ligne  médiane  de  la  tête. 

Pronotum  échancré  en  arc  derrière  la  tête,  tantôt  jusqu’aux  angles  de 
devant,  plus  ordinairement  avec  la  partie  postoculaire  tronquée  ;  à  peu 
près  sans  rebord  en  devant;  élargi  sur  les  côtés,  soit  d’une  manière 
presque  régulière  jusqu’aux  angles  latéraux,  qui  débordent  alors  à 
peine  la  base  des  élytres,  soit  en  ligne  droite  seulement  jusqu’aux  deux 
cinquièmes  des  côtés  et  denticulés  sur  cette  partie,  avec  les  angles  laté¬ 
raux  dilatés,  auriculés  ou  épineux,  et  formant  avec  la  partie  antérieure 
des  côtés  un  angle  rentrant  très-ouvert;  à  angles  postérieurs  souvent 
vifs;  à  base  ordinairement  étendue  presque  jusqu’à  la  sulure  cubitale 
des  codes,  exceptionnellement  pas  plus  large  chez  les  Zicrones;  à  calus 
huméral  nul  chez  les  espèces  à  angles  latéraux  épineux,  peu  marqué 
chez  les  autres  ;  à  cicatrices  indiquées  ;  à  sillon  transversal  nul  ou 
presque  nul. 

Ecusson  prolongé  environ  jusqu’aux  trois  cinquièmes  de  l’abdomen  ; 
subarrondi  postérieurement;  plus  long  que  les  codes  vers  leur  angle 
posléro-interne;  plus  court  que  celui-ci  à  leur  angle  postéio-externe; 
offrant  parfois  les  traces  d’une  tuméfaction  basilaire. 

Codes  offrant  les  trois  divisions  ordinaires  ;  à  suture  radiale  à  peine 
prolongée  jusqu’aux  trois  quarts  de  la  code.  Membrane  à  nervures. 

Repli  des  élytres  à  peine  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  du  1er  ou  du 
2e  arceau  ventral,  avant  d’être  réduit  en  tranche. 

Bec  naissant  près  de  la  partie  antérieure  du  dessus  de  la  tête. 

Pièces  prébasilaires  peu  ou  pas  relevées  en  avant  ;  à  peine  saillantes 
ou  sans  lames  relevées  postérieurement. 

Région  odorifique  largement  étendue. 


PENTATOMIDES. 


ASOPIENS. 


253 


Hanches  antérieures  globuleuses. 

Cuisses  antérieures  ornées,  chez  plusieurs,  d’une  épine  vers  les  deux 
tiers  de  leur  tranche  inférieure,  inermes  chez  les  autres. 

Tibias  inermes,  ou  n’offrant  que  la  petite  dent  ou  épine  habituelle, 
vers  la  moitié  de  leur  tranche  inférieure;  ciliés  en  dessous,  parfois 
chargés  d'une  lame  sur  une  partie  de  leur  tranche  externe. 

Ongles  munis  en  dessous  d’un  appendice  membraneux. 

Ventre  parfois  avancé  en  pointe  obtuse  dans  le  milieu  de  sa  partie 
antérieure  ;  sans  sillon  sur  sa  ligne  médiane  chez  nos  espèces  françaises. 

Les  Asopiens  n’ont  pas  les  tibias  épineux  des  Cyduiens.  Ils  se  dis¬ 
tinguent  des  Sciocoriens  et  des  Æliens  par  leur  môsosternum  chargé 
d'une  carène,  par  les  sinuosités  de  l’écusson  situées  après  la  moitié  de 
la  longueur  de  cette  pièce,  etc.  ;  des  Eysarcoriens  par  ce  dernier  carac¬ 
tère  et  par  leur  écusson  moins  large  près  de  l’extrémité  ;  des  deux 
premières  familles,  de  la  plupart  des  Eysarcoriens  et  des  Penlatomiens 
par  leur  écusson  moins  large  en  devant  que  la  base  du  pronotum  ou 
par  leur  bec  en  majeure  partie  non  engagé  dans  une  gaine,  sous  la 
partie  inférieure  de  la  tète.  Celle  dernière  particularité  sert  aussi  à  les 
éloigner  des  Acanthosomiens  avec  lesquels  ils  ont  plus  d’analogie,  car 
quelques-uns  ont  le  ventre  armé  en  devant  d’une  pointe  obtuse;  mais 
reu\  qui  présentent  ce  caractère  ont  la  base  du  pronotum  plus  large  que 
celle  de  l’écusson,  et  se  distinguent  par  là  des  Raphigastéraires  et  des 
Acanthosomates,  ou  montrent  trois  articles  aux  tarses,  ce  qui  ne  permet 
pas  de  les  confondre  avec  les  Sastragalates. 

Les  Asopiens  constituent  donc  une  famille  naturelle,  facile  à  re¬ 
connaître  aux  caractères  indiqués.  Cependant  malgré  l’analogie  qu’ils 
ont  entre  eux,  ils  présentent  nécessairement  dans  leur  organisation  des 
modifications  particulières.  Ainsi,  chez  les  Tropicoris,  le  bec  est  encore  ’ 
en  majeure  partie  logé  dans  un  sillon,  sous  la  partie  inférieure  de  la 
tête;  mais  il  commence  déjà  à  montrer,  vers  la  partie  postérieure  de 
celle-ci,  la  liberté  dont  il  jouira  chez  les  espèces  suivantes.  Le  pronotum 
dilaté  à  ses  angles  latéraux  et  denticulé  sur  la  partie  antérieure  de  ses 
côtés,  chez  les  Asopaires  devient  lisse  latéralement  et  à  peine  plus  large 
que  les  élytres  chez  les  Jallaires.  La  base  visiblement  plus  large  que 
celle  de  l’écusson,  dans  tous  les  premiers  genres,  finit  par  ne  pas  dé¬ 
border  les  côtés  de  cette  pièce  chez  les  Zicrones. 


254 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Ces  insectes  sont  d’une  taille  ordinairement  assez  avantageuse.  La 
plupart  ont  une  robe  qui  se  rapproche  des  teintes  de  la  bure  :  la 
dernière  espèce  cependant  offre  de  plus  riantes  couleurs.  On  les  trouve 
principalement  sur  les  arbres  et  sur  les  arbrisseaux.  La  liberté  dont 
leur  bec  jouit,  leur  permet  d’avoir  des  mouvements  plus  variés.  Ils 
vivent  non-seulement  du  suc  des  végétaux  ;  mais  ils  font  aussi  la  guerre 
aux  insectes  mous,  et  osent  même  attaquer  les  Coléoptères,  percer  leur 
cuirasse  et  se  repaître  des  fluides  de  leur  corps. 


Les  Asopaiens  se  partagent  en  deux  branches  : 


I  élargi  en  courbe  ou  en  angle  rentrant  sur  les  côtés,  ordinairement  den¬ 
telé  sur  la  moitié  antérieure  de  ceux-ci  ;  à  angles  latéraux  dilatés,  auri- 
culés  ou  anguleux,  débordant  notablement  la  base  des  élylres. 

£  élargi  en  ligne  droite  ou  arqué  en  dehors  sur  les  côtés;  non  dentelé  sur 
la  moitié  antérieure  de  ceux-ci  ;  à  angles  latéraux  émoussés  ou  obtus, 
ne  débordant  pas  ou  débordant  à  peine  les  élytres. 


Branches. 


Asopaires. 


Jallaires. 


Les  Asopaires  se  répartissent  dans  les  genres  suivants  : 

Genres. 


élargi  en  courbe  rentrante  sur  les  côtés; offrant  la  sinuosité  vers  le  tiers, 
à  peine  denticulé  sur  ce  tiers  anterieur;  à  angles  latéraux  relevés  et 
auriculés;  à  angles  postérieurs  subarrondis.  Tete  en  ogive  ou  subar¬ 
rondie  en  devant.  Epistome  presque  enclos  Tropicoris. 


Tibias  antérieurs  chargés  d’une  lame 
sur  leur  tranche  externe.  Epistome 
rétréci  en  devaut  et  enclos  par  les 
joues. 

Tibias  antérieurs  simples.  Epistome 
subparalléle,  aussi  avancé  que  les 
joues. 


Plalynopus. 


Picromerus . 


Ventre  tronqué  àsa  partie 
antcro-médiane. 

Ventre  avancé  en  pointe 
à  sa  partie  antéro-mé- 
diane. 

2e  article  des  antennes  à  peine  plus  grand 
ou  à  peine  aussi  grand  que  le  3e.  Ventre 
tronquera  sa  partie  antcro-médiane 


Arma. 


Pudisus. 


Aiopus. 


PENTAT0M1DES.  —  ASOPIENS.  —  Tropicoris. 


Genre  Tropicoris ,  TaowcoRE ;  Halin. 

Hahn,  Wan i.  t.  II  (1835).  p.  52. 

Caractères.  Prouotum  élargi  en  courbe  rentrante  sur  les  côtés; 
offrant  son  sinus  vers  le  tiers  de  la  longueur  de  ceux-ci;  à  peine  denti- 
culé  sur  ce  tiers  antérieur;  à  angles  latéraux  relevés  et  auriculés, 
arqués  en  devant,  échancrés  en  arrière;  à  angles  postérieurs  subar¬ 
rondis,  débordant  la  base  de  l’écusson.  Téta  en  ogive,  ou  subarrondie 
en  devant.  Epistomc  rétréci  en  devant,  enclos  ou  presque  enclos  par  les 
joues.  Yeux  ovalaires,  obliques.  Ecusson  à  stigmas  marqués  de  points 
enfoncés.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  du  2°  arceau  ventral.  Ventre 
avancé  en  pointe  entre  les  hanches  postérieures.  Cuisses  de  devant  iner- 
mes.  Tibias  antérieurs  simples. 

1.  Tropicoris  rufî|»es;  Linné. 

Tête  en  ogive.  Antennes  d’un  roux  fauve  sur  les  trois  premiers  articles 
et  à  la  base  des  4e  et  5e,  bruns  sur  le  reste  de  ceux-ci.  Prothorax  auriculé 
à  ses  angles  latéraux;  ceux-ci  arqués  en  devant ,  échancrés  en  arrière  et 
terminés  en  pointe.  Dessus  du  corps  variant  du  fauve  brunâtre  ou  bronzé 
souvent  en  partie  d’un  vert  bronzé ,  marqué  de  points  enfoncés  obsetirs  : 
moitié  antérieure  des  bords  latéraux  du  pronotum ,  extrémité  de  T  écusson, 
et  un  point  au  côté  des  stigmas,  d’un  roux  orangé.  Tranche  abdominale 
entrecoupée  de  noir  et  de  flave.  Dessous  du  corps  et  pieds  d'un  livide  rous- 
sâtre. 

<?  Dernier  arceau  ventral  arqué  en  devant,  parallèle  sur  les  côtés; 
trois  fois  au  moins  aussi  large  que  long;  déprimé,  et  écliancré  sur  le 
tiers  médiaire  de  sa  largeur,  à  partir  du  tiers  antérieur  de  sa  longueur, 
tronqué  sur  le  tiers  médiaire,  avec  les  côtés  un  peu  arqués  en  dedans 
jusqu’aux  angles  postérieurs  qui  sont  aigus. 

$  Dernier  arceau  du  ventre  arqué  en  devant;  élargi  sur  les  côtés 
en  formant  une  sinuosité  vers  le  milieu  de  ceux-ci;  divisé,  par  une 
ligne  arquée  en  arrière,  en  dem:  moitiés  :  l’antérieure  formée  de  deux 


256 


HISTOIRE  NATURELLE  UES  PUNAISES. 


pièces,  creusée  chacune  d’une  fossette,  près  de  la  suture  dont  le  bord 
relevé  est  bifurqué  d’arrière  en  avant  et  cilié  à  son  bord  interne  :  la 
postérieure  composée  de  six  ou  sept  pièces  :  la  médiane  antérieure 
transverse,  rétrécie  d’avant  en  arrière  sur  les  côtés,  tronquée  en  avant 
et  en  arrière,  paraissant  précédée  d'une  petite  pièce  triangulaire  s’a¬ 
vançant  entre  la  suture  de  la  moitié  antérieure  ;  la  médiane  postérieure 
en  carré  long  :  les  latérales  internes,  concaves,  jusque  près  de  leur 
extrémité  postérieure  qui  est  relevée  ou  épaissi  et  atteint  le  bord  pos¬ 
térieur  du  ventre. 

Cimex  rufpes.  Linn.,  Syst.  nat.  iûe  édit.  t.  I.  p.  443.  i9.  —  Id.  12e  édit.  t.  I. 
p.  719.  24.  —  Id.  Faun.  suec.  p.  24S.  923.  —  de  Geer,  Méin.  t.  Iil 
p.  233.  2.  —  F 'BR.,  Syst.  Entom.  p.  70  t.  24.  —  Id.  Entom.  syst.  t.  IV. 
p.  93.  56.  — Id.  Syst.  Rliyng.  p.  136.  5  —  de  Yillers,  C.  Linn. ,  Entom. 
t.  I.  p.  48R.  31.  —  Rossi,  Faun.  etr.  t.  11.  p.  230.  1298.  —  Petagn.,  Inst, 
entom.  t.  II.  631.  11.  —  Schellenb.,  Cimic.  pl.  I.  fig.  3.  —  Wolff,  Icon. 
Cimic.  9.  9.  pl.  I.  fig.  9.  —  Fallén,  Mon.  Cimic.  p.  44.  7.  —  Id.  Ilemipt. 
suec.  p  26.  7.  —  Zetterst.,  Fa m.  lapp.  459.  2.  —  Id.  Ins.  lapp.  p.  239.  2. 

—  Bormeist.,  Ilandb.  I  II.  p.  336.  7.  —  Amyot  et  Serv.  Ilémipt.  p.  149.  1. 

—  Sahlb.,  Geoc.  fenn.  p.  30.  13. 

Vcntaloma  rufipes.  Catr.,  llist.  nat.  t.  XII.  p.  188.  14.  —  IIerrich-Sciiaeffer, 
Faun  Germ.  113  11. —  Lepel.  et  Aud.  Serv.,  Encycl.  méth.  t.  X.  p.55.  13. 

—  Gurski,  Analect.  entom.  p.  98.  37. 

Pentalome  à  p  filles  fauves.  Faun.  franç.  (Géocorises),  pl.  II.  fig.  6. 

Tropicoris  rufipes.  IIahn,  Wanz.  t  II.  p.  54.  pl.  XLVII.  fig.  145.  —  Dallas. 
List.  Ilemipt.  p.  2  8.  1.  —  Fieber,  Eur.  Ilemipt.  p.  330.  1. 

Long.  0ln,0!12  à  0m,Üi35  (  5  1.  à  6  1.).  —  Larg.  0m.00C6  à  0m,0078 
(3  1  a  3  1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  oblong;  subplaniuscule.  frie  en  ogive  en  devant;  plus  longue 
au  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes,  à  peine  relevée  en  un 
rebord  moins  insensible  près  des  yeux,  assez  densement  ponctuée  • 
ruguleuse;  ordinairement  d’un  vert  bronzé,  quelquefois  d’un  brun 
ou  fauve  bronzé,  parfois  même  d’une  teinte  d’un  fauve  testacé  entre 
les  points  obscurs.  Epistome  rétréci  en  devant,  moins  avancé  que  les 
joues  et  enclos  par  elles.  Antennes  d’un  rouge  teslacc  ou  d’un  roux 
fauve  sur  les  trois  premiers  articles  et  sur  la  base  des  4e  et  5b,  bruns 
ou  d'un  brun  noir  sur  le  reste  de  ceux-ci  :  à  2e  article  près  d’une  fois 
plus  long  que  le  3e.  Yeux  bruns,  postérieurement  bordés  de  fauve 'tes- 


PENTATOMIDES.  —  ASOPIENS.  —  TfOpiCOriS.  257 

tacé.  Pronotum  échancré  en  devant  :  cette  échancrure  presque  continue 
jusqu’aux  angles  antérieurs  qui  sont  aigus  et  très-vifs;  élargi  d’abord 
en  courbe  rentrante  sur  les  côtés,  à  peine  denticulé  sur  le  premier 
tiers  de  ceux-ci;  arqué  en  devant  sur  la  partie  qui  forme  le  bord  an¬ 
térieur  des  angles  latéraux,  terminé  en  une  petite  pointe  à  ceux-ci; 
échancré  en  arc  très-faible  à  son  bord  latéral  postérieur;  auriculé  et 
relevé  à  ses  angles  latéraux,  et  débordant  les  ély très  d’une  largeur 
presque  égale  à  la  base  d’une  corie;  offrant  au  moins  sur  son  disque 
les  traces  d’un  sillon  longitudinal  médiaire;  à  cicatrices  en  partie 
imponctuées;  marqué,  sur  le  reste  de  sa  surface,  de  points  enfoncés 
obscurs  et  assez  rapprochés  ;  à  couleur  foncière  variant  du  vert  bronzé 
au  brun  fauve  ou  fauve  cuivreux  ou  bronzé,  avec  les  cicatrices  et  la 
moitié  antérieure  du  bord  latéral  d’un  rouge  roux  ou  roux  testacé,  eu 
parfois  blanc.  Ecusson  offrant  ses  sinuosités  presque  aux  trois  quarts  de 
ses  côtés;  moins  large  que  le  tiers  d’une  corie  vers  l’angle  postéro- 
interne  de  celles-ci  ;  variant  de  couleur  comme  le  pronotum;  ponctué 
comme  lui,  d’une  manière  ruguleuse  près  de  la  base,  avec  l’extrémité 
lisse  ou  peu  ponctuée,  souvent  creusée  d’une  fossette  assez  légère,  et 
d’un  rouge  rosat  ou  orangé;  marqué  d’un  petit  point  calleux  pâle  ou 
rosat  au  côté  interne  de  chaque  stigma.  Codes  ponctuées  et  colorées 
comme  l’écusson  ;  avec  les  deux  cinquièmes  basilaires  du  rebord  de 
l’exocorie  et  parfois  la  base  des  sutures  ou  nervures  radiales  et  cubi¬ 
tales  de  même  couleur.  Exocorie  prolongée  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  ar¬ 
ceau  ventral;  à  angle  postéro-externe  aigu.  Membrane  d’un  livide  rous- 
sâtre,  mais  paraissant  d’un  vert  ou  brun  bronzé  ou  cuivreux,  sur  le 
corps.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale  en  majeure  partie 
visible  en  dehors  des  ély  très;  à  segments  entrecoupés  par  moitié  de 
flave  ou  roux  testacé  et  de  noir.  Bec  prolongé  au  moins  presque  jusqu’à 
l’extrémité  du  2e  arceau  ventral.  Dessous  du  corps  luisant;  d’un  livide 
ou  flave  roussâtre  ou  parfois  d’un  fauve  ou  roux  testacé;  ponctué  sur 
la  poitrine,  pointillé  sur  le  ventre  :  ces  points,  tantôt  obscurs,  tantôt 
presque  concolores  :  région  odorifique  rose.  Ventre  marqué  sur  les 
côtés,  aux  angles  des  intersections  des  arceaux,  d’une  tache  noire  qui 
disparaît  chez  les  variétés  par  défaut.  Stigmates  noirs.  Pieds  d’un  roux 
testacé  ou  d’un  fauve  orangé,  ponctués  d’obscurs. 

Annales  de  la  Société  Linnéennc. 


258 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Cette  espèce  habite  principalement  les  bois.  On  la  trouve  sur  divers 
arbres  ou  arbrisseaux. 

Obs.  La  couleur  foncière  varie  suivant  le  développement  de  la  matière 
colorante.  Dans  l’état  normal  le  dessus  du  corps  est  d’un  vert  bronzé, 
au  moins  sur  les  parties  antérieures,  avec  les  points  noirs  ou  obscurs; 
mais  dans  les  variations  par  défaut,  plusieurs  parties,  surtout  l’écussen, 
les  cories  et  divers  espaces  du  pronotum  passent  au  fauve  ou  au  fauve 
brun  bronzé  ou  cuivreux,  ou  même  au  fauve  testacè  sur  les  intervalles 
des  points,  et  ceux-ci  se  montrent  alors  souvent  à  peine  obscurs. 

Obs.  Divers  auteurs  modernes  paraissent  avoir  été  embarrassés  pour 
assigner  à  cette  espèce  la  place  qui  lui  convient.  Elle  doit,  sans  contre¬ 
dit,  marcher  à  la  tête  des  Asopiens,  auxquels  elle  se  rattache  par  la 
base  de  son  pronotum  plus  large  que  celle  de  l'écusson,  presque  denti- 
culée  sur  le  tiers  antérieur  de  ses  côtés,  dilaté  à  ses  angles  latéraux  ; 
par  son  port  et  même  par  sa  couleur.  Les  pièces  prébasilaires  qui  vont 
en  s’annihilant  d’avant  en  arrière  pour  laisser  le  bec  se  dégager,  mon¬ 
trent  que  le  Tropicoris  rufipes  commence  la  série  des  Pentatomides  chez 
lesquels  l’instrumentde succion  se  montre  plus  ou  moins  libre  du  sillon 
dans  lequel  il  est  logé,  sous  le  dessous  de  la  tête,  chez  les  autres  insec¬ 
tes  de  cette  famille. 


Genre  Platynopus ,  Platynope;  Amyot  et  Serville. 


Amyot  et  Serville,  Hist.  nat.  des  Hémipt.  (1843).  p.  79. 

(7:>aTÙvw,  je  dilate  ;  pieds). 

Caractères.  Pronotum  élargi  en  angle  rentrant  sur  les  côtés  ;  offrant 
cet  angle  rentrant  après  la  moitié  de  la  longueur  de  ceux-ci  ;  dentelé 
sur  la  moitié  antérieure  de  ces  côtés  ;  à  angles  latéraux  vifs;  en  ligne 
droite  à  la  base;  à  angles  postérieurs  vifs  et  débordant  la  base  de  l’é¬ 
cusson.  Tête  presque  carrée.  Epistome  rétréci  en  devant  et  enclos  par 
les  joues.  Yeux  ovalaires,  obliques.  Ecusson  à  stigmas  creusés  d’une 
fossette.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures. 
Ventre  avancé  en  cône  ou  en  saillie  obtuse  à  sa  partie  antéro-médiane. 
Cuisses  antérieures  armées  d’une  épine,  vers  les  trois  quarts  de  leur 


PENTATOMIDES.  —  ASOPIENS.  —  PldtynOpUS.  259 

tranche  inférieure.  Tibias  armés  d’une  lame  sur  leur  tranche  externe. 

l.  Platynopus  sanguinipes  ;  Fabricius. 

Tète  presque  carrée.  Epistome  enclos.  Antennes  noires,  à  1er  article  et 
base  du  dernier  et  souvent  du  2e  d'un  roux  f pâle.  Pronotum  à  angles  de 
devant  munis  d’une  petite  dent;  à  angles  latéraux  vifs  et  saillants  ;  en 
ligne  droite  d  sa  base.  Dessus  du  corps  d’un  fauve  testacé,  marqué  de 
points  enfoncés  noirs  ou  obscurs  :  majeure  partie  de  la  tête,  partie  anté¬ 
rieure  et  angles  latéraux  du  pronotum  noirs  ou  noirâtres.  Ecusson  flave  à 
l’extrémité  ;  marqué  d’un  point  calleux  rosat  au  côté  interne  des  stigmas. 
Tranche  abdominale  entrecoupée  de  noir  et  d’orangé.  Dessous  du  corps  et 
pieds  couleur  de  chair  :  extrémité  des  tarses  noire. 

o*  Avant-dernier  arceau  du  ventre  en  angle  dirigé  en  avant,  sur  la 
ligne  médiane,  le  dernier  en  demi-cercle  ;  creusé  d’une  fossette  sur  la 
ligne  médiane  ;  tronqué  et  un  peu  échancré  à  son  bord  postérieur,  re¬ 
courbé  en  forme  de  C  à  ses  angles  postérieurs. 

9  Avant  dernier  arceau  du  ventre  arrondi  sur  la  ligne  médiane;  le 
dernier  en  demi-cercle  élargi  en  courbe  rentrante  d’avant  en  arrière  ; 
divisé  par  une  ligne  transversale  arquée  en  arrière  et  bissinuée,  en 
deux  moitiés  ;  l’antérieure,  plus  grande,  formée  de  deux  pièces,  et 
d’une  troisième,  étroite,  en  triangle  allongé,  située  vers  l’extrémité  de 
la  suture  ;  la  moitié  postérieure  de  six  pièces  :  les  deux  médianes 
transverses  :  les  deux  latérales  antérieures  non  concaves,  atteignant  le 
bord  postérieur  du  ventre. 

Cimex  sanguinipes.  Fabr.,  Spec.  1ns.  t.  II.  p.  344.  36. —  Id.  Entom.  syst.  t.  IV. 
p.  93.  53.  —  Id.  Syst.  Rhyng.  p.  151.  3.  —  De  Villers,  C.  Linn.,  Entom. 
t.  I.  p.  491.  39. —  Fieb.,  Rhyng.  Livl.  p.  107. 

Penlatoma  sanguinipes.  Latr.,  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  188.  15. 

Plalynopus  sanguinipes.  IIerrich-Schaff.,  Wanz.  t.  IV.  p.  101.  pl.  142.  fig.  449. 
—  Fieb.,  Eur.  Hempit.  p.  348.  1. 

Asopus  Genei.  A.  Costa,  Ann.  Soc.  entom.  d.  Fr.  t.  X  (1841).  p.  299.  11.  pl.  VI. 

fig.  7.  —  Id.  Cimic.  centur.  2e  sér.  6.  10.  p.  32.  2  (190). 

Asopus  sanguinipes.  Gorski,  Analect.  entom.  p.  120.  71. 

Long.  0 111 ,0135  à  0™,0157  (6  1.  à  7  1.).  —  Larg.  0*,0067  à  0“,0078 
(3  1.  à  3  1.  1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


2G0 

Corps  oblong;  subplaniuscule.  Tête  presque  carrée  au  devant  des 
yeux,  un  peu  arquée  en  devant;  sans  rebord;  faiblement  concave; 
ponctuée;  noire  ou  noirâtre,  avec  ses  bords  antérieurs  et  latéraux  et 
la  partie  antérieure  au  moins  de  l’épistome  d’un  rouge  pâle.  Epistome 
enclos  par  les  joues.  Antennes  noires,  avec  le  1er  article,  le  tiers  ou  les 
deux  cinquièmes  du  dernier  et  souvent  la  base  du  2e,  d'un  rouge  pâle  ; 
à  2e  article  un  peu  moins  long  que  le  3e.  Yeux  bruns,  bordés  posté¬ 
rieurement  de  fauve  testacé.  Pronotum  échancré  en  devant,  avec  la 
partie  postoculaire  obliquement  tronquée;  à  angles  de  devant  armés 
d’une  petite  dent  dirigée  en  dehors;  élargi  jusqu’aux  angles  latéraux, 
en  formant  un  angle  rentrant  très-ouvert,  vers  la  moitié  de  ses  côtés  ; 
denticulé  sur  la  partie  antérieure  de  ceux-ci,  anguleux  à  ses  angles  la¬ 
téraux  qui  sont  vifs  un  peu  relevés;  débordant,  à  ceux-ci,  les  _ély très 
d’une  largeur  égale  environ  aux  deux  tiers  de  la  base  d’une  corie;  en 
ligne  droite  à  sa  base  ou  à  peine  dirigée  en  arrière  en  forme  de  dent  à 
ses  angles  postérieurs  :  ceux-ci,  vifs;  creusé  d'un  sillon  transverse  ne 
débordant  pas  les  cicatrices  ;  offrant  ordinairement  une  trace  médiane 
lisse,  prolongée  depuis  le  bord  antérieur  jusqu’au  sillon  transverse; 
marqué  de  points  noirs  moins  gros  et  plus  serrés  sur  les  cicatrices  et 
au  devant  qu’aprôs  le  sillon  transverse;  avec  les  intervalles  ordinaire¬ 
ment  d’un  fauve  testacé,  avec  la  région  située  au  devant  du  sillon,  noi¬ 
râtre,  et  le  bord  latéral  d’un  rouge  rosat.  Ecusson  offrant  des  sinuosités 
entre  les  trois  cinquièmes  et  les  deux  tiers  des  côtés;  arrondi  posté¬ 
rieurement  :  à  peu  près  égal  aux  deux  cinquièmes  de  la  largeur  d’une 
corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celles-ci  ;  offrant  les  traces  d’une 
tuméfaction  basilaire  ;  ponctué  et  coloré  comme  le  pronotum,  avec  la 
tuméfaction  obscure  et  l’extrémité  peu  ponctuée,  et  d’un  blanc  flaves- 
cent ,  paré  d’un  point  calleux  d’un  rouge  pâle,  au  côté  interne  des 
stigmas  :  ceux-ci  creusés  d’une  fossette  ponctuée;  marqué  de  points 
nébuleux  ou  obscurs;  d’un  testacé  fauve  ou  brunâtre,  avec  la  base  du 
rebord  de  l’exocorieet  de  la  nervure  radiale  plus  pâle.  Exocorie  prolon¬ 
gée  jusqu’à  la  moitié  du  5e  arceau  ventral.  Membrane  d’un  livide  mi- 
bronzé  ou  mi-doré,  marqué  d’une  tache  nébuleuse  vers  sa  partie  postéro- 
externe.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale  débordant  en  majeure 
partie  les  élytres  ;  à  segments  flaves  ou  d’un  flave  testacé  sur  leur  tiers 


pentatomides.  —  asopiens.  —  Picromerus.  261 

médiaire,  noirs  à  leurs  extrémités.  Dessous  du  corps  rosat’ou  couleur  de 
chair:  moitié  interne  du  repli  des  joues,  noir.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’ex¬ 
trémité  des  hanches  postérieures.  Poitrine  marquée  de  points  enfoncés 
noirs  :  ces  points  formant  souvent  une  ligne  noire  près  du  hord  interne 
du  repli  du  pronolum.  Ventre  avancé  en  cène  entre  les  hanches  posté¬ 
rieures;  marqué  de  points  enfoncés  superficiels  et  concolores;  paré 
sur  les  côtés  d’une  tache  noire  aux  angles  des  arceaux  de  la  tranche  ;  à 
stigmates  noirs;  orné  d’une  rangée  longitudinale  de  taches  noires  sur 
la  ligne  médiane  du  ventre,  et  de  deux  rangées  moins  marquées,  de 
chaque  côté  de  celle-ci.  Pieds  d’un  rouge  ou  roux  orangé  :  seconde 
moitié  du  dernier  article  des  tarses  noirs. 

Cette  espèce  est  principalement  méridionale,  mais  on  la  trouve 
aussi  quelquefois  dans  les  environs  de  Lyon.  Elle  est  peu  commune. 

Genre  Picromerus,  Picromère  ;  Amyot  et  Serville. 

Amyot  et  Serville.  Hémipt  (1843).  p.  44. 

(nixpài,  piquant,  pzpôs,  cuisse). 

Caractères.  Pronotum  élargi  en  angle  rentrant  sur  les  côtés  ;  offrant 
cet  angle  rentrant  après  la  moitié  de  la  longueur  de  ceux-ci;  dentelé 
sur  la  moitié  antérieure  de  ces  côtés;  à  angles  latéraux  vifs  et  saillants  ; 
à  angles  postérieurs  débordant  la  base  de  l’écusson,  vifs  et  prolongés 
en  arrière  en  forme  de  dent.  Tête  presque  carrée.  Epistome  subparal¬ 
lèle  en  devant,  aussi  avancée  que  les  joues.  Yeux  subarrondis.  Ecus¬ 
son  offrant  ses  sinuosités  latérales  vers  les  trois  cinquièmes  de  ses 
côtés;  à  stigmas  creusés  d’un  point  enfoncé.  Bec  prolongé  jusqu’aux 
hanches  postérieures  ou  jusqu'à  l’extrémité  de  celles-ci.  Ventre  ordi¬ 
nairement  avancé  en  saillie  obtuse  à  sa  partie  antéro-médiane.  Cuisses 
antérieures  armées  d’une  épine,  vers  les  trois  quarts  de  leur  tranche 
inférieure.  Tibias  antérieurs  simples. 

«  Bec  prolongé  jusqu'à  l'extrémité  des  hanches  postérieures. 

Antennes  d’un  ro  :ge  pâle.  Extrémité  de  l’écusson  et  un 

point  calleux  au  côté  interne  de  chaque  stigma,  rosats.  Bidens. 

0.0.  Bec  prolongé  jusqu’à  la  partie  antérieure  des  hanches 


262 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


postérieures.  Antennes  roses,  avec  la  seconde  moitié  des 

3e,  4*  et  se  articles,  noire.  Ecusson  unicolore.  Nigridens. 


i  Ficromeras  bidens  ;  Linné. 

Antennes  d'un  rouge  pâle  ;  à  2e  article  faiblement  plus  long  que  le  3e. 
Dessus  du  corps  marqué  de  points  enfoncés  obscurs  ;  variant  du  gris  au  brun 
métallique  ou  bronzé ,  plus  obscur  sur  la  tête  :  épines  des  angles  latéraux 
du  pronotum,  noires  :  un  point  calleux  derrière  chaque  cicatrice,  un  autre 
au  côté  interne  des  stigmas  et  extrémité  de  V écusson,  rosats.  Tranche  abdo¬ 
minale  d'un  rose  bronzé,  souvent  avec  la  partie  médiaire  des  segments 
d’un  roux  rougeâtre.  Ventre  fauve  testacé,  marqué  de  points  concolores. 
Bec  prolongé  jusqu’  à  l’extrémité  des  hanches  postérieures. 

a*  Dernier  arceau  du  ventre  arrondi  en  devant,  parallèle  sur  les 
côtés;  cilié  et  à  trois  faibles  échancrures  à  son  bord  postérieur;  bombé 
en  devant,  déprimé  postérieurement. 

$  Dernier  arceau  du  ventre  obtusêment  arqué  en  devant,  élargi 
presque  en  ligne  droite  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transversa’e 
en  deux  moitiés:  l’antérieure,  un  peu  plus  grande,  de  deux  pièces 
déprimées  près  de  la  suture  :  la  postérieure  de  six  pièces  :  la  médiane 
antérieure  transverse  :  la  postérieure  en  parallélogramme  plus  longue 
que  large  :  les  deux  latérales  internes  atteignant  le  bord  postérieur  du 
ventre  :  les  latérales  externes  un  peu  relevées  en  rebord  postérieure¬ 
ment. 

Cimex  bidens.  Linné,  10e édit.  1. 1 .  p.  443.  18. —  12e  édit  t.  I.  p.  718.  23.—  Id. 
Faun.suec.  p.  247.  921. —  De  Geer,  Mém.  t.  lit.  p.  239.  pl.  XIII.  fig.  9.— 
Fabr.,  Syst.  entom.  p.  701.23.—  Id.  Entom.  Syst.  t.  IV.  p.  93.54. —  Id.  Syst. 
Rhyng.  p.  153.  2. —  De  Villers,  C.  Limi.  Entom.  t.  I.  p.  488.  30. —  Rossi, 
faun  estr.  t.  II.  p.  230.  1297. —  Panz.  faun.  Germ.  26.  22. —  Wolff,  Icon. 
cimic.  p.  7.  7.  pl.I.  fig.  7. —  Fallén,  Monogr.  cimic.  p.  43.  1. —  ld.  Hemipt. 
suec.  p.  22.  1. — Zetterst.  Faun.  lapp.  p.  463.  1. —  Id.  Ins.  lapp.  p.  259.  1. 
Pentatoma  bidens.  Tigny,  Hist.  nat.  t.  IV.  p.  294.  —  Latr.  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  188. 
16. —  Id.  Gener.  t.  III.  p.  116. 

Armabidens.  ÜAHN.Wanz.  t.  I.  p.  92.  pi.  XV.  fig.  51. —  Kolenat.  Melet.t.  IV. 
p.  39.  163. 

Asopus  bidens.  Burmeist,  Handb.  t.  II.  p.  379.  6. —  Herrich-Schaeff.  Wanz. 
t.  VII.  p.  113. —  A.  Costa,  Cimic.  centur.  2e  dec.  6-10.  p.  33.  4.  (  192  ).— 
Gorski,  Analect.  entom.  p.  120.  72. 


pentatomides.  —  ASOPiENS.  —  Picromerus.  263 

Picromerus  bidens.  Amyot  et  Serv.  Hémipt.  p.  84.  1  —  Sahlb.  Geoc  fenn. 

p.  18.  1. —  Dallas.  Hemipt.  p.  93.  2.  —  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  3 49.  1. 
Stirelrus  bidens.  Blanch.  Hist.  nat.  Hémipt.  p.  153.  2. 

Asopus  ( picromerus )  bidens.  Flor.  Rhynch.  Livl.  p.  92  3. 

Long.  0m,0090  à  0m,0135  (  4  1.  à  6  1.  ).—  Larg.  O» ,0067  à  0”,00£ 
(3  1.  à  3  1. 1/2)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  oblong;  subplaniuscule.  Tête  en  carré  un  peu  plus  long  que 
large  et  subarrondi  aux  angles  de  devant,  au  devant  des  yeux;  rugueu- 
sement  ponctuée  ;  d'un  brun  métallique.  Epistome  subparallèle,  aussi 
avancé  que  les  joues.  Antennes  d’un  rose  ou  d’un  rouge  pâle;  à  2e  article 
au  moins  aussi  long  que  le  3e.  Pronotum  obtusément  écliancré  en 
devant,  avec  la  partie  postoculaire  un  peu  obliquement  tronquée; 
denticulé  et  élargi  d’abord  en  ligne  droite  jusqu’aux  trois  cinquièmes 
de  ses  côtés,  dilaté  ensuite  aux  angles  latéraux,  en  un  angle  spiniforme 
et  un  peu  relevé;  débordant  à  ces  angles,  la  base  des  élytres,  d’une 
largeur  égale  aux  trois  quarts  de  la  base  d’une  corie  ;  à  angles  postérieurs 
vifs,  débordant  la  base  de  l’écusson ,  et  un  peu  dirigés  en  arrière  en 
forme  de  dent;  presque  sans  traces  de  sillon  transverse;  moins  den- 
sement  ponctué  sur  les  cicatrices;  couvert  sur  le  reste  de  sa  surface 
de  points  enfoncés  médiocres,  rapprochés  et  noirâtres  ou  obscurs,  avec 
les  intervalles  fauves  ou  d’un  fauve  testacé,  noir  brun  ou  brunâtre  en 
devant  etaux  épines  des  angles  latéraux  :  la  couleur  générale  paraissant 
d’un  brun  fauve  métallique;  noté  d’un  petit  point  tuberculeux  rosat, 
derrière  chaque  cicatrice,  avec  les  dentelures  latérales  de  mêmecouleur. 
Ecusson  arrondi  à  l’extrémité;  à  peu  près  aussi  large  que  la  moitié 
d’une  corie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celles-ci;  offrant  les  traces 
d’une  tuméfaction  basilaire;  et  ensuite  d’une  légère  carène  ;  marqué  de 
points  obscurs  ruguleuxsur  la  tuméfaction,  coloré  comme  le  pronotum, 
avec  l’extiéinilé  presque  lisse  et  d’un  rouge  orangé  ou  rosat  ;  orné  d’un 
point  calleux  de  même  couleur  au  côté  interne  de  chaque  stigma.  Cônes 
un  peu  moins  foncées  que  l’écusson,  marquées  de  points  obscurs, 
séparés  par  des  intervalles  plus  unis.  Exocorie  prolongée  jusqu’à  la 
moitié  du  5e  arceau  ventral.  Membrane  d’un  livide  fauve  roussâtre, 
avec  la  cicatricule  nébuleuse;  notée  d’une  ligne  d’un  brun  fauve  vers 


264 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


sa  partie  postéro-externe.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale 
d’un  brun  métallique  ou  bronzé,  ordinairement  avec  la  partie médiaire 
de  chaque  segment  plus  ou  moins  visiblement  d’un  roux  fauve.  Dessous 
du  corps  souvent  à  reflets  cuivreux  ;  ordinairement  d’un  fauve  ou  d’un 
testacé  rosat.  Bec  prolongéjusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures. 
Poitrine  marquée  de  points  enfoncés  noirâtres,  constituant  quelques 
taches,  et  avec  les  épines  du  pronotum  noires;  marquée  de  quelques 
taches  roses  :  région  odorifique  de  même  couleur.  Ventre  avancé  en 
saillie  obtuse  à  sa  partie  antéro-médiane  :  pointillé  :  ces  points  tantôt 
obscurs,  tantôt  concolores;  orné  d’une  tache  noire  sur  la  ligne  médiane 
des  Se  et  6e  arceaux  :  ces  taches  parfois  inconstantes.  Pieds  d’un  rouge 
testacé:  cuisses pointillées d’obscur:  dernier  article  des  tarses  noirâtre  : 
tibias  ciliés. 

Cette  espèce  paraît  habiter  toutes  les  parties  de  la  France.  Elle  n’est 
pas  rare  dans  les  environs  de  Lyon. 

2.  Picromerus  nigridens  ;  Fabricius. 

Antennes  d'un  rouge  pâle,  avec  la  seconde  moitié  des  trois  derniers  arti¬ 
cles,  noire  :  le  2«  faiblement  plus  long  que  le  3a.  Dessus  du  corps  marqué 
de  points  enfoncés  obscurs  ;  variant  du  gris  au  fauve  ou  testacé  grisâtre  , 
avec  l’épine  des  angles  latéraux  du  pronotum ,  noire  :  bords  latéraux  du 
pronotum  et  bord  externe  de  la  tranche  abdominale  d’un  rouge  testacé 
pâle.  Ventre  rosat;  parsemé  de  gros  points  enfoncés  noirs.  Bec  prolongé 
jusqu’à  la  partie  antérieure  des  hanches  postérieures. 

Dernier  arceau  ventral  en  demi-cercle  un  peu  élargi  d’avant  en 
arrière  sur  les  côtés  ;  trois  fois  aussi  long  que  large  ;  échancré  en  arc 
subfestonné  et  cilié  à  son  bord  postérieur;  fendu  dans  le  milieu  de  ce 
dernier. 

Ç  Dernier  arceau  ventral  arqué  en  devant,  élargi  d’avant  en  ar¬ 
rière  sur  les  côtés  ;  un  peu  plus  large  à  son  bord  postérieur  que  long 
sur  la  ligne  médiane;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  par¬ 
ties  :  l’antérieure,  de  deux  pièces ,  parfois  rayées  chacune  d'une  ligne 
près  de  la  suture  :  la  postérieure  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure 


pentatomïdes.  —  asopiens.  —  Picromerus.  26o 

transverse  ;  la  postérieure  en  carré  plus  long  que  large  :  les  latérales 
internes  en  parties  déprimées,  prolongées  jusqu’au  bord  postérieur 
du  ventre. 

Cïmex  nigridcns.  Fabr.,  Syst.  Rhyng.  p.  156.  4. 

Stirelrus  maculicornis.  Muls.  et  Rev,  Ann.  Soc.  linn.  de  Lyon.  1850-52.  p.  76. 

—  Muls.,  Opuse.  entom.  t.  I.  p.  95.  —  Voy.  Bærensp.,  Berlin  Entom.  Zeitsch. 

t.  II  (1858).  p.  79. 

Asopus  nigridens.  A.  Costa,  Cimic.  centur.  2e.  dec.  6-10.  (1847).  p.  33. 

5  (193). 

Picromerus  nigridens.  Fieb.,  Enr.  Ilemipt.  p.  340.  2. 

Long.  0m,010o  à  0m,0135  (4  1.  3/4  à  6  1.).  —  Larg.  0m,00o9  à  0®,067 
(2  1.  2/3  à  3  1.)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  oblong;  subplaniuscule.  Tête,  au  devant  des  yeux,  en  carré  un 
peu  plus  long  que  large,  subarrondie  aux  angles  de  devant  ;  rugueuse- 
ment  ponctuée;  d’un  brun  submétallique.  Epistome  subparallèle,  pres¬ 
que  aussi  avancé  ou  aussi  avancé  que  les  joues.  Antennes  à  1er  article 
court,  souvent  grisâtre  :  le  2e  rosat  ou  d’un  rouge  pâle  :  les  trois  sui¬ 
vants  de  même  couleur  à  la  base,  noirs  sur  la  seconde  moitié  :  le  2e  fai¬ 
blement  plus  long  que  le  3®.  Pronotum  échancré  presque  en  demi- 
cercle  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire  très-oblique  ;  denticulé  et 
élargi  presque  en  ligne  droite  jusqu’à  la  moitié  de  ses  côtés,  dilaté  en¬ 
suite  aux  angles  latéraux  en  un  angle  spiniforme  et  peu  relevé,  débor¬ 
dant  les  élytres  d’une  largeur  égale  aux  deux  tiers  de  la  base  d’une 
corie;à  angles  postérieurs  vifs,  mais  prolongés  en  arrière  en  forme  de 
dent;  offrant  les  traces  apparentes  d’un  sillon  transverse  ;  moins  dense- 
ment  ponctué  sur  les  cicatrices;  couvert  sur  le  reste  de  sa  surface  de 
points  enfoncés,  rapprochés,  noirâtres  ou  obscurs,  avec  les  intervalles 
gris  ou  fauves, souvent  pl  us  foncés  en  devant  :  bords  denticulés  d’ un  rouge 
testacé  pâle  :  épines  noires.  Ecusson  obtuséinent  arrondi  à  l’extrémité; 
moins  large  que  la  moité  d’une  corie,  vers  l’angle  postéro-externe  de 
celles-ci;  offrant  les  traces  d’une  tuméfaction  basilaire  et  ensuite  d’une 
légère  carène  ;  marqué  de  points  obscurs,  ruguleux  sur  la  tuméfaction  ; 
uniformément  coloré,  à  peu  près  comme  le  pronotum.  Cories  d’un  gris 
un  peu  plus  pâle,  ponctuées;  base  du  bord  de  l’exocorie, rosat.  Exocorie 
prolongée  jusqu’à  l’extrémité  du  5e  arceau  ventral.  Membrane  d’un 


266  HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 

livide  fauve  ou  roussâtre,  cuivreux,  avec  une  tache  nébuleuse  vers  la 
partie  postéro-exlerne.  Dos  de  l'abdomen  noir.  Tranche  abdominale  d’un 
rouge  testacé,  densement  marquée  de  petits  points  noirs,  avec  le  bord 
rosatet  notée  d’un  point  noir  aux  angles  postérieurs  des  segments. 
Dessous  du  corps  d’un  livide  rosat  ;  marqué  de  points  enfoncés,  moins 
gros  et  plus  rapprochés  sur  la  poitrine,  plus  gros  et  moins  rapprochés 
sur  le  ventre  :  celui-ci  avancé  en  pointe,  en  devant  ;  subdenticulé  sur 
les  côtés  ;  marqué  d’un  point  obscur  à  l’angle  postérieur  des  segments; 
ordinairement  marqué  sur  la  ligne  médiane  d’une  rangée  de  taches 
noires,  qui  font  parfois  défaut,  au  moins  en  partie.  Bec  prolongé  jus¬ 
qu’à  la  partie  antérieure  des  hanches  postérieures.  Pieds  d’un  livide 
tirant  sur  le  fauve.  Ctiisses  ponctuées  d’obscur  :  dernier  article  des 
tarses  noirâtres.  Tibias  ciliés. 

Cette  espèce  est  moins  commune  que  la  précédente. 

Obs.  Le  P.  nigridens  se  distingue  aisément  du  P.  bidens,  par  ses  an¬ 
tennes  noires  sur  sa  seconde  moitié  des  trois  derniers  articles  ;  par  son 
pronotum  dépourvu  d’un  point  tuberculeux  rosat,  derrière  chaque  cica¬ 
trice  ;  par  son  écusson  unicolore  ;  par  son  ventre  offrant  à  sa  partie 
antéro-médiaire,  une  pointe  plus  aiguë;  parsemé  de  gros  points  en¬ 
foncés  noirs  ;  par  sa  tranche  abdominale  d’un  rouge  pâle  extérieure¬ 
ment;  par  l’absence  de  taches  roses  sur  la  poitrine;  par  son  bec  pro¬ 
longé  seulement  jusqu’à  la  partie  antérieure  des  hanches  postérieures. 

Picromerus  conformis.  Herrich-Schaeffer.  Antennes  à  2e  ar¬ 
ticle  noir ,  au  moins  en  dessus  :  le  3e  noir  à  ses  extrémités ,  d'un  blanc  sale , 
au  milieu  :  les  4e  et  5e  de  cette  dernière  couleur  à  la  base,  noirs  à  l’extrc- 
mité.  Dessus  du  corps  d’un  cendré  flavescent,  marqué  de  points  noirs,  avec 
l’épine  des  angles  latéraux  noires  et  l’extrémité  de  l’écusson ,  pâle.  Ecus¬ 
son  marqué  d’un  calus  blanc  au  côté  interne  des  stigmas.  Dessous  du  corps 
d’un  cendré  flavescent  ;  parsemé  d’assez  gros  points  noirs.  Ventre  ordi¬ 
nairement  marqué  d’une  tache  d’un  noir  bronzé  sur  la  partie  médiane  de 
T  avant-dernier  arceau,  et  d’un  point  noir  sur  la  partie  antéro-médiane  des 
deux  arceaux  précédents.  Bec  prolongé  presque  jusqu’à  l’extrémité  des  han¬ 
ches  postérieures. 

Asopus  conformis.  Herrich-Schaeffer,  Wanz.  t.  VI.  p.  72.  pl.  204.  fig.  640. 


pentatomides.  —  asopiens.  —  Arma.  267 

Patrie  :  la  Turquie  (Friwaldski).  Herrich-Schæffer  (type). 

Epistome  aussi  avancé  que  les  joues.  Pronolum  à  angles  latéraux  dé¬ 
bordant  les  élytres  de  la  moitié  à  peine  de  la  base  d’une  corie;  à  angles 
postérieurs  vifs  et  prolongés  en  arrière  en  forme  de  dent.  Ecusson 
subcaréné  sur  une  partie  de  la  seconde  moitié.  Cories  offrant  la  suture 
radiale  continuée  par  une  nervure  jusqu’au  bord  postérieur  de  la  corie; 
à  angle  postéro-externe  aigu  ;  prolongées  jusqu’au  tiers  du  cin¬ 
quième  arceau  ventral.  Tranche  abdominale  d’un  testacé  flavescent  sur 
presque  la  moitié  médiaire  des  arceaux,  noire  à  l’extrémité  de  ceux- 
ci.  Repli  de  la  tranche  marqué  d’un  point  noir  à  chacun  de  ses  arceaux 
postéro-externes.  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  posté¬ 
rieures.  Pieds  d’un  blanc  flavescent  :  cuisses  et  extrémité  des  tibias  ex¬ 
térieurs  ponctués  de  noir. 

M.  Fieber  n’a  sans  doute  pas  connu  le  P.  conformis,  quand  il  l’a  con¬ 
sidéré  comme  identique  avec  le  P.  nigridens ;  car  il  constitue  bien  un® 
espèce  particulière,  distincte  de  la  précédente  par  sa  couleur  foncière 
d’une  teinte  plus  pâle  en  dessus  et  en  dessous;  par  le  2e  article  de  ses 
antennes  noir,  par  le  3e  noir  à  ses  deux  extrémités;  par  les  angles  la¬ 
téraux  de  son  pronotum  débordant  moins  sensiblement  la  base  des 
élytres;  par  son  écusson  chargé  d’un  point  calleux  blanc  au  côté  in¬ 
terne  de  ses  stigmas,  ordinairement  non  ponctué  de  noir  à  son  extré¬ 
mité,  et  par  conséquent  pâle  à  cette  dernière  ;  par  le  repli  de  sa  tran¬ 
che  marqué  d’un  point  noir  à  chacun  de  ses  angles  postéro-externes; 
par  le  ventre  marqué  d'un  point  noir,  faiblement  plus  gros  que  les  au¬ 
tres,  sur  la  partie  antéro-médiane  des  4e  et  5e  arceaux;  par  la  tache 
noire  du  6e  arceau  :  cette  tache  parfois  nulle  ;  par  son  bec  prolongé 
à  peu  près  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  postérieures. 

Genre  Arma,  Arme;  Hahn. 

Habn.  XVanz.  t.  I.  1831  p.  91. 

Caractères.  Pronolum  élargi  en  angle  rentrant  sur  les  côtés  ;  offrant 
cet  angle  après  la  moitié  de  ceux-ci  ;  denticulé  sur  la  moitié  antérieure  de 
ces  côtés  ;  à  angles  latéraux  vifs  et  saillants  ;  à  angles  postérieurs  vifs,  di¬ 
rigés  en  arrière  en  forme  de  dent  et  débordant  la  base  de  l’écusson . 


2fi8 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


Antennes  à  2e  article  près  de  trois  fois  aussi  long  que  le  3e.  Epistome  un 

peu  moins  avancé  que  les  joues,  Ecusson  à  stigmas  creusés  d’un  point 

% 

fossette.  Ventre  tronqué  à  sa  partie  anléro-médiane.  Bec  prolongé  à 
peu  près  jusqu'à  l’extrémité  des  hanches  postérieures.  Cuisses  inermes. 
Tibias  simples. 


1.  Arma  Custos  5  Fabricius. 

Antennes  d'un  rouge  ou  rosat  pâle  ,  avec  les  3e  et  4<=  articles  ordinaire¬ 
ment  noirs  en  dessus ,  vers  leur  extrémité  :  le  2e  plus  de  deux  fois  aussi 
long  que  le  3e.  Pronotum  dilaté  en  angle  aigu  à  ses  angles  latéraux.  Dessus 
du  corps  marqué  de  points  enfoncés  obscurs  sur  un  fonds  d’un  fauve  testacé; 
unicolore.  Ecusson  à  peine  plus  large  que  le  tiers  d'une  corie  ,  vers  l'angle 
postéro-interne  de  celles-ci.  Ventre  d'un  livide  rosat  ou  testacé.  Pieds  d’un 
livide  tirant  sur  le  fauve.  Tibias  unicolores. 

a ”  Dernier  arceau  du  ventre  obtusément  arqué  en  devant,  élargi 
sur  les  côtés  ;  trois  fois  au  moins  aussi  large  que  long;  échancré  en  arc 
à  son  bord  postérieur  :  ce  bord  éqhancré  lui-même  et  cilié  sur  son 
quart  médiaire,  et  sinué  entre  cette  échancrure  et  ses  angles  posté¬ 
rieurs. 

Ç  Dernier  arceau  ventral  en  ogive  en  devant,  élargi  en  courbe 
rentrante  sur  les  côtés;  une  fois  environ  plus  large  à  son  bord  postérieur 
que  long  sur  sa  ligne  médiane;  quadrifestonné  postérieurement;  divisé 
en  deux  moitiés  par  une  ligne  transversale  sinuée  sur  son  milieu  et  un 
peu  courbée  en  devant  sur  les  côtés  :  la  moitié  antérieure  de  deux  pièces  : 
la  postérieure  de  six  :  la  médiane  antérieure  transverse,  échancrée  en 
arc  à  son  bord  postérieur  :  la  médiane  postérieure  en  parallélogramme 
de  moitié  plus  long  que  large. 

Cimex  custos.  Fabr.  Entom.  Syst.  t.  IV.  p.  94.  58.  —  Id.  Syst.  Rhyngot.  p. 

i57.  7.  —  Wolff.  Icon.  Cimic.  p.  136.  131.  pl.  XIV.  fig.  131. 

Pentatoma  custos.  Latr.  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  188.  12.  —  Lepellet  et  Serv. 

Encycl.  méth.  t.  X.  p.  56.  14. 

Arma  custos.  IIahn.  Wanz.  t.  I.  p.  95.  pl.  XV.  fig.  52.  —  Amyot  et  Serv.  Hémipt. 

p.  83.  1.  —  Kolenat.  Melet.  ent.  t.  IV.  p.  41.  166.  —  Dallas.  Hemipt.  p. 

96.  1.  Fieber,  Europ.  Hemipt.  p.  348.  1. 


pentatomides.  —  asopiens.  —  Arma.  269 

Asopus  custos.  Burmeist.,  Handb.  t.  Ii.  p.  379.  3.  —  Costa.  Cimic.  center.  2a. 

dec.  6-10.  p.  34.  6.  p.  34.  6  (194).  —  Gorski.  Analect.  entom  p.  119.  70. 
Sliretrus  custos.  Blanchard.  Hist.  nat.  Hémipt.  p.  133.  4. 

Asopus  (arma)  custos.  Fi.or.,  Rhyng.  Livl.  t.  I.  p.  94.  4. 

Long  0“,0100  à  0m,0147  (4  1.  1/2  à  6  1.  1/2)  —  Larg  0°\00o6  à  0">,00G7 
(2  1. 1/2  à  3  1.)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  oblong;  subplaniuscule.  Tête  aussi  longue  au  devant  des  yeux 
que  large  entre  ces  organes,  presque  carrée,  un  peu  rétrécie  d’arrière 
en  avant,  souvent  presque  bilobée  en  devant  ;  d’un  fauve  testacé,  mar¬ 
quée  de  points  enfoncés  obscurs  ou  noirâtres.  Epistome  un  peu  rétréci 
en  devant  et  ordinairement  un  peu  moins  avancé  que  les  joues,  mais 
non  enclos  par  elles.  Antennes  roses,  d’un  rouge  ou  rosat  pâle;  ordinai¬ 
rement  avec  les  3e  et  4°  articles  hoirs  en  dessus  vers  l’extrémité,  mais 
parfois  à  peine  obscurs  :  à  2e  article  le  plus  long,  plus  de  deux  fois  aussi 
long  que  le  3e  :  le  4e  plus  grand  que  le  5fi.  Pronotum  écliancré  presque 
en  demi-cercle,  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire  peu  obliquement 
tronquée;  denticulé  et  élargi  presque  en  ligne  droite  jusqu’à  la  moitié 
de  ses  côtés,  dilaté  ensuite  aux  angles  latéraux  en  un  angle  aigu  et  peu 
relevé,  débordant  les  élytres  d’une  largeur  égale  environ  aux  trois  cin¬ 
quièmes  de  la  base  d’une  corie;  à  angles  postérieurs  vifs  et  parfois  un 
peu  prolongés  en  arrière  ;  sans  traces  ou  à  peu  près  de  sillon  transversal 
et  de  calus;  ponctué  et  coloré  comme  la  tète,  parfois  avec  les  épines 
obscures.  Ecusson  offrant  les  sinuosités  latérales  vers  les  trois  cin¬ 
quièmes  de  ses  côtés;  arrondi  à  l’extrémité;  à  peine  plus  large  que  le 
tiers  d’une  corie,  vers  l’angle  postéro-ex terne  de  celles-ci  ;  offrant  les 
traces  d’une  tuméfaction  basilaire,  suivie  d’une  ligne  ou  carène  médiane 
sensible;  coloré  et  ponctué  comme  le  pronotum,  mais  un  peu  plus 
obscur  et  ruguleux  sur  la  tuméfaction.  Cories  colorées  et  ponctuées 
comme  l’écusson.  Exocorie  prolongée  jusqu’aux  deux  tiers  du  5“  arceau 
ventral.  Membrane  d’un  livide  tirant  sur  le  fauve;  avec  une  tache  d’un 
fauve  brunâtre  vers  l’angle  antéro-interne.  Bec  prolongé  environ 
jusqu’aux  hanches  postérieures.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdo¬ 
minale  d’un  rouge  testacé  sur  la  partie  médiaire  des  segments,  noire 
aux  extrémités  de  ceux-ci  :  la  partie  médiane  ponctuée  de  noir  sur  sa 
moitié  interne.  Dessous  du  corps  variant  du  livide  fauve  au  livide  lia- 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


270 

vescent;  marqué  de  points  enfoncés,  ordinairement  noirâtres,  parfois 
concolores.  Bec  prolongé  jusqu’à  la  moitié  ou  jusqu’à  l’extrémité  des 
hanches  postérieures.  Ventre  ordinairement  tronqué  à  sa  partie  antéro- 
médiaire;  marqué  sur  les  côtés  d’une  tache  noire  aux  angles  des 
segments;  paré  sur  les  flancs  des  2e  à  6e  arceaux  d’une  rangée  de  taches 
ponctiformes  noires,  plus  rapprochées  de  la  ligne  médiane  que  du  bord 
latéral  :  stigmates  noirs.  Pieds  ordinairement  d’un  livide  rosat  sur  les 
cuisses,  roses  ou  rosat  sur  le  reste  :  dernier  article  des  tarses  obscur  : 
cuisses  ponctuées  de  noir  ou  obscur. 

Cette  espèce  paraît  habiter  toutes  les  zones  de  la  France.  Elle  n’est 
pas  rare  dans  les  environs  de  Lyon. 


Genre  Podisus,  Podise;  Herrich-Schaeffer. 

H errich- Schaeffer,  Wanz.  t.  IX.  p.  296. 

Caractères.  Pronotum  en  angle  rentrant  sur  les  côtés;  offrant  cet  an¬ 
gle  rentrant  après  la  moitié  de  la  longueur  de  ceux-ci  ;  denticulé  sur  la 
moitié  antérieure  de  ces  côtés;  à  angles  latéraux  débordant  la  base  des 
élytres  des  deux  tiers  environ  de  la  base  d’une  corie,  un  peu  arqués  en 
devant  ;  en  ligne  droite  en  arrière  ;  à  angles  latéraux  vifs  et  un  peu 
prolongés  en  arrière  en  forme  de  dent,  et  débordant  la  base  de  l’écusson, 
Antennes  à  2e  article  près  d’une  fois  plus  long  que  le  3e.  Epistome  sen¬ 
siblement  moins  avancé  que  les  joues.  Ecusson  h  stigmas  creusés  d’un 
point  fossette.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  postérieures.  Ventre 
avancé  en  pointe  à  sa  partie  antéro-médiane.  Cuisses  inermes.  Tibias 
simples. 

L’insecte  qui  rentre  dans  ce  genre  présente  aux  angles  latéraux  de 
son  pronotum  une  conformation  qui  rappelle  un  peu  celle  du  Tropicoris 
rufipes.  Le  2e  article  des  antennes  est  moins  long  que  chez  les  Arma  ; 
les  angles  postérieurs  du  pronotum  moins  prolongés  en  forme  de  dent  ; 
le  ventre  avancé  en  pointe. 

4 .  Podisus  luridus  ;  Fabricius. 


Antennes  d'un  noir  vert .  avec  le  dernier  tiers  du  4e  article  et  souvent 


PENTATOMIDES.  —  ASOPIENS  —  PûdiSUS.  271 

L’extrémité  du  2e  d’un  roux  flave  :  le  2°  près  d’une  fois  plus  long  que  le  3e. 
Pronotum  dilaté  à  ses  angles  latéraux  en  un  angle  arqué  à  son  bord  an¬ 
térieur.  Dessus  du  corps  marqué  de  points  enfoncés  verdâtres,  ordinai¬ 
rement  d’un  vert  bronzé  ou  cuivreux  sur  la  tête  et  sur  les  côtés  du  prono¬ 
tum ,  d’un  fauve  testacé  sur  le  reste.  Ecusson  égal  aux  deux  cinquièmes 
d’une  corie ,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celle-ci.  Ventre  d’un  livide  fauve. 
Pieds  d'un  livide  tirant  sur  le  fauve.  Tibias  unicolores. 

o*  Dernier  arceau  ventral  presque  en  demi-cercle  élargi  ;  trois  ou 
quatre  fois  aussi  large  postérieurement  que  long  sur  sa  ligne  médiane 
jusqu’au  niveau  de  l’extrémité  de  ses  côtés;  échancréen  arc  à  son  bord 
postérieur. 

Cimex  luridus.  Fabr.,  Syst.  entom.  p.  701.  25.  —  Id.  Entom.  syst.  t.  IV.  p.  94. 
57.  —  Id.  Syst.  Rhyngot.  p.  157.  6.  —  De  Vjllers,  C.  Linn.,  Entom.  t.  I. 
p.  491.  40.  —  Panz.,  Faun.  Germ.  92.  9.  — Wolff,  Icon.  cimic.  p.  135. 
130.  pl.  XIII.  fig.  130.  —  Fai-lén.,  Monog.  cimic.  p.  46.  8.  —  Id.  Hemipt. 
suec.  26.  8. 

Pentatoma  lurida.  Latr.,  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  188.  13. 

Arma  lurida.  Hahn,  Wanz.,  t.  I.  XCVII.  pl.  XV.  fig.  53.  —  Dallas,  Hemipt. 
p.  96.  2. 

Podisus  luridus.  Herrich- Schaeffer,  Wanz.  t.  IX.  (alphab.  Verz.)  p.  19. 

Asopus  luridus.  Burm.,  Handb.  t.  II.  p.  379.  4.  —  Herrich-Schaeffer,  Wanz. 
t.  VII.  p.  114.  —  Gorski,  Analect.  entom.  p.  117.  69.  —  Fieber,  Eur.  Hemipt. 
p.  348.  1. 

Arma  luridum.  Kolen.,  Melet.  t.  IV.  p.  40.  164. 

Asopus  (podisus)  luridus.  Flor,  Rhynch.  livl.  t.  1.  p.  95.  5. 

Long.  0m,0090  à  0m,0112  (4  1.  à  5  1.).  —  Larg.  0m,00o6  à  0m,0061 
(2  1.  1/2  à  2  1.  3/4)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  oblong;  subplaniuscule.  Tête  un  peu  moins  longue  au  devant 
des  yeux  que  large  entre  ces  organes;  bilobée  en  devant,  parallèle  sur 
les  côtés;  ruguleusement  ponctuée;  ordinairement  d’un  vert  métallique 
bronzé  ou  bleuâtre,  parfois  d’un  fauve  testacé  sur  quelque  parties, 
surtout  sur  le  vertex.  Epistome  rétréci  à  sa  partie  antérieure,  moins 
avancé  que  les  joues,  mais  non  enclos  par  elles.  Antennes  à  1er  article 
en  partie  brun,  en  partie  d’un  livide  testacé  :  le  2°  brun,  souvent  d’un 
*ivide  testacé  à  l’extrémité  et  parfois  à  la  base  :  les  autres  noirs,  avec  le 
dernier  tiers  ou  les  deux  cinquièmes  du  4e  d’un  rouge  flave  :  le  2'*  le 


tl'i  HISTOIRE  .NATURELLE  DES  PUNAISES. 

plus  long,  près  d’une  fois  plus  long  que  le  3e  :  le  4e  plus  grand  que 
le  5e  Pronotum  échancré  presque  en  demi-cercle  en  devant,  avec  la 
partie  postoculaire  un  peu  obliquement  tronquée  ;  dentelé  et  élargi  en 
ligne  droite  jusqu’à  la  moitié  au  moins  de  ses  côtés,  dilaté,  subarticulé 
et  sensiblement  relevé  à  ses  angles  latéraux,  c’est-à-dire  arqué  au  bord 
antérieur  de  ceux-ci  et  en  ligne  droite  à  leur  bord  postérieur  et  débor¬ 
dant  les  élytres  de  la  largeur  des  deux  tiers  d’une  corie  à  la  base  ;  à 
angles  postérieurs  vifs  et  parfois  un  peu  prolongés  en  arrière  en  forme 
de  courte  dent  ;  marqué  d’une  dépression  transversale,  paraissant 
approfondie  en  large  fossette  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane; 
sans  traces  de  calus  ;  en  partie  lisse  sur  les  cicatrices,  assez  densement 
ponctué  sur  le  reste  de  sa  surface,  un  peu  plus  finement  sur  sa  partie 
antérieure  ;  d’un  vert  métallique  ou  bleuâtre  sur  les  fossettes  et  aux  an¬ 
gles  latéraux,  et  parfois  en  devant  et  sur  toute  la  longueur  des  côtés, 
avec  les  dentelures  de  ceux-ci  d’un  rouge  testacé  pâle  ;  ordinairement 
d’un  fauve  testacé  sur  les  intervalles  du  reste  de  sa  surface,  mais  mar¬ 
qué  de  points  verdâtres  qui  font  dominer  celte  couleur.  Ecusson  offrant 
ses  sinuosités  latérales  vers  les  trois  cinquièmes  de  ses  côtés;  obtusé- 
ment  arrondi  à  l’extrémité;  égal  environ  aux  deux  cinquièmes  de  la 
largeur  d'une  coiie,  vers  l’angle  postéro-interne  de  celles-ci;  offrant 
les  traces  d’une  tuméfaction  basilaire,  suivie  d’une  carène  obtuse  ordi¬ 
nairement  prolongée  jusqu’à  l’extrémité;  coloré  et  ponctué  comme  la 
seconde  moitié  du  pronotum,  souvent  un  peu  ruguleux  sur  la  tumé¬ 
faction;  ordinairement  marqué  de  points  un  peu  moins  rapprochés  avec 
les  intervalles  rosats  ou  testacés  sur  une  partie  de  la  carène  ;  offrant 
parfois  au  côté  interne  de  chaque  stigma  un  point  rosat.  Cories  colo¬ 
rées  et  ponctuées  comme  l’écusson.  Exocorie  prolongée  au  moins  jusqu’à 
la  moitié  du  5e  arceau  ventral.  Membrane  d’un  livide  tirant  sur  le  fauve 
bronzé  ou  cuivreux  ;  marquée  d’une  tache  nébuleuse  vers  l’angle  antéro- 
interne,  et  d’une  autre  vers  la  partie  postéro- externe.  Dos  de  l'abdomen 
noir.  Tranche  abdominale  d’un  noir  vert  ou  d'un  vert  bleuâtre,  avec  le 
tiers  médiaire  d’un  rouge  ou  roux  orangé.  Bec  prolongé  jusqu’aux  han¬ 
ches  pdstérieures  ou  jusqu’à  l’extrémité  de  celles-ci.  Dessous  du  corps 
ordinairement  d’un  livide  cendré  sur  la  poitrine,  et  d’un  livide  tirant 
sur  le  fauve,  sur  le  ventre;  marqué  de  points  enfoncés  noirs  sur  la 


PENTATOMIDES. 


—  ASOPIF.NS.  —  Asopus.  273 

trine;  en  partie  pointillé  de  noir  sur  le  ventre  :  ces  petits  points 
constituant  souvent  des  sortes  de  taches.  Ventre  avancé  en  pointe  à  sa 
partie  antéro-médiaire;  marqué,  sur  les  côtés,  d’une  tache  noire  aux 
angles  des  arceaux  ;  paré  sur  les  2e  à  6e  arceaux,  entre  la  ligne  médiane 
et  chaque  bord  latéral,  mais  plus  près  de  celle-ci,  d’une  rangée  de  ta¬ 
ches  noires  subarrondies.  Pieds  d’un  livide  tirant  sur  le  fauve  ou  le 
cendré;  ponctués  de  brun  sur  les  cuisses  et  les  tibias  :  ceux-ci  assez 
longuement  ciliés  en  dessous. 

Celte  espèce  habite  principalement  les  zones  tempérées  et  méridiona¬ 
les.  Elle  est  peu  commune  dans  les  environs  de  Lyon. 


Genre  Asopus,  Asope;  Burmeister. 

Burmeister.  Handbuch.  t.  II  (  1835)  p.  377. 

Caractères.  Pronotum  élargi  en  angle  rentrant  sur  les  côtés;  offrant 
cet  angle  rentrant  après  la  moitié  de  ceux-ci  ;  denticulé  sur  la  moitié 
antérieure  de  ses  côtés;  à  angles  latéraux  vifs  et  débordant  les  élylresdu 
tiers  ou  de  la  moitié  à  peine  de  la  base  d'une  corie;  en  ligne  droite  à 
sa  base;  à  angles  postérieurs  vifs  et  non  prolongés  en  forme  de  dent. 
Antennes  à  2e  article  à  peine  plus  long  ou  à  peine  aussi  long  que  le  3e. 
Epistome  moins  avancé  que  les  joues.  Ecusson  à  stigmas  creusés  d’un 
point  fossette.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  intermédiaires  ou 
jusqu’aux  postérieures.  Ventre  tronqué  à’  sa  partie  antéro-médiane. 
Cuisses  inermes.  Tibias  simples. 

Le  2e  article  des  antennes  qui  était  déjà  moins  long  chez  les  Podises 
que  chez  les  Armes,  s’est  encore  raccourci  dans  ce  genre  ;  les  angles 
latéraux  du  pronotum  sont  devenus  moins  saillants  et  laissent  pressentir 
ce  qu’ils  seront  chez  les  Jallaires;  les  angles  postérieurs  du  même  seg¬ 
ment  ne  sont  plus  dirigés  en  arrière  en  forme  de  dent;  le  hec  commence 
à  se  raccourcir. 


1.  Asopus  punctatus  $  Linné. 

Antennes  d’un  noir  brun ,  ou  avec  la  base  des  3e  et  4®  articles  très- 
brièvement  rosâtre  ;  à  2e  article  va)  iableme.nl  plus  court  ou  aussi  long  que 
Annules  de  lu  Société  Linnéenne.  18 


274 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


le  3e,  et  le  5e  le  plus  long.  Têteel  partie  antérieure  du  pronotum  ponctués  ; 
d’un  brun  vert  métallique  :  reste  du  dessus  du  corps  marqué  de  points 
enfoncés  de  même  couleur  sur  un  fonds  fauve,  avec  les  dentelures  et  la 
ligne  médiane  du  pronotum ,  souvent  la  ligne  médiane  et  partie  de  l’extré¬ 
mité  de  l’écusson  testacé.  Ecusson  postérieurement  presque  aussi  large 
qu’une  corie.  Tibias  d’un  brun  vert,  avec  la  paitie  médiaire  d'un  Uv  ale 
rosat. 

o"  Ventre  assez  densement  et  presque  uniformément  ponctué;  d’un 
noir  verdâtre  ou  violâtre,  maculé,  à  la  base,  de  taches  d’un  flave  fauve 
ou  testacé,  avec  le  tiers  médiaire  des  côtés  des  arceaux,  de  même  couleur. 
Dernier  arceau  du  ventre  presque  en  demi-cercle,  faiblement  échancré 
en  arc  à  son  bord  postérieur. 

9  Ventre  plus  faiblement  ponctué  ,  presque  lisse  sur  la  partie 
médiane  des  arceaux  ;  d’un  flave  fauve  ou  d'un  testacé  livide,  sur  la 
majeure  partie  de  la  région  longitudinale  médiaire  et  sur  la  moitié 
médiaire  au  moins  des  côtés  des  arceaux;  d’un  vert  métallique  aux 
angles  de  ceux-ci  et  marbré  ou  maculé,  sur  le  reste,  de  taches  de  même 
couleur.  Dernier  arceau  du  ventre  arrondi  en  devant,  un  peu  élargi 
sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  transversale  en  deux  moitiés; 
l’antérieure,  de  deux  pièces  :  la  postérieure  de  six  :  la  médiane  antérieure 
transverse  :  la  postérieure  en  parallélogramme  plus  long  que  large. 

Cimex  punctatus.  Linné,  Syst.  Nat.  10e  édit.  t.  I  p.  444.  23.  —  Id.  12e  édit, 
t.  I.  p.  720.  34.  —  Id.  Faun.  suec.  p.  243.  924.  —  De  Geeh,  Mem.  t.  III- 
p.  209.  14.  —  Fabr.,  Spec.  Ins.  t.  II.  p.  343.  4t.  —  Id.  Entom.  Syst.  t.  IV. 
p.  93.  62.  —  Id.  Syst.  Rhyng.  p.  137.  12.  —  de  Yillers.  C.  Linn.  Entom. 
t.  I.  p.  439.  33. —  Wolff,  Icon.  Cirnic.  p.  173.  17  >.  pl.  XVIII.  fig.  173.  — 
Fallén.  Monog.  Cirnic.  p.  43.  6.  —  Id.  llemipt.  Suac.  p.  23.  6. —  Zetterst. 
Faun.  lapp.  p.  464.  3.  —  Id.  Ins.  lapp.  p.  239.  3. 

Pentatoma  punclata.  Latr..  Ilist.  nat.  t.  XII.  p.  137  9. 

Pentatoma  punctatum.  IIerrich-Schaeff.  Faun.  genn.  1 13.  3. 

Eysar coris  punctatus.  Hahn.  Wanz.  t.  II.  p.  69.  pl.  LI.  lig.  137. 

Asopus punctalus.  Burmeist.  Handb.  t.  II.  p.  378.  2. —  IIerrich-Schaeff.  Wanz. 

t.  7.  p.  112.  —  Gorski.  Analect.  entom.  p.  113.  67. 

Slirelrus  punctatus.  Blanch  ,  Ilist.  nat.  Hémipt.  p.  133.  !. 

Arma  punctatum.  Kolenat.  Melet.  t.  4.  p.  40. 

Zicrona  punclata.  Sahlb.  Geol.  fenn.  p.  19.  1.  —  Dallas.  Hemipt.  p.  109.  4. 
Asopus  punctatus.  Baerenspr  ,  Calai.  Iiemipt.  p.  3. 


275 


PENTATOMIDES.  —  ASOPTENS.  —  ÂSOpUS. 

Asopus  (Zicrona)  punctatus.  Flor.  Rhynch.  Livl.  t.  1. 

Rhacognathus  punctatus.  Fieber,  Eur.  Ilemipt.  p.  347. 

Long.  0,0078  à  0,0090  (3  1.  1/2  à  4  1.).  Larg.  0,0045  à  0,0051  (2  1.  à 
2  1.  1/4.)  aux  angles  latéraux  du  pronotum. 

Corps  ovalaire  ;  subplaniuscule.  Tête  un  peu  moins  longue  au  devant 
des  yeux  que  large  entre  ces  organes;  presque  bilobée  en  devant,  sub¬ 
parallèle  sur  la  moitié  antérieure  de  ses  côtés,  élargie  postérieurement  ; 
rugueusement  ponctuée;  d’un  brun  verdâtre  un  peu  métallique,  avec  la 
ligne  médiane  du  vertex  ordinairement  d’un  roux  testacé.  Epistome 
rétréci  en  devant,  un  peu  moins  avancé  que  les  joues,  mais  non  enclos 
par  elles.  Antennes  d’un  noir  brun,  ordinairement  avec  la  base  du  3° 
article  et  le  pédicule  du  4e  d’un  roux  testacé  ou  rosat;  le  2e  variablement 
aussi  long  que  le  3®,  ou  ordinairement  plus  ou  moins  sensiblement  plus 
court  :  le  4°  pourvu  d’un  petit  pédicule  à  la  base  ;  le  5e  le  plus  grand. 
Pronotum  échancré  en  arc ,  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire 
obliquement  tronquée;  denticulé  et  élargi  en  ligne  droite  jusqu’à  plus 
de  la  moitié  de  ses  côtés  ;  anguleusement  dilaté  à  ses  angles  latéraux  et 
débordant  les  ély  très,  à  ceux-ci,  d’une  largeur  égale  au  tiers  de  la  base 
d  une  corie  ;  à  angles  postérieurs  vifs  et  à  peine  prolongés  en  arrière 
en  forme  de  petite  dent  ;  à  peu  près  sans  traces  de  dépression  trans¬ 
versale  ;  chargé  d’un  faible  calus;  en  partie  lisse  sur  les  cicatrices;  assez 
densement  et  ruguleusemenl  marqué,  sur  le  reste,  de  points  d’un  brun 
vert  ou  d’un  vert  brun  métallique,  plus  petits  au  devant  des  cicatrices 
que  sur  le  reste;  à  couleur  foncière  de  la  couleur  des  points  en  devant 
et  sur  les  côtés,  fauve  sur  le  reste,  avec  les  dentelures  et  partie  au 
moins  de  la  ligne  médiane  d’un  flave  testacé.  Ecusson  offrant  les 
sinuosités  latérales  peu  après  la  moitié  de  sa  longueur;  arrondi  à 
l’extrémité  ;  aussi  large  que  les  cinq  sixièmes  d'une  corie,  vers  l’angle 
postéro-interne de  celles-ci;  offrant  les  traces  dune  tuméfaction  basi¬ 
laire,  et  parfois  celle  d’une  carène  postérieure;  coloré  et  ponctué  comme 
la  seconde  moitié  du  pronotum  :  les  intervalles  rugulcux  surla  tuméfac¬ 
tion  plus  lisses  ensuite,  plus  larges  à  l’extrémité;  offrant  souvent  une 
partie  de  la  ligne  médiane  d’un  flave  fauve  ou  testacé  et  une  partie  des 
intervalles  de  l’extrémité  de  même  couleur;  pas  fois  noté  d'un  point  de 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


276 

couleur  semblable,  au  côté  interne  des  stigmas.  Cories  ponctuées  et 
colorées  comme  l'écusson.  .Exocormprolongée  jusqu’à  la  moitié  du  5e  ar¬ 
ceau  ventral.  Jl/etw&ra«ed’un  livide  tirant  sur  le  fauvebronzéou  cuivreux, 
avec  une  tache  basilaire  nébuleuse.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche 
abdominale  d’un  brun  vert,  avec  une  tache  submédiane  d’un  roux  testacé 
rétrécie  de  dedans  en  dehors  et  parfois  réduite  à  une  petite  tache.  Bec 
prolongé  environ  jusqu’aux  hanches  intermédiaires.  Repli  des  joues 
d’un  vert  brun.  Pièces  prébasilaires  d’un  blanc  tlavescen t.  Poitrine  d’un 
blanc  flavescenl  ou  tirant  sur  le  roussàtreou  sur  le  fauve;  inégalement 
marqué  de  points  enfoncés  d’un  vert  brun  ;  marquée  d’une  tache  de 
cette  couleur  sous  les  angles  latéraux  du  pronotum,  et  marquée  quel¬ 
quefois  de  taches  semblables  sur  les  côtés.  Bec  prolongé  jusqu'aux 
hanches  postérieurs  (Ç )  et  souvent  seulement  jusqu’à  l’extrémité  des 
hanches  intermédiaires  (cd).  Ventre  coloré  et  ponctué  comme  1  a  été 
dit.  Cuisses  d’un  livide  tirant  sur  le  fauve  ou  le  roussâtre,  marquées  de 
taches  ponctiformes  d’un  vert  foncé,  en  partie  confluentes  et  couvrant 
presque  toute  la  tranche  antérieure  des  cuisses  de  devant.  Tibias 
d’un  vert  brun,  avec  un  anneau  d’un  blanc  flave  ou  roussâtre, 
couvrant  environ  la  moitié  médiaire  de  sa  longueur.  Tarses  d’un  vert 
brun. 

Cette  espèce  habite  principalement  les  zones  tempérées  ou  les 
montagnes.  On  la  trouve  sur  le  chêne,  le  sorbier  et  diverses  autres 
sortes  d’arbres;  elle  est  peu  commune  dans  les  environs  de  Lyon. 

Le  2e  article  des  antennes  varie  sensiblement  de  longueur.  La  ligne 
médiane  du  pronotum  et  de  l’écusson  ,  celle  du  dernier  surtout  sont  par- 
foisconcolores,  maisordinairementenpartied’un  flave  fauve  ou  testacé. 
Les  stigmas  sont  parfois  marqués  d’un  point  de  même  couleur  parfois 
nul. 

A  la  suite  de  nos  Asopes  se  range  naturellement  le  genre  Apodiphus. 

L’insecte  placé  dans  cette  coupe  appartient  aux  Asopiens,  par  son 
bec  libre,  ou  à  peu  près  sous  la  tête,  il  se  lie  aux  derniers  Asopaires, 
par  son  pronotum  élargi  en  angle  rentrant  très-ouvert  et  denticulé  sur 
la  moitié  antérieure  de  ceux-ci  ;  à  angles  latéraux  vifs  et  débordant 
sensiblement  la  base  des  éljtres;  par  sa  tête  tronquée  en  devant  et 
presque  carrée  ;  par  son  épistome  un  peu  moins  avancé  que  les  joues  ; 


PENTATOMIDES. 


—  asopiens.  —  Apodiphus.  277 

par  la  base  de  son  pronotum  débordant  encore,  quoique  d’une  manière 
moins  prononcée,  celle  de  l’écusson;  il  s’éloigne  de  toutes  les  autres 
espèces  de  cette  famille,  par  son  ventre  canaliculé  sur  sa  ligne  médiane, 
et,  sous  ce  rapport,  il  doit  constituer  un  rameau,  ou  une  branche  inter¬ 
médiaire  entre  celle  des  Asopaires  et  celle  des  Jallaires. 

Genre  Apodiphus,  Apodiphe  ;  Spinola. 

Spinola,  Hemipt  (1840).  p.  296. 


Caractères.  Pronotum  élargi  en  angle  très-ouvert  sur  les  côtés;  offrant 
cet  angle  après  la  moitié  de  la  longueur  de  ceux-ci  ;  denticulé  sur  la 
moitié  antérieure  de  ses  côtés;  à  angles  latéraux  anguleux,  débordant 
les  élytres  d’une  largeur  à  peu  près  égale  à  la  base  d’une  exocorie  ; 
obtus  à  ses  angles  postérieurs,  et  débordant  faiblement  à  ceux-ci  la 
base  de  l’écusson.  Tête  presque  carrée;  échancrée  en  devant.  Epislome 
moins  avancé  que  les  joues.  Antennes  à  1er  article  le  plus  court,  moins 
avancé  que  le  bord  antérieur  de  la  tête;  à  2e  article  faiblement  plus 
long  que  le  3».  Bec  prolongé  jusqu’à  l’extrémité  des  hanches  posté¬ 
rieures.  Ventre  canaliculé  sur  sa  ligne  médiane;  non  avancé  en  pointe, 
en  devant.  Cuisses  inermes.  Tibias  simples. 

A|»odi|tlius  amygdali;  Germak. 

Antennes  et  pieds .  variés  de  bi  un  et  de  f lave  roux.  Tranche  abdominale 
varice  de  ces  deux  couleurs.  Dessus  du  corps  d’un  fauve  brun  ou  d’un  brun 
fauve  ;  ponctué. 

Halys  amygdali.  Germar,  Reis.  n.  Dalmat  (  1817).  p.284.  481.  pl.  IX.  fig.  4. 
Halys  hellenica.  Lefebvre,  Mag.  de  zool.  de  Guérin  (  1831  ).  pl.  XXIV. — 
Herrich-Schaeffer,  Wanz.  t.  V.  p.  67.  pl.  CLXVI.  fig.  51-2. —  Kolenat, 
Melet.  entom.  t.  IV.  p.  43.  168. 

Halys  exsculpta.  Burmeist,  Handb.  t  II  p.  362.  1. 

Apodiphus  hellenicus.  Spinola,  Hemipt.  p.  296. —  Dallas,  List  Hemipt.  t.  I. 
p.  190.  1. 

Apodiphia  hellenica.  Amyot  et  Serv.  Ilémipt.  p.  108.  1. 

Apodiphya  amygdali.  Fieber,  Eur.  Hemipt.  p.  337.  1. 

Long.  0m,0168  à  (K0200  (  7  1.  J/2  à  9  1.  ). 


Patrie  :  la  Grèce,  la  Turquie,  la  Perse. 


278 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


DEUXIÈME  BRANCHE. 

LES  JALLAIRES. 

Caractères.  Pronotum  élargi  en  ligne  droite  ou  arquée  en  dehors, 
sur  les  côtés;  à  bord  latéral  lisse  sur  toute  sa  longueur,  et  consé¬ 
quemment  non  denticulé  sur  sa  moitié  antérieure;  à  angles  latéraux 
émoussés  ou  obtus,  et  ne  débordant  pas  ou  débordant  à  peine  les 
élytres. 

Ces  derniers  Asopiens  s’éloignent  des  précédents  non  seulement  par 
la  direction  des  côtés  de  leur  pronotum  et  l’absence  de  dentelures  sur  la 
partie  antérieure  de  ceux-ci  ;  mais  ils  montrent  d'une  manière  décrois¬ 
sante  quelques-uns  des  autres  caractères  les  plus  frappants  qui  dis¬ 
tinguent  les  Asopaires.  Les  angles  latéraux  du  même  segment  thoracique 
débordent  à  peine  la  base  des  ély très  ;  les  angles  postérieurs  du  même 
anneau  qui  couvrent  encore  une  partie  de  la  base  de  l’endocorie,  chez 
les  Jalla,  finissent  chez  les  Zicrones  par  avoir  pour  limites  la  base  de 
l’écusson.  Le  bec  s’est  raccourci. 

Ces  insectes  se  répartissent  dans  les  deux  genres  suivants  : 


c 


armées  d'une  épine.  Pronotum  plus  large  à  sa  base  que  l’écusson  à  la 
sienne,  à  angles  postérieurs  vifs. 


GENnES. 

Jcilla. 


inermes.  Pronotum  à  peine  plus  large  à  sa  base  que  l’écusson  à  la  sienne; 
à  angles  postérieurs  émoussés  ou  subarrondis.  Zicrona. 


Genre  Jalla,  Jalle;  Hahn: 

Hahn.  Wanz.  t.  I  (1831J.  p.  100. 

Caractères.  Cuisses  de  devant  armées  d’une  épine,  vers  les  troisquarts 
de  leur  arête  inférieure.  Tête  presque  carrée.  Epistome  aussi  avancé,  ou 
à  peu  près,  que  les  joues.  Pronotum  plus  large  à  sa  base  que  l’écusson 
à  la  sienne;  à  angles  postérieurs  vifs,  et  ordinairement  dirigés  en 
arrière  en  forme  dent.  Ecusson  chargé  d’un  calus  au  côté  interne  des 


P  E.NTATO  M 1 D  ES .  —  ASOPIENS.  —  Jalla.  279 

stigmas  :  ceux-ci,  creusés  d’une  fossette.  Dec  prolongé  jusqu’aux  hanches 
intermédiaires.  Ventre  avancé  en  triangle  obtus  à  sa  partie  antéro- 
médiane.  Tibias  simples. 

Les  Jalles,  par  lenrs  cuisses  armées  d'une  dent,  semblent  ici  les 
représentants  des  Plat  ,  topes  et  des  Picromères.  Comme  ces  derniers, 
les  angles  postérieurs  de  leur  pronotum  se  prolongent  ordinairement 
en  arrière  en  forme  de  dent. 

i.  «Falla  ilumosa  ;  Linné. 

Antennes  noires.  Dessus  du  corps  paré  d’une  bande  longitudinale  médiane 
d'un  roux  flave,  parfois  prolongée  depuis  la  partie  antérieure  de  la  tête 
presque  jusqu’à  l’extrémité  de  l’écusson,  d’autres  fois  réduite  aux  vertex  ; 
rarement  tout  noir,  ordinairement  en  partie  fauve  ou  d’un  flave  fauve  ou 
testacé,  marqué  de  points  noirs:  ces  points  gros  et  peu  rapprochés  sur  les 
parties  du  pronotum  postérieures  aux  cicatrices ,  moins  gros  sur  l’écusson  , 
plus  petits  sur  les  cories.  Pronotum  chargé  en  devant  d’une  ligne  médiane 
plus  ou  moins  saillante  et  muni  d’un  rebord  latéral  épais ,  d'un  roux 
flave.  Ecusson  marqué  d’un  point  calleux  de  même  couleur,  près  des 
stigmas.  Ecusson  uussi  large  vers  les  quatre  cinquièmes  de  sa  longueur  que 
les  cinq  sixièmes  d' une  cône ;  chargé  d’un  calus  près  des  stigmas. 

<f  En  demi-cercle  un  peu  obtus;  tronqué  à  son  bord  postérieur  avec 
le  tiers  médiaire  ou  plus  de  ce  bord  échancré  en  demi-cercle  et  garni 
dans  cette  échancrure  d’une  frange  de  poils  flaves  ou  flavescents. 

Ç  Dernier  arceau  ventral  arrondi  en  devant,  élargi  en  ligne  presque 
droite  ou  faiblement  sinuée,  sur  les  côtés;  divisé  par  une  ligne  trans¬ 
versale  en  deux  moitiés  :  l’antérieure  formée  de  deux  parties  bombées 
sur  leur  disque,  sillonnées  sur  la  ligne  médiane  :  la  postérieure, 
composées  de  six  pièces  :  la  médiane  antérieure  transverse,  rétrécie  , 
d’avant  en  arrière,  tronquée  postérieurement  :  la  postérieure  en  paral¬ 
lélogramme  allongé,  laissant  ainsi  que  les  latérales  internes  le  bord 
postérieur  du  ventre  visible  :  ces  dernières  creusées  en  fossette  sur 
leur  disque. 

Cimex  dumosus.  Linn,  Syst.  ent.  10e  édit.  t.  I.  p.  721.  46.—  Id.  Faun.  suec. 

p.  249.  929. —  Fabr.,  Syst.  Entom.  p.  711.  71. —  Id.  Entom.  Syst.  t.  IV. 


280 


HISTOIRE  NATURELLE  DES  PUNAISES. 


p.  111.  121  —  Id.  Syst.  Rhyng.  p.  47.  10  —  Ds  Villers,  C.  Linn.  Entom. 
t.  1.  p  49S.  56. —  Panz.  Entom.  Germ.  33.  18. —  Fallén,  Monogr.  cimic. 
p.  47.  10. —  Id.  Hemipt.  suec.  p.  28.  12. — 

Pentatoma  dumosa.  Tig.ny.  Ilist  nat.  t.  IV.  p.  293.—  Latr.  Hist  nat  t.  XII. 
p.  191.24. 

Jalla  dumosa.  IIahn,  Wanz.  t.  I.  p  101.  pl.  XVI.  fig.  34.  35.—  Amyot  et  Serv. 
Hemipt.  p.  83.  1. —  Kolenat,  Melet.  t.  IV.  p.  33.  16'. .— Dallas,  Hemipt 
p.  87.  1. —  Fieber,  Eur.  Hemipt  p.  347.  2. 

Asopus  dumosus.  Burmeist.  Ilandb.l.  II.  p.  378.  3. —  IIerrich-Schaeff.  t.  Vil. 
p.  113. —  Costa,  cimic,  Reg.  neap.  p.63.  1.  (91). —  Gorski,  Anilect.  Entom. 

p.  116.  68. 

Stiretrus  dumosus.  Blanch,  Hemipt.  p.  133.  3. 


Etat  normal.  Dessus  du  corps  paré  sur  la  ligne  médiane  d’une  bande 
longitudinale  en  partie  lisse  d’un  roux  Hâve,  prolongée  depuis  la 
partie  antérieure  de  lepistome  presque  jusqu’à  l’extrémité  de  l’écusson  ; 
de  même  couleur  sur  les  rebords  latéraux  du  pronolum  et  sur  les 
points  calleux  voisins  des  stigmas,  brièvement  à  l’extrémité  de  l’écusson 
et  sur  les  deux  cinquièmes  basilaires,  des  cories;  marqué  de  points 
enfoncés  noirs,  avec  les  intervalles  noirs  sur  la  tête  et  sur  le  pronolum 
jusqu’à  la  partie  postérieure  des  cicatrices;  d’un  roux  fauve,  d’un  fauve 
testacéou  fauve  sur  le  reste.  Tranche  abdominale  noire,  axrec  la  partie 
médiaire  des  segments  d’un  roux  orangé.  Ventre  noir,  avec  le  bord 
externe  et  une  tache  sur  la  partie  médiane  des  côtés  des  arceaux  d'uu 
rouge  orangé  :  cette  tache  presque  carrée,  un  peu  rétrécie  de  dehors  en 
dedans.  Pieds  noirs;  tibias  ornés  dans  le  milieu  d’un  anneau  rouge 
orangé. 


Variations. 

Quand  la  matière  colorante  noire  a  été  plus  abondante  elle  envahit 
plus  ou  moins  lacouleur  foncière;  ainsi  la  bande  longitudinale  médiane 
d’un  roux  Hâve  ou  d’un  rouge  orangé  commence  à  disparaître  sur  la 
seconde  moitié  du  pronotum  et  de  l’écusson  (  Var.  «)  puis  sur  l’écus¬ 
son  (Var. /j)  et  sur  l’épistome  (Var.  y),  sur  tout  le  pronotum  et 
finit  par  ne  plus  offrir  que  sur  le  vertex  des  traces  de  son  existence 
(Var.  s). 

La  tache  latérale  des  arceaux  du  ventre  disparaît  quelquefois  chez 


PENTATOMIDES.  —  ASOPIENS.  —  Jallct.  281 

des  individus  dont  le  dessus  du  corps  est  presque  à  1  état  normal,  et  à 
plus  forte  raison  chez  les  le  variations  par  excès  (Yar.  *  ). 

L’anneau  orangé  des  tibias  antérieurs  disparaît  (Yar.  Ç). 

Les  tibias  intermédiaires  se  montrent  également  noirs  (  Yar.  »  ). 

A  mesure  que  le  dessus  du  corps  s’assombrit  ou  devient  noir  sur  les 
intervalles  des  points,  la  ligne  orangée  se  montre  plus  incomplète,  les 
rebords  latéraux  du  pronolum  otïrant  la  couleur  orangée  rétrécie,  le 
bord  postérieur  de  l’écusson  n’offre  presque  plus  des  traces  de  cette 
couleur;  la  partie  d’un  rouge  orangé  de  la  tranche  abdominale  se 
rapetisse. 

Enfin  chez  quelques  individus  la  couleur  noire  envahit  toutes  les 
parties  du  corps;  les  côtés  du  pronotum,  les  points  calleux  de  l’écusson, 
la  tranche  abdominale  et  les  pieds  n’ont  plus  de  traces  d’un  roux  (lave 
ou  orangé,  et  la  bande  longitudinale  de  cette  couleur  n’offre  plus  que 
sur  levertex  des  traces  de  son  existence. 

Peut-être  même  pourrait-on  trouver  des  individus  chez  lesquels  elle 
disparait. 

A  cette  variété  parexcès  se  rapporte  le 
Jnlla  nigriventls.  Fieber,  Eue.  Hémipt.  p.  347.  3. 

Ces  dernières  variétés  par  excès  semblent  particulières  aux  provinces 
méridionales.  M.  l’abbé  Pestre  nous  en  a  envoyé  quelques  exemplaires 
pris  dans  les  environs  de  Digne ( Basses-Alpes  ). 

Long.  O®, 0123  à  0'",0157  (5  1.  1/2  à  7  I.  ).— Larg.  0'».00(51  à  0'»,0067 
(2  1.  3/4  à  3  1.  )  aux  angles  latérauxdu  pronotum. 

Corps  ovale-oblong;  faiblement  convexe.  Tête  un  peu  moins  longue 
en  devant  des  yeux  que  large  entre  ces  organes;  presque  bilobée  en 
devant,  sinuée  sur  les  côtés,  puis  élargie  au  devant  des  yeux  ;  sans 
rebord;  anguleuse;  marquée  de  points  rapprochés  et  médiocres; 
creusée  d’un  sillon  juxta-oculaire  lisse;  variant  du  vert  foncé  au  noir, 
avec  la  ligne  médiane  du  front  jusqu’au  vertex  ou  seulement  une  tache 
sur  celui-ci,  d'un  roux  ou  llave  orangé.  Epistome  à  peine  ou  un  peu 
moins  avancé  que  les  joues,  un  peu  saillant,  coloré  comme  il  a  été  dit. 
Antennes  noires  ;  à  2e  article  un  peu  plus  grand  que  le  3e  :  les  4e  et  5® 


282 


HISTOIRE  NATUHEMÆ  DES  PUNAISES. 


presque  égaux,  au  moins  aussi  longs,  ou  un  peu  plus  longs  que  le  2e. 
Pronotum  è chancre  presque  en  demi-cercle  presque  jusqu’aux  angles 
antérieurs,  ou  avec  la  partie  postoculaire  très-obliquement  coupée  ; 
élargi  en  ligne  à  peu  près  droite  jusqu’aux  angles  latéraux;  obtus  à 
ceux-ci  et  débordant  à  peine  ou  11e  débordant  pas  les  élytres;  à 
angles  postérieurs  vifs  et  souvent  un  peu  prolongés  en  arrière  en 
espèce  de  dent;  muni  latéralement  d’un  rebord  épais,  peu  saillant, 
extérieurement  convexe,  un  peu  rétréci  postérieurement,  ordinai¬ 
rement  orangé;  à  calus  peu  saillant;  marqué  d’une  ligne  ou  bande 
longitudinale  médiaire,  lisse,  un  peu  saillante  sur  la  moitié  antérieure, 
faisant  suite  à  celle  de  la  tête  et  ordinairement  en  partie  au  moins  d'un 
flave  orangé;  sensiblement  déprimé  près  de  la  seconde  moitié  des  bords 
latéraux;  en  partie  lisse  sur  les  cicatrices  ;  marqué  sur  la  partie  anté¬ 
rieure  de  points  médiocres  assez  petits  et  serrés;  offraiftles  traces  plus 
ou  moins  prononcées  d’un  sillon  transverse;  marqué  après  celui-ci 
de  points  enfoncés  noirs  ou  d’un  vert  noir,  plus  gros  et  plus  espacés 
sur  la  partie  convexe  que  près  du  bord  postérieur  ;  coloré  comme  il  a 
été  dit.  Ecusson  arrondi  postérieurement;  aussi  large  que  les  cinq 
sixièmes  d’une  corie  vers  l’angle  posléro-in terne  de  celle-ci  ;  chargé 
d’un  calus  lisse  au  côté  interne  des  stigmas  ;  lisse  sur  une  partie  de  la 
ligne  médiane;  ponctué  et  coloré  comme  il  a  été  dit.  Cories  ponctuées 
et  colorées  comme  il  a  été  dit.  Exocorie  prolongée  jusqu’à  la  moitié  du 
5e  arceau  ventral.  Dos  de  l’abdomen  noir.  Tranche  abdominale  colorée 
comme  il  a  été  dit.  Bec  prolongé  jusqu’aux  hanches  intermédiaires  ou 
à  peine  au  delà.  Dessous  du  corps  noir;  assez  grossièrement  ponctué  sur 
la  poitrine,  presque  lisse  ou  pointillé  sur  le  ventre,  et  coloré  comme  il 
a  été  dit.  Pieds  colorés  comme  il  a  été  dit. 

Cette  espèce  habile  diverses  provinces  de  la  France  ;  mais  elle  paraît 
assez  rare  partout. 

Nous  avons  reçu  de  M.  l’abbé  Pestre,  prêtre  de  la  société  de  Marie,  des 
exemplaires  pris  ensemble,  voltigeant  sur  des  buis,  dans  les  environs 
de  Digue,  et  offrant  les  diverses  modifications  de  couleur,  jusqu’à 
celle  du  corps  complètement  noir,  à  l’exception  d’une  tache  orangée 
sur  le  vertex,  seul  vertige  de  la  ligne  ou  bande  longitudinale  de  cette 
couleur,  qui  pare  l’insecte  dans  1  état  normal. 


TENTATOMIDES. 


asopiens.  —  Zicrona. 


283 


Genre  Zicrona,  Zicrone ;  Amyot  et  Serville. 


Amyot  et  Serville,  Hemipt.  (,1853)  p.  8fi. 


Caractères.  Cuisses  de  devant  inermes.  Tête  en  carré  raccourci.  Epis- 
tome  subparallèle,  aussi  avancé  que  les  joues.  Pronotum  ordinairement 
pas  plus  large  ou  à  peine  plus  large  à  sa  base  que  l’écusson  à  la 
sienne;  à  angles  latéraux  émoussés,  ne  débordant  pas  la  base  des  ély très  ; 
à  angles  postérieurs  émoussés.  Ecusson  sans  callosité  marquée  au  côté 
interne  des  stigmas  :  ceux-ci,  creusés  d'une  fossette.  Bec  prolongé 
jusqu’aux  hanches  intermédiaires.  Ventre  tronqué  à  sa  partie  antéro- 
médiane.  Tibias  simples. 

Les  Zicrones,  comme  les  Jalles,  semblent  offrir,  d’une  manière  plus 
prononcée  le  caractère  tiré  de  la  liberté  dont  jouit  le  bec,  dans  cette 
famille.  Cet  organe  de  succion  qui  était  encore  en  partie  reçu  dans  une 
gaine,  sous  la  tête,  chez  les  premiers  Asopiens,  semble  ici  dégagé  de 
toute  entrave,  et  sensiblement  raccourci. 

Par  contre,  le  caractère  tiré  de  la  largeur  de  la  base  du  pronotum 
finit  chez  les  Zicrones  par  n’être  pas  sensible.  La  nature  nous  conduit 
ainsi  par  des  transitions  graduelles,  aux  modifications  diverses  qu’elle 
semble  avoir  établies  dans  les  familles  des  animaux. 

Quoi  qu’il  en  soit,  la  conformation  du  dernier  arceau  ventral  des  c” , 
de  nos  Jallaires,  montre  les  relations  étroites  qui  existent  entre  les  deux 
genres  dont  se  compose  celte  branche,  et  vient  corroborer  la  séparation 
de  ces  insectes,  avec  ceux  de  la  branche  précédente. 


t.  Zicrona  eœrulea  ;  Linné. 

Antennes  noires.  Tout  le  reste  du  corps  d'un  bleu  verdâtre  luisant.  Tibias 
bruns  ou  vei'dâtres. 

0"  Dernier  arceau  du  ventre  en  demi-cercle  un  peu  élargi  en  arrière  ; 
échancré  en  demi-cercle  sur  la  moitié  médiaire  au  moins  de  son  bord 
postérieur  et  garni  dans  cette  échancrure  d’une  frange  fiavescente. 


HISTOIRE  NAÎT  R  RI- LE  des  punaises. 


284 

9  Dernier  arceau  du  ventre  conforme  à  peu  près  comme  chez  l’espèce 
précédente. 

Cimex  cœruleus.  Linn.,  Syst.  nat.  10e  édit.  t.  I.  p.  445.  38.  —  Id.  i2e  edit.  t.  I. 
p.  7 22.  50.  —  Id.  Faun.  suec.  p.  250.  923.  —  de  Geer.,  Mem.  t.  III.  p.  268. 
H.  —  Fabr.,  Syst.  entom.  p.  716.  95.  —  Id.  entom.  Syst.  t.  IV.  p.  123. 
166.  —  Id.  Syst.  rhyng.  p.  178.  119.  —  Schrank.  Enum.  p.  275.  530  — 
Id.  Faun  boic.  t.  II.  p.  76.  1111.  —  Fourcr.  entom.  par.  t.  I.  p.  218.  77. — 
de  Villers.,  C.  Linn.  entom.  t.  I.  p.  497.  59.  —  Rossi.,  Faun.  etr.  t.  II.  p. 
237.  1314.  —  Wolff.,  Icon.  Cim.  p.  18.  18.  pl.  II.  fig.  18.  —  Panz.,  Faun. 
Ger.  32.  14.  —  Fallén.,  Monogr.  Cimic.  p.  50.  17. —  Id.  Hemipt.  Suec.  p. 
32.  17. 

La  punaise  verte  bleuâtre.  Geoffr.,  Hist.  t.  I.  p.  472.  75. 

Pentatoma  cœrulea.  Latr.,  Hist.  nat.  t.  XII.  p.  696.  40.  —  Tigny.,  Hist.  nat. 
t.  IV.  p.  299.  —  Hahn.,  Wanz.  t.  II.  p.  65.  pl.  L.  fig.  154.  —  CüRTis.  brit. 
Entom.  t.  I.  20. 

Asopus  cœruleus.  Burmeist.  Handb.  t.  II.  p.378.  1.  —  IIefrich-Schaeff.  Wanz. 
1  VII.  p.  112.  —  A.  Costa.,  Cimic.  centur.  2a.  dec.  6  10.  p.  32.  3  (191). 
Koi.enat.  Meletem.  t.  IV.  p.  37.  162. 

Stirelrus  cœruleus.  Blanch.  Hemipt.  p.  154.  5. 

Zicrona  cœruleus.  Amyot  et  Serv.  Hemipt.  p.  86.  1.  —  Sahlb.  Géoc.  Fenn.  p. 

19.  2.  —  Dallas.,  Hemipt.  p.  108.  1.  —  Fieber.  Eur.  Hemipt.  p.  346.  1. 
Asopus  (zicrona)  cœruleus.  Flor.,  Rhyncb.  Linn.  t.  I.  p  90.  1. 

Long.  0,0056  à  0,0078  (2  1.  1/2  à  3  1.  1/2;.—  Larg.  0,0030  à  0,0042 
(1  1.  2/5  à  1  1.  7/8)  aux  angles  latéraux  du  pronotuin. 

Corps  ovalaire;  très-faiblement  convexe  ;  d’un  bleu  violet  ou  verdâtre 
luisant,  en  dessus.  Tête  moins  longue  que  large  au  devant  des  yeux  ; 
obtusément  arquée  en  devant,  subparallèle  d’abord  sur  les  côtés,  puis 
élargie  au  devant  des  yeux  ;  ponctuée;  sillonnée  sur  les  sutures  génales; 
marquée  d’un  large  sillon  transversal  au  niveau  de  la  partie  antérieure 
des  yeux.  Epistome  avancé  à  peu  près  autant  que  les  joues.  Antennes 
lisses  et  d’un  blanc  noir  sur  les  trois  premiers  articles,  pubescentes  et 
d’un  noir  bleuâtre,  sur  les  suivants  ;  à  2e  article  d’un  tiers  plus  grand 
que  le  3e  ;  le  5e  un  peu  plus  long  que  le  4e  et  ordinairement  que  le  2e. 
Pronotum  échancré  en  devant,  avec  la  partie  postoculaire  obliquement 
tronquée;  élargi  en  ligne  droite  et  sans  rebord  sur  les  côtés  ;  à  angles 
postérieurs  déclives  et  par  là  paraissant  émoussés  ;  à  calus  faible  et  situé 
presque  aux  angles  latéraux  ;  offrant  les  traces  plus  ou  moins  prononcées 
d’un  sillon  transversal  ;  à  cicatrices  en  partie  lisses  ;  ponctué  sur  le 


PENT.VTOM  I  DES . 


asopiens.  —  Zicrona. 


28o 


reste  de  sa  surface.  Ecusson  offrant  les  sinuosités  latérales  à  peine  après 
la  moitié  de  ses  côtés  ;  arrondi  à  l’extrémité  ;  égal  aux  deux  tiers  de 
la  largeur  d’une  corie,  vers  l’angle  postéro  externe  de  celles-ci  ;  ponctué. 
Corie  ponctuées.  Exocorie  prolongée  jusqu’à  la  moitié  du  5e  arceau 
ventral.  Dos  de  l'abdomen  d’un  bleu  noir  verdâtre.  Tranche  abdominale 
de  même  couleur  ;  débordant  les  élytres.  Dessous  du  corps  d’un  bleu 
verdâtre  ou  violet  luisant  ;  marqué  sur  le  ventre  de  points  plus  fins  que 
sur  la  poitrine.  Pieds  d’un  bleu  noirâtre  ou  verdâtre.  Tarses  d’un  brun 
noir  ou  d’un  brun  bleuâtre. 

Cette  espèce  habite  toutes  les  provinces  de  la  France. 


RECTIFICATIONS  ET  ADDITIONS. 


Page  9.  Dernière  ligne,  an  lieu  de  :  celui  d’avoir  l’écusson  plus  large 
en  devant,  Usez  :  celui  d’avoir  l’écusson  plus  large  à  sa 
base. 

P.  24.  Ligne  lo,  au  lieu  de  : 

Ecusson  aussi  large  vers  l'extrémité  de  l’abdomen,  lisez  :  Ecusson  aussi 
large  vers  l'extrémité  de  l’endocorie. 

P.  43.  Ligne  16,  au  lieu  de  : 

Antépectus  ponctué,  niais  moins  granuleux,  lisez  :  anlépeclus  ponctué , 
mais  non  granuleux. 

P.  47.  Ligne  26.  au  lieu  de  Fchinete,  lisez  :  Schioedte. 

A  la  suite  des  Sciocoriens,  avant  les  Æliens,  doit  être  placé  le  genre 
suivant  de  la  famille  des  Halydiens,  dont  les  espèces  sont  toutes  étran¬ 
gères  à  la  France. 


Genre  SIustha,  Musthe  :  Amyot  et  Serville. 


Amyot  et  Serville.  Hemipt  (1843)  p.  104 

Caractères.  Dessous  du  corps  creusé  d’un  sillon  prolongé  depuis  la 
paitie  antérieure  du  pronotum  presque  jusqu’à  l’extrémité  du  ventre. 
Côtés  de  la  tête  du  pronotum  et  de  la  tranche  abdominale  dentés  en 
scie.  Tête  subtriangulaire,  plus  longue  que  large  au  devant  des  yeux, 
Epistome  moins  avancé  que  les  joues,  enclos  ou  presque  enclos  par  elles. 
Antennes  de  cinq  articles:  le  1er,  court,  moins  avancé  que  le  bord 
antérieur  de  la  tête  :  les  2e  et  3°  presques  égaux.  Pronotum  subfoliacé 
sur  les  côtés  ;  pas  plus  large  à  sa  base  que  celle  de  l’écusson  ;  à  angles 


RECTIFICATIONS  ET  ADDITIONS. 


287 


latéraux  débordant  la  base  des  élytres.  Ecusson  sinué  vers  les  trois 
cinquièmes  ou  deux  tiers  de  ses  côtés.  Cories  prolongées  au  moins 
jusqu’à  la  moitié  du  5e  arceau  ventral.  Tranche  abdominale  débordant 
les  élytres.  Bec  logé,  sous  la  tête,  dans  un  sillon  rostral  ;  prolongé  au 
moins  jusqu  a  l’extrémité  des  hanches  postérieures  ou  au  delà.  Flancs 
de  l'antépectas  un  peu  arqués  chacun  à  son  bord  antérieur,  un  peu 
plus  avancés,  dans  leur  point  le  plus  saillant  que  le  bord  postérieur  des 
yeux.  Pieds  simples.  Cuisses  garnies  de  cils  flexibles  ou  spinosules  vers 
leur  tranche  postérieure.  Tibias  canaliculés  sur  leur  tranche  externe, 
ciliés  sous  l’inférieure.  Tarses  de  trois  articles  :  le  2e  court.  Ongles 
munis  en  dessous  d’un  appendice  membraneux. 

Mustlia  SgoiEBosaaïa  ;  Lefebvre.  Noire;  garnie  sur  la  tête ,  le  pro- 
nolum  et  l’écusson  d’un  duvet  tiès-court  d’un  cendré  [lavescent  qui  lui 
donne  une  teinte  d’un  noir  grisâtre  ;  chargé  au  moins  sur  le  pronotum 
et  V écusson,  de  petits  points  saillants  ou  rerruqueux  ;  paré  d'une  ligne 
médiane  d'un  flave  testacé  sur  le  vertex  et  souvent  à  lu  base  de  T  écusson, 
et  parsemé  de  taches  de  même  couleur  sur  une  partie  des  points  verruqueux , 
à  l’extrémité  de  V écusson  et  surtout  des  cories.  Ecusson  à  peine  plus  large 
qu’une  code  vers  l’angle  posté', o-interne  de  celles-ci;  subcaréné  sur  sa 
seconde  moitié.  Membrane  des  cories  noire. 

Halys  spinosula.  Lefebvre.,  Mag.  dezool  de  Guérin  (1831)  pl.  XXL  —  Herrich- 
Schaeff.,  Wanz.  t.  IV.  p.  99.  pl.  CXL1L  fig.  446.  —  Dallas.,  List.  Hemipt. 
t.  I.  p.  191.  2. 

Musta  serrata.  Amyot  et  Serville,  Iléinipt.  p.  106.  —  Fieber.,  Eur  Hemipt. 
p.  333. 

Long.  0,022o  (10  1.) 

Patrie:  La  Grèce,  la  Turquie  et  l’Egypte. 

Obs.  Le  Lijgœus  serratus  de  Fabricius  est  une  espèce  voisine,  mais 
différente,  suivant  M.  Dallas,  qui  a  eu  sous  les  yeux  le  type  du  natura¬ 
liste  danois. 

P.  148.  Ligne  22,  au  lieu  de  Ælioiles  al  bo marginal  a,  lisez  : 

ÆltoiEes  fiat' 'O^snarginata , 


. 


:8N  RECTIFICATIONS  ET  AUDITIONS. 

P.  144.  Ligne  18.  au  lieu  de  Pentatoma  albo-maryinatus,  lisez  :  Penta- 
tomn  flavo-marginatus . 

P.  199.  Ligne  12,  au  de  S. -G.  Minodia,  lisez:  S. -G.  Slenozygum,  Fieber. 
—  Ligne  13,  au  lieu  de  Nitilia  variegata,  Klug,  lisez  :  Nitiliu  va- 
riegnla,  Fieber. 

P.  200.  Après  la  ligne  3,  ajoutez  : 

Stcnozygum  variegatum.  Fieber,  Fur.  ïlemipt.  p.  345. 

Page  237.  Ligne  10.  au  lieu  de  Mormédiens,  lisez  :  les  Carpicores. 


1 


PENTATOMIDES. 


PLANCHE  I. 


i.  Cydniens.  Coriesdu  Cephalocteus,  dépourvues  des  sutures  radiale  et 
cubitale,  et  munies  de  membranes  coriaces  et  sans  ner¬ 
vures. 

Ventre  du  Cydnus  flavicornis,  garni  d’une  rangée  de  longs 
poils  sur  ses  arceaux. 

Cuisse  et  tibia  antérieur  du  Cydnus  nigrita  :  les  cuisses, 
garnies  de  longs  poils  près  de  leur  tranche  postérieure. 
Tête  du  même  insecte,  munie  à  son  bord  antérieur  de 
courtes  épines  et  de  quelques  longs  poils. 

Tibia  et  tarse  intermédiaire  d’un  Cydnus. 

(Geotomus  punctulatus) ,  montrant  les  points  piligères  de 
la  tête  et  du  pronotum. 

7.  Sciocoriens  ( Oploscelis  ciliatii). 

8.  Æliens  ( Ælia  acuminata ). 

Tête  vue  en  dessous.  —  a  Repli  de  la  joue.  —  b  Pièces  pré¬ 
basilaires. 

Dessous  de  la  tête  et  antépectus  du  même  insecte.  —  c  La¬ 
mes  antépectorales. 

11.  Eysarcoriens  (Onylia  bipunctata  9). 


2.  — 

3.  — 

4.  — 

5.  — 

6.  — 


9.  — 


10.  — 


PENTATOMIDES 


PL  .  I 


PEN'TATO.MIDES 


PLANCHE  II. 


12.  Pentatomiens  (Aulacetrus  flbulatus) . 

13.  —  ( Strachia ). 

14.  Acanthosomiens  ( Rhapliigasler  griseus ),  vu  en  dessous  pour  montrer 

l’épine  ventrale. 

15.  —  (Acanthosoma  hœmorrhoidalis). 

16.  —  Le  même  insecte  vu  en  dessous  pour  montrer  la 

lame  sternale  s’avançant  au  delà  du  prosternum. 

17.  —  Tarse  postérieur  du  même  insecte. 

18.  —  ( Sastragala  ferrugator ). 

19.  —  Le  même  insecte  vu  en  dessous. 

20.  Asopie.xs.  (  Picromerus  bidens  ). 

21.  —  (Jalla  dumosa). 

22.  —  Dessous  de  la  tête  et  bec  du  Zicrona  cœridea. 


PENTATOMIDES 


PL  .  II 


19  u 


L^a/Yr  y  /  'ri  ,  /)rc/rrad  Jeu Yp 

l  /////  r  >•  ’/t  </er  e 


TABLEAU  MÉTHODIQUE 


DES 

PENTATOMIDES  DE  FRANCE 


lre  FAMILLE. 

CYDAIEKS 

Cephalocteus ,  L.  Dufour, 
histeroides,  L.  Dufour. 

Amblyothus,  Amyot  et  Serville. 
Dufouri,  Amyot  et  Serville. 

Cydnus,  Fabricius. 

flavicornis,  Fabricius. 
fuscipes,  Mulsant  et  Rey. 

(  Trichosternus) . 

pilosus,  Herrich-Schaeffer. 
nigrita,  Fabricius. 

(  Tominotus). 

Signoreti,  Mulsant  et  Rey. 

Macroscytus ,  Fieber. 
brunneus,  Fabricius. 

Geolcmus,  Mulsant  et  Rey. 
punctulatus,  Costa. 
elongatus,  Herrich-Schaeffer. 


Brachypelta,  Amyot  et  Serville. 
aterrima,  Forster. 

Sehirus,  Amyot  et  Serville. 

morio,  Linné. 

Iuctuosus,  Mulsant  et  Rey, 

Canthophorus,  Mulsant  et  Rey. 

( Trilomegas ). 

Sex-maculatus,  Rambur. 
bicolor,  Linné. 

(  Crocisthelhus). 

Waltli,  Fieber. 

.  ( Canthophorus ). 

dubius,  Scopoli. 
maculipes,  Mulsant  et  Rey. 

( Adomerus ). 

biguttatus,  Linné. 

Gnathoconus,  Fieber. 

albomargmatus,  Fabricius. 
picipes,  Fallén. 
concolor,  Mulsant  et  Rey. 


TABLEAU  METHODIQUE. 


29  ï 

Ochetoslethus ,  Fieber. 

nanus,  Herrich-Schaeffer. 

2e  FAMJLLE. 
SCIOCOmENS 

Oploscelis,  Mulsant  et  Rey. 
arenicola,  Scholtz. 

Sciocoris ,  Fallén. 

macrocephalus,  Fieber. 
angustipennis,  Mulsant  et  Rey. 
tissus,  Mulsant  et  Rey. 
aurilus,  Mulsant  et  Rey. 
curtipennis,  Mulsant  et  Rey. 
umbrinus,  Wolff. 

Helferi,  Fieber. 
terreus,  Schrank. 

Dyroderes,  Spinola. 

marginatus,  Fabricius. 

3®  FAMILLE. 

ÆMESrS. 

Ælia,  Fabricius. 

acuminata,  Linné. 
rostrata,  de  Geer. 

Klugii,  Hahn. 

Æliodes,  Dohrn. 
flavo-marginata,  Lucas. 


indexa,  Wolff. 
lineolata,  Mulsant  et  Rey. 
bifida,  Costa. 

leporina,  Herrich-Schaeffer 

4°  FAMILLE. 

EI$ARCORI£i\$. 

Rubiconia,  A.  Dohrn. 
intermedia,  Wolff. 

Staria,  A.  Dohrn. 
lunata,  Hahn. 

Eysarcoris.  Hahn. 

Mclanocephalus,  Fabricius. 
perlalus,  Fabricius. 
epistomalis,  Mulsant  et  Rey. 

Dallcria,  Mulsant  et  Rey. 

i  pusilla,  Herrich-Schaeffer. 

I  var.  Grenieri,  Signoret, 

Onylia ,  Mulsant  et  Rey. 
bipunctata,  Fabricius. 

FAMILLE. 

PEATATOMIEIVS. 

Aulacetrus,  Amyot. 

fibulatus,  Germar. 


TABLEAU  MÉTHODIQUE. 


295 


Nitilin,  Mulsant  et  Rey. 

(  Stenozigum  ) 

variegata,  Klug. 

Strachia,  Hahn. 

Ornata,  Linné. 
picta,  Herrich-Schaeffer. 
decorata,  Herrich-Schaeffer. 
festiva,  Linné. 
dominula,  Harrer. 

Oleracea,  Linné. 

Cyanea,  Fieber. 

Corpocoris ,  Kolenati. 

(  Carpocoris). 

baccarum,  Linné. 

(  Codophila). 
nigricornis,  Fabricius. 
melanocera,  Mulsant  et  Rey. 
lunula,  Fabricius. 
lynx,  Fabricius. 

( Dolycuris ). 

verbasci,  de  Geer. 

Peribalus,  Mulsant  et  Rey. 
verualis,  Wolff. 

Dnjocoris,  Mulsant  et  Rey. 
sphacclatus,  Fabricius. 

Pentatoma,  Olivier. 

juniperina,  Linné. 
pinicola,  Mulsant  et  Rey. 


Palomena ,  Mulsant  et  Rey. 
viridissima,  Poda. 

Brachynema ,  Mulsant  et  Rey. 

Cincta,  Fabricius. 

Yirens,  Klug. 

Nezara,  Amyot  et  Serville. 

Millierei,  Mulsant  et  Rey. 
Heegeri,  Fieber. 
prasina,  Linné. 

6*  FAMILLE. 

ACAATHOSOMIEAS. 

Piezodorus,  Fieber. 
incarna  tus,  Germar. 

Pdiaphigaster,  Laporte, 

griseus,  Fabricius. 

Acanthosoma,  Curtis. 
hæmorrhoidalis,  Linné. 

Sastragala ,  Amyot  et  Serville. 

ferrugatur,  Fabricius. 

Meadorus,  Mulsant  et  Rey, 

int.erstinctus,  Linné. 
lituratus,  Panzer. 

Oxydalus ,  Mulsant  et  Rey. 
don  ta  tus,  de  Geer. 


tableau  méthodique 


296 

7e  FAMILLE. 

ASOIPIEAS. 

Tropicoris ,  Hahn. 
rufipes,  Linné. 

Platynopus,  Amyot  et  Serville. 
sanguinipes,  Fabricius. 

Picromerus ,  Amyot  et  Serville. 

bidens,  Linné. 
nigridens,  Fabricius. 


Arma,  Hahn. 
custos,  Fabricius. 

Podisus,  Herrich-Schaeffer. 
luridus,  Fabricius. 

Asopus,  Burmeister. 
punctatus,  Linné. 

Jalla,  Hahn. 
dumosa,  Linné. 

Zicrona ,  Amyot  et  Serville. 
cœrulea.  Linné. 


ICONOGRAPHIE  ET  DESCRIPTION 


DE 

CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES 

INÉDITS 


PAH 

P.  MILLIÈRE 

SEIZIÈME  LIVRAISON 

(Présentées  à  la  Société  Linnéenne  de  Lyon,  le  12  mars  1866) 


Antliochai'is  Bellezina  ?  Bdv. 


(Àberr.  A.) 


(PL  7i ,  fig.  I.) 


Ce  sujet  n’est  caractérisé  que  par  le  dessous  des  ailes  inférieures  ; 
voici  ce  qui  le  distingue.  Sur  le  fond  vert  qui  est  d’une  teinte  plus 
jaunâtre  que  chez  l’espèce  ordinaire,  les  taches  blanches  du  milieu 
et  celles  du  bord,  au  lieu  de  présenter  la  forme  circulaire  et  ellipti¬ 
que,  se  montrent  en  stries  très-allongées  rayonnant  pour  la  plupart 
du  centre  de  l’aile  et  se  prolongeant  jusqu’à  la  frange,  qui  ne  les 
limite  pas.  Cetfe  variété  accidentelle  et  remarquable  a  été  prise  aux 
Annales  de  la  Société  Linnéenne.  20 


298  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

environs  de  Montpellier,  par  M.  Daube  qui  a  consenti  à  me  la 
confier  pour  la  faire  connaître.  Elle  appartient  à  la  collection  de 
cet  obligeant  naturaliste. 


StYaninierilamia  (i)  Egre^iHla. 

Dup.  Supp.  111.  299,  fig.  9.  —  Herr.-Sch.  p.  409.  —  Stgr.  Gat. 

N°  1360. 

(PI.  71,  fig.  2  à  6.) 

La  chenille  par  ses  mœurs  appartient  plus  peut-être  au  genre 
Scythropia  de  Hubner,  composé,  on  le  sait,  de  la  seule  Crataegella  , 
qu'au  Swammerdamia  du  même  auteur  :  ne  serait-il  pas  mieux  de 
déplacer  cet  insecte  et  de  le  faire  entrer  dans  ce  genre  Scythropia  ? 
Voici  l’histoire  de  la  larve  A’Egregiella  qui  doit  éclore  à  la  fin  de 
janvier  ou  en  février.  On  ne  savait  encore  rien  de  ses  premiers  états. 


CHENILLE. 

Elle  est  allongée,  fusiforme ,  très-plissée,  avec  le  premier  et  le 
dernier  segments  recouverts  d’une  plaque  écailleuse.  Sa  parure  est 
brillante  et  les  lignes  qui  la  parcourent  dans  toute  sa  longueur  sont 
nettes  et  vivement  indiquées.  Le  fond  est  d’un  violacé  plus  ou  moins 
accusé  sur  lequel  se  détache  la  vasculaire,  qui  est  étroite,  tremblée,  con¬ 
tinue,  brune  et  qui  repose  sur  un  fond  blanc  carné,  du  2e  au  11e 
segment.  Pas  de  sous-dorsale  ;  la  sligmatale  est  large,  ondulée,  conti¬ 
nue,  blanche  et  teintée  de  jaune  de  chrome  au  centre  de  chaque  an¬ 
neau.  Le  ventre  est  d'une  couleur  sombre  et  marqué  d’une  ligne 
blanchâtre.  Les  stigmates,  invisibles  à  l’œil  nu,  sont  blancs  et  large¬ 
ment  entourés  de  noir.  La  tète  est  globuleuse,  un  peu  cordiforme, 
d’un  jaune  d’ocre  foncé  avec  les  mandibules  et  ocelles  noirs  ;  ceux- 


(1)  Créé  par  Hubner. 


Swammerdamia  Egregiella  299 

ci  sont  surmontés  d’un  trait  horizontal  blanc.  Le  premier  anneau  a 
un  collier  blanc  et  un  écusson  d’un  noir  mat,  lequel  est  partagé 
par  un  sinus  étroit;  la  plaque  du  dernier  segment  est  petite  et 
aussi  d'un  noir  mat.  Les  pattes  antérieures  sont  robustes,  noires, 
annelées  de  blanc  ;  les  ventrales  et  anales  sont  brunes  avec  la  cou¬ 
ronne  claire.  Les  trapézoïdaux  et  autres  points  pilifères  sont,  ainsi 
que  chez  les  espèces  congénères,  gros  et  foncés  ;  les  poils  qu’on  ne 
peut  distinguer  sans  loupe,  sont  d’une  longueur  normale  et  bruns. 

Vers  le  15  ou  le  20  mars,  la  petite  chenille  a  atteint  son  entier 
développement.  On  la  rencontre  aux  environs  de  Cannes  (Alpes-Ma¬ 
ritimes),  sur  les  Erica  scoparki  et  arborea,  dont  elle  ronge  les  fleu- 
reltes.  Elle  ne  vit  pas  précisément  seule,  mais  toutefois  on  ne  peut 
la  classer  dans  les  espèces  vivant  en  société  ;  le  plus  souvent  c’est 
par  deux  ou  trois,  et  au  plus  par  quatre  et  cinq  individus 
occupant  une  branche  de  bruyère;  mais  alors  ces  petites  chenilles 
sont  éloignées  l'une  de  l’autre  et  séparées  entre  elles  par  des  bou¬ 
quets  de  fleurs.  Elle  trahit  sa  présence  par  quelques  fds  de  soie  pla¬ 
cés  surtout  de  bas  en  haut,  fixés  aux  petits  rameaux  parmi  lesquels 
la  chenille  est  comme  suspendue  et  où  elle  demeure  immobile  pendant 
le  jour.  Elle  ne  prend  sa  nourriture  que  la  nuit,  grossit  rapidement, 
et  pour  se  métamorphoser  tisse  dans  les  branches  mômes,  un  cocon 
en  forme  de  navette,  d’une  soie  pure  et  blanche,  se  place  la  tête  en 
haut  et  se  métamorphose  cinq  ou  six  jours  après.  Cette  petite  larve 
est  plus  que  toute  autre  peut-être  attaquée  par  un  ichneumon  dont 
on  remarque  souvent  le  cocon  blanchâtre  fixé  contre  un  petit  rameau 
de  la  plante. 

La  chrysalide  enfermée  dans  une  double  enveloppe  blanche,  opaj 
tpie,  très-mince,  mais  cependant  forte  et  impénétrable  à  l’humidité  , 
la  chrysalide,  dis-je,  est  allongée,  rougeâtre,  avec  la  gaine  des  anten¬ 
nes  descendant  très-bas  et  atteignant  presque  la  pointe  abdominale; 
celle-ci  est  obtuse,  brune  et  munie  de  plusieurs  crochets  divergents, 
lins,  tournés  en  dehors.  La  petite  Hyponoineutide  éclot  dès  le  15  ou 
le  20  avril,  et  toujours  dans  la  matinée. 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


300 

INSECTE  PARFAIT. 

Envergure  :  O™, 014  à  0m,015. 

Cette  espèce,  placée  à  la  fin  du  genre  dans  le  Catalogue  Staud., 
avait  été  bien  à  tort  considérée  par  Duponchel  comme  une  Bu- 
talis.  La  découverte  de  la  chenille  est  venue  donner  raison  à 
M.  Herrich-Schaeffer  qui,  avant  qu’on  eût  connaissance  des  pre¬ 
miers  états  de  cette  espèce,  a  reconnu  en  elle  une  véritable  Hvpono- 
meutide  (1). 

L 'Egregiella  est  très-allongée  surtout  aux  ailes  supérieures  qui 
sont  relativement  étroites,  généralement  d’un  bronzé  verdâtre  et 
n’ont  pour  tout  dessin  que  deux  bandes  blanchâtres  ;  l’une  qui  tra¬ 
verse  l'aile  dans  la  presque  totalité  de  son  étendue  et  qui  est  inter¬ 
rompue  au  milieu  par  un  gros  point  noir,  et  l’autre  placée  à  la  côte, 
qui,  partant  de  la  hauteur  du  point  noir  précité,  se  dirige  sur 
l’apex  qu’elle  n’atteint  pas.  Les  ailes  inférieures  sont  d’un  gris  de  fer 
uniforme  et  ornées  de  très-longues  franges  soyeuses  et  concolores.  Le 
dessous  est  luisant  et  unicolore  ;  les  antennes  noduleuses  à  la  base 
sont  brunes  et  épaisses,  elles  partent  d’une  touffe  de  poils  fauves  ;  les 
palpes  relevés  comme  chez  les  Butalis  et  les  Gelechia. 

VEgregiella  varie  :  chez  certains  sujets  les  lignes  blanches  sont 
très-oblitérées  et  les  ailes  paraissent  d’une  teinte  uniforme. 

Cette  Hyponomeutide  a  toutes  les  habitudes  des  espèces  de  la  même 
division  ;  elle  est  lente  dans  ses  mouvements,  vole  peu,  demeure  dans 
une  complète  immobilité  lorsqu’elle  est  blessée  par  l’épingle  et  meurt 
sans  s’agiter  beaucoup.  Elle  vole  le  soir  d’une  manière  lente  et  nulle¬ 
ment  saccadée,  ne  quitte  jamais  trop  le  voisinage  des  Erica  qui 
ont  nourri  sa  chenille  et  où  la  femelle  dépose  à  l’aisselle  des  bran¬ 
ches,  par  petits  groupes,  ses  œufs  qui  ne  devront  éclore  que  neuf 


(1)  A  la  vue  de  sa  chenille  que  j’élevais  en  certain  nombre,  M.  Stainton,  de 
Londres,  dont  j’eus  la  visite  à  Cannes,  soupçonna  de  suite  que  ce  devait  être  celle 
de  la  Swtim.  Egregiella,  l)up. 


Omia  Theophila.  30 1 

mois  après.  !1  m’est  à  peu  près  prouvé  que  1 ’Eyregiella  n’a 
qu’une  génération.  Elle  ne  paraît  pas  exlusivement  propre  au  Midi, 
puisque  Duponchel  (t.  II,  p.  345),  tenait  du  nord  de  la  France  les 
individus  qui  lui  ont  servi  à  décrire  l’espèce. 

Obs.  Postérieurement  à  la  rédaction  de  l’article  qui  précède,  j’ai 
pu  m’assurer  que  la  Swm.  Egregiella  fait  partie  de  notre  faune 
lyonnaise  et  que  même  l’espèce  se  rencontre  assez  abondamment 
sur  certains  coteaux  bien  exposés  des  bords  du  Rhône,  où  croît  en 
abondance  la  Calluna  vulgaris.  La  chenille  de  l 'Egregiella  ne  vit 
donc  pas  exclusivement  sur  les  Erica  scoparia  et  arborea. 


Ouii»  (1)  Tlieogultila  , 

Stgr.  Annales  Soc.  entom.  de  Stettin,  1865,  p.  56  et  57. 

(PI.  71,  lig.  7.) 

Celle  nouvelle  Omia  est  très-voisine  de  la  Rupicola,  avec  laquelle 
il  serait  facile  de  la  confondre  au  premier  abord,  car  elle  a  la  coupe 
d’ailes,  la  taille  et  la  couleur  de  sa  congénère  ;  cependant  en  compa¬ 
rant  les  deux  espèces  on  reconnaît  de  suite  en  quoi  elles  diffèrent. 
Si  le  fond  des  quatre  ailes  est  noir  et  luisant  chez  ces  deux  Omia, 
celte  couleur  est  légèrement  brune  chez  la  Theophila.  Celle-ci,  en  ou¬ 
tre,  présente  aux  supérieures  plusieurs  lignes  dentées,  transverses, 
dun  bleu  d’acier,  et  la  coudée  seule  est  toujours  entière.  On  voit  à 
la  côte,  d'où  part  la  basilaire,  une  agglomération  d’atomes  bleu⬠
tres  ;  les  quatre  à  cinq  taches  blanches  qui  caractérisent  le  bord  ex¬ 
térieur  des  ailes  chez  la  Rupicola,  manquent  toujours  chez  l’espèce 
nouvelle;  les  franges,  qui  sont  noires,  ont  l’extrémité  blanche.  Le 
dessous  serait  entièrement  noir,  n’était  une  tache  claire  à  la  côte  , 


(1)  Créé  par  M.  Giienée. 


302  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

correspondant  à  la  coudée  bien  indiquée  en  dessus;  l’extrémité  des 
franges  est,  ainsi  qu’en  dessus,  d’un  blanc  pur.  Mais  ce  qui  distin¬ 
gue  surtout  la  Theophila  de  sa  voisine,  c’est  que  la  tête,  les  palpes  et 
le  prothorax  sont  d’un  jaune  orangé  très-vif.  Le  thorax  et  l’abdomen 
sont  noirs  ;  ce  dernier  est  garni  d’une  petite  touffe  noire  mêlée  à  des 
poils  jaunâtres  ;  chez  la  Rnpicola  ces  poils  sont  toujours  d’un  jaune 
pur.  Les  pattes  sont  noires,  velues  et  annelées  de  blanc  aux  derniers 
articles. 

La  $  est  toujours  un  peu  plus  grande  que  le  <f  ;  elle  lui  ressem¬ 
ble  pour  la  couleur  et  la  disposition  des  lignes. 

M.  Staudinger  nous  dit  que  cette  charmante  espèce  lui  a  été  en¬ 
voyée  en  certain  nombre  par  M.  le  docteur  Crüper,  qui  l'a  prise 
pendant  l’été  de  1865,  sur  le  Mont-Parnasse,  en  Grèce. 

La  Theophila,  ainsi  que  ses  voisines  la  Cymbalariœ  et  la  Cyclopea, 
doit  avoir  un  vol  diurne. 

Mon  cabinet  :  un  a*  et  une  ?  en  bon  état  de  conservation. 


Euiiitliecia  ITIultiflarata ,  Mill 
(  Specics  nova.  ) 


(PI.  71,  fig.  8  à  13  .) 


CHENILLE. 

Elle  éclot  dès  la  fin  d’octobre  ou  le  commencement  de  novembre  , 
grossit  lentement  et  n’est  parvenue  à  son  entier  développement 
qu’en  janvier  et  février  ;  cependant  on  trouve  encore  des  individus 
tardifs  jusqu’en  mars. 

A  sa  sortie  de  l’œuf,  cette  chenille  est  d’un  vert  clair  uniforme  ; 
ce  n’est  qu’à  sa  seconde  mue  qu’elle  prend  les  jolies  couleurs  qui  la 
distinguent  et  qu’elle  conservera  jusqu’à  sa  transformation.  Parve¬ 
nue  à  toute  sa  grosseur,  elle  est  allongée,  cylindrique,  plissée,  d’un 


Eupithecia  Multiflorata.  .103 

vert  d’herbe  avec  la  région  dorsale  d'un  carminé  vif,  tendant  à  s'obs¬ 
curcir  sur  les  premiers  anneaux.  La  ligne  vasculaire,  du  second  au 
douzième  segment,  est  large,  resserrée  à  chaque  incision,  carminée 
el  finement  liserée  de  blanc  pur  à  droite  et  à  gauche.  La  stigma- 
tale  est  large,  blanche  et  légèrement  ondulée.  Le  ventre  est  également 
vert;  il  est  marqué,  du  quatrième  au  neuvième  anneau,  d’une  ligne 
double,  continue  et  blanchâtre.  La  tête  est  petite,  globuleuse,  verte, 
avec  les  mandibules  et  ocelles  d’un  vineux  obscur;  le  clapet  anal 
existe,  mais  on  le  voit  à  peine  ;  les  stigmates  sont  blancs  et  d’une  pe¬ 
titesse  extrême  ;  les  dix  pattes  verdâtres  ;  les  autres  ont  le  dernier 
article  légèrement  carminé.  Il  existe  de  rares  variétés  de  cette  che¬ 
nille  chez  lesquelles  la  teinte  carminée  du  dos  est  remplacée  par  une 
couleur  d’un  jaune  d’ocre  vif. 

Cette  chenille  est  d’une  lenteur  extrême,  et,  au  repos,  d’une  im¬ 
mobilité  absolue;  elle  se  tient  pendant  le  jour  fixée  par  les  pattes 
anales  aux  branches  de  l’arbuste,  légèrement  recourbée,  et  par  sa 
couleur  se  confond  tellement  avec  les  feuilles  et  les  fleurs  des  Erica , 
qu’il  faut  la  plus  extrême  attention  pour  la  distinguer.  Ce  sont  les 
E.  multiflora  (arborca)  et  scoparia  qui  la  nourrissent.  Elle  est  peut- 
être  plus  fréquente  sur  la  seconde  de  ces  Erica.  Je  fais  observer  que 
la  Calluna  vulgaris,  mêlée  aux  deux  précédents  arbrisseaux,  ne  m’ont 
jamais  donné  la  chenille  de  la  Multiflorata  que  j’ai  prise  en  cer¬ 
tain  nombre  aux  environs  de  Cannes,  sur  toutes  les  collines  chaude¬ 
ment  exposées  qui  entourent  la  ville.  On  la  rencontre  aussi,  mais  do 
loin  en  loin,  au  bord  de  la  mer,  sur  les  rochers  garnis  de  bruyères, 
et  également  à  file  Sainte-Marguerite. 

Lorsque  arrive  en  janvier  et  février  l’époque  de  la  transformation, 
cette  petite  chenille  descend  de  V Erica,  se  cache  au  pied  parmi  la 
mousse  et  forme  une  petite  coque  molle  mais  solidement  lissée  et  à 
laquelle  se  mêlent  certains  détritus  de  végétaux;  la  transformation  a 
lieu  dans  un  temps  relativement  court. 

La  chrysalide,  qui  a  la  forme  cylindrico-conique  de  toutes  les  espè¬ 
ces  congénères  que  j’ai  observées,  rappelle  par  sa  couleur  celle 


304  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

île  la  chenille.  Elle  est  d’un  vert  pomme  avec  l’enveloppe  des  ailes  et 
des  anneaux  d’un  vert  jaunâtre  ;  de  plus,  la  partie  dorsale  est  mar¬ 
quée  d’une  large  teinte  carminée.  Le  dernier  segment  est  faiblement 
carminé  et  la  pointe  est  brune;  celle-ci  présente  trois  à  quatre  pe¬ 
tits  crins  droits  très-courts.  Les  larves  qui  se  sont  métamorphosées 
dès  la  lin  de  janvier,  ont  donné  l’insecte  parfait  à  la  mi-avril  ;  l’éclo¬ 
sion  a  continué  pendant  cinq  à  six  semaines.  Ce  petit  lépidoptère 
éclot  entre  six  et  huit  heures  du  matin  et  jamais  à  un  autre  moment 
du  jour. 


INSECTE  PARFAIT. 

Pour  la  coupe  d’ailes  et  le  faciès  général,  cette  Phalène  est  voisine 
de  plusieurs  de  ses  congénères  ;  notamment  de  la  Tenebrosata ,  H. -S., 
Constrictata,  Gn.,  Phaeniceata,  Ramb.  et  Guinardaria,  Bdv.  ;  c’est 
peut-être  de  cette  dernière  espèce  quelle  se  rapproche  le  plus  ; 
elle  est  toutefois  constamment  plus  petite  et  ses  ailes  supérieures  et 
inférieures  sont  relativement  plus  étroites  :  de  plus,  la  teinte  de  la 
Multiflorata  est  toujours  plus  sombre,  les  taches  noires  nervurales 
sont  vivement  écrites  et  les  lignes  transversales  me  semblent  dispo¬ 
sées  différemment  que  chez  sa  voisine.  Voici  au  reste  la  description 
de  la  Multiflorata. 

Cette  Eupithecia  est  assez  tranchée  et  ses  dessins  sont  toujours 
nettement  arrêtés. 

Les  ailes  sont  allongées  ;  les  supérieures  sont  aiguës  à  l’apex,  le 
fond  est  d’un  brun  de  bois  sur  lequel  les  larges  lignes  transversales 
plus  ou  moins  claires  se  détachent  assez  bien.  La  coudée,  dont  l’an¬ 
gle  est  bien  formé,  est  limitée  par  une  éclaircie  qui,  de  même  que 
les  autres  lignes,  part  de  la  côte.  L’espace  médian  présente,  en  ou¬ 
tre,  une  tache  blanche  au  centre,  qui  est  quelquefois  oblitérée,  et  cinq 
à  six  petits  traits  noirs  nervuraux  plus  ou  moins  bien  indiqués,  et  qui 
manquent  parfois.  Le  point  cellulaire  est  de  grosseur  médiocre,  noir, 
ovale  et  ordinairement  bien  écrit.  La  ligne  subterminale  est  très- line, 


Eupithecia  Multiflorata.  305 

festonnée,  claire  et  aboutit  à  un  gros  point  blanc  de  forme  anguleuse. 
La  frange  est  foncée  et  entrecoupée  de  brun.  Les  nervures  sont  in¬ 
terrompues  mais  le  plus  souvent  bien  écrites.  Les  ailes  inférieures  sont 
d’un  gris  foncé,  uniforme  et  obscur  où  on  distingue  imparfaitement 
une  ligne  transverse  et  flexueuse  et  où  le  point  cellulaire  n’est  pas 
toujours  visible.  Les  ailes  sont  en  dessous  très-obscures  et  le  point 
ordinaire  et  les  traits  noirs  qui  précèdent  la  frange,  sont  cependant 
bien  indiqués.  Entre  la  tache  cellulaire  et  la  côte,  on  distingue  pres¬ 
que  toujours  une  éclaircie  dont  la  largeur  varie.  Les  antennes  sont 
assez  longues,  grises  en  dessus,  brunes  en  dessous  ;  les  yeux  gris 
foncé  ;  le  thorax  assez  robuste  et  concolore;  l’abdomen,  qui  participe 
de  la  couleur  générale,  est  marqué  sur  les  quatre  anneaux  du  milieu 
d’une  tache  en  forme  d’O  ;  sur  les  flancs,  de  taches  noires,  et  cela 
indépendamment  des  deux  premiers  anneaux  plus  foncés  que  les 
autres;  les  pattes,  d’une  longueur  normale  et  grises  ;  enfin,  l’abdomen 
est  un  peu  relevé. 

La  9  est  semblable  au  a” ,  mais  elle  est  un  peu  plus  grande.  Les 
deux  sexes  se  tiennent  au  repos  les  ailes  inférieures  entièrement  ca¬ 
chées  par  les  supérieures,  ce  qui  ferait  croire  les  quatre  ailes  plus 
étroites  qu’elles  ne  le  sont  en  réalité. 

Cette  Eupithecia  ne  varie  pas  d’une  manière  appréciable,  cepen¬ 
dant  quelques  sujets  se  présentent  avec  une  teinte  généralement  plus 
claire,  plus  grisâtre. 

On  ne  rencontre  que  rarement  dans  la  nature  la  Multiflorata 
à  l’état  d'insecte  parfait  volant  dans  le  voisinage  des  Erica.  Elle 
portera  le  n°  1121  bis,  dans  le  Species  général,  et  dans  le  Catalogue 
Stgr.  le  n°  G91  bis. 

Obs.  N’ayant  pas  été  à  même  de  voir  les  Guinardaria  Bdv.  en 
nature,  je  dois  avouer  que  je  ne  suis  pas  absolument  certain  que 
cette  Eupithecia  ne  soit  pas  la  môme  que  ma  Multiflorata. 


306 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS, 


Voici  une  troisième  série  t VAcidalia,  mais  ces  Phalénites,  parleurs 
mœurs,  la  forme  de  leurs  chenilles  et  aussi  par  l’angle  plus  ou  moins 
prononcé  de  leurs  ailes  inférieures,  ne  devraient-elles  pas  être  sépa¬ 
rées  des  Acidalia  proprement  dites,  et  constituer  un  genre  distinct  ? 
Toutes  les  larves  de  ce  groupe  ont  probablement,  une  furme  iden¬ 
tique  et  doivent  se  rapprocher  des  Pellonia  de  M.  Guenée.  Les  quatre 
espèces  de  larves  dont  il  va  être  question  ont  de  grands  rapports 
avec  les  deux  chenilles  connues  du  genre  Pellonia;  celle  de  la 
Vibicaria  et  celle  de  la  Calabraria. 


leiifidia  Ininiiitatti ,  L. 

S.  N.  264.  —  Bork.  2,18.  —  Haw.  p.  332.  —  Steph.  III,  p.  308.  — 
Wood,  72,  — Gn.  IX,  p.  498.  =  Sylvesirata,  Hub.  97?  —  Tr.  II. 
p.  306  et  Sup.,  p.  201.  —  Frey.  I,  pl.  77,  lig.  2,  5.  — -  Herr-Sch., 
p.  28,  lig.  103,  103.  —  Lab.,  37  —  Stgr.  Cat.  131. 

(IU.  ri,  lig.  1  à  3.) 

CHENILLE. 

Des  œufs  de  cette  Acidalie  ont  été  pondus  le  10  août;  ils  sont 
ovalaires,  cannelés  longitudinalement,  jaunes,  puis  couleur  de  chair, 
et  striés  de  taches  vineuses  douze  heures  avant  l'éclosion,  qui  est  ar¬ 
rivée  le  19  du  même  mois.  La  jeune  larve  est  d’abord  d’un  jaune 
verdâtre,  et  huit  jours  après,  la  région  dorsale  se  colore  d’une  teinte 
foncée  sur  le  milieu  du  corps.  Cette  chenille,  qui  passe  l’hiver,  n’a  at¬ 
teint  son  entier  développement  que  pendant  le  mois  de  mars  ;  elle  est 
alors  allongée,  cylindrique,  légèrement  carénée  sur  les  côtés,  avec  la 


Aciclalia  Immutata.  307 

tète  petite,  aplatieen  devant.  La  couleur  générale  est  l’argileux  plus  ou 
moins  clair  sur  lequel  la  vasculaire  se  montre,  à  partir  du  quatrième 
anneau,  sous  forme  d’un  trait  fin  qui  s’élargit  insensiblement  pour 
finir  en  pointe  sur  le  onzième  segment.  Cette  ligne,  qui  est  d’abord 
d’un  vineux  obscur,  se  prononce  jusqu’à  devenir  très-brune.  Sur 
l’incision  des  5e,  6e,  Ie  et  8e  anneaux,  on  distingue  une  tache  carrée, 
noire,  marquée  au  centre  d’un  point  blanc  ;  la  sous-dorsale  est  fine 
et  continue  ;  la  stigmatale  est  un  peu  plus  large  que  la  précédente 
ligne,  faiblement  ondulée,  claire,  et  contre  elle  sont  appuyés  les  stig¬ 
mates  noirs  et  visibles  à  l’œil  nu.  Le  dessous  est  d’un  blanc  verdâtre 
avec  une  ligne  large,  continue,  à  peine  indiquée.  La  tête  est  d’un  vert 
jaunâtre  avec  les  ocelles  noirs  et  les  mandibules  vineuses.  Les  dix 
pattes  sont  concoures  et  les  antérieures  sont  très-éloignées  des  ana¬ 
les,  ainsi  que  chez  les  trois  autres  espèces  qui  feront  le  sujet  de  cette 
livraison. 

La  chenille  de  1 Immutata  ne  m’a  pas  semblé  varier  ;  elle  est  très- 
rigide,  et  vit  à  découvert  sur  plusieurs  espèces  de  plantes.  Je  l’ai 
nourrie  avec  les  Chicoracées,  les  feuilles  radicales  de  YArtliemisia 
rampeslris  et,  en  automne,  avec  la  fleur  du  Thesium  linophyllum . 
Pour  se  métamorphoser  elle  se  comporte  comme  la  plupart  des  che¬ 
nilles  dont  l’état  léthargique  ne  doit  avoir  qu’une  courte  durée;  sa 
coque  est  molle,  à  claire-voie  et  protégea  peine  la  chrysalide  qui, 
dans  sa  forme,  n'a  absolument  rien  de  remarquable.  L’éclosion  de  la 
Phulénile  a  commencé  le  f)  avril  et  s’est  continuée  pendant  dix  ou 
douze  jours. 


INSECTE  PARFAIT. 


* 

On  le  distingue  toujours  des  espèces  voisines  par  ses  ailes  inférieu¬ 
res  moins  anguleuses,  par  ses  lignes  transversales  de  couleur  de 
rouille,  parallèles  et  régulières,  parle  point  noir  central  toujours 
visible  aux  quatre  ailes  en  dessus  et  en  dessous,  et  enfin  par  la  tète, 
dont  le  fond  est  noir  et  le  vertex  blanc. 


308  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS 

(Jette  espèce,  qui  est  une  des  plus  communes  du  genre,  a  deux  gé¬ 
nérations  ;  celle  du  printemps  m’a  paru  moins  abondante  que  celle 
de  l’automne. 

Vlmmutata  vole  en  grand  nombre  dans  les  prés  humides  de  nos 
environs;  dans  le  Bugey,  au  centre  et  au  nord  de  la  France. 
Elle  n’a  jamais  été  signalée  dans  le  Midi.  Elle  appartient  aux  fau¬ 
nes  belges,  anglaises  et  allemandes. 

i  C’est  bien  là,  évidemment,  Vlmmutata  de  Linné  eide  Clerkqui  la 
ligure  à  ne  pas  s’y  tromper.  La  description  de  Borkhausen ,  de 
Haworth,  etc.,  sont  aussi  concluantes.  Comment  donc  les  auteurs 
modernes  ont-ils  méconnu  une  espèce  aussi  solidement  établie  ?  » 
(Gn.  IX,  p.  498.) 


Acitlalia  C-ai*icaria. 

Herr.-Sch.  Sup.  p.  134,  fig.  353  et  554.  —  Gn.  IX,  891.  —  Stgr. 

Cat.  129. 

(PI.  72,  fig.  4  à  7.) 

C’est  pendant  le  mois  d’août  que  vole  la  seconde  génération  de 
celte  Phalénite.  Une  9  recueillie  le  17,  a  pondu  un  certain  nombre 
d’œufs  qui  sont  éclos  le  26  du  même  mois  ;  ces  œufs  sont  sphériques, 
bleuâtres,  puis  passent  au  brun. 

CHENILLE. 

Lors  de  son  éclosion  elle  est  d’un  blanc  livide  ;  adulte,  elle  est  lon¬ 
gue,  effilée,  légèrement  carénée  sur  les  côtés,  palissée  transversale¬ 
ment,  à  anneaux  distincts,  généralement  d’un  argileux  clair  avec 
les  lignes  assez  bien  indiquées.  La  vasculaire  est  fine,  interrompue  ; 
elle  s’élargit  sur  les  7e,  8e  et  9e  segments  et  présente  sur  les  incisions 
de  ces  mêmes  anneaux  une  tache  petite,  rectangulaire  et  bleuâtre  ;  la 


Acidnlia  Cancana.  309 

sous-dorsale  est  très-fine,  brune,  et  repose  sur  une  ligne  plus  large  et 
plus  claire  qui  déborde  de  chaque  côté  ;  la  stigmatale  est  blanchâtre, 
mal  indiquée,  large  et  continue  ;  elle  est  limitée  par  les  stigmates  qui 
s’appuyent  au  bord  supérieur;  ces  organes  de  la  respiration,  invisi- 
sibles  à  l’œil  nu,  sont  blancs,  ronds  et  cerclés  de  noir.  Le  ventre  est 
d'un  gris  foncé  ;  on  y  distingue  à  peine  une  double  ligne  claire , 
fine  et  continue.  La  tête  est  petite,  aplatie  en  avant  et  brune  ;  les 
dix  pattes  concolores  ;  les  trapézoïdaux  sont  à  peine  visibles  ;  les 
autres  points  et  les  poils  courts  et  bruns,  ne  le  sont  pas  sans  le  secours 
de  la  loupe. 

Cette  chenille,  ainsi  que  la  précédente,  est  très-rigide,  vit  à  décou¬ 
vert  et  varie  en  gris  et  gris  bleuâtre,  mais  alors  les  lignes  sont 
moins  distinctes.  Elle  est  polyphage;  je  fai  nourrie  plus  spéciale¬ 
ment  avec  les  feuilles  de  la  Centaurea  jacea,  et,  en  hiver,  avec  celles 
des  Artemisia  viilgaris  et  campestris.  Quelques-unes  de  mes  larves 
étaient  parvenues  à  leur  entier  développement  au  commence¬ 
ment  de  novembre,  mais  le  plus  grand  nombre  ne  l’a  atteint  qu’en 
mars  de  l’année  suivante.  C’est  à  cette  dernière  époque  qu’arrive  la 
transformation  de  la  chenille.  Pour  se  métamorphoser  elle  forme  une 
coque  solidement  construite  dans  la  composition  de  laquelle  il  entre 
de  la  mousse,  des  grains  de  sable  liés  au  moyen  d’une  soie  brune. 
La  chrysalide  qu’elle  renferme  est  d’un  jaune  clair  lavé  de  verdâtre 
avec  les  anneaux  rouge  acajou  et  l’enveloppe  tellement  diaphane 
qu’on  aperçoit  distinctement  les  dessins  des  ailes  lorsque  celles-ci 
sont  formées.  La  tête  et  la  pointe  anale  sont  brunes;  cette  dernière 
présente  un  double  crochet  allongé  et  recourbé  en  dehors.  La  che¬ 
nille  reste  à  peine  un  mois  en  chrysalide. 


INSECTE  PARFAIT. 


La  Caricaria ,  dont  la  découverte  n’est  pas  très-ancienne,  est  voi¬ 
sine,  mais  cependant  distincte  de  VImmutata.  Les  ailes  plus  obtuses 
sont  un  peu  moins  grandes.  Sur  un  fond  très-blanc  on  voit  à  la 


310 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


côte  et  sur  les  bords  un  semé  de  très-fins  atomes  bruns;  les  lignes 
argileuses,  dont  quatre  aux  supérieures  et  trois  aux  inférieures,  sont 
diagonales  et  flexueuses.  Ce  qui  distingue  invariablement  cette  espèce 
de  sa  voisine,  est  l'absence  constante  du  point  cellulaire  aux  premières 
ailes,  alors  qu’il  est  toujours  bien  écrit  aux  secondes.  Les  cils  des 
antennes  sont  plus  longs  que  chez  Ylmmutata;  de  plus  ils  sont 
doubles;  la  tète  est  noire  ainsi  que  les  yeux  ;  le  vertex  est  blanc. 

Cette  espèce,  qui  éclot  en  mai  ou  dans  les  premiers  jours  de 
juin,  semble  appartenir  aux  régions  montagneuses.  Je  l’ai  prise 
abondamment  en  septembre  au  pied  du  Mont-du-Chat  (Haute-Sa- 
voie),  dans  un  pré  humide  parmi  les  grandes  herbes  ;  mais  c’est  en 
vain  que  je  l’ai  cherchée  en  juillet  dans  les  vallons  frais  des  envi¬ 
rons  de  Plombières  (Vosges),  où  elle  doit  exister  :  il  devait  être  à 
celte  époque  trop  tard  et  trop  tôt,  la  seconde  génération  ne 
paraissant  qu'en  août. 

V Acid.  Caricaria  fait  partie  de  la  faune  de  l’Oberland  (Suisse), 
où  M.  de  La  Harpe  l’a  recueillie  dans  les  marais,  volant  parmi  les 
joncs.  (Faune  des  lépidoptères  suisses.  Sup.  p.  10.)  M.  Guenée  Fa 
rencontrée  dans  les  prairies  des  Pyrénées  pendant  la  première  quin¬ 
zaine  de  juin.  La  Caricaria  est  jusqu’à  ce  jour  assez  peu  répandue 
dans  les  collections;  cela  tient  sans  doute  à  ce  qu’elle  a  été  confondue 
avec  Ylmmutata;  ses  habitat  sont  d ailleurs  circonscrits  et  peu 
nombreux. 


Acidallia  ïniitaria. 


Hub.  51. —  Tr.  I,  p.  24. —  Dup.  IV,  p.  229,  pl.  148,  fig.  4.  — Step. 
III,  p.  318.  —  Bdv.  1912.  —  Herr.-Sch.  p.  27.  — Gn.  IX,  p.  508. 
Stegr.  Cat.  138. 

(Pl.  72,  lig.  s  à  li  .) 

À  ia  vue  de  la  chenille  de  cette  espèce,  on  penserait  avoir  sous  les 
yeux  celle  d’une  Pellonia.  Sa  forme,  en  effet,  est  à  peu  de  chose 


.4  cidalia  Imitaria.  31 1 

près  celle  des  larves  de  la  Vibicaria ,  L.  et  de  la  Calabraria  Hb.  ? 
Si,  par  suite  de  la  connaissance  de  ses  premiers  états ,  on  reconnaît 
que  Ylmitaria  n’est  pas  à  sa  véritable  place  ,  les  classificateurs 
futurs  l’enlèveront  du  genre  Acidalia  dans  lequel  on  l’a  toujours 
comprise;  pour  moi,  je  me  contenterai  de  dire  ce  que  j’ai  pu 
observer  des  mœurs  de  cette  espèce. 


CHRXILLE. 

Ainsi  que  celle  de  sa  congénère  la  Vibicaria,  la  chenille  de  V Imi¬ 
taria  est  très-longue  et  filiforme,  finement  plissée  transversale¬ 
ment,  cylindrique,  mais  un  peu  plus  épaisse  il  partir  des  trois  der¬ 
niers  anneaux,  nullement  aplatie  en  dessous  et  non  carénée  latérale¬ 
ment.  La  tête  est  petite,  arrondie  sur  les  bords,  un  peu  déprimée  en 
avant,  pointillée  et  éclairée  de  deux  traits  blanchâtres  qui,  partant 
du  front,  descendent  à  la  hauteur  des  ocelles.  Le  type  est  d’un  jau¬ 
nâtre  isabelle,  sans  dessins,  si  ce  n’est  une  fine  vasculaire  géminée, 
droite,  continue,  brune  et  ombrée  de  chaque  côté  ;  le  ventre  est  plus 
foncé,  mais  il  ne  présente  pas  de  lignes.  Les  stigmates,  complètement 
noirs,  paraissent  reposer  sur  une  caroncule  très-plissée,  invisible  à 
1  œil  nu.  Les  pattes  sont  concolores,  fort  espacées  ;  les  postérieures, 
relativement  robustes,  sont  tachées  de  noir  extérieurement  ;  le  clapet 
anal  est  fort  petit. 

Cette  chenille  varie  beaucoup  :  il  est  des  individus  d'un  jaune  ver¬ 
dâtre,  d’autres  d’un  gris  bleuâtre  ;  certains  sujets  sont  marqués  sur 
les  lianes,  du  4"  au  0°  segment,  d’une  grosse  tache  brune,  en  forme 
d'étoile  distinctement  écrite  ;  cependant  la  plupart  se  présentent  jus¬ 
qu'à  leur  troisième  mue  inclusivement  avec  une  livrée  chamarrée, 
bien  différente  de  ce  qu’elle  sera  après  la  quatrième.  Eu  effet,  sur  un 
fond  plus  ou  moins  clair,  on  voit  de  grandes  lâches  brunes  dorsales 
et  stigmatales,  avec  une  large  vasculaire  et  doux  sous-dorsales  de 
même  couleur,  et  enfin  tout  le  ventre  est  d’un  brun  plus  ou  moins  en¬ 
fumé.  Ces  diverses  taches  donnent  à  la  chenille  un  aspect  tellement 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


312 

différent  de  celui  qu’elle  aura  plus  tard,  qu'il  faut  avoir  élevé  sépa¬ 
rément  les  larves  en  nombre,  ainsi  que  je  l’ai  fait  souvent,  pour 
être  bien  sûr  que  toutes  appartiennent  à  la  même  espèce.  Cependant 
à  ses  divers  âges  cette  chenille  conserve  invariablement  son  aspect  fili¬ 
forme  et  cylindrique,  sa  pose  en  demi-cercle  plus  ou  moins  con¬ 
tourné  et  sa  parfaite  immobilité  pendant  plusieurs  heures  ;  ce  qui  la 
fait  confondre  avec  des  tiges  de  plantes  desséchées.  Toutefois,  au 
moindre  contact,  elle  se  roule  sur  elle-même,  se  pelotonne,  se  laisse 
tomber  à  terre,  demeure  ainsi  confondue  parmi  les  débris  de  végé¬ 
taux  et,  de  cette  façon,  échappe  le  plus  souvent  h  ses  ennemis. 

Cette  espèce  qui  a  deux,  trois  et  peut-être  quatre  générations  et 
qui,  de  septembre  ou  octobre,  reste  à  l’état  de  chenille  jusqu’en  mars, 
vit  sur  plusieurs  espèces  d’arbrisseaux  et  sous-arbrisseaux.  Je  l’ai 
rencontrée  sur  les  Rubus,  Artemisia,  Rubia,  Erica,  et  les  Galium 
sous-ligneux.  Aux  environs  de  Cannes,  c’est  le  Lotus  angustissimus 
qui  la  nourrit  le  plus  ordinairement.  En  hiver  on  la  trouve  sous  les 
feuilles  de  cet  élégant  sous-arbrisseau  qui  orne  de  ses  longues  tiges 
étalées  ou  pendantes  les  rochers  des  bords  de  la  mer  aux  expositions 
les  plus  chaudes. 

L’époque  de  la  transformation  de  Ylmitaria  est  très-variable  ; 
lorsque  le  printemps  doit  être  précoce,  la  chrysalidation  dans  le 
Midi  arrive  dès  les  premiers  jours  de  février  ;  cependant  aux 
environs  de  Lyon,  où  l’espèce  est  des  plus  abondantes,  la  transforma¬ 
tion  n'a  pas  lieu  avant  la  fin  de  mars  ou  les  premiers  jours  d’avril. 
C’est  au  pied  de  la  plante  ou  parmi  les  petits  rameaux  qu’elle  se 
transforme  après  avoir  formé  une  très-légère  coque.  En  Provence  . 
l’éclosion  arrive  en  mars,  et  quelquefois  plus  tôt;  en  effet,  le  27  février 
j’ai  trouvé  appliquée  contre  un  rocher  une  Imitaria  fraîchement 
éclose. 


Acidalia  Imilaria. 


313 


INSECTE  PARFAIT. 

Cette  jolie  Phalénite  placée  dans  le  groupe  V  de  M.  Guenée,  que  ce 
savant  rapporte  au  genre  Calothysanis,  Hb.,  occupe  le  milieu  de  ce 
groupe  composé  de  douze  espèces,  dont  trois  européennes  seulement. 
J’ai  dit  au  commencement  de  cet  article  les  raisons  qui  me  font  croire 
que  VImitaria  sera  un  jour  déplacée,  et  rapprochée  des  Pellonia. 

Il  est  bien  clair  que  les  individus  à  fond  blanc  isabelle  avec  large 
bande  médiane  brun  rougeâtre,  représentent  le  type  et  que  les  sujets 
d’un  roux  plus  ou  moins  brunâtre  n’en  sont  qu’une  constante  variété. 
Celle-ci,  bien  que  fréquente,  ne  se  retrouve  cependant  pas  partout  où 
vole  VImitaria  ordinaire.  Type  et  variété  sont  communs  aux  envi¬ 
rons  de  notre  ville  :  ils  se  rencontrent  dans  les  bois  herbus,  les  haies 
fourrées,  les  jardins  ombreux,  les  parcs,  celui  de  la  Tête-d’Or  entre 
autres.  Les  sujets  provenant  de  l’Ariège  sont  grands  et  ont  une  coupe 
d’ailes  très-allongée,  différente  de  celle  du  type  :  serait-ce  une  espèce 
distincte  ?  Cependant  les  dessins  de  cette  race  pyrénéenne  sont  les 
mêmes  que  ceux  des  individus  ordinaires. 

Les  Imitaria  des  environs  de  Nice  et  de  Cannes  sont  généralement 
d’une  teinte  plus  sombre  que  celles  du  centre  de  la  France,  et  leurs 
chenilles  au  troisième  âge  sont  peu  chamarrées  de  dessins  bruns. 
Bien  que  cette  Acidalia  .soit  considérée  comme  espèce  méridionale  , 
elle  n’est  pas  rare  en  Bourgogne  et  en  Franche-Comté  ;  elle  est 
«  commune  en  Angleterre.  »  Gn.  p.  508.  L'Imilaria  a  été  signalée 
en  Italie,  en  Hongrie,  en  Dalmatie,  en  Espagne  et  en  Belgique. 


Annules  de  tu  Société  Linnéenne 


21 


314 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


Acidalia  Depunctata  (punctata). 

Scop.  343.  —  Villers,  II,  p.  302.  —  Bork.  246.  —  Dup.  pl.  177, 
fig.  3. —  Bdv.  1898. —  Gn.  IX,  p.  300.  Stgr.  128 .=Subpmctaria, 
!Ierr.-Sch.,  p.  23,  fig.  311,  313.  =  Cerusaria ,  Lah.,  p.  38. 

(Pl.  72,  fig.  12  à  13.) 

La  chenille  de  cette  Acidalia,  dont  la  forme  et  les  mœurs  sont  à  peu 
près  celles  des  trois  précédentes  espèces  qui  caractérisent  le  groupe 
U  de  M.Guenée,  présente  une  particularité  qui  n'est  pas  sans  intérêt: 
cette  chenille  ne  paraît  qu’une  fois  par  an,  son  insecte  parfait 
n’ayant  qu’une  seule  génération  ainsi  qu’il  sera  possible  d’en  juger. 


CHENILLE. 

Elle  est  éclose  neuf  jours  après  que  l’œuf  a  été  pondu,  c’est-à-dire 
le  3  août.  Sa  croissance  s’opère  très-lentement  ;  en  effet,  dans  les 
premiers  jours  de  novembre  elle  était  encore  fort  petite  puisqu’elle 
mesurait  à  peine  2  millimètres  ;  cependant  à  partir  du  quinze  au 
vingt  du  même  mois  jusqu’à  la  fin  de  janvier,  cette  chenille  qui  a  été 
élevée  dans  l’appartement,  n’a  rien  mangé,  bien  que  des  feuilles  fraî¬ 
ches  ne  lui  aient  jamais  manqué  ;  aussi  ce  jeûne  absolu  l  avait-il  fait 
beaucoup  maigrir,  à  tel  point  que  je  la  croyais  desséchée  et  morte.  A 
peine  les  premiers  beaux  jours  de  février  ont-ils  paru  qu’elle  se  re¬ 
mettait  à  manger  et,  vers  la  fin  d’avril,  elle  était  parvenue  à  son  en¬ 
tier  développement.  A  cette  époque,  cette  larve  est  très-allongée,  fili¬ 
forme,  atténuée  antérieurement,  très-plissée,  carénée  sur  les  côtés , 
généralement  d’un  blanc  jaunâtre  lavé  de  carné  sur  les  premiers  an¬ 
neaux.  La  ligne  vasculaire  est  large  à  partir  du  septième  anneau, 
brune  et  continue  ;  la  sous-dorsale  est  fine,  à  peine  distincte  ;  la  stig- 


Acidalia  Depunctata.  31  o 

matale,  placée  sur  la  carène,  est  large,  continue,  faiblement  ondulée 
et  blanchâtre  ;  la  partie  dorsale  laisse  voir  sur  les  anneaux  du  milieu 
un  dessin  brun  en  forme  de  fer-à-cheval  allongé.  Le  ventre,  dont  le  fond 
est  blanchâtre,  est  marqué  de  cinq  lignes  fines  et  droites  :  celle  du 
milieu  présente  sur  chaque  segment  un  losange  allongé  et  brun. 
La  tête  est  petite,  carrée,  concolore,  aplatie  en  avant,  pointillée,  pré¬ 
sentant  au  centre  un  delta  bien  écrit  en  clair.  Une  forte  loupe  per¬ 
met  de  distinguer  les  stigmates,  qui  sont  blancs  et  cerclés  de  noir. 

J’ai  nourri  cette  larve,  qui  demeure  sans  cesse  à  découvert,  avec 
la  fleur  du  Mélilot  ( Melilotus  off .)  et,  à  partir  de  février,  avec  les 
feuilles  et  les  fleurs  de  ÏHippocrepis  cotnosa. 

Vers  la  fin  de  mai,  mes  chenilles  de  la  Depunctata  se  sont  réunies 
sous  une  couche  commune  de  mousse  et  ont  formé  rapidement  leurs 
cocons'  qu’elles  ont  placés  les  uns  à  côté  des  autres  ;  très-peu  de 
jours  après,  la  transformation  a  eu  lieu.  La  chrysalide  est  pleine  , 
médiocrement  allongée,  d’un  vert  jaunâtre,  luisante  et  très-vive. 
L’éclosion  de  l’insecte,  qui  a  toujours  lieu  le  matin  entre  sept  et  huit 
heures,  est  arrivée  dès  les  premiers  jours  de  juin  et  s’est  prolon¬ 
gée  pendant  environ  vingt  jours. 

INSECTE  PARFAIT. 

Envergure  :  0m,030  à  0m,032. 

Les  ailes,  qui  sont  très-blanches,  sont  traversées  par  les  lignes  ar¬ 
gileuses  ordinaires  :  trois  aux  antérieures  et  deux  aux  postérieures. 
Je  ne  parle  pas  de  deux  ombres  ou  lignes  indécises  qui  suivent  la 
coudée.  Le  blanc  parfait  des  ailes  est  sali  principalement  chez  la  $ 
par  un  plus  ou  moins  grand  nombre  d’atomes  noirs  répandus  surtout 
à  la  côte,  sur  les  lignes  et  à  la  base  des  ailes  inférieures.  Chez  tous 
les  sujets  que  j’ai  vus,  on  distingue  le  point  cellulaire,  et  les  points 
terminaux  aux  quatre  ailes  placés  avant  la  frange.  Il  paraît  cependant 
que  ces  derniers  points  manquent  souvent  aux  inférieures  (fifn., 
p.  501). 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


316 

Notre  compatriote  de  Villers  prenait  cette  Acidalie  dans  les  envi¬ 
rons.  Elle  n’est  en  réalité  pas  très-rare  dans  les  bois  humides  de 
Rochecardon,  où  je  l’ai  rencontrée  quelquefois,  mais  jamais  ailleurs. 
Elle  se  tient  appliquée  au  revers  d'une  feuille. 

Je  l’ai  capturée,  en  compagnie  de  feu  Bruand  d’Uzelle,  dans  les 
buissons  des  petites  collines  aux  portes  d’Aix-les-Bains. 

La  Pmctata,  qui  n’est  pas  très-répandue  dans  les  collections ,  est 
considérée  comme  habitante  de  la  France  méridionale,  de  la  Suisse  et 
de  l’Autriche. 


Depressaria  FeruUphüa . 


317 


Une  plante  commune  sur  quelques  points  de  la  Provence,  la  Fe- 
rula  nodiflora,  L.,  nourrit  à  ma  connaissance  trois  espèces  de  De¬ 
pressaria,  dont  deux  nouvelles.  En  faisant  connaître  ces  deux  Depres¬ 
saria  inédites  de  la  Ferule,  je  figurerai  en  même  temps  la  chenille  de 
la  D.  Ferulae,  Zell.  qui  ne  l'a  pas  encore  été,  et  je  dirai  ce  que  j’ai 
appris  de  ses  mœurs. 


Depressaria  Ferullpltila,  Min.. 

( Species  nova.) 

(PI.  73,  fig.  I  à  3.) 

CHENILLE. 

Elle  est  fusiforme,  à  anneaux  distincts,  d’un  vert  clair  franc,  avec 
les  lignes  ordinaires  larges,  continues,  mais  imparfaitement  écrites. 
Ce  n’est  pas  sans  peine  qu’on  distingue  à  l’aide  d’une  bonne  loupe 
les  organes  de  la  respiration,  d’une  grandeur  normale  cependant , 
mais  mal  indiqués.  La  tête  est  cordiforme,  d’un  noir  de  jais  et 
très-luisante;  le  premier  segment,  qui  est  écailleux,  a  cela  de  remar¬ 
quable  que  la  partie  cornée  de  cet  anneau  présente  deux  couleurs 
distinctes  ;  la  première  moitié  est  jaunâtre  et  la  seconde  est  d’un  noir 
luisant  aussi  intense  que  la  tète.  Le  dernier  segment,  qui  m’a  paru 
faiblement  corné,  est  jaunâtre.  Les  pattes  antérieures  sont  testacées 
avec  le  dernier  article  noir  et  luisant  ;  les  dix  autres  pattes  sont  uni- 
colores  et  la  couronne  est  jaunâtre;  les  trapézoïdaux  sont  bruns  et  les 
points  pilifères  sont  d’un  noir  foncé;  ils  donnent  naissance  à  des 
poils  fins,  courts  et  blanchâtres. 

La  chenille  de  celte  nouvelle  Depressaria  vit  sur  la  Ferula  nodi- 
(lora  dont  elle  lie  les  feuilles  tenues,  pour  former  une  galerie  ou¬ 
verte  aux  extrémités,  et  d’oü  elle  s’échappe  très-prestement  au  moin- 


ms 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


dre  danger  qui  la  menace  en  se  laissant  glisser  à  terre  au  moyen 
d'un  fil  de  soie  ;  autrement  elle  ne  quitte  sa  retraite  que  la  nuit  pour 
ronger  les  feuilles  déliées  de  la  grande  ombelle.  Cette  espèce  est 
beaucoup  moins  répandue  que  ses  deux  congénères  les  Depressaria 
Femlœ  et  Nodiflorella  dont  je  parlerai  bientôt.  Ce  n’est  qu’à  la  fin 
d’avril  qu’on  doit  chercher  la  chenille  de  Feruliphila.  Elle  se 
transforme  parmi  les  débris  de  végétaux  et  l’éclosion  du  lépidoptère 
arrive  vers  la  fin  de  mai  ou  les  premiers  jours  de  juin. 

INSECTE  PARFAIT. 

Il  est  de  la  taille  des  grands  exemplaires  de  la  Characterella,  S.V. 
—  Dup.  Tr.  II,  p.  127,  pl.  290  (  Ocellana,  F.,  Steph.  ),  à  laquelle 
cette  Depressaria  nouvelle  ressemble,  mais  dont  elle  se  distingue  ce¬ 
pendant,  ainsi  qu’on  pourra  en  juger  par  la  description  que  j’en  ferai. 

Lorsqu’on  connaît  les  mœurs  de  la  chenille  de  la  Cliaracterella , 
on  ne  peut  admettre  que  la  Feruliphila  n’en  soit  qu’une  variété  ;  en 
effet,  suivant  Duponchel,  p.  128,  la  chenille  de  la  Characterella  est 
lavée  de  couleur  de  chair  sur  le  dos  et  elle  a  l’écusson  et  la  tête 
d’un  vert  clair  ;  de  plus,  cette  dernière  est  tachée  de  rose.  Le  même 
auteur  ajoute  :  «  La  chenille  de  la  Characterella  vit  sur  le  bouleau,  ap¬ 
partient  au  département  du  Nord  et  éclot  en  octobre.  »  La 
chenille  de  la  Feruliphila  vit,  je  l’ai  dit,  sur  la  Ferula  nodiflora , 
plante  herbacée  des  bords  de  la  Méditerranée,  et  éclot  à  la  fin  de  mai. 

La  D.  Feruliphila  mesure  0,u,025  d’envergure  environ  ;  elle  rap¬ 
pelle  assez  pour  la  taille,  la  teinte  générale  et  la  disposition  des  ta¬ 
ches,  la  Characterella.  Les  ailes  supérieures  sont  allongées,  étroites, 
rectangulaires,  d’un  grisâtre  chaud  avec  reflets  carnés  sur  toute  leur 
surface,  marquées  de  quelques  atomes  noirs  à  l'extrémité,  de  plu¬ 
sieurs  taches  de  même  couleur  appuyées  à  la  côte,  dont  trois  principa¬ 
les,  des  deux  ou  trois  taches  noires  ordinaires  centrales,  et  d’une 
rangée  de  sept  petits  points  subterminaux  également  noirs  et 
bien  nets.  En  outre,  les  supérieures  présentent  à  la  hase  deux 


Lycunea  Argus.  319 

points  bruns  sous  forme  (le  petite  ligne  transverse;  les  franges 
sont  longues  et  concolores.  Les  ailes  inférieures  sont  allongées, 
élargies  â  l’angle  abdominal,  blanchâtres,  luisantes,  avec  une 
teinte  brune  au  bord.  Les  nervures  sont  fines  et  bien  indiquées 
en  brun  ;  les  franges  sont  longues,  soyeuses,  luisantes  et  blanch⬠
tres.  En  dessous  les  supérieures  sont  uniformément  d’un  fuligineux 
pâle  avec  les  franges  et  la  côte  lavées  de  jaunâtre  ;  les  inférieures 
ressemblent  au  dessus.  Les  palpes,  dont  la  pointe  se  dirige  en  haut, 
ont  les  deux  premiers  articles  très-velus  ;  le  dernier  est  tout-à-fait 
dénudé;  ces  palpes  sont  d’un  gris  carné;  les  antennes  médiocre¬ 
ment  longues,  monili formes  et  grisâtres  ;  le  front  est  gris  carné  ;  le 
thorax  rappelle  la  couleur  des  premières  ailes  ;  l’abdomen  est  crêté 
sur  les  flancs,  gris  et  carné  à  l’extrémité  ;  les  pattes  sont  très-lon¬ 
gues,  velues,  concolores  et  munies  aux  inférieures  de  trois  tarses , 
dont  deux  au  second  article. 

La  femelle  est  semblable  au  mâle. 

La  Dep.  Feruliphila  ne  doit  avoir  qu’une  seule  génération. 

Après  avoir  rencontré  une  première  fois  cette  espèce  dans  les  ter¬ 
rains  rocheux  des  environs  d'Hyères  (Var),  j’espérais  la  reprendre  à 
l’ile  Sainte-Marguerite,  près  de  Cannes,  où  abonde  la  Ferula  nodi- 
jlora;  c’est  en  vain  que  je  l’y  ai  cherchée  à  plusieurs  époques, 
sur  tous  les  points  de  l’île. 


Variété  du  Aycaena  Argus  9  ,  L. 

Fab.  —  Ochs.  —  Hb.  —  Bdv.  —  De  Vill.  et  Gn.  —  Stgr.  = 
L’Argus  bleu ,  Engr. 

(PI.  73,  fig.  4  et  5.) 

Cette  aberration  9  qui  est  de  grande  taille,  diffère  du  type  : 
par  la  teinte  bleue  de  la  base  des  ailes,  plus  étendue,  principale¬ 
ment  aux  inférieures  ;  par  l’absence  des  lunules  fauves,  en  dessus 


320 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


et  en  dessous  ;  par  la  couleur  gris  de  perle  des  quatre  ailes  en 
dessous,  lavées  de  vert  bleuâtre  à  la  base  ;  par  la  présence ,  aux 
inférieures,  également  en  dessous,  d’une  série  de  lunules  sagittées 
d’un  vert  métallique  éclatant,  bordées  antérieurement  par  des  che¬ 
vrons  noirs  surmontés  eux-mêmes  d’un  liseré  blanc  mat. 

Cette  remarquable  variété  accidentelle  n’a  point  encore  été  signa¬ 
lée  :  elle  provient  des  Alpes  provençales. 

Collection  Donzel  :  deux  exemplaires  identiqnes. 


De|»i*essaria  Ferulae,  Zell. 

Is.  1847,  Ann.  Soc.  Stett. — Herr.-Sch.,  fig.  437.  —  Stgr.  Cat.  1482. 


(|P1.,  fig.  6  et  7.  ) 


CHENILLE. 

Elle  est  effilée,  fusiforme,  d’un  verdâtre  clair  sur  lequel  se  déta¬ 
chent  en  vert  plus  foncé  la  ligne  vasculaire  et  les  deux  sous-dorsales, 
qui  sont  larges  et  continues.  La  tête  est  jaunâtre  avec  les  ocelles 
bruns.  Le  premier  anneau  est  muni  d'une  plaque  écailleuse  qui  ap¬ 
puie  un  de  ses  côtés  sur  l’incision  ;  les  deuxième  et  troisième  seg¬ 
ments  ont,  en  outre  des  trapézoïdaux,  une  couronne  de  points  noirs 
très-petits,  donnant  naissance  à  autant  de  poils  courts,  bruns,  invi¬ 
sibles  à  l’œil  nu  ;  le  dernier  anneau  est  aussi  muni  d’une  plaque 
cornée,  marquée  de  deux  traits  foncés  longitudinaux.  Les  stigmates 
sont  relativement  gros  et  noirs  ;  le  ventre  est  d’un  vert  bleuâtre  et 
les  seize  pattes  sont  concolores. 

La  chenille,  qui  vit  en  février  et  en  mars,  doit  éclore  en  janvier;  peu 
après  que  la  férule  a  commencé  à  se  développer.  Adulte,  cette  larve 
ronge  les  feuilles  de  la  plante,  mais  ce  dommage  est  insignifiant, 
comparé  au  préjudice  qu’elle  lui  cause  alors  qu’elle  est  plus  jeune , 
en  pratiquant  à  la  base  de  cette  grande  ombelle  des  morsures  qui  dé- 


Depi  essarta  Ferulae.  321 

terminent  un  abondant  suintement  (1)  arrêteent  sa  croissance  et  sou¬ 
vent  la  font  périr  prématurément.  Ce  n’est  qu’à  la  fin  de  mars  ou  au 
commencement  d’avril  que  cette  larve,  vive  et  frétillante,  est  parve¬ 
nue  à  toute  sa  grosseur.  Pour  se  transformer  elle  se  retire  le  plus 
souvent  au  pied  de  la  plante;  cependant  elle  se  métamorphose  quel¬ 
quefois  dans  les  feuilles  réunies  en  paquet.  La  chrysalide  est  médio¬ 
crement  allongée,  d’un  brun  rougeâtre  avec  l’extrémité  anale  obtuse 
et  sans  crochets.  La  gaine  des  ailes,  qui  descend  assez  bas,  est  proé¬ 
minente.  Le  petit  lépidoptère  commence  à  éclore  à  la  fin  d’avril. 

INSECTE  PARFAIT. 

Cette  espèce,  qui  mesure  environ  0n‘,022  est  très-tranchée;  c’est 
assurément  une  des  plus  remarquables  du  genre.  Les  ailes  supérieu¬ 
res  sont  d’un  brun  chocolat  un  peu  plus  accusé  à  la  partie  qui  pré¬ 
cède  la  tache  claire  de  la  base ,  la  couleur  de  cette  tache  d’un  jaune 
argileux,  est  celle  du  thorax  ;  les  trois  points  du  centre  de  l’aile  sont 
blanchâtres  et  cerclés  de  noir.  La  frange,  qui  est  médiocrement  large, 
n’est  ni  précédée  ni  accompagnée  de  points  nervuraux.  Cette  Depres- 
saria  ne  doit  avoir,  ainsi  que  la  Feruliphila ,  qu’une  génération.  On  la 
trouve  sur  les  rochers  des  environs  de  la  ville  d’Hyères  (Var),  par¬ 
tout  où  croît  la  férule;  gros-fenou,  en  langue  provençale. 

Je  n’ai  pas  retrouvé  la  chenille  de  la  Ferulae  à  l’ile  Sainte-Margue¬ 
rite,  dont  quelques  parties  rocheuses  sont  littéralement  infestées  de 
cette  Ferula  nodiflora. 

Obs.  Bien  que  Cannes  ne  soit  placée  qu’à  une  très-faible  distance 
des  îles  Lérins,  je  n’ai  pu,  dans  un  assez  vaste  rayon  ,  autour  de  la 
ville,  rencontrer  cette  grande  ombelle. 


(I)  Ce  suc  de  la  plante,  en  se  solidifiant  au  contact  de  l’air,  passe,  d’incolore 
qu’il  est,  au  brun  noirâtre  et  devient  une  substance  analogue  à  certaines  gommes- 
résines,  laquelle,  au  dire  des  gens  du  pays,  serait  employée  dans  les  arts. 


322 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


Depressai'la  IVoilillorelSa  ,  Mill. 


( Species  nova.) 
r  PI.  73,  fig.  8  à  n .  ) 


CHENILLE. 

Elle  se  distingue  de  celle  de  sa  congénère  la  Feruliphila,  dont  elle  a 
les  mœurs,  par  la  taille  qui  est  plus  petite  de  moitié,  par  la  couleur 
de  la  tête  et  par  celle  du  premier  anneau  qui  ne  sont  pas  noirs  ;  elle 
paraît  d’ailleurs  vingt  à  vingt  jours  plus  tôt. 

Jeune,  la  chenille  de  la  Nodi/lorella  ronge  le  parenchyme  de  la 
plante  qui  enveloppe  et  protège  la  fleur  naissante;  elle  attaque  aussi 
cette  dernière  alors  qu’elle  est  à  l’état  rudimentaire.  A  cette  époque  la 
petite  larve  est  d’un  vert  glauque  ;  elle  file  déjà  une  soie  line  et  blan¬ 
che  et  y  demeure  fixée  pendant  le  jour  ;  ce  n’est  qu’après  la  troisième 
mue  que  sa  couleur  s’éclaircit  et  qu’elle  fie  les  feuilles  ténues  de  la 
férule;  elle  pratique  par  ce  moyen  une  galerie  tapissée  intérieurement 
de  soie,  qu’elle  agrandit  à  mesure  qu’elle  se  développe.  Adulte,  cette 
larve  est  fusiforme,  d’un  vert  pomme,  et  les  lignes,  bien  que  très-visi¬ 
bles  sont  moins  bien  indiquées  qu’elles  ne  l’étaient  précédemment. 
La  vasculaire  et  la  sous-dorsale  se  prolongent  sans  interruption  du 
second  au  onzième  anneau  ;  si  la  ligne  sous-dorsale  est  très-large,  la 
stigmatale  n’existe  pas.  Le  ventre  est  d’un  vert  clair  ou  vert  bleuâtre. 
La  tête  est  globuleuse,  coupée  droit  du  côté  de  l’incision,  d’un  jau¬ 
nâtre  testacé  avec  les  ocelles  et  les  mandibules  colorés  en  brun.  Le 
premier  anneau  est  protégé  par  un  écusson  jaunâtre,  luisant  et  limité 
à  droite  et  à  gauche  par  un  trait  noir  qui  n’arrive  pas  jusqu’à  la  tête  ; 
les  st  gmates  sont  blancs  et  cerclés  de  noir  ;  les  pattes  unicolores  ;  les 
trapézoïdaux  et  autres  points  bien  indiqués  en  brun  et  surmontés  de 
poils  courts  et  foncés. 


Depressariu  Nodiflorclla.  323 

Cette  chenille,  qui  paraît  un  peu  plus  tard  que  celle  de  la  D.  Fe- 
rulae,  mais  un  peu  plus  tôt,  je  l’ai  dit,  que  celle  delà  Feruliphila,  n'a 
atteint  son  entier  développement  qu’au  milieu  d’avril  ;  cependant  les 
plus  hâtives  de  ces  larves  sont  parvenues  à  toute  leur  grosseur  dès  la 
fin  de  mars.  Elle  demeure  sur  la  plante  et  se  cache  dans  l’espèce  de 
fourreau  dont  il  a  été  question,  formé  avec  plusieurs  feuilles  réunies  et 
liées  par  de  nombreux  fils  de  soie  très-blanche.  Ce  fourreau  est  ou¬ 
vert  au  deux  extrémités,  et  l’animal  qui  l’habite  s’en  échappe  facile¬ 
ment  lorsqu’il  est  inquiété.  Cette  espèce,  qui  est  la  plus  abondante 
des  trois  Depressaria  dont  je  viens  de  parler,  n’attaque  jamais  la 
base  de  la  plante,  ainsi  que  le  fait  la  chenille  de  la  Ferulae,  et  je  n’ai 
jamais  remarqué  qu’elle  se  métamorphosât  dans  les  feuilles,  mais 
toujours  au  pied  de  l’ombelle,  parmi  les  débris  de  végétaux.  La  chry¬ 
salide  est  allongée  et  sans  crochets  à  la  pointe  anale.  L’insecte  com¬ 
mence  à  éclore  vers  les  premiers  jours  de  mai  ;  il  n’a  vraisemblable¬ 
ment  qu’une  seule  génération. 

INSECTE  PARFAIT. 

Le  type  est  d’un  bon  tiers  plus  petit  que  la  Ferulae ,  Z.  ;  il  paraît  être 
de  la  taille  de  la  D.  Rotundella,  Dougl.,  dont  elle  diffère  par  la  coupe 
relativement  plus  allongée,  les  ailes  supérieures  d’un  argileux  plus 
prononcé,  l’angle  anal  des  inférieures  plus  accusé,  les  palpes  moins 
longs,  etc.  Voici  au  reste  sa  description  : 

Envergure  :  Om, 01 7.  Les  ailes  supérieures  sont  allongées,  pres¬ 
que  rectangulaires,  d’un  argileux  plus  ou  moins  obscur,  salies  d’om¬ 
bres  brunâtres  formées  par  la  réunion  de  très-fins  atomes  foncés  et 
de  rayons  bruns  qui,  précédant  la  frange,  s’avancent  jusqu’au  tiers  de 
l'aile.  On  voit,  en  outre,  plusieurs  points  noirs  ainsi  disposés  :  deux 
au  centre  assez  espacés  l’un  de  l’autre,  un  à  la  base  plus  gros  que 
les  précédents,  et  enfin  une  ligne  de  points  subterminaux  placés  en¬ 
tre  la  frange,  qui  est  unicolore,  et  les  rayons  précités.  Les  ailes  infé¬ 
rieures  sont  faiblement  enfumées  et  s’éclaircissent  à  la  base.  En  des- 


321  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉfalTS. 

sous,  les  supérieures  sont  uniformément  d’un  brunâtre  clair  et  lui¬ 
sant  ;  les  inférieures  sont  semblables  au  dessus.  Les  antennes  sont 
brunes,  les  yeux  noirs  ;  le  thorax,  la  tète,  les  palpes  sont  de  la  cou¬ 
leur  des  supérieures.  L’abdomen  est  très-aplati  et  brunâtre  avec 
l’extrémité  garnie  de  poils  argileux. 

La  femelle  est  plus  petite  et  un  peu  plus  enfumée  que  le  mâle. 

L’espèce  ne  varie  pas. 

J’ai  élevé  en  très-grand  nombre  cette  Depressaria  aussi  commune 
à  l'ile  Sainte-Marguerite,  près  de  Cannes,  qu’elle  est  abondante  sur 
les  rochers  qui  avoisinent  le  ville  d’Hyères,  lieux  où  croit  spon¬ 
tanément  la  Ferula  nodiflora. 


Hibernia  Ankerarla. 

Stgr.,  Stett.  e.  Z  1861.  —  Cat.  234. 

(PI.  74,  fig.  I.) 

Cette  Phalénite  récemment  découverte  n’a  été  figurée  nulle  part  ; 
elle  a  cependant  été  décrite  dans  les  Annales  de  la  Société  entomolo- 
gique  de  Stetlin. 

Elle  est  de  la  taille  de  la  Progemmaria ,  et  trouve  sa  place  entre 
celle-ci  et  la  Defoliaria.  Les  ailes  sont  grandes,  minces,  à  peine  recou¬ 
vertes  d’écailles  ;  les  supérieures,  d’un  brun  clair,  couleur  de  feuille 
forte,  sont  transversées  par  deux  lignes,  l’extrabasilaire  et  la  coudée, 
brunes,  étroites  et  continues  :  la  première  est  presque  droite,  la 
seconde  présente  un  coude  arrondi  très-saillant.  Le  point  cellulaire, 
placé  au  milieu  de  l’espace  médian,  est  ovale,  grand  et  de  la  couleur 
des  bandes.  Les  inférieures  sont  blanches,  très-faiblement  maculées 
de  gris  brun  au  bord  subterminal  avec  la  frange  longue  et  la  tache 
cellulaire  à  peine  différente.  En  dessous  les  quatre  ailes  sont  d’un 
grisâtre  foncé  et  la  tache  ordinaire  est  mieux  indiquée  qu’en  dessus. 
Les  antennes  sont  concolores,  atteignent  à  peine  la  moitié  de  la 


Aspilates  Citraria.  323 

longueur  de  l’aile  et  sont  faiblement  pectinées  de  chaque  côté.  Les 
yeux  sont  gris;  le  thorax,  proportionnellement  grêle,  et  l’abdomen 
sont  de  la  couleur  des  ailes  supérieures. 

La  femelle  d ’Ankeraria  n’est  pas  connue  et  on  ne  sait  rien  de  sa 
chenille. 

Cette  Hibernia,  qui  a  été  découverte  en  Hongrie,  est  encore  une 
grande  rareté.  Elle  sera  indiquée  sous  le  n°  1320  bis  dans  le  Species 
général. 

Mon  cabinet. 


Aspilates  Citraria. 

Hb.  fig.  212.  — Tr.  I,  p.  139.  —  Dup.  V,  p.  116,  pl.  178,  fig.  4,  5. 
— Bdv.  1491.  —  H. -S.,  p.  94. — Gn.  1220. —  Stgr.  396=  Gilva- 
ria  var.  Esp.,  pl.  31,  fig.  3. 


(Pl.  74,  fig.  -2  à  o.) 

Bien  que  tout-à-fait  ignorée  de  l’auteur  du  Species,  cette  chenille 
inédite  assure,  par  ses  caractères  spécifiques,  la  place  qu’occupe 
l’insecte  parfait  parmi  les  Aspilates.  Ce  que  dit  ce  savant  des 
larves  connues  du  genre,  s’applique  à  celle  de  la  Citraria. 

La  chenille,  qu’on  trouve  au  printemps,  a  passé  l’hiver  ;  elle  est 
éclose  depuis  le  mois  de  septembre  et  n’est  parvenue  à  tout  son  déve¬ 
loppement  qu’à  la  fin  demars.  Pendant  le  premier  âge,  on  la  voit,  à  la 
taille  près,  ce  qu’elle  sera  adulte.  Sous  ce  dernier  état  elle  est  allon¬ 
gée,  cylindrique,  faiblement  carénée  latéralement,  un  peu  renflée  sur 
les  8e,  9r  et  10e  anneaux  ;  à  seconde  paire  de  trapézoïdaux  plus  sail¬ 
lante  que  la  première  et  cela  du  4'  au  9e;  cette  saillie  est  surtout  sen¬ 
sible  sur  les  8'  et  9e  segments.  Le  fond  est  d’un  grisâtre  argileux  lavé 
de  roussâtre  par  grandes  places  et  où  les  lignes  ordinaires  sont  bien 
indiquées.  La  vasculaire  est  fine,  interrompue,  brune;  cependant 
comme  il  arrive  que  le  dos  prend  parfois  une  teinte  plus  ou 


326  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

moins  foncée,  la  ligne  vasculaire  disparaît  alors.  La  sous-dorsale  est 
double,  géminée,  continue  dans  toute  l’étendue  de  la  chenille;  la 
stigmatale,  qui  est  d’une  largeur  moyenne,  est  blanchâtre  et  limitée 
par  les  stigmates,  qui  sont  un  peu  jaunâtres  et  entourés  d’un  double 
cercle  brun.  Le  ventre  est  marqué  d’une  ligne  noire,  interrompue  et 
seulement  indiquée  sur  la  première  moitié  de  chaque  segment  du 
4e  au  9e.  La  tête  est  lenticulaire,  concolore  et  les  lignes  stigmatales  et 
sous-dorsales  sont  indiquées  jusqu’à  la  hauteur  des  ocelles  ;  les  pat¬ 
tes  sont  tachées  de  noir  perpendiculairement.  Les  trapézoïdaux  sont 
quelquefois  concolores,  et  quelquefois  très-foncés. 

Cette  arpenteuse  varie  en  brun,  et  de  loin  en  loin  on  remarque  cer¬ 
tains  sujets  dont  le  fond  est  clair,  sans  lignes  et  entièrement  recou¬ 
verts  de  points  bruns  régulièrement  placés. 

La  chenille  de  la  Citraria,  qui  vit  à  découvert  sur  une  foule  de  plan¬ 
tes  basses  et  sous-ligneuses,  est  lente  à  grossir.  C’est  principalement 
sur  les  Scabiosa,  les  Lotus  et  certaines  Crucifères  que,  dans  les  gar¬ 
rigues  d’Hyères,  ceux  de  Cannes  et  des  îles  Lerins,  je  l’ai  rencontrée 
maintes  fois  vers  la  fin  de  mars  et  le  commencement  d’avril.  La 
chenille,  pour  se  métamorphoser ,  forme  une  coque  à  claire-voie 
mêlée  de  brins  de  mousse.  La  chrysalide  est  placée  horizontalement 
et  retenue  par  la  pointe  ;  elle  est  allongée,  à  anneaux  abdominaux 
carénés  et  noirs  au  sommet,  à  fond  terreux  tout  chargé  de  rayures 
noires  indiquant  le  contour  des  ailes,  des  antennes,  de  la  trompe,  etc. 
L’éclosion  a  lieu  vers  la  fin  d’avril. 

INSECTE  PARFAIT. 

Le  type  en  Provence  serait  d’un  jaune  d’ocre,  cependant  on  ren¬ 
contre  un  certain  nombre  de  sujets  qui  varient  depuis  le  jaune  sou¬ 
fre.  La  femelle,  contrairement  à  ce  qu’on  pourrait  penser,  n’est  pas 
plus  rare  que  le  mâle  ;  c’est  ce  dont  j’ai  pu  m’assurer  par  l’éducation 
de  l’espèce  obtenue  ex  larva;  mais  comme  cette  femelle  vole  très-peu, 
on  la  rencontre  bien  moins  souvent  que  l’autre  sexe.  Au  plus  léger 


Noctua  Leucogaster.  227 

bruit,  la  Citraria  £  quitte  pendant  le  jour  son  lieu  de  repos.  Son 
vol  est  rapide,  mais  court.  L’espèce  est  fort  abondante  en  Provence, 
mais  elle  l’est  beaucoup  moins  autour  de  Lyon  ;  c’est  sa  congénère  la 
Gilvaria  qui  la  remplace  dans  notre  département.  Cette  Gilvaria, 
très- fréquente  presque  partout  en  France,  n’existe  pas,  je  crois,  sur 
le  littoral  de  la  Méditerranée.  La  Citraria  qui  appartient  aussi  à 
l’Angleterre,  la  Corse,  la  Sicile,  l’Espagne,  etc.,  a  deux  générations  : 
la  seconde  éclosion  a  lieu  en  août  et  septembre. 


Noctua  Leucogaster. 

Frey.  I,  pl.  21.  — Tr.  X,  p.  37.  —  Bdv.  pl.  83.  —  Dup.  sup. 

III,  p.  222,  pl.  20.  —  H.-S.  fig.  1.  —  Gn.  Y,  p.  327.  —  Stgr. 

Cat.  108. 

(Pl.  74,  fig.  6  à  8.) 

•  CHENILLE. 

Cette  larve  méridionale  doit  éclore  en  décembre  :  ce  qui  me  le 
ferait  penser,  c’est  qu’étant  fort  petite  encore  vers  le  milieu  de  janvier, 
elle  a  atteint  son  entier  développement  dès  le  10  ou  le  15  février. 
Lors  de  ses  seconde  et  troisième  mues,  les  lignes  dont  elle  est  ornée 
sont  beaucoup  plus  vives  qu’elles  ne  le  seront  à  son  état  adulte.  — 
Parvenue  à  tout  son  développement  cette  chenille  est  médiocrement 
allongée,  épaisse,  rase,  et  serait  tout-à-fait  cylindrique  si  elle  n’était 
un  peu  renflée  sur  les  derniers  anneaux;  de  plus,  le  onzième  segment 
est  relevé  en  petite  carène  transversale  qui  incline  faiblement  en 
arrière.  Le  fond  est  d’un  brun  verdâtre  mal  décidé  qui  varie  et  passe 
souvent  au  jaune  cannelle  foncé.  Les  lignes  ordinaires  sont  visibles 
surtout  la  stigmatale,  qui  est  large,  continue,  d’un  jaune  de  Naples 
assez  vif,  striée  de  rouge  orangé  au  bord  supérieur  et  finement  liserée 
de  clair  en  dessus.  Les  vasculaire  et  sous-dorsale  sont  fines,  blanch⬠
tres,  ombrées  de  chaque  côté  ;  la  première  de  ces  lignes  est  in- 


3^8  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

terrompue  par  une  tache  foncée  sur  l’incision  des  anneaux  du  milieu. 
Les  stigmates  sont  blancs,  ovales,  cerclés  de  noir,  teinte  qui  s’élargit 
en  se  fondant.  Le  reste  du  corps,  vu  à  la  loupe,  paraît  finement  strié 
de  brun.  Le  ventre  participe  de  la  couleur  du  dos  et  des  flancs.  La 
tête  est  d’un  jaune  un  peu  rougeâtre,  luisante,  largement  striée  de 
brun,  avec  les  deux  croissants  noirs  opposés  bien  écrits.  Les  seize 
pattes  sont  concolores  :  les  ventrales,  qui  sont  plus  largement  striées 
de  brun  extérieurement,  ont  la  couronne  foncée.  Enfin,  les  trapé¬ 
zoïdaux  sont  petits,  noirs  et  accompagnés  d’une  éclaircie  blanchâtre 
du  côté  de  la  sous-dorsale. 

Cette  chenille,  qui  n’avait  point  encore  été  observée,  m’a  paru  rare 
aux  environs  de  Cannes.  Je  ne  l’ai  rencontrée  qu'en  un  seul  lieu, 
à  deux  kilomètres  de  la  ville,  entre  la  route  d’Antibes  et  la  mer, 
cachée  sous  des  touffes  étalées  ou  pendantes  du  Lotus  angustissi - 
mus?  L.,  plante  sous-ligneuse  des  bords  de  la  mer  et  dont  la 
chenille  ronge  les  feuilles  persistantes,  petites  et  charnues.  Elle  ne 
doit  cependant  pas  vivre  uniquement  sur  le  Lotus  angustissimus. 
car  à  défaut  de  cette  plante,  je  l’ai  nourrie  avec  les  feuilles  de  plu¬ 
sieurs  Chicoracées. 

C’est  au  pied  du  Lotus,  parmi  les  petites  branches  et  les  feuilles 
sèches  que  la  chenille  de  cette  Noctua  construit  une  légère  coque 
où  la  chrysalide  est  rapidement  formée.  Elle  est  de  forme  ordinaire, 
d’un  brun  rougeâtre,  luisante,  à  anneaux  abdominaux  mobiles  et 
dont  le  dernier  finit  en  pointe  courte.  Dès  la  mi-avril  les  quelques 
chrysalides  que  j’avais  obtenues  sont  écloses  et  ont  donné  des  Leu- 
cogaster  o*  et  9  grands  et  bien  développés. 


INSECTE  PARFAIT. 

Cette  jolie  Noctuélite  est,  on  lésait,  très-voisine  de  la Plecta;  ce  doit 
être  en  effet  à  cause  de  son  extrême  ressemblance  avec  cette  espèce 
congénère,  quelle  est  peu  recherchée  par  les  collectionneurs.  Au 


Chionobas  Aëllo.  329 

reste  jusqu’à  ce  jour  notre  faune  française  ne  l'a  signalée  que  dans  la 
Provence  où  elle  est,  je  le  crois,  assez  peu  répandue.  Elle  a  encore 
été  rencontrée  en  Sicile  et  en  Dalmatie.  (Gn.  V,  327.) 

Cette  espèce  doit  avoir  plusieurs  générations. 

La  N.  Leucogaster  qui  a  été  découverte  par  M.  Freyer,  ne  varie 
pas,  sauf  certains  sujets  dont  la  teinte  des  ailes  supérieures  est 
plus  claire  que  le  type,  cependant  les  inférieures  demeurent  inva¬ 
riablement  blanches. 


Chiouobas  Aëllo. 


Esp.  pl.  1 13.  lig.  i.  —  lib.  319.  —  Bdv.  —  Dup.  —  H.  — S.  Stgr. 
=  N orna,  11b.  pl.  141,  fig.  2. 

(Aberr.  A.) 


(Pl.  73,  fig.  i.) 

Voici  une  bien  remarquable  variété  de  Y  Aëllo  d  ;  elle  paraît 
d'autant  plus  intéressante  qu’aucune  aberration  de  ce  Chionobas 
n’avait  encore  été  indiquée.  Si  la  taille  et  la  coupe  d'ailes  de  ce  sujet 
sont  exactement  celles  du  type,  la  coloration  générale  s’en  éloigne 
sensiblement,  car  au  lieu  d’être  d'un  brun  d’ocre,  cette  teinte  est  uni¬ 
formément  d’un  gris  d’argile,  sauf  pourtant  une  nuance  fuligineuse 
qui  occupe  le  centre  de  chaque  aile  et  qui  fait  d’autant  mieux  ressor¬ 
tir  les  nervures  qui  se  détachent  en  clair.  Les  franges,  qui  ordinai¬ 
rement  sont  blanchâtres  et  entrecoupées  de  brun  foncé,  sont  pres¬ 
que  incolores.  Les  taches  ocellées  des  ailes  supérieures,  au  nombre  de 
trois,  ne  sont  pas  pupillées  et  sont  moins  vivement  écrites  que  chez 
l’espèce  ordinaire.  La  tache  des  inférieures  est  à  peine  visible.  Le 
dessous  des  quatre  ailes  ne  présenterait  rien  d’anormal  si  les  taches 
ocellées  n’étaient,  au  rebours  du  dessus,  très-accusées  et  vivement 
pupillées  de  blanc.  Les  antennes,  le  thorax  et  le  reste  du  corps  ne 
varient  pas. 

Annales  de  la  Société  Linnéenne.  22 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


330 

Cette  variété  accidentelle  du  Chionobas  Aëllo  appartient  au  cabinet 
de  M.  Auguste  Prévost,  de  Genève  ;  elle  a  été  prise  par  cet  ento¬ 
mologiste  dans  les  Hautes-Alpes. 

Obs.  Je  possède  une  variété  de  la  même  espèce,  mais  qui  est  moins 
remarquable  que  celle  de  M.  Prévost.  Chez  ce  sujet  qui  est  aussi  un  a”, 
le  brun  a  envahi  la  presque  totalité  des  ailes,  et  les  supérieures  ne 
présentent  qu’un  seul  point  noir  presque  imperceptible  ;  cependant 
ce  point  redevient  normal  en  dessous. 


Laiiliy^mn  Exigua. 

Hb.  fig.  3G2.  ■—  Tr.  —  Dup.  III,  p.  45,  pl.  75.  —  Bdv.  —  Gn.  V, 
p.  138.  Stgr.  Cat.  497. 

(Pl.  73,  fig.  2  et  3.) 


CHENILLE. 


Elle  est  cylindrique,  rase,  assez  courte,  faiblement  atténuée  en 
avant  ;  se  rapprochant  un  peu  pour  la  forme  et  la  couleur  de  certaines 
larves  du  genre  Orthosia.  Sa  teinte  sombre  est  uniforme  :  cependant 
la  ligne  stigmatale  qui  est  large,  claire,  continue,  rougeâtre  sur  les 
premiers  segments  et  finement  liserée  de  brun,  présente  cela  de 
particulier  que  sur  chaque  anneau  on  voit,  à  partir  du  cinquième,  un 
dessin  à  peu  près  carré  qui  s’appuie  à  cette  ligne,  et  qui  par  cela 
même  semble  la  faire  onduler  sensiblement.  Ce  dessin  ou  série  de 
taches  est  moins  clair  que  la  ligne  précitée  et,  chez  quelques  sujets, 
il  est  à  peine  visible.  La  stigmatale  est  en  outre  striée  de  brun  irrégu¬ 
lièrement  et  marquée,  sur  chaque  anneau,  à  partir  du  quatrième, 
d’une  ligne  de  points  foncés.  Toute  la  région  du  dos  et  celle  des 
lianes  sont  brunes;  c’est  à  peine  si  on  distingue  la  vasculaire  qui 
commence  au  second  segment;  elle  est  fine,  noire,  interrompue 
et  légèrement  ondulée.  Le  ventre  est  d’un  jaune  d’ocre  pâle  et  n'a 


Laphyyma  Exigua.  331 

pas  de  lignes.  Les  stigmates  sont  gros,  ovales,  blancs  et  cerclés  de 
brun  ;  ils  sont  placés  avant  la  tache  carrée  dont  il  a  été  question.  La 
tête  est  petite,  un  peu  aplatie,  d’un  verdâtre  obscur  et  marquée  d’un 
double  croissant  brun.  Les  seize  pattes  sont  unicolores.  Les  points 
trapézoïdaux  sont  très-petits  et  bruns. 

La  chenille  &  Exigua  présente  une  variété  moins  sombre  ;  la  ligne 
stigmatale  et  la  région  ventrale  sont  alors  d’un  jaune  ochracé  plus  ou 
moins  obscur  ;  peut-être  même  que  ce  que  je  considère  comme  une 
variété  représente  le  type,  puisque  parmi  les  chenilles  d ’ Exigua  que 
j’ai  vues,  il  s’en  est  trouvé  autant  de  brunes  que  d’ochracées. 

Cette  espèce  qui  vit  en  automne  sur  les  plantes  basses,  grossit  assez 
rapidement.  M.  Ilimmigolffen  qui  me  l’a  procurée  m’annonce  qu’elle 
est  fort  abondante  aux  environs  de  Barcelone  sur  le  Polggonum  persi- 
caria  L.,  et  que  c’est  toujours  au  bord  des  eaux  ou  dans  le  voisinage 
des  lieux  humides  qu’on  la  rencontre.  On  savait  assez  peu  de  choses 
des  mœurs  de  cette  larve,  qui  n’est  figurée  nulle  part,  et  c’est  avec 
raison  que  l’auteur  du  Species,  mal  renseigné  sur  les  chenilles  qui 
habitent  exclusivement  le  Midi,  a  plus  d’une  fois  regretté  les  obs¬ 
tacles  que  lui  a  opposés  ce  défaut  de  précision.  (Y,  p.  l57.)Cependant 
si  M.  Daube  a  affirmé  que  la  chenille  d 'Exigua  est  très-commune 
dans  les  champs  de  blé  des  environs  de  Montpellier,  son  assertion 
peut  être  exacte,  car  cette  larve  vivant  aussi  sur  plusieurs  Convolvu- 
lus,  doit  se  rencontrer  sur  le  C.  arvensis  si  fréquent  dans  les  céréa¬ 
les  ;  mais  je  ne  pense  pas  que  jamais  ces  dernières  plantes  aient  été 
attaquées  par  la  chenille  de  VExigua.  Elle  n’aurait  donc  pas 
les  mœurs  de  sa  congénère  exotique  la  Frugiperda,  Abbot,  qui,  sui¬ 
vant  cet  iconographe,  «  fait  son  aliment  du  blé  de  Guinée,  ainsi 
«  que  de  toute  espèce  de  grains,  auxquels  elle  est  extrêmement  nuisi- 
«  ble  sous  forme  de  chenille,  qui  dévore  le  tuyau  principal  de  la 
«  plante  où  elle  se  loge.  » 

Abbot  termine  par  proposer  un  moyen  de  détruire  cette  larve 
dangereuse,  moyen  que  je  crois  impraticable.  «  Parmi  les  oiseaux  de 


332  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

«  basse-cour,  n’y  en  aurait-il  point  quelqu’un,  dit-il,  qui  fit  volon- 
«  tiers  sa  nourriture  de  la  nymphe  e  t  qui  fût  la  trouver  sous  la  terre?  » 
Après  avoir  formé  une  légère  coque,  la  chenille  d ’Exigua  se 
chrysalide  dans  la  mousse  ou  parmi  les  plantes  sèches  ;  en  captivité 
du  moins.  Dans  la  nature,  le  lépidoptère  éclot  depuis  le  mois  de  juin 
jusqu’à  la  fin  de  juillet. 


INSECTE  PARFAIT. 


Envergure  :  0m,02G  à  (T, 028. 

Cette  Laphygma,  la  seule  qui  soit  européenne  parmi  les  cinq  es¬ 
pèces  qui  composent  le  genre,  se  distingue  par  la  forme  très-allon¬ 
gée  des  ailes  supérieures,  la  largeur  relative  des  inférieures,  la  cou¬ 
leur  hyaline  de  celles-ci  où  tranchent  les  nervures  et  la  bordure 
blanche,  l’exiguïté  du  thorax  et  de  l'abdomen;  tous  caractères  qui, 
en  effet,  doivent  l’éloigner  des  Caradrim  parmi  lesquelles  les  au¬ 
teurs  l’avaient  primitivement  classée  ;  ce  qui  justifie  sa  séparation  et 
sa  place  définitive  parmi  les  Laphygma  de  M.  Guenée. 

Les  Exigua  du  Midi  varient  en  brun  ;  les  taches  ordinaires  se  dé¬ 
tachent  alors  plus  vivement  en  jaune  ferrugineux  ou  ochracé  et  les 
nervures  des  ailes  inférieures  sont  plus  accusées. 

Je  crois  que  cette  noctuelle,  qui  doit  avoir  deux  générations,  ne 
s’avance  pas  en  France  plus  haut  que  Lyon,  et  que  par  le  fait  elle  ne 
doit  pas  se  rencontrer  au  delà  de  nos  environs.  C’est  à  la  Pape,  à 
6  kilomètres  au  nord  de  la  ville,  [sur  les  collines  qui  avoisinent  le 
Rhône,  que  je  l’ai  trouvée  de  loin  en  loin,  au  commencement  d’août, 
en  chassant  la  nuit  sur  la  bruyère  fleurie.  Je  l’ai  prise  une  fois  près 
de  Cannes,  à  la  fin  de  mai.  Elle  est  commune  en  Italie,  en  Espa¬ 
gne,  en  Sicile.  Elle  fait  également  partie  de  la  faune,  de  la 
Dalmatie. 


Gmmmodes  Geometricu. 


m 


ii  raiiisnoilrs  C  eometrica . 

Rossi,  II,  p.  179.  —  Tr.  III,  p.  310,  God.  —  1kl v.  —  Gn.  —  Stgr. 
=  Chalciptera,  Bork,  350.  =  Ammonia ,  Esp.  180,  lig.  2.  = 
Parallelaris  Hb.  324.  =  Bifasciata,  Petagna  ,  197.  =  Linea- 
ris,  FÎb. 

(  PI.  7S,  iig.  i  à  0.  ) 

CHENILLE. 


Je  ne  l'ai  vue  figurée  nulle  part,  et,  si  elle  est  connue,  elle  doit 
l'être  imparfaitement.  Cette  chenille  qui  n’a  que  trois  paires  de 
pattes  ventrales  est  très-allongée,  sensiblement  atténuée  aux  extré¬ 
mités,  complètement  rase,  d’un  gris  plus  ou  moins  violâtre  et  or¬ 
née  de  lignes  longitudinales  jaunes ,  grises  et  brunes  bien  indi¬ 
quées  dans  le  Species,  mais  où  cependant  fauteur  de  ce  savant  ou¬ 
vrage  ira  pas  mentionné  trois  caractères  qui  ne  manquent  pas  d'une 
certaine  importance  :  1°  la  tache  noire  ocellée  appuyée  à  la  ligne 
sous-dorsale  qui  existe  non-seulement  sur  le  quatrième  anneau  , 
mais  encore,  bien  que  plus  petite,  sur  les  5°,  6e,  T  et  8e  segments  : 
2°  le  ventre  qui  est  d’un  noir  fuligineux  velouté  uniforme  et  sans  li¬ 
gnes;  3°  la  première  paire  de  pattes  membraneuses  un  peu  plus  courte 
que  les  autres.  La  tête  est  petite,  un  peu  aplatie,  et  présente  sur  un 
fond  gris  maculé  de  noir,  deux  traits  jaunâtres  qui  la  traversent  du 
sommet  à  la  hauteur  des  palpes  ;  ceux-ci  sont  carnés  et  les  mandibules 
sont  rougeâtres.  Les  pattes  antérieures  sont  effilées,  d’un  noir  de  jais 
et  luisantes.  Les  membraneuses  et  les  anales,  dont  la  base  est  d’une 
belle  couleur  orangée,  sont  carnées,  tachées  de  points  et  de  rayures 
foncés.  Les  stigmates  sont  très-petits,  noirs  et  finement  pupillés  de 
blanchcâtre. 

L’espèce  varie  en  gris  de  souris  :  chez  cette  variété  qui  est  assez 
commune,  les  lignes  sous-dorsale  et  stigmalale  ne  sont  plus  jaune 


334  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

orangé;  elles  ont,  ainsi  que  les  autres  lignes  et  les  taches,  pâli  d’une 
manière  sensible.  Chez  le  type  et  chez  la  variété  les  points  trapézoï¬ 
daux,  qui  sont  petits  et  concolores,  se  confondent  avec  les  lignes. 

La  chenille  de  la  Geomctrica  qui  a  un  faux  air  d'arpenteuse,  a  des 
mœurs  autres  qu’on  ne  l’avait  pensé  jusqu’à  ce  jour  ;  c’est  toutefois 
ce  que  m’écrit  M.  Himmighoffen,  de  Barcelone.  Non-seulement,  dit-il, 
celte  noctuelle  n’a  pas  qu'une  seule  éclosion  par  an,  mais  les  géné¬ 
rations  se  continuent  et  se  süccèdent  sans  interruption  du  commence¬ 
ment  de  mai  au  mois  de  novembre  où  les  froids  arrêtent  les  éclo¬ 
sions.  De  la  fin  de  mai  au  mois  de  décembre,  on  trouve  des  chenil¬ 
les  de  cette  Grammodes  à  tous  les  âges  sur  1  ePolygonumpersicaria,  au 
bord  des  eaux  courantes  ou  des  marais.  Cependant  l’espèce  se  can¬ 
tonne  et  vit  abondamment  en  certains  lieux  humides,  tandis  qu’elle 
est  fort  rare  en  beaucoup  d’autres  situés  dans  des  condit  ons  ana¬ 
logues.  Au  premier  âge,  ajoute  M.  Himmighoffen,  la  chenille  se 
tient  au  sommet  de  la  plante  et  ronge  seulement  les  feuilles  récem¬ 
ment  développées.  Si  une  cause  accidentelle  la  dérange,  elle  se  laisse 
tomber  de  son  point  d’appui,  mais  elle  demeure  suspendue  par  un 
fil  de  soie  (1);  après  la  troisième  mue,  au  plus  léger  ccntact 
qu’éprouve  la  tige  qui  la  supporte,  elle  se  roule  sur  elle-même  en  se 
laissant  choir,  et  si  elle  tombe  dans  l’eau  où  la  plante  croit  souvent, 
elle  n’a  pas  de  peine  à  atteindre  une  tige  et  à  se  sortir  du  liquide. 
Enfin,  parvenue  à  son  entier  développement,  elle  descend  à  fleur 
d’eau  et  demeure  tout  le  jour  la  tète  en  bas,  appliquée  le  long  des 
plus  gros  Polygonim.  Elle  vit  en  compagnie  des  chenilles  de  la  La - 
phygma  Exigua  et  de  la  vulgaire  Timandra  Amataria  fort  répandue 
aux  environs  de  Barcelone. 

Ce  que  j'ai  dit  des  nombreuses  générations  de  la  Geomctrica,  apprend 
que  sa  larve  grossit  très-rapidement.  Pour  se  transformer  elle  tisse 


(i)  Ce  fait,  je  le  pense,  n’a  jamais  été  signalé  chez  les  chenilles  d’autres 
noctuelles. 


Grammodes  Geometrica. 


335 

dans  les  feuilles  de  la  plante  une  coque  en  soie  blanche,  forte,  serrée 
et  impénétrable  à  l’humidité  ;  cela  doit  être  puisque  souvent  la  chry¬ 
salide  demeure  immergée  pendant  plusieurs  jours  à  la  suite  d'une 
crue  d’eau  subite,  sans  que  pour  cela  l'insecte  paraisse  en  souffrir. 
La  chrysalide  rapidement  formée  est  allongée,  d’un  brun  rougeâtre 
et  recouverte,  sauf  les  deux  derniers  segments,  d’une  efflorescence 
bleuâtre  matte,  à  la  manière  des  chrysalides  de  la  plupart  des  Cato- 
cala.  La  Geometrica  éclot  le  soir,  quelquefois  il  une  heure  avancée  de 
la  nuit  ;  son  développement  est  rapide. 

INSECTE  PARFAIT. 

Envergure  :  0,n,040  à  O", 042. 

C’est  un  des  papillons  européens  les  plus  richement  parés  :  ses 
larges  ailes  supérieures  d’un  gris  violâtre  dont  le  centre  est  occupé 
par  une  grande  tache  triangulaire  d’un  noir  velouté,  sont  caractérisées 
par  deux  bandelettes  droites,  parallèles,  d’un  blanc  jaunâtre.  La  pre¬ 
mière  de  ces  bandelettes  se  prolonge  sur  les  ailes  inférieures,  mais 
elle  est  indécise,  à  l’angle  anal  surtout. 

L'insecte  parfait  varie  peu  ;  aucun  auteur  ne  signale  d’aberration 
de  cette  jolie  Grammodes.  Cependant  M.  Himmighoffen  me  mande  que 
parmi  le  grand  nombre  de  Geometrica  qu'il  a  obtenues  ex  larva,  il  ne 
lui  est  éclos  qu’une  variété,  mais  des  plus  remarquables.  Le  sujet  est 
grand  et  bien  développé  ;  des  deux  bandes  transversales  ordinaires, 
il  n'en  reste  qu’une  :  la  seconde  ;  mais  elle  est  du  double  plus  large 
quelle  devrait  être. 

Ce  lépidoptère,  qui  n’est  pas  très-vif,  se  rencontre  rarement  dans 
la  nature  ;  il  demeure  caché  au  centre  des  touffes  de  Polygonum  et, 
si  par  hasard  on  le  fait  voler,  il  ne  s’élève  guère  plus  haut  que  les 
plantes  parmi  lesquelles  il  s’abat  bientôt  pour  disparaître  aux  yeux  du 
chasseur. 

L’Espagne,  l’Italie,  la  Russie,  la  Mingrélie  (!)  et  la  France  méri- 


(1)  Noctuclilcs  de  la  Russie,  par  le  docteur  Eversmann,  p.  52 1 


330 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

dioriale  sont  les  seuls  lieux  où  jusqu’à  ce  jour  la  Geometrica  ait  été 
rencontrée.  Sans  nul  doute  elle  existe  en  plusieurs  autres  pays  de 
l'Europe.  Fabricius  assignant  les  Indes-Orientales  pour  patrie  à  cette 
espèce,  il  est  probable  que  cet  auteur  a  vu  la  Gram.  Avnmonia ,  Cram., 
qui  est  extrêmement  voisine  et  avec  laquelle  les  auteurs  l’ont 
confondue  pendant  longtemps. 


4m!i!iiilas;s  fSetularia 

Alt).  —  Lin.  —  Gu.  Geer. —  L’Àdm.  —  Kléem.  —  Wien.  —  Verz. 
—  Fabr.  —  Esp.  —  Bork.  —  Steph.  —  Bdv. —  Herr.-Sch. —  Gn. 
Stgr.  =  Ulmaria,  Bork.,  fig.  73  =  Marmoraria,  Sepp.,  pl.  10  et 

11. 

(Aberr.  9  A.  ) 

(Pl.  75,  fig.  7.) 

Cette  variété  accidentelle  de  la  Betularia  9  est  fort  remarquable  ; 
le  noir  l’a  complètement  envahie;  tout  a  pris  cette  teinte  sombre  en 
dessus  et  en  dessous  :  les  ailes,  les  antennes,  le  thorax,  l’abdomen  et 
les  pattes  ont  l'air  d'avoir  été  teints  en  noir,  tant  cette  couleur  est 
complète  et  profonde;  les  pattes  cependant  sont  annelées  de  blanc. 
La  taille  de  cette  curieuse  variété  et  sa  coupe  d’ailes  sont  exactement 
celles  du  type,  autrement  il  eût  été  difficile  peut-être  de  savoir  à 
quelle  espèce  rapporter  cette  anomalie,  qui  devra  être  nommée 
variété  A. 

Nulle  aberration  de  cette  Amphidasys  n’avait  encore  été  signalée. 
Celle  que  je  viens  de  décrire  a  pour  patrie  le  nord  de  l'Angleterre  ; 
elle  appartient  au  cabinet  de  notre  collègue  M.  Fallou,  de  Paris. 


Acidalia  Ochrntn. 


337 


J'ai  donné  précédemment  l’histoire  des  chenilles  de  plusieurs 
très-petites  Acidalies.  Je  raconterai  aujourd’hui  celle  de  cinq  autres 
espèces  qui,  de  même  que  les  précédentes,  sont  tout  aussi  incon¬ 
nues  sous  leurs  premiers  états  (i).  Deux  de  ces  espèces  sont  commu¬ 
nes  presque  partout  et  ce  n’est  pas  sans  motifs  qu’on  s’étonne  que 
leurs  larves,  sans  cesse  foulées  aux  pieds  des  entomologistes,  n’aient 
pas  été  plus  tôt  observées.  Cela  peut  s’expliquer  cependant  :  la  parure 
sans  éclat  de  ces  chenilles,  leur  constante  immobilité  pendant  le  jour, 
leur  exiguïté  et  l’habitude  qu’elles  ont  de  se  cacher  parmi  les  plantes 
basses  dont  elles  se  laissent  tomber  au  plus  léger  contact  ;  tout  cela, 
dis-je,  a  bien  pu  les  faire  méconnaître  jusqu’à  ce  jour.  J’ai  dit  à  la 
page  117  du  présent  volume,  toute  la  peine  qu’il  m’a  fallu  pour  ame¬ 
ner  à  bonne  fin  les  Acidalia  Osseata  et  Holosericeata ,  je  pourrais 
ajouter  que  les  chenilles  des  A.  Politaria ,  Ochrata,  Obsoletaria,  Mo - 
niliata  et  Var.  Canteneraria  ont,  avec  les  larves  de  celles-là,  de 
grands  rapports  de  mœurs. 


Aciitalia  Ochratii. 

Scop.  Wien.  — Verz.  —  Bork.  —  Tr.  —  Fiseh.  —  Rost.  —  H. -S., 
p.  20  —  Gn.  IX,  449.  —  Stgr.  =  Ochrearia,  Lah.  30.  =  Palli- 
daria,  Ilb.  —  Dup.,  pl.  75,  fig.  I.  —  Curt.  —  Wood.  741  — 
Bdv.  1865. 

(Pl.  75,  fig.  I  à  3.) 

CHENILLE. 

Les  œufs  ont  été  pondus  le  huit  juillet;  ils  sont  éclos  le  15  du 
môme  mois.  Les  chenilles  sont  restées  imperceptibles  pendant  plus 


(1)  J’en  excepte  la  Var.  Canteneraria ,  Bdv.,  dont  la  chenille  du  type,  celle  de 
l’ Incanaria,  a  déjà  été  figurée  par  Ilubner. 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


338 

de  six  semaines;  ce  n’est  guère  qu’à  la  fin  de  septembre  qu’elles  ont 
commencé  à  grossir  ;  elles  n’ont  enfin  acquis  leur  entier  développe¬ 
ment  que  dans  la  première  quinzaine  de  juin.  Leur  état  de  chenille 
a  donc  duré  juste  onze  mois. 

Lorsqu’elle  est  adulte  cette  larve  est  médiocrement  allongée  ;  elle 
serait  toul-à-fait  cylindrique  si  la  carène  latérale  n’était  assez  sail¬ 
lante.  Elle  est  de  plus  plissée  transversalement,  surtout  aux  deux 
extrémités  du  corps,  d’un  jaune  de  Naples  plus  ou  moins  verdâtre 
en  dessus,  et  lavée  de  carné  sur  la  tête,  sur  les  premiers  et  les 
derniers  anneaux,  ainsi  qu’aux  incisions.  La  ligne  vasculaire  est  très- 
line,  blanche  et  largement  liserée  de  verdâtre  de  chaque  côté  ;  ou 
mieux  cette  ligne  blanchâtre  repose  sur  une  large  bande  vert  clair  qui 
passe  au  vert  obscur  sur  les  derniers  segments  pour  finir  en  pointe 
aiguë  et  noire  sur  le  douzième.  La  ligne  stigmatale  qui  est  placée 
sur  la  carène,  est  étroite,  continue,  ondulée  et  d’un  blanc  jaunâtre. 
Le  ventre  passe  un  peu  au  bleuâtre,  avec  une  ligne  claire  qui  le  par¬ 
court  du  quatrième  au  neuvième  anneau.  La  tète  est  triangulaire  , 
aplatie  en  avant,  d’un  carné  vineux  avec  les  ocelles  et  mandibules 
foncés.  Les  stigmates  sont  bruns;  les  trapézoïdaux  invisibles  à  l’œil 
nu  ;  les  dix  pattes  concolores;  les  antérieures  relativement  longues  ; 
le  clapet  anal  est  bien  formé,  mais  il  ne  dépasse  pas  les  pattes 
anales  ;  les  poils  sont  fins,  courts  et  blanchâtres. 

Cette  chenille  est  très-lente  dans  sa  m arche,  mais  au  plus  léger 
bruit  elle  cache  sa  tète  en  roulant  sur  elle-même  la  partie  antérieure 
de  son  corps.  Elle  vit  de  la  feuille  de  nombreuses  plantes  basses  ; 
notamment  de  celle  des  Composées  Radiées,  Crucifères  et  Borra- 
ginées  ;  mais  elle  n’attaque  pas  la  fleur. 

La  transformation  arrive  à  la  fin  de  juin  dans  une  coque  légère 
formée  de  brins  de  mousse  liés  par  des  fils  de  soie  blanche.  La  chry¬ 
salide  qui  pour  la  forme  ressemble  à  celle  de  ses  congénères  est  jau¬ 
nâtre  et  luisante;  elle  brunit  48  heures  avant  l’éclosion  qui  arrive 
vers  les  premiers  jours  de  juillet.  Or,  comme  la  mère  avait  été  prise 
le  8  du  même  mois  de  l’année  précédente,  cette  espèce  est  demeurée, 


Acidalia  Obsoletaria.  339 

on  le  voit,  un  an  pour  subir  ses  diverses  transformations.  Rappelons- 
nous  toutefois  que  l'insecte  est  resté  onze  mois  sous  son  état  de  larve. 
Cette  Acidalie  n’a  donc  qu'une  seule  éclosion. 

INSECTE  PARFAIT. 

«  L  Ochrata,  nous  dit  l'auteur  du  Species ,  est  celle  espèce  très-vul- 
«  gaire  d'un  roux-d  argile  à  lignes  bien  marquées,  etc.  »  11  ajoute 
plus  loin  :  «  La  chenille  peut  passer  pour  complètement  inconnue, 
«  la  plante  seule  ayant  été  indiquée  (Fesluca  duriuscula)  probable- 
«  ment  un  peu  au  hasard.  » 

L' Acidalia  Ochrata  e st  fort  répandue  en  juillet  dans  nos  environs, 
non  pas  seulement  sur  les  coteaux  herbus  et  bien  exposés,  mais 
encore  dans  les  prés  du  parc  de  la  Tête-d’Or  et  autres  lieux  bas. 
Elle  s’envole  lorsqu’on  passe  près  d’elle  ;  son  vol  est  court  et  on  peut 
la  saisir  sans  peine.  L’espèce  n’est  pas  rare  aux  environs  de  Marseille 
et  de  Cannes.  Elle  ne  varie  pas  pour  la  couleur,  cependant  certains 
sujets  de  provenance  espagnole,  sont  généralement  plus  clairs  que 
le  type.  On  la  dit  commune  dans  toute  l'Europe. 

L  ’Oclirearia  de  M.  de  La  Harpe,  rapportée  à  F  Ochrata  du  Species ,  ne 
doit  pas  être  la  même  espèce  que  cette  dernière,  car  l’auteur  de  la 
faune  suisse  nous  dit,  p.  20,  qu’elle  paraît  «  du  12  mai  au  27  juin, 
puis  du  8  juillet  au  28  août.  »  J’ai  démontré  qqe  Y  Ochrata  ne  devait 
avoir  qu’une  génération. 

Acitialia  03)So!eti)r£si. 

Ramb.  —  Dup.  —  Bdv.  —  Herr.-Sch.,  p.  10.  lig.  190.  —  Gn.  IX, 

p.  481.  —  Stgr.  Cat.  83.  =  Rufularia ,  Herr.-Sch.,  p.  17.  lig. 

84.  —  Led. 

(PI.  76,  fig.  4  à  6.) 

CHENILLE. 

Une  dizaine  d’œufs  de  cette  petite  espèce  qui  avaient  été  pondus  le 
9  juillet,  sont  éclos  le  18  du  même  mois  entre  six  et  huit  heures  du 


340  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

matin.  L'œuf,  qui  est  oblong,  cannelé  et  d’un  blanc  de  cire,  passe 
vingt-quatre  heures  avant  d’éclore  au  vert  foncé  mat.  La  chenille  lors 
de  sa  naissance  est  blanchâtre,  rayée  longitudinalement  de  plusieurs 
lignes  continues  et  la  tête  est  relativement  grosse  et  brune.  Cette 
larve  ayant  à  la  lin  d’octobre  atteint  sa  troisième  mue  est,  pour  la 
forme  et  la  couleur,  ce  qu'elle  sera  parvenue  à  son  entier  développe¬ 
ment,  qui  n'a  pas  lieu  avant  le  commencement  de  mai  de  l’année  sui¬ 
vante.  Elle  a  alors  l’aspect  de  deux  chenilles  ses  congénères  figuréesà 
la  64°  planche;  c’est-à-dire  qu’elle  est  courte,  très-atténuée  antérieu¬ 
rement,  plissée  en  travers,  carénée  latéralement,  rugueuse,  grossière¬ 
ment  chagrinée.  Le  fond  est  jaunâtre  ou  jaune  verdâtre  avec  la  partie 
dorsale  d’un  vert  glauque  et  les  extrémités  lavées  légèrement  de 
bleuâtre.  Sur  chaque  segment  un  dessin  piriforme  se  détache  en  plus 
clair  que  le  fond.  On  ne  distingue  pas  les  lignes  vasculaire  et  sous- 
dorsale,  excepté  cependant  sur  les  trois  premiers  anneaux,  où  la  pre¬ 
mière  de  ces  lignes  est  large,  continue  et  d’un  vert  foncé.  La  stigma- 
tale  placée  sur  la  carène  est  marquée  en  dessous,  aux  5e,  6e,  71'  et  8e 
segments,  d’un  gros  point  foncé  que  tout  d’abord  on  prendrait  pour 
un  stigmate;  cependant  les  organes  de  la  respiration  sont  d’une  ex¬ 
trême  petitesse.  Le  clapet  est  mal  formé,  mais  on  le  voit  pourtant. 
Sur  le  ventre  qui  est  bleuâtre  on  distingue  des  dessins  de  forme  hié¬ 
roglyphique;  la  tête  est  petite,  triangulaire;  d'une  couleur  rougeâtre 
plus  ou  moins  foncée  et  recouverte  ainsi  que  le  premier  anneau  de 
nombreux  poils  courts,  blanchâtres,  visibles  seulement  à  une  forte 
loupe;  les  dix  pattes  sont  concolores;  les  trapézoïdaux  et  les  points 
pilifères  sont  de  la  couleur  du  fond. 

Cette  petite  chenille  est  d’une  lenteur  excessive,  cependant  lors¬ 
qu’on  la  touche,  elle  se  détache  de  la  plante  et  se  laisse  choir. 

Ainsi  que  la  plupart  de*  larves  A’Acidalia  qui  passent  l’hiver  (1), 


(1)  Toutes  les  clicnilles  d’Acidalies  que  j’ai  observées  dans  leurs  mœurs, 
qu’elles  aient  une  ou  plusieurs  générations  ont  sans  exception  passé  l’hiver  en 
chenille. 


Acidalia  Qbsoletaria.  341 

celle  de  YObsoletaria  est  polyphage,  mais  elle  mange  si  peu  à  la  fois, 
qu’on  ne  saurait  le  remarquer.  Sa  sobriété  est  telle  que  je  l’ai  laissée 
au  printemps  pendant  plusieurs  semaines  privée  de  nourriture  sans 
qu’elle  ait  paru  en  souffrir.  Ce  n’est  qu'à  la  fin  de  juin  qu’elle  opère  sa 
transformation.  La  chrysalide  qui  n’a  rien  de  saillant,  ressemble  à  la 
plupart  de  celles  des  Acidalies  qui  ont  été  observées. 

INSECTE  PARFAIT. 

Cette  petite  espèce  dont  la  vie  de  chenille  a  duré  plus  de  onze 
mois,  n’a  rien  de  tranché  ;  mais  elle  varie  beaucoup  pour  la  taille. 
La  couleur,  d’un  ochracé  roussâtre,  empêche  au  premier  abord  de  la 
distinguer  parmi  plusieurs  espèces  communes,  ses  congénères.  Les 
lignes  ordinaires  quoique  très-fines  sont  bien  indiquées.  La  tache 
cellulaire  aux  quatre  ailes  et  les  points  terminaux  placés  en  dehors, 
sur  la  frange  même,  sont  visibles  bien  que  très-petits.  On  retrouve 
en  dessous  les  lignes  et  les  taches  du  dessus,  mais  elles  sont  plus 
nébuleuses.  Le  verlex  et  le  premier  quart  des  antennes  sont  blancs. 

La  Rufularia  de  M.  Herrich- Schaeffer  n’est  je  crois  qu’un  grand 
exemplaire  de  l’espèce  dont  il  est  question  qui,  on  le  sait,  varie  beau¬ 
coup  pour  la  taille. 

L 'Qbsoletaria  se  trouve  en  Corse,  en  Espagne,  en  Autriche  et  dans 
le  midi  de  la  France.  Je  ne  la  crois  nulle  part  abondante.  On  la 
rencontre  de  loin  en  loin  aux  environs  de  Marseille  (Dard.).  Je  l’ai 
prise  plusieurs  fois  moi-même  dans  l’Ardèche,  au  fond  d’une  chaude 
vallée.  Elle  n’a,  je  pense,  jamais  été  prise  en  France  plus  au  nord  que 
ce  département.  Quand  elle  est  troublée  dans  son  repos,  son  vol  est 
lourd  et  incertain  et,  lorsqu’elle  se  pose,  c’est  toujours  au  revers 
d’une  feuille.  Les  sujets  que  j’ai  obtenus  de  Marseille  et  ceux  que  j’ai 
rencontrés  à  Celles-Ies-Bains,  sont  d’un  bon  tiers  plus  petits  que  les 
individus  provenant  d’Allemagne. 


342 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


Aciilalia  Politaria. 

Ilb.  —  Tr.  —  Dup.  V,  p.  58,  pl.  171,  fig.  3.  — Bdv.  1852.  — 
Herr.-Sch.,  p.  18,  fig.  337.  —  Gn.  IX,  p.  4G1.  —  Stgr.  71. 

(Pl.  76,  fig.  7  à  9.) 

GUENILLE. 

L'œuf  est  pondu  à  la  fin  de  juin  ou  vers  les  premiers  jours  de  juillet. 
La  chenille  tarde  peu  à  éclore  :  elle  est  d’abord  d’un  jaune  pâle  pres¬ 
que  diaphane,  avec  la  tète  foncée.  A  l’époque  de  la  troisième  mue  qui 
arrive  à  la  mi-octobre,  cette  larve  est  d'un  vert  glauque;  ce  n’est  qu’à 
la  fin  d’avril  de  l’année  suivante  qu’elle  est  parvenue  à  son  entier  déve¬ 
loppement.  Elle  est  alors  relativement  courte,  très-atténuée  en  avant, 
carénée  latéralement,  rugueuse,  très-plissée,  d’un  vert  glauque  plus 
ou  moins  sombre,  mais  moins  intense  qu’il  ne  l’était  précédemment; 
elle  présente  quelquefois  les  7e  et  8e  segments  lavés  de  carné,  de 
jaunâtre  ou  de  bleuâtre.  On  ne  distingue  que  très-imparfaitement  la 
vasculaire  qui  est  géminée  et  interrompue  sur  chaque  incision.  Pas 
de  sous-dorsale  ;  la  stigmatale  placée  sur  la  carène  est  large  et  plus 
claire  que  le  fond  ;  les  trapézoïdaux  sont  bruns  et  indiqués  à  l’extré¬ 
mité  de  chacun  des  petits  traits  foncés  qui  croisent  l’incision,  mais 
cela  seulement  sur  les  Ge,  7e,  8e  et  9e  anneaux.  On  voit  en  outre  au 
dessous  de  la  ligne  stigmatale  un  point  brun  proportionnellement 
gros.  Je  n’ai  pu  distinguer  les  stigmates  qui  sont  perdus  dans  les 
rugosités  de  la  peau.  La  tète  est  petite,  triangulaire  et  brune;  le 
ventre  est  d’un  bleuâtre  livide  ;  il  est  marqué  au  centre  d'une  double 
bande  festonnée  claire  ;  les  pattes  écailleuses  sont  verdâtres  avec  le 
dernier  article  noir  et  luisant  ;  les  quatre  autres  sont  carnées  et  mar¬ 
quées  de  chaque  côté  d’un  trait  brunâtre.  Cette  petite  larve  est  au 
repos  courbée  en  demi-cercle.  Elle  vit  à  découvert,  et  se  nourrit  d’un 


Acidalia  Politaria.  343 

grand  nombre  de  plantes  basses.  Bien  que  très-lente  à  grossir,  elle 
opère  rapidement  sa  transformation  qui  n’arrive  que  dans  le  courant 
de  mai  ou  les  premiers  jours  de  juin  ,  selon  que  le  printemps  a  été 
plus  ou  moins  précoce. 

La  chrysalide  qui  est  médiocrement  allongée,  a  l’enveloppe  des 
ailes  un  peu  proéminente.  Elle  est  d’un  jaune  rougeâtre,  lavée  de 
brun  à  la  tète  et  à  la  pointe  anale  ;  celle-ci  est  obtuse  et  précédée 
d’un  bourrelet  foncé,  granuleux  et  qui  se  termine  par  une  pointe 
aiguë  entourée  de  crins  courbés  en  hameçon.  La  chrysalidation  n’a 
pas  duré  plus  de  vingt  à  vingt-cinq  jours  ;  cependant  la  vie  de  che¬ 
nille  de  celte  Acidalia  a  été  de  près  de  onze  mois.  L’éclosion  de  la 
Phalénite  a  eu  lieu  vers  la  fin  de  juin  et  a  continué  pendant  une  se¬ 
maine:  dans  la  nature  elle  se  prolonge  pendant  quinze  ou  vingt 
jours. 


INSECTE  PARFAIT. 

Cette  petite  espèce  sera  toujours  facile  à  distinguer  de  ses  voisines 
par  la  teinte  paille  luisante  de  ses  ailes  en  dessus,  la  bande  subtermi¬ 
nale  des  quatre  ailes,  large,  continue,  d’un  fuligineux  violacé  en 
dessus  et  en  dessous,  et  par  le  point  cellulaire  noir,  rond  et  bien  écrit 
aux  quatre  ailes.  Le  thorax  et  l’abdomen  participent  de  la  couleur 
luisante  précitée.  La  femelle  ressemble  au  mâle.  Je  ne  sache  pas 
que  cette  espèce  varie. 

La  Politaria  est  très-répandue  aux  environs  de  Marseille,  dans  les 
campagnes  de  Nice,  de  Cannes  et  dans  celle  de  Perpignan  (Pyrén. 
Orient.).  Elle  n’a  je  crois  jamais  été  prise  sur  d’autres  points  de  la 
France. 

Obs.  Je  dois  faire  observer  que  l’une  des  quinze  ou  dix-huit  che¬ 
nilles  que  j'ai  élevées  ab  ovo,  plus  robuste  ou  plus  précoce  sans 
doute  que  ses  sœurs  demeurées  à  leur  troisième  mue  jusqu’après 
l’hiver,  s’est  métamorphosée  le  29  septembre  et  a  donné  son 
insecte  parfait  le  2  novembre  suivant. 


344 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


Acidalia  Monillata. 

Wien.  —  Yerz.  —  Fab.  —  Hb.  —  Treits.  —  Dup.  p.  68,  pl.  174, 
fig.  5.  —  Bdv.  1847.  —  Herr.-Sch.  — Lab.  31 .  —  Gn.  [X,  p.  433. 
—  Stgr.  Gat.  41 . 

(PL  76,  fig.  10  à  12.) 


CHENILLE. 


Une  ponte  de  cette  Acidalia  m’ayant  été  fournie  le  4  juillet, 
est  éclose  dans  l’appartement  sept  jours  après.  L’œuf  est  ovalaire, 
déprimé,  jaune  de  cuir.  A  la  fin  d’avril  de  l’année  suivante,  la  chenille 
qui  s’élève  très-difficilement,  n’était  point  encore  adulte;  je  l’ai 
tenue  autant  que  possible  dans  des  conditions  qui  la  rapprochaient 
le  plus  de  Pétât  de  nature.  Elle  a  vécu  en  plein  air,  et  a  passé  la  mau¬ 
vaise  saison  cachée  dans  la  mousse,  à  une  exposition  abritée  des  vents 
froids.  Ce  n’est  que  vers  la  fin  de  mai  que  cette  larve  est  parvenue 
à  tout  son  développement.  A  cette  époque  elle  est  courte,  très— atté¬ 
nuée  antérieurement,  carénée  sur  les  côtés,  plissée  transversalement, 
chagrinée,  rugueuse,  très-rigide,  à  tête  petite,  carrée,  brune,  à 
moitié  rentrée  et,  au  repos,  les  pattes  antérieures  tellement  appliquées 
contre  la  tète  qu’on  ne  saurait  les  distinguer.  Elle  a  tout  l’aspect  de 
deux  des  chenilles  précédemment  décrites  ;  celles  de  la  Politaria  et 
de  l’ Obsoletaria  ;  elle  est  seulement  un  peu  plus  allongée.  Le  fond 
est  d’un  brunâtre  argileux  sur  lequel  se  détache  en  clair,  à  la  partie 
dorsale,  un  losange  bien  formé  sur  les  3e,  6e,  7e  et  8e  anneaux. 
Des  lignes  ordinaires,  je  n’ai  vu  que  la  stigmatale  qui  est  blanchâtre 
et  placée  sur  la  carène.  Les  stigmates  invisibles  à  l’œil  nu  sont  noirs, 
à  centre  blanc  ;  le  ventre  aussi  rugueux  que  le  reste  du  corps  est 
d’une  teinte  sombre  ;  on  y  voit  imparfaitement,  au  milieu  du  4e  au  9e 
anneau,  une  ligne  large,  claire,  interrompue;  les  dix  pattes  sont  de  la 
couleur  du  fond. 


Acidalia  Moniliata.  345 

J’ai  nourri  cette  chenille  avec  les  Vicia,  les  Leontodon,  les  Borrago 
et  autres  plantes  herbacées.  Au  commencement  de  juin  elle  se  cache 
sous  la  mousse  et  forme  sur  la  terre  une  coque  à  claire  voie  où  elle 
se  transforme  en  peu  de  jours  pour  demeurer  sous  cet  état  un  mois 
à  peine;  ainsi  qu’il  arrive  à  presque  toutes  les  chenilles  qui,  n’ayant 
qu'une  éclosion,  passent  la  plus  grande  partie  de  l’année  à  l'état 
de  larve. 

La  chrysalide  est  allongée,  d'un  jaune  clair,  luisante,  lavée  de  ver¬ 
dâtre  au  sommet  et  de  rougeâtre  à  la  partie  anale.  L’extrémité  abdo¬ 
minale  se  termine  par  une  pointe  brune,  garnie  de  quelques  crins 
recourbés.  La  Phalénite  a  paru  dans  les  premiers  jours  de  juillet. 

INSECTE  PARFAIT. 

Ses  dessins  sont  tellement  précis  et  arrêtés  que  je  crois  inutile  de 
le  décrire  de  nouveau  ;  il  l’a  été  d’ailleurs  assez  souvent  avant  moi. 
La  Moniliata  n’a  jamais  varié  :  aucune  aberration  au  moins  n’a  été 
signalée  à  ma  connaissance. 

Ce  qui  me  prouve  très-évidemment  que  cette  petite  Acidalie  n’a 
qu'une  génération,  c'est  que  la  ponte  dont  j’ai  élevé  les  chenilles, 
étant  arrivée  chez  moi  le  4  juillet,  l’éclosion  de  la  première  des 
Phalénites  n'a  eu  lieu  que  le  six  du  môme  mois  de  juillet  de  l’année 
suivante.  Les  autres  sujets  ont  paru  dans  les  huit  jours  suivants. 
On  peut  expliquer  ce  retard,  qui  me  paraît  anormal ,  par  les  con¬ 
ditions  de  captivité  où  l’insecte  a  vécu  dans  ses  divers  états,  alors 
qu'il  se  nourrissait  autrement  sans  doute  qu’il  ne  l’eût  fait  à  l’étal 
libre.  Les  exemplaires  provenant  de  cette  éducation,  étaient  tous 
assez  petits,  preuve  que  la  chenille  avait  souffert  dans  son  déve¬ 
loppement. 

En  considérant  la  conformation  de  cette  larve,  il  serait  peut-être  à 
propos  de  ne  pas  éloigner  l’insecte  parfait  de  ses  congénères  les 
Rusticata,  Politaria,  Obsoletaria,  Laevigata,  Ossmta  et  Interjectaria 
Annules  de  la  Société  Linnéennc.  23 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


346 

dont  elle  se  rapproche  beaucoup,  ainsi  qu’on  a  pu  en  juger  par  ce  que 
j'ai  dit  des  chenilles  de  ces  six  Phalénites. 

U  Acid.  Moniliata  vole  assez  communément  aux  environs  de  notre 
ville  ,  sur  le  penchant  des  collines  de  St-Clair  et  de  La  Pape. 
Bien  qu’elle  soit  considérée  comme  de  la  France  méridionale,  je  dois 
dire  que  je  ne  l’ai  jamais  prise  dans  le  Midi  et  que  mes  correspondants 
de  la  Provence  ne  m’ont  jamais  signalé  cette  jolie  espèce  que  je  crois 
plutôt  du  centre  et  du  nord  de  la  France.  On  la  rencontre  dans  le  dé¬ 
partement  de  Saône-et-Loire.  (Constant  p.  201),  en  Autriche,  en  Alle¬ 
magne,  en  Suisse  (Gn.  IX,  p.  433). 

«  Çà  et  là,  toujours  rarement,  sur  les  bords  du  Léman,  en  Valais  » 
(Lah.  faune  suisse,  p.  26). 

Acidnlia  Incanaria. 

11b.  —  Tr.  —  Wien.  —  Dup.  —  Bdv.  Herr.-Sch.  —  Lah.  Gn.  — 

Stgr.  =  Seriata,  Schr.  =  Virgularia,  Hb.  —  How.  —  Step.  — 

Yood.  =  Moniliata ,  Bork.  =  Laevigaria,  Sepp. 

(Var.  Canteneraria ,  Bdv.) 

(PI.  76,  fig.  13  et  14.) 

La  connaissance  de  la  chenille  de  cette  race  exclusivement  méridio¬ 
nale,  m’a  démontré  que  ce  n’est  bien  là  qu’une  variété  constante  de 
VIncamria  de  Hubner.  La  réunion  de  cette  variété  au  type  est  depuis 
longtemps  établie;  j’ai  voulu  toutefois  ebrroborer  ce  fait  et  dire 
quelques  mots  de  la  larve  dont  l'insecte  parfait  est  presque  aussi 
abondant  dans  tout  le  midi  de  la  France  que  le  type  est  répandu 
ailleurs. 

CHENILLE. 

Elle  est  d’une  longueur  normale,  effilée  en  avant,  très-carénée  sur 
les  côtés,  avec  la  tête  petite,  triangulaire  et  recouverte  ainsi  que  tout 


Acidalia  Incanaria.  347 

le  corps  de  rares  poils  fins  et  bruns.  Sa  couleur  varie  de  l’argileux 
clair  au  brun  rougeâtre  en  passant  par  tous  les  tons  intermédiaires. 
Les  lignes  ordinaires  qui  sont  fines  et  brunes  et  quelquefois  oblité¬ 
rées,  se  présentent  ainsi  :  la  vasculaire  est  géminée  et  continue,  mais 
mieux  indiquée  sur  les  derniers  segments  que  sur  les  autres.  La 
sous-dorsale  est  très-fine  et  interrompue  ;  la  stigmatale  qui  repose 
sur  la  carène  latérale  est  ondulée  et  claire.  Le  ventre  se  montre  avec 
une  ligne  blanchâtre  du  4e  au  9e  segment  ;  les  stigmates  sont  bruns 
ainsi  que  les  points  pilifères.  Les  losanges  du  dos  existant  toujours 
chez  les  chenilles  du  type  que  j’ai  élevées  maintes  fois,  sont  tout  aussi 
bien  indiquées  en  brun  chez  celles  de  la  variété.  A  tous  ses  âges 
cette  larve  vit  à  découvert  ;  je  l’ai  rencontrée  communément  aux 
environs  de  Cannes  sur  beaucoup  de  végétaux  d’essence  différente, 
sans  parler  des  plantes  basses;  il  me  suffira  de  citer  les  Rhamnus, 
Viburmm,  Cytisus,  Crataegus ,  Rubus,  voire  le  Pistacia  lentiscus 
à  odeur  si  pénétrante.  Elle  s’accommode  des  tleurs  aussi  bien 
(jue  des  feuilles  ;  celles-ci  même  desséchées  lui  conviennent  au 
besoin.  La  rusticité  de  ses  mœurs  fait  que  cette  espèce  s’élève 
toujours  bien,  et  c’est  ce  qui  explique  la  vulgarité  de  l’insecte  parfait. 
Cette  chenille  se  métamorphose  dans  une  coque  légère,  demeure 
à  peine  trois  semaines  sous  cet  état  léthargique  et  le  lépidoptère 
commence  à  voler  dès  les  premiers  jours  de  mars. 

INSECTE  PARFAIT. 

Les  sujets  des  environs  de  Cannes  et  d’Hyères  sont  recouverts  de 
fort  peu  d’atomes  bruns  sur  les  quatre  ailes  ;  cependant  les  lignes  or¬ 
dinaires  sont  bien  marquées  ainsi  que  les  points  nervuraux;  ceux  qui 
précèdent  immédiatement  la  frange  et  la  tache  cellulaire,  en  dessus 
et  en  dessous. 

Bien  que  Y  Acidalia  Var.  Cantencraria  remplace  dans  la  Provence 
Ylncanaria  type ,  de  loin  en  loin  cependant  on  rencontre  l’espèce 
ordinaire. 


348  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

Cette  Phalénite  vole  depuis  le  mois  de  février  juâqu’à  la  fin  de 
novembre. 

Selon  M.  Guenée,  la  Calcearia  Zell.,  d’un  blanc  presque  pur.  n’est 
qu’une  sous-variété  de  Vlncanaria. 

Obs.  J’ai  pris  à  Evian  (Haute-Savoie),  plusieurs  individus  à"  et  ? 
d’une  troisième  variété  remarquable  et  constante.  Cette  dernière  au 
rebours  de  la  Canteneraria  et  de  Vlncanaria  est  entièrement  recou¬ 
verte  d’atomes  foncés  ;  à  tel  point  que  les  lignes  et  taches  ont  si  bien 
disparu  qu’on  a  de  la  peine  à  reconnaître  une  variété  du  type. 
Cette  troisième  variété  ne  serait -elle  pas  la  Virgularia.  Hb.  lig.  104. 
— Haw.  tig.  354  ?  Cette  curieuse  race  vole  en  compagnie  des  Laevi- 
gala  et  Incanaria.  C’est  presque  toujours  dans  les  corridors  des 
maisons  que  je  l’ai  prise.  La  chenille  de  cette  variété  savoisienne  que 
j’ai  élevée  ab  ovo  a  passé  l’hiver;  elle  a  la  forme  et  des  mœurs  iden¬ 
tiques  à  celle  de  Vlncanaria  proprement  dite. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


340 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 
De  la  1()°  Livraison  (1860). 


PLANCHE  71. 
EXPLICATION  DES  FIGURES. 


I. 

Fig.  1.  Anthocharis  Bellezina?  Bdv.  (Aberr.). 

IL 

Fig.  2.  Chenille  de  la  Swammerdamia  Egregiella,  Dup. 
3.  Id.  id.  vue  de  dos. 

A.  Chrysalide. 

5.  Cocon  d’un  Ichneumon  parasite. 

6.  Insecte  parfait. 


III. 

Fig.  7.  Omia  Theopliila,  Stgr. 

IV. 

8.  Chenille  de  Y'Eupithecia  Multiflorata,  Mill. 

9.  Id.  id.  vue  de  dos. 

10.  Chrysalide. 

H.  Insecte  parfait  <f. 

12.  Id.  id.  9. 

13.  Id.  id. 

Branche  fleurie  de  1  ’Erica  arborea,  L.  (Var.  Multiflora  ). 


350 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


PLANCHE  72. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


I. 

Fig.  1.  Chenille  de  YAcidalia  Immutata,  L. 

2.  Insecte  parfait. 

3.  Antenne  du  a"  grossie. 

II. 

Fig.  4.  Chenille  de  YAcidaria  Caricaria,  Hiîrr.-Scii. 

5.  Chrysalide. 

(J.  Insecte  parfait. 

7.  Antenne  du  o"  grossie. 

III. 

Fig.  S.  Chenille  de  YAcidalia  Imitaria,  Hb.,  inquiétée. 

9.  Chrysalide. 

10.  Insecte  parfait  <f. 

11.  Id.  ?  (variété). 

IV. 

Fig.  12.  Chenille  de  YAcidalia  Depunctata,  Scop.,  au  repos. 

13.  Id.  id.  vue  de  dos. 

14.  Chrysalide. 

15.  Insecte  parfait. 

Deux  tiges,  dont  l'une  en  graine  et  l’autre  en  fleur,  de  YArtmisca 
vulgaris,  L . 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 


PLANCHE  73. 

EXPLICATION  DES  FIGURES. 


Fig.  I.  Chenille  de  !a  Depressaria  Feruliphila,  Mile 

2.  Chrysalide. 

3.  Insecte  parfait. 

I[. 

Fig.  4.  Lycaena  Argus,  L.  (Aberr.  ç), 
o.  Id.  id.  dessous. 

Ilf. 

Fig.  (>.  Chenille  de  la  Depressaria  Fendue,  Zell. 

7.  Insecte  parfait. 

IV. 

Fig.  8.  Chenille  de  la  Depressaria  NodifloreUa ,  Mili 
9.  Id.  ül.  vue  de  dos. 

10.  Chrysalide. 

1  1.  Insecte  parfait. 

Tige  de  la  Ferula  nodi/lora,  üisso. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


332 


PLANCHE  74. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 

I. 

Fig.  1 .  Hibernia  Ankeraria ,  Stgr. 

IL 

Fig.  2.  Chenille  de  VAspilates  Citraria,  Ho. 

3.  Ici.  id.  (Yar.  ). 

4.  Chrysalide. 

5.  Insecte  parfait 

III. 

Fig.  f>.  (Chenille  de  la  Noctna  Leucogaslrr ,  Fri 

7.  Chrysalide. 

8.  Insecte  parfait. 

Tige  lion  rie  du  Lo/hs  ongustissimns?  L. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


353 


PLANCHE  75. 


explication  des  figures. 

I. 

Fig.  i.  Chionobas  Aëllo,  Esp.  (Aberr.  A.). 


II. 

Fig.  2.  Chenille  de  Laphygma  Exigua,  Esp. 
3.  Insecte  parfait. 


III. 

Fig.  4.  Chenille  de  la  Grammodes  Geometrica ,  Rossi. 
5.  Chrysalide. 

G.  Insecte  parfait. 


IV. 

Fig.  7.  Amphidasys  Betularia,  L.  (Aberr.  Ç  A.). 
Tige  du  Polygonum persicaria,  L. 


I.XI'UCV Tl<>\  DES  im.wchls. 


3:54 


PLANCHE  76. 

EXPLICATION  DES  FIGURES. 


Fig.  I.  Chenille  de  VAcidalia  Ochrata,  Scop. 

2.  Chrysalide. 

3  Insecte  parfait. 

If. 

Fig.  4.  Chenille  de  VAcidalia  Obsoletaria,  Ram». 
5.  Chrysalide. 

G.  Insecte  parfait. 


III. 

Fig.  7.  Chenille  de  VAcidalia  Politaria,  I lu. 

8.  Chrysalide. 

9.  Insecte  parfait 


IV. 

Fig.  10.  Chenille  de  VAcidalia Moniliata.  W.-V. 

11.  Chrysalide. 

12.  Insecte  parfait. 

V. 

Fig.  13.  Chenille  de  VAcidalia  Incanaria,  Hb.  (Var.  Canhnc  caria. 
Pnv.). 

1 4.  Insecte  parfait. 

Myosotis  hispida.  Sch. 


Annales  de  la,  S caété  Linneeruie  de  Lyo> 


i6m>‘ liv  r . 


Année  1866.  PL.  7 


P  Mi livre  et ./  Mynemu.  p!  Jni/ue.r  plant  p‘ 

I  1.  Anthocharis  Beüe-yxna,?  Bdtf./AberrJ 
II  2  à.  6 ,  S n)  animer  donna  Eqreyiella-,  l)up. 
III  7,  Omùi  XheophUti,  Star. 

IV  H  à  i.'l,  Eupithecia  MultiflorcUa,  MM . 


Debray  , 


Annale#  de  J/i  Société  Zmnéenne  delyon  ,  j.0  ^  Livr  Année  .1866  PI  72 


I.  J  et  3.  A  cijj.tl.iut. 

JmmuttUa.,1. 

R.  4  à  j. 

ui. 

Caricaria.,  Hrrr.Sc/i 

JD  .fi  à.  u. 

ici. 

Inuiaria ,  Mb. 

IV.  iz  à  iS. 

ids. 

B epunctata, ,  Sco/i. 

lmp  H  oui.!  le ,  S,  r  Müjnon  .Paru . 


M  Miyne/iu.r  cal 


-  ,mp  doués  U?.,  ?,  r.Mjjryon+I'aris . 


A/isie^s  186  6.  PL.  j  3 . 


Debray  sc . 


bf7** MùjncaiLc.  col 


P.  Militer  c  cY*  J ' Miyntauas  p 


doyues  php1" 

I  1  a  .3,  Dcpressaruz-  FeruûphiJas,  ITM. 
II.  4  cL  5,  Lycœrui'  A/y  us,  1.  fAberr.p / 

III.  6  et.  7,  DepressarLOs  Forula-y,  ZM. 
n,'  fi  a.  //.  uL  Nocü/7sirMa,,MM. 


An/iales  des  la.  Soaete'Lifineerme  des  Lyon*. 


i6"«'Lwr. 


Annales  d&  la/Société/  Li/vieeane-  de  Lyon, 


i6  n.u’y  L  cor. 


Année/ 1866.  PL.  74 . 


P  MUIure  et  J  fuît  pl 


Joyues  pLpL’ 


L  /,  ffiberrua,  Anherana,,  Sÿr. 

II.  2  a,  5.  Asp  liâtes  Citrarui-,  ftb. 
111.  6  a.  ô .  Nocliuv  I.  eucoqas  ter t  Fret/ , 


Dobray  se. 


Imp.  Uouitlct  .5  r  Mignon,.  Parts . 


M^MufnesaLZ.  col- 


-Annales  d&Us  S  ociètA  Lmneen/ie  A&Luoru. 


16?  Lear. 


Année v. 1 36 6 .  PL.  yô . 


P.  Millier e  et  (fuse  p 


.  loquet,  p  Lwt  /* . 


L) drap  te. 


I.  1  CAionobair  A  allô.  Esp.  t Aberr.  A./ 

H-  2  eE  3.  Lap/u/ij /na  Exipiia,,  Hb. 

III .  ^  a,  6.  Gram/node<s  Geomeiricd.  Rossi . 
IV.  7.  Amphidaays  Belularùi'  Ali.  (Aierr.  aj 


V,,n. 


IfT  Myntcuc  col. 


Annales  ife,  la,  Sociétés  Imnêcnnes  de-Lyorv . 


16?  Lœr. 


Annie/ 1866.  Pi.jS . 


I.  1  cv  3. 

A  ad  alias  Oc/irtuas,  Srap 

II.  4  à-  6. 

ids. 

Obsol&taruis,  Ramé. 

III.  7  ^ 

ids. 

Poülaria-,  lié. 

IV!  10  à- 12. 

ids. 

Mont  data-,  W.-'  V. 

V.  i3  otji/.. 

ids. 

Incasiaruis,  /if> ,  (Vas.  Can/eneraruis.  B  do. J 

Tmp.ffauûU'.  5  r.  Mtg> 


M™* Nigneaux  col. 


ICONOGRAPHIE  ET  DESCRIPTION 


DE 

CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES 

INÉDITS 


P.  MILLIERS 

DIX-SEPTIÈME  LIVRAISON 

(Présentées  à  la  Société  Linnéenne  de  Lyon,  le  12  juillet  1866  ) 

- — — 


liUperlna  Rubella. 

Dup.  Sup.  III,  p.  249,  pl.  23,  fig.  1.  —  Gn.  238.  —  Bdv.  870.  — 
Herr.  —  Sch.  431,  432.  — Gn.  V,  p.  182. — Stgr.  Cat.  338. 

(PL  77,  fig.  1  à  5.) 

CHENILLE. 

Cette  mystérieuse  larve  qui  pendant  bien  des  années  a  échappé  à 
mes  constantes  recherches,  vient  enfin  d’être  découverte;  grâce,  je 
dois  le  dire,  aux  investigations  soutenues  et  à  l’ardeur  infatigable  de 
nos  jeunes  et  intelligents  collègues,  MM.  Ferrouillat  frères. 

Au  15  ou  20  juillet,  cette  chenille,  dans  les  années  ordinaires,  a 
atteint  son  entier  développement  ;  e’. le  est  épaisse,  cylindrique,  rase, 

à  peine  atténuée  aux  extrémités,  d’un  gris  jaunâtre  obscur  lavé  de 
Annales  de  la  Société  Linnéenne.  24 


350  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

verdâtre  antérieurement  et  de  rougeâtre  sur  les  derniers  anneaux. 
Le  premier  et  le  dernier  sont  recouverts  d’une  plaque  écailleuse 
concolore  et  luisante  ;  celle  du  premier  segment  est  large,  robuste, 
et  le  recouvre  en  presque  totalité  ;  cette  plaque  est  traversée 
par  un  sinus  étroit,  concolore,  mais  teinté  de  brun  postérieure¬ 
ment.  La  ligne  vasculaire  est  imparfaitement  indiquée  ;  la  sous- 
dorsale  est  nulle  ;  cependant  la  stigmatale  est  large,  ondée,  plus 
claire  que  le  fond  ;  les  stigmates  qui  s’appuient  sur  cette  ligne,  sont 
relativement  gros,  noirs  et  de  forme  arrondie.  Le  ventre  est  d’un 
jaune  verdâtre.  La  tête  est  grosse,  de  la  largeur  du  premier 
anneau,  échancrée  au  sommet,  d’un  jaunâtre  indécis,  lavée  de 
rougeâtre  obscur  sur  les  bords,  avec  les  mandibules  foncées,  les  pal¬ 
pes  courts  et  carnés.  Je  n’ai  pu  distinguer  les  ocelles.  Les  seize  pattes 
sont  de  la  couleur  du  corps.  Enfin,  on  voit  une  sorte  de  clapet  anal 
assez  large,  mais  mal  formé  et  que  recouvre  imparfaitement  la  pla¬ 
que  écailleuse  postérieure. 

Jeune,  la  chenille  de  Rubella  est  relativement  courte,  et  la  cou¬ 
leur  dorsale  se  prononce  en  carminé  plus  ou  moins  obscur. 

Cette  larve  est  assurément  une  des  plus  souterraines  de  toutes  les 
chenilles  de  noctuelles.  Je  ne  suppose  même  pas  qu'il  y  en  ait  d’autres 
vivant  à  une  pareille  profondeur.  Nous  l’avons  en  effet  trouvée 
parmi  les  racines,  enfoncée  dans  la  terre  à  une  profondeur  de 
dix,  quinze  et  même  vingt  centimètres.  Elle  ne  doit  vivre  que  de  la 
racine  de  certaines  graminées  sans  jamais  attaquer  les  feuilles.  Les 
collines  brûlées  en  été,  où  l’herbe  courte  et  rare  ne  peut  préserver 
la  terre  des  rayons  du  soleil  très-ardents  à  cette  époque  de  l'année, 
sont  les  lieux  que  préfère  cette  chenille  très-robuste  d’ailleurs.  C’est 
à  la  fin  de  juillet  qu’elle  forme  une  coque  molle,  composée  de  soie, 
de  grains  de  terre  et  de  radicules  de  graminées,  dans  laquelle  huit 
ou  dix  jours  après  arrive  la  transformation.  La  chrysalide  qui 
s’agite  beaucoup  est  conico-cylindrique,  d’un  rouge  acajou,  avec 
l’extrémité  abdominale  terminée  par  deux  pointes  aiguës  et  fortes. 
L'insecte  parfait  commence  à  paraître  dès  le  quinze  ou  le  vingt  août; 


Luperina  Rubella.  357 

mais  on  ne  le  voit  en  certain  nombre  que  vers  les  premiers  jours  de 
septembre.  Il  continue  à  voler  pendant  un  bon  mois. 

INSECTE  PARFAIT. 

Les  ailes  supérieures  bien  fournies  d’écailles  très-faciles  à  se 
détacher  au  plus  léger  contact,  sont  d’un  carné  vif,  avec  l’espace 
médian  traversé  par  une  large  ligne  coudée  d’un  rouge  obscur  qui 
certaines  fois  passe  au  brun  plus  ou  moins  prononcé.  Les  au¬ 
tres  lignes  sont  fines,  rougeâtres  et  le  plus  souvent  mal  indiquées 
même  chez  les  sujets  obtenus  d’éclosion.  Les  ailes  inférieures  sont 
grandes,  arrondies,  sans  lignes  transversales,  d’un  blanchâtre  lui¬ 
sant  et  d’une  teinte  faiblement  carnée  dans  le  voisinage  de  la  frange 
qui  est  elle-même  assez  large.  En  dessous  les  quatre  ailes  sont  blan¬ 
châtres,  sensiblement  carnées  sur  les  bords  avec  un  commencement 
de  ligne  transverse.  Les  antennes  sont  garnies  de  lames  pubescentes 
et  le  thorax  est  bien  fourni  d’écailles  concolores. 

La  9  est  plus  grande  que  le  ;  elle  a  l’abdomen  très-développé 
et  lisse,  vole  lourdement,  ou  mieux  elle  demeure  le  plus  souvent 
fixée  à  une  tige  de  brome  et,  par  les  chaudes  nuits,  dans  les  lieux 
circonscrits  de  son  habitat,  il  n’est  pas  rare  de  voir  les  mâles  voler 
en  abondance  autour  des  femelles  presque  toujours  immobiles. 

Cette  Luperina  se  distingue  par  des  habitudes  qui  lui  sont 
propres;  celle  entr’autres  de  ne  pas  paraître  avant  la  neuvième 
heure  de  la  nuit  alors  que  les  autres  noctuelles  volent  depuis  deux 
heures  et  plus. 

La  Rubella  qui  est  considérée  comme  de  la  France  méridionale, 
semble  appartenir  plus  spécialement  aux  environs  de  Lyon  quelle  ne 
doit  pas  trop  dépasser.  Les  collines  les  plus  chaudes  de  la  Pape,  celles 
de  Crépieux  et,  au  sud,  les  coteaux  de  Corendin  ;  de  même  que 
certaines  parties  incultes  du  territoire  de  Vaugneray;  notamment  les 
garigues  qui  avoisinent  le  château  de  la  famille  Ferrouillat,  nous 
l’ont  plus  particulièrement  fournie. 


358  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

Obs.  Les  L.  Rubella  de  l’Ardèche  et  de  toute  la  Provence  où  l’es¬ 
pèce  semble  commune,  présentent  une  coloration  différente  de  celles 
de  nos  environs  ;  en  effet,  sur  le  fond  qui  est  d’un  argileux  terne, 
sans  trace  de  couleur  carnée,  les  lignes  transverses  des  supérieures 
se  détachent  en  brun  et  sont  par  ce  fait  plus  crûment  indiquées  que 
chez  le  type.  J’ai  rencontré  cette  variété  constante  aux  environs  de 
Marseille,  d’Hyères,  de  Cannes  et  surtout  près  de  Celles-les-Bains. 


Deux  nouvelles  Psychides  viennent  augmenter  le  nombre  déjà  con¬ 
sidérable  des  insectes  de  cette  division  dont  la  parure,  on  le  sait,  est 
si  uniforme  et  si  sombre  ;  mais  dont  les  larves  ont  des  mœurs  si 
intéressantes.  L’une  de  ces  Psychides  inédites  appartient  au  genre 
Psyché  de  Schrank,  et  l’autre  au  genre  Fumea  de  Haworth.  Malheu¬ 
reusement  on  ne  connaît  de  leurs  premiers  états  que  les  fourreaux 
qui  ont  servi  de  demeure  à  chacune  des  deux  larves.  On  sait  aussi  la 
patrie  des  deux  espèces. 


PsycSte  Valestella,  Mill. 

(  Species  nova.  ) 

(PI.  77,  fig.  6  et  7.) 

Par  la  coupe  de  ses  ailes,  cette  Psyché  ne  ressemble  à  aucune  de 
ses  congénères,  cependant  ce  serait  de  la  Muscella,  S.-V.  et  de  la 
Gondebautella,  Mill.  qu’elle  s’éloignerait  le  moins  ;  mais  elle  est  tou¬ 
jours  plus  petite  que  ces  deux  espèces  et  sensiblement  moins  robuste  ; 


Psyché  Valesiella.  359 

les  ailes  sont  conséquemment  plus  minces,  plus  ténues,  moins  four¬ 
nies  d'écailles.  Voici  sa  description  : 

Envergure  :  0ra,015  à  0m,016. 

Elle  a  les  ailes  très-allongées  et  par  là  relativement  étroites.  Elles 
sont  presque  vitrées,  à  peine  recouvertes  d’écailles,  d’un  aspect  uni¬ 
formément  enfumé,  et  munies  de  longues  franges  soyeuses  et  noires. 
Les  antennes  sont  longues  et  très-plumeuses.  Les  palpes  sont  allon¬ 
gés  et  se  terminent  par  des  soies  longues,  serrées  et  noires ,  ce  qui 
donne  à  ces  palpes  un  aspect  anormal.  La  tête,  le  thorax  et  l’ab¬ 
domen  bien  que  fort  grêles,  sont  recouverts  de  poils  longs,  soyeux 
et  d’un  noir  profond.  Les  ailes  en  dessous  sont  peut-être  d’un 
aspect  plus  vitreux  qu’en  dessus  ;  des  deux  côtés  les  nervures  sont 
bien  distinctes. 

La  femelle  est  encore  inconnue. 

Le  fourreau  est  médiocrement  allongé,  brun,  formé  d’esquilles  et 
de  parcelles  de  mousse  fixées  avec  une  soie  brune. 

Plusieurs  individus  de  cette  Psychide  nouvelle  m’ont  été  offerts  par 
M.  de  La  Harpe,  de  Lausanne,  qui  m’a  dit  les  tenir  d’un  natura¬ 
liste  qui  les  avait  rapportés  du  mont  St-Gothard.  L’année  suivante, 
je  reçevais  de  mon  ami  M.  Constant,  d’Autun,  deux  exemplaires  de 
la  P.  Valesiella  en  tout  semblables  à  ceux  du  St-Gothard.  M.  Cons¬ 
tant  avait  recueilli  lui-même  cette  espèce  en  certain  nombre  dans  le 
Valais  où,  m’a-t-il  dit,  elle  paraît  commune  sur  les  pelouses  qui  avoi¬ 
sinent  le  sommet  du  Gornergrat  et  où  elle  vole  aux  premiers  rayons 
du  soleil.  Le  fourreau  est  fixé,  la  pointe  postérieure  en  l’air,  à 
travers  les  herbes  courtes  qui  tapissent  le  sol. 

La  Psyché  Valesiella  devant  trouver  place  après  la  P.  Gondebau- 
tella  qui  suif  elle-même  la  Plumistrella,  Hb.  dans  la  monographie 
Bruand,  portera  le  n°  46  ter. 


360 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


Fuuaea  Graceella,  Mill. 

(Species  nova.) 

(PI.  77,  fig.  9  et  10.) 


Envergure  :  0m,014  à  0m,015. 

Elle  est  de  la  taille  des  exemplaires  moyens  de  la  Pulla  ( Pullella , 
Brd.)  à  laquelle  cette  Psychide  ressemblerait  si  les  ailes  supérieures 
étaient  arrondies  à  l’apex  et  au  bord  extérieur.  Ce  seul  caractère, 
sans  parler  des  autres  qui  sont  il  est  vrai  moins  importants,  empê¬ 
chera  toujours  de  confondre  cette  nouvelle  espèce. 

La  F.  Graecella  est  d’un  noir  de  suie  mat  et  comme  pelucheux  ; 
les  ailes  supérieures  sont  passablement  allongées,  larges  à  l’extrémité, 
à  pointe  apicale  prononcée,  avec  le  bord  externe  coupé  oblique¬ 
ment.  Les  ailes  inférieures  sont  bien  développées,  larges  et  arrondies. 
Les  franges,  aux  quatre  ailes,  sont  assez  longues  et  d’un  noir  encore 
plus  prononcé  que  le  fond  des  ailes.  Les  antennes  sont  d’une  longueur 
normale,  avec  de  nombreuses  et  fines  barbules  ;  elles  sont,  ainsi  que 
la  tête  et  le  thorax,  d’un  noir  profond.  L’abdomen  est  grêle  et  recou¬ 
vert  de  poils  noirs  soyeux,  de  médiocre  longueur  ;  il  est  très-faible¬ 
ment  teinté  de  fauve  à  l’extrémité.  En  dessous  cette  couleur  est  plus 
sensible. 

La  femelle  n’est  pas  connue. 

Le  fourreau  est  revêtu  de  petites  pailles  cylindriques  et  agglomé¬ 
rées.  Ce  fourreau  quelque  peu  renflé  au  centre,  ressemble  à  celui  de  la 
Comitella,  Brd.  ou  de  la  Crassiorella,  Gn.  J’ai  sous  les  yeux  plusieurs 
exemplaires  identiques  de  cette  Fumea  nouvelle,  qui  m’ont  été 
adressés  par  mon  ami  M.  Staudinger,  de  Dresde,  avec  cette  simple 
annotation  :  «  Species  nova.  De  la  Grèce.  » 


Leucania  Panetosa.  361 

Cette  Fumea  nouvelle  trouvera  place  après  la  Crassiorella  de  la 
monographie  Bruand  et  portera  le  n°  61  ter  (I). 

Obs.  J'ai  pris  cette  année,  à  la  fin  d’avril,  sur  le  versant  est  de  l’Es- 
térel  (Alpes-Maritimes)  plusieurs  petits  fourreaux  appendus  aux 
rochers  :  moins  de  trois  semaines  après,  j’obtenais  plusieurs  mâles  de 
la  F.  Inter mediella,  et  parmi  eux  deux  exemplaires  que  je  rapporte 
à  la  F.  Graecella. 


Ijeucastêa  Pimctosa. 


Tr.  —  Gn. — Herr.-Sch.  iig.  310.  —  Fray.  408.  fig.  4.  — Stgr. 

Cat.  468. 

(PI.  77,  fig.  10.) 

CHENILLE. 

Elle  doit  éclore  en  automne.  A  la  fin  de  février  ou  en  mars  de  l’an¬ 
née  suivante  elle  a  atteint  son  entier  développement.  Elle  est  plus 
cylindrique,  moins  atténuée  en  avant  que  les  chenilles  de  ses  congé¬ 
nères  YAlbipuncta,  la  Pudorina  et  autres  ;  elle  aurait  plutôt  la  forme 
de  certaines  larves  d’Orthosides;  cependant  les  chenilles  de  la  Punc- 
tosa  et  de  la  Putrescens  qui  se  ressemblent  grandement,  présentent 
dans  leurs  divers  âges,  le  fond  gris  jaunâtre  et  les  lignes  ordinaires 
continues  et  bien  marquées  de  leurs  congénères,  indépendamment 
d’autres  lignes  intermédiaires  plus  fines.  La  plaque  écailleuse  du  pre¬ 
mier  anneau  est  traversée  par  la  vasculaire  et  les  deux  sous-dorsales. 
La  première  de  ces  lignes,  indiquée  sur  toute  la  région  dorsale,  est 
fine,  blanche  et  liserée  de  brun  sur  chaque  côté.  La  sous-dorsale  qui 


(1)  Dans  la  monographie  Bruand  il  existe  un  n°  61  lcr  ( Psy .  Radiella,  Cur- 
tis)  :  ce  qui  doit  être  une  erreur  typographique  puisque  le  n°  61  bis  n’existe 
pas. 


30-2 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


n’est  bien  écrite  qu’à  partir  du  quatrième  segment,  est  large,  inter¬ 
rompue  aux  incisions,  noire  et  finement  liserée  de  blanchâtre  en 
dessous.  La  stigmatale  est  étroite,  continue,  claire  ,  au  dessus  de  la¬ 
quelle  reposent  les  stigmates  ;  ceux-ci  sont  circulaires,  bruns  et  cer¬ 
clés  de  rougeâtre.  Le  ventre  est  d'un  carné  obscur  ;  cette  teinte  est  due 
à  un  semé  d’atomes  bruns.  Les  incisions  sont  d'un  carné  vif,  presque 
rose.  La  tête  est  de  grosseur  ordinaire,  testacée,  maculée  de 
points  bruns  en  outre  des  deux  croissants  noirs  opposés.  Les 
pattes  écailleuses  sont  testacées  ;  les  autres  sont  concolores  ;  les  tra¬ 
pézoïdaux  sont  bruns  et  visibles  sans  loupe. 

La  métamorphose  a  lieu  dans  une  coque  molle.  La  chrysalide 
est  rougeâtre,  luisante  et  de  forme  ordinaire  ;  l’éclosion  arrive  vers 
le  15  ou  le  20  juillet  suivant. 

La  Pmctosa  appartient  à  la  France  méridionale,  à  la  Sicile,  à 
l’Espagne.  Je  l’ai  prise  en  certain  nombre  aux  environs  de  Cannes 
(Alpes-Maritimes)  et  à  Celles-les-Bains  (Ardèche). 


Leucnnl»  Putrescens. 

Tr.  —  Gn.  —  Herr.-Sch.  310. 

(PI.  77,  fig  11.) 

La  chenille,  je  l’ai  dit  à  l’article  précédent ,  ressemble  beaucoup 
à  celle  de  sa  voisine  la  Punctosa  ;  cependant  elle  en  diffère 
1°  par  la  tête  plus  cordiforme  dont  la  ligne  du  sommet  présente 
une  courbure  antérieure,  tandis  que  cette  ligne  est  droite  chez  la 
chenille  de  la  Punctosa  ;  2°  par  la  sous-dorsale  qui  est  fine,  double, 
brune,  non  interrompue  aux  incisions  et  surtout  jamais  noire 
aux  centre  des  anneaux  ;  3°  par  le  fond  qui  est  carné  au  lieu  d’être 
jaunâtre  et  qui  est  en  outre  lavé  de  bleuâtre  antérieurement  et  posté¬ 
rieurement. 


Tortrix  Croceana.  363 

Cette  espèce  présente  une  particularité  digne  de  remarque,  qu’elle 
partage  sans  doute  avec  plusieurs  de  ses  congénères  ;  elle  reste 
enfermée  dans  sa  coque  sans  se  chrysalider,  depuis  la  mi-mars  jus¬ 
qu’au  15  ou  20  juillet  suivant,  époque  où  arrive  la  transformation 
qui  s’opère  de  la  même  manière  que  pour  la  chenille  de  la  Panctosa. 

La  chenille  de  la  Putrescens  m’a  été  adressée  de  Barcelone  par 
M.  Himmighoffen  qui  l’élève  chaque  année. 

La  chrysalide  de  la  Putrescens  ressemble  identiquement  à  celle  de 
sa  voisine.  L'éclosion  de  l’insecte  parfait  a  lieu  du  15  au  25  août,  et 
se  prolonge  pendant  quatre  à  cinq  semaines. 

Cette  Leucanide  est  rare  en  Provence ,  mais  elle  est  répandue 
dans  l’ouest  de  la  France  où  M.  Guenée  l’a  prise  en  certaine  quan¬ 
tité  dans  les  dunes  de  la  Bretagne.  Je  l’ai  rencontrée  moi-même 
assez  abondamment  dans  l’Ardèche. 

Obs.  Duponchel  en  publiant  sa  L.  Boiduvalii  n’a  pas  reconnu  en 
elle  la  Putrescens  de  Hubner.  La  Caricis,  Tr.,  ne  serait  elle-même  que 
cette  Putrescens  ;  Leucanide,  il  faut  en  convenir,  sur  laquelle  on  a 
de  la  peine  à  s’entendre,  puisqu'elle  a  encore  été  nommée  Punctosa 
par  M.  Boisduval. 


Tortrix  Croceana. 

Hb.  fig.  120.  —  Haw.  —  Stgr.  Cat.  636.  =  Ochream,  var.  Dup. 
265.  f.  6.  =  Cupidinam,  Stgr.,  Stett.  e.  —  Z.  1859. 

(PI.  78,  fig.  I  à  3.) 

Le  Pistacia  lentiscus,  grand  arbrisseau  méridional,  à  odeur  forte 
et  nauséabonde,  nourrit  plusieurs  espèces  de  chenilles  ;  sans  parler 
des  larves  de  quelques  Coléoptères  et  Hémiptères.  Ces  chenilles  sont 
rares,  il  est  vrai,  mais  par  cela  même,  leur  étude  pique  d’autant  plus 
la  curiosité  du  naturaliste.  Il  ne  sera  aujourd’hui  question  que  de 
trois  espèces:  la  Tortrix  Croceana ,  VEurhipia  Adulatrix  et  la  Liparis 


364 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


Rubea;  ajournant  de  raconter  bientôt  les  mœurs  d’une  très-petite  mi¬ 
neure  qui  vit  du  parenchyme  des  feuilles  duLentisque,  et  qui  doit  être 
la  chenille  d'une  Nepticula,  ou  plutôt  celle  d’une  Bucculatrix. 
Je  commencerai  par  la  Torlrix  Croceana. 


CHENILLE. 


Parvenue  à  sa  grosseur,  elle  a,  sauf  la  taille  un  peu  plus  grande  , 
tout  l’aspect  de  la  chenille  de  la  Pronubana,  décrite  dans  la  Xe  Liv. 
p.  382  ;  mais  les  mœurs  de  cette  larve  inédite,  ne  sont  pas  préci¬ 
sément  celles  de  sa  congénère.  Dans  le  jeune  âge,  les  chenilles  de  la 
Croceana  sont  réunies  par  petits  groupes  de  deux,  de  trois  ou  de 
quatre  au  plus,  et,  entre  plusieurs  feuilles  fixées  par  des  fils  de  soie, 
elles  rongent  sans  se  déplacer  la  pellicule  supérieure  d’une  feuille  et 
la  matière  colorante,  sans  attaquer  la  pellicule  inférieure.  A  cette 
époque  cette  petite  larve  est  d’un  vert  bleuâtre  ;  ce  n’est  qu’a- 
près  la  troisième  mue  qu’elle  devient  d’un  grisâtre  mat.  Ce  qui 
la  distingue,  ce  sont  les  taches  noires  du  premier  anneau  beaucoup 
plus  larges  que  chez  la  chenille  de  la  Pronubana,  et  les  points  trapé¬ 
zoïdaux  mieux  indiqués  en  brun. 

Cette  larve  est  fusiforme,  faiblement  aplatie  en  dessous  avec  les 
lignes  dorsale  et  sous-dorsale  à  peine  plus  accusées  que  le  fond;  la 
stigmatale  est  ondulée,  continue  et  d’un  vert  très-clair.  Les  stig¬ 
mates  sont  noirs  et  cerclés  de  blanchâtre  ;  les  3seize  pattes  sont 
concolores. 

Parvenue  à  toute  sa  taille,  cette  chenille  lie  et  roule  les  feuilles  en 
paquet  et  se  comporte  ainsi  que  la  plupart  de  celles  du  genre.  J’ai 
trouvé  cette  Tortricide  à  Amélie-les-Bains,  sur  le  Pistacia  lentiscus; 
mais  c’est  en  vain  que  je  l’ai  cherchée  aux  environs  de  Cannes  où 
cet  arbrisseau  abonde. 

Il  est  essentiel  cependant  de  signaler  une  autre  plante  méridio¬ 
nale  qui  nourrit  cette  espèce;  c’est  le  Dorycnium  suffruticosum , 
plante  sur  laquelle,  à  Cannes  et  à  Celles-les-Bains,  je  l’ai  rencon- 


Tortrix  Croceana  365 

trée  de  loin  en  loin  sur  des  terrains  rocheux.  Cette  Platyomide  arrive 
après  la  Prombana  ;  on  doit  chercher  la  chenille  seulement  en 
mars  et  avril  ;  elle  ne  se  métamorphose  jamais  dans  les  feuilles; 
c’est  toujours  au  pied  de  la  plante,  parmi  les  détritus  de  végétaux 
qu’elle  forme  une  toile  légère  où  la  transformation  a  lieu  trois  ou 
quatre  jours  après.  La  chrysalide  est  en  tout  semblable  à  celle  de 
la  Prombana  (  I,  pl.  46,  üg.  1  ).  Le  lépidoptère  paraît  au  commen¬ 
cement  de  mai. 

INSECTE  PARFAIT. 

Envergure  :  0m,020  à  0m,021 . 

Cette  Tortricide  est  une  des  plus  remarquables  du  genre  :  elle  est 
assez  voisine,  par  la  coupe  d’ailes  et  les  dessins  des  supérieures,  de 
sa  congénère  YOchreana,  Hb.  Les  premières  ailes  sont  allongées, 
larges,  coupées  carrément  et  d’un  beau  jaune  ochreux,  largement 
lavées  au  bord  interne  et  dans  le  pourtour  de  la  frange,  de  la  teinte 
appelée  terre  de  Sienne.  Ces  ailes  sont  en  outre  recouvertes  d’un 
dessin  brun  fin,  représentant  un  canevas  régulier.  L’espace  médian  est 
interrompu  au  milieu  de  l’aile;  une  large  bande,  couleur  de  terre 
de  Sienne  brûlée,  la  traverse  obliquement  ;  une  tache  cunéiforme  de 
la  même  teinte  qui  est  appuyée  à  la  côte,  tend  à  réunir  sa  pointe 
à  l’apex.  Les  ailes  inférieures  sont  uniformément  d’un  gris  blanch⬠
tre  lavé  de  carné  à  la  pointe.  Les  antennes  sont  courtes  et  ochreu- 
ses  ;  l’abdomen  est  recouvert  de  poils  blancs  et  teinté  d’ochreux  cà 
l’extrémité. 

La  femelle  est  d’un  bon  tiers  plus  grande  que  le  mâle  ;  elle  est 
généralement  d’un  ton  plus  chaud. 

La  Croceana  n’a  sans  doute  qu'une  génération. 

Cette  Platyomide  qui  appartient  à  diverses  parties  de  la  France  mé¬ 
ridionale,  avait  primitivement  été  rapportée  de  la  Sicile,  puis  de 
l’Espagne.  Elle  est  encore  bien  peu  répandue  dans  les  collections. 


366 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


jLitjparis  ÎSuSiea. 


S-V.  —  Hb.  fig.  60,  61,  210.  —  Esp.  pl.  89,  fig.  3.  —  God.  IV, 
Pl-  26,  fig-  5  et  6. — Frey.  fig.  132.—  Herr.-Sch.—  Stgr.  Cat.  201. 

(  Var.  rose.  ) 

(Pl.  78,  fig.  i  à  6.) 

Voici  une  jolie  Liparis ,  la  Rubea,  S.  V.  (variété  rose  constante), 
dont  la  chenille  est  différente  de  celle  du  type  et  dont  elle  s’éloigne 
plus  encore  que  les  insectes  parfaits  ne  diff  rent  enb’e  eux.  Je  ne 
crois  cependant  pas  à  une  espèce  distinc'e,  car  forme  et  caractères 
spécifiques  se  retrouvent  chez  la  variété  méridionale  dont  il  va  être 
question. 


CHENILLE. 

Elle  éclot  en  novembre  ou  en  décembre;  sa  croissance  est  fort  lente, 
puisqu’en  février  elle  est  encore  très-petite.  Dès  la  première  mue  elle 
est  recouverte  d’une  abondante,  mais  courte  villosité.  Parvenue  à  toute 
sa  grosseur  à  la  fin  de  mai,  elle  est  à  cette  époque  d’une  longueur 
normale,  atténuée  postérieurement  avec  la  tête  petite  et  les  premiers 
anneaux,  notamment  le  second,  plus  élevés  que  les  suivants.  Le  corps 
est  recouvert  de  plusieurs  rangées  de  verrues  fauves  surmontées  de 
faisceaux  de  nombreux  poils  raides  rayonnants  et  rougeâtres  d’une 
médiocre  longueur,  auxquels  sont  mêlés  quelques  poils  entièrement 
noirs.  La  peau  est  d’un  brun  clair  où  se  détache  à  peine  la  vascu¬ 
laire  qui  est  étroite,  carnée,  finement  liserée  de  brun  et  coupée  sur 
les  neuvième  et  dixième  segments  par  un  point  blanchâtre  placé  au 
centre  des  trapézoïdaux.  Le  dessous  est  plus  clair  que  le  reste  du 
corps.  La  tête  est  cordiforme,  rougeâtre,  luisante,  et  disparait  à  la 
volonté  de  l’insecte  sous  le  premier  anneau.  Les  pattes  antérieures 


Liparis  Rubea.  367 

sont  de  la  couleur  de  la  tête  ;  les  membraneuses  ont  celle  de  la  peau; 
les  stigmates  sont  blanchâtres  et  cerclés  de  noir. 

Cette  race  ou  variété  constante  habite  la  Provence  et  le  départe¬ 
ment  de  l’Ariége  où  je  l’ai  recueillie  moi-même.  Elle  vit  à  découvert 
sur  plusieurs  espèces  d’arbrisseaux,  mais  jamais  sur  des  plantes 
herbacées.  A  Ax  (Ariége),  ce  sont  les  Rubus  qui  la  nourrissent, 
tandis  qu’aux  environs  de  Marseille,  d’Hyères  et  de  Nice,  il  convient 
de  la  chercher  sur  1  ’Arbatus  unedo,  le  Pistacia  lentiscus,  les  divers 
Cistus  et  même  les  Erica. 

Pour  se  transformer,  cette  chenille  se  comporte  comme  celles  de 
beaucoup  de  Bombyx  :  elle  descend  le  plus  souvent  au  pied  de 
l’arbuste  ;  cependant  elle  se  fixe  parfois  dans  les  petites  branches,  la 
tête  en  haut,  après  s’être  entourée  d’un  réseau  à  mailles  lâches.  La 
chrysalide  est  rougeâtre  avec  les  incisions  abdominales  plus  claires  ; 
elle  est  de  plus  garnie  sur  toute  la  surface  de  poils  rougeâtres.  C'est 
à  la  fin  de  juin  ou  au  commencement  de  juillet  qu'éclot  le  Bom- 
bycide,  vingt  à  vingt-cinq  jours  après  sa  métamorphose. 


INSECTE  PARFAIT. 


Cette  variété  de  la  Rubea  paraît  un  peu  plus  grande  que  le  type  ; 
ce  qui  la  distingue  de  ce  dernier,  c’est  sa  coloration  qui  est  toujours 
d’un  rose  rouge  brique  sur  toutes  ses  parties.  Le  mâle  et  la  femelle 
participent  toujours  de  cette  couleur  caractéristique  qui  fait  de  cette 
variété  une  race  remarquable  Elle  appartient  plutôt  à  l’Ariége  qu’à 
la  Provence  propre,  car  si  on  rencontre  dans  cette  dernière  partie  de 
la  France,  le  type  et  la  variété  rose,  je  n’ai  jamais,  à  Ax-sur-Ariége, 
recueilli  que  cette  dernière. 

L'espèce  ordinaire  appartient  à  la  faune  lyonnaise,  bien  qu’elle 
soit  fort  rare.  Ici  j’ai  trouvé  deux  ou  trois  fois  la  chenille  sur  les 


368  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

Quercus.  Cette  Liparis  appartient  également  au  centre  (1)  et  au 
nord  de  la  France,  à  l’Angleterre,  à  l’Autriche,  à  l’Espagne. 

Obs.  M.  Himmighoffen  m’a  envoyé  de  Barcelone  des  Rubea  telle¬ 
ment  foncés,  que  ce  naturaliste  inclinait  à  voir  en  eux  une  espèce 
distincte  de  la  Liparis  Rubea. 


Eurliigiin  Adulatrix. 

flb.  517,  649,  650.  —  Tr.  I,  p.  370  et  VI,  p.  395.  —  Dup.  III, 
p.  352,  pl.  94  et  IV,  p.  331,  pl.  120,  fig.  3  et  4.—  Frey,  pl.  195. 
—  Gn.  Ind.,  p.  245.  —  Bdv.  967.  —  Gn.  VI,  p.  306.  — 
Stgr.  Cat.  703. 


(Pl.  78,  fig.  7  à  11.) 

Les  premiers  états  de  cette  charmante  noctuelle  sont  imparfaite¬ 
ment  connus;  c’est  ce  qui  me  décide  à  faire  part  aux  entomologistes 
de  mes  observations  et  de  ce  que  j’ai  appris  des  mœurs  de  cette  es¬ 
pèce.  Je  joindrai  au  type  de  la  chenille,  la  figure  de  deux  variétés 
dont  l’une  vernale  et  l’autre  automnale.  Cette  dernière,  par  sa  cou¬ 
leur  anormale,  est,  ainsi  qu’on  eh  jugera,  vraiment  extraordinaire. 

CHENILLE. 

Dans  le  jeune  âge  elle  est,  à  peu  de  chose  près  pour  la  forme  et  la 
couleur,  ce  qu’elle  sera  parvenue  à  tout  son  développement.  A  son 
état  adulte,  elle  est  cylindrique,  d’une  longueur  médiocre,  rase,  avec 
la  tête  grosse  et  le  premier  anneau  recouvert  d’une  plaque  écailleuse 
qui  est  ordinairement  de  la  couleur  de  la  tête.  La  génération  de  l’été 


(!)  Environs  d’Autun  (A.  Constant, Catalogue  des  lépidoptères  du  département 
de  Saône-et-Loire). 


Eurhipia  Adulatrix  369 

qui  représente  le  type  est  relativement  pins  abondante  que  les  deux 
autres.  La  chenille  ordinaire  de  Y  Adulatrix  est  d’un  vert  clair 
et  on  n’aperçoit  des  lignes,  que  des  traces  de  la  vasculaire , 
et  encore  ces  traces  de  ligne  sont  elles  parfois  nulles  ;  les 
sous-dorsales  sont  fines,  continues  et  toujours  visiblement  écrites 
en  jaune  verdâtre.  La  stigmatale  est  ondulée,  continue,  d’un  carné 
vineux  faible.  Les  stigmatales  qui  s’appuient  à  cette  ligne  sont  gros, 
ovales  et  carnés.  La  tête  et  l’écusson  du  premier  anneau  sont  d'un 
vert  plus  accusé  que  le  fond  de  la  chenille.  Le  collier  et  la  couronne 
des  pattes  ventrales  sont  lavés  d’une  teinte  vineuse.  Examinée  à  une 
forte  loupe,  cette  larve  paraît  aspergée  de  blanc. 

La  variété  du  printemps,  celle  qui  paraît  en  mai  et  en  juin,  est 
d’un  vert  bleuâtre  mat.  Chez  cette  variété  constante,  la  tète  et  la  pla¬ 
que  du  premier  segment  sont  d’un  vert  clair  qui  rappelle  la  couleur 
du  type. 

Ainsique  je  l’ai  dit,  il  existe  une  seconde  variété  de  la  chenille 
ü  Adulatrix  qui  je  crois  ne  paraîtqu’en  automne.  Cette  seconde  variété 
est  moins  abondante  que  la  première.  Elle  est  d’un  beau  rouge  mat 
qui  rappelle  assez  la  couleur  de  la  brique  foncée.  Cette  chenille  a  exac¬ 
tement  la  forme  du  type;  mais  elle  m’a  toujours  paru  plus  petite;  elle 
semble  maladive  et  réussit  ordinairement  moins  bien  que  les  sujets 
ordinaires.  C’est  parmi  les  fruits  rouges  du  Lentisque,  mûrs  à  cette 
époque,  que,  pendant  le  jour,  elle  se  tient  immobile;  dans  le  but 
peut-être  d’échapper  à  la  vue  de  ses  nombreux  ennemis.  Type  et 
variétés  vivent  sur  les  Pistacia  lentiscus  et  terebinthus  dont  elles 
rongent  les  feuilles  les  plus  récentes. 

On  trouve  la  chenille  de  Y  Adulatrix  à  partir  de  mai  jusqu’en  no¬ 
vembre  et  même  décembre.  Elle  se  métamorphose  dans  la  terré  après 
avoir  formé  une  coque  molle.  La  chrysalide  est  assez  courte,  d’un 
rougeâtre  foncé  et  luisant,  à  tête  tronquée,  avec  les  yeux  sail¬ 
lants,  et  la  partie  postérieure  obtuse  et  sans  pointe. 


cheniu.es  et  lépidoptères  inédits. 


370 


INSECTE  PARFAIT. 

Si  la  chenille  de  cette  espèce  nous  montre  deux  variétés  remar¬ 
quables  et  constantes,  l’insecte  parfait  ne  varie  pas  même  acciden¬ 
tellement.  En  outre  des  charmantes  couleurs  qui  ornent  les  ailes  de 
cette  jolie  Eurhipide,  où  le  blanc  hyalin,  le  brun  pourpré  sont  re¬ 
haussés  par  le  bleu  métallique,  le  corps  se  recommande  par  des  ca¬ 
ractères  dignes  d’un  certain  intérêt,  lesquels  ont  dû  suffire  à  la 
création  d’un  genre  pour  les  deux  seules  espèces  qui  le  composent. 
Les  antennes  de  YAdulatrix  <f  sont  pubescentes  dans  leur  première 
moitié,  puis  nues  dans  la  seconde.  Le  thorax  est  robuste,  carré, 
velu,  crêté,  à  collier  large  et  relevé.  L’abdomen  qui  est  varié  de  brun 
pourpré  et  de  noir,  se  termine  carrément  et  présente  sur  le  qua¬ 
trième  segment  une  tache  blanche  triangulaire. 

Ce  lépidoptère  a  trois  ou  quatre  générations.  La  chenille  qui  ne 
vit  que  sur  des  plantes  essentiellement  méridionales,  ne  doit  pas  se 
rencontrer  en  France  plus  haut  que  la  zone  des  Pistacia.  On  prend 
VEu.  Adulatrix  aux  environs  de  Montpellier,  Celles-les-Bains , 
Marseille,  Hyères,  Amélie-les-Bains,  Nice,  etc.  Le  type  appartient  à 
l’Angleterre,  à  la  Belgique,  à  l’Allemagne ,  à  la  Dalmatie ,  à  la  Sicile, 
à  l’Italie,  à  l’Espagne,  etc. 


Psamatodes  Catalaunaria. 

Gn.  X,  p.  108  (non  Herr.-Sch.,  non  Stgr.) 

(  PI.  79,  fig.  1  à  4.  ) 

J’éprouve  d’autant  plus  de  satisfaction  à  faire  connaître  les  pre¬ 
miers  états  de  cette  Phalénite  que.  bien  qu’elle  ait  été  décrite  par 
M.  Guenée  et  publiée  dans  le  Species  général,  elle  n’a  été,  jusqu’à  ce 
jour,  figurée  nulle  part  ;  pas  plus  en  France  qu  à  l'étranger.  De  plus, 
aucune  larve  du  genre  n’était  encore  connue. 


Psamatodes  Catalaunaria. 


37  1 


CHENILLE. 

Des  œufs  de  la  Catalaunaria  pondus  le  10  avril  sont  éclos  sous 
mes  yeux  le  2G  du  même  mois.  Pour  la  forme,  ces  œufs  rappellent 
ceux  de  la  Sterrha  Sacraria  figurés  à  la  planche  10e  (3clivr.).  Ils  sont 
d’un  ovoïde  très-allongé,  déprimés  et  obtus  aux  extrémités,  d’un 
vert  d’eau  clair  avec  l'un  des  bouts  chargé  de  nombreuses  petites  ta¬ 
ches  d’un  rouge  corail  qui  se  prolongent  sur  l’une  des  carènes  latéra¬ 
les,  dans  toute  la  longueur  de  celle-là.  A  sa  sortie  de  l’œuf  la  petite 
larve  est  allongée,  à  tête  grosse,  d’un  vert  obscur  ;  elle  est  très-vive. 
Au  15  mai  environ,  parvenue  à  sa  seconde  mue,  elle  a  le  dos  et  les 
flancs  d’un  vert  ardoisé  et  le  ventre  d’un  vert  clair,  avec  la  tête  et  les 
derniers  anneaux  teintés  de  rougeâtre.  De  nombreuses  lignes  longi¬ 
tudinales  se  montrent  déjà.  Le  30  du  même  mois,  cette  larve  qui  se 
nourrit  bien  et  qui  grossit  rapidement,  parvient  à  toute  sa  taille.  A 
cette  époque  elle  est  allongée,  sans  éminences,  cylindrique,  très-fai¬ 
blement  carénée  latéralement,  un  peu  aplatie  en  dessous,  avec  la  tête 
lenticulaire.  La  teinte  générale,  qui  est  le  rougeâtre  obscur,  est  pro¬ 
duite  par  de  nombreuses  lignes  continues  ayant  cette  couleur.  La 
vasculaire  est  étroite,  géminée,  brune  et  aboutit  au  douzième  segment 
qui  est  muni  de  deux  très-petites  pointes  caronculiformes  d’égale 
longueur,  horizontales  et  terminées  par  un  poil  raide.  La  stigmatale 
est  très-large,  d’un  blanc  jaunâtre,  continue  et  liserée  d’un  trait 
double,  fin  et  noirâtre.  Les  stigmates  sont  ovales,  orangés  et  finement 
cerclés  de  brun.  Le  ventre  est  marqué  des  mêmes  rayures  serrées  et 
continues  ;  on  voit  au  centre,  deux  lignes  brunes  qui  partant  du 
4e  anneau  aboutissent  au  9e.  Les  dix  pattes  sont  d’un  carné  chaud. 
Les  trapézoïdaux  très-petits  sont  invisibles  à  l’œil  nu.  Peu  de  temps 
avant  sa  métamorphose,  cette  larve  passe  au  rouge  brique  lavé  de 
vineux  tout  en  conservant  ses  lignes. 

Pendant  toute  sa  vie  cette  chenille  vit  à  découvert  sur  le  Dorycnium 
dont  elle  ronge  les  feuilles  ténues,  n’attaquant  les  fleurs  que  lorsque 
celles-là  lui  manquent. 

Annales  de  la  Société  Linnéenne.  2S 


372  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

M.  Himmighoffen  qui  la  recueille  dans  les  garigues  des  environs 
de  Barcelone,  me  mande  ne  l'avoir  jamais  vue  sur  une  autre  plante 
que  sur  ce  sous-arbrisseau  fort  abondant  dans  les  lieux  incultes.  La 
transformation  doit  s’opérer  promptement,  puisque  16  à  18  jours 
après  que  la  chenille  était  descendue  dans  la  mousse,  arrivait  l’éclo¬ 
sion  de  l’insecte  parfait. 

La  chrysalide  placée  horizontalement  dans  sa  coque  est  d’un  rou¬ 
geâtre  clair  lavé  de  jaune,  luisante,  avec  une  seule  pointe  placée  à 
l’extrémité  abdominale.  Du  1 7  au  22  juin,  toutes  mes  chrysalides  sont 
écloses  pendant  la  nuit,  cependant  l’insecte  moins  vif  que  ne  le  sont 
d’ordinaire  les  Phalénites,  ne  volait  pas  avant  la  nuit  suivante.  Les 
Catalaunaria  que  j’avais  alors,  se  sont  accouplées  en  captivité  ;  les 
œufs  sont  éclos  le  30  juin  et  les  nouvelles  chenilles  grossirent  plus  ra¬ 
pidement  encore  que  celles  de  la  génération  précédente  qui  était  la 
seconde  de  l’année,  et  se  sont  elles-mêmes  chrysalidées  très-vite. 
L’éclosion  du  lépidoptère  a  eu  lieu  pendant  les  premiers  jours  d’aoùt  ; 
il  a  donné  une  nouvelle  génération  qui  ne  doit  pas  être  la  dernière. 
On  peut  donc  croire  vraisemblablement  que  cette  Psamatodes  a  au 
moins  quatre  éclosions. 


INSECTE  PARFAIT. 

Envergure  :  0m,026  à  0m,028. 

Les  ailes  sont  grandes,  arrondies  et  grises  ;  les  inférieures  lavées 
d’une  teinte  carnée,  avec  les  lignes  trans verses  plus  accusées  qu’aux 
supérieures,  et  les  stries  brunes  qui  les  recouvrent  moins  nombreuses 
que  sur  les  premières  ailes.  Les  antennes  sont  longues  et  se  terminent 
en  pointe  déliée  ;  elles  sont  garnies  de  lamelles  nombreuses  et  fines. 
La  tête  et  la  pièce  qui  précède  le  collier  sont  d’un  jaune  d’ocre. 

La  femelle,  ordinairement  plus  petite  que  le  mâle,  a  les  ailes  plus 
arrondies,  l’abdomen  plus  renflé  et  les  antennes  filiformes. 

Cette  Phaiénite  varie  selon  les  lieux  qui  la  produisent.  J’ai  sous  les 
yeux  deux  sujets  de  l’île  de  Malaga  qui  sont  d’un  tiers  plus  grands 


Scodiona  Hispanaria.  373 

que  îe  type,  et  les  lignes  sont  plus  brunes  ainsi  que  l’espace  terminal. 
Il  est  des  individus  qui  sont  plus  blanchâtres  ;  d’autres,  obtenus 
aussi  de  chenilles,  se  montrent  avec  les  lignes  des  ailes  inférieures 
seules  visibles. 

On  n’était  pas  bien  certain  de  la  patrie  de  cette  Psamatodes  que 
l'auteur  du  Species  soupçonnait  «  être  originaire  de  l’Afrique.  »  C’est 
peut-être  à  cause  de  ce  doute  que  M.  Staudinger  n’a  pas  compris  la 
Catalaunaria  dans  son  Catalogue. 

Cette  espèce  qui  était  naguère  une  grande  rareté,  se  répand  au¬ 
jourd’hui  dans  les  collections.  Elle  n’a  point  encore  été  rencontrée  en 
France,  cependant  il  serait  surprenant  qu’elle  ne  vécût  pas  dans 
quelques  parties  de  la  Provence  où  les  Dorycnium  sont  des  plus  abon¬ 
dants. 


Scodiona  Uisjiunuriti,  Mjll. 

( Species  nova.  ) 

(PI.  79,  fig.  s  à  9.) 

Voici  une  nouvelle  Scodiona  d’origine  espagnole  remarquable  par 
sa  taille  et  sa  belle  coloration.  Elle  est  depuis  quelque  temps  déjà 
envoyée  aux  entomologistes  sous  le  faux  nom,  mais  cela  involontaire¬ 
ment,  de  Var.  Perspersaria  par  M.  Himmighoffen,  de  Barcelone, 
qui  seul  l’élève  de  chenille  et  qui  chasse  l’insecte  parfait.  Il  suffira  de 
jeter  les  yeux  sur  la  chenille  de  la  Perspersaria  (Iconog.,  7eliv.,  pl.  35, 
fi  g.  I  et  2)  pour  s’assurer  que  cette  Scodiona  inédite  diffère  essen¬ 
tiellement  de  celle  de  la  Perspersaria  (1)  par  la  forme  de  sa  chenille. 
En  effet,  tandis  que  celle  de  l’ Hispanaria  porte  une  caroncule  très-dé- 


(1)  Cette  Phalénite  n’est  pas  selon  moi  une  Scodiona ,  ainsi  que  je  l’ai  démon¬ 
tré  (Iconogr.,  I,  p.  293). 


374  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

veloppée  sur  le  pénultième  anneau,  la  chenille  de  la  Perspersaria  n’a 
pas  de  trace  de  ce  caractère  important  (4). 

CHENILLE. 

Une  ponte  m’est  éclose  le  18  avril  dernier.  Les  œufs  sont  ovoïdes, 
déprimés  et  d’un  argileux  brunâtre.  La  jeune  chenille  est  allongée, 
grise  et  marquée  d’une  large  sous-dorsale  continue  et  foncée.  La  ca¬ 
roncule  de  l’avant-dernier  anneau  se  montre  déjà  sous  forme  d’une 
petite  éminence  arrondie.  Cette  chenille  grossit  lentement,  n’a  atteint 
son  entier  développement  que  vers  la  fin  de  juin.  Elle  est  assez  allon¬ 
gée,  cylindrique,  unpeu  carénée  latéralement,  plissée,  et.  ainsi  que  chez 
les  larves  de  la  Lentiscaria  et  de  VEmucidaria  (Iconog.,  pi.  5%  fig.  4, 
et  pl.  6e,  fig.  1  et  2),  le  onzième  anneau  est  surmonté  d’une  pointe 
caronculiforme  très  -  caractéristique  s’inclinant  un  peu  sur  le  dou¬ 
zième  segment  qui  présente  deux  paires  de  pointes  horizontales  dont 
l’inférieure  est  plus  longue  que  la  paire  supérieure.  Tout  le  corps 
de  la  chenille  est  d’un  gris  argileux  lavé  de  blanchâtre  où  les  lignes  se 
présentent  ainsi  :  la  vasculaire  est  brune  et  n’est  visible  que  sur  les  2e 
et  3e  anneaux  ;  les  autres  segments  ne  portent  que  des  traces  de  cette 
ligne.  La  sous-dorsale  qui  n’est  bien  écrite  qu’à  partir  du  4«  est  fine , 
géminée  et  d’un  brun  pourpré  ;  elle  s’arrête  à  la  caroncule  du  4  Ie  an¬ 
neau,  sur  la  longueur  et  au  centre  de  laquelle  elle  se  prolonge.  La 
stigmatale,  placée  sur  la  carène,  est  large,  très-ondulée,  continue, 
jaunâtre.  Les  stigmates  qui  reposent  sur  cette  ligne  sont  ovales,  blancs 
et  cerclés  de  brun.  Les  dix  pattes  sont  robustes  et  concolores.  La  tète, 


(i)  Pour  qu’il  soit  possible  de  s’assurer  à  quel  point  ces  deux  espèces,  la  Pers » 
persaria  et  VHispanaria,  diffèrent  par  les  mœurs,  je  ferai  observer  que  la  chenille 
de  la  première,  élevée  par  moi  en  très-grand  nombre,  ne  demeure  jamais  sous  son 
état  de  larve  plus  de  cinq  à  six  semaines,  cependant  son  état  de  nymphe  se 
prolonge  de  la  mi-avril  au  mois  de  septembre  suivant.  La  vie  de  la  chenille  de 
YHispanaria  au  contraire,  ainsi  qu’on  le  verra,  est  de  six  à  sept  mois,  et  son 
état  de  chrysalide  n’est  que  de  quarante  jours  au  plus. 


Scodiona  Hispanaria.  375 

aussi  haute  que  le  premier  anneau,  est  un  peu  lenticulaire,  marquée 
de  rougeâtre  au  sommet,  avec  les  ocelles  et  mandibules  noirs,  et  les 
palpes  carnés.  Les  trapézoïdaux  sont  invisibles  à  l’œil  nu.  Le  ventre 
est  marqué  au  milieu  d’une  ligne  claire,  indécise.  Le  huitième  anneau, 
dans  son  premier  tiers,  est  taché  à  la  région  dorsale  d’un  double 
point  brun  de  forme  rectangulaire.  Le  point  foncé  du  onzième  segment 
est  marqué  de  blanchâtre  en  avant. 

Cette  chenille  est  une  des  plus  rigides  ;  son  immobilité  est  absolue 
pendant  le  jour,  et  elle  demeure  sans  cesse  à  découvert  sur  la  plante 
qui  la  nourrit  le  plus  ordinairement.  Cette  plante  est  le  Dorycnium 
suffruticosum ;  cependant  on  la  trouve  encore,  mais  très-accidentelle¬ 
ment  sur  certains  Genista  et  même  sur  le  Plantago  lanceolata. 

Paraît-il  dans  l’année  une  ou  plusieurs  générations  de  YHispa- 
naria  ?  J’inclinerais  à  penser  que  cette  espèce  a  deux  éclosions, 
puisque  l’insecte  parfait  vole  du  commencement  de  janvier  jusque 
dans  les  derniers  mois  de  l’année  ;  il  est  cependant  certain  que  la  vie 
de  chenille  de  cette  espèce  est  de  cinq,  six,  et  même  de  sept  mois. 

Pour  compléter  ses  renseignements,  M.  Himmighoffen  ajoute  qu’il 
trouve,  en  hiver  surtout,  des  chenilles  de  cette  Scodiona  à  toutes  les 
grosseurs,  depuis  celle  du  premier  âge,  jusqu’à  celle  de  l’entier  déve¬ 
loppement  et  cela  en  compagnie  de  l’insecte  parfait  tantôt  au  moment 
de  son  éclosion,  tantôt  entièrement  passé. 

Pour  se  transformer,  la  chenille  s’enfonce  sous  la  mousse  et  tisse 
une  coque  à  claire-voie  où  la  métamorphose  s’effectue  rapidement. 
La  chrysalide  n’a  rien  qui  la  distingue  ;  elle  est  médiocrement  allon¬ 
gée,  d'un  brun  rougeâtre  avec  la  pointe  abdominale  brune,  forte  et 
qui  se  termine  par  deux  crins  parallèles  longs  de  deux  millimètres  et 
recourbés  en  hameçon  à  l’extrémité. 

L'état  léthargique  a  duré  cinq  à  six  semaines  au  plus. 

INSECTE  PARFAIT. 

Envergure:  le  o*  0'u,030  à  0m,032.  La  ?  0ra,035  à  0m,037. 


370 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


Cette  belle  Scodiana  serait  en  effet  assez  voisine  de  la  Perspersaria 
qui,  je  le  répète,  n’est  point  une  Scodiona  proprement  dite ,  mais  bien 
une  Selidosema,  Led.  Cependant  YHispanaria  se  rapproche  bien  da¬ 
vantage  pour  la  coupe  d’ailes  soit  de  la  Gonspcrsaria,  soit  delà  Turtu- 
raria;  mais  indépendamment  de  la  couleur  qui,  je  le  veux,  n’est  pas 
un  caractère  stable,  on  voit  chez  l’espèce  nouvelle,  entre  autres  signes 
distinctifs,  la  ligne  coudée  propre  dont  ie  coude,  nullement  sensible 
chez  les  deux  espèces  congénères,  est  toujours  très-accusé  chez 
YHispanaria  dont  voici  au  reste  la  description. 

Elle  est  de  la  taille  de  la  Turturaria ,  Dup. 

La  couleur  du  type,  m’écrit  M.  Himmighoffen,  est  le  gris  foncé 
rougeâtre.  Cette  couleur  se  fond  en  approchant  de  la  base  des  ailes , 
lesquelles  sont  finement  saupoudrées  d’atomes  noirs.  L’espace  mé¬ 
dian  ne  diffère  pas  du  fond.  Les  deux  lignes,  la  basilaire  et  la  coudée, 
sont  très-rapprochées  à  la  base,  mais  très-espacées  au  sommet.  Ces 
lignes  sont  indiquées  par  une  série  de  petites  taches  brunes,  nervu- 
rales,  de  forme  triangulaire.  La  basilaire,  moins  bien  marquée  que 
la  coudée,  est  légèrement  convexe  ;  elle  est  seulement  indiquée  par 
trois  ou  quatre  points.  La  ligne  principale  qui  part  de  la  côte , 
présente  un  coude  arrondi  en  dehors  très-saillant.  Les  ailes  infé¬ 
rieures,  plus  claires  à  la  base  que  chez  les  supérieures,  ne  portent 
qu’une  seule  ligne  formée  aussi  par  une  série  de  sept  à  huit  taches  ou 
points  bruns.  La  tache  cellulaire  qui  est  elliptique,  est  toujours  bien 
indiquée  aux  quatre  ailes.  Les  franges  sont  assez  longues  et  concoîo- 
res.  Le  côté  interne  des  supérieures  est  pourvu  de  franges  presque 
aussi  longues  que  celles  du  bord  terminal.  En  dessous  les  ailes  ont 
perdu  leur  teinte  rougeâtre  ;  les  supérieures  sont  presque  entière¬ 
ment  brunes  et  les  inférieures  seraient  d’un  blanc  parfait,  si  les  fran¬ 
ges  n’étaient  très-foncées,  et  si  on  ne  voyait  encore  des  traces  de 
lignes  transverses  ;  cependant  le  point  cellulaire  aux  quatre  ailes  est 
plus  accusé  qu’en  dessus.  Les  antennes  sont  très-pectinées  de  la  base 
au  sommet  et  munies  de  lames  fortes  et  régulières.  Les  palpes  sont 
courts  et  dépassent  à  peine  le  front  ;  les  yeux  sont  noirs  ;  le  thorax 


Scodiona  Hispanaria.  377 

médiocrement  robuste,  convexe,  est  bien  fourni  de  poils.  L’abdo¬ 
men  est  cylindrique,  velu,  concolore,  et  terminé  par  une  touffe  de 
poils  soyeux.  Les  pattes,  avec  deux  paires  de  tarses  aux  postérieures, 
sont  d’un  gris  fuligineux  chez  les  deux  sexes. 

La  femelle  est  un  peu  plus  grande  que  le  mâle.  Le  brun  des  ai¬ 
les  a  disparu  :  les  supérieures  sont  entièrement  d'un  carné  vif  ;  les 
inférieures  sont  plus  pâles;  leur  base  est  presque  blanche.  Les  lignes 
et  le  point  cellulaire  sont  aussi  bien  accusés  aux  quatre  ailes  que 
chez  le  mâle.  Le  dessous  est  semblable  à  celui  de  l’autre  sexe.  Les 
anten  es  sont  complètement  filiformes,  et  i’abdomen  est  gros,  renflé 
au  centre,  finissant  en  pointe  et  d’un  blanc  jaunâtre. 

Cette  Scodiona  varie  pour  la  couleur  d’une  manière  sensible.  On 
rencontre  souvent  des  sujets  qui  ont  le  fond  des  ailes  entièrement  blan¬ 
châtre,  et  le  semé  d’atomes,  le?  lignes  et  les  points,  sont  d’un  ochreux 
plus  ou  moins  foncé.  Chez  d’autres,  également  à  fond  blanchâtre  , 
les  lignes  et  la  tache  cellulaire  sont  à  peine  visibles  ;  pourt  mt  il 
est  toujours  facile  de  distinguer  la  coudée. 

C’est  d’après  un  certain  nombre  de  sujets  des  deux  sexes  obtenus 
ex  lama,  que  je  fais  ma  description. 

Cette  Phalénite,  dont  l’éducation  est  fort  difficile,  n'est  pas  très- 
vive  ;  elle  se  cache  avec  grand  soin  pendant  le  jour,  et  vole  la  nuit 
dans  les  lieux  où  a  vécu  sa  chenille.  Onia  prend  rarement  fraîche,  car 
les  écailles  se  détachent  des  ailes  avec  une  remarquable  facilité  ;  il 
est  donc  indispensable  de  l’obtenir  d’éclosion  afin  de  pouvoir 
constater  son  identité. 

La  Scodiona  Hispanaria  doit  trouver  place  après  la  Conspersaria, 
et  dans  le  Species  général  porterie  n°  H  50  bis.  Dans  le  Catalogue 
Stgr.  elle  sera  distinguée  par  le  n°  379  bis. 


378 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDiTS, 


Polla  FlavoductR. 


Boes.  pl.  55,  fig.  1  à  3.  —  W.-V.  —  Fab.  344.  —  Gn.  Ind.  p.  244. 
—  Bdv.  1023.  —  Hb.  fig.  46  (vera),  Dup.  Ilf,  pl.  118,  fig.  12.  — 
Gn.  VI,  722.  —  Sfgr.  cat.  308  =  Dysodea ,  Esp.  pl.  153,  fig.  4  à 
6.  Bork.  112. 


(Var.  Meridionalis,  Bdv.  1023.) 
(Pl,  80,  fig.  i  et  2.  ) 


CHENILLE. 

Celle  de  la  variété  constante,  la  Meridionalis,  se  distingue  de  la  che¬ 
nille  du  type  par  des  caractères  qui,  bien  que  secondaires,  méritent 
cependant  d’être  signalés.  Elle  n’est  pas,  ainsi  que  celle  de  Flavo- 
cincta,  d’un  vert  jaunâtre,  mais  plutôt  d’un  vert  un  peu  bleuâtre 
qu’on  trouve  aspergé  d’atomes  blancs,  si  on  l’examine  à  la  loupe.  La 
ligne  vasculaire  qui  ne  se  voit  pas  chez  la  chenille  de  la  Flavocincta, 
se  montre  en  vert  glauque  sur  les  anneaux  du  milieu  chez  sa  variété 
où  la  stigmatale  est  plutôt  blanche  que  jaunâtre,  et  les  stigmates 
plutôt  de  couleur  aurore  que  d’un  blanc  rosé. 

La  chenille  du  type  bien  que  décrite  déjà  par  plusieurs  naturalistes, 
n’est  peut-être  pas  complètement  connue  dans  ses  mœurs.  On  ignore 
sans  doute  que  cette  larve  et  celle  de  sa  variété,  ne  passent  jamais 
l’hiver,  ainsi  que  cela  arrive  pour  le  plus  grand  nombre  des  chenilles 
de  noctuelles.  Les  œufs  en  effet  qui  ont  été  pondus  en  automne,  n’é¬ 
closent  qu’à  la  fin  de  mars  ou  au  commencement  d’avril  ;  ils  sont 
ovoïdes,  testacés  et  granuleux.  La  chenille  est  jusqu’à  sa  troisième  mue, 
chez  le  type  et  chez  sa  variété,  d’un  vert  clair.  Parvenue  à  sa  quatrième 
mue,  celle  de  la  Var.  Meridionalis  acquiert  cette  teinte  vert  bleuâtre 
qu’elle  doit  conserver  jusqu’à  sa  transformation.  Elle  grossit  rapide- 


Polia  Flavocincta.  379 

ment,  ne  mange  que  la  nuit  et,  pendant  le  jour,  se  tient  fixée  soit  aux 
feuilles,  soit  à  une  grosse  tige  de  la  plante  qui  la  nourrit.  La  chenille 
du  type  vit  aux  environs,  et  jusque  dans  nos  jardins,  sur  une  foule  de 
plantes  herbacées  et,  bien  qu’elle  ne  soit  pas  abondante,  cette  espèce 
cause,  par  sa  voracité,  quelque  dommage  à  nos  plantes  d’agrément  et 
potagères.  On  la  rencontre  aussi  sur  plusieurs  arbrisseaux  et  sous- 
arbrisseaux.  On  trouve  communément  la  chenille  de  la  variété  à 
Ax-sur-Ariége,  dans  l’intérieur  de  la  ville,  sur  le  Muflier (Antirrhinum 
asarina,  L.),  gracieuse  plante  appendue  aux  tours  et  aux  murailles 
en  ruines,  ainsi  qu’aux  rochers  du  voisinage  situés  à  une  expo¬ 
sition  nord. 

La  métamorphose  a  lieu  en  terre  ou  dans  la  mousse,  dans  une 
coque  molle.  La  chrysalide  est  lisse,  brune,  et  l’éclosion  arrive  au 
mois  de  septembre. 


INSECTE  PARFAIT. 

La  race  pyrénéenne  est,  aux  quatre  ailes,  d’un  gris  tellement  fon¬ 
cé,  qu’il  passe  souvent  au  noir  chez  certains  sujets  et  que,  dans  ce 
cas,  les  lignes  ordinaires  et  les  taches  orangées  s’aperçoivent  à  peine. 

Le  type  semble  ne  pas  exister  dans  PAriége,  cependant  aux  envi¬ 
rons  de  Lyon,  c’est  lui  qui  domine  et,  sur  les  hauteurs  qui  avoisinent 
la  cité,  on  rencontre  de  loin  en  loin  la  Yar.  Meridionalis  laquelle,  soit 
dit  en  passant,  adù  être  figurée  par  Duponchel  (VI,  pl.  118,  fig.  1) 
sous  le  nom  de  Flavocincta.  Ce  qui  pourrait  expliquer  cette  opinion 
de  Duponchel,  à  l’égard  de  sa  Y.  Meridionalis,  c’est  que,  dans  le  Midi,  à 
Hyères  par  exemple,  la  Flavocincta  type  est  la  seule  que  j’y  ai  trouvée. 

Je  crois  que  la  P.  Calvescens,  Bdv.  n’est  qu’une  sous- variété  du 
type.  Il  existe  dans  notre  département  du  Rhône,  dans  les  lieux  bas, 
des  variétés  de  cette  Polia  obtenues  par  éducation,  d’un  gris  presque 
blanc  où  les  taches  ochreuæs  se  distinguent  à  peine,  et  qui  pour¬ 
raient  bien  être  cette  sous-variété. 


380 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 


Folia  S&ufocincfa. 


Hb.;  fig.  247.  —  Gn.  lnd.  244.  —  Bdv.  4022.  —  Dup.  Slip,  ilï,  259, 
pl.  24,  fig.  3  bis.  ~  Herr.-Sch.,  fig.  37.  —  Gn.  VI,  724.  —  Stgr. 
Cat.  309. 


(Pl.  80,  fig.  3  à  3.) 

Il  est  certains  lépidoptères  dont  les  mœurs,  mais  plus  particuliè¬ 
rement  l’habitat,  déroutent  l’entomologiste  observateur,  et  l’étonne¬ 
ment  à  bon  droit.  La  P.  Rufocincta,  Hb.  serait  un  de  ces  insectes  ; 
en  effet,  après  l’avoir  rencontrée  dans  les  pays  montagneux  de  la 
Suisse,  aux  environs  d’Hauteville  (Ain),  ainsi  qu’au  mont  Roland 
(Jura),  je  l’ai  retrouvée  près  de  Cannes  (Alpes-Maritimes). 
Comme  on  ne  connaissait  rien  des  mœurs  de  la  chenille,  on  me 
saura  gré,  je  pense,  de  dire  ce  que  j’ai  appris  de  cette  larve  qui 
a  de  grands  rapports  avec  celle  de  sa  congénère  la  Flavocincta, 
Roes.  Des  habitudes  identiques  rapprochent  encore  ces  deux  espèces; 
cependant  la  Rufocincta  paraît  environ  quatre  à  cinq  semaines  plus 
tard  que  sa  voisine  ;  conséquemment  l’insecte  parfait  n’éclot  qu’un 
mois  après  la  Flavocincta;  c’est  toutefois  ce  qui  arrive  pour  cette 
dernière  élevée  en  captivité. 


CHENILLE. 

Elle  est  allongée,  pleine,  cylindrique,  d’un  beau  vert  pomme,  avec 
la  tête  petite  et,  au  repos,  à  moitié  dissimulée  sous  le  premier  an¬ 
neau.  Les  lignes  vasculaire  et  sous-dorsale  ne  sont  indiquées  que  par 
une  série  de  points  petits,  blanchâtres,  à  peine  visibles  à  l’œil  nu. 
On  distingue  cependant  le  tube  intestinal  qui  est  d’un  vert  glauque  et 
qui  disparaît  à  chaque  mouvement  de  la  chenille.  La  stigmatale  large, 
continue,  d’un  jaune  serin,  n’est  nullement  liserée  de  noir  en  des- 


Polia  Rufocincta.  381 

sus;  ce  qui  est,  on  se  le  rappelle,  un  des  caractères  distinctifs  de  la 
chenille  de  la  Flavocincta.  Le  ventre  est  d’un  vert  bleuâtre  clair;  la  tête, 
d’un  lestacé  verdâtre,  avec  les  ocelles  noirs  et  les  mandibules  pour¬ 
prées.  Les  trapézoïdaux  sont  petits,  noirs  et  se  distinguent  à  l’œil  nu. 
Les  stigmates  sont  en  ovale  allongé,  petits,  blanchâtres,  à  peine 
visibles  ;  mais  un  des  signes  distinctifs  de  cette  espèce,  c’est  deux 
gros  points  noirs  placés  sur  chaque  segment,  accompagnant,  à  droite 
et  â  gauche,  l’organe  de  la  respiration.  Enfin,  les  pattes  sont  d’un 
carné  jaunâtre  ;  les  antérieures  ont  le  dernier  article  brun,  et 
les  membraneuses  ont  la  couronne  d’un  rougeâtre  obscur.  Cette 
chenille  qui  éclot  à  la  fin  de  mars  n’est  parvenue  à  toute  sa  taille 
que  vers  les  premiers  jours  de  mai.  On  la  rencontre  sur  plusieurs  es¬ 
pèces  de  plantes  basses  de  genres  bien  éloignés. 

Pour  se  chrysalider  elle  se  cache  dans  la  terre  et  se  métamorphose 
après  avoir  formé  une  coque  molle.  La  chrysalide  ressemble  beau¬ 
coup  à  celle  de  la  Flavocinta,  mais  elle  est  plus  brune  ;  elle  tire  plutôt 
sur  la  couleur  du  bois  de  palissandre.  Le  lépidoptère  éclot  ordinaire¬ 
ment  vers  le  quinze  ou  la  fin  de  novembre;  plutôt  le  matin  qu’à  tout 
autre  moment  de  la  journée. 


INSECTE  PARFAIT. 

C’est  la  plus  grande  des  Polia  :  elle  mesure  jusqu’à  0ra,046.  Elle  est 
donc  toujours  plus  grande  que  la  Flavocinta  avec  laquelle  cependant 
on  a  dû  la  confondre.  La  Rufocincta  se  distingue  de  sa  congénère 
par  les  ailes  supérieures  d’un  gris  plus  ou  moins  bleuâtre  et  surtout 
par  une  tache  orangée  qui  traverse  invariablement  l’espace  médian. 
La  race  du  Midi  me  paraît  généralement  plus  sombre  que  les  sujets  pro- 
ve  ant  des  montagnes  de  la  Suisse  et  de  l’est  de  la  France  ;  ce  sont 
principalement  les  ailes  inférieures  qui ,  chez  cette  race,  passent  au 
noirâtre. 

Cette  variété  constante,  à  laquelle  on  pourrait  donner  un  nom,  est 


382 


CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

au  type,  ce  qu'est  la  Meridionalis  à  la  Flavocincta ,  ce  qu’est  la 
Xanthomista  à  la  Nigrocincta. 

La  P.  Rufocincla  n’est  pas  encore  très-commune  clans  les  collec¬ 
tions.  J’ai  énuméré  en  commençant  les  divers  lieux  où,  jusqu  a  ce 
jour,  elle  avait  été  rencontrée. 

Obs.  Il  me  paraît  certain  que  la  Mucida,  Bdv.,  n’est  qu’une  va¬ 
riété  locale  de  la  Rufocincta. 


Gelechia  liHirrlihtella,  Mill. 

(  Species  nova.  ) 

(PI.  80,  fig.  6  à  8.) 

Pour  clore  cette  livraison  je  tracerai  les  premiers  états  d’une 
grande  Gelechia  inédite,  voisine  de  la  Tripunctella. 

CHENILLE. 

Elle  est  allongée,  fusiforme,  un  peu  aplatie  en  dessous,  d’un  vert 
obscur  presque  noir  chez  les  sujets  adultes,  à  tête  lenticulaire,  à  pre¬ 
mier  anneau  recouvert  d’un  écusson  corné.  On  ne  distingue  aucune 
ligne  ;  mais  les  points  pilifères  sont  noirs  et  distincts.  La  tête  est  d’un 
testacé  rougeâtre  et  bordée  de  noir  au  sommet.  Le  collier  est  blanch⬠
tre  et  la  plaque  du  premier  segment  qui  est  de  la  couleur  de  la  tête , 
est  également  bordé  de  noir.  Les  pattes  écailleuses  sont  brunes  et 
lui  santés  ;  les  huit  ventrales  et  les  deux  anales  sont  concolores. 

Depuis  l’instant  de  sa  naissance  qui  arrive  en  mars  ou  avril,  jus¬ 
qu’à  l’époque  de  la  métamorphose  qui  a  lieu  à  la  fin  de  mai,  cette 
chenille  vit  sous  une  petite  toile  de  soie  blanchâtre,  dont  les  bords 
retiennent  les  plis  d’une  ou  de  plusieurs  feuilles  de  VAntirrhinum 
asarina ,  L.,  jolie  plante  sous-ligneuse  qui  croît  spontanément,  je 
l’ai  dit  à  l’article  précédent,  dans  les  fissures  des  vieilles  murailles 
d’Ax-sur-Ariége,  et  qui  sert  de  nourriture  à  cette  chenille  que  j’ai 


Gelechia  Antirrhinella  383 

recueillie  en  certain  nombre  dans  la  ville  même,  et  contre  les  rochers 
des  environs. 

C’est  au  pied  de  la  plante,  dans  les  feuilles  sèches  que  la  chenille 
se  transforme,  ou  de  temps  en  temps  sur  la  plante ,  dans  le  pli 
dune  feuille. 

La  chrysalide  qui  est  médiocrement  allongée,  avec  l’enveloppe  des 
ailes  et  la  gaine  des  antennes  descendant  assez  bas  sur  l’abdomen  , 
est  d’un  jaunâtre  sombre,  et  brune  à  la  pointe  anale.  La  Gelechia  est 
éclose  en  captivité,  pendant  les  premiers  jours  de  juillet. 

INSECTE  PARFAIT. 

Envergure  :  0m,023  à  0m,024. 

Il  a  le  port  d’ailes  des  grands  exemplaires  de  la  G.  Tripunctella 
à  laquelle  il  ressemble  beaucoup. 

Cette  nouvellle  Gelechia  diffère  de  sa  congénère,  par  des  carac¬ 
tères  peu  sensibes ,  mais  qui  sont  constants  et  qui  nous  ont  paru 
suffisants,  à  M.  Stainton,  de  Londres,  et  à  moi,  pour  voir  en  elle  une 
espèce  distincte. 

Les  ailes  antérieures  sont  allongées,  rectangulaires,  d’un  gris  lui¬ 
sant,  avec  les  trois  points  qui  caractérisent  la  Tripunctella  bien  mieux 
écrits  que  chez  celle-ci.  La  série  de  points  nervuraux  qui  précède  la 
frange,  est  également  bien  indiquée  en  noir.  Les  ailes  inférieures 
sont  grandes,  arrondies  et  d’un  gris  un  peu  fuligineux  ;  les  antennes 
sont  fines  et  brunes.  La  tète  et  le  thorax  sont  de  la  couleur  des  ailes 
supérieures.  La  ?  ressemble  au  a". 

Voici  en  quoi,  suivant  M.  Stainton,  la  G.  Antirrhinella  diffère  de 
la  Tripunctella  : 

Par  ses  ailes  antérieures  plus  courtes,  moins  luisantes,  et  par  une 
légère  teinte  rougeâtre  ;  de  plus,  par  les  points  noirs  du  bord  posté¬ 
rieur  beaucoup  plus  distincts  et  les  stries  foncées  plus  accusées.  En 
outre,  si  on  regarde  les  palpes  à  la  loupe,  on  reconnaît  que  le  der¬ 
nier  article  est  noir  extérieurement,  tandis  que  chez  la  Tripunctella , 


384  CHENILLES  ET  LÉPIDOPTÈRES  INÉDITS. 

il  n’est  que  d’un  gris  clair.  Enfin,  chez  1  ’Antirrhinella  le  bout  des 
ailes  postérieures  est  sensiblement  plus  obtus  que  chez  sa  voisine. 

Cette  grande  Gelechia  vole  en  mars  dans  le  voisinage  de  VAntir- 
rhimm  asarina.  N’ayant  pris  alors  que  des  sujets  flétris,  passés, 
il  est  vraisemblable  que  ceux-ci  sont  éclos  l’automne  précédent  et  que 
ces  sujets  étaient  le  produit  de  la  seconde  génération  qui,  je  l’ai  dit , 
éclot  une  première  fois  en  juillet. 

La  Gelechia  Antirrhinella  ne  peut  être  placée  qu’après  la 
Tripunctella ,  S.-V.  ;  elle  portera  dans  le  Catalogue  Stgr.  le 
n°  1529  bis. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


385 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 

De  la  17e  Livraison  (1866). 

- ~so$~ - 

PLANCHE  77. 
EXPLICATION  DES  FIGURES. 

I. 

Fig.  1.  Chenille  de  la  Luperina  Rubéfia,  Dup. 

2.  Id.  Id.  jeune. 

3.  Chrysalide. 

4.  Insecte  parfait, 
o.  Cocon. 

*  II. 

Fig.  6.  Psyché  Valesiella ,  Mill. 

7.  Fourreau. 


(U. 

Fig.  8.  Fwnea  Graecella ,  Mill. 
9.  Fourreau. 


IV. 

Fig.  10.  Chenille  de  la  Leucania  Punctosa,  Tr. 

V. 


Fig.  II.  Chenille  de  la  Leucania  Putrescens,  Un. 
Tige  de  F Hordeum  pratense,  Lois. 


386 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


PLANCHE  78. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 

I. 

Fig.  1.  Chenille  de  la  Torlrix  Croceana,  Hb. 

2.  Chrysalide. 

3.  Insecte  parfait. 


H. 

Fig.  4.  Chenille  de  la  Liparis  Rubea ,  S.  V.  (Var.  Rosea). 

5.  Chrysalide. 

6.  Insecte  parfait. 


III. 

Fig.  7.  Chenille  de  l’ Eurhipia  Adulatrix ,  Hb. 

8.  Id.  id.  (Variété  vernale). 

9.  Id.  id.  (Variété  automnale). 

10.  Chrysalide. 

11.  Insecte  parfait. 

Tige  du  Pistacia  lentiscus ,  L. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 


38 


PLANCHE  79. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


I. 

Fig.  1.  Chenille  de  la  Psamatodes  Calalaunaria  ,  Gn. 

2.  Chrysalide. 

3.  Insecte  parfait  o*. 

4.  Id.  id.  9 . 

II. 

Fig.  3.  Chenille  de  la  Scodiona  Hispanaria ,  Mile. 

6.  Chrysalide. 

7.  Insecte  parfait  o\ 

8.  Id.  id.  9 . 

9.  Id.  id.  (Yâv.  A). 

Tige  du  Dorycnium  suffruticosum ,  Vill. 


* 


EXPLICATION  UES  PLANCHES. 


PLANCHE  80 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


I. 


Chenille  de  la  Polia  Flavocincta ,  Roes.  (Yar.  Meridio- 
nalis,  Bdv.) 

2.  Insecte  parfait. 

II. 

3.  Chenille  de  la  Polia  Rufocincta,  Hb. 

4-.  Chrysalide. 

o.  Insecte  parfait. 

III. 

6.  Chenille  de  la  Gelechia  Antirrhinella .  Mill. 

7.  Chrysalide. 

8.  Insecte  parfait. 


Tige  de  VAntirrhinum  asarina,  L. 


Anruil&r  de-  la  Société-  Zirméecme  de  Zyc 


j.yn-  Z wr 


Année  1866  Z>1  77 


I  là  5.  luperiruL  Pi/Fella, ,  Dup. 
fj  fi  et  7  Psyché  Vulesiella, ,  Mill 
DI  fi  et  g  Fumea  CrcreeMa Mill 
I\  jo.  Chenille  c/e  h/  /  eu  en  nia  P/c  n  cto  s  n.,  Tr 
V  jj  ici  /ci  Putr&fcen*r ,  Hb. 


Imp  /louu/r .  f,  r  Mujr 


M'"'  Mtipuuiiur  tut/ 


P  MlRisse  et  //us*  pf 


.fopuot  pl  p* 

I  j  à,  3  Tortrùc  Croceana, ,  ffb 
II  (.ci  6.  Liparù  Hubea ,  S  V  (  Var  R».rr<t  ) 
III  7  à  u  Ettrhipui  AdulatrLc  ,  Mb 


Deùratf  .i 


17™  Zwr 


Annale#  de  la  Société  Lut/iéen/ic  de  lyon 


Armée  1Ô66  PL  78 


lmp  Rouis  te.  5,r  Mufr, 


MMr  Mu/  Heuiir  cvl 


t 


....  * 

■ 


P.  ICtIJuvY  et  Huet  p  f 


Jopuar  pl.pt 


Debray  . 


I  -là.  If..  Psiuria£ode<r 
TI.  5  à  g.  Scodiorui 


CaéaJsLusLasia  .  Gn. . 
ËispasuiruL.  MM. 


ArulMeff  de*  la.Soaéi&  liimcen/it'  tin.  Lyon. 


lj? Liv . 


Ann  G-  if>66.  Pi.  ng. 


Irnp  [{ouïs  te ,  fi.r  Mùirut 


M ilûfrutuur  ool. 


Annales  de,  la  Société,  Lmnéerine,  de  Lyon, . 


±8?Lio . 


Armée,  1866.  PI.  80 . 


P.Miltire  e/ffud/  p  P 


JoguAr  />!.  fd 


Debray  ■a>. 


Y  t  et  2.  Folia,  FUwoàncta,,  iW.  /  Var.  MeridionaJiœ,  3du.) 
ïï.  3  à  3,  Polia,  Ruf'ocùuUa. ,  Bb. 

III.  tl  à,  8 ,  (releohùa,  ArUirrhineüa,,  MUl. 


Imp.  Ho  ujs  te .  b,  r  Mtyrum 


M".*' Mioneaus  roi . 


DESCRIPTION 


ESPÈCE  NOUVELLE  D’OISEAU-MOUCHE 


PAR 


E.  MULSANT,  JULES  ET  EJ.  VERREAÜX 


(Présentée  à  la  Société  Linnéenne  le  12  novembre  1306,) 


- - =«■ 


Oi|ililofæna  (HldAÜRüSBilse;*)  Traviesi 

cf  Adulte.  Bec  droit;  de  moitié  plus  long  que  l’espace  compris  entre 
sa  commissure  et  la  région  anale;  subcylindrique;  noir.  Tête  parée  sur 
le  front  d’une  plaque  de  plumes  squammiformes,  d’un  bleu  azuré, 
brillantes,  continuées,  sur  sa  ligne  médiane,  par  des  plumes  vertes, 
également  squammiformes.  Nuque,  lectrices  alaires  et  dos  d’un  vert 
luisant,  passant  au  vert  cuivreux  ou  mêmeau  cuivreux  sur  les  lectrices 
alaires.  Ailes  plus  longues  que  les  rectrices  médiaires,  un  peu  moins 
loques  que  les  externes,  à  baguettes  des  Ie  et  2e  assez  fortes,  graduel¬ 
lement  rétrécies.  Queue  entaillée,  à  rectrices  d’un  vert  bronzé  obscur. 
Dessous  du  corps  couvert,  sur  la  gorge,  de  plumes  squammiformes 
vertes;  paré,  sur  le  devant  du  cou,  d’une  plaque  transverse  de  plumes 
squammiformes  de  couleur  améthyste,  brillantes  ;  garni,  après  cette  pa¬ 
rure,  et  presque  jusqu’au  niveau  des  épaules,  de  plumes  blanches, 
soyeuses;  revêtu  sur  le  reste  de  plumes  d’un  vert  luisant.  Tetrices  sous- 
caudales  vertes,  brièvement  bordées  de  blanc.  Page  inférieure  de  la 
queue  analogue  à  la  supérieure,  mais  moins  obscure.  Tarses  blancs. 

Celle  belle  espèce  habite  la  Nouvelle-Grenade. 

Nous  l’avons  dédiée  à  M.  Edouard  Traviés,  le  plus  célèbre  de  nos 
peintres  d’histoire  naturelle. 

Annules  de  la  Société  Linnéenne.  20 


DESCRIPTION 


d’une 

ESPÈCE  NOUVELLE  DE  GÉOCORISE 

Constituant  un  Genre  nouveau  parmi  ies  Ligéides 


Présentée  à]ia  Société  Linnéenne,  le  9  juillet  1866. 


Genre  Apterola ,  Apteroi.e.  Mulsant  el  Rey. 


Caractères.  Antennes  insérées  au  devant  des  yeux  sur  le  bord  in¬ 
terne  du  repli  des  joues;  de  quatre  articles  :  le  1er  débordant  à 
son  extrémité  la  partie  antérieure  de  la  tête,  le  plus  court  ;  le  2e  le 
plus  long  :  les  deux  autres  presque  égaux.  Tête  triangulaire.  Ocelles 
petits  rapprochés  des  yeux.  Pronotum  transverse,  faiblement  échancré 
en  arc  à  son  bord  postérieur;  à  cicatrices  linéaires.  Ecusson  tronqué 
postérieurement,  ne  dépassant  pas  le  métathorax.  Cories  réduites  à  des 
moignons, ne  dépassant  pas  le  métathorax;  à  membrane  nulle.  Ailes 
milles.  Dos  ileTabilomen  entièrement  à  découvert. 

Apteola  Hiiiickelli.  Mulsant  et  Rey. 

Dessus  du  corps  garni  de  poils  fi  ns  et  très-courts  ;  d’un  noir  mat  :  bords 
antérieur  et  latéraux  du  pronotum ,  ligne  médiane  du  même  segment  étroite 
en  devant ,  triangulairement  élargie  postérieurement,  ligne  médiane  de 
l’écusson,  bords  des  moignons  des  cories,  seconde  moitié  des  arceaux  de  la 
tranche  abdominale  et  de  son  repli,  rouges  :  bord  rostral  des  pièces  préba¬ 
silaires,  colgles  et  bord  postérieur  des  segments  pectoraux,  d’un  rouge 
blanchâtre. 

Long.  Om, 00(57  (3  1.)—  Larg.  0m,0020  (9/10  1.). 

Patrie  :  l'Espagne. 

Découverte  par.M.  Jules  Kiinckel.  à  qui  nous  l’avons  dédiée. 


ESSAI  SBR  LA  CONSTITUTION 


DE  ],A 

CELLULE  VÉGÉTALE 

D'APKftS  LI  S  TRAVAUX  I.I.S  PLUS  RÉCENTS 


Par  M.  L.  DEBAT. 


Depuis  qu’une  observation  plus  approfondie  a  mis  en  relief  le  rôle 
delà  cellule  au  sein  des  organismes,  elle  est  devenue  l’un  des  objets 
les  plus  intéressants  à  étudier  en  physiologie.  A  l’origine,  on  n’avait 
vu  dans  le  vaste  système  cellulaire  qu’une  espèce  de  charpente  admi¬ 
rablement  construite,  une  façon  de  squelette  dont  les  parties  diverse¬ 
ment  agencées  constituaient  les  divers  organes.  Aujourd’hui,  les  rôles 
semblent  changés.  Les  cellules  paraissent  être  le  théâtre  de  transforma¬ 
tions  multiples  dues  à  cette  force  mystérieuse  qu’on  appelle  la  vie,  et, 
bien  qu’unies  entre  elles  par  des  liens  de  solidarité  qui  font  de  leur 
réunion  totale  un  tout  harmonique  et  complet,  elles  offrent  isolément 
une  scène  vivante  où  l’on  voit  se  dérouler,  comme  sous  l'influence  d’une 
énergie  intrinsèque,  les  diverses  phases  du  développement  organique. 

L’on  conçoit  qu’en  élargissant  d’une  manière  considérable  le  rôle  de 
la  cellule,  ce  nouveau  point  de  vue  rend  son  étude  très-attrayante; 
mais  en  même  temps  il  ajoute  aux  difficultés  de  nos  recherches,  et  nous 
ne  serons  point  taxés  de  timidité  en  faisant  pressentir  d’avance  que 
nous  n’avons  point  la  prétention  de  tracer  un  tableau  complet  de  la 


392  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

science  cellulaire.  Néanmoins  beaucoup  de  faits  ont  été  découverts  de¬ 
puis  que  l’on  est  entré  dans  celte  nouvelle  voie;  beaucoup  d’erreurs 
ont  été  redressées  et,  s’il  reste  encore  beaucoup  à  découvrir,  il  n'est 
point  inutile  de  résumer  ce  que  les  travaux  les  plus  accrédités  ont 
fait  connaître  sur  cette  importante  question. 

Dans  ce  qui  va  suivre,  nous  étudierons  spécialement  la  cellule  chez 
les  végétaux,  attendu  que  sa  conformation  se  prête  mieux  que  celle  des 
animaux  à  des  observations  aussi  délicates  que  nombreuses.  Malgré  les 
travaux  d’un  incontestable  mérite,  qui  ont  eu  pour  but  de  déterminer, 
chez  les  êtres  doués  de  la  vie  animale,  les  phénomènes  cellulaires,  l’é¬ 
tude  de  ces  phénomènes  est  encore  peu  avancée  par  suite  de  difficultés 
matérielles  que  l’on  n’a  pu  vaincre.  Les  tissus  animaux  sont  en  général 
imprégnés  d’une  substance  graisseuse  ou  faiblement  translucide  qui 
masque  en  grande  partie  les  détails  intérieurs.  L’adhérence  des  élé¬ 
ments  cellulaires  y  est  assez  grande,  et  môme  dans  les  circonstances  le 
plus  favorables,  on  devine  plutôt  qu’on  n’aperçoit  réellement  les  faits 
qu’il  serait  si  important  de  constater  avec  précision.  Les  réactifs  em¬ 
ployés  pour  faciliter  la  dissociation  des  cellules,  augmenter  leur 
translucidité,  sont  eux-mêmes  une  cause  d’erreur  par  suite  des  alté¬ 
rations  qu’ils  déterminent  dans  les  tissus  organiques.  Chez  les  végé¬ 
taux,  au  contraire,  les  masses  cellulaires  sont  en  général  d’une  grande 
transparence,  quand  on  opère  sur  des  tranches  minces.  La  lumière,  en 
pénétrant  sans  peine  dans  leur  profondeur,  permet  d’en  saisir  avec  fa¬ 
cilité  les  particularités  les  moins  apparentes.  Les  réactions  y  sont  plus 
caractéristiques  même  en  employant  des  doses  très-étendues  de  réac  • 
tif.  La  forme  des  organes  eux-mêmes  beaucoup  moins  compliquée  est 
une  circonstance  heureuse  qu'on  peut  mettre  à  profit  pour  se  procurer 
par  des  dissections  très-simples,  les  éléments  nécessaires  ù  de  bonnes 
observations.  Pour  ces  divers  motifs  et  beaucoup  d’autres  qu'il  est 
superflu  d’énumérer,  nous  avons  dû  nous  circonscrire  dans  le  cadre  de 
l’organographie  élémentaire  végétale  ;  le  sujet  est  assez  vaste,  même 
dans  ces  limites,  pour  que  nous  n’ayons  pas  la  prétention  de  ne  rien 
omettre. 

Lorsqu’on  examine  avec  soin,  à  un  fort  grossissement,  un  tissu  végé¬ 
tal  jeune  et  en  voie  d’accroissement,  une  coupe  faite  sur  un  jeune 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  393 

embryon,  par  exemple,  on  y  remarque  des  éléments  de  diverses  natures. 
Ce  sont  d’abord  des  granulations  en  nombre  considérable,  nageant  au 
sein  d’un  liquide  mucilagineux  et  dont  les  dimensions  ne  dépassent 
guère  1/100  de  millimètre ,  la  plupart  étant  môme  beaucoup  plus 
petits;  ces  granules  paraissent  en  général  pleins,  ou  du  moins,  il  est 
impossible  d’apercevoir  une  cavité  intérieure.  Ils  sont  formés  en  appa¬ 
rence  d’une  substance  homogène,  et  leur  forme  est  presque  toujours 
globuleuse  ou  ovoïde,  bien  que  souvent  aussi,  comme  nous  l’indique¬ 
rons  plus  tard,  ils  présentent  dans  certaines  circonstances  des  figures 
très-remarquables.  En  nombre  beaucoup  plus  restreint,  on  aperçoit 
dans  le  même  liquide  des  corpuscules  d’une  grosseur  plus  considérable 
et  qui  offrent  ceci  de  caractéristique,  c'est  qu’ils  ont  une  enveloppe  et 
un  contenu  distinct;  ce  contenu  est  souvent  parfaitement  transparent, 
souvent  aussi  il  est  constitué  par  des  granulations  analogues  à  celles  que 
nous  venons  de  décrire.  L’enveloppe  est  très-délicate  et  la  moindre 
pression  la  déforme,  ou  meme  la  fait  éclater  sur  un  ou  plusieurs 
points;  elle  est  en  outre  parfaitement  transparente  et  doit  à  cette  der¬ 
nière  circonstance  d’être  quelquefois  difficilement  discernable.  Ces  élé¬ 
ments  faciles  à  distinguer  des  granulations,  par  leur  volume  et  leur 
plus  grande  complication  sont  des  vésicules.  Enfin  la  masse  du  tissu  pa¬ 
rait  constituée  par  l’assemblage  d’un  grand  nombre  de  corps  ovoïdes, 
rectangulaires  on  polyédriques  étroitement  unis  les  uns  aux  autres  dans 
l’état  naturel,  mais  qu’il  est  possible  de  séparer  en  agissant  comme 
nous  l’avons  dit,  sur  un  tissu  jeune  et  en  voie  décroissance  rapide.  Un 
examen  attentif  fait  alors  découvrir  que  chacun  de  ce  s  corps  est  un  sac 
clos,  dont  l’enveloppe  offre  une  consistance  plus  considérable  que  celle 
des  vésicules;  que  leur  dimension,  assez  variable,  du  reste,  est  beaucoup 
plus  grande  que  chez  ces  dernières;  que  leur  contenu  paraît  avoir  une 
composition  plus  complexe,  enfin,  que  la  membrane  enveloppante  est 
loin  d’offrir  la  même  simplicité  que  celle  des  simples  vésicules.  Le 
nom  de  cellules  leur  a  été  exclusivement  réservé.  Nous  pouvons 
même  dire,  dès  à  présent,  que  la  distinction  que  nous  venons  d’indi¬ 
quer  entre  les  simples  granulations,  les  vésicules  et  les  cellules  est  plus 
apparente  que  réelle.  Il  a  fallu  en  quelque  sorte  désorganiser,  détruire 
le  tissu  pour  l’établir;  en  effet,  une  fois  ces  distinctions  établies,  exa- 


30 1  ESSAI  Sun  LA  CONSTITUTION 

minons  de  nouveau  un  tissu  semblable,  mais  sans  exercer  sur  sa  tran¬ 
che  mince  une  pression  qui  l’altère,  et  nous  verrons  qu’il  ne  se  com¬ 
pose  en  réalité  que  de  cellules  accolées  les  unes  aux  autres  :  les  granu¬ 
lations,  les  vésicules  apparaîtront  à  l’intérieur  des  cellules  et  feront 
partie  intégrante  de  leur  contenu.  Leur  histoire  ne  peut  donc  pas  se 
séparer  de  celle  de  la  cellule,  dont  elles  sont  un  élément  constituant, 
et  si  nous  avons  paru  un  instant  les  en  distinguer,  c’était  pour  faire 
comprendre  qu’une  description  complète  de  la  cellule  doit  avoir  deux 
chapitres  principaux  :  l’un  qui  traitera  de  l’enveloppe,  de  la  membrane 
q ui  forme  la  paroi  cellulaire;  l’autre  où  l’on  étudiera  le  contenu,  les 
divers  éléments  que  l’on  aperçoit  dans  la  cavité  intérieure.  Cette  dis- 
tinction  entre  l’enveloppe  et  le  contenu  de  la  cellule  ne  repose  pas  seu¬ 
lement  sur  la  diversité  de  caractères  bicntranchéequ’otîrcntau  premier 
aspect  ces  deux  parties  d’un  même  tout;  elle  acquiert  une  nouvelle  im¬ 
portance  depuis  que  la  chimie  nous  a  révélé,  dans  leur  composition 
intime,  des  différences  essentielles;  si,  en  effet,  nous  humectons  le  jeune 
tissu  que  nous  avons  pris  pour  exemple  avec  de  la  teinture  d’iode,  l'ac¬ 
tion  du  réactif  s’exerce  tout  autrement  sur  le  contenu  que  sur  l’enve¬ 
loppe.  Le  premier  se  contracte,  se  durcit,  et  se  colore  en  jaune;  la 
membrane  prend  une  belle  couleur  bleue,  indice  du  principe  amylacé, 
tandis  que  le  bleuissement  de  l’enveloppe  nous  apprend  que  nous  avons 
affaire  à  une  substance  qui  rappelle  l’amidon  par  sa  composition;  la 
coloration  en  jaune  du  contenu,  sa  contraction  cl  son  durcissement  nous 
révèlentqu’ilades  rapports  avec  la  substance  animale  dont  les  réactions 
sont  identiques,  et  que  par  conséquent  il  renferme  des  éléments  azotés. 
Il  ne  faudrait  pas  s’imaginer,  cependant,  que  l’on  puisse  obtenir  dans 
tous  les  cas  ces  réactions  caractéristiques,  elles  ne  réussissent  que  poul¬ 
ies  tissus  nouvellement  formés,  et  nous  verrons  plus  tard  quelles  cir¬ 
constances  peuvent  les  modifier.  En  tous  cas,  il  est  certain  que  la  diffé¬ 
rence  que  nous  venons  designaler  entre  l’enveloppe  et  le  contenu  de  la 
cellule  est  fondamentale;  elle  subsiste  indépendamment  des  phénomè¬ 
nes  accessoires  qui  peuvent  la  dissimuler  plus  ou  moins  complètement. 

Celte  distinction  admise  comme  base  d’une  élude  de  la  cellule, 
procédons  à  l’examen  successif  de  ces  deux  parties  constituantes  de 
l’élément  végétal. 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


393 


DU  CONTENU  CLLLUL.V1RU. 

Il  semble,  au  premier  abord,  que  nous  devrions  commencer  par  l'étude 
des  membranes  cellulaires. Situées  à  l’extérieur,  elles  se  présentent  pour 
ainsi  dire  les  premières  à  nos  regards,  et  leurs  apparences  variées  ont 
dû  provoquer  les  premières  observations.  Mais,  d’un  autre  côté,  quand 
on  suit  pendant  quelque  temps  le  développement  d’une  portion  de 
tissu  cellulaire,  il  est  imposible  de  ne  pas  voir  dans  le  contenu  intérieur 
le  siège  et  l’origine  des  diverses  modifications  qui  se  manifestent  dans 
ce  tissu.  La  cellule  est  un  véritable  laboratoire  microscopique,  théâtre 
des  réactions  les  plus  variées;  mais  c’est  surtout  son  contenu  qui  parait 
renfermer  les  principes  auxquels  la  plante  emprunte  ses  éléments 
nutritifs  pendant  les  diverses  phases  de  son  développement.  L’enveloppe 
ne  semble  jouer  qu’un  rôle  secondaire. 

Il  est  donc  rationnel  d’étudier  d’abord  le  contenu  cellulaire,  les 
phénomènes  qui  s’y  produisent  devant  nous  éclairer  sur  la  formation 
de  la  cellule  elle-même  tout  entière. 

Au  début,  nous  avons  indiqué  que  le  contenu  cellulaire  se  composait 
d’un  liquide  mucilagineux  au  sein  duquelapparaissaient  de  nombreuses 
granulations,  et  assez  généralement  aussi  des  vésicules.  Le  liquide  est 
presque  toujours  parfaitement  limpide.  Le  plus  souvent  il  est  incolore; 
parfois  il  est  coloré  en  vert,  en  rouge,  en  bleu  ou  couleurs  analogues  : 
mais  sous  toutes  ces  formes,  sa  limpidité  parfaite  rend  son  observation 
directe  inutile.  Sous  le  microscope  les  corps  à  étendue  circonscrite, 
définie,  sont  les  seuls  qui  soient  susceptibles  d’une  description  scien¬ 
tifique.  Les  liquides  homogènes  échappent  à  nos  recherches  par  le  fait 
de  leur  simplicité.  La  chimie  ne  nous  fournit  pas  beaucoup  plus  de 
renseignements  que  la  vision  directe,  vu  l’impossibilité  d’isoler  la  partie 
liquide  des  granulations  innombrables  et  d’une  ténuité  excessive  qui 
s’y  trouvent  renfermées.  Ce  qui  est  probable,  c’est  que  ce  liquide  est 
l'excipient  des  divers  principes  solubles  que  nous  verrons,  plus  lard, 
contribuer  à  la  formation  des  granulations  des  vésicules  et  des  cellules. 
Aussi  les  physiologistes  n’ont  point  séparé  son  élude  de  celle  des  gra- 


30H  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

nulations  elles-mêmes,  première  manifestation  de  l'organisation.  Ainsi 
considérés,  le  mucilage  et  les  innombrables  particules  qu’il  renferme 
sont  connus  sous  le  nom  générique  de  protoplasma  par  lequel  nous  les 
désignerons  désormais.  Ils  constituent  presque  en  totalité  ce  que  Mirbel 
appelait  le  cambium,  dans  les  portions  de  tissu  en  voie  de  formation, 
ce  que  plus  lard  on  a  appelé  le  blastème,  en  observant  que  même  dans 
les  lissus  anciens  il  se  produit  des  phénomènes  vitaux  d’assimilation, 
et  que  le  travail  d’organisation  n’est  pas  concentré  dans  une  couche 
étroite  de  cellules  végétales. 

Le  Protoplasma  est,  comme  on  peut  le  concevoir  déjà,  une  substance 
passablement  complexe,  et  même,  sans  avoir  recours  à  l’analyse  chi¬ 
mique  on  peut,  à  l’aide  de  la  simple  vision,  y  discerner  un  assez  grand 
nombre  d’éléments. 

Malgré  les  perfections  qu’ont  atteint,  dans  ces  dernières  années,  les 
instruments  d’optique,  la  petitesse  des  granulations  est  un  obstacle  in¬ 
surmontable  à  leur  étude  descriptive.  La  chimie  nous  y  dévoile  la 
présence  de  diverses  substances  que  nous  indiquerons  en  leur  lieu  : 
mais  pour  le  moment  nous  ne  pouvons  que  déplorer  les  limites  assi¬ 
gnées  à  la  pénétration  de  notre  vue.  Pour  que  les  granulations  puissent 
offrir  à  ce  point  de  vue  des  faits  intéressants  à  noter,  il  faut  que  leur 
accumulation  ou  leur  disparition  en  certaines  places  témoigne  de  cette 
action  vitale  dont  nous  cherchons  à  étudier  les  manifestations  ;  nous 
les  considérerons  seulement  comme  la  première  phase  du  travail  orga¬ 
nique.  Dès  que  le  liquide  hyalin  devient  granuleux,  la  vie  cellulaire 
est  en  pleine  activité;  elle  se  termine  quand  les  granulations  ont  dis¬ 
paru  à  leur  tour. 

Parmi  les  éléments  que  renferme  le  contenu  cellulaire,  il  en  est 
un  que  nous  avons  omis  pour  y  revenir  ici  avec  plus  de  détail,  parce 
qu’il  mérite  une  mention  particulière.  Nous  voulons  parler  du  nu¬ 
cléus  ou  noyau  que  l’on  aperçoit  dans  la  presque  totalité  des  cellules 
encore  jeunes.  Le  nucléus  n’est  réellement  connu  que  depuis  1833,  où 
son  existence  fut  signalée  dans  les  cellules  d’un  grand  nombre  de  fa¬ 
milles  végétales  par  Robert  Brown.  Il  lui  apparut  comme  une  petite 
aréole  légèrement  convexe,  plus  ou  moins  granulaire,  insérée  à  la  face 
interne  de  la  membrane  cellulaire  ou  vers  le  centre  de  la  cellule. 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  397 

R.  Brown  crut  apercevoir  qu’en  se  divisant  dans  les  cellules-mères  du 
pollen,  il  se  transformait  en  granules  polliniques;  en  1838,  Schleiden 
assigne  au  nucléus  un  rôle  capital.  11  en  fait  l’origine  de  la  cellule  elle- 
même.  Au  début,  un  grain  ou  nucléole ,  s’entoure  d’autres  granulations 
invisibles,  et  de  cette  union  résulte  le  cytoblaste ,  mot  nouveau  par 
lequel  le  célèbre  physiologiste  désigne  le  nucléus.  Dès  que  le  cytoblaste 
est  complètement  formé,  on  voit  apparaître  à  la  surface  une  membrane 
délicate  qui  le  recouvre  d’un  coté  comme  le  verre  d’une  montre. 
Bientôt  un  vide  de  plus  en  plus  grand  se  manifeste  entre  le  cytoblaste 
et  la  membrane.  Celle-ci  s’agrandit  et  devient  plus  consistante  ;  elle  finit 
par  entourer  le  cytoblaste  qui,  toutefois,  reste  fixé  à  l’une  des  parois,  et 
disparaît  lorsque  la  vésicule  s’est  transformée  en  véritable  cellule  par 
le  dépôt  d’une  couche  de  cellulose. 

M.  Nageli  admet  que  le  nucléus  est  une  vésicule  ;  il  naît  dans  une  cel¬ 
lule  déjà  formée  par  un  dépôt  de  protoplasma  autour  d’un  grain  ou  nu¬ 
cléole,  dépôt  qui  serait  limité  au  bout  d’un  certain  temps  par  une 
membrane  propre.  Quelquefois,  dans  un  nucléus  formé,  naîtraient 
deux  nucléoles  qui  se  comporteraient  de  la  même  manière  et  produi¬ 
raient  deux  nucléus:  M.  Nageli  admet  donc,  contrairement  à  M.  Schlei¬ 
den,  que  le  nucléus  apparaît  plus  tard  que  la  cellule  ;  néanmoins  il 
affirme  ailleurs  que  dans  une  cellule-mère,  un  ou  plusieurs  nucléus 
peuvent,  en  attirant  autour  d’eux  le  protoplasma  de  cette  cellule,  déter¬ 
miner  la  formation  de  nouvelles  cellules. 

Modifiant  un  peu  sa  première  théorie,  M.  Schleiden,  en  1849,  fait 
naître  le  nucléus  par  la  condensation  du  protoplasma;  il  n’est  plus 
question  de  nucléole.  Dans  le  même  travail,  la  cellule  elle-même  paraît 
se  former  sans  le  concours  du  nucléus,  par  le  seul  développement  d’une 
membrane  cellulosique  autour  de  masses  arrondies  du  protoplasma  ;  ce 
dernier  semble  donc  avoir  pris,  dans  le  nouveau  système  de  l’auteur, 
toute  l’importance  qui  avait  d’abord  été  assignée  au  nucléus.  Celui-ci, 
quand  il  apparaît,  serait  plus  jeune  que  la  cellule  elle-même. 

Bien  que  Schleiden  ait  assez  souvent  varié,  la  plupart  des  savants  ont 
adopté  sa  première  théorie  et  nous  la  trouvons  admise  par  Hof- 
meïster,  par  Hugo  Molli,  par  Schacht,  Jussieu,  etc.;  elle  a  pris  rang 
dans  la  science.  S’il  y  a  quelques  variantes  entre  les  opinions  des 


398  ESSAI  SlJil  LA  CONSTITUTION 

savants  cités,  elle  se  borne  à  des  faits  accessoires.  Schachl  et  Nageli 
admettent  que  les  nucléoles  naissent  avant  le  nucléus.  Hofmeïster 
assure  qu’ils  lui  sont  postérieurs.  Ce  dernier  et  Nageli  voient  dans  le 
nucléus  une  vésicule.  Les  autres  rejettent  la  formation  vésiculaire  et 
font  consister  le  nucléus  en  un  amas  de  granulations. 

Ces  divergences  de  la  part  d’observateurs  habiles  devaient  provoquer 
de  nouvelles  recherches  ;  c’est  ce  qu’entreprit  M.  A.  Trécul  en  1837, 
et  les  faits  que  nous  allons  analyser,  en  suivant  ses  indications,  vont 
nous  rendre  raison  de  la  diversité  des  opinions  précédentes. 

Le  nucléus  apparaît  en  réalité  tantôt  comme  un  amas  granulaire  sans 
membrane  propre,  tantôt  comme  une  vésicule  :  mais  sous  chacune  de 
ces  formes  il  remplit  un  rôle  différent. 

Là,  où  la  multiplication  des  cellules  est  active,  dans  les  tissus  de 
l’extrémité  des  tiges  ou  des  jeunes  racines  par  exemple,  le  protoplasma 
subit  des  changements  rapides  dans  sa  composition.  La  partie  centrale 
et  la  partie  périphérique  offrent  peu  de  différence  d’aspects,  et  le  noyau 
n’apparaît  que  comme  une  réunion  de  granules  que  leur  plus  grand 
rapprochement  distingue  des  granulations  qui  l’entourent.  Il  est  en 
quelque  sorte  le  centre  vital  d’où  rayonne  l’énergie  organisatrice.  Une 
comparaison  empruntée  aux  forces  chimiques,  dont  le  rôle  n’est  peut- 
être  point  étranger  à  ce  phénomène,  fera  encore  mieux  comprendre 
notre  idée.  On  sait  que  certaines  réactions  se  produisent  lorsqu’on  in¬ 
troduit  au  sein  des  substances  soumises  à  l’expérience,  une  dose 
très-minime  de  ferment.  Berzelius  qui,  le  premier,  a  insisté  sur  ce  fait, 
a  imaginé  pour  l’expliquer  la  force  catalytique.  Sans  insister  sur  la  va¬ 
leur  de  cette  explication,  le  fait  en  lui-même  n’est  pas  contestable.  Cha¬ 
que  particule  de  ferment  ajouté  devient  donc  un  espèce  de  centre  au 
contact  duquel  les  décompositions  s’opèrent,  etd’où  elles  rayonnentpeu 
à  peu  dans  le  reste  de  la  masse.  A  l’origine,  chacun  de  ces  centres  et 
de  la  petite  sphère  qui  les  entoure,  se  distinguentdes  couches  plus  éloi¬ 
gnées,  où  la  décomposition  n’a  pas  encore  eu  lieu. 

C’est  par  une  raison  analogue  que  le  nucléus  ou  amas  granuleux  cen¬ 
tral  apparaît  visible  au  sein  du  protoplasma  ambiant. 

Si,  au  contraire,  la  multiplication  utriculaire  est  lente,  ou  si  le  proto- 
plasma  subit  des  modifications  très-rapides,  la  majeure  partie  de  ce 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  399 

dernier  paraît  homogène  et  l’on  n’aperçoit  pas  de  noyau  central  ;  mais 
alors,  en  général,  quand  la  cellule  grandit,  la  petite  quantité  de  protoplas¬ 
ma  granuleux  qui  subsiste  se  répartit  sur  la  circonférence,  ou  s’accumule 
seulement  sur  quelques  points  de  cette  circonférence,  il  s’v  dispose  en 
petites  masses  ovoïdes  qui  se  recouvrent  d’une  membrane  et  deviennent 
de  véritables  vésicules. 

Dans  un  grand  nombre  de  cas,  la  reproduction  du  protoplasma  granu¬ 
leux,  ne  marchant  pas  aussi  vite  que  le  développement  de  la  cellule,  le 
nucléus  granulaire,  né  d’abord  au  centre  de  la  cellule,  est  transporté  à  la 
périphérie  de  l’utricule  et  s’y  revêt  d’une  membrane.  Loin  donc  que  le 
nucléus,  ainsi  que  le  prétendaient  MM.  Schleiden  et  Nageli,  attire 
le  protoplasma  autour  de  lui,  il  serait  entraîné  par  celui-ci,  qui  ne  rem¬ 
plissant  plus  la  totalité  de  la  cavité  utriculaire  se  dispose  de  préférence 
sur  la  surface  interne.  Le  fait  est  surtout  évident  quand  il  se  développe 
plusieurs  centres  nucléaires  granuleux  dans  la  même  utricule,  phéno¬ 
mène  facile  à  observer  dans  les  cellules-mères  du  pollen.  A  l’origine,  il 
n’existe  qu’un  seul  nucléus,  d’abord  homogène,  à  peine  granuloïde; 
mais  on  distingue  bientôt  une  douzaine  de  masses  granuliformes  au 
sein  du  protoplasma,  qui  dans  la  première  période  offrait  une  grande 
limpidité,  et  où  se  développent  des  granulations  très-fines.  Onlesaperçoil 
surtout  dans  la  partie  centrale,  et  elles  ne  tardent  pas  à  s’interposer 
entre  les  masses  granuleuses  du  nucléus,  quelles  divisent  en  deux  par¬ 
ties  à  peu  près  égales,  en  les  écartant  progressivement  l’une  de  l’autre. 
Les  deux  portions  du  nucléus  central  sont  refoulées  insensiblement 
vers  la  périphérie  où  l’on  n’observe  encorequ’un  proloplasma  homogène, 
par  conséquent  moins  élaboré,  tandis  que  la  portion  diamétrale  de  la 
cellule  est  occupée  par  un  protoplasma  transformé  et  riche  en  granula¬ 
tions.  Encore  quelque  temps,  et  une  membrane  délicate  apparaît  dans 
ce  protoplasraa  en  partageant  la  cellule  en  deux  parties,  qui  à  leur  tour 
peuvent  offrir  une  division  semblable  par  une  répétition  des  mêmes 
phénomènes.  Nous  voyons  ici  le  rôle  et  la  composition  du  nu¬ 
cléus  sous  sa  forme  granulaire.  Il  fournit  à  l’élaboration  du  proloplas¬ 
ma  les  éléments  nécessaires;  mais  à  part  cette  fonction  importante,  il 
n’en  n’est  point  indépendant.  La  puissance  organisatrice  y  trouve  son 
point  de  départ,  mais  non  son  siège  unique.  Le  protoplasma  tout  entier 


400  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

participe  au  développement  final  qui  a  pour  résultat  la  constitution  de 

la  cellule. 

En  esl-il  de  même  lorsque  le  nucléus  se  présente  sous  la  forme 
vésiculaire:  c’est  ce  qu’il  faut  maintenant  examiner.  Nous  avons  déjà 
dit  que  le  nucléus  affecte  spécialement  la  forme  de  vésicule  lorsqu’il 
est  placé  dans  la  couche  périphérique,  soit  qu’il  s’y  soit  développé 
dès  l’origine,  soit  qu’il  y  ait  été  transporté  par  suite  du  développement 
cellulaire.  En  cet  état,  il  apparaît  d’abord  comme  un  corps  lenticulaire 
qui  bientôt  devient  globuleux  et  se  revêt  alors  d’une  fine  membrane 
enveloppant  un  contenu  liquide  et  granuleux.  On  voit  alors  apparaître 
à  son  intérieur  un  ou  deux  granules  plus  gros  que  les  autres.  Ce  sont 
les  nucléoles.  Quelquefois  mêmes  ceux-ci  sont  assez  développés  pour 
qu’on  y  reconnaisse  des  vésicules  semblables  à  la  vésicule  nucléaire, 
et  à  l’intérieur  desquelles  se  montrent  des  nucléolules.  C’est,  sous 
un  volume  plus  petit,  la  reproduction  des  mêmes  phénomènes.  Comme 
ces  diverses  apparences  dépendent  du  plus  ou  plus  moins  de  dévelop¬ 
pement  de  la  vésicule  nucléaire,  on  comprend  que  celle-ci  doit  offrir 
une  assez  grande  variabilité  de  grandeur.  Cette  variabilité  est  assez 
grande  pour  que,  dans  certains  cas,  le  nucléus  vésiculaire  atteigne  la 
dimension  d’une  cellule  parfaite.  Dans  certaines  espèces  A’Allium, 
on  en  voit  qui  mesurent  0,01  de  millimètre. 

Le  contenu  nucléaire  est  lui-même  aussi  très-variable  de  compo¬ 
sition,  il  est  limpide  ou  granuleux,  incolore  ou  coloré  en  jaune,  bleu, 
vert  ou  rose.  Ces  modifications  dans  la  couleur  correspondent  à  des 
productions  de  chlorophylle,  d’amidon  et  de  diverses  matières  colo¬ 
rantes.  On  peut  se  demander  si  ces  nouvelles  combinaisons  sont 
produites  par  la  vésicule  nucléaire  elle-même,  ou  si  celle-ci  subil 
l’influence  du  contenu  cellulaire  environnant.  Bien  qu'il  y  ail  lieu 
d’admettre  une  action  réciproque,  certains  faits  semblent  établir  que  le 
rôle  du  nucléus  est  en  général  prépondérant.  Il  arrive  fréquemment, 
en  effet,  que  les  matières  vertes  ou  amylacées  s’accumulent  autour 
de  la  vésicule  nucléaire  et  paraissent  en  être  excrétées  sous  forme  de 
gouttelettes  qu’on  aperçoit  suinter  à  travers  la  membrane  délicate 
qui  constitue  son  enveloppe.  Les  observations  de  M.  A.  Trécul  sur 
la  Vanilla  planifolia  ne  laissent  pas  subsister  de  doutes  à  cet  égard. 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  401 

Nous  avons  aperçu  nous-mêmes  les  poils  glanduleux  du  Viola  tricolor 
des  vésicules  nucléaires  isolées  dans  une  cellule  vide  en  apparence,  le 
protoplasma  granuliforme  ayant  presque  complètement  disparu,  des 
expansionsplus  ou  moins  ramifiées  et  semblables  à  des  processus  de  spo¬ 
res  en  voie  de  germination  perçaient  la  membrane  vésiculaire,  et  en 
déversaient  le  contenu  dans  le  liquide  hyalin  qui  remplissait  l’utricule. 
Le  même  végétal  nous  a  offert  de  beaux  exemples  de  transformation 
du  nucléus  central  en  vésicule. 

Nous  avons  maintenant  à  indiquer  une  fonction  du  nucléus  vési¬ 
culaire  beaucoup  plus  remarquable,  et  qui  le  distingue  nettement  du 
nucléus  granuleux  que  nous  avons  étudié  en  premier  lieu.  Nous 
avons  déjà  dit  que  la  dimension  de  la  vésicule  nucléaire  est  très- 
variable  et  que,  dans  certains  cas,  elle  atteignait  celle  d’une  celullc. 
Mais  la  ressemblance  ne  se  borne  point  à  ce  fait  de  peu  de  valeur; 
à  un  certain  moment  de  son  développement,  l’enveloppe  de  la  vésicule 
se  revêt  d’une  couche  de  cellulose  :  elle  est  devenue  alors  une  véritable 
cellule.  Or,  comme  il  arrive  souvent  que  plusieurs  vésicules  nu¬ 
cléaires  de  grande  dimension  se  produisent  dans  la  même  utricule, 
chacune  se  transformant  en  cellule,  si  l’utricule-mère  est  résorbé, 
nous  découvrons,  dans  ces  importants  phénomènes,  un  nouveau  mode 
de  multiplication  cellulaire.  Les  albumens  de  plusieurs  plantes  se  pré¬ 
sentent  dans  des  circonstances  spécialement  favorables  à  l’observation 
de  ces  faits.  Tels  sont  ceux  du  Sparganium  ramosum,  du  Zea  maxgas 
et  du  Pisum  sativum.  Toutefois,  dans  ces  deux  derniers,  d’autres 
modes  de  multiplication  cellulaire  se  combinent  à  celui  que  nous 
décrivons  ,  et  nous  aurons  à  y  revenir.  La  vésicule  nucléaire 
transformée  en  cellule,  l’énergie  vitale  ne  s’arrête  pas.  Le  nucléole  joue 
le  même  rôle  qu’a  rempli  le  nucléus.  Bientôt  il  acquiert  la  dimension 
de  la  vésicule  nucléaire  primitive,  et  si  celle-ci  devenue  cellule  dis¬ 
paraît  à  son  tour,  le  nucléole  la  remplace  dans  le  tissu  cellulaire,  et 
son  nucléolule  devient  une  vésicule  nucléaire.  La  marche  des  phéno¬ 
mènes  est  quelquefois  assez  rapide  pour  que  Ton  puisse  voir  ainsi  dans 
l’intérieur  de  la  même  cellule  plusieurs  granulations  de  nucléus  et 
nucléoles  en  voie  de  développement  cellulaire.  Une  circonstance  im¬ 
portante  à  noter,  c’est  que  les  vésicules  nucléaires  qui  subissent  cette 


402  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

transformation  importante  ne  sont  point  nées  sur  la  périphérie  de 
la  cellule  même:  elles  naissent  dans  le  sein  de  la  masse  protoplasma- 
lique elle-même,  mais  se  distinguent  facilement  des  noyaux:  granuleux 
décrits  précédemment  par  la  présence  d’une  membrane  propre. 

11  nous  reste  à  résumer  ce  que  les  observations  précédentes  nous 
apprennent  sur  le  nucléus,  Nous  cilcrons  les  conclusions  de  M.  A. 
Trécul,  qui  nous  a  servi  de  guide  : 

«  On  a  donné  le  nom  de  nucléus:  1°  soit  à  un  amas  de  protoplasma 
«  imparfaitqui  s’élabore  au  centre  de  la  cellule  et  fournit  au  protoplasma 
«  périphérique  les  éléments  propres  à  la  production  des  membranes 
«  cellulaires;  2°  soit  à  des  vésicules  nées  du  protoplasma  central  ou 
«  du  protoplasma  périphérique  qui  sont  chargées  de  produire  des  sécrè¬ 
te  tions  de  nature  diverse;  3°  soit  à  des  vésicles  nucléaires  semblables 
«  aux  précédentes  bien  que  nées  dans  des  circonstances  un  peu 
«  différentes  et  qui  concourent  à  la  multiplication  utriculaire.  Dans 
«  ce  dernier  cas  surtout,  la  membrane  de  cellulose  apparaît  autour 
«  du  nucléus  quand  la  cellule-mère  a  disparu  ( Sparganium  ramo- 
«  sum);  tantôt  elle  se  montre  même  avant  l’absorption  de  rutricule 
«  mère  (Pistm  sativum).  » 

Les  vésicules  nucléaires  et  les  nucléoles  éprouvent  quelquefois  une 
transformation  qui  doit  être  mentionnée  à  cause  de  sa  singularité.  Si  la 
multiplication  utriculaire  vient  à  cesser,  ils  perdent  leur  forme 
arrondie  et  affectent  une  figure  cristalline  très-caractérisée.  Ordinaire¬ 
ment, ilsprésentent  l’apparence  de  rhomboïdes  ou  de  lames  hexagonales. 
Cette  tendance  de  certaines  vésicules  à  se  rapprocher  des  formes  qui 
appartiennent  au  règne  minéral  n’est  point  aussi  rare  qu’on  pourrait 
le  croire;  certaines  graines  d’amidon  en  fournissent  de  beaux  exem¬ 
ples.  Nous  citerons,  entr’autres,  l’amidon  de  riz,  que  nous  avons  eu 
l’occasion  d’examiner  il  y  a  peu  de  temps,  et  dont  chaque  granule  est 
un  tétraèdre  bien  conformé.  Les  planches  de  la  chimie  industrielle  de 
Payen  nous  représentent  l’amidon  du  maïs ,  du  sorgho  rouge,  du  pani- 
cum  italicum ,  du  cactus  tuna ,  de  l'alyantus  glandulosa  (écorce)  avec  des 
formes  qui  appartiennent  au  système  cristallin  hexagonal.  Le  principe 
amylacé  paraît  éminemment  favorable  à  ce  développement  spécial  du 
nucléus.  Si  on  observe  avec  soin  les  diverses  phases  de  cette  transfor- 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  403 

mation,  on  remarque  que  c’est  tantôt  le  nucléus,  tantôt  le  nucléole  qui 
affecte  la  forme  cristalline.  Dans  un  nucléus  développé,  la  configura¬ 
tion  vésiculaire  persiste;  c’est  le  nucléole  qui  échange  sa  forme  globu¬ 
leuse  contre  des  faces  polyédriques.  Que  le  cristal  primitif  provienne 
d’un  nucléus  ou  d’un  nucléole  on  voit  s’accumuler  sur  ses  diverses 
faces  des  granulations  amylacées,  que  leur  réaction  caractéristique  par 
la  teinture  d’iode,  distingue  facilement  du  noyau  cristallin  central.  Ce 
dernier  jaunit  sous  l’influence  du  même  réactif  qui  bleuit  les  parti¬ 
cules  d’amidon.  Ces  vésicules  cristalligères  sont  loin  d’être  uniformes. 
Souvent  le  cristal  est  simple,  mais,  souvent  aussi,  certaines  de  ces 
faces  semblent  grandir  par  des  dépôts  successifs,  et  offrir  elles-mêmes 
des  figures  géométriques;  en  sorte  qu’on  a  toujours  sous  les  yeux  un 
cristal  composé.  Tantôt  encore,  ce  développement  du  premier  cristal 
altère  sa  forme  régulière,  et  des  protubérances  arrondies,  mamelonnées, 
apparaissent  à  la  place  d’une  ou  de  plusieur  faces  planes.  Il  n’est  pas 
rare  devoir,  à  l’origine,  la  surface  interne  du  nucléus  ou  du  nucléole 
se  transformer  seule  en  cristal.  La  membrane  vésiculaire  persiste  assez 
longtemps  et  finit  par  disparaître. 

Les  vésicules  nucléaires  ou  nucléolaires  ne  sont  pas  les  seules  où  l’on 
puisse  découvrir  la  transformation  cristalline.  Il  est  bien  entendu  qu’il 
ne  s’agit  pas  ici,  comme  dans  ce  qui  précède,  de  cristaux  appartenant 
au  règne  minéral,  dont  on  trouve  de  nombreux  exemples  chez  cer¬ 
taines  familles  de  plantes.  Les  cristaux  dont  nous  parlons  constituent 
une  forme  spéciale  des  granulations  et  vésicules  protoplasmatiques  de 
la  cellule;  ce  ne  sont  pas  seulement  des  substances  organiques,  ce  sont 
des  substances  organisées.  Ceci  bien  compris,  revenons  à  nos  vésicules 
cristalligères  différentes  du  nucléus.  La  présence  de  ce  dernier  dans  la 
même  cellule  ne  permet  pas  de  les  confondre  avec  les  précédentes, 
mais,  à  part  cette  distinction,  elles  offrent  les  mêmes  séries  de  phéno¬ 
mènes  que  nous  avons  décrits.  Tantôt  c’est  la  vésicule  entière  qui,  de 
globuleuse,  devient  polyédrique,  et  affecte  les  formes  propres  au 
système  cubique,  le  cube,  l’octaèdre,  le  dodécaèdre  rhomboïdal;  tantôt 
la  cristallisation  se  produit  à  l’intérieur  de  la  membrane  vésiculaire,  et 
alors,  en  général,  on  a  un  groupe  globuleux  de  cristaux  enchevêtrés. 
La  membrane  résorbée,  la  masse  cristalline  Hotte  libreau  milieu  de  la 


404  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

cellule.  Les  baies  de  chèvrefeuille  des  jardins  nous  ont  offert  de 
nombreux  spécimens  de  cette  dernière  forme;  dans  ce  cas,  peut-être, 
a-t-on  affaire  à  de  véritables  cristaux  de  composition  minérale.  C’est  un 
doute  quenous  soulevons,  les  études  sur  les  vésicules  cristalligères  étant 
encore  très-incomplètes. 

Passons  maintenant  à  un  autre  ordre  de  faits.  Il  n’est  pas  rare  de 
voir  se  produire  au  sein  du  protoplasma  granuliforme  des  cavités  varia¬ 
bles  en  dimension  et  remplies  d’un  liquide  hyalin  dont  la  transparence 
tranche  nettement  avec  la  plus  grande  opacité  du  protoplasma  environ¬ 
nant.  Si  l’on  a  affaire  à  de  véritables  vacuoles  nées  au  sein  du  liquide 
granuleux,  le  phénomène  n’a  pas  une  grande  importance;  mais  il  ar¬ 
rive  souvent  que  l’on  distingue  à  la  périphérie  de  la  cavité  une  mem¬ 
brane  véritable,  qui  donne  naissance  à  une  vésicule  bien  déterminée. 
La  membrane  vésiculaire  échappe  quelquefois  à  l’observation  par  sa  té¬ 
nuité,  et  lorsque  le  protaplasma  est  riche  en  granulations,  elle  seconfond 
avec  lui.  C’est  ce  qui  a  trompé  plusieurs  observateurs,  entr’autres 
M.  Nageli,  qui  n’a  pas  cru  à  l’existence  des  vésicules  dont  nous  faisons 
l’histoire.  Lorsqu’au  contraire  le  protoplasma  granuleux  disparaît,  on 
aperçoit  nettement  le  linéament  membraniforme,  et  l’on  ne  peut  nier  la 
présence  d’une  enveloppe.  M.  A.  Trécul  recommande  leur  étude  spécia¬ 
lement  dans  les  fruits  pulpeux  du  Solanum  nigrum  et  du  Lycopersicum 
esculentum.  Ce  dernier  fruit,  et  celui  du  merisier,  nous  en  ont  présenté 
de  beaux  exemples.  La  limpidité  du  contenu  cellulaire,  à  une  certaine 
époque  du  développement,  permettait  de  voir  avec  une  netteté  parfaite 
la  membrane  vésiculaire. 

Ces  vésicules  que  nous  appellerons  avec  M.  A.  Trécul,  vésicules  fausses 
vacuoles  jouent  quelquefois  un  rôle  important  dans  la  multiplication 
cellulaire.  Nous  savons  déjà,  par  ce  qui  précède,  que  le  protoplasma  gra¬ 
nuleux  n’étant  plus  assez  abondant  pour  remplir  la  cellule  se  répartit 
sur  la  périphérie.  Mais  il  arrive  souvent,  et  le  phénomène  se  produit 
spécialement  dans  les  cellules  de  forme  allongée,  qu’une  bande  de 
protoplasma  traverse  l’utricule  suivant  un  plan  méridien,  partageant 
ainsi  la  cavité  cellulaire  en  deux  grandes  vacuoles.  Quand  ce  cas  se  pré¬ 
sente,  on  ne  tarde  pas  à  voir  apparaître  une  membrane  du  cellulose  là 
où  n’existait  que  le  protoplasma  méridien,  et  cette  menibraneen  se  conti- 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


405 

nuant  à  la  périphérie  des  deux  vacuoles  détermine  la  formation  do 
deux  cellules  au  sein  de  la  cellule  primitive.  Nous  avons  ici  un  mode 
de  division  utriculaire  essentiellement  différent  de  celui  déjà  examiné, 
bien  qu’il  y  ait  ceci  de  commun,  la  transformation  du  protoplasma 
en  membrane  cellulosique. 

Au  lieu  d’une  cavité,  concevons  une  petite  masse  arrondie  de  proto¬ 
plasma  très-finement  granuleux,  isolée  au  sein  du  mucilage  utriculaire, 
on  verra  fréquemment,  si  l’on  a  pris  pour  sujet  d’observation  le 
l'ontenu  d’un  fruit  pulpeux  de  la  famille  des  solanées,  une  fine  mem¬ 
brane  se  dessiner  autour  du  noyau  protoplasmatique.  Ce  noyau  ou  ces 
noyaux,  car  il  en  existe  plusieurs  en  général  dans  la  même  cellule,  ne 
doiventpoint  être  confondus  avec  le  nucléus  que  l’on  aperçoit  distincte¬ 
ment  dansl’ulricule  :  mais  l’analogie  de  constitution  leur  a  fait  donnerle 
nom  de  vésicules  pseudo-nucléaires  quand  ils  sont  entourés  d’une 
membrane  propre.  Ces  vésicules  offrent  de  nombreuses  variations.  Un 
peut  néanmoins  les  ramener  à  deux  types.  Ou  bien  la  membrane  for¬ 
mée,  le  protoplasma  interne  est  refoulé  peu  à  peu  à  la  périphérie,  et  la 
cavité  intérieure  est  occupée  par  une  vacuole  qui  se  transforme  elle- 
même  en  vésicule  fausse  vacuole  ;  ou  bien  il  se  divise  en  plusieurs 
petites  masses  arrondies  qui  se  revêtent  à  leur  tour  d’une  enveloppe  et 
deviennent  de  nouvelles  vésicules.  Les  vésicules  pseudo-nucléaires 
présentent  donc  en  petit  les  mêmes  phénomènes  que  la  cellule  elle- 
même.  Nous  n’étonnerons  par  conséquent  personne  en  disant  que  cer¬ 
taines  de  ces  vésicules  se  transforment  en  véritable  cellule,  c’est-à-dire 
se  revêtent  d’une  membrane  cellulosique  au  sein  de  la  cellule-mère. 
Celle-ci  résorbée  est  remplacée  par  ses  filles  qui  deviennent  mères  au 
même  titre  et  reproduisent  les  mêmes  phases  de  développement.  A  côté 
des  vésicules  pseudo-nucléaires,  il  faut  en  placer  d’autres  qui  forme¬ 
raient  un  troisième  type.  M.  A.  Trécul  les  a  observées  dans  le  pédoncule 
charnu  du  Podocarpus  sinensis  ;  mais  nous  les  avons  vues  nettement 
aussi  dans  les  baies  du Lycopersicum  esculentum. Leur  contenu  est  hyalin. 
Leur  membrane,  en  général  épaisse,  s’amincit  en  certaines  places  :  à  la 
surface  des  parties  amincies  on  voit  poindre  des  renflements  qui  affec¬ 
tent  la  forme  d’ampouleset  deviennent  eux-mêmes  des  vésicules  complè¬ 
tement  closes.  Tantôt  ce  développement  périphérique  de  jeunes  vési- 

Annales  de  la  Société  Linnéenn*. 


27 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


406 

cules  a  lieu  à  1  intérieur ,  tantôt  à  l’extérieur.  On  peut  quelquefois 
observer  plusieurs  générations  successives  de  vésicules  nées  les  unes  des 
autres,  et  dont  l’âge  est  d’autant  moins  avancé  que  la  dimension  est 
plus  faible. 

Jusqu’à  présent  nous  avons  étudié  le  protoplasma  cellulaire  sous  sa 
forme  la  plus  générale,  celle  qui  est  représentée  par  un  amas  de  gra¬ 
nulations  ou  de  vésicules  incolores,  entouré  d’un  liquide  également 
dépourvu  de  toute  espèce  décoloration.  Mais  il  existe  dans  les  plantes 
un  grand  nombre  d’organes  où  le  contenu  intra-cellulaire  manifeste 
une  coloration  constante,  d’où  l’on  doit  conclure  que  sa  composition 
chimique  est  notablement  différente.  Les  couleurs  appartiennent,  en 
général,  aux  diverses  nuances  de  vert,  de  jaune,  de  rouge  et  de  violet. 
La  première  est  de  toutes  la  plus  abondante,  et  mérite,  en  conséquence, 
une  mention  spéciale.  Il  est  fort  probable,  d’ailleurs,  que  la  multipli¬ 
cité  des  matières  colorantes  tient  à  des  degrés  divers  d’oxidation  d’un 
principe  unique;  c’est  ce  qui  semblerait  résulter  des  travaux  les  plus 
récents  sur  les  transformations  que  peuvent  subir  les  principes  colo¬ 
rants  d’origine  végétale.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous  avons  à  étudier  ici 
les  apparences  variées  sous  lesquelles  se  montrent,  au  sein  de  la  cellule, 
ces  nouveaux  éléments  du  proloplasma  et  les  circonstances  qui  prési¬ 
dent  à  leur  naissance. 

Commençons  par  la  matière  verte,  connue  sous  le  nom  de  chloro¬ 
phylle,  attendu  que  leurs  feuilles  lui  doivent  leur  coloration.  La 
matière  verte  a  été  l’objet  de  nombreuses  observations  :  nous  passerons 
sous  silence  la  plupart  des  opinions  qui  ont  été  émises  pour  expliquer 
sa  formation.  Pour  les  unes,  les  faits  ont  été  mal  décrits,  par  suite  de 
l’imperfection  des  moyens  d’observation  ;  pour  les  autres,  ils  l’ont  été 
incomplètement  et  sous  l’empire  d’un  système  préconçu.  Avant  les 
travaux  de  M.  Trécul,  les  recherches  les  plus  complètes  sur  la  chloro¬ 
phylle  sont  renfermées  dans  les  mémoires  de  MM.  Arthur  Gris  et 
Ch.  Morren.  Ayant  eu  l’occasion  de  rendre  compte,  ici  même,  de  l’ou¬ 
vrage  de  M.  Charles  Morren,  et  d’en  comparer  les  résultats  à  ceux 
obtenus  par  M.  A.  Gris ,  nous  ne  reviendrons  pas  sur  ce  sujet,  et  nous 
aborderons  immédiatement,  avec  M.  A.  Trécul,  l’étude  des  faits. 

La  chlorophylle  apparaît  en  dissolution,  soit  au  sein  du  protoplasma 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


407 


qui  remplit  les  cellules,  soit  dans  le  nucléus,  soit  à  la  périphérie  dans 
les  petites  masses  du  protoplasma  vésiculeux  que  nous  avons  vu  s’y  déve¬ 
lopper.  Est-elle  due  à  une  modification  chimique  de  ce  protoplasma, 
ou  à  l’existence,  dans  certaines  cellules,  d’un  principe  spécial?  C’est  ce 
qui  échappe  à  l’observation;  néanmoins,  cette  circonstance  bien 
connue  que  la  chlorophylle  ne  se  développe  que  dans  les  parties  de  la 
plante  en  contact  avec  l’air  et  sous  l’influence  de  la  lumière,  doit  faire 
pencher  en  faveur  de  la  première  hypothèse.  Sous  sa  première  forme, 
la  chlorophylle  ne  serait  donc  autre  chose  que  le  liquide  protoplas¬ 
matique  lui-même  coloré  en  vert  au  lieu  d’être  incolore;  mais  nous 
savons  que  la  puissance  vitale  fait  naître  rapidement  au  sein  de  la 
partie  liquide  des  produits  révélant  une  organisation  plus  avancée. 
Les  granulations  apparaissent  et  se  montrent  revêtues  de  la  couleur 
verte  due  au  nouvel  élément  introduit  dans  la  cellule.  Assez  souvent, 
la  couleur  paraît  être  l’effet  d’un  dépôt  extérieur.  La  matière  verte  ne 
constitue  pas  la  substance  des  granulations,  elle  n’en  n’est  que  le 
revêtement;  mais  il  est  d’autres  cas  où  les  grains  et  granules  paraissent 
bien  réellement  être  formés  tout  entiers  par  la  coagulation  de  la 
chlorophylle  amorphe;  le  fait  apparaîtra  surtout  évident  si  les  obser¬ 
vations  embrassent  un  autre  ordre  de  phénomènes.  Nous  avons  dit,  en 
effet,  que  la  chlorophylle  paraissait,  dans  plusieurs  circonstances,  se 
former  au  sein  du  nucléus  ou  à  la  périphérie  interne  des  cellules  ; 
dans  ce  dernier  cas,  on  voit  se  produire  des  niasses  vertes  isolées  ou 
confluentes.  Après  s’être  maintenues  quelques  temps  adhérentes  à  la 
paroi  où  elles  sont  nées,  quelques-unes  s’en  détachent  et  nagent  libre¬ 
ment  dans  la  cellule;  d’autres  restent  fixées  par  une  de  leurs  extrémités 
plus  ou  moins  atténuées;  mais  sous  l’une  et  l’autre  forme,  il  est  impos¬ 
sible  de  méconnaître  que  ces  petites  masses  arrondies  ou  fusiformes 
sont  entièrement  formées  de  matière  verte.  Le  même  phénomène  peut 
se  produire  au  sein  du  nucléus  ou  autour  de  cet  organe,  et  c’est  pour 
avoir  seulement  étudié  ce  cas  spécial  que  M.  Arthur  Gris  s’est  cru  en 
droit  de  conclure  que  toute  la  chlorophylle  était  un  produit  d’élabo¬ 
ration  du  nucléus.  Nous  venons  d’indiquer  le  mode  de  formation  des 
grains  de  chlorophylle.  Ces  grains  sont-ils  oui  ou  non  de  nature  vési¬ 
culaire?  en  d’autres  termes,  sont-ils  limités  par  une  membrane,  une 


408 


ESSAI  SITU  LA  CONSTITUTION 


enveloppe  spéciale?  Dans  beaucoup  de  circonstances  la  négative  n’est 
pas  douteuse.  Le  contact  de  l’eau  suffit,  en  effet,  alors  pour  délayer  ces 
petites  masses  vertes  sans  qu’il  subsiste,  après  leur  dissolution,  aucune 
trace  de  membrane.  Mais  souvent  aussi  l’aspect  vésiculaire  prend  un 
caractère  d’évidence  que  l’on  ne  saurait  nier.  C’est  ainsi  que  l’on  voit 
se  développer  autour  du  nucléus,  dans  les  baies  du  solanum  tubs- 
rosum  des  vésicules  ovoïdes  entourant  des  grains  d’amidon.  Ces  vési¬ 
cules  acquièrent  en  général  une  grande  dimension,  mais  comme  on 
peut  en  suivre  le  développement,  on  voit  qu’elles  débutent  par  être 
semblables,  au  début,  à  ces  petits  masses  vertes  que  nous  savons  se 
produire  autour  du  nucléus;  si,  dans  les  premiers  instants  de  leur 
apparition,  l'existence  de  la  membrane  qui  les  limite  peut  être  con¬ 
testée,  il  n’en  n’est  plus  de  même  lorsque,  plus  tard,  la  vésicule  a 
grandi  et  se  révèle  avec  tous  ses  caractères. 

Nous  avons  vu  que  les  vésicules  nées  au  sein  du  protoplasma  contri¬ 
buaient  à  la  multiplication  cellulaire  par  leur  transformation  en  véri¬ 
tables  cellules.  Les  faits  observés  pendant  la  maturation  des  baies  du 
Solanum  nigriim  semblent  établir  que  la  vésicule  chlorophyllienne  est 
apte  à  jouer  le  même  rôle  que  ses  analogues.  En  comparant  avec  soin 
les  observations  correspondantes  à  divers  degrés  de  développement,  on 
reconnaît,  en  effet,  qu’il  y  a  un  passage  graduel  et  constant  du  simple 
grain  de  chlorophylle,  ne  dépassant  pas  deux  millièmes  de  millimètre 
à  la  vésicule  atteignant  quatre  centièmes,  dimension  de  beaucoup  de  cel- 
I  ules.  A  ce  degré  dedéveloppemen  t,  la  vésicule  colorée  présente, d’ailleu  rs, 
toutes  les  apparences  d’une  organisation  très-avancée.  Elle  renferme 
des  granulations  et  d’autres  vésicules,  ces  dernières  offrant  à  leur  tour  s 
une  composition  plus  ou  moins  complexe.  En  présence  d’une  série  de 
formes  si  analogues  à  celles  que  nous  avons  eu  l’honneur  d’étudier  au 
début  de  notre  travail,  il  est  difficile  de  ne  pas  y  voir  l’expression  nou¬ 
velle  d’une  loi  générale  de  l’organisation  cellulaire. 

Bien  que  nous  ayonsglissé  assez  rapidement  sur  l’histoire  de  la  chloro¬ 
phylle,  le  résumé  qui  précède  nous  permettra  d’être  plus  concis  encore  à 
l’égard  des  autres  matières  colorantes.  Pour  les  étudier,  il  faut  s’adresser 
aux  végétaux  dont  le  fruit  est  une  baie  colorée,  auxso/a/tres,  par  exemple, 
que  nous  avons  déjà  eu  l’occasion  d’indiquer.  Les  caprifolariées,  les aspa- 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


409 


rayées ,  certains  genres  de  rosacées,  etc.,  fournissent  aussi  d’amples 
sujets  d’observations.  Mais  comme  il  ne  saurait  entrer  dans  notre  plan 
de  décrire  les  formes  excessivement  variées  sous  lesquelles  la  matière 
colorante  peut  apparaître  au  sein  des  cellules,  il  nous  suffira  d’indiquer 
les  relations  étroites  qui  rapprochent  des  faits  qui  précèdent  ceux  que 
nous  aurions  à  décrire.  Qu’elle  soit  rouge,  orangée,  jaune,  etc.,  la 
matière  colorante  se  produit  dans  des  conditions  analogues  à  celles  où 
nous  avons  vu  se  développer  la  chlorophylle.  Une  matière  amorphe  en 
dissolution  pour  point  de  départ;  puis  ensuite  les  granulations,  les  grains 
et  les  vésicules.  Ces  dernières  sont  très-faciles  à  reconnaître  dans  la 
plupart  des  familles  de  végétaux  que  nous  avons  mentionnées.  Les  sola- 
mm  nigrum ,  dulcamara ,  lycopersicum  esculentum,  divers  lonicera  et 
cerasus  nous  en  ont  offert  de  beaux  exemples.  Inutile  d’ajouter  que  ces 
vésicules  atteignent  quelquefois  la  dimension  énorme  de  quinze  cen¬ 
tièmes  de  millimètre;  elles  doivent  servir  à  remplacer  les  cellules  au 
sein  desquelles  elles  sont  nées.  Dans  le  fruit  de  l 'abricotier,  cette  trans¬ 
formation  nous  a  paru  évidente.  Entre  certains  organes  dont  la  cons¬ 
titution  vésiculaire  n’était  pas  douteuse  lorsqu’on  observait  leur  filiation, 
et  d’autres  que  leur  revêtement  de  cellulose  rangeait  définitivement  dans 
la  catégorie  des  cellules  véritables,  il  n’y  avait  aucune  autre  différence 
appréciable  que  l’organisation  plus  complexe  de  l’enveloppe.  Il  était 
même  quelquefois  possible  de  saisir  le  passage,  en  voyant  un  faible 
linéament  bleuâtre  se  dessiner  à  la  surface  de  la  membrane  vésiculaire 
au  contactée  l’iode. 

Les  diverses  substances  que  nous  avons  examinées  jusqu’à  présent 
appartiennent  au  groupe  des  matières  proteïques  ou  azotées;  il  en  est 
d’autres  qui  ne  rentrent  point  dans  ce  cadre,  et  qui,  néanmoins,  jouent 
un  rôle  trop  important  dans  le  développement  des  organismes  végétaux 
pour  que  nous  puissions  les  négliger.  Toutefois,  pafmi  ces  divers  com¬ 
posés,  un  seul  a  été  assez  étudié  pour  que  son  histoire  offre  de  l’intérêt 
dans  un  travail  destiné  à  résumer  des  faits  acquis  et  non  à  provoquer 
des  recherches.  Nous  voulons  parler  de  la  matière  amylacée,  de  l’ami¬ 
don.  Il  est  peu  de  sujets  scientifiques  qui  aient  donné  lieu  à  de  plus 
nombreux  travaux,  et  malgré  le  talent  incontestable  des  observateurs, 
il  suffit  de  comparer  entre  elles  leurs  assertions  souvent  contradictoires 


410 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


pour  être  assuré  d’avance  que  la  science  n’a  pas  dit  son  dernier  mot  sur 
cette  importante  question.  La  matière  amylacée  apparaît  tantôt  sous 
l’état  de  substance  amorphe  dissoute  dans  le  liquide  protoplasmatique, 
tantôt  sous  forme  de  granulations,  atteignant  quelquefois  un  volume 
assez*  considérable,  tantôt  comme  élément  essentiel  de  la  membrane 
cellulosique  qui  circonscrit  la  cellule. 

Il  est  admis  depuis  longtemps  que  le  réactif  le  plus  sûr  pour  décéler 
la  présence  du  principe  amylacé  est  l’iode.  Toutefois  l’expérience  nous 
fournit  à  cet  égard  un  renseignement  précieux.  Dans  certains  cas,  le 
contact  de  l’iode  détermine  immédiatement  la  coloration  bleue  carac¬ 
téristique  de  l’iodure  d’amidon;  en  d’autres  circonstances,  l’addition 
d’un  acide  est  nécessaire.  Frappé  de  cette  différence,  M.  Nagéli  a  cru 
devoir  affirmer  que  la  membrane  des  cellules  n’était  pas,  comme  on 
l'avait  cru,  constituée  uniquement  par  le  principe  amylacé,  mais  qu’elle 
se  composait  de  deux  substances:  la  granulose  ou  amidon  chimique¬ 
ment  pur,  et  la  cellulose  ou  amidon  impur.  En  s’associant  en  diverses 
proportions,  ces  deux  substances  granulose  et  cellulose  donneraient 
lieu  ci  des  composés  variables  quant  à  leur  réaction.  Pure,  la  granulose 
serait  l’amyloïde  bleuissant  immédiatement  au  contact  de  l’iode  seul. 
Une  addition  de  cellule,  la  transformerait  en  mesamylin  exigeant  pour 
bleuir  l’intervention  de  l’acide  sulfurique.  Une  plus  forte  proportion 
de  cellulose  constituerait  le  dysamilin  qu’il  faut  traiter  préalablement 
par  l’acide  nitrique  pour  obtenir  la  coloration  bleue  par  l’iode. 

L’amyloïde,  le  mesamylin  et  le  dysamilin  peuvent  à  leur  tour  se 
mélanger  en  proportions  diverses  et  constituer  le  gelin  qui  se  gonfle 
dansl’eau  froide,  lemedullin  qui  se  ramollit  sans  gonflement,  le  lignin. 
qui  ne  dissout  que  dans  les  acides  concentrés.  Celte  classification 
savante  perd  de  son  autorité  quand  on  la  soumet  au  contrôle  de  l’expé¬ 
rience.  Il  est  très-difficile,  en  effet,  de  saisir  les  limites  où  l’amyloïde 
cesse  d’exister  pour  faire  place  au  mesamylin  et  au  dysamilin  ;  et,  quant 
à  ce  qui  concerne  la  distinction  du  gelin,  du  medullin  et*du  lignin, 
les  lignes  de  démarcation  sont  illusoires.  N’est-il  pas  alors  rationnel  de 
rejeter  des  dénominations  qui  ne  satisfont  pas  aux  exigences  des  faits, 
et,  puisque  les  nuances  si  délicates  de  la  composition  chimique  nous 
échappent,  de  nous  en  tenir  à  l’élude  purement  organographique. 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  411 

Pour  le  même  motif,  nous  n’admettons  point  la  distinction  faite  récem¬ 
ment  par  M.  Frén  y,  entre  la  cellulose  qui  se  dissout  dans  l’ammoniure 
de  cuivre,  et  la  paracellulosc  qui  ne  s’y  dissout  point.  Dans  l’une  et 
dans  l’autre,  la  matière  amylacée  existe.  Dans  quelles  proportions 
exactes?  nous  l’ignorons.  La  cellulose  de  M.  Frémy  comprend,  sous  un 
même  nom,  l’amidon  qui  bleuit  immédiatement  par  l’iode  et  celui  qui 
no  bleuit  pas.  Il  y  aurait  à  distinguer.  La  chimie  seule  ne  nous  donne 
donc  ici  que  des  résultats  incomplets,  et,  comme  il  s’agit  d’éléments 
anatomiques,  il  est  préférable  de  les  étudier  au  point  de  vue  de  la 
forme  qu’ils  affectent  pendant  la  vie  cellulaire.  Ceci  admis,  nous  pou¬ 
vons  reconnaître  l’existence  de  la  matière  amylacée  sous  trois  formes 
différentes:  elle  est  amorphe,  granuleuse  ou  cellulaire.  Sous  cette  der¬ 
nière  apparence,  son  histoire  appartient  à  celle  des  enveloppes  de  la 
cellule,  et  trouvera  sa  place  dans  la  deuxième  partie  de  notre  travail. 

A  l’état  amorphe,  la  matière  amylacée  est  dissoute  et  se  révèle  par 
la  coloration  que  produit  l’introduction  de  l'iode  au  sein  du  liquide 
protoplasmatique.  Dans  certains  cas  elle  est  assez  abondante  pour 
transformer  le  liquide  dissolvant  en  une  espèce  d’empois,  qui  n’est 
autre  chose  que  le  gelin  de  M.  Nagéli.  Le  caractère  d'une  matière  amor¬ 
phe  étant  de  ne  présenter  aucune  trace  d’organisation,  il  est  inutile  de 
s’arrêter  plus  longtemps  sur  cette  première  forme  de  la  substance 
amylacée. 

La  forme  granuleuse  de  l'amidon  est  depuis  longtemps  connue,  soit 
à  cause  des  nombreuses  variétés  qu’elle  présente,  soit  à  cause  du  rôle 
important  qu’elle  joue  dans  l’alimentation.  Néanmoins  les  observateurs 
ont  émis  à  ce  sujet  des  opinions  très-diverses.  C’est  qu’en  effet  la 
structure  de  certains  grains  d’amidon  est,  au  premier  abord,  des  plus 
singulières.  Si  les  plus  petits  présentent  une  assez  grande  simplicité, 
et  affectent  la  forme  sphérique  ou  ovalaire  commune  à  la  plupart  des 
granules  protoplasmatiques,  il  en  est  d’autres  qui  présentent  des 
faces  cristallines  et  constituent  des  polyèdres  réguliers  ou  hémiédri- 
ques.  Chez  les  grains  d’un  plus  grand  volume,  on  aperçoit  des  lignes 
ou  stries  tantôt  concentriques  tantôt  excentriques  qui  ont  exercé  à 
l'envi  la  perspicacité  des  observateurs;  enfin,  la  lumière  polarisée  y 
détermine  des  effets  analogues  à  ceux  observés  dans  certains  cristaux 


412 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


doublement  réfringents.  Toutes  ces  apparences  dénotent  chez  les  grains 
d’amidon  une  structure  assez  compliquée,  et  rendent  leur  étude 
d’autant  plus  attrayante.  Raspail  les  considérait  comme  des  vésicules 
à  membranes  insolubles  à  froid  dans  l’eau  et  les  acides,  enveloppant 
une  substance  soluble  et  gommeuse.  Uue  partie  du  contenu  venant 
à  s’évaporer,  la  membrane  se  ride  et  détermine  l’apparence  de  stries 
concentriques. 

L’action  de  la  lumière  polarisée  fit  affirmer  à  Biot  que  les  grains  de 
fécule  se  composent  de  couches  d’inégale  densité.  Cette  affirmation 
était  d’une  haute  valeur  scientifique  et  introduisait  un  élément  pré¬ 
cieux  dans  l'étude  intime  de  l’amidon. 

L’idée  de  couches  superposées  admise,  on  dut  se  demander  comment 
elles  se  forment.  Frilzche,  en  1834,  après  avoir  déclaré  qu’il  était 
inutile  de  consulter  l’observation  sur  ce  point,  n’hésita  pas  à  conclure 
que  la  plus  extérieure  était  la  plus  récente. 

M.  Payen  est  de  l’avis  diamétralement  contraire.  Les  couches  sc 
déposent  intérieurement.  Le  grain  constitué  ci  l’origine  sous  forme 
de  vésiculaire  s’accroît  par  l’absorption  de  substance  amylacée  am¬ 
biante.  Des  dépôts  se  produisent  sur  la  face  interne.  Tant  que  la 
première  membrane  offre  assez  de  superficie  pour  s’étendre,  le  nombre 
des  couches  internes  augmente,  à  un  certain  moment  elle  résiste,  et  le 
grain  crève  sur  un  ou  deux  points  correspondant  au  hile,  c’est-à-dire 
à  l’endroit  par  où  l’absorption  avait  été  la  plus  active. 

Schleïden  adopte  les  idées  de  Fritzche,  tandis  que  Hugo  Molli  penche 
plutôt  pour  celles  de  Payen. 

Pour  M.  Hartig,  à  l’intérieur  d’un  grain  d’amidon  qni  se  développe, 
le  contenu  se  divise  en  plusieurs  autres  granules,  qui  grandissent  à 
leur  tour  et  passent  par  les  mêmes  phases.  Pour  expliquer  l’apparence 
de  couches  stratifiées,  cet  observateur  affirme  qu’un  granule  intérieur 
se  développant  seul,  son  enveloppe  viendrait  à  doubler  la  membrane 
vésiculaire  du  grain  primitif;  mais  comme  son  développement  est 
en  retard,  elle  se  découperait  en  lame  spirale,  comme  cela  s’observe 
dans  les  cellules  à  réticulations  annulaires. 

M.  Nagéli  croit  comme  M.  Payen  que  ,1e  développement  de  l’amidon 
a  lieu  de  la  circonférence  au  centre.  Mail  sa  théorie  diffère  par  un 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


413 

point  essentiel.  M.  Nagéli  n’admet  point  de  membrane  vésiculaire.  Les 
atomes  amylacés  qui  existaient  d’abord  dissous  dans  le  liquide  intra¬ 
cellulaire  se  groupent  en  une  petite  masse  qui  s’entoure  d’une  enve¬ 
loppe  d’eau  et  d’une  athmosphère  de  dissolution  plus  dense.  De 
nouvelles  molécules  se  précipitent  et  se  concentrent  autour  de  ce  centre 
d’attraction.  La  solution  pénètre  dans  l’intérieur  de  la  masse  par  endos¬ 
mose,  et  y  trouve  les  éléments  nécessaires  à  une  transformation  rapide 
de  l’amidon  en  matière  solide.  Une  fois  formé,  l’amidon  solide  est 
repoussé  vers  la  circonférence  en  refoulant  en  dehors  de  lui  les  couches 
précédemment  constituées,  et  ainsi  de  suite. 

Dans  toutes  ces  interprétations,  l’hypothèse  a  plus  de  part  que  l’ex¬ 
périence.  Il  convient  donc  d’observer  les  faits  avec  la  plus  scrupuleuse 
attention.  Si  l’on  examine,  à  divers  degrés  de  développement,  l’évolution 
du  périsperme  farineux  d’un  grand  nombre  de  graines,  spécialement 
chez  les  graminées,  on  ne  tarde  pas  à  reconnaître  au  moyen  de  l’iode 
que  la  matière  amylacée  se  produit  soit  dans  le  protoplasma  cellulaire 
soit  à  la  surface  du  nucléus,  soit  dans  l’intérieur  du  nucléus,  mais  son 
apparition  a  lieu  sous  trois  formes  différentes:  nous  les  désignons  sous 
le  nom  de  grains  multiples,  de  grains  simples  et  de  grains  composés. 

Les  grains  multiples  naissent  en  général  au  sein  du  protoplasma, 
soit  que  celui-ci  remplisse  la  cavité  cellulaire,  soit  que,  ne  se  multipliant 
pas  en  quantité  suffisante,  il  soit  réparti  en  couches  ou  en  masses  isolées 
sur  la  paroi  interne  de  l’utricule.  Dans  ces  divers  cas,  on  voit  appa¬ 
raître,  à  un  certain  moment,  une  réunion  de  petits  grains  contituant 
un  petit  groupe  arrondi.  Ces  grains  accusent  la  réaction  propre  à 
l’amidon  et  croissent  pendant  un  certain  temps.  S’ils  se  sont  produits 
dans  des  portions  isolées  du  protoplasma,  les  groupes  restent  séparés. 
Mais  si  le  protoplasma  remplit  la  cavité  cellulaire,  il  peut  se  présenter 
deux  cas.  Tantôt  ils  apparaissent  sur  tous  les  points  à  la  fois,  et  alors 
quand  ils  ont  acquis  leur  grosseur  définitive,  les  groupes,  isolés  au  dé¬ 
but,  finissent  par  se  toucher  et  remplir  la  capacité  interne  de  l’utricule. 

11  est  alors  impossible,  à  qui  n’a  pas  vérifié  leur  origine,  de  se  rendre  un 
compte  exact  de  leur  mode  de  formation.  Tantôt  encore  les  groupes  res¬ 
tent  toujours  séparés  les  uns  des  autres  et  semblent  se  former  autour  de 
certains  centres  d’attraction  déterminés.  Le  protoplasma  ambiant  ve- 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


414 

nant  à  se  résorber,  les  petites  masses  arrondies  de  granules  nagent  dans 
l’intérieur  du  liquide  cellulaire,  les  granulations  dont  elles  sont  for¬ 
mées  semblent  retenues  les  unes  sur  les  autres  par  une  force  molécu¬ 
laire  qui  les  empêche  de  se  dissocier,  sans  leur  interdire  certains  mou¬ 
vements  propres.  C’est  ainsi  qu’il  n’est  pas  rare  de  les  voir  s’agiter, 
s’écarter  même  à  une  certaine  distance  pour  se  réunir  de  nouveau  : 
mais  il  est  en  tout  cas  impossible  S’apercevoir  la  trace  d’une  enveloppe 
commune  aux  granulations  d’un  même  groupe. 

Indépendamment  de  ces  grains,  auxquels  nous  donnons  le  nom  de 
multiples  pour  rendre  raison  de  leur  apparence,  il  se  produit,  soit  au¬ 
tour  du  nucléus  soit  sur  la  périphérie  interne  de  la  cellule,  des  granu¬ 
lations  isolées,  qui  grandissent  assez  rapidement,  en  affectant  généra¬ 
lement  une  forme  plus  ou  moins  ovoïde  ou  allongée.  Ces  grains  appa¬ 
raissent  au  premier  moment  comme  de  petites  éminences  constituées 
par  un  liquide  coagulé,  qu’entoure  après  un  certain  temps  une  mem¬ 
brane  très-fine  que  l’iode  colore  à  peine,  tandis  qu’il  réagit  très-bien 
sur  le  contenu.  La  nature  vésiculaire  est  ici  nettement  caractérisée. 
Ces  grains  naissent  en  nombre  plus  ou  moins  considérable  dans  l’inté¬ 
rieur  de  la  cellule  et  leur  grosseur  est  successivement  variable  chez  les 
divers  végétaux.  Ce  sont  eux  qui  constituent  la  fécule  de  la  pomme 
de  terre;  nous  aurons  bientôt  à  étudier  d'une  manière  plus  intime  leur 
structure.  Ce  qu’il  importe  seulement  de  constater,  pour  le  moment, 
c’est  la  distinction  bien  tranchée  qui  sépare  les  grains  multiples  des 
grains  simples  indépendamment  delà  différence  qui  résulte  du  nombre 
des  éléments  granulaires  :  les  grains  simples  dénotent  toujours  une 
constitution  vésiculaire.  Ils  se  composent  toujours  d’une  membrane 
plus  ou  moins  épaisse  renfermant  un  liquide,  tantôt  limpide,  tantôt 
gélatineux,  suivant  la  richesse  des  principes  amylacés.  Dans  certaines 
cellules, où  lenucléusest  apte  à  produire  de  l’amidon,  les  granes  peuvent 
se  former  à  son  intérieur  ou  à  sa  surface.  Il  n’est  pas  rare  de  les  voir 
apparaître  dans  des  points  où  le  protoplasma  forme  au  sein  du  liquide 
des  traînées  granuleuses  unissant  le  nucléus  central  à  la  périphérie. 
D’une  structure  assez  simple,  quand  ils  sont  de  petite  dimension,  ils 
offrent  quand  ils  sont  susceptibles  d’atteindre  un  fort  volume  une  com¬ 
plication  qui  a  fort  embarrassé  les  observateurs  et  qui  nes’est  expliquée 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


415 


que  depuis  peu  d’années.  La  plus  simple  observation  suffit  pour  faire 
distinguer  dans  les  gros  grains  d’amidon  des  stries  tantôt  concentriques 
si  le  grain  est  arrondi,  tantôt  excentriques  si  le  grain  est  allongé  ou 
ovale.  En  faisant  l’historique  de  l’amidon,  nous  avons  indiqué  les  prin¬ 
cipales  explications  données  de  ces  apparences. 

Mais  depuis  que  l’action  de  la  lumière  polarisée  d'une  part,  et  la 
connaissance  plus  approfondie  de  l’organisation  cellulaire  de  l’autre, 
ont  révélé  dans  cette  structure  du  grain  d’amidon  l’existence  de  plu¬ 
sieurs  couches  superposées,  les  observateurs  n’ont  plus  hésité  [qu'entre 
deux  hypothèses:  les  couches  se  produisent-elles  de  l’intérieur  à  l’exté¬ 
rieur  par  dépôts  externes  successifs,  ou  de  la  circonférence  au  centre 
par  dépôts  internes?  Le  vrai  n’est  ni  dans  l’une  ni  dans  l’autre  hypothèse, 
et  c’est  ce  qu'un  examen  plus  délicat  permet  d’établir.  Si  l’on  fait 
agir  sur  un  grain  de  fécule  du  ferment  de  salive  ou  une  dissolution  de 
chlorure  de  chaux,  on  arrive  à  se  faire  une  idée  très-nette  de  la  struc¬ 
ture  de  ce  grain.  L’action  des  réactifs,  celle  du  chlorure  spécialement, 
étant  très-lente,  il  faut  attendre  quelquefois  plusieurs  semaines  avant 
d’observer;  mais  alors  aussi  la  vision  est  plus  nette  et  plus  distincte. 
Après  un  laps  de  temps  convenable,  le  grain  nous  apparaît  comme 
constitué  par  des  couches  plus  ou  moins  épaisses,  séparées  par  des 
intervalles  où  l’action  du  réactif  paraît  s’être  exercée  plus  spécialement 
en  dissolvant  une  matière  moins  consistante.  Dans  les  grains  arrondis, 
il  est  assez  ordinaire  que  les  couches  soient  d’une  épaisseur  à  peu  près 
uniforme;  mais  dans  les  grains  allongés  il  en  est  autrement.  Le  point 
organique  autour  duquel  s’étendent  les  couches  est  placé  excentrique¬ 
ment,  d’où  il  résulte  que  dans  un  certain  sens  l’épaisseur  des  couches 
devient  très-considérable.  Dans  ce  cas,  au  lieu  d’offrir  une  composition 
homogène,  on  voit  qu’elles  se  dédoublent  en  deux  ou  trois  couches 
secondaires,  séparées  comme  les  couches  primaires  par  des  intervalles. 
Plus  le  grain  est  gros,  plus  il  est  excentrique,  et  plus  ces  subdivisions, 
en  couches  de  première  formation  et  en  couches  de  seconde  formation, 
sont  nombreuses  et  perceptibles.  En  présence  de  ees  phénomènes, 
il  est  difficile  d’admettre  l’hypothèse  d’une  multiplication  de  couches 
par  simples  dépôts  successifs.  Si  cette  explication  suffit  quand  il  s’agit 
des  couches  primaires,  la  formation  de  couches  secondaires  au  sein  des 


416 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


précédentes  indique  que  celles-ci  sont  le  siège  d’une  action  végétative 
spéciale.  Sous  cette  influence ,  les  couches  de  première  formation 
s’épaississent,  se  dédoublent,  dans  les  points  où  l’épaississement  est  le 
plus  considérable.  De  là  ces  apparences  singulières,  souvent  difformes, 
dont  on  ne  peut  se  rendre  compte  en  admettant  une  succession  de 
couches  uniformes,  et  que  l’action  du  chlorure  de  chaux  rend  évidentes, 
en  isolant  les  strates  superposés.  Cette  action  du  réactif  met  encore  en 
relief  un  autre  fait,  c’est  que  durant  la  période  d’épaississement  d’une 
couche,  la  matière  accroissante  était  plus  ou  moins  riche  en  principe 
amylacé.  En  général,  dans  chaque  couche  primaire,  la  partie  interne 
est  la  plus  dense  et  la  plus  brillante.  La  succession  des  couches  corres¬ 
pondrait  donc  à  des  alternatives  de  variation  dans  la  densité  de  la 
substance  amylacée.  Si  le  protoplasma  cellulaire  est  riche  sous  ce 
rapport,  les  couches  du  grain  sont  plus  épaisses,  et  la  cavité  centrale 
peut  disparaître.  Si  le  protoplasma  est  pauvre,  les  couches  sont  plus 
minces,  moins  dédoublées,  et  la  cavité  intérieure  plus  large. 

La  différence  d'aspect  que  présentent  les  couches  ne  tient  pas  d’ailleurs 
à  cette  circonstance  unique  que  la  richesse  en  principe  amylacé  a  varié 
pendant  la  période  d’accroissement.  N’oublions  pas  que  les  réactions 
chimiques  indiquent  dans  la  composition  moléculaire  des  substances 
connues  sous  le  nom  générique  d’amidon  certaines  différences  ;  cette 
variabilité  dans  l’agrégation  des  molécules,  en  expliquant  celle  de  la 
densité,  nous  révèle  comment  à  certains  points  ces  dépôts  ont  pu  faire 
défaut,  ou  du  moins  la  matière  déposée  être  facilement  dissoute.  De  là 
des  fentes,  des  pores  qui  traversent  les  couches,  et  donnent  à  certains 
grains  une  apparence  rayonnée  caractéristique.  Ces  fentes  donnent  lieu, 
plus  tard,  à  un  phénomène  remarquable.  A  une  certaine  époque,  en  effet, 
les  grains  d’amidon  sont  résorbés  et  finissent  par  disparaître.  Sur  les 
petits  grains,  cette  résorption  est  accusée  par  une  diminution  graduelle 
du  volume;  mais  sur  les  gros  grains,  il  semble  que  ce  soit  un  agent 
extérieur  qui  attaque  les  grains  sur  des  points  déterminés  de  la  surface, 
et,  en  général,  sur  les  points  qui  correspondent  aux  fentes.  Celles-ci 
s’élargissent  en  entonnoir  et  font  apparaître  successivement  les  couches 
dénudées  qui  résistent  un  peu  plus  longtemps  que  la  substance  inter¬ 
médiaire  à  l’action  de  l'agent  dissolvant. 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


417 

11  nous  reste  à  parler  de  la  troisième  forme  que  peuvent  présenter  les 
grains  d’amidon,  et  que  nous  avons  désignée  sous  le  nom  de  grains 
composés.  Nous  seront  brefs,  parce  qu’à  part  quelques  différences  de 
peu  d’importance,  nous  voyons  ici  se  reproduire  des  faits  connus.  Étant 
admis  qu’un  grain  simple  d’amidon  est  une  vésicule,  il  est  facile  d’ad¬ 
mettre  que  le  contenu  de  cette  vésicule  soit  susceptible  de  se  transfor¬ 
mer  en  granulations  et  en  vésicules  plus  petites.  Celles-ci,  en  croissant 
avec  la  vésicule-mère,  finissent  par  en  remplir  la  capacité.  On  a  donc 
sous  les  yeux  une  collection  de  grains  renfermés  dans  une  enveloppe 
commune  qui  n’est  autre  que  la  vésicule  primitive  très-agrandie.  Une 
seconde  génération  de  grains  peut  se  former  au  sein  delà  première  et  aug¬ 
menter  le  nombre  des  grains  composants,  si  les  membranes  des  grains 
secondaires  viennent  a  être  résorbées.  N’insistons  pas  davantage  sur 
ces  faits  qui  sont  la  répétition  de  lois  connues.  Qu’il  nous  suffise  d’ajou¬ 
ter,  comme  cas  spécial,  que  la  production  des  grains  composés  peut 
concorder  avec  l’existence  de  couches  multiples. 

Pour  épuiser  la  liste  des  éléments  qui  constituent  le  contenu  de  la 
généralité  des  cellules,  nous  devrions  parler  de  l’aleurone,  principe  dé¬ 
couvert  nouvellement  par  M.  Hartig,  et  qui  avait  échappé  jusqu’à  ce 
jour  aux  observations  par  suite  d’une  propriété  remarquable.  Pour  ren¬ 
dre  plus  facile  l’étude  des  objets  soumis  à  l’examen  microscopique,  on 
a  l’habitude  d’ajouter  de  l’eau.  Or,  l’aleurone  se  dissout  facilement  dans 
l’eau,  et  comme  ses  réactions  sont  analogues  à  celles  de  toutes  les  subs¬ 
tances  azotées  du  protoplasma,  aucun  indice  n’avait  décélê  sa  présence. 
En  substituant  l’huile  à  l’eau,  l’aleurone  apparaît  sous  les  formes  déjà 
étudiées  de  granulations  et  de  vésicules.  Vu  l’absence  de  notions  pré¬ 
cises  sur  les  propriétés  et  les  formes  de  ce  nouvel  élément  cellulaire, 
nous  ajournerons  à  plus  tard  ce  sujet  digne  de  nouvelles  études. 

Nous  n’avons  point  à  parler  ici  des  éléments  spéciaux  à  certaines 
cellules,  dans  certaines  espèces  de  végétaux,  tels  que  les  produits  oléa¬ 
gineux,  résineux,  etc.  Ce  serait  franchir  les  limites  du  cadre  que  nous 
nous  sommes  tracé.  Nous  avons  voulu  examiner  les  conditions  géné¬ 
rales  sous  lesquelles  se  présente  le  contenu  cellulaire.  Il  nous  reste  à 
étudier  sous  le  même  point  de  vue  général  l’enveloppe  de  la  cellule. 


418 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


DES  ENVELOPPES  CELLULAIRES. 


L’existence  d’une  enveloppe  propre  à  chaque  cellule  est  assez  facile 
à  constater  dans  un  grand  nombre  de  cas  ;  c,est  ce  qui  a  lieu  par 
exemple  lorsque  les  cellulles  d’un  tissu  jeune  ou  en  voie  de  formation 
se  dissocient  les  uns  des  autres,  ou  bien  encore  lorsqu’on  a  affaire  à 
des  cellules  dont  la  destinée  est  de  vivre  isolées,  sans  lien  les  unes  avec 
les  autres  :  telles  sont  les  utricules  qui  constituent  les  grains  de  pollen, 
les  spores  des  cryptogames  etc.  Mais  en  ce  qui  concerne  ce  dernier 
genre  d’organes ,  il  a  été  fait  une  objection  qui  mérite  d’être  exami¬ 
née.  Partant  de  cette  idée  que  toute  cellule  possédait  une  enveloppe 
de  cellulose,  on  a  refusé  aux  grains  de  pollen  et  aux  spores  qui  pa¬ 
raissent  en  être  dépourvus  la  dénomination  de  cellule.  Nous  ne  sau¬ 
rions  admettre  cette  exclusion.  Que  dans  les  tissus  cellulaires,  composés 
de  cellules  adhérentes,  la  cellulose  soit  toujours  au  moins  pendant  une 
certaine  période  de  leur  existence  un  élément  constant,  nous  ne  le 
nions  pas  :  mais,  lorsque  plus  tard,  la  substance  des  enveloppes  cellu¬ 
laires  est  imprégnée  de  matières  ligneuses  qui  en  modifient  la  com¬ 
position  au  point  de  ne  plus  accuser  aucune  réaction  cellulosique,  fau¬ 
dra-t-il  alors  refuser  le  nom  de  cellules  aux  utricules  ainsi  modifiés? 
Evidemment  non.  La  composition  chimique  de  l’enveloppe  pas  plus 
que  celle  du  contenunepeut  donc  suffire  quand  il  s’agit  d’organes  vivants 
pour  établir  des  distinctions  sérieuses.  Ce  qu’il  faut  considérer  surtout, 
c’est  la  forme  anatomique  de  l’élément,  son  rôle  physiologique.  Les 
forces  vitales  ont  leurs  lois  spéciales  qui  ne  sont  pas  celles  de  la  chimie, 
et  vouloir  en  faire  abstraction  pour  ne  considérer  que  ces  dernières  dans 
une  question  où  il  s’agit  spécialement  d’étudier  leur  rôle  et  leur  mode 
d’agir,  ce  serait  s’exposer  à  de  singulières  illusions.  Pour  nous,  la  cel¬ 
lule  est  cet  organe  élémentaire  essentiellement  composé  d’une  enve¬ 
loppe  close  et  d’un  contenu,  au  sein  duquel  s’élaborent  divers  produits 
appelés  à  concourir  au  grand  acte  de  la  production  des  tissus  orga¬ 
nismes  plus  compliqués,  soit  qu’elles  remplissent  ce  rôle  dès  leur  nais¬ 
sance,  soit  qu’elles  doivent  être  placées  dans  des  circonstances  spéciales 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


US) 


pour  accomplir  leurs  fonctions  définitives.  En  se  plaçant  à  ce  nouveau 
point  de  vue,  des  observateurs  d’un  mérite  incontestable  en  ont  conclu 
que  les  grains  de  pollen  et  les  spores  étaient  non  des  cellules,  mais  des 
organes  doués  d’une  fonction  sui  generis  :  cette  raison  est  spécieuse. 
A  l’origine,  les  uns  et  les  autres  débutent  par  être  de  simples  utricules 
ne  différant  en  rien  de  leurs  congénères.  En  outre,  les  spores  comme 
les  cellules  proprement  dites  sont,  au  moment  de  la  germination,  le 
théâtre  d’une  véritable  multiplication  cellulaire  analogue  à  celle  qui  a 
lieu  au  sein  des  tissus.  Les  grains  de  pollen  ont,  il  est  vrai,  une  destinée 
différente.  Néanmoins,  avant  d’y  voir  des  organismes  d’une  nature 
plus  développée,  il  est  légitime  de  les  considérer  comme  cle  simples 
cellules. 

Etant  admis  par  expérience  que  dans  tous  les  cas  où  les  cellules  se 
montrent  isolées,  elles  apparaissent  pourvues  d’une  enveloppe,  en  est- 
il  de  même  lorsqu’elles  constituent  par  leur  réunion  un  tissu  végétal? 
L’observation  directe  ne  permet  pas  toujours  de  résoudre  facilement 
cette  question,  nous  verrons  même  plus  tard  que,  dans  les  tissus  très- 
jeunes,  les  utricules  contigües  possèdent  une  enveloppe  commune. 
Mais  dans  les  tissus  plus  âgés,  il  suffit  en  général  d’une  amplification 
puissante  unie  à  une  grande  netteté  de  vision  pour  vérifier  l’existence 
à  peu  près  constante  d’une  enveloppe  spéciale  à  chacune  des  utricules. 
D’ailleurs  l’emploi  des  réactifs  facilite  le  plus  souvent  les  recherches,  et 
dans  plusieurs  circonstances  où  l’étroite  connexion  des  cellules  ne  per¬ 
mettrait  pas  d’apercevoir  sans  préparation  aucune  la  ligne  de  démar¬ 
cation  des  membranes  juxtaposées,  il  est  possible  de  déterminer  méca¬ 
niquement  la  séparation  en  faisant  macérer  le  tissu  dans  un  liquide 
acidulé. 

Non-seulement  l’observation  nous  fait  découvrir  dans  chaque  cellule 
une  enveloppe  propre,  elle  nous  autorise  encore  à  admettre  que  cette 
enveloppe  se  compose  sous  sa  forme  la  plus  parfaite  de  plusieurs 
couches ,  séparables  quelquefois  ,  mais  en  tout  cas  offrant  des 
réactions  caractéristiques  qui  permettent  d’en  assigner  les  limites 
distinctes.  Nous  devons  toutefois  faire,  dès  à  présent,  une  remar¬ 
que  dont  l’étude  des  faits  justifie  la  convenance,  et  dont  il  faudra  tenir 
compte  pour  apprécier  les  lacunes  de  notre  travail.  On  admet  généra- 


420 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


lement  que  chaque  cellule  possède  trois  membranes  étroitement  su¬ 
perposées,  et  nous  verrons  bientôt  que  si  l’existence  de  l’une  d’elles, 
l’intérieure,  a  pu  être  contestée,  l’existence  des  deux  autres  est  un  fait 
assez  constant.  Mais  il  arrive  souvent  aussi,  et  dans  certains  tissus 
spéciaux,  c’est  le  cas  normal,  on  peut  apercevoir  quatre,  cinq  ou  plu¬ 
sieurs  couches  distinctes.  Nous  ne  pouvons  avoir  la  prétention  d’exa¬ 
miner  toutes  les  circonstances  particulières  dans  lesquelles  s’exerce 
l’activité  vitale  de  la  cellule.  Ce  n’est  pas  d’ailleurs  le  nombre  plus  ou 
moins  considérable  de  couches  qui  importe;  il  ne  s’agit  point  de 
savoir  si  chacune  de  ces  couches  ou  membranes  a  une  fonction  rigou¬ 
reusement  déterminée,  puisque  nous  n’avons  jusqu’à  présent  aucun 
moyen  de  la  préciser  ;  il  est  beaucoup  plus  rationnel  de  chercher  la  loi 
qui  préside  à  la  multiplication  des  enveloppes,  dans  quelles  conditions 
générales  elles  se  constituent,  et  de  suivre  les  phases  diverses  de  leur 
développement. 

En  procédant  dans  cette  étude  de  l’intérieur  à  l’extérieur,  la  première 
couche  membraniforme  dont  nous  avons  à  nous  occuper  est,  grâce  aux 
travaux  de  M.  Hugo  Molli  devenu,  le  point  de  départ  d’une  théorie  cé¬ 
lèbre  dans  la  science.  M.  Hugo  Molli  admet  que,  dès  l’origine,  le  proto¬ 
plasma  cellulaire  est  renfermé  dans  un  sac  parfaitement  clos,  constitué 
par  une  substance  azotée  comme  son  contenu.  L’ensemble  constituerait 
ce  qu’il  appelle  l’utricule  primordiale. 

Pendant  la  première  période  de  croissance,  il  n’y  aurait  pas  d’autre 
membrane  utriculaire  que  la  membrane  azotée;  mais  elle  ne  tarderait 
pas  à  sécréter  sur  sa  surface  externe  une  ou  deux  couches  de  cellulose, 
et  la  cellule,  lors  même  qu’elle  serait  encore  susceptible  de  s’accroître 
en  volume,  aurait  acquis  néanmoins  sa  constitution  définitive.  Dans 
cet  ordre  d’idées ,  les  grains  de  pollen ,  les  spores  des  cryptogames 
n’étant  point  revêtus  d’une  enveloppe  de  cellulose,  sont  restés  à  l’état 
d’utricule  primordiale,  et  ne  méritent  point  le  nom  de  cellules  par¬ 
faites.  Il  y  aurait  arrêt  de  développement  :  toute  cellule  parfaite,  au 
contraire,  débute  par  naître  sous  forme  d’utricule  primordiale,  et  la 
membrane  qui  est  spéciale  à  celle-ci  subsiste  pendant  toute  la  vie  cel¬ 
lulaire,  bien  que  souvent  à  peine  distincte,  tant  est  grande  son  union 
avec  celle  des  membranes  de  cellulose  qui  est  la  plus  interne.  Les  réac- 


421 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE, 
tifs  ont  toutefois  la  propriété  de  la  mettre  en  évidence.  Sous  leur  in¬ 
fluence,  elle  se  contracte  comme  le  protoplasma  lui-même  dont  [elle 
possède  la  composition  chimique  et  le  sépare  de  ses  voisines.  En  d’au¬ 
tres  circonstances,  cette  séparation  a  lieu  en  vertu  des  seules  forces 
vitales.  Dans  une  cellule  déjà  formée,  et  appartenant  au  tissu  en  voie 
décroissance,  le  protoplasma  ne  remplissant  plus  la  capacité  utricu- 
laire,  se  condense  dans  l’une  des  extrémités  de  la  cellule,  et  l’on  aper¬ 
çoit  une  portion  plus  ou  moins  étendue  de  l’utricule  primordiale  déta¬ 
chée  de  la  membrane  de  cellulose.  Une  nouvelle  couche  de  celle  der¬ 
nière  substance  est  alors  sécrétée  à  la  surface  libre.  En  s’unissant  auv 
couches  de  la  cellule  primitive,  elle  partage  celle-ci  en  deux  nouvelles 
cellules.  La  multiplication  cellulaire  peut  se  faire  par  un  autre  mode. 
Un  étranglement  se  manifeste  suivant  un  plan  méridien  de  la  cellule. 
La  surface  de  l’utricule  primordiale  parait  traversée  par  un  sillon  qui 
augmente  peu  à  peu  de  largeur.  Une  cloison  de  cellulose  s’organise 
dans  ce  sillon,  et  la  scission  définitive  en  deux  cellules  s'opère.  Au  lieu 
d’une  seule  division  transverse,  il  peut  s’en  produire  deux,  suivant  des 
plans  perpendiculaires,  et  alors  ce  sont  quatre  cellules  et  non  deux  qui 
remplacent  la  première. 

Telle  est,  réduite  à  sa  formule  la  plus  simple,  la  théorie  de  l’utricule 
primordiale.  La  réputation  de  son  auteur  l’a  fait  adopter  sans  beaucoup 
d’hésitation,  et  un  grand  nombre  de  faits  semblent  la  justifier.  11  est 
certain,  en  effet,  que  chez  les  grains  de  pollen  et  chez  les  spores  des  végé¬ 
taux  inférieurs,  l’enveloppe  cellulaire  est  constituée  par  une  substance 
plus  ou  moins  azotée.  11  est  certain  que  grand  nombre  de  cellules  dé¬ 
butent  par  être  des  vésicules  à  enveloppe  simple  et  sans  revêtement  de 
cellulose  :  nous  en  avons  décrit  de  nombreux  exemples  dans  la  pre¬ 
mière  partie  de  ce  travail.  Il  est  facile  aussi  de  vérifier  que  l’action 
d’un  réactif  acide  détermine  une  contraction  du  protoplasma  cellulaire, 
ou  bien  encore  que  dans  certaines  circonstances  de  la  vie  organique  ce 
protoplasma  refoulé  n’occupe  plus  qu’une  partie  de  la  cavité  primitive 
et  paraît  circonscrit  par  un  linéament  membraneux.  Malgré  l’impor¬ 
tance  de  ces  faits  en  faveur  de  l’existence  d’une  enveloppe  azotée  pri¬ 
mordiale,  plusieurs  observateurs,  et  dans  ces  derniers  temps  M.  Pris- 
gheirn,  ont  nié  son  existence.  Ils  ont  affirmé  que  toute  membrane  cellu- 
Annales  de  la  Société  Linnéenne  28 


\ 22  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

laire  avait  pour  élément  constituant  la  cellulose.  Si  la  réaction  carac¬ 
téristique  de  cette  dernière  substance  n’est  pas  un  fait  constant,  c’est 
que  d'autres  principes  chimiques  en  altèrent  la  pureté.  Mais,  en  thèse 
générale,  sa  présence  est  liée  intimement  à  celle  d’une  membrane. 
Nous  n’insisterons  pas  davantage  sur  les  arguments  employés  par  les 
défenseurs  comme  par  les  adversaires  de  l’utricule  primordiale.  Ceux 
tirés  de  la  composition  chimique  ne  nous  touchent  surtout  que  mé¬ 
diocrement  tant  que  les  désidérata  de  cette  science  ne  seront  point  plus 
largement  effacés.  Mais  qu’elle  soit  ou  non  formée  en  totalité  d'une 
substance  azotée,  l’utriculo  primordiale  existe-t-elle  dans  toutes  les 
cellules  ainsi  que  l’affirme  M.  Hugo  Molli  ?  Si  l’on  compare  au  point  de 
vue  physiologique  l'enveloppe  qui  circonscrit  le  contenu  des  diverses 
vésicules,  on  remarquera  entre  elles  des  différences  assez  tranchées. 
Chez  les  unes,  la  consistance  du  sac  vésiculaire  est  nulle.  La  moindre 
pression  le  déforme  et  le  fait  éclater  sur  un  ou  plusieurs  points  :  mais 
aussitôt,  les  divers  fragments  de  la  masse  rompue  se  condensent  en 
forme  de  sphère,  et  apparaissent  de  nouveau  entourés  d'une  enveloppe 
parfaitement  close.  Le  même  phénomène  se  manifeste  chez  les  spores 
des  algues  et  de  la  plupart  des  végétaux  cryptogames  avant  leur  fécon¬ 
dation. 

Ainsi  les  spores  des  vauchéries,  à  peine  échappés  des  filaments  qui  les 
contiennent,  se  montrent  sous  forme  d'un  corps  sphérique  composé 
d’une  multitude  de  grains  verdâtres  emprisonnés  dans  une  enveloppe 
excessivement  tenue.  Le  plus  faible  effort  suffit  pour  rompre  cette 
enveloppe:  les  petites  niasses  fragmentaires  se  transforment  de  nouveau 
en  autant  de  globules  à  la  périphérie  desquels  on  voit  se  dessiner  comme 
autour  de  la  masse  primitive  un  linéament  membraniforme.  L’ana¬ 
logie  de  ces  spores  avec  certaines  vésicules  nées  au  sein  des  cellules 
est  évidente.  A-t-on  affaire  ici  à  une  membrane  véritable  ?  ne  serait-ce 
pas  plutôt  une  simple  pellicule  produite  par  la  coagulation  de  la  por¬ 
tion  externe  du  mucilage  utriculaire?  Cette  dernière  explication  nous 
semble  résulter  avec  évidence  d’une  observation  multipliée.  Il  serait 
donc  plus  juste  de  refuser  le  nom  de  membrane  à  cette  couche  si  peu 
consistante  qui  n’a  aucun  des  caractères  propres  à  une  enveloppe  véri¬ 
table.  Chez  d’autres  vésicules  les  faits  se  présentent  sous  un  tout  autre 


DÉ  [.A  CELLULE  VEGETALE. 


m 

aspect.  L'enveloppe  delà  vésicule  chloryphyllienne,  de  la  vésicule  amy¬ 
lacée  offre  une  certaine  solidité,  qui  maintient  la  régularité  de  lu 
forme.  La  dernière  présente  d’ailleurs  une  réaction  spéciale  qui  rappelle 
celle  de  la  cellulose.  Or,  comme  les  conditions  dans  lesquelles  naissent 
ces  vésicules  ne  diffèrent  pas  sensiblement  entre  elles,  nous  sommes  en 
droit  d’en  conclure  que  la  composition  chimique  doit  être  d’une  faible 
considération  quand  il  s’agit  de  comparer  des  éléments  organiques 
soumis  aux  mêmes  lois  de  formation.  Si  l’on  voulait  expliquer  la  supé¬ 
riorité  d’organisation  que  présente  l’enveloppe  de  la  vésicule  amylacée 
en  s’appuyant  sur  la  nature  cellulosique,  cette  explication  fait  complète¬ 
ment  défaut  si  l’on  considère  les  utricules  polléniques,  Chez  les  grains 
de  pollen,  les  réactions  de  l’enveloppe  n’accusent  pas  l’existence  de  la 
cellulose,  et  cependant ,  nous'voyons  ici  une  organisation  très-déve- 
loppé  dans  la  membrane  enveloppante.  Cette  membrane  est  double:  la 
plus  extérieure  est  pourvue  de  pores  fermés  par  des  opercules,  et  dans 
un  certain  nombre  de  familles  végétales  offre  une  structure  assez  com¬ 
pliquée. 

Non-seulement  l’étude  des  faits  nous  révèle  qu’en  proclamant  l’exis¬ 
tence  d’une  membrane  azotée  chez  les  cellules  naissantes,  les  spores 
des  cryptogames,  les  grains  de  pollen,  les  défenseurs  de  l’utriculc  pri¬ 
mordiale  ont  confondu  des  organes  de  nature  diverse,  et  qui  sont  loin 
de  présenter  des  caractères  identiques,  elle  va  nous  permettre  d’affirmer 
qu’ils  ont  dépassé  le  but  en  généralisant  outre  mesure.  Dans  toute 
cellule  parfaite,  le  contenu  protoplasmatique  est  renfermé,  suivant 
M.  H.  Molh,  dans  un  sac  parfaitement  clos  et  distinct  des  membranes  de 
cellulose.  Si  ce  contenu  se  rétracte,  soit  sous  des  influences  naturelles, 
soit  par  l’effet  de  réactifs  convenables,  l’on  aperçoit  distinctement  le 
contour  de  ce  sac,  lorsqu’il  se  détache  de  la  paroi  cellulaire.  Malheureu¬ 
sement,  une  observation  rigoureuse  et  faite  sans  parti  pris  n’autorise  ' 
pas  une  affirmation  aussi  précise.  Chez  les  végétaux  supérieurs  nous 
n’avons  jamais  aperçu  le  protoplasma  entouré  d’une  membrane.  Lorsque 
par  l’effet  des  réactifs  la  substance  azotée  dont  il  se  compose  se  contracte 
et  se  durcit,  la  surface  de  la  matière  contractée  simule  quelquefois 
une  apparence  membraniforme  :  même  à  l’état  naturel,  quand  le  proto¬ 
plasma  ne  remplit  qu’une  portion  de  h  cavité  cellulaire,  la  même  illu- 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


A'U 

sion  se  produit  :  mais  en  l'un  et  l’autre  cas,  l'habitude  de  l'observation 
microscopique  met  en  garde  contre  ces  apparences;  en  réalité,  aucune 
membrane  ne  délimite  le  protoplasma.  Chez  les  végétaux  cryptogames, 
l'erreur  est  encore  plus  facile  à  faire.  De  nombreuses  vérifications  nous 
permettent  cependant  d'affirmer  que,  chez  ces  derniers  comme  chez  les 
phanérogames,  aucun  fait  ne  justifie  d’une  manière  certaine  et  évidente 
les  assertions  de  M.  H.  Molli.  Ces  faits,  s'il  en  existe,  seraient  en  tous 
cas  l’exception  et  non  la  règle.  Indépendamment  de  l’observation  directe, 
il  est  d’ailleurs  d’autres  motifs  de  rejeter  dans  ce  qu’elle  a  d’absolu  l’hy¬ 
pothèse  de  l’utricule  primordiale.  Toute  utricule  primordiale  dans  le 
système  de  M.  H.  Molli  apparaît  autour  d’un  nucléus,  que  la  matière  du 
protoplasma  enlace  comme  une  athmosphère  limitée  par  une  enve¬ 
loppe  extensible.  Or,  il  n’est  pas  rare  detrouver  des  cellules  sans  nucléus. 
Chez  d’autres,  un  second  ou  troisième  nucléus,  etc.,  naissent  dans  le 
sein  dn  protoplasma,  et  déterminent  la  formation  de  jeunes  cellules  au 
sein  delà  première.  Il  faudrait  dans  ce  dernier  cas  admettre  une  pro¬ 
duction  successive  d’ulricules  primordiales  renfermées  dans  la  même 
cellule,  ce  qui  serait  line  contradiction.  Ce  mode  de  multiplication 
cellulaire  est  d’ailleurs  radicalement  différent  de  celui  admis  par  M.  H. 
Molli.  Enfin  une  dernière  objection  que  nous  ferons  à  la  théorie  de 
l’utricule  primordiale  est  celle  ci.  Elle  nous  paraît  décisive.  Si  la 
membrane  de  celte  utricule  est  la  première  formée,  si  c’est  elle  qui 
sécrète  plus  tard  les  membranes  cellulosiques,  comment  expliquer  que 
cos  dernières  membranes  puissent  y  puiser  des  éléments  amylacés 
quelle  ne  possède  point?  Une  membrane  azotée  produisant  de  la 
cellulose  nous  paraît  un  fait  essentiellement  anormal,  et  quand  une 
observation  précise  ne  concorde  pas  avec  une  pareille  hypothèse,  il  est 
peu  rationnel  de  l’admettre. 

Si  nous  avons  donné  autant  d’importance  à  la  question  de  l’ulricule 
primordiale,  c’est  qu'elle  compte  encore  parmi  les  savants  un  grand 
nombre  d’illustres  partisans.  Son  créateur,  M.  H.  Molli,  la  défend  avec 
autant  de  conviction  que  de  persévérance  contre  les  attaques  de  ses 
adversaires.  Espérons  que  du  choc  de  ces  idées  jaillira  une  connaissance 
plus  intime  des  mystérieux  phénomènes  qui  marquent  les  débuts  de 
l’organisation  végétale. 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  423 

Les  enveloppes  dont  on  ne  peut  contester  l’existence  se  montrent  en 
général  sous  la  forme  d'une  ou  plusieurs  couches  minces,  homogènes, 
dans  lesquelles,  à  part  l’existence  des  formations  spirales,  annulaires, 
etc.,  que  nous  aurons  à  examiner  plus  loin ,  l’œil  n’aperçoit  même 
à  la  plus  puissante  amplification  aucune  trace  de  structure.  Néanmoins 
dans  les  couches  d’une  épaisseur  suffisante,  il  est  possible  de  recon¬ 
naître  que  celle  homogénéité  est  plus  appareille  que  réelle.  L’on  sait 
en  effet  que  les  substances  perméables  à  la  lumière  sont  plus  ou  moins 
réfringentes  suivant  que  leur  densité  est  plus  ou  moins  considérable. 
Quelque  faible  qu’elle  soit,  toute  différence  dans  la  densité  se  traduit  sous 
le  miscroscopc  par  un  changement  de  nuance  dans  l’intensité  delà 
lumière  éclairante,  nuance  qu’un  œil  exercé  saisit  sans  peine,  et  qui  est 
pour  l’observateur  un  indice  certain  de  l’hétérogénéité  (1).  Les  réactions 
chimiques  viennent  d’ailleurs  confirmer  ici  les  indications  basées  sur 
les  seuls  effets  de  la  lumière.  En  ce  qui  concernées  réactions,  nous 
renvoyons  à  ce  qui  a  été  dit  dans  la  première  partie  de  ce  travail  à  pro¬ 
pos  des  réactions  de  la  cellulose.  Bornons-nous  à  dire  que  pour  les 
membranes  où  ce  principe  existe,  la  coloration  bleue  produite  au  contact 
de  l’iode  est  plus  ou  moins  intense  suivant  que  la  cellulose  est  plus  ou 
moins  pure;  que  dans  certaines  couches  où  la  substance  amylacée  est 
mélangée  d’autres  éléments,  la  coloration  ne  se  manifeste  qu’après  l’addi¬ 
tion  préalable  de  l’acide  sulfurique  ou  de  l’acide  nitrique.  Il  est  enfin 
certaines  membranes  où  la  prédominance  des  matières  azotées  est  telle 
qu’aucun  bleuissement  n’apparaît  même  après  le  traitement  acide. 
Dans  ce  cas,  on  obtient  des  réactions  diverses.  Si  la  substance  se  dis¬ 
sout  avec  facilité  et  complètement  dans  la  plante  caustique,  tout  en  se 


(1)  Il  ne  fa  i drait  point  se  hâter  de  conclure  que  la  substance  la  moins  dure 
est  celle  dont  la  nuance  est  la  plus  claire.  La  différence  de  teinte  est  simplement 
un  indice.  Pour  apprécier  la  densité,  il  faut  éloigner  ou  rapprocher  la  lentille 
objective  jusqu’à  ce  que  la  nuance  la  plus  pâle  soit  devenue  semblable  à  la  plus 
foncée.  Si,  pour  atteindre  ce  résultat,  il  a  fallu  éloigner  l’objectif,  la  nuance  pri¬ 
mitivement  plus  claire  comprend  une  plus  grande  densité.  S’il  faut,  au  contraire, 
rapprocher  l’objectif,  la  densité  est  plus  faible. 


Î2G  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

montrant  réfractaire  à  l’action  de  l’acide  sulfurique,  il  faut  y  recon¬ 
naître  le  principe  appelé  xylogène  ou  substance  lignifiante. 

La  subèrine  est,  comme  le  xylogène,  soluble  dans  la  potasse  caustique, 
insoluble  dans  l’acide  sulfurique  ;  mais  elle  ne  se  dissout  pas  comme 
lui  par  coction  dans  un  mélange  de  chlorure  potassique  et  d’acide  sul¬ 
furique. 

Les  mêmes  procédés  qui  nous  font  découvrir  la  non-homogénéité 
d’une  couche  membraneuse  nous  permettent  d’affirmer  l'existence  de 
plusieurs  membranes  distinctes  lors  même  que  la  ligne  de  démarcation 
qui  la  sépare  échapperait  par  sa  délicatesse  à  la  pénétration  du  mi¬ 
croscope.  En  thèse  générale,  toute  variation  dans  la  densité  amenée 
par  une  différence  dans  l’intensité  de  la  lumière  est  un  indice  dont  on 
doit  tenir  compte,  parce  qu’elle  révèle  une  tendance  à  la  séparation  en 
deux  couches  distinctes.  Lorsque  les  réactions  chimiques  révèlent  une 
grande  analogie  entre  les  couches  voisines  d’une  même  membrane,  ou 
entre  deux  membranes  contiguës,  la  différence  de  densité  fournit  une 
précieuse  indication  en  ce  qui  concerne  l’âge  relatif  de  ces  couches  ou 
de  ces  membranes.  Dans  un  tissu  jeune,  tous  les  produits  de  l’élabo¬ 
ration  vitale  offrent,  toute  chose  égale  d’ailleurs,  une  densité  plus  faible 
que  dans  les  tissus  plus  âgés.  11  est  donc  légitime  de  conclure  que 
toute  couche  ou  membrane  moins  réfringente  à  la  lumière  est  de  date 
plus  récente  que  celle  douée  d’une  densité  plus  considérable,  pourvu 
que  sa  composition  n’offre  pas  de  différence  essentielle.  Ces  principes 
nous  serviront  de  guide  dans  nos  recherches  ultérieures. 

Nous  venons  de  décrire  les  formes  les  plus  générales  sous  lesquelles 
apparaissent  dans  les  tissus  cellulaires  les  membranes  enveloppes  de 
la  cellule.  Quelle  marche  suivent-elles  dans  leurs  évolutions  ?  Question 
délicate  et  qu’il  est  plus  facile  de  poser  que  de  résoudre.  Nous  pouvons 
cependant  en  étudiant  les  données  même  du  problème  tracer  la  méthode 
à  suivre.  11  est  bien  certain  en  effet  qu’il  ne  peut  être  question  ici  de 
chercher  comment  se  groupent  les  éléments  chimiques  qui  enlrent 
dans  la  composition  des  membranes.  Mais  si  individuellement  les 
atomes  échapent  à  l’observation,  leur  aggrégation  constitue  des  formes 
organiques  visibles  qu’il  est  possible  d’étudier.  S’il  est  vrai,  comme 
nous  l’avons  déjà  dit,  que  dans  un  grand  nombre  de  cas,  les  membra- 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


427 

nés  sc  présentent  sous  l’apparence  cl’un  tissu  homogène  dont  la  struc¬ 
ture  intime  se  soustrait  à  toute  définition,  très-souvent  aussi,  cette 
simplicité  d’organisation  n’existe  point.  Nous  avons  signalé  un  pre- 
mierdegré  d’hétérogénéité  dans  la  présence  de  plusieurs  couches  cons¬ 
tituant  une  membrane  unique.  En  outre,  l’enveloppe  cellulaire,  soit 
simple  soit  multiple,  offre  chez  un  grand  nombre  de  cellules  les  appa¬ 
rences  connues  sous  le  nom  de  porcs,  de  raies,  d’anneaux,  de  spires,  etc. 
Les  hypothèses  n’ont  point  manqué  pour  expliquer  ces  formes  variées. 
Dans  l’impossibilité  de  les  indiquer  toutes,  nous  nous  bornerons  à  signa¬ 
ler  les  principales.  Dans  ce  qui  va  suivre,  nous  ne  distinguerons  point 
les  cas  où  il  s’agit  de  couches  multiples  dans  la  même  membrane,  et 
ceux  dans  lesquels  il  y  a  plusieurs  enveloppes,  la  même  théorie  suf¬ 
fisant  à  les  expliquer.  L’existence  de  couches  ou  de  membranes  distinc¬ 
tes  a  été  généralement  considérée  comme  le  résultat  d’un  dépôt,  soit 
que  les  éléments  aient  été  primitivement  à  l’état  de  dissolution  dans 
les  liquides  du  tissu,  soit  qu’ils  aient  été  le  résultat  d’une  sécrétion  du 
nucléus  ou  des  membranes  préexistantes.  Cette  idée  des  dépôts  répond 
naturellement  aux  données  de  la  plus  simple  observation,  et  nous  ne 
voyons  aucun  motif  de  l’exclure  d’une  manière  absolue.  Les  expériences 
de  M.  Boucherie,  pour  la  conservation  et  la  coloration  du  bois,  la  con¬ 
firment  dans  ses  points  essentiels ,  et  l’accroissement  des  cellules 
ligneuses  au  sein  des  végétaux  paraît  réellement  dû  à  ce  mode  de  for¬ 
mation.  Mais  doit-il  être  admis  à  l’exclusion  de  tout  autre?  L’étude  de 
l’enveloppe  dans  la  vésicule  amylacée  nous  a  déjà  fourni  un  exemple 
d’un  développement  qui,  loin  de  s’effectuer  par  simple  dépôt,  suppose 
un  travail  interne  d’organisation  au  sein  même  du  tissu  membraneux. 
Nous  aurons  bientôt  l’occasion  d’en  indiquer  d’autres.  Mais  pour  nous 
tenir  momentanément  aux  cas  où  l’hypothèse  des  dépôts  successifs 
peut  être  admise,  il  convient  de  se  demander  dans  quel  ordre  procèdent 
ces  dépôts.  Sc  font-ils  de  l’extérieur  à  l'intérieur?  La  couche  ou  la 
membrane  interne  est-elle  la  première  formée,  les  couches  externes 
sont-elles  les  dernières  déposées  ?  A  cette  double  question,  les  obser¬ 
vateurs,  faute  de  faits  concluants,  ont  répondu  diversement.  Valentin 
admit  le  premier  que  la  coucbe  externe  est  la  plus  ancienne,  et  que 
l’accumulcment  a  lieu  par  le  dépôt  de  couches  secondaires  internes  au 


428  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

moyen  d’éléments  puisés  dans  le  liquide  même  de  la  celulle.  Cette 
théorie  fût  acceptée  presque  sans  constestalion,  et  Schleider,  Unger, 
Hugo  Molli  lui  donnèrent  l’appui  de  leur  grave  autorité.  Un  consente¬ 
ment  si  unanime  ne  parut  point  suffisant  à  M.  Hartig.  Interrogeant 
de  nouveaux  les  faits,  il  arrive  à  une  conclusion  fort  différente.  Au 
commencement  do  la  période  de  consolidation,  les  membranes  primi¬ 
tives  des  cellules  adjacentes  sont  appliquées  l’une  contre  l’autre.  Ces 
membranes  les  premières  nées  sont  les  Ptychodes,  chaque  cellule 
sécrète  bientôt  des  matières  qui  se  déposant  à  l’extérieur  des  Ptycho¬ 
des  constituent  une  seconde  membrane  dite  astathe;  une  troisième 
couche  sépare  les  astathes  contiguës  des  cellules  voisines  et  forme 
entre  les  utricules  un  ciment  commun  qui  est  l’eustathe.  On  voit  que 
ce  mode  de  développement  des  membranes  est  précisément  l’inverse 
de  celui  adopté  par  Valentin.  La  théorie  de  M.  Hartig  provoqua  de 
nouvelles  recherches  de  la  part  de  M.  Hugo  Molli.  En  s’appuyant  sur 
sa  théorie  de  l’utricule  primordiale,  M.  Molli  identifie  la  membrane 
azotée  de  cet  utricule  avec  le  Ptvchode;  à  sa  surface  est  sécrétée  une 
membrane  de  cellulose  dite  membrane  primaire,  que  des  dépôts  secon¬ 
daires  viennent  accroître  à  l’intérieur.  M.  Hugo  Molli  comme  il  est 
facile  de  s’en  convaincre  a  voulu  concilier  la  théorie  de  Valentin  et 
celle  de  M.  Hartig.  Le  développement  marche  d’abord  du  centre  à  la 
circonférence,  puis  se  modifiant  en  sens  inverse,  devient  centripète  de 
centrifuge  qu’il  était  à  l’origine.  Toutes  ces  divergences  entre  des 
observateurs  d’un  mérite  éminent  montrent  combien  en  ces  questions 
délicates  de  l’organisation,  il  est  difficile  de  discerner  les  faits  avec  ce 
degré  de  précision  qui  dissipe  toutes  les  incertitudes.  Ce  qui  va  suivre 
nous  en  fournira  de  nouvelles  preuves.  C’est  par  l’étude  des  autres 
particularités  que  présentent  les  membranes  cellulaires  que  nous 
allons  chercher  la  loi  générale  qui  préside  à  la  formation  de  ces  mem¬ 
branes.  En  s’éclairant  les  uns  par  les  autres,  les  faits  se  grouperont 
dans  un  cadre  plus  harmonieux  et  que  les  caprices  de  l’hypothèse  ne 
viendront  plus  déformer. 

Quiconque  a  entrepris  des  études  d’organographie  végétale  a  pu  voir 
les  apparences  remarquables  que  présentent  un  grand  nombre  de  cel¬ 
lules  et  de  vaisseaux.  Tantôt  ce  sont  des  ponctuations  isolées,  simulant 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE. 


129 


des  pores,  tan  tôt  ce  sont  des  lignes  épaisses  plus  ou  moins  allongées, 
disposées  parallèlement  dans  un  ordre  symétrique.  Si  ces  lignes  forment 
un  tout  complet,  elles  ont  l’apparence  d’anneaux  parallèles  courant 
comme  des  festons  sur  la  périphérie  de  la  cellule  ou  du  vaisseau. 
Ailleurs  elles  sont  contournées  en  spires  élégantes  à  tours  plus  ou 
moins  écartés.  La  spiricule  ou  fil  hélicoïde  paraît  généralement  simple 
mais  souvent  aussi  elle  semble  formée  de  deux  filaments  parallèles.  En- 
lin,  dans  les  vaisseaux  respiratoires  ou  trachées,  toute  la  paroi  du  vais¬ 
seau  tout  entier  est  formée  uniquement  par  cet  élément  spiral,  et  il 
suffit  d’une  légère  traction  exercée  dans  le  sens  longitudinal  sur  le 
vaisseau  pour  voir  les  tours  de  spire  s’écarter  sans  effort  les  uns  des 
autres,  preuve  évidente  qu’ils  ne  sont  unis  entre  eux  par  aucune  mem¬ 
brane.  L’explication  deces  remarquables  formations  cellulaires  a  exercé 
vivement  la  sagacité  des  observateurs.  De  là  une  foule  d’hypothèses. 
Parmi  les  plus  curieuses,  nous  citerons  celles  deGrew  qui  date  de  1682. 
Selon  cet  anatomiste,  les  enveloppes  des  cellules  et  des  vaisseaux  sonl 
un  tissu  formé  d’une  chaîne  longitudinale  et  d’une  trame  transver¬ 
sale.  L’enveloppe  venant  à  s’accroître  en  dimension,  il  se  fait  des 
déchirures  en  spirale  des  fils  composant  la  trame,  pourvu  que  les  fils  de 
la  chaîne  possèdent  une  plus  grande  ténacité.  Si  elle  est  peu  exacte, 
l’explication  est  au  moins  ingénieuse. 

D’autres  observateurs,  tel  que  Duhamel  et  Meyer  .voient  dans  la  spiri¬ 
cule  une  fibre  déliée  analogue  aux  fibres  ligneuses.  Or,  comme  ces  der¬ 
nières  ne  sont  que  descellules  très-allongées,  et  par  conséquent  creuses, 
les  auteurs  cités  admettent  l’existence  d’une  cavité  interne  dans  la  spi¬ 
ricule,  bien  qu’ils  n’aient  pu  la  constater  expérimentalement. 

Rudolphi  et  Lineti  considèrent  le  fil  spiral  comme  aplati.  Le  dernier 
n’y  voit  même  qu’une  simple  lame  membraneuse.  Celte  nouvelle  hypo¬ 
thèse  diffère  notablement  de  la  précédente  et  s’explique  par  les  progrès 
faits  dans  l’étude  des  vaisseaux.  Étant  reconnu,  en  effet,  que  ces  der¬ 
niers  organes  ne  sont  autre  chose  que  des  cellules  modifiées,  on  dul 
leur  appliquer  la  même  organisation  qu’aux  cellules.  Or,  celles-ci  pos¬ 
sèdent  en  général  une  double  enveloppe.  Que  la  membrane  interne  soit 
plus  lente  à  s’accroître  que  la  membrane  externe,  et  alors  il  arrivera 
que  ne  pouvant  suivre  celte  dernière  dans  son  développement,  elle  se 


430 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


déchirera  et  ne  recouvrira  que  par  places  la  membrane  externe.  Ces 
déchirures  s’effectuent  toujours  suivant  un  ordre  régulier,  mais  néan¬ 
moins  variable  suivant  les  divers  ordres  de  cellules.  De  là  les  apparences 
de  ponctuations,  de  raies,  d’anneaux,  etc.  Telle  est  la  théorie  qui  dans 
ces  derniers  temps  était  admise  par  les  savants  faisant  autorité  dans  la 
science,  et  que  Jussieu  adoptait  dans  sa  botanique  classique.  A  cette 
doctrine  se  rattache  celle  de  Hugo  Molli.  Schleiden  s’en  écarte  peu  lors¬ 
qu’il  affirme  que  les  courants  intérieurs  déterminent  des  dépôts  en  spi¬ 
rale  qui  épaississent  par  places  la  membrane  cellulaire. 

Quelle  que  soit  l’opinion  émise  sur  la  nature  de  la  spiricule,  qu’on 
la  considère  comme  une  fibre  déliée  ou  comme  une  lame  mince,  on 
s’accorde  donc  généralement  à  dire  aujourd’hui,  qu’aux  points  où  elle 
existe  correspond  un  épaississe  ne  ,  t  de  la  membrane  utriculaire.  Qu’il 
s’agisse,  au  contraire,  de  ponctuations  ciselés,  la  menbrane  interne 
ou  les  dépôts  secondaires  ont  fait  défaut,  et  c’est  à  la  plus  grande  trans¬ 
parence  de  la  membrane  aux  places  indiquées  qu’est  due  l’apparence 
ponctuée.  Il  en  est  même  qui  croient  à  l’existence  d’une  perforation 
complète.  Les  ponctuations  seraient  des  pores  véritables  :  c’était  l’opi¬ 
nion  de  Mirbel.  Poursuivant  le  même  ordre  d’idées,  Mirbel  affirmait 
que  les  ponctuations  allongées  en  forme  de  raies  étaient  également  des 
fentes.  Sans  être  aussi  absolue,  la  science  moderne  admet  que  les  raies 
correspondent  à  des  épaisseurs  moindres  d’enveloppe  cellulaire. Duha¬ 
mel  soutenait,  au  contraire,  que  toutes  ces  apparences  étaient  dues  à 
des  petits  organes  utriculaires,  vésiculeux,  déterminant  des  rende¬ 
ments  ponctiformes  ou  linéaires  sur  la  périphérie  interne  de  la  cellule. 
La  spirale  était  l’espace  compris  entre  deux  renflements  hélicoïdes.  Où 
Mirbel  voyait  une  fente,  Duhamel  voyait  un  épaississement ,  et  vice 
veisa.  L’apparence  annulaire  a  suscité  les  mêmes  divergences.  Pour  les 
uns,  les  anneaux  correspondent  à  des  dépressions,  à  des  lacunes  dans 
les  dépôts;  pour  les  autres,  au  contraire,  les  anneaux  sont  constitués 
par  des  bourrelets  faisant  saillie  dans  l’intérieur  delà  cellule. 

En  présence  d’affirmations  aussi  contradictoires ,  il  était  important 
de  vérifier  de  nouveaux  les  faits  et  de  les  soumettre  à  une  impartiale 
analyse.  C’est  ce  qu’entreprit  M.  A.  Trécul,  dont  nous  allons  résumer 
les  travaux.  Si  l'on  examine  les  cellules  placées  à  la  face  interne  de  la 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  431 

couche  dite  génératrice  dans  les  Echinocactus  elles  Mamillaria,  on 
s’aperçoit  quelles  renferment  presque  toutes  des  lames  minces  dont  les 
unes  sont  contournées  en  hélice,  dont  les  autres  isolées  et  disposées 
dans  des  plans  parallèles  partagent  la  cellule  en  trois  ou  quatre  seg¬ 
ments.  En  remontant  à  l’origine  de  ces  singulières  formations,  on  dé¬ 
couvre  qu’elles  débutent  par  des  sillons  très-délicats  qui  se  dessinent 
sur  la  surface  interne  de  la  membrane  utriculaire,  sillons  hélicoïdes 
ou  transversaux,  suivant  la  nature  de  la  formation  qui  doit  en  résulter. 
Plus  tard,  ce  sillon  a  pris  l’apparence  d'une  lamelle  faisant  saillie  à 
l’intérieur  de  la  cellule  :  mais  en  même  temps  on  voit  plus  nettement 
qu’elle  est  une  dépendance  de  la  membrane  cellulaire  externe  et  non  un 
simple  dépôt.  Ce  qui  le  démontre  encore  mieux,  c’est  qu’en  prenant  de 
l’accroissement,  cette  lamelle,  quelle  soit  contournée  en  spire,  ou  con¬ 
formée  en  anneau,  présente  à  son  intérieur  une  cavité  tubulaire  rem 
plie  d’une  matière  gélatineuse,  d’une  couleur  un  peu  plus  foncée  que 
celle  de  son  enveloppe.  Cette  matière  en  augmentant  de  volume  par 
intussuception,  détend  les  parois  de  la  spiricule  ou  de  l’anneau;  de 
telle  sorte  qu’on  ne  peut  se  refuser  à  admettre  que  ces  formations  crois¬ 
sent  par  l’effet  d’une  élaboration  interne  et  non  par  un  dépôt  externe. 
Les  faits  analogues  peuvent  être  observés  chez  un  grand  nombre  de 
végétaux.  Avec  les  Cactées,  ce  sont  les  Balsaminées  qui  en  offrent  les 
plus  remarquables  exemples.  Il  arrive  souvent  que  la  membrane  des 
cellules  au  sein  desquelles  s’est  développée  une  spiricule  est  résorbée  , 
et  alors,  la  spiricule  reste  isolée  au  sein  du  tissus  sans  qu’on  puisse 
s’expliquer  son  origine,  si  on  a  négligé  d’en  observer  l’évolution, 
c’est  ce  qui  a  lieu  sans  doute  de  bonne  heure  pour  les  vaisseaux  aériens 
dits  trachées  véritables.  Ces  vaisseaux  ne  se  composent,  en  effet,  que 
de  l’élément  spiral.  Il  n’en  est  pas  de  même  des  vaisseaux  dits  fausses 
trachées  et  des  vaisseaux  annulaires.  En  général,  une  seule  membran 
existe,  et  l’observation  révèle  que  les  tubes  hélicoïdes  ou  annulaires 
sont  nés  dans  son  épaisseur  et  non  simplement  à  sa  surface.  Dans 
les  cas  plus  rares  où  il  y  a  deux  membranes,  elles  sont  adhérentes 
aux  points  situés  entre  les  spires  et  les  anneaux,  et  écartées  là  où  se 
sont  développées  les  formations  secondaires  spirales  ou  annulaires- 
Une  autre  espèce  de  vaisseaux  nous  fournira  matière  à  des  explications 


432  ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 

analogues.  Au  lieu  de  se  continuer  en  hélice  ou  en  anneau,  l’élément 
né  au  sein  de  la  membrane  affecte  la  forme  de  mailles  entre  croisées 
qui  constituent  ce  qu'on  appelle  un  vaisseau  réticulé.  Cet  élément  est, 
du  reste,  tubuleux  comme  dans  les  cas  précédents  et  offre  les  mêmes 
phases  de  développement.  La  membrane  est  souvent  résorbée  entre  ces 
mailles,  et  le  vaisseau  se  montre  criblé  de  trous  ou  de  fentes.  On  peut 
se  convaincre  qu’il  n’y  a  pas  illusion  en  humectant  le  tissu  avec  de  la 
teinture  d'iode.  Les  perforations  restent  incolores,  tandis  que  les  par¬ 
ties  subsistantes  de  la  membrane  prennent  une  coloration  jaunâtre. 

Les  anneaux  et  les  spiricules  auraient  donc  pour  origine,  suivant 
M.  Trécul,  un  travail  d’organisation  interne  de  la  membrane  elle-même, 
phénomène  analogue  à  celui  qui  détermine  la  formation  de  couches 
secondaires  dans  la  vésicule  amylacée.  D’autres  faits  vont  justifier  celte 
manière  de  voir.  En  étudiant  une  série  horizontale  de  fibres  ligneuses  à 
partir  de  la  couche  génératrice  chez  les  conifères  et  spécialement  chez 
le  Taxus  baccata,  on  observe  que  chez  les  plus  jeunes  la  membrane  des 
cellules  contigües  est  commune.  Un  peu  plus  tard,  cette  membrane 
commune  se  distend  et  s’épaissit  :  puis  une  division  apparaît,  la  sépa¬ 
ration  en  deux  membranes  est  faite.  Mais  le  phénomène  ne  s’arrête 
pas  là.  Entre  les  deux  membranes  adjacentes,  une  nouvelle  matière 
s’organise  et  finit  par  entourer  chaque  cellulle,  c’est  la  matière  inter- 
cellulaire.  Or  dans  l’un  et  l’autre  cas,  il  ne  peut  être  question  de  dé¬ 
pôts.  Evidemment  il  y  a  d’abord  dédoublement  d’une  membrane  com¬ 
mune,  puis  en  second  lieu  sécrétion  d’une  seconde  matière  par  ces 
membranes  dédoublées.  Cette  différence  d’origine  est  d’ailleurs  établie 
par  l’observation  de  la  densité  :  deux  membranes  provenant  par  dé¬ 
doublement  d’une  membrane  primitive  unique  doivent  offrir  une  den¬ 
sité  identique.  Toute  membrane  sécrétée  est  moins  dense,  au  contraire, 
que  la  membrane  sécrétante.  Mais  qu’il  y  ait  dédoublement  ou  sécré¬ 
tion,  le  fait  principal  que  nous  voulons  mettre  en  relief  c’est  le  travail 
d’organisation  propre  à  la  membrane  cellulaire.  Dans  ces  derniers  exem¬ 
ples,  l’énergie  productrice  a  pour  résultats  des  formations  secondaires 
externes.  Dans  les  premiers,  les  formations  secondaires  étaient  internes. 
Il  ne  faut  pas  croire  cependant  que  les  spiricnles  et  les  anneaux  appar¬ 
tiennent  toujours  à  cette  dernière  catégorie.  Les  cellules  de  certaines 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  133 

orchidées  offrent  des  éléments  hélicoïdes  nés  à  l’extérieur,  soit  dans 
l’épaisseur  de  la  membrane  commune  si  les  cellules  sont  jeunes,  soit 
au  sein  de  la  matière  sécrétée  entre  les  deux  membranes  voisines. 

11  peut  se  développer  à  la  fois  dans  les  tissus  cellulaires  des  forma¬ 
tions  secondaires  externes  et  des  formations  secondaires  internes  :  en 
d’autres  termes,  la  môme  force  de  sécrétion  qui  a  produit  extérieure¬ 
ment  de  la  matière  intercellulaire,  peut  à  l’intérieur  déterminer  l’ap¬ 
parition  d’une  seconde  couche  membraneuse.  Que  cette  couche  soit 
réellement  sécrétée  et  non  déposée,  c’est  ce  dont  on  peut  se  convaincre 
lorsqu'on  la  voit  accompagnée  d’éléments  spiraux  ou  annulaires  nés 
par  le  mode  précédemment  décrit.  A  côté  de  ces  cellules  où  les  spires 
et  les  anneaux  sont  développés,  on  en  découvre  qui  ne  présentent  que 
des  rudiments  de  spiricules  et  de  formations  annelées,  mais  où  la  nou¬ 
velle  couche  interne  se  montre  avec  une  netteté  parfaite.  Chez  d’autres, 
la  membrane  produit  de  la  sécrétion  existe  seule;  mais  il  est  impos¬ 
sible  à  qui  a  suivi  les  passages  successifs  de  contester  son  origine 
commune.  Cette  membrane  secondaire  interne  peut  sécréter  à  son  tour 
une  membrane  tertiaire  :  mais  la  nouvelle  sécrétion,  au  lieu  de  s’ef¬ 
fectuer  à  la  surface  interne  de  la  membrane  secondaire  se  produit  à 
l’extérieur,  en  sorte  que  la  troisième  couche  se  trouve  inlercallée  entre 
cette  dernière  et  la  membrane  primaire.  En  résumé,  sous  son  complet 
développemenl,  la  cellule  se  trouverait  munie  de  trois  enveloppes,  Tune 
primaire  qui  en  sécréterait  une  secondaire  interne:  de  celle-ci  naîtrait 
par  sécrétion  une  membrane  tertiaire  placé  entre  les  deux.  Enfin,  la 
membrane  primaire  sécréterait  à  l’extérieur  une  matière  intercel¬ 
lulaire. 

Nous  n’avons  point  jusqu’à  présent  parlé  des  simples  ponctuations  : 
il  est  temps  de  les  examiner.  Correspondent-elles  à  une  perforation 
véritable,  ou  simplement  à  une  épaisseur  plus  faible  de  la  membrane  ? 
La  petitesse  des  ponctuations,  nous  empêche  d’employer  pour  résoudre 
cette  question  la  réaction  produite  par  la  teinture  d’iode.  Mais  si  dans 
certains  cas,  la  délicatesse  des  membranes  cellulaires  est  un  obstacle 
sérieux  à  l’observation,  il  en  est  d’autres  où  il  n’est  pas  possible  de  se 
refuser  à  l’évidence  des  faits.  Considérons  par  exemple  les  cellules  à 
membranes  épaisses  et  multiples  qui  constituent  le  parenchyme  de 


434 


ESSAI  SUR  LA  CONSTITUTION 


certains  fruits,  et  spécialement  de  quelques  espèces  de  poires.  Sans 
aucune  préparation,  ces  cellules  offrent  une  petite  cavité  intérieure, 
remplie  presque  entièrement  par  un  gros  nucléus  de  forme  polyédrique. 
L’enveloppe  membraneuse  paraît  composée  de  quatre  ou  cinq  couches 
assez  épaisses,  et  la  surface  extérieure  est  semée  de  ponctuations  qui 
correspondent  à  des  canalicules  traversant  l’épaisseur  des  couches  et 
disposées  en  rayons  autour  du  centre  organique  de  la  cellule.  Si  l’on 
additionne  d’acide  sulfurique  l’eau  avec  laquelle  on  a  humecté  ces  cel¬ 
lules,  l'action  énergique  du  réaclif  distend  les  membranes  de  cellulose; 
le  volume  de  la  cellule  s’accroît,  et  la  substance  ramollie  s’étale  en 
révélant  d'une  manière  plus  précise  les  détails  de  sa  configuration.  En 
cet  état  on  voit  la  niasse  des  couches  constituer  une  série  de  bourrelets 
épais  faisant  une  forte  saillie  à  l’intérieur  et  séparés  les  uns  des  autres 
par  des  canaux  qui  s’avancent  jusqu’à  la  membrane  externe  sans  la 
pénétrer.  Cette  dernière  reste  intacte,  mais  à  chacun  des  points  où 
aboutit  un  canal,  la  faible  épaisseur  de  l’enveloppe  se  trahit  par  une 
apparence  ponctuée.  Il  n’y  a  pas  là  perforation.  Cet  exemple  peut  ser¬ 
vir  à  expliquer  une  foule  d’autres  apparences  analogues. 

Mais  à  côté  de  ces  exemples,  il  en  est  un  où  Ion  ne  peut  nier  l’exis¬ 
tence  d’une  ouverture  véritable.  Sans  parler  des  utricules  pol Uniques, 
où  la  présence  de  pores  véritables  ne  saurait  être  révoquée  en  doute, nous 
pourrions  rappeler  certains  faits  cités  plus  haut,  et  où,  grâce  à  la  réac¬ 
tion  de  la  teinture  iodée,  il  était  possible  de  discerner  les  places  où  la 
membrane  subsistait  encore,  et  celle  où  elle  faisait  défaut.  Nous  pré¬ 
férons  toutefois  indiquer  un  mode  remarquable  de  perforation  dont 
M.  Trécul  a  suivi  les  phases  avec  sa  perspicacité  habituelle.  On  sait 
que  les  cellules  ligneuses  des  conifères  ont  une  structure  très-caracté¬ 
ristique,  et  que  sous  leur  forme  la  plus  parfaite,  elles  communiquent 
les  unes  avec  les  autres  par  des  ouvertures  entourées  d'une  aréole  dis¬ 
tincte.  Si  l’on  observedeux  cellules  contiguës  à  l’étatjeune,  on  remarque 
ainsi  qu’il  a  été  déjà  expliqué,  qu’elles  possèdent  à  l’origine  une  mem¬ 
brane  commune.  Peu  à  peu  cette  membrane  s’épaissit,  et  alors  on  voit 
naître  en  certains  points  de  son  épaisseur  une  espèce  de  vésicule  rem¬ 
plie  d’une  substance  gazéiforme.  A  partir  de  ce  moment  la  membrane 
ne  croît  pas  en  épaisseur  aux  points  correspondants  à  ces  vésicules. 


DE  LA  CELLULE  VÉGÉTALE.  433 

Partout  ailleurs,  son  développement  interne  continue,  et  elle  finit  par 
se  dédoubler.  Toutefois  ce  dédoublements’arrêteàune  très-petite  distance 
des  vides  vésiculaires,  en  sorte  que  la  membrane  d’une  cellule  paraît, 
être  en  continuité  avec  celle  de  la  cellule  voisine.  Lorsque  ce  dédouble¬ 
ment  est  opéré,  la  faible  pellicule  qui  séparait  les  vésicules  des  cavités 
cellulaires  a  disparu,  et  un  petit  canal  fait  communiquer  les  deux  cel¬ 
lules  contiguës.  En  même  temps  que  nous  voyons  ici  apparaître  une 
véritable  perforation,  nous  y  découvrons  une  nouvelle  preuve  de  cette 
force  organisatrice  qui  réside  dans  les  membranes  elles-mêmes,  et  qui 
leur  permet  d’être  le  siège  de  modifications  essentielles.  Telle  est  la 
conséquence  rigoureuse  à  laquelle  nous  conduit  l’examen  des  faits 
énoncés  dans  ce  chapitre.  Les  enveloppes  cellulaires  ne  sont  pas  des 
récipients  inertes  uniquement  destinés  à  renfermer  les  éléments  de  la 
vie  cellulaire.  Elles  concourent  activement  à  l’évolution  générale  des 
tissus,  et  s’il  faut  reconnaître  qu’elles  empruntent  probablement  à 
leur  contenu  les  principes  immédiats  quelles  s’assimilent,  leur  rôle 
n’en  est  pas  moins  très-réel  et  très-varié.  Indépendamment  des  formes 
multiples  qu’elle  présentent,  elles  constituent  des  organismes  compli¬ 
qués,  tels  que  les  vaisseaux  spirifères,  annulaires,  réticulés;  les  cellules 
à  spires,  à  anneaux,  à  ponctuation,  etc.  Or,  en  considérant  avec 
quelle  régularité  constante  ces  formations  diverses,  apparaissent  au 
sein  des  tissus  végétaux,  on  ne  peut  y  méconnaître  les  effets  d'une  loi 
aussi  rigoureuse  que  générale.  L'énergie  vitale  agit  avec  une  inten¬ 
sité  égale  au  centre  de  la  cellule  et  à  sa  circonférence.  Tant  que  le  but 
de  la  nature  n’est  pas  atteint,  elle  exerce  sans  relâche  son  activité  créa¬ 
trice.  Nous  avons  essayé  de  retracer  les  phases  principales  des  phéno¬ 
mènes  au  sein  des  cellules,  tels  que  les  travaux  les  plus  récents  nous 
les  faisaient  connaître.  En  des  questions  si  complexes,  les  lacunes  sont 
nombreuses  et  les  hésitations  permises.  Qu’il  nous  suffise  d’avoir 
signalé  quelques  points  litigieux  et  interprété  quelques  faits.  Une 
analyse  aussi  persévérante  que  sérieuse,  peut  seule  dissiper  tous  les 
doutes  en  écartant  les  hypothèses  hasardées,  et  asseoir  une  théorie 
définitive  sur  le  contrôle  impartial  de  l’expérience. 


La  Société  Linnéenne  publie  un  ou  plusieurs  volumes  par  année. 
Le  nombre  des  feuilles  d'impression  de  chaque  volume  est  subor¬ 
donné  aux  matières  à  publier  et  par  conséquent  variable.  Des  planches 
ou  des  figures  accompagnent  le  texte,  toutes  les  fois  que  cela  est 
nécessaire. 


Le  prix  du  volume  est  fixé: 

Pour  la  France. .  30  fr. 

Pour  l’étranger .  32  fr. 

Les  auteurs  ou  les  éditeurs  delivres  français  ou  étrangers,  ayant 
rapport  aux  sciences  naturelles,  peuvent  faire  annoncer,  dans  ces 
Annales  leurs  publications,  moyennant  l’envoi  d’un  volume. 

Toutes  les  demandes  ou  envois  doivent  être  adressés  franc  déport , 
au  Président  de  la  Société. 


Association  typographique  lyonnaise  à  rcsp.  lindli'e.  —  Regard,  rue  Tupin,  31 


\ 


P;  vV«  M 

'  ;'r, 

\  \  .1*1  :  i  *.  . •  • 

*\'\\\-\  :