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SOCIETE EIWEEWE
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(nouvelle série.)
TOME Ql'ATORZfKME
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PARIS
F. SAVY , LIBRAIRE
rue llaulefeuille, 24.
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ANNALES
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE LTOTU
Association typographique lyonnaise.
— Regard, rue 'l upin, J1
DE LA
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nnee
/M'f.
(nouvelle série.)
TOME QUATORZIÈME
PARIS
F. S A V Y , LIBRAIRE
rue Hauteleuille, 24.
15 Janvier 1867.
-
TABLEAU
DES
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE LYON
AU 31 DÉCEMBRE 18(56
BUREAU :
MM. Chevreau G. 0. sénateur, préfet du Rhône, président
d’honneur.
Mulsant président.
Perroud *£, vice-président.
Millière , secrétaire général.
Débat, secrétaire-arch iviste.
Chaurand, trésorier.
Conservateurs
MM. Rollet, pour la botanique.
N..., pour la minéralogie.
Terver , pour la zoologie.
Hoffet , bibliothécaire.
Membres honoraires
MM. De la Saussaye 0. membre de l'Institut, recteur de
l'Académie de Lyon.
Vincent (l’abbé) ancien inspecteur général de l'Univer¬
sité, en retraite.
Desjardins architecte en chef de la ville.
Milne-Edvvards C. &, membre de l’Institut.
Blanchard membre de l’Institut.
VI
TABLEAU DES MEMBRES
Mfmferes Titulaires
1833
MM.
Mulsant (Etienne) $&, sous-bibliothécaire de la ville, professeur au
Lycée, quai St-Vincent, 43.
1836
Hofïet (J.-G.), officier de l'Université, avenue de Noailles, 61.
1839
Gérard (le Dr), rue Constantine, 2.
1845
Jordan (Alexis), rue de l’Arbre-See, 40.
1846
Uugas (Ozippe), rue Impériale, 00.
Perroud (Benoît-Philibert) *, ( Albert-le-Valeureux), quai Saint-
Vincent, 43.
Beckensteiner (Christophe), rue Saint-Pierre, 14.
Millière (Pierre), place Kléber, 2.
Gaillard (Fleury), place Bellecour, 16.
1848
Terver (Martial), quai Pierre-Scize, 90.
1851
Forest (Jules) quai d’Albret, 25.
Blanchon (Aimé), rue Bourbon, 35.
Blanchon (Louis), rue Puits-Gaillot, 31.
Dumortier (Eugène), avenue de Saxe, 97.
Malmazet (Jean-André), place Tholozan, 24.
I)E LÀ SOCIÉTÉ LIN NÉE. N NE.
\II
MM.
Navier (Hippolyte), quai d’Herbouville, 1 .
Cazenove (Raoul de), rue de l’Impératrice, 66.
Girodon (l’abbé), rue de Crémieu, 26.
1855
Guinon (Nicolas) chimiste, rue Bugeaud G.
Carrier(le Dr Jean-Baptiste) ^ (éperon d‘or), rueSt-Dominique, 13.
Mangini (Lucien), ingénieur civil, rue St-Joseph, 2.
Rollet(M.-A.), cours Bourbon, 84.
Jaricot (Ernest), négociant, rue Puits-Gaillot, 21 .
185G
Pallias (Honoré), rue Centrale, 25.
Gabillot (Joseph), quai desCélestins, 5.
Bizot (Jules), agent de change, rue Impériale, 7.
Vernier (Louis), rue Bourbon, 53.
Dériard (Auguste), avenue de Saxe, 412.
Monterrat (Amédée), rue Royale, 29.
Guichon (Jean), pharmacien, rue de l’Impératrice, 31.
Arlès-Dufour (Gustave), négociant, place Tholozan, 19.
Royé-Vial membre du Conseil général, rue de la Fromagerie, I .
Vachon (Antoine) négociant, quai St-Vincent, 39.
Poncin (Henri-Alhanase), chef d’institution, rue de la Bourse,
Rambaud (André), quai des Augustins, 61.
■ 859
Fournereau (l’abbé), professeur à l’institution des Chartreux.
Bonnes (Martial), régisseur à l’Ecole vétérinaire.
VIII
TABLEAU DES MEMBRES
1858
MM
Rev (Claudius), à Villié.
Jeannon (Antonin) quai Tilsitt, 22.
Domingeon (L.), rue Ste-Hélène, 25.
Sa la ville (Benoît), à Beaujeu.
185»
Willermoz (Ferdinand), rue Bourbon, 38.
Seytre (l’abbé), aumônier, à Vernaison.
Eymard (Paul), rue Constantine. 22.
Andrieux (Louis), place de la Bourse, 44.
Revelière, receveur de l’enregistrement à Blain (Loire-Inférieure).
1860
Pariset (Ernest), quai St-Clair, 14.
Riétrix (Camille), rue Lanterne, 31.
Vallod (Auguste), ingénieur civil, rue de l’Impératrice, 50, à Ivry.
Roë (Henri), premier avocat général, à Grenoble.
Bachelet (le Dr), place de l’Impératrice, 8.
Barrier (leDr) quai d’Orsay, 1, à Paris.
Siebel (le Dr) (0 88 &)<. rue de la Chaussée-d’Antin, 30, Paris.
Marseul (l’abbé de), rue Demours, 15, à Paris.
Galicbon (Emile), rue de Rivoli, 182, à Paris.
Maison, rue de Tournon, 17, à Paris.
Berne (Philippe), négociant, àSt-Chamond (Loire).
Chaurand (Amand)C * (Saint-Grégoire), avocat, rue Sala, 23.
Débat (Louis), place Napoléon, 7.
Guillermaud, villa Montmorency, à Auteuil.
DE LA SOCIETE LINNEENNE.
IX
MM.
Ravinet (le Dr Jules), rue Constantine, 5.
Gervais (le D’ Jules), rue Rozier, 1.
Million (Francisque), cours Morand, GO.
Dardoinaîné, rue Paradis, 37, à Marseille.
Charvériat (Antoine-Marie), notaire, rue d'Algérie, 27.
Lagrevol (de), conseiller à la Cour, rue Martin, 4.
Perez-Arcaz (Laureano), professeur à l’Université de Madrid.
Chaule &, lieutenant de marine, au Sénégal.
Ronvouloir (le vicomte Henri de), rue de l’Université, 13, à Paris.
Mangini (Félix), ingénieur civil, place Bellecour, 6.
Desgrand (Paul), place de la Charité, 9.
1*6!
Oberkampff, cours Morand, 16.
Herculais (le comte d’) ©, quai de la Charité, 5.
Besson (Mathieu), cours Morand, 5.
Faisant (Jean), quai de Retz, 10.
Dubreui! (Auguste), avocat, rue de l’Impératrice, 93.
Roure (Adrien), directeur de la Nationale, à Vienne (Isère).
Du Marais, conseiller de préfecture, Lyon.
Baudrier conseiller à la Cour impériale, rue du Plat, B.
Amor (Fernand), professeur au collège de Cordoue (Espagne).
Bresson (Louis), archilecte, place de la Bourse, 2.
Allard (Clément), rue Saint-Polycarpe, 9.
Beau (Louis), avenue de Saxe, 71.
Piellat (de), procureur impérial à Villefranche (Rhône).
Dupasquier (Louis) (SS. Maurice-et-Lazare), rue St- Joseph, 3.
Grindon (Amédée), juge à Trévoux (Ain).
Péricaud de Gravillon (Arthur), rue du Pérat, 28.
X
TABLEAU DES MEMBRES
MM.
Ghambert (Pierre), chef d’institution, quai Joinville, 1.
Laplagne (Théobald de), rue Ste-Hélène, 22.
Giroud (Jean-Benoit), chef d’institution, rue Jean-de-Tournes, 8.
Poncins (le comte de), à Feurs (Loire).
Goure (l’abbé), aux Minimes.
Frachon (l’abbé), à Annonay (Ardèche).
Galtier (André), place Louis XVI, 2.
Félix, naturaliste, à Leipzig.
Bouniols, propriétaire, rue Neuve, 17.
Boissonnet (Michel), notaire, rue d'Algérie, 10.
Franc (Théophile), rue Neuve, 7.
Taulier (Louis-François), professeur au Lycée, quaide l’Hôpital, 2.
Meaux (le vicomte Camille de), à Montbrison (Loire).
Quirielle (Paul de), à Montbrison (Loire).
Servaux ^ (SS. Maurice et Lazare), chef de bureau au Mi¬
nistère de l’instruction publique, à Paris.
Bellaguet $*, chef de division au Ministère de l’instruction publique,
à Paris.
Perret (l’abbé Armand), à la maison des Chartreux.
Bolfard (Joannès), place de la Bourse, 2.
Mayet (Valéry), négociant à Cette,
Jutet (le docteur), rue delà Bombarde, 3.
Brun (Claude), avocat, quai de l’Archevêché, 18.
Guirnet (Emile), place de la Miséricorde, 1 .
Vachat (du), juge à Belley (Ain).
Beaujeu (Benoit), place Bellecour, 3.
Crolas (Ferdinand), pharmacien, rue deTrion. 10.
DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE.
XI
MM.
Duquaire (Henri), rue Impériale, 17.
DeLocre (le docteur) (0 #), rue de la Reine, 47.
Chartron (Jacques), rue Poullaillerie, 2.
Harel, maître de forges, à Vienne (Isère).
Desseilligny (Alfred) $?, direct, des mines du Creuzot (Saône-et-Loire).
Binet (le docteur), à Champvert, Grandes-Terres, 31.
Schneider (Henri) (G 0 &), directeur du Creuzot.
Ailly (le baron d’) #, en son château près Roanne (Loire).
Chanel (Joseph), rue de l’Impératrice, 99.
Widor (Charles-Marie), ►R. rue Sala, 4.
Berthet (Jean-Marie), quai St- Vincent, 39.
Hedde (Isidore) rue de la Reine, 35.
Bouchet (Henri) place Bellecour, 18.
De Varax, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
Piaton (Pierre), Président de la Société des Sciences industrielles,
rue Ravez, 19.
i mis
Bernard (Pierre-Emile), avocat, rue Jean-de-Tournes, 8.
Roman (Ernest), place des Pénitents- de- la-Croix, I.
Michel (Victorin), rue de Bourbon, 10.
Brunet-Lecomte & rue des Colonies , 2.
Mesnil (Révérend du), receveur de l’enregistr. à Meximieux (Ain).
Lacroix (François), pharmacien à Mâcon.
Maurel (Célestin), cours Morand, 20.
Guinon (Francisque), rue Bugeaud, 6.
Viennois (l’abbé), vicaire à Saint-Nizier.
Dugas (Henri), rue Sala, 2.
Leveillé, inspecteur général de la Caisse paternelle, [r ue d’Abbeville, 4,
Paris.
Coudour (l'abbé), curé de ITmmaculée-Conception.
XII
TABLEAU DES MEMBRES
MM.
Millon (Aimé), négociant, rue de l’Impératrice, 32.
Dugas (Prosper), place Tholozan, 22.
1804
Piaton (Claudius), négociant, quai Tilsitt, 26.
Pérouse (Honoré), avocat, place des Célestins, 5.
Guichard (Joachim), place des Terreaux, 12.
Siméan (Pierre), quai Fulchiron, 21.
Gaillard (Auguste), négociant, rue Impériale, I.
Riaz (Auguste de), banquier, quai de Retz, 10.
Fournereau, propriétaire, à Mornant (Rhône).
Fabre (Léon), négociant, rue Puits-Gaillot, 4.
Arthaud (le docteur), montée du Chemin-Neuf, A.
Gautier (Charles), place St-Clair, 1 .
Mollard, rue du Plat, 10.
Kleinmann (Edouard), au Crédit Lyonnais.
Lévy (Gustave), négociant, quai St-Antoine, 29.
Féry (Alphonse), rue du Port-du-Temple, 17.
Merlet (l’abbé), curé de Ste-Rlandine.
Newesel (Joseph de), propriétaire à Givors.
Coupât (l’abbé), supérieur du séminaire de St-Jean.
Rat (Anthelme), propriétaire, à St-Rambert (Ain).
Ronnamour (Camille), négociant, rueGrenette, 23.
Charmetton (Barthélemy), quai de Retz, 9.
Bernard fils, architecte, quai de l’Archevêché, 26.
Jerphanion (Victor de), place Bellecour, 28.
Olivier (Aimé), ingénieur des arts et manufactures, quai Tilsilt, 13.
Pitiot-Coletta $?, maire de Tassin.
Brunier (Louis), quai de Retz, 12.
DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE.
Xlll
MM.
Brix (Camille de), juge à Villefranche.
Piégav (Edouard), rue du Plat. 10.
Chantron (Alphonse) directeur de l’Enregistrement et des Do¬
maines, rue Sala, 33.
Goyard (François), place Sathonay, 1 .
Lortet (le docteur Louis), avenue de Saxe, 69.
Desgrand (Louis), négociant, rueLafond, 24.
Ferrouillat (Auguste), place Bellecour, 18.
Ferrouillat (Prosper), place Bellecour, 18.
Charvériat (Honoré), quai Castellane, 22.
Fourreau (Jules), cours Vitton, 57.
Abeille (Eléazar), avocat, rue de Grignan, 7, à Marseille.
Milsom, négociant, place Tholozan, 19.
Gaynon, négociant, rue Mercière, 26.
Didelot (l’abbé), curé de Notre-Dame de Valence (Drôme).
Finaz (le docteur), à Marcy-le-Loup (Rhône).
Durand de Fontmagne (le baron) $8, [chevalier de St -Grégoire] à
Fleurieu (Rhône).
Pain (Antoine), place Gerson, 3.
Perraud (Louis), quai Tilsitt, 25.
Bethnod (Charles), avocat, rueSte-Hélène, 47.
Faisan (Albert), rue de la Charité, 7.
Tardy (James), négociant, rue Ste-Catherine, 3, à St-Etienne (Loire).
Bussant (Claudius), notaire à Anse (Rhône).
Duchène (Gustave), garde général des eaux et forêts, à Roanne
(Loire).
Faidy (Frédéric), négociant, place St-Nizier, 2.
Marnas, chimiste, quai Castellane, 1 .
XIV
TABLEAU DES MEMBRES
MM
Chabrières, négociant, place Louis XVI, 12.
Royané (Aimé), négociant, rue de l’Impératrice, 7.
1806
Missiol, ingénieur des tabacs, rue d’Amboise, 14.
Vauzelles (Ludovic de) $*, conseiller à la Cour d’Orléans.
Vernet (Laurent-Louis), propriétaire à Caluire.
Perret (Michel,), quai de la Charité, 34.
Bourdin (l’abbé), supérieur du Séminaire, k Alix.
Delafond, chef de section du chemin de fer des Bombes.
Grand (Julien), maître de forges à Oullins.
Pichot (Emmanuel), négociant, place de la Fromagerie, 9.
Munet (l’abbé Elisée), vicaire à Thoissey (Ain).
Beckensteiner (Charles), rue Saint-Pierre, 14.
Gensoul (Paul), rue du Plat, 10.
Bonnefoi (le Dr), à Saint-Genis-Laval.
Darnat (Pierre), négociant, rue de l’Impératrice, 19.
Gautier (Louis) propriétaire à Oullins.
Faure (Félix), négociant, rue Ferrandière, 27.
Dubouis (Eugène), rue Bugeaud, 19.
Bazin, droguiste, rue Lanterne, 2.
Gourdant (Pierre), propriétaire àChaponost.
Tissot (Auguste), brasseur, â Vaise.
Gaumont (Alfred), rue des Ramparts-d’Ainay, 17.
Sonthonax (Léon), rue Centrale, 3.
Bovagnet, négociant, rue Neuve, 32.
Bourdon, négociant, place Tholozan, 18.
!)!•: LA SOCIKTK LINNÉUNNK.
XV
MM.
Darfeuile, architecte, avenue de Saxe, 07.
Commerson (Jean) $■, chef de bataillon au 13' de ligne.
Bernard (Maurice), rue de Bourbon, 3G.
Gillet (Joseph), chimiste, quai St-Vincent, 27.
Thevenin^, conseiller à la Cour, rue Ste-Héléne, 24.
Charveriat (Léon), avocat, quai de Retz, 1 .
Membre «lécétlé :
M. le marquis Louis Da Via (C >8), ancien sénateur de Bologne, mort
à Vichy, le 29 juillet 1866.
La Société n’a point de correspondants.
Elle n'admet aujourd’hui que des membres titulaires et de^ mem¬
bres honoraires.
TABLE DES MATIÈRES
Histoire naturelle des Punaises (Pentatomides) , suite , par
M. Mulsant . 1
Iconographie et description des Chenilles et Lépidoptères iné¬
dits, par M. P. Millière . 207
Description d’une nouvelle espèce d’Oiseau- Mouche ( Diphlogena
Traviesi ), par MM. Mulsant et Verreaux . 389
Description d’une nouvelle espèce de Géocorise ( Apterola Kïmc-
keli ), par MM. Mulsant et Rey . 390
Essai sur la constitution de la Célulle végétale, par M. Débat . 391
Extraits des procès-verbaux durant l’année 1866 . 421
EXTRAITS
DES
PROCÈS- VERRAI
Séance du B janvier 1866. — Présidence de M. Perroud.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. Perroud, rapporteur de la Commission des finances, rend compte
de l’état des dépenses fourni par M. le Trésorier. — Ce compte est
approuvé.
M. Bonnes dit que chaque année le ministère de l’Instruction publique
reçoit une foule d’ouvrages qui sont délivrés aux bibliothèques publi¬
ques et aux sociétés savantes qui en font la demande; il désire que la
Compagnie cherche à jouir de cette faveur. Le Bureau s’empressera de
mettre a profit cette observation.
M. Débat appelle l’attention de la Compagnie sur divers travaux pu¬
bliés dans les Mémoires de l’Académie des sciences de Belgique. L’un
est un examen critique des espèces du genre Cladonia conservées dans
u extraits
l’herbier d'Acharius. L’auteur promet une monographie de ce genre
difficile; plusieurs espèces, aujourd’hui admises, seront ramenées à la
condition de simples variétés. Ce travail est appelé à préparer un
desiderata important sur la flore cryptogamique.
Dans un essai sur le développement des races humaines primitives
pendant la période connue sous le nom d’âge de pierre, un autre au¬
teur essaie de prouver qu’on a vu apparaître quatre types principaux
de notre espèce. Les opinions énoncées dans ce travail soulèvent une
discussion à laquelle prennent part divers membres. Les preuves avan'
cées par l’écrivain, paraissent, les unes insuffisantes : les autres pro¬
blématiques. La question en litige est encore trop peu avancée pour
recevoir une solution.
M. Bonnes appelle l’attention de la Compagnie sur les habitudes de
certains animaux. Il cite de curieux exemples et signale les lacunes de
la science relativement à cette étude.
M. Mulsant empêché d’assister au commencement de la séance, rend
compte des visites officielles faites à l’occasion du jour de l’an, de l’ac¬
cueil gracieux fait, aux délégués de la Compagnie par M. le Sénateur
et des espérances données parce magistrat d’une allocation plus en har¬
monie avec les dépenses et l’importance des publications de la Société.
M. Bonnes désirerait voir alors la Compagnie aggrandir le cercle de
ses études. La discussion soulevée par l’honorable membre a pour
résultat de préciser le but de la Société Linnéenne. Aucune branche
des sciences naturelles ne lui est interdite, et, par suite de la connexion
étroite qui unit les divers phénomènes de la nature, les sciences sont ap¬
pelées à se prêter un mutuel secours. Il n’y a donc aucun motif pour
exclure des considérations prises dans d’autres sciences, si elles sont de
nature à éclairer un point quelconque de nos études spéciales.
Sont admis comme membres de la Compagnie: MM. Missiol, ingé¬
nieur attaché à l’Administration des tabacs ; Ludovic de Vauzelles,
conseiller à la Cour d’Orléans
DES PROCÈS-VERBAUX
111
Séance du 12 février. — Présidence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. Bonnes prend occasion de cette lecture pour informer la Société
que le ministère a envoyé à l’École vétérinaire une caisse de livres.
Cet envoi vient à l’appui de la communication qu’il a faite dans la der¬
nière séance et doit nous autoriser à suivre l’exemple donné par
l’École.
M. Mulsant promet de s’occuper, sous ce rapport, des intérêts de la
Société, dans son premier voyage à Paris.
M. le Président rappelle que la réunion des délégués des sociétés
savantes aura lieu à la Sorbonne, dans la semaine qui suivra Pâques,
et dans celle qui précédera celte réunion, c’est-à-dire du 20 au 27 mars,
aura lieu rue Bonaparte, 44, le Congrès des sociétés savantes organisé
par M. de Gaumont.
M. Mulsant lit un travail sur les mœurs et habitudes de la Tribu des
Colligères. Renvoyé à la commission d’impression.
M. Débat demande la parole pour une communication.
Les partisans de la génération spontanée, dit-il, ont trouvé dans
M. Trécul un nouvel auxiliaire.
Suivant cet infatigable savant, les granules d’amidon renfermées
dans les cellules de quelques figuiers, se transformeraient au bout d’un
certain temps, en spores de mucidinées. Cette transformation serait
précédée d’une modification profonde dans la nature chimique. La
substance amylacée serait devenue azotée. Si le fait signalé a été exacte¬
ment décrit, dit M. Débat, il mériterait d’être signalé. Toutefois le rap¬
porteur est disposé à croire qu’il y a erreur d’observation. Cette com¬
munication donne lieu à une discussion sur la question si controversée
de la variabilité de l’espèce. D’après celte loi, l’espèce paraît immuable,
aux yeux de la plupart des naturalistes ; mais les caractères individuels
sont susceptibles de varier entre des limites quelquefois assez larges
dans une même espèce, et ces variations ont pour causes les influences
IV
EXTRAITS
locales, d’habitant et de nourriture, soit qu'elles proviennent de causes
naturelles, soit qu’elles proviennent de l’industrie humaine. Dans le
premier cas, toutes les causes naturelles sont permanentes, les modifi¬
cations se transmettent par voie de génération, et constituent les diffé¬
rences des races; mais, en général, alors, ces modifications ne touchent
à aucun caractère essentiel à l’espèce, qui est toujours facile à déterminer ;
dans le second cas, l’art humain venant en aide à la nature, peut
introduire des modifications plus profondes, qui altèrent notablement
la forme du type. Tels sont les croisements d’espèces voisines ; les formes
créées par les besoins de l’alimentation ou du travail, etc. Mais alors la
transmission par voie de génération cesse plus ou moins rapidement,
suivant l’étendue des modifications apportées. Tant que la faculté de
reproduire le type subsiste, il suffit d’abandonner l’animal à lui-même,
ou de le replacer dans ses conditions primitives d’existence, pour voir
ta forme normale de l’espèce reparaître, preuve certaine qu’il n’y a
pas eu changement d’espèce, création d’espèce nouvelle, mais seulement
altération d’une espèce existante. Les mêmes phénomènes s’observent
chez les plantes; mais les végétaux possèdent ce que l’on peut appeler
une élasticité de type plus grande que les animaux. Pour revenir au type
primitif, 12, lo ou 20 générations successives sont quelquefois néces¬
saires. Des expériences insuffisantes quant au temps, expliquent
l’erreur de certains botanistes, qui ont cru pouvoir transformer de sim¬
ples variétés en espèces définitives.
A ces considérations directes, M. Bonnes oppose quelques objections.
Les révolutions dont la surface du globe ont été le théâtre, en déter¬
minant certaines conditions différentes, auraient eu pour conséquence,
non l’apparition d’espèces tout à fait nouvelles, mais la modification
des espèces déjà existantes, et qui auraient survécu à ce s cataclysmes.
Ces arguments n’ébranlent pas la conviction des défenseurs de
l’immuabilité des espèces.
Les liens de la nature sont invariables. Ce qui se passe aujourd’hui a
dû se passer il y a des siècles. On ne nie pas les variations spécifiques
dans certaines limites; mais alors il suffirait de revenir aux conditions
primitives, pour voir se continuer les types primitifs, tels qu’ils ont été
crées. Toute variation profonde, exagérée, aurait eu pour résultat la
DES PROCÈS-VERDAl'X. V
stérilité tic l'individu transformé. Telle est la loi actuelle. Le nier, c'est
rendre la science impossible.
Sont admis comme membres de la Société :
MM. Vernet (Laurent-Denis), ancien pharmacien, propriétaire à
Caluire; Perret (Michel), négociant; Bourdin (l’abbé), directeur du
séminaire d’Alix.
Séance du ï mars 1866. — Présidence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. le Président prend occasion de cette lecture pour appuyer par de
nouvelles considérations le principe de l’invariabilité de l’espèce. Le
globe terrestre a éprouvé des transformations successives. Les espèces ani¬
males étaient appropriées aux conditions dans lesquelles elles devaient
vivre. Alors que les mers couvraient la presque totalité de la terre, que
l’air, chargé de vapeurs et de gaz délétères, était impropre à entrete¬
nir la vie des êtres respirant par les poumons, il n’y avait que des
animaux aquatiques; plus tard, quand il y eut un certain nombre de
terres émergées, apparurent les animaux de rivages’, les reptiles. Enfin
quand se montrèrent les continents et que l’air fut devenu respirable,
la terre se para d’une flore plus riche, les mammifères et les oiseaux
terrestres peuplèrent les champs. Ces faits non constestés, et tant
d’autres qu’on pourrait citer, ne démontrent-ils pas clairement, qu a
la suite de chacun des grands bouleversements qui modifiaient pro¬
fondément les conditions de température, d’habitat, d’alimentation, etc.,
les espèces existantes sous chaque période précédente ont dû êtreanéan.
tics, pour être remplacées par des espèces nouvelles, douées d’une
organisation adaptée aux exigences du nouveau milieu.
M. le Président donne lecture de la circulaire par laquelle M. le Mi¬
nistre de l’instruction publique fait connaître aux membres des sociétés
VI
EXTRAITS
savantes les facultés qui leur sont accordées pour assister à la réunion
officielle de cette année.
M. Alexis Forel adresse un Mémoire pour servir à l'histoire des
métamorphoses de la Lithoeolletis corytifoliella. Renvoyé à la commis¬
sion d’impression.
M. Mulsant annonce la perte regrettable qu’a faite la Société dans
l'un deces membres, M. le docteur Schaum, de Berlin. La Société s’as¬
socie aux regrets qu’inspire la perte de cet entomologiste célèbre par
son activité, ses voyages et ses travaux.
M. le docteur Jutet signale, dans les Mémoires de la Société des
sciences d’Aix,un discours dans lequel le président de cette Compagnie
insiste sur les avantages qu’un système de liberté largement étendue,
peut apporter au sein des sociétés savantes.
Le tome 13 des Annales est distribué aux membres présents.
Sont nommés membres de la Compagnie : MM. Grand (Julien), maî¬
tre de forges, à Oullins; Picliat (Emmanuel), négociant^ Lyon; Mur-
ret (l’abbé Elisée), vicaire à Thoissay; Barthe, négociant à Lyon.
Séance du 16 Avril 1866. — Présidence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. le Président rend compte des réunions des délégués des sociétés
savantes à Paris, et de la séance présidée par Son Excellence le minis¬
tre de l’instruction publique, M. Duruy.
MM. Chaurand, Hoffet et Beckensteiner étaient, avec M. Mulsant, les
représentants de la Compagnie.
M. Rey, l’un de nos membres, a été honoré d’une médaille d’argent,
pour ses beaux travaux entomologiques , et la Société elle-même a
reçu une troisième médaille de bronze.
DES PROCÈS-VERBAUX. VII
Le lendemain de la distribution des récompenses, huit des délégués
des sociétés savantes, au nombre desquels se trouvait M. Mulsanl, ont
été présentés à Sa Majesté l’Empereur, qui s’est entretenu avec chacun
d’eux en particulier, et a témoigné le plus vif intérêt pour les progrès
des travaux scientifiques et le développement des sociétés qui en font
leur objet spécial.
M. le Président présente à la Société un Essai de classification des
Oiseaux-mouches, fait avec la collaboration de MM. Verreaux frères, de
Paris. M. Mulsant entre à ce sujet sur les bases de cette classification,
qui semble être en harmonie avec lesmœurs et les habitudes de ces êtres
emplumés.
Sont nommés membres de la Compagnie: MM. Gensoul (Paul),
négociant, à Lyon ; Bonnefoy (le docteur), médecin, à Saint-Genis-
Laval ; Malachard (le docteur), (Jean-Baptiste), de Lyon: Darnal
(Pierre), négociant à Lyon.
Séance dit 14 Avril 1860. — Présidence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Le Président, sur la demande de plusieurs membres, propose une
légère modification à quelques articles du réglement. A la suite d’une
discussion à laquelle prennent part diverses personnes, sont arrêtées
les décisions suivantes :
La contribution annuelle est payable au commencement de chaque
année pour les membres faisant déjà partie de la Société.
Quant aux membres reçus dans l’année courante, à partir de janvier,
ils doivent leur annuité en recevant le diplôme. Toutefois, les membres
admis après les vacances, c’est-à-dire en novembre et septembre, ne
sont tenus de payer qu’au mois de janvier suivant.
L ordre du jour appelle la fixation d* la localité pour la promenade
vin
EXTRAITS
champêtre, et la détermination du jour où elle aura lieu. On arrête que
cette fête aura lieu de 17 juin, à Saint-Rambert, en Bugey.
M. Mulsant donne lecture d’une traduction de l’ouvrage publié en
latin, en 155o, par Jean Du Clioul, sur le mont Pilât. Cet opuscule est
curieux en ce qu’il montre combien les connaissances humaines étaient
peu avancées à cette époque, relativement aux phénomènes naturels les
plus simples.
Sont admis comme membres de la Compagnie : MM. Gautier (Louis),
propriétaire à Oullins ; Faure (Félix), négociant et membre de l'admi¬
nistration des hospices.
Séance du 11 Juin. — Présidence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. Hedde appelle l’attention de la Compagnie sur deux découvertes
connues déjà par la voie de quelques journaux : l’une et celle d’un mam¬
mouth, trouvé en état de bonne conservation sous les glaces sibériennes
en 1864. Une commission de l’Académie de Saint-Pétersbourg envoyée
sur les lieux fournira sans doute une connaissance plus approfondie
sur les mœurs de ce contemporain des hommes des premiers âges, et
spécialement sur son genre de nourriture. L’autre découverte est celle
d’un ossuaire riche en squelettes du Dronte, espèce d’oiseau perdue
depuis un siècle, et dont il ne restait à Londres que des débris trop in¬
complets pour en pouvoir faire une description fidèle. Le Dronte a-t-il
définitivement disparu? Si on ne le trouve plus dans l’île Maurice ou
autres îles voisines, Madagascar, dont la faune est encore si peu connue,
n’en renferme-t-elle pas encore des représentants vivants ?
La Société remercie M. Hedde de ces communications qui soulèvent
des discussions intéressantes, mais qui laissent des problèmes à résou¬
dre, faute de preuves à l’appui.
DES PROCES-VERBAUX
IX
M. Hoiï'et mentionne quelques mémoires intéressants insérés dans le
j iimal Isis. L’un d’eux donne des détails sur l’organisation des Méduses
et sur leur mode de nutrition. Un autre travail a pour objet les mou¬
ches dont les larves se nourrissent de cadavres.
M. Mulsant fait observer que dès que les chairs commencent à subir
quelque altération, elles attirent des diptères dont la mission est de
déposer dans leur sein des œufs destinés à donner le jour à des larves
chargées de les faire disparaître. Quelquefois même la nature se sert
de mouches ovo-vivip ires pour arriver plus promptement à son but.
Pendant l’été, il est rare que les cadavres de l’espèce humaine n’em¬
portent pas dans la tombe des paquets d’œufs déposés principalement
sur les membranes muqueuses. Ces œufs éclosent après l’inhumation.
O
et les larves dévorent les tissus. Et. lors même que le corps déposés dans
la terre ne recèlerait pas déjà les germes destructeurs, souvent ils
n échappent pas à la voracité des larves qui se frayent un passage,
malgré les obstacles. Il rappelle que le corps du compagnon du malheu¬
reux Giraud, surpris par unéboulement à vingt-cinq pieds de profon¬
deur, avait attiré dans le lieu sablonneux où il avait trouvé la mort,
diverses espèces de ces mouches amies des cadavres, et qui bourdon¬
naient autour du puisatier resté vivant dans cet abîme. M. Bachelet
n’admet pas que les explications données par M. Mulsant soient con¬
formes aux faits. Lorsqu’on est obligé de déterrer un cadavre pour une
autopsie, le corps est en général dans un étal de décomposition plus ou
moins avancé; mais il n’y a aucune trace de larves ni de leurs rava¬
ges. La décomposition organique commence presque aussitôt après la
mort: Des larves pourraient-elles vivre au sein d’éléments aussi délé¬
tères? Peut-on admettre qu’elles puissent pénétrer à une grande pro¬
fondeur, et percer les parois des cercueils qui pendant un temps protè¬
gent les corps confiés à la terre. Sans se prononcer d’une manière
explicite, les objections de M. le docteur Bachelet semblent d’un grand
poids dans la question.
M. Mulsant lit un mémoire sur lesmœurset habitudesdes Malachies,
travail fait en commun avec M. Key.
M. Minière absent de Lyon depuis longtemps, propose une rectifica¬
tion au procès-verbal du lü juillet de l’année dernière. M. le docteur
X
EXTRAITS
Perroud, en donnant quelques détails sur les larves rejetées par l'esto¬
mac d’un enfant, se serait demandé si ces larves n’appartenaient pas à
des fausses chenilles : Le doute, ajoute M. Mollière, n’est pas possible;
car j’ai achevé l’éducation de ces larves qui ont produit une tinea eri-
nella, montrée à M. Perroud.
Sont admis au nombre des, membres de la Société : MM. Dubouis
(Eugène); Bazin, droguiste; Tissot (Auguste), brasseur à Yaise;
Gourdan (Jean), propriétaire à Chaponost (Rhône).
Séance du 9 juillet 1866. — Présidence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. le Président rend compte de l’excursion champêtre du 17 juin
dernier. L’incertitude du temps avait retenu chez eux un grand nombre
de membres qui comptaient prendre part à cette fête. Ceux qui ont eu
le courage de braver les menacés d’une pluie torrentielle, ont eu après
le déjeuner, pris à Saint-Rambert, le plaisir de voir les nuages se
dissiper, le beau temps se lever, et leur procurer jusqu’au dîner, tous les
agréments d’une promenade charmante et fructueuse en conquêtes de
tous genres.
M. le Président annonce la perte de deux de nos membres: MM. De-
curel, maire de Limonest, et l’abbé Bravais, mort dans les environs de
Toulon, où il était allé passer quelques semaines de la belle saison.
M. Bonnes fait connaître aux membres qui l’ignoraient que les Annales
des sciences naturelles ont publié récemment des planches remarquables
sur Tostéologie du Dronte. Cette remarque fournit à M. Mulsant l’occa¬
sion de tracer, en quelques mots, l’historique des races perdues contem¬
poraines de l’homme primitif.
M. le docteur Jutet entre dans quelques détails sur divers travaux
DES PROCÈS-VERBAUX. Xf
insérés dans les Mémoires de l’Académie 'des sciences de Toulouse. Il
signale une étude sur le balancement des organes, en botanique ; une
autre sur les vers intestinaux, et deux travaux: L’un sur la régénéra¬
tion des os; l’autre, sur les analogies du sternum chez les vertébrés.
Ces deux derniers sont l’objet d’une discussion intéressante, dans
laquelle M. Mulsant entre dans quelques considérations générales résu¬
mant des faits les mieux établis sur les points de la science.
M. Bonnes présente à la Compagnie un certain nombre d’individus
des criquets, connus sous le nom de Sauterelles de passage, qui ont exercé
de si grands ravages en Algérie durant cette année. A ces insectes
étaient adjoints un certain nombre de nids recélant la ponte de ces re¬
doutables Orthoptères. Ces nids, déposés dans la terre, sont d’une
forme tubulaire, et leur paroi interne est tapissée d’une multitude
d’œufs agglutinés.
M. Bonnes expose aux yeux de la Compagnie le nouvel Atlas des
plantes fourragères publié parM. Ansbergue, atlas dans lequel les végé.
taux sont figurés par un procédé particulier, inventé par l’auteur.
L'examen de ce travail est confié à M. Débat.
Sont admis au nombre des membres de la Compagnie : MM. Caumont
(Alfred), et Sonthonax (Léon), de Lyon.
Séance du 13 août 1866. — Prés cence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. Mulsant offre à la Société le second volume de son Histoire natu¬
relle des Punaises de France , travail fait en commun avecM. Rey, et son
Essai de classification méthodique des Trochilidés , fait en collaboration
avec MM. Verreaux frères.
M. Débat lit le rapport suivant sur l'ouvrage de M. Ansbergue :
XI!
EXTRAITS
« La Société Linnéenne ayant pour but lcs]diverses brandies de l’his¬
toire naturelle, a toujours accueilli avec faveur tout ce qui tend à
vulgariser les conquêtes de la science. A ce titre, M. Ansbergue a bien
mérité des amis de la botanique. L’on sait combien les reproductions
fidèles des végétaux sont difficiles à obtenir, et par suite, onéreuses au
budget assez souvent modeste du savant. Combinant avec bonheur les
procédés de la photographie et de l’impression sur pierre, M. Ansbergue
pourra publier, à un prix modéré, des dessins irréprochables au point
de vue de l'exactitude. Il y a quelques mois, ce botaniste présentait
à la Société un spécimen de ses travaux, et cet heureux début avait
valu à son auteur de chaleureux encouragements; aujourd’hui, c’est
unalbum très-complet des plantes fourragères qu’il livre aux botanistes.
On peut assurer, dès à présent, que l’inventeur a su triompher de
presque toutes les difficultés du sujet ; s’il est téméraire de prétendre
que les résultats obtenus ne seront point dépassés, on doit les consi¬
dérer néanmoins, comme trés-rapprochés de cette limite de perfection
relative à laquelle peut atteindre l’industrie humaine. Ce n’était cepen¬
dant pas chose facile que de faire ressortir avec vérité la texture de cer¬
tains organes. Des capitules, par exemple, dans les Carduucées et autres
familles de la classe des composées, presque toujours les fleurs et les
feuilles, soit que l’on considère la disposition de leurs diverses parties,
soit que l’on tienne compte de l’inflorescence ou de phyllotaxie, sont
reproduites avec bonheur. Enfin, la physionomie de la plante, son port,
sont allure, son fidèlement exprimés.
« Dans une introduction placée en tête du volume, M. l'ingénieur
Bonnet a parfaitement caractérisé, selon nous, l’importance du nou¬
veau procédé. Les planches, quelle que soit leur exactitude, ne peu¬
vent tenir lieu de la plante elle-même. L’herbier, sera toujours, poul¬
ie naturaliste, un accessoire indispensable. C'est que dans les répro¬
ductions photographipues les plus parfaites, on regrette l’absence de
certains caractères qui ont une grande importance, et que l’art est
impuissant à révéler. Ce point de vue a été très-bien apprécié par
M. Bonnet : il est inutile d’y insister. Mais il en est d’autres qui méri¬
tent quelques observations.
« Dans l’intérêt de la publication. M. Ausbergue a fait un choix
DES PROCÈS-VERBAUX. XIII
dans la flore. Cette méthode nous paraît bonne à suivre, mais à la
condition que le cadre soit rigoureusement tracé. M. Ausbergue n’a-
t-il pas étendu trop largement la dénomination des plantes fourra¬
gères? En se bornant aux types exclusivement cultivés dans nos
prairies soit artificielles, soit naturelles son travail, plus réduit,
n’aurait-il pas offert une utilité plus réelle aux cultivateurs et aux
agronomes? A part cette critique de détail, l’idée qui a présidée au
travail est sage, et nous espérons que cstte première série sera suivie
d’autres, consacrées aux plantes alimentaires pour l’homme, aux
plantes médicinales, aux plantes industrielles, aux plantes d'orne¬
ment, etc.
« Quelle devrait être dans chacune de ces catégories la classification
admise? Ici, nous n’approuvons le plan suivi par l’auteur, bien qu’il
ait l’approbation de M. Bonnet. Chacune de ces collections ayant une
utilité spéciale ; c’est à cette dernière considération qu’il faut, ce nous
semble, avoir égard, pour classer les sujets figurés. Qu’il s’agisse de
plantes industrielles, par exemple, l’adoption de la classification scien¬
tifique introduirait le cahos le plus complet. C’est l’ordre alphabéti¬
que des industries qu’il faut adopter, en réunissant ensemble les végé¬
taux employés dans chacune d’elles. Dans l’Album des plantes fourra¬
gères, au classement méthodique en thalamiflores, corolliflores, etc., il y
aurait eu avantage d’en substituer un différent, en tenant compte de
la nature des sols, de la diversité des cultures, de la vitalité de la
plante, etc.
« Il serait à désirer que chaque espèce ait sa planche spéciale et soit
reproduite sous ses divers états, en fleurs et fruits. On aurait ainsi
une figure plus complète, et, en outre, les mêmes planches pour¬
raient être utilisées dans des collections diverses, si le même végétal
doit être étudié sous divers points de vue.
« Telles sont les quelques observations que nous a suggérées la
publication de M. Ausbergue. Nous désirons qu’il y voie un témoignage
de l’intérêt qu’ont excité ses travaux, et qu’il continue à parcourir ré¬
solument la voie que lui a conquise sa persévérance. »
M. Débat lit ensuite un travail sur la cellule végétale. Renvoi à la
Commision de publication.
XIV
EXTRAITS
M. le docteur Bachelet présente un spécimen de raisins malades; ils
lui sont adressés par un propriétaire, qui a cru y découvrir la présence
d’animaux parasites. Plusieurs membres prennent la parole et n’ont
pas de peine à établir que les êtres vivants aperçus sont entièrement
étrangers au développement du fléau. Le dépôt blancMtre qui se voit
à une certaine période sur la plante malade, n’est en aucune façon un
produit animal ; c’est un cryptogame de la classe des crysiphes, analo¬
gue à ceux qui déterminent la maladie du blanc, chez les rosiers, les
pois, etc. Le cryptogame est-il la cause réelle de la maladie, ou seu¬
lement un de ses symptômes? Les avis se divisent sur cette question.
Les uns, croient à une influence extérieure miasmatique : d'autres ad¬
mettent une prédisposition maladive dans la plante, surexcitée par une
cellule forcée. La Société ne se prononce pour aucune de ces deux opi¬
nions. Le seul point qui paraît incontestable, c’est que le cryptogame
parasite, qu’il soit ou non le principe de la maladie, contribue à la
répandre, par la dissimination de ses spores innombrables.
Séance du 12 novembre 1866. — Présidence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. le Président donne communication aux membres de l’invitation
qui leur est faite, de prendre part aux séances des Congrès scientifiques
qui doivent avoir lieu: l’un à Aix, en Provence; l’autre à Saint-
Petersbourg.
M. Mulsant lit la description d’une espèce nouvelle d’Oiseau-
moucbe: designée sous le nom de Diphlogena Traviesi , travail fait
en collaboration avec MM. Verreaux, et fait passer sous les yeux le
magnifique dessin représentant cet oiseau. Renvoyé à la commission
d’impression.
M. Débat fait connaître aux membres qui l’ignoraient, un intéres¬
sant article extrait du Répertoire de Pharmacie du mois d’octobre
dernier. L’auteur a découvert dans la craie une assez grande quan-
DES PROCÈS- VEKBAUX.
XV
tité d’organismes vivants. Leur petitesse extrême défie toute obser¬
vation, en ce qui concerne leur constitution intime; mais il résulte
de plusieurs expérience faites par l’auteur, qu’ils jouent le rôle de
ferments actifs.
Cette communication donne à M. Mulsant l’occasion de rappeler
l’existence des infusoires fossiles dans certains terrains presque entiè¬
rement composés de leurs dépouilles siliceuses, et du transport par les
vents et les orages, d’infusoires dans des localités très-éloignées.
Toutefois ces faits faciles à observer n’ont rien de commun avec la
nouvelle découverte signalée plus haut. Elles tendent à faire admettre
que certains organismes inférieurs placées dans des conditions impro¬
pres à conserver la vie, recèlent cependant une puissance d’énergie
vitale qu’on était loin de soupçonner, puisqu’elle se serait conservée
pendant des milliers d’années.
M. Débat promet de tenir la Société au courant des observations
subséquentes de l’auteur dont il a parlé.
M. le docteur Jutet donne quelques détails sur divers travaux plus
ou moins importants produits par la Société Linnéenne de Normandie.
M. Mulsant lit une notice biographique sur M. Ecoffet, qui savait
allier à des fonctions importantes, le goût le plus prononcé pour les
sciences naturelles. Renvoi à la Commission d’impression.
M. Mulsant présente à la Compagnie une suite de ses travaux sur les
Coléoptères de France, la tribu des Scuticolles, travail fait en commun
avec M. Rey. Renvoi à la Commission d’impression.
Sont admis comme membre de la Société, MM. Bovagnet, négociant;
Bourdon, négociant; Darfeuille, architecte; Commerson (Paul), chef
de bataillon au 13e de ligne; Bernard (Maurice); Gillet (Joseph),
chimiste; Thevenin, conseiller à la cour impériale, tous de Lyon, ou
y résidant.
Séance du 10 décembre 1866. — Présidence de M. Mulsant.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
A l'occasion de la lecture du procès-verbal. M. l’abbé Oirodon se
XVI
EXTRAITS
rappelle avoir lu une noie concernant la découverte d’infusoires
vivants, dans la tourbe, à une grande profondeur.
M. le Président fait part à la Société de la perte qu’elle a faite de
l’un de ses membres les plus honorables, dans la personne de M. le
marquis da Via, ancien sénateur de Bologne. Il fait espérer une notice
sur la vie de ce savant regretté.
M. le Président offre à la Société, de la part de M. Léon Olph-Galliard,
un opuscule traduit de l’allemand de M. Brehm. Ce travail a pour
but d’établir que la taupe se nourrit exclusivement de Lombrics.
M. Mulsant ne pense pas que l’auteur soit dans le vrai. La taupe
dévore toute espèce de larves, surtout celles connues sous le nom de
Vers blancs , servant à reproduire les hannetons.
Lors de l’inondation de la Saône, en 1840, les prairies voisines res¬
tèrent en partie sous les eaux pendant trois semaines; la plupart des
taupes furent noyées: les vers blancs s’enfoncèrent dans le sol et résis¬
tèrent à l’action des eaux. L'année suivante, les prairies subirent une
diminution très-notable dans le rendement de leurs produits.
Toutefois il serait à désirer que des observations prises sur les
matières contenues dans l’estomac de la taupe nous éclairassent sur le
régime de son alimentation. On reconnaîtrait sans doute alors que ce
petit mammifère fouisseur est plus utile que nuisible. S’il coupe les
racines de nos plantes en construisant ses galeries, il détruit des inver¬
tébrés souterrains auxquels nous serions impuissants à faire la guerre.
Parla, disparaîtrait le préjugé qui pousse à la destructicn de cet ani¬
mal, dont la trop grande multiplication seule est nuisible à nos
récoltes.
M. le docteur Jutet appelle l’attention de la Société sur divers tra¬
vaux contenus dans les Mémoires de la Société d’émulation du Doubs.
M. le Président invite les membres à vouloir Lien se reunir le
Ier janvier, à onze heures, dans le lieu des séances, pour les visites
officielles du jour de l’an.
Sont admis au nombre des membres de la Société : MM. Charveiiat
(Léon); Desportes (Joseph); Genevet (Antoine), de Lyon, et Thivel
(Antonin), de Tarare.
PENTATOMIDES (Suite)
-40J-
DEUXIÈME FAMILLE.
LES SIOCORIENS.
Caractères. Tibias le plus souvent munis de petites épines, ou
cils spinosules. Antennes insérées plus avant que le niveau du bord
antérieur des yeux ; à 1er article moins avancé que le bord anté¬
rieur de la tête. Tête sans rebord ; rarement ciliée ; creusée près du
bord antéro-interne des ocelles, d’un petit sillon lisse. Epistome enclos
par les joues. Pronotum foliacé et sans rebord sur les côtés; ne débor¬
dant pas ou débordant peu ordinairement la base des élytres, à ses
angles latéraux; à angles postérieurs assez nettement indiqués. Ecusson
de la largeur, à sa base, de l’espace compris entre les angles postérieurs
du pronotum; faiblement ou à peine sinué sur les côtés, vers le tiers
ou les deux cinquièmes de ceux-ci ; à stigmas représentés par une fossette
ou un sillon court et ponctué, noir, au moins en partie; ordinairement
accompagnés chacun à leur côté interne, d’un point pâle, lisse, à peine
calleux. Élytres laissant à découvert la tranche abdominale et sou¬
vent les côtés du dos de l’abdomen ; à cories écointées à leur angle
postéro-interne : la partie cornée ou subcornée remplacée, dans cette
écointure par la cicatricule, pièce triangulaire, coriace ou membraneuse.
Exocories ne dépassant pas ordinairement l’extrémité du 4e arceau
ventral, parfois un peu moins ou un peu plus. Bec de quatre articles ;
logé sous la tête dans un sillon rostral; à peine prolongé jusqu’eux
hanches postérieures, rarement au delà. Région odorifique généralement
pâle, livide. Ventre sans sillon longitudinal médiaire; non armé d’une
épine ou d’une pointe dirigée en avant, à sa partie antéro-médiane ;
de sept arceaux: le 1er court, mais apparent; séparé du 2e par un sillon
transverse, sur sa partie médiane.
Ajoutez, pour les espèces de notre pays.
Annales de la Société Linnéenne.
1
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
9
Tête toujours enchâssée dans le pronotum jusqu’aux yeux ; arrondie ou
en ogive en devant; débordant notablement la naissance du bec; pla-
niuscule, peu ou médiocrement penchée.
Epistome à peine avancé jusqu’aux trois quarts ou quatre cinquièmes
des joues.
Antennes prolongées jusqu’aux angles postérieurs ou un peu plus,
n’atteignant pas ordinairement la moitié du la longueur du corps; de
cinq articles: le 1er épais , le 2e ordinairement un peu plus grand que
le 3e, quelquefois variablement à peine aussi grand ; les deux derniers
les plus longs, épaissis et pubescents.
Yeux déformé variable; souvent subglobuleux et presque à moitié
enchâssés dans les bords de la tête, parfois comme portés sur un pédon¬
cule et débordant le bord de la tête presque de toute leur largeur.
Ocelles toujours distincts, ordinairement un peu plus rapprochés des
yeux que de la ligne médiane de la tête.
Pronotum échancré en devant; ordinairement tronqué ou faiblement
arqué en arrière au bord postérieur de cette échancrure, avec les côtés
de celle-ci obliquement avancés, tantôt jusqu’à son angle antéro-exlerne,
comme chez les Oploscèles, tantôt et plus ordinairement, seulement
jusqu’au côté interne des yeux, en offrant la partie postoculaire tronquée
soit transversalement, soit d’une manière oblique; élargi d’avant en
arrière sur les côtés jusqu’aux angles latéraux, soit en ligne faiblement
courbe, avec ces angles peu ou point émoussés, soit en se dilatant laté¬
ralement et avec les angles latéraux subarrondis, comme on le voit
chez lesDyrodères; marqué de cicatrices dont les contours sont souvent
peu distincts, et qui semblent le plus souvent réduits à une sorte de
bande linéairement Innsverse, imponctuée; marqué d’un sillon
transverse, léger, peuprofond ou parfois peu apparent; chargé, chez les
Sciocores, d’un calusgénéralement marqué d’un pointobscurou noirâtre,
suivi au côté interne d’une fossette plus ou moins prononcée; sans
caluset sans fossette, chez les Dyrodères ; rarement cilié sur les côtés.
Ecusson prolongé jusqu’aux quatre septièmes ou trois cinquièmes de
la longueur de l’abdomen; arrondi ou subarrondi à l’extrémité;
souvent plus large qu’une corie, vers l’angle postéro-interne de celles-
ci ; à tuméfaction basilaire assez faible.
PENTATOMIDES.
SC10C0RIENS.
3
Cories offrant toujours les trois divisions ordinaires; habituellement
rétrécies à partir des deux cinquièmes de leur bord externe, rarement
presque dès la base, comme on le voit chez les Dyrodères ; offrant leur
plus grande largeur soit à leur angle postéro-externe , soit vers les
deux cinquièmes environ de leur longueur. Leur suture radiale est
prolongée jusqu’au deux tiers ou trois quarts, et parfois est accompagnée
d’une nervure sur les deux cinquièmes ou le tiers postérieur de
l’exocorie.
Membrane pourvue de nervures ; dépassant ordinairement un peu
l’extrémité du ventre, chez les cf, habituellement un peu plus courte
chez les Ç .
Repli des cories ne dépassant pas ordinairement la moitié du 2e arceau
ventral, ou même ne dépassant pas chez les Dorydères, l’extrémité de
la poitrine.
Bec notablement débordé à sa naissance par la partie avancée de la
tête.
Pièces prébasilaires offrant généralement une petite saillie lobiforme à
leur partie antérieure, peu relevées ensuite en lame, postérieurement.
Repli du pronotum explané en dessous, variablement plus large ou plus
étroit que le diamètre de l’œil en devant.
Partie sternale de la poitrine creusée d’un sillon prolongé ordinai¬
rement jusqu’au ventre. Antépectus formant un angle rentrant à son
bord antérieur et par conséquent moins avancé que le bord postérieur
des yeux.
Région odorifique de couleur mate et ordinairement d’un flave livide.
Postépisternums ordinairement ponctués à leur côté interne, lisses à
l’externe.
Hanches globuleuses, les antérieures habituellement séparées par le
sillon rostral : les autres souvent rapprochées et voilant ce sillon.
Cuisses peu ou point renflées : les antérieures ciliées près de leur arête
inférieure chez les premières espèces.
Tibias parfois inermes, le plus souvent denticulés ou spinosules ; les
antérieurs sur leur tranche externe . les autres, soit des deux côtés,
soit dans leur pourtour. Ta ses de trois articles : le 2e court.
4
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Ongles ordinairement pourvus d’un appendice membraneux en
dessous.
Ventre muni sur les 2e à 6e arceaux d’une paire de stigmates
apparents.
Les Sciocoriens sont faciles à distinguer au premier coup d’œil des
autres familles de cette tribu, par leur pronotum foliacé et à peu près
sans rebord sur les côtés ; par leur tête arrondie ou subarrondie et
planiuscule, débordant notablement en devant la naissance du bec, etc.
Ils se distinguentdes Cydnienspar leurs élytres débordées par la tranche
abdominale et quelquefois même par les côtés u dos de l’abdomen; par¬
leurs antennes insérées plus avant que le niveau du bord antérieur des
yeux; parleur tête offrant, vers la partie antéro-interne des ocelles, un
petit sillon lisse, peu profond, plus ou moins apparent ; par leur écusson
ordinairement plus large postérieurement, à sinuosités latérales nulles
ou très-faibles, ne dépassant pas les deux cinquièmes de sa longueur;
à stigmas formés d’une fossette ou d’un sillon ponctués et au moins en
partie noirs; par les points subcalleux, pâles, voisins de chaque
stigma; par leurs codes écointôes chacune à leur angle postéro-interne;
et munies dans ce point d’une cicatricule; par leurs tibias en général
moins épineux.
Ils n’ont ni le ventre armé en devant d’une pointe ou d’un épine,
comme les Acanlhosomiens; ni la base du pronotum plus large que celle
de l’écusson comme la presque totalité des Asopiens. Ils s’éloignent des
Aeliens par leur tête arrondie au lieu d’être triangulaire; par leur
tranche abdominale débordant largement les élytres, et par l’absence
d’un rebord latéral du pronotum courbé en dessous à son extrémité,
caractère presque exclusivement propre à ces derniers Pentatomides.
Enfin leur tète planiusr le et débordant notablement la naissance du
bec, leur pronotum foliacé et à peu près sans rebord sur les côtés, leurs
tibias le plus souvent spinosules, leurs codes écointées à leur angle
postéro-interne, moins longuement prolongées à leur angle postéro-
externe, suffisent pour les séparer des Pentatomiens.
Les premiers Sciocoriens destinés comme les Cydniensà avoir la faci¬
lité de se cacher dans le sol, ont le bord de la tête et les côtés du pro¬
notum garnis de cils spinosules, les cuisses ciliées près de leur tranche
PEVTATOÜIIDICS.
SCIOCORIENS.
5
postérieure. L’absence de ces caractères et les jambes moins épineuses,
indiquent chez les autres espèces des dispositions moins grandes à
fouir.
Les Sciocoriens sont peu remarquables par leurs couleurs. Leur robe
est généralement terreuse et se confond avec facilité avec celle du sol.
Ils se tiennent au pied des plantes, sous les pierres, sous les débris des
végétaux, dans les herbes entassées, parmi les fagots empilés dans les
bois. Leur corps aplati et leurs jambes épineuses leur permettent de se
glisser comme en rampant sous des corps peu détachés du sol.
Les Sciocoriens peuvent être divisés en deux rameaux :
' en demi-cercle, une fois plus large entre les yeux, prise vers la moitié
du côté interne de ceux-ci, que longue depuis cette ligne transversale
imaginaire, jusqu'au point le plus avancé de son bord antérieur.
Pronotum non tronqué derrière les yeux. Tibias très-épineux.
O J
H \ subarrondie ou en ogive; moins de moitié plus large entre los yeux, que
1 longue depuis cette ligne transversale imaginaire, jusqu’au point le
I plus avancé de son bord antérieur. Pronotum tronqué, soit transver¬
salement, soit obliquement, derrière les yeux. Tibias brièvement
\ épineux ou presque inerme%
Rameaux.
Oploscelates
SCIOCORATBS
PREMIER RAMEAU.
LES OPLOCELATES.
Caractères. Tête en demi-cercle en devant; une fois plus large entre
les yeux, vers la moitié du côté interne de ceux-ci, que longue, depuis
cette ligne transversale imaginaire jusqu’au point le plus avancé de son
bord antérieur. Pronotum offrant le côté latéral de son échancrure anté¬
rieure, obliquement dirigé jusqu’à la partie antérieure du bord latéral :
conséquemment non tronqué derrière les yeux; chargé d’un calus,
ordinairement marqué d’un point noir. Antennes visiblement insérées
plus avant que le niveau du bord antérieur des yeux. Tibias très-épi¬
neux.
Les insectes de ce rameau offrent dans la largeur de leur tête et dans
6 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
leur pronotum non tronqué à ses angles antérieurs, un faciès parti¬
culier.
L’espèce de nos pays semble représenter ici les premiers Cydnaires,
par le bord de la tête et les côtés du pronotum munis de cils spinifor-
mes, par les cuisses ciliées vers leur tranche inférieure; caractères qui
révèlent leurs habitudes fouisseuses.
Ce rameau est réduit au genre suivant :
Genre Oploscelis, Oplescèle; Mulsant et Rey.
Mulsant et Rey, Annales de la Soc. Linaéenna de Lyon (1832), p. 80. — Muls., Opusc. Entom
t. I. p. 99.
(Stù.o'j, arme; axût;, jambe).
Caractères. Ajoutez à ceux indiqués : Bords de la tête et côtés du
pronotum munis de cils courts et spinosules. Epistome rétréci en devant;
avancé jusqu’aux trois quarts ou un peu plus des joues; enclos par
celles-ci. Antennes un peu plus longuement prolongées que Jes angles
latéraux du pronotum; à 1er article variablement plus grand que le 30
ou égal à celui-ci, plus court que le 2e : ce dernier, ordinairement plus
grand que le 3e : le 4e, subgraduellement épaissi vers son extrémité :
le oe, subfusiforme, le plus long. Yeux assez petits suborbiculaires, vus
en dessus; un peu débordés par les angles latéraux du pronotum.
Pronotum presque en ligne droite sur les côtés; à cicatrices très-nette¬
ment limitées, lisses et imponctuées. Ecusson large; à sinuosités laté¬
rales situées vers le quart ou un peu plus des côtés; à stigmas formés
par un sillon ponctué prolongé presque jusqu’aux sinuosités latérales.
Cuisses garnies, vers leur tranche postérieure, de cils spiniformes.
1. Oploscelis areuicola; Scholtz.
Ovalaire. D’un blanc flavescent ou d’un blanc testacè , marqué sur le
pronotum, l’écusson et les cories de petits points obscurs ; ces points inco-
PENTATOMIDES. — SCIOCORIENS. — OplOSCeliS. 7
loves sur la bordure latérale du pronotum, côtés de ce dernier et bord de
la tête, garnis de cils spiniformes noirs et très-courts. Ecusson un peu plus
courts que les cories , visiblement plus large que chacune d’elles , vers
l’angle postéro-interne de celles-ci ; arrondi postérieurement. Suture ra¬
diale proh ngée jusqu'aux trois quarts des cories. Ventre pointillé d’obscur,
avec une bande Longitudinale imponctuée et plus pâle, sur chacun de ses
flancs. Tibias à épines noires: les antérieurs munis de douze épines sur
leur tranche externe.
o* Dernier arceau ventral en demi-cercle; creusé d’une fossette, et
noir ou brun, sur sa moitié postérieure.
Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi en courbe ren¬
trante sur les côtés; divisé par une ligne transvers.ue en deux moitiés
presque égales : l’antérieure de deux pièces ; la postérieure paraissant
composée de sept : les deux latérales submédiaires constituant, prises
eusemble, à leur bord postérieur un demi-cercle dirigé en arrière et
interrompu dans son milieu : la médiane antérieure échancrée à son
bord postérieur : la seconde , transverse : la postérieure la plus grosse,
paraissant soudées aux latérales postérieures qui semblent unies par
elle sur le tiers postérieur de la seconde moitié.
Sciocoris arenicolus. Scholtz, Arbeit. u. Verand. d. Schles. Gesellah. f. v. Kult.
1846. p. 32. 2. — Baerensprung., Berlin. Entom. Zeitsc-h. t. II. 1838. p.97.3.
— Fieber, Eur. Hemipt. p. 356. 2.
Oplosulis ciliata. Muls. et Rey., Ann. delà Soc. Entom. de Fr. 1850-52. p. 80.
— Muls., Opusc. entom. t. I. p. 99.
Long. 0m,0056 à 0”, 0078(2 l.l/2à31. 1/2). — Larg. 0m, 0033 à 0»,0042
(1 1. 1/2 à 1 1. 7/8) aux angles latéraux du pronotum; un peu plus
large vers la moitié des côtés de l’abdomen.
Corps ovalaire; peu convexe ; d’un blanc testacé ou flavescent, en
dessus. Tête presque en demi-cercle; parfois à peine entaillée dans le
milieu de son bord antérieur; garnie à son bord, de cils bruns ou noirs ,
très-courts; faiblement ou obsolètement ponctuée; à sutures génales
ordinairement obscures. Yeux noirs. Ocelles rougeâtres. Antennes d’un
flave testacé, avec les deux derniers articles bruns ou brunâtres. Pro-
8
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
notum échancré en devant, tronqué sur la moitié de sa longueur à la
partie postérieure de cette échancrure, avec les côtés de celle-ci obli¬
quement avancés jusqu’aux angles antérieurs ; élargi d’abord en ligne
courbe jusqu’au tiers de ses côtés, puis en ligne presque droite jus¬
qu’aux angles latéraux, à calus peu saillant; à fossette presque nulle;
garnie sur les côtés de cils bruns, courts et parfois usés; à cicatrices
lisses, un peu élargies en dehors, tronquées à leurs deux extrémités;
marqué sur le reste de sa surface de points ordinairement assez petits,
noirs ou obscurs, mais incolores sur les côtés, et laissant sur ceux-ci
une bordure pâle, étendue en devant jusqu’à la moitié du bord posté¬
rieur des yeux et postérieurement limitée par le calus. Ecusson à peine
plus longuement prolongé que la moitié du dessus de l’abdomen,
arrondi à son extrémité; un peu plus prolongé que les cories; plus
large que chacune de celles-ci, vers leur angle postéro-interne ; à stig¬
mas noirs; paré au côté interne de chacun de ceux-ci d’une tache à
peine calleuse, lisse, allongée en se rétrécissant; chargé d’une tumé¬
faction basilaire assez faible, prolongée jusqu’aux deux cinquièmes;
ordinairement un peu caréné postérieurement ; marqué de points pe¬
tits et obscurs. Cories prolongées un peu plus longuement que l’extré¬
mité du 3e arceau ventral, offrant leur plus grande longueur à l’angle
postéro-externe de l’exocorie. Membrane presque concolore. Tranche
abdominale marquée d’une tache noire, didyme, sur la moitié externe
des intersections. Bec d’un blanc flavescent avec l’extrémité noire. Des¬
sous du corps et pieds d’un blanc flavescent. Ventre paré d’une tache
à l’angle antéro-externe des arceaux de la tranche, marqué sur le reste
de sa surface de petits points souvent concolores ou d’autrefois obscurs,
et formant près des stigmates une bande nébuleuse. Cils ou épines
des cuisses et des tibias, bruns ou noirs. Tibias antérieurs à 12 ou 13
épines sur leur tranche externe.
Cette espèce parait être principalement méridionale. Nous l’avons
prise en juin, dans les plaines sablonneuses d’Aiguemortes, au pied des
plantes basses, et sur le Melilotus altissimus.
Obs. Nous avons vu dans la collection de M. Signoret une espèce d’O-
plocelate dont voici la description :
PE.NTATOMIDES. — SCIOCOR1ENS. — OploSCeliS.
9
Oploscelïs tSolirniana.
Ovalaire. D’un blanc flavescent ou d'un blanc testacé; inégalement
marquée ou parsemée en dessus de très-petits points obscurs. Bords de la
tête et côtés du pronotum sans cils. Cuisses garnies de cils flexiiles. Ecus¬
son variablement un peu plus ou un peu moins long que les cories, à peine
plus large que chacune d’elles , vers leur angle postéro-interne, en ogive
à l’extrémité. Suture radiale prolongée seulement jusqu’aux deux tiers
des cories , obscure ou plus profonde dans la seconde moitié. Tibias à épi¬
nes brunes : les antérieures munies d’environ douze épines sur leur tran¬
che externe. Ventre sans bandes pâles sur ses flancs.
Long. 0m,0048 à 0* 0059 (2 1. 1/8 à 2 1. 2/3).
Patrie : la Sicile (coll Signorel). Dédiée à M. Antoine Dohrn.
Obs. Cette espèce, par sa tête et les côtés de son pronotum dépourvus
de cils , par les cuisses munies seulement de cils flexibles vers leur
tranche inférieure, semble faire le passage aux Sciocorates et devrait
constituer parmi les Oploscelates un sous-genre (S.-G. Orocephalus).
DEUXIÈME RAMEAU.
LES SCIOCORATES.
Caractères. Tête subarrondie ou en ogive en devant ; moins de moi¬
tié plus large, prise entre les yeux, que longue depuis cette ligne tran¬
sversale imaginaire jusqu’au point le plus avancé. Pronotum tronqué,
soit transversalement, soit obliquement, derrière les yeux. Tibias briè¬
vement épineux ou presque inermes.
Les Sciocorates par leurs cuisses non ciliées vers leur tranche posté¬
rieure ou garnies seulement de quelques poils indistincts, par leur tête
non garnie de cils spiniformes, ont évidemment moins de tendance à se
cacher dans le sol que les précédents.
Ce rameau se divise en deux genres.
10
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Gtnres.
plus avancé que le bord antérieur des yeux. Cories subparallèles
jusqu’au tiers ou un peu plus de la longueur de leur bord externe,
et no commençant à se rétrécir qu'à partir de ce point. Côtés dn
pronotum non dilatés.
Sciocoris.
a
<9
moins avancé que les bords antérieurs des yeux. Cories commençant
à se rétrécir à partir du dixième basilaire de leur bord externe.
Côtés du pronotum très-dilatés, angles latéraux subarrondis. Dyroderes
Genre Sciocoris, Sciocore; Fallén.
Fallén, Hemipt. snec. (1829) p. 20.
Caractères. Bord postérieur du tubercule antennifère plus avancé que
le bord antérieur des yeux. Cories commençant à se rétrécir à partir du
tiers au moins de leur longueur. Antennes p'us longuement pro¬
longées que les angles latéraux du pronotum; à 1er article ordinaire¬
ment le plus court : le 2e de longueur un peu variable, suivant les
espèces, mais non de moitié plus grand que le 3e : les 4e et 5e épaissis,
les plus grands : le 4e souvent le plus long. Pronotum échancré en de¬
vant; habituellement près d’une fois aussi large au bord postérieur de
cette échancrure, que la ligne qui serait tirée depuis l’une des extré¬
mités de ce bord, jusqu’à l’un des bords latéraux; le plus souvent
presque transversalement tronqué derrière les yeux ; à bords latéraux
non dilatés : chargé d’un calus marqué d’un point obscur, et suivi
d’une fossette; à angles latéraux plus ou moins prononcés. Ecusson
large: à sinuosités faibles, situées ordinairement vers le tiers ou les
deux cinquièmes des côtés. Cuisses non distinctement ciliées, ou n’of¬
frant que quelques poils courts et indistincts. Tibias ordinairement
plus ou moins brièvement spinosules.
Chez les Sciocores, comme chezles Oplocèles, lasecondemoitiédu der¬
nier arceau ventral ( 9 ), offre les deux pièces latérales postérieures unies
entre elles, ou par l’intermédiaire d’une troisième pièce médiane soudée
avec elles ou peu distinctement distincte de celles-ci, en sorte que les
pièces latérales antérieures ou internes ne peuvent arriver jusqu’au
PENTAT0M1DES. — SCIOCOR1ENS. — StiOCOriS. 11
bord postérieur; caractère qui sert encore à distinguer les Sciocores des
Dyrodères.
La couleur presque uniformément semblable de ces insectes, rend
souvent assez difficile la distinction des espèces entre elles. Les carac¬
tères fournis par le dernier arceau ventral , caractères généralement
négligés , rendent ces distinctions moins difficiles.
Celles de notre pays se répartissent de la manière suivante :
A. Postépistemums de couleur pâle ou seulement obscure à leur côté externe.
Ventre n’offrant pas deux bandes longitudinales noires, convergeant vers
une grosse tache de même couleur, situé sur l’avant-dernier arceau.
B. Yeux comme pédonculés débordant de tout leur diamètre le
côté de la tête. Pronotum non ponctué de noir sur les
côtés. Ecusson non sillonné. Macroceph'dus .
BB. Yeux en partie enchâssés dans les côtés de la tête.
C. Ecusson sillonné sur la ligne médiane. Pronotum non
ponctué de noir sur les côtés. 2e article des antennes à
peine plus grand que le 3e. Angustipennis.
CC. Ecusson non sillonné sur la ligne médiane.
D. Pronotum non ponctué de noir sur la moitié antérieure
de ses côtés.
E. Membrane des cories non maculée de brun. 2e article
des antennes faiblement plus long que le 3e. Fissus.
EE. Membrane des cories maculée de brun. 2® article
des antennes de moitié plus long que le 3e. Auritus.
DD. Pronotum ponctué de noir sur toute la longueur
de ses côtés.
F. Ecusson plus long que les cories : celles-ci sub¬
arrondies à leur bord postérieur ; moins lon¬
gues à l’angle postéro-externe de l’exocorie que
près de celui de la mésocorie. Postépistemums
pâles à leur côté externe. Curlipennis.
FF. Ecusson à peine aussi long que les cories :
celles-ci peu arquées à leur bord postérieur ;
plus longues à l’angle postéro-externe de
l’exocorie qu’à celui delà mésocorie. Posté-
pisternums ordinairement obscurs extérieu¬
rement. Umbrinus.
AA. Postépistemums noirs au mois à leur côté externe. Ventre
marqué sur l’avant-dernier arceau , d’une grosse tache
noire, vers laquelle convergent le plus souvent deux ban¬
des longitudinales de même couleur.
12
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
G. Postépisternums noirs à leur côté externe, flaves et ponc¬
tués de noir à l’interne. Suture cubitale prolongée à
peu près jusqu’au niveau de la moitié de l’écusson. Helferi.
GG. Postépisternums entièrement noirs. Suture cubitale pro¬
longée seulement jusqu’au niveau du tiers de l’écus¬
son. Terreus.
1. Sciocorls macroceptialus ; Fieber.
D’un flave testacé ou d’un f lave pâle ou cendré en dessus, et marqué de
points enfoncés nébuleux ou obscurs, excepté sur une bordure latérale du
pronoam et sur le tiers basilaire des exocories. Yeux comme pédoncules,
débordant de toute leur largeur les côtés de la tête. Ecusson obtusément en
toit, marqué à son extrémité , d’un point noir sur une fossette; à points
calleux de couleur foncière. Cories moins larges chacune que l’écusson ,
à leur angle postéro-interne : ce dernier vif. Repli du pronotum non
ponctué de noir et sans taches noires sous les angles latéraux. Postépülei •
nums flaves. Ventre d’un flave pâle, marqué de points nébuleux.
o* Dernier arceau ventral arrondi en devant, parallèle sur les côtés ;
très-déclive sur sa seconde moitié et creusé d’une fossette noire et
avancée sur la partie postéro-médiane de son bord postérieur; offrant
à chacun de ses angles postérieurs un relief, en forme de demi-cercle.
? Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi en ligne à peu
près droite (c’est-à-dire sans angle rentrant ou saillant) sur les côtés ;
divisé par une ligne transversale en deux moitiés inégales : l’antérieure
un peu plus courte, de deux pièces : la postérieure, de six ou sept pièces :
les deux médianes antérieures petites, un peu moins longuement pro¬
longées que les latérales antérieures : celles-ci constituant, prises en¬
semble, un demi-cercle tronqué ou obtus à leur bord postérieur : les
latérales postérieures aussi longues près de la ligne médiane que les
latérales antérieures.
Sciocoris macroceptialus. Fieber, Rhynchot. in. Abhundl. d. Bœhm. Geselleh.
6® série, t. VII. 1862. p. 413. 12. — Id. Eur. Hemipt. p. 357. 5 (type).
PENTATOMIDES. — SC10C0RIENS. — ScioCOI'is. 13
Long. 0m,0054 à 0,n,0070 (2 1. 1/2 à 3 1. 1/8). — Larg. 0m,0026 à
0m,0033 (1 1. 1/5 à 1 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum; —
0m,0033 à 0m,0041 (11. 1/2 à 1 1. 4/5) vers la moitié de l’abdomen.
Corps ovale-oblong ; subplaniuscule; d’un flave cendré ou d’un tes-
tacé livide et marqué de petits points nébuleux ou obscurs, avec les
côtés du pronotum et le tiers basilaire de l’exocorie marqués de points
de couleur foncière, en dessus. Tête tantôt presque ogivale, tantôt sub-
arrondie en devant, avec les côtés subsinués et formant, en devant des
yeux, une dent plus ou moins faible; d’un cinquième environ plus
longue sur la ligne médiane que large entre les yeux ; à peine ou assez
faiblement relevée à son bord; légèrement déprimé longitudinalement
ent! e l’épistcme et les côtés; marquée de points petits et peu profonds,
sou ent peu obscurs. Epistome avancé jusqu’au quart ou au cinquième
antérieur des joues. Antennes d’un flave testacô, ordinairement avec
l’extrémité du 3e article et la majeure partie des deux dernières bru¬
nes ou brunâtres; à 2e article plus long que le 3e. Yeux bruns; comme
munis d’un pédoncule d’un blanc roussâtre, non engagés dans les côtés
de la tête, ou débordant les côtés de celle-ci, à peu près de toute la Ion*
geur de leur partie brune. Pronotum échancré en devant ; tronqué au
bord postérieur de celte échancrure; à peu près une fois plus large à
ce rebord postérieur qu’à chaque troncature postoculaire; élargi en
ligne assez faiblement ou obtusément courbe jusqu’aux angles laté¬
raux ; peu ou point émoussé à ceux-ci ; deux fois et demie aussi large
à ces derniers que long sur sa ligne médiane; à cicatrices presque
réduites à une ligne lisse; creusé, après celles-ci, d’un sillon trans-
verse ordinairement peu profond, surtout dans son milieu; marqué
d’un léger sillon longitudinal, naissant du bord antérieur, vers le bord
interne des yeux, prolongé jusqu’aux limites du sillon transverse, non
lié à la fossette située au côté interne du calus; marqué de points en¬
foncés noirs ou obscurs, avec ses côtés marqués de points plus petits et
de couleur foncière, paraissant ainsi paré sur les côtés d’une bordure
pâle, limitée par une ligne longitudinale qui partirait du côté interne
des yeux et passerait au côté interne du calus qui est obscur. Ecusson
presque sans sinuosités, ou offrant de faibles sinuosités latérales vers
14
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
le tiers de sa longueur; à peine prolongé jusqu’aux trois cinquièmes
de l’abdomen ; un peu plus long que les cories à leur angle postéro-
externe; de moitié environ plus large que chacune de celles-ci, prises
vers leur angle postéro-interne; en ogive à son extrémité; marqué de
stigmas formés par des points noirs, non prolongés jusqu’aux sinuo¬
sités latérales; ordinairement paré, au côté interne de ceux-ci, d’une
petite tache pâle, lisse, à peine calleuse; chargé d’une faible tuméfac¬
tion basilaire obtriangulaire; un peu en toit sur sa surface, avec l’arête
de celui-ci souvent pâle ; terminé à l’extrémité par une tache noirâtre,
reposant ordinairement sur un point fossette; marqué comme le pro-
notum de points assez petits et noirs, quelquefois un peu plus rappro¬
chés sur certains espaces, de manière à constituer de petites taches
brunes. Cories prolongées presque jusqu’à l’extrémité du 4e arceau
ventral, à leur angle postéro-externe : celui-ci ordinairement assez vif
et presque rectangulairement ouvert; marquées de petits points enfon¬
cés noirs ou obscurs, avec le tiers basilaire de l’exocorie noté de points
plus petits et de couleur foncière et paraissant pâle sur cette partie;
à suture peu saillante : la cubitale, prolongée jusqu’au tiers ou jus¬
qu’aux deux cinquièmes de l’écusson; la radiale postérieurement
accompagnée, sur l’exocorie, des traces d’une nervure. Mésocorie plus
large que l’exocorie. Membrane hyaline; à cinq ou six nervures.
Dos de l’abdomen noir, avec les quatre derniers arceaux parés sur les
côtés d’une bordure d’un roux teslacé pointiilée de noir, et graduelle¬
ment élargie. Tranche marginale de l’abdomen d’un llave testacé ou cen¬
dré; marquée sur les intersections des segments de sortes de bandes
obscures ou noirâtres, formées par des points noirs ou noirâtres, mais
souvent réduits à deux petites taches marginales. Bec prolongé jus¬
qu’aux hanches intermédiaires : d’un testacé pâle avec l’extrémité
noire. Dessous du corps d'un üave pâle ou cendré ou d’un blanc flaves-
cent, avec le sillon rostral noir. Poitrine marquée de points enfoncés,
noirs, constituant près des côtés de chaque segment pectoral, une
sorte de tache noire. Repli des jolies marqués de points noirs assez
petits, avec la moitié ou le tiers postérieur de sa moitié externe, im~
ponctué. Repli du pronotum d’un flave testacé, marqué de points enfon¬
cés légers et concolores, ou à peine nébuleux sur leur moitié externe;
PENTAT0J11DES. — SCiOCORIENS. — SdoCOris. 15
non marqués d’une tache noire, sous les angles latéraux. Repli des
cories marqué de points concolores ou à peine obscurs chez le cf,
paraissant souvent imponctué chez la 9 . Postêpisternums d'un flave
pâle, marqués de points noirs sur plus de leur moitié interne, lisses et
imponctués extérieurement. Ventre d’un (lave cendré ou testacé; mar¬
qué de petits points peu profonds et nébuleux ; noir sur la partie mé¬
diane des 1er et 2e arceaux; souvent marqué, sur le 3e arceau, de deux
taches noires ou obscures près de la ligne médiane; noté sur les côtés
à l’angle antéro-externe des arceaux, d’une petite tache noire. Pieds
d’un flave livide. Cuisses glabres, ponctuées de roux fauve ou d’obscur.
Tibias garnis de courtes épines noires : tranche externe des antérieures
munies de sept à dix épines.
C ette espèce habite diverses zones. Elle n’est pas rare dans notre
Provence, au pied des plantes, principalement dans les lieux sablon¬
neux. On la prend aussi en fauchant les herbes.
Obs. Le Sc. macrocephalus est facile à distinguer de toutes les espèces
suivantes, oar ses yeux comme portés par un pédoncule court et pâle,
et débordant de toute leur idigeur le côté de la tête qui les précède. Il
s’éloigne d’ailleurs des terrons et Helferi par ses postêpisternums et par
son ventre pâles; de Y angustipennis par son écusson non sillonné; des
I issus et auritus , curtipennis et umbrinus , par les côtés de son pro-
notum non ponctués de noir sur toute leur longueur; de tous eux de
notre pays , par les caractères tirés du dernier arceau ventral : chez
aucune autre espèce les pièces latérales postérieures de cet arceau ,
chez la 9 , n’ont autant de longueur près de la ligne médiane.
A cette section se rattache l’espèce suivante :
Sciocoris conspurcatus; Klug.
D'un rouge flave et marqué de petits points bruns, en dessus, excepté
sur une bordure des côtés du pronotum et sur les deux cinquièmes basilaires
des exocories. Yeux comme pédoncules , débordant de toute leur largeur
les côtés de la tête. Ecusson à peine plus long que les cories à leur angle
postéro-externe ; noté d'un point calleux presque concolore au côté interne
de chaque stigma noir. Cories moins larges chacune que !' écusson , vers
iü HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
leur angle postéro-inteme ; prolongées jusqu'à la moitié du 4e arceau
ventral. Replis du pronotum et des cories , flavescents , sans points et
sans tache noirs. Postépisternums flaves antérieurement. Ventre et pieds
d'un roux f lave : ceux-ci ponctués de brun.
Sciocoris conspurcatus. Klug., Symb. phys. dec. V. (1845). pl. XLIV. fig. 2. —
Fieber, Rhynch. in. Abhandl. d. proh. Geselleh. 5e série, t. VII. 1851-52. p.
413. 11.
Long. 0m,0067 à 0®,0070 (3 1. à 3 1. 1/8).
Patrie : Diverses parties de l’Afrique. — Tanger (coll. Signoret).
Obs. La ponctuation paraît varier de force, et le dessus du corps a
quelquefois des taches, qui manquaient dans l’exemplaire que nous
avons eu sous les yeux.
2. Sciocoris angnstigtennis ; Mulsant et Rey.
D'un f lave teslacé ou d’un flave pâle ou cendré; marqué en dessus de
points enfoncés nébuleux ou noirâtres: ces points constituant parfois, sur
la tête, le pronotum et l’écusson, des bandes longitudinales noirâtres : côtés
du pronotum et deux cinquièmes basilaires de chaque exocorie non ponc¬
tuée d’obscur. Ecusson plus long que les cories , obtusément en toit , sil¬
lonné sur la ligne médiane ; à points calleux de couleur foncière. Coj'ies
moins larges chacune, à leur angle postéro-inteme, que l’écusson : mem¬
brane débordée par les côtés du dos de l’abdomen. Repli du pronotum
ordinairement marqué d’une tache noire sous les angles latéraux ; flave
et non ponctué de noir au moins sur sa moitié interne. Postépisternums
d’un flave pâle, extérieurement. Ventre pâle ou en partie rosé, marqué de
points nébuleux.
a* Dernier arceau ventral arrondi en devant, parallèle sur les côtés,
prolongé postérieurement en angle peu vif à ses angles postérieurs,
avec le tiers médiaire de son bord postérieur échancré sur le tiers pos¬
térieur de sa longueur, et parfois pourvu d’un petit appendice dans
cette échancrure.
9 Dernier arceau du ventre en ogive en devant, élargi d’avant en
PENTATOMIDES. — SCIOCORIENS. — Sciocoris. 17
arrière sur les côtés; divisé en deux moitiés inégales par une ligne en
angle dirigé en arrière : la moitié antérieure carénée sur la ligne mé¬
diane; de deux pièces : la postérieure à peine plus longue que la pré¬
cédente sur la ligne médiane, plus longue qu’elle sur les côtés : de six
ou sept pièces : les deux latérales antérieures formant, avec les deux
médianes, un demi-cercle dirigé en arrière : les deux latérales posté¬
rieures, paraissant unies ou peu nettement séparées par une pièce
pâle; à peine aussi longues près de sa ligne médiane que les latérales
antérieures.
Sciocuris anguslipennis . Mols. et Rey, Ann. de la Soc. Linn. de Lyon. 1850-52.
p. 81. — Muls., Opusc. entom. t. I. p. 100.
Sciocoris sulcatus. Fieber, Rhynchotogr. in. Abhandl. d. Geselleh. 1851-52. p.
451. 24. — Id. tiré à part. p. 27. 24. — IJ. Eur. Hemipt. p. 360. 16.
Long. 0m,0056 à (>",0067 ( 2 1. 1/2 à 3 1. ).— Larg. 0m,0023 à 0m,0028
(1 1. à 1 1. l/4)aux angles latéraux du pronotum.— 0m.0028 à0m,0035
( 1 1. 1/4 à 1 1. 2/5 ) vers la moitié de l’abdomen.
Corps ovalaire; subplaniuscule ; testacé, d’un flave pâle ou testacé
ou d’un flave cendré, en dessous. Tête tantôt en ogive, tantôt subarrondie
en devant, parfois un peu entaillée à son bord antérieur; élargie d’avant
en arrière presque en ligne droite sur les côtés, offrant au devant des
yeux une petite dent plus ou moins sensible ; à peine relevée à son
bord : longitudinalement déprimée ou largement et peu profondément
sillonnée entre l’épistome et chaque bord latéral ; finement ponctuée :
les points variablement de couleur foncière ou obscure, sur une partie
de sa surface , mais ordinairement obscurs ou noirâtres sur les côtés
de l'épistome et de chaque bord latéral, et constituant des bandes obscures
prolongées jusqu’à sa partie postérieure; parfois noire ou obscure sur
les sutures génales. surtout chez les individus ayant les points de
couleur foncière. Epistome avancé jusqu’au quart ou au cinquième
antérieur des joues. Antennes d’un blanc testacé, souvent à extrémité
du 3e article, la majeure partie du 4e et le 5e bruns ou brunâtres; à 2°
article à peine plus long que le 3e. Yeux bruns, à moitié enchâssés dans
les côtés de la tête. Pronotum échancré en devant ; tronqué au bord
postérieur de cette échancrure ; plus d’un tiers plus large à ce bord
Annules de lu Sociélé Linnéenne. 2
18
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
postérieur qu’à chaque troncature postoculaire ; élargi en ligne peu
courbe jusqu’aux angles latéraux qui sont souvent un peu émoussés;
deux fois et quart à deux fois et demie aussi large à ses angles que long
sur la ligne médiaire; longitudinalement déprimé ou sillonné de chaque
côté à partir du côté internedes yeux jusqu’au bord interne du calus, au
devant de la fossette voisine de ce dernier; faiblement sillonné longitu¬
dinalement de chaque côté delà ligne médiane, qui parfois est elle-même
légèrement sillonnée; ponctué; quelquefois entièrement d’un flave
testacé, avec les côtés plus pâles, ordinairement marqués de points
(excepté sur les côtes), enfoncés, noirs, plus prononcés sur les quatre
sillons, sur chacun desquels ils constituent une sorte de ligne ou de
bande obscure; à cicatrices souvent peu distinctes et parfois à peine plus
obsolètement ponctuées. Ecusson rétréci en ligne presque droite ou à
peine subsinué vers les deux cinquièmes de ses côtés; prolongé environ
jusqu’aux trois cinquièmes de l’abdomen; en ogive ou subarrondi à
l’extrémité ; un peu plus longuement prolongé que les cories à leur
angle postéro-externe ; offrant sur les deux cinquièmes antérieurs les
traces d’une subconvexité basilaire subtriangulaire ; obtusément en
toit après celle-ci, et creusé, sur son arête, d'un sillon plus prononcé
postérieurement; déprimé longitudinalement près de ses bords latéraux
qui sont à peine relevés; de la couleur du pronotum, marqué de points
enfoncés parfois de couleur foncière, ordinairement obscurs ou noirâ¬
tres, surtout sur chaque dépression longitudinale sur laquelle ils cons¬
tituent alors une sorte débandé obscure; à stigmas représentés par un
sillon ponctué, noir, souvent prolongé jusqu’aux sinuosités latérales;
ordinairement paré au côté interne de chaque stigma d’une tache d’un
blanc livide ou flavescent, à peine calleuse. Cories prolongées, jusqu’à
l’extrémité du 4e arceau ventral, à leur angle postéro-externe: celui-ci,
assez vif et à peine plus ouvert que l’angle droit; en ligne droite ou
non arquée en arrière sur les deux tiers externes de leur bord postérieur;
colorées et ponctuées à peu près comme l’écusson, avec le tiers basilaire
de l’exocorie plus pâle, marqué de points petits, obsolètes et de couleur
foncière : les points du reste de leur surface variablement noirâtres ou à
peine obscurs; à suture radiale nerviforme ; chargées près de cette
suture, sur l’exocorie, d’une nervure naissant vers les deux tiers de
PENTATOMIDES. — SCIOCORIENS. — SciOCOriS. 19
leur longueur et prolongée jusqu’au bord postérieur; à suture cubitale
prolongée jusqu’au niveau du tiers de l’écusson. Mésocorie plus large
quel’exocorie : celle-ci un peu arquée en dehors. Membrane d'un blanc
cendré laissant ordinairement à découvert les côtés du dos de l’ab¬
domen; au moins aussi longue que ce dernier, chez le a", ordinairement
plus courte chez la 9 ; chargée de quatre ou cinq nervures saillantes.
Tranche abdominale testacée, marquée, sur les intersections des segments,
d’une bande obscure formée par des points noirs et souvent réduite à
deux petites taches noires, près du bord externe. Bec prolongé jusqu’à
l’extrémité des hanches intermédiaires ; d’un flave testacé, avec le
dernier article et souvent partie du précédent, noirs. Repli dupronotum
et repli des élytres d’un flave pâle ou testacé; marqués de points légers
et concolores ou à peine obscurs : le premier ordinairement noté
d’une tache noire sous les angles latéraux. Dessous du corps d’un flave
testacé , avec le sillon rostral noir, au moins sur les méso et métas-
ternum, et sur la partie médiane antérieure du ventre. Repli des joues
marqué de points noirs sur la moitié longitudinale externe, imponctué
sur l’interne. Poitrine marquée de points noirs assez ou très-petits, sur
les côtés de ses flancs et sur les coty les des hanches. Postépislernums
d’un flave pâle, marqués de points nébuleux ou obscurs à leur côté
interne. Ventre d’un flave pâle ou cendré, avec la partie médiane
des Ier et 2e arceaux noire; ordinairement rose en devant, chez le cT ;
pointillé, souvent d’une manière obsolète: les petits points parfois
noirâtres, d’autres fois concolores; à stigmates noirs ou obscurs;
marqué d’une petite tache noire à l’angle an téro-externe de ses arceaux;
non paré de bandes longitudinales noires. Pieds d’un flave testacé
à peine ou parcimonieusement ponctués d’obscur. Tibias brièvement
spinosules; ces spinules un peu obscures : huit à dix sur la tranche
externe des antérieures.
Celte espèce est principalement méridionale, elle est assez commune
dans notre ancienne Provence.
Obs. La couleur foncière est d’un flave testacé ou d’un cendré
roussâtre; mais elle varie suivant que les points sont noirs, noirâtres
ou à peine obscurs, dans le premier cas l’insecte paraît grisâtre : dans
le second d’un jaune testacé chez les individus les plus pâles, c’est-à-
20
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
dire ceux chez lesquels la matière colorante a fait défaut, les autres
sont souvent unicolores, ou seulement brunâtres à l’extrémité; ont les
lignes obscures de la tête et du prothorax indistinctes , la partie tecti-
formede l’écusson moins prononcée, le dessous du ventre non ponctué
d’obscur; chez les individus plus foncés en couleur, le ventre est au
contraire plus marqué de points obscurs ou noirâtres.
Le Sc. angustipennis s’éloigne du macrocephalus par ses yeux à moitié
enchâssés dans les côtés de la tête; par son écusson sillonné; des
Helferi et terreus par ses postépisternums et son ventre pâle; des
auritus et fissus, par les côtés de son pronotum pâles jusqu’aux angles
latéraux; de Y auritus d’ailleurs, parla membrane de ses cories non
maculées de brun; du fissus, parle devant de sa tête non relevé et bifide;
des curtipennis et umbrinus, par les côtés de son pronotum non ponctués
de noir ou de brun, par son écusson sillonné, etc.
Nous avons conservé à celte espèce le nom que nous lui avions
donné : notre publication ayant devancé de quelques mois celle du t. 7,
des mémoires de la Société des sciences de Bohême.
3. Sciocorîs tissus; Mulsant et Rey.
b' un blanc cendré ; marqué en dessus de points enfoncés bruns , excepté
sur une bordure des deux tiers antérieurs des côtés du pronotum et sur le
tiers basilaire des exocories. Tête relevée et comme bidentée , en devant.
Ecusson plus long que les cories à leur angle postéro-externe : cet angle
assez vif; à points calleux blancs, souvent marqués de quelques autres
taches basilaires blanches. Cories plus larges chacune que l’ écusson, à leur
angle postéro-inlerne : à membrane non maculée de brun. Repli du prono¬
tum flave, marqué d’une lâche noire sous les angles latéraux. Postépis¬
ternums flav es extérieurement. Ventre d’un blanc cendré, marqué de points
obscurs constituant ordinairement quatre rangées ou bandes obscures.
Sciocorîs umbrinus. Ramb., Faun. de l’Andal. t. II. p. 120. 4?
Long. 0m,0045 à 0ra,0048(2 1. à 2 1. 1/8). — Larg. 0m,0024 à 0^,0026
(2 1. 1/8 à 2 1. 1/S) aux angles latéraux du pronotum. — 0m,0033
(1 1. 1/2) vers la moitié de l’abdomen.
PKNTATO.UiDES. — SCIOCORIENS. — SciOCOUS. 21
Corps ovalaire; très-médiocrement convexe. Tête en ogive, un peu
entaillée, livide et relevée en rebord, en devant; plus large entre les
yeux que longue depuis cette ligne transversale imaginaire jusqu’au
point le plus avancé de son bord antérieur; d’un blanc cendré flaves-
cent; densement et presque uniformément marquée de point enfoncés
noirs. Epistome avancé jusqu’aux deux tiers ou trois quarts antérieurs
des joues. Yeux bruns, globuleux, assez gros, presque à moitié enchâs¬
sés dans les côtés de la tête. Antennes d’un testacé cendré ou pâle, avec
les deux derniers articles brunâtres. Pronotum peu profondément
échancré en devant, un peu arqué en arrière au bord postérieur de
cette échancrure qui est étendue jusqu’aux yeux; trois fois aussi large
à ce bord que chaque troncature postoculaire; élargi en ligne sensi¬
blement courbe jusqu’aux angles latéraux, qui sont peu émoussés;
deux fois et demie aussi large à ces angles que long sur sa ligne mé¬
diane : à cicatrices transverses, en partie imponctuées; d’un brun
cendré flavescent; marqué de points enfoncés noirâtres qui le font
paraître d’un cendré grisâtre : ces points moins noirs et plus petits, au
devant des cicatrices, plus petits et moins obscurs sur la partie médiane
de cette région antérieure et sur le reste de sa surface; non ponctué de
noir sur les deux tiers antérieurs de ses côtés; offrant souvent une
ligne médiane pâle très-étroite; marqué de deux ou trois taches obs¬
cures sur chaque cicatrice; sans traces ou presque sans traces de sillon
transverse. Ecusson faiblement sinué vers le tiers ou les deux cinquiè¬
mes de ses côtés; subarrondi postérieurement; moins large qu’une
corie vers l’angle postéro-in terne de celles-ci; prolongea peine jus¬
qu’aux trois cinquièmes de l’abdomen; notablement moins long que
les cories à leur angle postéro-externe; marqué de deux stigmas for¬
més d’une fossette noire obtriangulaire; paré, au coté interne de cha¬
cun de ces derniers, d’une tache d’un blanc flavescent, et parfois de
deux autres petites taches basilaires de môme couleur; à tuméfaction
basilaire très-faible; d’un blanc cendré flavescent; marqué de points
enfoncés petits, noirs ou noirâtres, affaiblis vers l’extrémité, et consti¬
tuant souvent quelques taches basilaires brunes, et quelques autres
près de la ligne médiane, qui se montre parée d’une fine ligne pâle,
non prolongée jusqu’à l'extrémité. Cories prolongées jusqu a l’extré-
22 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
mité du 4e arceau ventral, à leur angle posléro-externe ; cet angle vif
et aigu; en ligne à peu près droite h leur bord postérieur, depuis la
moitié de la mésocorie jusqu’au bord externe; d’un blanc cendré fia -
vescent, marqué de points enfoncés obscurs; à suture radiale prolongée
jusqu’aux trois quarts, non accompagnée postérieurement d’une ner¬
vure sur l’exocorie. Membrane hyaline, à cinq ou six nervures. Dos de
l'abdomen presque entièrement noir. Tranche abdominale d’un blanc
cendré flavescent, avec les intersections parées d’une bande formée de
deux lignes de points noirs. Bec testacé, avec l’extrémité obscure ; pro¬
longé presque jusqu’aux hanches postérieures. Repli des joues d’un
flave roussâtre livide ; marqué de points noirs, avec un espace trian¬
gulaire au côté externe du tubercule antennifère, imponctué de noir.
Repli du pronotum d'un flave roussâtre livide, marqué d’une tache
noire sous les angles latéraux. Repli des élytres de la couleur de celui
du pronotum, avec une tache basilaire noirâtre. Poitrme d’un blanc
cendré; marqué, sur les côtés de chacun de ses segments, d’une grosse
tache obscure formée par des points enfoncés noirs. Sillon rostral noir.
Postépisternums flaves extérieurement; ponctués de noir au côté
interne. Ventre d’un blanc cendré ou flavescent, marqué de petits points
enfoncés bruns ou obscurs, presque nuis sur la partie médiane, cons¬
tituant sur les côtés deux sortes de rangées ou de bandes obscures : la
latérale plus large, laissant sur chaque arceau une tache en demi-ovale
pâle. Pieds d’un livide ou flave roussâtre : cuisses marquées, vers les
deux tiers de leur côté antérieur, d’un demi-anneau brun, formé par
des petits points noirâtres. Tibias ciliés en dessous, inermes sur leur
arête externe.
Cette espèce a été prise à Hyôres (Var), (coll. Signoret).
Obs. Le S. fissus se distingue de toutes nos espèces françaises par sa
tête relevée et bifide, en devant. Il s’éloigne d’ailleurs du macrocep liai us
par ses yeux à moitié enchâssés dans les côtés de la tête; de 1 ’angusti-
pennis par les côtés de son pronotum non paré d’une bordure pâle pro¬
longée jusqu’aux angles latéraux, par son écusson non sillonné lon¬
gitudinalement; de l 'auritus, par la membrane de ses cories non
maculée de brun ; des umbrimts et curlipentiis, par les côtés de son
pronotum non ponctués de noir sur leur moitié antérieure; par le repli
PENTATOMIDES.
SCIOGOR1ENS — Sciocoris.
23
de son pronotum non ponctué de noir et marqué seulement d’une tache
noire sous les angles latéraux ; des S. Helferi et ter reus, par ses posté-
pisternums flaves au lieu d’être noirs à leur côté interne; par son ven¬
tre non marqué, sur son avant-dernier arceau, d’une grosse tache
noire, ni de deux bandes longitudinales plus antérieures.
4. Sciocoris aurittis; Mulsant et Rev.
D'un flave roussâtre ou d’un flave testacé ou cendré; marqué en dessus
de points enfoncés noirs ou noirâtres , qui lui donnent une teinte grisâtre :
deux tiers antérieurs des côtés du pronotum et tiers basilaire de chaque
exocorie , non ponctués d’obscur. 2e article des antennes de moitié plus
long que le 3e. Ecusson non tectiforme, plus étroit que chaque corie, vers
leur angle postéro-interne ; à points calleux blancs. Membrane des cories
hyaline , maculée de brun. Repli du pronotum marqué d'une tache noire
sous les angles latéraux , (lave sur le reste. Poslépislernums flaves exté¬
rieurement. Ventre testacé, pointillé de brunâtre : ces points formant le
plus souvent six rangées de taches brunâtres; paré latéralement d’une
tache plus foncée aux intersections des segments. Pieds ponctués de brun.
cf Dernier arceau ventral arrondi ou obtusément arrondi en de¬
vant, parallèle sur les côtés; tronqué et muni d’un rebord pâle à son
bord postérieur, avec la partie médiane creusée d’une fossette noire,
plus large que longue, de chaque côté de laquelle part un sillon un
peu obliquement transverse, dirigé vers les trois quarts du bord latéral.
9 Dernier arceau ventral arrondi en devant, en angle rentrant sur
les côtés; divisé par une ligne transversale en deux moitiés presque
égales: l’antérieure à peine plus longue, de deux pièces : la postérieure
de six ou sept pièces : les deux antérieures latérales constituant, prises
ensemble, une ogive dirigée en arrière : les postérieures soudées ;
la médiane antérieure en parallélogramme transverse : la seconde
médiane plus étroite, presque carrée, non prolongée aussi longuement
que les latérales antérieures : celles-ci près d’une fois plus longues
sur la ligne médiane que les latérales postérieures.
24
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Sciocoris aurilux. Muls. et Rey, Ann. de la Soc. Linn. t. III. p. 1-23. — Muls.,
Opusc. Entom. t. VII. p. 126.
Long. 0m,0045 à 0m,0056 (2 1. à 2 1. 1/2). — Larg. 0,0022 à 0®,0029
(1 1. à 1 1. 2/S) aux angles latéraux du pronotum; 0m,0026 à 0m,0033
(1 1. I/o à I. 1/4) vers la moitié des côtés du ventre.
Corps ovale-oblong; subplaniuscule ; testacé, d’un flave cendré ou
d’un flave testacé en dessus et marqué de points enfoncés généralement
noirs, qui lui donnent une teinte grisâtre. Tête arrondie en devant, par¬
fois faiblement entaillée à son bord antérieur, à peine plus longue au-
devant des yeux que large entre les organes; planiuscule, très-légère¬
ment ou peu sensiblement relevée à son bord; munie d’une dent plus
ou moins sensible au devant des yeux; marquée de points enfoncés noirs,
assez serrés. Epistome avancé jusqu’au quart antérieur des joues.
Antennes d’un flave testacé, avec les deux derniers articles et l’extrémité
du 3a ordinairement brunâtres : le 2e, de moitié environ plus grand
que le 3e et le 4e, à peine ou un peu plus long que le 2e. Yeux bruns, à
moitié engagés dans les côtés de la tête. Pronotum peu profondément
échancré en-devant, faiblement en arc dirigé en arrière au bord posté¬
rieur de celte échancrure, deux fois et quart ou deux fois et demie aussi
large entre les yeux que chaque troncature postoculaire; élargi en ligne
un peu courbe jusqu’aux angles latéraux qui sont peu émoussés; deux
fois et quart aussi large à ces angles que long sur sa ligne médiane:
à cicatrices sublinéairement transverses, imponctuées; rayé d’un sillon
transverse débordant un peu les cicatrices; marqué, comme la tête, de
points enfoncés noirs ou obscurs assez serrés, mais paré de chaque
côté d’une bordure flave, marquée de points plus petits et de couleur
foncière : cette bordure parallèle depuis l’angle de devant jusqu’au sillon
transverse, rétrécie ensuite jusqu’aux deux tiers ou un peu plus des
côtés. Ecusson rétréci en ligne droite sur les côtés; ou offrant vers le
tiers ou un peu plus de faibles traces de sinuosités; en ogive ou subar¬
rondi à l’extrémité; prolongé jusqu’aux trois cinquièmes de l’abdomen ;
ordinairement plus longuement prolongé que les cories à leur angle
postéro-externe ; aussi large que les trois quarts d’une corie vers l’angle
postéro-interne de celles-ci ; chargé d’une tuméfaction basilaire assez
PENTATOMI D HS . — SCIOCORIENS . — Scîocoris. 2 O
friable, obtriangulaire : celle-ci parfois suivie des traces d’une faible
carène très-obtuse et souvent nulle ou à peu près; marquée, comme le
pronotum, de points enfoncés noirs ou obscurs, ordinairement affaiblis
ou peu obscurs vers l’extrémité, qui paraît alors flavescente ou d’un
flave roussâtre ou testacé; noté à chacun de ses angles de devant
d’un stigma noir, en forme de sillon assez court et graduellement
rétréci ; chargé au côté interne de celui-ci d’un point calleux, d’un blanc
livide. Cories prolongées jusqu’au tiers du cinquième arceau ventral ; à
angle postéro-externe vif et aigu; en ligne droite très-oblique, sur les
deux tiers externes de leur bord postérieur; d’un flave cendré ou tes¬
tacé et ponctuées de noir comme l’écusson, avec le tiers basilaire de l’exo-
corie plus roussâtre et marquée de points plus petits et de couleur foncière;
ordinairement imponctuées sur une partie au moins des bords de la su¬
ture radiale; celle-ci, nerviforme, non accompagnée d’une nervure
sur la partie postérieure de l’exocorie; suture cubitale prolongée jus¬
qu’au niveau du tiers ou des deux cinquièmes de l'écusson. Membrane
subhyaline chargée de six à huit nervures; ordinairement maculée de
taches brunes ou brunâtres sur les intervalles. Dos de l’abdomen noir,
marqué sur les côtés d’une bordure de taches d’un roux testacé. Tranche
abdominale marquée de points enfoncés noirs, laissant au milieu du côté
externe de chaque segment, une tache d’un roux testacé anguleuse en
dedans. Repli des joues presque uniformément ponctué de noir, offrant
parfois un très-petit espace imponctué au côté externe du tubercule an-
tennifère. Repli du prono lum subparallèle jusqu’à la moitié, rétréci en¬
suite; flave testacé: paré d’une tache noire sous les angles latéraux.
Repli des dlytres flave testacé. Dessous du corps testacé ou d’un roux flave;
sillon rostral noir: poitrine marquée de points enfoncés noirs, consti¬
tuant trois sortes de taches noires sur les côtés de celle-ci. Ventre d’un
flave testacé, avec la partie médiane du bord antérieur du premier
arceau, noire; noté d’un point blanchâtre au côté interne des stigmates;
finement pointillé : les points parfois concolores, surtout chez la 9 , d’au
très fois obscurs ou noirâtres et constituant le plus souvent six rangées
de taches brunes ou brunâtres; marqué, de chaque côté, d’une
tache plus foncée aux intersections des segments. Pieds d’un testacé li¬
vide , ponctués de brun ou de fauve : cuisses marquées sur les deux
26
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
tiers de leur côté antérieur, d'une tache formée de la réunion de deux
ou trois points bruns. Tibias peu ou pas distinctement spinosules sur
leur tranche externe.
Cetle espèce habite nos provinces méridionales. Nous l’avons prise
communément dans les environs de Marseille, Avignon et Nîmes. On
la trouve sous les pierres et parmi les mousses qui couvrent les roches ,
dans les lieux arides et escarpés.
Obs. Le S. auritus se distingue des S. macrocephalas et angusti-
pennis par son pronotum ponctué de noir sur le tiers postérieur de ses
côtés , par la membrane de ses cories maculées de brun ; il s’é¬
loigne en outre du macrorephalus par ses yeux à moitié enchâssés dans
les côtés de la tête, par le repli de son pronotum marqué d’une tache
noire; et de Vangustipennis par son écusson non sillonné sur la ligne
médiane et peu ou point sensiblement en toit. Il se distingue du fissus
par sa tête non bifide et relevée en devant; par la membrane de ses
élytres maculée de brun; des umbrinus et curtipennis , par ce dernier
caractère, par les côtés de son pronotum imponctués de noir sur leurs
deux tiers antérieurs, par le repli de son pronotum non ponctué de noir,
si ce n’est sous les angles latéraux, par l’angle postéro-externe des co¬
ries vif, parla mésocorienotablement plus large que l’exocorie; des Helferi
et lerreus par ses postépisternums à fond flavescent; par son ventre noir
paré de deux bandes longitudinales noires, convergeant vers une tache
de même couleur, située sur l’avant-dernier arceau.
Le Sc. Gravenhorsti , Fieber, qu’on trouve en Allemagne, mais que
nous ne savons pas avoir été prise en France, a beaucoup d’analogie
avec le S. auritus; mais il a le corps proportionnellement plus étroit
(0m,0022 aux angles du pronotum, au lieu de 0m,0026), plus parallèle
ou moins ovale; le 2e arceau de la tranche abdominale peu apparent
en dessus ; l’écusson à peine plus large, vers les quatre cinquièmes de
sa longueur, que les trois quarts d’une corie, au lieu d’être aussi large
que l’une de celles-ci, etc.
Sciocoris Gravenhorsti. Fieber, Rhynchot. in. Abhandl.d. bohtn. Geselleh.t. VII.
1831-52. p. 446. 16. — Id. tiré à part. p. 22. 16. — Fieber, Europ. Hemipt.
p. 360. la.
PENTATOiHDES. — SCIOCOH1ENS. — ScioCOriS. 27
Le Sc. maculatus du même auteur a le corps proportionnellement un
peu plus large, plus ovalaire que celui de notre Sc. auritus ; la bordure
pâle des côtés du pronotum plus large que le diamètre d’un oeil, vers
le sillon transverse, au lieu de l’avoir moins large; l’écusson un peu
plus large, vers les quatre cinquièmes de sa longueur que le diamètre
transversal d’une corie dans le même point ; les cories en ligne moins
obliquement transversale à leur bord postérieur, à peine plus longues
que l’écusson à leur angle postéro-externe, dépassant à peine à cet angle
la moitié ou les deux tiers du 4e arceau ventral, c’est-à-dire n’attei¬
gnant pas l’extrémité de cet arceau.
Sc. maculatus. Fieber, Eur. Hemipt. p. 300 14.
Patrie : la Dalmatie et la Sicile.
A cette section se rattache l’espèce suivante :
Sciocoris l^e Prieur! ; Perris. D’un roux testacé en dessus, et
marqué de points enfoncés noirs, qui lui donnent une teinte d’un roux
fauve. Deux tiers antérieurs des côtés du pronotum et base des exocories
non ou à peine ponctués d’obscur. Pronotum noir à sa base jusqu’aux fos¬
settes ou jusqu’au calus. Ecusson souvent plus pâle et plus finement ponc¬
tué à l'extrémité; notablement moins long que les cories à leur angle
postéro-externe, moins large que l’une d’elles à leur angle postéro-interne.
Cories prolongées jusqu’ à l’extrémité du 4e arceau ventral; à angle postéro-
externe aigu ; membrane maculée de taches brunâtres. Repli du pronotum
non ponctué de noir, mais marqué d’une tache noire sous les angles
latéraux. Postépisternums flaves à leur côté externe. Ventre flave , paré
d’une bande longitudinale médiane noire , incomplète, aboutissant à une
tache de même couleur située sur V avant-dernier arceau.
Sciocoris Le Prieuri. Perris, in Litter.
Long. 0m,004o à 0'D,0036 (2 1. à 2 1. 1/2). — Larg. 0,0022 à 0^,0026
(1 1. à 1 1. 1/5) aux angles latéraux du pronotum. — 0m,0025 à
0m,0029 (1 1. 1/8 à 1 1. 2/5) vers la moitié de l’abdomen.
Patrie : BOne (Algérie) (coll. Perris).
28
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Obs. Cette espèce se distingue de toutes les autres par son pronotum
paré d’une bordure noire couvrant la base entre les deux calus; par la
bande noire située sur la partie médiane des six premiers arceaux du
ventre. Quelquefois cette bande est en partie effacée ou interrompue,
ou d’autrefois divisée longitudinalement par une ligne claire.
Le dos de l’abdomen est noir, bordé de taches d’un roux testacé sur
les trois derniers arceaux. Le repli des joues est uniformément ponc-
'tué de noir.
5. Sciocoris curtipeimis ; Mulsant et Rey.
Testacé ou d'un testacé roussâtre; presque uniformément marqué en
dessus , de points bruns ou noirs, qui lui donnent une teinte d’un testacé
fauve ou brunâtre. Pronotum deux fois et demie aussi large que long: en
ligne droite , à sa base. Écusson un peu plus long que les cories; offrant les
faibles traces d'une carène obtuse non prolongée jusqu’à l'extrémité; à
points calleux, de couleur foncière. Cories sensiblement plus étroites cha¬
cune, vers leur angle posléro-interne, que l’écusson; subarrondics à leur
bord postérieur; à exocories à peu près aussi longues chacune que la méso-
cor ie vers les deux tiers de leu • longueur. Repli du pronotum non ponctué
de noir, si ce n’est près des bords externe et postérieur. Postêpistcrnums
{laves extérieurement. Ventre sans tache noire sur T avant-dernier arceau.
cf Ventre habituellement densement et plus obscurément ponctué,
et conséquemment plus noir; à dernier arceau arrondi en devant, pa¬
rallèle ou un peu rétréci en arrière sur les côtés; échancré et concave
sur le tiers médian au moins de sa partie postérieure, avec les angles
postérieurs munis d’un relief en forme de C, et la partie médiane
bituberculée.
9 Ventre ordinairement plus clair; à dernier arceau arrondi en
devant, élargi ensuite en ligne droite, sur les côtés; divisé par une
ligne transversale en deux moitiés subégales : l’antérieure, plus courte,
de deux pièces : la seconde de six ou sept pièces : les latérales anté¬
rieures offrant, prises ensemble, un demi-cercle dirigé en arrière, au
moins aussi longues que les latérales postérieures près de la ligne mé-
PENTATOMIDES. — SCIOCORIENS. — SciOCOris. 29
diane : les deux médianes, de même largeur, un peu moins longuement
prolongées que les latérales qui les enclosent.
Cimex umbrinus. Panz. Faun. Germ. 93. 15. — Latr., Hist. nat. t. XII. p. 190.
19. _ Hahn., Wanz. t. I. p. 193. pl. XXXI. fig. 100. — Fieber, Rhynchot.
in. Abhandl. d. bohm. Geselleh. t. VII. p. 440. 7. — Id. tiré à part, p. 16 7.
— Id. Eur. Hemipt. p. 353.10 (type).
Long. 0m,0045 à 0m,0067 (2 à 3 1.). — Larg. 0m,0028 à 0m,0033 (1 1. 1/3
à 1 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum. — 0m,0030 à 0m,0045
(1 1. 2/5 à 2 1.) vers la moitié de l’abdomen.
Corps ovale-oblong; subplaniuscule; testacé ou d’un testacé roussâ-
tre, et presque uniformément marqué de points enfoncés noirs ou noi¬
râtres, en dessus : les points quand ils sont noirs lui donnent une
teinte plus foncée. Tête subarrondie ou un peu en demi-cercle ogival,
en devant, ordinairement peu ou point échancrée dans le milieu de son
bord antérieur; élargie presque en ligne droite sur les côtés, et souvent
sans dent sensible au-devant des yeux; plane, légèrement déprimée
longitudinalement entre l’épistome et les bords latéraux : testacée ; mar¬
quée de points enfoncés noirs ou obscurs. Epistome avancé jusqu’aux
trois quarts des joues. Antennes teslacées, avec les deux cinquièmes
postérieurs du 3e article, la presque totalité des 4e et 5e, bruns ou bru¬
nâtres. Yeux bruns, à moitié engagés dans les côtés de la tête. Prono-
tum échancré en devant; tronqué au bord postérieur de cette échan¬
crure; plus d’une fois plus large à ce bord qu’à chaque troncature post¬
oculaire; une fois environ plus large à ce même bord que l’espace
compris entre l’unede ses extrémités et le bord latéral; élargi en ligne
un peu courbe sur les côtés jusqu’aux angles latéraux qui sont peu
émoussés; deux fois et demie aussi large à ses angles que long sur la
ligne médiane; chargé d’un calus assez saillant, suivi d’une fossette
assez marquée; à peine aussi long ou un peu moins long sur sa ligne
médiane que la tête : tronqué en ligne droite à sa base; à cicatrices
linéaires, lisses ; marqué après celles-ci, d’un sillon transverse linéaire
et peu profond; testacé; uniformément marqué de points noirs ou obs¬
curs. Ecusson rétréci en ligne presque droite, sur les côtés, subarrondi
à l’extrémité; à peine prolongé jusqu’aux trois cinquièmes de l’abdo-
30
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
men ; un peu plus long que les copies à leur angle postéro-ex terne ; d’un
tiers plus large que l'une d'elles vers leur angle postéro-interne;
chargé sur son tiers basilaire ou un peu plus d'une subconvexité basi¬
laire obtriangulaire; légèrement en toit ou offrant les faibles traces
d’une carène non prolongée jusqu’à l’extrémité; à stigmas représentés
par un léger et court sillon marqué de points enfoncés noirs ou parfois
seulement obscurs, et alors peu distincts du reste de la couleur fon¬
cière; marqué, au côté interne de chacun de ces stigmas, d’une tache
pâle à peine calleuse; testacé, marqué de points enfoncés noirs ou obs¬
curs. Cories à peine prolongées jusqu’aux deux tiers ou trois quarts du
4° arceau ventral, à leur partie postéro-externe; subarrondies ou très
émoussées ordinairement à celles-ci, et moins longues à leur angle pos¬
térieur que près de la mésocorie; plus arquées que chez les espèces
précédentes sur les deux tiers postérieurs de leur bord externe ; colorées
et ponctuées comme le pronotum; n’offrant pas ordinairement près de
la suture radiale, de traces d’une nervure sur le tiers postérieur de
l’exocorie; à exocories aussi larges ou presque aussi larges chacune
que la mésocorie. Membrane laissant à découvert les côtés du dos de
l’abdomen; d’un cendré pâle ou testacé à trois ou quatre nervures sail¬
lantes : l’interne bifurquée. Dos de l’abdomen noir sur les deux ou trois
premiers segments et sur le tiers médiaire des suivants, testacé ou
d’un roux fauve et marqué de points obscurs sur les côtés de ces der¬
niers. Tranche abdominale testacée; marquée sur les intersections des
segments d’une sorte de bande obscure formée par des points enfoncés
noirs ou noirâtres, égale aux parties imponctuées d’obscur. Repli du
pronotum d’un flavepâle ou testacé; marqué de points enfoncés noirs,
le plus souvent seulement près de ses bords extérieurs et postérieurs,
sans tache ponctiforme noire sous les angles latéraux. Repli des cories
d’un flave pâle ou testacé, souvent presque imponctué, d'autres fois
pointillé de noir. Dessous du corps d’un testacé pâle livide ou flavescent;
presque uniformément marqué de petits points enfoncés noirs et peu
rapprochés, sur le repli des joues et sur la poitrine. Sillon rostral noir.
rostépisternums Hâves, extérieurement. Ventre noir sur le sillon trans¬
verse médian antérieur; explané sur les côtés; marqué de points
enfoncés noirs plus rapprochés que ceux de la poitrine qui le font
PENTATOMIDES. — SCIOCOMËNS. — ScioCOris. 31
paraître souvent presque noir, surtout chez le a", souvent blanchâtre
sur la ligne médiane et paré de chaque côté de celle-ci de deux ran¬
gées de taches ponctiformes blanchâtres : la moins voisine du milieu
située sur les stigmates; marqué sur les côtés de chaque arceau d’un
espace ordinairement moins ponctué, constituant une tache ovalaire
plus pâle. Pieds d’un flave pâle et testacé; ponctué de noir : cuisses
imponctuées prés du genou.
Celte espèce paraît habiter les différentes zones de notre pays. On la
trouve dans les environs de Paris. Nous l’avons prise à la Chartreuse
et dans le midi. Elle n’est pas rare dans les environs de Lyon.
Obs. Le S. curtipennis se distingue de toutes les autres espèces de
notre pays par ses codes subarrondies à leur bord postérieur, plus
courtes à l’angle postéro-externe de l’exocorie que près de la méso-
corie; par ses exocories aussi larges ou presque aussi larges chacune
que la mésocorie. Elle s’éloigne d’ailleurs du macrocephalus par ses
yeux en partie enchâssés dans les côtés de la tête; par son écusson non
marqué d’une tache noire à l’extrémité; par les côtés de son pro-
notum ponctués de noir sur toute leur longueur : ce caractère le dis¬
tingue des S. fissus, angustipennis et auritus. Il n’a d’ailleurs ni la
partie antérieure de la tête relevée et bifide, comme le fissus, ni l’écus¬
son sillonné , comme Y angustipennis, ni la partie antérieure des côtés
du pronotum dépourvu de points noirs, l'écusson plus étroit que cha¬
que code, vers leur angle postéro-externe et la membrane des cories
maculée de brun, comme chez Y auritus. Il s’éloigne enfin des S.
Helferi et terreus par ses postôpisternums pâles à leur côté externe et
par son ventre sans bandes longitudinales noires. Il a beaucoup d’ana¬
logie avec Yumbrinus; mais il s’en distingue par son pronotum moins
court proportionnellement à sa largeur, en ligne droite à sa base; par
ses cories plus courtes, subarrondies à leur bord postérieur, moins lon¬
guement prolongées à l’angle postéro-externe de l’exocorie qu’à celui
de la mésocorie; par scs postépisternums pâles, au lieu d’être nébu¬
leux; par le repli du pronotum entièrement marqué de points noirs ou
bruns, seulement près des bords extérieur et postérieur.
32
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
6. Sclocoris umbrinus ; Wolff.
Testacé ou d’un testacé roussâtre,' et presque uniformément marqué, en
dessus , de points bruns ou noirs, qui lui donnent une teinte d’un testacé
fauve ou brunâtre. Pronolum trois fois aussi large que long, un peu
échancré en arc à sa base. Ecusson aussi long ou à peu près que les cories :
offrant ordinairement des traces d’un carène obtuse non prolongée jusqu’à
l’extrémité; à points calleux blancs. Cories à peu près aussi larges chacune
vers leur angle postéro-interne, que l’écusson; en angle aigu à leur angle
postéro-externe ; à exocories moins large chacune que la mésocorie , vers
les deux tiers de leur longueur . Repli dupronotum ponctué de noir. Postépis -
ter nums flav es extérieurement. Ventre non marqué d’une large tache noire
sur l’avant-dernier arceau.
cf Ventre habituellement plus coloré, brun ou brun noir, avec
les stigmates blancs et marqués d’une rangée longitudinale de petites
taches blanches entre chaque stigma et la ligne médiane, et d’une
tache pâle au milieu du bord latéral des arceaux : le dernier arrondi
en devant, parallèle sur les côtés, offrant chaque tiers externe de
son bord postérieur obliquement transverse, convergeant en dedans;
ce bord interrompu dans son tiers médiaire et muni dans ce point d’un
tubercule dirigé en arrière, de chaque côté duquel part un sillon trans¬
verse, dirigé vers la moitié des bords latéraux.
9 Ventre moins foncé. Dernier arceau arrondi en devant, élargi en
ligne presque droite d’avant en arrière, sur les côtés ; divisé par une
ligne transversale en deux moitiés inégales; l’antérieure plus courte,
de deux pièces, et paraissant souvent offrir une petite pièce triangu¬
laire vers l’extrémité de la suture médiane : la seconde de sept pièces :
les deux intermédiaires antérieures, presque confondues en une seule,
rétrécies d’avant en arrière : les deux latérales antérieures plus longues
près de la ligne médiane que les latérales postérieures : celles-ci sépa¬
rées par une pièce médiane dont les bords latéraux saillants constituent
un V.
Cimex umbrinus. Wolff, Icon. Cimic (1804). p. Ut, 136. pl. XIV. fig. 136,
PENTATOMIDES. — SCIOCOR1ENS. — SciOCOriS. 33
Sciocoris brevicollis. Fieber, Rhynchot. in. Adhandl. de bobm. Gesselleh.
t. VII. 1852. p. 441.8. — Id. tiré à part. p. 17.8. — Id. Eur. Hemipt. p.
458. 9 (type).
Long. 0m,0051 à O® ,0061 ( 2 1. 1/4 à 2 3/4 ).— Larg. 0m,0025
à 0, 0033(1 1. 1/8 à 1. 1/2).
Corps ovalaire ou ovale-oblong; subplaniuscule : testacé ou d’un
testacé cendré et presque uniformément marqué, en dessus, de points
noirs ou noirâtres qui lui donnent une teinte grise. Tète arrondie ou
subarrondie en devant; à peine sinuée, et munie d’une faible dent,
au devant des yeux ; planiuscule, un peu relevée en rebord, déprimée
entre l’épistome et les bords latéraux; testacée ; uniformément marquée
de points noirs rapprochés. Epistome un peu saillant, avancé jusqu’aux
deux tiers ou trois quarts des joues. Antennes testacées ou d’un testa¬
cé fauve, avec les deux derniers articles presque entièrement et souvent
une partie du 3e, bruns ; le 2e à peine aussi long ou un peu moins
long que le 3e. Yeux bruns ou noirs; à moitié engagés dans les côtés
de la tète. Pronotum échancré en devant, d’une profondeur presque
égale au diamètre d’un œil ; tronqué au bord postérieur de cette
échancrure; plus d’un tiers plus large à ce bord qu’à chaque
troncature postoculaire; une fois environ plus large à ce même bord,
que l’espace compris entre l’une de ses extrémités et le bord latéral ;
élargi en ligne un peu arquée, sur les côtés, jusqu’aux angles latéraux
qui sont un peu émoussés; deux fois et demie aussi large à ces angles
que long sur sa ligne médiane ; à cicatrices linéaires et peu apparentes;
creusé d’un sillon transverse plus ou moins faible; chargé d’un calus
assez saillant, borné par une fossette avancée jusqu’au sillon transverse;
cendré, testacé ou d’un testacé cendré ; uniformément marqué de points
noirs ou bruns rapprochés. Ecusson rétréci en ligne à peu près droite;
arrondi ou subarrondi à l’extrémité; prolongé au moins jusqu’au
trois cinquièmes de l’abdomen ; un peu plus long ou à peine aussi
long que les cories à leur angle postéro-ex terne ; un peu plus long que
l’une d’elle à leur angle postéro-interne ; chargé sur son tiers basilaire
d’une subconvexitô obtriangulaire ; offrant ordinairement, après la sub-
convexilé, une carène obtuse non prolongée jusqu’à l’extrémité et parfois
Annales de la Société Linnéenne. 3
34
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
obsolète ou peu sensible; à stigmas représentés par un point fossette
noir ; chargé au côté interne de chacun de ces stigmas, d’un petit calus
blanc, cendré, testacéou testacé cendré, et uniformément marqué comme
le pronotura de points noirs ou noirâtres rapprochés. Cories prolongées
jusqu a l’extrémité du 4e arceau ventral, à leur angle postéro-externe ;
cet angle assez vif, peu aigu ; faiblement arquées à leur bord postérieur;
colorées comme l’écusson; un peu moins densementponciuées de noir ou
de brun ; à mésocorie un peu plus large que l’exocorie ; à suture radiale
non accompagnée postérieurement d’une nervure; à suture cubitale
prolongée jusqu’au tiers de 1 écusson. Membrane nébuleuse ou obscure ;
laissant un peu à découvert les côtés du dos de l’abdomen ; ordinai¬
rement à cinq nervures saillantes; l’avant-dernière externe , ordinai-
rementbifurquée. Dos de l'abdomen noir sur les trois premiers segments
et sur le tiers médiaire des suivants, testacé ou d’un testacé nébuleux
sur les côtés de ceux-ci. Tranche abdominale testacée, marquée de points
bruns, plus petits sur la partie médiane de chaque arceau, plus foncé et
plus épais près des bords antérieur et postérieur de ceux-ci, où ils
forment une bande transversale brune. Bec prolongé jusqu’au métas-
ternum; testacé avec l’extrémité brune. Repli des joues et pièces préba¬
silaires testacés, ponctués de noir ou de brun. Repli du pronotum et
repli des cories testacés, ponctués de brun. Poitrine testacée ou d’une
teinte rapprochée; peu ou point marquée de grosses taches noires sur
les côtés (parfois cependant notées d’une tache nébuleuse sur les côtés de
l’antépectus ) ; région odorifique couleur de chair livide ou nébuleuse,
pointillée de noir. Sillon rosirai noir. Postépisternums ordinairement
obscurs ou nébuleux à leur côté externe, parfois d’un testacé flavescent.
Ventre parfois presque entièrement brun ou brun noir, avec une bande
noire sur le milieu des deux premiers arceaux, marqué d’un point
blanc sur les stigmates; ordinairement paré en outre d’une rangée
d’un blanc testacé plus ou moins complète entre les stigmas et la ligne
médiane, quelquefois avec celle-ci pâle et offrant au moins sur les
parties antérieures de sa région médiane une couleur foncière fauve
ou d’un fauve testacé ou roussâlre, entre les points bruns ; marqué sur
la moitié médiaire du repli de la tranche de points noirs moins rappro¬
chés ; noir ou noirâtre sur chaque tiers antérieur et postérieur de la
PENTATOMIDES. — SCIOGO RIENS. — StiOCüriS. 35
tranche. Pieds testacés ou d’une couleur rapprochée, peu ponctués de
noir ou de brun.
Cette espèce paraît rare en France ; nous l’avons prise seulement
quelquefois dans les montagnes des Basses-Alpes.
Obs. Elle se distingue de toutes les précédentes par le 2e article des
antennes plus court que le 3e; par ses postépisternums ordinairement
nébuleux ou obscurs à leur côté externe.
Le S. urnbiinus s’éloigne des S. Helferi et terreus par son ventre non
paré, sur l’avant-dernier arceau, d'une grosse tache noire, vers laquelle
convergent deux larges bandes noires; des macrocephalns , angusti-
pennis, auritus et fissus, par les côtés de son pronotum ponctués de
noir jusqu’aux angles latéraux; sous ce rapport il se rapproche du
curtipennis ; mais il s’en distingue par le 2e article de ses antennes
généralement plus court que le 3e; par son pronotum proportionel-
lement plus large aux angles latéraux que long sur sa ligne médiane ;
par son écusson à peine àussi long que les coriesà leur angle postéro-
externe; par cet angle assez vif, presque rectangulairement ouvert; non
subarrondies, à leur bord postérieur; par ses postépisternums ordi¬
nairement obscurs à leur côte externe, etc.
Le S. umbrinus semble avoir été méconnu par tous les entomologistes.
Les Géocorises de cette famille avaient été si mal étudiées jusqu’à
M. Fieber, que la plupart des écrivains avaient cru retrouver l’espèce
décrite par Wollï, dans toutes celles qui leur tombaient sous la main.
M. Fieber s’est le plus rapproché de la vérité ; mais il a évidemment
donné le nom d 'umbrinus à celle que Panzera figurée, et celui de brevi-
collis à celle qui est représentée dans l’ouvrage de Wolff : il suffit de
voir les ligures données par ces auteurs, pour s’en convaincre. Le dm ex
umbrinus de l 'Icônes cimicum, montre les corics un peu plus longues
que l’écusson, à leur angle postéro-externe, et en angle aigu à celte
partie postéro-externe, ce qui constitue les principaux caractères ser¬
vant à distinguer celte espèce de notre Sc. curtipennis ( umbrinus ,
Panzcr). Mais comment, dira-t-on, 1 eCimex umbrinus de Wolff n’est-il
pas le même que celui de Panzer, puisque le premier tenait du second
l’insecte qu'il a décrit? il est facile de répondre à celle objection: Panzer
avait sans doute dans sa collection, sous le nom de C. umbrinus des
histoire naturelle des punaises.
36
insectes d’espèces différentes, et l’exemplaire qu’il aura communiqué à
Wolff, n’était pas identique à celui qu’il a représenté. Dans tous les cas,
avec l’insuffisance des descriptions de ces deux auteurs, on ne peut
avoir recours qu’aux figures, et celle de Wolfï se rapporte sans aucun
doute à notre umbrinus, comme celle de Panier s’applique à notre cur-
tipennis.
Nous avons reçu de M. Minck, sous le nom de Sc. ochraceus, un indi¬
vidu déterminé par M. Fieber, qui ne nous a pas paru différent de
notre Sc. umbrinus , ou qui semble n’en être qu’une variété.
Près du Sc. umbrinus vient se placer l’espèce suivante :
§ciocoB*is liomalonotiis: Fieber. Testacé ou d'un testacé cendré
ou grisâtre ; presque uniformément marqué en dessus de point bruns ou
noirs , qui lui donnent une teinte d'un gris brunâtre. Pronotum deux fois
et deux tiers aussi large que long et à peu près en ligne droite ci sa base.
Ecusson prolongé jusqu’aux quatre septièmes de l'abdomen , plus long
que les cories; légèrement en toit ; à points calleux de couleur foncière.
Cônes sensiblement moins larges chacune , vers leur angle posléro-interne,
que l’écusson; à cmgle postérieur assez vif et presque rectangulaire; peu
arquées à leur bord posléi leur. Pronotum ponctué de noir. Postèpistcr-
nums fîmes extérieurement. Ventre non marqué d’une large tache noire
sur V avant-dernier arceau.
Sciocoris homanolotus . Fieber, Eur. Hemipt. p. 330. il.
Long. 0m,0078 (3 1. 1/2). - Larg. 0^,0045 (2 1.).
Patrie : l’Italie, la Dalmatie, etc. (coli. Fieber, Mink et Signoret).
Obs. Le S. homanolotus a la tête obtusément arrondie en devant, à
peu près aussi longue que le prothorax sur sa ligne médiane, peu
sinuée sur les côtés : les yeux enchâssés seulement jusqu’au quart dans
les côtés de la tête; chaque angle postérieur de l’échancrure du prono¬
tum séparé du bord latéral par un espace à peu près égal au bord pos¬
térieur de cette échancrure; les cories prolongées jusqu’à la moitié du
4e arceau ventral; le repli de chaque joue et des cories marqués de
PENTATOMIDES. — SCIOCORIENS. — Sciocoris. 37
points noirs : le premier, olîrant un espace imponctué au côté interne
du tubercule antennifère; le ventre marqué de points noirs constituant
diverses rangées de taches noirâtres : les pieds ponctués de noir, avec
un demi-anneau noir aux cuisses, suivi d’un espace imponctué.
Avant le Sciocoris Helferi , se place l’espèce suivante :
Sciocoris «ïistisicîus ; Fieber. Cendré en dessus , flavescent en
dessous; marqué en dessus de points noirs, plus petits sur la mésocorie.
Pronotum ponctué sur les côtés; paré à la base d’une bordure blanchâtre
très- droite. Ecusson sensiblement plus court que les cories; à peine aussi
large que chacune d'elles vers les deux tien de sa longueur; pâle sur les
côtés de la ligne médiane densement ponctué de noir, et paraissant sillonné
sur cette ligne. Cories prolongées jusqu'à l’extrémité du 4e arceau ven¬
tral, arquées à leur boi d postérieur ; en angle aigu à leur angle posté i o-in-
terne; à mésocorie une fois plus large que l’exocorie vers l’extrémité de la
suture cubitale: celle-ci prolongée jusqu’au niveau delà moitié de l’écus¬
son. Repli du pronotum marqué de points noirs. Postépislernums noirs
à leur côté externe. Ventre flavescent; marqué de très-petits points nébu¬
leux, plus obscurs près des stigmates ; noté d’une tache noire sur la partie
médiane de son avant-dernier arceau.
Sciocoris dislinclus. Fieber, Eur. Iïemipt. p. 357. 8.
Long. 0“ 0067 (3 1.). — Larg. 0m,0033 (1 1. 1/2).
Patrie : l’Ukraine.
7. Sciocoris Helferi; Fieber.
D’un blanc cendré ou flavescent; marqué en dessus de points noirs ou
bruns, excepté sur une bordure latérale des côtés du pronotum. Ecusson
à peine aussi long que les cories à leur angle posléro-exlerne ; à peine
aussi large que l’une d’elles à leur ang'e poslèro -interne ; marqué souvent
de cinq petites taches basilaires brunes entre les calus blancs et parsemés
de points blanchâtres subcalleux. Corvs prolongées au delà du 4e arceau
ventral; à angle posléro-exlerne aigu ; à suture cubitale prolongée jusqu’à
38
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
la moitié de l’écusson. Postépisternums noirs à leur côté externe , f laves
et ponctués de noir à l’interne. Ventre marqué, sur V avant-dernier ar¬
ceau, d'une grosse tache noire, vers laquelle convergent deux bandes lon¬
gitudinales de même couleur.
o\
9 Dernier arceau ventral arqué ou arrondi en devant, largement
élargi d’avant en arrière sur les côtés; divisé par une ligne transver¬
sale arquée ou anguleuse en arrière en deux moitiés assez inégales :
l’antérieure un peu plus longue sur la ligne médiane, à peine aussi
longue sur les côtés; carénée sur la ligne médiane et offrant une petite
pièce triangulaire à l’extrémité de cclle-ci : la seconde moitié, de six ou
sept pièces : les deux intermédiaires antérieures petites, moins lon¬
guement prolongées que les deux latérales antérieures: celles-ci une
fois plus longues près de la ligne médiane que les postérieures latérales.
Sciocoris Helferi. Fieber, Rbynchot. in. Abhandl. d. B. Geselleh. t. VII. p. 449
20. — Id. tiré à part p. 23. 20. — Id. Eur. Hemipt. p. 361. 17.
Long. 0“,0056 à 0m,0072 (2 1. 1/2 à 3 1. 1/4). — Larg. 0“,0039
(1 1. 3/4).
Corps ovalaire ou ovale-oblong; subplaniuscule; d’un blanc cendré,
en dessus, et marqué de points bruns qui lui donnent une teinte gri¬
sâtre. Tête ordinairement subarrondie ou en ogive en devant, quelque¬
fois entaillée à son bord antérieur; variablement sans sinuosité laté¬
rale et sans dent au devant des yeux, ou plus rarement sinuée sur les
côtés et offrant alors une dent, au devant des organes de la vision :
plane, à peine déprimée entre l’épisiome et les bords latéraux; d’un
blanc cendré, marquée de points noirs. Epistome avancé jusqu’aux
trois quarts des joues. Antennes d’un blanc ûavescent, avec les deux
derniers articles noirs ou bruns, excepté à la base. Yeux bruns, à moi¬
tié engagés dans les côtés de la tête. Pronotum échancréen devant, d’une
profondeur à peine égale au diamètre d’un œil; en ligne à peu près
droite au bord postérieur de cette échancrure ; près de quatre fois plus
large à ce bord que chaque troncature postoculaire; une fois environ
pentatomides. — sciocoriens — Sciocoris. 30
plus large à ce même Lord que l’espace compris entre l'une de ses ex¬
trémités et le bord latéral; élargi en ligne un peu courbe sur les côtés
jusqu'aux angles latéraux qui sont émoussés; une fois au moins plus
large à ces angles que long sur la ligne médiane; à cicatrices linéaires
et peu apparentes; marqué d’un sillon transverse faibleou peu profond;
chargé d’un calus assez saillant, limité par une fossette avancée jus¬
qu’au sillon; d’un blanc cendré, marqué de points noirs ou bruns,
excepté sur une bordure latérale pro ongée sur toute la longueur de ses
côtés : les points constituant une tache noirâtre sur le calus, et sou¬
vent six, moins marquées, sur le sillon transverse, qui semble creusé
d’une fossette légère sous chacune d’elles. Ecusson rétréci en ligne
presque droite, arrondi ou subarrondi à l’extrémité; prolongé
jusqu'aux trois cinquièmes de l'abdomen; à peine aussi long ou un
peu moins long que les cories à leur angle postéro-externe; à peine
aussi large ou un peu moins large que l’une d’elles, à leur angle pos-
téro-interne; chargé sur son quart ou tiers basilaire d’une faible sub¬
convexité; ordinairement ensuite un peu en toit, ou chargé d’une côte
médiane obtuse, non prolongée jusqu’à l’evtrémité; à stigmas formés
d’une fossette oblriangulaire ponctuée de noir; chargé d’un calus blanc
sale au côté interne de chaque stigma; d’un blanc cendré ou flaves-
cent, marqué de points noirs ou bruns: ces points constituant ordi¬
nairement, entre les calus blancs, cinq petites taches basilaires; habi¬
tuellement parsemé de petits points calleux d’un blanc sale plus ou
moins apparents. Cories prolongées au moins jusqu’au quart du cin¬
quième arceau ventral, à leur angle postéro-externe; en angle aigu à
ce dernier; en ligne droite sur la moitié externe de leur bord posté¬
rieur ou légèrement sinuées près de l’angle postéro-externe qui sem¬
ble alors légèrement incourbé; d’un blanc cendré ou llavescent; mar¬
quées de points noirs ou bruns, souvent plus petits et plus légers sur
la mésocorie; quelquefois marquées de points bruns ou noirâtres, plus
gros, près de la suture radiale; à suture cubitale prolongée jusqu’à la
moitié de l’écusson; à mésocorie de deux tiers plus large que l’exocorie,
vers les deux tiers de leur longueur ; ordinairement chargées au côté
externe de la partie postérieure de la suture radiale d’une nervure
prolongée jusqu’à l’extrémité. Membrane hyaline : à cinq nervures.
40
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES,
Dos de l'abdomen noir, avec les côtés des trois derniers arceaux parés
de taches ou d’une bordure d’un blanc flave ou testacé, graduellement
plus large. Tranche abdominale d’un blanc flave ou testacé, marqué sur
les intersections d’une bande formée par des points noirs ou noirâtres.
Dessous du corps d’un blanc flavescentou testacé. Bec prolongé jusqu’à
la moitié du mésosternum; d’un blanc flave, avec le dernier article
noirâtre. Repli des joues et pièces prébasilaires marqués de points noirs,
laissant un espace imponctué au côté externe du tubercule antennifère,
Repli du pronotum ponctué de noir seulement vers son bord postérieur.
Repli des cories non ponctué de noir. Sillon rostral noir seulement sur
le mésosternum. Poitrine marquée de points noirs, constituant ordinai¬
rement une grosse tache sur les côtés de chacun des segments pecto¬
raux. Postépisternums noirs à leur côté externe, flavescents et ponctués
de noir à l’interne. Ventre d’un blanc flave ou d’un flave pâle; superfi¬
ciellement marqué de points souvent à peine nébuleux ou obscurs:
ces points constituant souvent, un peu plus en dedans que les stig¬
mates, une bande longitudinale nébuleuse; marqué, sur le milieu de
l’avant-dernier arceau, d’une grosse tache noire, vers laquelle conver¬
gent deux bandes ou rangées de grosses taches noires, parfois brunâ¬
tres ou en partie obsolètes; marqué latéralement sur les intersections
d’une petite tache noire, brune ou parfois obsolète. Pieds d’un blanc
flavescent ou testacé, peu ponctués de brun.
Cette espèce est exclusivement méridionale. Nous l’avons prise rare¬
ment dans les environs de Marseille. On la trouve aussi en Italie, en
Sicile et en Algérie.
Obs. Elle se distingue de toutes nos espèces précédentes par son ventre
marqué, sur l'avant-dernier arceau, d’une grosse tache noire, vers la¬
quelle convergent deux bandes noires; par ses postépisternums noirs
au côté externe; par les sutures cubitales prolongées jusqu’au niveau
de la moitié de l’écusson ; par ses cories dépassant un peu l’extrémité
du 4e arceau ventral, etc.
Elle offre des variations de couleurs suivant le développement de la
matière colorante. Les taches noirâtres du sillon transverse et delà base
de l’écusson, sont souvent peu marquées, ainsi que les points blancs de
ce dernier; les taches latérales situées sur les intersections des arceaux
PENTATOMÎDES.
sciocoiuens. — Sciocoris.
41
du ventre sont parfois indistinctes et les deux bandes formées de taches
noires sont souvent presque effacées ou réduites à une trace d’un brun
rougeâtre ou d’un rouge brunâtre représentant le côté externe de ces
bandes.
8. Sciocoris terreus ; Schrank.
D’un cendré testacé ou flavescent ; marqué en dessus de points noirs ou
obscurs , ordinairement excepté sur les côtés du pronotum et à la base de
l’exocorie. Ecusson à peine de la longueur des codes à leur angle pos-
téro-exlerne ; plus large que l’une d’elles à leur angle postéro-extern e;
marqué ordinairement de quelques petites taches basilaires brunes entre les
calus blancs. Codes prolongées jusqu’au quatrième arceau ventral; à angle
postèro-externe aigu ; à suture cubitale prolongée jusqu’ au niveau du tiers
de l’écusson. Postépisternums entièrement noirs. Ventre marqué sur l’avant
dernier arceau d’une grosse tache noire , vers laquelle convergent deux
bandes longitudinales ordinairement de môme couleur.
o* Bandes noires du ventre ordinairement très-larges. Dernier arceau
arrondi en devant, parallèle sur les côtés; à angle très-ouvert et dirigé
en avant, à son bord postérieur; muni à celui-ci d’un rebord d’un
blanc sale, interrompu dans son quart média ire; chargé d’une petite
pièce arquée en arrière, dans cette partie interrompue.
9 Bandes noires du ventre ordinairement moins développées. Der¬
nier arceau ventral arqué ou arrondi en devant, largement élargi d’avant
en arrière sur les côtés; divisé par une ligne transversale en deux moi¬
tiés peu inégales : l’antérieure à peine plus longue, de deux pièces : la
seconde de six ou sept pièces: les deux intermédiaires antérieures
petites, moins longuement prolongées que les deux latérales antérieures :
celles-ci un peu moins courtes sur la ligne médiane que les postérieures.
Cimex terreus. Schrank, Faun. Boic. t. II (1803). p. 75. 1109.
Cydnus umbrinus. Fai.lén, Monogr. cimic. suec. (1809). p. 54. 5.
Sciocoris umbrinus. Fallén. Hemipt. suec. (1829). page 21. 1. — Burmeist,
Handb. t. H. p. 373. 5. — Blanchard, Hist. nat. Ilemipt. p. 151. 4. — Flor,
Rhynch. liv. I. t. I. p. 111. 1.
42
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Sciocoris teneus. Fieber, Rhynotog. in Abhand I. d. bohmish. Gesellsch. t. VII.
p. 449. 21. — Id. tiré à part, page 25. 21. — Id. Europ. Hemipt.p. 361. 18.
Long. 0m,00o9 à 0m,0067 (2 1. 2/3 à 3 1 ). — Larg. 0"\0033 (1 1. à 1 1. 1/2)
aux angles latéraux du pronotum. — 0m,0030 à 0m,0045 (1 1. 2/5 à
2 1.) vers la moitié du ventre.
Corps ovale-oblong; subplaniuscule ; cendré ou testacé en dessus et
marqué de points enfoncés noirs ou bruns qui lui donnent une teinte
grisâtre ou d’un testacé grisâtre. Tête en ogive ou subarrondie en de¬
vant: élargie en ligne presque droite sur les côtés, ordinairement sans
dent sensible au devant des yeux; un peu plus large entre ces organes
que longue depuis sur cette ligne transversale jusqu’à son bord an¬
térieur ; testacée ou d’un testacé livide, marquée de points bruns ou noirs,
tantôt uniformément disposés, tantôt en olïrant des traces plus foncées
ou plus claires; ordinairement parée d’une ligne blanche prolongée de¬
puis le vertex jusqu’à un point plus ou moins avancé de l’épistome.
Epistome avancé jusqu’aux trois quarts ou un peu plus des joues. Yeux
bruns, à moitié enchâssés dans les côtés de la tête. Antennes cendrées
ou testacées, avec les deux derniers articles et ordinairement l’extré¬
mité du 3e, bruns; le deuxieme article un peu plus long que le 3e.
Pronotum éch ancré en devant, d une profondeur à peu près égale au
diamètre d’un œil , en ligne à peu près droite au bord postérieur de
cette échancrure; près de quatre fois aussi large à ce bord que chaque
troncature particulière; une fois au moins plus large à ce même bord
que l'espace compris entre l’une de ses extrémités et le bord latéral;
élargi en ligne faiblement arquée sur les côtés jusqu’aux angles laté¬
raux ; deux fois et demie au moins aussi large à ces angles que long
sur la ligne médiane; à cicatrices linéaires et peu marquées; creusé,
un peu après le milieu de sa longueur, d'un sillon transverse peu pro¬
fond; testacé ou testacé cendré, marqué de points noirs ou bruns,
tantôt presque uniformément disposés, tantôt constituant des sortes de
bandes longitudinales plus obscures : offrant ordinairement sur les côtés
une bordure foncière dépourvue de points bruns; chargé d’un calus
ordinairement marqué d’un point noir, et limité par une fossette avancée
jusqu’au sillon transverse. Ecusson rétréci d’avant en arrière et presque
PENTATOMiDES. — SCIOCORIENS. — StiOCOriS. 43
sans sinuosités sur les côtés, ou n’en offrant que de faibles traces vers
le tiers de la longueur ; arrondi ou subarrondi à l'extrémité: à peine
aussi long ou un peu moins long que les codes vers leur angle postéro-
externe ; d’un tiers environ plus large que chacune d’elle vers leur
angle postéro-interne ; chargé sur son tiers basilaire d’une tuméfaction
assez prononcée; ordinairement ensuite un peu en toit ou chargé d’une
côte médiane obtuse, non prolongée jusqu’à l’extrémité; à stigmas
formés par une fossette couverte de points noirs ou noirâtres; chargé
d’un calus d’un blanc sale près de chaque stigma; ordinairement mar¬
qué d’un petit point noir au côté interne du calus blanc et souvent de
trois autres points basilaires bruns ; lestacé ou d’une teinte rapprochée;
marqué de points bruns ou noirs, tantôt disposés d’une manière uni¬
forme, tantôt constituant de petites taches peu apparentes ou des sortes
de bandes plus obscures. Cories prolongées jusqu’au quatrième arceau
ventral, à leur angle postéro-externe : celui-ci vif, un peu aigu ou
presque rcctangulairemcnl ouvert; en ligne droite ou non arquée sur
la moitié externe de leur bord postérieur; testacées ou d’une teinte rap¬
prochée; marquées de points bruns ou noirs, tantôt disposés d’une
manière uniforme, tantôt constituant de petites taches brunes; sans
points noirs sur la base de l exocorie; à suture radiale ordinairement
saillante, variablement accompagnée ou non, à sa partie postérieure,
d’une nervure peu marquée; à suture cubitale prolongée à peine jus¬
qu’au niveau du tiers de l’écusson : mésocorie d’un quart ou d’un tiers
plus large que l’exocorie, vers le tiers de leur longueur. Membrane hya¬
line, mais paraissant teslacce; à cinq ou six nervures assez saillantes.
Dos de l’abdomen noir, avec les côtés des quatre derniers arceaux testacés
et ponctués de brun, sur les côtés. Tranche marginale de l’abdomen tes-
tacée ou d’une teinte rapprochée, avec les angles ou les bords des inter¬
sections des arceaux marqués d une tache ou d’une bande brune. Bec
prolongé presque jusqu’aux hanches postérieures; d’un cendré testacé,
avec l’extrémité noire. Repli des joues testacé, marqué de petits points
enfoncés bruns ou noirs. Poitiine noire sur le sillon rostral; testacée
ou d’une teinte rapprochée; marquée de points enfoncés bruns ou noirs ;
marquée d’une grosse tache noire ou brune au côté interne de chacun
de ses segments. Repli du pronolum d’un flave pâle ou testacé ,
44
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
marqué ordinairement d’une tache noire sous les angles latéraux ; va¬
riablement marqué sur le reste de points noirs ou concolores. Repli des
cories souvent non ponctué de brun. Ventre noir sur le sillon médian
transverse de sa partie antérieure ; paré sur la partie médiane de l’avant-
dernier arceau d’une grosse tache noire presque carrée; orné su; les
cinq premiers arceaux de deux bandes longitudinales noires souvent
forméesde taches unies, plus développées chez le cfque chez la 9 ; d'un
flavetestacé ou parfois rosâtre chez le a", entre les bandes noires, avec
la ligne médiane d’un flave pâle; d’un flave pâle ou testacé au côté ex¬
terne des bandes noires ; marqué plus extérieurement de points bruns
ou obscurs constituant une bande nébuleuse ou obscure sur la région
des stigmates, qui sont blancs ou blanchâtres ; marqué d’une tache
brune à l’angle des intersections. Pieds tlaves ou d’un flave testacé,
ordinairement marqués de points bruns.
Cette espèce se trouve quelquefois dans les environs de Lyon; mais
elle est moins rare dans le Midi. Nous l’avons prise dans diverses lo¬
calités de notre ancienne Provence. On la trouve dans les lieux exposés
au soleil, au pied des plantes ou sous les pierres.
Obs. Le Sciocoris terreus offre de nombreuses variations, suivant le
développement de sa matière colorante et de celui des points enfoncés
bruns ou obscurs.
La couleur foncière varie du cendré ou cendré blanc, au flavescent,
au testacé, au flave roussâtre. La tète est tantôt uniformément ponctuée,
avec une ligne pâle naissant du vertex et s’avançant sur l'épistome;
quelquefois cette ligne est peu distincte; d’autres fois la tête est mar¬
quée de sortes de bandes brunes et de quatre taches brunes sur sa
partie postérieure. Le pronotum offre parfois une petite tache bru¬
nâtre derrière chaque œil et deux autres entre celles-ci; quelquefois
sa surface en présente d’autres ou montre des sortes de bandes longitu¬
dinales obscures ; sa ligne médiane est parfois pâle; ses côtés sont ordi¬
nairement parés d’une bordure imponctuée de brun; mais quelquefois
cette partie est marquée de points nébuleux ou même bruns, ordinaire¬
ment un peu moins épais que sur le reste de sa surface. Le point noir
de chaque calus est obsolète chez les variétés pâles; la ligne médiane
est parfois pâle, souvent uniformément ponctuée. Les cicatrices offrent
pentatoMides. — sciocoriens. — Dyroderes. 45
souvent une ligne transverse lisse , plus rarement cette ligne
semble ponctuée. L’écusson offre chez la plupart, à sa base, un point
noir au côté interne du calus blanc et deux ou trois autres; mais sou¬
vent ces taches sont complètement effacées; quelquefois il montre di¬
verses petites taches brunes ou des sortes de bandes longitudinales
obscures. Les codes ont la suture radiale tantôt nerviforme, tantôt
à peine saillante; quelquefois vers la partie posléro-interne de celle-ci
se montrent les traces d'une faible nervure. Le repli du pronotum est
tantôt ponctué de noir, plus souvent sans points noirs. Les deux bandes
noires du ventre sont généralement plus développées chez les a*.
Quand elles sont très-foncées, la partie médiane et la bande flavescente
qui les borde à leur côté externe est plus pâle. Quand ces bandes sont
moins obscures, souvent l'espace voisin de la ligne médiane prend une
teinte rosâtre : quelquefois les bandes noires sont faiblement ou à peine
indiquées. La tache noire de l’avant-dernier arceau est parfois bilobée
postérieurement, ou divisée par une ligne médiane pâle. Les post-
épisternums ne sont parfois noirs ou noirâtres qu’à leur côté externe.
Les pieds, ordinairement ponctués en noir, n’ont parfois point de traces
de ces points.
Malgré ces variations, le S. terreus se distingue sans peine des S.
macroreplialus , angustipennis , f issus, auritus , curtipennis et umbri-
nus par son ventre marqué, sur l’avant-dernier arceau, d’une tache
noire, vers laquelle convergent deux bandes longitudinales de même
couleur; par ses postépisternums noirs. Il s’éloigne du S. Helferi, par
une taille ordinairement moins avantageuse; par ses postépisternums
le plus souvent entièrement noirs; par sa suture cubitale à peine pro¬
longée jusqu’au tiers de l’écusson ; par ses cories à peine prolongées
jusqu’à l’extrémité du 4e arceau ventral, à leur angle postéro-externe.
Genre Dyroderes, Dyrodère; Spinola.
Spinola. Essai sur les ins. Hemipt. (1480), p. 311.
Caractères. Bord postérieur du tubercule antennifère moins avancé que
le bord antérieur des yeux. Cories commençant à se rétrécir à partir du
46
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
dixième de la longueur de leur côté externe. Antennes prolongées jus¬
qu’à la moitié du corps; à 1er article le plus court ou à peu près égal
au 3° : le 2e presque une fois plus long que celui-ci : le 4e un peu moins
grand quele 2e, graduellement et faiblement épaissi : le dernier, le plus
grand. Pronotiiméchancré en devant, pas plus large au bord postérieur de
cette échancrure, que la ligne transversale qui serait tirée depuis l'ex¬
trémité du bord, jusqu'à l'un des bords latéraux; obliquement tronqué
derrière les yeux; subarrondi aux angles de devant; à côtés dilatés,
foliacés, oblusément arqués; à angles latéraux subarrondis; sans calus
huméral et sans fossette. Ecusson large; à sinuosités latérales très-
faibles, situées vers les deux cinquièmes de sa longueur. Repli descorics
ne dépassant pas l’extrémité de la poitrine. Cuisses non ciliées. Tibias
inermes.
1. Dyroderes margiuntus; Fabricius
Dessus du corps testacé ou d'un testacè livide, marqué de points fauves
ou bruns rapprochés qui lui donnent une teinte fauve ou d' un faute brunâ¬
tre. Pronotum paré aux angles de devant d une la/ lie d'un blanc flavcs-
cent, parsemé de gros points noirs et pi olongés jusqu'à la moitié des côtés;
écusson blanc à l’extrémité. Ventre d’un blanc flavescent; pointillé d’obs¬
cur; marqué sur les trois cinquièmes médiaires du 2e arceau de quatre
grosses taches et de deux sur le 3e arceau , unies ou presque unies ; noires
ou d’un noir verdâtre. Pieds d’un livide testacé ponctués de noir.
o* Ventre paré sur les trois cinquièmes médiaires des 1er et 2e ar¬
ceaux d’une tache d’un noir verdâtre ou d’un vert noirâtre ou bronzé,
graduellement rétréci presque jusqu’à l’extrémité du 6e arceau où elle
est tronquée. Dernier arceau ventral arrondi en devant, parallèle sur
les côtés, entaillé jusqu’au tiers postérieur de sa longueur, avec la
partie antérieure de cette entaille tronquée.
$ Ventre paré sur les trois cinquièmes médiaires des 1er et 2e ar¬
ceaux de quatre grosses taches unies ou presque unies, d’un noir ver¬
dâtre ou d’un vert noirâtre ou bronzé, de deux taches semblables sur
le 3e arceau, et d’une sur le 6e arceau. Dernier arceau arrondi en de-
pentatomides. — sciocoRiENS. — Dyroderes. 47
vant, élargi en courbe rentrante sur les côtés; divisé par une ligne
transversale irrégulière, en deux moitiés : l’antérieure plus courte,
formée de deux pièces, échancrées chacune sur la moitié externe de
leur bord postérieur : la moitié postérieure de six ou sept pièces : la
médiane antérieure, transverse, échancrée à son bord postérieur : la
médiane suivante très-petite : les latérales antérieures prolongées jus¬
qu’au bord postérieur, laissant entre elles un espace en triangle étroit
«
et allongé.
Cimcx marginal us. Fabr., Suppl. Ent. Syst. p. S32. 98-99.
Cimex um'jraculatus. Wolff., Ican. Cimic. p. 102. 93. pl. X. fig. 93.
Edcssa marginaia. Fabb., Syst. Rhyng. p. 154. 43.
Pentatoma manjinata. Latr., Hist. nat. t. XII. p. 189. 18.
Penlatoma opalines. L. Dufour, Recherch. llémipt. (1833). p. 31.
Sciucoris marginatus. Burheist., Ilandb. t. II. p. 373. 4. — Blanchard, Hist.
nat. Hémipt. p. 151. 3. — Fieber, Rhyngotogr. in. Abhandb. d. bohm. Ge-
selleh. 1851-52. p. 437. 1. — ld. tiré à part, p. 13. 1. — Id. Eur. Hemipt.
p. 355. 1.
Sciocoris marginata. Brullé, Hist. nat. Hémipt. p. 398. pl. XXXI. fig. 3.
Dyroderes marginatus. Spinola, Hemipt. p. 311. — Dallas. List. Hémipt. p.
146. 1.
Dyroderes marginatus. Amyot et Serville, Hémipt. p. 122. 1.
Long. 0m,0078 à 0m,0090 (3 1. 1/2 à 4 1.). — Larg. 0™,0043 à 0^,0049
(2 1. à 2 1. 1/5) aux angles latéraux du pronotum. — 0m,0052 à
0m,0056 (2 1. 1/3 à 2 1. 1/2) vers la moitié du ventre.
Corps ovalaire ; subplaniuscule. Tête arrondie en devant, légèrement
sinuée sur les côtés et munie d'une faible dent au-devant des yeux;
à peine aussi longue au devant de ces organes que large entre ceux-ci ;
plane ou légèrement convexe; d’un teslacé fauve, marquée de petits points
noirâtres. Veux bruns; à moitié enchâssés dans le bord de la tête. An¬
tennes livides sur les deux premiers articles, à 3e article nébuleux : les
4e et 5e noirs, avec le tiers basilaire d’un livide testacé. Pronotum échan-
cré presque en arc obtus; subarrondi à ses angles antérieurs; obtusé-
ment arqué, très-dilaté et sensiblement relevé sur les côtés; subarrondi
aux angles latéraux; à cicatrices peu marquées, munies d’un bord pos¬
térieur relevé, précédant un sillon transverse plus ou moins prononcé;
paré aux angles de devant d’une tache blanche, prolongée jusqu’à la
48
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
moitié des bords latéraux, étendue jusqu’au côté interne de l’œil, cou¬
pée à angle droit à son angle postéro-interne, parsemé de quelques gros
points noirs; testacé sur le reste de la surface et marqué de points
bruns très-rapprochés qui lui donnent une teinte fauve, ordinairement
plus foncé ou noirâtre, vers la base. Ecusson prolongé jusqu’aux quatre
septièmes de l’abdomen; arrondi postérieurement; moins large ou à
peine aussi large qu'une corie vers leur angle postéro-interne; sensi¬
blement moins long que les cories à leur angle postéro-externe ; creusé
d’un stigma noir, en forme de fossette oblriangulaire et ponctuée; chargé
d’une assez faible tuméfaction basilaire obtriangulaire, suivie d’une
faible arête aplanie sur sa tranche ; testacé ou d’un testacé livide, ponc¬
tué de brun comme le pronotum, et paraissant comme lui avoir une
teinte fauve, avec l’extrémité d’un blanc livide, et souvent une partie
de la ligne médiane pâle. Cories prolongées jusqu’à l’extrémité du 4e ar¬
ceau ventral, à leur angle postéro-externe : cet angle assez vif et un peu
aigu : colorées et ponctuées comme l’écusson, avecla base del’exocorie
d’un blanc livide. Membrane d'un fauve ou testacé livide, parsemée de
taches poncliformes fauves ou brunâtres, à cinq nervures fauves. Dos de
l’abdomen d’un noir verdâtre ou d’un vert bronzé. Tranche abdominale
d’un blanc livide sur la moitié médiaire des segments, parée sur les
intersections d’une bande noire ou d’un noir verdâtre, formée de deux
lignes. Repli du pronnotum d’un blanc livide et parsemé de points noirs,
sur sa moitié antérieure, marqué postérieurement d'une grosse tache
formée de points noirs. Repli des cories d’un blanc flavescent marqué
de très-petits points obscurs. Repli des joues d’un blanc testacé, marqué
de points bruns, noté d’une tache noire au devant du tubercule anten-
nifère. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures, ou
un peu plus; d’un testacé livide, avec l’extrémité obscure. Poitrine d’un
blanc flavescent marqué sur les côtés de chacun de ses segments d’une
tache formée de points noirs; moins densement marquée de points
noirs sur le reste. Sillon rosirai noir. Ventre d’un blanc flavescent ;
pointillé d’obscur; marqué de taches d’un noir verdâtre ou d’un vert
bronzé variables suivant les sexes, comme il a été dit; noté d’une tache
noire à l'angle antéro-externe de ses arceaux, paraissant offrir après
celle-ci une tache ovalaire plus pâle ou moins pointillée d’obscur que le
ÆLIENS.
RENTAÎOMIDES. —
49
fonds. Pieds d’un livide testacé, marqué de points noirs : cuisses parées
d’un demi-anneau vers les deux liers de leur côté antérieur.
Cette espèce se trouve dans les environs de Lyon et surtout dans nos
provinces plus méridionales.
Elle vit principalement sur le Grateron ( Galium aparine, Linn.) dont
elle pique et suce les fruits.
La femelle, suivant les observations de Léon Dufour, fait sa ponte
vers la fin de juin; dépose ses œufs hérissés d’un duvet court, qui
s’ouvrent par un opercule ou calotte.
Les 9 paraissent plus abondantes que les o\
Obs. Les taches d’un noir bronzé du ventre sont quelquefois en par¬
tie obsolètes.
TROISIÈME FAMILLE.
LES ÆLIENS.
Caractères. Tibias ni épineux ni spinosules. Pronotum non foliacé
sur les côtés; muni à ceux-ci d'un rebord assez épais, convexe, courbé
en dessous près des angles latéraux et par conséquent non visible en
dessus sur la seconde moitié de ces angles (I) : cette seconde moitié ne
débordant pas ou débordant à peine la base des ély très ; à angles posté¬
rieurs nettement indiqués. Tête triangulaire. Epistome rétréci en de¬
vant, enclos par les joues. Antennes variablement insérées plus avant
ou un peu moins avant que le bord antérieur des yeux; de cinq arti¬
cles : le 1er moins avancé que le bord antérieur de la tête. Ecusson sinué
vers le tiers ou les deux cinquièmes de ses côtés; marqué à chacun de
ses angles de devant, d’un sillon noir ou continué par des points enfon¬
cés jusqu’aux sinuosités ou à peu près : ces points, noirs au moins près
de la base. Cories non prolongées jusqu’à l’extrémité du 5e arceau ven¬
tral; subarrondies à leur angle postéro-interne. Tranche abdominale peu
(1) Ce caractère très-distinctif se retrouve chez tous nos Æliens de France.
Il n’existe pas ch-z V Ensarcoris anqustnlus. B ierensprung, qui fait le passage
des Æliens aux Ëysarcoriens.
Annales de la Société Linné enne. 4
50 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES,
ou point apparente en dehors des élytrcs. Bec débordé à la base par la
partie antérieure du desssus de la tête; logé, sous celle-ci, dans un sil¬
lon; ordinairement prolongé jusqu’aux hanches postérieures ou un peu
plus. Antépectas arqué en devant au bord antérieur de chacun de ses
flancs, et constituant des lames antépectorales plus avancées que le
niveau du bord postérieur et souvent même que le bord antérieur des
yeux. Mésoslenuim canaliculé. Ventre, sans sillon longitudinal médiaire,
ou du moins sans sillon prolongé jusqu’au 6- arceau; non armé dans
le milieu de sa base d’une pointe ou d’une épine dirigée en avant.
Ongles munis en dessous d’un appendice membraneux.
Ajoutez, au moins pour les espèces de noire pays :
Antennes prolongées jusqu’à la moitié delà longueur du corps, ou un
peu plus; de cinq articles : le 1er épais: le 2° et ordinairement le 3e
filiformes : les 4e et 5e subfusiformes, épaissis, pubescents. Tête convexe;
à peine munie latéralement d’un rebord très-étroit. Yeuc plus larges
que longs; débordant un peu les angles antérieurs du prenotum. Ocelles
un peu plus rapprochés des yeux que de la ligne médiane de la tête.
Pronotum peu profondément échancré à son bord antérieur, presque
tronqué derrière la partie postérieure de la tète comprise entre les
yeux, avec sa partie postoculaire, constituant un angle peu avancé;
obtus ou non tranchant sur les côtés; marqué de cicatrices transverses
en majeure parlie imponcluées. Ecusson chargé d'une tuméfaction ba¬
silaire plus ou moins faible, prolongée jusqu’au niveau des sinuosités
basilaires, souvent rendue plus apparente par une dépression transver¬
sale qui la suit; chargé ou côté interne de chaque stigma d’une ligne
élevée d’une sorte de côte courte ou d’un calus longitudinal lisse, d’un
blanc flavescent ou d’un flave pâle. Ventre de sept arceaux : le 1er court,
mais apparent ; creusé sur sa région médiane, entre le 1er et le 2e
arceaux d’un sillon transverse. Repli des (lories à peine prolongé plus
loin que le bord postérieur du 1er arceau ventral. Desso us du corps
ponctué, moins finement sur la poitrine que sur le ventre. Pieds de
longueur médiocre; simples.
NosÆliens forment une famille très-naturelle et très-distincte par les
caractères indiqués, savoir: par l'existence de lames antépectorales ;
PENTATOMIDES.
ÆL1ENS. — Ælia.
51
par leur pronotum muni sur les côtés ( chez tous ceux de France),
d’un rebord courbé en dessous avant l’extrémité de ses angles latéraux ;
par la forme et la longueur de leurs stigmas.
Il est étonnant que ces caractères très-apparents et très-distinctifs
aient en général été négligés par les auteurs.
Ainsi, ils s’éloignent des Cydniens par leurs tibias non épineux, et
par leur écusson sinué latéralement avant la moitié de sa longueur.
Celte particularité les sépare ainsi des Pentatomiens,desAsopiensetdes
Acanthosomiens. Ils se distinguent des Sciocoriens par leur tête trian¬
gulaire, par leur pronotum non foliacé et muni sur les côtés d’un
rebord latéral épais; des Eysarcoriens par ce rebord non visible en des¬
sus jusqu’à l’extrémité des angles latéraux et par leur mésosternum ca-
naliculé au lieu d’être chargé d’une ligne longitudinale saillante.
Chez tous nos Æiiens de France les pièces latérales antérieures ou
internes de la seconde moitié du dernier arceau ventral des Ç, se
prolongent jusqu’au bord postérieur ou à peu près.
Les Æiiens se partagent en deux genres.
chargée d’une large côte, le long de la suture radiale. Poitrine marquée
d'un point noir au côté externe de chaque eolyle.
Genres.
Ælia.
noD chargée d'une côte le long de la suture radiale. Poitrine non mar¬
quée d'un point noir au côté interne de chaque cotyle. Æliodes.
Genre Ælia, Ælie ; Fabricius.
Fabricius, Sy>t. RhyDgot (1803), p. U8.
Caractères. Exocorie chargée d’une large côte, le long de la suture
radiale. Tête penchée; plus longue au devant des yeux que large entre
les organes; rétrécie d’arrière en avant, en ligne à peu près droite
jusqu’au niveau de la partie antérieure de l’épislome ou un peu plus,
puis subparallèle ou arquée en dehorsjusqua sa partie antérieure;
offrant dans le point où la direction de ses côtés se modifie, une entaille
ou angle rentrant plus ou moins sensible ; comme bilobée en devant.
Tvilrine marquée, au côté externe de chaque cotyle, d’un point noir,
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
constituant une rangée longitudinale de trois points, laissant un peu
en dehors l’orifice de la glande odorifère également noir. Abdomen
subgraduellement rétréci, jusqu’à sa partie postérieure qui est tron¬
quée.
Ajoutez pour les espèces suivantes de notre pays :
Epistome subconvexe; avancé environ jusqu’aux trois quarts des
joues. Antennes insérées plus avant que le niveau du bord antérieur
des yeux. Pronotum creusé, au côté interne du calus, d’une fossette
continuée en avant par un sillon avancé jusqu’aux deux cinquièmes
antérieures de la longueur de ce segment. Ecusson non plus longuement
prolongé que le point le plus postérieur des cories. Cories en ogive
ou subarrondies à leur angle postéro-interne. Sillon rosirai et sillon
transverse de la base du ventre de couleur foncière, c’est-à-dire flave ou
d’une teinte rapprochée.
Chez les espèces de notre genre Ælia les pièces latérales antérieures
ou internes de la seconde moitié du dernier arceau ventral des 9 est
séparé postérieurement par une troisième pièce médiane qui paraît
souvent soudée avec elles, caractère qui sert à séparer ce genre de celui
d ’Æliodes. Dans tous les cas, la seconde pièce médiane, chez les Ælia
ne se prolonge pas jusqu’au bord postérieur.
Ce genre est réduit en France à deux ou trois espèces :
a Mésocorie non marquée d’une ligne noire le long de la sature
radiale.
/S Antennes à 2® article à peu près égal au 3e. Côte médiane lisse
de l’écusson ne dépassant pas les trois cinquièmes ou les deux
tiers de la longueur de ce dernier. Cuisses à un puint noir.
PP Antennes à 2e article près d'une fois moins long que le 3«.
Côte médiane lisse de l’écusson prolongée au moins jusqu’au
trois quarts de la longueur de celui-ci. Cuisses à deux points
noirs.
«a Mésocorie chargée d’une ligne noire le long de la suture radiale.
Antennes à 2e article un peu moins long que le 3e. Côte mé¬
diane lisse de l'écusson prolongée jusqu’aux cinq sixièmes de
celui-ci. C lisses à un petit point noir, souvent nul.
Acuminata
Rostrala.
Klugii.
PENTAT0M1DES.
ÆLIENS . — Ælia.
53
Avant les espèces de notre pays doit être placée la suivante :
Æïia Germari { Kuster. A h Situes fl 2e et 3e articles piesquc égaux.
Dessus du corps d’un flai'e pâle ou d'un blanc roussâlre ; chat géd une côte
blanchâtre, lisse et inégalement saillante , prolongée depuis la paitie antè-
ri aire de l’épislome jusqu'aux trois quarts de l'écusson. Pronotum à rebord
latéral blanchâtre; chargé entre chaque rebord et la ligne médiane d'une
côte plus affaiblie postérieurement, et offrant à sa base les traces d'une
autre côte entre celle-ci et chaque fossette. Ecusson plus long que les
codes; chargé de quatre autres côtes basilaires courtes : une au côté in¬
terne des stigmas : une entre celle-ci et la médiane ; ponctué de noir entre
ces dernières, sur la tuméfaction basilaire , et tout le long de la côte mé¬
diane jusqu’à l’extrémité : la médiane prolongée jusqu’aux deux tiers.
Dessous du corps et pieds d’un flave pâle : stigmates noirs.
Ælia Germari. Kuster. Stett. entom. Zeit. t. XIII. 1S32. p. 391. 1. pl. III. fig.
1 (la tête). — Fieber, Eut. Hemipt. Kaef. Eur. 35t. 2.
Long. 0m,0il2 à (K0123 (5 1. à 5 1. 1/2). — Larg. 0®,00o2 à 0^,0054
(2 1. 1/3 à 2 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum.
Patrie : l’Espagne (Perris).
Obs. La tête est rétrécie en ligne presque droite jusqu’à sa partie
antérieure, c’est-à-dire offre à peine sur les côtés des joues un angle
rentrant très-ouvert au niveau de l’extrémité de l’épistome, et la partie
antérieure des côtés des joues est subparallèle au lieu d’être arquée en
dehors; ses antennes sont entièrement flaves. L’écusson est moins large
postérieurement que chaque corie, vers leur angle postéro-interne.
Les cories sont plus longues d’un cinquième environ que l’écusson et
offrent leur plus grande longueur près de la suture radiale. Le bord
rostral du repli desjouesesten ligne droite, un peu sinuê près des pièces
prébasilaires; celles-ci sont assez faiblement arquées sur leur tranche.
Le dos de l’abdomen est gris brun, ponctué de noir, avec la ligne mé¬
diane flave; la tranche abdominale flave. avec quelques taches linéaires
noires, près de son bord interne. Pieds sans taches.
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
54
i. Ælia aciaminata; Linné.
Antennes à 2e article à peine égal au 3e. Dessus du corps d’un ( lare
pâle; chargé d’une côte lisse et plus pâle , inégalement saillante , depuis
la partie antérieure de V épisto me jusqu’ aux tro's quarts de l’écusson : celte
côte parée de chaque côté d’une bordure formée de points noirs , inter¬
rompue sur la seconde moitié du pronotum ; et réduite à des points obscurs
après la tuméfaction de l’écusson. Pronotum chargé , sur sa moitié anté¬
rieure, de d mx autres côtes en dehors de la médiane ( l’interne souvent fai¬
ble). Ecusson chargé à la base de deux courtes côtes en dehors de la mé¬
diane : celle-ci d peine prolongée jusqu’aux deux tiers : tranche abdomi¬
nale (lave, avec la moitié interne noire. Dessous du corps (lave pâle; tepli
des joues presque imponctué de noir : stigmates noirs, cuisses ordinaire¬
ment d un point noir.
a" Dernier arceau ventral arrondi en devant, parallèle sur les côtés,
offrant à son bord postérieur trois petites échancrures en demi-cercle
allongé, noté de deux taches ponctiformes, noires.
9 Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi sur les côtés en
ligne presque droite; divisé en deux moitiés par une ligne transver¬
sale arquée en arrière; la moitié antérieure, de deux pièces, ordinaire¬
ment séparées vers l’extrémité de la médiane par une très-petite pièce
triangulaire : la moitié postérieure, un peu plus grande, de six ou sept
pièces, la médiane antérieure plus grande, transverse, rétrécie d’avant
en arrière; la médiane postérieure presque carrée : la 3e médiane,
transverse, unissant les deux latérales internes ou antérieures.
Cimex acuminatus. Linné, Syst. nat 10e édit. t. I. p. 444. 43. — Id. 12® édit,
t. I. p. 723. 59. — Panz., Faim. Garni. XXXII. 17. — Wolff., Icon. Cimic.
p. 19. 19. pl. IL fig. 19.
. Schaeffer, Icon. Cimic. pl. XLIL fig. 11.
Ælia acuminuta. II\hn., Wanz. t. I. p. 120. pl. XIX. fig. 63. — Blanch., Hist.
nat. t. 111. Hémipt. p. 154. 1. pl. VIL fig. 5. — Ramb., Faun. d. l'Andal. t.
11. p. 105. I. — Costa, Cimic. centar. 2.dee. 6-10. p.2ù. 1. fig. 7. — Kolén.,
Melatem. entom. t. IV. p. 20. 140. — Dallas, Ilemipt. p. 223. 2. —
PENTATOMIDLS. — Æî.lENS — Ælia. 55
Kuster., stett. entom. Zeit. 1852. p. 392. 2. pl. III. fig. 2 (tôle). — Fjeber,
Eur. Ilemipt. p. 352. 3.
Ælia rostrata. Bohem., in. Ofvers. k. Yetens. akad. forhandl. (1832). p. 50. l.
Long. 0m,01Q5 à 0®,01i2 (4 1. 3/4 à 5 1.). — Larg. üm,0032 ù 0m,0056
(2 1. 1/3 à 2 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum.
Corps oblong; médiocrement convexe. Tête un peu arquée sur la
partie antérieure des joues ; lisse sur l’épistome et sur une bande mé¬
diane faisant suite à celle-ci; ponctuée ou ruguleusement ponctuée sur
le reste de sa surface; d’un jaune ou (lave orangé; ornée de chaque
côté de la bande médiane d une bordure noire ou formée de points en¬
foncés noirs, rétrécie d’arrière en avant sur les côtés de l’épistome et
ordinairement avancée jusqu’à la moitié de la longueur de celui-ci : ces
bordures noires, parfois obsolètes sur le front et le vertex, et réduites,
sur les côtés de l’épislome, à une suture génale noire, dans les varia¬
tions par défaut. Antennes brièvement ciliées; à 1er article le plus court:
les 2e et 3e presque égaux : les 4e et 5e plus longs, presque égaux : le
40 ordinairement le plus long : les trois premiers d’un (lave pâle : les
deux derniers et parfois l'extrémité du S" rose. Pronotum élargi en ligne
soit droite, soit un peu en angle rentrant, jusqu’à l’extrémité visible
en dessus du rebord latéral d’un blanc flavescent; creusé vers les deux
cinquièmes de sa longueur, d’un sillon transverse étendu jusqu’aux
rebords latéraux; chargé de trois côtes longitudinales, lisses : la mé¬
diane faisant suite à celle de la tête, prolongée en s’affaiblissant jus¬
qu’au bord postérieur : chacune des autres, naissant du bord postéro-
interne de chaque cicatrice, rétrécie et plus ou moins raccourcie posté¬
rieurement; offrant ordinairement en devant, au côté interne des cica¬
trices, et postérieurement entre chaque fossette et chaque côte submé-
diaire les traces d’une ligne courte et peu saillante ; marqué sur le reste
de sa surface de points enfoncés assez rapprochés : d un jaune ou flave
pâle sur les côtés, d’un roux testacé sur le reste; ordinairement noir
ou marqué de points enfoncés noirs, en devant, entre la côte médiane
et chacune des autres, jusqu’au sillon transverse et surtout près de ce
sillon : cette partie noire presque concolore chez les variations par dé¬
faut. Ecusson ordinairement un peu moins longuement prolongé que
56
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
les codes; en ogive obtuse sur les deux septièmes postérieurs; plus
large que chaque corie vers leur angle postéro-interne; chargé de cinq
côtes lisses : la médiane faisant suite à celle du pronotum, prolongée
en s’affaiblissant jusqu’aux deux tiers à peine de la longueur de l’écus¬
son : chacune des autres naissant de la base, prolongée seulement jus¬
qu’au bord postérieur de la tuméfaction : chacune des externes, située
au côté interne des stigmas : chacune des intermédiaires un peu plus
rapprochée de la médiane que de la latérale, offrant souvent entre la
côte médiane et les intermédiaires les traces d’une ligne ou côte rudi¬
mentaire; marqué sur le reste de sa surface de points plus prononcés
près de la base, affaiblis postérieurement; à stigmas noirs, ponctués,
prolongés jusqu’aux sinuosités; d’un jaune ou ffave pâle sur les côtés :
noir ou marqué de points enfoncés noirs entre la côte médiane et cha¬
cune des intermédiaires, jusqu’à l’extrémité de la tuméfaction basi¬
laire, puis paré, de chaque côté de la côte médiane, d’une bordure for¬
mée par des points noirs, qui se réunissent postérieurement en une
bande unique plus noire à l’extrémité; d’un blanc cendré ou rosâtre
sur le reste. Cories en ligne courbe à leur bord interne postérieur,
presque depuis la moitié des côtés de l’écusson, jusqu’à un point de la
mésocorie, presque aussi distant de la côte radiale que la largeur du
bord postérieur del’exocorie; un peu moins longuement prolongées à
leur extrémité apicale que la moitié du 5° arceau ventral ; chargées
sur la mésocorie au côté interne de la suture cubitale, d’une faible ner¬
vure émettant, après le milieu de sa longueur, une ramification dirigée
vers le bord postérieur; ponctuées; variant du blanc cendré au blanc
rosâtre, avec la nervure de l’exocorie d’un blanc flavescent. Membrane
d’un blanc vitreux. Dos de l’abdomen noir, paré sur les deux derniers
arceaux d’une ligne médiane d’un testacépàle. Tranche abdominale d’un
flave pâle, avec la moitié interne irrégulièrement noire. Bec prolongé
au moins jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures; d’un flave tes-
tacé, avec l’extrémité noire. Repli des joues arqué sur la partie anté¬
rieure, sinué près des lames prébasilaires; flave, marqué d’une rangée
de petits points noirs près de son bord externe. Pièces prébasilaires
offrant, vers la partie antérieure de leur tranche, un angle médiocre¬
ment saillant; subhorizontales postérieurement. Lames antépectorales
PENT AT0MIDES .
ÆL1ENS.
Ælia.
57
presque aussi avancées que le bord antérieur des yeux. Dessous du corps
d’un jaune ou flave pâle : ventre offrant parfois les traces de deux ou
quatre rangées de très-petites taches noires : stigmates noirs ou bruns.
Pieds d’un jaune ou flave pâle; cuisses marquées, vers les deux tiers de
leur côté antérieur, d’un petit point noir, parfois effacé.
Cette espèce se trouve sur diverses plantes, principalement sur les
c'iréales. Elle habite la plupart des provinces de la France, surtout les
parties méridionales, ou les endroits des zones tempérées exposées au
soleil.
Linné, comme la plupart des autres naturalistes de son temps, a sans
doute confondu celte espèce avec la suivante; il avait vraisemblable¬
ment reçu de diverses provenances, des exemplaires des deux espèces,
puisqu’il donne à cette Pentatomide l’Europe pour patrie; mais dans
sa collection, comme nous avons pu le constater avec M. Dallas, l’insecte
portant l’étiquette écrite de sa main, est bien notre Ælia acuminata ;
à côté de celui-ci s’en trouvent deux autres individus appartenant à
YÆ. rostrata.
2. Ælia rostrata; de Geeu.
Antennes à 2e article une fois environ plus court que le 3e. Dessus du
corps d’un (lace pâle; chargé d’une côte lisse inégalement saillante, pro¬
longée depuis la partie antérieure de l’êpistome jusqu’aux trois quarts de
l’écusson : cette côte parée de chaque côté sur toute sa longueur , d’une
bordure formée de points enfoncés noirs, graduellement rétrécie sur l’é¬
cusson. Pronotum offrant jusqu’au sillon transverse les traces de deux
autres côtes en dehors de la médiane ( l’interne souvent peu distincte ).
Ecusson moins long que les cories; offrant ci la base des traces de deux
courtes côtes, en dehors de la médiane : celle-ci prolongée au moins jus¬
qu’aux trois quarts Dessous du corps flave pâle : repli des joues bordé
de points noirs : stigmates noirs : ventre parsemé de petites taches noires,
cuisses à deux points noirs.
Dernier arceau ventral arrondi en devant, un peu élargi d’avant
en arrière sur les côtés; tronqué à son bord postérieur, en offrant dans
58
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
le milieu de celui-ci une seule petite échancrure, ou fente avancée jus¬
qu’au quart postérieur de sa longueur.
9 Dernier arceau ventral conformé d'une manière analogue à celui
de l’Æ. acuminata; noir avec la ligne transversale moins arquée, la
moitié antérieure un peu carénée sur les trois cinquièmes médiaires :
la pièce antérieure médiane près d’une fois plus large que la médiane
qui la suit : celle-ci plus large que longue.
La punaise à télé allongée. Geoffr., Itist. nat t. I. p. 472. 77.
Cimex roslralus. de Geer, Mém. t. ilî. p. 271. 16. pl XIV. tig. 12 et 13.
Ælia acuminata. Curtis, Brit. Enlom. t. XV. 704.
Ælia neglecta. Dallas, List. Hemipt. p. 223. 3.
Ælia pallida. Kuster, Stett. Entom. Zeit. t. XIII (1832) p 394. pl. III. fig. 4.
(tête). — Fieber, Eur. Hemipt. p. 332. S. — Flor., Rhyng. livl. t. I. p. 121.
Long. 0m,0072 à 0m,0090(3 1. 1/4 à 4 1.). — Larg. 0m,0036 à 0ra,0045
(11. 2/3 à 2 1. ) aux angles latéraux du pronotum.
Corps oblong ; médiocrement convexe. Tête offrant la partie anté¬
rieure des côtés des joues un peu arquée en dehors, séparée par un
angle rentrant assez marqué de la partie postérieure de ses côtés, qui
est en ligne légèrement sinuéedans son milieu; densement et un peu
ruguleusement ponctuée ; d’un jaune ou fia ve pâle ; parée d’une bor¬
dure noire, très-étroite sur les côtés et ornée de deux bandes longitu¬
dinales assez larges, formées par des points enfoncés noirs, situées
chacune sur les côtés internes des joues et prolongés jusqu’au verlex,
en laissant de couleur foncière la partie médiane qui suit l'épislomc.
Antennes brièvement ciliées ; à 1er article le plus court ; le 2° un peu
plus long que celui-ci : à peine plus grand que la moitié du 3e : le 3°
à peine aussi long que celui-ci : le 4e un peu moins grand : le 1er pâle;
les autres d’un rose plus foncé sur les deux derniers. Pronotum élargi
un peu en angle rentrant très-ouvert jusqu’à l’extrémité, visible en
dessus du rebord latéral, d’un jaune pâle; chargé d’un calus saillant ;
marqué, vers les trois cinquièmes de sa longueur , d’une dépression
transverse étendue jusqu’aux rebords latéraux ; chargé d’une côte
longitudinale médiane peu saillante, lisse et d’un jaune pâle ou blanc
flavescent, faisant suite à celui de la tête ; offrant, entre celle-ci et
PENTATOMIDES.
æliexs. — Ælia.
59
chaque rebord latéral, les traces plus ou moins apparentes d’une ou
de deux faibles lignes élevées, affaiblies on peu distinctes postérieure¬
ment, à couleur foncière d'un blanc ou (lave roussâtre pâle; marqué de
points enfoncés en partie coacolores mais en partie noirs et constituant
quatre bandes noirâtres; savoir: une, au côté interne de chaque rebord
atéral ; une entre la côte médiane et chaque ligne intermédiaire. Ecus¬
son moins longuement prolongé que les cories; chargé d’une côte mé¬
diane et longitudinale lisse, d’un blanc fiavescent, faisant suite à celle
du pronotum et prolongée, en s’affaiblissant, jusqu’aux, trois quarts au
moins de sa longueur; offrant en outre sur la tuméfaction basilaire
quatre nervures ou côtes faibles et courtes, une, au côté interne de chaque
stigma : une entre celle-ci et la côte médiane, mais un peu plus rappro¬
chée de celle-ci; offrant parfois entre chacune des côtes intermédiaires
et la médiane, les traces d’une autre ligne élevée; ponctué; d’un flave
pâle; paré de chaque côté de la côte médiane d'une bande noirâtre
formée de points noirs : chacune de ces bandes graduellement rétrécie
et réunies en une seule vers l’extrémité; offrant quelquefois des points
enfoncés noirs ou obscurs entre les côtes intermédiaires et les latérales ;
ou même offrant d’autres fois presque tous les points enfoncés noirs ou
obscurs. Cories en ligne courbe à leur bord interne postérieur, depuis
les deux, tiers au moins des côtés de l’écusson jusqu’à unpointdela
mésocorie assez rapproché de la suture radiale, assez faiblement rac¬
courcies ensuite de ce point à l’extrémité du bord latéral de l’exocorie ;
prolongées, dans leur plus grande longueur, jusqu’au niveau de l’extré¬
mité du 4e arceau ventral ; chargées au côté interne de la mésocorie,
joignant la nervure cubitale, d’une faible nervure, émettant une ramifi¬
cation prolongée jusqu’au bord pistérieur de la corie; à couleur fon¬
cière ordinairement d’un (lave pâle sur l’exocorie, d’un blanc sale ou
cendrésur le reste; marqué de pointsenfoncés, concolores sur l’exocorie,
noirs ou obscurs, plus petits et un peu moins rapprochés que ceux du
pronotum sur les méso et endocories. Membrane d’un blanc vitreux ; à
six ou huit nervures assez fines. Dos de l’abdomen noir ; paré sur les
deux derniers arceaux d’une ligne médiane d’un testacé fauve livide,
élargie postérieurement. Tranche abdominale d’un (lave pâle à peine
bordée de noir sur la partie antérieure de son côté interne. Bec pro-
60
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
longé au moins jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures ; d’un
flave pâle, avec l’extrémité noire. Bord lostral du repli des joues hori¬
zontal, jusqu’à la sinuosité voisine des lames prébasilaires : celles-ci
arquées sur leur tranche, près du repli précité. Lames antépectorales
plus avancées que le bord antérieur des yeux, au moins à leur côté inter¬
ne. Dessous du corps d’un livide flave ou flavescent ou d’un flave pâle:
stigmates noirs. Ventre ordinairement paré sur la région médiane de
deux ou quatre rangées de petites taches ou points noirs. Repli des joues
bordé de points noirs. Pieds d'un livide flave ou flavescent: cuisses
ordinairement marquées de deux points noirs vers les deux tiers de
leur côté antérieur.
Celte espèce se trouve sur les herbes, sur les épis de blé, sur diverses
plantes. Elle est plus commune que la précédente.
Obs. L’Æ. rostrata a été confondue, à n’en pas douter, par Fabricius
et les autres auteurs dont nous avons négligé la synonymie , avec
YÆ. acuminata. La figure donnée par de Geer montre bien que c’est elle
qu’il a décrite sous le nom de C. rostralus. Elle paraît-être YÆliu
acuminata de Fallén et des autres hemiptérologes suédois.
Elle se distingue de Yacuminata par une taille généralement moins
avantageuse ; par le bord latéral de chacune de ses joues légèrement
sinué entre sa base et l’angle rentrant antérieur ; par la côte médiane
parée d’une bordure formée de points enfoncés noirs, rarement in¬
terrompue sur la moitié postérieure du pronotum : cette bordure, avan¬
cée jusqu’à la partie antérieure de l’épistome, n’étant pas complètement
noire à la base de l’écusson ; par son pronotum paré d’une bordure de
points noirs près des côtés, offrant de plus faibles traces des autres
nervures ; par son écusson plus arrondi postérieurement ; chargé
à la base de nervures plus faibles ; offrant les stigmas plus étroits et
ordinairement non ponctués de noir jusqu’à l’extrémité; par ses cories
contiguës au bord de l’écusson jusqu’aux deux tiers de la longueur
de celui-ci, au lieu de s’en éloigner à partir de l’extrémité de la suture
cubitale; parla mésocorie chargée près de celte suture d'une ner¬
vure très-faible; par les mésoet endoeories ordinairement grisâtres ;
par la plus grande longueur des cories plus rapprochée de la suture
cubitale ; par la tranche marginale bordée de noir seulement au côté
PENTATOIIIDËS.
ÆL1ENS. — Ælia.
61
interne de sa base ; par le repli des joues bordé de points noirs; par
la tranche des pièces prébasilaires arquée mais non anguleuse;
par le ventre marqué ordinairement de quelques rangées de petites
taches noires; par les cuisses marquées de deux points noirs, et surtout
parle 2e article des antennes près d’une fois moins long que le 3e.
3. Ælia ftlugii ; IIahn.
Antennes à 2e article d'un quart environ plus court que le 3e. Dessus
du corps flave; chargé d'une côte médiane d’un flave blanchâtre prolongée
depuis la partie antérieure de Vèpistome jusqu'aux quatre cinquièmes au
moins de l'écusson; d'une autre faible côte entre la médiane du pronolum
et ses bords latéraux et d’une autre courte , au côté interne des stigmas
noirs; paré d'une bordure formée de points noirs, 1° sur les côtés des
joues ; 2° au côté interne de chaque rebord latéral du pronolum ; 3J de
chaque côté de la ligne médiane de celui-ci : cette dernière et celle des
côtés du pronolum ordinairement divisées postérieurement. Cories plus
longues que l’écusson; parées d'une ligne noire ou formée de points noirs
au côte interne de la suture radiale. Dessous du corps d'un blanc jaune :
repli des joues, côtés de l’antépeclus et des poslépislernums marqués de
points noirs. Ventre paré de traces de bandes formées de points noirs.
Pieds d’un jaune orangé.
o* Dernier arceau ventral analogue à celui de la rostrata ; mais avec
le bord postérieur offrant sur la partie médiane seulement une très-
petite échancrure en demi-cercle.
9 Dernier arceau ventral analogue à celui de la rostrata.
AeliaKlugii. IIahn., Wanz. t. I (1831). p. 122. pl. XIX. fig. 64. — Germar.,
Stettin. Entom.Zeit. t. 111(1842). p. 68. — A. Costa, Cimic. Centur. Secunda.
decas. 6-10. p. 27. 2 ,(182). — Kuster, in. Stett. Entom. Zeit. t. XIII. 1852.
p. 396. 5. — Koi.en., Melet. Entom. IV. p. 20. 138. — Sahlb., Monog. Geoc.
p. 28. 8. — Fieber, Eut. Ilemipt. p. 332. 4. — Flor., Rhynch. Livl. t. I.
p. 119. 1.
Long. 0m,00o6 à 0™,00G7 (2 1. 1/2 à 3 1.). — Larg. 0"h0030 à 0ra,0U33
(1 1. 2/5 à 1 1. 1/2).
62
HISTOIRE NATO rua RE DES PUNAISES.
Corps oblong; médiocrement convexe. Tl te offrant la partie antérieure
des côtés des joues arquée en dehors, et séparée, par un angle rentrant
assez prononcé, de la partie postérieure de ces côtés qui est en ligne à
peu près droite; assez densement ponctuée; d’un jaune ou flavepâle;
parée sur les côtés du rebord qui est noir, d’une bordure formée par
des points enfoncés noirs; parée au côté interne de chaque joue d’une
bordure pareille, avancée jusqu’à la partie antérieure de l’épistome.
et prolongée jusqu’au vertex, en laissant de couleur foncière la côte
médiane qui suit l’épistome. Antennes à lor article le plus court : le 3°
d’un quart environ plus long que le 2e : les 4e et 5e pubescents et plus
longs : le 6e ordinairement le plus grand: les trois premiers, d’un
(lave pâle ou d’une nuance rapprochée: les deux derniers ordinaire¬
ment bruns ou d’un roux fauve, parfois noirs, foncés. Pronotum élargi
soit en ligne presque droite, soit un peu en angle rentrant, jusqu’à
l'extrémité visible en dessus du rebord latéral d'un blanc flavescent;
sillonné au côté interne de ce rebord; chargé d'un calus saillant; mar¬
qué d’une dépression transversale tantôt prononcée, tantôt à peine
indiquée, étendue jusqu’au sillon juxt. -marginal; chargé d’une côte
longitudinale médiane lisse, obtuse, d’un (lave blanchâtre, élargie
dans son milieu, affaiblie et rétrécie postérieurement, faisant suite à
celle de la tête; offrant souvent les traces d’une autre faible côte entre
celle-ci et chaque bord latéral; à couleur foncière (lave ou d’un (lave
roussâtre; paré d’une bordure noire formée de points enfoncés au côté
interne de chaque rebord latéral et au côlé externe de la côte médiane;
ces bordures divisées et raccourcies postérieurement; marqué de points
concolores sur le reste de sa surface. Ecusson moins longuement pro¬
longé que les cories; parfois à peine plus long que celles-ci à leur an¬
gle postéro-in terne; chargé d’une côte médiane lisse et d’un (lave blan¬
châtre, prolongée jusqu’aux quatre cinquièmes de sa longueur; offrant
en outre, sur la tuméfaction basilaire les traces de quatre autres côtes
ou lignes courtes, lisses, et d’un livide flavescent: une, au côté interne
de chaque stigma : une, plus affaiblie ou parfois peu distincte entre
celle-ci et la médiane, mais un peu plus rapprochée de cette dernière;
d’un (lave orangé pâle; ponctué; paré d’une bande noire, ou formée de
points enfoncés noirs, de chaque côté de la côte médiane, plus foncée à
PËNTAT0M1DES.
.ELIENS. — Ælia.
63
la base et couvrant tout l’espace compris entre la côte médiane et la
submédiaire, prolongée en se rétrécissant, jusqu’à l’extrémité où elle
est unie à sa pareille. Cories en ligne un peu courbe à leur bord posté¬
rieur depuis leur angle postéro-interne jusqu’à l’extrémité de la ner¬
vure radiale, raccourcies ensuite de ce point à l’extrémité du bord laté¬
ral de l’exocorie; prolongées dans leur plus grande longueur jusqu’au
niveau de l’extrémité du 4e arceau ventral; n’offrant pas au côté in¬
terne de la mésocorie les traces d’une nervure parallèle à la suture
cubitale ou n'en offrant que des traces à peine distinctes; à couleur
foncière d’un fluve jaune sur l’exocorie, d’un llave pâle ou cendré sur
le reste; parées sur la mésocorie, près de la suture radiale, d'une ligne
ou bande noire très-étroite, ordinairement raccourcie à ses extrémités;
marquées sur le reste de la mésocorie de petits points enfoncés en par¬
tie noirs. Membrane d’un blanc vitreux; à cinq nervures. Dos de l’ab¬
domen d'un noir gris; marqué de points enfoncés noirs, postérieure¬
ment paré d’une ligne médiane pâle. Tranche abdominale flave, à peine
bordée de noir à son côté interne. Bec prolongé jusqu’aux hanches in¬
termédiaires; d’un testacé nébuleux avec l'extrémité noire, parfois
entièrement obscur ou noirâtre. Bord rostral du repli des joues saillant,
en forme de dent obtuse sur sa tranche, et sinué près des lames préba¬
silaires : celles-ci un peu avancées sur leur tranche. Lames antipecto¬
rales un peu moins avancées que le bord antérieur des yeux. Dessous
du corps d’un jaune ffave ou d’un flave orangé; marqué de points noirs
sur les replis des joues; parés, sur les côtés de l’antépectus, d’une sorte
de tache formée de points noirs; marqué de quelques points noirs au
côté interne des postépisternums. Ventre offrant les traces de quatre
ou six bandes longitudinales formées par des points noirs. Stijmates
noirs. Pieds d’un jaune orangé; à peine marqués de quelques points
noirs très-petits, ou sans taches.
Cette espèce se trouve en Allemagne; mais nous ne savons pas quelle
a.t été prise en France.
Obs. Elle se distingue facilement des Æ. acuminata et rostrata par
ses joues bordées de noir et par les mésocories offrant, près de la suture
radiale, une ligne noire ou formée de points noirs. Elle se distingue en
outre de cette dernière à laquelle quelques entomologistes veulent la
64
HISTOIRE NATURELLE 1)ES PUNAISES.
réunir, par le 2e article de ses antennes moins court; par son prono-
tum marqué d’une dépression transversale plus faible; chargé près des
angles latéraux d’un calus moins saillant; creusé, au côté de celui-ci,
d’une fossette non visiblement avancée jusqu'au sillon transverse; par
ses cories offrant leur plus grande longueur près de l’extrémité de la
suture radiale; par la nervure voisine de la suture cubitale très-faible
et souvent sans ramification; par le repli de ses joues formant sur sa
tranche une dent obtuse très-marquée ; par les cuisses non marquées
de deux points noirs.
L’espèce suivante n’offre plus sur les flancs de sa poitrine la rangée
de points noirs située au côté externe de chaque cotyle. Elle semble
ainsi faire le passage aux Aeliodes et former un sous-genre ( Seminia ).
Ælia virgata; Merrich-Schaeffer. Antennes à 2e article à peine moins
long que le 3e. Dessus du corps d'un flave pâte ou d’un blanc roussâtre , char¬
gé d’une côte obtuse , lisse et peu saillante, prolongée depuis la partie an¬
térieure del'èpistome presque jusqu'à l’extrémité de l'écusson , interrompue
sur la partie antérieure et sur la moitié postérieure du pronotum : cette
cote parée de chaque côté d’une large bordure noire, excepté sur ses parties
interrompues. Pronotum paré au côté interne du rebord flave de ses côtés,
d’une bande noire prolongée jusqu' au sillon transverse. Cories plus courtes
que l’écusson .-mésocorie brune ou noire, surtout postéi ieurement; chargées
d’une côte parallèle à la suture cubitale. Postépisternums noirs et ponctués,
avec le côté externe lisse et flave. Ventre paré de six rangées de taches
brunes ou noires.
Cimex virgatus (Klug), Herrich-Schaeffer, Wanz. t. 6 ( 1842). p. 67.
pl. CCII. fig. 632.
Ælia virgala. Klug, Symb. physi dec. V. ( 1843) n° 4. — FiEBER,Ent.
Hemipt. p. 831. 1.
Long. 0m,0090 ( 41.). — Larg. 0“,0045 (21.).
Patrie : la Turquie et la Syrie ( Herrich-Shaeffer (type), Signoret).
Obs. La tête est rétrécie en ligne à peu près droite jusqu’à sa partie
antérieure, le pronotum offre, sur le sillon transverse, les traces d’une
PENTATOMIDES. — ÆL1ENS. — ÆliodôS . 65
côte au côté externe de chacune des bandes noires juxta-mêdiaires ; les
stigmas sont noirs jusqu’aux sinuosités, et à peine bordés d’une côte ;
les pièces prébasilaires forment une saillie anguleuse sur les côtés du
sillon rostral.
Cette espèce est très-distincte de.s suivantes par son écusson plus long
que les cories; par ses mêsocories noirâtres et surtout par la forte côte
dont chaque mésocorie est marquée près de la suture cubitale.
Genre Æliodes, Æliode; A. Dohrn.
Antoine Dohrn, Stettin, Entom. zcit. t. 21 (18GO). p. 101.
Caractères. Exocories non marquées d’une côte le long de la suture
radiale. Tête convexement déclive; moins longue au devant des yeux
que large entre les organes ; rétrécie d’arrière en avant jusqu’à sa partie
antérieure, en ligne courbe un peu irrégulière, plus ou moins sensi¬
blement bissinuée sur ses côtés, et obtusément subanguleuse un peu
après la moitié de sa longueur, en partant de sa base; tantôt entière, tantôt
et plus ordinairement un peu entaillée en angle aigu, en devant.
Abdomen peu ou point rétréci sur sa moitié antérieure ; subarrondi à
l’extrémité.
Ajoutez pour les espèces suivantes.
Epistome avancé jusqu’aux trois quarts ou quatre cinquièmes des
joues et enclos par elles. Pronolum chargé près des angles latéraux,
d’un calus souvent faible, suivi d’une fossette non continuée en devant
sous la forme d'un sillon, comme dans le genre précédent. Sillon ros¬
tral et sillon transverse de la base du ventre, noirs.
Obs. La couleur de ces deux sillons, quoique fournissant un carac¬
tère en apparence de peu d’importance, suffit pour distinguer, au
premier coup d’œil, les Æliodes de notre pays, des espèces du genre
Ælie, qui ont les sillons de couleur flave ou d’une teinte rapprochée.
La longueur proportionnelle des 2" et 3° articles des antennes varie
souvent dans la même espèce.
Annales de la Société Linnéenne. 5
66 ' HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Chez les Æiiodes la seconde moitié du 2o arceau ventral des 9
semble n’offrir le plus souvent que deux pièces médianes au lieu de
trois ; et, dans ce cas, la 2e pièce médiane se prolonge à peu près
jusqu’au bord postérieur; mais quelquefois les pièces latérales posté¬
rieures semblent unies par une 3e pièce médiane soudée avec elle.
Les espèces de notre pays se répartissent ainsi :
« Ecusson moins long on à peine aussi long que les cories.
p Exocories et côtés du ventre, en dehors des stigmates
ponctués de brun.
y Cories offrant leur plus grande longeur à l’angle postéro-
externe des exocories qui est aigu.
yy Cories subarrondies à leur extrémité, offrant leur plus
grande longueur à l’extrémité de la suture radiale.
S Ventre entièrement d’un noir bronzé
SS Ventre d'un noir bronzé s :r la région médiane,
paré d’une large bande pâle longitudinale entre
cette région et la latérale.
pp Exocories et côtés du ventre en dehors des
stigmates, flaves, non ponctués de brun.
«a Ecusson d’un cinquième environ plus long que les cories.
Exocories et côtés du ventre flaves.
t. Æiiodes alfoo-margiuata ; Lucas.
Antennes d\in livide roussâtre avec les deux derniers articles d'un roux
fauve. Dessus du corps à couleur foncière d'un livide testacé , marqué de
points enfoncés bruns , qui le font paraître d’un brunâtre testacé ; paré d'une
ligne médiane d’unblanc flnvescent, prolongée depuis le vertex ou la partie
postérieure de l’épistome jusqu'aux quatre cinquièmes de l’écusson ,
celui-ci un peu moins long que les cories; paré au côté interne des stigmas
d’une ligne élevée d'un blanc (lavescent , prolongé au moins jusqu’aux
sinuosités. Cories offrant leur plus grande longueur à l’angle posléro-ex-
terne de l’exocorie. Ventre d’un testacé livide ou rougeâtre , plus densement
Albomarginata
Inflexa.
Lineoluta.
Bifida.
Leporina.
PENTAT0M1DES. — ÆLIENS. — Æliodes. 67
ponctué de brun sur les côtés jusqu’au repli d’un blanc flavescent de la
tranche.
a” Dernier arceau du ventre en demi-cercle un peu élargi posté¬
rieurement; ponctué de fauve brunâtre, excepté souvent sur un es¬
pace en demi-cercle sur la partie médiane de son bord postérieur.
Obs. Quelquefois le milieu de la ligne médiane est caréné ou tuber¬
culeux.
Ç Dernier arceau ventral ponctué; arrondi en devant, élargi
d’avant en arrière sur les côtés; une fois plus large à son bord posté¬
rieur que sur la ligne médiane; divisé en deux moitiés par une ligne
transversale bissinuée : la moitié antérieure de deux pièces : la posté¬
rieure de six, souvent peu distinctes : les deux médianes transverses :
l’antérieure une fois plus large que longue : la postérieure aussi longue
que large.
Obs. Quelquefois la moitié antérieure est carénée sur la ligne mé¬
diane, et déprimée de chaque côté.
Pentatoma albo-marginalus. Lucas. Explor. Sc. de l’Algérie (Sc. phys. ). t. 3.
p. 89. 132. pl. 3. fig. 10 (type).
Platyslolen griseus, Fieber. Eur. Ilemipt p. 333. 1.
Long. 0m,0087 à 0">,0072 (3 1. à 3 1. 1/4). — Larg. (K0033 (1 1. 1/2).
Corps ovalaire ; médiocrement convexe. Tête ordinairement à peine
entaillée en devant; d’un livide testacé; marquée de points enfoncés
noirs ou bruns très-rapprochés, plus pâles près des côtés, parfois uni-
colores; souvent parée sur la moitié postérieure d’une ligne médiane
d’un blanc testacé; cette ligne quelquefois avancée sur l’épistome :
celui-ci, subconvexe, séparé des joues par des sutures enfoncées.
Antennes brièvement ciliées; à 1er article court : le 2U ordinairement
d’un quart ou d’un cinquième plus long que le 3e, parfois à peine aussi
long que lui : les 4e et oe les plus longs, presque égaux : le 5e ordinai¬
rement le plus grand : les trois premiers d’un livide tirant sur le tes¬
tacé : les deux derniers d’un testacé roussâtre. Pronotum élargi d'abord
en ligne un peu courbe, puis en ligne droite, jusqu a l’extrémité visible
G8
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
en dessus du rebord latéral d’un blanc flavescent; chargé d'un calus
saillant, suivi d'une fossette profonde; marqué, au devant de celle-ci,
d’une dépression assez légère, avancée jusqu’aux deux cinquièmes
antérieurs, mais non unie postérieurement à elle; offrant d’assez faibles
traces d'une dépression transverse, étendue jusqu’aux rebords latéraux ;
coloré et ponctué comme la tête, avec une ligne longitudinale médiane
d’un blanc sale. Ecusson un peu moins longuement ou à peine aussi
longuement prolongé que la partie la plus postérieure des cories; à
stigmas noirs, densement ponctués et prolongés jusqu’aux sinuosités
ou presque jusqu’à elles; puis, au côté interne des stigmas, d’une côte
ou ligne saillante, lisse, d’un blanc flavescent, prolongé jusqu à l’extré¬
mité des stigmas ou parfois un peu plus ; orné d'une ligne longitudi¬
nale médiane, à peine saillante, d’un blanc sale prolongée presque
jusqu’à l’extrémité; coloré et ponctué sur le reste de sa surface comme
le pronotum : les poinls un peu affaiblis postérieurement. Cories rétré¬
cies en ligne courbe à leur bord postérieur, depuis la moitié environ
des côtés de l’écusson, jusqu’à l’angle postéro-externe de l’exocorie :
cet angle aigu; offrant dans ce point leur plus grande longueur, et pro¬
longées jusqu’à l’extrémité du 4e arceau ventral; colorées et ponctuées
comme l’écusson, avec la moitié antérieure du bord externe de l’exo-
coried’un blanc flavescent. Membrane d’un blanc vitreux; à6 ou 8 nervu¬
res. Dos de l'abdomen d’un noir verdâtre. Tranche abdominale noire, bor¬
dée extérieurement de blanc flavescent. Bec prolongé au moins jusqu’à
l’extrémité des hanches postérieures ; d'un fauve livide, avec l'extré¬
mité noire. Replis des joues en ligne horizontale à leur bord rostral ;
flaves, ponctués de noir, avec la partie basilaire imponcluée. Lames
prébasilaires arquées sur leur tranche, ovalairement écartées entre
elles. Lames antépectorales ordinairement à peine aussi avancées que
le bord antérieur des yeux. Dessous du corps d’un livide testacé. Poitrine
marquée de points enfoncés bruns plus obscurs et plus serrés sur les
côtés. Postépisternums ponctués de brun sur leur partie interne lisse
et imponctués à l’externe. Ventre d’un livide testacé ou rougeâtre; mar¬
qué de points enfoncés bruns, plus obscurs et plus serrés sur les côtés
jusqu’au repli d’un blanc flavescent de la tranche. Stigmates bruns.
Pieds d’un flave roussâtre livide : cuisses marquées de deux très-petits
PENTATOMIDES — ÆLIENS. — Ællodes. 60
points noirs, vers les deux tiers de leur côté antérieur ou interne : ces
points souvent peu apparents.
Cette espèce est méridionale. On la trouve dans les environs d’Hyères,
de Marseille, de Nimes. Elle est peu commune.
Obs. Elle se distingue de toutes les suivantes par sa taille moins
faible; par son écusson sans tache noire à l’extrémité; par ses cories
offrant leur plus grande longueur à l’angle postéro-interne de l’exo-
coriequi est aigu. Elle s’éloigne d’ailleurs de la leporina par son écus¬
son plus court ou à peine aussi long que les cories; de la bifida par son
ventre obscur sur les côtés jusqu'au repli de la tranche; de la lineolata
par les deux derniers articles de ses antennes non noirs; par son ventre
plus obscur sur la région médiane que sur les côtés et non paré d’un
bande flave entre cette région et la latérale; de Yinflexa par ses joues
et son ventre non d’un noir verdâtre; par la côte d’un blanc flavescent
voisine des stigmas plus prononcée et plus saillante que la ligne mé¬
diane et prolongée jusqu’aux sinuosités.
2. Ælioifes indexa; Wolff.
<
Antennes d’un flave roussdtre avec les deux derniers articles noirs.
Dessus du corps presque entièrement noir sur la tête, d’un flave livide et
marqué de points bruns, avec une ligne médiane prolongée depuis le front
ou le verlex jusqu’aux quatre cinquièmes de l’écusson, les rebords latéraux
du pronotum , une tache ponctiforme derrière les cicatrices, une tache au
côté interne des stigmas, et la base du rebord de l’exocorie, d'un blanc fla-
vescent. Ecusson à peu près aussi long que les cories; noté d’une tache
noire à l’extrémité. Repli des joues noir. Ventre d’un violet métallique
Jusqu’au repli d’un blanc flavescent de la tranche.
a* Dernier arceau ventral arrondi en devant, un peu élargi d’avant
en arrière sur les côtés; brièvement échancré en demi-cercle dans le
milieu de son bord postérieur.
9 Dernier arceau ventral en ogive en devant, élargi d’avant en
arrière sur les côtés ; divisé par une ligne transversale arquée en ar¬
rière en deux moitiés inégales : l’antérieure plus grande, un peu caré¬
née sur la ligne médiane, de deux pièces concaves chacune sur leur
70
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
disque : la postérieure formée de six pièces souvent peu distinctement
séparées : la médiane antérieure transverse : la postérieure presque
aussi large : chacune des latérales antérieures ou internes légèrement
concaves.
Cimex griseus nigro-punctatus . de Geer, Mém. t. III. p. 270. 15.
Cydnus inflexus. Wolff., Icon. Cimic. p. 183. 182. pl. XVIII. fig. 182.
Cimex perlatus. Fallén.. Mouog. Cimic. p. 50. 18. — Id. Hemipt. suec. p. 32.
18. — Panz., Faun. Germ. 33. 24.
Eysarcoris infleius. Hahn., t. II. p. 129. pl. LX1X. fig. 210.
Ælia inflexa. Rajib., Faun. de l’Andal. t. II. p. 105. 2. — Amyot et Serville,
Hémipt. p. 134. 2. — A. Costa, Cimic. centur. 2e decas. 6-10. p. 28. 4.
(184).
Platystolcn inflexus. Fieber, Eur. Hemipt. p. 234. 3 (type).
Long. 0m,0061 (2 1. 3/4). - Larg. 0“,0030 (1 h 2/5).
Corps ovale-oblong; médiocrement convexe. Tête brune fortement
marquée de points noirs et serrés : côté interne du rebord noir des
joues, et la ligne médiane du front ou du vertex, d’un flave blanchâtre.
Sutures génales sulciformes. Antennes à 2e article plus long que le 3°,
un peu moins long que le 4° : le 5e le plus long : les trois premiers
d’un flave livide : les deux derniers noirs. Pronotum presque tronqué
à son bord antérieur, avec les angles à peine avancés ; élargi très-légè¬
rement en courbe rentrante jusqu’à l'extrémité, visible en dessus du
rebord latéral, d’un blanc flavescent; chargé d’un calus tuberculeux,
suivi d’une fossette; sans dépression bien visible au devant de celle-ci ;
marqué d’une dépression ou sillon transverse ordinairement très-appa¬
rent; d’un blanc flave ou d’un flave livide, marqué de points enfoncés
bruns, moins serrés, un peu moins gros et moins enfoncés que ceux
delà tête; paré d’une ligne médiane d’un blanc flave. Ecusson à peu
près aussi long que les cories; paré au côté interne des stigmas d’une
tache ou ligne saillante lisse, entrecoupée et non prolongée jusqu’aux
sinuosités, d’un blanc flavescent; orné d’une ligne médiane d’un blanc
flavescent, lisse, prolongée presque jusqu’à l’extrémité, suivie d’une
tache ponctiforme noire ; ponctué et coloré sur le reste de sa surface,
comme le pronotum. Cories rétrécies en ligne courbe, à leur bord pos¬
térieur, depuis la moitié environ des côtés de l’écusson, jusqu’à l’extré-
PENTAT0M1DES.
æliens. — Æliodes.
71
mité delà suture radiale; subarrondies dans ce point; prolongées un
peu plus loin que l’extrémité du 4e arceau ventral; colorées comme
l’écusson, avec la moitié antérieure du bord de l’exocorie d’un blanc
flavescent. Membrane d’un blanc vitreux. Dos de L'abdomen d’un noir
verdâtre. Tranche abdominale flave, bordée de noir au côté interne.
Bec prolongé environ jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures;
d’un fauve livide, avec l’extrémité obscure. Repli des joues ponctué;
noir; en ligne horizontale à son bord rostral; séparé par une sinuosité
profonde des pièces prébasilaires : celles-ci arquées sur leur tranche.
Lames antépectoralts à peine aussi avancées que le bord antérieur des
yeux. Poitrine d’un blanc flavescent, marquée de points enfoncés noirs.
Ventre d’un violet métallique obscur, irisé de cuivreux, jusqu’au repli
delà tranche abdominale, qui est d’un blanc flavescent. Stigmates de
cette dernière couleur. Pieds d’un blanc flavescent : cuisses marquées
de petits points enfoncés noirs; parées vers les deux tiers de leur côté
antérieur de deux taches poncliformes noires : extrémité du dernier
article des tarses noirâtre.
Cette espèce se trouve sur les côteaux garnis de gazon.
L’Æ. inflexa se distingue de toutes les autres par son écusson delà
longueur des cories; par le repli noir de ses joues ; par son ventre d’un
violet métallique obscur, un peu irisé de cuivreux, jusqu’au repli
flave de la tranche abdominale; par ses cuisses ponctuées de noir.
Elle s’éloigne d’ailleurs de l’Æ. albo-marginata par sa taille plus
faible; par la teinte du dessus du corps, par ses cories offrant leur
plus grande longueur à l’extrémité de la suture radiale au lieu de l’a¬
voir vers l’angle postéro-externe de l’exocorie; par sa tranche moins
noire.
Elle se distingue de l’Æ. lineolata par la couleur du dos de l’abdo¬
men; par la tranche abdominale non parée d’une bordure noire den¬
tée; par son écusson aussi long que les cories; par la brièveté de la
tache flave située au côté interne des stigmas; par la couleur du repli
des joues et du ventre.
Elle ne peut être confondue avec les Æ. bifida et leporina, dont le
ventre offre en dehors des stigmates une bande flave ou roussâtre non
72
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
ponctuée de noir, et dont le repli des joues est fïave, avec une bordure
de points noirs près de ses côtés.
Elle s’éloigne en outre de la leporina , par son écusson ne dépassant
pas la longueur des cories.
3. Æliodes lincolata; Mulsant et Rey.
Antennes d'un f lave roussâtre, avec les deux derniers articles noirs.
Dessus du corps flave ou d'un fiave roussâtre, marqué de points enfoncés
bruns, médiocrement rapprochés . Tels concoure au côté interne du rebord
noir des joues. Rebords latéraux m pronoium et une saillie au côté interne
des stigmas prolongés presque j isqu’aux sinuosités, d'un blanc flavescent;
une ligne médiane prolongée depuis le front jusqu'aux deux tiers ou plus de
l'écusson et ordinairement un point tuberculeux derrière les cicatrices d’un
flave livide. Ecusson moins long que les copies ; noté d'une tache noire à
l’extrémité. Repli des joues flave,, ponctué de noir. Ventre paré sur les six
premiers arceaux d'une bande médiane noire, séparée de chaque côté par
une bande flave de la région latérale : celle-ci, ponctuée de noir jusqu’au
repli de la tranche , avec un point noir à l'anglepostèro-exlerne des arceaux .
Stigmates flavcs.
cf Dernier arceau ventral en demi-cercle presque régulier ; briè¬
vement entaillé en demi-cercle dans le milieu de son bord postérieur,
marqué d’une courte ligne noire, au devant de cette petite entaille.
9 Dernier arceau ventral plus densement ponctué; arrondi en
devant, élargi d’avant en arrière sur les côtés; une fois plus large à
son bord postérieur que long sur sa ligne médiane ; divisé par une
ligne transversale en deux moitiés : l’antérieure, de deux pièces, la pos¬
térieure de six, souvent peu distinctes; les deux médianes transverses:
les latérales postérieures ordinairement marquées chacune d’une tache
noire à leur angle postéro-interne.
Penlaloma lineolala. Muls. et Rey., in. Ann. de la Soc. linn. de Lyon,
1830-52. p. 84. -Id. in. Muls. opusc. Entom. t. 1. p. 103.
Plalystolen inflexus. Fieber., Eur. Hemipt. p. 354. 3 ? ( en partie ).
PEXTATOMIDES.
ÆLIENS.
Æliûdes.
73
Long. Om,O045 à 0m,00o6 (2 1. à 2 1. 1/2).— Larg. 0« 0025 à 0™,0030
■ ( 1 1. 1/4 à 1 1.2/5).
Corps ovale-oblong ; médiocrement convexe. Tête variablement en¬
tière ou entaillée à sa partie antérieure; d’un flave pâle et roussâtre ;
à rebord latéral noir ; marquée de points enfoncés noirs, nuis ou
moins nombreux sur certaines parties, et laissant entièrement ou
presque entièrement de couleur foncière, une bande longitudinale laté¬
rale, uneligne médiane sur la partie postérieure: cette ligne plus ou moins
avancée sur l’épistome; et souvent deux ou quatre petites taches,
joignant le bord antérieur du pronotum. Antennes à 1er article le plus
court : le 2e d’un cinquième environ plus long que le 3e : les 4e et 5®
épaissis, les plus longs : le 3e ordinairement le plus grand ; les trois
premiers d’un livide flavescent : les deux derniers noirs. Fronotum
tronqué en ligne presque droite à son bord antérieur jusqu’aux angles
antérieurs; élargi en ligne droite, jusqu’à l’extrémité visible en
dessus du rebord latéral d’un blanc flavescent ; chargé d’un calus sail¬
lant, suivi d’une fossette très-prononcée ; à sillon transverse plus ou
moins faible; à couleur foncière flave ou d’un flave pâle, avec la ligne
médiane et un point tuberculeux derrière la moitié de chaque cicatrice
d’un blanc flavescent ou livide ; marqué sur le reste de sa surface de
points enfoncés bruns ou noirs. Ecusson un peu moins longuement pro¬
longé que les cories ; flave ou d’un flave pâle; à tuméfaction basilaire
assez faible, chargée au côté interne de chaque stigma, d’une côte ou sail¬
lie lisse et d’un blanc flavescent, ou d’un flave blanchâtre, prolongée
presque jusqu’aux sinuosités latérales ; paré d’une ligne médiane d’un
blanc flave ou livide, prolongée environ jusqu’aux deux tiers ou trois
quarts de sa longueur, suivie d’une tache noire ou noirâtre; marqué de
points enfoncés bruns ou noirs : les points plus gros ou plus rapprochés
sur la tuméfaction basilaire de chaque côté de la ligne médiane, plus
affaiblis vers l’extrémité, et laissant le bord postérieur d’un blanc fla¬
vescent. Cories rétrécies en ligne courbe depuis les deux tiers de l’écus¬
son ; arrondies postérieurement ; offrant leur plus grande longueur à
l’extrémité de la suture radiale ; peu raccourcies de dedans en dehors
74
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
à l’extrémité de l’exocorie; prolongées jusqu a l’extrémité du 4e arceau
ventral ; d’un flave pâle ; marquées de points enfoncés bruns ou noirs
médiocrement rapprochés comme ceux de l’écusson ; notées souvent
d’une petite tache noire à l’extrémité de la suture radiale et ordinai¬
rement d’une autre moins petite, vers les deux tiers de l’écusson.
Membrane d’un blanc vitreux. Dos de l'abdomen d’un vert bronzé.
Ti anche abdominale flave, marquée au côté interne d’une bordure noire
dentée. Dec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures; d’un
flave pâle, avec l’extrémité noire. Repli des joues marqué de points en¬
foncés noirs, avec leur partie postérieure flave; en ligne horizontale à
leur bord rostral. Pièces prébasilaires arquées sur leur tranche. Lames
antépeclorales presque aussi avancées que le bord antérieur des yeux.
Poitrine d’un blanc flave, marquée d’assez gros points enfoncés noirs.
Ventre peu ou point distinctement sillonné à la base; paré sur sa
région médiane d’une bande obtriangulaire, d’un noir verdâtre cou¬
vrant en devant le tiers médiaire au moins de sa longueur, graduelle¬
ment rétrécie jusque sur l’avant-dernier arceau ; paré, de chaque côté,
d’une bande longitudinale flave entre cette bande noire et la région
latérale: celle-ci, marquée de points noirs ou bruns : ces points consti¬
tuant une tache noire vers l’angle postéro-externe de chaque arceau,
et laissant en devant, de couleur flave, la partie la plus voisine du repli
d’un blanc flavescent de la tranche. Stigmates d’un flave pâle. Pieds d'un
blanc flave ou d’un flave pâle : cuisses marquées de deux points noirs,
vers les deux tiers de leur bord antérieur.
Cette espèce se trouve dans les bois de chêne, dans les environs de
Lyon, dans ceux de la Bourgogne et vraisemblablement de diffé¬
rentes autres provinces.
Elle est assez rare.
Obs. L’Æ. lineolata se rapproche des Æ. flavo-marginata et inflexa par
son ventre paré, sur les côtés, d’une bande brune, formée par des points
enfoncés noirs ou noirâtres, étendue jusqu’au repli flave de la tranche
abdominale, mais en laissant la partie antérieure des côtés des arceaux
flave; elle se distingue, par là, des Æ. bifida et leporina dont le ventre
offre, en dehors des stigmates, une assez large bande flave.
Elle s’éloigne de l’Æ. flavo-marginata par sa taille beaucoup plus
PENTATOMIDES. — ÆLIENS. — ÆUodeS. 75
faible ; par sa couleur ; par son écusson marqué d’une tache noire ou
noirâtre à l’extrémité de la ligne médiane pâle ; par ses cories marquées
de deux petites taches noires, offrant leur plus grande longueur à l’ex¬
trémité de la suture radiale ; par sa tranche parée, à son côté interne,
d’une bordure noire dentée ; par la bande médiane noire de son ventre.
Sous le rapport de la taille elle a plus d’analogie avec les autres espè¬
ces ; mais elle se distingue de VÆ. inflexa par la couleur d’un vert
bronzé du dos de l’abdomen ; par la bordure noire dentée à la tranche
abdominale ; par le repli de ses joues à couleur foncière flave, marqué
de points enfoncés noirs, excepté vers la base ; par la large bande flave
ou à peine pointillée d’obscur, qui sépare sur son ventre la bande noire
médiane de la bande formée de points bruns qui passe sur les stigmates.
Enfin elle s’éloigne des Æ. bifida et leporina , outre les caractères déjà
indiqués, par la bande noire de son ventre ; par le repli des joues uni¬
formément ponctué de noir excepté vers la base ; par la bordure noire
dentée de la tranche abdominale ; par ses exocories ponctuées de noir;
par ses stigmates flaves.
4. Ælioiïes Costa.
Antennes d’ un flave roussdtre. Dessus du corps flave ou d’un flave pâle
ouroussâlre; marqué de points bruns : ces points , concolores au côté
interne du rebord noir des joues et sur quelques autres espaces varia¬
bles : bords latéraux du pronolum et les saillies voisines des stigmas,
lisses et flaves ou flavescents; ordinairement paré d'une ligne médiane
pâle inégalement apparente, depuis le front ou le vertex jusqu’aux deux
tiers de l’écusson. Celui-ci , à peine aussi long que les cories , noté d’une
tache poncliforms noire à l’extrémité. Repli des joues flave, ponctué de
noir sur les bords. Ventre flave, paré de chaque côté, jusqu’aux stigmates
bruns, d’une bande concolore , marqué sur le reste de sa surface de points
bruns ordinairement plus épais près de la région médiane et près des
stigmates. Pieds fl ives : cuisses notées de deux points noirs. Stigmates
bruns.
o* Dernier arceau ventral en demi-cercle, d’un cinquième moins
76
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
long sur la ligne médiane que large à son bord postérieur ; sans échan¬
crure dans le milieu de celui-ci.
$ Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant; élargi
d’avant en arrière sur les côtés; plus d'une fois plus large à son bord
postérieur que long sur la ligne médiane; divisé en deux moitiés par
une ligne transversale, obtusément arquée en arrière sur sa moitié
médiaire : la moitié antérieure de deux pièces : la postérieure de six :
la lre médiane transverse : la 2e médiane et les deux latérales antérieures
n’arrivant pas ordinairement au bord postérieur : les deux pièces laté¬
rales postérieures sont unies entre elles par une pièce intermédiaire.
Ælia bifida. A. Costa, Cimic. centur. 2e decas. 6-10 (1847). p. 27. 3 (183).
pl. VI. fig. 9.
Long. 0m,00o6 à 0m,0067 (2 1. 1/2 à 3 1.). — Larg. 0m,0029 à 0m,0036
(1 1. 1/3 à 1 1. 2/3) aux angles latéraux du pronotum.
Corps ovale-oblong; très-médiocrement convexe. Tête ordinairement
entaillée en devant; flave ou d’un flave roussâlre; avec le rebord laté¬
ral noirâtre; marquée de points noirs assez petits : ces points laissant
près des côtés une bande de couleur foncière. Epistome subconvexe;
ordinairement plus faiblement ponctué, et parfois aussi la partie mé¬
diane du front et du vertex. Antennes d’un flave roux : à 1er article le
plus court : le 2S plus grand que le 3e : les 4e et S6 plus longs, épaissis :
le 5e le plus grand. Pionotum élargi en ligne à peu près droite jusqu’à
l’extrémité visible en dessus du rebord latéral d’un blanc flavescent ;
chargé d’un calus assez saillant, suivi d’une fossette assez prononcée;
marqué au devant de celle-ci d’une dépression assez légère, avancée
jusqu’aux deux cinquièmes ou au tiers antérieur, mais non unie à la
fossette; offrant une dépression ou un sillon transverse ordinairement
nul ou presque nul sur la moitié médiane de sa largeur, plus ou moins
marqué sur les côtés ; ponctué et coloré comme la tête, souvent avec la
ligne médiane et quelques petits espaces var iables plus pâles. Ecusson
à peine aussi longuement ou un peu moins longuement prolongé que
les cories; à tuméfaction basilaire ordinairement peu marquée, d’autres
fois rendue plus apparente par une dépression transversale assez fai-
PENTATOMIDES.
æi.iens — Æliodes.
77
ble qui la suit; marqué de stigmas ponctués de noir jusqu’aux sinuo¬
sités et à fond noir sur une partie de leur longueur; paré au côté in¬
terne des stigmas d’une côte ou ligne peu saillante, lisse, d’un blanc
flavescent, un peu moins longuement prolongée ; flave ou d’un flave
roussâtre, marqué, comme le pronotum de petits points enfoncés noirs
ou bruns: cette ponctuation parfois inégalement répartie, laissant
plus pâle, soit une bande longitudinale médiane prolongée jusqu’aux
deux tiers, soit une courte ligne basilaire située entre celle-ci et les
côtes latérales; les points plus serrés entre ces traces plus pâles. Cories
subarrondies à l’extrémité, offrant leur plus grande longueur à l’extré¬
mité de la suture radiale; prolongées dans ce point jusqu’à l’extrémité
du 4e arceau ventral; d’un flave pâle; concolores sur l’exocorie; mar¬
quées de petits poinls noirs sur les méso et endocories. Membrane d’un
blanc vitreux. Dos de l’abdomen d’un vert bronzé, avec la partie anté¬
rieure noirâtre. Tranche abdominale d’un flave roussâtre, marquée d’un
point noir aux intersections des segments : celui du 2e arceau moins
petit. Bec prolongé au moins jusqu’à l’extrémité des hanches posté¬
rieures; d’un flave livide, avec l’extrémité noire. Repli des joues flave,
bordé, de chaque côté, d’une rangée de points noirs ; en ligne horizon¬
tale à son bord rosirai. Pièces prébasilaires anguleuses ou subaiiguleuses
sur la moitié’antérieure de leur tranche, horizontales ou déclives sur la
moitié postérieure. Lames antépectorales ordinairement à peine plus
avancées que la seconde moitié des yeux. Dessous du corps flave ou d’un
flave roussâtre. Poitrine marquée de points bruns plus gros et moins
rapprochés que ceux du ventre, constituant parfois une tache noirâtre
sous les angles latéraux. Ventre creusé sur les deux premiers arceaux
d’un sillon longitudinal médiaire souvent prolongé, en s’affaiblissant,
sur les arceaux suivants; sans points noirs et comme paré d’une bande
flave, dechaquccôté, en dehors des stigmates; marqué sur le reste de sa
surface de points bruns ou noirs, plus serrés et comme constituant de
chaque côté deux bandes longitudinales plus foncées : une, près de la
ligne médiane, qui souvent est pâle: une autre au côté interne des
stigmates : ceux-ci bruns. Pieds (laves : cuisses marquées de deux
points noirs, quelquefois réunis en un seul, vers les deux tiers de leur
longueur.
78
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Celte espèce paraît habiter la plupart des parties de la France, sur
tout les zones tempérées et méridionales. On la trouve communément
en battant les taillis.
Obs. Elle se distingue des Æ. flavo-marginata, inflexa et lineolala,
par le repli de ses joues flave et paré seulement d’une rangée de points
noirs près de chacun de ses bords latéraux; par son ventre offrant, en
dehors des stigmates, une bordure flave ou flave roussâtre non mar¬
qué de points noirs; par sa tranche abdominale flave, marquée d’une
ligne noire sur le premier segment et d’un point noir sur les autres
intersections; delà lineolata par ses stigmates bruns; et son écusson
un peu plus court que les cories ne permet pas de la confondre avec la
leporina.
5. Ælioaïes leporina; Herrich-Schaeffer.
Antennes d’un flave pâle ou roussâtre, avec les deux derniers articles
brunâtres. Dessus du corps variant du flave grisâtre au roussâtre; mar¬
qué de points enfoncés bruns ou noirs : tête parce d’une bande concolore
au côté interne du rebord noir des joues .-.bords latéraux du pronolum et
saillies voisines des stigmas, lisses et d'un flave pâle; ordinairement paré
d’une ligne médiane pâle, inégalement apparente , depuis le front jusqu’à
la moitié au moins de l’écusson : celui-ci, d’un cinquième plus long que
les cories , marqué d'une tache noire à l’extrémité. Repli des joues flave ,
ponctué de noir sur les bords. Ventre flave stir les côtés jusqu’ aux stigmates
bruns, marqué sur le reste de sa surface de points bruns plus épais près
de la région médiane et près des stigmates. Pieds flaves. Cuisses notées d'un
ou de deux points noirs.
o* Analogue à celui de YÆ. bifida.
9 Analogue à celui de YÆ. bifida, noir avec le dernier arceau ordi¬
nairement plus tronqué en devant.
Obs. Les pièces latérales postérieures de la 2e moitié sont parfois
marquées d’une tache formée par des points enfoncés noirs.
Pentatoma leporinum. Herrich-Schaeffer, Faun. Germ. 113. 7 (type).
Plalyslolen leporina. Fieber, Eji\ Hemipt. p. 334. 2 (type).
PENTATOMIDES.
ælien’S. — Æliodes.
79
Long. 0m,0036à 0m,0067 ( 2 1. 1/2 à 3 1.).— Larg. 0°>,0026 à 0“,0031
(11. 1/5 à 1. 2/5 ).
Corps ovale-oblong. Tête variablement un peu ou non entaillée à
sa partie antérieure ; d’un flave pâle roussâtre ; à rebord latéral noir .
marquée de point enfoncés noirs, nuis ou moins nombreux sur certai¬
nes parties , laissant de couleur foncière une bande longitudinale près
du rebord des joues, une bande moinsponctuée sur l’épislome et souvent
jusqu’à la partie postérieure ou d’autrefois, seulement sur cette der¬
nière. Antennes à 1er article le plus court : le 2e plus grand que le 3e;
les 4e et 5e les plus grands : le 5e ordinairement le plus long : les trois
premiers d’un livide flavescent : les deux derniers épaissis, d’un roux
nébuleux, ou brunâtres. Pronotum tronqué en ligne à peu près droite
derrière la tête, avec les angles plus avancés; élargi en ligne droite
jusqu’à l’extrémité visible en dessus du rebord latéral d’un blanc fla¬
vescent ; chargé d’uncalus saillant, suivi d’une fossette très-prononcée;
sans dépression au devant de celle-ci ; creusé d'un sillon transverse
médiocrement prononcé; variant du flave au livide ou flave pâle ou
grisâtre, ordinairement marqué d’une ligne médiane étroite, pâle, par¬
fois peu distincte ; noté derrière chaque cicatrice d’un ou de deux
points lisses et pâles plus ou moins distincts; marqué sur le reste de
sa surface de points enfoncés bruns ou noirs assez petits. Ecusson pro¬
longé jusqu’au niveau de l’extrémité du 5e arceau ventral, d’un cin¬
quième au moins plus long que lescories; à tuméfaction basilaire assez
faible mais ordinairement suivie d’une dépression transversale plus ou
moins sensible; à stigmas ponctués de noir et prolongés jusqu’aux sinuo¬
sités, à fond en partie noir ; chargé, au côté interne de chaque stigma,
d’une côte ou ligne élevée lisse et d’un blanc flavescent; d’un flave pâle,
marqué de points enfoncés non affaiblis vers son extrémité, ordinaire¬
ment plus serrés sur la tuméfaction basilaire, laissant ordinairement
plus pâles une ligne médiane prolongée jusqu’à la moitié de sa longeur
plus ou moins, et souvent une ligne ou trait basilaire entre cette
ligne médiane et les côtés ; noté d’un point noir à son extrémité. Cories
subarrondies à l’extrémité, offrant leur plus grande longueur sur un
80
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
point de lamésocorie rapproché de la suture radiale ; prolongées dans
ce point jusqu’à l’extrémité du 4e arceau ventral ; d’un llave pâle ;
marquées de points enfoncés concolores, sur l’exocorie; noirs ou bruns
sur les môsocorie et endocorie ; notées vers l’angle postéro-externe de
la mêsocorie d’une tache noire, plus ou moins distincte, formée par ces
points. Membrane d’un blanc vitreux. Dos de l’abdomen d’un vert bronzé.
Tranche abdominale (lave; notée d’une ligne noire sur le 2e segment, et
ordinairement d’une tache ponctiforne noire sur les intersections des
segments, cette tache parfois nulle. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité
des hanches postérieures; d’un flave pâle avec l’extrémité noire. Repli
des joues flave et lisse sur sa partie longitidunale médiane, marqué
d’une rangée de points noirs près de ses bords; horizontal à son bord
lostral. Pièces prébasilaires arquées ou subarrondies sur leur tranche.
Dessous du corps d’un flave pâle ou d’un blanc flave. Poitrine marquée de
points enfoncés noirs moins petits et moins rapprochés que ceux du
ventre. Ventre noir sur le sillon basilaire transverse; souvent creusé
d’un sillon longitudinal à la partie antérieure de sa ligne médiane; paré
d’une bande flave de chaque côté en dehors des stigmates ; souvent paré
d’une ligne médiane flave ; marqué sur le reste de sa surface de points
bruns plus serrés près de la ligne médiane et au côté interne des stig¬
mates et constituant sur chacune de ces régions une sorte de bande
brune. Stigmates bruns. Pieds d’un blanc flave ou d’un flave blanchâtre.
Cuisses marquées d’un ou de deux points noirs vers les trois quarts de
leur côté antérieur.
Cette espèce paraît habiter la plupart de nos provinces, on la trouve
en battant les taillis, en fauchant les herbes; elle est commune.
Obs. Elle se distingue de toutes les autres par la longueur de son
écusson, prolongé jusqu’au niveau de l’extrémité du 5e arceau ventral,
et dépassant au moins d’un cinquième la longueur des cories. Elle
s’éloigne desÆ. flavo-marginata , lineolata et inflexa , par le repli de ses
joues flave et imponctué sur toute la partie médiane de sa longueur ;
par son ventre, paré en dehors des stigmates, d’une bande flave non
marquée de points noirs; elle a beaucoup d’analogie avec l’Æ. bifida ,
mais elle offre une ou deux petites taches lisses et pâles ou d'un livide
roussàtre derrière chaque cicatrice; elle ne montre point de trace sul-
pentatomides. — æliens. — Crypsinus 81
ciforme au devant de la fossette du pronotum ; et la longueur de ses
cories ne permet pas de la confondre avec celte dernière.
Ici se place naturellement le genre Crypsinus, A. Dohrn.
La seule espèce connue est un véritable Ælien, par le développement
de sesplaquesantépectorales, au moins aussi avancées que le bord anté¬
rieur des yeux. Elle se rapproche des Ælia par sa tête en triangle à côtés
presque droits; par la suture radiale des cories saillante et comme char¬
gée d'une ligne élevée à son côté interne ; elle a plus d’analogie avec les
Æliodes par sa tête plus déclive et plus arrondie en devant que chez les
Ælia, par sa faible taille et par la forme générale de son corps. Elle
s’éloigne de l’un et de l’autre de ces genres par le rebord latéral de
chacun des côtés du pronotum prolongé d’une manière visible en dessus
jusqu’aux angles latéraux de ce segment. Sous ce rapport le genre
Crypsinus sert naturellement depassagede la famille des Æliens à celle
des Eysarcoriens.
Crypsinus angustatus, Baerensprüng- Antennes d’un cendré
flavescent ou roussûtre. Dessus du corps variant du cendré au cendré flu-
vescent ; marqué de points bruns ou noirs ; pronotum à rebords latéraux
d’un blanc flavescent, et ordinairement marqué d’une tache ponctiforne de
même couleur sur les cicatrices tuméfiées. Ecusson à peine aussi long que
les cories ; chargé d’un large calus au côté interne des stigmas ponctués de
noir, d’une ligne médiane basilaire et d'une bordure latérale linéaire, d’un
blanc flavescent ; paré de deux lignes noires convergeant vers l'extrémité
où elles se réunissent. Cories prolongées jusqu’au 40 arceau ventral ,
offrant leur plus grande longueur à leur angle postéro-externe qui est
aigu ; à rebord latéral en partie blanc ; à suture radiale un peu saillante.
Dessous du corps d'un flave cendré. Poitrine marquée de points bruns. Ventre
à peine pointillé d'obscur; paré de chaque côté, entre la ligne médiane et
les bords latéraux, d’une bande noire sur les cinq premiers arceaux.
Eysarcoris anguslatus. Baerensprung, Berlin. Entom. Zeit. t. 3 (1839) p. 337.
pl. VI. fig. 2. — Fieber, Eur. Hemipt. p. 414.
Crypsinus anguslatus. A. Dohrn. Stett. Entom. Zeit. 1860. p. 102.
Platyslolcn angustalus. Fieber, Eur. Hemipt. p. 334. 4.
Annales de la Société Linnéenne. 6
HISTOIRE NATURELLE DES EENAISES.
52
Long. 0m,0Q39 (1.3/4 ).- Larg. (KOOlo ( 2/3 ).
Pairie : Sarepta (Frey-Gessner ).
Obs. Le 2° article des antennes varie de longueur, il est-souvent plus
long que le 3e, d’autres fois presque égal à ce dernier. Les replis des joues
sont marqués de points à peine obscurs. La poitrine est marquée d’une
tache noire sur les angles latéraux. Les cuisses sont ponctuées de noir,
avec deux taches de cette couleur vers les deux tiers du bord antérieur :
les tibias sont d’un flave pâle.
QUATRIÈME FAMILLE.
LES EYSARCORIENS.
Caractères. Tibias ni épineux ni spinosules. Pronotum non foliacé
sur les côtés; muni latéralement d'un rebord assez étroit, visible en
dessus jusqu a l’extrémité des angles latéraux; à angles postérieurs
assez nettement indiqués. Antennes insérées tantôt moins avant ou à
peine aussi avant que le bord antérieur des yeux, chez les uns, tantôt
sensiblement plus avant, chez les autres; à 1er article moins avancé que
le bord antérieur de la tète : celle-ci, de forme variable, en triangle ou
tronquée en devant. Êpistome parfois enclos, ordinairement non enclos
par les joues. Ecusson sinué sur les côtés, avant la moitié de sa lon¬
gueur; arrondi ou subarrondi postérieurement; souvent plus large
qu’une corie vers l’angle postéro-inlerne de celle-ci; à stigmas repré¬
sentés par une rangée longitudinale de points enfoncés, ordinaire¬
ment non prolongée jusqu’aux sinuosités de l’écusson. Elytres voilant
la tranche abdominale ou la laissant assez faiblement apparaître.
Membrane des cories offrant à son angle antéro-inlerne une cicatricule
ou partie lisse presque triangulaire, qui écomte l’angle postéro-interne
de la corie. Bec naissant le plus souvent près du bord antérieur de la
tête, logé, sous celle-ci, dans un sillon prolongé environ jusqu’aux
hanches postérieures ou un peu plus loin. Antépectus formant ordinai¬
rement un angle rentrant avec le bord antérieur de chacun de ses
PENTATOMIDES.
EYSARCOMENS.
83
flancs, rarement arqué en avant sur la moitié interne de chacun de
ceux-ci. Mésosternum chargé d’une ligne longitudinale plus ou moins
saillante. Ventre de sept arceaux : le lor court, souvent indistinct sur
les côtés ; creusé entre le 1er et le 2e arceau, d’un sillon transverse, sur
sa partie médiane; sans sillo i longitudinal médiaire; non armé dans
le milieu de sa base, d’une pointe ou d’une épine dirigée en avant.
Ajoutez pour les espèces suivantes :
Tête munie latéralement d’un rebord très-étroit, à peine indiqué ou
parfois même peu apparent. Antennes prolongées environ jusqu’à la
moitié du corps, un peu moins ou un peu plus; à 2e article filiforme :
le 3e subfiliforme, à peine épaissi extérieurement : les 4e et 5e épaissis,
pubescents. Pronotum échancré derrière la tête, en arc ou presque en
demi-cercle plus ou moins obtus, avec la partie postoculaire tronquée
ou obliquement tronquée; marqué de deux cicatrices; chargé d’un
calus plus ou moins saillant, suivi à son côté interne d’une fossette.
Ecusson plus longuement prolongé que le bord interne des cories,
moins longuement que le bord externe. Curies en ligne courbe sur la
partie interne de leur bord postérieur; terminées en angle plus ou
moins aigu à leur angle postéro-externe; non prolongées jusqu’à l’ex¬
trémité du f*e arceau ventral. Bord externe des pièces prébasilaires ou
bord interne du repli des joues ordinairement un peu saillant. Pieds sim¬
ples; d’un livide flavescent : cuisses marquées de points noirs, et le plus
souvent avec une tache de même couleur vers les deux tiers de leur côté
antérieur. Tibias ciliés ou garnis de poils fins. Ongles munis en des¬
sous d’un appendice membraneux.
Les Eysarcoriens constituent une petite famille assez naturelle,
malgré les tendances qu’ont plusieurs espèces à s’écarter des autres
par quelques particularités accessoires. Ils s’éloignent des Cydniens
par leurs tibias non épineux et par les sinuosités des côtés de l’écusson
situées avant la moitié de la longueur de cette pièce. Ce dernier carac¬
tère suflit pour les distinguer des Asopiens, des Acanlhosomiens et de
la plupart des Penlalomiens; ils n’ont pas le côté externe des cotyles
marqué d’un point noir, comme les Carpocorates, chez lesquels les
sinuosités de l’écusson se prolongent à peine jusqu’à la moit e des
84
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
côtés de celui-ci. Ils n’ont d’ailleurs ni le ventre armé d’une pointe ou
d’une épine, dans le milieu de sa base, comme les Acanlhosomiens,
ni le bec libre ou presque libre, comme presque tous les Asopiens. Ils
ne peuvent être confondus avec les Sciocoriens; car ils n’ont pas,
comme ces derniers, le pronotum foliacé sur les côtés, la tête arrondie
en devant, et les tibias ne sont pas spinosulcs. Ils ont plus d’analogie
avec les Æliens; mais leur pronotum est muni latéralement d’un
rebord visible en dessus jusqu’à l’extrémité des angles postérieurs;
leur anlépectus n’est pas arqué en devant sur toute la largeur du bord
antérieur de chacun de ses flancs et leur mésosternum est chargé d’une
ligne saillante.
En dehors des caractères principaux qui les distinguent, ces insectes
offrent des modifications qui en varient un peu la physionomie. Ainsi
les Rubiconia et les Staria ont la tête triangulaire des Aelindes : les
premiers ou les Rubiconia semblent se lier aux Æliens par leur épis-
tome notablement moins avancé que les joues, enclos ou presque enclos
par elles; les seconds, ou les Staria , par leur antépectus qui présente
sur la moitié interne du bord antérieur de ses flancs, une saillie en
arc dirigé en avant. Les autres Eysarcoriens ont entre eux plus d’ana¬
logie par leur tête presque carrée, par leur écusson muni d’une blanche
callosité au côté interne de chaque stigma, par leur épistome aussi
avancé que les joues. Mais chez les Daleria et les Onylia, la base du
pronotum déborde celle de l’écusson, caractère que nous retrouverons
plus général chez d’autres Pentatomides.
Les Eysarcoriens peuvent être partagés en deux branches :
©
'©
t-
branches.
triangulaire. Ecusson pas plus large à sa base que l'écusson à la sieuue. Rubiconiaires.
presque carrée au devant des yeux. Epistoir-e aussi avancé que les joues. Eysarcoraires.
PREMIER RAMEAU.
LES RUBICONIAIRES.
Caractères. Tête triangulaire.
pjîntatomides.
EYS VRCORIEXS.
Rubicônia.
85
Ces insectes se partagent en deux genres :
Genres
en angle rentrant très-ouvert, en devant, avec le bord antérieur de ses
flancs (formant chacun l'un des côtés de cet angle rentrant) en ligne
presque droite. Epislome rétréci en devant, avancé seulement jusqu'aux
quatre cinquièmes des joues.
Rubicônia.
a
•<
offrant sur la moitié interne du bord antérieur de chacun de ses flancs
un lobe ou une saillie presque en demi-cercle. Epistome parallèle ,
à pen prés aussi avancé que les joues.
Staria.
Genre Rubicônia, Rubiconie; A. Dohrn.
Antoine Dohrn. Stettin. Entomol. Zeit. t. XXI (1860). p. 102.
Caractères. Ongles simples. Tête en triangle à côtés curvilignes
moins longue que large, au devant des yeux; entaillée en angle aigu
à sa partie antérieure. Epistome rétréci en devant, avancé seulement
jusqu’aux quatre cinquièmes de la longueur des joues, c’est-à-dire
jusqu’à la partie postérieure de l’entaille antérieure de la tête; à peine
ou presque enclos par les joues. Pronotum pas plus large à sa base que
l’écusson à la sienne. Antépectus offrant en devant un angle rentrant
très-ouvert, dont les côtés formés par le bord antérieur de chacun de
ses flancs, sont en ligue droite ou à peine arquée en devant, et sans
saillie près du sillon rostral. Pièces prébasilaires peu ou point arquées
sur leur tranche, vers leur partie antérieure.
i. Rubicônia intermedia ; Wolff
T le triangulaire; entaillée; fortement ponctuée ; d' un vert bronzé ou
roi’ dire, avec des taches pâles sur la partie postérieure de la ligne mé¬
diane. Dessus du corps d'un fauve teslacé, marqué de points enfoncés
noirs ou obscurs , avec le rebord des côtés du pronotum , et ordinairement
l' extrémité de l’écusson , d'un blanc livide ou flavescent. Pronotum dé¬
primé et vert ou noi dire, sur les cicatrices et près du rebord. Repli des
joues d'un vert biouzé obscur. Ventre d'un flave roussâtre , ponctué de
86
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
vert obscur ; marqué d'une tache noire sur les intersections de la tranche
marginale flave. Sillon rostral noir.
à" Dernier arceau ventral en demi-cercle élargi; échancré en arc à
son bord postérieur : tronqué ou brièvement bilobé sur le tiers mé-
diaire, obliquement dirigé en arrière, puis déclive ou comme rebordé
sur chaque tiers externe.
9 Dernier arceau ventral très-obtusément arqué en devant, élargi
sur les côtés un peu en courbe rentrante; divisé par une ligne trans¬
versale, en deux moitiés : l’antérieure, un peu plus grande, composée
de deux pièces, chargée d’une carène ou d'une bande linéaire sur la
suture : la moitié postérieure de six pièces : la médiane antérieure
transverse, près de trois fois aussi large que la postérieure : celle-ci
presque carrée : chacune des latérales antérieures atteignant le bord
postérieur.
Çydnus intermedius. Wolff, Icon. Cimic. p. 182. pl. XVII!. fig. 181.
Eysar coris intermedius. IIahn, Wanz. t. II. p. 128. pl. LXX. fig. 209.
Pentatoma neglectum. (IIerrich-Schaeffer).
Pentatoma intermedia. Gorski, Analect. Entom. p. 74. 4L.
Ælia ( Eusar coris ) intermedia. Flor, Rhynch. Livl. p. 126. 1.
Apariphe intermedia. Fieber, Eur. Hemipt. p. 338. 1.
Long. 0m,0061 à 0m,0072 (2 1. 3/4 à 3 1. 1/4). — Larg. 0m,0033 à 0">,0036
(1 1. 1/2 à 1 1. 3/4) aux angles latéraux du pronotum.
Corps ovale; très-médiocrement convexe. Tête en triangle à côtés
curvilignes; cà peine aussi longue au devant des yeux que large entre
ces organes; entaillée en devant; subconvexe ; couverte de gros points
enfoncés très-rapprochés; variant du vert bronzé au noir, avec la par¬
tie postérieure médiane au moins en partie d’un flave roussâtre. Sutures
génales subsulciformes.Epistojue avancé, à peu près jusqu’au bord posté¬
rieur de l’entaille antérieure. Antennes insérées plus avant que le
niveau du bord antérieur des yeux; à 1er article le plus court : les 2e
et 3e presque égaux : le 4e à peine plus grand : le 5e le plus long : les
deux ou trois premiers testacés ou d’un testacé nébuleux : le 3e souvent
noir à l’extrémité ou en majeure partie : les deux derniers noirs. Pro¬
notum élargi en ligne à peu près droite jusqu’aux angles latéraux;
PENTATOMIDKS. — LTSARCOIUESS — RuMconia. 87
muni sur les côtés d’un rebord d’un blanc flavescent, rétréci ou pres¬
que nul aux angles latéraux déprimé de chaque côté près de ce rebord ;
marqué de points enfoncés noirs ou noirâtres, serrés ou contigus sur
ces dépressions et à sa partie antérieure, moins rapprochés sur le reste
de sa sur-face; à couleur foncière variant du vert bronzé au noir brun,
sur les parties densement ponctuées, d’un roux ou fauve testacé ou
d’un testacé nébuleux ou verdâtre, sur le reste; à dépression transverse
faible ou à peine indiquée dans son milieu. Ecusson paré d’un point
calleux, lisse et d’un blanc flavescent, au côté interne des stigmas
colorés, et ponctue comme la moitié postérieure du pronotum ; paré
postérieurement d’une bordure lisse, d’un blanc sale ou flavescent.
Cories prolongées jusqu’à la moitié du 5e arceau ventral; en ligne
arquée à leur bord postérieur; colorées et ponctuées comme l’écusson,
avec le bord cxlerne.de l’exocorie d’un blanc flavescent presque jusqu’à
l’extrémité du l'r arceau ventral. Membrane d’un blanc roussâlre,
parée d’une tache fauve ou brune vers ou sur la cicatrice; à six ou
sept nervures. Dos cle l'abdomen noir. Tranche abdominale noire; exté¬
rieurement parée d'une étroite bordure blanche, laissant noire les
intersections des segments. Bec prolongé jusqu’aux hanches posté¬
rieures : testacé, avec l’extrémité noire. Dessous de la télé noir ou vert
obscur, avec une tache d’un blanc flavescent sur la partie postéro-in-
terne. Pièces prébasilaires tronquées en devant et en arrière, dépas; ant
à peine la hauteur du bec. Repli du pronotum d'un blanc flavescent,
avec l’angle antéro-interne vert obscur. Poitrine d'un livide flavescent,
marquée de points verts ou d’un vert obscur et notée, sur les côtés,
de trois taches de même couleur ou formées par des points plus serrés.
Postêpisternums d’un blanc livide, marqués de points verts, avec le
bord externe lisse, imponclué. Sillon rostral et sillon transverse de la
base du ventre, noirs. Repli de la tranche (lave ou flavescent, marqué
d’un point noir sur les intersections. Ventre coloré et ponctué comme la
poitrine; à 1er arceau apparent sur les côtés. Pieds d’un livide rous-
sâtre. Cuisses ponctuées de noir et marquées d’une tache plus grosse
vers les deux tiers de leur côté antérieur. Tarses noirs ou noirâtres
sur leur dernière moitié et sur la seconde moitié des ongles.
Cette espèce paraît habiter la plupart des provinces de la France.
88
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Elle n’est pas rare dans les environs de Lyon. On la trouve surtout en
battant les taillis.
Obs. A noir e Rubiconia intermedia se rapporte le Pentat. neglectiim de
divers catalogues.
Genre Staria, Starie; A. Dohrn.
Antoine Dohrn. Stettin. Entom. Zeitung. t. XXI (1860). p. 101.
Caractères. Ongles simples. Tête en triangle obtus, à côtés un peu
curvilignes ou presque droits; à peine aussi longue au devant des
yeux que large entre les organes. Epistome parallèle : presque aussi
avancé que les joues, non enclos par elles. Pronotum pas plus large à
sa base, que l’écusson à la sienne. Anlépectus offrant au bord antérieur
de chacun de ses flancs, près du sillon rostral, une saillie ou petite
lame avancée presque en demi-cercle, cachant l’extrémité postérieure
des pièces prébasilaires: celles-ci peu ou point arquées sur leur tranche
vers leur partie antérieure.
1. Staria lunata; Hahn.
Tête triangulaire , non entaillée. Dessus du corps d'un flâne jaune ,
r oussâtreou lestacé, marqué de points noirs assez petits, moins nombreux
sur les cicatrices, entre celles-ci et sur la seconde moitié du dos de Vécus-
son : celui-ci paré postérieurement d'une bordure lisse d’un blanc flaves-
cenl , et d'un point calleux de même couleur au côté interne des stigmas.
Nervure radiale ordinairement prolongée jusqu'au bord postéi ieur de la
code et bifurquée. Tranche abdominale flave, avec une bande noire sur
les intersections. Dessous du corps d'un blanc flave, ponctué de noir.
Ventre marqué d'une tache ponctiforme noire, sur les intersections d’ sa
tranche marginale flave. Sillon rostral pâle.
o* Dernier arceau ventral arqué en devant, parallèle sur les côtés,
offrant sur chaque tiers externe de celui-ci une saillie naissant de l’an¬
gle postéro-externe et obliquement avancée presque jusqu’à la moitié
PENTATOMIDES. — EYSARCOR1ENS. — Staria. 89
de sa longueur, garni entre ces deux saillies d’une partie presque mem¬
braneuse, entaillée dans son milieu.
$ Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi en courbe ren¬
trante sur les côtés; divisé par une ligne transversale en deux moitiés :
la lre plus grande, de deux pièces : la 2e de six : les deux médiaires
plus larges que longues : l’antérieure une fois plus large que la posté¬
rieure : les deux latérales antérieures atteignant le bord postérieur.
Eysarcoris lunatus. Hahn, Wanz. t. II (1834). p. 127. pi. LXX. fig. 208. —
Dallas, List, of Hemipt. p. 229. 13.
Pcntnloma impression. Herrich-Schaeffer, Faun. Germ. 115. 10. — Id. Wanz.
t. VII. p. 93.
Pcntatoma lunata. A. Costa, Cimic. cent. 2e Decas 6-10. p. 22. 9 (174).
Sciocoris lunatum. Kolenat., Meletem. Entom. t. IV. p. 31. 154. ?
Cimez lobulatus. Ramb., Faun. d. l’Andal. t. H. p. 120. 5.
Rhacosthetus lunatus. Fiecer, Europ. Ilemipt. p. 331. 1.
Long. 0m,0067 à 0®,0072 (3 1. à 3 1. 1/4). — Larg. O” ,0042 à 0m,0045
(2 1. à 2 1. 1/2).
Corps ovale; très-médiocrement convexe. Tête en triangle obtus, à
côtés curvilignes ou subanguleux ; un peu moins longue au devant des
yeux que large entre ces organes; d’un flave ou jaune roussâtre ou tes-
tacé; inégalement marquée de points enfoncés noirs assez petits. Epis-
tome faiblement moins avancé que les joues qui sont terminées en
angle aigu. Ardennes insérées à peine aussi avant ou à peine plus
avant que le niveau du bord antérieur des yeux ; à 1er article le plus
court : le 2e moins long que le 3e : le 5e ordinairement le plus grand :
le 1er et souvent les trois premiers, d’un livide teslacé : les deux der¬
niers et plus rarement les quatre derniers, d’un nébuleux brunâtre ou
roussâtre. Pronotum élargi en ligne droite jusqu’aux angles latéraux;
émoussé à ceux-ci et débordant à peine la base des élytres; chargé d’un
calus assez saillant, suivi d’une fossette prononcée; marqué au devant
de chacune de celles-ci d’une dépression sensible; creusé d’un sillon
transverse plus ou moins faible ou prononcé, aboutissant à chacune des
dépressions précitées; ordinairement d’un flave ou jaune roussâtre,
quelquefois d’un flave ou livide testacé; marqué de points enfoncés
noirs ou obscurs inégalement rapprochés, plus serrés près du bord an-
00
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
téiieur, sur la fossette et sur la dépression située au devant d’elle: ces
points peu rapprochés entre les cicatrices et laissant sur celui-ci une
ligne ou bande transverse lisse; paré sur les côtes d’un rebord lisse,
de couleur foncière ou d’un flave pâle. Ecusson arrondi postérieure¬
ment; aussi large qu’une corie, vers l’angle postéro-interne de celle-ci;
coloré comme le pronotum et marqué comme lui de points noirs peu
nombreux sur la seconde moitié de la ligne médiane; paré à l’extrémité
d’une bordure lisse, d’un blanc flavescent; marqué d’un point calleux
d'un blanc flavescent, au côté interne de chaque stigma, et souvent
d'un point d’un blanc flavescent au milieu de sa base. Cories prolongées
jusqu’à l’extrémité du 4e arceau ventral ou jusqu'au quart du 5e; à
suture radiale paraissant prolongée sous forme de nervure jusqu’au
bord postérieur, et paraissant souvent émettre, à partir des trois quarts
des cories, une nervure dirigée vers le milieu du bord postérieur de la
mésocorie : bord postérieur des cories souvent un peu entaillée à l’ex¬
trémité de la nervure radiale. Membrane d’un livide roussâtre, ordi¬
nairement chargée de six à huit nervures : les internes, naissant d’une
tache d’un fauve brunâtre située au bord postérieur de la cicalricule.
Dos de l’abdomen noir. Tranche abdominale noire sur les intersections,
et très-étroitement à son bord interne, jaune ou flave sur le reste. Bec
prolongé jusqu a l’extrémité des hanches postérieures ou un peu plus
loin ; d’un livide roussâtre, avec l’extrémité obscure ou noire. Dessous
delà tête d’un jaune ou flave pâle, marqué d’une rangée de points
noirs au côté interne du repli des joues, et de quelques points sembla¬
bles au côté interne des pièces prébasilaires, celles-ci, tronquées pos¬
térieurement, mais non en devant. Repli du pronotum d’un blanc flave
ou jaune pâle marqué d’une tache noire sous les angles latéraux. Repli
des cories d'un blanc flave; prolongé jusqu’au ier arceau ventral. Poi¬
trine d’un jaune ou flave roussâtre inégalement marquée de points
enfoncés noirs : sillon rostral flavescent. Postépistcrnums ponctués de
noir, parés antérieurement d'une bordure lisse et blanche. Repli de lu
tranche blanc, paré d’une double tache poncliforme noire aux intersec¬
tions. Ventre à ler arceau apparent sur les côtés; coloré et ponctué
comme la poitrine ; à stigmates noirs, sillon transverse basilaire flave.
Pieds d’un jaune ou flave roussâtre. Cuisses marquées vers les deux
Pronotum
PE.NTATOMIDES — EYSARC0R1ENS. — ElJSarCOriS. 91
tiers de leur côté antérieur d’une tache formée par des points noirs;
parsemées de points noirs plus petits. Tibias garnis d’assez longs poils,
à peine marqués de points obscurs. Tarses noirs ou noirâtres à l’extré¬
mité du dernier article et sur la seconde moitié des ongles.
Cette espèce se trouve dans les environs de Lyon et dans la plupart
de nos provinces du centre et du midi de la France, sur les cail le-lait, le
thym et diverses autres espèces d'herbes.
Obs. Elle est très-distincte de la R. intermedia par son épistome à
peu près aussi avancé que la tête; par celle-ci non entaillée en devant;
par la couleur de la tête, de ses cicatrices, de son écusson et du dessous
de la tête; par la suture radiale ordinairement prolongée jusqu’au
bord postérieur des cories, par la couleur de sa tranche abdominale et
par celle du sillon rostral qui rappelle la teinte qu’il a chez lesÆliens,
tandis que ce sillon est coloré en noir chez la R. intermedia, comme
chez les Æliodes.
Elle s’éloigne des espèces suivantes par sa tête triangulaire. M. Flor
rapporte à la Rab. intermedia le Sciocoris lunatum, de M. Kolenati,
cependant les expressions capite griseo qui se trouvent dans la descrip¬
tion très-insulFisantede ce dernier auteur, semblent se rapporter à notre
S. lunata.
DEUXIÈME RAMEAU.
LES EYSARCORAIRES.
Caractères. Tête presque carrée au devant des yeux. Epistome aussi
avancé que les joues (1).
Ces insectes se répartissent dans les genres suivants :
pas pins large à sa base que l'écusson à la sienne.
couvrant à sa base la moitié
au moins de celle de l’endo-
corie, c'est-à-dire débordant
sensiblement la base de l’é¬
cusson.
ongles simples.
munis chacun d’une dent vers la moitié
de leur côté interne.
Genres.
Eysarcuris.
Daleria.
Onylia.
(1) L’épistome offre souvent, en (levant, une partie pâle et paraissant séparée
du reste par une ligne transverse : cette partie antérieure semble être alors le vé¬
ritable épistome et la partie suivante serait un postépistorne.
92
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Genre Erjsarcoris, Eysarcore ; Hahn.
Hahn. Wanzen, t. 2(1834). p. 66.
Caractères. Ongles simples. Tête presque carrée au devant des yeux.
Epistome aussi avancé ou presque avancé que les joues. Pronotum pas
plus large à sa base que l’écusson à la sienne. Antépectus offrant en
devant un angle rentrant très-ouvert, dont les côtés sont à peu près
droits. Pièces prébasilaires offrant à leur partie antérieure une saillie
en forme de lobe ou de dent; à peine plus saillantes ensuite que le
niveau du bec. Ongles simples.
Ajoutez pour les espèces suivantes :
Antennes à ier article le plus court : le 2e au moins égal au 3° ou un
peu plus grand : le 4e plus long que le 3e : le 5e le plus grand.
Obs. Le genre Eysarcoris se distingue aisément des deux, précédents
par sa tête presque carrée au devant des yeux; il s’éloigne d’ailleurs
des Rubiconia par son épistome à peu près aussi avancé que les joues, et
des Staria par le bord antérieur de chacun des flancs de son antépectus
non avancé en lame arquée sur sa moitié interne. Son pronotum pas
plus large à la base que lecusson à la sienne, ne permet pas de la con¬
fondre avec les espèces des deux genres suivants.
a Ventre d’un vert bronzé ou cuivreux jusque près de ses
bords latéraux, qui sont d'un blanc flavescent, et
marqués d’une tache bronzée sur les intersections. Dessous
de la tête et postépisternums d’un vert bronzé. Anten¬
nes insérées moins avant que le bord postérieur des
yeux. • Melanocephalus.
aa Ventre en partie ou en totalité d’un blanc flavescent ou
roussâtre.
p Antennes insérées plus avant que le bord antérieur des
yeux. Ventre paré de trois bandes longitudinales
bronzées ou noirâtres, unies à la base. Epistome
moins avancé que les joues. Postépisternums entière¬
ment d’un vert bronzé.
Perlatus.
pentatomides. — eysarcoriens. — Eysarcoris. 93
pp Antennes insérées moins avant que le bord antérieur
des yeux. Ventre paré d’une bande longitudinale
médiane noire ou bronzée; offrant en outre, entre
celle-ci et les stigmates, les traces d’une sorte de
bande formée de points noirs. Epistome plus avancé
que les joues. Postépisternums d’un vert bronzé,
extérieurement bordés de blanc. Epistomalis.
1. Eysarcoris melamocepltalus ; Fabiuchjs.
Dessus du corps d’un blanc cendré ou flavescenl, avec la tête, une tache
sur chaque cicatrice et une tache ob triangulaire couvrant la tuméfaction
basilaire de l'écusson , d’un vert bronzé ou violâtre, rebords latéraux du
pronotum et points calleux de l’écusson , blancs. Ventre d’un vert bronzé.
Epistome moins avancé que les joues. Angles de devant du pronotum munis
d’une dent. Antennes moins avancées au bord postérieur de leur insertion
que le bord antérieur des yeux.
<f Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi presque en
courbe rentrante sur les côtés, un peu échancré en arc et comme
rebordé à son bord postérieur ; ordinairement d’un vert métallique.
9 Dernier arceau du ventre arrondi en devant, élargi d’avant en
arrière sur les côtés; divisé par une ligne transversale bissinuéeet un
peu arquée en arrière, en deux moitiés: l’antérieure, unpeuplus grande,
formée de deux pièces, sinuées chacune vers les deux cinquièmes in¬
ternes de leur bord postérieur: la moitié postérieure, de six pièces, la
médiane antérieure transverse, presque linéaire ; la postérieure pres¬
que carrée : cette dernière d’un vert bronzé : les autres ordinairement
d’un blanc livide, ponctuées de vert. Les deux latérales antérieures
atteignant le bord postérieur, ordinairement creusées d’une fossette, vers
la moitié de leur longueur.
Cimex acncus. Scopoli, Entom. carn. p. 122. 358?
Cimex venustissimus . Schuanck.» Entom. p. 122. 533 ?
Cimex melanocephalus. Fabu., Syst. Entom. p. 716. 99. — Id. Entom. Syst.
t. 4. p. 123. 176. Panz. faun. Germ.26. 24.— Donov. t. XII. pl. 431. — Wolff,
Icon. Cimic. p. 139 134. pl. XIV. fig. 134.
94
HISTOIRE NATUREI-LE DES PUNAISES.
Pcntaloma melanocepliala. Latr., Ilist. nat. t. XII. p. 194. 34.— A. Costa,
Cimic. centur. 2° decas. 6.-10. p. 23. 11 (176,). — Gorski., Analect. Entom.
p. 78. 43.
Cijdnus melanocephalus. Fab., Syst. Rhyng. p. 187. 14.
Eysarcoris melanocephalum. Hahn., Wanz. t. 2. p. 130. pl. LXX. fig. 211
Eysarcoris melanocephalus. Kolen. Melet. Ent. t. 4. p. 33. 137.
Eus ircoris melanocephalus. Fieber, Eur. Hemipt. p. 332. 1.
Long. 0m,0036 à 0”,0087 (2 1. 1/2 à 3 1. ).— Larg. Om, 0033 à 0,0036
(1 1. 1/2 à 1 1. 2/3).
Corps ovale, peu convexe. Tète presque carrée au devant des yeux ;
obtusément tronquée au devant avec les angles antéro-externes des
joues arrondies; rugueuseraent ponctuée ; ordinairement d'un vert
bronzé, parfois d’un noir violet ou violâtre; avec la partie la plus an¬
térieure de l’épistome brièvement ou peu distinctement d’un blanc
Havescent. Epistome un peu moins avancé que les joues : ces dernières
offrant à leur partie antêro-interne leur point le plus avancé. Antennes
insérées moins avancées, au bord postérieur de leur insertion, que le
bord antérieur des yeux, d’un livide blanchâtre sur les trois premiers
articles; le 3e parfois nébuleux vers son extrémité : les 4e et 3c noirs,
pubescenls, avec la base d’un blanc Havescent. Pronotum muni d'une
très-petite dent au côté externe de ses angles de devant, et débordant
presque les yeux; élargi en ligne presque droite ou légèrement en
courbe rentrante, jusqu’aux angles latéraux; munis sur les côtés d’un
rebord blanc livide; chargé d’un calus assez prononcé, suivi d'une
fossette assez profonde ; densement ponctué et d'un vert bronzé ou
cuivreux, plus rarement d’un noir violâtre en devant ( excepté sur la
partie médiane) depuis le bord postérieur des cicatrices jusqu’au bord
antérieureljusqu’au rebord latéral qui reste d’un blanc livide; d’unblanc
Havescent et marqué de points peu rapprochés sur le reste de sa sur¬
face, avec la base ordinairement moinsclaire. Ecusson arrondi postérieure¬
ment; au moins aussi large qu’une corie, vers l’angle postéro-interne
de celle-ci ; chargé d’une tuméfaction basilaire , ruguleusement ponc¬
tuée, d’un vert bronzé ou cuivreux, en triangle dirigé en arrière et
prolongée jusqu’aux deux cinquièmes de sa longueur; souvent légère¬
ment subcaréné ensuite; d'un blanc livide sur le reste de sa surface et
pentatomides. — eysarcoriens. — Eysarcoris. 95
marqué de points enfoncés bruns ou d’un vert bronzé peu rapprochés;
laissant parfois, par leur défaut, près de la tuméfaction basilaire, celle-
ci comme parée d’une étroite bordure de couleur foncière d’un blanc
livide : chargé au côté interne de chaque stigma, d’un petit point
calleux lisse etd'un blanc livide. Cories prolongées jusqu’à l’extrémité du
4e arceau ventral; d’un blanc livide ou cendré ; marquées de points
bruns ou d’un vert bronzé, assez petits et peu rapprochés. Membrane
translucide, d’un livide roussâlrc ; presque sans tache vers la cicalri-
cule; ordinairement chargée de quatre ou cinq nervures. Dos de l’abdo¬
men noir ou d’un vert noirâtre. Tranche abdominale noire, parée sur
chaque segment d’une tache llave rétrécie en triangle de dehors en
dedans. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures.
Dessous du corps ponctué ; d’un vert bronzé, ou d’un vert bronzé cuivreux
ou mélangé de vio’et , y compris les postépisternums, avec le repli du
pronotum et celui des cories, et quelques espaces vers l’angle postéro-
externe du postpeclus, d’un blanc livide. Repli de la tranche blanc, paré
d’une tache bronzée sur les intersections. Ventre d’un vert bronzé ou
cuivré, marqué de petites taches blanches près du repli de la tranche :
celle-ci, étroite, blanchâtre ou d’un blanc flavescent, entrecoupée par
une tache d’un vert bronzé sur les intersections des arceaux. Pieds
d’un livide flavescent ou d’un blanc livide, marqués de petits points
bruns. Cuisses notées d’une tache d'un brun noir, vers les deux tiers de
leur côté antérieur : seconde moitié du dernier article des tarses, d’un
noir brun.
Cette espèce se trouve au printemps et pendant l’été, sur la scro-
plulaire et sur diverses autres plantes. Elle paraît habiter la plupart
des provinces de France.
Obs. Elle se distingue sans peine des deux espèces suivantes par son
pronotum muni d’une petite dent extérieurement dirigée à ses angles
de devant ; par son écusson chargé sur la tuméfaction basilaire d’une
grosse tache obtriangulaire d’un bronzé métallique; ou parfois plus
obscure; par sa tranche abdominale noire, marquée sur chaque seg¬
ment d’une tache llave, en triangle dont la base est dirigée en dehors;
par son ventre entièrement d’un vertmétallique, cuivreux ou mi-doré,
jusque près des bords latéraux, qui sont parés d’une tranche longiludi-
96 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
nale étroite, ou flavescente blanche, marquée d’une tache noire sur les
intersections de chaque arceau.
Elle diffère d’ailleurs de YE. perlatus par ses joues offrant à leur
angle antéro-interne leur point le plus avancé ; par son pronotum muni
d’une petite dent à ses angles de devant ; à angles latéraux obtus^et ne dé¬
bordant pas la base des ély très ; par son écusson paré de points blancs
calleux plus petits ; par ses antennes moins avancées au bord postérieur
de leur insertion que le bord antérieur des yeux.
Elle n’a pas comme YE epistomalis l'épistome plus avancé que les
joues, ni chacun des postépisternums bordés de blanc à son côté interne.
Elle ne peut-être confondue avec YE. pusillus, dont la tête et tout le
dessous du corps sont d’un blanc flavescent marqués de points bruns;
dont la tête est arrondie en devant, et sinuée assez profondément sur
les côtés des joues.
Il faut probablement rapporter à cette espèce le Cimex venustissimus
de Schrank ; mais la description de cet auteur est si incomplète qu’elle
doit être mise de côté.
Il est plus probable qu’il faut aussi rattacher à YE. melanocephalus le
Cimex aeneus de Scopoli; les expressions suivantes : abdomen subtus
aeneo-nileus ; puncto xminente , nigro utrinque in qualibet incisura , sem¬
blent l’indiquer; mais cette description laisse également trop à désirer
pour s’en préoccuper.
*2. Eysarcoris perlatus ; Fabriciüs.
Dessus du corps d’un blanc cendré ou verdâtre, ponctué de vert bronzé :
majeure partie de la tète et des cicatrices du pronotum de cette dernière
couleur. Rebords latéraux du pronotum et points calleux de l’écusson d’un
blanc flavescent. Epislome moins avancé que les joues. Pronotum à angles
latéraux saillants. Dessous de la tête et postépisternums , d’un vert bronzé.
Ventre d'un blanc flavescent , paré de trois bandes longitudinales bronzées
ou noires , unies à la base ; paré d'une petite tache noirâtre sur les inter¬
sections des arceaux de La tranche. Antennes insérées plus avant que le
bord antérieur des yeux.
pentatomides. — eysarcoriens. — Eysarcoris. 97
<? Dernier arceau du ventre obtusémenl arrondi en devant, parallèle
sur les côtés; entaillé en angle très-ouvert, avancé jusqu’au quart posté¬
rieur ou un peu plus de sa longueur, et rebordé à son bord postérieur.
Ç Dernier arceau du ventre en demi-cercle élargi sur les côtés ;
divisé par une ligne transversale en deux moitiés : l’antérieure un peu
plus grande, formée de deux pièces : la postérieure de six : la médiane
antérieure transverse, obtriangulaire : la postérieure, parallèle sur les
côtés, plus longueque large : chacune des latérales antérieuresatteignant
le bord postérieur, creusée d’une fossette peu profonde et marquée de
points verts sur cette fossette.
Cimex fucatus. Rossi, Faun. etrasc. ( 1790). t. 2. p. 1311.
Cimex perlatus. FABR.,Entom. syst. t. 4.p. 125. — 177. — Wolff. Icon. Cimic.
p. 68. 63. pl. VII. fig. 63.
Pentatoma perlata. Latr., Hist. nat. t. 12. p. 193. 32. — Herrich-Schaeffer,
Faun. Germ. 113. 7. — A. Costa, Cimic. cent. secunda,dec. 6.-10. p. 26. 13.
( 180). — Gorski, Analect. entom p. 79. 44.
Cydnus perlatus. Fabr. Syst. Rhyng. p. 187. 13.
Cimex melanocephalus . var. Illig. Faun. etrusc. t. 2. p. 374. 1311 ( C.
Fucatus ) .
Pentatoma perlatum. Herrich-Schaeffer. Wanz. t. 7. p. 93. fig 155.
Eysacorias aeneum. Kolenat. Melet. ent. t. 4. p. 32. 136.
Eysacoris perlatus. Hahn, Wanz. t. 2 p. 67. pl. LI. fig. 153. — Dallas, List
of. Hemipt. p. 228. 8.
Eusarcoris aeneus. Fieber, Europ. Hemipt. p. 332. 2.
Long. ,0052 à 0m,0067 (2 1. 1/3 à 3 1.). — Larg. 0^,0033 à 0^,0045
( 1 1. 1/2 à 2 1. ).
Corps brièvement ovale, presque en forme d’écusson ; médiocrement
convexe. Tete presque carrée, et à peine aussi longue au devant des
yeux que large entre ces organes; presque bilobée en devant; sans
rebord sur la seconde moitié des côtés des joues, à peine rebordée sur
l’antérieure; rugueusement ponctuée; ordinairementd’un vert bronzé,
parfois d’un noir violâtre ou cuivreux, offrant chaquejoue arquée en
devant, plus avancée dans le milieu de son bord antérieur. Epistome
convexe, saillant, un peu moins avancé que la partie la plus antérieure
de chaque joue. Antennes visiblement insérées plus avant que le niveau
du bord antérieur des yeux ; à 2° article un peu plus long que le 3» :
Annales de la Société Linnéenne. 7
98
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
les trois premiers d’un livide blanc; le 4e de même couleur à la base,
noir à l'extrémité : le 5° noir. Pronolum échancré en devant en arc un
peu obtus et dirigé en arrière, avec la partie postoculaire tronquée ;
élargi un peu en courbe ou en angle rentrant jusqu’aux angles latéraux;
anguleux à ceux-ci et débordant sensiblement les élytres, avec le bord
postérieur de ces angles subsinuô; chargé d’un calus médiocrement
saillant, suivi d’une fossette assez faible; muni latéralement d’un
rebord un peu rétréci d’avant en arrière , convexe, peu saillant, et
d’un blanc flavescent ; paré de deux taches ordinairement d’un vert
bronzé, parfois d’un noir métallique verdâtre ou violâtre, densement
ponctuées, couvrant chaque cicatrice, étendues jusqu’au rebord latéral
et jusqu’au bord antérieur, en laissant la partie médiane de couleur
foncière; ordinairement d’un cendré grisâtre ou d’un livide cendré
flavescent et marqué de points enfoncés peu rapprochés, surtout sur la
partie transverse située après les cicatrices ; quelquefois entièrement
d’un noir verdâtre, avec la partie transverse médiane seule d’un blanc
livide ou cendré; marquéde pointsenfoncés d’un veit bronzé clairsemés.
Ecusson sans tuméfaction basilaire bien marquée; ordinairement d’un
livide cendré flavescent ou d’un cendré grisâtre, avec la ligne médiane
au moins en partie plus pâle; marqué de points enfoncés d’un vert
bronzé peu rapprochés constituant une petite tache près de l’extrémité;
quelquefois à couleur foncière inégalement moins claire ou verdâtre
surtout à la base et près des bords latéraux ; paré au côté interne de
chaque stigma, d’une callosité assez grosse, d’un blanc flavescent, en
ellipse oblique; stigmas sulciformes, fortement ponctués, verts ou verdâ¬
tres, ne dépassant pas les callosités. Corics rétrécies en ligne un peu courbe
depuis les deux tiers de l’écusson, jusqu’à l’extrémité de l’exocorie ;
prolongées dans ce point jusqu’à l’extrémité du 4e arceau ventral ou un
peu plus; émoussées à leur angle postéro-externe; souvent à peine plus
longues à cet angle qu’à l’extrémité de la suture radiale; colorées et mar¬
quées de points enfoncés comne l’écusson, avec la moitié antérieure
du bord externe de l’exocorie d’un blanc livide; quelquefois en partie
moins claires, ou verdâtres, chez les variétés par excès. Membrane trans¬
lucide ; d’un livide roussâtre ; à peine marquée d’une très-petite tache
d’un fauve livide, vers l’angle postéro-interne de la niésocorie; chargée
PENTATOMIDES. — EÏSAUCORIENS. — EySürCOriS. 99
de cinq ou six nervures. Dos de V abdomen d’un brun vert, marqué de
petits points noirs. Tranche abdominale à moitié voilée par les élytres;
d’un vert bronzé, ponctuée à son côté interne et sur les intersections ,
extérieurement parée sur chaque segment d’une tache llave un peu
arquée du côté interne. Bec prolongé au moins jusqu’à l’extrémité des
hanches postérieures; d’un livide teslacé, avec l’extrémité noire.
Dessous de la télé ponctué, d’un vert bronzé, avec le bord rostral des
pièces prébasilaires d’un livide roussâtre. Repli du pronolum et repli
des (ories d’un blanc flavescent. Poitrine d’un blanc flavescent, mar¬
quée de petits points enfoncés d’un vert bronzé ; notée d’une tache d’un
vert bronzé ; brunâtre ou violâtre, à l’angle antéro-exlerne de l’anté-
pectus, et sous les angles latéraux du pronotum. Postépisternums
d’un vert bronzé, ponctués sur sa majeure partie interne, lisses à
leur côté externe. Sillon rostral vert bronzé ou obscurs. Repli de la
tranche d’un blanc flavescent ; marqué d’un point noir ou vert sur les
intersections. Ventre dun blanc flavescent ou d’un flavescent roussâtre,
ponctué de vert, paré de trois bandes longitudinales d’un vert métalli¬
que bronzé ou noirâtre, unies sur les deux premiers arceaux : la mé¬
diane, la plus large, plus obscure, dentée sur les côtés, rétrécie d'avant
en arrière, prolongée jusqu’à la fin du 6e arceau : chacune des autres
plus ou moins raccourcie postérieurement, plus foncées à leur côté ex¬
terne, laissant entre elles et la médiane un espace de couleur foncière,
et une bande semblable, près de chaque bord latéral : cette bande
marquéed’un point noir sur chaque stigmate. Pieds d’un livide ou blanc
roussâtre. Cuisses marquées de petits points d’un vert bronzé ou noi¬
râtres et d’une tache plus grosse, de même couleur, vers les deux tiers
de leur côté antérieur : seconde moitié du dernier article des tarses et
des angles d’un vert bronzé ou noirâtre.
L'E. perlatus parait habiter la plupart des provinces de la France.
Nous l’avons pris dans le Midi, dans les environs de Lyon, dans les
Alpes, sur diverses sortes de plantes.
Rossi le premier a fait connaître cette espèce; mais il craignait
quelle ne fût une variété de VE. melanocephalus.
Obs. L E. peilatus se distingue facilcmeni du melanocephalus par
son ventre paré de trois bandes bronzées ou noirâtres sur un fond d’un
100
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
blanc flavescent ; par son écusson non paré d’une tache obtriangu-
laire d'un vert bronzé ; par ses joues offrant leur partie la plus avancée
dans le milieu de leur bord antérieur, au lieu de la montrer vers leur
angle antéro-interne; par son pronotum sans dentaux angles de devant;
anguleux et saillant à ses angles latéraux ; par l’angle posléro-
externedeses cories émoussé ; par ses antennes plus avancées au bord
postérieur de leur insertion que le bord antérieur des yeux. Il s’éloigne
par ces derniers caractères de VE. epistomalis, dont il se distingue
encore par son épistome plus pâle en devant, moins avancé que les
joues; par son pronotum plus saillant à ses angles latéraux; par ses
postépisternums entièrement d’un vert bronzé ; par son ventre paré
de trois bandes longitudinales noires ou bronzées, unies sur les deux
premiers arceaux.
3. Eysarcoris epistomalis; Mulsant et Rey.
Dessus du corps d’un livide ou cendré flavescent , mat que de points
enfoncés verdâtres. Tête ponctuée en majeure partie d’un vert bronzé;
à épistome plus avancé que les joues. Pronotum à cicatrices lisses , d’un
vert bronzé, suivies d’une bande transverse onduleuse blanchâtre, peu ponc¬
tuée. Rebord du pronotum et points calleux de l’écusson d’un blanc livide.
Dessous de la tête d’un vert bronzé. Postépisternums d’un vert bronzé,
extérieurement bordés de blanc. Ventre d’un blanc flavescent paré d’une
bande médiane bronzée ou verdâtre; orné entre celle-ci et les stigmates ,
d’une sorte de bande formée par des points noirs. Antennes moins avancées
au bord postérieur de leur insertion, que le bord antérieur des yeux.
o* Dernier arceau du ventre en demi-cercle, entaillé sur le tiers ou
la moitié médiaire de son bord postérieur : cette entaille en triangle
plus large que long, avancée jusqu’au quart postérieur, ciliée à son
bord interne.
9 Dernier arceau du ventre flave, pointillé de noir; en demi-cercle,
élargi postérieurement; divisé par une ligne transversale un peu
arquée en arrière, en deux moitiés inégales; l’antérieure, trois fois
plus grande, carénée, formée de deux pièces : la moitié postérieure
PENTATOMIDES. — EYSARCORIENS. — ElJSarCOriS. 101
composée de six : les deux médianes étroites, de même largeur : l’an¬
térieure, carrée : la postérieure une fois plus large que longue : cha¬
cune des latérales antérieures atteignant le bord postérieur, profondé¬
ment sillonnées près de leur bord antérieur, vertes ou obscures sur ce
sillon.
Pentatoma inconspicuum. IIerrich -Schaeffer, Wanz. t. Vli. p. 93 (type).
Eusarcoris Ilelferi. Fiebeu, Eur. Ilcmipt. p. 332. 3.
Pentatoma pusilla. A. Costa, Cimie. Centur. sec. decas. 6-10. p. 24. 12. (177).
Long. 0m,0052 à 0^,0007 (2 1. d/3 à 3 1.). — Larg. 0m,0033 à 0m,0045
(1 1. 1/2 à 2 1.).
Corps ovalaire; très-médiocrement convexe. Tête presque carrée,
arquée en devant; parallèle sur les trois cinquièmes antérieurs de ses
côtés, un peu élargie ensuite au devant des yeux; ruguleusement
ponctuée; d’un vert métallique ou plus rarement d’un vert violâtre,
avec quelques traces d’un blanc flavescent sur l’épislome; parée d’un
point calleux d’un blanc flavescent au côté interne antérieur des yeux.
Epistome plus avancé que les joues. Antennes moins avancées au bord
postérieur de leur insertion que le bord antérieur des yeux; pâles
sur les trois premiers articles et à la base du 4e: les autres ordinaire¬
ment bruns ou noirs, parfois à peine plus foncés que les premiers.
Pronotmn élargi jusqu’aux angles latéraux en formant un angle ren¬
trant peu marqué; émoussé ou subarrondi à ceux-ci et débordant à
peine les élytres; chargé d’un calus assez saillant, suivi d’une fossette
assez prononcée; muni latéralement d’un rebord rétréci d’avant en
arrière, convexe, peu saillant, d’un blanc livide; de même couleur sur
le rebord antérieur et sur le pli transverse postérieur de sa partie
déclive : celle-ci, onduleuse à son bord postérieur et marqué de points
enfoncés d’un vert métallique ou verdâtre: cicatrices d’un vert métal¬
lique; d'un blanc flavescent verdâtre sur sa moitié postérieure : cette
partie plus pâle près du bord postérieur, marquée de points nébuleux
ou verdâtres. Ecusson à peine sinué vers les deux cinquièmes des côtés;
sans tuméfaction basilaire apparente; d’un blanc flavescent verdâtre;
marqué de points nébuleux ou verdâtres médiocrement rapprochés,
un peu plus petits que ceux du prothorax; paré au côté interne de cha-
102
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
que stigma d'un point calleux lisse, ordinairement gros et oblique,
presque d’un blanc de lait; le plus souvent marqué d’un petit point
blanchâtre sur le milieu de sa base; à stigmas réduits à une étroite
rangée de points enfoncés noirs, à peine plus longuement prolongée
que les points calleux. Cories prolongées environ jusqu’à la moitié du
3e arceau ventral ; terminées en angle aigu à leur angle postéro-externe;
colorées et ponctuées comme l'écusson; avec le bord externe de l’exo-
corie d'un blanc livide jusqu a l’extrémité du postpectus. Membrane
d’un blanc hyalin à quatre ou cinq nervures. Dos de l’abdomen d’un
vert foncé. Tranche abdominale de même couleur, avec une étroite bor¬
dure externe d’un blanc flavescent, laissant les intersections d’un vert
foncé; débordant à peine ou faiblement les ély très. Bec prolongé jus¬
qu’aux hanches postérieures; d’un livide flavescent avec l’extrémité
obscure. Dessous de la tête d'un vert métallique; ponctué. Repli du
pronotum d’un blanc flavescent, avec une tache verte sous les angles
latéraux. Repli des cories d’un blanc flavescent, avec l’angle antéro-
interne vert. Poitrine d’un blanc livide ou flavescent, marquée de
points verts, et parée sur chacun de ses flancs de trois taches d'un vert
métallique : une, sur la moitié antérieure des côtés de l’antépectus :
une, sous les angles latéraux du pronotum : une, sur les poslépister-
nums : ceux-ci blancs à leur côté externe. Repli de la tranche d’un
blanc flave ou flavescent, noté d’un point vert ou brunâtre sur les inter¬
sections. Ventre ponctué et paré sur la moitié médiaire des six pre¬
miers arceaux, d’une bande longitudinale d’un vert métallique, rétrécie
d’avant en arrière; d’un blanc flavescent sur les côtés, marqué de petits
points bruns ou verdâtres : ces points plus serrés entre la bande mé¬
diane et les stigmates et constituant une sorte de bande nuageuse non
liée à la médiane sur les premiers arceaux. Pieds d’un livide flavescent.
Cuisses ponctuées de vert noirâtre et marquées d’une tache plus grosse
de même couleur, vers les deux tiers de leur côté antérieur. Tibias à
peine pointillés de vert.
Obs. L ’E. cpistomalis se distingue des E. melanoceplialus et perlatus
par la partie antérieure et, blanche ou pâle de l’épistome, plus avancée
que le point le plus antérieur de chaque joue; par ses postépisternums
ordinairement à fond pâle, marqués de points bronzés ou noirâtres et
pentat o ji ides. — eysarcoiue.ns — Dalleria . 103
parés d'une bordure blanche el lisse à leur côté externe. Il s’éloigne
d’ailleurs du melanocepltalus par son ventre à fond d’un blanc flaves-
cent, orné d’une bande longitudinale noire ou bronzée; et du perlatus
par son ventre n’offrant entre celle-ci et les stigmates qu’une sorte de
bande nuageuse formée par des points bruns, et isolée chacune à la
base de la bande médiane (au lieu de lui être unie); par ses angles
latéraux du pronotum obtus; par l’angle postéro-externe de ses exo-
coriesaigu; par ses antennes moins avancées que le bord antérieur
des yeux.
A cette espèce se rattache le Pentatoma inconspicuum , deM. Herrich-
Schaeffer, dénomination spécifique donnée à une autre espèce par
M. Baerensprung. Nous n’avons pu adopter également le nom de Helferi
Fieber, déjà appliqué par le même auteur à une espèce de Sciocoris ,
d’après la loi que nous nous sommes faite, de n’avoir pas deux noms
spécifiques identiques dans la même famille.
Genre Dalleria, Dallérie; Mulsant et Rey.
Caractères. Pronolum couvrant à sa base la moitié au moins de celle
de l'endocorie, c’est-à-dire débordant sensiblement la base de l’écus¬
son. Ongles simples.
1. Dalleria (msilla; IIerrich-Schaeffer.
Dessus du corps à couleur foncière variant du rouge brunâtre au blanc
flavescent ou grisâtre; marqué de points noirs. Télé arquée en devant ,
sinuée d'abord sur les côtés des joues puis élargie au devant des yeux.
Pronotum ponctué sur les cicatrices; à rebord latéral blanc: débordant à
la base celle de l'écusson : celui-ci un peu moins large qu’une corie, vers
les deux tiers de sa longueur; arrondi postérieurement ; marqué d'une
tache noire plus ou moins gtosse au devant de V extrémité; paré à celle-ci
d'une bordure lisse, étroite; chargé de callosités grosses , blanches et pres¬
que carrées. Dessous du corps d'un blanc presque rosâtre ou flavescent;
marqué de points noirs. Repli blanc de la tranche marqué d'une tache
noire sur les intersections. Pieds pâles , pondues de noir. Antennes insé¬
rées plus avant que le bord antérieur des yeux.
lOi
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
o* Avant-dernier arceau ventral en triangle à côtés un peu curvi¬
lignes : le dernier, en demi-cercle, une fois moins long sur la ligne
médiane que large à son bord postérieur; un peu en arc rentrant,
rebordé et cilié à ce dernier.
Ç Avant-dernier arceau ventral arrondi en devant : le dernier, en
demi-cercle élargi postérieurement; une fois au moins plus large’ à
son bord postérieur que long sur la ligne médiane; divisé par une
ligne transversale un peu arquée en arrière, en deux moitiés très-iné¬
gales : l’antérieure quatre fois aussi grande, de deux pièces : la posté¬
rieure de six : les deux médianes petites : les deux latérales antérieures
terminées par une sorte de tubercule ponctiforme, creusées d’une petite
fossette près de leur angle antéro-externe.
Etat normal. Dessus du corps en partie au moins d’un rouge bru¬
nâtre.
Cimex pusillus. IIerrich-Schaeffer, Faun. Germ. 113 9 (type).
Eysarcoris binolatus. Hahn, Wanz. t. II. p. 130 (texte).
Eysarcoris pusillum. Ivolenat. Meletem. entom. t. IV. p. 34. 138.
Eusarcoris binolatus. Fieber, Eur. Ilemipt. p. 336. 6.
Var. a Dessus du corps grisâtre.
Obs. Quand la matière colorante a plus ou moins fait défaut, la
teinte rouge ou rougeâtre disparaît.
Eysarcoris binolatus. Hahn, 1. c. pl. LXX. fig. 212?
Pentatoma consimilis. A. Costa, Cimic. Centur. secinda. deeas. 6-10. p. 23. 14
(179). pl. V. fig. 5.
Eusarcoris gibbus. Fieber, Eur. Hemipt. p. 333. 5.
Long. 0m,0059 à 0,n,00S7 (2 1. 2/3 à 3 1.). — Larg. 0">,0036 à 0“>,00i2
(i 1. 2/3 à 1 1. 7/8).
Corps ovalaire; très-médiocrement convexe. Tête presque carrée,
arquée en devant, sinuée sur les côtés, puis élargie en devant des yeux ;
variant du blanc rosâtre au blanc flavescent, sale ou livide; presque
uniformément marquée de points noirs ou obscurs. Epistome aussi
avancé, ou plus avancé que les joues. Antennes insérées plus avant
que le bord antérieur des yeux; d’un livide blanchâtre sur les trois
pentatomides. — evsarcorievs. — D aller ia . 105
premiers articles et sur la base du 4e, noires sur le reste. Pronotum élargi
en ligne presque droite sur les côtés, ou en offrant seulement les faibles
traces d’un angle rentrant; émoussé ou subarrondi aux angles latéraux
et débordant à peine à ceux-ci la base des élytres; couvrant à sa base
la moitié de celle de l’endocorie; chargé d’un calus médiocre, suivi
d’une fossette assez faible; muni d’un rebord latéral rétréci d’avant
en arrière, convexe, peu saillant, d’un blanc livide ou flavescent; à
couleur foncière variant du rouge brunâtre ou du rouge rosâtre au
blanc grisâtre ou livide; marqué, même sur les cicatrices et le faible
rebord antérieur, de points noirs ou obscurs et médiocrement rappro¬
chés, qui lui donnent une teinte plus ou moins grisâtre. Ecusson à
peine sinué vers les deux cinquièmes de sa longueur; à peine aussi
large qu’une corie, vers l’angle postéro-interne de celles-ci; en ogive
obtuse à, l’extrémité; paré à celle-ci d’une bordure d’un blanc sale ou
livide, lisse et imponctuée, assez étroite, remontant jusqu’au quart
postérieur des côtés; noté en devant de celte bordure d’une tache noire,
ordinairement subarrondie et souvent couvrant les trois cinquièmes
médiaires de sa largeur, mais plus réduite chez les variations par dé¬
faut; à couleur foncière du reste de sa surface variant du rouge bru¬
nâtre, au rouge rosâtre ou au blanc grisâtre ou cendré; marqué de
points noirs médiocrement rapprochés; chargé d’une tuméfaction basi¬
laire assez faible, ordinairement brunâtre ou plus foncée que le reste;
paré, au côté interne de chaque stigma, d’une callosité ordinairement
grosse, presque carrée, lisse, d’un blanc livide ou flavescent; à stigmas
réduits à une étroite rangée de points noirs, ne dépassant pas ordinai¬
rement la longueur de la callosité. Cories prolongées jusqu’à l’extré¬
mité du 4e arceau ventral ; à angle postéro-externe aigu; variant de
couleur foncière comme l’écusson, avec le bord externe de l’exocorie
d’un blanc livide ou flavescent jusqu’à l’extrémité des postépisternums.
Membrane d’un blanc hyalin, à six ou sept nervures. Dos de l'abdomen
d’un noirverdâtre. Tranche abdominale ne débordant pas ou débordant
à peine les élytres; d’un blanc flavescent; marquée d’un point noir
sur les intersections des segments. Dec prolongé jusqu’à '.'extrémité des
hanches postérieures; d'un blanc testacé, avec l’extrémité noire. Des¬
sous de la tôle d’un blanc rosâtre ou livide; finement ponctué de brun
106
HISTOIRE NATURELLE DES HJNAISES.
ou de noir. Poitrine, d’un rosâtre livide ou d’un livide cendré ou grisâ¬
tre, ponctuée de noir. Repli du pronotum lisse et imponcluô sur une
largeur graduellement moins étroite jusqu’aux deux tiers de sa lon¬
gueur, ponctué poslérieuremement. Repli des cories rosâtre ou d’un
blanc cendré ou flavescent, imponclué. Sillon rosirai noir ou obscur.
Postépisternums d’un blanc sale ou rosâtre, marqués de points noirs,
avec leur côté externe lisse. Repli de la tranche d'un blanc flavescent ou
rosâtre, marqué, sur les intersections des arceaux, d’une tache ponc-
tiforme noire, parfois didyme. Ventre d’un flave pâle ou livide, souvent
en partie au moins rosâtre ou rosé ; pointillé de noir ou de brun. Pieds
d’un livide ou blanc rosâtre, ou d'un blanc ou flavescent : cuisses et
tibias ponctués de noir.
Cette espèce paraît assez rare en France. Nous l’avons prise dans nos
montagnes des environs de Lyon, au pied des plantes connues sous le
nom de Bouillon-blanc; mais on la trouve aussi sous d'autres zones.
Obs. Elle se distingue des Eijs. melanoceplialus, perlalus et cpistomalis
par un caractère organique qui avait échappé aux regards de tous les
entomologistes, celui d’avoir la base du pronotum débordant celle de
l’écusson, et couvrant au moins la moitié de la base de chaque endo-
corie. La couleur foncière du dessus ;lu corps varie du rouge brunâtre
au blanc cendré ou au livide flavescent : souvent alors la bordure
blanche de l’extrémité de l’écusson est plus restreinte, moins nette,
moins distincte.
Nous devons à l’obligeance de M. Signoret, la communication d’une
Dallérie, qui peut être caractérisée ainsi :
Dalleria Grenier!; Signoret.
Dessus du corps à couleur foncière d'un blanc flavescent; marqué de
points noirs ou obscurs. Trie arquée en devant ; sinuée d'abord sur les
côtés , puis élargie au devant des yeux. Pronotum d'une teinte moins claire
et ponctuée sur les cicatrices ; à rebord latéral blanc; débordant à la base
celle de l’écusson. Celui-ci un peu moins large qu’une code , vers les deux
tiers de sa longueur; arrondi postérieurement ; ponctué presque jusqu’à
l'extrémité; marqué au devant de celle-ci de deux petites taches noires;
EYSAnco?.!EN’S. — DaUeriu.
107
PEXTATOJIIDES. —
charge de callosités blanches assez petites, au côté interne des stigmas
noirs. Dessous du corps d'un blanc flavescenl; marqué de points noirs sur
la poitrine, presque concolores sur le ventre. Repli blanc de la tranche
marqué d’une tache noire sur les intersections. Pieds à peine marqués de
points obscurs. Antennes insérées plus avant que le bord antérieur des
yeux.
Eusarcoris Grcnieri. Signoret, Ann. delà Soc. Entom de France. 4e série, t. V,
1865. p. 116.
Long. 0m,0056 (1 1. 1/2). - Larg. 0">,0033 (1/2 1.).
Prise dans les provinces méridionales delà France p.rrM. Grenier.
A première vue l’individu que nous avons eu sous les yeux., par sa
couleur foncière d’un blanc livide ou peu llavescent, par son écusson
ponctué presque jusqu’à l’extrémité, marqué au devant de celle-ci
d’une petite tache noire ou noirâtre de chaque côté de la ligne médiane,
par ses callosités assez petites, semble constituer une espèce distincte.
Cet exemplaire offre les mésocories très-légèrement échancrées en arc
sur la moitié interne de leur bord postérieur; l’exocorie en angle moins
aigu à l’extrémité, l’écusson imponctué sur un espace étroit du milieu
de la base et plus densement ponctué entre celui-ci et les callosités.
Mais à part ces trois dernières particularités qui sont sans doute
individuelles, la D. Grenieri a tant d’analogie de conformation, tant de
ressemblance dans ses caractères principaux et dans la configuration
du dernier arceau ventral, avec la D. pusilla, qu’elle semble n’en être
qu’une variété immature, chez laquelle la matière colorante n’a pas
eu le temps de se développer. Par suite de ce défaut, les points de la
tête sont moins noirs sur la partie postérieure de celle-ci et concolores
sur la partie antérieure; le pronotum est d’un blanc livide flavescent,
avec les cicatrices moins claires; la tache noire de l’extrémité de l’écus¬
son s’est non-seulement rapetissée, mais divisée en deux; les callosités
sont devenues à peine saillantes et restreintes par la ponctuation; le
dessous du corps est plus pâle et les pieds d’un fiave livide à peine
marqués de points obscurs.
De nouvelles observations apprendront quelque jour si ces supposi-
108
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
tions sont justes, ou si la D. Grenieri doit constituer une espèce particu¬
lière.
Genre Onylia , Onylie; Mulsant et Rey.
Caractères. Pronotum couvrant à sa base la moitié au moins de la
base de l’endocorie, c’est-à-dire débordant sensiblement la base de
l’écusson. Ongles munis chacun d’une dent, vers la moitié de leur côté
interne; pourvus en dessous d’un appendice membraneux. Têle pres¬
que carrée au devant des yeux, obtusément arquée en devant. Epistome
aussi avancé que les joues. Antépeclus offrant en devant un angle ren¬
trant très- ouvert, dont les côtés formés par le bord antérieur de cha¬
cun des flancs, est en ligne à peu près droite et sans saillie près du
sillon rosirai. Pièces prébasilaires offrant en devant une sailllie lobi-
forme; puis en ligne à peu près droite sur leur tranche. Ventre terminé
en pointe chez la 9 .
1. Onylia bijpnnctata ; Fabricius.
Antennes à 2e article au moins aussi long que le 3e ; d'un blatte f laves-
cent , avec les deux derniers articles, moins la buse du 4°, noirs. Tête d’un
blanc flavescent , densemenl ponctuée de noir : reste du dessus du corps ,
ponctué de noir, d’un rouge brunâtre , avec quelques taches entre les cica-
tnces du pronotum et sur les cotés de celles-ci , le rebord des cotes du pro¬
notum, un gros point calleux subarrondi au côté interne de chaque stigma ,
une bordure en demi-cercle à l'extrémité de l’écusson , et le bord de l'exo-
corie d'un blanc flavescent. Pronotum débordant , à sa base, celle de l’écusson.
Tranche abdominale et rebord latéral du ventre, d'un blanc flavescent, avec
une tache noire aux intersections. Ventre d’un blanc livide ou flavescent ,
ponctué de noir.
o* Avant-dernier arceau ventral en angle dirigé en avant à sa
partie antérieure; tronqué postérieurement quand il est vu d’une
manière perpendiculaire : le dernier arceau arrondi en devant, parallèle
sur les côtés, postérieurement rebordé et entaillé en angle très-ouvert
PENTATOMIDES. — EYSARCORIENS. — Otlljlia. 109
et peu avancé à son bord postérieur. Membrane des cories dépassant le
dernier segment abdominal.
9 Avant-dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant;
prolongé en angle dirigé en arrière à son bord postérieur : le dernier
arceau en angle aigu à sa partie postérieure; composé sur sa page
inférieure de deux lames enclosant en dessus quelques petites pièces :
savoir: une, tuberculiforme, à chaque angle antêro-externe, séparée par
une pièce transverse, puis une pièce obtriangulaire étroite. Membrane
des cories débordées par l’extrémité du dernier arceau ventral.
Cimex bipunctatus. Fabr., Spec. ins. t. 2 (1781). p. 358. — Id. Ent. syst t. 4.
p. 121. ICO. — Id.Syst. Rhyng. p. 176. 108 (Ç). — De Villers. Linn.Entom.
t. 1. p. 503. 73.— Cûqueb. Illustr. icon. decas. 2. pl. XIX. fig. 1 ( $). — Rossi.
Faun. etrusc. t. 25. p. 1310 (<J). — Id. édit, lllig. t. 2. p. 372 1310 (rf).
Pentatoma bipunctata. Latr. Hist. nat. t. 12. p. 195. 37. — Herrich-Schaeffer,
Faun. germ. 113. 10. ($). — A. Costa, Cimie. cent secunda. decas, 6-10-
p. 24. 13 (178.) — Gorski. analect. Entom. p. 81. 45.
Pentatoma amœna. Brullé, Expéd. scient, de Morée p. 70. 10. 9 •
Eysarcoris bipunctatus. Hahn, Wanz. t. 2. p. 68. pl. LI. fig. 156.
Eysarcoris bipunctalum. Kolenat. Melet. entom. t. 4. p. 34. 159.
Eusarcoris bipunctatus. Fieber, Europ. Ilemipt. p.333. 4.
o* Long. 0m, 0036 à 0™, 0067 (2 1. 1/2 à 3 1. ).— Larg. 0m,0036 à
0m,0039 ( 1 1. 2/3 à 1 1. 3/4).
9 Long. 0®, 0078 (3 1. 1/2).- Larg. 0“>,0045 ( 2 1.).
Corps ovalaire ; tronqué postérieurement chez le o", terminé en pointe
aiguë chez la 9 , très-médiocrement convexe. Tête presque carrée ;
obtusément arquée en devant, parallèle sur la partie antérieure de ses
côtés, puis sinueusement élargie au devant des yeux; d’un blanc flaves-
cent; marquée de points enfoncés noirs très-rapprochés, laissant le bord
antérieur et parfois une trace sur l’épistomeou sur le vertex, de couleur
foncière. Epistome aussi avancé que les joues; blanc ou blanchâtre à
sa partie antérieure. Antennes insérées un peu plus avant que le
niveau du bord antérieur des yeux ; prolongées jusqu’à la moitié
du corps ; à 1er article le plus court : le 2e au moins égal au 3e ou un
peu pl us long : le 3e le plus grand ; les trois premiers d’un blanc rous-
110 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES,
sâtre : les deux derniers épaissis, pubescents, noirs, avec la base du 3e
pâle. Yeux bruns ou brunâtres, bordés de pâle. Pronotum échancré en
devant en arc dirigé en arrière, avec la partie postoculaire tronquée ;
élargi en ligne presque droite jusqu’aux angles latéraux ; émoussé ou
subarrondi à ceux-ci et débordant à peine les élytres; débordant à sa
base celle de l’écusson jusqu’à la moitié au moins le celle de l’endoco-
rie; chargé d’un calus assez saillant, suivi d’une fossette prononcée ;
muni latéralement d’un rebord rétréci d’avant en arrière, convexe,
peu saillant, d’un blanc livide; d’un rouge brunâtre et marqué de
points enfoncés noirs ; à cicatrices presque ponctuées; offrant souvent,
entre celles-ci et leurs côtés, quelques intervalles des points, d’un
blanc tlavescent. Ecusson moins longuement prolongé que les codes à
leur angle postéro-externe; arrondi postérieurement; au moins aussi
large que les codes vers l’angle postéro-in terne de celles-ci , à subcon¬
vexité basilaire plus ou moins marquée et prolongée jusqu’au quart
basilaire ou un peu plus; d'un rouge brunâtre, ponctué de noir,
avec la tuméfaction plus foncée, et sa partie postérieure parée d’une
bordure en demi-cercle d’un blanc flavescent remontant jusqu’au quart
postérieur des côtés; paré au côté interne de chaque stigma, d’une
callosité lisse, subarrondie, presque d’un blanc de lait; à stigmas
réduits à une étroite rangée de points enfoncés noirs, à peine plus
longuement prolongés que les points calleux. Cories prolongées jusqu’à
l’extrémité du 4e arceau ventral; à angle postéro-externe de l’exo-
corie aigu ; d'un rouge brunâtre, ponctuées de noir, avec le bord ex¬
terne de l’exocorie d’un blanc livide à la base jusqu’à l’extrémité des
postépisternums. Membrane livide, roussâtre ou paraissant parfois
brunâtre; à cinq ou six nervures. Dos de l’abdomen noir. Tranche
abdominale d’un blanc flavescent, avec une tache noire sur les intersec¬
tions des segments. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches pos¬
térieures ; d’un blanc roussâtre avec l’extrémité obscure. Pièces préba-
silaires relevées en espèce de petit lobe, à leur partie antérieure, puis
horizontales sur leur tranche et ne dépassant pas le niveau du bec.
Dessous de la tête d’un blanc flavescent, ponctué de noir, avec le bord
extérieur des joues bordé de blanc flavescent lisse. Pxpli du pronotum
d’un blanc flavescent; ponctué de noir sous les angles latéraux. Bepli
PENTATOMIENS.
PENTATOMIDES. —
111
des cories d’un blanc flavescent. Poitrine d’un blanc flavescent, ponctuée
de noir : région odorifique d’un blanc rosé. Postépisternums d’un blanc
flavescent, marqué de points noirs, et parés extérieurement dune
bordure lisse de couleur foncière ou d’un blanc sale. Repli de la
tranche d’un blanc flavescent, avec une tache noire sur les intersections.
Ventre d’un blanc flavescent ou rosat et ponctué de noir. Pieds d’un
livide flavescent ou d’un blanc roussâtre, avec les tarses et ordinai¬
rement l’extrémité des tibias postérieurs moins clairs. Cuisses ponctuées
de noir jusqu’aux deux tiers, où se montre un point plus gros, pointil-
lées ou imponcluées ensuite. Tibias pointillés de noir.
Cette espèce est exclusivement méridionale. Nous l’avons prise dans
le département du Var. Elle nous a été envoyée des environs de
Marseille par M. Wachanru, et du département des Landes par
M. Perris.
CINQUIÈME FAMILLE.
LES PENTATOMIEXS.
Caractères. Tibias non épineux. Mésosternum chargé d’une ligne
longitudinale saillante. Pronolum échancré en devant; non foliacé sur
les côtés ; pas plus large à son bord postérieur que la base de l’écusson.
Ventre non armé en devant d’une épine avancée jusqu’aux hanches
intermédiaires; rarement muni d’une saillie ou d’un cône obtus, à
peine avancé entre les hanches postérieures. Ecusson ordinairement
sinué après la moitié de sa longueur; quelquefois plus avant, mais
alors à stigmas non formés d’une rangée longitudinale de points
enfoncés noirs ou obscurs et poitrine le plus souvent marquée d’un
point noir au côté externe des colyles; plus long que les cories à leur
angle postéro-interne; plus court que celles-ci à leur angle postéro-
externe. Cories prolongées au-delà de l’extrémité du 4° arceau ventral.
Dec reçu dans un sillon sur toute la longueur du dessous de la tète.
Ajoutez pour les espèces de notre pays :
112
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Tête arrondie en devant chez les uns, tronquée ou presque bilobée
chez plusieurs, subtriangulaire chez les autres; creusée, près du côté
interne des yeux, d’un sillon lisse, court et plus ou moins apparent.
Antennes insérées au moins au niveau du bord antérieur des yeux ou
un peu plus avant : de cinq articles : le dernier ou les deux derniers,
épaissis. Pronotum échancré en arc obtus à son bord antérieur, avec la
partie postoculaire le plus souvent tronquée; rarement dilaté à ses
angles latéraux; marqué de cicatrices séparées; à sillon transverse
ordinairement assez faible ou peu marqué, parfois précédé d’une sorte
de pli; à calus ordinairement médiocre, parfois nul ou très-faible.
Ecusson chargé d’une tuméfaction basilaire assez faible. Membrane des
cories dépassant le plus souvent un peu la partie postérieure de l’abdo¬
men; chargée de nervures. Tranche abdominale débordant les élylres
chez les uns, voilée ou à peu près chez les autres. Ventre de sept ar¬
ceaux : le 1er court, mais apparent, au moins sur sa partie médiane.
Repli des cories à peine prolongé au-delà de l’extrémité du postpectus
ou du ier arceau ventral. Pieds simples. Tarses de trois articles : le 2e
le plus court. Ongles munis en dessous d’un appendice membraneux.
Les Pentatomiens se partagent en trois branches :
creusé d’un sillon longitudinal médiaire. Pronotum muni à son échan¬
crure antérieure d'un rebord limité postérieurement par une ligne en¬
foncée très- marquée : ce rebord plus épais dans le milieu que sur les
côtés. Tète sans rebord. Epistome libre.
Aulacétraires,
Pronotum muni à son échancrure antérieure d’un rebord limité
postérieurement par une ligne enfoncée trés-marquée : ce rebord
saillant et plus épais dans le milieu que sur les côtés. Tete re¬
bordée, courte. Epistome enclos par les joues. Premier article des
antennes aussi avancé que le bord antérieur de la tète.
Strachiaires.
3 —
a
o
a
Pronotum à peine rebordé ou sans rebord à son échancrure anté¬
rieure: le rebord, quand il existe, non limité postérieurement
par une ligne enfoncée. Tete à peu prés sans rebord. Premier
article des antennes notablement moins avancé que le bord an¬
térieur de la tête.
Pentatomaires
PENTATOMIDES. — PENTATOM1ENS. — AüldCetrUS.
113
PREMIÈRE BRANCHE.
v
LES AULACÉTRAIRES.
Caractères. Ventre creusé d’un sillon longitudinal sur sa ligne mé¬
diane; tronqué à la partie antérieure de celle-ci. Vronolum muni à son
échancrure antérieure d’un rebord limité postérieurement par une
ligne enfoncée très-marquée : ce rebord plus épais dans son milieu
que sur les côtés. Tête non rebordée. Epislome parallèle ou un peu
élargi en devant, un peu plus avancé que les joues. Ecusson sinué après
le milieu de ses côtés; à stigmas formés d’une rangée longitudinale de
points enfoncés et obscurs.
Ces insectes sont réduits en France au genre suivant:
Genre Aulacetrus, Aulacètre; Amyot.
Amyot, Ann. de la Soc. entom. de France. 2® série, t. III (1845). p. 434.
Caractères. Ajoutez à ceux de la branche : Tête au moins aussi lon¬
gue ou plus longue au devant des yeux, que large entre ces organes.
Epistome parallèle ou presque parallèle, ordinairement un peu plus
avancé que les joues. Antennes insérées plus avant que le niveau du
bord antérieur des yeux; presque aussi longuement prolongées que la
moitié du corps; à 1er article épaissi, moins avancé que le bord anté¬
rieur de la tête : les 2° et 3° filiformes : les 4e et 5e épaissis, pubeseents :
le 1er presque aussi grand que le 2e : celui-ci moins long que le 3e:
le 5e à peine plus grand que ce dernier : le 5e le plus long. Yeux sub¬
arrondis. Ocelles plus rapprochés des yeux que de la ligne médiane de
la tête. Pronolum échancré en arc jusqu’aux angles de devant, à sa par¬
tie antérieure, ou à peine très-obliquement tronquée derrière les yeux;
à angles latéraux débordant à peine la base des ély très. Ecusson
offrant les sinuosités latérales vers les trois cinquièmes de sa longueur;
Tranche abdominale débordant un peu les élytres. Bord antérieur de
Tanlépectus en angle rentrant; non sinué derrière chaque œil ; en ligne
Annules de la Société Linnéenne. 8
114
histoire Naturelle des punaises.
droite au bord antérieur de chacun de ses flancs. Repli des cories ne
dépassant pas le bord postérieur du poslpectus. Pièces prébasilaires
ordinairement munies d’une petite dent à la partie antérieure de leurs
lames peu saillantes.
Les Aulacètres se rapprochent des derniers insectes de la famille
précédente, par leur épistome subparallèle, et paraissant, par là, plus
avancé que les joues; par la forme de leur pronotum; par leurs stig¬
mas formés d’une rangée longitudinale de points enfoncés obscurs ou
noirs; mais leur écusson est moins large postérieurement; il n’offre
pas de point calleux au côté interne des stigmas, et ses sinuosités sont
situées un peu après la moitié de la longueur des côtés.
Ils commencent donc naturellement la série des Pentatomiens.
Ils se lient aux Strachiaires par leur pronotum muni en devant d’un
rebord plus épais dans son milieu que sur les côtés et limité postérieu¬
rement par une ligne enfoncée très-marquée; ils s’en rapprochent
encore par ce même pronotum inuni sur les côtés d’un rebord saillant.
Mais ils s’éloignent de tous les autres Pentatomiens par la forme de
leurs stigmas, et surtout par leur ventre creusé d’un sillon sur sa ligne
médiane. L’espèce unique de notre pays présente en outre un caractère
distinctif particulier: chacune de ses mésocories offre au côté interne
de la suture radiale une sorte de nervure ou de côte lisse, aplatie, peu
saillante, émettant à son côté interne, d’une manière plus ou moins
apparente, une branche obliquement transverse, vers la moitié de la
longueur de la mésocorie, et souvent une autre vers l’extrémité de la
suture radiale.
1. Aulacetrus fibulatus ; Germar.
Dessus du corps d'un blanc sale; souvent paré de taches d’un rouge
rosat; marqué de points enfonces noirs : ceux-ci constituant ordinaire¬
ment quatre bandes longitudinales sur le pronotum, et trois taches sur
chaque corie. Epistome d’un blanc sale sur sa moitié antérieure, noir sur
la postérieure. Tête creusée d'un sillon noir juxla-oculaire. Ecusson mar¬
qué d'une petite tache blanche au côté interne des stigmas , d’un blanc sale
et plus ou moins lisse à l’ extrémité. Cories chargées, au cjlé interne de la
pentatomides. — pentatomif.ns. — Aulacetrus. 1 15
suture radiale d'une sorte de nervure lisse émettant deux branches obli¬
ques au côté interne. Tranche abdominale alternée de noir et de blanc
sale. Ventre rosat ou blanc sale, paré de chaque côté d'une bordure noire
et blanche.
o* Dernier arceau ventral en demi-cercle un peu élargi , entaillé,
à son bord postérieur, en angle rentrant, avancé jusqu’à la moitié de
sa longueur, longuement cilié à ce bord.
$ Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi en courbe ren¬
trante sur les côtés ; divisé par une ligne transversale en deux moitiés :
l’antérieure de deux pièces; arquées chacune sur la moitié interne de
leur bord postérieur, et un peu sinuée sur l’externe : la moitié posté¬
rieure de six pièces : la médiane antérieure, transverse, rétrécie d’avant
en arrière : la médiane postérieure, carrée, aussi longue que large.
Etat normal. Joues d’un blanc sale ou cendré, ponctuées de noir,
avec une tache d’un rouge rosat ou orangé, au devant des yeux. Front
et vertex d’un blanc cendré, ponctués de noir : le front, creusé d’un
sillon noir au côté interne de chaque œil : le vertex paré d’un court
bandeau noir bifestonné. Epistome noir sur sa moitié postérieure, d’un
blanc flavescent sur l’antérieure. Antennes à 1er article nébuleux: le
2e d’un livide roussâtre ou verdâtre : le 3e de même couleur, avec l’ex¬
trémité noire; les 4e et 5e noirs, avec la base plus ou moins brièvement
d’un livide verdâtre ou roussâtre. Pronotum d’un blanc cendré ou fla¬
vescent, marqué de points noirs; paré de quatre bandes noires, formées
par des points disposés par rangées transverses : ces bandes, naissant
près de son bord antérieur ou des cicatrices, et prolongées jusqu’à la
moitié ou aux trois quarts de sa longueur, ou parfois même jusque près
de sa base : chacune de ces bandes séparées par des intervalles plus
étroits quelles, et moins densemenl ponctués : chacune des internes,
•constituant une tache noire sur la partie interne de chaque cicatrice:
chacune des externes débordées extérieurement par celles-ci; ordinaire¬
ment d'un rouge orangé sur la moitié antérieure de ses rebords laté¬
raux, et marqué d’une tache de même couleur entre les cicatrices.
Ecusson arrondi postérieurement; moins large qu’une corievers l’angle
postéro-interne de celles-ci; d’un blanc cendré ou flavescent; maïquè
116
HISTORIE NATURELLE DES PUNAISES.
de points noirs en partie disposés par rides ou rangées transverses ; en
laissant une petite tache blanchâtre au côté interne des stigmas, et,
sur la ligne médiane une trace pâle prolongée au moins jusqu’à la
moitié : les points noirs, constituant le plus souvent une sorte de tache
de chaque côté, après les sinuosités latérales : ces mômes points plus
petits ou nuis à l’extrémité, qui reste plus ou moins blanche; souvent
marqué d’une tache d’un rouge orangé, de chaque côté de la ligne mé¬
diane, vers le sixième de sa longueur. Caries d’un blanc cendré ou fla-
vescent densement marquées de points noirs, avec le tiers antérieur du
bord externe de l’exocorie, d’un rouge pâle; chargées sur la mésocorie,
au côté interne de la suture radiale, d’une nervure ou sorte de côte
aplatie, ordinairement couleur de chair ou d’un rouge pâle, émettant
au côté interne une ou deux branches obliquement transverses, dirigées
en arrière : l’une, vers la moitié ou aux trois cinquièmes : l’autre, aux
deux tiers ; marquées de trois taches noires ou brunes : une sur l’exo-
corie : deux sur la mésocorie : la seconde de celle-ci, entre les deux
branches précitées : l’antérieure, avant la première branche : celle de
l’exocorie, au niveau de cette dernière. Dessous du corps et replis d’un
rouge pâle ou rosat.
Variations.
Quand la matière colorante a été peu abondante, la couleur foncière
du dessus du corps est généralement d'un blanc sale ou cendré; les
taches basilaires d’un rouge orangé; les joues sont d’un blanc flave; la
partie noire delà moitié basilaire de l’épislome est presque réduite aux
sutures génales qui sont noires sur celte moitié ; le rosat de la tache
antéro-médiane et de la moitié antérieure du rebord latéral a passé au
blanc llavescent ou au flave blanc; les quatre bandes noires antérieures
sont peu ou point marquées, ou réduites à deux ou quatre taches; le
rebord latéral est à peine noirâtre sur les angles latéraux. L’écusson est
peu ou point ruguleux sur la tuméfaction; les points enfoncés noirs
sont plus petits, moins rapprochés, moins obscurs; la partie noire de
la base et les taches rosat ont disparu. La couleur foncière est presque
uniformément d’un blanc sale ou cendré avec la partie postérieure plus
blanche. Les cories sont aussi plus finement ponctuées; uniformément
PENTAT031IDES. — PENTATOMIENS. — AuldCClrUS. 117
d’un blanc sale ou cendré, avec la partie antérieure du rebord de l’exo-
corie d’un blanc sale ou flavescentet l’empâtement ramifié de l’exocorie
d’un rose pâle ou d’un livide rosat. Le dessous du corps et les replis ont
passé au blanc cendré (Yar. fi.).
Obs. Dans les variations par défaut les antennes sont tantôt entière¬
ment vertes, ou avec les deux derniers articles en majeure partie un
peu obscurs.
Quand au contraire la matière colorante a été plus abondante, la tête
est presque entièrement noire sur sa partie postérieure, sauf un trait
d’un blanc cendré situé au côté interne de chaque sillon noirjuxta-
oculaire. Les bandes noires du pronotum sont plus marquées et sem¬
blent se prolonger jusqu’à son bord postérieur. L’écusson est noir à la
base, jusqu’au sixième de sa longueur, sauf la ligne médiane et la
tache pâle située à côté des stigmas; les points noirs laissent parfois
à peine l’extrémité blanchâtre. Les taches des cories sont mieux mar¬
quées. Les parties blanchâtres de la tranche abdominale sont plus res¬
treintes (Yar. y.).
Obs. Dans les variations par excès les antennes sont en majeure partie
obscures, ou même noires en totalité.
Penlatoma fibulatum. Germar, Faun. Ins. Eur. 14. 10.
Aulaccirus (, pini . Peruis/, Amyot, Ann. Soc. Entom. d. Fr. -2« série, t. III. p.
424. 43.
Pentnloma fibulala. Gorskt, Analect entom. p. 91. 32.
Ilalcogaster fibulalum. Fieber, Eur. Hemipt. p. 337. 1.
Long. 0ra,00o6 à 0'n,008i (2 1. 1/2 à 3 1. 3/4). — Larg. 0®,0033 à
Om ,0043 (1 1. 1/2 à 2 1.).
Corps ovale; très-médiocrement convexe. Tête subarrondie en devant,
sinueusement élargie sur les côtés; plus convexe que le reste du corps;
munie latéralement d'un rebord étroit; ponctuée et colorée comme il
a été dit. Epistome parallèle ou un peu élargi en devant, plus avancé
que les joues. Antennes colorées comme il a été dit; à 2e article moins
long que le 3e : le 5° le plus long. Pronotum élargi en ligne droite ou à
peine en angle rentrant jusqu’aux angles latéraux; émoussé à ceux-ci
et débordant à peine la base des élytres; muni d’un rebord latéral
118
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
tranchant, étroit, peu saillant; muni en devant d’un rebord obtus,
sans rebord à sa base ; en partie lisse sur les cicatrices ; coloré et peint
comme il a été dit. Ecusson subarrondi postérieurement; marqué de
stigmas formés par une ligne ou sillon ponctué de noir et assez court;
chargé, sur son quart antérieur, d’une faible tuméfaction basilaire;
offrant souvent les traces d’une faible carène obtuse; ruguleux sur la
tuméfaction basilaire, uni vers l’extremitê; marqué de points consti¬
tuant ordinairement sur la moitié antérieure de courtes rangées trans¬
verses séparées par des espaces lisses vermiculaires; coloré et peint
comme il a ôté dit. Cônes prolongées jusqu’à l’extrémité du 5e arceau
ventral; colorées et ponctuées, comme il a été dit. Membrane d’un
blanc vitreux, parfois fuligineuse; parée d'une grosse tache d’un brun
fauve, couvrant la cicalricule et une partie de sa base. Dos de l’abdomen
noir. Tranche abdominale débordant un peu les élytres ; noire sur les
deux tiers ou la moitié antérieure de chaque segment, d’un blanc sale
sur le reste. Bec prolongé jusqu’à une partie du 3e arceau ventral.
Repli des joues d’un blanc sale, imponclué. Pièces prébasilaires peu
ponctuées; d’un blanc flavescent. Repli du pronotum rosat ou blanc sale
ou (lavescent, ponctué et taché de noir sous les angles latéraux. Repli des
caries prolongé jusqu’à l’extrémité du postpeclus; rosat ou d’un blanc
cendré. Toitrine d'un blanc rosat, ponctuée de noir, et marquée d’une
tache noire au côté externe de chaque segment. Repli de la tranche fla¬
vescent ou rosé; marqué d’une tache noire obtriangulaire, à l’angle
antéro-externedes arceaux. Ventre sillonné sur la ligne médiane; ordi¬
nairement plus rose que la poitrine ou parfois d’un blanc sale flaves¬
cent ou cendré; lisse sur sa région médiane, ponctué de noir ou d’obs-
cursur les côtés. Cuisses d’un livide cendré, flave ou verdâtre; marquées
d’un anneau ou de deux points noirs vers les deux tiers de leur côté
antérieur. Tibias et tarses d’un vert livide ou d’un livide verdâtre.
Cette espèce paraît se trouver dans toutes les parties de la France,
sur les pins.
Obs. Elle varie passablement par la taille et par la coloration.
PENTVT ï.MIDES.
STRACHIAIRES.
119
DEUXIÈME BRANCHE.
LES STRACHIAIRES.
Caractères. Ventre, non creusé d'un sillon longitudinal sur la ligne
médiane. Pronotum muni, à son échancrure antérieure, d’un rebord
ordinairement saillant, plus épais dans son milieu que sur les côtés,
suivi d’une ligne enfoncée et transversale qui lui sert de limites;
rebordé sur les côtés ; creusé d’un sillon transverse souvent faible, et
ordinairement précédé d’un pli transverse plus ou moins saillant. Tête
rebordée; obtusément tronquée, ou presque bilobée en devant ; nota¬
blement plus large entre les yeux que longue sur sa ligne médiane
jusqu’à ces organes. Epistome rétréci d’arrière en avant, à peine plus
long que les trois quarts des joues; ordinairement enclos ou presque
enclos par celles-ci. Antennes de cinq articles: le premier, à peu près
aussi avancé que le bord antérieur de la tête. Ecusson sinué ordinai¬
rement vers les trois cinquièmes de ses côtés ; plus étroit que la
moitié du bord postérieur d’une corie, vers l’angle postéro-interne de
celle-ci ; à stigmas petits, obtriangulaires, non formés par une rangée
longitudinale de points enfoncés. Corics prolongées au delà de l’ex¬
trémité du 4e arceau ventral ; à suture radiale non prolongée jusqu’à
l’extrémité : mésocorie chargée d’une saillie transversale plus ou moins
marquée, naissant de l’extrémitéde la suture radiale, et dirigée vers son
bord postérieur, plus ou moins près de son angle postéro-interne. Bord
antérieur de l’anlépeclus en angle rentrant ; non sinué derrière les
yeux au bord antéro-externe de chacun de ses flancs; généralement
chargé d’un pli transversal à son bord antérieur.
Les Strachiaires sont des insectes généralement parés de couleur
agréables et vives, tantôt le rouge forme le fond principal de leur robe,
en se mêlant parfois au flave ou au blanc, varié de taches noires ou
d’un bleu ou vert métallique; tantôt, sur ces dernières couleurs qui
constituent la teinte principale de leur manteau, se montrent des
lignes ou des points rouges, blancs ou orangés ; quelquefois le dessin
de leur cuirasse se modifie de telle sorte, par l’extension des taches ou
120
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
les variations de nuances, que ces changements capricieux trompent
les yeux peu exercés; et rendent difficiles la délimitation des espèces.
Ces insectes se plaisent généralement sur les crucifères et semblent,
suivant les espèces, rechercher plus particulièrement certaines plantes
de celte famille.
Les Strachiaires se partagent en deux groupes :
un peu plus avancé que la partie antérieure des joues (1). Tète trian¬
gulaire.
enclos par les joues. Tète très-obtuse ou presque bilobée eu devant.
Genres
Nitilia.
Stracliia.
Genre Nitilia, Nitilie ; Mulsant et Rey.
Caractères. Epistome un peu plus avancé que la partie antérieure
des joues. Tête triangulaire.
Obs. Les insectes de ce genre semblent se lier par leur épislome non
enclos par les joues à quelques espèces ù'Eysarcoris ; mais ils appar¬
tiennent aux Strachiens par leur conformation générale.
a Ecusson offrant les sinuosités latérales avant la moitié de sa longue.tr
(S. -G. Nitilia).
Nitilia staïMa ; Herrich-Schaeffer. Dessus du corps orné de
deux couleurs : l’une flave, l'autre variant du noir bleuâtre au noir vert :
la flave, formant une bande transversale sur la tête, les bords antérieur et
latéiaux, la ligne médiane, et souvent deux taches triangulares basilaires ,
sur le pronotum , une large bordure , parfois interrompue, sur les côtés de
l'écusson , et enfin couvrant l'exocorie. Membrane brune, largement
bordée de blanc. Dessous du corps et pieds, d'un flive blanchâtre: ventre
paré de deux ou trois bandes longitudinales noires : cuisses ornées de
quelques lignes étroites ou rangées de points noirs. Repli des coiies dépas¬
sant à peine le postpectus.
(1) Là comme chez les Aula^ètres, l’épistome semble formé de deux parties : le postépistome en
arriére, et l'épisloine en devant.
PENTATOSIIDES .
strachiures. — Nitilia.
121
es” Dernier arceau ventral oblusément en demi-cercle, creusé d’un
sillon, ou tnangulairement échancré sur sa partie longitudinale
médiane, flave sur les bords latéraux de cette cavité, noir sur le reste.
$ Dernier arceau ventral en demi-cercle élargi postérieurement;
divisé en deux moitiés par une ligne bifestonnée formant sur la ligne
médiane un angle rentrant dirigé en avant: la moitié antérieure, de
deux pièces prolongées chacune jusqu’aux deux tiers, sur les côtés,
jusqu’au tiers près de la ligne médiane : la moitié postérieure, de six
pièces; les deux latérales antérieures presque aussi grandes que les
latérales postérieures, aboutissant comme celles-ci au bord pos¬
térieur.
Eurydema stolidum (Frivalestky). Heriuch -Schaeffer. Wanz. t. 4 ( 1339 ) .
p. 601. pl. CXLII. fig. 448.
Slrachia albo-picla (Nitsch.).
Strachia slolida. Fiebeu. Europ. Ilemipt. p. 344. 8.
Long. 0m,0045 ( 2 1.).— Larg. 0m,0025 ( 1 1. 1/8).
Patrie : la Grèce et la Turquie ( Heriuch-Schaeffer (type.), Frey-
Gessner, Mink ).
Obs. La couleur llave paraît être quelquefois teintée de rouge.
Le dessin du dessus du corps varie. La tête est d’une couleur noire
depuis le milieu du front jusqu'à sa partie postérieure, et parée d’une
tache de môme couleur à la partie antérieure de chaque joue ; mais la
bande transversale llave qui existe entre cette tache et la partie posté¬
rieure est souvent plus ou moins restreinte ; le pronotum est parfois de
couleur noire, sauf une bande longitudinale médiane et les bords
antérieurs et latéraux jaunes; d’autres fois la partie obscure est réduite
de chaque côté de la ligne médiane à une bande longitudinale d’une
largeur double de celle-ci , et à un trait couvrant la fossette voisine du
caluset avancée jusqu’à la bande foncée précitée, en sorte qu’il reste de
chaque côté, entre la fossette et celte bande, une tache triangulaire
llave assez grande. La bordure flave des côtés de l'écusson se prolonge
parfois jusqu’à l’extrémité; mais d’autres fois elle est interrompue et
réduite à une bordure prolongée depuis les angles antérieurs jusqu’aux
122
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
deux cinquièmes et à une lunule postérieure. Les endo et mésocories
sont entièrement de couleur noire : l’exocorie d’un (lave pâle, avec une
tache ponctiforme carnée vers l’extrémité de la suture radiale, sur la
mésocorie. La bande noire de la région médiane du ventre manque
souvent. La tranche abdominale est étroite, (lave, sans taches; le premier
arceau du ventre étroit, non ou à peine apparent, et seulement sur les
côtés, tandis qu’il égale au moins le quart ou le tiers de la longueur du
2e arceau, chez les Strachia ; le ventre est flave, paré de chaque côté,
près des stigmates, d’une bande longitudinale noire ; rayé sur les
côtés de chaque arceau d’une ligne oblique, dirigée d'avant en
arrière vers le repli de la tranche, enclosant en devant un petit espace
tuméfié.
ax Ecusson offrant ses sinuosités latérales après la moitié de ses côtés (S. -G.
Minodia).
2. Nitilia varierai» ; Klug
Dessus du corps d’un noir luisant. Tête blanche ou pâle sur le côté
interne des joues, la ligne médiane du front et le bord interne des yeux.
Pronotum creusé d'un sillon transverse interrompu dans son milieu, et
continué sur la partie antérieure des côtés en formant un demi-cercle : paré
d’une ligne médiane blanche en forme de verre à pied et de diverses taches
blanches. Ecusson orné d’un point au côté interne des stigmas, d’unebande
transverse et d'une tache apicale, blanche ou rosâtre. Curies marquées de
deux taches sur la mésocorie et sur l’exocorie, pâles. Tranche abdominale
noire entrecoupée de blanc. Ventre en partie blanc ou d'un blanc flavescent,
avec une tache noire en carré transverse, sur les côtés. Piepli des cories
dépassant à peine le bord du postpectus.
en
$ Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi en courbe
rentrante sur les côtés ; divisé par une ligne transversale en deux
moitiés : l’antérieure formée de deux pièces : la postérieure, de six : la
médiane antérieure transverse, arquée en arrière : la médiane posté-
PE.X'T XTO.YI'DES. — STUACH'.AIRES. — Xililia. 123
rieure presque en carré élargi d’avant en arrière : les deux pièces de
la moitié antérieure noires, bardées postérieurement de blanc: chacune
des pièces delà moitié postérieure noire, avec une tache blanche.
Etat normal. Tête, d’un noir luisant; ornée d'un trait longitudinal
d’un pâle orangé, sur la ligne médiane du front. Joues parées vers leur
partie postéro-in terne, c’est-à-dire près du front, d’une tacha blanche,
continuée jusqu’au bord antérieur, par leur rebord interne et arqué en
dedans. Yeux noirs ou bruns, bordés de blanc à leur côté interne. Prono-
lum d’un noir luisant, paré d’un rebord antérieur aplati, blanc sur
les côtés, noir sur le tiers médiaire de sa largeur; orné sur les
côtés, d'une bordure blanche très-étroite en devant, subtriangu-
lairement élargie jusqu’aux deux tiers de sa longueur, où elle s’arrête;
marqué sur la ligne médiane d’une bande presque en forme de verre
à pied, c’est-à-dire en forme de coupe sur sa moitié antérieure, très-
rétrécie ensuite et triangulairement élargie à la base : la coupe, munie
de chaque côté d’un appendice linéaire naissant de chaque angle
antéro-externe, prolongé sur les côtés d’une manière un peu diver¬
geante et recourbé extérieurement à son extrémité; marqué d’une
tache blanche triangulaire sur la fossette peu profonde, au devant du
stigma : cette tache indiquant la séparation incomplète des deux taches
postérieures qui parent le pronotum des autres espèces de ce genre, de
chaque côté de la ligne médiane, et faisant comprendre que chez la
F. vtiricgüa le pronotum peut offrir quelquefois ces taches plus sensi¬
blement isolées. Ecusson noir, luisant; paré d’une tache ponctiforme
blanche de chaque côté des stigmas; orné d’une bande transversale
blanche ou en partie d’un blanc orangé, couvrant des deux septièmes
aux deux tiers de sa largeur ; noté d’une tache blanche, à l’extrémité ;
paré d’une ligne médiane d’un blanc orangé, prolongée depuis la base
jusqu a la bande transversale, puis presque jusqu’à la tache apicale.
Cories d'un noir luisant ; parées de taches blanches ou en partie d’un
blanc orangé: l’endocorie noire, bornée par la suture cubitale ordinai¬
rement relevée en forme de faible nervure blanche : la mésocorie noire,
parée d’une tache et d’une bande obliquement transverse, blanchâtres,
couleur de chair ou d’un blanc orangé : la tache subponctiforme ou
m
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
subarrondie, située vers les deux cinquièmes de sa longueur, près de la
suture radiale : la bande, naissant sur la saillie transverse à l’extrémité
de la suture radiale, et dirigée vers le milieu du bord postérieur : l’exo-
corie, noire, offrant son rebord externe blanc sur son sixième antérieur :
ce rebord blanc lié à une tache blanche prolongée jusqu’au tiers de sa
longueur ; notée d’une autre tache blanche, liée au côté externe anté¬
rieur de la bande obliquement transverse de la mésocorie. Tranche
abdominale noire, ornée sur le quart ou le tiers postérieur de chaque
segment, d’une tache ou bande transverse blanche, atteignant à peine
le bord interne. Dessous de la tête varié de noir et de blanc. Repli du
pronotum blanc, marqué d’un trait basilaire longitudinal noir. Repli
des cories blanc avec la base noire. Poitrine noire, avec les colyles or¬
dinairement blancs, et le bord postérieur de chaque segment souvent
blanc. Ventre en majeure partie d’un blanc flavescent avec les lignes
articulaires des arceaux, noires; offrant de chaque côté un carré
transverse noir, limité extérieurement par un sillon longitudinal noir
formé par des points enfoncés, et postérieurement, vers les trois cin¬
quièmes de chaque arceau par une ligne enfoncée noire : 6e arceau
marqué d'une grosse tache médiane noire, presque carrée. Pieds noirs,
avec la base des cuisses, leur tranche inférieure et une tache en demi-
anneau sur leur côté antérieur, près de l’articulation fémoro-tibiale,
blanches.
Variations.
Le dessus du corps doit varier nécessairement suivant le développe¬
ment plus ou moins abondant de la matière colorante noire.
Peut-être, chez quelques individus, la tache postérieure blanche de
la fossette du pronotum s’avance-t-elle quelquefois assez pour montrer ce
segment paré de chaque côté de la ligne médiane de trois taches noires
sur un fond blanc, et dont les deux postérieures sont unies à l’anté¬
rieure : l’interne de celles-là, plus grosse. L’écusson au lieu de paraître
noir, marqué d’une ligne médiane blanche, entre la bande trans¬
versale et la tache apicale paraît noté de deux taches noires, sur un
fond blanc, quand la ligne médiane acquiert plus de largeur. La
mésocorie montre souvent les traces plus ou moins incomplètes, d’une
PENTATOMIDES. — STRACHIAIRES. — Nitilia. 125
ligne très-étroite et peu saillante, blanche ou carnée, naissant vers
l’angle antéro-externe de la mésocorie et dirigée vers son angle pos-
téro-interne : cette ligne n’offrant ordinairement qu’à ses extré¬
mités et parfois en outre dans son milieu, des traces de son exis¬
tence. Le dessous de la tète blanc sur les pièces prébasilaires ,
offre des taches blanches plus ou moins nombreuses sur le reste de ces
pièces et sur le repli des joues. La poitrine est parfois presque entiè¬
rement noire, avec les cotyles blanchâtres; d’autres fois les cotylessont
plus visiblement blancsainsi que le bord postérieur de chaque segment.
Les taches latérales du ventre sont parfois noires seulement dans leur
périphérie ou seulement sur leurs bords latéraux et postérieurs :
d’autres fois elles sont presque entièrement noires ou avec une tache
médiane pâle. Les cuisses n’ont parfois qu’une petite tache blanche,
au lieu d’un demi-anneau, près de leur articulation fémoro-tibiale.
Long. O"1, 0056 à 0m,0067 (21. 1/2 à 3 L). — Larg. 0«\0023 à 0"\0026
(1 Là 11. 1/5) aux angles latéraux du pronotura, un peu plus large
vers la moitié de l’abdomen.
Corps ovalaire; très-peu convexe. Tête à peine rebordée; colorée
comme il a été dit, lisse sur les parties blanches etsurTépistome, ponc¬
tuée sur les joues et un peu moins sur le front : les joues, arquées en
dedans à leur côté interne, au devant de la partie antérieure de l’épis-
tome, et laissant apercevoir entre elles la partie antérieure de celui-ci,
obtriangulaire, noire, constituant l’épistome et postépislome avancés
jusqu’aux deux tiers des joues. Antennes noires. Pronotuni échancré en
angle obtus derrière la tête, avec la partie postoculaire tronquée trans¬
versalement; muni, sur la partie échancréeen arc, d’un rebord aplani,
étroit sur les côtés; creusé de chaque côté de la ligne médiane d’une
ligne enfoncée limitant postérieurement les côtés du rebord antérieur,
le côté interne du rebord latéral, et s’unissant au sillon transverse:
celui-ci interrompu dans son milieu; sans rebord sur les côtés après le
sillon précité; coloré et peint comme il a été dit; lisse sur les parties
blanches et sur la partie antérieure jusqu’au sillon transverse, grossiè¬
rement ponctué ensuite; à calus et à fossette peu prononcés. Ecusson
120
des ri vusr.s.
HISTOIRE N VTl’RP.I.Ï.E
situé vers les trois cinquièmes ou un peu plus des côtés; assez étroit et
en ogive à l’extrémité; chargé d’une tuméfaction basilaire grossière¬
ment ponctuée; lisse sur les points blancs basilaires, obsolètement ou
finement ponctué sur le reste; coloré et peint comme il a été dit. Cories
prolongées jusqu’à l’extrémité du 5e arceau ventral; assez densement
ponctuées; colorées et peintes comme il a été dit. Membrane d’un
blanc hyalin ou roussâtre, avec les nervures obscures et une tache noi¬
râtre à la base. Dos de l'abdomen en partie d’un blanc flavescent ou rous¬
sâtre. Tranche abdominale débordant parfois à peine les élytres, d’autres
fois plus apparente. Repli des cories dépassant à peine le bord posté¬
rieur du postpectus. Bec prolongé jusqu’aux hanches postérieures. Des¬
sous du corps et pieds colorés comme il a été dit. Poitrine en partie
ponctuée. Ventre lisse, marqué de chaque côté, près du bord latéral,
sur les deux tiers antérieurs des 2e à 6e arceaux, d’une dépression ou
d’un sillon ponctué, noir, formant le côté externe du signe noir en
carré transverse, indiqué dans l’état normal.
Cette espèce est exclusivement méridionale et paraît rare en France.
Elle a été prise dans les environs de Montpellier par M. Signoret, qui
a eu l’obligeance de nous la communiquer.
Obs. Elle se distingue de toutes les suivantes de ce genre par ses joues
arquées du côté interne sur la moitié antérieure de leur côté intérieur;
par la brièveté du repli des cories et par le dessin du dessus et du des¬
sous du corps.
Genre Struchia, Stracmie; Hahn.
Hahn, Wanz. t. I (1833). p. 180. pl. XXIX. fig. A.-D.
Caractères. Epistome enclos par les joues. Tête obtuse ou comme
bilobée, en devant.
Les espèces de notre pays se répartissent de la manière suivante :
a Mésocories parées chacune de deux taches rouges, jaunes ou blan¬
ches : la seconde, sur la saillie transverse.
p Exocories de couleur rouge ou pâle à l’extrémité. Ecusson de
couleur foncière claire, marqué de taches obscures.
PENTATOJttDKS.
STi; vCHIaiiU'-S. — Strachia.
127
x Exocories parées chacune d’une tache ponctiforme noire, vers
la moitié ou un peu moins de leur longueur
S Ventre paré d’une tache noire à l’angle antérieur des 3e à
6e arceaux du repli de la tranche. Exocories rouges pos¬
térieurement. Ornata.
SS Ventre n’offrant pas ordinairement une tarhe noire à
l’angle antérieur des 3e à 6e arceaux du repli de la
tranche.
e Exocorie d’un blanc flavescent, après la tache poncti¬
forme noire. Dos de l’abdomen noir. Picta.
te Exocories rouges, après la tache ponctiforme noire.
Dos de l’abdomen au moins en partie rouge. Decorata.
xx Exocories entièrement rouges, c’est-à-dire non marquées
d’une tache noire vers la moitié de leur longueur. Ventre
ordinairement sans tache noire sur les arceaux du repli de
la tranche. Dos de l’abdomen au moins en partie rouge. Festiva.
PP Exocoriesde couleur obscure à l’extrémité. Ecusson de couleur
foncière obscure, paré de trois taches rouges. Dominula.
«a Mésocories parées chacune d’une seule tache rouge, orangée ou
blanche , sur la saillie transverse. Oleracea.
««a Mésocories sans taches. Cyanea.
1. § rsit'Esia ornata; Linné.
Joues noires. Pronotum et écusson rouges ou flavescenls, parés de taches
d’un bleu noir ou verdâtre : trois , souvent unies , de chaque côté de la
ligne médiane du pi onotum : une grosse basilaire sur l’écusson et une
oblongue vers les quatre cinquièmes de chacun de ses côtés. Endocorie d’un
bleu noir ou verdâtre : méso et exocories rouges ou flavescenles : la méso-
corie parée, le long de la suture cubitale, d’une large bordure couvrant sa
base et liée postérieurement à une bande un peu obliquement transverse,
et d'un point après l’extrémité de la suture radiale, d’un bleu noir ou
verdâtre : l’ exocorie marquée d'un point de même couleur, vers la moitié
de sa longueur. Dos de l’abdomen et tubercule antennifère en partie rouge
ou {lave. Ventre rouge ou d’un blanc f lave , paré souvent d une bande mé¬
diane, et de chaque côté de celle-ci, de deux rangées de taches noires ■ les
taches de lu rangée latérale, placées sur les arceaux du repli de la tran¬
che.
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
128
a" Dernier arceau ventral en espèce de demi-cercle obtus, trois fois
aussi large postérieurement que long sur son milieu; échancré en arc
obtus, sur la moitié médiaire de son bord postérieur; relevé et creusé
de deux fossettes au devant de cette échancrure; rouge, avec deux
taches près du bord antérieur et une sur chaque fossette, noires. Dos de
l’abdomen parfois tout rouge ou peu marqué de taches noires sur la
partie médiane des derniers arceaux.
9 Dernier arceau ventral obtusément arqué en devant, élargi sur
les côtés en courbe rentrante, une fois plus large à son bord postérieur
que long sur sa ligne médiane; divisé, en deux moitiés presque égales,
par une ligne transversale bifeslonnée, en angle rentrant dirigé en
devant sur la ligne médiane: la moitié antérieure formée de deux pièces
arquées en arrière chacune à leur bord postérieur : la .seconde moitié
composée de six pièces : la médiane antérieure, transverse, arquée en
arrière à son bord postérieur : la médiane postérieure en cône tronqué
ne laissant après elle qu’un bord linéaire; rouge, parée d'une tache
noire sur la plupart des pièces. Dos de l’abdomen généralement mar¬
qué de taches noires plus nombreuses et plus grandes sur la partie
médiane de ses arceaux.
Etat normal. Tête noire, avec le rebord rouge. Pronotum rouge,
paré, de chaque côté de la ligne médiane, de trois grosses taches noires,
ou d’un bleu noir ou verdâtre, disposés en quinconce sur deux rangées :
une, sur la première : deux sur la seconde. Ecusson rouge, orné d’une
tache oblriangulaire et de deux taches oblongues, d’un bleu noir ou Ver¬
dure; la tache obtriangulàire, étendue jusqu'aux stigmas noirs, les¬
quels émettent souvent en arrière une petite languette prolongée jus¬
qu’aux deux cinquièmes ou un peu plus de la longueur de l’écusson :
chaque tache oblongue couvrant le bord latéral, sur le quatrième cin¬
quième de sa longueur ou un peu plus: cette tache souvent liée par
une bordure latérale noire à la languette des stigmas. Endocoric d’un
bleu noir ou verdâtre. Mésocorie rouge, parée de deux grosses taches et
d’une tache poncliforme d’un bleu noir ou verdâtre: la tache antérieure
couvrant toute la base de la mésocorie jusqu’au quart de sa longueur,
graduellement rétrécie en formant une bordure à la suture cubitale, jus-
PENTATOMIDES. — STRACHI AIRES. — Strackia. 129
qu’à la seconde tache à laquelle elle s’unit : celle-ci, grosse, un peu
obliquement transversale, parallèle à la saillie transverse qu’elle joint
postérieurement, plus prolongée en arrière à son bord interne qu’à
l’externe, couvrant le quart postérieur ou plus du bord interne de la
mésocorie et le quatrième cinquième de son bord externe : la tache
ponctiforme noire, située près de l’extrémité de la suture radiale, et par¬
fois en partie sur l’exocorie : celle-ci, rouge, ornée d’une tache d’un
bleu noir ou verdâtre, ovalaire un peu avant la moitié de sa longueur.
Tranche abdominale ordinairement visible, entrecoupée de noir et de
rouge. Dos de l’abdomen noir sur le 1er arceau, rouge au moins sur les
côtés des suivants. Dessous de la tête noir, ordinairement avec le tuber¬
cule antennifère et la tranche des pièces basilaires rouges. Repli du
pronotum rouge. Antépedus noir, avec ses angles postéro-externes,
rouges. Médipectus noir, avec les parties latérales, au moins en partie,
rouges. Postpectus noir, avec le bord postérieur, rouge. Ventre rouge,
avec la région longitudinale médiaire des six premiers arceaux, parée
d’une bande noire, ou formée de taches unies, dentée latéralement;
orné de chaque côté, de deux rangées longitudinales de taches noires :
celles de la rangée extérieure, située à l’angle antérieur des 2e à 6e ar¬
ceaux du repli de la tranche : la première, ponctiforme : les autres
presque carrées ou en triangle transverse : celles de l’autre rangée,
arrondies, situées sur les stigmates des 2e à 6e arceaux. Pieds noirs.
Cimex ornatus. Linn. Syst. nat. 10e édit. t. I. p. 446. 43. — Id. 12e édit. t. I.
p. 723. 56. — Id. Faun.suec. p. 251. 917. — Scopol., Entom. carn. p. 123.
361. — P. S. L. Muller, C. Linn., Natursyst. t. V. p. 498. 56. — Fabr.,
Syst. entom. p. 714. 86. — Id. Entom. syst. t. IV. p. 118. 50. — ld. Syst.
Rhyngot.p. 172. 93. — Fourcr., Entom. paris, t. I. p. 217. 71. — G.uel.,
C.Linn., Syst. nat. t. I. p. 2156. 56. — de Villers, G. Linn., Entom. t. I.
p. 500. 64. — Pëtagn., Inst, entom. p. 654. 26. — Panz. Faun. Germ. 33.21.
— Wolff . , Icon. cim. p. 15. 15. pl. IL fig. 15. — Fallén, Monog. cimic. p.
49. 15. — ld.Hemipt. suec. p 30 15. — Burmeist., Ilandb. t. II. p. 368. 12.
Var. «. — Ramb., Faun. d. l’Andal. t. IL p. 118. 1.
La punaise rouge du choux. Geoffr., llist. t. I. p. 469. 69.
La punaise mignonne du choux. Stoll., Pun. p. 15. pl. II. fig. il.
Pentatoma ornatus. Tigny, llist. nat. t. IV. p. 301. pl. fig. 2.
Pcntatoma ornata. Latr., llist. nat. t. XII. p. 194. 35. — Id. Regn. anim. de
Cuv. t. III (1817). p. 388. — Id. 2e édit. t. IV. p. 194 — L. Dufour., Rech.
p. 30. C.
Annales de la Société Linnéenne.
9
130
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Strachia ornata. Hahn., Wanz. t. III. p. 12. pl. LXXVII. fig. 238. — Dallas.,
Ilemipt. p. 237. 1. — Fieber, Eur. Hemipt. p. 342. 2.
Pentaloma ornatum. Blanch., Hémipt. p. 148. 7.
Eurydcma ornata. Amyot et Serville, Hémipt. p. 126. 1.
Eurydema ornatum. Kolen., Melet. entom. t. IV. p. 23. 144. — Flor., Rhynch.
Livl. t. I. p. 144. 1.
Variations (par excès).
Obs. Quelquefois le rebord de la tête est noir au lieu d’être rouge
(Var. ce).
Les taches antérieures noires du pronotum, au lieu de laisser le
rebord antérieur de ce segment entièrement rouge, s’avancent chacune
sur lui (Var. £).
Les deux taches postérieures noires situées de chaque côté de la
ligne médiane du pronotum, souvent séparées des antérieures par une
ligne saillante et transverse rouge, envahissant cette ligne pour s’unir
à l’antérieure, soit toutes les deux, soit l’une ou l’autre (Var. y).
L’écusson offre souvent chaque tache noire latérale isolée; parfois
chacune d’elles est unie par une bordure latérale noire à la languette
de même couleur située aux angles latéraux antérieurs (Var1 5).
Le tubercule antennifère est parfois presque entièrement noir.
Les taches noires constituant la bande médiane noire du ventre,
s’unissent en se dilatant à celles delà rangée voisine (Var. e).
Variations (par défaut).
Quand la matière noire s’est un peu moins développée, chaque joue
présente souvent, à sa partie postérieure, une ligne transverse sail¬
lante rouge, les taches du pronotum sont isolées ou à peu près (Var. ç).
D’autres fois l’écusson dont la base est brièvement ou peu distincte¬
ment noire jusqu’aux stigmas, offre sa tache obtriangulaire noire
isolée de ceux-ci. Les taches latérales, situées vers les quatre cinquiè¬
mes de sa longueur sont isolées, c’est-à-dire ne se lient pas par un rebord
latéral noir aux stigmas. La poitrine est rouge, lâchée de noir; la bande
noire médiane du ventre est réduite à des gouttes ou à des taches pres¬
que ponctiformes, unies au bord antérieur des arceaux et non liées les
PENTATOMIDES. — STRACHIA1RES. — Strachia. 131
unes aux autres. La tache du 2e arceau de la tranche fait souvent
défaut. Les cuisses sont parfois rougeâtres à la base (Yar. »?).
Cimex ornatus. Falrén, 1. c. var. /3. etc.
Strachia ornata. var. pectoralis. Fieber, 1. c.
Quand la matière noire a fait plus sensiblement défaut, les parties
rouges du corps passent au rosat et celles du dessous du corps au jaune
pâle. La base des cuisses est rougeâtre ou d’un rouge pâle. Le dos de
l’abdomen est en partie de cette couleur (Yar. 0).
Enfin, dans les parties les plus chaudes de l’Europe, en Espagne, en
Sicile, cette espèce prend une coloration si différente qu’on serait
tenté de la considérer comme une espèce particulière. La tête est noire,
avec les rebords latéraux et la saillie transverse des joues et souvent une
tache sur le front, jaunes ou flaves : le pronotum flave ou jaune, avec
les taches noires isolées. La partie de l’écusson qui est rouge chez les
espèces de nos pays a passé au flave ou au jaune, ou se montre parfois
blanche depuis les stigmas jusqu’à la tache ponctiforme latérale noire.
Les parties des cories et de la tranche abdominale, rouges dans l’état
normal, sont flaves, jaunes ou d’un jaune orangé : dos de l’abdomen en
majeure partie flave ou d’un rouge pâle, avec la base et l’extrémité,
noires: repli des joues, du pronotum et des cories d’un blanc flaves-
cent ou flave : celui des joues marqué en devant d’une tache poncti¬
forme noire. Poitrine d’un flave blanchâtre ou jaunâtre, parée sur les
flancs de chacun de ses arceaux d’un anneau noir plus ou moins incom¬
plet. Yentre flave ou jaune, soit sans taches sur la région longitudinale
médiane, soit paré d’une tache noire sur quelques-uns des 2e à 6e ar¬
ceaux, ou sur tous; orné, comme dans l’état normal, de deux rangées
détachés noires; mais celle du 2e arceau de la tranche fait ordinaire¬
ment défaut. Cuisses, d’un blanc flavescent sur plus de leur moitié
basilaire, ornées vers l’extrémité d’une ligne noire sur les côtés anté¬
rieurs et postérieurs : ces lignes unies souvent en demi-anneau, près
du genou. Tibias noirs aux extrémités, souvent d’un blanc flavescent
au milieu. Tarses noirs en dessus ( Var. <).
Strachia ornata. var. dissimilis. Fieber, l. c.
132
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Cette variété singulière rappelle les variations de couleurs que pré¬
sente la S. picta, dont elle se rapproche beaucoup sous ce rapport.
Long. 0“, 0078 à 0m,0100 (3 1. 1/2 à 4 1. 1/2). — Larg. 0m,0045 à
0m,0056 (2 1. à 2 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum.
Corps ovale-oblong; très-peu convexe ou subplaniuscule. Tête noire,
avec le rebord ordinairement rouge; ponctuée; ruguleuse. Joues plus
ou moins sensiblement relevées en rebord transverse à leur partie pos¬
térieure. Antennes noires, avec la partie antérieure du tubercule anten-
nifère, rouge. Pronotum rebordé en devant et sur les côtés; à cicatrices
en partie imponctuées; marqué de points assez gros sur le reste de sa
surface; creusé d’un sillon transverse assez prononcé; précédé d’un
pli transverse un peu onduleux, affaibli sur la ligne médiane; coloré
et peint comme il a été dit. Ecusson subsinué vers les trois cinquièmes
de sa longueur; ponctué, ridé, subcaréné, sur la seconde moitié; coloré
et peint comme il a été dit. Cories prolongées presque jusqu’à l’extré¬
mité du 5e arceau ventral; ponctuées; colorées et peintes comme il a
été dit. Saillie transverse de la mésocorie dirigée vers l’angle postéro-
interne de celle-ci. Membrane noire, brune ou d’un brun fuligineux,
avec le bord postérieur d'un blanc hyalin. Tranche abdominale débor¬
dant les ély très ; rouge, avec la moitié antérieure des segments noirs,
Dos de l’abdomen noir sur le 1er arceau, rouge au moins sur les côtés
des divers arceaux suivants. Repli du pronJum et celui des cories
rouges ; celui-ci prolongé au moins jusqu’à la moitié du 3e arceau ven¬
tral. Bec noir, prolongé jusqu’aux hanches intermédiaires. Dessus du
corps ponctué, moins grossièrement sur le ventre que sur la poitrine;
coloré et peint comme il a été dit. Pieds ordinairement noirs : parfois
rouges ou blancs à la base des cuisses et sur le milieu des tibias, arti¬
culation fémoro-tibiale blanchâtre, chez les variétés par défaut.
Cette espèce est commune dans toute la France sur divers crucifères,
principalement sur les choux. Elle dépose ses œufs sur les feuilles. Ils
s’y trouvent disposés par bandes serrées. Leur forme est oblongue; ils
ont une couleur grise, sur laquelle se montrent des points bruns, et une
bande de même couleur à l’extrémité. La larve en sort, en soulevant
la partie supérieure qui se détache comme une calotte, ou comme une
PENTAT0M1DES. — STR ACIII AIRES. — Strachia. 133
sorte de couvercle, fixé par une espèce de charnière au corps principal
de la coque.
Obs. Elle a été confondue par divers auteurs avec quelques autres
espèces surtout avec la decorata. Mais elle constitue bien une espèce
distincte. Elle s’éloigne des S. picta, decorata , festiva et dominula, par
la conformation du dernier arceau du ventre chez la Ç . Chez l’ornata ,
chacune des pièces de la moitié antérieure de cet arceau est arquée en
arrière, en sorte que leur bord postérieur forme sur la ligne médiane
un angle rentrant : chez les autres espèces précitées, chacune de ces
pièces est comme bifestonnée à son bord postérieur, en offrant le feston
externe plus prononcé et plus prolongé en arrière que l’interne.
La S. ornala se distingue d’ailleurs de la pictu par ses joues noires,
bordées de rouge ou de blanc; par le dos de son abdomen en partie
rouge; par les taches noires du pronotuin ordinairement liées; par son
ventre paré d’une tache noire sur les arceaux du repli de la tranche;
de la decorata par les mêmes caractères précités; par la seconde tache
noire de la mésocorie constituant une bande oblique, au lieu d’être
transversalement droite; de la festiva par son exocorie marquée d’une
tache ponctiforme noire; de la dominula par son exocorie rouge à l’ex¬
trémité, etc.
2. StracSsi» picta; Herrich-Schaeffer.
Joues rouges ou blanches , mai quées d'une tache noire. Pronotum et
écusson rouges , ou taries de blanc ou d'or itigé et parés de taches noires ou
d'un bleu foncé ou verdâtre . trois , ordinairement isolées , de chaque côté
de la ligne médiane du pronotum : une gi osse basilaire , et deux ponctifonnes
vers les quatre cinquièmes de l'écusson. Endocorie biune ou verdâtre:
mésocorie ordinairement rouge , parée d’une bo durecubitale couvrant la
base, d’une bande tramer sale postérieurement liée à la saillie et d’un
point, vers l'extrémité de la suture radiale, d’un bleu foncé ou verdâtre.
Endocorie marquée d'un point de même couleur vers la moiti de sa lon¬
gueur; ordinairement rouge avant , blanchâtre apres le point bleu. Dos
de l’abdomen noir. Ventre rouge ou blanc, paré d'une rangée de taches
noires sui les stigmates, sans taches sur le repli, de a tranche.
134
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
<f Dernier arceau ventral en demi-cercle élargi; échancré posté¬
rieurement sur la moitié médiaire de sa largeur; bilobé dans cette
échancrure et sur chaque partie postéro-latérale.
? Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi sur
les côtés en courbe rentrante; divisé par une ligne transversale bissi-
nuée, en deux moitiés inégales; l’antérieure, formée de deux pièces
sinuées chacune dans le milieu de leurs deux tiers internes et raccour¬
cies à leur côté externe : la postérieure, formée de six pièces : la mé¬
diane antérieure moins petite, obtriangulaire : la postérieure, carrée.
Etat normal. Tête noire sur sa partie postérieure, sur le front et
sur l’épistome : le front souvent paré d’une tache médiane rouge ou
rose. Joues rouges, marquées chacune d’une tache noire antérieure ne
couvrant pas ses rebords. Pronotum rouge, paré de chaque côté de la
ligne médiane de trois taches noires, d’un noir bleu ou d’un bleu
foncé ou verdâtre, disposées sur deux rangées : une, avant le pli trans¬
versal : deux, après celui-ci : ces taches, ordinairement isolées les unes
des autres : les postérieures, rarement un peu unies : celles de devant
n’envahissant pas le bord antérieur. Ecusson rouge : paré d’une grosse
tache basilaire et de deux taches ponctiformes, d’un bleu foncé ou ver¬
dâtre : la tache basilaire, tantôt presque en demi-cercle, tantôt en
triangle à côtés curvilignes ou rarement droite, couvrant les cinq sep¬
tièmes médiaires de la base, linéairement unie, à la base, aux stigmas :
les taches ponctiformes, situées chacune vers les quatre cinquièmes
des côtés. Endocorie d’un bleu foncé ou verdâtre. Mésocorie rouge, parée
d'une sorte de bande couvrant le quart antérieur de sa base et consti¬
tuant en se rétrécissant ensuite une bordure à la suture cubitale, s’u¬
nissant ensuite postérieurement à une bande transversale de même
couleur, étendue depuis la suture radiale jusqu a l’angle postéro-interne
de la mésocorie : celle-ci, ornée en outre d’une tache poncliforrae d’un
bleu foncé ou verdâtre située entre l’extrémité de la suture radiale et le
bord postérieur de la corie. Exocorie marquée, un peu avant la moitié
de sa longueur, d’une tache ponctiforme d’un bleu foncé ou verdâtre ;
rouge avant cette tache, d’un blanc sale après elle. Tranche abdominale
rouge, avec une tache ou bande presque transversale, vers la partie
PENTATOMIDES. — STRACHIAIRES. — StraChW. 135
antérieure des arceaux. Dessous de la tête rouge ou flave, paré d’une
tache noire à la partie antérieure du repli des joues. Poitrine rousse sur
le repli du pronotum, rose ou d’un flave orangé sur les flancs, parée
sur chacun de ceux-ci d’un anneau noir plus ou moins incomplet:
bord postérieur des arceaux et cotyles, blancs. Repli des codes rouge.
Ventre rouge, paré de chaque côté, d’une rangée de taches noires sur
les stigmates. Cuisses d’un blanc flavescent, parées, près du genou,
d’une ligne noire sur leurs côtés antérieurs el postérieurs : ces lignes
constituant souvent un demi-anneau. Tibias d’un blanc flavescent sur
leur région médiane, noirs aux extrémités. Tarses noirs, en dessus.
Variations.
La couleur foncière du dessus du corps est parfois rouge (Herrich-
Schaeffer, Faun. Germ. 116. 12). Souvent elle est en partie blanche
ou d’un blanc flavescent ou orangé (Herrich-Schaeffer, 116. 13).
Le front, souvent noir, offre chez d’autres individus une tache blan¬
che ou rose en losange (Var. «).
Les taches noires du pronotum sont ordinairement isolées; quelque¬
fois les deux postérieures sont unies (Var. p).
L’écusson est généralement marqué d’une tache ponctiforme noire,
vers les quatre cinquièmes de chacun de ses bords latéraux; d’autres
fois cette tache se rapetisse ou disparaît (Var. y).
L’exocorie, parée d’une tache noire ponctiforme, vers le milieu de sa
longueur, offre rarement cette tache prolongée jusqua la tache poncti¬
forme de la mésocorie (Var. 5).
La poitrine au lieu d’être d’un rouge pâle est souvent en majeure
partie blanche ou d’un blanc flavescent (Var. e).
Le ventre souvent rouge, passe au flave ou au blanc soit sur sa
région médiane, soit sur toute sa surface; il est souvent sans tache sur
sa région médiane; mais d’autres fois il offre les faibles traces d’une
petite tache sur les 2e à 6e arceaux ou seulement sur quelques-uns
(Var. Ç).
Ordinairement les côtés du ventre sont sans taches; mais parfois
ceux des 3e à 6° arceaux sont marqués d'une petite tache nébuleuse ou
136
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
noirâtre vers leur angle antéro-externe du repli de la tranche (Var. «).
La couleur foncière des cuisses et de l’anneau des tibias, varie du
blanc sale au rose pâle (Var. 0).
Pentatoma pictum. IIerrich- Schaeffer, Faun. Germ. 1 1 G . 12 et 13.
Strachia picta. Kahn, Wanz. t. III. p. 14. pl. LXXVII. fig. 240. — Fieber.
Eur. Hemipt. p. 343. 5.
Long. 0m,0078 à 0m,0100(3 1. 1/2 à 4 1. 1/2).— Larg. 0^,0045 à
0m,00a2 ( 2 1. à 2 1. 1/3 ) aux angles latéraux du pronotum.
Corps ovalaire ou ovale-oblong ; très peu-convexe. Tête ponctuée,
ruguleuse; colorée et peinte comme il a été dit. Epistomee n triangle
avancé jusqu’aux deux tiers des joues. Antennes noires, avec la partie
antérieure du tubercule antennifère blanc ou brièvement noir à l’ex¬
trémité- Pronotum rebordé en devant et sur les côtés ; imponctué ou à
peu près sur le disque des cicatrices qui constituent les deux taches
noires antérieures, paraissant assez grossièrement ponctué sur les autres
taches, marqué sur le reste de sa surface de points plus petits et mé¬
diocrement rapprochés ; à peine ou faiblement creusé d’un sillon
transverse, précédé d’un pli transverse ; coloré et peint comme il a été
dit. Ecusson obtriangulaire, subsinué vers les trois cinquièmes de sa
longueur; rugulosule sur ses quatre cinquièmes antérieurs, presque
imponctué vers l’extrémité; coloré et peint comme il a été dit. Cories
prolongées jusqu’à la moitié du cinquième arceau ventral ; ponctuées ;
colorées et peintes comme il a été dit. Membrane A' un. brun ou noir bronzé,
avec le bord blanc. Tranche abdominale débordant un peu ou faiblement
les élytres ; rouge, flave ou d’un blanc llave, avec les 3e à 5° arceaux
entrecoupés de noir et brièvement bordés de noir au côté interne. Dos
de l’abdomen noir. Bec noir, prolongé jusqu’aux hanches intermé¬
diaires. Repli du pronotum et celui des Cories ordinairement blancs :
le second prolongé jusqu’à la moitié du 2e arceau ventral. Dessous du
corps ponctué sur les parties pectorales, avec le disque de chaque flanc
en partie lisse ; finement ponctué sur le ventre , avec la région mé¬
diane presque lisse ; coloré et peint comme il a été dit. Pieds colorés et
peints comme il a été dit.
Cette espèce habite principalement les parties méridionales ou tem-
PENTATOMIDES. — STRACHIAIRES. — Strachid. 137
pérées, elle n’est pas rare dans les environs de Lyon, sur diverses es¬
pèces de crucifères.
Obs La S. picta offre de nombreuses variations de couleur. Les indi¬
vidus à robe rouge se rapprochent de la decorata , par leur exocorie
d’un blanc sale, après la tache ponctiforme d’un blanc noir ou ver¬
dâtre; mais ils s’en éloignent par leurs joues à couleur foncière pâle ;
par leur ventre sans bande médiane noire; par l’anneau blanc de leurs
tibias.
Ceux dont le dessus du corps est en partie d’une couleur foncière
d’un blanc flavescent, ont de l’analogie avec la variété dissimilis de
l’ornata; mais ils se distinguent de celle-ci par les joues à fond pâle ;
parle dos noir de l’abdomen , et par les caractères tirés du dernier
arceau ventral de la Ç .
Son exocorie marquée d’une tache noire empêche de la confondre
avec la festiva. Cette même partie rouge ou blanche à son angle
postéro-externe. l’éloigne des autres.
3. Stracliia decorata ; Herrich-Schaeffer.
Joues noires, bordées de rouge. Pronolum el écusson rouges : le premier
ordinairement orné de trois taches noires , de chaque côté de la ligne mé¬
diane : le second marqué d'une grosse tache basilaire el d’un point, vers
les deux tiers de chacun de ses côtés, d’un bleu noir. Endocorie noire
ou d’un bleu noir : mésocorie et exocorie rouges : la mésocorie, avec une
bordure cubitale, couvrant sa base et postérieurement liée à une bande trans¬
versale, noires ou d’un bleu noir ; ornée d’un point de même couleur après
l’extrémité de la suture radiale. Exocorie parée d’une tache ponctiforme
noir ou d'un bleu noir, un peu avant la moitié de sa longueur , rouge
avant celle tach 1 d’un blanc pâle apres. Dos de l’adomen noir. Ventre
rouge, paré d'une bande médiane et d’une rangée de taches sur les stig¬
mates, noires. Cotyles blancs, pieds noirs, avec l’articulation fémoro-
tibiale blanche.
Etat normal. Tête noire, avec le rebord rouge. Pronotum rouge, paré,
de chaque côté de la ligne médiane, de trois grosses taches noires, ou
d’un bleu noirâtre, libres, disposées en quinconce sur deux rangées :
138
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
une avant le pli transversal : deux, après. Ecusson rouge, orné d’une
tache basilaire, presque en demi-cercle, et d’une tache ponctiforme,
vers les deux tiers ou plus de chacun de ses bords latéraux, noires ou
d’un bleu noirâtre: la tache en demi-cercle, ordinairement non liée
aux stigmas, si ce n’est par une ligne basilaire. Endocorie noire ou
d’un bleu noirâtre. Mésocorie rouge, parée de deux grosses taches, unies,
et d’une ponctiforme, noire ou d’un bleu noirâtre : la tache antérieure
en forme de bande couvrant toute la base de la mésocorie jusqu’au
quart de sa longueur, graduellement rétrécie, en formant une bordure
à la suture cubitale , liée à la seconde à partir des quatre septièmes du
bord interne de la mésocorie : la seconde transversalement étendue
depuis la suture radiale jusqu’à l’angle postéro-interne de la mésocorie :
la tache ponctiforme, située entre l'extrémité de cette suture et le bord
postérieur de la corie. Exocorie ornée d’une tache ponctiforme noire,
vers les trois septièmes ou le milieu de sa longueur ; rouge avant cette
tache, d’un blanc sale ou rose après cette dernière. Tranche abdominale
rouge, marquée d’une bande transverse ou d’une tache ponctiforme
noire, à la partie antérieure des 3e à Se ou G^segments, et ordinairement
d’une bordure noire très-étroite au côté interne de ceux-ci. Tubercule
antennifère noir. Dos de l’abdomen noir. Dessous de la tête noir avec le bord
du repli des joues au moins en partie rouge. Pièces prébasilaires rouges
ou blanches sur leur tranche. Poitrine noire, avec le bord latéral des
deux premiers segments, les postèpisternums et le bord postérieur des
1er et 3e segments en partie blancs ou rouges. Cotyles blancs. Ventre
rouge, paréjusqu’à la moitié du Se arceau, d’une bande noire graduelle¬
ment rétrécie; orné en outre d’une tache noire sur les stigmates. Pieds
noirs.
Pentatoma decoratum. Herrich-Schaeffer. Faun. Germ. 116 14 (1834).
Slrachia pustulata. Fiebeu, in. Weitenw. Beitr. z. Nat. und. Iteilk (1836).
p. 332. pl. II. fig. 31. a, 6. — Id. Eur. Ilemipt. p. 343. 4.
Variations.
Quand la matière noire a été plus abondante, les arceaux du ventre
se trouvent parfois marqués d’une tache noirâtre, vers l’angle antéro-
externe du repli de la tranche, comme chez V or nota ( Yar. p. ).
PENTATOMIDES. — STRACHIAIRES. — StrdCllia. 139
Le rebord delà tête est quelquefois noir ( Yar. y ).
Quand au contraire la matière noire a été moins abondante, le pro-
notum est réduit, de chaque côté de la ligne médiane à deux taches
noires : l’antérieure et la postérieure interne (Yar. >» ) ou même à une
seule: l’antérieure (Var. s)-
Pentatoma decoratum. IIerrich-Schaeffer. Faun. Germ. 116. 14.
L’écusson manque souvent de la tache noire située vers les quatre
cinquièmes de ses bords latéraux (Yar. ç ).
La tache postérieure ou transverse de la mésocorie est parfois divisée
en deux, ou réduite à une tache ponctiforme près de son angle postéro-
interne, ou même les deux grosses taches de la mésocorie ou la tache
ponctiforme de cette partie font défaut (»).
Long. O®, 0078 à O® ,0090 (3 1. 1/2 à 4 1.). — Larg. 0®,0036 à 0®,0045
(1 1. 2/3 à 21.).
Corps ovale-oblong ; très-peu convexe. Tête noire , avec rebord
ordinairement rouge; ponctuée; ruguleuse. Antennes noires, avec
la partie antérieure du tubercule antennifère de même couleur.
Pronotum rebordé en devant et sur les côtés ; coloré et peint
comme il a été dit ; assez grossièrement ponctué sur les taches
noires postérieures, lisse sur les cicatrices et sur la partie anté¬
rieure de la ligne médiane, assez finement et un peu superficiellement
ponctué près de la base ; marqué d’un sillon transverse ; chargé au
devant de celui-ci d’un pli transverse imponctué. Ecusson subsinué
vers les trois cinquièmes de ses côtés; ridé et ponctué à la base, super¬
ficiellement ponctué à l’extrémité ; coloré et peint comme il a été dit.
Cories ponctuées; colorées et peintes comme il a été dit. Membrane
noire ou d’un noir brun, bordée de blanc. Tranche abdominale débor¬
dant un peu les élytres. Dos de l’abdomen noir. Bec noir, prolongé jus¬
qu’à la moité du métasternum. Dessous de la tête noir, avec la tran¬
che des lames prébasilaires, rouge ou pâle. Repli du pronotum rouge.
Repli des cories rouge; prolongé jusqu a l’extrémité du 2e arceau ven¬
tral. Dessous du corps coloré et peint comme il a été dit. Cotyles blancs.
Pieds noirs, avec l’articulation fémoro-tibiale blanche ou blanchâtre.
140
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Cette espèce paraît habiter la plupart de nos provinces, elle n’est pas
très-rare dans les environs de Lyon, ni dans le midi de la France.
Obs. Son pronotum et ses cories offrent parfois des variations qui
dénaturent le dessin primitif au point de le rendre peu reconnaissable;
mais les caractères que nous avons indiqués suffisent pour permettre
de la distinguer des espèces voisines.
Obs. La S. decorata a vraisemblablement été confondue par divers
auteurs avec la S. ornata. Elle se distingue de celle-ci par une taille
généralement moins avantageuse; par la seconde tache des mésocories
en ligne plus transverse ou moins oblique; par la seconde moitié de
ses exocories blanchâtres; parle dos de son abdomen noir; par son
ventre manquant des taches noires sur les arceaux de la tranche.
Elle s’éloigne de la picta par ses joues noires; par son ventre paré
d’une bande longitudinale médiane noire; de la festiva, par ses exoco¬
ries marquées d’une tache ponctiforme noire ou d’un bleu noir ou
verdâtre, vers la moitié de la longueur; par la seconde moitié des mê¬
mes pièces d’un blanc sale; par le dos de son abdomen noir; des
dominuia et suivantes, par ses exocories pâles à l’extrémité, etc.
4. Stracliîa festiva; Linné.
Jolies d'un noir bleuâtre. Pronotum et écusson rouges , parés de taches
d’un noir bleu : trois , de chaque côté de la ligue médiane dupronotum, or¬
dinairement isolées : une grosse basilaire sur l’écusson, et une ponctiforme ,
vers les quatre cinquièmes de chacun des côtés de ce dernier. Endocories
d’un noir bleu : méso et exocories , rouges : T ex ocorie suns taches : la
mésocorie parée , jusqu’à la saillie obliquement transverse, de deux grosses
taches noii es à son côté interne, et d'un point, après l’extrémité de la
suture radiale, d’un noir bleu. Dos de l’abdornen en grande partie rouge.
Tubercule antennifère et ventre rouges : celui-ci paré de trois rangées de
grosses taches noires : les latérales, liées aux stigmates. Pieds noirs.
o" Dernier arceau ventral noir; en demi-cercle au moins une fois
plus large que long ; échancré ou raccourci sur les deux tiers mé-
diaires de son bord postérieur, relevé sur les côtés, entaillé à chaque
PENTATOMIDES. — STRACHI VIRES. — Strachia. 141
quart externe de ce bord, et assez faiblement échancré en arc à la
partie médiane, située entre ses entailles.
$ Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi sur
les côtés un peu en courbe rentrante; une fois plus large à son bord
postérieur que long sur son milieu; divisé par une ligne transversale,
en deux moitiés un peu inégales: la moitié antérieure, formée de deux
pièces, raccourcies presque à angle droit vers chaque quart externe de
leur bord postérieur, avec la partie médiane plus courte, en ligne trans¬
verse droite : la moitié postérieure composée de six pièces; la médiane
antérieure transverse, en demi-hexagone dirigé en arrière : la médiane
postérieure un peu élargie d’avant en arrière, un peu plus large que
longue, ne laissant après elle qu’un rebord linéaire ; rouge, paré ordi¬
nairement de cinq taches noires : une sur chacune des pièces de la moi¬
tié antérieure : une sur la médiane postérieure et sur chacune des
latérales antérieures de la moitié postérieure.
Etat normal. Tête noire, avec une partie au moins du rebord rouge.
Pronotum rouge, paré, de chaque côté de la ligne médiane, de trois
taches d’un bleu noir, ou verdâtre, isolées : une, au devant du repli trans¬
versal : deux, après celui-ci : l’antérieure, ne s’avançant pas sur le re¬
bord : l’interne des postérieures la plus grosse. Ecusson rouge, orné sur les
quatre cinquièmes médiaires de sa base d’une tache d’un bleu noir
ou verdâtre presque en demi-cercle dirigé en arrière; marqué, sur
les stigmas d’une très-petite tache noire liée à la précédente par
une ligne basilaire ; noté, sur les quatrième cinquièmes de chacun de
ses bords latéraux, d’une tache oblongue d’un bleu noir ou verdâtre.
Endocorie de cette dernière couleur. Mésocorie rouge, parée d’une
bordure cubitale, liée à une bande transversale et d’une tache poncti-
forme, d’un bleu noir ou verdâtre: la bordure, couvrant au moins
le cinquième externe de la mésocorie, graduellement rétrécie jusqu’à la
bande transversale : celle-ci, aboutissant à l’angle postéro-interne de
la mésocorie, postérieuremeut limitée par la saillie transverse :
la tache poncliforme , située vers la moitié du côté externe
de ce triangle, dans la direction de la suture radiale. Exocorie rouge,
sans tache. Tranche abdominale débordant peu les élytres , par-
142
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
fois peu visible ; rouge, avec la partie antérieure des segments parfois
parée d’un point noir. Dessous de l’abdomen noir sur le premier ou les
deux premiers arceaux, rouge ou en majeure partie rouge sur les
autres. Dessous de la tête noir, avec le tubercule anlennif'ere et ordinai¬
rement la tranche des pièces prébasilaires, rouges. Repli du pronolum
rouge; chacun des flancs de la poitrine rouge, avec la région médiane,
noires. Sillon rostral noir. Bepli des cories rouge. Ventre rouge, paré ,
sur les premiers arceaux, de trois rangées de grosses taches en ovale
transverse, noires : celles de la rangée médiane souvent unies : celles
de chacune des rangées sublatérales attenant par leur côté externe à
chaque stigmate. Pieds noirs.
Obs. Cette espèce nous a offert peu de variations. Le rebord de la
tête est tantôt rouge, tantôt partiellement ou totalement noir (var. a ).
Les taches du pronotum paraissent être toujours isolées, et l’antérieure
n’envahit pas le rebord antérieur. La tranche abdominale, ordinaire¬
ment marquée d’un point noir, ou un peu entrecoupée de noir, est
parfois entièrement rouge (var. p). Les taches de la rangée médiane
du ventre sont souvent isolées les unes des autres, quoique moins
sensiblement que les latérales, d’autres fois elles se touchent (var. y).
Enfin, quelquefois la tranche offre une tache noirâtre sur quelques-
uns des arceaux.
Cimex dominulus. Scopol., Entom. carn. p. 124. 362 ?
Cimex feslivus. Linn., Syst. nat. 12e édit. t. I. p. 723. 57. — P. S. L. Muller,
C. Linn., Naturs. t. V. p. 491. 57. — Fabr., Syst. entom. p. 714. 87. — Id.
Entom. syst. t. IV. p. 118. 151. — Id. Syst. Rhyng. p. 173. 95. — Schrank.,
Enum. p. 278 537. — Id. Faun. boic. t. II. p. 75. 1110. — Giiel. C. Linn.,
Syst. nat. t. I. p. 2156. 57. — De Villers, C. Linn,, Entom. t. I. p. 500. 65.
— Rossi, Faun. etr. t. I. p. 255. 1309. — Id. édit, illig. t. II. p. 337. 1309. —
Panz., Faun germ. 6. 19. — Wolff, Icon. cimic. p. 61. 58. pl. VI. fig. LXI.
Pentatoma festiva. Latr. Hist. nat. t. XII. p. 194. 36.
Pentaloma fimbriolata. Germar, Faun. ins. Eur. 17. 9.
Strachia festiva. IIann, Wanz. t. I. p. 181. pl. XXIX. fig. 93. — Fieber,
Europ. Ilemipt. p. 342. 1.
Cimex ornalus. Burmeist., Ilandb. t. II. 368. var. b.
Pentatoma ornatum. Blanch. Hemipt. p 149. 7. var. feslivum.
Eurydema festivum Kolenat., Melet. entom. t. IV. p. 26. 146.
Long. 0m ,0061 à 0™,0078 (2 1. 3/4 à 3 1. 1/2). — Larg. 0ra,0030 à
0m,0036 (1 1. 2/5 à 1 1. 2/3).
pentatomides. — strachiaires . — Strachia. 143
Corps ovalaire ; peu convexe. Tête noire, avec une partie antérieure
au moins du rebord rouge ; ponctuée ; ruguleuse. Epistome en triangle
allongé, avancé jusqu’aux trois cinquièmes des joues. Sutures gênâtes
approfondies en devant. Antennes noires, avec la partie antérieure du
tubercule antennifère rouge. Pronotum rouge; marqué de trois taches
noires isolées, de chaque côté de la ligne médiane : imponctuées sur
la partie antérieure de cette ligne et sur le disque des cicatrices, qui
constituent la tache antérieure ; marqué sur le reste de points assez
gros; rebordé en devant et sur les côtés; creusé d'un sillon transverse
assez prononcé; ordinairement relevé en une sorte de pli transverse
au devant de ce sillon. Ecusson obtriangulaire, sinuê vers les quatre
septièmes de ses côtés, un peu déclive et rétréci en angle aigu à son
extrémité; à peine subcaréné depuis sa moitié jusqu’à la partie déclive;
ponctué, ridé; coloré et peint comme il a été dit. Cories prolongées à
peu près jusqu’à l’extrémité du 5e arceau ventral ; ponctuées; colorées
et peintes comme il a été dit. Membrane noire, brièvement bordée de
blanc livide. Tranche abdominale débordant un peu ou faiblement les
élytres; rouge, ordinairement avec la partie antérieure des segments,
noire, ou marquée d’un point noir. Dos de l’abdomen rouge, avec la
base et le milieu du dernier segment, noir. Repli du pronotum et des
élytres rouges. Dessous du corps luisant, ponctué sur la poitrine et sur
les côtés du ventre, presque impointillé sur la région médiane de
celui-ci. Cotyles rouges ou d’un rouge pâle. Pieds noirs.
Obs. Elle se distingue aisément de toutes les autres espèces par son
exocorie entièrement rouge, sans tache. Elle s’éloigne d’ailleurs de
la S. ornata, par son ventre non paré d’une rangée de taches noires,
à l’angle antéro-externe des arceaux de sa tranche ; des decorata et picta,
par son tubercule antennifère rouge au moins en devant; par le dos de
l’abdomen en majeure partie rouge; et de la dernière par ses joues et
ses tibias, noirs. Ses exocories rouges à leur angle postérieur, ne per¬
mettent pas de la confondre avec les espèces suivantes.
L ’Euridema lhesgicum. Kolenati (Meletem. entom. t. IV. p. 28. l47.pl.
XV. fig. XXXI), qui paraît se rapporter à la festiva , a les taches noires
du pronotum unies ; la base des cuisses et le milieu des tibias,
obsolètement blanchâtres.
144
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Cette variété se trouve dans le Caucase.
5. Stracliia domiiiula ; Harrer.
Tête d'un vert foncé. Pronolum rouge, paré de chaque côté de la ligne
médiane de trois taches d'un vert foncé , dont les deux postérieures unies à
l'antérieure ; ou d'un vert foncé avec la ligne médiane et les bords, rouges.
Ecusson et cories d'un vert foncé : l'écusson paré de trois taches rouges,
une, vers la moitié de chacun de ses côtés, parfois avancée vers la base :
une, apicale ou subapicale : les cories rouges à la base de l'exocorie et
parées de deux taches de même couleur sur la mésocorie: une , vers la
moitié du bord interne : Vautre , sur la saillie obliquement transverse.
Majeure partie de la poitrine et du ventre et pieds, d’un vert noir.
a* Dernier arceau ventral obtusément en demi-cercle, élargi sur les
côtés en courbe rentrante; une fois plus large postérieurement que
long sur la ligne médiane ; comme divisé en deux moitiés par un re¬
lief transversal aflaibli ou interrompu dans son milieu : la moitié anté¬
rieure creusée de deux fossettes : la postérieure offrant à chacun de ses
angles postérieurs un relief en demi-cercle, échancrée en arc entre ces
reliefs, avec la partie médiane échancrée elle-même dans son milieu ;
noir ou bleu, avec les reliefs rouges.
9 Dernier arceau ventral obtusément arrondi en avant, élargi en
courbe rentrante sur les côtés ; une fois et demie plus large à son bord
postérieur que long sur sa ligne médiane; divisé en deux moitiés iné¬
gales, par une ligne transversale obtusément arquée en devant sur les
deux tiers médiaires de sa largeur et recourbée en avant à ses extré¬
mités : la moitié antérieure, plus grande, de deux pièces : la postérieure
de six ; noir, bleu ou vert, avec le bord postérieur des deux pièces de
la moitié antérieure et celui des pièces latérales et médiaires antérieures
de la moitié postérieure, rouges ou jaunes.
Etat normal. Dessus du corps varié de rouge, sur une couleur fon¬
cière, noire, d’un noir vert, d’un vert foncé ou d'une teinte moins
sombre, ou d’un noir bleu ou bleu foncé : le rouge variant du rouge
pentatomides. — strachiaires. — Strachia. 145
carmin au rouge orangé. Tête de couleur foncière, étroitement bordée
de rouge. Pronolum rouge, paré, de chaque côté de la ligne médiane, de
trois taches de couleur foncière : une, antérieure, sur la cicatrice :
deux, après le sillon transverse, généralement unies à la précédente;
offrant ordinairement le rebord antérieur rouge, de couleur foncière
derrière les yeux. Ecusson de couleur foncière, avec l’extrémité-et une
tache sur les côtés, rouges : celle-ci, située vers la moitié des bords
latéraux, le plus souvent courte. Stigmas petits, noirs, obtriangulaires.
Cories de couleur foncière : l’endocorie, sans tache : la mésocorie mar¬
quée de deux taches rouges : l’antérieure, vers la moitié de la longueur,
attenante à la suture radiale, subtriangulaire: la postérieure, sur la
saillie obliquement transverse, naissant vers l’extrémité de la suture
radiale et prolongée jusqu’au milieu du bord postérieur : l’exocorie
rouge, sur les deux cinquièmes antérieurs, de couleur foncière sur le
reste, avec le rebord seul rouge. Dos de l’abdomen en partie rouge.
Membrane noire, brièvement bordée de blanc cendré. Tranche abdomi¬
nale à bord externe rouge, souvent avec le bord interne et une tache
sur les intersections, foncées ; ou rouge avec la moitié antérieure des
arceaux, foncée. Tubercule antennifère rouge au côté externe, foncé à
l’interne. Dessous de la tête de couleur foncée. Poitrine en majeure
partie d’un vert foncé ou d’une teinte rapprochée, ordinairement avec
le bord postérieur des segments en partie rouges. Ventre rouge ou
orangé, paré, sur les six premiers arceaux, de trois rangées de taches
d’un vert de nuances variables ou d’un bleu foncé : l’une, sur la ligne
médiane : chacune des autres, couvrant les stigmates et étendue au
côté interne de ceux-ci : les taches, en ovale transverse; orné ordinai¬
rement d’une petite tache près du bord antéro-externe des six premiers
arceaux de la tranche. Pieds de couleur foncière.
Strachia dominula. Fieber, Eur. Hemipt. p. 343.
Variations.
La tête a parfois son rebord de couleur foncière (Var. «).
Rarement la moitié externe des joues est rouge (Var. /*).
Le pronotum offre souvent plus grosses les taches noires ou bleuâtres :
Annales de la Société Linnéenne. 10
146
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Les deux postérieures sont le plus souvent unies chacune à l’anté¬
rieure, et l’espace qui les sépare est plus ou moins restreint (Yar. y).
Penlatoma herbaceum. Herricii-Schaef., Faun. Germ. lis. 12.
Quelquefois l’espace rouge servant à séparer chacune des taches pos¬
térieures est interrompu dans son milieu par la couleur foncière.
Eurydema armeniacum Koi.enat., Meletem. Entom. t. IV. pl. XV. fig. 32.
Strachia cognata. Fjeber, Wien. entom. Monatsch. 18G1. p. 231.
Chez quelques individus, l’espace rouge qui sépare l’une de l’autre,
chacune des taches postérieures, ne laisse qu’une sorte d’échancrure
postérieure rouge, pour traces de son existence (Yar. s).
D’autres fois les trois taches situées de chaque côté de la ligne mé¬
diane du pronotum sont unies en une seule, et ce segment est alors de
couleur foncière, paré d'une ligne médiane et d’une bordure périphé¬
rique, rouges (Var. *).
Cimex dominulus. Harrer, Beschreib. d. Schaeff. 1ns. n° 4G8.
Penlatoma dominulus. Herrich-Schaeff., Faun. Germ. 112. 16.
Eurydema dominula Fieber, in. Weitenweb., Beitr. t. II. fig. 33. 4.
Eurydema Heeri (Meyer-Diir).
Slrachia rolundicollis. A. Dohrn., Stett. Entom. Zeit. 1860. p. 108. 8. pl. III.
fig. 4.
L’écusson est ordinairement paré de trois taches rouges : une, api¬
cale; une, vers la moitié de chaque bord latéral.
Eurydema dominula. Fjeber, in. Weitenw. Beit. 1. c. fig. 33 et 33. a.
Chacune des taches latérales se termine postérieurement vers la
moitié de la longueur des côtés; mais d’autres fois elle forme une bor¬
dure latérale plus ou moins longue, ou même s’avance jusqu’à la base,
en rasant le bord interne des stigmas (Var. ?)•
Penlatoma dominulus. Herrich-Schaeff., Faun. Germ. 112. 16.
Eurydema dominula. Fjeber, Beitr. 1. c. fig. 32.
Quelquefois l’écusson offre un petit point rouge au côté interne de
chaque stigma (Var. »).
Penlatoma herbaceus. Herrich-Schaeff., Faun. Germ. 113. 12.
pentatomides. — strachiaires. — S'rachia. 147
D’autres fois la tache apicale n’atteint pas l’extrémité de l’écusson
(Var. fl).
Les cories sont ordinairement parées chacune de trois taches rouges
indiquées dans l’état normal.
Quelquefois la partie basilaire de l’exocorie est à peine rouge (Var. «).
D’autres fois la tache antérieure de la mésocorie s’unit par sa partie
antérieure à l’angle postéro-externe de la partie rouge de l’exocorie
(Var. *)
Pentatoma dominulus. Herrich-Schaeff., Faun. Germ. 112. 16.
Plus rarement, cette tache antérieure de la mésocorie, située vers la
moitié de la longueur de celle-ci, s’unit à la partie antéro-externe de la
bande obliquement transverse (Var. i).
Eurydema armeniacum. Ivolenat., Melet. Entom. t. IV. p. 28. pl. XV. fig. 32.
Quand la matière colorante de couleur foncière a fait plus complète¬
ment défaut, la partie rouge de l’exocorie et les deux signes rouges de
la mésocorie sont plus largement unis.
La poitrine de couleur foncière verte ou d’une nuance rapprochée
avec une paitie au moins du bord postérieur des arceaux, rouge, offre
parfois les cot\ les de cette dernière couleur (Var. p).
Le ventre, quand la couleur verte a pris le moins d’extension, offre
sur un fond rouge, trois rangées de taches en ovale transverse, et d’un
vert de nuances variables, sur chaque arceau, plus une petite tache soit
transverse, soit allongée, près de l’angle antéro-externe des arceaux de
la tranche; mais quand la matière colorante a pris plus de développe¬
ment, les taches de la rangée médiane s'unissent aux latérales, et
celles-ci souvent à la tache des arceaux de la tranche, qui prend alors
elle-même plus de développement (Var.
Long. 0,0072 à 0m,0090 ( 3 1. 1/8 à 4 1. ).— Larg. 0^,0036 à 0m,0045
(11. 2/3 à 2 1. ) aux angles latéraux du pronotum.
Corps ovalaire ou ovale-oblong; très-peu convexe; varié de deux
couleurs pnncipales, en dessus : l’une, foncée, noire, d'un bleu noir,
d’un bleu ou d’un vert obscur : l’autre rouge. Télé ponctuée; rugu-
148 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
leuse ; rebordée; de couleur foncière, avec le rebord parfois étroitement
rouge. Antennes noires, ordinairement avec le côté externe du tuber¬
cule antennifère, rouge. Pronotum rebordé en devant et sur les côtés;
pointillé ou presque lisse sur les cicatrices; marqué sur le reste de sa
surface de points médiocrement rapprochés, affaiblis près du bord
postérieur, presque nuis sur la ligne médiane ; coloré et peint comme
il a été dit. Ecusson subsinué vers les trois cinquièmes de sa longueur;
ponctué ; 1 idé près de la base, obsolèlement ponctué à l'extrémité;
coloré et peint comme il a été dit. Cories prolongées environ jusqua la
moitié du 5° arceau ventral ; ponctuées ; colorées et peintes comme il a
été dit. Membrane brune ou d’un brun fuligineux, à reflet souvent
verdâtre, bordée de blanc hyalin postérieurement. Dos de l’abdomen,
en partie rouge. Tranche abdominale rouge, marquée sur chaque segment
d’une tache verte laissant le bord marginal rouge. Repli du prono¬
tum et celui des cories , rouges: celui-ci prolongé jusqu’à la moitié du
2e arceau. Bec. noir, prolongé jusqu'aux hanches postérieures. Dessous du
corps, marqué de points plus gros sur la poitrine que sur les côtés du
ventre, presque lisse sur la région médiane de celui-ci ; coloré et peint
comme il a été dit. Pieds noirs ou d’un noir vert, avec les cuisses
souvent bleues.
Cette espèce paraît principalement méridionale, on la trouve dans
les lieux sablonneux exposés au soleil, sur YAlyssum saxatile et principa¬
lement sur les bords de la mer sur la Psamma arenaira. M. Perris l’a
trouvée quelquefois en grande abondance sur cette dernière plante.
Obs. Elle varie de teinte depuis le noir verdâtre ou bleu noirâtre,
jusqu’au vert pur, mais non d'une teinte claire.
La Strachia rotundicollis , Dohrn, qui présente cette dernière teinte
est propre aux sommets alpestres. Les individus que nous avons eu
sous les yeux et que nous devons à l’obligeance de M. Frey-Gessner,
nous ont offert contrairement aux autres exemplaires de la S. dominulu
le rebord rouge des joues prolongé sur le bord postérieur et saillant du
repli des joues jusqu'au tubercule antennifère : le pronotum paré d’un
rebord antérieur entièrement rouge, c’est-à-dire non de couleur fon¬
cière derrière les yeux; creusé d’un sillon transversal très-marqué et
par suite d’un repli transversal moins faible ; ses cories prolongées
PENTATOMIDES. — STRACHIA1RES. — Strachid. 149
au delà de la moitié du 5e arceau ventral; la tache ronge posté¬
rieure ne couvrant que la partie postérieure de la saillie transversale,
au lieu de couvrir en entier cette dernière; le dos de l’abdomen en
majeure partie ronge. Malgré ces différences de tels individus se ratta¬
chent vraisemblablement à la dominula dont ils sont une des variétés
les plus remarquables.
Entre la S. dominula et la suivante, semble devoir se placer la S.
Gebleii, Kolenati, que nous n'avons pas vue, et dont voici la description
donnée par les auteurs.
Tête d’un noir bronzé avec le bord et une tache sur chaque joue, blancs
ou jaunes. Pronotum varié de rouge et de blanc , paré de chaque côté de
la ligne médiane de tiois taches d’un noir bronzé , libres ou unies. Ecusson
et cories d’un noir bionzé : l'écusson, avec les c lés et l’extrémité, rouges,
jaunes ou blancs : cories blanches ou orangées à la base de l’exocorie et
sur la saillie transverse de la mèsocorie. Dos de l’abdomen noir. Tranche
marginale et son repli, rouges. Ventre (lave, paré de quatre rangées de ta¬
ches d’un noir bronzé; cuisses et tibias en partie (laves ou blancs : tarses
noirs.
Çimex sex punctatus. Gebler, ïns.sib. dec. II. p. 332. 9. in. Mem. de Mosc.
1817.
Eurydcma ornalum. Kolenati, Melet. entom. t. 4. p. 23. 143.
Long. 0m,Q067 ( 3 1. ).— Larg. 0^,0045 ( 2 1. ).
Patrie : le Caucase et les provinces transcaucasiennes.
Obs. Elle s’éloigne des espèces précédentes par ses inésocories parées
d’une seule tache claire ; de l’oleracei par ses joues parées d’une tache
jaune; par son pronotum à couleur foncière claire, orné, de chaque
côté delà ligne médiane, de trois taches d’un noir bronzé.
7. Stracliin «lecacea ; Linné.
Dessus du corps vert, bleu, violet ou presque noir, offrant de couleur
blanche , rouge, orangée ou jaune, savoir: le rebord de la tête, les rebords
antérieurs et latéraux et une bande longitudinale médiane, et au moins
une partie du bord postérieur du pronotum; l’extrémité de l'écusson et
150
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
parfois une bordure prolongée jusqu aux trois cinquièmes de ses côtés,
bordure souvent nulle ou réduite à une ou deux taches ; une bande sur la
saillie transverse de ses mésocories, la base ou au moins le rebord des exo-
cories. Tibias annelés de couleur claire. Repli des cories prolongé jusqu’à
l’extrémité du 3e arceau ventral.
a" Dernier arceau ventral obtusêment en demi-cercle élargi; échan-
cré en arc à son bord postérieur , et laissant un espace vide entre ce
bord et le bord postérieur du dos de l’abdomen : une fois au moins plus
large sur les côtés et trois fois sur le milieu de ce bord que long sur la
ligne médiane; perpendiculaire, inégal, chargé de deux oreillettes
transverses vers les côtés de son bord postérieur; d’un vert foncé avec
le rebord antérieur des oreillettes, blanc.
9 Dernier arceau ventral obtusêment arrondi en devant, élargi en
courbe rentrante sur les côtés; plus d’une fois plus large à son bord
postérieur que long sur sa ligne médiane ; divisé en deux moitiés
presque égales par une ligne transversale bissinuée : la moitié anté¬
rieure, de deux pièces presque unifestonnées chacune sur leur moitié
externe, un peu plus courtes et en ligne transverse presque droite sur
l’interne : la moitié postérieure de six pièces : la médiane antérieure
obtusêment arquée en arrière : la médiane postérieure presque carrée,
un peu élargie d’avant en arrière ; en partie de couleur claire : les deux
pièces de devant marquées d’une tache verte: les latérales antérieures et
la médiane postérieure, d’un vert foncé.
Etat normal. La couleur foncière du dessus du corps varie : elle est,
suivant les individus, verte, d’un vert bleuâtre, d’un bleu verdâtre ,
bleue, d’un bleu violet, violette ou noire, avec les bordures ou des
taches de trois couleurs principales : B. rouges.— C. blanches.— D.
jaunes ou orangées.
A celte dernière couleur se rapporte le Cimex flavatus, ScHRANK,Enum.
p. 270. 533.
La couleur blanche et surtout la jaune ont généralement plus de dé¬
veloppement que la rouge : celle-ci, plus restreinte, semble constituer
les variations par excès.
PENTATOMIDES. — STRACHIAIRES. — Strachîa. iol
Tète de couleur foncière, à rebord rouge, blanc ou jaune.
Pronotum de couleur foncière, avec une ligne médiane et les rebords
antérieurs et latéraux de l’une des couleurs joyeuses, les rebords laté¬
raux élargis à leur côté interne, depuis le sillon transverse, et prolongés
plus ou moins sur le bord latéral postérieur.
Ecusson de couleur foncière, avec l’extrémité de couleurjoyeuse.
Cories de couleur foncière : la mésocorie parée d’une bande sur la
saillie transverse, dirigée vers le tiers du bord postérieur; l’exocorie,
avec la base et le rebord extérieur, de couleurjoyeuse.
Tranche abdominale de, couleur foncière plus ou moins interrompue
de couleur joyeuse, vers l'angle postérieur des arceaux.
Dos de l'abdomen de couleur foncière.
Repli du pronotum et celui des cories, de couleur joyeuse.
Dessous du corps de couleur foncière : ventre paré sur le repli de la
tranche d’une ligne ou bordure joyeuse.
Pieds de couleur foncière, cuisses, avec l’articulation fémoro-tibiale ,
les tibias, avec le tiers média ire, blanc, orangé ou rouge.
Variations (par excès).
La couleur foncière envahit les bords latéraux postérieurs et la base
du pronotum. de manière à ne laisser qu’une étroite bordure claire
après les angles latéraux (var. B ). (Cette variation est presque l’état
normal des individus parés de rouge).
La tranche et son repli offrent la couleur claire plus ou moins res¬
treinte (Var. y).
Variations (par défaut).
La ligne médiane du pronotum s'élargit plus ou moins en se rappro¬
chant de la base, et celle-ci est parée d’une boidurc claire depuis les
angles Méraux (Var. ® ).
L’écusson offre une bordure latérale claire prolongée d 'puis les stig¬
mas jusqu’aux trois cinquièmes de ses côtés (Var. *) : bordure réduite
parfois à deux taches punctiformes (Var. ?) ou à une seule (Var. n).
La poitrine est quelquefois de couleur claire au bord postérieur des
152
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
flancs du postpeclus ou même des trois parties pectorales, avec quel¬
ques petites taches sur les côtés de ces parties (Var. 0). D’autres fois les
anté, médi et postpectus offrent une tache claire sur leur disque (Yar. <).
Enfin, quand la matière colorante a été moins abondante, la poitrine
est jaune ou d’un blanc jaune, avec un anneau plus ou moins incom¬
plet sur les flancs de ses trois arceaux (Yar. *).
Le ventre, ordinairement de couleur foncière, montre parfois une
tache blanchâtre ou flavescente sur sa région médiane ou sur celle de
quelques-uns de ses arceaux (Var. >). D’autres fois, soit que cette région
médiane soit de couleur foncière ou qu’elle présente une -trace pâle ou
livide, le ventre présente entre celle-ci et la région latérale, une bande
longitudinale plus ou moins blanchâtre ou jaunâtre (Var. /*). A mesure
que la matière foncière fait plus ou moins défaut, cette bande prend
une teinte plus claire et plus étendue (Var. v). Enfin, dans son état de
décoloration le plus avancé, le ventre se montre d’un jaune pâle ou
blanchâtre, paré de trois rangées longitudinales de taches d'un vert
foncé: une sur la région médiane; une sur les stigmates, et les bords
du ventre sont de couleur claire parée d’une tache verte près du bord
antérieur de quelques-uns des arceaux de la tranche (Var. «).
Obs. Ces variations du ventre concordent avec la décoloration plus ou
moins avancée de la poitrine.
Les cotyles, ordinairement de couleur foncière, se montrent pâles ou
blanchâtres, dans les variations les plus affaiblies de la poitrine (Var.?).
Les cuisses passent parfois au fauve livide ou au blanc obscur sur leur
première moitié; à mesure que la moitié colorante foncière fait défaut,
elles passent au blanc flavescent, avec un anneau incomplet d’un vert
obscur, près du genou (Var. «).
Les tibias et les tarses conservent leur couleur normale, seulement
l’anneau blanc des tibias prend plus d’extension.
Nous avons vu dans la collection de M. Perris une variété singulière,
qui semblerait constituer une espèce particulière (S. insidiosa). Ses
couleurs claires sont le rouge noté d’orangé sur la ligne médiane du
pronotum. Elle présente, de plus que dans l’état normal, sur chaque
mésocorie, un point rouge, rapproché de la suture radiale, vers la moi¬
tié de la longueur de celle-ci, et l’extrémité de chaque exocorie, briève-
PENTAT0MIDES. — STRACHIA1RES. — StracMa. 153
ment rouge. Mais sa tête de couleur foncière; son pronotum paré seu¬
lement de la bande médiane et des rebords latéraux jusque après les
angles latéraux, rouges; son écusson rouge seulement à l’exlrêmité;
le dos de son abdomen et le dessus de son corps de couleur foncière ;
ses tibias annelés de rouge ou d’orangé la font sans peine reconnaître
pour une variété anormale de 1 'oleracea.
Cimex oleraceus. Linn., Syst. nat. 10e édit. t. I. p. 446. 40. — Id. 12® édit. 1. 1.
p. 722. 53. — Id. Faun. Suec. p. 250. 914. — Poda, lus. Mus. Graec. p. 57.
11. — de Geer, Mem. t. III. p. 266. 10. pl. 15. flg. 22 et 23. — P. L. S.
Muller, C. Linn., Natursyst t. V. p. 490. 53. — Fabr. Syst. Entom. p. 715.
92. — Id. Entom. Syst l. IV. p. 121. 162. — td. Syst. Rhyng. p. 177. 112.
— Schrank., Enum. p. 276. 532. — Id. Faun. boic. t. II. p. 77. 1114. —
Fourcr., Entom. Paris, t. I. p. 218 76. — Gmel., C. Linn., Syst. nat. t. I.
p. 2155. 53 — de Vill., C. Linn., Entom. t. I. p. 498. 61. — Rossi, Faun.
et. 1313. — Id. édit, illig. t. IL p. 376. 1313, — Petagn. Inst, entom. p. 635.
29. — Panz., Faun. ins. Germ. 32. 12. — Wolff., Icon. Cimic. p. 16. 16.
pl. II. Fig. 16. — Fallén, Monog. Cimic. p. 49. 16. — Id. Hemipt. suec. p.
31. 16. — Zetterst., Faun. ins. lappon. p. 465. 8. — Id. ins lapp. p. 260.
8. — Burmeist., Ilandb. t. II. p. 368. 11.
La punaise verte, à raies et taches rouges ou blanches. Geoffr., Hist. t. I. p.
471. 74.
. Schaeffer, Icon. pl. XLVI. fig. 4. 5. (Var. C). 6. (Var. B).
Penlatoma oleracea. Tigny, Hist. nat. t. IV. p. 300. — Latr., Hist. nat. t. Xli.
p. 195. 38. — Id, Règne, anim. de Cuv. (1817). t. III. p. 338. — S. Farg. et
Serville, Encycl. méth. t. X. p. 56. 18. — Schilling., Arb. und. Verand.
(1844). p. 182. 23. — Gorski, Analect. p. 83. 41.
Strachia oleracea. IIahn, Wanz. t. I. p. 182. pl. XXIX. fig. 9 4. — Dallas,
Hemipt. p. 258. 4. — Fieber, Ear. Hemipt. p. 345. 9.
Pentatoma oleraceum. Blanch., Hemipt. p. 149. 8. pl. VI. Fig. 5.
Eurydema oleracea. Kolenat., Melet. t. IV. p. 22. 141. — Sahlb., Geoc. fenn.
p. 25. 2.
Eurydema oleraceum. Flor., Rliynch., Livland. t. I. p. 146.
Long. 0m,0056 à 0m,0070 (2 1. 1/2 à 3 1. 1/8). — Larg. 0m,0029 à
(R® ,0039 (11. 1/3 à 1 1. 3/4).
Corps ovalaire; très-peu convexe ou subplaniuscule. Tête ponctuée,
ruguleuse; rebordée; colorée comme il a été dit. Antennes noires, avec
le tubercule antennifère de couleur variable. Pronotum rebordé en de¬
vant et sur les côtés; pointillé sur les cicatrices, lisse ou à peine et
superficiellement ponctué sur la ligne médiane, marquéde pointsassez
154 HIST01HE NATURELLE DES PUNAISES.
gros sur le reste de sa surface; creusé d’un sillon transverse inter¬
rompu dans son milieu; coloré et peint comme il a été dit. Ecusson à
peine subsinué vers les trois cinquièmes de sa longueur; marqué de
points assez gros; coloré et peint comme il a a été dit. Cories prolon¬
gées jusqu a la moitié du 5e arceau ventral; ponctuées; colorées et
peintes comme il a été dit. Membrane d’un noir ou brun noirâtre; bor¬
dée de blanc. Tranche abdominale ordinairement voilée; d'un vert
foncé, parée sur chaque segment d’une tache triangulaire de couleur
claire. Dos de l'abdomen bleu, vert ou noir. Repli des cories prolongé
environ jusqu’à l’extrémité du 3e arceau ventral. Dessous du corps mar¬
qué de points assez gros sur la poitrine, plus finement ponctué sur les
côtés du ventre et souvent presque lisse sur la région médiane de
celui-ci; coloré ainsi que les pieds, comme il a été dit. Tibias annelés.
Cette espèce est commune sur les crucifères. Suivant Linné, les choux
et les raves furent en partie détruits par elles, en 1760, dans les pro¬
vinces de la Suède.
Obs. Elle offre un caractère particulier dans le repli de ses cories
prolongé jusqu’à l’extrémité du 3e arceau ventral.
Elle se distingue d’ailleurs aisément des S. ornata, picla, decorata et
festiva , par ses cories de couleur foncée; parées sur chaque mésocorie
d’une bande transverse claire, naissant du tiers interne de son bord
postérieur et aboutissant à l’extrémité de la suture radiale; par ses exo-
cories de couleur foncée à l’extrémité; par son pronolum de couleur
foncée, avec la ligne médiane, les rebords antérieurs et latéraux, et
ordinairement une partie seulement du bord postérieur, de couleur
claire. Ses mésocories parées d’une seule tache claire et le repli de ses
élytresun peu plus longuement prolongé, l’éloignent de la S. dominula,
avec laquelle la var. s, pourvue d’une tache ponctiforme rouge, a beau¬
coup d’analogie; mais chez cette dernière, le bord postérieur du prono¬
lum est en grande partie envahi par la couleur des taches claires, ce
qui n’a pas lieu chez la précédente.
Baerensprung a publié la description d’une Strachie que nous
n’avons pas vue ; mais qui paraît se rapprocher beaucoup de Volerai ea.
En voici la phrase diagnostique :
PENTATOMIDES. — STÎUCHIA1RES. — Strachia. loo
Æneo-ccerulea, albo-marginata , lineola media pronoti angusta, postice
abbreviata, linea transversa ante apicem hemelytrorum , maculis nonnulis
pone rostri basin et pone coxis albis ; nntennis nigris ; pedibus nigris albo-
macidatis ; abdomine nigro , margine albo marginato , subtus interdum
croceo vancgata.
Strncliia lineola. Baerexsprcsg, in. Berlin, entom. Zeitschr. t. II (1839).
p. 203.
Patrie : l’Andalousie.
8. Stracliia ey aueas Fieber.
Dessus du corps d’un bleu violet , d’un bleu vert ou varié de ces deux
couleur. Pronotum à peine ou non bords de blanc sur les côtés ; offrant ,
entre les cicatrices , les traces d’une ligne rouge étroite. Ecusson et cories
sans taches. Membrane d'un noir bleu ou vert, à peine bordées de blanc.
Tranche abdominale bordée de blanc. Dessous du corps bleu ou bleu vert.
Repli de la tranche flave. Ventre d'un bleu ou vert foncé sur les côtés et sur
les deux derniers arceaux ; paré sur la ligne médiane des cinq premiers
d’une rangée de taches vertes ou bleues, séparées, par une bande rouge, de
la région latérale.
cT Inconnu.
? Dernier arceau ventral à peu près comme chez la S. oleracea.
Strachia cyanea. Fieber, Wien. entom. Monatschr. 1861. p. 732.
Long. 0m,00S7 à O™ ,0070 (3 1. à 3 1. 1/8). — Larg. 0m,0033 à 0^,0036
(1 1. 1/2 à 1 1. 2/3) aux. angles du pronotum.
Corps ovalaire ; très-peu convexe ; d'un bleu violet, d’un bleu d’acier
d’un bleu vert ou bronzé ou varié de bleu ou bleu foncé et de vert, en
dessus. Tête rebordée ; ponctuée; unicolore. Antennes noires. Pronotum
rebordé en devant et sur les côtés ; presque imponctué sur les cicatri¬
ces, marqué sur le reste de sa surface de points assez gros ; creusé d'un
sillon transveise prolongé presque jusqu’aux côtés; ordinairement bleu
156
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
violet ou bleu d’acier, offrant entre les cicatrices les U es d’une ligne
médiane étroite, rouge ou orangée, à peine prolongée j squ’au sillon
transverse: rebord latéral tantôt de couleur foncière, tantôt étroitement
blanc. Ecusson ordinairement bleu violet ou bleu d’acier, ponctué; ridé
sur sa moitié antérieure, subcaréné postérieurement. Co: ies ordinai¬
rement d’un bleu violet ou d’un bleu d’acier, parfois irisées de vert ;
ponctuées; sans taches. Membrane d’un noir bleu ou vert, brièvement
ou à peine bordée de blanchâtre. Tranche abdominale débordant un
peu les élytres ; d'un bleu d’acier, bordée de blanc. Repli des élytres
prolongé jusqu’à l’extrémité du 2° arceau ventral. Bec noir, prolongé
jusqu’aux hanches postérieures. Dessous du corps bleu, bleu d’acier, bleu
vert ou d’un vert foncé bleuâtre; plus fortement ponctué sur la poitrine
que sur les côtés du ventre : ce dernier, offrant sur le repli de la tran¬
che une bordure linéaire blanche un peu dentée ; parcimonieusement et
faiblement ponctué sur sa région médiane : celle-ci, parée, sur chacun
des cinq premiers arceaux, d'une tache en ovale transverse bleue
ou verte; orné entre cette rangée de taches et les côtés, d’une bande
longitudinale rouge ou orangée. Pieds noirs, sans taches qui sont éga¬
lement verts ou d’un bleu violet.
Cette jolie espèce a été trouvée dans les Pyrénées par notre ami
M. de Kiesenwelter.
Entre les Strachiaires et les Pentatomaires semble se placer naturel¬
lement la branche des Aspongopaires, composée d'insectes jusqu’à ce
jour étrangers à la France ou du moins à la France continentale. Ces
Pentatomiens se distinguent de tous les autres par leur bec court, ne
dépassant pas, ou dépassant à peine les hanches antérieures.
Ces insectes se divisent en deux rameaux :
Rameaux.
I courte, moins longue au-devant des yeux que large entre ces organes;
presque bilobée en devant. Antennes à 1er article au moins aussi
avancé que le bord antérieur de la tête. Aspongopates.
en triangle aussi long au devant des yeux que large entre ces organes.
Antennes à 1er article sensiblement moins avancé que le bord anté¬
rieur de la tète. Pbyixocepbalatej.
Les Aspongopaires sont réduits, en Europe, au genre suivant :
PKXTÀTOMIDES. — ASPONGOPAIRËS. — Aspongopus.
157
Genre Aspongopus , Aspongope ; Laporte.
Laporle. Essai d’une classifie, p. 58.
Caractères. Tète obtusément arrondie ou presque bilobée en devant,
moins longue au devant des yeux que large entre les organes. Joues
relevées en rebord sur les côtés. Epistome triangulaire, à peine avancé
jusqu’aux deux tiers des joues; enclos par elles. Antennes épaissies ; in¬
sérées au devant des yeux; à 1er article le plus court, débordant fai¬
blement la partie antérieure de la tête : le 2e plus long que le 3e : les
4e et 5e presque égaux, une fois au moins plus longs chacun que le 3e.
Pronotnm à peu près sans rebord en devant ; relevé en rebord saillant
sur les côtés, ne débordant pas ou débordant à peine à ses angles laté¬
raux la base des ély très. Ecusson sinué vers les trois cinquièmes de
ses côtés. Bec prolongé à peine jusqu’à la moitié du mésosternum.
Cuisses munies près de leur tranche postérieure de très-courts poils
spinosules. Tibias garnis de poils semblables, moins courts sur leur
tranche externe et surtout sur l’inférieure.
L’insecte suivant sur lequel ce genre est constitué, se rapproche des
Stracliia par la forme de sa tête, par son épistome court et enclos par
les joues; par les angles postérieurs de son pronotum n’offrant en
devant que des traces d’un rebord postérieurement limité par une ligne
enfoncée. Il diffère de tous les Pentalomaires par les poils spinosules
dont ses cuisses et ses tibias sont garnis.
Asgiongogius niger, Fieber ; entièrement noir ou d’ un noir brunâtre.
Joues canaliculèes longitudinalement. Pronotum élargi en ligne à peu près
droite jusqu’aux angles latéraux qui sont vifs et débordent à peine les
ély 1res ; muni sur les côtés d'un rebord tranchant et relevé; sans rebord à
la base ; finement chagriné. Ecusson arrondi postérieurement. Cories voilant
à peu près la tranche abdominale ; à angle poster at-exter ne aigu, prolongé
à peine jusqu’ à la moitié du 4° arceau ventral. Membrane d' un noir brunâ¬
tre : à sept ou huit nervures à la base, plus nombreuses postérieurement.
Aspongopus niger. Fieber. Eur. Hemipt p. 330.
158
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Long. 0m,0074 à 0®,0180 (7 1. 3/4 à 8 1. ).— Larg. 0m,0090 (4 1.).
Patrie : la Syrie.
Nous ne mentionnerons des Phyllocéphalates que le genre suivant :
Genre Schizops , Schizops ; Spinola.
Spinola. Essai p. 297.
Caractères. Tête en triangle aussi long au devant des yeux que large
entre les organes; fendue à sa partie antérieure. Joues à bords tran¬
chants. Epistome à peine plus avancé que les deux tiers des joues, en¬
clos par celles-ci. Pronotum échancré presque en demi-cercle en devant,
avec la partie postoculaire tronquée; sans rebord en devant; à angles
latéraux subarrondis, débordant peu la base des élylres. Ecusson sinué
vers la moitié de ses côtés. Bec ne dépassant pas les hanches anté¬
rieures. Ventre non sillonné.
Scliizofis ægyptiaca ; Lefebvre. Dessus du corps br un , ru gideu sè¬
ment ponctué. Ecusson paré, de chaque côté, d’une bande d’un jaune orangé
ou roussâlre, naissant au côté interne des stigmas , laissant , en dehors
d’elle une bordure brune, jusqu’aux sinuosités , et foi niant ensuite une
bordure marginale jusqu’à son extrémité. Exocorie par ]e dune bordure
également d'un jaune orangé, sur sa moitié externe de leur largeur.
Pcntaioma œgypliaca. Lefebvr. Mag. de zool. de Guérin, pl. XX.
Ælia œgyptiaca. Bcrmëist. Ilandb. t. il. p. 358. 5.
Phyllocephala œgyptiaca. Blanch. Hemipt. p. 144. 2.
Schizops œgyptiaca. Amyot et Serv., llémipt. p- 177. 1.— Fieber. Furop.
Hemipt. p. 341.
Long. 0”, 0168 à 0m,0180 (7 1. 1/2 à 8 1. ).
Patrie : l'Egypte, la Turquie, et la Corse, suivant M. Amyot.
PENTATOJIIDES. — PENTATOMAIRES.
159
TROISIÈME BRANCHE.
LES PENTATOMAIRES.
Caractères. Ventre non creusé d’un sillon longitudinal sur sa ligne
médiane. Tête à peu près sans rebord. Antennes à 1er article notable¬
ment moins avancé que le bord antérieur de la tête. Pronotum à peine
rebordé ou sans rebord à son échancrure antérieure : le rebord quand
il existe, non limité postérieurement par une ligne enfoncée.
Les Penlatomaires peuvent être partagés en deux rameaux :
O
CU
marquée d’une lâche ponctiforme noire , au bord externe de chaque cotyle :
ces points constituant une rangée longitudinale, passant sur l’orifice
également noir de l’organe odorifique. Ecusson à sinuosités latérales
situées vers la moitié, ou moins, des deux côtés. Tranche abdominale en¬
trecoupée de noir sur une couleur pâle.
non marquée d’une tache ponctiforme noire au côte externe de chaque cotyle.
Ecusson à sinuosités latérales situées vers les trois cinquièmes de ses
côtés. Tranche abdominale non entrecoupée de noir sur une couleur pâle.
Carpocorates.
Pentatomales .
PREMIER RAMEAU.
LES CARPOCORATES.
Caractères. Poitrine marquée d’un point noir vers le milieu de la
base de chaque colvle : ces points constituant une rangée longitudinale
passant sur l'orifice également noir de l’orifice odorifique; ordinai¬
rement marquée d'un point noir plus petit, vers le milieu du bord
antérieur des flancs du médipectus. Ecusson à sinuosités latérales situées
vers la moitié, ou moins, de la longueur de ses côtés. Tranche abdomi¬
nale entrecoupée de noir et d'une couleur pâle sur chaque arceau, et
débordant les élylres. Dos de l’abdomen noir.
Ces caractères qui semblent au premier coup d’œil offrir une impor¬
tance médiocre, et qui sans doute par cette raison ont été négligés par
les auteurs, révèlent cependant dans l'organisation des insectes de ce
160
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
premier rameau, des particularités qu’on ne trouve pas chez ceux
du second, et semblent justifier la division que nous avons établie.
Les Carpocorates peuvent être réduits aux genres suivants :
si
o de moitié environ plus long que le 3e. Tète en triangle obtus, aussi
« longue au devant des yeux que large entre ces organes. Epistorae non
| enclos par les joues.
Epistome d’un cinquième moins long que les joues
et enclos par elles.
Epistome à peine moins long que les joues et
non enclos par elles.
Genees.
Carpocoris.
Preibalus.
Dryocoris.
Genre Carpocoris , Carpocore ; Kolenati.
Kolenati. Melet. entom. t. IV (1846). p. 45 (I).
Caractères. Antennes à 2e article de moitié environ plus long que le
36. Tête en triangle obtus, aussi longue au devant des yeux que large
entre ces organes. Epistome non enclos par les joues.
Les Mormédiens peuvent être divisés comme suit :
A Desstts du corps glabre ou à peu près. Ecusson généralement sinué avant la
moitié de sa longueur.
B. Angles latéraux du pronotum aigus et saillants, débordant la base des ély-
tres d’une largeur égale à celle des méso et endocories réunies. Tubercule
antennifère marqué d’une ligne noire à son côté externe (S. -G. Car¬
pocoris).
BB. Angles latéraux du pronotum plus ou moins obtus, ne débordant pas la
base des élytres d’une largeur égale à celle des méso et endocories réu¬
nies.
C. Ecusson sinué vers les trois septièmes de sa longueur. Tubercule anten¬
nifère marqué d’une ligne noire à son côté externe (S. -G. Codophila).
(t) Le genr eMormidea, ayant pour type le Cimex ypsilon de Linné, forme une
coupe différente de celle-ci.
PENTATOMIDES.
161
— PENTATOM AIRES. — CarpoCOUS.
CC. Ecusson sinué vers les deux, cinquièmes de sa longueur. Tubercule
anlennifère à peine marqué d’un point noir à son côté externe (S. -G.
Antheminia).
AA. Dessus du corps hérissé de poils fins sur la tête, le pronotum et l’écusson :
celui-ci sinué un peu après la moitié de ses côtés. Tubercule anlennifère
marqué d’une ligne noire à son côté externe (S. G. Dolycoris).
i. S -G. Carpocoris.
1. €arj(©caris baccarum ; Linné.
Antennes noires , à premier aiticle pâle. Dessus du corps glabre ; ponc¬
tué; à couleur foncière or dinairement en partie flave et rosâtre. Joues
extérieurement bordées de noir. Pronotum à angles latéraux aigus , re¬
levés , et débordant les élylres d'une largeur égale à celle de la base des
méso et endocories; paré en devant de quatre courtes bandes formées de
points noirs; marqué aux angles latéraux d'une tache noire prolongée en
forme de bordure jusqu’aux angles postérieurs. Membrane des cories d’un
livide flavescent marquée d’une ligne obscure obliquement longitudinale
dirigée vers l’angle poster o-exter ne.
a* Dernier arceau ventral en demi-cercle, fendu sur la ligne mé¬
diane, échancré presque en demi-cercle à son bord postérieur, entaillé
à celle-ci, de chaque côté, près de la ligne médiane et près de l’angle
posléro-ex terne et sinué entre ces deux entailles.
Ç Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi d’a¬
vant en arrière sur les côtés légèrement en courbe rentrante, une fois
environ plus large à son bord postérieur que long sur la ligne médiane ;
divisé, par une ligne transversale arquée en arrière, en deux moitiés :
l’antérieure, plus courte surtout sur les côtés, formée de deux pièces
principales arrondies chacune à leur angle postéro-interne, et séparées
entre elles par une troisième pièce, étroite, rétrécie d’arrière en avant
en triangle très-allongé : la moitié postérieure, comme quadrilobée
postérieurement, formée de six pièces : la médiane antérieure trans¬
verse, rétrécie d’avant en arrière, tronquée ou subéchancrée à son
Annules de In Société Lhnfenr.e. Il
1G2 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
bord postérieur: la médiane postérieure ordinairement à peine aussi
longue que large.
Etat normal. Tête rosâtre; parée d’une assez large bordure noire au
côté interne des joues; marquée de points noirs sur le vertex jusqu’à la
base de l’épistome. Antennes noires, à 1er article rosat. Pronotum rosal,
avec la partie antérieure plus pâle : paré sur celle-ci de quatre sortes
de bandes formées par des points enfoncés noirs : ces bandes naissant
au bord antérieur et ne dépassant pas les cicatrices; marqué aux angles
latéraux d’une tache noire, prolongée en forme de bordure sur le bord
latéral postérieur, jusqu’aux angles postérieurs. Ecusson rosat, avec la
moitié postérieure souvent flave, et l’extrémité ordinairement un peu
plus pâle; paré à la base de quatre taches subponcti formes noires, et
de deux autres après les deux médiaires précédentes. Elytres rosâtres,
sans tache. Tranche abdominale marquée d’une sorte de bande trans¬
versale formée de points noirs, sur le tiers antérieur et sur le tiers
postérieur de ses arceaux. Dessous du corps d’un llave plus ou moins
pâle : replis du pronotum et des cories et repli de la tranche marginale
d’un rouge pâle. Pieds rosats, avec les cuisses plus pâles surtout à la
base.
5 Variations (par défaut).
Quand la matière a été moins abondante, la couleur du dessus du
corps varie du livide verdâtre au livide flave; la base du 2e article des
antennes est pâle; les taches ponctiformes de la base de l’écusson sont
souvent peu marquées: les bandes de la tranche sont parfois nulles ou
formées de très-petits points obscurs : les replis du pronotum et des
cories varient du livide verdâtre au flavescenl, ainsi que le dessous du
corps et les pieds ou du moins les cuisses : celles-ci, offrent souvent une
ligne obscure ou noirâtre sur leur tranche antérieure.
Variations (par excès).
Quand au contraire la matière colorante a été plus abondante le des¬
sus du corps prend une teinte moins joyeuse, plus nébuleuse : les
taches de la partie antérieure du pronotum et celle de la base de l’écus-
pentatomides. — pentàtojU aires — Carpocoris. 163
son deviennent moins nettes ou moins distinctes: les tarses ou du
moins le dernier ou les deux derniers articles passent au brun ou
au noir.
Cimex baccarnm. Faun. suec. p. 249. 928. — Id. Syst. nat. 10e édit. t. !. p.
443. 34. — Id. 12e édit. t. I. p. 72. 43 (suivant l’exemplaire type).
Cimex nigricornis. Wolff, Icon. Cimic. p. 137. 132. pi'. XiV. fig. 132 a, b. —
Durai., Zool.Hand atlas, pl. XXIX. fig. 2. — Ramb., Faun. Andal. t. II. p. 124. 11.
Penlatome à antennes noires Faun. fr. (géocorises). pl. 2. fig. 8.
Penlatoma nigricornis. Hahn, Wanz. t. II. p. 38. pl. XLV11I. fig. 47.
Pcntutomanigricorne. Blanch., Hi»t. nat. t. III. Hémipt. p. 130. 14. — Herrich-
Schaeff., Faun. Cerm. 113. 9.
Carpocoris nigricornis. Kolenat., Melet. Entorn. t. IV. p. 40. 170.
Cimex fusispinus. Bohem., Handling. 1849. p. 241.
Mormidea nigricornis. Fieber, Eur. Ilemipt. p. 333. 3.
Penlatoma baccarum. Dallas, List. Ilemipt. p. 233. 6.
Long. 0m,0112 à 0m,0135 (o i. à 6 1.). — Larg. 0m,0067 h 0m,0078
(3 1. à 3 1. 1/2).
Corps ovalaire; peu convexe. Tête sublriangulaire; rétrécie d’arrière
en avant ; plus longue au devant des yeux que large entre ces organes;
densement ponctuée; à sutures épistomales noirâtres; colorée et peinte
comme il a été dit. Epistome un peu rétréci d’arrière en avant, ordi¬
nairement un peu moins avancé que le bord antérieur des joues.
Antennes noires, à 1er article pâle : le 1er à peine plus grand que le
tiers du 2e : celui-ci de moitié au moins plus long que le 3e, variable¬
ment un peu plus long ou plus court que le 5e: le 4e le plus grand.
Pronotum élargi d’avant en arrière, jusqu’aux angles latéraux en for¬
mant un léger angle rentrant vers le niveau des cicatrices; à angles
latéraux aigus, un peu relevés, débordant la base des élytres d’une lar¬
geur égale à celle des méso et cndocories réunies; rétréci en ligne
courbe à chacun de ses bords latéraux postérieurs; à peine rebordé à
la base; trois fuis environ plus large à ses angles latéraux que long
sur la ligne médiane; à cicatrices ponctuées sur leur partie centrale,
lisses dans leur périphérie; lisse sur ses tranches latérales; rugu-
leuscment ponctué sur le reste; coloré et peint comme il a été dit.
Ecusson offrant les sinuosités en angle rentrant, vers la moitié ou un
peu moins de la moitié de sa longueur; à peine plus large vers l’angle
164 HISTOIRE NATURELLE UES PUNAISES.
postéro-interne dos copies que la moitié du bord postérieur de celles-ci ;
chargé d’une tuméfaction basilaire prolongée jusqu’aux deux cinquiè¬
mes ; ordinairement creusé, après celle-ci, d’un sillon assez large pro¬
longé presque jusqu’à l’extrémité; parfois chargé sur ce sillon d’une
carène obtuse et peu saillante; à stigmas peu distincts; ponctué, d’une
manière ordinairement rugueuse ou ruguleuse sur la tuméfaction ;
coloré et peint comme il a été dit. Cories prolongées ou à peu près jus¬
qu’à l’extrémité du S° arceau ventral ; ponctuées ; colorées comme il a
été dit. Membrane d'un livide mi-cuivreux; à cicatricule brune; parée
près de son angle postéro-cxterne, d'une ligne ou tache brunâtre un
peu obliquement longitudinale. Dos de l'abdomen noir. Tranche abdo¬
minale et dessous du corps colorés et ponctués comme il a été dit. Tuber¬
cule antennifère marqué d’une ligne noire à son côté externe. Bec pro¬
longé jusqu’aux hanches postérieures ; à soies noires; gaine d'un blanc
flave, avec l’extrémité noire. Poitrine marquée d’un point noir près du
côté externe de chacun de ses colyles : quelques-uns de ces points par¬
fois peu marqués. Ventre sensiblement moins large vers son 3e arceau
que le pronotum à ses angles latéraux. Pieds colorés comme il a été
dit : cuisses parfois marquées d’un point noir, vers les deux tiers de
leur côté antérieur.
Cette espèce est commune dans toute la France. On la trouve sur les
baies de divers arbrisseaux, sur les blés et sur différentes plantes.
Obs. Linné, dont la description est très-obscure, a probablement
confondu cette espèce avec d’autres; mais l’insecte qui, dans sa collec¬
tion, porte le nom de baccarum, écrit de sa main, appartient bien à
cette espèce, ainsi que nous avons pu nous en convaincre. M. Dallas
avait au reste déjà restitué à cet insecte son véritable nom, et M. Dohrn
a eu raison de suivre cette indication.
Notre ami, le savant M. Boheman, regardant avec tout le monde
notre C. verbasci comme étant le C. baccarum de Linné, avait donné à
cette espèce le nom très-caractéristique de fuscispinus, que nous
regrettons de ne pouvoir adopter.
Le C. baccarum diffère de toutes les espèces suivantes par les angles
latéraux de son pronotum relevés aigus et plus saillants; par les
sinuosités de l’écusson ordinairement situées vers la moitié de la Ion-
TENTATOMIDES. — FENTATOM AIRES. — CdrpOCOris. IG*)
gueur de celui-ci; du nigricomis et des suivants, par la tache noire
des angles latéraux du pronotum, prolongée en forme de bordure, sur
les côtés latéraux postérieurs jusqu’aux angles postérieurs.
II. S. -G. Codophila.
a Quatre derniers articles des antennes noirs. Tubeicule antenni-
fère marqué d'une ligne noire à son côté externe.
/9 Ecusson chargé d'une tuméfaction basilaire. Nigricomis.
pp Ecusson déprimé sur la tum -faction basilaire et tuméfié sur
les côtés de celle -ci. Melanocera.
az Trois premiers articles des antennes roses ou flavescents.
S Ecusson marqué à la base de deux lunules blanches. Tranche
abdominale parée d'une bande transversale noire sur les
intersections. Tubercule antennifère marqué d’une ligne
noire à son côté externe. Lunula.
So Ecusson non paré de deux lunules blanches à sa base. Tran¬
che abdominale marquée aux intersections d’une tache noire
rétrécie de dehors en dedans et ordinairement raccourcie.
Tubercule antennifère à peine marqué d’un point noir à son
côté externe. Lynx.
2. Carjtweoris sdgi'icornls ; Fabiucius.
Antennes nov.es , à premier article rouge, souvent marqué extérieure¬
ment d'un trait noir. Dessus du corps variant du flave pâle ou flavescent
verdâtre au rouge rosat, ou varié de ces couleurs ; marqué de points
enfoncés en majeure partie eoncolores. Joues parées d’une bordure exté¬
rieure noire. Proilotum à angles latéraux non relevés, plus ou moins
obtus, débordant la base des élrgles d'une largeur à peine égale à la moitié
de la base d’une corie ; noir à ces angles, et paré en devant de quatre
courtes bandes formées par des points noirs. Membrane des cories d’un
livide mi-cuivreux , parée d’une bande longitudinale brune près du bord
externe. Dessous du corps flave pâle, avec les côtés d’un rouge pâle.
Ventre ordinairement moins large dans son milieu que le pronotum à ses
angles latéraux.
çf Dernierarceau ventral en demi-cercle; fendu sur la ligne médiane,
166 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
échancré presque en arc à son bord postérieur, offrant de chaque
côté, près de la ligne médiane, une petite languette dirigée en
arrière, entaillé au côté externe de cette languette, et près du bord
postéro-externe et sinué entre ces deux entailles.
Ç Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi
presque en ligne droite sur les côtés , près d’une fois plus large à
son postérieur que long sur sa ligne médiane; divisé par une ligne
transversale arquée en arrière en deux moitiés : l’antérieure plus courte,
surtout sur les côtés ; formée de deux pièces principales, arrondies cha¬
cune à leur angle postéro-interne, et séparées entre elles par une troisiè¬
me pièce, étroite, rétrécie d’arrière en avant en triangle très-allongé :
la moitié postérieure comme quadrilobée postérieurement, formée de
six pièces. La médiane antérieure transverse , rétrécie d’avant en
arrière, tronquée et échancrée à son bord postérieur : la médiane
postérieure en carré un peu plus long que large.
Etat normal. Dessus du corps variant du flave livide verdâtre au
rosat ou rouge pâle, soit sur toutes les parties cornées, soit sur
quelques-unes de celles-ci, avec l’écusson plus pâle à l’extrémité.
Joues parées d’une bordure extérieure noire. Antennes noires, avec
le 1er article rose, marqué d'un trait noir à son côté externe. Pronotum
offrant sur chacune de ses tranches latérales une étroite bordure
pâle ou rose imponcluêe; paré en devant de quatre courtes bandes
formées par des points noirs et ne dépassant pas ordinairement les
cicatrices; marqué aux angles latéraux d’une tache noire ou formée
de points noirs, souvent réduite à une bordure assez étroite , ou
d’autres fois laissant le bord externe étroitement pâle; cette tache noire,
peu avancée au devant des angles et non prolongée après eux. Ecusson
marqué, à la base, de quatre taches subponcliformes noires, et
souvent de deux autres, également noires, près de la ligne médiane,
après les médiaires précédentes.
Variations principales.
Var. a Dessus du corps d’un livide flavescent verdâtre, ou d’un flave
pâle, avec les codes de même couleur ou à peine teintées de rose.
PENTATOMIDES. — PENTAT0MA1RES. — CarpOCOI'is. 167
Obs. Le premier article des antennes manque souvent alors du trait
noir latéral.
Mormidca nigricornis. Fieber. Eur. Hemipt. p. 335. 3.
Var. /s Dessus du corps d'un flave pâle sur la tête et la partie
antérieure du pronotum et sur V écusson ( dont l’extrémité est plus pâle
ou blanchâtre ), d’un rouge pâle sur la moitié antérieure du pronotum ,
rosat sur les cories.
Cimex purpureipennis . de Geer, Mem. t. III. p. 358. 5. pl. XIII. fig. 15.
Cimex nigricornis. Fabr., Entom. Syst. t. 4. p. 94. 59. — Schrank, Faun.
Boic. t. 2. p. 70 1097. — Fallén, Hemipt. Suec. p. 27. 9.
Cimex eryngii. Germar, Reise. n. Dalmat. p. 233. 479. — Ahrens. Faun. Ins.
Europ. 2. 21.
Pcntatoma eryngii. Hahn, Wanz. t. 2. p. 59. pl. XLVIII. fig. 148. — Gorski,
Analect. Entom. p. 97. 56. Note 1.
Mormidea nigricornis. Fieber, Eur. Hemipt. p. 335. 3. Var. 6.
Var. •/ Dessus du corps à couleur foncière entièrement ou à peu
près d’un rouge pâle.
Il faut probablement rapporter à cette variété le
Cimex pudicus. Poda, Ins. Mus. .Ginel. p. 56. 9. — Schrank, Enum.
p. 271. 524. — Id. Faun. Boic. t. 2. p. 73. 1106.
Var. s Quand la matière colorante a été plus abondante la couleur
foncière est généralement plus obscure, d’une teinte souvent équivoque
d’un fauve rougeâtre ou d’un cendré rougeâtre, et alors les bandes
antérieures du pr notum et les taches noires de la baSi de l’écusscn
sont affaiblies ou peu marquées; parfois au contraire la matière
noire en se concentrant sur ces taches, les a rendu plus noires et
plus développées, et sa couche foncière est généralement d’un
rouge pâle.
Pentalomu nigricornis. Latr., Hist. nat. t. 12. p. 187. 11.
Var. « Chez d’autres variétés , mais qui paraissent étrangères à
la France, le dessus du corps est également d’un rouge pâle; mais
les bandes antérieures noires du pronotum ont pris plus de dévelop¬
pement ; les latérales s’unissent à la tache des angles latéraux : les
médiaires se prolongent parfois jusqu’à la base. L’écusson montre
168
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
vers les trois cinquièmes de ses côtés une tache noire, et quelquefois
les deux taches médiaires de la base s’unissent à celles qui les
suivent près de la ligne médiane et celles-ci aux latérales.
Var ç Enfin l’on trouve des variétés dont la couleur foncière est
grisâtre et marquée de points noirs qui lui donnent une teinte d'un
gris noirâtre.
Long. 0m,0112 à 0>“,0135 (5 1. à 6 1. ). — Larg. 0'“,0061 à 0™,0037
(2 1. 3/4 à 3 1. ).
Corps ovalaire; peu convexe. Tète rétrécie d’arrière en avant ; plus
longue au devant des yeux que large entre les organes ; planiuscule ; à
peine relevée en rebord à ses côtés; ruguleusement ponctuée; marquée
d’un sillon lisse au côté interne des yeux ; à couleur foncière variant
du livide flavescent verdâtre au rouge pâle ; parée d’une assez large
bordure noire au côté interne des joues; postérieurement marquée de
deux bandes formées par des points noirs, avancées jusqu’à la partie
postérieure des sutures épistomales, ou se rétrécissant graduellement.
Epistome un peu rétréci d’arrière en avant, aussi avancé ou presque
aussi avancé que les joues. Antennes à 1er article, le plus court à peine
plus avancé que les deux tiers des joues : le 2e près de la moitié plus
long que le 3e : les 4° et 5e presque égaux, plus longs chacun que le 2e:
le 1er d’un rose pâle, ordinairement marqué d’un trait noir à son côté
externe: les autres, noirs. Pronotim élargi en ligne presque droite ou
à peine rentrante jusqu’aux angles latéraux ; ceux-ci en angle émoussé,
non relevés et débordant les élytres à peine de la largeur de la moitié
de la base d’une corie ; à bord latéral tranchant, à peine relevé en
rebord ; à cicatrices ponctuées dans leur milieu, lisses dans leur périphé¬
rie; ruguleusement ponctué sur le reste de sa surface; coloré et peint
commeil a été dit. Ecusson à sinuosités ordinairement en forme d’angle
rentrant ou d'entaille, situées vers la moitié ou un peu moins de sa lon¬
gueur; ponctué; ridé sur 1a tuméfaction basilaire: celle-ci plus ou
moins saillante, quelquefois prolongée en arrière sur la ligne médiane
d'autres fois sillonnée sur cette ligne jusqu’aux deux tiers, et parfois un
peu tuméfiée sur les parties latérales de la tuméfaction et de ce sillon ;
PEXT.VTOMIDES. — l'EVl'ATOM MUES. — CarpoCOris. K 9
coloré et peint comme il a été dit; toujours plus pâle à l’extrémité.
Cories ponctuées ; colorées comme il a été dit. Exocories prolongées à
peu près jusqu'à l’extrémité du 5e arceau ventral. Membrane d’un livide
mi-cuivreux Dos de l’abdomen noir. Tranche abdominale flave ou d’un
flave rouge sur la partie médiane de ses arceaux, noire sur chaque tiers
antérieur et postérieur de ceux-ci. Dessous du corps d’un flave pâle ou
blanchâtre ou parfois d’un blanc flavescent verdâtre sur le ventre;
marqué de points concolores. Poitrine marquée d'un point noir, au côté
externe de chaque cotyle. Ventre généralement moins large vers le
3e arceau que le pronotum à ses angles latéraux; offrant souvent sur
les arceaux de la tranche une tache ovalaire plus flave ou rougeâtre et
paraissant parfois un peu tu méfiée. Tibias et tarses d’un rouge pâle ou
d’un flave rouge : cuisses plus pâles, souvent notées d’un point noir
vers les deux tiers de leur côté antérieur ; parfois marquées d'une ligne
noirâtre sur leur tranche postérieure.
Cette espèce paraît commune dans toutes les parties de la France.
Obs. Elle a été confondue souvent avec le C. baccarum; mais elle
pa:’ait devoir constituer une espèce particulière. Elle se distingue du
C. baccarum par ses angles latéraux non relevés, plus obtus, débordant
à peine les élytres d’une largeur égale à la moitié de la base d’une corie,
au lieu de le faire d'une largeur égale à celle des méso et endocorie
réunies ; par les angles latéraux marqués d’une tache noire (réduite
souvent à une étroite bordure) non prolongée ordinairement après les
angles, au lieu de former une large bordure noire près des angles laté¬
raux postérieurs, etc.
Nous avons pris dans le Midi un Carpocore qu’on pourrait caractériser
ainsi :
Carpacoris «arsata. Antennes noires à premier article rouge,
extérieurement marqué d’une ligne noire. Dessus du corps glabre : à couleur
foncière d’un livide cendré, mais densement couvert de points enfoncés
noirs, qui le font paraître d’un gris noir. Pronotum à angles latéraux vifs,
débordant la base des élytres d'une largeur égale à la moitié à peine de la
based'une corie; à bord latéral tranchant ; rouge, noir en dedans de ce bord
depuis les cicatrices jusqu’aux angles postérieurs. Ecusson sillonné après
170
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
la faible tuméfaction. Membrane des caries d’unbrunâtre mi-doré, marquée
d'une tache brune prés du côté externe. Ventre flave, ponctué de noir ;
au moins aussi large dans son milieu que lepronotum à ses angles latéraux,
Cuisses pâles, tibias rouges, tarses noirs.
Long. 0m,0135 (61. ).— Larg. 0m,0072 (3 1. 1/4) aux angles latéraux
du pronotum 0m,0078 (3 1. 1/4 ) vers le 3e arceau de l’abdomen.
Obs. Cet individu s’éloigne des C. baccarum et nigricornis par la
membrane brune de ses cories et par des postépisternums marqués de
points enfoncés noirs, il semble se rapprocher du baccarum par son
pronotum noir, aux angles latéraux et sur les côtés de chaque bord
latéral postérieur jusqu’aux angles postérieurs ; il s’éloigne du nigri¬
cornis par les angles latéraux de son pronotum plus vifs et un peu plus
saillants, ; par son ventre au moins aussi large vers son 3e arceau que
le pronotum à ses angles latéraux; mais probablement n’est-il qu’une
variété méridionale de ce dernier, chez laquelle la matière colorante a
rendu la tête presque uniformément noire, a fait disparaître ou rendu
indistinctes les quatre bandes antérieures noires du pronotum, a donné
à tout le dessus du corps, même à l’extrémité de l’écusson une teinte d’un
gris noir, en laissant une bordure noire près des côtés latéraux posté¬
rieurs du pronotum, a marqué le ventre d'assez gros points noirs, et
donné aux tarses cette dernière couleur.
3. Carpocorls nielaiiocera ; Mulsant et Rey.
Antennes noires, à premier article rouge, ordinairement marqué d’un
trait noir à son côté externe. Dessus du corps glabre, variant du cuivré au
grisâtre ou fauve rougeâtre, presque uniformément marqué de points
enfoncés noirs. Joues parées d'une bordure extérieure noire. Pronotum à
angles latéraux subarrondis ou obtusément anguleux, débordant la base
des élytres d'une largeur à peine plus grande que le tiers delà base d'une
corie ; ordinairement marqué à ces angles d'une tache noire ou formée de
points noirs, souvent avancée jusqu’ aux cicatrices. Ecusson obtriangulaire-
ment déprimé sur la tuméfaction basilaire et tuméfié sur les côtés de cette
dépression et de la ligne médiane. Dessous du corps et pieds d'un livide
pentatomides. — pentatomaires. — Ca>pocoris. 171
flave ou rougeâtre. Ventre plus large dans son milieu que le pronotum aux
angles latéraux.
a" Dernier arceau ventral en demi-cercle élargi ; caréné sur sa ligne
médiane : cilié et échancré en arc à son bord postérieur, bissinué de
chaque côté de la partie médiane de ce bord, et de plus entaillé près de
ses angles postérieurs.
9 Dernier arceau ventral obtusôment arrondi en devant, élargi
légèrement en courbe rentrante sur les côtés, près d’une fois plus large
à son bord postérieur que sur la ligne médiane ; divisé par une
ligne transversale un peu arquée en arrière en deux moitiés: l’anté¬
rieure plus courte, formée de deux pièces principales , subarrondies
chacune à leur angle postéro-in terne, et séparées entre elles par une
pièce étroite, rétrécie d’arrière en avant en triangle, très-allongé: la
moitié postérieure comme quadrilobée postérieurement, formée de six
pièces : la médiane antérieure transverse, rétrécie d’avant en arrière
échancrée ou entaillée à son bord postérieur: la médiane postérieure
plus longue que large.
Etat normal. Dessus du corps variant du cendré au grisâtre ou fauve
rosâtre ou rougeâtre, presque uniformément marqué de points noirs.
Joues marquées extérieurement d’une bordure noire. Télé offrant au
côté interne des yeux une trace ou sillon longitudinal imponclué et plus
pâle; souvent plus obscure entre ces sillons. Pronotum marqué aux
angles latéraux d’une tache noire ou plus ordinairement formé de
points noirs, ne dépassant pas l’angle en arrière, et souvent avancée
jusqu’à l’angle postéro-ex terne des cicatrices.
Pentatonamelanocera. MuLSANTet Rey, Ann. delà Soc. Linn. de Lyon, 1830-52.
p. 50. — Muls., opusc. Entom. t. I. p. 108.
ilormidea nigricornis. Yar. Fieber, Enrop. Hemipt. p. 393.
Long. 0m,0128 à 0ra,0135 (3 1. 3/4 à 6 1.) — Larg. 0“,0067 à 0,0072
(3 1. à 3 1. 1/4) aux angles latéraux du pronotum. — 0m,0078
(3 1. 1/2) vers le milieu de l’abdomen.
Corps ovale ou ovalaire ; peu convexe. Tète rétrécie d’arrière en
17-2
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
avant ; obtuse à sa partie antérieure, avec le milieu à peine échanc-ré ;
un peu plus longue au devant des yeux que large entre ces organes ;
planiuscule; légèrement relevée en rebord sur les côtés; marquée de
points enfoncés noirs ou obscurs; parée d’une bordure noire au côté
externe des joues; ordinairement plus obscure ou marquée de deux
taches noires sur le vertex ; creusée au côté interne des yeux d’un
faible sillon, parallèle, avancé à peu près jusqu’au niveau du bord an¬
térieur des yeux, livide, imponctué, et dont le côté interne correspond
au milieu de la partie postérieure des joues. Epistome assez large,
ordinairement peu rétréci en devant, à peine moins avancé que les
joues, mais non enclos par elles. Antennes à 1er article court, moins
avancé que le bord antérieur de la tête : le 2® de moitié plus long que le
3° : les 4e et 5e presque égaux, à peine aussi long chacun que le 2° :
le 1er rose pâle, avec un trait noir au côté extérieur : les autres noirs.
Pronotum élargi en ligne à peu près droite jusqu’aux angles latéraux ;
subarrondi ou obtus à ceux-ci ou légèrement subsinué à leur partie
postérieure, et débordant les ély très d’une largeur égale au tiers de la
base d’une corie ; à peine relevé en rebord tranchant sur les côtés, sans
rebord à la base ; à cicatrices ponctuées sur leur partie centrale im-
ponctuées dans leur périphérie; marqué sur le reste de sa surface de
points enfoncés bruns ou noirs : marqué aux angles latéraux d’une
tache noire ou formée de points noirs, souvent avancée jusqu’à l’angle
postéro-externe des cicatrices, laissant le rebord latéral d’un jaune de
gomme ; coloré sur le reste comme il a été dit. Ecusson marqué de points
enfoncés bruns ou noirs ; égal environ aux trois cinquièmes de la lar¬
geur du bord postérieur d’une corie, vers l'angle postéro-in terne de
celle-ci ; creusé à la base d’une dépression obtriangulaire une fois
plus large que longue, étendue en devant presque jusqu’aux angles de
devant, prolongée à peine jusqu’aux deux cinquièmes de sa longueur ;
tuméfié sur les côtés de celle-ci et sur ceux de la ligne médiane;
planiuscule et parallèle sur celle-ci jusque près de l’extrémité ; ordinai¬
rement rayé d'une ligne à cette dernière; de couleur uniforme. Cories
marquées comme l’écusson de points enfoncés bruns ou noirs; colorées
comme il a été dit. Exoeorie prolongée jusqu’à l’extrémité du 5® arceau
ventral. Membranes translucides; ordinairement d’un livide mi-
173
PENTATOMIDES. — PEN l'ATOMAUiËS. — CarfOCOlis.
cuivreux; marquées à leur côté externe d’une tache longitudinale nébu¬
leuse, assez large. Dos de l’abdomen noir. Tranche abdominale un peu
plus large vers le 3e segment que le pronotum à ses angles latéraux,
d'un flavc rougeâtre ou roussâtre et parsemée de points enfoncés bruns
ou noirs, sur la partie médiane de chaque segment : ces points plus
serrés sur le reste et constituant des bandes noires ou noirâtres sur les
intersections. Repli du pronotum et celui des élytres, d’un flave livide ou
rosé : le dernier à peine prolongé au delà de l’extrémité du 7e arceau
ventral. Dessous du corps peu profondément ponctué sur la poitrine,
obsolètement ponctué ou presque lisse sur le ventre; d’un blanc sale ou
flavescent sur la poitrine, un peu plus jaunâtre sur le ventre. Poitrine
parée d’un point noir près du côté externe de chaque cotyle. Ventre
un peu explané sur les côtés. Stigmates de couleur foncière. Cuisses livi¬
des ou d’un livide flavescent : tibias et tarses d’un flave pâle ou d’un
rouge livide.
Cette espèce paraît alpine ou subalpine. Nous l’avons prise à la
Grande-Chartreuse. On la trouve également à Chamounix.
ûbs. Elle se distingue de toutes les précédentes par les angles latéraux
de son pronotum obtus et parfois presque arrondis, débordant plus
faiblement la base des élytres; par son écusson creusé sur l’espace
occupé par la tuméfaction basilaire d’une dépression obtriangulaire,
fortement tuméfié sur les côtés de celle-ci et sur ceux de la ligne médiane
qui reste plane ; par l’extrémité de cet écusson ordinairement rayé d’une
ligne longitudinale plus ou moins légère; par son ventre plus large,
vers l’extrémité du 3e arceau, que le pronotum à ses angles latéraux;
par la tache de ces angles parfois nulle et ordinairement formée seule¬
ment de points noirs; parla couleur pâle de la tranche latérale du pro¬
notum ne dépassant pas le rebord ; par le dernier arceau ventral du cf
caréné sur la ligne médiane.
4. Cai’iiocaris luuula; Fabriciüs.
Antennes rouges sur les trois premiers articles , noires sur les deux der¬
niers. D ssus du corps glabre. Joues / laves ou roses sur la ligne médiane ,
noires ou ponctuées de noir sur les côtés. Reste du dessus du corps variant
174
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
du cendré flavescenl au gris, au rosâtre ou au rouge brunâtre. Pronotum
subarrondi à ses angles latéraux et déboi'dant la base des élylres du quart
environ de la largeur de la base d’une corie ; marqué de quatre courtes
bandes en devant , et d'une tache aux angles latéraux, noires. Ecusson
blanc ou blanchâtre à son extrémité, et garé à la base de deux lunules
blanches entourant chacune une tache noire, fortement ponctuée. Tranche
abdominale (lave sur la moitié médiaire des arceaux, noire sur les inter¬
sections. Dessous du corps et cuisses d'un flave pâle : tibias rosats.
a* Dernier arceau ventral en demi-cercle élargi ; chargé de chaque
côté d’un rebord convexe duquel naît un appendice formé de poils serrés
en alêne et recourbé en forme de hameçon ; cilié et échancré en angle
ouvert à son bord postérieur; fendu sur la ligne médiane de ce bord,
sinué entre celte ligne et l’entaille voisine des angles postérieurs.
Ç Dernier arceau ventral oblusément arrondi en devant, élargi un
peu en courbe rentrante sur les côtés; une fois environ plus large à
son bord postérieur que long sur sa ligne médiane ; divisé par une ligne
peu arquée en arrière en deux moitiés : l’antérieure plus courte, formée
de deux pièces subarrondies, chacune à leur angle postéro-interne et
n’offrant pas entre elles de pièce intermédiaire : la moitié postérieure
comme quadrilobée postérieurement; formée de six pièces: la médiane
antérieure transverse, échancrée postérieurement : la médiane posté¬
rieure un peu plus longue que large.
Cimex lunula. Fabr., Entom syst. t IV. p. 96. 64. — Id. sysl. Rhyng. p. 158.
14.
Pentatoma lunula. Latr., H st. nat. t. XII. p. 187. 7.
Pentatoma varium. Hr.rrich-Schaeff., Faun. germ. 126. 20.
Carpocoris Ulunulata. Kolenat, Melet. entom. 176. pl. XVI. fig. 35.
Mormidea varia. Fiebeii, Eur. hemipt. p. 335. 2.
État normal. Joues Hâves ou roses sur leur partie longitudinale
médiaire, noires ou ponctuées de noir sur chacun de leurs côtés.
Epistome noir ou ponctué de noir. Partie postérieure de la tête marquée
d’un sillon juxta-oculaire d’un flave blanchâtre, lisse; marquée sur
le reste de points noirs, ou parfois avec une tache pâle sur le ventre.
Pronotum variant du livide cendré au flavescent, au Hâve, au rouge
t'ËNTÀTOMIDES. — PËVfÀTOMAIRËS. — CarpOCOris. 175
pâle ou même au rouge brunâtre; marqué de points concolores ou
nébuleux; paré en devant de quatre courtes bandes noires ou formées
par des points noirs, ne dépassant pas les cicatrices; marqué aux
angles latéraux d’une tache noire , ne dépassant pas en arrière le
point le plus saillant de ces angles, et ordinairement liée en devant à
la bande noire antérieure externe, en laissant au bord externe une
bordure flave ou pâle, élargie vers la moitié de la longueur des bords
externes. Ecusson blanc ou blanchâtre à l’extrémité, variant de couleur
comme le pronotum; paré à la base de deux lunules blanches ou blan¬
châtres et un peu saillantes, enclosant chacune une tache basilaire noire
densement ponctuée : cette tache parfois divisée en deux ; paré
sur sa ligne médiane, après les lunules précitées, d’une tache noire
ou noirâtre, subarrondie, prolongée jusqu’au tiers de sa longueur;
parfois marqué sur les côtés, d’une tache brunâtre, après les sinuosités.
Stigmas noirs et petits. Cônes variant du livide cendré au rosatou rou¬
geâtre brunâtre.
Variations.
Quand la matière colorante a été peu abondante, la couleur foncière
du dessus du corps est d’un livide cendré ou grisâtre ; les points enfon¬
cés sont concolores ou brunâtres, excepté sur les taches, sur lesquelles ils
prennent la teinte noire (Var. £).
Chez d’autres individus la couleur foncière passe au tlave plus ou
moins pâle (y).
Plus ordinairement la teinte générale des deux tiers postérieurs du
pronotum, la majeure partie de l’écusson et les cories passent au
rose cendré ou rosâtre (Var. 5).
On arrive ainsi par des transitions insensibles à une couleur foncière
d’un rouge brunâtre plus ou moins prononcée (Var. «).
Obs. Parfois alors les trois articles basilaires des antennes se mon¬
trent presque entièrement noirs, mais le plus souvent on peut recon¬
naître encore la couleur rouge normale qui s’est assombrie. Les lunules
blanches de l’écusson sont moins complètes, et ce dernier offre souvent
sur les côtés, après les sinuosités une tache noire.
Il faut probablement rapporter à l’une de ces variations par excès le
176 HISTOIRE NATURELLE DF. S PUNAISES.
Cimex varias. Fabr., Entom. Syst. t. 4. p. 93. 03.
Enfin chez quelques individus de nos provinces méridionales la couleur
foncière est cendrée ou«d’un livide grisâtre, mais le dessus du corps est
couvert de points enfoncés noirs, qui lui donnent une teinte d’un gris
noirâtre, comme chez le C. tarsata. Les lunules de l’écusson sont alors
moins blanches et moins complètes ; et le dernier ou les deux derniers
articles des tarses sont noirs (Var. ç).
Long. 0m, 0100 à 0™, 0123(4 1. 1/2 à S 1. 1/2).— Larg. 0m,00S6 à 0™,0067
(2 1. 1/2 à 3 I. ) aux angles latéraux du pronotum.— 0,0056 ( 2 1/2 ).
(cd). 0,0070 ( 3 1. 1/8) (9) vers la moitié de la longueur du ventre.
Corps ovalaire un peu convexe. Tète rétrécie d’arrière en avant, un
peu plus longue que large au devant des yeux; planiuscule ; à peine
relevée en rebord étroit sur les côtés; ruguleusement ponctuée ; ordi¬
nairement noire sur l’épistome ; noire sur les côtés externe et interne
de chaque joue, avec la partie longitudinale médiaire de celle-ci, flave
ou d’un rouge incarnat; creusée au côté interne des yeux d’un léger
sillon flave livide, lisse; marquée, entre ces sillons, sur la partie
postérieure, de points noirs disposés souvent sur deux ou quatre lignes,
et laissant parfois une partie du vertex flave ou rouge. Epistome ordi¬
nairement subparallèle et aussi avancé que les joues. Antennes à
1er article variablement aussi grand que le 3e : le 2e de moitié ou
parfois près d’une fois plus grand que le 3e : le 4e un peu plus long et
le 5°, un peu moins long que le 2e : les trois premiers d’un rouge
incarnat: les deux derniers noirs. Pronotum élargi un peu en angle
rentrant (surtout chez la 9 ) jusqu’aux angles latéraux; subarrondi à
ceux-ci et débordant les ély très d’une largeur égale à environ le quart
de la base d’une corie; sans rebord ou à peine relevé en rebord étroit
sur les côtés; sans rebord à la base; à cicatrices ponctuées sur leur
partie centrale , imponcluées dans leur périphérie : ruguleusement
ponctuée sur le reste de sa surface; coloré et peint comme il a
été dit. Ecusson presque lisse sur les lunules basilaires, obsolètemenl
ponctué ou pointillé à l’extrémité, assez densement ponctué sur le
reste de la surface, et surtout sur les taches noires basilaires; coloré
PENTATOMIDES. — PENTATOMA1RES. — CaipOCOriS. 177
et peint comme il a été dit. Cories ponctuées; colorées comme il a été
dit. Exocorie à peine prolongéejusqu’à l’extrémité du 5e arceau ventral.
Membrane d’un blanc vitreux ou d’un livide mi-cuivreux; peu ou
point marquée d’une tache nébuleuse près du côté externe. Dos de
l’abdomen noir. Tranche abdominale flave ou d’un flave d’ocre sur la
moitié médiaire des segments, noire sur le reste. Bec prolongé jusqu’à
l’extrémité des hanches postérieures ou un peu plus: soies noires :
gaine couleur de chair ou pâle, avec l’extrémité noire. Repli du prono-
tum et celui des cories variant du flave pâle au rouge incarnat. Dessous
du corps peu profondément ponctué sur la poitrine, obsolètement
ponctué sur le ventre ; d’un blanc flave sur la poitrine, flave ou d’un
flave pâle sur le ventre. Poitrine marquée d’un point noir au côté
externe de chaque cotyle. Ventre marqué d’un trait noir , sur les
intersections des arceaux de la tranche. Pieds d’un rose de chair, avec
les cuisses pâles.
Cette espèce est méridionale. Nous l’avons prise en Provence où elle
est médiocrement commùne.
Obs. Elle se distingue des espèces précédentes par les trois premiers
articles de ses antennes ordinairement rouges; par des joues bordées
de noir à leur côté interne aussi bien qu a l’externe ; par les angles
latéraux de son pronotum subarrondis et moins saillants ; par les
lunules blanches de la base de son écusson et par les caractères tirés
du dernier arceau du ventre du a" et de ia 9 , caractères qui forcent à
reconnaître en elle une espèce particulière et non une variété de
l’une des précédentes, avec lesquelles elle a été souvent confondue.
III. S. -G. Antheminia.
5. Carjiocoris lynx; Fabricius.
Antennes pâles ou roses sur les trois, premiers articles d’un rouge
foncé ou noir sur les deux derniers. Dessus du corps glabre; finement
et peu profondément ponctué ; d'un pale ou livide verdâtre, avec les cories
au moins rosâtres. Tête noire sur les rebords externe et interne des
joues et parce postéi ieurement de deux bandes formées de point nous.
Pronotum obtus ou subbarrondi aux angles latéraux et débordant les
Annales de la Sociélé L n néctuie.
1 1
178
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
élytres d’une largeur égale au sixième de la base d’une corie ; marqué
de quatre courtes bandes, en devant, et d’un rebord aux angles latéraux,
noirs, tranche abdominale marquée sur les intersections d’une tache ou
bande noire, rétrécie de dehors en dedans. Dessous du corps et pieds
d’un livide {lavescent.
cr* Dernier arceau ventral en demi-cercle un peu élargi ; cilié et
échancré en angle très-ouvert à son bord postérieur, caréné et fendu
sur la partie postérieure de la ligne médiane, sinué ou entaillé près de
cette fente et près des angles postérieurs; et arqué en arrière entre les
sinuosités.
$ Dernier arceau ventral oblusément arrondi en devant; élargi en
ligne presque droite ou un peu sinuée sur les côtés; de deux tiers plus
large à son bord postérieur que long sur la ligne médiane ; divisé par
une ligne transversale en deux moitiés : l'antérieure plus courte; for¬
mée de deux pièces, tronquées chacune derrière la pièce antéro-médiaire
de la moitié postérieure et un peu arquées en arrière sur la moitié ex¬
terne de leur bord postérieur : la moitié postérieure, comme quadrilobée
en arrière; de six pièces : les deux médianes transverses : l’antérieure,
presque égale au tiers médiaire de la base de cette moitié postérieure,
rétrécie d’avant en arrière.
Etat normal. Tête d’un livide ou flavescent verdâtre, avec le rebord
externe et interne de chaque joue, et parée sur toute sa partie posté¬
rieure de deux bandes formées de points, noirs. Pronotum de la couleur
de la tête, avec les calus souvent rosâtre; paré, en devant, de quatre
courtes bandes formées de points noirs : les deux externes naissant cha¬
cune des angles de devant, et prolongées à peine jusqu a la moitié de
sa longueur : les deux médianes faisant suite à celles de la tête, non
prolongées après les cicatrices; noir sur le rebord des angles latéraux.
Ecusson d’un livide ou flavescent verdâtre, avec le bord de son tiers
postérieur et souvent les angles latéraux blanchâtres ; marqué à la base,
près de la ligne médiane, de deux petits points noirs. Cories roses ou
rosâtres, avec l’exocorie ou du moins la moitié basilaire de celle-ci
pâle ou d’un livide flavescent.
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIRES. — CarpOCOUS . 179
Obs. Dans cet état, les antennes ont ordinairement le 1er article d’un
livide verdâtre les 2e et 3b d’un flave pâle ou rosâtre : le 4e rose ou
en partie noir : le 5e en majeure partie rouge, brun ou noirâtre; mais
ces couleurs varient.
Variations.
Quand la matière colorante a été peu abondante, les points de la tête
sont presque tous concolores : le rebord latéral et les sutures génales
sont presque les seules parties noires. Le pronotum est uniformément
d'un livide ou flavescent légèrement verdâtre, avec le rebord des angles
latéraux noirs. Les bandes antérieures ont disparu, ou le segment ne
montre que de faibles traces des bandes latérales; partout ailleurs les
points sont concolores. L’écusson est de la couleur du pronotum et
offre à peine des traces des points ou taches basilaires, les cories sont
d’un flave verdâtre, comme l’écusson. La tranche abdominale est de
même couleur et les taches noires constituent, près du bord latéral des
intersections, une tache presque ocellée, non prolongée jusqu’à la moitié
de sa largeur (Var. /*).
Obs. Les antennes sont alors tantôt comme dans l’état normal, tan¬
tôt les 2e, 3e et 4e articles sont d’un rouge carné et le dernier en ma¬
jeure partie noir.
Quand au contraire la matière colorante a été plus abondante, la tête
est rose en partie ou en totalité, les deux bandes génales sont plus lar¬
ges et plus noires ; la bande latérale du devant du pronotum s’unit
avec le rebord noir des angles latéraux, ou d’autres fois les quatre
bandes antérieures deviennent moins distinctes ; la moitié postérieure
du pronotum se montre plus verdâtre ou rosée; l’écusson est plus
foncé sur la tuméfaction basilaire; il montre au lieu de deux petits
points quatre taches basilaires noirâtres, ou formés par des points
noirs, plus ou moins distincts. Les cories sont plus roses, avec la base
seule de l’exocorie pâle; les intersections de la tranche abdominale sont
souvent noires jusqu’à leur bord interne (Var. •/).
Obs. Dans cet état, les antennes se rapprochent tantôt de l’état nor¬
mal, tantôt elles sont d’un livide verdâtre et flavescent sur le 1er arti-
180
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
cle, d’un rouge carmin sur tous les autres; tantôt enfin les 2®, 3e et 4®
articles sont d’un rouge carmin et le 5e noir.
Cimex lynx. Fabr., Entom. Syst. t. IV. p. ItO. 118. — Id. Syst. Rhyng. p.
168. 68. — Wolf F, Icon. Cimic. p. 100. 94. pl. X. fig. 94 (non reconnais¬
sable)
Pentatoma lynx. Panz., Faun. Germ. 113. 8. — Gof.ski, Anaiect. Entom. p. 90.
51.
Penlatoma helianthemi. (L. Dufour).
Carpocoris pusio. Kolenat., Melet. Entom. t. IV. p. 48. 172. pl. XVI. fig. 39.
Mormidèa lynx. Fieber, Eur. Hemipt. p. 336. 4.
Mormidea pusio. Fieber, Eur. Hemipt. p. 336. 5.
Long. 0m,0078 à 0m,0084 (3 1. 1/2 à 3 1. 3/4). — Larg. 0m,0048 à
0ra,0056 (2 1. 1/8 à 2 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum, un
peu plus vers le 3e arceau ventral.
Corps brièvement ovale; peu convexe. Tête rétrécie d’arrière en
avant, subsinuée sur la seconde moitié de ses côtés; plus longue que
large au devant des yeux ; subruguleusement ponctuée ; peu convexe;
colorée et peinte comme il a été dit. Epistome rétréci en devant; géné¬
ralement un peu moins avancé que les joues. Antennes brièvement
pubescentes;à 2e article demoitié elparfoisdu double plus grand que le
3® : le 4e ordinairement à peine moins long que le 5e; celui-ci, à peine
aussi long ou à peine plus long que le 5e; colorées comme il a été dit; à
tubercule antennifère à peine marqué d'un point noir à son côté externe.
Pronotum élargi en ligne presque droite jusqu’aux angles latéraux;
émoussé ou subarrondi à ceux-ci et débordant les ély très d une largeur
égale au sixième ou au cinquième de la base d’une corie; chargé d’un
calus prononcé, suivi à son côté interne d’une fossette très-marquée;
déprimé vers la moitié de ses bords latéraux; à cicatrices imponctuées
ou ponctuées seulement sur leur partie centrale; marqué sur le reste
de sa surface de points peu profonds; coloré et peint comme il a été
dit. Ecusson sinuô en angle rentrant très-ouvert, ordinairement vers
les deux cinquièmes de sa longueur; en ogive étroite à l’extrémité;
aussi large environ qu’une corie, vers l’angle postéro-interne de celles-
ci; chargé d’une tuméfaction basilaire prolongée au moins jusqu'aux
deux cinquièmes; assez faiblement ruguleux et ponctué sur celle-ci,
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIRES. — CarpOCOl'is. i8i
presque lisse ou peu ponctué vers l’extrémité; ordinairement creusé,
près de celle-ci, d'un point fossette; coloré et peint comme il a été dit.
Cories assez finement ponctuées; colorées comme il a été dit. Exocorie
prolongée jusqu’à l’extrémité du cinquième arceau ventral. Membrane
d’un blanc vitreux ou d’un livide mi-cuivreux ; à cicatricule noire.
Dos de L'abdomen noir. Tranche marginale débordant assez largement les
élytres ; colorée comme il a été dit. Bec prolongé jusqu’aux hanches
postérieures; d’un livide flavescent, avec l’extrémité et les soies, noires.
Dessous du corps d’un livide blanchâtre, flavescent ou légèrement ver¬
dâtre; peu profondément ponctué sur la poitrine, plus obsolètement
sur le ventre: en partie, concolore, mais parfois en partie noir sur
la poitrine. Repli du pronotum et des élytres variant du livide verdâtre
au flave pâle ou rosat. Poitrine marquée d’un point noir au côté externe
de la base des cotyles. Ventre plus large vers le 3earceau de sa tranche,
que le pronotum à ses angles latéraux; faiblement denté sur les côtés ;
marqué d’une petite tache noire à l’angle postérieur de ces dents. Pieds
d’un livide flavescent, souvent avec l’extrémité des tibias et des tarses
rose ou rosat : cuisses ordinairement marquées d’un point noir vers les
deux tiers de leur côté antérieur.
Cette espèce est principalement méridionale; mais on la trouve aussi
quelquefois dans les environs de Lyon.
Obs. Elle se distingue des précédentes par sa taille moins avantageuse ;
par son pronotum offrant généralement vers les deux cinquièmes seu¬
lement de sa longueur les sinuosités latérales : par le tubercule anten-
nifère offrant à peine un point noir, au lieu d une ligne, à son côté
externe; par sa tranche abdominale marquée aux angles externes de ses
arceaux d’une tache non prolongée jusqu’à sou côté interne ou d une
bande rétrécie de dehors en dedans; par les angles latéraux de son pro¬
notum débordant peu la base des cories : par les caractères tirés du
dernier arceau ventral du <f et de la 9 •
IV. (S. -G. Dolycoris).
6. tarjioco’ is verbasci ; de Geer.
Antennes annelccs de blanc et de noir. Dessus du corps hérissé de poils
182 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
fins sur la tête , le pronotum et l’écusson ; marqué de points enfoncés bruns ;
ordinairement rosâtre sur les caries, sur la moitié postérieure du pronotum
et parfois sur la tuméfaction de l’écusson , d’un livide flavescent , testacé ou
brunâtre sur le reste, avec l'écusson d’xtn blanc flavescent, à l’extrémité.
Pronotum obtus et débordant peu les cories à ses angles latéraux, à rebord
latéral brièvement noir avant ces angles. Tranche abdominale entrecoupée
de blanc flave et de noir. Pieds hérissés de poils. Tarses noirs annelés de
blanc.
<f Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi
d’avant en arrière; échancré en angle très-ouvert à son bord posté¬
rieur; cilié etbissinué de chaque côté, entre la ligne médiane et ses an¬
gles postéro-externes ; une fois au moins plus large à son bord posté¬
rieur que long sur sa ligne médiane; chargé, de chaque côté, d’une
lame longitudinale relevée en demi-cercle, aboutissant au côté interne
de la sinuosité juxta-latérale.
9 Dernier arceau vental obtusément arrondi en devant, élargi sur
les côtés en ligne presque droite; une fois au moins plus large à son
bord postérieur que long sur sa ligne médiane ; divisé par une ligne
transversale en deux moitiés; l’antérieure, de deux pièces un peu obtu¬
sément arquées en arrière chacune à leur bord postérieur : la moitié
postérieure comme quadrilobée postérieurement ; de six pièces : la mé¬
diane antérieure à peine plus large que le cinquième de la base de
cette moitié.
Cimex verbasci. de Geer., Mém. t. III. p. 237. 4. pl. XIV. fig. 5.
Cimex baccarum. Fabr., Syst. entom.p. 713. 83. — Jd. entom. syst.t.IV. p. 117.
144. — Id. syst. Rhyng. p. 172. 93. — Schrank., Enum. p. 272. 523. — Id.
Faun. boic. t. II. p. 74. 1107. — Panz., Faun. Germ. 33. 20. — Wolff.. Icon-
cimie. p. 60. 57. pl. VI. fig. 37. — Fallén., Monog. cimic. p. 43. 13. — Id'
Hemipt. suec. p. 29. 13. — Zetterst., Faun. ins. Lapon, p. 464. 5. — Id. Ins.
lapp. p. 260. 6. — Burmeist., Handb. t. II. p. 269. 13. — Ramb., Faun.
Andal. t. II. p. 124. 10.
Penlatoma baccarum. Latr., Hist. nat. t. XII. p. 193. 31. — IIahn., Wanz. t. II.
p. 63. pl. L. fig. 152. — L. Dufoür, Rect. p. 158. 5. — Blanch. Hist nat.
t. III. Hemipt. p. 150. 13. — Sahlb., Geoc. fenn. p. 26. 1. — Flor. Rhynch.
livl. t. I. p. 137. 5. — Gehin, Ballet, de la Sac. de la Mos. t. 9. p. 206 79.
Carpocoris baccarum. Kolenat., Melet. entom. t. IV. p. 53. 181.
PENTATOMID ES . — PENTATOMAIRES . — CarpoCOris. 183
Pentatoma verbasci. Dallas, List. Ilemipt. t. I. p. 235. 7. — Dohrn. (A), Catal.
p 15. — Baerenspr., Catal. p. 4.
Mormidea baccarum. Fieber, Eur. Hemip. p. 335. 1.
Etat normal. Tête grisâtre ou d’un fauve cendré; marquée de points
noirs, avec l’épistome et parfois la partie médiane jusqu’aux vertex
plus pâle ou peu ponctuée de noir. Pronotum grisâtre en devant, rosâtre
sur ses deux tiers postérieurs, marqué de points noirs, au moins près
des bords latéraux : ceux-ci, blanchâtres sur leur tranche. Ecusson grisâ¬
tre ou d’un gris flavescent, et marqué de points bruns à la base, d’un
blanc flavescent et à peine pointillé de brun à son extrémité. Cories ro¬
sâtres. Tranche abdominale flave sur le tiers médiaire ou un peu plus des
arceaux, noire sur le reste.
Variations.
Quand la matière colorante a été peu abondante, la teinte générale est
plus grisâtre ou moins rosâtre; la tête est moins foncée et présente sur
l'épistome et jusqu’au vertex une bande longitudinale plus pâle; la
moitié postérieure du pronotum et parfois l’écusson dont l’extrémité
est plus pâle ont une couleur foncière d’un flave pâle.
Quand au contraire la matière colorante s’est développée en liberté,
la tête est noire et la teinte générale des autres parties est d’un fauve ou
grisâtre rosâtre, sauf l’extrémité de l’écusson qui est d’un blanc fla¬
vescent.
Avec un développemenl plus considérable de la matière colorante, la
couleur passe au gris ou rosâtre foncé ou noirâtre, comme chez les
variétés les plus obscures de la lunula.
Long. O® ,01 12 à 0m,0123 (5 1. à R 1. 1/2). — Larg. 0m,0051 à 0®,0056
(2 1. 1/4 à 2 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum.
Corps ovalaire; peu convexe. Tête subtriangulaire à peu près aussi
longue que large au devant des yeux; planiuscule; sans rebord;
hérissée de poils livides ; marquée de points enfoncés bruns ou
noirs, plus petits et plus serrés que sur le reste du corps ; co-
184
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
lorée comme il a été dit. Epistomc rétréci en devant, à peine aussi avancé
que les joues. Antennes à 1er article un peu moins long que la moitié du
2e : celui-ci de deux, tiers plus long que le 3e : les 4° et 5e épaissis : le 4e
ordinairement de la grandeur du 2e, un peu plus long que le 5° : le 1er
d’un blanc flavescent, souvent marqué d’un trait brunâtre à son côté
interne : les suivants, d’un blanc flavescent à la base, noirsà l’extrémité.
Pronotum élargi en ligne à peu près droite jusqu’aux angles latéraux.
Pronotum à côtés un peu relevés en un rebord tranchant, et offrant près
ce rebord une très-légère ligne élevée et parallèle ; à angles latéraux
un peu anguleux, en ligne courbe en devant et en ligne droite en
arrière , et débordant à peine les élytres : sans rebord à la base ;
hérissé de poils livides ; à cicatrices en partie seulement lisses;
marqué sur le reste de sa surface de points enfoncés noirs ; coloré
comme il a été dit. Ecusson offrant des sinuosités vers la moitié ou les
trois cinquièmes des côtés ; à peine plus large que la moitié du bord
postérieur d’une corie vers l’angle postéro-externe de celles-ci ; marqué
de points enfoncés noirs ; hérissé de poils livides; coloré comme il a
été dit; avec la partie postérieure d’un blanc fhvescent; ordinairement
chargé en devant d’une tuméfaction suivie d’une dépression ;transverse
vers les deux cinquièmes; souvent sillonné sur une partie de la moitié
postérieure de sa ligne médiane. Cories glabres ; marquées de points
enfoncés noirs ou obscurs ; colorées comme il a été dit. Exocorie pro¬
longée au moins jusqu’à l’extrémité du 5e arceau ventral ; souvent sinuée
près de son angle postéro-externe. Membrane hyaline ou plus souvent à
teinte mi-cuivreuse ; à cicatricule tiare à la base, noire postérieurement.
Dus de l'abdomen noir. Tranche abdominale d’un flave pâle sur la moitié
mcdiaire au moins de la longueur des arceaux, avec l’extrémité de ceux-
ci, noire. R’pli du pronotum et celui des élytres ordinairement d’un
blanc flavescent ou d’un flave cendré. Dessous du corps d’un blanc sale,
flavescent ou à teinte orangée. Poitrine marquée d’un point noir au côté
externe de chaque cotyle. Ventre à peine aussi large vers le 3e arceau
de sa tranche que le pronotum à ses angles latéraux ; parsemé de points
enfoncés noirs ; explané sur les côtés et marqué d’une petite tache noire,
aux angles antérieurs et postérieurs des arceaux de la tranche. Stigmates
noirs. Pieds de la couleur du ventre; hérissés de poils livides; ponctués
PKXTATOMIDES. — PENTATOMA IRES. — PeriballlS. 18ü
de noir. Tarses noirs à 1er et 3e articles en majeure partie noirs : le
2e en majeure partie d’un blanc sale ou flavescent.
Cette espèce est commune dans toute la France, sur les verbascum
les thapsas , etc.
Obs. Elle se distingue sans peine des précédentes, par les poils fins,
dont la partie antérieure du dessus de son corps est hérissée; par scs
antennes annelées de blanc et de noir; par ses cories sinuées près de
leur angle posléro-ex terne, etc. A l’exemple de MM. Dallas, Dohrn et
Baerensprung, nous avons restitué à cette espèce le nom de verbasci
imposé par de Geer, qui le premier l’a décrite d’une manière recon¬
naissable.
Genre Peribalus, Peribale ; Mulsant et Rey.
Caractères. Deuxième article des antennes à peine aussi long ou plus
long que le 3a : les 4a et 5e notablement plus longs. Tête arrondie ou
subarrondie en devant; à peine plus longue que large au devant de ces
organes. Epislome d’un cinquième moins long que les joues et enclos
par elles. Tranche abdominale débordant les élytres ; entrecoupée de noir
et de couleur claire. Dos de l’abdomen noir.
•
1. Peribalus vernalis ; TVolff.
Antennes à 1er article pâle : les autres roses, avec la partie médiane
des deux derniers articles, noire; le 2e à peine plus long ou aussi long
que le 3e. Dessus du co-'ps à couleur foncière variant du flave au fauve,
marqué de points bruns qui lui donnent une teinte d’un flave ou faute
brunâtre : rebord latéral du pronolum et extrémité de V écusson blancs :
le dernier , parfois rosat. Pronolum élargi presque en ligne droite-, déprimé
sur les côtés avant les angles latéraux; débordant à ceux-ci les élytres d’un
quart de la largeur de la base d'une corie. Ventre et pieds d’un flave pâle
ou blanchâtre : le premier, explané sur les côtés : les seconds ponctués de
noir. Repli des joues extérieurement bordé d’une ligne de points noirs.
Dernier arceau ventral en demi-cercle, assez faiblement échan-
cré en arc à son bord postérieur; une fois environ plus large à ce bord
186
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
que long sur la ligne médiane, souvent un peu relevé en carène sur
celle-ci, entaillé en angle aigu à l’extrémité de cette dernière, et bi ou
trisinué de chaque côté entre ladite entaille et chaque angle postéro-
externe.
£ Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi en
courbe rentrante de chaque côté; une fois plus large à son bord posté¬
rieur que long sur la ligne médiane ; divisé par une ligne transversale
en deux parties presque égales : l’antérieure, à peine plus courte, for¬
mée de deux pièces principales, paraissant séparées par une pièce
linéaire : la postérieure, de six pièces : les deux médianes transverses :
l’antérieure plus grande.
Etat normal. Dessus du corps fauve, marqué de points enfoncés
bruns, d’une teinte ordinairement plus foncée ou noirâtre sur la tête
et au devant des angles latéraux du pronotum : rebord de ce dernier
blanc : extrémité de l’écusson d’un blanc flave ou d’un rouge orangé.
Antennes à 1er article d’un blanc flavescent : les 2e et 3e roses : le 4e
rose sur les deux cinquièmes basilaires et le 6e apical de sa longueur,
noir sur le reste : le 5e rose sur les deux septièmes basilaires, noir sur
le reste, ou avec la pointe pâle.
Variations.
Quand la matière colorante a été moins abondante, la couleur fon¬
cière est flave, le 4e article des antennes n’a qu’une tache noire au lieu
d’avoir un anneau : le 5e article est souvent rose ou blanchâtre à l’ex¬
trémité sur le 6° ou 7e de sa longueur.
Quand au contraire la matière colorante a abondé, la couleur foncière
est fauve : la tête et les côtés du pronotum, au devant des angles
latéraux et en dedans du rebord sont noirâtres. Le 4e article des an¬
tennes est complètement annelé de noir et ’e 5e est noir sur ses cinq
derniers septièmes.
Cimex vernalis. Wolff, Icon. Cimic. p. 140. 133. pl. XIV. fig. 133. — Fallèn,
Monog. Cimic. p. 48. 14. — Id. Hemipt. suec. p. 30. 14. — Fieber, Eur.
Hemipt. p. 339. 1.
Pentatoma vernalis. Hahn, Wanz. t. II. p. 64. pl. L. fig. 153. — Sahlb. Monog.
Geoc. fenn. p. 26.2. — Gorski, Analect. Entom. p. 88. 49.
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIRES. — Pei'ibdlus. 187
Pentatoma vernale. Panz., Faun. Germ. 113 6 (mais non la figure). — Flor,
Rhynch. Livl. t. I. p. 133. i.
Carpocoris vernalis. Kolen., Melet Entom. t. IV. p. 52. 179.
Long. O® ,0081 à 0“,0095 (3 1. 2/3 à 4 1. 1/4). — Larg. 0“,0045 à
0m,0056 (2 1. à 2 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum, un peu
moins dans la plus grande largeur de l’abdomen.
Corps glabre; ovalaire; peu convexe. Tête subarrondie en devant;
au moins aussi longue au devant des yeux que large entre ces organes ;
sans rebord; planiuscule; marquée de points enfoncés bruns ou noirs
très-rapprochées; rayée d’un sillon lisse pâle et imponctué au côté in¬
terne des yeux; à couleur foncière variant du flave au fauve. Epistome
rétréci en devant, d’un cinquième plus court que les joues; enclos par
elles. Antennes brièvement pubescentes; colorées comme il a été dit; à
2e article ordinairement à peine aussi long que le 3e : le 4e ou le 5e
variablement le plus long. Pronotum élargi en ligne presque droite ou
faiblement en courbe rentrante vers le niveau des cicatrices, sur les
côtés; subarrondi aux angles latéraux et débordant la base des élytres
d’une largeur ordinairement égale au quart de la base d’une corie; à
calus plus ou moins faible et ordinairement en forme de point tubercu¬
leux : à fossette ne dépassant pas ordinairement le niveau antérieur
du calus : déprimé sur les côtés au devant des angles latéraux : à cica¬
trices peu nettement limitées; offrant à peine les traces d’un sillon
transverse; ponctué et coloré comme il a été dit. Ecusson offrant les
sinuosités latérales ordinairement vers les quatre septièmes de sa lon¬
gueur; à peine aussi large que la moitié du bord postérieur d’une
corie, vers l’angle postéro-interne de celles-ci ; lisse et d’un flave blan¬
châtre ou d’un flave rouge orangé à l’extrémité ; coloré et ponctué sur
le reste comme il a été dit. Cories colorées et ponctuées comme l’écus¬
son :exocorie prolongée ordinairement jusqu’à l’extrémité du 5« arceau
ventral. Membrane d’un livide fauve : cicatricule brune, extérieure¬
ment bordée d’une ligne blanchâtre. Dos de l'abdomen noir. Tranche
abdominale débordant les élytres ; flave ou d’un rouge flave sur le quart
ou le tiers médiaire de ses arceaux, noire sur le reste. Bec prolongé
jusqu’aux hanches postérieures : d’un blanc flave, avec l’extrémité
188
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
noire. Pièces prébasilaires tronquées perpendiculairement à leur partie
antérieure et souvent relevées en une petite dent à leur angle antéro-
inférieur. Dessous clu corps d’un flave pâle, parfois rosat sur le ventre;
ponctué, avec la région médiane du ventre lisse : les points ordinaire¬
ment en partie bruns ou noirâtres sur la poitrine, constituant sur le
ventre, six rangées longitudinales détachés noires : celle-ci marquée
en outre d’un point plus gros au côté externe de chaque cotyle. Ventre
explané sur sa tranche et marqué d’une tache noire aux angles de
celle-ci. Repli des joues extérieurement bordé d’une rangée de points
noirs. Repli du pronotum et repli des cories, d’un flave pâle ou d’un flave
rosat, le second au moins ordinairement ponctué de brun. Pieds d’un
flave pâle ou livide; parfois d’un rosat pâle; marqués de points noirs :
cuisses ordinairement notées de deux points noirs vers les deux tiers
de leur côté antérieur.
Cette espèce est commune dans toutes les parties de la France. On la
trouve sur les ombellifères, sur les bouillons-blancs, sur diverses autres
plantes, sur les chênes et différentes autres espèces d’arbres.
M. Fiebera décrit sous le nom d eCimcx distinclus (Meyer-Dür), une
espèce qu’on pourrait caractériser ainsi :
Antennes à 1er article pâle : les suivants , roses : le b® le plus souvent
noir des deux aux cinq septièmes : le 2e ordinairement au moins aussi
long que le 3e. Dessus du corps à couleur foncière d'un flave pâle ou
légèrement verdâtre, marqués de points bruns. Pronotum élargi en courbe
rentrante sur les côtés , à angles latéraux débordant les élytres du quart ou
de la moitié de la base d’une code ; à rebord latéral blanc ; peu ou point
déprimé près de ce bord. Ecusson ordinairement concolore à l’extrémité.
Ventre et pieds d’un flave blanchâtre : le premier non explané sur les
côtés : les seconds peu ou point ponctués de noir.
o* et 9 comme chez 1 evernalis.
Obs. Dans le nord ou les parties tempérées de la France, le vernalis
a ordinairement une couleur foncière fauve en dessus. Dans notre Midi,
il affecte généralement une teinte plus pâle, d’un flave testacé ou
cendré et marqué de points noirs ou bruns qui lui donnent une teinte
légèrement verdâtre; souvent il se montre en outre brun ou noirâtre
PËNTÀTOMIDËS. — PÉNTATOMA1RËS. — Strachid. 189
sur la tête, surtout sur la moitié antérieure et sur les côtés du prono-
tum, en dedans du rebord latéral blanc. La poitrine et les pieds sont
peu ou pas ponctués de brun;les antennes ont le 4e article entièrement
rose et le 5° rose ou pâle sur les deux septièmes ou un peu moins de
l’extrémité ; quelquefois même le 5e article est entièrement rose.
Mais là ne se bornent pas les modifications que subit l’espèce. Le
pronotum s’élargit en courbe rentrante plus sensible de ses angles
antérieurs à ses angles latéraux; il se montre peu ou point déprimé au
devant de ceux-ci; il déborde plus sensiblement la base des élytres;
l’écusson n’est souvent pas plus pâle à l’extrémité; le ventre n’est pas
ou est peu explané sur les côtés.
Dans les parties plus méridionales de la France et en Corse, on
trouve des individus chez lesquels les angles latéraux du pronotum
débordant la base des élytres de la moitié environ de la largeur de la
base d’une corie; dans ce cas, la courbe rentrante des bords latéraux
du pronotum est plus sensible; les côtés de ce segment sont peu ou
point déprimés, et la fossette située au côté interne du calus, s’avance
jusque vers le sinus de la courbe des côtés.
Mais souvent chez ces individus l’écusson est aussi plus pâle ou d’un
llave pâle, et l’on passe par des variations si insensibles à toutes les
autres modifications entre toutes ces variations extrêmes de couleur ou
de formes, qu’il est difficile de trouver un caractère capable de séparer
nettement ces deux espèces, à part la couleur du 4e article des antennes,
qui elle-même est variable. Ordinairement le ventre est explané sur sa
tranche, chez les variétés foncées et ne l’est pas sur les variétés pâles;
mais ce caractère même n’est pas constant.
Enfin, nous avons reçu de M. Parris des individus, provenant de
Bône en Algérie, dont les côtés du pronotum sont d’un brun noir, en
dedans de la tranche rosâtre ou rougeâtre, que cette partie obscure ré¬
trécit davantage aux angles latéraux.
Tous ces exemplaires ont des caractères sexuels identiques et sem¬
blent indiquer que le P. dislinctus n’est qu'une variété du vernalis.
Peribnlus inclusus ; Dohrn. Antennes à 1er article pâle : les
suivants roses : le 2e d’un quart plus grand que le 3°. Desus du corps d’un
190
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
cendré {lavescent marqué de points bruns ou noirs : rebord du pronotum et
extrémité de l'écusson blancs. Pronotum élargi en ligne droite jusqu’aux
angles latéraux : ceux-ci débordant à peine la base des élytres. Tranche abdo¬
minale d’un flave pâle sur plus des deux tiers médianes des arceaux, ponc¬
tuée de noir sur les intersections. Repli des joues ponctué de noir. Ventre
et pieds d’un blanc flave : le premier , non explané sur les côtés ,
n’offrant pas ou offrant à peine les traces des rangées de taches formées
de points noirs : les pieds sans taches.
Pentatoma inclusa. A. Dohun. Stett. Entom Zeit. 1860. p. 103.
Long. 0m,0081 (3 1. 3/4). — Larg. 0m,0045 (21.) aux angles du
pronotum.
Patrie : Sarepla.
Obs. Cette espèce, qui est bien distincte, semble par la longueur plus
grande du 2e article des antennes, faire le passage des Péribales aux
Dryocores, dont elle se distingue par sa tête plus arrondie en devant, et
par son épistome enclos par les joues.
Genre Dryocoris , Dryocore ( 1 ).
Caractères. Antennes à 2e article à peine plus long que le 3e. Tête
arrondie ou subarrondie en devant. Epistome à peine moins long que les
joues et non enclos par elles. Tranche abdominale entrecoupée de noir et
de blanc. Dos de T abdomen noir.
1. Dryocoris spltacelatus ; Fabricius.
Tête obtusément arrondie ou subéchancrée en devant. Epistome à peine
moins avancé que les joues et non enclos par elles. Antennes blanches à la
(1) M. Amyot en citant, comme synonyme de son Dryocoris, le Cimex sphace -
latus de Fabricius, avait peut-être sous les yeux notre Peribalus vernalis; mais le
nom de Holcoslelhus donné par M. Fieber, est si dur à prononcer, que nous avons
préféré adopter le nom de l’auteur français.
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIRËS. — DryOCOÙS. 191
base et noires àl' extrémité des quatre derniers articles : le 1er à peu près
égal au 3e : le 5e le plus long. Dessus du corps densemcnt ponctué de brun
bronzé, avec la couleur foncière variant du cendré au gris brun; rebord
latéral du pronotum, deux cinquièmes basilaires du bord externe del'exo-
corie, un point au côté interne de chaque stigma et une lunule à l'extrémité
de l'écusson, blancs. Tranche abdominale entrecoupée de blanc et de
noir. Ventre et pieds d’un livide flavescent roussâtre , ponctués de noir.
<f Dernier arceau du ventre arrondi en devant, un peu élargi sur les
côtés ; de deux tiers plus large en arrière que long sur la ligne mé¬
diane ; caréné sur celle-ci ; cilié à son bord postérieur, en angle
rentrant très-ouvert et offrant à peine une légère sinuosité sur chaqus
moitié de ce bord.
$ Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi en
courbe rentrante sur les côtés ; une fois plus large à son bord posté¬
rieur que long sur sa ligne médiane, divisé par une ligne transversale
bissinuée, en deux moitiés : l’antérieure de deux pièces : la postérieure
de six : les deux médiaires plus larges que longues : l’antérieure plus
grande, de moitié plus longue que la postérieure, rétrécie d’avant en
arrière : la seconde en parallèlograme transverse.
Cimex sphacelatus. Fabr., Entom. Syst. t. IV. p. 120. 156. — Id. Syst. Rhyng.
175. 103. — Wolff, icon. cimic. p. 101. 93. pl.X. fig. 95. — Ramb. Faun de
l’Andal. t. II. p. 122. 7.
Cimex lynx. Panz. Faun. Germ 33. 17. — Latr., Ilist. nat. t. XII. p. 193. 33.
Penlatoma baccarum. Amyot et Servilee, Heinipt. p. 132. 6?
Pentatatoma anmlata. Mcjls et Rey, ann. de la Soc. Linn. deLyon, 1830-52.
p. 86. — Id. Muls. opusc. entom. t. I. p. 105.
Penlatomasphacelata. Dxllxs. List. Ilemipt. p. 236. 8. — Gorski, Analect. entom.
p. 89. 50.
Ilolcostethus sphacelatus. Fieber, Eur. Ilemipt. p. 334.
Penlatoma sphacelalum. Flor. Rhyng. liv. t. I. p. 134. 3.
Variations.
Quand la couleur foncière du dessus du corpsa été moins abondante,
il est cendré ou d’un cendré légèrement fauve. Quand au contraire elle
a abondé, le dessus du corps est d’un gris brun ou brun rosâtre, et
192 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
les points noirs lui donnent une teinte plus foncée; la partie pâle du
segment de la tranche abdominale ne s’étend que jusqu’à la moitié du
segment au lieu d’être transversale, et le repli du pronotum et celui
des élytres sont ponctués de noirs. Souvent alors, par contre, le rebord
latéral du pronotum et celui des deux cinquièmes antérieurs de l’exo-
coi ie sont plus blancs et moins restreints.
Long. 0,0084 à 0,0095 (31. 3/4 à 41. 1/4). Larg. 0,0051 à 0,0050(21.1/4
à 2 1. 1/2 ) aux angles latéraux, faiblement plus large vers la moitié
de l’abdomen.
Corps ovalaire; faiblement convexe. Tête obtusément arrondie en
devant, un peu échancrée dans le milieu de son bord antérieur;
presque sans rebord; planiuscule, à peine plus saillante sur l’épistome;
subdéprimée sur chaque joue; rayée d’un sillon juxta-oculaire pâle;
densement marquée de points enfoncés d’un brun noir : intervalles
des points tantôt à peu près de même couleur, tantôt cendrés ou d’un
cendré fauve. Epistome graduellement est assez faiblement rétréci
d’arrière en avant, variablement un peu moins ou aussi avancé que les
joues, non enclos par elles. Antennes brièvement pubescentes; à
1er article le plus court; le 2e ordinairement à peine plus grand
que le 3e: le 4e d’un tiers plus long que celui ci: le 5e le plus
grand : le 1er, d’un blanc livide ou noir à l’extrémité : les autres
blancs à la base et noirs à l'extrémité: la partie blanche comrant
les trois quarts basilaires sur la 2°, plus courte sur les autres, réduite
au quart ou au 5e de la longueur sur le dernier. Pronotum élargi
en ligne à peu près droite jusqu’aux angles latéraux, qui sont obtu¬
sément anguleux et débordent les élytres souvent à peine de la lar¬
geur de la base de l’exocorie; muni latéralement d’un rebord sub¬
convexe blanc : ordinairement déprimé près de ce rebord; à périphérie
des cicatrices indiquées par une ligne d’un livide roussâtre; marqué
sur le reste de sa surface de points enfoncés d'un brun bronzé, avec
les intervalles tantôt presque de même couleur, tantôt plus pâles.
Ecusson offiant les sinuosités latérales vers les quatre septièmes de
sa longueur ; arrondi à l’extrémité, un peu plus large que la moitié du
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIRES. — DryOCOris.. 193
bord postérieur d’une corie. vers l’angle postéro-externe de celle-ci ;
ponctué et coloré comme le pronotum; marqué d’un point calleux
blanc, assez petit, au côté interne de chaque stigma ; noté souvent de
une ou trois autres taches blanchâtres , plus petites, liées à la base;
paré à l’extrémité d'une lunule blanche, couvrant le septième posté¬
rieur de sa longueur. Cories ponctuées et colorées comme l’écusson,
avec les deux cinquièmes basilaires du bord externe de l’exocorie,
blanc: celle-ci, prolongée jusqu’à la moitié du S® arceau ventral.
Membrane d'un livide tirant sur le fauve cuivreux ; marquée d’une
tache brune à l’angle antéro-interne. Dos de L'abdomen noir. Tranche
abdominale débordant plus ou moins les élytres; d’un blanc flavescent
sur le tiers médiaire de chaque segment, noire sur chacun des tiers
antérieur et postérieur. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches
postérieures. Dessous du corps marqué, sur le dessous de la tête et sur la
poitrine de points noirs ou bruns, ordinairement plus gros et plus
nombreux sur le repli des joues et sur les côtés de l’antépectus, qui,
par là, paraissent parfois noirs ou noirâtres. Poitrine marquée d’un
point noir au côté externe de chaque cotyle. Repli du pronotum étroit,
blanc, marqué d’une tache noire sur les angles latéraux. Repli des cories
à peine prolongé après le bord postérieur du postpectus; d’un blanc
livide. Ventre non explané sur les côtés; d’un livide flavescent rous-
sâtre ou rosat, marqué de points plus petits, en partie concolores,
en partie noirs, et constituant des sortes de taches ; noté, sur les côtés,
d’une tache noire aux angles antérieur et postérieur des arceaux de
la tranche. Pieds livides ou d’un livide blanchâtre ou roussâtre; ponctués
de noir : extrémité des tibias, partie au moins des Ier et 3e articles des
tarses obscurs ou noirâtres.
Cette espèce n’est pas rare dans la plupart des provinces de la France.
Obs. Elle varie assez faiblement par la teinte du dessus du corps.
Elle se distingue des Carpoeores, par sa tête arrondie en devant; par
le 2e article des antennes à peine plus long que le 3® ; du Per. vernalis
par son épistome à peu près aussi avancé que les joues et non enclos
par elles; par ses antennes annelées de blanc et de noir; par son
écusson marqué d’un point blanc au côté interne des stigmas, et mar¬
qué d’une lunule blanche à son extrémité.
Annales de la Société Linnéenne.
13
194
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Elle s’éloigne des Pentatomates, par ses cotyles marqués d’un point
noir : par sa tranche abdominale entrecoupée de noir et de couleur
claire.
»
DEUXIÈME RAMEAU.
LES PENTATOMATES.
Caractères. Poitrine n’ofïrant pas une tache ponctiforme noire, au
côté externe de chaque cotyle. Pronotam à sinuosités latérales situées
au moins vers les trois cinquièmes de la longueur de ses côtés. Tran¬
che abdominale non alternée de noir et de couleur pâle sur chaque
arceau.
c-
e 3
Tranche abdominale, noire à son côté in¬
terne, uniformémentverte oupâlesursa moi¬
tié externe au moins. Tete subtriangulaire.
Epistome parallèle, non enclos par lesjoues. Pentatoma.
Tranche abdominale presque uniformé¬
ment marquée de points noirs sur un fond
pâle. Tete subarrondie en devant. Epistome
presque enclos par lesjoues. Palomena.
Tranche abdominale de couleur verte ou pâle, marquée d'un
seul point noir à l’angle postéro-externe des arceaux. Bec
à peine plus longuement prolongé que le bord postérieur
des hanches intermédiaires. Epistome enclos ou à peu prés
par les joues. Brachynema.
avancé en saillie obtuse à sa partie antéro-médiaire, et souvent chargé
sur sa ligne médiaire d'un carène plus ou moins sensible. Bec prolongé
au moins jusqu'aux hanches postérieures. Epistome subparalléle aussi
avancé que les joues. Tranche abdominale verte, marquée d’un point
noir à l’angle postéro-externe des arceaux. Nezara.
Genre Pentatoma , Pentatome; Olivier.
Olivier, Encycl. méth. t. IV. p. 25. -
Caractères. Ventre non avancé en saillie obtuse à sa partie antéro-
médiaire; non chargé d’une carène longitudinale sur la ligne médiane;
pentatomides. — pentatomaires. — Pentatoma. 195
obtus ou tronqué à sa partie antéro-médiaire. Tête subtriangulaire.
Epislome parallèle, à peu près aussi avancé que les joues. Antennes à
2e article d’un tiers au moins plus long que le 3«. Tranche abdominale
débordant peu les élytres, noire à son bord interne, de couleur unifor¬
mément verte ou pâle au moins sur sa moitié externe, c’est-à-dire non
marquée d’un point noir à l’angle postéro-externe de ses segments. Dos
de l’abdomen noir.
1 . Pentatoma j uni péri na ; Linné.
Télé subtriangulaire , ordinairement un peu échancrée en devant. Epis-
tome unpeu moins long que les joues. Antennes à 2e article vert, de moi¬
tié au moins plus long que le 3e. Bec prolongé à peine jusqu’à la moitié
du 2e arceau ventral. Dessus du corps d'un vert de pré marqué de points
enfoncés concolores : rebord latéral du pronotum et des deux cinquièmes
basilaires de Vexocorie, jaunes : extrémité de l’écusson d’un blanc livide.
Tranche abdominale jaune sur sa moitié externe , noire sur l’interne. Des¬
sous du corps et pieds d’un vert jaunâtre.
a* Dernier arceau ventral en demi-cercle, une fois au moins plus
large en arrière que long sur la ligne médiane ; un peu échancré en
arc à son bord postérieur; muni à celui-ci d’un rebord interrompu
dans son milieu et suivi d’un appendice rétréci d’arrière en avant,
échancré postérieurement.
Ç Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi en
angle rentrant sur les côtés; divisé par une ligne transversale un peu
arquée en arrière en deux moitiés presque égales : l’antérieure de deux
pièces, un peu sinuées chacune sur la moitié externe de leur bord pos¬
térieur : la seconde moitié de six pièces : la médiane antérieure trans¬
verse, rétrécie d’avant en arrière, un peu échancrée en arc à son bord
postérieur : la médiane postérieure parallèle aussi longue que large.
Cimex junipcrinus. Linn., Syst. nal. t. I. p. 445. 37. — Id. 1 2e édit. t. I. p. 722.
48. — Id. Faun. suec. p. 249. 930. — de Geer, Mém. t. III. p. 253. pl. XIII.
fig. i-8. — Fabr., Syst. entom. p. 711. 68. — Id. Entom. syst. t. IV. p.
109. 113. — Id. Syst. Rhyng. p. 167. 60. — de Villers, C. Linn., Entom.
196
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
1. 1. p. 496. 57. — Rossi, Faun. eti\ t. II. p. 1303. — Id. édit, illig. t. II.
p. 369. 1303. — Panz, Faun. Germ. 33. 13. — Schellenb., Cimic. p. 5. pl.
I. fig. 1 . — Woi.ff, Icon. Cimic. p. 54. 51. pl. VI. fig. 51. — Fallén, Monog.
Cimic. p. 47. 12. — Id. Ilemipt. suec. p. 28. 11. — Zetterst., Faun. lapp.
p. 465. 7. — Id. Ins. lapp. p. 260. 7. — Burmeist., Handb. t. II. p. 369. 14.
Pentaloma juniparina. Tigny, Ilist. nat. t. IV. p. 300. — Latr. Hist. nat. t. XII.
p. 191. 23. — IIahn, Wanz t. II. p. 61. pl XL. fig. ISO. — Gorski. Analect.
entom. p. 92. 53. — Sahlb., Monog. Geoc. fenn. p. 26. 3. — Flor, RHynch.
livl. t. I. p. 132. 2.
Çorpocoris juniperina. Kolenat., Melet. t. IV. p. p. 50. 175.
Pc/i/a/oœr/jMm/jcrww.GEHiNjBiillct.delaSoc.d’IIist.nat.delaMoselle. t. 9.p. 203.
Peniatoma juniperi. Fieber, Eur. Hemipt. p. 336. 3.
Long. 0m,0112 (5 1.). — Larg. 0'“,0067 à 0m,0070 (3 1. à 3 1. 1/8).
Corps ovalaire; peu convexe. Tête presque en triangle à côtés sinués;
un peu plus longue au devant des yeux que large entre ces organes;
plane, sans rebord ou munie d’un rebord à peine distinct; ruguleuse-
ment et densement ponctuée; verte. Epistome sensiblement rétréci
d’arrière en avant sur sa moitié antérieure, tronqué en devant, et un
peu moins avancé que les joues, qui se terminent en pointe obtuse;
non enclos par elles. Antennes à 1er article à peine égal au tiers du 2e :
celui-ci de moitié au moins et parfois près d’une fois plus grand que
le 3® : les 4e et 6e presque égaux entre eux et au 2e : le 1er et le second
ou seulement le 1er et la moitié du 2° verts : les autres bruns ou d’un
brun noir, parfois verts à la base. Pronotum élargi en ligne à peu près
droite jusqu’aux angles latéraux; en angle émoussé ou subarrondi à
ceux-ci et débordant les élytres d’une largeur à peine plus grande que
celle de la base de l’exocorie; ruguleusement, densement et un peu
moins finement ponctué que la tête; lisse sur une partie des cicatrices;
vert un peu foncé; muni latéralement d’un rebord jaune ou flave ou
d’un flave légèrement verdâtre, presque tranchant et peu saillant: un
peu déprimé au côté interne de la moitié antérieure de ce rebord.
Ecusson rugueusement ponctué, avec la partie postérieure lisse et ordi¬
nairement creusée d’une fossette; d’uh blanc flavesrent à son extrémité,
vert sur le reste de sa surface; chargé d’une faible tuméfaction basi¬
laire prolongée jusqu’aux deux septièmes de sa longueur; marqué, à
ses angles de devant, d’un petit stigma obtriangulaire, concolore et peu
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIRES. — Petltatoma. 197
apparent. Cories marquées de points plus petits que ceux de l’écusson,
avec les intervalles plus unis ou moins ruguleux; vertes, avec le bord
externe de l’exocorie flave ou d’un jaune verdâtre parfois jusqu’à la
moitié de sa longueur ou un peu moins, et une partie de la base de
l’exocorie de même couleur. Exocorie prolongée jusqu’à l’extrémité du
5e arceau ventral. Membrane translucide, d’un blanc à peine roussâtre,
à teinte métallique, mais paraissant souvent obscure ou noirâtre quand
les élytres sont couchées. Dos de l’abdomen noir. Tranche abdominale
noire sur la moitié interne, jaune sur l’externe : la partie noire un
peu festonnée; cachée ou à peu près par les élytres : la partie jaune au
moins en partie visible. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches
postérieures ou jusqu’à la moitié du 2e arceau du ventre : soies noires :
gaîne verte, avec l’extrémité noire. Dessous du corps vert; ruguleuse-
ment et un peu obsolètement ponctué sur la poitrine, plus finement sur
le ventre ; presque lisse sur la partie médiane de celui-ci. Repli du
pronotum jaune ou d’un jaune verdâtre, convexe. Repli des cories jaune,
avec la moitié interne verdâtre; à peine prolongé jusqu’à la moitié du
2e arceau ventral. Ventre tronqué et rebordé sur sa partie médiane an¬
térieure; jaune ou jaune verdâtre, et muni d’un rebord épais, et non
denté sur les côtés. Stigmates verts ou à peine obscurs. Pieds verts, avec
le dernier article des tarses ordinairement obscur ou brun : cuisses non
marquées d’un point noir.
Cette espèce paraît habiter la plupart des provinces delà France. Elle
n’est pas rare dans les environs de Lyon sur le genevrier.
2. Peatatom» piuicola ; Mulsant et Rey.
Tête subtriangulaire. Epistome à peu près aussi long que les joues. An¬
tennes brunes ou d’un brun noir, avec le premier article et souvent la base
du 2° a rts ; celui-ci d’un tiers envii on plus grand que le 3e. Bec prolongé
jusqu'à l'extrémité du 3e arceau ventral. Dessus du corps d’un vert cendré
livide ou d’un vert olivâtre ou vert livide brunâtre; marqué de points en¬
foncés concolores : rebord latéral dit pronotum et des deux cinquièmes
basilaires de l’exocorie d’un flave blanchâtre : extrémité de l’écusson d’un
blanc livide. Tranche abdominale noire au côté interne, verte au moins sur
198 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
la moitié externe de sa largeur. Dessous du corps et pieds d’un vert olivâtre.
o" et $ presque comme dans l’espèce précédente; mais offrant chez
le c" le dernier arceau ventral plus sensiblement échancré.
Pentatoma pinicola. Müls. et Rey, Ann. Soc. linn. de Lyon, 1852. p. 89. — Id.
in. Muls., Opusc. entom. t. 1. p. 108. — Fieber, Eur. Hemipt. p. 336.
Variations.
Quelquefois la tranche des côtés du pronotum au lieu d’être d’un
flave blanchâtre est de la couleur du reste du segment.
A cette variation poraît devoir se rapporter le
Pentatoma macrorampha. Fieber. Eur. Hemipt. p. 336. 1.
Long. 0“,0100 à 0™,0123 (4 1. 1/2 à 5 1- 1/2). — Larg. 0“,0067 à O^OfïïO
(3 1. à 3 1. 1/4).
Corps ovale ; peu convexe. Tête presque en triangle à côtés subsinués ;
à peine plus longue au devant des yeux que large entre ces organes ;
plane, sans rebord, ou offrant à peine les traces d’un très-étroit rebord ;
ruguleusement et densement ponctuée; ordinairement d’un vert gris
cendré, d’un vert cendré olivâtre ou brunâtre. Epistome un peu renflé
en fuseau sur sa moitié postérieure, subparallèle ou un peu rétréci sur
l’antérieure, tronqué en devant, et à peu près aussi avancé que les joues
qui se terminent en pointe obtuse. Antennes à 1er article à peine égal au
tiers du 2e : celui-ci, ordinairement le plus grand ou souvent à peine
égal au 5e : le 3e d’un tiers plus court que le 2e : le 4e un peu plus long
et moins grand que le dernier : le 1er vert : les autres bruns ou d’un
brun noir : le 3e vert à sa base. Pronotum élargi en ligne à peu près
droite jusqu’aux angles latéraux; subarrondi ou en angle émoussé à
ceux-ci, et débordant les élytres d’une largeur à peine égale à la base de
l’exocorie ; un peu moins finement ponctué que la tête, ruguleux sur sa
moitié antérieure, peu sur la postérieure ; de la couleur de la tête, avec
les côtés blancs ou d’un flave blanchâtre ; un peu explané sur sa moitié
antérieure, au côté interne de ses bords latéraux. Ecusson rugueusement
PENTATOMIDES. — PENTATOMA1RES . — Peiltatoma. 199
ponctué, avec la partie postérieure lisse, presque impointillée et ordi¬
nairement creusée d’une fossette; d’un blanc livide à son extrémité, co¬
loré comme le pronotum sur le reste de sa surface ; chargé d’une
tuméfaction basilaire prolongée jusqu’aux deux septièmes de sa lon¬
gueur, ordinairement assez prononcée, et souvent rendue plus marquée
par une dépression qui la suit; noté, à ses angles de devant, d’un petit
stigma lisse. Cories marquées de points un peu plus petits que ceux de
l’écusson, avec les intervalles presque unis ou moins ruguleux ; de la
couleur de l’écusson, avec la base de l’exocorie d’un blanc verdâtre.
Exocorie prolongée jusqu’à l’extrémité du Se arceau ventral. Membrane
transparente, d’un blanc vitreux, mais paraissant souvent verdâtre ou
d’une teinte rapprochée quand elle est couchée. Dos de l’abdomen
noir. Tranche abdominale noire presque sur sa moitié interne, d’un
flave verdâtre sur le reste : la partie noire, ordinairement un peu fes¬
tonnée, cachée par les ély très : l’autre au moins en partie apparente.
Bec prolongé jusqu’à l’extrémité du 3e arceau ventral : soies noires;
gaine verte, avec l’extrémité noire. Repli du pronotum d'un livide
verdâtre ou blanchâtre, ou d’un flavescent verdâtre, un peu convexe.
Cette espèce vit sur le pin sylvestre. On la trouve dans les montagnes
du Beaujolais et dans diverses provinces de la France.
Obs. Le Peut, pinicola se distingue du Juniperina par sa couleur plus
olivâtre, plus livide et plus obscure ; par ses joues à peine jaunâtres sur
leur tranche; par son épistome ordinairement aussi avancé que celles-ci,
subparallèle ou moins rétréci en devant; par ses antennes brunes ou
d’un noir brun à partir du 2e article ou du tiers de celui-ci ; par le 2°
article d’un tiers à peine plus grand que le 3e; par son bec prolongé
jusqu’à l’extrémité du 3e arceau ventral ; par son pronotum sans rebord
saillant et d’un flave blanchâtre ou d’un blanc livide sur les côtés, ainsi
que la base du bord de l’exocorie, le repli du pronotum, et celui des
cories; par les côtés du ventre non munis d’un rebord épais, plus tran¬
chant, parés d’une bordure flavescente ou plus étroite, ou parfois à
peine marquée ; par la partie noire de sa tranche abdominale un peu
plus étroite.
200
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Genre Palomena, Palomène ; Mulsant et Rey.
Caractères. Ventre non avancé en saillie obtuse à sa partie antéro-
médiaire ; non chargé d’une carène longitudinale sur sa ligne médiane ;
obtus ou tronqué à sa partie antéro-médiaire. Tête subarrondie en
devant. Epistome rétréci en devant, un peu moins large que les joues,
enclos ou à peu près par celles-ci. Antennes à 2e article à peine plus
large que le 3e. Tranche abdominale débordant plus ou moins les élytres ;
presque uniformément ponctuée de brun ou de noir sur un fond pâle.
Dos de l’abdomen noir.
1. Palomena viridissima $ Poda.
Tête subarrondie en devant. Epistome rétréci en pointe en devant, un
peu moins avancé que les joues cl presque endos par elles. Antennes d’un
vert {lave ou rougeâtre livide, avec les deux derniers a ticles d’un rouge
rosat : le dernier surtout souvent noirâtre sur sa seconde moitié: le 2e à
peine plus grand que le 3e .• le 5°, le plus long. Dessus du corps marqué de
points noirs ou bruns assez petits; à couleur foncière variant du vert de
préau brun fauve verdâtre, avec la tranche du pronolum flavescente ou
rosâtre. Tranche abdominale ponctuée de brun, avec les sutures des inter¬
sections flavescentes. Ventre pâle, de nuances variables. Pieds d un {lave
verdâtre ou d’un livide rougeâtre. Dessus du corps et pieds { laves ou rosats.
Ventre tranchant sur les côtés.
c" Dernier arceau du ventre en demi-cercle un peu élargi ; échancrô
presque en demi-cercle jusqu’au tiers antérieur de sa longueur, et ,
postérieurement sur les deux tiers médiaires de sa largeur, réduit
ainsi à une bande assez étroite : la partie située dans cette échancrure
concave et invisible quand l’insecte est examiné perpendiculairement
en dessous :1e bord antérieur de cette échancrure un peu échancré
lui-même en arc et offrant une petite dent à chacune des extrémités de
cet arc.
$ Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIRES. — Pdlomma. 201
ensuite en courbe rentrante; une fois au moins plus large à son bord
postérieur que long sur sa ligne médiane; divisé en deux moitiés par
une ligne transversale sinuée sur les côtés et constituant sur la ligne
médiane un angle aigu très-rentrant : la moitié antérieure plus courte,
formée de deux pièces convexes, sinuées chacune sur la moitié externe
de leur bord postérieur et arrondies à l’interne, renfermant entre elles
sur la ligne médiane une petite pièce en triangle étroit : la moitié
postérieure composée de six pièces : la médiane antérieure transverse,
rétrécie d’avant en arrière : la postérieure plus longue que large, élargie
d’avant en arrière, tronquée à ses extrémités.
Variations.
Les variations de couleur peuvent être réduites aux suivantes, très-
bien signalées par M. Gorski.
Yar. A (Etat normal ). Dessus du corps vert. Dessous du corps d'un
vert blanchâtre ou d’un vert flavescent.
®=. Tranche des côtés du pronotum verte,
p. Tranche du pronotum rose ou rouge.
Obs. Les antennes sont vertes sur les trois premiers articles, roses sur les deux
derniers, avec la seconde moitié du dernier ordinairement brune. La membrane
est translucide, la tranche abdominale est verte o i couleur de chair.
Cimcx viridissimums . Poda, 1ns. mus. gr. p. SG. 10.
La punaise verte. Geoffr. Hist. t. I. p. 464. 61.
Cimex prasinus. Lins., Faun. s iée. p. 249. 911 ? — Schrank, Enum. p. 271. S22.
— Id. Faun. boic. t. II. p 73. 1103. — Fabr., Entom. Syst. t. IV. p. 109. 111.
— Id. Syst. Rhyng. p. 166. 58. — De Villers, c. Linn. Entom. t. I. p. 497.
58. — Rossi, Faun. etr. édit, illig. t. 2. p. 371. 1303. — Fallén, Monogr.
cimic. p. 47. 11. — Id. Hemipt. suce. p. 28. 10. — Donov. Brit. ins. t. IV. pl
123. — Fieber, Eur. Hemipt. p. 339. 3.
Penlaloma prasina. Latr. Ilist. nat. t. XII. p. 190. 21. — Lamarck, anim. s.
vert. t. III. p. 493. 3. — Gorski, Analect. entom p. 93. 54. «.
Pentaloma prasinum. IIahn, VVanz. t. 2. p. 60. pl. 49. lig. 149. — Flor,
Rhynch Livl. t. I. p. 130 1.
Carpocoris prasina. Kolenati, Melet. entom. t. IV. p. 48. 173.
Yar B. Dessus du corps vert : tranche des côtés du pronotum rouge ou
d'un rouge pâle. Dessous du corps couleur de chair ou d’un carné rou¬
geâtre.
202
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Obs. Les antennes ont les 2e et 3e articles tantôt d’un livide flave, tantôt d’un
vert pâle : le 3e variablement livide rosé, rose sans tache, ou brunâtre sur une partie
de sa moitié postérieure, vert pâle à la base et brun ou noirâtre ensuite : le 5e
avec les mêmes couleurs à la base que le précédent, mais généralement brun ou
noirâtre sur la majeure partie de sa longueur: la membrane est ordinairement
moins translucide. La tranche abdominale le plus souvent d’un carné livide.
Cimex dissimilis. Fabr., Entom. Syst. t. IV. p. 109. 112. — Id. Syst. Rhyng.
p. 167. 59. — Panz. Faun. Germ. 33'. 15. — Wolff. îcon. cimic. p. 53. 50.
pi. VI. fig. 50 (la tranche marginale est faussement représentée). — Fieber,
Eur. Hemipt. p. 399. 4.
P enlatoma dissimilis. Latr., Ilist. nat. t. XII. p. 190. 22. — Faun. fr. Hémipt.
pl. II. fig 3. — L. Dufour, reeherch. p. 157. 3. — Gehin, Bullet. de la Moselle
1860. p. 204. 76. — Amyot et Serv., Hémipt. p. 131. 4.
Carpocoris dissimilis. Gorski, Melet. Entom. t. IV. p. 49. 174.
Pentaloma prasina. Var. dissimilis , Gorski. 1. c.
Var. C. Dessus du corps d’un vert fauve. Dessous du corps tantôt d'un
vert pâle , tantôt rougeâtre.
Obs. Les antennes offrent des variations à peu près analogues à celles
de la var. p.
Cimex discolor. Wolff, Icon. Cimic. p. 178. 177. pl. 18. fig. 177.
Pentaloma prasina. Gorski, 1. c. var. [discolor).
Var. D. Dessus du corps d’un fauve brunâtre. Dessous du corps cou¬
leur de chair ou d’un carné rougeâtre. La tranche abdominale est ordi¬
nairement d’un fauve livide.
Obs. Les antennes ont les 3e et 4e articles tantôt d’un vert pâle, tan¬
tôt d’une couleur de chair pâle : les 4e et 5° roses ou d’un rose rouge,
tantôt sans taches, tantôt en partie obscurs. La membrane est nébu¬
leuse.
Pentaloma prasina. Gorski, 1. c. var. subrubescens.
Cimex dissimilis. Fieber, 1. c. var. p.
Long. 0m,0I0o a 0m,0147 (4 1. 3/4 à 6 1. 1/2). — Larg. 0m,0061 à
0m,0078 (2 1. 3/4 à 3 1. 1/2).
Corps ovalaire ou ovale-oblong ; peu convexe. Tête arrondie ou sub-
arondieen devant; paraissant parfois bilobêe en devant; à peine aussi
longue au devant des yeux que large entre ces organes; sans rebords,
plane; assez densement marquée de points assez petits noirs ou bruns;
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIHES. — Pdlomena. 203
ordinairement verte; creusée d’un sillon pâle au côté interne des yeux.
Epistome rétréci en pointe en devant, un peu moins avancé que les
joues et néanmoins enclos ou à peu près par elles. Antennes à 1er arti¬
cle à peine aussi long que la moitié du suivant : le 2e à peine plus
grand que le 3e : le 4e un peu long : le oe le plus grand ; colorées
comme il a été dit. Pronotum élargi en ligne droite jusqu’aux angles
latéraux, obtusément anguleux ou subarrondi à ceux-ci et débordant
les élytres d’une largeur double de celle de la base de l’exocorie; lisse
sur la phériphérie des cicatrices : marqué sur le reste de sa surface de
points noirs ou bruns, assez petits, ordinairement un peu plus serrés
sur la partie déclive que sur la postérieure, légèrement plissé ou rugu-
leux sur la première; ordinairement vert, mais variant comme il a été
dit. Ecusson offrant les sinuosités basilaires vers la moitié ou les quatre
septièmes de sa longueur, en ogive obtuse à l’extrémité; égal environ à
la moitié de la longueur d’une corie; vers l’angle postéro-interne de
celles-ci; marqué d’un stigma petit, obtriangulaire et concolore ; à peine
chargé d’une subconvexité basilaire un peu ruguleuse; ponctué et
coloré comme le pronotum, avec le bord postérieur seulement souvent
plus pâle. Cories prolongées environ jusqu’à l’extrémité du 5e arceau
ventral; ponctuées et colorées comme l'écusson, avec la base de l’exo-
corie (lave ou couleur de chair. Membrane translucide, roussâtre ou
d’un fauve livide, à teinte cuivreuse ou mi-dorée. Dos de l’abdomen
noir. Tranche abdominale plus ou moins visible sur les côtés des élytres ;
à couleur foncière verte, carnée, d’un carné testacé ou d’un fauve livide
ou testacé; ponctuée de noir, avec les intersections des segments étroi¬
tement imponctuées, pâles, (laves, rosâtres ou testacées. Bec prolongé
jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures : soies noires : gaine d’un
livide verdâtre ou flavescent, avec l’extrémité noire. Dessous du corps
ponctué; plus obsolètement sur le ventre que sur la poitrine; coloré
comme il a été dit. Repli du pronotum et repli des cories variant du
livide verdâtre ou flavescent à la couleur de chair : le second, à peine
prolongé jusqu’au tiers du 2e arceau ventral. Ventre tronqué à sa partie
antéro-médiane, étroitement explanc et faiblement denticulé; sans
point noir aux angles postéro-externes des segments. Stigmates obscurs
204 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
ou noirâtres. Dernier arceau souvent en partie rouge, au moins chez
la 9 . Pieds colorés comme il a été dit.
Cette espèce est commune dans toutes les parties de la France. On la
trouve sur une foule de plantes et d’arbres différents.
Obs. Malgré les variations de ses teintes elle se distingue, entre
tous les Pentatomates, par un caractère particulier : sa tranche abdo¬
minale n’est ni entrecoupée de noir et de couleur claire, comme chez
le P. vcrnalis; ni marquée d’un seul point noir à l’angle postéro-
exlerne des segments, comme chez la Dracliy , cincta; ni noire à son
bord interne et de couleur claire à l’externe, comme chez la Peut, juni¬
per ina ; mais elle est d’une couleur uniforme, ponctuée de noir, avec
les intersections des segments imponctuées de noir et par conséquent
plus pâles. Sous ce rapport, elle se rapproche de la Carpocoris melano-
cera; mais chez cette dernière, les points sont inégalement répartis et
plus épais près des intersections, nuis ou peu rapprochés sur la partie
mèdiaire des segments.
Linné a eu sans doute en vue ce Cimex lorsqu’il écrivait sa Fauna
suecica, car la Nazara prasina ne se trouve pas dans le nord de l’Eu¬
rope; mais comme il recevait souvent du midi de la France des insectes
qui lui étaient envoyés par Gouan et par quelqes autres personnes, il a
confondu plus tard ces deux insectes, et le type qui représente l’espèce
décrite dans son Syst. nat. est notre Nazara prasina.
Il n’est donc pas étonnant que la plupart des auteurs aient regardé
notre Paient, viridissima comme étant le Cimex prasinus de Linné.
L’espèce dont il est ici question se distingue de toutes les autres
Pentatomates par sa tranche abdominale soit verte, soit couleur de
chair ou d’un fauve livide uniformément ponctuée de points noirs.
Elle n’a pas d’ailleurs comme la N. prasina le ventre chargé d’une
carène terminée en avant par une saillie ou pointe obtuse, ni le dos
de l’abdomen vert.
Cet insecte est connu de tout le monde, en France, sous le nom de
Punaise verte. Cette raison nous a fait adopter le nom donné par Poda,
nom qui a d’ailleurs l’autorité de l’ancienneté. La science doit autant
que possible marcher d’accord avec les traditions populaires.
pentatomides. — pentatom mues. — Brachyncma.
205
Genre Brachyncma , Brachyneme; Mulsant et Rey.
Mulsant et Rey, Ann. de la Soc. Linn. de Lyon (18j0-52). p. 88. — Muls., opusc. t. I. p. 107.
Caractères. Ventre non avancé en saillie obtuse à sa partie antéro-
médiaire; non chargé d'une carène longitudinale sur la ligne médiane.
Tête subarrondie en devant. Epistome rétréci et raccourci en devant,
enclos par les joues. Bec prolongé à peine au-delà des hanches intermé¬
diaire. Antennes à 2° article d’un quart au moins plus long que le 3°.
Tranche abdominale débordant un peu les élytres; de couleur verte
ou pâle, marquée seulement d’une tache ponctiforme noire à l’angle
postéro-externe de ses segments.
Les espèces de notre pays sont les suivantes :
a Bord extérieur de la tranche abdominale et des côtés du pronotum
d’un rose ou rouge carminé. Dos de l’abdomen noir.
«» Tranche abdominale d’un vert tendre et pâle; côtés du pronotum
et base du bord externe de l’exocorie d’un blanc flavescent. Dos de
l’abdomen vert.
I. Bràcilaysiema eis*cta ; Fabricîüs.
Ovale-oblong. Dessus du corps d'un vert tendre , passant parfois au vert
rosâtre; marqué de points concolorcs : bord latéral du pronotum et de son
repli , base de l’exocorie , repli des cories et moitié externe de la tranche
abdominale, d'un rouge carmin : celle-ci , marquée d’un point noir à l’an¬
gle postéro-externe des arceaux. Epistome d’un quart plus court que les
joues. Membrane des cories ; oses . Dos de l’abdomen noir.
o* Dernier arceau ventral en demi- cercle un peu élargi; échancré
en arc sur la moitié médiaireouun peu plus de son bord postérieur.
9 Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi d’avant en
arrière, une fois au moins plus large à son bord postérieur que long
sur son milieu; divisé en deux moitiés par une ligne transversale
arquée en arrière : la moitié antérieure, de deux pièces convexes,
Cincla.
Virens.
206
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
chacune : la moitié postérieure de six pièces : la médiane antérieure
transverse, grande, rétrécie d’avant en arrière : la médiane postérieure
parallèle, tronquée en avant et en arrière, plus large que longue.
Etat normal. Dessus du corps d’un vert tendre: bord latéral du pro-
notum, deux cinquièmes basilaires de l’exocorie et partie externe de
la tranche abdominale d’un rouge carminé : celle-ci noire à son bord
interne, et marquée d’un petit point noir à l’angle postéro-externe des
segments. Membrane des cories d’un blanc vitreux teinté de rose. Des¬
sous du corps d’un vert tendre. Repli du pronotum et des cories et bord
latéral du ventre d’un rouge carminé. Cette bordure latérale marquée
d’un point noir à l’angle postéro-externe des arceaux.
Variations.
Quand la matière colorante a été moins abondante, la couleur verte
du dessus du corps passe au vert rosé, au rose verdâtre, au rose livide
ou au rose pâle sur diverses parties du corps (Tar. /?).
Obs. L’écusson, surtout dans sa partie basilaire, la tête et la moitié
antérieure du pronotum sont les premières à montrer cette variation
de teinte. Le rouge pâle passe parfois au rose carminé.
D’autres fois le dessus du corps se montre entièrement d’un rose
pâle, plus verdâtre ou moins prononcé sur les cories (Var. y).
Obs. Dans ces diverses variations par défaut, le dessous du corps se
modifie aussi dans ses teintes. Le ventre passe au vert jaunâtre ou au
jaune verdâtre ou orangé, et chez d'autres individus tout le dessous du
corps prend aussi la même teinte.
Les pieds passent aussi au jaunâtre à la base des cuisses ou sur la
presque totalité de celles-ci, et les t'.bias au jaunâtre rosat ou au rose
pâle.
Quelques articles des antennes présentent aussi parfois la teinte jau¬
nâtre.
Cimex cinctus. Fabr., Entom. Syst. t. IV. p. 113. 130. — Id. Syst. Rhyng.
p. 169. 79. — A. Dohrn, Stett. entom. Zeit. XIX (1838). p. 228.
Cimex purpureo-marginalus. Rambur, Faun. Andal. t. II. p. 121. 6.
Cimex tarsalus. Ivlug., Symbalæ. physic. 5e dec. pl. XL1V. Cg. 12.
pentatomides. — pentatomaïres. — Brachynema. 207
Pentatoma (Brachynema) roseipennis. Mulsant et Rey, Ann. Soc. Lin. d. Lyon.
1850-52. p. 87. — U. Murs., Opusc. entom. t. I. p. 106.
Brachynema cincta. Fieber, Eur. Ilemipt. p. 340. 1.
Long. 0,0090 à 0,0100 (4 1. à 4 1. 1/2) Larg. 0,0049 à 0,0052 (2 1. 1/5 à
2 1. 1/3) aux angles latéraux du pronotum; un peu moins vers la
moitié de l’abdomen.
Corps ovalaire ou ovale-oblong ; peu convexe. Tête arrondie en
devant et ordinairement non entaillée dans le milieu de son bord
antérieur; à peine aussi longue au devant des yeux que large entre
ces organes ; planiuscule ; sans rebord, à peine un peu relevée sur les
côtés ; obsolètement et finement ponctuée ; ordinairement d’un vert
tendre. Epistome rétréci dans sa moitié antérieure, d’un quart environ
moins long que les joues et enclos par elles. Antennes à 2e article d’un
quart ou d’un tiers plus long que le 3e, à peine plus grand que le
4e : les 4e et 5e subfusiformes, variablement à peine plus grand l’un
que l’autre, et presque égaux chacun au 2e : les trois premiers ordi¬
nairement d’un beau vert: les 4e et 5e, tantôt verts, tantôt d’un
jaunâtre ou rosé. Pronotum élargi en, ligne presque droite, ou plutôt
légèrement en courbe rentrante, jusqu’aux angles latéraux ; obsolète*
ment anguleux à ces derniers et débordant les élytres d’une largeur
à peine plus grande que la base de l’exocorie ; sans rebord sur les
côtés et à la base, mais paré sur les premiers d’une bordure d’un
rouge carmin, passant au rose chez les variétés par défaut et prolongée
jusqu’à la base des él y très ; d’un vert tendre sur le reste ; obsolète¬
ment ou à peine ruguleusement ponctué : cicatrices concolores, souvent
peu distinctes et un peu plus finement ponctuées. Ecusson offrant les
sinuosités latérales vers les deux tiers de ses côtés; subarrondi à son
extrémité; à peine plus large que le tiers d’une corie, vers l’angle
postéro-interne de celles-ci; marqué d’un stigma obtriangulaire,
petit, lisse, peu apparent; coloré et ponctué comme le pronotum, avec
l’extrémité lisse et d’un vert pâle. Cories colorées et ponctuées comme
l’écusson, avec les deux cinquièmes basilaires de l’exocorie d’un rouge
carmin: celle-ci prolongée jusqua l’extrémité du 5° arceau ventral.
Membrane d'un vitreux rosé; à 8 ou 9 nervures; sans tache noire à son
208 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
angle antéro-interne, marquée seulement près de cet angle d’un arc rous-
sâtre, dirigé en arrière. Dos de l'abdomen noir. Tranche abdominale
à bord interne noir, extérieurement d’un rouge carmin, passant
au rose ou flave rosat chez les variétés par défaut; marquée d’un
petit point noir à l’angle postéro-externe des arceaux. Bec prolongé
jusqu’à la moitié du métasternum; verdâtre ou rosé, avec l’extrémité
noire. Dessous du corps obsolètement ponctué, surtout sur le ventre ;
ordinairement d’un vert tendre sur la poitrine et d’un vert plus pâle
ou jaunâtre sur le ventre, quelquefois entièrement d’un jaune rou¬
geâtre ou orangé. Repli du Pronotum et celui des Cories ordinairement
d’un rouge carmin. Ventre paré sur les côtés, d’une bordure d’un
rouge carmin, et marqué d'un point noir à l'angle postéro-externe
des arceaux. Stigmates presque de couleur foncière. Pieds ordinaire¬
ment d’un vert tendre, avec l’extrémité des tibias et les tarses roses
ou d’un vert ou flave rosé.
Cette espèce est exclusivement méridionale. Elle n’est pas bien rare
dans notre ancienne Provence, on la trouve sur diverses sortes de
plantes.
Obs. Elle se distingue de la B. virens par sa taille moins avan¬
tageuse; par son épistome plus court, plus complètement enclos ;
par sa tête un peu moins longue; par son pronotum, la base de
son exocorie et son ventre, parés d’une bordure latérale d’un rouge
carmin; par sa tranche abdominale noire à son bord interne et exté¬
rieurement d’un rouge carmin: par le dos de son abdomen noir.
Près de la B. cincta , vient se placer la suivante :
SSrachynema USaereiispruiigi; Mulsant et Rey. Ovale-oblongue.
Dessus du corps d'un vert pâle ou flavescent. Tête d’un vert rosat sur les
côtés. Pronotum étroitement cl’un livide ou testacé rougeâtre sur les côtés.
Ecusson d’un blanc verdâtre à l' extrémité, orné d’une tache d’un flave pâle,
en carré plus long que large, sur le milieu de sa base, exocorie d’un testacé
rosat sur le côté , jusqu’à la moitié du ventre. Dessous du corps et pieds d'un
vert flave ou d’un flave verdâtre. Tibias rosats : tarses noirs ou obscurs.
Pentatoma Bucrensprungi. Mulsant et Rey. — ln Muls. opusc. entom. t. 13.
p. 185.
PENTATOMIDES. —
209
pentatomaip.es. — Bracliynema.
Long. 0,0090(4 1.)
Patrie : l'Allemagne.
Nous avons décrit cette espèce, à Berlin, sur un exemplaire de la
collection de M. le Dr Baerensprung.
Elle a le corps proportionnellement plus allongé et plus étroit que
la Bracliynema cincta, avec laquelle elle a beaucoup d’analogie ; malheu¬
reusement nous n’avons pas eu l’occasion de revoir cet insecte, pour
pouvoir signaler toutes les différences qui peuvent la séparer de la
précédente.
2. ISracSayEaemn virens ; Klug.
Ovale-oblongue. Dessus du corps d’un vert pâle, marqué de petits points
presque concolores, bord latéral du pronotum et de la base de l’exocorie
d'un (lave pâle : extrémité de l'écusson imponctuéc et plus pâle. Epistome
un peu moins long que les joues , faiblement enclos. Tranche abdomi¬
nale d’un vert pâle , marquée , à l'angle postéro-externe de ses segments,
d’un point visible en dessus et en dessous. Ventre et pieds, d’un vert
pâle. Dos de l’abdomen vert.
o* Dernier arceau ventral en demi-cercle élargi d’avant en arrière:
échancré en arc à son bord postérieur sur le quart postérieur de
sa longueur.
9 Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi d’avant en
arrière sur les côtés, une fois au moins plus large à son bord postérieur
que long sur sa ligne médiane; divisé par une ligne transversale un
peu arquée en arrière en deux moitiés presques égales : la première
carénée sur la ligne médiane ; formée de deux parties marquées chacune
d’une fossette près de la carène: la seconde, formée de six pièces : la
médiane antérieure transverse : la postérieure plus longue que la rgc.
Cimex virens. Klug. Symb. Phys. Dec. V. n. 7. pl. XLIV. fig. 11.
Rhaphigasler Germari. Kolenat. Melet. Entom. t. IV. p. 56. pl. XVi. fig. 33 ?
Oncoma Germari. Kustek. Eur. llemipt. p. 333 ?
Annales de la Société Liméenne. 14
210
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Long. O», 0112 à Om,OI23 (S 1. à S 1. 1/2).— Larg. Om,OOoG (2 1. 1/2).
Corps ovale-oblong ; peu convexe; d’un vert pâle en dessus et
marqué de petits points concolores un peu obscurs. Tête subarrondie en
devant et ordinairement un peu entaillée dans le milieu de son bord
antérieur ; sans rebord ; d’un vert pâle, plus finement ponctuée que les
autres parties. Epistome rétréci en devant, un peu moins avancé que
les joues, brièvement ou à peine enclos par elles. Yeux verts. Antennes
à 1er article d’un vert pâle : les 2e et 3e ordinairement de même couleur :
les 4e et 5e bruns : le 2e une fois environ plus long que le 3e : le 4e
faiblement moins long que le Se : celui-ci moins grand que le 2e. Prono-
tum élargi en ligne droite ou à peine en courbe rentrante jusqu'aux
angles latéraux ; obtusément anguleux à ceux-ci et débordant les
élytres d’une largeur à peine plus grande que la base de l’exocorie ; à
calus peu saillant; à fossette médiocre; lisse sur les cicatrices; marqué
sur le reste de sa surface de points un peu moins petits que ceux de la
tête ; d’un vert pâle, avec le rebord latéral flave ou d’un flave blanchâ¬
tre. Ecusson offrant les sinuosités latérales vers les deux tiers de ses
côtés ; en ogive à son extrémité; à peine aussi large que le tiers d’une
corie, vers l’angle posléro-interne de celles-ci; noté de stigmas lisses,
petits, obtriangulaires; marqué sur le reste de sa surface de points en¬
foncés un peu moins petits que ceux du pronotum; d’un vert pâle ,
avec l’extrémité imponctuée, d’un vert pâle blanchâtre ou d’un flave
cendré ou blanchâtre. Cories ponctuées et colorées comme l’écusson, avec
le tiers ou les deux cinquièmes basilaires du bord externe de l’exocorie,
flaves ou d’un flave blanchâtre : exocorie prolongée presque jusqu'à
l’extrémité du 5e arceau ventral. Membrane d’un blanc hyalin à huit
ou dix nervures. Los de l' abdomen d’un vert pâle. Tranche abdominale
de même couleur, parée, à l’angle postéro-externe de ses segments,
d’un point noir appartenant plutôt à son repli ou commun avec ce
dernier. Bec prolongé jusqu’aux hanches postérieures, ou à peu près.
Repli du pronotum et Repli des cories d’un vert pâle ou blanchâtre ou
d’un flave pâle. Dessous du corps légèrement ponctué ou pointillé; ces
points concolores ou nébuleux; à couleur foncière d’un vert pâle,
parfois un peu flavescente. Ventre presque impointillé, ordinairement
pentatomides. — pentatomaip.es. — Nezara. 211
plus pâle ou parfois paré d'une bordure latérale flave, sur les côtés.
Pieds d’un vert pile ou parfois d’un llave roussâtre; finement ponc¬
tués : les points concolores ou nébuleux.
Cette espèce plus particulière à l'Egypte , à la Syrie et à quelques
autres parties voisines, se trouve rarement dans les parties les plus
chaudes de notre ancienne Provence.
Obs. Le N. virent, par le dos de son abdomen vert, semble lier le
genre Brachynema à celui de Nezara.
Le Rhaphigaster Germari de M. Kolenati, parait se rapporter à cette
espèce. La figure donnée par cet auteur est conforme à notre insecte,
et cet écrivain dit lui-même que son Germari est semblable au virens
de Klug;mais le ventre du Germari est pourvu d’une spinale très-petite
à peine visible : dans notre B. virens, la partie médiane antérieure du
ventre est tronquée.
Genre Nezara, Nèzare ; Amyot et Serville.
Amyot et Serville Hémipt (1813). p. 113. genre 106.
Caractères. Ventre avancé en saillie obtuse et souvent roussâtre ou
brunâtre, à sa partie antéro-médiaire ; souvent chargé sur sa ligne
médiane d’une carène plus ou moins sensible: la saillie, à peine avancée
entre les hanches postérieures. Epistome subparallèle ou peu rétréci
en devant, au moins aussi avancé que les joues. Antennes à 2e article
variablement un peu moins long que le 3e ou plus long que celui-ci.
Tranche abdominale débordant les élytres; uniformément de couleur
verte ou pâle, à l’exception d’un point noir à l’angle postéro-externe
des segments. Dos de l’abdomen vert.
Les espèces de Nézares de notre pays ont toutes le dos de l’abdomen
vert, et se lient sous ce rapport à la Brachynema virens ; mais le genre
Nezara se distingue du précédent, par la partie antéro-médiane du
ventre avancée en saillie ou en cône obtus. Chez la N. Millicrei, on ne'
voit point encore des traces de carène; chez la N. lleegeri, on remarque
en devant le commencement d’un carène: celle-ci se prolonge sur toute
la longueur du ventre, chez laiVe*. prasina. La nature semble ici faire
l’essai des caractères qui deviendront dominateurs ou généraux chez
212
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
les Acanthosomaires, chez lesquels celte carène s’avance sur la poi¬
trine sous la forme d’une épine plus ou moins longue.
Ici, doit prendre place l’espèce suivante :
Sezara geaiiculata ; Dallas. Ovale-oblong. Dessus du corps , des de
l’abdomen , tranche abdominale el pieds, d' an vert tendre; dessous du
corps d'un vert blanc : bords latéraux du pronotum, tiers basilaire du
bord latéral des exocories cl bord externe de la tranche très-étroitement
{laves. Tranche marquée à l’angle posléro-exlerne des arceaux d’un point
noir commun avec son repli ; base des cuisses d’un testacé livide. Ventre à
peine avancé en saillie d’un brun roussâlre à sa partie anléro-médiane.
Tête aussi longue que large au devant des yeux. Epistome un peu plus
avancé que les joues , élargi en devant. Antennes vertes , avec les deux
derniers articles rosats : le 2e d’un tiers plus long que le 3e. Pronotum à
bords latéraux postérieurs sinués. Ecusson paré d'un point calleux blanc,
au côté interne des stigmas notés d’un point noir. Bec à peine prolongé
jusqu’aux hanches posté i ieures. Cuisses marquées d’un point noir.
Aschenia. Amyct, Rhynch. n<> 67.
Rhaphiy aster geniculalus. Dallas, List. Ilemipt. t. I. p. 279. 13.
Long. 0m,013a (Cl.). — Larg. 0m,0067 (3 1.) aux angles latéraux du
pronotum et à peu près aussi large à la base des élylres.
Patrie: la Sicile ( Ghiliani ) ( muséum de Paris, type ).
Obs. Le ventre n’est pas chargé d’une carène et la saillie antérieure
est très-faible.
Les espèces de notre pays sont les suivantes :
« Ventre sans traces de carène, même à sa partie antéro-mêdiane.
Bec prolongé à peu près jusqu’à l’extrémité des hanches
postérieures. Millierci.
«x Ventre offrant, à sa partie antéro-médiane, le commencement
d'une carène. Bec prolongé à peu près jusqu’à l’extrémité du
2e arceau ventral . Heegeri
«xx Ventre chargé d’une carène sur toute sa longueur. Bec prolongé
jusqu’à la partie antérieure ou jusqu’à la moitié des hanches
postérieures.
Brasilia.
PENTATOMJDES.
PENTATOMAIKES. — Nezara.
213
1. TVeznra MilBiercE; Mclsant et Iîey.
Dessus du corps , dos de l’abdomen , tranche de l’abdomen et pieds, a un
vert pâle ou blanchâtre. Bords latéraux dupronotum et deux cinquièmes
basilaires du bord externe de l exocorie roses ou (lares. Tranche abdomi¬
nale d’un vert pâle, marquée à l’angle postéro-interne des arceaux, d'un
petit point noir commun avec son repli. Tète moins longue que large au
devant des yeux. Pronotum à bords latéraux postérieurs non sinués. Ecus¬
son à stigmas d’un vert blanc. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des han¬
ches postérieures. Ventre d’un vert blanchâtre ou blanc verdâtre, avec la
pamie antérieure d’un blanc livide ; non marqué de points obscurs ; sans
traces de carène.
a " Ventre d’un vert pâle souvent rosat sur le tiers médiaire de sa
largeur. Dernier arceau ventral, subarrondi en devant, élargi en ligne
droite sur les côtés; deux fois et demie aussi large à son bord posté¬
rieur que long sur sa ligne médiane; échancré jusqu’aux deux tiers
antérieurs de sa longueur, sur les trois cinquièmes média ires de son
bord postérieur; cilié au côté interne de cette échancrure.
9 Ventre ordinairement d’un blanc verdâtre. Dernier arceau ventral
arrondi en devant, élargi un peu en courbe rentrante sur les côtés ;
deux fois et demie aussi large à sou bord postérieur que long sur la
ligne médiane; divisé, par une ligne transversale un peu arquée en
arrière, en deux moitiés : l’antérieure, à peine aussi longue, formée
de deux pièces, presque séparées postérieurement sur la ligne médiane,
par une pièce très-étroite : la moitié postérieure de six pièces : la mé¬
diane antérieure, transverse, large en devant, rétrécie d’avant en
arrière : la médiane postérieure au moins aussi longue que large : les
latérales antérieures un peu plus longuement prolongées, atteignant
ou dépassant un peu le bord postérieur du ventre.
Long. 0m,0100 (4 1. 1/2). — Larg. 0m,0!)56 (2 1. 1/2) aux angles du
pronotum, un peu moins vers la moitié du ventre,
Corps ovale-oblong; peu convexe; d’un vert pâle ou blanchâtre, en
214
HISTOinE NATURELLE DES PUNAISES.
dessus. Tête arrondie en devant, moins longue au devant des yeux que
large entre ces organes; assez densement marquée de points conco¬
ures. Epistome un peu rétréci en devant et à peu près aussi avancé que
les joues, souvent llave en devant. Antennes à peine aussi longues que
la moitié du corps; vertes à la base, avec la seconde moitié du 3e article
rose : le 4e en majeure partie au moins de même couleur : le 3® obscur
ou noirâtre : le 2e à peu prés égal au 3e : les 4e et oe à peine plus longs :
le 4e ordinairement le plus grand. Yeux gros, bruns. Ocelles rouges.
Pronotum échancré en arc en devant, avec la partie postoculaire un peu
obliquement tronquée; élargi en ligne droite jusqu’aux angles latéraux;
émoussé et débordant à peine les élytres à ceux-ci; à bords latéraux
postérieurs peu ou pas sensiblement sinués; lisse sur les cicatrices;
marqué sur le reste de points concolores; vert, avec la tranche de ses
côtés rose ou llave. Ecusson offrant ses sinuosités vers les deux tiers ou
un peu plus de ses côtés; à peine plus large vers celles-ci que le tiers
d’une corie ; en ogive à l’extrémité; ponctué; d'un vert pâle; à stigmas
presque nuis, d’un blanc vert. Cories ponctuées et colorées comme l’é¬
cusson, avec les deux cinquièmes basilaires de l’exocorie llave; bordant
l’écusson, à leur côté interne, jusqu’aux cinq sixièmes de celui-ci.
Exocorie prolongée jusqu’à la moitié du 5° arceau ventral, à angle
postéro-externe aigu. Membrane hyaline, sans taches. Dos de l’abdomen
d’un vert pâle. Tranche abdominale débordant peu les élytres : denli-
culée : verte ou d’un vert pâle, marquée, à l'angle postéro-externe des
arceaux, d’un très-petit point noir, visible en dessus et en dessous. Bec
vert, obscur à l’extrémité; prolongé à peu près jusqu’à l’extrémité des
hanches postérieures. Repli du pronotum d’un vert pâle; bordé de rose
ou de llave. Repli des cories d’un vert pâle. Dessous du corps d’un vert
tendre et pâle sur la poitrine, d'un vert blanchâtre ou d’un blanc ver¬
dâtre sur le ventre, surtout sur la partie antérieure de celui-ci; mar¬
qué de points presque concolores; sans traces de carène; à partie
antéro-médiane, à peine avancé en angle jusqu’aux hanches postérieu¬
res. Pieds d’un vert pâle.
Cette espèce est méridionale.
Elle a été prise dans les environs de Cannes (Alpes maritimes), par
notre ami M. Millière, à qui la science doit, sur les Lépidoptères, de
PENTATOMAIKES.
PENTATOMIDES. —
— Nezara . 215
beaux travaux enrichis d’aduiirables planches. Nous la lui avons
dédiée.
O'os. La Nez. Millierei se distingue des deux espèces suivantes par sa
taille moins avantageuse; de la N. Heegeri, par sa couleur d’un vert
tendre ou blanchâtre, par sa tête un peu plus courte; par ses stigmas
plus pâles; par son écusson concolore et moins arrondi à l’extrémité;
par sa tranche abdominale entièrement d’un vert tendre, avec un point
noir très-petit à l’angle postérieur des arceaux; par son ventre sans
traces de carène, marqué de points presque concolores; par ses pieds
à peine plus pâles à la base; par les caractères tirés du dernier arceau
du ventre.
Elle s’éloigne de la N. prasina par sa tête moins longue, plus arrondie
en devant; par son pronolum non sinué à ses bords latéraux posté¬
rieurs; par ses stigmas non marqués d’un point noir; par son ventre
non chargé d’une carène; par ses pieds presque concolores à leur
base, etc.
2. Nezara Meeger! ; Fieber.
Dessus du corps assez densement ponctué; d’un vert tendre et livide :
cette couleur parfois rembrunie ou d’autres fois passant au vert tendre
flavescent : rebord des côtés du pronolum et des deux tiers basilaires des
exocories (laves ou d’un blanc {lave : extrémité de l’écusson ordinairement
étroitement blanchâtre ; tête obtusèment arrondie en devant , moins lon¬
gue que large au devant des yeux. Epistome aussi avancé que les joues.
Pronolum débordant à peine les élytres. Stigmas presque nuis. Dos de l’ab¬
domen vert. Tranche abdominale d’un flave pâle ou d'un (lace verdâtre,
marquée à l’angle poster o-exter ne des segments, d’un point noir commun
avec son repli. Dessous du corps et pieds d’un vert pâle ou livide. Bec pro¬
longé jusqu’à ï extrémité du 2e arceau ventral. Ventre un peu avancé en
pointe obtuse d’un roux brunâtre, en devant.
cf Dernier arceau ventral élargi en ligne droite sur les côtés; plus
large postérieurement que long sur la ligne médiane; échancré jusqu’à
la moitié de sa longueur sur les trois cinquièmes médiaires de sa lar¬
geur, avec la partie médiane antérieure déclive et creusée de deux
216
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
grosses fossettes; cilié postérieurement sur les côtés de cette échan¬
crure.
9 Dernier arceau ventral élargi en courbe rentrante sur les
côtés; une foi-, plus large postérieurement que long sur la ligne
médiane; divisé par une ligne transversale en deux parties : l’anté¬
rieure, de deux pièces, ciliées à leur bord interne : la postérieure de
six : la médiane antérieure transverse, rétrécie d’avant en arrière,
échancrée à son bord postérieur : la médiane postérieure parallèle,
plus longue que large, les latérales internes lobiformes postérieure¬
ment.
Long. 0®,0100 à 0*,0U2 ( 4 1. 1/2 à 5 1.). — Larg. 0m,00o7 à 0m,0Qa9
(2 1. 1/2 à 2 1. 2/3) aux angles latéraux du pronotum, — presque
aussi large à la base des élytres.
Corps ovale-oblong; peu convexe; ordinairement d’un vert tendre
et livide, parfois d’un vert tendre grisâtre ou nébuleux, d’autres fois
d’un vert pâle flavescent, en dessus. Tête obtusément arrondie en de¬
vant, élargie d’avant en arrière sur les côtés; moins longue que large
au devant des yeux; colorée comme il a été dit; à bord blanchâtre et
non saillant; ruguleuse; couverte de points enfoncés concolores et
assez petits. Epistome graduellement un peu rétréci sur sa moitié anté¬
rieure, aussi avancé que les joues, souvent un peu blanchâtre à sa
partie antérieure. Antennes ordinairement d’un vert tendre livide sur
le 2e article et à la base du 3e, plus brièvement et moins distinctement
à celle des 4e et 5°, et d’un rose rosat ou couleur de chair sur le reste
de ces trois articles; parfois presque entièrement d’un vert pâle ou
d’un livide vert, ou d’un rosat livide ou d’un livide rosat: à 1er article
court : le 2e variablement un peu plus grand ou à peine aussi grand
que le 3e : les 4e et 5° ordinairement un peu plus longs : le 4e ordinai¬
rement le plus grand. Yeux gros, saillants, hémisphériques, variant du
brun verdâtre au brun fauve, bordés de pâle postérieurement. Prono¬
tum échancré en devant en arc obtus, avec la partie postoculaire tron¬
quée presque transversalement; élargi en ligne droite jusqu’aux angles
latéraux; émoussé à ceux-ci et débordant peu la base des élytres; coloré
PK.N’TATOMIDES. — PENTATOMAIRES. — Nezara. 217
comme il a été dit; muni d’un rebord latéral étroit, convexe, non
saillant, d’un blanc flavescent; en partie au moins lisse sur les cica¬
trices, ruguleux et marqué sur le reste de sa surface de points serrés,
et aussi petits que ceux de la tête au devant des cicatrices, un peu
moins petits et moins rapprochés, postérieurement. Écusson offrant
ses sinuosités vers les deux tiers ou trois quarts de ses côtés; arrondi
à l’extrémité; à peine égal au tiers de la largeur d'une corie, vers l’an¬
gle postéro-in terne de celles-ci; ponctué comme la moitié postérieure
de l’écusson, avec l’extrémité plus faiblement ponctuée; coloré comme
il a été dit, avec le bord postérieur ordinairement marqué de chaque
côté d’une petite tache blanche, ou paré d’une étroite bordure blanche,
interrompue dans son milieu; à stigmas presque nuis, petits, lisses,
obtriangulaires, peu apparents, ordinairement bordés au côté interne
par un trait ou courte ligne pâle ou blanchâtre. Cories ponctuées et
colorées comme l’écusson, avec les deux cinquièmes basilaires du bord
antérieur de l’exocorie étroitement flave ou d’un blanc flave. Exocorie
prolongée jusqu’à la moitié du 5e arceau ventral. Membrane hyaline,
vitreuse, sans taches. Dos de l’abdomen d’un vert pâle. Tranche abdomi¬
nale débordant sensiblement les ély très; subdenticulée; d’un vert pâle
flavescent ou d’un flavescent verdâtre; marquée, à l’angle postéro-
externedes segments, d’un point noir commun avec son repli et appar¬
tenant plutôt à ce dernier. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité du 2e ar¬
ceau du ventre. Repli du pronotum d'un vert pâle, avec son rebord
d’un blanc flave. Repli des cories coloré de même. Dessous du corps d’un
vert tendre et pâle, passant souvent au rosâtre sur la région médiane,
surtout de celle du ventre, marqué de points enfoncés assez gros sur
l’antépectus, pointillé ou presque lisse sur le ventre : celui-ci avancé
en pointe courte, obtuse et d’un roux fauve à sa partie antéro-médiane ;
à stigmates de couleur foncière. Pieds d’un vert pâle, tendre ou livide’:
cuisses non marquées d’un point noir.
Cette espèce est méridionale. Nous l’avons prise, mais en petit nom¬
bre dans les parties les plus chaudes de notre ancienne Provence.
Obs, Elle se distingue de la N. Millierei par les caractères indiqués
précédemment. Le <f présente sur la partie médiane déclive de son der¬
nier arceau, au devant de l’échancrure, deux fossettes qu’on ne retrouve
pas chez la JY. Millierei.
218
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
3. Ncznra p>rasina ; Linné.
Dessus du corps, dos et tranche de l'abdomen et pieds d'un vert tendre
ou flavescent. Tranche des joues, des côtés du pronotum , deux cinquièmes
basilaires de celle de Vexocorie et celle de la t ranche abdominale, f lares : celle-
ci marquée , vers l'angle poster o-externe de ses arceaux , d'iin point noir,
commun avec son repli. Te le aussi longue que large au devant des yeux,
sinuce sur les côtés. Pronotum sinus à ses boids latéraux postérieurs.
Ecusson à stigmas verts, suivis d'un point noir ; ordinairement marqué de
de trois points flaves , à sa base. Bec prolongé jusqu’aux hanches posté¬
rieures. Hanches et base des cuisses d'un livide verdâtre. Ventre d’un vert
tendre, chargé d’une faible carène livide ou flave , passant souvent au bru¬
nâtre en devant.
a" Dernier arceau du ventre arrondi en devant, élargi sur les côtés,
d'un tiers au moins plus large postérieurement que long sur son
milieu; échancré sur les trois cinquièmes postérieurs de sa longueur
et la moitié médiaire de sa largeur : déprimé sur sa partie médiane
antérieure, cilié sur les côtés de l’échancrure.
$ Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, parallèle
jusqu’à la moitié environ de sa longueur, élargi ensuite en angle ren¬
trant sur les côtés; près dune fois et demie plus large à son bord pos¬
térieur que long sur son milieu , divisé en deux moitiés par une ligne
transversale bissinuée; la moitié antérieure plus courte, arquée en
arrière sur la moitié médiaire de son bord postérieur, formée de deux
pièces : la postérieure, de six : la médiane antérieure transverse,
échancrée à son bord postérieur : la médiane postérieure, plus longue
que large, élargie d’avant en arrière, n’atteignant pas le bord posté¬
rieur du ventre.
État normal. Dessus du corps à couleur foncière d’un vert tendre,
marqué de points enfoncés concolores, avec la tranche latérale des
joues et celle des côtés du pronotum et trois points sur la base de
PENTATOMIDES. — PENTATOMAIRES. — Nezara. 219
l’écusson, flaves : un sur la ligne médiane : un autre entre celui-ci et
chacun des angles latéraux.
Cirncx smaragdulus . Fabr., Syst. entom. p. 71t. 69. — Id. Entom. t. IV. p. 109.
114. — Id. Syst. Rhyng. p. 117. 61.
Pentatoma smaragdula. L. Duf. Recherch p. 159. 4.
Pentaloma plicalicollis. Lucas, explor. sc. de l’Algérie, t. VIII. p. 87. 125. pl. 3.
fig. 9.
Rhaphigaster smaragdulus. Kolen. Melet. entom. t. IV. p. 55. 182.
Nezara smaragdula. Fiebeu. Eur. Ilemipt. 330. 1.
Yar. « Couleur foncière flavc au lieu d'être verte et marquée de points
d’un vert tendre.
Cimex viridulus. Fabr. Entom. Syst. t. IV. 109. 110.
Nezara smaragdula. Var. a. Fieber. 1. c.
Var. fl Semblable à l’état normal, mais avec les trois points blancs ou
flaves de la base de l’écusson peu ou point apparents , bord latéral des
joues souvent ccncolore au lieu d’être flave.
Cimex prasinus. Linn. Syst. nat. 12® édit. t. I. p. 722. 49 (type).
Rhaphigaster (Nezara) prasinus. Dallas. List. Hemipt. p. 274. 2.
Var. y Dessus du corps d'un vert tendre, avec la moitié antérieure de la
tête , le bord postérieur des yeux, la partie antérieure du pronotum, or¬
dinairement trois petits points à la base de l’écusson et souvent le tiers
basilaire de l'exocorie, flaves : la partie verte du pronotum arquée et
légèrement festonnée en devant, avancée jusqu’au quart ou au tiers sur
la ligne médiane, et, sur les côtés, jusqu’aux angles latéraux, dont le
bord est également flave jusqu’à la partie postérieure de ceux-ci.
Obs. La partie flave passe quelquefois au rose.
Cimex torqualus. Fabr., Syst. entom. p. 710. 65. — Id. entom. Syst. t. IV.
p. 108. 107. — Id. Syst. rhyng. p. 166. 56. — Petagn., inst. entom. t. II. p.
633.17. — Ramb., Faun. Andal. t. II. p. 125. 12.
Pentaloma lorquala. Latr , Ilist. nat. t. XII. p. 190. 20.
Pentaloma flavicollis. Palis., de Beauv. Ins. p. 185. Hemipt. pl. II. fig. 4?
Rhaphygaster torqualus. Herrich-Schaeff , Wanz t.IV. 100. pl.CXLII. fig. 447.
Nezara smaragdula. Amyot et Serv., Hemipt. p. 144. 1. — Fieber. Eur. Hemipt.
p. 330. Var. fl.
220
HISTOIRE NATURELLE DES TUNA1SES.
Var. S Dessus du corps d'un veri brun ou d’un brun vert , avec la moitié
antérieure de la tête et la partie antérieure du pronotum f lave .
Obs. Elle est à peu près semblable à la variété > par le dessin ; mais
la couleur verte a passé au vert brun ou brunâtre ou au brun vert, le
dessous du corps au lieu d'être vert pâle est d’unAmrt rosé ou couleur
de chair.
Long. 0ra,01 35 à 0®,0157 (6 1. à 7 1. ).— Larg. 0ra,0070 à 0™,0078
( 3 1. 1/8 à 3 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum.
Corps oblong; peu convexe. Tête en ogive en devant ; à peine plus
longue au devant des yeux que large entre ces organes ; sans rebord ;
plane, densement et finement ponctuée; ordinairement verte avec le
bord des côtés des joues, flave. Epislome subparallèle au moins aussi
avancé ou un peu plus avancé que les joues, souvent flave, en devant.
Antennes d’un vert tendre, avec la base du 3e article et la majeure
partie du 4e et du 5e, rose, d’un rosat brunâtre, ou brune : le 1er très-
court, d'un tiers moins avancé que le bord antérieur de la tête : le 2e à
peine aussi long que le 3e : les trois derniers presque égaux. Yeux verts,
gris ou bruns, avec le bord postérieur flave. Pronotum élargi en ligne
droite jusqu’aux angles latéraux, obtusément arrondi à ceux-ci; chargé
près de ces derniers d’un calus ordinairement un peu comprimé et
tranchant; densement et finement ponctué; d’un vert tendre avec les
points enfoncés concolores, et les côtés parés d’une bordure flave, li¬
néaire. Ecusson densement et finement ponctué; d’un vert tendre avec les
points concolores; ordinairement orné à la base de trois points flaves :
l’un sur la ligne médiane : chacun des autres Rentre celui-ci et les angles
de devant ; marqué, à ceux-ci, d’un petit stigma obtriangulaire terminé
par un point noir ou obscur. Codes ponctuées et colorées comme
l’écusson. Exocorie prolongée ordinairement jusqu’à l’extrémité du 5°
arceau ventral. Membrane d’un blanc vitreux, sans taches. Dos de l'ab¬
domen vert. Tranche abdominale laissée en partie visible par les ély très;
verte ou d’un vert pâle; parée à l’angle postérieur des segments, d’un
point noir commun avec son repli et appartenant plutôt à ce dernier.
Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures: soies rouges;
PENTATOMIDES. — PËNTATOMAIRES, — PiCZOdoVUS. ^c21
gaine d’un blanc flavescent ou verdâtre, avec l’extrémité noire. Dessous
du corps ponctué sur la poitrine, obsolètement sur le ventre ; d’un vert
tendre, avec le bord externe du repli des joues, du pronotum et des
élytres, flaves. Ventre ordinairement vert pâle ; blanchâtre et caréné
sur sa ligne médiane ; muni en devant dune pointe obtuse, d’un roux
brunâtre, à peine avancée entre les hanches postérieures. Pieds d’un vert
tendre, avec les hanches pâles, et les tarses parfois en partie roses :
cuisses non marquées d’un point noir.
Cette espèce est exclusivement méridionale. Elle n’est pas rare dans
notre ancienne Provence.
Obs. Elle se distingue facilement des deux espèces précédentes par la
carène dont son ventre est chargé. Elle semble par là, faire une transi¬
tion naturelle aux Acanthosomiens.
La Pentatoma plicaticollis de M. Lucas, repose sur un individu dont
le pronotum et l’écusson sont accidentellement couverts de plis très-
marqués.
SIXIÈME FAMILLE.
LES ACANTHOSOMIENS.
Caractères. Tibias non épineux. Mésosternum chargé d’une ligne
longitudinale saillante ou d’une carène. Antennes insérées plus avant
que le niveau du bord postérieur des yeux; un peu plus ou un peu
moins prolongées que la moitié de la longueur du corps ; de cinq arti¬
cles : les 4e et o» peu épaissis. Pronotum non foliacé sur les côtés; par¬
fois plus large, à sa base, que l’écusson. Ecusson sinuê latéralement
après la moitié de la longueur de ses côtés. Stigmas ordinairement nuis
ou très-petits, ou parfois représentés par un point fossette. Tranche
abdominale le plus souvent ne débordant pas ou débordant à peine les
élytres. Ventre de sept arceaux : le 1er court, mais apparent; orné, à sa
partie antéro-médiane d’une épine avancée au moins jusqu’aux hanches
intermédiaires. Sixième ou dernier arceau de la tranche abdominale en
angle vif et souvent aigu, à sa partie postéro-externe, séparé par un
espace en forme d’entaille du dernier arceau ventral qu’il déborde.
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
m
Tarses de trois articles, chez les uns; paraissant n’en avoir que deux,
chez les autres.
Nous avons vu, chez les derniers Pentatomaires le ventre présenter
unesaillieObtuse plus ou moins rudimentaire et se charger quelquefois
d’une carène. La nature semblait vouloir, par ces premiers essais, nous
préparer aux appendices singuliers qu’elle allait nous offrir chez les
Acanthosomiens.
Ici, le ventre, au lieu de former en devant un cône obtus, est armé
d’une forte épine s’avançant plus ou moins sur la poitrine. Celle-ci se
charge quelquefois elle-même d'une lame saillante, et la carène ven¬
trale qui semblait un ornement accidentel chez l’une des Nézares, de¬
vient un des caractères distinctifs des insectes de la seconde branche de
cette famille.
Les Acanthosomiens sont des insectes de grande ou de médiocre
taille, parés souvent de couleurs gaies ou variées.
On les trouve principalement sur les arbres ou sur les arbrisseaux.
Les Acanthosomiens se partagent en deux branches :
Branches.
de trois articles apparents. Ventre non chargé d’une carène. Mésoster¬
num chargé seulement d'une liguesaillante,non avancée sur une partie
du prosternum. RuAPniGASTÉRAtRss.
paraissant n'avoir que deux articles. Ventre chargé d'une carène médiane.
Mésoternum chargé d'une lame verticale, avancée sur une partie du
prosternum. Acantiiosomaires,
PREMIÈRE BRANCHE.
LES RHAPHIGASTÉR AIRES.
Caractères. Tarses de trois articles apparents. Mésosternum chargé
seulement d’une ligne saillante, plutôt que d’une lame verticale, et
non avancée sur une partie du prosternum. Pronotum pas plus large à
sa base que l’écusson à sa partie antérieure.
Ajoutez à ceux indiqués : Antennes à 1er article le plus court, un peu
moins avancé que le bord antérieur de la tête. Epistome subparallèle,
pentatomides. — a c. \ N t h o s o M i en s . — R haphigaster. 223
au moins aussi avancé que les joues. Pronotum à angles postérieurs
correspondant à chacun des angles antérieurs de l’écusson ; à angles
latéraux débordant à peine la base des élytres. Ecusson à sinuosités
situées vers les trois cinquièmes de ses côtés; à stigmas nuis ou repré¬
sentés par un point fossette. Tranche abdominale un peu dentelée sur
ses côtés. Venlre ordinairement non chargé d’une carène; orné d’une
épine avancée au moins jusqu’aux hanches intermédiaires. Dos de l’ab¬
domen noir.
Les Rhaphigastéraires se rapprochent par leur forme des derniers
Pentatomaires; mais le ventre qui n’offrait chez ces derniers qu’une
saillie courte et obtuse, est ici, armé d’une épine plus ou moins lon¬
gue, et le sixième arceau de la tranche se termine en pointe à son angle
postéro-externe et se montre séparé, par un espace vide, du dernier
arceau ventral.
Ces Pentalomides, généralement d’assez grande taille, se tiennent
principalement sur les arbres, mais ils ne se bornent pas toujours à se
nourrir de la sève des végétaux; ils attaquent souvent d’autres insectes
et les percent de leur bec pour en sucer les humeurs.
Les Rhaphigastéraires peuvent être partagés en deux genres.
avancécseulement'jusqu’aux hanches intermédiaires. Tranche abdominale
pâle extérieurement, bordée de noir à son côté interne.
Genres.
Piezodorus.
avancée jusqu'aux hanches anterieures. Tranche abdominale de couleur
pâle, entrecoupée de noir sur les intersections des arceaux. Rhaphigasler.
Genre Piezodorus, Piézodore; Fieber.
Fieher, Eur. Hemipt p. 329.
(msïoj, je presse; ôàpo, pique).
Caractères. Epine du ventre avancée seulement jusqu’aux hanches
intermédiaires. Tranche abdoininale pâle extérieurement, bordée de
noir à son côté interne; presque entièrement voilée par les élytres.
Tête moins longue au devant des yeux que large entre ces organes.
Epistome subconvexc.
224 IIISTOmE NATURE!, L2 DES M'AISES.
Les Piézodores, comme les Penla tomates, n’ont pas la tranche abdo¬
minale entrecoupée de noir et de couleur pâle. Ils semblent par là se
rapprocher plus que les Rhaphigastrcs, de la seconde branche de la
famille précédente.
1. B®£ezoÆoa*sss Sucai'natias ; Germar.
Antennes roses. Dessus du corps marqué de points noirs ou obscurs ; à
couleur foncière souvent entièrement d’un vertpâle ou livide ; ordinairement
avec lapartie postérieurement déclive du pronotum et les endo et méso-
cories, d’un rose incarnat; quelquefois entièrement rosat ; rebord des
côtés du pronotum et moitié basilaire de celui de l’exocorie d’un jaune
d’ambre. Antennes d'un rouge carminé. Ecusson sans stigmas. Tranche
abdominale voilée ; flave, avec le bord interne noir . Dessous du corps d'un
livide vert ou rosat , non ponctué de noir. Epine ventrale avancée jusqu aux
hanches intermédiaires.
a * Dernier arceau ventral obtusément en demi-cercle, une fois au
moins plus large que long; paraissant, quand il est examiné d’un
regard perpendiculaire, échancré sur le tiers médiaire ou un peu plus
de sa largeur, et le tiers postérieur de sa longueur : le bord de cette
échancrure un peu arqué en arrière et cilié; perpendiculairement
coupé après cette échancrure, et creusé de deux fossettes sur cette
partie déclive.
9 Dernier arceau ventral tronqué ou obtusément arqué en devant,
élargi en ligne à peu près droite sur les côtés; trois fois au moins
aussi large à son bord postérieur que long sur sa ligne médiane ;
divisé en deux moitiés par une ligne transversale un peu arquée en
arrière sur les côtés, et formant sur la ligne médiane un angle très-
ouvert dirigé en avant: la moitié antérieure à peine plus grande que
le quart de la longueur de l’arceau, de deux pièces : la postérieure de
six : la médiane antérieure transverse, rétrécie d’avant en arrière,
échancrée à son bord postérieur: la médiane postérieure parallèle, près
d’une fois aussi longue que large ; les latérales antérieures atteignant
à peine le bord postérieur ou ne l’atteignant pas, et montrant alors les
postérieures unies par un lien très-court.
PENTATOMIDES. — ACANTHOSOMIENS. — PieZûdorUS. 225
Etat normal. Dessus du corps d’un vert pâle, avec la partie posté¬
rieure du pronotum, l’endocorieetla mcsocorie d’un rouge incarnat.
. Schaeffer, icon. f. 1. pl. LVII. fig. 1.
Penlaloma purpureipennis. Hahn, Wanz. t. II. p. 62. pl. LI. fig. loi.
Cimex incarnalus. GEHM.,Faun. ins. Eur. 4. 23.
Cimes liluralus ( Klug). Burmeist. Handb. t. II. p. 363. 3.
Rhaphigaster purpureipennis. Dallas, List. Ilemipt. p. 282. 24.
Ruphigasler incanuitus , Nornencl.p.37.et 94. — Kolenat. Melet.
entom. t. IV. p. 56. 183.
Piezodorus Degeeri. Fieber., Enr. Hemipt. p. 320. 1.
Var. a Dessus du corps entièrement d'un vert pâle ou livide.
Pentaloma alliaceus. Germar, Faun. ins. Enr. 9. 14.
Penlatoma juniperina. L. Dufour, Rech. p. 136. 2.
Rhaphigaster purpuripennis. Rambur, Faun de l’Andal. t. II. p. 123. 1.
Var. p Dessus du corps entièrement, ou à peu près, d'un rouge rosat.
Long. 0m,0I12 à 0m,0123 (5 1. à 5 1. 1/2 ).— Long. 0"\0056 à 0m,0067
(2 1. 1/2 à 31.) aux angles latéraux du pronotum.— Presque aussi
large à la base des élytres.
Corps ovalaire ou ovale-oblong ; peu convexe; marqué de points noirs
ou obscurs assez petits, médiocrement rapprochés ; coloré et peint
comme il a été dit. Télé obtusément arrondie en devant ; élargie d’avant
en arrière sur les côtés; moins longue que large au devant des yeux ;
sans rebord; planiuscule. Epistome presque déprimé. Antennes d’un
rouge ou rose carminé ; à 1er article court : les 2e et 3e presque égaux:
les 4e et 5e ordinairement un peu plus longs. Pronotum échancré presque
en demi-cercle, avec la partie postoculaire peu obliquement tronquée;
élargi en ligne droite jusqu’aux angles latéraux; obtus et débordant à
peine à ceux-ci la base des élytres; chargé, près de ceux-ci, d’un faible
calus suivi d’une fossette; muni latéralement d’un rebord flave, convexe
sur son bord, peu ou point saillant; coloré et ponctué sur le reste de
sa surface comme il a été dit. Ecusson offrant les sinuosités basilaires
presque aux deux tiers des côtés; subarrondi à l’extrémité; au moins
aussi large que le tiers d’une corie, vers l’angle postéro-interne de
Annules de la Société Linnécnne. 13 *
22G
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
celles-ci; sans stigmas; offrant les traces plus ou moins faibles d’une
tuméfaction basilaire; coloré et ponctué comme il a été dit. Cories
ponctuées et colorées comme il a été dit, avec les deux cinquièmes
basilaires du bord externe de l’exocorie, flaves: celle-ci prolongée
jusqu’à l’extrémité du 5^ arceau ventral. Membrane d’un blanc ou
livide vitreux, sans taches. Dos de l'abdomen, noir. Tranche abdo¬
minale dentelée; flave ou rosâlre, avec le bord interne noir. Bec
prolongé jusqu’aux hanches intermédiaires. Dessous du corps variant
du livide vert, au vert ou flave pâle, ou au rosat; densement
marqué de points peu profonds et ordinairement concolores. Ventre
non caréné; armé d’une épine avancée jusqu’aux hanches inter¬
médiaires. Stigmates noirs. Pieds d'un livide verdâtre ou rosat.
Cette espèce paraît habiter toutes les zones de notre pays. On la trouve
principalement sur les arbres.
Obs. L’épistome montre une dépression plus ou moins sensible, qui
semble laisser pressentir le sillon qu’il présentera dans le rameau
suivant.
Genre Rhaphig as ter, Rhaphigvstre ; Laporte
Laporte, Essai d’un classif. de l'ordre des Hémipt. in Magaz de zool. ( 1832 ). p. 59.
( pz-jh, alêne ; yzerjp, ventre).
* Caractères. Epine du ventre avancée jusqu’aux hanches antérieures.
Tranche abdominale entrecoupée de noir et de couleur pâle; débordant
un peu les côtés de l'abdomen. 'Tête aussi longue au devant des yeux que
large entre les organes. Epislome planiuscule ou subdéprimé.
Les Rhaphigaslres, par leur tranche abdominale entrecoupée de noir
et de couleur pâle, semblent ici les représentants des Carpocorates de
la famille précédente; par leur épistome planiuscule ou légèrement
déprimé, ils se lient naturellement aux Acanthosomaires, chez lesquels
cet organe se montre ordinairement creusé d’un sillon.
1. ÏIS»aj»2»îgasier griseus; Fabricius.
Antennes noires, avec les trois derniers articles blancs ou flaves à la
pentatomides. — acanthosomiens — Rhaphigaster. 227
basp. Dessus du corps à couleur foncière ordinairement testacêe ou d'un
flave cendré , et marqué de points noirs qui lui donnent une teinte d'un
gris foncé : tête et tuméfaction basilaire de l’écusson habituellement plus
obscures : extrémité de celui-ci, plus pâle. Membrane hyaline, mouchetée de
brun. Tranche abdomintde alternée de noir et de rouge lestacé. Dessous
du corps variant du blanc flavescent au livide rosat : ventre parsemé
de gros points enfoncés noirs : épine avancée presque jusqu’aux hanches
de devant.
o* Dernier arceau ventral en demi-cercle, deux, fois et demie aussi
large à son bord postérieur que long sur sa ligne médiane; souvent
comme divisé en deux parties par une ligne élevée transversale: la
partie antérieure chargée des trois saillies: la médiane plus prononcée,
en toit: chacune des latérales tuberculiforme : la seconde partie offrant
trois sinuosités profondes à son bord postérieur : la médiane plus
avancée.
9 Dernier arceau ventral obtusément arrondi en devant, élargi sur
les côtés en courbe ou un peu en angle rentrant; une fois environ
plus large à son bord postérieur que long sur la ligne médiane: di¬
visé par une ligne transversale bissubsinuée en deux moitiés : l'an¬
térieure de deux pièces un peu plus courtes sur les côtés que près de la
ligne médiane, offrant souvent une petite pièce linéaire vers l’extrémité
de celle-ci : la moitié postérieure plus longue que l’antérieure, comme
quadi ilobée à son bord postérieur : la pièce médiane antérieure trans¬
verse, rétrécie d’avant en arrière, échancrée en arc à son bord pos¬
térieur : la seconde médiane parallèle, plus longue que large, n'arrivant
pas au bord postérieur: les latérales antérieures dépassant un peu le
bord postérieur du ventre.
État normal. Dessus du corps, à couleur foncière grise ou cendré
flavescent, marqué de points noirs qui lui donnent une teinte d’un
gris foncé, ordinairement plus sombre sur la tête et sur la partie
antérieure du pronolum et de l’écusson : ce dernier, marqué d’une tache
noire sur les côtés, après chaque sinuosité; plus pâle et moins marquée
de points noirs à l’extrémité.
228
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Variations.
Quand la matière colorante a abondé, la teinte du dessus du corps est
d’un gris noirâtre, ou quelquefois la couleur foncière, entre les points
noirs, prend une couleur rosâtre (Var. /s ).
Quand au contraire la matière colorante a moins abondé, la couleur
foncière est d'un flavc pâle, d’un flave cendré ou d'un tlave blanchâtre :
la partie postérieure du pronotum, depuis les cicatrices, est marquée de
points concolores, à part la tranche de ses côtés, ou du moins une courte
et étroite bordure au devant des angles latéraux, noires; l'extrémité de
l’écusson et la partie qui suit la tuméfaction sont moins ponctués de
noir (Yar. y).
D’autres fois enfin la tête est noire ou noirâtre, le pronotum noir sur la
tranche de ses côtés ou du moins à ses angles latéraux, l’écusson noirâ¬
tre sur la tuméfaction basilaire et marqué de deux taches noires laté¬
rales après les sinuosités, et tout le reste des parties cornées du dessus
du corps est d’un roux cendré ou d’un testacé livide et marqué de points
concolores (Var. s).
Obs. Ces deux dernières variétés sont ordinairement propres aux pro¬
vinces méridionales et semblent, quand la teinte de la couleur foncière
est plus ou moins claire, offrir au premier coup d’œil une espèce par¬
ticulière.
Cimex nebulosus. Poda., ins. Mais. Grœc. p. 56. 8?
Lapunaise brune à antennes et bords panachés . GeoFFR. t. I. p. 466. 64 (en partie
seulement).
Cimex griseus. Fabr., Spec. 1ns. t. II. p. 356. i 10. — Id. Entom. Syst. t. IV.
p. Ü6. 140. — Jd. Syst. Rhyng. p. 171. 87. — Schrank., Enum. p. 271.523.
— Panz., Faun. Germ. 33. 19. — Wolff. Ieon. Citnic. p. 59. 56. pl. VI.
fig. 56.
La punaise des groseillers. Stoll., Pun. 32 pl. VI. fig. 46.
Cimex punctipennis. Illig. Rossi., Faun. étrusc. 2eédit. t. II. p.372. — Burmeist.
Ilandl. t. II. p. 335. 2.
Penlaloma sigmalica. Palis de Beauv. Hemipt. pl. IX. fig. 3.
Pentatomagrisea. L atr., Ilist. nat. t. XII. p. 192. 29. — Lepel. et Serv. Encycl.
méth. t. X. p. 54. 6. — L. Dufour., Recherch. p. 155. 1.
Rhaphigasler griseus. A. Costa., Cimic. Centur. la. p. 56. 1 (80). — Ramb.,
Faun. de l’Andal. t. II. j . 126. 2. — Kolenat. Melet. Entom. t. IV. p. 57. 185.
Dallas., List. Hemipt. p. 281. 2J. — Fieber. Eur. Ilemipt. p. 329. 1.
pentatomides. — acanthosomiens, — Rliaphig aster . 229
Rhapliigaster punclipemis. Amyot et Seuv. Hemipt. p. i 48. i.
Pentaluma punclipemis. Gouski., Analect. entom. p. 100. 58.
Long. 0,0123 à 0,0157 (5 1. 1/2 à 7 1.) Larg. 0,0964 à 0,0070 (2 I. 7/8
à 3 1. 1/8) aux. angles latéraux du pronotum — 0,061 à 0,067 (2 1. 3/4
à 3 1.) à la base des élytres.
Corps en ovale oblong; faiblement convexe, à couleur foncière ordi¬
nairement grisâtre ou d’un gris livide, mais variant du flave pâle au
testacécendréouau grisâtre ou testacé rosé ou vineux; marqué de points
enfoncés ordinairement noirs, parfois concolores sur certaines parties.
Tête arrondie en devant, élargie d’avant en arrière sur les côtés; à
peu près aussi longue que large au devant des yeux ; à peine rebordée,
planiuscule; ruguleuse. Epistome déprimé ou subsillonné sur sa moitié
antérieure. Antennes à 1er article le plus court : les 2e, 4° et 5e souvent
presque égaux: le 3e plus court; noir, avec presque la moitié ba¬
silaire des trois derniers articles d’un blanc flave, rosat, ou orangé, et
la partie inférieure du 1er article d’un livide grisâtre. Pronotum échancré
en arc obtus en devant, avec la partie postoculaire tronquée presque
transversalement ; élargie en ligne droite jusqu’aux angles latéraux ;
obtus etsubsinué sur la moitié postérieure de ceux-ci, et débordant les
élytres du tiers à peine de la base d’une corie; à bords latéraux à peine
relevésen rebord, mais offrant sur les côtés une tranche un peu aplanie;
coloré et ponctué comme il a été dit. Ecusson offrant les sinuosités basi¬
laires vers les trois cinquièmes de ses côtés, en ogive postérieurement ;
à peu près égal aux deux cinquièmes de la largeur d’une corie, vers
l’angle postéro-interne de celles-ci; creusé d’un point enfoncé à ses
stigmas; offrant une tuméfaction basilaire plus ou moins sensible, suivie
d’un sillon chargéd'une carène obtuse; marqué de points enfoncés noirs
moins nombreux, plus clairsemés ou parfois presque nuis sur la région
médiane; plus pâle à l'extrémité, plus obscur sur la tuméfaction, et
marqué sur les côtés d’une tache noire après chacune de ses sinuosités.
Coiies ponctuées et colorées comme il a été dit. Exocorie terminée en
angleaigu, prolongée jusqu’à l’extrémité du 5e arceau ventral. Membrane
d’un blanc vitreux, mouchetée de taches poncliforines noires ou brunes.
Üjs de l'abdomen noir. Tranche abdominale dentelée; débordant les
230
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
élytres; variant du blanc flavescent au rouge lestacé, sur le tiers sub-
médiairedc ses segments, noire sur le reste de ceux-ci, plus brièvement
sur la moitié postérieure que sur l’antérieure. Dessous du corps ordinaire-
mentd'un blanc flavescent ou rosat, parfois d’un livide grisâtre ou d’un
livide rosâtre; marqué de points enfoncés moins gros et parfois conco-
lores sur la poitrine, plus espacés, plus gros et noirs sur le ventre. Ventre
non caréné, marqué d’une tache noire aux angles antérieurs et posté¬
rieurs de la tranche. Epine ventrale d’un blanc livide; avancée jusque
près des hanches de devant. Pieds variant du livide flavescent au livide
carné ou rosat, pointillés de noir. Tarses noirs, à l’extrémité du dernier
article et parfois des autres.
Celte espèce paraît commune dans toutes les parties de la France. Elle
est connue de tout le monde sous le nom de Punaise grise.
En automne, aux approches des froids, on en voit parfois des passages
considérables. Elle vient souvent alors se réfugier dans nos maisons, et
s’y cacher jusqu’au retour du printemps.
Elle exhale une odeur pénétrante et désagréablement odorante.
DEUXIÈME BRANCHE.
Les Acanthosomaires.
Cvrvctères. Tarses paraissant n’avoir quedeux articles. Mésosternum
chargé d une lame longitudinale verticale, avancée au moins sur une
partie du prosternum. Ventre chargé sur sa ligne médiane d’un carène
continuée en devant par uneôpineavancée au moins jusqu’à l’extrémité
de la lame sternale.
Ajoutez pour les espèces suivantes: Epistome au moins aussi avancé
ou plutôt un peu plus avancé que les joues ; ordinairement un peu
élargi d’arrière en avant ; habituellement sillonné sur sa partie anté¬
rieure. Bord antérieur des flancs de l’antépectus sinué derrière les yeux
et plus ou moins sensiblement arqué entre celte sinuosité et la ligne
sternale.
Les 0* présentent chez les Acanthosomaires un caractère nouveau
PENTATOMIDES. — ACANTHOSOMIENS . — AcantllOSOVia . 231
parmi lesPentatomides, leur dernier arceau ventral est en triangle, divi¬
sé en deux moitiés par une ligne transversale plus ou moins apparente.
Les Acanthosomaires peuvent être partagés en deux rameaux :
au moins aussi avancée que le bord anterieur du prosternum. Acanthosomates.
moins avancée que le bord antérieur du pronotum. Sastragalates.
•A s I
B 3
O *■" /
S I i
J O
hJ W V
PREMIER RAMEAU.
Les Acantiiosomates.
Caractères. Lame mésosternale au moins aussi avancée ou plus
avancé que le bord antérieur du prosternum. Epine du ventre avancée
presque jusqu’aux hanches antérieures.
Ce rameau est réduit au genre suivant :
Genre Acantliosoma, Acanthosome ; Curtis.
Curtis. Brit. Entomol. t. I (1824). 28.
(suavSx, épine; corps).
Caractères. Ajoutez à ceux indiqués. Pronotum à angles postérieurs
correspondant exactement à ceux de la base de l’écusson; à angles
latéraux un peu relevés et débordant les élytres de la moitié au moins
de la base d'une corie. Tranche abdominale à peu près voilée par les
élytres.
1. Acaiiltiosoma Biaemorriioialalis ; Linné.
Dessus du corps ordinairement d'un roux, fauve ou testaci en partie
(lavescent , souvent d'un vert tendre ou pâle sur une put lie du pronotum ,
de l’écusson et même des caries; marqué de, points noirâtres plus rap¬
prochés sur les codes que sur le pronotum et surtout sur T écusson, lisse à
T extrémité de celui-ci. Antennes à 1er article dépassant le bord antérieur de
lu tête de plus de la moitié de sa longueur. Pi onolum à angles latéraux un
232 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
peu oblus et sensiblement relevés et débordant les élylres environ de la
moitié de la base d'une corie. Tranche abdominale flave ou rosâtre; voilée.
Dessous du corps d'un flave ou flave roux, avec le ventre souvent rosat ou
verdâtre : tranche et stigmates concolores.
o* Dernier arceau ventral en triangle un peu plus long que large
et à côtés un peu curvilignes; plus ou moins distinctement divisé par
une ligne transversale en deux moitiés : la postérieure, un peu plus
longue, échancrée avec les côtés de cette échancrure assez étroite,
longuement ciliés à leur côté interne, dépassant les angles postérieurs
du 4® arceau: la partie antérieure de cette échancrure très-courte, tron¬
quée, un peu arquée en arrière et ciliée.
9 Dernier arceau ventral subarrondi ou en ogive en devant, élargi
en formant un angle rentrant vers la moitié de ses côtés; divisé en deux
moitiés: l’antérieure plus grande sur la ligne médiane, égale à la
seconde sur les côtés, carénée sur celle-là, formée de deux pièces : la
postérieure paraissant composée de six : les deux latérales externes
contiguës postérieurement: la médiane postérieure en triangle plus
large que long, creusée d'un sillon longitudinal, et paraissant souvent
par là, formée de deux pièces: les latérales antérieures ou internes
obtriangulaires, pas plus longuement prolongées que la médiane posté¬
rieure.
Cimex haemorrhoidalis. L\m. Syst. na.t. 10e édit. t. î. p. 444. 24.— Id. 12e élit,
t. I. p. 720. 35 — Id. Faun. suee. p. 243. 923. — De Geër, Mém, t. III.
p. 254. 3. pi. XIV. fig. 7. — Faisr., Syst. Entom. p. 703. 36. — Id. Entom.
Syst. t. IV. p. 98. 76.— kl. Syst. Rhyng. p. 170. 27. — Schrank, Enum.
p. 267. 115. — Id Fa in. boie. t. II. p. 70. 1099. — De Vii.lers. C. Linn.
Entom. t. I. p. 490. 34. — Donov. Brit. ins. t. VII. V pl. CCXVIII. fig. 2. —
Wolff. Icon. cimic p. 10. 10. pl. 1. fig. 10.— Fallén, Monogr. cimicp. 44.
3. — Id. Hemipt. suec. p. 23. 3.
La punaise verte lavée de rouge. Geoff., Ilist. t. I. p. 463. 63 ?
Cimex pabulinus. Harris, Ex.p. engl. Ins. p. 83. pl. XXVI. fig. 2.
La punaise ensanglantée. Stoll. Pan. p. 31. pl. VI. fig. 44.
Penlatoma haemorrhoidalis. Latr., Ilist. nat. t. XII. p. 189. 17. — Id. Règn. anim.
de Cuvier (1817). t. III. p. 389.— Lepel. et Servillë, Encycl. méth. t. X.
p. 53. 1.
Pentatomahaemorrhoidale. Herrich-Sciiaeffer. Faun Germ. l ! 4. 12.
Acanthosoma haomorrhoidalis.Cutnis, Brit. entom. t.I.p. 23. — Burmeist. Handb.
pentatomides. — acanthosomiens. — Acanthosoma. 233
t. II. p. 360. 3.— Blanch. Hemipt. p. Ü7. 2.— Amyot et Serv., Ilémipt.
p. 154. 1. — Ivolenat. Meletem Entom. t. IV. p. 58. 186. — Gorski, Analect.
entom p. 106. 62. — Fieber. Europ. Hemipt. p. 327. 1.
Clinocoris hacmorrhoidalis. IIahn, Wanz. t. II. p. 71. pl. 52. fig. 158.
Acanlhosoma haemorrhoidale. Dallas, Entom. Trans. n. ser. t. I. n° 1. — Id.
tiré à part p. 4. 1. — Id. List. Hemipt. p. 303. 1. — Flor. Rhyneh. Livl.
t. I. p. 99. 1.
Long. 0m,0135 à 0^,0168 (6 I. à 7 1. 1/2).— Larg. 0«\0061 à 0m,0070
(2 1. 3/4 à 3 1. 7/8 ) aux angles latéraux du pronotum — 0’“,0056
à 0m,0072 (2 1. 1/2 à 3 1. 1/4) à la base des élytres.
Corps oblong ou suballongé ; planiuscule. Tête en triangle sub¬
arrondi en devant ; aussi longue que large au devant des yeux ; à
peine ou faibement rebordée sur les côtés; variant du rouxtestacé ou
rosat au flave, ou du jaune orangé au vert tendre; marqué sur les joues
de points enfoncés noirs, assez petits : cette ponctuation réduite à deux
rangées parallèles aboutissant chacune à un ocelle. Antennes à 1er article
dépassant de plus de la moitié de sa longueur le bord antérieur de la
tête, variablement un peu plus long ou un peu plus court que le 2e :
les 4c et 5e à peu près aussi longs : le 3e un peu plus court : le Ier variant
du livide vert ou flave au roux brûlé : la 2e de couleur souvent
analogue ; les autres ordinairement bruns. Yeux bruns. Ocelles d’un
rouge vif et clair. Pronotum échancré en devant, avec la partie post¬
oculaire un peu obliquement tronquée; à angles postérieurs assez vifs et
correspondant exactement à ceux de la base de l’écusson ; à calus nul;
à cicatrices unies, lisses ou à peine marquées de quelques points sur la
ligne médiane; marqué sur le reste de sa surface de points enfoncés
noirs, médiocrement rapprochés; variant du roux au fauve testacé livide
au livide verdâtre, avec les angles latéraux noirs ou noirâtres. Ecusson
offrant les sinuosités vers les trois quarts de ses côtés ; à peine aussi
large que le septième ou le huitième d’une corie, vers l’angle postéro-
internc de celles-ci ; à stigmas nuis; sans trace apparente de tuméfaction
basilaire; variant du fauve ou roux testacé livide au livide flavescent
ou verdâtre; marqué de points enfoncés noirs, moins rapprochés que
sur les autres parties, nuis à l’extrémité : intervalles lisses ; ordinai¬
rement creusé d’un sillon, chargé d’un carène obtuse, sur une partie
234 HISTOIRE NATURELLE DES TUNAISES.
de sa seconde moitié. Cories de la couleur de l’écusson ou à peu près ;
marquées de points enfoncés noirs plus serrés que sur le pronotum :
exocorie terminée en angle aigu, prolongée jusqu’à la moitié du S0
arceau ventral. Membrane d’un livide fauve roussâtre, marquée d’une
tache nébuleuse vers la moitié externe. Dos de l’abdomen parfois presque
entièrement d’un rose carminé ; ordinairement marqué sur la ligne
médiane d’une bande noire dentée ou ramifiée sur les côtés; parfois
entièrement ou presque entièrement noir. Tranche abdominale voilée
par les élytres; dentelée sur les côtés; d’un flave rosat. Dec prolongé
jusqu’aux hanches postérieures. Dessous du corps flave ou d’un flave
roux sur la poitrine, flave, rosat ou d’un rose rosat sur le ventre;
marqué de points concolores sur l’antépeclus, lisse et luisant sur le
ventre: celui-ci, caréné; muni d’une épine avancée presquejusqu'aux
hanches antérieures. Tranche du ventre et Stigmates de la couleur du
ventre. Pieds d’un jaune d’ambre ou d’un flave jaune ou rosat.
Cette espèce paraît habiter la plupart des provinces de la France.
Elle est médiocrement commune dans les environs de Lyon. On la
trouve principalement en battant les haies et les arbres.
DEUXIÈME RAMEAU.
Les Sastragalates.
Caractèers. Lame mésosternale moins avancée que le bord antérieur du
prosternum. Antennes à premier article ne débordant pas de la moitié
de sa longueur le bord antérieur de la tête. Epines du ventre ne dépassant
pas ou dépassant à peine les hanches intermédiaires. Premier arceau du
ventre ordinairement un peu plus développé ou moins court sur les
côtés.
Les premiers Sastragalates présentent un caractère que nous
trouverons plus général dans la famille suivante, celui d'avoir le bord
postérieur du pronotum plus large que la partie antérieure de l’écusson.
La nature reproduit également ici sous un autre rappport la marche
qu’elle suivra chez les Asopiens. Le pronotum d’abord dilaté et
épineux à ses angles latéraux, finit par déborder à peine la base des
élytres.
PENTATOMIDES.
ACANTHOSOMIENS.
SASTRAGALATES.
235
Les Sastragalates nous montrent dans les modifications de leurs
caractères distinctifs des moyens assez faciles de les classer dans leur
ordre naturel.
Les trois premières espèces ( ferrugalor, intestinctus et lituratus),
présentent une particularité que nous avons déjà vue chez les premiers
Scutellérides, et même chez quelques Pentatomides précédents, mais
qui deviendra presque générale chez les Asopiens: la base de leur
prcnolum déborde visiblement celle de l’écusson : chez la dernière es¬
pèce ( dentatus ), ce caractère s’efface, comme il disparaît ou à peu près
chez le dernier insecte de la famille suivante ( Zicr. cœrulea).
Chez la première espèce ( ferrugator ) les angles latéraux du prono-
tum se montrent armés d’une épine, qui rappelle en l’exagérant celle
des Acanthosomes : celle saillie anguleuse devient rudimentaire chez
les espèces suivantes.
Chez les deux premières espèces ( ferrugator et intestinctus ), la tranche
de l’abdomen est marquée d’une bande noire sur les intersections: cette
bande est réduite à une ligne noire, souvent obsolète, chez la troisième
espèce ( lituratus ) et disparaît chez la quatrième ( dentatus ).
M. Fieber a reparti les trois dernières espèces en deux genres :
Cypliostethus, dans lequel se trouve placé le lituratus ; et Elasmostetlius,
dans lequel figurent les interstinctus et dmtalus. D’après notre manière
de voir, ce dernier présente dans le moins grand développement de la
base de son prouolum un caractère dominateur, qui doit le faire isoler
des deux espèces précédentes. Ces considérations feront comprendre
pourquoi nous n’avons pu adopter ni l’une ni l’autre des dominations
génériques proposées par le naturaliste allemand : la manière dont il
a distribué ces espèces nous semble plutôt systématique, que répondre
à la marche de la nature.
Nous répartirons donc les Stragalates dans les genres suivants :
Genres.
— .2 [ Pronotum dilaté àscs angles latéranxen u«eépine au moins
^ C l aussi longue que la largeur de la base d'une corie. Sastragala.
Pronotum brièvement anguleux à ses angles latéraux, ne dé¬
bordant par les élylres d'une largeur égale à la moitié de
la base d'une corie.
ileadorua.
pas plus large à sa base que celle de l'écusson; brièvement anguleux à
ses angles latéraux.
Oxydalus.
236
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Genre Sastragala, Sastragale ; Amyot et Serville.
Amyot et Serville, Hémipt. (1843) p. ISS.
Caractères. Pronotum à angles postérieurs dirigés en arrière et dé¬
bordant sensiblement la base de l’écusson ; à angles latéraux dilatés en
une épine subhorizonlale ou un peu relevée, débordant les ély très
d’une largeur au moins égale à la base d’une corie.
l. Sftsti’ngala ferrugator 5 Fabricius.
Antennes à premier article de moitié plus avancé que le bord antérieur
de la tête. Ecusson sans tache calleuse au côté interne des stigmas. Cories
terminées en angle aigu ou émoussé, à leur partie postéro-externe. Tranche
abdominale marquée d'une bande ou d’une tache noire aux intersections,
débordant faiblement les élytres. Dessus du corps d’un roux fluve, ou d'un
roux testacé, avec la tête , les angles épineux du pronotum et une tache
sur la moitié antérieure de la ligne médiane de l'écusson , noirs. Ventre
d’un rouge ou d’un roux flave. Stigmates noirs.
c* Dernier arceau ventral en triangle environ aussi long que large ;
paraissant divisé par une ligne transversale en deux pièces de longueur
presque égale : la postérieure écliancréc, étroite sur les côtés qui se
terminent en cornicule incourbé : la partie médiane à peine de moitié
aussi longue que les côtés, tronquée à son bord postérieur, et séparée
des côtés par une échancrure ou sinuosité.
9 Dernier arceau du ventre en triangle émoussé en devant, élargi
en courbe ou en angle rentrant sur les côtés, une fois plus large à son
bord postérieur que longue sur sa ligne médiane ; divisée par une ligne
transversale un peu arquée en arrière, en deux parties : l’antérieure,
un peu en. toit, de deux pièces : la postérieure paraissant formée de sept
pièces : la médiane antérieure obtriangulaire, sillonnée : la médiane
postérieure paraissant divisée en deux pièces, qui paraissent chacune
être la suite de chaque latérale antérieure : ces pièces médianes posté-
pentatomides. — acanthosomiens. — Sastragala. 237
rieures atteignant presque le bord postérieur du ventre : les latérales
antérieures moins longuement prolongées.
Cimei ferrugator. Fabr., Entom. syst. t. IV. p. 101. 80. — Id. Syst. Rhyng.
p. 162. 37. — Schellenb. , Cimic. p. 6. pl. I. fig. 4.
Cimex bispinus. Panz., Faim. germ. 26. 23. — Wolff, Icon. cimic. p. 8. n° 8.
pl. I. fig. 8. — Fallén., Monog. cimic. p 43. 2. — Id. Hemipt. suec.
p. 22. 2.
Pentalomri ferrugator. Latr., Ilist. nat. t. XII. p. 188. S.
Clinocoris ferrugator. IIahn., Wanz. t. II. p. 72. pl. LII. fig. 139.
Acmithosomu bispina. Burheist, Handb. t. II. p. 360. 3. — Blanch. Hist. nat.
Hémipt. p. 147. 2. — Gorsiu, Analect. entom. p. 103. 61.
Sastragala bispina. Sahlb. Geoc. fenn. p. 33. 1.
Sastragala ferrugator. Fieber, Eur. Hemipt. p. 327. 1.
Acantlwsoma ferrugator. Dallas, Hemipt. p. 309. 18.
Acanlhosoma ( sastragala ) bispiuum. Flor, Khynch. livl. t. I. p. 103. 4.
Long. 0m,0090 à 0m,0100 (4 1. à 4 1. 1/2) — Larg. 0m,00oG à 0m,008l
(2 1. 1/2 à 2 1. 3/4) aux épines du pronotum. — 0m,0036 à 0m,0045
(1 1. 2/3 à 2 1.) à la base des élytres.
Corps oblong; très-peu convexe. Tête triangulaire aussi longue que
large au devant des yeux ; ruguleuse, marquée de points assez serrés ;
à peine rebordée; noire ou brune, avec le rebord ordinairement pâle.
Epistome dépassant les joues en devant ; creusé sur sa partie antérieure
d’un sillon ponctué. Antennes à dernier article brun ou nébuleux : le
1er obscur au moins à la base : les autres d’un rouge ou roux testacé :
le 2e égal au 3e ou à peine plus long : celui-ci à peine moins long que
le 2® : les 4e et 5° les plus longs. Pronotum assez faiblement échancré
en arc, en devant, avec la partie postoculaire presque transversalement
tronquée; sans rebord jusqu’aux angles latéraux : ceux-ci, en forme
d’épine dirigée de côté, peu relevée, débordant la base des élytres d’une
longueur plus grande que la base d’une corie : à angles postérieurs
dirigés en arrière et débordant un peu les côtés de l’écusson ; re¬
bordé à ses bords latéraux postérieurs ; marqué de points noirâtres ou
obscurs moins rapprochés que ceux de la tète; noir sur les épines, d'un
roux flave ou d’un roux testacé, plus pâle sur les côtés, sur les intervalles
des points ; souvent nébuleux ou d’un fauve brunâtre sur une partie de
la région médiane; à cicatrices lisses. Ecusson sinué presque vers les
238
HISTOIRE NAITRE!.. LE DES PUNAISES.
deux tiers de ses côtés, en ogive étroite postérieurement ; à peine plus
large que le quart d’une corie vers l’angle postéro-interne de celle-ci ;
d'un roux testacé livide ou flavescent, avec l’extrémité lisse, ordinai¬
rement plus pâle ou d’un blanc flavescent; paré sur la moitié antérieure
de la ligne médiane d’une tache noire ; marqué, excepté à l’extrémité,
de points enfoncés noirâtres, peu rapprochés, laissant sur la seconde
moitié de la ligne médiane une sorte de bande lisse ; intervalles lisses.
Cories terminées en angle aigu, mais un peu émoussé ; teslacées ou d'un
roux testacé ; marquées de points enfoncés noirs ou noirâtres; offrant
la suture radiale continuée par une saillie, lisse, obliquement dirigée
vers le milieu du bord postérieur de la mésocorie. Ex. corie prolongée
jusqu'à la moitié du 5° arceau ventral. Membrane iiyaline marquée
d’une tache brunâtre vers le milieu de son bord postérieur et de deux
rangées obliquement transversales de taches plus antérieures de même
teinte : ces rangées offrant une tache couvrant les trois cinquièmes
postérieurs du bord externe. Dos de L'abdomen ordinairement testacé ou
rose. Tranche abdominale débordant un peu les élytres; subdenticulée ;
d'un roux testacé livide, avec une tache noire vers l’angle postérieur
des arceaux. Bec prolongé jusqu’aux hanches postérieures. Dessous du
corps d’un livide testacé, ourosat; marqué de points enfoncés noirs
plus petits et plus serrés sur la poitrine que sur le ventre : celui-ci,
caréné; marqué d’une tache noire aux angles postérieurs, c’est-à-dire
aux dents de la tranche ; orné d’une épine avancée jusqu’aux hanches
intermédiaires. Pieds d’un roux flave ou d'un flave orangé.
Cette espèce habite particulièrement les zones tempérées ou les mon¬
tagnes. Elle n’est pas rare en mai, juin et juillet sur les groseilliers. On
la trouve sur quelques autres plantes.
Genre Meadorus, Meadore ; Mulsant et Rey.
Caractères. Pronotum débordant sensiblement à sa base celles de
l’écusson, voilant une partie de la base de l’endocorie ; brièvement an¬
guleux à ses angles latéraux, ne débordant pas les élytres d’une largeur
égale à la moitié de la base d’une corie.
Les espèces de notre pays sont les suivantes :
pentatomides. — ACANTHOSOMIENS. — Meadorus. 239
« Tranche abdominale débordant les élytres pâle, parée d'une
ba: de noire s ir les intersections. Cories terminées en angle
aigu à leur partie postéro-externe.
«a Tranche abdominale ne débordant pas ou débordant à peine
les élytres, pâle ou à peine marquée d’une ligne noire sur
les intersections. Cories obtusément arrondies à l’extrémité,
sur l’exocorie et le tiers externe de la mésocorie.
1. Meadorus IsaSerstlnctus ; Linné.
Antennes à p-emier article un peu plus avancé que le bord antérieur de la
tête. Angles latéraux du pronotum subsinués postérieurement et débordant
les élytres. Ecusson presque sans tache calleuse au côté interne des stigmas.
Cories terminées en angle aigu à leur partie postéro-externe. Tranche
abdominale débordant les élytres , pâle, marquée d une bande transversale
nuire sur les intersections. Dessus du corps marqué de points assez profon¬
dément enfoncés ; variant du livide cendré, flavescent ou grisâtre, au rosat.
Stigmates noirs.
o" Dernier arceau ventral en triangle à peu près aussi large que long ;
divisé par une ligne arquée en devant en deux moitiés inégales : la
postérieure, trois fois aussi grande que l’antérieure, échancrée et concave
sur la majeure partie de sa surface ; à bords latéraux étroils et déclives
en dedans, terminés aux angles postérieurs par une partie transverse
couverte de poils : l’échancrure avancée jusqu’à la moitié de l’arceau,
un peu arquée en arrière à la partie médiane de son bord antérieur.
$ Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi en angle rentran
sur les côtés: près d’une fois plus large à son bord postérieur que long
sur sa ligne médiane ; divisé par une ligne transversale en angle dirigé
en arrière, en deux moitiés très-inégales : l’antérieure, trois fois plus
longue sur sa ligne médiane, de moitié plus longue sur les côtés, que
la seconde : celle-ci paraissant divisée en six pièces : la médiane anté¬
rieure obtriangulaire, assez petile, sillonnée: la médiane postérieure
formée de deux pièces aboutissant au bord postérieur et paraissant être
chacune la suite des pièces latérales antérieures.
Interstinctus.
Lituratus.
2â0
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Cimex griseus. Linn. Syst. nat. 10® édit. t. I. p. 445. 32. — Id. 12e cdit. t. I.
p. 721. 43. — Id. Faun. Suec. p. 248. 926. — de Villers. C. Linn. Entom.
t. I. p. 494. 53.
Cimex interstinclus. Linné. Syst. nat. 10e édit. t. I. p. 445. 33. — Id. 12e édit,
t. I. p. 721. 44. — Id. Faun. Suec. p. 248. 926. — de Villers. C. Linn.
Entom. t. I. p. 493. 54. — Schrank. Faun. Boic. t. "I. p 74. 1103.
Cimex betulae. de Geer. Mem. t. III. p. 261. 3. pl. XIV. fig. 9.
Cimex agalhinus. Fabr. Entom. Syst. t. IV. p. 114. 133. — Id. Syst. Rhyng.
p. 170. 82. — Woi.ff. Icon. Cimic. p. 58. 55 pl. V*. fig. 55. a. b. — Fallén.
Monogr. Cim. p. 43. 5. — Id. Hemipt. Suec. p. 24. 5. — Zetterst. Faun.
lapp. p. 464. 4. — !d. 1ns. Lapp. p. 260. 4.
Pentatoma griseus. Tigny. t. IV. p. 293.
Pentatoma agathina. Latr. Hist. nat. t. XII. p. 191 26.
Pentatoma inlerstincta. Latr. Ilist. nat t. XII. p. 192. 30.
Acanthosoma agathinum. IIerrich-Schaeff. Faun. Germ. 114. 10 et 11.
Acanthosoma grisea. Burmeist. Handb. t. IL p. 360. 6. — Sahlb. Geoc. Fenn.
33. 2.
Acanthosoma interstinclum. Ivolenat. Melet. entom. t. IV. 6. 189.
Acanthosoma griseum. Dallas. Entom. Trans. t. I. p. 113. 4. — Id. tiré
à part. p. 7. n. 4. — Id. List. Ilemipt. p. 307. II. Flor. Rhynch. Livl. t. I.
p. 102. 3.
Elasmoslelhus griseus. Fieber, Eut. Hemipt. p. 328.
Long. 0,0078 à 0,0090 (3 1. 1/2 à 4 1. ). - Larg. 0,0033 à 0,0043 (1 1.
2/5 à 2 1.) aux angles latéraux du pronotum. — 0,0030 à 0,0037
(1 1. 1/3 à 1 1. 2/3) à la base des élytres.
Corps oblong ou suballongé, très-peu convexe. Tête subarrondie en
devant, élargie d’avant en arrière sur les côtés ; à peine aussi longue
que large au-devant des yeux à peine ou pas sensiblement rebordée sur
les côtés ; marquée de points enfoncés noirs assez nombreux, constituant
postérieurement trois rangées ordinairement doubles ; cà couleur fon¬
cière variant du vert pâle ou du livide verdâtre au livide lestacé ou li¬
vide rosé. Epislome sillonné sur sa partie antérieure, et marqué ordi¬
nairement de quelques petits points noirs sur le sillon. Antennes à
1er article un peu moins long que le 3e, dépassant du quart de sa
longueur le bord antérieur de la tête : le 2e un peu plus long que le 48 :
celui-ci variablement plus court ou aussi long que le 4e : les icr, 29
et 3e ordinairement d’un vert pâle ou d’un livide roussâlre: le
3e souvent nébuleux à l’extrémité: les 4e et 5e pâles à la base, brunâtres
sur leur seconde moitié au plus. Ocelles d’un rouge carminé. Pronotum
PENTATOMIDES. — ACANTHOSOMIENS. — MeadoVUS. 241
échancré en arc obtus, en devant, avec la partie postoculaire tronquée
presque en ligne transverse : élargi en ligne droite jusqu’aux angles
latéraux ; peu obtusément anguleux à ceux-ci et débordant les él> très
de la moitié environ de la base, d’une corie; subsinué après les angles
latéraux ; à angles postérieurs dirigés en arrière en forme de dent obtuse
et débordant sensiblement les côtés de l’écusson ; creusé, depuis le bord
externe de chaque cicatrice, d’un sillon longitudinal dirigé vers chaque
angle latéral, et faisant paraître ses côtés rebordés sur cette partie ; à
calus nul , à cicatrices lisses, paraissant unies, et marquées seulement
de quelques points sur la ligne médiane; marqué sur le reste de sa
surface de points enfoncés noirs ou noirâtres, médiocrement rapprochés
mais très-apparents; à couleur foncière variant du livide flavescent
verdâtre, au rose pâle, souvent de la première de ces couleurs sur sa
moitié antérieure, et de la seconde sur sa partie postérieu rement déclive;
plus rarement brunâtre sur celle-ci. Ecusson sinuô vers les deux tiers
de ses côtés; en ogive étroite, à son extrémité ; à peine plus large ou
aussi large qu’une corie, vers l’angle postéro-inlerne de celles-ci ; à
stigmas nuis ou à peu près ; offrant les faibles traces d’une tuméfaction
basilaire, suivie d’une carène aplatie ou d’un sillon, non prolongé
jnsqu’à l’extrémité; marqué, comme le pronotuin, de points enfoncés
noirs ou noirâtres, peu nombreux à l’extrémité ; à couleur foncière
variant du livide cendré au cendré verdâtre au livide rosat ou au rouge
pâle; ordinairement marqué d’une tache transversale brune ou noire,
un peu après la base, sur la tuméfaction basilaire. Cories terminées en
angle aigu ; variant de couleur du livide cendré au rouge pâle ou rose ;
marquées de points enfoncés noirs plus serrés que ceux du pronotuin ;
offrant à l’extrémité de la suture radiale une sorte de nervure dirigée
vers le milieu du bord postérieur de la mésocorie. Exocorie prolongée
jusqu’au tiers du 5e. arceau ventral. Membrane d’un blanc vitreux ;
marquée des deux aux quatre cinquièmes de son bord externe d’une
tache grosse brune ou brunâtre, presque obtriangulaire , terminant
ordinairement une ligne transversale festonnée, plus pâle. Dos de {'ab¬
domen tantôt noir, tantôt rouge, avec une partie de la région médiane
et la suture des arceaux, noirs; tantôt entièrement d’un rouge pâle.
Tranche abdominale débordant les ély très ; dentelée; flave pâle, avec les
Annules de la Suciélé Liunéenne. 16
242 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES,
intersections des segments, noires. Bec prolongé à peu près jusqu’aux
hanches postérieures. Dessous du corps variantdulivide jaune au rouge
pâle: marqué de points noirs sur la poitrine, lisses ou à peu près sur le
ventre; celui-ci, caréné, marqué d'un point noirà l’angle postéro-externe
des arceaux de la tranche. Stigmates obscurs ou noirâtres. Pieds variant
du livide flavescent ou verdâtre au livide rosâtre.
Cette espèce parait habiter toutes les zones de la France. Nous l’avons
prise dans le Midi, dans les Alpes, autour de Lyon et dans les environs
de Paris. On la trouve sur divers arbrisseaux.
Le Cimex interstinctus de Linné n’est qu’une variété du griseus ayant
le dos de l’abdomen d’un rouge pâle; variation qui se montre chez le
o", aussi bien que chez la 9 . Nous avons adopté le premier de ces
noms, pour laisser l’épithète de griseus à l’espèce de Rliaphig aster
connue de tout le monde sous le nom de Punaise grise.
Le M. interstinctus se distingue de VOxydalus dentatus , par la base de
son pronotum débordant celle de l’écusson, par son épistome sillonné ;
par sa tranche abdominale débordant les élytres et entrecoupée de noir
et de couleur pâle. Il s’éloigne du lituratus , par la base de son prono¬
tum débordant plus sensiblement celle de l’écusson; par sa tranche
abdominale offrant une bande transversale noire, au lieu d’une ligne
noire sur les intersections des arceaux; par le dessus de son corps
marqué de points plus profonds et en majeure partie noirs; par ses cories
terminées en angle aigu à leur angle postéro-externe.
1 jfleaiSorus lituratus; Panzer.
Antennes à premier article à peine aussi avancé que le bord antérieur de
la tête. Angles latéraux du pronotum subarrondis et débordant à peine les
élytres. Ecusson chargé d'une tache calleuse blanchâtre et très-apparente
au côté interne des stigmas. Cories obtusémenl arrondies ou presque tron¬
quées à l’extrémité de l'exocorie et du tiers externe de la mésocorie. Tran¬
che abdominale ne débordant pas les élytres ; pâle ou à peine marquée
d’ une ligne noire sur les intersections. Dessus du corps marqué de points
petits, presque obsolètes, concolores au moins sur la tête et sur le devant
du pronotum ; d’un vert paie ou flavescent, avec les bords latéraux posté-
PENTATOMIDËS. — ACANTHOSOMIENS. — MeadorUS. 243
rieurs d’un rouge carminé et l’endocorie et la mésocorie en majeure partie
d’un rose pâle. Stigmates pâles.
o* Dernier arceau ventral en triangle à peu près aussi large que
long; divisé par une ligne transversale sinuée ou échancrée dans son
milieu, en deux moitiés inégales : la postérieure, plus courte, échancrée
en arc à son bord postérieur, avec les angles postérieurs de cette échan¬
crure tronqués et non prolongés jusqu’aux angles épineux de l’arceau
précédent.
9 Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi un peu en an¬
gle rentrant sur les côtés; un peu plus large à son bord postérieur
que long sur sa ligne médiane; divisé par une ligne transver¬
sale un peu en angle dirigé en arrière en deux moitiés : l’antérieure
en toit ou carénée, près d'une fois plus longue que la postérieure sur la
ligne médiane, de deux tiers plus longue que celle-ci, sur les côtés : de
deux pièces : la moitié postérieure paraissant formée de six pièces : la
médiane antérieure petite, obtriangulaire, sillonnée : la médiane posté¬
rieure représentée par deux pièces non prolongées jusqu'au bord pos¬
térieur et paraissant chacune être la suite des pièces latérales anté¬
rieures ou internes.
Etat normal ou le plus développé. Tête, Pronotum et Ecusson d’un
vert pâle, passant souvent au flave sur quelques parties. Cories d’un
vert pâle extérieurement, d’un rose pâle sur leur majeure partie inter¬
ne : la région rose, prolongée depuis sa base jusqu’à l’angle postéro-
externe de l’exocorie, formant à son côté externe un angle rentrant
très-ouvert, vers la moitié de la longueur de la mésocorie ; marquées
de points noirs, constituant une bande noire obliquement trans¬
verse, reposant chacune sur une légère dépression, avant et après la
saillie transverse de la mésocorie, et une sorte de bande noire, bordant
le bord extérieur de la partie rose, jusqu’à l’angle rentrant précité, et
dirigé de là vers les deux tiers ou un peu plus de l’endocorie.
Obs. Les cories ne présentent ordinairement cette parure remarquable
que chez les individus de nos provinces méridionales. La partie rose ou
d’un rose pâle passe souvent au blanc rosé, surtout sur l’endocorie.
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
244
Dans les contrées plus tempérées, ordinairement les points noirs qui
forment les bandes précitées sont plus petits et moins marqués, de
telle sorte que ces bandes s'effacent où ne montrent que des taches très-
affaiblies.
Cïmex lituratus. Panz., Faun. Germ. 40. 19 (fig.). — Wolff., Icon. cimic.
p. 14. 14. pl. II. fig. 14.
Acmilhosoma picla. Newm., Entom. mag. t. 1. p. 287.
Cimcx collaiis. FAbr., Syst. Rhyng. p. 170. 33?
Acanlhosoma clypeala. Burm., Ilandb. t. II. p. 301. 7. — Gorski, Analect. en¬
tom. p. 109. 04.
Acanlhosoma clypeatum. Ramb., Fann. Andal. t. II. p. 127.
Acanlhosoma lituralum. Ivolen. , lielet. entom. t. IV. p. PO. ISS. — Dallas,
Entom. trans. R S. î. I. nouv. sér. (1831). p. 112. 3. — Id., tiré à part,
p 6. 3. — Id. List., Ilemipl p. 303. 8.
Cyphosleihus lituratus. Fieber, Eur. Ilemipt. p. 288. 1.
Long. 0m,0090 à 0m,0I00 (4 1. à 4 1. 1/2). — Larg. 0m,0045 à Om,CO’.3
(2 1. à 2 1. 1/8) aux angles latéraux du pronotum à peu près aussi
large à la base des élytres.
Corps oblong; très-peu convexe. Tête en triangle un peu plus long
que large au devant des yeux; à peu près sans rebords; marquée de
points superficiels et concolores; variant du vert pâle au llave. Epistome
élargi d’arrière en avant, un peu plus avancé que les joues; tantôt
aplani, tantôt légèrement sillonné en devant. Antennes à premier ar¬
ticle moins long que le 3e, un peu moins ou à peine aussi avancé que
le bord antérieur de la tête : le 2e un peu plus long que le 3^ : le 4e à
peine plus grand que celui-ci : le 5e ordinairement un peu moins long:
les trois premiers variant du vert tendre au pâle, au livide flavescent :
les deux derniers pâles à la base, d’un rouge carminé brunâtre ou brun
postérieurement. Yeux bruns ou brunâtres. Ocelles d un rouge de car¬
min. Pronotum échancré en devant en arc presque régulier jusqu’aux
angles antérieurs avancés en angle aigu ; élargi en ligne presque droite
ou à peine en courbe rentrante jusqu’aux angles latéraux; émoussés
ou subarrondis à ceux-ci et ne débordant pas ou débordant à peine les
élytres; à angles postérieurs vifs, souvent un peu dirigés en arrière ,
PENTATOMIDES. — ACANTHOSOM1ENS. — MeCldot'US. 245
débordant les côtés de l’écusson, correspondant aux deux, cinquièmes
internes de l'en locorie ; déprimé ou marqué d'un sillon juxta-margi-
nal plus ou moins léger, naissant au bord exte. ne de chaque cicatrice
et prolongé presque jusqu’à l’angle latéral; à cicatrices unies, lisses
et d’un fhve livide ou d'un blanc verdâtre; marqué sur le reste de sa
surface de points superficiels ou peu profonds et concolores; chargé
d’un calus médiocre, suivi d’une fossette assez faible; à couleur fon¬
cière. ordinairement d’un vert pâle, parfois d'un livide verdâtre fla-
vescent ou rosat, sur sa moitié antérieure, ordinairement noir pâle;
d’un vert tendre ou parfois d’un llavescent rosat, sur la postérieure;
orné à ses bords latéraux postérieurs, c’est-à-dire depuis scs angles
latéraux jusqu’aux postérieurs, d’une bordure d'un rouge carminé.
Ecusson sinué après les deux tiers de ses côtés; en ogive étroite ou
pointue à son extrémité; à peine plus large que les deux septièmes
dune corie, vers l’angle postéro-interne de celle-ci; presque sans tra¬
ces de tuméfaction basilaire ; puis chargé d’une faible carène, repo¬
sant p i. fois dans un sillon, et non prolongée jusqu’à l’extrémité; ordi¬
nairement d'un vert tendre ou d’un livide verdâtre, flavescent, rosat
on même carminé, avec l’extrémité plus pâle; chargé au côté interne
de chaque stigma, d’une tache calleuse d’un flave pâle; presque lisse,
marqué de points enfoncés très-petits, ordinairement concolores ou
seulement en partie obscurs. Cories prolongées jusqu’à l’extrémité du
4e arceau ventral; subarrondies ou presque tronquées à l’extrémité de
l’exocorie et sur le quart ou tiers externe du bord postérieur de la
mésocorie; lisses sur la moitié médiaire de la longueur de la partie
de la mésocorie voisine de la nervure radiale; marquées sur le reste
de leur surface de points enfoncés obscurs ou noirâtres, petits, mais
ordinairement moins superficiels que ceux de l’écusson; colorées et
peintes comme il a été dit. Membrane d’un blanc vitreux, marqué d’une
tache noire ou brune près de l’angle interne de la troncature posté¬
rieure des cories, puis d’une rangée obliquement transversale de taches
semi-lunaires d'un roux cendré. Dos de L’abdomen parfois noir sur les
quatre ou cinq premiers arceaux, vert ou rose sur les suivants; d’au¬
tres fois flave, marqué de chaque côté de la ligne médiane, d’une tache
noire, plus ou moins développée sur chaque arceau, avec l’extrémité
216
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
fl ave ou d’un rouge carminé. Tranche abdominale non ou à peine denti-
culée, flave ou d’un (lave carmin, souvent avec une ligne noire sur les
intersections. Bec prolongé un peu au delà des hanches postérieures.
Dessus du corps variant du vert pâle ou tendre, au livide flavescent ou
rosat, et marqué de points concolores et surperficiels, sur la poitrine.
Ventre presque lisse, tantôt vert ou d’un vert pâle ou d’un livide fla¬
vescent, tantôt d’un rose carminé plus ou moins foncé, offrant de cha¬
que côté, entre la carène médiane et chaque bord externe, une rangée
de lignes longitudinales saillantes, flaves ou blanchâtres, interrompues
vers le bord postérieur de chaque arceau. Stigmates concolores ou peu
obscurs. Pieds variant du blanc vert au blanc flavescent ou rosâtre.
Cette espèce se trouve aussi presque partout, sur divers arbrisseaux.
Elle abonde souvent sur le genevrier.
Obs. C’est bien là le Cimex liluratus de la gravure donnée par Panzer;
mais le texte qui n’est que la reproduction de la phrase diagnostique
et trop abrégée du professeur de Kiel, ne' permet pas de reconnaître
l’insecte d’une manière certaine. Vraisemblablement ce n’est pas le
Cimex liluratus de Fabricius, ou ce dernier auteur, et plusieurs autres
de ceux qui l’ont suivi, ont-ils confondu le il/, lituratus et l’O. den-
tatus. Ces considérations ont sans doute porté M. Burmeister à donner
une nouvelle dénomination à cette espèce (clypeata). La figure donnée
par Panzer laissant très-bien reconnaître son Cimex lituratus , nous
conservons le nom appliqué à cet insecte par ce dernier écrivain.
Obs. Le il/, lituratus se distingue de 1 ' inter stinctus par sa tête plus
triangulaire, un peu plus longue que large au devant des yeux ; par
son épistome ordinaire peu ou moins sensiblement sillonné à sa par¬
tie antérieure ; par le premier article de ses antennes n’arrivant pas
ordinairement ou arrivant à peine au niveau du bord antérieur de sa
tète; par l’échancrure antérieure de son pronotum non tronquée der¬
rière les yeux; par son corps marqué de points petits, superficiels et
concolores au moins sur la tête et sur la majeure partie du pronotum ;
par son écusson orné au côté interne de chaque stigma, d’une tache
calleuse flave; par les angles latéraux de son pronotum débordant peu
les élytres ; par sa tranche abdominale non entrecoupée de noir et de
flave et non dentelée; par la tache noire de la membrane des cories ,
PENTAT0M1DES. — ACANTHOSOM1ENS. — OxijdalUS. 247
suivie d’une rangée de taches semi-lunaires ; par ses stigmates pâles ,
/
par ses cories obtusément arrondies ou presque tronquées à l’extré¬
mité de l’exocorie.
Genre Oxydalus , Oxydale; Mulsant et Rey.
Caractères. Pronotum pas plus large à sa base que celle de l’écusson ;
brièvement anguleux à ses angles latéraux.
1. Oxydalus deutatus ; de Geer.
Antennes à 1er article débordant du tiers au moins de sa longueur
le bord antérieur de la tête. Angles latéraux du pronotum obtusément
anguleux et débordant les élylres du tiers de la base d'une corie. Ecusson,
sans calus au côté interne des stigmas. Cories terminées en angle aigu à
leur partie postéro-cxlerne. Tranche abdominale ne débordant pas les ély-
tres, pâle , non entrecoupée de bandes noires. Dessus du corps marqué de
points noirs très-apparents ; ordinairement d'un vert tendre , avec les cories
d'un vert fluvescent et d’un rouge carminé à leur bord postérieur. Stigma¬
tes noirs.
o* Dernier arceau ventral en triangle subarrondi en devant; à peu
près aussi large que long; divisé par une ligne transversale à peine
sinuêe dans son milieu, en deux moitiés inégales : la postérieure près
d’une fois plus courte que l’antérieure, tronquée, pourvue de chaque
côté de la ligne médiane de son bord postérieur de deux fascicules de
poils, débordée sur les côtés par les angles épineux de l’avant-dernier
arceau, par une longueur à peu près double de la sienne.
9 Dernier arceau ventral en ogive en devant, élargi un peu en angle
rentrant sur les côtés; une fois environ plus large à son bord posté¬
rieur que long sur la ligne médiane; divisé par une ligne transversale
arquée en arrière et un peu sinuée sur la ligne médiane, en deux moi¬
tiés inégales : l’antérieure, plus grande sur la ligne médiane, à peine
plus longue sur les côtés, carénée, de deux pièces : la postérieure,
paraissant formée de six : la médiane antérieure, petite, obtriangu-
218
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
laire, sillonnée : la médiane postérieure représentée par deux pièces
n’arrivant pas au bord postérieur et paraissant chacune faire suite aux
pièce latérales antérieures.
Etat normal ou le plus coloré. Cories d’un rouge carminé à leur
bord postérieur, sur l’endocorie, le bord interne delà mésocorie; d’un
livide flavescent ou verdâtre sur le reste de la mésocorie d’un vert pâle
ou d'un livide verdâtre sur l’exocorie. Bords latéraux postérieurs du
pronotum ordinairement d’un rose carminé.
Cime. v dentutus. de Geer, Mem. t. III. p. 2(50. 7.
Cimex hacmugaster. Schrank., Enum. p. 270. 520.
La punaise ensanglantée. Stoll., Pan. p. 129. pl. XXXIII. 229. — Id. Faun.
Fr. pl. III. fig. 3.
Cimex lituratus. Fabr., Entom. syst. t. IV. p. 114. 134.2? — Id. Syst. Rhyng.
p. 170. 84? — Fai.lén, Monogr. Cimic. p. 44. 4. — Id. Ilemipt. stiec.p. 24.
4(en partie). — Zetterst., Faun. Lapp. p. 4(53. 3. — Id. 1ns. lapp. p. 239.3.
Penlatoma lilurata. Latr., Hist. nat.t. XII. p. 192. 28.
Pentaloma Slollii. Lepell. et Serv. , Encycl. méth. t. X. p. 53. 2.
Penlatoma hœmag aster. Herrich-Schaeff., Faun. Gerin. 115. 13 (type).
Acanlhosoma dentatum. Dallas, Eniom.trans.n-5. t. I.p. Ulr-2. — Id. tiré à part.
p. 6. 2. — Id. List. Ilemipt. p. 305. — Flor., Rtiync. livl. t. I. p. 101. 2.
Elasmostethus dent dus. Fieber, Eur Ilemipt. p. 328. 1.
Var. P. Parties d’un rose carmin? passant au brunâtre ou au brun. Angles
latéraux du pronotum parfois brunâtres.
Var. y. Cories d’ui vert pâle ou tendre. Angles latéraux dn pronotum
parfois brunâtres.
Acanlhosoma hœmatogaster. Rurmeist., Ilandb. t. II. p. 300. 4. — Kolenat.,
Melet. entom. t. IV. p. 59. 187. — Saulb., Geoc. fenn. p. 32. 1. — Gorski ,
Analect. entom. p. 107. 63.
Obs. Quelquefois les cicatrices d’un jaune de gomme forment sur le
pronotum d’un vert moins pâle, une bande transversale d’une couleur
plus tranchée.
Long. 0m,0090 à 0,0100 (4 I. à 4 1. 1/2). — Larg. 0m,0045 à 0™,0048
(2 1. à 2 1. 1/8) aux angles latéraux du pronotum — 0m,0039 à
0m,0042 (1 1. 3/4 à 1 1. 7/8) à la base des élytres.
Corps oblong; très-peu convexe. Tète en triangle à côtés curvilignes,
pevtato.'iidës. — acvnthosom(e.\s. — Oxydalus. 249
moins longue que large au devant des yeux ; à peu près sans rebords;
ruguleusement ponctuée; d'un livide verdâtre ou flavescent verdâtre.
Epistome plus avancé que les joues; sillonné ou parfois seulement
aplani sur sa partie antérieure. Antennes à 1er article un peu moins
long que le 3a, dépassant le bord antérieur de la tête du tiers au moins
de sa longueur : le 2° plus long que le 38, à peine aussi long que le 4e :
leN5® un peu moins grand que ce dernier : les 2° et 3J d un livide da-
vescent ou vert tendre : les 4® et 5® pâles à la base, et bruns ou brunâ¬
tres postérieurement. Y ne bruns. Ocelles d’un rouge de rubis. Prono-
tum échancré en arc en devant, avec la partie postoculaire obliquement
tronquée; élargi en ligne droite jusqu’aux angles latéraux; un peu
obtusément anguleux à ceux-ci et débordant les ély très au moins de la
largeur de la moitié d’une corie, à angles postérieurs correspondant
exactement à chacun de ceux de l’écusson ; à cicatrices unies, lisses et
jaune de gomme verdâtre; d’un vert pâle ou tendre et marqué de points
enfoncés noirs, petits et peu rapprochés: ruguleux au moins sur la
région déclive; offrant parfois de faibles traces d’un sillon transverse;
quelquefois d'un rose carminé sur la suture des bords latéraux posté¬
rieurs. Ecusson sinuô un peu après les deux tiers des côtés; terminé en
pointe; à peine plus large que le sixième d’une corie vers l’angle pos-
téro-interne de celles-ci; marqué de points enfoncés noirs, paraissant
un peu plus petits que ceux du pronotum; peu rapprochés et séparés
par des intervalles tantôt plans, tantôt ruguleux; sans traces de stig¬
mas ; sans calus et à peu près sans traces de tuméfaction basilaire ; d'un
vert pâle ou tendre, avec l’extrémité plus claire. Codes marquées de
points noirs comme l’écusson; ordinairement d’un vert tendre comme
lui; parfois d’un rose carminé sur l’endocorie, sur le bord interne de
la mésocorie et à leur bord postérieur, d un vert pâle sur l’exocorie et
d’un livide flavescent ou davescent verdâtre sur la partie médiane ou
sur la moitié médiane externe de la mésocorie : les parties d'un rose
carminé passant plus rarement au brunâtre. Exocorie prolongée jusqu’à
la moitié duoe arceau ventral; à angle postéro-externe aigu. Membrane
subhyaline, marquée d’une grosse tache nébuleuse ou brunâtre, sur le
milieu de son côté externe, et de quelques autres petites taches de
même teinte. Dos de V abdomen d’ un rouge carminé à l’extrémité; tantôt
250
HISTOIRE NATURIXI.E DF.S ITNAISES.
noir sur le reste de sa surface; tantôt marqué d’une tache noire sur
chaque arceau, de chaque côté de la ligne médiane et flave sur les côtés.
Tranche abdominale, ne débordant pas les ély très ; flave. Dec prolongé
jusques un peu après les hanches intermédiaires. Dessous du corps d’un
livide verdâtre ou llavescent, parfois en partie d’un livide rosat sur le
ventre; lisse sur ce dernier, marqué sur l’antépectus de points conco-
lores. Ventre caréné, non dentelé sur les côtés. Stigmates ordinairement
obscurs. Pieds d’un livide flavescent ou verdâtre.
Cette espèce, comme les précédentes, paraît se trouver dans la plu¬
part de nos provinces.
Elle est commune dans les environs de Lyon, sur diverses sortes d’ar¬
brisseaux.
Obs. Elle varie sous le rapport de la couleur; mais elle offre pour la
distinguer des deux précédentes, un caractère constant et facile, et qui
n’a cependant été signalé par personne : celui d’avoir la base du pro-
notum pas plus large que celle de l’écusson, au lieu de déborder ce
dernier en couvrant une partie de l’endocorie.
Elle s’éloigne en outre des deux Méadores, par son bec à peine ou assez
faiblement prolongé après les hanches intermédiaires; par son prono-
tum souvent presque sans traces de sillon latéral, depuis le côté externe
des cicatrices, jusque près des angles latéraux, ou offrant ce sillon,
quand il existe, parallèle avec le bord externe, au lieu de converger
vers lui d’avant en arrière. Notre Oxy. dentalus se distingue d’ailleurs
du il/, interstinctus par sa tranche abdominale flave ou pâle, c’est-à-dire
non entrecoupée par les bandes noires et à peine dentelée extérieu¬
rement; et du il/, lituratus par sa tête moins longue que large; par le
premier article de ses antennes notablement plus avancé que la tête;
par son pronotum obliquement tronqué derrière les yeux; par son
écusson plus étroit après les sinuosités, et non paré d’une tache cal¬
leuse llave au côté interne des stigmas; par ses cories terminées en
y
angla aigu.
M.Kolenati a rapporté, probablement avec raison, à cette espèce le
Cimex lituratus de Fabricius : les expressions suivantes de la description
assez obscure de ce dernier écrivain : Thorax et elytra punctis numerosis
♦
fustis, et abdomen utnnque linea punctarum nigiorum ne peuvent pas
PEXTATOMIDES.
ASOPIENS.
231
s’appliquer au Cimex lituratus de Panzer, dont le'pronotum est marqué
de points superficiels et concolores, dont les' stigmates ne sont pas
noirs.
Quant au Cimex lituratus de Fallén, il est identique avec notre Oxy.
dentalus , au rapport de AI. Staol.
SEPTIÈME FAMILLE
Les Asopiens
Caractères. Tibias non épineux. Pronotum non foliacé sur les côtés ;
à angles postérieurs débordant ordinairement la base de l’écusson et
aboutissant presque à la suture cubitale des codes ; rarement pas plus
large que la base de l'écusson, mais alors bec non logé dans un sillon
surplus de la moitié postérieure du dessous de la tête. Antennes insérées
plus avant que le bord antérieur des yeux; à premier article moins
avancé que le point le plus avancé du bord antérieur de la tête. Ecusson
obtriangulaire ; plus étroit qu une corie, vers l’angle postéro-inlerne
de celles-ci ; sinué sur les côtés après la moitié de sa longueur; à stigmas
représentés ordinairement par une fossette ou par un point enfoncé.
Elytres plus ou moins débordées par la tranche abdominale. Bec tantôt
libre, c’est-à-dire non engainé dans un sillon sous la majeure partie du
dessous de la tête; tantôt enchâssé entre des lames ou pièces prébasi¬
laires gradueliement affaiblies d’avant en arrière; prolongé au moins
jusqu'aux hanches postérieures, et môme au delà, chez les premières
espèces, atteignant ou dépassant à peine les hanches intermédiaires chez
les dernières. Antépectus un peu sinué derrière chaque œil, tronqué ou
un peu arqué en arrière à son bord antérieur. Mésosternum chargé d’une
ligne longitudinale plus ou moins saillante. Ventre de sept arceaux :
le 1er court, plus ou moins apparent; quelquefois tronqué, d’autres fois
un peu avancé en pointe entre les hanches postérieures.
Ajoutez pour les espèces de notre pays :
Tête toujours enfoncée dans le prothorax jusqu’aux yeux ; ordinai¬
rement presque carrée, rarement arrondie ou en ogive au devant de ces
histoire nàtireli.e des finaises.
252
organes; ponctuée; parfois échancrée, en devant; presque sans rebord,
Epistome tantôt aussi avancé que les joues; tantôt un peu enclos par
celles-ci.
Anton es prolongées jusqu’à la moitié ou aux trois quarts de la
longueur du corps ; de cinq articles : le 1er épais : le 2e filiforme : le 3®
à peine renflé vers l’extrémité : les 4e et 5e assez faiblement épaissis.
Yeux subglobuleux, parfois un peu saillants; situés sur les côtés de
la tête.
Ocelles apparents; ordinairement un peu plus ou à peine plus
rapprochés des yeux que de la ligne médiane de la tête.
Pronotum échancré en arc derrière la tête, tantôt jusqu’aux angles de
devant, plus ordinairement avec la partie postoculaire tronquée ; à peu
près sans rebord en devant; élargi sur les côtés, soit d’une manière
presque régulière jusqu’aux angles latéraux, qui débordent alors à
peine la base des élytres, soit en ligne droite seulement jusqu’aux deux
cinquièmes des côtés et denticulés sur cette partie, avec les angles laté¬
raux dilatés, auriculés ou épineux, et formant avec la partie antérieure
des côtés un angle rentrant très-ouvert; à angles postérieurs souvent
vifs; à base ordinairement étendue presque jusqu’à la sulure cubitale
des codes, exceptionnellement pas plus large chez les Zicrones; à calus
huméral nul chez les espèces à angles latéraux épineux, peu marqué
chez les autres ; à cicatrices indiquées ; à sillon transversal nul ou
presque nul.
Ecusson prolongé environ jusqu’aux trois cinquièmes de l’abdomen ;
subarrondi postérieurement; plus long que les codes vers leur angle
posléro-interne; plus court que celui-ci à leur angle postéio-externe;
offrant parfois les traces d’une tuméfaction basilaire.
Codes offrant les trois divisions ordinaires ; à suture radiale à peine
prolongée jusqu’aux trois quarts de la code. Membrane à nervures.
Repli des élytres à peine prolongé jusqu’à l’extrémité du 1er ou du
2e arceau ventral, avant d’être réduit en tranche.
Bec naissant près de la partie antérieure du dessus de la tête.
Pièces prébasilaires peu ou pas relevées en avant ; à peine saillantes
ou sans lames relevées postérieurement.
Région odorifique largement étendue.
PENTATOMIDES.
ASOPIENS.
253
Hanches antérieures globuleuses.
Cuisses antérieures ornées, chez plusieurs, d’une épine vers les deux
tiers de leur tranche inférieure, inermes chez les autres.
Tibias inermes, ou n’offrant que la petite dent ou épine habituelle,
vers la moitié de leur tranche inférieure; ciliés en dessous, parfois
chargés d'une lame sur une partie de leur tranche externe.
Ongles munis en dessous d’un appendice membraneux.
Ventre parfois avancé en pointe obtuse dans le milieu de sa partie
antérieure ; sans sillon sur sa ligne médiane chez nos espèces françaises.
Les Asopiens n’ont pas les tibias épineux des Cyduiens. Ils se dis¬
tinguent des Sciocoriens et des Æliens par leur môsosternum chargé
d'une carène, par les sinuosités de l’écusson situées après la moitié de
la longueur de cette pièce, etc. ; des Eysarcoriens par ce dernier carac¬
tère et par leur écusson moins large près de l’extrémité ; des deux
premières familles, de la plupart des Eysarcoriens et des Penlatomiens
par leur écusson moins large en devant que la base du pronotum ou
par leur bec en majeure partie non engagé dans une gaine, sous la
partie inférieure de la tète. Celle dernière particularité sert aussi à les
éloigner des Acanthosomiens avec lesquels ils ont plus d’analogie, car
quelques-uns ont le ventre armé en devant d’une pointe obtuse; mais
reu\ qui présentent ce caractère ont la base du pronotum plus large que
celle de l’écusson, et se distinguent par là des Raphigastéraires et des
Acanthosomates, ou montrent trois articles aux tarses, ce qui ne permet
pas de les confondre avec les Sastragalates.
Les Asopiens constituent donc une famille naturelle, facile à re¬
connaître aux caractères indiqués. Cependant malgré l’analogie qu’ils
ont entre eux, ils présentent nécessairement dans leur organisation des
modifications particulières. Ainsi, chez les Tropicoris, le bec est encore ’
en majeure partie logé dans un sillon, sous la partie inférieure de la
tête; mais il commence déjà à montrer, vers la partie postérieure de
celle-ci, la liberté dont il jouira chez les espèces suivantes. Le pronotum
dilaté à ses angles latéraux et denticulé sur la partie antérieure de ses
côtés, chez les Asopaires devient lisse latéralement et à peine plus large
que les élytres chez les Jallaires. La base visiblement plus large que
celle de l’écusson, dans tous les premiers genres, finit par ne pas dé¬
border les côtés de cette pièce chez les Zicrones.
254
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Ces insectes sont d’une taille ordinairement assez avantageuse. La
plupart ont une robe qui se rapproche des teintes de la bure : la
dernière espèce cependant offre de plus riantes couleurs. On les trouve
principalement sur les arbres et sur les arbrisseaux. La liberté dont
leur bec jouit, leur permet d’avoir des mouvements plus variés. Ils
vivent non-seulement du suc des végétaux ; mais ils font aussi la guerre
aux insectes mous, et osent même attaquer les Coléoptères, percer leur
cuirasse et se repaître des fluides de leur corps.
Les Asopaiens se partagent en deux branches :
I élargi en courbe ou en angle rentrant sur les côtés, ordinairement den¬
telé sur la moitié antérieure de ceux-ci ; à angles latéraux dilatés, auri-
culés ou anguleux, débordant notablement la base des élylres.
£ élargi en ligne droite ou arqué en dehors sur les côtés; non dentelé sur
la moitié antérieure de ceux-ci ; à angles latéraux émoussés ou obtus,
ne débordant pas ou débordant à peine les élytres.
Branches.
Asopaires.
Jallaires.
Les Asopaires se répartissent dans les genres suivants :
Genres.
élargi en courbe rentrante sur les côtés; offrant la sinuosité vers le tiers,
à peine denticulé sur ce tiers anterieur; à angles latéraux relevés et
auriculés; à angles postérieurs subarrondis. Tete en ogive ou subar¬
rondie en devant. Epistome presque enclos Tropicoris.
Tibias antérieurs chargés d’une lame
sur leur tranche externe. Epistome
rétréci en devaut et enclos par les
joues.
Tibias antérieurs simples. Epistome
subparalléle, aussi avancé que les
joues.
Plalynopus.
Picromerus .
Ventre tronqué àsa partie
antcro-médiane.
Ventre avancé en pointe
à sa partie antéro-mé-
diane.
2e article des antennes à peine plus grand
ou à peine aussi grand que le 3e. Ventre
tronquera sa partie antcro-médiane
Arma.
Pudisus.
Aiopus.
PENTAT0M1DES. — ASOPIENS. — Tropicoris.
Genre Tropicoris , TaowcoRE ; Halin.
Hahn, Wan i. t. II (1835). p. 52.
Caractères. Prouotum élargi en courbe rentrante sur les côtés;
offrant son sinus vers le tiers de la longueur de ceux-ci; à peine denti-
culé sur ce tiers antérieur; à angles latéraux relevés et auriculés,
arqués en devant, échancrés en arrière; à angles postérieurs subar¬
rondis, débordant la base de l’écusson. Téta en ogive, ou subarrondie
en devant. Epistomc rétréci en devant, enclos ou presque enclos par les
joues. Yeux ovalaires, obliques. Ecusson à stigmas marqués de points
enfoncés. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité du 2° arceau ventral. Ventre
avancé en pointe entre les hanches postérieures. Cuisses de devant iner-
mes. Tibias antérieurs simples.
1. Tropicoris rufî|»es; Linné.
Tête en ogive. Antennes d’un roux fauve sur les trois premiers articles
et à la base des 4e et 5e, bruns sur le reste de ceux-ci. Prothorax auriculé
à ses angles latéraux; ceux-ci arqués en devant , échancrés en arrière et
terminés en pointe. Dessus du corps variant du fauve brunâtre ou bronzé
souvent en partie d’un vert bronzé , marqué de points enfoncés obsetirs :
moitié antérieure des bords latéraux du pronotum , extrémité de T écusson,
et un point au côté des stigmas, d’un roux orangé. Tranche abdominale
entrecoupée de noir et de flave. Dessous du corps et pieds d'un livide rous-
sâtre.
<? Dernier arceau ventral arqué en devant, parallèle sur les côtés;
trois fois au moins aussi large que long; déprimé, et écliancré sur le
tiers médiaire de sa largeur, à partir du tiers antérieur de sa longueur,
tronqué sur le tiers médiaire, avec les côtés un peu arqués en dedans
jusqu’aux angles postérieurs qui sont aigus.
$ Dernier arceau du ventre arqué en devant; élargi sur les côtés
en formant une sinuosité vers le milieu de ceux-ci; divisé, par une
ligne arquée en arrière, en dem: moitiés : l’antérieure formée de deux
256
HISTOIRE NATURELLE UES PUNAISES.
pièces, creusée chacune d’une fossette, près de la suture dont le bord
relevé est bifurqué d’arrière en avant et cilié à son bord interne : la
postérieure composée de six ou sept pièces : la médiane antérieure
transverse, rétrécie d’avant en arrière sur les côtés, tronquée en avant
et en arrière, paraissant précédée d'une petite pièce triangulaire s’a¬
vançant entre la suture de la moitié antérieure ; la médiane postérieure
en carré long : les latérales internes, concaves, jusque près de leur
extrémité postérieure qui est relevée ou épaissi et atteint le bord pos¬
térieur du ventre.
Cimex rufpes. Linn., Syst. nat. iûe édit. t. I. p. 443. i9. — Id. 12e édit. t. I.
p. 719. 24. — Id. Faun. suec. p. 24S. 923. — de Geer, Méin. t. Iil
p. 233. 2. — F 'BR., Syst. Entom. p. 70 t. 24. — Id. Entom. syst. t. IV.
p. 93. 56. — Id. Syst. Rliyng. p. 136. 5 — de Yillers, C. Linn. , Entom.
t. I. p. 48R. 31. — Rossi, Faun. etr. t. 11. p. 230. 1298. — Petagn., Inst,
entom. t. II. 631. 11. — Schellenb., Cimic. pl. I. fig. 3. — Wolff, Icon.
Cimic. 9. 9. pl. I. fig. 9. — Fallén, Mon. Cimic. p. 44. 7. — Id. Ilemipt.
suec. p 26. 7. — Zetterst., Fa m. lapp. 459. 2. — Id. Ins. lapp. p. 239. 2.
— Bormeist., Ilandb. I II. p. 336. 7. — Amyot et Serv. Ilémipt. p. 149. 1.
— Sahlb., Geoc. fenn. p. 30. 13.
Vcntaloma rufipes. Catr., llist. nat. t. XII. p. 188. 14. — IIerrich-Sciiaeffer,
Faun Germ. 113 11. — Lepel. et Aud. Serv., Encycl. méth. t. X. p.55. 13.
— Gurski, Analect. entom. p. 98. 37.
Pentalome à p filles fauves. Faun. franç. (Géocorises), pl. II. fig. 6.
Tropicoris rufipes. IIahn, Wanz. t II. p. 54. pl. XLVII. fig. 145. — Dallas.
List. Ilemipt. p. 2 8. 1. — Fieber, Eur. Ilemipt. p. 330. 1.
Long. 0ln,0!12 à 0m,Üi35 ( 5 1. à 6 1.). — Larg. 0m.00C6 à 0m,0078
(3 1 a 3 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum.
Corps oblong; subplaniuscule. frie en ogive en devant; plus longue
au devant des yeux que large entre ces organes, à peine relevée en un
rebord moins insensible près des yeux, assez densement ponctuée •
ruguleuse; ordinairement d’un vert bronzé, quelquefois d’un brun
ou fauve bronzé, parfois même d’une teinte d’un fauve testacé entre
les points obscurs. Epistome rétréci en devant, moins avancé que les
joues et enclos par elles. Antennes d’un rouge teslacc ou d’un roux
fauve sur les trois premiers articles et sur la base des 4e et 5b, bruns
ou d'un brun noir sur le reste de ceux-ci : à 2e article près d’une fois
plus long que le 3e. Yeux bruns, postérieurement bordés de fauve 'tes-
PENTATOMIDES. — ASOPIENS. — TfOpiCOriS. 257
tacé. Pronotum échancré en devant : cette échancrure presque continue
jusqu’aux angles antérieurs qui sont aigus et très-vifs; élargi d’abord
en courbe rentrante sur les côtés, à peine denticulé sur le premier
tiers de ceux-ci; arqué en devant sur la partie qui forme le bord an¬
térieur des angles latéraux, terminé en une petite pointe à ceux-ci;
échancré en arc très-faible à son bord latéral postérieur; auriculé et
relevé à ses angles latéraux, et débordant les ély très d’une largeur
presque égale à la base d’une corie; offrant au moins sur son disque
les traces d’un sillon longitudinal médiaire; à cicatrices en partie
imponctuées; marqué, sur le reste de sa surface, de points enfoncés
obscurs et assez rapprochés ; à couleur foncière variant du vert bronzé
au brun fauve ou fauve cuivreux ou bronzé, avec les cicatrices et la
moitié antérieure du bord latéral d’un rouge roux ou roux testacé, eu
parfois blanc. Ecusson offrant ses sinuosités presque aux trois quarts de
ses côtés; moins large que le tiers d’une corie vers l’angle postéro-
interne de celles-ci ; variant de couleur comme le pronotum; ponctué
comme lui, d’une manière ruguleuse près de la base, avec l’extrémité
lisse ou peu ponctuée, souvent creusée d’une fossette assez légère, et
d’un rouge rosat ou orangé; marqué d’un petit point calleux pâle ou
rosat au côté interne de chaque stigma. Codes ponctuées et colorées
comme l’écusson ; avec les deux cinquièmes basilaires du rebord de
l’exocorie et parfois la base des sutures ou nervures radiales et cubi¬
tales de même couleur. Exocorie prolongée jusqu’à l’extrémité du 5e ar¬
ceau ventral; à angle postéro-externe aigu. Membrane d’un livide rous-
sâtre, mais paraissant d’un vert ou brun bronzé ou cuivreux, sur le
corps. Dos de l’abdomen noir. Tranche abdominale en majeure partie
visible en dehors des ély très; à segments entrecoupés par moitié de
flave ou roux testacé et de noir. Bec prolongé au moins presque jusqu’à
l’extrémité du 2e arceau ventral. Dessous du corps luisant; d’un livide
ou flave roussâtre ou parfois d’un fauve ou roux testacé; ponctué sur
la poitrine, pointillé sur le ventre : ces points, tantôt obscurs, tantôt
presque concolores : région odorifique rose. Ventre marqué sur les
côtés, aux angles des intersections des arceaux, d’une tache noire qui
disparaît chez les variétés par défaut. Stigmates noirs. Pieds d’un roux
testacé ou d’un fauve orangé, ponctués d’obscurs.
Annales de la Société Linnéennc.
258
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Cette espèce habite principalement les bois. On la trouve sur divers
arbres ou arbrisseaux.
Obs. La couleur foncière varie suivant le développement de la matière
colorante. Dans l’état normal le dessus du corps est d’un vert bronzé,
au moins sur les parties antérieures, avec les points noirs ou obscurs;
mais dans les variations par défaut, plusieurs parties, surtout l’écussen,
les cories et divers espaces du pronotum passent au fauve ou au fauve
brun bronzé ou cuivreux, ou même au fauve testacè sur les intervalles
des points, et ceux-ci se montrent alors souvent à peine obscurs.
Obs. Divers auteurs modernes paraissent avoir été embarrassés pour
assigner à cette espèce la place qui lui convient. Elle doit, sans contre¬
dit, marcher à la tête des Asopiens, auxquels elle se rattache par la
base de son pronotum plus large que celle de l'écusson, presque denti-
culée sur le tiers antérieur de ses côtés, dilaté à ses angles latéraux ;
par son port et même par sa couleur. Les pièces prébasilaires qui vont
en s’annihilant d’avant en arrière pour laisser le bec se dégager, mon¬
trent que le Tropicoris rufipes commence la série des Pentatomides chez
lesquels l’instrumentde succion se montre plus ou moins libre du sillon
dans lequel il est logé, sous le dessous de la tête, chez les autres insec¬
tes de cette famille.
Genre Platynopus , Platynope; Amyot et Serville.
Amyot et Serville, Hist. nat. des Hémipt. (1843). p. 79.
(7:>aTÙvw, je dilate ; pieds).
Caractères. Pronotum élargi en angle rentrant sur les côtés ; offrant
cet angle rentrant après la moitié de la longueur de ceux-ci ; dentelé
sur la moitié antérieure de ces côtés ; à angles latéraux vifs; en ligne
droite à la base; à angles postérieurs vifs et débordant la base de l’é¬
cusson. Tête presque carrée. Epistome rétréci en devant et enclos par
les joues. Yeux ovalaires, obliques. Ecusson à stigmas creusés d’une
fossette. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures.
Ventre avancé en cône ou en saillie obtuse à sa partie antéro-médiane.
Cuisses antérieures armées d’une épine, vers les trois quarts de leur
PENTATOMIDES. — ASOPIENS. — PldtynOpUS. 259
tranche inférieure. Tibias armés d’une lame sur leur tranche externe.
l. Platynopus sanguinipes ; Fabricius.
Tète presque carrée. Epistome enclos. Antennes noires, à 1er article et
base du dernier et souvent du 2e d'un roux f pâle. Pronotum à angles de
devant munis d’une petite dent; à angles latéraux vifs et saillants ; en
ligne droite d sa base. Dessus du corps d’un fauve testacé, marqué de
points enfoncés noirs ou obscurs : majeure partie de la tête, partie anté¬
rieure et angles latéraux du pronotum noirs ou noirâtres. Ecusson flave à
l’extrémité ; marqué d’un point calleux rosat au côté interne des stigmas.
Tranche abdominale entrecoupée de noir et d’orangé. Dessous du corps et
pieds couleur de chair : extrémité des tarses noire.
o* Avant-dernier arceau du ventre en angle dirigé en avant, sur la
ligne médiane, le dernier en demi-cercle ; creusé d’une fossette sur la
ligne médiane ; tronqué et un peu échancré à son bord postérieur, re¬
courbé en forme de C à ses angles postérieurs.
9 Avant dernier arceau du ventre arrondi sur la ligne médiane; le
dernier en demi-cercle élargi en courbe rentrante d’avant en arrière ;
divisé par une ligne transversale arquée en arrière et bissinuée, en
deux moitiés ; l’antérieure, plus grande, formée de deux pièces, et
d’une troisième, étroite, en triangle allongé, située vers l’extrémité de
la suture ; la moitié postérieure de six pièces : les deux médianes
transverses : les deux latérales antérieures non concaves, atteignant le
bord postérieur du ventre.
Cimex sanguinipes. Fabr., Spec. 1ns. t. II. p. 344. 36. — Id. Entom. syst. t. IV.
p. 93. 53. — Id. Syst. Rhyng. p. 151. 3. — De Villers, C. Linn., Entom.
t. I. p. 491. 39. — Fieb., Rhyng. Livl. p. 107.
Penlatoma sanguinipes. Latr., Ilist. nat. t. XII. p. 188. 15.
Plalynopus sanguinipes. IIerrich-Schaff., Wanz. t. IV. p. 101. pl. 142. fig. 449.
— Fieb., Eur. Hempit. p. 348. 1.
Asopus Genei. A. Costa, Ann. Soc. entom. d. Fr. t. X (1841). p. 299. 11. pl. VI.
fig. 7. — Id. Cimic. centur. 2e sér. 6. 10. p. 32. 2 (190).
Asopus sanguinipes. Gorski, Analect. entom. p. 120. 71.
Long. 0 111 ,0135 à 0™,0157 (6 1. à 7 1.). — Larg. 0*,0067 à 0“,0078
(3 1. à 3 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum.
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
2G0
Corps oblong; subplaniuscule. Tête presque carrée au devant des
yeux, un peu arquée en devant; sans rebord; faiblement concave;
ponctuée; noire ou noirâtre, avec ses bords antérieurs et latéraux et
la partie antérieure au moins de l’épistome d’un rouge pâle. Epistome
enclos par les joues. Antennes noires, avec le 1er article, le tiers ou les
deux cinquièmes du dernier et souvent la base du 2e, d'un rouge pâle ;
à 2e article un peu moins long que le 3e. Yeux bruns, bordés posté¬
rieurement de fauve testacé. Pronotum échancré en devant, avec la
partie postoculaire obliquement tronquée; à angles de devant armés
d’une petite dent dirigée en dehors; élargi jusqu’aux angles latéraux,
en formant un angle rentrant très-ouvert, vers la moitié de ses côtés ;
denticulé sur la partie antérieure de ceux-ci, anguleux à ses angles la¬
téraux qui sont vifs un peu relevés; débordant, à ceux-ci, les _ély très
d’une largeur égale environ aux deux tiers de la base d’une corie; en
ligne droite à sa base ou à peine dirigée en arrière en forme de dent à
ses angles postérieurs : ceux-ci, vifs; creusé d'un sillon transverse ne
débordant pas les cicatrices ; offrant ordinairement une trace médiane
lisse, prolongée depuis le bord antérieur jusqu’au sillon transverse;
marqué de points noirs moins gros et plus serrés sur les cicatrices et
au devant qu’aprôs le sillon transverse; avec les intervalles ordinaire¬
ment d’un fauve testacé, avec la région située au devant du sillon, noi¬
râtre, et le bord latéral d’un rouge rosat. Ecusson offrant des sinuosités
entre les trois cinquièmes et les deux tiers des côtés; arrondi posté¬
rieurement : à peu près égal aux deux cinquièmes de la largeur d’une
corie, vers l’angle postéro-interne de celles-ci ; offrant les traces d’une
tuméfaction basilaire ; ponctué et coloré comme le pronotum, avec la
tuméfaction obscure et l’extrémité peu ponctuée, et d’un blanc flaves-
cent , paré d’un point calleux d’un rouge pâle, au côté interne des
stigmas : ceux-ci creusés d’une fossette ponctuée; marqué de points
nébuleux ou obscurs; d’un testacé fauve ou brunâtre, avec la base du
rebord de l’exocorieet de la nervure radiale plus pâle. Exocorie prolon¬
gée jusqu’à la moitié du 5e arceau ventral. Membrane d’un livide mi-
bronzé ou mi-doré, marqué d’une tache nébuleuse vers sa partie postéro-
externe. Dos de l’abdomen noir. Tranche abdominale débordant en majeure
partie les élytres ; à segments flaves ou d’un flave testacé sur leur tiers
pentatomides. — asopiens. — Picromerus. 261
médiaire, noirs à leurs extrémités. Dessous du corps rosat’ou couleur de
chair: moitié interne du repli des joues, noir. Bec prolongé jusqu’à l’ex¬
trémité des hanches postérieures. Poitrine marquée de points enfoncés
noirs : ces points formant souvent une ligne noire près du hord interne
du repli du pronolum. Ventre avancé en cène entre les hanches posté¬
rieures; marqué de points enfoncés superficiels et concolores; paré
sur les côtés d’une tache noire aux angles des arceaux de la tranche ; à
stigmates noirs; orné d’une rangée longitudinale de taches noires sur
la ligne médiane du ventre, et de deux rangées moins marquées, de
chaque côté de celle-ci. Pieds d’un rouge ou roux orangé : seconde
moitié du dernier article des tarses noirs.
Cette espèce est principalement méridionale, mais on la trouve
aussi quelquefois dans les environs de Lyon. Elle est peu commune.
Genre Picromerus, Picromère ; Amyot et Serville.
Amyot et Serville. Hémipt (1843). p. 44.
(nixpài, piquant, pzpôs, cuisse).
Caractères. Pronotum élargi en angle rentrant sur les côtés ; offrant
cet angle rentrant après la moitié de la longueur de ceux-ci; dentelé
sur la moitié antérieure de ces côtés; à angles latéraux vifs et saillants ;
à angles postérieurs débordant la base de l’écusson, vifs et prolongés
en arrière en forme de dent. Tête presque carrée. Epistome subparal¬
lèle en devant, aussi avancée que les joues. Yeux subarrondis. Ecus¬
son offrant ses sinuosités latérales vers les trois cinquièmes de ses
côtés; à stigmas creusés d’un point enfoncé. Bec prolongé jusqu’aux
hanches postérieures ou jusqu'à l’extrémité de celles-ci. Ventre ordi¬
nairement avancé en saillie obtuse à sa partie antéro-médiane. Cuisses
antérieures armées d’une épine, vers les trois quarts de leur tranche
inférieure. Tibias antérieurs simples.
« Bec prolongé jusqu'à l'extrémité des hanches postérieures.
Antennes d’un ro :ge pâle. Extrémité de l’écusson et un
point calleux au côté interne de chaque stigma, rosats. Bidens.
0.0. Bec prolongé jusqu’à la partie antérieure des hanches
262
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
postérieures. Antennes roses, avec la seconde moitié des
3e, 4* et se articles, noire. Ecusson unicolore. Nigridens.
i Ficromeras bidens ; Linné.
Antennes d'un rouge pâle ; à 2e article faiblement plus long que le 3e.
Dessus du corps marqué de points enfoncés obscurs ; variant du gris au brun
métallique ou bronzé , plus obscur sur la tête : épines des angles latéraux
du pronotum, noires : un point calleux derrière chaque cicatrice, un autre
au côté interne des stigmas et extrémité de V écusson, rosats. Tranche abdo¬
minale d'un rose bronzé, souvent avec la partie médiaire des segments
d’un roux rougeâtre. Ventre fauve testacé, marqué de points concolores.
Bec prolongé jusqu’ à l’extrémité des hanches postérieures.
a* Dernier arceau du ventre arrondi en devant, parallèle sur les
côtés; cilié et à trois faibles échancrures à son bord postérieur; bombé
en devant, déprimé postérieurement.
$ Dernier arceau du ventre obtusêment arqué en devant, élargi
presque en ligne droite sur les côtés; divisé par une ligne transversa’e
en deux moitiés: l’antérieure, un peu plus grande, de deux pièces
déprimées près de la suture : la postérieure de six pièces : la médiane
antérieure transverse : la postérieure en parallélogramme plus longue
que large : les deux latérales internes atteignant le bord postérieur du
ventre : les latérales externes un peu relevées en rebord postérieure¬
ment.
Cimex bidens. Linné, 10e édit. 1. 1 . p. 443. 18. — 12e édit t. I. p. 718. 23.— Id.
Faun.suec. p. 247. 921. — De Geer, Mém. t. lit. p. 239. pl. XIII. fig. 9.—
Fabr., Syst. entom. p. 701.23.— Id. Entom. Syst. t. IV. p. 93.54. — Id. Syst.
Rhyng. p. 153. 2. — De Villers, C. Limi. Entom. t. I. p. 488. 30. — Rossi,
faun estr. t. II. p. 230. 1297. — Panz. faun. Germ. 26. 22. — Wolff, Icon.
cimic. p. 7. 7. pl.I. fig. 7. — Fallén, Monogr. cimic. p. 43. 1. — ld. Hemipt.
suec. p. 22. 1. — Zetterst. Faun. lapp. p. 463. 1. — Id. Ins. lapp. p. 259. 1.
Pentatoma bidens. Tigny, Hist. nat. t. IV. p. 294. — Latr. Hist. nat. t. XII. p. 188.
16. — Id. Gener. t. III. p. 116.
Armabidens. ÜAHN.Wanz. t. I. p. 92. pi. XV. fig. 51. — Kolenat. Melet.t. IV.
p. 39. 163.
Asopus bidens. Burmeist, Handb. t. II. p. 379. 6. — Herrich-Schaeff. Wanz.
t. VII. p. 113. — A. Costa, Cimic. centur. 2e dec. 6-10. p. 33. 4. ( 192 ).—
Gorski, Analect. entom. p. 120. 72.
pentatomides. — ASOPiENS. — Picromerus. 263
Picromerus bidens. Amyot et Serv. Hémipt. p. 84. 1 — Sahlb. Geoc fenn.
p. 18. 1. — Dallas. Hemipt. p. 93. 2. — Fieber, Eur. Hemipt. p. 3 49. 1.
Stirelrus bidens. Blanch. Hist. nat. Hémipt. p. 153. 2.
Asopus ( picromerus ) bidens. Flor. Rhynch. Livl. p. 92 3.
Long. 0m,0090 à 0m,0135 ( 4 1. à 6 1. ).— Larg. O» ,0067 à 0”,00£
(3 1. à 3 1. 1/2) aux angles latéraux du pronotum.
Corps oblong; subplaniuscule. Tête en carré un peu plus long que
large et subarrondi aux angles de devant, au devant des yeux; rugueu-
sement ponctuée ; d'un brun métallique. Epistome subparallèle, aussi
avancé que les joues. Antennes d’un rose ou d’un rouge pâle; à 2e article
au moins aussi long que le 3e. Pronotum obtusément écliancré en
devant, avec la partie postoculaire un peu obliquement tronquée;
denticulé et élargi d’abord en ligne droite jusqu’aux trois cinquièmes
de ses côtés, dilaté ensuite aux angles latéraux, en un angle spiniforme
et un peu relevé; débordant à ces angles, la base des élytres, d’une
largeur égale aux trois quarts de la base d’une corie ; à angles postérieurs
vifs, débordant la base de l’écusson , et un peu dirigés en arrière en
forme de dent; presque sans traces de sillon transverse; moins den-
sement ponctué sur les cicatrices; couvert sur le reste de sa surface
de points enfoncés médiocres, rapprochés et noirâtres ou obscurs, avec
les intervalles fauves ou d’un fauve testacé, noir brun ou brunâtre en
devant etaux épines des angles latéraux : la couleur générale paraissant
d’un brun fauve métallique; noté d’un petit point tuberculeux rosat,
derrière chaque cicatrice, avec les dentelures latérales de mêmecouleur.
Ecusson arrondi à l’extrémité; à peu près aussi large que la moitié
d’une corie, vers l’angle postéro-interne de celles-ci; offrant les traces
d’une tuméfaction basilaire; et ensuite d’une légère carène ; marqué de
points obscurs ruguleuxsur la tuméfaction, coloré comme le pronotum,
avec l’extiéinilé presque lisse et d’un rouge orangé ou rosat ; orné d’un
point calleux de même couleur au côté interne de chaque stigma. Cônes
un peu moins foncées que l’écusson, marquées de points obscurs,
séparés par des intervalles plus unis. Exocorie prolongée jusqu’à la
moitié du 5e arceau ventral. Membrane d’un livide fauve roussâtre,
avec la cicatricule nébuleuse; notée d’une ligne d’un brun fauve vers
264
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
sa partie postéro-externe. Dos de l’abdomen noir. Tranche abdominale
d’un brun métallique ou bronzé, ordinairement avec la partie médiaire
de chaque segment plus ou moins visiblement d’un roux fauve. Dessous
du corps souvent à reflets cuivreux ; ordinairement d’un fauve ou d’un
testacé rosat. Bec prolongéjusqu’à l’extrémité des hanches postérieures.
Poitrine marquée de points enfoncés noirâtres, constituant quelques
taches, et avec les épines du pronotum noires; marquée de quelques
taches roses : région odorifique de même couleur. Ventre avancé en
saillie obtuse à sa partie antéro-médiane : pointillé : ces points tantôt
obscurs, tantôt concolores; orné d’une tache noire sur la ligne médiane
des Se et 6e arceaux : ces taches parfois inconstantes. Pieds d’un rouge
testacé: cuisses pointillées d’obscur: dernier article des tarses noirâtre :
tibias ciliés.
Cette espèce paraît habiter toutes les parties de la France. Elle n’est
pas rare dans les environs de Lyon.
2. Picromerus nigridens ; Fabricius.
Antennes d'un rouge pâle, avec la seconde moitié des trois derniers arti¬
cles, noire : le 2« faiblement plus long que le 3a. Dessus du corps marqué
de points enfoncés obscurs ; variant du gris au fauve ou testacé grisâtre ,
avec l’épine des angles latéraux du pronotum , noire : bords latéraux du
pronotum et bord externe de la tranche abdominale d’un rouge testacé
pâle. Ventre rosat; parsemé de gros points enfoncés noirs. Bec prolongé
jusqu’à la partie antérieure des hanches postérieures.
Dernier arceau ventral en demi-cercle un peu élargi d’avant en
arrière sur les côtés ; trois fois aussi long que large ; échancré en arc
subfestonné et cilié à son bord postérieur; fendu dans le milieu de ce
dernier.
Ç Dernier arceau ventral arqué en devant, élargi d’avant en ar¬
rière sur les côtés ; un peu plus large à son bord postérieur que long
sur la ligne médiane; divisé par une ligne transversale en deux par¬
ties : l’antérieure, de deux pièces , parfois rayées chacune d'une ligne
près de la suture : la postérieure de six pièces : la médiane antérieure
pentatomïdes. — asopiens. — Picromerus. 26o
transverse ; la postérieure en carré plus long que large : les latérales
internes en parties déprimées, prolongées jusqu’au bord postérieur
du ventre.
Cïmex nigridcns. Fabr., Syst. Rhyng. p. 156. 4.
Stirelrus maculicornis. Muls. et Rev, Ann. Soc. linn. de Lyon. 1850-52. p. 76.
— Muls., Opuse. entom. t. I. p. 95. — Voy. Bærensp., Berlin Entom. Zeitsch.
t. II (1858). p. 79.
Asopus nigridens. A. Costa, Cimic. centur. 2e. dec. 6-10. (1847). p. 33.
5 (193).
Picromerus nigridens. Fieb., Enr. Ilemipt. p. 340. 2.
Long. 0m,010o à 0m,0135 (4 1. 3/4 à 6 1.). — Larg. 0m,00o9 à 0®,067
(2 1. 2/3 à 3 1.) aux angles latéraux du pronotum.
Corps oblong; subplaniuscule. Tête, au devant des yeux, en carré un
peu plus long que large, subarrondie aux angles de devant ; rugueuse-
ment ponctuée; d’un brun submétallique. Epistome subparallèle, pres¬
que aussi avancé ou aussi avancé que les joues. Antennes à 1er article
court, souvent grisâtre : le 2e rosat ou d’un rouge pâle : les trois sui¬
vants de même couleur à la base, noirs sur la seconde moitié : le 2e fai¬
blement plus long que le 3®. Pronotum échancré presque en demi-
cercle en devant, avec la partie postoculaire très-oblique ; denticulé et
élargi presque en ligne droite jusqu’à la moitié de ses côtés, dilaté en¬
suite aux angles latéraux en un angle spiniforme et peu relevé, débor¬
dant les élytres d’une largeur égale aux deux tiers de la base d’une
corie;à angles postérieurs vifs, mais prolongés en arrière en forme de
dent; offrant les traces apparentes d’un sillon transverse ; moins dense-
ment ponctué sur les cicatrices; couvert sur le reste de sa surface de
points enfoncés, rapprochés, noirâtres ou obscurs, avec les intervalles
gris ou fauves, souvent pl us foncés en devant : bords denticulés d’ un rouge
testacé pâle : épines noires. Ecusson obtuséinent arrondi à l’extrémité;
moins large que la moité d’une corie, vers l’angle postéro-externe de
celles-ci; offrant les traces d’une tuméfaction basilaire et ensuite d’une
légère carène ; marqué de points obscurs, ruguleux sur la tuméfaction ;
uniformément coloré, à peu près comme le pronotum. Cories d’un gris
un peu plus pâle, ponctuées; base du bord de l’exocorie, rosat. Exocorie
prolongée jusqu’à l’extrémité du 5e arceau ventral. Membrane d’un
266 HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
livide fauve ou roussâtre, cuivreux, avec une tache nébuleuse vers la
partie postéro-exlerne. Dos de l'abdomen noir. Tranche abdominale d’un
rouge testacé, densement marquée de petits points noirs, avec le bord
rosatet notée d’un point noir aux angles postérieurs des segments.
Dessous du corps d’un livide rosat ; marqué de points enfoncés, moins
gros et plus rapprochés sur la poitrine, plus gros et moins rapprochés
sur le ventre : celui-ci avancé en pointe, en devant ; subdenticulé sur
les côtés ; marqué d’un point obscur à l’angle postérieur des segments;
ordinairement marqué sur la ligne médiane d’une rangée de taches
noires, qui font parfois défaut, au moins en partie. Bec prolongé jus¬
qu’à la partie antérieure des hanches postérieures. Pieds d’un livide
tirant sur le fauve. Ctiisses ponctuées d’obscur : dernier article des
tarses noirâtres. Tibias ciliés.
Cette espèce est moins commune que la précédente.
Obs. Le P. nigridens se distingue aisément du P. bidens, par ses an¬
tennes noires sur sa seconde moitié des trois derniers articles ; par son
pronotum dépourvu d’un point tuberculeux rosat, derrière chaque cica¬
trice ; par son écusson unicolore ; par son ventre offrant à sa partie
antéro-médiaire, une pointe plus aiguë; parsemé de gros points en¬
foncés noirs ; par sa tranche abdominale d’un rouge pâle extérieure¬
ment; par l’absence de taches roses sur la poitrine; par son bec pro¬
longé seulement jusqu’à la partie antérieure des hanches postérieures.
Picromerus conformis. Herrich-Schaeffer. Antennes à 2e ar¬
ticle noir , au moins en dessus : le 3e noir à ses extrémités , d'un blanc sale ,
au milieu : les 4e et 5e de cette dernière couleur à la base, noirs à l’extrc-
mité. Dessus du corps d’un cendré flavescent, marqué de points noirs, avec
l’épine des angles latéraux noires et l’extrémité de l’écusson , pâle. Ecus¬
son marqué d’un calus blanc au côté interne des stigmas. Dessous du corps
d’un cendré flavescent ; parsemé d’assez gros points noirs. Ventre ordi¬
nairement marqué d’une tache d’un noir bronzé sur la partie médiane de
T avant-dernier arceau, et d’un point noir sur la partie antéro-médiane des
deux arceaux précédents. Bec prolongé presque jusqu’à l’extrémité des han¬
ches postérieures.
Asopus conformis. Herrich-Schaeffer, Wanz. t. VI. p. 72. pl. 204. fig. 640.
pentatomides. — asopiens. — Arma. 267
Patrie : la Turquie (Friwaldski). Herrich-Schæffer (type).
Epistome aussi avancé que les joues. Pronolum à angles latéraux dé¬
bordant les élytres de la moitié à peine de la base d’une corie; à angles
postérieurs vifs et prolongés en arrière en forme de dent. Ecusson
subcaréné sur une partie de la seconde moitié. Cories offrant la suture
radiale continuée par une nervure jusqu’au bord postérieur de la corie;
à angle postéro-externe aigu ; prolongées jusqu’au tiers du cin¬
quième arceau ventral. Tranche abdominale d’un testacé flavescent sur
presque la moitié médiaire des arceaux, noire à l’extrémité de ceux-
ci. Repli de la tranche marqué d’un point noir à chacun de ses arceaux
postéro-externes. Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches posté¬
rieures. Pieds d’un blanc flavescent : cuisses et extrémité des tibias ex¬
térieurs ponctués de noir.
M. Fieber n’a sans doute pas connu le P. conformis, quand il l’a con¬
sidéré comme identique avec le P. nigridens ; car il constitue bien un®
espèce particulière, distincte de la précédente par sa couleur foncière
d’une teinte plus pâle en dessus et en dessous; par le 2e article de ses
antennes noir, par le 3e noir à ses deux extrémités; par les angles la¬
téraux de son pronotum débordant moins sensiblement la base des
élytres; par son écusson chargé d’un point calleux blanc au côté in¬
terne de ses stigmas, ordinairement non ponctué de noir à son extré¬
mité, et par conséquent pâle à cette dernière ; par le repli de sa tran¬
che marqué d’un point noir à chacun de ses angles postéro-externes;
par le ventre marqué d'un point noir, faiblement plus gros que les au¬
tres, sur la partie antéro-médiane des 4e et 5e arceaux; par la tache
noire du 6e arceau : cette tache parfois nulle ; par son bec prolongé
à peu près jusqu’à l’extrémité des hanches postérieures.
Genre Arma, Arme; Hahn.
Habn. XVanz. t. I. 1831 p. 91.
Caractères. Pronolum élargi en angle rentrant sur les côtés ; offrant
cet angle après la moitié de ceux-ci ; denticulé sur la moitié antérieure de
ces côtés ; à angles latéraux vifs et saillants ; à angles postérieurs vifs, di¬
rigés en arrière en forme de dent et débordant la base de l’écusson .
2fi8
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
Antennes à 2e article près de trois fois aussi long que le 3e. Epistome un
peu moins avancé que les joues, Ecusson à stigmas creusés d’un point
%
fossette. Ventre tronqué à sa partie anléro-médiane. Bec prolongé à
peu près jusqu'à l’extrémité des hanches postérieures. Cuisses inermes.
Tibias simples.
1. Arma Custos 5 Fabricius.
Antennes d'un rouge ou rosat pâle , avec les 3e et 4<= articles ordinaire¬
ment noirs en dessus , vers leur extrémité : le 2e plus de deux fois aussi
long que le 3e. Pronotum dilaté en angle aigu à ses angles latéraux. Dessus
du corps marqué de points enfoncés obscurs sur un fonds d’un fauve testacé;
unicolore. Ecusson à peine plus large que le tiers d'une corie , vers l'angle
postéro-interne de celles-ci. Ventre d'un livide rosat ou testacé. Pieds d’un
livide tirant sur le fauve. Tibias unicolores.
a ” Dernier arceau du ventre obtusément arqué en devant, élargi
sur les côtés ; trois fois au moins aussi large que long; échancré en arc
à son bord postérieur : ce bord éqhancré lui-même et cilié sur son
quart médiaire, et sinué entre cette échancrure et ses angles posté¬
rieurs.
Ç Dernier arceau ventral en ogive en devant, élargi en courbe
rentrante sur les côtés; une fois environ plus large à son bord postérieur
que long sur sa ligne médiane; quadrifestonné postérieurement; divisé
en deux moitiés par une ligne transversale sinuée sur son milieu et un
peu courbée en devant sur les côtés : la moitié antérieure de deux pièces :
la postérieure de six : la médiane antérieure transverse, échancrée en
arc à son bord postérieur : la médiane postérieure en parallélogramme
de moitié plus long que large.
Cimex custos. Fabr. Entom. Syst. t. IV. p. 94. 58. — Id. Syst. Rhyngot. p.
i57. 7. — Wolff. Icon. Cimic. p. 136. 131. pl. XIV. fig. 131.
Pentatoma custos. Latr. Hist. nat. t. XII. p. 188. 12. — Lepellet et Serv.
Encycl. méth. t. X. p. 56. 14.
Arma custos. IIahn. Wanz. t. I. p. 95. pl. XV. fig. 52. — Amyot et Serv. Hémipt.
p. 83. 1. — Kolenat. Melet. ent. t. IV. p. 41. 166. — Dallas. Hemipt. p.
96. 1. Fieber, Europ. Hemipt. p. 348. 1.
pentatomides. — asopiens. — Arma. 269
Asopus custos. Burmeist., Handb. t. Ii. p. 379. 3. — Costa. Cimic. center. 2a.
dec. 6-10. p. 34. 6. p. 34. 6 (194). — Gorski. Analect. entom p. 119. 70.
Sliretrus custos. Blanchard. Hist. nat. Hémipt. p. 133. 4.
Asopus (arma) custos. Fi.or., Rhyng. Livl. t. I. p. 94. 4.
Long 0“,0100 à 0m,0147 (4 1. 1/2 à 6 1. 1/2) — Larg 0°\00o6 à 0">,00G7
(2 1. 1/2 à 3 1.) aux angles latéraux du pronotum.
Corps oblong; subplaniuscule. Tête aussi longue au devant des yeux
que large entre ces organes, presque carrée, un peu rétrécie d’arrière
en avant, souvent presque bilobée en devant ; d’un fauve testacé, mar¬
quée de points enfoncés obscurs ou noirâtres. Epistome un peu rétréci
en devant et ordinairement un peu moins avancé que les joues, mais
non enclos par elles. Antennes roses, d’un rouge ou rosat pâle; ordinai¬
rement avec les 3e et 4° articles hoirs en dessus vers l’extrémité, mais
parfois à peine obscurs : à 2e article le plus long, plus de deux fois aussi
long que le 3e : le 4e plus grand que le 5fi. Pronotum écliancré presque
en demi-cercle, en devant, avec la partie postoculaire peu obliquement
tronquée; denticulé et élargi presque en ligne droite jusqu’à la moitié
de ses côtés, dilaté ensuite aux angles latéraux en un angle aigu et peu
relevé, débordant les élytres d’une largeur égale environ aux trois cin¬
quièmes de la base d’une corie; à angles postérieurs vifs et parfois un
peu prolongés en arrière ; sans traces ou à peu près de sillon transversal
et de calus; ponctué et coloré comme la tète, parfois avec les épines
obscures. Ecusson offrant les sinuosités latérales vers les trois cin¬
quièmes de ses côtés; arrondi à l’extrémité; à peine plus large que le
tiers d’une corie, vers l’angle postéro-ex terne de celles-ci ; offrant les
traces d’une tuméfaction basilaire, suivie d’une ligne ou carène médiane
sensible; coloré et ponctué comme le pronotum, mais un peu plus
obscur et ruguleux sur la tuméfaction. Cories colorées et ponctuées
comme l’écusson. Exocorie prolongée jusqu’aux deux tiers du 5“ arceau
ventral. Membrane d’un livide tirant sur le fauve; avec une tache d’un
fauve brunâtre vers l’angle antéro-interne. Bec prolongé environ
jusqu’aux hanches postérieures. Dos de l’abdomen noir. Tranche abdo¬
minale d’un rouge testacé sur la partie médiaire des segments, noire
aux extrémités de ceux-ci : la partie médiane ponctuée de noir sur sa
moitié interne. Dessous du corps variant du livide fauve au livide lia-
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
270
vescent; marqué de points enfoncés, ordinairement noirâtres, parfois
concolores. Bec prolongé jusqu’à la moitié ou jusqu’à l’extrémité des
hanches postérieures. Ventre ordinairement tronqué à sa partie antéro-
médiaire; marqué sur les côtés d’une tache noire aux angles des
segments; paré sur les flancs des 2e à 6e arceaux d’une rangée de taches
ponctiformes noires, plus rapprochées de la ligne médiane que du bord
latéral : stigmates noirs. Pieds ordinairement d’un livide rosat sur les
cuisses, roses ou rosat sur le reste : dernier article des tarses obscur :
cuisses ponctuées de noir ou obscur.
Cette espèce paraît habiter toutes les zones de la France. Elle n’est
pas rare dans les environs de Lyon.
Genre Podisus, Podise; Herrich-Schaeffer.
H errich- Schaeffer, Wanz. t. IX. p. 296.
Caractères. Pronotum en angle rentrant sur les côtés; offrant cet an¬
gle rentrant après la moitié de la longueur de ceux-ci ; denticulé sur la
moitié antérieure de ces côtés; à angles latéraux débordant la base des
élytres des deux tiers environ de la base d’une corie, un peu arqués en
devant ; en ligne droite en arrière ; à angles latéraux vifs et un peu
prolongés en arrière en forme de dent, et débordant la base de l’écusson,
Antennes à 2e article près d’une fois plus long que le 3e. Epistome sen¬
siblement moins avancé que les joues. Ecusson h stigmas creusés d’un
point fossette. Bec prolongé jusqu’aux hanches postérieures. Ventre
avancé en pointe à sa partie antéro-médiane. Cuisses inermes. Tibias
simples.
L’insecte qui rentre dans ce genre présente aux angles latéraux de
son pronotum une conformation qui rappelle un peu celle du Tropicoris
rufipes. Le 2e article des antennes est moins long que chez les Arma ;
les angles postérieurs du pronotum moins prolongés en forme de dent ;
le ventre avancé en pointe.
4 . Podisus luridus ; Fabricius.
Antennes d'un noir vert . avec le dernier tiers du 4e article et souvent
PENTATOMIDES. — ASOPIENS — PûdiSUS. 271
L’extrémité du 2e d’un roux flave : le 2° près d’une fois plus long que le 3e.
Pronotum dilaté à ses angles latéraux en un angle arqué à son bord an¬
térieur. Dessus du corps marqué de points enfoncés verdâtres, ordinai¬
rement d’un vert bronzé ou cuivreux sur la tête et sur les côtés du prono¬
tum , d’un fauve testacé sur le reste. Ecusson égal aux deux cinquièmes
d’une corie , vers l’angle postéro-interne de celle-ci. Ventre d’un livide fauve.
Pieds d'un livide tirant sur le fauve. Tibias unicolores.
o* Dernier arceau ventral presque en demi-cercle élargi ; trois ou
quatre fois aussi large postérieurement que long sur sa ligne médiane
jusqu’au niveau de l’extrémité de ses côtés; échancréen arc à son bord
postérieur.
Cimex luridus. Fabr., Syst. entom. p. 701. 25. — Id. Entom. syst. t. IV. p. 94.
57. — Id. Syst. Rhyngot. p. 157. 6. — De Vjllers, C. Linn., Entom. t. I.
p. 491. 40. — Panz., Faun. Germ. 92. 9. — Wolff, Icon. cimic. p. 135.
130. pl. XIII. fig. 130. — Fai-lén., Monog. cimic. p. 46. 8. — Id. Hemipt.
suec. 26. 8.
Pentatoma lurida. Latr., Hist. nat. t. XII. p. 188. 13.
Arma lurida. Hahn, Wanz., t. I. XCVII. pl. XV. fig. 53. — Dallas, Hemipt.
p. 96. 2.
Podisus luridus. Herrich- Schaeffer, Wanz. t. IX. (alphab. Verz.) p. 19.
Asopus luridus. Burm., Handb. t. II. p. 379. 4. — Herrich-Schaeffer, Wanz.
t. VII. p. 114. — Gorski, Analect. entom. p. 117. 69. — Fieber, Eur. Hemipt.
p. 348. 1.
Arma luridum. Kolen., Melet. t. IV. p. 40. 164.
Asopus (podisus) luridus. Flor, Rhynch. livl. t. 1. p. 95. 5.
Long. 0m,0090 à 0m,0112 (4 1. à 5 1.). — Larg. 0m,00o6 à 0m,0061
(2 1. 1/2 à 2 1. 3/4) aux angles latéraux du pronotum.
Corps oblong; subplaniuscule. Tête un peu moins longue au devant
des yeux que large entre ces organes; bilobée en devant, parallèle sur
les côtés; ruguleusement ponctuée; ordinairement d’un vert métallique
bronzé ou bleuâtre, parfois d’un fauve testacé sur quelque parties,
surtout sur le vertex. Epistome rétréci à sa partie antérieure, moins
avancé que les joues, mais non enclos par elles. Antennes à 1er article
en partie brun, en partie d’un livide testacé : le 2° brun, souvent d’un
*ivide testacé à l’extrémité et parfois à la base : les autres noirs, avec le
dernier tiers ou les deux cinquièmes du 4e d’un rouge flave : le 2'* le
tl'i HISTOIRE .NATURELLE DES PUNAISES.
plus long, près d’une fois plus long que le 3e : le 4e plus grand que
le 5e Pronotum échancré presque en demi-cercle en devant, avec la
partie postoculaire un peu obliquement tronquée ; dentelé et élargi en
ligne droite jusqu’à la moitié au moins de ses côtés, dilaté, subarticulé
et sensiblement relevé à ses angles latéraux, c’est-à-dire arqué au bord
antérieur de ceux-ci et en ligne droite à leur bord postérieur et débor¬
dant les élytres de la largeur des deux tiers d’une corie à la base ; à
angles postérieurs vifs et parfois un peu prolongés en arrière en forme
de courte dent ; marqué d’une dépression transversale, paraissant
approfondie en large fossette de chaque côté de la ligne médiane;
sans traces de calus ; en partie lisse sur les cicatrices, assez densement
ponctué sur le reste de sa surface, un peu plus finement sur sa partie
antérieure ; d’un vert métallique ou bleuâtre sur les fossettes et aux an¬
gles latéraux, et parfois en devant et sur toute la longueur des côtés,
avec les dentelures de ceux-ci d’un rouge testacé pâle ; ordinairement
d’un fauve testacé sur les intervalles du reste de sa surface, mais mar¬
qué de points verdâtres qui font dominer celte couleur. Ecusson offrant
ses sinuosités latérales vers les trois cinquièmes de ses côtés; obtusé-
ment arrondi à l’extrémité; égal environ aux deux cinquièmes de la
largeur d'une coiie, vers l’angle postéro-interne de celles-ci; offrant
les traces d’une tuméfaction basilaire, suivie d’une carène obtuse ordi¬
nairement prolongée jusqu’à l’extrémité; coloré et ponctué comme la
seconde moitié du pronotum, souvent un peu ruguleux sur la tumé¬
faction; ordinairement marqué de points un peu moins rapprochés avec
les intervalles rosats ou testacés sur une partie de la carène ; offrant
parfois au côté interne de chaque stigma un point rosat. Cories colo¬
rées et ponctuées comme l’écusson. Exocorie prolongée au moins jusqu’à
la moitié du 5e arceau ventral. Membrane d’un livide tirant sur le fauve
bronzé ou cuivreux ; marquée d’une tache nébuleuse vers l’angle antéro-
interne, et d’une autre vers la partie postéro- externe. Dos de l'abdomen
noir. Tranche abdominale d’un noir vert ou d'un vert bleuâtre, avec le
tiers médiaire d’un rouge ou roux orangé. Bec prolongé jusqu’aux han¬
ches pdstérieures ou jusqu’à l’extrémité de celles-ci. Dessous du corps
ordinairement d’un livide cendré sur la poitrine, et d’un livide tirant
sur le fauve, sur le ventre; marqué de points enfoncés noirs sur la
PENTATOMIDES.
— ASOPIF.NS. — Asopus. 273
trine; en partie pointillé de noir sur le ventre : ces petits points
constituant souvent des sortes de taches. Ventre avancé en pointe à sa
partie antéro-médiaire; marqué, sur les côtés, d’une tache noire aux
angles des arceaux ; paré sur les 2e à 6e arceaux, entre la ligne médiane
et chaque bord latéral, mais plus près de celle-ci, d’une rangée de ta¬
ches noires subarrondies. Pieds d’un livide tirant sur le fauve ou le
cendré; ponctués de brun sur les cuisses et les tibias : ceux-ci assez
longuement ciliés en dessous.
Celte espèce habite principalement les zones tempérées et méridiona¬
les. Elle est peu commune dans les environs de Lyon.
Genre Asopus, Asope; Burmeister.
Burmeister. Handbuch. t. II ( 1835) p. 377.
Caractères. Pronotum élargi en angle rentrant sur les côtés; offrant
cet angle rentrant après la moitié de ceux-ci ; denticulé sur la moitié
antérieure de ses côtés; à angles latéraux vifs et débordant les élylresdu
tiers ou de la moitié à peine de la base d'une corie; en ligne droite à
sa base; à angles postérieurs vifs et non prolongés en forme de dent.
Antennes à 2e article à peine plus long ou à peine aussi long que le 3e.
Epistome moins avancé que les joues. Ecusson à stigmas creusés d’un
point fossette. Bec prolongé jusqu’aux hanches intermédiaires ou
jusqu’aux postérieures. Ventre tronqué à’ sa partie antéro-médiane.
Cuisses inermes. Tibias simples.
Le 2e article des antennes qui était déjà moins long chez les Podises
que chez les Armes, s’est encore raccourci dans ce genre ; les angles
latéraux du pronotum sont devenus moins saillants et laissent pressentir
ce qu’ils seront chez les Jallaires; les angles postérieurs du même seg¬
ment ne sont plus dirigés en arrière en forme de dent; le hec commence
à se raccourcir.
1. Asopus punctatus $ Linné.
Antennes d’un noir brun , ou avec la base des 3e et 4® articles très-
brièvement rosâtre ; à 2e article va) iableme.nl plus court ou aussi long que
Annules de lu Société Linnéenne. 18
274
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
le 3e, et le 5e le plus long. Têteel partie antérieure du pronotum ponctués ;
d’un brun vert métallique : reste du dessus du corps marqué de points
enfoncés de même couleur sur un fonds fauve, avec les dentelures et la
ligne médiane du pronotum , souvent la ligne médiane et partie de l’extré¬
mité de l’écusson testacé. Ecusson postérieurement presque aussi large
qu’une corie. Tibias d’un brun vert, avec la paitie médiaire d'un Uv ale
rosat.
o" Ventre assez densement et presque uniformément ponctué; d’un
noir verdâtre ou violâtre, maculé, à la base, de taches d’un flave fauve
ou testacé, avec le tiers médiaire des côtés des arceaux, de même couleur.
Dernier arceau du ventre presque en demi-cercle, faiblement échancré
en arc à son bord postérieur.
9 Ventre plus faiblement ponctué , presque lisse sur la partie
médiane des arceaux ; d’un flave fauve ou d'un testacé livide, sur la
majeure partie de la région longitudinale médiaire et sur la moitié
médiaire au moins des côtés des arceaux; d’un vert métallique aux
angles de ceux-ci et marbré ou maculé, sur le reste, de taches de même
couleur. Dernier arceau du ventre arrondi en devant, un peu élargi
sur les côtés; divisé par une ligne transversale en deux moitiés;
l’antérieure, de deux pièces : la postérieure de six : la médiane antérieure
transverse : la postérieure en parallélogramme plus long que large.
Cimex punctatus. Linné, Syst. Nat. 10e édit. t. I p. 444. 23. — Id. 12e édit,
t. I. p. 720. 34. — Id. Faun. suec. p. 243. 924. — De Geeh, Mem. t. III-
p. 209. 14. — Fabr., Spec. Ins. t. II. p. 343. 4t. — Id. Entom. Syst. t. IV.
p. 93. 62. — Id. Syst. Rhyng. p. 137. 12. — de Yillers. C. Linn. Entom.
t. I. p. 439. 33. — Wolff, Icon. Cirnic. p. 173. 17 >. pl. XVIII. fig. 173. —
Fallén. Monog. Cirnic. p. 43. 6. — Id. llemipt. Suac. p. 23. 6. — Zetterst.
Faun. lapp. p. 464. 3. — Id. Ins. lapp. p. 239. 3.
Pentatoma punclata. Latr.. Ilist. nat. t. XII. p. 137 9.
Pentatoma punctatum. IIerrich-Schaeff. Faun. genn. 1 13. 3.
Eysar coris punctatus. Hahn. Wanz. t. II. p. 69. pl. LI. lig. 137.
Asopus punctalus. Burmeist. Handb. t. II. p. 378. 2. — IIerrich-Schaeff. Wanz.
t. 7. p. 112. — Gorski. Analect. entom. p. 113. 67.
Slirelrus punctatus. Blanch , Ilist. nat. Hémipt. p. 133. !.
Arma punctatum. Kolenat. Melet. t. 4. p. 40.
Zicrona punclata. Sahlb. Geol. fenn. p. 19. 1. — Dallas. Hemipt. p. 109. 4.
Asopus punctatus. Baerenspr , Calai. Iiemipt. p. 3.
275
PENTATOMIDES. — ASOPTENS. — ÂSOpUS.
Asopus (Zicrona) punctatus. Flor. Rhynch. Livl. t. 1.
Rhacognathus punctatus. Fieber, Eur. Ilemipt. p. 347.
Long. 0,0078 à 0,0090 (3 1. 1/2 à 4 1.). Larg. 0,0045 à 0,0051 (2 1. à
2 1. 1/4.) aux angles latéraux du pronotum.
Corps ovalaire ; subplaniuscule. Tête un peu moins longue au devant
des yeux que large entre ces organes; presque bilobée en devant, sub¬
parallèle sur la moitié antérieure de ses côtés, élargie postérieurement ;
rugueusement ponctuée; d’un brun verdâtre un peu métallique, avec la
ligne médiane du vertex ordinairement d’un roux testacé. Epistome
rétréci en devant, un peu moins avancé que les joues, mais non enclos
par elles. Antennes d’un noir brun, ordinairement avec la base du 3°
article et le pédicule du 4e d’un roux testacé ou rosat; le 2e variablement
aussi long que le 3®, ou ordinairement plus ou moins sensiblement plus
court : le 4° pourvu d’un petit pédicule à la base ; le 5e le plus grand.
Pronotum échancré en arc , en devant, avec la partie postoculaire
obliquement tronquée; denticulé et élargi en ligne droite jusqu’à plus
de la moitié de ses côtés ; anguleusement dilaté à ses angles latéraux et
débordant les ély très, à ceux-ci, d’une largeur égale au tiers de la base
d une corie ; à angles postérieurs vifs et à peine prolongés en arrière
en forme de petite dent ; à peu près sans traces de dépression trans¬
versale ; chargé d’un faible calus; en partie lisse sur les cicatrices; assez
densement et ruguleusemenl marqué, sur le reste, de points d’un brun
vert ou d’un vert brun métallique, plus petits au devant des cicatrices
que sur le reste; à couleur foncière de la couleur des points en devant
et sur les côtés, fauve sur le reste, avec les dentelures et partie au
moins de la ligne médiane d’un flave testacé. Ecusson offrant les
sinuosités latérales peu après la moitié de sa longueur; arrondi à
l’extrémité ; aussi large que les cinq sixièmes d'une corie, vers l’angle
postéro-interne de celles-ci; offrant les traces dune tuméfaction basi¬
laire, et parfois celle d’une carène postérieure; coloré et ponctué comme
la seconde moitié du pronotum : les intervalles rugulcux surla tuméfac¬
tion plus lisses ensuite, plus larges à l’extrémité; offrant souvent une
partie de la ligne médiane d’un flave fauve ou testacé et une partie des
intervalles de l’extrémité de même couleur; pas fois noté d'un point de
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
276
couleur semblable, au côté interne des stigmas. Cories ponctuées et
colorées comme l'écusson. .Exocormprolongée jusqu’à la moitié du 5e ar¬
ceau ventral. Jl/etw&ra«ed’un livide tirant sur le fauvebronzéou cuivreux,
avec une tache basilaire nébuleuse. Dos de l’abdomen noir. Tranche
abdominale d’un brun vert, avec une tache submédiane d’un roux testacé
rétrécie de dedans en dehors et parfois réduite à une petite tache. Bec
prolongé environ jusqu’aux hanches intermédiaires. Repli des joues
d’un vert brun. Pièces prébasilaires d’un blanc tlavescen t. Poitrine d’un
blanc flavescenl ou tirant sur le roussàtreou sur le fauve; inégalement
marqué de points enfoncés d’un vert brun ; marquée d’une tache de
cette couleur sous les angles latéraux du pronotum, et marquée quel¬
quefois de taches semblables sur les côtés. Bec prolongé jusqu'aux
hanches postérieurs (Ç ) et souvent seulement jusqu’à l’extrémité des
hanches intermédiaires (cd). Ventre coloré et ponctué comme 1 a été
dit. Cuisses d’un livide tirant sur le fauve ou le roussâtre, marquées de
taches ponctiformes d’un vert foncé, en partie confluentes et couvrant
presque toute la tranche antérieure des cuisses de devant. Tibias
d’un vert brun, avec un anneau d’un blanc flave ou roussâtre,
couvrant environ la moitié médiaire de sa longueur. Tarses d’un vert
brun.
Cette espèce habite principalement les zones tempérées ou les
montagnes. On la trouve sur le chêne, le sorbier et diverses autres
sortes d’arbres; elle est peu commune dans les environs de Lyon.
Le 2e article des antennes varie sensiblement de longueur. La ligne
médiane du pronotum et de l’écusson , celle du dernier surtout sont par-
foisconcolores, maisordinairementenpartied’un flave fauve ou testacé.
Les stigmas sont parfois marqués d’un point de même couleur parfois
nul.
A la suite de nos Asopes se range naturellement le genre Apodiphus.
L’insecte placé dans cette coupe appartient aux Asopiens, par son
bec libre, ou à peu près sous la tête, il se lie aux derniers Asopaires,
par son pronotum élargi en angle rentrant très-ouvert et denticulé sur
la moitié antérieure de ceux-ci ; à angles latéraux vifs et débordant
sensiblement la base des éljtres; par sa tête tronquée en devant et
presque carrée ; par son épistome un peu moins avancé que les joues ;
PENTATOMIDES.
— asopiens. — Apodiphus. 277
par la base de son pronotum débordant encore, quoique d’une manière
moins prononcée, celle de l’écusson; il s’éloigne de toutes les autres
espèces de cette famille, par son ventre canaliculé sur sa ligne médiane,
et, sous ce rapport, il doit constituer un rameau, ou une branche inter¬
médiaire entre celle des Asopaires et celle des Jallaires.
Genre Apodiphus, Apodiphe ; Spinola.
Spinola, Hemipt (1840). p. 296.
Caractères. Pronotum élargi en angle très-ouvert sur les côtés; offrant
cet angle après la moitié de la longueur de ceux-ci ; denticulé sur la
moitié antérieure de ses côtés; à angles latéraux anguleux, débordant
les élytres d’une largeur à peu près égale à la base d’une exocorie ;
obtus à ses angles postérieurs, et débordant faiblement à ceux-ci la
base de l’écusson. Tête presque carrée; échancrée en devant. Epislome
moins avancé que les joues. Antennes à 1er article le plus court, moins
avancé que le bord antérieur de la tête; à 2e article faiblement plus
long que le 3». Bec prolongé jusqu’à l’extrémité des hanches posté¬
rieures. Ventre canaliculé sur sa ligne médiane; non avancé en pointe,
en devant. Cuisses inermes. Tibias simples.
A|»odi|tlius amygdali; Germak.
Antennes et pieds . variés de bi un et de f lave roux. Tranche abdominale
varice de ces deux couleurs. Dessus du corps d’un fauve brun ou d’un brun
fauve ; ponctué.
Halys amygdali. Germar, Reis. n. Dalmat ( 1817). p.284. 481. pl. IX. fig. 4.
Halys hellenica. Lefebvre, Mag. de zool. de Guérin ( 1831 ). pl. XXIV. —
Herrich-Schaeffer, Wanz. t. V. p. 67. pl. CLXVI. fig. 51-2. — Kolenat,
Melet. entom. t. IV. p. 43. 168.
Halys exsculpta. Burmeist, Handb. t II p. 362. 1.
Apodiphus hellenicus. Spinola, Hemipt. p. 296. — Dallas, List Hemipt. t. I.
p. 190. 1.
Apodiphia hellenica. Amyot et Serv. Ilémipt. p. 108. 1.
Apodiphya amygdali. Fieber, Eur. Hemipt. p. 337. 1.
Long. 0m,0168 à (K0200 ( 7 1. J/2 à 9 1. ).
Patrie : la Grèce, la Turquie, la Perse.
278
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
DEUXIÈME BRANCHE.
LES JALLAIRES.
Caractères. Pronotum élargi en ligne droite ou arquée en dehors,
sur les côtés; à bord latéral lisse sur toute sa longueur, et consé¬
quemment non denticulé sur sa moitié antérieure; à angles latéraux
émoussés ou obtus, et ne débordant pas ou débordant à peine les
élytres.
Ces derniers Asopiens s’éloignent des précédents non seulement par
la direction des côtés de leur pronotum et l’absence de dentelures sur la
partie antérieure de ceux-ci ; mais ils montrent d'une manière décrois¬
sante quelques-uns des autres caractères les plus frappants qui dis¬
tinguent les Asopaires. Les angles latéraux du même segment thoracique
débordent à peine la base des ély très ; les angles postérieurs du même
anneau qui couvrent encore une partie de la base de l’endocorie, chez
les Jalla, finissent chez les Zicrones par avoir pour limites la base de
l’écusson. Le bec s’est raccourci.
Ces insectes se répartissent dans les deux genres suivants :
c
armées d'une épine. Pronotum plus large à sa base que l’écusson à la
sienne, à angles postérieurs vifs.
GENnES.
Jcilla.
inermes. Pronotum à peine plus large à sa base que l’écusson à la sienne;
à angles postérieurs émoussés ou subarrondis. Zicrona.
Genre Jalla, Jalle; Hahn:
Hahn. Wanz. t. I (1831J. p. 100.
Caractères. Cuisses de devant armées d’une épine, vers les troisquarts
de leur arête inférieure. Tête presque carrée. Epistome aussi avancé, ou
à peu près, que les joues. Pronotum plus large à sa base que l’écusson
à la sienne; à angles postérieurs vifs, et ordinairement dirigés en
arrière en forme dent. Ecusson chargé d’un calus au côté interne des
P E.NTATO M 1 D ES . — ASOPIENS. — Jalla. 279
stigmas : ceux-ci, creusés d’une fossette. Dec prolongé jusqu’aux hanches
intermédiaires. Ventre avancé en triangle obtus à sa partie antéro-
médiane. Tibias simples.
Les Jalles, par lenrs cuisses armées d'une dent, semblent ici les
représentants des Plat , topes et des Picromères. Comme ces derniers,
les angles postérieurs de leur pronotum se prolongent ordinairement
en arrière en forme de dent.
i. «Falla ilumosa ; Linné.
Antennes noires. Dessus du corps paré d’une bande longitudinale médiane
d'un roux flave, parfois prolongée depuis la partie antérieure de la tête
presque jusqu’à l’extrémité de l’écusson, d’autres fois réduite aux vertex ;
rarement tout noir, ordinairement en partie fauve ou d’un flave fauve ou
testacé, marqué de points noirs: ces points gros et peu rapprochés sur les
parties du pronotum postérieures aux cicatrices , moins gros sur l’écusson ,
plus petits sur les cories. Pronotum chargé en devant d’une ligne médiane
plus ou moins saillante et muni d’un rebord latéral épais , d'un roux
flave. Ecusson marqué d’un point calleux de même couleur, près des
stigmas. Ecusson uussi large vers les quatre cinquièmes de sa longueur que
les cinq sixièmes d' une cône ; chargé d’un calus près des stigmas.
<f En demi-cercle un peu obtus; tronqué à son bord postérieur avec
le tiers médiaire ou plus de ce bord échancré en demi-cercle et garni
dans cette échancrure d’une frange de poils flaves ou flavescents.
Ç Dernier arceau ventral arrondi en devant, élargi en ligne presque
droite ou faiblement sinuée, sur les côtés; divisé par une ligne trans¬
versale en deux moitiés : l’antérieure formée de deux parties bombées
sur leur disque, sillonnées sur la ligne médiane : la postérieure,
composées de six pièces : la médiane antérieure transverse, rétrécie ,
d’avant en arrière, tronquée postérieurement : la postérieure en paral¬
lélogramme allongé, laissant ainsi que les latérales internes le bord
postérieur du ventre visible : ces dernières creusées en fossette sur
leur disque.
Cimex dumosus. Linn, Syst. ent. 10e édit. t. I. p. 721. 46.— Id. Faun. suec.
p. 249. 929. — Fabr., Syst. Entom. p. 711. 71. — Id. Entom. Syst. t. IV.
280
HISTOIRE NATURELLE DES PUNAISES.
p. 111. 121 — Id. Syst. Rhyng. p. 47. 10 — Ds Villers, C. Linn. Entom.
t. 1. p 49S. 56. — Panz. Entom. Germ. 33. 18. — Fallén, Monogr. cimic.
p. 47. 10. — Id. Hemipt. suec. p. 28. 12. —
Pentatoma dumosa. Tig.ny. Ilist nat. t. IV. p. 293.— Latr. Hist nat t. XII.
p. 191.24.
Jalla dumosa. IIahn, Wanz. t. I. p 101. pl. XVI. fig. 34. 35.— Amyot et Serv.
Hemipt. p. 83. 1. — Kolenat, Melet. t. IV. p. 33. 16'. .— Dallas, Hemipt
p. 87. 1. — Fieber, Eur. Hemipt p. 347. 2.
Asopus dumosus. Burmeist. Ilandb.l. II. p. 378. 3. — IIerrich-Schaeff. t. Vil.
p. 113. — Costa, cimic, Reg. neap. p.63. 1. (91). — Gorski, Anilect. Entom.
p. 116. 68.
Stiretrus dumosus. Blanch, Hemipt. p. 133. 3.
Etat normal. Dessus du corps paré sur la ligne médiane d’une bande
longitudinale en partie lisse d’un roux Hâve, prolongée depuis la
partie antérieure de lepistome presque jusqu’à l’extrémité de l’écusson ;
de même couleur sur les rebords latéraux du pronolum et sur les
points calleux voisins des stigmas, brièvement à l’extrémité de l’écusson
et sur les deux cinquièmes basilaires, des cories; marqué de points
enfoncés noirs, avec les intervalles noirs sur la tête et sur le pronolum
jusqu’à la partie postérieure des cicatrices; d’un roux fauve, d’un fauve
testacéou fauve sur le reste. Tranche abdominale noire, axrec la partie
médiaire des segments d’un roux orangé. Ventre noir, avec le bord
externe et une tache sur la partie médiane des côtés des arceaux d'uu
rouge orangé : cette tache presque carrée, un peu rétrécie de dehors en
dedans. Pieds noirs; tibias ornés dans le milieu d’un anneau rouge
orangé.
Variations.
Quand la matière colorante noire a été plus abondante elle envahit
plus ou moins lacouleur foncière; ainsi la bande longitudinale médiane
d’un roux Hâve ou d’un rouge orangé commence à disparaître sur la
seconde moitié du pronotum et de l’écusson ( Var. «) puis sur l’écus¬
son (Var. /j) et sur l’épistome (Var. y), sur tout le pronotum et
finit par ne plus offrir que sur le vertex des traces de son existence
(Var. s).
La tache latérale des arceaux du ventre disparaît quelquefois chez
PENTATOMIDES. — ASOPIENS. — Jallct. 281
des individus dont le dessus du corps est presque à 1 état normal, et à
plus forte raison chez les le variations par excès (Yar. * ).
L’anneau orangé des tibias antérieurs disparaît (Yar. Ç).
Les tibias intermédiaires se montrent également noirs ( Yar. » ).
A mesure que le dessus du corps s’assombrit ou devient noir sur les
intervalles des points, la ligne orangée se montre plus incomplète, les
rebords latéraux du pronolum otïrant la couleur orangée rétrécie, le
bord postérieur de l’écusson n’offre presque plus des traces de cette
couleur; la partie d’un rouge orangé de la tranche abdominale se
rapetisse.
Enfin chez quelques individus la couleur noire envahit toutes les
parties du corps; les côtés du pronotum, les points calleux de l’écusson,
la tranche abdominale et les pieds n’ont plus de traces d’un roux (lave
ou orangé, et la bande longitudinale de cette couleur n’offre plus que
sur levertex des traces de son existence.
Peut-être même pourrait-on trouver des individus chez lesquels elle
disparait.
A cette variété parexcès se rapporte le
Jnlla nigriventls. Fieber, Eue. Hémipt. p. 347. 3.
Ces dernières variétés par excès semblent particulières aux provinces
méridionales. M. l’abbé Pestre nous en a envoyé quelques exemplaires
pris dans les environs de Digne ( Basses-Alpes ).
Long. O®, 0123 à 0'",0157 (5 1. 1/2 à 7 I. ).— Larg. 0'».00(51 à 0'»,0067
(2 1. 3/4 à 3 1. ) aux angles latérauxdu pronotum.
Corps ovale-oblong; faiblement convexe. Tête un peu moins longue
en devant des yeux que large entre ces organes; presque bilobée en
devant, sinuée sur les côtés, puis élargie au devant des yeux ; sans
rebord; anguleuse; marquée de points rapprochés et médiocres;
creusée d’un sillon juxta-oculaire lisse; variant du vert foncé au noir,
avec la ligne médiane du front jusqu’au vertex ou seulement une tache
sur celui-ci, d'un roux ou llave orangé. Epistome à peine ou un peu
moins avancé que les joues, un peu saillant, coloré comme il a été dit.
Antennes noires ; à 2e article un peu plus grand que le 3e : les 4e et 5®
282
HISTOIRE NATUHEMÆ DES PUNAISES.
presque égaux, au moins aussi longs, ou un peu plus longs que le 2e.
Pronotum è chancre presque en demi-cercle presque jusqu’aux angles
antérieurs, ou avec la partie postoculaire très-obliquement coupée ;
élargi en ligne à peu près droite jusqu’aux angles latéraux; obtus à
ceux-ci et débordant à peine ou 11e débordant pas les élytres; à
angles postérieurs vifs et souvent un peu prolongés en arrière en
espèce de dent; muni latéralement d’un rebord épais, peu saillant,
extérieurement convexe, un peu rétréci postérieurement, ordinai¬
rement orangé; à calus peu saillant; marqué d’une ligne ou bande
longitudinale médiaire, lisse, un peu saillante sur la moitié antérieure,
faisant suite à celle de la tête et ordinairement en partie au moins d'un
flave orangé; sensiblement déprimé près de la seconde moitié des bords
latéraux; en partie lisse sur les cicatrices ; marqué sur la partie anté¬
rieure de points médiocres assez petits et serrés; offraiftles traces plus
ou moins prononcées d’un sillon transverse; marqué après celui-ci
de points enfoncés noirs ou d’un vert noir, plus gros et plus espacés
sur la partie convexe que près du bord postérieur ; coloré comme il a
été dit. Ecusson arrondi postérieurement; aussi large que les cinq
sixièmes d’une corie vers l’angle posléro-in terne de celle-ci ; chargé
d’un calus lisse au côté interne des stigmas ; lisse sur une partie de la
ligne médiane; ponctué et coloré comme il a été dit. Cories ponctuées
et colorées comme il a été dit. Exocorie prolongée jusqu’à la moitié du
5e arceau ventral. Dos de l’abdomen noir. Tranche abdominale colorée
comme il a été dit. Bec prolongé jusqu’aux hanches intermédiaires ou
à peine au delà. Dessous du corps noir; assez grossièrement ponctué sur
la poitrine, presque lisse ou pointillé sur le ventre, et coloré comme il
a été dit. Pieds colorés comme il a été dit.
Cette espèce habile diverses provinces de la France ; mais elle paraît
assez rare partout.
Nous avons reçu de M. l’abbé Pestre, prêtre de la société de Marie, des
exemplaires pris ensemble, voltigeant sur des buis, dans les environs
de Digue, et offrant les diverses modifications de couleur, jusqu’à
celle du corps complètement noir, à l’exception d’une tache orangée
sur le vertex, seul vertige de la ligne ou bande longitudinale de cette
couleur, qui pare l’insecte dans 1 état normal.
TENTATOMIDES.
asopiens. — Zicrona.
283
Genre Zicrona, Zicrone ; Amyot et Serville.
Amyot et Serville, Hemipt. (,1853) p. 8fi.
Caractères. Cuisses de devant inermes. Tête en carré raccourci. Epis-
tome subparallèle, aussi avancé que les joues. Pronotum ordinairement
pas plus large ou à peine plus large à sa base que l’écusson à la
sienne; à angles latéraux émoussés, ne débordant pas la base des ély très ;
à angles postérieurs émoussés. Ecusson sans callosité marquée au côté
interne des stigmas : ceux-ci, creusés d'une fossette. Bec prolongé
jusqu’aux hanches intermédiaires. Ventre tronqué à sa partie antéro-
médiane. Tibias simples.
Les Zicrones, comme les Jalles, semblent offrir, d’une manière plus
prononcée le caractère tiré de la liberté dont jouit le bec, dans cette
famille. Cet organe de succion qui était encore en partie reçu dans une
gaine, sous la tête, chez les premiers Asopiens, semble ici dégagé de
toute entrave, et sensiblement raccourci.
Par contre, le caractère tiré de la largeur de la base du pronotum
finit chez les Zicrones par n’être pas sensible. La nature nous conduit
ainsi par des transitions graduelles, aux modifications diverses qu’elle
semble avoir établies dans les familles des animaux.
Quoi qu’il en soit, la conformation du dernier arceau ventral des c” ,
de nos Jallaires, montre les relations étroites qui existent entre les deux
genres dont se compose celte branche, et vient corroborer la séparation
de ces insectes, avec ceux de la branche précédente.
t. Zicrona eœrulea ; Linné.
Antennes noires. Tout le reste du corps d'un bleu verdâtre luisant. Tibias
bruns ou vei'dâtres.
0" Dernier arceau du ventre en demi-cercle un peu élargi en arrière ;
échancré en demi-cercle sur la moitié médiaire au moins de son bord
postérieur et garni dans cette échancrure d’une frange fiavescente.
HISTOIRE NAÎT R RI- LE des punaises.
284
9 Dernier arceau du ventre conforme à peu près comme chez l’espèce
précédente.
Cimex cœruleus. Linn., Syst. nat. 10e édit. t. I. p. 445. 38. — Id. i2e edit. t. I.
p. 7 22. 50. — Id. Faun. suec. p. 250. 923. — de Geer., Mem. t. III. p. 268.
H. — Fabr., Syst. entom. p. 716. 95. — Id. entom. Syst. t. IV. p. 123.
166. — Id. Syst. rhyng. p. 178. 119. — Schrank. Enum. p. 275. 530 —
Id. Faun boic. t. II. p. 76. 1111. — Fourcr. entom. par. t. I. p. 218. 77. —
de Villers., C. Linn. entom. t. I. p. 497. 59. — Rossi., Faun. etr. t. II. p.
237. 1314. — Wolff., Icon. Cim. p. 18. 18. pl. II. fig. 18. — Panz., Faun.
Ger. 32. 14. — Fallén., Monogr. Cimic. p. 50. 17. — Id. Hemipt. Suec. p.
32. 17.
La punaise verte bleuâtre. Geoffr., Hist. t. I. p. 472. 75.
Pentatoma cœrulea. Latr., Hist. nat. t. XII. p. 696. 40. — Tigny., Hist. nat.
t. IV. p. 299. — Hahn., Wanz. t. II. p. 65. pl. L. fig. 154. — CüRTis. brit.
Entom. t. I. 20.
Asopus cœruleus. Burmeist. Handb. t. II. p.378. 1. — IIefrich-Schaeff. Wanz.
1 VII. p. 112. — A. Costa., Cimic. centur. 2a. dec. 6 10. p. 32. 3 (191).
Koi.enat. Meletem. t. IV. p. 37. 162.
Stirelrus cœruleus. Blanch. Hemipt. p. 154. 5.
Zicrona cœruleus. Amyot et Serv. Hemipt. p. 86. 1. — Sahlb. Géoc. Fenn. p.
19. 2. — Dallas., Hemipt. p. 108. 1. — Fieber. Eur. Hemipt. p. 346. 1.
Asopus (zicrona) cœruleus. Flor., Rhyncb. Linn. t. I. p 90. 1.
Long. 0,0056 à 0,0078 (2 1. 1/2 à 3 1. 1/2;.— Larg. 0,0030 à 0,0042
(1 1. 2/5 à 1 1. 7/8) aux angles latéraux du pronotuin.
Corps ovalaire; très-faiblement convexe ; d’un bleu violet ou verdâtre
luisant, en dessus. Tête moins longue que large au devant des yeux ;
obtusément arquée en devant, subparallèle d’abord sur les côtés, puis
élargie au devant des yeux ; ponctuée; sillonnée sur les sutures génales;
marquée d’un large sillon transversal au niveau de la partie antérieure
des yeux. Epistome avancé à peu près autant que les joues. Antennes
lisses et d’un blanc noir sur les trois premiers articles, pubescentes et
d’un noir bleuâtre, sur les suivants ; à 2e article d’un tiers plus grand
que le 3e ; le 5e un peu plus long que le 4e et ordinairement que le 2e.
Pronotum échancré en devant, avec la partie postoculaire obliquement
tronquée; élargi en ligne droite et sans rebord sur les côtés ; à angles
postérieurs déclives et par là paraissant émoussés ; à calus faible et situé
presque aux angles latéraux ; offrant les traces plus ou moins prononcées
d’un sillon transversal ; à cicatrices en partie lisses ; ponctué sur le
PENT.VTOM I DES .
asopiens. — Zicrona.
28o
reste de sa surface. Ecusson offrant les sinuosités latérales à peine après
la moitié de ses côtés ; arrondi à l’extrémité ; égal aux deux tiers de
la largeur d’une corie, vers l’angle postéro externe de celles-ci ; ponctué.
Corie ponctuées. Exocorie prolongée jusqu’à la moitié du 5e arceau
ventral. Dos de l'abdomen d’un bleu noir verdâtre. Tranche abdominale
de même couleur ; débordant les élytres. Dessous du corps d’un bleu
verdâtre ou violet luisant ; marqué sur le ventre de points plus fins que
sur la poitrine. Pieds d’un bleu noirâtre ou verdâtre. Tarses d’un brun
noir ou d’un brun bleuâtre.
Cette espèce habite toutes les provinces de la France.
RECTIFICATIONS ET ADDITIONS.
Page 9. Dernière ligne, an lieu de : celui d’avoir l’écusson plus large
en devant, Usez : celui d’avoir l’écusson plus large à sa
base.
P. 24. Ligne lo, au lieu de :
Ecusson aussi large vers l'extrémité de l’abdomen, lisez : Ecusson aussi
large vers l'extrémité de l’endocorie.
P. 43. Ligne 16, au lieu de :
Antépectus ponctué, niais moins granuleux, lisez : anlépeclus ponctué ,
mais non granuleux.
P. 47. Ligne 26. au lieu de Fchinete, lisez : Schioedte.
A la suite des Sciocoriens, avant les Æliens, doit être placé le genre
suivant de la famille des Halydiens, dont les espèces sont toutes étran¬
gères à la France.
Genre SIustha, Musthe : Amyot et Serville.
Amyot et Serville. Hemipt (1843) p. 104
Caractères. Dessous du corps creusé d’un sillon prolongé depuis la
paitie antérieure du pronotum presque jusqu’à l’extrémité du ventre.
Côtés de la tête du pronotum et de la tranche abdominale dentés en
scie. Tête subtriangulaire, plus longue que large au devant des yeux,
Epistome moins avancé que les joues, enclos ou presque enclos par elles.
Antennes de cinq articles: le 1er, court, moins avancé que le bord
antérieur de la tête : les 2e et 3° presques égaux. Pronotum subfoliacé
sur les côtés ; pas plus large à sa base que celle de l’écusson ; à angles
RECTIFICATIONS ET ADDITIONS.
287
latéraux débordant la base des élytres. Ecusson sinué vers les trois
cinquièmes ou deux tiers de ses côtés. Cories prolongées au moins
jusqu’à la moitié du 5e arceau ventral. Tranche abdominale débordant
les élytres. Bec logé, sous la tête, dans un sillon rostral ; prolongé au
moins jusqu a l’extrémité des hanches postérieures ou au delà. Flancs
de l'antépectas un peu arqués chacun à son bord antérieur, un peu
plus avancés, dans leur point le plus saillant que le bord postérieur des
yeux. Pieds simples. Cuisses garnies de cils flexibles ou spinosules vers
leur tranche postérieure. Tibias canaliculés sur leur tranche externe,
ciliés sous l’inférieure. Tarses de trois articles : le 2e court. Ongles
munis en dessous d’un appendice membraneux.
Mustlia SgoiEBosaaïa ; Lefebvre. Noire; garnie sur la tête , le pro-
nolum et l’écusson d’un duvet tiès-court d’un cendré [lavescent qui lui
donne une teinte d’un noir grisâtre ; chargé au moins sur le pronotum
et V écusson, de petits points saillants ou rerruqueux ; paré d'une ligne
médiane d'un flave testacé sur le vertex et souvent à lu base de T écusson,
et parsemé de taches de même couleur sur une partie des points verruqueux ,
à l’extrémité de V écusson et surtout des cories. Ecusson à peine plus large
qu’une code vers l’angle posté', o-interne de celles-ci; subcaréné sur sa
seconde moitié. Membrane des cories noire.
Halys spinosula. Lefebvre., Mag. dezool de Guérin (1831) pl. XXL — Herrich-
Schaeff., Wanz. t. IV. p. 99. pl. CXL1L fig. 446. — Dallas., List. Hemipt.
t. I. p. 191. 2.
Musta serrata. Amyot et Serville, Iléinipt. p. 106. — Fieber., Eur Hemipt.
p. 333.
Long. 0,022o (10 1.)
Patrie: La Grèce, la Turquie et l’Egypte.
Obs. Le Lijgœus serratus de Fabricius est une espèce voisine, mais
différente, suivant M. Dallas, qui a eu sous les yeux le type du natura¬
liste danois.
P. 148. Ligne 22, au lieu de Ælioiles al bo marginal a, lisez :
ÆltoiEes fiat' 'O^snarginata ,
.
:8N RECTIFICATIONS ET AUDITIONS.
P. 144. Ligne 18. au lieu de Pentatoma albo-maryinatus, lisez : Penta-
tomn flavo-marginatus .
P. 199. Ligne 12, au de S. -G. Minodia, lisez: S. -G. Slenozygum, Fieber.
— Ligne 13, au lieu de Nitilia variegata, Klug, lisez : Nitiliu va-
riegnla, Fieber.
P. 200. Après la ligne 3, ajoutez :
Stcnozygum variegatum. Fieber, Fur. ïlemipt. p. 345.
Page 237. Ligne 10. au lieu de Mormédiens, lisez : les Carpicores.
1
PENTATOMIDES.
PLANCHE I.
i. Cydniens. Coriesdu Cephalocteus, dépourvues des sutures radiale et
cubitale, et munies de membranes coriaces et sans ner¬
vures.
Ventre du Cydnus flavicornis, garni d’une rangée de longs
poils sur ses arceaux.
Cuisse et tibia antérieur du Cydnus nigrita : les cuisses,
garnies de longs poils près de leur tranche postérieure.
Tête du même insecte, munie à son bord antérieur de
courtes épines et de quelques longs poils.
Tibia et tarse intermédiaire d’un Cydnus.
(Geotomus punctulatus) , montrant les points piligères de
la tête et du pronotum.
7. Sciocoriens ( Oploscelis ciliatii).
8. Æliens ( Ælia acuminata ).
Tête vue en dessous. — a Repli de la joue. — b Pièces pré¬
basilaires.
Dessous de la tête et antépectus du même insecte. — c La¬
mes antépectorales.
11. Eysarcoriens (Onylia bipunctata 9).
2. —
3. —
4. —
5. —
6. —
9. —
10. —
PENTATOMIDES
PL . I
PEN'TATO.MIDES
PLANCHE II.
12. Pentatomiens (Aulacetrus flbulatus) .
13. — ( Strachia ).
14. Acanthosomiens ( Rhapliigasler griseus ), vu en dessous pour montrer
l’épine ventrale.
15. — (Acanthosoma hœmorrhoidalis).
16. — Le même insecte vu en dessous pour montrer la
lame sternale s’avançant au delà du prosternum.
17. — Tarse postérieur du même insecte.
18. — ( Sastragala ferrugator ).
19. — Le même insecte vu en dessous.
20. Asopie.xs. ( Picromerus bidens ).
21. — (Jalla dumosa).
22. — Dessous de la tête et bec du Zicrona cœridea.
PENTATOMIDES
PL . II
19 u
L^a/Yr y / 'ri , /)rc/rrad Jeu Yp
l ///// r >• ’/t </er e
TABLEAU MÉTHODIQUE
DES
PENTATOMIDES DE FRANCE
lre FAMILLE.
CYDAIEKS
Cephalocteus , L. Dufour,
histeroides, L. Dufour.
Amblyothus, Amyot et Serville.
Dufouri, Amyot et Serville.
Cydnus, Fabricius.
flavicornis, Fabricius.
fuscipes, Mulsant et Rey.
( Trichosternus) .
pilosus, Herrich-Schaeffer.
nigrita, Fabricius.
( Tominotus).
Signoreti, Mulsant et Rey.
Macroscytus , Fieber.
brunneus, Fabricius.
Geolcmus, Mulsant et Rey.
punctulatus, Costa.
elongatus, Herrich-Schaeffer.
Brachypelta, Amyot et Serville.
aterrima, Forster.
Sehirus, Amyot et Serville.
morio, Linné.
Iuctuosus, Mulsant et Rey,
Canthophorus, Mulsant et Rey.
( Trilomegas ).
Sex-maculatus, Rambur.
bicolor, Linné.
( Crocisthelhus).
Waltli, Fieber.
. ( Canthophorus ).
dubius, Scopoli.
maculipes, Mulsant et Rey.
( Adomerus ).
biguttatus, Linné.
Gnathoconus, Fieber.
albomargmatus, Fabricius.
picipes, Fallén.
concolor, Mulsant et Rey.
TABLEAU METHODIQUE.
29 ï
Ochetoslethus , Fieber.
nanus, Herrich-Schaeffer.
2e FAMJLLE.
SCIOCOmENS
Oploscelis, Mulsant et Rey.
arenicola, Scholtz.
Sciocoris , Fallén.
macrocephalus, Fieber.
angustipennis, Mulsant et Rey.
tissus, Mulsant et Rey.
aurilus, Mulsant et Rey.
curtipennis, Mulsant et Rey.
umbrinus, Wolff.
Helferi, Fieber.
terreus, Schrank.
Dyroderes, Spinola.
marginatus, Fabricius.
3® FAMILLE.
ÆMESrS.
Ælia, Fabricius.
acuminata, Linné.
rostrata, de Geer.
Klugii, Hahn.
Æliodes, Dohrn.
flavo-marginata, Lucas.
indexa, Wolff.
lineolata, Mulsant et Rey.
bifida, Costa.
leporina, Herrich-Schaeffer
4° FAMILLE.
EI$ARCORI£i\$.
Rubiconia, A. Dohrn.
intermedia, Wolff.
Staria, A. Dohrn.
lunata, Hahn.
Eysarcoris. Hahn.
Mclanocephalus, Fabricius.
perlalus, Fabricius.
epistomalis, Mulsant et Rey.
Dallcria, Mulsant et Rey.
i pusilla, Herrich-Schaeffer.
I var. Grenieri, Signoret,
Onylia , Mulsant et Rey.
bipunctata, Fabricius.
FAMILLE.
PEATATOMIEIVS.
Aulacetrus, Amyot.
fibulatus, Germar.
TABLEAU MÉTHODIQUE.
295
Nitilin, Mulsant et Rey.
( Stenozigum )
variegata, Klug.
Strachia, Hahn.
Ornata, Linné.
picta, Herrich-Schaeffer.
decorata, Herrich-Schaeffer.
festiva, Linné.
dominula, Harrer.
Oleracea, Linné.
Cyanea, Fieber.
Corpocoris , Kolenati.
( Carpocoris).
baccarum, Linné.
( Codophila).
nigricornis, Fabricius.
melanocera, Mulsant et Rey.
lunula, Fabricius.
lynx, Fabricius.
( Dolycuris ).
verbasci, de Geer.
Peribalus, Mulsant et Rey.
verualis, Wolff.
Dnjocoris, Mulsant et Rey.
sphacclatus, Fabricius.
Pentatoma, Olivier.
juniperina, Linné.
pinicola, Mulsant et Rey.
Palomena , Mulsant et Rey.
viridissima, Poda.
Brachynema , Mulsant et Rey.
Cincta, Fabricius.
Yirens, Klug.
Nezara, Amyot et Serville.
Millierei, Mulsant et Rey.
Heegeri, Fieber.
prasina, Linné.
6* FAMILLE.
ACAATHOSOMIEAS.
Piezodorus, Fieber.
incarna tus, Germar.
Pdiaphigaster, Laporte,
griseus, Fabricius.
Acanthosoma, Curtis.
hæmorrhoidalis, Linné.
Sastragala , Amyot et Serville.
ferrugatur, Fabricius.
Meadorus, Mulsant et Rey,
int.erstinctus, Linné.
lituratus, Panzer.
Oxydalus , Mulsant et Rey.
don ta tus, de Geer.
tableau méthodique
296
7e FAMILLE.
ASOIPIEAS.
Tropicoris , Hahn.
rufipes, Linné.
Platynopus, Amyot et Serville.
sanguinipes, Fabricius.
Picromerus , Amyot et Serville.
bidens, Linné.
nigridens, Fabricius.
Arma, Hahn.
custos, Fabricius.
Podisus, Herrich-Schaeffer.
luridus, Fabricius.
Asopus, Burmeister.
punctatus, Linné.
Jalla, Hahn.
dumosa, Linné.
Zicrona , Amyot et Serville.
cœrulea. Linné.
ICONOGRAPHIE ET DESCRIPTION
DE
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES
INÉDITS
PAH
P. MILLIÈRE
SEIZIÈME LIVRAISON
(Présentées à la Société Linnéenne de Lyon, le 12 mars 1866)
Antliochai'is Bellezina ? Bdv.
(Àberr. A.)
(PL 7i , fig. I.)
Ce sujet n’est caractérisé que par le dessous des ailes inférieures ;
voici ce qui le distingue. Sur le fond vert qui est d’une teinte plus
jaunâtre que chez l’espèce ordinaire, les taches blanches du milieu
et celles du bord, au lieu de présenter la forme circulaire et ellipti¬
que, se montrent en stries très-allongées rayonnant pour la plupart
du centre de l’aile et se prolongeant jusqu’à la frange, qui ne les
limite pas. Cetfe variété accidentelle et remarquable a été prise aux
Annales de la Société Linnéenne. 20
298 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
environs de Montpellier, par M. Daube qui a consenti à me la
confier pour la faire connaître. Elle appartient à la collection de
cet obligeant naturaliste.
StYaninierilamia (i) Egre^iHla.
Dup. Supp. 111. 299, fig. 9. — Herr.-Sch. p. 409. — Stgr. Gat.
N° 1360.
(PI. 71, fig. 2 à 6.)
La chenille par ses mœurs appartient plus peut-être au genre
Scythropia de Hubner, composé, on le sait, de la seule Crataegella ,
qu'au Swammerdamia du même auteur : ne serait-il pas mieux de
déplacer cet insecte et de le faire entrer dans ce genre Scythropia ?
Voici l’histoire de la larve A’Egregiella qui doit éclore à la fin de
janvier ou en février. On ne savait encore rien de ses premiers états.
CHENILLE.
Elle est allongée, fusiforme , très-plissée, avec le premier et le
dernier segments recouverts d’une plaque écailleuse. Sa parure est
brillante et les lignes qui la parcourent dans toute sa longueur sont
nettes et vivement indiquées. Le fond est d’un violacé plus ou moins
accusé sur lequel se détache la vasculaire, qui est étroite, tremblée, con¬
tinue, brune et qui repose sur un fond blanc carné, du 2e au 11e
segment. Pas de sous-dorsale ; la sligmatale est large, ondulée, conti¬
nue, blanche et teintée de jaune de chrome au centre de chaque an¬
neau. Le ventre est d'une couleur sombre et marqué d’une ligne
blanchâtre. Les stigmates, invisibles à l’œil nu, sont blancs et large¬
ment entourés de noir. La tète est globuleuse, un peu cordiforme,
d’un jaune d’ocre foncé avec les mandibules et ocelles noirs ; ceux-
(1) Créé par Hubner.
Swammerdamia Egregiella 299
ci sont surmontés d’un trait horizontal blanc. Le premier anneau a
un collier blanc et un écusson d’un noir mat, lequel est partagé
par un sinus étroit; la plaque du dernier segment est petite et
aussi d'un noir mat. Les pattes antérieures sont robustes, noires,
annelées de blanc ; les ventrales et anales sont brunes avec la cou¬
ronne claire. Les trapézoïdaux et autres points pilifères sont, ainsi
que chez les espèces congénères, gros et foncés ; les poils qu’on ne
peut distinguer sans loupe, sont d’une longueur normale et bruns.
Vers le 15 ou le 20 mars, la petite chenille a atteint son entier
développement. On la rencontre aux environs de Cannes (Alpes-Ma¬
ritimes), sur les Erica scoparki et arborea, dont elle ronge les fleu-
reltes. Elle ne vit pas précisément seule, mais toutefois on ne peut
la classer dans les espèces vivant en société ; le plus souvent c’est
par deux ou trois, et au plus par quatre et cinq individus
occupant une branche de bruyère; mais alors ces petites chenilles
sont éloignées l'une de l’autre et séparées entre elles par des bou¬
quets de fleurs. Elle trahit sa présence par quelques fds de soie pla¬
cés surtout de bas en haut, fixés aux petits rameaux parmi lesquels
la chenille est comme suspendue et où elle demeure immobile pendant
le jour. Elle ne prend sa nourriture que la nuit, grossit rapidement,
et pour se métamorphoser tisse dans les branches mômes, un cocon
en forme de navette, d’une soie pure et blanche, se place la tête en
haut et se métamorphose cinq ou six jours après. Cette petite larve
est plus que toute autre peut-être attaquée par un ichneumon dont
on remarque souvent le cocon blanchâtre fixé contre un petit rameau
de la plante.
La chrysalide enfermée dans une double enveloppe blanche, opaj
tpie, très-mince, mais cependant forte et impénétrable à l’humidité ,
la chrysalide, dis-je, est allongée, rougeâtre, avec la gaine des anten¬
nes descendant très-bas et atteignant presque la pointe abdominale;
celle-ci est obtuse, brune et munie de plusieurs crochets divergents,
lins, tournés en dehors. La petite Hyponoineutide éclot dès le 15 ou
le 20 avril, et toujours dans la matinée.
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
300
INSECTE PARFAIT.
Envergure : O™, 014 à 0m,015.
Cette espèce, placée à la fin du genre dans le Catalogue Staud.,
avait été bien à tort considérée par Duponchel comme une Bu-
talis. La découverte de la chenille est venue donner raison à
M. Herrich-Schaeffer qui, avant qu’on eût connaissance des pre¬
miers états de cette espèce, a reconnu en elle une véritable Hvpono-
meutide (1).
L 'Egregiella est très-allongée surtout aux ailes supérieures qui
sont relativement étroites, généralement d’un bronzé verdâtre et
n’ont pour tout dessin que deux bandes blanchâtres ; l’une qui tra¬
verse l'aile dans la presque totalité de son étendue et qui est inter¬
rompue au milieu par un gros point noir, et l’autre placée à la côte,
qui, partant de la hauteur du point noir précité, se dirige sur
l’apex qu’elle n’atteint pas. Les ailes inférieures sont d’un gris de fer
uniforme et ornées de très-longues franges soyeuses et concolores. Le
dessous est luisant et unicolore ; les antennes noduleuses à la base
sont brunes et épaisses, elles partent d’une touffe de poils fauves ; les
palpes relevés comme chez les Butalis et les Gelechia.
VEgregiella varie : chez certains sujets les lignes blanches sont
très-oblitérées et les ailes paraissent d’une teinte uniforme.
Cette Hyponomeutide a toutes les habitudes des espèces de la même
division ; elle est lente dans ses mouvements, vole peu, demeure dans
une complète immobilité lorsqu’elle est blessée par l’épingle et meurt
sans s’agiter beaucoup. Elle vole le soir d’une manière lente et nulle¬
ment saccadée, ne quitte jamais trop le voisinage des Erica qui
ont nourri sa chenille et où la femelle dépose à l’aisselle des bran¬
ches, par petits groupes, ses œufs qui ne devront éclore que neuf
(1) A la vue de sa chenille que j’élevais en certain nombre, M. Stainton, de
Londres, dont j’eus la visite à Cannes, soupçonna de suite que ce devait être celle
de la Swtim. Egregiella, l)up.
Omia Theophila. 30 1
mois après. !1 m’est à peu près prouvé que 1 ’Eyregiella n’a
qu’une génération. Elle ne paraît pas exlusivement propre au Midi,
puisque Duponchel (t. II, p. 345), tenait du nord de la France les
individus qui lui ont servi à décrire l’espèce.
Obs. Postérieurement à la rédaction de l’article qui précède, j’ai
pu m’assurer que la Swm. Egregiella fait partie de notre faune
lyonnaise et que même l’espèce se rencontre assez abondamment
sur certains coteaux bien exposés des bords du Rhône, où croît en
abondance la Calluna vulgaris. La chenille de l 'Egregiella ne vit
donc pas exclusivement sur les Erica scoparia et arborea.
Ouii» (1) Tlieogultila ,
Stgr. Annales Soc. entom. de Stettin, 1865, p. 56 et 57.
(PI. 71, lig. 7.)
Celle nouvelle Omia est très-voisine de la Rupicola, avec laquelle
il serait facile de la confondre au premier abord, car elle a la coupe
d’ailes, la taille et la couleur de sa congénère ; cependant en compa¬
rant les deux espèces on reconnaît de suite en quoi elles diffèrent.
Si le fond des quatre ailes est noir et luisant chez ces deux Omia,
celte couleur est légèrement brune chez la Theophila. Celle-ci, en ou¬
tre, présente aux supérieures plusieurs lignes dentées, transverses,
dun bleu d’acier, et la coudée seule est toujours entière. On voit à
la côte, d'où part la basilaire, une agglomération d’atomes bleuâ¬
tres ; les quatre à cinq taches blanches qui caractérisent le bord ex¬
térieur des ailes chez la Rupicola, manquent toujours chez l’espèce
nouvelle; les franges, qui sont noires, ont l’extrémité blanche. Le
dessous serait entièrement noir, n’était une tache claire à la côte ,
(1) Créé par M. Giienée.
302 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
correspondant à la coudée bien indiquée en dessus; l’extrémité des
franges est, ainsi qu’en dessus, d’un blanc pur. Mais ce qui distin¬
gue surtout la Theophila de sa voisine, c’est que la tête, les palpes et
le prothorax sont d’un jaune orangé très-vif. Le thorax et l’abdomen
sont noirs ; ce dernier est garni d’une petite touffe noire mêlée à des
poils jaunâtres ; chez la Rnpicola ces poils sont toujours d’un jaune
pur. Les pattes sont noires, velues et annelées de blanc aux derniers
articles.
La $ est toujours un peu plus grande que le <f ; elle lui ressem¬
ble pour la couleur et la disposition des lignes.
M. Staudinger nous dit que cette charmante espèce lui a été en¬
voyée en certain nombre par M. le docteur Crüper, qui l'a prise
pendant l’été de 1865, sur le Mont-Parnasse, en Grèce.
La Theophila, ainsi que ses voisines la Cymbalariœ et la Cyclopea,
doit avoir un vol diurne.
Mon cabinet : un a* et une ? en bon état de conservation.
Euiiitliecia ITIultiflarata , Mill
( Specics nova. )
(PI. 71, fig. 8 à 13 .)
CHENILLE.
Elle éclot dès la fin d’octobre ou le commencement de novembre ,
grossit lentement et n’est parvenue à son entier développement
qu’en janvier et février ; cependant on trouve encore des individus
tardifs jusqu’en mars.
A sa sortie de l’œuf, cette chenille est d’un vert clair uniforme ;
ce n’est qu’à sa seconde mue qu’elle prend les jolies couleurs qui la
distinguent et qu’elle conservera jusqu’à sa transformation. Parve¬
nue à toute sa grosseur, elle est allongée, cylindrique, plissée, d’un
Eupithecia Multiflorata. .103
vert d’herbe avec la région dorsale d'un carminé vif, tendant à s'obs¬
curcir sur les premiers anneaux. La ligne vasculaire, du second au
douzième segment, est large, resserrée à chaque incision, carminée
el finement liserée de blanc pur à droite et à gauche. La stigma-
tale est large, blanche et légèrement ondulée. Le ventre est également
vert; il est marqué, du quatrième au neuvième anneau, d’une ligne
double, continue et blanchâtre. La tête est petite, globuleuse, verte,
avec les mandibules et ocelles d’un vineux obscur; le clapet anal
existe, mais on le voit à peine ; les stigmates sont blancs et d’une pe¬
titesse extrême ; les dix pattes verdâtres ; les autres ont le dernier
article légèrement carminé. Il existe de rares variétés de cette che¬
nille chez lesquelles la teinte carminée du dos est remplacée par une
couleur d’un jaune d’ocre vif.
Cette chenille est d’une lenteur extrême, et, au repos, d’une im¬
mobilité absolue; elle se tient pendant le jour fixée par les pattes
anales aux branches de l’arbuste, légèrement recourbée, et par sa
couleur se confond tellement avec les feuilles et les fleurs des Erica ,
qu’il faut la plus extrême attention pour la distinguer. Ce sont les
E. multiflora (arborca) et scoparia qui la nourrissent. Elle est peut-
être plus fréquente sur la seconde de ces Erica. Je fais observer que
la Calluna vulgaris, mêlée aux deux précédents arbrisseaux, ne m’ont
jamais donné la chenille de la Multiflorata que j’ai prise en cer¬
tain nombre aux environs de Cannes, sur toutes les collines chaude¬
ment exposées qui entourent la ville. On la rencontre aussi, mais do
loin en loin, au bord de la mer, sur les rochers garnis de bruyères,
et également à file Sainte-Marguerite.
Lorsque arrive en janvier et février l’époque de la transformation,
cette petite chenille descend de V Erica, se cache au pied parmi la
mousse et forme une petite coque molle mais solidement lissée et à
laquelle se mêlent certains détritus de végétaux; la transformation a
lieu dans un temps relativement court.
La chrysalide, qui a la forme cylindrico-conique de toutes les espè¬
ces congénères que j’ai observées, rappelle par sa couleur celle
304 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
île la chenille. Elle est d’un vert pomme avec l’enveloppe des ailes et
des anneaux d’un vert jaunâtre ; de plus, la partie dorsale est mar¬
quée d’une large teinte carminée. Le dernier segment est faiblement
carminé et la pointe est brune; celle-ci présente trois à quatre pe¬
tits crins droits très-courts. Les larves qui se sont métamorphosées
dès la lin de janvier, ont donné l’insecte parfait à la mi-avril ; l’éclo¬
sion a continué pendant cinq à six semaines. Ce petit lépidoptère
éclot entre six et huit heures du matin et jamais à un autre moment
du jour.
INSECTE PARFAIT.
Pour la coupe d’ailes et le faciès général, cette Phalène est voisine
de plusieurs de ses congénères ; notamment de la Tenebrosata , H. -S.,
Constrictata, Gn., Phaeniceata, Ramb. et Guinardaria, Bdv. ; c’est
peut-être de cette dernière espèce quelle se rapproche le plus ;
elle est toutefois constamment plus petite et ses ailes supérieures et
inférieures sont relativement plus étroites : de plus, la teinte de la
Multiflorata est toujours plus sombre, les taches noires nervurales
sont vivement écrites et les lignes transversales me semblent dispo¬
sées différemment que chez sa voisine. Voici au reste la description
de la Multiflorata.
Cette Eupithecia est assez tranchée et ses dessins sont toujours
nettement arrêtés.
Les ailes sont allongées ; les supérieures sont aiguës à l’apex, le
fond est d’un brun de bois sur lequel les larges lignes transversales
plus ou moins claires se détachent assez bien. La coudée, dont l’an¬
gle est bien formé, est limitée par une éclaircie qui, de même que
les autres lignes, part de la côte. L’espace médian présente, en ou¬
tre, une tache blanche au centre, qui est quelquefois oblitérée, et cinq
à six petits traits noirs nervuraux plus ou moins bien indiqués, et qui
manquent parfois. Le point cellulaire est de grosseur médiocre, noir,
ovale et ordinairement bien écrit. La ligne subterminale est très- line,
Eupithecia Multiflorata. 305
festonnée, claire et aboutit à un gros point blanc de forme anguleuse.
La frange est foncée et entrecoupée de brun. Les nervures sont in¬
terrompues mais le plus souvent bien écrites. Les ailes inférieures sont
d’un gris foncé, uniforme et obscur où on distingue imparfaitement
une ligne transverse et flexueuse et où le point cellulaire n’est pas
toujours visible. Les ailes sont en dessous très-obscures et le point
ordinaire et les traits noirs qui précèdent la frange, sont cependant
bien indiqués. Entre la tache cellulaire et la côte, on distingue pres¬
que toujours une éclaircie dont la largeur varie. Les antennes sont
assez longues, grises en dessus, brunes en dessous ; les yeux gris
foncé ; le thorax assez robuste et concolore; l’abdomen, qui participe
de la couleur générale, est marqué sur les quatre anneaux du milieu
d’une tache en forme d’O ; sur les flancs, de taches noires, et cela
indépendamment des deux premiers anneaux plus foncés que les
autres; les pattes, d’une longueur normale et grises ; enfin, l’abdomen
est un peu relevé.
La 9 est semblable au a” , mais elle est un peu plus grande. Les
deux sexes se tiennent au repos les ailes inférieures entièrement ca¬
chées par les supérieures, ce qui ferait croire les quatre ailes plus
étroites qu’elles ne le sont en réalité.
Cette Eupithecia ne varie pas d’une manière appréciable, cepen¬
dant quelques sujets se présentent avec une teinte généralement plus
claire, plus grisâtre.
On ne rencontre que rarement dans la nature la Multiflorata
à l’état d'insecte parfait volant dans le voisinage des Erica. Elle
portera le n° 1121 bis, dans le Species général, et dans le Catalogue
Stgr. le n° G91 bis.
Obs. N’ayant pas été à même de voir les Guinardaria Bdv. en
nature, je dois avouer que je ne suis pas absolument certain que
cette Eupithecia ne soit pas la môme que ma Multiflorata.
306
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS,
Voici une troisième série t VAcidalia, mais ces Phalénites, parleurs
mœurs, la forme de leurs chenilles et aussi par l’angle plus ou moins
prononcé de leurs ailes inférieures, ne devraient-elles pas être sépa¬
rées des Acidalia proprement dites, et constituer un genre distinct ?
Toutes les larves de ce groupe ont probablement, une furme iden¬
tique et doivent se rapprocher des Pellonia de M. Guenée. Les quatre
espèces de larves dont il va être question ont de grands rapports
avec les deux chenilles connues du genre Pellonia; celle de la
Vibicaria et celle de la Calabraria.
leiifidia Ininiiitatti , L.
S. N. 264. — Bork. 2,18. — Haw. p. 332. — Steph. III, p. 308. —
Wood, 72, — Gn. IX, p. 498. = Sylvesirata, Hub. 97? — Tr. II.
p. 306 et Sup., p. 201. — Frey. I, pl. 77, lig. 2, 5. — - Herr-Sch.,
p. 28, lig. 103, 103. — Lab., 37 — Stgr. Cat. 131.
(IU. ri, lig. 1 à 3.)
CHENILLE.
Des œufs de cette Acidalie ont été pondus le 10 août; ils sont
ovalaires, cannelés longitudinalement, jaunes, puis couleur de chair,
et striés de taches vineuses douze heures avant l'éclosion, qui est ar¬
rivée le 19 du même mois. La jeune larve est d’abord d’un jaune
verdâtre, et huit jours après, la région dorsale se colore d’une teinte
foncée sur le milieu du corps. Cette chenille, qui passe l’hiver, n’a at¬
teint son entier développement que pendant le mois de mars ; elle est
alors allongée, cylindrique, légèrement carénée sur les côtés, avec la
Aciclalia Immutata. 307
tète petite, aplatieen devant. La couleur générale est l’argileux plus ou
moins clair sur lequel la vasculaire se montre, à partir du quatrième
anneau, sous forme d’un trait fin qui s’élargit insensiblement pour
finir en pointe sur le onzième segment. Cette ligne, qui est d’abord
d’un vineux obscur, se prononce jusqu’à devenir très-brune. Sur
l’incision des 5e, 6e, Ie et 8e anneaux, on distingue une tache carrée,
noire, marquée au centre d’un point blanc ; la sous-dorsale est fine
et continue ; la stigmatale est un peu plus large que la précédente
ligne, faiblement ondulée, claire, et contre elle sont appuyés les stig¬
mates noirs et visibles à l’œil nu. Le dessous est d’un blanc verdâtre
avec une ligne large, continue, à peine indiquée. La tête est d’un vert
jaunâtre avec les ocelles noirs et les mandibules vineuses. Les dix
pattes sont concoures et les antérieures sont très-éloignées des ana¬
les, ainsi que chez les trois autres espèces qui feront le sujet de cette
livraison.
La chenille de 1 Immutata ne m’a pas semblé varier ; elle est très-
rigide, et vit à découvert sur plusieurs espèces de plantes. Je l’ai
nourrie avec les Chicoracées, les feuilles radicales de YArtliemisia
rampeslris et, en automne, avec la fleur du Thesium linophyllum .
Pour se métamorphoser elle se comporte comme la plupart des che¬
nilles dont l’état léthargique ne doit avoir qu’une courte durée; sa
coque est molle, à claire-voie et protégea peine la chrysalide qui,
dans sa forme, n'a absolument rien de remarquable. L’éclosion de la
Phulénile a commencé le f) avril et s’est continuée pendant dix ou
douze jours.
INSECTE PARFAIT.
*
On le distingue toujours des espèces voisines par ses ailes inférieu¬
res moins anguleuses, par ses lignes transversales de couleur de
rouille, parallèles et régulières, parle point noir central toujours
visible aux quatre ailes en dessus et en dessous, et enfin par la tète,
dont le fond est noir et le vertex blanc.
308 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS
(Jette espèce, qui est une des plus communes du genre, a deux gé¬
nérations ; celle du printemps m’a paru moins abondante que celle
de l’automne.
Vlmmutata vole en grand nombre dans les prés humides de nos
environs; dans le Bugey, au centre et au nord de la France.
Elle n’a jamais été signalée dans le Midi. Elle appartient aux fau¬
nes belges, anglaises et allemandes.
i C’est bien là, évidemment, Vlmmutata de Linné eide Clerkqui la
ligure à ne pas s’y tromper. La description de Borkhausen , de
Haworth, etc., sont aussi concluantes. Comment donc les auteurs
modernes ont-ils méconnu une espèce aussi solidement établie ? »
(Gn. IX, p. 498.)
Acitlalia C-ai*icaria.
Herr.-Sch. Sup. p. 134, fig. 353 et 554. — Gn. IX, 891. — Stgr.
Cat. 129.
(PI. 72, fig. 4 à 7.)
C’est pendant le mois d’août que vole la seconde génération de
celte Phalénite. Une 9 recueillie le 17, a pondu un certain nombre
d’œufs qui sont éclos le 26 du même mois ; ces œufs sont sphériques,
bleuâtres, puis passent au brun.
CHENILLE.
Lors de son éclosion elle est d’un blanc livide ; adulte, elle est lon¬
gue, effilée, légèrement carénée sur les côtés, palissée transversale¬
ment, à anneaux distincts, généralement d’un argileux clair avec
les lignes assez bien indiquées. La vasculaire est fine, interrompue ;
elle s’élargit sur les 7e, 8e et 9e segments et présente sur les incisions
de ces mêmes anneaux une tache petite, rectangulaire et bleuâtre ; la
Acidnlia Cancana. 309
sous-dorsale est très-fine, brune, et repose sur une ligne plus large et
plus claire qui déborde de chaque côté ; la stigmatale est blanchâtre,
mal indiquée, large et continue ; elle est limitée par les stigmates qui
s’appuyent au bord supérieur; ces organes de la respiration, invisi-
sibles à l’œil nu, sont blancs, ronds et cerclés de noir. Le ventre est
d'un gris foncé ; on y distingue à peine une double ligne claire ,
fine et continue. La tête est petite, aplatie en avant et brune ; les
dix pattes concolores ; les trapézoïdaux sont à peine visibles ; les
autres points et les poils courts et bruns, ne le sont pas sans le secours
de la loupe.
Cette chenille, ainsi que la précédente, est très-rigide, vit à décou¬
vert et varie en gris et gris bleuâtre, mais alors les lignes sont
moins distinctes. Elle est polyphage; je fai nourrie plus spéciale¬
ment avec les feuilles de la Centaurea jacea, et, en hiver, avec celles
des Artemisia viilgaris et campestris. Quelques-unes de mes larves
étaient parvenues à leur entier développement au commence¬
ment de novembre, mais le plus grand nombre ne l’a atteint qu’en
mars de l’année suivante. C’est à cette dernière époque qu’arrive la
transformation de la chenille. Pour se métamorphoser elle forme une
coque solidement construite dans la composition de laquelle il entre
de la mousse, des grains de sable liés au moyen d’une soie brune.
La chrysalide qu’elle renferme est d’un jaune clair lavé de verdâtre
avec les anneaux rouge acajou et l’enveloppe tellement diaphane
qu’on aperçoit distinctement les dessins des ailes lorsque celles-ci
sont formées. La tête et la pointe anale sont brunes; cette dernière
présente un double crochet allongé et recourbé en dehors. La che¬
nille reste à peine un mois en chrysalide.
INSECTE PARFAIT.
La Caricaria , dont la découverte n’est pas très-ancienne, est voi¬
sine, mais cependant distincte de VImmutata. Les ailes plus obtuses
sont un peu moins grandes. Sur un fond très-blanc on voit à la
310
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
côte et sur les bords un semé de très-fins atomes bruns; les lignes
argileuses, dont quatre aux supérieures et trois aux inférieures, sont
diagonales et flexueuses. Ce qui distingue invariablement cette espèce
de sa voisine, est l'absence constante du point cellulaire aux premières
ailes, alors qu’il est toujours bien écrit aux secondes. Les cils des
antennes sont plus longs que chez Ylmmutata; de plus ils sont
doubles; la tète est noire ainsi que les yeux ; le vertex est blanc.
Cette espèce, qui éclot en mai ou dans les premiers jours de
juin, semble appartenir aux régions montagneuses. Je l’ai prise
abondamment en septembre au pied du Mont-du-Chat (Haute-Sa-
voie), dans un pré humide parmi les grandes herbes ; mais c’est en
vain que je l’ai cherchée en juillet dans les vallons frais des envi¬
rons de Plombières (Vosges), où elle doit exister : il devait être à
celte époque trop tard et trop tôt, la seconde génération ne
paraissant qu'en août.
V Acid. Caricaria fait partie de la faune de l’Oberland (Suisse),
où M. de La Harpe l’a recueillie dans les marais, volant parmi les
joncs. (Faune des lépidoptères suisses. Sup. p. 10.) M. Guenée Fa
rencontrée dans les prairies des Pyrénées pendant la première quin¬
zaine de juin. La Caricaria est jusqu’à ce jour assez peu répandue
dans les collections; cela tient sans doute à ce qu’elle a été confondue
avec Ylmmutata; ses habitat sont d ailleurs circonscrits et peu
nombreux.
Acidallia ïniitaria.
Hub. 51. — Tr. I, p. 24. — Dup. IV, p. 229, pl. 148, fig. 4. — Step.
III, p. 318. — Bdv. 1912. — Herr.-Sch. p. 27. — Gn. IX, p. 508.
Stegr. Cat. 138.
(Pl. 72, lig. s à li .)
À ia vue de la chenille de cette espèce, on penserait avoir sous les
yeux celle d’une Pellonia. Sa forme, en effet, est à peu de chose
.4 cidalia Imitaria. 31 1
près celle des larves de la Vibicaria , L. et de la Calabraria Hb. ?
Si, par suite de la connaissance de ses premiers états , on reconnaît
que Ylmitaria n’est pas à sa véritable place , les classificateurs
futurs l’enlèveront du genre Acidalia dans lequel on l’a toujours
comprise; pour moi, je me contenterai de dire ce que j’ai pu
observer des mœurs de cette espèce.
CHRXILLE.
Ainsi que celle de sa congénère la Vibicaria, la chenille de V Imi¬
taria est très-longue et filiforme, finement plissée transversale¬
ment, cylindrique, mais un peu plus épaisse il partir des trois der¬
niers anneaux, nullement aplatie en dessous et non carénée latérale¬
ment. La tête est petite, arrondie sur les bords, un peu déprimée en
avant, pointillée et éclairée de deux traits blanchâtres qui, partant
du front, descendent à la hauteur des ocelles. Le type est d’un jau¬
nâtre isabelle, sans dessins, si ce n’est une fine vasculaire géminée,
droite, continue, brune et ombrée de chaque côté ; le ventre est plus
foncé, mais il ne présente pas de lignes. Les stigmates, complètement
noirs, paraissent reposer sur une caroncule très-plissée, invisible à
1 œil nu. Les pattes sont concolores, fort espacées ; les postérieures,
relativement robustes, sont tachées de noir extérieurement ; le clapet
anal est fort petit.
Cette chenille varie beaucoup : il est des individus d'un jaune ver¬
dâtre, d’autres d’un gris bleuâtre ; certains sujets sont marqués sur
les lianes, du 4" au 0° segment, d’une grosse tache brune, en forme
d'étoile distinctement écrite ; cependant la plupart se présentent jus¬
qu'à leur troisième mue inclusivement avec une livrée chamarrée,
bien différente de ce qu’elle sera après la quatrième. Eu effet, sur un
fond plus ou moins clair, on voit de grandes lâches brunes dorsales
et stigmatales, avec une large vasculaire et doux sous-dorsales de
même couleur, et enfin tout le ventre est d’un brun plus ou moins en¬
fumé. Ces diverses taches donnent à la chenille un aspect tellement
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
312
différent de celui qu’elle aura plus tard, qu'il faut avoir élevé sépa¬
rément les larves en nombre, ainsi que je l’ai fait souvent, pour
être bien sûr que toutes appartiennent à la même espèce. Cependant
à ses divers âges cette chenille conserve invariablement son aspect fili¬
forme et cylindrique, sa pose en demi-cercle plus ou moins con¬
tourné et sa parfaite immobilité pendant plusieurs heures ; ce qui la
fait confondre avec des tiges de plantes desséchées. Toutefois, au
moindre contact, elle se roule sur elle-même, se pelotonne, se laisse
tomber à terre, demeure ainsi confondue parmi les débris de végé¬
taux et, de cette façon, échappe le plus souvent h ses ennemis.
Cette espèce qui a deux, trois et peut-être quatre générations et
qui, de septembre ou octobre, reste à l’état de chenille jusqu’en mars,
vit sur plusieurs espèces d’arbrisseaux et sous-arbrisseaux. Je l’ai
rencontrée sur les Rubus, Artemisia, Rubia, Erica, et les Galium
sous-ligneux. Aux environs de Cannes, c’est le Lotus angustissimus
qui la nourrit le plus ordinairement. En hiver on la trouve sous les
feuilles de cet élégant sous-arbrisseau qui orne de ses longues tiges
étalées ou pendantes les rochers des bords de la mer aux expositions
les plus chaudes.
L’époque de la transformation de Ylmitaria est très-variable ;
lorsque le printemps doit être précoce, la chrysalidation dans le
Midi arrive dès les premiers jours de février ; cependant aux
environs de Lyon, où l’espèce est des plus abondantes, la transforma¬
tion n'a pas lieu avant la fin de mars ou les premiers jours d’avril.
C’est au pied de la plante ou parmi les petits rameaux qu’elle se
transforme après avoir formé une très-légère coque. En Provence .
l’éclosion arrive en mars, et quelquefois plus tôt; en effet, le 27 février
j’ai trouvé appliquée contre un rocher une Imitaria fraîchement
éclose.
Acidalia Imilaria.
313
INSECTE PARFAIT.
Cette jolie Phalénite placée dans le groupe V de M. Guenée, que ce
savant rapporte au genre Calothysanis, Hb., occupe le milieu de ce
groupe composé de douze espèces, dont trois européennes seulement.
J’ai dit au commencement de cet article les raisons qui me font croire
que VImitaria sera un jour déplacée, et rapprochée des Pellonia.
Il est bien clair que les individus à fond blanc isabelle avec large
bande médiane brun rougeâtre, représentent le type et que les sujets
d’un roux plus ou moins brunâtre n’en sont qu’une constante variété.
Celle-ci, bien que fréquente, ne se retrouve cependant pas partout où
vole VImitaria ordinaire. Type et variété sont communs aux envi¬
rons de notre ville : ils se rencontrent dans les bois herbus, les haies
fourrées, les jardins ombreux, les parcs, celui de la Tête-d’Or entre
autres. Les sujets provenant de l’Ariège sont grands et ont une coupe
d’ailes très-allongée, différente de celle du type : serait-ce une espèce
distincte ? Cependant les dessins de cette race pyrénéenne sont les
mêmes que ceux des individus ordinaires.
Les Imitaria des environs de Nice et de Cannes sont généralement
d’une teinte plus sombre que celles du centre de la France, et leurs
chenilles au troisième âge sont peu chamarrées de dessins bruns.
Bien que cette Acidalia .soit considérée comme espèce méridionale ,
elle n’est pas rare en Bourgogne et en Franche-Comté ; elle est
« commune en Angleterre. » Gn. p. 508. L'Imilaria a été signalée
en Italie, en Hongrie, en Dalmatie, en Espagne et en Belgique.
Annules de tu Société Linnéenne
21
314
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Acidalia Depunctata (punctata).
Scop. 343. — Villers, II, p. 302. — Bork. 246. — Dup. pl. 177,
fig. 3. — Bdv. 1898. — Gn. IX, p. 300. Stgr. 128 .=Subpmctaria,
!Ierr.-Sch., p. 23, fig. 311, 313. = Cerusaria , Lah., p. 38.
(Pl. 72, fig. 12 à 13.)
La chenille de cette Acidalia, dont la forme et les mœurs sont à peu
près celles des trois précédentes espèces qui caractérisent le groupe
U de M.Guenée, présente une particularité qui n'est pas sans intérêt:
cette chenille ne paraît qu’une fois par an, son insecte parfait
n’ayant qu’une seule génération ainsi qu’il sera possible d’en juger.
CHENILLE.
Elle est éclose neuf jours après que l’œuf a été pondu, c’est-à-dire
le 3 août. Sa croissance s’opère très-lentement ; en effet, dans les
premiers jours de novembre elle était encore fort petite puisqu’elle
mesurait à peine 2 millimètres ; cependant à partir du quinze au
vingt du même mois jusqu’à la fin de janvier, cette chenille qui a été
élevée dans l’appartement, n’a rien mangé, bien que des feuilles fraî¬
ches ne lui aient jamais manqué ; aussi ce jeûne absolu l avait-il fait
beaucoup maigrir, à tel point que je la croyais desséchée et morte. A
peine les premiers beaux jours de février ont-ils paru qu’elle se re¬
mettait à manger et, vers la fin d’avril, elle était parvenue à son en¬
tier développement. A cette époque, cette larve est très-allongée, fili¬
forme, atténuée antérieurement, très-plissée, carénée sur les côtés ,
généralement d’un blanc jaunâtre lavé de carné sur les premiers an¬
neaux. La ligne vasculaire est large à partir du septième anneau,
brune et continue ; la sous-dorsale est fine, à peine distincte ; la stig-
Acidalia Depunctata. 31 o
matale, placée sur la carène, est large, continue, faiblement ondulée
et blanchâtre ; la partie dorsale laisse voir sur les anneaux du milieu
un dessin brun en forme de fer-à-cheval allongé. Le ventre, dont le fond
est blanchâtre, est marqué de cinq lignes fines et droites : celle du
milieu présente sur chaque segment un losange allongé et brun.
La tête est petite, carrée, concolore, aplatie en avant, pointillée, pré¬
sentant au centre un delta bien écrit en clair. Une forte loupe per¬
met de distinguer les stigmates, qui sont blancs et cerclés de noir.
J’ai nourri cette larve, qui demeure sans cesse à découvert, avec
la fleur du Mélilot ( Melilotus off .) et, à partir de février, avec les
feuilles et les fleurs de ÏHippocrepis cotnosa.
Vers la fin de mai, mes chenilles de la Depunctata se sont réunies
sous une couche commune de mousse et ont formé rapidement leurs
cocons' qu’elles ont placés les uns à côté des autres ; très-peu de
jours après, la transformation a eu lieu. La chrysalide est pleine ,
médiocrement allongée, d’un vert jaunâtre, luisante et très-vive.
L’éclosion de l’insecte, qui a toujours lieu le matin entre sept et huit
heures, est arrivée dès les premiers jours de juin et s’est prolon¬
gée pendant environ vingt jours.
INSECTE PARFAIT.
Envergure : 0m,030 à 0m,032.
Les ailes, qui sont très-blanches, sont traversées par les lignes ar¬
gileuses ordinaires : trois aux antérieures et deux aux postérieures.
Je ne parle pas de deux ombres ou lignes indécises qui suivent la
coudée. Le blanc parfait des ailes est sali principalement chez la $
par un plus ou moins grand nombre d’atomes noirs répandus surtout
à la côte, sur les lignes et à la base des ailes inférieures. Chez tous
les sujets que j’ai vus, on distingue le point cellulaire, et les points
terminaux aux quatre ailes placés avant la frange. Il paraît cependant
que ces derniers points manquent souvent aux inférieures (fifn.,
p. 501).
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
316
Notre compatriote de Villers prenait cette Acidalie dans les envi¬
rons. Elle n’est en réalité pas très-rare dans les bois humides de
Rochecardon, où je l’ai rencontrée quelquefois, mais jamais ailleurs.
Elle se tient appliquée au revers d'une feuille.
Je l’ai capturée, en compagnie de feu Bruand d’Uzelle, dans les
buissons des petites collines aux portes d’Aix-les-Bains.
La Pmctata, qui n’est pas très-répandue dans les collections , est
considérée comme habitante de la France méridionale, de la Suisse et
de l’Autriche.
Depressaria FeruUphüa .
317
Une plante commune sur quelques points de la Provence, la Fe-
rula nodiflora, L., nourrit à ma connaissance trois espèces de De¬
pressaria, dont deux nouvelles. En faisant connaître ces deux Depres¬
saria inédites de la Ferule, je figurerai en même temps la chenille de
la D. Ferulae, Zell. qui ne l'a pas encore été, et je dirai ce que j’ai
appris de ses mœurs.
Depressaria Ferullpltila, Min..
( Species nova.)
(PI. 73, fig. I à 3.)
CHENILLE.
Elle est fusiforme, à anneaux distincts, d’un vert clair franc, avec
les lignes ordinaires larges, continues, mais imparfaitement écrites.
Ce n’est pas sans peine qu’on distingue à l’aide d’une bonne loupe
les organes de la respiration, d’une grandeur normale cependant ,
mais mal indiqués. La tête est cordiforme, d’un noir de jais et
très-luisante; le premier segment, qui est écailleux, a cela de remar¬
quable que la partie cornée de cet anneau présente deux couleurs
distinctes ; la première moitié est jaunâtre et la seconde est d’un noir
luisant aussi intense que la tète. Le dernier segment, qui m’a paru
faiblement corné, est jaunâtre. Les pattes antérieures sont testacées
avec le dernier article noir et luisant ; les dix autres pattes sont uni-
colores et la couronne est jaunâtre; les trapézoïdaux sont bruns et les
points pilifères sont d’un noir foncé; ils donnent naissance à des
poils fins, courts et blanchâtres.
La chenille de celte nouvelle Depressaria vit sur la Ferula nodi-
(lora dont elle lie les feuilles tenues, pour former une galerie ou¬
verte aux extrémités, et d’oü elle s’échappe très-prestement au moin-
ms
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
dre danger qui la menace en se laissant glisser à terre au moyen
d'un fil de soie ; autrement elle ne quitte sa retraite que la nuit pour
ronger les feuilles déliées de la grande ombelle. Cette espèce est
beaucoup moins répandue que ses deux congénères les Depressaria
Femlœ et Nodiflorella dont je parlerai bientôt. Ce n’est qu’à la fin
d’avril qu’on doit chercher la chenille de Feruliphila. Elle se
transforme parmi les débris de végétaux et l’éclosion du lépidoptère
arrive vers la fin de mai ou les premiers jours de juin.
INSECTE PARFAIT.
Il est de la taille des grands exemplaires de la Characterella, S.V.
— Dup. Tr. II, p. 127, pl. 290 ( Ocellana, F., Steph. ), à laquelle
cette Depressaria nouvelle ressemble, mais dont elle se distingue ce¬
pendant, ainsi qu’on pourra en juger par la description que j’en ferai.
Lorsqu’on connaît les mœurs de la chenille de la Cliaracterella ,
on ne peut admettre que la Feruliphila n’en soit qu’une variété ; en
effet, suivant Duponchel, p. 128, la chenille de la Characterella est
lavée de couleur de chair sur le dos et elle a l’écusson et la tête
d’un vert clair ; de plus, cette dernière est tachée de rose. Le même
auteur ajoute : « La chenille de la Characterella vit sur le bouleau, ap¬
partient au département du Nord et éclot en octobre. » La
chenille de la Feruliphila vit, je l’ai dit, sur la Ferula nodiflora ,
plante herbacée des bords de la Méditerranée, et éclot à la fin de mai.
La D. Feruliphila mesure 0,u,025 d’envergure environ ; elle rap¬
pelle assez pour la taille, la teinte générale et la disposition des ta¬
ches, la Characterella. Les ailes supérieures sont allongées, étroites,
rectangulaires, d’un grisâtre chaud avec reflets carnés sur toute leur
surface, marquées de quelques atomes noirs à l'extrémité, de plu¬
sieurs taches de même couleur appuyées à la côte, dont trois principa¬
les, des deux ou trois taches noires ordinaires centrales, et d’une
rangée de sept petits points subterminaux également noirs et
bien nets. En outre, les supérieures présentent à la hase deux
Lycunea Argus. 319
points bruns sous forme (le petite ligne transverse; les franges
sont longues et concolores. Les ailes inférieures sont allongées,
élargies â l’angle abdominal, blanchâtres, luisantes, avec une
teinte brune au bord. Les nervures sont fines et bien indiquées
en brun ; les franges sont longues, soyeuses, luisantes et blanchâ¬
tres. En dessous les supérieures sont uniformément d’un fuligineux
pâle avec les franges et la côte lavées de jaunâtre ; les inférieures
ressemblent au dessus. Les palpes, dont la pointe se dirige en haut,
ont les deux premiers articles très-velus ; le dernier est tout-à-fait
dénudé; ces palpes sont d’un gris carné; les antennes médiocre¬
ment longues, monili formes et grisâtres ; le front est gris carné ; le
thorax rappelle la couleur des premières ailes ; l’abdomen est crêté
sur les flancs, gris et carné à l’extrémité ; les pattes sont très-lon¬
gues, velues, concolores et munies aux inférieures de trois tarses ,
dont deux au second article.
La femelle est semblable au mâle.
La Dep. Feruliphila ne doit avoir qu’une seule génération.
Après avoir rencontré une première fois cette espèce dans les ter¬
rains rocheux des environs d'Hyères (Var), j’espérais la reprendre à
l’ile Sainte-Marguerite, près de Cannes, où abonde la Ferula nodi-
jlora; c’est en vain que je l’y ai cherchée à plusieurs époques,
sur tous les points de l’île.
Variété du Aycaena Argus 9 , L.
Fab. — Ochs. — Hb. — Bdv. — De Vill. et Gn. — Stgr. =
L’Argus bleu , Engr.
(PI. 73, fig. 4 et 5.)
Cette aberration 9 qui est de grande taille, diffère du type :
par la teinte bleue de la base des ailes, plus étendue, principale¬
ment aux inférieures ; par l’absence des lunules fauves, en dessus
320
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
et en dessous ; par la couleur gris de perle des quatre ailes en
dessous, lavées de vert bleuâtre à la base ; par la présence , aux
inférieures, également en dessous, d’une série de lunules sagittées
d’un vert métallique éclatant, bordées antérieurement par des che¬
vrons noirs surmontés eux-mêmes d’un liseré blanc mat.
Cette remarquable variété accidentelle n’a point encore été signa¬
lée : elle provient des Alpes provençales.
Collection Donzel : deux exemplaires identiqnes.
De|»i*essaria Ferulae, Zell.
Is. 1847, Ann. Soc. Stett. — Herr.-Sch., fig. 437. — Stgr. Cat. 1482.
(|P1., fig. 6 et 7. )
CHENILLE.
Elle est effilée, fusiforme, d’un verdâtre clair sur lequel se déta¬
chent en vert plus foncé la ligne vasculaire et les deux sous-dorsales,
qui sont larges et continues. La tête est jaunâtre avec les ocelles
bruns. Le premier anneau est muni d'une plaque écailleuse qui ap¬
puie un de ses côtés sur l’incision ; les deuxième et troisième seg¬
ments ont, en outre des trapézoïdaux, une couronne de points noirs
très-petits, donnant naissance à autant de poils courts, bruns, invi¬
sibles à l’œil nu ; le dernier anneau est aussi muni d’une plaque
cornée, marquée de deux traits foncés longitudinaux. Les stigmates
sont relativement gros et noirs ; le ventre est d’un vert bleuâtre et
les seize pattes sont concolores.
La chenille, qui vit en février et en mars, doit éclore en janvier; peu
après que la férule a commencé à se développer. Adulte, cette larve
ronge les feuilles de la plante, mais ce dommage est insignifiant,
comparé au préjudice qu’elle lui cause alors qu’elle est plus jeune ,
en pratiquant à la base de cette grande ombelle des morsures qui dé-
Depi essarta Ferulae. 321
terminent un abondant suintement (1) arrêteent sa croissance et sou¬
vent la font périr prématurément. Ce n’est qu’à la fin de mars ou au
commencement d’avril que cette larve, vive et frétillante, est parve¬
nue à toute sa grosseur. Pour se transformer elle se retire le plus
souvent au pied de la plante; cependant elle se métamorphose quel¬
quefois dans les feuilles réunies en paquet. La chrysalide est médio¬
crement allongée, d’un brun rougeâtre avec l’extrémité anale obtuse
et sans crochets. La gaine des ailes, qui descend assez bas, est proé¬
minente. Le petit lépidoptère commence à éclore à la fin d’avril.
INSECTE PARFAIT.
Cette espèce, qui mesure environ 0n‘,022 est très-tranchée; c’est
assurément une des plus remarquables du genre. Les ailes supérieu¬
res sont d’un brun chocolat un peu plus accusé à la partie qui pré¬
cède la tache claire de la base , la couleur de cette tache d’un jaune
argileux, est celle du thorax ; les trois points du centre de l’aile sont
blanchâtres et cerclés de noir. La frange, qui est médiocrement large,
n’est ni précédée ni accompagnée de points nervuraux. Cette Depres-
saria ne doit avoir, ainsi que la Feruliphila , qu’une génération. On la
trouve sur les rochers des environs de la ville d’Hyères (Var), par¬
tout où croît la férule; gros-fenou, en langue provençale.
Je n’ai pas retrouvé la chenille de la Ferulae à l’ile Sainte-Margue¬
rite, dont quelques parties rocheuses sont littéralement infestées de
cette Ferula nodiflora.
Obs. Bien que Cannes ne soit placée qu’à une très-faible distance
des îles Lérins, je n’ai pu, dans un assez vaste rayon , autour de la
ville, rencontrer cette grande ombelle.
(I) Ce suc de la plante, en se solidifiant au contact de l’air, passe, d’incolore
qu’il est, au brun noirâtre et devient une substance analogue à certaines gommes-
résines, laquelle, au dire des gens du pays, serait employée dans les arts.
322
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Depressai'la IVoilillorelSa , Mill.
( Species nova.)
r PI. 73, fig. 8 à n . )
CHENILLE.
Elle se distingue de celle de sa congénère la Feruliphila, dont elle a
les mœurs, par la taille qui est plus petite de moitié, par la couleur
de la tête et par celle du premier anneau qui ne sont pas noirs ; elle
paraît d’ailleurs vingt à vingt jours plus tôt.
Jeune, la chenille de la Nodi/lorella ronge le parenchyme de la
plante qui enveloppe et protège la fleur naissante; elle attaque aussi
cette dernière alors qu’elle est à l’état rudimentaire. A cette époque la
petite larve est d’un vert glauque ; elle file déjà une soie line et blan¬
che et y demeure fixée pendant le jour ; ce n’est qu’après la troisième
mue que sa couleur s’éclaircit et qu’elle fie les feuilles ténues de la
férule; elle pratique par ce moyen une galerie tapissée intérieurement
de soie, qu’elle agrandit à mesure qu’elle se développe. Adulte, cette
larve est fusiforme, d’un vert pomme, et les lignes, bien que très-visi¬
bles sont moins bien indiquées qu’elles ne l’étaient précédemment.
La vasculaire et la sous-dorsale se prolongent sans interruption du
second au onzième anneau ; si la ligne sous-dorsale est très-large, la
stigmatale n’existe pas. Le ventre est d’un vert clair ou vert bleuâtre.
La tête est globuleuse, coupée droit du côté de l’incision, d’un jau¬
nâtre testacé avec les ocelles et les mandibules colorés en brun. Le
premier anneau est protégé par un écusson jaunâtre, luisant et limité
à droite et à gauche par un trait noir qui n’arrive pas jusqu’à la tête ;
les st gmates sont blancs et cerclés de noir ; les pattes unicolores ; les
trapézoïdaux et autres points bien indiqués en brun et surmontés de
poils courts et foncés.
Depressariu Nodiflorclla. 323
Cette chenille, qui paraît un peu plus tard que celle de la D. Fe-
rulae, mais un peu plus tôt, je l’ai dit, que celle delà Feruliphila, n'a
atteint son entier développement qu’au milieu d’avril ; cependant les
plus hâtives de ces larves sont parvenues à toute leur grosseur dès la
fin de mars. Elle demeure sur la plante et se cache dans l’espèce de
fourreau dont il a été question, formé avec plusieurs feuilles réunies et
liées par de nombreux fils de soie très-blanche. Ce fourreau est ou¬
vert au deux extrémités, et l’animal qui l’habite s’en échappe facile¬
ment lorsqu’il est inquiété. Cette espèce, qui est la plus abondante
des trois Depressaria dont je viens de parler, n’attaque jamais la
base de la plante, ainsi que le fait la chenille de la Ferulae, et je n’ai
jamais remarqué qu’elle se métamorphosât dans les feuilles, mais
toujours au pied de l’ombelle, parmi les débris de végétaux. La chry¬
salide est allongée et sans crochets à la pointe anale. L’insecte com¬
mence à éclore vers les premiers jours de mai ; il n’a vraisemblable¬
ment qu’une seule génération.
INSECTE PARFAIT.
Le type est d’un bon tiers plus petit que la Ferulae , Z. ; il paraît être
de la taille de la D. Rotundella, Dougl., dont elle diffère par la coupe
relativement plus allongée, les ailes supérieures d’un argileux plus
prononcé, l’angle anal des inférieures plus accusé, les palpes moins
longs, etc. Voici au reste sa description :
Envergure : Om, 01 7. Les ailes supérieures sont allongées, pres¬
que rectangulaires, d’un argileux plus ou moins obscur, salies d’om¬
bres brunâtres formées par la réunion de très-fins atomes foncés et
de rayons bruns qui, précédant la frange, s’avancent jusqu’au tiers de
l'aile. On voit, en outre, plusieurs points noirs ainsi disposés : deux
au centre assez espacés l’un de l’autre, un à la base plus gros que
les précédents, et enfin une ligne de points subterminaux placés en¬
tre la frange, qui est unicolore, et les rayons précités. Les ailes infé¬
rieures sont faiblement enfumées et s’éclaircissent à la base. En des-
321 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉfalTS.
sous, les supérieures sont uniformément d’un brunâtre clair et lui¬
sant ; les inférieures sont semblables au dessus. Les antennes sont
brunes, les yeux noirs ; le thorax, la tète, les palpes sont de la cou¬
leur des supérieures. L’abdomen est très-aplati et brunâtre avec
l’extrémité garnie de poils argileux.
La femelle est plus petite et un peu plus enfumée que le mâle.
L’espèce ne varie pas.
J’ai élevé en très-grand nombre cette Depressaria aussi commune
à l'ile Sainte-Marguerite, près de Cannes, qu’elle est abondante sur
les rochers qui avoisinent le ville d’Hyères, lieux où croit spon¬
tanément la Ferula nodiflora.
Hibernia Ankerarla.
Stgr., Stett. e. Z 1861. — Cat. 234.
(PI. 74, fig. I.)
Cette Phalénite récemment découverte n’a été figurée nulle part ;
elle a cependant été décrite dans les Annales de la Société entomolo-
gique de Stetlin.
Elle est de la taille de la Progemmaria , et trouve sa place entre
celle-ci et la Defoliaria. Les ailes sont grandes, minces, à peine recou¬
vertes d’écailles ; les supérieures, d’un brun clair, couleur de feuille
forte, sont transversées par deux lignes, l’extrabasilaire et la coudée,
brunes, étroites et continues : la première est presque droite, la
seconde présente un coude arrondi très-saillant. Le point cellulaire,
placé au milieu de l’espace médian, est ovale, grand et de la couleur
des bandes. Les inférieures sont blanches, très-faiblement maculées
de gris brun au bord subterminal avec la frange longue et la tache
cellulaire à peine différente. En dessous les quatre ailes sont d’un
grisâtre foncé et la tache ordinaire est mieux indiquée qu’en dessus.
Les antennes sont concolores, atteignent à peine la moitié de la
Aspilates Citraria. 323
longueur de l’aile et sont faiblement pectinées de chaque côté. Les
yeux sont gris; le thorax, proportionnellement grêle, et l’abdomen
sont de la couleur des ailes supérieures.
La femelle d ’Ankeraria n’est pas connue et on ne sait rien de sa
chenille.
Cette Hibernia, qui a été découverte en Hongrie, est encore une
grande rareté. Elle sera indiquée sous le n° 1320 bis dans le Species
général.
Mon cabinet.
Aspilates Citraria.
Hb. fig. 212. — Tr. I, p. 139. — Dup. V, p. 116, pl. 178, fig. 4, 5.
— Bdv. 1491. — H. -S., p. 94. — Gn. 1220. — Stgr. 396= Gilva-
ria var. Esp., pl. 31, fig. 3.
(Pl. 74, fig. -2 à o.)
Bien que tout-à-fait ignorée de l’auteur du Species, cette chenille
inédite assure, par ses caractères spécifiques, la place qu’occupe
l’insecte parfait parmi les Aspilates. Ce que dit ce savant des
larves connues du genre, s’applique à celle de la Citraria.
La chenille, qu’on trouve au printemps, a passé l’hiver ; elle est
éclose depuis le mois de septembre et n’est parvenue à tout son déve¬
loppement qu’à la fin demars. Pendant le premier âge, on la voit, à la
taille près, ce qu’elle sera adulte. Sous ce dernier état elle est allon¬
gée, cylindrique, faiblement carénée latéralement, un peu renflée sur
les 8e, 9r et 10e anneaux ; à seconde paire de trapézoïdaux plus sail¬
lante que la première et cela du 4' au 9e; cette saillie est surtout sen¬
sible sur les 8' et 9e segments. Le fond est d’un grisâtre argileux lavé
de roussâtre par grandes places et où les lignes ordinaires sont bien
indiquées. La vasculaire est fine, interrompue, brune; cependant
comme il arrive que le dos prend parfois une teinte plus ou
326 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
moins foncée, la ligne vasculaire disparaît alors. La sous-dorsale est
double, géminée, continue dans toute l’étendue de la chenille; la
stigmatale, qui est d’une largeur moyenne, est blanchâtre et limitée
par les stigmates, qui sont un peu jaunâtres et entourés d’un double
cercle brun. Le ventre est marqué d’une ligne noire, interrompue et
seulement indiquée sur la première moitié de chaque segment du
4e au 9e. La tête est lenticulaire, concolore et les lignes stigmatales et
sous-dorsales sont indiquées jusqu’à la hauteur des ocelles ; les pat¬
tes sont tachées de noir perpendiculairement. Les trapézoïdaux sont
quelquefois concolores, et quelquefois très-foncés.
Cette arpenteuse varie en brun, et de loin en loin on remarque cer¬
tains sujets dont le fond est clair, sans lignes et entièrement recou¬
verts de points bruns régulièrement placés.
La chenille de la Citraria, qui vit à découvert sur une foule de plan¬
tes basses et sous-ligneuses, est lente à grossir. C’est principalement
sur les Scabiosa, les Lotus et certaines Crucifères que, dans les gar¬
rigues d’Hyères, ceux de Cannes et des îles Lerins, je l’ai rencontrée
maintes fois vers la fin de mars et le commencement d’avril. La
chenille, pour se métamorphoser , forme une coque à claire-voie
mêlée de brins de mousse. La chrysalide est placée horizontalement
et retenue par la pointe ; elle est allongée, à anneaux abdominaux
carénés et noirs au sommet, à fond terreux tout chargé de rayures
noires indiquant le contour des ailes, des antennes, de la trompe, etc.
L’éclosion a lieu vers la fin d’avril.
INSECTE PARFAIT.
Le type en Provence serait d’un jaune d’ocre, cependant on ren¬
contre un certain nombre de sujets qui varient depuis le jaune sou¬
fre. La femelle, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’est pas
plus rare que le mâle ; c’est ce dont j’ai pu m’assurer par l’éducation
de l’espèce obtenue ex larva; mais comme cette femelle vole très-peu,
on la rencontre bien moins souvent que l’autre sexe. Au plus léger
Noctua Leucogaster. 227
bruit, la Citraria £ quitte pendant le jour son lieu de repos. Son
vol est rapide, mais court. L’espèce est fort abondante en Provence,
mais elle l’est beaucoup moins autour de Lyon ; c’est sa congénère la
Gilvaria qui la remplace dans notre département. Cette Gilvaria,
très- fréquente presque partout en France, n’existe pas, je crois, sur
le littoral de la Méditerranée. La Citraria qui appartient aussi à
l’Angleterre, la Corse, la Sicile, l’Espagne, etc., a deux générations :
la seconde éclosion a lieu en août et septembre.
Noctua Leucogaster.
Frey. I, pl. 21. — Tr. X, p. 37. — Bdv. pl. 83. — Dup. sup.
III, p. 222, pl. 20. — H.-S. fig. 1. — Gn. Y, p. 327. — Stgr.
Cat. 108.
(Pl. 74, fig. 6 à 8.)
• CHENILLE.
Cette larve méridionale doit éclore en décembre : ce qui me le
ferait penser, c’est qu’étant fort petite encore vers le milieu de janvier,
elle a atteint son entier développement dès le 10 ou le 15 février.
Lors de ses seconde et troisième mues, les lignes dont elle est ornée
sont beaucoup plus vives qu’elles ne le seront à son état adulte. —
Parvenue à tout son développement cette chenille est médiocrement
allongée, épaisse, rase, et serait tout-à-fait cylindrique si elle n’était
un peu renflée sur les derniers anneaux; de plus, le onzième segment
est relevé en petite carène transversale qui incline faiblement en
arrière. Le fond est d’un brun verdâtre mal décidé qui varie et passe
souvent au jaune cannelle foncé. Les lignes ordinaires sont visibles
surtout la stigmatale, qui est large, continue, d’un jaune de Naples
assez vif, striée de rouge orangé au bord supérieur et finement liserée
de clair en dessus. Les vasculaire et sous-dorsale sont fines, blanchâ¬
tres, ombrées de chaque côté ; la première de ces lignes est in-
3^8 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
terrompue par une tache foncée sur l’incision des anneaux du milieu.
Les stigmates sont blancs, ovales, cerclés de noir, teinte qui s’élargit
en se fondant. Le reste du corps, vu à la loupe, paraît finement strié
de brun. Le ventre participe de la couleur du dos et des flancs. La
tête est d’un jaune un peu rougeâtre, luisante, largement striée de
brun, avec les deux croissants noirs opposés bien écrits. Les seize
pattes sont concolores : les ventrales, qui sont plus largement striées
de brun extérieurement, ont la couronne foncée. Enfin, les trapé¬
zoïdaux sont petits, noirs et accompagnés d’une éclaircie blanchâtre
du côté de la sous-dorsale.
Cette chenille, qui n’avait point encore été observée, m’a paru rare
aux environs de Cannes. Je ne l’ai rencontrée qu'en un seul lieu,
à deux kilomètres de la ville, entre la route d’Antibes et la mer,
cachée sous des touffes étalées ou pendantes du Lotus angustissi -
mus? L., plante sous-ligneuse des bords de la mer et dont la
chenille ronge les feuilles persistantes, petites et charnues. Elle ne
doit cependant pas vivre uniquement sur le Lotus angustissimus.
car à défaut de cette plante, je l’ai nourrie avec les feuilles de plu¬
sieurs Chicoracées.
C’est au pied du Lotus, parmi les petites branches et les feuilles
sèches que la chenille de cette Noctua construit une légère coque
où la chrysalide est rapidement formée. Elle est de forme ordinaire,
d’un brun rougeâtre, luisante, à anneaux abdominaux mobiles et
dont le dernier finit en pointe courte. Dès la mi-avril les quelques
chrysalides que j’avais obtenues sont écloses et ont donné des Leu-
cogaster o* et 9 grands et bien développés.
INSECTE PARFAIT.
Cette jolie Noctuélite est, on lésait, très-voisine de la Plecta; ce doit
être en effet à cause de son extrême ressemblance avec cette espèce
congénère, quelle est peu recherchée par les collectionneurs. Au
Chionobas Aëllo. 329
reste jusqu’à ce jour notre faune française ne l'a signalée que dans la
Provence où elle est, je le crois, assez peu répandue. Elle a encore
été rencontrée en Sicile et en Dalmatie. (Gn. V, 327.)
Cette espèce doit avoir plusieurs générations.
La N. Leucogaster qui a été découverte par M. Freyer, ne varie
pas, sauf certains sujets dont la teinte des ailes supérieures est
plus claire que le type, cependant les inférieures demeurent inva¬
riablement blanches.
Chiouobas Aëllo.
Esp. pl. 1 13. lig. i. — lib. 319. — Bdv. — Dup. — H. — S. Stgr.
= N orna, 11b. pl. 141, fig. 2.
(Aberr. A.)
(Pl. 73, fig. i.)
Voici une bien remarquable variété de Y Aëllo d ; elle paraît
d'autant plus intéressante qu’aucune aberration de ce Chionobas
n’avait encore été indiquée. Si la taille et la coupe d'ailes de ce sujet
sont exactement celles du type, la coloration générale s’en éloigne
sensiblement, car au lieu d’être d'un brun d’ocre, cette teinte est uni¬
formément d’un gris d’argile, sauf pourtant une nuance fuligineuse
qui occupe le centre de chaque aile et qui fait d’autant mieux ressor¬
tir les nervures qui se détachent en clair. Les franges, qui ordinai¬
rement sont blanchâtres et entrecoupées de brun foncé, sont pres¬
que incolores. Les taches ocellées des ailes supérieures, au nombre de
trois, ne sont pas pupillées et sont moins vivement écrites que chez
l’espèce ordinaire. La tache des inférieures est à peine visible. Le
dessous des quatre ailes ne présenterait rien d’anormal si les taches
ocellées n’étaient, au rebours du dessus, très-accusées et vivement
pupillées de blanc. Les antennes, le thorax et le reste du corps ne
varient pas.
Annales de la Société Linnéenne. 22
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
330
Cette variété accidentelle du Chionobas Aëllo appartient au cabinet
de M. Auguste Prévost, de Genève ; elle a été prise par cet ento¬
mologiste dans les Hautes-Alpes.
Obs. Je possède une variété de la même espèce, mais qui est moins
remarquable que celle de M. Prévost. Chez ce sujet qui est aussi un a”,
le brun a envahi la presque totalité des ailes, et les supérieures ne
présentent qu’un seul point noir presque imperceptible ; cependant
ce point redevient normal en dessous.
Laiiliy^mn Exigua.
Hb. fig. 3G2. ■— Tr. — Dup. III, p. 45, pl. 75. — Bdv. — Gn. V,
p. 138. Stgr. Cat. 497.
(Pl. 73, fig. 2 et 3.)
CHENILLE.
Elle est cylindrique, rase, assez courte, faiblement atténuée en
avant ; se rapprochant un peu pour la forme et la couleur de certaines
larves du genre Orthosia. Sa teinte sombre est uniforme : cependant
la ligne stigmatale qui est large, claire, continue, rougeâtre sur les
premiers segments et finement liserée de brun, présente cela de
particulier que sur chaque anneau on voit, à partir du cinquième, un
dessin à peu près carré qui s’appuie à cette ligne, et qui par cela
même semble la faire onduler sensiblement. Ce dessin ou série de
taches est moins clair que la ligne précitée et, chez quelques sujets,
il est à peine visible. La stigmatale est en outre striée de brun irrégu¬
lièrement et marquée, sur chaque anneau, à partir du quatrième,
d’une ligne de points foncés. Toute la région du dos et celle des
lianes sont brunes; c’est à peine si on distingue la vasculaire qui
commence au second segment; elle est fine, noire, interrompue
et légèrement ondulée. Le ventre est d’un jaune d’ocre pâle et n'a
Laphyyma Exigua. 331
pas de lignes. Les stigmates sont gros, ovales, blancs et cerclés de
brun ; ils sont placés avant la tache carrée dont il a été question. La
tête est petite, un peu aplatie, d’un verdâtre obscur et marquée d’un
double croissant brun. Les seize pattes sont unicolores. Les points
trapézoïdaux sont très-petits et bruns.
La chenille & Exigua présente une variété moins sombre ; la ligne
stigmatale et la région ventrale sont alors d’un jaune ochracé plus ou
moins obscur ; peut-être même que ce que je considère comme une
variété représente le type, puisque parmi les chenilles d ’ Exigua que
j’ai vues, il s’en est trouvé autant de brunes que d’ochracées.
Cette espèce qui vit en automne sur les plantes basses, grossit assez
rapidement. M. Ilimmigolffen qui me l’a procurée m’annonce qu’elle
est fort abondante aux environs de Barcelone sur le Polggonum persi-
caria L., et que c’est toujours au bord des eaux ou dans le voisinage
des lieux humides qu’on la rencontre. On savait assez peu de choses
des mœurs de cette larve, qui n’est figurée nulle part, et c’est avec
raison que l’auteur du Species, mal renseigné sur les chenilles qui
habitent exclusivement le Midi, a plus d’une fois regretté les obs¬
tacles que lui a opposés ce défaut de précision. (Y, p. l57.)Cependant
si M. Daube a affirmé que la chenille d 'Exigua est très-commune
dans les champs de blé des environs de Montpellier, son assertion
peut être exacte, car cette larve vivant aussi sur plusieurs Convolvu-
lus, doit se rencontrer sur le C. arvensis si fréquent dans les céréa¬
les ; mais je ne pense pas que jamais ces dernières plantes aient été
attaquées par la chenille de VExigua. Elle n’aurait donc pas
les mœurs de sa congénère exotique la Frugiperda, Abbot, qui, sui¬
vant cet iconographe, « fait son aliment du blé de Guinée, ainsi
« que de toute espèce de grains, auxquels elle est extrêmement nuisi-
« ble sous forme de chenille, qui dévore le tuyau principal de la
« plante où elle se loge. »
Abbot termine par proposer un moyen de détruire cette larve
dangereuse, moyen que je crois impraticable. « Parmi les oiseaux de
332 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
« basse-cour, n’y en aurait-il point quelqu’un, dit-il, qui fit volon-
« tiers sa nourriture de la nymphe e t qui fût la trouver sous la terre? »
Après avoir formé une légère coque, la chenille d ’Exigua se
chrysalide dans la mousse ou parmi les plantes sèches ; en captivité
du moins. Dans la nature, le lépidoptère éclot depuis le mois de juin
jusqu’à la fin de juillet.
INSECTE PARFAIT.
Envergure : 0m,02G à (T, 028.
Cette Laphygma, la seule qui soit européenne parmi les cinq es¬
pèces qui composent le genre, se distingue par la forme très-allon¬
gée des ailes supérieures, la largeur relative des inférieures, la cou¬
leur hyaline de celles-ci où tranchent les nervures et la bordure
blanche, l’exiguïté du thorax et de l'abdomen; tous caractères qui,
en effet, doivent l’éloigner des Caradrim parmi lesquelles les au¬
teurs l’avaient primitivement classée ; ce qui justifie sa séparation et
sa place définitive parmi les Laphygma de M. Guenée.
Les Exigua du Midi varient en brun ; les taches ordinaires se dé¬
tachent alors plus vivement en jaune ferrugineux ou ochracé et les
nervures des ailes inférieures sont plus accusées.
Je crois que cette noctuelle, qui doit avoir deux générations, ne
s’avance pas en France plus haut que Lyon, et que par le fait elle ne
doit pas se rencontrer au delà de nos environs. C’est à la Pape, à
6 kilomètres au nord de la ville, [sur les collines qui avoisinent le
Rhône, que je l’ai trouvée de loin en loin, au commencement d’août,
en chassant la nuit sur la bruyère fleurie. Je l’ai prise une fois près
de Cannes, à la fin de mai. Elle est commune en Italie, en Espa¬
gne, en Sicile. Elle fait également partie de la faune, de la
Dalmatie.
Gmmmodes Geometricu.
m
ii raiiisnoilrs C eometrica .
Rossi, II, p. 179. — Tr. III, p. 310, God. — 1kl v. — Gn. — Stgr.
= Chalciptera, Bork, 350. = Ammonia , Esp. 180, lig. 2. =
Parallelaris Hb. 324. = Bifasciata, Petagna , 197. = Linea-
ris, FÎb.
( PI. 7S, iig. i à 0. )
CHENILLE.
Je ne l'ai vue figurée nulle part, et, si elle est connue, elle doit
l'être imparfaitement. Cette chenille qui n’a que trois paires de
pattes ventrales est très-allongée, sensiblement atténuée aux extré¬
mités, complètement rase, d’un gris plus ou moins violâtre et or¬
née de lignes longitudinales jaunes , grises et brunes bien indi¬
quées dans le Species, mais où cependant fauteur de ce savant ou¬
vrage ira pas mentionné trois caractères qui ne manquent pas d'une
certaine importance : 1° la tache noire ocellée appuyée à la ligne
sous-dorsale qui existe non-seulement sur le quatrième anneau ,
mais encore, bien que plus petite, sur les 5°, 6e, T et 8e segments :
2° le ventre qui est d’un noir fuligineux velouté uniforme et sans li¬
gnes; 3° la première paire de pattes membraneuses un peu plus courte
que les autres. La tête est petite, un peu aplatie, et présente sur un
fond gris maculé de noir, deux traits jaunâtres qui la traversent du
sommet à la hauteur des palpes ; ceux-ci sont carnés et les mandibules
sont rougeâtres. Les pattes antérieures sont effilées, d’un noir de jais
et luisantes. Les membraneuses et les anales, dont la base est d’une
belle couleur orangée, sont carnées, tachées de points et de rayures
foncés. Les stigmates sont très-petits, noirs et finement pupillés de
blanchcâtre.
L’espèce varie en gris de souris : chez cette variété qui est assez
commune, les lignes sous-dorsale et stigmalale ne sont plus jaune
334 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
orangé; elles ont, ainsi que les autres lignes et les taches, pâli d’une
manière sensible. Chez le type et chez la variété les points trapézoï¬
daux, qui sont petits et concolores, se confondent avec les lignes.
La chenille de la Geomctrica qui a un faux air d'arpenteuse, a des
mœurs autres qu’on ne l’avait pensé jusqu’à ce jour ; c’est toutefois
ce que m’écrit M. Himmighoffen, de Barcelone. Non-seulement, dit-il,
celte noctuelle n’a pas qu'une seule éclosion par an, mais les géné¬
rations se continuent et se süccèdent sans interruption du commence¬
ment de mai au mois de novembre où les froids arrêtent les éclo¬
sions. De la fin de mai au mois de décembre, on trouve des chenil¬
les de cette Grammodes à tous les âges sur 1 ePolygonumpersicaria, au
bord des eaux courantes ou des marais. Cependant l’espèce se can¬
tonne et vit abondamment en certains lieux humides, tandis qu’elle
est fort rare en beaucoup d’autres situés dans des condit ons ana¬
logues. Au premier âge, ajoute M. Himmighoffen, la chenille se
tient au sommet de la plante et ronge seulement les feuilles récem¬
ment développées. Si une cause accidentelle la dérange, elle se laisse
tomber de son point d’appui, mais elle demeure suspendue par un
fil de soie (1); après la troisième mue, au plus léger ccntact
qu’éprouve la tige qui la supporte, elle se roule sur elle-même en se
laissant choir, et si elle tombe dans l’eau où la plante croit souvent,
elle n’a pas de peine à atteindre une tige et à se sortir du liquide.
Enfin, parvenue à son entier développement, elle descend à fleur
d’eau et demeure tout le jour la tète en bas, appliquée le long des
plus gros Polygonim. Elle vit en compagnie des chenilles de la La -
phygma Exigua et de la vulgaire Timandra Amataria fort répandue
aux environs de Barcelone.
Ce que j'ai dit des nombreuses générations de la Geomctrica, apprend
que sa larve grossit très-rapidement. Pour se transformer elle tisse
(i) Ce fait, je le pense, n’a jamais été signalé chez les chenilles d’autres
noctuelles.
Grammodes Geometrica.
335
dans les feuilles de la plante une coque en soie blanche, forte, serrée
et impénétrable à l’humidité ; cela doit être puisque souvent la chry¬
salide demeure immergée pendant plusieurs jours à la suite d'une
crue d’eau subite, sans que pour cela l'insecte paraisse en souffrir.
La chrysalide rapidement formée est allongée, d’un brun rougeâtre
et recouverte, sauf les deux derniers segments, d’une efflorescence
bleuâtre matte, à la manière des chrysalides de la plupart des Cato-
cala. La Geometrica éclot le soir, quelquefois il une heure avancée de
la nuit ; son développement est rapide.
INSECTE PARFAIT.
Envergure : 0,n,040 à O", 042.
C’est un des papillons européens les plus richement parés : ses
larges ailes supérieures d’un gris violâtre dont le centre est occupé
par une grande tache triangulaire d’un noir velouté, sont caractérisées
par deux bandelettes droites, parallèles, d’un blanc jaunâtre. La pre¬
mière de ces bandelettes se prolonge sur les ailes inférieures, mais
elle est indécise, à l’angle anal surtout.
L'insecte parfait varie peu ; aucun auteur ne signale d’aberration
de cette jolie Grammodes. Cependant M. Himmighoffen me mande que
parmi le grand nombre de Geometrica qu'il a obtenues ex larva, il ne
lui est éclos qu’une variété, mais des plus remarquables. Le sujet est
grand et bien développé ; des deux bandes transversales ordinaires,
il n'en reste qu’une : la seconde ; mais elle est du double plus large
quelle devrait être.
Ce lépidoptère, qui n’est pas très-vif, se rencontre rarement dans
la nature ; il demeure caché au centre des touffes de Polygonum et,
si par hasard on le fait voler, il ne s’élève guère plus haut que les
plantes parmi lesquelles il s’abat bientôt pour disparaître aux yeux du
chasseur.
L’Espagne, l’Italie, la Russie, la Mingrélie (!) et la France méri-
(1) Noctuclilcs de la Russie, par le docteur Eversmann, p. 52 1
330
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
dioriale sont les seuls lieux où jusqu’à ce jour la Geometrica ait été
rencontrée. Sans nul doute elle existe en plusieurs autres pays de
l'Europe. Fabricius assignant les Indes-Orientales pour patrie à cette
espèce, il est probable que cet auteur a vu la Gram. Avnmonia , Cram.,
qui est extrêmement voisine et avec laquelle les auteurs l’ont
confondue pendant longtemps.
4m!i!iiilas;s fSetularia
Alt). — Lin. — Gu. Geer. — L’Àdm. — Kléem. — Wien. — Verz.
— Fabr. — Esp. — Bork. — Steph. — Bdv. — Herr.-Sch. — Gn.
Stgr. = Ulmaria, Bork., fig. 73 = Marmoraria, Sepp., pl. 10 et
11.
(Aberr. 9 A. )
(Pl. 75, fig. 7.)
Cette variété accidentelle de la Betularia 9 est fort remarquable ;
le noir l’a complètement envahie; tout a pris cette teinte sombre en
dessus et en dessous : les ailes, les antennes, le thorax, l’abdomen et
les pattes ont l'air d'avoir été teints en noir, tant cette couleur est
complète et profonde; les pattes cependant sont annelées de blanc.
La taille de cette curieuse variété et sa coupe d’ailes sont exactement
celles du type, autrement il eût été difficile peut-être de savoir à
quelle espèce rapporter cette anomalie, qui devra être nommée
variété A.
Nulle aberration de cette Amphidasys n’avait encore été signalée.
Celle que je viens de décrire a pour patrie le nord de l'Angleterre ;
elle appartient au cabinet de notre collègue M. Fallou, de Paris.
Acidalia Ochrntn.
337
J'ai donné précédemment l’histoire des chenilles de plusieurs
très-petites Acidalies. Je raconterai aujourd’hui celle de cinq autres
espèces qui, de même que les précédentes, sont tout aussi incon¬
nues sous leurs premiers états (i). Deux de ces espèces sont commu¬
nes presque partout et ce n’est pas sans motifs qu’on s’étonne que
leurs larves, sans cesse foulées aux pieds des entomologistes, n’aient
pas été plus tôt observées. Cela peut s’expliquer cependant : la parure
sans éclat de ces chenilles, leur constante immobilité pendant le jour,
leur exiguïté et l’habitude qu’elles ont de se cacher parmi les plantes
basses dont elles se laissent tomber au plus léger contact ; tout cela,
dis-je, a bien pu les faire méconnaître jusqu’à ce jour. J’ai dit à la
page 117 du présent volume, toute la peine qu’il m’a fallu pour ame¬
ner à bonne fin les Acidalia Osseata et Holosericeata , je pourrais
ajouter que les chenilles des A. Politaria , Ochrata, Obsoletaria, Mo -
niliata et Var. Canteneraria ont, avec les larves de celles-là, de
grands rapports de mœurs.
Aciitalia Ochratii.
Scop. Wien. — Verz. — Bork. — Tr. — Fiseh. — Rost. — H. -S.,
p. 20 — Gn. IX, 449. — Stgr. = Ochrearia, Lah. 30. = Palli-
daria, Ilb. — Dup., pl. 75, fig. I. — Curt. — Wood. 741 —
Bdv. 1865.
(Pl. 75, fig. I à 3.)
CHENILLE.
Les œufs ont été pondus le huit juillet; ils sont éclos le 15 du
môme mois. Les chenilles sont restées imperceptibles pendant plus
(1) J’en excepte la Var. Canteneraria , Bdv., dont la chenille du type, celle de
l’ Incanaria, a déjà été figurée par Ilubner.
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
338
de six semaines; ce n’est guère qu’à la fin de septembre qu’elles ont
commencé à grossir ; elles n’ont enfin acquis leur entier développe¬
ment que dans la première quinzaine de juin. Leur état de chenille
a donc duré juste onze mois.
Lorsqu’elle est adulte cette larve est médiocrement allongée ; elle
serait toul-à-fait cylindrique si la carène latérale n’était assez sail¬
lante. Elle est de plus plissée transversalement, surtout aux deux
extrémités du corps, d’un jaune de Naples plus ou moins verdâtre
en dessus, et lavée de carné sur la tête, sur les premiers et les
derniers anneaux, ainsi qu’aux incisions. La ligne vasculaire est très-
line, blanche et largement liserée de verdâtre de chaque côté ; ou
mieux cette ligne blanchâtre repose sur une large bande vert clair qui
passe au vert obscur sur les derniers segments pour finir en pointe
aiguë et noire sur le douzième. La ligne stigmatale qui est placée
sur la carène, est étroite, continue, ondulée et d’un blanc jaunâtre.
Le ventre passe un peu au bleuâtre, avec une ligne claire qui le par¬
court du quatrième au neuvième anneau. La tète est triangulaire ,
aplatie en avant, d’un carné vineux avec les ocelles et mandibules
foncés. Les stigmates sont bruns; les trapézoïdaux invisibles à l’œil
nu ; les dix pattes concolores; les antérieures relativement longues ;
le clapet anal est bien formé, mais il ne dépasse pas les pattes
anales ; les poils sont fins, courts et blanchâtres.
Cette chenille est très-lente dans sa m arche, mais au plus léger
bruit elle cache sa tète en roulant sur elle-même la partie antérieure
de son corps. Elle vit de la feuille de nombreuses plantes basses ;
notamment de celle des Composées Radiées, Crucifères et Borra-
ginées ; mais elle n’attaque pas la fleur.
La transformation arrive à la fin de juin dans une coque légère
formée de brins de mousse liés par des fils de soie blanche. La chry¬
salide qui pour la forme ressemble à celle de ses congénères est jau¬
nâtre et luisante; elle brunit 48 heures avant l’éclosion qui arrive
vers les premiers jours de juillet. Or, comme la mère avait été prise
le 8 du même mois de l’année précédente, cette espèce est demeurée,
Acidalia Obsoletaria. 339
on le voit, un an pour subir ses diverses transformations. Rappelons-
nous toutefois que l'insecte est resté onze mois sous son état de larve.
Cette Acidalie n’a donc qu'une seule éclosion.
INSECTE PARFAIT.
« L Ochrata, nous dit l'auteur du Species , est celle espèce très-vul-
« gaire d'un roux-d argile à lignes bien marquées, etc. » 11 ajoute
plus loin : « La chenille peut passer pour complètement inconnue,
« la plante seule ayant été indiquée (Fesluca duriuscula) probable-
« ment un peu au hasard. »
L' Acidalia Ochrata e st fort répandue en juillet dans nos environs,
non pas seulement sur les coteaux herbus et bien exposés, mais
encore dans les prés du parc de la Tête-d’Or et autres lieux bas.
Elle s’envole lorsqu’on passe près d’elle ; son vol est court et on peut
la saisir sans peine. L’espèce n’est pas rare aux environs de Marseille
et de Cannes. Elle ne varie pas pour la couleur, cependant certains
sujets de provenance espagnole, sont généralement plus clairs que
le type. On la dit commune dans toute l'Europe.
L ’Oclirearia de M. de La Harpe, rapportée à F Ochrata du Species , ne
doit pas être la même espèce que cette dernière, car l’auteur de la
faune suisse nous dit, p. 20, qu’elle paraît « du 12 mai au 27 juin,
puis du 8 juillet au 28 août. » J’ai démontré qqe Y Ochrata ne devait
avoir qu’une génération.
Acitialia 03)So!eti)r£si.
Ramb. — Dup. — Bdv. — Herr.-Sch., p. 10. lig. 190. — Gn. IX,
p. 481. — Stgr. Cat. 83. = Rufularia , Herr.-Sch., p. 17. lig.
84. — Led.
(PI. 76, fig. 4 à 6.)
CHENILLE.
Une dizaine d’œufs de cette petite espèce qui avaient été pondus le
9 juillet, sont éclos le 18 du même mois entre six et huit heures du
340 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
matin. L'œuf, qui est oblong, cannelé et d’un blanc de cire, passe
vingt-quatre heures avant d’éclore au vert foncé mat. La chenille lors
de sa naissance est blanchâtre, rayée longitudinalement de plusieurs
lignes continues et la tête est relativement grosse et brune. Cette
larve ayant à la lin d’octobre atteint sa troisième mue est, pour la
forme et la couleur, ce qu'elle sera parvenue à son entier développe¬
ment, qui n'a pas lieu avant le commencement de mai de l’année sui¬
vante. Elle a alors l’aspect de deux chenilles ses congénères figuréesà
la 64° planche; c’est-à-dire qu’elle est courte, très-atténuée antérieu¬
rement, plissée en travers, carénée latéralement, rugueuse, grossière¬
ment chagrinée. Le fond est jaunâtre ou jaune verdâtre avec la partie
dorsale d’un vert glauque et les extrémités lavées légèrement de
bleuâtre. Sur chaque segment un dessin piriforme se détache en plus
clair que le fond. On ne distingue pas les lignes vasculaire et sous-
dorsale, excepté cependant sur les trois premiers anneaux, où la pre¬
mière de ces lignes est large, continue et d’un vert foncé. La stigma-
tale placée sur la carène est marquée en dessous, aux 5e, 6e, 71' et 8e
segments, d’un gros point foncé que tout d’abord on prendrait pour
un stigmate; cependant les organes de la respiration sont d’une ex¬
trême petitesse. Le clapet est mal formé, mais on le voit pourtant.
Sur le ventre qui est bleuâtre on distingue des dessins de forme hié¬
roglyphique; la tête est petite, triangulaire; d'une couleur rougeâtre
plus ou moins foncée et recouverte ainsi que le premier anneau de
nombreux poils courts, blanchâtres, visibles seulement à une forte
loupe; les dix pattes sont concolores; les trapézoïdaux et les points
pilifères sont de la couleur du fond.
Cette petite chenille est d’une lenteur excessive, cependant lors¬
qu’on la touche, elle se détache de la plante et se laisse choir.
Ainsi que la plupart de* larves A’Acidalia qui passent l’hiver (1),
(1) Toutes les clicnilles d’Acidalies que j’ai observées dans leurs mœurs,
qu’elles aient une ou plusieurs générations ont sans exception passé l’hiver en
chenille.
Acidalia Qbsoletaria. 341
celle de YObsoletaria est polyphage, mais elle mange si peu à la fois,
qu’on ne saurait le remarquer. Sa sobriété est telle que je l’ai laissée
au printemps pendant plusieurs semaines privée de nourriture sans
qu’elle ait paru en souffrir. Ce n’est qu'à la fin de juin qu’elle opère sa
transformation. La chrysalide qui n’a rien de saillant, ressemble à la
plupart de celles des Acidalies qui ont été observées.
INSECTE PARFAIT.
Cette petite espèce dont la vie de chenille a duré plus de onze
mois, n’a rien de tranché ; mais elle varie beaucoup pour la taille.
La couleur, d’un ochracé roussâtre, empêche au premier abord de la
distinguer parmi plusieurs espèces communes, ses congénères. Les
lignes ordinaires quoique très-fines sont bien indiquées. La tache
cellulaire aux quatre ailes et les points terminaux placés en dehors,
sur la frange même, sont visibles bien que très-petits. On retrouve
en dessous les lignes et les taches du dessus, mais elles sont plus
nébuleuses. Le verlex et le premier quart des antennes sont blancs.
La Rufularia de M. Herrich- Schaeffer n’est je crois qu’un grand
exemplaire de l’espèce dont il est question qui, on le sait, varie beau¬
coup pour la taille.
L 'Qbsoletaria se trouve en Corse, en Espagne, en Autriche et dans
le midi de la France. Je ne la crois nulle part abondante. On la
rencontre de loin en loin aux environs de Marseille (Dard.). Je l’ai
prise plusieurs fois moi-même dans l’Ardèche, au fond d’une chaude
vallée. Elle n’a, je pense, jamais été prise en France plus au nord que
ce département. Quand elle est troublée dans son repos, son vol est
lourd et incertain et, lorsqu’elle se pose, c’est toujours au revers
d’une feuille. Les sujets que j’ai obtenus de Marseille et ceux que j’ai
rencontrés à Celles-Ies-Bains, sont d’un bon tiers plus petits que les
individus provenant d’Allemagne.
342
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Aciilalia Politaria.
Ilb. — Tr. — Dup. V, p. 58, pl. 171, fig. 3. — Bdv. 1852. —
Herr.-Sch., p. 18, fig. 337. — Gn. IX, p. 4G1. — Stgr. 71.
(Pl. 76, fig. 7 à 9.)
GUENILLE.
L'œuf est pondu à la fin de juin ou vers les premiers jours de juillet.
La chenille tarde peu à éclore : elle est d’abord d’un jaune pâle pres¬
que diaphane, avec la tète foncée. A l’époque de la troisième mue qui
arrive à la mi-octobre, cette larve est d'un vert glauque; ce n’est qu’à
la fin d’avril de l’année suivante qu’elle est parvenue à son entier déve¬
loppement. Elle est alors relativement courte, très-atténuée en avant,
carénée latéralement, rugueuse, très-plissée, d’un vert glauque plus
ou moins sombre, mais moins intense qu’il ne l’était précédemment;
elle présente quelquefois les 7e et 8e segments lavés de carné, de
jaunâtre ou de bleuâtre. On ne distingue que très-imparfaitement la
vasculaire qui est géminée et interrompue sur chaque incision. Pas
de sous-dorsale ; la stigmatale placée sur la carène est large et plus
claire que le fond ; les trapézoïdaux sont bruns et indiqués à l’extré¬
mité de chacun des petits traits foncés qui croisent l’incision, mais
cela seulement sur les Ge, 7e, 8e et 9e anneaux. On voit en outre au
dessous de la ligne stigmatale un point brun proportionnellement
gros. Je n’ai pu distinguer les stigmates qui sont perdus dans les
rugosités de la peau. La tète est petite, triangulaire et brune; le
ventre est d’un bleuâtre livide ; il est marqué au centre d'une double
bande festonnée claire ; les pattes écailleuses sont verdâtres avec le
dernier article noir et luisant ; les quatre autres sont carnées et mar¬
quées de chaque côté d’un trait brunâtre. Cette petite larve est au
repos courbée en demi-cercle. Elle vit à découvert, et se nourrit d’un
Acidalia Politaria. 343
grand nombre de plantes basses. Bien que très-lente à grossir, elle
opère rapidement sa transformation qui n’arrive que dans le courant
de mai ou les premiers jours de juin , selon que le printemps a été
plus ou moins précoce.
La chrysalide qui est médiocrement allongée, a l’enveloppe des
ailes un peu proéminente. Elle est d’un jaune rougeâtre, lavée de
brun à la tète et à la pointe anale ; celle-ci est obtuse et précédée
d’un bourrelet foncé, granuleux et qui se termine par une pointe
aiguë entourée de crins courbés en hameçon. La chrysalidation n’a
pas duré plus de vingt à vingt-cinq jours ; cependant la vie de che¬
nille de celte Acidalia a été de près de onze mois. L’éclosion de la
Phalénite a eu lieu vers la fin de juin et a continué pendant une se¬
maine: dans la nature elle se prolonge pendant quinze ou vingt
jours.
INSECTE PARFAIT.
Cette petite espèce sera toujours facile à distinguer de ses voisines
par la teinte paille luisante de ses ailes en dessus, la bande subtermi¬
nale des quatre ailes, large, continue, d’un fuligineux violacé en
dessus et en dessous, et par le point cellulaire noir, rond et bien écrit
aux quatre ailes. Le thorax et l’abdomen participent de la couleur
luisante précitée. La femelle ressemble au mâle. Je ne sache pas
que cette espèce varie.
La Politaria est très-répandue aux environs de Marseille, dans les
campagnes de Nice, de Cannes et dans celle de Perpignan (Pyrén.
Orient.). Elle n’a je crois jamais été prise sur d’autres points de la
France.
Obs. Je dois faire observer que l’une des quinze ou dix-huit che¬
nilles que j'ai élevées ab ovo, plus robuste ou plus précoce sans
doute que ses sœurs demeurées à leur troisième mue jusqu’après
l’hiver, s’est métamorphosée le 29 septembre et a donné son
insecte parfait le 2 novembre suivant.
344
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Acidalia Monillata.
Wien. — Yerz. — Fab. — Hb. — Treits. — Dup. p. 68, pl. 174,
fig. 5. — Bdv. 1847. — Herr.-Sch. — Lab. 31 . — Gn. [X, p. 433.
— Stgr. Gat. 41 .
(PL 76, fig. 10 à 12.)
CHENILLE.
Une ponte de cette Acidalia m’ayant été fournie le 4 juillet,
est éclose dans l’appartement sept jours après. L’œuf est ovalaire,
déprimé, jaune de cuir. A la fin d’avril de l’année suivante, la chenille
qui s’élève très-difficilement, n’était point encore adulte; je l’ai
tenue autant que possible dans des conditions qui la rapprochaient
le plus de Pétât de nature. Elle a vécu en plein air, et a passé la mau¬
vaise saison cachée dans la mousse, à une exposition abritée des vents
froids. Ce n’est que vers la fin de mai que cette larve est parvenue
à tout son développement. A cette époque elle est courte, très— atté¬
nuée antérieurement, carénée sur les côtés, plissée transversalement,
chagrinée, rugueuse, très-rigide, à tête petite, carrée, brune, à
moitié rentrée et, au repos, les pattes antérieures tellement appliquées
contre la tète qu’on ne saurait les distinguer. Elle a tout l’aspect de
deux des chenilles précédemment décrites ; celles de la Politaria et
de l’ Obsoletaria ; elle est seulement un peu plus allongée. Le fond
est d’un brunâtre argileux sur lequel se détache en clair, à la partie
dorsale, un losange bien formé sur les 3e, 6e, 7e et 8e anneaux.
Des lignes ordinaires, je n’ai vu que la stigmatale qui est blanchâtre
et placée sur la carène. Les stigmates invisibles à l’œil nu sont noirs,
à centre blanc ; le ventre aussi rugueux que le reste du corps est
d’une teinte sombre ; on y voit imparfaitement, au milieu du 4e au 9e
anneau, une ligne large, claire, interrompue; les dix pattes sont de la
couleur du fond.
Acidalia Moniliata. 345
J’ai nourri cette chenille avec les Vicia, les Leontodon, les Borrago
et autres plantes herbacées. Au commencement de juin elle se cache
sous la mousse et forme sur la terre une coque à claire voie où elle
se transforme en peu de jours pour demeurer sous cet état un mois
à peine; ainsi qu’il arrive à presque toutes les chenilles qui, n’ayant
qu'une éclosion, passent la plus grande partie de l’année à l'état
de larve.
La chrysalide est allongée, d'un jaune clair, luisante, lavée de ver¬
dâtre au sommet et de rougeâtre à la partie anale. L’extrémité abdo¬
minale se termine par une pointe brune, garnie de quelques crins
recourbés. La Phalénite a paru dans les premiers jours de juillet.
INSECTE PARFAIT.
Ses dessins sont tellement précis et arrêtés que je crois inutile de
le décrire de nouveau ; il l’a été d’ailleurs assez souvent avant moi.
La Moniliata n’a jamais varié : aucune aberration au moins n’a été
signalée à ma connaissance.
Ce qui me prouve très-évidemment que cette petite Acidalie n’a
qu'une génération, c'est que la ponte dont j’ai élevé les chenilles,
étant arrivée chez moi le 4 juillet, l’éclosion de la première des
Phalénites n'a eu lieu que le six du môme mois de juillet de l’année
suivante. Les autres sujets ont paru dans les huit jours suivants.
On peut expliquer ce retard, qui me paraît anormal , par les con¬
ditions de captivité où l’insecte a vécu dans ses divers états, alors
qu'il se nourrissait autrement sans doute qu’il ne l’eût fait à l’étal
libre. Les exemplaires provenant de cette éducation, étaient tous
assez petits, preuve que la chenille avait souffert dans son déve¬
loppement.
En considérant la conformation de cette larve, il serait peut-être à
propos de ne pas éloigner l’insecte parfait de ses congénères les
Rusticata, Politaria, Obsoletaria, Laevigata, Ossmta et Interjectaria
Annules de la Société Linnéennc. 23
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
346
dont elle se rapproche beaucoup, ainsi qu’on a pu en juger par ce que
j'ai dit des chenilles de ces six Phalénites.
U Acid. Moniliata vole assez communément aux environs de notre
ville , sur le penchant des collines de St-Clair et de La Pape.
Bien qu’elle soit considérée comme de la France méridionale, je dois
dire que je ne l’ai jamais prise dans le Midi et que mes correspondants
de la Provence ne m’ont jamais signalé cette jolie espèce que je crois
plutôt du centre et du nord de la France. On la rencontre dans le dé¬
partement de Saône-et-Loire. (Constant p. 201), en Autriche, en Alle¬
magne, en Suisse (Gn. IX, p. 433).
« Çà et là, toujours rarement, sur les bords du Léman, en Valais »
(Lah. faune suisse, p. 26).
Acidnlia Incanaria.
11b. — Tr. — Wien. — Dup. — Bdv. Herr.-Sch. — Lah. Gn. —
Stgr. = Seriata, Schr. = Virgularia, Hb. — How. — Step. —
Yood. = Moniliata , Bork. = Laevigaria, Sepp.
(Var. Canteneraria , Bdv.)
(PI. 76, fig. 13 et 14.)
La connaissance de la chenille de cette race exclusivement méridio¬
nale, m’a démontré que ce n’est bien là qu’une variété constante de
VIncamria de Hubner. La réunion de cette variété au type est depuis
longtemps établie; j’ai voulu toutefois ebrroborer ce fait et dire
quelques mots de la larve dont l'insecte parfait est presque aussi
abondant dans tout le midi de la France que le type est répandu
ailleurs.
CHENILLE.
Elle est d’une longueur normale, effilée en avant, très-carénée sur
les côtés, avec la tête petite, triangulaire et recouverte ainsi que tout
Acidalia Incanaria. 347
le corps de rares poils fins et bruns. Sa couleur varie de l’argileux
clair au brun rougeâtre en passant par tous les tons intermédiaires.
Les lignes ordinaires qui sont fines et brunes et quelquefois oblité¬
rées, se présentent ainsi : la vasculaire est géminée et continue, mais
mieux indiquée sur les derniers segments que sur les autres. La
sous-dorsale est très-fine et interrompue ; la stigmatale qui repose
sur la carène latérale est ondulée et claire. Le ventre se montre avec
une ligne blanchâtre du 4e au 9e segment ; les stigmates sont bruns
ainsi que les points pilifères. Les losanges du dos existant toujours
chez les chenilles du type que j’ai élevées maintes fois, sont tout aussi
bien indiquées en brun chez celles de la variété. A tous ses âges
cette larve vit à découvert ; je l’ai rencontrée communément aux
environs de Cannes sur beaucoup de végétaux d’essence différente,
sans parler des plantes basses; il me suffira de citer les Rhamnus,
Viburmm, Cytisus, Crataegus , Rubus, voire le Pistacia lentiscus
à odeur si pénétrante. Elle s’accommode des tleurs aussi bien
(jue des feuilles ; celles-ci même desséchées lui conviennent au
besoin. La rusticité de ses mœurs fait que cette espèce s’élève
toujours bien, et c’est ce qui explique la vulgarité de l’insecte parfait.
Cette chenille se métamorphose dans une coque légère, demeure
à peine trois semaines sous cet état léthargique et le lépidoptère
commence à voler dès les premiers jours de mars.
INSECTE PARFAIT.
Les sujets des environs de Cannes et d’Hyères sont recouverts de
fort peu d’atomes bruns sur les quatre ailes ; cependant les lignes or¬
dinaires sont bien marquées ainsi que les points nervuraux; ceux qui
précèdent immédiatement la frange et la tache cellulaire, en dessus
et en dessous.
Bien que Y Acidalia Var. Cantencraria remplace dans la Provence
Ylncanaria type , de loin en loin cependant on rencontre l’espèce
ordinaire.
348 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Cette Phalénite vole depuis le mois de février juâqu’à la fin de
novembre.
Selon M. Guenée, la Calcearia Zell., d’un blanc presque pur. n’est
qu’une sous-variété de Vlncanaria.
Obs. J’ai pris à Evian (Haute-Savoie), plusieurs individus à" et ?
d’une troisième variété remarquable et constante. Cette dernière au
rebours de la Canteneraria et de Vlncanaria est entièrement recou¬
verte d’atomes foncés ; à tel point que les lignes et taches ont si bien
disparu qu’on a de la peine à reconnaître une variété du type.
Cette troisième variété ne serait -elle pas la Virgularia. Hb. lig. 104.
— Haw. tig. 354 ? Cette curieuse race vole en compagnie des Laevi-
gala et Incanaria. C’est presque toujours dans les corridors des
maisons que je l’ai prise. La chenille de cette variété savoisienne que
j’ai élevée ab ovo a passé l’hiver; elle a la forme et des mœurs iden¬
tiques à celle de Vlncanaria proprement dite.
EXPLICATION DES PLANCHES.
340
EXPLICATION DES PLANCHES
De la 1()° Livraison (1860).
PLANCHE 71.
EXPLICATION DES FIGURES.
I.
Fig. 1. Anthocharis Bellezina? Bdv. (Aberr.).
IL
Fig. 2. Chenille de la Swammerdamia Egregiella, Dup.
3. Id. id. vue de dos.
A. Chrysalide.
5. Cocon d’un Ichneumon parasite.
6. Insecte parfait.
III.
Fig. 7. Omia Theopliila, Stgr.
IV.
8. Chenille de Y'Eupithecia Multiflorata, Mill.
9. Id. id. vue de dos.
10. Chrysalide.
H. Insecte parfait <f.
12. Id. id. 9.
13. Id. id.
Branche fleurie de 1 ’Erica arborea, L. (Var. Multiflora ).
350
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE 72.
EXPLICATION DES FIGURES.
I.
Fig. 1. Chenille de YAcidalia Immutata, L.
2. Insecte parfait.
3. Antenne du a" grossie.
II.
Fig. 4. Chenille de YAcidaria Caricaria, Hiîrr.-Scii.
5. Chrysalide.
(J. Insecte parfait.
7. Antenne du o" grossie.
III.
Fig. S. Chenille de YAcidalia Imitaria, Hb., inquiétée.
9. Chrysalide.
10. Insecte parfait <f.
11. Id. ? (variété).
IV.
Fig. 12. Chenille de YAcidalia Depunctata, Scop., au repos.
13. Id. id. vue de dos.
14. Chrysalide.
15. Insecte parfait.
Deux tiges, dont l'une en graine et l’autre en fleur, de YArtmisca
vulgaris, L .
EXPLICATION DES PLANCHES
PLANCHE 73.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. I. Chenille de !a Depressaria Feruliphila, Mile
2. Chrysalide.
3. Insecte parfait.
I[.
Fig. 4. Lycaena Argus, L. (Aberr. ç),
o. Id. id. dessous.
Ilf.
Fig. (>. Chenille de la Depressaria Fendue, Zell.
7. Insecte parfait.
IV.
Fig. 8. Chenille de la Depressaria NodifloreUa , Mili
9. Id. ül. vue de dos.
10. Chrysalide.
1 1. Insecte parfait.
Tige de la Ferula nodi/lora, üisso.
EXPLICATION DES PLANCHES.
332
PLANCHE 74.
EXPLICATION DES FIGURES.
I.
Fig. 1 . Hibernia Ankeraria , Stgr.
IL
Fig. 2. Chenille de VAspilates Citraria, Ho.
3. Ici. id. (Yar. ).
4. Chrysalide.
5. Insecte parfait
III.
Fig. f>. (Chenille de la Noctna Leucogaslrr , Fri
7. Chrysalide.
8. Insecte parfait.
Tige lion rie du Lo/hs ongustissimns? L.
EXPLICATION DES PLANCHES.
353
PLANCHE 75.
explication des figures.
I.
Fig. i. Chionobas Aëllo, Esp. (Aberr. A.).
II.
Fig. 2. Chenille de Laphygma Exigua, Esp.
3. Insecte parfait.
III.
Fig. 4. Chenille de la Grammodes Geometrica , Rossi.
5. Chrysalide.
G. Insecte parfait.
IV.
Fig. 7. Amphidasys Betularia, L. (Aberr. Ç A.).
Tige du Polygonum persicaria, L.
I.XI'UCV Tl<>\ DES im.wchls.
3:54
PLANCHE 76.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. I. Chenille de VAcidalia Ochrata, Scop.
2. Chrysalide.
3 Insecte parfait.
If.
Fig. 4. Chenille de VAcidalia Obsoletaria, Ram».
5. Chrysalide.
G. Insecte parfait.
III.
Fig. 7. Chenille de VAcidalia Politaria, I lu.
8. Chrysalide.
9. Insecte parfait
IV.
Fig. 10. Chenille de VAcidalia Moniliata. W.-V.
11. Chrysalide.
12. Insecte parfait.
V.
Fig. 13. Chenille de VAcidalia Incanaria, Hb. (Var. Canhnc caria.
Pnv.).
1 4. Insecte parfait.
Myosotis hispida. Sch.
Annales de la, S caété Linneeruie de Lyo>
i6m>‘ liv r .
Année 1866. PL. 7
P Mi livre et ./ Mynemu. p! Jni/ue.r plant p‘
I 1. Anthocharis Beüe-yxna,? Bdtf./AberrJ
II 2 à. 6 , S n) animer donna Eqreyiella-, l)up.
III 7, Omùi XheophUti, Star.
IV H à i.'l, Eupithecia MultiflorcUa, MM .
Debray ,
Annale# de J/i Société Zmnéenne delyon , j.0 ^ Livr Année .1866 PI 72
I. J et 3. A cijj.tl.iut.
JmmuttUa.,1.
R. 4 à j.
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Caricaria., Hrrr.Sc/i
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M Miyne/iu.r cal
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A/isie^s 186 6. PL. j 3 .
Debray sc .
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P. Militer c cY* J ' Miyntauas p
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I 1 a .3, Dcpressaruz- FeruûphiJas, ITM.
II. 4 cL 5, Lycœrui' A/y us, 1. fAberr.p /
III. 6 et. 7, DepressarLOs Forula-y, ZM.
n,' fi a. //. uL Nocü/7sirMa,,MM.
An/iales des la. Soaete'Lifineerme des Lyon*.
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Annales d& la/Société/ Li/vieeane- de Lyon,
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Année/ 1866. PL. 74 .
P MUIure et J fuît pl
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II. 2 a, 5. Asp liâtes Citrarui-, ftb.
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Dobray se.
Imp. Uouitlct .5 r Mignon,. Parts .
M^MufnesaLZ. col-
-Annales d&Us S ociètA Lmneen/ie A&Luoru.
16? Lear.
Année v. 1 36 6 . PL. yô .
P. Millier e et (fuse p
. loquet, p Lwt /* .
L) drap te.
I. 1 CAionobair A allô. Esp. t Aberr. A./
H- 2 eE 3. Lap/u/ij /na Exipiia,, Hb.
III . ^ a, 6. Gram/node<s Geomeiricd. Rossi .
IV. 7. Amphidaays Belularùi' Ali. (Aierr. aj
V,,n.
IfT Myntcuc col.
Annales ife, la, Sociétés Imnêcnnes de-Lyorv .
16? Lœr.
Annie/ 1866. Pi.jS .
I. 1 cv 3.
A ad alias Oc/irtuas, Srap
II. 4 à- 6.
ids.
Obsol&taruis, Ramé.
III. 7 ^
ids.
Poülaria-, lié.
IV! 10 à- 12.
ids.
Mont data-, W.-' V.
V. i3 otji/..
ids.
Incasiaruis, /if> , (Vas. Can/eneraruis. B do. J
Tmp.ffauûU'. 5 r. Mtg>
M™* Nigneaux col.
ICONOGRAPHIE ET DESCRIPTION
DE
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES
INÉDITS
P. MILLIERS
DIX-SEPTIÈME LIVRAISON
(Présentées à la Société Linnéenne de Lyon, le 12 juillet 1866 )
- — —
liUperlna Rubella.
Dup. Sup. III, p. 249, pl. 23, fig. 1. — Gn. 238. — Bdv. 870. —
Herr. — Sch. 431, 432. — Gn. V, p. 182. — Stgr. Cat. 338.
(PL 77, fig. 1 à 5.)
CHENILLE.
Cette mystérieuse larve qui pendant bien des années a échappé à
mes constantes recherches, vient enfin d’être découverte; grâce, je
dois le dire, aux investigations soutenues et à l’ardeur infatigable de
nos jeunes et intelligents collègues, MM. Ferrouillat frères.
Au 15 ou 20 juillet, cette chenille, dans les années ordinaires, a
atteint son entier développement ; e’. le est épaisse, cylindrique, rase,
à peine atténuée aux extrémités, d’un gris jaunâtre obscur lavé de
Annales de la Société Linnéenne. 24
350 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
verdâtre antérieurement et de rougeâtre sur les derniers anneaux.
Le premier et le dernier sont recouverts d’une plaque écailleuse
concolore et luisante ; celle du premier segment est large, robuste,
et le recouvre en presque totalité ; cette plaque est traversée
par un sinus étroit, concolore, mais teinté de brun postérieure¬
ment. La ligne vasculaire est imparfaitement indiquée ; la sous-
dorsale est nulle ; cependant la stigmatale est large, ondée, plus
claire que le fond ; les stigmates qui s’appuient sur cette ligne, sont
relativement gros, noirs et de forme arrondie. Le ventre est d’un
jaune verdâtre. La tête est grosse, de la largeur du premier
anneau, échancrée au sommet, d’un jaunâtre indécis, lavée de
rougeâtre obscur sur les bords, avec les mandibules foncées, les pal¬
pes courts et carnés. Je n’ai pu distinguer les ocelles. Les seize pattes
sont de la couleur du corps. Enfin, on voit une sorte de clapet anal
assez large, mais mal formé et que recouvre imparfaitement la pla¬
que écailleuse postérieure.
Jeune, la chenille de Rubella est relativement courte, et la cou¬
leur dorsale se prononce en carminé plus ou moins obscur.
Cette larve est assurément une des plus souterraines de toutes les
chenilles de noctuelles. Je ne suppose même pas qu'il y en ait d’autres
vivant à une pareille profondeur. Nous l’avons en effet trouvée
parmi les racines, enfoncée dans la terre à une profondeur de
dix, quinze et même vingt centimètres. Elle ne doit vivre que de la
racine de certaines graminées sans jamais attaquer les feuilles. Les
collines brûlées en été, où l’herbe courte et rare ne peut préserver
la terre des rayons du soleil très-ardents à cette époque de l'année,
sont les lieux que préfère cette chenille très-robuste d’ailleurs. C’est
à la fin de juillet qu’elle forme une coque molle, composée de soie,
de grains de terre et de radicules de graminées, dans laquelle huit
ou dix jours après arrive la transformation. La chrysalide qui
s’agite beaucoup est conico-cylindrique, d’un rouge acajou, avec
l’extrémité abdominale terminée par deux pointes aiguës et fortes.
L'insecte parfait commence à paraître dès le quinze ou le vingt août;
Luperina Rubella. 357
mais on ne le voit en certain nombre que vers les premiers jours de
septembre. Il continue à voler pendant un bon mois.
INSECTE PARFAIT.
Les ailes supérieures bien fournies d’écailles très-faciles à se
détacher au plus léger contact, sont d’un carné vif, avec l’espace
médian traversé par une large ligne coudée d’un rouge obscur qui
certaines fois passe au brun plus ou moins prononcé. Les au¬
tres lignes sont fines, rougeâtres et le plus souvent mal indiquées
même chez les sujets obtenus d’éclosion. Les ailes inférieures sont
grandes, arrondies, sans lignes transversales, d’un blanchâtre lui¬
sant et d’une teinte faiblement carnée dans le voisinage de la frange
qui est elle-même assez large. En dessous les quatre ailes sont blan¬
châtres, sensiblement carnées sur les bords avec un commencement
de ligne transverse. Les antennes sont garnies de lames pubescentes
et le thorax est bien fourni d’écailles concolores.
La 9 est plus grande que le ; elle a l’abdomen très-développé
et lisse, vole lourdement, ou mieux elle demeure le plus souvent
fixée à une tige de brome et, par les chaudes nuits, dans les lieux
circonscrits de son habitat, il n’est pas rare de voir les mâles voler
en abondance autour des femelles presque toujours immobiles.
Cette Luperina se distingue par des habitudes qui lui sont
propres; celle entr’autres de ne pas paraître avant la neuvième
heure de la nuit alors que les autres noctuelles volent depuis deux
heures et plus.
La Rubella qui est considérée comme de la France méridionale,
semble appartenir plus spécialement aux environs de Lyon quelle ne
doit pas trop dépasser. Les collines les plus chaudes de la Pape, celles
de Crépieux et, au sud, les coteaux de Corendin ; de même que
certaines parties incultes du territoire de Vaugneray; notamment les
garigues qui avoisinent le château de la famille Ferrouillat, nous
l’ont plus particulièrement fournie.
358 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Obs. Les L. Rubella de l’Ardèche et de toute la Provence où l’es¬
pèce semble commune, présentent une coloration différente de celles
de nos environs ; en effet, sur le fond qui est d’un argileux terne,
sans trace de couleur carnée, les lignes transverses des supérieures
se détachent en brun et sont par ce fait plus crûment indiquées que
chez le type. J’ai rencontré cette variété constante aux environs de
Marseille, d’Hyères, de Cannes et surtout près de Celles-les-Bains.
Deux nouvelles Psychides viennent augmenter le nombre déjà con¬
sidérable des insectes de cette division dont la parure, on le sait, est
si uniforme et si sombre ; mais dont les larves ont des mœurs si
intéressantes. L’une de ces Psychides inédites appartient au genre
Psyché de Schrank, et l’autre au genre Fumea de Haworth. Malheu¬
reusement on ne connaît de leurs premiers états que les fourreaux
qui ont servi de demeure à chacune des deux larves. On sait aussi la
patrie des deux espèces.
PsycSte Valestella, Mill.
( Species nova. )
(PI. 77, fig. 6 et 7.)
Par la coupe de ses ailes, cette Psyché ne ressemble à aucune de
ses congénères, cependant ce serait de la Muscella, S.-V. et de la
Gondebautella, Mill. qu’elle s’éloignerait le moins ; mais elle est tou¬
jours plus petite que ces deux espèces et sensiblement moins robuste ;
Psyché Valesiella. 359
les ailes sont conséquemment plus minces, plus ténues, moins four¬
nies d'écailles. Voici sa description :
Envergure : 0ra,015 à 0m,016.
Elle a les ailes très-allongées et par là relativement étroites. Elles
sont presque vitrées, à peine recouvertes d’écailles, d’un aspect uni¬
formément enfumé, et munies de longues franges soyeuses et noires.
Les antennes sont longues et très-plumeuses. Les palpes sont allon¬
gés et se terminent par des soies longues, serrées et noires , ce qui
donne à ces palpes un aspect anormal. La tête, le thorax et l’ab¬
domen bien que fort grêles, sont recouverts de poils longs, soyeux
et d’un noir profond. Les ailes en dessous sont peut-être d’un
aspect plus vitreux qu’en dessus ; des deux côtés les nervures sont
bien distinctes.
La femelle est encore inconnue.
Le fourreau est médiocrement allongé, brun, formé d’esquilles et
de parcelles de mousse fixées avec une soie brune.
Plusieurs individus de cette Psychide nouvelle m’ont été offerts par
M. de La Harpe, de Lausanne, qui m’a dit les tenir d’un natura¬
liste qui les avait rapportés du mont St-Gothard. L’année suivante,
je reçevais de mon ami M. Constant, d’Autun, deux exemplaires de
la P. Valesiella en tout semblables à ceux du St-Gothard. M. Cons¬
tant avait recueilli lui-même cette espèce en certain nombre dans le
Valais où, m’a-t-il dit, elle paraît commune sur les pelouses qui avoi¬
sinent le sommet du Gornergrat et où elle vole aux premiers rayons
du soleil. Le fourreau est fixé, la pointe postérieure en l’air, à
travers les herbes courtes qui tapissent le sol.
La Psyché Valesiella devant trouver place après la P. Gondebau-
tella qui suif elle-même la Plumistrella, Hb. dans la monographie
Bruand, portera le n° 46 ter.
360
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Fuuaea Graceella, Mill.
(Species nova.)
(PI. 77, fig. 9 et 10.)
Envergure : 0m,014 à 0m,015.
Elle est de la taille des exemplaires moyens de la Pulla ( Pullella ,
Brd.) à laquelle cette Psychide ressemblerait si les ailes supérieures
étaient arrondies à l’apex et au bord extérieur. Ce seul caractère,
sans parler des autres qui sont il est vrai moins importants, empê¬
chera toujours de confondre cette nouvelle espèce.
La F. Graecella est d’un noir de suie mat et comme pelucheux ;
les ailes supérieures sont passablement allongées, larges à l’extrémité,
à pointe apicale prononcée, avec le bord externe coupé oblique¬
ment. Les ailes inférieures sont bien développées, larges et arrondies.
Les franges, aux quatre ailes, sont assez longues et d’un noir encore
plus prononcé que le fond des ailes. Les antennes sont d’une longueur
normale, avec de nombreuses et fines barbules ; elles sont, ainsi que
la tête et le thorax, d’un noir profond. L’abdomen est grêle et recou¬
vert de poils noirs soyeux, de médiocre longueur ; il est très-faible¬
ment teinté de fauve à l’extrémité. En dessous cette couleur est plus
sensible.
La femelle n’est pas connue.
Le fourreau est revêtu de petites pailles cylindriques et agglomé¬
rées. Ce fourreau quelque peu renflé au centre, ressemble à celui de la
Comitella, Brd. ou de la Crassiorella, Gn. J’ai sous les yeux plusieurs
exemplaires identiques de cette Fumea nouvelle, qui m’ont été
adressés par mon ami M. Staudinger, de Dresde, avec cette simple
annotation : « Species nova. De la Grèce. »
Leucania Panetosa. 361
Cette Fumea nouvelle trouvera place après la Crassiorella de la
monographie Bruand et portera le n° 61 ter (I).
Obs. J'ai pris cette année, à la fin d’avril, sur le versant est de l’Es-
térel (Alpes-Maritimes) plusieurs petits fourreaux appendus aux
rochers : moins de trois semaines après, j’obtenais plusieurs mâles de
la F. Inter mediella, et parmi eux deux exemplaires que je rapporte
à la F. Graecella.
Ijeucastêa Pimctosa.
Tr. — Gn. — Herr.-Sch. iig. 310. — Fray. 408. fig. 4. — Stgr.
Cat. 468.
(PI. 77, fig. 10.)
CHENILLE.
Elle doit éclore en automne. A la fin de février ou en mars de l’an¬
née suivante elle a atteint son entier développement. Elle est plus
cylindrique, moins atténuée en avant que les chenilles de ses congé¬
nères YAlbipuncta, la Pudorina et autres ; elle aurait plutôt la forme
de certaines larves d’Orthosides; cependant les chenilles de la Punc-
tosa et de la Putrescens qui se ressemblent grandement, présentent
dans leurs divers âges, le fond gris jaunâtre et les lignes ordinaires
continues et bien marquées de leurs congénères, indépendamment
d’autres lignes intermédiaires plus fines. La plaque écailleuse du pre¬
mier anneau est traversée par la vasculaire et les deux sous-dorsales.
La première de ces lignes, indiquée sur toute la région dorsale, est
fine, blanche et liserée de brun sur chaque côté. La sous-dorsale qui
(1) Dans la monographie Bruand il existe un n° 61 lcr ( Psy . Radiella, Cur-
tis) : ce qui doit être une erreur typographique puisque le n° 61 bis n’existe
pas.
30-2
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
n’est bien écrite qu’à partir du quatrième segment, est large, inter¬
rompue aux incisions, noire et finement liserée de blanchâtre en
dessous. La stigmatale est étroite, continue, claire , au dessus de la¬
quelle reposent les stigmates ; ceux-ci sont circulaires, bruns et cer¬
clés de rougeâtre. Le ventre est d'un carné obscur ; cette teinte est due
à un semé d’atomes bruns. Les incisions sont d'un carné vif, presque
rose. La tête est de grosseur ordinaire, testacée, maculée de
points bruns en outre des deux croissants noirs opposés. Les
pattes écailleuses sont testacées ; les autres sont concolores ; les tra¬
pézoïdaux sont bruns et visibles sans loupe.
La métamorphose a lieu dans une coque molle. La chrysalide
est rougeâtre, luisante et de forme ordinaire ; l’éclosion arrive vers
le 15 ou le 20 juillet suivant.
La Pmctosa appartient à la France méridionale, à la Sicile, à
l’Espagne. Je l’ai prise en certain nombre aux environs de Cannes
(Alpes-Maritimes) et à Celles-les-Bains (Ardèche).
Leucnnl» Putrescens.
Tr. — Gn. — Herr.-Sch. 310.
(PI. 77, fig 11.)
La chenille, je l’ai dit à l’article précédent , ressemble beaucoup
à celle de sa voisine la Punctosa ; cependant elle en diffère
1° par la tête plus cordiforme dont la ligne du sommet présente
une courbure antérieure, tandis que cette ligne est droite chez la
chenille de la Punctosa ; 2° par la sous-dorsale qui est fine, double,
brune, non interrompue aux incisions et surtout jamais noire
aux centre des anneaux ; 3° par le fond qui est carné au lieu d’être
jaunâtre et qui est en outre lavé de bleuâtre antérieurement et posté¬
rieurement.
Tortrix Croceana. 363
Cette espèce présente une particularité digne de remarque, qu’elle
partage sans doute avec plusieurs de ses congénères ; elle reste
enfermée dans sa coque sans se chrysalider, depuis la mi-mars jus¬
qu’au 15 ou 20 juillet suivant, époque où arrive la transformation
qui s’opère de la même manière que pour la chenille de la Panctosa.
La chenille de la Putrescens m’a été adressée de Barcelone par
M. Himmighoffen qui l’élève chaque année.
La chrysalide de la Putrescens ressemble identiquement à celle de
sa voisine. L'éclosion de l’insecte parfait a lieu du 15 au 25 août, et
se prolonge pendant quatre à cinq semaines.
Cette Leucanide est rare en Provence , mais elle est répandue
dans l’ouest de la France où M. Guenée l’a prise en certaine quan¬
tité dans les dunes de la Bretagne. Je l’ai rencontrée moi-même
assez abondamment dans l’Ardèche.
Obs. Duponchel en publiant sa L. Boiduvalii n’a pas reconnu en
elle la Putrescens de Hubner. La Caricis, Tr., ne serait elle-même que
cette Putrescens ; Leucanide, il faut en convenir, sur laquelle on a
de la peine à s’entendre, puisqu'elle a encore été nommée Punctosa
par M. Boisduval.
Tortrix Croceana.
Hb. fig. 120. — Haw. — Stgr. Cat. 636. = Ochream, var. Dup.
265. f. 6. = Cupidinam, Stgr., Stett. e. — Z. 1859.
(PI. 78, fig. I à 3.)
Le Pistacia lentiscus, grand arbrisseau méridional, à odeur forte
et nauséabonde, nourrit plusieurs espèces de chenilles ; sans parler
des larves de quelques Coléoptères et Hémiptères. Ces chenilles sont
rares, il est vrai, mais par cela même, leur étude pique d’autant plus
la curiosité du naturaliste. Il ne sera aujourd’hui question que de
trois espèces: la Tortrix Croceana , VEurhipia Adulatrix et la Liparis
364
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Rubea; ajournant de raconter bientôt les mœurs d’une très-petite mi¬
neure qui vit du parenchyme des feuilles duLentisque, et qui doit être
la chenille d'une Nepticula, ou plutôt celle d’une Bucculatrix.
Je commencerai par la Torlrix Croceana.
CHENILLE.
Parvenue à sa grosseur, elle a, sauf la taille un peu plus grande ,
tout l’aspect de la chenille de la Pronubana, décrite dans la Xe Liv.
p. 382 ; mais les mœurs de cette larve inédite, ne sont pas préci¬
sément celles de sa congénère. Dans le jeune âge, les chenilles de la
Croceana sont réunies par petits groupes de deux, de trois ou de
quatre au plus, et, entre plusieurs feuilles fixées par des fils de soie,
elles rongent sans se déplacer la pellicule supérieure d’une feuille et
la matière colorante, sans attaquer la pellicule inférieure. A cette
époque cette petite larve est d’un vert bleuâtre ; ce n’est qu’a-
près la troisième mue qu’elle devient d’un grisâtre mat. Ce qui
la distingue, ce sont les taches noires du premier anneau beaucoup
plus larges que chez la chenille de la Pronubana, et les points trapé¬
zoïdaux mieux indiqués en brun.
Cette larve est fusiforme, faiblement aplatie en dessous avec les
lignes dorsale et sous-dorsale à peine plus accusées que le fond; la
stigmatale est ondulée, continue et d’un vert très-clair. Les stig¬
mates sont noirs et cerclés de blanchâtre ; les 3seize pattes sont
concolores.
Parvenue à toute sa taille, cette chenille lie et roule les feuilles en
paquet et se comporte ainsi que la plupart de celles du genre. J’ai
trouvé cette Tortricide à Amélie-les-Bains, sur le Pistacia lentiscus;
mais c’est en vain que je l’ai cherchée aux environs de Cannes où
cet arbrisseau abonde.
Il est essentiel cependant de signaler une autre plante méridio¬
nale qui nourrit cette espèce; c’est le Dorycnium suffruticosum ,
plante sur laquelle, à Cannes et à Celles-les-Bains, je l’ai rencon-
Tortrix Croceana 365
trée de loin en loin sur des terrains rocheux. Cette Platyomide arrive
après la Prombana ; on doit chercher la chenille seulement en
mars et avril ; elle ne se métamorphose jamais dans les feuilles;
c’est toujours au pied de la plante, parmi les détritus de végétaux
qu’elle forme une toile légère où la transformation a lieu trois ou
quatre jours après. La chrysalide est en tout semblable à celle de
la Prombana ( I, pl. 46, üg. 1 ). Le lépidoptère paraît au commen¬
cement de mai.
INSECTE PARFAIT.
Envergure : 0m,020 à 0m,021 .
Cette Tortricide est une des plus remarquables du genre : elle est
assez voisine, par la coupe d’ailes et les dessins des supérieures, de
sa congénère YOchreana, Hb. Les premières ailes sont allongées,
larges, coupées carrément et d’un beau jaune ochreux, largement
lavées au bord interne et dans le pourtour de la frange, de la teinte
appelée terre de Sienne. Ces ailes sont en outre recouvertes d’un
dessin brun fin, représentant un canevas régulier. L’espace médian est
interrompu au milieu de l’aile; une large bande, couleur de terre
de Sienne brûlée, la traverse obliquement ; une tache cunéiforme de
la même teinte qui est appuyée à la côte, tend à réunir sa pointe
à l’apex. Les ailes inférieures sont uniformément d’un gris blanchâ¬
tre lavé de carné à la pointe. Les antennes sont courtes et ochreu-
ses ; l’abdomen est recouvert de poils blancs et teinté d’ochreux cà
l’extrémité.
La femelle est d’un bon tiers plus grande que le mâle ; elle est
généralement d’un ton plus chaud.
La Croceana n’a sans doute qu'une génération.
Cette Platyomide qui appartient à diverses parties de la France mé¬
ridionale, avait primitivement été rapportée de la Sicile, puis de
l’Espagne. Elle est encore bien peu répandue dans les collections.
366
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
jLitjparis ÎSuSiea.
S-V. — Hb. fig. 60, 61, 210. — Esp. pl. 89, fig. 3. — God. IV,
Pl- 26, fig- 5 et 6. — Frey. fig. 132.— Herr.-Sch.— Stgr. Cat. 201.
( Var. rose. )
(Pl. 78, fig. i à 6.)
Voici une jolie Liparis , la Rubea, S. V. (variété rose constante),
dont la chenille est différente de celle du type et dont elle s’éloigne
plus encore que les insectes parfaits ne diff rent enb’e eux. Je ne
crois cependant pas à une espèce distinc'e, car forme et caractères
spécifiques se retrouvent chez la variété méridionale dont il va être
question.
CHENILLE.
Elle éclot en novembre ou en décembre; sa croissance est fort lente,
puisqu’en février elle est encore très-petite. Dès la première mue elle
est recouverte d’une abondante, mais courte villosité. Parvenue à toute
sa grosseur à la fin de mai, elle est à cette époque d’une longueur
normale, atténuée postérieurement avec la tête petite et les premiers
anneaux, notamment le second, plus élevés que les suivants. Le corps
est recouvert de plusieurs rangées de verrues fauves surmontées de
faisceaux de nombreux poils raides rayonnants et rougeâtres d’une
médiocre longueur, auxquels sont mêlés quelques poils entièrement
noirs. La peau est d’un brun clair où se détache à peine la vascu¬
laire qui est étroite, carnée, finement liserée de brun et coupée sur
les neuvième et dixième segments par un point blanchâtre placé au
centre des trapézoïdaux. Le dessous est plus clair que le reste du
corps. La tête est cordiforme, rougeâtre, luisante, et disparait à la
volonté de l’insecte sous le premier anneau. Les pattes antérieures
Liparis Rubea. 367
sont de la couleur de la tête ; les membraneuses ont celle de la peau;
les stigmates sont blanchâtres et cerclés de noir.
Cette race ou variété constante habite la Provence et le départe¬
ment de l’Ariége où je l’ai recueillie moi-même. Elle vit à découvert
sur plusieurs espèces d’arbrisseaux, mais jamais sur des plantes
herbacées. A Ax (Ariége), ce sont les Rubus qui la nourrissent,
tandis qu’aux environs de Marseille, d’Hyères et de Nice, il convient
de la chercher sur 1 ’Arbatus unedo, le Pistacia lentiscus, les divers
Cistus et même les Erica.
Pour se transformer, cette chenille se comporte comme celles de
beaucoup de Bombyx : elle descend le plus souvent au pied de
l’arbuste ; cependant elle se fixe parfois dans les petites branches, la
tête en haut, après s’être entourée d’un réseau à mailles lâches. La
chrysalide est rougeâtre avec les incisions abdominales plus claires ;
elle est de plus garnie sur toute la surface de poils rougeâtres. C'est
à la fin de juin ou au commencement de juillet qu'éclot le Bom-
bycide, vingt à vingt-cinq jours après sa métamorphose.
INSECTE PARFAIT.
Cette variété de la Rubea paraît un peu plus grande que le type ;
ce qui la distingue de ce dernier, c’est sa coloration qui est toujours
d’un rose rouge brique sur toutes ses parties. Le mâle et la femelle
participent toujours de cette couleur caractéristique qui fait de cette
variété une race remarquable Elle appartient plutôt à l’Ariége qu’à
la Provence propre, car si on rencontre dans cette dernière partie de
la France, le type et la variété rose, je n’ai jamais, à Ax-sur-Ariége,
recueilli que cette dernière.
L'espèce ordinaire appartient à la faune lyonnaise, bien qu’elle
soit fort rare. Ici j’ai trouvé deux ou trois fois la chenille sur les
368 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Quercus. Cette Liparis appartient également au centre (1) et au
nord de la France, à l’Angleterre, à l’Autriche, à l’Espagne.
Obs. M. Himmighoffen m’a envoyé de Barcelone des Rubea telle¬
ment foncés, que ce naturaliste inclinait à voir en eux une espèce
distincte de la Liparis Rubea.
Eurliigiin Adulatrix.
flb. 517, 649, 650. — Tr. I, p. 370 et VI, p. 395. — Dup. III,
p. 352, pl. 94 et IV, p. 331, pl. 120, fig. 3 et 4.— Frey, pl. 195.
— Gn. Ind., p. 245. — Bdv. 967. — Gn. VI, p. 306. —
Stgr. Cat. 703.
(Pl. 78, fig. 7 à 11.)
Les premiers états de cette charmante noctuelle sont imparfaite¬
ment connus; c’est ce qui me décide à faire part aux entomologistes
de mes observations et de ce que j’ai appris des mœurs de cette es¬
pèce. Je joindrai au type de la chenille, la figure de deux variétés
dont l’une vernale et l’autre automnale. Cette dernière, par sa cou¬
leur anormale, est, ainsi qu’on eh jugera, vraiment extraordinaire.
CHENILLE.
Dans le jeune âge elle est, à peu de chose près pour la forme et la
couleur, ce qu’elle sera parvenue à tout son développement. A son
état adulte, elle est cylindrique, d’une longueur médiocre, rase, avec
la tête grosse et le premier anneau recouvert d’une plaque écailleuse
qui est ordinairement de la couleur de la tête. La génération de l’été
(!) Environs d’Autun (A. Constant, Catalogue des lépidoptères du département
de Saône-et-Loire).
Eurhipia Adulatrix 369
qui représente le type est relativement pins abondante que les deux
autres. La chenille ordinaire de Y Adulatrix est d’un vert clair
et on n’aperçoit des lignes, que des traces de la vasculaire ,
et encore ces traces de ligne sont elles parfois nulles ; les
sous-dorsales sont fines, continues et toujours visiblement écrites
en jaune verdâtre. La stigmatale est ondulée, continue, d’un carné
vineux faible. Les stigmatales qui s’appuient à cette ligne sont gros,
ovales et carnés. La tête et l’écusson du premier anneau sont d'un
vert plus accusé que le fond de la chenille. Le collier et la couronne
des pattes ventrales sont lavés d’une teinte vineuse. Examinée à une
forte loupe, cette larve paraît aspergée de blanc.
La variété du printemps, celle qui paraît en mai et en juin, est
d’un vert bleuâtre mat. Chez cette variété constante, la tète et la pla¬
que du premier segment sont d’un vert clair qui rappelle la couleur
du type.
Ainsique je l’ai dit, il existe une seconde variété de la chenille
ü Adulatrix qui je crois ne paraîtqu’en automne. Cette seconde variété
est moins abondante que la première. Elle est d’un beau rouge mat
qui rappelle assez la couleur de la brique foncée. Cette chenille a exac¬
tement la forme du type; mais elle m’a toujours paru plus petite; elle
semble maladive et réussit ordinairement moins bien que les sujets
ordinaires. C’est parmi les fruits rouges du Lentisque, mûrs à cette
époque, que, pendant le jour, elle se tient immobile; dans le but
peut-être d’échapper à la vue de ses nombreux ennemis. Type et
variétés vivent sur les Pistacia lentiscus et terebinthus dont elles
rongent les feuilles les plus récentes.
On trouve la chenille de Y Adulatrix à partir de mai jusqu’en no¬
vembre et même décembre. Elle se métamorphose dans la terré après
avoir formé une coque molle. La chrysalide est assez courte, d’un
rougeâtre foncé et luisant, à tête tronquée, avec les yeux sail¬
lants, et la partie postérieure obtuse et sans pointe.
cheniu.es et lépidoptères inédits.
370
INSECTE PARFAIT.
Si la chenille de cette espèce nous montre deux variétés remar¬
quables et constantes, l’insecte parfait ne varie pas même acciden¬
tellement. En outre des charmantes couleurs qui ornent les ailes de
cette jolie Eurhipide, où le blanc hyalin, le brun pourpré sont re¬
haussés par le bleu métallique, le corps se recommande par des ca¬
ractères dignes d’un certain intérêt, lesquels ont dû suffire à la
création d’un genre pour les deux seules espèces qui le composent.
Les antennes de YAdulatrix <f sont pubescentes dans leur première
moitié, puis nues dans la seconde. Le thorax est robuste, carré,
velu, crêté, à collier large et relevé. L’abdomen qui est varié de brun
pourpré et de noir, se termine carrément et présente sur le qua¬
trième segment une tache blanche triangulaire.
Ce lépidoptère a trois ou quatre générations. La chenille qui ne
vit que sur des plantes essentiellement méridionales, ne doit pas se
rencontrer en France plus haut que la zone des Pistacia. On prend
VEu. Adulatrix aux environs de Montpellier, Celles-les-Bains ,
Marseille, Hyères, Amélie-les-Bains, Nice, etc. Le type appartient à
l’Angleterre, à la Belgique, à l’Allemagne , à la Dalmatie , à la Sicile,
à l’Italie, à l’Espagne, etc.
Psamatodes Catalaunaria.
Gn. X, p. 108 (non Herr.-Sch., non Stgr.)
( PI. 79, fig. 1 à 4. )
J’éprouve d’autant plus de satisfaction à faire connaître les pre¬
miers états de cette Phalénite que. bien qu’elle ait été décrite par
M. Guenée et publiée dans le Species général, elle n’a été, jusqu’à ce
jour, figurée nulle part ; pas plus en France qu à l'étranger. De plus,
aucune larve du genre n’était encore connue.
Psamatodes Catalaunaria.
37 1
CHENILLE.
Des œufs de la Catalaunaria pondus le 10 avril sont éclos sous
mes yeux le 2G du même mois. Pour la forme, ces œufs rappellent
ceux de la Sterrha Sacraria figurés à la planche 10e (3clivr.). Ils sont
d’un ovoïde très-allongé, déprimés et obtus aux extrémités, d’un
vert d’eau clair avec l'un des bouts chargé de nombreuses petites ta¬
ches d’un rouge corail qui se prolongent sur l’une des carènes latéra¬
les, dans toute la longueur de celle-là. A sa sortie de l’œuf la petite
larve est allongée, à tête grosse, d’un vert obscur ; elle est très-vive.
Au 15 mai environ, parvenue à sa seconde mue, elle a le dos et les
flancs d’un vert ardoisé et le ventre d’un vert clair, avec la tête et les
derniers anneaux teintés de rougeâtre. De nombreuses lignes longi¬
tudinales se montrent déjà. Le 30 du même mois, cette larve qui se
nourrit bien et qui grossit rapidement, parvient à toute sa taille. A
cette époque elle est allongée, sans éminences, cylindrique, très-fai¬
blement carénée latéralement, un peu aplatie en dessous, avec la tête
lenticulaire. La teinte générale, qui est le rougeâtre obscur, est pro¬
duite par de nombreuses lignes continues ayant cette couleur. La
vasculaire est étroite, géminée, brune et aboutit au douzième segment
qui est muni de deux très-petites pointes caronculiformes d’égale
longueur, horizontales et terminées par un poil raide. La stigmatale
est très-large, d’un blanc jaunâtre, continue et liserée d’un trait
double, fin et noirâtre. Les stigmates sont ovales, orangés et finement
cerclés de brun. Le ventre est marqué des mêmes rayures serrées et
continues ; on voit au centre, deux lignes brunes qui partant du
4e anneau aboutissent au 9e. Les dix pattes sont d’un carné chaud.
Les trapézoïdaux très-petits sont invisibles à l’œil nu. Peu de temps
avant sa métamorphose, cette larve passe au rouge brique lavé de
vineux tout en conservant ses lignes.
Pendant toute sa vie cette chenille vit à découvert sur le Dorycnium
dont elle ronge les feuilles ténues, n’attaquant les fleurs que lorsque
celles-là lui manquent.
Annales de la Société Linnéenne. 2S
372 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
M. Himmighoffen qui la recueille dans les garigues des environs
de Barcelone, me mande ne l'avoir jamais vue sur une autre plante
que sur ce sous-arbrisseau fort abondant dans les lieux incultes. La
transformation doit s’opérer promptement, puisque 16 à 18 jours
après que la chenille était descendue dans la mousse, arrivait l’éclo¬
sion de l’insecte parfait.
La chrysalide placée horizontalement dans sa coque est d’un rou¬
geâtre clair lavé de jaune, luisante, avec une seule pointe placée à
l’extrémité abdominale. Du 1 7 au 22 juin, toutes mes chrysalides sont
écloses pendant la nuit, cependant l’insecte moins vif que ne le sont
d’ordinaire les Phalénites, ne volait pas avant la nuit suivante. Les
Catalaunaria que j’avais alors, se sont accouplées en captivité ; les
œufs sont éclos le 30 juin et les nouvelles chenilles grossirent plus ra¬
pidement encore que celles de la génération précédente qui était la
seconde de l’année, et se sont elles-mêmes chrysalidées très-vite.
L’éclosion du lépidoptère a eu lieu pendant les premiers jours d’aoùt ;
il a donné une nouvelle génération qui ne doit pas être la dernière.
On peut donc croire vraisemblablement que cette Psamatodes a au
moins quatre éclosions.
INSECTE PARFAIT.
Envergure : 0m,026 à 0m,028.
Les ailes sont grandes, arrondies et grises ; les inférieures lavées
d’une teinte carnée, avec les lignes trans verses plus accusées qu’aux
supérieures, et les stries brunes qui les recouvrent moins nombreuses
que sur les premières ailes. Les antennes sont longues et se terminent
en pointe déliée ; elles sont garnies de lamelles nombreuses et fines.
La tête et la pièce qui précède le collier sont d’un jaune d’ocre.
La femelle, ordinairement plus petite que le mâle, a les ailes plus
arrondies, l’abdomen plus renflé et les antennes filiformes.
Cette Phaiénite varie selon les lieux qui la produisent. J’ai sous les
yeux deux sujets de l’île de Malaga qui sont d’un tiers plus grands
Scodiona Hispanaria. 373
que îe type, et les lignes sont plus brunes ainsi que l’espace terminal.
Il est des individus qui sont plus blanchâtres ; d’autres, obtenus
aussi de chenilles, se montrent avec les lignes des ailes inférieures
seules visibles.
On n’était pas bien certain de la patrie de cette Psamatodes que
l'auteur du Species soupçonnait « être originaire de l’Afrique. » C’est
peut-être à cause de ce doute que M. Staudinger n’a pas compris la
Catalaunaria dans son Catalogue.
Cette espèce qui était naguère une grande rareté, se répand au¬
jourd’hui dans les collections. Elle n’a point encore été rencontrée en
France, cependant il serait surprenant qu’elle ne vécût pas dans
quelques parties de la Provence où les Dorycnium sont des plus abon¬
dants.
Scodiona Uisjiunuriti, Mjll.
( Species nova. )
(PI. 79, fig. s à 9.)
Voici une nouvelle Scodiona d’origine espagnole remarquable par
sa taille et sa belle coloration. Elle est depuis quelque temps déjà
envoyée aux entomologistes sous le faux nom, mais cela involontaire¬
ment, de Var. Perspersaria par M. Himmighoffen, de Barcelone,
qui seul l’élève de chenille et qui chasse l’insecte parfait. Il suffira de
jeter les yeux sur la chenille de la Perspersaria (Iconog., 7eliv., pl. 35,
fi g. I et 2) pour s’assurer que cette Scodiona inédite diffère essen¬
tiellement de celle de la Perspersaria (1) par la forme de sa chenille.
En effet, tandis que celle de l’ Hispanaria porte une caroncule très-dé-
(1) Cette Phalénite n’est pas selon moi une Scodiona , ainsi que je l’ai démon¬
tré (Iconogr., I, p. 293).
374 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
veloppée sur le pénultième anneau, la chenille de la Perspersaria n’a
pas de trace de ce caractère important (4).
CHENILLE.
Une ponte m’est éclose le 18 avril dernier. Les œufs sont ovoïdes,
déprimés et d’un argileux brunâtre. La jeune chenille est allongée,
grise et marquée d’une large sous-dorsale continue et foncée. La ca¬
roncule de l’avant-dernier anneau se montre déjà sous forme d’une
petite éminence arrondie. Cette chenille grossit lentement, n’a atteint
son entier développement que vers la fin de juin. Elle est assez allon¬
gée, cylindrique, unpeu carénée latéralement, plissée, et. ainsi que chez
les larves de la Lentiscaria et de VEmucidaria (Iconog., pi. 5% fig. 4,
et pl. 6e, fig. 1 et 2), le onzième anneau est surmonté d’une pointe
caronculiforme très - caractéristique s’inclinant un peu sur le dou¬
zième segment qui présente deux paires de pointes horizontales dont
l’inférieure est plus longue que la paire supérieure. Tout le corps
de la chenille est d’un gris argileux lavé de blanchâtre où les lignes se
présentent ainsi : la vasculaire est brune et n’est visible que sur les 2e
et 3e anneaux ; les autres segments ne portent que des traces de cette
ligne. La sous-dorsale qui n’est bien écrite qu’à partir du 4« est fine ,
géminée et d’un brun pourpré ; elle s’arrête à la caroncule du 4 Ie an¬
neau, sur la longueur et au centre de laquelle elle se prolonge. La
stigmatale, placée sur la carène, est large, très-ondulée, continue,
jaunâtre. Les stigmates qui reposent sur cette ligne sont ovales, blancs
et cerclés de brun. Les dix pattes sont robustes et concolores. La tète,
(i) Pour qu’il soit possible de s’assurer à quel point ces deux espèces, la Pers »
persaria et VHispanaria, diffèrent par les mœurs, je ferai observer que la chenille
de la première, élevée par moi en très-grand nombre, ne demeure jamais sous son
état de larve plus de cinq à six semaines, cependant son état de nymphe se
prolonge de la mi-avril au mois de septembre suivant. La vie de la chenille de
YHispanaria au contraire, ainsi qu’on le verra, est de six à sept mois, et son
état de chrysalide n’est que de quarante jours au plus.
Scodiona Hispanaria. 375
aussi haute que le premier anneau, est un peu lenticulaire, marquée
de rougeâtre au sommet, avec les ocelles et mandibules noirs, et les
palpes carnés. Les trapézoïdaux sont invisibles à l’œil nu. Le ventre
est marqué au milieu d’une ligne claire, indécise. Le huitième anneau,
dans son premier tiers, est taché à la région dorsale d’un double
point brun de forme rectangulaire. Le point foncé du onzième segment
est marqué de blanchâtre en avant.
Cette chenille est une des plus rigides ; son immobilité est absolue
pendant le jour, et elle demeure sans cesse à découvert sur la plante
qui la nourrit le plus ordinairement. Cette plante est le Dorycnium
suffruticosum ; cependant on la trouve encore, mais très-accidentelle¬
ment sur certains Genista et même sur le Plantago lanceolata.
Paraît-il dans l’année une ou plusieurs générations de YHispa-
naria ? J’inclinerais à penser que cette espèce a deux éclosions,
puisque l’insecte parfait vole du commencement de janvier jusque
dans les derniers mois de l’année ; il est cependant certain que la vie
de chenille de cette espèce est de cinq, six, et même de sept mois.
Pour compléter ses renseignements, M. Himmighoffen ajoute qu’il
trouve, en hiver surtout, des chenilles de cette Scodiona à toutes les
grosseurs, depuis celle du premier âge, jusqu’à celle de l’entier déve¬
loppement et cela en compagnie de l’insecte parfait tantôt au moment
de son éclosion, tantôt entièrement passé.
Pour se transformer, la chenille s’enfonce sous la mousse et tisse
une coque à claire-voie où la métamorphose s’effectue rapidement.
La chrysalide n’a rien qui la distingue ; elle est médiocrement allon¬
gée, d'un brun rougeâtre avec la pointe abdominale brune, forte et
qui se termine par deux crins parallèles longs de deux millimètres et
recourbés en hameçon à l’extrémité.
L'état léthargique a duré cinq à six semaines au plus.
INSECTE PARFAIT.
Envergure: le o* 0'u,030 à 0m,032. La ? 0ra,035 à 0m,037.
370
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Cette belle Scodiana serait en effet assez voisine de la Perspersaria
qui, je le répète, n’est point une Scodiona proprement dite , mais bien
une Selidosema, Led. Cependant YHispanaria se rapproche bien da¬
vantage pour la coupe d’ailes soit de la Gonspcrsaria, soit delà Turtu-
raria; mais indépendamment de la couleur qui, je le veux, n’est pas
un caractère stable, on voit chez l’espèce nouvelle, entre autres signes
distinctifs, la ligne coudée propre dont ie coude, nullement sensible
chez les deux espèces congénères, est toujours très-accusé chez
YHispanaria dont voici au reste la description.
Elle est de la taille de la Turturaria , Dup.
La couleur du type, m’écrit M. Himmighoffen, est le gris foncé
rougeâtre. Cette couleur se fond en approchant de la base des ailes ,
lesquelles sont finement saupoudrées d’atomes noirs. L’espace mé¬
dian ne diffère pas du fond. Les deux lignes, la basilaire et la coudée,
sont très-rapprochées à la base, mais très-espacées au sommet. Ces
lignes sont indiquées par une série de petites taches brunes, nervu-
rales, de forme triangulaire. La basilaire, moins bien marquée que
la coudée, est légèrement convexe ; elle est seulement indiquée par
trois ou quatre points. La ligne principale qui part de la côte ,
présente un coude arrondi en dehors très-saillant. Les ailes infé¬
rieures, plus claires à la base que chez les supérieures, ne portent
qu’une seule ligne formée aussi par une série de sept à huit taches ou
points bruns. La tache cellulaire qui est elliptique, est toujours bien
indiquée aux quatre ailes. Les franges sont assez longues et concoîo-
res. Le côté interne des supérieures est pourvu de franges presque
aussi longues que celles du bord terminal. En dessous les ailes ont
perdu leur teinte rougeâtre ; les supérieures sont presque entière¬
ment brunes et les inférieures seraient d’un blanc parfait, si les fran¬
ges n’étaient très-foncées, et si on ne voyait encore des traces de
lignes transverses ; cependant le point cellulaire aux quatre ailes est
plus accusé qu’en dessus. Les antennes sont très-pectinées de la base
au sommet et munies de lames fortes et régulières. Les palpes sont
courts et dépassent à peine le front ; les yeux sont noirs ; le thorax
Scodiona Hispanaria. 377
médiocrement robuste, convexe, est bien fourni de poils. L’abdo¬
men est cylindrique, velu, concolore, et terminé par une touffe de
poils soyeux. Les pattes, avec deux paires de tarses aux postérieures,
sont d’un gris fuligineux chez les deux sexes.
La femelle est un peu plus grande que le mâle. Le brun des ai¬
les a disparu : les supérieures sont entièrement d'un carné vif ; les
inférieures sont plus pâles; leur base est presque blanche. Les lignes
et le point cellulaire sont aussi bien accusés aux quatre ailes que
chez le mâle. Le dessous est semblable à celui de l’autre sexe. Les
anten es sont complètement filiformes, et i’abdomen est gros, renflé
au centre, finissant en pointe et d’un blanc jaunâtre.
Cette Scodiona varie pour la couleur d’une manière sensible. On
rencontre souvent des sujets qui ont le fond des ailes entièrement blan¬
châtre, et le semé d’atomes, le? lignes et les points, sont d’un ochreux
plus ou moins foncé. Chez d’autres, également à fond blanchâtre ,
les lignes et la tache cellulaire sont à peine visibles ; pourt mt il
est toujours facile de distinguer la coudée.
C’est d’après un certain nombre de sujets des deux sexes obtenus
ex lama, que je fais ma description.
Cette Phalénite, dont l’éducation est fort difficile, n'est pas très-
vive ; elle se cache avec grand soin pendant le jour, et vole la nuit
dans les lieux où a vécu sa chenille. Onia prend rarement fraîche, car
les écailles se détachent des ailes avec une remarquable facilité ; il
est donc indispensable de l’obtenir d’éclosion afin de pouvoir
constater son identité.
La Scodiona Hispanaria doit trouver place après la Conspersaria,
et dans le Species général porterie n° H 50 bis. Dans le Catalogue
Stgr. elle sera distinguée par le n° 379 bis.
378
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDiTS,
Polla FlavoductR.
Boes. pl. 55, fig. 1 à 3. — W.-V. — Fab. 344. — Gn. Ind. p. 244.
— Bdv. 1023. — Hb. fig. 46 (vera), Dup. Ilf, pl. 118, fig. 12. —
Gn. VI, 722. — Sfgr. cat. 308 = Dysodea , Esp. pl. 153, fig. 4 à
6. Bork. 112.
(Var. Meridionalis, Bdv. 1023.)
(Pl, 80, fig. i et 2. )
CHENILLE.
Celle de la variété constante, la Meridionalis, se distingue de la che¬
nille du type par des caractères qui, bien que secondaires, méritent
cependant d’être signalés. Elle n’est pas, ainsi que celle de Flavo-
cincta, d’un vert jaunâtre, mais plutôt d’un vert un peu bleuâtre
qu’on trouve aspergé d’atomes blancs, si on l’examine à la loupe. La
ligne vasculaire qui ne se voit pas chez la chenille de la Flavocincta,
se montre en vert glauque sur les anneaux du milieu chez sa variété
où la stigmatale est plutôt blanche que jaunâtre, et les stigmates
plutôt de couleur aurore que d’un blanc rosé.
La chenille du type bien que décrite déjà par plusieurs naturalistes,
n’est peut-être pas complètement connue dans ses mœurs. On ignore
sans doute que cette larve et celle de sa variété, ne passent jamais
l’hiver, ainsi que cela arrive pour le plus grand nombre des chenilles
de noctuelles. Les œufs en effet qui ont été pondus en automne, n’é¬
closent qu’à la fin de mars ou au commencement d’avril ; ils sont
ovoïdes, testacés et granuleux. La chenille est jusqu’à sa troisième mue,
chez le type et chez sa variété, d’un vert clair. Parvenue à sa quatrième
mue, celle de la Var. Meridionalis acquiert cette teinte vert bleuâtre
qu’elle doit conserver jusqu’à sa transformation. Elle grossit rapide-
Polia Flavocincta. 379
ment, ne mange que la nuit et, pendant le jour, se tient fixée soit aux
feuilles, soit à une grosse tige de la plante qui la nourrit. La chenille
du type vit aux environs, et jusque dans nos jardins, sur une foule de
plantes herbacées et, bien qu’elle ne soit pas abondante, cette espèce
cause, par sa voracité, quelque dommage à nos plantes d’agrément et
potagères. On la rencontre aussi sur plusieurs arbrisseaux et sous-
arbrisseaux. On trouve communément la chenille de la variété à
Ax-sur-Ariége, dans l’intérieur de la ville, sur le Muflier (Antirrhinum
asarina, L.), gracieuse plante appendue aux tours et aux murailles
en ruines, ainsi qu’aux rochers du voisinage situés à une expo¬
sition nord.
La métamorphose a lieu en terre ou dans la mousse, dans une
coque molle. La chrysalide est lisse, brune, et l’éclosion arrive au
mois de septembre.
INSECTE PARFAIT.
La race pyrénéenne est, aux quatre ailes, d’un gris tellement fon¬
cé, qu’il passe souvent au noir chez certains sujets et que, dans ce
cas, les lignes ordinaires et les taches orangées s’aperçoivent à peine.
Le type semble ne pas exister dans PAriége, cependant aux envi¬
rons de Lyon, c’est lui qui domine et, sur les hauteurs qui avoisinent
la cité, on rencontre de loin en loin la Yar. Meridionalis laquelle, soit
dit en passant, adù être figurée par Duponchel (VI, pl. 118, fig. 1)
sous le nom de Flavocincta. Ce qui pourrait expliquer cette opinion
de Duponchel, à l’égard de sa Y. Meridionalis, c’est que, dans le Midi, à
Hyères par exemple, la Flavocincta type est la seule que j’y ai trouvée.
Je crois que la P. Calvescens, Bdv. n’est qu’une sous- variété du
type. Il existe dans notre département du Rhône, dans les lieux bas,
des variétés de cette Polia obtenues par éducation, d’un gris presque
blanc où les taches ochreuæs se distinguent à peine, et qui pour¬
raient bien être cette sous-variété.
380
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
Folia S&ufocincfa.
Hb.; fig. 247. — Gn. lnd. 244. — Bdv. 4022. — Dup. Slip, ilï, 259,
pl. 24, fig. 3 bis. ~ Herr.-Sch., fig. 37. — Gn. VI, 724. — Stgr.
Cat. 309.
(Pl. 80, fig. 3 à 3.)
Il est certains lépidoptères dont les mœurs, mais plus particuliè¬
rement l’habitat, déroutent l’entomologiste observateur, et l’étonne¬
ment à bon droit. La P. Rufocincta, Hb. serait un de ces insectes ;
en effet, après l’avoir rencontrée dans les pays montagneux de la
Suisse, aux environs d’Hauteville (Ain), ainsi qu’au mont Roland
(Jura), je l’ai retrouvée près de Cannes (Alpes-Maritimes).
Comme on ne connaissait rien des mœurs de la chenille, on me
saura gré, je pense, de dire ce que j’ai appris de cette larve qui
a de grands rapports avec celle de sa congénère la Flavocincta,
Roes. Des habitudes identiques rapprochent encore ces deux espèces;
cependant la Rufocincta paraît environ quatre à cinq semaines plus
tard que sa voisine ; conséquemment l’insecte parfait n’éclot qu’un
mois après la Flavocincta; c’est toutefois ce qui arrive pour cette
dernière élevée en captivité.
CHENILLE.
Elle est allongée, pleine, cylindrique, d’un beau vert pomme, avec
la tête petite et, au repos, à moitié dissimulée sous le premier an¬
neau. Les lignes vasculaire et sous-dorsale ne sont indiquées que par
une série de points petits, blanchâtres, à peine visibles à l’œil nu.
On distingue cependant le tube intestinal qui est d’un vert glauque et
qui disparaît à chaque mouvement de la chenille. La stigmatale large,
continue, d’un jaune serin, n’est nullement liserée de noir en des-
Polia Rufocincta. 381
sus; ce qui est, on se le rappelle, un des caractères distinctifs de la
chenille de la Flavocincta. Le ventre est d’un vert bleuâtre clair; la tête,
d’un lestacé verdâtre, avec les ocelles noirs et les mandibules pour¬
prées. Les trapézoïdaux sont petits, noirs et se distinguent à l’œil nu.
Les stigmates sont en ovale allongé, petits, blanchâtres, à peine
visibles ; mais un des signes distinctifs de cette espèce, c’est deux
gros points noirs placés sur chaque segment, accompagnant, à droite
et â gauche, l’organe de la respiration. Enfin, les pattes sont d’un
carné jaunâtre ; les antérieures ont le dernier article brun, et
les membraneuses ont la couronne d’un rougeâtre obscur. Cette
chenille qui éclot à la fin de mars n’est parvenue à toute sa taille
que vers les premiers jours de mai. On la rencontre sur plusieurs es¬
pèces de plantes basses de genres bien éloignés.
Pour se chrysalider elle se cache dans la terre et se métamorphose
après avoir formé une coque molle. La chrysalide ressemble beau¬
coup à celle de la Flavocinta, mais elle est plus brune ; elle tire plutôt
sur la couleur du bois de palissandre. Le lépidoptère éclot ordinaire¬
ment vers le quinze ou la fin de novembre; plutôt le matin qu’à tout
autre moment de la journée.
INSECTE PARFAIT.
C’est la plus grande des Polia : elle mesure jusqu’à 0ra,046. Elle est
donc toujours plus grande que la Flavocinta avec laquelle cependant
on a dû la confondre. La Rufocincta se distingue de sa congénère
par les ailes supérieures d’un gris plus ou moins bleuâtre et surtout
par une tache orangée qui traverse invariablement l’espace médian.
La race du Midi me paraît généralement plus sombre que les sujets pro-
ve ant des montagnes de la Suisse et de l’est de la France ; ce sont
principalement les ailes inférieures qui , chez cette race, passent au
noirâtre.
Cette variété constante, à laquelle on pourrait donner un nom, est
382
CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
au type, ce qu'est la Meridionalis à la Flavocincta , ce qu’est la
Xanthomista à la Nigrocincta.
La P. Rufocincla n’est pas encore très-commune clans les collec¬
tions. J’ai énuméré en commençant les divers lieux où, jusqu a ce
jour, elle avait été rencontrée.
Obs. Il me paraît certain que la Mucida, Bdv., n’est qu’une va¬
riété locale de la Rufocincta.
Gelechia liHirrlihtella, Mill.
( Species nova. )
(PI. 80, fig. 6 à 8.)
Pour clore cette livraison je tracerai les premiers états d’une
grande Gelechia inédite, voisine de la Tripunctella.
CHENILLE.
Elle est allongée, fusiforme, un peu aplatie en dessous, d’un vert
obscur presque noir chez les sujets adultes, à tête lenticulaire, à pre¬
mier anneau recouvert d’un écusson corné. On ne distingue aucune
ligne ; mais les points pilifères sont noirs et distincts. La tête est d’un
testacé rougeâtre et bordée de noir au sommet. Le collier est blanchâ¬
tre et la plaque du premier segment qui est de la couleur de la tête ,
est également bordé de noir. Les pattes écailleuses sont brunes et
lui santés ; les huit ventrales et les deux anales sont concolores.
Depuis l’instant de sa naissance qui arrive en mars ou avril, jus¬
qu’à l’époque de la métamorphose qui a lieu à la fin de mai, cette
chenille vit sous une petite toile de soie blanchâtre, dont les bords
retiennent les plis d’une ou de plusieurs feuilles de VAntirrhinum
asarina , L., jolie plante sous-ligneuse qui croît spontanément, je
l’ai dit à l’article précédent, dans les fissures des vieilles murailles
d’Ax-sur-Ariége, et qui sert de nourriture à cette chenille que j’ai
Gelechia Antirrhinella 383
recueillie en certain nombre dans la ville même, et contre les rochers
des environs.
C’est au pied de la plante, dans les feuilles sèches que la chenille
se transforme, ou de temps en temps sur la plante , dans le pli
dune feuille.
La chrysalide qui est médiocrement allongée, avec l’enveloppe des
ailes et la gaine des antennes descendant assez bas sur l’abdomen ,
est d’un jaunâtre sombre, et brune à la pointe anale. La Gelechia est
éclose en captivité, pendant les premiers jours de juillet.
INSECTE PARFAIT.
Envergure : 0m,023 à 0m,024.
Il a le port d’ailes des grands exemplaires de la G. Tripunctella
à laquelle il ressemble beaucoup.
Cette nouvellle Gelechia diffère de sa congénère, par des carac¬
tères peu sensibes , mais qui sont constants et qui nous ont paru
suffisants, à M. Stainton, de Londres, et à moi, pour voir en elle une
espèce distincte.
Les ailes antérieures sont allongées, rectangulaires, d’un gris lui¬
sant, avec les trois points qui caractérisent la Tripunctella bien mieux
écrits que chez celle-ci. La série de points nervuraux qui précède la
frange, est également bien indiquée en noir. Les ailes inférieures
sont grandes, arrondies et d’un gris un peu fuligineux ; les antennes
sont fines et brunes. La tète et le thorax sont de la couleur des ailes
supérieures. La ? ressemble au a".
Voici en quoi, suivant M. Stainton, la G. Antirrhinella diffère de
la Tripunctella :
Par ses ailes antérieures plus courtes, moins luisantes, et par une
légère teinte rougeâtre ; de plus, par les points noirs du bord posté¬
rieur beaucoup plus distincts et les stries foncées plus accusées. En
outre, si on regarde les palpes à la loupe, on reconnaît que le der¬
nier article est noir extérieurement, tandis que chez la Tripunctella ,
384 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS.
il n’est que d’un gris clair. Enfin, chez 1 ’Antirrhinella le bout des
ailes postérieures est sensiblement plus obtus que chez sa voisine.
Cette grande Gelechia vole en mars dans le voisinage de VAntir-
rhimm asarina. N’ayant pris alors que des sujets flétris, passés,
il est vraisemblable que ceux-ci sont éclos l’automne précédent et que
ces sujets étaient le produit de la seconde génération qui, je l’ai dit ,
éclot une première fois en juillet.
La Gelechia Antirrhinella ne peut être placée qu’après la
Tripunctella , S.-V. ; elle portera dans le Catalogue Stgr. le
n° 1529 bis.
EXPLICATION DES PLANCHES.
385
EXPLICATION DES PLANCHES
De la 17e Livraison (1866).
- ~so$~ -
PLANCHE 77.
EXPLICATION DES FIGURES.
I.
Fig. 1. Chenille de la Luperina Rubéfia, Dup.
2. Id. Id. jeune.
3. Chrysalide.
4. Insecte parfait,
o. Cocon.
* II.
Fig. 6. Psyché Valesiella , Mill.
7. Fourreau.
(U.
Fig. 8. Fwnea Graecella , Mill.
9. Fourreau.
IV.
Fig. 10. Chenille de la Leucania Punctosa, Tr.
V.
Fig. II. Chenille de la Leucania Putrescens, Un.
Tige de F Hordeum pratense, Lois.
386
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE 78.
EXPLICATION DES FIGURES.
I.
Fig. 1. Chenille de la Torlrix Croceana, Hb.
2. Chrysalide.
3. Insecte parfait.
H.
Fig. 4. Chenille de la Liparis Rubea , S. V. (Var. Rosea).
5. Chrysalide.
6. Insecte parfait.
III.
Fig. 7. Chenille de l’ Eurhipia Adulatrix , Hb.
8. Id. id. (Variété vernale).
9. Id. id. (Variété automnale).
10. Chrysalide.
11. Insecte parfait.
Tige du Pistacia lentiscus , L.
EXPLICATION DES PLANCHES
38
PLANCHE 79.
EXPLICATION DES FIGURES.
I.
Fig. 1. Chenille de la Psamatodes Calalaunaria , Gn.
2. Chrysalide.
3. Insecte parfait o*.
4. Id. id. 9 .
II.
Fig. 3. Chenille de la Scodiona Hispanaria , Mile.
6. Chrysalide.
7. Insecte parfait o\
8. Id. id. 9 .
9. Id. id. (Yâv. A).
Tige du Dorycnium suffruticosum , Vill.
*
EXPLICATION UES PLANCHES.
PLANCHE 80
EXPLICATION DES FIGURES.
I.
Chenille de la Polia Flavocincta , Roes. (Yar. Meridio-
nalis, Bdv.)
2. Insecte parfait.
II.
3. Chenille de la Polia Rufocincta, Hb.
4-. Chrysalide.
o. Insecte parfait.
III.
6. Chenille de la Gelechia Antirrhinella . Mill.
7. Chrysalide.
8. Insecte parfait.
Tige de VAntirrhinum asarina, L.
Anruil&r de- la Société- Zirméecme de Zyc
j.yn- Z wr
Année 1866 Z>1 77
I là 5. luperiruL Pi/Fella, , Dup.
fj fi et 7 Psyché Vulesiella, , Mill
DI fi et g Fumea CrcreeMa Mill
I\ jo. Chenille c/e h/ / eu en nia P/c n cto s n., Tr
V jj ici /ci Putr&fcen*r , Hb.
Imp /louu/r . f, r Mujr
M'"' Mtipuuiiur tut/
P MlRisse et //us* pf
.fopuot pl p*
I j à, 3 Tortrùc Croceana, , ffb
II (.ci 6. Liparù Hubea , S V ( Var R».rr<t )
III 7 à u Ettrhipui AdulatrLc , Mb
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CaéaJsLusLasia . Gn. .
ËispasuiruL. MM.
ArulMeff de* la.Soaéi& liimcen/it' tin. Lyon.
lj? Liv .
Ann G- if>66. Pi. ng.
Irnp [{ouïs te , fi.r Mùirut
M ilûfrutuur ool.
Annales de, la Société, Lmnéerine, de Lyon, .
±8?Lio .
Armée, 1866. PI. 80 .
P.Miltire e/ffud/ p P
JoguAr />!. fd
Debray ■a>.
Y t et 2. Folia, FUwoàncta,, iW. / Var. MeridionaJiœ, 3du.)
ïï. 3 à 3, Polia, Ruf'ocùuUa. , Bb.
III. tl à, 8 , (releohùa, ArUirrhineüa,, MUl.
Imp. Ho ujs te . b, r Mtyrum
M".*' Mioneaus roi .
DESCRIPTION
ESPÈCE NOUVELLE D’OISEAU-MOUCHE
PAR
E. MULSANT, JULES ET EJ. VERREAÜX
(Présentée à la Société Linnéenne le 12 novembre 1306,)
- - =«■
Oi|ililofæna (HldAÜRüSBilse;*) Traviesi
cf Adulte. Bec droit; de moitié plus long que l’espace compris entre
sa commissure et la région anale; subcylindrique; noir. Tête parée sur
le front d’une plaque de plumes squammiformes, d’un bleu azuré,
brillantes, continuées, sur sa ligne médiane, par des plumes vertes,
également squammiformes. Nuque, lectrices alaires et dos d’un vert
luisant, passant au vert cuivreux ou mêmeau cuivreux sur les lectrices
alaires. Ailes plus longues que les rectrices médiaires, un peu moins
loques que les externes, à baguettes des Ie et 2e assez fortes, graduel¬
lement rétrécies. Queue entaillée, à rectrices d’un vert bronzé obscur.
Dessous du corps couvert, sur la gorge, de plumes squammiformes
vertes; paré, sur le devant du cou, d’une plaque transverse de plumes
squammiformes de couleur améthyste, brillantes ; garni, après cette pa¬
rure, et presque jusqu’au niveau des épaules, de plumes blanches,
soyeuses; revêtu sur le reste de plumes d’un vert luisant. Tetrices sous-
caudales vertes, brièvement bordées de blanc. Page inférieure de la
queue analogue à la supérieure, mais moins obscure. Tarses blancs.
Celle belle espèce habite la Nouvelle-Grenade.
Nous l’avons dédiée à M. Edouard Traviés, le plus célèbre de nos
peintres d’histoire naturelle.
Annules de la Société Linnéenne. 20
DESCRIPTION
d’une
ESPÈCE NOUVELLE DE GÉOCORISE
Constituant un Genre nouveau parmi ies Ligéides
Présentée à]ia Société Linnéenne, le 9 juillet 1866.
Genre Apterola , Apteroi.e. Mulsant el Rey.
Caractères. Antennes insérées au devant des yeux sur le bord in¬
terne du repli des joues; de quatre articles : le 1er débordant à
son extrémité la partie antérieure de la tête, le plus court ; le 2e le
plus long : les deux autres presque égaux. Tête triangulaire. Ocelles
petits rapprochés des yeux. Pronotum transverse, faiblement échancré
en arc à son bord postérieur; à cicatrices linéaires. Ecusson tronqué
postérieurement, ne dépassant pas le métathorax. Cories réduites à des
moignons, ne dépassant pas le métathorax; à membrane nulle. Ailes
milles. Dos ileTabilomen entièrement à découvert.
Apteola Hiiiickelli. Mulsant et Rey.
Dessus du corps garni de poils fi ns et très-courts ; d’un noir mat : bords
antérieur et latéraux du pronotum , ligne médiane du même segment étroite
en devant , triangulairement élargie postérieurement, ligne médiane de
l’écusson, bords des moignons des cories, seconde moitié des arceaux de la
tranche abdominale et de son repli, rouges : bord rostral des pièces préba¬
silaires, colgles et bord postérieur des segments pectoraux, d’un rouge
blanchâtre.
Long. Om, 00(57 (3 1.)— Larg. 0m,0020 (9/10 1.).
Patrie : l'Espagne.
Découverte par.M. Jules Kiinckel. à qui nous l’avons dédiée.
ESSAI SBR LA CONSTITUTION
DE ],A
CELLULE VÉGÉTALE
D'APKftS LI S TRAVAUX I.I.S PLUS RÉCENTS
Par M. L. DEBAT.
Depuis qu’une observation plus approfondie a mis en relief le rôle
delà cellule au sein des organismes, elle est devenue l’un des objets
les plus intéressants à étudier en physiologie. A l’origine, on n’avait
vu dans le vaste système cellulaire qu’une espèce de charpente admi¬
rablement construite, une façon de squelette dont les parties diverse¬
ment agencées constituaient les divers organes. Aujourd’hui, les rôles
semblent changés. Les cellules paraissent être le théâtre de transforma¬
tions multiples dues à cette force mystérieuse qu’on appelle la vie, et,
bien qu’unies entre elles par des liens de solidarité qui font de leur
réunion totale un tout harmonique et complet, elles offrent isolément
une scène vivante où l’on voit se dérouler, comme sous l'influence d’une
énergie intrinsèque, les diverses phases du développement organique.
L’on conçoit qu’en élargissant d’une manière considérable le rôle de
la cellule, ce nouveau point de vue rend son étude très-attrayante;
mais en même temps il ajoute aux difficultés de nos recherches, et nous
ne serons point taxés de timidité en faisant pressentir d’avance que
nous n’avons point la prétention de tracer un tableau complet de la
392 ESSAI SUR LA CONSTITUTION
science cellulaire. Néanmoins beaucoup de faits ont été découverts de¬
puis que l’on est entré dans celte nouvelle voie; beaucoup d’erreurs
ont été redressées et, s’il reste encore beaucoup à découvrir, il n'est
point inutile de résumer ce que les travaux les plus accrédités ont
fait connaître sur cette importante question.
Dans ce qui va suivre, nous étudierons spécialement la cellule chez
les végétaux, attendu que sa conformation se prête mieux que celle des
animaux à des observations aussi délicates que nombreuses. Malgré les
travaux d’un incontestable mérite, qui ont eu pour but de déterminer,
chez les êtres doués de la vie animale, les phénomènes cellulaires, l’é¬
tude de ces phénomènes est encore peu avancée par suite de difficultés
matérielles que l’on n’a pu vaincre. Les tissus animaux sont en général
imprégnés d’une substance graisseuse ou faiblement translucide qui
masque en grande partie les détails intérieurs. L’adhérence des élé¬
ments cellulaires y est assez grande, et môme dans les circonstances le
plus favorables, on devine plutôt qu’on n’aperçoit réellement les faits
qu’il serait si important de constater avec précision. Les réactifs em¬
ployés pour faciliter la dissociation des cellules, augmenter leur
translucidité, sont eux-mêmes une cause d’erreur par suite des alté¬
rations qu’ils déterminent dans les tissus organiques. Chez les végé¬
taux, au contraire, les masses cellulaires sont en général d’une grande
transparence, quand on opère sur des tranches minces. La lumière, en
pénétrant sans peine dans leur profondeur, permet d’en saisir avec fa¬
cilité les particularités les moins apparentes. Les réactions y sont plus
caractéristiques même en employant des doses très-étendues de réac •
tif. La forme des organes eux-mêmes beaucoup moins compliquée est
une circonstance heureuse qu'on peut mettre à profit pour se procurer
par des dissections très-simples, les éléments nécessaires ù de bonnes
observations. Pour ces divers motifs et beaucoup d’autres qu'il est
superflu d’énumérer, nous avons dû nous circonscrire dans le cadre de
l’organographie élémentaire végétale ; le sujet est assez vaste, même
dans ces limites, pour que nous n’ayons pas la prétention de ne rien
omettre.
Lorsqu’on examine avec soin, à un fort grossissement, un tissu végé¬
tal jeune et en voie d’accroissement, une coupe faite sur un jeune
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 393
embryon, par exemple, on y remarque des éléments de diverses natures.
Ce sont d’abord des granulations en nombre considérable, nageant au
sein d’un liquide mucilagineux et dont les dimensions ne dépassent
guère 1/100 de millimètre , la plupart étant môme beaucoup plus
petits; ces granules paraissent en général pleins, ou du moins, il est
impossible d’apercevoir une cavité intérieure. Ils sont formés en appa¬
rence d’une substance homogène, et leur forme est presque toujours
globuleuse ou ovoïde, bien que souvent aussi, comme nous l’indique¬
rons plus tard, ils présentent dans certaines circonstances des figures
très-remarquables. En nombre beaucoup plus restreint, on aperçoit
dans le même liquide des corpuscules d’une grosseur plus considérable
et qui offrent ceci de caractéristique, c'est qu’ils ont une enveloppe et
un contenu distinct; ce contenu est souvent parfaitement transparent,
souvent aussi il est constitué par des granulations analogues à celles que
nous venons de décrire. L’enveloppe est très-délicate et la moindre
pression la déforme, ou meme la fait éclater sur un ou plusieurs
points; elle est en outre parfaitement transparente et doit à cette der¬
nière circonstance d’être quelquefois difficilement discernable. Ces élé¬
ments faciles à distinguer des granulations, par leur volume et leur
plus grande complication sont des vésicules. Enfin la masse du tissu pa¬
rait constituée par l’assemblage d’un grand nombre de corps ovoïdes,
rectangulaires on polyédriques étroitement unis les uns aux autres dans
l’état naturel, mais qu’il est possible de séparer en agissant comme
nous l’avons dit, sur un tissu jeune et en voie décroissance rapide. Un
examen attentif fait alors découvrir que chacun de ce s corps est un sac
clos, dont l’enveloppe offre une consistance plus considérable que celle
des vésicules; que leur dimension, assez variable, du reste, est beaucoup
plus grande que chez ces dernières; que leur contenu paraît avoir une
composition plus complexe, enfin, que la membrane enveloppante est
loin d’offrir la même simplicité que celle des simples vésicules. Le
nom de cellules leur a été exclusivement réservé. Nous pouvons
même dire, dès à présent, que la distinction que nous venons d’indi¬
quer entre les simples granulations, les vésicules et les cellules est plus
apparente que réelle. Il a fallu en quelque sorte désorganiser, détruire
le tissu pour l’établir; en effet, une fois ces distinctions établies, exa-
30 1 ESSAI Sun LA CONSTITUTION
minons de nouveau un tissu semblable, mais sans exercer sur sa tran¬
che mince une pression qui l’altère, et nous verrons qu’il ne se com¬
pose en réalité que de cellules accolées les unes aux autres : les granu¬
lations, les vésicules apparaîtront à l’intérieur des cellules et feront
partie intégrante de leur contenu. Leur histoire ne peut donc pas se
séparer de celle de la cellule, dont elles sont un élément constituant,
et si nous avons paru un instant les en distinguer, c’était pour faire
comprendre qu’une description complète de la cellule doit avoir deux
chapitres principaux : l’un qui traitera de l’enveloppe, de la membrane
q ui forme la paroi cellulaire; l’autre où l’on étudiera le contenu, les
divers éléments que l’on aperçoit dans la cavité intérieure. Cette dis-
tinction entre l’enveloppe et le contenu de la cellule ne repose pas seu¬
lement sur la diversité de caractères bicntranchéequ’otîrcntau premier
aspect ces deux parties d’un même tout; elle acquiert une nouvelle im¬
portance depuis que la chimie nous a révélé, dans leur composition
intime, des différences essentielles; si, en effet, nous humectons le jeune
tissu que nous avons pris pour exemple avec de la teinture d’iode, l'ac¬
tion du réactif s’exerce tout autrement sur le contenu que sur l’enve¬
loppe. Le premier se contracte, se durcit, et se colore en jaune; la
membrane prend une belle couleur bleue, indice du principe amylacé,
tandis que le bleuissement de l’enveloppe nous apprend que nous avons
affaire à une substance qui rappelle l’amidon par sa composition; la
coloration en jaune du contenu, sa contraction cl son durcissement nous
révèlentqu’ilades rapports avec la substance animale dont les réactions
sont identiques, et que par conséquent il renferme des éléments azotés.
Il ne faudrait pas s’imaginer, cependant, que l’on puisse obtenir dans
tous les cas ces réactions caractéristiques, elles ne réussissent que poul¬
ies tissus nouvellement formés, et nous verrons plus tard quelles cir¬
constances peuvent les modifier. En tous cas, il est certain que la diffé¬
rence que nous venons designaler entre l’enveloppe et le contenu de la
cellule est fondamentale; elle subsiste indépendamment des phénomè¬
nes accessoires qui peuvent la dissimuler plus ou moins complètement.
Celte distinction admise comme base d’une élude de la cellule,
procédons à l’examen successif de ces deux parties constituantes de
l’élément végétal.
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
393
DU CONTENU CLLLUL.V1RU.
Il semble, au premier abord, que nous devrions commencer par l'étude
des membranes cellulaires. Situées à l’extérieur, elles se présentent pour
ainsi dire les premières à nos regards, et leurs apparences variées ont
dû provoquer les premières observations. Mais, d’un autre côté, quand
on suit pendant quelque temps le développement d’une portion de
tissu cellulaire, il est imposible de ne pas voir dans le contenu intérieur
le siège et l’origine des diverses modifications qui se manifestent dans
ce tissu. La cellule est un véritable laboratoire microscopique, théâtre
des réactions les plus variées; mais c’est surtout son contenu qui parait
renfermer les principes auxquels la plante emprunte ses éléments
nutritifs pendant les diverses phases de son développement. L’enveloppe
ne semble jouer qu’un rôle secondaire.
Il est donc rationnel d’étudier d’abord le contenu cellulaire, les
phénomènes qui s’y produisent devant nous éclairer sur la formation
de la cellule elle-même tout entière.
Au début, nous avons indiqué que le contenu cellulaire se composait
d’un liquide mucilagineux au sein duquelapparaissaient de nombreuses
granulations, et assez généralement aussi des vésicules. Le liquide est
presque toujours parfaitement limpide. Le plus souvent il est incolore;
parfois il est coloré en vert, en rouge, en bleu ou couleurs analogues :
mais sous toutes ces formes, sa limpidité parfaite rend son observation
directe inutile. Sous le microscope les corps à étendue circonscrite,
définie, sont les seuls qui soient susceptibles d’une description scien¬
tifique. Les liquides homogènes échappent à nos recherches par le fait
de leur simplicité. La chimie ne nous fournit pas beaucoup plus de
renseignements que la vision directe, vu l’impossibilité d’isoler la partie
liquide des granulations innombrables et d’une ténuité excessive qui
s’y trouvent renfermées. Ce qui est probable, c’est que ce liquide est
l'excipient des divers principes solubles que nous verrons, plus lard,
contribuer à la formation des granulations des vésicules et des cellules.
Aussi les physiologistes n’ont point séparé son élude de celle des gra-
30H ESSAI SUR LA CONSTITUTION
nulations elles-mêmes, première manifestation de l'organisation. Ainsi
considérés, le mucilage et les innombrables particules qu’il renferme
sont connus sous le nom générique de protoplasma par lequel nous les
désignerons désormais. Ils constituent presque en totalité ce que Mirbel
appelait le cambium, dans les portions de tissu en voie de formation,
ce que plus lard on a appelé le blastème, en observant que même dans
les lissus anciens il se produit des phénomènes vitaux d’assimilation,
et que le travail d’organisation n’est pas concentré dans une couche
étroite de cellules végétales.
Le Protoplasma est, comme on peut le concevoir déjà, une substance
passablement complexe, et même, sans avoir recours à l’analyse chi¬
mique on peut, à l’aide de la simple vision, y discerner un assez grand
nombre d’éléments.
Malgré les perfections qu’ont atteint, dans ces dernières années, les
instruments d’optique, la petitesse des granulations est un obstacle in¬
surmontable à leur étude descriptive. La chimie nous y dévoile la
présence de diverses substances que nous indiquerons en leur lieu :
mais pour le moment nous ne pouvons que déplorer les limites assi¬
gnées à la pénétration de notre vue. Pour que les granulations puissent
offrir à ce point de vue des faits intéressants à noter, il faut que leur
accumulation ou leur disparition en certaines places témoigne de cette
action vitale dont nous cherchons à étudier les manifestations ; nous
les considérerons seulement comme la première phase du travail orga¬
nique. Dès que le liquide hyalin devient granuleux, la vie cellulaire
est en pleine activité; elle se termine quand les granulations ont dis¬
paru à leur tour.
Parmi les éléments que renferme le contenu cellulaire, il en est
un que nous avons omis pour y revenir ici avec plus de détail, parce
qu’il mérite une mention particulière. Nous voulons parler du nu¬
cléus ou noyau que l’on aperçoit dans la presque totalité des cellules
encore jeunes. Le nucléus n’est réellement connu que depuis 1833, où
son existence fut signalée dans les cellules d’un grand nombre de fa¬
milles végétales par Robert Brown. Il lui apparut comme une petite
aréole légèrement convexe, plus ou moins granulaire, insérée à la face
interne de la membrane cellulaire ou vers le centre de la cellule.
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 397
R. Brown crut apercevoir qu’en se divisant dans les cellules-mères du
pollen, il se transformait en granules polliniques; en 1838, Schleiden
assigne au nucléus un rôle capital. 11 en fait l’origine de la cellule elle-
même. Au début, un grain ou nucléole , s’entoure d’autres granulations
invisibles, et de cette union résulte le cytoblaste , mot nouveau par
lequel le célèbre physiologiste désigne le nucléus. Dès que le cytoblaste
est complètement formé, on voit apparaître à la surface une membrane
délicate qui le recouvre d’un coté comme le verre d’une montre.
Bientôt un vide de plus en plus grand se manifeste entre le cytoblaste
et la membrane. Celle-ci s’agrandit et devient plus consistante ; elle finit
par entourer le cytoblaste qui, toutefois, reste fixé à l’une des parois, et
disparaît lorsque la vésicule s’est transformée en véritable cellule par
le dépôt d’une couche de cellulose.
M. Nageli admet que le nucléus est une vésicule ; il naît dans une cel¬
lule déjà formée par un dépôt de protoplasma autour d’un grain ou nu¬
cléole, dépôt qui serait limité au bout d’un certain temps par une
membrane propre. Quelquefois, dans un nucléus formé, naîtraient
deux nucléoles qui se comporteraient de la même manière et produi¬
raient deux nucléus: M. Nageli admet donc, contrairement à M. Schlei¬
den, que le nucléus apparaît plus tard que la cellule ; néanmoins il
affirme ailleurs que dans une cellule-mère, un ou plusieurs nucléus
peuvent, en attirant autour d’eux le protoplasma de cette cellule, déter¬
miner la formation de nouvelles cellules.
Modifiant un peu sa première théorie, M. Schleiden, en 1849, fait
naître le nucléus par la condensation du protoplasma; il n’est plus
question de nucléole. Dans le même travail, la cellule elle-même paraît
se former sans le concours du nucléus, par le seul développement d’une
membrane cellulosique autour de masses arrondies du protoplasma ; ce
dernier semble donc avoir pris, dans le nouveau système de l’auteur,
toute l’importance qui avait d’abord été assignée au nucléus. Celui-ci,
quand il apparaît, serait plus jeune que la cellule elle-même.
Bien que Schleiden ait assez souvent varié, la plupart des savants ont
adopté sa première théorie et nous la trouvons admise par Hof-
meïster, par Hugo Molli, par Schacht, Jussieu, etc.; elle a pris rang
dans la science. S’il y a quelques variantes entre les opinions des
398 ESSAI SlJil LA CONSTITUTION
savants cités, elle se borne à des faits accessoires. Schachl et Nageli
admettent que les nucléoles naissent avant le nucléus. Hofmeïster
assure qu’ils lui sont postérieurs. Ce dernier et Nageli voient dans le
nucléus une vésicule. Les autres rejettent la formation vésiculaire et
font consister le nucléus en un amas de granulations.
Ces divergences de la part d’observateurs habiles devaient provoquer
de nouvelles recherches ; c’est ce qu’entreprit M. A. Trécul en 1837,
et les faits que nous allons analyser, en suivant ses indications, vont
nous rendre raison de la diversité des opinions précédentes.
Le nucléus apparaît en réalité tantôt comme un amas granulaire sans
membrane propre, tantôt comme une vésicule : mais sous chacune de
ces formes il remplit un rôle différent.
Là, où la multiplication des cellules est active, dans les tissus de
l’extrémité des tiges ou des jeunes racines par exemple, le protoplasma
subit des changements rapides dans sa composition. La partie centrale
et la partie périphérique offrent peu de différence d’aspects, et le noyau
n’apparaît que comme une réunion de granules que leur plus grand
rapprochement distingue des granulations qui l’entourent. Il est en
quelque sorte le centre vital d’où rayonne l’énergie organisatrice. Une
comparaison empruntée aux forces chimiques, dont le rôle n’est peut-
être point étranger à ce phénomène, fera encore mieux comprendre
notre idée. On sait que certaines réactions se produisent lorsqu’on in¬
troduit au sein des substances soumises à l’expérience, une dose
très-minime de ferment. Berzelius qui, le premier, a insisté sur ce fait,
a imaginé pour l’expliquer la force catalytique. Sans insister sur la va¬
leur de cette explication, le fait en lui-même n’est pas contestable. Cha¬
que particule de ferment ajouté devient donc un espèce de centre au
contact duquel les décompositions s’opèrent, etd’où elles rayonnentpeu
à peu dans le reste de la masse. A l’origine, chacun de ces centres et
de la petite sphère qui les entoure, se distinguentdes couches plus éloi¬
gnées, où la décomposition n’a pas encore eu lieu.
C’est par une raison analogue que le nucléus ou amas granuleux cen¬
tral apparaît visible au sein du protoplasma ambiant.
Si, au contraire, la multiplication utriculaire est lente, ou si le proto-
plasma subit des modifications très-rapides, la majeure partie de ce
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 399
dernier paraît homogène et l’on n’aperçoit pas de noyau central ; mais
alors, en général, quand la cellule grandit, la petite quantité de protoplas¬
ma granuleux qui subsiste se répartit sur la circonférence, ou s’accumule
seulement sur quelques points de cette circonférence, il s’v dispose en
petites masses ovoïdes qui se recouvrent d’une membrane et deviennent
de véritables vésicules.
Dans un grand nombre de cas, la reproduction du protoplasma granu¬
leux, ne marchant pas aussi vite que le développement de la cellule, le
nucléus granulaire, né d’abord au centre de la cellule, est transporté à la
périphérie de l’utricule et s’y revêt d’une membrane. Loin donc que le
nucléus, ainsi que le prétendaient MM. Schleiden et Nageli, attire
le protoplasma autour de lui, il serait entraîné par celui-ci, qui ne rem¬
plissant plus la totalité de la cavité utriculaire se dispose de préférence
sur la surface interne. Le fait est surtout évident quand il se développe
plusieurs centres nucléaires granuleux dans la même utricule, phéno¬
mène facile à observer dans les cellules-mères du pollen. A l’origine, il
n’existe qu’un seul nucléus, d’abord homogène, à peine granuloïde;
mais on distingue bientôt une douzaine de masses granuliformes au
sein du protoplasma, qui dans la première période offrait une grande
limpidité, et où se développent des granulations très-fines. Onlesaperçoil
surtout dans la partie centrale, et elles ne tardent pas à s’interposer
entre les masses granuleuses du nucléus, quelles divisent en deux par¬
ties à peu près égales, en les écartant progressivement l’une de l’autre.
Les deux portions du nucléus central sont refoulées insensiblement
vers la périphérie où l’on n’observe encorequ’un proloplasma homogène,
par conséquent moins élaboré, tandis que la portion diamétrale de la
cellule est occupée par un protoplasma transformé et riche en granula¬
tions. Encore quelque temps, et une membrane délicate apparaît dans
ce protoplasraa en partageant la cellule en deux parties, qui à leur tour
peuvent offrir une division semblable par une répétition des mêmes
phénomènes. Nous voyons ici le rôle et la composition du nu¬
cléus sous sa forme granulaire. Il fournit à l’élaboration du proloplas¬
ma les éléments nécessaires; mais à part cette fonction importante, il
n’en n’est point indépendant. La puissance organisatrice y trouve son
point de départ, mais non son siège unique. Le protoplasma tout entier
400 ESSAI SUR LA CONSTITUTION
participe au développement final qui a pour résultat la constitution de
la cellule.
En esl-il de même lorsque le nucléus se présente sous la forme
vésiculaire: c’est ce qu’il faut maintenant examiner. Nous avons déjà
dit que le nucléus affecte spécialement la forme de vésicule lorsqu’il
est placé dans la couche périphérique, soit qu’il s’y soit développé
dès l’origine, soit qu’il y ait été transporté par suite du développement
cellulaire. En cet état, il apparaît d’abord comme un corps lenticulaire
qui bientôt devient globuleux et se revêt alors d’une fine membrane
enveloppant un contenu liquide et granuleux. On voit alors apparaître
à son intérieur un ou deux granules plus gros que les autres. Ce sont
les nucléoles. Quelquefois mêmes ceux-ci sont assez développés pour
qu’on y reconnaisse des vésicules semblables à la vésicule nucléaire,
et à l’intérieur desquelles se montrent des nucléolules. C’est, sous
un volume plus petit, la reproduction des mêmes phénomènes. Comme
ces diverses apparences dépendent du plus ou plus moins de dévelop¬
pement de la vésicule nucléaire, on comprend que celle-ci doit offrir
une assez grande variabilité de grandeur. Cette variabilité est assez
grande pour que, dans certains cas, le nucléus vésiculaire atteigne la
dimension d’une cellule parfaite. Dans certaines espèces A’Allium,
on en voit qui mesurent 0,01 de millimètre.
Le contenu nucléaire est lui-même aussi très-variable de compo¬
sition, il est limpide ou granuleux, incolore ou coloré en jaune, bleu,
vert ou rose. Ces modifications dans la couleur correspondent à des
productions de chlorophylle, d’amidon et de diverses matières colo¬
rantes. On peut se demander si ces nouvelles combinaisons sont
produites par la vésicule nucléaire elle-même, ou si celle-ci subil
l’influence du contenu cellulaire environnant. Bien qu'il y ail lieu
d’admettre une action réciproque, certains faits semblent établir que le
rôle du nucléus est en général prépondérant. Il arrive fréquemment,
en effet, que les matières vertes ou amylacées s’accumulent autour
de la vésicule nucléaire et paraissent en être excrétées sous forme de
gouttelettes qu’on aperçoit suinter à travers la membrane délicate
qui constitue son enveloppe. Les observations de M. A. Trécul sur
la Vanilla planifolia ne laissent pas subsister de doutes à cet égard.
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 401
Nous avons aperçu nous-mêmes les poils glanduleux du Viola tricolor
des vésicules nucléaires isolées dans une cellule vide en apparence, le
protoplasma granuliforme ayant presque complètement disparu, des
expansionsplus ou moins ramifiées et semblables à des processus de spo¬
res en voie de germination perçaient la membrane vésiculaire, et en
déversaient le contenu dans le liquide hyalin qui remplissait l’utricule.
Le même végétal nous a offert de beaux exemples de transformation
du nucléus central en vésicule.
Nous avons maintenant à indiquer une fonction du nucléus vési¬
culaire beaucoup plus remarquable, et qui le distingue nettement du
nucléus granuleux que nous avons étudié en premier lieu. Nous
avons déjà dit que la dimension de la vésicule nucléaire est très-
variable et que, dans certains cas, elle atteignait celle d’une celullc.
Mais la ressemblance ne se borne point à ce fait de peu de valeur;
à un certain moment de son développement, l’enveloppe de la vésicule
se revêt d’une couche de cellulose : elle est devenue alors une véritable
cellule. Or, comme il arrive souvent que plusieurs vésicules nu¬
cléaires de grande dimension se produisent dans la même utricule,
chacune se transformant en cellule, si l’utricule-mère est résorbé,
nous découvrons, dans ces importants phénomènes, un nouveau mode
de multiplication cellulaire. Les albumens de plusieurs plantes se pré¬
sentent dans des circonstances spécialement favorables à l’observation
de ces faits. Tels sont ceux du Sparganium ramosum, du Zea maxgas
et du Pisum sativum. Toutefois, dans ces deux derniers, d’autres
modes de multiplication cellulaire se combinent à celui que nous
décrivons , et nous aurons à y revenir. La vésicule nucléaire
transformée en cellule, l’énergie vitale ne s’arrête pas. Le nucléole joue
le même rôle qu’a rempli le nucléus. Bientôt il acquiert la dimension
de la vésicule nucléaire primitive, et si celle-ci devenue cellule dis¬
paraît à son tour, le nucléole la remplace dans le tissu cellulaire, et
son nucléolule devient une vésicule nucléaire. La marche des phéno¬
mènes est quelquefois assez rapide pour que Ton puisse voir ainsi dans
l’intérieur de la même cellule plusieurs granulations de nucléus et
nucléoles en voie de développement cellulaire. Une circonstance im¬
portante à noter, c’est que les vésicules nucléaires qui subissent cette
402 ESSAI SUR LA CONSTITUTION
transformation importante ne sont point nées sur la périphérie de
la cellule même: elles naissent dans le sein de la masse protoplasma-
lique elle-même, mais se distinguent facilement des noyaux: granuleux
décrits précédemment par la présence d’une membrane propre.
11 nous reste à résumer ce que les observations précédentes nous
apprennent sur le nucléus, Nous cilcrons les conclusions de M. A.
Trécul, qui nous a servi de guide :
« On a donné le nom de nucléus: 1° soit à un amas de protoplasma
« imparfaitqui s’élabore au centre de la cellule et fournit au protoplasma
« périphérique les éléments propres à la production des membranes
« cellulaires; 2° soit à des vésicules nées du protoplasma central ou
« du protoplasma périphérique qui sont chargées de produire des sécrè¬
te tions de nature diverse; 3° soit à des vésicles nucléaires semblables
« aux précédentes bien que nées dans des circonstances un peu
« différentes et qui concourent à la multiplication utriculaire. Dans
« ce dernier cas surtout, la membrane de cellulose apparaît autour
« du nucléus quand la cellule-mère a disparu ( Sparganium ramo-
« sum); tantôt elle se montre même avant l’absorption de rutricule
« mère (Pistm sativum). »
Les vésicules nucléaires et les nucléoles éprouvent quelquefois une
transformation qui doit être mentionnée à cause de sa singularité. Si la
multiplication utriculaire vient à cesser, ils perdent leur forme
arrondie et affectent une figure cristalline très-caractérisée. Ordinaire¬
ment, ilsprésentent l’apparence de rhomboïdes ou de lames hexagonales.
Cette tendance de certaines vésicules à se rapprocher des formes qui
appartiennent au règne minéral n’est point aussi rare qu’on pourrait
le croire; certaines graines d’amidon en fournissent de beaux exem¬
ples. Nous citerons, entr’autres, l’amidon de riz, que nous avons eu
l’occasion d’examiner il y a peu de temps, et dont chaque granule est
un tétraèdre bien conformé. Les planches de la chimie industrielle de
Payen nous représentent l’amidon du maïs , du sorgho rouge, du pani-
cum italicum , du cactus tuna , de l'alyantus glandulosa (écorce) avec des
formes qui appartiennent au système cristallin hexagonal. Le principe
amylacé paraît éminemment favorable à ce développement spécial du
nucléus. Si on observe avec soin les diverses phases de cette transfor-
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 403
mation, on remarque que c’est tantôt le nucléus, tantôt le nucléole qui
affecte la forme cristalline. Dans un nucléus développé, la configura¬
tion vésiculaire persiste; c’est le nucléole qui échange sa forme globu¬
leuse contre des faces polyédriques. Que le cristal primitif provienne
d’un nucléus ou d’un nucléole on voit s’accumuler sur ses diverses
faces des granulations amylacées, que leur réaction caractéristique par
la teinture d’iode, distingue facilement du noyau cristallin central. Ce
dernier jaunit sous l’influence du même réactif qui bleuit les parti¬
cules d’amidon. Ces vésicules cristalligères sont loin d’être uniformes.
Souvent le cristal est simple, mais, souvent aussi, certaines de ces
faces semblent grandir par des dépôts successifs, et offrir elles-mêmes
des figures géométriques; en sorte qu’on a toujours sous les yeux un
cristal composé. Tantôt encore, ce développement du premier cristal
altère sa forme régulière, et des protubérances arrondies, mamelonnées,
apparaissent à la place d’une ou de plusieur faces planes. Il n’est pas
rare devoir, à l’origine, la surface interne du nucléus ou du nucléole
se transformer seule en cristal. La membrane vésiculaire persiste assez
longtemps et finit par disparaître.
Les vésicules nucléaires ou nucléolaires ne sont pas les seules où l’on
puisse découvrir la transformation cristalline. Il est bien entendu qu’il
ne s’agit pas ici, comme dans ce qui précède, de cristaux appartenant
au règne minéral, dont on trouve de nombreux exemples chez cer¬
taines familles de plantes. Les cristaux dont nous parlons constituent
une forme spéciale des granulations et vésicules protoplasmatiques de
la cellule; ce ne sont pas seulement des substances organiques, ce sont
des substances organisées. Ceci bien compris, revenons à nos vésicules
cristalligères différentes du nucléus. La présence de ce dernier dans la
même cellule ne permet pas de les confondre avec les précédentes,
mais, à part cette distinction, elles offrent les mêmes séries de phéno¬
mènes que nous avons décrits. Tantôt c’est la vésicule entière qui, de
globuleuse, devient polyédrique, et affecte les formes propres au
système cubique, le cube, l’octaèdre, le dodécaèdre rhomboïdal; tantôt
la cristallisation se produit à l’intérieur de la membrane vésiculaire, et
alors, en général, on a un groupe globuleux de cristaux enchevêtrés.
La membrane résorbée, la masse cristalline Hotte libreau milieu de la
404 ESSAI SUR LA CONSTITUTION
cellule. Les baies de chèvrefeuille des jardins nous ont offert de
nombreux spécimens de cette dernière forme; dans ce cas, peut-être,
a-t-on affaire à de véritables cristaux de composition minérale. C’est un
doute quenous soulevons, les études sur les vésicules cristalligères étant
encore très-incomplètes.
Passons maintenant à un autre ordre de faits. Il n’est pas rare de
voir se produire au sein du protoplasma granuliforme des cavités varia¬
bles en dimension et remplies d’un liquide hyalin dont la transparence
tranche nettement avec la plus grande opacité du protoplasma environ¬
nant. Si l’on a affaire à de véritables vacuoles nées au sein du liquide
granuleux, le phénomène n’a pas une grande importance; mais il ar¬
rive souvent que l’on distingue à la périphérie de la cavité une mem¬
brane véritable, qui donne naissance à une vésicule bien déterminée.
La membrane vésiculaire échappe quelquefois à l’observation par sa té¬
nuité, et lorsque le protaplasma est riche en granulations, elle seconfond
avec lui. C’est ce qui a trompé plusieurs observateurs, entr’autres
M. Nageli, qui n’a pas cru à l’existence des vésicules dont nous faisons
l’histoire. Lorsqu’au contraire le protoplasma granuleux disparaît, on
aperçoit nettement le linéament membraniforme, et l’on ne peut nier la
présence d’une enveloppe. M. A. Trécul recommande leur étude spécia¬
lement dans les fruits pulpeux du Solanum nigrum et du Lycopersicum
esculentum. Ce dernier fruit, et celui du merisier, nous en ont présenté
de beaux exemples. La limpidité du contenu cellulaire, à une certaine
époque du développement, permettait de voir avec une netteté parfaite
la membrane vésiculaire.
Ces vésicules que nous appellerons avec M. A. Trécul, vésicules fausses
vacuoles jouent quelquefois un rôle important dans la multiplication
cellulaire. Nous savons déjà, par ce qui précède, que le protoplasma gra¬
nuleux n’étant plus assez abondant pour remplir la cellule se répartit
sur la périphérie. Mais il arrive souvent, et le phénomène se produit
spécialement dans les cellules de forme allongée, qu’une bande de
protoplasma traverse l’utricule suivant un plan méridien, partageant
ainsi la cavité cellulaire en deux grandes vacuoles. Quand ce cas se pré¬
sente, on ne tarde pas à voir apparaître une membrane du cellulose là
où n’existait que le protoplasma méridien, et cette menibraneen se conti-
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
405
nuant à la périphérie des deux vacuoles détermine la formation do
deux cellules au sein de la cellule primitive. Nous avons ici un mode
de division utriculaire essentiellement différent de celui déjà examiné,
bien qu’il y ait ceci de commun, la transformation du protoplasma
en membrane cellulosique.
Au lieu d’une cavité, concevons une petite masse arrondie de proto¬
plasma très-finement granuleux, isolée au sein du mucilage utriculaire,
on verra fréquemment, si l’on a pris pour sujet d’observation le
l'ontenu d’un fruit pulpeux de la famille des solanées, une fine mem¬
brane se dessiner autour du noyau protoplasmatique. Ce noyau ou ces
noyaux, car il en existe plusieurs en général dans la même cellule, ne
doiventpoint être confondus avec le nucléus que l’on aperçoit distincte¬
ment dansl’ulricule : mais l’analogie de constitution leur a fait donnerle
nom de vésicules pseudo-nucléaires quand ils sont entourés d’une
membrane propre. Ces vésicules offrent de nombreuses variations. Un
peut néanmoins les ramener à deux types. Ou bien la membrane for¬
mée, le protoplasma interne est refoulé peu à peu à la périphérie, et la
cavité intérieure est occupée par une vacuole qui se transforme elle-
même en vésicule fausse vacuole ; ou bien il se divise en plusieurs
petites masses arrondies qui se revêtent à leur tour d’une enveloppe et
deviennent de nouvelles vésicules. Les vésicules pseudo-nucléaires
présentent donc en petit les mêmes phénomènes que la cellule elle-
même. Nous n’étonnerons par conséquent personne en disant que cer¬
taines de ces vésicules se transforment en véritable cellule, c’est-à-dire
se revêtent d’une membrane cellulosique au sein de la cellule-mère.
Celle-ci résorbée est remplacée par ses filles qui deviennent mères au
même titre et reproduisent les mêmes phases de développement. A côté
des vésicules pseudo-nucléaires, il faut en placer d’autres qui forme¬
raient un troisième type. M. A. Trécul les a observées dans le pédoncule
charnu du Podocarpus sinensis ; mais nous les avons vues nettement
aussi dans les baies du Lycopersicum esculentum. Leur contenu est hyalin.
Leur membrane, en général épaisse, s’amincit en certaines places : à la
surface des parties amincies on voit poindre des renflements qui affec¬
tent la forme d’ampouleset deviennent eux-mêmes des vésicules complè¬
tement closes. Tantôt ce développement périphérique de jeunes vési-
Annales de la Société Linnéenn*.
27
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
406
cules a lieu à 1 intérieur , tantôt à l’extérieur. On peut quelquefois
observer plusieurs générations successives de vésicules nées les unes des
autres, et dont l’âge est d’autant moins avancé que la dimension est
plus faible.
Jusqu’à présent nous avons étudié le protoplasma cellulaire sous sa
forme la plus générale, celle qui est représentée par un amas de gra¬
nulations ou de vésicules incolores, entouré d’un liquide également
dépourvu de toute espèce décoloration. Mais il existe dans les plantes
un grand nombre d’organes où le contenu intra-cellulaire manifeste
une coloration constante, d’où l’on doit conclure que sa composition
chimique est notablement différente. Les couleurs appartiennent, en
général, aux diverses nuances de vert, de jaune, de rouge et de violet.
La première est de toutes la plus abondante, et mérite, en conséquence,
une mention spéciale. Il est fort probable, d’ailleurs, que la multipli¬
cité des matières colorantes tient à des degrés divers d’oxidation d’un
principe unique; c’est ce qui semblerait résulter des travaux les plus
récents sur les transformations que peuvent subir les principes colo¬
rants d’origine végétale. Quoi qu'il en soit, nous avons à étudier ici
les apparences variées sous lesquelles se montrent, au sein de la cellule,
ces nouveaux éléments du proloplasma et les circonstances qui prési¬
dent à leur naissance.
Commençons par la matière verte, connue sous le nom de chloro¬
phylle, attendu que leurs feuilles lui doivent leur coloration. La
matière verte a été l’objet de nombreuses observations : nous passerons
sous silence la plupart des opinions qui ont été émises pour expliquer
sa formation. Pour les unes, les faits ont été mal décrits, par suite de
l’imperfection des moyens d’observation ; pour les autres, ils l’ont été
incomplètement et sous l’empire d’un système préconçu. Avant les
travaux de M. Trécul, les recherches les plus complètes sur la chloro¬
phylle sont renfermées dans les mémoires de MM. Arthur Gris et
Ch. Morren. Ayant eu l’occasion de rendre compte, ici même, de l’ou¬
vrage de M. Charles Morren, et d’en comparer les résultats à ceux
obtenus par M. A. Gris , nous ne reviendrons pas sur ce sujet, et nous
aborderons immédiatement, avec M. A. Trécul, l’étude des faits.
La chlorophylle apparaît en dissolution, soit au sein du protoplasma
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
407
qui remplit les cellules, soit dans le nucléus, soit à la périphérie dans
les petites masses du protoplasma vésiculeux que nous avons vu s’y déve¬
lopper. Est-elle due à une modification chimique de ce protoplasma,
ou à l’existence, dans certaines cellules, d’un principe spécial? C’est ce
qui échappe à l’observation; néanmoins, cette circonstance bien
connue que la chlorophylle ne se développe que dans les parties de la
plante en contact avec l’air et sous l’influence de la lumière, doit faire
pencher en faveur de la première hypothèse. Sous sa première forme,
la chlorophylle ne serait donc autre chose que le liquide protoplas¬
matique lui-même coloré en vert au lieu d’être incolore; mais nous
savons que la puissance vitale fait naître rapidement au sein de la
partie liquide des produits révélant une organisation plus avancée.
Les granulations apparaissent et se montrent revêtues de la couleur
verte due au nouvel élément introduit dans la cellule. Assez souvent,
la couleur paraît être l’effet d’un dépôt extérieur. La matière verte ne
constitue pas la substance des granulations, elle n’en n’est que le
revêtement; mais il est d’autres cas où les grains et granules paraissent
bien réellement être formés tout entiers par la coagulation de la
chlorophylle amorphe; le fait apparaîtra surtout évident si les obser¬
vations embrassent un autre ordre de phénomènes. Nous avons dit, en
effet, que la chlorophylle paraissait, dans plusieurs circonstances, se
former au sein du nucléus ou à la périphérie interne des cellules ;
dans ce dernier cas, on voit se produire des niasses vertes isolées ou
confluentes. Après s’être maintenues quelques temps adhérentes à la
paroi où elles sont nées, quelques-unes s’en détachent et nagent libre¬
ment dans la cellule; d’autres restent fixées par une de leurs extrémités
plus ou moins atténuées; mais sous l’une et l’autre forme, il est impos¬
sible de méconnaître que ces petites masses arrondies ou fusiformes
sont entièrement formées de matière verte. Le même phénomène peut
se produire au sein du nucléus ou autour de cet organe, et c’est pour
avoir seulement étudié ce cas spécial que M. Arthur Gris s’est cru en
droit de conclure que toute la chlorophylle était un produit d’élabo¬
ration du nucléus. Nous venons d’indiquer le mode de formation des
grains de chlorophylle. Ces grains sont-ils oui ou non de nature vési¬
culaire? en d’autres termes, sont-ils limités par une membrane, une
408
ESSAI SITU LA CONSTITUTION
enveloppe spéciale? Dans beaucoup de circonstances la négative n’est
pas douteuse. Le contact de l’eau suffit, en effet, alors pour délayer ces
petites masses vertes sans qu’il subsiste, après leur dissolution, aucune
trace de membrane. Mais souvent aussi l’aspect vésiculaire prend un
caractère d’évidence que l’on ne saurait nier. C’est ainsi que l’on voit
se développer autour du nucléus, dans les baies du solanum tubs-
rosum des vésicules ovoïdes entourant des grains d’amidon. Ces vési¬
cules acquièrent en général une grande dimension, mais comme on
peut en suivre le développement, on voit qu’elles débutent par être
semblables, au début, à ces petits masses vertes que nous savons se
produire autour du nucléus; si, dans les premiers instants de leur
apparition, l'existence de la membrane qui les limite peut être con¬
testée, il n’en n’est plus de même lorsque, plus tard, la vésicule a
grandi et se révèle avec tous ses caractères.
Nous avons vu que les vésicules nées au sein du protoplasma contri¬
buaient à la multiplication cellulaire par leur transformation en véri¬
tables cellules. Les faits observés pendant la maturation des baies du
Solanum nigriim semblent établir que la vésicule chlorophyllienne est
apte à jouer le même rôle que ses analogues. En comparant avec soin
les observations correspondantes à divers degrés de développement, on
reconnaît, en effet, qu’il y a un passage graduel et constant du simple
grain de chlorophylle, ne dépassant pas deux millièmes de millimètre
à la vésicule atteignant quatre centièmes, dimension de beaucoup de cel-
I ules. A ce degré dedéveloppemen t, la vésicule colorée présente, d’ailleu rs,
toutes les apparences d’une organisation très-avancée. Elle renferme
des granulations et d’autres vésicules, ces dernières offrant à leur tour s
une composition plus ou moins complexe. En présence d’une série de
formes si analogues à celles que nous avons eu l’honneur d’étudier au
début de notre travail, il est difficile de ne pas y voir l’expression nou¬
velle d’une loi générale de l’organisation cellulaire.
Bien que nous ayonsglissé assez rapidement sur l’histoire de la chloro¬
phylle, le résumé qui précède nous permettra d’être plus concis encore à
l’égard des autres matières colorantes. Pour les étudier, il faut s’adresser
aux végétaux dont le fruit est une baie colorée, auxso/a/tres, par exemple,
que nous avons déjà eu l’occasion d’indiquer. Les caprifolariées, les aspa-
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
409
rayées , certains genres de rosacées, etc., fournissent aussi d’amples
sujets d’observations. Mais comme il ne saurait entrer dans notre plan
de décrire les formes excessivement variées sous lesquelles la matière
colorante peut apparaître au sein des cellules, il nous suffira d’indiquer
les relations étroites qui rapprochent des faits qui précèdent ceux que
nous aurions à décrire. Qu’elle soit rouge, orangée, jaune, etc., la
matière colorante se produit dans des conditions analogues à celles où
nous avons vu se développer la chlorophylle. Une matière amorphe en
dissolution pour point de départ; puis ensuite les granulations, les grains
et les vésicules. Ces dernières sont très-faciles à reconnaître dans la
plupart des familles de végétaux que nous avons mentionnées. Les sola-
mm nigrum , dulcamara , lycopersicum esculentum, divers lonicera et
cerasus nous en ont offert de beaux exemples. Inutile d’ajouter que ces
vésicules atteignent quelquefois la dimension énorme de quinze cen¬
tièmes de millimètre; elles doivent servir à remplacer les cellules au
sein desquelles elles sont nées. Dans le fruit de l 'abricotier, cette trans¬
formation nous a paru évidente. Entre certains organes dont la cons¬
titution vésiculaire n’était pas douteuse lorsqu’on observait leur filiation,
et d’autres que leur revêtement de cellulose rangeait définitivement dans
la catégorie des cellules véritables, il n’y avait aucune autre différence
appréciable que l’organisation plus complexe de l’enveloppe. Il était
même quelquefois possible de saisir le passage, en voyant un faible
linéament bleuâtre se dessiner à la surface de la membrane vésiculaire
au contactée l’iode.
Les diverses substances que nous avons examinées jusqu’à présent
appartiennent au groupe des matières proteïques ou azotées; il en est
d’autres qui ne rentrent point dans ce cadre, et qui, néanmoins, jouent
un rôle trop important dans le développement des organismes végétaux
pour que nous puissions les négliger. Toutefois, pafmi ces divers com¬
posés, un seul a été assez étudié pour que son histoire offre de l’intérêt
dans un travail destiné à résumer des faits acquis et non à provoquer
des recherches. Nous voulons parler de la matière amylacée, de l’ami¬
don. Il est peu de sujets scientifiques qui aient donné lieu à de plus
nombreux travaux, et malgré le talent incontestable des observateurs,
il suffit de comparer entre elles leurs assertions souvent contradictoires
410
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
pour être assuré d’avance que la science n’a pas dit son dernier mot sur
cette importante question. La matière amylacée apparaît tantôt sous
l’état de substance amorphe dissoute dans le liquide protoplasmatique,
tantôt sous forme de granulations, atteignant quelquefois un volume
assez* considérable, tantôt comme élément essentiel de la membrane
cellulosique qui circonscrit la cellule.
Il est admis depuis longtemps que le réactif le plus sûr pour décéler
la présence du principe amylacé est l’iode. Toutefois l’expérience nous
fournit à cet égard un renseignement précieux. Dans certains cas, le
contact de l’iode détermine immédiatement la coloration bleue carac¬
téristique de l’iodure d’amidon; en d’autres circonstances, l’addition
d’un acide est nécessaire. Frappé de cette différence, M. Nagéli a cru
devoir affirmer que la membrane des cellules n’était pas, comme on
l'avait cru, constituée uniquement par le principe amylacé, mais qu’elle
se composait de deux substances: la granulose ou amidon chimique¬
ment pur, et la cellulose ou amidon impur. En s’associant en diverses
proportions, ces deux substances granulose et cellulose donneraient
lieu ci des composés variables quant à leur réaction. Pure, la granulose
serait l’amyloïde bleuissant immédiatement au contact de l’iode seul.
Une addition de cellule, la transformerait en mesamylin exigeant pour
bleuir l’intervention de l’acide sulfurique. Une plus forte proportion
de cellulose constituerait le dysamilin qu’il faut traiter préalablement
par l’acide nitrique pour obtenir la coloration bleue par l’iode.
L’amyloïde, le mesamylin et le dysamilin peuvent à leur tour se
mélanger en proportions diverses et constituer le gelin qui se gonfle
dansl’eau froide, lemedullin qui se ramollit sans gonflement, le lignin.
qui ne dissout que dans les acides concentrés. Celte classification
savante perd de son autorité quand on la soumet au contrôle de l’expé¬
rience. Il est très-difficile, en effet, de saisir les limites où l’amyloïde
cesse d’exister pour faire place au mesamylin et au dysamilin ; et, quant
à ce qui concerne la distinction du gelin, du medullin et*du lignin,
les lignes de démarcation sont illusoires. N’est-il pas alors rationnel de
rejeter des dénominations qui ne satisfont pas aux exigences des faits,
et, puisque les nuances si délicates de la composition chimique nous
échappent, de nous en tenir à l’élude purement organographique.
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 411
Pour le même motif, nous n’admettons point la distinction faite récem¬
ment par M. Frén y, entre la cellulose qui se dissout dans l’ammoniure
de cuivre, et la paracellulosc qui ne s’y dissout point. Dans l’une et
dans l’autre, la matière amylacée existe. Dans quelles proportions
exactes? nous l’ignorons. La cellulose de M. Frémy comprend, sous un
même nom, l’amidon qui bleuit immédiatement par l’iode et celui qui
no bleuit pas. Il y aurait à distinguer. La chimie seule ne nous donne
donc ici que des résultats incomplets, et, comme il s’agit d’éléments
anatomiques, il est préférable de les étudier au point de vue de la
forme qu’ils affectent pendant la vie cellulaire. Ceci admis, nous pou¬
vons reconnaître l’existence de la matière amylacée sous trois formes
différentes: elle est amorphe, granuleuse ou cellulaire. Sous cette der¬
nière apparence, son histoire appartient à celle des enveloppes de la
cellule, et trouvera sa place dans la deuxième partie de notre travail.
A l’état amorphe, la matière amylacée est dissoute et se révèle par
la coloration que produit l’introduction de l'iode au sein du liquide
protoplasmatique. Dans certains cas elle est assez abondante pour
transformer le liquide dissolvant en une espèce d’empois, qui n’est
autre chose que le gelin de M. Nagéli. Le caractère d'une matière amor¬
phe étant de ne présenter aucune trace d’organisation, il est inutile de
s’arrêter plus longtemps sur cette première forme de la substance
amylacée.
La forme granuleuse de l'amidon est depuis longtemps connue, soit
à cause des nombreuses variétés qu’elle présente, soit à cause du rôle
important qu’elle joue dans l’alimentation. Néanmoins les observateurs
ont émis à ce sujet des opinions très-diverses. C’est qu’en effet la
structure de certains grains d’amidon est, au premier abord, des plus
singulières. Si les plus petits présentent une assez grande simplicité,
et affectent la forme sphérique ou ovalaire commune à la plupart des
granules protoplasmatiques, il en est d’autres qui présentent des
faces cristallines et constituent des polyèdres réguliers ou hémiédri-
ques. Chez les grains d’un plus grand volume, on aperçoit des lignes
ou stries tantôt concentriques tantôt excentriques qui ont exercé à
l'envi la perspicacité des observateurs; enfin, la lumière polarisée y
détermine des effets analogues à ceux observés dans certains cristaux
412
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
doublement réfringents. Toutes ces apparences dénotent chez les grains
d’amidon une structure assez compliquée, et rendent leur étude
d’autant plus attrayante. Raspail les considérait comme des vésicules
à membranes insolubles à froid dans l’eau et les acides, enveloppant
une substance soluble et gommeuse. Uue partie du contenu venant
à s’évaporer, la membrane se ride et détermine l’apparence de stries
concentriques.
L’action de la lumière polarisée fit affirmer à Biot que les grains de
fécule se composent de couches d’inégale densité. Cette affirmation
était d’une haute valeur scientifique et introduisait un élément pré¬
cieux dans l'étude intime de l’amidon.
L’idée de couches superposées admise, on dut se demander comment
elles se forment. Frilzche, en 1834, après avoir déclaré qu’il était
inutile de consulter l’observation sur ce point, n’hésita pas à conclure
que la plus extérieure était la plus récente.
M. Payen est de l’avis diamétralement contraire. Les couches sc
déposent intérieurement. Le grain constitué ci l’origine sous forme
de vésiculaire s’accroît par l’absorption de substance amylacée am¬
biante. Des dépôts se produisent sur la face interne. Tant que la
première membrane offre assez de superficie pour s’étendre, le nombre
des couches internes augmente, à un certain moment elle résiste, et le
grain crève sur un ou deux points correspondant au hile, c’est-à-dire
à l’endroit par où l’absorption avait été la plus active.
Schleïden adopte les idées de Fritzche, tandis que Hugo Molli penche
plutôt pour celles de Payen.
Pour M. Hartig, à l’intérieur d’un grain d’amidon qni se développe,
le contenu se divise en plusieurs autres granules, qui grandissent à
leur tour et passent par les mêmes phases. Pour expliquer l’apparence
de couches stratifiées, cet observateur affirme qu’un granule intérieur
se développant seul, son enveloppe viendrait à doubler la membrane
vésiculaire du grain primitif; mais comme son développement est
en retard, elle se découperait en lame spirale, comme cela s’observe
dans les cellules à réticulations annulaires.
M. Nagéli croit comme M. Payen que ,1e développement de l’amidon
a lieu de la circonférence au centre. Mail sa théorie diffère par un
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
413
point essentiel. M. Nagéli n’admet point de membrane vésiculaire. Les
atomes amylacés qui existaient d’abord dissous dans le liquide intra¬
cellulaire se groupent en une petite masse qui s’entoure d’une enve¬
loppe d’eau et d’une athmosphère de dissolution plus dense. De
nouvelles molécules se précipitent et se concentrent autour de ce centre
d’attraction. La solution pénètre dans l’intérieur de la masse par endos¬
mose, et y trouve les éléments nécessaires à une transformation rapide
de l’amidon en matière solide. Une fois formé, l’amidon solide est
repoussé vers la circonférence en refoulant en dehors de lui les couches
précédemment constituées, et ainsi de suite.
Dans toutes ces interprétations, l’hypothèse a plus de part que l’ex¬
périence. Il convient donc d’observer les faits avec la plus scrupuleuse
attention. Si l’on examine, à divers degrés de développement, l’évolution
du périsperme farineux d’un grand nombre de graines, spécialement
chez les graminées, on ne tarde pas à reconnaître au moyen de l’iode
que la matière amylacée se produit soit dans le protoplasma cellulaire
soit à la surface du nucléus, soit dans l’intérieur du nucléus, mais son
apparition a lieu sous trois formes différentes: nous les désignons sous
le nom de grains multiples, de grains simples et de grains composés.
Les grains multiples naissent en général au sein du protoplasma,
soit que celui-ci remplisse la cavité cellulaire, soit que, ne se multipliant
pas en quantité suffisante, il soit réparti en couches ou en masses isolées
sur la paroi interne de l’utricule. Dans ces divers cas, on voit appa¬
raître, à un certain moment, une réunion de petits grains contituant
un petit groupe arrondi. Ces grains accusent la réaction propre à
l’amidon et croissent pendant un certain temps. S’ils se sont produits
dans des portions isolées du protoplasma, les groupes restent séparés.
Mais si le protoplasma remplit la cavité cellulaire, il peut se présenter
deux cas. Tantôt ils apparaissent sur tous les points à la fois, et alors
quand ils ont acquis leur grosseur définitive, les groupes, isolés au dé¬
but, finissent par se toucher et remplir la capacité interne de l’utricule.
11 est alors impossible, à qui n’a pas vérifié leur origine, de se rendre un
compte exact de leur mode de formation. Tantôt encore les groupes res¬
tent toujours séparés les uns des autres et semblent se former autour de
certains centres d’attraction déterminés. Le protoplasma ambiant ve-
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
414
nant à se résorber, les petites masses arrondies de granules nagent dans
l’intérieur du liquide cellulaire, les granulations dont elles sont for¬
mées semblent retenues les unes sur les autres par une force molécu¬
laire qui les empêche de se dissocier, sans leur interdire certains mou¬
vements propres. C’est ainsi qu’il n’est pas rare de les voir s’agiter,
s’écarter même à une certaine distance pour se réunir de nouveau :
mais il est en tout cas impossible S’apercevoir la trace d’une enveloppe
commune aux granulations d’un même groupe.
Indépendamment de ces grains, auxquels nous donnons le nom de
multiples pour rendre raison de leur apparence, il se produit, soit au¬
tour du nucléus soit sur la périphérie interne de la cellule, des granu¬
lations isolées, qui grandissent assez rapidement, en affectant généra¬
lement une forme plus ou moins ovoïde ou allongée. Ces grains appa¬
raissent au premier moment comme de petites éminences constituées
par un liquide coagulé, qu’entoure après un certain temps une mem¬
brane très-fine que l’iode colore à peine, tandis qu’il réagit très-bien
sur le contenu. La nature vésiculaire est ici nettement caractérisée.
Ces grains naissent en nombre plus ou moins considérable dans l’inté¬
rieur de la cellule et leur grosseur est successivement variable chez les
divers végétaux. Ce sont eux qui constituent la fécule de la pomme
de terre; nous aurons bientôt à étudier d'une manière plus intime leur
structure. Ce qu’il importe seulement de constater, pour le moment,
c’est la distinction bien tranchée qui sépare les grains multiples des
grains simples indépendamment delà différence qui résulte du nombre
des éléments granulaires : les grains simples dénotent toujours une
constitution vésiculaire. Ils se composent toujours d’une membrane
plus ou moins épaisse renfermant un liquide, tantôt limpide, tantôt
gélatineux, suivant la richesse des principes amylacés. Dans certaines
cellules, où lenucléusest apte à produire de l’amidon, les granes peuvent
se former à son intérieur ou à sa surface. Il n’est pas rare de les voir
apparaître dans des points où le protoplasma forme au sein du liquide
des traînées granuleuses unissant le nucléus central à la périphérie.
D’une structure assez simple, quand ils sont de petite dimension, ils
offrent quand ils sont susceptibles d’atteindre un fort volume une com¬
plication qui a fort embarrassé les observateurs et qui nes’est expliquée
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
415
que depuis peu d’années. La plus simple observation suffit pour faire
distinguer dans les gros grains d’amidon des stries tantôt concentriques
si le grain est arrondi, tantôt excentriques si le grain est allongé ou
ovale. En faisant l’historique de l’amidon, nous avons indiqué les prin¬
cipales explications données de ces apparences.
Mais depuis que l’action de la lumière polarisée d'une part, et la
connaissance plus approfondie de l’organisation cellulaire de l’autre,
ont révélé dans cette structure du grain d’amidon l’existence de plu¬
sieurs couches superposées, les observateurs n’ont plus hésité [qu'entre
deux hypothèses: les couches se produisent-elles de l’intérieur à l’exté¬
rieur par dépôts externes successifs, ou de la circonférence au centre
par dépôts internes? Le vrai n’est ni dans l’une ni dans l’autre hypothèse,
et c’est ce qu'un examen plus délicat permet d’établir. Si l’on fait
agir sur un grain de fécule du ferment de salive ou une dissolution de
chlorure de chaux, on arrive à se faire une idée très-nette de la struc¬
ture de ce grain. L’action des réactifs, celle du chlorure spécialement,
étant très-lente, il faut attendre quelquefois plusieurs semaines avant
d’observer; mais alors aussi la vision est plus nette et plus distincte.
Après un laps de temps convenable, le grain nous apparaît comme
constitué par des couches plus ou moins épaisses, séparées par des
intervalles où l’action du réactif paraît s’être exercée plus spécialement
en dissolvant une matière moins consistante. Dans les grains arrondis,
il est assez ordinaire que les couches soient d’une épaisseur à peu près
uniforme; mais dans les grains allongés il en est autrement. Le point
organique autour duquel s’étendent les couches est placé excentrique¬
ment, d’où il résulte que dans un certain sens l’épaisseur des couches
devient très-considérable. Dans ce cas, au lieu d’offrir une composition
homogène, on voit qu’elles se dédoublent en deux ou trois couches
secondaires, séparées comme les couches primaires par des intervalles.
Plus le grain est gros, plus il est excentrique, et plus ces subdivisions,
en couches de première formation et en couches de seconde formation,
sont nombreuses et perceptibles. En présence de ees phénomènes,
il est difficile d’admettre l’hypothèse d’une multiplication de couches
par simples dépôts successifs. Si cette explication suffit quand il s’agit
des couches primaires, la formation de couches secondaires au sein des
416
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
précédentes indique que celles-ci sont le siège d’une action végétative
spéciale. Sous cette influence , les couches de première formation
s’épaississent, se dédoublent, dans les points où l’épaississement est le
plus considérable. De là ces apparences singulières, souvent difformes,
dont on ne peut se rendre compte en admettant une succession de
couches uniformes, et que l’action du chlorure de chaux rend évidentes,
en isolant les strates superposés. Cette action du réactif met encore en
relief un autre fait, c’est que durant la période d’épaississement d’une
couche, la matière accroissante était plus ou moins riche en principe
amylacé. En général, dans chaque couche primaire, la partie interne
est la plus dense et la plus brillante. La succession des couches corres¬
pondrait donc à des alternatives de variation dans la densité de la
substance amylacée. Si le protoplasma cellulaire est riche sous ce
rapport, les couches du grain sont plus épaisses, et la cavité centrale
peut disparaître. Si le protoplasma est pauvre, les couches sont plus
minces, moins dédoublées, et la cavité intérieure plus large.
La différence d'aspect que présentent les couches ne tient pas d’ailleurs
à cette circonstance unique que la richesse en principe amylacé a varié
pendant la période d’accroissement. N’oublions pas que les réactions
chimiques indiquent dans la composition moléculaire des substances
connues sous le nom générique d’amidon certaines différences ; cette
variabilité dans l’agrégation des molécules, en expliquant celle de la
densité, nous révèle comment à certains points ces dépôts ont pu faire
défaut, ou du moins la matière déposée être facilement dissoute. De là
des fentes, des pores qui traversent les couches, et donnent à certains
grains une apparence rayonnée caractéristique. Ces fentes donnent lieu,
plus tard, à un phénomène remarquable. A une certaine époque, en effet,
les grains d’amidon sont résorbés et finissent par disparaître. Sur les
petits grains, cette résorption est accusée par une diminution graduelle
du volume; mais sur les gros grains, il semble que ce soit un agent
extérieur qui attaque les grains sur des points déterminés de la surface,
et, en général, sur les points qui correspondent aux fentes. Celles-ci
s’élargissent en entonnoir et font apparaître successivement les couches
dénudées qui résistent un peu plus longtemps que la substance inter¬
médiaire à l’action de l'agent dissolvant.
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
417
11 nous reste à parler de la troisième forme que peuvent présenter les
grains d’amidon, et que nous avons désignée sous le nom de grains
composés. Nous seront brefs, parce qu’à part quelques différences de
peu d’importance, nous voyons ici se reproduire des faits connus. Étant
admis qu’un grain simple d’amidon est une vésicule, il est facile d’ad¬
mettre que le contenu de cette vésicule soit susceptible de se transfor¬
mer en granulations et en vésicules plus petites. Celles-ci, en croissant
avec la vésicule-mère, finissent par en remplir la capacité. On a donc
sous les yeux une collection de grains renfermés dans une enveloppe
commune qui n’est autre que la vésicule primitive très-agrandie. Une
seconde génération de grains peut se former au sein delà première et aug¬
menter le nombre des grains composants, si les membranes des grains
secondaires viennent a être résorbées. N’insistons pas davantage sur
ces faits qui sont la répétition de lois connues. Qu’il nous suffise d’ajou¬
ter, comme cas spécial, que la production des grains composés peut
concorder avec l’existence de couches multiples.
Pour épuiser la liste des éléments qui constituent le contenu de la
généralité des cellules, nous devrions parler de l’aleurone, principe dé¬
couvert nouvellement par M. Hartig, et qui avait échappé jusqu’à ce
jour aux observations par suite d’une propriété remarquable. Pour ren¬
dre plus facile l’étude des objets soumis à l’examen microscopique, on
a l’habitude d’ajouter de l’eau. Or, l’aleurone se dissout facilement dans
l’eau, et comme ses réactions sont analogues à celles de toutes les subs¬
tances azotées du protoplasma, aucun indice n’avait décélê sa présence.
En substituant l’huile à l’eau, l’aleurone apparaît sous les formes déjà
étudiées de granulations et de vésicules. Vu l’absence de notions pré¬
cises sur les propriétés et les formes de ce nouvel élément cellulaire,
nous ajournerons à plus tard ce sujet digne de nouvelles études.
Nous n’avons point à parler ici des éléments spéciaux à certaines
cellules, dans certaines espèces de végétaux, tels que les produits oléa¬
gineux, résineux, etc. Ce serait franchir les limites du cadre que nous
nous sommes tracé. Nous avons voulu examiner les conditions géné¬
rales sous lesquelles se présente le contenu cellulaire. Il nous reste à
étudier sous le même point de vue général l’enveloppe de la cellule.
418
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
DES ENVELOPPES CELLULAIRES.
L’existence d’une enveloppe propre à chaque cellule est assez facile
à constater dans un grand nombre de cas ; c,est ce qui a lieu par
exemple lorsque les cellulles d’un tissu jeune ou en voie de formation
se dissocient les uns des autres, ou bien encore lorsqu’on a affaire à
des cellules dont la destinée est de vivre isolées, sans lien les unes avec
les autres : telles sont les utricules qui constituent les grains de pollen,
les spores des cryptogames etc. Mais en ce qui concerne ce dernier
genre d’organes , il a été fait une objection qui mérite d’être exami¬
née. Partant de cette idée que toute cellule possédait une enveloppe
de cellulose, on a refusé aux grains de pollen et aux spores qui pa¬
raissent en être dépourvus la dénomination de cellule. Nous ne sau¬
rions admettre cette exclusion. Que dans les tissus cellulaires, composés
de cellules adhérentes, la cellulose soit toujours au moins pendant une
certaine période de leur existence un élément constant, nous ne le
nions pas : mais, lorsque plus tard, la substance des enveloppes cellu¬
laires est imprégnée de matières ligneuses qui en modifient la com¬
position au point de ne plus accuser aucune réaction cellulosique, fau¬
dra-t-il alors refuser le nom de cellules aux utricules ainsi modifiés?
Evidemment non. La composition chimique de l’enveloppe pas plus
que celle du contenunepeut donc suffire quand il s’agit d’organes vivants
pour établir des distinctions sérieuses. Ce qu’il faut considérer surtout,
c’est la forme anatomique de l’élément, son rôle physiologique. Les
forces vitales ont leurs lois spéciales qui ne sont pas celles de la chimie,
et vouloir en faire abstraction pour ne considérer que ces dernières dans
une question où il s’agit spécialement d’étudier leur rôle et leur mode
d’agir, ce serait s’exposer à de singulières illusions. Pour nous, la cel¬
lule est cet organe élémentaire essentiellement composé d’une enve¬
loppe close et d’un contenu, au sein duquel s’élaborent divers produits
appelés à concourir au grand acte de la production des tissus orga¬
nismes plus compliqués, soit qu’elles remplissent ce rôle dès leur nais¬
sance, soit qu’elles doivent être placées dans des circonstances spéciales
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
US)
pour accomplir leurs fonctions définitives. En se plaçant à ce nouveau
point de vue, des observateurs d’un mérite incontestable en ont conclu
que les grains de pollen et les spores étaient non des cellules, mais des
organes doués d’une fonction sui generis : cette raison est spécieuse.
A l’origine, les uns et les autres débutent par être de simples utricules
ne différant en rien de leurs congénères. En outre, les spores comme
les cellules proprement dites sont, au moment de la germination, le
théâtre d’une véritable multiplication cellulaire analogue à celle qui a
lieu au sein des tissus. Les grains de pollen ont, il est vrai, une destinée
différente. Néanmoins, avant d’y voir des organismes d’une nature
plus développée, il est légitime de les considérer comme cle simples
cellules.
Etant admis par expérience que dans tous les cas où les cellules se
montrent isolées, elles apparaissent pourvues d’une enveloppe, en est-
il de même lorsqu’elles constituent par leur réunion un tissu végétal?
L’observation directe ne permet pas toujours de résoudre facilement
cette question, nous verrons même plus tard que, dans les tissus très-
jeunes, les utricules contigües possèdent une enveloppe commune.
Mais dans les tissus plus âgés, il suffit en général d’une amplification
puissante unie à une grande netteté de vision pour vérifier l’existence
à peu près constante d’une enveloppe spéciale à chacune des utricules.
D’ailleurs l’emploi des réactifs facilite le plus souvent les recherches, et
dans plusieurs circonstances où l’étroite connexion des cellules ne per¬
mettrait pas d’apercevoir sans préparation aucune la ligne de démar¬
cation des membranes juxtaposées, il est possible de déterminer méca¬
niquement la séparation en faisant macérer le tissu dans un liquide
acidulé.
Non-seulement l’observation nous fait découvrir dans chaque cellule
une enveloppe propre, elle nous autorise encore à admettre que cette
enveloppe se compose sous sa forme la plus parfaite de plusieurs
couches , séparables quelquefois , mais en tout cas offrant des
réactions caractéristiques qui permettent d’en assigner les limites
distinctes. Nous devons toutefois faire, dès à présent, une remar¬
que dont l’étude des faits justifie la convenance, et dont il faudra tenir
compte pour apprécier les lacunes de notre travail. On admet généra-
420
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
lement que chaque cellule possède trois membranes étroitement su¬
perposées, et nous verrons bientôt que si l’existence de l’une d’elles,
l’intérieure, a pu être contestée, l’existence des deux autres est un fait
assez constant. Mais il arrive souvent aussi, et dans certains tissus
spéciaux, c’est le cas normal, on peut apercevoir quatre, cinq ou plu¬
sieurs couches distinctes. Nous ne pouvons avoir la prétention d’exa¬
miner toutes les circonstances particulières dans lesquelles s’exerce
l’activité vitale de la cellule. Ce n’est pas d’ailleurs le nombre plus ou
moins considérable de couches qui importe; il ne s’agit point de
savoir si chacune de ces couches ou membranes a une fonction rigou¬
reusement déterminée, puisque nous n’avons jusqu’à présent aucun
moyen de la préciser ; il est beaucoup plus rationnel de chercher la loi
qui préside à la multiplication des enveloppes, dans quelles conditions
générales elles se constituent, et de suivre les phases diverses de leur
développement.
En procédant dans cette étude de l’intérieur à l’extérieur, la première
couche membraniforme dont nous avons à nous occuper est, grâce aux
travaux de M. Hugo Molli devenu, le point de départ d’une théorie cé¬
lèbre dans la science. M. Hugo Molli admet que, dès l’origine, le proto¬
plasma cellulaire est renfermé dans un sac parfaitement clos, constitué
par une substance azotée comme son contenu. L’ensemble constituerait
ce qu’il appelle l’utricule primordiale.
Pendant la première période de croissance, il n’y aurait pas d’autre
membrane utriculaire que la membrane azotée; mais elle ne tarderait
pas à sécréter sur sa surface externe une ou deux couches de cellulose,
et la cellule, lors même qu’elle serait encore susceptible de s’accroître
en volume, aurait acquis néanmoins sa constitution définitive. Dans
cet ordre d’idées , les grains de pollen , les spores des cryptogames
n’étant point revêtus d’une enveloppe de cellulose, sont restés à l’état
d’utricule primordiale, et ne méritent point le nom de cellules par¬
faites. Il y aurait arrêt de développement : toute cellule parfaite, au
contraire, débute par naître sous forme d’utricule primordiale, et la
membrane qui est spéciale à celle-ci subsiste pendant toute la vie cel¬
lulaire, bien que souvent à peine distincte, tant est grande son union
avec celle des membranes de cellulose qui est la plus interne. Les réac-
421
DE LA CELLULE VÉGÉTALE,
tifs ont toutefois la propriété de la mettre en évidence. Sous leur in¬
fluence, elle se contracte comme le protoplasma lui-même dont [elle
possède la composition chimique et le sépare de ses voisines. En d’au¬
tres circonstances, cette séparation a lieu en vertu des seules forces
vitales. Dans une cellule déjà formée, et appartenant au tissu en voie
décroissance, le protoplasma ne remplissant plus la capacité utricu-
laire, se condense dans l’une des extrémités de la cellule, et l’on aper¬
çoit une portion plus ou moins étendue de l’utricule primordiale déta¬
chée de la membrane de cellulose. Une nouvelle couche de celle der¬
nière substance est alors sécrétée à la surface libre. En s’unissant auv
couches de la cellule primitive, elle partage celle-ci en deux nouvelles
cellules. La multiplication cellulaire peut se faire par un autre mode.
Un étranglement se manifeste suivant un plan méridien de la cellule.
La surface de l’utricule primordiale parait traversée par un sillon qui
augmente peu à peu de largeur. Une cloison de cellulose s’organise
dans ce sillon, et la scission définitive en deux cellules s'opère. Au lieu
d’une seule division transverse, il peut s’en produire deux, suivant des
plans perpendiculaires, et alors ce sont quatre cellules et non deux qui
remplacent la première.
Telle est, réduite à sa formule la plus simple, la théorie de l’utricule
primordiale. La réputation de son auteur l’a fait adopter sans beaucoup
d’hésitation, et un grand nombre de faits semblent la justifier. 11 est
certain, en effet, que chez les grains de pollen et chez les spores des végé¬
taux inférieurs, l’enveloppe cellulaire est constituée par une substance
plus ou moins azotée. 11 est certain que grand nombre de cellules dé¬
butent par être des vésicules à enveloppe simple et sans revêtement de
cellulose : nous en avons décrit de nombreux exemples dans la pre¬
mière partie de ce travail. Il est facile aussi de vérifier que l’action
d’un réactif acide détermine une contraction du protoplasma cellulaire,
ou bien encore que dans certaines circonstances de la vie organique ce
protoplasma refoulé n’occupe plus qu’une partie de la cavité primitive
et paraît circonscrit par un linéament membraneux. Malgré l’impor¬
tance de ces faits en faveur de l’existence d’une enveloppe azotée pri¬
mordiale, plusieurs observateurs, et dans ces derniers temps M. Pris-
gheirn, ont nié son existence. Ils ont affirmé que toute membrane cellu-
Annales de la Société Linnéenne 28
\ 22 ESSAI SUR LA CONSTITUTION
laire avait pour élément constituant la cellulose. Si la réaction carac¬
téristique de cette dernière substance n’est pas un fait constant, c’est
que d'autres principes chimiques en altèrent la pureté. Mais, en thèse
générale, sa présence est liée intimement à celle d’une membrane.
Nous n’insisterons pas davantage sur les arguments employés par les
défenseurs comme par les adversaires de l’utricule primordiale. Ceux
tirés de la composition chimique ne nous touchent surtout que mé¬
diocrement tant que les désidérata de cette science ne seront point plus
largement effacés. Mais qu’elle soit ou non formée en totalité d'une
substance azotée, l’utriculo primordiale existe-t-elle dans toutes les
cellules ainsi que l’affirme M. Hugo Molli ? Si l’on compare au point de
vue physiologique l'enveloppe qui circonscrit le contenu des diverses
vésicules, on remarquera entre elles des différences assez tranchées.
Chez les unes, la consistance du sac vésiculaire est nulle. La moindre
pression le déforme et le fait éclater sur un ou plusieurs points : mais
aussitôt, les divers fragments de la masse rompue se condensent en
forme de sphère, et apparaissent de nouveau entourés d'une enveloppe
parfaitement close. Le même phénomène se manifeste chez les spores
des algues et de la plupart des végétaux cryptogames avant leur fécon¬
dation.
Ainsi les spores des vauchéries, à peine échappés des filaments qui les
contiennent, se montrent sous forme d'un corps sphérique composé
d’une multitude de grains verdâtres emprisonnés dans une enveloppe
excessivement tenue. Le plus faible effort suffit pour rompre cette
enveloppe: les petites niasses fragmentaires se transforment de nouveau
en autant de globules à la périphérie desquels on voit se dessiner comme
autour de la masse primitive un linéament membraniforme. L’ana¬
logie de ces spores avec certaines vésicules nées au sein des cellules
est évidente. A-t-on affaire ici à une membrane véritable ? ne serait-ce
pas plutôt une simple pellicule produite par la coagulation de la por¬
tion externe du mucilage utriculaire? Cette dernière explication nous
semble résulter avec évidence d’une observation multipliée. Il serait
donc plus juste de refuser le nom de membrane à cette couche si peu
consistante qui n’a aucun des caractères propres à une enveloppe véri¬
table. Chez d’autres vésicules les faits se présentent sous un tout autre
DÉ [.A CELLULE VEGETALE.
m
aspect. L'enveloppe delà vésicule chloryphyllienne, de la vésicule amy¬
lacée offre une certaine solidité, qui maintient la régularité de lu
forme. La dernière présente d’ailleurs une réaction spéciale qui rappelle
celle de la cellulose. Or, comme les conditions dans lesquelles naissent
ces vésicules ne diffèrent pas sensiblement entre elles, nous sommes en
droit d’en conclure que la composition chimique doit être d’une faible
considération quand il s’agit de comparer des éléments organiques
soumis aux mêmes lois de formation. Si l’on voulait expliquer la supé¬
riorité d’organisation que présente l’enveloppe de la vésicule amylacée
en s’appuyant sur la nature cellulosique, cette explication fait complète¬
ment défaut si l’on considère les utricules polléniques, Chez les grains
de pollen, les réactions de l’enveloppe n’accusent pas l’existence de la
cellulose, et cependant , nous'voyons ici une organisation très-déve-
loppé dans la membrane enveloppante. Cette membrane est double: la
plus extérieure est pourvue de pores fermés par des opercules, et dans
un certain nombre de familles végétales offre une structure assez com¬
pliquée.
Non-seulement l’étude des faits nous révèle qu’en proclamant l’exis¬
tence d’une membrane azotée chez les cellules naissantes, les spores
des cryptogames, les grains de pollen, les défenseurs de l’utriculc pri¬
mordiale ont confondu des organes de nature diverse, et qui sont loin
de présenter des caractères identiques, elle va nous permettre d’affirmer
qu’ils ont dépassé le but en généralisant outre mesure. Dans toute
cellule parfaite, le contenu protoplasmatique est renfermé, suivant
M. H. Molh, dans un sac parfaitement clos et distinct des membranes de
cellulose. Si ce contenu se rétracte, soit sous des influences naturelles,
soit par l’effet de réactifs convenables, l’on aperçoit distinctement le
contour de ce sac, lorsqu’il se détache de la paroi cellulaire. Malheureu¬
sement, une observation rigoureuse et faite sans parti pris n’autorise '
pas une affirmation aussi précise. Chez les végétaux supérieurs nous
n’avons jamais aperçu le protoplasma entouré d’une membrane. Lorsque
par l’effet des réactifs la substance azotée dont il se compose se contracte
et se durcit, la surface de la matière contractée simule quelquefois
une apparence membraniforme : même à l’état naturel, quand le proto¬
plasma ne remplit qu’une portion de h cavité cellulaire, la même illu-
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
A'U
sion se produit : mais en l'un et l’autre cas, l'habitude de l'observation
microscopique met en garde contre ces apparences; en réalité, aucune
membrane ne délimite le protoplasma. Chez les végétaux cryptogames,
l'erreur est encore plus facile à faire. De nombreuses vérifications nous
permettent cependant d'affirmer que, chez ces derniers comme chez les
phanérogames, aucun fait ne justifie d’une manière certaine et évidente
les assertions de M. H. Molli. Ces faits, s'il en existe, seraient en tous
cas l’exception et non la règle. Indépendamment de l’observation directe,
il est d’ailleurs d’autres motifs de rejeter dans ce qu’elle a d’absolu l’hy¬
pothèse de l’utricule primordiale. Toute utricule primordiale dans le
système de M. H. Molli apparaît autour d’un nucléus, que la matière du
protoplasma enlace comme une athmosphère limitée par une enve¬
loppe extensible. Or, il n’est pas rare detrouver des cellules sans nucléus.
Chez d’autres, un second ou troisième nucléus, etc., naissent dans le
sein dn protoplasma, et déterminent la formation de jeunes cellules au
sein delà première. Il faudrait dans ce dernier cas admettre une pro¬
duction successive d’ulricules primordiales renfermées dans la même
cellule, ce qui serait line contradiction. Ce mode de multiplication
cellulaire est d’ailleurs radicalement différent de celui admis par M. H.
Molli. Enfin une dernière objection que nous ferons à la théorie de
l’utricule primordiale est celle ci. Elle nous paraît décisive. Si la
membrane de celte utricule est la première formée, si c’est elle qui
sécrète plus tard les membranes cellulosiques, comment expliquer que
cos dernières membranes puissent y puiser des éléments amylacés
quelle ne possède point? Une membrane azotée produisant de la
cellulose nous paraît un fait essentiellement anormal, et quand une
observation précise ne concorde pas avec une pareille hypothèse, il est
peu rationnel de l’admettre.
Si nous avons donné autant d’importance à la question de l’ulricule
primordiale, c’est qu'elle compte encore parmi les savants un grand
nombre d’illustres partisans. Son créateur, M. H. Molli, la défend avec
autant de conviction que de persévérance contre les attaques de ses
adversaires. Espérons que du choc de ces idées jaillira une connaissance
plus intime des mystérieux phénomènes qui marquent les débuts de
l’organisation végétale.
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 423
Les enveloppes dont on ne peut contester l’existence se montrent en
général sous la forme d'une ou plusieurs couches minces, homogènes,
dans lesquelles, à part l’existence des formations spirales, annulaires,
etc., que nous aurons à examiner plus loin , l’œil n’aperçoit même
à la plus puissante amplification aucune trace de structure. Néanmoins
dans les couches d’une épaisseur suffisante, il est possible de recon¬
naître que celle homogénéité est plus appareille que réelle. L’on sait
en effet que les substances perméables à la lumière sont plus ou moins
réfringentes suivant que leur densité est plus ou moins considérable.
Quelque faible qu’elle soit, toute différence dans la densité se traduit sous
le miscroscopc par un changement de nuance dans l’intensité delà
lumière éclairante, nuance qu’un œil exercé saisit sans peine, et qui est
pour l’observateur un indice certain de l’hétérogénéité (1). Les réactions
chimiques viennent d’ailleurs confirmer ici les indications basées sur
les seuls effets de la lumière. En ce qui concernées réactions, nous
renvoyons à ce qui a été dit dans la première partie de ce travail à pro¬
pos des réactions de la cellulose. Bornons-nous à dire que pour les
membranes où ce principe existe, la coloration bleue produite au contact
de l’iode est plus ou moins intense suivant que la cellulose est plus ou
moins pure; que dans certaines couches où la substance amylacée est
mélangée d’autres éléments, la coloration ne se manifeste qu’après l’addi¬
tion préalable de l’acide sulfurique ou de l’acide nitrique. Il est enfin
certaines membranes où la prédominance des matières azotées est telle
qu’aucun bleuissement n’apparaît même après le traitement acide.
Dans ce cas, on obtient des réactions diverses. Si la substance se dis¬
sout avec facilité et complètement dans la plante caustique, tout en se
(1) Il ne fa i drait point se hâter de conclure que la substance la moins dure
est celle dont la nuance est la plus claire. La différence de teinte est simplement
un indice. Pour apprécier la densité, il faut éloigner ou rapprocher la lentille
objective jusqu’à ce que la nuance la plus pâle soit devenue semblable à la plus
foncée. Si, pour atteindre ce résultat, il a fallu éloigner l’objectif, la nuance pri¬
mitivement plus claire comprend une plus grande densité. S’il faut, au contraire,
rapprocher l’objectif, la densité est plus faible.
Î2G ESSAI SUR LA CONSTITUTION
montrant réfractaire à l’action de l’acide sulfurique, il faut y recon¬
naître le principe appelé xylogène ou substance lignifiante.
La subèrine est, comme le xylogène, soluble dans la potasse caustique,
insoluble dans l’acide sulfurique ; mais elle ne se dissout pas comme
lui par coction dans un mélange de chlorure potassique et d’acide sul¬
furique.
Les mêmes procédés qui nous font découvrir la non-homogénéité
d’une couche membraneuse nous permettent d’affirmer l'existence de
plusieurs membranes distinctes lors même que la ligne de démarcation
qui la sépare échapperait par sa délicatesse à la pénétration du mi¬
croscope. En thèse générale, toute variation dans la densité amenée
par une différence dans l’intensité de la lumière est un indice dont on
doit tenir compte, parce qu’elle révèle une tendance à la séparation en
deux couches distinctes. Lorsque les réactions chimiques révèlent une
grande analogie entre les couches voisines d’une même membrane, ou
entre deux membranes contiguës, la différence de densité fournit une
précieuse indication en ce qui concerne l’âge relatif de ces couches ou
de ces membranes. Dans un tissu jeune, tous les produits de l’élabo¬
ration vitale offrent, toute chose égale d’ailleurs, une densité plus faible
que dans les tissus plus âgés. 11 est donc légitime de conclure que
toute couche ou membrane moins réfringente à la lumière est de date
plus récente que celle douée d’une densité plus considérable, pourvu
que sa composition n’offre pas de différence essentielle. Ces principes
nous serviront de guide dans nos recherches ultérieures.
Nous venons de décrire les formes les plus générales sous lesquelles
apparaissent dans les tissus cellulaires les membranes enveloppes de
la cellule. Quelle marche suivent-elles dans leurs évolutions ? Question
délicate et qu’il est plus facile de poser que de résoudre. Nous pouvons
cependant en étudiant les données même du problème tracer la méthode
à suivre. 11 est bien certain en effet qu’il ne peut être question ici de
chercher comment se groupent les éléments chimiques qui enlrent
dans la composition des membranes. Mais si individuellement les
atomes échapent à l’observation, leur aggrégation constitue des formes
organiques visibles qu’il est possible d’étudier. S’il est vrai, comme
nous l’avons déjà dit, que dans un grand nombre de cas, les membra-
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
427
nés sc présentent sous l’apparence cl’un tissu homogène dont la struc¬
ture intime se soustrait à toute définition, très-souvent aussi, cette
simplicité d’organisation n’existe point. Nous avons signalé un pre-
mierdegré d’hétérogénéité dans la présence de plusieurs couches cons¬
tituant une membrane unique. En outre, l’enveloppe cellulaire, soit
simple soit multiple, offre chez un grand nombre de cellules les appa¬
rences connues sous le nom de porcs, de raies, d’anneaux, de spires, etc.
Les hypothèses n’ont point manqué pour expliquer ces formes variées.
Dans l’impossibilité de les indiquer toutes, nous nous bornerons à signa¬
ler les principales. Dans ce qui va suivre, nous ne distinguerons point
les cas où il s’agit de couches multiples dans la même membrane, et
ceux dans lesquels il y a plusieurs enveloppes, la même théorie suf¬
fisant à les expliquer. L’existence de couches ou de membranes distinc¬
tes a été généralement considérée comme le résultat d’un dépôt, soit
que les éléments aient été primitivement à l’état de dissolution dans
les liquides du tissu, soit qu’ils aient été le résultat d’une sécrétion du
nucléus ou des membranes préexistantes. Cette idée des dépôts répond
naturellement aux données de la plus simple observation, et nous ne
voyons aucun motif de l’exclure d’une manière absolue. Les expériences
de M. Boucherie, pour la conservation et la coloration du bois, la con¬
firment dans ses points essentiels , et l’accroissement des cellules
ligneuses au sein des végétaux paraît réellement dû à ce mode de for¬
mation. Mais doit-il être admis à l’exclusion de tout autre? L’étude de
l’enveloppe dans la vésicule amylacée nous a déjà fourni un exemple
d’un développement qui, loin de s’effectuer par simple dépôt, suppose
un travail interne d’organisation au sein même du tissu membraneux.
Nous aurons bientôt l’occasion d’en indiquer d’autres. Mais pour nous
tenir momentanément aux cas où l’hypothèse des dépôts successifs
peut être admise, il convient de se demander dans quel ordre procèdent
ces dépôts. Sc font-ils de l’extérieur à l'intérieur? La couche ou la
membrane interne est-elle la première formée, les couches externes
sont-elles les dernières déposées ? A cette double question, les obser¬
vateurs, faute de faits concluants, ont répondu diversement. Valentin
admit le premier que la coucbe externe est la plus ancienne, et que
l’accumulcment a lieu par le dépôt de couches secondaires internes au
428 ESSAI SUR LA CONSTITUTION
moyen d’éléments puisés dans le liquide même de la celulle. Cette
théorie fût acceptée presque sans constestalion, et Schleider, Unger,
Hugo Molli lui donnèrent l’appui de leur grave autorité. Un consente¬
ment si unanime ne parut point suffisant à M. Hartig. Interrogeant
de nouveaux les faits, il arrive à une conclusion fort différente. Au
commencement do la période de consolidation, les membranes primi¬
tives des cellules adjacentes sont appliquées l’une contre l’autre. Ces
membranes les premières nées sont les Ptychodes, chaque cellule
sécrète bientôt des matières qui se déposant à l’extérieur des Ptycho¬
des constituent une seconde membrane dite astathe; une troisième
couche sépare les astathes contiguës des cellules voisines et forme
entre les utricules un ciment commun qui est l’eustathe. On voit que
ce mode de développement des membranes est précisément l’inverse
de celui adopté par Valentin. La théorie de M. Hartig provoqua de
nouvelles recherches de la part de M. Hugo Molli. En s’appuyant sur
sa théorie de l’utricule primordiale, M. Molli identifie la membrane
azotée de cet utricule avec le Ptvchode; à sa surface est sécrétée une
membrane de cellulose dite membrane primaire, que des dépôts secon¬
daires viennent accroître à l’intérieur. M. Hugo Molli comme il est
facile de s’en convaincre a voulu concilier la théorie de Valentin et
celle de M. Hartig. Le développement marche d’abord du centre à la
circonférence, puis se modifiant en sens inverse, devient centripète de
centrifuge qu’il était à l’origine. Toutes ces divergences entre des
observateurs d’un mérite éminent montrent combien en ces questions
délicates de l’organisation, il est difficile de discerner les faits avec ce
degré de précision qui dissipe toutes les incertitudes. Ce qui va suivre
nous en fournira de nouvelles preuves. C’est par l’étude des autres
particularités que présentent les membranes cellulaires que nous
allons chercher la loi générale qui préside à la formation de ces mem¬
branes. En s’éclairant les uns par les autres, les faits se grouperont
dans un cadre plus harmonieux et que les caprices de l’hypothèse ne
viendront plus déformer.
Quiconque a entrepris des études d’organographie végétale a pu voir
les apparences remarquables que présentent un grand nombre de cel¬
lules et de vaisseaux. Tantôt ce sont des ponctuations isolées, simulant
DE LA CELLULE VÉGÉTALE.
129
des pores, tan tôt ce sont des lignes épaisses plus ou moins allongées,
disposées parallèlement dans un ordre symétrique. Si ces lignes forment
un tout complet, elles ont l’apparence d’anneaux parallèles courant
comme des festons sur la périphérie de la cellule ou du vaisseau.
Ailleurs elles sont contournées en spires élégantes à tours plus ou
moins écartés. La spiricule ou fil hélicoïde paraît généralement simple
mais souvent aussi elle semble formée de deux filaments parallèles. En-
lin, dans les vaisseaux respiratoires ou trachées, toute la paroi du vais¬
seau tout entier est formée uniquement par cet élément spiral, et il
suffit d’une légère traction exercée dans le sens longitudinal sur le
vaisseau pour voir les tours de spire s’écarter sans effort les uns des
autres, preuve évidente qu’ils ne sont unis entre eux par aucune mem¬
brane. L’explication deces remarquables formations cellulaires a exercé
vivement la sagacité des observateurs. De là une foule d’hypothèses.
Parmi les plus curieuses, nous citerons celles deGrew qui date de 1682.
Selon cet anatomiste, les enveloppes des cellules et des vaisseaux sonl
un tissu formé d’une chaîne longitudinale et d’une trame transver¬
sale. L’enveloppe venant à s’accroître en dimension, il se fait des
déchirures en spirale des fils composant la trame, pourvu que les fils de
la chaîne possèdent une plus grande ténacité. Si elle est peu exacte,
l’explication est au moins ingénieuse.
D’autres observateurs, tel que Duhamel et Meyer .voient dans la spiri¬
cule une fibre déliée analogue aux fibres ligneuses. Or, comme ces der¬
nières ne sont que descellules très-allongées, et par conséquent creuses,
les auteurs cités admettent l’existence d’une cavité interne dans la spi¬
ricule, bien qu’ils n’aient pu la constater expérimentalement.
Rudolphi et Lineti considèrent le fil spiral comme aplati. Le dernier
n’y voit même qu’une simple lame membraneuse. Celte nouvelle hypo¬
thèse diffère notablement de la précédente et s’explique par les progrès
faits dans l’étude des vaisseaux. Étant reconnu, en effet, que ces der¬
niers organes ne sont autre chose que des cellules modifiées, on dul
leur appliquer la même organisation qu’aux cellules. Or, celles-ci pos¬
sèdent en général une double enveloppe. Que la membrane interne soit
plus lente à s’accroître que la membrane externe, et alors il arrivera
que ne pouvant suivre celte dernière dans son développement, elle se
430
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
déchirera et ne recouvrira que par places la membrane externe. Ces
déchirures s’effectuent toujours suivant un ordre régulier, mais néan¬
moins variable suivant les divers ordres de cellules. De là les apparences
de ponctuations, de raies, d’anneaux, etc. Telle est la théorie qui dans
ces derniers temps était admise par les savants faisant autorité dans la
science, et que Jussieu adoptait dans sa botanique classique. A cette
doctrine se rattache celle de Hugo Molli. Schleiden s’en écarte peu lors¬
qu’il affirme que les courants intérieurs déterminent des dépôts en spi¬
rale qui épaississent par places la membrane cellulaire.
Quelle que soit l’opinion émise sur la nature de la spiricule, qu’on
la considère comme une fibre déliée ou comme une lame mince, on
s’accorde donc généralement à dire aujourd’hui, qu’aux points où elle
existe correspond un épaississe ne , t de la membrane utriculaire. Qu’il
s’agisse, au contraire, de ponctuations ciselés, la menbrane interne
ou les dépôts secondaires ont fait défaut, et c’est à la plus grande trans¬
parence de la membrane aux places indiquées qu’est due l’apparence
ponctuée. Il en est même qui croient à l’existence d’une perforation
complète. Les ponctuations seraient des pores véritables : c’était l’opi¬
nion de Mirbel. Poursuivant le même ordre d’idées, Mirbel affirmait
que les ponctuations allongées en forme de raies étaient également des
fentes. Sans être aussi absolue, la science moderne admet que les raies
correspondent à des épaisseurs moindres d’enveloppe cellulaire. Duha¬
mel soutenait, au contraire, que toutes ces apparences étaient dues à
des petits organes utriculaires, vésiculeux, déterminant des rende¬
ments ponctiformes ou linéaires sur la périphérie interne de la cellule.
La spirale était l’espace compris entre deux renflements hélicoïdes. Où
Mirbel voyait une fente, Duhamel voyait un épaississement , et vice
veisa. L’apparence annulaire a suscité les mêmes divergences. Pour les
uns, les anneaux correspondent à des dépressions, à des lacunes dans
les dépôts; pour les autres, au contraire, les anneaux sont constitués
par des bourrelets faisant saillie dans l’intérieur delà cellule.
En présence d’affirmations aussi contradictoires , il était important
de vérifier de nouveaux les faits et de les soumettre à une impartiale
analyse. C’est ce qu’entreprit M. A. Trécul, dont nous allons résumer
les travaux. Si l'on examine les cellules placées à la face interne de la
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 431
couche dite génératrice dans les Echinocactus elles Mamillaria, on
s’aperçoit quelles renferment presque toutes des lames minces dont les
unes sont contournées en hélice, dont les autres isolées et disposées
dans des plans parallèles partagent la cellule en trois ou quatre seg¬
ments. En remontant à l’origine de ces singulières formations, on dé¬
couvre qu’elles débutent par des sillons très-délicats qui se dessinent
sur la surface interne de la membrane utriculaire, sillons hélicoïdes
ou transversaux, suivant la nature de la formation qui doit en résulter.
Plus tard, ce sillon a pris l’apparence d'une lamelle faisant saillie à
l’intérieur de la cellule : mais en même temps on voit plus nettement
qu’elle est une dépendance de la membrane cellulaire externe et non un
simple dépôt. Ce qui le démontre encore mieux, c’est qu’en prenant de
l’accroissement, cette lamelle, quelle soit contournée en spire, ou con¬
formée en anneau, présente à son intérieur une cavité tubulaire rem
plie d’une matière gélatineuse, d’une couleur un peu plus foncée que
celle de son enveloppe. Cette matière en augmentant de volume par
intussuception, détend les parois de la spiricule ou de l’anneau; de
telle sorte qu’on ne peut se refuser à admettre que ces formations crois¬
sent par l’effet d’une élaboration interne et non par un dépôt externe.
Les faits analogues peuvent être observés chez un grand nombre de
végétaux. Avec les Cactées, ce sont les Balsaminées qui en offrent les
plus remarquables exemples. Il arrive souvent que la membrane des
cellules au sein desquelles s’est développée une spiricule est résorbée ,
et alors, la spiricule reste isolée au sein du tissus sans qu’on puisse
s’expliquer son origine, si on a négligé d’en observer l’évolution,
c’est ce qui a lieu sans doute de bonne heure pour les vaisseaux aériens
dits trachées véritables. Ces vaisseaux ne se composent, en effet, que
de l’élément spiral. Il n’en est pas de même des vaisseaux dits fausses
trachées et des vaisseaux annulaires. En général, une seule membran
existe, et l’observation révèle que les tubes hélicoïdes ou annulaires
sont nés dans son épaisseur et non simplement à sa surface. Dans
les cas plus rares où il y a deux membranes, elles sont adhérentes
aux points situés entre les spires et les anneaux, et écartées là où se
sont développées les formations secondaires spirales ou annulaires-
Une autre espèce de vaisseaux nous fournira matière à des explications
432 ESSAI SUR LA CONSTITUTION
analogues. Au lieu de se continuer en hélice ou en anneau, l’élément
né au sein de la membrane affecte la forme de mailles entre croisées
qui constituent ce qu'on appelle un vaisseau réticulé. Cet élément est,
du reste, tubuleux comme dans les cas précédents et offre les mêmes
phases de développement. La membrane est souvent résorbée entre ces
mailles, et le vaisseau se montre criblé de trous ou de fentes. On peut
se convaincre qu’il n’y a pas illusion en humectant le tissu avec de la
teinture d'iode. Les perforations restent incolores, tandis que les par¬
ties subsistantes de la membrane prennent une coloration jaunâtre.
Les anneaux et les spiricules auraient donc pour origine, suivant
M. Trécul, un travail d’organisation interne de la membrane elle-même,
phénomène analogue à celui qui détermine la formation de couches
secondaires dans la vésicule amylacée. D’autres faits vont justifier celte
manière de voir. En étudiant une série horizontale de fibres ligneuses à
partir de la couche génératrice chez les conifères et spécialement chez
le Taxus baccata, on observe que chez les plus jeunes la membrane des
cellules contigües est commune. Un peu plus tard, cette membrane
commune se distend et s’épaissit : puis une division apparaît, la sépa¬
ration en deux membranes est faite. Mais le phénomène ne s’arrête
pas là. Entre les deux membranes adjacentes, une nouvelle matière
s’organise et finit par entourer chaque cellulle, c’est la matière inter-
cellulaire. Or dans l’un et l’autre cas, il ne peut être question de dé¬
pôts. Evidemment il y a d’abord dédoublement d’une membrane com¬
mune, puis en second lieu sécrétion d’une seconde matière par ces
membranes dédoublées. Cette différence d’origine est d’ailleurs établie
par l’observation de la densité : deux membranes provenant par dé¬
doublement d’une membrane primitive unique doivent offrir une den¬
sité identique. Toute membrane sécrétée est moins dense, au contraire,
que la membrane sécrétante. Mais qu’il y ait dédoublement ou sécré¬
tion, le fait principal que nous voulons mettre en relief c’est le travail
d’organisation propre à la membrane cellulaire. Dans ces derniers exem¬
ples, l’énergie productrice a pour résultats des formations secondaires
externes. Dans les premiers, les formations secondaires étaient internes.
Il ne faut pas croire cependant que les spiricnles et les anneaux appar¬
tiennent toujours à cette dernière catégorie. Les cellules de certaines
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 133
orchidées offrent des éléments hélicoïdes nés à l’extérieur, soit dans
l’épaisseur de la membrane commune si les cellules sont jeunes, soit
au sein de la matière sécrétée entre les deux membranes voisines.
11 peut se développer à la fois dans les tissus cellulaires des forma¬
tions secondaires externes et des formations secondaires internes : en
d’autres termes, la môme force de sécrétion qui a produit extérieure¬
ment de la matière intercellulaire, peut à l’intérieur déterminer l’ap¬
parition d’une seconde couche membraneuse. Que cette couche soit
réellement sécrétée et non déposée, c’est ce dont on peut se convaincre
lorsqu'on la voit accompagnée d’éléments spiraux ou annulaires nés
par le mode précédemment décrit. A côté de ces cellules où les spires
et les anneaux sont développés, on en découvre qui ne présentent que
des rudiments de spiricules et de formations annelées, mais où la nou¬
velle couche interne se montre avec une netteté parfaite. Chez d’autres,
la membrane produit de la sécrétion existe seule; mais il est impos¬
sible à qui a suivi les passages successifs de contester son origine
commune. Cette membrane secondaire interne peut sécréter à son tour
une membrane tertiaire : mais la nouvelle sécrétion, au lieu de s’ef¬
fectuer à la surface interne de la membrane secondaire se produit à
l’extérieur, en sorte que la troisième couche se trouve inlercallée entre
cette dernière et la membrane primaire. En résumé, sous son complet
développemenl, la cellule se trouverait munie de trois enveloppes, Tune
primaire qui en sécréterait une secondaire interne: de celle-ci naîtrait
par sécrétion une membrane tertiaire placé entre les deux. Enfin, la
membrane primaire sécréterait à l’extérieur une matière intercel¬
lulaire.
Nous n’avons point jusqu’à présent parlé des simples ponctuations :
il est temps de les examiner. Correspondent-elles à une perforation
véritable, ou simplement à une épaisseur plus faible de la membrane ?
La petitesse des ponctuations, nous empêche d’employer pour résoudre
cette question la réaction produite par la teinture d’iode. Mais si dans
certains cas, la délicatesse des membranes cellulaires est un obstacle
sérieux à l’observation, il en est d’autres où il n’est pas possible de se
refuser à l’évidence des faits. Considérons par exemple les cellules à
membranes épaisses et multiples qui constituent le parenchyme de
434
ESSAI SUR LA CONSTITUTION
certains fruits, et spécialement de quelques espèces de poires. Sans
aucune préparation, ces cellules offrent une petite cavité intérieure,
remplie presque entièrement par un gros nucléus de forme polyédrique.
L’enveloppe membraneuse paraît composée de quatre ou cinq couches
assez épaisses, et la surface extérieure est semée de ponctuations qui
correspondent à des canalicules traversant l’épaisseur des couches et
disposées en rayons autour du centre organique de la cellule. Si l’on
additionne d’acide sulfurique l’eau avec laquelle on a humecté ces cel¬
lules, l'action énergique du réaclif distend les membranes de cellulose;
le volume de la cellule s’accroît, et la substance ramollie s’étale en
révélant d'une manière plus précise les détails de sa configuration. En
cet état on voit la niasse des couches constituer une série de bourrelets
épais faisant une forte saillie à l’intérieur et séparés les uns des autres
par des canaux qui s’avancent jusqu’à la membrane externe sans la
pénétrer. Cette dernière reste intacte, mais à chacun des points où
aboutit un canal, la faible épaisseur de l’enveloppe se trahit par une
apparence ponctuée. Il n’y a pas là perforation. Cet exemple peut ser¬
vir à expliquer une foule d’autres apparences analogues.
Mais à côté de ces exemples, il en est un où Ion ne peut nier l’exis¬
tence d’une ouverture véritable. Sans parler des utricules pol Uniques,
où la présence de pores véritables ne saurait être révoquée en doute, nous
pourrions rappeler certains faits cités plus haut, et où, grâce à la réac¬
tion de la teinture iodée, il était possible de discerner les places où la
membrane subsistait encore, et celle où elle faisait défaut. Nous pré¬
férons toutefois indiquer un mode remarquable de perforation dont
M. Trécul a suivi les phases avec sa perspicacité habituelle. On sait
que les cellules ligneuses des conifères ont une structure très-caracté¬
ristique, et que sous leur forme la plus parfaite, elles communiquent
les unes avec les autres par des ouvertures entourées d'une aréole dis¬
tincte. Si l’on observedeux cellules contiguës à l’étatjeune, on remarque
ainsi qu’il a été déjà expliqué, qu’elles possèdent à l’origine une mem¬
brane commune. Peu à peu cette membrane s’épaissit, et alors on voit
naître en certains points de son épaisseur une espèce de vésicule rem¬
plie d’une substance gazéiforme. A partir de ce moment la membrane
ne croît pas en épaisseur aux points correspondants à ces vésicules.
DE LA CELLULE VÉGÉTALE. 433
Partout ailleurs, son développement interne continue, et elle finit par
se dédoubler. Toutefois ce dédoublements’arrêteàune très-petite distance
des vides vésiculaires, en sorte que la membrane d’une cellule paraît,
être en continuité avec celle de la cellule voisine. Lorsque ce dédouble¬
ment est opéré, la faible pellicule qui séparait les vésicules des cavités
cellulaires a disparu, et un petit canal fait communiquer les deux cel¬
lules contiguës. En même temps que nous voyons ici apparaître une
véritable perforation, nous y découvrons une nouvelle preuve de cette
force organisatrice qui réside dans les membranes elles-mêmes, et qui
leur permet d’être le siège de modifications essentielles. Telle est la
conséquence rigoureuse à laquelle nous conduit l’examen des faits
énoncés dans ce chapitre. Les enveloppes cellulaires ne sont pas des
récipients inertes uniquement destinés à renfermer les éléments de la
vie cellulaire. Elles concourent activement à l’évolution générale des
tissus, et s’il faut reconnaître qu’elles empruntent probablement à
leur contenu les principes immédiats quelles s’assimilent, leur rôle
n’en est pas moins très-réel et très-varié. Indépendamment des formes
multiples qu’elle présentent, elles constituent des organismes compli¬
qués, tels que les vaisseaux spirifères, annulaires, réticulés; les cellules
à spires, à anneaux, à ponctuation, etc. Or, en considérant avec
quelle régularité constante ces formations diverses, apparaissent au
sein des tissus végétaux, on ne peut y méconnaître les effets d'une loi
aussi rigoureuse que générale. L'énergie vitale agit avec une inten¬
sité égale au centre de la cellule et à sa circonférence. Tant que le but
de la nature n’est pas atteint, elle exerce sans relâche son activité créa¬
trice. Nous avons essayé de retracer les phases principales des phéno¬
mènes au sein des cellules, tels que les travaux les plus récents nous
les faisaient connaître. En des questions si complexes, les lacunes sont
nombreuses et les hésitations permises. Qu’il nous suffise d’avoir
signalé quelques points litigieux et interprété quelques faits. Une
analyse aussi persévérante que sérieuse, peut seule dissiper tous les
doutes en écartant les hypothèses hasardées, et asseoir une théorie
définitive sur le contrôle impartial de l’expérience.
La Société Linnéenne publie un ou plusieurs volumes par année.
Le nombre des feuilles d'impression de chaque volume est subor¬
donné aux matières à publier et par conséquent variable. Des planches
ou des figures accompagnent le texte, toutes les fois que cela est
nécessaire.
Le prix du volume est fixé:
Pour la France. . 30 fr.
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rapport aux sciences naturelles, peuvent faire annoncer, dans ces
Annales leurs publications, moyennant l’envoi d’un volume.
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au Président de la Société.
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