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NOTES SUR LES ORGANISMES INFÉRIEURS
PAR
H. SCHOUTEDEN
DEUXIÈME NOTE (1)
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1. — Hyalosphænia angulata, sp. nov. (fig. let 2).
En étudiant, à l’Institut botanique de Bruxelles, un liquide ren-
fermant en abondance une Protococcale énigmatique qui avait envahi
une culture d'Hæmatococcus pluvialis établie au Jardin botanique
par M. le professeur Massart, j'y ai rencontré, outre cette Algue
intéressante, quelques Rhizopodes parmi lesquels se trouvaient deux
espèces nouvelles, décrites dans ce travail : un Hyalosphænia, que
J'appellerai H. angulata pour rappeler la forme de ses pseudopodes,
et un Vampyrella auquel je donnerai le nom de V. soror, sp. n.
Voici la description de H. angulata, espèce bien distincte des
Hyalosphænia décrits jusqu’à ce Jour :
L’enveloppe est assez nette et assez facile-
ment visible bien qu'incolore; elle est com-
primée comme c'est le cas chez les autres
Hyalosphænia : vue de face (c’est-à-dire par la
face large) (fig. 1), elle présente un contour
en forme d'ovale large, à peine plus rétréci
en avant; vue de profil (fig. 2), elle est en
forme d'ovale étroit, comme le montre la
figure. L'ouverture est assez étroite (et non
large comme c’est le cas le plus général dans le genre), tronquée
droit, avec un col extrêmement court. La surface en est unie, sans
dépression ni saillie aucune.
Fig. 2. Fig. 1.
(‘) La première note a paru récemment dans Archiv für Protistenkunde, Bd. V,
Hit. 3 (1905), sous le titre « Notes sur quelques Amibes et Choanoflagellates ».
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Le 1) PNT IR SY +
4-27. y
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À SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
= Le protoplasme est assez visqueux, incolore, renfermant cependant
de fines granulations légèrement verdâtres, réfringentes. En outre,
il contient en général des masses arrondies verdâtres ou brunäâtres
représentant des Algues à des stades plus ou moins avancés d’assimi-
lation, de même que parfois des masses réfringentes que je n’ai pu
identifier, déchets évidemment. En. règle générale, il renferme plu-
sieurs vacuoles, dont tout au moins une est pulsatile. Le noyau est
sphérique, fort peu visible et semble renfermer un nucléole unique,
pas, fort gros et entouré d’une zone assez large de suc nucléaire (je
n'ai toutefois pas pu l’étudier sur préparations colorées.)
En général, le plasma, qui ne remplit qu’une partie de la loge,
est central, mais il se déforme sans cesse, relié à l'enveloppe par de
minces pseudopodes ou épipodes qui sans cesse modifient leur forme,
leur longueur et leur épaisseur, ou bien sont retirés pour être rem-
placés par d’autres épipodes émis par la masse centrale. En avant, le
plasma se continue en une sorte de cou sur lequel il est extrêmement
rare qu'il se forme des épipodes; ce « cou » obstrue toute l'ouver-
ture de la loge et en dehors s'étale en une sorte de nappe plasma-
tique, plus ou moins profondément découpée en pseudopodes, de
contours sans cesse modifiés; ces pseudopodes buccaux sont en géné-
ral rétrécis graduellement, acuminés, plus ou moins anguleux, en
général courts et larges, mais parfois aussi assez longs et grêles.
Rarement tout le plasma se ramasse dans la partie antérieure de la
loge qu’il remplit alors à demi environ, les épipodes postérieurs
étant alors fortement étirés et amincis ou étant complètement résor-
bés. Les épipodes sont toujours droits, mais peuvent s’insérer sur
l'enveloppe sous un angle variable; ils ne présentent jamais aucun
épaisissement ni aucune varicosité sur leur trajet. Dérangé, l’orga-
nisme retire lentement ses pseudopodes, le plasma buccal arrondis-
sant son contour et étant lentement retiré à l'abri de la loge; jamais
il n’y à brusque retrait comme c’est le cas chez H. cuneata; le pho-
bisme n'est jamais de longue durée.
La longueur de l'organisme (loge) varie entre 45 à 60 x.
Comme Je l'ai dit, H. angulata me paraît bien distinct des Hyalo-
sphænia décrits Jusqu'ici, dont il se sépare fort nettement par la forme
de la loge et surtout par celle des pseudopodes buccaux : chez toutes
les autres espèces, le plasma buccal forme un pseudopode large et
arrondi, tandis qu'ici les pseudopodes sont acuminés. Les espèces
connues peuvent se disposer en tableau de la façon suivante :
% de MÉMOIRES. | 5
a) Pseudopodes buccaux acuminés. Loge en ovale large, vue de face; en ovale
allongé, vue de profil; à paroi d'épaisseur uniforme sur toute son étendue;
ouvefture buccale étroite, entourée d’un léger rebord ou col droit fort
court. H. angulata, Schout.
lo Pseudopodes buccaux largement lobés et arrondis. Loge de forme autre, à
ouverture large, ou bien fortement et graduellement rétrécie en avant en
un col assez long et étroit. 2.
tant de chaque côté un pere net; profil en ovoïde étroit et allongé; contour
bosselé, H. elegans, Leïd.
b) Loge largement tronquée en avant, non prolongée en un col; profil moir .
régulièrement rétréci en général. À /
a) Loge subcirculaire (vue de face), tronquée en avant.
3. | H. inconspicua, West.
b) Loge de forme autre. 4.
) Profil présentant vers le milieu une constriction (graduelle) nette; une arête
terminale. | | H. cuneata, Stein.
b) Profil sans constriction forte ni régulière; pas d’arête. 52
| a) Loge subpyriforme, rétrécie assez fortement en avant en un col long présen-
‘
a) Un pore net de chaque côté de la loge vers le bas; paroi également épaisse
sur toute sa longueur. H. papilio, Leïd.
ju Pas de pore, 6.
a) Paroi amincie graduellement vers l'ouverture de la loge; l'extrémité de
celle-ci déviée (vue de profil). H. punctata, Pen.
‘]b} Paroi d’égale épaisseur sur toute son étendue, l'extrémité de la loge non
déviée. æ
a) Embouchure plus étroite, son diamètre (face large) égalant environ la moitié
du diamètre le plus large du corps. H. minuta, Cash.
"]b) Embouchure large, son diamètre (face large) bien plus grand que la moitié
de celui du corps. H. platystoma, West.
2. — Vampyrella soror, sp. nov. (fig. 3 à G).
Ce nouveau Vampyrella s’est rencontré, comme je l'ai dit plus haut,
en assez grand nombre dans une culture d'une Protococcale que j'étu-
diais à l’Institut botanique et que je n'ai encore pu identifier. Le
Vampyrella se nourrissait de ces petites Algues et faisait parmi elles
d'assez grands ravages. Cette Protococcale se présentait sous forme
de cellules elliptiques, arrondies aux deux extrémités, entourées
d'une coque mince qui, lors de la division par exemple, s’ouvrait
latéralement pour laisser échapper les deux cellules-filles ; dans la
45 oder diet va
ET PR SOS
6 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
culture les individus étaient en général en assez mauvais état, le
chromatophore était fragmenté et l'organisme renfermait des masses
huileuses assez considérables (se colorant par Os O, et par le Soudan
alcoolique 111).
En RP le Vampyrella se présentait sous forme de sphère
flottant dans le li-
/ quide, couverte de
à / pseudopodes radiés,
en général peu nom-
breux et courts mais
parfois minces et fort
longs (fig. 3) lui don-
nant quelque ressem-
blance avec les Astro-
diusculus par exem-
ple, dont toutefois
l'organisme se sépare
déjà aisément par l’ab-
sence de toute gra-
nulation sur les pseu-
ue | dopodes. Il était en
/ PRE SN général, lorsque je le
| vis tout d’abord,com-
plètement bourré de masses réfringentes qui jui donnaient un aspect
assez étrange, moriforme souvent, et qui, comme je pus le constater
plus tard, ne représentaient pas autre chose que les masses huileuses
et les pyrénoïdes de la Protococcale dont se nourrissait l'organisme.
L'organisme est incolore, fait assez rare parmi les Vampyrella, et
lorsqu'il a ingéré le chromatophore d'une Algue, celui-ci ne tarde pas
à se décolorer et à être digéré. Il n’y a pas différenciation en une zone
externe plus claire et les granulations qui remplissent le plasma
s'étendent jusque près de la surface ainsi que jusque vers l'extrémité
des pseudopodes. Ceux-ci sopt en général simples, mais parfois cepen-
dant on en trouve qui sont nettement bifurqués, soit distalement, soit
proximalement. Il y a une vacuole pulsatile nette, se contractant
toutes les quinze à vingt secondes et qui, à l’état de systole, apparaît |
sous forme d’espace allongé étroit, tandis qu'à l’état de diastole elle
est sphérique, mais sans jamais faire saillie à la surface de l’orga-
nisme. Je n'ai pu découvrir le noyau, qui vraisemblablement est
mt dt Sd
MÉMOIRES. 7
représenté comme chez d’autres espèces par de petits corps peu
visibles. A l’intérieur du corps il y a mouvement rapide des granula-
tions et parfois aussi des masses ingérées, Dans certains individus on
observe une grosse vacuole qui peut-être n’est pas autre chose que la
vacuole pulsatile qui s'est dilatée sans se vider pour l’une ou l’autre
cause. Les masses huileuses par leur compression réciproque prennent
un aspect polygonal typique, tandis qu'isolées elles s’arrondissent plus
ou moins. |
Voici comment se fait la nutrition (fig. 4) : l'organisme flotte
librement dans le liquide, les pseudopodes étendus tout
autour de lui. Si l’un de ceux-ci vient à rencontrer une
des Protococcales qui flottent également librement et s’il
parvient à la retenir (ce qui ne se faisait pas facilement),
on voit le pseudopode se raccourcir assez fortement tout
en s’épaisissant, rapprochant peu à peu l'organisme de sa
proie; en même temps, les autres pseudopodes sont plus
ou moins complètement retirés, à moins, bien entendu,
qu'ils n’aient également fait une capture. Après un cer-
tain temps, on voit l'extrémité du pseudopode, qui” s'était un peu
étalé contre la coque de l’Algue, pénétrer dans la cellule par une
ouverture qu’il s’est percée; on voit alors nettement dans le pseu-
dopode un afflux de plasma venant du corps aller vers l'extrémité
libre qui s'étale dans la Protococcale, attirer le contenu cellulaire,
et celui-ci passer lentement le long du pseudopode dans l’intérieur
de l'organisme; le pseudopode suceur s'élargit plus ou moins pour
laisser passer les inclusions telles que pyrénoïdes, masses huileuses,
etc. Une fois l’Algue vidée, ce qui en règle générale se produit
rapidement, le pseudopode est retiré peu à peu de la coque vide à
présent et est ramené vers l'organisme, entraînant avec lui la
coque qui fréquemment reste attachée à la surface de l'organisme par
une substance collante quelconque. Souvent ainsi on voit une Vampy-
rella flotter entourée de plusieurs de ces coques adhérant à sa surface.
La poussée des pseudopodes se manifeste tout d’abord par une
sorte de proéminence obtuse à la surface du corps, puis celle-ci livre
passage à une saillie plus grêle qui rapidement s'accroît et atteint
parfois une longueur notable en fort peu de temps. Si l’on imprime
de petits chocs à la préparation, on voit les pseudopodes se retirer
légèrement en se ratatinant, pour reprendre leur aspect primitif dès
qu'on cesse les chocs,
Fig. 4.
8 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
L'organisme varie assez bien de taille, son diamètre mesurant d’une
dizaine (ou même moins) à une cinquantaine de microns.
Parfois l'organisme abandonne sa forme de flottaison sphérique
pour s'étaler sur le support en une
masse de forme variable (fig. 5), émet-
tant alors des pseudopodes sur tout son
pourtour ; ces pseudopodes sont plus
ou moins délicats, assez souvent rami-
fiés, mais pas très longs en général.
On observe alors souvent des aspects
tels que celui que représente la fi-
gure 7 : parmi les pseudopodes, un
ou deux prennent un plus ‘fort déve-
loppement, s'épaississant plus ou moins
notablement, se renflant à certains
endroits en une masse plus large qui
se continue à son tour en pseudopodes
pouvant également porter de ces épais-
La el sissements. Parfois le pseudopode re-
liant l’ilôt plasmatique à la masse cen-
trale se rompt et la petite masse ainsi libérée continue cependant à se
mouvoir pour son compte propre à présent; Je n'ai malheureusement
pu suivre le sort ultérieur de ces petits « individus nouveaux » (?.
Comme c’est le cas chez les autres Vampyrella, lorsque l'organisme
est gorgé de nourriture, il senkyste pour digérer.
Les déchets, et notamment les masses huileuses,
sont expulsées dans une zone externe sous l’enve-
loppe du kyste, puis l'organisme sécrète une nou-
velle enveloppe l’isolant de ces déchets; cette
membrane interne est plus épaisse que la mem-
brane externe (fig. 6).
Je n'ai pu suivre l’un de ces kystes de façon
continue, mais j'ai pu en observer d’autres au moment de la germi-
nation : l'organisme en sort par une ouverture percée à travers les
parois du kyste et reprend dès sa sortie l'aspect sphérique, flottant de
nouveau librement dans le liquide. D’autres fois, il sort du kyste deux
individus au lieu d’un seul. Le sporange n'est pas pédicellé et flotte
dans le liquide comme l'organisme libre.
mn dtlriclé mt. | de ne cl fée
x
MÉMOIRES. 9
En ce qui concerne les affinités du V. soror, il appartient évidem-
. ment au groupe V. sptrogyræ (ou groupe 2) de Dangeard, caractérisé
par le fait que la nutrition s'opère par l'intermédiaire d’un pseudo-
pode perçant la paroi de la proie et aspirant son contenu, — et non
par intussusception de la proie in toto. Il me paraît bien distinct des
formes voisines à pseudopodes filiformes et sporanges non pédicellés,
telles que V. spirogyræ, V. variabilis, etc.
Par l'absence complète de tout pigment et, par le fait que l'orga-
nisme ne s'accole pas directement à sa proie, V. soror est bien distinct
de la majeure partie des espèces déjà connues. Par là il se rap-
proche du V. radiosa. de Penard, avec lequel son aspect extérieur
présente aussi quelque analogie. Mais cette dérnière espèce appartient
au groupe À de Dangeard, c’est-à-dire que l'organisme englobe sa
proie (Diatomées, Algues, etc.) en entier ; d’après Penard, V. radiosa
est souvent bourré de ces cellules végétales, « qu'il renferme dans
une vacuole commune », ce qui n'est sûrement pas le cas chez
V. soror.
3. — Astrodiusculus affinis, sp. nov. (fig. 7).
J'ai découvert ce nouvel Héliozoaire en examinant une récolte algo-
logique rapportée des environs de Lembecq à l’Institut botanique par
mon collègue M. Jos. Wery. L'organisme s'y trouvait en quelques
rares exemplaires d'après lesquels est faite la description qui suit :
A. affinis est une forme de petite taille (le diamètre du corps varie
entre 15 et 20 L:) sphérique et dépourvue de toute enveloppe mucila-
gineuse, un peu irrégulière à la surface. Il est incolore mais renferme
des granulations brillantes d’un verdâtre ou jaunâtre pâle, assez
rares d’ailleurs. On y observe en général deux ou trois vacuoles ali-
mentaires renfermant de petites Algues, des Flagellates de petite
taille, etc. De plus, on y trouve une ou deux vacuoles pulsatiles assez
nettes venant éclater à la surface de la sphère en faisant fortement
saillie. Le noyau est subcentral et renferme un gros nucléole arrondi
comme lui. Il n’y a guère ici différenciation en ectoplasme et endo-
plasme, tout le corps paraissant de structure uniforme. Les pseudo-
podes ne sont pas très nombreux; ils sont longs et extrêmement
fins, mesurant en général en longueur plus de trois fois le diamètre
du corps; ils sont droits, rigides, bien que parfois ils puissent se
courber légèrement ; par eux-mêmes ils sont peu visibles, mais ils sont
10 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
rendus plus distincts par les granulations brillantes qui circulent à
leur surface jusque près de l'extrémité distale, granulations qui se
déplacent d’ailleurs fort lentement.
Fig. 7.
L'organisme peut également prendre une forme plus ou moins
ovalaire ou pyriforme au lieu de rester sphérique, mais ce nest
qu'exceptionnellement qu’on observe ces modifications. Les pseudo-
podes tout en restant droits peuvent se déplacer in toto, s'incliner, se
mouvoir dans le liquide, etc.
L'Héliozoaire flotte passivement dans le liquide. Lorsqu'un petit
Flagellate, par exemple, vient à heurter un pseudopode, il est retenu
souvent et on voit le pseudopode s’épaissir un peu, puis être lentement
retiré vers le corps en entraînant la proie qui parfois parvient encore
MÉMOIRES. 11
à se dégager; le pseudopode en se retirant s’épaissit de plus en plus
et amène ainsi dans le corps l'organisme capturé. Si le Flagellate
s'agite vivement pour se débarrasser du pseudopode qui l’a saisi, on
voit les pseudopodes voisins s’incliner lentement et venir s'appliquer
également sur la proie qui cesse bientôt toute résistance ; les divers
pseudopodes qui l'ont saisie se raccourcissent simultanément, comme
le fait un pseudopode unique, et attirent l'organisme dans le corps
où il est englobé dans une vacuole. Les résidus de la nutrition sont
expulsés dans une vacuole à la surface du corps.
Par son aspect général sur le vivant, ce nouvel Héliozoaire a une
ressemblance fort grande avec l'Heterophrys glabrescens de Penard ;
mais cette. dernière espèce présente une auréole serrée de spicules
longs et fins qui certainement ne se rencontrent pas chez À. affinis :
même à sec, je n'ai jamais vu la moindre apparence de spicules entou-
rant l'organisme; — de plus le noyau est ici central et non excen-
trique. L'espèce appartient donc bien, par l'absence de spicules, au
genre Astrodiusculus ; peut-être établit-il jusqu’à un certain point la
transition entre Astrodiuseulus et Heterophrys, par l'intermédiaire de
H. glabrescens ? R
Dans le genre Astrodiusculus, Penard reconnaît quatre espèces,
bien distinctes de celle décrite ci-dessus. Les cinq espèces que ren-
ferme actuellement le genre peuvent se différencier comme suit :
| a) Pseudopodes non granulés (ou à peine visiblement) ni variqueux. 2.
J b) Pseudopodes nettement granulés, perlés ou variqueux. d.
a) Une enveloppe double, large. Noyau central. A. sonatus, Pen.
”‘)b) Une enveloppe simple. Noyau excentrique. A. radians, Gruff.
3 a) Pseudopodes variqueux. A. araneiformis, Schew.
‘[b) Pseudopôdes perlés ou granulés. 4.
a) Pas d’enveloppe. Pseudopodes peu nombreux et fort longs, au moins deux
fois aussi longs que le diamètre du corps. Noyau central.
4, | A. affinis, Schout.
0 Une large enveloppe, déchiquetée en dehors. Pseudopodes fort nombreux,
environ de même longueur que le diamètre du corps. Noyau excentrique.
_4.— Penardia hilda, sp. nov. (fig. 8).
Parmi des Algues récoltées il y a quelques semaines dans le Gillis-
vijver à Genck, j'ai rencontré un magnifique Foraminifère qui doit se
LA
49 SOCIÉTÉ ROYALE Z0OLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
ñ—
rapporter sans hésitation possible au genre Penardia récemment créé |
P L
Fig. 8.
par Cash pour une espèce nouvelle, P. mutabilis, qu'il a découverte
dans la forêt d'Epping en Angleterre. Mon collègue anglais place
avec raison son nouveau genre (dédié au savant monographe des Rhi-
LAC FEr
MÉMOIRES. 43
zopodes et Héliozoaires d’eau douce, M. E. Penard) parmi les Reticu -
losa. I appartient en effet à ce groupe intéressant tel que l’a récem-
ment défini Rhumbler dans son travail Systematische Zusammenstel-
lung der recenten « Reticulosa », et prend tout naturellement rang
dans l’ordre I, Nuda, caractérisé par l'absence de toute enveloppe
différenciée persistante : sa place m’y paraît toute indiquée à côté du
genre Biomyxa |‘) (dont Penard fait un Rhizopode (*) vrai, mais à tort
puisqu'il y a à la surface des pseudopodes une circulation de granules,
caractéristique des Foraminifères), et peut-être même pourrait-on le
rattacher à ce dernier à titre de sous-genre?
La description du Penardia mutabilis qu'a donnée Cash est assez
sommaire, et peut-être est-ce à tort que je considère les spécimens
que J'ai étudiés comme représentant une forme nouvelle. Toutefois,
Cash insiste sur le fait que son espèce change rapidement de forme,
que ses mouvements sont actifs, d’où le nom de P. mutabilis qu'il lui
a donné ; — mon P. hilda par contre est fort paresseux, se dépla-
çant à peine, bien que l'aspect des pseudopodes se modifie presque
sans interruption, mais lentement toujours. Et chez les Rhizopodes
: — et les Foraminifères nus qui en dérivent — ce caractère paraît
avoir une grande valeur dans les distinctions spécifiques. De plus, les
zoochlorelles caractérisant le genre Penardia sont de forme ovalaire
(« oblong bodies ») chez P. initablis; tandis que dans mon espèce
elles sont sphériques.
À l’état d'activité complète, c'est-à-dire complètement étalé, l’orga-
nisme peut atteindre une taille fort notable : j'en ai vu des exem-
plaires mesurant jusqu’à 300 microns de longueur. Au premier abord
on y distingue une masse centrale d’un vert plus ou moins sombre,
olivâtre ou jaunâtre souvent, et une zone externe, peu large, qui est
incolore de même que les pseudopodes. En général, le corps est
aplati et un peu plus épais dans sa région centrale que sur la zone
externe, qui se continue insensiblement dans les pseudopodes. La
forme en est variable, allongée le plus souvent, avec des pseudo-
(1) Peut-être y aurait-il lieu de le rapprocher de Chlamydomyæa; mais ce genre
possède de vrais chromatophores d’après Penard et Hieronymus. En tout cas, les
descriptions des deux espèces qu'ont étudiées ces auteurs ne répondent pas à mon
P. hilda ni, ce me semble, au P, mutabilis, de Cash.
(2) Les Proteomyæa de West sont évidemment des Foraminifères nus et non des
Rhizopodes : l’auteur y réfère Biomyæa et Gymnophrys.
14 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
podes de nombre, de forme et de dimension variables également. Il
renferme — et c’est ce qui lui donne sa coloration — de nombreuses
cellules d’une petite Protococcale symbiotique : ces cellules sont fort
petites, sphériques, présentant un chromatophore pariétal d’un vert en
général plus ou moins olivâtre et de fines granulations dans le plasma
interne, Ces Protococcales ne sont nullement des cellules ingérées
dans un but nutritif, car je n’en ai vu que quelques-unes qui fussent
en mauvais état, et, d'autre part, dans le liquide où vivait le Penardia,
je n’ai pu les trouver à l’état libre. Il s’agit donc bien d’un cas nou-
veau de symbiose, qui se retrouve également chez le P. mutabilis
comme je l'ai dit, les corps oblongs que signale Cash n'étant évidem-
ment pas autre chose que de petites Protococcales. Tous les exem-
plaires, assez nombrêux, que j'ai vus de mon espèce, tant El que
grands, renfermaient cette Algue en abondance.
Le Penardia émet sur tout son pourtour des pseudopodes, et ces
pseudopodes constituent un de ses caractères importants, car ils per-
mettent de rattacher le genre au groupe des Foraminifères. Ce sont,
en effet, des pseudopodes réticulés et à circulation granuleuse. Ils
naissent sous forme d’une petite saillie s’allongeant peu à peu pour :
devenir une sorte de longue tige qui se ramifie irrégulièrement en
tous sens, les diverses ramifications fréquemment reliées entre elles,
de même qu'avec les pseudopodes voisins par des anastomoses, des
ponts protoplasmiques. Les divisions ultimes sont fort délicates et
souvent à peu près invisibles, même si l'on emploie les apochroma-
tiques Zeiss à immersion. Le pseudopode est couvert de granulations
en général ovalaires, petites, réfringentes, qui d'ordinaire se déplacent
par file le long du pseudopode,; soit dans le sens distal, soit vers le
corps ; souvent on voit le courant se renverser el les granulations qui
glissaient vers l’extrémilé libre du pseudopode revenir vers le corps
et être entraînées dans un pseudopode voisin. Toutefois, elles n’attei-
gnent pas toujours l'extrémité des ramifications; comme Je viens de
le dire, celles-ci sont parfois extrêmement fines et ténues, s'étendant
fort loin, et ce n’est guère qu’en les suivant attentivement dès leur
origine qu’on arrive à les suivre, — ou encore lorsqu'elles arrêtent
un organisme qui vient les heurter ; les granulations ne se montrent
parfois alors que jusque vers la moitié de la longueur totale du pseu-
dopode, laissant ces filaments libres. Ces filaments terminaux sont
capables, propriété qu’ils partagent d’ailleurs avec les pseudopodes
d'assez nombreux Rhizopodes, de mouvements de flexion, de même
MÉMOIRES. 45
que de déplacements in toto dans le liquide. J’ai souvent vu des pseu-
dopodes mesurant avec ces fines ramifications plus de cinq fois la
longueur du corps.
Le plasma est fortement vacuolisé, comme on le constate déjà
aisément sur le limbe externe privé de zoochlorelles ainsi que sur les
poussées plasmatiques qui donnent naissance aux pseudopodes; par
l’écrasement on voit que tout le corps est rempli de ces vacuoles qui,
en général, sont assez petites. À l’intérieur des pseudopodes, dans
les parties un peu plus épaisses, on rencontre également des vacuoles,
dans l’axe, mais les extrémités en sont dépourvues.
Lorsque le Penardia à saisi une proie quelconque (cellule d’Algue
en général) par un de ses pseudopodes, il y a d’abord afflux vers
celle-ci d’une certaine quantité de plasma grossissant le pseudopode
capteur qui est ensuite retiré lentement vers le corps. Les pseudo-
podes s’anastomosent et se fusionnent peu à peu autour de lorga-
nisme capturé et lorsqu'il arrive près de la masse centrale il est déjà
complètement englobé dans le plasma, renfermé dans une vacuole.
La masse principale, le corps, du Foraminifère ne se meut pour
ainsi dire pas, l'organisme ne sortant jamais du champ du micros-
cope lorsqu'on l’étudie (immersion homogène). Par contre, les pseudo-
podes sont sans cesse en état d'activité, se déplaçant, se modifiant
sans cesse, bien que fort lentement. Ainsi, à un moment donné,
l'organisme développe d’un côté un vaste réseau de pseudopodes qu'il
rétracte peu à peu l'instant d’après, pour émettre de nouveaux pseu-
dopodes dans une autre direction. On voit alors les granulations
cesser de glisser dans le sens distal et revenir vers le corps; le plasma
afflue dans l’axe des pseudopodes, entraînant les vacuoles, les rami-
fications ultimes s’effacent peu à peu, laissant souvent derrière elles
une sorte de réseau muqueux, dont je n’ai pu déterminer la nature
exacte ; le pseudopode se réduit peu à peu à son tronc principal qui
est résorbé à son tour et revient au corps, englobant fréquemment
des gouttelettes du liquide ambiant. Parfois j'ai vu crever à la sur-
face des vacuoles qui peut-être représentaient simplement ces
vacuoles rejetées par l'organisme ; pod aussi élaient-ce de véri-
tabies vacuoles pulsatiles.
Sur le vivant, il est impossible de distinguer quoi que ce soit à
l'intérieur du corps, à cause de l'abondance des zoochlorelles ; aussi
est-il naturellement impossible d'y apercevoir un noyau. Mais même
Lou l’écrasement je n’ai pu constater son existence avec certitude; il
'r
L >
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F-
LR
16 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
est probablement représenté par plusieurs petits globules sphériques
qu'on devinait dans le plasma ; en d’autres termes, il y aurait ici un
noyau multiple, comme chez Biomyxa, par exemple.
Parfois l'organisme s’étire considérablement, se subdivise presque
en plusieurs masses simplement reliées entre elles par un réseau de
pseudopodes et qui plus tard se fusionnent à nouveau en une masse
unique. D’autres fois, elles se séparent complètement, chacune consti-
tuant un individu nouveau.
Les déchets sont simplement rejetés à la surface et abandonnés
dans le liquide.
Lorsqu'on prend du liquide renfermant l'organisme pour en faire
une préparation, le Penardia se présente alors sous forme d’une
sphère d’un vert assez foncé et sale, à limbe externe pâle cependant,
sans aucun pseudopode, immobile ou passivement entraînée par le
courant. Il présente donc fort nettement ce phénomène de rétraction
en boule si commun chez les Amibes par exemple, lorsqu’elles ont été
soumises à l'agitation accompagnant la prise de l'échantillon de
liquide. Sous cette forme je le remarquai quelque temps sans recon-
naître l'organisme, et ce ne fut que lorsque je trouvai un individu
étalé que je pus enfin identifier ces sphères énigmatiques. Si donc
on observe celles-ci longuement (souvent il faut plus d’une heure), on
les voit finalement émettre un court pseudopode, bientôt retiré, puis
un autre, retiré en général également, jusqu’à ce que lun d’eux ait
rencontré le substrat, représenté ici par le porte-objet ou le Deck-
glass ; dorénavant l'organisme est fixé et peu à peu, mais bien lente-
ment, il s'étale sur le support qu'il a trouvé; on le voit s’aplatir
graduellement et enfin les pseudopodes s'élalent de toutes parts, sur
tout le pourtour, faisant une magnifique auréole autour de la masse
centrale sombre. Une fois l'organisme étalé, il ne se laisse plus
« effrayer » ; même par des chocs violents sur la lamelle, le détachant
presque (il adhère fortement au support), on n'arrive pas à lui faire
reprendre la forme sphérique.
L'organisme ne paraît être aucunement influencé par l’action de
la lumière vive du microscope. Par contre, il semble bien qu'il y ait
une certaine réaction vis-à-vis du courant de la part des individus
étalés : ils développent, en effet, davantage leur réseau de pseudo-
podes du côté d’où vient le courant, retirant au contraire ceux du
côté opposé.
SUR L'IDENTITÉ ABSOLUE ;
DE
Nummulina pristina, Brady, 8t de Nummulites Variolartus, Li.
SUR SON EXISTENCE DANS DES DÉPOTS TERTIAIRES NÉO-CALÉDONIENS
J’eus récemment à étudier, sur la demande de M. Piroutet, une
série d'échantillons rapportés par lui de la Nouvelle-Calédonie et qu'il
décrivit comme carbonifériens d’après la présence de Fusulines (?) et
de Nummul. pristina, Brady (). En étudiant ces échantillons, je n’y
_ trouvai aucune Fusuline, mais des Orthophragmina en abondance,
des Operculines, des Lithothamnes, etc. Il y avait également diffé-
rentes espèces de Nummulites toutes rapportées par M. Piroutet à
N. pristina. L'ensemble de cette faune et surtout la présence des
Orthophragmina devait naturellement faire conclure à l'Éocène. Je
réussis, finalement, à faire partager cette opinion à M. Piroutet dans
une note commune (°).
Je ne moccuperai ici que de la Nummulina pristina, Brad., sur
laquelle M. Piroutet s'était primitivement basé en partie pour déter-
miner le Carbonifère dans sa première note (!).
La Nummulite en question se montre assez abondante dans les grès
quartzeux de Popidéry, de la Ouenghi, du Pont des Français, où elle
(*) M. PrRoUTET, « Note préliminaire sur la géologie d’une partie de la Nouvelle-
Calédonie ». (Bulletin de la Société Géologique de France, sér. IV, t. III, p. 160.)
(2) J. Deprar et M. PrRouTer, « Sur l'existence et la situation tectonique anor-
male de dépôts éocènes en Nouvelle-Calédonie ». (Compte rendu de l'Académie des
Sciences, 16 janvier 1904.)
T. XL, 1905 *
Déc, 1905.
A
18
L
148 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
accompagne toujours avec d’autres Nummulites, du reste, une faune
variée d’Orthophragmina.
C'est une forme à mégalosphère, répondant ER à à la
à donnée jadis par Brady (). L'aspect extérieur, visible sur
quelques échantillons détachables de la roche aux points où elle est
altérée (grès quarizeux de Popidéry) est celui d’un petit disque bicon-
vexe à bord arrondi, à symétrie bilatérale; les filets de la surface
forment des lignes courbes réfléchies en arrière, saillantes, parfois
bifurquées avant d’alteindre le bord du disque. L'ensemble est plutôt
légèrement. globuleux, l'épaisseur étant de 0.9 millimètre dans un
individu dont le diamètre — 2.1 millimètres. Une section horizon-
tale montre de trois tours de spire pour diamètre — 1.2 millimètre
à quatre tours pour diamètre — 2.1 millimètres. Tous les tours sont
de largeur à peu près égale. Dans les échantillons à trois tours (le
quatrième étant souvent brisé), on compte de quatorze à quinze loges
dans le deuxième tour et de seize à dix-sept dans le troisième. La loge
centrale, assez grande, varie de 0.10 à 0 13 millimètre. Les cloisons
des loges suivantes, dont la section est à peine plus haute que large,
sont arquées légèrement.
La section transversale montre des tours de spire recouvrants et un
profil s’'amincissant vers la carène arrondie. |
En comparant cette Nummulite avec les figures données par Beady,
on voit immédiatement leur identité absolue. Seulement, si on la
compare également à N. variolarius, Lamk., on trouve encore qu'elle
présente tous les caractères de cette dernière forme.
J'ai observé aussi, quoiqu’en nombre beaucoup plus restreint, des
individus d’une forme exactement semblable en tout à la précédente,
mais à microsphère et qu’il faut rapporter à N. Heberti, d'Arch.
Il y a donc identité absolue entre la forme mégalosphérique néo-
calédonienne, N. variolarius, Lamk., et N. pristina, Brady; de plus,
à cetle forme mégalosphérique qui représente la forme A, correspond,
nous venons de le voir, une forme B microsphérique, N. Heberti,
d'Arch. Nous sommes donc en présence d’un groupe actuellement
bien défini, celui de N. variolarius-Heberti.
L'identité absolue de notre Nummulite avec ce groupe étant établie,
examinons si elle peut former réellement, malgré qu'elle en présente
(*) H. B. Brapy, « On a true carboniferous Nummulite ». (Annals and Magazine
of Natural Histo Fe sér. IV, vol. 13, 1874, p. 220-230 avec planche.) É
MÉMOIRES. 19
tous les caractères, une espèce différente de N. pristina, Brady, et
appartenir à une époque différente, ou bien si les deux formes ne sont
qu'une seule et même espèce appartenant soit au Carbonifère, soit à
l'Éocène.
En premier lieu, la forme néo-calédonienne est accompagnée d’une
série d’autres Nummulites dans lesquelles j'ai pu reconnaître une série
de formes nettement identiques à celles qui ont été décrites dans les
dépôts éocènes de Java (dans des formations de facies étonnamment sem-
blables à celles de l’Eocène néo-calédonien) (!), notamment N. Bague-
lensis, Verb., N. Nanggoelani, Verb., N. Dogjakartæ, Verb. (rare),
_ NN. striatus, d'Orb. Ces formes sont accompagnées d'Orthophragmina,
que je compte décrire prochainement, d’'Operculines, de nombreux
microorganismes moins caractéristiques et de Lithothamnes (Lith.
nummuliticum, Gümb., en particulier est abondamment représenté).
. A est donc absolument impossible de considérer la forme qui nous
oceupe comme appartenant à une autre période que l’Éocène.
Nous pouvons donc considérer comme un fait acquis que notre
Nummulite est bien N. variolarius, Lamk., avec sa forme micro-
sphérique N. Heberti, d'Arch., ce qui non seulement suffirait déjà
pour indiquer un niveau éocène, mais qu’elle est elle-même accom-
pagnée de formes telles que les Orthophragmina, dont on ne peut con-
tester l’âge éocène. D'autre part, nous avons vu qu’elle est identique
à N. pristina, décrite par Brady comme une forme du Carbonifère.
Or, si nous consultons le travail de Beady () (traduit par M. Van
den Broeck), nous y lisons le passage suivant : « Parmi les figures
de la monographie de d’Archiac et Haime (*), celles qui offrent le plus
(1) VERBEEK, Top. en geol. beschrijving van een gedeelte van Sumatra's West-
hust. (Batavia, 1883, p. 664 et 665, Communications sur les Nummulites de Java.)
— Inem, « Voorloopig bericht over Nummulieten, Orbitoïden en Alveolinen van
Java ». (Natuurk. Tijdschr.v. Neu. Indië, LI, 1891, p. 93-100.) — Inem, Die Tertiür-
formation von Sumatra. (Palæontogr. supplement II. Theil I, 1880, p. 23 ; Theil I,
1883, p. 9.) — Ipem, Jaarboek v. h. Mijnwesen, 1881, IL, p. 39, et 1883, I, p. 18.
— VERBEEK et FENNEMA, Description géologique de Java et Madoera; Amster-
dam, 1896. — MarTiN, Beiträge sur Geologie Ost-Asiens, etc. (Band IT, p. 110,
1884-87.) — Sammlungen des geologischen Reichmuseums su Leiden.
(2) BRapy, « On à true carboniferous Nummulite », (Annals and Magazine of
Natural History, sér. IV, vol. 13, 1874, p. 220-230, avec planche.) (Traduction de
M. E. Van DEN BROECK. Bruxelles, 1874.)
(5) D’Arcuiao et HaïMe, Description des animaux fossiles du groupe Nummu-
litique de l'Inde, p. 146, pl. IX.
20 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACO LOGIQUE DE BELGIQUE.
d’affinités avec la nouvelle Nummulina pristina sont celles de la
N. variolaria, qui représente une Nummulite remarquablement simi-
laire dans ses caractères extérieurs et son cloisonnement... » Nous
voyons que Brady avait déjà vu en quelque sorte l'identité étroite des
deux espèces, tout en croyant qu'elles appartenaient à deux niveaux
très différents. |
Or, si maintenant nous nous reportons à une note de M. Van den
Broeck (”) intitulée : La « Nummulina pristina » du Calcaire carboni-
fère belge nous y voyons que ce fossile ne fut indiqué comme appar-
tenant au Carbonifère que par suile d'une erreur due à un mélange
d'espèces et que l’on ne peut aucunement le considérer comme appar-
tenant à une période si ancienne ; de plus, M. Van den Broeck recon-
naît également qu'il est singulièrement difficile à distinguer de
N. variolarius Nos propres études nous permettent de confirmer ces
conclusions de point en point.
Ainsi donc, on peut considérer actuellement l'existence de Nummu-
lites carbonifères comme ne reposant sur aucune base. On sait que
d’autres Nummulites furent signalées également au même niveau par
Rouillier (?) sous le nom de Nummulites antiquior et par d’Eich-
wald (*) sous celui d'Orobias antiquior, dans le calcaire carbonifère
de Miatschow; mais Reuss (*} démontra plus tard que ces fossiles,
tout en appartenant bien au Carbonifère, n'étaient pas des Nummu-
lites; Gümbel {) se montra également sceptique sur l'attribution de
ces formes aux Nummulites, par suite de l’absence de détails sur
leur structure microscopique. Brady également (5.
Gümbel lui-même décrivit une Nummulite dans la zone à À. fenui-
lobatus de Schaflohe. Buviguier indiqua, sous le nom de Nummulites
Humbertana |”), un Foraminifère du Jurassique supérieur, avec cette
() VAN DEN BROECK, « La Nummulina pristina du Calcaire carbonifère belge.
Petites notes rhizopodiques ». (Bull. Soc. royale Malacol. de Belgique, t. XXXIII,
1898.)
(2) RouiLLiER et VOSINSKY, « Études progressives sur la géologie de Moscou ».
(Bull. Soc. Imp. des Natural. de Moscou, vol. XXII, p. 337, 1849.)
(5) D»'ErcawaLn, Lethæa Rossica, 1885-1861, vol. I, p. 352, pl. 22, fig. 16.
(4) Reuss, « Entwurf einer systematischen Zusammenstellung der Foraminiferen».
(Sits. K K. Akad. der Wissen., vol. XLIV, p. 371. Wien, 1861.)
(5) GümBEL, « Ueber zwei jurassische Vorlaüfer des Foraminiferen-Geschlechtes
Nummulina und Orbitolites ». (Neues Jahrbuch für Min., 1872, p. 241, tfin. 7 u. 8.)
(5) BRaDy, « On a true carboniferous Nummulite », op. cit.
(7) BuviGnier, Stat. géol. du départ. de la Meuse, 1852, p. 47, pl. 30, fig. 32-35.
MÉMOIRES. 91
indication de niveau un peu vague : « De la marne à Astartes avec
-Exogyra virgula. » Gümbel (op. cit.) en fit justice.
Fraas (’) signala des Nummulites crétacées en Palestine. L'une de
ces formes, Nummulites variolaria, var. prima, fut reconnue par
Gümbel comme tertiaire ; la seconde, N. arbiensis, Conrad, subit le
même sort; quant à la troisième, N. cretacea, Fraas, qui accompa-
gnait les précédentes, Gümbel la reconnut pour une A/veolina.
Zeuschner (?) signala aussi des Nummulites dans un dépôt néo-
comien des Carpathes, mais ses preuves ne purent être considérées
comme concluantes.
Enfin, Brady (op. cit.) décrivit N. pristina du Carbonifère des
environs de Namur, d'après des échantillons envoyés par M. Van den
Broeck, qui, avec une loyauté qu’on ne saurait trop reconnaître, a
fait récemment justice de l'erreur de Brady, à laquelle il avait invo-
lontairement contribué par suite de circonstances dont la responsa-
bilité ne peut être attribuée à personne f).
Nous espérons nous-même avoir pu contribuer à détruire entière-
ment cette erreur (‘).
Il paraît donc acquis, du moins jusqu’à présent, que Carpenter
avait bien vu juste lorsqu'il dit : « Il n’y a pas en paléontologie de
fait plus frappant que le développement soudain et énorme du type
nummulitique au commencement de la période tertiaire et sa non
moins soudaine disparition tendant à une extinction complète. »
Peut-être faudrait-il y apporter une légère restriction en disant
qu'évidemment il a pu y avoir quelques rares Nummulites vers la fin
du Crétacé; mais admettre Pexistence d'un groupe dans des temps
aussi éloignés que les temps carbonifères, sa disparition et sa réappa-
rition avec les temps tertiaires, c’est-à-dire au bout d'un laps de
temps tellement éloigné, était bien en contradiction avec ce que nous
pouvons connaître des lois de l’évolution des espèces. Ce serait le cas
(1) FRaas, Geol. Beobacht. am Nil, auf der Sinaï-Halbinsel und in Syrien, 1567,
t. I, s. 82-84, fig. 8. ;
(2) ZEUSCHNER, Verhandl. Russ-Kaiserl. min. Gesellschaft. Saint-Pétersbourg,
Jahr. 1847, p. 105.
(5) VAN DEN BROECK, « La Nummulina pristina du Calcaire carbonifère belge ».
(Op. cit.)
(4) Nous devons exprimer ici nos remerciements à M. E. Van den Broeck qui a
bien voulu, avec la plus grande amabilité, nous communiquer des détails et des
documents qui nous ont grandement aidé dans l’élaboration de cette note.
29 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
d'appliquer ici le vieil adage, en lui prêtant un sens un peu différent :
« Natura non facit saltum », et certes, ici, le saut eût été considé-
rable, puisqu'on a reconnu comme ne reposant sur aucune base
l'existence de Nummulites dans les temps secondaires.
Nous conciurons en considérant la Nummulina pristina, Brady,
comme la forme mégalosphérique de N. variolarius-Heberti. Or, une
espèce aussi connue que N. variolarius suffit pour indiquer nettement
l’Éocène, surtout accompagnée d’Orthophragmina et d’autres formes
typiques. Il en résulte que la notion du Carbonifère en Nouvelle-
Calédonie, basée sur la présence de Fusulines, qui sont des Ortho-
phragmina, et de N. pristina, qui n’est autre que N. variolarius,
doit être considérée comme nulle et non avenue et faire place à la
notion incontestable de l'Éocène.
RE 2 e EE —
LES
PrÉROPODES
DES
TERRAINS TERTIAIRES ET QUATERNAIRES D'ITALIE
PAR
Le D’ Raffaello BELLINI
— 20 2 00—
#.
La classe des Ptéropodes, qui renferme des types biologiques d’un
haut intérêt, occupe aussi une place considérable dans le champ de
la géologie chronologique, car de vastes formations sont caractérisées
par la prédominance ou par l'existence exclusive des restes de ces
organismes pélagiques.
Le but de la présente contribution est de coordonner en une syn-
thèse rapide les connaissances actuelles sur les Ptéropodes tertiaires
et quaternaires italiens, en donnant l’énumération des espèces, leur
synonymie et leur distribution dans le temps. Ge travail n’est pas
certainement complet, mais il est, peut-être, moins imparfait qu'il ne
pourrait le paraître à première vue ; depuis longtemps, en effet, je me
suis occupé de recueillir les observations et de réunir la bibliogra-
phie sur cet intéressant objet. J'ai eu l’occasion de consulter maintes
collections publiques et privées et de faire de nombreuses excursions
aux gîtes fossilifères, spécialement à ceux des collines de Turin, où
J'ai eu le bonheur de découvrir des dépôts nouveaux. Pour les
espèces peu nombreuses des environs de Naples, j'ai profité de mes
études antérieures sur la faune néogénique de cette localité et les
travaux classiques de Seguenza, Ponzi, Bellardi, Michelotti, etc.,
m'ont permis d'établir les comparaisons entre les faunes fossiles des
diverses régions.
Les terrains lertiaires et quaternaires d'ftalie sont riches en espèces
A Mes ,
24 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
et en individus, mais les gîtes remarquables sous le rapport de l’abon-
dance des fossiles y sont restreints. Les formations miocènes des
collines de Turin et les marnes du Langhien de Serravalle Scrivia,
illustrées par Bellardi, Sismonda, Michelotti et Sacco; les dépôts
astiens des collines d'Asti, des environs de Reggio en Calabre et de
Messine, ces derniers décrits par Seguenza, et ceux décrits par Bel-
lardi et Sacco ; les sables du même âge de Monte Mario et des marnes
tortoniennes du Monte Vaticano, étudiées principalement par Ponzi,
sont les gîtes les plus connus par leur richesse relative en Ptéropodes ;
à la suite de ces localités on peut en citer d’autres encore, soit du con-
tinent, soit des îles, où les restes des susdits Mollusques se retrouvent
dans les terrains miocènes.
Ajoutons que de récentes découvertes ont montré qu’il existe aussi
en Italie des formations à Ptéropodes dans le Tertiaire le plus ancien,
M. Lotti, en effet, remarqua des restes de ces Mollusques dans le
macigno éocène de l’Apennin septentrional et Sacco dans les marnes
friables bartoniennes de l’Apennin émilien ().
Le cycle distributif des Ptéropodes dans les diverses périodes de
l’histoire de la Terre peut être graphiquement représenté par le
chiffre 8, en observant qu'aux deux parties dilatées d’une telle ligne
courbe correspondent les faunes du Paléozoïque et du Cénozoïque,
abondantes en espèces et en individus, alors que la partie rétrécie
interposée représente la faune du Mésozoïque, ère pendant laquelle
les Ptéropodes ont vécu en nombre très limité. |
L'abondance des formes est remarquable dans le Silurien. C'est là
que se rencontrent quelques-uns des vrais géants de la classe (Conu-
laria), ainsi que dans les autres périodes du Paléozoïque, comme
conséquence de la large extension des mers dans ces temps anciens
de notre planète. Dans le Mésozoïque, au contraire, on ne trouve que
très peu d'espèces; cela à cause de la prédominance des Ammonites,
organismes eux-mêmes pélagiques et concurrents; mais lorsque ce
groupe de Céphalopodes disparut de la vie et que commença l’âge
tertiaire, les Ptéropodes réapparurent en grand nombre pour
atteindre leur apogée dans le Miocène. Actuellement, le nombre des
espèces est peu considérable, mais celui des individus est immense.
Dans la série stratigraphique, les Ptéropodes présentent une grande
(4) Sacco (F.), L’Appennino Settentrionale; part IV. (Bozc. Soc. GEOL. IraL.;
X VIII, 1899, p. 366.)
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MÉMOIRES. < 25
persistance et spécifiquement ils n’ont pas une large distribution ; £
ajoutons que les sédiments à Ptéropodes se sont déposés dans toutes
les périodes du Tertiaire et qu'il en résulte que ces organismes sont
de peu d'assistance pour la géologie chronologique.
Leur aire zoologique est très développée ; les mêmes espèces se
rencontrent dans les endroits les plus distants de l’Atlantique et du
Pacifique. Il en a été probablement de même durant les autres
périodes terrestres; c’est ainsi que dans l’Éocène de l'Australie, on
retrouve des formes très alliées à celles du Tertiaire d'Europe ('). À
- Les Ptéropodes habitent en grand nombre la zone comprise entre 414
les dépôts littoraux et ceux à Globigérines, à une profondeur de ‘
1,200 mètres au plus, et leurs dépouilles contribuent à former les
boues à Ptéropodes bien connues, qüi ont été recueillies aussi à de
plus petites profondeurs (?). Murray (*) fait remarquer combien les
Ptéropodes sont abondants en dépôts peu profonds dans le voisinage $
des terres tropicales, des récifs coralliens et des îles océaniques. C’est
ainsi que s'explique, suivant De Alessandri (‘), la présence des
Ptéropodes dans les calcaires et les marnes de l’Aquitanien. se
Philogéniquement, ces organismes doivent être considérés comme x
dérivés des Gastéropodes opisthobranches et pulmonés; mais la dif- :
férenciation remonte aux premiers temps de la vie, puisque dans le £
plus ancien des terrains paléozoïques des restes ont été retrouvés. 4
Souleyet admet que le genre Spirialis est le trait d'union entre les "3
deux classes, considérées par quelques auteurs comme les subdivi- a
sions d’une seule. ne
Dans ce travail, sont citées cinquante espèces de Ptéropodes ter- 3
tiaires et quaternaires italiens, réparties entre treize genres et deux Ë
familles ; onze vivent encore dans la Méditerranée et trente-neuf sont
éleintes. J
L (t) Tare (R.-A.), Review of the older tert. Mollusca of Australia. (TRANS. Roy. ‘
SOC. OF SOUTH AUSTRALIA, vol. XXIIT, part 2, p. 260.) à
(?) FiscHERr (P.), Diagnoses des espèces nouvelles de Mollusques recueillies dans
le cours des explor. du Travailleur. (JourN. Concx., XXX, 1881.) — PELSENEER,
Report on the Pteropoda collected by H. M. S. Challenger. (REP. ON THE SCIENT.
Res. or H. M. S. CHALLENGER+ZooLo@y, vol. XXIII, 1888.) 1
(5) Murray. Rep. on deep Sea-Dep. band on the Specim. collected during the E
voyage of the Challenger. (Bu. Soc. BELGE DE GéoL., VII, 1897.)
(4) De ALessanDprt (G.), Appunti di Geologia e di Paleontologia sui dintorni |
d'Acqui. (Arri Soc. Ir. Sc. NaT., XXXIX ; Milan, 1901.)
256: SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Dans la série suivante des étages du Cénozoïque et du Néozoïque
sont marqués du signe
recueillis en Italie des restes de Ptéropodes.
CÉNOZOÏQUE. . . .
NÉOGÈNE.
PALÉOGÈNE.
| _ Actuel.
NEOZOIQUR 41 ‘ .
é | Postpliogène AK 4485.
Phacené: FRERES
Oligocène. ...... FLAT |
Saharien, Mayer, 1865.
Sicilien, Dod., 1870.
Astien, De Rouv., 1853.
Plaisancien, Mayer, 1857.
Messinien, Mayer, 1857.
Tortonien, Mayer, 1857.
Helvétien, Mayer, 1857.
Langhien, Pareto, 1865.
Aquitanien, Mayer, 1857.
Rupelien, Dum., 1849.
Tongrien, Dum., 1849.
Parisien, d'Orb.,
| Suessonien, d'Orb., 1852.
1852 (1).
* ceux dans lesquels ont été jusqu’à présent
PP le He, 76, ON ANS IS ES
(!) L'existence des Ptéropodes dans l'étage parisien, en Italie, est démontrée dans -
les mémoires précités de Sacco et Lotti. On doit observer que la faune parisienne de
l’Apennin de Romagne où Sacco cite des Ptéropodes, est très alliée avec celle du
Miocène et les fossiles ne sont pas spécifiquement déterminables. Pour ce motif, et
également à cause du rapport chronologique douteux, nous ne citerons pas les
espèces Liu on dit exister dans l’étage parisien.
MÉMOIRES, 27
Ouvrages ou mémoires consultés pour le present travail
et dans lesquels sont décrits ou cités des Ptéropodes fossiles italiens.
Les chiffres romains placés devant les noms des ouvrages correspondent aux mêmes chiffres placés
à la suite des noms des auteurs dans la synonymie et les citations des espèces.)
. Bivona (A.). — Dans Effemeridi scient. e lett. per la Sicilia. Palerme, 1832.
. PuiciPpi(R.-A.). — Enumeratio molluscorum Siciliæ, vol. I. Berlin, 1836.
. CaccaRa (P.) — Mem. sopra alcune conch. fossili d'Altavilla. Pa-
lerme, 1841.
BRON. (H.). — Jtalien tertiär-Gebilde. Heidelberg, 1841.
BENoir !{L.). — Ricerche malacologiche. Messine, 1843.
. PxiliPPi (R.-A.). — Enumeratio molluscorum Siciliæ. Halix Saxo-
num, 1844.
. CALANDRELLI (A.). — Scop. di due nuove conch. fossili-Album del 1844.
Rome.
SISMONDA (A.).— Synopsis methodica anim. invert., 2° édition. Turin, 1847
(la première date de 1842).
. ARADAS (A.). — Descr. conch. fossili di Gravitelli presso Messina. (ATTI
Acc. G10ENIA, vol IV, série II. Catane, 1847.)
. MICHELOTTI (G.). — Description des fossiles miocènes de l'Italie septen-
trionale. (NATUURK. VERHANDL. V. DE HOLLANDSCHE MAATSCHAPPIJ DER
WETENSCHAPPEN TE HAARLEM, 3° deel, 2° stuk. Haarlem, 1847.)
. DE RaynevaL (M.). — Coquilles fossiles de Monte Mario. Paris, 1854-76.
. Micmecorri (G.). — Études sur le Miocène inférieur de l'Italie septen-
trionale. Haarlem, 1861.
. SEGUENZA (G.). — Notiste interno alla cost. geol. terreni terz. Messina.
Messine, 1862.
ForesTi (L.). — Catal. Moll. foss. pliocenici delle coll. bolognesi. Bo-
logne, 1868-74.
. SEGUENZA (G.). — Paleontologia malacologica dei terreni terz. del distretto
di Messina (Pterop. ed Eterop.). (Me. Soc. Ir. So. NarT. Milan, 1867.)
. BELLARDI (L.). — Z molluschi dei terrent terziari del Piemonte e della
Liguria, 1. Turin, 1872.
. Powzt (G.). — I fossili del bacino di Roma e la fauna vaticana. (ArTi R
AccAD. DEI LiNcEI. Rome, 1872.)
. Ponzt (G.). — Cronaca subappennina. (Arri XI CoNGRESSO ScIENZ. [TAL.
IN Roma. 1873.)
. Ponzi (G.). — TI fossili del monte Vaticano. (Arr: R. Accap. Linour.
sér II. Rome, 1876.)
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28
XX
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XXII.
XXII.
XXIV.
XXY.
XXVI.
XXVIL.
XX VII.
XXIX.
XX:
XXXI.
XXXII.
XXXIII.
XXXIV.
SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
ForesTi (L.).— Le marne di S. Luca e di Paderno ed i loro fossili. (REND.
R. AccaD. DELLE SCIENZE DI BoLOGNA, 1879.)
SEGUENZA (L.). — Le formazioni ter siarie della provincia di Reggio ( Cala-
bria). (Arri R. Accap. DEI LiNCEt, sér. III, vol. VI. Rome, 1880.)
TiBERI (N.). —- Cefalopodi ed Pteropodi viventi nel mediterroneo ef ossili
nel terr. terz. italiano. (Bou. Soc. MaLac. Ir., VI. Modène, 1880.)
SAcco (F.). — Catalogo paleontologico del bacino terziario del Piemonte.
(Bozz. Soc. GroL. IraL., IX. Rome, 1889.)
SIMONELLI (V.). — La fauna del cosiddetto « schlier » nel Bolognese e
nel’ Anconitano. (Mem. Soc. Tosc. Sc. Nat. Pise, 1891.)
SIMONELLI(V.). — Sopra un nuovo Pteropodo del Miocene di Malta. (Bouz.
Soc. GEoL. Iraz., XIV. Rome, 1895.)
SimoxeLLi (V.). — Sopra due nuovi Pterepodi delle argille di Sivizzano
nel Parmense. (BoLL. Soc. GEoL. Iraz., XV. Rome, 1896.)
AUDENINO (L.).— 7 Pteropodi miocenicidel Monte der Capuccini in Torino.
(Boze. Soc. MaracoL. IraL., XX. Modène, 1897.)
BoRTOLOTTI (F.): — Contribusione alla conoscenza dei fossili del Miocene
medio del Bolognese. (Riv. IraL. p1 PALEONT., IV, 3. Bologne, 1898.
ViNASSA DE REGNY (P.-E.). — Sopra un nuovo Pteropodo miocenico del
Bolognese. (Riv. Ir. p1 PALEONT., IV, 3. Bologne, 1898.)
BELLINI (R.). — Due nuovi Molluschi fossili dell isola d’Ischia e revisione
delle specie, etc. (Boc. Soc. Zooz. Irau., [. Rome, 1900.)
VerRi (A.) e De AnGeus (G.). — 11° Contributo allo studio del Miocene
nel Umbria. (Bo. Soc. GEoL. IraL., XIX. Rome, 1900.)
BELLINI (R.). — Notizie sulle formazioni fossilifere della regione vulca-
nica napoletana e malacofauna del Monte Somma. (Bozc. Soc. Nar.
NapoLi. Napies, 1903.)
SACCO (F.). — I Moll. terz. del Piemonte e della_Liguria, parte XXX.
Turin, 1904.
VERRI (A.) e DE ANGELIS (G.). — III° Contributo allo studio del Miocene
nell Umbria. (Bozr. Soc. GEoL. ITA. Rome, 1901.)
MÉMOIRES. 29
CLASSE DES PTÉROPODES.
ORDRE DES THECOSOMATA.
Famille I : Limacinidæ.
Limacina, Cuvier, 1817 (Spiratella, Blainv., 1824).
Limacina Formæ, Audenino, XX VII, p. 98, t. V, fig. 1. — Sacco, XX XIII, p. 12.
Spire plus longue que dans L. triacan-
tha, Forbes, et difiérente aussi de L. an-
tarctica, Woodw., par l'expansion péri-
stomatique.
HELvÉTIEN. — Marne du Monte Cappu-
ccini à Turin (Audenino).
? LanGRiEx. — Existe peut-être dans les
Fig. 9-10. ( }
Langhes sous le nom de Spirialis atlanta,
Koen. (Trabucco, Sulla vera posix. del Calcare d'Acqui, 1891,
p. 10). |
L. helicina, Rang. — Ponzi, XIX, p. 24.
TORTONIEN.
Marne du Monte Vaticano (Ponzi).
Valvatella, Môürch, 1874.
Le type du genre (V. atlanta, Môrch) à été recueilli dans le
Miocène inférieur du Danemark.
Valvatella bellerophina, Seg. sp. (Embolus), XXI, p. 277; pl. XVI, fig. 34.
Très mince, fragile, avec des stries spirales; péristome simple et
ouverture semi-lunaire.
ASTIEN. — Gallina près Reggio en Calabre (Seguenza).
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3
30 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Protomedea, Costa, 1861 (Embolus, Jeffreys, 1869).
Protomedea rostralis, Soul. sp. (Spirialis), REVUE zo0L10G., 1840, p. 236. —
Seguenza, XXI, pp. 277, 221, 357. — Tiberi, XXII, p. 39.
SAHARIEN de Reggio em Calabre (Seguenza).
SiciLIEN de la même localité (Seguenza} et de Palerme (Montero-
sato, Tiberi).
AsTiex de Reggio en Calabre (Seguenza).
PLaisanciEN du Modenais (Coppi).
Vivant dans la Méditerranée et sur les côtes atlantiques de l’Europe.
Spirialis, Eyd. et Soul., 1840 (Scæa, Phil., 1844;
Heterofusus, Flem., 1825).
Les Spirialis existent depuis l’Eocène. Deshayes y rapporte des
petites formes de l'Eocène parisien, décrites premièrement comme des
Ampullaria (S. pygmæa, Desh.). Seguenzæ cite deux formes du
Pliocène de Sicile, dont une décrite déjà en 1844 par Philippi sous
le nom de Scæa stenogyra. Gabb (Trans. Am. Paicos. Soc., 1873,
XV, p. 201) a établi le genre Planorbella pour des petites coquilles
vitreuses du Miocène de Saint-Domingue.
Spirialis retroversus, Flem. sp. (Fusus), MEem. WERrx. Soc., IV, p. 490, pl. XV, :
fig. 2. — Philippi, VE, p. 164, pl. XXV, fig. 20 (Scæa stenogyra). — Seguenza,
XII, p. 30 (S. stenogyra). — Ponzi, XIX, p. 24 (Limacina stenogyra). — Tiberi,
XXII, p. 38. — Seguenza, XXI, pp. 221 et 357.
AsTIEN de Calabre (Seguenza).
Tortoniex du Monte Vaticano (Ponzi).
\ Vivant dans la Méditerranée et sur les côtes none
Fig. 11. (°) du nord de l'Afrique.
A
S. globulosa, Seg., XV, p. 14, fig. 12; XXI, p. 277. — Tiberi, XXII, p. 39.
Spire peu élevée, formée de six tours séparés par de profondes
sutures; le dernier tour renflé. Long., 1.3 millimètre; larg.,
1.2 millimètre.
AsrTiex de Reggio en Calabre (Seguenza).
Messiniex de Messine (Seguenza).
SamarieN et Siciien de Calabre (Seguenza et Philippi).
vt mea 25
_supérieurement. |
MÉMOIRES, 31
S. diversa, Monteros. — Seguenza, XXI, pp. 277 et 357.
Spire courte; sutures dentelées.
SIciLIEN et AsTIEN de Reggio en Calabre (Seguenz2).
Famille II : Cavoliniidæ.
Cawvolinia. (Giæœni, 1783), Abildg., 1791 (Hyalæa, Lam , 1799).
Cavolinia tridentata, Forsk. sp. (Anomia). — Fauna arabica, 1775, p. 124.
— Phppi, I, p. 101 (Hyalæa). — VI, p. 71 (Hyalæa). — Ponzi, XVI, p. 23.
— Tiberi, XXII, p. 29. — Seguenza; XXI, p. 276. — Bellini, XXX, p. 6.
. C'est la plus commune de toutes les Cavolinia.
SAHARIEN de Ischia et Pozzuoli (Philippi, Scacchi, Bellini).
SICILIEN de Palerme (Philippi).
AsTiex de Monte Mario (Ponzi), Reggio en Calabre et Messine
(Seguenza).
Pzaisancien des environs de Modène (Coppi) et de Plaisance (Can-
traine).
Torroniex du Monte Vaticano (Ponzi).
Vivant dans la Méditerranée.
C. inflexa, Les. sp. (Hyalæa), Bu. Soc. Puir., 1813, p. 285, pl. V, fig. 4. —
= Philippi, H, p. 101, pl. VI, fig. 18 (4. uncinata); — VI, p. 71. (A. vaginella).
— Ponzi, XIX, p. 23, pl. IL, fig. 4 (Diacria trispinosa). — Tiberi, XXII, p. 30.
— Seguenza, XXI, p. 276 (Hyalæa).
Petite espèce allongée avec trois côtes convergente
SIcILIEN de Palerme (Brugnone et Monterosato).
AsTiEN de Reggio en Calabre (Seguenza).
Torroniex du Monte Vaticano (Ponzi).
Vit dans la Méditerranée et dans l'Atlantique (Maroc,
Canaries).
Fig. 12-13.
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39 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
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C. peraffinis, Seg. sp. (Hyalæa). — XV, p. 6, fig. 5; XXI, p. 276. — Tiberi,
XXL p. 30
Plus allongée et étroite que la C. tritendata ; côtes saillantes.
AsrTiex de Messine et Reggio en Calabre.
MESsiniEN de Messine (Seguenza).
C. infiata, Seg. sp. (Hyalæa). — XV, p.7, fig. 6. — Tiberi, XXII, p. 31.
Se distingue par la grande convexité de la région dorsale.
MESsiniEN des environs de Messine (Seguenza).
C. calatabiensis, Seg. sp. (Hyalæa). — XXI, p. 276.
Espèce petite et distincte, très allongée, tricostée, avec ouverture
étroile. |
AsTiEx de Reggio en Calabre (Seguenza).
C. quadridentata, Les. sp. (Hyalæa). — Seguenza, XXI, p. 357.
Espèce postérieurement tronquée et avec quatre dentelures au bord.
Seguenza identifie ce fossile de Calabre avec l’analogue vivant aux
Indes occidentales.
SAHARIEN de Rêggio en Calabre (Seguenza).
C. Scillæ, Seg. sp. (Hyalæa). — XXI, p. 357.
Globeuse, renflée du côté ventral et convexe dorsalement.
ASTIEN de Reggio en Calabre (Seguenza).
C. revoluta, Bellardi, sp. (Hyalæa). — XVI, p 27, pl. IL, fig. 8. — Tiberi, XXII,
p. 31. — Sacco, XX XIIL, p. 12. :
Oreillettes de la coquille révolues vers le
côté dorsal et côtes longitudinales peu éle-
vées. À |
HELVÉTIEN des collines de Turin (Bellardi,
Rovasenda).
Fig. 14-15. (;)
C. interrupta, Bonelli, sp. — Bellardi, XVI, p. 26,
pl. IL, fig. 7. — Tiberi, XXII, p. 31. — Sacco,
XXXIL, p. 13. |
Hecvérien des collines de Turin (Bonelli,
Sismonda, Michelotti, Bellardi).
Fig. 16-17. (i)
A0
MÉMOIRES. 33
C. aurita, Bonelli, sp. (Hyalæa). — Bellardi, XVI, p. 26, pl. I,
fig. 6 — Tiberi, XXII, p. 30. — Sacco, XXXIIT, p. 13.
Fig. 18. (5)
C. gypsorum, Bellardi, sp. (Hyalæa). — XVI, p. 30, pl. IL,
fig. 5. — Tiberi, XXII, p. 30. — Sacco, XXXIII, p. 12.
MESSINIEN. — Très rare dans la marne messinienne
de Guarene d’Alba en Piémont (Bellardi).
Fig. ()
C. grandis, Bellardi, sp. (Hyalæa). — XVI, p. 25, pl. I,
fig. 4. — Tiberi, XXII, p. 30. — Sacco, XXXIIT, p. 12.
PLAISANCIEN. — Très rare près Chieri dans les | n
collines de Turin (Bellardi). 3
Fig. 20. ()
C. Cookei, Simonelli, XX V, p. 19, con fig. — Verri et De Angelis, XXXI, p. 272.
Alliée de la Gamopleura taurinensis, Sism. sp., mais ornée d’un
fort crochet terminal, de côtes radiantes et de plis transversaux à la
surface.
LANGHiEN des environs de Pérouse (Verri et De Angelis).
AQuITANIEN du rocher de Kola a Gozzo, dans l’île de Malte (Simonelli).
C. Rattonei, Simonelli, XX VI, p. 189, fig. 2.
Espèce alliée aux C. tridentata, peraffinis, gypsorum. Elle diffère
de la première par la pointe terminale plus longue et courbée, par la
face ventrale moins renflée et par deux stries transversales sur les
côtés latéraux ; de la seconde, parce qu’elle est moins enflée, par les
susdits plis et par la pointe terminale plus courte et relevée; de la
troisième, par la différence de la sculpture et par la face dorsale plus
allongée et la pointe terminale flabelliforme.
LANGxiEN de la colline Termina di Torre, près de Sivizzano (Simo-
nelli). |
T. XL, 1905 3
Janvier 1906.
34 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
C. Audeninoi, Vinassa de Regny, XXIX, pp. 85 et 86. — Audenino, XXVII,
p. 101, pl. V, fig. 2 (C. cfr. bisulcata, Kittl). — Verri et De Angelis, XXXI,
p. 272 (id.). — XXXIV, p. 18. — Sacco, XXXII, p. 13. |
Audenino ayant rapporté la présente
espèce à Hyalæa bisulcata, Kittl, Vi-
nassa les considéra comme complètement
distinctes, proposant pour celle de Turin
le nom spécifique d’Audeninoi; elle
Fig. 21-22. (!) diffère de la bisulcata par les trois
: côtes de la valve dorsale plus courtes et élargies, par la forme du
F bord inférieur et par les expansions latérales.
Hecvérienx du Monte dei Cappuccini, près de Turin (Audenino).
LanGiEx des environs de Pérouse et Città di Castello (Pantanelli,
Verri et De Angelis). |
C. Audeninoi var. Bononiensis, Vinassa, XXIX, pp. 85 et 86.
Valve supérieure moins lobée et la dorsale avec deux stries recti-
lignes vers le bord externe ; expansions latérales plus courtes et stries
concentriques plus nombreuses:
Hecvérien du Monte della Guardia, près de Bologne (Vinassa).
Gamopleura, Bellardi, 1871.
Coquille avec fentes latérales complètement soudées ; pointes posté-
rieures petites et la moyenne courbe.
Gamopleura taurinensis, E. Sism. sp. (Æya-
læa). — VII, p. 57, fig. 13 et 14. — Michelotti,
X, p. 148, pl. V, fig. 14 et 15 (Hyalæa). — Bel-
lardi, XVI, p. 28, pl. Ill, fig. 9. — Tiberi, XXI,
p. 92:
HELvÉTIEN des collines de Turin (Bo- Le
nelli, Sismonda, Michelotli, Bellardi). Fig. 23.24. )
Diacria, Gray, 1840.
Les Diacria diffèrent des Cavolinia par l'extrémité postérieure ver-
ticale, longue et non courbée, limitée par un petit renflement globu-
leux.
Rat ei, L
MÉMOIRES. 32
Diacria trispinosa, Lesueur sp. i* Blainv., Dior. pes. Sc. Nar., vol. 22, p. 82
(Hyalæa). — Giudotti in Bronn, IV, p. 85 (7. triacantha). — Quoy et Gaymard,
Ann. So. NaT., X, p. 231, pl. VIIL, fig. 1 et 2 (H. mucronata). — Bivona, I
(H. depressa).— Philippi, Il, p. 71 (éd.) — Philippi, VI, p. 71 (X. trispinosa). —
Seguenza, XII, p. 18 et 24 (Hyalæa). — Bellardi, X VI, p. 27. — Seguenza, XV,
p. 8, fig. 7. — Tiberi, XXII, p. 31. — Seguenza, XXI, p. 276 et 357. — Bellini,
XXXII, p. 12. — Sacco, XXXII, p. 13.
Coquille subtrigone et déprimée, avec trois
pointes postérieures allongées et droites.
SaHaRIEN de Reggio en Calabre (Seguenza) et
dans les blocs erratiques du Monte Somma. Fig. 25-26.
Asrien des collines d’Asti (Sismonda), Sienne (Cantraine), Monte
Mario (Conti), Reggio en Calabre (Seguenza), Messine (Seguenza),
Palerme (Calcara).
PLaisanciEN de Castell'Arquato (Guidotti) et de Zinola, près de
Savone (Sacco). |
Vivant dans la Méditerranée, l'Atlantique, l'océan Indien et à la
Nouvelle-Hollande.
LS
Cleodera, Pér. et Les., 1810 (Clio, Browne, 1756, non L., 1758).
Coquille prismatique, trigone, à large ouverture.
Les auteurs récents préfèrent au nom de Cleodora celui de Clio,
qui ne peut être adopté à cause de l'existence du genre Clio de
Linné, comprenant les Pléropodes gymnosomes.
hs" ll ste lès Élir : dé à
Cleodora pyramidata, L. sp. (Clio). — Syst. Nat., Ed. XII, 1767, p. 1094, n° 2. S
— Philippi, I, p. 102 (C. Zanceolata). — Sismonda, VIT, p. 57 (Hyalæa pyrami- x
data excl. syn. H. sulcosa, Bon.); dans la première édition de 1842, Æ. tridentata.
.. — Philippi, VI, p. 71 (Cleodora lanceolata). — Aradas, IX, p. 15 (C. lanceolata).
— Seguenza, XV, p. 9, fig. 8 (C. lanceolata). — Bellardi, XVI, p. 30. — Ponzi,
XIX, p. 23, pl. I, fig. 10. — Tiberi, XXII, p. 32. — Seguenza, XXI, pp. 118,
221, 276 et 357. — Sacco, XXXIIL, p. 13.
L'rdhR) ous Cr
Espèce très connue par sa coquille rhomboïde, déprimée, légère-
ment courbée, avec des stries ondulées; valve dorsale munie au
milieu d’une quille obtuse et latéralement de côtes radiales; valve ven-
trale concave avec une côte médiane.
Se différencie de l'espèce suivante par l'absence des trois longues
proéminences aciculées, droites et divergentes.
Les proportions de cette espèce varient selon l'âge. Chez les jeunes
36 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
individus, la largeur est plus grande; chez les adultes le côté anté-
rieur augmente, l'extension devient plus grande en proportion et les
angles latéraux plus aigus. Le docteur Boas () distingue trois
variétés bien définies : angusta, lata et convexa.
SARARIEN de Reggio en Calabre (Seguenza) et de Messine (Aradas
et Seguenza).
SICILIEN de Reggio en Calabre (Seguenza).
AsTIEN des collines d’Asti (Cantraine, Bellardi) et d’Alba (Bellardi,
Sacco).
PLaisanciEN de Mondovi, Fossano et Bra (Sismonda, Bellardi,
Sacco), de Modène (Coppi) et de Monte Mario (Conti). :
? MEssinIEN des environs de Mondovi et d’Alba (Cantraine, Miche-
lotti, Sismonda).
Torrtonien du Monte Vaticano (Riccioli et Calandrelli sous le nom
de Cleodora vaticana, selon Tiberi) et de Monteleone en Calabre
(Philippi et Seguenza).
HELVÉTIEN des collines de Turin près San Genesio (Bellini).
Vivant dans la Méditerranée.
C. pyramidata var. Braidense, Bellardi sp. (Balantium).— XVI, pl. Ill, fig. 12.
Tiberi, XXII, p. 34. — Simonelli, XXIV, p. 9. — Sacco, XXXIIL, p. 14.
Les rugæ transversæ obsoletæ qui, suivant Bellardi,
seraient des caractères distinctifs, doivent être consi-
dérés comme des accroissements annuels.
PLaisaNCIEN de Monte Capriolo, près de Bra (Bel-
lardi).
HeLvérieN des environs de Imole (Simonelli).
Fig. 27. ()
C. pyramidata var. multicostata, Bellardi sp. (Balantium). — XVI, p.33, pl. IT,
fig. 14. — De Angelis et Verri, XXXI, p. 270 (Clio). — Sacco, XXXIII, p. 14.
Coquille avec sept côtes sur la valve dorsale.
HELvÉTIEN de Pino dans les collines de Turin (Miche-
lotti et Bellardi).
LanGxien des collines de Turin (Sacco), des environs de
Cesi et du Monte Deruta en Ombrie (Verri et De Angelis). Fie.2.
(1) L E. V. Boas, Bidrag til Pteropodermes, 1880, pp. 69 et 203 ; fig. 47, 74, 81
à 86, 97.
Lt sé ds _ né. |: À
U Ea dés Rs. A. LE
LÉ :
MÉMOIRES. 37
C. pyramidata var. calix, Bellardi sp. (Balantium). — XVI, p. 34, pl. IL, fig. 16.
— Tiberi, XXII, p. 35, — Sacco, XX XIII, p. 14.
La côte latérale est peut-être une déformation.
Très rare dans lHELVÉTIEN des collines de Turin, dans la
marne de Pino (Michelotti, Bellardi). Fig. 29.
C. pyramidata var. sulcosa, Bonelli sp. — Sismonda, VIII, p. 37 (Hyalæwa
pyramidata, pars); dans la première édition de 1842, H. sulcosa, Bonelli. —
Bellardi, XVI, p. 34, pl. II, fig. 15 (Balantium). — Tiberi, XXII, p. 35 (id.).
14 |
\!
Un à |
\
pie. 30. HELVÉTIEN de Val Salice dans les collines de Turin (Bellardi).
ÿ Trois côtes dorsales plus fortes que les latérales, obtuses
/ et un peu bifides, s’atténuant à la marge de l'ouverture.
C. cuspidata, Bosc sp. (Hyalæa). — Hisr. Nar. Co, IL, p. 240, pl. 17, fig. 57. —
Philippi, VI, p. 71. — Seguenza, XV, p. 10, fig. 10. — Tiberi, XXII, p. 33. —
Seguenza, XXI, p. 276. É
‘/
SAHARIEN de Palerme.
AsTIEN de Messine et de Reggio (Seguenza).
Vivant dans la Méditerranée, l’Adriatique et l'Atlantique septen-
trional.
C. trigona, Seguenza, XV, p. 11, fig. 9. — Tiberi, XXII, p. 33. — Audenino,
XX VII, p. 106, pl. V, fig. 4 (Clio triplicata). — Verri et De Angelis, XXXI,
p. 271. (Clio triplicata). — Sacco, XXXIII, p. 13 (Cleodora triplicata).
Plus restreinte antérieurement et
plus allongée que la C. pyramidata,
transversalement striée; valve dorsale
avec quille médiane, ventrale, con-
cave et avec une large côte centrale
un peu convexe. Ouverture triangu-
laire. Fig. 31-32. (©)
Clio triplicata d’Audenino est C. trigone altérée par la fossilisation.
MEessiniex de Messine (Seguenza).
Hezvérien des collines de Turin (Audenino).
Lancuien des environs de Pérouse (Pantanelli, De Angelis et Verri).
Balantium, Leach, fide Gray, 1847.
Coquille allongée, déprimée, conique, sans quille dorsale. Surface
légèrement ondulée et transversalement striée.
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38 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Balantium pedemontanum, Mayer sp.(Cleodora\. — Descer.Cog. foss.in JouRN.
DE CoxcH., XVI, p. 104, pl. IL, fig. 2, 1868. — Michelotti, X, p. 147 (Cleodora
Ricciolii, non Calandr.). — Bellardi, XVI, p. 31, pl. I, fig. 10. — Tiberi, XXII,
p. 34. — Audenino, XX VII, p. 102, pl. V, fig. 6. — De Angelis et Verri, XXXI,
p. 271 (Clio). -— XXXIV, p. 17 (Clio). — Sacco, XXXIIX, p. 18.
Espèce caractéristique par sa grandeur et
sa sculpture.
HELVÉTIEN des collines de Turin (Michelotti,
Bellardi, Audenino, Bellini) et de Bologne
dite (Foresti, Simonelli).
LanGxien des collines de Turin et du Monferré (Sacco, Mayer), des
Langhes, Acqui et Serravalle Scrivia (Mayer, Sacco), des environs
de Pérouse (Pantanelli, Verri et De Angelis).
AqQuiraniEN des collines de Turin et du Monferré (Sacco).
B. pedemontanum, var. Bellardii, Audenino sp., XX VII, p. 104, pl. V, fig. 5
(Clio). — Verri et De Angelis, XXXI, p. 270 (Clio). — Sacco, XXXIII, p. 14.
Le pli dorsal n’est pas visible dans la
région opposite; les stries transversales
manquent sur les carènes.
HELvVÉTIEN du Monte dei Cappuceini, à
Turin (Audenino).
LaNciEN des environs de Pérouse (Verri
et De Angelis). |
Fig. 35-37.
B. acutissimum, Seguenza, XXI, p. 276, pl. XVI, fig. 35 et 35a.
Plus gracile et postérieurement plus aigu que le précédent; plis
transversaux très minces, plus grêles vers la région postérieure,
ensuite s'atténuant.
AsTien de Reggio en Calabre (Seguenza).
B. Guidottii, Simonelli sp. (Clio), XXVI, p. 183, fig. 1.
LANGHIEN. — Dans le même gisement que la Cavolinia Rattonei
(Simonelli).
Sous-genre Flabellulum, Bellardi, 1871.
Coquille peu allongée, transversalement ondulée et ridée. Valve
MÉMOIRES. 39
dorsale avec des côtes longitudinales droites et bords latéraux for-
mani une pointe peu aiguë.
B. Ricciolii, Calandrelli sp. (CZeodora), VII, fig. A et B. — Bellardi, XVI, p. 32,
pl. IL, fig. 11 (B. sinuosuwm). — Ponzi, XIX, p. 23, pl. IL. fig. 5. — Tiberi,
XXII, p. 33. — Verri et De Angelis, XXXI, p. 271 (Clio sinuosa). — Bortolotti,
XX VIIL, p. 10 (B. sinuosum.
« La continuité des rides transversales, qui vont sinueuses de l’une
à l’autre marge, convexes dans la région médiane, concaves
aux côtés, rehaussées à la marge, distingue aisément cette
espèce des suivantes, dans lesquelles les rides transversales
sont plus ou moins largement interrompues dans la région
médiane » (Bellardi).
TorTonEn du Monte Vaticano (Ponzi).
HELVÉTIEN de S. Grato dans les collines de Turin (collection Rova-
senda) et de [ano, près Bologne (Bortolotti).
LanGuien des environs de Pérouse et de Terni (Pantanelli, De
Angelis et Verri).
B. pulcherrimum, Mayer sp. (Cleodora). — Descr. Coq. foss. in Jourx. Coxcu.
_— XVI, p. 105, pl. IL, fig. 3. — Bellardi, XVI, p. 33, pl. Il, fig. 13. — Tiberi,
XXII, p. 34. — Verri et De Angelis, XX XI, p. 271 (Clio). — Sacco, XXXIII, p. 14.
Caractérisé par cinq côtes en longueur et par des minces rides
transversales, nombreuses, interrompues au milieu. Tiberi
pense que cette forme serait une variété pleurospirata de
« l'espèce précédente.
HELVÉTIEN et LancnieN de Acqui et Serravalle Scrivia
(Mayer).
Lancuiex du Monte Deruta en Ombrie (Verri et De Angelis).
Fig. 39.
B. carinatum, Audenino sp. (Clio). — XXVII, p. 102, pl. V, fig. 3. — De Angelis
et Verri, XXXIV, p. 18 (Co). — Sacco, XXXII, p. 14.
Caréné du côté dorsal et sillonné du
côté opposé.
HeLvéTiEN du Monte dei Cappuccini à
Turin (Audenino).
LanGniEN du Monte Cedrone, près
de Città di Castello (De Angelis et
Verri). Fig. 40-41.
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40 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
OBSERVATION. — Le troisième sous-genre établi par Bellardi,
Poculina, caractérisé par la coquille large et la surface sans plis, ne
peut être conservé, parce que les trois formes rapportées au susdit
sous-genre doivent être considérées comme n'étant que des variétés de
la Cleodora pyramidata.
Vaginella, Daudin, 1802.
Coquille droite, longue, ventruse, aiguë postérieurement et rétrécie
en avant.
Vaginella depressa, Daudin, Buzz. Soc. Pi, vol. 43, p. 1. — Sismonda, VII,
p. 97 (Cleodora strangulata). — Bellardi, XVI, p. 34. — Michelotti, X, p. 146
(Cleodora strangulata), — Ponzi, XIX, p. 24. — Tiberi, XXII, p. 37. —
Seguenza, XXI, p. 60. — Audenino, XXVII, p. 108. — Verri et De Angelis,
XXI, p. 269. — Sacco, XXXIIL, p. 15.
Mince, fragile, un peu comprimée ; ouverture en forme de fente
étroite.
PLaIsANCIEN du Modenais (Doderlein).
TorronEex du Monte Vaticano (Ponzi).
HELvÉTIEN des collines de Turin (Sismonda, Bellardi, Michelotti,
Audenino) et dans le Schlier de S. Severino Marche (De Angelis et
Luzi).
LANGHIEN des environs de Pérouse et de Terni (Verri et De Angelis),
de Stilo en Calabre et de Reggio (Seguenza et Mantovani).
AQUITANIEN de la Valle S. Martino, dans les collines de Turin
(Forma et Scarrone, sur détermination faite par moi).
Vivant dans la Méditerranée.
V. Calandrellii, Michelotti sp. (Cleodora), X, p. 147. — Bellardi, XVI, p. 35,
pl. I, fig. 17. — Ponzi, XIX, p. 24, pl. IL, fig. 1. — Tiberi, XXII, p. 37. —
Simonelli, XXIV, p. 8. — Audenino, XX VII, p. 109. — Verriet De Angelis,
XXXI, p. 270. — Sacco, XXXIIT, p. 15.
Torronien du Monte Vaticano (Ponzi).
HELVÉTIEN des collines de Turin (Michelotti, Bellardi, Au-
denino) et dans le Schlier de Bargi, près Bologne (Simonelli).
| LaNGieN des collines de Turin et des environs de Pérouse
rig.#2.(?) et des Martani (De Angelis et Verri).
MÉMOIRES. 41
V.testudinaria, Michelotti sp. (Cleodora), X, p. 148. — Bellardi, XVI, p. 3,
pl. I, fig. 18. — Tiberi, XXII, p. 17.
HeLvérien des collines de Turin (Michelotti et Bellardi).
OBsERYATION. — Les trois espèces ci-dessus ont beaucoup d’affinités.
La première se distingue par sa dépression et par la petite
quille des côtes latérales, laquelle manque chez les autres
espèces. Les deux dernières se séparent parce que V. Calan-
drellii est plus mince, plus longue et régulièrement décrois-
sante vers le sommet, très aiguë, pendant que V. festudinaria
est plus grosse, moins large et renflée dans le milieu. Fig. 43. (°)
V. austriaca, Kittl., Ueber die mioc. Pterop. von Oesterr., p. 54, pl. IL, fig. 8 à 12.
— Audenino, XXVII, p. 109. — Verri et De Angelis, XXXI, p. 269. — Sacco,
XXXIIL, p. 15.
HeLvÉTIEN du Monte dei Cappuccini à Turin (Audenino).
Lancniex du Monte Deruta et Casale Castelbuono en Ombrie (De
Angelis et Verri).
V. gibbosa, Audenino, XXVII, p. 111, pl. V, fig. 8. — Sacco,
XXXIIL, p. 15.
Ouverture ovale et symétrique, face très bossue et
pointue inférieurement ; plus mince que la V. test@di-
naria et plus petite que l'ovato-conica.
Fig. 44-45. (i) Hecvétien du Monte Cappuccini à Turin (Audenino).
V. acutissima, Audenino, XX VII, p. 110, pl. V, fig. 7. — Verri et
De Angelis, XXXI, p. 269. — Sacco, XXXIIL, p. 15.
Différente de la V. testudinaria par le renflement
médian, la légère dépression de la partie voisine de l’ou-
verture et par la dilatation de celle-ci.
HezvérieN du Monte Cappuccini à Turin (Audenino). Fig. 4647. (°)
LancuieN des environs de Pérouse, du Monte Deruta et des Mar-
tani (De Angelis et Verri).
V. Rzehaki, Kittl, Ueber die mioc. Pterop. Oesterr.- Ung., p. 56, pl. I, fig. 13
à 16. — Verri et De Angelis, XXXI, p. 270. — Sacco, XXXIII, p. 15.
Hezvérien du Monte dei Cappuccini à Turin (Audenino) et de
Serravalle Scrivia (Sacco).
49 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Lancien du Poggio Civitella sur le Monte Deruta en Ombrie; un
exemplaire (Verri et De Angelis).
V. ovato-conica, Ponzi sp. (Creseis\, XIX, p. 24, pl. IIL fig. 6.
Oviforme en haut. Ponzi suppose qu’à cette espèce doit se rapporter
le Dentalium ovulum de Philippi.
Torronien du Monte Vaticano (Ponzi).
Cuvieria, Rang, 1827.
Coquille presque cylindrique, droite, transparente; pointe aiguë
chez les jeunes individus, ensuite cloisonnée et tronquée chez les
adultes. Ouverture simple, ovale, comprimée.
Cuvieria astesana, Rang, ANN. Sc. Nar., XIV, p. 498, pl. 19, fig. 2. — Bronn, IV,
p. 86. — Sismonda, VIII, p. 57 (dans la première édition, sous les noms de Cleo-
dora astesana, p. 25, et Cleodora obtusa [non Quoy], p. 25). — Bellardi, XVI,
p. 36, pl. IL, fig. 19. — Ponzi, XIX, p. 24, pl. IL, fig. 8. — Tiveri, XXII, p. 35.
— Sacco, XX XIII, p. 16.
AsTien des collines d’Asti {Sismonda, Michelotti, Bellardi).
PLAISANCIEN des Zinola près Savone (Sacco).
TorToniEN du Monte Vaticano (Ponzi) et, peut-être, une variété
dans le même étage des collines de Turin (Sacco, XXIII, dans
Aggiunte e Correxioni, p. 230).
C. columnella, Rang, Description de deux genres de Ptéropodes dans les ANN.
SC. NAT., vol. 12, 1827, p. 323, pl. XLV, fig. 1 à 8.
Plus grande et plus renflée que la précédente; postérieurement
lumide et ouverture ovale.
TorTonIEN du Monte Vaticano (Ponzi).
C. intermedia, Bellardi, XVI, p. 36, pl. IL, fig. 20. — Tiberi, XXII, p. 35. —
Sacco, XX XIII, p. 16.
Se distingue de la C. astesana par la coquille plus courte, renflée
dans le milieu et un peu rétrécie vers l'ouverture; de la suivante,
parce qu’elle est plus petite et plus longue, moins renflée et plus
rétrécie vers l'ouverture.
PLAISANCIEN des formations aux bords du Pesio (Bellardi). .
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MÉMOIRES. 43
C. inflata, Bonelli sp. ( Vaginella), Catal. ms. Mus. Torino, n. 3,032, in Bellardi,
XVI, p. 37, pl. IL, fig. 21. — Tiberi, XXII, p. 36. — Sacco, XXXIUI, p. 16.
Coquille dolioliforme, inférieurement un peu rétrécie et tronquée
d’une manière obtuse, Côté dorsal de l'ouverture courbé, déprimé
ventralement.
PLaisancIEN, — Magnano près de Biella (Bonelli) et Zinola près de
Savone (Sacco).
C. striolata, Seguenza, XXI, p. 277, pl. XVI, fig. 36.
Moins grêle que la GC. astesana et avec la marge de l'ouverture
sans plis ou ondulations. Surface polie et brillante, ornée de minces
stries longitudinales et transversales.
AsTienx de Messine et de Reggio en Calabre (Seguenza).
C. conica, Seguenza, XXV, p. 118, pl. XI, fig. 51.
Presque cylindrique, grêle, peu convexe, tronquée en bas.
TortToniex des argiles bleues près du village de Benestare dans les
environs de Reggio en Calabre; rare (Seguenza).
Creseis, Rang, 1828.
Coquille allongée, aciculée, droite ou un peu courbe; postérieu-
rement renflée, grêle, transparente, fragile. Ouverture ronde.
Creseis acicula, Rang, Ann. Sc. Nar., 1828, part 13, p. 318, n. 9, pl. XVI,
fig. 6(juv., fig. 5, C. clava). — Ponzi, XIX, p. 24 (Vaginella). — Tiberi, XXII,
p. 36. — Seguenza, XXI, p. 276.
C. acicula var. virgula, Rang, loc. cit., p. 136, pl. XVII, fig. 22 (Cleodora).
Moins allongée ; extrémité postérieure un peu courbée.
AsTIEN de Reggio en Calabre (Seguenza).
TorTonien du Monte Vaticano (Ponzi).
Vivant dans la Méditerranée.
C. striata, Rang, Ann. Soc. Nar., 1828, part 13, p. 315, n. 5, pl. XVII, fig. 3. —
Benoit, V, p. 6 {C. sulcata). — Philippi, VI, p. 72. — Seguenza, XV, p. 12,
fig. 13. — Tiberi, XXII, p. 37. .
MEssiNien de la marne de Trapani; trois exemplaires (Seguenza).
Vivant dans la Méditerranée, l'Atlantique et l'océan Indien.
ARE À 4
de A a à
44 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Styliola (Les., 1826), Fol., 1875.
Coquille étroite, cylindrique, allongée; polie, avec une dilatation
ovoide postérieure. Ouverture oblique, arrondie, un peu rostrée dor-
salement. Les espèces pliocéniques atteignent 3.5 millimètres de
longueur.
Styliola subulata, Quoy et Gaymard sp. (Cleodora), AN. Sc. Nar., 1827, vol. X,
p. 233, pl. VI, fig. 1 à 3. — Ponzi, XIX, p. 24, pl. IN, fig. 9 ( Vaginella spini-
fera). — Tiberi, XXII, p. 36. — Seguenza, XXI, p. 276.
Sillonnée sur le dos et avec une quille interne correspondante,
prolongée en avant en arête aiguë.
SicILIEN de Palerme (Monterosato).
AsTIEN de Reggio en Calabre (Seguenza).
TorToniex du Monte Vaticano (Ponzi).
Vivant dans la Méditerranée, l’Atlantique et la mer Rouge.
Comme conclusion, nous pouvons dire que le développement des
Ptéropodes en Italie a atteint le maximum dans le Miocène et le Plio-
cène ; la plus grande abondance de restes fossiles a été recueillie dans
les marnes minces du Langhien, dans les grès, les marnes grises et
les pseudo-langhiennes de l’'Helvétien, enfin, dans les formations sa-
bleuses astiennes. Dans le Néozoïque le nombre des espèces se réduit,
bien que le nombre des individus reste extrêmement, considérable.
Non recueillis dans
Espèces. d’autres étages.
Dec ur Salarial + TN Rd. 7 1
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PLODÈNE. 4 ES PAGES Nr AE 9 3
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Le A | Langon 5e ni 16
Aquitanien rs Met Ve 3
L'extension géologique est la plus grande chez les espèces encore
aujourd'hui vivantes et entre autres celle de Cleodora pyramidata (L.),
qui a vécu dans le Miocène (à l’exclusion peut-être de l’Aquitanien),
le Pliocène, le Quaternaire et se retrouve très commune dans les mers
tempérées actuelles. |
MÉMOIRES. 45
TABLEAU
de la distribution géologique des Ptéropodes dans les divers étages du Tertiaire italien.
Post-
Le. È Miocène Pliocène pliocène
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— helicina (Rang). |
Valvatellu bellerophina (Seg.) EN Sr
Protomedea rostralis (Soul.). PORT LCL AERCRE LL
Spirialis.rarovertus (Filem.-h.5. 0 PM lc Paie | TEST es
— globulosa (Seg.). Fe
— diversa (Monter.) k
Cavolinia tridentata (Forsk) .
inflexa (Les.) :
pera finis (Seg.)
inflata (Seg.)
oo ensts Sels) ARE Rem best à Éer-
5 EURE RE LORS PVPEI ELA CNE MP EARCE L'TTS à
Scillæ (Seg.). É |
revoluta (Bellardi) .
interrupta (Bonelli).
aurita (Bonelli). .
gypsorum (Bellardi)
grandis (Bellardi) .
Cookei (Simonelli) .
Rattonei (Simonelli)
Audeninoi (Vinassa)
Gamopleura tuurinensis (Sim.) . US Der REA PC LA ATA CA D
Dracrus riminosd (es): LEA le lretss Lette ft. 0
Cleodora pyramidata (L.). . . . A... | à | & | & De | æ | De | +
— cuspidata (Bosc.) re PSE EU PS EN 4 #
— trigona (Seguenza) . .
Balantium pedemontanum (Mayer) .
— acutissimum (Seg.) .
— Guidottii (Simonelli) .
— Ricciolii (Calandr.) Enr ta le he ee oct Krce Re 137
— pulcherrimum (Mayer) . L.. 4 | + |. h.. 1... 1...)
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— carinatum (Auden.) .
Vaginella depressa (Daud.)
— Calandrellii (Michel.).
-- testudinaria (Michel.).
— austriaca (Kittl.) .
— gibbosa (Auden.)
acutissima (Auden.)
—- Rzehaki (Kitt].)
—- ovatu-conica (Pouzi) Mare let Eee Dr BDs
Cuvieria astesana (Rang). . . . |... |... |... | x D... + | æ D. les
columnella (Rang) .
intermedia (Bellardi)
influta (Bonelli) .
striolata (Seg.) .
conica (Seg.).
Creseis acicula (Rang). PE opel EU EU 7 ES AT
— striata (Rang). . sec Poutacluole tra l she
Styliola subulata (Quoy et Gaym.) NA TEA EN EI à CU CON D
20 TABLEAUX INDICATIFS
E MEMBRES FONDATEURS,
PRÉSIDENTS, VICE-PRÉSIDENTS, TRÉSORIERS, BIBLIOTHÉCAIRES
| ET SECRÉTAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE 1863 A 1905.
Br. MEMBRES FONDATEURS.
1® janvier 1863.
J. Cor.BEAU.
4 FC "DE MALZINE.
Ég. Fologne.
FR. ROFFIAEN.
A. SEGHERS.
J.-L Weyers.
_ H. LAMBOTTE.
6 avril 1863.
G. DEWALQUE.
F. ELoix.
Ee A. BELLYNCK.
__ Eu. CHARLIER.
. Cx. CocHETEUX.
._ Comte M. DE RoBraxo.
Baron Px. DE RycKHOLT.
Baron EpM. DE SÉLYs-LONGCHAMPS.
J. D'UDEKEM.
L. GEELHAND DE MERXEM.
L'abbé Micxor.
ADR. Rosart.
A. THIELENS.
ALB. TOILLIEZ.
PREÉSIDENTS.
1884-1886. P. Cogels.
1886-1888. J. CrocaQ.
1888-1890. F. CRÉPIN.
1890-1892. É. HeNNEQUIx.
1892-1894. J. Croce.
1894-1896. A. Daimeries.
1896-1898. J. Croca.
1898-1900. M. Mourlon.
1901-1902. A. Lameere.
1903-1904. Ph. Dautzenberg.
1905-1906. Ad. Kemna.
1863-1865. H. LAMBOTTE.
1865-1867. H. Apax.
1867-1869. Comte M. DE RoBraxo.
1869-1871. J. CoLBEau.
1871-1873. H. Nysr.
1873-1875. G. DEWALQUE.
1875-1877. J. CrocQ.
1877-1879. A. BRIART.
1879-1881. J, Croca.
1881-1882. Fr. ROFFIAEN.
1882-1884. J. Croce.
SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
VICE-PRÉSIDENTS.
1863-1865. F. DE MaALziNE. 1884-1886. J. Croca.
1865-1867. H. LAMBOTTE. 1886-1887. H. Denis.
1867-1869. H. Apan. 1887-1893. P. Cogels.
1869-1870. Comte M. pe RoBiAno. 1893-1895. É. HENNEQUIN.
1870-1871. H. LAMBOTTE. 1895-1896. J. Croce.
1871-1873. TH. LECOMTE. 1896-1898. A. Daimeries.
1873-1875. J.-L. Weyers. 1898. J. CRoCQ.
1875-1879. FR. ROFFIAEN. 1898-1900. É. HENNEQUIN.
1879-1884. H. Denis. 1901-1904. Baron O. van Ertborn.
1905. A. Lameere. |
TRESORIERS.
1863-1868. J. CoLBEAu. | 1869-1905. Ég. Fologne.
BIBLIOTHÉCAIRES.
1863-1871. J.-L. Weyers. 1878-1882. Th. Lefèvre.
1872-1877. Ern. Van den Broeck. 1882-1884. L. PIGNEUR.
Ern. Van den Broeck. 1885-1895. Th. Lefèvre.
1877-1878.
‘A. Rutot. 1895-1905. H. de Cort.
SECRÉTAIRES.
1863-1868. J. CoLBEAu. 1881-1895. Th. Lefèvre.
1869-1871. C. Srars. 1895-1896. H. de Cort.
1871-1881. J. CoLBEaAu.
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.
1896-1905. H. de Cort.
AE te . : 2
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BULLETINS DES SEANCES
SOGÉTÉ ROYALE ZOOLOGQUE ET. MALAGOLDGQUE
Assemblée générale du 8 janvier 1905.
PRÉSIDENCE DE M. DAIMERIES.
La séance est ouverte à 3 heures.
Font excuser leur absence : MM. Dautzenberg, président; baron
van Ertborn, vice-président; Delheid, Kemna, Lameere, Loppens et
Van den Broeck.
Rapport du Président.
Le Secrétaire général donne lecture du Rapport sur la situation de
la Société :
Messieurs,
Notre Société est entrée le 1° janvier 1905 dans sa quarante-
deuxième année d’existence. La modification de son titre, décidée par
l’Assemblée générale de 1903, a été rendue définitive par autorisa-
tion du Roi en date du 10 février 1904.
IV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Pendant lexercice qui vient de s’écouler, la Société a continué
le cours normal de ses travaux. Elle se compose actuellement de
72 membres effectifs, à vie et protecteurs, 16 correspondants et
11 honoraires, soit en tout 99 membres, répartis comme suit : en
Belgique : 60 effectifs, dont 1 membre à vie, 1 protecteur, À corres-
pondant et 5 honoraires; à l'étranger : 11 effectifs, dont 2 à vie,
15 correspondants et 6 honoraires. Le Conseil s’est vu dans l’obliga-
tion d'appliquer l’article 8 des statuts et de prononcer la radiation de
quelques membres pour refus de paiement des cotisations; nous avons
eu à enregistrer un décès, celui de M. Heynemann et deux démis-
sions, celles de MM. Moens et Solvay, de sorte que, malgré les trois
adhésions nouvelles, celles de MM. de Contreras, Steinmetz et Van
Heurck, le nombre des membres se trouve inférieur à celui qu’accu-
sait le Rapport présidentiel de 1904. Cette situation fàcheuse menace
de s’empirer, car de nouvelles radiations devront probablement être
faites sous peu. |
Les publications se sont succédées régulièrement : le tome XXX VIII
(1903) des Annales a paru le 31 octobre 1904 et les feuilles 4 à 10
des Bulletins des séances de 1904 ont été, à mesure de leur impres-
sion, distribuées aux membres : ces feuilles leur seront à nouveau,
comme cela se fait depuis 1903, fournies avec le tome XXXIX des
Annales, dont l'apparition est prochaine, et se fera aussitôt que le
mémoire annoncé par M. le D' Rousseau aura été déposé. MM. de
Contreras, De Pauw, Loppens, et tout particulièrement M. Kemna,
ont donné de multiples et intéressantes communications.
Le tirage des Annales s’est fait comme précédemment, à raison de
500 exemplaires, et celui des Bulletins s'est maintenu au chiffre
de 300, y compris les 100 exemplaires qui ont permis d’assurer la
distribution aux membres des Bulletins en feuilles séparées.
La.bibliothèque s’est grandement accrue par les apports incessants
des nombreuses sociétés avec lesquelles nous entretenons des relations
et, par les soins de notre bibliothécaire, diverses importantes institu-
tions nous ont consenti récemment des échanges avantageux.
Le service des prêts a régulièrement fonctionné : il est toutefois
regrettable que nos membres n'utilisent pas davantage notre biblio-
thèque, dont les richesses restent ainsi presque inutilisées.
Nous sommes les obligés de ceux qui se sont dévoués aux intérêts de
la Société. M. de Gort, notre Secrétaire général, et M. Fologne,
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. V
notre Trésorier, ainsi qu'envers les administrations qui nous ont
prêté leur bienveillant appui : le Gouvernement, auprès duquel
nous sollicitons un subside en échange de 35 exemplaires du tome
XXXVIII qui lui ont été fournis; la Province de Brabant, qui
met annuellement une somme de 300 francs à notre disposition, et
la Ville de Bruxelles et le Conseil d'administration de l’Université,
auxquels nous devons les locaux dans lesquels nous tenons nos
séances et qui abritent notre bibliothèque et nos collections.
Rapport du Trésorier.
M. Fologne expose la situation financière de la Société, la Com-
mission de vérification des comptes ayant contrôlé et approuvé les
écritures. Il présente ensuite, au nom du Conseil, le projet de budget
pour l’exercice 1905, et l’Assemblée l’approuve sans discussion.
Jours et heures des séances mensuelles.
L'Assemblée décide que les réunions se tiendront, à titre d'essai,
le soir à 8 heures, et elle délègue au Conseil le soin d’en fixer le Jour.
Celui-ci sera toutefois un samedi et ne sera pas le premier, ce soir
étant celui où se réunit la Société entomologique.
Excursion.
M. Kemna ayant parlé, il y a quelques mois, d'inviter la Société à
une excursion zoologique aux bassins de filtrage de la Société des
« Waterworks d'Anvers », à Waelhem, lorsque la saison serait
propice, cette promesse lui sera rappelée, et si la chose est possible
cette année, notre excursion annuelle s’y fera, sous la direction du
savant directeur de la société anversoise.
| Elections.
PRÉSIDENCE. — M. Dautzenberg, président sortant, n'étant pas
rééligible, l’Assemblée désigne, à l'unanimité, M. Kemna pour
occuper la présidence pendant les années 1905-1906. (Applaudisse-
ments.)
VI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
M. Daimeries se fait l'interprète de la Société en adressant des
remerciements à M. Dautzenberg, président sortant, qui, bien que
demeurant à Paris, n’a pas manqué pendant les deux années de ses
fonctions d’assister à la plupart de nos réunions. (Applaudissements.)
Conseil. — M. Daimeries annonce que M. le baron van Ertborn
désire ne plus faire partie du Conseil.
L'Assemblée procède au vote pour les trois sièges devenant vacants,
ceux qu'occupaient MM. Lameere, van Ertborn et Vincent.
Douze membres prennent part au vote : les suffrages se répar-
tissent comme suit : |
ME Désneux 57 227968 M REA NT NOÉ
Lamegre 2 RTE are OM TAS ARATSS
Schouteden, ; FEAR HE MRRE EE PAS TES
Yan den Broeck 5x PRG GE
Vincent: 5 2 DT AREA ASRSRRRREE EN RARE
MM. Lameere, Schouteden et Vincent sont proclamés membres du
Conseil pour les années 1905-1906.
COMMISSION DES COMPTES, — MM. Carletti, Delheid et Kruseman,
sortants et rééligibles, sont, à l’unanimité, désignés pour continuer
leurs mandats pour l’année 1905. 5 |
L'Assemblée générale est levée à 4 heures.
Se tient ensuite la réunion ordinaire de janvier :
Correspondance. :
M. R.-J. Lechmeere Guppy, de Port of Spain, Trinité, offre à
la Société un certain nombre de brochures et exprime le désir
de recevoir en échange le tome VIII (1873) des Annales. Cette
proposition est adoptée.
M. Marcel de Contreras annonce la prochaine apparition de son
ouvrage : Les Oiseaux observés en Belgique : 1° partie : Les Gym-
nopaides. Le prix de souscription est fixé à 10 francs le volume.
S'adresser chez l'éditeur F. Vanbuggenhoudt, à Bruxelles.
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. VII
Bibliothèque.
R.-J. Lechmeere Guppy : Observations upon the physical condi-
tions and fauna of the quif of Paria (Ex : Proceen. Vicroria INsri-
TUTE OF TRiNIDAD ; 1904). — Descriptions of tertiary fossils from the
Antillean region (Ex : Proceen. U. S. Narioxaz Museum; Was-
_hington, 1896). — On the Naparima Rocks, Trinidad (Ex : GEOLo-
GICAL MAGaziNE ; 1900). — On some specimens of fossils from Tobago
in the Victoria Museum, Trinidad. — On samples of Rock-borings at
Sangregande, Trinidad. — The Sangregande borings. — Forami-
nifera and oceanie rocks of Trinidad. — Preliminary notes on the
Marbele Manjak mine. — Note on the Komuto shell-bed. — Folding-
diagram of three borings, Cunapo coalfield (Ex : ProcEED. VicrORIA
IxsriTuTE or Trininan ; 1904).
Communications.
HYDROIDE NOUVEAU POUR LA FAUNE BELGE,
Par K. LOPPENS.
Filellum serpens, Hassall., trouvé en mai 1904 sur Sertularia
abietina, entre les Crevettes qu’un pêcheur venait de chaluter.
Sur le même Sertularia, j'ai trouvé encore Coppinia arcta, que
j'ai déjà signalé à la Société, il y a quelques mois. Cette espèce est
notablement plus petite que celle représentée par Hincks dans ses
Hyproin ZooPxyres, quoiqu’elle soit, d’après la légende, représentée
en grandeur naturelle. Il se peut que ce soit une variété naine. Je n'ai
trouvé que deux fois ce Filellum et ce Coppinia; ces espèces doivent
donc être assez rares.
ANIMAUX MARINS VIVANT DANS L'EAU SAUMATRE,
Par K. LOPPENS.
Les espèces suivantes ont été trouvées dans l’ancien canal de
Furnes, près de Nieuport, pendant l'été dernier, dans une eau d'une
densité de 1.015 à 4.021, durant les mois où il ne passe que peu
d’eau douce par le canal :
Obelia gelatinosa, Pall.; grandes colonies fixées aux murs et aux
portes de l’écluse.
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VIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Obelia longissima, Pall.; même endroit. |
Campanularia flexuosa, Hincks; attachés aux portes de l’écluse,
mais assez rares.
Farella repens, Farre.; même endroit.
Mysis vulgaris, Thomps.; j'ai observé l’été passé des bandes innom-
brables de cette espèce accompagnée de Palæmon varians, Leach ;
celle-ci vit surtout dans l’eau saumâtre : elle est considérée comme
assez rare; ici elle est très commune.
Deux espèces de Néréides non déterminées.
Gobius minutus, Linné ; assez commun. |
Cardium edule, Linné; à la suite de la trouvaille de plusieurs
valves vides entre les zostères, J'ai signalé cette espèce comme vivant
probablement dans ce canal. Cette année j'en ai retiré une grande
quantité d'exemplaires bien en vie, jeunes et adultes, vivant dans une
eau dont la densité ne dépasse pas 4.010. Les valves offrent la parti-
cularité d’être très développées postérieurement en pointe. Herklots
représente cette espèce à forme irrégulière, mais moins prononcée
que celles que j'ai ici. Les valves des individus que J'ai pu me pro-
curer en mer sont presque toutes régulières, tandis que dans le canal
aucun individu adulte n’est conforme au type marin. Je suppose que
le milieu, notablement différent, doit en être la cause,
Dans le bassin à flot, contenant de l’eau de mer, j'ai trouvé un
Crustacé signalé jusqu’à présent comme habitant seulement l’eau
douce, le Ganthocamptus staphylinus, Jur.; commun.
La séance est levée à 5 heures.
Séance du 11 février.
PRÉSIDENCE DE M. KEMNA.
La séance est ouverte à 8 heures du soir.
M. Lameere se fait excuser.
Les comptes rendus des réunions de mai à décembre 1904 conte-
nus dans les feuilles 6 à 13 des Bulletins des séances sont déclarés
adoptés.
|
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. IX
Correspondance.
Le Gouvernement provincial du Brabant accorde à la Société,
pour l’année 1904, un subside de 300 francs.
Bibliothèque.
DéPÔTs :
Annales : t. XXXIX, 1904, Bulletins des séances : feuilles 11-13.
TIRÉS A PART :
L.-F. De Pauw : Quelques considérations sur l’'Okapi.
Ad. Kemna : Les structures cérébrales dorsales chez Les Vertébrés
inférieurs.
Échanges de publications.
Museu Goeldi de Historia natural e ethnographia(Museu paraense),
à Para (Brésil).
Société des Naturalistes de Saint-Pétersbourg.
Ces nouvelles relations sont approuvées.
Collections.
M. Kemna, au nom du Conseil, entretient l’assemblée des collec-
tions de la Société, de l'entrave qu’elles ont apporté à l’arrange-
ment de la bibliothèque et qu’elles causent à son développement, de
leur non-valeur pour les membres de la Société, par suite de l’impos-
sibilité absolue de les consulter, et il en propose l’aliénation.
MM. Fologne et Weyers, membres fondateurs, approuvent cette
mesure.
M. de Cort propose de convoquer une assemblée générale extra-
ordinaire laquelle décidera du sort des collections. Cette proposition
est adoptée.
Communications.
M. Rousseau donne lecture d’un travail de M. L. Calvet, de Cette :
Liste des Bryoxoaires marins des collections du Musée royal d'His-
toire naturelle de Bruxelles, et propose son insertion dans nos publi-
cations.
x SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Il est décidé que ce travail prendra place, comme Mémoire, en
tête du volume XXXIX (1904) des Annales.
M. Kemna annonce qu'il fournira pour le même volume un
mémoire intitulé : La biologie des eaux potables.
Assemblée générale extraordinaire du 11 mars.
PRÉSIDENCE DE M. KEMNA.
La séance est ouverte à 8 heures du soir.
Correspondance.
La Société enregistre le décès de M. A. Preudhomme de Borre,
ancien conservateur au Musée royal d'Histoire naturelle de Bruxelles,
né en 1833, décédé au Grand-Saconnex, près Genève, le 27 fé-
vrier 1905.
M. de Borre faisait partie de la Société depuis 1869.
Par dépêche en date du 21 février, M. le Ministre de l'Intérieur
et de l’Instruction publique fait parvenir à la Société deux ordon-
nances de paiement, l’une de 500 francs, l’autre de 1,000 francs, du
chef de l'envoi de 35 exemplaires des tomes XXXVII et XXXVIIT,
ajoutant que le tome XXX VIII doit être considéré comme le minimum
de travail justifiant le maintien d'une allocation de 1,000 francs.
L'Académie royale de Belgique envoie le programme de ses con-
cours pour 1905. |
Les questions intéressant la zoologie sont les suivantes :
2. — On demande de nouvelles recherches sur la reproduction
et la sexualité des Dicyémides. L’embryon infusoriforme est-il vrai-
ment le mâle de ces parasites? On désire voir établir un parallèle
entre la génération des Rhombozoaires, d’une part, et celle des Proto-
zoaires, de l’autre (Prix : 4,000 francs).
7. — On demande de nouvelles recherches sur le développement
de l'Amphioxæus, spécialement sur la segmentation, la fermeture du
blastopore, la genèse de la notochorde, du névraxe et du mésoblaste.
On désire voir élucider la question de savoir si le chevauchement que
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XI
l'on. observe, chez l’adulte, entre les organes homodynames de droite
et de gauche, est primitif ou secondaire. (Prix : 1,000 francs.)
Le Naturwissenschaftliche Verein für Schleswig-Holstein, à Kiel,
annonce qu’il fêtera, les 17 et 18 juin prochain, le cinquantième
anniversaire de sa fondation. (Félicitations)
L'Institut international de bibliographie à Bruxelles invite la
Société à souscrire à l'Annuaire des Sociétés scientifiques, artistiques
et littéraires de Belgique qu'il vient de publier. L'assemblée RS
d'adhérer à à la souscription.
Bibliothèque.
Doxs DES AUTEURS :
Ph. Dautzenberg : Observations sur le genre VavceriA, Pallary
(Ex : Buzu. Soc. Zoo. ne France; Paris, 1904).
Ph. Dautzenberg et G.-F. Dollfus : Études critiques sur la nomen-
clature avec examen des genres Pecruncuzus et GLycIMERIS (Ex :
. Journ. DE Concyz.; Paris, 1904).
Ph. Dautzenberg et A. Bavay : Description d'un Auussivu dragué
par le Siboga dans la mer de Célèbes (Ex : JourNaz DE CoNCHYL. ;
Paris, 1904).
Ph. Dautzenberg : Variations et cas tératologiques chez le MuREx
BRANDARIS, Linné. (Ex : Journ. DE Concuyc.; Paris, 1904.)
Aug. Lameere : L'évolution des ornements sexuels (Ex : Bu.
Acap. ROY. DE BeLc.; Bruxelles, 1904).
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Echange nouveau.
Sociedade scientifica de S. Paulo (Brésil). L'assemblée décide
l’échange de nos Bulletins contre les publications de cette institution.
__ Aliénation des collections.
. Aucune opposition n'ayant été présentée à la proposition de se
| débarrasser des collections, l'assemblée délègue au Conseil le pouvoir
de les aliéner au mieux des intérêts de la Société.
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XII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Communication.
L'ORIGINE DE LA CORDE DORSALE,
Par AuG. LAMEERE.
Dans l’une de nos dernières séances, M. Kemna a émis des consi-
dérations très intéressantes sur l’origine de la corde dorsale (”).
Notre confrère admet la parenté des Chordés avec les Entérop-
neustes ; il assimile le tube digestif de l'Amphioxus à l'appareil respi-
ratoire du Balanoglossus et il considère la corde ge comme
l’homologue de l’intestin des Hémichordes.
Je Arofise sur cette question capitale une opinion toute différente,
et je ne suis d'accord avec M. Kemna que sur un point, celui qui
envisage la corde dorsale non comme un organe nouveau, mais
comme le résultat de la transformation d’une disposition préexistante
chez l'ancêtre des Chordozoaires.
1! y a déjà près de vingt ans que Je cherche la solution du pro-
blème de la classification générale du règne animal; je me suis
appliqué à disséquer les idées si variées qui ont été émises par nombre
d'auteurs dont le défaut capital est, le plus souvent, de n’envisager :
que les organismes qu’ils ont sous les yeux : de leurs observations ils
croient pouvoir tirer des conclusions qui, paraissent très plausibles,
mais ils ne suivent pas, la plupart du temps, la répercussion de leurs
opinions sur la totalité du règne animal, ce qui leur montrerait fré-
quemment qu'ils n’ont raison qu’en apparence.
Je me suis donc appliqué à soumettre en quelque sorte à la
méthode expérimentale les différentes conceptions phylogénétiques,
poursuivant leurs conséquences chez les Animaux de toutes les caté-
gories : cela m'a amené à considérer que la seule hypothèse qui
permette d'expliquer l’évolution du règne animal et qui donne à
l'anatomie comparée une base rationnelle est l'hypothèse faite
en 4884 par Adam Sedgwick (?).
L'étude de l’'embryologie du Perzpatus a conduit le savant profes-
seur anglais à envisager les cavités cæœlomiques des Cœlomates comme
étant homologues aux loges mésentériques des Anthozoaires, qui
(1) An. KEMNA, « L'origine de la corde dorsale » (Ann. Soc. Zool. Belg. K.
XXXIX, 1904; Bull., p. Lxxxv).
LR UE. « On the Origin of Metameric Segmentation and some other Mor-
phological Questions » (Quart. Journ. Microsc. Sc., XXIV, 1884, p. 43).
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XIII
seraient devenues indépendantes de la cavité digestive. L’hypoblaste
se différencierait de cette manière en endoderme et mésoderme ;
deux antimères se faisant vis-à-vis, par suite de la symétrie bilatérale
existant déjà chez les Anthozoaires, amèneraient la constitution d’un
métamère : l’origine du cœlome, l’origine du mésoderme, l’origine
de la segmentation seraient donc expliquées à la fois par cette seule
conception, dont on peut trouver des traces dans Balfour et même
dans Leuckart.
La conséquence des idées de Sedgwick est que tous les Animaux
supérieurs aux Coœælentérés descendent d’Anthozoaires et que ceux
qui, comme les Turbellariés et les Rotifères, n’offrent pas de cœlome,
sont des Animaux qui l'ont perdu, étant non pas acælomates comme
les Cœlentérés, mais apocælomates, ainsi que je l'ai indiqué antérieu-
rement (). |
C'est mon maître, M. Édouard van Beneden, qui a appelé mon atten-
tion sur l’hypothèse de Sedgwick; il a insisté sur son énorme impor-
tance dans divers travaux (), et notamment dans son étude capitale
des Anthozoaires de la Plankton-Expedition ().
Édouard van Beneden a, en effet, démontré qu'il y a des Antho-
zoaires offrant tout ce qu’il faut pour pouvoir être envisagés comme
les ancêtres des Animaux segmentés : ce sont les Cérianthides, dont
le mode de croissance est identique à celui de la trochosphère, du
nauplius, de lAmphioxus.
Je me suis appliqué à poursuivre les conséquences des idées de
Sedgwick et d’Édouard van Beneden dans tout le règne animal,
et je suis arrivé à cette conviction qu’elles nous donnent la clef de la
classification zoologique. :
Ainsi que je l’ai esquissé antérieurement (*), il n’y a que trois types
d’Animaux supérieurs :
1° Les Chordozoaires qui descendraient d’un Cérianthide péla-
gique;
(1) AuG. LAMEERE, « L'origine des Cténophores » (Ann. Soc. Zool. Belg.,
XXX VII, 1903; Bull., p. LxxxvI).
(*) Én. van BENEDEN, « Recherches sur le développement des Arachnactis »
(Arch. de Biol., XI, 1891, p. 119).
(5) Ép. van BENEDEN, Les Anthosoaires de la Plankton-Expedition. Kiel et
Leipzig, 1897.
(4) AuG. LAMEERE, « Prolégomènes de Zoogénie » (Bull. Scient. Giard, XXII,
1891, p. 399).
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XIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
2 L'ensemble des Arthropodes, des Vers et des Mollusques, auquel
on pourrait restituer le nom d’Artiozoaires inventé par de Blainville,
cet embranchement descendant d’un Cérianthide retourné et progres-
sant sur les tentacules ;
3° L'ensemble constitué des Échinodermes d’une part, d'autre part
des Entéropneustes, des Axobranches, des Bryozoaires, des Brachio-
podes et des Chétognathes qui pourraient être réunis en un groupe
des Lophostomes; ce troisième embranchement est éminemment
caractérisé par la possession de cinq cavités cœlomiques seulement ;
il pourrait de ce fait recevoir la dénomination de Pentaxoatres, son
origine devant être cherchée chez un Anthozoaire à six loges, la
sixième loge ayant avorté par la persistance du blastopore transformé
en anus. |
Tout ceci devrait être développé longuement, ainsi que je compte
le faire plus tard, et ce que j'ai à dire de la corde dorsale gagnerait
évidemment à figurer dans un exposé général de la classification et
de l’anatomie comparée des Animaux, ce que je ne puis faire en ce
moment. Sans l'intervention de M. Kemna, J'aurais laissé dormir la
question, mais puisqu'il nous a provoqué à la discussion, je tiens à
formuler mon opinion.
Les ressemblances que présentent l’Amphioxus et le Balanoglossus
peuvent s’expliquer d’une part par une convergence éthologique,
d'autre part par la parenté des deux types. (Celle-ci se borne
cependant pour moi, ainsi qu'on vient de le voir, au fait que l’un et
l’autre descendent d'Anthozoaires, car ils ont pour ancêtres des
Anthozoaires différents.
Je rechercherai donc quelle est la signification de la corde dorsale
dans l'hypothèse déjà exposée par moi antérieurement () que les
Chordozoaires descendraient directement d’un Cérianthide pélagique.
Chez un Cérianthide il y a à considérer, comme chez tout Antho-
zoaire :
4° Des tentacules;
2 Un actinopharynx ou stomodæum ectodermique caractéris-
tique de tous les Scyphocnidaires. Cet organe présente deux orifices :
a) la bouche de l’Anthozoaire ou actinostome par laquelle le stomo-
dæum communique avec l'extérieur ; b) l'orifice de communication
(1) AuG. LAMEERE, « L’Origine des Vertébrés » (Bull. Soc. Belg. Microscop.,
XVII, 1891, p. 91).
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BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XV
du stomodæum avec la cavité digestive hypoblastique ou entérostome ;
cet orifice est probablement l’homologue de la bouche des Hydroïdes
et, par conséquent, du blastopore;
3° Des loges mésentériques séparées par des sarcoseptes également
caractéristiques de tous les Scyphocnidaires.
= Deux loges se faisant vis-à-vis, les loges directrices, déterminent
la bilatéralité de l'animal ; elles portent les dénominations respectives
de loge médio-dorsale et de loge médio-ventrale, ces dénominations
ayant été appliquées pour la première fois par Kôlliker aux Penna-
tulides par comparaison avec les fleurs zygomorphes : les botanistes
appellent, en effet, ventral le côté de la fleur qui est tourné vers le
bas de la tige et dorsal le côté opposé.
Chez les Cérianthides, la bilatéralité est, en outre, fortement
accusée par l’élongation de lactinopharynx dans le sens dorso-
ventral, ce qui amène les loges non directrices à se faire vis-à-vis de
chaque côté de la fente actinopharyngienne.
Les loges des Scyphocnidaires se développent de haut en bas, les
sarcoseptes croissant du pôle où se trouvent les tentacules vers
’ l'extrémité aborale.
Les Cérianthides offrent une larve pélagique dont la croissance a
été divisée par Édouard van Beneden en deux phases :
4° Une phase qui aboutit à la constitution d’un stade cerinula où
la larve offre six loges, c’est-à-dire le nombre qui caractérise l’état
adulte des Antipathaires et de l’ancêtre probable des Échinodermes.
2° Une phase dans laquelle il y a multiplication des loges en même
temps qu’un allongement de l’animal dans le sens dorso-ventral.
Dans cette phase d’accroissement secondaire, les nouvelles loges
prennent naissance invariablement aux dépens de la loge directrice
médio-ventrale : deux nouveaux sarcoseptes se développent dans
celle-ci de manière à la diviser en trois loges, une loge située à droite,
une à gauche et une loge centrale qui continue à fonctionner comme
loge médio-ventrale et à reproduire le processus d’une manière iden-
tique ; les loges nouvelles naissent donc par paires, successivement
d'avant en arrière aux dépens d’une zone de prolifération qui est
située sur la génératrice médio-ventrale du cylindre constitué par
l’Anthozoaire. Ce phénomène est accompagné d’une croissance en tous
points semblable du reste du corps de l'animal et notamment de l’acti-
nopharynx, qui, dans toutes ses parties, prolifère d'avant en arrière
dans une zone située près de son extrémité ventrale. Il en résulte que
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XVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
l’actinostome comme l’entérostome s’allongent, et si l’on considère la
génératrice médio-ventrale comme fixe et postérieure, l’on peut dire
que toutes les parties de l’actinopharynx sont graduellement exilées
de plus en plus loin vers l'avant,
Chez la larve pélagique de l’'Amphioxus, nous pouvons homo-
loguer :
1° Aux loges mésentériques des Cérianthides, les cavités cœlo-
miques. Celles-ci prennent, en effet, naissance par paires d'avant en
arrière, aux dépens de l'extrémité postérieure de la cavité archenté-
rique suivant une zone de prolifération voisine du blastopore ; elles se
développent à partir de la face neurale vers la face opposée, comme
les loges des Anthozoaires progressent de haut en bas, mais à peine
Dinsé et avant d’opérer leur descente sur les côtés du corps, elles se :
détachent de l'intestin et en deviennent indépendantes ;
2° A l’actinopharynx des Cérianthides, le système nerveux qui
prend naissance aux dépens d’une invagination ectodermique ef qui
se développe d'avant en arrière à partir d'une zone de prolifération
voisine du blastopore.
Mais entre la larve pélagique de l’Amphioxus et le Cérianthide, D
y a quatre différences essentielles :
1° Les tentacules ne se développent pas ;
20 L’entérostome reste réduit au blastopore, c'est-à-dire que
celui-ci n’est pas intéressé par la croissance secondaire qui allonge
l’actinopharynx et la cavité archentérique; il subsiste dans son état
primitif au lieu de s’agrandir comme il le ferait chez un Cérianthide :
il en résulte que l’actinopharynx, au lieu de s'ouvrir suivant toute sa
longueur dans la cavité digestive, ne communique avec celle-ci que
par le canal neurentérique ;
3° L’actinostome se ferme d’arrière en avant, de manière à se
réduire au neuropore, l’actinopharynx se transformant en un tunnel,
de sorte qu’en définitive, au lieu de communiquer avec l'extérieur sur
toute sa longueur par une vaste ouverture, la cavité digestive est en
relation avec le dehors par un long canal qui lui est superposé;
4° On voit se constituer une corde dorsale. |
Édouard van Beneden et Julin (!) ont démontré que la corde dorsale
n'est pas un organe impair, mais qu’elle est formée de cellules
(1) Ép. van BENEDEN et CH. Juuin, « Recherches sur la morphologie des Tuni-
ciers » (Arch. de Biol., VI, 1887).
ep
+
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. XVII
disposées à droite et à gauche de la ligne médiane qui viennent secon-
dairement se placer à la file les unes des autres dans l’axe de l’orga-
_ nisme.
Fr
|
es
La corde dorsale se développe comme le système nerveux et comme
les loges cœlomiques, d'avant en arrière, à partir de la zone de pro-
lifération voisine du blastopore, c’est-à-dire exactement comme une
partie quelconque du corps des Cérianthides ; nous sommes donc en
droit de nous demander si elle n'existe pas aussi chez ces derniers. La
vacuolisation des cellules qui la constituent étant tardive, nous pou-
vons nous attendre à ce que les cellules qui la représentent chez les
Cérianthides ne soient pas vacuolisées, et comme la corde dorsale n’est
_ que secondairement indépendante de l’endoderme, nous pouvons en
inférer encore qu'elle se trouvera attachée à l’hypoblaste chez le
Cérianthide ancestral.
Faisons enfin cette remarque que la corde dorsale se présente tout
__ à fait comme une avancée de l’endoderme vers le système nerveux, et
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si celui-ci, qui représente l’actinopharynx, se comportait comme en
principe, c’est-à-dire souvrait sur toute sa iongueur dans la cavité
digestive, ce serait par l'intermédiaire de la corde dorsale.
La corde dorsale n’est que l’utilisation cœnogénétique de la double
rangée de cellules qui, chez le Cérianthide ancestral, établissait la
soudure entre la cavité archentérique et l’actinopharynx.
Montrons maintenant que la corde dorsale, l'absence d’allonge-
ment du blastopore, la transformation de l’actinopharynx en canal et
la disparition des teutacules sont toutes dispositions corrélatives et
qu'elles impliquent une adaptation du Prochordé à la vie plancto-
nique.
Le Cérianthide est un animal qui vit fixé pendant la plus grande
partie de son existence; il n’est que temporairement pélagique pour
la dissémination de l’espèce : sa nourriture consiste en proies plus
ou moins volumineuses, qu'il capture au moyen de ses tentacules et
qui peuvent pénétrer facilement dans la cavité digestive par l’actino-
pharynx.
En renonçant à une vie sédentaire pour rester à la surface de la
mer, le Cérianthide qui a donné naissance au Prochordé, a dû subir
deux modifications : une adaptation à la préhension d'aliments micros-
copiques, les organismes du plancton, et une adaptation à la flot-
laison.
Pour la première adaptation, des tentacules semblables à ceux
T, XL, 1905 2
Août 1905,
|
|
;
|
|
XVIIL D SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE:
des Cœlentérés n'auraient plus été d'aucune utilité et une large
bouche n'était plus nécessaire.
La transformation de l’actinopharynx en canal s’est trouvée une
très heureuse modification : l’eau chargée de micro-organismes
pénètre par une ouverture située à l'extrémité antérieure du corps,
le neuropore, parcourt le canal central de la future moelle épinière,
entraînée par les cils vibratiles qui le tapissent, arrive à l'extrémité
postérieure du corps, où elle pénètre dans l’archenteron par le blas-
topore; elle progresse ensuite dans le tube digestif d’arrière en avant,
suivant un trajet inverse de celui qu'elle a parcouru dans lactino-
pharynx, et elle parvient ainsi à l'extrémité antérieure de l’organisme.
Là il est nécessaire qu'il y ait un orifice de sortie : cet orifice ne
pourra pas être sur la ligne médiane, car l’expulsion du liquide
chasserait l'animal en arrière et entraverait la pénétration de l’eau
par le neuropore; l’orifice sera donc latéral, et il existe : ce ne peut
être que la glande en massue de l’'Amphioxus que Édouard van Bene-
den et Julin (loc. cit.) ont homologué à l'intestin terminal des Tuni-
ciers.
Seulement, cet ingénieux dispositif ne peut fonctionner efficace-
ment quà la condition que le canal actinopharyngien et le tube
digestif soient maintenus dans une direction rectiligne, et cest ici
qu'intervient le rôle de la corde dorsale comme tuteur d’un corps
entièrement mou en principe.
Les cellules de l’hypoblaste des Cnidozoaires ont une tendance
prononcée à la vacuolisation : celles qui remplissent les tentacules de
beaucoup d'Hydroïdes, notamment, sont tout à fait semblables à
_celles de la corde dorsale et elles contribuent à la rigidité de ces
organes.
Il aura été très avantageux chez le Prochordé que les ceilules
destinées en principe à souder l’hypoblaste à l'actinopharynx et
devenues sans emploi aient subi la vacuolisation et aient fini par
constituer un organe de soutien indépendant du tube digestif,
La corde dorsale s’est trouvée encore utile à un autre point de
vue, l’adaptation de l’animal à la flottaison. Pour se maintenir à la
surface de l’eau, les organismes du plancton peuvent offrir deux
particularités : ils renferment des substances gazeuses ou liquides
qui assurent leur légèreté, ou bien ils présentent une augmentation
de surface qui se traduit bien souvent par la possession de prolubé-
rances plus ou moins aciculaires, Ces prolongements ne sont utiles
\
BULLETINS DES SÉANCES, — ANNÉE 1905. | XIX
qu'à la condition d’être rigides, et ce résullat est atteint grâce à la
présence d’un squelette qui peut être externe comme chez les Dia-
tomées, les Péridiniens ou les larves de Crustacés, mais aussi interne
comme dans les larves d'Échinodermes. La larve de l'Amphioxus
passe par un stade que l’on pourrait appeler bacilliforme, dans
lequel lorganisme ressemblant à une aiguille rendue rigide par la
corde dorsale, est comparable dans son entièreté à l’un des appen-
_dices d’un pluteus. |
La corde dorsale est donc à deux fins : elle favorise l'adaptation
du Prochordé à la préhension d'aliments microscopiques, et elle lui
permet la vie flottante dans le plancton.
Je pourrais essayer de montrer comment ce type Prochordé a
donué naissance d’une part au Tunicier, d'autre part au Vertébré,
mais je m'arrêle, n'ayant voulu traiter ici que de l’origine de la
corde dorsale.
La séance est levée à 9 !/, heures.
Séance du 8 avril.
PRÉSIDENCE DE M. KEMxA.
La séance est ouverte à 8 heures.
La Société décide de participer à l'Exposition universelle et inter-
. nationale de Liége en 1905. Une collection de ses publications et un
. cadre contenant une série de planches extraites des Annales figure-
ront dans le groupe I, classe Il, parmi les expositions groupées sous
Ja rubrique « Enseignement supérieur ».
Bibliothèque.
DONS LES AUTEURS :
/
.
.
» M. de Contreras : Les oiseaux observés en Belgique : TX. Les Gym-
. nopaides. (Bruxelles, 1904.)
… G. Dewalque : Catalogue des météorites dans les collections belges.
; — Un précurseur oublié, inconnu aux chercheurs de houille dans le
Limbourg (Ex : Anx. Soc. GéoL. DE BeLc.; Liége, 1905). La mé-
La
| pus D'OR US,
|
XX SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
téorite d'Amana et la nouvelle communication de M. le professeur
Hinrichs (Ex : Bus. Acan. Roy. DE BeLc.; Bruxelles, 1905).
Des remerciements sont votés aux donateurs.
La séance est levée à 8 !/, heures.
Séance du 13 mai.
PRÉSIDENCE DE M. KEMNA.
La séance est ouverte à 8 heures du soir.
Les comptes rendus des séances de janvier, février et mars 1905,
contenus dans la feuille 4 des Bulletins, sont déclarés adoptés.
Correspondance.
L'Académie des Sciences et Arts de la Slavonie méridionale, à
Agram, annonce le décès de son fondateur, le révérend Joseph-
Georges Strossmayer. (Condoléances.) .
M. le Commissaire général du Gouvernement belge à l'Exposition
universelle de Saint-Louis en 1904, fait savoir que les jurys ont
accordé à la Société le diplôme de médaille d’or en collectivité,
groupe 8. L
M. Théodore Kormos, de l’Institut géographique de l’Université
royale de Hongrie, à Budapest, envoie une liste de Mollusques
terrestres et fluviatiles hongrois et sollicite des échanges.
Bibliothèque.
DONS DES AUTEURS :
R. d’Andrimont : L’allure des nappes aquifères contenues dans
des terrains perméables en petit, au voisinage de la mer. — Note
préliminaire sur une nouvelle méthode pour étudier expérimentale-
ment l'allure des nappes aquifères dans les terrains perméables en
petit (Ex : Anx. [M£m.] Soc. c£oL. be Becc.; Liége, 1905). — Autes
4
4
L
à
|
|
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XXI
_ sur les conditions hydrologiques de la Campine (Ex : Revue Univ.
_ DES Mines, DE LA MérazLurG., etc.; Liége, 1905.)
M. Mourlon : Compte rendu de l'excursion géologique aux envi-
… rons de Bruxelles, à Ketelberg, Etterbeek, Watermael, Boitsfort,
Stockel et Tervueren, le dimanche 12 juin 1904 (Ex : Buzz. Soc.
BELGE DE GÉOL.; Bruxelles, 1905).
Des remerciements sont votés aux donateurs.
DÉPôr :
Bulletins des séances, t. XL, 1905, feuille 4, parue le 42 mai.
. Le Secrétaire général dépose également un exemplaire broché des
Bulletins des séances pour l’année 1904 et annonce la prochaine
apparition du tome XLIX, 190#, des Annales.
. Communication du Conseil.
. Le Conseil a examiné différentes propositions relatives à la cession
des collections de la Société. Préférant ne pas prendre de décision
- sans avoir à nouveau consulté la Société, il portera la question à
. l’ordre du jour de la séance du 10 juin, afin qu’elle reçoive une solu-
_ tion définitive.
. Communications.
. M. Kemna présente une série de préparations microscopiques du
_plankton vivant recueilli aux bassins de filtrage des eaux de la Nèthe,
à Waelhem, et fournit à propos des Infusoires (Bursaria, etc.), Roti-
- fères (Polyarthra, Brachionus, ceux-ci envahis par des parasites Ber-
» tramia [Glugea])), Volvocidés, Péridiniens, etc., de multiples et inté-
_ ressantes explications.
M. Schouteden montre quelques Amphioxus en vie rapportés
. récemment de Naples par M. P. Francotte. Les Acraniens, apportés
- brusquement à la lumière, se livrent pendant quelques secondes à des
. mouvements très vifs, puis ils tombent au fond du bocal comme
. épuisés et y demeurent immobiles, couchés sur le flanc.
; M. Kemna rappelle que lors du soixantième anniversaire de Hæckel
eut lieu un banquet dont le menu comportait des « bouchées ances-
«
XXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
trales », où les crevettes traditionnelleS avaient été, pour rendre
hommage à l’illustre zoologiste, remplacées par des Amphioæus.
Il ajoute qu'à Naples ces animaux sont d’une fréquence très grande.
. M. Weyers rappelle que l'Amphiozus a été signalé sur les côtes
belges.
Communications.
BRYOZOAIRE NOUVEAU POUR LA FAUNE BELGE,
Par K. LOPPENS.
Schixoporella hyalina, L., vit sur Flustra foliacea en colonies assez
nombreuses mais petites. J'en ai trouvé un assez grand nombre au
cours de l'hiver dernier; on peut donc considérer cette espèce comme
relativement commune; il est curieux cependant qu'avant celte
époque Je n'ai Jamais trouvé Schixoporella dans la zone belge.
,
-
RAPIDE MULTIPLICATION DE QUELQUES BRYOZOAIRES ET HYOROIÏDES,
Par K. LOPPENS.
Flustra foliacea, par exemple, qui à certaines époques est rejeté en
si grande quantité sur la plage, ne semble cependant jamais dimi-
nuer; les pêcheurs en arrachent également beaucoup en chalutant les
Crevettes; or, la plupart des colonies sont composées d’un nombre
de loges vraiment énorme : une colonie pesant 13 grammes était
composée d'environ 1,333 ,000 loges.
Une particularité intéressante de Flustra fuliacea, c'est qu'un
grand nombre d’autres Bryozoaires s’y fixent, de façon qu'il suffit de
se procurer une certaine quantité de colonies pour pouvoir étudier
maint Bryozoaire et même des Hydroïdes dont quelques espèces sont
assez rares le long de nos côles. On trouve notamment sur les F£.
foliacea : Crisia eburnea, Crisia denticulata, Serupocellaria reptans,
Scrupocellaria scruposa, Bicellaria ciliata, Bugula flabellata, Micro-
porella ciliata, Schizoporella hyalina, Membranipora pilosa, Campa-
nularia integra, Sertularia tenella.
Sur plusieurs colonies de Membranipora membranacea, var. non
denté, fixées sur des planches, immergées seulement depuis deux
mois et demi, j'ai trouvé des colonies de forme plus ou moins circu-
POS VO TOUS RS CN ii
aie du dis lat dt 7
L
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XX1]]
laire ayant un diamètre de 6 à 7 centimètres et composées d'environ
7,000 loges.
Des colonies de Bugula flabellata, observées sur des briques immer-
gées dans le bassin de Nieuport, avaient déjà 2 loges, cinq jours
après la fixation de la larve; dix-sept jours après la fixation, les
colonies avaient déjà plusieurs branches, étaient hautes de 7 milli-
mètres et composées d'environ 400 loges chacune.
Certains Hydroïdes sont également remarquables sous ce point de
vue. Sur des planches immergées depuis soixante-quatorze jours, j'ai
trouvé des touffes de Cordylophora lacustris composées de plusieurs
centaines de colonies, dont la plupart avaient déjà à centimètres de
haut.
te
R. GOLDSCHMIDT. — « Amphioxides, Vertreter einer neuen Acranier-Familie. »
(Biologisches Centralblatt, 1 April 1905.) — Compte rendu bibliographique, par
Ad. KEMNA.
Dans le matériel des Poissons du Challenger il y avait un exem-
plaire unique, fort mal conservé, d’un Amphioxæus dépourvu d'appareil
lentaculaire oral, dont Günther (1889) fit une nouvelle espèce
Branchiostoma pelagicum. On sait que la dénomination « Branchio-
stoma » consacre une interprétation anatomique ou plutôt physiolo-
gique erronée, car les tentacules circumoraux ne fonctionnent nulle-
ment comme des branchies. Pour la nouvelle espèce, à l’erreur
physio'ogique s'ajoutait une contradiction anatomique, puisque
l'animal était surtout caractérisé par l’absence de tentacules. C'est un
exemple de plus que dans la nomenclature zoologique, il faut faire
complètement abstraction de la signification étymologique.
En dehors de cette absence de tentacules, dont Günther n'était
même pas absolument sûr si c'était un caractère naturel, le triste état
de conservation de cet exemplaire unique n'a pas permis de donner
plus de détails. Miss Kirkaldy l’a examiné à nouveau, mais n'a pas
été plus heureuse. L'organisme entra donc dans la littérature zoolo-
gique comme espèce à situation incertaine. Gill (1895) l'éleva au rang
de genre, Amphioxides. Dans leur excellent Traité de Zoologie
concrèle, Delage ét Hérouard sont d'avis que si l’absence de tenta-
-cules se confirmait, c’est au moins un ordre distinct qu’il faudrait
constituer. On peut estimer que c’est donner beaucoup d'importance
à un appareil tentaculaire, mais c'est une question d'appréciation,
XXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
pour laquelle nous manquent les éléments suffisants. La valeur taxo-
nomique des caractères n'est pas quelque chose d’absolu et d'intrin-
sèque, mais de purement relatif, résultant de la comparaison de
toutes les formes considérées. Or, nous n’avons comme Acraniens
qu'un petit nombre de formes fort voisines les unes des autres, toutes
renfermées dans le seul genre Amphioxus ou Branchiostoma, mais
toutes munies de tentacules. L'absence de cet appareil peut donc
justifier une séparation générique; c’est la correction que Gill
apporté à la classification de Günther. D'un autre côté, rien ne force
à attribuer à cette couronne tentaculaire une signification morpho-
logique considérable; la correction de Gill semble donc suffisante,
celle de Delage et Hérouard peut être quelque peu exagérée.
Ce n’est qu'en 1903 que de nouveaux exemplaires furent décrits,
un par Cooper, six par Tattersall ; mais ils étaient encore plus mal
arrangés que celui du Challenger. Le seul renseignement fourni par
Cooper est que la région branchiale, d'ordinaire si étendue, doit au
contraire être fort réduite chez l’espèce pélagique.
Parker (1904), en possession d’un exemplaire « exceptionnellement
bien conservé », put confirmer quelques-uns des faits avancés par
Günther, notamment l'absence de tentacules oraux et la présence de
trente-trois paires de gonades tellement rapprochées, qu'elles parais-
sent former une série unique médiane ventrale et non deux séries
latérales. Cooper avait dit que la région branchiale était fort réduite;
Parker déclare ne pas avoir trouvé de région branchiale du tout.
Ce résultat était fait pour surprendre.
L'expédition allemande de la Valdivia a rapporté vingt-six exem-
plaires, tous bien conservés heureusement et dont l'étude a été
confiée à Goldschmidt (Munich). L'article du Büiologisches Central-
blatt est une communication préliminaire, en attendant le mémoire
détaillé.
Tous les exemplaires sont réunis dans le genre Amphioxiles, mais
répartis entre trois espèces fort voisines : l’ancien type pelagieus de
Günther et deux espèces nouvelles A. valdiviæ et A. stenurus Tous
sont de jeunes individus, la plupart avec les premiers rudiments des
organes génitaux, quelques-uns avec les gonades un peu plus déve-
loppées. Le genre de vie est bien pélagique, car ils proviennent tous
de la pleine mer, parfois à plusieurs centaines de lieues de la côte la
plus proche. Ils viennent tous des grandes profondeurs, ayant élé
captés au filet remontant. La distribution géographique semble être
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XXV
cireuméquatoriale, dans l'Atlantique, le Parifique et l'océan Indien ;
la plupart des exemplaires connus viennent de l'océan Indien.
L'animal est très étroit et allongé, avec une nageoire caudale for-
tement développée. Vu de profil, la hauteur du corps, c’est-à-dire le
diamètre vertical, est partout le même; les masses musculaires ou
myotomes s'atténuent graduellement d'avant en arrière et dans la
partie postérieure il n’y a plus qu'un prolongement de la corde, sans
masses musculaires, et jusqu’au bout extrême de la queue; mais la
nageoire verticale devient de plus en plus haute et maintient ainsi le
profil. Il n’y a donc plus deux pointes, le rostre en avant, la nageoire
caudale en arrière, celle-ci séparée du tronc par un étranglement ;
il y a un rostre atténué en avant et une nageoire caudale arrondie.
Les termes « Amphioxus » et « Lanzetfisch » sont donc pour ces
nouvelles formes étymologiquement inexacts.
Le développement de la nageoïire caudale du genre Amphioxides
peut être mis en rapport logique avec son habitat pélagique. Dans le
genre Amphioxus proprement dit ou Branchiostoma, comme le
veulent les règles du purisme linguistique, l'habitat est arénicole et la
natation w’est qu'intermittente. Malgré l'habitat pélagique, il n’est pas
certain que chez Amphioxides la natation soit permanente et continue
comme chez les Poissons. On peut parfaitement concevoir des périodes
de mouvement, alternant avec des périodes de repos ou d’atonie mus-
culaire. L'absence d'hémoglobine dans le sang permet même de con-
sidérer comme peu probable une natation continue; car c'est l'excès
d'oxygène fixé par l’hémoglobine qui doit pourvoir à la dépense
respiratoire considérable d’une action musculaire constante (voir
Caractères des Vertébrés, ce recueil, vol. XXXVITIE, 1905, p. cv).
Pendant les périodes d'inactivité, l'animal flotterait dans la masse de
l'eau, et M. Lameere, comme il la déclaré dans une des dernières
séances, est tenté de considérer l'allongement du corps, la forme
presque bacillaire, comme une adaptation au genre de vie plankto-
nique. Comme chez les Appendiculaires, les mouvements natatoires
auraient moins pour effet de faire progresser l’animal horizontale-
ment que de contrebalancer la chute pendant les périodes de repos et
de le relever. On pourrait mettre en rapport avec ce relèvement
l’incurvation du corps en concavité dorsale et convexité ventrale que
présente Branchiostoma, et aussi, à un degré beaucoup plus marqué,
Amphioxides, à en juger par une figure de Goldschmidt. Celle cour-
bure du corps semble bien devoir transformer un mouvement de
XXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
simple translation en avant, en un mouvement ascensionnel ; ce serait
une action analogue à celle résultant de la position des Meter
latérales, étudiée par Ahlborn.
La constilution anatomique de cette nageoire caudale est également
fort remarquable; elle est soutenue par des filaments fins, comme
chez les Jeunes larves de Branchiostoma ordinaire. Nous rencontrons
donc dès le début, chez Amphioxides presque adulte, la persistance
d’un caractère, larvaire dans le genre ordinaire, plus anciennement
connu. Les structures dénommées rayons des nageoires et renfermées
dans des cavités n'existent que dans la région dorsale et manquent
entièrement dans la région ventrale (contrairement à Branchiostoma).
Les plis métapleures sont indépendants de la nageoire caudale (au
lieu d'être en continuité par l'intermédiaire d’ude double rangée de
rayons); le pli droit est beaucoup plus fortement développé que le
gauche.
On a vu plus haut que, d’après Cooper, la région branchiale
devait être très réduite et même que Parker n'avait pas trouvé de
région branchiale. Goldschmidt déclare qu'il y a trente-quatre fentes
branchiales impaires s’ouvrant sur la ligne médiane ventrale entre
les métapleures et directement au dehors, car il n’y a pas de cavité
péribranehiale, par conséquent pas non plus d’atriopore. Les arcs
branchiaux pairs entre les fentes sont plissés et transformés en des
sacs rappelant au premier aspect des gonades, qui ont, en effet, élé
décrits comme tels; c'est même la présence dans la partie antérieure
de ces prétendues gonades qui a fait considérer la région branchiale
comme très réduite. Des fibres musculaires lisses transversales ven-
trales appartiennent à chaque arc et forment un sphincter autour de.
chaque fente. Les fentes correspondent exactement aux segments;
mais devant le premier myotome 1l y a encore de deux à quatre
fentes, légèrement réduites et accompagnées de mésoderme non dif-
férencié. Ce dernier fait est, d'après Goldschmidt, important pour la
métamérie céphalique des Acraniens, « mais ces indications doivent
suflire ici ».
Dans la région branchiale du corps, le tube digestif montre laté-
ralement de chaque côté un pli saillant longitudinal se projetant
dans la lumière du tube. La coupe transversale serait donc non un
cercle, un zéro (0), mais plutôt un huit (8). Les deux plis latéraux
saillants subdivisent donc le tube digestif en deux tubes superposés
parallèles, dispositif qui se retrouve exactement chez les Entérop-
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BULLETINS DES SÉANCES, — ANNÉE 1905. XXVII
_ neustes et seulement dans ce groupe. Il est inutile d’insister sur la
. très grande importance de ce rapprochement. Il y a toutefois une
différence : chez les Entéropneustes, la portion dorsale est respira-
toire et percée par des fentes branchiales, la portion ventrale est
œsophagienne ; tandis que chez Amphioxides c'est l'inverse, la por-
tion ventrale portant les orifices branchiaux sur la ligne médiane.
La portion dorsale œsophagienne communique avéc la bouche située
sur le côté gauche et munie d'une forte musculature qui peut fermer
l'orifice. |
Devant la bouche, également à gauche, s'ouvre par une grande
fente l'organe sensoriel préoral, très développé, avec des diverti-
cules dorsaux et postérieurs. Il n'y a pas de cœcum hépatique.
Les gonades n'existent qu'à droite. Les arcs branchiaux et la mus-
culature sont symétriques (done pas de chevauchement latéral).
L’endostyle commence au bout aveugle antérieur du tube digestif
(la bouche occupant une situation latérale à gauche), décrit une
courbe vers le dos et s'étend dans la portion œsophagienne sur la
droite.
L'absence de cavité péribranchiale, la situation des fentes en une
seule série ventrale, de la bouche à gauche, de l’endostyle à droite,
l’absence de diverticule hépatique, sont autant de caractères qu'on
connaît chez Branchiostoma dans le cours du développement, mais
comme dispositions provisoires. La première idée qui se présente à
l'esprit est que nous avons affaire à des larves, et Goldschmidt rap-
pelle que, en effet, Cooper a décrit comme larves pélagiques, ce qui
était en réalité de jeunes Amphioxides. La présence de gonades non
encore mûres, il est vrai, démontre que les individus examinés sont
plus que des larves, au moins des adolescents. Mais cela encore n'est
pas absolument probant, car ce peut être, ou un cas de persistance
de caractères larvaires chez l'adulte ou une précocité sexuelle de la
larve. La possibilité d’un cas de néolénie se présente naturellement à
l'esprit et Goldschmidt y a songé, mais il déclare que cette interpré-
tation n’est pas admissible; les raisons seront développées dans le
mémoire faisant partie des publications de la Valdivia.
Nous avons donc en Amphioxides une forme nouvelle d'Acranien,
à laquelle il faut désigner une place dans la classification. Nous
avons vu que Delage et Hérouard, rien que pour l'absence d'appareil
tentaculaire, parlaient d’un ordre distinct; que diraient-ils mainte-
nant, après la découverte de toute une série de différences beaucoup
KXVIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
plus importantes? Goldschmidt se borne à créer une nouvelle famille
et la classification deviendrait la suivante :
CLassE ACRANIENS, Hæckel.
{re FAMILLE : Branchiostomidés, Bon.
Acraniens avec cavité péribranchiale, bouche ventrale garnie de
cirrhes, intestin antérieur avec fentes branchiales sur toute sa hau-
teur. Type : Branchiostoma lanceolatum, Yarrell.
% FAMILLE : Amphioxididés, fam. nov.
Acraniens sans cavité péribranchiale, bouche -sous forme de fente
située à gauche: fentes branchiales sur la ligne médiane ventrale,
intestin antérieur séparé en une portion dorsale nutritive et une por-
tion ventrale respiratoire. Vie pélagique.
GENRE UNIQUE : Amphioxides, Gill, avec les caractères de la famille.
1. À. pelagicus, Günther. — Corde continuée en pointe dans la
queue terminale, 45 myotomes postanaux.
2. A. valdiviæ, nov. spec. — Corde tronquée avant la termi- -
naison de la queue, 11 myotomes postanaux.
3. À. stenurus, nov. spec. — Myotomes 55 : 15, région posté-
rieure très étroite.
Goldschmidt admet Amphioxides comme primitif par rapport à
Branchiostoma et explique les particularités du développement de
l’'Amphioxus comme un rappel ontogénique de la forme primitive.
L'apparition des fentes branchiales d’abord sur la ligne médiane ven-
- trale serait l’état primitif des Cordés, permanent chez Amphioxides,
transitoire chez Branchiostoma. « Par suite de la disposition de la
musculature, qui est prête quand les fentes branchiales se percent,
toute autre ouverture que ventralement entre les métapleures est
exclue. » Cette phrase ne peut se comprendre que comme une tenta-
tive d'expliquer, par une cause pour ainsi dire mécanique, la locali-
sation des fentes branchiales sur la ligne médiane ventrale. « L’ex-
tension ventrale des fentes jusqu’au bout antérieur de l'intestin exige
le percement de la bouche dans la portion dorsale nutritive et ce
percement se fait sur le côté gauche, » Quelques lignes plus haut,
l’auteur a dit que « dans la région de la bouche l'intestin est forte-
ment dévié à droite et nous pouvons démontrer que ce déplacement,
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XXIX
qui s’efface de nouveau chez des exemplaires plus âgés, est une con-
séquence du percement de la bouche dans la région nutritive dor-
sale. » Faut-il considérer ceci également comme une tentative
d'expliquer la situation asymétrique de la bouche par des nécessités
résultant de la situation topographique des organes? Le raisonne-
ment semble être que par suite de l’extension en avant de la région
branchiale, il n'y a plus assez de place à l'extrémité tout à fait anté-
rieure et dans la ligne médiane et que, par conséquent, la bouche
doit se percer sur un des côtés. L'auteur admet aussi une relation
entre la situation de la bouche à gauche et la déviation à cet endroit
du tube digestif vers la droite; mais l’asymétrie de la bouche serait
| _ la cause et non l'effet de la déviation du tube digestif.
L’endostyle occupe aussi une position asymétrique, tant chez
Amphioxides que chez Branchiostoma larvaire ; il a pour mission de
retenir les particules alimentaires et de les empêcher de s'engager
F . dans la portion respiratoire. Goldschmidt considère aussi cette posi-
È tion asymétrique comme primitive et il a raison en ce sens que chez
_ Branchiostoma adulte, la symétrie bilatérale résulte d’un réarrange-
| ment secondaire des organes. Mais on doit se demander si chez les
| ancêtres, quand l’endostyle s’est constitué, il n'était pas symétrique et
ventralement médian; les éléments d’information font défaut pour
: donner une réponse précise; le seul fait qu'on pourrait invoquer ce
2 sont les Tuniciers. À priori, on est fortement tenté de considérer
| l'endostyle comme un organe essentiellement médian et il faudra de
__ bons arguments pour faire revenir les Zoologistes de cette pré-
vention.
Du moment que la situation médiane des fentes branchiales en une
série unique ventrale, la situation de la bouche à gauche, de l’endo-
| style à droite sont considérées comme primitives, Goldschmidt est
| logiquement amené à déclasser les phénomènes ultérieurs du déve-
loppement ontogénique de Branchiostoma « comme des modifications
s'écartant loin du tronc des Cordés et déterminées par l'habitat du
fond (arénicolie). Ceci nécessite d’abord une plus grande surface res-
piratoire, ce qui ne peut être réalisé, dans les conditions données,
qu’en présentant au milieu ambiant une plus grande surface. C'est ce
qui se produit par la constitution de la cavité péribranchiale : une
portion du monde extérieur est incorporée dans l’Animal. Maintenant
4 se forment de nouvelles fentes branchiales, qui s'accroissent et qui
_ refoulent vers la gauche la série primitivement médiane et qui s’élail
nn mt US
XXX SO@IËTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
déplacée vers la droite. Il se rétablit ainsi une symétrie apparente,
de même que la bouche se met dans le plan de symétrie. Les séries
guuche et droite des fentes branchiales de Branchiostoma se montrent
donc comme choses tout à fait hétérogènes, l’endostyle occupant le
plan de symétrie comme un organe nullement symétrique, de même
que la bouche el Branchiostoma tout entier comme une forme extré-
mement modifiée par son genre de vie ».
Toutes ces particularités de l’ontogénie de Branchiostoma, ne
cadrant pas avec le schéma général des Cordés, étaient généralement
laissées en dehors des spéculations phylogéniques et plus ou moins
lacitement considérées comme cénogéniques Or, nous les retrouvons
chez Amphiorides à létat de caractères permanents de l'adulte, et
cette forme se montre nettement inférieure et primitive par d’autres
caractères, tels que l'absence de cavité péribranchiale et de diverti-
cule hépatique. Si Amphioxides n'est pas un cas de néoténie, les
anomalies du développement de Branchiostoma sont un rappel phy-
logénique; on ne peut plus s'en débarrasser par l’échappatoire com-
mode de la cénogénèse et elles deviennent fort génantes. Les modifi-
cations ultérieures de Branchiostoma, telles que la formation d’une
cavité péribranchiale, l'apparition d’une série droite de fentes et le
réarrangement symétrique de ces organes, auraient été la consé-
quence du changement de la vie pélagique à la vie arénicole; mais
le caractère adaptif de ces modifications n’est pas bien évident, il n’y
a pas une relation incontestable de cause à effet. On ne voit pas, par
exemple, la nécessité d’un accroissement de surface respiratoire pour
l’arénicolie, ni l'avantage d’un rétablissement de la symétrie. Les
explications de Goldschmidt à ce sujet sont loin de satisfaire l'esprit.
Voilà pour les rapports des deux familles d’Acraniens entre elles,
c'est-à-dire pour la transformation phylogénique d’Amphioxides en
Branchiostoma.
Considérons maintenant le groupe des Acraniens dans son ensem-
ble et par rapport au reste des Cordés. Des organes aussi essentiel-
lement médians que la bouche et lendostyle sont hors d’axe et
Amphioxides peut expliquer sous ce rapport Branchiostoma larvaire.
Mais Amphioxides lui-même n'a-t-il pas besoin d'explication et son
asymétrie n'est-elle pas aussi une anomalie? Il semble que pour
Goldschmidt, Amphioxides représente le type Cordé, même pour ces
particularités tout à fait étranges. Mais il est difficile d'admettre
l'hélérogénéité des fentes branchiales des deux côtés chez les Pois-
” BULLETINS DES SÉANCES, — ANNÉE 1905. XXXI
sons; toute l'anatomie comparée des Vertébrés proteste contre une
pareille supposition.
Pour le moment, il semble plus rationnel de considérer ces parti-
cularités sous le même jour que les ocelles myéliques de Branchto-
stoma (voir Structures cérébrales dorsales, ce recueil, t. XXXIX,
p. 176, 1904).
Ces singularités auraient apparu après que le petit groupe des
Amphioxidés se serait isolé du tronc commun des Cordés; par consé-
quent, elles ne peuvent pas être comprises dans les caractères géné-
raux des Acraniens. Ce petit groupe des seuls Acraniens parvenus
jusqu’à nous doit s'être constitué sous des conditions toutes spéciales,
ayant amené une asymétrie marquée, Les deux familles connues sont
fort voisines et Amphioxides, par plusieurs caractères importants,
paraît plus primitif; mais, pourtant, il montre à d’autres égards des
adaptations fort spéciales, telle que l'extrême complication des arcs
branchiaux, transformés à leur bout distal en des poches, et le déve-
loppement de la musculature en un sphincter autour de chaque fente.
Ces’ fentes occupent une situation médiane ventrale, mais elles sont
toutes gauches par rapport à l’endostyle; au lieu d'y voir une symé-
trie primitive, on peut tout aussi bien interpréter ce dispositif comme
une asymétrie poussée beaucoup plus loin que chez Branchiostoma,
puisqu'elle a abouti à la suppression définitive de toute la rangée
droite. Dans cette façon de considérer les choses, le point de départ,
type des Cordés, est un organisme normal et symétrique et cette symé-
trie primitive a passé à tous ses descendants Craniotes; seul un petit
groupe d’Acraniens a été affecté d’asymétrie, pour des raisons encore
inconnues. On évite ainsi la conclusion que les fentes branchiales
d’une même paire seraient des choses morphologiquement dissembla-
bles, quoique situées entre des arcs bien certainement homologues.
IL est plus que probable que toutes ces objections se sont présentées
à l'esprit d’un zoologiste comme Goldschmidt et, par conséquent,
qu'il a dû y trouver des réponses pour conclure comme il l’a fait. Sa
communication préliminaire se borne, pour les faits, aux plus essen-
tiels et, pour les considérations théoriques, à quelques indications
plus sommaires encore; il en dit trop ou pas assez. On voudrait avoir
plus de renseignements sur cet organisme d’un si haut intérêt. Celle
impatience du lecteur est, en somme, un hommage à l’auteur et éga-
lement, il faut l'espérer, une incitation à ne pas faire attendre trop
longtemps le mémoire détaillé annoncé.
XXXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
M. Schouteden dépose un travail intitulé : Notes sur les organismes |
inférieurs (2° note).
L'assemblée décide que ce travail prendra place parmi les Mémoires
de 1905.
La séance est levée à 9 !/, heures.
Séance du 10 juin.
PRÉSIDENCE DE M. KEMNA.
La séance est ouverte à 8 heures dans la salle de la Société.
Correspondance.
La Société enregistre avec regret le décès de M. Alfred Potier,
membre de l'Institut, Inspecteur général des Mines retraité, Profes-
seur et examinateur honoraire à l’École polytechnique, survenu à
Paris le 8 mai dernier.
M. Potier était membre effectif depuis 1873.
L'Académie slavonne d’Agram fait part de la mort de M. Ivan
Tkalcié. (Condoléances.)
La Société entomologique de Belgique annonce qu’elle vient de
célébrer le cinquantième anniversaire de sa fondation. (Félicitations.)
|
Bibliothèque.
DONS DES AUTEURS :
J. G. Hidalgo : Catalogo de los Moluscos testäceos de las islas
Filipinas, Jolô y Marianas, Livr. IT. — Noticia sobre las faunas mala-
colôgicas del archipiélago de Jolé é islas Marianas : I. Moluscos
marinos. — Catalogo de los Moluscos marinos testaceos de Santander.
— Distincion de dos nuevas especies de Moluscos gastrôpodos (Ex :
Revista DE LA R. Acap. DE CieNc.; Madrid, 1904-1905).
H. Schouteden : Notes sur quelques Amibes et Choanoflagellates
(Ex : ARCHIV FÜR PROTISTENKUNDE, t. V ; Jena 1905). — Längsteilung
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. Xxx{II
bei OPaLINA RANaRUM (EX : Z00L0GiSCHER Anzeicen, 1. XXVIIT:
_ Leipzig, 1905).
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Des remerciements sont votés aux donateurs.
DéÉPôrs :
Annales, t. XXXIX, 1904, paru le 10 juin.
TIRÉS A PART :
Aug. Lameere : L'origine de la corde dorsale (Buizerins, 1905).
H. Schouteden : Notes sur les organismes inférieurs (2° note)
(Mémoires, 1905). ;
Album.
X
M. J.-G. Hidalgo envoie son portrait. (Remerciements.
Cession des collections. — Décision définitive.
L'ordre du jour de l'assemblée comportait la prise d'une décision
définitive au sujet de la cession des collections de la Société.
Après discussion, il est décidé de ne pas scinder les collections,
lesquelles se composent d’un important genera de coquilles vivantes
et fossiles, de collections fossiles spéciales du pliocène d'Italie, de
l’éocène du bassin parisien, de la collection des mollusques vivants de
Belgique, réunie par J. Colbeau et acquise naguère pour 500 francs
par la Société lors de la vente des collections de son Fondateur, etc., et
de les offrir en bloc au Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique.
_ Ce don est fait à l’État sous la réserve du paiement, par celui-ci,
d'une somme de 500 francs. De plus, il est entendu que lorsque le
Musée aura effectué le transport des collections qui lui sont offertes,
du local de la Société dans ses locaux et qu'il en aura retiré tout ce
qui peut lui être utile, la Société conserve le droit de céder à son
. profit le reliquat de la façon qu'elle décidera.
Excursion.
M. Kemna invite les membres à visiter les installations de filtrage
des eaux de la Nèthe, à Waelhem. Cette excursion aura lieu le lundi
de la Pentecôte, le 12 juin, dans l'après diner.
T. XL, 1905 3
Novembre 1905.
22 ae D LT DS 0
ET
XXXIV SOCIÈTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE,
Communication.
PÉNÉTRATION ET MIGRATION DE L'ANKYLOSTOME,
Par Ar. KEMNA. ù
On admettait Jusqu'ici l'infection des malades par ingestion orale
des œufs ou des larves. Il résulte des travaux du D" Loosz, du Caire,
confirmés par Schaudinn, que la larve mobile et très active peut
pénétrer à travers la peau sans laisser la moindre trace, Elle arrive
par la lymphe et le sang dans le poumon, traverse alors les parois
des vésicules, rampe par les bronches jusqu’à la glotte et un mouve-
ment de déglutition de l’individu amène le parasite dans l'estomac.
Ce travail a une importance scientifique considérable en faisant
connaître une très curieuse pérégrination de parasite; il a aussi une
grande portée pratique. Toutes les précautions prises dans les mines
pour atténuer ce qui est devenu un véritable fléau, sont basées sur
la notion de l'infection par la voie orale. Ces précautions ne sont
certes pas inutiles, on peut même continuer à les considérer comme
indispensables, mais il faut aussi les considérer comme insuffisantes.
On ne voit pas bien comment on pourrait lutter contre l'infection par
la voie cutanée, étant données les conditions du travail du mineur.
lei aussi, il semble plus facile de prévenir que de guérir: ce n’est pas
le mineur qu’il faut protéger, c'est la mine elle-même; une surveil-
lance sanitaire convenablement organisée, surtout constante, peut
écarter du personnel tous les cas suspects. Pour la désinfection d’une
mine contaminée, la plupart des antiseptiques ont échoué; la chaux
paraît avoir donné les résultats les meilleurs.
La durée de la vie d’un Ankylostome a été évaluée par Goldberg à
environ six ans. Comme chez tous les parasites, les chances minimes
de trouver le logement convenable amènent une compensation par le
grand nombre des œufs; le D° Kayszer, de Dortmund, a trouvé de
600,000 à 700,000 œufs dans 100 grammes de matières fécales
d'un malade. Ces œufs, fort caractéristiques, sont le plus sûr moyen
de diagnostiquer l'affection. L’éclosion est favorisée par une tempé-
rature constante el assez élevée (25° C.) et par l'humidité. Gela seul
indique un organisme tropical et en effet, l'anémie des nègres a élé
démontrée être de l’Ankylostomase. La maladie est connue de toute
antiquité en Égypte. Le ver a été trouvé en 1789, par Frôlich, mais
le rapport pathogénique a été indiqué en 1838 par Dubini, de Milan.
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BULLETINS DÉS SÉANCES, == ANNÉE 1906, xxx Y
.
C'est l'Italie, contaminée par l'Orient, qui a répandu la maladie dans
tout le reste de l’Europe par ses ouvriers; on connaît l'affaire du
Saint-Gothard, où la maladie a causé un arrêt des travaux et de
sérieux retards.
On comprend aussi la propagation de l'organisme dans les mines,
qui réalisent les trois conditions favorables au développement : humi-
dité, élévation et constance de la température. C’est comme « anémie
des mineurs » que la maladie a acquis une triste notoriété et il est
curieux de suivre linfluence de cette circonstance de publicité sur
les raisornements scientifiques. On a pensé longtemps que l'obscurité
était une condition essentielle du développement, parce qu'il fait
obscur dans la mine; un des membres les plus marquants de notre
Académie de médecine a émis l’idée que l'organisme s'était spéciale-
ment adapté à la vie à plusieurs centaines de mètres sous terre. Cel
honorable praticien n’a pas réfléchi à tout ce que comporterait une
pareille évolution, compliquée de parasitisme; les quelques siècles
d'exploitation minière sont insuflisants pour produire de pareils
modifications dans les organismes.
La séance est levée à 9 !/, heures.
Séance du 8 juillet.
PRÉSIDENCE bE M. KEMNA.
La séance est ouverte à 8 heures.
M. Van de Vloed assiste à la séance.
Correspondance.
L'Institut géologique du Mexique envoie une première circulaire
relative à la X° session du Congrès géologique international qui doit
se tenir à Mexico, en septembre 1906.
La Société royale bohémienne des Sciences, à Prague, fait part du
décès du chevalier W. W. von Tomek, (Condoléances.)
Tue dans ÉT
XXXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
M. Sykes communique, avec prière d'insérer, la circulaire sui-
vante :
Dear Sir,
Museum Boltenianum, part 2, 1798.
The rarity of part 2 of this work, which relates to Mollusca is
well-known to students. In response to a number of enquiries it is
proposed to reproduce a few copies, by photographie facsimile, from
the Crosse copy now in the Britisk Museum (Natural History).
The large number of pages (204) must render this a somewhat
costly task, and we should be glad to know if you would care for a
copy to be reserved for you at the price of £2 (two pounds).
The work would be done, under our supervision, by M' F. W.
Reader. :
The issue will be limited, numbered and signed, and could be
prepared for distribution during autumn,
It must be clearly understood that unless suflicient subscribers
are forthcoming, no issue can be made.
Please address your reply to M' Sykes, 3, Grays Inn place, |
Gray's Inn, London, W. C.
Yours very truly, É
E. R. Sykes.
Bibliothèque.
Le Secrétaire général donne lecture de la lettre qui à élé adressée,
le 45 juin, au nom de la Société à MM. le Président et les Membres
du Conseil d'Administration de l’Université libre. |
« Messieurs,
« Nous avons l'avantage de vous confirmer les offres que
nous avons eu l'honneur de faire à M. Behaegel relativement
à la mise à la disposition du corps professoral et des étu-
diants de l’Université des livres qui constituent la riche
bibliothèque que nous logeons dans le local que vous avez
bien voulu mettre à notre disposition.
e.
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. XXXVII
« En s'adressant à votre bibliothécaire, M. Surry, les pro-
fesseurs ne faisant pas partie de notre Société pôurront
obtenir en prêt les ouvrages qu'ils demanderont, sous la
réserve de se conformer au règlement. Il en sera de même
pour les étudiants, lesquels auront toutefois à produire une
recommandation de leur professeur.
à Nous serons heureux de voir profiter de notre offre
et espérons qu'avec le bienveillant concours de M. Surry,
MM. les professeurs auront encore plus souvent que par le
passé recours à notre bibliotheque.
« Nous vous prions d’agréer, Messieurs, l'expression de
notre haute considération. »
Le Secrétaire général, Le “Président,
Huco pe Corr. An. KEmwa.
Grâce à l’obligeance de M. Surry, les membres de la Société pour-
ront, les jours et heures d'ouverture de la Bibliothèque de l’Univer-
sité (salle n° 26), consulter et obtenir en prêt les ouvrages apparte-
nant à la Société.
La salle n° 27, où se trouve installée la bibliothèque de la Société
et où se tiendront dorénavant les réunions mensuelles, est située au
second étage, au-dessus de la salle Académique. L'inscription Société
royale Zoologique et Malacologique figure au-dessus de la porte
d'entrée, Pour y arriver, lou peut, à volonté, pendant la journée,
pénétrer dans les locaux de l'Université par la rue de lImpératrice
ou par la rue des Sols, n° 14. Jusqu'à nouvel ordre, c’est par cette
dernière entrée qu'aura lieu laccès du locales soirs où il y a réu-
nion.
Album.
A la demande de M. de Cort, M. le Prof, Éd. van Beneden a bien
voulu faire hommage de son portrait à la Société, ainsi que de celui
de son regretté père le Prof. P.-F. van Beneden.
M. L. Calvet fait également don de son portrait,
_
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Ve "4 L
XXXVIIL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Collections.
M. le Directeur du Musée royal d'Histoire naturelle a fait parvenir
au Cornité de la Société la lettre Suivante en réponse à celle qui lui
füt adressée à la suite des décisions prises le 10 juin relativement à
la cession des collections :
« Messieurs,
« Je ne puis que vous remercier des collections qu'avec
une grande élévation de vues vous offrez aù Muséé aû noi
de la Société royale Zoologique él Malavologique de Bel-
_gique. J'accepte, sous réserve de la ratilication ministérielle,
le prix de 500 francs que vous en désirez.
« Je vous prie dé vouloir bien commuhiquer ces senti-
ments à vos confrères et de les assurer que les séries de
l'institution, ne pouvant jouer leur rôle dans la science que
pour autant qu'elles soient l’objet d’études collectives, séront
toujours tenues à la disposition des savants qui voudront
collaborer à notre tâche.
« Nous faisoris transporter précieusemernt dans nos gäle-
ries les collections dé la Société. Nous les examinerons avec
grand soin pour conserver au pays et à la Science les séries
de valeur parmi lesquelles ne peuvent manquer de se trou-
ver les collections de feu M. Colbeäu à un premier rang
qu'éllés coh8erverünt certainement parmi les hôlres. Nüus
aürons égalément süiti de remettre à votre disposilion les
objets qui feraient double emploi dans nos séries et dout la
Société tirerait encore parti au grand profit de la diffusion
de.la Science. » (S.) Ed. INT SEE
Excursion. |
La visite aux installations de filtrage de la Société des Wäter
Works d'Anvers a réuni à Waelhem, le 12 juin dernier, MM. Kemua,
Schouteden, Steinmelz et Van de Vloed.
,
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. XXXIX
Communication.
UNE NOUVELLE PHYLOGÉNIE DES ÉCHINODERMES : LA « PENTASOMÆA »
__ DE HÉROUARD,
Par Ar. KEMNA.
Les Échinodermes sont un des groupes les mieux délimités du
règne animal. Deux caractères dominants, la symétrie pentaradiaire
_et le système ambulacraire, les différencient nettement de tous les
autres organismes. Quelles que puissent être les difficultés de la
classification intérieure, l'extension du groupe comme ensemble ne
comporte ni hésitation ni doute.
Cette netteté de délimitation résulte de l'isolement du groupe, par
la disparition des formes de transition. Dans la même mesure où cet
-isolement facilite Ha tâche du naturaliste systématique, le problème
phylogénique devient plus diflicile; plus les stades intermédiaires
disparus sont nombreux, plus il faut d’hypothèses pour les reconsti-
tüer et pour rétablir la série évolutive. Le phylogéniste payera én
incertitudes et en contradictions la rançon de la netteté de délimita-
tion du groupe. Il y aura une RPRRENe d'opinions divergentes sur
l'origine de l’embranchement.
Avant la publication de l'Origine des Espèces en 1859, la notion de
descendance n’entrait pas en considération; ellé était absente des
esprits et même, plus lard, quelques naturalistes oñt persisté à la nier.
Un historique phylogénique semble done ne pas pouvoir remonter
au delà de 1859. Mais les savants qui s'occupaient de systématique
aVaient la prétention que leurs classifications étaient « naturelles »
et tiullement un arrangement artificiel quelconque; le groupement
des organismes était réglé par des « affinités » el devait faire res-
sortir les « parentés réelles ». A leur insu où même malgré eux, ils
faisaient donc de la phylogénie, mais de la phylogénie inconsétente
et vague, qui se soustrait par son manque de précision à une critique
sérieuse.
Ces anciens naturalistes basaient leurs classifications essentielle-
ment sur la structure de l'adulte; l’embryologie élait encore assez
rudimentaire el son importance n'était pas généralement reconnue.
Précisément à cause de l'absence de formes intermédiaires, la
comparaison ne pouvait serrer de près les détails el devait se limiter
à quelques faits généraux. Le fait le plus frappant était la symétrie
XL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
pentaradiaire, et Cuvier a placé les Échinodermes dans son embran-
chement des Rayonnés. Il est fort compréhensible que même beaucoup
plus tard cette opinion a été maintenue et que l’on ait essayé de
dériver les Échinodermes tantôt des Méduses, tantôt des Cténophores.
Cette dernière origine a été soutenue par Metschnikow en 1869.
Un des grands progrès de la Zoologie a été le licenciement partiel
de ce groupe des Rayonnés de Cuvier. Les Bryozoaires ont été dis-_
traits des Polypes et les Échinodermes ont été constitués en un
groupe distinct, relevé de plusieurs degrés dans l'échelle des êtres.
Leuckart en 1848, en même temps qu'il séparait les Échinodermes
des Cœælentérés, voulait les rattacher aux Vers par l’intermédiaire
des Géphyriens, à cause de la ressemblance entre les Synaptes et les
Siponcles.
L'embryologie révéla le fait remarquable, que la larve des
Échinodermes ne possède nullement la symétrie radiaire, qu'elle
possède, au contraire, une symétrie parfaitement bilatérale et res-
semble aux larves de plusieurs autres groupes de Vers. De là, au
début de ces recherches, des confusions en réalité fort instructives,
par exemple, la larve fornaria de Balanoglossus considérée comme
Échinoderme. Quoique fort différentes d'aspect, les diverses larves
d'Échinodermes peuvent facilement se ramener à un même type,
auquel on a donné le nom de dipleurula. L'organisme définitif se
forme sur la partie postérieure plus ou moins latérale de cette larve,
par un phénomène qu'on à cru pouvoir interpréter comme une espèce
de bourgeonnement. On a donc admis une sorte de génération alter-
nante : la larve produirait par bourgeonnement cinq individus de
deuxième génération, mais qui, au lieu de se libérer entièrement,
resteraient unis par la région buccale ou céphalique. La paléontologie
fournissait un certain appui, car des empreintes siluriennes avaient
été identifiées comme Vers annelés avec de nombreuses pièces cal-
caires, rappelant la structure d’un bras d’Astérie. Cette théorie, qui
a eu beaucoup de succès, n’a plus aujourd’hui qu’un intérêt historique.
Hæckel, qui l’a émise en 1866, l’a abandonnée, car dans sa Syste-
matische Phylogenie (1896), il se rallie à une autre théorie.
Cette nouvelle théorie est due à Semon (1889), Bütschli (1892) et
Bather (1900). La larve dipleurula indique toujours une forme
ancestrale à symétrie bilatérale; la symétrie radiaire est une modifi-
cation secondaire, due à l'abandon de la vie mobile, errante, pour une
vie fixée. L'Échinoderme n’est pas une colonie plus ou moins concen-
|
|
l
L
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XLI
trée, mais un individu unique éliré en rayons, comme adaptation à
la vie fixée.
Le développement des cavités cælomiques présente chez tous les
Échinodermes des particularités remarquables. Il y a de chaque côté
deux cavités, placées l’une derrière l’autre; lantérieure devient
l’appareil hydrophore du système ambulacraire el se met en commu-
nication avec l'extérieur par un canal, le futur canal hydrophore ; la
postérieure donne le cœlome vrai. Mais toujours, il y a inégalité
_entre les deux côtés, atrophie plus ou moins prononcée des appareils
droits, pouvant aller jusqu'à la suppression dans l’ontogénie, et
hypertrophie compensatrice des appareils gauches. Pour expliquer
cette particularité très constante, la théorie admet une fixation non
pas axiale, mais latérale droite. Hæckel (p. 357) pense que primiti-
vement les deux hydrocæles fonctionnaient comme néphridies ou
reins et que la fixation a pu être facilitée par la production d’une
sécrétion collante par lorifice; cette obturation par le support
empêchant tout fonctionnement ultérieur, il y aurait eu régression.
En fait, c'est surtout cet hydrocæle droit qui se montre le plus forte-
ment atteint par l’atrophie.
Ce ne sont là que les très grandes lignes. Pour plus de détails,
outre les mémoires originaux, on trouvera un exposé dans la Syste-
matische Phylogenie de Hæckel et dans la Zoologie concrète de
Delage et Hérouard ; surtout ces derniers auteurs donnent un exposé
fort lucide — court et clair — indiquant les points expliqués, mais
aussi les contradictions et les problèmes non résolus. On connaît leur
scepticisme pour les tentatives de phylogénie, qui sont toujours à
leurs yeux quelque peu des exercices de haute voltige; devant les
plus belles théories, ils gardent uu flegme narquois et toute leur
clairvoyance critique. Ils terminent leur livre sur les Échinodermes
par ces mots : « Cette conception si simple et si ingénieuse de l'évo-
« lution des Échinodermes, dérivant d’un ancêtre unique doué des
« caractères communs auy larves, de toutes leurs classes et dépouillé
_« de ceux qui semblent adaptifs, se transformant suivant des direc-
« tions qui se lisent dans l’ontogénie des types actuels et dans la
« paléontologie des formes disparues, est une des plus séduisantes
« qu'aient infantées les Phylogénistes. — Se non à vero...! »
Or, le tome XXIX du Bulletin de la Société zoologique de France
pour 1904 contient un travail phylogénique de M. Hérouard, une
nouvelle théorie de la Pentasomæa. Ce n’est qu'un exposé très concis,
du lt. © RE at EE
XLII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
une note préliminaire, mais elle suffit pour montrer que nous sommes
en présence d’une théorie de grande envergure, el l’auteur annonce
un mémoire plus étendu. Il n’y a pas à se faire d'illusion : M. Hé-
rouard est contaminé et atteint de phylogénite confirmée. |
D'après l’auteur, les faits dominant le développement des Échino-
dermes sont : 1° un arrêt de développement de la face bucco-anale de
la larve, atrophie dorsale précoce (Pauteur considère cette face
comme dorsale, contrairement à l'usage général); 2° une atrophie
progressive hémilatérale gauche (la droite des autres auteurs). [se
demande ce qui arriverait si l'embryon, au lieu d'être frappé par
cette double atrophie, évoluait normalement. En écartant ce qui
constitue les particularités où même les anomalies de l'Échinoderme,
il doit rester l’organisation du progéniteur ; ou plus exactement, en
faisant par la pensée continuer l’évolution de la dipleurula, « sui-
vant les.principes harmoniques », c’est-à-dire sans l'accident de la
dodble atrophie, on obtiendrait un animal que l'on pourrait ranger
plus ou moins près de l’une ou l'autre forme connue. L'idée est
originale mais c’est beaucoup plus que de la phylogénie ; celle-ci.
vise à retracer des événements réels, à rétablir une suëcession évo-
lutive par l’intercalation de stades, hypothétiques à coup sûr, Mais
qui ont eu une existence concrète, chacun d’eux étant le produit de
ses ascendants et ayant à son tour produit des descendants. Mais ici,
il s'agit de bien autre chose : de ce qui aurait pu se produire si
certaines choses n'étaient pas arrivées; il s'agit non de réalités, mais
de possibilités non réalisées. C'est quelque chose comme la géométrie
à quatre dimensions ou l’histoire contemporaine refaite en partant
de la bataille de Waterloo, gagnée au lieu de perdue par Napoléon.
Par son audace même, par la compétence spéciale reconnue de son
auteur, la tentative eut été intéressante; mais la note préliminaire
se borne à mentionner le principe du raisonnement et ne le poursuit
pas plus loin, sauf pour un seul point.
On sait que les deux vésicules, hydrocæle et cælome, parmi beau-
coup d’autres modifications, finissent par se placer l’une sur l’autre
au lieu de l’une devant l'autre et envoyent alors des prolongements
dans les rayons : les cinq canaux ambulacraires et les sinus radiaires.
Hérouard disjoint ces deux modifications, se figure la naissance des
prolongements sur les vésicules, restées en place l’une devant l’autre.
IL obtient alors dix diverticules en série mélamériqué, mais en deux
groupes: Noustouchons maintenant à un point essentiel de la théorie :
al À 2 Ds it die.
;
ï
À
|
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905, XLIII
ces diverticules sont considérés comme indiquant la formation de
somites cœlomiques. Seulement, ces somites ne s’individualisent pas
complètement : ils ne se séparent pas successivement un à un de
4
larchenteron primitif, mais résultent du fractionnement du cœlome
[ déjà isolé et même divisé en deux vésicules: ces particularités sont
toutefois d'importance secondaire et le fait essentiel reste la tendance
à conslituer un organisme avec deux fois cinq groupes de somites.
_ Pour réaliser la deuxième modification, Hérouard fait glisser la
vésicule postérieure sous l’antérieure, de façon à amener le somite VI
sous le somite [. C'est à cette forme qu’il donne le nom de penta-
soma. |
‘
Ce stade est encore symétriquement bilatéral ; l'axe longitudinal s’est
seulement proportionnellement raccourci par suite du chevauchement
des vésicules postérieures sous les antérieures et la forme générale en
est plus ramassée et trapue. Pour arriver à la symétrie radiaire,
l’auteur invoque l’atrophie de la région bucco-anale, qui est pour lui
la région dorsale. Il imagine la larve fortement fléchie en arrière,
jusqu’à amener aü contact les extrémités antérieure et poslérieure,
puis leur confluence ou soudure. L’arrangement métamérique des
soiniles se trouve ainsi transformé en arrangement antimérique el
comme les somiles étaient au nombre de cinq, la symétrie est penta-
radiaire.
Hérouard applique aux deux vésicules cœlotniques de la dépleurula
ou de la pentasomæa, la notion de spécialisation des parois fondée
par Boveri pour les somiles d'Amphioxus : myotome, sclérolomé,
gonotome et entérotome. Il détermine ensuite la plupart des organes
de l'adulte comme provenant de l’une ou l’autre de ces régions et de
l’une ou l’autre des deux vésicules, Mais pour bien comprendre ses
homologations, il importe de remarquer que le chevauchement ne s'est
_pas fait éxactement comme il est dit ci-dessus, c'est-à-dire la vésicule
postérieure se glissant ventralement sous la supérieure, Celte vésicule
aurait en même temps glissé un peu en dedans, de façon que la vési-
cule supérieure hydrocæle est devenue externe chez la dipleurula
et la péntasomæa. Autrement, lors de l’incurvation dorsale el l'adop-
tion de la symétrie radiaire, la vésieule hydrocæle supérieure aurait
occupé une situation centrale et la vésicule inférieure aurait constitué
toute la périphérie; landis qu'en réalité chez l'adulte elles sont
l’une sur l’autre et coextensives.
Les cinq myotomes dépendant de la vésicule pentasomique supé-
»
XLIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
rieure devenue externe, forment les muscles propres des canaux
aquifères radiaires ; les myotomes de la vésicule inférieure forment
les muscles profonds des radius. Les gonotomes donneraient respec-
tivement les vésicules de Tiedeman et les organes spongieux des
Échinides, organes génitaux dégénérés; les vrais gonades provien-
draient du gonotome de la vésicule inférieure. Les sclérotomes four-
nissent : le supérieur, le sinus oral interne; l’inférieur, les sinus
radiaires et le sinus oral externe. Nous bornons là les exemples.
La plupart de ces homologations sont des plus intéressantes. Les
sinus radiaires semblent pourtant constituer la théorie en défaut,
car, provenant de la vésicule inférieure, ils devraient être sous le
canal aquifère, tandis qu'en réalité ils sont au-dessus. Mais leur mode
bien connu de formation ne peut laisser de doute sur leur déri-
vation de la vésicule cœlomique, c’est-à-dire inférieure ; des bour-
geons adradiaux montent entre les canaux aquifères de la vésicule
supérieure et par accollement ou soudure entre eux constituent les
sinus. Hérouard invoque ici l'obstacle causé par les canaux aquifères ;
l’explication est ingénieuse, mais les raisons mécaniques sont toujours
fort sujettes à caution. Toutes les particularités si curieuses des
Pelmatozoaires sont rattachées aux allures des vésicules, et quand je
dis toutes, ce n’est pas simplement une façon de s'exprimer, mais
cela doit être pris presque au pied de la lettre. Dans les deux para-
graphes consacrés à ce groupe, c’est l’un fait après l’autre qui est
éclairci ; beaucoup apparaissent comme conséquences les uns des
autres ou comme conséquences connexes d’une même cause; il y a
donc un lien logique ; cette organisation si aberrante a trouvé dans
son ensemble, et souvent dans ses détails, une explication quasi-
complète. ï
Il y a toutefois une remarque à faire. Basé uniquement sur les
vésicules cœlomiques, cet essai d’organogénèse se trouve, par son
point de départ même, limitée aux tissus du feuillet moyen; l’endo-
derme et l’ectoderme sont laissés en dehors. L'auteur a trouvé un
moyen imprévu de faire intervenir l’ectoderme par la « loi des inva-
ginations blastocæliennes » : toute invagination endodermique ou
cœlomique dans le blastocæle provoque une invagination ectoder-
mique correspondante, plus ou moins marquée. Les divers nerfs sont
ainsi rattachés logiquement aux divers sinus; « dans les groupes où
la bouche larvaire disparaît, la bouche de l'adulte se perce au centre
de la courbure des vésicules pentasomiques droites suivant la loi des
invaginations blastocæliennes. »
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BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XLY
La comparaison entre l'Amphioxus et la larve dipleurula n'est pas
limitée aux parois des vésicules somatiques; Hérouard l’étend aux
_ organismes dans leur ensemble et trouve alors toute une série
N |
d'homologies. « Les vésicules dites préorales de la dipleurula repré-
sentent re vésicules du rostre de la larve de l’Amphioxus. L'orifice
du canal hydrophore gauche (droit des auteurs) de la pentasomæa
représente l’orifice de la fossette préorale de l'Amphioxus et la glande
en assue de ce dernier correspond probablement au canal hydro-
phore droit (gauche des auteurs) de l’Échinoderme. » Ces homologies
sont en somme possibles, mais à la condition expresse de retourner
la dipleurula et de considérer la face bucco-anale comme dorsale.
On ne trouve pas, dans la note de Hérouard, une autre raison pour
_ ce retournement. L'auteur dit que considérer cette face comme dor-
sale, ainsi qu'on le fait généralement, est une conception tout à fait
arbitraire et que cette face peut aussi bien être considérée comme
_ représentant la foce dorsale. Tout en admettant que les idées de dos
et de ventre sont difficiles à définir avec précision, et de manière à
rencontrer tous les cas, il est exagéré de n’y voir qu'une conception
arbitraire ; partout la bouche caractérise la face ventrale, le centre
nerveux Ja face dorsale ; et précisément dans les larves d’'Échino-
dermes et surtout dans la larve si voisine tornaria, il y a la plaque
syncypitale. Dans tous ses dessins schématiques de la dipleurula et
de la pentasomæa, Hérouard omet de marquer un centre nerveux,
qui aurait une situation aberrante, car il serait sur la face considérée
par l'auteur comme ventrale.
Des deux faits dominant l’ontogénie des Échinodermes, on à vu
quel rôle important Hérouard “altribué à « latrophie dorsale
précoce ». Cette expression a même un sens beaucoup plus étendu
qu'il n’y paraît au premier abord, car comparativement avec
Amphioxzus, « elle entraîne la disparition de la notocorde et de la
goultière nerveuse dorsale ». Pour le reste, cette atrophie dorsale
fait incurver la pentasomæa et amène la symétrie pentaradiaire.
L'explication est suffisante et complète, mais elle l’est trop, car elle
laisse sans cause ou raison et sans effet, l’atrophie hémilatérale gauche.
Or, l’embryologie semble démontrer fort nettement que le contour-
nement latéral, l’asymétrie entre droite et gauche, joue un rôle
beaucoup plus important que la différence de développement entre
dos et ventre. La théorie qui met principalement en avant ce
contournement latéral, serre donc les faits de plus près ; elle explique
XLVI SOCIÉTÉ ROYALE Z00LOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE,
en même lemps l’enroulement en Spirale du tube intestinal; et cette
asymétrie trouve une raison plausible et suffisante dans la fixation,
La conclusion générale de l’auteur est que « les Vertébrés et les
Echinodermes ont eu un ancêtre commun et qu’un descendant de cet
ancêtre, frappé d’atrophie dorsale précoce et de dégénérescence
hémilatérale gauche progressive, a fourni la lignée des Échino-
dermes ». Il y a longtemps que des rapports ont été établis entre
les deux groupes par l'intermédiaire de Balanoglossus ; la théorie de
la pentasomæa a pour but de mieux mettre ces rapports en évidence
et les considère comme beaucoup plus étroits; mais on peut se
demander si, à ce point de vue, la comparaison n’est pas un peu
forcée.
Il y a une autre question encore : Comment doit-on comprendre
cette atrophie et cette dégénérescence? En prenant ces expressions
dans leur sens littéral, l'évolution aurait été déterminée par un acci-
dent pathologique ét les Échinodermes seraient de vraies monstruo-
sités. Il est pourtant plus que probable que ce n’est pas là l’idée de
Hérouard ; mais s'il considère ces modifications comme adaptives, sa
pentasomæa libre, non fixée, ne montre aucune raison à ces chan-
gements et n'offre par conséquent aucun avantage sur la pentactæa
de Semon,
En revanche, comme nous l'avons fait ressortir, la morphologie
des Échinodermes, telle qu’elle est ébauchée en se basant sur les
spécialisations pariétales des somites, mérite la plus sérieuse attention.
Au premier abord, on ne peut se défendre de l'impression que c'est
bien régulier et schématique; les vésicules contiennent beaucoup de
choses, mais non manifestées et seulement « en puissance ». Il n'y
a que des affirmations, non appuyées de preuves convaincantes.
C’est d'ordinaire le cas avec les notes préliminaires, qui sont concises
et n’entrent pas dans les détails. Nous inscrivons au compte de
M. Hérouard, qu'il nous doit des explications et des arguments; il
est du reste « honorablement connu », comme on dit dans le
commerce, et il a signé une promesse ; il annonce un mémoire plus
élendu. Nous pouvons donc lui faire crédit, certain qu'il ne laissera
pas protester sa signature.
La séance est levée à 9 heures.
BULLETINS DES SÉANCES, —— ANNÉE 1905, XLvIt
Séance du 14 octobre.
_ PRÉSIDENCE DE M. KEMNA.
La séance est ouverte à 8 heures.
Les comptes rendus des séances d'avril, mai et juin contenus dans
la feuille 2 des Bulletins sont déclarés adoptés.
_ Correspondance.
‘
M. le D' Dordu, de Genève, fait hommage à la Sociélé du portrait
de feu son beau-père M. Preudhomme de Borre, (Remerciements)
La Société de Géographie de Berlin annonce le décès de son prési-
‘dent, le D' von Richthofen, survenu le 6 de ce mois. (Condoléances.)
L'Académie de Mâcon, fondée le 22 fructidor an XII, a célébré
son centenaire les 9, 10 et 11 septembre.
Bibliothèque.
DONS DES AUTEURS :
R. d’Andrimont : De l'utilité d'étudier et d'aménager les ressources
en eau potable des pays neufs en vue de favoriser l'expansion
coloniale sur leur territoire (Ex : CONGR. INTERNAT, D'EXPANS. MON-
bIALE, Mons, 1905 ; Bruxelles, 1905). — Les échanges d'eau entre
le sol et l'atmosphère. La circulation de l'eau dans le sol. Exposé de
nos connaissances actuelles et des recherches à entreprendre (Ex :
ConGR, INTERNAT, DES MINES, DE LA Méraz., elc,; Liége, 1905).
Edm. Otis Hovey : The Grande Soufrière of Guadeloupe (Ex :
Buzz. Americ. GEoër. Soc.; New York, 1904).
Aug. Lameere : Le cinquantenaire de la Société entomologique de
Belgique (Ex : Ann. Soc, EntoM. bE BELG.; Bruxelles, 1905).
Des remerciements sont votés aux donaleurs,
DéÉPôrTs : :
Bulletins des séances, année 1905, feuille 2, parue le 1° août,
XLVIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
TIRÉ A PART
Ad. Kemna : Compte rendu bibliographique : Amphioxides, Ver-
treter einer neuen Acranier-Familie (Ex : Anx. |Buz.], 1905).
Collections.
M. le D' Rousseau fournit les informations suivantes : le Musée
royal d'Histoire naturelle a entrepris l'examen des collections qui lui
ont été offertes par la Société : parmi les coquilles vivantes un grand
nombre, et notamment la presque totalité de la collection spéciale des
coquilles actuelles de Belgique réunie par Colbeau, ont été retenues
par le Musée et prendront place dans ses vitrines. Le surplus, qui
forme encore un ensemble considérable, est à la disposition de Ja
Société. M. Rousseau ajoute qu'il a acquéreur pour cette collection en
la personne de M, Tosquinet et qu'il compte en obtenir une somme de
200 francs. Les fossiles sont également l'objet d’un classement : c’est
M. Rutot qui y procède, et il pourra bientôt en faire connaître les
résultats.
Communication du Conseil.
M. Florent Van de Vloed, chef du filtrage, préposé aux analyses
bactériologiques et microscopiques à l’Antwerp Water Works €,
à Waelhem, présenté par MM. Kemna et Steinmetz, a été reçu
membre effectif.
Travaux pour les Annales.
M. Van den Broeck fait parvenir de la part de M. J. Deprat, chargé
de cours à la Facullé des sciences de Besançon, une note intitulée :
Sur l'identité absolue de Nuüumauuina prisrina, Brady, et de NuMMuLITES
VARIOLARIUS, Lk., el de son existence dans des dépôts tertiaires néo-
calédoniens.
M. de Cort dépose au nom du D' R. Bellini, de Naples, un travail
sur les Ptéropodes des terrains tertiaires et quaternaires d'Italie.
L'assemblée vote des remerciements aux auteurs et décide que ces
travaux seront publiés parmi les Mémoires pour 1905.
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BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XLIX
Le D' Rousseau annonce le prochain dépôt de la suite à son mé-
_moire : Note monographique sur les Spongiaires de Belgique.
IL est décidé que ce travail prendra également place parmi les
Mémoires pour 1905,
Communications.
BRYOZOAIRE NOUVEAU POUR LA FAUNE BELGE,
Par K. LOPPENS.
L'été passé j'ai trouvé Alcyonidium mamillatum, Alder, dans un
bassin de l’huîtrière de M. Deswarte, à Nieuport. Il y a trois ans que
J'ai trouvé cette espèce dans le bassin à flot, sur les Moules, mais en
si mauvais état que la détermination ne pouvait se faire avec certi-
tude.
Cet été, des travaux nécessitant la mise à sec des bassins de l'hui-
trière, J'ai pu y descendre, grâce à l'obligeance de M. Deswarte, et me
procurer des Al/cyonidium mamillatum vivants; ces colonies étaient
également fixées sur des Moules.
Lors de la grande marée du 30 septembre, J'ai Lrouvé celte même
espèce au musoir de l’estacade ouest de Nieuport- Bains, sur les
Moules attachées aux pierres de taille servant de fondement à l'esta-
cade. D'après le nombre de colonies trouvées, on peut considérer
cetle espèce comme assez commune dans les endroits précités.
PLUMATELLA REPENS, L., VIVANT DANS L'EAU SAUMATRE,
Par K. LOPPENS.
“
Sur la coque d’une barquette j'ai trouvé un grand nombre de
-Plumatella repens, Linné. Quoiqu'il fût seulement fin juillet, toutes
contenaient déjà des statoblastes ; aucune colonie n'élait vivante, La
barquette ayant séjourné quelque lemps dans l’Yzer, puis dans l'an-
cien canal de Furnes, l’endroit où j'ai trouvé ces Plumatella, je ne
peux dire de quel canal ils proviennent ; seulement, les deux canaux
contiennent de l'eau saumâtre aux places où la barquette était
T. *L, 1905 4
Décembre 1905.
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L SOCIÉTÉ ROYALE <O0LOCIQUE ET HaLAGOLOGIQUE DE es
amarrée. Les Plumatella repens DERNENE donc vivre dans une eau
légèrement salée.
LA CLASSIFICATION DES SCYPHOCNIDAIRES D'APRÈS M. ROULE,
Résumé par H. SCHOUTEDEN.
Dans un des derniers fascicules (fase. XXX, 1905) des Résultats
des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert Ier,
Prince de Monaco, Roule étudie les Cérianthaires et Antipathaires
recueillis au cours de ses croisières par le Prince de Monaco. Dans
ce travail, l’auteur ne se borne pas à l’énumération et la description
pure et simple des formes qu'il a reconnues : il joint à son mémoire
quelques paragraphes relatifs à des questions d'ordre plus général.
C'est ainsi qu’il consacre quelques pages à discuter la généalogie des
Antipathaires, leurs affinités. A la demande de notre président, j'ex-
pose ici dans leurs grandes lignes les conclusions de Roule. Celui-ci
avait déjà d’ailleurs signalé sommairement les principaux résultats de
son étude dans une note présentée à la séance du 20 juin 1904 de
l’Académie des Sciences de Paris, note reproduite dans le Bulletin du
Musée RATER de Monaco, n° 16 (1° juillet 1904).
Dans son mémoire bienconnu — et dont notre collègue M. Lameere
nous à déjà parlé plus d’une fois — sur les Anthozoaires de la Plank-
ton-Expedition (Ergebnisse der Plankton-Expedition der Humboldt-
Stiftung, Bd. Il, K. e., 1897), Éd. van Beneden a discuté de manière
approfondie, en se basant sur le riche matériel larvaire recueilli par
le professeur Hensen, les affinités des Cérianthides tout spécialement,
leur parenté avec les Antipathaires avec lesquelles il les réunit en un
groupe qu'il appelle Cériantipathaires, représentant des types fort
primitifs. D'autre part, le Cérianthe, par son mode d'accroissement
tout spécial, par prolifération de couples de cloisons nouvelles dans
la loge médio-ventrale uniquement, mène aux Cœælomates, comme
Éariesrs nous l’a récemment rappelé (Ann. Soc. Zoo1. ET MaLac. DE
Beuc., XL, 1905; Buze., p. xu). D’après van Beneden, les Scypho-
méduses, bâties sur le type #4, de même que les Tétracoralliaires fos-
siles, où, comme le démontre van Beneden, la structure devait être
analogue, doivent être réunis aux Cériantipathaires en un groupe
commun des Seyphactiniaires sopposant aux Octacliniaires el aux
Lg
des fibrilles nettes, ne formant d'ailleurs pas de fanons. De plus,
1
ple, les différencient nettement de tous les autres Anthozoaires et par
_ contre témoignent de leurs aflinités réciproques.
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* Zoanthactiniaires. Le tableau suivant résume la classification des
_ Scyphocnidaires d’après Éd. van Beneden :
. cellules différenciées : cellules à cils vibratiles, cellules à mucus,
_ nématocysles. Ces caraclères, communs aux Cérianthaires el aux
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. LI
ZOANTHINARIA.
ZOANTHACTINIARIA. ... - … « MADREPORARIA.
HEXACTINIARIA + + . : . .
| ACTINIARIA .
OCTACTINIARIA.
CERIANTHARIA.
CERIANTIPATHARIA. « : . .
; ANTIPATHARIA.
| SoyPHAOTINIARIA . . . . . . . | SCYPHOMEDUSA,
| RuGosa.
Comme van Beneden, comme Goette également, Roule est d'avis
que les Antipathaires sont parents des Cérianthaires. Cette parenté
-est démontrée non seulement par les caractères morphologiques invo-
. qués par ces auteurs, mais également par les caractères purement
_ histologiques qui s'observent dans les deux groupes et qui montrent
en même temps que ce sont bien des formes primitives, à Structure
encore peu différenciée. La mésoglée ne renferme dans aucun cas des
éléments histologiques, alors que — comme on sait — chez les autres
Anthozoaires elle est caractérisée précisément par la présence de cel-
. Jules; chez les Antipathaires elle est peu abondante, chez les Céri ian-
thaires elle s'épaissit un peu. Il n'y a pas trace, chez les Anlipa-
thaires, d'éléments musculaires dans la colonne (Brook, cependant,
dit avoir observé contre la mésoglée une fine couche de fibrilles
musculaires), pas plus que dans les cloisons; chez les Cérianthaires
il y a dans la colonne des éléments musculaires plus ou moins déve-
loppés (moins dans les larves jeunes), et dans les cloisons on trouve
l'endoderme est simple, uniquement formé de cellules vacuolisées
toutes semblables, tandis que les autres Actinies ont un endoderme à
Antipathaires : mésoglée anhyste, absence de fanons, endoderme sim-
De ces deux types, les Antipathaires sont évidemment les plus pri-
_mitifs. Chez eux on ne trouve, en effet, que six cloisons principales
— auxquelles peuvent s'ajouter quatre à six cloisons accessoires peu
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LIT SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MAL AE IS DE DATE,
développées : c'est donc ici que se rencontre le nombre le moins élevé
de cloisons parmi les formes actuelles (puis viennent les Octacti-
niaires, à huit cloisons); l'actinopharynx n'est pas différencié, ne
présente pas de lèvres ni de siphonoglyphes; la mésoglée est peu
développée; il n’y a pas de musculature, même dans les cloisons, et
de plus, il n’y a pas de symétrie bilalérale vraie : la symétrie que
l’on croit observer est en réalité une symétrie binaire (fausse symétrie
bilatérale), due secondairement à un aplatissement de lactinopha-.
rynx : l'ancêtre était circulaire, ne bourgeonnait pas, ne formait pas
de colonies : c'est le bourgeonnement, l'association en colonie, qui ont
amené l’aplatissement des individus, la forme L'hgrhe Las actuelle,
conséquence de la compression mutuelle.
Comme nous venons de le voir, il y a chez les Antipathaires des
cloisons accessoires. Il ne peut être question de les considérer comme
des cloisons principales dégénérées : en effet, elles sont de petite
taille, non développées, et l’on ne trouve point de tentacules corres-
pondant aux loges qu'elles délimitent. Or, il est établi que l’appari-
tion des loges précède toujours celle des tentacules, et si ces cloisons
_ accessoires représentaient des cloisons principales dégénérées, il fau-
drait encore retrouver les lentacules correspondants, et l’on sait que.
les Antipathaires ne présentent Jamais que six tentacules. C'est la
présence de tentacules nombreux notamment qui permet de démon-
trer que Edwardsia qui longtemps a été considéré comme un type
primitif d’Anthozoaires, est en réalité un type dégénéré :’il ne pré-
sente plus que huit cloisons principales et quatre à six cloisons acces-
soires, mais par contre il possède seize tentacules, ce-qui indique que
primitivement il y avait seize loges; une partie des cloisons a dis-
paru ; une autre subsiste sous forme de cloisons accessoires, mais les
tentacules persistent encore; Edwardsia est donc bien différent des
Antipathaires. Chez ceux-ci il:n’y a pas trace de différenciation anté-
rieure.
Les Cérianthaires représentent un type moins primitif : ici nous
trouvons un nombre de cloisons supérieur à six, les cloisons nouvelles
naissant dans une zone de prolifération unique, représentée par la
loge médio-ventrale ; la mésoglée s’épaissit, la musculature fait son
apparition, mais ne constitue cependant pas encore de fanons dans
les cloisons ; enfin, ‘organisme présente une symétrie bilatérale vraie,
bien marquée par la zone de prolifération postérieure.
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Ces caractères montrent que les Cérianthaires ne peuvent être
réunis aux Antipathaires aussi intimement que le veut van Beneden.
Ces deux groupes ont une valeur égale en quelque sorte et doivent
% subsister l'un à côté de l’autre; l'on doil y Joindre à l'exemple de
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van Beneden les Polypes rugueux fossiles.
Discutant les affinités des Cérianthaires et Antipathaires avec les
4 autres Scyphocnidaires, Roule dit ne pouvoir se ranger à l'opinion
_ de van Beneden pour lequel les relations des Cériantipathaires avec
les Scyphoméduses priment toutes les’ autres. Il est, au contraire,
d'avis que l’ancien groupe des Anthozoaires doit ,être maintenu,
s'opposant au groupe des Scyphoméduses (auxquelles Roule rattache
les Cténophores, qui pour van Beneden sont des Polyclades
_évolués, thèse qu'a également défendue devant nous M. Lameere .
_ (Axx. Soc. Zoo. ET Fa pe BELG., XXXVIIL; Buze., p. LxxxvI).
Ces deux grands groupes représentent deux branches divergentes
issues d’une souche commune représentée actuellement par le
scyphozoun, la larve de la Scyphoméduse. La Scyphoméduse ne
présente Jamais plus de quatre cloisons et toute son évolution con-
_ siste en une complication graduelle de sa structure ; dans les autres
Scyphocnidaires, au contraire, chez lesquels le chiffre 4 est tou-
jours dépassé et ne se retrouve plus que chez les larves, la cerinula
par exemple, l'organisme se montre régi par cette structure
nouvelle. |
Parmi les Anthozoaires, il y a à distinguer les Protanthozoaires
étudiés plus haut, et qui comprennent les Cérianthaires et les Anti-
pathaires (et en outre les Tétracoralliaires fossiles), ayant pour carac-
tères communs de n'avoir que six cloisons principales, de n'avoir pas
de musculature ou seulement des muscles ectodermiques, et pas de
fanons ; — et d'autre part, les Métanthozoaires, qui ont plus de
six cloisons, ont une musculature développée et des fanons bien nets :
ce sont toutes les Actinies autres que celles citées ci-avant.
L'Antipathaire primitifétait libre, rayonné, présentait six cloisons,
était voisin de scyphozoon à quatre cloisons et quatre loges (naissant
par dédoublement des deux cloisons primitives) dont il dérive par
dédoublement des loges latérales, celui-ci dû à l'apparition d'une
cloison nouvelle destinée à soutenir lactinopharynx, qui chez les
Antipathaires est fort étendu ; l’Antipathaire adulte en diffère par la
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LIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
possession de quatre à six cloisons accessoires el par la vie coloniale.
Les Antipathaires, derniers survivants des formes archaïques des
Authozoaires, ont seuls survécu, grâce sans doute à leur faculté de
bourgeonner et de former des colonies fixées, tandis que les formes
bee et non coloniales ont disparu ; ils représentent les formes
ancestrales de tous les Anthozoaires actuels.
Roule résume ses idées sur la phylogénie des Scyphocnidaires dans
le tableau suivant : |
Seyphozoon. Ne | ès
Anthozoo n ,
S cyph 6meduses,
Ctenophores.
| Tetracoralliaires.
Octactiniaires, Antipäthaires
Zoanthactiniaires, Cerranthaires.
Et si l’on fait abstraction des Cténophores, dont la position
systématique est encore douteuse, il semble que ce schéma de la
parenté des divers groupes est fort satisfaisant, sauf peut-être en
un point, lorsque l’auteur fait dériver les Octactiniaires de la série
Zoanthactiniaires. Peut-être le point de départ des deux types
est-il plus rapproché de la souche Anthozoon (comme le dit van
Beneden) ou celui-ci donnerait-il trois branches et non deux :
Anthipathaires-Cérianthaires-Tétracoralliaires, Octactiniaires, Zoan-
thactiniaires. |
En somme, la classification de Roule est voisine de celle qu'a
proposée Goette (Einiges über die Entwicklung der Secyphopolypen,
in Zerrscur, für wiss. Zoo1., XLIII, 1898). Pour cet auteur, du
Scyphistome à quatre cloisons sont dérivées trois séries principales :
un type 4 représenté par les Scyphoméduses, un type 6 qui a donné
les Cérianthaires et Antipathaires, et un {ype 8 d'où sont dérivés les
Hexactiniaires et les Octactiniaires.
.
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BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. LV
Relativement aux Tétracoralliaires, je crois bon de direici quelques
mots d’une courte note d’un auteur américain, J.-E. Duerden, qui
semble être passée inaperçue. Elle à paru sous le titre À method of
studying the septal sequence in Paleoxoic Corals, dans le Jourxaz or
mue Euisua Mrreuezz Scenriric Socterv, vol. XIX, part 1, p. 32-33
__ (1903). L'auteur y décrit sa méthode pour étudier les parties initiales
du Tétracoralliaire : il opère par frottages successifs du spécimen,
après chacun desquels la coupe est dessinée. Mais là n’est pas le point
qu'il me parait important de signaler. A la fin de sa notice, Duerden
dit : « So far the primary septal plan of the simple Rugose corals
has been found to be hexameral, not tetrameral, as hitherto has been
generally assumed. » Si ce détail se confirme, nous avons donc une
structure. absolument inattendue; les Tétracoralliaires seraient bâtis
sur le type 6 et non #, leurs affinités ne seraient donc plus ce qu’on
admet maintenant. L'auteur américain ne donne aucun détail et la
phrase citée ci-dessus, introduite en passant dans une note de tech-
nique, n’a vraisemblablement pas été remarquée.
Note ajoutée pendant l'impression. — Depuis le dépôt de la notice
ci-dessus, j'ai pu voir un travail plus récent de Duerden : Recent
Results on the Morphology and Development of Coral Polyps (Smrruson.
Muscezs. Cozc., Quart. Issue, Vol. IT, Number 1, p. 93) dont j'ai
dit quelques mots à la séance de novembre de notre Société. L'auteur
y décrit notamment le mode d’a pparition des cloisons chez les Madré-
pores, qu'il a pu étudier soigneusement durant un séjour aux Indes.
De plus, et c'est le point que Je veux signaler ici, il confirme, dans
un court paragraphe intitulé : Extinct Corals (p. 110), que le plan
primitif des Tétracoralliaires est hexamère; mais les cloisons supplé-
mentaires ne naissent que dans quatre des six loges primaires, d’où
leur aspect ultérieur ; par le mode d'apparition des cloisons secon-
daires ils se rapprocheraient des Zoanthaires, et la solénoglyphe
ventrale unique que présentent ceux-ci aurait existé également chez
les Tétracoralliaires : elle serait représentée dans le squelette par la
fossule. Pour Duerden, les Polypes rugueux seraient des Zoanthaires
à squelette; leur place ne serait donc pas auprès des Protanthozoaires
comme le croit Roule (qui d’ailleurs ne parle pas de ces travaux de
Duerden).
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LVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
0, CARLGREN. — « Noch einmahl Polyparium ambulans ». (BioLoGIscnEs
CENTRALBLATT, 15 avril 1905, p. 253.) — Compte rendu bibliographique,
par Ab. KEMNA. | -
Voici la bibliographie complète sur cet organisme :
KoroTNerr, Zeitschrift für rwoiss. Zoologie, 1887, p 468;
ExLers, 1bid., p. 491 ;
Ep. PERRIER, La Nature, vol. 16, 1888, p. 5.
HaackE, Biologisches Centralblatt, 1888, p. 685.
C4xRLGREN, Zbid., 1905, p. 253.
_ Korotneff a troüvé dans un dragage profond entre Mindanao et
Billiton une espèce de Ver long de 7 centimètres. La cavité intérieure
est métamériquement cloisonnée ; des loges ainsi délimitées, la moitié
seulement du nombre communique avec l'extérieur par une demi-
douzaine d'orifices dorsaux portés isolément sur des tubercules sail-
lants; chaque cloison porte une épaisse masse musculaire allant de
droite à ganche, divisée au milieu ; mais ces masses musculaires ne
sont jamais que d’un côté d’une cloison ; prenant une cloison muscu-
larisée sur sa face postérieure, la cloison suivante est muscularisée
sur sa face antérieure, de façon que les masses musculaires se
regardent et sont toutes deux dans l’intérieur d’une loge. Comme
la deuxième cloison suivante a de nouveau son muscle à la face
postérieure, la loge qu’elle délimite, dont elle est la paroi posté-
rieure, n’a pas de muscles. Les cavités avec les muscles sont celles por-
tant les tubercules perforés ; les cavités sans muscles sont fermées.
Le schéma suivant résume ces rapports : |
Cloison.
Muscle. |
Loge avec tubercules perforés.
Muscle.
Cloison.
; Loge fermée (interloge).
Cloison.
Muscle.
Loge avec tubercules perforés.
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Loge fermée (interloge).
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BULLETINS DES SÉANCES, —— ANNÉE 1905, L VI
Cet arrangement rappelle tout à fait les Actinies et cette ressem-
blance est confirmée par lhistologie, notamment par la présence de
nombreux nématocystes; mais il n’y a pas d'invagination pharyn-
_gienne, ni au centre et unique pour l'organisme tout entier, ni dans
chacun des tubercules ouverts : il n'y a pas non plus d'organes
génitaux.
Une particularité curieuse est l'inégalité des deux bords;
tuhercules perforés sont en palissade serrée sur un des bords et là,
il y à une limite nette entre la face dorsale et la face ventrale. Sur
l’autre bord, les tubercules sont moins nombreux et les faces pas si
nettement délimitée, La face ventrale est garnie de ventouses en
lignes transversales correspondant aux loges. L'animal utilisait cette
face comme une sole de reptation.
Korotneff interprétait l'organisme comme une colonie méta-
mérique d’Actiniaires, comparable à une Méandrine. Les tubercules
perforés élaient les tentacules réduits et fonctionnant comme
bouches. La réduction de ces tentacules, la disparition du pharynx
seraient des conséquences du changement de la vie fixée en la vie
libre, errante; la disposition du pharynx a permis aux cloisons de
_se rencontrer et de se souder sur la ligne médiane.
Pour Ehlers, ce serait un fragment d’une Actinie, un morceau
détaché par un coup de dent de poisson ou par une pince de crabe
ou par une cause quelconque. Grâce à la tenace vitalité de ces orga-
nismes inférieurs, le fragment, au lieu de mourir, a guéri ses plaies,
s'est même accru et allongé et mène une existence indépendante
« paranomale », ce qu’on pourrait traduire par exceptionnel ou
extraordinaire. La sole ventrale du Polyparium est la partie de
la colonne de l’Actinie, avec des verrues adhésives; la face dor-
sale est ua morceau du péristome et les tubercules perforés sont
les tentacules transformés ; le bord avec la palissade serrée de
tentacules est l’ancien bord où la colonne et le péristome se
touchent ; l’autre bord serait tout simplement la soudure de la plaie,
par union du bord interne du péristome avec les parties avisées de
la colonne, ce bord aurait donc morphologiquement la valeur d’une
cicatrice. Quant à la question de l'espèce qui aurait fourni le mor-
ceau, la nature abortive des tentacules et les grandes dimensions
des orifices rappellent certaines formes abyssales décrites par
R. Hertwig dans le matériel du Challenger.
Quelques années auparavant, Perrier avait publié un hvre sur
LVIIE SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
«les colonies animales et la formation des organismes », où tout
particulièrement lindividu polype d'un Coralliaire était considéré
comme résultant de l'union d'autant d'individus primitifs qu'il y
avait de loges. Il a immédiatement appliqué ces idées à Polyparium.
Chaque tubercule ou bouche serait un polype Hydraire; pour les
parties basales, il y aurait eu confluence complète suivant des
lignes droites, au lieu de circulairement. Ce groupement méta-
mérique serait en rapport avec la locomotion. L'auteur PARUS le
Bryozoaire Crestatella.
Haacke à donné une théorie se rapprochant de celle de Néraeie
mais au lieu d’une colonie en forme de Méandrine, il chhiidbpe
l'organisme comme un individu unique, colossalement étiré en lar-
geur, dans le sens perpendiculaire à la fente buccale. L'un des bouts .
est donc la droite, l’autre est la gauche ; l’un des bords est antérieur,
Pautre postérieur, et la différence dans la palissade des tentacules se
retrouve chez d’autres Polypes, où il,y a plus de tentacules à l’une
des extrémités de la fente buccale qu'à l’autre, au moins dans le
jeune âge. La sole de Polyparium est divisée en trois régions par
deux raînures longitudinales ; c'est la’ raînure circulaire du pied de
beaucoup d’Achnies, étirée en une ellipse très excentrique. Les cloisons
opposées se sont rencontrées d’abord vers le bas et la soudure est
allée en remontant ; c’est comme si chaque cloison avait tourné de
90°, amenant à la position horizontale les muscles verticaux saillants
et à la position verticale les fibres plus minces horizontales ; les deux
masses primitivement verticales, maintenant horizontales, restent
pourtant séparées sur la ligne médiane. Las
Delage et Hérouard dans leur beau Traité de zoologie ont donné un
exposé fort exact de la question et concluent en Ééut de Haacke. Ils
indiquent un caractère qui pourrait constituer un argument décisif,
a crucial test, comme disent les Anglais : la loge provenant de la
fusion des deux loges directrices dans l'axe de la bouche devra se
trouver chez Polyÿparium au milieu de la longueur et aura ses
muscles saillants sur la face interloculaire des cloisons. Mais Haacke
avait déjà clairement mentionné cette conséquence (p. 689 de son
article).
L’appui donné à ces vues par un ouvrage général entre les mains
de tous les zoologistes a amené Carlgren (Stockholm) à intervenir dans
le débat. Dès la première lecture du travail de Korotneff, il avait
interprété la structure comme un fragment d’Actiniaire et même
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BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉÉ 1905. LJX
rédigé un article ; mais la note d'Ehlers, soutenant la même idée,
lui parut si claire que tout naturaliste « qui ne veut pas théoriser
dans le bleu » serait immédiatement convaincu. Mais Carlgren
diffère d'Ehlers quant à l'animal qui aurait donné le fragment.
_ Les Actinies abyssales du Challenger, décrites par R. Hertwig comme
- ayant remplacé leurs lentacules par des « stomidies », seraient en
réalité des exemplaires mal conservés, où les tentacules ont été inva-
ginés, ont disparu par macération et laissé leur ouverture d'implan-
tation comme une fausse stomidie.. La seule raison pour laquelle
Ebhlers a eu recours à ces formes abyssales et a compliqué par l’admis-
sion d’un changement d'habitat du morceau détaché, n’est donc pas
- fondée en fait. Carlgren rattache « l'animal » à une nouvelle famille,
_ créée antérieurement. par lui. Des expériences avec des Sagartia lui
ont permis de constater « dans des circonstances favorables » la
guérison de la plaie par soudure de la colonne avec le péristome,
l'atronhte graduelle des lentacules. Dans le musée-de Stockholm
l'auteur a trouvé un fragment d’un individu de la famille spéciale
(Stoichactidés) rappelant tout à fait les figures de Korotneff, « cepen-
dant la paroi du corps v’était pas soudée au périslome ».
L'opinion de Carlgren, un spécialiste pour ce groupe d'organismes,
_a incontestablement un grand poids; surtout pourraient être déci-
sives les expériences avec Sugartia et les autres constatations. Mais
les résullats de ces expériences sont donnés d’une façon si sommaire,
et il y a chaque fois des restrictions, que l’on peut douter quelque
peu de leur valeur démonstrative; en tout cas, on se trouve dans
l'impossibilité de juger sur pièces. Pour le reste, il n’est rien apporté
de nouveau au débat; les anciennes objections d'Ehlers sont aflir-
mées avec plus d'énergie. Haacke faisait déjà observer que plusieurs
détails, tels que la division médiane des muscles horizontaux, la
division de la sole ventrale, sont laissés de côté par Eblers et ne se
comprennent pas dans cette hypothèse ; tandis qu’elles cadrent très
bien avec ses vues à lui. Carlgren ne semble pas davantage à même
de rencontrer ces arguments. La théorie de Haacke”reste done la
plus compréhensive, comme s'appliquant au plus grand nombre de
faits. La modification qu'elle comporte altère absolument l'aspect de
l'organisme, mais est en réalité fort simple : dans son essence morpho-
logique, une croissance dans une seule direction; toutes les modifi-
calions secondaires apparaissent comme des conséquences possibles
de cette modification initiale, et celle-ci est rattachée à un genre de
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LX SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
vie particulier : l'habitat sur les tiges des Algues; autour de ces”
tiges cylindriques, il semble que l'organisme puisse s’enrouler en
spirale et glisser dans les deux sens. Il n’est pas nécessaire d’insister
sur le caractère tout à fait exceptionnel du procédé de formation
imaginé par Eblers et Carlgren.
Comme conelusion : l'hypothèse de Hate considérant Polyparium
comme un ÂActiniaire déformé par hypertrophie de ses dimensions
latérales et adapté à une vie mobile sur les tiges cylinGriques, est
l'hypothèse la plus compréhensive, la plus compréhensible, parce que
la plus naturelle, et mérite donc d’être retenue, provisoirement, et,
comme on dit sur les factures, « sauf erreur et omission ».
J. J. LISTER. — « Sur le dimorphisme des espèces anglaises de Nummu-
lites et la taille de la mégalosphère en relation avec celle de la micro-
sphère du test mégalosphérique dans ce genre ». (Proceedings of the
Royal Society [Londres], série B, vol. 76, août 1905.) — LS Bus
bibliographique, par Ad. KEmxa.
La communication débute par un historique. L’attention des géo-
logues avait élé attirée par von Hantken et de la Harpe sur la con-
stance d’association des espèces de Nummulites ; une même couche
renferme généralement deux espèces, une petite et une grande; ce
qui a fait dire que les Nummulites allaient par couple, chaque espèce
ayant une espèce sœur de tailie différente. On signalait en outre une
différence anatomique : la petite espèce montre toujours une chambre
centrale ou initiale, la grande espèce en est dépourvue. En réalité,
la grande espèce a aussi une chambre centrale, mais beaucoup plus
petite; de là plus tard les dénominations de mégasphère et de micro-
sphère. La petite espèce mégasphérique est toujours beaucoup plus
fréquente que la grande espèce microsphérique ; celle-ci n’est parfois
que quelques pour cent des individus (1881-3). Ces quatre faits :
association, différences de taille, de chambre centrale, de fréquence,
qui se montraient connexes, restaient pour de la Harpe « sans solu-
tion ».
Vers la même époque (1880), Munier-Chalmas, généralement en
collaboration avec Schlumberger, considéra les deux formes, non
comme des espèces distincies, mais comme appartenant à une même
espèce, laquelle serait donc « dimorphe ». Quant à la nature de cette
relation de dimorphisme, la différence de taille parut aux auteurs
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BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. LXI
pouvoir fournir une explication : c'étaient des stades successifs de
croissance. Pour expliquer en même temps la différence des parties
centrales, ils admirent que, arrivés à certaines dimensions, les indi-
vidus résorbaient la mégasphère de leur jeunesse et formaient de
nouvelles loges plus petites et une microsphère nouvelle dans l’es-
pace ainsi devenu libre ; la croissance se produirait donc par les deux
bouts de la spirale, vers le dehors et vers le dedans.
L'interprétation des couples de Nummuliles comme un cas de
dimorphisme fut généralement acceptée; mais l'explication en donnée
par les auteurs français fut trouvée bien compliquée et ne ressortis=
sant nullement des faits. Les travaux de Lister et de Schaudinn
(1895) ont montré que le dimorphisme résulte bien de stades succes-
sifs, mais pas dans l’ontogénie d’un même individu. La forme de
_ grande taille à microsphère résulte plus que probablement de la con-
Jugaison de deux zoospores ; la forme de petite taille à mégasphère
résulte certainement d’une spore plus volumineuse, produit de seg-
mentation du‘protoplasme d’une forme à microsphère. Il y aurait
donc une génération alternante, dont les formes micro- et mégasphé-
riques sont les deux termes.
Cet historique a été fait bien des fois et ne présenterait donc pas
de nouveauté, si l’auteur n'y avait ajouté des documents inédits,
empruntés à la correspondance de de la Harpe avec Rupert Jones.
Il est intéressant de suivre les variations de ce naturalite conscien-
cieux, au sujet de la loi d'association qu'il avait formulée. D'abord,
il est tenté de la croire générale pour les Nummulites; mais puis il
se met à douter, cerlaines espèces n'ayant pas de partenaire, « man-
quant de sœur ». La théorie de Munier-Chalmas et Schlumberger a
aussi exercé une influence défavorable; il a rejeté le tout en bloc,
sans faire le départ entre les deux principes, celui du dimorphisme,
exact, et l'étrange mode de croissance imaginé. Il était réservé à
de la Harpe lui-même de reconnaître que plusieurs des exceptions
signalées par lui rentraient en réalité dans la règle. Aussi, dans une
de ses dernières publications (de la Harpe est mort en février 1882),
parue dans un recueil suisse peu répandu et exhumée par Lister, il
revient à sa première opinion et exprime la conviction que le dimor-
phisme est général chez les Nummulites.
Lister a la même conviction et il a étudié les quelques exceptions
qui restaient encore d'espèces anglaises isolées, non couplées. Il est
allé recueillir lui-même les échantillons en place dans les gîtes clas-
LXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
siques, pour étre certain de l'authenticité ; il a recueilli un matériel
nombreux pour compenser la rareté des formes microsphériques. La
solution de la question ne serait plus, dès lors, qu'une affaire de
patience, si les aberrations de la synonyrhie n'y avaient introduit une
complication inutile; il lui a fallu, au Preis débrouiller celle
confusion.
Les détails minutieux de la comparaison tes A et des des-.
_criptions échappent à l'analyse sommaire d’un compte rendu ét ne
s'adressent du reste qu'à une étroite spécialité. Le résultat final seul
nous intéresse : les couples ont élé retrouvés. Dans quelques cas,
tous les individus sont de même taille et, sous ce rapport, il ny
aurait donc pas de dimorphisme; mais en faisant des coupes, on
trouve quelques individus à microsphère; l'espèce .est done anato-
miquement dimorphe et il n'y a d’exceptionnel que la circonstance
assez accessoire de l'égalité de taille.
La démonstration du dimorphisme est venue singulièrement com-
pliquer la synonymie. Les deux stades d'une même espèce avaient
chacun reçu un nom; du moment que leur relation de parenté a été
établie, la moitié de es noms doit tomber en synonymie. Notre col-
lègue Ern. van den Broeck, s'est préoccupé de celte situation et a
proposé de retenir le nom de la forme mégasphérique, la considérant
comme la plus « normale ». Lister qualifie cette idée de « singulière »
(il dit oddly), mais on pourrait lui faire remarquer que cette idée
avait été émise par son auteur, dans l'ignorance des travaux .d’em-
bryologie qui ont établi les relations de parenté. Et même, en tenant
compte de ces travaux, l'idée de van den Broeck peut encore se
soutenir comme la plus rationnelle, car la forme mégasphérique
donnant les zoospores devant conjuguer doit être considérée comme
la forme sexuellement mûre, et c’est évidemment. celle-là que doit
retenir la systématique. Le choix de van den Broeck était déterminé
par la circonstance que la forme mégasphérique étant de loin la plus
nombreuse, aura généralement été décrite la première et que par
conséquent sa dénomination aura la priorité ; or, des neuf espèces
étudiées par Lister, la forme mégasphérique n’a qu’une seule fois la
priorité. Le hasard a parfois de ces malices, mais ces malices ne sont
pas des arguments fort probants ; si tant est qu'on veuille donner du
poids à la statistique, il la faut complète, et neuf espèces, ce n'est
réellement pas suffisant ; il y aurait à voir comment il en est pour
l’ensemble des formes dimorphes.
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BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905, LXIII
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. Lister rejette donc le principe de nomenclature de van den Broeck
et il applique, lui, uniquement la règle de priorité; il déclare ne pas
voir de raison pour se départir de cette règle. Il y a en tout cas à
cette manière de faire l'inconvénient de mettre en évidence tantôt
telle forme, tantôt telle autre; un principe, non seulement de classi-
fication mais de bon sens, dit qu'il faut de la logique et de l’unifor-
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mité; il ne faut pas appliquer une règle quelconque comme une con
signe.
L'auteur s'est livré à un laborieux travail de mensuration : dia-
mètre des micro- et des mégasphères, leur volume, volume des tests
complets des deux formes ; il a ensuite manipulé et tabulé ces chiffres
et a institué cértaines comparaisons.
La différence de taille des loges initiales a attiré depuis longtemps
l'attention, puisque c’est laisente même du dimorphisme; mais les
mensurations exactes de microsphères sont rares, à cause des difli-
cultés techniques résultant de l'extrême petitesse. Lister a examiné,
sous ce rapport, trois espèces anglaises et une étrangère {N. Gixehen-
sis); les diamètres des tests ecmpléls vont de 2 à "94 millimètres,
mais les diamètres des microsphères initiales ne vont que de 15 à
20 microns; il y a donc là une remarquable uniformité de taille, qui
ne peut provenir que du fait de l’uniformité de taille chez les diverses
espèces, des zoospores copulantes. On trouve la même chose chez les
éléments sexuels des Métazoaires ; les mensurations permettent donc
une conclusion que Lister n'en a pas tirée : est qu'elles apportent
un argument sérieux en faveur de la probabilité de cette copulation
et de son caractère au moins vaguement sexuel.
Les mégasphères, au lieu d’une uniformité, montrent au contraire
de grandes différences de taille; les diamètres mesurés vont de 68 à
1,051 microns. Mais l’auteur a eu l’idée de comparer le volume de
chaque mégasphère avec le volume du test complet microsphérique et
il trouve ainsi une certaine constance dans le rapport. Chez plusieurs
espèces de taille très différente, ce rapport est quelque chose comme
10,000 ; la mégasphère est la 10,000 partie du volume complet
de son parent microsphérique. La fixité #4 ce rapport chez les espèces
les plus diverses pour la taille démontre que chez toutes le proto-
plasme se divise en le même nombre de fragments et ce nombre doit
être aux environs de 10,000. Cette conclusion n'est pas tirée par
Lister ; elle paraît pourtant une conséquence inéluctable des faits, tel
qu'il les interprète. La constance du nombre des macrospores serait
un fait des plus curieux.
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LXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Lister estime que la constance de ce rapport démontre que toujours
la mégasphère provient directement du fractionnement de la forme
microsphérique, qu'il n’y à pas production de plusieurs générations
successives de formes mégalosphériques ; il croît que l’intercalation
de plusieurs générations agames ne permettrait pas à ce caractère
dérivé du primogéniteur hicrésnho ae; de se maintenir avec cette
constance dans les individus de plus en plus éloignés de ce progéni-
teur. Chez quelques Foraminifères actuels, principalement des Imper-
forés, il est bien établi que la forme mégasphérique peut se reproduire
telle quelle, de sorte que l’un des stades de l'alternance comporte
plusieurs individus, plusieurs générations. Chez Polystomella si bien
étudiée par Lister, il n’y a pas cette multiplication; ce genre est allié
aux Nummulites, dont il est une forme relativement simple; tout
cela tendrait à démontrer que chez les Nummulites éocèneségalement,
il n’y avait pas de multiplication de la forme agame et que la géné-
ralion alternante se manifestait dans toute sa Durié suivant le rythme
ab, ab, ab et non abbb, abbb, etc. |
De la constance de ce même rapport, Lister tire encore une autre
conclusion. Ce rapport ne se comprendrait pas, si les deux termes du
couple étaient des espèces distinctes ; c’est donc une preuve de plus en
faveur de leur unité, une confirmation du principe du dimorphisme
et de son explication par la génération allernante.
Il n’est jamais mauvais d’avoir trop d'arguments; mais on peut se
demander si le dimorphisme et la génération alternante des Nummu-
liles avaient encore un besoin si urgent de ce supplément de preuve
par un labeur si considérable, En somme, Lister à quelque peu
enfoncé une porte ouverte et nous sommes d'autant moins gêné pour
le dire, qu'il le dit lui-même. Mais il cite en même temps un fait
typique. Un mémoire sur le genre Lepidocyclina, paru en 1904 dans
les BULLETINS DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE, où le dimorphisme
est attribué à la génération alternante « dans certains cas » seulement
et où il est affirmé « que les deux formes couplées n’ont qu'excep-
tionnellement la même extension verticale ». Lister trouve que cet
exposé sommaire ne répond nullement à l’état de la science et il dis-
cute avec une certaine vivacité, dont du reste il s'excuse, où mène-
raient ces conceptions. Les parties de couches où les espèces sont
couplées, correspondraient à des époques où il y aurait eu génération
alternante; les parties de couches où il n'y a plus association corres-
pondraient à des époques où cette alternance aurait été abandonnée.
_
__—
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905, LXV
Le mémoire français cite comme espèce isolée un de ces couples où
il y a égalité de taille entre les deux formes. Quant au fait même de
la dissociation, Lister rappelle qu'il était bien connu de Munier-
Chalmas et attribué à des remaniements ou à un triage par des
courants. Ce qui semble surtout au naturaliste anglais une circon-
stance aggravante, c'est que les auteurs, MM. Lemoine et R. Dou-
villé, sont des spécialistes honorablement connus, en rapport constant
avec Schlumberger, celui-là même dont les belles coupes ont tant
contribué à fonder la notion du dimorphisme. Or, les principes fon-
damentaux de cette notion sont ici méconnus : la génération alter-
nante n’interviendrait que dans certains cas et Der par couple
ne serait qu’exceptionnelle. Cette notion, d’un caractère un peu
générai, ne semble pas avoir été bien saisie; c'est là l’écueil d’une
trop grande spécialisation. Un léger manque apparent de conformité
des recherches personnelles avec la vue d'ensemble prend la pro-
portion d’une objection irréductible. On est mauvais juge dans sa
propre cause et voilà pourquoi l'appréciation des faits, par les auteurs
mêmes qui les ont découverts, est quelquefois un peu aberrante. Il y
a aussi à tenir compte de la diversité des esprits, qui apprécient
difléremment les mêmes arguments. Les faits paléontologiques, ana-
tomiques et physiologiques paraissent à la plupart des naturalistes
suffisamment convaincants pour le dimorphisme; Lemoine et Douvillé
ne doivent naturellement pas en juger ainsi. Nous sommes tenté de
n accorder qu'une valeur assez accessoire à ces mensurations, slatis-
tiques et rapports; mais il est possible que d’autres les trouvent au
contraire plus frappants. Pour toutes ces raisons, le travail de Lister,
outre son intérêt scientifique intrinsèque, ne manque pas non plus
d'utilité pratique.
Le mémoire est accompagné de trois planches avec de fort belles
photographies de préparations pour montrer comparativement la
chambre centrale des deux formes.
J. J. LISTER. — Article Foraminifera dans le Traité de Zoologie de Ray
Lankester. — Compte rendu bibliographique, par Ad. KemNA.
La publication de la Cambridge Natural History par Harmer
semble avoir suscité l’émulation de l’autre grande Université anglaise
et Ray Lankester, ancien professeur à Oxford, actuellement direc-
teur du grand musée d'histoire naturelle, à Londres, a entrepris un
5 À X1,, 1905 —*
Janvier 146,
LXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
traité de zoologie. Le volume pour une partie des Protozoaires a paru
en 1903 et contient le chapitre sur les Foraminifères par Lister.
Le compte rendu d’un ouvrage didactique est une besogne mal-
aisée. Le but d’un tel livre est de donner une vue d’ensemble sur
l’état actuel de la science, plus ou moins détaillée, suivant l'extension:
et le plan général de l'ouvrage. Or, le « reviewiste », comme disent
les Anglais, le « référendaire », comme disent les Allemands, ne
peut avoir pour mission de s’ériger en juge précisément de cela et
d'appeler à son tribunal la science elle-même; le fond du sujet
échappe à sa critique. Il peut relever des erreurs ou des oublis par
ignorance, lorsque l’auteur était en dessous de la tâche entreprise;
mais il va sans dire que des savants comme Ray Lankester
connaissent leurs hommes et savent choisir leurs collaborateurs et il
est de notoriété publique que Lister connaît ses Foraminifères. Le cri-
tique a donc à s'occuper moins de ce qui est dit que de la façon dont
cela est dit ; il doit, à défaut de l'essentiel, se rabattre sur lacces-
soire. Mais cet accessoire à pourtant de l’importance, car le but du
« Traité » étant d'enseigner, la question de méthode fait toute
l'utilité pratique du livre. Un homme qui n'était pas naturaliste, et
qui, malgré l’obsession de lOlympe, avait gardé du bon sens à
revendre, Boileau, l’a dit :
Il faut que toute chose y soit mise en son lieu.
Or, à ce point de vue de la méthode, il y a souvent beaucoup à dire.
Le travailleur qui, par des recherches originales, contribue aux pro-
grès de la science, et le professeur chargé de communiquer cettescience
aux jeunes générations, cela fait souvent deux ; c’est l'idéal quand ces
deux choses sont coextensives dans le temps et l’espace, c’est-à-dire
quand c’est le même individu qui sait trouver et qui sait faire com-
prendre; mais il y a parfois disonction. Il y a des livres élémentaires
qui seraient excellents, si leurs auteurs avaient eu l'occasion d'acquérir
une connaissance moins sommaire de leur sujet, et il est des livres
ne valant rien, parce que leurs auteurs très savants n’ont pas su, par
un effort de volonté, se mettre à la place de ceux qui doivent encore
apprendre.
Il y a encore un autre écueil, surtout pour les spécialistes. L'objet
particulier de leurs études les préoccupe constamment; il est pour
eux en pleine lumière et le reste demeure dans la pénombre, Avec
la meilleure bonne foi du monde, quand ils reproduisent ou exposent
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. LXVII
l’état de la science, ce facteur personnel entre en jeu et il en résulte
une certaine déformation, par manque d'équilibre entre les diverses
parties du sujet. Étant donnée la nature humaine, peut-on faire un
grief à un auteur d'avoir quelque peu de tendresse pour ses propres
découvertes et de profiter de l’occasion, fort rare en somme, de
s'adresser à tout le monde savant pour faire connaître des nou-
veautés ? |
Dans la préface du livre, Ray Lankester mentionne tout spéciale-
ment le travail de Lister comme contenant « beaucoup de nouveau
et d'original ». Nous avons donc non seulement un livre ordinaire
d'enseignement, mais une contribution au progrès de la science, par
la communication de choses encore inédites.
La caractéristique du travail de Lister peut le mieux s'exprimer
en disant que cest un zusammenfassender Bericht sur la ques-
_ tion du dimorphisme chez les Foraminifères. Nulle part ailleurs on
pe trouvera un exposé aussi complet, aussi lucide et aussi intéres-
sant, non seulement dans les traités généraux, mais dans les revues
spéciales. Les faits cités sont nombreux et détaillés, mais il n'y a
pourtant pas excès ni encombrement, grâce à la bonne ordonnance ;
chacun d'eux est présenté de façon à ce que sa signification ressorte
clairement. Il y a d’abord un historique assez succinet et comme
exemple de « couple », léltude des Nummulites lœvigata et
N. Lamarcki; suit une description détaillée de Polystomella crispa
pour la structure et pour les modes de reproduction. Lister a, comme
de juste, puisé les matériaux de cette description principalement
dans ses propres études; mais il n'y a pourtant aucun exclusivisme ;
pour l'anatomie, les travaux de Rhumbler sont convenablement pré-
sentés et discutés avec beaucoup de bon sens; et pour la partie
physiologique, Schaudinn, qui à fait exactement le même travail, à
la même époque et indépendamment de Lister, est fréquemment aussi
hI
- cité. Un deuxième exemple est emprunté à Orbitolites complanata.
Puis vient un chapitre sur les relations entre les formes micro-
sphériques et mégasphériques avec une liste de tous les genres où le
dimorphisme a été constaté, certainement la plus complète et la plus
utile par les indications bibliographiques détaillées (!); parmi ces
(*) Voici un exemple de cette liste : Rotalia (51, p. 526 and 20, p. 436) — ce
qui signifie : aux pages des ouvrages renseignés aux n° 51 et 20 de la liste biblio-
graphique. Cette mode, assez fréquente aujourd'hui, est.une très mauvaise mode,
Ve de on Cd a LE x: Li re Où di bte. du at à à
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* 1
LXVIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
indications figure fréquemment la mention « this article », c'est-à-
dire que le dimorphisme dans le genre considéré n'avait pas encore
été signalé et que par conséquent le travail actuel fournit ce rensei-
gnement inédit ou tout au moins complète. par des recherches
originales ce qu'on savait Jusqu'ici. Tout cela prend 20 pages, alors
que les autres api sur le Mb Mots la coquille, ete., n'en
occupent que 12
L'auteur ass ensuite à une « revue de la structure et de la bio-
logie (life history) dans les ordres des Foraminifères ». L’impression
fort nette, qui s’accentue à mesure qu'on avance est que l’anatomie
et la morphologie se bornent au strict nécessaire; rien d’essentiel
n’est omis, mais rien non plus n’est mis en évidence; il est manifeste
que les sympathies de l’auteur vont à la partie physiologique, laquelle
est de nouveau excellemment exposée; or, c’est précisément le point
faible des autres traités. Mais ici aussi, nous retrouvons les préoccu-
pations de l’auteur ; ce chapitre est surtout une revue du dimorphisme
dans les divers ordres; même les groupes primitifs tels que les
Astrorhizidés et des formes simples comme Saccammina ne sont dis-
cutées pour ainsi dire qu'au point de vue du dimorphisme, On a
quelquefois l'impression d'une véritable obsession.
Maintenant, il est Juste d'écouter aussi les arguments à décharge.
La liliérature sur les Foraminifères est encombrée de petites notes,
de petits fascicules, de petites communications sur de petits détails et
. par de petits esprits, amateurs zélés, polisseurs patients, avec un fort
contingent de « paléontologistes stratigraphes ». Le conchyliologiste
« coquillard » débusqué de la malacologie, semble. sêtre réfugié ici.
Au milieu de ce travail terre à terre, c'est œuvre pile que de parler
protoplasme, matière vivante et physiologie; le dimorphisme et la
génération alternante ont été des choses d’une valeur intellectuelle
supérieure. Il reste beaucoup à faire dans cette double direction et on
ne voit pas bien de quelautre côté pourrait venir un progrès sérieux.
En mettant précisément cela en évidence, Lister a été guidé par les
préoccupations qui sont celles de la science du moment. Une chose
’ Les auteurs qu’on cite ne sont pas un vulgaire numéro, comme les logés de l'hôtel,
ou les pensionnaires d’une prison cellulaire. Il serait plus convenable pour l’auteur
cité et plus commode pour le lecteur de dire, par exemple, pour l’exemple ci-dessus :
Rotalia (Schlumberger, 83, p. 526, and Lister, 95, p. 436). On aurait ainsi dans le
texte, un nom et une date. Je connais des historiques sans dates, mais avec ces
numéros matricules !
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F
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BULLETINS DES SÉANCES, —— ANNÉE 1905. LXIX
est certaine : qui veut être bien au courant doit lire les Foraminifères
de Lister pour la physiologie et le dimorphisme — et fera bien de
chercher parmi les autres manuels, des informations supplémentaires
pour la morphologie et la systématique. C’est du reste le conseil de
l’auteur lui-même, qui, pour une figure, ne s'occupe que du dimor-
phisme et, pour les détails morphologiques, renvoie au travail de
Carpenter. |
- Parmi les faits nouveaux signalés pour la première fois dans cet
_ article, il y a la découverte du dimorphisme dans quelques genres ;
mais il y a surtout un fait que Lister mentionne en passant et sans
insister et qui est d'une importance considérable : chez quelques
formes microsphériques d'Imperforés, la chambre centrale commu-
nique avec la première chambre sériée par un canal droit et court.
Il y a une couple d'années, j'ai attiré l'attention sur un caractère
morphologique, différenciant d’une façon fort constante les Imper-
forés des Perforés; le cordon protoplasmique qui sort de la chambre
centrale peut être considéré comme un podostyle; il est courbé
autour de la sphère centrale et logé dans un canal creusé dans
l'épaisseur même de la paroi de cette sphère chez les Imperforés
(flexostylie), court et droit chez les Perforés (orthostylie). Expliquant
facilement les allures architecturales dans chacun de ces groupes
(formes droites primitives chez les orthostyles, formes enroulées pri-
mitives chez les flexostyles), coextensif avec l'allure des pseudopodes
par rapport à la coquille (perforations) et avec sa composition physico-
chimique (porcellanique et vitreuse), ce caractère réellement mor-
phologique primaire me semblait justifier l’ancienne classification
en Perforés et Imperforés, généralement abandonnée aujourd'hui,
mais qui devrait donc être remise en honneur. Il n’y avait comme
exception que Spirilina perforé à disposition flexostyle, l’analogue de
Cornuspira imperforé et d'Ammodiseus arénacé. Rhumbler avait
signalé peu de temps auparavant la perforation de la chambre
centrale et du canal spiral de Peneroplis, genre pourtant imperforé.
Schlumberger (Note sur quelques Foraminifères nouveaux ou peu
connus du Crélacé d'Espagne — BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE
France, 1899) à figuré une Nonionina cretacea qui paraît nettement
flexostyle ; mais les autres genres de la famille des Polystomellidés
sont orthostyles. Enfin, on avait signalé Fusilinella, appartenant au
groupe des Perforés, à disposition clairement orthostyle, mais sans
perforalions.
LXX SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Depuis lors, à la perforation chez Peneroplis se sont ajoutés des
cas analogues chez Orbiculina et Orbitolites. Cette extension de
l'exception se comprend, étant donnée la parenté étroite entre ces
trois genres. Mais on peut se demander quelle est la valeur morpho-
logique des perforations dans ce groupe zoologique. La paroi de la
coquille de Peneroplis présente des dépressions plus ou moins pro-
fondes, comme des puits à contour circulaire; plusieurs auteurs, et
notamment Lister, sans se prononcer catégoriquement, semblent
enclins à considérer les perforations de Peneroplis comme étant ces
dépressions, développées jusqu’à traverser la coquille de part en part.
Dans ‘cette manière de voir, ces perforations, d’origine secondaire,
seraient quelque chose de différent des perforations d'essence structu-
rale primitive de l’autre groupe.
L'orthostylie de la chambre centrale des formes microsphères
chez plusieurs Imperforés est une nouvelle exception fort imprévue.
Le fait paraît hors de doute ; les figures de Lister sont parfaitement
claires et l’auteur dit expressément à plusieurs reprises que le canal
spiral, si marqué chez les formes mégasphériques, manque aux
microsphères, lesquelles débouchent directement par un trou creusé
sous la paroi, dans la première chambre sériée. Cependant, ne füt-ce
que par acquit de ronscience et sans beaucoup d'espoir, une vérifica-
tion à nouveau pour confirmation ne serait pas inutile. Les structures
sont fort petites, compliquées et tout le monde sait par expérience
combien facilement des détails peuvent échapper quand lattention n’a
pas été spécialement attirée. La méthode des coupes par polissage
est aussi fort délicate et donne des résultats moins précis que la
décalcification et la coloration du contenu protoplasmique; mais
cela n’est praticable que pour les exemplaires qu'on peut recueillir
vivants. |
Il y a un fait d'une certaine importance. Tout en admettant,
comme il semble qu'on doive bien le faire, les cas d’orthostvylie « irré-
gulière » signalés par Lister, il est certain que cette irrégularité
n'est pas générale. Dans beaucoup de genres d'Imperforés, les formes
microsphériques sont parfaitement flexostyles et il n’y à donc pas
sous ce rapport de différence entre les deux représentants de l'espèce.
Voici les cas, tous empruntés aux travaux de Schlumberger :
Biloculina depressa (Assoc. FRANÇ. A VANCEMENT SCIENCES, CONGRÈS DE ROUEN, 1883,
p. 924), « On retrouve au centre de la grande forme B une toute petite loge sphéroï-
dale qui n’a pour diamètre que 20 microns en moyenne. Elle est entourée de cinq
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. LXXI
loges dont la première est circulaire (canal), tandis que les quatre autres sont trian-
gulaires et ont une carène extérieure très prononcée. -» Les figures, faites à des
grossissements de 48 à 85, ne donnent pas tout à fait bien les détails. C’est dans ce
travail que l’hypothèse d’une redissolution de la mégasphère pour son occupation
ultérieure par une microsphère et une partie spiralée, se trouve énoncée.
Planispirina sigmoidea (Burr.. Soc, Z00L. FRANCE, 1887, p. 107). « La micro-
sphère a pour diamètre 27 microns. On voit à droite, à l’opposé du canal, la loge I
et la loge IT se place sur le canal, » Il y a quatre figures de la forme B ou microsphé-
F _ rique à des grossissements de 97, 107 et 200; la figure 5, page 110, montre à la
loupe, le canal dans l’épaisseur de la paroi de la sphère centrale.
P1, celata (même travail), figure 7, p. 112, forme B, canal comme ci-dessus.
Adelosina bicornis (même BuzLeriN, 1886), figure 7, page 98, canal très net dans
l'épaisseur de la paroi sphérique et sans ligné de suture. Plusieurs autres figures de
la même espèce et une de A. Duthiersi.
Biloculina bulloides (BuzL. Soc. &éor., FRANCE, 1887), figure 5, page 124 : comme
ci-dessus. Aussi pour B. ringens, figure 8, page 128, où le canal autour de la
microsphère est mentionné dans le texte.
Biloculina Bradyi (Mém. Soc. zoor.. FRANCE, 1891 : Revision des Biloculines des
grands fonds), figure 19, page 172 : « Un grossissement à 105 diamètres nous fait
voir, ce qui arrive rarement, que la section a passé par le canal de la microsphère. »
La figure est typique. De même B. Fischeri (fig. 29, p. 177) et B. lucernula
(fig. 41, p. 187).
Il n'y a donc pas de doute que chez les Miliolides proprement dites,
la forme microsphérique est flexostyle, tout comme la forme mé-
gasphérique. L'orthostylie « irrégulière » n’a été signalée Jusqu'ici
que dans le groupe dont Peneroplis est le chef de file; pour autant
qu'on sache jusqu'ici, c’est au même groupe qu'est limitée la perfora-
tion « irrégulière » ; il y aurait donc ici, tout comme chez les Perfo-
rés vrais, connexité entre la perforation et l'orthostylie. Mais ce sont
les mégasphères flexostyles qui sont perforées, tandis que chez les
microsphères orthostyles ces perforations n'existent pas ou du moins
n'ont pas été signalées. Quand on considère les genres, la connexité
est directe ; mais pour les deux formes d’une même espèce, la con-
nexité est inverse ou croisée. Lister signale aussi une influence de la
taille, nettement démontrée par les constatations de Munier-Chalmas
et Schlumberger chez Idalina. La microsphère a 12 microns, la
mégasphère varie de 180 à 440 microns; les deux formes ne peuvent
donc pas être confondues ; mais il y a une grande marge de varia-
tions pour la taille de la mégasphère. La forme à microsphère passe
successivement par les stades quinque-, tri-, bi- et uniloculaires ; parmi
les formes à mégasphère, quelques-unes parcourent tous ces stades : ce
LXXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
sont celles à mégasphère petite ; celles à mégasphère moyenne sont
tri-bi, et uniloculaires ; les grandes mégasphères donnent immédiate-
ment l’arrangement de biloculine. Tout cela est assez confus, discor-
dant et contradictoire ; mais on a pourtant le sentiment qu'il doit y
avoir là des rapports définis. La complication résulte probablement
de ce qu'il y a plusieurs causes qui interviennent et qui mêlent leurs
effets. Parfois l’une d'elles est mieux en évidence, comme par exemple
la taille chez Idalina; mais ces cas de dissociation du complexe causal
sont rares; en dehors du genre cité, il n'y a plus que Orbiculina.
Les pages consacrées par Lister au genre Orbitolites sont surtout
intéressantes par la comparaison pour chaque espèce des formes
méga et microsphériques. On connait la belle série de Carpenter,
principalement basée sur l’organisation des parties centrales (toutes
mégasphériques) : O. tenuissima, avec un canal spiral de huit tours
étranglé par places; 0. marginalis, avec un seul tour déjà épais ;
0. duplex, de même, mais ce canal encore plus épanoui; 0. compla-
nata, où ce canal plus large et raccourci débouche dans une grande
cavité qui entoure de toutes parts la sphère centrale. Or, chez les
représentants microsphériques de ces trois dernières espèces, ces dif-
férences n'existent pas; les parties centrales sont tellement ressem-
blantes qu'il n’y aurait pas moyen de distinguer par elles les espèces.
Pour 0. tenuissima, forme très rare, les cinq exemplaires que
l’auteur a eu l’occasion d'examiner avaient une sphère centrale de
31 microns; ce serait une taille assez forte pour une microsphère et
très faible pour une mégasphère; mais le fait que les cinq exem-
plaires présentaient les mêmes dimensions rend probable la nature
mégasphérique. Lister ne met pas cette espèce en ligne avec les
autres et est fort tenté de la distraire de la série pour la rattacher à
Ophthalmidium, auquel, en effet, la partie centrale ressemble beau-
coup; il voit une grande difficulté à considérer avec Carpenter le
gros canal de O. duplexæ comme étant la spirale spiroloculinaire de
O. tenuissima devenue trapue et ramassée. Cette difficulté ne paraît
pas tellement sérieuse; mais on pourrait faire valoir un autre argu-
ment : 0. duplex se rattache bien mieux encore à Orbiculina et à
Peneroplis, non seulement pour les formes microsphériques, comme
le signale Lister, mais tout aussi bien pour les formes mégasphé-
riques. L’intercalation de O0. tenuissima dérange cette série. L'opi-
nion de Lister est donc fort défendable ; il ne la présente que comme
une hypothèse provisoire, qui a encore besoin de confirmation ; si elle
;
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BULLETINS DES SÉANCES, — ANNÉE 1905. LXXII
se vérifiait, il propose dès maintenant de donner au nouveau genre
éventuel le nom de Cyclophthalmidium.
_ Dans plusieurs paragraphes Lister discute le dimorphisme à un
point de vue général. L'hypothèse de Munier-Chalmas et Schlum-
berger, retirée par leurs auteurs, n’a plus qu’un intérêt historique et
ne vient pas en ligne de compte. Mais il examine avec quelque détail
la théorie des différences sexuelles et en fait ressortir les impossibi-
lités : ces différences se manifestant tout à fait au début du dévelop-
_ pement individuel et non à la période plus tardive de la maturité,
la forme mégasphérique, à considérer comme mâle puisqu'elle pro-
duit des zoospores à assimiler aux spermatozoïdes, capable de se
reproduire par parthénogénèse, etc. Pour expliquer larrangement
plus compliqué des loges autour de la microsphère et la série plus
complète des stades, il compare avec le Cladocère d’eau douce Lepto-
dora hyalina, dont les œufs d'hiver fécondés passent par un stade
nauplius, tandis que les œufs d'été parthénogénétiques ont un déve-
loppement raccourci. À la façon dont les choses sont exposées, on
pourrait croire que Leptodora est un cas exceptionnel ; or, presque
toujours, la génération agame par bourgeonnement, par exemple
chez les Cœlentérés, les Bryozoaires, va trop vite pour récapituler
les phases phylogéniques, et les constatations n'ont aucune valeur
comme documents phylogéniques; il en est de même de la régénéra-
tion des parties après mutilation, ce qui explique l'importance
minime de la vaste littérature sur ce sujet. Pour les Foraminifères,
le document embryologique de valeur serait donc fourni par la forme
microsphérique, d’où il résulterait que souvent l’évolution aurait con-
sisté en une simplification, par exemple les dispositifs monoloculaires
précédant les dispositifs plus simples de tri- et biloculisme.
Pour la classification, l’auteur rejette également la division en
Perforés ou Imperforés et subdivise immédiatement en ordres; mais
en réalité, c'est l'ancienne classification qui est maintenue; Cornus-
pira est une Miliolide, Ammodiscus est parmi les Lituolides et Spi-
rillina ouvre la série des Rotalidés.
Des renseignements sur la paléontologie sont donnés occasionnel-
lement, mais non d’une façon systématique; par exemple, l’Eoxoon
canadense de Dawson n’est même pas mentionné. Il est vrai qu'il a
perdu tout crédit, et le bloc de serpentine qui trônait en évidence au
rez-de-chaussée du musée de l’École des Mines de Jermyn streel est
relégué depuis quelques années dans le coin d'une galerie à l'étage.
LXXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Les arguments contre la nature organique du prétendu fossile doivent
avoir paru convaincants à la grande majorité des naturalistes ; pour-
tant, une revision du procès ne me paraît pas impossible, et un miné-
ralogiste compétent comme le professeur Renard refusait de se pro-
noncer et réservait son opinion. En tout cas, quelque convaincu qu'on
puisse être que Dawson et Carpenter ont été le jouet d’une formi-
dable illusion et quelque intérèt que l’on trouve à la question spéciale
du dimorphisme, il est étrange d’écrire pour un grand traité de
zoologie l’article sur les Foraminifères, sans même rappeler lêtre
vrai ou imaginaire qui à été, pendant un certain nombre d'années,
le représentant le plus en vue de ce groupe et réputé l'aurore de la
vie sur notre globe.
Anr. NEAVIANI, — Compte rendu bibliographique, par Ad. KEmXA.
Une note sans titre dans le Roc. Soc. Zoo. 1raz., 1905, vol. XIV,
p. 99, annonce que Capsulina loculicida de Seguenza, décrit comme
un Foraminifère voisin des Texlularidés, serait en réalité un pédi-
cellaire ophicéphale d'Oursin, probablement Srongylocentrotus, abon-
dant dans la Méditerranée. On se demande au premier abord,
comment une pareille méprise serait possible, mais on la comprend
à la réflexion. Toutes les pièces squelettiques des Échinodermes sont
poreuses, treillissées, souvent très régulièrement; les mailles ou
espaces vides ont quelque peu l'aspect des loges d’une coquille de
Polythalame et l’arrangement alterne des mailles de deux rangées voi-
sines ressemble le plus à l’arrangement distique des Textularidés.
H. DOUVILLE. Sur la structure des Orbitolines. (Buzz. Soc. GÉoL.
DE FRANCE, 1904, p. 653). — Compte rendu bibliographique, par
Ad. KEMmNA.
Le groupe des Foraminifères imperforés culmine dans les grands
Orbitolites, dont la structure est en somme relativement simple : des
loges annulaires concentriques, subdivisées par des cloisons radiaires ;
les logettes les plus externes s'ouvrent au dehors par des orifices sur
le limbe du disque. Que l’on suppose maintenant un segment de ce
disque, comme un quartier de gâteau ; le contour de ce quartier sera
triangulaire, les deux sections étant une ligne droite; la base étant
une portion du contour primitif du disque, sera une ligne courbe et
1:
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C4
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. LXXV
aura les perforations du limbe original; au sommet du triangle se
trouvera la chambre primitive ou initiale. I faut maintenant encore
changer la situation, modifier l'orientation et au lieu de laisser le
quartier couché à plat, le mettre debout sur sa base, sur son limbe.
En outre, au lieu de rester lamellaire, organisme s’épaissit ; chaque
loge, au lieu de rester un anneau devient un disque; ces disques
empilés forment un cône. :
On peut, pour fixer les idées et rendre plus aisée la compréhension
de cette structure assez compliquée, considérer un Orbitolite dont
chaque anneau successif, au lieu de se mettre dans le même plan que
les précédents, se- mettrait un peu. filus bas; il en résulterait évi-
demment un cône portant au sommet la loge primitive; ce cône
serait creux, évidé en dessous en un large ombilie. Cest ce qui a
lieu dans une certaine mesure, mais lombilic est comblé en partie par
l’accroissement des loges vers l'intérieur. Cette partie infléchie des
loges semble correspondre au limbe, car elle porte seule des perfo-
rations.
D'après Douvillé, d'Orbigny aurait fort. exactement interprété la
structure en disant du nouveau genre Orbitolinu qu'il créait, que « ce
sont des Orbitolites à côtés inégaux; l’un encroûlé, l’autre avec des
loges. » Carpenter aurait créé une confusion en comparant avec
Patellina qui a des loges allernantes comme une Textulaire, mais
chaque loge étendue en un demi-anneau. Ce dispositif n’a en effet
qu'une ressemblance superficielle avec les Orbitolines où les anneaux
sont entiers et même discoides. Le travail de Douvillé remet les
choses au point en faisant ressortir les affinités avec Orbitolites. Un
matériel plus abondant, mieux conservé, travaillé en coupes minces
encore par Schlumberger, toutes ces conditions ont permis à l'auteur
d'arriver à des résultats plus précis que ses devanciers. Les ressem-
_blances avec Orbitolites vont jusque dans les détails du cloisonnement
secondaire des loges et des connexions de ces loges entre elles.
Il a été parlé ci-dessus des loges, comme si elles étaient devenues
des disques par accroissement de l'anneau vers l'intérieur. Cela
demande une correction : il y a une tendance des logeltes à s'atro-
phier, à mesure qu’elles s’éloignent de la périphérie. L'auteur estime
que c’est une indication « que la vie du protoplasme élait surtout
aclive dans cette zone externe. Cette disposition est certainement en
rapport avec le mode d'existence de l'animal, qui devait vivre sur le
fond, la surface conique en dessus. Daus ces conditions, les Pseudo-
LXXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
podes ne pouvaient guère s'allonger librement que dans la zone péri-
phérique, et principalement dans la partie convexe marginale ; c’est
là seulement que le protoplasme peut se nourrir et se développer, dès
que l'animal atteint une taille un peu considérable ». Ailleurs il est
dit que « la dissymétrie résulte de ce que la face inférieure était tou-
jours appliquée sur le fond, tandis que les Orbitolites vivaient sur les
Algues comme elles Je font encore aujourd'hui ». Les considérations
de ce genre tendent à établir une connexité entre l’organisation et le
genre de vie. Au lieu d’une simple description, nous avons donc une
compréhension plus nette de l'organisme et c’est ce qui fait la valeur,
on pourrait dire philosophique, d’un travail. Le degré de certitude
des rapports ainsi établis dépend de l'exactitude et de l'étendue de nos
connaissances. Or, nous ne savons déjà pas beaucoup des mœurs des.
Foraminifères vivants, et encore moins des fossiles. L'orientation de
l’Orbitoline, la face plate ou concave en bas, le cône dressé, est cer-
tainement celle qui se présente le plus naturellement à l'esprit; la
limitation des orifices à cette base concave peut s'interpréler comme
favorable, en ce qu'elle met les pseudopodes en contact direct avec le
sol pour y chercher la nourrilure, aussi pour ancrer l’animal et lui
permettre de résister à l'action d'entraînement des courants. Mais en
y réfléchissant, on peut trouver un inconvénient : le protoplasme
serait confiné comme sous un étoufloir; surtout quand l'animal a
acquis une certaine taille et quelque poids, les pseudopodes ne pour-
raient passer entre les bords de la coquille et le sol, pour s'étendre;
si on renverse l'attitude, si on considère l’animal figé dans la vase
par la pointe de son cône, la base devient supérieure, les orifices
limités à cette face sont tous libres et le protoplasme peut se déve-
lopper sans difficulté; le port serait alors celui d’un Corail. On voit
par cet exemple que les rapports entre l’organisation et les mœurs
deviennent de plus en plus douteux, à mesure qu’on entre davantage
dans les détails.
Le test se présente comme un test calcaire; mais il ny a qu'une
couche fort mince (10 microns environ) de calcaire pur, décrite
comme une couche vitreuse imperforée; sur sa face interne, elle est
renforcée par un treillis également calcaire, dont les travées ont la
même épaisseur. Par la méthode des coupes, on voit que ce calcaire
est comme un simple crépissage et que la grande masse de la coquille
est sableuse; quand les grains sont très fins, la structure orbitolitoide
est fort nette; elle se brouille et devient confuse quand le grain est
»:
BULLETINS DES SÉANCES, —— ANNÉE 1905. LXXVII
:
plus grossier. C’est un cas intéressant de l'influence du matériel utilisé
sur le fini de l’organisation.
La nature arénacée du test indique un habitat sur le fond. Cette
relation entre la structure et l'habitat est évidente et connue depuis
longtemps; mais il semble que l’auteur ne l'interprète pas exactement.
Rappelant qu'un grand nombre de Foraminifères des terrains secon-
daires ont un test sableux il dit : « Gette disposition résulte du mode
d'existence de l’animal qui vit sur le fond et utilise, pour la construc-
tion de son habitation, les matériaux qu'il a à sa portée. » Il est clair
que pour être arénacé, l’animal doit vivre sur le fond; mais la réci-
proque n’est pas vraie, car le plus grand nombre des Foraminifères
sont purement calcaires et cependant en même temps benthoniques.
L'utilisation du sable, la coquille en mosaique, a reçu une autre inter-
prétation. Elle apparaît d’abord comme une méthode de renforcement
d’une capsule moins rigide, chitineuse ou même gélatineuse (par
exemple la Myxotheca de Schaudinn). La sécrétion calcaire apparaît
au début comme limitée au rôle de ciment entre les grains. Le test,
purement calcaire, serait un degré supérieur d'évolution ; l’augmen-
tation de la faculté sécrétoire a permis à l'organisme d'abandonner
des matériaux toujours grossiers, pour utiliser exclusivement le préci-
pité chimique avec lequel on peut réaliser des structures beaucoup
plus délicates. C’est Dreyer qui a surtout développé cette manière de
voir et Neumayr a considéré comme un fait phylogénique très impor-
lant la prédominance des formes arénacées dans les terrains infé-
rieurs. Tout cela est parfaitement concordant et paraît rationnel.
L'interprétation de Douvillé ne cadre pas bien avec cet ensemble.
Au lieu de voir dans l’utilisation du sable un procédé primitif, il est
plutôt tenté d’y voir un progrès. L'avantage consisterait pour l'animal
à ne plus avoir à fournir la coquille entière, mais seulement le ciment
destiné à en réunir les éléments ; l'animal réalise une économie dans
ses sécrétions et « une conséquence curieuse de celte économie serait
la possibilité d'atteindre une taille considérable. On s'explique ainsi
que les gigantesques Loftusia du Crétacé supérieur de la Perse appar-
Liennent précisément au groupe des Foraminifères à Lest sableux : ici
encore, nous avons constaté leur passage probable aux Alvéolines por-
cellanées ».
En thèse générale, l’antériorité et la primitivité des formes aréna-
cées est un fait établi; tout le monde est d'accord par exemple pour
placer à la base du système les Astrorhizidés., Mais cela ne veut pas
LXXVIIL SOCIÉTÉ ROYALE Z00LOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
dire que dans le cas spécial de Orbitolina et de Loftusia, Douvillé
fasse erreur, car la possibilité du retour d’une forme purement cal-
caire à la structure arénacée n’est nullement exclue, et même les
détails dé crépissage calcaire avec sa consolidation trabéculaire fort
semblable à Orbitolites sont des arguments sérieux pour considérer les
relalions des deux genres de la même manière que le fait l’auteur.
Mais il est plus douteux de regarder la structure arénacée comme une
cause essentielle ou même adjuvante de l'accroissement de taille.
Les Orbitolines sont des fossiles de la Craie inférieure. Pour tout
organisme d'une structure un peu aberrante, on doit se demander
quelle est sa situation dans la série; il en est de même pour un fossile,
et la question est surtout intéressante quand il s'agit d’un fossile
faisant partie d’un groupe bien représenté dans les couches succes-
sives. Il suffit de se rappeler ce qu'on a pu faire pour les Ammonites
en combinant les renseignements anatomiques avec ceux de la stra-
tigraphie. Douvillé a le mérite de se poser cette question à propos de
Orbitolina. Au point de vue anatomique, il considère que pour l’en-
semble des formes, l'évolution consiste en un perfectionnement du
cloisonnement, subdivisant les grandes loges annulaires en logettes.
Il y a d'abord des piliers, irrégulièrement disposés entre les deux
faces de la loge et plus ou moins aplatis en lames ; c’est le cas pour
les formes jurassiques, par exemple Orbitopsella. Dans les Orbitolines,
ces piliers sont transformés en cloisons pleines et régulières, au moins
à la périphérie, tandis qu'au centre seulement persiste l’irrégularité
des formes anciennes. Douvillé conclut de cette remarque, que les
deux formes sont l’une l'ancêtre, l’autre le descendant; dans son
esprit l'argument de la succession géologique semble avoir eu autant
de poids que l'argument morphologique.
Mais dans le Crétacé supérieur, il y a une série évolutive toute
semblable : une forme simple comme Cyclolina et des formes compli-
quées, les Orbitolites vrais. Il est difficile de faire concorder l’organi-
sation et la stratigraphie, si on prend en considération les formes du
Jurassique, du Crétacé inférieur et du Crétacé supérieur. Douvillé
résoud le problème en admettant une série séparée, phylogéniquement
distincte. « Les Orbitolitidés du Crétacé supérieur et des époques plus
récentes paraissent constituer, en réalité, un second groupe bien dis-
tinct du premier ». Les Orbitolitidés seraient done diphylétiques, et
quand on fait aussi entrer en ligne de compte l'opinion de Lister sur
0. tenuissima, ils seraient triphylétiques. Dans ces questions, deux
BULLETINS DES SÉANCES, — ANNÉE 1905. LXXIX
est déjà beaucoup, et trois est décidément trop. On songe à la bou-
tade de Carpenter, disant que chez les Foraminifères, tout passe dans
tout « everything passes into everything else ».
Parmi les observations de Douvillé, il en est une qui demande des
réserves. L'irrégularité des parties centrales des loges est considérée
comme atavique. Or, de quelque façon que lon fasse dériver Orbi-
tolina de Orbitolites, il semble qu’on doive regarder les portions cen-
trales des loges comme un accroissement secondaire vers l’intérieur,
pour profiter de l’espace ombilical dans le creux du cône. C'est une
modification de la structure d’Orbitolites et nullement un stade anté-
rieur. L'irrégularité de croissance serait plutôt à comparer à Ja
croissance « acervuline » que des formes, autrement régulières,
adoptent dans certaines circonstances, Cette irrégularilé n'est nul-
lement un caractère primitif, mais au contraire un terme d'évolu-
tion.
Dans cette étude très soignée, on est quelque peu étonné de ne
trouver aucun renseignement sur la chambre centrale, dont la struc-
ture a une importance si considérable précisément dans ce groupe
des Orbitolites ; l’auteur se borne à dire que l’un des exemplaires
« est une forme À », ce que dans le langage de tout le monde nous
traduirons par forme mégasphérique; 1l faut savoir abandonner les
vieilles dénominations, surtout quand elles ne disent rien. Le laco-
nisme du texte n’est pas complété par les figures; les coupes de
Schlumberger paraissent excellentes, ce qui n’étonnera personne;
les photographies donnent une bonne idée de l’aspect général, mais
un grossissement de 15 diamètres est tout à fait insuffisant pour
pouvoir étudier des détails. De laquelle des espèces d'Orbitolites la
forme se rapproche-t-elle le plus ? Il serait surtout curieux de déter-
miner exactement l'orientation de cette mégasphère par rapport au
cône et les allures du canal spiral. Si l'orientation est comme celle
d'Orbitolites, c’est-à-dire le plan du canal spiral horizontal, lOrbito-
line est un Orbitolite entier dont la partie centrale est soulevée en
cône, ou bien, ce qui revient au même, l'Orbitolite a formé ses loges
en retrait dans le sens vertical et les loges sont originellement des
anneaux complets. Si, au contraire, la mégasphère est orientée avec
le plan du canal spiral vertical, alors il n’y a de loges que d’un côté
de la mégasphère, et c'est la théorie du quartier de gâteau qui est la
bonne; l’Orbitolite progéniteur n'a formé que des segments d’an-
* neaux au lieu d’anneaux entiers et fermés, quelque chose comme
LXXX SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Peneroplis où Orbiculina avant l'arrivée à la croissance cyclique
complète.
« Les Orbitolines sont encore bien imparfaitement connues », dit
M. Douvillé tout au début de son travail. Il est certain que par ce
travail nous les connaissons mieux; mais il est certain aussi que
nous ne sommes pas satisfaits, car ce travail a le mérite de nous
inspirer le vif désir de les connaître mieux encore, non seulement
par curiosité pour les faits en eux-mêmes, mais encore par le très
grand intérêt théorique sur plusieurs points, intérêt que l'auteur a
eu le talent de mettre suflisamment en relief,
G. A. BOULENGER. — La distribution des Poissons d’eau douce africains.
— Compte rendu bibliographique, par Ad. KEmxa.
L'Associalion britannique pour l’Avancement des Sciences a tenu
sa session de 1905 dans l'Afrique Australe. Il y a quelques années,
elle avait été au Canada. C'est un moyen de réaliser la fédération
impériale par la pénétration de la science. Les congressistes ont siégé
au Cap, à Prétoria, et ont inauguré en grande solennité le pont du
chemin de fer des chutes Victoria du Zambèze. Le président était
Francis Darwin, le botaniste, fils de l’illustre auteur de l’Origine des
espèces.
Le président de la section de zoologie était M. G.-A. Boulenger,
notre compatriote, jadis attaché au Musée de Bruxelles, actuellement
au British Museum, et la plus grande autorité pour les groupes des
Reptiles, des Batraciens et des Poissons. Il a choisi le sujet de son
adresse présidentielle dans sa spécialité : l’ichthyologie descriptive et
systématique.
Le labeur de catalogage et de classement des formes animales est
une nécessilé absolue, la base indispensable de toule connaissance ;
mais en soi-même, c'est un sujet peu récréatif. La répartition géo-
graphique des êtres est fondamentalement une série de listes, un
nombre de faunes locales. Mais la géographie zoologique a fort Lôt
pris un caractère plus philosophique. Ce sont des faits de distribution
géographique qui ont été en grande partie cause de la théorie de
l’évolution. Darwin raconte combien il a été frappé de la multiplicité
des espèces de Reptiles aux îles Galapagos et de l’étroite localisation
de ces diverses espèces dans des îles distinctes; tant de force créatrice
dépensée dans ce coin perdu lui semblait un non-sens. Un autre fait
BULLETINS DES SÉANCES, — ANNÉE 1905, LAXXI
encore est la constance d’un type dans une aire déterminée; l’'Amé-
rique du Sud est le quartier général des Édentés, non seulement à
l’époque actuelle, mais aussi des formes fossiles; cette continuité est
suggestive de filiation et de descendance. On voit immédiatement
quelle importance et quel intérêt prennent les questions de réparti-
tion géographique des êtres, quand elles sont étudiées aux points de
vue combinés de la zoologie systématique et des mœurs, surtout pour
les moyens de dispersion dont disposent les organismes, ainsi que de
la géologie et de la paléontologie. Ce n’est pas seulement la réparti-
tion actuelle des terres et des mers, des monts et des plaines, c’est
aussi la géographie des époques géologiques antérieures qui joue un
rôle essentiel. Toutes ces sciences s'entr'aident ; tantôt la géologie
vient éclairer un problème de distribution géographique; tantôt c’est
l'inverse, c’est un fait de distribution géographique qui fait surgir une
question de géologie. Par exemple, nous pouvons conclure avec beau-
* coup de vraisemblance à un isolement de l’Australie depuis l’époque
secondaire, uniquement par le caractère faunique.
En comptant bien, il y a la systématique, les mœurs, la géologie,
la paléontologie, dont il faut une connaissance, non pas sommaire et
générale, mais approfondie et détaillée, si la géographie zoologique
veut s'élever à une certaine hauteur intellectuelle. Cette multiplicité
des connaissances est difficile à réaliser; on peut même déclarer
qu'elle est impossible pour l’ensemble du règne animal; ce serait
déjà beaucoup si pour chaque groupe on trouvait, parmi les spécia-
listes, un homme capable de traiter convenablement le sujet.
Sous ce rapport, l’ichthyologie a de la chance. M. Boulenger a
publié il y a un an une nouvelle classification des Poissons, basée sur
une connaissance approfondie de l’ostéologie (Cambridge Natural His-
tory, de Harmer). Travailleur assidu dans le plus riche dépôt du
monde, il était préparé à entreprendre la tâche de faire la géographie
de son groupe. Et encore s'est-il limité aux poissons d'eau douce et
à l'Afrique; mais cette dernière limitation n'est pas fort sévèrement
maintenue, S'il est vrai que, à plusieurs reprises, les continents ont
changé leurs connections, mêlé et confondu leurs faunes, une pareille
limitation n’est guère possible. Aussi n’y a-t-il pas une des parties du
_ monde, pas même les deux régions polaires, qui ne soit mise à con-
tribution pour l'un ou l’autre problème de l’ichthyologie africaine.
Les conditions météorologiques, humidité et végétation, tempéra-
ture, sont des éléments essentiels dans la répartition des Animaux en
6
\ Janvier 1906,
T. XL, 1905
LXXXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
général et des éléments perturbateurs ; malgré la continuité géogra- |
phique, l'Afrique, pour sa faune reptilienne, est divisée en zones de
latitude. Or, chez les Poissons d’eau douce, cette influence de la tem-
pérature est fort amoindrie. Les Poissons du Nil dans la basse
Égypte ou dans la région équatoriale sont étroitement apparentés,
souvent spécifiquement identiques. C’est donc l’orographie, la déli-
mitation du bassin, qui est ici le facteur dominant. Les anomalies
suggèrent immédiatement des modifications de la géographie dans
les périodes antérieures. Par exemple, le Nil et le Niger sont topo-
graphiquement bien isolés, séparés par le Chad; mais il y a tant de
types communs qu'on est justifié à supposer une communication
récente entre les deux bassins, ce qui a été confirmé par l'étude des
Poissons du lac Chad. Voici maintenant un exemple inverse. Le Nil
et le Congo communiquent dans la région des grands lacs, mais les
différences fauniques démontrent que, antérieurement, l'isolement
devait être beaucoup plus parfait.
Ce que font les zoologistes dans ces cas, c’est, pour bis des
anomalies de distribution! supposer des modifications de la géogra-
phie; mais ce procédé fort commode doit être appliqué avec quelque
réserve. Boulenger met en garde contre les abus et tient à bien spéci-
fier qu'il ne se fait aucune illusion sur le ‘caractère hypothétique de
toutes ces solutions.
L'auteur fait un historique sommaire de l'accroissement de nos
connaissances et rend hommage au zèle éclairé du gouvernement
égyptien et de l’État du Congo. Il y a vingt-cinq ans, Günther men-
tionnait seulement 255 espèces africaines, dont, depuis lors, une
cinquantaine ’ sont tombées en synonymie. Aujourd'hui, il y a
976 espèces dans 185 genres et 43 familles. Nous relevons dans sa
liste comme familles dominantes : Cyprinidés, 12 genres et
202 espèces; Siluridés, 37 et 187; Characinidés, 20 et 93; Mormy-
ridés, 41 et 108. Mais pour avoir une idée exacte du caractère fau-
nique, il faut surtout tenir compte des formes spéciales au continent ;
c’est ainsi que Polypterus avec deux genres et onze espèces a autant
d'importance que n’importe quel autre groupe, parce qu'il est stricte-
ment limité au Nil. On comprend qu’il en est de même avec les trois
espèces du genre unique Protopterus, le Dipneuste qui passe la saison
sèche dans des boules de vase durcie.
L'auteur passe ensuite à l'examen plus détaillé de quelques
familles. Nous donnons comme exemple, ce qui est dit au sujet de
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. LXXXHII
- Polypterus, le premier groupe considéré. Boulenger dit que cet
_ organisme est une des plus grandes énigmes de toute l’ichthyologie ;
… au point de vue de l’évolution, aucun groupe n'offre un plus grand
_ intérêt; il est apparenté avec les Chondroptérygiens ou les Elasmo-
. branches, les Ostéolépidés cronoptérygiens qui semblent avoir fourni
_ les Dipneustes, et les Batraciens stégocéphales, les premiers Vertébrés
3 pentadactyles. Au point de vue systématique. l’auteur penche pour en
faire un ordre distinct, comme le proposait Cope. L'embryologie,
F actuellement à létude par Graham Kerr sur le matériei recueilli par
Ë Budgett, fournira peut-être des renseignements; mais il faut surtout
espérer en de nouvelles découvertes paléontologiques; actuellement,
à les données de cette nature font entièrement défaut. Moore a annoncé
# que Drummond avait trouvé près du lac Nyassa des fossiles que Tra-
! quair aurait déterminés comme semblables, mais spécifiquement dis-
_tincts de l'espèce africaine actuelle; en réalité, Traquair a déterminé
à ces restes comme Acrolepis du groupe Palæoniscus. 1 n'y a donc
3 aucun fondement pour l’assertion de Moore que Polypterus avait des
. parents dans les mers Jurassiques et qu’ainsi il est resté dans le lac
. avec l’ensemble de la faune (c’est la théorie du « Reliktensee »). Bou-
3 Jlenger regarde les Polyptères comme provenant d’ancêtres d’eau
douce, lesquels dérivent eux-mêmes de types mésozoiques primitifs
- entièrement hypothétiques.
Le second groupe étudié est PAU us. Lui et son analogue
1 américain Lepidosiren sont des modifications spécialisées de Lenitolus
australien. Du Trias à la Craie, un peu partout, on trouve des restes
| de Cératodiens, prouvant l’ubiquité du groupe. On pourrait donc
k- considérer les deux formes spécialisées comme des modifications indé-
. pendantes dans leurs localités respectives, mais la haute antiquité
. géologique du groupe rend acceptable aussi la migration d'un conti-
nent à l’autre à une époque où ces continents étaient réunis. Dans cette
> hypothèse, les probabilités pour le lieu d’origine seraient en faveur
. de l'Afrique, attendu que Protopterus est moins spécialisé que Lepido-
. siren. Moore a rangé également Protopterus comme un représentant
_« de la portion piscine maintenant dispersée de la faune halolim-
. nique » du Tanganyika; mais l’espèce habite les marais du voisinage
. et non le lac lui-même. (Cette objection ne semble pas fort probante ;
… Lepidosiren en Amérique ne vit pas non plus dans les grands cours
_ d'eaux.)
- On peut juger, par ces deux exemples, du grand intérêt que pré-
LXXXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE,
sentent ces notes. Tout zoologiste connaît, avec quelque détail, des
formes aussi importantes que Polypterus, et surtout les Pipes
mais pour les autres familles, c’est déjà plus du ressort du spécia-
liste; pour qui n’a fait une étude approfondie de l’ichthyologie, les
discussions théoriques des notes suivantes sont assez difficiles à com-
prendre et deviendraient absolument inintelligibles si on essayait de
les condenser encore par un résumé. Il suffira de signaler quelques
points d'importance plus générale, telle que la discussion de la signi-
fication du nombre des vertèbres, fréquemment 24 chez divers groupes
d'Acanthoptérygiens, caractère primitif, un nombre plus élevé étant
généralement considéré comme une modification, maintenant, par
Boulenger, et contrairement à l'opinion Rene — et le pro-
blème du Tanganyika.
Dans ses lettres au Daily Telegraph et au New York Herald, après
sa première traversée de l’Afrique en 1878, Stanley raconte des
expériences qu'il avait faites pour déterminer dans quel sens il y
avait courant dans un marécage communiquant à la fois avec le lac
Tanganyika et avec la Lukuga, un affluent du Congo. La thèse était
à peu près la suivante; le lac est un bassin fermé ou tout au moins
l’émissaire débite moins que l'apport des affluents; de là, élévation
constante du niveau (dont plusieurs preuves sont données), jusqu’à
celui de la plus basse échancrure dans le faîte de partage; pendant
des siècles et des siècles, la nature a peu à peu augmenté le volume
du lac et c’est au moment de l’arrivée sur ses bords du reporter anglo-
américain que les premières eaux se déversaient dans le Congo. Il
y avait aussi une water Hyæna, une Hyène d’eau douce! Dans
l'enthousiasme, très justifié d’ailleurs, qui a accueilli les prouesses de
l'explorateur, on n’a pas songé à examiner de plus près cette histoire
racontée par quelqu'un venant de loin. La water Hyæna n'est pas
encore revenue à la surface ; elle plonge toujours; mais, abstraction :
faite du « bluff » journalistique, le fait de la communication avec le
bassin du Congo est exact et cette communication est récente, géolo-
giquement parlant, comme on l’a vu plus haut par la différence des
faunes. Dans un historique complet de la question du Tanganyika, la
« théorie » de Stanley, la première en date, mérité une mention, ne -
fût-ce qu’à titre d’anecdote. Boulenger ne semble pas la connaître et.
il faut avouer que son caractère peu scientifique justifie cet oubli.
Deux autres théories (Moore, Pellegrin) sont copieusement discutées
à propos de la famille des Cichlidés et l’auteur en propose une troi-
_
\
|
L
L
;
.
3
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. LXXXV
- sième; la discussion est des plus intéressantes, mais trop touffue et
: compliquée pour pouvoir être rapportée ici.
À Après avoir passé en revue les familles zoologiques, Boulenger
examine une à une les subdivisions géographiques. Il en distingue 3 :
la région du Nord-Ouest, la Barbarie, le Sahara septentrional ; la
Centrale: Ouest, comprenant les grands lacs et les grands fleuves et
- dénommée pour cette raison district mégapotamien; l'Orientale,
. l’Abyssinie, les affluents du Nil Bleu jusqu'au Zambèze; la Méridio-
. nale, au sud du Zambèze ; enfin, Madagascar.
La région barbaresque, en réalité une section de la grande région
Ë Ésrcitae est caractérisée par ses cours d'eau à débit fort irrégu-
À lier et ressemble sous ce rapport à la région méridionale; sont discu-
.
-
|
“
» tées, les affinités faunistiques avec l’Europe, les Poissons venant au
jour par les sondages artésiens, etc. La sous-région mégapotamienne
soulève les questions multiples des connexions variables des fleuves et
des lacs. La région malgache, si remarquable à tant d’autres points
de vue, manque absolument de caractère ichthyologique ; il n’y a que
seize espèces strictement d’eau douce. (Mais ce faible nombre est lui-
même une particularité curieuse.)
: Voilà, en réalité, la table des matières du travail de M. Boulenger.
Les « adresses présidentielles » peuvent se classer en deux groupes :
les unes traitent de questions plutôt générales, accessibles au grand
public; le type le plus réussi de ce genre est le discours présidentiel
de lord Salisbury au meeting d'Oxford en 1894; le fameux article
de Brunetière sur la banqueroute de la science est tout simplement
une décoction de ce discours; ce personnage s'est borné à dire en
style hargneux ce que le noble lord avait dit en style de gentleman.
Le grand public des réunions plénières suit avec plaisir, parce qu'il
comprend. Les discours spécialistes sont naturellement moins amu-
sants, et pourtant il y a des exceptions. A Liverpool, en 1896,
Lister, relatant par le menu l'historique de ses découvertes, avait le
vaste auditoire suspendu à ses lèvres; mais il s'agissait de microbes
et de découvertes qui faisaient de l’auteur un des grands bienfaiteurs
de l'humanité, un de ces hommes qui font autant de bien que dix
conquérants font de mal. L'ichthyologie géographique africaine ne
pouvait avoir le privilège d’exciter un pareil attrait. Même comme
adresse de section, elle est trop spéciale. Ce n'est pas une revue de
l’état des connaissances, mais un travail. de progrès, apportant beau-
coup trop de nouveau et d’inédit; en réalité, un tableau général
\
LXXXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. te
n'avait jamais été tracé, les faits étaient trop récents et encore épars.
Même les spécialistes auront dû faire attention pour suivre et reliront
toujours avec fruit. Les adresses qu'on écoute avec plaisir, on
n'éprouve pas toujours la nécessité de les relire; la contribution
scientifique de M. Boulenger sera relue, compulsée et citée, comme
un ouvrage faisant date.
La séance est levée à 10 heures.
Séance du 5 novembre.
PRÉSIDENCE DE M. KEMNa.
La séance est ouverte à 8 heures.
Correspondance.
Le Secrétaire général annonce le décès de M. le D' Gustave
Dewalque, membre fondateur et ancien président de la Société,
survenu à Liége le 3 de ce mois.
M. Déwalque était âgé de 80 ans. Membre de l'Académie
depuis 1854, il en était le doyen d'âge.
Une notice biographique sera consacrée à la mémoire de cet
éminent et regretté collègue.
Jours et heures des séances mensuelles.
En assemblée générale, le 8 janvier dernier, il avait été décidé, …
qu’à titre d’essai, les réunions se tiendraient le soir à 8 heures. Gette
innovation n'ayant pas eu les effets qu'on en espérait, M. Kemna
propose d'en revenir au système qui a prévalu pendant des années,
c'est-à-dire à celui de la tenue des réunions à 4 ‘/, heures de l’après-
diner. Cette proposition est unanimement approuvée et l’on décide
que la prochaine réunion déjà se tiendra dans l'après-midi et non .
plus le soir. Rien n’est changé quant à la date, le deuxième samedi.
En conséquence la séance de décembre aura lieu le 9, à 4 ’/, heures
de relevée. | |
3 Bibliothèque.
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. LXXXVIT
Dons DES AUTEURS :
Herbert Bolton : Horizon and paleontology of the Soapstone bed,
Lower Coal-Measures, near Colne, Lancashire (Ex : GEOL. MAGAZINE ;
Londres, 1905).
R.-J. Lechmere Guppy : The Growth of Trinidad (Ex : Transacr.
Canan. Insrir.; Toronto, 1905).
M. Mourlon : Considérations sur le Devonien supérieur (Famen-
nien) de la carrière du bois de Beaulieu située entre Le Hure et
Frennes (Bas-Boulonnaïis) [Ex : Ann: (Buzc.) Soc. GÉOL. DE BELG.;
Liége, 1905]. — Un complément à apporter à l'organisation de
l'enseignement supérieur des sciences géologiques dans l'ordre de
l'expansion économique mondiale (Ex : CoNGR. INTERNAT. D'Expans.
ÉCONOM. MONDIALE, Mons 1905; Bruxelles, 1905.)
- Carlos E. Porter : Catalogo razonado de mis Trabajos Histérico-
naturales hechos desde enero de 1894 hasta junio de 1905 ; Valpa-
raiso, 1905.
Henry Woodward : Crustaceans and Myriopods from the Lower
Coal-Measures, Lancashire (Ex : Geo. Macazine; Londres, 1905).
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Communications.
CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES INFUSOIRES DE BELGIQUE,
| Par H. SCHOUTEDEN.
I. — LES ASPIROTRICHES (Scnewrakorr).
L'étude de la faune infusorienne de notre pays est encore à faire à
peu près complètement : on ne peut citer que deux mémoires s'occu-
pant de façon spéciale des Infusoires : l’un est relatif aux Vorticelliens
et a pour auteur J. d'Udekem, l’autre traite les Infusoires suceurs et
est dû à M. Sand. Le travail bien connu de d'Udekem décrit un bon
nombre d'espèces, qui en général sont figurées, mais est loin d'énu-
mérer tous les Vorticelliens de nos régions; il a paru sous le titre
Description des Infusoires de la Belgique dans le tome XXXIV des
MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE DE BeLcique. Sand, d'autre part, a dans un
premier travail, indiqué les Tentaculifères belges, et plus tard a
LXXXVIIIL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
donné une monographie des Acinètes connus (Mém. Soc. BELGE DE
Microsc., 1901); ce mémoire assez complet au point de vue systé-
matique renferme certaines considérations théoriques assez malheu-
reuses, relatives notamment à la présence d'un centrosome, à la pa-
renté avec les Giliés, etc., sur lesquelles il n’y a pas lieu d’insister ici.
En dehors de ces deux groupes, à peu près tout est encore à faire;
les Aspirotriches et les Spirotriches autres que les Vorticelliens n'ont
pas encore été travaillés.
Au cours de mes recherches sur (re organismes inférieurs, ayant
surtout pour objet les Flagellés et les Rhizopodes, j'ai naturellement
eu l’occasion de rencontrer plus d'un Infusoire et je me propose de.
communiquer successivement à notre Société la liste des formes que
j'ai pu reconnaître. Ces listes se complèteront, je l'espère, peu à peu,
_et aideront à combler la lacune que présentent les tableaux de répar-
tition géographique des Infusoires lorsqu'il s'agit de la Belgique.
Dans cette première note, j'énumère les Ciliés appartenant au
groupe des Aspirotriches (sensu Schewiakoff). Dans l'étude de ce
groupe, J'ai pris pour base le beau travail russe de Schewiakoff,
Organisatzia à Sistematika Infusoria Aspirotricha (Lapiski IMPER.
Axan. Naour po fiz. mat. Otdèl, (8) IV, 1, 1895).
J’ai adopté la classification de Schewiakoff, son mode d'interpréta-
tion des genres et familles, qui parfois diffère de l’ordre suivi cou-
ramment.
Cette première liste ne renferme, je tiens à le faire remarquer, de
Loi: titine es de ff à
loin pas toutes les espèces qui se trouvent en Belgique ; je n’y signale .
en quelque sorte que les espèces les plus habituelles (à part quelques
exceptions), celles qui forcent la vue.
A. — Sous-ordre : Gymnostomata.
1 section : Prostomata.
I. Fam. Holophryina.
1. Gen. PPT ES
1. H. discolor, Ehrenberg.
Cette espèce paraît assez répandue, de même que le H.ovum,
*
À
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M
SE VI PTT Et IN EP EN ST 0
2. H.
Le
LR
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. LXXXIX
dont elle se distingue aisément par la disposition non n spiralée
des cils.
multifiliis, Fouq. (subgen. Ichthyophtirius).
_de ne l’ai‘observé qu'en quelques exemplaires. Bien recon-
naissable à ses vacuoles pulsatiles multiples. Ectoparasite de
Poissons.
3. H. ? nigricans, Lauterborn.
1" L:
Je rapporte à cette espèce, avec rite un spécimen que j'ai
rencontré dans une récolte faite à Wenck. Ce spécimen était
‘incolore, mais répondait assez bien à la description donnée par
Lauterborn.
. OVUM, Ehrenberg.
Comme je. viens de le dire, cette forme n'est pas rare.
2. Gen. Mo richs, Claparède et Lachmann.
U. farcta, Claparède et Lachmann.
. lagenula, Kent.
Je n'ai rencontré que fort rarement cette espèce.
»
3. Gen. Enchelys, Hill.
. pupa, Müller.
Ne paraît guère fréquent dans nos eaux.
4, Gen. Lagynus, Quennerstedt.
. elegans, Ehrenberg.
Je rapporte à cette espèce un Cilié que je n’ai guère pu étu-
dier mais qui m’a paru être le L. elegans d'Ehrenberg.
| 2. Le crassicollis , Maupas.
Je rencontre actuellement dans un de mes flacons cette
intéressante espèce.
». Gen. Lacrymaria, Ehrenberg,
olor, Müller. |
Cette espèce n’est pas rare. La longueur de la partie a amincie
antérieure la fait facilement reconnaître.
xC SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
6. Gen. Prorodon, Ehrenberg.
1. P. edentatus, Claparède et Lachmann. x
Se distingue des autres Prorodon par l'absence d'appareil
nassulaire.
2. P. niveus, Ehrenberg.
. P. teres, Ehrenberg.
Se rencontre assez souvent. La forme du noyau rubané, le
fait vite reconnaître du P. teres. |
C’est l'espèce la plus répandue, m'a-t-il paru.
II. Fam. Colepina. b
1. Gen. Plagiopogon, Stein.
. P. coleps, Ehrenberg.
Parmi des Coleps j'ai rencontré un taire non cuirassé
mais assez semblable que j'ai identifié à cette espèce.
2. Gen. Coleps, Nitzsch.
. C. amphacanthus, Ehrenberg.
N’est pas fort rare. La présence de dents à l'extrémité anté-
rieure le sépare de l’espèce suivante.
C. hirtus, Müller.
Fort commun dans nombre de mes récoltes.
III. Fam. Cyclodinina.
1. Gen. Didinium, Stein.
. D. nasutum, Müller.
Fort rare.
. D. Balbianii, Bütschli.
J'ai rencontré récemment cette espèce rarissime dans un
liquide provenant de Bruxelles.
2. Gen. Mesodinium, Stein.
. M. pulex, Claparède et Lachmann.
J'ai parfois remarqué ce curieux Infusoire dans mes prépa:
rations. ss
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ET TT RU OT A TT Ve GOT eo A NON 17 D PP OU NA
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BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XCI
2° section : Pleurostomata.
I. Fam. Amphileptinæ.
1. Gen. Amphileptus, Ehrenberg.
. À. Claparedii, Stein. ve
Vit aux dépens des colonies d’Epistylis, Carchesium.
. À. incurvalus, Dujardin.
La possession d’une vacuole pulsatile unique le fait distin-
guer rapidement de ses congènères.
—_
2. Gen. Lionotus, Wrzesniowski,
._L. fasciola, Ehrenberg.
Rencontré fort rarement.
. L. folium, Dujardin.
Plus répandu ; la longueur de la portion amincie aplatie le
sépare du précédent.
3. Gen. Loxophyllum, Dujardin.
. L. meleagris, Müller.
Je n'ai vu qu'un exemplaire de cette forme curieuse.
IL. Fam. Trachelina.
I. Gen. Trachelius, Schrank.
T. ovum, Ehrenberg.
L
2. Gen. Dileptus, Dujardin.
. D. anser, Müller.
C’est un des plus grands Holotriches connus (jusque 750 x
de longueur !)
III, Fam. Nassulina.
l. Gen. Nassula, Ehrenberg.
. N. ambigqua, Stein.
C'est le seul Nassula dépourvu de bâtonnets pharyngiens.
pp" FE L
L Pat .
XCII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
2. N. aurea, Ehrenberg.
Je n'ai vu que de loin en loin cette forme.
8. N. rubens, Perty.
En compagnie du précédent, mais plus rare.
ea section Hypostomata.
PAL “ 7
” ne le 7, LA
tatin dés lin Due ntfs. nd 2 us LS D de
I. Fam. Chlamydodonta.
1. Gen. Chilodon, Ehrenberg.
1. C. cucullulus, Müller.
C’est la forme la plus répandue.
0 be ae.
2. C. dentutus, Fromentel. |
| Je ne l’ai rencontré qu'une fois, en compagnie du précédent.
3. GC. propellens, Engelmann. |
Rare. N'est aplati qu'à l'extrémité antérieure et non en
entier comme Île C. cucullulus. |
4. C. Schewiakofji, sp. n.
Dans un liquide provenant de Linkebeek, J'ai rencontré un
Chilodon nouveau que je décrirai prochainement dans les
ANNALES DE BIOLOGIE LACUSTRE, publiées sous la direction de
notre collègue le D' Rousseau.
Cette espèce nouvelle, que je dédie à l'auteur de % Mono-
graphie des Aspirotriches, le brillant élève de Bütschli, est
voisin du Ch. cucullulus mais en diffère par plusieurs carac-
tères : possession d’une seule vacuole contractile, noyau assez
allongé, etc. C’est un type de grande taille.
II. Fam. Dysterina.
1. Gen. Trochilia, Dujardin.
Fe; 6 palustris, Stein.
BULLETINS DES SÉANCES, — ANNÉE 1905, XCIII
B. — Sous-ordre : Trichostomata.
I. Fam. Chilifera.
a) Section : Apharyngeata.
1. Gen. Uronema, Dujardin.
1. 4. marina, Dujardin.
à N'est pas rare dans nos eaux douces. Est intéressant en rai-
4 son de son habitat marin également.
4 LT 2. Gen. Cryptochilum, Maupas.
1. C. elegans, Maupas.
Je ne l’ai rencontré qu'une seule fois.
&. C. griseolum, Perty.
3. C. nigricans, Müller. ;
Ces deux espèces sont souvent fort abondantes dans les S
cultures.
- b) Section : Pharyngeata.
3. Gen. Leucophrys, Ehrenberg.
1. L. patula, Ehrenberg.
Ne s’est guère rencontré dans mes préparations,
4. Gen, Glaucoma, Ehrenberg,.
1. G. pyriformis, Ehrenberg,
* Assez répandu, mais moins que le G. scintillans.
à. G. reniformis, SchewiakofT.
J'ai vu de rares spécimens d'une forme qui paraît bien être
celle décrite par Schewiakoff; le liquide provenait des environs
de Bruxelles. Schewiakoff avait rencontré son espèce en
Australie.
3. G. scintillans, Ehrenberg.
Fort commun dans les infusions.
XCIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
5. Gen. Colpidium, Stein.
1. C. colpoda, Ehrenberg.
C'est un des Ciliés les plus répandus.
6. Gen. Colpoda, Müller.
1. C. cucullus, Müller.
7. Gen. Frontonia, Ehrenberg.
1. F. acuminata, Ehrenberg.
Espèce curieuse à cause de sa coloration d’un violet sombre
ou noir.
8. Gen. Ophryoglena, Ehrenberg.
1. O. flava, Ehrenberg.
II. Fam. Microthoracina.
]. Gen. Microthorax, Engelmann.
1. M. sulcatus, Engelmann.
Espèce fort peu commune.
2. Gen. Cinetochilum, Perty.
1. C. margaritaceum, Perty. . |
Assez rare.
2. C. Bütschlii, sp. n.
Comme le Chilodon Schewiakofii, cette espèce sera décrite
dans les ANNALES DE BIOLOGIE LacusTRE. Elle se distingue aisé-
ment de l’unique espèce connue jusqu'ici, CG. margaritaceum
(telle que Schewiakoff l’a décrite dans BIBLIOTHECA Z00LOGICA,
Heft 5) par les caractères que voici : corps coupé oblique-
ment en arrière comme chez C. margaritaceum, mais du côté
où se trouve la bouche et non du côté opposé; côtes bien
moins prononcées; cils postérieurs plus longs; membrane
ondulente droite n’existant que du côté droit de la bouche ; du
côté gauche, une membrane ondulente de même longueur à
peu près.
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. XCY
Cette intéressante forme se rencontre depuis quelque temps
en grand nombre dans une de mes cultures (qui m’a donné de
nombreux Protistes intéressants : Dimorpha, Chlamydo-
monas, etc., dont je parlerai ailleurs) provenant de Bruxelles.
Je me permets de la dédier à l’illustre professeur d'Heidel-
berg, O. Bütschli.
3. Gen. Epalxis, Roux.
1. E. mirabilis, Roux.
J'ai récemment rencontré cette curieuse espèce dans un
liquide provenant du Jardin Botanique, du même bassin qui
m'a donné le nouveau Cinetochilum indiqué ci-dessus, Dimor-
pha mutens et autres Protistes rares. Epalxis n'avait encore
été signalé que par Roux en Suisse.
LL. Fam. ParamϾcina.
1. Gen. Paramæcium, Hill.
1. P.aurelia, Müller.
2. P. bursaria, Ehrenberg.
3. P, caudatum, Ehrenberg.
4. P. putrinum, Claparède et Lachmann.
1.
Toutes ces espèces sont communes, mais la dernière se ren-
contre bien moins fréquemment.
IV. Fam. Urocentrina.
1. Gen. Urocentrum, Nitzsch.
U, turbo, Müller.
Un magnifique Infusoire que j'ai récemment rencontré en
quantité.
V. Fam. Pleuronemina.
1. Gen. Pleuronema, Dujardin.
1. P. chrysalis, Müller.
XCVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
1,
2. Gen. Cyclidium, Müller.
C. glaucoma, Müller.
C. — Sous-ordre : Astomata. | .
I. Fam. : Opalinina.
1. Gen. Anoplophrya, Stein.
. À. naïdos, Dujardin.
Vit en parasite dans Nais, de même que le suivant.
A. nodulata, Müller.
2. Gen. Hoplitophrya, Stein.
H. lumbrici, Dujardin.
Parasite du Lombric, <
3. Gen. Discophrya, Stein.
D. gigantea, Maupas.
Dans l'intestin de Rana esculenta.
4. Gen. Opalina, Purkinje.
. 0. dimidiata, Stein.
Très commun dans Rana esculenta.
OÔ. intestinalis, Ehrenberg.
Se trouve dans Bombinator igneus.
O. obtrigona, Stein.
Je l'ai rencontré dans Hyla arborea.
. 0. ranarum, Ehrenberg.
Commun dans Bufo cinereus et Rana fusca.
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. XCVIL
L'ADAPTATION DES REPTILES ET DES MAMMIFÈRES A LA VIE MARINE,
PAR LE PROFESSEUR Dr E. FRAAS (1).
(Résumé ‘par le D' C. VAN DE WIELE.)
L'ancien proverbe scientifique « Omne vivum ex mare » ne paraît
pas se confirmer par les constatations géologiques, et si les formes
marines paraissent prédominer dans les couches sédimentaires
anciennes, cela provient de ce que la conservation fossile est mieux
assurée dans les dépôts marins, qui eux-mêmes n'ont pas eu tout
d'abord à subir les effets de l'érosion subaérienne. Cependant, c'est
des produits de cette dernière que la sédimentation marine est dérivée,
et c'est ainsi que nous pouvons conclure à l’existence d'une faune
terreste contemporaine avec la faune marine primitive ;. mais elle ne
nous a pas été aussi bien conservée que la première, et seules quelques
formes terrestres, qui ont été enfouies dans les dépôts littoraux, peu-
vent nous donner quelques indications de son existence.
Chacune des deux faunes avait donc son milieu spécial, mais celui .
de la mer profonde présente des conditions d’uniformité et de stabi-
lité telles, qu'il n’y a pas lieu de s'étonner de la différence relative-
ment faible qui distingue la faune paléozoïque de celle de nos jours.
_ La faune terrestre, par contre, a été forcée de suivre péniblement
les modifications continuelles, tant géologiques et géographiques que
climatériques de l’évolution des continents, de sorte que les faunes
nouvelles ont succédé sans cesse aux faunes anciennes, et les repré-
_sentants de cette évolution continuelle ont même pénétré jusqu’au
fond des océans. Mais, néanmoins, la faune terrestre actuelle s'éloigne
incontestablement davantage que la faune marine des types ancestraux
que l’on retrouve aujourd'hui à l’état fossile. La faune terrestre se
présente comme plus évolutive. La faune marine à perdu plusieurs
groupes représentatifs, des genres et des espèces, mais ne s'est guère
enrichie par des formes nouvelles.
_Les deux séries de développement se présentent distinctes déjà aux
premières époques. Si nous négligeons les formes qui ont passé d'un
milieu dans l’autre, on peut dire que la faune marine comprend sur-
(?) JAHRESH. D. VER. F. VÂTERL. NATURK.IN WÜRTTEMBERG, 61° Jahrg.; Stuttgart,
Klett & Hartmann, 1905.
T. XL, 1905 7
Janvier 1906,
XCVIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
tout les Invertébrés, et que les continents ont été le centre de déve-
loppement des Vertébrés pulmonaires : Reptiles, Oiseaux et Mammi-
fères. Parmi les Invertébrés, les formes terrestres sont nombreuses
pour les groupes supérieurs, et celles-ci elles-mêmes DER dans
chaque groupe le plus haut degré d'évolution.
Parmi les animaux les plus ‘essentiellement marins, il faut ranger
le groupe des Échinodermes. Parmi les Protozoaires, les Coraux et
les Éponges, il y a beaucoup de formes d’eau douce, et qui sont d’ori-
gine plus récente. Le groupe des Vers, géologiquement peu impor-
tant à cause de sa fossilisation difficile, reconnaît une origine aqua-
tique. De leur côté, les Mollusques sont essentiellement marins,
quoique la vie terrestre ait donné naissance à certaines formes pulmo-
naires, que l’on retrouve déjà dans les formations carbonifères. Citons
enfin comme groupes marins, les Tuniciers, les Brachiopodes et les
Céphalopodes. |
La question paraît plus compliquée pour les Arthropodes. Si nous
les considérons à l’état de développement complet, il n’y a pas de
doute, les Insectes sont des animaux terrestres, ainsi que nous le
montrent leur respiration au moyen de trachées, l'articulation si
parfaite de leur corps et de leurs extrémités et, pour beaucoup
d’entre eux, un système d'ailes très développées. Mais il faut tenir
compte de l’état larvaire par lequel les Insectes doivent passer, et
celui-ci rappelle par beaucoup de points la vie aquatique, surtout
pour les Insectes paléozoïques. Ce n'est, semble-t-il, qu’à partir de la
période mésozoïque que l'on voit apparaître des Insectes dont l’évolu-
tion est tout à fait terrestre. Toutefois, on peut dire d’une façon
générale, que l’adaptation des Insectes à la vie terrestre remonte à
la plus haute antiquité géologique, et leur respiration trachéenne
indique que leurs ancêtres primitifs présentaient encore une respira-
tion cutanée, antérieure à la spécialisation de cette fonction au
moyen de branchies.
Les Crustacés représentent un type essentiellement mar in, qui à
fourni dès le Paléozoïque les groupes évolutifs importants des Trilo-
bites et des Mérostomates, tandis que les Décapodes avec leurs nom-
breuses formes d’eau douce sont d'origine plus récente ; et pour
ceux-ci également les formes les plus évoluées sont adaptées à la vie
terrestre.
Si nous passons aux Vertébrés, les formes terrestres dent
prédominantes. Nous y rencontrons tout d’abord, il est vrai, les
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. XCIX
Poissons; mais faut-il considérer ceux-ci comme les premiers repré-
sentants du groupe? H. Simroth et O. Jäkel se sont spécialement
prononcés contre cette manière de voir, en faisant ressortir ce que
_Fon pourrait appeler les inconséquences phylogénétiques de ces
organismes, telles que la position ventrale de la bouche chez les.
Sélachiens, l'existence d’extrémités ou de nageoires postérieures
devenues inutiles par suite de la reprise de leur fonction par la
nageoire caudale, les cuirasses écailleuses des Ganoïdes paléozoïques.
Et il y a lieu de signaler que ces organes supplémentaires sont
d'autant plus développés que l’on se rapproche de l’origine du groupe,
Les Poissons osseux, qui sont les plus récents, sont parfaitement
adaptés à la vie aquatique, tandis que les Requins primitifs, les
Ganoïdes à cuirasse, les Dipneustes sont des animaux côtiers, qui
rampaient sur le fond de la mer, et on s'explique ainsi l'utilité des
anomalies apparentes signalées plus haut. Jäkel admet même que
les cuirasses des Ganoïdes et des Ostracodermes constituent un héri-
tage des Arthropodes primitifs (Gigantostraca). Le Poisson serait
done un Vertébré marin, qui a évolué parallèlement aux Vertébrés
terrestres, et qui se rattache à ceux-ci par des ancètres communs.
Dans la longue série qui s'étend depuis les Arthropodes crustacés,
jusqu'aux Ganoïdes cuirassés, se sont développés : la corde dorsale,
la série des métamères, la réduction des extrémités à deux paires.
Ces Protochordés étaient-ils terrestres ou aquatiques ? Il faudrait
plutôt se rallier à lopinion de Jäkel, qui croit qu'ils se sont déve-
loppés dans le milieu aquatique, parce que tous présentent des bran-
chies, organes respiratoires que nous rencontrons aussi chez les
Arthropodes. On sait, du reste, que la respiration branchiale peut
devenir pulmonaire, mais le processus en sens contraire n’a Jamais
été observé.
Quant à la série des Vertébrés terrestres, on la voit apparaître de
bonne heure, et ils paraissent remonter vers des ancêtres qui ont
donné naissance d’un côté aux Ganoïdes cuirassés ou Placodermes,
de l’autre aux Stégocéphales.
En résumé, il semble qu’il faut traduire le principe Omne vivum
ex mare, en disant que l’origine de la vie doit être cherchée au sein
des eaux, mais qu'elle tend à y rester stationnaire, tandis que le
développement de la vie terrestre est beaucoup plus intense et plus
rapide, et que dans un groupe donné les types les plus évolués sont
ceux qui respirent librement à l'air, et parcourent la surface de la
terre.
fi , NS OP ET ER PE VAT 3
C SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Nous savons que parmi les Reptiles et les Mammifères, il y a beau-
coup d’espèces marines. Faut-il les considérer comme les descendants
de formes ancestrales marines, ou sont-elles des exemples d’adapta-
tion plus ou moins récente à la vie aquatique? Dans le premier cas,
les Ichthyosauriens et les Plésiosauriens parmi les Reptiles, les Céta-
cés, les Siréniens, les Pinnipèdes parmi les Mammifères, constitue-
raient des séries évolutives contemporaines des formes terrestres ;
dans le second cas, ces groupes se seraient détachés de leur embran-
chement respectif par suite de l'adaptation à un genre de vie nouveau.
C'est à cette seconde hypothèse que les zoologues se sont aujourd’hui
ralliés; toutes les formes marines parmi les Reptiles et les Mammi-
fères dérivent directement de groupes voisins qui vivaient de la vie :
terrestre. Seulement l'étude de la question est souvent obscurcie par
l'existence de caractères de convergence entre groupes éloignés, mais
soumis à une vie commune, auxquels on a souvent été porté à attri-
buer une valeur phylogénétique, de façon à confondre des groupes
tout à fait distincts. |
Cherchons les principes et les lois qui président à l'adaptation des
formes terrestres à la vie aquatique. On les trouve dans la combinai-
son. des théories de Lamarck et de Darwin, auxquels il faut joindre
un principe important énoncé par Th. Eimer. Lamarck a montré les
modifications que subit le squelette, d’après le mouvement ou le
manque de mouvement de chacune de ses parties. D’après la théorie
de Darwin, cette adaptation devient définitive par l'hérédité. Enfin
Eimer a indiqué, comme facteur important de la conformation du
squelette, la loi de l'équilibre ou de la compensation de ses parties.
Conformément à la théorie de Lamarck, nous voyons un animal
s'organiser pour la natation; le Poisson, chez qui cette fonction est
parfaitement développée, présente un corps allongé, pointu aux deux
extrémités, à suriace lisse, et pourvu de nageoires à la place des
extrémités. Cette adaptation du Vertébré primitif à la propulsion
aquatique s’est faite conformément au mécanisme des bateaux à
hélice ; les Poissons se poussent en avant par leur nageoire caudale
et se dirigent par leurs nageoires latérales et médianes. Mais si l’ani-
mal marin doit assurer sa stabilité, il prend la forme du bateau plat
dont la propulsion se fait à l’aide de rames.
La structure de l’animal terrestre a en vue le déplacement rapide
pour atteindre la proie, ainsi qu’un certain degré de force pour résis-
ter aux ennemis et aux influences du climat. Le corps supporté par
st nets ds ce à à . nt D Se
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. CI ”
quatre colonnes ne peut se mouvoir que par l'intermédiaire de
celles-ci. Les deux paires d’extrémités sont réunies au corps par deux
ceintures, la ceinture thoracique et la ceinture pelvienne, et l’ensemble
est maintenu par une colonne puissante et souple à la fois, formée par
Ja réunion articulaire de l’ensemble des vertèbres. 4
La rapidité de la course et la force de l'appareil dentaire consti-
tuent les principaux moyens d’attaque et de défense, de sorte que la
musculature est surtout développée autour des mâchoires et des extré-
mités ; mais une foule d’autres organes viennent contribuer au double
but. Enfin, le genre de nourriture de chaque espèce donne lieu à des
adaptations nouvelles, et leur combinaison est variée à l'infini.
Si maintenant nous passons à la vie aquatique, nous trouvons l'in-
tervention de facteurs tout nouveaux. D'abord la nourriture est sur-
tout animale, les individus acquièrent un développement considérable,
même gigantesque. Le poids spécifique de l'animal se rapproche de
celui de l’eau, ce qui facilite singulièrement son déplacement. Le
mouvement musculaire devenant moins intense, l'appareil de soutien
de celui-ci est moins solide, et ceci est surtout apparent pour les Mam-
mifères marins. |
Le corps modifie sa Le selon que l’animal est organisé pour
la propulsion rapide ou pour la stabilité pendant la natation, mais
des deux côtés, le mouvement s'exécute à l’aide de nageoires. Les
extrémités ne devant plus supporter le corps, se raccourcissent, les
doigts s'aplatissent pendant que les ceintures qui les fixaient au tronc,
s’atrophient. Si l'animal exécute sa propulsion par la nageoire cau-
dale, les extrémités postérieures cessent d'agir et elles disparaissent
en même temps que le bassin. D’après le principe de la compensation,
la colonne vertébrale prend un développement considérable; elle
s'allonge par suite de la multiplication des vertèbres, et spécialement
de celles de la queue. Le cou se raccourcit et devient rigide, comme
chez les Poissons. Le crâne, qui doit rencontrer la résistance de l’eau,
est volumineux, mais devient pointu en avant, grâce à la conforma-
tion du squelette facial. Celle-ci permet au pharynx de se dilater
énormément, de façon que l'animal puisse facilement saisir et avaler
_ sa proie.
Le type d'animal marin qui a été comparé au bateau plat rameur
a en vue d’autres avantages. Ce sont ici les extrémités qui servent à
la propulsion; elles sont représentées par de longues nageoires, le
tronc est large et court, la surface ventrale souvent garnie d'un
CH SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
: L
plastron, la tête est petite mais très mobile, grâce au cou qui est très
allongé. Ce type est surtout représenté par les Plésiosauriens et les !
: Tortues marines. C2
Parmi Jes modifications parallèles subies par d’autres organes,
signalons l’atrophie des appendices cutanés et Épidérmétdaie) C'est
ainsi que le plastron disparaît chez les Tortues marines, chez les *
Crocodiles marins jurassiques (Thalassosuchia), et que le système !
pileux n'existe guère chez les Baleines. La dentition est également
profondément modifiée; elle finit par devenir simple et homodonte, 4
même rudimentaire. | |
Reptiles marins. — La classification ancienne basée sur les
espèces vivantes est devenue tout à fait insuffisante et on ne peut y
rattacher les formes disparues qui deviennent de plus en plus prépon-
dérantes. Dans son traité, von Zittel a établi neuf ordres qui exis-
taient déjà pendant le Mésozoïque et dont quatre seulement sont
représentés de nos jours. Tout récemment, H.-F. Osborn à établi une
nouvelle classification qui représente toutes les formes connues
jusqu'ici. Se basant sur la structure du crâne, il distingue deux
groupes principaux, celui des Synapsides et celui des Diapsides. Le
type synapside est sans aucun doute le plus ancien; il se caractérise
par la réunion des os de la face et de ceux du crâne formant un pont …
unique et offrant par conséquent une seule ouverture temporale. Le …
type le mieux connu nous est offert par les Tortues, dont la tête est
petite, courte, la face réduite, le tronc massif, Les Diapsides se
reconnaissent par le pont osseux double entre la face et le crâne, par
conséquent par deux ouvertures temporales de chaque côté; c'est :
celui des deux groupes qu'il faut considérer comme le plus récent.
Le crâne y est souvent allongé, la face développée, le corps long, les .
extrémités réduites, de même que les ceintur es thoracique et pel-.
vienne, | 4
La classification nouvelle est d'autant plus intéressante pour nous
qu'elle s'applique parfaitement aux groupes établis plus haut, en.
tenant compte du degré d'adaptation à la vie aquatique. Toutes les .
formes qui se sont adaptées en suivant le principe de la propulsion du
bateau plat à rames appartiennent au groupe des Synapsides, tandis.
qu'appartiennent au groupe des Diapsides toutes les formes qui ont
suivi le principe de propulsion des bateaux à hélice.
=
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. CII
I. Synapsides rameurs. — Dans ce groupe se rangent les Reptiles
précurseurs des Mammifères.
1. Tortues (Testudinata). — Un seul embranchement a survécu
jusqu’à nos jours, celui des Tortues. Leur origine est restée jusqu'ici
tout à fait obscure. Leurs ancêtres auraient été des animaux terrestres
fouisseurs, chez lesquels s’est formée par convergence comme chez
certains Edentés fouisseurs, les Armadilles, une cuirasse dans
laquelle l'animal peut se retirer. Le type de Tortue le plus ancien
connu remonte au Trias (Proganochelys Quenstedti). C'est un animal
terrestre que l'on peut rattacher aux Pleurodires actuels où la
cuirasse est soudée au bassin. Donc ce type déjà constitué au Trias
s’est maintenu jusqu’à nos jours. Le type Cryptodire, où la cuirasse
n’est pas soudée au bassin s’est montré plus plastique ; chez celui-ci le
facteur d'évolution principal a toujours été l’adaptalion à la vie aqua-
tique. Terrestres d’abord (Chéersidés), fréquentant ensuite les marais
(Emydés) et les fleuves (Trionychidés), elles sont devenues littorales
(Chélydridés) et enfin marines (Chélonidés). Les différents groupes
existent encore aujourd hui et les trouvailles fossiles n'ont servi qu’à
reconstituer les chaînes intermédiaires ; parmi ceux-ci, il faut surtout
citer les Thalassémydés du Jurassique supérieur, qui se placent entre
les Emydés et les Chéloniens et nous présentent les extrémités sous
forme de nageoires et la transformation de la cuirasse osseuse en une
. peau épaisse et résistante.
Les Tortues marines représentent le type complètement adapté à la
vie aquatique, comme des Synapsides rameurs.
2. Sauroptérygiens (Plésiosauriens, en partie). — Tandis que les
Tortues représentent un type très ancien et jouent actuellement
dans la nature le même rôle que celui que l'on peut leur supposer
pendant la période tertiaire et même pendant le Mésozoïque, les Sau-
roptérygiens paraissent s'être limités à cette dernière période. Leurs
ancêtres remontent probablement dans le. Paléozoïque, pour se rallier
au type commun d’où sont aussi, descendues les premières Tortues,
mais ils sont restés jusqu'ici inconnus, et de même on ne leur recon-
naît pas de descendants dans le Tertiaire. Par contre, le Trias, le
Jurassique et la Craie nous ont fourni une série très complète où le
passage de la vie terrestre à la vie marine apparaît clairement.
Les plus anciens représentants se rencontrent dans le Muschelkalk
CIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
du Trias, ce sont les Nothosauridés. Nous signalerons surtout les
types assez allongés, Pachypleura, Dactylosaurus et Neusticosaurus,
animaux terrestres qui ne dépassent pas un demi-mètre de longueur,
dont il faut faire ressortir la tête petite, la forme du corps rappelant
celle du Lézard, le cou peu allongé, le corps droit, la queue longue,
et les pieds conformés pour la marche. De ces types se rapprochent
Lariosaurus, et Simosaurus, où le tronc devient plus court et où la
face ventrale est protégée par des prolongements des côtés et des
ceintures thoracique et pelvienne. Les extrémités par contre sont
petites et ne pouvaient servir à la marche. Cette adaptation graduelle
à la vie aquatique apparaît encore mieux chez Nothosaurus, où le
tronc S'élargit, la partie antérieure de la queue se prononce et où la
transformation des extrémités en nageoires est complète; ils repré-
sentent des animaux côtiers.
Les Plésiosaures sont devenus des animaux marins, qui procèdent
des Nothosauridés, mais chez lesquels la transformation marine est
complètement achevée. Le tronc est devenu très court, il existe une
cuirasse ventrale, les extrémités sont des rames parfaites, le radius et
le cubitus, d’un côté, le tibia et le péronée, de l’autre, sont raccourcis,
tandis que les os de la main et du pied sont longs et forts et peuvent
même présenter dans certains cas le phénomène de l’hyperphalangie.
Tous les Plésiosauridés ont la tête petite, le cou et la queue longs,
de sorte que l’on a pu dire, qu'ils représentaient un serpent passant
à travers le corps d’une tortue. C'est ici que le principe de compensa-
tion de Eimer trouve une application très satisfaisante. Le type nor-
mal du EE présente la tête et le cou dans la proportion de
longueur de 1 : 2, et la longueur du cou équivaut à celle du tronc.
Mais il y a d'un nu des formes extrêmes, par exemple Plesiosaurus
homospondylus du Lias supérieur d'Angleterre, dont la tête très petite
et le cou très long ont une proportion de 1 : 9, et où le cou présente
le double de la longueur du tronc, tandis que l’autre côté Pliosaurus
a une tête volumineuse, un cou court et le tronc deux fois aussi long
que le cou.
La plupart des Plésiosauridés atteignent une grande taille, qui
varie de 2 à 5 mètres et au delà. Les formes gigantesques se recon-
trent surtout vers l’époque d’extinction du groupe.
Nous pouvons admettre que les mouvements des Plésiosauridés
ressemblaient à ceux des Tortues marines, et la mobilité plus grande de
la tête leur permettait de saisir plus facilement leur proie, qui devait
|
|
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PP PC NES RE
ste. fé,
PS
PR
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. CV
consister en poissons des mers de celle époque, qui, probablement,
n'avaient pas l'agilité de ceux qui vivent dans la mer actuelle,
3. Anomodontes. — Ce sous-ordre riche en formes et surtout
intéressant parce qu'il renferme le groupe de transition aux Mammi-
fères, et que par suite de leur vie terrestre il a fourni pendant une
partie du Paléozoïque et pendant tout le Mésozoïque les êtres prépon-
dérants de la faune. Une seule section nous intéresse ici, c’est celle
des Placodontidés, dont les dents en plaques, tant à la mâchoire supé-
rieure qu’à la mâchoire inférieure servaient à écraser les mollusques
et les crustacés qui leur servaient de nourriture. Malheureusement
leur squelette est peu connu jusqu'ici. 1l est probable qu'il faut y rat-
tacher, Placochelys de Jäkel, qui présente d’un côté les dents en
plaque des Placodontidés et d’un autre côté une cuirasse épaisse, ce
qui fait que Jäkel considère cette forme du Triasique supérieur pro-
venant des environs du lac Balaton, comme une Tortue primitive. Je
ne puis me rallier à cette conclusion, parce que l’on connaît déjà à
cette époque des Tortues terrestres parfaitement évoluées. Je pense
que le groupe des Placodontidés, y compris Placochelys, doit être con-
sidéré comme une famille spécialisée, d’Anomodontes cuirassés, qui
s’est adaptée à la vie marine et à une nourriture spéciale, et qu'il faut
y rattacher les cuirasses plus ou moins fragmentaires de Psephosaurus
et Psephoderma, ou si l’on veut les faire dériver des Tortues, la sépa-
ration devrait remonter très haut et il faudrait attribuer les différences
qui les séparent de celles-ci, à la vie marine et à une nourriture tout
. à fait spéciale,
IL. Diapsides. — Les Reptiles de ce groupe s'étaient adaptés à la vie
marine et à la propulsion à l’aide de nageoires caudales agissant
comme des hélices, |
Ici également nous nous éloignons un peu de la classification de
H. F. Osborne, et nous nous arrêtons d'emblée à la famille qui
reprèsente au plus haut degré l'adaptation à la vie marine.
1.Ichthyosauriens. — Presque toutes les caractéristiques d'une forme
terrestre ont disparu, elle est devenue celle d’un poisson, mais l'orga-
nisation est restée celle d’un reptile. Le corps est fusiforme, le crâne,
pointu en avant, porte des dents dont les racines occupent une dépres-
sion alvéolaire commune, la boîte crânienne est petite et formée par
CVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
des os très minces, l'œil est grand et protégé par un anneau scléro- *
tical. La tête passe presque directememt au tronc, qui se termine par
une nageoire caudale puissante. Le ventre est protégé par des côtes Re
abdominales et par un prolongement de la ceinture thoracique. Outre.
les nageoires pectorales et ventrales, il y a une nageoire dorsale. Par
suite du développement de la nageoire caudale, les nageoires ven-
trales et les ossements du bassin ont subi une notable réduction. Les
os des membres sont courts et aplatis, le nombre des phalanges à
augmente et le nombre des rayons de la nagéoire peut s'élever
jusque 12. Enfin la vié marine a nécessité la viviparité chez ces ani- :
maux. À
Leurs ossements fossiles sont très fréquents dans les couches juras-
siques, et grâce au célèbre gîte de Holzmaden, près de Kirchheim,
qui date du Lias supérieur, “ane ostéologie est parfaitement étudiée.
En dehors des dépôts jurassiques, les Ichthyosauriens se rencontrent
rarement.
Leur groupe n’a donc pas présenté une évolution de longue durée,
car au Crétacé, il s'est éteint ; et il paraît avoir été très peu repré- "4
senté dans le Trias et les formations plus anciennes. Les fossiles
trouvés dans le Trias de la partie alpine de l'Italie et en Californie, …
montrent que le type était déjà parfaitement constitué à cette époque,
mais le squelette des extrémités indique que ces Reptiles si bien
adaptés à la vie marine, dérivent de formes terrestres. L'organisa-
tion primitive de leurs vertèbres permet de conclure que les formes
ancestrales terrestres remontent très haut et que les Ichthyosauriens «
représentent peut-être le type le plus ancien des Reptiles diapsides.
2. Diaptosauriens. — Le paléontologiste Osborne réunit dans le »
sous-ordre des Diaptosauriens des Diapsides, qui présentent une orga-
nisation primitive du squelette; parmi ceux-ci une forme unique «
survit, c’est celle de Hatteria en Nouvelle-Zélande. Les Diaptosaures M
d’Osborne correspondent assez bien avec le sous-ordre des Rhyncho-
céphales de von Zittel, et ils comprennent des espèces du Paléozoïque «
récent et du Mésozoïque ancien; il faudrait donc admettre qu'ils se
sont spécialement développés pendant le Permien et le Trias. Ce sont |
surtout des Reptiles terrestres, à l'exception toutefois de Hyperoda-
pedon, un fossile du Keuper de l'Écosse, dont la dentition est trans- :
formée pour la nutrition au moyen de mollusques, de même que.
Placodus.
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. CVII
Plus tard dans le Plattenkalk, tout au sommet du Jurassique, on
rencontre Pleurosaurus, qui peut se rattacher à la forme terrestre
Homôüosaurus, du même âge. La forme allongée du corps, qui rap-
pelle celle du serpent, la queue extraordinairement développée et les
extrémités faibles montrent que Pleurosaurus était parfaitement
adapté à la vie aquatique.
3. Phytosauriens. — Ils sont surgout représentés par les Bélo-
. dontes et Ætosaurus; c’est un sous-ordre triasique. Ces animaux
_par leur forme rappellent les Crocodilés, mais ne peuvent se ratta-
cher à ceux-ci, à cause des différences présentées par leur squelette.
Cependant on rencontre de part et d'autre un groupe à museau long
(Mystriosuchus) et un groupe à museau court (Belodon et Ætosaurus).
Comme les Crocodiliens, ils fréquentaient les eaux peu profondes,
mais leur adaptation à la vie marine n’a pas été poussée très loin.
4. Crocodiliens — Leur organisation actuelle remonte très
haut. Au Jurassique on rencontre une série de formes marines, de
sorte que les Crocodiliens paraissent. avoir quitté la mer pour se
retirer dans les eaux douces de l’époque actuelle. Les formes ter-
_restres anciennes sont très rares, de sorte que déjà au début, le type
aquatique nous apparaît parfaitement constitué, et représenté alors
par Teleosaurus du Lias supérieur. Je n’admets pas cependant que
les Crocodiliens soient issus d’une forme marine qui serait devenue
terrestre, et je pensè qu’il faut chercher l'ancêtre terrestre des Croco-
diliens dans les dépôts lacustres du Trias et du Jurassique. J'ai
montré ailleurs (!) que c’est seulement par l'origine dérivée des formes
d’eau douce ou terrestres que l’on peut expliquer d’abord la présence
de tous les types principaux des Crocodiliens actuels dans les forma-
tions d’eau douce du Wealdien, et ensuite la position intermédiaire
: des Atoposauridés des schistes lithographiques entre les Reptiles ter-
restres et les Reptiles aquatiques.
Le type se trouvait donc parfaitement constitué au Trias et surtout
dans le Jurassique. Les modifications ultérieures sont minimes, les
vertèbres se sont quelque peu perfectionnées, mais la forme est restée
la même.
Les Téléosauridés du Jurassique se prolongent dans la série des
(1) Paleontographica, Bd. XLIX, 1902.
CYIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Crocodiliens à museau long ou Gavials, et malgré leur vie marine,
ils présentent une adaptation très peu accentuée.
_ Un autre groupe de Crocodiliens jurassiques, les Thalassosuchia
ou Crocodiles marins (°), présente à un haut degré les transformations
du squelette et le développement de la nageoire caudale. Le museau
__est allongé et pointu, le cou raccourci, le tronc allongé et se termi-
nant par une nageoire puissante. De même que chez Ichthyosaurus il
y avait une nageoire dorsale. L'extrémité antérieure représente une
nageoire parfaite, tandis que Vextrémité postérieure relativement peu
transformée est simplement réduite en volume. La cuirasse a disparu,
et l’œil est protégé par un anneau sclérotical. En somme nous rencon-
trons ici un développement tout à fait parallèle à celui d'Ichthyosau-
vus. |
5. Dinosauriens. — Ce groupe ne présentant jusqu'ici aucune forme
marine ne rentre pas dans notre étude.
6. Squammata. — Le groupe des Sauriens à écailles comprend
tous les Reptiles vivant actuellement, sauf les groupes déjà cités, les
Crocodiles, les Tortues et Halteria. On y rencontre les Lézards
(Lacertilia), les Serpents (Ophidia) et le groupe éteint des Pythono-
morphes ou Mosasauriens. Les Lézards et les Serpents se sont sur-
tout développés à l'époque actuelle; tous deux adaptés à la vie.
terrestre, ils présentent peu de formes marines. Les Serpents marins
ou Hydrini font exception; ce sont les seuls Reptiles dont l'adaptation
à la vie marine soit récente. La partie caudale s’est élargie, et cette
transformation du corps leur permet de se mouvoir dans l’eau comme
les Anguilles. Ne pouvant plus se déplacer sur la terre ferme, ils
sont devenus vivipares comme les Ichthyosauriens. Rappelons que les
_ Serpents marins se rattachent à la section des Serpents à venin.
Les Mosasauriens ou Pythonomorphes nous fournissent une série
d'adaptation très caractérisée. Leur développement remonte au Crétacé
supérieur, et c'est dans les carrières de Maestricht et dans celles de
Legan, au Kansas, que l’on a rencontré les magnifiques fossiles de
cette espèce. L’American Museum de New-York renferme un squelette
complet de Tylosaurus, mesurant 9 mètres, provenant de la Craie
supérieure du Kansas. C’est un vrai Reptile marin, complètement
(1) JAHRESH. VER. F, VAÂTERL. NATURK. IN WÜRTTEMBERG, 1901.
BULLETINS DES SÉANCES, — ANNÉE 1905. CIX
“adapté à la vie marine comme les Ichthyosauriens et Thalassosuchia.
Le crâne présentait le museau pointu, le cou était court, le tronc
formé par plus de cent vertèbres, et il y avait une nageoire caudale
puissante, accompagnée d’une nageoire dorsale. Les deux paires
d'extrémités étaient transformées en nageoires également, mais la
ceinture thoracique était plus puissante que le pelvis. Les doigts
étaient reliés par des membranes natatoires.
Le squelette présentait tous les caractères de celui des Lacertiliens,
et surtout de celui des Varanidés. De part et d'autre le crâne reste
le même si on fait abstraction des caractères d'adaptation. Et ce qui
est surtout intéressant à signaler, ‘c'est qu’il y a entre les deux
groupes des formes de transition; c’est la famille des Ægialosauridés
découverts par le baron Nopcsa dans la Craie inférieure de l’Istrie,
où l’on voit apparaître l’adaption à la vie aquatique et le rapproche-
ment vers les Mosasauriens plus récents.
7. Ptérosauriens. — Le développement des Reptiles ailés les
éloignant de la vie marine, nous nous bornerons à les citer dans la
série des Reptiles. ;
Cet aperçu rapide des Reptiles nous montre leurs nombreuses
adaptions à la vie aquatique. Dans chacun des deux groupes princi-
paux, nous avons rencontré une série de développement parfaitement
convergente, et aboutissant à des formes extérieurement très res-
semblantes, mais restant basée sur une organisation tout à fait dis-
tincte.
Mammifères marins. — Malgré l'origine manifestement
terrestre des Mammifères, on rencontre dans tous les ordres de ce
groupe des formes adaptées à la vie aquatique. On peut citer parmi
les animaux à cloaque, l'Ornithorhynque; Chironectes parmi les
. Marsupiaux; parmi les Rongeurs les genres Fiber, Hydromys, Castor,
Hydrochærus, Mus, Myocastor ; parmi les Insectivores, Potamogale,
Limnogale; parmi les Ongulés, Hippopotamus; parmi les Carni-
vores, Lutra et Enhydris. Ce dernier genre seul fréquente les eaux
marines.
Comme animaux essentiellement adaptés à la vie marine, on
trouve les Cétacés, les Siréniens, les Pinnipèdes et le groupe éteint
des Zeuglodontes. Tous les représentants de chacun de ces groupes
!
[I
CXx SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
présentent cette adaption, de sorte qu'il faut recourir à la paléonto-
logie pour retrouver le passage aux formes terrestres. Mais, contrai-
rement à ce qui a été dit au début, les formes marines sont rares,
parce que depuis l'époque tertiaire, la mer s'étant retirée vers le
centre des bassins primitifs, nous rencontrons surtout des-formations.
littorales, et les dépôts de haute mer sont relativement rares. Les
fossiles de Mammifères marins du Tertiaire ancien sont très rares et.
cela d'autant plus que leur développement en était alors seulement à
ses débuts, et que ce n'est que plus tard, et surtout à l’époque
récente, que leur évolution a pris son essor.
1. Pinnipèdes. — C'est l’ordre qui se rattache de la façon la plus
claire à des ancêtres terrestres disparus aujourd’hui. Ce sont des
Carnivores, dont les extrémités en forme de nageoire présentent
cinq doigts, ayant un crâne petit et arrondi, une dentition rudimen-
taire et une queue atrophiée.
_ Les Otaridés rappellent de très près la forme terrestre, leurs extré-
mités présentant jusqu’à un certain degré des articulations du coude
et du genou encore en fonction. Le système pileux est encore bien
représenté, les oreilles externes sont visibles, la dentition est différen-
ciée et la mastication encore active. Trichechus, le Morse des mers
arctiques, présente une transformation très marquée de la dentition
et de la forme du crâne, mais il se rattache pour le reste du squelette
à l’organisation des Otaridés.
Chez les Phocidés, l'adaptation à la vie marine est poussée plus
loin; les extrémités postérieures sont dirigées en arrière et font jus-
qu'à un certain point fonction de nageoire caudale, mais devenues
impropres à la progression sur la terre ferme qui se fait par des
mouvements de tout l’arrière-train. Le tronc est plus allongé, le cou
par contre plus court que chez les Otaridés. L'oreille extérieure fait
défaut, de même que la crête sagittale du crâne, et la dentition s’est
tout à fait simplifiée. Néanmoins, les relations entre les Otaridés et
les Phocidés sont évidentes.
Les Pinnipèdes représentent done un embranchement des Carni-
vores, qui s’est déjà adapté à la vie marine dans des temps relative-
ment récents. Cependant, maigré leur existence côtière, on ne les
retrouve pas jusqu'ici dans les dépôts littoraux tertiaires et les données.
paléontologiques nous font défaut. Tout au plus peut-on remonter
jusqu’au Quaternaire et au Tertiaire récent. S’aidant de l'anatomie
Le ue | tr! Là éd 0%:
al
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. CXI
comparée des squelettes, Wortmann () a cru pouvoir. considérer
Patriofelis, un Créodonte éocène ou oligocène, comme l’ancêtre des
Pinnipèdes. D'un autre côté, M. Weber, dans son livre Die Suüge-
tiere, 1904, fait ressortir les nombreuses analogies que les Pinni-
_ pèdes présentent avec les Ursidés et conclut à un ancêtre commun,
qu'il faudrait rechercher chez les Créodontes parmi les Oxyclénides
ou les Arctocyonidés ou même chez Amphicyon, précurseur immédiat
des Ursidés. En tout cas, il paraît certain que le développement des
Pinnipèdes est relativement récent.
2. Sirénidés. — C'est un groupe limité, récent, comprenant le
Dugong (Halicore), le Lamantin (Manatus) et la Rhytina Stelleri,
espèce qui vivait encore vers la fin du xvin° siècle. Nous rencontrons
ici un type d'adaptation d’un groupe herbivore à la vie marine. On
les considérait autrefois comme des Cétacés herbivores, mais on sait
aujourd’hui que les analogies réciproques ne sont que des phénomènes
de convergence. Les Sirénidés exécutent leur propulsion dans l’eau
comme des bateaux à hélice. Les extrémités postérieures ont complè-
tement disparu et le bassin n’a laissé que des traces rudimentaires.
Les extrémités antérieures sont transformées en nageoires, le cou est
très court et pour le crâne on observe que les intermaxillaires et les
mandibules sont recourbés vers le bas. Le système pileux apparaît
encore chez les animaux très jeunes; chez les adultes, on ne ren-
contre plus que quelques poils des deux côtés du museau. Chez
Manatus, on rencontre des molaires nombreuses à racine double qui
se renouvellent d'avant en arrière, Chez Halicore, la dentition est
devenue rudimentaire, et elle a disparu chez Rhytina.
On a trouvé dans les terrains tertiaires beaucoup de Sirénidés fos-
siles qui appartiennent pour la plupart au groupe Halicore. D'après
les recherches tepies récentes de O. Abel (*), le développement des
Halicoridés s’esfäccompli dans le bassin Méditerranéen et il faudrait
dériver Halicore de Eotherium de l'Éocène égyptien, tandis que les
nombreuses espèces oligocènes et miocènes, telles que Felsinotherium,
Metaxitherium, Halitherium, constituent comme la série de Manatus,
un groupe spécial.
Les formes du Tertiaire ancien sont moins avancées dans l’adapta-
(1) WorTMANN, Bull, of the Amer. Museum of Nat. History, Vol. 6, 1894.
(?) O. ABer, Abh. d. k. k. geolog. Reichsanst.; Wise Bd, XIX, H. 2, 1904,
CXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
tion à la vie marine et se rapprochent davantage des Mammifères ter-
restres. Cest ainsi qu’'Eotherium présente encore un bassin bien déve-
loppé où, d’après la présence d’un acetabulum on peut conclure que
l'extrémité postérieure exerçait encore ses fonctions. Chez Metaxithe-
rium, le bassin ne fonctionne déjà plus; il a diminué encore chez Hali-
therium, et, enfin, chez Halicore, on ne retrouve plus qu’un petit os
rudimentaire. De même, la dentition d’Eotherium est encore com-
plète : 3 incisives, 1 canine, 6 prémolaires, 3 molaires. Elle dispa-
raît peu à peu dans la série; Halicore présente encore 2 incisives
transformées en défenses et.5 molaires simples; chez Rhytina, ces
dernières ont presque complètement disparu. |
Nous devons cependant reconnaître que les formes paléontologiques
ne nous conduisent pas jusqu'aux formes ancestrales prétertiaires. Si,
en utilisant les leçons de l'anatomie comparée, nous enlevons à ces
animaux leurs caractères d'adaptation à la vie marine et ne tenons
compte que du cerveau, de la dentition, des os du crâne, du larynx,
de l’appareil génital mâle, de la peau et de la cavité nasale qui rap-
pelle celle du Tapir, nous aboutissons aux Ongulés comme forme
ancestrale. Eotherium et Eosiren nous rappellent tout spécialement
les Prohoscidiens primitifs, tels que Paleomastodon et Mæritherium
qui ont été trouvés également en Égypte. Eosiren présente beaucoup
d’analogie avec Manatus (Prorastomus) et, d'un autre côté, Eotherium
se rapproche d'Halicore par sa dentition bunodonte, et il peut aussi
se comparer pour la dentition avec Paleomastodon.
Nous aurions donc, tant pour les formes terrestres que pour les
formes marines, deux séries parallèles ; la ligne Prorastomus-Mana-
tus répond à la série Mæœritherium-Dinotherium, tandis que la série
des Halithériens correspondrait à celle des Mastodontes.
3. Cétacés. — Les organes rudimentaires sont nombreux, et
nous renseignent sur l'origine de ces animaux. Ils sont adaptés pour
la natation, ils peuvent plonger, jeter bas leurs petits dans l'eau et
les y nourrir pendant les premières semaines. La propulsion se fait
au moyen de la nageoire caudale. Le corps est allongé, fusiforme ; le
cou paraît faire défaut ; la nageoire caudale est puissante, supplémen-
tée par une nageoire dorsale. Les extrémités antérieures sont des
nageoires typiques; les extrémités postérieures et le bassin ne sont
plus représentés que d’une façon rudimentaire. Le crâne a acquis une
forme caractéristique par suite du développement exagéré des mà-
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. CXIII
choires non seulement en avant, mais aussi en arrière où elles se
rabattent sur la boîte cranienne. La dentition est rudimentaire ou si
elle existe, elle est homodonte, parfois même réduite à des fanons.
Les vertèbres ne sont pas articulées entre elles. Le système pileux a
disparu, sauf quelques restes rudimentaires.
On distingue deux sous-ordres, celui des Mystacocètes ou Baleines
à fanons, et les Odontocètes ou Baleines pourvues de dents.
Il est très difficile de reconstituer exactement l’histoire phylogéné-
tique des Cétacés, car les organes d'origine ancestrale directe sont
devenus si rudimentaires qu'ils ne fournissent guère d'indications ;
mais tous les auteurs sont d'accord pour les rattacher à des formes
terrestres, et il n’y a pas lieu de les faire remonter à des Reptiles
marins (Enaliosauriens). L'existence embryonnaire des poils sur la
tête rappelle leur descendance d’ancêtres à système pileux normal.
Kükenthal a constaté chez quelques Dauphins une cuirasse cutanée
rudimentaire, et on peut en conclure que leurs ancêtres présentaient
une ossification de la peau.
Enfin l'apparition des Dauphins primitifs dans les dépôts fluviaux
indique qu’ils se trouvaient là dans le stade intermédiaire entre la vie
» terrestre{et la vie marine. L'appareil de la lactation, malgré la spé-
»cialisation qu'il a du subir, est celui d'un monodelphe, et d’après
M. Weber, la structure de la mamelle et du mamelon, de même que
l'appareil génital des deux sexes, le cerveau, le larynx et le placenta,
indiquent non seulement que les formes de Cétacés actuels sont
monodelphes, mais qu'il faut aussi considérer comme tels les Mam-
mifères primitifs dont ils sont descendus.
De plus, la séparation et la différentiation des deux groupes de
-Cétacés sont si complètes, que Kükenthal leur reconnaît une origine
distincte et les considère comme deux séries phylogénétiques se res-
semblant par convergence, et celle des Mystacocètes serait plus
récente que celle des Odontocètes.
+ Jusqu'ici les découvertes paléontologiques confirment celte manière
de voir. Les Cétacés les plus anciens connus, que l’on à découvert
dans le Miocène, quoique leur origine date de plus loin, sont des
Odontocètes. Nous y rencontrons le groupe des Squalodontes, avec
leur dentition éminemment primitive, où les incisives, canines et pré-
“Ces dernières sont du reste comprimées latéralement et présentent
des incisions en avant et en arrière de la couronne. Le squelette est
TOME XL, 14905 | 8
{ Janvier 19%
SE
CXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Ë
peu connu, mais il paraît par sa structure se rallier à celui des Odon- |
tocètes. Toutes les autres formes fossiles de Cétacés, et elles sont
nombreuses et bien conservées dans le Miocène et surtout dans le Plio-
cène, se rattachent aux formes actuelles, et jettent peu de jour sur le
développement de la série.
4. Zeuglodontes. (Archéocètes ou Cétacés primitifs). — D’après
mon opinion ce groupe constitue un ordre distinct de celui des
Cétacés, et phylogénétiquement ils en sont tout à fait séparés. Les :
ressemblances se sont produites par convergence résultant de l’adap-
tation des deux groupes à la vie marine. Cette manière de voir est
basée sur l'étude d’une riche collection de matériaux provenant de
l’Éocène d'Égypte, et dont une partie a été étudiée en 1904 (). Des
recherches ultérieures faites en collaboration avec E. v. Stromer seront :
publiées plus tard.
Les Zeuglodontes constituent un groupe éteint de Mammifères
marins, dont les restes se trouvent dans les couches du Tertiaire
ancien, spécialement en Alabama (Amérique du Nord) et en Égypte.
On les rencontre d’abord dans l’Oligocène de l'Alabama, représentant
des animaux de grande taille. Des vertèbres de plusieurs individus
furent attribuées par erreur à un seul animal, gigantesque, dont on
fit un dragon marin, sous le nom de Hydrarchos. Malgré l'abondance
des matériaux, la diagnose de l’animal, auquel nous restituerons le
nom de Basilosaurus, était restée incertaine. Les découvertes de
Schweinfurth et de v. Stromer dans l’Éocène d'Égypte se rapportent à.
des espèces auxquelles on peut conserver le nom de Zeuglodon. Elles.
ont surtout éclairé la structure du crâne, et grâce aux résultats four-
nisj par les études récentes, on peut se faire une idée satisfaisante de
la constitution du groupe et aussi de sa descendance. |
Les Zeuglodontes sont des Mammifères marins typiques, où la
modification du squelette pour la propulsion par la nageoire caudale
est déjà poussée très loin. Le corps est fusiforme, le museau pointu, le
cou raccourci, les vertèbres (chez Basilosaurus) volumineuses, non
articulées, la queue longue et terminée par une nageoire caudale.
L’extrémité antérieure est transformée en nageoire, rappelant plutôt
celles des Otaridés que celles des Cétacés. L’extrémité postérieure
n’est pas connue, mais à en juger d’après l’état du bassin, elle n
fonctionnait plus et était devenue rudimentaire.
(t) GEOL. üu. PALEONTOL. ABx., N.F., Bd. VI, H. 3, 1904.
[y Rs
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. *CxY
C’est le crâne qui nous fournit les observations les plus intéres-
santes. Son diamètre antéro-postérieur s’est beaucoup allongé, mais
d'une façon qui diffère complètement de ce que nous avons observé
* chez les Cétacés. Au lieu que les mâchoires s’allongent surtout, au
point de comprimer en arrière la boîte cranienne, chez les Zeuglo-
dontes ce sont toutes les parties de la tête qui s’allongent. On pourrait
la comparer à une tête d'Otaridé démesurément allongée, et la dispo-
sition des différentes parties correspond assez bien de part et d'autre.
Les narines antérieures sont un peu reportées en arrière, par suite
du développement des inter-maxillaires et les choanes, comme chez
tous les animaux aquatiques, s'ouvrent également très en arrière.
La dentition est différenciée; trois incisives, une canine, quatre
prémolaires, deux à trois molaires; les cinq premières dents anté-
rieures ne présentent qu'une racine, les autres, deux; elles sont
comprimées latéralement et incisées en avant et en arrière. L’ana-
logie avec la dentition de Squalodon a surtout contribué à les con-
fondre avec ceux-ci dans une série phylogénétique unique, alors que
nous ne pouvons y voir qu'une convergence par adaptation à la vie
marine. Au point de vue de l'anatomie comparée, nous trouvons chez
les Zeuglodontes un mélange de caractéristiques propres aux Pinni-
pèdes d’un côté, aux Cétacés de l’autre. Le cràne, l'extrémité anté-
_rieure du corps se rapprochent de ceux des Pinnipèdes, tandis que
la partie postérieure rappelle les Cétacés. Nous aurions doac ici une
série dont l’origine est commune avec celle des Pinnipèdes, mais qui
s’est rapprochée des Cétacés par voie d'adaptation au même milieu.
Les découvertes paléontologiques confirment cette manière de voir
d’une façon remarquable. Le chaînon terminal de la série est repré-
senté par Basilosaurus, dont les vertèbres énormes semblent indiquer
une forme à tête relativement petite et dont le tronc rappelle celui
de la Baleine. A côté de celle-ci, nous rencontrons dans l’Oligocène
de l’Alabama et dans l’Éocène moyen d'Egypte une autre espèce d’ani-
maux gigantesques, dont les vertèbres courtes (Doruodon — Zeuglo-
don brachyspondylus) permettent de conclure à un tronc ramassé. A
cette forme se rattache antérieurement le Zeuglodon proprement dit
de l’Éocène moyen (type Z. Osiris, Dames, et Z. Zütteli, Stromer), où
le crâne relativement volumineux présente la forme de Basilosaurus
et Doruodon, mais où les vertèbres au lieu d’être lourdes et sans arti-
culation sont normalement constituées et articulées comme chez les
. Otaridés. Le crâne relativement au tronc paraît très volumineux, et
CXVIé SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
l’animal n'aura pu maintenir son équilibre qu’au moyen d'une ques
très développée et très puissante.
Il n’y a pas de doute que cette organisation de la colonne verté-
brale se trouve plus près de la forme terrestre ancestrale, malgré que
la dentition soit déjà très zeuglodonte comme chez Basilosaurus.
Dans les espèces de l’Éocène moyen inférieur qui jusqu’ ici repré-
sentent les types les plus anciens de la série, et que j'ai décrits sous
le nom de Protocetus atavus, et Eocetus Schweinfurthi, la dentition
n’est pas encore zeuglodonte, mais rappelle plutôt celle des Carni-
vores où de Créodontes, de même que le crâne de Protocetus se rat-
tache également à ces derniers. De cette façon, se trouve reconstitué
le point qui nous mène aux formes ancestrales terrestres, que nous
croyons se trouver parmi les Proviverridés. La série des Zeuglodontes
constitue donc la seule série complète d'adaptation, connue jusqu'ici,
puisque nous pouvons remonter jusqu’à la forme terrestre ancestrale.
Les analogies du squelette que nous offrent les Pinnipèdes et les
Zeuglodontes se trouvent expliquées par les développements conver-
gents d’une vie marine commune. D'une manière caractéristique, nous
avons vu les Zeuglodontes débuter par des espèces petites, pour
atteindre plus tard les formes géantes, et il serait contraire aux lois
du développement phylogénétique, d'admettre que ces géants de la
mer auraient donné naissance aux Squalodontes dont les dimensions
sont relativement petites.
En résumé, nous voyons les mêmes lois de mécanique animale
fonétionner chez les Reptiles comme chez les Mammifères, de même
qu’elles agissent chez tous les animaux, lorsqu'ils pénètrent dans des
milieux nouveaux et parviennent à s’y adapter.
La séance est levée à 9 */, heures.
Séance du 9 décembre.
PRÉSIDENCE DE M. KEMNA.
La séance est ouverte à 4 !/, heures.
Les comptes rendus des séances de juin et juillet contenus dans la
feuille 3 des Bulletins sont adoptés.
L
en.
.
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. CXVII
Bibliothèque.
DoN DE L'AUTEUR : |
R. Bellini : Le varie « facies » del Mioceno medio nelle colline di
; Torino (Ex : Bouc. Soc. GEoL. 1TAL., t. XXIV; Rome, 1905).
… Dépôt :
Bulletins des séances, année 1905, feuille 3, parue le 30 no-
vembre.
Communications.
LES AFFINITÉS DES CTÉNOPHORES ET POLYCLADES.
Aperçu par H. SCHOUTEDEN.
La position systématique des Cténophores est encore un des points
obscurs de la systématique zoologique, et les membres de notre
Société ont pu voir par l'échange de vues qui, lan passé, s’est pro-
duit entre MM. Kemna et Lameere, quelles divergences peuvent
séparer deux auteurs admettant tous deux la parenté des Cténaires
et des Polyclades : Lameere, avec Éd. van Beneden, considère les
Cténophores comme des Planaires devenues pélagiques et adaptées à
ce mode de vie nouveau, leur ressemblance avec les Méduses étant
toute fortuite, un simple cas de convergence ; Kemna est d'avis, avec
Lang, que ce sont les Cténophores qui ont donné les Polyclades :
mais, tandis que Lang fait des Polyclades des Cténaires rampants,
Kemna considère qu’ils dérivent des types pélagiques par la larve de
Müller. Willey, de son côté, est d'avis que Cténophores et Polyelades
sont issus d’ancêtres communs, de formes telles que Ctenoplana et
Cœloplana. Jadis, Al. Agassiz tendait de rattacher les Cténaires aux
Échinodermes.…. Enfin, pour Haeckel, entre les deux groupes, il n'y
a en réalité aucune parenté. Comme on voit, les interprétations sont
variées et l’on peut dire que rien encore n’est bien fixé. Cependant,
il est certain que la lignée Cténophores-Polyelades ou Polyclades-
Cténaires (dans l’intéressante esquisse de Lameere) était fort sédui-
sante, les formes Cæloplana et Ctenoplana constituant des types
donnant le passage entre les deux groupes.
Mais la découverte récente d’un Cœlentéré nouveau vient porter un
coup sérieux à cette dernière théorie et montrer que la conception de
Willey est celle qui se rapproche le plus de la réalité. Un naturaliste
russe, G. Dawydotf, a recueilli, en effet, près de l'île de Saparæa,
oc ‘
CXVIIL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
dans l'archipel Indo-australien, un type Cnidaire pélagique absolu-
ment remarquable, qu’il a décrit sommairement dans le Z00LOGISCHER
ANZEIGER | Bd. XXVII, n° 7/8, p. 223 (1904)|, puis étudié de façon
plus détaillée dans les Zap. Imper. Akan. Naoux, XIV, n° 9 (1903),
et qui présente des caractères vraimént étonnants que nous allons
examiner.
L'organisme se présente comme une petite Méduse, mais une
Méduse d’un type tout spécial. Il est d'aspect largement pyriforme, à
base tronquée, occupée par l'ouverture de la sous-ombrelle qui est
rétrécie par un velum bien développé; parfaitement incolore et trans-
parent, il présente cependant une petite tâche de coloration orange
au pôle aboral ou apical : cette tache indique l'emplacement d’un
organe des sens, comme nous le verrons. Hydroctena ne possède que
deux tentacules, et ces deux tentacules ne sont pas insérés comme
d'habitude au bord de l’ombrelle, près du velum : ils naissent sur
l’exombrelle, aux deux extrémités d'un même diamètre (ce qui déter-
mine une symétrie bilatérale comme chez les Cténophores), à un
niveau plus rapproché du pôle apical que de la base; et de plus, ils
s’'insèrent chacun au fond d’une dépression épithéliale ou gaine dans
laquelle ils peuvent se rétracter. Ils sont pleins mais ne renferment
pas d'endoderme. Ce sont là des tentacules de Cténophores, la diffé-
rence de forme n'étant guère importante : ici, ils sont massifs et
longs, chez les Cténaires grêles et ramifiés, de même chez les Platy-
cténides. Leur position est également celle qu’ils ont dans ces groupes,
mais elle se retrouve aussi chez les Narcoméduses.
De plus, l'organisme possède un organe sensoriel apical (corres-
pondant à la tache pigmentée orange) dont l’homologie avec celui de
Ctenoplana, par exemple, est indiscutable tant la structure est sem-
blable dans les deux cas. Alors que chez Ctenoplana il se présente
sous forme d’une dépression assez large dont l’ouverture est entourée
d’une ou de deux couronnes de tentacules saillants ciliés (comme le
reste de l'organe), ici il constitue un canal étroit plus allongé, se
terminant par un renflement ampoulaire, et dont l’orifice est simple-
ment entouré par un bourrelet de cellules ciliées plus élevées et à cils
plus longs; au fond de la dépression se trouve un appareil otocytaire.
L'otocyste et les champs polaires des Cténophores correspondent
évidemment à cet organe, et l’on sait que Cæloplana présente égale-
ment un otocyste. Dans les deux types : Ctenoplana et Hydroctena,
la cavité digestive donne un diverticule médian se dirigeant vers
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. | CXIX
ampoule sensorielle et l'entourant comme une capsule. Ce canal existe
aussi chez les Cténophores, où il est représenté par les tubes prolon-
_geant l'entonnoir. De l’estomac partent deux diverticules allant, ur
de chaque côté, vers la gaine tentaculaire correspondante : c'est ce
que l’on observe également chez les Cténaires ; chez les Ctenoplana et
_ LR, 46 >= dés à
_ Cæloplana, l'appareil digestif est ramifié irrégulièrement.
L'organisme est armé de nématocytes : ils sont localisés sur les
tentacules, comme aussi les colloblastes des Cténophores. Rappelons-
nous qu'on connaît un Cténaire qui possède non des cellules préhen-
siles, mais des cellules urticantes : Euchlora rubra. |
La musculature est assez bien développée : dans l’ombrelle on
trouve quelques fibres disséminées irrégulièrement; dans le manu-
brium qui fait communiquer la cavité digestive avec la cavité sous-
ombrellaire et dont le revêtement interne est endodermique, la mus-
culature est plus régulière, plus nettement séparée de l’ectoderme, de
même que dans le velum ; enfin les tentacules renferment un cordon
musculaire axial compact. Dans sa note préliminaire, Dawydoff écrit
à propos du velum qu'il « est formé de deux lames épithéliales-exom-
brellaire et sous-ombrellaire, séparées par une mince couche méso-
gléenne transformée en une membrane musculaire ». Cette phrase
semblant indiquer que ce serait la mésoglée même qui se serait diffé-
renciée en fibrilles musculaires, j'ai cru devoir demander à mon
aimable collègue russe quelques éclaircissements, et voici ce qu'il
m'écrit entre autres choses . « On peut supposer que les fibres mus-
culaires se détachent de l’ectoderme à la manière des éléments mus-
culaires des Cnidaires. C’est mon opinion sur l'origine des fibres
musculaires du manubrium et de celles qui se rencontrent par-ci
par-là à la surface interne de la sous- ou exombrelle. Cette hypothèse
est même suflisante pour expliquer la présence des éléments muscu-
laires dans le velum, où ils sont plus ou moins dispersés. Mais, rela-
tivement aux muscles des tentacules, cette explication ne peut pas être
regardée comme bien fondée Rappelons-nous que dans les tentacules
de l’'Hydroctena nous trouvons les cordons axiaux musculaires très
compacts. Ce sont des formations qui, dans mon opinion, doivent
dériver de masses cellulaires spéciales. Il me semble que ce sont
probablement des éléments mésodermiques qui donnent naissance aux
cordons musculaires des tentacules de Hydroctena, absolument comme
chez les Ciénophores. Or, je regarde la mésoglée de l'Hydroctena
comme un vrai mésoderme. Dans ce cas, la couche mésodermique
ni" Le
CXX SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
s’est différenciée dans deux directions : dans la cloche elle a formé
une masse gélatiniforme pareille à la mésoglée des Méduses, tandis
que dans les tentacules (et peut-être dans le velum?) ses éléments se
transformèrent en complexes de muscles. » Dawydoff est catégo-
rique : les muscles des tentacules ne sont pas ectodermiques, la
mésoglée de ceux-ci renferme des éléments cellulaires qui ont
donné les fibrilles musculaires et il ajoute : « On peut dire qu'ici
[chez Hydroctena] sont réunies les deux formes de la mésoglée, la
mésoglée gélatineuse [anhyste] et la mésoglée cellulaire... » En
d’autres termes, ici apparaîtrait le mésoderme que l'on trouve bien
développé chez les Cténophores et chez les Polyclades.
A mon sens, si cela s'admet pour les muscles des tentacuies il n’est
point d’obstacle à ce qu’il en soit de même pour le velum ou le manu-
brium par exemple. Dans ce cas, il n’y aurait peut-être pas lieu de
considérer le « veluin » comme un véritable velum, mais bien comme
rétrécissant l'entrée d’un « pharynx » et non d'une cavité sous-
ombrellaire. Que l'on compare, par exemple, le schéma d'un Cteno-
plana où Cœæloplana avec la figure donnée par Dawydoff et l’on a une
assez forte ressemblance. Cette interprétation, considérant la cavité
sous-ombrellaire comme faisant en réalité partie de l’appareil digestif,
tendrait d'ailleurs à rapprocher davantage encore Hydroctena des
Cténophores, chez lesquels on trouve une structure analogue.
Mais, en attendant que l’on puisse étudier l'embryologie de ce
curieux Cœæientéré, on pourrait aussi bien admettre que les muscles
des tentacules tout comme ceux du velum et de lombrelle ont la
même origine, naissant de l’ectoderme, leur aspect plus compact dans
les tentacules étant dû simplement à la structure de ceux-ci; on
aurait alors le même phénomène que chez les Cnidaires.
Les tentacules sont pleins, avons-nous vu, mais ne renferment pas
d’endoderme, l’axe étant formé de mésoglée muscularisée : ce sont
des tentacules de Cténophores et de même leur coupe est fort sem-
blable à celle des tentacules de Ctenoplana figurée par Willey. Ce sont
eux qui par leurs mouvements (et le velum par ses contractions) per-
mettent à l'animal de progresser, car il ne se déplace pas, Dawydoff
le dit expressément, à l’aide de contractions de l’ombrelle, comme
c’est le cas chez les Méduses. C’est un caractère de plus le rapprochant
des Cténophores!
Dawydoff rattache son organisme aux Cœlentérés, en en faisant un
—
Es né Dos dé. ++ à
7 |
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. CXXI
type de passage entre les Cnidaires et les Cténaires, ce qui paraît
_ bien établi.
C'est une Méduse, dit l’auteur, car la forme de l’ombrelle, le velum,
le manubrium suspendu dans la cavité sous-ombrellaire, tout cela
rappelle une Hydroméduse; les caractères histologiques de la méso-
glée, l'absence de stomodæum ectodermique, la présence de némato-
blastes typiques dans l’épithélium des tentacules augmentent cette
ressemblance. C’est un Cténophore, car il a des tentacules au nombre
de deux, insérés au fond de gaines, dans lesquelles ils peuvent se
rétracter, de position aborale, ne renfermant pas d’endoderme; de
plus, il y a un Trichtergefässe, deux canaux tentaculaires, mais il
n’y à pas de palettes vibrantes.
Dawydoff croit, en outre, pouvoir rattacher Hydroctena au groupe
des Narcoméduses, mais ce rapprochement ne me paraît pas fort
utile ni bien justifié. L'organisme doit bien plutôt, à mon avis, être
rapproché davantage des Cténophores : c’est en quelque sorte un Pré-
Cténophore, se rattachant évidemment encore aux Cnidaires, mais
déjà bien transformé!
D'autre part, si Hydroctena présente des affinités incontestables
avec les Cténaires, il présente une analogie non moins frappante avec
les Platycténides, c’est-à-dire avec Ctenoplana et Cœloplana. Comme
Dawydoff, je pense que l’on ne peut, comme on le fait souvent, con-
sidérer ceux-ci comme constituant un ordre des Cténophores. Leur
structure est trop voisine de celle de Hydroctena pour qu'ils n’en soient
pas proches parents, et l’on ne peut raisonnablement supposer, ce me
semble, qu'entre le Cnidaire pélagique représenté par Hydroctena et
le Cténaire pélagique également (en principe tout au moins!)il y ait eu
comme type de transition une forme rampante. On ne peut non plus
les considérer comme des Clénophores devenus rampants, la structure
de Ctenoplana montrant des affinités trop évidentes avec Hydroctena.
Quant à intercaler celui-ci dans la série Polyclades —> Cténaires
(telle que Lameere l'interprète), il n'y faut pas songer non plus.
Hydroctena représente plutôt une souche commune à tendances Cté-
.naires d’où sont dérivées deux branches : l’une a continué à se différen-
cier dans le sens Cténaire, acquérant les lames vibrantes notamment ;
l’autre a donné Cœloplana, d'où, par la série bien connue de Lang,
dérivent les Polyclades et peut-être les Turbellariés. (Voir plus loin.)
Rappelons aussi qu’il y a trois ans, Abbott a décrit (Axnorar. Zoo-
CXXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Loc. Japon., IV, 4902, p. 103) un Cœloplana nouveau, C. Mitsu-
kurii, dépourvu de cils nageurs tout comme de palettes, mais qui à la.
face inférieure (et sur elle seule) présente cependant des cils. Cet
organisme vit au Japon sur les Zostera, Melobesia, etc., dans la zone
littorale, mais parfois aussi on peut le voir flotter passivement à la
surface de l’eau (observation faite sur les individus mis dans des
flacons ; — le fait est-il normal?), laissant alors ses deux longs tenta-
cules pendre dans le liquide, comme le font les Cténophores. Mais
un fait fort important, c’est que ces tentacules, d'aspect semblable à
ceux des Cténaires, sont couverts de batteries de nématocytes et non
de colloblastes! L’otolithe est fort petite, située dans une dépression
entourée d’un rebord ou lèvre, comme chez Hydroctena done, et non
de tentacules comme chez Ctenoplana ; autour de lui on remarque
deux bandes hémicirculaires de cellules colorées en Jaune.
Abbott fait de cet organisme et d’une forme voisine trouvée en
même temps, GC. Wälleyi, une espèce du genre Cæloplana « tenta-
tively at least » : les caractères qu'il en donne, et spécialement la
présence de nématocytes, me paraissent cependant les séparer nette-
ment de ce genre célèbre et nécessitera pour elles la création d'un
genre spécial.
Ces Cœloplana, que pour plus de facilité j'appellerai Pseudocælo-
plana, sont donc des flotteurs passifs, et lorsqu'ils se déplacent acti-
vement (mais fort lentement, selon Abbott) c’est lorsqu'ils rampent.
Les Cœloplana de Kowalewsky sont mieux adaptés déjà à la repta-
tion. Quant aux Ctenoplana, qui possèdent à la fois des cils et des
palettes vibrantes, ils sont aussi bien nageurs que rampants.
Comment nous représenter les affinités de ces divers types? Il
me semble que le schéma que voici soit assez satisfaisant :
Hydroctena.
a
es
# Y
CTÉNOPHORES. Ctenop lana. \
À
Cæœloplana.
|
Y
POLYCLADES.
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. CXXIII
Interprétons rapidement les données de ce schéma.
__ Hydroctena représenterait une souche commune, ou plutôt un type
_ voisin de la souche primitive qui se rattache aux Cnidaires. Il a donné
une série d'organismes ciliés, dont les uns, uniformément ciliés,
_ s’aplatissent et deviennent rampants : ce sont tout d’abord les Pseu-
_ docæloplana, dont les tentacules portent encore des cellules urti-
_ cantes, mais qui ne sont ciliés qu'à la face inférieure, puis les Cælo-
_ plana vrais, sans nématocytes, ciliés complètement; enfin, les
Polyclades, chez lesquels les centres nerveux cessent d’être au milieu
du corps et deviennent antérieurs, de même que les tentacules. Chez
les autres ont apparu les palettes natatoires; les cils ont disparu
(sauf chez Ctenoplana) ne laissant que les lames vibrantes disposées en
huit méridiens, type déjà fort différencié donc, où les nématocytes
ont fait place aux colloblastes (ils existent cependant encore chez
Euchlora rubra) : de cette lignée s’est détaché près de la base Cteno-
plana, qui a déjà les huit bandes à palettes mais est de plus complè-
tement cilié (ou tout au moins en partie, selon Willey), a perdu les
_ nématocytes sans acquérir de colloblastes, tend à devenir rampant,
et en outre présente des pores sexuels différenciés pour l'émission
des spermatozoïdes (les organes © sont encore inconnus), ce qui les
différencie nettement de tous les Cœlentérés et Cténophores.
:
Mon schéma se rapproche, comme on le voit, de celui qu'a donné
Willey dans son travail bien connu et que je reproduis’ ici à titre
documentaire :
À CTENOPHORA.
ARCHIPLANOIDEA,
| PLATHELMINTHES.
O
ANTHOZOA.
CERIANTHIDÆ. ER
: CŒLOMATA.
_ (Les À AE deu sont les Ctenoplana et Cwloplana.) Pour Wil-
. ley donc les Plathelminthes ont une origine bien distincte de celle des
- Cœlomales, contrairement aux vues dév eloppées par M. Lameere,
. Dawydoff propose un schéma différent, que voici :
De YA TON eee CTÉNOPHORES.
| HYDROMÉDUSES =
, (probablement nretd Ctenoplana
| NARCOMÉDUSES).
Cœloplana——— TURBELLAIRES.
* Je crois inutile de le discuter ici, ayant donné plus haut les rai-
= CXXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
sons qui me font admettre une autre interprétation de la parenté des …
Cténaires'et des Ctenoplana, CGœloplana et Hydroctena. |
On a vu qu'en parlant de la descendance des Cæloplana, je disais
qu'ils ont donné les Polyelades et « peut-être les Turbellariés ». I]
est évident que la lignée Polyclades-Turbellariés, telle que la inter-
prétée devant nous il y a quelques mois (mais en sens inverse)
M. Lameere, est fort bien graduée. Mais voici ce qui m'a fait dire
« peut-être » : | |
Dans son Catalogue des Rhabdoccælides, Triclades et Polyclades du
Nord de la France, 2° édition (M£u. Soc. Sc. Lie, 1894), le spé-
cialiste bien connu, P. Hallez, développe son opinion que les Poly-
clades et les Turbellariés n’ont en réalité rien de commun entre eux, -
que leur ressemblance est simplement un remarquable exemple de
convergence. 11 nous donne également (p. 55; voir aussi Rev. Bioz. |
NorD France, VI [1893], p. 1) un tableau de la classification des
Métazoaires telle qu'il l’envisage. Nous y voyons que ceux-ci se :
divisent en deux embranchements principaux : les Diploblastiques et
les Triploblastiques, ceux-ci possédant un mésoderme que n’ont pas :
les premiers. Les Diploblastiques comprennent les Mésozoaires, les …
Porifères et les Cœlentérés sensu latiore, renfermant les Cnidaires :
d’une part, lés Platodes (Turbellariés, Némertiens, Trématodes et
Cestodes) de l’autre. Les Cténophores et les Polyclades (ceux-ci ran- |
gés parmi les Vers) sont des Triploblastiques. Les Turbellariés se
rattacheraient aux Cnidaires par leur forme larvaire qui est compa-
rable à une larve ciliée d’Anthozoaire. Le Cténophore possédant *
outre le mésenchyme d’origine ectodermique un mésoderme ne peut
être voisin des Platodes ; mais peut-être peut-on le rapprocher des .
Polyelades, comme le veut Lang. | |
Je cite ces vues de Hallez, car elles me paraissent fort intéres-
santes et il est peut-être bon d'attirer sur elle l'attention de nos col- .
lègues phylogénistes. Ce sont elles qui m'ont fait réserver la question
de la descendance des Turbellariés des Polyclades dont on en fait en
général des formes évoluées.
Il est, je pense, intéressant de donner également ici un rapide à
aperçu d’un autre travail paru il y a quelque temps et dans lequel on .
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905 CXXV
trouve diverses indications intéressantes au point de vue qui nous
occupe. Dans ce travail, intitulé Wurmkopf, Wurmrumpf und Tro-
chophora [Zooc. Axz., XXVIII, n° 8/9, p. 273 (1904)/, l'auteur,
R. Woltereck, consacre en effet un chapitre à l’origine des Anné-
lides : Theoretisches über Annelidenableitung (p. 283). 11 est d’avis
que cette origine doit être cherchée parmi les Cténophores, ou plutôt
dans un type pré-Clténophore, un Cœælentéré à aeux pôles qu’il
appelle « Bipolaria octoradiée » et dont les principaux caractères
primitifs sont : corps arrondi, présentant au pôle inférieur l’ouver-
ture unique du tube digestif, au pôle supérieur un épaisissement
différencié; de structure radiée (octoradiée) et en même temps avec
indication de bilatéralité (deux tentacules, etc.); à système nerveux
diffus de Cœlentéré. Ces caractères se retrouvent en principe chez
les Cténophores tout comme dans la trochosphère des Annélides,
avec des caractères plus spécialisés s’y ajoutant. La bipolaria s'est
_ spécialisée par développement d’un appareil cilié équatorial, la perte
ou la modification des deux tentacules primitifs et la centralisation
du système nerveux au pôle aboral. De cette souche sont donc
dérivés, d’une part, les Cténophores avec leurs caractères bien con-
nus, leur structure restée radiaire, etc., et, d'autre part, les Annélides
et les Turbellariés [renfermant les Polyclades]|, qui ne sont pas aussi
proches parents qu'on l'admet en général, les derniers ne pouvant
nullement représenter un stade intermédiaire entre la bipolaria et
les Annélides : chez ceux-ci le système nerveux et le corps même de
l'adulte naissent en deux parties (), chez les Turbellariés ils sont
uniques comme structure et origine; la larve du Turbellarié donne
directement l'adulte, celle de lAnnélide ne subsiste pas et ce sont
(1) Comme Woltereck le fait remarquer, dans tous les traités (c’est encore le
cas pour la nouvelle édition parue récemment du Lehrbuch der‘ Zoologie de Claus, si
magistralement ‘et si profondément remaniée par le professeur Grobben), on
enseigne que la larve de l’Annélide (Polygordius) représente la tête de l'organisme
définitif, dont le tronc se développe alors à l’extrémité postérieure de la larve.
Or, Woltereck a montré dès 1901 — au Congrès de Zoologie de Berlin — qu'en
réalité la tête du Ver naît uniquement aux dépens de la petite plaque cellulaire ou
Scheitelplatte occupant le pôle antérieur, que le tronc naît de même d’une plaque
située au pôle opposé et que la larve proprement dite ou Xopfblase disparait com-
plètement avec ses ceintures ciliées, les reins céphaliques, etc. ; le tube digestif de
l'adulte est une formation entièrement nouvelle, tapissée par des cellules issues de la
division de cellules mises en réserve dans la larve, ou Restaurations-Zellen, tandis
que les parties correspondantes de la trochosphère sont rejetées.
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CXXVE SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
deux plaques polaires de cellules de réserve qui servent à constituer
l'organisme définitif; les caractères des adultes sont également fort
distincts : l’auteur les compare sous forme de tableau. Woltereck
se représente que les deux types dérivent d'une bipolaria ayant aban-
donné la vie pélagique, tout au moins à l’état adulte, et devenue
rampante comme Ctenoplana : le Turbellarié a continué à ramper
à la surface du sol et a conservé son revêtement de cils; l’Annélide
en tendant à devenir fouisseur a perdu la zone ciliée équatoriale :
c'est dans ce phénomène qu'il faut chercher l’origine de la séparation
en deux plaques polaires des matériaux destinés à la reconstitution
de l’adulte, séparation que l’on observe dans la trochosphère.
Je pense inutile de m'étendre sur ce travail de Woltereck, travail
qui renferme bien d’autres données intéressantes à diverses égards.
Mon but était simplement de résumer rapidement les idées de l’auteur
sur les affinités des Annélides et Turbellariés avec les Cténophores
(qu’il admet dérivés des Cnidaires).
Cependant, ce travail renferme encore une indication fort impor-
tante pour nous. Dans un « Nachtrag » (p. 321) Woltereck dit en
effet avoir constaté chez une Narcoméduse, Æginopsis (Solmundella)
sp. (’), l'existence d’une « Scheitelplatte » ciliée, qui représente un
stade de la différenciation, telle qu’elle s’observe chez Hydroctena,
en un appareil sensitif, et la plaque ciliée de Æginopsis dériverait du
disque fixateur des larves de Polypes (p. 288), transformé en organe
locomoteur cilié.
A l’assemblée générale annuelle de la Deutsche Zoolog. Gesellschaft,
tenue à Breslau du 13 au 16 juin cette année, Woltereck, dans une
communication faite à la séance du 45 juin sur le développement des
Narcoméduses et Siphonophores, est revenu sur la question de la
plaque polaire de Æginopsis (Solmundella) |’).
Sa communication, reproduite dans les Verbandlungen de la
Société Allemande (p. 106), est des plus intéressante. L'auteur figure
notamment (p. 114) côte-à-côte la coupe longitudinale d’une larve d’un
Polype du genre Tubularia, larve à disque fixateur aboral, et celle d’une
larve de l'Æginopsis découverte par lui à Villefranche : la ressem-
(t) L'espèce est probablement nouvelle; chez Æg. mediterranea, avec laquelle
Woltereck l’avait d’abord identifiée, il n’y a pas de Scheitelplatte comme l’auteur a
pu s’en assurer depuis.
L ‘100
BULLETINS DES SÉANCES. —— ANNÉE 1905. CXXVII
blance est frappante ! Et la coupe de l’Æginopsis (Solmundella) adulte
(p. 115) comparée à celle de l’Hydroctena de Dawydoff est non moins
instructive ! La filiation telle que Woltereck la comprend semble
indiscutablement établie. Résumons-la pour terminer :
Larve nageante de Polype fixé, à disque fixateur —> larve de
Narcoméduse ne se fixant plus, à plaque ciliée aborale —> Narco-
méduse à plaque ciliée aborale (Æginopsis) —- Hydroctena, à organe
sensitif aboral.
Cette série complète fort heureusement le schéma de la parenté
des Cténophores, Platycténides et Hydroctena donné plus haut.
À la suite de la communication faite par M. Schouteden,
M. Lameere demande la parole pour émettre quelques considéra-
tions résumées dans la note suivante qu'il a fait parvenir au Secré-
taire général :
CTÉNOPHORES ET POLYCLADES,
Par AuG. LAMEERE.
Il me paraît incontestable que la découverte du genre Hydroctena
par Dawydoff (Zoouoc. Anz., XXVII, 1904, p. 223) fixe définitive-
ment la position systématique des Gténophores. Ces Métazoaires ne
sont nullement des Turbellariés pélagiques comme J'ai cherché à le
démontrer précédemment (Ann. Soc. Zoo. ne Beuc., Buuz., 1903,
p. LXXXVID); ils se rattachent directement aux Narcoméduses et ce
rapprochement se confirme par la constatation faite par Woltereck de
l’existence d’une plaque ciliée aborale chez une Æginopsis (Vera.
Devursene Zoozoc. GeseLzscu., 1905, p. 106). Les Cténophores sont
donc des Hydrozoaires, leur pharynx étant l’homologue de la sous-
ombrelie de la Narcoméduse ancestrale : ce pharynx avait jusqu'ici
été comparé à l’actinopharynx des Scyphozoaires parmi lesquels les
Cténophores étaient presque toujours rangés. Il y a peut-être dans ce
fait un argument de plus pour homologuer à la fois l’actinopharynx
des Scyphozoaires et la sous-ombrelle des Méduses craspédotes à
l’hypostome des Polypes hydroïdes.
L'origine des Cténophores étant désormais établie dans le sens
indiqué ci-dessus, il ne peut plus être question de leur donner
comme ancêtres les Polyclades, mais le problème se pose de savoir si
CXXVIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
les Polyclades en descendent, comme le pensent la plupart des
zoologistes, à la suite de Lang.
Envisageons d’abord les conséquences de l'hypothèse de Lang et
les rapports que présentent les Polyclades avec les autres Méta-
zoaires.
Hallez (Rev. B10L. pu NORD DE LA FRANCE, VI, 1894, p. 1) est le seul
auteur qui ait séparé les Polyclades des autres Platodes. Il considère
les Polyelades comme étant des Vers, tandis que les Triclades avec les
Rhabdocæles, les Trématodes et les Cestodes seraient des Cælentérés.
Les premiers auraient un mésoderme, et il en serait de même des
Cténophores, tandis que les autres ne seraient pourvus que d'un
mésenchyme.
Je pense qu'il n’est pas possible de donner aux phénomènes
embryogéniques encore peu connus et vraisemblablement mal inter-
prétés que semblent offrir les Polyclades et les Triclades la prédomi-
nance sur les caractères anatomiques et histologiques si semblables
offerts par ces organismes, lorsqu'on veut établir leurs relations phy-
Jogénétiques. Par toute leur structure, les Polyclades et les Triclades
sont évidemment apparentés, ainsi que tous les zoologistes l’admettent
d’ailleurs. Hallez considère les Cténophores et les Polyclades comme
différant davantage des Cœælentérés que les Triclades ; maintenant que
nous savons que les Cténophores sont des Hydrozoaires, cette concep-
tion nous semble bien paradoxale. Nous continuerons donc à envisager
le groupe des Platodes comme formant une unité phylogénétique.
D'autre part, il n'est guère possible de nier les rapports qui
existent entre les Platodes et les autres Vers, notamment avec les
Hirudinées. On pourrait faire l'hypothèse que les Cténophores sont
les ancêtres des Platodes et que ces derniers constituent un groupe
terminus, les Annélides ayant une autre origine et n'ayant rien de
commun avec les Vers plats, mais je pense que cette hypothèse ne
sera admise par personne. Par conséquent, nous ne nous trouvons
que devant l'alternative suivante : ou bien les Cténophores sont les
ancêtres des Polyclades, et alors ceux-ci entraînent avec eux tous
les Vers, voire même les Arthropodes, ou bien les Annélides ont avec
les Arthropodes une origine commune qu'il faut aller chercher dans les
Scyphozoaires, et alors les Platodes sont des Vers supérieurs simpli-
fiés qui n'ont pas de rapports avec les Cténophores.
Si la première hypothèse est vraie, la théorie d'Adam Sedgwick
relative à l’origine du cœlome n’est pas applicable aux Articulés et
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BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. CXXIX
tout l’échafaudage généalogique que j'ai cherché antérieurement à
édifier sur cette conception s'écroule (ANx. Soc. ROY. Z00L. DE BELG.,
Buze., 1903, p. Lxxxvui).
Nous allons donc examiner si réellement les Polyclades et les Cté-
nophores sont des Métazoaires étroitement apparentés, comme la
supposé Lang, ou bien s'ils n’ont rien de commun au point de vue
phylogénétique, ce qui est l’idée de Haeckel.
Delage et Hérouard font remarquer avec raison ([TRAITÉ DE Z00L.
concRèTE, II, 2° partie, p. 760) que seuls certains caractères embryo-
géniques plaident en faveur de la thèse de Lang. L'existence de Cte-
noplana et de Cæloplana n'est nullement démonstrative, car ces
Animaux ne doivent être considérés que comme des Cténophores
rampants : leur aplatissement est l'unique particularité qui les rap-
proche des Polyclades. Entre les Cténophores et les Polyclades, il y
a des différences anatomiques et histologiques essentielles dont la
plus importante est l'existence d'organes segmentaires chez les Poly-
clades, organes qui manquent aux Cténophores. Comment expliquer
Vapparition de ces organes? On comprendrait qu'ils auraient pu dis-
paraître si les Cténophores descendaient des Polyclades, comme je
l'ai supposé antérieurement, mais quelle est l'influence éthologique
qui aurait favorisé leur développement? Pourquoi les Polyclades
auraient-ils acquis un cerveau très différent de l’organe aboral des
Cténophores? Comment se seraient produites ces complications extra-
ordinaires de l’appareil génital qui ne se comprennent chez ies Poly-
clades que si l’on considère ces Vers comme descendant des Hirudi-
nées? Au point de vue histologique, la ressemblance entre les Poly-
_clades et les Cténophores est bien moindre qu'on ne l'a cru jusqu'ici ;
les frères Hertwig ont évidemment mal apprécié certains caractères
des Cténophores : le système nerveux mésenchymenteux qu'ils ont
découvert chez ces animaux n'existe certainement pas, les éléments
qui le constituent étant des cellules conjonctives.
Restent les quelques arguments empruntés à l’embryogénie,
notamment, et c’est le seul qui ait de l'importance, la disposition en
croix des masses cellulaires qui formeront le mésenchyme chez les
Cténophores et qui chez les Polyclades donneront tous les Lissus
situés entre l’ectoderme et l’endoderme. Ne devons-nous pas voir dans
ce fait une simple convergence résullant du genre de vie adopté par
le Polyclade à sa naissance? En s’adaptant à la vie pélagique comme le
Cténophore, la larve du Polyclade aura pu acquérir certaines particu-
TOME XL, 1905 | 9
Janvier 1906
CXXVIIL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
les Polyclades en descendent, comme le pensent la plupart des
zoologistes, à la suite de Lang. |
Envisageons d’abord les conséquences de l'hypothèse de Lang et
les rapports que présentent les Polyclades avec les autres Méta-
zoaires.
Hallez (Rev. B10L. pu NORD DE LA FRANCE, VI, 1894, p. 1) est le seul
auteur qui ait séparé les Polyclades des autres Platodes. Il considère
les Polyelades comme étant des Vers, tandis que les Triclades avec les
Rhabdocæles, les Trématodes et les Cestodes seraient des Cœælentérés.
Les premiers auraient un mésoderme, et il en serait de même des
Cténophores, tandis que les autres ne seraient pourvus que d'un
mésenchyme.
Je pense qu'il n’est pas possible de donner aux phénomènes
embryogéniques encore peu connus et vraisemblablement mal inter-
prétés que semblent offrir les Polyclades et les Triclades la prédomi-
nance sur les caractères anatomiques et histologiques si semblables
offerts par ces organismes, lorsqu'on veut établir leurs relations phy-
Jogénétiques. Par toute leur structure, les Polyclades et les Triclades
sont évidemment apparentés, ainsi que tous les zoologistes l’admettent
d’ailleurs. Hallez considère les Cténophores et les Polyclades comme
différant davantage des Cœlentérés que les Triclades ; maintenant que
nous savons que les Cténophores sont des Hydrozoaires, cette concep-
tion nous semble bien paradoxale. Nous continuerons donc à envisager
le groupe des Platodes comme formant une unité phylogénétique.
D'autre part, il n’est guère possible de nier les rapports qui
existent entre les Platodes et les autres Vers, notamment avec les
Hirudinées. On pourrait faire l'hypothèse que les Cténophores sont
les ancêtres des Platodes et que ces derniers constituent un groupe
terminus, les Annélides ayant une autre origine et n'ayant rien de
commun avec les Vers plats, mais je pense que cette hypothèse ne
sera admise par personne. Par conséquent, nous ne nous trouvons
que devant l'alternative suivante : ou bien les Cténophores sont les
ancêtres des Polyclades, et alors ceux-ci entraînent avec eux tous
les Vers, voire même les Arthropodes, ou bien les Annélides ont avec
les Arthropodes une origine commune qu’il faut aller chercher dans les
Scyphozoaires, et alors les Platodes sont des Vers supérieurs simpli-
fiés qui n'ont pas de rapports avec les Cténophores.
Si la première hypothèse est vraie, la théorie d'Adam Sedgwick
relative à l’origine du cœlome n’est pas applicable aux Articulés et
BULLETINS DES SÉANCES. — ANNÉE 1905. CXXIX
tout l’échafaudage généalogique que j'ai cherché antérieurement à
édifier sur cette conception s'écroule (Ann. Soc. ROY. Z00L. DE BELG.,
Buze., 1903, p. cxxxvui).
Nous allons donc examiner si réellement les Polyclades et les Cté-
nophores sont des Métazoaires étroitement apparentés, comme l’a
supposé Lang, ou bien s'ils n’ont rien de commun au point de vue
phylogénétique, ce qui est l’idée de Haeckel.
Delage et Hérouard font remarquer avec raison (TRAITÉ DE Z00L.
concRèTE, II, 2° partie, p. 760) que seuls certains caractères embryo-
géniques plaident en faveur de la thèse de Lang. L'existence de Cte-
noplana et de Cœloplana n’est nullement démonstrative, car ces
Animaux ne doivent être considérés que comme des Cténophores
rampants : leur aplatissement est l'unique particularité qui les rap-
proche des Polyclades. Entre les Cténophores et les Polyclades, il y
a des différences anatomiques et histologiques essentielles dont la
plus importante est l'existence d'organes segmentaires chez les Poly-
clades, organes qui manquent aux Cténophores. Comment expliquer
l'apparition de ces organes? On comprendrait qu’ils auraient pu dis-
paraître si les Cténophores descendaient des Polyclades, comme je
l'ai supposé antérieurement, mais quelle est l'influence éthologique
_ qui aurait favorisé leur développement? Pourquoi les Polyclades
auraient-ils acquis un cerveau très différent de l'organe aboral des
Cténophores? Comment se seraient produites ces complications extra-
ordinaires de l'appareil génital qui ne se comprennent chez les Poly-
clades que si l’on considère ces Vers comme descendant des Hirudi-
nées? Au point de vue histologique, la ressemblance entre les Poly-
_clades et les Cténophores est bien moindre qu'on ne l’a cru jusqu'ici ;
les frères Hertwig ont évidemment mal apprécié certains caractères
des Cténophores : le système nerveux mésenchymenteux qu’ils ont
découvert chez ces animaux n'existe certainement pas, les éléments
qui le constituent étant des cellules conjonctives.
Restent les quelques arguments empruntés à l'embryogénie,
notamment, et c’est le seul qui ait de l’importance, la disposition en
croix des masses cellulaires qui formeront le mésenchyme chez les
Cténophores et qui chez les Polyclades donneront tous les tissus
situés entre l’ectoderme et l’endoderme. Ne devons-nous pas voir dans
ce fait une simple convergence résullant du genre de vie adopté par
le Polyclade à sa naissance? En s’adaptant à la vie pélagique comme le
Cténophore, la larve du Polyclade aura pu acquérir certaines particu-
TOME XL, 1905 | 9
Janvier 1906
CXXX SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
larités de ce dernier, notamment une forme généraie qui peut retentir
sur la disposition des ébauches mésodermiques et qui peut également |
se trahir extérieurement par la ressemblance que l’on constate entre
la larve de Müller et les Cténophores lobés. N'oublions pas que cer-
tains Rhabdocæles d’eau douce, Mesostoma tetragonum par exemple,
ressemblent curieusement aussi à des Cténophores. 1
Je considère donc les Cténophores comme le dernier terme de l’évo-
lution des Narcoméduses ; ils n’ont aucun rapport de parenté avec les
Polyclades qui forment pour moi, avec les autres Platodes, un type
supérieur d'Hirudinées.
La séance est levée à 6 heures.
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DES
SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS. CORRESPONDANTES
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AVEC INDICATION DES OUVRAGES REÇUS PENDANT L'ANNÉE 1905
(Les ouvrages dont le format n’est pas indiqué sont in-8°.)
{L'absence de date de publication indique que l’ouvrage a paru dans l’année inscrite à la suite
de la tomaison ou dans le courant de l’année 1905.)
AFRIQUE.
Algérie.
BONE.
Académie d’'Hippone.
BULLETIN.
COMPTES RENDUS DES RÉUNIONS.
Colonie du Cap.
CAPE TOWN.
South African Museum.
ANNALS : III, 7-9 (Londres, 1905).
Égypte.
LE CAIRE.
Institut égyptien.
BULLETIN.
État indépendant du Congo.
Musée du Congo.
ANNALES : Zoologie, 3° série, I, 2; IV, I, 1 (in-4°).
Natal.
PIETERMARITZBURG.
Geological Survey of Natal and Zululand.
REPORT. |
CXXXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
ASIE.
Inde anglaise.
CALCUTTA.
Asiatic Society of Bengal.
JourNaAL : II Natural history, etc. : LXXIIT, 1904, 3-5.
III ANTHROPOLOGY AND COGNATE SUBJECTS : LXXIII, 1904, 3-4.
PROCEEDINGS : 1904, 6-10.
Geclogical Survey of India.
GENERAL REPORT ON THE WORK CARRIED ON FOR THE YEAR.
Memorirs : XX XII, 4.
PALÆONTOLOGIA INDICA : Nouvelle série II, 2 (in-4°).
Recorps : XXXI, 1904, 3-4; XXXII, 1905, 1-4.
Indian Museum.
MADRAS.
Madras Government Museum.
BULLETIN.
Japon.
TOKIO.
Deutsche Gesellschaft für Natur- und Vôülkerkunde Ost-Asiens.
MITTHEILUNGEN : X, 2.
Imperial University of Japan.
THE JOURNAL OF THE COLLEGE OF SCIENCE : XX, 3-10.
AMERIQUE.
Brésil.
PARA.
Museu Goeldi de Historia natural e ethnographia (Museu paraense).
BOLETIM.
RIO DE JANEIRO.
Museu nacional do Rio de Janeiro.
ARCHIVOS : (In-4°).
REvisTA : (In-4°).
Observatorio do Rio de Janeiro.
ANNUARIO : XXI, 1905.
BoLETIM MENSAL : 1903, juillet-décembre.
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Sociedade scientifica de S. Paulo.
RevisTa : 1905, 1-2.
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TRANSACTIONS : VII, 3 (n° 15); VIIE, 1 (n° 16) (1904).
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CXXXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
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Boston Society of Natural history.
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1904-05, 9, 11-12; XIX, 1905-06, 1-8.
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MEMoiRs OF NATURAL SCIENCES : I, 1 (1904).
SCIENCE BULLETIN : Ï, 5-6.
BROOKVILLE, IND.
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PROCEEDINGS.
BUFFALO, N. Y.
Buffalo Society of Natural sciences.
BULLETIN.
"] ml Less dm rie, LT”:
ET à - e- $ ie
a À “#47
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CXXXVII
CAMBRIDGE, MASS.
Museum of Comparative Zoôlogy at Harvard College.
ANNUAL REPORT OF THE KEEPER TO PRESIDENT AND FEeLLows : 1904-05.
Buz.LeTIN : XLII (Geological Series, VI,, 6; XLVI, 4-8, 12: XLVII; XVLIUT,
1; XLIX (Geological Series, VII), 1-2. |
CHAPEL HILL, N.-C.
Elisha Mitchell scientific Society.
JOURNAL : XXI, 1-3.
| CHICAGO, ILL
Chicago Academy of Sciences.
ANNUAL REPORT.
BULLETIN OF THE GEOLOGICAL AND NATURAL HISTORY SURVEY : II, 4 (1901);
HE:2:V'(1902).
SPECIAL PUBLICATIONS : I (1902).
CINCINNATI, OHIO.
Cincinnati Society of Natural history.
JOURNAL. £
DAVENPORT, 10 WA.
Davenport Academy of Natural sciences.
PRoCEEDINGS : IX, 1901-1903.
DENVER, COL.
Colorado scientific Society.
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DETROIT, MICH.
Geological Survey of Michigan.
Report : IX, 1903-04, 1 (in-4°. Lansing, 1904).
REPORT OF THE STATE BoaRD : 1903 (Lansing, 1905).
| INDIANAPOLIS, IND.
| Geological Survey of Indiana. |
Indiana Academy of Science.
PROCEEDINGS.
LA WRENCE, KAN.
University of Kansas.
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MADISON, WISC.
Wisconsin Academy of Sciences, Arts and Letters.
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MERIDEN, CONN.
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CXXXVIIL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
MILWAUKEE, WISC.
Public Museum of the City of Milwaukee.
ANNUAL REPORT OF THE BOARD OF TRUSTEES : XXII, 1903-04.
Wisconsin Natural history Society. |
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PROCEEDINGS.
MINNEAPOLIS, MINN.
Minnesota Academy of Natural sciences.
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MISSOULA, MONT.
University of Montana.
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REGISTER.
PRESIDENT’S REPORT : 1903-04 (Helena, 1905).
NEW HAVEN, CONN.
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NEW YORK, N. Y.
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ANNUAL REPORT OF THE PRESIDENT : 1904.
BuLLETIN : XVII, 3-4; XVIII, 3: XX.
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PROCEEDINGS FOR PROMOTING USEFUL KNOWLEDGE : XLIII, 1904, n° 178;
XLIV, 1905, n°5 179-180. |
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University of Pennsylvania.
CONTRIBUTIONS FROM THE ZOOLOGICAL LABORATORY.
Wagner free Institute of Science of Philadelphia.
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The American Naturalist.
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CXXXIX
PORTLAND, MAINE.
Portland Society of Natural history.
PROCEEDINGS.
ROCHESTER, N. Y.
Rochester Academy of Science.
PROCEEDINGS.
SAINT-LOUIS, MO.
Academy of Natural sciences of Saint-Louis.
TRANSACTIONS. :
SALEM, MASS.
- Essex Institute. ;
BULLETIN.
SAN-DIEGO, CAL.
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the Pacific coast).
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10 (1-6), 11 (1-6), 12(1-6); IV, 1904-05, 1 (1-6, 2 (1-6), 3 (1-6), 4 (1-6), 5 (1-6),
6 (1-5), 7 (1-3), 8 (1-6), 9 (1-6, 10 (1-6), 11 (1-6); V, 1905-06, 1 (1-6), 2 (1-4),
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2e époque I, 10 annexe : Coleccion de Leyes, Decretos, Circulares, Regla-
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« La NATURALEZA » : (In-4°).
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Cuerpo de Ingenieros de Minas del Péru.
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République Argentine.
BUENOS-AIRES.
Museo nacional de Buenos-Aires.
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Sociedad cientifica Argentina.
ANALES : LIX, 1905, 1-6; LX, 1-3.
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LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CXLI]
CORDOBA.
Academia nacional de Ciencias en Cordoba.
BoLerTix : XVII, 4; XVIII, I.
LA PLATA.
Museo de La Plata.
REVISTA.
San Salvador.
SAN SALVADOR.
Museo nacional.
ANALES : I, 10-11; II, 13-14.
Uruguay.
MONTEVIDEO,
Museo nacional de Montevideo. À
ANALES : Flora Uruguyana : IT, dernier fascicule et continuation (in-4°),
‘
EUROPE. :
Allemagne.
AUGSBOURG.
Naturwissenschaftlicher Verein für Schwaben und Neuburg (a. V.) in
Augsburg (fruher Naturhistorischer Verein).
BERICHT.
BERLIN.
Deutsche geologische Gesellschaft.
ZeirscHRIFT : LVI, 1904, 4; LVII, 1905, 1-2.
Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin.
ZeiTscHRIrT : 1905, 1-10,
Kôüniglich-preussische Akademie der Wissenschaften zu Berlin.
SITZUNGSBERICHTE : 1905, 1-53.
Kôüniglich-preussische geologische Landesanstalt und Bergakademie zu
Berlin.
JAHRBUCH : XXII, 1902 (1905).
BONN.
‘Naturhistorischer Verein der preussischen Rheinlande, Westfalens
und des Reg.-Bezirks Osnabruck.
VERHANDLUNGEN : LXI, 1904, 2; LXII, 1905, 1.
SirzunGsBericuTe DER Niederrheinischen Gesellschaft für Natur- und
Heilkunde zu Bonn : 1904, 2; 1905, 1.
‘
CXLII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE
BRÈME.
Naturwissenschaftlicher Verein zu Bremen.
ABHANDLUNGEN : X VIIL, 1. ;
BRESLAU.
Schlesische Gesellschaft für vaterländische Cultur.
JAHRES BERICHT.
LITTERATUR DER LANDES- UND VOLKSKUNDE DER PROVINZ SCHLESIEN.
BRUNSWICK.
Verein für Naturwissenschaft zu Braunschweig:
JAHRESBERICHT.
: CARLSRUHE.
Naturwissenschaftlicher Verein in Karlsruhe.
VERHANDLUNGEN : XVIII, 1904-05.
CASSEL.
Verein fur Naturkunde zu Kassel. -
ABHANDLUNGEN UND BERICHT : 68° et 69° années, XLIX, 1903-05.
CHEMNITZ.
Naturwissenschaftliche Gesellschaft zu Chemnitz.
BERICHT. |
COLMAR.
Naturhistorische Gesellschaft in Colmar.
MITTHEILUNGEN : Nouvelle série VII, 1903-04.
DANTZIG.
Naturforschende Gesellschaft in Dantzig.
SCHRIFTEN : Nouvelle série, XI, 1-2 (1904).
KATALOG DER BIBLIOTHEK : I (1904).
DRESDE.
Naturwissenschaftliche Gesellschaft Isis in Dresden.
SITZUNGSBERICHTE UND ABHANDLUNGEN : 1904, juiil.-déc.; 1905, janv.-juin.
ELBERFELD.
Naturwissenschaftlicher Verein in Elberfeld.
JAHRESBERICHTE.
FRANCFORT-SUR-LE-MEIN.
Deutsche malakozoologische Gesellschaft.
NACHRICHTSBLATT : XXX VII, 1905, 1-4. ;
Senckenbergische Naturforschende Gesellschaft in Frankfurt a/Mein.
BERICHT : 1905.
FAP dés im DE ds 1
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CXLHI
FRANCFORT-SUR:-L'ODER.
Naturwissenschaftlicher Verein des Regierungsbezirks Frankfurt a. O.
(Museums Gesellschaft).
« HELIOS » (Abhandlungen und monatliche Mittheilungen aus dem Gesammt-
gebiete der Naturwissenschaften) : XXII (Berlin, 1905).
« SOCIETATUM LITTERÆ » (Verzeichniss der in den Publikationen der Akademien
und Vereine aller Länder erscheinenden Einzelarbeiten auf dem Gebiete der Na-
turwissenschaften).
FRIBOURG-EN-BRISGAU. «
Naturforschende Gesellschaft zu Freiburg i. B.
BERICHTE.
GIESSEN.
Oberhessische Gesellschaft für Natur- und Heilkunde.
BERICHT : XXXIV.
GREIFSWALD.
Naturwissenschaftlicher Verein für Neu-Vorpommern und Rügen.
MiTTHEILUNGEN : XXX VI, 1904 (Berlin, 1905).
GÜSTROW.
Verein der Freunde der Naturgeschichte in Mecklenburg.
ARCHIV.
HALLE.
Kaiserliche Leopoldino-Carolinische deutsche Akademie der Natur-
forscher.
« LEOPOLDINA » : (In-4°).
Nova AcTA : (In-4°).
HAMBOURG.
Hamburgische wissenschaftliche Anstalten.
MiTTHEILUNGEN AUS DEM NATURHISTORISCHEN MUSEUM IN HAMBURG.
Verein für Naturwissenschaftliche Unterhaltung zu Hamburg.
VERHANDLUNGEN.
| HANAU.
Wetterauische Gesellschaft für die gesammte Naturkunde zu Hanau a. M.
BERICHT.
HEIDELBER&G.
Naturhistorisch-medizinischer Verein zu Heidelberg.
VERHANDLUNGEN.
KIEL.
Naturwissenschaftlicher Verein für Schleswig-Holstein.
SCHRIFTEN : XIII, 1.
KŒNIGSBERG.
Kônigliche physikalisch-ôkonomische Gesellschaft zu Künigsberg in Pr.
SCHRIFTEN : LIV, 1904 (in-4°).
CXLIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
LEIPZIG.
Kôniglich-sächsische Gesellschaft der Wissenschaften zu Leipzig.
BERICHTE ÜBER DIE VERHANDLUNGEN (MATHEMATISCH-PHYSISCHE CLASSE) :
LVI, 1904, 5; LVII, 1905, 1-4 :
Naturforschende Gesellschaft zu Leipzig.
SITZUNGSBERICHTE : XXX-XXXI, 1903-1904.
Zeitschrift für Naturwissenschaften, herausgegeben von D' G.: Brandes.
(Organ des naturwissenschaftlichen Vereins für Sachsen und Thüringen.)
Zoologischer Anzeiger (Organ der Deutschen zoologischen Gesell-
schaft).
Fürstliche Jablonowskrsche Gesellschaft.
JAHRESBERICAT.
METZ.
Académie des Lettres, Sciences, Arts et Agriculture de Metz. (Metzer
Akademie.)
Mémoires : 2° période, 84° année, 3° série, XXXII, 1902-03; 85° année,
XXXIII, 1903-04.
Société d'Histoire Naturelle de Metz.
BULLETIN.
MUNICH.
Kôüniglich-bayerische Akademie der Wissenschaften zu München.
ABHANDLUNGEN DER MATHEMATISCH-PHYSIKALISCHEN CLASSE : ([n-4°).
FESTREDE.
SITZUNGSBERICHTE DER MATHEMATISCH-PHYSIKALISCHEN CLASSE : 1904, 3;
1905, 1-2.
MUNSTER.
Westfilischer provinzial Verein für Wissenschaft und Kunst.
JAHRESBERICHT.
NUREMBERG:
Naturhistorische Gesellschaft zu Nüurnberg.
ABHANDLUNGEN.
OFFENBACH-SUR-MEIN.
Offenbacher Verein für Naturkunde.
BERICHT UBER DIE THATIGKEIT.
RATISBONNE.
Naturwissenschaftlicher Verein zu Regensburg, früuher Zoologisch-
mineralogischer Verein.
BERICHTE.
STUTTGART.
Verein für vaterländische Naturkunde in Württemberg.
JAHRESHEFTE : LXI, 1905, et supplément.
LP dés ni
ei 1 dit bé sie
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CXLVY
WERNIGERODE,.
Naturwissenschaftlicher Verein des Harzes.
SCHRIFTEN.
WIESBADE.
Nassauischer Verein für Naturkunde.
JAHRBÜCHER : LVIII, 1905,
ZWICKAU.
Verein fur Naturkunde zu Zwickau in Sachsen.
JAHRESBERICHT.
Autriche-Hongrie.
AGRAM. |
Jugoslavenska Akademija Znanosti i Umjetnosti.
DyELa :-(In-4°).
Lyeropis : XIX, 1904.
RaD (MATEMATICKO-PRIRODOSLOVNI RAZRED) : XXXV; XX XVI {n°5 158-159).
Hrvatsko naravoslovno Drustvo. (Societas historico-naturalis croatica.)
: GLASNIK.
| BRUNN.
Naturforschender Verein in Brünn.
BERICHT DER METEOROLOGISCHEN COMMIssion : Ergebnisse der meteorolo-
gischen Beobachtungen.
VERHANDLUNGEN.
_ BUDAPEST.
Kôniglich Ungarische geologische Anstalt.
ERLAUTERUNGEN ZUR GEOLOGISCHEN SPECIALKARTE DER LANDER DER UNGA-
RISCHE KRONE.
JAHRESBERICHT : 1903.
MITTHEILUNGEN AUS DEM JAHRBÜCHE : XIV, 2-4.
PUBLIKATIONEN.
Magyar nemzeti Muzeum.
_ ANNALES HISTORICO-NATURALES : II, 1905, 1-2.
TERMÉSZETRAJZI FUZETEK.
Ungarische Akademie der Wissenschaften (Kir. Magy. Természettudo-
__ mänyi Tarsulat).
AQuILA : (In-4°). |
MATHEMATISCHE UND NATURWISSENSCHAFTLICHE BERICHTE AUS UNGARN.
Ungarische geologische Gesellschaft (A Magyartoni fôldtani Tarsulat).
Forprant: KôzLôNy (GEOLOGISCHE MITTHEILUNGEN) : XXXV, 1905, 1-9.
GRATZ.
Naturwissenschaftlicher Verein für Steiermark.
HauPr-REPERTORIUM ÜBER SAMTLICHE VORTRAGE, unz, (XXI, 1884 bis XL,
1903) (1905).
MirTEILUNGEN : XLI, 1904,
T. XL, 1905 10
CXLVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE D£ BELGIQUE.
HERMANNSTADT. |
Siebenbürgischer Verein für Naturwissenschaften in Hermannstadt.
ABHANDLUNGEN. :
VERHANDLUNGEN UND MITTHEILUNGEN : LUI, 19083.
IGLO.
Ungarischer Karpathen-Verein (A Magyarorszägi Kärpâtegyesület).
JAHRBUCH : XXXII, 1905.
INNSPRUCK.
Naturwissenschaftlich-medicinischer Verein in Innsbrück.
BERICHTE.
KLAGENFURT.
Naturhistorisches Landesmuseum von Kärnten.
CaRiNTHIA : II (XCV, 1905, 1-2, 4-6).
DIAGRAMME DER MAGNETISCHEN UND METEOROLOGISCHEN BEOBACHTUNGEN ZU
KLAGENFURT : (In-4°).
JAHRBUCH : 48° année, XX VII.
JAHRESBERICHT.
KLAUSEMBURG.
Értesitô. Az Erdélyi Müzeum-Egylet Orvos természettudomänyi
Szakosztalyabôl. (Sitzungsberichte der mediciniseh-naturwissenschaftli-
cher Section des Siebenburgischen Museumvereins.)
I Orvosi Szak (ARZTLICHE À BTHEILUNG).
II TERMÉSZETTUDOMANYI SZAK (NATURWISSENSCHAFTLICHE ABTHEILUNG) :
29e année, XX VI, 1904.
f LEMBERG.
Sevcenko-Gesellschaft der Wissenschaften.
CHRONIK.
SAMMELSCHRIFT : Mathematisch-naturwissenschaftlich-ärztlicher Section :
Mathematisch-naturwissenschaftlicher Theil) : X.
LINZ.
Museum Francisco-Carolinum.
JAHRES-BERICHT : LXIII, 1904.
Verein fur Naturkunde in Oesterreich ob der Enns zu Linz. .
JAHRESBERICHT : XX XIV, 1905.
PRAGUE.
Kaiserlich-bôühmische Gesellschaft der Wissenschaften.
JAHRESBERICHT : 1904.
SITZUNGSBERICHTE (MATHEMATISCH-NATURWISSENSCHAFTLICHE CLASSE) : 1904,
REICHENBERG.
Verein der Naturfreunde in Reichenberg.
MITTHEILUNGEN.
sf “ed Éninlttai à né
sin dmdtdiini4) int dis dd LÉ
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CXLVIL
SARAJEVO.
Bosnisch-Hercegovinisches Landesmuseum in Sarajevo.
_ WISSENSCHAFTLICHE MITTHEILUNGEN AUS BOSNIEN UND DER HERCEGOVINA :
(In-4°).
TREMCSÉN.
Naturwissenschaftlicher Verein des Trencséner Comitates. (A Tremcsén
vârmegyei Természettudomanyi Egylet).
JAHRESHEFT.
: TRIESTE.
Museo civico di Storia Naturale di Tricste.
ATTI.
Società adriatica di Scienze Naturali in Trieste.
BOLLETTINO.
: VIENNE.
Kaiserlich-kônigliche Akademie der Wissenschaften.
MITTHEILUNGEN DER ERDBEBEN- COMMISSION,
SITZUNGSBERICHTE (MATHEMATISCH-NATURWISSENSCHAFTLICHE CLASSE}.
“ Kaiserlich-kônigliche geologische Reichsanstalt.
ABHANDLUNGEN : (In-4°). :
JAHRBUCH.
VERHANDLUNGEN : 1904, 16-18; 1905, 1-5, 10-15.
Kaiserlich-kônigliches naturhistorisches Hofmuseum.
ANNALEN : XIX, 4 (in-4°).
Kaiserlich-künigliche zoologisch-botanische Gesellschaft in Wien.
VERHANDLUNGEN : LV, 1905.
Verein zur Verbreitung naturwissenschaftlicher Kenntnisse in Wien.
SCHRIFTEN.
Wissenschaftlicher Club in Wien.
JAHRESBERICHT : XXIX, 1904-05.
MonaATSBLATTER : XX VI, 1904-05, 4-12; XXVIT, 1905-06, 1-3.
Belgique.
: ARLON.
Institut archéologique du Luxembourg.
ANNALES.
BRUXELLES.
Académie Royale des Sciences, des Lettreset des Beaux-Arts de Belgique.
ANNUAIRE : LXXI, 1905.
BULLETIN DE LA CLASSE DES SCIENCES : 1905, 1-11.
MÉMOIRES (CLASSE DES SCIENCES) : I, 1-3 (in-8°.
MÉMOIRES (CLASSE DES SCIENCES) : (In-4°).
MÉMOIRES COURONNÉS ET AUTRES MÉMOIRES : (In-8°).
MÉMOIRES COURONNÉS ET MÉMOIRES DES SAVANTS ÉTRANGERS : ([n-4°).
CXLVIII SOCIÉTÉ ROYALE MALACOLOGIQUE ET ZOOLOGIQUE DE BELGIQUE.
BRUXELLES. (Suite.)
Expédition antarctique belge. |
RÉSULTATS DU VOYAGE DU « S. V. BELG1CA », en 1897-1899 : Travaux hydro-
graphiques et instructions nautiques, par G. Lecointe : 1® fasc. et cartes
(Anvers, 1903, in-4°).
Le Mouvement géographique, Journal 0 doife des sciences géographiques.
Organe des intérêts belges au Congo (in-4°).
Musée Royal d'Histoire naturelle de Belgique. :
ANNALES : (In-4°).
_ BULLETIN.
Observatoire royal de Belgique.
ANNUAIRE ASTRONOMIQUE : 1906.
BULLETIN MENSUEL DU MAGNÉTISME TERRESTRE.
Service géologique.
CARTE GÉOLOGIQUE DE LA BELGIQUE AU 40,000: : (Plano).
Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie.
BuLerin : XVIII (2 série, VIII), 1904, 4: XIX (TX), 1905, 1-2.
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Société belge de Microscopie.
ANNALES.
BULLETIN.
Société centrale d'Agriculture de Belgique.
JourNAL : LIT, 1904-05, 3-4, 6-12; LIT, 1905-06, 1-2.
Société d'Études coloniales.
BULLETIN.
Société entomologique de Belgique.
ANNALES : XLVIII, 1904, 13; XLIX, 1905, 1-10.
MÉMOIRES.
Société Royale belge de Géographie.
BuLLerTin : XXIX, 1905, 1-6.
Société Royale de Botanique de Belgique.
BULLETIN.
Société Royale linnéenne de Bruxelles.
BuzLeriN : XXX, 1904-05, 3-8; XXXI, 1905-06, 2.
Société Royale Malacologique de Belgique.
ANNALES : XXXIX, 1904; Mém., ff. 1-9; Bull., ff. 11-17; XL, 1905;
Mém., ff. 1; Bull., ff. 1-4. :
Société Scientifique de Bruxelles.
ANNALES : XXIX, 1904-05, 1-4.
CHARLEROI.
Société paléontologique et archéologique de l’Arrondissement judi-
ciaire de Charleroi.
DocuMENTS ET RAPPORTS : XX VII, 1903-04.
S.à sde dut dt, mo D dt, on ch |
_s HÉiSMIEE sue
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, CXLIX
HASSELT.,
Société chorale et littéraire des Mélophiles de Hasselt,
BULLETIN DE LA SECTION SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE.
HUY.
Cercle des Naturalistes hutois.
BuLLETIN : 1904, 4; 1905, 1-3.
LIÈGE.
Société Géologique de Belgique.
ANNALES : XXXI, 4; XXXII, 1-3.
MÉMOIRES : (In-4°).
Société libre d'Émulation de Liége.
MÉMOIRES.
Société médico-chirurgicale de Liége.
ANNALES : XLIV (7e série), 1905, 1-7, 11.
Société Royale des Sciences de Liége.
MÉMOIRES.
MONS.
Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut.
MÉMOIRES ET PUBLICATIONS : LVI (6° série, VI).
SAINT-NICOLAS.
Oudheidskundige Kring van het Laud van Waes.
ANNALEN : X XIII, 2; XXIV, 1.
NOTICE SUR LE CERCLE ARCHÉOLOGIQUE DU PAYS DE WAES, 1861-1895.
TONGRES.
Société scientifique et littéraire du Limbourg.
BULLETIN.
| Danemark.
COPENHAGUE.
Naturhistorisk Forening i Kjübenhavn.
VIDENSKABELIGE MEDDELELSER.
Espagne.
BARCELONE.
Institucié Catalana d'Historia natural.
Burrreri : 2° période, II, 1905, 3-4, 6-8.
MADRID.
1 Comisiôn del Mapa geolôgico de España.
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EXxPLICACION DEL, MAPA GEOLOGICO DE ESPANA : (In-4°).
MEMORIAS.
CL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
MADRID. (Suite.)
Real Academia de Ciencias exactas, fisicas y naturales.
ANNUARIO : 1905. ne
Memorias : XXII (in-4°).
Revisra : IL, 1-5; IN, 1-2.
Sociedad española de Historia natural.
BOLETIN. '
MEMORIAS. :
SARAGOSSE. | ;
Sociedad Aragonesa de Ciencias naturales.
BoLeriN : IV, 1905, 2-10,
ga a EL
France.
ABBEVILLE.
Société d'Émulation d'Abbeville.
BULLETIN TRIMESTRIEL..
MÉMOIRES : (In-4°,.
Mémoires : (In-8°). £
AMIENS. E
Société Linnéenne du Nord de la France. À | 4
Mémoires : XI, 1903-04. À | 0
BULLETIN MENSUEL : 30° année, XV, 1901-02, nes 333-334: 31e année,
XVI, 1902-03, n° 315-356. +30
ANGERS. ;
Société d'Études scientifiques d'Angers. 3 ;
BULLETIN. 2)
Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers. (Ancienne
Académie d'Angers, fondée en 1685.) |
MÉMOIRES : 9° série, VII, 1904.
ARCACHON.
Société scientifique et Station zoologique d'Arcachon.
TRAVAUX DES LABORATOIRES.
AUTUN.
Société d'Histoire naturelle d’Autun.
BuLzLerTix : XVII, 1904.
AUXERRE.
Société des Sciences historiques ct naturelles de l'Yonne.
BuLLETIN : LVIIT (4° série, VIII), 1904, 1.
BESANÇON.
Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon.
PROCÈS-VERBAUX ET MÉMOIRES : 1904.
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CLI
BEZIERS.
Société d'Etude des Sciences naturelles de Béziers (Hérault).
BULLETIN. |
BORDEAUX.
Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux.
ACTES.
Société Linnéenne de Bordeaux.
ACTES.
Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux.
MéMorRes : 6° série, II, 2° cahier. |
OBSERVATIONS PLUVIOMÉTRIQUES ET THERMOMÉTRIQUES faites dans le dépar-
tement de la Gironde par la Commission météorologique de la Gironde (Appen-
dices aux Mémoires) : 1903 04.
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES : 1903-04.
BOULOGNE-SUR-MER.
Société Académique de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer.
BULLETIN. d
MÉMOIRES.
CAEN.
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CLIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET RASE BELGIQUE.
PERPIGNAN. CF.
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Société scientifique et médicale de l'Ouest.
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ROCHECHOUART.
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SAINT-BRIEUC.
Société d’'Émulation des Côtes-du-Nord.
BULLETINS.
BULLETINS ET MÉMOIRES.
SEMUR.
Société des Sciences historiques et naturelles de Semur-en-Auxois
(Côte-d'Or). %
= BULLETIN.
SOISSONS.
Société CT PU RE historique et scientifique de Soissons.
BULLETIN.
TOULON.
Académie du Var.
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TOULOUSE
Université de Toulouse.
ANNUAIRE DE L'UNIVERSITÉ.
BULLETIN.
RAPPORT ANNUEL DU CONSEIL GÉNÉRAL DES FACULTÉS.
TOURS.
Société d'Agriculture, Sciences. Arts et Belles-Lettres du département
d'Indre-et- FES
ANNALES : 143€ année, LXXXIV, 1904, 1-12.
VALENCIENNES.
Société d'Agriculture, Sciences et Arts de l'arrondissement pb
ciennes.
REVUE AGRICOLE, INDUSTRIELLE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE.
; VERDUN.
Société philomatique de Verdun.
MÉMOIRES.
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Grande-Bretagne et Irlande.
BELFAST.
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The Journal of Malacology, edited by W. E. Collinge.
| | BRISTOL.
Bristol Museum.
REPORT OF THE MUSEUM COMMITTEE.
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PROCEEDINGS AND TRANSACTIONS : 1904-1905.
DUBLIN.
Royal Dublin Society. /
EcoNoMIC PROCEEDINGS : I, 5-6.
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SCIENTIFIC TRANSACTIONS : 2e série, VIII, 6-16; IX, 1 {in-4°).
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PROCEEDINGS : Biological, geological and chemical Science, XXV, sec-
tion B, 1-6. É
TRANSACTIONS : XX XII, section B, 3-4 (in-4°).
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PROCEEDINGS FOR THE PKOMOTION OF Z/O0O0LOGY AND OTHER BRANCHES OF
NATURAL HISTORY : XVI, 1904-05, 2-3.
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PRroCcEEDINGS : XXX VI, 1904-05,
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Linnean Society of London.
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List : 1905-06.
PROCEEDINGS : 117: session, 1904-05.
Royal Society of London.
OBITUARY NOTICES OF FELLOWS : I, 4.
PRoCEEDINGS : LXXIV, n° 504-506 Series A (Mathematical and Physical
Sciences), LXXVI, n° 507-514. Series B (Biological Sciences), LXXV,
ns 507-515.
REPORTS TO THE EVOLUTION COMMITTEE : Il.
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REPORTS OF THE SLEEPING SICKNESS COMMISSION : V.
Zoological Society of London.
LIST OF THE FELLOWS.
PROCEEDINGS OF THE GENERAL MEETINGS FOR SCIENTIFIC BUSINESS : 1904, II,
2 ; 1905, I, 1-2.
TRANSACTIONS : (In-4°).
x
EN
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Manchester Geological and Mining Society.
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Natural history Society of Northumberland, Durham and Newcastle-
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CASTLE-ON-TYNE : XV, 1, Nouvelle série, I, 2.
PENZANCE.
Royal Geological Society of Cornwall.
TRANSACTIONS. L
Italie.
BOLOGNE.
Reale Accademia delle Scienze dell Istituto di Bologna.
MEMORIE : (In-4°).
RENDICONTO DELLE SESSIONI.
_
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES,. CL VII
BRESCIA.
Ateneo di Brescia.
CoMMENTARI : 1904,
CATANE.
Accademia Giænia di Scienze naturali in Catania.
ArTTi : LXXXI, 4° série, XVII (1904, in-4°).
BULLETTINO DELLE SEDUTE : Nouvelle série, LXXXII-LXXX VI.
FLORENCE,
Società Entomologica Italiana.
BULLETTINO : XXXVI, 1904, 4.
GÈNES.
Museo Civico di Storia naturale di Genova.
ANNALI : XLI (3° série, I).
L Società di Letture e Conversazione scientifiche di Genova.
‘2 BOLLETTINO.
MITAN.
Società Italiana di Scienze naturali 6 Museo civico di Storia naturale
4 in Milano.
Ë Arr! : XLIII, 1903-04, 4; XLIV, 1904-05, 1-2.
MEMORIE : (In-4°)..
MODÈNE.
Società dei Naturalisti e Matematici di Modena.
Ari : XXXV (4° série, IV), 1902; XXXVI (V), 1903; XXXVII (VI), 1904.
à NAPLES.
ä& Museo zoologico della R. Università di Napoli.
ANNUARIO : (In-4°),
Reale Accademia delle Scienze AAICRR e matematiche (Sezione della
Società reale di Napoli).
= INDICE GENERALE DEI LAVORI PUBLICATI DEL MDCCXXXVII ar MDCCCCIII.
RenpiconTo : XLIV (3 série, XI), 1905, 1-3.
Società di Naturalisti in Napoli.
BozLeTTino : Série I, XVIII, 1904.
PADOUE,
Accademia scientifica Veneto-Trentina-lstriana.
ATTI.
BULLETTINO.
PALERME.
Reale Accademia di Scienze, Lettere e Belle Arti di Palermo.
BULLETTINO : (In-4°).
ArTrTi : (In 4°).
CLVIUL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
PISE.
Società Malacologica Italiana. |
BULLETTINO. ee;
Società toscana di Scienze naturali residente in Pisa.
ATTI : MEMORIE.
ProcEss1 VERBALI : XIV, 1903, 6-8.
ROME.
Biblioteca nazionale centrale Vittorio Emanuele di Roma.
BOLLETTINO DELLE OPERE MODERNE STRANIERE acquistate dalle Biblioteche
pubbliche governative del regno d'Italia.
Pontificia Accademia de’ Nuovi Lincei.
e ATT1 : LVIII, 1904-05, I (in-4°).
IN MEMORIA DEL ProrF. Mons. FRANCISCO REGNANI.
MEMORIE : XXII (in-4°).
Rassegna delle Scienze geologiche in Italia.
Reale Accademia dei Lincei.
ATTI : RENDICONTI (CLASE DI SCIENZE FISICHE, MATEMATICHE E NATURALI) :
CCCIT, 1905 (5° série, XIV), 1e semestre, 1-12; 2° semestre, 1-12.
— RENDICONTO DELL’ ADUNANZA SOLENNE : II, 1905 (in-4°\.
- Real Comitato Geologico d Italia.
BOLLETTINO.
Società Geologica Italiana.
BOLLETTINO.
Società Zoologica italiana.
BozLeTriNo : XIII (2° série, V), 1904, 7-8; XIV (VI), 1905, 1-3.
SIENNE.
Bollettino del Naturalista collettore, allevatore, coltivatore, accli-
matatore. |
XXIV, 1904, 10-12: XXV, 1905, 1-2.
REVISTA ITALIANA DI SCIENZE NATURALI : XXIV, 1904, 11-12; XXV, 1905,
ES
Reale Accademia dei Fisiocritici di Siena. :
ArTTi : 4® série, XVI, 1904 (année académique CCXII, 7-10; XVII, 1905
(CCXIV), 1-4.
PROCESSI VERBALI DELLE ADUNANZE.
TURIN.
Reale Accademia delle Scienze di Torino.
ArTi : XL, 1904-05, 1-5.
MEMORIE : (In-4°).
OSSERVAZIONI METEOROLOGICHE FATTI NELL'ANNO ALL OSSERVATORIO DELLA
R. UNIVERSITÀ DI ToRINO : 1904.
.
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.
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CLIX
VENISE.
Reale Istituto veneto di Scienze, Letteri ed Arti.
ATTI. ,
MEMORIE : (In-4°).
VÉRONE.
Accademia di Verona. (Agricoltura, Scienze, Lettere e Commercio.
Arr E MEMORIE : LXXIX 4: série, IV), Appendice; LXXX (V), 1.
OSSERVERZIONI METEORICHE.
Luxembourg.
LUXEMBOURG. +
. Er Institut Grand-Ducal de Luxembourg.
| PUBLICATIONS (SECTION DES SCIENCES NATURELLES ET MATHÉMATIQUES).
Verein luxemburger Naturfreunde « Fauna ».
MITTHEILUNGEN AUS DEN VEREINSSITZUNGEN : XIV, 1904.
Monaco.
27e | MONACO.
_ Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht, par
Albert [°', prince souverain de Monaco. .
XXVIII; XXIX ; XXX; XXXI (in-4°).
Fe CARTES : {Plano).
2e BuLLETIn : 23-27, 34-41, 44, 46-56.
“5e | Norvège.
BERGEN.
Bérgen-Museum.
AARBORG : 1904, 3; 1905, 1-2.
AARSBERETNING : 1904.
È CHRISTIANIA.
Le Physiographiske Forening i Christiania.
# NvyT MAGAZIN FOR NATURVIDENSKABERNE : XLIII, 1905, 1-4,
F Videnskab Selskab 1 Christiania.
FORHANDLINGER : 1904.
SKRIFTER (1 Mathematisk-naturvidenskabelige Klasse).
— (II Historisk-filosofiske Klasse).
Den Norske Nordhavs-Expedition 1876-1878.
Zoozo@t : (In-4°).
DRONTHEIM.
Kongelig norsk Videnskabs Selskab i Trondhjem.
SKRIFTER : 1904.
CLX SOCIÈTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
STAVANGER.
Stavanger Museum.
AARSBERETNING : XV, 1904.
. TROMSO.
Tromsæ-Museum.
AARSBERETNING.
AARSHEFTER.
Pays-Bas.
AMSTERDAM.
Koninklijke Akademie van Wetenschappen te Amsterdam.
JAARBOEK : 1904. ,
VERHANDELINGEN (Tweede sectie : Plantkunde, Dierkunde, Aardkunde,
Delfstofkunde, Ontleedkunde, Physiologie, Gezondheiïdsleer en Ziektekunde) :
XI; XII, 1-2.
VERSLAGEN ‘VAN DE GEWONE VERGADERINGEN DER WIS- EN NATUURKUNDIGE
AFDEELING : XIII, 1904-05, 1-2.
VERSLAG VAN DE VERGADERINGEN DER WIS- EN NATUURKUNDIGE AFDEELING.
Koninklijk zoologisch Genootschap « Natura Artis Magistra ».
BUDRAGEN TOT DE DIERKUNDE : (In-4°).
GRONINGUE.
Centraal bureau voor de kennis van de provincie Groningen en
omgelegen streken.
BIJDRAGEN TOT DE KENNIS VAN DE PROVINCIE (GRONINGEN EN OMGELEGEN
STREKEN.
Natuurkundig Genootschap te Groningen.
VERSLAG. |
HARLEM.
Hollandsche Maatschappij der Wetenschappen te Haarlem.
ARCHIVES NÉERLANDAISES DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES : 2° série,
X, 1-5
Teyler’s Stichting.
ARCHIVES DU MUSÉE TEYLER : 2° série, IX, 3-4 (in-4°), _
LEIDE.
Nederlandsche Dierkundige Vereeniging.
CATALOGUS DER BIBLIOTHEER : 4° éd., suite 1 (1897-1903) (Helder, 1905).
TIDSCHRIFT : 2e série, VII, 3-4; XI, 1-4.
ROTTERDAM.
Bataafsch Genootschap der proefondervindelijke MU nd bn n te Rot-
terdam.
CATALOGUS VAN DE BIBLIOTHEEK.
NIEUWE VERHANDELINGEN : (In-4°).
a da te Vs à Co RS Do tee Ge) CSS
à LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. CLXI
F. Portugal.
à LISBONNE.
N: — Servico geologico de Portugal.
| à Communicaçôes pa Commissào : VI, 1.
L PORTO.
Academia polytechnica do Porto.
__ AnNAës soIenTiIFICOs : I, 1 (Coïmbre, 1905).
EE SAN FIEL.
Collegio de San Fiel.
« BROTERIA », REVISTA DE SCIENCIAS NATURAES.
È: Roumanie.
e:. ; BUCHAREST.
» Academia Romänä.
__ ANALELS : ([n-4°).
D ‘a | Russie
| EKATHÉRINENBOURG.
1 Uralskoe Obscestvo Ljubitelej Estestvoznanija.
Be | Zapiski (Bulletin de la Société ouralienne d’Amateurs des Sciences natu-
relles).
pe = Gopovoz OTcEr.
É:: HELSINGFORS.
. Commission géologique de la Finlande.
BuLLerTin : XV; XVI.
Finska Vetenskaps Societeten.
ACTA SOCIETATIS SCIENTIARUM FENNICA : (In-4°).
BIDRAG TILL KANNEDOM AF FINLANDS NATUR OCH FOLK.
OBSERVATIONS PUBLIÉES PAR L'INSTITUT MÉTÉOROLOGIQUE CENTRAL DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES DE FINLANDE : (In-4°).
OBSERVATIONS FAITES 4 HELSINGFORS : XIX, 1900 (1905) (In-4°).
D OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES : État des glaces et des neiges en Finlande
pendant l’hiver 1894-95 (in-4°).
| OVERSIGT AF FÜRHANDLINGAR : XLVI, 1903-04.
_ Societas pro Fauna et Flora fennica.
. AcrTa : XXVI, 1904,
MEDDELANDEN : XXX, 1903-04.
JURJEFF (DORPAT.
__ Naturforscher-Gesellschaft bei der Universität Jurjew.
ARCHIV FÜR DIE NATURKUNDE Liv-, Enst- uwD KURLANDS : 2° série, B1o1c-
GISCHE NATURKUNDE.
| SITZUNGSBERICATE.
E< SCHRIFTEN : (In-4°).
T. XL, 1905 {1
CLXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
KAZAN.
Obscestvo Estestvoispytatelej pri Imperatorskom Kazanskom Univer-
sitet.
TRuDY.
PROTOKOLY ZASÈDANIJ. \
KHARKOW.
Société des naturalistes à l bee à impériale de Kharkow.
TRAVAUX.
KIEV.
Kievskoe Obscestvo Estestvoispytatele].
Zapiski : XIX (1905).
MITAU.
Kurländische Gesellschaft fur Literatur und Kunst.
SITZUNGSBERICHTE UND JAHRESBERICHT DER KURLANDISCHEN PROVINZIAL-
MUSEUMS : 1904.
MOSCOU.
Société Impériale des Naturalistes de Moscou.
BuLLETIN : 1904, 2-3.
ODESSA.
Novorossijskoe Obscestvo Estestvoispytatele].
"2 Zapiski : XXVI, XX VII.
RIGA.
Naturforscher-Verein zu Riga.
ARBEITEN.
KORRESPONDENZBLATT.
SAINT-PÉTERSBOURG.
Geologiceski] Komitet.
IzvÈsTIJ4 (Bulletins du Comité géologique) : XXII, 1904, 1-6.
RusskaJA GEOLOGICÈSKAJA BIBLIOTEKA (Bibliothèque géologique de la Russie).
Trupy (Mémoires) : nouvelle série, 14-15, 17 (in-4°) (1904).
Imperatorskoe S. Petersburgskoe Mineralogiceskoe Obscestvo.
Zapiski (Verhandlungen der Russisch-Kaiserlichen Mineralogischen Gesell-
schaîft zu St. Petersburg) : 2° série, XLII.
MATERIALI : (Materialen zur Geologie Russlands).
Imperatorskaja Akademija Nauk.
Zapiski (Mémoires de l’Académie impériale des Sciences de Saint-Péters-
bourg) (in-4°).
IzvÉsTyA (Bulletin). >
EZEGODNIK ZOOLOGICESKAGO MuzEya (Annuaire du Musée zoologique) : IX,
1904, 4.
Imperatorskaja Akademija Nauk.
S. Peterburgskaja Obscestva Estestv dpytaisles.
Trupr : XXXIV, 4.
ProTokroLI : XXXV, 1904,7-8; XXXVI, 1905, 1-5.
\ .
mÉsa M 4 due 4 ‘ EF 2
PS? CUP FETE NE ee OP EP VC Ù EN
LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES.
En + TIFLIS.
_ Kavkaskoe Muzeja.
D 2 «
te IZVÉSTIJA.
Serbie.
pe" BELGRADE.
_ Spska Kralevska Akademija.
‘6 _ GLAS.
ISDANIA.
GODINSTNAK.
SPOMENIK.
Suède.
a ; GOTHEMBOURG.
= Kongliga Vetenskaps och Vitterhets Samhälle i Güteborg.
\ HANDLINGAR.
| LUND.
D: Lunds Universitets Kongliga Fysiografiska Sällskapet.
HanpzinGar (Acta regiæ Societatis Physiographicæ I.undensis).
_ ÀArsskrirr : XXXIX, 1903 (in-49).
STOCKHOLM.
_ Konglig-Svenska Vetenskaps Akademien.
___ Aroniv FôR Z00LOGI : II, 5-4.
._ Hanpzinear : (In-4°).
CLXII
BIHANG TILL HANDLINGAR : Afdelning IV : Zoologi, omfattande bâde lefvande
och fossila former.
4 OFVERSIGT AF FÜRHANDLINGAR.
_ Sveriges Offentliga Bibliotek.
| Accessions-KATALOG : XVII, 1902 (1904).
| UPSAL.
Regia Societas scientiarum Upsaliensis.
Nova Acra : 4° série, I; 1905, 1 (in-4°).
Suisse.
AARAU.
= Argauische naturforschende Gesellschaft zu Aarau.
MiTTEILUNGEN : X.
BALE.
Naturforschende Gesellschaft in Basel.
VERHANDLUNGEN : XV,3; XVII.
"A
ELXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
BERNE,
Naturforschende Gesellschaft in Bern. ES : “à
MITTEILUNGEN AUS DEM JAHRE. | | |
Schweizerische naturforschende Gesellschaft (Société helvétique des es
sciences naturelles — Società elvetica di scienze naturali). |
ACTES — VERHANDLUNGEN — ATTI. 4
BEITRAGE ZUR GEOLOGIE DER SCHWEIZ, herausgegeben von der goologischen |
Kommission der schweizerisehen naturforschenden Gesellschaft auf Kosten der.
Eiïdgenossenschaît : Nouvelle série. 3%
CARTES GÉOLOGIQUES DE LA SUISSE : XVI (texte et atlas); XVII-XIX (n°s 47-49)
(in-4°). 4
NOTICES EXPLICATIVES : n° 4. |
-# ,
COIRE. 5
Naturforschende Gesellschaft Graubünden’s zu Chur.
JAHRES BERICHT.
GENÈVE.
Institut national genevois.
BcuLLETIN (Travaux des cinq sections). + LS
MÉMOIRES : (In-4°). | à
Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève.
Mémormes : XXXIV, 5, XXXV, 1 (in-4°).
LAUSANNE.
Société vaudoise des Sciences naturelles. k +
BuLLerin : 5e série, XLI, 1905, nes 152-153. | 4
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites au Champ de l’air
NEUCHATEL. | “à
Société neuchâteloise des Sciences naturelles.
BULLETIN.
MÉMOIRES : (In-4°).
SAINT-GALL.
S'-Gallische naturwissenschaftliche Gesellschaïît. RE
BERICHT ÜBER DIE THATIGKEIT WAHREND DES VEREINSJAHRS. ;
JAHRBUCH : 1903.
SCHAFFHOUSE.
Schweiïzerische entomologische Gesellschaft
MITTHEILUNGEN.
_ LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, _ CLXV
ZURICH.
Naturforschende Gesellschaft in Zürich.
VIERTELJAHRSSCHRIFT.
Bibliothèque de l’École polytechnique fédérale. — Commission géolo-
_gique suisse. (Voir Berne.)
— ——
OCÉANIE.
Australie du Sud.
4! ADELAIDE.
‘40 Royal Society of South Australia.
Memoirs : (In-4°).
TRANSACTIONS AND PROCEEDINGS AND REPORT,
Iles Sandwich.
HONOLULU.
AA Pauahi Bishop Museum of polynesian Ethnology.
FaAuNA HAWATIENSIS : (In-4°).
MEMoIRs : (in-4°).
OccASIONAL PAPERS : II, 3.
Indes néerlandaises.
BATAVIA.
Koninklijke Natuurkundige Vereeniging in Nederlandsch Indié.
BOEKWERKEN TER TAFEL GEBRACHT IN DE VERGADERING DER DIRECTIE.
NATUURKUNDIG TIJDSCHRIFT VOOR NEDERLANDSOH INDIË.
VOORDRACHTEN.
_ Mijnwezen in Nederlandsch Oost-Indië,.
JAARBOEK.
Nouvelle-Galles du Sud.
SYDNEY
Australian Museum.
CATALOGUES.
Recorps : V, 5.
REPORT OF THE TRUSTEES : ([n-4°).
Department of Mines and Agriculture.
ANNUAL MinING REporr : (In-4°).
MEMOIRS 0F THE GEOLOGICAL SURVEY 0F N. S. W. : Palæontology, XIII-XIV
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RecoRDs or THE GEOLOGICAL SURVEY OF N. S. W : VIIL (1905), 1.
GEoLoGICAL SURVEY : MINERAL RESOURCES -
CLXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. |
SYDNEY. (Suite.)
Linnean Society of New South Wales.
_ProceeDines : XX VIII, 1903, 4 (n° 112).
Royal Society of New South Wales.
JOURNAL AND PROCEEDINGS : XX XVII, 1903.
Nouvelle-Zélande.
AUKLAND.
Aukland Institute.
WELLINGTON.
Colonial Museum and Geological Survey of N. Z.
ANNUAL REPORT ON THE COLONIAL MUSEUM AND LABORATORY.
New Zealand Institute.
TRANSACTIONS AND PROCEEDINGS.
| Queensland.
BRISBANE
Royal Society of Queensland.
PROCEEDINGS : XIX, 1.
Tasmanie
HOBART.
Royal Society of Tasmania.
PAPERS AND PROCEEDINGS.
Victoria.
. MELBOURNE.
Public library, Museums and National gallery of Victoria.
CATALOGUE OF CURRENT PERIODICALS RECFIVED.
REPORT OF THE TRUSTEES : 1904.
Royal Society of Victoria.
PROCEEDINGS : Nouvelle série, XVIII, 1.
TRANSACTIONS : (In-4°).
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LISTE GENERALE DES MEMBRES AU 31 DECEMBRE 1905
. 1880.
. 1886.
. 1867.
. 1888.
. 1897.
. 1868.
. 1870.
. 1887.
. 1885.
. 1884.
. 1864.
. 1866.
. 1904.
. 1880.
Abbréviations :
PRES RS . — Correspondants, Be el PSE EU CR CE PDO OS
LE. RL Jin. ke RIECUIS, Pas MeV EL Ce ven Proton
F ns ris a PORGAOUTÉ, Mn race TITI ET u 2 = VIS
Bayet, Chevalier ErNEsr, Secrétaire du cabinet de S. M. le Roi des
Belges. — 58, rue Joseph IT, Bruxelles.
Bourdot, JuLes, Ingénieur civil. — 44, rue de Château-Landon, Paris, X.
Brusina, SPIRIDIONE, Directeur du Musée national zoologique, Profes-
seur à l’Université d’Agram. — 9, Frg. Franjé Josipa, Zagreb, Croatie
(Hongrie).
Buls, CHaRLes, ancien Bourgmestre de la ville de Bruxelles. — 36,rue
du Beau-Site, Bruxelles.
Carletti, J.-T., Traducteur assermenté près le tribunal de 1° instance
de Bruxelles. — 40, rue Tasson-Snel, Bruxelles.
Chevrand, Antonio, Docteur en médecine. — Cantagallo (Brésil).
Cogels, Paur. — Château de Boeckenberg, Deurne, près Anvers.
Cornet, Jures, Professeur de géologie à l’École des mines du Hainaut.
— 86, boulevard Dolez, Mons.
Cossmann, Maurice, Ingénieur, Chef des services techniques de la
Compagnie du chemin de fer du Nord. — 95, rue de Maubeuge,
Paris, X.
Daimeries, ANTHYME, Ingénieur, Professeur à l’Université libre de
Bruxelles, Chef des Travaux chimiques. — 4, rue Royale, Bruxelles.
d'Ancona, Cesare, Docteur en sciences, Aide-Naturaliste au Musée
d'histoire naturelle. — Florence (Italie)
Dautzenberg, PuiPPE, ancien Président de la Société zoologique de
France. — 213, rue de l’Université, Paris, VII.
de Contreras, Marcez. — 231, rue du Trône, Bruxelles.
de Cort, Huco, Membre de la Commission permanente d’études du
Musée de l'État Indépendant du Congo, etc. — 4, rue d'Holbach, Lille
(France).
CLXX
E. 1880.
E. 1874.
E. 1876.
E. 1887.
E. 1880.
H. 1899,
H. 1888.
E. 1872.
C. 1895.
E. 1897.
E. 1903.
E. 1872.
E. 1900.
E. 1886.
F. 1863.
C. 1878.
E. 1879.
E. 1901.
E. 1874.
E. 1902.
SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
de Dorlodot, le Chanoine Henry, Professeur de Paléontologie strati-
graphique à l’Université catholique. — 18, rue Léopold, Louvain.
de Guerne, Baron Jures, Licencié ès sciences, ancien Président de la
Société zoologique de France, Secrétaire général de la Société natio-
nale d’Acclimatation de France. — 6, rue de Tournon, Paris, VI.
Dejaer, ERNEST, Directeur général des mines, Président de la Commis-
sion géologique de Belgique. — 59, rue de la Charité, Bruxelles,
Delheid, Épouarp. — 63, rue Veydt, Bruxelles.
de Limburg Stirum, Comte Aporpxe, Membre de la Chambre des
représentants. — 23, rue du Commerce, Bruxelles, et Saint-Jean, par
Manhay.
S. A. S. le Prince Albert I de Monaco. — 7, cité du Retiro,
Paris, VIII.
de Moreau, Chevalier A., ancien Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie
et des Travaux publics. — 186, avenue Louise, Bruxelles.
Denis, Hector, Avocat, Professeur à l’Université libre de Bruxelles,
Membre de la Chambre des représentants. — 46, rue de la Croix,
Bruxelles. |
De Pauw, L. F., Conservateur général des collections de l’Université
libre de Bruxelles. — 84, chaussée de Saint-Pierre, Bruxelles.
De Quanter, A., Administrateur-Directeur de la Société « L'Union
belge ». — 29, place de l'Industrie, Bruxelles.
Desneux, Juces. — 19, rue du Midi, Bruxelles.
Dollfus, Gusrave, Collaborateur principal au Service de la carte géolo-
gique de France, ancien Président de la Société géologique de France.
— 45, rue de Chabrol, Paris, X.
Dupuis, Pauz, Lieutenant. — 80, rue Wéry, Bruxelles.
Firket, ApoPxE, Ingénieur, Inspecteur général des mines, Chargé de
cours à l'Université. — 28, rue Dartois, Liége.
Fologne, ÉGIpz, Architecte honoraire de la maison du Roi. — 72, rue
de Hongrie, Bruxelles.
Foresti, D' Lopovico, Aide-Naturaliste de géologie au Musée de l’Uni-
versité de Bologne. — Hors la Porta Saragozza, n°5 140-141, Bologne
(Italie).
Forir, HENRI, Ingénieur honoraire des mines, Répétiteur de minéralogie
et de géologie à l'École des mines, Conservateur des collections de
minéralogie et de géologie de l'Université. — 25, rue Nysten, Liége.
Fournier, Dom GRÉGOIRE, Professeur de géologie à l'Abbaye de
Maredsous.
Friren, l'Abbé A., Chanoine honoraire, Directeur du Petit Séminaire.
— Montigny-lés-Metz [ Lorraine] (Allemagne).
Geret, P., Naturaliste conchyliologiste. — 76, Faubourg Saint-Denis,
Paris, X.
1895.
. 1874.
. 1895.
. 1868.
. 1874.
. 1873.
1899.
1872.
1896.
1864.
1890.
1867.
- 1902.
1897.
1890.
. 1903.
1872.
. 1884.
. 1870.
. 1887.
LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ, CLXXI
Gilson, Gusrave, Professeur à l’Université, — Rue du Canal, Louvain.
Gosselet, Jues, Doyen de la Faculté des sciences de l'Université, Cor-
respondant de l'Institut de France, — 18, rue d’Antin, Lille (France).
Graux, CHARLES, ancien Sénateur, Administrateur-[nspecteur de l'Uni-
_versité libre de Bruxelles. — 38, avenue Louise, Bruxelles.
Hidalgo, D' J. GoxzaLës, Professeur de minéralogie au Musée des
Sciences, Membre de l'Académie royale des Sciences exactes. — 36,
Alcala 3° irq., Madrid.
Issel, D' ArTuRo, Professeur de géologie à l'Université. — 3, Via
Giapollo, Gênes (Italie).
Jones, Thos.-RuPERT, F. R. S., ancien Professeur au Collège de l'état-
mujor. — Penbryn, Chesham Pois Lane, Chesham Bucks, resp |
station Amersham (Angleterre).
Kemna, Avoipme, Docteur en sciences, Directeur de l'Antwerp Water
Works CY. — 6, rue Montebello, Anvers.
Kobelt, D' W. — Schwanheim-sur-le-Mein (Allemagne).
Kruseman, Henri, Ingénieur-Géologue.— 24, rue Africaine, Bruxelles.
Lallemant, CHarLes, Pharmacien. — L’Arba, près Alger (Algérie).
Lameere, AUGUSTE, Docteur en sciences, Professeur à l'Université libre
de Bruxelles. — 10, Avenue du Haut-Pont, Bruxelles.
Lanszweert, ÉDOUARD, ex-Pharmacien du Roi. — 87, rue de la Cha-
pelle, Ostende.
Loppens, Karez, Membre de la Société royale de Botanique de Bel-
gique. — 7, rue du Marché, Nieuport.
Lucas, WaLTHÈRE, Chimiste, —- 54, rue Berckmans, Bruxelles,
Malvaux, JEAN, Industriel. — 43, rue de Launoy, Bruxelles.
Masay, FerNanp, Étudiant en médecine. — Clabecq, par Tubize.
Matthew, G.-F., Inspecteur des douanes. — Saint-John [Nouveau-
Brunswick] (Canada).
Medlicott, Henry-Benenicr, M. A., F. R. S., ex-Superintendant du
Service géologique de l'Inde anglaise. — Londres (care of Messrs. H. S.
King & Co., 65, Cornhill, E. C.).
Mourlon, Micxez, Docteur en sciences, Directeur du Service géologique
de Belgique, Membre de l’Académie royale des sciences de Belgique. —
107, rue Belliard, Bruxelles.
Navez, Louis, Littérateur. — 162, chaussée de Haecht, Bruxelles.
CLXXII
C. 1869.
E. 1880.
E. 1882.
E. 1896.
E. 1879
E. 1897
E. 1903
E. 1882
C. 1868
E. 1898
E. 1872
V. 1885.
E. 1903
E. 1890
P. 1889
E. 1903
E. 1904
E. 1895
E. 1879
E. 1869
E. 1896
E. 1905
. Piret, AporpnEe, Comptoir belge de Minéralogie et de Paléontologie. —
. Putzeys, SyLvÈRE, Docteur en médecine. — 24, rue Anoul, Bruxelles.
. Quinet, Docteur en médecine. — 14, rue de la Sablonnière, Bruxelles.
. Raeymaekers, D’ DÉSIRÉ, Médecin de bataïlion au 1‘ régiment d'ar-
. Rodriguez, Juax, Directeur du Musée d'histoire naturelle. — Guatemala. +5
. Rousseau, ERxESsT, Docteur en médecine, Secrétaire de la Société ento-
2. Rutot, Aimé, Ingénieur honoraire des mines, Conservateur au Musée
. Schouteden, HExri, Secrétaire de la Société entomologique. —
. Serradell y Planella, D' Barrasar, Médecin de la Croix-Rouge. —
. Severeyns, G., Propriétaire. — 103, rue Gallait, Bruxelles.
. Severin, GuiLLAUME, Conservateur au Musée royal d'histoire naturelle.
. Steinmetz, Frirz. — Avocat, 10, rue de la Mélane, Malines.
5. Sykes, ERNEST RUTHVEN, B. A.; F.Z.S. — 3, Gray's Inn Place, Gray's
. Tillier, AcxiLce, Architecte. — Pâturages.
. Van den Broeck, ErNesr, Conservateur au Musée royal d'histoire
. Vandeveld, Exxesr, Bibliophile. — 12, avenue de la Brabançonne,
. Van de Vloed, Chef du filtrage, préposé aux analyses bactériologiques
SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE.
Paulucci, Mn° la marquise MaR1anxa. — Novoli près Florence (Italie).
Pelseneer, Pur, Docteur agrégé à la Faculté des sciences de Bruxelles,
Professeur à l'École normale de Gand. — 53, boulevard Léopold, Gand
Pergens, Épouarp, Docteur en sciences et en médecine. — Maeseyck.
Philippson, Maurice, Docteur en sciences naturelles. — 254, rue de
la Loi, Bruxelles. LT
3, Palais Saint-Jacques, Tournai.
tillerie. — 303, boulevard des Hospices, Gand.
mologique de Belgique. — 60, avenue de la Couronne, Bruxelles.
royal d'histoire naturelle, Membre du Comité de direction de la Carte 7
géologique. — 177, rue de la Loi, Bruxelles. =
Schmitz, Gaspar, S-J., Directeur du Musée géologique des bassins
houillers belges, Professeur au Collège Notre-Dame de la Paix. —
11, rue des Récollets, Louvain.
12, chaussée d'Ixelles, Bruxelles.
Gbis, 1°, Cadena, Barcelone (Espagne).
— 75, avenue Nouvelle, Braxelles.
Inn, Londres, W. C.
naturelle, Membre du Comité de direction de la Carte géologique du
Royaume, Secrétaire général de la Société belge de Géologie, de Paléon-
tologie ei d'Hydrologie. — 39, place de l'Industrie, Bruxelles.
Bruxelles.
et microscopiques de l’Antwerp Water Works CY. —- Waelhem.
$
LISTE DES MEMBRES D£ LA SOCIÉTÉ, CLXXIII
. 1903. Van de Wiele, D' CHarres. — 27, boulevard Militaire, Bruxelles.
. 1904. Van Heurck, D'. — 8, rue de la Santé, Anvers.
. 1880. Velge, Gusrave, Ingénieur civil, Conseiller provincial. =— Lennick-
Saint-Quentin.
E. 1891. Verstraete, Émiiex, Major retraité. — 40, rue Osseghem, Bruxelles,
E. 1886. Vincent, ÉMILE, Docteur en sciences naturelles, Attaché à l'Observa-
toire royal. — 35, rue De Pascale, Bruxelles,
C. 1882. von Koenen, D’ Anozpxe, Professeur de géologie et de paléontologie
à l’Université royale de Gôttingue. — Güttingue (Allemagne).
. E
E. 1873. van Ertborn, Baron Oorave. — 32, rue d'Espagne, Bruxelles.
E
E
E. 1876. Weissenbruch, Pauz, Imprimeur du Roï. — 49, rue du Poinçon,
Bruxelles.
C. 1872. Westerlund, D' Carc-AGarpn. — Ronneby (Suède).
_F. 1863. Weyers, Joseru-LÉoPoL»D. — 35, rue Joseph IT, Bruxelles,
E. 1903. Willem, Vicror, chef des Travaux zoologiques à l'Université, — 8, rue
Willems, Gand. _
H. 1881. Woodward, D' Henry, LL. D., F. R. S., Conservateur de la section
de géologie du British Museum. — 129, Beaufort street, Chelsea,
Londres S. W.
H. 1879. Yseux, D' Émize, Professeur de zoologie et d'anatomie comparée à
l’Université libre de Bruxel.es. — 97, avenue du Midi, Bruxelles.
Membres décédés en 1905.
F. 1863. Dewalque, D' Gusrave, Professeur émérite à l’Université de Liége,
à Liége.
E. 1873. Potier, ALrren, Professeur à l’École polytechnique, à Paris.
E. 1869. Preudhomme de Borre, ALFRED, Ex-conservateur au Musée royal
d'histoire naturelle de Bruxelles, à Genève.
-
TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME XL (1905)
DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET. MALAGOLOGIQUE
DE BELGIQUE
PRE 0 oi NME LL
Pages
MIOMOIrOS: 2 SU RE, PR M SE RE TE 1
H. Schouteden : Notes sur les organismes inférieurs (2° note}
(avec parer LB rt PS AR EE 3
J. Deprat : Sur l'identité absolue de Nummulina pristina, Brady,
et de Nummulites variolarius, Lh , et sur son existence dans
des dépôts tertiaires néo-calédoniens . . . . . . . . . 17
R. Bellini : Les Ptéropodes des terrains tertiaires et quaternaires ER
d'He ET DEA) EE RAS OR er DS Ce PEN CURE 23 |
Dullsiins des Séances. .::,::.-".1.... J'me 1
Assemblée générale du 8 janvier 1905 :.:.: 4° 4.2, .7 «on I
Rsphort Un Présidènt= is 5 ee CREER SEE" I
lbétions 19 24 LH 280 TPS LUS RES RER V
K. Loppens : Hydroïde nouveau pour la faune belge. . . . . VIL
K. Loppens : Animaux marins vivant dans l’eau saumâtre. . . Vil
Séance du 11:féprienié RAS OT SU AR PR ORNE D ERRE
Aliénafion des coléctions 2 "5, 41 © 0 RENTREE" IX
Assemblée générale extraordinaire du 11 mars . . . . . . . x
Aénation des Éafléctions , ? 15 US QU re THÉ NOIPES IN OS LE
Aug. Lameere : L'origine de la corde dorsale. . . . . . . XII
TABLE DES MATIÈRES,
Séance du 8 avril . . .
Mrance du:t9: manie CAMES
K. Loppens : Bryosoaire nouveau pour la faune belge
K. Loppens : Rapide multiplication de quelques Bryosoaires et
Hydroïdes D NT NE ae de LA DUL : PR AR
Ad. Kemna : Compte rendu bibliographique : « Amphioæides n,
. Vertreter einer neuen Acranier-Familie, par R. Goldschmidt
æ Séance du 10 juin . . . .
4. Aliénation des collections
Ad. Kemna : Pénétration et migration de l’'Ankylostome
>
745 DORA MS USER EE Eat ee Th. RS EG
à Ad. Kemna : Une nouvelle phylogénie des Échinodermes : la
10 « Pentasomea » de Hérouard
Séance du 14 octobre
K. Loppens : Bryozoaire nouveau pouf la faune belge
K. Loppens : Plumatella repens, L., vivant dans l’euu saumätre .
H. Schouteden : La classification des Scyphocnidaires d'après
| RE AE ON AO ES AU NT DIS OTES char,
Ad. Kemna : Comptes rendus bibliographiques :
Noch einmaht Polyparium ambulans, par O Carlgren.
Sur le dimorphisme des espèces anglaises de Nummulites et la
taille de la mégalosphère en relation avec celle de la microsphère :
du test mégalosphérique dans ce genre, par J. J. Lister .
Article « Foraminifera» par J.-J. Lister, dans le Traité de Zoo-
logie de Ray-Lankester .
Sur une note sans titre, par Ant. Neaviani.
Sur la structure des Orbitolines, par H. Douvillé.
La distribution des Poissons d’eau douce africains, par G. A.
Fin 4 MR Er Ge MAR IETONET EL COUPE C0 TA
Séance du 5 novembre . .
H. Schouteden : Contributions à l'étude des Infusoires de Belgique :
TLes Asnirotrichest, 7."
C. Van de Wiele : L'adaptation des Reptiles et des Mammifères à
la vie marine, par le Professeur Fraas .
Séance du 9 décembre .
H. Schouteden : Les affinités des Cténophores et Polyclades
Aug. Lamecre : Cténophores et Polyclades. . . . . .
CLXXV
Pages.
XIX
XX
XXII
XXII
LVI
LX
LXV
LXXIV
LXXIV
LXXX
LXXXVI
LXXXVII
XCVII
CXVvI
CXVII
CXXVH
| CLXXVI
Bulletin bibliographique -
Liste des Soci étés et Institutions correspondantes, à avec indcui os des
ouvrages reçus pendant l’année 1905. . . . . . . . ARS
Liste générale des membres au 31 décembre 1905 . . . . . . &,
Table: générale des malières. . "4 EN PR RES RE
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