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Full text of "Annales des mines. Statistiques"

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des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


ANNALES 

DES  MINES, 

ov 

RECUEIL 

DE  MÉMOIRES  SUR  L*£XPLOITATIOJBI  DES  BOUES 
ET  ivA  &BS  fciucn  m  lm  akti  901  s'y  lAvroRTUT; 

kÈDlQÈES 
XT   PUlLliSft 

Sous  VmaorisaHon  du  Sous-Seerétaire  d^Btai  m  ministère 

des  Travaux  Publies. 

QIJATRIÈ9IE  SÉBIE. 


•  * 


TOME   VI. 


PARIS. 

CARILIAN-GOEURY  ET  ?•»  DALMOlfl', 

««M  KOMOZ  MB  VORIS  n  OKiOMte  R  BM  MIBn, 

Qwi  det  AnfosthM,  bm  n  «  41. 


] 


COMMISSION  DES  ANNALES  DES  MINES. 


Les  Annaies  det  Mities  sont  publiées  âoils  les  auspices  de  Tadmi- 
niitration  générale  des  P«iiU  et  Chaussées  et  des  Mines ,  et  sous 
la  direction  d'une  commission  spéciale  formée  par  le  Sous-Se- 
crétai/e  4'£tit  9»  mi|jstèr^  dee  trai^aui  puolics.  Cette  commis- 
sion^ «it  cotf  p^séc ,'  ainsi  ^u'il  suit ,  des  membres  dn  conseil 
Sénérgl  d|e9iniiiescdci'aaiqpecMnic  des  études  et  dm  i^rotesseurs 
e  rÉcoIe  des  mines ,  du  chef  de  la  division  des  mines ,  d*un 
ingénieur  secrétaire,  et  d'un  ingénieur  secrétaire-adjoint. 


MM. 

Cordier  ,    inspecteur   général  , 

membre  de  l'Acadeifie  des 

sciences  ,  président. 
De  Bomnardf  inspecteur  général, 

membjre  de    r Académie  des 

sciences. 
MignerQ^t  iusj^^argénér^. 

Hèricart  de  J  AurT,inspect.gén. , 
membre  de  l'Académie  des 
sciences. 

Berthier  ,  inspecteur  général , 
membre  de  l'Académie  des 
sciences,  profess.  de  chimie. 

Gamierj  inspecteur  général. 

Guen^veau ,  inspecteur  général 
adjoint. 

€k9ren ,  inspecteur  général  ad- 
joint. 

nirriaj  ingénieur  en  chef,  se- 


MM. 

Dufrénox  y  ingénieur  en  chef  , 
inspe«t.  des  études  de  TÊcole 
des  mines,  membre  de  l'Acadé- 
mie des  sciences,  profess.  de 
minéralogie. 

Élie  deBeaumontt  ingén.  en  chef, 
mambie  de  l'Académie  des 
sciences,  profess.  de  géologie. 

Cornues  ,  ingénieur  en  chef  , 
prof,  d'exploitation  des  mines. 

Le  Play,  ingénieur  en  chef,  pro- 
fesseur de  metallargie .  secré- 
taire de  la  commission  de  statis- 
tique de  rindastrie  minérale. 

De  tikeppe ,  chef  de  la  division 
des  mines.. 

De  BoureuiUe,  ingénieur,  secré- 
taire de  la  commission. 

iSbelmen ,  ingénieur,  secrétaire- 


crétaire  du   conseil  général,  j      adjoint  de  la  commission. 

M.  Ebelraen  e|t  chaig^spéoiaAenexU  de  tp  ^^^^^^^^^  ^^^  i»^* 
moires  étrangère. 

L'administration  a  réservé  un  certain  nombre  d'exemplaires 
des  Annales  des  Mines  ,  pour  être  envoyés ,  soit  à  titre  de  don 
aux  principaux  établissements  nationaux  et  étrangers ,  consacrés 
aux  sciences  et  à  lart  des  mises ,  soit  à  titre  d'échange  aux  ré- 
dacteurs des  ouvrages  périodiques  français  et  étrangers,  relu til's 
aux  sciences  et  aux  arts.  *— .  Lc:>  lâtttfes  et  documents  concernant 
les  Annales  des  Mines  doivent  être  adressés  ,  sous  le  couvert  de 
M.  le  touS'Secrétaire  dCéldt  au  ministère  des  travaux  publics ,  à 
M,  le  secrétaire  de  la  commission  des  AnuaUs  des  Mines,  à  Paris* 

Avis  de  F  Editeur. 

Les  auteurt  recoÎTeol  gratis  lo  «xemoUireft  de  leura  articles.  Us  peuvent  faire 
faire  des  tirais  a  part  à  raison  de  lo  fr.  par  feuille  pour  le  premier  cent,  et  de 
I  fr.  pour  les  suivants. 

La  publication  des  Annale*  de»  9Si%ex  A  lifQ  pV  cahiers  ou  livraisons  qui  parais- 
sent  tous  les  dniix  mois. — Les  tr'uis  livrai«ODi>  d'un  inéine  st'mestre  forment  un  vo- 
lume. —  Les  deux  volumes  romposant  une  ann«><>  conlieoneat  de  60  ^  80  feuilles 
d'impression,  «i4e  i&  à  *4  pUno^c»  gMvnes. —  Le  p(fi  de  la  iquscriplion  est  de 
tO  fr.  par  an  pour  Paris,  de  14  f^*  pour  les  départements,  et  de  a8  fr.  ppur  l,'é> 
tranger* 


'•-^m«0'mmi0^ 


■  ■        '  "  I  i'i      

PARIS.  -  IHPRlMSiUI  DE  FÀIN  IT  TSUMOr,  rtS  IUMla« ,  D.  M. 


Mb  pidklieatîoii 
CAWLIAN-GŒURY  ET  V"  DALMONT,  ÉDITEURS, 

UUAIIB  DB  OOBFS  BOTAUZ  DB8  PORTS  BT  CHAmKu  ET  OEI  UlIBS, 

A  Paris,  qui  des  AngiutiDS ,  n««  39  et  4i. 


TRAITÉ  COMPLET 


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• 


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I 


MINÉRALOGIE 


Fia 


A.  DUFRÉIVOY, 


—  HJbw,  oMMbra  de  l'Aoïdémie  royito  dw  Seii 

profMMnr  tu  KooIm  royilM  dm  MIom 

•I  dM  Fofito  61  CfatoMéet.  meobra  dM  Soeiélés  PhllonalIqMdt  Patte 

Oéolofiqa*  da  Franee,  Llnaéenne  da  Normandie. 

Céolofkiaa  da  LoadrM.  GéolOfHiae  da  CornonaUlM. 

da  tf  Société  HeIréUqao.  oonaipoudaiil 

dat  AMdénlatdot  Sclaococ  da  liorlin,  de  Turia. 

de  riAititui  BeUanal  dw  Éuu-VûIb 

de  rAiDérlqae  du  Nord ,  etc. 

Tro%M  toTîM  voliimes  lii-8«, 

AVEC  UN  GRAND  NOMBRE  DE  FIGURES  INTERCALÉES  DANS  LE  TTiXTE. 
des  pUacbes  imprimées  en  Uille-douoe  et  on  allas  volamineui. 


I 


—  criatallographî^ 

••»  typea   eriaUlUns  ,   et  de  leur 
paisage  an  dîfèreotes  fonnes  crisuU 

MBina  TTPK  caisTALLiN.  Sfstéme  eu- 
biqae.  • 

Mxxtttn  rf  PE  caiSTALLiM.  Prisme  droit 

a  base  carrée. 
TEoisiAsE  TTPEcmisTALLi».  Prlsme  droit 


***£??!*"*    "'•    caisTALLia.    Rhom- 
Médre. 

aaKreitMKTTPBCRisTALLm.  Prisme  rfaom- 
boidal  oMique. 

mtas  TYPE  CBiSTALUK.  Prisme  obliaue 

MB  syméiriqoe.  ^ 

Cs^aratooo  entre  les  dilTérenu  types 

Ses  aelatioiia  entre  les  formes  Vf- 

peaei  les  formes  dérivées. 

«T^ïf  <*»  déeroissemeou. 

«7'olilèiMea  de  le  oriaUllographie. 

Délennhiaiian  de  la  nature  de  la  forme 
vnaiibve. 

Dciaffuiiiiatioo  des  angles  de  la  forme 


EXTRAIT  DE  LA  TABLE  DES  MATIÈRES  DU  TOME  1". 

CALCUL  DES  LOIS  DE  DÉRIVATION  des 

formes  secondaires  qui  naissent  sur  la 

cube. 
Moyens  enqployéa  pour  meaurer 

lea  englea  dea  orîatenz. 
Anomelie  enz  loia  de  la  trrisf  Hisa 

tîon. 

Causes  de  la  vsriation  des  formes  secon- 
daires. 

Bes  oarsMtères  phTsiqoes. 

Dea  oaraetèrea  ohuntqnes. 

Formules  ebimiqaes;~formules  minèra- 

logiqoes. 
Transformation  des  analyses  en  formules. 
^  d'une   formule  en    une 

analyse  en  poids. 

Formules  générsdes  pour  trourer  les 
lois  dedécroissement  qui  présIdentauK 
faces  secondaires  du  système  rham- 
boédrique. 

Calonl  de  dérivation  dea  formes 
aeoondatres  snr  les  formes  pri- 
mitives. 

Formules  de  trigonométrie  pour  la  réso- 

pnmtiire.  Prmotpési.diohotomi^es  poor  la 

Lais  rie  deriratîon des  forme»  secondsires       reoonoaissanoe   des  substance» 
Mtr  la  forme  primili^e.  minérales. 


CARILIAN-GŒURY  ET  V'  DALMONT,  ÉDITEURS , 

UBBAIUS  VBê  GOaPS  BOTAOX  DIS  POns  ET  CHAOMte  ET  Dtt   MIMt, 

A  Paris ,  quai  dei  AugusUnB ,  do*  S9  et  4i. 


Mite  en  vente  du  tooie  ft  avec  Mm  «tlap-  Prix  :  iO  fr. 


TRAITÉ 


DE 

L'EXPLOITATION  DES  HNES 


PAR 


M.  Gh.  GOBIBES, 

iiMSÉNiui  BM  camr  dm  mihbi,  pbopobmir  »'EXPLaiTAnoii. 

A   l'ÉCOLB  BOTALB  des  lOflBS. 


3  FORTS  VOLUMES  IN.8% 

ACCOMPAGNES  CHACUN  D'UN  ATLAS  IN-A*. 


Le  toDM  deuxième  du  Traité  de  l'exploitaHon  des  MineM  comprend  1«& 
chapitres  sujTants  :  CHAPITRE  VI.  —  CBioBBinuiT ,  boibai»  ,  cotblagb  xt 

■OBAIIXBKBIIT  MB  PDRB.  —  CHAPITRE  VII.   —  MÈOÊOmS  D'ElPIAITAnOll  ^    OU 
BBBBnUE  OBS  TBATADX  SODTEBBAlNB  D'UHB  HIRB.  —  CHAPITRE  VIU. — AiBA.aB 

DBS  HiiiBS.— Incendies  dans  les  nilnes  de  bouille^ — Édairage  des  mines. 


Le  tome  troisième  et  dernier  traitera,  d'une  manière  complète,  de  tout  ce 
qui  concerne  le  transport  des  minerais  souterralnement  et  à  la  surface ,  Textrac- 
tion  des  minerais ,  l'épuisement  des  eaux  et  la  géométrie  souterraine. 

Ce  volume,  avec  son  atlas  de  se  planches  environ ,  sera  mis  en  vente  en 
janvier  18/15.  • 


'  Le  prix  des  tomes  i  et  2  \^en  vente)  avec  lear  atlas ,  est  de  n  fr.^Les  souscrip- 
teurs payent,  tn  outre,  s  fr.  à  compte  du  tome  III,  aTec  allas,  qui  parallra  en 
janvier  iS4&.  ^ 


ANNONCES. 


U ouvrages  noui^eaux  relatifs  aux  sciences  et 
aux  arts  qui  se  rapportent  à  f  exploitation 
des  mines  et  usines. 


JUILLET—  AOUT  1844. 


Note  sur  la  ooaTeUe  machine  pDemDatiqaeà  moavement 
coqUdq,  ioTentée  en  1844  par  Charies  CheTalier.  In-8 
d'one  fenille.  Imp.  de  Proux ,  à  Paris. 

TaiiTÉ  de  géométrie;  par  J.  Adhémar.  Géométrie  plane. 
In-8  de  29  feuilles  1J4,  plus  an  vol.  de  1/4  de  leifUle 
et  24  |A.  Imp.  de  rafo  et  Thnnot.  —  A  Paris ,  chez 
Garilian-fiiBary  et  Y^'Dalmont,  quai  des  Aognstins, 
39eC4f.Prix 10  fr. 


Des  CoïutQCKPfCBs  da  voîsinaffe  des  chemins  de  tet  et  des 
voies  navigables  ;  par  M.  Minard.  In-8  d'une  feuille  1 1^2, 
plus  une  carte.  Imp.  de  Fain  et  Thunot,  à  Paris. 

NoHiacLATOBE  chîmique  française,  suédoise,  aUemande, 
et  synonymie;  par  Jules  Garnier.  In-12  de  5  feuilles. 
Imp.  de  Grapeiet,  à  Paris.  —  A  Paris,  chez  Méqui- 

Km-Marvîs  fils,  rue  de  l'École -de- Médecine,   3. 
ix 3  fr. 

TuirA  de  Stéréotomie ,  comprenant  les  applications  de 
la  géométrie  descriptive  à  la  théorie  des  ombres,  la 
perspective  linéaire,  la  gnomonique,  la  coupe  des 
pierres  et  la  charpente  ;  par  C.-F.«A.  Leroy,  ln-4  de 
62  feuilles  1/2 ,  plus  un  atlas  in-folio  de  74  pi.  Imp.  de 
Bachelier,  à  Paris.  —  A  Paris,  chez  Carifian-Gœury 
et  Victor  Dalmont,  quai  des  AugusUns,  39.  Prix.  34  fr. 

Tiiiri  théorique  et  pratique  de  l'emploi  de  l'acîer  et  des 
eiietode  la  trempe,  considérés  dans  leurs  relations  et 
dans  leurs  rapports  avec  les  propriétés  de  ce  métal  ; 

KD.-P.  Constant  Pionnier.  In-8  de  5  feuilles  1/4. 
.p.  de  Bourgogne,  à  Paris. 


rt* 


ij  ANNONCES, 

Carte  géologique  des  Côtes- du-Nord  ;  par  M.  Eugèoe 
deFoarcy.  I11-8  de  11  feailles  3/4.  Imp.  de  Fain  et 
Thunot ,  à  Paris. 

DiCTioNNAiHB  des  arts  et  manufactorcs ,  descriplioii  des 

Krocédés  de  i'industrje  française  et  étrangère;  par 
[M.  d*Arcet,  Payen,  Brun,  etc.  Première  livraison. 
In-8  d'une  feuille.  Imp.  de  Graliot,  à  Paris.— A  Paris, 
che;  Mathias  (Augustin),  quai  Malaqoais,  15. 
Prix  de  la  livraison 50c. 

Essai  d'une  description  géologique  du  département  de 
Seine-et-Marne;  par  M.  debénarmont,  lOffénieurdcs 
mines.  In-8  de  15  feuilles.  —  de  Seine-et-Oise  ;  parle 
môme.  In-8  de  1 7  feuilles  1  /2.  Imp.  de  Bétbune ,  à 
Paris. 

Précis  de  chimie  organique;  par  Charles  Gerhardt. 
Tome  1*'.  In-8  de  40  feuilles  3/4.  Imp.  de  Bourgogne, 
4  , Paris.  —  A  Paris,  chez  Fortin -Masson,  place  de 
rEcole-dc-iMédeciue,  i.  Prix 8fr. 

ISoTicB  sur  les  eaux  minérales  de  Hombourg  (  près 
Francfort  sur-Mcin }  ;  par  Victor  Slœberg  ;  ayoc  l'ana- 
lyse chimique,  par  le  professeur  Liébig.  2'  éditioiL 
In  12  de  3  feuilles  3/4.  Imp.  de  Delacour ,  àVaugirard. 

Traita  de  Minéralogie;  par  A.  Dufrénoy.  Tome  1*'. 
In-8  de  42  feuilles  3/4.  Imp.  d'Hennuyer ,  aux  Bati- 
gnolles.  A  Paris,  chez  Garilian-Gœury  et  Y^^Dalmont. 


ANIVONCES.  lij 


SEPTEMBRE  -  OCTOBRE  1844. 


imço  de  la  méthode  gèographioue ,  oa  division  natu- 
reUe  de  la  nrfaoe  de  la  terre,  aans  ses  rapports  gëoé- 
nox  avec  la  géologie,  la  |rtiT(ol^ie ,  la  zoologie;  par 
N.  DeUy.  Ifi-8  de  mox  feuilles.  Imp.  de  Schneider,  à 
Paris. — A  Paris ,  chez  Waille ,  rue  Cassette ,  6  ;  chez 
raalear,  me  da  Pot-de-Fer ,  S. 

TiÂirt  des  aunipiilatloiis  cfaiiiiiqaes.  Description  raison- 
Bée  de  foules  les  «aérations  èhimiqnes  et  des  appareils 
doDt  eilet  nécessifeat  remploi  ;  par  Adolohe  Bobierre. 
la-8  de  31  feoiUes,  plos  3  pi.  Imp.  de  P.  Renonard , 
à  Paria.  —  A  Paris,  d^ez  Méqyigiioa-MarTîs,  me  de 
I^Ecole-de-MédecJoe,  3.  Prix 6  fr. 

Etodbs  de  gttes  minéraux ,  publiées  par  les  soins  de 
ladaûoîsIratioQ  des  mines.  (  Mémoire  sur  les  houilles 
de  Saôœ-etrLoire;  par  M.  Manés.  Texte.  )  In-4  de 
22  feuilles.  Imp.  de  M"*  Dondey^Dupré ,  è  Paris. 

Iffnoooonoii  à  Vétaiede  la  chimie  ;  par  Emile  Rousseau . 
ln-18  de  6  feniUes.Imp.  de  P.  Renonard,  à  Paris.  — 
A  Paris,  cbez  Méquignon-Marvis,  me  de  l'École- 
de-Médecine,  3.  Prix 3  fr. 

MfcaoïBa  sur  les  machines  à  sapeur  et  leur  application  à 
la  oaTigation ,  présenté  à  TAcadémie  royale  des  sciences 
pour  le  concours  du  prix  è  décerner  en  exécution 
d'une  ordonnance  royale  du  13  novembre  1834  ;  par 
M.  Reedi.  In-4  de  24  feuilles.  Imp.  de  M"*  Bouchard- 
Huzard ,  k  Paris.  —  A  Paris ,  chez  Arthns-Bertrand , 
me  Hautefeuille ,  23. 

PusucATKHi  industrielle  des  machines ,  outils  et  appareils 
ks  plus  perfectionnés  et  les  plus  récents ,  employa 
dans  les  uiflBfcrentes  branches  de  Tindustrie  française 
et  étrangères  ;  par  Armengaud  aîné.  Dixième  livrai- 
seu  dn  tome  IIi  (In  du  volume  ).  In -8  de  4  fenilles  3/4. 
Imp.  de  Foumier ,  à  Paris.  —  A  Paris,  chez  Fauteur, 
rue  dn  Pont-Louis-Philippe ,  13;  chez  L.  Mathias. 
duTdame  et  de  l'atlas. 30fr. 


IV  ANNONCES. 

Tbaitê  de  la  mécanique  des  corps  solides  et  do  calcul  ie 
reflet  des  inachÎDes;  par  G.  Coriblis.  Seconde  édition. 
In^  de  48  feuilles,  pliis2pl.IiDp.  deFainetThanol, 
à  Paris.  —  A  Paris ,  chez  GariliaQ-Gœury  et  Y*"'  Dal- 
mont,  quai  des  Augastins,  39et41.  Prix.  .      15 fr. 

Traita  élémentaire  d'astronomie  physique  ;  par  J.-B.  Biot. 
Troisième  édition ,  corrigée  et  augmentée.  Tome  II. 
ln-8  de  32  feuilles  1/2  et  un  tableau ,  plus  un  atlas  iti-4 
d*une  (Icroi-fenille  et  23  pL  Imp.  de  Biadielier,  à  Paris. 
—  A  Paris,  chez  Bacbdier,  quai  des  Angustins ,  55. 
Prix  du  tome  II,  avec  atlas.  .  .  .- 12  fr. 

Traité  élémentaire  de  chimie  industrielle;  par  Alph. 
Dupasquter.  Tome  V\  In-8  de  48  feuilles  3/8.  Imp. 
de  Duopoolin,  à  Lyon.  —  A  Lyon,  chez  Savy;  à 
Paris,  chez  Garilifin-Goeury  et  Victor  Dalmont,  quai 
desAûgustins»  39-41.  Prix 9  fr. 

VoTAGB  autour  da  monde ,  exécuté  pendant  les  années 
1836  et  1837  sur  la  coryette  la  Bonite^  commandée  par 
M.  Vaillant  9  capitaine  de  vaisseau.  Publié  par  ordre 
du  roi ,  sous  les  auspices  du  département  de  la  marine. 
Géologie  et  minéralogie  par  M.  E.  Chevalier.  In-8  de 
27  feuilles  3/4 ,  plus  5  pi.  Imp;  de  F.  Didot,  à  Paris. 
A  Paris,  chez  Arthus-Berlrand ,  rue  HautefeuiUe, 23. 

ËTODEs  sur  Thistoire  de  la  terre  et  sut  les  causes  des 
révolutions  de  sa  surface  ;  par  Félix  de'  Boucheporn , 
iogénieur  an  corps  des  mines.  In^  de  25  feuilles  1/4, 
plus  3  pi.  Imp.  de  M*^  v*  Dieolafoy ,  à  Toulouse.  — 
A  Paris  y  dhez  Garilian-Gœury  et  \^  Dalmont ,  quai 
des  Angustins  y  39-41;  chez  Langlois  et  Leciercq. 
Prix .' 7fr.50c. 

Traité  de  chimie  organique;  par  M.  Justus  Lièbig. 
Traduit  sur  les  manuscrits  de  l'auteur,  par  M.  Chartes 
Gerhardt.  Tome  III  (et  dernier),  ln-8  de  34  feuilles. 
Imp.  de  Bourgogne,  à  Paris.  —  A  Paris ,  chez  Fortin, 
jVlasson  et  compagnie.  Prix  du  tome  III,  .  .  7  fr. 
l>es  3  volumes 25  fr. 

Uiîs  Fumiers  considérés  comme  engrais.  Fragments  de 
leçons  de  chimie  agricole  ;  par  J.  Girardin.  Troisime 
édition.  In-18  de  4  feuilles  1/3.  Imp.  de  Lefévre^  à 
Rouon.  —  A  Paris,  rhoz  Fortin,  Massonet  C*«. 


ANNONCES. 


HÉOMB  des  machioes  à  vapeur ,  suivie  d'un  appendice , 
coDfenant ,  etc.  ;  par  M.  le  comte  F.-MI.-G.  de  Pam- 
bonr.  Deaxièiiie  édition.  In  4  de  72  feuilles  1/2 .  plus 
on  allas  in'4  d'une  demi-feuille  et  24  pi.  Imp.  de  Ba- 
chelier, à  Paris.  —  A  Paris,  chez  Uacnelier,  quai  des 
Augustins,  55.  Prix 50  fr. 


ANNONCES.  9ij 


J^OV£MBR£  -  DÉCEMBRE  1844. 


Note  sur  la  oompression  des  chaussées  en  empicrremeots 
par  des  cylindres  de  grand  diamètre.  Id-4  d'une  demi* 
leuille.  Imp.  de  Foarnîer,  à  Paris.  —  A  Paris ,  chez 
Mathias(  Augustin ),  auai  IVIalaquais,  15. 

DcscaiPTiofi  géologique  de  l'arrondissement  de  Ghàtillon 
(Côte-d'Or),  comprenant,  etc.,  etc.;  par  M.  Jules 
fieaudoin.  Première  partie.  In-8de8feuilles.Imp.de 
Gomiac,  à  Ghàtillon- sur-Seine.  —  A  Ghàtillon ,  chez 
Gheyalot  ;  chez  Tagnot. 

ËLPOsÀ  des  remarques  faites  sur  la  hauteur  de  l'atmo- 
sphère, le  magnétisme  terrestre  et  le  mouvement  an- 
nuel de  notre  globe ,  plus  les  détails  d'un  graphomètre 
à  racine  carrée  de  nombre  ;  par  M.  F.  Yigbol.  In-8 
de  2  feuilles  1/2 ,  plus  4  pi.  —Imp.  de  Barret,  à  Lyon. 

Elémsnts  de  physique  exj^rimentale  et  de  météorologie; 
par  M.  Ponillet.  4*  édition,  â  volumes  in-8  ensemble  de 
101  feuilles^  plus2  tableaux  et  32  pi.  Imp.  deF.  Didot, 
à  Paris. — A  Paris ,  chez  Béchct  jeune,  place derEcole- 
de-Médeeine,  1.  Prix 16fr. 

Journal  de  l'Ecole  royale  polytechnique,  publié  par  le 
conseil  d'instruction  de  cet  établissement.  29*  cahier 
(  second  et  dernier  de  tome  17).  In-4  de  22  feuilles  1/2, 
plnsunepI.Imp.deBacbelier,àParis(1841).— AParis, 
chez  Bachelier,  quai  des  Augustins  55.  Prix.  .    8fr. 

Moyen  d'enflammer  la  poudre  sous  Feau ,  à  toutes  les 
profondeurs,  sans  feu,  par  le  seul  contact  de  l'eau  ; 
préparation  des  matières  nécessaires  pour  obtenir  ce 
résultat;  par  G.-S.  SeruUas.  In-8  d'une  feuille.  Imp. 
de  Delacour,  à  Yaugirard.  —  A  Paris ,  chez  Leneveu  et 
Riant,  rue  des  Grands-Augustins,  18. 

Mémoires  sur  les  poudres  de  guerre  des  différents  procé- 
dés de  fabrication ,  ou  Résumés  des  épreuves  compara- 
tives faites  sur  les  poudres  àEsquerdes,  en  1831  et 
1832 ,  et  à  Metz ,  en  1836  et  1837  ;  par  M.  G.  Piobert. 
In-8  de  7 feuilles  1/2.  Imp.  de  Bachelier»  à  Paris.  —  A 
Paris,  chez  Bachelier,  quai  des  Augustins ,  55. 


c 


VÙJ  ANNONCES. 

Nouveau  Traita  des  sciences  géologiques;  par  M.  L.-P. 
Jehan.  2*  édition,  ln-12  de  17  feuilles  3/4.  Imp.  de 
F.  Didot,  à  Paris.  —  A  Paris,  chez  Périsse,  rne  do 
Pot-de-Fer,  8. 

GoNsiDÂRATioNS  géologiqucs  sur  les  ossements  fossiles 
trouvés  dans  la  cendrière  de  Gormicy  (Marne  ) ,  et  sur 
les  animaux  antédiluviens;  par  le  docteur  Philippe. 
In-8  de  2  feuilles  1/2.  Imp.  de  Luton,  à  Reims. 

Stéréométrib,  on  décomposition  du  cube  en  polyèdres 
réguliers,  irréguliers  et  corps  robds,  formant  entre 
eux  plus  de  1 20  polyèdres ,  appliqués  à  l'étude  de  la 
géométrie,  etc.  ;  par  M.  L.  Dupin.  ln-1 2  de  2  feuilles  1/2, 
plus 4  pi.  Imn.  de  Foumier,  à  Paris.  — A  Paris,  chez 
Molteni,  boulevard  Saint-Denis,  15. 

YoYAGE  de  la  commission  scientiflque  du  Nord ,  en  Scan- 
dinavie, en  Laponie^  au  Spitzberg,  et  aux  Féroô,  pen- 
dant les  années  1838,  1839  et  1840,  sur  la  corvette  la 
Recherche^  commandée  par  M.  Fabvre,  lieutenant  de 
vaisseau.  Relation  du  voyage  par  M.  Xavier  Marmier. 
Tome  1*'.  In-à  de  24  feuilles  1/4,  plus  une  vignette. 

—  Idem.  Météorologie,  par  MM.  Y.  Lottin,  À.  Bra- 
vais, C.>B.  LilHchook,  P.-À.  Siljestrom,  Ch.  Martins, 
J.  de  Laroche  Poncié ,  £.  Pottier  et  L.-L.  LoBStadius. 
Tome  1".  In-8  de  16  feuilles  1/2.  Imp.  de  F.  Didot,  à 

—  A  Paris,  chez  Arthus -Bertrand. 

Traité  des  arts  céramiques  et  des  poteries ,  considérés 
dans  leur  histoire,  leur  pratique  et  leur  théorie;  par 
M.  Alexandre  Brongniart.  Deux  vol.  in-8,  ensemble 
de  73  feuilles  1/2,  plus  un  atlas  in-4  oblong  de^  f.  1/2, 
3  tableaux  et  50  pi.  Imp.  de  Fain  et  Thunot,  à  Paris.— 
A  Paris,  chez  Béchet  jeune ^  place  de  VEcole- de- 
Médecine,  f  ;  et  chez  Mathias. 


ANNONCES.  IX 


2«  SEMESTRE  DE  1844. 


JoHNSfON  (J.-F.-W.).  Ii«îliir««  on  agricuUor  chemislry 
and  gecrfogy.  (  Lectures  sur  la  chimie  et  la  géologie , 
appliquées  à  l'agricalture,  avec  ua  appendice  conte- 
nant des  indications  sur  des  expériences  en  matière 
d'agriculture  pratique.)  In-8,  1066  pages.  Prix.    2  s. 

Dopm  (M.).  An  Historical,  geoiogieal,  and  descriptive 
view  of  the  coal  trade  of  the  north  of  England,  oom- 
prchending  its  rise,  progress,  présent  state^  and  fu- 
ture prospects  ;  to  which  are  appended,  a  concise  notice 
of  the  peculiarities  of  certain  coal  fields  in  Great- 
Britain  and  Ireland ,  and  also  a  gênerai  description  of 
Ibe  coal  mines  of  Belgium,  drawn  up  from  actual  ins- 
peetàotk.  (Aperçu  historique,  géologique  et  descriptif 
sur  le  commerce  de  la  houille  dans  le  nord  de  TAngle- 
terre,  comprenant  son  origine ,  ses  progrès ,  son  état 
actuel  et  son  avenir  ;  accompagné  d'une  courte  notice 
sur  les  articulantes  qu'offrent  certaines  mines  de  la 
Grande-Bretagne  et  de  l'Irlande;  ainsi  que  d'une  des- 
cription générale  sur  les  mines  de  houille  de  la  Belgique. 
In-8,  258  pages.  Prix 7  s. 

PiDGioN  (£.).  Fossil  remains  of  the  animal  kingdom. 
(Débris  fossiles  du  règne  animal.  )  2'  édition.  In-8, 
554  pages,  50  grayures.  Prix 18  s. 

Shaw  (G.).  Manual  of  electro-metallurgy.  (Manuel 
d'électro-métallurgie. )  2*  édition,  considérablement 
augmentée.  In-8,  202  pages.  Prix 7s. 6d. 

Wbdcwood  (H.).  The  Principles  of  geometrical  démon- 
stration, dedoced  from  the  original  conception  ofspace 
and  form.  (  Principes  de  démonstration  géométrique , 
dédulls  de  l'idée  originaire  de  l'espace  et  de  la  forme. 
48  pages.  Prix 2s. 

AuGBR  (F.).  An  elementary  Treatise  of  mineralogy ,  com- 
prising  an  introduction  to  the  science.  (  Traité  élémen- 
taire de  minéralogie,  précédé  d'une  introduction  à 
cette  science.  )  5*  ^tion,  comprenant  les  dernières  dé- 
couvertes faites  dans  la  minéralogie  en  Amérique  et 


X  ANNONCES. 

dans  les  autres  pays ,  avec  de  nombreuses  additions 
ajoutées  à  l'/n/rodiM/îon.  —  Boston,  chez  Williams 
Phîlipps.  812  pages.  Prix :  .  .      21  f. 

HooD  (u.)  Practical  Treatise  on  warming  buildings  by 
hot-wat^,  on  ventilation  and  the  varions  metbods  of 
distributing  ar(ificial  beat,  and  their  effects  on  animal 
and  vegetable  pbysiology  ;  to  wbicb  are  added  an  in- 
quiry  info  the  laws  of  radiant  and  conducted  lieat,  the 
Chemical  constitution  of  coal  and  the  combustion  of 
smoke.  (Traité  pratique  du  chauffage  des  b&timents 
par  Teau  chaude ,  de  la  ventilation  et  des  diflferents 
systèmes  de  distribution  de  la  chaleur  artiâcielle ,  de 
leurs  rapports  avec  la  physiologie  animale  et  végétale  ; 
accompagné  de  recherches  sur  les  lois  de  la  chaleur 
rayonnante  et  latente ,  sur  la  composition  chimique  de 
la  houille  et  sur  la  combustion  de  la  fumée.)  â"  édi- 
tion, considérablement  augmentée  et  enrichie  de  nom- 
breuses gravures  sur  bois.  In-8, 960  pag.  Prix.  10  s.  6  d. 

Bbown  (  capt.  F.  ).  Illustrations  of  the  récent  oonchology 
of  Great-Britain  and  Jreland ,  with  the  description  and 
localities  of  ail  the  species,  marine,  land,  and  Aresh 
water .  (  Explications  sur  la  conchyliologie  de  la  Grande- 
Brettigne  et  de  l'Irlande,  avec  la  description  et  la  clas- 
sification locale  des  variétés ,  soit  de  mer,  soit  de  conti- 
nent ,  soit  d'eau  douce. 

Walucb.  Practical  mecanics'  Guide ,  or  a  concise  Treatise 
on  the  prime  movers  of  machinery,  and  the  weight  and 
strength  of  materials;  vith  numeroos  practical  mies 
and  tables.  (Guide  de  mécanique  pratique,  on  Traité 
abrégé  sur  les  principaux  moteurs  des  machinÎBs,  le 
poids  et  la  résistance  de  matériaux,  comprenant  de 
nombreuses  règles  et  formules  pratiques.  In -33, 
124  pages.Prix l8.6d. 

Ansted  (D.).  Geology  :  introduction,  description  and 
practical.  2  vol.  in-8, 1118  pages.  Prix 4fis. 

NiGHOL  (  J. }.  Guide  of  the  geology  of  Scotland;  containing 
anaccount  of  the  character,  distribution  and  more 
interesting  appearances  of  its  rocks  and  minerais. 
(  Guide  de  la  géologie  de  l'Ecosse  ;  contenant  la  des- 
cription du  caractère,  de  la  distribution  et  des  formes 
les  plus  intéressantes  de  ses  rodies  et  de  ses  minéraux. 
272  pages,  avec  des  cartes  et  des  planches  géologiques. 
Prix 6s. 


ANNONCES.  XJ 

DAVY(Sir  flO  Eléments  of  agriculipr  cbemistry;  in  a 
course  of  lectures ,  delivered  before  the  board  of  agri- 
culture.  (Eléments  de  chimie  agricole  ;  lectures  faîtes 
devant  le  bureau  d'agriculture.)  Nouvelle  édition, 
comprenant  des  instructions  sur  l'analyse  des  terrains , 
et  de  nombreuses  notes  relatives  aux  découvertes  les 
plus  récentes  en  fait  de  chimie  agricole.  304  pages , 
gravures  sur  bois.  Prix 9  s. 

Faraday  (M.).  Expérimental  researches  in  electricity. 
(  Recherches  expérimentales  sur  Téleclricité.  )  â  vol. 
in-S, 310  pages.  Prix 9s. 

PvTZHOLDT  (A.).  Lectures  to  farmers  on  agricultural  die- 
mistry .  (  Lectures  sur  la  chimie  agricole ,  destinée»  aux 
cultivateurs.)  Post  in-8 ,  312  pages 78.6d. 

Simis  (F.oW.).  Practical  tnnndling,  explaininff  in  détail 
the  setting  ont  of  the  works ,  shaf  t  sinking,  and  heading, 
tiriving,  raoging  the  Unes ,  and  levelling  under  ground, 
sub-excavating ,  tirabering,  and  the  construction  of 
tbebnckwork  of  tunnels,  with  the  amosnt  of  labov 
rafDired  for»  and  the  cost  of  the  various  portions  of 
the  work  as  exemplified  by  the  particulars  of  the 
Meekingly  and  Saltwood  tunnels.  (Traité  pratique  de 
l'art  d'exécuter  des  souterrains,  expliquant  en  détail 
les  dispositions  pour  le  commencement  des  travaux , 
le  peroement  des  puits,  la  détermination  de  Taxe  du 
tracé,  le  nivellement  sous  terre,  le  creusement  des 
galeries,  le  boisement  et  les  ouvrages  de  maçonnerie 
du  tunnel ,  avec  l'indication  des  quantités  d'ouvrages , 
le  coût  des  diverses  natures  de  travaux ,  apptiyés  sur 
des  exemples  particuliers  de  souterrains.  In-4,  186  p. 
Prix 21  s. 

RossB  (earl  of  ).  The  monster  Télescopes  erected  by  the 
earl  of  Rosse .  parsonstovm  :  vith  an  account  of  the 
manufacture  of  the  spécula ,  and  fuU  descriptions  of 
ail  the  machinery  connected  with  thèse  instruments. 
(Télescopes-monstres  établis  par  le  comte  de  Rosse  : 
description  de  la  manufacture  de  verre  et  de  toutes  les 
fabrications  en  rapport  avec  ces  instruments,  ln-8, 
54  pages,  illustrées  de  gravures.  Prix.  .  .  .     2s.  6d. 


XI J  ANNONCES. 

ALLEMAGNE. 

a«  SEMESTRE  DE  1844. 


BsRZBLius.  Compte-rendu  des  progrès  de  la  chimie  et  de 
la  minéralogie.  23^  année.  ^  partie.  Chimie  animale  et 
végétale.  Gr.  in-8,  p.  303-690*.  Tabingen,  librairie  de 
Laapp.   Prix Tfr.S-ic. 

—  Traité  de  chimie.  5"  édition ,  vol.  %  livraisons  2  et  3. 
Gr.  in-8,  p.  195-576.  Dresde,  chez  Arnold. 
Prix 7fr.50c. 

fioRMEisTBR ,  Hbrmanm  .  Recherches  sur  Torganisation  des 
trilobites,  et  Monographie  de  cette  famille.  147  pages 
de  texte.  Gr.  in-4,  avec  6  pi.  gravées  sur  cuifre. 
Berlin,  chez  Reimer.  Prix 19fr.25c. 

Schumacher.  Observations  sur  la  cristallisation  delaglace. 
157  pages  de  texte  gr.  in--8 ,  avec  5  pi.  gravées  sur 
cuivre.  Leipzig, chez MayeretWigand.  Prix.  7fr.50c. 

DeCarnaix.  Carte  géologique  de  laHaute-Silésie.  âfeuilles. 
Berlin,  chez  Schropp  et  compagnie.  Prix.  ...    dfr. 

Hendschel.  Supplément  à  TAtlas  des  chemins  de  fer  du 
même  auteur.  Francfort-sur-le-Mein,  chez  Jilgel. 

KuRTz.  Statistique  des  chemins  de  fer  existants,  en  exé- 
cution ou  projetés ,  ainsi  que  des  lignes  de  bateaux  à 
vapeur  de  TEurope  centrale.  56  pages  de  texte  in-8 , 
avec  un  tableau  in-4  et  une  grande  carte.  Berlin,  chez 
Heymann.  Prix 4fr.  22c. 

Smid,  Carl.  Description  des  roches  utiles  ^  leurs  proprié- 
tés physiques  et  chimiques ,  leurs  principales  relations 
géologiques,  leurs  gisements  les  plus  abondants,  et 
leur  emploi  dans  les  constructions,  etc.  84  pagesgr.  in'8. 
Munich,  chez  Palm.  Prix •  .    lfr.83c. 

Schubert  ,  Joh.  ,  Andr.  Eléments  de  Tétude  des  machines. 
2*  partie  :  de  rélat>oration  des  corps  solides,  outils  et 
machines-outils.  368  pages  in-8  et  35  pi.  Ulh.  in-folio. 
Dresde,  chez  Arnold.  Prix 37fr.50c. 

Wbstphalen  (comte  Jos.  de).  Sur  les  Plans  inclinés  des 
chemins  de  fer  desservis  par  des  machines  fixes. 
14  feuilles  1/2  in-4 ,  avec  4  pi.  lith.  en  1/2  et  en  feuille. 
Dresde,  1843;  chez  Arnold.  Prix 5fr. 


** 


ANNONCES.  Xiij 

—  Plans  inclinés  des  chemins  de  fer  dans  les  pays  de 
montagnes  ;  emploi  combiné  des  machines  à  vapeur 
fixes  et  de  turbines  pour  Télévation  des  convois,  etc.  ; 
comparaison  de  ce  système  avec,  le  système  atmosphé- 
rique. 15  feuilles  1/2,  gr.  in-4 ,  avec  7  pi.  lith.  Dr4de, 
chez  Arnold.  Prix 6fr.  88c. 

Philippe.  Description  de  coquilles  nouvelles  ou  peu  con- 
nues. 1  vol. ,  4«  livr.  3  feuilles  1/2  de  texte  gr.  in-4  et 

6  p.  Cassel,  chez  Fischer.  Gravures  noires  3fr.  75  c. 

—      coloriées  7fr.  50  c. 

Berzélius  (J.-Jac).  Traité  des  essais  au  chalumeau. 
4*  édition.  284  pages  et  4  pi.  gravées  sur  cuivre.  Nu- 
remberg,  chez  dchrag.  Prix 6fr.56c. 

Redss.  Esquisses  géologiques  de  la  Bohême.  2*  vol.  For- 
mation crétacée  de  l'ouest  de  la  Bohême  ;  essai  mono- 
graphique sur  les  lignites  en  deçà  de  l'Elbe ,  et  les 
poissons  fossiles  de  la  JBohôme.  304  pages  gr.  in-8  et 
3  pi.  lith.gr.  in-4.  Prague,  chez  Medau.  Prix.  11  fr.25c. 

BKRDàMPFER,  Journal  des  chemins  de  fer  et  des.bateaux  à 
vapeur;  rédacteur  Dcthibr.  Parait  3  fois  par  semaine. 
Berlin  y  chez  Eyssenhardt.  Pour  6  mois.  .     9fr.  68c. 

£nçyclo|M^e  générale  des  machines  »  de  Jnl.  Amb.  Hulssb. 

7  et  8  livr.  du  vol.  2,  avec  atlas  relié.  Prix.  9fr.  60  c. 
Rbitenbagbkr.  Théorie  et  construction  des  turbines  et  des 

ventilateurs.  21 6  pages  gr.  in  -8 ,  avec  6  pi.  in-4et  1 1  pi. 
in-folio.  Manheim ,  chez  Basserman.  Prix.  26fr.25c. 

Philippi  .  Description  de  coquilles  nouvelles  on  peu  con- 
nues. 1"  vol. ,  5*  livr.  3  feuilles  1/2  de  texte  gr.  in-4  et 
6pl.Cassel,  chez  Fischer.  Gravures  noires.  .  3fr.75c. 

—        coloriées.  7fr.50c. 

Abigh.  Constitution  géologique  de  la  haute  Arménie. 
67  pages  gr.  in-4,  avec  une  carte  géologique.  Dorpat. 
Prix 3fr.75c. 

Mémoire  sur  la  Paléontologie  du  Wurtemberg,  renfer- 
mant les  fossiles  turbines  du  trias  ^  et  des  remarques 
sur  les  labyrinthodontes  du  keuper;  de  Herm.  de 
MsYERet  Théod.  Plibninger.  17  pages  gr.  in-4,  avec 
12 pi.  Stuttgard,  chez  Schweizerbart.  Prix.  18fr.75c. 

Traité  de  conchyliologie  de  Martii^i  etCnEMNiTz,  revu  et 
complété  par  Rustbr.  46*  livr.  2  feuilles  1/2  de  texte 

Ïr.  m-4 ,  et  7  pi.  Nuremberg ,  chez  Bauer  et  Raspe. 
rix 7fr.  50c. 


Xllf  ANNOSGES. 

Gbmar  (Ern.  Fried.).  Description  des  fossiles  de  la  for- 
matiOD  houillère  de  Wettin  et  Lobejoa,  cercle  de 
Sêàï.  1'*  livr.  4  feailles  de  texte  in-foUo  et  5  pi.  HaUe, 
chet  Scfawetschke  et  fils.  Prix 7fr.50€. 

LÉoifHASD.  Traité  de  géologie.,  29*  livr.  5*  Yol.,lMig-  LAS- 
SOS, iii-8,  avec  2  pL  gra? ées  sur  ader .  Stattgard ,  chez 
Scbweîzerbart.   Prix lfr.88c. 

LiKBiG  (Jostns).  Rapports  deladiimie  et  de  la  physio- 
loi^  animales.  54  pages  gr.  in-8.  Heidelberg ,  chez 
Winter.  Prix lfr.25c 

ScHRODBR.  Da  point  d'éballition  des  combinaisons  chimi- 
ques, considéré  comme  Télément  le  pins  essentiel  pour 
détenniner  lenr  composition  ;  avec  remarques  sur  la 
théorie  des  volâmes  atomiqaes  des  liquides,  f  **  partie. 
Hydrocarbnres  et  oxydes  abydrocarbnres.  138  pages 
gr.  in-4.  Manbdra ,  chez  Bassermann.  Prix.  3fr.  75c. 

RossBGBa  (Jos.).  Voyage  en  Europe,  Asie  et  Afrique,  de 
I835àl841.8«livr.  (2*yol.,  2« part.,  pages  là  192)^ 
in-8.  Stùttgard ,  chez  Schweizerbart.  Prix.    4fr.48c. 

Bbcxbr  (  Friedr.).  Chemin  de  fer  atmosphérique.  46 pièges 

Kind  iB-8.  Fraiicfort-«nr4e-Mein ,   chez  Hermann. 
ix lfr.88c 

Journal  de  Flngéniear  :  chemins  de  fer,  ponts-et-chaos- 
sées ,  construction  de  machines.  Parait  tous  les  15  jours 
par  îivr.  de  11/2  à  2  feailles  in-4  ;  juillet  à  décembre 
1844.  Stattgard.  Prix llfr.25c. 

Journal  des  chemins  de  ter  y  bateaux  à  vapeur ,  etc.;  par 
Cari  Habtmann.  2*livr.  gr.  in-4,  avec  2  pi  liUi.  Wei- 
mar,  chez  Voigt.  Prix 1fr.4lc. 

Traitéfde  conchyliologie  de  MàirriNi  et  Chbiinitz,  revu  et 
complété  par  Kustbr.  47*  livr.  gr.  in-4  (  5  feuilles  1/2 
de  texte  et  6  pi.  color.  ).  Nuremberg,  chez  Bauer  et 
Raspe.  Prix 7fr.  50c. 

Errbmbbrg.  Infusoires  de  la  mer  Egée,  de  TEuphrate  et 
des  lies  Bermudes.  13  genres  nouveaux  et  69  espèces 
nouvelles.  28  pages  in-8,  avec  une  pi.  lith.  Berlin. 
Prix lfr.50c. 

—  Des  Infusoires  des  roches  de  l'Amérique  du  Nord , 
comparés  à  ceux  des  terrains  crétacé»  de  l'Europe  et 
de  l'Afrioue.  12  genres  et  140  espèces  nouvelles.  42  p. 
gr.  in-8.  Berlin.  Prix 1  fr.  50c. 


AiniOlKSBB*  $6¥ 

—  InftBofres  de  FOc^an  Atlantique ,  an  pAle  Mid  et  dani 
les  profondears  de  la  mer.  7  genres  et  71  espèees  lioii- 
▼elJes.  29  pares  er.  in-8.  Berlin.  Prix.  .  .      Ifr.SOc. 

&âifBR.  Guide  de  1  analyse  chimique  des  substances  orgt« 
niques,  l'*  partie.  â1 6  pages  in-8,  aTec  1  planche  gra- 
vée sur  cuivre.  Berlin,  1845;  chez  Amelang. 
Prix 7fr.50e. 

Sb  KLiPSTsm.  Mémoire  sur  la  constitution  géologique 
des  Alpes  orientales.  ^  livr. ,  IMffes  145-239  in*4,  avec 
7  pi.  fith.  Giessen ,  chez  Heyer.  Prix 15fr. 

LisBiG  (  Justus).  Lettres  sur  la  chimie.  340 pages  ffr.in-lft. 
Heidelberg,  chez  Winter.  Prix,  relié.  .  .     5fr.  68c. 

Description  des  fossiles  d'Allemagne  ;  par  MM.  le  comte  os 
MuifSTER  et  GoLDFUÂS.  Dernière  livraison ,  24  feuilles 
de  texte  et  5  pL  litb.  Gr.  in-folio.  Dusseldorf ,  chez 
Arnz  et  compagnie.  Prix 7fr.  50  c 

BaEHKR(GirlFerd.).  Description  géologique  et  paUon* 
tolcjsique  des  montagnes  de  transition  des  bords  d« 
RUn.  13  feuilles  gr.  m- 4  »  et  6  pi.  litb.  Hanovre  i  chez 
Habn.  Prix lOfr. 

ScmiDT  (  A.  R.).  Desqription  géologique  dn  Vonilberg. 
158  pagesgr.  in*8,  avecune  cartegéi^ogiqueen  2  feailles. 
Insprock,  1848  ;  chez  Wagner.  Prix.  .  .      1 8  fr.  1 8  c. 

BsTSB.  Construction  des  chemins  de  fer.  3*  partie  en  3  li- 
vraisons, 105  feniUes  de  texte  gr.  in-4 ,  et  65  pi.  lith. 
in  1/2  UA.  Garlsruhe,  chez  MacUot.  Prix.  39  Ar.  38  c. 

Obmmz.  Le  Constructeur  des  machines.  17'  livr.  307  pages 
in-8,  avec  35  pi.  litb.  Quedlinbourg ,  chez  Basse. 
Prix : lOfr. 

BAKTifAiiKi  (Cari).  Emploi  des  gaz  des  hauts-fourneaux 
dans  la  métallurgie  du  fer,  conversion  des  combus- 
tibles solides  en  gaz  combustibles.  1^  livr. ,  gr.  in-8  de 
167  pages  et  5  |M.  lith.  Quediinbourg ,  chez  Basse. 
Prix 5fr. 

BitiALia»  (J.  J.).  Traité  de  chimie.  5*  édition,  9fi  vol., 

5r.  în-S,  4*  liv. ,  pages  517-801.  Dresde-,  chez  Arnold, 
rix. 4fr.S7c. 

Ftscas.  Sur  les  théories  de  la  terre ,  l'amorphisme  des 
corps  solides  et  Tinfloence  actuelle  de  la  chimie  et  de 
la  minéralogie.  88  pages  gr .  ln-8.  Mnnidi ,  chez  Fleisch- 
Prix  (relié) lfr.4lc. 


XVJ  ÂMNONGES» 

6Mja.ifi(Leop.). Traité  de  chimie.  4*  édition,  ir  et  18«liyr., 
pages  241-496  du  3^  vol.  gr.  in-8.  Hcidclberg,  chez 
Wioter.  Prix  de  la  liTraisoa Ifr.  88  c. 

Journal  de  chimie  pratique,  d'EaDMANN  et  Marchand. 
Tables  des  matières  des  30  premiers  volâmes,  162  p. 
gr.  in-8.  Leipzig,  chez  Bar  th.  Prix..  .  .      3fr.  12c. 

Marchand.  Traité  de  chimie  physiologique.  3«  et  dernière 
livr.  Gr.  in-8  (pages  257-458).  Berlin,  chez  Simiou. 

Prix 3fr.75c. 

L'ouvrage  complet 10  fr. 

Otto.  Traité  de  chimie.  2«  édition,  2*  vol.,  1''  partie, 
avec  gravures  snr  bois  dans  le  texte  ^  92  pages  gr.  in-8. 
Brunswick ,  chez  Wieweg  et  fils.  Prix.  .  ..    3fr.75c. 

Hartmann  (Garl.).  Métallurgie  pratique  du  fer,  d'après 
les  ouvrages  de  MM.  Walter  de  Saint- Ange ,  Leblanc, 
Flachat,  Barrault,  Petiet,  etc.  3'  partie^  4«  livr., 
25  feuilles  1/2  de  texte  et  7  pi.  lith.  Weimar,  chez 
Voigt.  Prix 13fr.75c. 

HsRAPATH.  Des  chemins  de  fer  atmosphériques  et  de  leur 
insnflSsance  pratique.  47  pages  gr.  in-8,  avec  1  pi.  litb. 
Yicnne,  chezSollinger.  Prix 3fr.  12c. 

LiTTBOw.  Tables  et  valeurs  des  poids ,  mesures  et  mon- 
naies employées  dans  les  différentes  parties  de  Tempire 
d'Autriche.  123  pages  gr.  in-8.  Vienne ,  chez  Beck. 
Prix 2  fr.Slc- 

RsDBN  (baron  de).  Des  chemins  de  fer  d'Europe  et  d'Amé- 
rique, l**  partie  :  chemins  de  fer  d'Allemagne.  2'  sec- 
tion^ 2*  livr.  :  chemins  de  fer  de  la  Prusse,  T'  partie. 
In-8,  p. 257-656  Berlin, chez Mittlcr.  Prix.  7fr.50c. 

Bkrzeuos  (  J.  J.).  Compte-rendu  des  progrès  de  la  chimie 
et  de  la  minéralogie.  24«  année,  V^  partie  t  chimie 
inorganique.  271  pages  gr.  in-8.  Tiibingen ,  chez  Laupp. 
Prix. 5fr.21c. 

Gaea  Norvegica.  Publiée  par  Balth.  Math.  Keilhau. 
2«  livr.  25  feuilles  gr.  in-l,  avec 2  pi.  Christiania, 
chez  Dabi.  Prix 16fr.88c. 

KoHLRAuscH.  Critique  de  la  chimie  animale  de  Libbig, 
pour  servir  à  éclairer  la  liaison  qui  existe  entre  la 
chimie  et  la  physiologie.  120  pages  gr.  in-8.  Gœttingue, 
chez  Dietrich.  Prix 2fr.50c. 

Kopp  (U.).  Histoire  de  la  chimie.  2^  partie,  avec  le  por- 
trait de  Berzclius.  426  pages  gr.  in-8.  Brunswick ,  chez 
Yieweg  et  ûls.  Prix. 9fr.38c. 


ANHONGES.  XVIJ 

Scii(yiiBUFr.  Sur  la  préparation  de  l'Oxon.  159  pages 
gr.  iD-8.  Bàle ,  chez  Schweigbaitter.  Prix.  .   3fr.  75  c. 

Maunowski  et  Detbieb.  Chemins  de  fer  ponr  le  transport 
de  la  honîUe  dans  les  districts  bonillcrs  de  la  Rnhr  et 
delà  Sarre.  14  pages  de  texte  gr.  in-S  et  une  carte. 
Berlin ,  chez  Ejssenhardt.  Prix 1  fr.  â5c. 

Nedssb.  Plans  et  profils  des  chemins  de  fer  d'Allemagne 
et  des  pays  contîgus.  Cassel ,  chez  Fischer.  Prix.  94c. 


XWij  AHHOmMi 


a«  SEMESTRE  DE  1844. 


A.NÀL1S1  qualitativa  e  quantifativa  délia  miniera  di  rame 
di  Montevaso  in  Toscana  ;  dct  jprofessore  Andréa  Cozzi. 
— FIrenze ,  per  Y.  Ba^atelli  e  figli.  1838.  ln-8 di  pag.  8. 

Letterb  cbimiche.  — Torino,  stamperia  reale,  18i4. 
In-18  di  pag.  XlI-288 .      â  50 

RicBRCHB  geologicbe  e  mineralogiobe  sopra  Montieri  e 
sue  adiacenze,  del  dott.  Andréa  G)zzi.  —  Fircnze, 
tipogr.  di  Felice  Lemonnier,  1842.  In-8  di  pag.  là. 

MsMORiE  délia  realAccademia  délie  scienzediTorino.  Série 
seconda.  — Torino,  délia  stamperia  reale.  Tomo  IV. 
In-4  di  pag.  LX\Xiy-396-264 ,  7  tavol  e  (abella  a 
sUmpa.  Tomo  Y  di  pag.  LXXlI-2â4,  e  26  Uvole. 


Des  gaz  dun  fufui-poumeau  de  N^arwége  y  par 
MM.  Seheerer  et  Langberg. 

(Annales  de  Poggendorff,  t.  LX,  p.  489.) 

M^M  A  MtniMill  àÊÊltmà'kÊÊàÊkmémmim^ 


Les  recherchea  sur  la  composition  des  gaz  Qpt 
été  enlreprises  sur  le  haut-fouraeau  de  Baniai, 
près  de  Chrifitiania.  JJaiv  était  lancé  dans  son 
intéfiear  par  une  tuyère  ayant  2  2/4  pouces 
de  diamètre  ;  il  avait  une  température  de  aoa  à 
a5o  ceati^f  et  il  était  chauffé  par  un  appareil 
dit  de  Wasaeralfiugea  ;  sa  pression  moyenne  était 
de  14  li^iMs  de  mercure* 

Le  Dînerai  employé  est  un  mél^Ogie  de  fer  oJi- 
giste  et  d'oiyde  magisiétique ,  ayant  une  richesbe 
aïoyenne  de  4o  à  ^2  p.  0/0;  comme  l'un  des  md- 
nerais  est  calcaire  et  Vautre  silicem ,  on  conçQit 
qu  il  est  facile  de  les  mélanger  en  proportion  telle 
que  la  fusion  ait  lieu  :  le  combustiJble  est  le  char- 
jSon  de  sapin,  il  est  de  bonne  qualité. 

Qa  furoduit  par  seai$âna  i4o  schifipfund  (1) 
de  fonte  grise. 

Pour  prendre  les  gaz  »  on  s*es4  servi  dfi  Tappa- 
1}  de  Bunsen  ;  seuleiiient  on  a  r/em|Uacé  le  tu.^|iu 
»  plomb  qui  j^^nt  le  tube  de  fer  k  rappar^il  à 


de_ 

!  chlorure 


(1}  Le  schif^ud  de  Nonrége  vaat  Saû  livres ,  on  A 
peu  prts  iSO 


ANALYSE    DBS  GAZ 


été  chassé  de  Vappareil;  le  gaz  recueilli  dans  des 
flacons  fut  ensuite  analysé  par  les  procédés  eudio- 
métriques  à  Christiania. 

li^us  «vous  pris^  quelques  précautioas  que  nous 
croyons  deyoir  signaler  :  i*  Après  avoir  introduit 
Toxygène  et  avoir  brûlé  les  ga2  combustibles  au 
moyen  de  l'étincelle  électrique  ^^  nous  avons  aU 
tendu  pendant  plus  d'un  jour  pour  être  bien  cer» 
tains  que  le  gaz  dans  rintérieur  de  l'eudiomètre 
avait  l'épris  la  température  de  Tair  extérieur,  et 
que  toute  Teau  produite  awit  été  ab60ii)ée  par  un 
morceau  de  chlorure  de  calcium  ;  nous  avions 
soin  aussi  de  nous  assurer  que  ce  chlorure  de  cal* 
cium  n'exerçavt  pas  de  réaction  alcaline;  d^  Tab- 
sorption  de  l'oxygène  mis  en  excès  se  faisait  par 
le  phosphore  de  la  manière  suivante  :  le  phosphore 
fondu  à  l'extrémité  d'un  fil  était  introduit  jusqu'à 
la  partie  supérieure  de  l'eudiomètre,  afin  que 
Facide  phosphorique  produit  ne  pût  pas  le  recoo- 
vrir  d'une  couche  qui  aurait  empêché  son  action 
ultérieure;  malgré  cette  précaution,  il  est  néces- 
saire cependant  de  sortir  le  phosphore  une  ou 
deux  fois  de  l'eudiomètre  et  de  renouveler  la  sur- 
face absorbante  en  le  décapant  sous  l'eau  ;  ainsi 
Îue  M.  Heine  la   fait  remarquer  (Bergwerks 
'reund,  vol.  Y,  p.  33i),  c'est  seulement  ainsi 
qu'on  peut  être  assuré  que  l'oxygène  est  complè- 
tement alisorbé  ;  3*  on  admet  généralement  que  ia 
fbree  élastique  de  l'acide  phosphorique  restant 
avec  i'a:jsole  est  un  quarantième  du  volun^e  réuni 
de  l'azote  et  de  l'acide  phosphorique;  cependant 
en  absorbant  l'acide  par  de  lapotasée^  nous  avons 


d'un  HAUT'FOURIfBAC  DB   MOBWAGB.  5 

reooBDo  qae  cette  correetioD  est  presque  toujours 

trop  forte. 

En  opérant  avec  toutes  les  précautions  qne 
BOUS  venons  d'indiquer,  et  en  suivant  la  marche 
ordinaire  pour  les  analyses  du  gaz  par  reuâiomè- 
tre,  nous  avons  obtenu  les  résultats  qui  suivent  : 

(1)  A  23  pieds  an-dessos  de  la  tayère* 

a.  b. 

Aiofe «  •  .      64,59  61,97 

Adde  carbonique.  .  .      22,35  22,05 

Oxyde  de  carbone.   .        7,49  8,59 

Hydrogène  carboné.  .        4,34  3,39 

Hydrogène 1,23  1,70 

100,00        100,00 

(2)  A  20,5  pieds  au-dessus  de  la  tuyère* 

Aiote 62,65 

Acide  carbonique 18,21 

Oxyde  de  carbone 15,33 

""Hydrogène,  carboné.   •  •  •  .  1,28 

Hydrogène.  .  .  .  .' 2,53 

100»00 

a 

(3)  A  18  pieds  au-dessus  de  la  tuyère. 

Asote 62,97  63,44 

Adde  carbonique.  .  .  12,73  12,17 

Oi^de  de  carbone.     •  17,97  19,17 

Hydrogène  carboné.  .  0,67  1,67 

Hyibogène.   .  \  .  .  .  5^46  *3>5& 

100,00      100,00 

(4)  A 15  1/2  pieds  au-deisns  de  la  tuyère* 

a.  b, 

Axote 64,36  64^ 

Acide  carbonique.  .  .       4,54  3,99 

Oxyde  de  carbone.  .  .      28,84  29,50 

Hydrqgëne  carboné.  •        1,62  0,85 

Hydrogène 0,64  1,46 

100,00        100,00 


ANAtTSE    DES    GAZ 

(5)  A 13  pieds  ao-dettos  de  li  tajère- 

a.  b. 

Avote 66,31  .66,04 

Acide  carbonique.  •  .       8,50  8,49 

Oxyde  de  carbooe. .  .      19,60  20,96 

Hydrogène  carboné.  •       0,47  1,90 

Hydrogène 5,22  '  2,61 


Azotç.  . .  .  , 

Acide  carboniqne 

Oxyde  de  carbone 

Hydrogène  carboné 

hydrogène 


100,00        100,00 

A  10  pieds  an-dessus  de  la  Ulyèn. 
64,97 


5,69 

!M,38 

0,00 

2,96 

100,00 

En  prenant  la  moyenne  des  amiyses  qui  ont 
été  exéîiutées  deux  fois ,  en  faisml  la  sonome  des 
gaz  combustibles  et  en  calculant  In  quantité  d'oxy- 
gène nécessaire  pour  les  brûler,  on  aura  : 


u 


de  la  priie  ëe  gai 
au-deMuttle  la  inyère. 


Azote« 


Acide  osrtMûhpie.  . 
Oxjde  ae  eiraooe  • 
HfdrdgèÉe  caifteM. 
Rydrogtae.  •  .  •  .  . 


04,43 
il,iO 

S,04 
S,87 

t,l6 


SO'i 


IS' 


Gaz  combustible. .  . 


IS,87 


t^ 


Oxygène    BéoeBMire]^^  .^ 
à  la  oanbortioD.  .j^'*^ 


6a«S5 
1S,S1 
15,33 

a,5S 


;o3,to 

1M5 

1S,57 
4,41 


W,14 


11,08 


■■■■ai 


t4,35 


14,00 


16' i 


04,23 

MI 

10,17 

1,M 
1.05 


31,40 


17,53 


13' 


oo,ia 

30,33 
1,13 
3«03 


35,33 


14,47 


i 


iV 


04,07 
5.00 

90,33 
0,00 

a,oo 


30,34 


ml 


d'un  HAUT-FOunNlSAtJ  Dt  NORWÉGB.  7 

Discutons  maintenant  les  résultats  que  présen- 
tent les  tableaux  qui  précèdent. 

I .  On  peut  remarauer  qu'il  existe  des  diffé* 
rences  hotables  dans  fa  composition  des  ga^  qui 
sont  pris  à  une  même  hauteur  au-dessus  de  la 
tuyère  ;  il  est  assez  difficile  de  décider  si  ces  diffé- 
rences tiennent  au  procédé  employé  pour  l'analyse 
ou  bien  aux  variations  de  composition  qui  peuvent 
avoir  lieu  dans  Fintérieur  même  du  haut-four- 
neau.  Quoi  qu'il  en  soit,  la  composition  du  gaz 
présente  d'autant  plus  d'incertitude  que  la  prise  a 
été  plus  rapprochée  de  la  tuyère. 

:a.  Dans  toutes  nos  analyses,  excité  dans  la 
dernière,  nous  avons  trouvé  une  certaine  quantité 
d'hydrogène  carboné  qui  peut  même  s'élever  jus- 
qu'à 4  p*  0/0,  Comme  cela  a  lieu  pour  la  première  : 
MM.  Bunsen  et  Heine  ont  obtenu  des  résultats 
semblables.  M.  Ebelmen ,  au  contraire ,  dans  leis 
analyses  de  gaz  qu'il  a  faites  au  haut-fourneau  de 
Clerval,  n'en  a  pis  trouvé,  et  il  conclut  même  de 
ses  analyses  qu'il  ne  doit  pas  y  en  avoir.  Il  est  bien 
certain  que  la  détermination  des  gaz  combustibles 
par  lesprocédés  eudiométriques  ebt  beaucoup  plus 
incertame  que  celle  de  Tazote  et  de  l'acide  carbo- 
nique; c'est  ce  qui  résulte  de  l'inspection  seule  des 
formules  à  l'aine  desquelles  on  calcule  les  quan- 
tités d'oxyde  de  carbone,  d'hydrogène  Carboné  et 
d*hydrogène;  car,  tandis  que  pour  avoît*  l'azote , 
îl  àufl5t  tfune  observation  composée  d'une  lecture 
au  baromètre,  au  thermomètre  et  h  Feudiomètre; 
îl  faut  dfeux  observations  pareilles  pour  l'acide  car* 
boni( 
Toxyi 
drogèi 
cela  ,  il  nous'*^  sen3>te  difficile  d*admettite  qu« 


8  ANALYSE    DES   GAZ 

MM. Bunsen  et  Heine,  aussi  bien  que  nous,  aient 
fait  des  erreurs  dans  le  même  sens  dans  la  déter- 
mination de  l'hydrogène  carboné  ;  ou  ne  comprend 
pas,  en  admettant  une  erreur,  pourquoi  elle  au- 
rait toujours  été  en  plus  et  jamais  en  moins,  ce  qui 
aurait  donné  un  résultat  absurde;  d'ailleurs  notre 
dernière  analyse,  aussi  bien  que  plusieurs  de  celles 
de  M.  Heine ,  montre  que  quand  il  n  y  a  pas  d'hy- 
drogène carboné  le  procédé  suivi  n  en  donne  pas« 

Il  faut  observer  encore  que  M.  Bunsen  a  dé- 
montré que  le  charbon,  quelque  bien  fait  qu'il 
soit,  donne  toujours  par  une  forte  calcination  de 
petites  quantités  d'hydrogène  carboné  ;  or,  comme 
te  charbon  n  est  jamais  carbonisé  que  d'une  ma- 
nière incomplète  dans  certaines  parties  de  la  meule, 
on  ne  comprend  pas  pourquoi  il  n  y  aurait  pas  un 
peu  d'hydrogène  carboné  aimaut-fourneau  deCler* 
yal,  au  moins  dans  les  parties  voisines  du  gueulard. 

Nous  sommes  bien  loin  de  mettre  en  doute 
Texactitude  des  résultats  obtenus  par  M.  Ebelmen, 
et  nous  sommes  même  convaincus  qu'il  n'y  avait  pas 
d'hydrogène  carboné  dans  les  gaz  qu'il  a  analysés , 
puisqu'il  n'en  a  pas  trouvé ,  mais  alors  on  peut  se 
demander  si  la  couche  d'huile  qui  était  employée 
dans  l'appareil  duquel  M.  Ebelmen  se  servait  pour 
la  prise  de  gaz,  n  aurait  pas  absorbé  l'hydrogène 
carboné?  C'est  ce  qui  nous  semble  très-probable. 
M.  Ebelmen  dit  bien  en  effet  qu'ayant  analysé  le 
gaz  quelques  instants  après  sa  prise  et  au  bout  d'un 
temps  plus  long,  il  a  obtenu  le  même  résultat  et 
qu'il  n'a  pas  trouvé  d'hydrogène  carboné  ;  mais  il 
nous  semble  que  cette  expérience  préliminaire 
qu  il  a  faite  prouve  seulement  que  l'acide  carbo- 
nique ,  l'oxyde  de  carbone ,  l'azote  et  l'hydrogène 
n'ont  pas  été  abswbés  pur  l'huile;  et  il  pourrait 


d'un  HAUT-FOUKirSAU  DE  IfORWÉGB.  9 

arriver  que  Thydrc^ène  carboné  eût  été  absorbé 
ifnmédiatement.  Pour  éclaircir  ce  point,  comme 
il  est  très-difficile  de  se  procurer  de  lliydrogène 
carboné  pur,  nous  avons  fait  passer  de  la  vapeur 
d  alcool  à  travers  un  tube  de  porcelaine  chauflfé 
au  rouge  et  nous  avons  obtenu  un  mélange  de  gaz 
contenant  de  Foxyde  de  carbone,  de  lliydrogène, 
deThydrogène  carboné  et  peut-être  aussi  un  peu 
diacide  carbonique  :  après  en  avoir  desséché  une 
certaine  quantité  par  le  chlorure  de  calcium,  nous 
l'avons  introduite  dans  un  eudiomètre  rempli 
d'huile  :  nous  avons  remarqué  qu'en  agitant  lacou* 
che  d'huile  supérieure,  le  volumedu  gazdiminuait 
d'une  manière  visibleau  bout  de  quelques  minutes; 
et  en  laissant  l'appa^reil  en  repos  pendant  ^4  heu- 
res, les  48}5  centimètres  cubes  du  mélange  gazeux 
se  trouvèrent  réduits  à  4^,5  ;  il  y  avait  donc  eu 
une  absorption  de  6  centimètres.  Le  même  phé- 
nomène d  absorption  s'observe  du  reste  avec  rhuila 
ordinaire  ou  avec  l'huile  d'olive  pure  :  d'après  ce 
ui  précède,  il  nous  semble  très^probable atxe  si 
~.  Êbelmen  n  a  pas  obtenu  d'hydrogène  carboné, 
cela  tient  à  la  couche  d'huile  qu'il  employait  pour 
sa  prise  de  gas. 

3.  Si  on  admet  que  le»  quantités  de  chaleur 
dégagées  par  la  combustion  des  divers  mélanges 
analysés  ,  sont  proportionnelles  aux  quantités 
d'oxygène  nécessaires  pour  produire  cette  combus- 
tion, on  voit  que  c'est  à  peu  près  à  i5  ^  piedd  au-* 
dessus  de  la  tuyère  que  se  trouvent  les  gaz  qui 

i>roduiraient  le  plus  grand  développement  de  cha- 
eur*  Pav  conséquent,  c'est  à  peu  près  aux  3/5  de 
la  hauteur  totale  du  fourneau  de  Barum  et  à  par- 
tir de  la  pierre  de  fond  que  devrait  être  établie  la 
prise  de  gaz,  si  on  voulait  retirer  le  plus  grand 


^ 


lO  ANALYSE    DES    GAZ 

effet  possible  de  leur  combustion  et  employer  la 
chaleur  dégagée  à  puddler  la  fonte.  Il  serait  au 
contraire  impossible  de  se  servir  pour  cet  usage  des 
gaz  qui  seraient  pris  près  du  gueulard. 

Nous  ne  prétendons  pas  que  la  position  de  la 
prise  de  gaz  qui  donne  le  maximum  de  chaleur 
par  la  combustion  soit  invariable  pour  tous  les 
nauts-fourneaux;  cependant  pour  les  hauts-four- 
né^ux  de  Norwége,  elle  serait  en  général  peu 
différente  de  celle  du  haut-fourneau  de  Barum. 

4*  Uoxygène  qui  se  trouve  dans  les  gaz  pris  au 
haut  •  fourneau  ne  peut  pit)venîr  que  de  trois 
sources  :  i*  de  Tair  atmosphérique  lancé  par  la 
tuyère;  n'  des  minerais;  3'  de  Tacide  carbonique 
qui  se  dégage  de  la  castine.  Mais  on  peut  admettre 
que  dans  les  parties  inférieures  du  haut-foumeau , 
les  deux  dernières  sources  d'oxygène  n'existent 

Elus,  car  alors  les  minerais  sont  réduits  et  le  car- 
onate  de  chaux  est  décomposé;  par  conséquent 
les  quantités  d'azote  et  doxygène  doivent  être 
entre  elles  à  peu  près  dans  les  mêmes  proportions 
que  dans  Tatmosphère,  c'est-ë-dire  dans  le  rap- 
port de  'I9  à  2 1  :  a  mesure  qu'on  se  rapproche  au 
gueulard ,  au  contraire ,  la  quantité  d'oxygène  doit 
aller  en  augmentant.  Si  nous  obtenons  ces  résul- 
tatSy  ils  seront  une  preuve  de  l'exactitude  de  nos 
analyses  ;  or ,  on  trouve  pour  le  fourneau  de 
Barum  : 


« 

Azote. 

Oiygène  (f  y. 

A  tS*  1»  kiNléliW  ie  II  tuyèra, 

to 

$l,t8 

WM% 

— 

79 

•1,0» 

V» 

— 

70 

t4,35 

15'  l/« 

— 

70 

8a,3i 

13' 

— 

70 

10,03 

V9 

— 

70 

OMO 

(t)  Pour  calculer  ces  nombres  qui  donnent  Foxygéne, 


DTJN    HAUT-FOURNEAU  DE  NORWÉGB.  II 

Les  analyses  de  M.  Ebelmen  donnent  égale- 
ment : 


Aïole.        Oiygèna. 

à  W  l/«  an-teKif  da  la  tarère» 

79             10,09 

«'!/♦ 

— 

70           «e,is 

ir 

— 

70          ao^sa 

lYS/i 

— 

70          aa,ii 

s'i/i 

— 

70          aa,N 

rw 

— 

70             >i0,7t 

Enfin ,  on  a 

d*après 

les  analyses  de  M.  Bunsen  : 

• 

Azole.        Oxygène. 

A  ir^/iaa-aeHatdelatoyèra, 

70             «7,17 

Wl/i 

— 

70             S0,I1 

14^  M 

— 

TO              10,7S 

iari/4 

-* 

70          •    UM 

irt/4 

-^ 

70          ao4i 

^m 

• 

70              97,87 

9  m 

-> 

70          ao,5a 

On  voit  que  les  résultats  que  nous  avons  obte* 
nus  s'accordent  parfaitement  avecceuxdeM.Ebel* 
men  et  qu'au  contraire  ils  diffèrent  de  ceux  de 
M.  Bunsen  :  il  nous  semble  du  reste  que  le  rap- 
port de  Tazote  et  de  l'oxygène  que  m.  Bunsen 
trouve  de  79  :  a4»i4  ^  i3  ~  de  hauteur  aurdessus 
de  la  tuyère,  ne  peut  pas  diminuer  et  devenir  en-* 
suite  79  :  19970  à  14  7  pour  passer  encore  \k 
79  :  3o,4i  &  la  hauteur  de  16^;  ce  résultat  pa« 
rait  être  paradoxal,  et,  dans  le  Êergwerksfreund, 
M.  Heine  Ta  déjà  attribué  à  des  erreurs  de  calcuL 

L'observation  faite  par  M.  Ebelmen  qu'à  i  7 
au-dessus  de  la  tuyère ,  le  rapport  entre  l'asote  et 

tl  bat  observer  que  l'hy drogèoe  provient  de  la  décompo- 
ai  tioo  de  Teaa  par  les  charbons  rouges  ;  par  conséquent , 
poar  cha^p»  volame  d'hydrogène ,  il  fiiut  raUraneber  nn 
demi -volume  d'oxjgëne  de  hi  quantité  totale  d'ooqrgéne 
qni  le  tMave  dans  le  gai  oonaMèré. 


l:i  ANALYSE    DKS   CAZ 

l'oxygène  est  de  79  :  28,4^  t  tandis  qu'il  s*élève  k 
79  •  4'>79  P^^s  de  la  tympe,  nous  semble  très- 
remarquable  et  mériter  toute  attention. 

Nous  pensons  que  le  résultat  observé  par 
M.  Ebelmen  pour  le  fourneau  de  Clerval,  où  il  a 
trouvé  que  Tacide  carbonique  disparaissait  à  une 
faible  distance  de  la  tuyère,  n  est  pas  général  et 
qu'il  tient  à  la  faible  pression  du  vent  lancé  dans 
le  fourneau*  Ainsi,  à  Clerval ,  pour  une  tuyère  de 
0"*,o65  de  diamètre,  le  vent  étant  cbauSé  à  175*, 
la  pression  sur  la  base  était  de  o*,oi65  de  mer- 
cure seulement.  Cette  pression  est  très-faible  ;  elle 
est  plus  petite  que  celle  qu'on  a  dans  la  plupart 
des  fourneaux  au  charbon  de  bois,  et  en  tout  cas, 
die  est  très-inférieure  à  celle  des  hauts- fourneaux 
au  coke.  Dans  le  fourneau  de  Barum,  la  vitesse 
du  vent  étant  plus  grande  près  de  la  tuyère  que 
dans  le  fourneau  de  Chervai ,  la  combustion  a  dû 
être  plus  vive  et  donner  lieu  à  un  plus  grand  dé-^ 
veloppement  d'acide  carbonique  qui  a  dû  persister 
en  partie  sur  toute  la  hauteur  du  fourneau.  Le 
fourneau  de  Barum  reçoit  environ  une  fois  et  demie 
plus  de  vent  que  celui  de  Clerval,  et  comme  les 
consommations  de  charbon  sont  à  peu  près  les 
mêmes  pour  les  deux  hauts-fourneaux,  il  s'ensuit 
que  les  quantités  d'oxygène  employées  pour  brû- 
ler la  même  quantité  de  charbon  sont  entre 
elles  ::  I  ^  :  I  et  qu'ainsi  il  a  dû  se  produire  plus 
d'acide  carbonique  dans  un  cas  que  dans  l'autre. 

Nota.  Les  résnltats  des  recherches  de  MM.  Scheerer  et 
Langberg  diffèrent  des  miens  par  deux  points  priaeipanx  qol 
se  rapportent  à  la  présence  de  Thydrogiae  proto-carboné  00 
(raz  des  marais  dans  le  gaz  da  hant-fonrneau ,  et  à  la  propor- 
tion d'acide  carbonique  oui  se  trouve  dans  le  courant  g^eax 
à  la  partie  inférieure  de  rappareil. 

Les  analyses  qui  précèdeai  ae  ne  paraissent  paaavoir  dal- 


D*€N   HAUT-FOURNEAU  DE  VORWÉGE.  l3 

rement  éémontré  qall  existait  da  gaz  des  marais  daos  le  fpa 
du  fourneau  de  Banim.  La  méthode  eadiométriqae,  bien 
go'elle  ait  été  coasidérablement  perfectionnée  par  nn  chimiste 
Jastement  célèbre ,  M.  Bnosen ,  ne  me  parait  pas  sosceptiUe 
de  donner  des  résottats  d'ane  grande  précision  tontes  les  fois 
qnit  s'agit  d'analyses  aussi  complexes  que  celles  des  gax  des 
nauts-fonmeaux.  La  moindre  erreur  dans  l'évaluation  de  la 
température  ou  du  Tolume  des  gaz,  les  plus  légères  traces  de 
gaz  étrangers  dans  l'oxygène  qu'on  emploie  pour  ta  combus- 
tion y  Ferreur  que  l'on  commet  nécessairement  en  admet- 
tant que  la  tension  de  vapeur  de  l'acide  phosphoreux  aug- 
mente de  1140^  le  volume  des  gaz  restants ,  suffisent  ^ur 
apporter  de  grandes  perturbations  dans  les  proportions 
respectives  des  trois  gaz  combustibles,  hydrogène,  gaz 
des  marais  et  oxyde  de  carbone ,  que  Ton  deduH  du  calcul. 
Aussi  trouve-t-on  des  variations  considérables  dans  la  pro- 
portion du  même  élément  gazeux  déterminé  dans  deux 
analyses  consécutives  du  même  gaz.  Ainsi,  dans  les  analyses 
a,  6,  faites  sur  les  gaz  pris  à  18  pieds  au^-dessus  de  la  tuyère, 
une  première  expérience  donne  0,87  d'hydrogène  carboné  et 
5,46  d'hydrogène  ;  et  la  douzième ,  1,(S7  d'hvdrogène  carboné 
et  3m  d'bydrogène.  A 13  pieds  au-dessus  de  la  tuyère ,  deux 
expériences  faites  sur  le  même  gaz  donnent^  l'une  0,17  d'hy- 
drogène carboné  et  5,22  d'hydrogène  ;  l'autre  1,90  d'hydro- 
gène carboné  et  2,61  d'hydrogène.  Il  me  paraît  évident  nue 
ces  divergences  tiennent  a  la  méthode  analytique.  La  manière 
dont  varie  l'hydrogène  à  mesure  qu'on  s'enfonce  dans  le 
fourneau ,  de  23  à  10  pieds  au-dessus  de  la  tuyère ,  vient  éga- 
lement à  l'appui  de  ce  qui  précède,  il  est  impossible  de  eon- 
cevoir,  si  Ton  ne  tient  pas  compte  de  l*ineerûtude  de  la  mé- 
thode analytique,  les  oscillations  répétées  et  en  sens  inverse 
que  présenté  la  proportion  d'hydrogène  dans  les  différents 
points  de  la  colonne  de  13  pieds  de  hauteur,  sur  laquelle  ont 
porté  les  expériences. 

MM.  Scheerer  et  Langberg  cherchent  à  expliquer  l^absence 
de  l'hydrugène  carboné  dans  les  gaz  du  fourneau  de  Glerval 
en  admettant  que  Thuile  contenue  dans  l'aspirateur  aurait  pu 
l'absorber.  £n  lisant  mon  Mémoire ,  on  verra  que  toutes  les 
analyses  faites  sur  des  gaz  pris  dans  la  cuve  et  aux  étalages 
du  fourneau  de  Glerval  ont  été  faites  en  aspirant  diredement 
les  gaz  dans  le  gazomètre  à  mercure,  sans  l'intermédiaire  de 
l'aspirateur  à  couche  d'huile.  Aucune  de  ces  analyses  ne  m'a 
fourni  d'hydrogène  carboné.  Laperle  en  poids  du  tube  à  conb 
bostion  s'est  toujours  rapportée  exactement  à  un  mélange 
tl'hydrosène  et  d'oxyde  de  carbone  dans  le  gaz. 

Les  résultais  des  analyses  laites  suc  le  hant-foumeau  de 
Barum  conduisent  MM.  Soheerer  et  Langberg  à  penser  qnil 
existe  généralement  une  certaine  pnopertion  d'acide  oarboni* 


l6^  ESSAI   SUR   LA   CLASSIFICATION 

diverses  parties,  que  j'ai  remarqué  des  discordan- 
ces dans  la  disposition  des  couches;  j'ai  été  ainsi 
amené  à  penser  que  ce  terrain  doit  être  composé 
de  deux  étases  séparés  F  un  de  Fautre  par  un  sys- 
tème de  dislocation. 

Plusieurs  circonstances  rendent  cette  étude 
très-difficile  dans  les  Pyrénées  ;  les  roches  sont  ex- 
trêmement contournées  9  et  leur-  disposition  pri- 
mitive a  été  très-dérangée  par  la  superposition  de 
plusieurs  systèmes  de  soulèvement»  qui  ont  mo- 
difié à  différentes  époques  la  situation  relative  e|t 
le  relief  des  terrains  stratifiés.  Ces  phénomènes 
de  dislocation^  ont  produit  de  nombreuses  et 
larges  ruptures,  et  ont  fait  subir  aux  couches  des 
mouvements  tels  qu'il  est  aujourd'hui  très-difll- 
cile  de  les  raccorder.  Ainsi,  quand  on  parcourt 
une  vallée  transversale  à  l'axe  de  la  chaîne,  cou- 
pant la  direction  des  roches  stratifiées  dans  un 
sens  presque  perpendiculi^ire ,  on  observe  que  les 
couches  situées  sur  les  deux  flancs  de  la  vallée  se 
correspondent  rarement  les  unes  aux  autres,  et 
l'on  voit  que  non-seulement  elles  ont  été  fractu- 
rées ,  mais  encore  qu  elles  ont  été  soumises  à  des 
forces  de  torsion  qui  les  ont  déplacées  en  leur  im- 
primant divers  contournements. 

D'ailleurs  le  terrain  de  transition  des  Pyrénées 
renferme  dans  ses  différentes  parties  des  roches  de 
même  nature,  et  bien  qu'elles  soient  distribuées 
très^négalement ,  on  est  porté  en  général  à  n'y 
voir  qu  un  seul  système  ;  mais  cette  uniformité 
dans  la  nature  et  dans  les  caractères  généraux  des 
roches  se  remarque  aussi  dans  la  plupart  des  ter- 
nains  de  transition  des  autres  contrées,  et  Ton  n'a 
pu  parvenir  à  y  établir  des  divisions  que  par  une 
ctude  minutieuse  des  débris  organiques  et  de  la- 


DD   TERRAIN    DE   TRANSITION    DES    PYRÉNÉES.    I7 

Stratification.  Malheureusement  les  gites  de  fos- 
siles discernables  paraissent  être  peu  abondants 
et  peu  riches  en  espèces  dans  les  Pyrénées;  aussi 
les  ressoui*ces  fournies  par  les  seuls  caractères  zoo- 
logiques  pourraient  difficilement  conduire  à  des 
conclusions  bien  positives. 

Les  motifs  sur  lesquels  je  m'appuie  pour  pro- 
poser la  division  de  ce  terrain  en  deux  groupes , 
sont  déduits  d'observations  relatives  à  la  stratifi- 
cation. Avant  d'avoir  étudié  dans  d'autres  pays 
des  terrains  semblables,  je  ne  pouvais  apprécier 
quel  degré  d'importance  on  peut  attacher  à  l'é- 
tude des  directions  des  roches  stratifiées  ;  mais  de- 
puis mon  séjour  en  Bretagne,  ayant  reconnu  avec 
quelle  constance  se  reproduisent  les  directions 
propres  à  chacun  des  deux  systèmes  du  terrain  de 
transition,  et  de  quelle  utilité  peut  être  l'observa- 
tion de5  directions  pour  classer  ces  terrains  lors- 
que l'on  est  privé  des  caractères  de  la  zoologie,  je 
me  suis  conhrmé  dans  l'opinion  que  le  terrain  de 
transition  des  Pyrénées  peut  être  partagé  en  deux 
systèmes,  qui  paraissent  correspondre  à  ceux  que 
JM.  Murchison  a  établis  en  Angleterre  et  M.  Du- 
frénoy  dans  la  Normandie  et  la  Bretagne. 

D*aiileurs  la  répartition  relative  des  diverses 
roches  qui.  constituent  le  terrain  intermédiaire 
des  Pyrénées  et  quelques  données  fournies  par  la 
présence  de  débris  organiques  viennent  se  join- 
dre aux  cousidérations  déduites  de  la  stratifica- 
tion, et  conduisent  aux  mêmes  conséquences. 

La  formation  de  transition  pyrénéenne  se  com- 
pose des  mêmes  roches  que  celles  de  la  Bretagne, 
des  Ardennes,  de  là  Belgique  et  de  l'Angle- 
terre ,  etc.  Tous  les  terrains  qui  appartiennent  à 
cette  période  ancienne  présentent  en  effet  une 

Tome  FI,  i844-  a 


l8  ESSAI    SUR    LA    CLASSIFICATION 

grande  similitude  dans  la  nature  des  roches;  on  y 
observe  des  couches  de  schi^le  argileux  et  de 
grauvacke  passant  fréquemmeut  les  unes  aux  au- 
tres, de  schiste  siliceux,  de  grès  quartzeux  et 
de  calcaire;  il  n*y  a  de  dill'érence  entre  les  ter- 
rains intermédiaires  des  diverses  contrées  que  par 
1  abondance  et  la  répartition  relative  de  ces  diffé- 
rentes roches. 
Pwallèlê «Bire  Si,  par  exemple,  nous  établissons  un  parallèle 
JjJJJJJ25i|i!  entre  les  terrains  de  transition  de  la  Bretagne  et 
réoéei  H  4»  la  des  Pyrénées,  nous  voyons  que  les  roches  aréna- 

cées  sont  beaucoup  plus  abondantes  en  Bretagne; 
que  le  grès  quartzeux  y  forme  des  assises  plus 
Nombreuses  et  plus  puissantes,  et  qu^il  recouvre 
des  étendues  de  terrain  bien  plus  considérables. 
Dans  Fouest  de  la  France  et  dans  les  Pyrénées,  le 
schiste  argileux  est  généralement  accompagné  de 
grauvacke  à  grains  tins  et  schisteuse,  qui  alterne 
et  se  mélange  fréquemment  avec  lui  ;  mais  cette 
grauvacke  est  en  général  beaucoup  plus  abon- 
dante en  Bretagne;  il  est  rare  d'y  trouver  des  as- 
aises  schisteuses  qui  n'en  renferment  pas,  et  fort 
souvent  elle  est  aussi  développée  que  le  schiste 
argileux,  tandis  que  dans  les  Pyrénées  on  peut 
observer  des  séries  de  roches  schisteuses  de  plu- 
sieurs kilomètres  d'épaisseur,  sans  y  trouver  de  la 
grauvacke  autrement  qu'en  bancs  trèt>-minces ,  et 
né  formant  qu'une  roche  accessoire  et  pour  ainsi 
dire  accidentelle.  Au  contraire,  la  roche  calcaire 
est  incomparablement  plus  répandue  dans  le  ter- 
rain de  transition  pyrénéen  que  dans  ce!ui  de  la 
Bretagne;  je  ne  pense  même  pas  qu'il  y  ait  en 
Europe  de  terrain  de  cet  âge  où  le  calcaire  soit 
plus  développé. 

L'association  habituelle  du  calcaire  et  des  ro- 


DU   TBRRAIN    DE    TRANSITION    DES   PYr£n£bS.    I9 

cbcs  schisteuses  est  un  des  caractères  distinctifs 
des  formatioos  anciennes  dans  les  Pyrénées;  ail- 
leurs le  calcaire  ne  forme  ordinairement  que  des 
accidents,  dés  lentilles  ou  amandes  intercalées, 

aui  ne  se  prolongent  pas  sur  de  très-grandes  éten- 
ues ,  tandis  que  dans  les  Pyrénées  le  calcaire 
forme  des  couches  aussi  régulières  et  aussi  conti- 
nues que  les  roches  schisteuses. 

Je  ne  donnerai  pas  de  détails  très-étendus  surRocheidatomla 
la  description  des  roches  du  terrain  de  transition  JÎJ^ÎJ^'******^" 
pyrénéen,  M*  de  Charpentier  ayant  traité  ce  sujet 
avec  beaucoup  de  développement  dans  son  ouvrage 
sur  la  constitution  de  ces  montagnes  (i);  je  me 
lK>rnerai  k  coi^tater  les  caractères  principaux  de  ces 
roches,  ceux  qui  sont  particuliers  aux  Pyrénées 
et  qui  peuvent  servir  à  les  différencier. 

Le  schiste  argileux  est  ordinairement  d'un  gris 
foncé,  tirant  sur  le  verdâtre  ou  noirâtre;  il  n  offre 
pas  la  teinte  bleue  aussi  fréquemment  que  les 
schistes  de  la  Bretagne;  il  se  divise  par  plaques  ou 
par  feuillets,  et  quelquefois  en  fragments  pseudo- 
rbomboidaux.  Comme  nous  le  verrons,  il  est  très* 
souvent  modifié,  et  devient  alors  feuilleté  ou  bien 
fibreux,  satiné,  luisant  et  enfin  micacé. 

Le  schiste  argileux  présente  quelqueFois  les 
caractères  du  schiste  ardoisier,  et  il  est  même 
souvent  exploité  pour  ardoises ,  mais  ce  schiste , 
au  lieu  d'être  bleu,  offre  ordinairement  une  teinte 
d'un  gris  verdâtre  ou  gris  «noirâtre ,  et  l'on  ne 
trouve  pas  dans  les  Pyrénées  des  qualités  d'ar- 
doises aussi  estimées  que  dans  l'ouest  de  la 
France ,  ni  des  exploitations  aussi  nombreuses  et 
aussi  importantes.  Dans  la  presqu'île  de  Bretagne, 


Daichiiie 


DoKhlito 
•rdoMer. 


(i)  Essai  snr  U  oonstitation  géognostîqae  des  Pyrénées . 


!20  ESSAt    SLR   LA    CLASSIFICAT10^r 

le  schiste  ardoisîer  ForiDe  des  bandes  régulières  et 
presque  continues  qui  se  prolongent  sur  des  éten- 
dues de  2IO  à  3o  lieues.  Cette  disposition  remar- 
quable n*a  pas  lieu ,  ou  du  moins  elle  est  peu 
prononcée  dans  les  Pyrénées.  Les  exploitations 
aardoise  sont ,  en  général ,  placées  dans  Tétage 
supérieur  du  terrain  de  transition ,  et  se  trouvent 
disséminées  dans  quelques  vallées,  telles  que 
celles  de  Castillon  ,  d*0.^sau  ,  de  Louron ,  etc. 
Toutefois  ce  caractère  de  fissilité,  qui  appartient  à 
l'ardoise,  est  beaucoup  moins  développé  dans  les 
Pyrénées  que  dans  Fouest  de  la  France  et  dans  les 
Ardennes. 
DeUgniiwackê.     La  grauwacke  qui  accompagne  le  schiste  ai^i- 

leux  est  ordinairement  à  petits  grains  et  formée 
d'éléments  presque  indiscernables,  qui  cependant 
paraibsent  être  des  détritus  feldspalhiques  décom- 
posés^ mélangés  d'éléments  quartzeux,  et  dissé- 
minés au  milieu  d'une  pâte  d'ai^ile  schisteuse; 
on  y  voit  ordinairement  quelques  paillettes  de 
mica  gris  blanc,  et  très-souvent  cette  roche  pos- 
sède une  structure  schisteuse  qui  est  favorisée  par 
la  présence  du  mica.  Quelquefois  cette  grauwacke 
est  mélangée  de  parties  anthraciteuses,  et  l'on  y 
trouve  même  des  empreintes  végétales. 

On  rencontre  en  outre  dans  les  Pyrénées,  mais 
plus  rarement,  une  grauwacke  à  gros  grains,  dans 
laquelle  ou  distingue  des  détritus  arrondis  de  ro» 
ches  granitiques,  de  quartz,  de  schistes  divers, 
entourés  d'un  ciment  argileux  grisâtre.  Cette 
grauwacke  passe  quelquefois  à  un  poudingue  à 
gros  noyaux  et  galets,  ainsi  dans  la  vallée  d'An- 
dorre et  dans  celle  de  la  Sègre. 
DoMhisie  Le  schiste  des  Pyrénées  devient  souvent  très- 
dur,  et  perd  une  partie  de  sa  fissilité  par  le  mé« 


Dm  gréi 
quarlieiiK. 


DU    TERRAIN    DE    TRANSITION    DES    PYRÉNÉES.    ^I 

lange  de  matière  siliceuse  avec  l'argile.  Tuiiiôt 
la  silice  est  mélangée  si  intimement  qu'à  Foeil  on 
ne  peut  discerner  les  éléments  qui  constituent  la 
roche ,  et  alors  on  a  un  schiste  siliceux ,  coticu^ 
laire;  tantôt  la  silice  est  concentrée  dans  certtnines 
couches,  qui  constituent  alors  des  bancs  de  plita- 
nite  ou  quartz  lydien  à  cassure  compacte;  enfin  ^ 
la  silice  est  quelquefois  sous  forme  grenue ,  et 
Ion  a  alors  un  schiste  quartzeux,  arénacé,  qui 
tend  à  passer  à  un  grès  schisteux,  lorsque  les 
grains  de  quartz  sont  abondants  et  accompagnés 
de  paillettes  micacées. 

Le  grès  quartzeux  des  Pyrénées  est  rarement 
à  gros  grains;  le  plus  souvent  les  éléments  qui  le 
composent  sont  très-fins,  fortement  aggrégés  par 
la  pression  ou  quelquefois  par  un  ciment  siliceux  : 
ces  grès  sont  souvent  presque  compactes ,  à  cassure 
inégale  et  constituent  des  quartzites  analogues  à 
ceux  que  l'on  trouve  dans  louest  de  la  France. 
Mais  ils  sont  rarement  d'un  beau  blanc  comme 
ceux  de  la  Bretagne;  ils  sont  en  général  gris  avec 
une  légère  teinte  bleuâtre;  quelquefois  ils  présen- 
tent une  coloration  jaunâtre  due  au  mélange 
d'oxyde  de  fer.  Tantôt  ces  grès  forment  des  cou- 
ches qui  alternent  avec  celles  de  schiste  argileux 
ou  siliceux ,  tsmtôt  ils  constituent  des  masses  puis- 
santes, et  Ton  rencontre  souvent  (ainsi  aux  envi- 
rons de  Barèges)  des  pics  qui  sont  formés  en  ma- 
jeure partie  de  grès  quartzeux  passant  au  schiste 
siliceux. 

Dans  les  Pyrénées ,  le  calcaire  de  transition  pré-    Da  ealcafre. 
sente  très-fréquemment  une  structure  cristalline 
et  constitue  de  beaux  marbres;  lorsqu'il  se  trouve 
en  grandes    masses ,   peu    éloignées   de   roches 
ignées,  il  est  compacte,  à  cassure  inégale;  néan- 


22  ESSAI   SUR   LA   CLASSIFICATIO!! 

Aïoinsil  tend  habituellement  à  prendre  une  struc- 
ture grenue  ou  à  petites  lames.  Souvent  on  y  re^ 
connaît  des  fossiles ,  mais  oblitérés  et  difiiciles  à 
discerner;  ainsi,  en  examinant  avec  soin  les  cal- 
caires amvgdalins  de  plusieurs  vallées,  on  j  dis- 
tingue, ainsi  que  l'a  observé  M.  Dufrénoy ,  des 
empreintes  de  nautiles  ;  on  y  voit  aussi  quelque^ 
fois  des  orthocères  et  des  coquilles  bivalves  qui  se 
rapportent  aux  genres  térébratules  et  productus. 
Les  ressources  trop  limitées  que  fournit  la  pré- 
sence de  ces  fossiles  peuvent  cependant  conduire 
à  des  inductions  sur  Tàge  des  calcaires  où  on  les 
trouve. 

Souvent  le  calcaire  est  associé  à  des  couches  de 
schiste  et  alors  il  devient  lui-même  un  peu  schis* 
teux,  ou  bien  il  présente  une  cassure  esquilleuse, 
qui  est  caractéristique  des  calcaires  de  transition. 
En  outre,  cette  roche  se  montre  fréquemment 
mélaneée  d'une  manière  très-intime  avec  de  l'ar- 
gile scnisteuse,  et  il  en  résulte  une  associatioa 
particulière  que  l'on  peut  appeler  schiste  argilo- 
calcaire. 
Répariiiloii  des     Toutes  ces  roches,  schiste  argileux,  grauwacke, 
ÎÎS!!?*.!.'^?* schiste  siliceux,  ffrès  et  calcaire,  se  rencontrent 
teminde  tran-oans  les  ditierentes  parties  du  terrain  de  transi- 
•***^'  tîon  pyrénéen  ;  il  serait  inexact  de  dire  que  telle 

roche  se  montre  exclusivement  à  la  partie  infé- 
rieure et  telle  autre  à  la  partie  supérieure;  si,  ea 
effet,  on  fait  plusieurs  coupes  transversales  de 
cette  formation ,  on  y  verra  ces  diverses  roches , 
tantôt  dans  une  position ,  tantôt  dans  une  autre. 
Cependant  il  y  a  une  très-grande  inégalité  dans 
leur  répartition  ;  ainsi  l'étage  inférieur  renferme 
comparativement  une  très-petite  quantité  de  cal- 
caire; on  en  voit  fréquemment  des  couches  peu 


DU   TERRAIN    DE   TRANSITION    DBS    PYRÉNÉES.    ^3 

épaisses  alternaDt  ou  mélangées  avec  les  couches 
schisteuses;  mais  il  est  rare  de  voir  de  puissantes 
assises  calcaires;  et,  quand  il  s*  en  trouve  des  masses 
un  peu  considérables,  elles  forment  des  lentilles 

1>eu  étendues  et  sans  continuité;  tandis  que  dans 
'étage  supérieur  on  en  trouve  des  assises  très* 
épaisses  qui  s'étendent  sans  interruption  à  de  très- 
grandes  distances.  D'ailleurs^  le  calcaire  devient 
prédominant  à  la  partie  supérieure  du  terrain  de 
transition,  et  nous  verrons  que  dans  plusieurs 
vallées  le  calcaire  forme  la  roche  principale,  à  la- 
quelle le  schiste  est  subordonné. 

D'ailleurs,  il  faut  ajouter  que  quand  on  passe 
d'une  partie  de  la  chaîne  à  une.  autre,  on  remar- 
que d'assez  grandes  variations  de  nature  dans  des 
couches  qui  cependant  sont  situées  sur  le  prolon- 
gement les  unes  des  autres.  Ainsi»  dans  la  vallée 
de  Yicdessos ,  depuis  le  bourg  de  Yicdesaos  jusqu'à 
la  ligne  de  faite,  on  observe  diverses  roches  schis- 
teuses, sans  mélange  de  calcaire;  tandis  que  si  Ton 
fait  une  coupe  paj^ant  par  Bagnères*de-Luchon , 
d'une  extrémité  à  l'autre  du  terrain  de  traositioki , 
depuis  Ciejp  jusqu'à  Yénasque,  on  trouve,  sur 
cette  ligne,  à  des  distances  peu  éloignées,  des 
couches  calcaires  associées  au  schiste  amileuz. 

I^éanmoins,  le  grand  développement  delà  roche 
calcaire  est  l'un  des  principaux  caractères  de  l'é- 
tage supérieur  du  terrain  de  transition  :  il  y  a  aussi 
un  peu  plus  de  grès  quartzeux  dans  cet  étage  ; 
celui  que  l'on  trouve  dans  l'étage  inférieur  tend 
hsfbituellement  à  passer  au  schiste  siliceux  qui 
forme  de  fréquentes  alternances  avec  le  schiste  ar- 

?ileux.  Quanta  la  grauwaci^e,  on  en  trouve  dans 
un  et  l'autre  étage,  mais  elle  se  montre  peut-être 
un  peu  plus  fréquemment  dans  l'étage  supérieur. 


:s4  ESSAI    SIR    LA    GLASàlFICATION 

Il  existe  donc  une  differcDce  assez  bien  marquée 
dans  la  composition  générale  des  deux  étnges  du 
terrain  de  transition,  principalement  en  ce  qui 
concerne  Tabondance  du  calcaire;  mais  cette  dif- 
férence peut  paraître  insufiisante  pour  donner  lieu 
à  une  division  en  deux  systèmes.  Les  discordances 
de  stratification  fournissent  un  témoignage  plus 
certain  d'une  séparation  bien  tranchée  entre  les 
deux  périodes  pendant  lesquelles  se  sont  formés 
ces  dépôts  sédimentaires. 

Difcorteice  de     II  est  peu  de  localitésdans  les  Pyrénées  où  Ton 
îJ?lei*lm!"éUH Prisse  voir  avec  évidence  une  discordance  com- 

niiSiSï'**"  ^*plète  de  stratification  entre  les  deux  étages  du  ter- 
rain de  transition,  c'est*à-dire  où  Von  voie  les 
couches  de  Tun  s'appuyer  sur  les  couches  de  l'autre 
en  présentant  une  inclinaison  et  une  direction 
différentes.  Les  discordances  dans  les  directions 
sont  généralement  très^reconnaissables  :  en  quel- 
que endroit  de  la  chaîne  que  Ton  fasse  une  coupe 
transversale,  on  verra  presque  constamment  les 
couches  de  Tétage  supérieur  courir  de  TO.  quel- 
ques degrés  N.  à  TE.  quelques  degrés  S.,  c'est-à- 
dire  parallèlement  aux  roches  stratifiées  du  système 
de  transition  supérieur  de  la  Bretagne  et  de  la 
Normandie  ou  clu  système  silurien  de  l'Angle- 
terre, tandis  que  celles  de  l'étage  inférieur  sont 
dirigées  de  l'E.N.E.  à  l'O.S.O.,  suivant  le  même 
alignement  que  les  couches  du  système  inférieur 
ou  cambrien  dans  les  contrées  déjà  citées.  C'est 
après  avoir  constaté  cette  différence  bien  pronon- 
cée sur  une  grande  partie  de  la  chaîne  des  Pyré- 
nées que  j'ai  été  amené  à  regarder  ces  deux  genres 
de  directions  comme  devant  appartenir  à  deux 
systèmes  de  dépôt  formés  à  des  époques  diflë- 
rentes. 


DU   TERRAIN    DE   TRANSITION    DES   PTR&M1&B8.    2$ 

Mais  je  ne  dissimulerai  pas  qu'il  est  plus  diffi- 
cile de  trouver  des  points  où  la  discordance  d'in- 
clinaison soit  évidente  :  les  couches  sont  ordinai- 
rement très-contournées  et  redressées  sous  un  angle 
voisin  de  la  verticale,  de  sorte  que  les  relations  de 
position  des  couches  ne  sont  pas  faciles  à  appré- 
cier. D'ailleurs,  il  est  possible  quen  beaucoup 
d'endroits ,  les  assises  de  Tétage  supérieur  se  soient 
déposées  sur  les  couches  faiblement  inclinées  de 
l'étage  inférieur,  de  sorte  que  les  relèvements  et 
contournements  opérés  plus  tard  aient  rendu 
presque  méconnaissable  la  différence  d'inclinai- 
son. Cependant  j'ai  remarqué  généralement  que 
les  couches  du  système  supérieur  ont  une  inclinai- 
son beaucoup  moindre  que  celles  du  système 
inférieur  ;  ainsi  on  voit  celles-ci  redressées  verticale- 
ment former  des  masses  de  rochers  très-considé- 
rables, et  il  est  rare  que  leur  pendage  soit  au-des- 
sous de  70  à  60"*.  Les  couches  de  l'étage  supérieur 
sont  quelquefois  très-fortement  inclinées,  néan- 
moins leur  pente  générale  varie  entre  60  et  3o*, 
et  fort  souvent  elles  sont  presque  horizontales  ou 
ondulées  des  deux  côtés  a  une  ligne  horizontale  : 
ainsi  considérées  dans  leur  jensemble  les  couches 
des  deux  systèmes  présentent  une  différence  d'in- 
clinaison bien  sensible. 

Il  est  une  localité  entre  autres  où  la  discordance  Eienp^o  ^  co- 
de stratification,  non-seulement  dans  la  direction  ^^^Ulle  mr*!» 
mais  encore  dans  l'inclinaison  des  couches,  "^** 2îî***?2nllSt 
paru  très-bien  marquée;  c'est  dans  le  massif  de d^Ann  de  ceUe 
montagnes  qui  sépare  la  partie  supérieure  de  la^^^*^*"' 
▼allée  aAure  de  celle  de  Lavédan.  Si  l'on  re- 
monte la  première  de  ces  vallées  (voir  la  coupe 
représentée  Pl.lyfig.  1(1)),  depuis  la  petite  ville 

^—^—-^—1  I       .  Il  III  I         I  i-i  in       .«j^^M^— «— ^— ^— — ^■^»— ^ 

(1)  Cette  coupe  et  les  raivantes  sont  dessinées  en  sup- 


^6  ESSAI    SUR    LA    CLASSIFICATION 

tf^rreaw  jusqu'au  bourg  de  Tramesajgues  ^  on 
observe  une  succession  alternative  de  couches  de 
schiste  argileux  et  de  calcaire;  tantôt  ces  deux  ro- 
ches sont  disposées  par  assises  épaisses  qui  alter- 
nent avec  régularité,  tantôt  elles  se  trouvent  mé- 
langées intimement.  Leur  stratification  présente 
une  allure  un  peu  variable  et  Ton  y  remarque  de 
nombreux  conlournements;  néanmoins  cette  série 
de  couches  me  parait  dépendre  plutôt  de  Fétage 
supérieur  que  de  l'inférieur.  Mais  au  delà  de  Tra- 
mesaygues ,  le  terrain  de  transition  présente  dans 
sa  nature  et  sa  stratification  une  constance  et  une 
continuité  remarquables.  Le  schiste  argileux  n'est 
plus  accompagné  de  couches  calcaires,  on  le  voit 
simplement  altemer  en  quelques  points  avec  des 
couches  de  grauwacke  grise  ou  d'un  gris  noirâtre , 
à  grains  fins,  contenant  de  petites  paillettes  bril- 
lantes de  mica  :  alors  la  direction  des  couches  reste 
toujours  comprise  entre  l'E.  S**  N.  et  l'E.  ao*  N.  f  i  )  ; 
leur  inclinaison  est  constamment  vers  le  nora  et 
très-forte,  de  60  à  80*. 

En  approchant  d'Âragnouet,  on  remarque  dans 
le  schiste,  qui  est  habituellement  de  nature  argi- 
leuse, des  oancs  siliceux  et  quelques  lits  très- 

posant  que  Ton  rabatte  sur  un  même  plan  vertical  les 
coupes  partielles  correspondant  aux  diverses  inflexions 
de  la  ligue  brisée  que  suit  le  cours  d'une  vallée.  Il  faut 
aussi  remarquer  que  Téchclle  des  hauteurs  étant  beau- 
coup plus  grande  que  celle  des  distances  faorixontales, 
les  ravins  ou  vallons  latéraux  qui  ooupent  les  flaocs  de 
la  vallée  principale  doivent  néce$sairement  être  indiqua 
ici  avec  des  pentes  plus  fortes  qu'elles  ne  le  sont  réelle- 
ment. 

(1)  Dans  ce  mémoire  les  directions  sont  rapportées  au 
méridien  magnétique ,  sauf  les  cas  annotés  d'une  manière 
spéciale. 


DU    TERRAIN    DE   TRANSITION    DES   PYRÉNÉES*    2'] 

minces  d'un  calcaire  esquilleux  gris  blanc.  A  Ara- 
gnouet  et  jusque  sur  les  flancs  dçs  rochers  qui 
forment  les  ports  de  Bielsa  et  de  La  Canau,  con- 
duisant en  EspasuCf  et  le  port  de  Campbiel  par 
où  Ton  se  rend  d'Aragnouet  à  Gèdre,  on  voit 
les  couches  schisteuses  constamment  dirigées  à 
TE.N.E.  et  presque  verticales  ou  plongeant  de  80* 
vers  le  N.N.O.  ;  parmi  ces  couches  il  y  en  a  qui 
ontTaspect  cristallin  et  qui  semblent  même  passer 
au  gneiss;  on  peut  remarquer  qu'en  divers  points 
il  s'y  est  fait  des  injections  de  roche  granitique.  Si 
Ton  monte  sur  le  flanc  ded  montagnes  qui  forment 
le  fond  de  cette  vallée,  arrivé  à  une  certaine  hau- 
teur, on  observe  un  changement  évident  dans  la 
composition  et  la  stratification  du  terrain;  ainsi 
un  peu  avant  d'atteindre  le  port  de  Campbiel ,  on 
voit  affleurer  des  couches  d'un  schiste  gris  foncé  » 
mélangées  de  grauv^racke  à  grains  fins  et  de  cal^ 
caire  compacte  qui  renferme  quelques  fossiles, 
parmi  lesquels  il  y  a  une  grande  quantité  de  po- 
lypiers et  principalement  des  encrines.  Ces  cou- 
cnes  sont  recouvertes  de  bancs  très-épais  de  quart- 
zite  (grès  quartzeux  à  grains  fins  et  très-serrés) 
analogue  aux  quartzites  de  la  Bretagne,  presque 
compacte,  offrant  parfois  une  cassure  esquilleuse  ; 
il  est  gris  ou  gris  blanc ,  souvent  coloré  en  jaune 
ou  en  rouge  par  de  l'oxyde  de  fer. 

Ici  la  direction  est  très- différente  de  celle  que 
présentent  les  roches  schisteuses  depuis  Trame- 
saygues;  elle  est  à  l'O.JN.O.,  variant  de  l'O.  :20  à 
3o**  rï.,  et  l'inclinaison  des  couches  est  faible  et 
vers  le  nord;  sur  une  assez  grande  étendue,  elle 
est  peu  éloignée  de  l'horizontalité  et  ondulée  ;  en 
allant  vers  le  S.£. ,  elle  parait  augmenter,  quoique 
restant  inférieure  à  45*. 


38  ESSAI   SUR   LA    CLASSIFICATION 

Sur  le  port  àe  Campbiel  la  direction  moyenne 
des  couches  est  à  l'O.  aS""  N«,  leur  inclinaison  est 
de  10  à  iS'versleN. 

Il  paraît  donc  bien  clair  qu'il  y  a  ici  superposi- 
tion transgreissive  des  couches  de  schiste,  calcaire 
et  quartzite  au-dessus  des  roches  schisteuses  qui 
constituent  le  fond  de  la  vallée  d'Aure  :  la  dis- 
cordance de  stratification  se  manifeste  ici  par  un 
changement  dans  la  direction  et  Tinclinaison  des 
couches;  d'ailleurs,  il  y  correspond  un  change- 
ment dans  la  nature  du  terrain. 

En  descendant  du  port  de  Campbiel  vers  Gèdre, 
on  voit  se  prolonger  les  couches  de  schiste  et  de 
quartzite  qui  sont  contournées  sur  de  très-grandes 
étendues,  comme  on  le  voit  dans  la  coupe, ^^.  3^ 
PL  /,  que  j'ai  dessinéesur  le  flanc  droit  du  ravin  : 
il  est  remarquable  qu  en  face,  sur  le  flanc  gauche, 
les  couches  présentent  beaucoup  plus  de  régularité 
et  sont  presque  horizontales,  inclinant  faiblement 
vers  le  nord. 

En  approchant  de  Gèdre,  on  voit  les  couches 
calcaires  qui  accompagnent  le  schiste  et  qui  sont 
situées  au-dessous  du  quartzite ,  acquérir  un  grand 
développement  et  prédominer  en  certaines  par- 
ties. Là  aussi  on  observe  au-dessous  du  schiste  et 
du  calcaire  du  granité  à  petits  gniins  qui  constitue 
le  flanc  gauche  de  la  va}lée  de  Héas  et  qui  pro- 
bablement a  donné  lieu  aux  contournements  que 
nous  avons  observés.  La  présence  de  ce  granité  a 
forcé  les  couches  il  prendre  en  certains  endroits  une 
forte  inclinaison,  mais  elles  conservent  toujours 
leur  direction  O.N.O. 
Débrisorgani-     Dans  les  couches  calcaires  qui  dominent  Gèdre , 
Si«ciÎMlM?dê^'  Dufrénoy  a  trouvé  une  trilobite,  comme  il  le 
réiagerapérieur.  dit  dans  son  beau  mémoire  sur  les  calcaires  amyg- 


DU   TERRAIN    DB   TKANSITION    DES    PlrRÉNÉES.    Ù^ 

dalÎDS  des  Pyrénées  {Annales  des  Mines  ^  3*  sé- 
rie,  tome  III);  et  tout  récemment,  M.  Pinteville, 
dans  une  note  lue  k  la  Société  géologique  de  France 
(séance  du  i5  janvier  i844)  a  annoncé  avoir  re* 
cueilli  plusieurs  fossiles,  parmi  lesquels  M.  de 
Yerneuil  a  distingué,  avec  doute  il  est  vrai,  un 
orthis,  une  térébratule  et  le  leptena  depressa.  On 
voit  que  la  présence  de  trilobites  et  d'autres  fos- 
siles ,  qui  se  rencontrent  habituellement  dans  le 
terrain  silurien,  vient  se  joindre  aux  caractères  de 
la  stratification  pour  motiver  une  division  dans 
le  terrain  de  transition  pyrénéen. 

Entre  Gèdré  et  Gavarnie ,  la  vallée  de  Lavédan    Sitoitioa  des 
est  en  majeure  partie  formée  de  granité,  mais  à tereindeUiiwlu 
Gavarnie,  et  depuis  là  jusqu'au  cirque  de  ce  nom ,  i}<»  dtaf  la  par- 
on  voit  reparaître  les  schistes  de  Fétage  inférieur u^^iJ^^^ La- 
du  terrain  de  transition  :  ils  sont  ici  cristallins, ^^<^- 
un  peu  siliceux,  renfermant  beaucoup  de  petits 
feuillets  de  mica  gris  clair ,  et  on  pourrait  en  cer- 
tains points  les  confondre  avec  du  mica  schiste  ou 
même  du  gneiss,  si  on  ne  les  voyait  accompagnés 
de  petits  uts  calcaires;  ils  sont  pénétrés  de  petits 
filons  d'une  pegmatiteàgros  cristaux  de  feldspath 
gris  bleuâtre.  A  Gavarnie  et  aux  environs  la  di- 
rection de  ces  schistes  varie  entre  l'E.  5"  N.  et  TE. 
lo*  N.,  ils  plongent  de  60  à  70**  vers  le  S. 

Au  cirque  de  Gavarnie ,  les  mêmes  schistes  cris- 
tallins métamorphiques  sont  dirigés  de  TE,  9'  N. 
à  rO.  q**  S.  et  incliuent  de  60°  au  S.  :  ils  occupent 
le  fond  de  la  vallée,  mais  sur  le  massif  qui  forme 
la  base  du  Mont-Perdu ,  ils  sont  recouverts  par  des 
couches  calcaires  fortement  ondulées,  qui  pré- 
sentent une  stratification  discordante.  Ces  couches 
paraissent  appartenir  à  l'étage  supérieur  du  te  - 
rain  de  transition  et  fournissent  ici  un  nouvel 


3o  ESSAI    SUR    LA    CLASSIFICATION 

exemple  de  superposition  transgressive.  On  voit 
reposer  au-dessus  les  assises  faiblement  inclinées 
du  terrain  crétacé,  que  M.  Dufrjenoy  a  décrit  avec 
des  détails  très-précis  (Annales  des  Mines  j  3*  sé- 
rie, tome  I). 

Si  Ton  descend  la  vallée  de  Lavédan ,  en  allant 
de  Gèdre  vers  Luz,  on  voit  à  partir  de  Gèdre  une 
succession  de  couches  calcaires  accompagnées  de 
schiste  argileux  calcarifère;  au-dessus  on  remarque 
les  assises  puissantes  de  quartzite  gris  foncé,  que 
nous  avons  déjà  observées  précédemment  et  qui 
s'abaissent  vers  le  fond  de  la  vallée ,  à  une  lieue  et 
demie  après  Gèdre;  la  direction  des  couches  varie 
entre  TO.N.O.  et  le  N.O.  ;  leur  inclinaison  est  vers 
le  N.  ou  N.E.  ;  elle  est  en  général  peu  considérable 
et  souvent  elle  est  inférieure  à  20*, 

Dans  le  défilé  que  Ton  rencontre  à  3  i/4  lieues 
environ  après  Gèdre ,  à  Test  duquel  s'élève  le  pic 
de  Bergons,  on  voit  une  série  de  couches  de  quart- 
zite, de  schiste  siliceux  gris  foncé  et  de  schiste 
argilo-calcaire  courir  du  N.  35*  0.  au  S.  35"  E.  et 
plonger  de4o"  au  N.E.  Plus  loin  se  prolongent  les 
mêmes  roches ,  puis  on  voit  disparaître  le  quartzite 
et  l'on  ne  trouve  plus  qu*une  succession  de  cou- 
ches schisteuses  et  calcaires  qui  s'étendent  jusqu'à 
Saint  -  Sauveur  et  Luz  en  suivant  la  direction 
0-  35^  N. 
Étage  inférieur     Mais  si  Ton  parcourt  les  environs  de  Barèges , 

îEé^Te"  pic^**  ^^®  ï*<>ï^  observe  la  direction  des  roches  schis- 
do  Midi  ei  iu  pic  teuses,  On  voit  qu'elles  paraissent  appartenir  à  l'é- 
•  -«P*  «•  ^gç  inférieur  ou  cambrien.  Les  couches  de  schiste 
argileux  et  de  calcaire  d'où  sortent  les  eaux  sulfu- 
reuses de  Barèges  ont  été  redressées  par  la  masse 
granitique  qui  se  trouve  tout  auprès  à  l'est;  elles 
sont  presque  verticales ,  plongent  de  8o  à  SS""  au 


Dtl    TERRAIN    DE    TRANSITION    DES    PYRÉNÉES.    3l 

N.O.;  de  plus  elles  suivent  ladirectioncambrienne 
(E.  r20*  N.).  Si  de  Barèges  ou  s'avance  vers  leN.E., 
en  se  dirigeant  vers  le  pic  du  Midi ,  on  voit  les  cou- 
ches de  schiste  argileux  suivre  la  mêmedirection ,  se 
tenant  presque  verticales ,  plongeant  tantôt  vers 
le  N.9  tantôt  vers  le  S.  A  5  kilomètres  environ  après 
Barèges,  ce  schiste  devient  cristallin,  luisant,  il 
se  divise  en  feuillets  qui  ont  Taspect  micacé  et  on 
le  voit  passer  insensiolement  au  mica  schiste,  en 
conservant  toujours  la  même  direction  £•  i5  à 
ao*N. 

Sur  le  massif  du  pic  du  Midi  de  Bîgorre ,  on 
observe  une  série  très^épai^se  de  couches  de  schiste 
métamorphique,  tantôt  feuilleté  ou  plissé,  tantôt 
micacé,  accompagnées  dans  certaines  parties  de 
petits  bancs  calcaires;  ces  couches  sont  presque 
verticales,  inclinées  de  80  à  SS""  au  N.O.;  elles 
oflîrent  une  constance  de  direction  remarquable  à 
TE;  20*  N.  On  ne  peut  douter  que  les  schistes  cris- 
tallins qui  forment  le  pic  du  Midi  et  qui  renfer- 
ment des  grenats  et  des  maclesne  soient  le  résultat 
d'un  métamorphisme  produit  par  l'action  modi- 
fiante du  granité. 

Au  S.E.  du  pic  du  midi ,  sur  le  flanc  gauche 
de  la  vallée  de  Barèges,  se  trouvent  deux  pics  beau- 
coup moins  élevés  (Tun  est,  je  crois ,  le  pic  de  TEs- 
Îmde),  mais  remarquables  par  leur  disposition  en 
orme  de  masses  coniques  très-aiguës  et  fort  escar- 
pées;ilssontcomposésdecouchcsdeschistesiliceux, 
flchisteargileux  et  argilo-calcaire,  qui  ont  été  aussi 
modifiées,  mais  un  peu  moins  que  celles  du  pic  du 
midi.  Cescouches  sont  verticales  et  leur  direction 
varie  entre  l'E.  20  et  3o*  N. 

Vu  l'uniformité  et  la  régularité  de  leur  direc-* 
tien,  qui  est  identique  avec  celle  du  système  cara« 


ESSAI    SUR    LA    CLASSIFICATION 


brieD,  je  pense  que  Ton  peut  regarder  les  roches 
schisteuses  des  environs  de  Barègcs  comme  dé- 
pendant de  l'étage  inférieur. 

Les  observations  que  j'ai  faites  dans  les  vallées 
qui  se  trouvent  à  Fouest  de  celle  de  Baréges  me 
portent  à  croire  qu'elles  sont  composées  en  ma* 
jeure  partie  du  terrain  de  transition  supérieur,  et 
que  le  système  inférieur  n'y  affleure  que  rarement 
et  en  masses  peu  considérables. 

ConchMidiis-  A  Luz,  et  en  allant  de  Luz  vers  Argelez,  on 
en!rc*Lo?c?Arî  observe  une  succession  de  couches  calcaires  très- 
««'"'«^^"•** épaisses,  associées  à  un  peu  de  schiste  argileux , 
jj^  ee  e  au  e-  ^^  présentant  la  direction  O.N.O.  (O.  ao"*  à  3o"N.). 

A  une  lieue  après  Luz ,  ces  roches  sont  mélangées 
d'un  peu  de  schiste  siliceux^  et  une  lieue  plus  loin 
on  y  voit  un  schiste  noirâtre,  graphiteux  qui  ta- 
che les  doigts.  Ensuite  on  remarque  jusqu  à  Ar- 
gelez  une  succession  de  couches  schisteuses  et  cal* 
ciiires,  dont  la  direction  s'éloigne  rarement  de 
rO.N.O*  Ces  schistes  renferment  beaucoup  de 
pyrite  de  fer  qui  tombe  en  décomposition,  et  il 
se  forme  dans  les  fentes  de  la  roche  des  dépôts 
concrétionnés  de  sous-sulfate  de  fer  et  d'alumine. 

Les  mêmes  couches  schisteuses  et  calcaires, 
mélangées  parfois  de  schiste  siliceux  et  disposées 
de  même,  s'observent  depuis  Pierrefilte  jusqu'au 
massif  granitique,  d'où  sortent  les  eaux  sulfu- 
reuses de  Cauteret  et  la  Kaillère;  mais  ici,  entre 
les  couches  de  schiste ,  ont  été  injectés  plusieurs 
liions  de  porphyre  qui  ont  quelquefois  jusqu'à 
20  mètres  d'épaisseur;  c'est  un  porphyre  quart- 
zifere  gris  blanchâtre,  dans  lequel  on  remarque 
des  cristaux  de  quartz  et  de  feldspath  albite,  ainsi 
que  de  rares  feuillets  de  mica. 


DU   TERRAIN    I»   TRANSITION    DES   PTRÊNÉBS.    33 

I]  est  remarquable  que  plus  à  l'ouest  »  dans  les  Grand  d«veiop- 
vallées  d'Azun ,  d'Arbéost,  des  Eaux-Bonnes, g^'ifî* ••'*>- 
£au3c-Chaudes ,  etc.,  le  terrain  de  transition  ren-iM  Ttiiécf  d*A- 
ferme  une  quantité  de  roche  calcaire  très-considé- JJIJ^'J'^^JJ^ 
rable;  à  partir  d'ici,  le  sckisle  argileux  devient  etdeiEaui- 
poiir  ainsi  dire  subordonné  au  calcaire,  tandis  que 
auparavant  le  calcaire  ne  se  inonti*ait  que  coaime 
une  roche  accessoire;  le  schiste  siliceux  et  le 
quartzite  deviennent  aussi  beaucoup  plus  rares. 

£n  efiêt,  la  vallée  d*Azun,  depuis  Argelez  jus* 
quau  delà  d'Aucun,  parait  formée  en  majeure 
partie  de  calcaire;  j'y  ai  remarqué  en  plusieurs 
endroits  des  débris  fossiles,  mais  rarement  discer- 
nables ;  cependant  j'y  ai  rçconnu  des  térébratules, 
des  bivalves,  ayant  la  forme  de  produclus  et  plu* 
sieurs  variétés  d'encrines. 

Dans  Ja  vallée  d'Arbéost,  qui  renferme  d'im- 
portantes mines  de  fer,  le  calcaire  parait  être  un 
peu  moins  abondant;  il  est  accompagné  de  cou- 
ches de  schistes  argileux ,  qui  sont  situées  au-des- 
sous, et  qui  par  suite  semblent  prédominer  dans 
le  fond  de  la  vallée. 

Mais  si  Ton  monte  sur  le  massif  de  montagnes 

8ui  sépare  la  vallée  d'Arbéost  de  celle  des  Elaux- 
onnes ,  on  voit  reparaître  le  calcaire  constituant 
d'énormes  masses;  ses  couches,  redressées  et  con- 
touilaées  d'une  manière  bizarre,  s'élèvent  à  de. 
très-grândcs  hauteurs ,  et  forment  des  cimes  es- 
carpées; leur  direction  générale  est  celle  des  ro* 
ches  siluriennes;  elle  varie  de  l'O.  iS^'à  TO.  So^'N.; 
l'inclinaison  a  lieu  dans  des  sens  différents. 

Le  fond  de  la  vallée  des  Eaux-Bonnes ,  qui  est 
remarquable  par  ses  sources  thermales,  est  com- 
posé de  couches  schisteuses   et  calcaires   alter- 

Tome  FI,  1844.  ^ 


34  BSSAI    SUR   LA   CtASSIFICATIOIt 

nahl  ensemble  et  dirigées  à  VO.N.O.,  avec  pente 
au  ]H.    . 

Le  terrain  de  transition  de  la  vallée  d'Ossau , 
depuis  Biella  jusqu'aux  Eaux-Chaudes,  consiste 
presque  exclusivement  en  pierre  calcaire,  qui  a 
souvent  une  structure  cristalline,  saccaroïde^  et 
fournit  du  marbre  statuaire  analogae  h  celui  de 
Sàint*Béat,  quoique  celui-ci  appartienne  à  une 
autre  formation. 

Sur  les  montagnes  que  Ton  traverse  en  allant 
de  cette  vallée  dans  celle  de  Salient  (Espgne),  se 
trouve  une  ramification  de  cette  partie  du  terrain 
de  transition.  M.  Roux ,  médecin  à  Bagnères-de- 
Luchouy  y  a  observé  un  gisement  de  fossiles»  et 
en  a  rapporté  quelques*uns ,  parmi  lesquels  j*ai 
reconnu  un  orthis  bien  caractérisé  et  des  en~ 
crines  k  structure  rajonnée,  ajant  un  trou  au 
centre;  d'ailleurs  cette  espèce  de  zoophyte  est 
très-fréquente  dans  le  calcaire  de  transition  des 
Pyrénées. 

En  résumé,  on  voit  que  le  calcaire,  qui  ordi- 
nairement ne  constitue  que  des  masses  subordou* 
nées  parmi  les  roches  du  terrain  de  transition, 
prend   un  dévelojppement  considérable  dans  la 
partie  occidentale  clés  Pyrénées  et  tend  à  devenir 
prédominant.    D'après    des    analogies  générales 
avec  les  terrains  de  transition  d'autres  contrées  et 
d'après  les  caractères  de  la  stratification,  j'ai  lieu 
de  regarder  ces  masses  calcaires  comme  apparte- 
nant à  l'étage  silurien,  et  comme  en  formant  la 
partie  supérieure. 
Ctrtdèrwdei     Les  observations  que  nous   venons  d'exposer 
deux  éugei  dn  J(iQ)ontrent  que  dans  le  département  des  Hautes- 
tkm  dam  la  par- l'y  renées  le  terram  de  transition  se  présente  avec 
dipjrhîï!*'*^^^  caractères  de  stratification,  qui  permettent  de 


DU   TERRAIR    DB   TBANSITIOV   DES    PTRÉMÉES.    35 

le  diviser  eo  deux  étages  conespoodant  aux  deux 
sjstèmes  que  Ton  a  distingués  dans  )e  terrain  de 
transition  de  l'Angleterre  et  de  la  presqu'île,  de 
Bretagne  :  ici  le  système  inférieur  est  composé  de 
schistes  argileux  et  siliceux ,  qui  deviennent  sou- 
Tent cristallins  et  micacés,  accompagnés  quelque- 
fob  de  petits  bancs  calcaires^  à  cassure  schisteuse 
et  esquilleuse ,  mais  n'en  renfermant  pas  ordinai- 
rement des  masses  considérables;  ce  système  suit 
une  direction  asses  constante,  de  Œ^N.Ë.  k 
rO.S.0.9  et  les'  couches  sont  toujours  fortement 
inclinées  ou  presque  verticales. 

Le  système  supérieur  est  composé  de  couches 
deschiste  passant  parfois  k  la  grauwacke,  de  schiste 
siliceux»  de  ères  quartseux  ou  quartzite,  et  de 
puissantes  assises  calcaires  :  toutes  ces  roches  sont 
dirigées  habituellement  de  l'O.N.O.  à  l'E.S.E.  ; 
leur  inclinaison  est  un  peu  variable ,  quelquefois 
elles  sont  relievées  preeque  verticalement,  mais  en 
général  elles  ont  une  pente  beaucoup  moins  forte 
que  les  couches  du  système  inférieur;  très-souvent 
elles  sont  presque  horizontales  ou  bien  ondulées 
autour  de  l'horizon.  Nous  avons  vu  en  outre  que 
dans  la  partie  occidentale  du  département  des 
Hautes-Pyrénées  et  dans  une  partie  des  Basses* 
Pyrénées ,  l'élage  supérieur  devient  prédomiAant 
et  se  compose  en  majeure  partie  de  roches  cal« 
caires  (i). 

(1)  D'après  M.  Ddf^énoy,  dans  la  yallëe  de  Baygorry, 
que  je  n'ai  pas  visitée ,  le  terrain  de  transitioii  ne  ren- 
ferme pas  de  cakaire;  il  est  formé  de  sçbiste  argileux  et 
de  ffrès  siliceux  à  grains  très-Gns  »•  passant  juresqu'à  une 
roche  de  quarts  compacte.  J'ignore  si  celte  partie  du  ter- 
rain de  transition  dépend  de  rétage  snp<!rieur  ou  infé- 


36  ESSAI   SUR    LA    CLASSIFICATION 

Voyons  maintenant  si  la  division  que  nous 

avons  établie  est  justifiée  par  les  caractères  du 

tenrain  de  transition  dans  les  autres  parties  des 

Pyrénées. 

CoiDfKMUion  da     «Tai  exploré  les  différentes  branches  delà  vallée 

uondmte vSuéê  cl' Arran ,  où  la  Garonne  prend  sa  source ,  et  où 

cl  Arran.  elle  reçoit  de  nombreux  affluents  alimentés  par 

les  glaciers  et  les  neiges  qui  couvrent  les  sommi- 
tés du  massif  de  montagnes  dont  la  Maladetta 
forme  le  point  culminant.  JTai  observé  que  de- 
puis le  village  de  la  Bourdète,  situé  près  de  Ten* 
droit  où  la  Garonne  traverse  la  petite  bande  gra- 
nitique qui  se  trouve  un  peu  au  sud  de  Bagnères- 
de-Luchon  jusqu'au  delà  du  bourg  de  Salardu, 
les  couches  du  terrain  de  transition  sont  généra* 
leinenl  dirigées  de  l'E.N.E.  à  rO.S.O.;  ainsi  sur 
39  directions  que  j'ai  mesurées  dans  cet  intervalle, 
il  y  en  a  1  à  l'E.  40*  N.,  1  à  TE.  35*  N.,  5  à  l'E. 
3o-  N,,  3  à  l'E.  35*  N.,  7  à  l'E.  ao*  N.,  3  à  l'E. 
i5*  N.,  5  à  l'E.  10*  N.,  a  à  l'E.  5*N.,  5  à  l'E.  O., 
4  a  10.  5^  N.  et  3  à  l'O.  10'  N.  On  voit  que  les 
directions  E.N.E.  sont  de  beaucoup  les  plus 
abondantes ,  et  qu'elles  sont  groupées  autour  de 
la  direction  moyenne  E.  20*  N. 

Ici  le  terrain  de  transition  se  compose  principa* 
lement  de  schiste  ai^ileux  passant  quelquefois  à 
la  grauwacke  schisteuse  :  il  est  fréquemment  mo- 
difié,  surtout  dans  le  voisinage  du  granité;  il  est 
alors  luisant ,  plissé  et  micacé.  La  pâte  argileuse 
qui  forme  ce  schiste  est  souvent  mélangée  de 
calcaire ,  et  alors  on  a  un  schiste  argilo-caicaire , 
ou  bien  on  observe  des  alternances  de  schiste  et 
de  calcaire  y  tantôt  esquilleux,  tantôt  lamelleux  ; 
mais  dans  cette  partie  de  la  vallée  d' Arran,  je  n'ai 
point  observé  de  masse  calcaire  un  peu  considé- 


J>V    TEKBAIN    DE   TRANSITION    DES    PTAENéfiS.    37 

rable.  Outre  les  schistes  argileux,  micacé  et  cal- 
caire ,  on  trouve  encore  du  schiste  coticuiaire ,  du 
schiste  siliceux  gris  et  gris-bleuàtre ,  passant  quel- 
quefois à  une  espèce  de  phtanite,*  lorsque  la  ma- 
tière siliceuse  est  très  •  abondante  et  en  masse 
compacte,  ou  bien  passant  au  quartzite^  lorsque  la 
silice  est  sous  forme  grenue. 

A  Test  de  Salardu ,  lorsque  Ton  se  dirige  vers 
la  vallée  d'Esterrj,  la  nature  et  la  stratification 
du  terrain  de  transition  présentent  un  change- 
ment sensible  :  le  calcaire  devient  alors  beaucoup 
plusabondant;  ainsi ,  un  peu  au  delà  deTrédos,  le 
dernier  village  de  la  vallée  d*Arran,  on  en  observe 
des  masses  très-considérables,  et  presque  partout 
le  schiste  argileux  est  associé  à  des  couches  cal- 
caires. Ces  roches  ont  été  modifiées  par  la  pré- 
sence du  granité,  qui  les  environne  du  côté  d.  et 
S.E.,  et  qui  a  pénétré  au  milieu  d'elles  en  plu- 
sieurs points  ;  le  calcaire  est  devenu  tantôt  sacca- 
roïde,  tantôt  lamelleux.  La  direction  des  couches 
est  de  rO.N.O.  à  l'E.S.E.;  elle  est  ordinairement 
comprise  entre  TO.  4o*  et  l'O.  a5*  N.;  cette  dispo- 
sition reste  la  même  jusque  sur  le  col  que  1  on 
traverse  pour  passer  de  la  vallée  d*Arran  dans 
celle  diYstfiTvy,  qui  est  une  branche  de  la  vallée 
de  la  N<^uera  :  sur  ce  col ,  le  schiste  et  le  calcaire 
sont  interrompus  par  le  granité,  qui  forme  le 
prolongement  de  la  bande  granitique  du  port 
d'Oo  et  de  la  Maladetta. 

Il  paraîtrait  donc  que  le  terrain  de  transition 
de  cette  partie  de  la  vallée  d'Arran  se  rapporte  à 
Tétage  supérieur,  mais  ici  les  couches  sont  redres- 
sées verticalement  par  le  granité ,  de  même  que 
celles  observées  auparavant  à  Touest  de  Salardu , 


38  B8SAI   SUR   hk  CLASSiFICATlOtf 

et  par  suite  il  est  difficile  d'apprécier  leur  position 

relative, 
pope  de  taval-  Si  maintenant  nous  considérons  la  vallée  de  la 
nq^.  pîq^g ,  qui  se  réunit  à  celle  de  la  Garonne,  près 
Saint-Béat,  nous  y  verrons  le  terrain  de  transi* 
lion  très*développé ,  de  mêoie  que  dans  la  vallée 
d'An  an  ;  il  commence  entre  Cierp  et  Ëstones  par 
des  assises  de  calcaire  accompagnées  d'un  peu  de 
schiste  modifié  et  adossées  contre  la  masse  gra* 
nitique,  qui  parait  avoir  prodpif  le  métamor- 
phisme auquel  le  beau  marbre  de  Saint-Béat  doit 
son  état  cristallin.  Ces  assises  appartiennent  vrai- 
semblablement k  Tétage  supérieur  du  terrain  de 
traubilion,  quoiqu'il  soit  dillicile  d'apprécier  la 
direction  qu'elles  suivent.  Un  peu  au  delà,  vers 
le  sud  (voir  la  coupe  représentée^/^*  3,  PL  /),  on 
observe  une  série  découches  schisteuse  entremêlées 
de  petits  batics  calcaires;  leur  stratification  esttrè»- 
variable,  tantôt  à  rË.N.£.,  tantôt  &  rO,N.O.  :  elle 
parait  avoir  été  fortement  dérangée  et  présente 
de  nombreuses  oadulations;  de  sorte  qu'il  est 
difficile  de  déterminer  en  quel  point  a  lieu  la  sé- 
paration des  deux  étages  du  terrain  de  transition  ; 
néanmoins  les  couches  de  micaschiste ,  de  schiste 
luisant  et  de  schiste  siliceux  que  l'on  observe 
dans  la  vallée  du  Lys  et  qui  sont  appuyées  sur  le 
flanc  méridional  de  la  baude  granitique  de  6a* 
gnères*de-Luchon ,  ^ont  dirigées  en  général  de 
1  E.N.E.  à  rO.S.p.,  et  par  suite  semblent  dépen- 
dre de  l'étage  inférieur. 

D'ailleurs  le  voisinage  de  cette  masse*  de  gra- 
nité est  remarquable  par  le  métamorphisme 
qu'elle  a  développé  sur  les  schistes  environnants; 
à  mesure  que  l'on  s'en  approche»  on  voit  le  schiste 
devenir  de  plus  en  plus  cristallin,  luisant,  satiné 


DU   TERIUIN    PB   TBANSIXION    DES   PTRiNÉBS.    89 

et  feuillelé,  jusqu'à  ce  qu'il  se  efaasge  au  contact 
en  un  véritabie  micaschiste. 

£n  allant  de  Bagnèresrde-Luchon  vers  le  port 
deYénasquCy  on  coupe  une  succe^ion  très-uni- 
forme  de  couches  de  schiste  argilei»  modifié  et 
de  schiste  silic^qx,  renferniaot  quelquefois  un 

Seu  de  calcaire  ;  après  avoir  dépassé  Thôpital  de 
iagnèr^  »  on  trouve  intercalés  dans  ces  schistai 
plusieurs  filons  de  galène  argentifère,  mélangée 
de  blende- 
Dans  cette  région  t  la  direction  des  couches  s^ 
rapproche  un  peu  de  celle  do  système  si{urien; 
ainsi  elle  varie  généralement  de  i£.0.  (méridien 
magnétique)  jusqu  à  rQ-So"*  à  35^  N.;  on  pourrait 
donc  chercher  ii  rapporter  ces  couclies  au  système 
supérieur;  mais  il  faut  remarquer  qu'elles  for* 
ment  ia  continuation  de  celles  que  npus  avons 
observées  dans  la  vallée  d'Arran ,  et  qui  sont  ali- 
gnées parallèlement  au  système  cambrien.  De  plus 
cette  portion  des  Pyrénées  constitue  pour  ainsi 
dire  un  point  de  rebroussement  ;  car  depuis  le  p&e 
de  Montvallier  jusqu'à  la  Maladetta,  laxe  de  im 
cbatae  décrit  un  arc  de  cèrcje  en  se  dirigeant  vers 
r().S.O.  ;  mai$  de  la  Maladetla  au  port  dOo^  il 
reprend  sa  direction  habituelle  de  r£.S.£«  à 
TO.N.Om  on  conçoit  facilement  que  les  roches 
schisteuses  situées  sur  cette  ligne  aient  subi  une 
inflexion  qui  a  nécessairement  dérpngé  leur  direc* 
tion  primitive. 

En  descendant  du  port  de  Vénasque,  vers  laGoaped^ltfai- 
vallée  de  TEsâera,  on  observe  des  couches  de***  **  !»«•• 
schiste,  i^ecou vertes  d'assises  calcaires  qui  ont  été 
par  places. transformées  en  dolomie  (je  reviendrai 
plus  loin  sur  cette  transformation);  ces  couches 
régulièrement  stratifiées  courent  de  ï^.  18*  N.  à 


40  ESSAI   SUA    LA   CLASSlFICATlOlf 

rO.  i8*S.;  ainsi  elles  suivent  l'alignement  du  sys- 
tème cambrien. 

Le  massif  de  la  Maladetta  est  formé  à  sa  partie 
supérieure  de  granité ,  mais  du  coté  N.  et  N.O.  à 
ce  granité  sont  adossées  des  couches  de  schiste  et 
de  calcaire  en  partie  dolomitisé  ;  celles  qui  s'éten- 
dent de  la  Maladetta  vers  le  port  de  Yénasque 
sont  dirigées  du  S.S.E.  vers  leN.N.0.,  mais  celles 
qui  forment  le  recouvrement  de  ce  massif  on  peu 
plus  au  sud  sont  dirigées  moyennement  de  TE. 
18*  N.  à  rO.  18^  S.,  quoiqu  elles  fassent  certaine- 
ment partie  du  même  ensemble  de  couches;  ainsi 
il  y  a  eu  ici  une  inflexion  très-marquée ,  dont  nous 
rendrons  compte  un  peu  après. 

Entre  l'hôpital  de  Yénasque  et  le  pied  de  la 
Maladetta  on  voit  affleurer  des  couches  de  grau- 
wacke  à  petits  grains,  de  calcaire  et  de  dolomie 
dirigées  de  TE.  in""  N.  à  TO.  17"*  S.  et  plongeant 
fortement  vers  le  S.    * 

Lorsque  l'on  descend  la  vallée  de  l'Essera ,  on 
coupe  une  longue  série  de  bancs  calcaires  entre- 
mêlés de  lentilles  dolomitiques  et  de  couches 
•chisteuses  qui  sont  quelquefois  noirâtres  et  char- 
bonneuses; leur  direction  reste  torujburs  comprise 
entre  l'E.  lo*  N,  et  l'E.  30*^  N- 

EUesse  continuent  en. suivant  la  même  disposi- 
tion jusqu'à  là  gorge  de  Malivierna  que  Ton  ren* 
contre  ii  3  ou  4  kilomètres  après  Thôpital;  mais 
alors  elles  sont  interrompues  par  cette  longue  bande 
granitique  qui  s'étend  depuis  le  pic  de  Trou  mousse 
jusqu'à  la  vallée  d'Esterry;  ce  granité  traverse  la 
vallée  de  l'Elssera  sur  une  largeur  d'environ  1 800 
mètres,  puis  on  voit  repariaitre  le  terrain  de  tran- 
sition, mais  stratifié  dune  manière  toute  difié- 
reiite.  Depuis  cet  endroit  jusqu'au-delà  de  Vé* 


DU    TERRAIN   DE   TRANSITION    DBS   PYRÉNÉES.    4> 

DRsque,  il  sait  oonstaminent  la  direction  O.N.O. 
du  système  silurien ,  et  les  couches  sont  tantôt  ho- 
rizontales, tantôt  diversement  ondulées, présentant 
toujours  une  inclinaison  très-faible  Ters  le  nord; 
il  est  remarquable  de  voir  que  le  granité  les  a  cou« 
pées  Terticalement  sans  changer  leur  inclinaison. 
Alors  le  terrain  de  transition  renferme  des  masses 
calcaires  très-épaisses ,  entremêlées  de  schiste  ar« 
gileux  et  présentant  des  ondulations  et  des  con- 
toumements  très-curieux  ;  afin  de  pouvoir  les  re- 
présenter pins  exactement  et  avec  plus  de  détails , 
j  ai  triplé  dans  cette  partie  les  dimensions  hori- 
aoDtales  de  la^.  3. 

La  coupe  que  nous  venons  de  décrire  traverse  la 
partie  centrale  des  Pyrénées,  depuis  Elstones  jus- 
qu'à Vénasqoe,  et  montre  la  succession  de  toutes 
les  conches  qui  constituent  le  terrain  de  transition  ; 
les  portions  extrêmes  dn  côté  nord  et  du  côté  sud 
paraissent  appartenir  h  Fétage  supérieur  et  la  por- 
tion médiane  à  Fétage  inférieur. 

Dans  le  département  de  TÂriége ,  la  masse  prin-  igj^ff  ^ 
cipale  du  terrain  de  transition  se  rapporte  ausys-**2J  *îJ2I?* 
tèmecambrien ,  mais  ily  a  une  petite  bande  située  dant  le  dépirie- 
un  ipeu  au  sud,  entre  Castillon  et  Foix,  qui  en  est"**'^**^'****" 
séparée  par  des  collines  formées  de  granité,  de 
calcaire  crétacé  et  jurassique  ;  cette  petite  bande 
composée  de  schiste  argileux  verdàtre ,  de  schiste 
siliceux  et  de  calcaires  diversement  colorés,  ren- 
ferme quelques  fossiles,  et  M.  Dufrénoy  y   a  re- 
connu la  présence  des  trilobites;  ainsi  elle  peut 
être  considérée  comme  appartenant  à  Fétage  supé- 
rieur. Mais  la  masse  principale  du  terrain  de  transi- 
tion, située  au  sud  de  la  bande  de  calcaire  juras- 
sique q^ui  s'étend  de  Seix  à  Yicdessos,  présente  des 


4a  S$fl^I   SDR   LA   CLAai»IFICATIÛir 

caractères  de  stratification  très-nets  qui  la  ratta* 
cheut  au  système  inférieur. 

Aux  environs  d'Aulus  et  sur  les  montagnes  qui 
se  trouvent  entre  ce  bourg  et  Gonflens,  la  direc* 
tion  des  roches  schisteuses  est  constamment  de 
r£.N.£.à  rO.S.O.  Près  d'Auluson  reconnaît  une 
différence  notable  dans  les  directions  des  schistes 
de  transition  et  du  calcaire  d'Aulus  qui  appartient, 
comme  M.  Duirénoy  l'a  démontré,  au  lias;  en 
effet,. la  direction  dé t:e calcaire  varie  de  TO.  lo  à 
^5"*  N.f  tandis  que  les  schistes  courent  de  TE*  a5 
à  3o"  N.  à  rO.  25  à  3o*  S. 
Roehet  ichistea-  Aux  environs  de  Vicdessos  la  stratification  dea 
Mt  de  réuge  1d-  schistes  de  transition  se  distiniiue  aussi  de  celle 

rérieur  aai  cd?1-  ^  -,  i  *  i     •      '^  *       '  ^  i 

roDs  de  viodet-  que  présente  le  même  calcaire  ou  se  trouvent  les 
^'  mines  de  Rancié.  A  son  extrémité  orientale  cette 

bande  calcaire  présente  une  légère  déviation  vera 
r£.N.£.^  qui  s'observe  aussi  dans  la  direction  des 
cojuchesj  mais  à  l'endroit  pu  celles-ci  traversent  la 
vallée  de  Vicdessos ,  leur  direction  passe  4  abon) 
à  TE.O.,  puis  à  rO.N.O.;  elles  sont  redressées 
verticalement.  Les  schistes  ^e  transition  qui  sont 
en  contact  avec  ce  calcaire  sont  constamment  di- 
rigés  de  TE.N.E.  k  l'O.S.O.  ;  la.  moyenne  de 
35  directions  observées  sur  la  montagne  a  Andron, 
dans  la  vallée  de  Siguier  et  dans  celle  d*Arties  est 
E.  âS"".?}.  Ce  sont  des  schistes  tantôt  verts,  tantôt 
d'un  gris  bleuàlre,  luisants,  plissés  pu  feuilletés; 
sur  la  cime  d'Androqoq  a  une  alternance  de  schiste 
micacé  chargé  de  feuillets  de  mica  jaune  et  blanc, 
avec  des  schistes  siliceux,  à  travers  lesquels  se  sont 
injectées  de  petites  veines  granitiques.  Un  peu  aq 
sud ,  le  schiste  siliceux  passe  par  l'abondance  dq 
quartz  à  un  grès  quartzeux  dont  la  cassure  est  e^ 
quilleuse.  Dans  la  vallée  de  Sigiiier ,  ces  schistes 


DU   T£H11A11I    m   TAAIISITIOII    D»   PTBÉNiBS.   4^ 

sont  généralement  micacés ,  sortont  dans  k  partie 
supérieure  où  ils  reposept  sur  du  granité.  Néao'*- 
moins  rorigine  sédimentaire  et  métamorphique 
de  ces  micaschistes  ne  sauraitétre  contestée ,  puis- 
qu'ils sont  accompagnés  de  schiste  siliceux  et  de 
grès  quartzeux;  ce  métamorphisme  est  dû  à  la 
présence  du  granité  de  Bassiès  qui  s'eyt  introduit 
en  forme  de  coin  à  la  jonction  du  schiste  et  du 
calcaire  j  urassique* 

Lorsque  l'on  remonte  la  vallée  de  Yicdessos , 
après  avoir  traversé  cette  masse  granitique  près 
de  sa  pointe,  on  voit  reparaître  le  schiste  micacé 
qui  perd  ensuite  peu  à  peu  son  aspect  cristallin, 
devient  seuleqient  un  schiste  luisaut  et  feuilleté, 
alternant  avec  du  schiste  siliceux  et  du  quartzito. 
Ces  roches  schisteuses  ne  renferment  aucune  trace 
de  calcaire  et  courent  en  moyenne  de  TE.  Zof*  N.  à 
rO.  3o*  S.,  redressées  presque  verticalement.  On 
les  observe  jusqu'à  trois  lieues  au  sud  de  Yicdessos; 
alors  f  la  vallée  est  barrée  tout  d'.un  coup  par  un 
immense  rocher  de  granité  à  la  surftice  auquel  le 
torrent  se  précipite  de  cascade  en  cascade  sur  une 
hauteur  de  70  à  80  mètres.  Quatre  kilomètres  plus 
loin,  en  approchant  du  pied  des  rochers  qui  for- 
ment la  ligne  de  faite,  ou  voit  reparaître  le  schiste 
métamoq>hique,  feuilleté  et  micacé,  suivant  la 
même  direction  qu'auparavant  Ë.  a5  à  30""  N.  Il 
est  à  remarquer  qu'en  cet  endroit  la  oréte  des  Py- 
rénées présente  elle*méme  cette  direction. 

An  pprt  d'Andorre ,  le  schiste  argileux  modifié,  Étage  inférieur 
oflfre  plusieurs  injections  de  pègmatite;  il  se  pro-  |i.aMH!^''danf 
longe  sur  le  flanc  méridional  de  la  ci*éte,  en  sui-  la  vallée  d;Aa- 
vant  la  même  stratification ,  et  alors  il  est  mélangé   ^^' 
de  couches  siliceuses. 

Ua  peu  après*  Sérat,  on  voit  sncoéderaa  sebiste 


44  ESSAI   8QH   LA   CLASSIFICATION 

métamorphique  une  longue  série  de  couches  de 
schiste  feuilleté,  micacé,  dans  lesqu^les  sont  in* 
tercalés  quelques  bancs  calcaires.  Les  feuillets  de 
ce  schiste  sont  noirs  et  imprégnés  d'une  grande 
quantité  de  matière  charbonneuse  à  Tétat  de  gra- 

Shite;  la  poussière  en  est  noirâtre  et  tache  les 
oigts.  Cette  roche  forme  une  bande  très-étendue 
que  Ton  traverse  sur  une  distance  d'environ 
3ooo  mètres;  les  couches  courent  constamment 
à  r£.M.E.  (  E.  So**  N.  en  moyenne),  et  sont  incli- 
nées de  60  à  70"*  vers  le  S.E. 

Sur  ce  schiste  micacé,  graphiteux,  reposent 
plusieurs  assises  de  calcaire,  tantôt  blanc  et  tantôt 
noir;  ensuite  parait  une  série  alternative  de  cou- 
cha de  schiste  argileux,  de  schiste  siliceux,  de 
schiste  argilo*calcaire  et  de  bancs  calcaires ,  que 
Ton  observe  sur  environ  4  lieues  d'étendue:  Ces 
couiches  sont  d'abord  verticales,  puis  elles  offrent 
une  inclinaison  constante  de  65  à  70"*  versleN.O.  ; 
leur  direction  moyenne  est  de  l'iE;  aa""  N.  à  l'O. 
âa*S,  Elles  ont  fréquemment  donné  issue  à  des 
éjections  de  roches  ignées  ;  ainsi  il  n'est  pas  rare 
ay  rencontrer  des  veines  de  serpentine;  et  aux 
environs  d'Andorre  on  trouve  beaucoup  de  blocs 
d'une  roche  particulière,  d'un  gris  noirâtre,  qui 
présente  un  aspect  très^semblable  aux  i^oches  de 
trapp ,  et  qui  comme  elles  se  divise  quelquefois  en 

Erismes  à  six  pans.  Le  gi^nite  s'est  fait  jour  en 
eaucoup  d'endroits  au  milieu  de  ces  couches 
schisteuses;  ainsi  dans  le  village  de  lasCaldeSf 
qui. doit  son  nom  à  la  présence  de  plusieurs  sources 
thermales  et  sulfureuses  ;  à  Andorre  on  remarque 
une  masse  un  peu  considérable  de  granité  qui  s'est 
introduite  au  milieu  du  schiste. 
ÉMge  tupérieor  Quoique  les  rocher  sédimentaires  aient  été  mo* 
Uèrc  d'£:$p3gn«*  difiées ,  et  que  leur  allure  ait  été  un  peu  dérangée 


DU  TBKKAU   DB  TEANfilTlOir  DES  PYRÉHÉBS.    4^ 

dans  le  voisinage  de  ces  niasses  éruptives,  néan- 
moins elles  conservent  la  même  stratification  et 
se  continuent  jusqu*k  Sainte*Julie,prèsdela  fron- 
tière d'Espagne ,  en  suivant  toujours  la  direction 
E.N.E.  Mais  un  peu  au  delà,  près  d*ArcaveI,  sur 
les  flancs  de  la  vallée  de  la  Balira ,  on  voit  pa- 
raître des  couches  de  schiste  argileux  gris  bleuâtre, 
verdfttre  et  violacé,  dirigées  k  YO.  lo  à  :20*  M. ,  et 
plongeant  de  3o*  vers  le  N.E.;  elles  présentent 
donc  une  discordance  de  stratification  très-sensible. 
Plus  loin ,  on  voit  paraître  une  formation  de  pou- 
dingue  très^considérable  ;  la  plupart  des  galets  sont 
formés  de  quartz  hyalin  et  de  quartz  blanc  corn* 
pacte.  Ils  proviennent  de  la  destruction  des  filons 
de  ouartz  que  renferme  le  terrain  de  transition  ; 
quelques-uns  de  ces  galets  sont  très-gros  et  im* 
parfaitement  arrondis*  Ils  sont  accompagnés  de 
iragotientsplus  petits  de  diverses  espèces  de  schiste 
et  principalement  de  schiste  siliceux  ;  la  pète  qui 
englobe  ces  fragments  se  compose  de  détritus 
schisteux  réduits  à  un  état  très- ténu.  Ce  poudin- 
gue passant  parfois  à  une  espèce  de  grauwacke  à 
très-gros  éléments  est  accompagné  de  couches 
d*un  schiste  argileux  violacé,  trés-luisant ;  on  ob- 
serve cette  alternance  de  schiste  et  de  poudingue 
surplus  de  a  kilomètres  de  longueur.  Les  couches 
sout  dirigées  au  N.  60  à  CS""  O.  et  inclinent  vers 
le  N.E.  Elles  suivent  cette  direction  jusqu  à  la 
sortie  de  la  gorge  ou  la  Balira  vient  déboucher 
dans  la  plaine  d'Urgel ,  et  se  divise  en  trois  bras 
avant  de  se  réunir  à  la  Sègre;  alors  si  Ton  examine 
les  coteaux  en  pente  douce  qui  forment  la  termi- 
naison du  terrain  de  transition  et  qui  s'abaissent 
insensiblement,  tandis  que  Ton  voit  encore  s'éle- 
ver à  de  grandes  hauteurs  les  couches  crétacées 


46  SS8AI   SUR   LA  OLàgSIFIOAnOir 

relevées  en  sens  coalrairey  sar  ces  coteaoz  on 
n'observe  plus  de  poudingue^  nuiis  des  couches 
de  schiste  argileux  et  calcaire  qui  présentent  de 
nombreux  contournements  et  dont  la  direction 
varie  entre  le  N.S.  et  le  N.O.  Néanmoins  il  ré* 
suite  de  cette  coupe  que  la  vallée  de  Vicdessos  et 
la  vallée  d'Andorre  sont  composées  de  roches 
schisteuses  red^e^sées  presque  verticalement,  et 
qui,  d'après  leur  stratification^  appartiennent  au 
système  cambrien ,  tandis  que  la  partie  méridio^ 
nale  du  terrain  de  transition  en  est  séparée  par 
une  formation  de  poudingue  très-épaisse ,  et  pré^* 
sente  des  caractères  de  stratification  qui  la  ratta- 
chent au  système  silurien. 
GompQtition  de  Mais  pour  mieux  connaître  la  composition  et 
diM  to'vSSrSe  l'*g^  ^"  terrain  de  transition  dans  la  partie  mén- 
la  Sègre.  dionale ,  il  est  bon  d'examiner  la  nature  et  la  dis* 

position  des  roches  entre  Urgel  et  Belver.  Si  Ton 
remonte  la  vallée  de  la  Segre  en  partadt  d'Urgel , 
on  observe  d'abord  une  série  de  couches  schisteuses 
dirigées  généralement  &  l'O.  35  à  4o^  N.  et  pen- 
chant faiblement  vers  le  N.  E.  •  (  voir  la  coupe 
fig.  5,  PL  II);  puis,  à  5  kilomètres  après  Urgel , 
le  schiste  est  recouvert  d'assises  très-épaisses  d'un 
calcaire  gris,  tantôt  esquilleux ,  tantôt  cri:»tallin  et 
grenu ,  renfermant  dans  certains  bancs  une  grande 
quantité  de  polypiers  et  diverses  coquilles  dans 
on  état  où  il  est  difficile  de  les  discerner;  cepen- 
dant j'y  ai  reconnu  des  térébratules,  et  j'ai  trouvé 
là  une  empreinte  de  trilobite  :  la  présence  de  ce 
fossile  est  importante,  parce  qu'on  le  regarde 
comme  appartenant  essentiellement  au  système 
silurien.  Des  lits  très-minces  d'un  schiste  gris  noi- 
râtre sont  intercalés  entre  les  bancs  calcaires; 
ceux*ci  sont  diversement  ondulés  autour  de  Tho* 


DU   TEREAIBT    SB   TRANSITlOlf   1>fiS  1>niÉNÉBS.    4? 

râon  et  très-faiblement  inclinés  :  cette  jnrnsaDte 
masse  de  roche  caloiire  recoavre,  à  partir  d'ici , 
les  schistes  argileux ,  et  s'étend  jusqu'auprès  du 
TÎilage  de  Pont-de^Var.  Mais  à  une  lieue  environ 
avant  ce  village ,  on  observe  dans  le  fond  de  la 
valléedu  granité  k  petits  grains  et  à  grains  moyens, 
composé  ae  feldspath  et  quartz  gris  blanc,  et  de 
mica  noir  :  on  voit  d'abord  poindre  ce  granité 
sur  les  bords  de  la  Sègre ,.  puis  il  s'élève  peu  ft  pen 
en  relevant  les  couches  calcaires.  Sur  une  assez 
grande  distance  les  flancs  de  la  vallée  sont  grani-* 
tiques  et  couronnés  de  crêtes  calcaires ,  mais  au 
PoDt^de^Var  ik  sont  entièrement  formés  de  gra* 
nite. 

A  1 5oo  mètres  environ  au  N.E.  du  Pont-do-Yar, 
cm  voit  reparaître  d'abord  le  schiste  argileux  qui 
s'appuie  directement  sur  le  granité ,  et  au-dessus 
les  couches  calcaires  qui  ofiVent  de  grandes  ondu* 
lations.  A  a  lieues  après  le  Pont-de-Vari  près  du 
village  d'Ordinetto ,  on  trouve  une  autre  masse  de 
granité  à  petits  grains,  interposée  dans  le  terrain 
de  transition,  mais  peu  étendue;  et  ensuite  on 
voit  le  schiste  avec  les  assises  calcaires  superposées 
se  continuer  sans  interruption  jusqu'à  la  plaine  de 
Belver,  en  présentant,  comme  on  le  voit  sur  la 
coupe,  une  faible  inclinaison. 

Les  collines  quel'on  remarque  dans  cette  plaine 
et  sur  l'une  desquelles  est  bétie  la  petite  ville  de 
Belver  sont  formées  d'une  série  alternative  de 
couches  de  schiste  argileux  et  d'un  poudingue 
qui  correspond  à  celui  que  nous  avons  vu  dans  la 
▼allée  de  la  Balira,  près  d'Arcavel;  dedans  on 
voit  des  cailloux  grossièrement  arrondis,  dont 
l'épaisseur  varie  de  quelques  centimètres  à  i  on 
1  ;  décimètre  :  oe  sont  des  noyaux  de  quarts,  de 


48  BS8AI  SUR    LA   GLA8SIPIGATION 

granité  et  de  schiste,  entourés  d'une  pète  d*ar-* 
gile  schisteuse.  Les  couches  de  poudingue  suivent 
une  direction  moyenne  de  FO.N.O.  à  TE.S.E.  et 
penchent  plus  ou  moins  vers  le  S.O.  ;  elles  sont 
accompagnées  de  couches  de  grès  à  gros  grains , 
de  grauvi^acke  et  de  schiste  formant  une  série  alter- 
native que  Ton  observe  jusqu'auprès  du  village  de 
Sobal,  situé  dans  la  gorge  qui  sépare  la  plaine  di- 
luvienne de  Puycerda  de  celle  de  Belver. 

Les  couches  de  poudingue  d'Arcavel  et  de  Bel* 
ver  sont  situées  sur  une  même  ligne  dirigée  de 
TE.  quelques  degrés  S.  (  méridien  astronomique  ) 
à  rO.  quelques  degrés  N.  ;  elles  paraissent  donc 
être  le  prolongement  les  unes  des  autres  et  for- 
ment un  excellent  joint  de  repère.  Ainsi ,  dans 
cette  région ,  l'étage  supérieir  du  terrain  de  tran- 
sition présente  à  la  partie  inférieure  une  série 
alternative  de  couches  de  schiste ,  de  poudingue, 
de  grès  et  de  grauv^acke  ;  au-dessus  se  trouve  une 
assise  de  6chit>te  argileux ,  et  la  partie  supérieure 
consiste  en  une  puissante  formation  calcaire.  On 
reconnaît  dans  la  succession  générale  de  ces  ro- 
ches une  certaine  analogie  avec  la  composition  du 
système  silurien  dans  TO.  de  la  France. 

Si  de  Puycerda  on  se  rend  à  Ax,  on  remonte  la 
valléedeCarol,  qui  est  en  grande  partie  formée 
de  granité;  mais  dans  le  haut  de  cette  vallée  et 
sur  le  col  de  Puymorens,  on  retrouve  les  couches 
schisteuses  de  la  vallée  d'Andorre,  qui  appar- 
tiennent à  Tétage  inférieur;  et  quancl  on  a  tra- 
versé la  grande  masse  granitique  qui  s'étend  de- 
puis l'Hospitalet  jusqu'à  Ax,  on  voit  reparaître 
tes  schistes  métamorphiques ,  micacés  et  siliceux , 
qui  forment  le  prolongement  de  ceux  que  nous 
avons  observés  dans  la  vallée  de  Yicdesaoe. 


3' 


Dt}    TBRRAIN    DE   TRANSITION    DES    PYRÉNÉES»    49 

Le  terrain  de  transition  est  peu  développé  dans  if^^ig^i^^ii. 
le  département  des  Pyrénées-Orientales,  etn'oc«iiUoodelt?aUéo 
cnpe  qu'une  faible  étendue.  Il  constitue  dans  la 
vallée  de  la  Tèt  un  lambeau  qui  est  entouré  de 
tous  côtés  par  le  granité,  et  qui  est  remarquable 
par  les  nombreuses  et  importantes  mines  de  fer 
qu'il  recèle  ;  je  veux  parler  du  terrain  de  transi- 
tion de  Yillefranche  et  d'OUette;  la  puissante 
assise  calcaire  qui  en  forme  la  partie  orientale  et 
ue  traverse  la  vallée  de  la  Tét  sur  3  kilomètres 
e  longueur,  renferme  un  gisement  de  fossiles 
qu'a  signalé  M.  Dufrénoy,  et  parait  appartenir  à 
l'étage  supérieur  du  terrain  de  transition.  Au-- 
dessous se  trouvent  des  couches  de  schistes  ai^ileux 
et  argilo-calcaire ,  puis  des  couches  de  schiste  mé- 
tamorphique, luisant  et  micacé,  reposant  immé- 
diatement sur  le  granité  qui  les  a  pénétrées  en 
une  foule  d'endroits.  Ces  schistes  sont  fréquem- 
ment dirigés  de  TE.N.E.  à  rO.S.O. ,  et  à  cause  de 
cette  stratification  on  peut  être  porté  à  les  regar- 
der comme  des  schistes  cambriens ,  mais  il  est 
{irobable  que  cette  direction  a  été  occasionnée  par 
a  manière  dont  ces  schistes  ont  été  infléchis  et 
pinces  au  milieu  du  granité  par  suite  d'un  sou- 
lèvement  récent. 

Nous  avons  examiné  la  nature  et  les  caractères  j^^^o^^  ^  ^^ 
de  stratification  du  terrain  de  transition  dans  lesradèretqoi  db- 
prineipales  vallées  des  Pyrénées,  dans  celles  où  il éûS«da imï^ 
offre  le  plus  grand  développement;  nous  avons  de  mofitloapj- 
vu  que,  malgré  les  bouleversements  qui  ont,  à"^ 
différentes  reprises,   dérangé   la  succession   des 
couches,  il  est  possible  ordinairement  d'y  distin- 
guer deux  étage»  dont  les  caractères  généraux 
restent  les  mêmes  sur  toute  l'étendue  de  celte 
chaîne;  ainsi,  dans  la  partie  orientale  de  même 
Tome    FI,  1844.  4 


50  ESSAI    SL'Ti    Lk   CLASSIFICATION 

que  dans  la  partie  occidentale ,  Tétage  inférieui 
se  compose  essentiellement  de  diverses  espèces 
de  schistes  argileux  et  siliceux,  très-souvent  mo- 
diGés y  cristallins  ou  même  micacés,  reuierinanc 
çà  et  là  quelques  couches  calcaires ,  mais  en  masses 
qui  sont  ordinairement  peu  considérables.  L'étage 
supérieur  présente,  outre  les  schistes  argileux, 
siliceux  et  argilo-calcaires,  des  roches  arénacées^ 
grau>/vackes,  grès  quartzeux  et  quelquefois  des 
poudingues  ;  il  se  termine  par  des  masses  puissantes 
de  calcaire. 

Il  faut  ajouter  que  la  présence  des  débris  orga- 
niques qui  accompagnent  habituellement  le  sys- 
tème silurien,  savoir  :  les  trilobites,  les  produc«- 
tos^  orthis,  orthocères,  auxquels  il  faut  joindre 
les  nautiles  et  les  polypiers ,  vient  confirmer  la 
division  à  laquelle  nous  ont  conduit  les  caractères 
minéralogiques  de  la  composition  des  roches  et 
ceux  de  la  stratification.  Il  est  vrai  quedans  beau- 
coup d'endroits  on  ne  sait  pas  d'une  manière  bien 
certaine  à  quel  étage  on  doit  rapporter  telle  par- 
lie  du  terrain  de  transition ,  et  que  souvent  la 
séparation  des  deux  étages  est  peu  tranchée  »  et 
pour  ainsi  dire  inappréciable  ;  mais  la  même  diOi- 
culté  a  lieu  pour  le  terrain  de  transition  de  la  Bre- 
tagne et  pour  ceux  de  beaucoup  d  autres  contrées  ; 
c'est  ce  qui  explique  combien  il  faut  de  temps  et 
d'observations  pour  parvenir  à  faire  une  classifica- 
tion de  ces  dépôts  sédimentaires  de  la  période  la 
plus  ancienne. 

Je  dois  encore  ajouter,  comme  d'ailleurs  je  l'ai 
déjà  fait  remarquer,  que  l'observation  des  direc- 
tions n'est  pas  toujours  d'une  certitude  absolue  ^ 
et  qu'elle  semble  être  quelquefois  en  défaut  dans 
une  contrée  qui  a  été  le  théitre  de  plusieurs  révo* 


DU   TERRAIN    OE   TRANSITION   DES    PYRÉNÉES.    5l 

lutions;  ainsi  il  est  arrivé  souvent  que  des  soulève- 
ments plus  récents  aient  inoipriaié  aux  couches  du 
systènie  inférieur  une  direction  O.N.O.  parallèle 
à  celle  des  Pyrénées,  ou  inversement  la  direction 
E.N.E.  du  soulèvement  des  ophites  aux  couches 
du  système  supérieur  ;  mais  on  observe  dés  ano- 
malies du  même  genre  dans  les  contrées  où  les 
roches  stratifiées  présentent  les  directions  les  plus 
régulières  et  les  plus  constantes. 

lïéanmoins  les  différences  que  j'ai  sigiialées 
dans  les  diverses  parties  du  terrain  de  transition 
pyrénéen  m*ont  paru  suffisantes  pour  motiver  une 
division  en  deux  étages  correspondants  aux  sys- 
tèmes cambrien  et  suurien.  D'ailleurs ,  en  basant 
la  division  des  roches  stratifiées  les  plus  anciennes 
sur  Vobservation  des  directions  qu'elles  présen- 
tent au  centre  d'une  chaîne  de  montagnes  très- 
élevée,  dont  le  relief  principal  a  été  déterminé  par 
une  commotion  des  plus  violentes ,  et  comparati- 
vement très-récente,  nous  avons  montré  quel  se^ 
cours  on  peut  tirer,  même  dans  des  circonstances 
aussi,  difficiles ,  des  admirables  principes  qu'a  posés 
M.  Élie  de  Beaumont. 

Ainsi  qu  on  a  pu  le  remarquer,  les  deux  étages  Diitribotioo  dM 
du  terrain  de  transition  paraissent  être  inéflale-^^'.  ^ç*  du 
ment  répartis  sur  les  divers  départements  qui  com*  Uod  lor  les  deux 
posent  le  versant  français  de  la  chaîne  des  Vvré^  ]toSr  ^  ^* 
nées;  ainsi,  dans  le  département  de  l'Ariége^ 
l'étage  inférieur  occupe  une  étendue  de  terrain 
considérable ,   tandis  que  l'étage  supérieur  y  est    * 
très-peu  développé.  Dans  le  département   des 
Hautes-Pyrénées  l'étage  supérieur  commence  à 
prendre  une  assez  grande  extension ,  et  il  devient 
prédominant  dans  les  Basses-Pyrénées. 

Pour  se  rendre  compte  de  cette  inégale  dislri* 


D3  ËSSAt    SDH    tk    CLA^SlPtCATlO^^ 

bution  I  il  faut  examiner  la  manière  dont  est  dis- 
posé le  terrain  de  transition  relativement  à  Taxe 
de  la  chaîne.  A  l'est  de  la  Maladetta,  il  recouvre 
sur  une  vaste  superficie  le  versant  méridional  des 
Pjrénéesy  et  ne  forme  qu'une  s^ne  beaucoup 
moins  étendue  sur  le  versant  septentrional  ;  mais 

f>ar  suite  de  l'inflexion  que  présente  la  ligne  de 
isiite  auprès  de  la  Maladetta,  le  terrain  de  transi- 
tion passe  au  nord  de  cette  ligne  et  il  affecte  une 
disposition  oblique  très-bien  marauéci  de  telle 
sorte  qu  en  allant  de  l'est  à  l'onest  il  s'éloigne  de 
plus  en  plus  du  versant  méridional ,  et  qu'à  l'ouest 
du  mont  Perdu  il  a  disparu  presque  complète- 
ment du  côté  de  l'Espagne  et  se  trouve  reporté 
sur  le  versant  français.  Ainsi  le  terrain  de  transi- 
tion des  Pyrénées  n'est  pas  aligné  d'une  manière 
exactement  parallèle  à  Taxe  de  cette  chaîne  de 
montagnes;  l'obliquité  que  l'on  remarque  entre 
l'axe  de  cette  chaîne  et  celui  d'une  des  formations 
les  plus  importantes  qui  la  constituent  est  une 
preuve  que  le  soulèvement  principal  des  Pyrénées 

aui  a  relevé  suivant  un  alignement  si  régulier  les 
eux  bandes  crétacées  du  nord  et  du  midi,  n'a 
pas  agi  de  la  même  manière  sur  le  terrain  de  tran- 
sition. Les  couches  de  ce  terrain  étaient  déjà  re- 
dressées et  avaient  éprouvé  l'influence  d'un  ou 
plutôt  de  plusieurs  soulèvements  antérieurs,  dont 
on  reconnaît  les  traces  évidentes  ,  quand  on  exa- 
mine avec  soin  la  structure  des  Pyrénées. 

Il  est  une  autre  circonstance  digne  de  remarque, 
c'est  que  l'inclinaison  des' couches  du  terrain  de 
transition  n'est  pas  réglée  d*après  la  disposition 
des  deux  versants;  même  du  côté  de  l'Espagne, 
les  couches  plongent  plus  fréquemment  et  d  une 
manière  plus  générale  vers  le  nord  que  vers  le  sud  ; 


DO    TERRAIN    DB   TRANSITION    DES    PYRENISCS.    53 

et  il  résulte  d'an  grand  nombre  d'observations 
que  leur  pendage  n  est  qu  accidentellement  en 
rapport  avec  les  pentes  actuelles  de  la  chaîne, 
tandis  que  les  assises  du  terrain  crétacé  sont  près- 

Îue  toujours  couchées  dans  le  sens  de  ces  pentes, 
le  granité  qui  occupe  généralement  la  partie  mé- 
diane des  Pyrénées  ne  constitue  pas  toujours  1  axe 
de  la  chaîne  ;  il  est  placé  soit  au  nord ,  soit  au  sud  y 
et  forme  habituellement  plusieurs  bandes  séparées, 
les  unes  au  nord  de  la  ligne«de  faile,  les  autres  au 
sud;  néanmoins,  comme  il  a  fait  éruption  dans 
l'intervalle  qui  sépare  les  deux  zones  crétacées 
du  versant  français  et  espagnol ,  il  a  dû  en  incli- 
ner les  couches  d'une  manière  régulière,  les  unes 
vers  le  nord ,  les  autres  vers  le  sud ,  tandis  que  le 
terrain  de  transition  qui  a  été  déchiré  et  divisé* 
en  plusieurs  parties  par  les  éruptions  granitiques 
a  dû  prendre  des  formes  très-diverses;  mais  on 
peut  observer  que  Tinclinaison  générale  des  cou*-' 
cbes  a  lieu  plutôt  vers  le  nord  que  vers  le  sud ,  et 
qu  elle  ne  parait  pas  toujours  avoir  été  produite 
par  TapparitioQ  des  granités  que  nous  voyons  au-- 
jourd'hui  à  la  surface  du  soi ,  mais  qu'elle  est  le 
résultat  d'une  action  qui  s'est  développée  anté- 
rieurement au  soulèvement  crétacé. 

A  l'est  de  la  Maladetta ,  la  partie  centrale  d/ss 
Pyrénées  parait  composée  presque  entièretnent  de 
l'étage  inférieur  du  terrain  de  transition.  Au  nord 
de  la  ligne  de  faite  on  trouve  quelques  lambeaux 
appartenante  l'étage  supérieur,  et  nous  avons  vu 
qu'il  foime  sur  le  versant  méridional  une  bande 
assez  étendue  qui  constitue  une  partie  de  la  vallée 
de  la  Sègre ,  entre  Puycerda  et  %}  vfjA ,  et  Textré- 
mité  delà  vallée  de  la  Balira.  Cette  bande  silu- 
rienne sépare  le  ^stème  inférieur  d'avec  les  ter- 


54  BSSAI   SUR   LA    CLASSIFICATION 

raios  secondaires ,  tandis  que  dans  l'Ariége  ce 
système  est  en  contact  immédiat  avec  le  terrain 

{'tirassique  et  crétacé;  elle  se  prolonge  de  Test  vers 
'ouest  et  se  retrouve  à  Yénasque  ;  plus  loin  elle 
se  développe  graduellement,  et  nous  avons  vu 

aue  les  couches  du  système  supérieur  constituent 
es  masses  rocheuses  très-élevées  entre  le  mont 
Perdu  et  le  pic  du  midi  de  Bigorre.  Encore  plus  à 
l'ouest ,  en  atteignant  le  département  des  Basses- 
Pyrénées  ,  ces  couches  deviennent  prédominantes^ 
et  alors  l'étage  inférieur  semble  disparaître ^  re- 
couvert par  une  série  très -épaisse  de  couches 
calcaires. 

Triect  éê  piQ-  Quand  on  étudie  avec  soin  la  structure  des  Py- 
é^lm^mSmi^^^^^^  et  la  forme  des  principaux  accidents  de 
dam  iM  Pyré- cette  chaîne ,  on  reconnaît  qu'elle  n'est  pas  aussi 
^^^  simple  qu'on  serait  porté  à  le  croire  au  premier 

coup  d'œil.  L'oUervation  attentive  de  laatratifica- 
lion  des  dépôts  sédimentaires  de  différents  âffes 
m'a  convaincu  que  les  Pyrénées,  de  même  que  les 
Alpes  et  la  plupart  des  grandes  chaînes  de  nion* 
Xagnes  qui  sillonnent  l'écorce  du  globe ,  portent 
les  traces  de  plusieurs  soulèvements  antérieurs  an 
phénomène  de  dislocation  principal  et  le  plus 
sjjiliant,  àcelui  qui  dans  les  Py  innées  a  redressé  les 
assises  de  la  formation  crétacée. 

Nous  avons  déjà  vu  que  les  couches  du  terrain 
de  transition  suivent  deux  systèmes  d'alignement 
correspondant  aux  systèmes  de  soulàvements  càm- 
brien  et  silurien,  autrement  dits  l'un  ^tème  da 
Westmoreland  et  du  Handsruck,  l'autre  système 
du  Ballon  (Yo^es)  et  des  collines  du  Bocage  (Cal- 
vados^. 

J'ai  observé  &k  beaunooii  4'endroits  que  la 


DU   TERRAIN    DB   TRANSITION    DBS   PYRÉNÉES.    55 

bande  de  lias  qui  s'étend  depuis  ia  bastide  de  Sé«  laflotioiii  des 
ron  jusqu'à  la  vallée  de  Campan,  présente  souvent  JJ[J^i^^*5j^ 
des  directions  voisines  du  N.Ë.  et  par  conséquent  ikm  N.E.-S.O» 
très-différentes  de  celtes  du  terrain  crétacé;  je  me 
suis  demandé  si  ces  différences  ne  pouvaient  pas 
avoir  été  déterminées  par  Téruption  des  ophites 
qui  forment  des  ilôts  fort  nombreux ,  soit  dans  le 
lias,  soit  dans  le  terrain  de  craie ,  mais  il  est  facile 
de  reconnaître  que  souvent  les  couches  crétacées 
et  jurassiques  ne  sont  pas  stratifiées  de  la  même 
manière  et  qu'entre  les  époques  où  elles  se  sont 
formées  y  il  a  dû  se  produire  un  mouvement  qui 
ait  changé  le  relief  de  la  surface  du  sol.  D'ailleurs, 
le  système  des  ophites  est  dirigé  do  TË.  i8*  N.  k 
rO.  iS"*  S.  y  tandis  que  la  dii*ection  particulière 
que  je  signale  dans  le  terrain  jurassique  est  du 
]V.£.  au  S.O.  (rapportée  au  méridien  astronomi- 
que). En  effet ,  entre  Montrejeau  et  Estones ,  dans 
la  vallée  de  la  Garonne,  la  direction  des  couches 
calcaires  du  lias  est  généralement  comprise  entre 
l'E.  40"  et  TE.  55*  .N.  (méridien  astronomique). 
Entre  la  bastide  de  Séron  et  Saint-Girons,  et  entre 
cette  ville  et  Touillé,  le  même  terrain  présente 
des  directions  un  peu  variables,  mais  qui  sont 
fréquemment  du  N.Ë.  au  S.O.  11  est  vraisemblable 
que  ces  directions  sont  dues  à  l'influence  du  sys- 
tème de  dislocation  qui  a  soulevé  le  terrain  juras* 
sique  de  la  Gôte-d'Or  et  que  M.  Elie  de  Beau- 
mont  a  nommé  système  du  Mont-Pilas  et  de  la 
Côte-d'Or. 

Les  assises  du  terrain  de  craie  suivent  habituel- 
lement l'alignement  général  de  la  chaîne  des  Py- 
réuées  et  l'on  n'y  remarque  de  déviations  qu'acci- 
dentellement ,  ainsi  lorsqu'elles  ont  été  disloquées 
par  l'apparition  des  ophites.  Néanmoins  je  rap- 


56  ESSAI    SUR    LA    CLA88IFIGAT10H 

pellerai  que  MM.  Dufrénoy  et  Elic  de  Beaumont 
ont  observé  que  dans  les  gorges  de  Pancorbo,  entre 
Miranda  et  Burgos,  les  couches  inférieures  du  ter- 
rain crétacé  ont  été  redressées  suivant  la  direction 
du  système  du  mont  Viso. 
Lcf  PyréBéei     ^^  chaîne  des  Pjr  rénées  porte  donc  l'empreinte 
portent    i>in-(Je  six  phénomènes  de  dislocation  qui  ont  agi  sur 
phénoméoei  de  la  même  zone  de  Técorce  terrestre,  à  différentes 
wocfttioo.      époques  et  avec  plus  ou  moins  d'intensité,  et  dont 
chacun  a  influé  plus  ou  moins  fortement  sur  la 
stratification  des  dépôts  sédimentaires.  Il  est  re- 
marquable de  voir  que  malgré  la  superposition 
d'effets  si  divers,  les  roches  stratifiées  même  les 
plus  anciennes  ont  conservé  les  traces  des  pre- 
mières inflexions  qu'elles  ont  subies.  Les  systèmes 
de  soulèvement  qui  ont  agi  sur  les  formations  py- 
rénéennes sont  : 

1*  Le  système  du  Westmoreland  qui  a  relevé, 
suivant  la  direction  Ë.N.Ë.-O.S.O. ,  les  couches 
de  l'étage  inférieur  du  terrain  de  transition; 

a""  Le  système  des  ballons  des  Vosges  qui  a  dé- 
terminé les  inflexions  de  l'étage  supérieur ,  alignées 
del'O.N.O,àrES.E.; 

3"*  Le  système  du  mont  Pilas  et  de  la  Côte-d'Or, 
qui  a  imprimé  en  beaucoup  d'endroits  la  direc- 
tion N.Ë.-S.O.  auxcouches  au  calcaire  jurassique; 

4"*  Le  système  du  mont  Visq  qui  parait  avoir 
redressé  en  quelques  points  les  assises  inférieures 
*  du  terrain  crétacé  avant  la  formation  des  assises 

supérieures; 

5*  Le  système  de  dislocation  qui  a  imprimé  aux 
Pyrénées  leur  relief  le  plus  saillant,  et  qui  a  sou- 
levé la  formation  crétacée  et  le  massif  central  de 
cette  chaîne  parallèlement  à  ladirection  0.  i8*N. 

6'  Le  soulèvement  produit  par  l'apparition  des 


DU    TEREAIM    DE   TRANSITION    DES   PYRÉNÉES.    5^ 

ophites,  qui  non-seulement  a  relevé  les  couches 
tertiaires  déposées  au  pied  des  Pyrénées,  mais  qui 
a  disloquéen  divers  points  les  roches  plus  anciennes 
dont  étaient  formés  à  cette  époque  les  deux  flancs 
de  la  chaîne. 

Si  on  trace  sur  une  carte  la  ligne  de  faite  desuiinMde  M» 
Pyrénées,  on  voit  qu'au  lieu  d'être  rectilignc^  '^^'^S?»!** 
comme  elle  le  parait  clans  son  ensemble,  elle  offre  tiean ptrtiet  aii- 
beaucoup  d'inflexions  ou  de  sinuosités:  c'est  une  2!S?.J!?^'2S! 
Jigne  bnsee  composée  de  plusieurs  parties  dont  Ja  ptoi  synèmctde 
direction  correspond  aux  principales  lignes  de Î^ISmÂS^SJ 
soulèvement  qui  ont  influé  sur  le  relief  de  ces  mon-  >•  ^eiti. 
tagnes;  ainsi,  à  partir  de  la  Méditerranée  jusqu'aux 
sources  du  Tech ,  Taxe  des  Pyrénées  se  compose  de 
deux  branches  qui  se  réunissent  un  peu  à  l'ouest 
de  Prats-de-Mollo  et  qui  suivent  une  direction 
O.S.O.  parallèle  à  celle  des  vallées  longitudinales 
de  la  Têt  et  du  Tech;  plus  loin  jusqu'au  massif  où 

Srennent  naissance  la  Tét  et  les  principaux  af* 
uents  de  l'Ariége  et  de  la  Sègre ,  l'axe  suit  une 
direction  différente  O.N.O. ,  puis  de  là  jusqu'aux 
sources  de  l'Ariége  il  reprend  sa  première  direc- 
tion O.S.O.  ;  et  si  l'on  analyse  ainsi  les  diverses 
parties  de  cet  axe,  on  voit  qu'elles  sont  disposées 
parallèlement  aux  divers  systèmes  de  direction 
indiqués  plus  haut. 

Il  est  une  autre  circonstance  qui  a  déjà  été  si-  i^. 


gnalée  dans  d'autres  chaînes  de  montagnes,  et MTOiliéi sodi ti- 
que Ton  peut  observer  dans  les  Pyrénées,  c'est diotMoL Sa rs> 
que  les  principales  sommités,  celles  où  le  plus"^^'*"*** 
grand  nombre  de  rivières  prennent  leur  source, 
sont  situées  aux  points  d'inflexion  de  l'axe  de  la 
ehaine  ou  aux  points  de  croisement  de  plusieurs 
systèmes  de  dislocation;  ainsi  la  Maladetta,  la 
plos  haute  sommité  des  Pyrénées  »  qui  fait  partie 


58  ESSAI    SUR    LA    CLASSIFICATION 

de  la  région  la  plus  élevée  de  la  chaîne,  est  située 

ë  rinflcxîon  la  plus  forte,  et  c'est  à  partir  de  là 

que  le  terrain  de  transition  se  trouve  reporté  sur 

le  versant  septentrional  de  la  chaîne. 

Dif pofitton  dr-     On  peut  observer  au'à  Test  et  à  l'ouest  de  la 

d?*f4?iid!i"fS!Madeletta,  la  li^ne  de  faîte  des  Pyrénées  ofi're 

î*°^^  •ïf?"'  ^  une  disposition  circulaire,  et  forme,  considérée  en 

grand,  1  enceinte  a  un  vaste  cirque  qui  a  quel- 
ques traits  d'analogie  avec  le  cirque  de  l'Oisans 
(Alpes  occidentales) ,  aujourd'hui  célèbre  par  la 
Délie  description  qu'en  a  donnée  M.  Élie  de 
Beaumont.  Le  cirque  de  la  vallée  d'Arran ,  dont 
j*ni  essayé  d'indiquer  Ja  configuration  (voirjff^.  6, 
PL  II)y  a  un  diamètre  de  plus  de3o  mille  mètres; 
la  crête  qui  l'environne  forme  près  des  trois  quarts 
d'une  circonférence;  elle  constitue  une  chaîne  cir- 
culaire de  pics  dont  l'élévation  va  en  diminuant 
vers  les  extrémités;  en  effet,  le  mont  Crabère  et 
le  pic  Montarouye  ont  l'un  3.639m.  d'élévation , 
l'autre  3.802  (i);  tandis  que  les  pics  principaux 
de  la  partie  centrale  ont  plus  de  3, 000  mètres  d'é- 
lévation. Si  on  fait  le  tour  de  cette  vaste  enceinte, 
qui  a  plus  de  8o.ooo  mètres  d'étendue,  on  trouve 
à  Test  du  mont  Crabère  le  tue  de  Mauberme , 
élevé  de  3.900  mètres ,  puis  les  sommités  situées 
entre  la  vallée  d'Arran  et  celle  de  la  Noguera, 
t]ui  ont  de  très-grandes  hauteurs,  quoique  je  ne 

|)uisse  pas  les  indiquer  numériquement  ;  ensuite 
e  pic  de  Rions,  élevé  de  2.941  mètres;  le  pic 
Néthou ,  la  cime  principale   de  la  Maladetta , 

(1)  J'ai  pris  pour  l«i  hauteurs  des  cimes  les  oMitures 
indiqués  sur  la  carte  géologique  de  Franco»  ou,  à  leur 
défaut,  ceux  que  M.  de  Charpentier  a  insérés  daos  son 
ouvrage  sur  les  Pyrénées. 


DU    TBARAIN    DB   TRANSITION    DBS    PTRBNÉBS.    5g 

haute  de  3.4o4  mètres^  formant  le  point  culmi- 
nant des  Pyrénées;  un  peu  plus  loin  le  pic  Poset, 
dont  la  hauteur  est ,  d'après  les  mesures  de 
MM.  Reboul  et  Vidal,  inférieure  de  !i3  toises  seu- 
lement, ou  bien  44  niètres  à  celle  du  pic  Ncthou , 
ce  qui  donne  3.36o  mètres  ;  puis  la  cime  de  Cra- 
bioulesy  élevée  de  3.i  lO  mètres;  le  pic  Quairat, 
haut  de  3.o8q  mètres,  et  eniin  le  pic  de  Monta- 
Tonye,  haut  de  a.So^  mètres. 

Cette  crête  circulaire,  dont  Télévation  moyenne 
est  de  2.700  à  2.800  mètres,  se  confond  dans  une 

fartie  de  son  étendue  avec  la  ligne  de  faite  des 
yrénées,  et  il  est  à  remarquer  que  les  points  de 
séparation  coïncident  avec  des  sommets  très-éle- 
yf&j  savoir  la  cime  de  Grabioules,  le  pic  Néthou 
et  le  tue  de  Mauberme. 
Le  cirque  de  FOisans  est  entièrement  formé  de 

rinite^  mais  celui  de  la  Haladetta  est  bordé  dans 
plus  grande  partie  de  son  étendue  par  une 
arête  granitique;  en  effet,  le  granité  forme  ici  une 
bande  continue  qui  traverse  la  vallée  de  l'Elssera , 
et  qui  s'étend  jusqu'à  un  peu  au  delà  du  port  p<ir 
où  I  on  passe  de  la  vallée  a  Arran  dans  celle  d'Es- 
terry ,  et  probablement  ce  granité  se  relie  en  des- 
sous avec  celui  de  Castillon.  Il  constitue  la  ligne 
de  &ite  des  Pyrénées  à  l'est  de  la  Maladetta  ;  mais 
à  l'ouest ,  il  y  a  comme  une  bifurcation,  et  le  gra- 
nité forme  une  crête  particulière  qui  a  été  rom- 
pue en  un  point  par  une  fracture  dirigée  moyen* 
nement  du  nord  au  sud;  cette  fente  a  divisé  le 
terrain  de  transition,  ainsi  que  la  granité  et  la 
formation  crétacée;  aujourd'hui  elle  sert  de  lit  à 
fEssera. 

L'enceinte  de  la  vallée  d'Arran,  hérissée  des 
pics  granitiques  les  plus  élevés  des  Pyrénées ,  est 


6o  ESSAI   SUR    LA    CLASSIFICATION 

revêtue  à  l'extérieur  et  à  Tintérieur  d*UD  recou- 
vrement de  roches  schisteuses  de  transition ,  qui 
forment  aussi  le  fond  du  cirque,  et  au  travers  des- 
quelles se  sont  frayé  un  passage  les  divers  cours 
d'eau  qui  se  réunissent  u  la  Garonne. 

Entre  le  pic  Néihou  et  celui  de  Crabioules,  il 
y  a  une  dépression  profonde ,  de  forme  conique, 
sur  les  flancs  de  laquelle  on  voit  des  couches  de 
schiste  et  de  calcaire  qui  recouvrent  le  granité 
situé  au-dessous;  cette  dépression  présente  une 
disposition  cratériforme  un  peu  gi*ossière ,  échan- 
crée  du  côté  sud  pour  laisser  passage  à  TEssei^a; 
elle  paraît  correspondre  au  vide  et  à  Tafiaisse- 
ment  qui  a  dû  se  produire ,  lorsque  le  granité  a 
été  soulevé  jusqu'aux  trois  sommités  les  plus  éle- 
vées dans  cette  région  ,  savoir  Néthou  y  Posets  et 
Crabioules. 

Sur  le  flanc  oriental  de  cette  dépression  est  cou- 
ché le  beau  glacier  de  la  Maladetta,  et  il  est  re^ 
marquable  de  voir  toutes  les  autres  parois  où  la 
roche  est  à  nu  ,  tapissées  de  protubérances  dolo* 
raitiques,  dont  la  coloration  particulière,  d'un 
gris  jaunâtre,  tranche  sur  lé  calcaire  blanchâtre  au 
milieu  duquel  elles  sont  enchâssées.  U  parait  que 
dans  cette  situation  la  résistance  du  terrain  était 
moindre,  et  que  les  éjections  de  la  substance 
magnésifère  ont  pu  se  faire  jour  avec  plus  de  fa« 
cilité. 
QiMtgroopées  Souvent  dans  la  chaîne  des  Pyrénées,  les  hautes 
circoUirement  sommités  sont  groupées  ensemble  de  manière  à 

aoloar  delà  val- p  ,  *.         •        i   •  •      •  i  i 

itotfeLaTédan.  former  des  crêtes  circulaires;  ainsi  les  cimes  les 
plus  élevées  qui  avoisinent  le  mont  Perdu  sont 
disposées  en  forme  de  couronne  demi-circulaire 
autour  de  la  vallée  de  Lavédan;  ce  sont  le  pic  de 
Néouvielle  (3.0^1  mètres),  le  pic  Long  (3.ig3 


DU   TEtlttAlH    DE   tRAitSitlON  t>Éâ    l>!rRli9££S.    6t 

ttiètres),  le  pic  de  Troumousse  (3.o86  mètres),  le 
mont  Perdu  (3.35i  mètres),  le  pic  de  la  Hour-. 
quette  (3.2o8  mètres),  et  enfin  le  pic  de  Gaub. 

Il  est  encore  un  trait  d'analogie  entre  la  struc-   bitpoiltioiidef 

ture  des  Pyrénées  et  celle  des  Alpes  :  quelquefois  Jl^jJJt^^ 3c 
les  vallées  pyrénéennes  présentent  une  disposition  du  midi  de  £- 
circulaire  analogue  à  celle  de  la  vallée  de  Cha*  *^'** 
mouni ,  dans  les  Alpes  ;  ce  genre  de  disposition 
est  assez  bien  marqué  dans  la  vallée  de  Baréges, 
qui  décrit  un  long  circuit  autour  de  la  base  du  pic  • 
du  Midi  de  Bigorre  où  elle  prend  naissance.  Ce 
pic  offre,  mais  pour  ainsi  dire  en  miniature,  une 
certaine   resseraolance  avec   la    disposition   que 
M.  Elie  de  Beauniont  a  observée  au  mont  Blanc; 
il  forme  en  effet  une  pyramide  isolée,  environnée 
de  vallées  presque  de  tous  côtés  ;  mais  autour  s'é» 
lèvent  de  bautes  cimes  qui  sout  groupées  concen- 
triquement,  savoir  le  pic  de  FEspade  et  les  som- 
ités  qui  dominent  Baréges,  le  pic  de  Bergons, 
5  escarpements  au  pied  desquels  se  trouvent  Luz 
et  Saint-Sauveur,  qui  séparent  la  vallée  de  Lave- 
dan  de  celle  deCauteret^  et  du  côté  méridional 
le  pic  de  Montaigu. 

Outre  les  grands  accidents  dont  je  viens  de    Begaeoap   d« 
arler,  qui  consistent  en  un  arrangement  particu- ^^«^'•toM  Jant 
ler  des  hautes  cimes  et  des  crêtes  qui  les  relient, dispotécs  en  for- 
nn-angement  que  l'on  peut  considérer  dans  les™*'^**'^!"^*- 
Pyrénées,  de  même  que  dans  les  Alpes,  comme 
Fun  des  effets  du  croisement  de  plusieurs  sys- 
tèmes de  dislocation  (on  se  souvient  que  dans  les 
lieux  cités  on  observe  la  direction  E.N.E.  du  sys- 
tème cambrien  et  la  direction  O.N.O. ,  qui  est 
propre  k  la  fois  au  système  silurien  et  au  système 
pyrénéen  proprement  dit)  ;  on  voit  encore  fré- 
quemment dans  les  Pyrénées,  au  pied  des  crêtes, 


c 


l 


62  ESSAI    SUR    LA    CLASSIFICATION 

des  dépressions  entourées  d*une  enceinte  de  ro- 
chers arrondie  ou  quadraugulaire  et  ouverte  d*un 
côté  I  qui  renferment  quelquefois  un  lac  à  leur 
centre I  et  qui  sont  connues  depuis  fort  longtemps 
sous  le  nom  de  cirques  :  il  en  est  qui  y  comme  le 
cirque  de  Gavarnie,  sont  célèbres  parmi  les  voya- 
geurs à  cause  de  leur  aspect  pittoresque.  On  en 
rencontre  dans  les  différentes  parties  des  Pyré- 
nées et  dans  des  rochers  de  natures  très-diverses  : 
ainsi  les  flancs  du  cirque  de  Gavarnie  sont  for- 
més d'assises  de  calcaire  crétacé,  superposées  au 
terrain  de  transition.  Le  cirque  que  Ton  observe 
près  du  port  de  Vénasque  et  beaucoup  d'autres 
sont  situés  dans  les  rocnes  schisteuses  du  terrain 
de  transition  ;  mais  les  plus  remarquables  se  trou* 
vent  dans  le  granité.  La  bande  granitique  qui 
s'étend  depuis  froumousse  jusqu'à  la  vallée  d'És- 
terty  en  renferme  plusieurs;  j'en  citerai  un  spé- 
cialement ,  qui ,  je  crois ,  n'a  pas  encore  été  si- 
gnaléy  et  qui  m'a  paru  l'un  des  plus  remarquablii^ 
de  tous  ceux  que  j'ai  vus;  c'est  le  cirque  de  Géle- 
yer,  situé  du  côté  de  l'Espagne,  sur  le  massif  de 
montagnes  qui  sépare  la  vallée  d'Arran  de  celle 
d'Esterry.  C  est*  une  vaste  et  profonde  dépression 
au  milieu  d'un  massif  granitique,  de  forme  cir- 
culaire ,  entourée  d'escarpements  abruptes  qui 
s'élèvent  à  une  grande  hauteur,  et  qui  n'offrent 
qu'une  ouverture  étroite  par  où  sort  un  torrent 
en  se  précipitant  de  rochers  en  rochers;  il  faut 

!)énétrer,  après  une  ascension  fatigante,  au  mi- 
ieu  de  ce  grand  amphithéâtre,  pour  jouir  du 
spectacle  imposant  et  sauvage  que  présente  cette 
enceinte  hérissée  de  pics  nus  et  décharnés.  Le 
cirque  de  Gélever,  dont  le  fond  est  occupé  par 
un  lac  d'environ  aooo  mètres  de  diamètre ,  pré** 


Bi;    TERRAIN    DE    TRANSITIOIT    DES    PYRÉNÉES.   63 

sente  une  disposition  cratériForme  très-bien  mar- 
quée, mais  les  parois  intérieures  de  la  concavité 
sont  ici  très-fortement  inclinées.  Lorsque  l'on 
promène  ses  regards  sur  Fenceinte  de  cette  dé- 
pression f  on  ne  peut  s* empêcher  de  la  comparer 
à  un  cratère  de  soulèvement  dont  l'énorme  pro- 
fondeur et  les  parois  escarpées  n^ont  pu  résulter 
que  d'un  abaissement  instantané ,  prodiiitau  mo- 
ment où  la  masse  granitique,  qui  s'était  d'abord 
bombée ,  s'est  abaissée  tout  d'un  coup  à  son  centre, 
laissant  autour  d'elle  la  partie  eitérieure  de  la 
masse  qui  avait  déjà  pris  un  peu  de  solidité  (i). 
Je  pense  d'ailleurs  que  beaucoup  des  cirques  des 
Pyrénées,  et  surtout  ceux  qui  se  sont  formés  au 
milieu  de  masses  granitiques,  ont  une  origine 
asalogue,  mais  celui  de  Gélever  constitue  un  des 
cratères  les  mieux  formés  ^  dont  la  nature  parait 
inexplicable  dans  l'hypothèse  de  commotions  len- 
tes et  répétées  plusieurs  fois,  telles  que  les  sup- 
posent les  partisans  des  causes  actuelles. 

Quand  on  s^avance  de  la  plaine  du  Languedoc  Deladiflérenee 
vers  les  Pyrénées,  on  voit  le  niveau  des  collines J'^JP^Sï^f 
tertiaires  s  élever  insensiblement,  et  les  couches néeiei la  Aipei. 
dont  elles  sont  composées  s'appuyer  sur  les  assises 
calcaires  du  terrain  crétacé.  Les  vallées  transver- 
sales coupent  dans  un  sens  presque  perpendicu- 
laire les  formations  stratifiées  qui  constituent  les 
deux  versants  de  la  chaîne;  mais  leur  fond  est  en 
partie  comblé  par  le  dépôt  diluvien ,  diwsposé  sous 

(1)  C'est  la  môme  explication  que  M.  Élie  de  Beaumont 
a  imaginée  en  voyant  le  grand  cirqac  de  TOisans  ;  je  ne 
ooDDaissais  pas  son  beau  travail  sur  cette  partie -des 
MfeSi  lorsque  je  visitai  le  drqoe.dë  Gélever  ;  mais  la  dis- 
pontioD  des  lieux  me  parut  si  bien  caractérisée ,  que  cette 
idée  me  Tint  immédiatement  à  Fesprit, 


64  fiSSAt    8UK   LA    CLASSIFICATION 

forme  de  terrasses  presque  horizontales  ;  et  le  tbal- 
veg  ou  lit  des  rivières,  creusé  au  milieu  de  ces 
terrasses,  s*élève  insensiblement  avec  une  pente 
très-douce. 

Le  voyageur  qui  arrive  au  pied  des  Pyrénées 
et  qui  remonte  une  des  vallées  n'aperçoit  aabord 
autour  de  lui  que  des  collines  d'une  élévation  peu 
considérable;  il  pénètre  peu  à  peu»  sans  fatigue 
et  presque  sans  s*en  douter,  au  milieu  de  la  ré- 
gion qui  est  essentiellement  montagneuse. 

Il  n'en  est  pas  de  même  dans  les  Alpes  cen- 
trales,  le  bassin  de  la  basse  Suisse  est  déjà  nota- 
blement élevé  au-dessus  du  niveau  de  fa  mer; 
mais  y  dès  que  l'on  entre  dans  les  grandes  vallées, 
on  voit  leurs  flancs  s'élever  immédiatement  à  une 
hauteur  de  plus  de  looo  mètres  au-dessus  du  Ht 
des  rivières,  et  se  hérisser  de  pics  aigus  et  déchar- 
nés; les  lacs  eux-mêmes  où  les  principaux  fleuves 
versent  leurs  eaux,  tels  que  les  lacs  de  Genève, 
de  Thun,  de  Brienne,  sont  dominés  par  des 
cimes  escarpées  dont  la  hauteur  est  telle  qu'elles 
restent  couronnées  de  neige  et  de  glace  toute 
l'année. 

Au  milieu  même  du  bassin  qui  s'étend  au  pied 
des  Alpes,  il  a  surgi  des  ci  mes  très-élevées  formant 
comme  des  pyramides  isolées  de  toutes  parts,  et 
entourées  de  lacs,  telles  que  le  Righi,  le  mont  Pi- 
late,  etc.;  mais  si  Ton  s'élève  dans  les  Pyrénées 
sur  une  cime  qui  ne  soit  pas  située  tout  à  fait  au 
centre  de  la  chaîne  et  d'où  l'on  puisse  découvrir 
au  loin,  on  voit  que  toute  la  portion  qui  borde  la 
plaine  s'abaisse  insensiblement  et  se  termine  par 
des  mamelons  en  *pente  douce  qui  méritent  bien 
le  nom  dé  coteaux.  De  plus,  on  remarque  que  de- 
puis le  pied  des  montagnes  jusqu'à  une  distance 


DU   TEARAIN    DE   tRANSlTION    DES   I^YRÉMÉfiS.   65 

qui  varie  un  peu  d'un  point  à  un  autre,  mais  qui 
e8t  ordinairement  plus  des  deux  tiers  de  la  lar- 
geur, toutes  les  sommités  ont  des  formes  arron- 
dies, et  ne  présentent  aucune  arête  saillante,  au- 
cune crête  aiguë;  ce  n'est  généralement  que  dans 
le  voisinage  de  la  ligne  de  faite  qu'on  obsét*ve  des 
pics  pointus,  des  cimes  escarpées  et  dentelées. 

Dans  lei  Pyrénées,  comme  dans  les  Alpes,  les 
forces  diluviennes  ou  erratiques  ont  contribué 
puissamment*  à  user  et  dénuder  les  pentes  des 
montagnes  et  les  flancs  des  vallées  ;  mais  dans  les 
Alpes  la  plupart  des  cimes  et  des  crêtes  étaient 
situces  au-dessus  de  la  zone  où  s'est  exercée  cette 
action  ;  elle  a  été  resserrée  à  l'intérieur  des  vallées 
et  a  dû  y  laisser  des  traces  profondément  mar- 
quées; tandis  que  dans  les  ry renées  le  phénor 
mène  diluvien  a  embrassé  une  surface  plus  éten- 
due ,  et  comme  sa  puissance  d'action  est  propor- 
tionnelle à  l'élévation  des  cimes  centrales,  et 
qu'elle  diminue  en  raison  de  l'étendue  de  terrain 
envahi ,  cette  force  érosive  a  dû  tracer  une  em- 
preinte moins  profonde  sur  le  fond  des  vallées. 

D'ailleurs  bien  des  causes ,  telles  que  la  nature 
dies  roches ,  le  croisement  presque*  continuel  de 
plusieurs  systèmes  de  dislocation,  et  enfin  l'épo- 
que plus  récente  du  soulèvement  principal ,  ont 
concouru  à  rendre  le  relief  des  Alpes  plus  acci* 
denté,  les  pentes  de  feurs  cimes  plus  escarpées, 
le  spectacle  de  leurs  vallées  plus  pittoresque  et  à 
la  fois  plus  gcandiose.  Quant  à  la  différence  frap- 
pante que  Ton  observe  quand  on  entre  dans  les 
vallées  alpines  ou  dans  celles  des  Pyrénées,  elle 
me  parait  tenir  à  ce  que  depuis  le  soulèvement 
principal  qui  a  imprimé  aux  Alpes  centrales  leur 
relirf actuel ,  il  fie' s'est  produit  aucun  mouve- 
Tome  FI,  1844.  -  5 


\ 


66  BSSAI   SUR    LA    CLASSIFICATION 

ment  du  sol  susceptible  de  donner  lieu  à  quelque 
changement  dans  les  niveaux  relalifs  de  la  région 
montagneuse  et  des  plaines  environnantes;  mais, 

Fostérîeurement  au  phénomène  qui  a  déterminé 
élévation  des  hautes  sommités  pyrénéennes ,  et 
aui  a  façonné  les  traits  principauxde  cette  chaîne, 
s*e8t  développé  un  autre  phénomène  de  soulève- 
ment (  système  des  ophites),  trop  faible  dans  cette 
ssooe  pour  avoir  pu  influer  sur  la  masse  centrale 
des  Pyrénées  et  en  modi^er  le  relief,  mais  assez 
puisfi^at  pour  relevef  les  couches  tertiaires  qui 
«'éla^mt  déposées  au  pied ,  et  relier  ainsi  ces  mon- 
tagnes avec  les  plaines  de  la  Gascogne  et  du  Lan- 
guedoc par  une  ceinture  de  cpllines  disposées  en 
lorme  de  contreforts. 


JSZJ^^^^T^     Gomme  pendant  un  voyante  dans  le  nord  de 

Jburope,  j  avais  observé  eu  Laponie  et  en  rm- 


D«i  rocto  gft- 

lande  Vexisfence  de  deux  granités  qui  ont  fait 
éruption  à  des  époques  différentes ,  j  ai  cherché 
si  dans  les  Pyr^qées  il  ne  serait  pas  possible  de 
découvrir  plusieurs  espèces  de  granités»  douées 
de  caractères  particuliers,  et  présentant  dans  leur 
gisement  des  circ9ns^nces  telle»,  qu'on  doive  les 
regarder  comme  étant  d'âges  différents. 

Xe  séjour  trop  court  que  f  ai  fait  d^ns  ces  mon- 
tagnes ne  m'a  pas  permis  d  arriver  à  une  solution 
bien  positive  de  cette  question;  cependant  je  vais 
faire  connaitre  ce  que  j  ai  observé  à  cette  époque 
dans  les  Pyrénées  e^,  depuis,  en  Bretagne,  peu- 
saiit  que  ces  données,  jointes  à  celles  que  Ton 
possède  déjà ,  pourront  contribuer  à  éclaircir  l'ori- 
gine des  roches  granitiques. 

Ou  trouve  dans  les  Pvrénées ,  comme  dans  la 
f»i.ipartdes  contrées  qui  renferipent  des  terrains 


J 


DU   TEBIAIH    PB   TRANSITION    OBS   PYaÉNBES.    6<J 

primordiaux  ^  des  granités  à  gros  grains  et  des 
granités  à  petits  grains.  Parmi  les  premierSi  il  faut 
en  distinguer  deux  espèces  :  l'une  formée  d*élé-- 
meat^  moyeiois,  ou  quelquefois  même  petits,  au 
milieu  desquels  sont  répandus  plus  ou  moins 
abondamiaebt  de  grands  cristaux  de  feldspath 
orthose;  l'autre  espèce,  dans  laquelle  tous  les 
éléments  sont  de  grandes  dimensions;  alors  le 
mica,  de  même  que  le  feldspath ,  est  en  très*làrgés 
lames ,  et  ces  oe^x  éléments  sont  entourés  de 
quartz,  oui  forme  pour  ainsi  dire  le  ciment  de  la 
masse.  Il  y  a  souvent  passage  entre  les  diverses 
p8pèces  de  granités ,  surtout  entre  l'espèce  <|ui  est 
tonte  composée  de  petits-grains  et  celle  qm  ren* 
ferme  an  mélange  de  gros  grains  et  de  petits 
grains  ;  néanmoins ,  d'après  ce  que  j'ai  observé  en 

Êlusîears  pays ,  si  l'on  considère  les  granités  sous 
I  rapport  de  la  grosseur  de  leurs  déments,  il  y  a 
lieu  de  les  diviser  non  pas  seulement  en  deux , 
mais  en  trois  espèces. 

D  aiUeurs  il  y  a  lieu  de  feire  d'autres  distinc*  ntcim  en  éM- 
tions  d'après  la  nature  des  espèces  de  feldspath  221*2? génÏÏaî 

aue  renferme  le  granité;  mais  il  paraît  y  avoir im graDiu» à pe- 
és  analogies  générales  assez  constantes.  Ainsi ,  ^^,|SJ^.*^  ^ 
ayant  examipé  avec  soin  divers  granités  des  Alpes , 
des  Pyrénées,  de  la  presqu'île  de  Bretagne ,  du 
fnassif  central  de  la  France ,  et  des  granités  pro- 
ivenaat  de  la  Calabre ,  que  M.  Paillette  a  eu  l'obli- 
geance de  me  donner,  j'ai  reconnu,  l'^que  pres« 
qne  toujours  les  granités  à  petits  grains  ou  à  grains 
moyens  sont  composés  d'un  mélange  d'orthose  et 
d'albite;  a'^  que  dans  les  granités  à  grands  cris- 
taux de  feldspath  répandus  au  milieu  d'éléments 
moyens ,  les  grands  cristaux  sont  le  plus  souvent 
de  rorthqae ,  et  que  parmi  les  éléments  moyens 


68  ESSAI   SUR   LA   CLASâlPlGATlOBt 

il  y  a  généralement  un  mélange  d'albite  et  d'or^- 
those;  3*  que  dans  la  troisième  espèce,  qui  est 
toute  formée  de  grands  éléments  et  qui  tend  fré- 

Î[uemment  à  passer  à  la  pegmatite ,  les  cristaux  de 
éldspath  sont  habituellement  de  l'orthose,  sar* 
tout  dans  les  granités  que  l'on  trouve  en  France 
ou  sur  les  montagnes  qui  la  bornent;  mais,  dans 
certaines  contrées,  Forthose  est  remplacé  en  par- 
tie ou  en  totalité  par  de  Talbite  ou  par  du  labra- 
dor, en  gros  cristaux,  comme  cela  a  lieu  dans 
certains  granités  de  Finlande;  ou  bien  on  a  un 
mélange  de  grands  cristaux  d'orthose  et  d*oligo- 
clase,  ainsi  oans  le  granité  des  Riesengebîrge  qui 
séparent  la  Bohême  et  la  Moravie  *de  la  Siiésie, 
dans  divers  granités  de  la  Scandinavie  ^  des  mon- 
tagnes de  l'Oural,  et  même  du  Spitzberg  (car 
dans  un  granité  à  gros  grains  de  la  baie  delà  Ma- 
deleine, qui  ressemble  tin  peu  au  granité  à  oligo- 
clasede  la  Siiésie^  on  voit  un  mélange  de  cris- 
taux rose  d'orthose  et  de  cristaux  hémitropes 
d  un  jaune  verdàtre  qui  offrent  les  caractères  de 
l'oligoclase  )• 

Cependant  la  présence  simultanée  de  Torthose 
et  de  Talbite  parait  caractériser  la  plupart  des 
granités  à  grains  moyens  ou  à  petits  grains;  ordi- 
nairement l'orthose  est  plus  apparent ,  mais  il  n*est 
pas  rare  de  voir  des  granités  qui  paraissent  renfer^ 
mer  plus  d^albite  que  d  orthose.  D'ailleurs  l'asso- 
ciation habituelle  de  l'albite  et  de  l'orthose  dans 
les  granités  n'a  rien  qui  doive  étonner,  M.  Âbische 
ayant  démontré  par  l'analyse  que  les  feldspaths 
orthoses  même  les  plus  purs  et  les  plus  nettement 
cristallisés  renferment  toujours  une  certaine  pro* 
portion  de  soude  :  on  conçoit  aisément  que  la 
èoude  se^soit  concentrée  dans  certaines  parties  où 


BU   TSR&AIff    1>£  TRAKSITION    DBS    PYRÉNÉES.    6c) 

elle  était  plus  abondante ,  et  qu'alors  elle  soit  en- 
trée dans  la  combinaison  silicalée  qui  conslitue 
le  feldspath  en  proportion  plus  considérable  que 
la  potasse ,  de  telle  sorte  que  la  ibrnie  cristalline 
ait  été  changée ,  et  qu'il  en  soit  résulté  dé  Talbite 
mélangé  en  proportion  plus  ou  moins  forte  avec 
de  Forthose.  ^^ 

Dans  la  plupart  des  régions  formées  de  terrains   RemanpM*  sur 
primordiaux,  on  peut  observer  que  les  gr^Ançlesl^P/jJ^^^^i^^^ 
masses  granitiques  sont  traversées  i'réqueinmentsrot  grains  dam 
par  des  filons  et  des  veines  d'une  espèce  de  granité  nukiw^à^petiia 
présentant  un  aspect  différent,  et  alors  on-  estKraiMwiàgritaf 
conduit  naturellement  à  admettre  que  le  granité 
qui  a  rempli  les  filons  ou  veines  est  d'uue  époque 
plus  récente.  Ordinairement  ce  granité  est  à  gros 
grains,  et  c'est  à  cause  de  cela  que  Ton  regarde  en 
général  les  granités  à  gros  grains  comme  étant 

Î>lus  modernes.  Cependant  cela  n'a  pas  toujours 
ieu  ainsi  d'une  manière  absolue;  par  exemple, 
en  Finlande,  le  granité  le  plus  moderne ,  ^ros 
grains ,  est  fréquemment  accompagné  d'une  espèce 
de  granité  à  grains  fins,  passant  à  la  pegmatite, 
qui  est  à  peu  près  du  même  âge;  et  souvent  dans 
une  contrée  on  trouve  du  granité  à  gros  gic^ins  ou 
à  grains  moyens  traversé  par  des  filons  de  granité 
à  grains  fins.  J'en  ai  observé  plusieurs  exemples 
dans  les  Pyrénées  (  ainsi  dans  la  vallée  de  Yic- 
dessos,  près  du  cirque  de  Gélever,  etc.  ),  et  au2^si 
en  Bretagne;  mais  ces  exemples  sont  plus  rares 
que  ceux  de  granité  à  gros  grains  injecté  à  travers 
le  granité  à  grains  moyens. 

Le  phénomène  de  pénétration  d'une  masse  gra- 
nitique par  des  filons  d'une  espèce  de  granité  où 
la  grosseur  des  grains  est  différente  ne  me  parait 
pas  être  une  preuve  suffisante  pour  permettre  d'en 


70  BSSAt   SUK  LA   CLAS81FICATtO)f 

conclure  qu'il  y  a  une  différence  d'âge  bien  tran* 
chée  entre  ces  deux  granités.  En  effet,  pendant  le 
refroidissement  de  ces  masses  ignées ,  il  s'est  pro- 
duit nécessairement  des  fractures  par  suite  d  une 
contraction ,  et  à  travers  ces  fentes  il  a  dû  se 
faire  de  nouveaux  épanchements  de  granité ,  le- 

3uel  peut  différer  de  la  masse  déjà  en  partie  soli- 
ifiée,  soit  par  la  texture  et  la  grosseur  des  grains, 
soit  par  Fabondànce  et  la  répartition  des  divers 
éléments.  Il  serait  étonnant  que  le  refroidisse- 
ment et  la  solidification  d'une  masse  granitique 
fondue  n'eussent  pas  donné  lieu  aux  effets  que 
l'on  observe  généralement  dans  les  phénomènes 
d'éruption  plus  modernes  ;  ainsi  les  formations 
tracbjtiques,  basaltiques  ou  trappéennes  de  di* 
verses  contrées  présentent  en  beaucoup  d'endroits 
des  fentes  ou  des  filons  souvent  très -étendus  en 
longueur  et  en  largeur,  remplis  par  une  roche  de 
même  nature  que  la  masse  encaissante,  mais  pré* 
sentant  une  texture  différente. 
Reiilirqoet  tor     Lcs  observations  que  j'ai  faites  en  Bretagne ,  et 

«ranHerde^Tâ^^^i'^^P^*®*^^^  ^^°*  ^^  autre  travail ,  m'ont  con- 
Breugoe.         vaincu  que  la  majeure  partie  des  granités  à  gros 

grains  de  cette  contrée  (  je  parle  ici  de  la  variété 
qui  présente  de  grands  cristaux  de  feldspath  or* 
tnose,  répandus  au  milieu  d'une  masse  à  grains 
moyens  ou  à  petits  grains),  consiste  en  un  mé- 
lange d'orthose  et  d'aloite.  Ainsi  le  granité  k  grands 
cristaux 'de  feldspath  rose  deLanildut,  prësBrest, 
le  granité  de  Rostrenen,  de  Pontivj,  etc.,  sont  de 
la  même  époqueque  les  granités  à  petits  grains  ou  à 
grains. moyens  ;  ils  consistent ,  les  uns  et  les  autres, 
en  un  mélange  d'albite  et  d'orthose;  mais  l'albite 
est  en  général  plus  abondant  dans  les  granités  k 
petitsgrains que  daiis ceux  k  grosgrains  ;  néanmoins 


DU   TERRAIN    DE    TRANSITION    DES*  PTRÉNÉBS.    7I 

il  ne  'S^est  produit  aucun  phénomène  sédimen- 
taire  ni  igné  entre  l'apparition  de  ces  deux  sor- 
sortes  de  granités.  Je  me  suis  assuré,  en  effet ,  qu'il 
y  a  un  passage  insensible  entre  eux,  qu'il  est  im- 
possible de  leur  tracer  une  ligne  de  démarcation , 
et  qu  ils  sont  l'un  et  Tautre  postérieurs  au  terrain 
silurien  quMIs  ont  modifié  et  au  milieu  duquel  oh 
les  voit  s'injecter.  Il  y  a  eu  très-probablement  en 
Bretagne  des  éruptions  granitiques  antérieures  au 
système  silarien;  mais  parmi  les  masses  de  gra- 
nité qui  composent  la  surface  du  sol ,  je  n'en  ai 
jusqu  à  présent  reconnu  aucune  qui  offre  des  ca* 
ractëres  certains  d'antériorité.  Mais  il  y  a  en  Bre* 
tagne,  outre  le  granité  à  gros  grains  mélangés  de 
petits,  ^ue  nous  venons  de  citer»  une  autre  va«> 
riété  de  granité  tendant  à  passer  k  la  pegmatite, 
et  composé  seulement  de  gros  éléments,  parmi 
lesquels  on  ne  voit  d'autre  espèce   feldspatniqué 

3ue  de  lorthose.  Cette  variété  est  certainement 
'un  âge  plusirécént  que  les  deux  autres ,  car  elle 
s'injecte  à  travers  les  dioritejs  ou  porphyres  am* 
phiboliques,  qui  sont,  à  n'en  pas  douter,  posté- 
rieurs aux  deux  autres  granités,  puisqu'on  les 
voit  partout  en  Bretagne  y  former  des  filons,  dés 
dykes  ou  des  espèces  de  champignons.  D'ailleurs 
en  certaines  localités,  ainsi  aux  environs  de  Pallet 
et  de  Glisson ,  on  a  la  réunion  sur  un  mAme  point 
du  porphyre  amphibolique  et  des  deux  variétés 
de  granité  qui  lui  sont  lune  antérieure,  l'autre 
postérieure",  et  alors  leur  relation  d'âge  est  évi- 
dente. 

Dans  les  Pyrénées  il  doit  aussi  s'être  produit  Cû«P^^^  *!îî 
des  éruptions  granitiques  de  dinerentes  époques ;p^réD^. 
mais  pendant  mon  séjour  dans  ces  montagnes  je 
n'ai  pu  observer  sur  les  jmasses  de  granité  des 
preuves  incontestables  d'une  difiérënce  d'âge.  J'en 


^2  ESSAI   sua   LA   CLASSIFICATIOIT 

ai  remarqué  plusieurs  variétés  différentes  par  leur 
aspect,  par  la  grosseur  de  leurs  élémeilts  et  même 
par  leur  composition,  mais  sans  pouvoir  préciser 
exactement  leur  époque  d'apparition. 

On  trouve  dans  fes  Pyrénées  les  mêmes  variétés 
de  ^anites  qu'en  Bretagne;  la  plus  commune  est 
h  grains  moyens  ou  à  petits  crains ,  renfermant 
une  assez  grande  quantité  d'albite  mélangé  avec 
deForthosey  et  accompagné  de  mica  noir,  brun, 
ou  verdàtre.  On  trouve  aussi  du  granité  à  gros 
grains,  présentant  de  grands  cristaux  d'orthose 
répandus  au  milieu  d'éléments  moyens  où  l'on 
reconnaît  de  Falbite  et  de  Forthose  :  le  granité  du 
port  d'Oo  et  plusieurs  granités  des  Pyrénées  orien- 
tales appartiennent  à  cette  variété.  Au  port  d'Oo 
les  grands  cristaux  d'orthose  sont  gris  blancs,  et 
dans  les  Pyrénées  orientales  ils  sont  souvent  roses. 
On  observe  encore  une  troisième  variété,  formée 
uniquement  de  grands  éléments  et  passant  k  la 

Segmatite  :  elle  se  compose  de  larges  cristaux 
'orthose  gris  blanc,  ou  d'un  gris  bleuAtre,  ou 
quelquefois  rosés,  associés  à  de  larges  feuillets  de 
mica  diversement  colorés ,  très-souvent  blancs  ou 
verdàtres,  plus  rarement  noirs  ou  brutis.  Très- 
fréquemment  cette  variété  renferme  de  la  tour- 
maline noire.  Elle  ne  constitue  pas  de  formation 
isolée,  ni  même  de  masses  bien  considérables;  on 
la  rencontre  ordinairement  sous  forme  de  larges 
veines  ou  de  masses  irrégulières  enchâssées  au 
milieu  du  granité  ordinaire  à  grains  moyens. 
Gomme  je  n  ai  remarqué  aucun  fait  qui  pût  m'in- 
duire  à  soupçonner  une  postériorité  bien  tranchée , 
je  pense  que  cette  variété  de  granité  s'est  fait  jour 
en  général  pendant  le  refroidissement  de  la  masse 
principale;  mais  j'ai  observé  qu'elle  se  rencontre 
un  peu  plus  fréquemment  dans  le  voisinage  des 


DIT   TEfiRAlH    DE   TRANSmON    DBS   PYRÉRÉE»,    ^3 

roches  calcaires  appartenant  au  lias  ou  à  la  craie , 
que  dans  celui  du.terrain  de  transition  ;  ainsi  dans 
la  vallée  de  Suc ,  dans  celle  de  Vicdessos ,  près 
Lapège,  aiix  environs  de  Tarascon  et  en  divers 
points  de  la  vallée  de  l'Aglj. 

n  y  a  encore  des  variétés  particulières  de 
roches  granitiques  qui  ne  constituent  pas,  k  la 
vérité,  de  masses  fort  étendues,  maïs  que  Von  ren« 
contre  fréquemment  et  qui  paraissent  quelquefois 
dériver  du  srknite  ordinaire;  ce  sont  :  i*  de  la 
syénite  renfermant  de  Tamphibole  lamelleuse  ver- 
dàtre,  un  mélange  d^albite  gris  blanchâtre  assez 
abondant  et  d'ortnose  blanc ,  ou  quelquefois  rose , 
et  enfin  du  quartz  gris  ordinairement  en  petite 
quantité  ;  a*  tine  espèce  de  granité  analogue  à  la 
précédente ,  mais  renfermjint  au  lieu  d'amphibole 
de  la  chlorite  ou  du  talc  verdàtre ,  tantôt  sous 
forme  feuilletée,  tantôt  avec  un  aspect  fibreux. 
D*aiHeurs  dans  le  même  échantillon  on  trouve 
quelquefois  de  l'amphibole  et  de  la  chlorite  y  et* 
il  n'est  pas  rare  de  voir  dans  le  granité  ordinaire 
le  mifca  remplacé  par  Tun  de  ces  deux  minéraux. 
Il  faut  ajouter  que  Fépidote  se  trouve  «parfois  dis- 
séminée à  rintérieur  du  ffranite  et  mélangée  si 
intimement  avec  lui  qu^elle  semble  faire  partie 
constituante  de  cette  roche  ;  ainsi  près  du  moulin 
de  SaintrAmacle,  dans  la  vallée  de  TAgly  (  Pyré- 
nées-Orientales )• 

U  arrive  quelquefois  que  le  granité  des  Pyrénées 
présente  une  texture  schistoïde ,  mais  ce  genre  de 
disposition ,  qui  est  si  commun  en  Bretagne,  s^ob- 
serve  rarement  dans  les  Pyrénées  et  sur  de  petites 


n  est  probable  qtie  le  phénomène  des  éruptions 
gcaiûtiqQes  a  dû  se  produire  k  différentes  reprises 


«^4  ESSAI   SUR    LA  CLASSIFICATION 

daii9  cette  chaîne  de  montagnes.  Nous  avons  déj2| 
vu  que  le  poudingue  de  Bel  ver  (  vallée  de  la  Sègre) 
renferme  des  galets  de  granité;  op  retrouve  iré* 
(|uemnient  les  éléments  de  cette  roche  dans  le  ter- 
rain de  transition  des  Pyrénées. 

J'ai  observé  que  parmi  les  masses  granitiques 
situées  au  milieu  de  ce  terrain ,  et  principalement 
dans  Télage  inférieur,  près  Taxe  de  la  chaîne,  on 
en  vo\t  qui  diffèrent  souvent  un  peu. par  leur 
aspect  des  granités  que  Ton  trouve  en  contact  avec 
les  terrains  secondaires,  jurassique  ou  crétacé. 
On  y  remarque,  comme  dans  ceux-*ci,  un  mélange 
d'orthosc  et  d albite;  mais  le  grain  en  est  ordi- 
nairement plus  fin,  la  texture  plus  serrée,  et  la 
présence  de  masses  de  granité  è  gros  élémentsy  est 
plus  rare  ;  elles  ont  aussi  plus  de  solidité  et  heau- 
coup  moins  de  tendance  à  se  désaggréger.  D'après 
cela ,  je  pense  que  parmi  les  roches  granitiques 
qui  se  sont  injectées  à  travers  le  terrain  de  transi- 
tion ,  il  en  est  d'antérieures  au  soulèvement  prin- 
cipal des  Pyrénées,  et  que  le  redressement .  des 
formations  stratifiées  les  plus  anciennes  de  cette 
chaîne  aura  été  signalé  par  l'apparition  de  roches 
plutouiques  de  cette  espèce. 

Je  ferai  voir  un  peu  {Hus  loin  que  l'on  ne  trouvje 
de  sources  thermales  sulfureuses  que  dans  les 
masses  granitiques  qui  accompagnent  le  terrain 
de  traii^itionr,  et  non  dans  celles  qui  se  trouvent 
au  milieu  des  terrains  jurassique  et  crétacé  :  peujt- 
étre  le  voisinage  des  roches  de  transition  est^ii  né- 
cessaire à  l'existence  de  ce  genre  de  sçurces,  mais 
aussi  il  est  possible  que  leur  existence .  tienne  k 
une  certaine  difiPérence  de  nature  dans  les  roches 
granitiques. 

Ef'ailleurs  on  peut  tirer  une  autre  induction  de 


DU   T£RRA19    DB   TRANSITION    DES   PYRÉNÉES.    ']5 

> 

la  présence  des  porphyres  quartzifères ,  qui  dans 
la  plupart  des  contrées  ont  fait  éruption  k  des 
époques  un  peu  anciennes.  Le  granité  qui  consti- 
tue la  partie  supérieure  de  la  vallée  d'Ossau ,  à 
partir  des  Eaux-Chaudes,  est  traversé  par  des 
filons  de  porphyres  dont  la  pâte  est  d'un  gris 
bleuâtre,  et  qui  renferme  beaucoup  de  cristaux  de 

S[uartz  et  d'albiie.  Ce  porphyre  quartzifère  coupe 
réquemment  le  terrain  de  transition  :  ainsi  dans 
la  vallée  de  Cauterets ,  on  en  voit  plusieurs  filons 
injectés  entre  les  couches  de  schiste  argileux; 
mais  je  n'ai  janaais  remarqué  ni  entendu  dire  que 
ces  porphyres  aient  soulevé  le  terrain  de  craie  ou 
pénétré  dedans.  Si  réellement  ces  porphyres  sont 
antérieurs  à  la  formation  crétacée,  ce  qui  est  eucorè 
incertain ,  à  plus  forte  raison  le  granité  qu'ils  tra- 
versent doit  être  plus  ancien.  Ce  granité  çst  k 
{[rains  moyens;  on  y  voit  beaucoup  d'albite  mé- 
ange  d'un  peu  d'orthose,  d'un  gris  blanc  avec 
une  teinte  bleuâtre.  Le  mica  en  est  noir  et  brun, 
accompagné  de  feuillets  talqueux  verdâtres  et  de 
quelques  cristaux  d'amphibole. 

Cependant  une  grande  partie  des  masses  grani- 
tiques des  Pyrénées  parait  être  fort  moderne  et 
Kstérieure  au  terrain  crétacé ,  comme  Ta  fait  voir 
.  Dufrénoy;  cependant  la  supposition  d* un  gra- 
nité aussi  récent  parait  anomale  et  l'on  hésite  à 
l'admettre  de  prime  abord.  Pour  lever  tous  les 
doutes,  j'ai  exploré  en  beaucoup  d'endroits  la 
ligne  de  contact  du  granité  et  du  calcaire  crétacé, 
espérant  trouver  quelque  part  l'injection  de  l'un 
dans  l'autre;  mais  généralement  mon  attente  a  été 
trompée  ;  il  est  très-dillicile  d'observer  cette  pé- 
nétration d'une  manière  bien  évidente  »  quoique 
l'on  voie  à  Tapproche  du  granité  le  calcaire  deve- 


I 


^6  ESSAI   SUB    LA    CLASSIFICATIOlf 

uir  peu  k  peu  cristallin ,  grenu  où  lamelleux,  et 

auoique  Ton  voie  en  divers  points  s'y  développer 
e  la  conzéranite.  C'est  en  allant  de  Yicdessos  k 
Au]us,  à  l'approche  du  port  de  Salleix,  que  je  vis 
un  premier  exemple  de  pénétration  du  granité  au 
milieu  d'un  ca'caire  secondaire ,  qui  forme  ici  la 
continuation  du  calcaire  de  Rancié,  et  qui  parait 
appartenir  au  terrain  jurassique, 
i  Cet  exemple  est  représenté  dans  la^?^.  4»  PI-  /• 
SmdM  oSêtlrw  ^^  voisinage  du  granité,  on  observe  une  alternance 
duliii.  de  bancs  calcaires,  à  structure  cristalline,  impré- 

gnés de  conzéranite  et  de  couches  bréchiforuies 
renfermant  beaucoup  de  fragments  anguleux  de 
diverses  grosseurs  de  calcaire  eaccaroïae,  tantôt 
blanc,  tantôt  noir,  englobés  dans  une  masse cris- 
•talline  ordinairement  blanche.  Au  contact  du  gra- 
nité, la  plus  grande  partie  du  calcaire  est  bré- 
chiforme  et  de  couleur  blanche,  saccaroïde.  On 
remarque  un  petit  pic  calcaire  M  qui  est  entouré 

Eresqué  de  tous  cotés  par  le  granité  ;  et  l'on  voit 
eaucoup  de  points  oii  celui-ci  s'estinjecté  au  mi- 
lieu du  calcaire;  sur  quelques-unes  des  veines,  le 
granité  est  disposé  par  nodules  semblables  à  ceux 
que  forme  souvent  la  serpentine  dans  le  calcaire* 
Ici  le  granité  est  k  grains  un  peu  gros  mais  géné- 
ralement désaggrégé  ;  cet  effet  ne  dépend  pas  prin- 
cipalemeni  d'un  commencement  de  aécomposition 
du  feldspath,  il  consiste  plutôt  en  une  séparation 
mécanique  des  éléments,  qui  parait  résulter  de  ce 
que  cette  roche  arrivant  en  fusion  au  contact  du 
calcaire,  a  éprouvé  un  retrait  plus  vif  et  plus 
brusque  que  dans  les  circonstances  ordinaires. 
PènétratloD  da  C'est  dans  les  Pyrénées  orientales  que  j'ai  pu 
ïa^n  ^Scé^  ^^^^^^^^  un  exemple  certain  de  pénétration  du 

granité  dans  le  terrain  crétacé;  M.  Dufrénoy  en 


DU  TBBllAlN    Dfi  TRANSITION    V&S  PtBÉNÉES.    'J'J 

•  

a?ait  déjii  cité  un  près  de  Saint-Paul  de  Fenouillet, 
mais  soit  que  je  naie  pas  rencontré  le  point  re- 
marqué par  ce  savant  observateur^  soit  que  des 
détritus  aient  recouvert  la  surface  du  soi,  je  n'ai 
pu  voir  là  de  pénétration;  mais  je  Tai  observée 
d'une  manière  évidente  en  visitant  ]a  mine  de 
cuivre,  de  Fos,  située  à  peu  de  distance  du  bourg 
de  Fos  j  k  deux  lieues  environ  de  Saint-Paul  de 
Fenouillet.  Cette  mine  est  placée  à  la  jonction  du 
granité  et  de  marnes  schisteuses  noires  qui  font 
partie  de  Tétage  inférieur  du  terrain  crétacé.  Là 
on  voit  plusieurs  filons  depjrite  cuivreuse,  pau- 
vres, très-irréguliers  dans  leur  allure,  présentant 
la  forme  d'amandes,  cessant  tout-à-coup  et  repa- 
raissant un  peu  plus  loin;  ces  filons  sont  en  contact 
avec  les  marnes  schisteuses  du  côté  nord  et  avec  le 
granité  du  côté  sud.  La  ligne  de  contact  est  très- 
ondulée  et  caractérisée  par  la  présence  d'une  bandç 
de  substance  stéatiteuse  verdfàtre,  qui  est  décom- 
posée en  plusieurs  endroits  et  changée  en   une 
argile  savonneuse   et  très-onctueuse  au  toucher. 
Le  granité  est  ici  à  grains  movens,  désaggrégé 
par  places,  mais  on  reconnaît  d  une  manière  évi- 
dente, en  parcourant  l'une  des  galeries,  qu'il  s*est 
injecté  au  milieu  des  marnes  et  qu'il  y  a  lancé 
de  nombreuses  veines  ramifiées  en  divers  sens.  On 
De  peut  donc  douter  qu'il  y  ait  eu  des  éruptions 
de  granité  postérieurement  à  la  formation  crétacée 
ou  du  oioins  à  Tétage  inférieur  de  cette  formation  : 
l'étage  supérieur  se  trouvant  toujours  beaucoup 
plus  éloigné  du  centre  de  la  chaîne,  on  ne  peut 
observer  le  contact  des. roches  de  cet  étage  avec  le 
granité;  mais  il  est  fort  probable  que  l'apparition 
des  grandes  masses  granitiques  aura  coïncidé  avec 
le  soulèvement  principal  des  Pyrénées,  et  comme 


rjS  ESSAI    SUR    LA    CLASSIFICATION 

les  assises  supérieures  du  terrain  crétacé  ont  ellea- 
inêmes  été  relevées  par  suite  de  ce  grand  cata- 
clYsme,  il  en  résulte  que  le  granité  doit  être  con- 
sidéré comme  s'étant  ifait  jour  pendant  rintervalle 
qui  a  séparé  les  formations  crétacée  et  tertiaire. 

Da  métemor^     Maintenant  je  vais  exposer  succinctement  les 
Riîoéifc*"*  *•* principaux  faits  de  métamorphisme  quej*ai  obser- 
vés dans  les  Pyrénées  et  qui  se  distinguent  par 
quelques  caractères  particuliers.  Déjà,  en  décrivant 
le  terrain  de  transition ,  j'ai  cité  un  grand  nombre 
d'exemples  de  métamorphisme;  ainsi  on  a  vu  que 
presque  partout  à  l'approche  du  granité  les  roches 
schisteuses  deviennent  cristallines ,  et  si  Ton  trace 
les  différentes  zones  de  schistes  modifiés  ou  mica- 
cés,  on  reconnaît  qu'elles  offrent  une  disposition 
concentrique  relativement  aux  masses  de  granitCi 
et  alors  la  cause  directe  de  cet  état  cristallin  de- 
vient évidente. 
Métamorphiiiiie     Le  métamorphisme  des  schistes  de  transition 
deiiN^tei  «to  pyrénéens  a  toujours  eu  pour  effet  de  les  rendre 

feuilletés,  micacés  et  de  les  transformer  en  véri- 
tables micaschistes^  qui  ne  difl%rent  en  aucune 
hiaiiière  de  ces  micachistes  auxquels.on  attribue 
souvent  encore  le  nom  de  primitifs.  On  peut  s'en 
convaincre  dans  presque  toutes  les  vallées  des  Py- 
rénées et  en  examinant  beaucoup  de  cimes  qui 
sont  en  grande  partie  formées  de  mieaschiste. 
Quelquefois  il  s'est  produit  dès  schistes  talqueux, 
ainsi  dans  la  vallée  de  Yicdessos,  dans  celle  de 
Larboust,  de  Louron  et  plusieurs  autres,  mais 
ce  genre  de  modiBcation  est  peu  fréquent  dans  les 
Pyrénées  et  pour  ainsi  dire  accidentel ,  tandis  que 
dans  les  Alpes  et  dans  l'ouest  de  la  France,  surtout 
dans  les  départements  du  Morbihan ,  de  la  Loire- 


DU   TEHRAIN    DE   TRANSITION    DBS    PTRÉNBBS.    ^Q  ' 

Inférieure,  du  Maine-et-Loire  et  de  la  Vendée, 
les  schistes  argileux  modifiés  par  le  voisinage -da 
granité ,  deviennent  souvent  feuilletés,  doux ,  onc- 
tueux au  toucher  et  prennent  un  aspect  talqueux 
ou  stéatiteux. 

Le  métamorphisme  des  schistes  argileux  a  fré*    u  criiiiiuit- 
quemment  donné  Heu  dans  les  Pyrénées  à  la  pro- betneoup  moSl 
ouction  des  macles,  ainsi  il  est  peu  de  vallées  ou  ? ^^p?^EfîLJ^°* 
Ton  n'en  rencontre  dans  les  schistes;  mais  ce  miné- ^nia  pretqinto 
rai  n'y  est  qu'accessoire,  il  est  disséminé  çà  et  Ik^  Braugnt. 
dans  la  roche  et  constamment 'subordonné  au 
mica.  Les^  couches  maclifères  ont  ordinairement 
peu  d'épaisseur ,  bien  que  dans  certaines  localités 
on  trouve  des  cristaux  de  macles  très-nets  et  très- 
Inen  forinés.  La  production  de  ce  minéral  a  eu  lieu 
sur  une  échelle  infiniment  moindre  que  dans  la 
Bretagne  ;  Tétat  maclifère  n'est  qu'accidentel  dans 
les  schistes  pyrénéens,  tandis  que  dans  une  partie 
de  la  Bretagne  et  de  la  Normandie  la  macle  s'est 
développée  dans  les  schistes  et  les  grauwackes  d'une 
manière  aussi  constante  et  aussi  abondante  que  le 
mica  :  ainsi  dans  llIle-et-Vilaine  et  la  Manche,  on 
voit  autour  de  certaines  bandes  granitiques  des 
2ones  de  schiste  et  grauwacke  maclifères  qui  ont 
souvent  de  trois  k  quatre  mille  mètres  de  largeur 
et  sur  toute  l'étendue  desquelles  on  ne  trouverait 
pas  une  couche  qui  ne  soit  chargée  de  macles  bien 
reconnaissables ,  quoique  le  plus  souvent  mal  fpr^ 
mées;  tantôt  elles  sont  accompagnées  de  feuillets 
micacés,  tantôt  elles  sont  seules,  néanmoins  elles 
forment  le  caractère  principal  et  le  plus  saillant 
du  métamorphisme.  Mais  dans  les  roches  modi- 
fiées que  l'on  observe  un  peu  au  nord  de  la  Loire 
OU' bien  au  midi  de  ce  fleuve,  la  cristallisation 
maciifère  a  presque  disparu  pour  faire  place  au 


80  fiMAl   StJII   LA  CLâSSiFiGATION 

développement  des  minéraux  micacé  et  taIqueox« 
JLeiidiitUtméi*-  La  staurotide,  autre  minéral  produit  par  voie 
2IÎI2S2??!  pÎ?  de  métamorphisme  de  même  que  la  macle ,  i>araU 
rerroent  pai  de  manquer  absolument  dans  les  Irj  renées:  du  moin« 
dytîhèae?  "*  ^  j®  ^®  pense  pas  qu'on  en  ait  observé  quelque  part 

dans  ces  montagnes.  Il  en  est  de  même  du  dys* 
thène,  que  Ton  rencontre  comme  la  staurotide,  et 
souvent  avec  elle  dans  les  schistes  métamorphi*- 
ques  des  Alpes  et  dans  ceux  de  la  Bretagne  (la 
staurotide  aux  environs  de  Quimper,  de  Scaer; 
le  dysthène  aux  environs  de  Baud  et  en  plusieum 
autres  lieux  du  Morbihan). 

L'amphibole  et  le  grenat  se  montrent  quelque- 
fois associés  au  schiste  micacé  dans  les  Pyrénées , 
de  même  que  dans  les  Alpes  et  dans  l'ouest  de  la 
France ,  mais  la  présence  de  ces  deux  minéraux 
est  beaucoup  plus  rare  dans  les  schistes  cristallins 
de  ces  diverses  contrées  que  dans  ceux  du  nord  de 
l'Eurppe,  de  la  Nonvéee,  Suède  et  Finlande. 
Caraetèret  da  Le  gneiss ,  ce  memore  important  des  roches 
Ktéaées*"*  '^stratifiées  cristallines  ne  manque  pas  .tout  à  fait 

dans  les  Pyrénées ,  mais  il  n'y  constitue  pas  de  for- 
mation indépendante  tant  soit  peu  considérable  : 
on  trouve  certaines  variétés  de  granité  schistoïde 
que  l'on  pourrait  confondre  avec  du  gneiss ,  mais 
il  y  a  auasi  du  gneiss  qui  est  très-bien  caractérisé, 
se  divisant  en  larges  plaques  et  oflfrant  tous  les  ca- 
ractères des  gneiss  sédimentaires  et  métamorphi- 
ques ;  on  trouve  même  près  des  bords  de  l'Aride , 
un  peu  au-dessous  de  Tarascon,  des  couches  de 
gneiss  et  de  schiste  amphibolique  associées  à  des 
couches  de  calcaire  micacé.  Mais  fréquemment  le 
gneiss  des  Pyrénées  a  été  fondu  au  contact  du  gra- 
nité et  il  s'est  développé  entre  les  strates  des  cris- 
taux un  peu  gros  de  feldspath ,  de  sorte  qu'il  y  a 


I 


alors  une  dégradation  apparente  entre  cette  roche 
et  le  granité.  En  beaucoup  d'endroits  une  partie 
du  feldspath  que  renferme  le  gneiss  des  Pyrénées 
paraît  y  avoir  cristallisé  après  coup,  par  voie  de 
fusion ,  tandis  que  dans  les  grandes  formations  de 
gneiss|du  nord  de  l'Europe ,  le  feldspath ,  le  quartz 
et  le  mica  sont  généralement  le  résultat  d'un  dé*  • 
pôty  mais  leur  mode  d'agrégation  et  leur  structure 
cristalline  sont  dus  à  une  action  ignée  postérieure. 

Nous  venons  de  voir  que  les  schistes  métamor- Beaucoup  de  mi* 
phiques  des  Pyrénées  sont  un  peu  moins  riches  en  ÎÎÎÎS.?.  ®"S  **^ 
cnstaliisations  mmerales  que  ceux  des  Alpes  et  de  caire  par  vi>ie  de 
la  Bretagne  ;  mais  à  l'exception  des  parties  septen-  ""^'no*^pi>*«n>«'- 
trionales  de  l'Europe ,  il  est  peu  de  contrées  où  le 
calcaire  cristallin  renferme  autant  de  minéraux 
particuliers  que  dans  les  Pyrénées  j  ce  sont  le 
mica ,  le  talc,  la  stéatite,  l'ampliibole  trémolite  et 
actinote,  le  grenat,  l'épidote,  la  màcle,  la  couzé- 
vanite^  le  dipjre,  le  feldspath  albile  et  le  gra- 
phite. Tous  ces  minéraux  se  trouvent  dans  le  cal- 
caire soit  au  contact,  soit  dans  le  voisinage  des 
masses,  granitiques,  et  leur  cristallisation  dépend 
évidemment  des  phénomènes  qui  ont  accompagné 
Féruption  de  cette  roche.  Parmi  ces  minéraux,  il 
y  en  a  qui  ont  dû  se  former  avec  les  seuls  éléments 
renfermés '  dans  la  roche  calcaire,  cest-à-dîre  la 
silice,  1  argile  ou  silicate  d'alumine,  la  chaux, 
Toxyde  de  fer,  etc.,  alors  la  présence  du  granité 
n'a  eu  d'autre  effet  que  de  développet  la  chaleur 
nécessaire  à  la  cristallisation ,  mais  quelques-uns 
de  ces  minéraux,  tels  que  le  mica,  le  talc,  l'ai- 
Ute,  etc. ,  ont  pu  se  former  parla  combinaison  des 
éléments  de  la  roche  calcaire  avec  des  éléments  - 
étrangers ,  amenés  en  contact  avec  elle  au  moment 
des  éruptions  granitiques. 

Tome  FI,   1844.  6 


&2  B8SAI   SUR   LA   CLASSIFICATION 

La  couzéranite  est  un  silicate  de  bases  alcalines 

et  terreuses  qui  a  été  observé  pour  la  première 
fois  par  M.  de  Charpentier  et  que  les  recherches 
faites  par  M.  Dufrénoy  sur  sa  composition  ont  ca* 
ractérisé  comme  une  espèce  nouvelle.  Ce  minéral 
est  assez  commun  dans  les  Pyrénées  et  n*a  été  cité 
nulle  part  ailleurs  :  on  le  rencontre  sur  presque 
toute  retendue  de  la  bande  de  calcaire  Iiassique 
qui  se  prolonge  depuis  la  vallée  de  Vicdessos  jus- 
qu'à Touest  de  Seix;  on  le  rencontre  aussi  quel- 
quefois sur  la  ligne  de  contact  du  granité  et  du 
calcaire  crétacé ,  ainsi  dans  la  vallée  de  TAgly  (Py- 
rénées orientales) .  On  ne  peut  douter  que  la  cris* 
tallisation  de  ce  minéral  ne  soit  le  résultat  d*un 
phénomène  de  métamorphisme ,  car  j'ai  recueilli 
aux  environs  de  Vicdessos  une  coquille  fossile 
dans  du  calcaire  tout  rempli  de  cristaux  de  cou- 
zéranite. 

La  présence  de  Talbite  au  milieu  du  calcaire 
doit  paraître  anomale ,  je  ne  Tai  observée  qu'en 
un  endroit ,  c  est  dans  le  calcaire  de  Rancié  ;  on  y 
voit  près  Feutrée  des  mines  beaucoup  de  cristaux 
blanchâtres ,  qui  offrent  les  caractères  et  lliémi- 
tropie  de  FalDite  et  qui  sont  accompagnés  de 
chaux  carbonatée  lamelleuse ,  de  fer  spaUiique , 
de  fer  oligiste  et  de  pyrite  de  fer.  La  position  de 
Talbite  dans  le  calcaire  et  son  association  avec  le 
gite  de  Rancié  montrent  que  la  production  de  cet 
amas  est  en  rapport  avec  des  actions  ignées. 

EMBplei         Un  des  cas  de  métamorphisme  les  plus  remar- 
d0    tnosfomii"        11  rii^  9% 

UoQ  da  calcaire quables  que  puisse  présenter  le  calcaire,  cest  la 

endoloaiie  au  transformation  qu'il  a  éprouvée  pour  passer  à  Té- 

chiigiiiittlqiiea.  tat  de  dolomie.  Les  Pyrénées  en  offrent  des  exem- 

jples  assez  remarquables  qui ,  je  crois ,  n'ont  pas 

encore  été  signalés;  je  vais  ajouter  ici  quelques 

ô 


DU    TERRAIN    DB    TRANSITION    DES    PYRÉNEfiS.    93 

mots  à  ce  que  j*ai  déjà  dit  relativemeat  aux  do- 
îomies  qui  tapissent  les  parois  dé  Ta  dépression 
cratériforme,  située  entre  le  port  de  Vénasque,  la 
Maladetta  et  le  massif  de  Crabioules.  Tai  oessiné 
nn  peu  au-dessous  de  Thôpital  de  Vénasque  une 
vue  du  flanc  gauche  delà  valléede  l'Essera  (Jig.  8, 
PL  IT)j  qui  représente  une  succession  d'assises 
schisteuses  et  calcaires,  et  c* est  au  milieu  de  cesder^ 
nières  que  se  montre  la  dolomie ,  formant  çà  et 
Ik  de  petites  protubérances  dont'  le  contour  est 
très-irrégulier.  Sur  le  flanc  gauche  du  port  de  Vé* 
nasque,  que  Ton  franchit  pour  aller  de  Vénasque 
à  Bagnères-de -Luchoû ,  on  peut  étudier  tout  à 
son  aise  et  lemarteau  à  la  main  la  disposition  qu'af- 
fecte la  dolomie.  Xai  indiqué  dans  la^^.  9 ,  PI.  II y 
la  forme  singulière  des  tubercules  dolomitiques 
et  la  manière  dont  ils  sont  enchâssés  entre  les 
couches  calcaires;  Ton  peut  aussi  remarquer  dans 
^^fig'  10,  PU  II y  que  les  couches  calcaires  sont 
contournées  autour  de  la  dolomie. 

II  est  clair,  à  la  vue  de  cette  disposition,  que  la 
substance  dolomitique  a  été  formée  après  coup , 
et  qu^il  y  a  eu  injection  à  la  manière  des  filons  à 
travers  les  couches  qui  sont  ici  presque  verticales , 
et  qui  ont  été  forcées  de  prendre  un  certain  écar- 
tement;  on  voit  même,  comme  c*est  indiqué 
dans  la  fig.  lo,  des  fragments  de  la  roche  encais- 
sante, qui  sont  restés  en  partie  à  Tétat  de  calcaire 
et  enchâssés  au  milieu  de  la  dolomie.  Cette  roche 
a  conservé  en  certains  endroits  quelques  indices  de 
stratification  danâ  le  même  sens  que  le  calcaire; 
elle  est  grise  bu  d'un  gris-bleuâtre,'  mais  elle 
prend  une  teinte  d'un  gris-jaunâtre  à  la  surface  J 
eUe  est  formée  de  lames  entrecroisées ,  présenté 
beaucoup  de  druses  tapissées  ë  Fintérieur  de  cris 


84  ISSdAI  sua  LA  CLÀSSIFICATIOlff 

taux  de  dolomie.  Souvent  au  contact  des  tuber« 
cules  dolomitiques  ,  le  calcaire  environnant,  qui 
est  blanc  et  grenu ,  parait  avoir  éprouvé  une  es- 

{>ëce  de  cémentation  ;  il  prend  alors  une  structure 
amelleuse  et  semble  passer  insensiblement  à  l'é- 
tat de  dolomie  ;  on  y  voit  aussi  dans  cette  situation 
beaucoup  de  cristaux  de  spath  calcaire  blanc. 

L'introduction  de  la  substance  magnésifère  dans 
le  calcaire  parait  ici  évidente,  et  le  phénomène 
a  dû  se  passer  avec  une  certaine  violence ,  de  ma* 
nière  à  disloquer  les  couches  ;  mais  ici  Tobserva- 
tion  ne  peut  aller  au  delà,  on  ne  peut  dire  si  la 
magnésie  a  été  introduite  à  Fétat  gazeux  ou  dis- 
soute dans  un  liquide  ou  bien  à  un  autre  état 
quelconque* 

Ici  il  n'y  a  auciuie  espèce  de  roche  poiphy- 
rique;  il  parait  que  la  production  de  cette  dolo- 
mie est  en  relation  avec  la  niasse  granitique  de 
la  Maladetta  et  du  port  d'Oo.  D'ailleurs  j  ai  re- 
marqué en  divers  autres  endroits ,  dans  les  Pyré- 
nées ,  que  le  calcaire  avait  été  changé  en  dolomie 
tirés  du  contact  avec  le  granité;  ainsi  dans  la  val- 
ée  d'Ossau,  un  peu  au  sud  des  Eaux-Chaudes , 
s'étend  au  dessous  du  granité  une  masse  de  cal- 
caire de  transition ,  d'un  gris  foncé ,  grenu  ;  près 
de  la  ligne  de  contact ,  elle  est  changée  en  plu- 
sieurs endroits  en  dolomie  très -bien  caractérisée. 
La  bande  de  calcaire  jurassique  qui,  depuis  la 
vallée  de  Yicdessos  jusqu'à  Aulus,  est  entourée 
des  deux  côtés .  par  le  granité ,  a  pris  quelquefois 
l'état  dolomitique,  ainsi  que  dans  le  voisinage  des 
mines  de  ptomo  et  argent  d'Argentières.  On  voit 
aussi  auprès  de  Yicdessos  le  calcaire  changé  par 
places  en  dolomie  ,  c'est  à  l'endroit  où  a  fait  érup- 
tion une  petite  masse  de  lerzolite ,  sur  le  flanc 


DV  TERJUIir   DE  TRÂNBITION   DES  PYRÂRÉES.    85 

gaoche  de  la  vallée ,  tout  auprès  du  granité  ;  mais 
ici  la  production  de  la  dolomie  est  plutôt  en  rap- 
port avec  l'apparition  de  la  lerzolite  qu  avec  celle 
du  granité ,  et  j*ai  même  trouvé  des  fragments  de 
cette  dolomie  empâtés  dans  la  lerzolite.  Le  cal- 
caire crétacé  lui-même  est  souvent  transformé  en 
dolomie  au  contact  du  granité  ;  ainsi  auprès  de 
Lapège,  dans  la  vallée  de  Vicdessos ,  ce  calcaire  » 
qui  est  gris-blanc  et  conipacte  ou  grenu ,  est  de- 
venu en  divers  points  noir^re  et  lamelleuz ,  et  je 
me  suis  assuré  par  un  essai  chimique  qu'il  s'était 
changé  en  dolomie* 

Néanmoins  le  phénomène  de  la  dolomitisation 
acquiert  beaucoup  d'extension  et  prend  un  carac- 
tère de  généralité  encore  plus  remarquable,  si 
l'on  observe  qu'il  est  en  relation  non  seulement 
avec  les  mélaphyres ,  comme  l'a  montré  M.  de 
Buch  y  mais  encore  avec  les  opbites  ou  porphyres 
amphiboliques,  ainsi  que  l'a  remarqué  M*  Duiré- 
noj,  avec  la  lerzolite  et  surtout  avec  les  roches 
granitiques,  comme  on  le  voit  dans  les  Pyré- 
nées. 

Un  autre  fait  de  métamorphisme,   presque   DelairiiK 
aussi  intéressant  que  la  dolomitisation ,  c'est  la  {S^^en  V 
transformation  du  calcaire  en  chaux  sulfatée  oumiiitte. 
gypse;  dans  le  premier  cas,  la  modification  a 
consisté  en  un  déplacement  de  la  base ,  et  dans  le 
le  deuxième  en  un  déplacement  de  l'acide  ;  or  les 
acides  dont  il  s'agit  possèdent  une  grande  volati- 
lité, tandis  que  les  bases  terreuses  ne  peuvent 
être  sublimées  qu'avec  difficulté  et  dans  des  cir- 
constances qui  ne  sont  pas  encore  bien  connues; 
il  est  plus  facile  de  se  représenter  d'une  manière 
positive  le  phénomène  de  sulfatisation  que  celui 
de  la  dolomitisation.  Déjà  M.  Dufrénoy  a  décrit 


86  B88A1  SUR  LA  GLASSIFICATIOR 

avec  beaucoup  d'exactitude  les  principales  dr- 
constances  que  présente  le  gisement  des  gypses  et 
leur  relatîou  avec  les  ophites;  aussi  reste-t-îl  peu 
de  chose  k  dire  sur  ce  sujets  mais  je  citerai  ici 
quelques  faits  que  yai  observés  dans  le  départe- 
ment de  TAriége,  et  qui   donnent  une  très- 
grande  probabilité  au  fait  de  la  transformation  du 
carbonate  de  chaux  en  sulfate. 
DMripaon  des     ^^^  g^^^  ^^  chaux  sulfatée  de  rAriége,  que 
2jJJ^.^"j'ai  eu  le  plaisir  de  visiter  avec  M.  François,  qui 
iMge.  est  chargé  de  la  carte  géologique  de  ce  départe- 

ment et  qui  en  a  étudié  la  composition  avec 
beaucoup  de  soin ,  affectent  une  disposition  toute 
particulière;  il»  constituent  une  luinde  discon- 
tinue^ dirigée  de  l'O.  quelques  degrés  N.  k  TE. 
3uelqu6s  degrés  S.,  suivant  la  ligne  de  jonction 
u  calcaire  crétacé  de  Tarascon  et  du  terrain  cris- 
tallin ,  granité ,  gneiss  et  micaschiste.  Sur  la  rive 
gauche  de  T Ari^e,  cette  bande  crétacée  est  encla- 
vée de  tous  côtés  au  milieu  du  terrain  granitique; 
sur  la  rive  droite ,  elle  repose  du  côté  nord  sur  ce 
terrain  et  du  côté  sud  sur  le  terrain  de  transition; 
mais  les  gîtes  de  chaux  sulfatée  sont  tous  dispo- 
sés suivant  la  lisière  nord  du  calcaire  crétacé ,  ils 
se  sont  produits  à  la  jonction  de  ce  calcaire  et  du 
terrain  de  granité  et  gneiss.  Le  long  de  cette  ligne 
de  jonction ,  le  granité  n'est  pas  en  contact  immé- 
diat avec  le  .terrain  crétacé ,  il  en  est  séparé  par 
une  bande  épaisse  de  couches  stratifiées  et  cris- 
talhnes,  à  travers  lesquelles  il  s'est  fréquemment 
injecté  ;  ce  sont  principalement  des  assises  de 
gneiss  bien  caractérisé 9  présentant  une  succession 
alternative  de  strates  micacées  et  de  strates  com- 
posées de  quartz  et  d'un  peu  de  feldspath;  le 
gneiss  passe  souvent  soit  au  micaschiste ,  soit  «u 


DU  TERRAIN  DE  TRANSITION  DES  PYRÉNilS.   87 

sdiiste  cUoriteuz  ou  amphibolique  y  et  il  est  re- 
marquable par  la  présence  de  couches  calcaires 
qui  s  y  trouvent  intercalées. 

Un  peu  au  nord  de  la  ligne  de  jonction  avec  le 
terrain  crétacé,  les  couches  calcaires  associées  au 
gneiss  constituent  des  masses  assez  puissante^ 
poonr  être  exploitées,  et  alors  elles  fournissent  de 
très-beaux  marbres.  Une  des  carrières ,  située  & 
un  peu  plus  d'un  kilomètre  au  sud  d'Arignac,  sur 
la  nve  gauche  de  TAriége ,  est  digne  d^être  signa- 
lée à  cause  des  relations  géologiques  qu'on  y  ob- 
serve r  le  calcaire  est  blanc ,  très-cristallin,  lamel- 
leux,  il  renferme  une  très-grande  quantité  de 
petits  feuillets  de  mica  gris,  brun  et  jaune  d'or; 
il  est  accompagné  de  gneiss  ordinaire  et  de  gneiss 
amphiboUque.  Les  couches  sont  dirigées  de  l'E. 
30*  N.  à  rO.  20"  S.  et  plongent  de  70^  au  N.O.; 
elles  sont  traversées  par  des  filons  et  veines  irré- 
gulières d'un  granité  particulier  très-peu  quart- 
zeux,  qui  est  composé  en  grande  partie  d'albite 
et  qui  renferme  en  divers  endroits  de  la  chlorite 
verdàtre  au  lieu  de  mica.  On  observe  au  milieu 
de  ce  granité  de  nombreuses  veines  d'amphibole 
verdàtre  et  d'épidote  d'un  gris-vert  clair  :  ces 
deux  substances  sont  quelquefois  mélangées  si 
intimement  avec  le  granité ,  que  cette  association 
semble  former  une  roche  particulière  composée 

Srincipalement  d  albite ,  a'amphibole  et  d'épi- 
ote. 
Revenons  maintenant  à  ce  qui  concerne  la  dis- 
position des  gîtes  de  chaux  sulfatée  :  des  deux 


cristallin;  l'autre ,  celui  d'Arignac^se  rattache  au 


88  ttssAl  stà  La  ctASsil^icAtioif 

calcaire  crëtacé;  mais  sur  l'autre  rive  de  VAnége^ 
dans  le  vallon  d'Arnave,  la  bande  gypseuse  est 
située  entièrement  sur  le  flanc  droit  du  vallon  et 
est  adossée  au  terrain  cristallin.  Dans  cette  situa- 
tion ,  on  pourrait  douter  si  le  gypse  fait  partie  du 
terrain  crétacé  ou  du  terrain  ancien  ;  mais  lorsque 
Ton  examine  les  relations  géologiques  et  les  carac- 
tères des  roches  9  on  voit  que  ce  gypse  parait  se 
rattacher  au  terrain  ancien.  Eu  efiet,  il  repose 
immédiatement  sur  le  gneiss  et  il  alterne  avec  des 
couches  d*un  calcaire  blanc ,  lamelleux,  micacé 
et  chloriteuz,  analogue  à  celui  que  nous  avons 
vu  intercalé  dans  le  gneiss;  et  ici  tes  couches  cal- 
caires suivent  la  même  direction  £•  20""  N.  De 
tilus,  lorsque  Ton  remonte  vers  le  fond  de  ce  val- 
on,  en  suivant  la  rive  droite, on  reste  toujours  dans 
le  terrain  ancien  composé  de  gneiss  et  de  calcaire 
cristallin  :  dans  le  ravin  qui  est  près  du  bourg 
d*Arnave,  ce  calcaire  présente  diverses  colora* 
tions  en  blanc ,  rose,  nleuâtre,  et  constitue  di- 
verses variétés  de  marbres  lamelleux,  à  l'intérieur 
desquels  on  remarque  du  mica  et  de  la  rhlorite 
verdàtre ,  disposée  par  nids  à  structure  rayonnée; 
ici,  comme  dans  la  carrière  voisine  d'Arignac, 
c'est  traversé  par  des  veines  de  granité  albitique. 
Ainsi  le  gypse  du  vallon  d'Arnave  est  entouré  de 
roches  schisteuses  et  cristallines,  ce  n'est  que  sur 
l'autre  flanc  du  vallon  qu'on  voit  paraître  les 
couches  marneuses  et  calcaires  du  terrain  crétacé. 
Ce  gypse  parait  donc  bien  clairement  associé  au 
terrain  ancien ,  on  y  remarque  même  des  frag- 
ments enipÂtés  de  calcaire  chloriteux  cL  micacé  ; 
le  gypse  lui-même  renferme  quelquefois  de  la 
chlorite  et  des  feuillets  de  mica ,  et  Ton  y  remar- 
que une  grande  quantité  de  stéatite ,  tantôt  disçé 


bt  TfiÉRAlK   DE  TÀAHSltlOIl   bl8  t^ÏRÉNÉÊS.   8g 

vallée  irrégulièrement  au  milieu  de  la  masse  i 
tantôt  disposée  de  manière  à  former  de  petites 
strates  intercalées  entre  les  bancs,  gypseux  ;  mais 
on  observe  aussi  la  présence  de  cette  substance 
dans  le  gjpse  qui  fait  partie  du  terrain  prétacé. . 
Le  gjpse  dAmave  a  conservé    en  quelques 

fioints  des  traces  de  stratification ,  quoique  bien 
aiblement  marquées;  on  y  reconnaît  un  système 
de  division  dirigé  moyennement  de  TE.  1 5®  N.  à 
VO.  i5*  S.,  et  plongeant  fortement  vers  le  S.E. 
Ici  on  ne  voit  pas  d'ophite  associée  à  la  masse 
gypseuse,  mais  on  en  trouve  à  une  distance  peu 
considérable ,  et  probablement  ici ,  coipme  dans 
la  partie  occidentale  des  Pyrénées ,  la  production 
du  gypse  aura  été  en  relation  avec  le  phénomène 
des  éruptions  ophitiques. 

Dans  une  des  carrières  d'Ârnave  on  trouve  des 
masses  d'anhydrite  en  larges  cristaux  rectangu* 
laîresy  enveloppées  de  gypse  saccaroide.  D'ail- 
leurs le  gypse  est  fréquemment  traversé  par  des 
veines  de  chaux  carbonatée,  cristallisée  sous  forme 
de  métastatique;  et  souvent  les  noyaux  de  pyrite 
de  fer^  qui  sont  très-abondants  à  l'intérieur  du 
Syp^^f  ^^^  ^^^  transformés ,  ainsi  que  Ta  observé 
M.  François>  en  sulfate  de  chaux  l^èrement  oo* 
loré  en  vert  par  un  peu  de  sulfate  de  fer. 

Le  fait  principal  qui  résulte  de  l'observation  de 
ces  gîtes  de  gypse ,  c'est  leur  association  avec  des 
roches  calcaires  de  diverses  natures  ;  l'union  est 
si  intime  que  l'on  reconnaît ,  à  l'aspect,  du  gypse 
et  des  fragments  empâtés,  la  nature  du  calcaire 
au  milieu  auquel  il  s'est  formé.  Le  gypse  se  trouve 
en  beaucoup  d'endroits  sur  les  deux  versants  des 
Pyrénées  dans  le  calcaire  crétacé;  mais. l'associa- 
tion qu'offre  la  bande  gypseuse  des  environ»  de 


go      ^  ESSAI    SUR   LA   CLASSIFICATION 

Tarascon  y  d*une  part  avec  le  calcaire  crétacé  d*Âri- 
gnac ,  et  d'autre  part  avec  des  calcaires  cristallins, 
micacés  et  chlonteux,  accompagnés  de  couches 
de  gneiss,  me  paraît  démontrer  d'une  manière 
bien  positive  la  transformation  du  calcaire  en 
chaux  sulfatée.  Ce  métamorphisme  s'est  opéré 

f probablement  dans  des  circonstances  simples  et 
JEiciles  à  concevoir  9  par  suite  d'émanations  a  acide 
suifurique,  soit  à  Tétat  gazeux,  soit  à  Fétat 
liquide. 
Muses  de  quarti  II  est  une  substance  que  Ton  trouve  quelquefois 
^'^to^aSonï^ ^^^^^^^  accidentellement  avec  les  gypses  des  Py- 
ignées.  rénées ,  mais  qui  le  plus  souvent  forme  des  masses 
indépendantes  9  dont  la  production  parait  se  rat- 
tacher il  des  causes  plutoniennes,  sans  que  je  pré- 
tende qu  elle  ait  eu  lieu  par  voie  de  fusion  ou  de 
sublimation  ;  je  veux  parler  de  certaines  masses 
de  quartz  qui  se  présentent  avec  des  caractères 
tout  à  fait  semblables  dans  les  Pyrénées  et  en 
Bretagne,  bien  que  dans  ces  deux  contrées  leur 
origine  soit  d'époques  très-différentes.  On  les 
trouve  disposées  sous  forme  de  massifs  coniques , 
de  pyramides  y  de  champignons,  ou  d'énormes 
dykes  qui  forment  saillie  à  la  surface  du  sol  sur 
de  très-grandes  étendues.  En  Bretagne ,  ces  masses 
de  quartz  se  rencontrent  soit  au  milieu  du  granité, 
soit  dans  les  schistes  ou  grès  de  transition  ;  mais 
c'est  surtout  près  de  la  jonction  des  roches  de  tran- 
sition et  du  granité  que  ces  masses  sont  abon- 
dantes, et  le  plus  souvent  elles  paraissent  être , 
soit  par  leur  alignement ,  soit  par  leur  situation , 
en  rapport  avec  les  éruptions  granitiques  :.  il  y 
en  a  peu  qui  se  rattacnent  aux  porphyres,  soit 
quartzifères,  soit  amphiboliques. 
De  même  dans  les  Pyrénées  la  plupart  des 


DU   TERRAIN    DE   TRANSITION    DBS   FfRÉNÉES.    9I 

masses  de  qaartz  semblent  être  en  connexion  avec 
ks granités  plutôt  qu'avec  les  ophites;  d'ailleurs, 
dans  les  deux  cas ,  elles  se  rattachent  à  des  phéno^ 
mènes  semblables ,  elles  ont  été  produites  à  la 
suite  de  Tapparition  de  roches  plutoniques,  et 
représentent  j  conjointement  avec  une  autre  sub« 
stance  dont  nous  parlerons  tout  à  l'heure  (  les  mi- 
nerais de  fer),  les  dernières  éjections  qui  sont 
sorties  du  laboratoire  souterrain  à  la  suite  d'une 
période  ignée. 

Les  masses  quartzeuses  les  plus  remarquables 
se  voient  dans  les  Pyrénées  orientales  aux  envi* 
roDS  de  Saint-Paul-de^Fenouillet.  A  la>  jonction 
du  calcaire  crétacé  et  de  la  bande  granitique  qui 
se  trouve  au  midi  de  cette  ville^  on  observe  une 
longue  file  de  petits  pics  pointus  qui  sont  formés 
de  quartz.  Cela  ne  forme  pas  une  bande  continue 
comme  un  filon ,  mais  une  ligne  de  cônes  ou  de 
pitons  placés  tous  au  contact  du  calcaire  et  dn 
granité,  ligne  qui  s^étend  sur  6000  à  7000  mètres 
de  longueur  suivant  la  direction  E.-O.  Ce  quartz 
n'est  point  associé  à  des  ophites ,  du  moins  je  n'en 
ai  remarqué  nulle  part  le  long  de  ces  collines , 
mais  il  est  presque  partout  accompagné  de  mine- 
rai de  fer  :  le  gîte  que  M.  Duirénoy  a  décrit  sous 
le  titre  de  minerai  de  fer  de  Saint-Martin  (i)  pa- 
rait s'y  rattacher. 

Cette  bande  de  pitons  de  quartz  va  se  terminer 
près  de  l'extrémité  ouest  de  la  gorge  étroite  où 
pénètre  l'Agly  au  pont  de  la  Fou.  Le  fond  de  la 
goi^  est  formé  de  granité  désagrégé  avec  feld- 
spath rouge ,  un  peu  d'albite  blanc  et  du  mica 
^•-~ —     -  -  I        '  I  II  ^-^^^-^ 

(1)  Mémoire  sur  les  mines  de  fer  des  Pyrénées  (  Ânn. 
itiwmei,  3"  série,  tome  Y). 


ga  M8AI  auR  la  cussifioatioit 

verdâtre  ;  les  deux  crêtes  sont  cx>mpo6éefl  de  cal« 
caire  de  la  craie  :  des  deux  côtés ,  au  contact  du 
giauite  et  du  calcaire,  on  voit  des  masses  de  quartz 
saillir  à  la  sur&ce  (Jîg  .11  y  PL  IT);  celle  qui  estsi  tuée 
du  côté  nord  se  présente  comme  une  pyramide , 
formée  de  quartz  sris  blanc  et  opaque ,  très-caver- 
neux »  au  milieu  duquel  on  remarque  une  foule 
de  veines  carriées  et  percillées  de  ter  oxydé  hy« 
draté ,  mélangé  çîi  et  là  de  feuillets  de  fer  oligiste. 
On  observe  aussi  au  contact  du  granité  et  du  cal* 
Caire  des  veines  et  nodules  de  Ter  spathique  en 
partie  décomposé  et  changé  en  hydrate. 

£ln  se  prolongeant  vers  Test,  cette  bande 
quartzeuse  est  constamment  accompagnée  de  mi- 
nerai de  fer,  qui  est  souvent  assez  riche  pour  que 
Ton  ait  cherché  à  l'exploiter /comme  c'est  arrive  près 
d'Esquerde.  Au-dessus  de  ce  village  est  une  masse 
de  quartz  très -considérable  (voir  la^?^.  i  a,  PLU) 
qui  paraît  avoir  une  épaisseur  énorme,  et  qui  est 
hérissée  d'un  grand  nombre  de  petits  pics  dente- 
lés; c'est  un  quartz  gris  et  gris  noirâtre ,  mélangé 
en  certains  points  d'une  substance  chloriteuse  ver^ 
dàtre ,  et  renfermant  une  assez  grande  abondance 
de  fer  oligiste ,  tantôt  sous  forme  de  feuillets  dis- 
séminés à  l'intérieur  de  la  masse ,  tantôt  concentré 
de  manière  à  former  des  veines  ramifiées  dans 
tous  les  sens,  et  aussi  en  espèces  de  nids  ou 
rognons  peu  étendus  en  longueur,  mais  ayant  une 
épaisseur  de  a  à  3  et  jusqu'à  4  mètres.  Ce  minerai 
est  très-riche  dans  certaines  parties,  mais  il  est 
trop  quartzeux  et  trop  réfractaire  pour  qu'on 
puisse  le  traiter  à  la  forge  catalane. 

Dans  le  village  même  d'Esquerde  on  voit  une 
pyramide  de  quartz  mélangé  de  minerai  de  fer; 
ici  le  quartz  est  remarquable  par  sa  structure  bré« 


DU  TSH&AtN  DB  TRAMBlTiOM  DBd  l>YaiNiB4.   98 

chifonne,  ou  y  observé  des  noyaux  blanchâtres 
epcbàssés  dans  une  pâte  de  quartz  gris  noir.  Tout 
auprès,  à  la  sortie  du  village  d'Esquerde,  du  côté 
sud,  on  trouve  des  escavations  où  Ton  exploite 
du  gypse  blanc ,  translucide  et  souvent  presque 
transparent;  il  forme  une  niasse  peu  étendue  qui 
est  en  contact  d^un  côté  avec  le  quartz,  de  lautre 
avec  le  granité. 

Le  minerai  de  fer  que  Ton  voit  dans  cette  ré-    Uê  gtiM  de 
gion  associé  au  quartz  forme  une  bande  assez  régu-  é&^iréDé»Mî 
lière,  dirigée  exactemept  de  lest  à  l'ouest  et  sui-diipoiétpar bao- 
vant  la  ligne  de  séparation  du  calcaire  crétacé  eteei^  de^it^'re^ 
du  granité.  Cette  disposition  rectiligne  qui  se  pré- ^^S"*- 
sente  avec  une  constance  si  remarquable  dans  les 
gîtes  de  Bretagne  est  aussi  un  fait  général  pour 
les  gîtes  des  rvrénées  :  en  effet  les  gîtes  de  la 
valiée  de  la  Têt  que  Vï.  Dufrénoy  a'  décrits  dans 
un  mémoire  déjà  cité  [Jnnales  des  M  mes  ^  à'  sé- 
rie, tome  V),  forment  une  bande  plaope  le  long 
de  la  ligne  de  contact  du  granité  et  des  roches 
schisteuses  et  calcaires  du  terrain  de  transition  ; 
cette  bande  se  prolonge  depuis  les  mines  de  Fillols 
jusqu'aux  environs  d'Olette  sur  une  longueur  de 
I  o  à  1 1  kilomètres ,  en  suivant  une  ligne  dirigée 
de  l'E.N.E.  à  l'OJS.O.,  parallèlement  à  la  vallée 
de  la  Têt. 

Les  gites  principaux  de  l'Ariége  présentent  aussi 
une  disposition  rectiligne ,  sont  placés  le  long  de 
la  ligne  de  contact  du  granité  et  des  roches  strati- 
fiées et  suivent  la  môme  direction  E.N.E.  En  effet 
ces  gites  constituent  un  groupe  très-étendu  ou  une 
espèce  de  longue  chaîne  dont  les  mines  si  impor- 
tantes de  Rancié  ne  forment  qu'un  anneau  ;  et  il 
est  remarouable  que  cette  bande  de  miqerais  suit 
la  limite  du  granité  et  dé  trois  formations  diffé- 


96  SttAl  8Ua  LA  CUSStPtCATION 

eu  un  filon  de  5  mètres  d'épaisseur,  dans  lequel 
on  voit  du  fer  oiydé,  hydraté ,  terreux  et  noirâtre, 
mélangé  en  certains  points  d'oxyde  rouge ,  former 
des  veines  irégulières  intercalées  au  milieu  d'une 
masse  d  ophitequi  a  fait  éruption  dans  le  calcaire 
crétacé.  Mais  ce  miaerai  et  ceux  que  Ton  trouve 
dans  des  positions  analogues ,  en  connexion  avec 
les  ophites ,  ne  sont  pas  de  la  même  nature  que 
ceux  en  relation  avec  le  granité ,  et  ne  consistent 
pas  en  fer  spathique  et  hématites. 
Lm  ininc  mi-     Les  au ti*es  minerais  métalliques  que  Ton  reu- 

quM^ioôi^ttliî^^'^^**®  ^^^^  ^^  Pyrénées,  tels  que  minerais  de 
en  coonexioQ  a-cuivre,  de  plomb,  arsent  et  cobalt,  offrent  aussi 

vec     let  roches  ii^  ^   *       i»   •  i  i 

$rrinUiqiiP!(.       pour  la  plupart  une  certaine  liaison  avec  les  roches 

granitiques.  Nous  avons  déjà  vu  que  la  mine  de 
cuivre  de  Fos  est  au  contact  même  du  graoite  et 
des  marnes  crétacées,  et  ]a  pyrite  de  cuivre  y  est 
associée  à  ces  deux  ordres  de  terrain;  legite  cui- 
vreux de  CauuveiUes,  qui  donnait  d  abord  de  belles 
espérances,  mais  qui  s'est  tout  c^  fait  appauvri  à 
une  certaine  profondeur,  se  trouve  à  la  séparation 
du  granité  et  des  roches  calcaires  et  schisteuses  du 
terrain  de  transition ,  de  plus  la  présence  du  fer 
carbonate  et  d'hématite  le  rattache  aux  gisements 
de  minerai  de  fer.  Rajouterai  qu'aux  environs  de 
Vicdessos,  on  trouve  souvent,  ainsi  qu'on  l'a  re- 
marqué, il  y  a  déjà  longtemps,  des  veines  de  py- 
rite cuivreuse  et  de  galène,  soit  près  de  la  limite 
du  granité,  soit  dans  les  points  où  il  s'est  fait  des 
injections  granitiques;  dans  le  gite  de  Rancié  lui- 
même  on  trouve  quelquefois  des  minéraux  de 
cuivre.  Les  gisements  d'Argentières  et  de  Laquore 
si  riches  en  plomb  carbonate ,  l'ancienne  mine  de 
plomb  de  Castelminier  et  la  mine  de  cuivre  des 
Escanérades,  situées  aux  environs  d'Aulus,  se 


DU  TBRRAIII    DB   TRANSITION    DES    PYftÉ£lâ«S.    QJ 

trouvent  dans  le  même  calcaire  que  la  mine  de 
Rancié  et  à  une  distanoe  peu  conâdérable  du 
granité. 

Dans  la  vallée  de  Luchon  ^  au  pied  du  port  de 
Yénasque,  on  a  fait  des  recherches  sur  des  fiions 
de  galène  argentifère  qui  se  trouvent  dans  les 
schistes  de  transition,  mais  peu  éloignés  de  la 
masse  granitique  de  Crabioules.  JTai  onaervé  aussi 
dans  la  vallée  de  FEssera  de  petits  filons  et  veines 
de  galëne  dans  les'  schistes  et  calcaires  à  travers 
lesquels  s'est  fait  jour  le  granité. 

Le  gisement  de  cobalt  arsenical  de  Im  vallée  de 
Gistaîn,  qui  a  été  exploité  jusqu'au  commence- 
ment de  la  révolution  françMse  et  qui  a  donné 
lieu  k  des  travaux  importants,  est  placé  dans  des 
couches  de  schiste  argileux  et  de  calcaire  de  tran- 
sition qui  reposent  immédiatement  sur  le  granité. 

On  exploite  sur  le  versant  espagnol  des  Pyré- 
nées^ au  milieu  même  du  granité  qui  constitue  le 
cirque  de  Gélever  (vallée  d'Esterry)  et*  sur  le  bord 
du  lac  qui  occupe  le  centre  de  ce  cirque,  des  filons 
de  pyrite  et  de  mispickel  argentifères,  accompa- 
gnés d'un  peu  de  pyrite  cuivreuse. 

Enfin,  je  rappellerai  ici  que  les  pyrites  de  fer 
qui ,  d'après  les  observations  de  M.  François,  pa- 
raîtraient renfermer  des  traces  d'or,  se  troufent 
abondamment  répandues  dans  lesschistes  qui  avoi- 
sinent  les  granités;  mais  on  en  trouve  aussi  dans 
les  dépôts  sédimentaires  en  contact  avec  d'autres 
roches  ignées,  telles  que  les  ophites. 

Cependant  on  reconnaît  que  dans  les  Pyrénées 
les  substances  métalliques,  de  même  que  les  mi- 
nerais de  fer  paraissent  être  en  connexion  avec  les 
roches  granitiques,  tandis  qu'en  Bretagne  les  gise- 
ments de  minerais  de  plomb ,  de  zinc  et  d'argent 

Tome  fV,  i844*  7 


\ 
\ 


gS  ESSAI   SUR    LA    CLASSIFICATION 

sont  plutôt  en  relation  avec  des  porphyres  amphi* 
boliqoes  :  toutefois  il  parait  y  avoir  une  certaine 
analogie  entre  la  pi*odiiction  des  substances  mé- 
talliques qui  s'est  faite  à  la  suite  d'éruptions  de 
roches  pi utoniquesandlemies)  granitiques  ou  por- 
.phyriqaea  et  la  formation  des  solfatares,  des  fu- 
anaroUes  et  des  sourœs  chaudes  contenant  de  la 
aîUee »  des  alcalis ,  ou  antres  substances  minérales, 
formation  qui  a'c^re  à  la  suite  des  éruptions  vol- 
canîquei  modernes.  . 
DtapoiNioa  te     A? aot  de  terminer  ce  qui  concerne  les  gttes 
JJjJ^*^UJJmétalliftres,  j'ajouterai  encore  quelques  obserya* 
■te  préi  ^  Ifttiony  relatives  à  leur  disposition  et  à  leur  allure. 
^^"^'^^  Dans  les  Pyrénées,  de  même  qu'en  Bretagne,  les 

minemis  die  fer  oonstituentranementde  véritables 
AloM,  oaaont  plutôt  des  amas  très4rréguliers  qui 
«ont  intercalés  entre  les  couches  et  qui  se  trouvent 
kabitaeHemeot  à  une  petite  distance  de  la  sur- 
face, ne  s'éteodant  pas  h  une  grande  profondeur  : 
en  effet,  les  mines  des  Pyrénées  orientales,  qui 
sont  groupées  aetoui*  du  massif  granitique  du  Ca- 
•  nigott  vont  lividemnaent  en  s'amincissaot  vei*s  le 
bas  et  beaucoup  semblent  même  disparaître  à  une 
certaine  profondeur.  Il  en  est  ainsi  au  ^te  si  puis- 
sant de  nancié,  qee  Ton  a  regardé  longtemps 
comme  inépuisable  ;•  m^is  les  travaux  fuits  dans 
les  parties  inférieures  et  le  percement  de  la  galerie 
Becquey  ont  démontré  son  amincissement  et  ont 
fait  pr^ger  la  fin  de  cette  exploitation  dans  un 
avemr  plus  ou  moins  rapproché. 

La  même  disposition ,  mais  encore  bien  plus 
prononcée',  se  remarque  dans  les  amas  de  mine- 
rais de  fer  de  f  ouest  de  la  France,  ainsi  je  ne 
commis  pas  de  travatix  qui  aient  été  à  plus 
de  3o  mètres  au-dessous  de  la  surface  du  sol , 


DO   TERBAIN    DE   TRAMMTIOM    DES    PYRÉNÉES.    9g 

et  les  gites  qui  paraissaient  les  plus  riches  et  les 

f»ius  abondants  y  tels  que  Tamas  d*oxjdule  et  d'à- 
umino-silicate  de  Ter  du  Bas-Vallon ,  ou  Famas 
defer  oligiste  de^Coatquidarn,  ceux  que  d'après 
la  nature  et  les  caractères  du  minerai  on  eût  re- 
gardés comme  devant  s'approfondir  un  peu,  pa- 
raissent s'appauvrir  dès  une  petite  profondeur. 

Mais  les  gisements  de  la  Bretagne  paraissent  au  jj.^^^^ 

Premier  aspect  difiërer  complètement  de  ceux  des  pect  entre  !«•  gi- 
Pyrénées,  non-seulement  par  la  nature  ^^smine-JJJJJJ^^^ 
rais,  puisqu'ils  ne  renferment  pas  de  ferspathique^Prréiiéeieieeu 
mais  surtout  par  la*  position  géologique;  et  quoi- ^ ***"*••"*• 
qu'ils  appartiennent  à  une  période  i3eaucoup  plus 
ancienne  y  ils  offrent  une  apparence  analogue  h 
celle  des  minerais  d'alluvion ,  à  tel  point  que  Ton 
a  attribué  et  conservé  h  ces  gîtes  le  nom  et  la  qua- 
li6cation  de  minières ,  tandis  que  Ton  ne  peut 
hésiter  à  dbnâer  le  titre  de  mines  aux  gîtes  des 
Pyrénées. 

Les  amas  de  minerai  de  fer  de  la  Bretagne  se 
montrent  ordinairement  k  découvert  à  la  surface, 
et  il  faut  les  examiner  avec  soiâ  pour  reconnaître 
qu'ils  sont  interposés  entre  des  couches  de  schiste 
Ou  de  grès  dont  rinclinaisoh  est  ordinairement 
très-forte,' H  arrive  en  général  (voir la  y^.  1 4,  Pi-  II) 
ue  la  surface  du  sol  coupe  ces  amas  dans  le  sens 
e  leur  plus  grande  largeur;  il  en  résulte  qu'ils 
ont  été  exploités  à  ciel  ouvert  k  la  manière  des 
minières,  et  qu'on  a  dû  les  assimiler  à  ce  mode 
de  gisement.  Mais  dans  les  Pyrénées  les  gîtes  ne 
forment  que  des  affleurements  peu  étendus  à  la  sur- 
face; ils  sont  enchâssés  entre  des  couches  calcaires 
ou  schisteuses  qui  les  recouvrent  en  partie  (voir 
îa^.  i3,  l^L  If)^  de  sorte  que  l'on  a  du  y  pénétrer 
par  des  galeries  et  les  exploiter  souterramement. 


3 


100  ESSAt   SUR   LA   CLASSlFIC\TIO!f 

Je  ne  sache  pas  que  Ton  ail  cherché  à  rendre 
raison  de  cette  différence  d*aspect ,  aui  a  cepen- 
dant une  si  grande  importance  industrielle ,  et 
qui  a  fait  appliquer  aux  gîtes  de  la  Bretagne  la 
législation  des  minières ,  tandis  que  si  l'on  n'avait 
eu  ^ard  qu'à  leur  position  géologique  réelle»  on 
les  eût  considérés  comme  des  mines.  Cette  di£ë- 
rence  me  parait  tenir  à  ce  que  ces  gîtes  sont  pla* 
ces  au  milieu  de  couches  schisteuses,  friables  et 
facilement  destructibles ,  ou  au  milieu  de  couches 
de  grès  qui  sont  habituellement  disloquées  et  bri- 
sées à  la  surface.  Or,  le  sol  de  la  Bretagne  a  été 
soumis  pendant  la  période  tertiaire  à  des  causes 
diluviennes  qui  se  sont  étendues  sur  tout  l'ouest 
de  la  France,  et  qui  en  ont  érodé  et  dénudé  la 
partie  superficielle.  Les  traces  de  cette  action  se 
manifestent  partout ,  soit  par  l'aspect  du  terrain , 
soit  par  1  état  fragmentaire  des  grès  et  desschistes, 
soit  par  les  dépôts  argileux  et  arénacés  que  Ton 
trouve  si  abondamment  dans.fouest  de  la  France 
et  dans  toutes  les  positions  possibles ,  sur  le  haut 
des  plateaux ,  sur  le  penchant  des  collines  et  dans 
le  fond  des  vallées.  Cette  érosion  a  dû  détruire  la 
superficie  des  roches  de  transition  et  mettre  à  nu 
les  amas  de  minerai  de  fer  qu'elles  renferment. 
Il  est  beaucoup  de  gîtes  de  minerai  de  fer  en  Bre- 
tagne ou  l'on  reconnaît  fort  bien  que  la  partie 
supérieure  a  été  remaniée,  comme  je  le  mon- 
trerai dans  les  descriptions  géologiques  de  l'IUe- 
ei-Vi laine  et  de  la  Loire-Iuférieure  dont  j'ai  été 
chargé.  On  y  voit  des  fragmenta  de  grès  quartzeujc 
mélangés  de  minerai  de  fer,  de  cailloux  dequarts 
hyalin ,  d'argile  et  quelquefois  même  de  sable» 
En  voyant  cet  ensemble  de  matières  diverses,  oa 
est  porté  à  regarder  ces  gîtes  comme  tertiaires  ; 


DU    TBARAIN    D8   TRANSITION    DES    PYRÉNÉES.     lOI 

mais  après  un  examen  attentif  j'ai  reconnu  que  la 
partie  inférieure  de  plusieurs  de  ces  gîtes  est  en- 
caissée entre  les  roches  de  transition,  et  que  leur 
partie  supérieure  constitue  un  gisement  d'appa- 
rence allmnenne,  qui  résulte  dun  remaniement 
produit  à  Tépoque  tertiaire.  (Test  &  cause  de  cela 
qu'il  est  souvent  très-difficile  en  Bretagne  de  dis- 
tinguer les  gUes  qui  se  rattachent  au  terrain  de 
transition  de  ceux  qui  sont  Téritahlement  ter- 
tiaires, et  que  dans  les  états  statistiques  transmis 
chaque  année  à  l'administration ,  on  voit  que  cer- 
tains gîtes  ont  été  qualifiés,  tantôt  comme  gttes 
tertiaires ,  tantôt  comme  enclavés  dans  le  terrain 
de  transiâon. 

D'ailleurs  fl  arrive  quelquefois  en  Bretagne , 
surtout  daas  les  régions  un  peu  accidentées ,  que 
les  gisements  de  minerai  de  fer  ne  se  montrent  à 
la  surfaee  du  sol  que  sous  forme  d'indices ,  de 
veines  intercalées  entre  les  couches  du  terrain  de 
transition,  et  alors  il  &ut  enlever  une  assez  grande 
quantité  de  roche  stérile  pour  les  mettre  à  décou- 
vert ;  il  eu  est  même  quelques-uns  dans  lesquels 
on  pénètre  par  des  oriâces  étroits,  et  qui  sont 
exploités  souterrainement  à  la  manière  des  gites 
des  Pyrénées.  Geux*ci  se  trouvent  dans  des  roches 
bien  plus  dures  et  plus  solides  qui  ont  pu  résister 
aux  causes  de  dénudation  diluviennes;  d'ailleurs 
il  en  est  qui ,  dans  les  Pyrénées  comme  en  Bre- 
tagne ,  pourraient  être  exploités  à  ciel  ouvert ,  si 
la  roche  qui  les  encaisse  n'était  pas  aussi  dure  et 
ne  donnait  pas  Keu  k  des  frais  d'abattage  très- 
oeàteux ,  tandis  que ,  en  raison  métne  de  sa  dureté 
et  de  sa  soKdité ,  on  peut  y  faire  des  excavations 
immenses,  qui  se  soutiennent  d'elles-mêmes  pen- 
dant un  certain  temps. 


102  ESSAI    SUR    LA   CLASSIFICATION 

Im  mioei  né-  L^s  ixiiues  métalliques  des  Pyrénées  ofl&*ent  dans 
^émSTaeDiteê  ^^^^  ^^Wu^e  un  peu  de  ressemblance  avec  celles  de 
que  cijief  de  la  la  Bretagne;  on  trouve  en  effet  dans  ces  deux  pajs 
^SSSmtmS^  une  foule  de  veines  et  de  filons  sans  régularité  ni 
toodmr.  sans  suite,  et  même  les  filons  qui  présentent  un 

peu  de  continuité  dan9  le  sens  cie  la  longueur,  et 
qui  ont  assez  d'importance  pour  être,  exploités  ne 
paraissent  pas  se  prolon^r  très-avant  dans  le  sens 
de  la  profondeur.  En  emt  p  les  exploitations  qui 
ont  été  établies  à  différentes  époaues  dans  les  Py- 
rénées ne  se  sont  jamais  app#t>tonaiea  :  les  travaux 
de  mines  métalliques  les  plua  pYt>ronda,  ceux  du 

Site  cuprifère  de  Bieiigorry  n*ont  pas  été  prolongés, 
/après  M.  de  Charpentîex:,  àplua  de  quatre-vingts 
toises  au^-deasous  du  sol  de  .la  vaVée,  et  là  le  filoo 
^t  devenu  fort  pauvre,.  Lea  travaux  des  nnnes  des 
environ^  d'Aulus^  qui  somt  fort  aocieps,  n'onl  ja- 
mais été  pousséaà  une  grande  profondeur  :  la  mine 
de  cuiyrç  de  Canaveilles  s'est  tout  à  fait  aj^pauvrie 
à  une  trèa-petite  distance  au-deaaoMsde  la  surface* 

U  parait  que  les  gitea  de  la  Bretagne  »  de  mémo 
que  ceux  des  Pyrénées  i  ont  peu  d'étendue  dans  le 
sens  de  la  profondeur;  en  effet,  les  travaux  lea 
plus  profonds I  ceux  de  lamine  d^  Huelgoët  ne 
spnt  qu'à  ^80  mètres  au-dessous  du  joor  et  il  est 
incontestable  que  }a  richesse  du  filon  a  dimiaué 
oonsidérabkment  à  mesure  que  la  profondeur  aug- 
mentait ,  au  point  d'inspirer  de  sérieuses  inquié- 
tudes pour  l'avenir  de  Vexploitatiop  ;  les  princi- 
paux travaux  de  PouUaouen  et  ceux  de  rancienoe 
mine  de  Pontpéan  n'ont  paa  été  poussés  au-dessous 
de  i3o  mètres»  et  l'on  a  reconnu  aosM  .an  appau- 
vrissement très-sensible  dans  ces  gttes. 

D'ailleurs,  le  fait  d'une  dimiAUtion  de  richesse 
dans  la  profondeur  n'est  peut-être  pas  particulier 


DU   TERRAIN    DE   TRANSITION    DES   PTRÉNÊBS.    Io3 


aux  Pyféaée&f  ni  k  Touest. delà  France;  carqiiaad 
on  visite  les  principales  mines  métalHqma  de  la 
France^  .telles  que  celles  de.Vialla^,.  Villefort» 
Pontsibau.d  et  Chessy ,  ^ui  se  trouvent  tontes,  pla« 
cées  oa^s  d^  sckistes  cristallins  et  au  voisinage  ou 
au  coaUiot  npème  du  gpsinite  (ainsi  dans  une  posi^ 
tion  semblable  à  celle8.des  Pyrénées)  et  quand  on 
les  coo^pare  àcellesde  TAUepidgiiç,  de  ClauslliaU, 
Âadréasberg ,  Freyberg,  eUu^  on.  est.  étonné  de 
voir  que  les  tmi aux  n'aient  été  poussés  qu'à  mie 
si  petite  distance  d^  U  surfaM.  Ainsi  les  mises  de 
Cbessy  f  qui  sont  les  plus  profondes  de  celles  que^ 


je  vieoe  de  citer ,  ne  s^élendent  .pas^au-deBsous  de 
:ioo  mètres»  et  d'après  la  dispositioDidu  gisement, 
il  est  à  craindre  ^e  cette  masw  métaUiqiie,  qida 
étési^cbe  ea  certaines  parties  ne  devienne  stérile 
à  oe  aiveaMb  Mais.jusqu  è  ce  jour,  on  ab  peut^saN* 
voir  aveceertitiidie^  toute  :de  ren^fshes  dirigées 
vers  oe  bot,  si.-U  i^îcbesse  des  autres  mines  ira  es 
dîminaant  aiHiessoua  des  mveauji  actuels»  ou  bien 
SI  le  peu  de  .pvQfondeiir  des  travaux  oe  tiesl  pas  è 
la  manière  cU>nt  TexploitatioB  a  été  conduite ,  au 
peu  d'extension  Welle  a  reçue  et  aussi  dans  qoeU 
ques  cas  à  la  difficulté  de  TépuiseaKnt  des  eaux. 
Je  vais  terminer  ce  mémoire  par  qudques  ob<- 
servttiîoos  relatives  aux  sources  minérales  et  ^^i^^^màiSî^*^ 
maies:  il  n'est  personne -qui  ne  soit  frappé,  enta  PyréaéM. 
visitant  les  PyrénéeSn  du  grand  nombre  despurceé 
minérales  aui  jaillissent  de  ces  montagpes  et  qui) 
possèdent  des  propriétés  chimiques  et  thérapeute, 
ques  incontestables:  Danssonintéamsaiitm^iiicnsn. 
mr  les  eaux  naiAéralesdes  Fyiénées^M»  FesKUm  ai 
énoneé  un  fait  géotogione.tenlsmiuable  ^  c'es%  quq 
cioiu»  leseanx  tbsm^aiessalftMWuseadesPxMiéar 
jaillissent  daas  le  terrain  primitif»  et  quelquefois  à 


I04  BSSAI    SDR  LA    CLASSIFICATION 

la  limite  de  ce  terrain  et  de  celui  de  transition.  » 
Dogiieamt  ém     Je  crois  qae  le  gisemedt  des  sources  thermales 
*'*•"'■''•  sulfureuse»  peut  être  défini  d'une  manière  plus 
spéciale  et  exprimé  avec  plus  de  précision  en  di- 
sant qu'elles  jaillissent  soit  du  granité ,  suit  des 
roches  de  transition ,  et  que  presque  toujours  le 
point  d'émergence  est  situé  près  de  la  ligne  de  sé- 
paration du  granité  et  des  roches  stratifiées ,  quelle 
que  soit  leur  nature,  pourvu  qu'elles  appartien- 
nent au  terrain  de  transition  :  c'est  ce  que  je  vaia 
naontrer  par  une  énumération  rapide  des  princi- 
pales sources  sulfureuses  des  Pyrénées  que  j'ai 
visitées  en  i84i-  Si  l'on  commence  par  les  Pyré- 
nées orientales  y  on  voit  que  les  sources  du  Vernet 
sQurdent  à  l'endroit  où  les  couches  de  schiste  et  de 
calcaire  reposent  sur  le  pied  de  la  masse  granitique 
du  Ganigou  ;  les  bains  d'Arles  qui  étaient  connus 
des  Romains  et  qui  fournissent  une  quantité  d'eau 
très-abondante ,  sont  dans  une  position  semblable, 
près  de  la  jonction  du  granité  et  des  roches  schis- 
teuses de  traosition.  Les  sources  d'Ax,  les  plus 
importantes  de  l'Ariége,  dont  le  nombre  est  supé- 
rieur ik  5oet  dont  la  tenvpérature  s'élève  jusqu'à  76% 
se  font  jour  dans  les  intervalles  qui  séparent  le 
granité  et  le  schiste  argileux  de  transition.  Les  eaux 
de  Las  Caldes^  dans  la  vallée  d'Andorre,  sortent 
de  couches  schisteuses  placées  près  du  granité  et 
traversées  par  des  veines  de  cette  roche.  Les  sources 
de  Bagnères -de-Luchon ,  les  plus  riches  de  toutes 
en  principe  sulfureux,  sourdent  à  la  ligne  de  con- 
tact du  granité  et  d'un  schiste  de  transition  méta- 
oaorphique,  changé  en  micaschiste.  Les  eaux  sul- 
fureuses que  l'on  trouve  dans  la  vallée  deTEssera, 
presque  au  pied  de  la  Maladetta ,  sortent  à  la  se- 
paratk»  du  granité  et  de  ooudies  schisteuses  et 


DU   TCRRAIN    DE   TRAKSITION    DES   PTRÉMBES.    105 

calcaires  transformées  par  places  en  dolomie.  Dans 
les  Haates-Pyrénées,  les  sources  de  Gaoterets  et  de 
la  Raillère  jaillissent  du  granité,  mais  tout  près  de 
kKmite  du  terrain  de  transition  ;  celles  de  Barbes 
sortent  de  couches  de  schiste  argileux  et  de  cal- 
caire adossées  au  granité;  lès  sources  deSaint*Sau- 
veur  jaillissent  aussi  à  travers  des  schistes.  Dans 
les  BsAses-Py rénées,  les  Eaux-Bonnes  sortent  d'un 
calcaire  cristallin ,  qui  ici  est  un  peu  éloigné  des 
masses  granitiques,  mais  il  peut  se  trouver  du 
granité  k  une  certaine  profoncieur  au-dessous  de  la 
surface.  Les  eaux  chaudes  situées  à  une  distance 
peu  considérable  desEaux»Bonnessourdent  à  tra- 
vers le  granité ,  mais  très-près  de  sa  jonction  avec 
le  calcaire  de  transition. 

Ainsi  il  résulte  de  eetle  énumération  des  prin- 
cipales sources  thermales  et  sulfureuses  des  Pyré-» 
nées,  que  leur  gisement  est  ordinlairement  peu 
élcHgné  de  la  ligne  de  jonction  du  granité  et  des 
roches  de  transition,  schiste  ai|^eux,  schiste - 
modifié  ou  micaschiste  et  calcaire,*  et  qu'elles 
soardent  à  travers  Tune  quelconque  de  ces  rodies. 
U  parait  donc  q«e  lespoints  de  séparation  du  granité 
et  des  rodies  stratiliées  anciennes  offi^ent  les  condi* 
tionslesplusfavorablesà  l'émergencede  cessources. 

Outre  les  eaux  sulftireuses ,  les  Pyrénées  pos- 
sèdent d'antres  sources  noinérales,  salines,  ferru- 
gineuses ,  etc.  ;  mais  ces  eaux  jaillissent  dans  les 
parties  inférieures  d^ss  vallées,  de  rodies  secon- 
daires, jurassiques  ou  crétacées,  qui  viennent 
s'appoyer  sur  les  terrains  anciens.  Quelquefois 
ces  sources  sont  aussi  sulfureuses ,  mais  acdden- 
tellefDent;  c'est  nn  fait  remarq  gable  de  voir  que 
le  granité  et  les  terrains  anciens  renferment  seuls 
des  sources  snlfiireuses  natureUes  que  M.  Fontao 


\ 


I06  ESSAI    SUR  .LA   CLASSIFICATION 

•SL  SU  distinguer  avec  beaucoiip  de  sagacité  de 
celles,  qui  ue  deviexuient  suinjreusef  qu'acddeD* 
tellement,  p'ir  une  réduction  des  sulfates  opérée  à 
la  surface  du  sol  ou  près  de  la  suriace. 
.  Cette  association  exclusive  des  eaux  thermale» 
sulfureuses  avjec  les  terrains  granitiques  et  lea 
schistes  anciens  est  un  fait  général ,  et  qui  a  Heu 
aussi  pour  d'ai)(res  contrées ,  lundis  que  les  sources 
salines  et  autres ^  nêipe  thermales,  se  rencon-^ 
trçnt  dans  les  terraina  les  plva  modernes»  tels 
€fae  le  terrain. tertiaire  des  Landes,  où  sç  trou- 
vent l^s  sources  salines  de  Dax  dont  la  tempéra- 
ture e^  de  6o*,  .       ^ 

Néanmoins  il  est  singulier  que  les  aourcessul-* 
fureuses. naturelles,  qpi  sont  si  multipliées  dans 
les  Pjrrénéesy  se  reaoontrent  çtcrarem^At  aillenra» 
même  dans  les  régions  où  se  trouvent  des  tercaina 
granitiques  ou  d(BS  terrains  de* transition ,  et  où  il  y 
a  d'ailleurs  des  sources  chaudes. 
Lt  Bretagne     On  serait  porté  à  croire  qa  U|i9  simililAide  dana 
MuraS^hOTma^  la  constitution  géologique  du  terrain  dût  entraîr* 
^  'rSS^^^  J^  ^^^  ^"^^  '^  présence  de  sources  seeablableB  »  ac^it 
î^que  *wÂa^  p^i*  1^  nature  deç  substances  tenues  eu  diisahuion» 
111  *^^^id^T^^^^^  par  le  degré  de  thermalité;  maiaai  l'on  éomi-- 
rénéei.  *  ^  ^' pare  les  Pjrénées  à  l'ouest,  de  la  France  qui.  pré- 
sente de^  relatiops  analo^»  de  ciHQpoaition ,  qui 
est  formé  de  niéme  que  le  oiassif  central. des  Pyr 
rénées,  de  roches  de  trai»sitioii  trav^raéeai  par  de 
npmhreuses  masses  granitiques ,  oi»  doit  être  sur* 
pris  de  ne  trouver  oans  la  presqu'île  d«  ftgeltfm? 
que  des  sources  ferrugineuses  k  la  tempérâtura- 
ordinaire,  qui  sont  sans  importance^  et  data  1^ 
propriétés  tbà^peutiquea  sont  presque  nulles»  IV 
résulta  de  1^  qu^  U  natMft  dm  rocheair^ptims  mt^ 
Tàge  des  dépôts  sédimentaires  qui  les  accompa* 


DU   TERBAIN    0B   TRANSITION    DES    PÏRÉNjèBS.    lO^ 

gnent  ne  sont  pas  les  seuls  éléments  qui  inflnenlf 
«irla  préseocctaeftsoureesmiDérales  et  tkemiales. 

Plusieurs  causes  me  paraissent  exercer  une    pm  fiMut  qui 
actioQ  âimultanée  sur  la  formation  det  sourees^tofl««itsar  reii- 
thermales  (i);  le  genre  d'accideatation  de  la  coii« ^^TSemialif .  * 
trée,  la  nature  du  terraia,  rép<M}ue  à  laquellr 
ont  apparu  à  la  surface  du  aol  les  roches  âriipK 
tives  qui  sont  évidemmeot  en  relatrao  wfm  le 

E' sèment  des  eaux  thermales  y  ou  bw»  Tépoipie  k- 
quelle  a  été  soulevé  W  larcain  d'où  elles  sortent. 

.  Je  vais  citer  quelques  laits  de  rensemUd  des*  p^^ti^  f^^ 
aoels  semUe  râalter  une  certaine  dépeodasee^e  sImbms^  ^ 
entre  le  gisenieot .  de,  eea  eauxet  l'âge  des  sonUMiigedcftooièvs- 
irement»  qui  oat  disloqué  le  sol.d'uoe  onntrée.      toraé^ieMid'M 

.  Les  didoeatioBs.  qu'a  éprpuvées  l'ouest  de  IttiSStréa. 
France  remoi^cônt  à  Fépoque  la  plœ  ancrenne 
(sjifstdmes  du  We^Unore^and  *  et  def-  IiaUpns  des 
Vosges);  un  peu  plus  tard  y  les  laaibëaiix  houîH 
le»  JméBBûmé»  à  la .  surface  (ki  terrasa  ancieii  ont 
été  soulevés;,  mais  .on  nie  connaît  dan^  tonte  oeiM 
r^k>n  aucune  roche  éruptive  qui  «ssoît  fait  jour 
pendant  les  périodes  secondaire  et  tertkise.  Ainsi 
cette  partie  de  la  Fratû^ei  que  l'on  peut  eoBsidérsr 
comme  ayant  été  formée  et  comme  aywit  pWi 
son  relief  pendant  la  première  période  géologique^ 
est  remarquable  par  l'absence  de  toute  sourcfer 
thermale.       . 

\  Les  départements  du  nojrd  de  la  France  ^  èe^ 
Ardennés  et'de  l'Aisne ,  qui  renfement  des  ter^ 
rains  4^  transition  et  qui  n'ont  subi  rintlitence 
lÀea  marquée  d'aucun  phénomène  de  soulève^ 


H)  Je  parte  iei  dés  sources  (herroales  en  général, 
qntllssqoesÉicnt  les  snbstanoes  qu'ellss  lieansot  sn  dis* 
sdation ,  snlfureuses  on  non. 


I08  ESSAI    SUR   LA   CLASSIFICATION 

ment  moderoe ,  ne  possèdent  pas  d'eaux  ther- 
males. 

Il  parait  qu'il  n'existe  pas  non  plos  de  sources 
de  ce  genre  dans  la  Suède,  la  Norwége  et  la  Fin- 
lande, quoique  ces  contrées  soient  composées 
essentiellement  de  schistes  cristallins  et  de  granité, 
mais  leur  formation  et  les  soulèvements  qu'elles 
ont  éprouvés  datent  d'une  époque  très-ancien ne« 

La 'même  observation  s'applique  k  une  partie 
très-étendue  de  l'est  de  l'Angleterre. 

Mais  nous  voyous  au  contraire  les  Pyrénées  et 
les  Alpes  soulevées  à  une  époque  géologique  assez 
récente,  très-riches  en  sources  thermales.  Dans  ie 
massif  central  de  la  France,  nous  trouvons  plu- 
sieurs sources  chaudes,  mais  elles  baraissent  être 
en  rapport  avec  des  phénomènes  d'éruption  mo- 
dernes et  principalement  avec  les  phénomènes 
volcaniques  qui  se  sont  produits  bien  longtemps 
après  le  soulèvement  de  cette  vaste  protubérance. 

Dans  l'ilede  Corse,  les  sources  thermales  sont 
non(ibrenses ,  et  Tcm  y  voit  beaucoup  d'eaux  sul- 
fureuses qui  sortent  du  granité  et  qui ,  d'après 
leur  gisement  et  leurs  propriétés,  doivent  être 
sulfurenses  naturelles  de  même  que  celles  des 
Pyrénées  :  ces  sources  sont  vraisemblablement 
en  rapport  avec  le  soulèvement  des  ties  de  Corse 
et  de  Sardaigoe  qui  est  très«moderne. 

Parmi  les  sources  thermales  de  France ,  celles 
qui  paraissent  se  rapporter  aux  phénomènes  de 
soulèvement  les  plus  anciens  sont  celles  des 
Vosges;  elles  sortent  les  unes  du  granité  (celles 
de  Plombières),  les  autres  du  grès  higarré  (celles 
de  Bains), 'mais  leur  point  d'émergence  est  voisin 
de  la  ligne  de  séparation  de  ces  deux  roches*  Je 
ne  saurais  dire  à  quel  système  de  dislocation  oo 


t>C   TBRRAIK    DE  TAAHStTlON    DBS   t»¥RÊ!IÉËS.    IO9 

peut  ratUcber  ces  eaux  thermales  ;  néamnoiafl , 
aaprès  leur  position,  il  est  probable  que  le  sys- 
tème dont  elles  dépendeat  est  postérieur  au  grès 
bigarré. 

Les  souroes  chaudes  de  rAIleniagoe  et  de  !*!« 
talie  sont,  pour  la  plupart»  de  même  que  celles 
de  France ,  en  relation  avec  des  phénomènes  de 
soulèvement  assez  modernes.  On  peut  ajouter  que 
les  contrées  qui  ont  subi  à  une  époque  récente,  ou 
qui  subissent  encore  aujourd'hui  l'action  de  causes 
volcaniques,  possèdent  presque  toujours  des 
sources  chaudes. 

Le  point  de  vue  sous  lequel  je  considère  ce 
phénomène  et  la  relation  que  j'e  cherche  à  éla- 
nlir  ,  entre  ià  présence  des  sources  thermales  et 
Tépoque  la  plus  récente  à  laquelle  une  contrée  a 
été  bouleversée  par  des  causes  d'éruption  ou  de 
dislocation,  ne  doivent  être  considérés  que  comme 
une  hypothèse  qui  pars^t  ressortir  de  l'examen 
d'un  certain  nombre  de  faits,  maiis  qui  demande 
à  être  conrirmée  par  de»  observations  plus  multi- 
pliées. D'ailleurs  une  relation  de  ce  genre,  si  elle 
existe 9  ne  peut  avoir  qu'une  valeur  générale  et 
dans  des  applications  de  détails  elle  pourrait  con- 
duire à  des  conséquences  inexactes  :  ainsi  le  mas- 
sif des  Pyrénées  est  incontestablement  beaucoup 
plus  riche  en  sources  thermales  que  celui  des 
Alpes ,  quoiqu'il  ai(  été  soulevé  à  une  époque  plus 
aocienoe  ;  et  dans  une  même  région ,  dans  l'Au- 
vergne par  exemple,  nous  voyons  dans  le  dépaiv 
tement  du  Puy-de«Dome  un  grand  nombre.de 
sources  thermales ,  tandis  que  dans  le  Cantal  on 
ne  connaît  que  celles  de  Çhaudesaigues.^ 

Cependant  il  est  curieux  de  vérifier  «i  le  phé- 
nomène des  sources  thermales  qui  se  produit  à  la 


I  lO  ESSAI    SUR   LA   CLASSIFICATION 

suite  des  périodes  volca niques  ou  éruptives  ne  se 
maaifesle  plus  après  un  laps  de  tennps  plus  on 
moine  considérable ,  et  si  les  contrées  qui  n'ont 
pa9  été  iwaleversées  par  des  ai^tioBs  plnConiennes 
depuis  une  époque  un  peu  ancienne  sont  nécessai- 
rement dépourvues  de  sources  thermales.  D'ail- 
leors,  pour  résoudre  cette  question  de  manière 
è  ne  laisser  aucun  doute,  il  faudrait ,  si  l'on  pos- 
sédait tous  les  éléments  nécessaires,  faire  un  ta- 
bleao  de  toutes  les  sources  chaudes ,  en  indiquant 
les  principales  circonstances  de  leur  gisement,  la 
nature  4^8  roches  d'où  elles  sourdent ,  la  disposi- 
tion des  terrains  stratifiés,  les  phénomènes  de 
dislocaiioii  qui  les^ont  infléchis,  les  roches  érup- 
tives que  Ton  trouve  dans  le  voisinage ,  et  le  degré 
d'élévation  des  montagnes  environnantes. 

La  température  des  sources  chaudes  dépend 
très-probablement  de  la  chaleur  que  possèdent  les 
roches  d'où  elles  sourdent  ;  alors  il  est  vraisem- 
blable que  dans  certaines  contrées ,  ainsi  dans  les 
pays  où  l'action  volcanique  a  cessé  depuis  peu  de 
temps  et  dans  ceux  où  elle  se  manifeste  encore 
maintenant ,  les  eaux  qui  pénètrent  à  l'intérieur 
de  la  terre  ne  doivent  pas  avoir  besoin  pour  de- 
venir chaudes  de  descendre  aussi  bas  que  dans  des 
contrées  telles  que ,  par  exemple,  les  environs  de 
Paris,  où  il  y  a  une  épaisseur  très-considérable  de 
terrain  sédiqientaire ,  et  où  il  ne  s'est  produit  dé- 
pens longtemps  aucune  action  ignée. 

Peut-être  quelques  sources  dont  la  température 
est  très^élevée  émanent-elles  du  sein  de  la  terre 
à  l'état  gazeux,  pour  prendre  l'état  liquide  près 
de  la  surface,  comme  cela  arrive  quelquefois  dans 
le  voisinage  des  volcans  ;  mais  il  est  beaucoup  de 
sources  chaudes  qui  doivent  se  former  par  suite 


I. 


DU    TBRRAIM    DE    TRANSITION   DBS  PYRÉNÉES.    1  1 1 

de  la  pénétration  cfeaux  superficielles  à  rintérieur 
4e  la  terre.  Or  si  Ton  fait  abstraction  deiâ'tiature 
da  terrain ,  il  est  facile  de  voir  qu'inie  région 
moDtagnease  semble  plus  propre  qu'un  pays  de 
"daines  à  faire  naître  ce  genre  de  sources  ;  aipsi 
ur  formation  pourrait  avoir  lieu 'dans  les  Alpes 
on  dans  les  Pyrénées  ^  par  suite  de  circonstances 
faciles  à  c0ncef>oir.  Goinsidérons ,  ett  effet ,  les 
sources  thermales  qui  sourdent  à  Bagnère^e- 
Lochon,  &  "GiO  mètres  environ  au-dessus  du  ni- 
veau de  ttf  mer; cette  vallée  est  dominée  parles 
doies  gratiitiques  de  Grabioules,  qui  ont  3.iio 
mètres  d'élévation.  Or  supposons  qu'il  cette  hau- 
teor  il  s'infiltre  de  l'eau  à  travers  les  fentes  du 
terrain  ;  ce  poîM  élalkit  élevé  de  3oo  mètres  envi- 
ron au-dessus  de  laiiraite  des  neiges  perpétuelles, 
l'a  tempénitui'é  moyenne  de  Vannée  doit  y  être 
d'environ  —  5^ ,  et  par  suite  telle  doit  être  la 
température  des  couches  supérieures  du  sol.  Si 
l'en  admet  un  accroissement  de  température  de 
'l*|Kir  3o  mètres,  on  voit  que  les  eaux  en  arrivant 
à  la  profomdeuf  de'6io  mètres  au*-dessus  de  la 
imer  Ou  2.5ùo  mètres  au-dessous  de  leur  poiùt 
de  départ  auront  pris  la  température  de  78*,3. 
Maïs  pour  Apparaître  au  jour  h  BagAères-de-^Lu- 
dion,  au  pied  de  la  montagne,  les  eaux  soi^t 
obligées  de  traverser  une  assez  grande  étendue 
de  terrain ,  et  pendant  ce  parcours  elles  doivent 
perdre  une  partie  de  la  chaleur  qu'elles  ont  ac- 
qcrise  ;  néanmoins  comme  elles  sont  soumises  à 
leur  point  le  plus  bas  k  une  pression  considérable, 
elles  doivent  parcourir  assez  rapidement  la  dis- 
tance qui  les  isépare  du  point  d'émergence ,  et 
comme  les  roches  ont  une  faible  cûndactibilité 
peur 'la  diakur,  k' déperdition  ne  doit  pas  être 


tta       ESSAI  stu  La  classification,  stc, 

fort  grande^  et  Toli  pourrait  alors  coacevoir  que 
des  eaux  qui  ont  acquis  une  température  de  près 
de  80*,  conservent  60  et  quelques  degrés  à  leur 
apparition  au  jour;  ainsi  la  ihermalité  des  sources 
de  Bagnères-de*Luchon ,  qui  ne  dépasse  pas  66*, 

Sourrait  s'expliquer  d'une  manière  assez  simple, 
lais  si  Ton  faisait  le  même  calcul  pour  les  eaux 
d'Ax  (Ariége),  qui  ont  jusqu'à  ^6"^  de  tempéra* 
ture,  et  qui  sont  situées  au  pied  de  cimes  dont 
Télévation  est  de  beaucoup  inférieure  à  S.ooo 
mètres ,  on  voit  que  pour  rendre  compte  de  leur 
degré  de  thermaiité ,  il  serait  nécessaire  de  sup- 
poser que  les  eaux  descendent  au-dessous  du  niveau 
de  la  vallée  de  TAriége ,  pour  remonter  ensuite 
au  point  où  on  les  voit  émerger.  D'ailleurs  ce 
n'est  pas  dans  le  voisinage  des  cimes  les  plus  éle- 
vées que  jaillissent  les  sources  les  plus  chaudes; 
et  les  eaux  de  Bagnère^e-Bigorre ,  par  exemple, 
qui  sourdent  dans  la  vallée  de  l'Adour,  à  une 
distance  un  peu  grande  de  la  ligne  de  faite  et  du 
pic  du  Midi,  la  haute  cime  la  plus  voisine,  ont 
cependant  one  température  supérieure  à  80*.  On 
peut  encore  citer  les  sources  de  Dax ,  qui  sont  à 
00"*  et  qui  jaillissent  dans  un  pays  de  plaine,  et 
en  un  point  déjà  éloigné  des.  Pyrénées.  Coasé- 
quemment,  si  la  présence  de  montagnes  élevées 
autour  d'une  vallée  semble  favoriser  la  formation 
de  sources  thermales,  cette  cause  est  loin  d'agir 
seule,  et  peut-être  n  est-elle  que  très-minime  ou  * 
même  presque  nulle,  comparativement  à  l'in- 
fluence des  phénomènes  plutoniques ,  d'éruption 
ou  de  dislocation  qui  ont  agité  le  sol  à  une  époque 
plus  ou  aïoins  récente  et  déterminé  le  soulève- 
ment des  montagnes  ou  des  divers  aaoidenta  que 
pr^nte  le  relief  d'une  contrée. 


a 


IfOTB 


Sur  le  tympan  de  Lafàyey  employé  comme  ma- 
chine  soufflante  par  M.  l oberverweser  Franz 
JUschner^  à  F  usine  d'Hammerau  {Bavière)^ 

Par  M.  L,-P.  DBBE1*1*6  •  Élèvv-Iiifèoiaor  to  ttlocii. 


M.  \t  conseiller  autrichien  Débrecsenj.  employa 
le  premier  le  ^mpan  de  Lafaye  comme  machine 
soofiQante,  à  Yaida  Huoyad,  en  Transylvanie ,  ei 
en  donna  la  description  dans  les  comptes  rendus 
pour  1 84 1  y  de  la  société  industrielle  de  la  basse 
Autriche. 

Ayant  eu  connaissance  de  -cette  machine, 
M.  Franz  Rischner  en  fit  aussitôt  construire  une 
petite  de  o"',876  de  large  et  d'autant  de  diamètre, 
avec  trois  cloisons  en  tôle. 

Les  résultats  furent  très^satisfaisants ,  et  Ton 
put,  avec  9  tours  par  minute ,  obtenir  un  courant 
d'air  qui  sortait  par  une  tuyère  de  o*,oo6  de  dia- 
mètre, sous  unepression  deo*,a68  d'eau,  sansdon- 
ner  lieu  à  aucune  oscillation  sensible  de  Teaa 
contenue  dans  la  bâche  où  se  mouvait  le  tympan. 

Cette  petite  machine  est  encore  en  activité,  et 
alimente  un  feu  de  chaufferie  pour  petits  fers, 
et  3  feux  de  maréchaux. 

£ncouragé»pâr  ces  résultats ,  M.  Franz  Risch- 
ner fit  alors  construire  un  nouveau  tympan  (re« 
Tome  ri,  1844.  8 


Il4  TYMPAll    DE    lAtATÊ  . 

présenté  dans  la  planche  ///)  de  a*,63  de  dia- 
mètre f  et  composé  dt  deux  compartiments  con- 
tigus  de  i°|i7  de  large  chacun,  ce  qui  fait  une 
longueur  ^ot^ilede  ^""934.  a»  b^  c,  sontles  trois  joues 
du  tympan;  deux  d*eiltre  elles  5  et  c  tsont  percées 
en  leuf  cetitre  d'buveituréd  clrculaii^es  de  3'  de 
diânièti>e. . 

Les  joues  2^  et  c  scmt  reliées  à  Taxe  d  par  les 
bras  6,  e'XJig.  7 )•  La  joue  a  est  également  fixée 
par  des  boulons  à  une  pièce  en  fonte  J  {Jig*  8  ) 
assujettie  sur  Taxe  d  par  des  cales  en  bois  g^  g. 

I,  {y  sont  les  tourillons  avec  leurs  coussinets 
supportés  par  les  piliers  /,  /'.  Le  tourillon  i  de 
Taïd  ttioteur  vient  s'assetoUer  ii  Taxe  d  du  t^rm- 
pan  y  aprètt  avoir  traversé  une  botte  à  étoupes  k 
{fig.  6;,  qui  sert  k  eiftipècfaefe*  l'eau  de  sortir  de  la 
raché  m,  où  elle  doit  être 'maintenue  exactement 
ft  la  hauteur  de  I^'axe  du  tympan  « 

h  est  le  cylindre  par  lequel  Tair  s'échappa  du 
tympan  pour  pénétrer  dans  la  caisse  à  vent  X, 
dans  laquelle  on  peut  entrer  à  laide  du  trou 
d'homme  p. 

La  caisse  à  vent  A  communique  à  sa  partie  in«- 
férieure  avec  la  bâche  m  par  l'ouverture  r  prati- 
quée dans  la  cloison  verticale  /} ,  de  sorte  que  1  eau 
s  y  élève  au  même  niveau. 

Les  supports  q^  des  cloisons  en  tôle  s^..*  sont  en 
bois  de  chêne  et  fixés  sur  les  joues  en  bois  a,  6,  c^ 
à  l'aide  de  vis  également  en  bois  le  long  de  courbes 
tracées  sur  ces  joues  comme  il  est  indiqué^/^.  5. 

Les  cloisons  en  tôle  ^,...  sont  fixées  par  des  vis 
Il  bois  sur  les  supports  q^...  et  mastiquées  avec  un 
lut  imperméable  à  Teau;  en  outre,  elles  sont  re-> 
couvertes  à  leurs  extrémités  par  des  lisières  en 
boid  ^,...  chevillées  sur  les  joues  a^b,  c. 


EMPLOYÉ   GOMME    MACHINE   SOUFFLANTE.       II!) 

u  sont  les  barres  en  boîs^  et  uf  les  tirants  en  fer 
qui  relient  tout  Vappareil. 

w  sont  les  pilotis  qui  supportent  les  deuis  lits  de 
cbarpente  en  bois  if',  x,  sur  lesquels  repose  toute 
la  aiachine. 

Le  cylindre  h  est  figuré  plus  en  grand  ayec  tous 
ses  détails  d'assemblage  dans  les^i^.  i  o ,  1 1  ^  1 2  et 

h  est  assemblé  sur  la  joue  c  à  Taide  des  bou- 
lons a  f  et  se  meut  librement  dam  Fintérieur  d'une 
ouverture  circulaire  pratiquée  dans  la  paroi  n  qui 
sépare  la  caisse  à  v^nt  X  de  la  bâche  m. 

Un  anneau  en  fonte  |3  est  assujetti  sur  la  paroi  n 
k  laide  deé  vis  y,  et  un  autre  anneau  i  est  aussi 
fixé  sur  le  cylindre  h  à  l'aide  des  vis  n.  Cet  an* 
neau  d  tourne  dans  un  anneau  concentrique  }^  fixé 
à  la  paroi  n  par  1%  potence  fi.  Un  godet  à  huile 
et  un  trou  qui  traverse  y  permet  de  faire  arriver 
constamment  un  peu  d  huile  de  hêtre  entre  les 
surfaces  de  frottement.  Enfin  ^  les  deux  anneaux 
P  et  ]^  sont  reliés  entre  eux  par  un  cylindre  en 
cuir  <f  recouvert  d'une  couche  de  caoutchouc  et 
serré  par  deux  anneaux  à  charnières  p ,  p ,  qui  se 
ferment  k  l'aide  des  vis  r  9  et  sont  fixés  sur  ^  et  j^ 
comme  on  le  yoitfig.  10.  1 1 ,  i:^  et  i3. 

Enfin ,  pour  diminuer  le  frottement  et  soulager 
la  potence  ^ ,  l'anneau  y  se  trouve  équilibré  par 
le  contre-poids  z ,  Jîg.  4. 

Le  frottement  occasionné  par  ce  mécanisme 
s'éleva  le  premier  jour  de  la  mise  en  activité  à  7'- 
de  la  force  développée ,  et  diminua  bientôt  «  par 
suite  du  poli  qu'acquirent  les  surfaces  frottantes, 
au  point  de  pouvoir  être  négligé ,  comme  le  mon- 
trent plusieurs  expériences  faiteâ  après  5  mois  de 
service. 


Il6  TYMPAN    DB   LAFAYB 

La  pertp  cTair  8*éleva,  comme  nous  le  ver- 
rons ci-après,  à  55,6  p.  o/o. 

Voici  comment  M.  Rischner  détermine  la  perte 
en  air  (voiry?^.  9). 

La  largeur  d'une  des  trois  cloisons  en  tôle  de 
cliaque  compartiment  étant  représentée  par  L ,  le 
diamètre  A3  par  D ,  la  distance  Ab  par  w^  et  la 
pression  de  Fair  par  une  colonne  d'eau  A,  on  a 
pour  la  quantité  d'air  théoriquement  lancée  par 
chaque  révolution  du  tympan  double  : 

Akeb  =  IV.  arc  gm , 
180«— arcsin 


i 
arcgiftsnyx 


i* 


t«0* 

et 
d'où 

9k 


180<H— iresio 


ç  =  3xaLXwir^D-^w^X \       *    / 


360* 


et  si  Ton  désigne  par  n  le  nombre  de  révolutions 
par  minute,  la  quantité  d'air  lancée  pendant  ce 
temps  sera  : 


180*— arcsin 


Qo=i.,  =  3,x9lX  WD-|w  ^ _i H_' 


SMPLOTÉ   COMME    MACIJIMB   S0t3FPLAKTE.       tl^ 

Dans  une  série  d'expériences ,  où  Tair  sortait  par 
deux  tuyères  demi-rondes  de  8,35  centim.  carrés 
chacune  à  leur  embouchure,  on  avait  : 

w=0",2*3; 

*=0-,608; 
et 


Q=3.5^.2,34.ic.0,243  /2,63— 5,0,243^ 


joAo     ^  2.0,608 

5 


2,63—^.  0,243 


360* 


.    1,216 

180''  — arcno 


2,0225 

=  18,975  «. ^^^     ' =  26»»  ,930. 

360' 

Dans  une  autre  série  d'expériences  où 

et  *=0",39, 

on  a 

180- -arc  «u ^^^ 

3                          /             5            \  2,63-^^0,243 

0=3.2  j.  2,34.  w.  0,243  I  2,63— -.  0,243  j ^ 


180**— arcsin* 


360» 
0,78 


=  9,4888^. STTT-^ =s:13'nc-,500 

'  360 

La  vitesse  de  5  7  tours  par  minute  est  une  limite 
maximum  pour  le  tympan  ci-dessus  décrit,  car 
pour  une  vitesse  de  rotation  supérieure ,  Teau  de 


Il8  TYMPAN    DE   LAFATE 

la  bâche  m  se  mit  à  osciller,  et  par  suite  de  la 
forte  pression  de  Tair,  une  partie  de  celui-ci 
s'échappait  en  bouillonnant  au  travers  de  Feau. 

La  machine  soufflante  est  mise  en  mouvement 
par  une  roue  hydraulique  k  augets  de4''»68  de  dia- 
mètre, et  la  chute  totale  de  Teau  est  de  S'^jSi.  La 
charge  sur  la  vanne  est  de  i  *,  1 7.  Voici  les  résultats 
de  quelques  essais. 

I.  Pour  alimenter  a  feux  d'affioerie  avec  cha- 
cun une  tuvère  de  8,35  centim.  carrés  et  une  pres« 
sion  de  o"',6o8  d'eau  danslacaisseà  vent^Fouverture 
de  la  vanne  était  de  o"*  ^'',0980,  et  le  tympan  fai- 
sait 5  ~  tours  par  minute. 

IL  Pour  alimenter  deux  feux  d'affinerie,  ayant 
chacun  une  tuyère  de  8,35  centim.  carrésavec  une 
pression  d'airde  o"',39  d'eau^  l'ouverture  delà  vanne 
était  de  o"'-^*,o495,  et  le  tympan  faisait  2  \  tours 
par  minute. 

IlL  Pouralimenter  un  des  feux  du  n""  II  avec  une 
pression  d'air  de  o"'y39  d'eau  »  il  fallut  dépenser 
exactement  la  moitié  de  l'eau  nécessaire  dans  le 
cas  précédent. 

Si  d'après  les  nombres  ci- dessus,  on  calcule  la 
force  motrice ,  en  admettant  que  la  roue  hydrau- 
lique rende  yS  p.  0/0  d'eflfet  utile,  on  trouve  : 

Dans  le  cas  n*     I  >  >  ^  chevaux  ; 

—  n*  II,    6  chevaux; 

—  n""  m,     3  chevaux. 

D'autres  expériences  faites  avec  la  même  Re- 
pense d'eau ,  donnèrent  les  résultats  suivants  : 

I**  Nombre  des  rotations  du  tympan  par  mi- 
nute I  le  trou  de  l'homme  étant  ouvert ,  la  bft- 


BMPLOTB    GOMMB    MAGDIBE   SOUFFLANTE.       II9 

che  m  étant  remplie  d'eati  jusqu'à  Taxe  du  tym- 
po  et  le  cylindre  h  étant  relié  à  la  cloUon  n  p^r 
le  système  décrit  plus  haut  =:  9  ; 

2**  Nombre  de  rotations  du  tympan  par  mi* 
nute,  dans  le  cas  précédent ,  le  système  de  liaiaon 
entre  h  et  n  étant  supprimé  =:  9; 

3**  Nombre  de  rotations  du  tympap  par  mi« 
nute  y  dans  le  cas  précédent ,  la  bAche  m  ne  ren- 
fermant pas  d'eau  =  3o« 

On  voit  donc  que  la  liaison  de  hein  ne  donne 
lieu  à  aucun  frottement  notable  comme  nous 
l'ayons  indiqué  plut  haut. 

Dans  le  cas  n^  I ,  si  on  n'alimente  que  la  tuyère 
du  feu  la  plus  rapproché  du  tympan,  la  pression  de 
l'air  monte  Ji  o^^ôS  d'eau ,  et  I9  roue  hydraulique 
ne  fait  plus  que  4  î  tours  par  minute;  si  on  n'ali- 
mente que  la  tuyère  du  seeondfeu  situé  ii  15"*  en* 
viron  du  tympan^la  pression  de  Fair  a'élère  ào*|73, 
et  la  roue  hydraulique  ne  fiiit  plua  que  4  Vûnira 
par  minute. 

11  est  &cile  de  calculer  la  quantité  d'air  réelle^ 
ment  lancée  par  la  machine*  Prenotts,  par  exemple, 
le  cas  du  n*  il ,  où  l'air  est  préalablement  porté  à 
une  température  de  200"*  centigrades  dans  un  ap-» 
pareil  à  tuyaux ,  ayant  d'être  uinoé  daot  les  feux 
d'affinerie.  Soit  : 

A  y  la  pression  du  yent  =:  o*|39  d*eau  ; 
g^  l'espace  parcouru  en  une  seconde  par  un  corps 
tombant  dans  le  yide  sans  yitesse  acquise  := 

9-81; 

h ,  la  hauteur  barométrique  à  Hammerau ,  à  i  !i% 

=  io*,36  d'eau; 
P  9  le  coefficient  de  contraction  à  la  sortie  de  l'air 

par  les  tuyères  s=:  0,96; 


laO  TYMPAN    DE    LAFAYE 

tf  la  température  de  l'air  aux  tuyères  =  200'; 
etj  le  coefficient  de  dilatation  de  lair  pour  i*"  centi- 
grade =  o,oo366  ; 

3,  la  densité  de  Tair  atmosphérique  par  rapport  à 
Teau  sous  la  pression  de  i  d^jZ^  d*eau =0^00 1 3  ; 

y,  la  densité  de  Tair  sortant  des  tuyères  sous  la 
pression  b  +  h  etk  la  température  t  :=  aoo*; 

Cj  Taire  de  rerobouchure  de  Tune  des  tuyères 
=  o'»**'-,ooo835. 

on  a 

/l+.t^  10,38 

et  pour  la  vitesse  de  sortie  de  Tair  : 

«      %     A  \   1       \     /i9,62.0,39      ^^^  ^^ 

V  =  V  ^*-7 = V  "ô;ooo7r = ^^^^^ 

et  par  conséquent  la  quantité  d'air  sortant  par  les 
tuyères»  par  minute,  à  la  température  t=i  iioo*" 
el  sous  la  pression  6  +  A  est  : 

Q =2.60.  p. V.E  =  2.60.0,96.99,16.0,000835  =  9«»-fi-,540 
pesant  lOOOQ  f=  1000.9,540  X0,00078=7*,15; 

en  ramenant  cet  air  à  là  température  ambiante 
t:=i  12!^  etkh  pression  b  =  lo'^ySô  d'eau ,  on  a  : 

=  9  540    ^  +0,00366.12     10,36  +  0,39 
^    '     /  1+0,00366.200*        10,36 

.    es  5">c.,9e7  par  minute. 


/ 


EMPLOTfi  COMMB  MAGHIMB  lOUmANTE.       121 

D'un  autre  côté,  en  ]4  beures,  on  obtient  dans 
les  deux  feux  d'affinerie  616  kilogr.  de  fer  en 
barres,  avec  un  calo  de  la  p.  6/0,  et  avéb  une 
consommation  de  1*^^,600  de  charbon  tendre, 
pesant  180  kil.  le  stère,  par  quintal  métrique  de 
fer  obtenu,  ce  qui  fait  par  minute  0^^0117  ou 
2\i  12  de  charbon  pour  les  2  feux,  et  i^o56  par 
feu  et  par  minute. 

Or,  I  kil.  de  charbon  exigeant  pour  sa  trans* 
formation  en  oxyde  de  carbone  5  kd.  d'air,  i^,o56 
en  exigeront  5^28  ou  4** %5o,  ce  qui  correspond 
exactement  avec  le  nombre  trouvé  ci  -  dessus  par 
le  calcul. 

La  quantité  d'air  théoriquement  lancée  étant 
de  iS'-^Soo,  la  perte  est  de  55,6  p.  0/0. 

D'après  ce  qui  précède ,  l'effet  utile,. calculé 
d'après  la  quantité  de  vent  lancée ,  sera  égal  à 

4:0    .  *  10,36  +  0,39    ^     k    - 

'>^^^  ^  1+0.00366.200  ><  0J9  ^  «  ''^ 

=  o^  '^,80  ou  -2—  =3  37  p.  0/0  du  travail  mo- 
teur, abstraction  faite  des  résistances  dues  au 
frottement  de  l'air  dans  les  tuyaux  de  conduite  ; 
de  sorte  que  l'effet  utile  réel  est  notablement  su- 
périeur au  résultat  que  nous  venons  d'obtenir. 

La  régularité  du  vent  ne  laisse  rien  à  désirer. 

L'appareil  a  fonctionné  jour  et  nuit  sans  inter- 
ruption pendant  6  mois,  et  sans  aucunes  répa* 
rations. 

Enfin,  le  prix  de  revient  total  de  la  machine 
avec  tous  ses  accessoires,  y  compris  la  pose,  ne 
s'est  élevé  qu'à  :i,5oo  francs,  et  encore  faut-il  re- 
marquer que  toutes  les  matières  de  construction , 
entre  autres  17  quintaux  de  tôle,  13  quintaux  de 
fonte,  et  8  quintaux  de  fer  forgé ,  ont  été  achetés 


lia  rmtAw  m  ufàn»  itc. 

daof  I0  OMamarce  au  prix  coiiniiit,  et  qm  la  plu- 
part des  uêinm  pouvant  produire  oes  objets  en  tout 
ou  en  partie ,  le  prix  de  revient  le  trouverait  no« 
taUement  aliaiiisé. 

En  ce  moment,  oet  apparml  alimente  ii  la  foia 
deux  feux  d*aiBnerie  allemanda,  un  foyer  pour 
l'étirage  du  petit  fer,  et  une  foige  de  maréohak 


X 


MÊÊmÊmÊÊmmamBmmmmmBsmm    |2|3   mmmtmmmÊmamÊaÊamÊatsmm 

HOTE 

Sur  des   résultats  d'essais  comparatifs  entre 
trois  modes  de  tirage  à  la  poudre  ; 

Ptf  M.  FOURNET. 


Dans  Tintérét  de  la  consèryation  de  la  vie  des 
ouvriers,  M.  Combes,  iogénieur  eo  chef  des 
mines  ,  le  premier,  a  faitconnattre  les  avantages 
de  l'emploi  des  fusées  de  sûreté  anglaises  (  savety 
fuses)  sur  les  anciens  procédés  pour  le  tirage  des 
rochers  à  la  poudre* 

Cet  ingénieur  a  décrit  la  méthode  anglaise  suc- 
cessivement dans  différents  mémoires  et  rapports 
{Jlnnales  des  mines  j  3'  série,  tome  Y,  p.  348; 
tome  X,  p.  348;  tome  XIII,  p.  319K  et  tout  ré- 
cemment encore  dans  son  Traité  de  l'exploitation 
des  mines,  tome  I ,  p.  346. 

Quelques  essais ,  relatifs  à  cette  nouvelle  mé» 
thode,  ont  eu  lieu  sur  différents  points  de  la  France, 
dans  des  travaux  de  mines  et  carrières  ;  ils  sont 
cités  dans  un  mémoire  de  M.  Lecbàtelier  {An^ 
nales  des  mines  ,  année  1 843 ,  p.  3).  Nous  ren- 
voyons le  lecteur  aux  différents  artides  écrits  par 
MM.  Combes  et  Lechâtelier  pour  les  détails  in- 
téressants qu'ils  renferment  ;  nous  nous  contente- 
rons de  donner  ici  le  résultat  pratique  de  nos 
expériences ,  qui  ont  servi  à  former  notre  opi*- 
nion. 

Nos  essais  ont  eu  pour  but  de  mettre  en  pré- 
sence j  dans  des  circonstances  tout  à  fait  sembla- 
bles ,  trois  méthodes  ;  de  les  comparer  entre  elles 
et  de  reconnaître  les  meilleures. 


J 


ia4     V^*  COMPAftATIFI  BMT&B  TROIS  MOUS 

Ces  méthodes  sont  : 

i*"  L'ancienne  avec  le  bourroir  et  Tépinglette  en 
fer  ou  en  cuivre  ; 

:i\  La  nôtre  dont  le  bourroir  présente  une  forme 
particulière; 

3**  Celle  relative  à  l'emploi  des  fusées  de  sû- 
reté anglaises  de  MM.  Bickford ,  Smith  et  Davey, 
destinées  à  remplacer  l'épinglette  et  Tamorce. 

Nous  avons  groupé  le  résultat  de  nos  expé- 
riences dans  trois  tableaux.  A,  B,  C,  formant 
trois  séries  distinctes. 

Nous  nous  sommes  attachés  à  faire  ces  essais 
sur  les  points  où  les  terrains  connus  par  des  tra- 
vaux d'exploitation  présentaient  la  plus  grande 
régularité ,  afin  d'obtenir  les  mêmes  circonstances 
d'abattage  pendant  les  diflférentes  séries  d'expé- 
riences ;  ces  trois  séries  ont  eu  lieu  avec  les  plus 
grands  soins,  dans  le  terrain  constituant  le  grès 
ouiller,  connu  sous  le  nom  de  roc  ;  la  stratifica- 
tion s'est  présentée  constamment  la  même  sans 
le  moindre  changement  d'allure. 

La  première  expérience  s'est  faite  dans  une 
galerie  à  travers  bancs  de  de  1^,90  de  largeur 
sur  i%5o  de  hauteur;  la  roche,  très-sèche,  o^ 
irait  une  inclinaison  de  35®  du  nord  au  sud. 

Les  ouvriers  mineurs  avaient  reçu  l'ordre  de 
procéder,  pour  l'emploi  des  deux  premières  mé- 
thodes ,  de  la  même  manière  qu'ils  l'avaient  fait 
jusqu'à  présent:  quanta  la  troisième,  ils  devaient 
se  conformer  à  la  recommandation  spéciale  d'em- 
plojrer,  pour  la  même  profondeur  de  trou  de 
mine ,  un  tiers  de  moins  de  poudre. 

En  jetant  un  coup  d'œil  sur  le  tableau  A ,  re- 
présentant la  première  série  d'expérience ,  on  re- 
reconnaît  les  dépenses  suivantes  pour  une  galerie 
àUravei*s  bancs  de  5  métrés  d  avancement. 


ti  TISAâfi  A  lA   ^OtbRË. 

BBBaanaaiMBii^BB 


tiS 


"9» 

S 


ta 

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I 


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si 

fis 


ÂTaoeemenl. 


c 

M» 


Pondre. 


■<*■ 


•  *  • 


«    •    Cl 


s 


Nombre  de  eoupi 
de  mine  ratés. 


Nombre  de  coups 
de  mine  par  Si  beorei 


0««DeO^O 


Nombre  de  Journées 
d'ourrierf  par  Si  beures. 


«S 


§ 


H 


«oeio^m*«iAor«aD 


Cm 


M 
O 

§ 


s 


J 


Avanoement. 


I 


Pondre. 


•i 


Rombre  de  coapa 
de  mine  ratés. 


Nombre  de  coups 
de  mine  par  Si  beoref . 


Nombre  de  joaméee 
d'ooTriers  par  Si  heures. 


S» 


aa 


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fi 


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Avanoemeat. 


Poudre. 


9  • 


Nombre  de  coups 
de'  mine  ratés. 


m^'^efim'*t»nm  • 


Nombre  de  coups 
de  mine  par  Si  heures. 


fe">"0 


Nombre  de  Journées 
d*on?rters  par  Si  heures. 


•«4 


S 


S 


I   8 


136    ESSAIS   COMPARATIFS    BNTIUS  TROIS   MODES 

fir.  c.  fr.  c« 

36  ioarnées  d*oavri«rft  è  S<^.,50  l'une.  .    90,00  \ 

9  kil.  de  poudre  à  2^-,10 ,  en  compre-  i  |Qg  ^ 

nant  dans  ce  prix  celai  de  deux  (      ' 

feuilles  de  papier  pour  cartouches.    18,90  ) 

Deuxième  méthode. 

tt*  e.         fr*  €» 

37  Journées  d'oOTriers  à  2fr-50 99,50  )  ^  1 4  «^ 

9  kil.  de  poudre  à  2^,10 18,00  j^"'*^ 

Trairiême  méthode. 

fr.  c         fr*  c» 

M  journées  d'ouvriers  à  2^,50 100,00  \ 

8*",50  .  de  poudre  à  2f' ,10 17,85  1.^.  .. 

36  mètres  courants  de  fusées  de  sûreté  Mxii'to 

k  lOcent.  l'un 3,60  ; 

Ce  premier  essai  ne  se  présentant  pas  eu  fa?edr 
des  fusées  de  sûreté ,  sous  le  rapport  economiqua , 
npus  a  paru  avoir  été  mal  exécuté  de  la  part  des 
ouvriers;  effectivement,  après  renseignements 
pris  j  nous  avons  reconnu  que ,  cédant  à  la  rou- 
tine, malgré  les  recommandations  faites,  ils 
avaient  employé  autant  de  poudre  pour  chaque 
coup  de  mine,  lors  de  Femploi  des  lusées  de  sû- 
reté» que  s'ils  eussent  constamment  travaillé  par 
la  méthode  ordinaire. 

Dans  ce  cas ,  la  dépense  en  poudre  devait  être 
fwcément  ^  à  peu  de  chose  près  ,  la  même  pour 
les  trois  modes ,  puisque  l'expérience  a  fait  recon- 
naître aux  personnes  qui  se  sont  occupées  de  la 
question  d'abattage  des  rochers  à  la  poudre ,  que 
pour  une  profondeur  de  trou  donnée  et  bien  ap- 
propriée au  volume  de  roche  à  faire  sauter,  une 
quantité  de  poudre  en  plus  ne  donne  jamais  un 
résultat  supérieur,  et  que  celle  en  moins  produit 
toujours  un  effet  utile  plus  faible. 


Afin  de  remédiëf  à  rificoavéniéBt  qui  vient 
d'être  sîgûalé,  1^  essais  relatifs  aux  lableaux  sui^ 
vants ,  B  et  C  9  out  eu  lieu  sous  la  surveillance  im«- 
médiate  et  constante  d'un  chef  ouvrier  chargé  de 
dislrîbiiery  pour  chaque  coop  de  mine ,  la  poudre 
et  les  fusées  ;  il  avait  en  outre  mission  de  veiller  I 
œ  que  ced  estais  fussent  exécutés  daas  les  métûeê 
drconaUoces ,  et  toujours  pat  les  mêmes  ou*- 
yrieFSr 

liOrs  des  espérietlees  relatives  aux  fusées  de  sû- 
reté ,  on  a  conf  tamment  employé ,  pour  la  même 
pro&ndeur  de  trou  de  tnine  et  le  même  volume 
de  «ocher  à  détacher,  Un  tiers  wmâs  de  |>oadrt 

3 ne  lors  d»  séries  des  espériencra  relatives  tut 
eux  autres  méthodes. 


I!l8     ESSAIS  tOMPAHATI^S  EKtM  TMHS   MODES 


AYADcement. 


i 


i 


.g 


ett»nmnmm9tC9 


Poudrc- 


ttmt»ttti»atist 


Nombre  et  ooupt 
de  mine  ratés. 


se» 


*   A  SI  «  « 


ITombre  de  coups 
de  mlSB  par  Si  Jieurek 


ooei>o«4 


0*<'*i|«#«#iflOO|»        ï 


Noanbre  dejoocnéea 
d'OQvrierf  par  Si  heures. 


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Nombre  de  ooaps 
de  raine  ratés. 


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Nombre  de  coaps 
de  mîDe  par  Si  beures. 


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JNombre  de  Journées 
d'oavriers  par  Si  heures. 


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AYancemenl. 


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Poudre. 


e  K  K 


ft   s   *   tt   ft  ^ 


^ 

^ 


Nombre  de  coups 
de  mine  ratés. 


sMai*#  ftoi«9««  ftteco 


9 


Nombre  de  coups 
démine  par  SI  beures. 


0l|«OO  AOODiOkOOIOI 


I  = 


Nombre  de  journées 
d'ouvriers  par  Si  heures. 


a 

H 


Or«0D0kO««OTe0>#OO 


s  s 


a 


DB    TIRAGE   A  LA   POUDRE.  129 

Le  tableau  B  représeate  rezpénenee  faile  dans 
une  galerie  à  travers  bancs  de  a"',6o  de  largeur 
sur  3*,3o  de  hauteur;  les  terrains^  parfaitement 
secs,  d'une  dureté  moyenne  et  dune  grande 
homogénéité ,  présentaient  une  inclinaison  de  38 
degrés. 

Les  résultats  obtenus  pour  3 'mètres  d'avance- 
ment sont  les  suivants  : 

■ 

Première  méthode^ 

fr.  c  fr.    c.       fr.  *c« 

40  joamées d'ouvriers,  à  2,50 100,00  )  «cm  a^ 

i3k,75  de  poudre.  ...  à  2,10 28,88  )  *^''** 

Deuxième  méthode. 

fr.  c.  fr.   c.      fr.   c 

39  journées  d'ouvriers,  à  2,50 97,50)  Aqtaqst 

13k,75  dépendre.  •  .  à  2,10.  ....    28,88  j"'^'** 

Troisième  méthode. 

fr.  c.  fr.  c.      fr.   c 

32  jonruées  d'ouvriers,  à  2,50 80,00  ] 

11  kil.  de  poudre.  .  .«.  à  2,10 23,10  }  105,70 

26'°  courants  de  fusées,  à  0,10 ^7^) 

On  reconnaît  aue  les  deux  premiers  procédés 
donnent ,  à  pieu  de  chose  près ,  le  même  résul- 
tat ,  et  que  le  troisième ,  ce)ui  des  fusées  de  sû- 
reté, procure  une  économie  de  20  p.  100  sur  la 
main  d*œuvre;  de  17  p.  100  sur  la  dépense  to- 
tale d^abattage,  et  de  20  p.  100  sur  la  poudre, 
sans  y  comprendre  les  frais  de  fusées  et  de  main 
d*œuvre. 


Tome  VI,  1844. 


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ESSAIS   COMPAKATIFS    ENTRE   TROIS   MODES 


.  / 


Nombre  de  coups 
de  mioe  ratés. 


de  mine  par  24  heures. 


•i«eo4ie«MM«0   •    • 


Nombre  (le  Journées 
d'otivriers  par  24  heures. 


n ■  ■  ■■  ^|i  m        II 


Li 


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«M  A  •«»  O  «O  t«  OO  O  ^    *    a 


S 

a 


Avaocemeot. 


8 


e 


Poudre. 


Nombre  de  coups 
de  mine  rafés. 


Nombre  de  ««Mips, 
de  mine  en  Si  heures. 


'«-«<*<  )D  «o  K»  ^  « 


e 

9 


Nombre  de  journées . 
xl'ouTrterf  en  Si  heures. 


•♦•#•♦«  w*  •♦    J 


Avancement. 


I 


«  «      «  . 


Pondre. 


I. 


/ 


Nombre  de  coups 
de  mine  ratés. 


Av4a*<i^p*«A« 


Nombre  de  eoop» 
de  mine  par  24  heures. 


Nombre  de  journées 
d'ouvriers  .par  24  heures. 


H 
Q 


D£   ÏIRA6B   Â   LA   POUDRE.  l3l 

La  troisième  série  d'expériences  figure  sur  le  ta- 
bleau G  ;  elle  a.  eu  lieu  aaos  une  galerie  à  travers 
bancs  de  21  mètres  de  largeur  sur  i°^,8o  de  hau- 
teur,  dont  les  terrains  présentaient  une  incli- 
naison de  4^  degrés  et  une  dureté  moyenne. 

Les  résultats  pour  5  mètres  d'avancement  sont 

les  suivants  : 

Première  méthode.* 

fr.  c  fr.    c       fir.    e. 

40  jonmées  d'oavriers.  à  %bO 100,00  K  90  /vr 

10^,50  de  poudre.   .  •  .  à  2,10 22,05)^^' 

Deuxième  méthode, 

fr.  c.  fr.    c.       fr.    c. 

40  jonmées d'oavriers.  à  2,50 100,00)  .^^  «a 

Il  kil.  de  pondre.  .  .  à  2,10 23,10  j  ^^'*'^*' 

Tromème  méthode, 

fr.  c  fr.    c       fr.    c 

36  jouméesd'oavriers.  i  2,50 90,00  1 

8k,50  de  pondre.  ...  à  2,10.  ....    17,8>  [  111,85 
40"  courants  de  ftuées.  à  0,10 4,00  ) 

Ce  résultat ,  à  peu  près  identique  pour  les  deux 
premiers  procédés,  donne,  en  faveur  du  troisième, 
une  économie  de  10  p.  100  pour  la  main  d'œuvre; 
de 8  p.  100  sur  la  dépense  totale  d'abattage,  et 
de  19  p.  100  sur  la  poudre ,  sans  y  comprendre 
les  frais  de  fusées  et  de  main  d'œuvre. 

Sans  tenir  compte  pour  un  instant  de  l'économie 
totale  de  8  p.  100,  examinons  si  les  fusées  de 
sûreté  n'en  présentent  pas  une  autre ,  et  quelle  en 
est  la  valeur  par  coup  de  mine  et  par  journée  d'ou- 
vrier de  8  heures.  '     • 

D'après  le  tableau  B ,  nous  avons ,  pour  un 
avancement  de  trois  mètres  : 

Par  la  première  et  deuxième  méthode. 

fr,  c. 

Dépense  eo  poudre  :  13^^,75  à  2^5^»,  10 28,88 

Par  la  troisième  méthode. 
Dépense  en  poudre- 11  kil.  à 2^%  10.  .  .  .  .    23,10 
Id,    en  fusées  :  26  mètres  pour  76  coups 
demkie(80ilO°^,36parcoap},àO'r-,10.    .      2,60 

25,70 


l32   ESSAIS  GOHPABATIFS  DE  TIRAGE   A  LA  POINDRE. 

Économie  :  Z^^-f  i8  pour  76  coups ,  soit o^''- ,042 
par  coup  et  10  centimes  par  journée  d'ouvrier. 

Nous  obtiendrons  à  peu  prés  le  même  résultat 
pour  la  série  G. 

Nos  essais  relatifs  aux  deux  séries  B  et  C  font 
donc  reconnaître  deux  économies  distinctes  (main 
d'œuvre  et  poudre)  qui,  réunies,  en  forment  une 
totale  de  1 3^'*,5op.  1 00  (moyenne  de  1 7  et8  p.  1 00), 
dans  laquelle  figure  celle  relative  à  la  poudre , 
'  évaluée  à  ofr-,o43  par  coup  de  mine  où  à  o"*-  j  o  par 
journée  d'ouvrier. 

L'odeur  produite  par  la  combustion  des  fusées 
ne  nous  a  pas  paru  désagréable  ;  le  vorlume  de 
fumée,  après  Tefiet  du  coup  de  mine,  n'est  pas 
sensiblement  augmenté,  l'aérage  a  toujours  été 
très-bon  et  constamment  le  même  pendant  toute 
la  durée  dé  nos  expériences. 

En  résumé  ,  l'emploi  des  fusées  de  sûreté  an- 
glaises présente ,  sur  les  deux  systèmes  dont 
nous  avOns  fait  l'essai ,  les  avantagés  suivants  : 

i""  Sécurité  complète  pour  la  vie  des  ouvriers 
mineurs ,  avec  un  bourroir  en  fer,  dont  la  partie 
inférieure  serait  terminée  par  une  mndelle  en 
cuivre; 

2""  Economie  dans  la  dépense  de  main-d'œuvre 
et  dans  la  consommation  de  la  poudre  ; 
3""  Economie  de  temps. 

Par  l'application  de  ce  procédé  au  foncement 
des  fosses ,  et  surtout  dans  les  carrières  à  ciel  ou* 
vert  y  où  l'oii  emploie  de  grandes  charges,  oa 
doit  arriver  à  une  économie  en  poudre  et  en 
main  d'œuvre  supérieure  à  i5  p.  100;  telle  est 
notre  conviction. 


I  i33 

IVOTE 

Sur  un  nouveau  système  de  renvoi  de  mouve-' 
mentj  at^ec  câbles  en  fil  de  fer  pour  T attirail 
et  poulies ,  au  lieu  de  verhocs ,  dans  les  coudes 
horizontaux. 

Vm  M.  PERNOLLBT. 


A  la  mine  d*Hue1goat ,  on  a  en  à  établir ,  soua      n^^^ 
terre ,  nû  attirail  de  renvoi  de  mouvement ,  de  4e  moareiMiii. 
près  de  600  mètres  de  développement  total ,  pour 
faire  agir  des  pompes ,  au  sol  de  la  galerie  la  plus 
profonde  et  à  400  mètres  environ  du  puits  où  se 
trouvent  les  machines  d'épuisement. 

L'emprunt  de  mouvement  devait  être  fait  aux 
machines  à  colonne  d'eau  et  1  on  se  proposait  d'u- 
tiliser, comme  force  motrice,  l'excès  de  poids  de 
la  tige  en  bois  de  l'une  de  ces  inachines  sur  le  ba- 
lancier hydraulique  (Voir  jinnales  des  Mines , 
3*  série ,  tome  VIII). 

On  s'était  décidé  à  attacher  l'attirail  de  renvoi 
à  l'extrémité  supérieure  de  la  tige  du  piston  mo* 
tenr.  Cet  attirail  devait  ainsi  s'élever  d  abord  hors 
du  cylindre  moteur,  pour  descendre  ensuite  dans 
le  puits  jusqu'à  i55  mètres  au-dessous  des  ma* 
chines  et,  delà,  suivre  une  galerie,  jusqu'à  la  la- 
titude des  travaux  d'approfondissement  projetés. 

La  galerie,  bien  que  rectifiée  partiellement,  à    j^^^  j^ 
l'aide  de  deux  percements  faits  exprès  pour  lepas<^eimri  de  l'tui- 
sage  de  l'attirail,  présentait  encore,  sur  un  déve-'*"* 
loppement  total  de  384  niètres,  6  coudes  de  i4o  à 
170*  d'ouverture.  En  outre.,  chacune  des  extré- 


n 


l34    NOtrVEAI}  SYSTÈME  DE  RENVOI  DE  MOUTBMENT 

mités  de  cette  galerie  donnait  nécessairement  lieu 
à  un  coude  de  90*.  H  7  en  avait  un  de  180  au-des- 
sus du  point  d'attache  supérieur  de  Tattiraii.  En- 
fin j  pour  éviter  les  plateaux  de  base  des  machines 
et  ramener  l'auirail  contre  un  des  côtés  du  puits, 
il  avait  fallu  admettre  un  dixième  coude  de  1 76"*. 
D^YQioppflBMnt  Le  tracé  du  parcours  de  Fattirail  comprenait ,  à 
Ile rattirail.  partir  du  point  d'attache  supérieur,  trois  parties 
bien  distinctes  : 

i""  177  mètres  naturellement  contenus  dans  un 
plan  vertical  ; 

3**  384  mètres  au'on  s'était  étudié  à  faire  rentrer 
dans  un  même  plan,  dont  Tinclinaison  sur  Tho* 
r^n  se  trouva  élre  de  moins  de  i""; 

Z'^  ^5  mètres  de  partie  ayant  la  pentç  àjfx  filon , 
eii  ce  point  (72°),  et  aboutissant  aux  pompçs« 

L'excès  de  poids  de  )atige  en  |>ois  sur  le  balan- 
cier hydraulique  )  qui  pouvait  devenir  çljsponible 
pendant  la  descente  du  piston  moteur  (en  ouvrant 
complètement  la  valve  d'émission  partiellement 
fermée  à  lordinaire),  cet  excès  de  poids  sur  lequel 
on  comptait  comme  force  motrice  1  devait  être  de 
3.260  kil.  environ  suivant  le  ménK)ire  déjà  cité; 
niais  on  a  eu  lieu  de  reconnaître  plus  tard  qu'il  est 
considérablement  plus  élevé. 

La  course  du  piston  moteur  était  comprise  entre 
i'',75  et  ^''yOo;  la  vitesse  entre  a  1/2  et  3  coups 
par  minute. 

Quant  au  volume  d'eau  dont  on  avait  à  se  rendre 
maître,  il  variait,  avec  les  saisons,  de  384  litres 
à  750  par  minute,  et,  comme  il  s'agissait  4'ex~ 
plorer,  dans  la  profondeur,  un  reste  de  massif  mé- 
tallifère, dont  on  craignait  la  fin,  il  importaitque 
les  nouveaux  moyens  d'épuisement  donnassent 
lieu  à  la  moindre  perte  possible  de  force ,  afin 


ForM  motriee 
dliponilile. 


EMiiHlê 
Déoeinira. 


ATEC    CABLES    EN    FIL    DE    FER.  1 3.5 

qu'on  eût  la  faculté  de  pousser  rexpioratîou  le  plus 
bas  possible. 

La  plus  stricte  économie  était  d'ailleurs  com-  ^^l^JSS 
mandée  plus  impérieusement  que  jamais,  par  le  '^' 
peu  d'avenir  probable  de  cette  explora tioîi. 

Par  suite  de  différentes  sujétiops,  la  partie  ver- 
ticale de  l'attirail  dut  se  trouver  dans  le  comparti- 
ment du  puitsconsacré  à  l'extraction,  sans  pouvoir 
être  logée  dans  l'un  des  angles ,  et  la  galerie  choisie 
pour  je  passage  ^e  la  partie  horizontale,  était  si- 
nueuse ,  médiocrement  large  et  devait  rester  libre 
à  la  circulation  des  hommes. 

Ces  deux  conditiops  commandaient  : 

1*  d'éviter  les  assemblages  nombreux  dont  les 
saillies  auraient  ëté^  danâ  le  puits,  unfe  cause  de 
gène  intolérable  ;      '  ' 

a*  de  réduire  au  minimum  possible  le  volume 
de  l'attirail ,  ainsi  que  celui  des  supports  néces- 
saires dans  la  galerie.         ^ 


On  adopte  le  m 


De  là  vini  l'idée  de  faire  usage  de  cibles  en  fi 
de  fer  poiir  les  différentes  parties  dé  l'attirail  com-  ^  ^  ^L^ 

?>naes  a  un  coUde  à  1  autre ,  idée  qui  parut  satis- 
àire  à  toutes  lès  coùditiotis  dti  projet  ^t  qti'on 
adopta.'  ^         '  -    f    f.      '  > 

Restait  k  prendre  un  parti  au  sujet  des  coudes. 

Or,  Tabôndance  des  eafix  à'  ëpùise'r  et  là'  course 
limitée  qui  était  disponible, bbiigéaienVà  réduire 
le  m6ins  possible  l'amplitude  de  cette  course,  sous 
peWe  "de  rendre  nécessaires  3es  dimensions  de 
corps  de  ponipe  imjiratitablés.  Dé  sorte  que, 
ayant  Admis  d'aussi  nombreux  coudes  qu'on  avait 
jugé  à  propos  de  le  faire,  pour  éviter  un  perce- 
ment mrect  de  près  3e  4oo  mètrefe,  il  fallait  ab- 
solument reribncer  à  l'emploi  ordinaire  des  leviers 


l36    NOUTEAU  STSTÂMB  VIE  RENVOI  DE  MOUVEMENT 

GoqM      coudés  dits  varlets  ou  verbocs ,  à  l'aide  desquels 
diuvorlefff.    ^j^  n'aurait  pu  conserver  une  course  suffisante, 
qu*en  donnant  à  leurs  bras  des  dimensions  qui  au- 
raient été  une  cause  de  dépenses  considérables , 
dans  une  galerie  ouverte  en  rochers  très-durs 

L'emploi  des  verlx>cs  présentait  en  outre  l'in- 
convénient de  ne  pas  permettre  la  fixité  de  posi- 
tion de  l'attirail  et  d'ooliger  ainsi  à  donner  aux 
supports  une  largeur  qui  aurait  pu  être  incom- 
moae  pour  la  circulation  dans  la  galerie.  Ces 
mouvements  latéraux  des  attirails  attachés  à  des 
verbocs  donnent  lieu  d'ailleurs  à  des  frottements 
qu'il  était  bon  d'éviter.  De  plus,  on  avait  peu  de 
confiance  dans  la  longue  durée  de  i  o  varlets  sou- 
mis continuellement  k  des  mouvements  de  va  et 
vient  répétés  4*ooo  fois  par  jour  et  que  leur  posi- 
tion sous  terre  aurait  condamnés  k  un  entretien 
fort  négligé. 
Poniies  préi)^  On  se  décida  donc  à  mettre  à  tous  les  coudes 
iSurlttcoidêi!^^*    poulies   qui    parurent,  susceptibles    d'être 

exemptes  de  la  plupart  des  défauts  des  verbocs. 
Les  3  poulies  contenues  dans  le  puits  purent  avoir 
leur  plan  méridien  vertical  ;  des  n  autres,  6  durent 
être  à  peu  près  horizontales,  position  entièrement 
inusitée  à  ma  connaissance  pour  des  ouvrages  de 
ce  genre ,  et  la  dernière  eut  son  plan  méridien  in- 
cliné de  'jo!'  à  l'horizon. 

On  donna  à  ces  poulies  le  plus  grand  diamètre 
que  comportèrent  les  places  destinées  à  les  recevoir, 
en  s'assujettissant  toutefois  à  la  condition  de  pou* 
voir  les  descendre  tout  assemblées,  pour  assurer 
leur  bonne  exécution. 

Ces  conditions  diverses  conduisirent  à  adopter 
deux  grandeurs  seulement  pour  les  diamètres  des 
lo  poulies,  savoir  :  i*,8o  pour  les  poulies  desti- 


AVEC    CABLES   BN    FIL   DE   FER.  187 

nées  aux  coudes  de  90  à  180"*  et  i*,5o  pour  les 
autres. 

Non-seulement  on  apporta  le  plus  grand  soin  à 
poser  parfaitement  dans  le  plan  du  mouvement 
de  Fattirail  celles  de  ces  poulies  qui  n'étaient  pas 
verticales,  mais  elles  turent  établies  de  manière  à 
pouvoir  être  facilement  ramenées  dans  leur,  posi* 
tion  normale,  en  cas  de  dérangement. 

Les  poulies  une  fois  admises  en  principe  et  rem-conmiet  en  m 
ploi  du  fil  de  fer  adopté  pour  les  parties  droites  Jjjjj  P*"  ^ 
de  l'attirail  y  l'idée  vint  naturellement  d'essayer  le 
fi]  de  fer  aussi  pour  les  coudes.  Toutes  les  combi- 
naisons connues  de  chaînes  sont ,  k  force  égale , 
incomparablement  plus  lourdes  et  plus  dispen- 
dieuses que  le  fil  de  fer  convenablement  façonné. 

On  s'était  arrêté  à  fabriquer,  pour  les  parties 
droites,  des  câbles  ronds  à  fils  parallèles,  sem- 
blables à  ceux  qui  sont  employés  dans  les  ponts 
suspendus.  Pour  les  coudes  on  jugea  utile  de  faire 
usage  de  câbles  à  fils  parallèles  aussi ,  mais  plats 
au  lieu  d'être  ronds ,  afin  de  rendre  le  moins  iné- 
gale possible  la  tension  des  différents  fils  pendant 
le  travail. 

L'attirail  se  composa  ainsi  de  deux  systèmes  de     Loagneor 
câbles:  ^-'^ 

I*  des  câbles  plats  dont  la  longueur  fut  réduite 
au  strict  nécessaire  (4'',20  pour  les  poulies  hori- 
zontales) dans  la  prévision  d'une  moindre  durée 
due  aux  courbures  et  aux  redressements  successifs 
des  fils  ; 

a*  des  câbles  ronds  qui  reçurent  au  contraire  la 
plus  grande  longueur  possible,  de  manière  à  n'a- 
voir des  assemblages  qu'au  voisinage  des  poulies. 
Ces  longueurs,  dépendantes  de  Fécartement  des 


l38    NOUVEAU  STSTl^ME  DE  RENVOI  DE  MOUVEMENT 

différents  coudes,  se  trouvèrent  comprises  entre 
iS^SSetSS^Se. 

K*du  fil  dioW.       Un  des  motifs  qui  avaient  fait  adopter  Temploi 

du  fil  de  fer  était  i  espérance  de  pouvoir  faire  ser- 
vir ce  fil  à  des  câbles  d'extraction ,  lorsqu'il  aurait 
rendu  le  service  provisoire  qu'on  en  attendait  : 
cette  considération  détermina  à  choisir  le  fil  n»  16^ 
de  préférence  au  n""  18  usité  pour  les  ponts  sus* 
pendus  et  dont  la  fabrication  est,  pour  celte  rai- 
son ,  ordinairement  plus  soignée. 

Nombre  de  fili.  On  composa  les  cftbies  ronds  horizontaux  de 
62  de  ces  fils.  Chaque  câble  fut  fabriqué  eu  2  Brins 
séparés  que  l'on  réunit  ensuite  en  on  seul. 

Xa  portion  verticale  deVattirail  fut  renforcée  de 
manière  à  pouvoir  supporter  son  propre  poids , 
en  sus  de  la  charge  afierente  à  la  portion  horizon- 
tale: elle  fut  composée  de  2  longueurs,  pour  pro- 
portionner un  peu  mieux  la  force  de  Tattirail  à  la 
charge,  mais  surtout  pour  rendre  moins  dispen- 
dieux le  changement  de  la  partie  inférieure  que 
Ton  regardait  comme  plus  exposé  à  l'action  des 
eaiix  vitrioliques. 

Moygm  lie  con-     Pour  soustraire  les  câbles  ronds  à  cette  cause  de 

**'^*  ^        '  destruction ,  on  ne  s'est  pas  contenté  de  les  enduire 

d'un  mélange  gras  très-consistant,  appliqué  à 
chaud  ;  on  les  a ,  en  outre ,  recouverts  a  une  toile 
goudronnée  intérieurement  et  peinte  au  blanc  de 
céruse  à  Textérieur.  La  toile  embrasse  une  fois  et 
demie  la  circonférence  du  câble  :  adhérent  déjà 
à  elle-même  par  le  goudron  interposé ,  elle  est  ae 
plus  maintenue  en  place  par  une  ficelle  peinte 
aussi  au  blanc  de  céruse  et  enroulée  autour  du 
câble  en  hélice  continu  de  3  centimètres  de  pas. 

Diamètre eipoidi     Tout  emmaillpttés,  les  câbles  ronds  ont  dé  3o  k 
descâbiet.     55  millimètres  de  diamètre,  pour  un  nombre  cïe 


ATBC   CABLBS  EN  FIL   DE   KBR.  iZ^ 

filsquivariede62  à  66  ;  ils  pèsent  de  a^,86à3kiL 
par  mètre  courant.  Une  barre  de  fer  de  même 
ibrce  pèserait  plus  d*une  fois  et  demie  autant  et 
D^aurait  pas  5  millimètres  de  moins  sur  le  dia- 
mètre. 

Les  fig.  1,2,3,  PL  ly,  représentent  les  câ- 
bles ronds;  en  brin  isolé  (Jig.  i),  en  brins  réunis 
(Jîg.  2%  en  câble  emmaillotté  (jig,  3). 

Les  câbles  plats  que  Ion  tenait  à  avoir  plus  fai-    qi^  p|^. 
ble»  que  les  autres,  afin  d'assurer  la  conservation 
de  ceux-ci ,  ne  furent  composés  que  de  6o  fils.  Us 
furent  fabriqués  en  un  seul  brin . 

Pour  les  garantir  à  la  fois  de  faction  des  eaux 
vitrioliques  et  de  Fusure  po^ible  contre  la  joue 
inférieure  des  poulies,  on  les  enveloppe  de  bitord 
entrelacé,  comme  on  le  voit  dans'les^^.  4-S  qui 
montrent  un  câble  plat  nu  dans  une  de  ses  moi- 
tiés, habillé  dansFautre. 

La  corde  aaa  reliée  en  //  par  deux  tours  de  fi-> Corde  de  tûitté. 
celle,  a  été  mise  comme  corcfe  de  sûreté.  Dans  les 
cas  de  rupture  d'un  câble  plat,  la  charge  se  re- 
porte sur  les  liens  //  et  les  rompt;  la  corde  se  dé- 
veloppant alors ,  sans  autre  obstacle  qu'un  frotte- 
ment léger  dans  l'œil  oo  des  croupières ,  permet  à 
la  machine  de  compléter  sa  course  ,*  tout  en  sou- 
tenant assez  les  câbles  ronds,  pour  les  empêcher 
de  traîner  sur  le  sol  de  la  galerie. 

L'assemblagedescâbles  ronds  terminés  à  chaque    A«enbiige 
extrémité  par  a  croupières,  avec  les  câbles  plats    <|«  ^^^* 
qui  Q^en  ont  qu'une,  a  lieu  "au  mojen  de  clefe  en 
bronze.  Ces  clefs  sont  représentées  isolées  par  les 
fig.  6  et  en  place  dans  \esfig.  7  et  8. 

hesfig*  9  r^résentent  les  croupières  des  câbles 
ronds. 

h&&fig.  10  celles  des  câbles  plats. 


S4Nitimf 
te  cIMet. 


Flèche  entre 
lei  toQlteiii, 


Vltdeniipel. 


l40    NOUVEAU  SYSTÈMK    DE  RENVOI  DE  MOtlVEUBHT 

Ces  croupières  ont  été  faites  en  bronze  comme 
les  clef^,  uniquement  parce  que  l'emploi  de  cette 
matière  était  plus  à  notre  portée  que  celui  de  la 
fonte. 

De  petites  poulies  en  bois  de  o'^ySo  de  diamètre, 
ayant  o*",o4ue  largeur  dégorge,  soutiennent  les 
cftbleSy  de  lo  en  10  mètres ^  plus  ou  moins,  à  la 
convenance  de  la  galerie ,  qu'on  a  cherché  à  laisser 
libre. 

On  a  prévenu  l'usure  des  câbles  contre  les  joues  et 
la  gorge  de  ces  poulies ,  au  moyen  dé  légères  trin- 

I^les  en  bois,  évidées  d'un  côté  pour  recevoir 
a  moitié  de  l'épaisseur  du  câble  auquel  elles  sont 
fixées,  et  planes  en-dessous ,  pour  porter  sur  la 
gorge  de  la  poulie. 

Afin  de  maintenir  le  câble  assez  tendu  sur  cette 
portée  de  i  o  mètres ,  pour  qu'il  ne  donnât  qu'un 
maximum  de  flèche  de  o^'yoS ,  il  a  suffi  de  lechar- 

Ser,i^son  extrémité  inférieure,  d'un  contrepoids 
e  700  kil.,  qui  ne  représente  pas  les  4  centièmes 
de  la  résistance  absolue  des  câbles  horizontaux.  Ce 
contrepoids  s'est  trouvé  naturellement  dans  a5  mè- 
tres de  tirants  inclinés  suivant  le  filon  qui  termi- 
naient l'attirail  et  qu'il  avait  été  commode  d'établir 
en  bois  pour  pouvoir  y  attacher  plus  facilement  les 
tiges  des  pistons,  les  cruchots  d'arrêt  et  une  vis  de 
rappel. 

Dan»  la  composition  de  l'attirail  entrent  trois  de 
ces  vis  :  une  à  chaque  extrémité  etuneaumilieu  ; 
elles  ont  chacune  i^^^so  de  filet  et  ont  été  nuses 
pour  corriger  les  erreurs  possibles  dans  l'établis- 
sement précis  des  longueurs  des  câbles  ;  pour  com- 
penser 1  allongement  possible  au  bout  d'un  certain 
temps  de  travail  et  pour  faciliter  les  assemblages. 


AVEC   GABLES   EN   FIL   DE   FEH*  1^1 

les  désassemblages  et,  en  général,  toutes  les  ré- 
parations. 

Indépendamment  des  cordes  de  sûreté  dispo-.   Préctotioiw 
sées  pour  empêcher  la  destruction  des  câbles  rpnds   JJ'JJjLÏÎ 
dans  les  cas  de  rupture  des  câbles  plats,  qui  ont 
été  faits  pour  casser  les  premiers,  on  a  pris  plu- 
sieurs précautions  pour  assurer  la  conservation  des 
câbles  principaux. 

Ainsi  toute  la  partie  verticale  de  l'attirail,  qui 
pouvait ,  à  la  suite  soit  de  rupture  des  parties  su~ 
pérîeures,  soit  d'échappement  au  point  d'attache, 
tomber  en  masse  an  fond  du  puits,  cette  partie  a 
été  pourvue  de  p  cruchots  d'ârréts  surmontés  cha- 
cun d'unie  chaîne  de  sûreté. 

Chacun  des  cruchots(^^.  1 1  ,P/.  IV)  consiste  en  CrwMid'an^ 
une  sorte  de  longue  épée  cylindrique  en  bois,  ter^ 
minée  à  sa  partie  supérieure  par  un  renflement 
ellipsoïdal  et  composée  de  deux  moitiés  façonnées 
de  manière  à  envelopper  presque  entièrement  le 
câble  contre  lequel  elles  sont  fortement  serrées  par 
de  nombreuses  ligatures  en  fil  de  fer. 
.  Cette  épée  placée  un  peu  au-dessous  des  crou- 
pières supérieures  y  joue  librement,  pendant  le 
mouvement  alternatif  du  piston,  dans  un  fourreau 
égalemeut  en  bois,  solidement  fixé  contre  2  des 
traverses  du  puits  et  terminé  à  sa  partie  supérieure 
par  un  godet  destidé  à  retenir  l'épée  par  sa  tête, 
dans  le  cas  de  rupture. 

S'il  arrivait  que  le  câble  ainsi  saisi  dans  sa  chute,  oi^^deiAMté. 
vint  néanmoins  à  se  séparer  de  l'épée  par  glisse- 
ment, le  premier  choc  aurait  été  au  moins  amorti 
et  une  chaîne  de  sûreté  fixée  aux  croupières  supé- 
rieures d'une  part  et  de  l'autre  à  une  des  traverses 
du  puits,  est  là  pour  achever  de  le  retenir. 

Les  ^.  1 1 ,  JP/,  /V,  représentent  les  crucboUi 


i4a  nouvfiÂt;  srâTÈMte  de  renvoi  de  mouvembiit 

d*arrét.  rnm  est  un  bourrelet  en  bitord  destiné  k 
amortir  le  choc  contre  le  fi;odety  dans  le  cas  de 
rupture. 

Depuis  10  mois  que  le  renvoi  fonctionne  on  n'a 
pas  encore  eu  occasion  de  vérifier  Tefficacité  de  ces 
sortes  de  crucbots  d'arrêts. 

Pour  ce  qui  est  des  câbles  horizontaux ,  après 
Taccident  que  les  cordes  de  sûreté  sont  destinées  à 

{)révenir,  on  ne  pouvait  craindre,  pour  eux,  que 
eur  échappement  des  gorges  des  petites  poulies  et 
leur  chute  sur  le  sol  de  là  galerie. 
Poulict  On  a  facilement  obvié  k  ce  danger  en  empri- 

sonnant les  petites  poulies  dans  ude  sorte  de  cnape 
en  bois,  formée  de  3  joues  évidées,  quon  a  bou- 
lonnées sur  le  montant  qui  porte  chaque  petite 
poulie. 

Enfin  la  force  absolue  de  la  partie  horizontale 
de  Vattirail  étant  de  ig.Soo  kil.  et  la  charge  ha- 
bituelle qu'on  voulait  lui  donner  de  3. j5o  ou  le 
1/6  de  la  résistance  absolue,  suivant  l'usage ,  on  a 
cherché  à  se  mettre  en  garde  contre  toute  charge 
accidentelle  qui  dépasserait  le  1/4  de  la  résistance 
absolue. 

Pour  cela,  les  clefs  d'assemblage  ont  été  faites 
de  manière  à  fléchir  très-sensibiemënt  sous  la 
charge  de  S.oookil.;  et  comme  leur  ajustage  avec 
les  croupières  était  fort  net  au  moment  de  la  pose, 
on  a  regardé  comme  possible  d'observer  quelque 
solution  de  continuité  à  la  suite  d'une  surcharge 
accidentelle  et  d'être  ainsi  averti  du  danger.. 

Si  la  course  du  piston  moteur  des  machines  à 
colonne  d'eau  n'était  pas  elle-même  très-variable, 
on  aurait  un  moyen  d'observation  djnamométri- 
que  très-facile  dans  la  course  du  piston  de  la  pompe 
mu  par  le  renvoi.  En  efiet  l'allongement  de  la  ttirail 


AVEC    GABI^S    EN    FIL   DE   FEa.  14^ 

est  très-régulièrenient  proportionnel  à  la  charge 
(après  déduction  faite  du  maximum  de  2  centi- 
mètres de  course  perdue  dans  le  redressement  des 
chaînettes  de  o™,o5  dé  flèche  formées  par  la.  partie 
liorizontale  de  Tattirail).  Or,  pour  une  différence 
de  I  .^So  kil.  entre  la  charge  normale  et  la  charge- 
limite  qu'on  s'est  fixée,  l'allongement  de  l'attirail 
est  de  o"',ooo4  correspondant ,  pour  un  dévelop- 
pement de  55o  mètres  environ  de  développe- 
ment de  câble,  à  o°',22.  Cet  allongement  étant 
totalement  perdu  pour  la  course  est  très-sensible 
à  l'extrémité  inférieure  de  l'attirail.  Malheureuse- 
ment la  course  des  machines  variant  d'une  quan- 
tité plus  grande  encore,  ce  mode  d'observation  n'a 
pas  toute  la  simplicité  désirable. 

L'appareil  dont  la  description  générale  vient  obiemiioDsiiir 
d'être  donnée  fonctionne  depuis  10  mois.  Il  a  des- ''""Pî^^îjc^biai 
servi  pendant  b  mois  deux  pompes  de  40  ^  4^  cen-reiiToi. 
timètres  de    diamètre    qui,   d'ordinaire,   mar- 
chaient^ chacune  à  son  tour,  pendant  les  réparations 
de  l'autre,  mais  souvent  aussi  ensemble,  à  la  suite 
des  arrêts  de  la  machine.  La  différence  de  niveau 
entre  l'aspirateur  et  le  dégorgement  de  ces  pompes 
(inclinées  comme  le  ûlon)  a  varié  pendant  ces 
6  mois  de  6  mètres  à  12  mètres.  De  sorte  que  tout 
compte  fait,  l'attirail  a  très-souvent  fonctionné 
sous  une  charge  égale  au  1/4  de  sa  résistance  ab* 
solue.  Peut-être  était-ce  trop. 

A  la  suite  de  quelques  accidents  on  mit  en  place 
une  poaipe  de  o'",46  de  diamètre  pour  pouvoir 
asft^cner  les  travaux  après  les  temps  d'arrêt,  sans 
être  obligé  d'atteler  deux,  pompes  à  la  fois  et  le 
maximum  de  la  charge  ne  <lcpassa  plus  dès-lors 
les  0,18  de  la  résistance  absolue.  C'est  à  la  suite 


l44   NOUVEAU  STSTàXfi  DE  EENYOI  DE  MOUVEMENT 

de  lo  mois  d'un  travail  pareilque  le  câble  verti- 
cal supérieur  a  cassé. 

Il  ne  s'est  pas  rompu  brusquement ,  mais  fil  à 
fil  :  chaque  fil.  rompu  sortait  aussitôt  du  fourreau 
de  toile  et'  se  montrait.  Pendant  un  mois  on  a  vu 
successivement  apparaître  ainsi  iusqu*à  i5  fils  et 
ce  n'est  qu'alors  qu'on  s'est  décidé  à  remplacer  ce 
càble  par  |un  '  autre.  Cette  rupture  ne  donne  pas 
une  bonne  mesure  de  la  résistance  des  câbles  ;  elle 
a  eu  lieu  un  peu  au-dessous  de  la  poulie  qui  ra- 
chète l'angle  de  1 76'' ,  le  seul  des  angles  qu'on  avait 
admis  sur  le  parcours  des  câbles  ronds,  et  cette  po- 
sition particulière  a  peut-être  été  cause  de  l'acci- 
dent. 

Antérieurenaent  d'autres  accidents  avaient  eu 
lieu ,  mais  ils  paraissaient  provenir  d'un  vice  de 
construction.  Les  boucles  des  câbles*  ronds  étaient 
vides ,  comme  dans  les  ponts  suspendus  ;  il  est  pro- 
bable que  c'était  un  défaut. 

'  Dans  les  ponts  suspendus  la  différence  entre  la 
charge  permanente  et  la  charge  au  moment  du 
passage  est  habituellement  très-petite;  dans  le 
renvoi  d'Huelgoat  la  différence  de  la  charge  à  la 
descente  et  la  remonte  du  piston  est  au  contraire 
très-grande;  or,  les  deux  branches  de  la  boucle  in- 
complètement dressées  et  sensiblement  arquées 
encore  sous  la  simple  charge  du  contrepoids,  se 
tendent  sous  la  charge  totale  ;  il  en  résuIte"^  un 
mouvement  d'oscillation  au  voisinage  des  crou- 
pières parfaitement  visible,  et  cefut  sans  doute  ce 
mouvement  répété  4*^^^  ^^î^  p^^  j^^r,  qui 
amena  la  rupture  de  quelques-unes  de  ces  boucles 
après  six  mois  d'un  travail  quelquefois  exagéré. 

Il  est  facile  d'empêcher  ce  mouvement  latéral 
du  fil  en  remplissant  le  vide  de  la  boucle  d'une 


AVBG  GABLES    ElT    FIL    DE   VER.  l45 

pièce  de  bois  assujettie  extérieuremeDt  au  moyen 
de  bitord  ou  de  fil  de  fer. 

Heureusement  qu'il  a  été  plus  facile  qu'on  n'au^ 
rait  osé  l'espérer  de  porter  remède  à  cet  accident. 
La  forte  ligature  qui  avait  été  faite  à  la  naissance 
de  la  boucle  a  retenu  les  fils  après  leur  rupture  et 
il  a  été  possible  de  replier  tout  le  câble  sur  lui- 
même  et  de  faire  une  boucle  nouvelle  unique,  à 
l'aide  d'une  longue  ligature  en  fil  de  fer. 

Cette  boucle  représentée  par  \^Jig>  la,  PLIP^^ 
tient  fort  bien.  Elle  aurait  été  plu^  facile  encore  et 
plus  sûre  si  les  câbles  ronds,  au  lieu  de  2  brins , 
avaient  été  formés  d'un  seul. 

Cettedemière  disposition  aurait  été  doublement 
préférable  à  celle  qui  a  été  adoptée  et  qui  a  paru 
commandée  par  quelques  sujétions  locales.  Elle 
aurait  eu  pour  conséquence  de  faire  faire  les  câbles 
plats  en  2  brins,  ce  qui  aurait  permis  de  leurdon* 
ner  une  force  suffisante  pour  leur  assurer  tout 
l'avantage  dont  ces  sortes  de  courroies  sont  suscep- 
tibles pour  un  service  de  ce  genre. 

Lescàbles  plats  en  effet  ont  été  faits  trop  faibles. 
Au  lieu  de  60  fils,  80  n'auraient  pas  été  trop. 

L'emploi  du  fil  de  fer  pour  le  service  auquel 
on  l'a  appliqué  était  tellement  inconnu  qu'on  avait 
cru  prudent  de  sacrifier  les  câbles  plats  à  la  con- 
servation des  câbles  principaux.  Maintenant  qu'une 
expérience  de  i  o  mois  a  appris  qu'un  câble  droit 
parait  susceptible  d'être  chargé  ci u  1/6  au  j/4  de 
sa  résistance  absolue  et  que,  lorsqu'il  se  rompt, 
c'est  fil  à  fil ,  avec  une  lenteur  extrême  et  en  mon- 
trant aussitôt  son  défaut,  il  conviendrait,  à  l'ave- 
nir  de  donner  tout  d'abord  aux  câbles  plats  la  ré«- 
ristance  qu'ils  doivent  avoir. 

Tome   FI,  1844.  '^ 


l4^   N0T3YBAV  StUttUM  I>l  RMIlfiOI  Dl  HOUYEMBlTr 

Dorée  LVipérienoe  de  HuelgoaC  a  fourni  à  te  sujet 

dei  dblei  plau. q„g]qyçg  données  peu  précises,  mais  boottes  à 

jBOter.  Les  câbles  plats  qui  jouaient  sur  les  poulies 
de  l'^ôo  ont  duré  i5  jours  pour  celle  qui  rachetait 
un  angle  de  iSo"*»  24  pour  les  2  autres  qui  ne  ra- 
chetaient qu'un  angle  de  90''  et  cela  pendant  que 
les  pompes  de  40  ii  ^2  ceniimèttes  de  diamètre , 
marchant,  de  temps  en  temps  ensemble,  avaient 
de  6  mètres  à  9  mètres  de  hauteur. 

Ces  durées  parurent  trop  courtes  et,  au  lieu  de 
chercher  à  reniorcer  les  càoles  plats  »  après  un  mois 
de  marche,  pour  la  poulie  à  i8o%  et  après  7  se- 
maines pour  les  2  autres,  on  prit  le  parti  de  leur 
substituer  des  chaînes  à  mailles  plates  :  elles  se 
comportent  parfaitement  bien,  surtout  les  deux 
qui  fonctionnent  dans  un  plan  vertical. 

Les  câbles  plats  oui  fonctionnent  sur  les  poulies 
horizontales  de  i*,3^^^  diamètre  ont  duré  de  38 
à  76  jours  pour  des  angles  variables  de  140  à  170'' 
et  pour  les  charges  correspondantes  à  toute  ki  pé^ 
riode  de  10  mois.  Une  des  poulies  placée  dans  une 
région  ou  suintent  de  tous  côtés  des  eaux  vitrioli- 
ques  extrêmement  corrosives  ne  consenre  son 
(àble  plat  que  pendant  nS  jours. 

Les  2  pouUes  qui  ne  conservent  le  leur  que  pen- 
dant 38  jours  peuvent  bien  être  influencées  par  la 
même  cause,  car  la  durée  est  de  5o  jours  pour  unse 
des  poulies  rachetant  un  angle  peu  diffîrent ,  wkuôs 
situé  dans  une  région  sèche^ 
CbatMi  On  a  essayé  de  substituer  vne  chaine  à  maillons 

i  naiUoDi  piati.  plais  au  ^^bte  plat  de  Tune  des  poiidies  korinoo- 

talés.  Dans  une  position  pareille,  ces  diatnes  sont 
loin  de  se  comporter  au^si  bien  que  sur  des  pou- 
lies verticales  :  leur  poids  qui  est  9  fois  aussi  grand 
que  celui  de  Câbles  plats  de  même  force ,  eC  leur 


saillies ,  ces  deux  eftotes  réunies  etitraveni  ^sÎDga* 
lièffonieat  la  nuiBclie  de  ces  soites  de  'diaittes  Bur 
les  joues  de  poulies  liorâzoïttales.  U  em,  vésulle  un 
tiavail  «lodulatoire  qui  use  promptenMUt  et  la 
BouUe  «t  les  l>otdttns  d^asseimiage  de  la  cbatue. 
Leftcâbles  plais  pamisseat  de  beaucoup préféraUea; 
sealemeut  îi  ne  £iut  pas  eraindre  de  leur  dttaner 
louae  la  force  nécessaire. 

Les  câbles,  tant  ronds  que  plats,  fonotiouBent    ^^^BitiiidM 
avec  un  silence  remarquable  pour  qui  a  entendu  dMm  ea  fli  ds 
le  cliquetis  des  renvois  ordinaires  de  mouvement,  ^* 
dans  l'intérieur  des  mines. 

Le  redressement  y  à  chaque  coup  de  piston,  des 
chaînettes  formées  par  la  portion  horizontale  de 
l'attirail  parait  extrêmement  favorable  à  la  mise 
en  charge  progressive  et  sans  choc,  et  par  suite  à 
la  conservation  de  la  force  motrice  et  de  tout  Tat- 
tirail  lui-même. 

Cest  là  un  des  premiers  avantages  des  câbles , 
qu  on  achète  au  prix  d'une  perte  de  course  insigni- 
fiante, moins  de  i  pour  loo. 

La  légèreté  ne  peut  pas  être  comptée ,  en  thèse 
générale,  pour  autant  qu'on  pourrait  le  croire, 
par  suite  ae  la  nécessité  de  l'emploi  d^un  contre- 
poids qui,  dans  le  cas  particulier  dont  il  s'agit ,  au- 
rait été  inévitable  en  très-grande  partie,  quelque 
système  que  l'on  eût  adopté.  Mais  la  rareté  des 
assemblages  qui  a  permis  d'établir  un  attirail  de 
cette  force  dans  le  compartiment  d'un  puits  d'ex- 
traction ,  au  contact  des  tonnes  qui  circulent  dans 
ce  puits  a  donné  la  facultéd'employery  pour  toutes 
sortes  de  coudes  horizontaux,  des  poulies  au  lieu 
de  verbocs,  et  de  conserver  ainsi  presque  entière  la 


t48   MOUV.  8T8T.  DB  RENVOI  DB  MOUVEMBETT,  ETC. 

course  disponible.  Ces  deux  avantages  peuvent 
être  oonâdérables  dans  certains  cas. 

Enfin ,  abstraction  faite  de  l'apprentissage  né- 
cessaire pour  arriver  k  fabriquer  aes  câbles  en  fil 
de  fer  non  tordu ,  avec  toute  la  perfection  néces- 
saire ,  apprentissage  qui  pourra  être  nul  dans  beau- 
coup de  cas ,  ce  système  de  renvoi  présente,  rela- 
tivement à  tous  les  autres  y  en  raison  de  la  légèreté 
de  tous  ses  accessoires ,  une  fort  notable  économie. 

Son  exécution  est  en  outre  susceptible  d*une 
élégance  remarquable. 


EXTRAIT  D'UMJkS  IiCTTRE 

Z?e  iW.  Pemollet ,  ancien  élève  de  V Ecole 
polytechnique  et  de  t École  des  mines,  à 
M.  Combes  9  concernant  des  pompes  em- 
^Iqjées  dans  le/oncement  dun  puits. 


Wtim de  Pwllaoïmi,  t  juio  îBU. 

Voici,  après  le  septième  jour,  le  dessin  de 
pompe  c[ue  je  vous  avais  promis  sous  trois  jours. 
t7est  le  sort  des  promesses  eu  général  et  ~ 
en  particulier.  V  ous  me  le  pardonnerez. 

Cette  pompe  est  une  de  celles  que  j*ai  attelées  à 
r^itrémité  de  mon  renvoi.  Seulement  je  Tai  re- 
présentée en  pompe  basse,  tandis  qu'actuellement 
elle  est  surhaussée  de  3  mètres ,  ce  qui  ne  change 
rien  du  reste  à  la  disposition  générale. 

Vous  savez  que  nous  avions  à  descendre  sur  un 
filon  qui  nous  donnait  768  litres  par  minutes  (j*ai 
mis  760  pour  maximum  dans  ma  note  sur  le  ren* 
Toi ,  c'est  une  erreur  :  c'est  768  que  nous  avions 
dernièrement  ) ,  il  nous  &llait  des  pompes  puis* 
santés  et  légères  pour  pouvoir  les  descendre  faci-* 
lement  avec  notre  approfondissement.  Je  me  suis 
décidé  k  faire  usage  de  pompes  en  bois  garnies  in- 
térieurementd' un  manchon  de  cuivre  rouge  laminé 
et  soudé  suivant  une  génératrice.  Ce  cuivre  a  5  ou 
6  millimètres  seulement  d'épaisseur. 

AVaide  defépéeà  fourreau  E  (Fig.  iZ^PlIV) 
on  allonge  l'aspiration  de  s'fSo  à  mesure  que 
l'on  gagne  de  la  profondeur ,  et  à  ce  terme  on  aea- 
cend  a  autant  le  corps  de  pompe  que  l'on  sur^ 


i5o  vmmtïïmom  db  fomm» 

hausse  s'il  le  faut  ;  on  fait  rentrer  le  fourreau  F 
sur  Tépëe  E,  et  on  Feeomnience  eomnie  devant. 

Nous  avons  deux  pompes  accouplées.  Ces  chan- 
gements se  font  à  Tune  a  elles  pendant  queTautre 
continue  de  marcher,  de  sorte  qu'il  n'y  a  pas  d'in* 
terruption  dans  le  travail. 

La  légèreté  des  pompes  est  un  grand  avantage 
pour  des  ouvrage  d'approfondissement. 

Un  autre  non  moinsgrand  que  j'ai  obtenu  k  Taide 
d'une  disposition  bien  simple  y  a  consisté  à  élever 
le  clapet  inférieur  sur  un  cylindre  en  bronze  K  qui 
hisse  entre  lui  et  la  partie  inférieur  du  oorp»  de 
pompe  on  espace  ammlaire  où  les  quarts  aspirés 
par  la  pompe  se  déposent.  AossitAt  que  ce  réser- 
voir de  graviers  est  plein,  on  en  est  averti ,  parce 
que  le  clapet  inférieur  fermant  mal,  la  pompe  ne 
retient  plus  aussi  parfaitement  son  cou  ;  on  ao- 
troche  la  pompe  voisine,  on  défait  le  bois  du  tam- 
pon X ,  on  enlève  les  graviers,  et  la  pompe  est 
prête  à  marcher  de  nouveau.  Cette  disposition 
s'est  trouvée  si  eiSicace,  que  i*ai  renoncé  à  mettre 
au  bas  de  l'aspirateur  un  grillage  propre  à  retenir 
ces  graviers.  Il  n'y  a  que  les  graviers  assez  fins 
qni  sont  aspirés;  il  aurait  falln  un  grillage  à  petits 
trous ,  et  je  craignais  que  la  paille  des  sabota ,  les 
copeaux  laissés  par  lesboiseurs,  n'c^wtruassent  ces 
petits  trous  {JF^.  i4,  i5,  i6  et  17,  P/.  If^}. 

Cette  pompe  me  semble  avoir  toutes  les  qua- 
lités des  communes  et  tous  les  avantages  des 
pompes  soignées.  Nos  grosses  pompes  en  bronze 
des  machines  ii  colonne  d'eau ,  qui  n'ont  pas  un 
diamètre  plus  grand  et  dont  chaque  corps  pèse 
1.800  kil.,  ne  retiennent  pas  mieux  l'eau  que  ces 
pompes  si  simples  et  à  la  portée  de  toutes  les  lo* 


EMPLOYÉES   BA1I8   Ll   FONOBIIBEV   «'CE   PUITS.    l5l 

Vous  ?ojez  que  cette  disposition  permet  en  outre 
de  réduire  l'espace  nuisible  à  bien  peu  de  chose. 

Le  pistonduHartz  qtiinétaitpas  usité  chez  nous 
m*a  paru  fort  commode  aussi  jasqu  à  présent ,  en 
fait  Je  pistons  gcossiers (jPi^.  1 8, 19  et^o^PLiy). 

D'ordinaire ,  nous  faisons  usage  pour  nos  pompes 
communes  du  gros  piston  en  bois.  H  a  l'avantage 
d^étpe  d*uQ  enlôpement  très^Cicile»  mais  nous  ne 
Favotts  employé  i{oe  ponr  noa  pompea  ordinaires 
qui  ont  de  3o  à  33  centimètres  de  diamètre.  J'ai 
craint  d'avoir  un  piston  colossal,  si  je  conservais  ce 
sj^stèpie  pour  des  diamètres  de  46»  et  j'ai  essayé  le 

Sîaton  du  Hartz  qui  vabien  jusqu  à  présent  et  dure 
ien  plus  longtemps  que  l'autre.  G  est  là  son  mé- 
rite spécial  ;  sa  légèreté  est  quelque  chose  aussi. 


SXPUCATIOM  OC  DESSIN  DE  POMPE. 

(/ïy.  t3à20,P^/r.) 

Fiq.  13.  Epée  à  fourreau  pour  ralloogementderaspira- 
tear. 
Un  bourrelet  irtv,  placé  à  la  partie  sapérieure  du 

fourreau  suffit  pour  empêcher  la  prise  d'air. 
Cette  épée  s'ajuste  sur  rexlrémité  P  de  Taspira- 
teur  [&g,  14)  pr  simple  embotlement.  Un 
bourrelet  d'argile  achève  de  rendre  cet  assem- 
blage parfait. 
Pig.  14.  Coupe  verticale  de  l'aspirateur  et  du  corps  de 
pompe. 
fi  Bec  eo  cuir  pour  le  dégorgement. 
X  Tampon  fermant  l'ouverture  par  laquelle  on 
enlève  les  graviers. 
Fig.  15.  Porte-clapet  en  bronze. 

Le  siège  est  dressé  au  tour  et  rodé. 
Fiq.  16.  Plan  du  même. 

aay  rondelieencuivrerougepourvued'une  queue 
9,  pour  empêcher  le  renversement  du  clapet 


ï52  DBaCEIPTlOM  OB  P0MPB8|  ETC. 

Fig.  17.  Coope  verticale  sur  une  plus  grande  éobéUe  de 
raspirateur  et  du  corps  de  pompe.  Le  porte- 
dapet  est  en  place. 

rfj  rainure  annulaire  ménagée  dans  le  bois  et 
comblée  de  mastic  avant  la  pose  du  manchon 
en  cuivre. 

Il  y  en  a  trois. semblables  sur  la  hauteur  du 
manchon  pour  empêcher  les  prises  d'air  qui 
pourraient  avoir  lieu  par  le  haut  ou  par  les 
joints  des  deux  moitiés  de  l'enveloppe  en  bois. 

ce,  double  cuir  de  12  millim.  d'épaisseur  totale 
pincé  entre  deux  rondelles  inégales  ôa,  66, 
serrées  par  un  petit  boulon  d. 

Le  porte-clapet  en  bronze  k  est  Gxée  à  la  partie 
supérieure  de  l'aspirateur  en  bois  BB  à  l'aide 
de  deux  boulons  à  double  écrou  66,  par  les 
oreilles  oo.  Une  rondelle  de  cuivre  est  inter- 
posée entre  le  bronze  et  le  bois. 

Les  mortaises  mm  faites  pour  recevoir  les  écrous 
inférieurs  sont  remplies  de  mastic,  après  la 
mise  en  place  des  boulons. 

Les  deux  tuyaux  en  bois  GG  (corps  de  pompe) 
et  BB  (aspirateur)  sont  bien  ajustés  1  un  sur 
l'autre  et  fortement  assemblés  à  l'aide  d'un 
picotage  serré. 

pp  représentent  les  picots. 
Les  fig,  18, 19  et  20  représentent  le  piston  du  Hartz. 

La  fig.  18  est  le  plan  du  dessus^ 

Lbl  fig,  i9  la  coupe  suivant  l'axe. 

La  fig.  20  le  pian  du  dessous. 

Il  est  composé  d*un  disque  en  bois  de  hêtre  percé 
de  six  trous  pour  le  passage  de  l'eau ,  avec 
garniture  en  cuir  clouée  sur  son  contour.  Le 
clapet  est  un  disque  de  cuir  fixé  au  centre 
du  disque  de  bois  par  la  tige  en  fer  qui  tra- 
verse à  la  fois  le  disque  de  cuir  et  le  disque  de 
bois  dans  leur  axe. 


WoTZCfi 

Sur  quelques  minéraux  du  Chili  ^  analysés 

en  1843; 

Ptt  M.  DOMEYKO. 


AEGBNT. 


Chlorobromures  cF argent.  *--  Ayant  apporté , 
de  mon  dernier  voyase  à  G>piapo ,  vers  la  fin  du 
mois  d'avril ,  en  1840,  grand  nombre  d'échan- 
tillons d'argent  corné  provenant  de  Ghaftarcillo , 
j'ai  repris  mes  recherches  sur  la  nature  de  ces 
minéraux,  et  j'en  ai  fait  plusieurs  analyses.  Je 
me    suis    convaincu   qu'en  prenant    toutes  les 
précautions  nécessaires  dans  ces  opérations,   on 
obtient  des  résultats  d'une  précision  presque  ma- 
thématique ;  c'est-à-dire ,  que  la  quantité  d'ar- 
gent extraite  d'un  poids  déterminé  de  chlorobro- 
mure  est, à  1  ou  3  millièmes  près,  égale  à  celle 
de  l'argent  employé  pour  précipiter  le  chlore  et 
le  brome  provenant  ae  ce  même  poids  de  chloro- 
bromure.  Quant  à  ce  dernier,  on  ne  peut  pas,  il 
me  semble ,  déterminer  son  poids  par  différence 
(en  se  fondant  sur  le  poids  du  minerai  pris  pour 
l'analyse  et  sur  le  poids  du  résidu  de  l'attaque  par 
ïhydrosulfate ,  lorsqu'on  reprend  ce  résidu  par 
Tacide  nitrique ,  etc.)  ,  parce  que ,  d'abord ,  tout 
areent  corné  empâte  dans  l'intérieur  de  ses  parti- 
cales  un  peu  d'argile  et  de  carbonate  qui  lui  ser- 
vent de  gangue,  et  qu'en  outre,  la  mngue  étant 
presque  toujours  hydratée ,  elle  perd  son  eau  en 


l54  ANALYSES 

})artie  par  Taction  de  rammoniaque  »  en  partie  par 
e  grillage  qu'on  est  obligé  de  faire  pour  chasser  le 
soufre.  Le  seul  moyen  de  doser  avec  exactitude 
le  poids  du  cfalorobromure  consiste  donc  à  pré- 
cipiter le  chlore  et  le  brome  par  un  excès  de 
nitrate  d'argent.  En  tous  cas,  il  est  impossible 
de  bien  séparer  par  précipitation  successive  le 
chlore  du  brome  ;  par  le  motif,  selon  moi ,  que 
le  premier  précipité  de  bromure  qui  se  forme 
entraine  toujours  avec  lui  une  proportion  consi- 
dérable de  chlorure ,  et  qu'il  reste  du  brome  dans 
la  liqueur. 

Voici  les  résultats  de  8  analyses  faites  sur  divers 
échantillons ,  et  que  j'ai  eu  soin  de  vérifier  en 
double  : 

CMorobromureK    W  (1)     («)      (3)      (4)      (5)      («)      Çf) 

Teneur  en  argent  .  .  .  0,05»  0,05i  0,053  0,070  0,070  0,000  O.OTl 
O  qui  correspond, 

en  ehlomre  d*«rgenl  t  à  0,510  0,5i8  0,510  0»7W  0,056  0,SU  0;60i 

en|>roBiujr«  d'argent;  i  0,400  0,413  ^,400  QJKi  0,3U  0,tM  0,9» 

Les  trois  premiers  échantillons  viennent  de 
Chafiarcillo,  et  contiennent  du  chlorobromure 
jaune-verdâtre,  disséminé  en  veines  excessivement 
minces,  trës-irrégulières,  et  en  grains  amorphes. 
Leur  gangue  est  ocracée ,  mélangée  de  carbonate 
de  chaux,  de  calamine ^  etc.,  ne  contenant  pas 
d'autres  espèces  minéralogiques  d'argent  que  le 
chlorobromure.  Ces  minéraux  se  composent  pro- 
bablement de  I  at.  de  chlorure  pour  i  at.  de  bro- 
mure ,  l'espèce  pure  de  cette  nature  devant  ren- 
fermer o,655  d'argent. 

Les  quatre  autres  échantillons  (4),  (5),  (6),  (7)1 
étaient  des  veines  chlorobromurées  qui  avaient  d  , 
6  et  jusqu'à  9  lignes  d'épaisseur,  et  présentaient  à 
l'extérieur  des  formes  concrétionnéea.    Elles  ne 


DE    DIVERS   MinilUDX   DU    CHILI.  l55 

renfimnent  que  4  ^  ^  p-  o/o  de  gangoe ,  et  ne 
sont  pea  tout  à  fait  homc^ènes.  Quelquefois  Ton 
Toit,  au  milieu  de  ces  veines ,  de  l'argent  natif 
dendritique  parfaitement  pur.  Le  dernier  échan* 
tiUon  (n)  provient  de  Quillota  ,  d^une  mine  située 
à  près  de  soo  lieues  au  aud  de  Gha&areillo  ;  les 
trois  autres  des  mêmes  mines  de  Gbafiarcillo  que 
les  précédentes. 

Ycici  les  détails  des  analyses  dont  je  viens  de 
citer  les  résultats  : 

Chlorobromure  n""  (â).  -*-  5  grammes  de  ce 
minéral  y  préalablement  attaqués  par  les  acides , 
ont  donné  : 

d,7û2  d'argent» 

! 0,794  <rargile  inattaquable , 
0,030  chaux  et  silice  gélati- 
neuse empAtées  par  le 
chlorobromure,  etc. 

On  verse,  dans  la  dissolution  contenant  tout  le 
cUore  et  l'iode: 

gr.  gr,  mît. 

d'kbonL  .  .  1,403  d'argent;  on  obtient:  bromure.  .  .  2,43S;      0,61 

1,494     — -  —        chlorure.  .  .  1,704;      0,79 


•  • 


argent  wai.  a«M7     ^       Poids  du  chlorobromure,  4443. 

En  précipitant ,  de  la  dissolution  qui  restait , 
l'excès  d'argent  par  l'acide  muriatique,  on  a  ob- 
tenu 0,372  de  chlorure,» ce  qui  correspond  en  ar- 
gent à  o^aSo.  Par  conséquent,  l'argent  employé 
pour  précipiter  le  chlore  et  le  brome  a  été  de 
^1987 — 0,280=22,707,   et  la  loi  du  chlorobro- 

more  est  -i-— =o,65:i, 
4,1  « 

Chlorobromure  n*  (4).  —  D'un  verl>-jaunâtre 


l56  ANAtTSBS 

fermant  une  veine  presque  pure  de  5  à  6  lignes 
d'épaisseur,  necootenani  que  3  ii  4  P*  ^/^  ^®  ®^^ 
stances  étrangères  (échantillon  semblable  k  celui 
que  j  ai  eu  Thonûeur  d'envoyer  Tannée  passée  à 
M.  Berthier). 

2  ('',44^  de  cette  veine,  découpés  en  copeaux  ont 
donné  : 

1,6353  d'argent  (par  rhydrosolfate  et  le solfnre repris 

par  Tacide  niUiqae ,  etc.)  ; 

10,0060  argile  inattaquable» 
0,032  chau ,  magnésie ,  silice , 
ffélatinense ,  empalées  par 
le  chiorobromare. 

De  là  résulte  :  poids  du  chlorobromure ,  par  dif- 
férence ,  2443  — o,o38  .=  38'-,4o5. 
Loi  du  minéral  pur  : 

Le  titre  du  minéral  pur  donc  est  *i*353s=:o, 6700. 

On  a  versé  dans  la  liqueur  qui  contenait  le 
chlore  et  le  brome  : 

gr.  gr.      tlire. 

d'abord.  •  •  0,9105  d'arg.  an  Ut.de MS,  on  a  obteou:brom.l, 4&8.  0,S2 

pals 0,SMO       —       —  —  chlor.  0,057. 

aiveat  verte.  1,7755       —        Poidi  du  chlorobromnro.  a,ft05 

On  a  précipité  de  la  dissolution  restante  0,175 
de  chlorure  a  aident ,  ce  qui  correspond  en  a  ra- 
gent à  0,1 3a.  Par  conséquent,  Taisent  employé 
pour  précipiter  tout  le  chlore  et  le  brome  a  été  : 

1»7755  (au  tlt  dé  000) =argent  Sn  1,70$3  -  0,l'30= 1,6365 , 

et  le  titre  du  chlorobromure  est  ~t=z  =  0,6800. 

2,4050        ' 


DE    DIYBBS   mUlilUQX   DU   CHILI.  l57 

J'ai  en  outre  analysé  par  la  même  méthode 
qoelques  échantillons  que  j*ai  reconnus  pour  des 
dilorures  purs,  exempts  de  brome  :   ces  miné* 
rauz  étaient  toujouis  blancs ,  sans  aucune  teinte 
jaunâtre  ou  verdàtre,  ou  bien  d'un  noir  yiolacé.Un 
échantillon  provenant  de  Chaflarcillo,  ne  conte- 
nant que  OyOïi  de  substances  étrangères^  d'un 
Uanc  de  perle,  translucide,  amorphe,  m'a  donné, 
par  le  même  procédé^  o^nSa  pour  son  titre  d'ar- 
gent^ et  son  poids  spécinque  était  5,67.  Des  pe« 
tits  copeaux  de  ce  minéral ,  exposés  à  l'action  de 
la  lumière ,  sont  devenus  d'un  Ùen  violacé ,  tandis 
ijae  les  chlorobromures ,  placés  dans  les  mêmes 
Gutx>iistances ,  deviennent  toujours  d'un  gris  ver- 
dàtre  ou  d'un  gris  sombre,  foncé,  sans  aucone 
trace  de  teintes  bleuâtres  ou  violacées.  Ces  der- 
niers ,  en  outre ,  ont  un  poids  spécifique  toujours 
inférieur  à  celui  du  chlorure,  et  ce  pmds  spéci* 
fique  du  chlorobromure  varie  ordinairement  de 
5,01  à  5943. 

Je  vois  maintenant  que  les  chlorobromures  sont 
aussi  répandus,  et  peut-être  plus  abondants  dans 
les  mines  d'argent  de  Gopiapo  que  le  chlorure 
pur.  Ils  ne  se  trouvent  que  dans  la  partie  supé» 
rieure  des  filons,  et  il  est  rare  de  les  voir  descendre 
à  plus  de  40  mètres  de  profondeur  au-dessous  des 
ameurements.  H  est  aussi  fort  rare  de  les  trouver 
accompagnés  par  les  sulfiires  ou  par  l'argent 
rouge,  tandis  que  le  chlorure  forme  des  mélanges 
intimes  avec  de  Fargent  antimonié,  argent  sul«* 
foré,  etc.,  et  dernièrement  on  a  trouvé  dans  la 
urine  'nommée  la  Colorada ,  à  QiatkarciUo ,  du 
minerai  de  carbonate  de  plomb  très-riche  en  dilô- 
rure  d'argent»  Je  n'ai  jamais  trouvé  du  bromure 

pur  daiMi  1m  mineitii*  d'»rg«ii(  dv  Chili  |  e(  Von 


m 

1 56  AH  AlilBBi 

obserre  quelquefiais ,  dans  leg  mkiMttb  qui  con- 
tiennent du  cklore  et  du  brome,  uae  s^ratXMi 
nette  entre  la  partie  du  minerai  qui  ne  lenferme 
quedu  ohbrure  pur,  et  celle  qui  contient  dn  cfalo* 
robromure. 

ladure  dH Argent,  —  Je  n'ai  janaais  pu  décoo» 
"frir  dans  le  minerai  de  Cbaikarcillo ,  ni  dans  aucun 
aucun  autre  minerai  contenant  du  brome,  la  moÎA«- 
dre  trace  d'iode  ;  maison  vient  de  découvrir,  à  13 
lieues  ë  Test  de  Goquimbo,  dans  les  montagnes 
nommées  I06  Algodones,  dans  un  endroit  ncunmé 
Rinéon  de  Laja  ,  un  filon  areentiOve ,  dont  le  mi- 
nerai renferme  de  Tiodure  aaisent  paifaitetoeot 
por,  aans  aucun  mélange  de  chlorure  ni  de  bio« 


Immédiatement  après  avoir  reconmi  k  préi 
d'une  espèce  si  rare  et  si  intéressante  dans  les  mi- 
nerais de  los  Algodones,  je  suis  parti  pour  la  mkiet 
dans  le  but  de  voir  et  d'examiner  le  gisement  deçà 
minéral  en  place. 

La  montagne  de  los  Algodones  ^  où  se  trouve 
le  filon  d'iodure  d  argent,  se  trouve  située  ezaete*- 
ment  au  sud  d' Arqueros ,  sur  le  prcdongemeat  de 
la  bande  de  terrains  secondaires  stratifiés,  qui  ren* 
ferme  lamalgame  natif  d' Arqueras,  hm  cMo 
rures  et  les  dilorobromures  du  Hoasco-Alto  et 
eéux  de  Gopiapo.  Ce  filon  affleure  à  une  hauteur 
de  1 ,  330  mètra  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  oe 
«9  est  à  peu  près  la  hauteur  desaf&eurenaeots  dse 
filons  argentireres  d'Arqueros,  d'Agu»*Amaiga  et 
de  Cha&arcillo.  La  roche  encaissante,  conomie  toute 
fa  masse  de  ladite  montagne  de  los  Algodones ,  ae 
compose  de  porphyres  bigarrés,  stratifiés,  en  cou-* 
dies  légèrement  inclinées  à  lest,  et  alternant  avec 
quelques  assises  d'une  espèce  de  grès  rouge  à  grain 


DE    DIVEBS   UNÉBilUX    DU    CHILI.  l59 

fiemi-cristallin,  etcU  rockescompaciesiioocalcaires. 
La  montagne  se  trouve  tout  au  plus  à  une  lieue  de 
diatance  ou  contact  (du  côté  de  la  mer)  des  roches 
aeooadaires  stratifiées ,  avec  les  granités  du  terram 
soulevant  de  la  côte*  Sous  tous  ces  rapports  9  le  gi- 
sement de  Tiodure  correspond ,  par  sa  skualîott  géo- 
logique ,  sa  hauteur  et  les  caractères  géologiques 
de  la  roche ,  au  gisement  des  chlorisres  et  chloro- 
bromures  d'ai^ent  du  Chili. 

Le  porphyre  qui  se  trouve  dans  le  voisinage  et 
au  oontact  du  filon  est  d'un  brun  violacé  avec  des 
taches  grises ,  cendrées ,  verdàtres ,  contenant  de 
tout  petits  cristaux  &Idspaihiques  (?)  très-irrégu- 
liers  et  du  carbonate  de  chaux  spathique  disse» 
miné  en  veinules,  en  pointes  et  en  nojauxtoutà 
feit  irréguliers.  Il  passe  aussi  insensiblement, 
comme  tous  les  porphyres  du  même  terrain, 
aux  brèches  porphyriques  de  même  couleur  que 
lesporphyres. 

On  est  encore  au  commencement  de  l'exploita- 
tion de  ce  filon  y  qui  ne  se  montre  jusqu'à  présent 
3ue  sous  la  forme  d'une  veine  de  3  à  3  mètres 
'épaisseur,  et  qui  s'interrompt  ou  'ise  disperse  à 
tout  moment»  sans  présenter  des  parois  ou  des 
aaibandes  de  véritables  filons.  On  n'a  encore  pé- 
nétré  qu'à  une  dixaine  de  mètres  de  profondeur,  et 
à  peine a*t-on  reconnu  le  prolongement  de  la  veine 
sur  une  longueur  de  20  à  3o  mètres.  Elle  parait  s'é- 
tebdre  dans  la  direction  N.5  à  7*0.,  et  descend 

fresque  verticalement  «  en  s  inelinaot  un  peu  ven 
ouest.  On  a  retiré  près  des  affleurements  environ 
3o  quintaux  de  minerai,  dont  la  gangue  se  com- 
pose en  majeure  partie  de  carbonate  de  chaux  et 
aune  substance  argileuse  d*un  brun  rougeàlre,  hy- 
dratée, d*un  grain  terreux  excessivemeai  fin,  et 


) 


1 6o  ANALYSES 

pour  le  reste  de  porphyres  de  la  roche  encaissante. 
Ce  minerai  a  donné  à  Vessai,  terme  moyen ,  0,014 
d'argent.  Il  se  trouvait  très-inégalement  disséminé 
au  milieu  de  la  veine,  et  bientôt  il  disparut  entière- 
ment; mais  je  viens  d  apprendre ,  il  y  a  quelques 
jours,  qu'on  en  a  reconnu  la  présence  dans  la 
partie  inférieure  de  la  veine. 

Cest  au  milieu  des  gangues  que  je  viens  de 
dter,  et  de  préférence  au  milieu  de  la  substance 
terreuse  rouge&tre ,  qu'on  voit  disséminée  une  sub- 
stance jaune  en  petites  particules  très- ir régulières , 
qui  ne  sont  que  de  Fiodure  d'argent  parfaitement 
pur.  On  n'a  trouvé  jusqu'à  présent  qu'un  petit 
nombre  d'échantillonsoùcettesubstance  se  montre 
bien  à  la  vue  en  veinules  fort  irrégulières ,  imitant 
bien  celles  de«  chlorobromures  de  Chanarcillo(i). 
Un  de  ces  échantillons  m'a  permis  d'étudier  l'es- 
pèce  pure ,  dégagée  de  tout  mélange  de  substances 
étrangères ,  et  dont  voici  les  principaux  caractères 
minéralogiques  et  chimiques. 

L'iodure  d'argent  natif  est  d'un  jaune  de  soufire 
pâle  ou  et  un  Jaune  citrin ,  quelquefois  un  peu 
verdàtre.  (Il  Ressemble ,  sous  ce  rapport ,  tantôt  au 
soufre ,  tantôt  au  molybdate  de  plomb  de  Gha- 
pirca ,  tantôt  au  schéelin  calcaire  de  Llamuco  ou 
au  phosphate  d'urane.  ) 

11  ne  change  pas  de  couleur,  même  lorsqu'on 
l'eipose  pendant  plusieurs  jours  à  l'action  directe 
du  soleil,  et  en  cela,  comme  on  voit,  il  di£^re 
de  l'iodure  d'argent  artificiel. 

(1)  Malheoreusemcnt,  lorsque  je  sais  arrivé  à  la  mine 
de  les  Algodones,  tout  le  minerai  était  déjà  moulu  ou 
concassé  en  petits  morceaux,  doit,  à  peine,  ai-je  pu 
lauyer  qpiélqae»  flrafnents  intéressants. 


DE    DIVERS   MINÉRAUX    DU    CfllU.  l6l 

Son  éclat  est  résineux ,  quelquefois  plus  vif  que 
celui  des  chlorures  ou  chlorobromures  amorphes. 

Sa  structure  est  lamellaire.  Il  parait  même  avoir 
des  clivages,  outre  les  fentes  transversales  qui  se 
croisent  en  toutes  directions  :  quelques  fragments 
m'ont  donné  des  formes  rhomboédriques. 

Il  est  un  peu  plus  tendre  que  le  chlorure  et  le 
chlorobromure ;  il  s'égrène  sous  le  couteau;  il 
n'est  pas  du  tout  malléable,  et  il  se  réduit  facile- 
ment en  poudre ,  même  lorsqu'il  a  été  préalable- 
ment fondu. 

11  est  translucide ,  et  quelques  petits  fragments 
sont  semi-transparents. 

Son  poids  spécifique  est  5,5o4. 

Il  se  fond  à  la  flamme  d'une  bougie ,  mais  il 
parait  être  un  peu  moins  fusible  que^  le  chlo- 
rure. 

Sur  le  charbon  y  il  devient  rouge  et  se  fond  en 
une  boule,  laquelle,  en  se  refroidissant,  prend 
une  couleur  grise  semi-métallique,  ou  devient 
d'un  jaune  sale;  en  dirigeant  sur  ce  globule  la 
flamme  intérieure  du  chalumeau ,  sa  surface  se 
couvre  d'une  infinité  de  petits  globules  blancs 
métalliques  d'argent ,  et  en  même  temps ,  le  char- 
bon se  couvre  d'un  dépôt  jaunâtre  du  côté  où  se 
dirige  la  flamme. 

U  ne  se  réduit  pas  à  froid  par  le  fer,  lorsqu'on  le 
frotte  avec  un  couteau  soit  sec,  soit  humecté  avec 
de  l'eau  ;  mais  il  se  réduit  aussi  facilement  que  le 
chlorure,  lorsqu'on  le  met  en  contact  avec  du 
zinc  ou  du  fer  clans  de  l'eau  acidulée. 

Il  ne  se  réduit  non  plus  à  froid  par  le  mer- 
cure ,  lors   même    qu'il   se  trouve  en    présence 
d'une  dissolution   saturée  de  sel  marin  :  aussi 
on  n'a  pu  tirer  que  4  ^  ^  marcs  d'ai^ent  d'une 
Tome  FI^  i844-  *  ' 


1 6^  AITÀLTSES 

quantité  de  16  à  17  quintaux  de  minerai,  en 
traitant  ce  minerai,  pendant  :20  jours,  dans. la 
saison  des  plus  grandes  chaleurs,  par  la  mé- 
thode d'amalgation  par  patio  ^  qu'on  emploie 
avec  succès  pour  les  minerais  chlorurés  et  chloro- 
hromurés  de  ce  pays.  Ces  mêmes  4^5  marcs  d'ar- 
gent provenaient  a  une  petite  proportion  d'a^^geut 
natif  excessivement  menu  qui  accompagne  l'io- 
dure.  On  va  maintenant  essayer  de  traiter  le 
même  minerai ,  en  le  soumettant  préalablement 
à  un  grillage  prolongé ,  au  contact  de  charbon. 

L'acide  nitrique  concentré  et  bouillant  décom- 
pose l'iodure  natif  avec  dégagement  de  vapeurs 
d'iode  et  de  vapeurs  nitreuses  :  ces  vapeurs  se  dé^ 
gagent  au  moment  où  Vacide  commence  k  bouillir; 
mais  bientôt  elles  disparaissent,  et  ne  se  montrent 
de  nouveau  que  lorsque  Facide  cesse  de  bouillir. 
Le  même  phénomène  se  reproduit  chaque  fois 
qu'on  met  1  acide  en  ébullition. 

L'acide  sulfurique  décompose  encore  plus  faci- 
lement le  minéral  ;  de  sorte  qu'en  faisant  bouillir 
dans  un  matras  à  long  col  un  mélange  d'iodure, 
de  peroxyde  de  manganèse  et  d'acide  sulfurique 
faible,  tout  l'intérieur  du  matras  se  remplit  dune 
belle  vapeur  violette,  et  au  bout  de  quelque  temps, 
l'argent  se  djssout ,  et  une  partie  d'iode  reste  con-- 
densëe  près 'de  l'ouverture  du  col. 

L'acide  muriatiqué  concentré  et  bouillant  le  di^ 
souty  mais  il  paraît  qu'il  n'exerce  sur  ce  minéral 
qu'une  action  dissolvante  ;  car  il  ne  s'en  d^age 
pas  d'iode,  même  lorsqu'on  y  ajoute  du  peroxyae 
de  manganèse.  En  ajoutant  de  feau,  la  liqueurse 
trouble,  devient  laiteuse  et  dépose  de  l'iodure, 
qui   se  noircit  facilement  par  faction    de  la  lu- 


miere. 


PE  ojraÉi»  umÈKàxsx  du  «hiu*         î6S 

Il  est  presqtre  insoluble  dans  fammoniaque , 
OMis  il  86  décompose  promptement  par  rammo- 
inaque  mélangé  a  hydrofioliate  d'aftimoniaque. 

J'ai  analysé  la  partie  ncbe  de  ce  minerai  par 
la  même  méthode  que  celle  dont  je  me  sers  pour 
les  chlorures  et  les  bromures.  Voici  les  détails 
d'nne  de  mes  analyses  : 

5  grammes  de  la  partie  la  plus  riche  de  Téchaa- 
tillon  y  traités  par  l'acide  acétique ,  laissèrent  2  fs^-^^ 
de  résidu  j  et  ce  dernier,  repris  par  Facide  oxalique, 
donna,  pour  la  partie  inattaufuable,  aC^*,255. 

Ces  3 ^',3 55  de  réaidii  jaune,  mélangé  d'une 
argile  blanchâtre ,  ont  été  digérés  pendant  a^ 
heures  dans  l'ammoniaque  mélangée  d'hydro'r 
sulfate  d'ammoniaque*  Puis  on  a  repris  le  sul« 
fure  par  l'aeide  nitrique  pur,  et  on  a  rectteiU» 
le  résida ,  qui ,  après  avoir  été  bien  lavé .  séché  et 
grillé ,  donna  un  poids  d'argile  de  0,714*  (Cette 
argile,  qui,  dans  le  minerai,  se  trouve  toujours 
hydratée ,  perdit  son  eau  par  l'action  «de  l'ammo- 
niaque et  du  grillage.) 

L'argent  précipité  de  sa  dissolution  nitrique  a 
donné  en  chlorure  o,d53  ,  ce  qui  correspond  en 
argent  à  0,6425. 

La  liqueur  contenant  Tiode  a  été  évaporée 
jusqu'à  siccité ,  en  faisant  bouillir  cette  liqueur 
dansane  fiole.  On  averse  ensuite  quelques  gouttes 
d acide  acétique,  et  après  avoir  ajouté  un  peu 
d!eaa  ,  on  a  laissé  la  dissolution  pendant  quelque 
temps  dans  la  même  fiole  bouchée  ,  puis  on  Ta 
filtrée,  etc. 

Dans  cette  dissolution  ^  qui  était  parfaitement 
daire  et  incolore,  on  a  versé  i^'jig  d'argent  (au 
titre  de  996) ,  dissous  dans  l'acide  nitrique.   Le 


1 64  ANALYSES 

précipité  qui  se  forma  8ur4e-«dianip  était  d'un 
jaune  sale ,  obscur  ;  mais  en  ajoutant  de  Teau  et 
en  laissant  le  tout,  pendant  a  à  3  heures ,  dans  un 
endroit  chaud,  ce  précipité  devint  d'un  jaune 
pàle-clair,  et  il  se  réunit  au  fond  de  la  fiole  en  un 
dépôt  grenu. 

Ce  précipité,  lavé  et  desséché  aussi  complète* 
ment  que  possible ,  puis  fondu  dans  une  capsule 
tarée ,  couverte  d'un  entonnoir,  a  pesé  i  «'^o^jo  : 
ce  qui  donne  pour  la  proportion  de  l'argent  con- 

tenu  dans  l'iodure  natif  ■  '  ^^^  ?=  o,468q. 

13,700  »t     :r 

La  liqueur  qui  provenait  de  la  séparation  de 
ces  i^'yi'jo  d'ioaure  a  donné  ensuite  ,  en  y  ajou- 
tant de  l'acide  muriatique,  0,708  de  chlorure 
d'ai^ent;  ce  qui  correspond  ào,5333  d'argent  fin. 
En  retranchant  ce  o,53i  de  i^*,i 85  d'argent  fin 
qu'on  avait  versé  dans  la  dissolution  iodique, 
reste  0,662  pour  l'argent  contenu  dans  l'iodure  : 
ce  qui  nedifiere  que 060,0094 (sur  i^'f'i'j  d'iodure 
pur)  de  la  quantité  d'argent  obtenu  directement 
du  minéral*,  et  cette  difiërence  ne  correspond 
qu'à  0,0046  d'iode. 

Je  n'ai  qu'à  ajouter  que  tout  ce  que  je  viena  de 
dire  sur  les  caractères  de  l'iodure  d'argent  .natif  se 
rapporte  à  la  variété  lamellaire  cristalline,  que 
j'ai  eu  occasion  d'examiner  sur  un  des  plus  beaux 
échantillons  qu'avait  produits  la  mine.  Maïs  der- 
nièrement ,  j'ai  observé  que^  dansquelques  pierres 
qu'on  vient  de  m'apporter  de  la  mine ,  la  même 
substance  minérale  se  trouve  disséminée  en  parti- 
cules excessivement  divisées,  terreuses,  qui  ne 
conservent  pasaussi  bien  leur  couleur  jaune,  étant 
exposées  à  l'action  directe  du  soleil,  que  l'io- 
dure laniellînre.  En  effet ,  il  peut  se  faire  que  ce 


DB  mtUÈ  MmiaAux  D0  chiu.         i65 

sott  Tëtat  de  cohésion ,  inbérent  à  la  structure  la- 
mellaire de  Tiodure  natif  (degré  de  cohésion 
3 ne  nous  ne  savons  pas  donner  à  Tiodure),  qui 
onne  au  minéral  que  je  viens  de  décrire  la  pro* 
Î^riété  de  conserver  sa  couleur  sous  Faction  de  la 
uanère,  et  qui  constitue  la  principale  différence 
entre  l'iodure  natif  et  Viodure  artificiel. 

AlUage  natif  (^argent  et  de  bismuth.  — 
Parmi  \éè  échantillons  que  M.  Darlu  m'envoya  , 
il  y  a  un  au ,  des  mines  d'argent  de  San  Antonio 
(Gopiapo) ,  il  y  en  eut -un  qui  avait  attiré  particu- 
lièrement son  attention ,  et  qui  contenait  une  sul>- 
stance  métallique  d'un  blanc  d'argent,  un  peu 
jaunâtre  y  disséminée  en  petites  lamelles  au  milieu 
d'une  gangue  grise ,  argileuse  et  mélangée  de 
particules  amorphes,  irisées,  d'arséniure  de  cuivre. 
Cette  substance  lamelleuse  est  malléable ,  soluble 
même  à  froid  dans  l'acide  nitrique ,  et  la  disso- 
lution se  trouble  en  ajoutant  beaucoup  d'eau. 

«Tai  analysé  ce  minéral  par  l'acide  nitrique, 
ayant  soin  de  maintenir  la  liqueur  très-acide  ;  j'ai 
ensuite  précipité  l'argent  par  l'acide  muriatique, 
et  puis  le  cuivre,  le  bismuth  et  l'arsenic  par  l'hy- 
drogène sulfuré.  J'ai  séparé  l'arsenic  des  deux  au* 
trea  sulfures  par  l'hydrosulfate  ,  et ,  en  reprenant 
ensuite  ces  aerniers  par  les  acides ,  j*ai  séparé  le 
cuivre  du  bismuth  au  moyen  du  carbonate  d'am- 
moniaque ,  etc.  ^ 

Par  ce  procédé ,  j'ai  obtenu ,  pour  la  composi- 
tion du  minéral ,  pris  dans  la  partie  la  plus  riche 
de  l'échantillon  : 


l66  ANALYSES 

▲ivent 0,601 

Bismotb 9it01 

OvÎTre 0,078 

▲rseaic. 0,0M 

Gangue  auartaeuse  I  Iqr*. 

drate  de  fer,  etc.  .  .  .  0,192 

i,000 

La  proportion  de  FarseDic  coFrespond  à  peu 
près  à  celle  du  cuivre  pour  former  Tarsëniure 
Cu^Âr  qui  entre  dans  la  composition  de  presque 
tontes  les  variétés  de  minerai  d'argent  de  San 
Antonio,  tandis  que  largent  me  parait  former  un 
alliage  natif  avec  le  bismuth.  M.  Darlu  va  exami- 
ner ce  minéral  en  place,  et  m*a  promis  de  me  pro- 
curer d'autres  échantillons  que  je  ne  manquerai 
pas  d'eiaminer  avec  une  attention  particulière» 
pour  m'assurer  de  l'existence  de  cette  espèce. 

Argent  rouge  de  Copiapo,  —  Presque  tout 
l'argent  rouge  du  Chili  est  ae  l'argent  rouge  arse- 
nical. Lorsqu'il  est  cristalliijé,  on  lé  trouve  à  peu 
près  de  la  même  composition  que  le  rubis-blende 
de  Annaberg  analj^sé  par  M.  Rose.  Mais  le  plus 
souvent,  l'argent  rouge  de  ce  pays,  connu  par  les 
mineurs  sous  le  nom  de  rosicler,  est  amorphe, 
noir  à  la  surface,  et  sa  poussière  est  d'un  rouge  de 
brique  plus  ou  moins  foncé.  Dans  ce  cas,  sa 
composition  varie  à  l'iulini ,  et  malgré  Thomo^ 
généité  de  son  grain,  ou  est  obligé  de  le  considérer 
comme  un  mélange  de  l'espèce  pure  avec  de  l'ar- 
senic natif  et  quelquefois  avec  du  sulfure  d'argent. 


I 


DE    DIVERS    MINÉRAUX    DU    CHILI*  167 


OR. 


J  ai  analysé  plusieurs  variétés  d'or  oatif  du  Chili, 
en  me  servant  du  procédé  de  M.  Rose  (décrit  dans 
les  Annales  des  mines,  3*  s.,  5*  vol.),  par  le  moyen 
de  Tacide  oxalique.  J'ai  opéré  dans  des  fioles  à  fond 
plat  y  et  avant  a  ajouter  de  Tacide  oxalique ,  j  éva- 
porais U  dissolution  d'or  jusqu'à  sec  ;  de  cette 
manière  on  évite  les  pertes  que  l'effervescence 
pourrait  occasionner^  et  la  réduction  se  fait  dans 
4^5  heures. 

Voici  la  composition  de  l'or  de  laveries  (oro 
de  lavadero)  provenant  de  quatre  localité^  diverse^ 
du  Chili  : 

Loealiiis.    Ponltaqoi.       CaiDto         Guaico.  Andacollo. 

Or.  .  .  ,  .  0,9i(MI  0,9000.0,8404  0,85Qi9  0,9000  0,9315  0.0180 

Argent  .  .  0,0770  0,1390  0,U3a  04375  0.0310  0,0672  0,07^ 

Cuivre.   .  .  0,0023  0,0004  0,0010  6.0004  0,0016  0^0015  0,0017 

Fer.    .    .  .  0,0021  0,0Ul8  0,0009  0.0020  0,0013  0,0003  0,0018 

0,9085      1.0002  0,9962    0,9968    0,9939  1,0005  1,0000 

(i)  Or  d'aliuvion  de  Punitaqui  :  en  gros  crains, 
d'un  jaune  foncé,  sans  taches  à  l'extérieur;  la  plu- 
part des  grarnssont  aplatis:  d'autres  présentent  une 
structure  fibreuse  et  empâtent  dans- leur  intérieur 
des  petits  grains  dequara/Gel  or,  quoique  réduit 
en  lamelles  plus  minces  possible,  dontia  à  Tana- 
Ijse  o,ooi  decjuarï,  qu'on  a  obtenu  en  reprenant 
te  chlorure  d'argent  par  l'ammoniaque. 

(2}  et  (3)  Or  des  laveries  de  Casuto.  —  (3)  Eu 
grains  très-irréguliers,  poreux,  présentant  des 
taches  noires  fortement  attachées  à  la  surface,  et 
une  argile  ocracée  dans  les  cavités  intérieures. 
Le  poids  de  ces  grains  varie  de  i  à  2  décigrammes, 


l68  ANALYSES 

et  Vor  de  cette  espèce,  connu  dans  le  commerce 
sous  le  nom  de  oro  crespo^  passe  pour  de 
l'or  d'un  titre  inférieur  à  celui  de  Tespèce  suivante 
(3)  à  cause  du  déchet  qu'on  éprouve  dans,  la  fonte 
de  ces  grains ,  par  suite  de  l'argile  qu'ils  renfer- 
ment. 

L'or  (3)  provenant  des  mêmes  alluvions 
que  le  précédent,  et  connu  sous  le  nom  de  oro 
tiso  j  se  trouve  en  gros  grains  {pepitas)  bien  ar- 
rondis, polis  et  propres  à  la  surface,  d'un  jaune 
pâle.  Ces  grains  ont  ordinairement  3  à  3  et  quel- 
quefois jusqu'à  8  et  lo  grammes  de  poids:  on  a 
même  trouvé  des  pepas  qui  pesaient  plus  d'une 
livre  espagnole. 

(4)  Or  des  laveries  de  Guaicu  (province  de 
Talca)  :  en  grains  de  diverses  grandeurs  depuis 
I  jusqu'à  8o  centigrammes  de  poids;  d'un  jaune 
foncé  rougeàtre,  raboteux  à  la  surface  et  poreux. 
Cet  or  provient  d'une  des  laveries  les  plus  consi- 
dérables dans  les  provinces  du  sud. 

(5),  (6)  et  (7).  Or  des  laveries  deAndacollo,  ex- 
ploitées depuis  le  temps  de  la  conquête  et  les 
plus  considérables  de  toutes  les  laveries  de  la 
province  de  Coquimbo. 

L'or  (5)  est  en  poudre  extrêmement  menue , 
d'un  beau  jaune ,  un  peu  rougeàtre,  mélangé  de 
petites  particules  d'or  noir^  de  petits  grains  de 
quartz  et  d'hydrate  de  fer.  Le  plus  pur,  digéré* 
dans  l'acide  muria tique,  donna  à  l'analyse  0,004 
de  quartz ,  en  poudre  impalpable.  Cest  Ter 
qui  se  trouvant  attaché  aux  grains  de  sable  et  en 

{larlie  engagé  dans  ces  grains,  échappe  au  premier 
avage,  et  ne  s'en  sépare  que  par  l'exposition  à 
Fair  et  en  tas  de  ces  premiers  résidus  de  lavage  : 
de  sorte  que  lorsque  les  laveurs  reprennent  ces 


DE   DIVERS    MINÉRAUX   VV   CHILI.  169 

mêmes  résidus  huit  ou  dix  ans  après ,  ils  en  re- 
tirent encore  une  quautilé  considérable  de  cet  or 
menu. 

Il' or  (6)  fesait  partie  d'une  pépite  bien  ar- 
rondie, pesant  environ  4  grammes,  et  à  surface 
bien  propre,  égale,  d'un  beau  jauue  foncé. 

Lia  troisième  variété  (7)  est  de  For  noomié  oro 
negro  à  cause  de  sa  surface  très-inégale,  couverte 
d'au  vernis  noir  qui  lui  est  fortement  attaché.  Cette 
substance  noire  n'est  que  de  l'hydrate  de  fer  :  elle 
se  dissout  facilement  dans  l'acide  muriatique  et 
ne  contient  pas  de  traces  de  cuivre. 

On  voit  d'après  cela  :  i"*  que  l'or  d'alluvion  du 
Chili  contient  a  à  3  millièmes  de  cuivre  et  de  fer 
comme  la  plupart  des  variétés  de  l'or  de  Sibérie, 
analysées  par  M.  Ro$e.  On  s'est  assuré  que  les 
liqueurs  muriatiques  dans  lesquelles  on  faisait 
digérer  les  échantillons  d'or  pris  pour  l'analyse, 
necontenaient  pas  de  cuivre  ;  2""  que  les  mêmes  /a- 
i^erie^  et  les  mêmes  localités  donnent  de  l'or  de 
diverses  espèces  et  de  différents  titres  :  de  sorte, 
que  pour  reconnaître  la  véritable  composition 
atomique  des  espèces,  on  ne  devrait  analyser  que 
de  l'or  en  morceaux  entiers  et  non  de  l'or  en  pou- 
dre ou  en  petits  grains  mélangés  pris  dans  l'é- 
tat où  on  les  extrait  des  laveries. 

On  pourrait  aussi  admettre,  au  moins  pour  For 
natif  du  Chili ,  qu'en  général  l'or  menu  est  d'un 
titre  plus  élevé  que  lor  qui  se  trouve  en  gros 
grains  et  en  pépites. 

Il  m'a  paru  ^uil  ne  serait  pas  inutile  d'a« 
iouter  ici  quelques  observations  générales  sur 
le  gisement  de  l'or  au  Chili  et  sur  la  nature 
des  minerais  aurifères  de  ce  pays  :  je  vais  com- 
mencer par  l'or  de  laveries  (oro  de  lavaderos). 


170  ANALYSES 

Les  alluvions  aurifères  du  Chili  se  composent  de 
couches  horizontales  de  sables,  gravier ,  pou* 
dingues  argileux  et  argiles  sablonneuses.  Elles 
se  trouvent  toujours  au  milieu  de  roches  grani- 
tiques, formant  des  bassins  de  peu  d'étendue  et 
dont  le  fond  est  toujours  de  granité.  Ces  bassins  se 
trouvent  à  diverses  hauteurs,  qui  rarement  ex- 
cèdent 1000  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer;  on  ne  les  rencontt^e  jamais  au  milieu  du 
terrain  tertiaire  de  la  côte,  ni  au  milieu  du  terrain 
secondaire  des  Andes  :  les  laveries  les  plus  consi- 
dérables du  Chili  se  trouvent  dans  le  terrain  gra* 
nitique  de  la  côte  et  non  pas  dans  la  partie  haute 
du  système. 

Les  sables  auriftres  de  ce  pays  se  distinguent 
des  sables  tertiaires  et  des  sables  tout  h  fait  mo- 
dernes, par  leur  gi*ain  anguleux,  plus  ou  moins 
grossier,  et  par  Tabsence  presque  complète  de  par- 
ties calcaires.  Ils  se  composent  ordinairement  de 
fragments  de  feldspath  et  de  quartz,  mélangés  de 
paillettes  de  mica,  et  très-souvent  de  cailloux 
d'hydrate  de  fer  ou  de  particules  de  fer  micacé. 
On  n'y  trouve  pas  de  débris  de  corps  organi- 
ques. 

L'or  se  trouve  ordinairement  disséminé  dans 
toute  l'épaisseur  de  ces  alluvions,  qui  rarement 
descendent  à  plus  de  4o  à  5o  mètres  au-dessous  de 
la  surface  de  la  terre;  mais  la  principale  richesse 
se  concentre  dans  la  partie  la  plus  basse  du  bas- 
sin ,  c'est-à-dire  dans  les  lits  de  sables  ou  d'argiles 
qui  recouvrent  le  granité.  Cette  partie  riche  du 
terrain,  nommée  parles  mineurs  du  p^ys manto^ 
n'a  ordinairement  qu'un  pied  d^paisseur,  et  suit 
toutes  les  inégalités  du  fond  du  bassin,  qui  3 
toujours  la  forme  d'un  ravin  évasé ,  dont  la  lar- 


DE    DIVERS    MINÉRAUX    DU   CHILI.  I7I 

geuT  atteint  rarement  une  demMieue,  et  qui  dans 
certaines  laveries,  comme  dans  celles  de  Hierro 
Viejo  (département  de  Petorca).n'a  qu'une  cen- 
taine de  mètres  de  large.  Le  véritable  maïUo  se 
reconnaît  dans  la  plupart  des  cas  par  la  présence  de 
cailloux  dequarz  hyalin,  d'hydrate  de  fer  et  de  fer 
spéculaire,  qui  sont  en  même  temps  les  seules 
espèces  quon  rencontre  aux  affleurements  des 
filons  aurifères  au  Chili,  et  dans  la  partie  supé- 
rieure de  ces  filons.  Cependant  la  règle  n'est  pas 
générale,  et  pour  le  prouver,  je  n'ai  qu'à  citer  les 
alluvioDS aurifères' de  Casuto  (situéesà4  lieues  de 
la  côte,  vers  la  moitié  du  chemin  de  Coquirabo  à 
Valparaiso)  qui  produisent  actuellementplusd'or 
que  les  autres  laveries  du  Chili. 

Le  terraind'alluvions  aurifères  de  Casuto  forme 
une  plaine  qui  n'a  qu'environ  une  demi-lieue  de 
largeur  et  !2  à  3  lieues  de  longueur  :  elle  se  trouve 
entourée  de  montagnes  basses  granitiques,  arron- 
dies, *à  l'endroit  où  concourent  plusieurs  vallées 
anciennes ,  et  elle  est  coupée  par  des  ravins  mo- 
dernes étroits.  Les  roches  qui  l'environnent  sont 
des  granités  ou  des  masses  euritiques  présentant 
divers  systèmes  de  fentes  et  divisions  prismatiques 
ou    rhomboédriques.   Quoique  la  surface  de  la 
plaine  soit  assez  unie,  l'épaisseur  des  alluvions 
varie  d'un  point  à  l'autre  à  cause  de  l'inégalité  de 
la  surface  des  roches  qui  leur  servent  de  fond. 
Ce  fond  granitique  avait  été  anciennement  coupé 
par  des  ravins  dont  les  directions  ne  correspondent 
pas  tout  à  fait  à  celles  des  ravins  qui  actuellement 
sillonnent  les  couches  d'alluvions  aurifères.  L'or 
se  trouve  principalement  dans  la  partie  inférieure 
de  ces  alluvions,  et  comme  la  roche  qui  leur  sert 
de  base  présente  un  fond  très-irrégulier  et  inégal, 


17a  ANALYSES 

il  en  résulte  que  ]e  mantOy  obligé  de  suivre  toutes 
les  sinuosités  de  ce  même  fond,  se  trouve  à  diverses 

1  profondeurs  au-dessous  de  la  surface.  Le  maiito 
e  plus  riche  de  ces  laveries  a  été  trouvé  à  Feu' 
droit  delà  p]us  grande  épaisseur  des  alluvions , 
et  où  le  fond  du  rocher  présente  une  concavité 
oblongue  courant  à  peu  près  du  N.  au  S.  Cette 
concavité  indiquant  le  lit  d*un  ancien  ravin ,  court 
le  long  d'un  djke  ou  gros  Blon  etiritique,  couvert 
d^alluvions,  et  sa  direction  ne  correspond  nulle- 
ment à  celle  du  principal  ravin  moderne  aui 
coupe  ces  alluvions,  et  par  lequel  débouchent  les 
galeries  d'écoulement  pratiquées  dans  le  manto. 
Deux  des  plus  riches  propriétés  de  mines,  celles 
d'Urutia  et  de  Rojas,  se  trouvent  dans  cet  endroit, 
et  voici  de  quoi  se  compose  le  terrain  dans  la 
mine  d^Urutia  où  les  alluvions  ont  environ  ^4 
mètres  d'épaisseur  :  i""  La  roche  du  fond , 
comme  je  viens  de  dire,  est  du  granité,  à  côté  du- 
quel on  voit  une  masse  compacte  euritique,  d'un 
gris  bleuâtre,  se  divisant  en  rhomboèdres.  ^*  Im- 
médiatement au-dessus  de  ces  roches,  se  trouve  le 
manto  composé  d*une  couche  mince  d'une  argile 
bleuâtre  qui  se  délaye  facilement  dans  l'eau  et  qui 
n'a  que  6,  8  et  rarement  la  pouces  d'épaisseur. 
Ce  manto,  nommé  parlesmineurs  manto  azulyUe 
renferme  que  quelques  cailloux  granitiques  bien 
arrondis,  et  point  de  cailloux  de  quarz  ou  d'oxy- 
des de  fer  comme  dans  les  autres  laveries.  Tout 
Tor  qu'on  retire  de  ce  manto  est  en  gros  grains  et 
en  pepitas,  c'est  l'or  connu  sous  le  nom  de  oro  liso 
dont  je  viens  de  donner  l'analyse  n®  (3).  3*  Au- 
dessus  de  ce  manto  et  dans  le  manto  même ,  on 
voit  d'énormes  blocs  granitiques  {fareUones)  aux 
arêtes  émoussées ,  dont  quelques-uns  ont  plus  de 


DE   DIVERS    MINÉRAUX    DU    CHILI.  1^3 

60  pieds  cubes  de  Yolmne.  Us  s'y  trouvent  empilés 
les  uns  sur  les  autres,  et  les  vides  sont  en  grande 
partie  remplis  de  la  même  argile  qui  compose  le 
manto.    4''  Au->dessus    des  blocs   viennent  des 
couches  de  pierres  roulées  de  grosseur  moyenne, 
recouvertes  par  une  espèce  de  pouding  (caseajo) 
composé  de  petits  cailloux  bien  arrondis,  réunis 
par  une  pâte  argileuse   brunâtre.   5°   Enfin  les 
dernières  assises  qui  recouvrent  les  poudingues, 
consistent  enargilesjaunes  et  rouges,  sablonneuses, 
et  là  surface  de  la  plaine  est  en  sables  fins ,  dé- 
pourvus de  ces  pierres  roulées  et  blocs  qui  consti* 
tuent  la  partie  inférieure  du  terrain.  Telle  est  à 
peu  près  la  succession  des  couches  d'alluvions  de 
Gasuto  ;  seulement  la  grosseur  des  détritus  et  la 
nature  du  manto  varient  dans  différents  points 
de  la  plaine  :  ainsi  soit  qu  on  s'approche  de  la 
côte,  ou  qu'on  descende  du  côté  du  nord,  la  cou- 
leur du  manto  change,  ses  argiles  deviennent 
jaunes  ou  rouges'brunàtres,  remplies  de  fragments 
de  roches  compactes  anguleux ,  et  en  même  temps 
le  manto  ne  produit  que  de  Tor  poreux,  noirâtre, 
le  même  oro  crespo  dont  j'ai  donné  la  compo«* 
sition  (2). 

Ce  qui  parait  être  général  et  commun  à  tons 
les  terrains  d'alluvions  aurifères ,  c'est  que  partout 
où  se  montrent  ces  mantos  aurifères  «  on  voit  aus«i 
s  infiltrer  par  les  mêmes  mantos,  des  nappes  d'eau 
souterraines  qui  inondent  souvent  les  travaux  des 
mineurs  et  qui  fournissent  de  l'eau  pour  le  lavage 
.des  terres  qu'on  extrait. 

Il  serait  impossible  de  déterminer  la  loi  moyenne 
des  sables  aurifères  du  Chili,  è  cause  de  ces  mêmes 
grains  et  pépitas  qui  s'y  trouvent  très-in^alement 
d';séminés ,  et  qui  cependant  constituent  la  ri'^ 


174  ANâLTSBS 

diesse  principale  du  terrain.  Cependant  sî  Ton 
recueille  des  quantités  considérables  de  ces  sables, 
et  si  an  lés  essaye,  après  les  avoir  broyés  et  passés 
par  un  tamis  tin  pour  séparer  les  gros  grains  et  les 
pépasj  il  est  rare  de  trouver  dans  la  partie  ta- 
misée plus  d'une  once  d'or  par  64  quintaux.  Oa 
pourrait  citer  comme  exception  à. cette  règle  un 
sable  aurifère  rouge,  découvert  aux  environs  de 
Casa   Bianca  (sur  le   chemin   de  Valparaîso    à 
Santiago),  composé  de  grains  de  quarz  carné  teint 
en  rouge  et  qui  donne  à  Tessai  près  d'une  denai- 
Hvre  dor  par  64  quintaux. 

Passons  maintenant  aux  filons  aurifères  et  aux 
minerais  qu'ils  produisent. 

Parmi  ces  minerais  on  distingue  ordiiuire* 
ment: 

i""  Les  minerais  d'or  proprement  dks,  c'est-ii- 
dire  ceux  qi^'ou  traite  seulement  pour  or; 

a""  Minerais  d'argent  aurifères. 

Parmi  les  pretnier^ ,  les  mineurs  du  Chili  dis- 
tinguent ceux  qui  ont  pour  gangues  des  oxydes, 
de  ceux  qui  se  composent  essentiellement  de  py- 
rites :  les  premiers  portent  le  nom  de  minerais  de 
couleur  {metales  de  cblor),  les  antres  celui  de 
minerais  de  bronze  {metales  de  brofice). 

Les  minefais  de  couleur  ne  se  montrent  qu*à 
la  partie  supérieure  des  filons  ou  tout  près  de  leurs 
afiieurements  :  les  plus  abondants  se  composent  de 
quartz  et  d'hydrate  de  fer  et  les  plus  riches  con- 
sistent ordinairement  en  une  espèce  de  quartz 
carrîé  mélangé  d'hydrate  de  fer  et  d'argile  ocra- 
cée.  L'or  de  ces  minerais  est  en  général  plus  fin 
que  Tor  d'alluvions,  et  il  s'y  trouve  disséminé  en 
paillettes  tellement  minces  et  légères  que,  d'après 


DE   DIVERS    HINÂRAUX   DC    CHILI.  I75 

rohservadoa  des  iti'meursde  ce  pays,  pour  qu'un 
rainerai  contienne  une  livre  dor  .au  caisson 
(64  quintaux),  il  faut  que  les  pierres  qui  sortent 
de  la  mine  présentent  déjà  de  l'or  à  la  vue ,  avant 
qu'elles  soient  broyées  et  lavées.  J'ai  souvent  eu 
loccasion  de  constater  ce  fait,  et  cela  est  d'au- 
tant plus  remarquable ,.  qu'on  sait  que  lorsque 
les  minerais  d'argent  présentent  de  l'argent  à 
la  vue  y  on  est  sûr  de  trouver  une  teneur  au 
moins  de  40  à  5o  marcs  aucaisson ,  telles  minces 
que  soient  les  particules  de  ce  métal.  La  facilité 
avec  laquelle  on  traite  ces  minerais  par  amalga- 
mation ,  en  ne  faisant  que  verser  du  mercure  dans 
le  bassin  du  trapiche  pendant  qu'on  est  à  moudre 
le  minerai;  cette  facilité,  dis-je,  et  le  peu  de  frais 
que  demande  l'exploitation  de  cette  claase  de  mi« 
lierais  qui  ne  descendent  presque  jamais  à  des 
grandes  profondeurs,  permettent  de  traiter  ces 
mioerais  avec  avantage,  lors  même  qu'ils  ne 
contiennent  que  13  à  i5  castillanoSy  c'est-à-dire 
ia/100  à  i5/ioo  d'une  livre  d'or  par  64>quin» 
taux. 

Mais  outre  \es  minerais  de.  couleur  que  je  viens 
de  décrire,  il  y  en  a  d'autres,  de  la  même  classe ^ 
dont  on  ne  retire  jusqu'à  présent  presque  aucun 
avantage.  Ces  derniers  sont  de  deux  espèces  : 
à)  minerais  de  couleur  cuivreuse  ;  (a)  (b)  minerais 
plombifères. 

(a)  J'ai  déjà  eu  l'occasion  de  dire  dans  mes  mé- 
moires antérieurs,  que  presque  tous  les  minerais 
de  cuivre  provenant  des  mines  situées  dans  le  ter- 
rain granitique  de  la  côte,  sont  aurifères,  et  il  n'est 
pas  rare  de  rencontrer  des  paillettes  et  des  pointes 
d'or  au  milieu  des  carbonates,  des  oxydes  et  des 
oxychlorures  de  cuivre.  Tous  ces  minerais,  en  gé- 


]  ^6  ANALYSES 

néral ,  sont  trop  pauvres  en  or  pour  qu'on  puisse 
les  traiter  pour  or. 

(b)  Les  minerais  de  couleur  plombifères  se  com- 
posent de  carbonate  de  plomb ,  mélangés  quelque- 
fois de  carbonate  de  cuivre  :  on  ne  les  a  trouvés 
jusqu'à  présent  qu'en  quantités  peu  considérables 
et  seulement  dans  ouelques  mines  d'or  de  peu 
d'importance.  L'or  de  ces  minerais  est  d'un  très- 
bas  aloi.  Jusqu'à  présent  je  n'ai  eu  l'occasion  d'exa- 
miner que  trois  échantillons  qui  m'ont  été  en- 
voyés de-trois  diverses  localités.  Les  échantillons 
ont  donné  à  l'essai  : 

(1)  (2)  (3) 

Plomb.  .  .      0,22200  0,61000  0,44000 

Argent.  . .      0,00660  0,00440  0,00050 

Or 0,0000312        0,00005  0,00005 

Le  premier  de  ces  échantillons  provient  d'une 
ancienne  mine  d'or,  nommée  mine  de  Garin  (dé^ 
partement  de  Copiapo),  et  le  minerai,  composé 
de  carbonate  de  plomb ,  d'une  faible  proportion 
de  galène  et  d'une  gangue  ocracée  aurifère,  forme 
des  rognons  de  diverses  grosseurs  au  milieu  d'une 
argile  ferrifère. 

Le  second  (2)  vient  d'une  autre  mine  d'or  si- 
tuée dans  le  département  de  G>piapo,  mais  dont 
la  localité  et  le  gisement  me  sont  inconnus  :  cet 
échantillon  ne  renferme  que  du  carbonate  sans 
aucun  mélange  de  sulfures. 

Enfin  le  troisième  morceau  vient  d'une  mine 
d'or  située  à  3o  lieues  de  Santiaso ,  dans  la  Ha- 
cienda de  Cocalan.  Un  minerai  de  même  nature 
avait  été  trouvé  dans  un  filon  aurifère  delà  mon- 
tagne de  Carcamo  (déparlement  de  Ovalle) ,  et  je 
possède  uu  écliantillon  de  ce  minerai  qui  présente 


»  •  •  • 


m  bouton  I  d'or  argentifère  exti^mémenk  bAle« 
engagé  dans  un  mélange  de  carbonate  de  plgind) 
et  de  cuivre. 

L'apparition  de  ces  minerais  de  plomb  dans  les 
filons  aurifères  de  ce  pays ,  est  d'autant  plus  re- 
marquable, qu'en  général  le  plomb  et  l'argent  sont 
extrêmement  rares  dans  le  terrain  non  strâtifié 
granitique,  auauelse  rapporte  le  gisement  des 
mines  a  or  du  C!nill. 

Les  minerais  de  pjriies  aurifères  (metales  de 
hroncede  oro)  sont  incomparablement  plus  abon- 
dants que  les  minerais  de  couleur  ;  ils  forment  ides 
filons  qui  ont  quelquefois  a  à  3  mètres  de  lar- 
geur, et  ils  deseendent  souvent  k  des  profondeurs 
très-considérables.  Le  filon  de  Las  Yacas  (dépar- 
tement de  Ulapel)  a  été  reconnu  jusqu'à  {Jus  de 
loo  estados  (  4oo  vares  =  33o  mètres) ,  et  il 
continuait  à  donner  toujoucs  la  même  abondance 
de  minerai  ;  seulement  la  teneu r  des  py riteaallait  eu 
diminuant,  jusqu'à ceque  les  difficulté  d'exiraclioa 
et  d'épuisement ,  devenant  de  plus  en  plus  grandes, 
déterminèrent  le  propriétaire  à  suspendre  les 
travaux. 

La  pjrite  aurifère  est  amorphe  ou  cristalliaée 
en  cubes  et  octaèdres,  rarement  en  formes  de 
cristallisation  plus  compliquées  ;  quelquefois  elle 
est  en  même  temps  cuivreuse ,  présentant  de 
belles  couleurs  d'iris.  Le  quartz  qui  l'accompagne 
est  ordinairement  poreux ,  opaque.  L'or  s'y  trouve 
presqpjie  toujours  en  particules  excessivement  fines, 
d'tme  très-belle  couleur  et  d'un  titre  très-élevé  :  il 
est  fort  rare  de  trouver  des  échantillons  de  ces 
minerais  avec  de  i'or  pouvant  se  distinguer  à 
la  vue. 

Tome  FI,  l^^  la 


\ 


1^8  ANALYSES 

.Bn  général,  les  minerais  pvriteax  cju'on  traite 
av^.  avf^atftgQ  .daim  ceUe  république  ont  o,XK)ooa5 
^.9sÇ$^o3.d'$)a^(ji^ià  docastukoa^  (i  )  par  64>quiii- 
taux)  et  voici  la  teneur  des  minerais  provenant  de» 
pruicipf  les  mines,  ^qu'on.  est;  encore  .^en  train  d^^x.-- 
Soiterâup^^^  •/    ^ 

Petorci.~MliiadelBroQCe.-r^TemeiiiQrfiD.O^OfH»        ffip^fHqfÊSinU 
■jra.      '     '**>•*".    '    ■  l>7rit«  ieléef 

'•    »         •     •        i   -"^yiesdéMâtaT  b,OS(M)10e    10    id. 
niapeL— Mina  dd  fUNiiero.--PfrUaiiB  pea         ' 

beaucoup  de  gangue.  .  •  0»pp00f60  Id   id, 
là,         là.        Pyrite   pore  crisUllisée 

'    *         •  •        ea  tMMdrei. O^OOOOM  h   Id. 

.  M,.  ^MlnadiiM  Vacu^TeniwiiMf^i.  0,0000006  M  à  90  M. 

ÇaD^Npia.HWoM'Yoqnil.-Py^  o^oooisbo  ôe  /d. 

>  Optreies  minerais  de  pyrite  aurifère  pure  ou 
cuivtéiis^y  on  retire  deplasiteûrs  minés  du  Chili, 
^rticulièrement  dans-les  provinces  du  sud,  des 
minerais  de  pyrites  mélangées  de'  beaucoup  de 
blende  et  quelquefois  d'un^peu  de  galène  et  de 
flfMopifcel.  La  blende  de  ces  minerais  est  ordinaire^ 
ment  noire,  et  comme  celle  de  Marmato,  analysée 
pfirf  M.  Boussîngault ,  la  blende  aurifère  du  Chili 
est  aussi  soluble  dans  l'acide  muriatique  plir  avec 
dégagenaent  d'hydrogène  Mlfuré.  On  l'a  trouvée 
eompoaéede^-. 

IProtosulfure  de  zinc.  .        0,897 
—  de  fer.  .       0,J03 

Les  minerais  de  cette  espèce  sont  souvent  plus 
ricJb^  que  ceux  de  pyrites  pures,  et  la  blende 


(1)  lcasUIlano,s=li}00' de  livre. 


DB    DIYERS    MINÉRAUX    DU    CHILI.  l'jg 

sert  ordinairement  aux  mineurs  d'indice  poui"  }a 
présence  deTep.' 

Pour  ternriner  enfin  ce^artitLd  sHpIes  mîaeraia 
d't>r  proprement  dits ,  il  me  reste  à  ajouter  ^uel^ 
qtres  remarques  relativement  à  Tôt  natif  de  touâ 
ces  mntierais  en  généml. 

I*  D*akord ,  quelle  que  soit  la  nature  «de  la  gao* 
gue ,  la  richesse  du  minerai  dîtmnae  à  naesure 
qa*on  descend ,  l'or  devient  de  plus  enpl  wnaenu, 
et  son  titre  augmente.  Tout  ror*qu'on««eoeoatoe 
en  gros  grains  et  en  ttioreeaifx  pesant  phiadui^ 
gramme  de  poids  (pépites),  vieat  ées / aliu^. 
viens  aurifères,  qui*  résultent  évidenuMat  de 
la  destruction  de  la  partie  la  plus  élevée  de» 
filons,  et  fl  est  extrêmement  rare  de  tfouver 
actuellement  au-dessous  de  la  eréte  d'un  filon 
de  1  or  en  gros  grains ,  semblables  4  eaux  des  lave- 
nes,  engagés  dans  leur  gangue.  On  remarque 
sous  ce  rapport  beaucoup  d'analogie  avec  de  l'ar- 
gent natif,  dont  les  grandes  masses  ainsi  que  len 
minerais  riches  ont  été  presque  toujours  trouvés 
près  de  la  suiface  de  la  terre  ou  à  des  profindeure 
peu  considérables. 

3*  On  n'a  jamais  trouvé  au  Qiili  de  l'or  cristal* 
Nséy  soit  dans  les  atluvions,  soit  dans  les  filons 
àuriAres.  Cette  absence  complète  de  fermes  cris- 
tallines dans  une  substance  qui,  dans  d'autres 
parties  du  giobe ,  se  montre  si  souvent  cristallisée^ 
doit  avoir  eu  pour  causes  les  mêmes  circonstances 
qui  se  sont  opposées  à  la  cristallisation  de  la  pliin- 
part  des  minéraux  dan»  le  système  des  Andes  du 
Chili.  En  efiet ,  des  minéraux  qu'il  est  si  fiaicile  de 
rencontrer  en  cristaux  dans  les  mîne$  de  l'ancieD 
continent,  ou  sur  la  côte  orientale  de  l'Amérique^ 
comme  par  exemple  :  la  galène,  la  blende,  lesul- 


l60  ÀKlLTfiSI 

fure  de  cuivre»  le  sulfure  d^argent»  Targent  &adf , 
les  oxydes  de  fer»  le  cinabre  «  etc.»  ne  se  trouvent 
jamais  cristallisés  au  Chili;  d'autres»  cooune  le 
cobalt  gris»  la  pyrite  cuivreuse»  l'aident  rouge,  etc.» 
ne  donnent  que  de  tout  petiUf  cristaux,  ou  ne  font 
que  présenter  des  traces  d'une  cristallisation  con- 
fuse et  gênée.  Le  carbonate  de  chaux  même  ne 
donne  qu  un  petit  nombre  de  formes  dans  ces  ter- 
rains, et  on  y  remarqueen  même  temps  j'abaence 
complètedes  pierres  gemmes,  de  l'étain  et  des  mi- 
ttérafux  fluorâ. 

3«  On  a  découvert  et  on  a  exploité  un  si  grand 
nombre  de  filons  d'or  et  de  laveries  au  Chili  »  qu'il 
n'y  a  presque  pas  une  montagne  sur  la  côte  gra* 
nitique  de  ce  pays»  qui  ne  porte  quelques  traces 
d'anciens  travaux  »  quelques  coups  de  fleurets  de 
mineurs.  On  peut  considérer  tout  le  terrain  de  la 
côte  de  l'océan  Pacifique  commeaurifère.  J'ai  voulu 
seulement  reconnaître  si  for  qui  se  concentre  de 

5 référence  dansles  filons ,  n'est  pas  un  des  éléments 
e  la  masse  encaissante»  de  la  masse  He  tous  ces 
rochers  qui  constituent  la  chaîne  d'escarpements 
de  ladite  côte  de  l'Océan.  Dans  ce  but,  j'ai  fait  di- 
vers essais  des  terres  que  j'avais  soin  de  recueillir 
à  la  surface  des  rochers»  sur  les  pentes  où  on  n'a- 
percevait pas  la  moindre  trace  cfe  filons  aurifères. 
Ces  terres  se  composaient  de  grains  anguleux  de 
feldspath  »  mélangés  de  petits  grains  de  quartz  et 
de  quelques  paillettes  de  mica.  Des  essais  faits 
sur  noo  grammes  de  ces  terres  m'ont  donné  une 
particule  d'or  sensible  à  la  balance  et  corres«- 
pondant  à  plus  d'un  millionième  de  la  substance* 
essayée. 

Quant  aux  minerais  d'argent  aurifères»  je  crois 
qu'on  pourrait  admettre  pour  règle  générale  :  que 


DE    DIVERS   MINERAUX   DU   CHIU.  l8t 

Taisent  provenanl;  du  traitement  des  minerais 
chlorurés  ,  chlorobromurés  ou  iodurés,  comme 
aussi  celui  qui  provient  d'amalgames  natifs , 
n'est  pas  du  tout  aurifère,  mais  que  les  mine^ 
niis  d  argent  qui  contiennent  des  sulfures  de 
plomb  ou  de  cuivre ,  des  sulfures  doubles  d'ai^ 
gent  ou  de  enivre,  des  minerais  arséniés ,  etc. , 
contiennent  toujours  quelques  traces  d*or.  La  pro- 
portion de  ce  dernier,  dans  les  minerais  du  Gnili , 
est  tellement  petite,  qu'on  n'a  jamais  soi^  à  en 
tirer  parti. 


HBRGUES. 

I 


Un  procédé  simple^  commode  et  aussi  exact 
que  les  meilleurs  modes  d'essayer  les  minerais  de 
mercure  en  grand ,  m'a  fait  découvrir  la  présence 
du  mercure  dans  beaucoup  de  cuivres  gns  et  cui- 
yres  sulfurés  du  Chili.  Voici  eil  quoi  consiste  ce 
procédé. 

Je  prends  un  tube  de  verre  d'environ  3  lignes  de 
diamètre  et  de  7  à  8  pouces  de  longueur  ;  je  le 
ferme  par  un  bout  à  la  lampe  d'émailleur  et  en« 
Buice  je  le  courbe  à  angle  droit  en  forme  d'une 
petite  cornue ,  laissant  toujours  k  Textrémité  re- 
courbée I  1  /!}  à  2  pouces  dé  longueur.  On  intro- 
duit dans  cette  partie  recouiliée  5  décigrammes 
(i  gr.  pour  les  suostances  tr(s-pauvres)  de  la  ma- 
tière qu'on  veut  essayer ,  réduite  en  poudre  fine 
et  mélangée  avec  i  à  ^  p.  de  litharge.  On  com- 
mence par  chauffer  le  tube  et  on  élève  graduelle-» 
ment  la  température,  jusqu^à  ce  que  toute  la  ma- 
tière entre  en  pleine  fusion  et  que  le  bout  du  tube 
conunence  à  s  étirer.  Dans  ce  moment,  toute  l'eau 
provenant  de  la  gangue  qui,  dans  ces  sortes  de 


I 


1 8a  ANALYSES 


lis  9  e^t  loueurs  hydratée  « 'se  troa«e  oon- 
dedsée  vem  le  milieu  du  Vube  et  le  «ubliiiié  de 
Hiejrwre  forme  ua  ouage  qi^souvéïil;  yest  à  peine 
perceptible  et  4|ui  ocGUfpe  le  coude  de  la  p^Mie  re- 
uiQUrbée.  On  n'a. alors  q^  à  enlc^cer  lé  tubei»  fioh» 
.uainstaat,  uo  peu  plus  daqsle^çIjiaclioaS)  et  on 
vok  imiAédiatement  Teau  se  porter  y.ers  Textré*- 
mité  du  tube ,  tandis  que  le  aiercure  se  réunit  en 
mi  anuieau.  dans  la  parue  moyenne;  de  ice^  mr^me 
tube.  On  laisse  ensuite  se  refroidir  le  yerce  elL  00 
coupe,  au  moyen  d'une  lime,  le  tube  tout  près  de 
Tendroit  où  se  trouve  V^kUneiHi  mercuriel.On  réuoit 
cet  anneau  en  un  seul  globule;  au  moyen  d'un 
piuqeau ,  on  le  fait  tomber  dans  une  capsule  et  on 
pesé. 

On  détermine  de  cette  ipaniàre,  ayeo  la  plus 
grande  facilité.  Ju^qu'i^  un  dentiÎHaillièm.e  de  imer* 
cure  dan»,  une  sul^s^nce/  et  ce*  procédé  me  parait 
être  plus  exact  et  plus  commode  que  celui  qui  con- 
siste à  opérer  dans  des  cornoes  d^  verre  ou  de  grès 
suj:desquanti(éscDn^dérables.£n  effet),  il  n'est  pas 
facile  de  ramener  dans  ces  cornues  la  matière  à 
un  degré  de  fueglon,  aussi  complëlp.  smis  trc^er  le 
.vase  I  ni  de  recueillir,  aussi  complètement  le  mer- 
cure que  dans  ui|  tube.  La  utjbai^  ^mfiloyée 
en  excès  sert  i;on*-seuXeme«lt  ^  brûler  le  soufrie  et 
le  i)élànium ,  mais  aussi  k  mpdifier  l'arsenic  »  l'aA- 
tifaoijie  et  le  bitumé  qu'on .reucentse  isi  souvent 
d^ns  les  minerais' de  mercure  ;  de  socte^ue  le  ^Ur- 
blimé  qu'on  obtient-est  teÛemedprt  pur  et  dégagé  de 
toute  substance  étrangère,,  aye  Iq. mercure  ae 
réunit  avec  la  plus  grande  fecilitéen  un  seul  glo^ 
bule. 

Au  moyen  de  ce  procédé  ,  qui  ne  .présente  évi- 
demment rien  de  nouveau,  j'ai  fait  grand  nombre 


DB   DIVBRS    MI]SrÉRAtJ]C   D0  GHILl^.  |83 

•  «  .  -  ,      .. 

<f  essais,  noji--8eul6nieiit  des  diiiierais  pfovenanC 
de  différentes  mines  et  Iwalîtés^^imb. aussi  de  dir 
Yeises  parties  de  difii|ue    minerai  hétémgàne** 

J^armi .  ces  mii^erais ,  il  y  em  a  om  espèce  qui 
se  mbn,tp:  d^fis  |y>atc!(i.iw . miaii  «te  MW2uw4ih 
ChAi ,  et  qui  a  «tttiré  païAîwUèceosent  lUMaiiad- 
tion.  Ce  niineraisecaiBpe0i&^.i^,dWjcȎlan|pde 
parties  roug^,  «olaireSy  tefreosiOB:;  a""  daùttres^qni 
sont  d'un  ips  d'acier  ou  d*.un  f  vis  da  Set,  et  «Pun 
éclat  métalliaue;  S'd'auti^a»  qui  sent  d'un  beau 
bleu ,  de  car$onpt6  de  ^uirre  i  et  enfin  4*  d'ujqe 
gazigue  quartawuse ,  fernièn»^  hydratée ,  ciiû  con- 
9titue  plus  des  3/4  du  poiA»  des  parties  les  plus 
pures  du  mènerai*  En  eséayapt  sé|wrément  la 
partie  métallique  et  la  partie  rouge,  je  me  suis  as- 
suré que  cellcMâ ,  que  l'on  cyÉaidérail  oomme  du 
cinabre  terreusp»  contenait .. toujours  moîas  de 
mercure  que  Tautre ,  qu'on. ne  croyait  même  pps 
contenir  du  mercitf  a.  .  .     , 

Ainsi  9  e^exao^âa^uaéQbantiQottdenBiBecai 
de  cette  espèce  (  i  )  ,  proveuî^nt  des  minas  de  Pu- 
nitaqui'(  situées  à  26  lieues  au  sud  de  Goquimbo) , 

1"ai  trouvé  que  tandis  que  la  |iartie  gtise  ihétaU 
.  ique^  entiàtefloent'  dégagée;  de  poinlés  rouges, 
donnait  ^l'essai  0,07^  de  mercure,  l'autre  ,  ter- 
reuse ,  qui  était  d'un  oeau  rouge  clair  ^  n'en  con- 
tebMt  '^ë  byOS.  Ce?a  ma  détermine  à  faire  une 
analyse  de  chacune  de  ces  deux  substaucês  séparé- 
ment, et  Yoiéi  les  résultats  de  mes  premières  re- 
cherches ,  qui  demandent  à  être  répétées  sur  des 
minerais  plus,  purs  qu'on  a^promis  de  m'en- 
•  wyer.  •     • 


\.  m       .  .1      «    J 


(t)  Cet  échantilloi^  tient  d'une  mine  de  cuivre  nommée 
jVanlo  de  Foldima ,  à  Pooitaqui. 


|84  ANALYSES 

La  partie  métallique,  d'un  gris  cle  fer,  purifiée , 
autant  que  possible ,  pr  un  triage  soigné ,  a  été 
d^abord  soumise  à  Faction  successive  de  i  acide  acé- 
tique et  de  facide  oxalique  ;  puis  on  a  rejMris  le  ré- 
aiau  par  Tacide  nitrique  ^  et  on  a  procédé ,  dans 
fanalyse  de  oe  résidu ,  comme  on  le  fait  pour  ana- 
lyser un  cuivre  gris  antimcMiié  ordinaire.   Dans 
cette  opération,  la  majeure  partie  du  mercure 
reste  à  l'état  d*antimonite  de  mercure  dans  le  ré- 
sidu de  l'attaque  par  Facide  nitrique.  On  a  repris 
ce  dernier  résidu  par  Facide  muriatique,  pour  sé- 
parer la  gapgue  ;  on  a  séparé  le  mercure  de  Fanti- 
moine  par  Fhy  drosulfate ,  après  avoir  précipité  ces 
deux  métaux  par  Fhjdrogène  sulfuré;  on  a  dosé 
le  cuivre  et  le  fer  par  Ja  méthode  ordinaire ,  comme 
si  le  minéral  n'avait  pas  contenu  du  mercure,  et 
on  a. dosé  «e  dernier  en  soumettant  o^*,5  de  ce 
môme  minéral  à  un  essai  k  part  par  la  méthode 
que  je  viens  de  citer. 

De  cette  manière ,  on  a  obtenu ,  pour  la  sub- 
atanoe  métallique  engagée  dans  sa  gangue  : 

Carbonate  de  cuivre 0,078 

Hydrate  de  fer 0,184 

Quarti  et  argile 0,888 

gris  mercortel(  par  difinnce).  0,350 


1,000 

« 

Et  on  a  trouvé  pour  la  composition  du  cuivre 
gris  mercuriel  : 


«  • 


Cuivre. 
Mercure.  . 

Fer 

Zinc.  .  â 
Antimoine. 
Soufh). .  .  • 


0,336 
0,840 
0,015 

traceSt 
0,207 

0,20S 
îfiwT 


1 


5 

os    DIVERS   MiJyéftâtX    DU    GHlU.  i8ff 

II  m'a  été  jusqu'  à  présent  impossible  de  recueillir 
une  quantité  suffisante ,  pour  une  analyse,  de  cette 
substance  d'un   rouge-terreux  qui  accompagne, 
comme  je  viens  de  le  dire,  le  cuivre  grismercuriel» 
etq^i  souvent  ne  fait  que  teiodreeo  rouge  la  surface 
et  Vintérieur  des  concavités  des  grasses  pierres  de 
minerai  de  mercure,  sans  augmenter  notable* 
ment  leur  richesse  en  mercure.  Cette  substance , 
excessivement  divisée ,  formant  une  poussière  im- 
palpable, est  presque  inattaquable  par  Tacidemu- 
riatique,  et  se  dissout  avec  facilité  dans  Vacide  ni- 
trique pur,  sans  dégagement  d'iiydracène  sulfuré, 
laissant  pour  résidu  une  pousnère  siliceuse  blan- 
che qui  vient  de  la  gangue.  Essayée  sans  addi« 
tion  dans  un  tube  de  verre  long  et  étroit ,  fermé 
par  un  bout ,  die  dégase  dç  Teau  et  tout  son  mer- 
cure i  l'état  d'un  sublimé  métallique  par&ite- 
ment  pur. 

Deux  analyses  faites  sur  de  ()etites  quantités  de 
matière,  et  dont  les  résultats  pourraient  être  re- 
gardés comme  approximatifs,  m'ont  donné  : 

i""  Minerai  d'IIlapel  :  0^,17  de  subatanoé  rouge 
ont  donné  : 

« 

Antimoine.  .  .  .  0,017 

Mercure 0,Oâd 

Silioe 0,045 

Peroxyde  de  fer.  0,038 

Enetperte«  «  .  0^046 


0,170 


Ce  qui  correspond  à  : 


i86 


ANALYSES 


Acidq  antimoûieux. 
Oxyde  de  mercure.  . 

Snice .  .  . 

Pëtwféd  de  fer.  .  . 
Em^  perle.  .  •  .  . 


0,0212 
0,0238 
0,0450 
0,0»80 

0,1700 


2*  Mîhetiaî  de  Punitaqui  :  o*,366  dé  substance 
rouge  ont  donné  : 

o^oes 
o,o*s 

0,007 
0,03* 

0,140 

î>   >'■■ 


^' 


•    *« 


Aatitioine. 
ISeffore»  •. 
Acide  •ulfurlqae,  . 
Peroxyde  de  Ter.  .. 
Silice.  .....  i  .' 

Eau  et  peilè.  .  .  . 


Ce  qui  correspond  à  : 


Acide  antimçjimw 
Oxyde,  de  mercure 
Aenle  sulforiilué. 
Peroxyde  de  fer. 

Silice 

Eau  éi  perte.  .  . 


0,366 


0,0S& 
0,048 

0>034 
0,112 
0,130 

•,366 


D'après  cqs  ré^ultcUs:êt  d'après  les  caractères  que 
présente  ceto  substance  diina  «n  tube  fermé  et 
avec  les  acide^yiepense  qu'on  pourrait  lar^arder 
comme  un  mélange  d^antimonite  de  mercure, 
d'hydrate  de  fer  et  de  silice. 

Voici  maintenant  d'autres  espèces  de  cuivre  gris 
quei'ai  reconnu  contenir  du  mercure ,  et  qui  res- 
semolent  par  leur  couleur,  leur  éclat  métallique  et 


Wb  minéraux  ^m  les  acoompaflqmkt; , 
fftia  dont  je  viens  de  rapporter,  i  analys 


DE    DIVERS    MINÉRAUX    DU    CHIU.  ,187 

au  Cttif  re 

^»e  ; 

#.  OHM^  flHr  Ad  la»  mim  de  tnémife'de  Jl-     - 
lapel,    mélaogé  de    gangue,   coDtenaot  desi 
parties  bleaes  de  carbonate  de  cuivre ,  et  dé- 
gagé de  parties  roogeàtiies  -  la  proportion  de  mercure 
mercure  est  pour  1  de 0,0S0 

3.  Gaivre  gris  d'Ilbpel  plus  pur,  entièrement 
dégagé  de  parties  bleaes  et  ronges ,  d'un  gris 
métaUiqne  foncé 0,070 

3.  GnÎTre  gris  arsenical  dnCerrodelAlcaparrosa, 
accompagné  de  carbonate  bien ,  bien  pnr,  sans  • 
gangue  département jlaCûmbarbala) 0,010 

4.  Gaivre  gris  arsenical  d'Andacolio ,  semblable 

an  précédent 0,006 

5.  Même  minéral  provenant  de  Gerro  Blancd 
(Gopîapo  ) 0,002 

6.  Gnivre  gris  antimonié  de  la  mine  de  mercnre 
de  la  Gompania  de  Pnnitaqni ,  d'un  gris  pins 
clair  que  les  précédents ,  accompagné  de  par- 
ties bleaes  et  ronges  et  de  pyrites  jannes.  La 
sobstanœ  métallique  pore,  engagée  dans  da 
quartz,  a  donné 0,086 

7.  Un  autre  échantillon  semblable  an  précédent.     0,064 

8.  Sulfure  de  cuivre,  mélangé  de  deutoxyde  et 
de  carbonate  de  cuivre,  formant  des  veines  ir- 
régulières  d'un  noir  métallique ,  au  milieu  du 
quartz  (  département  du  Huasoo) 0,010 

n  peut  se  faire  que  quelques-uns  de  ces  miné- 
raux contiennent  du  séléniure  de  mercure  ;  le  der- 
nier surtout  parait  annoncer  la  présence  de  ce 
corps ,  par  la  couleur  qu^il .  donne  à  la  flamme  du 
chalumeau  et  par  le  sublimé  jaune  qui  se  forme 
lorsqu'on  chauffe  ce  minéral  dans  un  tube  ouvert. 
Ce  sublimé ,  qui  a  l'aspect  de  séléniure  de  mer- 
cure, pourrait  être  aussi  de  Tarsénite  de  mercure, 
et  en  effet ,  ce  minerai  provient  d'une  mine  du 
Huasoo  Alto  y  qui  produit  divers  minéraux  ar- 
séniés. 


l88   AffALTIW   DE  DIVERS   MINÉRAUX   DU    CHILI. 

On  a  remarqué  que  tous  ces  cuivres  gris  mer- 
curieb  mnliennent  à  peine  quelques  traces  dar- 

t;ent  9  ou  n'en  contiennent  pas  du  tont ,  tnais  oa, 
es  trouve  toujours  associés  au  carbonate  Ueu  de 
cuivre* 


l'-»'OVî 


mÊÊÊmuÊÊÊÊieatÊÊmÊÊam 


Sur  le  gisement  du  sel  gemme  dans  le 
département  du  Jura; 

Vwr  M.  J.  LBVALLOIS,  IngéiUm  m  éM  été  miaet. 


La  présence  du  sel  gemme  dans  le  départe* 
ment  du  Jura  a  été  reconnue  dès  i83i  et  i83a 
par  les  sondages  que  j*y  ai  fait  exécuter  pour  la 
compagnie  des  salmes  et  mines  de  sel  de  FEst , 
sans  que  ce  £iit  minéralogique  ait  été  encore  enre- 
gistré. II  m^a  paru  ou  il  n  était  pas  sans  intérêt  de 
réparer  cette  omission. 

On  sait  que  c'est  à  Vie,  département  de  la 
Meurthe,  en  i8i^,  que  le  sel  gemme  fut  décoiH 
vert  en  France  pour  la  première  fois.  M.  Yoltz, 
qui  étudia  ce  gisement  en  18:21,  le  reconnut  pour 
appartenir  à  ce  qu'on  a  nommé  depuis  le  terrain 
de  trjras.  Plus  tard,  les  travaux  de  différents  géo* 
logues,  et  notamment  ceux  de  M.  Élie  de  Beau- 
mont  ^  démontrèrent  que  le  dépôt  de  sel  gemme 
de  la  Meurthe  doit  être  rapporté  au  membre  su- 
périeur de  ce  tryas ,  aux  marnes  irisées  ;  et  comme 
lis  firent  voir  en  même  temps  que  les  marnes  iri- 
sées régnent  toujours  semblables  à  elles-mêmes 
tout  autour  de  la  chaîne  des  Vosges ,  ainsi  que 
sur  la  lisière  occidentale  du  Jura^  l'existence  du 
{^te  salifere  dans  ces  contrées  se  trouva  par  là 
même  établie.  Ce  fut  aussi  là  le  point  dé  départ 
du  législateur  dans  l'attribution  qu'il  fit  au  do- 
maine de  l'Etat  y  par  la  loi  du  6  avril  iSaS,  des 
mines  de  sel  gemme  existant  dans  les  dix  dépar- 
tements de  l'est.  Il  n'y  avait  donc  plus,  dès  lors , 


IQO  GISBMBirr   DU   8BL   GEMME 

à  inventer  du  sel  gemmé  dans  Tétendue  de  cette 
concession  y  et  H  s^agioâii^iMMiement  pour  le  cod- 
cessionnaire  ou  ses  ayants  cfiuse  de  faire  des  recon- 
najssaûcès^'à4^n^tae'£iai^oir  où  et  oofbmébt  il 
serait  le  plus^slvMtEi|^etix  dlittstâller  les  exploita- 
tions., Ëia4mmc»t  jA.étjMt  mmcd  xk/aire  d^ri^ord 

ces  reconnaissances  là  où  la  compagnie  fermière 
avait  déjà  des  ëtabli&semcBls  tout  créés;  aussi  des 
sondage^  furent-ils  commencés  dès  1836,  nuiis 
promptémèbt  abandonnés^  près  des  sàlinescf  Arc 
(Doubs)  et  de  Salins  (Jura).  ^     * 

Ayant  reçu  dé'  M.  le  directeur  général  des 
mines  y  à  la  fin  de  1827,  la  mission  de  me  rendre 
à  Salins^  pour  vérifier  les  causes  qui  avaient  subi- 
tement fait  baisseiP  la  salure  et  le  volume  de  la 
source  principale  de  cettQ  saline ,  je  fus  conduit  à 
étudier  1a  composition' et  la  disposition  des  co'u- 
cbes  minérales  dan&  cette'  localité^  et  je  profitai 
également  de  Voccasion  pour  Taire  1  étude 'du 
gisement  des  sources  salées  de  la  saline  de  Mont- 
morot ,  près  Lons-le-Saulnîer.  Orj  si  lés  traits  qui 
caractérisent  le  terrain  salifère  aux  environs  de 
Vie  sont  tellement  empreints  à  Salins  et  à  Lons- 
le-Saulnîer  que  l'identité  des  cîeiix  gisements  n*aît 
i*)as  pu  paraître  douteuse,  il  va  cependant,  dans 
à  disposition  et  la  configuration  des  coucbes,  des 
différences  importantes  au  point  de  vue  de  l'ex- 
ploîtation.  Ainsi,  tandis  que  dans  le  département 
de  la  Meurthe  les  «couches  des  marnes  irisées  ont 
une  allure  contante  et  une  pente  à  peine  sen-> 
àible^' elles  présentent  au  contraire,  âaps  le  dépar- 
tement du  Jura  ,  des  inclinaisons  et  des  brisures 
ti'ès-prononcées ,  témoignages  des  actions  puis- 
santes auxquelles  elles  ont  été  soumises  depuis 
feur  dépôt.  tTest  à  Salins  que  ces  conditions  anor- 


I ^ 

.1  •  • 


DANS    UB   DiPA&TBMBNT    DU   JUKA.  IQI 

maies  dans  hstnifetorë  dés  couches  minérales  se 
mgaifestent.l^filpis^  fortement.  C'est  donc  là ,  par 
conséquent ,  que.  Ton .  pouvait  diriger  les  recon- 
naissancet  al vec  '  4e  moins  de  cerltltude ,  et  comme 
il  s*agis^it  avant  tout  dé  tnéttre  1^  éj^ploitanta 
en  jouissance  du  sel  gemmé  le  plus  tôt  possible , 
je  proposai  et  il  fiiâ  résofai  de  sonder  aabord  à 
Ifontmorot,  point  où  les  perturbations*  géologi-^ 
ques  paraissent  avoir  été  moins  intenses.  Cette 
résolution  était  encore  motivée\  d'aiUeu»,  par 
f  importance  d'avenir  beaucoup  plus  grande  de  la 
la  saline  de  Môntmomt  )en  égard  à  celle  de 
Salins.    . 

Cependant  des  difficultés  s'étant  élevées  entre <^iMnMnt<iB  mI 
la  compagnie  des  salines  de  l'Est  et  le  ministre  ^  ^^'™^'^- 
des  finances  j  sûr  Tipterprétation.  des  clauses ^  du 
bail ,  ce  projet. ne  fut  pas  immédiateméfit  suivi; 
et  ce  fut  seuiemenf  le  ta  janvier  i83t  que  le  sel 
gemme  fut  atteint ,  k  Montmorot  y  à  la  profon-» 

~     k.  Le  sondase  fut  encore  poufi  ' 
ideur  de  164^,30,  sans  être  soi 
que  1  épaisseur  connue  du  dep 
du  sel  se  trouve  être  de  35",  17;  Or,  voici  quelle 
a  été  la  succession  des  roches  traversées  : 


•   I 


^  «met    . 

Tmain  de  transport.  (êîSfer"^\  "î'.**'*'.  \  i'^ 

Marae  ronge  el  grise.. 3^00- 

Marne  grise  m^ée  de  petites  pierres  oalctires 

aplaties ;  *  -  •     ^>Sà 

Marne  grise  avec  gypse '•  • ,.  4^00 

Karne  dore 8,45. 

nbroes  gypseoses  avec  petites  pierres  calcaf rss 

aplaties f,âO 

Marne  gjpseose  grise  et  uoîre 14,64 

A  reporter,  .  .  .  41,25 


Iga  blSMIKT  B«  Hl  CkMMt 

Ikdoa^  gréfteaie • 0,78 

Marnes  divenemeot  colorées  «Yec  on  peu  de 

gypse. 28,42 

Gype  avec  marne  grise 1,30 

Doiomie  mameiise  jaunâtre.  . 10,72 

Marne  jaunMre  avec  petilea  pierres  calcaires 

aplaties i>ao 

Doiomie  gréseuse  très-dore 6,50 

Marnes  diversement  colorées  avec  un  peu  de 

fypse ,  38,85 

Total  jusqu'au  sel.  .  .  .    129,12 

Sd  blanc S,7t 

Sel  plus  on  moins  coloré  en  ronge 4,06 

Sel  blanc 0,81 

Sel  tréMnélangé  d'argile 0,33 

Sel  rougeàtreet  grisâtre 1,30 

Sel  trés-otéiangé  d'argile 0,33 

Sel  blanc  plus  ou  moins  mélangé  de  rouge.  .  .  24,63 

Total  général.  .  .    164,29 

Le  sel  s*est  donc  montré  tantôt  blanc ,  tantôt 
coloré  eo  gris  et  en  rouge ,  et  on  peut  dire  qu  il 
est,  en  moyenne ,  d'une  pureté  au  moins  égale  à 
celui  du  département  de  la  Meurthe  :  la  plus  nelle 

Qualité  gît  entre  i56  et  i63  mètres  de  profondeur. 
In  a  trouvé  aussi  avec  le  sel  la  substance  rouge 
connue  sous  le  nom  de  polyalithe,  qui  accom- 
pagne également  ce  minéral  à  Vie  et  Dienze. 

ij^  sondage  a  été  ouvert  près  de  la  saline  de 
Montmorot  «  à  un  kilomètre  et  demi  environ  vers 
l'ouest  de  Lons-le-Saulnier,  dans  une  petite 
plaine  où  coule  la  Yallière.  Les  premières  cou* 
ches  secondaires  qui  existent  dans  le  fond  du 
bassin  appartiennent,  comme  on  Ta  vu,  aux 
marnes  irisées,  et  elles  y  sont  masqpées  par  une 
certaine  épaisseur  de  terrain  de  transport  «  Mais 


DANS   LE   BÉPARTBMBNT   DU   JURA.  igS 

on  les  voit  se  déceler  au  jour  par  leurs  bancs  de 
dolomie  si  caractéristiques ,  quand  on  approche 
des  monticules  et  des  chaînons  qui  bordent  le 
bassin,  et  plus  généralement  de  tous  ceux  qui  se 
dressent  aux  environs  de  Lons-le-Saulnier;  mon- 
ticules et  chaînons  qui  sont  couronnés  par  les 
assises  les  plus  basses  du  premier  étage  oolitique , 
pendant  que  le  calcaire  à  gryphées  recouvert  par 
ses  marnes  bitumineuses  feuilletées,  en  occupe  la 
hase.  La  nature  et  la  corrélation  de  ces  différentes 
couches  de  terrain  ont  été  décrites  dans  le  travail 
devenu  classique  de  feu  M.  Charbaut^  et  je  veux 
seulement  ici  <  faire  ressortir  quelques  traits  de 
ressemblance  ou  de  dissemblance  avec  les  for- 
mations de  même  ordre  observées  dans  d'autres 
contrées.  Ainsi,  \  injerior  oolit  avec  son  banc  de 
mine  de  fer  oolitique,  avec  son  pecten  lens 
(Sow),  et  avec  sgn  calcaire  à  entroques ,  pré- 
sente la  même  composition  que  dans  la  Lorraine. 
Les  marnes  supra -liasiques  offirent  aussi  le  même 
aspect,  et  les  bancs  de  calcaire  gris  passant  au 
grès,  ainsi  que  les  rognons  à  strontiane  sulfatée 
cristalline  qui  y  sont  intercalés ,  ajoutent  un  trait 
de  plus  à  la  ressemblance.  A  Lons-le-Saulnier , 
comme  dans  la  Lorraine,  ces  bancs  renferment 
une  grande  quantité  de  bélemnites  et  d*autres 
fossiles ,  parmi  lesquels  j'ai  reconnu  comme  iden- 
tiques le  pecten  œquivahis  (Sow)  et  làplicatula 
spinosa  (  Sov^).  Je  pense  que  c'est  cette  dernière 
coquille  que  M.  Gharbaut  avait  indiquée  comme 
une  anomie.  C'est  au-dessus  des  bancs  coquillers 
que  les  marnes  deviennent  particulièrement  schis- 
teuses et  bitumineuses,  et  elles  renferment  alors 
en  abondance  des  empreintes  d'une  petite  bivalve 
de  la  largeur  d'une  lentille ,  à  stries  circulaires 
Tome  FI,  1844,  li 


I 


1^4  ^ISKMBHT    DM   fi£L  PBHMK 

cpacentriques  »  qui  n'avait  pa$  iu>n  plus  éclimppé 
à  cet  observateur.  Cest  la  posiaonia  liasifia 
(  Haeningh.  )  que  nous  ayons  observée,  avec 
M.  Yolts^  en  pareille  position ,  à  Boll  (  Wmlem- 
berg)i  et  quq  j'ai  retrouvée  également  dans  le 
département  de  la  Meurthe.  Cfes  empreintes 
d'ammonites ,  qui  me  parcàs&ent  aussi  identiques 
(^.  œquisCriatus ,  Munster) ,  accompagnent  k 
posidonia  liasina  dans  ces  différentes  localités. 

A  l'égard  du  calcaire  à  gryphées  proprement 
dit 9  tout  en  présentant  le  même  aspect  général 
que  da^s  la  Lorraine  «  il  s'en  distingue  en  oe 
qu'il  parait  manquer  du  plagiostome  gé^qt.  On 
y  voit  d'ailleurs  fr^uemment ,  comme  Y^i  tndîr 
qué  M.  Charbant,  des  bélemnites;  mais  ce  iait 
n  e$t  pas  particulier  au  département  du  Jur^,  car 
î'ai  reconnu  tout  récemment,  comme  une  n^ie 
générale  déduite  d'un  très-grand  nombre  d'oo* 
servalions  iaites  dans  le  département  de  la 
Meurthe,  que  les  assises  supérieures  du  lias,  qui 
est  là  parfaitement  caractérisé  par  la  gryphœa 
arcuata  (  Lam.  ) ,  et  le  plagiostoma  gigan-^ 
teum  (Sov^)  et  qui  présente  une  succession  non 
interrompue  de  bancs  calcaires  exploités  sur  une 
vingtaine  de  mètres  d'épaisseur,  renferment  des 
bélemnites  avec  des  gryphées  arquées;  de  telle 
sorte  que  le  mêi^e  écbaulillon  pe^  montrer  à 
la  (ois  ces  deux  fossiles.  TQuteioia,  cooime  je 
n'ai  pas  pu  déterminer  les  bélenotniles  ,  il  est 
fort  possible  qu'elles  app9(rti(snnent  i^  des  esp^^ces 
autres  que  ç^ll<>s  qui  sojat  p^ojMre^  au  calcsire  à 
bélemnites  de  M.  Dufrénoy. 

Les  foro^tions  liasiques  des  deux  localités  ae 
rapprochent  encore  ctp  çek>  que  le  calcaire  à 
gryphées  repose  aussi  à  OifoBttmorQjl  sw  ua  grès 


DANf  u  uipjArwiawr  »«  jura.         19S 

qnartseux  (  grès-iofim-Kasique  )  ;  mais  il  n'a  reçu 
id  qu'un  très-faible  déyeloppement. 

Les  marnes  irisées  ont  un  jacies  tellement  ca-* 
raetéristique ,  au  moins  dans  Test  de  la  France  et 
dans  VAllanagne  méridionale ,  que  quoique  dé- 
pourvues de  fossiles ,  cm  ne  peut  les  méconnaître 
quand  on  les  a  une  fois  observées.  Aussi  Fidentité 
des  terrains  marneux  d'où  sortent  les  sources  salées 
de  la  Meurthe,  aussi  bien  que  celle  du  Jura ,  est- 
elle  saisissante  à  la  première  vue;  et  cette  iden- 
tité se  soutÎMit  dans  les  détails ,  puisque  M.  Elie 
de  Beaumont  a  suivi  tout  le  long  des  Vosges ,  et 
jusque  dans  le  département  du  Jura ,  les  bancs 
subordonnés  qui  peuvent  servir  de  repères  à  tra- 
vers l'énorme  épaisseur  qu'affecte  cette  formation 
des  marnes  irisées^  à  savoir  :  la  dolomie,  puis  au- 
dessous  le  grès-psammite  (  i  ) ,  avec  le  comoustible 
terreux  (stipile)  qui  lui  est  subordonné,  puis 
enfin  le  gypse.  On  observe  seulement ,  dans  un 
grand  nombre  de*points  des  départements  de  la 
Meurthe  et  de  la  Moselle ,  un  second  gypse  supé- 
rieur à  la  dolomie,  qu'on  n'a  pas  indiqué  dans  le 
département  du  Jura  ;  mais  celui  qu'on  exploite 
à  Gourbouzon,  à  3  kilomètres  S.S.O.  deLons-le- 
Saulnier,  pourrait  bien  correspondre  à  cette  posi- 
tion. Je  dois  faire  remarquer  aussi  que  le  sondage 
exécuté  à  Montmorot  a  fait  reconnaître,  dans  la 
partie  inférieure  des  marnes,  de  nouvelles  masses 
dolomitiques  qui  ne  se  présentent  pas  dans  te  dé- 
partement de  la  MeuTthe. 

Montmorot ,  comme  on  Ta  dit ,  est  situé  sur  la 
lisière  occidentale  du  Jura  ,  là  où  cette  chaîne  se 


(1)  C'est  le  grès  que  f  ai  appelé  grès  de  Stuttgard  (  Mé 
~^'    ^  la  aoçiélé  géologique  de  France,  tome  2}. 


196  GISBHENT    DU   SEL  GBMME 

se  réduit  à    quelques  chaînons   peu  élevés  qui 
s'abaissent  toujours  de  plus  en  plus  vers  Fouest , 
disparaissant  bientôt  sous  la  grande  formation  de 
sables  et  argiles  de  la  Bresse.  Ici  même  ces  chaî- 
nons sont  fréquemment  découpés  en  monticules 
conoïdes ,  tels  que  le  mont  Morot^  le  mont  de 
Pimonty  le  mont  de  THermitage ,  etc. ,  couronnés 
seulement  par  quelques  assises  de  Xirrferior  ooUt 
renversées  et  toutes  démantelées  |  qui  figurent  là 
les  dernières  ruines  de  la  formation  jurassique. 
Les  chaînous  dont  il  s'agit  paraissent  se  diriger 
généralement   suivant    des    lignes   qui  oscillent 
entre  le  N.-S.  et  le  N.E.-S.O. ,  et  cette  direction 
parait  aussi  être  celle  des  couches  de  roches  qui 
les  composent ,  puisque  les  observations  que  j'ai 
faites  en  divers  points,  tant  sur  Toolite  que  sur 
le  lias  et  la  dolomie,  m'ont  donné  des  directions 
comprises  entre  le  N.  a'  0.  -  S.  2''E.  et  le  N,  1 3'E.- 
S.  jS^'O.,    avec  une  inclinaison  plongeant  con- 
stamment vers  TE.  sous  des  angles  variant  entre 
20  et  '>5''.  A  la  butte  de  Montmorot ,  en  particu- 
lier, les  bancs  de  l'oolite  sont  dirigés  sur  N.  5^  ;E.- 
8.5*70.,  avec  une  pente  moyenne  de  3a°  ;.  Or, 
si  on  prolonge  par  la  pensée  le  plan  de  ces  bancs 
jusqu'au  trou  de  sonde,  qui  en  est  éloigné  de 
jBoins  de  4oo  mètres  à  l'Est ,  on  arrive  à  recon- 
naître qu'ils  rencontreraient  ce  trou  à  78  mètres 
«environ  de  son  orifice  ;  et  cependant  on  a  vu  qu'à 
cette  profondeur  la  sonde  était  en  pleines  marnes 
irisées ,  et  qu  avant  d'arriver  là ,  loin  d'avoir  percé 
les  couches  oolitiques,  elle  n'avait  pas  même  ren- 
contré le  lias.  Ce  fait  témoigne  évidemment  dé 
.l'existence,   entre  la  butte  de  Montmorot  et  le 
•trou  de  sonde ,  de  l'une  de  ces  fractures  ou  failles 
^ont  la  supposition  vient  à  la  pensée,  à  la  vue  de 


DAR8   tB   DÉPARTEMENT   DU  JUBA.  197 

ceschainoDs  parallèles  qui  s  enfoncent  fiaccessive* 
ment  les  uns  sous  les  autres  en  allant  vers  TE^t. 
Ces  failles  seraient  telles  que  les  terrains  situés  à 
r£st  auraient  été  notablement  abaissés.  Ici  même 
nous  avons,  quant  à  la  faille  constatée,  une  limite 
minimum  du  ressaut  que  les  couches  ont  éprouvé, 
et  cette  limite  est  de  78  mètres. 

Salins  est  situé  dans  une  gorge  étroite  et  pro<v  Otoment  du  tel 
fonde  où  coule  la  Furieuse ,  entre  deux  montagnes  *  MUn. 
qui  s'élèvent  au-dessus  du  lit  de  la  rivière,  1  une 
de  2^S  mètres  et . l'autre  de  260  mètres  environ , 
et  que  couronnent  deux  anciens  forts,  le  fort 
Belin  et  le  fort  Saint-André.  Les  masses  rocheuses 
qui  signalent  ces  montagnes  sont  constituées  par 
les  couches  de  l'étage  oolitique  inférieur,  relevées 
sous  des  angles  de  4o  à  5.o  degrés ,  de  manière 
qu'elles  présentent  leurs  abruptes  à\x  côté  de  la 
vallée ,  formant  ainsi  des  escarpes  naturelles  qui 
rendent  les  forts  presque  inaccessibles.  Ces  e^ar* 
pes  viennent  se  terminer  aux  couches  beaucoup 
moins  résistantes  de  la  partie  basse  de  Xinferior 
oolit  et  des  marnes  supra-liasiques;  lesquelles 
couches ,  sous  l'influence  des  agents  atmosphéri*- 
qnes,  se  sont  laissé  modeler  suivant  des  pentes 
adoucies  qui  marquent  le  commencement  du 
vignoble.  Au-dessous  des  marnes  supra-liasiques 
apparaît  le  calcaire  à  gryphées  arquées,  puis  après 
viennent  les  marnes  irisées  signalées  par  la  variété 
de  leurs  couleurs ,  par  leurs  nancs  de  dolomies  et 
par  leurs  gypses  ;  et  ces  dolomies ,  comme  ces 
gypses,  se  retrouvent  jusque  dans  les  souterrains 
delà  saline,  c'est-à-dire  jusqu^au  plus  profond  de 
la  vallée. 

La  gorge  de  Salins  se  présente  donc  (voir  le  profil 
sur  là  PL  IV ^  fig.  3i)  comme- si  elle  avait  été  for- 


196  GlSncSHt   DU   SBt  bÊlillB 

mée  parraction  d*une  force  soulevante ,  oui  aurait 
ployé  les  couches  du  terrain  jusqu'à  pix>uuîre  leur 
upture^  en  écartant  assez  les  lèvres  de  la  crevasse, 
de  \^faUley  pour  faire  affleurer  dans  le  fond  les 
eouches  du  groupe  keupérien,  et  donner  ainsi 
naissance  (  suivant  que  Ta  formulé  M.  Thur- 
mann  (i)  )  à  une  courbe  ou  vallée  keupêrienne 
et  liasique,  encaissée  par  deux  épaulements  ooli- 
tiques.  C'est  là  ce  que  cet  hai>ile  observateur 
appelle  un  soulèvement  du  troisième  ordre.  Ici  le 
pian  dans  lequel  se  serait  produit  le  soulèvement 
serait  dirigé  sur  le  N. £.  *  S.  O.  environ. 

L'existence  d'une  faille  àSalins ,  révélée,  comme 
fNt  vient  de  le  voir,  par  I  étude  des  formés  géo- 
graphiques, était  indiquée  à/)r/on  parles  sources 
talées  qu'on  y  exploite  depuis  un  temps  immé- 
morial,  et  ce  dernier  fait  complète  l'indication 
de  l'accident,  en  montrant  que  la  faille  doit 
s'étendre  à  travers  toute  l'épaisseur  des  marnes 
irisées,  jusqu'au  sel  gemme  au  moins. 

Les  premières  couches  que  l'on  voit  affleurer 
dans  le  fond  de  la  gorge  appartiennent ,  comme 
je  l'ai  déjà  dit,    à  la  dolomie  et  au  gyp"^-  Le 
rocher  du  puits  de  la  saline ,  dit  le  puits  à  Muiré , 
qui  a  18  mètres  environ  de  profondeur  en  contre- 
bas du  sol  naturel ,  consiste  en  une  dolomie  jaune 
grisâtre,  qui  se  délite  assez  facilement  là  ou  elle 
est  en  contact  avec  l'air  ;  mais  les  fouilles  que  j'ai 
eu  occasion  de  faire  faire  ont*  montré ,  à  a  mètr.es 
au-dessous  du  pavé ,  un  banc  fort  résistant  à  l'ao- 
tion  du  pic  :  c'est  une  dolomie  quartzifère  pas- 
sant au  grès.  Des  fentes  à  jpeu  près  verticales  et 

(1)  Essai  sur  les  soalèvemeats  jurassiques  de  Porren- 
tmy. 


DAHS   tB   l^é^ÂRTBllEltT    DV    JURA.  (99 

remplies  de  marne  grise  ou  rougeàtre  traversent 
le  rocher,  et  c'est  de  ces  fentes  que  sortent  les 
sources  salées. 

Le  gypse  est  à  nu  au  fond  du  puits  dit  à  Gray^ 
dont  le  niveau  est  un  peu  plus  élevé  que  celui  du 
puits  à  Maire.  C'est  un  albâtre  blanc  magnifique; 
naais  le  gypse,  qUi  fait  l'objet  des  nombreuses 
eiplUitations  ouvertes  dans  les  environs  de  Sa- 
lins, se  troliTe  à  un  hiteau  supéHeur^  en  pleine 
cdte. 

Ici,  de  nôiême  qu'en  Lorraine,  les  amas  gyf^- 
seuxprésententcettecirconstancequ'ilssont  le  plus 
souvent  indiqués  par  des  gibbosités  qui  se  mani- 
festent &  la  surface  du  sol ,  et  4ue  les  couches  de 
maHie^  qui  les  recouvrent  se  mouletit  sur  leurs 
contours  comitle  si  c^s  amas  avaieilt  été  poussés 
de  bas  eti  haut  ajirës  le  dépôt  des  marnés.  J'avais 
if  ailleurs  signalé,  dès  1832,  cette  stratificâliôn 
courbée  en  arceaux  des  couches  qui  recouvrent  le 
gypse  il  Séint-Léget-siir-DheUtië  (feaône-fet-Loire), 
ainsi  qu'il  Vife  (  Meiirthe).  Le  ^Vpse  est  en  gérié- 
tA  d'autant  plus  blanc  qu'bh  stélëve  davantage; 
mais  il  présente  d'ailleurs  beaucoup  de  variétés 
de  cttuleurs.  Urte  dé  ces  variétés  est  d'bn  Touge 
de  Vermillon  très;-inténse  c'otilme  le  polyalithe 
rouge  des  mines  de  sel  de  la  Meufthe.  Ce  n'est 

f^oiht  du  gypse  pur,  mais  plutôt  une  i-iéunion  de 
âmelles  de  c^aus  suifalée  riabs  une  arjgile  rouge. 
Aù-dëssUs  des  Ky prières  de  Boisset,  hameau  situé 
aU  S.B.  de  Salins,  j'ai  observé  le  grès  argileux , 
micacé ,  stïhistoîde  (  psammite) ,  qui  est  habituel 
k  cette  habteUr  dans  les  marnes  irisées.  C'est  aussi 
h  ce  niveau  qu'il  se  trouve  souvent  du  combusti- 
ble. Oo  n'en  indique  pas  à  SaliUs  méihe;  mais  il 
en  a  été  t^eticbntré  une  couche  près  de  Marnoz, 


300  GISEMENT   DD    8BL   GEMME 

village  qui  est  à  4  kilomètres  vers  le  N.O.  :  mal- 
beureusement  elle  était  trop  peu  puissante  pour 
donner  lieu  à  une  exploitation  profitable* 

Le  terrain  de  lias  présente  à  Salins  la  même 
composition  qu^à  Lons-le-Saulnier.  Ainsi,  d'abord 
à  sa  base  le  grès  quartzeux  ;  puis  le  calcaire,  puis 
les  marnes.  Le  calcaire  renferme,  outre  la  gryphée 
arquéequi  le  caractérise,  une  autre  espèce  du  même 
genre,  la grrphœa  obliquata(Sow).y\  ai  recueilli 
également  la  modiola  scalprum  (Sow) ,  le  spirifer 
vatcotii  (Sow);  plusieurs  térébratules ,  dont  une 
appartient  auxpugnaceœ  et  me  paraît  ,se  rappro- 
cher de  la  T.Jurcillata  (Theod.).  Cette  espèce  a 
été  indiquée  jusqu'ici  pour  appartenir  aux  marnes 
supra-liasiques;  mais  on  a  déjà  vu  le  calcaire  à 
gryphées  de  Lons-le-Saulnier  présenter  aussi  des 
rossiles  propres  aux  marnes ,  et  c'est  la  conséquence 
du  peu  de  développement  qu'a  reçu  là  le  système 
basique. 

Les  marnes  supra-ljasiques  renferment  aux  en- 
virons de  Salins  les  gros  ovoïdes  si  caractéristi* 
ques,  et  elles  sont  aussi  très-bitumineuses  :  elles 
sont  exploitées  pour  engrais.  On  y  voit  des  bélem- 
nitesy  des  ammonites  pyritisées,.  des  térébratules^ 
parmi  .lesquelles  probablement  là  T.  indentata 
(Sow). 

La  rampe  qui  conduit  de  la  ville  au  fort  Belin 
permet  d'observer  la  série  des  couches  de  l'étage 
inférieur  oolitique.  Les  fossiles  y  sont  rares.  J  ai 
cependant  recueilli ,  dans  le  basoe  Xinjerioroolit^ 
la  lima  proboscidea  (  Sow  )  avec  la  serpula  gran^ 
dis  (Gold.).  C'est  sur  le  com-brash  que  le  fort 
est  assis.  On  reconnaît  bien  ce  calcaire  à  ses  taches 
bleuâtres  qui  lui  sont  si  habituelles  dans  la  Fran- 
che-Comté. Cette  variété  alterne,  du  reste ,  avec 


BANS    LE    DiPABTBMEtrr   BU    JtFRA.  30 1 

^ 

uneaatre  de  couleur  jaunâtre,  compacte i  à  cas- 
sure conclioïde,  qui  existe  aussi  dans  la  Haute- 
Saône,  mais  dont  Tanalogue,  d'après  mu  faciès , 
ne  se  trouverait  en  Lorraine  que  dans  les  étages 
supérieurs.  Les  couches  de  ce  com-bra^  sont 
dirigées  sur  le  nord-est  sud -ouest  et  penchent 
de  44''  environ  au  sud-est ,  c'est-à-dire  sous  la 
montagne.  Toutefois,  si  l'on  n'y  faisait  pas  une 
grande  attention  ,  on  pourrait  être  conduit  à 
leur  attribuer  une  pente  précisément  inverse  :  les 
rochers  présentent  souvent  des  surfaces  de  sépara» 
tien,  des  sortes  de  faces  de  clivage,  suivant  des' 
plans  perpendiculaires  à  la  vraie  stratification. 

La  montagne  de  BeKn  finit  donc  avec  l'étage 
oolitique  inférieur;  mais  sur  un  second  plan,  en 
allant  vers  le  nord-est,  on  voit  bientôt  se  dresser 
une  côte,  qui  se  distingue  si  profondément,  tant^ 
pour  l'allure  et  l'aspect  de  ses  couches  que  pour 
ses  formes  orographiques,  qu'on  devine  à  la  pre- 
mière vue  qu'elle  doit  appartenir  à  l'étage  moyen: 
c'est  au  lieu  dit  la  Roche  pourrie.  Ge  nomindi-* 
que  déjà  que  les  bancs  tenaces  ne'forment  plus  ici 
le  trait  dominant  ;  et  en  effet,  cette  côte  est  essen- 
tiellement formée  par  les  marnes  grises  ou  jau- 
nàtres  de  Xoxford-clajr,  interrompues  seulement 
par  des  rognons  et  des  minces  lits  de  calcaire  mar* 
neux.  Parmi  ces  lits  il  y  en  a  deux  dans  lesquels 
le  calcaire  se  présente  pénétré  de  très-^petits  grains 
de  fer  hydroxydé  ;  mais  ce  n'est  qu  un  minerai 
pauvre,  et  qui  n'est  pas  exploité,  tandis  que  des 
gisements  tout  à  faitcorrespondantsdansla  llaute- 
Saône  et  dans  les  Ârdennes  donnent  lieu  à  des 
exploitations  profitables.  Les  couches  de  la  Roche 
pourrie  sont  dirigées  comme  celles  du  com-brash^ 
sur  laquelle  elles  reposent.  Le  profil  PL  IF^  fig.  2 1 


a03  OISBIIBIIT   DU    SEL  GEMftE 

pe  montre  pas  Xoxford^lay  du  côté  ouest  de  la 
goi^ge ,  soit  que  ce  groupe  ait  été  enlevé  par  des 
dénudations  postérieures ,  soit  qtie  le  glissement 
.auquel  il  a  dû  être  soumis  par  suite  de  sa  nature 
marneuse,  au  moment  de  la  fracture  des  couches , 
Tait  entraîné  plus  loin. 

On  ne  peut  douter  que  l'apparition  des  sources 
salées  dans  la  localité  dont  je  m'occupe  ne  sôitle 
résultat  des  fractures  profondes  qui  se  sont  formées 
à  travers  les  couches  minérales,  par  suite  de  la 
puissante  action  de  sonlèvemeht  qui  a  ouvert  la 
^orge  de  Salins.  Ces  sources  sont  très-diverses  et 

I>our  Tabondance  et  pour  le  degré  de  salut^e  \  mais 
a  plus  importante  est  celle  dite  la  bonne  source 
du  puits  à  Muire*  Elle  est  très-variable ,  et  pour 
le  degré  et  pour  le  produit.  On  Ta  vue  descendre  à 
a5o  hectolitres  par  ^4  heures  au  degré  1 5 ,  tandis 
qu'elle .  a  fourni  en  d'autres  moments  800  hecto- 
litres au  degré  a  t ,  l'augmentation  du  volume 
accompagnant  toujours  celle  du  degré.  D'fllUeurs, 
comme  cette  augmentation  se  manifeste  hprès  les 
pluies  et  les  suit  à  de  trèsi-^ourts  intervalles,  on 
est  en  droit  de  conclure ,  d'abord  qu'elle  est  occa- 
sionnée par  l'eau  même  de  ces  pluies qiii,  passant 
sur  une  masse  de  sel  gemme,  en  n  dissous  Une 
nouvelle  quantité;  et  ensuite  »  que  cette  mâs^  ne 
doit  pas,  vu  la  prbmptitude  des  effets,  être  bieti 
éloignée.  Cette  observation  avait  été   fhite  dès 
long-temps;  mais ,  à  cette  idée  de  proximité,  on 
attachait  généralement,  dans  le  pays,  celle  d'une 
très*petite  profondeur  au-dessous  du  sol,  et  au- 
jourd'hui nléme  que  le  sondage  a  démontré  l'exis- 
tence du  sel  gemme  à  la  profondeur  de  !iS6mèttes, 
il  7  a  encore  des  personnes  qui  supposent  que  ce 
n'est  pas  là  la  cause  efficiente  de  la  salure  des 


DANS   LE    DÉPARTEMEirr   DU   JURA.  2lo3 

sources.  Elles  se  fondent  pour  cela  sur  une  tradi- 
tion,  de  laquelle  il  résulterait  qu'il  aurait  existé 
{>rès  du  fort  Bracon,  point  qui  ei>t  plus  élevé  que 
e  fond  de  la  vallée,  à  la  hauteur  environ  des 
marnes  du  lias ,  un  pré  d'où  sourdaient  des  filets 
d*eaa  salée.  Mais  si  ce  fait,  que  je  n  ai  pu  vérifier, 
était  authentique,  il  suffirait,  pour  lexpliquer, 
d'admettre  que  Tun  des  canaux  d'a3cension  des 
eaux  salées  aboutit  en  ce  point;  et  il  n'j  a ,  en 
effet,  rien  d'extraordinaire  à  admettre  que  le 
point  de  départ  des  eaui  douces  est  à  un  niveau 
plus  élevé  encore  dans  les  côtes. 

Quoi  qu'il  en  soit ,  la  oonnaisaance  que  je  vieo^ 
de  donner  de  la  constitution  géologique  et  ofogra- 

{ihique  de  la  localité  indiquait  que  c  était  dans  le 
bna  de  la  gorgé  qu'il  fallait  sonder,  et  c'est  ce 
qui'  a  été  fait.  Ou  s'est  placé  dans  les  souterrains 
mêmes  de  la  saline,  près  du  rognon  gypseux  tadi- 
que  plus  haut,  et  voici  la  successibn  des  couches 
traversées  : 

net. 

(  Profondenr  du  sonterraia  ).  ••>.......•  42,31 

Matae  rouge  avec  rogoMS  degjrpse 9,41 

Grpse  marneux^  .....  ^  ........  .  11^3' 

Marne  gyfiseuse  rouge*  *  •  » •  lâ»0! 

Crvpse  marneux 5,8$ 

Marne  gypseuse  ronge fO,39 

Gypse s  ./..  .  13,39 

Marne  gypsense  irisée i,3d 

Oulmnie  marneuse  jaune.  -* I2,5i 

Dolomie  très-dure  en  petites  pierres  daas  de  la 

marne  gris-bieoàtre {5,4$ 

Marne  bleuAlre 0,65 

DoComie  marneuse  jaune I,l4 

Marne  rouge  très-gypseose .  3,44 

Gypse  griS'bleoàtre 0,97 


ji  reporter 108,15 


!I04  GISEMENT    DU    SEL  GEMME 

Heport 108,15 

Marne  ronge  gypsease 0,65 

Crypse  cris  blcoÀtre 0,49 

Marne  irisée  gypseose.  ..*..' 6,82 

Dolomie  grèMuse.  .' 0,65 

Marne  irisée  avec  dolomie 9,58 

Marne  irisée  gypseuse 14,94 

Gypse 0,32 

Marne  irisée  gypseuse 7,80 

Gvpse  blanc.  . 0,65 

Marne  gypseuse 1,62 

Gypse  blanchAtre 0,32 

Marne  gypseuse 2,60 

Crvpse  blanc  por 0,49 

IMhrne  irisée  gypseoae 22,90 

Gypse  blanc  légèrement  marneux 0,35 

Marne  gypseuse •  , 3,52 

Gypse  blanc  pur  trèsnlur .  0,16 

Marne  gypteuse 15,28 

Marne  insée  gypseuse ,  avec  polyalithe  et 

cristaux  de  gypse 26,85 

Marne  irisée  gypseuse ,  avec  traces  de  ad  (on 

aperçoit  quelques  cristaux  ) 12,10 

Total  jusqu'au  baoe  de  sd.  .  •  236,24 

Sel • 0,59 

Gypse  salifére 0,14 

Sel , 0,32 

Gypse  et  argile  salifères 0,59 

Sel 0,81 

Gypse  et  argile  salifères 1,14 

Sel  gris  terreux. 0,1f 

Gypse  salifére 0,14 

Sel  gris  terreux 0,14 

Sel  blanc 0,27 

Sel  gris .  0,27 

Sel  Uanc : 0,38 

Sel  gris 0,16 

Sel  blanc 2,U 

Sel  blanc  rosé 0,32 

Profondeur  totale  du  trou.  .  .  244,0& 


dahs  le  depàrtemeivt  du  jura. 


^o5 


Le  trou  a  été  interrompu  à  cette  profondeur 
au  mois  de  juin  i83a ,  par  suite  d*un  accident 
survenu  dans  le  sondage. 

Après  cette  double  reconnaissance  faite,  il  ne  Eipioliaik» 
s'agissait  plus  que  d'organiser  l'exploitation;  mais  k^LSLnÀ. 
diverses  circonstances  arrêtèrent  encore  pendant 
plusieurs  années  les  projets  de  la  compagnie  à 
cet  égard ,  et  finalement  ce  ne  fut  qu'en  18^7  que 
j'eus  à  m'occuper  de  cette  oi^anisation  pour  la 
saline  de  Montmorot,  où  je  fis  installer  1  exploi- 
tation par  dissolution,  suivant  le  procédé  que 
j'avais  vu  employé  dans  la  Souabe.  Le  trou  de 
sonde  donne  des  eaux  au  degré  22 ,  capables  de 
suffire  à  une  fabrication  annuelle  de  So.ooo  quin-« 
taux,  tandis  qu'auparavant  le  degré  moyen  des 
eaux  de  sources  éiait  de  4  9  et  qu'elles  ne  produi- 
saient pas  au  delà  de  20.000  quintaux ,  dans  les 
années  les  plus  favorables  pour  la  graduation. 

Depuis  la  promulgation  de  la  loi  du  17  Juin 
i84o>  de  nouvelles  reconnaissances  ont  été  fiiites 
par  des  particuliers,  près  de  Grozou,  à  l'ouest 
d'Ârbois,  où  il  existe  un  petit  lambeau  de  marnes 
irisées,  et  le  sel  y  a  été  atteint. 


nm^ÊÊÊ^mm^  aoft  ^m^^^mi^ 


uroTE 

Sur  t exploitation   du   sel  gemme  par 

dissolution^ 

Pv  M.  J.  LEVALLOB,  IhiéDleiir  eo  dMf  d«  alMi. 


J'ai  décrit  dana  ce  recueil  (  tosam  IV  et  YI , 
3*  série  )  les  travaux  que  j'ai  fait  exécuier  daoa 
le  département  de  la  Meurthe,  à  partir  de  i8a4f 
pour  l'exploitation  du  sel  geauue  en  rocbe;  mais, 
au  même  moment ,  un  autre  procédé  s'introdui- 
sait en  Allemagne ,  celui  de  l'exploitation  par 
dissolution  dans  des  trous  de  sonde,  et  il  était 
important  d'aller  examiner  si  l'on  ne  pourrait 
pas  faire  profiter  les  salines  françaises  de  cette 
innovation.  Tel  fut  l'objet  d'un  voyage  que  j'ea- 
trepris  en  i  Ô28 ,  et  dans  lequel  je  visitai  les  sa^ 
lines  du  Wurtemberg  y  ainsi  que  celles  des  grands 
duchés  de  Bade  et  de  Hesse-Darmstadt.  Depuis, 
en  18349  ces  établissements  ont  été  étudiés  par 
M.  l'ingénieur  en  chef  Combes,  qui  en  a  fait 
l'objet  d'un  mémoire  inséré  dans  les  annales  des 
mines  (  tome  IX ,  3*  série  ),  Je  n'ai  rien  à  ajou- 
ter à  cette  description,  et  si  je  reviens  sur  les 
détails  du  procédé  allemand,  ce  ne  sera  qu'autant 
qu'il  le  faudra  pour  faire  comprendre  la  modifi- 
cation que  j'y  ai  proposée. 

Ce  procédé  consiste  essentiellement  en  ce  qui 
suit  : 


BXPLOITATIQH  PU  W'  MMMV  PAA  9|ia0LDTI0N.   907 

Ud  trou  de  sonde  est  foré  jusqu'à  une  cer* 
taine  profoodeiir  dans  le  baoc  de  sel.  Oo  in- 
troduit jusqu'au  fond  une  pompe  à  piston  creux« 
£n  mettant  la  pompe  en  jeu ,  Veau  douce  four^ 
nie  par  les  couches  supérieures  du  terrain  qui 
remplit  naturellement  le  trou  jusqu'à  un  cer* 
tain  n.iyeau,  descend  progressivement  jusqu'au 
fond  dans  l'^pace  annulaire  qui  entoure  W 
tuyau 9  arrive  sur  la  mine,  et,  enlevée  ensuite 
par  le  piston,  est  amenée  au  jour  chargée  du 
sel  qu  elle  a  dissous.  La  salure  est  d'abord  faible; 
naais  elle  s'élève  assez  rapidement  à  mesure  que» 
par  le  lait  même  de  la  dissolution,  ia  cavité  qui 
se  forme  dans  le  banc  de  sel ,  et  par  conséquent 
la  suriàce  salante  acquiert  des  proportions  plus 
grandes ,  et  elle  arrive  finalement  tout  près  du 
point  de  saturation. 

Primitivement  l'eau  douce  se  tenait  à  la  même 
hauteur  dans  l'espace  annulaire  et  dans  le  tuyau 
de  la  pompe;  mais  dès  que  celle-ci  a  commencé 
à  fonctionner,  le  niveau  s'abaisse  dans  le  tuyau 
intérieur,  en  raison  de  la  densité  plus  grande  de 
l'eau  salée  qui  l'emplit.  Si  l'on  suppose  le  cas  ex* 
tréme  où  cette  eau  serait  saturée,  et  si  l'on  con- 
sidère seulement  ce  qui  se  passe  dans  la  portion 
des  deux  colonnes  liquides,  située  au-dessus  d'un 
plan  horizontal  correspondant  au  toit  de  la  cou« 
che  de  sel  (au-dessous  il  n'y  a  qu'eau  saturée  k 
Textérieur  comme  à  Fintériear  ),  les. longueurs 
des  coloones  d'eau  salée  et  d'eau  douce  au^ 
dessus  de  ce  plan  seront  entre  elles  comme  1000 
est  à  I  aoo  (  densité  de  l'eau  saturée  ) ,  ou  comme 
5  est  à  6.  C'est  d'après  cette  considération  qu'on 
règle  la  position  de  la  soupape  dormante;  on 
«'exposerait,  en  la  plaçant  plus  haut ^  à  ce  que 


mS  exploitation    du   8BL   GEMHB 

le  jeu  delà  pompe  fût  arrêté.  Dans  tous  les  cas, 
que  Feau  salée  soit  ou  non  au  de^ré  de  satura- 
tion y  toujours  est-il  que  ,  puisqu'il  j  a  équilibre 
entre  les  deux  colonnes ,  plus  le  niveau  de  Teau 
douce  sera  élevé  dans  l'espace  annulaire,  plus 
aussi  l'eau  salée  s'élèvera  d'elle-même  dans  la 
pompe,  et  moins  sera  grand,  par  conséquent,  le 
travail  moteur  à  produire  pour  amener  cette  eau 
jusqu'au  jour. 

Le  niveau  naturel  auquel  se  tient  l'eau  dans  le 
tix>u  de  sonde  est  très-variable  suivant  les  locali- 
tés. Ainsi,  tandis  qu'elle  arrive.! usqu'au  bord  du 
trou  à  Montmorot  (  Jura  ) ,  et  qu  ^le  jaillit  même 
au-dessus  à  Salins;  elle  se  tient  à  Dûrneim  (  grand 
duché  de  Bade),  à  4^  mètres  en  contre-bas.  On 
conçoit  que  ,  dans  un  cas  pareil ,  on  obtiendrait 
une  économie  notable  de  force  motrice  si  l'on 
pouvait  relever  artificiellement  le  niveau  de  l'eau 
doiice,  en  faisant,  par  exemple,  une  dérivation 
dans  un  cours  d'eai  voisin  pour  l'amener  dans 
l'espace  annulaire  extérieur  à  la  pompe;  et  c'est 

Î)récisément  ce  que  j'ai  vu  réalisé  dans  une  loca- 
ité  voisine ,  à  la  saline  de  Rottenmiinster  (Wur- 
temberg ). 

£n  réfléchissant  sur  ce  fait ,  j  ai  été  amené  à 
voir  que  si  on  pouvait  prolonger,  en  quelque 
sorte,  le  trou  de  sonde  nors  de  terre  par  une 
paroi  artificielle  suffisamment  exhaussée,  en  y 
maintenant  un  niveau  convenable  d'eau  douce , 
on  relèverait  proportionnellement  anssi  le  niveau 
de  l'eau  salée  dans  le  tube  intérieur,  jusqu'à  pou- 
voir la  rendre  elle-même  jaillissante  au-dessus 
du  sol ,  jusqu'à  pouvoir  obtenir  un  jet  deau  salée 
en  rendant  ainsi  la  pompe  inutile, 
U  est  bien  évident  toutefois  que  la  suppression 


PAR    DISSOLUTION.  2O9 

delà  pompe  ne  procurerait  point  d'économie  de 
force  motrice  ;  car  celle  qu'il  faudrait  dépenser 
pour  élever  de  l'eau  douce  dans  le  trou  de  sonde 
surezhaussé ,  comme  je  le  suppose ,  est  précisé- 
ment égale  à  celle  qu'exige  l'extraction  directe 
de  l'eau  salée.  Mais  ce  n'en  serait  pas  moins  un 
point  important ,  que  d'avoir  fait  disparaître  la 
pompe  intérieure  pour  lui  substituer  une  pompe 
extérieure.  On  sait,  en  effet,  que  dans  toute 
pompe  la  soupape  dormante  est  sujette  à  des  dé- 
rangements assez  fréquents;  or,  ici,  pour  y  por- 
ter remède,  il  faut  nécessairement  tirer  tout  l'appa- 
reil hors  du  trou  y  ce  qui  y  par  suite  deséboulemenls 
trop  habituels  à  ce  genre  de  travail ,  présente  sou- 
vent de  très-grandes  difficultés.  Ce  n'est  pas» 
malheureusement,  la  seule  cause  qui  oblige  k 
tirer  hors;  mais  il  n'en  importe  pas  moins  de 
faire  disparaître,  s'il  est  possible,  une  de  ces 
causes. 

On  voit,  d'ailleurs,  quelle  simplification  la 
pompe  extérieure  apporte  dans  les  appareils, 
puisqu'une  seule  pompe  aspirant  l'eau  de  la  ri- 
vière voisine  peut ,  avec  des  tuyaux  de  distribu- 
tion en  nombre  suffisant ,  desservir  autant  de  trous 
de  sonde  que  l'on  voudra. 

Toutefois,  il  est  bien  évident  que  l'établisse- 
ment du  château  deau  que  suppose  ce  procédé 
serait  impraticable  dans  un  trfe^ffrand  nombre 
de  cas;  car  à  Salins,  par  exemple,  où  le  sel  a 
été  trouvé  à  236  mètres  environ  de  profondeur , 
cet  appareil  devrait  être  élevé  de  plus  de  48  mètres. 
Mais  cette  première  idée  devait  naturellement  me 
conduire  à  cette  autre  :  de  reinplacer  la  pres- 
sion de  la  colonne  d'eau  douce  qui  détermine  l'as- 

Tome  FI,  i844-  >4 


:110  EXPLOITATION    DU   SEL    GEMME 

cension  de  feau  salée  par  la  pression  exercée  par 
le  piston  même  d'une  pompe. 

La  mise  en  praticj^ue  de  ce  procédé  ne  présente 
d'ailleurs  aucune  difficulté.   Au  fond  du    puits 
que  Ton  perce  pour  tout  sondage  jusqu'à  ce  qu'on 
ait  atteint  le  bou  terrain ,  on  cnassera  dans  le 
trou,  jusqu'à  refus,  un  tuyau  en  fonte  terminé 
par  son  extrémité  inférieure  par  un  biseau  tran- 
chant. On  établira  le  contact  parfait  de  ce  tujau 
avec  le  terrain  à  l'orifice  du  trou ,  par  un  pico^ 
tage   très -serré,    puis  on   coulera    une   couche 
épaisse  de  béton  dans  le  fond  du  puits.  Le  tujau 
portera  à  un  mètre  environ  au-dessus  du  sol  na- 
turel une  tubulure  latérale  qui  sera  mise  en  com- 
munication avec  la  ponipe  de  pression  aspirant 
dans  la  rivière  voisine.  Le  tujau  sera  en  outre 
fermé  à  son  extrémité  supérieure  par  une  botte 
à  étoupes ,  à  travers  laquelle  passera  le  tube  été- 
vatoire  de  l'eau  salée ,  et  ce  tube  portera  un  dé- 
goi^eoir  latéral  à  la  hauteur  où  on  voudra  obte- 
nir cette  eau.  Ce  projet  fut  remis  à  la  compagnie 
au   commencement   de    t83a    pour   l'appliquer 
aux  salines  de  Franche^Gomté ,  et  je  me  dispo- 
sais effectivement  à  en  faire  l'essai  à  Montmo- 
rot,  lorsque  ces   établissements  ont  changé  de 
mains. 

Si,  comme  je  l'ai  dit  tout  à  l'heure,  le  sur- 
haussement du  trou  de  sonde  n'était  pas  prati- 
cable en  Franche -G>mté,  il  le  serait  très -bien 
dans  les  salines  de  la  Meurthe,  où  le  sel  est  à 
une  moindre  profondeur;  et  je  crois  que  l'on  se 
propose  d'employer  ce  procédé  à  la  saline  des 
Satêaux ,  commune  de  Ley,  canton  de  Vie. 
Là  le  sel  a  été  atteint  à  8g  mètres  de  profon- 


PAR    DISSOLUTION.  ^I  I 

dear;  de  plas,  le  trou  est  naturellement  plein, 
non  pas  (f  eàu  douce ,  mais  d'eau  salée  à  1 1  d^rés  ; 
en  aorte  que  l'eau  saturée  y  monterait  spontané- 
ment jusqu'à  9  mètres  du  jour,  et  que  si  l'on 
veut  la  faire  jaillir  à  a  ou  a  mètres  au^-dessus , 
il  suflSra  d'une  hauteur  d'eau  douce  de  1 3  mètres. 
G>nmie  une  saline  comporte  assez  ordinairement 
une  cheminée  de  cette  élévation,  on  en  profite- 
rait pour  y  accoler  la  colonne  en  fonte  qui  rece- 
vrait l'eau  douce.  Ici  d'ailleurs  cette  colonne  s'éle- 
vant  plus  haut  que  le  point  de  sortie  de  l'eau 
salée,  il  faudrait  que  le  dégorgeoir  horizontal 
vint  percer  la  paroi  en  fonte,  ce  qu'on  obtien- 
drait facilement  en  la  faisant  passer  h  travers  une 
boite  à  étoupes  qui  serait  ajustée  dans  une  tubu- 
lure latérale  que  la  colonne  en  fonte  porterait 
ad  hoc.  Pour  la  facilité  de  la  pose ,  cette  tubu- 
lure devrait  être  coupée  en  deux  par  le  plan  de 
joint  suivant  lequel  s'assemblent  deux  tuyaux  suc- 
cessife,  de  manière  qu'elle  serait  venue  à  la  coulée 
mî-partie  avec  l'un  et  mi-partie  avec  l'autre  de 
ces  tuyaux. 

C'est  ici  le  lieu  de  mentionner  que  tandis 
qu'en  Allemagne,  ainsi  que  dans  les  diverses 
salines  de  France  où  le  procédé  allemand  a  été 
introduit,  les  tuyaux  élévatoires  sont  en  cuivre 
réunis  par  des  manchons  en  laiton ,  on  compte 
employer  à  la  saline  des  Saléaux  des  tuyaux  en 
fer  forgé  assemblés  avec  des  manchons  du  même 
métal.  Ces  tuyaux ,  qui  se  fabriquent  aujourd'hui 
couramment  chez  Af.  Gandillot,  à  Paris,  pré- 
sentent le  double  avantage  d'être  moins  chers 
que  les  tuyaux  de  cuivre  et  d'oflfrir  plus  de  résis^ 
tance   aux  éboulements.    D'ailleurs,    comme  le 


212         EXPLOITATION    DU    SEL   GEMME  ^    ETC. 

fer,  \h  où  il  est  alternativement  exposé  à  l'acdon 
(le  Teau  salée  et  de  Fair,  se  détruit  beaucoup 
plus  vite  que  le  cuivre,  il  suffira  de  faire  avec 
ce  dernier  métal  la  partie  qui  sera  à  fleur  d*eau. 


mmmmammmem 


*>i 


Sur  la  préparation  mécaniqfÊe  de  la  calamine 
et  de  la  gulèfie  dans  la  Hauia-SiUsie  y 


Put  EL  AtiBUU  0ELESSE , 


SECONDE  PARTIE  (1). 

MÉPAIÀTION  MÉCANIQmt  OB  LA  GALtlfl. 

Dma  Ik  tome  IV  êes  Annaiêt  des  mÔMfBOus 
afODs  fait  canmttre  les  dÎTffn  pei^KtMumMMi 
qui  ont  été  apportés  k  la  pfépnwtioii  méeoiîqa» 
de  kr  cçlamifie  dans  la  HanM-SHéiie  :  il  nova 
reste  maioteDant  k  traiter  ce  qui  fiât  Toli^et  de. 
la  seconde  partie  de  ce  mémoire  ei^  k  aoiia  €eeu«-. 
per  delà  préparatioD  mécaoîqnede  la  gutène. 

Ceat  à  M.  le  bergmeister  de  GmmmiH  qu'on  deit 
les  îfiaportantes  modifieatioDs  qui  ont  été  intio^ 
dttites,  et  nous  allons  tâcher  de  1^  réanmer  d'aprèa 
les  conunonications  qn'il  a  bien  vonla  nons  fiore^ 
et  d'après  œ  que  nous  avons  pu  obaarvet  nnna« 
même  pendant  notre  séjour  en  Silésie.    » 

Il  noua  parait  indispensable  de  dire  d'abord 
qudqoes  mola  du  gisement  de  la  gdène;  car, 
outre  Tintérét  ^'îl  présente  sons  le  rapport  §éo-* 
logique,  par  l'étude  de  la  gangue^  il.nons  aéra 
plu  facile  de  comprendre  quelle  est  la  natmn 

(1)  Yoir,  pour  la  première  partie,  Aimak$  de$  mines, 
1843 ,  (ome  lY,  page  377. 

7  orne   FT,  1844.  i5 


:il4      PRÉPARATION  MÉCANIQUE  M  LA  CALAMIiqS 

des  difficultés  qu'on  r^QCOUtre  dans  la  prépasatioo 
inécattîque. 
Gtiemcnt         La  galène  parait  être  contemporaine  de  la  for- 
deUsaièM.  mation  du  minerai  de  fer  et  de  la  calamine,  et 
ces  trois  aiineté»  y  qui  se  trouvent  néwiis  aux  en- 
virons de  Tamov^it2  et  de  Beutken ,  se  changent 
en  quelque  sorte  Tnn  enPautre.  Cependant  »  tandis 
.    que  la  calamyae  est  à  la  séparalÎQp  du  nittschel- 
Xalk'et  de  la  dolomie,  ta  galène  forme  ordinai* 
rement  uir  gtle  ou  uue  couchç  irrégulière ,  repa- 
rut sur  de  la  dolomie,  et  qui  est  recouverte 
tantôt  par  m^  PQUob^e  de  dnlo&^fi,  t^ntûll  par  de 
To^e» 

Ln  eMHhe  <b  galène  a  éié  eipUtéa  ai  ratân- 
n»t  anr  wm  étendue  depkia  de  4^000  hect^^aa, 
OMIS  la  galène  naiia  trouve  guère  r^rtin  que  sur 
ini  dixième  de  eatln  autfaca. 

Le  musdtalhmik  est  la  haae  iur  laifwUe  aepaee 
k  fn— lim  méuUifiba;  il  se  présenif  ataei^as- 
pect  qn'oa  )ni  aiamtt^  els^laad  du  nord  M  sud 
tfMèua  dq  Taaattv^itB,  avee  une  ittcttn»aan  de 
quelques  degnéa  vem  Toneat.  LorsMi'il  ael  nom* 
padn,  il  pÉan  de  iSoq  kiL  à  lâiokiK  au  naètre 
qofan;  iMis  ou,  quand  il  est  aahisfteux,  œ  poida 
vaiiaide  liéfà  aîL  i  lEroa  kil. 

Au-dessus,  ou  trouve  eénérmiemeM  «m  pm* 
WÊier  banc  de  doiomie  d  une  coitiattr  Jbrane  ou 
J9unfttie,  ipû  f  dans  quelques  paatiaacb  la  name, 
pam  an  gris  Ueaàlre;  son  épaissiaip  est  de  a%6a 
à  f  mèire,  qu^neWs  die  est  |dns  na^deeteUe 
aajalquà4  mècres,  onnBiéaae)Mquà  inmècrea; 
n^iSj  dans  ce  cas,  il  n*jr  a  pas  de  galène.  Ordi- 
nairement la  galène  forme  une  ou  plusieurs  cou- 
ches recouvertes  par  un  deuxième  oanc  de  dçh^ 
mie}  C9  banc  supérieur  parait  avoir  été  plus  ou 


*.  » 


£T  DB  LA  GALÈNE  DAHS  LA  HAUTE-SILÉSIB.      2l5 

moinâ  altéré ,  car  on  n'y  trouve  jamais  de  pyrites 
de  fer,  tandis  qu'il  y  en  a  dans  le  l^nc  inférieur, 
et  il  renferme  y  au  contraire,  de$  géodes  tapissées 
de  brauneisenstein  et  de  diauz  earbonatée;  en 
outre  sa  pesanteur  spécifique  est  de  2  ii  !i,5y  et 
celle  de  la  dolomie  du  preaiier  bdnc  qui  est  plus 
dure  est  de  3,8. 

Sous  le  rapport  de  Texploitation ,  on  distiiigue 
deux  cas  :  I*  celle  dans  la  couche  dure  {/est); 
^  celle  dans  la  couche  tendre  {milde^ 

Ces  distinctions  de  Fouvrier  mintur  correspon- 
dent à  des  différences  géolo|pques  que  nom  allons 
expliquer. 

i^  Dans  le  premier  cas ,  la  galène  forme  dans 
la  dolomie  inférieure  des  coudies  qui  se  trouvent 
tantôt  au<4àessus,  tantôt  au-dessous  de  la  couche 
principale  de  galène ,  et  qui  sont  reliées  fréquem- 
ment entre  elles  par  de  petits  filons.  Dans  les 
premiers  temps  de  Uexploitation(i),  la  couche 
de  galène  avait  o'^Si  d'épaisseur;  maintaDant  on 
en  troove  rarement  qui  ait  plus  de  0^,1  o  à  o^,i3. 
Plus  les  couches  sont  nombreuses,  plus  elles  sont 
puissantes,  en  sorte  que  Texploilanon  n'est  pas 
plus  tvantageuse  quand  il  7  en  a  plvsieurs; 
quand  elles  sont  très-séparées ,  elles  occupent  1  ^^aB 
k  ]'*,56  de  hauteur;  mais  ordinairement  cette  hau- 
teur se  réduit  à  0*^1 5  ou  0*^3 1,  et  on  a  une  cou- 
che présentant  une  épaisseur  de  cT^oi  à  o*y05* 
Maintenant  il  y  a  beaucoup  de  parties  de  lamine 
dans  lesquelles  la  couchje  est  aiscontinue  et  n'a 
as  plus  de  o*yOi3;  mais,  dans  ce  cas,  la  valeur 
u  minerai  ne  paye  pas  les  frais  (f  extraction. 


I 


(1)  La  reprise  de  rexploitalion  date  4e  1783,  maison 
lioiive  d'aadens  travaux. 


21 6      PRJÊPAKATION  UÉCAKIQTJE  DE  tk  CALAMINE 

D  arrive  même  quelquefois  que  les  deux  baocs 
de  dolomie  soot  en  contact ,  et  que  la  galène  dis- 
parait complètement. 

a®  Dans  le  second  cas ,  c  est-à-dire  dans  les 

Sortions  de  la  mine  qu  on  distingue  sous  le  nom 
e  couche  tendre  ^  la  galène  est  quelquefois  re- 
couverte encore  par  la  dolomie ,  mais  cette  der- 
nière est  alors  brune  et  très-friable  »  eUe  présente 
de  larges  fissures,  Da  reste,  le  plus  couvent  le  toit 
de  la  galène  est  nne  argile  rougeàtre  ou  une  ocre 
brune  qui  passe  au  minerai  de  fer ,  et  la  dolomie 
inférieure  a  ausâ  changé  de  nature;  elle  est 
-brune ,  peu  compacte  ;  on  j  remarque  de  larges 
fentes  qui  ont  été  remplies  par  de  l'ocre. 

Enfin  il  j  a  des  parties  de  la  mine  assez  éten- 
'  dues  y  où  la  dolomie  infiérieure  elle-même  vient 
à  disparaître  ;  elle  est  remplacée  par  une  ocre 
jaune  ou  brune  très-fine,  qui  est  quelquefois  ra- 
nanée  ,  et  qui  passe  rarement  à  une  argile  plasti- 
que ,  si  ce  n'est  dans  les  parties  où  elle  est  en 
contact  avec  le  muschelkadk.  L'épaisseur  de  cette 
ocre  est  ordinairement  de  o'^ao  à  o*y5a,  quel- 
quefois elle  a  plus  de  l'^S^  »  mais  alors  elle  est 
pauvre.  Généralement  le  gtte  est  riche  dans  les 
parties  où  l'ocre  est  jaun&tre ,  et  ne  varie  ni  de 
couleur  ni  d'épaisseur;  on  y  a.mêrae  retiré  plus  de 
I a  a.  m.  de  galène  au  mètre  carré;  mais  lors- 
qu'elle est  remplacée  par  une  argile  rouge  avec 
silex  f  on  ne  trouve  plus  de  minerai. 

La  galène  est  répandue  dans  l'ocre  en  masses 
informes  et  caverneuses  qui  peuvent  peser  jus- 

2u'à  7  q.  m.,  ou  bien  elle  présente  des  morceaux 
'un  demi-kilogramme  qui  sont  aplatis  d'un  côté  ; 
quelquefois  aussi  elle  forme  des  cristaux  mal  dé- 
fiuis. 


ET  DE  LA  GALÈNE  DANS  LA  HAUTE-SILÉSIE.       II7 

Quoique  la  couche  dure  et  la  couche  tendre 
présentent  de  très-grandes  différences  au  mineur 
oui  les  exploite^  sous  le  rapport  géologique  cette 
oistinction  correspond  seulement  à  la  disparition 
partielle  ou  totale  des  bancs  de  dolomie  qui  for- 
ment le  toit  et  le  mur^  et  à  leur  remplacement 
par  de  Tocre.  Ordinairement  la  couche  dure  est 
entourée  par  la  couche  tendre  y  et  cette  dernière 
prédomine  surÊout  près  des  affleurements  où  man- 
que la  dolomie  qui  Forme  le  toit;  du  reste  la 
transition  se  fait  d'une  manière  insensible,  et  il 
arrive  quelquefois  qu'un  gîte  de  galène  se  conti- 
nue sans  alti§ration  de  Tune  à  l'autre. 

Jamaift  la  couche  dure  n'est  aussi  riche  que  la 
coxxiAïe  tendre  ^  c'est  elle  cependant  qui  fournit 
maintenant  les  deux  tiers  du  minerai,  car  les  par- 
ties riches  de  la  couche  tendre  ont  été  exploitées 
depuis  longtemps;  elle  ne  donne  plus  guère  que 
oQ-"%36  k  o^i-^-jôo  de  galène  au  mètre  carré.  La 
couche  dure  a  rendu  autrefois  74*'"'ti4;  mainte- 
nant, dans  un  très-petit  nombre  d'endroits,  elle 
en  rend  à  peu  près  la  moitié;  et  .moyennement , 
de  i836  à  1839,  la  quantité  extraite  a  varié  dé 
jfl-«-,07  à  2<i*™*,67.  Les  résultats  obtenus  chaque 
année  diffèrent  assez  entre  eux;  cependant  on 
peut  admettre  une  riishesse  moyenne  de  1 4'°^*>49 
au  mètre  carré ,  ce  qui  correspond  à  une  couche 
de  galène  de  o",oi7  d'épaisseur;  quoi  qu'il  en 
soit,  Texploitation  rapporte  encore  quelques  bé- 
néfices. 

Avant  d*étre  transporté  dans  les  ateliers  dé 
lavage ,  le  minerai  subit  une  double  prépara- 
tion :  la  première  dans  l'intérieur  de  la  mine , 
la  deuxième  sur  les  puits  d'extraction. 

Cette  préparation  dans  l'intérieur  de  la  mine      ,.^|^ 
a  pour  but  de  faire  un  premier  ckssenient  qui  dtoi  ta  niiic 


dl8      PREPARATION    MÉGANIQrB   DE    LA    CALAMINE 

lionne  lieu  à  trois  sortes  de  produits  :  on  met  à 
part,  I*  ce  que  les  mineurs  appellent  scheide-- 
gange ,  formé  de  morceaux  de  dolomie  ayant  aa 
moins  la  grosseur  du  poing  et  dans  lesquels  il  y  a 
de  la  galène  engagée.  Le  mètre  cube  de  scheide- 
gange  pèse  de  laoo  kil.  à  i58o  kil.  ;  a^  le  grw- 
oenklein  ou  menu  de  la  mine^  qui  contient  de 
la  galène  inélée  avec  de  la  dolomie,  de  Tocre 
jaune  ou  de  raif;ile  ;  les  morceaux  de  dolomie 
u*on  y  trouve  ont  au  pluso'yio  ou  o*,i3  :  il  pèse 
I  loo  kil.  à  1710  kil.  au  mètre  cube;  S^  ennn  il 
reste  la  gangue  qu'on  emploie  autant  que  pos- 
sible à  faire  les  remblais.  « 

Dans  le  tableau  qui  suit  on  trouvera ,  pour  les 
trois  années  1840,  i84if  18421  le  nombre  de 
mètres  carrés  exploités  et  le  prix  de  revient  de 
chaque  mèlre  carré ,  ainsi  que  la  quantité  de 
^cheidegange  et  de  grubenklein  qui  a  été  ob- 
tenue. 


t 


1840 
1842 


SarlMe  «ipMIée. 


met.  6âf  « 
e,479 

iO,352 

11,357 


I    


Mloerti  obtoia  ptr  inèl.  ear. 


ScMiflgaage. 


net.  teb. 

e,i8f3 

0,8238 
0,393Y 

0^2662 


GniteÉkMii. 


met.  eub. 
2,5203 

2,7172 

2,6130 

2,<099 


Prix 

carré 
etpMtéJ 


nr  DB    LA   GALiVS    BAHS  LA   lUUTB-aiLitlE.     2ig 

Tm gnthenkleiii  peiil  èlre  entoyé  immédiate* tniMtfaftlai- 
ment  dans  les  appareils  de  bTage^  mais  le  sekei-  *^lP: •"  ^^ 
iiegànge  est  tne  pendant  1  été  auprès  des  puits, 
d'exlraction.  Des  jeunes  gens  de  quatorze  k  seize 
ane  lecassent  au  martçau ,  et  ils  en  retirent,  i*  de 
la  galène  pure»  qui  est  mise  h  part  pour  éire 
transportée  danal  usine  k  plonlb;  3*  de  la  gangue 
qui  est  rejetée;  3^  des  moiuaux  de  gangue  dans 
lesquels  il  y  a  encore  de  la  galène  engagée  et  oui 
doivent  être  traités  am  evlindres  broyburs;  on  les 
nomme  walwgiêtnm  ;  le  mètre  oube  pèse  de 
i345kiL  à  i5oo  ku.i  4''  ^^a  débris  de  cette  opé- 
radcm  du  cassage ,  diuis  lesquels  il  y  a  du  minerai 
répandu  et  qu  on  appelle  sckeidenwhh  1®  poids 
du  naètre  oube  de  scneidemehl  varie  de  1579  kil. 
k  i(i3  kil.  Le  walzgânge  et  le  scheidemehl 
restent  ordinairement  exposés  pendant  un  birer 
à  l'action  de  l'air.  Par  l'action  de  la  gelée ,  la  do- 
lonûe  se  délite ,  ce  qui  rend  ensuite  le  lavage  * 
beaucoup  plus  facile. 

Cbaque  ouvrier  reçoit  3 1  centimes  par  journée, 
et  le  surveillant  a  1  fr.  ^5  centimes. 

Voici  quels  sont  les  résultats  donnés  pendant 
trois  années  par  ce  travail  de  triage  sur  le  lieu    . 
de  la  mine,  et  quel  est  son  prix  de  revient  : 


I    ISiO 
I    ISAl 

I   ^^^ 

Ë 


reniM. 


Sebeidegange 

traité. 


ID*  t. 

os4,(rr« 

8Si,003 
80S,04S 


OfS,iiS 


De  100  ▼olooief 
de  Kbeidesaiise 
00  a  retiré  :    . 


S8,0 

3e,i 


Scbeide- 
mehl. 


U,0 
19,0 
11,0 


1«,S 

BBBBB 


i 
I 


a.o 

45.0 


47.» 


Prfi  de  rerienC 
d'un  mètre  cabe 
de    ' 


Sfhelde- 
gaoge 


1,04 

i,oa 

0,7ft 


Waia- 

SlPSe- 


S,77 
Mi 


I 


SaO      PKÉPARATION  MÉGANIQIIS  DE  LA  CAt-AMIHE 

Awdm^nMé  Après  que  le  minerai  «Tait  subi  cette  première 
isag.**^  ^opération,  on  le  soumettait  k  des  lavages  dans 
divers  appareils.  L'ancien  procédé  de  lavage  tmi 
a  été  décrit  par  M.  Manès  dans  les  Annales  aes 
mines ,  avait  été  notablement  modifié,  eten  i838 
le  procédé  employé  consistait  en  une  série  de  dé- 
boorbagts  dans  des  caisses  à  tombeau  de  diverses 
grandeurs,  dites  waschgraben  et  schlammgnz'' 
béni  puis  le  minerai  était  soumis  à  des  lavages 
répétés  dans  des  tamis  à  secousses  mus  à  bras 
dénomme  et  placés  au  bout  d'une  perdie  fleziUe. 

Une  certaine  quantité  de  minerai  était  en  outve 
traitée  au  bocam ,  sur  le  sicheftrog  et  sur  les 
tables  à  secousses.  1 

Le  tableau  d-contre  présentera  un  résumé  des 
diverses  séries  d'opérations  auxquelles  on  sou-         | 
mettait  le  minerai  en  i838. 


222      PHÉPARATlOOr  MiCANIQUE  PE  LA  GALAIIIHB 

Noareanpro-     C'est  en  i839  qu'oD  a  construit  la  nouvelle 
Tm^riu^  ^  laverie  de  laquelle  nous  allons  maintenant  nous 

occuper;  mais  pour  en  comprendre  le  jea«  il  e^ 
nécessaire  de  donner  d  abord  une  description  dé- 
taillée des  appareils. 
Dttcriitioii        Tous  ces  appareils  reçoivent  leur  mouvement 
BMemSilM!  ^'^^^  roue  hydraulique  à  augets;  elle  est  bien 
(PtengéDérat,  construite  ^   et  elle  a  un  régulateur  diaprés  le 
'      système  connu  ;  de  sorte  que  quand  elle  va  trop 
vite,  la  vanne  se  ferme  d'elle-même;  quand  elfe 
va  au  contraire  trop  lentement,  la  vanne  s'ouvre» 
et  dans  les  deux  cas  elle  reprend  sa  vitesse  nor- 
male. 

On  n'avait  pas  de  cours  d*eau  à  l'endroit  ou 
cette  laverie  a  été  construite;  Feau  qui  reçoit  la 
roue  est  extraite  par  une  machine  k  vapeur  qui 
se  trouve  à  quelque  distance  de  là ,  et  amenée  au 
moyen  d'un  canal  de  i^^^aS  de  profondeur.  Le 
volume  de  ce  «anal  vide  est  de  63  mètres  cubes; 
il  débite  environ  80  kil.  d'eau  par  second)^,,  et 
chute  est  de  4"',7 1  ;  par  conséquent  le  travail  de 
l'eau  est  de  5  chevaux ,  et  en  admettant,  diaprés 
M.  d'Aubuisson ,  que  la  roue  rende  0,76,  on  aura 
3,75  (^e vaux-vapeur  pour  l'effet  sur  1  axe  :  cette 
force  suffit  pour  faire  marcher  ensembh  tous  les 
appareils. 

Dans  Tétat  normal  la  roue  doit  faire  10  tours 
par  minute ,  son  diamètre  est  de  5^,0:1 ,  par  con- 
séquent sa  vitesse  li  la  circonférence  ou  l'espace 
parcouru  en  une  seconde  est  de  2^ foi. 
Montre.  ^^  moyen    d'un  excentrique   et  d'un  levier 

coudé»  on  conçoit  d'ailleurs  que  la  roue  puisise 
£aire  marcher  une  montre  se  trouvant  au  centre 
de  la  laverie.  Cette  montre  est  construite  de  ma- 
nière quelle  va  comme  une  montre  ordinaire 


3 


BT  M  LA  GAtiHE  DAMS  LA  HAUTC-4Il£sIB.      1^3 

lorsque  la  roue  motrice  fait  lo  tours  par  minute  ; 
suivant  qu'elle  avance  ou  qu  elle  retarde,  on  sait 
donc ,  sans  sortir  de  1  atelier ,  si  la  roue  va  trop 
vite  ou  trop  lentement  ;  de  plus ,  quand  le  tra- 
vail a  été  normal ,  le  surveillant  peut  connaître  à 
la  fin  de  la  journée  le  nombre  d  heures  pendant 
lequel  les  ouvriers  ont  travaillé..  L'axe  horizontal 
de  la  roue  est  terminé  par  un  engrenage  conique  a 
m  donne  le  mouvement  à  un  axe  vertical  qua- 
rangulaire  en  fer  forgé.  Ce  dernier  est  désigné 
sur  la  figure  par  b;  c'est  lui  qui,  par  un  système 
d'engrenage  de  courroies  sans  fin  et  de  cames, 
donne  le  mouvement  aux  divers  trommels,  à  la 
*  roue  de  séparation,  aux  tamis  k  secousse^  etc. 

Occupons-nous  d'abord  du  trommel  plein.  Il  tnbmnI  plein 
faut  que  ce  trommel  puisse  tourner  tantôt  dans 
nn  sens  ^  tantôt  dans  un  autre.  On  satisfait  à  cette 
condition  au  moyen  d'un  appareil  que  la^^.  6, 
PL  yi,  présente  avec  quelques  déta^s ,  et  que 
nous  allons  fiiire  connaître. 

a  et  et  sont  deux  roues  en  fonte ,  folles  sur  l'axe 
6;  il  est  évident  que  si  on  relie  l'une  ou  l'autre  à 
l'axe,  OD  donnera  au  trommel  plein  des  mouve- 
ments de  sens  contraire.  Or  c'est  ce  qu'on  peut 
faire  facilement  au  moyen  du  collier  en  fonte  6  ; 
à  son  milieu,  il  est  muni  d'un  boulon  de  fer  qui 
s'engageant  dans  la  rainure  y,  le  réunit  k  l'axe  mo* 
leur  ;  par  conséquent ,  en  rassemblant  aveis  Tune 
00  l'autre  des  roues,  on  satisfera  à  la  condition 
demandée  ;  pour  cela ,  il  suffit  donc  d'élever  ou 
d'abaisser  le  collier  8  ;  le  mouvement  lui  est  donné 
par  l'ouvrier  au  moven  d'uii  anneau  en  fer  adapté 
en  tt',  et  qui  est  relié  k  l'extrémité  d'un  levier  en 
bois;  on  conçoit  d'ailleurs  que  dans  ce  mouve^- 
ment  le  ooUher  est  guidé*  par  le  boulon  engagé 


3^4      PRÉPABàTION  MÉCANIQUE  DB  LA  CALAMINE 

dans  la  rainure  y,  et  que  l'anneau  est  simplement 
passé  en  e  sans  frotter  contre  le  collier.  Dans  la 
position  qu'indique  la  fig.  6,  PL  Vly  il  est  évident 
que  la  roue  a  est  fixée  à  l'axe  et  assemblée  sur  le 
collier,  tandis  que  â  est  folle  et  tourne  en  sens 
contraire  de  Taxe. 

On  voit  que  l'appareil  précédent  satis&it  bien  à 
la  condition  demandée. 

Il  faut  maintenant  pouvoir  faire  arriver  de  Teau 
aux  deux  extrémités  du  trommel  ;  pour  cela  cette 
eau  étant  amenée  au  niveau  du  premier  étage  de 
la  laverie ,  deux  coursiers  en  bois  x  et  xS  de  1 5 
centimètres  de  largeur  intérieure  sur  ^5  centimè- 
tres de  hauteur,  la  distribuent  aux  extrémités  du 
trommel;  ils  sont  d'ailleurs  munis  de  petites 
portes,  qui  permettent  de  régler  la  quantité  d'eau 
u'on  veut  y  laisser  couler.  Le  conduit  c  donne 
*''',77  d'eau  par  minute,  sur  lesquels  les  a/3  au 
moins  ou  :2"'^,5 1  sont  nécessaires  pour  le  trom- 
mel plein."*  On  emploie  de  préférence  l'eau  qui 
provient  de  la  condensation  dans  la  machine  à 
vapeur,  parce  quelle  est  chaude  et  que  le  lavage 
s'opère  beaucoup  mieux. 

Quant  au  trommel  plein  lui-même,  il  a, 
comme  on  le  peut  soiv  fig.  i  et  4»  PL  VI  ^  une 
forme  conique.  H  est  construit  en  forte  tôle;  celle 

3 u'on  a  employée  provenait  d'une  vieille  chau* 
ière  de  machine  à  vapeur  ;  on  avait  d'abord  un 
trommel  en  bois ,  mais  il  est  résulté  d'essais  coni- 
paratifs  qu'un  tcommel  en  tôle  est  bien  préféra- 
oie.  Dans  l'intérieur  règne  une  surface  hélicoïdale 
également  en  tôle;  tout  l'appareil  est  d'ailleurs 
consolidé  par  deux  couronnes  en  fer,  reliées  à 
l'axe  et  placées  aux  deux  extrémités  du  trommel, 
comme  le  dessin ,  )^.  4  >  le  fait  très-bien  voir. 


% 


tT  DE  LA  GAtÈNE  DANS  LA  HAtTC-SlLÉSÏE.       2:î5 

Cest  par  Ç  que  se  fait  le  chargement;  -n  est  une 
ouverture  devant  laquelle  se  trouve  un  grillage 
très-iîn  en  fil  de  fer,  qui  est  maintenu  par  des  -* 

barreaux.  Le  plus  grand  diamètre  du  trommel  est 
i",35,  le  plus  petit  o^jGS;  au  milieu,  il  est  de 
o"',94-  Le  nomore  des  tours  qu'il  fait  par  minute 
est  de  1:2  3/4  ;  pnr  conséquent ,  la  vitesse  à  la  cir- 
conférence maxima  est  o",84,  à  la  circonférence 
minima  o",4^9  enfin  à  la  circonférence  moyenne 
o*,63.  Ce  premier  trommel  coûte  assez  cher;  eo* 
tièrement  confectionné,  son  prix  est  de  1875  fr. 

Immédiatement  au-dessous  du  trommel  plein  TroauDei 
s'en  trouve  un  autre  à  claire  voie  ou  de  sépara- JÎ*  î*??*?^- 
tion  ;  il  reçoit  toujours  son  mouvement  de  Taxe 
vertical  by  au  moyen  d'un  engrenage  conique. 
L'axe  du  premier  trommel  était  horizontal ,  parce 
que  la  surface  hélicoïdale  qui  règne  à  son  inté- 
rieur fait  avancer  le  minerai;  mais  ici,  comme  il 
n'y  a  pas  de  surface  hélicoïdale ,  il  but  que  l'axe 
soit  incliné;  l'indinaison  ne  doit  pas  être  trop 
forte ,  parce  qu'autrement  le  minerai  tombant  sur  . 
les  barreaux  du  trommel,  ressaute  en  vertu  de 
leur  élasticité ,  et  ne  se  sépare  pas  par  ordre  de 
grosseur;  d'un  autre  côté,  si  elle  était  trop  faible, 
le  minerai  séjournant  trop  longtemps ,  le  travail 
serait  ralenti  :  l'expérience  a  appris  qu  elle  doit 
être  de  7"*  à  8"*  pour  le  noinerai  de  Tarnowitz. 

A  la  tète  du  trommel  et  dans  sa  partie  pleine , 
on  a  reconnu  qu'il  est  bon  de  placer  une  couronne 
hélicoïdale  en  tête,  comme  celle  du  premier 
trommel ,  et  ayant  une  largeur  de  1 5  centimètres; 
elle  a  pour  objet  d'arrêter  le  minerai  dans  sa 
chute,  et  de  faire  en  sorte  qu'il  soit  mieux  lavé 
par  le  courant  d'eau. 

Comme  le  minerai  ne  présente  pas  une  slruc** 


:3a6      PEÉPiBATlOir  M^CAHIQUB  M  14  CiLAMIHB 

tare  schisteuse  «  et  que  les  morceaux  ont  à  peu 
près  leurs  trois  dimensions  égales ,  il  n'est  pas  né- 
cessaire aue  la  surface  du  trommel  soit  formée 
par  ungriUage;  des  barreaux  de  fer  placés  à  uoe 
certaine  distance  l'un  de  lautre  sufiBbent. 

Il  l^ut  nécessairement  que  les  petits  morceaux 
se  séperent  les  premiers;  w  comme  ils  sont  mêlés 
avec  toMte  la  masse  du  minerai,  et  que  la  sépan- 
tion  est  d*autant  plus  diftdle  que  la  m^ase  est 
plus  grande,  on  conçoit  que  les  arêtes  des  divers 
cylindres  à  jour  devront  aller  en  diminuant  de 
longueur  :  ces  longueurs  sont  respectivement 
pour  les  trois  çylinores  7^  osnt»,  5o  et  4^;  les 
utervalles  entre  les  barreaux  sont  de  i%3,  i%9 
et  3*^96;  quant  k  répaisseur  des  barreaux  9  elle 
reste  la  même  de  i^^ù. 

Le  diamètre  de  ce  trommd  est  de  cT^^B;  il 
lait  16  tours  par  minute,  et  sa  vitesae  à  U  ciscoii- 
fërence  est  de  o'',79.  Il  est  entièrement  oonstrait 
«1  t^e  et  en  fer  forgé  ;  son  prix  est  de  1  laS  fr. 

ApparaU  de  lé-     Je  passe  maintenant  ii  la  description  de  Tap^ 
g^22  ■**'j!>arcî/  de  séparation  ;  il  faut  voir  d'abord  oom^ 

ment  il  reçoit  son  mouvement.  Or,  au  moyen 
Fig.  t,i.Pl«VL  jfyjj  engrenage  conique,  Taxe  vertical  h  feît  tour- 
ner Taxe  horizontal  a;  ce  dernier  porte  une  pou- 
lie e,  sur  laquelle  est  passée  une  courroie  sans  fin 
qui ,  s'adaptant  à  un  tambour/,  donne  le  mouve- 
ment à  l'appareil. 

Le  but  de  l'appareil  de  séparation  est  de  répar- 
tir par  ordre  de  grosseur  tout  le  minerai  qui  a 
traversé  les  barreaux  du  trommel  espacés  de  i^^S; 
pour  cela ,  on  Ta  composé  de  trois  roues  placées 
sur  le  même  axe ,  qui  rejettent  successivement  à 
la  roue  suivante ,  et  enfin  sur  le  sol  Ue  l'atelier  le 


£T  DE  LA  GAtinB  BANS  LA  HAtJTE-SItÉSlK.       22^ 

minerai  qui  n'a  pu  passer  à  travers  là  claire^^ie 
de  leur  circonférence. 

La  première  roue  est  gff;  elle  se  voit  avec  dé- 
tails,/rg*.  I  et  3,  PL  f^I;  sa  couronne  est  en  bois 
doublé  de  tôle ,  mais  son  axe  et  ses  bras  sont  en 
fer;  à  sa  circonférence,  elle  est  gamie'd'une  toile 
métalKque  dont  les  mailles  ont  0*916  de  laideur. 
Les  fils  de  fer  horizontaux  ont  un  diamètre  an  peu 
supérieur  à  la  largeur  des  mailles ,  tandis  que 
ceux  qui  s'entre-croisent  avec  ces  derniers  pour 
fermer  la  tojle  ont  à  peu  près  les  mêmes  dimen- 
sîons.  Cet  objet  est  celui  qui  coûte  le  plus  cher 
dans  la  construction  de  la  roue  :  son  prix  est  de 
3o  fr.  le  mètre  carré.' En viron  à  25  centimètres  de 
la  circonférence  extérieure ,  il  y  a  un  fond  de  bois 
qui  est  interrompu  dans  un  de  ses  points,  on  il  pré- 
sente un  rebord  incliné  h.  La  roue  a  2'^,5 1  de  dia- 
mètre sur  0*^,31  de  largeur  intérieure;  elle  fait 
neuf  tours  par  minute  et  sa  vitesse  à  la  circonfé- 
rence est  de  1^,85.  On  lui  donne  ce  grand  dia^ 
mètre,  parce  que  le  minerai  qu'elle  reçoit,  con- 
tenant encore  assez  dé  schlamms ,  a  besoin  d'être 
agité  pendant  quelque  temps  pour  s'en  débarras- 
ser; cie  plus^  comme  l'argile  et  les  matières  ter- 
reuses jouissent  de  )a  propriété  de  Faire  p&te  à  peu 
près  comme  la  triebsand^  quand  elles  ne  sont  pas 
suffisamment  délayées ,  il  est  nécessaire  de  faire 
arriver  une  lame  d'eau  à  la  circonférence  de  la 
roue;  elle  jaillit  à  un  mètre  environ  du  sol  de  la 
laverie  par  la  conduit  en  fonte  i,  et  sa  largeur  est 
celle  de  la  roue  ou  de  o^^Z  t .  Le  conduit  débite 
par  minute  i",26  de  cette  eau,  qui  est  diaude  et 
provient  de  la  condensation  dans  la  machine  à 
vapeur  :  on  a  essayé  de  travailler  sans  cette  lame 
d'eau;  mais  alors  Tappareil  ne  fonctionne  pas 


^aS      PHÉPARATIOR  MiCANlQl»  DB  LA  GAtAMiNC 

bien ,  parce  que  les  matières  téaues  se  réunissent 
en  boules  qui  adhèrent  à  la  circonféreuce^  et  il 
ne  s'opère  pas  de  séparation.  Da  reste ,  il  n'est 
pas  nécessaire  que  la  toile  métallique  soit  inter* 
rompueau«dessou8  de  g^g"{^»  i  »  PL  f^l)  comme 
on  lavait  Sût  d'abord,  afin  oue  Teau  entiAt  ploa 
facilement  dans  Fintérienr  de  la  roue  de  sépa» 
ration  ;  la  cirocMiférence  extérieure  est  continoe , 
et  on  a  reconnu  qu'ainsi  elle  a  une  plus  longne 
durée* 

La  partie  inférieure  de  la  roue  se  trouve  do 
reste  entourée  par  une  caisse  en  bois  A:,  qui  forme 
coursier,  et  reçoit  tout  ce  qui  a  traversé  les  mailles 
du  tamis;  une  porte  /  permet  de  régler  à  volonté 
la  sortie  de  Teau  chargée  de  schlamms.  Le  mine- 
rai qui  n'a  pu  traverser  à  la  circonférence  de  cette 
première  roue  se  rend  par  le  canal  m  dans  la  se* 
conde  roue,  puis  de  là,  au  moyen  du  canal  m\ 
dans  la  troisième  roue ,  et  enfin  ce  qui  n'a  pu  tra- 
verser les  mailles  et  les  interstices  de  l'appareil  de 
séparation  est  rejeté  par  ml^  sur  le  sol  de  Fatelier; 
on  avait  d'abord  construit  des  canaux  en  bois , 
mais  on  a  reconnu  qu'ils  se  détérioraient  trop  fa* 
cilement ,  et  on  les  fait  maintenant  en  tôle.  Les 
deux  dernières  roues  nn,  pp  ont,  coomie  on  voit, 
même  diamètre  ;  il  est  moitié  du  précédent  ou  de 
l'^y^îS;  la  vitesse  à  la  circonférence  est  de  o*,59, 
et  le  nombre  des  tours  par  minute  est  toujours 
de  9.  Comme  les  schlamms  ont  déjà  été  enlevés, 
il  n'est  d'ailleurs  plus  nécessaire  dfe  faire  arriver 
de  Teau  sur  le  minerai.  Les  mailles  de  la  deuxième 
roue  nn  présentent  o*,3a  de  la  largeur;  les  bar* 
reaux  pp  de  la  troisième  sont  espacés  de  o"',.65  ; 
les  couronnes  et  le  fond  sant  encore  en  bois ,  dou- 
blé (le  tôle,  ox  tout  le  reste  est  en  fer. 


ET   DE    LA    GAL&NB    PANS    LA    HA13TE*SIL^IE.    229 

On  voit  que  la  première  partie  gg  de  Fappa- 
reî)  de  séparation  est  analogue  à  la  roue  de  sépa- 
ration employée  à  Scharley  pour  la  calamine  (voir 
jirm,  des  mines  ^  t.  IV,  i843,  pag.  38 1  ).  Cette 
dernière  se  composait  de  deux  roues  distinctes 
accolées  Tune  à  l'autre ,  tandis  qu'ici  les  deux  roues 
sont  en  quelque  sorte  superposées ,  le  diamètre  de 
l'une  d'elles  ayant  été  un  peu  diminué  ;  le  mode 
de  construction  adopté  à  Tarnowitz  nous  parait 
d'ailleurs  préférable,  parce  qu'il  est  plus  simple 
et  parce  que  le  poicfs  de  1  appareil  est  moms 
grand. 

L'axe  d^  qui  fait  tourner  l'appareil  de  sépara-  Tamii 
tion ,  donne  aussi  le  mouvement  aux  tamis  à  se-  «LT^v 
cousse  ;  il  pOKte  trois  roues  dentées  qq^q  qui ,  pres- 
sant sur  des  leviers  rrV',font  mouvoir  trois  systèmes 
différents  de  tamis.  Pour  la  régularité  du  mouve- 
ment, il  est  nécessaire  que  les  leviers  principaux 
qui  font  mouvoir  les  trois  systèmes  soieot  pous- 
sés l'un  après  l'autre  ;  cela  n'est  même  pas  suffi- 
sant ,  et  on  a  été  obligé  d'ajouter  un  volant  ss  en 
fonte  d'un  diamètre  de  3'°,-20  et  pesant  environ 
5,5o  quint,  met.  En  outre,  pour  qu'il  n'y  ait  pas 
de  frottement,  quand  a  lieu  la  prise  des  cames' 
avec  les  leviers  rHr^^  les  surfaces  frottantes  sont 
constammeot  enduites  par  une  brique  de  savon 
placée  intérieurement ,  et  qui  est  pressée  par  un 
petit  ressort. 

Les  tonneaux  dans  lesquels  plongent  les  tamis 
reçoivent  sans  cesse  de  l'eau  fraîche;  pour  les 
10  tamis,  il  faut  environ  l'^^BS  d'eau  par  mi- 
nute. « 

Les  cylindres  boyeurs  oo^  sont  ^  peu  près  con-     ciiindrei 
struits  comme  ceux  desquels  MM.  Dufrénoy  et     broyeun. 
Êlie  de  Beaumont  ont  donné  la  description  daus 
Tome  Fl.iSii,  i6 


23o      PRÉPAKATION    MÉGANIQLE    D£   LA    CALAMINE 

leur   voyage  métallurgique    en  Angleterre.  La 
PL  VII  en  offre  le  dessin  :  fi^.  i,  2,  3  et  4* 

On  voit  que  le  mouvement  leur  est  donné  au 
moyen  d'une  courroie  sans  fin  t  ^  passée  sur  une 
roue  reliée  à  Taxe  principal  ;  le  cylindre  o  est  fixe, 
mais  o'  est  mobile,  ainsi  que  son  tourillon,  lequel 
est  guidé  dans  son  mouvement  par  une  tige  en 
fer.  lie  cylindre  mobile  o'  est  maintenu  par  un  le- 
.  vicr  couaé  à  angle  droit  u,  sur  la  grande  branche 
duquel  agit  un  poids;  la  pression  qui  retient  le 
cylfndre  est  d'ailleurs  très- variable,  suivant  la  na- 
ture du  minerai  qu'il  s'agit  de  broyer ^  et  il  esl 
facile  de  l'évaluer,  connaissant  le  poids  suspendu 
et  les  grandeurs  relatives  des  bras  de  levier.  Les 
cylindres  font  environ  i5  tours  par  minute;  quoi- 
qu  en  fonte  et  coulés  en  coquille ,  ils  s'usent  très- 
rapidement,  et  au  bout  de  quelque  temps  leur 
rayon  peut  diminuer  de  plusieurs  centimètres; 
Tusure  se  fait  du  reste  d'une  manière  inégale. 

Au-dessus  de  ces  cylindres,  au  niveau  du  pre- 
mier étage,  on  a  établi  une  trémie  qui  sert  à  dis- 
tribuer le  minerai  dont  on  peut  d'ailleurs  régler 
la  quantité,  au  moyen  d'un  tiroir  :  au-dessous  on 
avait  d'abord  placé  uo  tamis  rectangulaire  à  per* 
cussion;  il  recevait  les  chocs  d'une  pièce  de  bois 
soulevée  d'une  manière  intermittente  par  des  ca- 
tnes  placées  sur  Farbre  principal  (i),  mais  on  a 
TromiMl  à  abandonné  cq  système  comme  séparant  mal  le 

ie*fenïced«îqr-'^^"^'^^^>.^'  ^   ^'^  remplacé  par  un  trommel  à 
liodrei.  claire  iH)ie  Jtx'x'x^ei  incliné  de  5  à  6*,  qui  reçoit 

son  mouvement  de  rotation  d'une  courroie  sans 

(1)  Voir,  poorla  disilûsition  de  oe  tamis  à  percoasioD , 
les  planches  de  ce  mémoire,  qui  ont  été  dessinées  dans 
Ta  lias  dtt  Mineur  et  du  Métaliurgisley  année  1843,  ar- 
ticle Lavage  de  la  galine  à  Tamomtz, 


ET   DE    LA   GALÈNE    DANS   LA    HAUTE -SI  LÉSIE.      23t 

fin  passée  sur  une  poulie  w  adhérente  à  Taxe  qui 
manœuvre  les  cylindres  (voir^g^.  2,  PL  f^II). 

Les  fig.  I  et  2 ,  PL  f^Ity  font  connaître  les  di- 
mensions principales  de  ce  trommel ,  qui  est  du 
reste  semblable  au  trommel  de  séparation  déjà 
décrit;  il  divise  le  minerai  en  quatre  grosseurs 
différentes,  et  ses  barreaux  sont  espacés  de  o**,4> 
o"',6  et  i*',3;  les  morceaux  qui  ont  pUis  de  i%5 
sortent  à  son  extrémité ,  et  toitabent  6ur  un  plan 
incliné  /,  d'où  ils  se  rendent  dans  la  roue  z. 

Cette  roue  reçoit  son  mouvement  de  natation  Rooeponr  re- 
donne chaîne  sans  fin,  passée  sur  une  poulie  adap*  "wntw  le  mioe- 
tée  à  Tarbre  principat,  et  qui  s'engage  entre  des 
barreaux  placés  à  la  circonférence;  elle  est  eom- 
plétement  construite  en  bois,  sauf  son  axe  et 
quelques  garnitures  qui  sont  en  fonte  ou  en  fer. 
Des  espèces  d'augets  métalliques  ,^  un  peu  In- 
clinés stir  la  circonférence  de  la  roue,  partagent 
sa  couronne  circulaire  en  cases;  c^est  dans  ce3 
cases  que  se  rend  le  minerai  sorti  à  la  tête  du 
trommel,  et  qui  étant  trop  gros  doit  encore  être 
repassé  entre  les  cylindres;  la  roue  le  remonte, 
et  lorsque  les  augets  sont  dévenus  verticaux,  elle 
le  laisse  tomber  sur  le  premier  étage  delà  laverie. 
De  remploi  de  cette  roue ^  qui  est  d'ailleurs  très- 
ingénieuse  ,  il  résuite  ,  comme  on  voit,  une  éco- 
nomie bien  entendue  de  main-d'œuvre. 

Enfin  pour  le  lavage ,  on  «e  sert  aussi  de  caisses 
à  tombeau  et  de  tables  à  secousses;  mais  leur 
construction  ne  présentant  rien  de  remarquable, 
Il  est  inutile  d'en  parler  ici.  Nous  terminerons 
cette  description  des  appareils  en  faisant  observer 
que  les  dimensioas  de  la  plupart  d'entre  eux  ne 
pouvaient  guère  être  fixées  à  priori ,  et  qu'on  a  du 
y  arriver  par  des  tâtonnements  plus  ou  moin3 


23a      PRÉPARATION   MÉCANIQUE    DE    LA   CALAMINE 

longs;  on  verra  du  reste  par  les  résultats  obtenus 
que  les  dimensions  indiquées  sont  très- conve- 
nables. 
Bâuins  Toute  l'ean  qui  a  ëté  employée  dans  la  laverie 

dedéikto.  ^  ^^^j  d'abord  dans  un  petit  î)assin  de  i*,25  de 
largeur,  sur  une  profondeur  un  peu  plus  grande; 
il  est  «éparé  en  quatre  compartiments  par  des 
planches  oui  n'affleurent  pas  jusqu'à  la  surface, 
mais  qui  forment  autant  de  déversoirs  sur  toute  la 
largeur  du  bassin. 

Quand  Teau  a  déposé  dans  ces  compartiments 
ses  schlamms  les  plus  riches ,  elle  se  rend  dans 
de  grands  bassins;  il  y  en  a  trois  :  celui  du  milieu 
est  égal  aux  deux  autres;  leur  volume  est  à  peu 
près  de  a4oo  m.  cub.  :  quoiquMIs  n  aient  suère 
plus  d'un  mètre  de  profondeur,  au  bout  a  une 
aimée  il  suQit  d'en  nettoyer  le  tiers. 

L'établissement  de  ces  bassins,  qui  du  reste  n'a 
pas  été  très-dispendieux,  présente  plusieurs  avan- 
tages; d'abord  il  nV  a  pas  lieu  à  indemniser  les 
riverains  par  suite  clés  dommages  que  causent  les 
schlamms  sur  leurs  propriétés;  ensuite  l'eau  qui 
a  déposé  des  schlamms  sert  de  nouveau  au  lavage, 
car  elle  est  en  communication  par  une  galerie 
muraillée  avec  une  pompe  manœuvrée  par  la  ma- 
chine à  vapeur  qui  est  au  puits  de  la  mine  :  cette 
pompe  la  reprend  et  la  renvoie  de  nouveau  sur  la 
roue. 

On  voit  donc  que  le  lavage  se  fait  avec  une  pe- 
tite quantité  d'eau  ;  on  compense  d'ailleurs  la 
perte  qui  résulte  du  travail  et  de  t'évaporation  en 
extrayant  au  besoin  de  l'eau  dans  h  mine  avec  la 
machine  à  vapeur. 
Frais  Les  frais  d  établissement  de  la  nouvelle  laverie 

d'élabllMemeDt. ç(  des  appareils  qui  la  composent  sont  assez  con- 


ET    DE    LA    GALÈNE    DANS   LA   HAUTE-SILÉSIE.       !233 

sidérables;  mais  cela  tient  principalement  k  des 
circonstances  locales  qui  ont  exigé  des  déblais  et 
remblais  considérables;  en  outre,  à  Tarnowitz, 
qui  est  le  centre  des  mines  de  la  Haute-Silésie  ^ 
les  matériaux  de  construction  commencent  à  ac- 
quérir un  prix  assez  élevé. 

La  dépense  totale  a  été  de  3*^.500  fr«,  sur  les- 

3uels  il  faut  déduire  9000  fr.  pour  le  creusement 
e  3ooo  m.  cub.  de  bassins  et  des  réservoirs; 
6000  fr.  pour  la  galerie  muraillée  qui  ntiet  en  com- 
munication les  bassins  avec  la  machine  à  vapeur; 
il  reste  donc  pour  Ja  laverie  et  tous  les  appareils 
qui  la  composent,  y  compris  les  chemina  de  fer 
qui  serveut  à  amener  le  minerai ,  une  somme  de 
:23.5oo  fr.,  dont  lo.iaS  ont  été  $ifiectés  aux  bâti* 
ments  et  12.375  à  lexécution  de  tous  le»appareils 
de  lavage  proprement  dits. 

Occupons-nous  maintenant  de  la  description  du  negeription 
lavage,  qu'on  exécute  au  moyen  des  appareils  pré-  <*u  tafage. 
cédents. 

Le  Grubenklein  et  le  Scheidemehl  étant  trans-  ThiTati  da 
portés  ^  l'usine,  sont  soumis  à  une  série  d'opéra- ?*^*?**^  ?î 
tiens  que  nous  allons  d  abord  taire  connaître  avecdanf  i«  troo- 

défait  maltetl'apparail 

Les  tas  de  dépôt  du  minerai,  qui  sont  considé* 
râbles,  se  trouvent  à  quelque  distance  de  la  lave- 
rie; on  a  en  conséquence  établi  un  petit  chemin 
de  fer,  qui  conduit  au  premier  étage  du  bâtiment. 
Le  minerai  est  chargé  dans  une  caisse  en  bois 
d'une  longueur  de  l'^ySo,  laquelle  est  posée  sur 
un  waggon  conduit  par  deux  hommes  recevant 
0*^,75  par  journée  de  travail  ;  pour  renverser  le 
minerai  contenu  dans  la  caisse ,  on  accroche  cette 
dernière  par  sa  partie  inférieure  au  moyen  d'une 
chaîne  attachée  à  la  petite  branche  d'un  levier, 


a34      PRÉPARATION    MÈ€AIfIQUfi   DE   LA    CALAMINE 

.  et  on  exerce  une  traction  sur  la  grande  branche. 
Comme  le  minerai  est  très-argileux ,  on  a  eu  soin 
Ae  mettre  dans  le  Tond  de  la  caisse  des  copeaux  et 
de  la  poussière  avant  d'en  opérer  le  chargement, 
afin  qu'il  se  détache  avec  plus  de  facilité.  Il  srrait 
préférable  d'employer  pour  le  renversement  un 
waggon  à  bascule^  analogue  à  ceux  dont  on  se 
sert  pour  l'exécution  de  nos  chemins  de  fer  et  de 
tous  les  grands  travaux  de  déblais  et  de  remblais. 
Quoi  qu^il  en  soit,  le  minerai  tombe  sur  une  aire 
formée  de  plaques  de  fonte  qui  est  au  niveau  du 
premier  étage  de  la  laverie  et  à  côté  du  trommel 
plein. 

Le  service  de  ce  trommel  est  fait  par  trois  hom- 
mes ^  payés  comme  les  précédents  à  raison  de 
o^  ,75  par  journée  de  huit  à  dix  heures  de  travail. 
Voici  de  quelle  manière  ils  opèrent  :  ils  chargent 
avec  des  pelles  4e  minerai  dans  le  trommel  ;  ce 
chargement  se  fait  par  Touverture  1^  par  laquelle 
ils  laissent  arriver  de  l'eau  chaude  provenant  de 
la  machine  à  vapeur,  tandis  qu'ils  ne  lui  permet- 
tent pas  de  couler  par  le  tuyau  de  conduite  x,  en 
même  temps  ils  donnent  au  trommel  un  mouve- 
ment tel  y  qu'un  point  placé  sur  la  surface  hélicoï- 
dale serait  poussé  de  n  vers  Ç  (voir^^.  4);  comme 
cette  surface  hélicoïdale  ne  continue  pas  Jusqu'à 
Fouverture  de  chargement  du  trommel ,  on  con- 
çoit que  le  minerai  ne  devra  pas  ressortir.  Le 
chargement  dure  5';  quand  on  traite  du  gruben- 
klein  provenant  de  la  couche  tendre,  comme  il 
est  accompagné  de  beaucoup  d'ocre  et  d'argile , 
on  laisse  encore  le  trommel  tourner  dans  le  même 
sens  pendant  10' à  i5^;  puis  on  lui  donne  un  mou- 
vement en  sens  contraire,  en  même  temps  on  per- 
met à  l'eau  de  couler  par  le  canal  %  :  lorsque  le 


ET    DE    LA    GALÈNE    DANS   LA   HAUTE-ftlLÊSIE.     ^35 

mioerai  est  très-impur ,  on  alterne  même  plu- 
sieurs fois  le  sens  du  mouvement  donné  au  Irom- 
mel^  de  cette  manière  on  le  fait  promener  par  la 
surface  hélicoïdale  d'un  bout  du  trommel  à  l'au- 
tre ^  et  le  courant  d'eau  qui  agit  en  même  temps 
le  débourbe  et  le  débarrasse  des  schlamms,  qui 
gêneraient  beaucoup  pour  les  opérations  ulté- 
rieures du  lavage.  Quand  le  minerai  contient,  au 
contraire,  peu  de  matières  argileuses  et  seulement 
de  la  dolomie  concassée,  comme  cela  a  lieu  quand 
il  provient  de  la  couche  dure,  il  n*est  pas  néces- 
saire de  changer  le  sens  du  mouvement  du  trom* 
mel ,  il  suflSt  que  le  minerai  le  traverse  une  fois 
dans  sa  longueur. 

Dans  une  seule  journée,  on  peut  passer  ainsi 
45  à  60  m.  cub.  de  grubenklein  provenant  de  la 
couche  dure,  et  seulement  19  à  2$  m,  cub.,  quand 
il  a  été  exploité  dans  la  couche  tendre. 

Les  schlamms,  pendant  l'opération  précédente, 
sortent  par  le  grillage  x,  et  se  rendent  immédiate^* 
ment  par  le  conduit  a  (voir  PL  K)  dans  le  petit 
bassin  de  dépôt;  nous  nous  occuperons  plus  tard 
de  leur  traitement. 

Quant  au  minerai  qui  sort  du  trommel  plein  et 
auquel  on  donne  le  nom  de  haufwerk^  il  tombe 

{lar  le  canal  en  tôle  ^  ijig'  i  et  2  ,  PL  P^I)  dans 
e  trommel  de  séparation ,  et  dans  sa  chute  il  est 
lavé  par  l'eau  qui.s'échapne  du  conduit  %. 

On  appelle  Klaubewerk  ou  minerai  à  trier,  ce- 
lai qui  n  a  pu  passer  entre  lés  barreaux  du  trom- 
mel de  séparation  et  qui  tombe  en  y  :  il  est  ramassé 
par  des  enfants  qui  le  portent  surdeskiaubetafein , 
ou  tables  avec  des  grilles  en  fonte  ayant  des  ou- 
vertures carrées  de  2^®"*',5  de  côté;  la  largeur  de 
ces  grilles  estd'^iUeursdc52  centiniètres.  Le  nom- 


^36       PRÉPARAI'IOff    MÉCANIQUE    DE    LA    CALAMINE 

bre  des  enfants  qu'on  emploie  varie  de  lo  à  30  , 
suivant  la  nature  du  minerai  ;  leur  travail  con- 
siste h  faire  uu  triage;  pour  cela  ils  jettent  deTeau 
sur  le  minerai  y  afin  de  mieux  voir  les  portions 
métalliques,  et  ils  le  séparent  en  erz  ou  galène 
pure;  eu  durchwachsen  handwerk  ou  minerai 
avec  gangue ,  et  enfin  en  gangue  qui  est  rejetée. 

La  galène  peut  être  immédiatement  envoyée  à 
TiiMue  ;  quant  au  minerai  avec  gangue,  on  le  laisse 
pendant  quelque  temps  en  tas  ou  haldes^  exposé 
à  Taction  de  Fair,  et  on  le  traite  ensuite  dans  les 
cylindres  broyeurs. 

Le  travail  sur  le  klaubetafeln  a  donné  en  outre 
du  menu  qui  a  traversé  les  grilles;  on  Vcnlève 
tous  les  mois,  et  on  le  traite  oans  les  tamis  k  se* 
cousses. 

Les  enfants  chargés  du  travail  précédent  reçoi- 
vent o^',5o  quand  ils  portent,  et  o^^Si  quand  ik 
ne  font  que  trier. 

On  donne  le  nom  de  roesches  setzkoni  /,  //, 
au  minerai  ayant  les  grosseurs  ^^^''••jô  et  i^^^'jQ 
qui  est  tombé  en  p  et  en  a,  {Jîg.  \ ,  PL  VI)^  il 
est  envoyé  dans  les  tamis  à  secousse. 

Le  plancher  qui  reçoitle  klaubéwerk  et  le 
roesches  setzkorn  est  formé  en  partie  de  grilles  de 
fonte  présentant  des  ouvertures  qui  ne  sont  pas 
assez  grandes  pour  que  les  morceaux  puissent  pa^ 
ser  au  travers,  mais  qui  permettent  cependant  à 
Feau  bourbeuse  qui  les  accompagne  de  s^écouler; 
on  conçoit  que ,  sans  cette  pré|:aution ,  le  sol  de  la 
laverie  serait  couvert  Jeau.  Lès  ouvertures  de  ces 
grilles  sont  de  i  *•"'*, 3,  en  sorte  que  les  morceaux 
qui  ont  échappé  au  triage  de  grosseur  dans  In  pre- 
mière partie  du  trommel  sont  séparés  de  cette 
manière;  on  les  recueille  sur  les  gtîlles,  et  on  les 


ET   DE    LA   GALEICE    DANS   LA   HAUTB-SILBSIB.    237 

traite  à  part  au  tamis  au  bout  d'un  certain  temps  ; 
quant  à  Feau  bourbeuse,  elle  se  rend  dans  les 
bassins. 

Voyons  maintenant  comment  on  travaille  le 
menu  ou  feinkoni  qui  a  passé  entre  les  barreaux 
du  trommel  espacés  de  i^'^^yS.  Ce  minerai  tombe 
avec  Veau  qui  l'accompagne  sur  le  plan  incliné  t 
et  se  rend  dans  Tappareil  de  séparation  qui  con- 
tinue à  le  laver  et  le  répartit  en  morceaux  d'égale 
grosseur. 

Le  jeu  de  cet  appareil  est  facile  à  concevoir. 

Pendant  que  la  première  roue  g  g  fait  un  tour  , 
lejeinkom  arrivant  du  trommel  à  claire  voie  tombe 
sur  le  fond  de  bois  g'g\  et  s'accumule  à  la  partie 
inférieure  de  la  roue  et  dans  la  verticale;  là  il  est 
maintenu  par  les  joues  de  la  roue  qui  s'élèvent  de 
3o  centimètres  environ  au-dessusde  la  couronne  in- 
térieure en  bois  g^  (f ,  et  il  est  agité  avec  une  pattie 
de  Feau  de  lavage  du  trommel  plein  qui  arrive 
avec  abondance  par  le  plan  incliné  t.  Lorsque  la 
partie  de  la  circonférence  dans  laquelle  le  fond  en 
Dois  est  interrompu ,  passe  par  en  bas  dans  la  ver- 
ticale ,  le  minerai  poussé  par  le  rebord  h  y  en  vertu 
du  mouvement  de  rotation  de  la  roue,  quitte  la 
couronne  de  bois  g'g^  sur  laquelle  il  glissait  d'a- 
bord, et  tombe  sur  la  couronne  extérieure  en  toile 
métallique  h^h\ 

Use  fait  alors  une  première  séparation. 

Tout  ce  qui  est  assez  ténu  pour  traverser  les 
mailles  de  la  toile  métallique  nh\  qui  forme  la 
circonférence  extérieure  de  la  roue ,  se  rend  dans 
un  coursier  kk  (Jig.  1,2,  3 ,  PL  VI ^  et  Jîg.  2, 
PI.  V),  dans  lequel  on  peut  régler  à  volonté  l'é- 
coulemefnt  de  l'eau  au  mojen  d'une  petite  porte  /, 
et  empêcher  ainsi  qu'un  courant  trop  rapide  n  en- 


^38    PRÉPARATION    MÉCANIQUE    DE   LA    CAUMI^B 

traîne  des  parcelles  de  galène.  Un  enfant  est  coa- 
stamment  occupé  à  agiter  Teau  qui  est  dans  la  caisse 
du  coursier  avec  un  Dâton ,  de  manière  à  faciliter 
la  séparation  des  parties  métalliques  de  celles  qui 
sont  argileuses;  et  en  même  temps  il  veille  à  ce 
que  la  porte  /  ne  puisse  s^obstruer. 

Dans  le  coursier  en  bois  ITlHy  par  lequel  elle 
s^échappe ,  Teau  qui  tient  beaucoup  de  parcelles  de 

J;alène  en  suspension  rencontre  un  petit  déversoir 
'/'  (/%*•  I  f  Pi^  y)  qui  en  arrête  la  plus  grande 
partie;  et  un  ouvrier  recevant  o^y]^  agite  avec  une 
pelle  et  remue  sans  cesse  contre  le  courant  tout  ce 
qui  s'est  déposé  au-dessous  du  ressaut  V^  ï'  ;  de  cette 
manière  il  sépare  plus  complètement  les  parcelles 
métalliques  des  boues  qui  se  sont  précipitées  avec 
elles.  On  donne  le  nom  de  schlammgraben  au 
dépôt  qui  se  forme  dans  le  coursier  en  bois  ITTl^ 
c'est  un  schlamm  riche  qui  se  traite  dans  les  caisses 
à  tombeau  y  et  duquel  on  retire  facilement  les  par- 
ties métalliques  à  cause  de  l'égalité  de  son  grain« 
Quant  au  scnlamm  qui  est  entraîné  plus  lom  par 
l'eau ,  il  est  pauvre ,  et  il  dépose  dans  les  compar- 
timents du  petit  bassin  les  parties  métalliques  qui( 
contient. 

Voyons  maintenant  ce  que  devient  la  partie  du 
Jeinkorn  qui  est  dans  l'intérieur  de  la  roue  de  sé- 
paration; au  moment  où  il  tombe  sur  la  toile  mé- 
tallique, il  y  adhère  e(  il  est  entraîné  avec  elle  par 
le  mouvement  de  rotation  de  la  roiie:  mai^  bien- 
tôt il  retncontre  la  lami;  d'eau  qui  est  lancée  à  trsi« 
vers  la  toile  métallique  par  l'ouverture  /  {J^-  i  > 
PL  FI^  ^^fif*  ^f  ^L  Â^),  elle  le  débarrasse  du 
schlamm  qu'il  retient  encore  quoiqu'en  petite 
quantité,  tandis  que  le  frottement  des  morceaux 
les  uns  contre  les  aut^ç),  et  contre  la  toi)e  m^tal* 


ET    DH   LA   GALÈNE   DANS   LA    HAOTB^aÉSIE.    2Zg 

lique  sur  laquelle  ils  ressautent ,  complète  le  la- 
vage: cela  continueainsi  pendant  un  tour  entier  de 
la  roue,  jusqu'à  ce  que  la  cloison  de  tôle  g' g 
(fig.  I ,  PL  f^I)  qui  sépare  la  couronne  en  bois  de 
la  couronne  en  toile  métallique  vienne  entraîner 
le  minerai;  cette  cloison  n  est  pas  perpendiculaire 
aux  joues  de  la  roue,  mais  elle  est  au  contraire  in- 
clinée du  côté  du  canal  m  avec  lequel  elle  se  rac- 
corde et  dont  Ikme  des  faces  forme  la  prolongation 
de  la  cloison.  On  conçoit  alors  que  par  suite  du 
mouvement  de  rotation  de  la  roue ,  la  cloison  doit 
élever  successivement  le  minerai  qui ,  en  vertu  de 
sa  pesanteur,  ne  tarde  pas  à  glisser  le  long  du 
canal  /t?  ,  et  qui  tombera  même  avant  que  la  cloi- 
son soit  arrivée  au  point  culminant. 

En  étudiant  la  PL  VI ^  on  comprendra  le  jeu 
de  cet  appareil,  qu'il  est  du  reste  plus  facile  de 
concevoir  que  d'expliquer.  La  jî^.  i  représente 
la  première  roue  de  séparation  au  moment  où  le 
feinkom  vient  de  tomoer  dans  son  intérieur,  et 
la  cloison  g'^ g^'  est  en  bas;  sur  \^fig*  3,  au  con- 
traire, la  cloison  est  à  la  partie  supérieure,  et  ce 
qui  na  pu  traverser  la  toile  métallique  s'écoule  par 
le  canal  m. 

Cette  portion  dejeùikom ,  qui  n  a  pas  pu  pas- 
ser à  la  circonférence  de  la  roue  gg,  se  remet 
dans  la  deuxième  roue  /z/z,  et  en  même  temps  il 
y  a  un  peu  d'eau  qui  est  amenée  par  le  canal  m  y 
elle  reste  dans  cette  roue  pendant  un  tour  entier; 
après  quoi  elle  rencontre  une  cloison  disposée 
comme  g^'g*'  daps  la  première  roue ,  qui  enlève  le 
minerai  &  la  partie  supérieure  et  l'oblige  à  glisser 
par  le  canal  m'  dans  la  troisième  roue  pp  :  on 
conçoit  du  reste  que  par  une  disposition  analogue 
dans  rîDCérîeur  de  cette  troisième  roue,  ce  qui 


2^0    PRÉPARATION    MÉGANIQUE    DE    LA    CALAMINE 

n^aura  pu  traverser  à  sa  circonféreDce,  sera  rejeté 
par  le  canal  m''  sur  le  sol  de  Fatelier. 

On  donne  le  nom  de  selzkorn  III j  IV ^  V  au 

minerai  obtenu  par  ce  dernier  tirage  de  V appareil 

de  séparation  et  qui  tombe  en  «w^oi)''  (^fig.  2, 

PI.  yi)\  il  est  travaillé  dans  les  tamis  à  secousse. 

Trtftll do roM-      Dans  ce  qui  précède,  nous  avons  mentionné 

«fîî,*lSiirflpepï"S^^"^^  espèces  de  minerai  qui  sont  traitées  dans 
dafftxtemni,  les  tamis  à  secousse,  nous  allons  faire  connaître 
lM*tttiiii  \  ^maintenant  ce  travail  lui-même.  Il  est  exécuté  par 

quatre  maîtres  recevant  un  franc  par  journée ,  et 
ayant  sous  leurs  ordres  douze  jeunes  gens  à  o',38. 
Parmi  ces  tamis  (1),  les  uns ,  ceux  qui  ont  de 
larges  mailles,  sont  destinés  au  gros  grain;  les  au- 
tres, au  contraire,  au  petit  grain;  mais  il  n'y  a 
pas  de  différence  essentielle  entre  eux,  car  leurs 
vitesses  sont  les  mêmes;  Texpérience  a  montré 
qu  il  n'est  pas  nécessaire  à  Tarnowitz  de  leur  don- 
ner des  vitesses  différentes,  parce  que  le  minerai 
qu'il  s'agit  de  séparer  est  de  la  galène  dont  la  den- 
sité est  très-difierente  de  celle  de  la  dolomie  et 
de  l'argile  dans  lesquelles  elle  est  répandue;  mais 
en  général  il  n'en  est  pas  ainsi;  par  exemple,  à 
Scharley,  pour  le  lavage  de  la  calamine,  qui  est 
mêlée  avec  de  la  galène,  les  vitesses  sont  différen- 
tes,  et  il  en  est  de  même  au  Hartz  où  l'on  attache 
une  grande  importance  à  ce  que  les  tamis ,  pour 
le  petit  grain,  reçoivent  un  plus  grand  nombre 
de  secousses,  ces  secousses  étant  du  reste  moins 
violentes. 

Le  travail  en  lui-même  est  fort  simple,  il  con- 

(1)  Voir  pour  ces  tamis  fig.  i^Pl.  V^  et  aussi,  pour  en 
avoir  des  dessins  délaîHés ,  l'atlas  dn  Mineur  et  du  Mé- 
tallorffiste  de  1844,  article  Lavage  de  la  calamine  à 
Schaneg. 


ET   DE   LA   GAtiNB   DANS   LA   HADTE-StLlfelB.  a^i 

sîste  k  placer  le  minerai  dans  le  tamis  qui  reçoit 
ensuite  son  mouvement  de  la  roue  et  va  180  fois 
par  minute.  Au  bout  d'un  temps  plus  ou  moins 
long  et  qui  dépend  évidemment  de  la  nature  du 
minerai  traité ,  ce  qu  on  a  mis  dans  le  tamis  est  di- 
visé en  trois  parties,  la  partie  inférieure  qui  est  du 
minerai  pur  ou  erZy  la  partie  moyenne  qui  est  du 
minerai  mélangé  de  gangue  durckwachsen  ges-- 
tein  ;  la  partie  supérieure  qui  n*est  que  de  la  gan- 
gue. On  enlève  la  partie  supérieure  seulement,  et 
on  remet  du  minerai  dans  le  tamis.  Quant  à  la 
partie  inférieure,  on  ne  la  retire  qu'au  bQut  de  trois 
ou  de  six  opérations  suivant  la  richesse  du  mi- 
nerai. 

Dans  une  journée  de  8  à  10  heures  de  travail, 
un  tamis  donne  de  a  à  9  q.  m.  de  minerai  pur  ou 
erz  lorsqu'on  traite  de  gros  morceaux  ;  lorsm^  ce 
sont  de  petits  morceaux,  on  a  généralement  i  \ 
q.m.  de  plus. 

La  galène  ou  erz  est  envoyée  immédiatement  à 
l'usine;  le  minerai  avec  gangue  reste  exposé  en  tas 
à  l'action  de  l'air  pour  être  passé  ensuite  aux  cylin- 
dres; quant  à  la  gangue,  elle  est  rejetée.  Enfin 
on  conçoit  que,  dans  le  travail  précédent ,  les  mor- 
ceaux de  galène,  en  frottant  les  uns  contre  les  au- 
tres ,  ont  donné  beaucoup  de  menu  fort  riche  qui 
a  traversé  les  mailles  du  tamis  et  s'est  rendu  au 
fond  du  tonneau;  ce  menu  est  lavé  à  part  sur  les 
tables  à  secousse. 

Occupons-nous  maintenant  du  travail  dans  les     tarage   des 
caisses  à  tombeau  qui ,  comme  nous  l'avons  dit,J^J^™^^j^ 
ne  présentent  rien  d'extraordinaire;  une  lame  à  lombeao. 
d'eau  très-mince  arrive  à  leur  tête ,  et  on  fait  tom- 
ber successivement  devant  elle  le  minerai;  l'eau 
s'écoule  d'ailleurs  par  des  trous  en  dis^nale.  Il  y 


2^1i    PRÉPARATION    MÉCAtflQUB    DE  LA   CALAMINB 

a  quatre  caisses  à  tombeau ,  mais  trois  suffisent 
pour  la  laverie ,  chacune  d'elles  est  desservie  par  un 
maître  à  i  fr.  et  un  aide  à  0^,38. 

La  durée  d'une  opération  est  de  ~  i  ^  d'heure. 
On  traite  en  une  fois  o"''^94^  ^^  matière  qu'on  di- 
vise en  3  parties  ;  celle  de  la  tête  qui  est  repassée 
à  la  fois  suivante  y  celle  du  milieu  qui  est  traitée 
dans  une  autre  caisse  à  tombeau ,  celle  de  l'extré- 
mité qui  est  rejetée;  suivant  la  richesse  et  la  nature 
des  schiamms  sur  lesquels  on  opère ,  on  recom- 
mence l'opération  de  2  jusqu'à  4  ^t  même  jusqu'à 
8  fois  avant  d'avoir  du  schtich  pur  à  la  tête  du 
schlammgraben  ;  on  obtient  alors  o^",5o  à  i  '",50 
de  schlich. 

Pour  l'année  i84o,  le  travail  des  trommels, 
de  l'appareil  de  séparation,  des  tamis  à  secousse 
et  As  caisses  à  tombeau  a  donné  les  résultats  sui- 
vants : 


S 


Nature 
du 

1  minerai  lavé. 

iGrobenklein. 
Scheidemebl. 


Somme. 


Haarwerk 
travaUlé. 


m.  c. 
88 


d.Ui 


Go  a  obleira  ; 


Galène 


q.m. 

167 


Schlich 

dei  calwei 

à  tombeau. 


<|.  m. 

800 

05 


n'on  mtUt  cube 

de  baafwerk, 

on  as 


Galène. 


q.  m. 
0,81 

1,80 


Schlidt 


q.m. 
0,15 

0,7* 


5.108 


931 


Moyenne  • 
0,90    [  0,iO 


Le  mois  de  décembre  de  Tannée  i84o  offre  en 
particulier  un  résultat  très-remarquable;  en  26 
journées  de  travail ,  malgré  la  rigueur  de  la  saison 
et  la  brièveté  des  jours,  on  a  pu  laver  1041  m.  c. 


fiT  D£    LA   GALÈNC   DANd   LA   HAUTE-SILÉSIE.    2^'i 

de  Grubenklein  qui  ont  donné  i343  q.  m.  de 
galène  ou  erz  ^  et  a^^  q.  m.  de  schlich. 

Nous  terminerons  ce  que  nous  avons  dit  sur  le 
travail  des  divers  appareils  précédents  par  une  re- 
marque générale  ^  savoir  :  i  ^  que  pendant  le  même 
temps  et  avec  une  moindre  dépense  de  main- 
d'œuvre ,  on  peut  obtenir  plus  de  minerai  ;  a""  que 
le  lavage  est  beaucoup  plus  parfait;  3""  que  le  mi- 
nerai obtenu  soit  dans  les  tamis,  soit  dans  les  cais- 
ses à  tombeau ,  est  plus  ricbe. 

Ces  divers  avantages  qui  établissent  la  supério- 
rité du  nouveau  système  sur  l'ancien ,  résultent 
des  prix  de  revient  du  mètre  cube  de  minerai  lavé, 
d'expéi4ences  comparatives ,  et  d'essais  pour 
plomb  faits  sur  les  minerais;  c'est  d'ailleurs  ce 
que  nous  développerons  encore  plus  loin. 

Occupons-nous  maintenant  du  travail  de  cer-Tra?anda mine- 
tains  minerais  obtenus  dans  les  opérations  précé-  f"  eogàgéém 
j  *  *  là    gangue    aa 

dentés.  raojendescrlln- 

Les  minerais  dans  lesquels  la  galène  est  répan-**'**^"*^*"** 
due  dans  la  gangue ,  après  avoir  été  exposés  au 
moins  pendant  un  biver  à  l'action  de  l'air,  sont 
toujours  traités  dans  les  cylindres  hrojreurs  ;  ce 
senties walzerze ,  le  durchwachsen handwerk ,  le 
durchwachsen  gestein. 

II  est  facile  deconcevorir  de  quelle  manière  cela 
a  lieu  d'après  la  description  que  nous  avons  don- 
née de  l'appareil  ;  le  minerai  est  amené  au  premier 
étage,  puis  jeté  dans  la  trémie  (^t^'t^V  (^Jîg.  i  et  a, 
PL  yil  )  ;  les  cylindres  o  et  o'  auront  été  plus  ou 
moins  écartés,  suivant  que  la  galène  se  trouve  en 
petits  morceaux  ou  en  veinules  ré{jandues  dans  la 
gangue.  On  conçoit  d'ailleurs  qu'il  est  important 
de  ne  réduire  le  minerai  qu'au  degré  de  ténuité 
qu'il  doit  avoir  pour  qu'on  puisse  le  séparer  fad- 


f, 


^44    PREPARATION    MÉCAmQL'B    DE    LA    CAUMINB 

lement  de  sa  gangue,  car  le  menu  ou  le  scliUch  a 
uue  valeur  bien  inférieure  à  celle  des  erz*  Pour 
arriver  à  ce  résultat ,  il  faut  autant  que  possible 
traiter  ensemble  les  morceaux  qui  ont  à  peu  près 
la  même  dureté,  et  on  doit  les  avoir  laissés  assez 
longtemns  à  Tair  pour  ou  ils  aient  pu  se  désagré- 
ger. Apres  avoir  été  pulvérisé  entre  les  cylindres , 
e  minerai  tombe  dans  le  trommel  de  séparation 
placé  au-dessous,  qui  le  répartit  en  quatre  gros- 
seurs différentes,  i"*  le  méfia  qui  se  rend  en  u'  et 
qui  est  accompagné  de  parcelles  excessivement 
ténues  produites  par  le  broyage  des  cylindres;  il 
est  nécessaire  de  le  faire  passer  dans  l'appareil  de 
séparation  qui ,  dans  son  premier  compartiment , 
en  extrait  un  schlanmi  très-riche  qu  on  traite  dans 
les  caisses  à  tombeau.  On  a  ensuite  o^  et  3*  du 
minerai  dont  la  grosseur  est  à  peu  près  la  même 
que  celle  du  setzkorn  IV  et  f^  qu'on  obtient  au 
moyen  de  Fappareil  de  séparation.  Ce  minerai 

2ui  tombe  en  tî'  et  u'"  se  traite  immédiatement 
ans  les  tamis  à  secousse;  ^  enfin  ce  qui  ri  a  pu 
traverser  à  la  circonférence  du  trommel  de  sépa- 
ration ,  arrive  par  le  plan  ibcliûé^^  qui  le  conduit 
dans  la  roue  22'z'z,*  cette  dernière  le  remonte  au 
premier  étage ,  et  il  est  repassé  entre  les  cylindres. 
Dans  une  journée  on  a  souvent  broyé  ainsi  de 
i4''^)5o  à  14  ni.  c.  de  minerai;  du  reste,  d'après 
la  manière  dont  on  a  organisé  actuellement  le  tra- 
vail du  lavage,  les  cylindres  broyeurs  ne  sont  guère 
en  activité  que  pendant  2  ou  3  mois  de  l'été. 


BT   DE    LA    GALÊITE   DANS   LA    HAUTE*SILÉSIB.     a^5 


Natore 
da  mioeiai. 


|ilIlDeral«?ec 
gangue. . . 


Nombre  de 

mèlr.  cabes 

iBoali». 


10.  c« 
755 


On  a  retiré  : 


Galèoe. 


SchHch 

des 
eaSascsà 
tombeau. 


<}*m. 
988 


Oq  a  ponr 
1  mètre  eabo: 


Galène. 


0,84 


Sdilich. 


i 


q.m* 
0,51 


q.m. 
1,85 


En  réunissant  ces  résultats  à  ceux  qui  ont  été 
obtenus  précédemment,  on  voit  que  dans  le  la- 
vage du  minerai  en  1 84#  9 

«.294m.c.  minerai  ont  rendu  [î;J*5j;;;|3*°«; 


Somme.  .  .   7.082q«m.miDerailayé. 

Nous  ferons  remarquer  que  le  travail  des  cy- 
lindres broyeurs  a  été  très-avantageux  et  bien  su* 
périeur  à  celui  du  bocard  qui  était  employé  autres 
lois;  on  s'en  fera  une  idée  par  ce  qui  va  suivre  : 

Les  registres  de  la  raine  apprennent  que  pen- 
dant les  20  dernières  années  du  travail  avec  les 
bocards  un  mètre  cube  de  poche rz  ou  de  kuldes  a 
rendu  moyennement  o^^^yi^Z  ;  les  cylindres  ayant 
donné  i^"-,35,  on  voit  que  un  volume  de  minerai 
rendant  un  q.  m.  de  minerai  au  bocard,  en  rend 
3''"',i3  lorsqu'il  est  broyé  entre  les  cylindres,  c'est- 
à-dire  que  tontes  choses  égales  on  extrait  trois  fois 
plus  de  minerai  par  la  deuxième  méthode  que  par 
la  première. 

Il  faut  observer  en  outre,  que  sur  le  minerari 
obtenu  avec  les  cylindres ,  il  y  a  0,62  de  erz  ou  de 

galène,  et  o,38  de  sehlich;  or,  le  prix  du  q.  m.  . 
e  erz  étant  supérieur  de  plus  de  i  a  fr.  à  eelui  du 
quintal  métrique  de  sehlich,  on  conçoit  que  de 
cela  seul ,  il  va  résulter  un  énorme  bénéfice. 

Tome  Fly  1844  '7 


2^6  ^  PRÉPARATION    MÉCANIQUE    DE   LA    CALAMINE 

D*après  M.  de  Marignac ,  des  essais  comparatifs 
exécutés  au  Hartz,  sur  le  travail  des  cjrlindres 
broyeurs  et  des  bocards ,  ont  donné  des  résultats 
qui  concordent  avec  ceux  de  la  Haute-Silésie  :  on 
U  reconnu  QWp  dans  les  deux  cas ,  la  quantité  de 
minerai  qui  se  perd  est  d'autant  plus  grande  y  que 
|e  minerai  a  été  broyé  ou  bocardé  plus  fin ,  et  que 
toutes  choses  égales  la  perte  pouvait  être  double 
ou  triple  par  le  bocard  de  ce  qu'elié^est  par  les  cy- 
lindres (i). 

Il  peut  paraître  surprenant  au  premier  abord 
quMl  y  ait  autant  de  minerai  perdu  dans  le  travail 
avec  les  bocards;  mais  on  s'en  rendra  compte  en 
observant  que  I^  bocards  pilent  très-inégalement, 
et  que  la  galène' étant  friable ,  il  se  produit  beau- 
coup de  parcelles  très-ténues  qui  sont  entraînées 
par  le  cours  d^eau  ;  c'est  Tinconvénient  qui  résulte 
toujours  de  la  pulvérisation  par  voie  humide  ;  on 
voit  quelle  grande  différence  cela  donne  ici.  On  ne 
peut  du  reste  méconnaître  qu'une  partie  du  résul- 
tat précédent  doit  être  attribuée  à  la  nouvielleorga* 
DÎsation  delà  laverie,  qui  permet  de  séparer  beau- 
coup plus  complètement  le  minerai  de  sa  gangue , 
et  livre  pour  le  travail  des  cylindres  des  mine- 
rais plus  riches. 

INTous  ferons  observer  que  le  schlich  des  caisses 
k  tombeau  se  lave  plus  facilement  et  qu'il  est  plus 
riche  qu'avant ,  comme  cela  résulte  d'essais  exé- 
culésà  l'usine  à  plomb  de  Frédérichshiitte  :  on  con- 
çoit d'ailleurs  que  c'est  une  conséquence  de  ce  que 
les  parties  ténues  sont  plus  égales.  En  récapitu- 


(1)  Voir  le  némotre  de  M.  de  Marifiiac  sur  le  Hari» 
dépcMBé  à  la  bibUoibègpe  d^  VËcole  des  mines.  Campagne 
de  1840. 


ET  DB  LA  GALÈNE  DANS  LA  HAT^TE-SILÉSIE.       ^47 

tant  les  avantages  que  présentent  surlebocard  les 
cylindres  broyeurs,  on  peut  les  réduire  à  trois,  et 
on  trouve:  i""  qu'on  retire  une  quantité  de  mine- 
rai beauconp  plus  grande;  n"*  que  la  majeure  par- 
tie de  ce  minerai  est  en  morceaux  ou  er%  et 
non  en  schlich  ;  3"  que  les  schlich  obtenus  dans 
les  caisses  à  tombeau  sont  plus  riches. 

Passons  maintenant  au  travail  des  tables  à  ^^- Traiiement  dei 
cousse.  On'traite  sur  ces  tables  les  scblamms  pau-  «cWamim  pau- 

•  111  «1     vret  sur  kss  ta- 

vresqui  se  sont  rendus  dans  les  compartiments  du  blet  à  leconue. 

λetit  bassin  de  dépôt ,  et  le  mequ  qui  ^  traversé 
es  mailles  du  tamis. 

Les  tables  à  secousse  au  nombre  de  6  sont  éta- 
)>Iies  dans  un  bâtiment  à  part,  et  manœuvrées  p^r 
une  roue  hydraulique  de  3  mètres  de  diamètre  ; 
elles  ont  une  inclinaison  très-faible  de  quelques 
degrés  seulement;  on  l'augmente  un  peu  quand 
le  grain  de  la  matière  à  laver  devient  plus  gros  : 
elles  reçoivent  i6  à  20  coups  par  minute,  et  plus 
cescQupssont  violents,  plus  la  sépafation  du  mine- 
rai s«  fait  jiaucilemen  t .  Le  personnel  se  compose  d'un 
maître  et  de  six  aides  ;  ilssont  payés  comme  les  ou- 
vriers qui  travaillent  aux  caisses  à  tombeau. 

Oq  traita  â  part  las  schlamms  des  deux  premiers 
pompartiments  du  petit  bassin  qui  a  i™',!i5  de 
largeur,  et  ceux  des  deux  derniers  compartiments 
du  même  bassin;  les  premiers  s'appellent  RôS" 
ches  schlamm  ;  les  seconds  zaher  schlamm ,  leur 
richesse  varie  .dif  simple  au  double. 

Il  arrive  rarement  qu'on  traite  les  schlamms 
qui  se  trouvent  au  delà;  du  reste,  pour  qu'on 

Suisse  les  laver  avec  quelque  avantagé,  il  Faut  que 
e  100  q.  m.  de  schlamms  on  relire  i4'™-,43  de 
BcUicbs  ayant  une  richesse  de  3o  à  3a  p.  f  00  ; 
c'est  la  limite  inférieure. 


a4B      PRÉPARATION  MKCANIQUE  DE  LA  CALAMINE 

Le  lavage  s'opère  confime  à  rordîuaire,  avec 
un  râteau  de  bois  ;  on  ramène  doucement  les  ma- 
tières à  la  tête  de  la  table;  quand  elle  est  couverte 
d'une  couche  suffisamment  épaisse  de  scblamms, 
on  la  partage  généralement  en  deux  parties  :  la 
partie  inférieure  qui  est  rejetée,  la  partie  supé- 
rieure qui  est  retraitée;  ou  fait  de  même  à  la 
deuxième  opération  ;  à  la  troisième,  on  divise  or- 
dinairement ce  qui  reste  sur  la  table  en  trois  par- 
ties :  la  tête ,  qui  est  du  scblich  pur,  est  mise  de 
côté,  le  milieu  est  retraité,  enfin  le  bas  est  rejeté. 

Quelquefois  on  commence  ^  faire  la  division 
ainsi  dès  la  première  opération ,  cela  dépend  de 
la  richesse  des  schlamms,  mais  généralement  il 
fiiut  traiter  le  schlaAim  trois  fois  avant  d'avoir  le 
schlich  pur. 

Voici  les  résultats  de  ce  travail  pour  1840. 


Nalore  det  ichlanimt. 

Qointanx 

de  schlich 

olMenu. 

Ifombrr» 

de  broorUef 

de  schlamms 

de  on  040. 

MoyfMieaMBt 

pour 
IM  broMllet. 

• 

ROscbes  sdilampis. 
Zaher  schlamms.  . 

Q.in. 
422 
176 

brouettes. 
12.675 
9.265 

m 

q.B. 

3,48 

1,88 

2,74 

Somme.  .  . 

,     598          21.940 

1 

Les  sdilichs  qu  on  a  obtenus  en  1 840  sur  les 
tables  à  secousse  sont  plus  riches  que  ceux  des 
années  précédentes  ;  cependant  il  est  à  remarquer 
que  la  quantité  de  schlamms  produite  mainte- 
nant est  beaucoup  moindre;  car  de  i836  ii  i838 
un  mètre  cube  de  minerai  traité  en  a  donné 
o"''-y4oi  j  et  de  1840  a  184a  on  n'en  a  eu  que 


BT  DE  Lk  GALÈNE  DANS  LA  HAUTE-SILÉSIE.       ^49 

o,i4i  ;  c'est-à-dire  le  tiers  de  ce  qu  on  avait  d'a« 
bord.  D'un  autre  côté,  la  quantité  de  schlichs 
qu'on  retire  sur  les  tables  à  secousse,  en  lavant 
un  môme  volume  de  ces  schlamms ,  est  beaucoup 
plus  grande  depuis  l'établissement  des  nouveaux 
appareils;  car  si  on  la  représente  par  i  de  i836  à 
i838,  elle  est  dé  1,79  de  1840  à  1842  :  ce  résultat 
remarquable  doit  être  attribué  à  l'organisation 
de  la  nouvelle  laverie ,  qui  livre  des  schlamms 
d'une  grosseur  plus  ^ale  et  par  conséquent  à  un 
état  plus  facile  à  traiter. 

Dans  les  op^ations  qui  précèdent,  l'expérience  iRtaïuu  gd« 
a  appris  que  pour  100  en  volume  de gruhenklein^^'^  ^^x?^* 

rr       n       r^  ^  v    1  ▼©»«  procédé. 

lave,  on  retire  en  moyenne  à  peu  prèi^  les  pro* 
duits  qui  sont  donnés  par  le  tableau  suivant  : 

V  Klaubekorn  qui  est  caifé  sar  les  Itblet  de  triage  .  •    13 
%*"  SHskom  qof  est  traité  dam  les  tamis  à  secousse.  .  .    10  1/9 
2r  Gro^en/brrolA  qui  est  traité  daasIeseaiisesàtoDibaav.  13  V%\ 

(aouisoDt  traYaillés  sur  les  tables-      \  /190 

a  secouse 

I  b  qal  sont  trop  pauvres  pour  être 
\      la? es 

On  voit  qn'on  arrive  à  ca  résultat ,  qui  parait 
très-bizarre  au  pcemier  abord ,  que  le  volume 
des  divers  produits  qu'on  retire  du  lavage  est  plus 
considérable  d'un  cinquième  que  celui  du  gru^' 
henktein  sur  lequel  on  avait  opéré  d'abord;  il 
s'explique  cependant  très -bien,  en  observant 
qu'avant  le  lavage  les  parties  menues  sont  enga- 
gées dans  les  interstices  et  les  vides  qui  se  trou- 
vent dans  les  parties  plus  grosses,  et  que  du  reste 
Veau  doit  procfuire  aussi  une  augmentation  de  vo- 
lume. 

Si  on  cherche  quelles  sont  les  quantités  pon- 
dérales de  minerai  qui  sont  données  par  un  vo- 


â5o       PRÉPARATION   MÉCANIQUE  DE  LA  CALAMINE 

lu  me  des  divers  produit;^  iotermédiaires  qu'on 
obtient  daus  le  lavage ,  en  rapportant  tout  à 
I  mètre  cube,  on  arrive  aux  nombres  qui  sont  con- 
signés ci-contre. 


1 

1                  POUR   1   «*TU  COBB. 

KRZ.          SCHLICH. 

a  de  gntbenklein 

«•Bi.             i|.iii. 

0,794       0,167 
2,010  ;     0,650 
•   »       !     1.268 
1,058  .     0,475 
1,053        0,474 
2,004        0,644 

6  de  icheidemehl 

e  de  arabenforraih r  .  .  . 

d  de  walxgange 

.  de  u^Heidegange.  j  J  -^ffl; 

MoyeDnemént  pour  1  mètre  cube. 

0,591        0,234 

Comme  le  minerai  de  plomb  de  Tamowilz  su- 
bit une  série  de  manipulations  assez  coçipliquéest 
pour  mieux  faire  voir  comment  les  diverses  opé* 
rations  se  succèdent  et  s'enchaînent  les  unes  aux 
autres ,  nous  croyons  qu  il  est  bon  de  les  réunir 
dans  un  tableau  qui  permette  de  les  embrasser 
toutes  à  la  fois  :  celui  qu'on  va  lire  satis&it  k  cette 
condition. 


ET  DE  LA  GAi;kl(E  DAII8  LA  HAUTE-StLtSIE.       aSt 


l4 


2^2       PESPiRATlON    HÉCANIQOE  DE  LA  CALAMINE 

Uvaga  détail-  Depuis  un  certain  nombre  d'années ,  Fancienne 
deThalda™  ^  méthode  de  lavage,  décrite  avec  détails  par  M.  Mâ- 
nes ,  dans  les  annales  des  mines  y  avait  reçu  des 
perfectionnements  assez  grands  pour  qu'on  pût 
retraiter  avec  avantage  les  résidus  des  anciens  la- 
vages :  c'est  ce  qu'on  faisait  pendant  l'été  ;  on  em- 
ployait pour  cela  un  trommel  hexagonal  et  un 
trommei  à  claire  voie  ;  seulement  ces  appareils 
étaient  manœuvres  à  bras  d'homme.  Depuis  que 
la  nouvelle  laverie  est  construite,  au  moyen  d'une 
courroie  sans  fin  passée  sur  une  poulie  et  d'un 
système  d'engrenage,  on  les  fait  aller  par  la 
roue  hydraulique  y  quoiqu'ils  soient  placés  dans 
un  autre  bâtiment;  il  suffit  alors  pour  ce  travail 
d'un  maître  et  de  deux  aides  jpour  le  trommel 
hexagonal  y  d'un  maître  pour  le  trommel  à  claire 
voie;  on  a  d'ailleurs  des  enfants  pour  faire  le 
triage  sur  des  tables  de  triage  (  klauhetafeln ,  * 
construites  comme  celles  que  nous  avons  décrites. 
Trommel  Les  dessins  [fig.  3  et  4>  PL  f^II)  font  voir  de 
heiagoual.  quelle  manière  est  construit  le  trommel  hexago- 
nal; seulement  celui  qu'on  emploie  est  plus  lone 
que  celui  qui  est  représenté  par  les^^.  o  et  4;  u 
a  i%09  :  il  est  du  reste  formé  de  deux  trommels 
concentriques  y  ayant  respectivement  ^o  centi- 
mètres et  3o  centimètres  de  rayon ,  et  qui  sont 
disposés  comme  le  montre  ^^Jig'  3.  Dans  une 
journée,  on  peut  laver  \S  k  lo  m.  ç.  de  mine- 
rais ou  d'anciens  résidus ,  et  pour  cela  voici  com- 
ment on  opère  :  le  minerai  est  introduit  dans  le 
trommel  intérieur  aaaaa,  qui  est  formé  de  plaques 
de  fonte  de  i^^,3  d'épaisseur  et  présentant  des 
ouvertures  carrées  de  l'^^jgS  de  côté. 

Ce  qui  s'échappe  du  trommel  intérieur  se  rend 
dans  le  second  trommel  bbbbby  qui  a  ses  pans 


BT  DE  LA  GAtÈSIE  DANS  LA  HADTE-SILÉSIE.        ^53 

formés  par  une  toile  métallique  en  fil  de  fer,  dont 
les  mailles  ont  o^^, i3  de  largeur;  enfin  ce  qui 
peut  traverser  ce  tamis  tombe  au  fond  de  la  caisse 
en  bois  ecc^^ ,  dans  laquelle  tourne  le  trommel , 
et  les  parties  métalliques  se  déposent  dans  le 
conduit  dd  à  l'état  de  schlamms.  Un  courant 
d'eau  est  du  reste  amené  dans  cette  caisse  par  un 
tuyau  en  fonte  tt\  disposé  comme  on  le  voit  sur  la 
figure ,  et  l'écoulement  est  réglé  de  manière  qu'il 
y  ait  dans  la  caisse  cdc"  de  l'eau  à  peu  près  jusqu'à 
l'axe  du  trommel. 

Quand  on  veut  enlever  du  trommel  les  ma- 
tières qui  y  sont  restées ,  en  pressant  un  peu  sur 
un  contre-poids  p  y  on  le  sort  de  l'eau  et  on  lui 
donne  la  position  p\  qu'il  a  sur  la  fig.  Z^PL  P^II^ 
où  elle  est  indiquée  par  des  lignes  ponctuées , 
alors  on  ouvre  la  porte  ee\  qui  peut  tourner  au- 
tour de  la  charnière  e\  et  «on  fait  tomber  ainsi 
tout  ce  qui  était  entre  les  dewL  trommels;  puis 
on  retire  le  boulon  en  fer^,  qui  tenait  la  porte 
g^  fermée  ;  cette  dernière  prend  la  position  oV, 
et  ce  qui  était  resté  dans  le  trommel  intérieur 
aaaaa  tombe  à  son  tour. 

Le  minerai  obtenu  dans  le  travail  précédent 
est  trié  à  la  main  sur  des  tables,  ou  passé  dans  un 
petit  tronomel  à  claire  voie ,  ^alemetot  mû  par  la 
machine ,  qui  le  répartit  en  cinq  grosseurs  difie* 
rentes,  lesquelles  sont  respectivement  i^'^^g^t 
l'^^S,  o'^^eS,  o**'\43>  o**^,33.  Ces  minerais 
sont  ensuite  traités  chacun  séparément  dans  des 
tamis  à  secousse. 

Quant  aux  schiamms  qui  sont  sortis  du  trom- 
mel hexagonal ,  et  qui  se  sont  déposés  dans  le  con- 
duit dd,  on  les  lave  dans  les  caisses  à  tombeau  ou 


1 


^54   PRÉPARATION  MÉCANIQUE  DE  LA  CALAMINE. 

sur  les  tables  à  secousse ,  suivant  qu'ils  sont  plus 
ou  moins  riches.  ^ 

Voici  quels  ont  été  les  résultats  de  ce  lavage  des 
résidus  pour  i  b4o. 


Nombre  de 
métrai  eubet  liféi. 

1.107  m.  c. 


OD  en  a  retiré 


Gilèae. 


275  q.  m. 


Sefallcb. 


lllq.m. 


Somme. 


S86q.iil. 


On  voit  que  le  lavage  des  résidua  est  encore 
très -avantageux,  car  un  mètre  cobe  contient 
encore  : 

Erz       o^^'ja^Ô;  Schlich       o'"',ioo. 

On  en  retire  donc  en  tout  o^*%346  de  galène 
à  Tétat  de  erz  ou  de  schlich.  Comme  de  i836  a 
1843  y  I  mètre  cube  de  minerai  soumis  au  lavMre 
a  donné  moyennement  l'^'^^i&g  à  o^'*'y8'}4  de 
galène,  il  en  résulte  qu'il  reste  encore  dans  les 
morceaux  triés  de  ces  haldes  le  tiers  ou  même  les 
deux  cinquièmes  de  ce  que  contient  le  minerai 
exploité  dans  ces  dernières  années. 

Cest  seulement  depuis  1839  que  M.  de  Gary 
nall  a  songé  à  mettre  en  mouvement  le  trpnnmel 
hexagonal etson  trommel  à  claire  vpie>  au  moyen 
de  la  roue  principale  qui  fait  aller  tôtis  les  appa- 
reils de  la  laverie;  c'est  ce  qu*il  a  réalisé  avec  une 
courroie  sans  fin,  qui  fait  tourner  un  axe  donnant 
le  mouvement  aux  deux  trommels  placés  dans 
un  bâtiment  adjacent  à  celui  qui  est  représente 
fig.  I ,  PL  V.  Auparavant   ces  deux  ttommels 


BT  DE  LA  GALÈNE  DANS  LA  HAUTB-SILÉSIB.      ^55 

étdiebt  mas  à  bras  d'homme,  au  moyen  de  deux 
manivelles  (voir^?^.  4,  PL  Fil). 

Or  voici  quelle  a  été  depuis  1 836  jusqu'à  iSSg, 
et  depuis  1839  jusqu'à  1843,  la  moyenne  des 
prix  de  revient  du  mètre  cube  de  résidu  lavé 
et  du  quintal  métrique  de  minerai  obtenu  : 


Lavage  dv  hildei. 

Prix  de 

dg  mètre  cabe 
debaldet  layék 

revient 

do  qalnUI  métrique 
de  minerai  obtena. 

De  1836  à  1839. 
De  1839  à  1842. 

fr. 

2,99 

1,50 

fr. 

6,55 

4,54 

Diflërence.  .  .  . 

1,49 

2,01 

Par  la  nouvelle  méthode  de  lavage  des  haldes, 
le  prix  de  revient  du  quintal  métrique  de  mine- 
rai obtenu  a  donc  été  réduit  de  près  du  tiers,*  ce 
bénéâce  représente  \ économie  de  main-^œuvre 
qui  résulte  de  l'emploi  de  la  roue  principale 
comme  force  motrice.  Si  l'on  observe  que  le  prix 
moyen  de  vente  du  quintal  de  minerai  est  de 
29  fr.  pour  les  erz  et  oe  14  fr*  pour  les  schlichs, 
on  voit  que  le  lavage  des  haldes  est  encore  très- 
avantageux;  car  lorsqu'on  se  sert  de  la  nouvelle 
médiode  de  lavage ,  il  donne  lieu  à  un  bénéfice 
qui  varie  de  9  fr.  à  28  fr.  par  quintal  métrique  de 
minerai  obtenu. 

On  emploie  quelquefois  le  trommel  kexago^ 
naly  qui  est  représenté  fig.  3  et  4 ,  PI'  FII^  pour 
laver  le  minerai  sur  le  puits  d'extraction  avant 
d'en  faire  le  triage  à  la  main  ou  le  scheidage ,  ou 


^56      PRÉPARATION  MÉCANIQUE  DE  hJL  CALAMINE 

bien  pour  traiter  d  anciennes  haldes  qui  sont  à 
une  grande  distance  de  la  laverie  de  Tarnowitz; 
dans  ces  deux  cas^  il  est  toujours  mû  à  bras 
d'homme. 

Comme  le  lavage  des  haldes  ou  i:ësidus  donne 
lieu  k  une  série  d'opérations  assez  compliquées , 
pour  qu'on  puisse  en  embrasser  facilement  i'em- 
serable ,  nous  avons  juçé  convenable  de  les  résu- 
mer dans  le  tableau  suivant  : 


«T  DE  LA  GALK.VE  DANS  TA   HAUTG-SILÉSIE.       2^^] 


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58 

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AHATIOK  MÉCANIQUE 

DE  LA   CAI.AHIKE 

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BT  DB  tA  GALÈNE  DAHS  LA  BA13T9-SILÉSIB.      aSg 

Dans  le  tableau  qui  précède  (p.  a 58),  nous  avons 
réoDi  les  résultats  qui  ont  été  obtenus  à  la  lave* 
rie  de  Tarnowit2,  pendant  les  trois  années  1840, 
1 841  et  1483,  en  suivant  dans  son  ensemble,  pour 
le  minerai  proprement  dit  aussi  bien  que  pour  les 
baldes ,  le  nouvMu  procédé  de  lavage  que  nous 
venons  de  fiiire  connaître  ;  et  pour  qu'on  puisse 
facilement  établir  une  comparaison ,  nous  avons 
placé  au-dessous  les  résuit£|ts  donnés  par  Yancien 
procédé  de  lavage  employé  pendant  les  trois  an- 
nées i836,  1837  et  i838» 

H  est  assez  difficile  de  faire  la  comparaison  du Coroptriiiondu 

,tftt  iT      '•  noQYeav  proeédé 

nouveau  procédé  de  lavage  avec  1  ancien,  parce  «ta  iivase  iTee 
qu'il  faut  avoir  égard  à  une  foule  de  circonstances' ■™^'""" 
desquelles  on  ne  peut  tenir  compte  qu'approxima* 
tivement.  Comme  les  divers  perfectionnements 
ont  été  introduits  peu  à  peu,  et  qu'on  a  d'abord 
commencé  à  faire  usage  ae  trommels  à  la  main , 
de  tamis  à  bras,  etc.,  il  est  évident  que  les  avan- 
tages de  la  nouvelle  laverie  sur  l'ancienne  seront 
tres-diflférents  suivant  Tannée  qu'on  prendra  pour 
terme  de  comparaison. 

Si  on  se  reporte  par  exemple,  à  i5  ou  do  ans, 
on  conçoit  que  le  procédé  de  lavage  suivi  qui  est 
décrit  avec  détail  par  M.  Manès  (^  Annales  des 
Mines  j  i8a6,  tome  XII),  sera  trouvé  bien  infé- 
rieur à  celui  qui  est  employé  maintenant;  en  effet 
le  perfectionnement  apporté  ^st  assez  grand  pour 
qu  on  puisse  traiter  mamtenaut  avec  avantage  les 
résidus  de  cette  époque. 

Mais,  sans  remonter  si  loin ,  nous  allons  essayer 
de  comparer  les  résultats  de  i83q  avec  ceux  de 
1840  :  comme  en  1839  les  procédés  étaient  déjà 
perfectionnés,  quoique  ce  soit  seulement  en  1840 
qu'on  ait  commencé  à  employer  tous  les  appareils 


a6o       PRÉPARATION  MéCANIQUB  DE  LA  GAtAHINE 

que  nous  avons  décrits ,  on  obtiendra  de  celte  ma- 
nière une  limite  inférieure  du  bénéfice  qui  ré- 
sulte de  la  substitution  du  nouveau  procédé  de 
lavage  fa  l'ancien. 

On  conçoit  d*abord  qu'un  des  principaux  avan- 
tages de  la  méthode  de  1840,  par  laauelle  on  a 
substitué  le  travail  des  machines  à  celui  des  ou- 
vriers, doit  être  d'apporter  une  économie  sur  la 
main^ œuvre.  Il  est  du  reste  facile  de  calculer, 
car  il  suffit  de  chercher  les  dépenses  qui  ont  été 
faites  pour  le  salaire  des  ouvriers  en  iSSg,  puis 
en  1840,  et  de  les  retrancher  l'une  de  l'autre. 

Comme  il  est  nécessaire  aussi ,.  pour  faire  une 
comparaison ,  de  supposer  que  la  quantité  du  mi- 
nerai lavé  qu'on  a  obtenue  est  la  même  dans  les 
deux  années,  nous  adopterons  les  nombres  de 
l'année  1840. 

Frais  de  main^iï œuvre  en  1840. 

Les  frais  de  main-d'œuvre  sont  relatifs  au  la- 
vage des  minerais  proprement  dits  et  fa  celui  des 
haldes* 

En  1840  on  a  travaillé  dans  les  divers  trom- 
roels»  Tappareil  de  séparation,  les  tamis  et  les 
caisses  fa  tombeau ,  ainsi  qu'entre  les  cylindres , 
7,082  q.  m.  de  galène ,  au  prix  moyen  de  o^382 
par  quintal  métrique  de  minerai  lavé;  fr.  «. 
cela  donne  donc  une  dépense  de.  .  .  .     6,246,32 

En  outre ,  on  a  lavé  sur  les  tables  fa 
secousse  696  q.  m.  de  schlich^  au 
prix  de  3',02  le  q.  m.;  soit ï>799>93 

Le  lavage  des  résidus  au  moyen  du 
trommel  hexagonal  et  des  trommels 
de  séparation  qui  étaient  manœuvres 
par  la  roue  motrice,  a  produit  386  q. 
m,  de  minerai,  au  prix  uioyon  cie 
4',025  1r  q.  m  ;  soit .  .  .     1,553,65 

Somme yyfic^yjbq 


sr  M  hà  okzÈffB  oAvs  hà  HAUTB-ftrtisia.  ^r 

Frais  de  main^-cPceui/re  en  i  Sig, 

En  1 839  le  lavage  des  minerais  proprement 
dits  a  eu  lieu  avec  le  trommél  hexagonal,  des 
trommels  à  daire-^oie y  des  tamis  à  secousse  qui 
étaient  tous  manœuvres  à  bras  d'homme ,  et  aussi 
dans  les  caisses  à  tombeau  et  avec  le  bocard  ;  le 
prix  moyen  du  quintal  métrique  de  minerai  lavé 
est  de  0^,964,  donc,  pour  7,082  q.  m.  u,  c, 

de  minerai  on  a  une  dépense  de.  .  .  •     6^756,33 

On  a  aussi  obtenu  des  schlichs  sur 
les  tables  à  secousse  ;  il  est  vrai  que  le 
prix  de  revient  du  quintal  métrique  de 
scblich  lavé  y  à  cause  d'une  diminution 
dans  le  prix  de  la  main^l^œuvre  est, 
pour  cette  année,  inférieur  de  quelques 
centimes  à  celui  qu'on  aurait  eu  en 
1840;  mais  si  nous  prenons  la  moyenne 
du  prix  de  i836  à  idig,  qui  est  de 
3'.97  par  q.  m.,  nous  aurons  pour 
5g6  q.  m.  de  schlich ,  une  dépense  de.     3,366,1  a 

Enfin,  en  1 839,  le  lavage  des  haldes 
était  effectué  au  moyen  du  trommel 
hexagonal  et  du  trommel  à  claire-voie 
mas  à  bras  d'homme ,  et  le  prix  de 
revient  du  q.  m.  de  minerai  lavé  était 

de  4'>9^4  9  P^u^  ^^  années  précédentes 
ce  prix  était  même  beaucoup  plus 
élevé  9  puisqu'il  dépassait  6  fr.  En 
adoptant  le  chiffre  de  4^964  OQ  ^^^ 
donc  encore  au-dessous  de  la  vérité  : 
on  a  alors  386  q.  m.  de  minerai  des 
faaldesà4S964  le  q.  m.;  soit.  .  .'  •  •     1,916,10 

Somme.  ....  ii,o38,45 

Time  FI,  i%\\.  48 


:^^%      FRJBPÀmATIOfir  MÎCAKIQUB  m  tA  CiLiMtirB 

Le  bénéfice  sur  la  main-d œuvre  est       fr.     c. 
donc  de 1,438,56 

Jusqu'à  présent  nous  n'avons  eu  égard  qu'à  la 
variation  de  la  maii^-d'œuvr^ ,  mais  il  est  une 
foule  de  circonstances  qui  ont  changé ,  et  des- 
quelles il  £iudrait  autant  que  possible  tenir 
compte;  quoiqu'il  soit  très -* difficile  ou  même 
impossible  de  le  faire  d'une  manière  absolue , 
nous  allons  essayer  cependant  de  calculer  les  mo- 
difications qui  doivent  résulter  :  i*"  delà  diminu^ 
tion  de  richesse  de  la  mine;  2*  de  f  augmentation 
de  richesse  du  minerai  lavé  y  i""  de  la  substitu- 
tion des  cylindres  aux  bocards. 

Â6n  d'arriver  à  une  liniite  inférieure  certaine, 
autant  que  possible  nous  n'adopterons  pour  les 
bénéfices  que  les  cbifires  qui  représeoieiu  des  mi-* 
nima. 

i""  Ayons  d'abord  ^gard  à  la  diminution  de  rir 
chesse  de  la  mine  ;  elle  résulte  de  la  comparaison 
du  nombre  de  quintaux  de  minerai  retirés  chaque 
année  d'un  même  volume  exploité;  si  on  prend 
en  particulier  les  années  1 838  et  1 839 ,  on  trouve 

3ue  d'un  lachter  cube  ou  d'un  cube  ayant  a^^^oça 
e  côté  on  a  retiré  : 

q.  pu  , 

Minerai.  .  .  .         4,673 
Tandis  qu'en  1 840  on  a  obtenu  seulement  : 

Erz â,«5) 

Schlich  des  caisses  à  tombeaa.  .  .  .      0, 526  >  3,254 
Schiich  des  tables  à  secousse 0,273) 

Il  résulte  de  là ,  que  si  on  représente  par  i  la 
richesse  de  la  mine  en  1840,  elle  aéra  cie  i^^ZS 
en  1839. 

Or»  la  richesse  do  grubènklein  et  du  minerai 


ET  DE  LA  GALilNE  DANS  LA  BAXJTE-SILÉSIE.      263 

envojé  aux  cylindres ,  doit  varier  à  peu  près  pro- 
portionnellement à  celle  de  la  mine;  tandis  que 
pour  le  scheidemehl y  qui  est  un  minerai  trié  à  la 
main ,  il  n  en  sera  pas  tout  à  fait  de  même. 

Cela  posé ,  le  prix  du  lavage  pour  les  erz  sera 
proportionnel  à  la  richesse  du  minerai;  pour  le 
schlich  des  caisses  à  tombeau  et  des  tables  à  se- 
cousse, le  prix  sera  aussi  augmenté,  mais  on  cod* 
çoit  qu  il  le  sera  moins  que  proportionnellement  à 
la  richesse  du  minerai  ;  nous  négligerons  toutefois 
cette  augmentation ,  ainsi  que  celle  qui  aura  lieu 
sur  le  prix  de  lavage  du  scheidemehl. 

Nous  observerons  alors  que  le  prix  de  revient 
pour  le  q.  m.  de  erz ,  qui  était  dans 
1  ancienne  laverie  et  en  1839  de.  .  .  .  0,954 

Serait  dans  la  même  laverie,  et'en 
admettant  que  la  mine  ait  la  richesse 
de  1840^  de 1,369 

Différence 0,4 1^ 

Par  conséquent ,  pour  les  5,587  q. 
m.  de  erz  provenant  du  grubenklein 
et  du  minerai  envoyé  aux  cylindres ,  il 
y  aura  en  plus  une  dépense  de 2,3 18,61 

^"^  Quoique  la  richesse  de  la  mine  ait  diminué, 
celle  du  minerai  a  au  contraire  augmenté  ;  il  faut 
tenir  compte  de  cette  augmentation  de  richesse 
du  minerai  y  qui  suffirait  seule  pour  démontrer 
toute  la  supériorité  de  la  nouvelle  méthode  sur 
lancienne. 

La  richesse  des  erz  est  de  65  à  68  p.  0/0;  elle 
était  un  peu  moindre  autrefois;  moyennement 
on  peut  admettre  qu'elle  était  inférieure  de 
I  p.  0/0. 

jPour  les  schKchs  des  caisses  à  tombeau  et  des 


^64      MÉPARVTlOlf   NÉCANIQVB    DB   LA   CAUMtKB 

tables  h  secousse  la  richesse  s'est  aussi  accrue, 
comoiele  font  voir  les  nombres  donnés  ci*dessous  : 


Richesse. 


en  1839. 


50  à  55 
30  k  39 


en  1840. 


48  k  56. 
30  k  40. 


Schlich  des  caisses  à  tombeau. 
Schlich  des  tables  à  secousse. . 

Pour  le  scblicb  des  caisses  à  tombeau  la  limite 
inrérieure  est  moindre  que  précédemment,  ce 
qui  tient  à  ce  qu^à  cause  de  la  manière  dont  les 
scfalamms  sont  préparés  par  les  nouveaux  appa- 
reils de  la  laverie,  on  peut  travailler  dans  les 
caisses  à  tombeau  des  schlamms  plus  pauvres 
qu'avant  :  mais  la  richesse  moyenne  a  augmenté 
au  moins  de  ^  p.  o/o.  Pour  le  schlich  des  tables  la 
richesse  est  incomparablement  plus  grande,  et 
elle  a  augmenté  environ  de  3  7  p.  o/o. 

Nous  observerons  maintenant  que ,  connaissant 
le  prix  de  vente  du  quintal  métrique  des  diverses 
espèces  de  minerai,  savoir  :  des  erz  et  des  schlichs 
des  caisses  à  tombeau  ou  des  tables  à  secousse, 
ainsi  que  leur  richesse  moyenne,  en  divisant  le 
premier  nombre  par  le  second ,  on  aura  la  valeur 
du  kilogramme  de  plomb  pour  chaque  sorte  de 
minerai  ;  cette  valeur  en  francs  se  trouve  dans  la 
quatrième  colonne  du  tableau  qui  suit.  Elle  doit 
évidemment  être  répétée  autant  de  fois  qu'il  y  a 
eu  d'unités  d'accroissement  dans  \%  chiffre  de  la 
richesse,  et  entin  multipliée  par  le  nombre  de 
quintaux  de  erz  et  de  scnlicJis  obtenus  en  184^9 
la  septième  colonne  du  tableau  qui  donne  ces 
produits  s'obtient  par  conséquent  en  multipliant 
entre  eux  les  nombres  des  colonnes  quatre ,  cinq 
et  six  qui  se  trouvent  sur  une  même  ligne  hori- 
zontale ;  elle  donne  les  chiffres  qui  représentent 
l'avantage  résultant  de  raccroiaseoient  de  richesse 
<lu  rainerai  lavé  en  i84o. 


XT   DE   LA    GALÈNE    D^NS   LA   H4UTE-SILÉS1E.     a65 


f 


1. 
NATORB 

du  mUierai. 


En 

Schlichdes  cai»se!iA 

lûtnbeaa 

Schlich  des  Ubld  A 

«    ■  •   •    •  •  I   11|U3C 


2. 


a  9 

SB 


tt. 
99,90 


10,23 


S. 


II 

51 


4. 


^     S 

3 


59 
3$ 


fr. 
0,04 

0,312 

0,315 


5. 


1       ^ 


3f    o 
5"   o 


6. 


4.  m. 

1,327 
506 


7. 


«> 

tes 

o 

6 

2 


fr. 
9.559,221 

207,01 

657,00 


Somme. 


. 


■■■1 


mmÊÊmmmmfm^mmBmm 


3.ii0,32| 


La  somme  de  dj^ig\32  représente  un  bénéfice 
réel  qu'on  aurait  obtenu ,  si  toutes  choses  étant 
égales  d'ailleurs  y  dans  le  lavage  de  iBSg,  on  avait 
employé  les  appareils  de  la  nouvelle  laverie  qui 
ont  fonctionné  en  1840  :  on  doit  donc  Tajouter 
au  nombre  !2|3i8^6i  déjà  obtenu  précédemment. 

3*  Eofin  il  nous  reste  à  évaluer  les  bénéfices 
qui  résultent  de  la  substitution  des  cylindres 
brx}jreurs  au  bocard^  ces  bénéfices  tiennent  à  ce 
qu'on  obtient  plus  de  schlich,  et  en  outre  du  erz 
ou  minerai  en  morceau  qui  a  une  plus  grande  va- 
leur ;  nous  allons  essayer  d'en  tenir  compte. 

Or,  en  1840  les  cylindres  ont  donné  643  q.  ni. 
de  erz ,  qui ,  s'ils  avaient  été  piles  sous  le  bocard 
avec  la  gangue  dans  laquelle  ils  étaient  engagés , 
auraient  au  plus  donné  la  moitié  du  même  poids 
en  schlich;  si  on  observe  que  le  prix  du  quintal 
métrique  de  erz  est  de  29^29 ,  et  que  le  pri:c 
moyen  du  quintal  métrique  de  schlich  du  bocard 
est  de  14  fr.,  l'avantage  résultant  de  l'emploi  des 


366      PRÉPARATION    MÉCANIQUE    DE   lA   CALAMINE 

cylindres  sera  pour  i  q.  m.  d'erz  de  (39^,99— • 
l  14O9  6^  P^r  conséquent  pour  les  643  q*  m.  de 
erz  obtenus  en  1 84o  : 

643  (29^99— V  >4)—  14-782,57 
Observons  de  plus  que  par  le  tra- 
vail des  cylindres  on  obtient  plus  de 
schiich  que  par  le  bocard  ;  et  il  ré- 
sulte de  traitements  comparatifs  qui 
ont  été  faits  sur  un  même  minerai 
qui  a  été  broyé  entre  les  cylindres  et 
pilé  au  bocard ,  que  pour  i  m.  c.  de 
minerai,  les  cylindres  rendant  o^^'^S  i 
de  scblicby  le  bocard  en  donne  d^^^^Z; 
l'arantage  pécuniaire  qui  résulte  de 
l'emploi  des  cylindres ^  est  donc  pour 
I  m.  c.  de  (o*'"',5i — o,43)  14= 
o»o8  X  1 4  9  P^i*  conséquent  pour  les 
755  m.€.  traités  en  1840,  il  est  de 

0,08  X  i4  X  755  =  845,60 

Somme.  .  .  .     1,628,17 

Le  bénéfice  donné  par  \ emploi  des  cylindres 
est  donc  de  1 5,638',  17. 

Il  est  encore  d'autres  circonstances  qui  rendent 
le  nouveau  procédé  de  lavage  plus  parfait  que 
l'ancien ,  et  qui  tiennent  surtout  à  ce  que  le  tra- 
vail plus  régulier  des  machines  a  été  substitué  à 
celui  des  ouvriers,  en  sorte  que  les  résidus  du  la- 
vage mécanique  ne  contiennent  presque  plus  de 
parcelles  métalliques  ;  mais  il  n  est  pas  possible 
d'en  tenir  compte,  même  d'une  manière  approxi- 
mative. 

Quoi  qu'il  en  soit,  en  réunissant  les  sommes 
qui  résultent  de  la  diminution  de  richesse  de  la 
mine^  de  V augmentation  de  richesse  du  minerai. 


PRÉPARATION    HÉCAHIi        (  naee   i    fin 


XT   DS   LA   ^AtilrB   DAM  ta   HAtJtl-ilLÉflff.    II67 

et  de  la  substitution  des  cjrlindres  tt. 

brodeurs ^  on  trouyera  un  bénéfice  de.  a  i  .366,  t# 

En  rajoutant  à  celui  qui  est  donné 
par  réconomie  sur  la  main^d'cBUvre  » 

qui  est  de t,4^>^^ 

On  a  un  bénéfice  total  de.  .  .  •  .    'aa)8o4>66 
Cependant,  comme  les  frais  d^éta- 
blissement  de  la  laverie  forment  un 
capital  qui  »  pris  à  5  p.  o/o,  repré- 
sente une  somme  de i>8oo»oo 

Cette  somme  doit  être  retranchée 
de  la  précédente ,  et  on  a  seulenaent       ....... 

pour  le  chiffre  dn  bénéfice  net.  •  •  •    ai ,oo4i66 

Soit  à  peu  près  20,000  fn 

En  tout  cas,  on  voit  que  les  dépenses  qui  résnl*- 
tent  de  la  construction  de  la  latverie  de Tamowita, 
ont  été  complètement  couTertes  par  les  bénéfiees 
qu'a  produit  le  travail  de  deux  années. 

Dans  le  tableau  suivant  on  trouvera  résumés  les 
résultats  qui  ont  été  obtenus  pendant  les  années 
]84o-4i«-439  depuis  lesquelles  on  emploie  les  noi»* 
veaux  procédés  de  lavage,  et  aussi  pendant  les 
trois  années  1 836^37-38 ,  dans  lesquelles  on  se 
servait  encore  de  l'ancien  procédé;  enfin,  ce  ta^ 
bleau  donne  encore  la  différence  entre  les  prix  du 
quintal  métrique  ou  du  mètre  cube  de  minerai 
lavé,  et  la  plupart  des  éléments  qui  peuvent  ser- 
vir à  la  comparaison  du  nouveau  proeédé  avee 
l'ancien. 

(  Voir  le  tableau  en  tegard  de  cette  page.  ) 


a88      PnéPAR^TION    MÉCANIQIjK    DK    la    CàLANINB 

Si  I  on  passe  en  revue  les  divers  perfeccioaue* 
ments  qui  ont  été  apportés  k  la  préparation  mé- 
canique dans  la  Haute-Silésie  «  et  qui  sont  dus 
Êrincipalement  à  M.  de  Caraall ,  oo  verra  que  le 
iVage  de  la  galène  est  encore  supérieur  à  celui  de 
la  calamine.  Dans  Tatelier  de  Tamowitz,  outre 
les  trooimels  et  les  roues  de  séparation  qui  sont 
en  plus  grand  nombre  et  mieux  construites  qu  à 
Scharlej,  nous  trouvons  réunis  les  tamis  à  se- 
cousse et  les  cyKndres  broyeurs,  ainsi  que  les 
appareils  lesplus-parfaitsqui  soient  employés  dans 
le  Hartz  ou  en  Angleterre. 

En  France,  nous  n'avons  qn'un  petit  nombre  de 
mines  dans  lesquelles  on  exploite  des  minerais 
métalliques  autres  que  le  fer;  auasi,  comme  le 
minerai  de  fer  a  trop  peu  de  valeur  pour  qu'on 
lui  fasse  subir  de  longues  manipulations ,  la  pré- 
paration mécanique  est  chez  nous  assez  peu  avan* 
cée.  Cependant ,  de  lavis  de  plusieurs  ingénieurs 
distingués ,  on  pourrait  tenter  avec  avantage  cer«- 
taines  exploitations»  en  employant  les  procédés 
perfectionnés  desquels  on  se  sert  en  Allemagne  : 
Aussi  croyons-nous  devoir  appeler  lattention  des 
directeurs  de  mines  sur  les  appareils  qui  sont  en 
usage  danslaHanCe-Silésie;  quoiqu'ils  soient  prin- 
cipalement destinés  à  sc^parei*  des  minerais  assez 
pesants,  tels  que  la  galène  et  la  calamine,  des 
Mtbstances  argileuses  dans  lesquelles  elles  sont 
empâtées,  eu  modifiant  convenabi entent  leurs 
vitesses  et  leurs  dimensions,  ils  se  prêteraient 
facilement  à  la  séparation  de  toute  espèce  de  mi- 
nerai d'avec  sa  gangue ,  lors  même  que  la  densité 
en  serait  peu  différente. 

Dans  un  mémoire  sur  la  préparation  mécanique 


ET   D£    1.4   GALÈNB    DANS   LA   HAUTE-SILEâie.    ^169 

du  hartz,  qui  a  été  publié  dans  les  Annales  des 
Mines  de  i  &4^  (i  )>  ^*  ^i^  Hennezel  propose  même 
d'appliquer  en  France  le  trominel  et  le  crible  au 
lavage  du  minerai  de  fer  :  on  sait  du  reste  qu'on  se 
seit  quelquefois  dans  la  Haute-Saône  d'un  petit 
trommel  mu  k  bras ,  pour  classer  et  débourber  le 
minerai  de  fer  en  grains,  et  M.  Daubrée  a  signalé 
Tusage  d'un  appareil  analogue  pour  des  mines  de 
fer  des  bords  du  Rhin* 

Mais  c'est  surtout  en  Belgique ,  aux  mines  de 
calamine  de  la  Vieille-Montagne  et  d'Eagis,  qu'on 
pourrait  employer  avec  succès  les  appareils  delà 
Haute-Silésie^  pour  traiter  des  minerais  de  zinc 
qui  sont  rejetés  maintenant ,  et  pour  en  séparer 
la  galène ,  carMa  gangue  et  le  gisement  des  deux 
minerais  sont  à  peu  près  les  mêmes  qu'à  Tamo- 
witz(2).  Dans  la  Haute-Silésie,  c'est  l'épuisement  du 
minerai  ricbe  qui  a  forcé  d'avoir  recours  à>la  pré- 
paration mécanique  perfectionnée,  et  il  est  indubi- 
table qu'en  Belgique ,  d'ici  à  peu  de  temps ,  les 
mêmes  causes  auront  amené  le  même  résultat. 


(1;  Voir  tome  IV,  page  374  des  Annaks  des  Mines. 

(â)  Voir  la  première  partie  du  mémoire  de  MM.  Pîot 
et  Murailhe  sur  la  fabrication  du  zinc  en  Belgique» 
Annales  des  mines,  1844 ,  tome  Y.        ' 


à 


270   PRÉPAKATIOir  MÉCANIQUE  DB  LA  CALAMimi,  ETC. 

Nota.  Pour  la  conversion  des  mesures  de 
Prusse  en  mesures  françaises  on  a  admis  les  ré-> 
sultats  suivants  : 


1  pied =:0n  31i        1  Iachter=Of  pieds  =:5lni,OOS4. 

Ipiedcobe, =  o«»-c-.0300    1  lachter  carré.  .  .  .=4"-SS7S. 

t  aibel=i.t30poacef  \ 

colMt  oa  à  peu  1=  0">  c.,o38(V    1  qolatal  di  110  Ut.  3=Hft^ 

prtil  ip.  c.  J 

I  thaler  s  3^,75. 


MBBBBBSBBSBBBBaBsaaaaB  a'Jl 

Sur  la  méthode  d exploitation  dite  par  ébou* 
lement  et  de  haut  en  baSf  appliquée  aux 
grandes  couches  de  houille  et  notamment 
aux  couches  puissantes  des  mines  de  Blanzy 
(Saône«et-Loire). 

Fftr  M.  HARMET,  Ingénieur  cItU. 


CONSIOlfRATIONS  GlSNiSALES. 

L'exploitation  des  couches  puissantes  de  bouille  E^pioMatioD  dei 
a  toujours  présenté  de  plus  grandes  difficultés  que  griod«icaiich«f. 
celle  des  couches  minces  ou  de  moyenne  épais- 
seur, et  l'on  peut  dire  que,  si  ce  n'est  le  cas  bien 
rare  où  il  est  possible  d'employer  régulièrement 
les  remblais,  la  question  n'a  été  résolue  nulle  part 
d'une  manière  satisfaisante. 

A  Rive-de-Gier^  on  exploitait  autrefois  par  a  RtTHto-Gler. 
grandes  chambres ,  en  prenant  toute  la  hauteur 
de  la  couche  sur  un  espace  carré  de  25  à  3o  mètres, 
et  en  laissant  ébouler  le  toit  sur  la  partie  dépilée, 
pendant  qu'on  préparait  sur  un  autre  point  une 
autre  chambre,  qu'on  agrandissait  de  même  et 
qu'on  laissait  de  même  ébouler;  il  résultait  de  ce 
système,  i*  d'assez  grandes  pertes  de  charbon, 
parce  qu'on  était  obligé  de  laisser,  entre  unecham- 
Dre  et  une  autre,  un  massif  inexploité  qu'il  était 
difficile  d'enlever;  et  3*  beaucoup  de  danger  pour 
les  ouvriers ,  parce  que  la  couche  ayant  quelque- 
fois 10  &  12  mètres  d'épaisseur,  et  la  chambre 
comprenant  toute  cette  hauteur,  il  n'était  plus 
possible  aux  ouvriers ,  quand  l'excavation  prenait 


2'J2  EXPLOITATION    PAR    ÉBOULEMBKTS 

du  développement,  de  consolider  le  toit,  ou  même 
de  vérifier  le  danger  auquel  ils  s'exposaient. 

Depuis  quelque  temps ,  il  est  vrai ,  Tcxploita- 
tion  par  chambrées  est  un  peu  abandonnée  à  Rive* 
de-Gier,  gi-éce  aux  instructions  et  aux  soins  per- 
sévérantsdeMM.Iesingénieurs  desmines^  etelleest 
remplacée  par  un  moded'exploitaiion  par  remblais 
partiels,  qui  offre  moins  de  danger  pour  les  ou- 
vriers, et  utilise  mieux  la  richesse  de  la  mine; 
mais,  outit!  que  ce  mode  de  remblais  n'exclut 
nulle  part  lancien système,  qui  est  toujours  em- 
ployé selon  les  circonstances  et  les  localités ,  il 
n'est  pas  partout  possible  comme  il  Test  à  Rive- 
de-Gier,  où  la  valeur  du  charbon,  surtout  du 
charbon  en  gros  blocs,  est  très-élevée,  etilestgéué*- 
ralement  abandonné  comme  trop  dispendieux. 
Les  remblais  sont  pris  dans  Ja  mine  aux  envu*ons 
des  fouilles  où  le  terrain  est  tendre ,  ébouleux  et 
peut  être,  sans  beaucoup  de  frais,  attaqué  en  massif 

Iuand  il  a  subi  pendant  quelque  temps  Faction 
e  l'air.  Il  s'éboule  même  dans  ce  cas,  très- souvent 
seul  jusqu'à  de  grandes  distances,  et  fournit  des 
remblais  abondants  et  faciles. 
A  st-Éiienne.  A  Saint-É tienne^  la  plupart  des  mines  ouvertes 
dans  des  couches  puissantes  ne  donnaient,  il  y  a 
peu  de  temps  encore,  que  de  menus  charbons,  et 
ne  pouvaient  supporter  les  frais  d*un  bon  système 
de  remblais,  qui  n'était  nulle  part  employé. 

Dans  la  mine  du  fireuil ,  à  rirminy ,  tant  que 
la  couche  s'est  maintenue  près  du  sol ,  et  qu  on 
a  pu  l'exploiter  à  ciel  ouvert,l'exploitation  faite  de 
cette  manière  a  été  assez  complète  ;  mais  du  mo- 
ment que  la  couche  s'est  enfoncée  sous  terre  sui- 
vant la  pente  de  son  inclinaison,  l'exploitation  à 
ciel  ouvert  n  étant  plus  possible ,  on  n  a  pas  pu 


3; 


DBS   MIITES   DB   nOCIttE   DE   BLAN2T.         ^73 

penser  à  y  continuer  le  système  beaucoup  trop 
dispendieux  des  rembkiis. 

Cependant,  depuis  deux  ou  trois  ans,  des 
mines  privilégiées  par  la  qualité  supérieure  de 
leurs  produits  y  ont  été  exploitées  comme  essai 
avec  des  remblais,  et  ont  donné  des  résultats  satis« 
faisants,  sinon  comme  question  économique,  du 
moins  comme  question  d'art  ou  d'aménagement. 
Ces  mines  sont  à  Saint-Édenne ,  celles  de  Mont-^ 
rambert  et  de  la  Ricamarie;  mais  il  est  douteux 
que  ce  système  puisse  être  continué  avantageuse- 
ment vis*à-vis  des  mines  rivales,  exploitées  plus 
économiquement;  d'ailleurs  le  mode  de  rem- 
blayement  employé  dans  ces  mimes  est  incomplet 
et  ne  satisfaft  pas,  à  beaucoup  près,  à  toutes  les 
conditions  d*aménagement  et  de  sûreté  désirables 
pour  les  ouvriers. 

C'est  eette  question  d'économie  qui  a  fait  re-  AaCrevm. 
noncer  presque  partout  aux  remblais  dans  l'ex- 
ploitation des  mines  de  houille,  soit  dans  les 
départements  de  l'Aveyron  et  du  Gard ,  soit  dans 
ceux  de  l'Allier  et  de  Saône-et-Loire  ;  il  n'y  a  pas 
jusqu'au  Creusot,  dont  la  position  est  tout  excep- 
tionnelle, qui  n'ait  été  conduit  par  ce  motif 
k  supprimer  souvent  les  remblais  dans  l'exploi*- 
tationdeses  mines  où  ils  étaient  ordonnés  par  Pau- 
torité,  d'un  emploi  facile,  je  dirai  mèmeindis* 
pénible.  £n  effet,  les  mines  du  Creusot  ne  livrent 
pas  au  commerce  la  moindre  partie  de  leors  pro- 
duits, qui  sont  entièrement  consommés  sur  les  lieux 
par  l'usine  ;  elles  n'ont  donc  point  deconcurrence  à 
soutenir;  elles  sont  ouvertes  dans  des  couchés 
d'une  puissance  très-grande  quoicrne  très-variable, 
et  d'une  incKnaison  approchant  delà  verticalité; 
en  oMre  elles  produiseai  de  la  houille  friable  et 


274  £ZPL01TATI0X   PÀK   ÉBOULEIUNTS 

très-înflaiimiabte,  où  les  éboulements  sont  forte- 
ment à  craiadre;  elles  sont  eu  grande  partie  re- 
couvertes de  travaux  anciens  éboulés  et  en  feu , 
avec  lesquels  le  moindre  mouvement  les  mettrait 
en  communication  ;  enfin  y  elles  s'étendent  sous 
une  masse  de  constructions,  qu  il  est  du  plus  grand 
intérêt  de  l'exploitant  de  conserver  intactes,  en  évi- 
tant tout  écrasement  à  la  surface,  qui  pourrai  tcom* 
promettre  les  mines  et  occasionner  des  dépenses 
considérables  d'indemnités;  si  donc  le  Creusot, 
malgré  ces  raisons  majeures  qui  lobligent  à  ne 
pas  s'écarter  d'un  bon  système  de  remblais  auquel 
se  prête  si  facilement  la  disposition  et  la  nature  de 
ses  couches,  et  qui  lui  est  impérieusement  ordonné, 
a  dû  souvent,  par  simple  motif  d'économie,  se 
soustraire  à  leur  emploi,  on  doit  penser  combien 
il  doit  être  difficile  de  contraindre  à  y  recourir 
des  exploitations  qui,  n'ayant  aucun  désavantages 
du  Creusot,  ont  contre  elles  les  charges  d'une  ac- 
tive concurrence. 
A  MontdiAiiio.      Je  ne  connais  que  les  mines  de  Monchanin,  au- 

trefoisdépendant  et  maintenant  détachées  de  lacon- 
cession  du  Creusot,  qui,  dans  presque  tous  les  cas, 
aient  pu  adopter  le  système  des  remblais,  malgré 
l'augmentation  que  ce  système  occasionne  dans  le 
prixderevient;lesminesdeMonchaniosontouvertès 

dans  un  amas  homogène  de  vingt  mètres  environ 
d'épaisseur  de  bouille  friable  recouverte  d'une 
inasse  considérable  de  terre  sableuse  presque  sans 
valeur,  et  parfaitement  circonscrit  même  dans  la 
profondeur,  où  il  a  pu  être  facilement  étudié;  cet 
amas  a  été  attaqué  par  la  partie  inférieure  et  ex- 
ploité de  bas  en  haut  en  remplissant  les  vides 
de  l'extraction  avec  dea  terres  trouvées  près  du 
puits  et  jetéea  de  la  surface  dans  la  mine.  Ce 


DIS   MIMES  DB   QOUILLB   Dl^  BLiMZY.         2^S 

travail  n'a  présenté  aucune  diflîculté  par  la  pro- 
priété qu'a  le  charbon  d'être  homogène  et  friable 
ou  d'une  entaille  facile ,  mais  il  y  a  peu  de 
localités  où  y  so^s  le  point  de  vue  économique,  et 
en  vue  d'une  concurrence  active ,  ce  système  d'ex- 
ploitation par  remblais  puisse  recevoir  ainsi  une 
application  régulière. 

En  Angleterre,  où  la  longue  pratique  de  l'ex- 
ploitation des  mines  doit  avoir  fait  adopter  les 
meilleurs  modes ^  ceux  surtout  qui,  se  prêtant 
le  mieux  au  bon  aménagement  de  la  richesse 
houillère,  sont  les  mieux  appropriés  à  la  nature  du 
gite  exploité,  et  sont  les  plus  économiques;  en 
Angleterre,  le  système  cle  dépouillement  par 
remblais  n'est  nulle  part  réeulièremeut  employé. 

Dans  le  Stafibrdslure,  où  Tes  couches  sont  puis-*" 
fiantes  et  régulières ,  où  la  richesse  de  la  houille 
est  cependant  si  précieuse ,  quoique  considérable, 
l'emploi  des  remblais  a  été  jusqu'ici  r^^rdâ 
comme  trop  dispendieux ,  et  partout  le  mode  de 
dépilage  par  éboulement  est  suivi  comme  beau- 
coup plus  économique  et  pouvant  seul  être  ap- 
pliqué à  cause  du  bas  prix  ae  la  houille. 

Dans  le  Lancashire ,  où  les  couchas  sont  moins 
puissantes,  mais  où  la  plupart  des  mines,  surtout 
celles  qui  sont  exploitées  aux  environs  du  canal 
souterrain  de  Bridgewater ,  sont  défavorablement 
placées  pour  y  faire  des  éboulements ,  on  a  égale- 
ment reculé  devant  la  difficulté  des  remblais  oien 
quilsparussentindispensablespourprévenirlesdan- 
gers  d  une  exploitation  dontle  moindre  mouvement 
dans  les  terrains  supérieurs  pouvait  compromettre 
l'existence  ;  on  a  préféré  peitire  une  partie  de  la 
richesse  exploitable ,  abandonner  quelques  piliers 
pour  soutenir  les  excavations  de  la  naine,  que  d'y  in«> 


2^6  EXPLOITATION    PAft   éBôlJL£MB9Tt 

troduiredes  remblaisqui  auraient  produit  le  même 
résultat,  mais  qui  auraient  chargé  le  prix  de  revient. 
Enfin ,  à  Mewcastle ,  qui  est  le  point  de  toute 
TAngleterre  où  rexpkritation  de  la  houille  est  le 
plus  perfectionnée,  et  où  ce  combustible,  d'un  fe- 
cile  écoulement,  a  le  plus  de  valeur ,  ie  ne  connais 
pas  de  mines  où  l'emploi  des  remblais  soit  con- 
stant ,  régulier  et  constitue  un  mode  d'exploita- 
tion organisé  et  suivi;  partout  le  dépouillement 
des  massifi»  exploitables  se  feit  en  laissant  ébouler 
le  toit  après  l'enlèvement  de  la  houille ,  et  partout, 
souvent  malgré  de  grandes  difficultés  k  surmonter, 
on  est  conduit  à  employer  ce  mode  par  motif  d'é* 
conomie. 

Je  ne  parle  pas  des  mines  du  nord  de  la 
France ,  de  la  Belgique  et  de  la  Prusse  rhénane 
que  j'ai  également  visitées,  parce  que  la  faible 
puissance  de  leurs  couches  n  exige  pas  l'emploi 
des  remblais  pour  l'exploitation  qui  se  fiiit  partout 
sans  clifficulté  et  sans  crainte  d'éboulements  à  la 
surface,  en  laissant  remplir  les  vides  de  l'extrac- 
tion  par  le  foisonnement  des  rochers  du  toit  ou 
du  mur  qu'on  est  obligé  d'entailler  souvent  pour 
faire  les  galeries  de  roulage;  d'ailleurs  ces  mines 
ne  peuvent  se  comparer  k  celles  qui  nous  occupent 
et  qui,  parleur  grande  puissance,  présentent  des 
difficultés  exceptionnelles. 
Caoïfi  qvKmt  ^^^  mines  de  Blanzy  placées  aussi  avantageuse- 
raUrf^jtfrdanfQi^iit  qy^  celles  de  Monchanin  sur  le  canal  du 

Bianzr  rem- Centre  et  sous  un  sol  de  peu  de  valeur,  aysLnt 
pjoi^det  mn- Gomme  ces  dernières  de  grandes  masses  k  exploi* 
ter ,  et  à  peu  de  chose  près  ^  d'aussi  faibles  pro- 
fondeurs, se  prêteraient  difficilement  en  général 
iu  mode  de  travail  par  remblais,  par  plusieurs 
raisons  dont  les  principales  sont  : 


BCS   MlIffiS    DE   H6C1LLB   Dfi    BLANZT.  277 

1^  La  disposition  particulière  des  lieux  et  Fétat 
actuel  des  travaux  ^qui  seraient  pour  la  plupart 
inaccessibles  aux  remblais  ; 

a*  La  dureté  excessive  du  charbon^  Fimpureté 
et  le  peu  d'homosénité  de  la  couche,  qui  en  rend 
l'abattage  dispendieux  et  le  triage  difficile  ; 

3**  L  allure  inclinée  et  régulière,  quoique  sou- 
vent ondulée,  du  site,  qui  ne  permet  pas  de  Tatta- 
qucr  par  le  point  le  plus  bas  de  la  partie  inférieure 
des  travaux. 

Dans  tous  ces  cas ,  et  dans  celui  même,  qui  ne 
se  rencontre  presque  nulle  part,  d'uue  masse  com- 
pacte de  houille  pure  et  homogène  autant  qu'elle 
peut  l'être  à  Blansy ,  Ventaille  et  l'abattage  sont 
si  dispendieux ,  et  la  séparation  des  parties  schis- 
teuses si  difficile ,  que  l'exploitation  par  tranches 
horizontales  de  bas  en  haut  et  par  remblais  ne 
peut  Y  être  avantageuse. 

D'ailleurs,  si  l'on  veut  commencer  une  exploi- 
tation par  le  bas,  il  faut  pouvoir  s'assigner  une  li- 
mite en  profondeur  ;  cette  limite  est  naturellement 
trouvée  au  fond  d'un  amas  comme  celui  qui  existe 
à  Monchanin,  et  qui  n'a  pas  de  prolongement 
apparent  au  dessous  du  niveau  des  travaux  infé- 
rieurs ;  mais  dans  une  couche  bien  caractérisée , 
quoique  trèa-accidentée ,  et  souvent  rejetée  par  des 
failles,  il  est  bien  plus  difficile  d'établir  un  point 
de  départ  en  profondeur. 

Ces  motifs  qui  sont  déterminants  pour  les  mines 
de  Blanzy,  surtout  au  Montceau  et  à  Lucie  ^  où 
les  couches  sont  puissantes,  et  qui  j  ont  sans  doute 
empêché  dès  le  principe  l'exploitation  par  rem* 
biais  et  par  tranches  horizontales  de  bas  en  haut , 
alors  que  les  massifs  étaient  intacts ,  qu'il  n'exis* 
tait  pas  encore  de  grands  videsh  remplir  dans  Tin* 

Tome  VI^  1844*  *9 


£ 


2'}S  EXPLOITATION  PAR   É80XILBMBNTS 

térieur^quon  était  libre  enfin  de  faire  les  travaux 
comme  on  Tentendait  et  sans  crainte  du  feu  ou 
du  mauvais  air;  ces  motifs,  dis-je,  sont  bien 
lus  impérieux  pour  la  compagnie,  depuis  que 
es  mines  du  M ontceau  »  remplies  de  travaux  en 
tous  sens  et  à  différents  niveaux ,  ne  présentent 
plus  dans  les  parties  anciennement  exploitées, 
quun  amas  de  galeries  sans  appui,  sans  solidité, 
superposées  les  unes  aux  autres,  souvent  ébran- 
lées cléjà ,  et  sur  quelques  points ,  des  masses  de 
feu  et  du  [mauvais  air  répandus  dans  des  abimes 
maintenant  impénétrables ,  quoique  possédant  en- 
core une  richesse  perdue  incontestable.  Je  n'ai 
donc  pu  penser ,  en  prenant  la  direction  de  ces 
travaux,  à  y  appliquer  Texploitation  par  remblais, 
qui  aurait  nécessité  tout  d  abord  1  introduction 
d'une  quantité  considérable  de  remblais  en  pure 
perte,  et  aurait  obligé  à  changer  la  disposition  de 
toutes  les  voies  de  roulage  ;  j'en  ai  fait  le  dépouil- 
lement d'une  manière  assez  complète  par  voie  de 
dépilage  et  d'éboulement  du  haut  en  has  et  par 
tranches  successives,  comme  pour  les  travaux 
neufs,  mais  par  petites  parties  superposées,  et  je 
crois  en  avoir  tiré  le  meilleur  parti  poesible. 

Quant  aux  travaux  nouveaux  placés  ou  non 
dans  les  parties  anciennement  exploitées,  j'ai  été 
libre  de  les  disposer  de  la  manière  la  plus  conve- 
nable pour  le  mode  d'exploitation  à  leur  appli- 
quer, et  ce  mode  est  celui  d'un  dépilage  de  haut 
en  bas  par  éboulement  et  par  tranches  succes- 
sives superposées. 

Pour  ne  pas  trop  généraliser  une  méthode  dont 
remploi,  quoique  avantageux,  n'est  pas  toujours 
possible  I  je  dois  observer  qu'on  lui  a  substitué, 
même  au  Montceau  (concession  de  Blanzj),  la 


DES   MINES    DB  HOOILLE   DE    BLàNZT.         :27g 

méthode  par  remblais  et  de  bas  en  haut,  toutes 
les  fois  que  par  la  disposition  des  lieux ,  les  tra- 
vaux se  sont  trouvés  sétendre  sous  d'anciennes 
mines  incendiées  ou  infectées  de  mauvais  air,  ou 
sous  une  surface  recouverte  d'eau  ou  de  construc- 
tions dont  on  redoutait  Fébranlement;  dans  ces 
cas,  qui  ne  sont  qu'accidentels,  on  doit  être  dirigé 
moins  par  un  motif  d'abaissement  momentané 
du  prix  de  revient  que  par  l'esprit  de  prévoyance 
et  de  conservation  qui  en  résumé  est  souvent  la 
première  des  économies. 

Toutefois,  dans  les  cas  ci-dessus,  en  em- 
ployant les  remblais,  l'on  a  procédé  non  par 
tranches  horizontales  superposées  faites  de  bas 
en  haut  dans  une  couche  inclinée  et  divisée  dans 
le  sens  de  son  gisement  par  des  veinules  de 
schistes,  mais  par  tranches  inclinées  comme  la 
couche  et  dont  les  veinules  de  schistes  formaient 
les  divisions  mutuelles. 

Jedonnerai  àla  fin  delà  présente  note  uneidée  de 
ce  travail  d'exploitation  par  remblais  tel  qu'il  a  été 
exécuté  au  Môntceau,  et  j'en  ferai  connaître  les  ré- 
sultats économiques  comparés  avec  ceux  du  travail 
par  éboulement  qui  doit  nous  occuper  d'abord. 

L'exploitation  des  couches  de  grande  épaisseur  Exploitation  des 
s'est  faite  presque  partout  avant  l'introduction  des«"nf^«  couche» 

-i,«*fj,.j  ..  ,  .par  étraulemenl. 

méthodes  par  remblais,  de  manière  que  les  trois 
quarts  au  moins  de  la  houille  étaient  perdus. 

Au   Môntceau  comme  à  Decazeville  et  dans  Disposition  an- 
toutes  les  localités  oii  l'on  exploitait  de  grandes  Jj||J*^"®j*Jj^^  ^"j^ 
couches,  on  ouvrait  généralement,  àla  proton deurgrandeicooches. 
du  puits,  entre  le  mur  et  le  toit,  plusieurs  galeries 
horizontales  dans  chaque  direction,  recoupées  par 
des  galeries  transversales  qu'on  multipliait  sui- 
yant  les  besoins,  au  point  d  amener  souvent  la  di. 


:28o  EXPLOITATION  ^AR   ÊBOULBMCNTS 

vision  du  massif  exploré  en  piliers  quarrés  de  très- 
iiiible  dimension,  disposésen  quinconces  au  milieu 
des  travaux  qu  i]s  soutenaient;  ces  galeries  en  tous 
sens  étaiedt  continuées  jusqu'à  ce  qu'un  accident 
de  terrain  ou  une  limite  naturelle  les  arrêtât;  alors 
sans  savoir  ce  que  l'on  ferait  des  travaux  ainsi  pré- 
parés et  comptant  sur  la  richesse  inépuisable  d'un 
gite  puissant ,  on  ouvrait  à  6  ou  8  mètres  plus 
haut  ou  plus  bas  des  travaux  semblables  aux  pre- 
miers,  disposés  de  même,  limités  souvent  de 
même  et  de  même  abandonnés  quand  le  massif 
était  recoupé  en  piliers  qu'il  n'était  plus  possible 
de  diviser;  après  ce  second  travail  on  en  faisait  un 
troisième  semblable  aux  deux  premiers,  puis  un 
quatrième,  jusqu'à  ce  qu'enfin  ,  malgré  l'intervalle 
souvent  considérable,  laissé  entre  chaque  étage  de 
travaux,  une  commotion  sur  un  point,  se  com- 
muniquant dans  l'ensemble,  tout  cetéchafiàudage 
tomba  t,englou  lissan  t  dans  sa  eh  ute  des  richessescon- 
sidérables  qui  servaient  d'aliment  aux  immenses 
incendies  qui  en  étaient  toujours  les  conséquences. 
.  ^^^1  u  '*      Par  ce  mode  d'exploitation  l'on  ne  tirait  pas 
parti  du  cinquième  ou  quart  de  la  richesse  mi« 
nérale  contenue  dans  une  couche  ;  en  effet ,  quelque 
faibles  qu'on  fasse  les  piliers,  même  dans  une 
couche  très-solide,  on  ne  peut  de  cette  manière, 
lors  de  l'ouverture  des  galeries,  enlever  plus  des 
trois  quarts  de  la  tranche  exploitée,  et  comme 
entre  une  tranche  et  celle  qui  la  suit,  on  ne  peut 
laisser  moins  de  trois  fois  l'épaisseur  d'une  tranche, 
il  en  résulte  une  perte  des  ^  du  tout. 

Soit,  par  exemple,  une  tranche  de  deux  mètres 
dans  laquelle  on  ferait  les  travaux  en  quinconce, 
dont  on  ne  prend  que  les  ^  du  charbon,  si  entre 
cette  tranche  et  la  suivante,  il  est  laissé  un  iutcr* 


DES    MINES    DE    HOUIU.E    DE    BLANZT.  28f 

valle  de  6  mètres  inexploité,  et  si  cet  intervallecsC 

Iierdu  par  suite  de  Téboulement,  ainsi  que  les  pil- 
iers de  la  tranche,  comme  cela  arrive  toujours, 
il  en  résultera  que  n'ayant  extrait  que  les  7  du  ^ 
de  la  hauteur  du  massif,  on  aura  extrait  au  plus 
les  7j  du  tout. 

Malgré  les  nombreux  accidents  de  ce  genre 
survenus  dans  l'exploitation  des  couches  de  houille 
à  Blanzy ,  on  n'avait  jamais  pensé  à  lui  substituer 
une  autre  méthode,  et  depuis  bien  des  années,  on 
continuait  à  s'exposer  aux  mêmes  pertes  et  aux 
mêmes  désagréments,  sans  oser  s'y  soustraire  par 
un  mode  plus  économique  et  plus  conforme  aux 
règles  de  1  art  des  mmes. 

La  méthode  des  remblais  était  impraticable, 
comme  je  l'ai  dit,  et  trop  dispendieuse  pour  la 
circonstance ,  il  fallait  un  mode  économique  ;  de 
cette  condition  dépendait  la  réussite  du  système. 

Le  problème  me  fut  proposé  au  commencement 
de  i836 ,  et  avant  la  fin  de  la  même  année,  je 
crus  l'avoir  résolu  de  la  manière  la  plus  satisfai-- 
santé  ;  je  communiquai  mon  projet  à  M.  l'ingé-* 
nieur  en  chef  des  mines  Manès,  dont  les  observa- 
tions judicieuses,  basées  sur  une  longue  pratique 
de  l'art  des  raines,  me  furent  très-utiles,  et  qui 
trouvant  le  mode  conforme  aux  règles  d'une  bonne 
exploitation ,  y  donna  un  entier  assentiment.  J'en 
fis  l'application  dès  le  commencement  de  l'an* 
née  1837.  Continuée  sans  interruption  depuis  lors, 
cette  méthode  s'est  perfectionnée  par  la  pratique, 
et  maintenant  elle  est  devenue  d'un  usage  général 
et  tellement  avantageux ,  même  pour  les  ouvriers 
delà  compagnie,  que  ceux  qui  ont  été  employés 
au  dépilage,  ne  peuvent  presque  plus  être  occupés 
ailleurs,  et  préfèrent  souvent  rester  sans  travail 


^8a  EXPLOITATIOZC   PAR   ÉBOULBMENTS 

que  de  travailler  au  massif  quand  les  dépilages 
leur  manquent.  Voici  en  quoi  consiste  cette 
méthode. 

DispoiitioD  DMt-  Elle  consiste  à  ramener  l'exploitation  d'une 
!î!lî  îît.  ^ÎI  grande  couche  dépassant  5  ou  6  mètres  de  puis- 

yani    dans    leiD  ^   _,        ,    .      r        „.  ,        ,  A    , 

grandeiooQches.sance  a  1  exploitation  dune  couche  de  moindre 

épaisseur,  et  à  en  faire  le  dépouillement  d'une 
manière  complète,  en  remblayant  les  vides  par 
1  éboulement  du  toit. 

Cette  définition  donnerait  une  idée  incomplète 
du  travail,  si  Ion  n'expliquait  que  les  différentes 
tranches  dans  lesquelles  on  aura  préalablement  di- 
visé par  la  pensée  la  grande  couche  pour  en  faire 
Texploitation  successive,  doivent  être  faites  en 
allant  du  haut  en  bas,  c'est-à-dire  à  partir  du  toit 
et  en  se  rapprochant  du  mur,  de  telle  sorte  que 
la  première  comprenne  la  zone  de  4  ou  5  mètres 
d'épaisseur  de  couche,  la  plus  rapprochée  du  toit: 
la  deuxième,  une  2"*  zone  d'une  épaisseur  égale 
ou  à  peu  près  à  la  i**,  et  immédiatement  placée 
au-dessous  d'elle  ;  la  3' une  3^  zone,  parallèle  et  in- 
férieure  aux  deux  autres,  et  se  rapprochant  de 

}>lus  en  plus  du  mur  (à  peu  près  comme  l'indique 
^figure  \,  PL  Vin.) 

Dfvfsion   da     Chacune  de  ces  tranches  est  exploitée  séparé* 
mâMir  5fP\oUa-jiient  comme  une  couche  isolée  dune  puissance 

Ole  en  plutienrt  ,  -1»*  »  1     '^  1 

tranches  parai- égale  pourrait  lêtre,  sans  s  occuper  des  tranches 
îSmine  u^*'c($î?i"f*^rieures  qui  sont  censées  ne  pas  exister,  jusqu'à 
ebe,  eipioUéesce  que  la  1*^  soit  complètement  dépouillée;  alors 
racMsivement^' seulement  on  s'occupe  d'exploiter  la  2%  puis  la  3*, 

A™"dbu**S'''*''*^^  ^^  suite,  en  ayant  soin  de  faire  remplir  les 

vides  de  l'extraction  de  la  i'®  tranche,  par  les  rem- 
blais provenant  de  Téboulemant  du  toit  et  ceux 
des  tranches  inférieures  successivement  par  ces 


DES   MfVSS   1»   HOTJILLB   DB   BLAlfZT.  ^83 

mêmes  remblais  qu  on  fait  descendre  des  travaux 
supérieurs  au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 

Ces  bases  une  fois  établies,  toute  la  difficulté  du  Eipioiutum  ee 
travail  consiste  à  faire  parfaitement  le  dépouille-J^P'*"*'*'®*^*' 
ment  d'une  tranche  qu'on  peut  assimiler  h  une 
coucbe  de  4  ^  5  mètres  de  puissance,  et  à  en  faire 
remblayer  exactement  tous  les  vides  par  l'écrase-* 
ment  du  toit  ;  cette  difficulté  est  grande  dans  cer« 
tains  cas^  mais  n'est  pas  insurmontable  même  dans 
les  terrains  les  moins  ébouleux,  et  une  fois  qu'elle 
est  vaincue,  c'est-à-dire  quand  on  est  parvenu  à 
faire  le  dépouillement  complet  d'une  tranche  et 
quand  les  vides  de  l'extraction  en  ont  été  exacte- 
ment remplis  par  les  remblais  du  toit ,  qui  tom- 
bent seuls  plus  ou  moins  facilement ,  le  dépouil- 
lement des  autres  tranches  et  celui  de  la  masse 
entière  est  assuré  sans  difficulté  sériense  ;  car  Tex- 
ploitation  de  la  première  tranche  devant  com- 
prendre une  grande  surface,  qui  est  celle  du  champ 
d'exploitation,  aura,  suivant  l'importance  de  l'ex- 
traction, une  durée  proportionnelle  à  son  épais» 
seûr,  mais  toujours  très-grande ,  cinq  à  six  ans  au 
moins,  par  exempte,  et  il  doit  arriver, ce  qui  a  lieu 
en  effet,  qu'au  bout  de  ce  long  temps  expiré,  les 
remblais  qui  auront  suivi  l'extraction  et  en  auront 
rempli  tous  les  vides,  seront  tassés  et  se  seront  so* 
lîdinés,  de  telle  sorte  que  lors  de  l'exploitation  de 
la  trandie  inférieure ,  ils  formeront  comme  un 
nouveau  toit  massif  et  résistant  à  cette  nouvelle 
couche,  dont  ih  serviront  aussi  à  remblaver  les 
travaux  lors  de  son  dépouillement. 

Cette  seconde  tranche  ressemble  tout  à  fait,  Eipioiuiion  de 
quand  elle  est  en  exploitation,  à  la  première,  si  cetadeaiiémetraD- 
n'estque  le  toit  s'y  brise  plus  vite  et  en  temps  plus    ** 
opportun  et  plus  convenable  pour  la  facilité  du 


a84  EXPLOITATION    PAR   JÊBOtLBMENTS 

remblayemeDCy  et  qu'en  définitive  le  travail  y  est 
plus  facilement  conduit  et  exécuté. 

11  est  à  remarquer  qu  une  couche  dont  le  char- 
bon e6t  ferme  et  solide,  mais  dont  le  toit  est  ébou- 
leux  y  est  en  pratique  Uen  plus  fiicile  à  exploi- 
ter, d'une  manière  définitive  et  complète ,  qu'une 
autre  couche  de  même  nature  dont  le  toit  est 
très«solide  et  forme  de  gros  bancs  durs,  parce  que 
l'éboulement  de  ce  toit ,  dans  le  cas  où  il  est  schis- 
teux, se  faisant  au  fur  et  à  mesure  de  l'avancement 
du  travail  et  sur  une  petite  étendue ,  est  bien  plus 
facile  &  diriger  et  moins  dangereux  que  lorsqu'il 
comprend  une  surface  considérable;  dans  ce  der- 
PrcMion  «or  le  uier  cas ,  la  pression  qu'exerce  la  masse  des  ro- 

totita  moment    ,         j    -.   •*  i  t        •       ^  -.1  .: 

dft  ion  briie- chers  du  toit  sur  les  massifs  qui  entourent  la  partie 
meni.  ^^  tr^^ÎQ  Je  dépouillement,  est  si  grande  quelque- 

fois que  ces  massifs,  s'ils  sont  découpés,  en  sont 
brisés  et  même  écrasés,  et  qu'il  en  résulte  des 
pertes  notables  de  charbon.  On  a  vu,  sous  l'effet 
d'une  pression  de  ce  genre,  une  galerie  de  2  mètres 
de  section,  ouverte  dans  des  massifs  de  rocher,  et 
placée  à  5  mètres  au-dessous  des  éboulements , 
s'affaisser  et  se  combler  entièrement ,  quels  que 
fussent  le  nombre  et  la  résistance  des  étais  qu'on  eût 
mis  pour  la  soutenir  (^g.  2) ,  tandis  que  sous  des 
toits  peu  résistants,  un  dépilage  peut  se  faire  sans 
craindre  de  nuire  aux  travaux  inférieurs ,  bien  que 
souvent  l'espace  qui  sépare  ces  travaux  ne  dépasse 
pas  un  ou  deux  mètres. 

Devant  ces  faits,  vérifiés  et  confirmés  par  une 
longue  expérience,  tombent  les  objections  les  plus 
spécieuses  faites  à  cette  espèce  de  travail,  k  savoir, 
qu'une  Ibis  la  première  tranche  dépouillée,  ce  qu'on 
admet  comme  facile ,  le  dépouillement  de  la 
deuxième  tranche  devient,  sinon  impossible,  du 


DCS   MlfiîBS   DB    HOUILLE    DE   BLàMZT.  a85 

moins  si  diflicile,  qu'il  ne  peut  être  effectué  qu  im- 
pariaitexnent  et  daus  des  cas  tout  particuliers  ;  il 
est  reconnu  y  au  contraire ,  maintenant ,  que  le  dé- 
pilage  de  la  deuxième  tranche  est  beaucoup  ptoa 
facile  et  peut,  dans  bien  des  cas,  se  faire  aussi 
complètement  que  celui  de  la  première ,  et  cela 
arrive  surtout  quand  le  toit  de  la  couche  est  très- 
résistant,  et  ne  se  rompt  que  sous  une  énorme  pre^ 
sion  et  lorsqu'il  est  découvert  surune  large  sur&ce; 
alors  Vécrasement  de  ce  toit ,  nécessaire  pour  le 
remblaiement  des  vides  de  l'extraction  de  la  pre» 
mière  tranche,  se  &it  longtemps  attendre  et  n'a 
lieu  qu'à  la  dernière  extrémité  >  en  occasionnant 
des  ébranlements  considérables  dans  les  masses  en* 
vironnantes  etdans  la  mine  entière,  quien  est  quel- 
quefoiscompromise,  tandis  quepour  la  aUrancheet 
pour  celles  qui  la  suivent ,  le  brisement  de  ce  toit 
étant  déjà  fait ,  Téboulement  suit  presque  l'enlè* 
vement  de  la  bouille  et  ne  cause  aucun  mouve* 
ment  nuisible  aux  travaux;  dans  ce  dernier  cas, 
il  arrive  souvent  que  l'épaisseur  de  couche  laissée  FtiMapreiaion 
au  toit  des  galeries  préparatoires  pour  supporter  J^J*™^  •" 
les  remblais  de  la  i  '*  tranche  n'est  pas  de  plus  de 
o"*S*5  à  o^^'-jSO,  sans  que  ce  faible  intervalle, 
paraissant  d'abord  insufEsant,  faiblisse  sous  la 
pression  de  ces  remblais  qui  est  nulle  ;  quelque- 
fois même  >  en  préparant  les  travaux  delà  a^  tran- 
che, on  touche  aux  remblais  et  on  les  découvre  sur 
plusieurs  mètres  de  sur&ce,  sans  que  ceuxHîi 
sepancbent  dans  ces  travaux  et  qu'il  s'ensuive  un 
éboulement  ;  ce  fait  a  été  remarqué  dans  le  puits 
de  la  Ckirrière  et  de  Lude  n""  3  ,  loi*s  du  dépouil- 
lement de  la  a'  tranche,  et  il  a  fallu,  pourootenir 
le  déversement  des  remblais  d'un  étage  dans  l'au- 

trei  le  découvrir  sur  une  surface  a^çz  considérable* 


:i86  BZPLOITATIOlf  FAR   ÉBOULIKEKTS 

Lorsque  j*entrepris,  en  i837,ledëpî1ement  des 
travaux  supérieurs  de  la  mine  de  la  Carrière  (au 
Montceau) ,  et  que  je  me  proposai ,  pour  TefFec- 
tuer,  d'employer  la  méthode  d'ébouiement  du  haut 
en  bas ,  et  par  tranches  successives ,  tous  les  ingé- 
BÎeursauxquelsjecommuniquai  mon  pro)et,furen€ 
d'avis  qu  il  n'y  avait  qu'une  difficulté ,  celle  d'ex- 
ploiter les  tranches  inférieures  à  la  première,  mais 
que  cette  difficulté  leur  paraissait  si  grande,  qu'il 
était  imprudent  de  tenter  de  ki  surmonter  ;  il  pa- 
raissait à  tous  que  le  dépilage  supérieur  une  fois 
achevé ,  ce  qu  on  admettait  comme  facile  en  y 
appliquant  une  bonne  méthode ,  et  une  fois  les 
rochers  du  toit  brisés  et  éboulés ,  il  ne  serait  pas 
possible  d'ouvrir  au-dessous  de  lui  de  nouveaux 
travaux  sans  laisser  entre  eux  et  ce  dépilage  une 
grande  épaisseur  de  charbon  massif,  et  que,  quelle 
que  fut  l'épaisseur  de  ce  massif  lai5sé  intact,  ja- 
mais on  ne  pourrait  parvenir  à  l'enlever  tout  entier 
lors  du  dépouillement;  une  épaisseurde  4^5  mè- 
tres, interposée  entre  les  deux  travaux,  paraissait 
tout  à  fait  insuffisante ,  et  une  épaisseur  plus  con- 
sidérable devait  entraîner  de  grandes  pertes  de 
charbon  par  la  difficulté  et  le  danger  du  travail 
d'abattage.  Quant  h  moi,  j'étais  dans  la  convie* 
tion  que  le  dépouillement  de  la  tranche  inférieure 
était  au  moins  aussi  facile  que  celui  de  la  pre* 
mière  tranche ,  et  qu'un  intervalle  entre  les  deux , 
de  3  à  à  4  mètres ,  était  suffisant  pour  faire  sans 
crainte  d'éboulement  les  travaux  préparatoires  in- 
férieurs, et  cette  conviction,  basée  sur  la  con- 
naissance parfaite  des  lieux  et  sur  une  longue 
pratique  de  Texploitation  des  mines,  me  porta  à 
ne  pas  trop  facilement  abandonner  un  projet  ]ong<- 
temps  médité ,  pour  me  ranger  de  l'avis  de  pen- 


DES   MINES   DE    HOUILLE    DF   BL4NZT.         367 

sonnes,  sans  doute  très-recommandables  par  l*in- 
l'intelligence  et  le  talent,  et  dont  les  conseils, 
dans  cette  circonstance,  étaient  désintéressés, 
pleins  de  bienveillance  pour  moi ,  mais  qui  nV 
vaient  pas,  comme  moi,  fait  des  difficultés  de  Vex- 
ploitation ,  Fétude  de  toute  leur  vie ,  et  je  pei*sé« 
verai  dans  l'application  de  mon  système,  que 
M.  Manès  seul  approuva,  en  me  soutenant 
de  ses  conseils  et  de  son  expérience;  comme  dait> 
leurs  cette  application  devait  être  un  chan* 
gement  total  des  moyens  précédemment  em« 
ployés  et  un  bouleversement  complet  des  idées 
reçues  en  exploitation ,  d'après  lesquelles  le 
dépouillement ,  dans  tous  les  cas ,  pour  être 
complet ,  économique  et  sur^  doit  être  fait  de 
bas  en  haut  ^  et  comme  en  définitive  cette  appli* 
cation  de  mon  système  pouvait,  si  elle  ne  réussis- 
sait pas,  compromettre  1  avenir  d'une  grande  mine 
dont  l'économie  m'était  confiée  et  engager  ma  res* 
ponsabilité  morale,  je  voulus  en  faire  l'essai  sur 
une  partie  isolée  des  travaux,  et  je  choisis  pour 
cela  le  cas  le  plus  défavorable,  celui  où  le  dépouil- 
lement de  la  deuxième  tranche  s'effectuerait  pres- 
que aussitôt  après  celui  de  la  tranche  supérieure 
et  avant  tout  tassement  des  remblais  nouvellement 
tombés. 

Cet  essai  me  confirma  ce  que  je  savais  par  Tob-  Enaimr  la  ré- 
servation et  Texpérience,  que  s'il  faut  une  grande  jJ^'^JJ^  ^Suaîîd 
solidité  aux  masses  environantes  pour  résister  auxtei  remblais soot 

tressions  énormes  du  toit  au  moment  où  il  se^"'^^* 
rise  pour  remplir  les  vides  de  Textraction ,  une 
épaisseur  de  moins  d*un  mètre  dans  des  charbons 
durs,  comme  ceux  de  filanzy ,  est  suffisante  pour 
soutenir  toute  la  masse  des  remblais  une  fois  que 
réboulement  est  terminé  et  que  les  remblais  sont 


:288  EXPLOITATION    PAR   EBOULE UENTS 

en  repos  ;  je  poussai ,  en  eflfet ,  deux  galeries  ho* 
rizontales  de  i  mètres  chacune  de  largeur  et  dis- 
tantes Tune  de  iautre  de  1 6  mètres  sous  la  partie 
dépilée  et  remblayée  en  laissant  environ  2  mè- 
tres de  massif  entre  cette  partie  et  le  plafond 
de  mes  galeries;  la  solidité  de  ces  dernières  fut 
complète  y  jusqu*à  ce  qu'elles  fussent  arrivées  elles» 
mêmes  à  la  limite  où  devait  commencer  le  dé- 
pouillement des  massif  laissés  au-dessus  d'elles 
et  entre  elles;  alors  je  pus  faire  ce  dépouillement 
eaenlevtint  l'^ySo  de  l'épaisseur  des  a  mètres  d'in- 
tervalle laissés  au  plafond  des  galeries,  et  pratiquer 
une  excavation,  ayant  16  mètres  de  largeur  sur  20 
métrés  de  longueur  cnvii-on ,  avant  que  le  faible 
toit  de  o*",5o  d  épaisseur  en  charbon  laissé  à  l'ex- 
cavation se  rompit  et  déversât  les  remblais  supé- 
rieurs dans  les  vides  înférieurs(/?^.  3  et  ^^PLFIIl)* 
Cedéversementsefitassezlentement  d'ailleurs  pour 
me  faire  croire  que  dans  un  cas  plus  favorable  que 
celui-là,  je  l'obtieudrais  quand  je  voudrais  et 
quand  le  oesoin  du  travail  l'exigerait.  J'avais  ainsi 
réussi  à  faire  sans  danger  sous  des  travaux  nouvel- 
lement éboulés  et  remblayés  par  Téboulement , 
un  travail  préparatoire  et  un  dépouillement  assez 
complet  pour  m'encourager  à  en  tenter  l'applica- 
tion en  grand. 
Am^UcaUon  eo  Cette  application  fut  faite ,  en  1 84 1  >  tant  à 
Sîôde  par^ébou-^ucie  u"*  2  quau  puits  de  la  Carrière,  et  elle  se 
leracfii  QUI  Iran- continue  depuis  d'une  manière  satisfaisante  et  sans 

autres  mconvenienls  que  ceux  que  je  signalerai 
plus  tard ,  et  qui  sont  une  conséquence  ou  de  la 
défavorable  disposition  des  lieux  ou  de  la  mau* 
vaise  exécution  du  dépouillement  supérieur,  mais 
non  du  vice  de  la  méthode. 
Ainsi»  dans  les  deux   exploitations  dont  je 


DES   MimiS   DE   HOUILLE    DE    BLARZT.         2S9 

viens  de  parler,  on  opère  depuis  trois  ans,  sans 
aucune  difficulté  et  sans  perte  sensible  de  charbon 
comme  sans  plus  de  danger  pour  les  ouvriers  que 
dans  un  travail  en  massif^  un  dépouillement  ou 
dépilage  au-dessous  de  travaux  précédemment 
dépilésy  oui  comprend  6  mètres  d^épaisseur.  La 
manière  dont  s'enectue  ce  travail,  d*abord  si  re- 
douté et  maintenant  si  recherché  des  ouvriers 
parce  qu'il  est  lucratif,  est  la  même  que  celle  qui 
est  employée  au  dépouillement  supérieur  et  elle 
est  fortsimple:  je  vais  tâcher  delà  faire  connaître. 

Si  la  masse  exploitable  est  divisée  dans  le  sens  DéM\  do  trtran 
du   gisement   en    tranches  naturelles   inclinées  J^^p"*^®»  jj 
comme  la  couche  et  parallèles  &  sa  surface  par  des  première  tranche 
veinules  de  schiste  appelées  barres ,  de  manijfc  k  fi Hîem "(dil?i 
former  plusieurs  parties  stratifiées,  d'une  épais* «ton de i« coarbe 
seur  de  3  à  6  mètres,  qu'on  puisse  exploitersépa-^'*^^^J^' 
rément,    on  adopte  ces  divisions  qui  facilitent p*^^|«<  ^per- 
l'abattage  et  le  triage  du  charbon,  et  qui  dirigent 
les  ouvriers  dans  la  conduite  de  leur  travail ,  Ton 
s'établit  dans  la  division  qui  est  immédiatement 
sous  le  toit,  pour  y  faire  les  travaux  prépara- 
toires, comme  on  les  ferait  dans  une  couche  iso- 
lée de  même  puissance. 

Ces  travaux  préparatoires  consistent  ordmaire-* 
ment  en  une  série  de  galeries  parallèles  et  hori- 
zontales poussées,  dans  le  sens  de  la  direction  , 
à  lo  mètres  les  unes  des  autres,  et  découpant  le 
massif  exploitable  en  piliers  rectagulaires  de  lo 
mètres  de  largeur  et  de  5o  à  i  oo  mètres  de  Ion-* 
gucur  environ  ;  ces  galeries  s'appuient  sur  le  plan 
de  division  des  tranches ,  ne  comprennent 
que  deux  mètres  de  la  hauteur  de  la  tranche,  et 
supportent  toute  l'épaisseur  de  charbon  excédant 
ces  Jeux  mètres  ;  elles  ont  de  3  à  3  mètres  de  Jar- 


3^0  UPLOITATION  PAR   ÉBOtLlMBHTS 

Seur ,  et  ne  communiquent  entre  elles  que  par 
e  rares  traverses  nécessaires  pour  la  circulation 
de  l'air. 

Si  la  mine  n'offre  pas  ces  divisions  naturelles 
dont  nous  avons  parlé ,  on  les  fait  par  la  pensée 
et  on  les  suit  régulièrement  comme  si  elles  exis- 
taient. 

Ainsi,  par  exemple ,  pour  une  couche  de  i5 
mètres  de  puissance,  qui  est  à  peu  près  celle  des 
couches  de  Lucie  et  du  MontceaUy  imaginons 
qu'il  existe  dans  cette  masse  une  division  natu- 
celle  de  5  en  5  mètres  par  des  veinules  de  schiste 
qui  la  partagent  en  trois  couches  de  5  mètres  ;  ce 
serait,  je  crois,  vu  la  dureté  et  la  ténacité  de  ces 
ch#bous,  la  division  la  plus  avantageuse  pour 
l'exploitation  :  on  s'établirait  dans  la  première 
partie,  celle  qui  est  immédiatement  sous  le  toit; 
on  y  ferait  les  travaux  préparatoires  et  de  dépi- 
lage ,  puis  une  fois  le  dépouillement  terminé  et  le 
remblayement  des  vides  fait,  par  suite  de  Técra-- 
sèment  du  toit ,  on  passerait  à  la  deuxième  partie 
qu'on  préparerait  et  qu'on  dépilerait  de  même , 
puis  enfin  à  la  troisième  partie  qui  serait  celle 
s'appuyant  sur  le  mur  dont  les  travaux  prépara- 
toires et  de  dépilâge  ne  devraient  suivre  ceux  de  la 
deuxième  partie,  qu'après  que  cette  dernière  au- 
rait été  comme  la  tranche  supérieure  complé* 
naent  remblayée  par  les  remblais  supérieurs. 

A  Lucie ,  la  division  n*est  pas  aussi  exacte  que 
je  l'ai  supposé,  mais  elle  se  prête  également  bien  k 
l'exécution  du  travail  sommairement  expliqué  ci-> 
dessus  La  couche  de  1 5  mètres  est  divisée  par  deux 
veinules  schisteuses,  en  trois  parties,  la  première 
de  4"'>So  d'épaisseur  comprise  entre  le  toit  et  la 
première  barre  schisteuse,  la  deuxième  de  i^^So 


DES   HINSS   DE  UOUILLB   DE   EUMY.         agi 

d'épaisseur  comprise  entre  les  deux  barres  »  oifia 
la  troisième  de  8  à  9  mètres  environ  comprise 
entre  la  deuxième  barre  et  le  mur.  On  peut,  dans 
ce  cas ,  considérer  la  première  partie  de  4"'t5o 
comme  pouvant  former  une  division ,  et  les  deux 
autres  comme  pouvant  être  partagées  en  deux 
divisions ,  l'une,  qui  comprendrait  les  5  ou  6  mè« 
très  les  plus  près  du  mur,  et  l'autre  toutcequi 
reste  de  la  couche  entre  cette  dernière  et  la  divi* 
sion  supérieure. 

Alors  y  dans  la  première  partie  comprise  entre  y^n^ 
la  première  barre  et  le  toit ,  on  s'établit ,  comme  pr^Muratoiref. 
on  le  ferait  dans  une  coucbe  isolée  de  4"'95o,  en 
dirigeant  des  galeries  de  deux  mètres  de  hauteur 
et  de  3  mètres  de  laideur  suivant  le  mur  et  en 
laissant  au  plafond  des  galeries  3",5o  d'épaisseur 
de  charbon  intact.  Ces  galeries ,  disposées  dans 
Tordre  le  plus  convenable,  pour  le  roulage  et 
l'ai  rage  de  la  mine ,  sont  poussées  dans  tous  les 
sens  de  manière  à  diviser  toute  l'étendue  du 
champ  d'exploitation  en  piliers  rectangulaires  de 
5o  à  100  mètres  de  longueur  et  de  10  mètres  de 
largeur.  La  longueur  des  piliers  dépend  des  be* 
soins  présents  de  l'exploitation  au  moment  du 
travail  préparatoire.  Si  l'airage  est  facile  et  l'ex- 
traction peu  active,  on  doit  laisser  à  ces  piliers  la 
plus  de  longueur  possible,  parce  qu'ils  offrent  bien 
plus  de  solidité  et  se  prêtent  bien  mieux  à  un  dé-* 
pouillem^it  complet. 

Dans  la  mine  de  Lucie ,  la  couche  inclinée  de 
i5  degrés  s'étend  à  de  grandes  distances  de  cha- 
que côté  du  puits  sans  interruption  grave  dans  son 
allure:  on  a  ouvert  dans  cette  couche  plusieurs 
étages,  distants  les  uns  des  autres  verticale* 
ment  de  10  mètres  environ  et  communiquant  au 


2Q2  BXP]:X>1TATI0N   PAR   ÉBOCJLEMBNTff 

puits  d*extraction  par  des  galeries  à  travers  bancs 
servant  d'accrochage.  L'intervalle  existant  entre  un 
étage  et  un  autre  en  suivant  l'inclinaison  de  la 
couche  est  d'environ  5o  mètres  ;  cet  intervalle  est 
partagé  en  piliers  de  lo  mètres  de  largeur  par  des 
galeries  de  direction  débouchant  toutes  dans  une 
galerie  inclinée  qui  sert  de  voie  de  roulage  et  dans 
laquelle  est  établi  un  plan  incliné  automoteur, 
desservi  par  un  tour  à  manivelle  muni  d'un  frein. 
Chacune  des  galeries  est  munie  d'un  chemin  de 
fer  comme  la  voie  de  roulage ,  et  sert  réellement 
de  voie  de  roulage  pour  le  niveau  auquel  elle  est 
ouverte  ;  le  service  sur  le  plan  incliné  se  fait  avec 
des  chariots  porteurs,  qui  reçoivent  les  chariots 
chargés  dans  les  différentes  galeries  et  au 
*  moyen  desquels    ils   sont  descendus    à  la  voie 

de  roulage  inférieure  et  de  là  roulés  au   puits 

(jig.  5,  FI.  riii). 

Quand  on  est  arrivé  avec  les  travanx  ainsi  pré- 
parés à  la  limite  du  champ  d'exploitation,  on 
commence,  par  les  parties  les  plus  éloignées  du 

{>uits,  le  dépouillement  des  piliers  et  des  massifs 
aissés  au  plafond  des  galeries, 

Promierd^pîfagft     Ce  dépouillement  est  une  chose  très-délicate  ; 

rieur ^"**^**"^  il  exige  des  ouvriers  qui  le  font  une  attention  et 

un  soin  extrêmes  ;  il  devient  trè^-facile  et  n'offre 
réellement  pas  plus  de  danger  qu'un  travail  pré- 
paratoire en  massif,  quand  les  ouvriers  sont  ex- 
périmentés ou  se  conforment  aux  indications 
d'un  chef  praticien  et  exact.  Il  consiste  à  dépouil- 
ler complètement  de  charbon  la  partie  de  couche 
en  exploitation  au  fur  et  k  mesure  qu'on  se  rap- 
proche du  puits  et  que  les  éboulements  s'opè- 
rent, sans  permettre  qu'aucun  éboulement  n'en- 
vahisse les  tailles  d'abattage  et  n'occasionne  dus 


DES  MINES   DE   HOUILU  M   BLÀRZT.         2^ 

pertes  de  chariM>a  qu'on  doit  toujours  éviter.  £n  gé- 
néral on  s'y  prend  de  la  manière  suivante  :  suppo- 
sons f  fig.  5,  que  la  ligne  AB  soit  la  limite  naturelle 
des  travaux  préparatoires  du  côté  de  Test,  soit  que  le 
dépouillement  les  ait  ramenés  à  cette  ligne,  soit 
qu'ils  aient  été  arrêtés  àun  accident  qui  les  termine 
de  ce  côté  :  Le  pilier  supérieur  ahcd  est  attaqué 
le  premier  par  son  extrémité  cd^  sur  une  hau- 
teur de  a  mètres  seulement  égale  à  celle  de  la  ga- 
lerie préparatoire  à!hcd!  servant  de  voie  de  rou- 
lage supérieure ,  de  manière  à  reculer  l'extrémité 
du  pilier  de  cd  en  ej\  alors  il  existe  un  vide  dd^eg 

3 non  fait  solidement  boiser  avec  des  bois  posés      Boin^e 
ebout  et  assez  près  les  uns  des  autres  pour  em-     des  tailles. 
pécher  toutébouiement  du  toit  ;  les  bois  sont  pla- 
cés au  fur  et  à  mesure  de  l'abattage  et  disposés  en 
lignes  parallèles  à  celle  suivant  laquelle  se  fait 
cet  abattage. 

Avant  d'entailler  plus  avant  le  pilier  ahcdy  Auaqoe  da  pia- 
on  attaque  à  coups  de  mine  le  plafond  de  Texca-    fond  ourabai- 
vatîon  le  long  de  la  ligne  AB,  de  manière  à  dé-    ^*^'^' 
couvrir  le  toit  sur  une  largeur  de  3  ou  3  mètres 
et  sur  toute  la   longueur  ddi\  pour  cela  il  faut 
enlever  la  première  ligne  de  bo}s  debout  qui  sou- 
tiennent ce  plafond. 

Dans  cet  état  de  choses ,  le  dépilage  est  ouvert , 
et  il  ne  reste  plus  qu'à  continuer  un  travail  désor- 
mais facile  et  r^uller  avec  les  précautions  que  je 
vais  indiquer. 

Le  toit  de  la  couche,  découvert  sur  une  largeur 
de  a  ou  3  mètres,  n'est  généralement  psis  assez 
faible  pour  se  briser  et  tomber;  il  faut,  pour  ame- 
ner ce  résultat  qui  est  essentiel,  élargir  l'excava- 
tion, ce  qui  se  fait  en  reculant  successivement  le 
pilier  et  f  entaille  du  pli^ond  que  j'appellerai  m- 
Tomt  FI,  1844.  ao 


0^4  EKPliOITATION   PAB   ÉBOULEVBMTS 

battage f  d'une  quantité  égale ,  de  manière  à  avoir 
toujours  entre  1  avancement  du  pilier  et  celui  du 
rabattage  une  distance  de  4  ^  5  mètres  au  plus. 
Habituellement  les  tranches  que  Ton  enlève  au 
pilier  sont  de  deux  mètres  et  la  tranche  du  rabat- 
Enlèreipent  dei  tage  qui  suit  est  aussi  de  deux  mètres  ;  b  chaque 
iJ^'Jj^jJjlJJJ"^  tranche  que  Ton  prend  au  rabattage,  on  sort  une 
ligne  de  bois  qu'on  pose  à  la  place  de  la  tranche 
de  pilier  correspondante.  Il  reste  toujours  ainsi  en 
place  deux  lignes  au  moins  de  bois  verticaux  pour 
supporter  la  partie  du  plafond  ou  rabattage  qui  est 
en  saillie  de  4  mètres  sur  le  pilier,  eiqui  sont  desti- 
nées, non-seulement  à  rendre  Tabattage  des  parties 
élevées  plus  facile,  mais  principalement  à  mettre  à 
couvert  les  ouvriers  de  tout  éboulement  prove- 
nant du  toit  :  c'est  sous  cette  couverture,  rendue 
parfaitement  solide  dans  tous  les  cas  par  les  nom- 
breux boisages,  presque  toujours  inutiles  qui  la 
soutiennent,  que  travaillent  en  toute  sûreté  les 
ouvriers  qui  reculent  le  pilier  et  ceux  qui  abat* 
tent  le  plafond*  Tout  ce  dernier  travail  se  fait  è 
la  poudre  en  disposant  les  coups  de  mine  suivant 
les  directions  a:,jr^  de  la^^.  6,  PL  f^III. 

£n  continuant  sfinsi  de  ramener  en  même  temps 
le  pilier  et  le  rabattage  qui  le  suit ,  les  mineurs 
arrivent  à  un  dépouillement  complet  de  la  masse 
aa'dd\  Pendant  que  se  fait  ce  dépouillement, 
on  peut  commencer  celui  di|  pilier  dV  éd'  qtfi 
lui  est  immédiatement  inférieur,  et  quand  ce 
dernier  est  asset;  avancé ,  on  peut  entrepi*endre 
celui  du  pilier  suivant  a^^Vt^d^'  qui  lui  est  infé^ 
rieur,  et  ^iuside  suite,  etavoir  de  la  sorte  amant  de 
dépilages  en  train  qu'il  y  a  de  galeries  de  diree-- 
tion  otiv«rt^  d'un  coté  du  montage  au  plan  in«> 
^linéPD.     . 


DB8   MIK£8   DE  BDOILLE    DE    BLANZY.        SqS 

Si  les  travaux  sont  disposés  de  telle  sorte  qu'il 
soit  possible  de  faire  en  même  temps  le  dépouil- 
lement des  massifs  découpés  de  l'autre  côté  du 
plan  incliné ,  il  se  fait  de  la  même  manière. 

Ce  qui  a  lieu  pour  la  partie  est  de  la  mine  peut 
avoir  lieu  également  pour  la  partie  ouest  y  ou.  toute 
autre  partie  où  les  travaux  préparatoires  seraient 
aclievés.  Ainsi ,  on  peut  arriver  à  un  dépouille- 
n^ent  complet  de  la  coiiche  ou  tranche  de  4°'y5o  d'é- 
paisseur sur  une  surface  considérable ,  sur  toute 
celle  enfin  qui  a  été  assignée  au  champ  d'exploi- 
tation,  tout  en  maintenant  l'extraction  en  très- 
grand?  activité. 

Ce  n'est  que  quand  le  dépouillement  de  cette 
couche  est  achevé  sur  loute  cette  surface ,  alors 
que  le  toit  brisié  sur  toute  son  étendue  et  dans 
tous  les  sens  s'est  éboulé  sur  les  vides  de  l'extrac'- 
tion  f  et  que  ces  vides  ont  été  exactement  remplis 
par  les  remblais  fournis  par  l'éboulement ,  et  que 
ces  remblais,  enfin,  par  leur  ancienneté,  leur  pres- 
sion et  leur  force  de  cohésion  se  sont  tassés,  et  soli- 
difiés de  manière  à  former  une  masse  compacte  et 
adhérente,  que  l'on  doit  penser  à  entreprendre  les 
dépila^  inférieurs, 

Nous  verrons  que  toutes  ces  conditions  étan^ 
satisfaites ,  le  dépilage  inférieur  n'ofifre 
pas  plus  de  difficulté  que  le  premier  dont  nous 
venons  de  parler,  et  qu'on  peut,  de  cette  manière, 

Crvenir,  sans  grandes  difficultés ,  à  un  dépouil- 
neni  presque  complet  d'une  couche  puissante. 
Auparavant ,  je  dois  donner  quelques  détails  qui 
sent  n^essaires  pour  bien  comprendre  le  méca- 
nisme du  travail. 

Afin  de  retenir  les  remblais  sur  les  pentes ,  de    DUposkiom 
le$  empêcher  d'avancer  dans  les  tailles  d'abattage 


accenoirci. 


âg6  EXPLOITATION   PAR   ÉBOULEMENTS 

et  de  faciliter  leur  tassement ,  on  est  obligé  sou- 
vent de  faire  avec  les  matériaux  solides  dont  ils  se 
composent  des  murs  de  soutènement  et  des  massifs 
capables  de  ré&ister  tant  à  la  pression  du  toit,  qu'aux 
poussées  latérales  qui  suivent  les  éboulements. 
Mura  Ces  murs  sont  faits  au  haut  des  montages  M, 
d€réboai€ineDi.]vi'^  W  (Jig.  7,  PL  IX)  toutes  les  fois  que  ces der- 
niers  sont  dépassés  par  le  dépilage  supérieur,  et  ils 
ont  pour  but  dans  ce  cas  :  i*"  d'arrêter  l'écoulement 
des  remblais  dans  le  montage  et  dans  la  galerie 
inférieure;  :3i*  d'intercepter  en  cas  d'incendie, 
Mon  d'airage.   toute  communication  entre  cette  partie  dépilée  et 

les  autres  travaux  ;  ils  sont  dans  ce  cas  enduits  de 
terre  argileuse  et  bien  entretenus.     . 

Les  murs  faits  dans  les  chantiers  mêmes  des 
mineurs,  n'ont  pas  d'autre  but  que  d'éloigner  les 
éboulements  du  front  de  la  taille  ;  ils  sont  moins 
soigneusement  faits  que  les  autres  et  n'ont  souvent 
qu'un  mètre  ou  deux  de  hauteur  sur  l'^ySo  d'é- 
paisseur. 

Quand  le  feu  se  manifeste  dans  un  chantier,  ce 
qui  est  rare,  mais  arriVe  quelquefois  après  un 
grand  éboulement,  il  est  très-facile  de  s'en  ga* 
rantir;  les  murs  des  traverses  ou  des  montages 
étant  enduits  avec  delà  terre  mouillée,  on  vide 
le  chantier,  après  en  avoir  retiré  le  charbon  et  les 
bois  qu'il  est  possible  d'enlever;  l'on  en  ferme 
l'entrée  par  un  mur  X  fait  entre  les  deux  massifs 
adjacents ,  puis ,  suivant  la  ligne  XY,  on  ouvre  un 
nouveau  chantier  de  dépilage  que  l'on  tient  sé- 
paré de  l'ancien  par  un  petit  massif  laissé  intact 
entre  les  deux,  et  une  fois  éloigné  du  foyer  de 
l'incendie,  on  continue  comme  auparavant. 

Les  incendies  sont  les  plus  graves  inconvénients 
de  ces  sortes  de  travaux  par  éboulement,  à  cause 


DBS   MINES    DE   HOUILLE    DB  BLANZT.         397 

des  d^agements  de  mauvais  air  qu'ils  occasion- 
nent, et  qui  font  que  malgré  lairage  le  mieux 
entendu  et  le  plus  actif,  on  ne  peut  souventconti- 
nuer  le  dépouillement  sans  perte  considérable  de 
charbon.  Cependant ,  on  peut  dire  que  jusqu'ici 
à  Blanzy,  surtout  pendant  Texploitation  de  la 
première  tranche,  ils  n'ont  pas  sensiblement  nui 
au  travail,  ou  ^ont  occasionné  que  des  pertes  peu 
sensibles,  même  dansTexploitation  de  la  deuxième 
tranche. 

Jaurai  donc  Foccasion  de  revenir  sur  ce  sujet, 
lors  de  l'exposition  du  travail  de  la  deuxième 
tranche  où  il  sera  plus  naturellement  placé  ;  je 
reprends  la  suite  des  explications  nécessaires  à 
l'intelligence  du  travail  de  dépilage  dans  tous  ses 
détails. 

Je  pense  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  démontrer  ^^Î22ncc*/1e^ 
l'avantage  d'attaquer  la  masse  par  la  partie  supé-'  pouiii^ment  par 
rieure  plutôt  que  par  la  partie  inférieure  ;  il  est  J^rfeSS?*  *"* 
certain  (et  les  personnes  les  moins  versées  dans  la 
matière  le  comprendront  )  que  dans  une  couche 
puissante  horizontale  ou  inclinée ,  si  au  lieu  d'ex- 
ploiter premièrement  la  tranche  supérieure  et 
supportant  le  toit ,  on  eût  commencé  par  celle 
qui  repose  sur  le  mur  ou  la  plus  inférieure,  le 
moindre  éboulement  occasionné  dans  les  travaux 
eût  amené  le  bouleversement  des  parties  non  ex- 
ploitées, et  en  eût  rendu  l'exploitation,  si  non 
tout  à  fait  impossible,  du  moins  extrêmement 
difficile  et  périlleuse  ;  il  tombe  sous  le  sens  que 
dans  ce  cas,  leschantiers  pouvant  avoir  une  grande 
hauteur  et  les  excavations  une  étendue  considé-^ 
rable,  avant  que  Tébouiement  arrive,  il  ne  doit 
point  y  avoir  de  sûreté  pour  des  ouvriers  exposés 
alors  k  des  dangers  certains ,  imminents ,  qu  il  est 


agS  ÈXPU>ltATlOfr  PAR  âBbULBMtfvM 

difficile  de  reconnaitre ,  et  qu*une  fois  Téboule* 
ment  venu ,  il  doit  s  en  suivre  d'énorme»  pertes 
de  riche^es  qu  on  ne  peut  éviter  et  de  vastes  in-* 
cendies  dont  il  n'  est  plus  possible  de  se  garantir  ; 
tandis  qu'en  entreprenant  le  travail  par  la  partie 
supérieure  et  en  ne  donnant  à  chacune  des  tran- 
ches dans  lesquelles  on  a  divisé  la  masse,  qu'âne 
épaisseur  convenable  Jes  éboulements  ne  peuvent 
affecter  en  rien  le  massif  laissé  intact  au*dessous; 
les  incendies  s'ils  se  déclarent,  peuvent  être  faci- 
lement limités  et  éteints  même ,  en  y  empêchant 
l'accès  de  l'air;  les  ouvriers  peuvent  y  être  mis  à 
l'abri  de  tout  danger,  puisqu'ils  marchent  sur  un  sol 
ferme  et  intact ,  qu'ils  atteignent  avec  leurs  outils 
les  plus  grandes  hauteurs  de  l'excavation  et  peu- 
vent y  mettre  des  étais  ;  enfin,  il  ne  peut  y  avoir  de 
richesse  perdue,  que  celle  qui  est  renfermée  dans  la 
tranche  en  exploitation  dont  les  ouvriers  n'auraient 
pas  tiré  bon  parti ,  mais  jamais  cette  perte  ne 
pourrait  s'étendre  aux  parties  inférieures^ 

Le  travail  de  dépouillement  de  haut  en  bas, 
alors  qu'il  a  lieu  par  éboulement,  est  évidemment 
le  plus  avantageux  ;  si  Ton  ne  peut  employer  les 
remblais ,  il  est  donc  le  seul  convenable  dans  ce 
cas;  reste  à  expliquer  pourquoi  il  s'exécute  en 
deux  fois  pour  chaque  tranche  ou  pourquoi  l'on 
fait  précéder  de  quelques  mètres  l'enlèvement  da 
rabattage  par  celui  du  pilier. 
Pim  griDde  fii-  Le  but  de  cette  double  opération  est,  comme  je 
cUité  da  traTaii.  l'^i  dit ,  de  mettre  constamment  les  ouvriers  à 

l'abri  de  tout  accident  provenant  des  éboulements^ 
çt  de  faciliter  le  dépouillement  d'une  masse 
aussi  considérable,  qui  se  ferait  incomplètement 
en  une  seule  fois.  En  effet ,  quand  les  mineurs 
sapent  le  pilier  sur  toute  sa  largeur  et  sur  la  hau- 


leur  de  a  mètces  saulcmeott  Ub  élayeai  f6« 
gulièremeot  le  plafiond  de  charbon  qu'ils  laiaaeat 
au  toit,  et  peuirent  aous  ceplafiMid,  rendu  de 
cette  manière  très-soUdei  trayaiUer  en  toute  sûreté 
comme  ils  le  feraient  ^n  plein  masaif;  ensuite  lor»^ 
qu'ils  font  tomber  l^rabattage,  la  direction  qu'ils 
donnent  à  leur  coups  de  mine,  leur  permet  en- 
core de  rester  constamment  à  Tabri  du.  danger 
provenant  d'éboulements  en  travaillant  à  couvert. 
sQ||slemèmeplafond,ainsiauonlevoitparles/î^.& 
et  9,  PL  IX}  enfin  quand  la  chute  du  rabattage  a  lieu  ,     . 

le  charbon  qui  en  provient,  descend  sur  la  pente 
du  talus  des  remblais  existants ,  et  vient  aux  pieds 
du  mineur  se  faire  ramasser  sans  difficulté  et  se 
faire  charger  par  les  rouleurs,  sans  les  obliger  de 
s'avancer  au  aelà  de  la  partie  solide  sops  laquelle 
ils  sont  à  couvert;  aussi  est-il  à  remarquer  que 
depuis  que  les  ouvriers  se  sont  exercés  à  ce  travail 
et  en  ont  pris  Thabitude,  il  leur  arrive  moins 
d'accidents  que  dans  un  travail  en  miassif,  soit 
qu'ils  travaillent  avec  plus  de^précautions  et  de 
soins  ou  soient  plus  habiles,  soit  que  réellement    piub  grande 

ils  soient  moins  exposés  par  des  éboulementsqulls    .  '^^^ 

,  r         r  >,  des  oavrten. 

attendent  et  provoquent,  que  par  ceux  qui  leur 
arrivent  sans  être  attendus  quand  ils  travaillent 
au  massif. 

Cette  disposition,  outre  l'avantage  qu^elle  a  de 
faciliter  remëveraent  des  charbons  et  a  abriter  les' 
ouvriers  contre  le  danger  des  éboulements,  se  prête 
merveilleusement  à  un  roulage  intérieur,  facile 
et  économique,  car  c'est  toujours  entre  les  bois 
qui  supportent  le  rabattage  et  sous  ce  rabattage 
même ,  en  longeant  le  front  de  taille  du  pilier, 
que  passe  la  voie  de  roulage  desservant  le  chantier, 
et  il  serait  difficile  de  l'établir  d'une  manière  sûre 


3oO.  SZFLOITATIOW   PAR    ÉMHÏLEIEENTS 

ailleurs*  Cette  partion  de  la  voie  de  roulage  est 
mobile  comme  le  pilier  dont  elle  suit  lemouvement 
de  retraite,  se  démontant  et  se  reposant  plus  en 
.arrière  chaque  fois  que  les  bois  extrêmes  du  ra* 
battage  sont  changés  et  rapportés  sur  le  front  de 
la  taille.  • 

dutr«vàu         ^  P^"®  grand  avantage  du  mode  de dépilage 
de  dépUage.    par  éboulement ,  l'avantage  matériel  incontestable 
et  déterminant  pour  Blanzy ,  est  Téconomie  qu'il 
occasionne  sur  le  prix  de  revient.  * 

ATanUge  L'abattage  de  la  houille  dans  les  travaux  prépa- 

qu il  procure         ^    .  o^  #       ^  m      *    i- 

«nourrien.  ratoires,  coûte  moyennement  osirtD  1  hectolitre 
comble;,  les  ouvriers  dans  ce  travail,  gagnent 
au  plus  :3i  fr.  par  journée  de  huit  heures  de  travail 
effectif.  Dans  les  dépilages,  l'hectolitre  de  houille 
revient  h  o^o83,  et  les  ouvriers  gagnent  3  fr.  ^5  c. 
par  jour;  il  y  a  économie  pour  la  mine  de  0^042 
par  hectolitre  et  bénéfice  netde  i  fr.  aSc,  par  jour 
pour  les  ouvriers. Si  par  l'abaissement  du  prix  payé 
aux  ouvriers ,  leur  journée  était  ramenée,  dans  le  tra- 
vail du  dépilage,  èrce  qu'elle  est  dans  le  travail  en 
massif,  l'économie  de  la  main-d'œuvre,  dans  ce 
cas,  serait  de  0,066  par  hectolitre,  c'est-à-dire, 
un  peu  plus  de  moitié,  mais  il  a  paru  juste  que 
des  ouvriers  intelligents,  actifs,  expérimentés 
comme  il  les  faut  pour  ce  travail,  participassent 
aùbénéficequ'ilsprocurentàla  compagnie,  et  lehaut 
prix  qui  leur  est  payé  dans  ce  cas,  et  qui  élève  leur 
journée  à  3  fr.  20  c,  déduction  faite  de  la  poudre 
emjj'loyée,  représente  assez  exactement  la  part 
d'avantage  qui  leur  est  due  (i);  aussi  les  ouvriers 


■   w 


(I)  En  masrif  à  Blanzy  l'abatlago  est  payé  suivant 
la  doreté  des  charbons,  qui  est  partout  très-grande. 


DES   MIRES    DE   HOUILLE   DE   BLANZT.  3oi 

préfèreDt*ils  les  chantiers  dedépilage  aux  chantiers 
en  massif,  et  ceux  qui  déjà  depuis  longtemps  y  ont 
été  employés,  perdent-ils  l'habitude  des  mas- 
sifs et  ne  peuvent-ils  plus  y  travailler.  Une  des 
meilleures  preuves  que  les  travaux  de  dépiiage, 
comme  on  les  fait  à  Blanzy ,  sont  bien  appropriés 
à  la  couche  et  k  la  localité  où  ils  se  font  et  ne  pré- 
sentent pas  plus  de  danger  que  ceux  en  massif, 
c'est  que  les  ouvriers  demandent  tous  à  y  travail* 
1er,  qu  on  ne  peut  en  donner  k  tous  et  que  Ton  n'y 
emploie  que  l6s  anciens  ouvriers,  ceux  qui  ont 
donné  des  preuves  d'attachement  et  de  dévoue- 
ment à  la  compagnie ,  ou  qui  parvenus  à  un  âge 
déjà  avancé,  ont  besoin  d'un  travail  moins  dur, 
moins  pénible  que  celui  en  massif. 

On  voit  par  ce  que  je  viens  de  dire ,  que  l'ex- 
ploitation de  la  première  tranche  ou  zone ,  se 
réduit  à  celle  d'une  couche  isolée  de  même  épais- 
seur,  dont  on  fait  le  dépouillement  de  la  manière 
la  mieux  appropriée  à  sa  nature;  je  ne  m'étendrai 
donc  pas  davantage  sur  le  mode  d'entaillement  le 
plus  convenable,  employé  suivant  la  dureté,  l'é- 
paisseur et  l'inclinaison  de  la  couche.  J'ai  traité 
très  en  détail  ce  point-là  dans  mon  mémoire  sur 


0^,70 ,  0^75 ,  0^,80  la  benne  de  6  hectolitres  combles , 
pesant  700  kilogrammes  environ,  ce  c|ai  ^ait0^11G, 
0f,125,  0^133  par  hectolîJre;  les  ouvriers  aballeat  de 
2  à  3  bennes  dans  leur  journée,  ce  qui  leur  fait  1^75 , 
lf,87  et  2  fr.  par  jour. 

En  dépilage^  l'abattage  se  paye  généralement  0^50  la 
benne;  les  ouvriers  en  font  7  à  8  dans  leur  journée, 
mais  dans'ce  cas  ils  consomment  f/4  kilogramme  de  pon- 
dre qui  est  à  leur  charge.  Les  8  bennes  à  50  centimes 
feraient  4  francs ,  d'où  déduisant  75  centimes  de  pondre , 
il  reste  3  fr«  25  c.  pour  le  prix  net  de  la  joarnée. 


3ofl        BXWhOTrànov  pak  ÉBovLnniKTs 

les  mines  de  Blaniy ,  publié  par  la  ooiresponclaiiQe 
des  élèires  de  Fécole  des  mineurs  de  Saint-ËtîeDne, 
et  cela  m^entrainerait  ici  à  trop  de  longueur  ;  je 
me  bornerai  donc  k  terminer  cette  note  par  quelques 
observations  sur  Feiploitation  de  la  deuiième 
tranche  et  des  tranches  suivantes. 
Eiploitaiion  Le  travail  de  cette  deuxième  tranche,  est  en 
de  la  iMraDcbe.  i^m;  semblable  &  celui  de  la  première,  et  ne  peut 

être  commencé  d'une  manière  un  peu  sûre  qu'après 
un  certain  temps ^  alors  que  celui  de  la  première 
est  terminé,  que  les  éboulements  qui  ont  suivi  le 
dépilage  ont  pris  fin ,  que  les  remblais  qui  ont 
rempli  les  vides  de  l'extraction  ne  sont  plus  en 
mouvement,  se  sont  tassés  et  ^e  sont  solidifiés 
assez  pour  que,  par  leur  adhérence,  il  puissent 
constituer  un  nouveau  toit  solide  et  se  maintenir 
immobiles  au-dessus  des  travaux  préparatoires  de 
la  deuxième  tranche  ou  3X>ne. 

Cette  consolidation  des  remblais  provenant  de 
l'éboulement  du  toit  aura  lieu  dans  tous  les  cas^ 
toutes  les  fois  que  les  strates  du  terrain  superpo- 
sé à  la  houille  auront  été  brisés  sur  une  grande 
étendue^  et  que  le  glissement  des  terres  supé- 
rieures aura  occasionné  un  remplissage  complet 
des  vides.  Elle  est  d'autant  plus  prompte  que 
le  dépouillement  a  été  plus  complet  et  quaucun 
pilier  laissé  debout,  n'empêche  la  chute  du 
toit  qui  est  désirable  dans  ce  cas,  et  enfm  que  les 
rochers  qui  constituent  le  toit  de  la  couche  sont 
plus  friables. 

Comme  le  dépouillement  d'une  tranche  exige 
plusieurs  années ,  puisqu'il  comprend  «toute  la 
surface  du  champ  d'exploitation ,  il  s'écoule  tou- 
jours assez  de  temps  entre  le  moment  où  le  dépi- 
lage est  terminé  sur  un  point  de  la  tranche  aupé* 


DES  miflft  BB  HOTILUB  PB   MhkH^f         3o3 

rieare  et  l'époque  où  il  doit  être  commencé  sur  le 
point  correspondant  delà  tranche  inférieure,  pour 
espférer  que  le  tassement  dont  je  parle  puisse  avoir 
lieu  dans  tous  les  cas  et  n'arrête  jamais  l'extrac- 
tion. 

Les   travaux    préparatoires    de    la  deuxième  nuiMMiiSon  dit 
tranche  9  pour  présenter  toutes  les  conditions  dep**^**P'*P*'*" 
solidité  nécessaires  doivent  être  faites  au  fur  et  à 
mesure  de  l'avancement  des  dépilages  et  jamais 
d'avance;  dans  ce  but,  supposons  que  le  plan 
/ig".  H>  et  II  jPl.  /JTy  représente  les  projections  ho* 
rizontales  et  verticales  de  la  deuxième  tranche,  et 
crue  Je  massif  à  dépiler   soit  MCKL,  placé  au* 
oessous  d'un  dépilage  déjà  fait;  on  ouvre  dans  le 
montage  AB,  les  deux  galeries  £D,  FG,  qu'on 
pousse  l'une  et  l'autre  jusqu'à  la  ligne  CK ,  en  les     '^^p^H? 
reliant  tous  les  cinquante  mètres  au  plus ,  par  une     " 
traverse  Im ,  destinée  à  y  établir  un  bon  airage , 
et  aussitôt  on  fait  le  dépouillement  du  pilier  supé-- 
rieur  ACDEj  qu'on  fait  suivre  immédiatemeht  par 
celui  du  pilier  DEFG^  et  quand  le  dépilage  du 
premier  est  en  train  et  même  avancé,  on  ouVre 
seulement  la  galerie  inférieure  HI,  afin  que  le  dé- 
pilage  du  pilier  qu'elle  découpe,  commence  aussi^ 
tôt  après  celui  du  pilier  AGDE ,  et  qu'il  n'y  ait 
pas  d'interruption  dans  le  travail.  Quand  le  dé- 
pilage DEFG  est  achevé ,  on  le  fait  suivre  de  celui 
de   GFHIy  et  enfin  de  celui  du  dernier .  pilier 
HIKB* 

Tous  ces  dépilages  d'ailleurs,  et  ceux  qui  doivent 
les  suivre  dans  la  deuxième  tranche ,  s'efiectuent 
commeje  l'ai  indiqué  pour  ceux  de  la  première  tran« 
che  et  sans  plus  de  difficulté ,  à  moins  qu'il  ne  se 
manifestedu  feu  quelque  part ,  et  qu'il  n'y  ait  déga- 
gement de  mauvais  air.  Dans  ce  cas  il  y  a  des  pré-* 


3o4  EXPLOITATION   PAR   ÉBOtLÊMBMTS 

cautions  k  prendre  que  la  pratique  indique  et  qui 
mut  commandées  par  la  nécessité. 
Cas  d'Incendie.  '  Si  noussupposonsqu  avant  toutincendiei  ledépi- 
lage  soit  avancé  jusqu  à  la  W^nebrisée  pqrstuvûcjr, 
et  qu'à  ce  moment  il  se  déclare  du  mauvais  air 
ou  du  feu  y  au  point  x  par  exemple ,  il  sera  facile 
de  l'en  garantir  en  faisant  les  murs  i ,  a»  3,  4  ^^°^ 
les  galeries  de  roulage  et  en  abandonnant  sans  les 
dépouiller  les  fragments  de  piliers /7^,r5^,  fui^y 
i^'xjTf  qui  appuient  ces  murs ,  et  en  recommençant 
au  delà  le  dépilage  à  nouvébu,  comme  s'il  n'y 
avait  eu  rien  de  changé.  Les  fragments  de  piliers 
sont  laissés  pour  servir  de  barrage  au  feu  et  au 
mauvais  air;  ils  n'ont  que  l'épaisseur  suffisante 
pour  cet  objet.Ordinairement  deux  mètressuffisent, 
surtout  quand  le  travail  préparatoire  est  fait  comme 
je  Fai  indiqué ,  c'est-à-dire  peu  de  temps  avant  le 
dépouillement ,  et  quand  les  piliers  n'ont  pas  eu  le 
temps  de  s'altérer  par  une  longue  résistance  à  la 
pression. 
P«f '•^•charbon  En  supposant  que  la  petite  lisière  de  massif 
oeue  méthodes  Isî^é^  intacte  pour  arrêter  le  feu,  ait  une  épais- 
seur de  a  met.  ordinairement  sufiBsante,  et  qu'elle 
ait  un  développement  en  longueur  de  70  mètres, 
comme  elle  a  4"'>5o  de  hauteur,  il  se  ferai  tune  perte 
de  houille  en  ce  point  de  63o  mètres  cubes;  mais  la 
surface  de  la  masse  à  exploiter  LMCK  étant  de 
45,000  m.  c.  environ  y  si  cette  perte  n'était  néces-* 
saire  qu'une  fois ,  dans  tout  le  cours  de  l'exploita- 
tation d'une  tranche,  elle  ne  serait  que  la  soixante- 
onzième  partie  du  tout.  Or,  du  jour  où  en  exploi- 
tant de  grandes  couches  comme  celles  que  nous 
prenons  pour  exemple,  on  sera  parvenu  à  ne  per- 
dre que  la  trente-sixième  partie  ae  la  masse  exploi- 
table ,  on  aura  fait  faire  un  grand  pas  à  la  science 


def  tranches 


DES    MINES   DE   HOUILLE   DE   BLANZT.  3o5 

pratique  de  Texploitation  des  mines  de  houille  ; 
c'est  cependant  ce  qui  a  lieu  à  Blanzy  où  jusqu'ici 
les  pertes  s'élèvent  peut-être  moins  haut  que  ce 
chiffre. 

D'ailleurs  l'avancement  du  pilier  et  du  rabat- 
tage se  fait  pour  la  deuxième  zone  comme  pour  la 
première,  et  le  prix  payé  aux  ouvriers  pour  l'abat- 
tage est  tout  à  fait  le  même  ;  il  n'est  donc  point 
nécessaire  de  revenir  sur  ce  point  qui  a  ét^  suffi* 
samment  expliqué  dans  ce  qui  précède 

On  n'a  pas  jusqu'ici  exploité  à  Blanzy  au  delà  Eiploiuiion 
de  deux  tranches ,  mais  il  est  facile  de  voir  qu'une 
troisième  et  même  une  quatrième  tranche  n'offri- 
rait pas  plus  de  difficulté  que  la  deuxième,  et  que 
son  dépouillement  se  ferait  tout  à  fait  de  la  même 
manière.  Aussi ,  quelle  que  soit  l'épaisseur  d'une 
couche,  son  exploitation  avec  le  système  que  je 
viens  de  développer,  qui  est  appliqué  dans  toutes 
les  mines  de  Blanzy  et  qui  a  reçu  la  sanction  du 
temps,  puisqu'il  est  en  vigueur  depuis  bientôt  sept 
ans,  est  tout  à  fait  ramenée,  comme  on  le  voit, 
à  celle  d'une  couche  de  moyenne  puissance. 

J'ai  indiqué,  dans  mon  mémoire  sur  les  mines 
de  Blanzy,  les  différents  modes  d'entaille  employés 
suivant  l'épaisseur,  la  dureté  et  l'inclinaison  des 
couches  ;  je  n'y  reviendrai  pas ,  et  je  me  bornerai 
à  dire  qu'ils  donnent  d'une  manière  économique 
la  solution  d'un  problème  qui  n'avait  point 
été  trouvée  jusqu'ici.    - 

Un  des  avantages  généraux  de  cette  méthode 
de  dépouillement  de  haut  en  bas  et  par  tranches 
successives,  est  de  permettre  l'exploitation  con« 
tinue  d'une  couche  de  toute  épaisseur  (car  elle  est 
appliquée  également  aux  couches  minces  et 
aux  couches  puissantes),  depuis  les  affleurements 


3o6  EXPLOITATION   PAR  ÊBOOLBHElITS 

jusqu'à  une  profondeur  indéfinie,  et  de  faciliter  la 
marche  constante  du  connu  à  Tinconnu ,  si  sûre 
et  si  désirable  dans  les  travaux  de  mines.  En  efiét, 
du  moment  qu  étant  parvenu  à  une  couche  exploi* 
table,  on  en  a  reconnu  l'étendue  et  l'allure  en 
tous  sens ,  et  qu'on  en  a  divisé  la  surface  en  divers 
champs  d'exploitation  bien  circonscrils  en  hau- 
teur verticale  comme  en  étendue  horizontale ,  on 
peut  commencer  de  suite  les  travaux  préparatoires 
du  premier  étage  ou  de  celui  qui  est  le  plus  rappro- 
ché des  affleurements,  et  en  faire  le  dépouillement 
avant  de  passer  au  deuxième  étage ,  qui  se  prépa» 
rera  et  se  dépouillera  avant  le  troisième,  et  le 
troisième  avant  le  quatrième,  ainsi  de  suite,  tou- 
jours en  appliquant  à  l'exploitation  de  chaque 
étage ,  si  la  couche  est  puissante^  la  méthode  par 
tranches  successives  et  superposées  que  j'ai  expli- 
quée; on  arrivera  ainsi  au  septième  étage  par  exem- 
ple (ji^'  \2^PLIX)y  qui  est  le  dernier,  et  au  delà 
duquel  l'exploitation  ne  peut  être  continuée  quepar 
un  autre  puits.  Eh  bien!  dans  ce  cas,  au  niveau 
de  ce  septième  étage  »  on  pousse  une  reconnais- 
sance dans  la  couche,  au  moyen  d'une  descen* 
derie  AB,  qu'on  poursuit  jusqu'à  la  distance 
voulue  pour  s  éclairer  parfaitement  sur  l'allure  de 
la  couche  en  profondeur.  Quand  on  estbiensûr  de 
sa  continuation,  avant  tout  dépilage  du  septième 
étage,  on  peut  à  coup  sûr  foncer  sur  le  prolonge- 
mentde  la  couche  étudiée  le  puits  CD,  destinéà  le 
recouper  sur  l'inclinaison,  et  par  ce  puits  CD, 
diviser  la  masse  exploitable  en  plusieurs  étages , 
comme  on  l'a  fait  par  le  puits  EF,  et  obtenir  uo 
aérage  parfait  dans  les  deux  puits  en  les  fiaiSMiC 
communiquer  ensemble. 

L'exploitatîoD  par  le  puits  CD  ayant  amené 


DES  XIM8   Dl   HOUIIXB   M   Bt4KftT.         ^07 

rëpuîsement  de  la  partie  de  la  couche  accessible  .   . 

par  ce  puits,  on  pourra  par  Tëtage  le  plus  bas , 
pousser  des  reconnaissances  dans  la  partie  en- 
gagée sur  la  pente  de  l'inclinaison ,  et  s'éclairer 
sur  la  possibilité  de  foncer  un  antre  puits  qui  en 
continue  Texploitation ,  soit  en  direction,  soit  sur 
l'inclinaison ,  mais  toujours  avec  les  chances  d'un 
aérage  parfait. 

Il  est  vrai  de  dire  que  quelques  inconvénients  ineonféniêDti 
sont  attachés  à  l'emploi  de  cette  méthode ,  et  en  <*•  "•  méihôda. 
diminuent  les  avantages,   mais  quelque  grands 
qu'ils  soient,  ils  ne  doivent  pas  faire  renoncer  à 
l'appliquer  dans  la  plupart  des  cas  ;  ils  disparais- 
sent devant  les  faits  et  sont  plus  apparents  que 
réels.  On  peut  lui  reprocher  i*  de  bouleverser  con-  BoDierêrfaneni 
tinuellement  la  surface  du  terrain  qui  recouvre  la    J^eî**  ****"" 
mine;  2"* d'occasionner  l'infiltration  d'une  grande 
quantité  d'eau  ;  3''€nfin  de  provoquer  les  incendies 
et  les  dégagements  de  mauvais  air. 

On  ne  peut  disconvenir  qu'un  éboulement 
continuel  du  toit,  se  répétant  à  chaque  dé- 
pouillement des  tranches  successives  qui  com- 
posât la  couche ,  n'amène  une  telle  perturba- 
tion à  la  sutface ,  que  souvent  le  sol  en  est  dé- 
truit  et  rendu  improductif  pendant  plusieurs 
années;  mais  si  au  lieu  de  faire  ébouler  le  toit 
de  la  mine,  on  introduisait  dans  l'intérieur  des 
remblais  pris  à  la  surface ,  on  serait  bien  obligé  de 
les  prendre  à  proximité  du  puits,  et  pense^t-on  que 
la  grande  quantité  de  ces  remblais  qu'il  faudrait 
extraire  du  sol  pour  combler  les  vides  de  l'eztrac* 
tion ,  ne  détérioreraient  pas  autant  le  «ol  que  quel- 
ques éboulements,  qui  se  faisant  de  bas  en  haut , 
abaissent  le  niveau  du  serf ,  le  crévaasent  en  tous 
sens ,  mais  n'ea  enlèvent  pas  la  partie  meuble  et 


3o8 


EXPLOITATION    PAR   EMCLEMBJNTS 


iBilItratioa 
des  eaui. 


productive  ?  Non ,  la  méthode  par  éboulemect , 
De  difieresur  ce  point  de  la  méthode  par  remblais , 
qu'en  ce  qu'elle  emploie  aux  remblais  intérieurs 
une  matière  stérile ,  prise  dans  la  mine,  et  qui  ne 
coûte  rien,  au  lieu  que  la  méthode  par  remblais  y 
emploie  avec  frais  la  meilleure  terre  de  la  surface. 
L'objection  de  l'infiltration  des  eaux  est  un  peu 
plus  réelle  que  la  précédente  ;  cependant  il  est  à 
remarquer  que  les  dépilages,  quand  il  ne  se  font 
pas  au-dessous  des  rivières  ou  des  eaux  accumu* 
lées,  n'occasionnent  pas  à  Blanzy  une  grande  infil- 
tration; quand  une  mine  est  ancienne  déjà  sans 
qu'il  s'y  fasse  de  dépilage,  elle  finit  par  tarir  les 
sources  sous  lesquelles  elle  passe.  Il  ne  peut  donc 
y  avoir  que  les  eaux  pluviales  dans  les  moments 
d'orage ,  qui  pourraient  pénétrer  dans  la  mine  par 
les  éboulements  des  dépilages.  Or,  il  est  facile  de 
se  garantir  de  ces  eaux  »  qui  ne  sont  qu'acciden- 
telles, en  entourant  defossésies  partieséboulées,et 
en  leur  donnant  un  écoulement  d'un  autre  côté  ; 
d  ailleurs^  cette  quantité  d'eau  étant  généralement 
petite,  on  ne  doit  pas  s'en  effrayer,  quand  on  a  à 
sa  disposition  de  lortes  machines  d'épuisement, 
sans  lesquelles  l'exploitation  des  mines  est  désor- 
mais impossible. 
Inceiidics.  La  provocation  aux  incendies  qu'on  pourrait 
reprocher  à  cette  méthode,  est  le  seul  inconvé- 
nient qui  me  paraisse  tout  à  fait  inhérent  à  son  em- 
ploi dans  les  mines  de  houille;  cependant  je  crois 
u'on  peut  l'éviter,  ainsi  que  cela  a  eu  lieu  au  puits 
es  Communautés^  aux  deux  puits  de  Lucie^  et 
dans  toutes  les  mines  deMontmaillot  et  des  P or- 
rots  ^  où  toute  l'exploitation  est  faite  par  éboule- 
ment,  en  faisant  le  dépouillement  complet  et  en 
circonscrivant  les  éboulements  dans  d'étroites  li- 


a; 


DBS   MlIfBS   DS  HOCiILLE    PS   BLAMT.  3og 

mites  y  c  est-à-dire  en  disant  ébouler  le  toit  aussi 
yite  que  possible  »  afin  qu'il  ne  s'écrase  pas  tout  k  ^ 

coup  sur  de  grandes  surfaces  j  et  si  ce  n'est  au 
Montceauoxi  la  coucbe,  souvent  tranchée  et  rejet- 
tée  par  des  failles  \  est  tràs-sujeite  à  des  moure* 
ments  de  masse,  et  où  le  charbon  est  très-inflam* 
mable,  le  i'eu  ne  s'est  jusqu'ici  manifesté  dans 
aucune  des  mines  deBlanzy  ;  d'ailleurs  il  est  facile, 
ooomie  nous  l'avons  vu,  de  s'en  garantir  et,  sans 
beaucoup  de  perte,  en  préparant  les  travaux  con- 
venablement, et  en  faisant  les  dépilages  avec  pru- 
dence; et  il  serait  possible  qu'avec  les  précautions 
indiquées  lors  du  dépilage,  et  avec  un  dépouille- 
ment complet  et  des  éboulements  de  peu  de 
développement  le  feu  ne  fût  pas  la  consé- 
quence de  l'emploi  de  cette  méthode  plus  que  de 
toute  autre;  car  toutes  les  mines  puissantes  que 
je  connais,  quelque  soit  leur  mode  d'exploitation, 
sont  incendiées,  même  celles  du  Creuzot  et  de 
Montchaninf  où  la  méthode  des  remblais  est 
plus  particulièrement  employée  :  ainsi  les  mines 
de  DecazeviUe ,  de  Commentrjr ,  de  Rive-de^-Gier 
et  de  Saint-E tienne^  sont  en  feu  du  moment  que 
leur  exploitation  a  une  longue  durée,  quel  que  soit 
le  mode  de  dépouillement  qui  soit  appliqué. 

En  résumé,  on  s'est  très->bien  trouvé  à  Blanzjr  Hènmé. 
de  la  méthode  par  éboulements  et  par  tranches 
successives  de  haut  en  bas  qui  y  a  été  appliquée 
dès  Tannée  1837,  et  qui,  en  continuant  de  l'être 
sans  interruption  depuis,  s'y  est  naturalisée  et  est 
devenue  tout  à  fait  spéciale  à  ces  mines  dont  l'a-^ 
ménagement ,  Téconomie  et  la  prospérité  dépen- 
dent pour  ainsi  dire  de  son  emploi  bien  entendu. 

Cette  méthode  est  la  seule  applicable  à  toute  puis- 
Mucc,  à  toute  inclinaiiiou ,  et  à  toute  profondeur; 

Tome  FI,  1844.  ai 


3lO      BXPUUTATIODf    PAR  BBOULEM BUTS ,    BVC. 

elle  a  Bur  toutes  les  autres  Tavantage  de  suivre  les 
progrès  dereiploitation,  de  prendre  unecouche  aux 
affleurements  et  d'en  faciliter  le  dépouillement 
complet  jusqu'aux  plus  grandes  prorondeurs  où 
elle  peut  s'étendre  en  détruisant  au  fur  et  k  me- 
sure de  leur  enfoncement  des  travaux  mutiles  et 
tCMfours  dispendieux  à  entretenir. 


■*nB  3l  I     aBBsaaeeBK^ivsascaBaBai 


•P 


Du  Rapport  de  la  Commission  de  surveillance 
des  bateaux  à  vapeur  établis  à  Ljon^  sur 
Vaccident  arrivé  à  bord  du  bcLteçti^  le  Lavaretf 


Le  bateau  à  vapeur  le  Lavaret, .  xiavigijuiit  sur 
la  Saôue,  entre  Lyon  et  Mâcon,  venait  de  quitter 
l'escale  de  Neuville  i  ou  il  s'était  arrêté  quelque* 
instants  pour  prendre  et  déposer  des  voyageurs  » 
lorsque  l  une  des  deux  chaudières  composant  l'ap- 

Ereil  génératear  éprouva  une,  srave  rupture ,  et 
ssa  s  échapper  dans  le  local  oç  la  machine  la 
plus  grande  partie  de  la  vapeur  et  de.  l'eau  ^.'ella 
renfermait. 

Le  mécanicien ,  qui  tournait  en  ce  momcsnt  U 
dos  à  la  chaudière ,  fut  atteint  directement  par  le 
jet  liquide  ;  il  lui  resta  toutefois  assez  de  force 
pour  se  traîner  encore  sur  le  pont  du  bateau;  mais 
il  expira  quelques  heures  après  à  l'hôpital  de 
CieuviUe. 

Trois  chauffeurs  se  trouvaient  en  même  tempf 

Sue  le  mécanicien  dans  le  local  de  la  machine»  et 
eux  d'entre  eux  reçurent  des  blessures  graves  # 
dont  l'un  mourut  peu  de  jours  appès« 

Quant  aux  passagers  qui  se  trouvaient  len  assex 
grand  nombre  sur  le  pont,  et  pacfni  lesquels 
s  était  répandue  une  véritable  panique  y  aucun  ne 
reçut  la  moindre  atteinte* 

Cet  accident  eut  lien  le  7  mai  sur  le6  deux 
heures  après  midi ,  mais  l'ingénieur  des  imnea  du 
départeoient  du  Rhône  n'en  eut  connaissance  que 
le  lendemain  par  la  voix  publique ,  et  il  s'enspressa 
d*aUer  visiter  le  bateau  que  l'on  avait  fait  desqen* 


312  EXPLOSION    d'uNB   CHAlJDIÈnE 

rire  jusqu'au  port  de  la  Gare ,  k  Yaihe.  Rîen  ne 
paraissait  d*ail]eurs  avoir  été  changé  k  l'état  de  la 
chaudière ,  et  les  choses  furent  laissées  dans  le 
ménae  état  jàsqu'à  ce  que  la  commission  de  sur- 
▼eilkmce  des  bateaux  à  Tapeur  du  déparlement 
du  Rhône  eut  procédé  à  la  visite  du  nateau  le 
î2  mai  i844- 

La  machine  du  Lai*aret  fonctionnait  k  haute 
pression  et  sans  condensation  ;  elle  sort  des  ate- 
liers de  MM.  Gâche  et  Guibert  k  Paris ,  et  est  à  un 
seul  cylindre  de  o",4'  ^^  diamètre  intérieur  et 
©••ySa  de  course. 

La  vapeur  était  fournie  par  deux  chaudières 
semblables,  et  qui  sont  fidèlement  représentées 
dans  le  dessin  joint  au  présent  rapport  (/^/.  ^g.  )• 

Chacune  d'elles  est  formée  d'un  tuyau  cylindri- 
que horizontirl  en  tôle  de  fer,  enveloppant  un 
autre  tuyau  dans  lequel  se  trouve  compris  le  foyer^ 
et  qui  est  prolongé  par  onze  tubes  en  cuivre,  à 
travers  lesquels  la  flamme  se  rend  k  la  cheminée. 
Ces  tubes  sont  eux* mêmes  compris  dans  un 
deuxième  tube  extérieur  faisant  suite  au  premier 
tuyau. 

Des  réservoirs  à  vapeur  cylimlrtques  et  k  axe 
vertical  sont  fixés  sur  les  tuyaux-enveloppes,  à  la 
partie  antérieure  de  chaque  chaudière ,  au-dessus 
du  foyers 

L'ensemble  des  tuyaux  cylindriques  intérieurs 
a  une  longueur totule  de  4''»7^)  ^^  lears diamètres 
intérieurs  sont  de  l'^aa  k  l'avant  et  o",95  k  l'ar* 
rière.  L'épaisseur  de  la  tôle  dont  ils  sont  formés 
est  de  d  millinfiètres. 

Le  tuyau  ou  coffre  intérieur,  dans  lequel  est 
établi  le  foyer,  a  une  section  toute  particulière  :  sa 
forme  est  cylindrique  jusqu'à  une  hauteur  de 


DU  BATIAD  te  tATAftET»  3l3 

i8cenUaièti*es  au-dessus  de  la  grille,  et  le  dia- 
mètre correspondant  est  de  i",o6  ;  mais  la  partie 
supérieure  a  un  ra^^on  de  courbure  beaucoup  plus 
considérable  y  et  tel  que  la  plus  grande  tiauteur 
verticale  du  coffre  ne  dépasse  pas  crfi^j.  Il  en  ré- 
sulte que  l'espace  annulaire  compris  entre  les 
deux  tuyaux ,  et  qui  dans  la  partie  basse  n  a  que 
o™,o8  de  large,  en  a  o,34  à  la  partie  haute. 

Le  coffre  entier  est  d'ailleurs  relié  au  tube  en- 
veloppant par  des  tirants  en  Fer,  munis  d'écrous  k 
leurs  extrémités. 

Les  tubes  en  cuivre ,  au  nombre  de  onze ,  qui 
font  suite  au  coffre,  ont  ^^^fi^  de  longueur  et 
o",  1 :35  de  diamètre. 

L'épaisseur  du  métal  est  en  outre  de  o*,oo8. 

Enfin  les  réservoirs  de  vapeur  ont  un  diamètre 
extérieur  de  o'^yGa  et  une  hauteur  verticale  de 
o-,72. 

On  déduit  de  ces  données  que  la  capacité  totale 
intérieure  est  de  s^^^ôS  cubes  pour  chaque  chau« 
diëre;  et,  comme  le  niveau  habituel  de  Teau  de« 
vait  se  trouver  à  o"'y07  au-dessus  du  sommet  de 
Fenveloppe,  il  suit  que  de  la  capacité  précédente, 
1  "*,8o  ou  les  2/3  environ  devaient ren fermer  del'eau 
et  o*,88 ,  ou  à  peu  près  le  tiers  devait  servir  de 
réservoir  de  vapeur. 

On  ajoutera  que  les  deux  chaudières  étaient 
mises  en  communication  par  un  large  tuynu, 
adapté  par  ses  extrémités  sur  le  haut  des  aeux 
magasins  de  vapeur.  Ce  tuyau  portait  une  soupape 
de  snretéy  mais  chaque  magasin  de  vapeur  était 
en  outre  pourvu  de  deux  soupapes  Myant  une 
même  destination. 

Les  chaudières  avaient  subi  la  pression  d'é- 
preuve prescrite  pap  les  règlemepts  ^  lor^cja  dlef 


3l4  EX1»L0SI0N    D*TINE    CHATJDIÈRE 

furent  misés  ea  navigation  sur  le  haut  Rhône ,  en 
1843.  Les  propriétaires  du  hateau  avaient  de- 
mandé d'abord  que  la  tension'normale  fût  fixée  à 
4  atmosphères  9  mais  l'épreuve  correspondant  à  ce 
degré  de  tension  n  avait  pu  réussir ^  et  les  chau- 
dières n  avaient  réellement  été  éprouvées  et  n  a- 
vaient  dû  être  timbrées  que  pour  une  pression 
normale  de  3  i/:2  atmosphères. 

Depuis  lors  ces  chaudières  déjà  fatiguées  et  dé- 
tériorées  en  plusieurs  endroits ,  avaient  subi  des 
réparations  importantes  :  ainsi  le  coffre  de  Tune 
avait  été  refait  presque  à  neuf;  dansTautre  un  fer 
d'angle  avait  été  placé  pour  assujettir  plus  solide- 
ment le  magasin  de  vapeur  au  cylindre  enveloppe; 
mais  tous  ces  changements  avaient  eu  lieu  sans 
que  répreuve  légale  ait  été  renouvelée. 

Les  poids  que  portaient  les  soupapes ,  lorsque 
le  bateau  a  été  visité  au  port  de  la  gare ,  correspon- 
daient pour  quatre  d'entre  elles,  placées  sur  les 
magasins  de  vapeur  à  une  tension  intérieure  de 
4  1/4  atmosphères;  et  pour  la  cinquième,  placée 
sur  le  tuyau  de  communication,  à  une  tension  in- 
térieure de  4  '/^  atmosphères.;  il  y  avait  donc 
surcharge  réelle,  sans  préjudice  de  celle  que  Toa 
a  pu  produire  accidentellement  dans  ^  cours  du 
voyage. 

Un  manomètre  était  adapté  à  l'appareil  géné- 
rateur; il  était  à  air  comprimé  et  d'une  construc- 
tion satisfaisante  ;  mais  la  graduation  était  vicieuse, 
en  ce  sens  qu'elle  ne  tenait  pas  compte  de  la  près* 
sion  atmosphérique ,  de  telle  sorte  que  lorsque  le 
mercure  indiquait  3  1/2  atmosphères,  c'était  en 
réalité  4  1/^  atmosphères  qu'il  aurait  fallu  lire.  Or, 
d'après  le  témoignage  de  l'un  des  chauffeurs ,  le 
manomètre  indiquait  souvent  3  1/2  atmosphères. 


DU    BATEAU    L£   tATARET.  3l5 

laquelle  indication  se  trouvait  tout  à  fait  en  rap- 
port avec  la  surcharge  reconnue  des  soupapes. 

Chaque  chaudière  était  en  outre  pourvue  de 
trois  robinets ,  indicateurs  du  niveau  de  l'eau  inté- 
rieure, placés  à  l'avant  au-dessus  du  foyer  et  sur 
la  plaque  joignant  Tenveloppe  et  le  coffre  :  des 
tubes  en  cristal  en  bon  état ,  et  qui  n'ont  pas  été 
fracturés  lors  de  l'accident,  servaient  encore  au 
même  usage. 

Enfin  les  pompes  alimentaires  au  nombre  de 
deux,  une  pour  chaque  chaudière,  paraissent  en 
bon  état,  et  elles  étaient  susceptibles  de  fournir 
un  volume  beaucoup  plus  que  suffisant  pour  l'ali- 
mentation. 

Voici  maintenant  quel  était  Fétat  de  Tappareil 
générateur  après  l'accident.  La  chaudière  de  tii- 
bord  ne  présentait  aucune  fuite  ni  altération  de 
forme  :  la  chaudière  de  bâbord  avait  seule  été 
rompue. 

Les  circonstances  de  cette  rupture  sont  fidèle- 
ment représentées  sur  le  dessin,  PL  X,  et  Ton 
voit  comment  la  surface  au-dessus  du  coffre 
supérieur  au  foyer  s^est  écrasée  et  déformée 
sous  Faction  de  la  pression  intérieure.  A  l'en- 
droit delà  plus  grande  déformation,  l'écrou  exté- 
rieur qui  reliait  au  coffre  l'un  des  tirants .  a  été 
chassé.  Le  tirant  placé  dans  une  position  symé- 
trique a  mieux  résisté;  mais  la  surface  supérieure 
du  cylindre  enveloppant  a  été  entraînée  par  la  dé- 
formation du  coffre ,  et  une  déchirure  de  plus  de 
3  décimètres  de  longueur  s*est  produite  à  la  jonc- 
tion du  magasin  de  vapeur  avec  le  corps  de  la 
chaudière.  C  est  par  cette  déchirure  etparTouver- 
ture  due  à  l'expulsion  de  Técrou  du  tirant  que  se 
sont  échappées  la  vapeur  et  Feau  bouillante. 


3l6  BUr^OStON   DVAK   CHAUDIÈAS 

Aucune  autre  avarie  ou  détérioraiion  ne  parait 
avoir  eu  lieu. 

Quelle  a  été  maintenant  la  cause  de  cet  écnise- 
ment  de  la  chaudière?  et  faut-il  faire  intervenir, 
pour  Texpliquer,  la  production  instantanée  d'une 
grande  masse  de  vapeur  déterminée  par  un  trop 
grand  abaiifsement  au  niveau  de  leau  mtérieure  î 
Le  fait  d'un  abaissement  pareil  a  été  fortement 
démenti  par  Tun  des  chauffeurs  interit>gés  à  cet 
égard.  Cf  témoignage  est»  en  pareil  cas,  il  est 
vrai,  très-peu  concluant;  mais  en  Tabsence  de 
toute  preuve  et  même  de  la  moindi^e  induction , 
une  supposition  de  ce  genre  serait  tout  à  fait  gra- 
tuite,  et  l'accident  s'explique  d'autant  mieux  par 
la  continuation  d'une  forte  pression  intérieure , 
que  le  mode  de  construction  même  et  le  mauvais 
état  de  la  chaudière  la  rendaient  moins  propre  à 
supporter  une  pareille  pression.  Ajoutons  encore 
que  Tarrét  du  bateau  au  port  de ISeuville  avait  dû 
déterminer  dans  la  chaudière  une  accumulation 
de  vapeur  d'autant  plus  grande  et  plus  redoutable 
que,  par  une  détestable  pratique,  ii  laquelle  il  im« 
porte  démettre  fin  y  la  vapeur,  à  laquelle  on  don- 
nait issue  par  les  soupapes,  s'échappait  dans  la 
cheminée  même,  et  produisait  delà  sorte,  lors 
même  que  l'on  ouvrait  les  portes  du  foyer,  un 
tirage  artificiel  considérable. 

Uue circonstance  très-grave  encore,  c'est  que, 
pour  diriger  une  machine  placée  dans  de  si  mau- 
vaises conditions  I  l'on  avait  fait  choix  d'uu  ouvrier 
peu  exercé  et  qui  n'avait  encore  rempli  que  les 
fonctions  de  chauffeur;  non  qu'aucun  acte  d'impru- 
tl(*nce  puisse  dans  le  cas  actuel  être  bien  positive- 
ment imputé  à  ce  malheureux  ouvrier,  qui  a  été 
la  pi  entière  victime  de  l'accident,  mais  un  méca« 


ni]    B4TJBAC    Li:  LAVAMT.  3l7 

nicien  plus  exercé  se  serait  tenu  en  continuelle 
défiance  d'aussi  mauvaises  chaudières,  et  aurait 
pu  vérifier  par  lui-même  qu'il  y  avait  surcharge 
des  soupapes;  puis  enlevant  cette  surcharge  et 
modérant  à  propos  Faction  du  foyer,  il  aurait  sans 
doute  prévenu  cette  funeste  rupture. 

L'on  serait  ainsi  conduit  à  assigner  comme 
causes  de  Taccident  : 

r  La  continuité  d'une  pression  intérieure  plus 
forte  que  ne  le  comportait  l'épreuve  légale  dont 
la  chaudière  avait  été  Tobjet; 

a*  Le  mode  de  construction  même  de  cet  ap- 
pareil; 

3*  Le  mauvais  état  dans  lequel  se  trouvaient 
plusieurs  de  ses  parties; 

4"*  L'emploi ,  comme  ouvrier  mécanicien ,  d'un 
ouvrier  chauffeur  qui  n*avait  pas  assez  d'expé- 
rience. 

Le  fait  de  la  première  cause  se  trouve  bien 
éUibliparles  charges  que  devaient,  au  maximum, 
supporter  les  soupapes  lors  de  la  rupture. 

Quant  au  mode  de  coustcuction  même ,  il  n  est 
pas  besoin  de  rappeler  que  les  tuyaux  cylindri- 
ques sont  bien  moins  susceptibles  de  résista Dce , 
pressés  sur  leur  face  concave,  qu'ils  ne  le  seraient 
pressés  sur  la  surface  couvexe.  Dans  ce  dernier 
cas ,  la  surface  gaixie  sensiblement  sa  forme  jus- 
qu'au moment  de  la  déchirure;  mais  dans  le  pre-- 
mier  le  métal  peut  céder  et  se  déformer  sous  une 

{pression  moindre  qu'il  ne  faudrait  pour  écraser 
es  fibres  comprimées.  Or  il  suffira  d'une  faible 
déformation  pour  changer  les  conditions  de  ré- 
sistance du  tuyau  et  en  déterminer  l'écrasement 
complet  et  même  la  rupture. 

Ajoutons  que  daps  la  chauclièrç  d^  Zawr^( 


3lB  EZPtOSXOV   D*UNE   CHitIDIÈRB 

la  tendance  k  la  déformation  et  à  Técrasement 
était  d'autant  plus  forte  que  la  partie  haute  du 
coffre  avait  un  rayon  de  courbure  beaucoup  plus 
grand  que  le  reste  du  tuyau  :  aussi  n*avait-e]Ie  pu 
être  maintenue  que  par  des  tirants.  Si  maintenant 
l'un  de  ces  tirants  venait  à  manquer,  l'écrasement 
devait  s'en  suivre ,  et  c'est  précisément  ce  qui  est 
arrivé. 

Enfin  ce  qui  donnait  encore  plus  de  puissance 
aux  deux  causes  de  rupture  signalées ,  c'était  l'état 
peu  satisfaisant  dans  lequel  se  trouvaient  plusieurs 
parties  de  la  chaudière ,  et  notamment  la  partie 
du  coffre  située  au-dessus  du  foyer.  La  tôle  parais** 
sait  également  altérée  à  la  jonction  du  magasin 
de  vapeur  avec  le  coffre  intérieur,  où  s'est  préci- 
sément faite  la  principale  déchirure ,  et  l'on  re- 
marquait que  le  travail  de  jonction  avait  réduit 
en  ce  point  l'épaisseur  du  métal  à  moins  de  6  mil- 
limètres. 

La  faiblesse  de  cette  partie  avait  d'ailleurs  été 
déjà  reconnue ,  car  il  Y  a  dix  mois  encore ,  et  lors- 
que le  bateau  faisait  Te  service  de  Lyon  à  Aix  en 
davoie ,  Ton  fit  adapter  un  fer  d'angle  qui  devait 
donner  une  plus  grande  solidité  à  la  ligne  de  jonc- 
tion des  deux  surfaces.  Malheureusement  le  fer 
d'angle  ne  s*étendait  que  sur  une  partie  de  cette 
ligne ,  et  la  déchirure  s'est  produite  dans  la  partie 
qui  n'avait  pas  été  l'objet  dPune  précaution  sem- 
blable. 

L'on  doit  maintenant  regarder  comme  très* 

Srobable  qu'une  nouvelle  épreuve  par  la  pompe 
e  pression  aurait  manifesté  les  défauts  de  la 
chaudière ,  et  le  nouvel  accident  montre  com- 
bien est  sage  la  disposition  qui  assujettit  à  des 
épreuves   annuelles   toutes  les  chaudières   em- 


DU   BATEAU    LB   LAYARET.  Sig 

ployées  à  la  navigathm  qui  aéraient  pourvues  de 
foyers  intérieurs. 

Les  chaudières  du  bateau  le  Lauaret  devaient 
nécessairement  subir  une  semblable  et  nouvelle 
épreuve,  et  elle  eut  été  faite  avant  que»  sortant 
d  un  chômage  de  plusieurs  mois ,  il  reprit ,  sui- 
vant ses  habitudes  et  conformément  à  son  ancien 
permis  de  navigation,  le  service  du  Rhône  en 
amont  de  Lyon;  mais  une  nouvelle  compagnie 
qui  en  avait  fait  facquisition  s*avisa  de  le  mettre 
en  navigation  sur  la  saône ,  sans  avoir  fait  aucune 
demande  à  cet  égard ,  et  c'est  peu  de  jours  après 
cette  mise  en  navigation  qu'arriva  Taccident 
signalé. 

Lyon,  le  tO juin  1844. 

Llogéoleor  en  chef,  prétldent  de  la  commiiikm  • 
Signé  P.R.  CAU.L0UX. 

Liogéoiear  desmine!,  jecrttlre  de  la  oemmiiilen , 
*  SUfné  G.  PIGSeKN. 


i 


«HMHHMMMPnH     3^0 


tf^r^smmmBammÊÊÊmmmmm 


Du  rapport  de  la  commission  de  surveillance 
des  bateaux  à  vapeur  établie  à  Lyon ,  sur  la 
rupture  de  la  chaudière  du  bateau  à  vapeur 


Un  nouvel  accideot  vient  (Tavoir  lieu  sur  Tun 
des  bateaux  à  vapeur  qui  naviguent  &ur  la  SaônCi 
entre  Lyon  et  Cnàlon. 

Le  bateau  à  vapeur  le  Zéphyr^  appartenant  h 
la  compagnie  Bonnardel  frères  et  Four,  parti  de 
Cbàlon  le  26  août  dernier,  venait  de  toucber  au 
port  dit  de  la  G>loniie,  loraque  la  tôle  s  entrou- 
vrit k  lavant  de  la  chaudière  »  et  livra  passage  à 
un  abondant  jet  de  vapeur  et  d*eau  bouillante  » 
qui  atteignit  dans  leur  cabiue  deux  des  chauffeurs 
et  occasionna  leur  mort.  Un  autre  chauffeur  et  le 
mécanicien  se  trouvaient  un  instant  auparavant 
devant  la  chaudière  même;  mais  voyant  le  métal 
se  déformer  sous  Faction  de  la  vapeur,  et  pré- 
voyant sa  rupture  immédiate,  ils  s  empressèrent 
de  monter  sur  le  pont,  et  se  dérobèrent  ainsi  k 
une  mort  certaine. 

Les  passagers  étaient  encore  peu  nombreux ,  et 
il  se  repandit  parmi  eux  une  véritable  panique, 
mais  un  seul  d  entre  eux  reçut  quelques  blessures, 
et  Ton  ignore  quelle  en  sera  la  gravité  (i). 

Cet  accident  a  été ,  de  la  part  de  la  commis- 
sion de  surveillance  de  Ghâlon,  l'objet  d'une  vi- 


(1)  Il  et t  mort  à  rbôpiial 


£XPLO3l0.^  D£LACHATID)i&BDU  BATEAU  LE  ZÉPHIR.  33  I 

sitfî  et  (rime  enqodte  spéciale ,  et  le  bateau  n*e8t 
redescendu  à  LyoD  que  le  39  août  dernier. 

La  commissiou  de  surveillance  du  département 
du  Rbôoe  s*est  alors  transportée  à  bord  du  bateau^ 
afin  de  constater  quelle  était  la  nature  de  la  rup-> 
ture,  et  dans  quel  état  se  trouvaient  les  appareds 
de  sûreté. 

La  machine  du  Zéphjrr  se  compose  de  deux  cy- 
lindres oscillants,  de  46  centimètres  de  diamètre 
et  de  I  mètre  de  course  ;  elle  fonctionne  à  haute 
pression ,  détente  et  condensation. 

La  vapeur  est  fournie  par  une  chaudière  unique^ 
tubulairc  et  muuie  de  deux  foyers  intérieurs.  Le 
diamètre  extérieur  de  la  boite  à  tëu  est  de  i^^^o 
et  la  longueur  de  n^^^o.  Les  tubes  sont  au  nombre 
de  33  :  ils  ont  ia  centimètres  de  diamètre  et 
4* ,  80  de  longueu  r . 

Les  deux  foyers  sont  séparés  Tun  de  Tautre 
par  un  espace  rempli  d^eau ,  compris  entre  deux 
faces  planes  y  distantes  de  78  milnmètresau  mi* 

S  eu  de  la  hauteur  et  de  1 35  aux  parties  supérieures 
t  inférieures. 
La  chaudière  se  termine  en  outre  à  Tavant  par 
un  fond  plat  percé  de  deux  grandes  ouvertures 
correspondantes  aux  foyers  et  à  leurs  cendriers. 

Cest  k  la  jonction  de  ce  fond  plat  et  de  la  par- 
tie concave,  formant  le  cendrier  du  foyer  de 
droite,  que  s'est  produite  la  rupture,  et  elle  parait 
avoir  été  déterminée  par  la  déformation  de  cette 
pnrtie  concave,  sous  action  de  la  vapeur  qui  ten- 
dait à  l'écraser,  et  agissait  avec  d'autant  plus  de 
prépondérance  que  cette  surface  intérieure  n'était 
réunie  par  aucun  tirant  à  l'enveloppe  extérieure. 
La  fractui*e  a  porté  sur  le  for  d  angle  qui  i-éu* 
niï^sait  ces  deux  parties  et  qui  c'est  Incisé  en  ouvrant 


333  EXPLOSION    DE   LA   CUiUDlÊKE 

une  fente  irrégulièrement  dirigée  suivant  Faréte 
de  Tangle  et  les  centres  des  trous  de  rivets  dans  la 
partie  concave. 

Quelle  a  été  maintenant  la  cause  de  cette  rup« 
tufe?  On  ne  saurait,  en  présence  du  témoignage 
formel  du  mécanicien  et  du  chauffeur,  faire  inter- 
venir ici  la  circonstance  de  la  production  instan- 
tanée d*une  masse  considérable  de  vapeur,  déter- 
minée par  un  trop  grand  abaissement  du  niveau 
de  Veau  intérieure ,  et  il  doit  être  cette  fois  encore 
bien  établi  que  ce  nouvel  accident  est  dû  à  la  con- 
tinuité d'une  pression  intérieure  plus  forte  que  ne 
le  comportait  le  mode  de  construction  de  la 
chaudière. 

Les  charges  qui  nous  ont  été  représentéies  oomme 

Sesant  sur  les  soupapes  de  sûreté  ne  laissent  aucun 
oute  à  cet  égard. 

Ces  soupapes  sont  au  xu>mbre  de  trois.  Deux 
d*entre  elles  ont  un  diamètre  de  65  millij;nètre8 , 
et  elles  étaient  chargées  de  poids  de  i4^,5  et 
1 3  kil.  placés  aux  extrémités  de  leviers  dans  les- 
quels le  rapport  des  bras  était  de  S/Sg.  L'autre 
soupape  avait  un  diamètre  de  toS  millimètres  »  et 
elle  était  chargée  d'un  poids  de  35  kikg.  placé  à 
Textrénadté  d'un  levier,  dans  lequel  le  rapport  des 
bras  était  de  lo/Sg.  La  tension  correspondante  à 
oes  poids  était  au  moins  de  4  ^/^  atmosphères 
pour  les  deux  premières  soupapes,  et  si  Ton  tenait 
compte  du  poids  de  la  grande  soupape  et  de  celui 
du  levier ,  1  on  trouve  que  la  charge  répondait  à 
une  tension  intérieure  a  environ  4  atmosphères. 

Telles  sont  les  pressions  minima  que  devait 
avoir  la  vapeur.  Or,  larrété  qui  autorise  la  naviga- 
tion de  cehateau,  stipulait  formellement  que  la 
presiÎQD  intérieure  ne  dépasserait  paa  3  atmo- 


no   lUTEAU  LB   ZÉPHIR.  3!l3 

fihèrea,  el  il  était  fonnelleiQeDt  menlioaué  dans 
'un  des  artides  que  si  l'on  conservait  les  deux 
soupapes  de  65  millimètres  dont  les  leviers  avaient 
des  longueurs  de  bras  dans  le  rappori  de  S/âg,  les 
poids  appliqués  aux  extrémités  des  leviers  ne  dé« 
passeraient  pas  7,80  kil. 

Le  fait  d'une  forte  surcharge  est  aimî  bien  ma* 
nifeste,  et  elle  était  si  bien  préméditée^  que  l'un 
des  poids  placés  à  l'extiémité  du  levier  avait  été 
fortement  augmenté  par  l'addition  d'une  rondelle 
en  plomb  pesant  deux  kilogrammes  y  et  qui  avait 
été  clouée  a  sa  partie  inférieure. 

Il  importe  de  remarquer  ici  que  de  pareilles 
surcharges  constituent  là  contravention  la  plus 
grave  dont  puissent  se  rendre  coupables  des  com- 

Eagnies  de  bateaux  à  vapeur.  Une  chaudière  fcÊtm 
ien,  à  diverses  reprises  et  par  rares  intermit- 
tences,  supporter  des  pressions  extraordinaires 
pour  lesquelles  elle  n'a  pas  été  faite ,  mais  pour 
peu  que  ce  fait  se  produise  £:équenmient  et  d'une 
manière  continue ,  la  tendance  du  métal  à  se  dé- 
former et  à  se  rompre  deviendra  prépondérante, 
et  les  plus  terribles  accidents  viendront  à  se  pro* 
duire.  ' 

Dans  le  cas  de  la  chaudière  du  Zéphyr^  l'écra- 
sement et  la  déformation  de  la  sur&ce  concave 
intérieure  était  chose  d'autant  plus  imminente  y 
que  du  côté  du  foyer ,  où  s'est  produite  la  rupture, 
aucun  tirant  ne  reliait  entre  elles  la  surface  inté- 
rieure et  Tenveloppe ,  et  il  y  a  d'autant  plus  lieu 
de  regarder  cette  omission  comme  répréhensible. 

Sue  des  tirants  avaient  été  placés  précisément 
ans  le  but  de  prévenir,  du  côté  de  l'autre  foyer , 
une  déformation  de  ce  genre. 
Deux  autres  contraventions  sont  encore  à  si- 


Za^vxjnjosiov  db  la.  chaudièee  du  bateau  LSziîPHin. 

goaler,  ssToir  :  la  coinervation  «Tua  manomètre  k 
air  comprimé  et  la  non-réduction  des  rd>ords  des» 
soupapes  à  la  larffcur  maximum  de  a  millimètres, 
lorsque  Farrété  aautorisatîon  stipulait  formelle- 
ment que  les  rebords  auraient  an  plus  cette  lar- 
geur, et  non  pas  6  millimètres  qu*on  leur  a  laissés, 
et  que  le  manomètre  serait  à  air  libre. 

Ljon ,  le  5  septembre  1844: 

Llngéeieweocliff,  prÉidwtdelacMiMiiiioii, 
Signé  P.-R.  GAaLOUX. 

LIngéDieur  dei  miiMi,  lecréUiire  de  la  comminion  • 
SipU  G.  PIGEON. 


m  3a5  mmÊmmmmÊÊÊtmmmmi^ 


De  la  Gréefioiùtej 

Vêê  m.  Achille  I>£LESS£  ,  Mpiranl-iiméiiîear  ém  vUw. 


La  gréenovite  est  un  ùiinéral  troové  à  Saint- 
Marcel  eu  Piéruout  par  M.  Beitrand  de  Lom , 
qui  a  clé  examiné  par  M.  Dufi*énoy ,  et  dont  Tana- 
lytse  avait  été  faite  par  M.  Cacarné  ;  maia  M.  G«- 
carné  n'ayant  eu  k  &a  disposition  qu'une  petite 
quantité  de  matière,  les  résultats  qu  il  a  oMenus 
pour  la  composition  chimique  du  anoéral  sont 
très-inexacts,  et  ne  lui  ont  pas  permis  de  reoott* 
na  ttre  que  la  gréenovite  renferme  une  très-grMide 
proportion  de  silice  et  de  chaux. 

M.  Dufrénoy  ayant  bien  voulu  mettre  à  ma  tHs« 
position  un  échantillon  de  la  collection  deTEcole 
royale  des  mines,  j'ai  rc^pris  l'analyse  de  la  grée^ 
novite.  Gomme  ses  cristaux  sont  le  plus  souvent 
travei-sés  par  des  filons  de  quartz  qui  forme  aussi 
des  lamelles  interposées  entre  les  feces  de  clivage , 
pour  opérer  sur  des  portions  hien  pures  du  miué* 
rai ,  j'ai  eu  soin  de  le  calciner  préalablement;  on 
pouvait  alors  fadlement  distinguer  les  substances 
étrangères ,  et  en  le  brisant  en  petits  morceaux 
on  en  faisait  un  triage  k  la  loupe  :  c'est  eur  de  la 
gréenovite  ainsi  purifiée  qu'ont  jété  exécutés  tous 
les  essais. 

J'ai  trouvé  pour  la  pesanteur  spécifique ,  3,483  ; 
ce  nombre  est  intermédiaire  entre  celui  donné 

r  M.   Dufrénoy,   3,44»  ^^  celui   donné    par 

.  Breitbaupt,  6^5%']. 

Tome  FI^  i84*f^  a-i 


e 


Eoaii  ao         Dans  le  tube  ffunoé  It  (réenovite  desséchée  ne 
chaïamctu.    donne  pas  4  eau  ;  mais  elle  perd  sa  couleur  rouge 
de  chair  et  elle  devient  d'un  vert  pistache. 

Une  esquille  du  minéral  chauffée  fortement 
entlietleâ  pîttce»  de  platine,  fond  avec  «b  léger 
bouillonnementi  et  donne  un  émail  d*une  cou- 
leur sale. 

1  .Pulvérisa ^  la  gréepovite  se  dissout,  quoique 
aasez:  diffiaileoient,  dan^  le  sel  de  phosphore  ^ 
«t  au  ko.  de  réduction  on  à  upe  belle  coloration 
violette,  commecelle  que  donne  Toxyde  de  titane 
pur*; 

A^ee  le  borax  la  dissolution  se  iait  plus  facile- 
teiflnt  qo  avec  le  sel  de  phosphore.  Au  feu  de  ré- 
-tkiotsoni  tièa»Wtttenu,  on  a  une  couleur  jaune 
akâr^. puis  améthyste  soasbve.  On  sait^  d'après 
M.  Berâélius  (voir  Essais  au  chalumeau),  que 
pour  leqihène  on  ne  peut  jobteeir  cette  réaction; 
fXMitafois,  pour  la  gréenovite,  eajla/nbant  en- 
suite la  petite  coupelle  d'essai ,  je  n'ai  pas  pu  pro- 
duire d'émail  bleu ,  comme  cela  a  lieu  pour  de 
l'oxyde  de  titane  pur  dissous  dans  du  borax ^  et 
qu'on  sovuet  au  flamber  après  q^'il  a  donné  la 
a>Ioratîon  due  aa  feu  de  réduction.. 

Au  feu  àH oxydation,  et  avec  un  petit  cristal  de 
tnlTe^  OB'  a  une  couleur  améthyste  produite  par 
le  manganèse!,  et  mx  peut  voir  par  cet  essai  qu'il 
n^y  en  a  pas  beaucoup. 

Avec  le  carbonate  €fe  soude  sur  une  feuille  de 
platine,  on  a  sur' les  bords  la  coloration  due  aa 
manganèse;  sur  le  •  fil  de  platine  la  fusion  se  fait 
avec  un  léger  bonillonnemeiit;  mais  quelle  que  soit 
la  quantité  de  carbonate  de  soude  qu'on  ajoute  , 
il  est  impossible  de  dissoudre  int^ralement  la 
grécnovite,  et  Ton  a  toujours  de  petits  squelettes 


DE   hk  GiUKSMOVITE.  3a7 

blancs  qui  nagent  dans  la  perle  :  comme  rozyde 
de  tilane  pur  disparait  d'une  manière  compléta 
dans  une  quantité  suflisante  de  carbonate  de 
soude,  il  est  bien  probable  que  cette  propriété  est 
due  à  la  grande  quantité  de  chaux  qui  se  troutta 
dana  le  minéral. 

Avec  le  nitrate  de  cobalt  on  a  une  coloration 
d'un  noir  sale. 

Avant  de  faire  l'analyse  de  la  gréenovite,  il  était      Anaifie 
important  de  connaître  quel  était  l'état  d'oxyda^     qu«iiuii?c. 
tion  du  titane  et  du  man^nèse. 

G^éralement  le  titane  se  trouve  dans  la  na- 
ture à  l'état  d'acide  titanique  ;  cependant  il  résulte 
des  derniers  travaux  de  M.  H.  Rose,  publiés  dans 
la  5*  livraison  des  Annales  de  Poggendorf  de  i844> 

qu'il  peut  aussi  exister  à  l'état  d'oxyde  bleu  Ti, 
quoique  ce  dernier  oxyde  soit  très-instable  lors- 
qu'il est  formé  dans  le  laboratoire ,  puisqu'il  dé- 
compose même  l'eau  pour  passer  à  l'état  d'acide 
titanique.  Ainsi ,  d'après  M.  H.  Rose,  cet  oxyde 
est  celui  qui  entre  dans  la  composition  de  Filme- 
nite  et  de  tous  les  fers  titanes,  dans  lesquels  il 
remplace  une  certaine  quantité  de  peroxyde  de 
fer,  avec  lequel  il  est  isomorphe. 

Pour  rechercher  quel  était  l'état  d'oxydation 
du  titane ,  j'ai  en  premier  lieu  maiptenu  pendant 
longtemps  à  une  bonne  température  rouge,  du  mi- 
néral bien  porphyrisé  et  préalablement  desséché  ;  il 
a  pris  une  couleur  vert  pistache,  mais  il  n'a  pas  été 
possible deconstater  une  variation  notable  depoids. 
oi  on  observe  que  l'oxyde  bleu  du  titane  esttrès^ 
avide  d'oxygène ,  etque  d'ailleurs l'ilmenite grillée 
^à  Tair  augmente  très -sensiblement  de  poids, 
quoique  dans  la  gréenovite  le  titane  soit  combiné 


3a8  ANUYSs 

iivec  la  silice,  ce  qui  n*a  pas  lieu  dans  riimenite , 
on  devra  conclure  de  rexpérience  qui  précède 
que  le  titane  se  trouve  à  l'état  d'acide  titanique. 

Le  minéral  a  ensuite  été  placé  dans  un  creuset 
de  platine  chauflë  au  rouge,  comme  celui  quem* 
ploie  M.  Ebelmen  pour  le  dosage  du  maoganèseï 
et  on  a  fait  arriver  dans  l'inlérieur  un  conraut 
d'hydrogène. 

On  a  reconnu  qu'en  laissant  refroidir  ainsi  le 
minéral  dans  un  courant  d'hydrogène^  il  reprend 
sa  couleur  rose;  il  la  perd  de  nouveau  quand  il  est 
cliautfé  y  même  à  Tabri  du  contact  de  1  air,  daii.s 
un  creuset  renfermé  lui-même  dans  deux  autres 
creusets.  On  peut  ainsi ,  en  le  soumettant  succes- 
sivement à  1  action  de  l'hydrogène  et  en  le  calci- 
nant ensuite,  lui  donner  alternativement  la  cou- 
leur rouge  de  chair  ou  vert  pistache ,  sans  qu'il 
soit  possible  de  constater  autre  chose  que  des  va- 
nations  de  poids  insignifiantes.  On  serait  tenté 
de  comparer  ces  changements  de  couleur  k  ceux 
que  présente  le  soufre  lorsqu'il  est  plus  ou  moins 
chaufie  ;  cependant ,  comme  la  réduction  par  l'hy- 
drogène donne  la  couleur  rouge  de  chair,  ils  doi- 
vent tenir  au  degré  d'oxydation  du  manganèse, 
qui  serait  alors  ramené  à  1  état  de  protoxyde. 

En  admettant  que  tout  Toxyde  de  manganèse 
eût  été  transformé  en  oxyde  rouge,  on  aurait  dû 
observer  une  variation  de  poids  de  O8,oo3;  or, 
celtes  qu'on  a  constatées  n'atteignaient  pas  i  mil- 
ligramme, par  conséquent  le  changement  d'oxy- 
dation du  manganèse  par  l'effet  du  grillage  ne 
l'avait  pas  fait  monter  à  l'état  d oxyde  rouge,  ou 
bien  il  ne  devrait  être  ciue  partiel ,  et  avait  eu  lieu 
seulement  h  la  surface  ae  la  gréenovîte.  Quoi  qu'il  ^ 
eu  soitt  il  résulte  de  Taction  de  Thydrugèuc  sur 


DE   LA   GBéeKOVJTB.  3^9 

la  gréenovite,  que  la  coloration  rose  est  due  au 
protoxjde  de  manganèse  :  cela  est  conforme»  du 
reste,  à  cequ^on  observe  sur  les  silicates  de  pro- 
toxyde  de  manganèse  qu'on  trouve  dans  la  na- 
ture; tant  que  le  métal  reste  à  Tétat  de  pro- 
toxyde,  ils  sont  roses;  mais  quand  par  suite  de 
Faction  de  lair  ils  passent  k  un  état d oxydation 
plus  élevé,  ce  qui  a  lieu  d'abord  à  la  partie  exté-- 
rieiire,  ils  deviennent  brun  noirâtre. 

Pour  faire  l'analyse  de  la  gréenovite,  j*ai  cher^ 
<^hé  d'abord  à  la  dissoudre  dans  les  acides  :  après 
Favoir  porpby risée  ii  l'eau  de  manière  à  la  rendre 
aussi  fine  que  possible,  je  Tai  traitée  par  de  l'acide 
hydroclilorique  concentre ,  en  aidant  l'action  de 
laeide  par  une  chaleur  très-modérée ,  comme  on 
le  fait  pour  l'ilmenite;  on  parvient  bien  de  cette 
manière  à  attaquer  environ  un  quart  du  minéral , 
mais  il  parait  impossible  de  le  décomposer  corn- 

1)létement ,  même  en  renouvelant  Facide  et  en  le 
aissant  agir  pendant  plusieurs  jours.  Avec  Facide 
sulfurique  ou  n'obtient  pas  un  meilleur  résultat. 
J'ai  donc  eu  recours  aux  carbonates  alcalins  en 
fondant  la  matière  avec  cinq  fois  son  poids  de  car* 
booate  de  potasse  ou  de  soude ,  et  en  chauffant  k 
une  température  aussi  élevée  qu'on  en  peut  obte* 
nir  dans  un  fourneau  ordinaire  de  calcination  ; 
mais  j'ai  reconnu ,  en  reprenant  ensuite  par  un 
acide ,  que  le  minéral  n'avait  jamais  été  attaqué 
d'une  manière  complète,  et  qu'à  une  première 
opération  on  ne  dissolvait  que  i  a  ou  au  plus 
i4  p-  o/o  de  chaux.  Avec  le  carbonate  de  potasse 
qui ,  dans  cette  circonstance.,  paraît  être  plus  éner- 
clique  que  celui  de  soude,  il  a  fallu  recommencer 
Topération  jusqu'il  quatre  fois  pour  arriver  k  une 
uniière  décomposition. 


33  O  ANALYSE 

Le  réactif  le  plus  commode  pour  attaquer  la 
gréenovite,  et  qui  permet  d*exécuter  le  plus  faci- 
lement son  analyse ,  est  le  sulfate  acide  de  po- 
tasse; c'est  aussi  celui  qui  a  été  employé. 

Uanalyse  qualitative  a  fait  connaître  que  la 
gréeuovite  renferme  de  la  silice ,  du  titane ,  du 
manganèse ,  une  trace  de  fer  et  de  la  chaux. 

Comme  on  peut  former  facilement  dans  le  labo^ 
ratoire  des  combinaisons  bien  définies  de  fluor  et 
de  titane  avec  les  bases ,  et  que  d'ailleurs  ces  deux 
corps  sont  quelquefois  associés  dans  le  règne  mi- 
néral, il  n'était  pas  inutile  de  rechercher  le  fluor; 
c'est  ce  qui  a  été  fait  par  le  procédé  de  M.  fierzé- 
lius,  et  au  moyen  d'une  attaque  par  le  carbonate 
alcalin  ;  mais  II  m'a  été  impossible  d'en  reconnaître 
dans  la  gréenovite. 
AnalYie  Pour  exécuter  Y analj'se  quantitative,  lagrée- 

qaaDUtttiye.  novile  a  été  fondue  avec  cinq  ou  six  fois  son  poids 
de  sulfate  acide  de  potasse;  en  reprenant  par  Feau  * 
froide ,  il  restait  la  silice  qui  se  dissolvait  intégra- 
lement dans  la  potasse  quand  l'attaque  avait  été 
bien  faite ,  et  qu'on  essayait  d'ailleurs  au  chalu- 
meau pour  voir  si  elle  contenait  de  l'oxyde  de 
titane. 

Dans  la  liqueur  filtrée  on  versait  de  Fammonia- 
que  ou  de  Fhydrosulfate  d'ammoniaque  pour  pré- 
cipiter le  titane  et  le  manganèse. 

Quand  on  employait  de  Fammoniaque  pure  , 
comme  cela  a  eu  lieu  dans  la  première  analyse  ^ 
l'oxyde  de  titane  qui  avait  une  teinte  légèrement 
rosée  entraînait  toujours  avec  lui  tout  le  manga'^ 
nèse;  car  en  ajoutant  ensuite  de  Fhydrosulfate, 
on  n'obtenait  plus  de  précipité.  De  plus,  lors  même 
que  Fammoniaque  était  parfaitement  exempte  de 
carbonate  d'ammoniaque,  le  précipité  d'oxyde  de 


DE   LA  QtiSirOVITE.  3^3 1 

titane  relaoait  avec  lai  ua  peu  dediaux';  c'est  «e 
que  j'ai  constaté  en  redissolvant  ce  précijûté  dans. 
Tacide  sulfuriqae ,  et  en  traitant  de  nouveau  par 
l'amaioniaiftte ,  puis  pa^  Toxalate  d^ammoaiaque  y 
il  ae  formait  eneore  un  petit  précipité  d^ozalate^ 
de  chaux  qui  était  ajouté  à  celui  de  la  liqueur, 
mère.  Cette  chaux  avait  donc  été  entraînée  par 
Tacide  litanique  comme  la  magnésie  Test  pari 
Talumine  dans  des  eipconatances  analogues.  i 

Pour  séparer  le  titane  du  manganèse ,  on  a  eu' 
recours  au  procédé  de  M.  H.  Rose ,  qui  consiste  à' 
mettre  de  1  acide  tartrique  dans  la  dissolution  qui 
contient  les  deux  oxydes,  et  à  précipiter  ]e  man- 
ganèse à  Fétat  de  suliîire;  ce  sulfure  était  redise 
sous„  et  enfin  le  manganèse  était  précipité  par  le 
carbonate  de  potasse  ;  ensuite  on  calculait  la  quan- 
tité de  protoxyde  de  max^ganèse  correspondant  k 
fozyde  rouge  recueilli. 

Quant  à  Toxyde  de  titane ,  il  était  recherché 
dans  la  dissolution  tartrique. 

La  chaux  se  dosait  par  Foxalate  d'ammoniaque 
après  qu'on  avait  détruit  i'hydrosul&te  d'ammo- 
niaque de  l'eau  mère^  lorsque  cela  était  néces- 
saire ;  on  pesait  te  carbonate  obtenu ,  et  pour  avoir 
une  vérification  on  le  transforoiait  en  sulfate* 

Gomme  la  série  dea  opérationa  qui  précèdent 
exige  UB  graiïd  nembve  de  lavages  trèi-4onga|^  à 
cause  de  la  présence  d'un  excès  de  sulfate  alcalin, 
on  ne  peut  guère  opérer  que  sur  une  petite  quan- 
tité du  minéral.  La  première  analyse  a  été  faite 
sur  0,7,  la  deuxième  sur  i,3. 

On  doit  faire  qn sorte,  quand  on  sépare  la  silice, 
que  le  lavage  ne  dure  pas  beaucoup  plus  d'un 
jour,  car  au  bout  de  ce  temps  la  dissolution  qui 


33a  âVALfiK  , 

contient  le  tltsne  oomnMDee  à  m  tmobli^r ,  H  de 
l-oxyde  de  titane  se  iTi<^le  à  la  silice. 

Quand  on  a  pi*écipité  Toxyde  de  titane  et  le 
manganèse  par  Fammoniaque,  il  estbon  de  duisser 
Texcès  d'alcali  en  ebaufiânt  légèrement ,  car  autre* 
ment  Feau  mère  retient  encore  une  petite  propor- 
tiim  d'oxyde  de  titane;  en  tout  cas,  comme  lea 
ligueurs  sont  très-étendues ,  il  convient  de  réunir 
toutes  celles  provenant  des  opérations  précédentes 
et  de  les  évaporer  à  sec,  car  ordinairement  on 
di>tient  encore  une  petite  quantité  d'oxyde  de 
titane. 

En  prenant  toutes  les  précautions  qui  viennent 
d'être  indiquées ,  l'analyse  a  donné  les  résultats 
suivants  : 

I. 

OifSéM. 

Silice 0,298  0,I54S 

Oxyde  de  titane 0,430  0,1707 

Protoxyde  de  man|Bnése.  0,039  0,0065/ 

Protoxyde  de  fer trace      »      {0,07â8 

Chaux 0,S36  0,0663  ( 

0,993 

IL 

Oïlfléat.  RtpsoH. 

Silice 0,304  0,1579      2 

Oxyde  de  titane 0,420  0,f668      9 

Flpoloxyde  de  manganèse.  0,038  0,0085)  I 

Protoxyde  de  fer. ....  traee      •       S0,0,768 
Chaox .  >  0,a43  0,0683  \ 

1,005 

Ijsk  silice  a  en  outre  été  dosée  dans  trois  essais 
préliminaires,  et  on  a  trouvé  : 

Silice.  .  .  .        0,305  0,310  0,297 

La  constanœ  de  ces  résultats  montre  d'ukon^ 


ftB  tAO  liC90VITB.  333 

qae  la  silioe  oVnlre  pas  dans  la  grëenovite  k  IVui 
tlemélange,  mais  bieoà  Fétat  decombinaiisOD.Oii 
voit  eu  outrn  qa'on  peut  admettre  pour  moyenne 
delà  teneur  en  silice  le  nombre  o.ioaS.  •  • 

Si  on  fait  la  somme  de  Toxygène  des  bases  i 
1  atome  qui  sont  lu  chaux  et  le  protozyde  de  man- 
ganèse,  et  qu'on  les  compare  aux  quantités  d'oxy<> 
gène  contenues  dans  la  silice  et  dans  Toxyde  de 
titane,  on  trouve  que  les  résultats  des  analyses 
précédentes  se  laisseraient  à  peu  près  représenter 
par  les  formules  : 

ou  par 

{3SiCa'4-4Siti'} 

Elles  donnent  en  eflfet  : 

I'*  formole.    Silice 30,06 

Oxyde  de  titane.  .      42,97 
Chaux 26,42 

S*  formule.    SiHce 30,33 

Oxyde  de  titane.  .     45,62 
.    GtiainL, 24,05 


ces  formules  ne  reproduisent  pas  mieux 
les  résultats  de  l'analyse  que  celle  que  nous  allons 
proposer  ;  par  conséquent ,  comme  elles  ont  l'in- 
convénient d'être  compliquées ,  il  convient  de  les 
rejeter. 

Observons  maintenant  qu'il  y  a  perte  assez  no* 
table  sor  la  première  analyse;  si  on  admet  qu'elle 
ait  eu  lieu  sur  la  '-baux  et  sur  le  manganè-^e,  ce 
qui  doit  être  d'après  la  multiplicité  des  opérations 
qu*il  faut  faire  pour  obtenir  cesdeux  btises  et  surtout 
la  chaux ,  on  devra  accorder  plus  de  confiance  aux 
résultats  de  la  deuxième  analyse  qui  ont  été  fuits 


I 
334  ANALTSB 

d'ailleurs  sur  une  plus  grande  quantité  de  grée-» 
novite. 

D'après  cette  analyse,  on  aurait  pour  les  rap- 
ports entre  les  quantités  d'oxygène  des  bases  k  un 
atome,  de  Foxyde  de  titane  et'  de  la  silice,  les 
nombres  ;;  lo  ;  ai  :  20;  mais  si  on  remarque 

aue  la  silice  avant  été  déterminée  avec  beaucoup 
e  précision ,  il  ne  peut  rester  d'incertitude  à  son 
égard,  et  qu'il  résuite  de  divers  essais  que  la  chaux 
et  le  manganèse  ont  une  somme  qui  n'est  pas  in« 
férieure  à  celle  qui  est  donnée  par  la  deuxième 
analyse  ;  si  on  observe  enfin  qu'il  n'est  guère  pos- 
sible de  répondre  d'une  unité  sur  le  deuxième 
chiffre  du  rapport  pour  le  titane  ;  car ,  comme  il  a 
un  poids  atomique  considérable ,  de  petites  ei^ 
reurs  d'analyse  peuvent  ensuite  dans  le  calcul  du 
rapport  donner  des  différences  notables ,  on  devra 
en  conclure  que  la  petite  augmentation  de  poids 
de  la  deuxième  expérience  tient  à  un  léger  excès 
dans  la  quantité  de  titane  qui  a  été  trouvée,  et  par 
conséquent  il  faut  admettre  pour  les  rapports 
d'oxygène  les  nombres  il  i  i  2  l  2. 

En  considérant  l'oxyde  de  titane  conmae  jouant 
le  rôle  de  base  aussi  bien  que  la  chaut  1  on  voit 
donc  que  l'oxygè&e  de  la  silice  sera  à  celui  des 
bases  dans  la  rapport  très-simple  ;  :  a  :  3. 

Par  conséquent  la  formule  de  la  gréenovite  sert 

S*  T'  R,  ou  bien  : 

•••••        •••  • 

Si  Ti^  +  Si  R' 

Si  on  calcule  les  proportions  de  silice ,  d'oxyde 
de  titane  et  de  chaux  qui  lui  correspondent ,  on 
trouve: 


M  LA  ûntanKnm.  S35 


Silice â         1154,96  30,86 

Oxyde  de  titane.      2         1520,07         40,60 
Ghaux 3  1068,06         28,54 


^^M* 


3743,09        lOOpOO 

On  voit  que  ces  résultats  ne  différent  pas  not»* 
blement  de  ceux  qui  ont  été  obtenus  directement 
dans  la  deozitaie  analyse^  car  il  faut  observer  qu'on 
a  été  obligé  de  remplacer  le  manganèse  par  de  la 
chaux. 

Nous  ferons  remarquer  que  cette  formule  à  la- 
quelle nous  avons  été  conduits  est  du  reste  celle 
que  M.  H.  Rose  vient  de  proposer  pour  lespbëne, 
(voir  Rammelsberg,  i*'  supplément).  Jusqu'à  pré- 
sent M.  H.  Rose  n'a  pas  publié  les  analyses  d'après 
lesquelles  il  a  adopté  cette  formule ,  mais  il  est 
probable  que  leur  comparaison  avec  les  analyses 
qui  précèdent  viendra  confirmer  les  résultats  qui 
ont  été  obtenus  :  l|i  gréenovite  est  donc  un  silicate 
de  titancy  de  chaux  et  de  manganèse  ^  ayant  la 
même  loi  de  composition  chimique  que  la  va^ 
riété  de  sphène  analysée  par  M.  H.  Rose. 

Si  on  veut  tenir  compte  de  la  proportion  de 
manganèse  qu'elle  renferme  à  Saint-Marcel,  on 
trouve  que  pour  9  atomes  du  sphène  à  base  de 
chaux ,  elle  contient  i  atome  de  sphène  à  base  de 

manganèse  dont  la  formule  serait  : 

•  •  •  «  »  •  •  •  • 

Si  ti'  +  Si  Mn^ 

La  densité  s'accorde  du  reste  avec  le  résultat 
que  nous  venons  d'obtenir  par  l'analyse  chimique  ; 
car  la  densité  du  sphène  est  comprise  entre  3,4  ^t 
3,6  d'après  M.  de  Kobeli,  et  jusqu'à  présent  on  a 
trouvé  pour  la  gréenovite  3,44 9  3,4S3,  3,627. 

M.  Breithaupt,  qui  admet  plusieurs  variétés 


336  ANALTW  Ht  LA  ontmwnu. 

de  gphtoe,  après  avoir  examiné  des  cristaux  de 
gréeoovite»  les  a  rapprochés  de  Tune  de  ces  varié- 
tés qui  cstjauDe  FeuiUetée,  qu'on  trouve  à  Pfiu»ch- 
thaïe  en  T yrol ,  ou  même  à  U^rche  dans  la  Cor* 
rèsEe.  Des  échantillons  de  sphène  rapporté  de 
Makjo  par  M.  Daubrée  lors  de  son  dernier  voyage 
en  Suède  sont  du  reste  parfaitement  semblables  k 
un  crislal  de  gréenovite  de  Saint- Marcel  de  la  coir 
lection  de  M.  Damour. 

D'après  ce  qiii  précède,  on  voit  que  Fespèce 
minérale  qu'on  désigne  sous  Te  nom  de  sphène , 
et  qui  est  très«oommune ,  peut  avoir  des  bases 
dtSéi^tes  suivant  les  circonstances  dans  lesquelles 
elle  s'est  formée;  la  gréenwUe  en  particulier  ue 
serait  qu'un  sphène  manganési/ère  :  elle  forme- 
rait une  variété  analogue  k  celle  que  présentent 
l'épidote ,  le  py roxéne ,  le  grenat  et  en  général 
tous  les  minéraux  qui  se  rencontrent  fréquem- 
ment dans  la  nature. 


3^7 


W» 


Sur  les  différents  modes  de  transport  employés 
dans  l'intérieur  des  mines. 

Pir  M.  J.  CALLOH,  ii^toiew  ém 


Le  transport  de  la  bouiUe  on  du  minerai ,  de- 
puis le  chantier  jusqu'au  bas  du  puils  d'extraction, 
s'exécute  dans  les  mines  par  lîn  grand  nombre  de 
pix>cédés  distincts ,  dont  la  description  a  été  le  su- 
jet de  plusieurs  mémoires  insérés,  à  différentes 
épooues,  dans  les  annales  des  Mines. 

L  objet  de  cette  notice  est  de  résumer  les  don- 
nées renfermées  dans  ces  mémoires,  afin  de  les 
comparer  soit  entre  elles,  soit  avec  un  assez  grand 
nomibre  dTobservations  inédites.  De  cette  compa- 
raison ressoitiront  quelques  conséquences  qui  ne 
paraissent  pas  sans  intérêt. 

5  i**.  Des  différents  modes  de  transport 

intérieur. 

Le  transport  intérieur  peut  se  faire .  soit  liori«- 
zontalement,  soit  dans  des  galeries  diversement 
inclinées.  Mais,  dans  tous  les  cas,  il  convient  de 
n'avoirégard  qu'à  la  distance  parcourue  par  le  mi- 
nerai, et  de  faire  abstraction  de  la  hauteur  dont 
ce  minerai  aura  pu  en  même  temps  monter  ou 
descendre. Dès  lors,  l'effift  utile  d'un  moteur  em* 
ployé  k  ce  transport  s'estimera  en  multipliant  le 
poids  tranqM>rté  par  la  distance  parcourue. 
Mous  considérerons  successivement  :  * 
A.  Le  transport  sur  le  sol  des  galeries»  ; 


998  MODES   DB  TRANSPOKT 

B.  Le  transport  «ur  des  voies  perfectionnées  de 
ronlage  (chemins  de  fer  ou  de  bois); 

G.  Le  transport  par  galeries  navigables. 

A.  Transport  sur  le  sol  des  galeries.  — 
L'homme  est  employé  sur  le  sol  des  galeries  comime 
porteur^  traloeur  et  bvOHetteur.  Ces  modes  de 
transport,  usités  dans  les  mines  du  département 
de  la  Loire ,  ont  été  décrits  par  M.  Gervoy  avec 
tous  les  détails  nécessaires  (jâimales  des  Mines , 
i^  série,  tome  X,  page  4<>7)'  ^^  ^  bornera  donc 
à  rappeler  les  chiffres  de  ce  mémoire ,  en  les  mo* 
difiant  toutefois  légèrement  d'après  d'autres  ob- 
servations, et  en  renvoyant  au  mémoire  lui-même 
pour  tous  les  détails. 
Portaie  à  dof.  ^^  portage  k  dos  est  un  systkne  qui  distrait 
de  jour  en  jour ,  à  mesure  que  les  travaux  inté- 
rieurs sont  conduits  avec  plus  de  régularité. 

La  charge  varie  de  4o  à  70  kil.  ;  la  plus  ordinaire 
est  de  5o  à  60  kil. 

L'espace  parcouru  en  charge  va  jusqu'à  6.ooo 
mètres;  la  moyenne  est  environ  4-5oo. 

D'où  effet  utile  moyen  55  x  ^.Soo  xn  :i47*^^^ 
kil.  transportés  à  un  mètre. 

Le  portage  à  dos  n'a  lieu  que  sur  de  petites 
distances  en  général  inférieures  à  100  mètres. 
lYiinâgeiQr  le      ^  traînage  sur  le  sol  des  galeries  est  encore  fort 
loidMgaMei.  répandu  en  France.  Tantôt  il  se  fait  dans  des 

bennes  ou  cuveaux  pesant  vides  3o  à  35  kil., 
tantôt  dans  de  légers  paniers  en  osier.  Ces  bennes 
et  ces  paniers  glissent  sur  le  sol  au  moyen  de  deux 

{latins  ferrés.  La  charse  habituelle  est  un  hecto- 
itre  et  demi  de  houille,  soit  120  kil.  ;  elle  varie 
de  1 10  à  i5o  kil.  suivant  l'état  des  chemins. 

L'espace   parcouru   en   charge   est  d'environ 
6.000  mètres. 


I 


EMPLOYAS   MM   L'llfT»llI8fl&  BES   MINES.    3^9 

D'où  effrt  litite  130  X  6hh>o  sss  t^Oiimo  kîL  k 
I  mètre. 

Ce  chiffre  peut  être  notaUement  dépaaséy  lors- 
que, avec  des  chemins  en  bon  état,  on  fera  Ira- 
Tailler  les  ouvriers  à  reolreprise  el  non  à  la  tàohe. 
Il  suppose  d  ailleurs  des  galeries  d'au  moins  i  "",4^ 
afin  que  desjeunes  gens  de  16  à  18  ans  puissent  y 
travailler  sans  tr<^  de  cône. 

Autrement  on  remplacerait  ces  jeunes  gens  par 
des  enfants  qui  produiraient  le  résultat  suivant  : 

Chasge,  à  pea  prte  «ne  demi-beane,  sait  •         70  kil« 

espace  parcouru  en  charge 3.200  met. 

Effet  aUJe  70  x  3.200  =  224.000  kQ.  à  1  mètre. 

Le  traînage  se  fait  sur  dés  distancés  plus  consi- 
dérables que  le  portage  à  dos  ;  on  va  à  1 5o ,  200 
métrés  et  plus. 

Le  brouettage  se  fait ,  non  pas  précisément  sur    BrooeltaK 
le  sol  des  galeries ,  mais  plus  souvent  sur  des  lignes 
de  planches. 

En  général ,  le  brouetteur  ne  parcourt  pas  toute 
la  distance  depuis  le  chantier  jusqu'au  puits.  Cette 
distance  est  habituellement  divisée  en  relais  de  30 

à  3o  mètres. 

f 

Charge  delà  brouette,  environ 80 kU. 

Espace  parcouru  en  charge 8.600  met. 

Effet  utUe  80  X  8.600  =688.000 ktL  à  1  mètre. 

Ce  résultat  est  peu  différent  de  celui  du  traî«    Camionige. 
nage ,  qui  d'ailleurs  a ,  dans  les  mines  de  houille, 
l'avantage  de  causer  moins  de  déchet  sur  te  gros 
charbon. 

La  charge  est  phis  forte  dans  le  traînage  et  la 
vitesse  plus  granaedans  le  brouettage.  Ce  dernier 
système  pourrait  donc  être  le  plus  économique,  si 
1  on  modifiait  la  construction  de  la  brouette  de 
manière   à  pouvoir  augmenter  notablement  la 


34o  110»ll  DB  nAMSfOaT 

obaige  ans  être  obligé  de  réduire  b  vileiMe  dans 
le  même  rapport.  Pour  cela ,  il  suffit  de  faire  por« 
ter  la  plus  grande  partie  de  la  charge  sur  Fessieu, 
de  manière  que  le  bras  de  rbomme  n  ait  plus 
d'effort  à  iliireqne  pour  pousser  en  avant.  Ge  ré- 
sultat s'obtient  en  remplaçant  la  brouette  par  une 
sorte  de  petit  camion  li  deux  roues  doBtVessieu 
est  à  peu  près  sous  le  centre  de  gravité  de  la 
charge. 

Gs>  système  ^^  appliqué  dans  une  mine  des  en\  i- 
rons  de  Saint*Etienne ,  a  donné  les  résultats  sui- 
vants : 

• 

Charge tcakU. 

Espace  parcouru  en  charge 6.000  met. 

IVavail  utile  160  x  6.000  =960.000  kil.  à  1  met. 

E^iiploi  Dans  un  grand  nombre  de  mines,  surtout  en 

tedievaut.  France,  les  chevaux  sont  employés  au  traînage. 
L'effet  utile  qu'ils  produisent  est  plus  variable  que 
celui  des  hommes  parce  qu'il  est  beaucoup  plus 
influencé  par  l'état  du  sol  des  galeries,  la  tempé- 
rature,  la  oontéde  Taérage,  etc. 

Ces  deui  derniers  éléments  surtout  ont  une  in- 
fluence considérable.  Dansdes  mines  trop  chaudes 
et  mal  aérées,  les  chevaux  se  ruinent  avec  une 
telle  rapidité,  qu'on  peut  être  dans  la  nécessité 
de  renoncer  &  leur  emploi  p  les  autres  circonstances 
étant  d^ailleurs  favorables. 

r  Pour  des  mines  mal  aérées  et  des  chemins  en 
mauvais  état,  on  admettra  leschlffi*es  suivants  : 

Charge,  environ.  .  .     SOOkD. 

Espace  parcouru.  .  .  5.300  met. 

Effet  uUle  200 X^.SOOs  1.060.000kil.à  1  met. 

3*  Dans  des  ci  inconstances  plus  favorables,  on 
peut  admettre  ; 


EMPLOYÉS  DANS  l'iNTÊRXEUll   DBS  HINBS.      34' 

Charge.  .  - SSOkil. 

Es|Nice  parcoani.  •   .  .     7.000  met. 

Effet  otfle  250x7.000  s:  1 .750.000  kil.  à  1  met. 

Z"  Il  semble  convenable  »  dans  des  chemins  bien 
tenus  et  avec  de  grands  chevaux,  d'augmenter 
très-notablement  la  charge,  sauf  à  réduire  un  peu 
la  vitesse ,  et  Texpérience  indique  qu'on  peut  alors 
obtenir  les  résultats  suivants,  lorsque  les  distances 
sont  assez  considérables  : 

Charge.  : 500kiU 

Espace  parcoam 5.000  met. 

Travail  utile  500  x  5.000  =2.500.000  kil.  à  1  met. 

Les  chevaux  s'emploient  pour  d'assez  grandes 
distances,  i5o  mètres  au  moins,  plus  souvent 
3oo,  5oo  et  plus. 

Les  quantités  d'e£fet  utile  indiquées  ci-dessus 
devraient  subir  une  notable  réduction ,  si  les  dis- 
tances devenaient  très  -  petites.  Caf,  à  chaque 
voyage ,  il  y  a  inévitablement  un  certain  temps  ^ 
perdu,  soit  au  point  de  chargement,  soit  au  bas 
du  puits;  et  la  perte  totale  qui  en  résulte  est  d'au- 
tant plus  grande  qu'il  y  a  plus  de  voyages  ou  que 
la  distance  est  plus  courte. 

B.  Transport  sur  des  voies  de  roulage.^^  Les 
voies  de  roulage  établies  dans  l'intérieur  des 
mines  sont  de  construction  très-variée.  On  em- 
ploie pour  les  rails  le  bois ,  la  fonte  ou  le  fer  la- 
miné ,  et  ces  rails  sont ,  ou  \Âea  à  ornières  creuses  y 
ou  bien  à  ornières  saillantes.  îkins  entrer  dans  les 
détails  de  construction  de  toutes  ces  variétés ,  on 

Sent  admettre  que  le  système  à  préférer  est  celui    choii  an  i^t 
es  rails  saillants  en  fer  laminé.  En  effet,  les  rails  **"«  *"*  ^®'*- 
saillants  sont  d'abord  préférables  aux  rails  à  or- 
nières creuses  comme  étant  toujours  beaucoup 
plus  propres  ;  ensuite  les  rails  en  ter  sont  préféra-  • 


Cbeoilof  en  tm 
laminé. 


34^  MODES   DE  TRANSPORT 

bles  &  ceux  en  bois  conimé  plos  faciles  à  poser  et 
plus  roulants ,  et  k  ceux  en  foute  par  les  mêmes 
raisons  auxquelles  s'ajoute  la  raison  d  économie  ; 
car  souvent  les  rails  en  fonte  seront  plus  cbers  que 
les  rails  en  fer,  à  cause  du  poids  plus  considérable 

Su^il  faut  donner  aux  premiers  pour  diminuer  les 
tiances  de  rupture. 

Toutefois ,  tes  eaux  d'une  mine  pourraient  être 
tellement  corrosives  que  le  fer  s  y  trouverait  rapi- 
dement détruit  par  oxydation  y  et  qn*on  serait  ainsi 
ramené  à  Temploi  des  cheihins  de  bois. 

Les  rails  en  fer  forgé  s'établissent  sur  des  tra- 
verses en  pin  ou  en  cbéne  distantes  de  oi^fiS  à  x™* 
Ils  sont  engagés  dsns  des  rainures  et  fixés  par  des 
coins  placÀ  nabituellement  en  dedans  de  la  voie. 

Les  dimensions  des  rails  sont  en  rapport  avec 
le  poids  des  cbariots.  Il  vaut  mieux  des  rails  un 
peu  forts  quedes  rails  trop  faibles,  car  les  flexions 

Su'ils  subissent,  ou  dans  le  sens  horizontal,  ou 
ans  le  sens  vertical,  ont,  dans  la  pratiaoe,  de 
nombreux  inconvénients.  On  peut  admettre 
comme  assez  convenables  les  nombres  contenus 
dans  le  tableau  suivant,  toutefois  il  vaudra  mieux 
se  tenir  au-dessus  qu'au-dessous ,  surtout  pour  les 
rails  les  plus  fhibles  : 


l>Oldf 

Hautenr 

Poids  du  rail 

FoMtdafer 

du  chiiiot 
chargé. 

da  rail. 

EH^itteor. 

met.  GouraDU 

par 

mètre  courant 

dévoie. 

W. 

m. 

m. 

kil. 

kii. 

300 

0,010 

0,010 

3,11 

6,â3 

5M 

0,050 

Mto 

3,89 

7,T8 

700 

éoo 

0,055 

0,013 

i,67 

9,34 

0,Q60 

0,015 

7.00 

14,00 

1.200 

0,07p 

0,015 

7,82 

15,64 

1.400 

0,6?0 

0,01s 

9,81 

19,62 

EMPLOYÉS    DANS   l'iNTÉRIBL'R   BBS   mInES.      343 

La  construction  des  chariots  n'oflre  pas  moins 
de  variété  que  celte  des  chemins  ;  on  peut  les  rat- 
tacher à  trois  formes  principales  : 

I**  Les  chariots  que  l'bn  vide  au  bas  du  puîts  enoiiiéreDU  lysté- 
enlevant  une  cloison  ou  en  les  faisant  basculer.      "*••  ^  chariou. 

3*  Ceux  qui  après  avoir  circulé  dans  les  galeries 
sont  élevés  par  le  puîts  jusqu'au  jour. 

Z'*  Ceux  qui  reçoivent  sur  un  tablier  des  bennes 
ou  des  corbeilles  qui  sont  seules  élevées  au  jour. 
Ce  sont  les  chars  à  bennes. 

Le  premier  système  est  fréquemment  employé  Cbariou  se  vi- 
dansles  mines  métalKques.Ces  waggons  ont  tantôt^**"'*  tarecciie. 
la  fi>rme  de  grandes  brouettes  k  deux  roues,  tantôt 
celle  de  waggons  de  terrassement  que  l'on  vide 
en  faisant  basculer  la  caisse;  tantôt  enfin,  quand 
ils  sont  de  moindre  dimension  ^  on  fait  basculer  à 
la  fois  la  caisse  et  le  train.  Pour  la  houille  ce  sys^ 
tème  présente  Finconvénient  d'un  transbordement 
au  bas  du  puîts  ;  on  ne  devra  donc  l'employer  en 
général  que  quand  les  dimensions  des  galeries  né 
permettront  l'emploi  ni  de  chars  à  bennes  ni  de 
wa^gons  assez  grands  pour  être  élevés  dans  le 
pmts. 

Les  waggons  qui  sont  élevés  au  jour  évitent  ce  Chariots  serrant 
transbordement,  et  sous  ce  rapport  ils  forment  un  *  •'«^^•*='*®"- 
système  bien  préférable;  aussi  commencent-ils  à 
se  répandre  clans  les  mines  de  la  Loire.  Ce  sont 
des  bennes  elliptiques  ordinaires  de  3  à  4  hecto- 
litres, montées  sur  une  paire  d'essieux.  Les  rouss 
de  o^'^iS  à  o™,ao  de  rayon  sont  placées  sous  la 
benne;  celle-ci  peut  donc  être  extraite  au  jour 
sans  que  le  puits  ait.besoin  d'être  divisé  en  com- 
partiments, ainsi  qu'il  le  faudrait  avec  des  wag- 
gons de  forme  ordinaire.  Les  rebords  des  roues 
ont  à  peu  près  la  même  laideur  que  les  jantes  ;  ce 


344  M0DB8  DE  TRANSPORT 

qui  permet  aux  bennes  de  circuler  même  hors  de 
la  voie  y  et  facilite  beaucoup  le  travail  des  rece- 
Teurs  au  jour  et  des  enchaîneurs. 

Le  devis  d*ime  benne  à  roulettes  est  approxi- 
mativement le  suivant  : 

fr. 

Talear  du  bois ...;:.  13,00 

9  patins  on  chevrons 2,00 

4  roues  en  fonte  tournées  snr  la  jante  et  sur  le 

rebord,43k1l.à50fr.  leslOOkil 21,00 

2  essieux,  20kil.  à  70  francs  les  100  kil.  .  .  .  14,00 

Tournage  des  essieux 2,00 

Coussinets  et  boulons ,  10  kil.  à  1  fr 10,00 

Ferrures  diverses,  34  kil.  à  70  francs  les  100  k.  23,80 

Façon  et  ferrage 6,00 

Total 9M0 

Chm  à  biMMf.  Les  chars  à  bennes  constituent  un  excellent  sys- 
tème pour  le  transport  de  la  houille.  Aux  avantages 
de  former  un  matériel  peu  coûteux  et  d'éviter  le 
déchet  oui  résulte  des  transbordements ,  ils  joi- 
gnent celui  de  faciliter  beaucoup  le  chargement , 
puisque  la  benne  peut  être  traînée  successivement 
sur  les  différents  points  de  la  taille ,  tandis  que  le 
v?aggon  doit  en  général  rester  sur  la  voie.  En 
outre ,  cette  benne  peut  être  traînée  dans  des  por- 
tions de  galeries,  &  pentes  trop  grandes  ou  trop 
variables  pour  l'établissement  aun  chemin  de  fer , 
conduite  ainsi  jusqu'au  point  où  stationne  le  char, 
et  chargée  très- facilement  en  l'élevant,  au  moyen 
d'une  petite  rampe  en  remblai,  à  la  hauteur  du  ta-> 
blier.On  peut^si  1  on  veut,  la  faire  passerpar  le  même 
moyen,  d'un  petit  chariot  circulant  dans  une  voie 
secondaire  sur  un  chariot  plus  grand  circulant  dans 
la  voie  principale.  Ce  système  en  un  mot  se  prête 
à  toutes  les  [circonstances  et  dispense  mieux  que 


EMPLOYÉS   DANS   l'iNTÉRIBDR   DBS   MINES.      345 

tout  autre  des  remaniements  qui  outre  les  frais  de 
main-d'œuyre  occasionnent  toujours  tant  de  dé- 
chet sur  le  gros.  Le  seul  inconvénient  qu  on  puisse 
lui  reprocher  est  une  certaine  augmentation  du 
poids  mort  relativement  au  poie^!^  £^^//e  transporté; 
mais  cet  inconvénient  est  racheté  par  la  facilité 
particulière  que  les  chars  à  bennes  présentent 
pour  remploi  des  chevaux.  On  conçoit  combien  il 
est  plus  facile  de  diriger  un  convoi  formé  de  quel- 

aues  grands  chars  à  bennes,  qu'un  autre  formé 
'une  série  de  petits  waggons,  et  combien  on  évite 
par  ce  système  l'encombrement  à  la  place  d'ac- 
crochage. 
Le  devis  d'un  de  ces  chars  peut  s'établir  à  peu 

près  de  la  manière  suivante  : 

fr. 
9  8omniier8de5^,30àa*,80delongaeiir environ. ,  10,00 

Plateaux  de  0,04  pour  le  tablier 5,50 

4roues  toornées  àla  jante,  70  k.à45  fr.IeslOOk.    31,50 
2  essieux,  20  kil.  à  70  francs  les  100  kil.  .  .  .    14,00 

Tournage  des  essieux  .  .  * 2,00 

Gousiiiets  et  boulons 12,00 

Façon  et  ferrures 18,00 

Total 93,00 

Un  semblable  char  pèserait  au  moins  1 70  kil. 
et  recevrait  5  bennes  d  un  hectolitre  et  demi. 
Le  poids  serait  donc  en  charge  : 

Chariot 170  kil. 

5  bennes  de  30  kil.  .  .        150 
5  charges  de  120  kOi.  .       600 

Total.  .  •       920 

Si  l'on  ajoutait  une  traverse  pour  atteler  le  che- 
val, un  frein,  quatre  essieux  pour  faciliter  le  pas- 
sage  des  courbes,  des  chaînes  pour  empêcher  le 
renversement  des  bennes,  le  devis  pourrait  monter 
à  1 5o  fr,  et  au  delà. 


34^  MODES  DE   TRANSPORT 

Pente  à  donner     La  pente  que  Ton  doit  chercher  à  donner  à  un 
àjio  chemin  de  ^gQgÎQ  Jç  f^p  intérieur  varie  entre  des  limites 

assez  étroites.  On  peut  admettre  que  les  chars 
commencent  à  descendre  seuls  sur  une  pente  de 
o",oi  à  o",ia  par  mètre;  c'est-à-dire  que  la  résis- 
tance est  au  moins  le  centième  du  poids.  Cest 
beaucoup  plus  que  dans  un  grand  chemin  de  fer, 
et  cela  se  conçoit,  car,  en  général  »  un  chemin  de 
mine  est  posé  avec  moins  de  précision  et  tenu 
moins  propre  qu  un  chemin  de  grande  ciix^ulation, 
et  surtout  les  roues  des  waggons  y  sont  plus  pe^ 
tites  relativement  au  diamètre  des  essieux. 

Les  chars  étant  menés  par  des  hommes,  Vetkt 
utile  maximum  a  lieu  quand  la  pente  est  établie 
de  manière  que  les  waggons  pleins  descendent 
seuls.  Le  rouleor  monte  alors  derrière  son  wag-> 
mm  et  règle,  s'il  y  a  lieu,  la  vittsse  avec  un  ireia. 
aon  travail  consiste  principalement  à  remonter  le 
waggon  vide. 

Four  des  chevaux,  la  pente  normale  est  celle  qui 
donne  la  même  résistance  à  la  remonte  du  waggo& 
vide  et  à  la  descente  du  wagcon  plein.  D'après 
le  rapport  assea  habituel  de  i  ko  qui  a  lieu  entre  le 
'  poids  du  v^amon  vide  et  celui  du  waggon  plein ,  on 
démontre  facilementquela  pente  d'^ale  résistance 
est  environ  moitié  de  celle  sur  laquelle  les  wag- 
gons  commencent  à  descendre  seuls  (i  ). 

_    »  . . , 

(1)  Yoîci  le  calcul  :  soit  P  le  poids  de  la  caisse ,  F  celai 
des  roues,  P"  le  poids  de  la  chaiige,  ^==:  0,0 1  environ , 
le  coefficient  représ^tant  le  rapport  de  la  traction  an 

C'ds  qui  charge  les  essieux ,  t  FindiDaison  de  la  vexe, 
condition  d^ale  résistance  donne  l'équation  ? 

^(P+F')-(P+P+P')sln»=/P+(P+P')aînf, 

P"4-2fP+F) 
d'où  tàni^f         p,;  i  etcommewaàpea  pris 

F'  ss  2(P+F) ,  on  conclut  sin  »  =  -|-  =  0,005. 


EMPLOYÉS   DAN9  l^'lKTÉaJfXTE   PS8    MINES.       34^ 

Ainsi  pour  un  chemin  desservi  par  des  luxnioe» 
on  adoptera  volontiers  la  pente  de  o*,p  i  pu  i^n  peif 

S  lus,  et  celle  d'environ  o'^yOoS  pour  ui^  chef&iii 
e^ervi  par  des  chevaux. 

(^s  pentes  devraient  être  fortement  ré4uite&>  A 
un  transport  avait  lieu  en  remontant ,  comme 
cela  pourrait  être  le  cas  dans  une  exploitation  par 
remblais.  H  faudrait,  dans  ce  cas,  une  voie  hori- 
zontale ou  tout  au  plus  une  pente  très-légère  pour 
faciliter  Vécoulement  de  Veau. 

Un  point  non  moins  importsmt  que  le  taux  de 
la  pente,  c'est  Tuniformité de  eette  pente.  En  effe't| 
par  cela  même  que  la  résistance  due  au  frottement 
est  très-faible ,  Faction  de  la  gravité  influe  d'une 
manière  tr&s-sensible  sur  la  valeur  de  la  résistance 
totale.  Aussi  sur  un  chemin  présentant  un  profit 
ondulé  f  faut-il  à  chaque  instant  rompre  la  charge, 
employer  des  ouvriers  ou  des  cnevaux  de  renfort, 
dételer  le  cheval  ppur  Fatteler  par  derrière  et  le 
faire  agir  en  retenait  ;  ou  bien  régler  la  chargé 
pour  tout  le  trajet  comme  elle  doitTêtre  dans  les 
passages  les  plus  difficiles. 

Ainsi,  lorsque  Ton  creuse  une  longue  galerie  ftu 
rodier  pour  y  établir  une  voie  de  fer,  le  taux  et  la 
régulante  de  la  pente  doivent  être  pris  en  grande 
considération.  Il  en  est  de  même  pour  une  voie  dt 
fond  dans  une  couche;  il  vaut  mieux  la  contour- 
ner pour  suivre  les  inflexions  de  la  ligne  de  direc*- 
tion ,  que  de  la  tracer  plus  droite  en  plan,  mais 
avec  un  profil  pins  ondulé. 

D'après  ce  qui  précède ,  on  conçoit  oondnen  doit 
être  variable  Tenet  utile  des  hommes  et  des  c];^e- 
vaux  dans  le  transport  par  chemins  de  fer.  i)es 
circonstances  qu'au  premier  abord  on  pourrait  re- 
garder comme  insignifiantes»  ^lles  qu^une  variîi- 


348  HODBS  DB  TRANSPORT 

tion  de  quelques  millimètres  dans  Finclinaison, 
peuvent  avoir  une  très-grande  influence. 

Nous  classerons  comme  suit  les  résultats  d'un 
assez  grand  nombre  d  observations ,  recueillies 
dans  diverses  mines  de  France,  de  Belgique  et 
d'Allemagne. 

Travan  i*"  Chemin  de  fer  à  pente  suflisante  pour  la  des- 

des  homiiMi.    ^ente  spontanée  des  waggons  pleins. 

Pour  le  cas  de  grandes  distances  fSoo  mètres 
et  plus),  on  peut  jidmettre  les  données  suivantes  : 

Charge $00kil. 

Espace  parcouru  en  charge.  .  .  .    16.800  met. 

EDfet  mue  d'un  rooleur  500X  t6.800r=8.400.000k.  à  1  m. 

a*  Chemins  de  fer  à  différents  états  d'entretien 
et  à  pente  insuffisante  pour  la  descente  spontanée 
des  waggons. 

Les  distances  et  leschai:f;es  généralement  moia* 
dres  que  dans  le  cas  précédent. 

Charge  mogrenne  400kii.  >  450  kil.  et  pins. 

Espace  parcouru.  .  .  •    7.800 met 

Effet  utile  moyen  400x7.800sr3.120.000  kil.  à  1  m. 

Ce  diifire  est  la  moyenne  de  sept  observations 
dont  le  minimum  est  i.Soo.ooo  et  le  maxi- 
mum 5.00O.00O.  En  mettant  quelque  aoin  dans 
lorsamsation  du  service ,  on  peut  espérer  dépas- 
ser la  moyenne  et  ae  rapprocha  beaucoup  du 
maximum. 

S""  Chemins  de  fisr  de  petite  dimensicm  >  gale- 
ries étroites  telles  que  celtes  des  mines  du  dépar- 
tement du  Nord. 

lie  transport  est  exécuté  par  des  jeunes  gens  de 
la  à  i6  ans  que  Ton  nomme  hercheurs  ou  es- 
cloueurs.  L'effet  utile  est  beaucoup  moindre  que 
dans  les  cas  précédents. 


Trafail 


BHPLOTis   DANS  L'iNTiRlEUR   DES  MINES.      349 

On  compte  un  rouleur  poar  transporter  455 
hectolitres  à  une  distance  de  3o  mètres. 

Qiaque  hectolitre  étant  évalué  à  8okil.,reflet 
utile  est  de  455  X  80  X  3o  =  i  .092.000  kil.  à  i  m. 

La  charge  est  d'environ.  .  .       140  kil. 
L'espace  parcoarn 7.800  met. 

On  travaille  par  relais  de  3o  métrés;  chaque 
rouleur  fait  donc  dans  sa  tâche  a6o  voyages. 

Un  hon  touleur  peut  faire  dans  sa  journée  une 
tâche  et  un  quart,  même  une  tâche  et  demie ,  soit 
1 .365.000  à  1 .638.000  kil.  à  i  mètre. 

Sur  des  voies  assez  inclinées  pour  nécessiter 
l'enrayage,  la  distance  de  3o  mètres  est  réduite  à 
a5  et  même  à  ao ,  parce  que  le  travail  même  à  la 
descente  est  plus  pénible  que  sur  niveau. 

1*  Chemins  de  fer  ayant  au  moins  i.ooo  à 
1 .200  mètres  de  longueur ,  et  une  pente  bien  ré-    dei '<£maz. 
glée  pour  obtenir  l'égalité  de  traction  à  la  remonte 
et  à  la  descente. 

La  charge  peut  aller  à.  .         4.000  kil. 

Espace  parâooni ll.OOOmèt. 

Effet  ntfle  d'nn  cheval  4.000  X 1 1 .000=44.00a.000k.  à  1". 

Avec  des  distances  plus  grandes ,  on  peut  en- 
core dépasser  ce  chiflre ,  et  atteindre  fiaidlement 
au  delà  de  60.000.000  kil.  à  i  mètre. 

a**  Chemins  de  fer  de  moindre  dimension ,  ga- 
leries plus  étroites ,  charge  et  distance  moindres  : 

Charge 2.S00kfl. 

Espace  parcoora.  ...       15.000  met. 

Effet  utile  2.200X  15.000=33.000.000  kil.  à  1  m. 

3*  Chemins  de  diaiension  encore  moindre  que 
les  précédents.  Distance  réduite  à  5oo  ou  600  mè- 
tres au  plus. 

Charge 1.400kil. 

Espace  parcouru 13.600  met. 

Effet  ntUe  1.400X13.600=19.040.000  kU.  &  1  mé(. 


35o  HQPMfi  P|K  T^lfO^X 

4''  Chemins  à  voie  étroite  et  mal  teniM.  Mines 

chaudes  et  mal  aérées.  Biâtance  de  4^0  à  5oo  mk" 

très  4U  plus. 

Charge t-lOOkil. 

Espace  paroonni  en  charge.    9.500  met. 
Effet  aûle  10.4&Q,OOOkiL  k  1  met. 

Qp  yoit,  d'après  les  quatre  résultats  ci-desaais, 
que  Télément  le  moins  variable  est  l  espace  par- 
couru dans  la  journée,  tandis  que  la  charge  varie 
au  contraire  entre  des  limites  tort  étendues. 

Cest  donc  principalepient  à  augmenter  la 
charge  qu  il  faut  s'attacher;  on  y  parvient  par  un 
bop  tracé  de  la  galerie ,  par  une  construction  mh- 
gnée  et  un  entretien  assidu  de  la  voie. 

C  'Transport  par  galeries  navigables.  — ^  Le 
transport  par  galeries  navigables  nest  eqEiployé 
que  4dns  un  petit  nombre  de  mines. 

La  preipiérp  application  en  a  été  faite  aux  mines 
de  Worslej,  près  Manchester ,  dans  ie  milieu  du 
dernier  siècle.  Qepuis  cette  époque,  le  même  sj^ 
tème  a  été  introduis  dans  la  Haute  et  Basse-Silé- 
sie  y  ainsi  que  dans  quelques  mines  des  enviroBs 
de  Clausthal  ^  au  Harts.  Mais  nulle  part  il  n'a  reçu 
un  développement  eomparable  à  celui  qu'il  pré- 
sente à  Worsley. 
Ravigatum  m-     ^ous  donnerons ^  d'après  un  mémoire  assez  ré- 
'SSti^SH^.^^t  (l9  MM.  U*  Fburnel  et  J.  Dyèvfe,  qwlquns 
i«j-  détails  sur  ces  ezplpj  tations. 

Il  existe  à  Worslej  un  ensemble  de  1 5  couches 
de  houille /d'une  allure  assez  régulière,  etplon-> 
fsant  vers  te  sud  sous  un  angle  de  lo  k  is*.  Sur 
ocrtains  points,  on  exploite  par  puits  à  la  manière 
ordinaire,  mais  sur  d'autres  on  emploie  un  sjrs^ 
tème  de  galeries  navigables  réparties  à  «rois  ni- 
veaux différents. 


sMPLOTÉs  f>4JV«  j^^imàBJ^vn  PB8  Miinss.     35 1 

L'étape  mpjen  »  le  seul  qui  débouche  au  jour 
pr&eote  une  galerie  qui  se  dirige  du  sud  au  nord 
sur  une  longueur  de  5.65o  mètres  eh  recoupant 
toutes  les  couches.  La  section  de  la  galerie  est  la 
suivante  : 

m. 
Profondenr  d*eau 1,10 

Hauteur  au-dessus  de  Feau.  .       1,34 


Hauteur  totale*  *  •  .       2,44 
Largeur S.74 

• 

A  des  distances  variables  de  35o  à  5oo  mètres , 
se  présentent  des  gares  d^évitement  de  4*^,25  de 
laiigeur. 

A  la  rencontre  de  chaque  couche  partent  à 
droite  et  à  gauche  des  galeries  d'allongement  dont 
le  développement  total  est  d'à  peu  près  33.ooofnè- 
tres-Un  massif  de  6à  i5  mètres  a  épaisseur ,  ré- 
servé k  Tamont  de  ces  embranchements ,  les  jfnet 
k  Tabri  des  moureinents  de  têrraixi  résultant  des 
dépilages  supérieurs. 

Uélage  supérieur,  à  34^»5d  ap-dessus  ç|u  pré- 
cédent, offre  un  développement  de  i5.8oo  niétres 
de  galeries  navigables.  Oa  comn|uniquait  autre- 
fois d'un  étage  à  l'autre  par  un  plan  iqcliné  muni 
de  chariots  sur  lesquels  les  bateaux  venaient  se 
placer.  Un  bateau  plein  en  descendant  remontait 
un  bateau  vide.  Actuellement  les  deux  étag^  sont 
sans  communication.  Les  charbons  des  dépilages 
supérieurs  sortant  par  des  puits  d  extraction  ordi- 
naires. Les  canaux  de  cet  étage  ne  servent  qu'à 
amener  les  charbons  au  bas  de  ces  puits. 

L'étage  inférieur  présente  18.000  mètres  de  gfi- 
leries  navigables.  La  section  7  est  moindre  cni'à 
l'étage  moyen  ;  le  tirant  d'eau  n'est  que  de  o"'^4* 
Le  charbon  est  élevé  de  l'étage  infiérieur  à  l'^gç 


352  MODES  DB  TRANSPORT 

moyen ,  soit  par  des  machines  à  vapeur,  soit  par 
des  balances  a  eau.  Celles-ci  prennent  Teau  ma- 
trice au  jour^  et  la  rendent  au  niveau  de  letage 
moyen. 

Au  niveau  supérieur ,  les  bateaux  tiennent  9  à 
10  tonnes  de  1.000  kil.  et  ont  les  dimensions  sui- 
vantes : 

Loognear 1Sf« 

largeur  dans  œuvre.       1,90 
Largeur  bors  œuvre.       2,04 

Profondeur 0,85 

•  Tirant  d'eau  à  vide.  .       0,â3 
Tirantd'eatteDcbarge.       0,7â 

A  Fëtage  inférieur  le  transport  se  fiiit  dans  de 
petits  bateaux  qui  ne  tiennent  que  deux  tonnes  et 
ont  o"y6o  de  tirant  d^eau. 
EM  Qttiê  D'tiprès  les  nombres  consignés  dans  le  mémoire 
dcioD%ricn.  de  MM.  Fournel  et  Dyèvre,  Tefifet  utile  d'un 
homme  est  de  6.937.980  kil.  à  i  mètre  à  Tétage 
inférieur  et  de  âw.ooo.ooo  kil.  à  t  mètre  à  Té- 
tage  moyen. 

Ce  dernier  nombre  est  extrêmement  considé- 
rable. Gela  tient  à  la  charge  énorme  que  conduit 
l'ouvrier.  En  effet,  six  hommes  suffisent ,  dit-on , 

Kur  conduire  avec  une  vitesse  de  800  mètres  à 
leure  un  convoi  de  40  ^  ces  bateaux ,  soit  an 
moins  36o  tonnes  de  houille  ou  60.000  kil.  par 
homme.  S'il  n'y  a  pas  là  quelque  erreur,  on  ne 
peut  expliquer  un  résultat  aussi  extraordinaire  que 
par  la  manière  dont  se  fait  le  halage.  li  parait 
que  Ton  détermine  dans  la  galerie  un  petit  cou- 
rant au  moyen  d'un  certain  nombre  de  vannes 
distribuées  de  disiance  en  distance.  Le  conducteur 
db  premier  bateau  lève  successivement  ces  vannes 
à  mesure  qu'il  les  rencontrci  et  on  ne  les  referme 
que  derrière  le  convoi  revenant  à  vide.  La  pro- 


EMPIOTES  DANS  l'itITiaiBUR  DBS  MISES.      353 


!'r  M  »^ji  ' 


J  ^/iit\tt'Jé 


da  cornant  est  due  à  Teau  qoi  afflue  oob* 
dans  ks  travaux.  Elle  se  rend  dans  la 
galerie  de  navigation ,  et  y  est  retenue  par  les 
vannes  jusqu'à  1  instant  où  on  les  lève  pour  laisser 
passer  les  Ixiteaux  chargés. 

Les  haleurs  travaillent  couchés  sur  le  dos  en 
appuyant  les  pieds  contre  la  voûte  de  la  ealerie. 
Ce  mode  de  halage  est  beaucoup  moins  tat^ant 
que  tout  autre. 

La  navigation  est  employée  dans  les  mines  du^^ayg^^ag^ 
Hartz  même  sans  galeries  débouchant  au  jour.  On 
s'en  estservi  pour  relier  entre  eux  différents  champs 
d'exploitation  établis  sur  un  ensemble  de  filons. 
Au  lieu  d'avoir  autant  de  puits  d'extraction  que  de 
champs  d'exploitation  distincts,  on  concentre  tout 
le  minerai  au  bas  de  quelques  puits  lieulementy 
en  choisissant  ceux  dont  l'orifice  est  à  portée  des 
ateliers  de  préparation  mécanique.  De  cette  ma- 
nière on  réduit  beaucoup  les  frais  d'extraction ,  et 
on  remplace  par  un  service  intérieur  tràs-perfee* 
tienne  un  transport  au  jour  qui  serait  presque 
toujours  plus  coûteux. 

On  a  reconnu   qu'avec  des   bateaux   tenant    EOétuiie 
6  tonnes  et  sur  un  parcours  d'environ  3.ooo  mè-  ^  ^^*^^ 
très,  un  seul  homme  a  fait  le  travail  de  deux  che- 
vaux sur  la  route  ordinaire,  laquelle  était,  il  est 
vrai ,  très*accidentée  et  médiocreinent  entretenue. 

L'effet  utile  obtenu  a  été  de  6.ooo  X  3.ooo  s=    ' 
1 8.000*000  kiK  à  i  mètre. 

^  n.  Comparaison  entre  les  différents  modes  de 
transports  décrits  ci-dessus. 

En  portant  à  a^75  la  journée  d'un  homme  em- 
ployé au  transport,  à  1^,75  celle  d'un  ouvrier  plus 
jeune  et  à  5  fr.  celle  d'un  cheval ,  toucheur  com- 
pris ,  on  pourra  former  le  tableau  suivant  qni  ré« 
sume  toutes  les  données  précédentes  : 


354 


HODES    DB   TRANSFORT 


|4ll| 


il 

II 


TT 


I  fs-pîlilliiil' 
I  Si  ;i"îi3I*j' 

>ï|  illlll^ftli 

lias   «■«îj-i.ii-sISl 

ta   a      c5   c.£   0.11.   u   o 


HP 


îllliliîlillllll 


iil  •! 


«  «^  -  -  -       - 


m 


!il!lliii!ii§!ii! 


il 


i    ! 


3     ri  -         <i   « 


lia 


If 


il 


;  î 

II 


■'Il 


iiiriii  î 

■   3  3  s  :  à  i  i  â    -î  ï- 

=  |i|iiih^i  II 


I* 


Hllf 


iSasiL 


Nous  ferons  abstraction  Au  premier  résultat 
consigné  dans  le  tableau  ci-dessus,  parce  (jde^ 
obtenu  dans  des  circonstances  tout  à  fait  eicep- 
tionnelles,  il  ti'est  nullement  comparable  aux 
autres. 

La  première  conséquence  qui  se  manifeste  & 
Finspection  du  tableau,  c'est  que  le  transport  par 
des  moyens  perfectionnés  est  toujours  beaucoup 

{>lus  avantageux  que  le  transport  sur  le  sol  des  ga- 
eries ,  puisque  le  premier  système  dans  les  con- 
ditions les  plus  défavorables  donne  encore  une 
économie  de  plus  d'un  tiers  sur  les  circonstances 
les  plus  défavorables  du  second.  Le  cboiz  ne  sera 
donc  pas  douteux  en  général. 

Mamtenant  pour  de  très^grandes  distances  iVftnsport  i  dé 
(55o,  800,  1000  mètres  et  plus),  le  transport  parg^"<*«"  *•»*"" 
^leries  navigables  £^vec  de  grandes  charges,  n  est 
pas  supérieur  au  transport  par  chevaux ,  si  même 
il  n'est  pas  inférieur  (n*'  a,  3,  4)- 

Comme  d'ailleurs  la  salerie  navigable  exige 
encore  plus  de  précision  dans  le  percement  et  une 
plus  grande  section  que  le  chemin  de  fer,  il  n'y 
aura  pas  lieu  en  général  k  lui  donner  la  préfé«- 
rence;  à  moins  toutefois  qu'il  n  y  ait  pas  possibi- 
lité d'introduire  des  chevaux  dans  la  mine;  car 
s'il  fallait  employer  des  hommes  sur  le  chemin  de 
fer,  la  navigation  reprendrait  l'avantage  (n^  4 
et  6). 

Pour  des  distances  moyennes  de  3oo,  5oo,  600  frtmport  à  ta 
mètres  qui  se  présenteront  beaucoup  plus  souvenf  <'**^«*^"'^''*' 
que  les  très-grandes  distances,  les  n®*  5,  7,  8,     ' 
montrent  que  suivant  les  cas,  le  transport  par  cl^ 
-vaux  est  plus  ou  moins  avantageux  que  le  trs^s- 
port  par  galeries  navigables,  et  qu'avec  un  U^c^ 
convenable  du  chemin  de  fer,  il  mérite  en  général 


356  MODES  DB  TaAHSPÛU 

la  préférence.  Il  a  d*aineur8  toujours  Favantage  de 
permettre  un  sendce  plus  rapide ,  d'éviter  des 
frais  d^embarquement  et  de  déi>arquement ,  ainsi 
que  Tencombrement  ë  la  recette.  D^ailleurs  la  na- 
TÎgation  ayant  lieu  nécessairement  sur  niveau , 
cette  concution  en  restreindra  toujours  Tusage  à 
des  circonstances  exceptionnelles,  telles  que  celles 
dont  on  a  parlé  ci-dessus.  Elle  ne  sera  jamais  em- 
ployée comme  moyen  de  transport  pour  desservir 
tous  les  chantiers  d  une  exploitation  d'une  étendue 
ordinaire.  Quant  à  Temploi  des  hommes  sur  les 
chemins  de  fer  pour  ces  distances  moyennes ,  il 
donne  en  général  des  résultats  inférieurs  à  ceux 
des  chevaux. 
TniMMrt  à  ie  Mais  les  hommes  conviennent  au  contraire  très- 
^***"     *"***  bien  au  service  d'un  certain  nombre  de  chantiers 

5 lacés  à  de  médiocres  distances,  soit  d*un  puits 
'extraction,  soit  d'une  grande  voie  principale  de 
roulage  dans  laquelle  on  fait  le  transport  par  che- 
vaux. En  général ,  le  cheval  ne  devant  marcher 
qu'avec  de  grandes  charges,  perdrait  trop  de  temps 
s  il  devait  les  compléter  devant  un  chantier  unique. 
Le  charbon  de  plusieurs  chantiers  doit  donc  être 
aliéné  par  des  hommes,  jusqu'en  un  point  déter- 
miné où  le  chev^al  prend  son  chai^ement. 

Il  est  d'ailleurs  des  cas  où,  môme  pour  d'assez 
grandes  distances ,  les  hommes  doivent  nécessai- 
rement   remplacer    les    chevaux;   lorsque    par 
exemple ,  les  circonstances  obligent  à  mener  les 
galeries  avec  une  trop  petite  section  pour  que  les 
chevaux  puissent  y  circuler. 
OMfctioof  Mies  ^  L'emploi  des  chemins  de  fer  n'a  pas  encore  été 
cbcnSMdLfer^^^^  généralisé  dans  la  plupart  des  mines;  on  a 
tai^rimn.j     pritendu  que  les  irrégularitésde gisement  qui  con- 
toumentl'axedes  galeries;  les  changements  de  ni- 


V,|         '1^ 


EMPLOYAS   DANS  L^INnEIEUR   0|jB8   MINSS.      357 

vean  produits  par  des  fatlks  lunnbreuses»  le  peu 
d  étendue  habituel  des  champs  d^fsploit^tioo  d  mt 
puits,  rendaient  ce  mode  de  transport  beaucoup 
moins  avantageux  qu'au  jour. 

Toutefois ,  il  est  permis  de  lé  croÂret  Tesprît  cU^  ^^^^S^ 
routine  a  été  jusqu'ici  le.  principal  obstjiole  qu'ai&^  ^  ok^ecttoBi. 
rencontré  l'introduction  des  chemins  de  fer  dam 
les  mines  où  ils  paraissent  appelés  à  devenir  tout 
à  fait  usuels.  En  efifet,  avec  une  surveil)aiioe  a»» 
sidue,  on  peut  la  plupart  du  temps  arriver- 2^ 
donner  aux  galeries  d'aUoQgement ,  un  profil  auft) 
fisamment  r^ulier,  sauf  à  les  oontourniçr  4avaikr 
tage  en  plan.  On  connaît  différents  moyens,  .pi^tiq 
ques  de  franchir  les  ressauts  dus  aux  fail)jes;:.on 
peut,  par  exemple,  disposer  des  plans  inclinés  au-^ 
tomoteurs ,  ou  des  faux  pmt3  avec  treuils  ou  ma- 
ndes pour  l'élévation  du  minerai;  ou  bien  encore 
on  peut  sur  ces  points  interrompre  le  roulage  ^ 
le  remplacer  par  le  traînage  ;  ce  qui  est  très«tacik| 
avec  des  chars  à  bennes..  .   .  r 

Quant  à  l'objection  tirée  du  peu  d'étendue  <H^. 
dinaire  des  champs  d'exploitation ,  on  peut  s^ 
borner  k  répondre  que  l'un  des  grands  avfintagipi 
des  moyens  perfectionnés  de  transport,  e^tpréci^t 
sèment  de  permettre  soit  de  desservir  par  un  même 
puits  un  très-vaste  champ  sur  uqe  couche  donnée  ^ 
soit  de  recouper  un  plus  grand  nombre  de  couchefii 
au  moyen  d'une  longue  galeriç  à  trayei^  bancs. 
D'ailleurs,  ce  serait  une  grande  erreur  que  de 
croire  que,  même  pour  d'assez  petites  distance^ ^ 
les  chemins  de  fer  ne  présentent  p^s  une  éco- 
nomie considérable. 

Un  obstacle  plus  réel,  et  le  seul  peut-être  quiCfcgijM  je  kg 
justifie  l'absence  complète  de  chemins  de  fer  dans 
une  exploitation  tant  soit  peu  étendue,  se  pn^r. 
Tome  FI,  1844.  ^i 


358  MODES  Dft  TRANSPORt 

éêMb  dam  ^éhjn^  mines.  G*e^  la  mobilité  ûpt 
lu  sole  qui  se  gonfle  et  se  déchire  sous  la  pression 
dM  piles  voisines  ;  au  point  qu'au  bout  oun  petit 
noniDre  de  mois,  une  galerie  est  quelquefois  corn** 

rlétètflent  boocbéê:  Oeite  ùiobilité,  en  changeant 
ebaqtie  instant  fasaiette  du  chemin ,  occasionne 
dis  déraillements  et  des  embarras  continuels.  Dans 
à»  cirodMtaufees ,  on  a  cherché  I  établir  des  raib 
snapendus  aui:  cadres  du  boisage,  afin  de  les 
^ndre  indépendants  des  mouvements  de  la  sole. 
Un  a  flu^  propôté  de  s'opposer  à  ces  mouvements 
par  un  (brt  boisage  en  semelles  joînti?es.  Hais  le 

£lus  souvent  ,*  on  est  revenu  au  f falnage  ordinaire. 
Test  le  cas  de  la  plupart  des  mines  de  Rive-de- 
Gier. 
TkttHpori  fv  le     En  ÊtodiparaDt  les  n**  tf  i  et  suivants  du  tableau , 
m  ta  g«M«.  jjn  y^ji  qu^  sîPon  renotice  à  Femploi  des  systèmes 

èerfectionnés  de  transport,  il  ^  a  lieu  de  pré- 
rerer  letf  chevaui  atlx  hommes  pour  le  traînage,  à 
moins  que  le  mauvais  état  des  chemins  ou  un 
aéra^'  ràsuffisânt  ne  fasse  reprendre  au^t  homtnes 
Favantsigé.  Gaf  daùs  ces  circonstances  les  chevaux 
ftMgUtot  pixïpottiom^éllement  beaucoup  plus  que 
les  nommée,  de  sorte  que  fon  peut  dire  en  gé« 
tiéral  que  l'économie  résultant  de  ces  animaux , 
cet  d'antant  moindre  que  le  transport  se  feit  dans 
Afr  pins  n!Ma  vaises'  conditions. 
'  Letratnagé  Sera,  an  moins  pour  la  houille, 
ptéféri  au  brotiettage  ou  a  tout  autre  système  né- 
ce^itant  des  transbordéàients. 
**  Quàht  ail  portage  à  âùs ,  c'est  lé  inôyen  le  plus 
imparfait  de  tous;  il  doit  disparaître  dans  toute 
,.-...  ,CM  •%-  êxnlortaftion  bien  conduite;  il  ne  peut  être  admis 

qn  ét(!eptionAellement ,  par  exemple  pour  mener 
k  ti'  vble  de  transport  la  plus  voisiné  te  charbon 


BHPLOTÉS    OâW  LUrrtalElift    DES   MINES.      3SQ 

proTcSnant  cTun  diviûer  on  pea  éearté  et  d'ua 
accès  difficile.  t 

$  in«  De  rétablissement  d'un  service  de  trans^ 
port  dans  t  intérieur  dune  mine. 

Diaprés* la  discussion  précédent^,  teê  chedditts 
de  fer  constituent  le  système  qui  sâtisfiiit  le  mieut 
en  général  au  conditions  d'un  bob  transport  in-^ 
térieur.  Suîvàiit  les  cas,  on  y  eliipioiera  téxdilrivei> 
ment  eu  simnltiffiéitient  les  hommes  et  les  che* 
vaux. 

La  navigation  ne  deviendra  jamais  d'un  emploi 
habituel  et  devra  être  réservée  pour  certains  cas 
particuliers  analogues  à  ceux  qui  ont  été  spécifiéii 
plus  haut. 

Le  transport  sur  le  sol  des  galeries  ne  devra 
subsister  que  pour  de  très-petites  distances ,  ou 
bien  lorsque  des  circonstances  spéciales,  telles  qu^ 
le  foisonnement  de  la  sole ,  rendront  impossible 
rétablissement  d'un  système  perfectionné. 

Voyons  maintenant  comment  ces  considéra^ 
tions  générales  s'appliqueront  aux  difiërents  cas 
que  peut  présenter  l'allure  des  gîtes  exploités. 

La  couche  est-ellé  horizontale  ou  à  peu  près  ^    Covebei  trèt- 
nn  réseau  de  chemins  de  fer  partant  delà  reœtta^  ^^ 
s'étendra  dans  toutes  ksgaknes  Mtt  en  direstîoii 
aoit  en  inclinaison.  Lfi  pose  de  k  wie  suivra  l'a«- 
rakicement  de  dbaque  chantier,  de  maiÂère  que 
ks  waMons  pourront  arriver  pttc^>at  maque  jm-s 

au  au  front  de  taille ,  et  de  là  se  rendre  au  puit^ 
'extraction  «ans  transbordeihebu  Ces  chemins  de 
fer  devront  être  &cîles  à  poser  et  à'dépUcer,iide 
XMHiièrà  il  ce  qu'on  ne  les  laisaè  enhaisàërique'dvifc 
las  «hni^ra  Mtoettenent  en  pMiivîCév  «i  ii  «•[ 


36o  MODES   DB  TRAirSPORt 

qu^on  réduise  ainsi ,  autant  que  possible,  la  dé« 
peose  de  premier  établissement. 

D'autres  fois ,  on  posera  un  chemin  de  fer  prin- 
cipal dans  une  ou  deux  galeries  d'inclinaison ,  et 
dans  quelques  galeries  d  allongement  tracées  avec 
soip.  Le  transport  se  fera  dans  chaque  galerie  se- 
condaire, soit  par  traînage,  jusqu'à  la  voie  prin- 
cipale la  plus  voisine,  soit  par  roulage  sur  des 
chemins  de  fer  avec  des  chars  de  petite  dimension. 
Arrivé  à  Tune  des  voies  principales ,  on  réunira 
plusieurs  chariots  en  un  seul  convoi ,  ou  bien  on 
transbordera  sur  de  plus  grands  vvaggons ,  soit 
au  moyen  de  petites  grues  placées  à  l'angle  des 
galeries  9  soit  plus  simplement  au  moyen  d'une 
petite  estacade^de  niveau  à  l'une  de  ses  extrémités 
avec  le  tablier  du  petit  chariot ,  et  de  l'autre  avec 
celui  du  grand.  Cette  combinaison  est  particuliè- 
rement convenable ,  lorsque  les  puitsétantcoûteux 
à  établir,  et  conduisant  par  cela  même  à  préparer 
un  champ  d'exploitation  très-éteudu,  la  couche 
est  cependant  trop  mince  pour  que  les  chevaux 
puissent  y  circuler  partout;  car  alors  on  exhaus- 
sera seulement  les  galeries  principales  de  roulage 
pour  le  passage  des  chevaux,  et  le  transport  dans 
les  galènes  secondaires  aura  lieu  par  des  hommes 
ou  des  enfiints.  Sur  certains  points  des  galeries 
principales,  seront  établies  des  espèces  de  recettes 
où  viendront  se  rendre  les  charbons  des  chantiers 
voisins.  C'est  en  ces  points  que  se  formeront  les 
grands  convois  que  les  chevaux  devront  mener  au 
puits. 

Si  l'indinaison  de  la  couche  augmente ,  il  n'j  a 
riea  autre  chose  à  faire  aux  dispositioiis  préoé* 
dentés ,  qu'à  remplacer  les  mleriea  d'inclinaison 
par  des  voîea  diagonales  sor  lesquelles  on  établit 


OMBABA   hmll^ 


EMPLOTis    DAHS   l'iNTÉRIEIJA   DBS   MINES.      36l 

]a  pente  convenable  au  transport  par  des  hommes 
ou  par  des  chevaux. 

L'inclinaison  augmentant  toujours,  ces  galeries 
'  ^^  '  '*t  sous  des  anclesti  *  '"" 
3n ,  d'où  résulterai 
igies  aigus  des  pilte 
une  trop  grande  longueur  à  parcourir  pouv  r»*' 
cheter  une  différence  de  nivëàu  domnée ,  ou  Uén 
il  feudrait  se  résoudre  à  tracer  la  galerie  avec  unei 
pente  un  peu  forte;  mais  alors  le  roulage  y  sèndt^ 
pénible  et  même  dangereux  »  soit  à  la  reoMnite, 
soit  à  la  descente ,  h  moins  d'employer  dm  très-  ' 
petits  waggons ,  dont  la  charge  trop  Kiible  réduis i 
rait  beaucoup  l'effet  utile  des  rouleurs.  ' 

Dans  ce  cas  l'idée  qui  se  présente  tout  d'idiord* 
est  de  revenir  au  traînage  ordinaire  par  ém'» 
hommes  ou  par  des  chevaux,  pourr  amener  le 
charbon  des  ctiantieiis  supérieurs  au  niveiiff  de  la  < 
voie  de  fond.  Les  frais  considérables  de  ce  mode' 
de  transport  obligent  alors  de  diminuer  beau*** 
coup  l'étendue  du  champ  d'exploitation ^  dans  Je 
sens  de  l'incUnaisori  de  là  couche. 

Mais  il  existe  un  n»oy en  '  {applicable  dès  due  Emploi  tapuoi 
l'inclinaison  de  la  couche  dépasse  8  à  itt)  da-  ■  «to"©**». 
mener  le  charbon  aussi  économiquement  que 
possible  des  parties  supérieures  au  niveau  de  la 
recette.  Ce  moyen  consiste  dans  Temploi^deb  plans 
automoteurs.  Ces  appareils  se  répan<lent  de  .plus 
en  plus  dans'  hes  expmtattons  bien  conduites,  ou 
ik  présentent  de  grands  avantages.  Représentons^ 
nous  en  effet ,  un  de  ces  plans  automoteurs  établi 
dflnsl'intérieur  d'une  mine.  Ce  plan  ésten  relation 
avec  une  série  de  galeries  d'allongement  par  les* 
quelles  il  peut  recevoir  les  '  charbons;  il  suffit 
ooiiG  que  les  "bennes  de  chaque  chohtîer  ^saôent 


3£a  uQ0m  w  tmvspobt 

traioéM  tout  au  plua  sur  use  longnMr  éff^h  k 
Tépaisseur  de  la  pile  qui  sépare  deu  galeries  d'al- 
longement voisines.  Ces  bennes  peuvent  ensuite 
être  roulées  jusqu'au  plan  automoteur,  et  descen- 
dues de  \k  presque  sans  frais  au  niveau  de  la  re- 
cette en  méiM  temps  que  les  bennes  vides  sont 
rtnontées. 

JUnst  U  pltn  aulMiioteur  est,  aur  une  voie  mon«- 
tante ,  le  oomnlémient  du  diemin  de  fer  sur  une 
voie  horiaontaie.  H  diminue  lea  fesis  de  transpcot 
ep  descente  ^  coqune  le  chemin  de  fer  horizontal 
les  diminue  daps  les  galeries  d'allongement;  et 
par  aoite,  il  oermet  d'étendrQ  le  champ  d'exploi- 
tation vers  iamont-pe&dage)  oomm?  le  chemin 
horiaontal  le  permet  dans  le  s^os  de  la  direc- 

tiOD. 

lies  plans  automotenra  peuvent  recevoir  diflK- 
rentes  moctifipations  de  détail  qu'il  n'est  pas  de 
notse  <^jet  de  décrire  iei,  lis  foncticomept  très- 
bien  jusqu'à  4&*  d'indinaîsQn ,  et  on  peut  même 
dépasser  mapooup  cette  limite,  en  établissant  h 
peu  près  horizontalement  le  tablier  du  diariot 
porteur,  de  manière  k  empêcher  le  reoverseaient 
des  bennes. 
Gooefaef  rappra-  Enfin  quand  le  dUe  exploité  est  pnesque  dnait , 
t^^'''^l9.tmnièn  ordinaire  deW  arriveHè  miaeni 
des  cl^tien(  supérieurs  au  niveau  de  la  galerie  de 
rouhf  g^ ,  est  dé  le  jeter  dans  des  cheminées  ou  eou- 
loirs ,  qui  déboutent  au  âlte  ou  sur  le  oUé  de  la 
galerie*  Pour  éviter  le  déchet ,  ces  ehemîaées  doi- 
vent être  tennos  oonstammaBt  pleines  ;  une  trappe 
est  placée  au  bas  de  la  eheminée  et  s'ouvce  pour 
laieser  couler  le  minerai  dans  le  ymggpn  au  dans 
la  benne.  Le  transport  du  chantier  à  f  orifios  su- 
pérîesur,  tet  de  l'oriope  infifirienr  an  puils  é'mtne- 


EMPLOYES    P/^94  .|i'l|IXÉ||fEUj^   AfS    MINES.      ^(^ 

tioa,  pwt  d'ailMm^  49  &m  d'une  mw^i»  n^h 

pour  1^  petites  dUlwoeSt  et  d^  chiwâ  de  mim 
sur  des  cl^eaim^  de  jfer  au  d^  tigU  ipiand  les;  d^ 
tajxc^s  Qont  çQ][^idéra^lp^.  .    ._ 

iVote  additionnelle. 

Nous  dirons  établi  dans  ce 'qui  précède  lef 
avantages  qui  résultent  de  Temploi  des  jphçmins 
de  fer  dans  l'exploitation  des  imnes.       ' 

Pour  mieu?  ftire  f ps^rtir  ffe*  «yppf^Çf,  JHWf 
chercherons  à  évaluer  en  argent,  1  é^npmie  aue 
Ton  peut  attendre  de  cet  emploi  dans  un  cas  pao- 
ticuher. 

Nous  supposerons  <Iu'^P  pujts  ait  été  creusé 
pour  Mploiter  sne  couche»  peu  iaolînëe  é«  tf^^So 
de  pub^nce. 

Le    champ   d^pplpitatiop    doiii  V#e|fd*P  ^ 


3oo  n^ètres  en  direction  de  part  et  d'autre  du 
puits ,  et  à  ;  30  urètres  seulemept  suiyaif (  ''^^^^l 


rantage  d'un  moyçn  perfectionné  de  traf^s- 
port  sur  un  système  moins  par&it ,  est  d'^Otânt 
plus  fort  que  les  distances  à  parcourir  sont  plus 
grandes. 

La  superficie  du  champ  d'exploitation  est  de 
6oo  X  120=^73.000  mtomoarrés. 

Le  cube  4«<3h%rh(Hi  9«$X73«(6oo«s  iSoJoo 
mètres  cubes*  Cb^qi^e  mètre  wb^  di»  loaaiif  éon^ 
nant  i5  hectolitres  de  charbon  abattu ,  ou  eavin 
FQif  \2  quîot^uf  joi^tÂquea,  ou  v>it  quton  a  a 


3&4  MODES   DE   TRAN6F0ET 

triques.  Admettant  qii*on  en  perde  ^  en  dépilagc,  ! 

Boit  36o.ooo  y  il  en  restera  i  .800.000  à  extraire , 
«oit  pour  une  durée  de  6  ans,  à  1000  quintaux 
par  jour  de  travail,  et  3oo  jours  de  travail  par  an. 

On  exploitera  par  un  système  de  massifs  longs 
recoupés  de  distance  ea  distance  par  des  voies 
montantes. 

Chaque  massif  aura ,  y  compris  la  ^lerie  d'al- 
longement correspondante,  une  douzaine  de  më-         i 
très  de  largeur;  u  y  aura  donc  en  tout  10  massif 
les  uns  au-dessus  des  autres,  et*  par  conséquent 
6000  mètres  de  galeries  d'allongement. 

n  est  facile  de  voir  que  la  longueur  moyenne 
du  transport  tant  en  galeries  horizontales  qu'en 
galeries  d'inclinaison  sera  de  310  mètres. 

T     .^    u     j    1.800.000x210        ^    Q  _^ 

♦    lie  BOmbie  de rrrr^ «=  0.700.060  est 

100  ' 

donc  le  nombre  de  quintaux  métriques  à  trans- 
^rCer  è  la  distance  réduite  de  1 00  mètres. 

Cherchons  ce  qu'il  en  coûtera  pour  effectuer  ce 
Cransport  d'abord  en  employant  de§  tralneurssur 
le  sol  des  ffaleries ,  ensuite  en  employant  des  rou- 
teurs sur  cnemins  de  fer. 

Eln.se  reportant  au  tableau  comparatif  établi 
précédeniment ,  la  dépense  en  main-d'œuvre  sera 

Avec  des  tralnears.  .  S.780.000X0,03017=14«.2S9,M 
Avec  des  roaleiurs.  .    3.780.000x0^00881=  33.301,80 

Diffërence 110.980,80 

La  somme  de  1 10.980,80  est  donc  F  économie 
demairiHtœuvre  résultant  de  l'emploi  des  che- 
mins de  fer. 

n  est  vrai  qu'il  faut  tenir  compte  des  frais  que 
nécessitent  ]t$xv  établissmnent  et  leur  entretien. 


EMPLOYAS  mira  l'iktAbisur  usa  minbs.    365 

Un  semUahlé  dbeoiiii  ùeUC  cbûter^toat  vmé 
7'.5o  le  mètre  eouraot.  Si  rexploiCation  est  Lien 
cooduile;  ei  notammeod  op  Êii(  suivre  le  dépilage 
d'uo  massif  peu  de  tempsi  après  l'açbèvemej^  des 
deujc  galeries  qui  lelimiteiiteaamoiit.et.ei;i,a?a)^ 
3ooo  mètres  courants  de  voie  seront  ippr^tement 
suffisants,  puisqu^il  n'y  aura  en  tout  que  6000 
mètres  de  galeries.  C'est  donc  une  première  mise 
de  fonds  de  7.50  X  3ooo  =:!23.5oo  fr. 

Admettons  (ce  qui  est  exagéré ,  à  moins  que 
les  eaux  delà  mine  ne  soient  particulièrement  cor- 
rosives);  que  dans  le  court  espace  de  6  ans,  ce 
matériel  doive  être  complètement  renouvelé  et 
n  ait  plus  de  valeur  k  la  nn  de  l'exploitation ,  ce 
sera  une  dépense  totale  de  fr.  4S«oûo.  U  faudra 
pour  le  service  une  quarantaine  de  bennes  à  rou- 
lettes à  fr.  90  l'une ,  soit  encore  36oo  fr.  de  pre- 
mier établissement.  Admettons  que  pour  tenir 
compte  de  l'entretien  pendant  6  ans ,  il  faille  tri- 
pler cette  somme ,  ce  qui  parait  encore  exagéré , 
on  arrivera  au  chiffre  de  10.800  fr.  qui,  ajouté  à 
45.000,  donnera  55. 800  fr.  pour  la  dépense  en 
matériel  qu'occasionpera  '  l'emploi  du  chemin 
de  fer.  La  difierence  110.980,80 — 55.8oo=: 
=  55.180^,80,  est  donc  le  bénéfice  net  qui  résul* 
tera  de  cet  emploi.  Cette  somme  sera  très*sou- 
vent  plus  que  suffisante  pour  amortir  les  frais 
d'établissement  du  puits  qui  aura  servi  à  l'exploi- 
tation. 

Cependant  toute  considérable  qu'elle  est,  on 
doit  la  r^arder  comme  sensiblement  atténuée , 
puisque  l'on  a  négligé,  pour  abréger,  la  dépense 
de  premier  établissement  et  d'entretien  du  maté- 
riel employé  par  les  traineurs. 

La  somme  de  55. 180,80  divisée  par  6  donne 


366  MOnS    Dl  TRANSPORT,   ETC. 

9196^80  pour  le  bénéfice  âimuel;  00  peut  donc 
affirmer  que  dans  les  chcomtaMeB  que  roo  a  aup* 
posées  9  la  substitution  du  foulage  an  tnituge, 
même  sans  employer  des  dievaut ,  doh  amener 
une  économie  aan  oMÎns'  mie  djmtne  d#  mille 
francs  par  an. 


367 


MJBSULTAl^  PAIHqiPAUX 

Des  expériences /aitf s  dans  l^  laboratoires 
des  départements  pendant  F  année  i843. 


Dirigé  par  M.  Sawiage,  ingénieur  des  ad^w. 

L  Examen  de  plusieurs  miufirais  d^/fr»  pour 
seryir  à  la  description  mUiéralogique  4^ 
départentent  de  la  M$use. 

Ces  redierches  sur  les  minerais  de  fer  du  dé- 
partement de  la- Meuse  font  suite  h  celles  qui  ont 
été  ojpoaéeo  dans  le  Geosple  resdu  des  treTauz 
d^  l'aimép  i94^«  ^P^s  p'aTOoy  rien  \  ajo^t^  ^ux 
considérations  générales  présentées  sur  le  gis^Doeill» 

da  CQ  minerai  et  mr  I9  grQup^  4'«|î4W  qui.  1^ 

eqaploiç. 


368 


fiXPÉRlENCfiS   FiUTBS   EN    l843 


Minerais  de  Morlejr  (  trois  variétés  ) 


Peroiyde  d«  Cer.  • .  . 
Oiyde  de  nangaDéte. 
OiydeTeridedirteie. 
AlamlM  libre.  •  .  .  . 
Eiu 


Adde  phoiphorique. . 
Silice  (rendue  libre  par 
l 'acide  chlorhydriqae). 


Magnéiie 

(BaKe*  •  ■  • 
Alumine. . . 
SaUe'tqaartzent).  '. 
Malière  organique. . . 


Fer  ooDlanv  •  •  » .  « 


1,0000 
0,A04« 


B 

G 

0,9004 

o,5igo 

0,0400 

O^OttO 

(Doo  recherché). 

• 

0,0400 

0,0600 

0,1000 

0,1500 

0,OOS4 

(noo  ddé). 

(non  doiée). 

0^140 

0,0031 

'  *           • 

OXKtfO 

0,3M0 

• 

04800 

1 

■ 

» 

« 

0,0M0 

1,0000 

1,0000 

0,1700 

O.a068 

m 


«a 


«« 


Ces  mitterais  sont  extraits  dé  ]a  forêt  de 
Morley. 

(A)  Cette  tariété  est  en  gros  fragments  d'oxyde 
compacte,  dur,  à  cassure  grenue.  Dans  quel- 
ques parties ,  la  masse  parait  formée  par  Fa^lo- 
mérationde  plaquettes  géodiques,  entre  lesquelles 
est  interposé  un  ciment  ocreux,  moins  ridie  en 
fer  que  la  masse  principale. 

L  acide  chlorhydrique  met  à  nu  de  la  silice  gé- 
latineuse i  qui  doit  être  combinée  avec  du  pro- 


DANS  LE$   LABOKAtOIBES   DBS   DÉ^ARTBIIEIITS.    S69 

toxyde  de  fer  et  de  la  ttiagnésie.  Le  protoxjde  de 
fer  n  a  pu  être  inis  eé  évidence ,  parce  que  le  mi«*- 
nerai contient  de loxjde  de  onaDganèse,  et  qu'il 
se  produit  du  chlore  quand  la  dissolution  s'opère. 
Ce  silieate  ferreux  doit  différer  de  ralumino- 
silicate  que  M.  Bertirier  a  signalé  dans  un  grand 
nombre  de  minerais  de  fer  et  qui  est  n^gnétique, 
car  aucune  partie  du  minerai  de  Morley,  réduit 
en  poudre,  n'est attirable  au  barreau  aimanté. 
Nous  avons  déjà  signalé  ce  fiiit  en  rendant  compte 
de  l'analyse  de  plusieurs  minerais  de  fer  du  ter* 
rain  néocomien. 

Le  résidu  inattaqué  par  Facide  chlorhydcique, 
est  un  mâange  de  sable  et  d'argile.  On  l'a  analysé 
en  le  traitant  successivement  par  racidesuifurique, 
et  par  une  lessive  alcaline  qui  enlève  la  silice  mise 
en  liberté.  L'argile  offre  une  composition  simple. 
On  a  tronvé  en  efliet  : 

•aanlfté  d^oirsène 

•  Bspport. 

3  , 

C'est  le  sous-silicate  AS'  \. 

£n  réunissant  les  quantités  de  silice  et  d'alumine 
qui  se  trouvent  à  divers  états  dans  le  minerai, 
on  a  : 

Alumine 0,0432  )  ^..qû 

SîMce.  .  .....      0,0767  j  ^^^^^^  ^ 

et  il  en  résulte  qu'employée  seule  dans  le  baut- 
fourneau,  cette  variété  du  minerai  de  Morley 
exigerait,  à  raison  de  la  forte  proportion  d'alu- 
mine^ l'addition  d'un  fondant  siliceux,  outre  là 
castine. 

Dans  un  fourneau  k  l'air  froid,  pour  que  le  lai- 


•» 

^oanlfté  d*oirg%iie 
ooneipeodtote. 

Silice.  .   .  • 

0,0367 

0,0191 

Alumine. .  . 

0,0266 

0,0124 

370  BlPiRlB^rCM  FAlTEfi  EM    i843 

tier  ait  une  fusibilité  coovenaU^»  il  faudrait 
ajouter  0.07  de  quartz,  et  0*1 4  de  carbonate  de 
chaux;  alors  la  proportion  d'alutuine  ne  dépas- 
serait pas  o»  1 5  du  poids  du  laitier.  Dana  les  hauts- 
fourneaux  des  arrondisseaients  de  Bar  et  de  G>in« 
mercy  9  où  Ton  emploie  Tair  chaud  »  Texpérience 
a  montré  que  les  laitiers  peuvent  retenir  jusqu'à 
o.aS  d'alumine  pour  0|3o  de  chaux  et  0.4&  en- 
viron de  silice  ^  sans  cesser  d'éu*e  bien  fusibles ,  et 
sans  retenir  trop  de  f^r  ;  la  proportion  des  fon- 
dants à  sjouter  pourrait  donc  être  réduite  à  0^ 
de  chaux  sans  addition  de  quartz, 

(B)  I^  variété  B  est  un  minerai  assea  pauvre  et 
qui  ne  doit  entrer  qu'en  petite  proportion  dans  le 
baut-foumeau.  Il  consiste  en  une  noasse  tendre  et 
friable;  les  grains  ferruffineux  sont  liés  intime* 
inent  k  une  aiigile  blan(£e  qu'on  pourrait  proba- 
blement enlever  par  un  lavage  opéré  avec  scnn,  A 
raison  de  la  forte  proportion  d'eau  que  le  minéral 
renferme ,  l'argile  blanche  doit  être  de  la  classe 
des  allophanes. 

(C)  La  troisième  variété  se  rapproche ,  quant  à 
l'aspect,  de  la  première;  mais  èUe  owitient  une 
trèB*Corte  proportion  d'alumine  libre.  Ce  mimerai 
ne  doit  donc  être  employé  qu  en  petite  proportion 
et  avec  des  variétés  plus  siliceuses. 

Ces  minerais  de  Morlej,  ainsi  d'ailleurs  que 
tous  cent  de  ce  groupe,  renfermuent  de  l'acide 
phosphorique. 

Les  deux  variétés  A  et  C  contienfi^;it  en  outre 
une  aàsez  forte  proporlioik  de  matière  oi^ganîque 
brune  que  l'acide  chlorhydrique  a  précipitée  «  aam 
décomposition ,  de  la  dissolution  alcaline ,  et  qui 
a  pu  être  pesée  après  dessiccation*  Cette  matière 


DANS   LES  UBOfl^TOllUiâ   DB8    DiPAUTiyiBirTS.   37 1 

dfmoe  àvla  4UtiUalioii  une  huile  épaisse  très-odo* 
nnte  et  laisse  un  résidu  de  charbon. 

Treize  autres  minerais  des  arrondissements  de 
Bar4e-Duc  et  de  Commercy  {Terrain  néoco^ 
i/iievfj* 

La  prt>|^imk>là  de  fet*  a  été  déterminée  pour 
chacun  d-eux  9u  tnojen  d'une  lahie  de  ciiiyre  in^ 
trodnite  dans  la  liqueur  dui  renferme  foxyde  fer- 
rique  combiné  avec  racide  chlorhydrique; 

En. opérant  sur  5  grammes  dé  minerai,  Topé- 
ration  s  exécute  aisément  en  une  heure  ;  la  disso- 
liition  est  maihtenqe  éh  ébliHition  péudént  tout 
ce  itempft ,  à  l'abri  da  contai  de  Tair*  Ude  {Partie 
de  cttiwe  dissous  <iorre$po&d  4  iâ36  dâ  pé- 
roxy^fe  de  fer«  Il  convient ,  |K>jir  être  bien  sûr  du 
résmtaty  de  faire  deux  expériebces  sur  chaque 
minerai. 

lia  pkHMTt  de  eea^miiMrais  contiennent  du  pro- 
toxyde  cle  fier  c^mbii^é  avec  de  la  silice^  mais 
comme  il  renferment  abssi  du  manganèse  oxydé  et 
qu  il  y  a  dégagement  de  chlore,  tout  le  fer  est  gé- 
néralement, dans  là  dissolution  acide,  2^  fétat 
d'dtyde  lerri<Jiie. 

Ihins  4uelques*un8  des  échantillons ,  en  a  ddsé 
la  silice  i^ndue  libre  par  Taetion  de  Taeide»  en, 
lessivant  le  résidu  inattaqué  avec  uhe  dissolution 
faible  de  jpotasse  ;  dans  d'autres  ,  on  ia  dosé largile 
en  la  décomposant  iuocessivèmeût  par  Tâcide 
^ulfurique  et  la  solution  alcalikye  ;  dans  tous,  en  a 
t>bteim  là  proportion  d'eau  par  4a  baleination  au 
rouge.  En  réunissant  les  divans  résultats,  la  diffé- 
wnce  eatxe  le  poids  total  et  le  poids  d^  élémenla 


373  EIPilitBNGBS  FAlTfiS   BU    l843 

qui  ont  été  dosés ,  exprime  la  proportion  des  ao-* 
très  bases  :  aluminelîbre,  oxyde  de  manganèse  et 
même  oxyde  ferreux  pour  ceux  qui  n  auraient  pas 
donné  un  excès  de  chlore. 


Ean 

Peroiydedefer. 
Argiltet^tarlz. 


liftoooafft« 

W 


0,1000 

0,7574 
0>00i0 


Aatre«lNiMs(parl    t^tiatm 
dlfléfenee):   .f   "•'*** 


Bleaoogft. 


0,15» 
0,0750 
0,1100 
O^Olii 


dfmiomui. 


0,1401 

0,0000 
0,1140 
0,0400 


JN6B090H» 

W 


0,1S0S 
0,7054 
0,0800 
.0,0589 


BiUM< 


0,ltM 
0,5180 
0,3174 

o,o4ao 


u 


0,lfOO 
0,4015 
0,8440 
0,0401 


1,0000 


1,0000        1,0000 


1,0000 


1,0000 


1,0008 


JL 


MM 


ÉmÊÊÊt 


Eau 

PeroÉrde'tlefer  . 
SUtettaëoelibro 
SlUce  et  qutrti.  . 
Alaioiae  combioée 
Aatra  taaei .  •  . 


BfeDOourt- 


0,1378 
0>5n4 

0,1800 
0,0800 
0,1074 


»»«  — 


1,0000 


Le  GigMge. 


0,0003 
0,4084 
0,0000 
0,3380 
0,0140 
0.0503 


1,0000 

BBttMMtBatiÉ 


BolidePieacot 


0,1300 
0,5050 
0,0080 
0,1588 

0,0400 
0,0570 


1,0000 


DAHS  tES  LAJBORATOIUS  1>BS    tfBPARTSMBMftr.  ^'ji 


i 

1 

Méoil-Mir-SaQle. 

PeWlHwiAoH. 

Li  Mabnaitoii. 

La  MilmriteiiJ 

* 

1 

(to) 

(10 

(W) 

(13) 

Icm 

o,iaoo 

%uu 

0,1000 

0,1000 

' 

iFerasydederer. . 

0,5175 

0,5775 

0,5250 

0,0100 

■Carboo.dediai». 

o,~ 

0,0000 

0. 

0. 

' 

luijce  rendiieUbre 

0.0100 

0.02iO 

0,0100 

0,0010 

(Silice..  . 
(Aimiae. 

0,0540 
0,0100 

0,0900 
0,OMO 

i,0300 
O^OiOO 

0,0510 
0,OliO 

SaUei  flKceui..  . 

0,2000 

0,1090 

U,10iO 

O.OOiO 

AalrMbasef.  . 

0,05i5 

0,0731 

0,0850 

0,0400 

1,0000               1,0000 

1,0000 

1,0000       1 

(i)  Muterai  de  ffoudelincourif  en  fragmenls 
irréguliers,  à  lexture  jàche,  tanlot  grenu ,  Urniôt 
compacte.  Sa  teneur  en  fer  est  de  53  p.  o/o.  Cest 
un  des  minerais  les  plus  riches  de  la  contrée ,  il 
fondrait  seul  avec  o,o4  de  carbonate  de  chaux. 

(3)  (3)  (4)  Minerais  de  Biencouri.  Ces  mine* 
rais  sont  tantôt  en  gros  fragments  irréguliers ,  k 
cassure  grenue,  taulôt  en  plaquettes  géodiqucs. 
Le  v!"  3  présente  de  petites  cavités  tapissées  de 
cristaux  ahématite,  et  contcuant  aussi  Thydrate 
de  peroxyde  très-divisé. 

Le  résidu  insoluble  daus  l'acide  h  vdroclilorique 
est  très-siliceux ,  et  comme  ces  minerais  renfer* 
ment  moins  d  alumine  libre  que  les  autres  mi- 
nerais  de  la  contrée  :  Treveray,  Rebeaucourt, 
Becquigneux,  Hévillers,  Fôuchères^  Ligny«  etc» 

T4m^  FI,  1844.  lA 


374  BPÉRiéMBs  vAins  m  i843 

(il  est  rare  qu'il  y  en  ait  plus  de  o»oa)  ;  ils  entreat 
avec  avantage  dans  les  lits  de  fusion ,  dont  ils  ac- 
croissent la  teneur  en  silice.  Ils  sont  riches  et  con- 
tiennent de  46  à  49  P*  0/0  de  fer  métallique. 
Seuls  f  ils  fondraient  aisément  avec  0^06  ou  0,07 
de  carbonate  de  chaux. 

(5)  Minerais  de  Bottival,  en  fragments  irrégu- 
liers. Le  résidu  insoluble  dans  les  acides  est  un 
sable  quartzeuz.  Ce  minerai  est  donc  une  mine 

froide }  analogue  à  certaines  variétés  des  minerais 
de  Ribeaucourt ,  aux  minerais  d'Hervillers  et  de 
Fouchères.  Il  renfemie  36  p.  0/0  de  fer. 

(6)  Minerai  du  Bouchon.  Mélange  de  petits 

Srains  ronds  et  de  fragments  de  plaquettes  géo- 
iques.  H  contient ,  en  petite  quantité ,  des  grains 
attirables  au  barreau  aimanté.  Sa  teneur  en  fer 
est  de  34  p.  o/o.  Le  résidu  inattaquable  par  l'acide 
chlorhydrique  est  trèsHjuartEeux.  Ce  minerai  fon- 
drait bien  avec  addition  de  0,20  de  carbonate  de 
chaux,  n  est  semblable  au  précédent. 

(7)  Minerai  de  Biencourt.  Ce  minerai,  beau- 
coup moins  riche  que  les  variétés  précédentes  de 
la  même  commune ,  est  en  fragments  irréguliers 
à  cassure  grenue  et  souvent  d^aspect  terreux. 

Les  0,1074  (autres  bases)  consistent  principa- 
lement en  oxyde  de  manganèse  et  en  alumine.  Il 
serait  donc  taoms  froid  que  les  autres  espèces  de 
Biencourt ,  avec  lesquels  il  serait  mélangé  avanta-^ 
geusement.  Sa  teneur  en  fer  est  de  36  p.  0/0. 

(8^  Minerai  du  gagnage^  en  petits  fragments 
géodiques,  contenant  o4  p^  0/0  de  fer,  tout  à  fait 
analogue  au  n""  6  (minerai  du  Bouchon). 

U  est  très-siliceux  et  doit  être  mélangé  avec 
les  minerais  riches  en  alumine. 

(9)  Minerai  des  bois  de  Biencourt  >  tenant 


DANS  1M$  LABORATOIMS  DBS  DÉPARTllf  BNTS.   875 

4>  p«  0/0  de  fer,  pénétré  comme  le  b*  3  de  petites 
cavités  où  Ton  voit  de  l'hématite.  Il  est  plus  alu- 
naineux  que  les  n^'  (2)  (d!)  (4). 

Dans  les  variétés  suivantes,  on  a  décomposé 
Taraile,  dont  les  éléments  ont  été  dosés.  La  com- 
position de  ces  argiles  se  rapproche  beaucoup  de 
celle  du  sous-bisilicate  A'S\  . 

(10)  Minerai  de  Ménil-sur'^aïUx  ^  en  frac^ 
ments  géodiques  ^  siliceux  et  par  conséquent  de 
la  natare  des  mines  froides  ;  il  renferme  en  tout  : 

Saioe 0,2M 

Alanioe O^OM 

environ  (en  supposant  que  les  baseso^oS^S  en  con- 
tiennent la  moitié  de  leur  poûb).  On  doit  l'em- 
ployer avec  les  minerais  alumineox  de  Ribeam- 
oourty  de  Ligny,  etc.  Sa  teneur  est  en  fer  de 
o,36  o/o« 

(11)  Minerai  de  Petite  Nantais,  en  grains  et  en 
fragments  géodiques,  un  peu  calcaire,  beaucoup 
moins  siliceux  que  le  précédent ,  car  il  doit  ren- 
fermer O9I7  de  silice  et  environ  0,07  d* alumine.  Il 
se  rapproche  par  sa  composition  du  miserafi  de 
Tréveray,  quoique  moins  riche  que  cehii-ci.  On 
peut  le  fondre  sans  mélange  avec  addition  d^en- 
viron  0,14  de  carbonate  de  chaux.  U  renfienae 
4o  p.  0/0  de  fer. 

(1:2)  Minerai  de  la  Malmaison.  H  est  tout  à 
fait  analogue  au  n"*  10 ,  et  doit  être  mélttogé  arrec 
les  variétés  alumineuses* 

(  i3)  Minerai  de  la  Malmaison ,  autre  variété , 
en  assez  gros  fragments ,  à  texture  compacte.  Ce 
minerai  est  riche ,  de  bonne  qualité,  et  tout  à  fait 
anwhhhle ,  poor  fo  composition ,  au  minerai  de 
Tréveray  (compte  rendu  de  184^) ,  lequel  fond 
bien  avec  o^od  de  carbonate  de  chaux»  rend  o,44 


376  EXPÉRIENCES   FAITES   EN  l843 

de  fer,  et  produit  une  scorie  qui  ne  retient  qu'une 
trace  de  fer. 

!!•  Analyse  du  minerai   de    Thonne^le^Thil , 
arrondissement  de  Montmédjr  (Meuse). 

Cestun  minerai  en  grains  et  fragmepts  irrégu- 
liers qui  se  trouve  dans  les  cavités  et  les  dépres- 
sions de  la  formation  jurassique  inférieure,  as- 
socié à  des  argiles  et  à  des  sables  de  nature  di- 
verse. 

Il  est  employé  dans  lés  fourneaux  de  Margut 
(Ardennes) ,  en  mélange  avec  des  minerais  moins 
purs  et  moins  riches  de  la  période  diluvienne. 

Le  minerai  de  Thonne-Ie-Thil  ne  contient  pas 
de  grains  magnétiques;  néanmoins  le  résidu  que 
laisse  l'acide  cnlorhydrique  abandonne  à  la  disso- 
lution étendue  de  potasse ,  une  notable  quantité 
de  silice.  G>mme  il  y  a  dégagement  du  chlore  1  on 
ne  peut  savoir  s'il  existe  dans  le  minerai  du  pro- 
toxyde  de  fer,  qui  constituerait  avec  cette  silice  ua 
silico-aluminate. 

Ce  minerai  est  composé  de  : 

Peroxyde  de  fer , .  0,6380 

Oxyde  de  manganèse 0,0140 

Eau 0,1397 

Acide  pbosphorique 0,0044 

Carbonate  ae   cbÀux. .  0,0143 

Carbonate  de  fer 0,0020 

Carbonate  de  magnésie 0,0090 

Alamine  dissoute  par  l'acide hydrochlorique. .  0,0106 

Sfliœ  rendue  libre 0,0420 

"*"®  '  (Alumine 0,0200 

Quartz 0.0820 

1,0000 

Il  renferme  44  P*  ^/^  ^^  ^^^  ^^  contient  en  tout  ; 

Silice 0,148 

Alumine. 0»031 


DANS  LES  LABORATOIRES  BKS  DÉPARTEMENTS.   877 

Il  fondrait  avec  addition  de  o,io  de  carbonate 
de  chaux. 

IH.   Analyse    du    minerai   de  fer  de   Verzj 

{Marné). 

Le  minerai  de  Yerzy  (Marne),  dont  nous  avons 
donné  une  analyse  {Annales  des  Mines,  t.  XYI, 
p.  4^6)9  ayant  été  Tobjet  d'une  demande  en  per- 
mission de  Texploiter,  nous  avons  fait ,  à  la  prière 
de  M.  Vingénieur  en  chef  Gabé ,  Fanalyse  de  deux 
nouveaux  échantillons. 

Le  demandeur  annonçait  l'intention  d'expé- 
dier ce  minerai  dans  les  usines  des  Ardennes. 

Le  minerai  de  Yerzy  appartient  à  l'étage  ter- 
tiaire inférieur.  Lors  du  premier  essai  qui  en  a 
été  fait,  oh  V  a  trouvé  des  pyrites  de  fer. 

Le  premier  échantillon  est  en  fragments  de 
fer  hydroxydé  à  cassure  grenue  et  contenant  de 
petits  grains  de  quartz.  Il  a  été  analysé  par  le 
cuivre,  sçlon  la  méthode  décrite ci*dessus;  u  ren- 
ferme : 

Peroxyde  de  fer.  .  .  0,485 

Résidu  très-sableux.  0,354 

Eau 0,106  ' 

Autres  bases.  ....  0,055  . 

1,000 

Le  deuxième  échantillon  est  en  grains  de  la 

grosseur  d'un  pois  ;  il  est  composé  de  : 

Peroxyde  de  fer.  .  •  0,467 

Résidu  sableux.  .  .  0,380 

Eau 0,090 

Autres  bases.    .  .  .  0,063 

1,000 

On  n'y  a  trouvé  aucune  trace  de  soufre. 
Ce  minerai  pourraitêtre  mélangé  avec  les  mines 
de  fer  tendre  du  département  des  A^rdennes;  mais 


378  sninriircEs  FAmt  is  i843 

il  est  k  craindre  que  le  prix  de  ve?iesit  o'en  soit 
trop  élevé. 

Toutefois,  rachèrement  prochain  de  la  partie 
du  canal  de  la  Marne  au  Khin ,  comprise  entre 
Verzy  et  le  canal  des  A.rdennes,  réduira  notable- 
ment les  frais  de  transport  et  fera  ressortir  à 
1 5  francs  environ  la  .tonne  de  ce  minerai ,  rendu 
dans  quelques  usines  des  Ârdennes ,  voisines  du 
canal.  A  ce  prix ,  ces  usines  pourront  Templcjer 
enfpetite  proportion,  s'il  est  vrai,  comme  Fexpé- 
rience  a  semolé  Tindiquer  dans  le  fourneau  de 
Yriffne^u-Bois ,  qu'il  améliore  sensiblement  la 
quaJitë  du  fer. 

IV.  Analjrse  de  six  minerais  de  fer  de  la  ffaule* 

Marne.  ^    » 

Ces  minerais  ont  été  envoyés  au  laboratoire  par 
un  maître  de  foi^e  de  la  Haute-Marne  ;  ils  pro- 
viennent du  terrain  néocomien. 


DANS  LES  UlORATOmil  MS  tttoABfHI IHTS.   379  * 

(1)  Minmm  dt  Sermàiâe,  ea  pdili  m» 
ronds  et  en  petits  fragments  de  gépdas.  U  reiK 
feime  de*  eristi^iK  de  sulfate  de  chaciz.  H  ne  oon- 
tienl  que  o^^S  de  fer.  Cest  on  minerai  pa wre  et 
de  maavaÎM  qualité. 

(a)  Minerai  de  Cheminon ,  dit  mine  blanche^ 
en  petits  fragments  géodiqnes;  on  y  voit  des 
grains  de  qoartz  blanc.  Sa  teneur  en  fer  est  de 
o5  p.  0/0.  u  est  un  minerai  calcaire  qui  rempla- 
cerait dans  le  haut-fourneau  o^  la  de.son  poids  de 
castine. 

(3)  Minerai  dé  cheminon ^  dit  en  cailloux,  en 
fragments  plus  gros  que  le  précédent ,  faiblement 
magnétique;  il  ne  rend  que  27  p.  0/0  de  fer,  et 
il  est  tres-siliceuz.  L'emploi  en  offrirait  peu  d*a- 
vantages. 

(4)  Minerai  de  cheminon ,  dit  mine  égrappée, 
non  relavé;  il  est  en  petits  fragments  arrondis;  il 
n'est  pas  magnétique.  On  y  voit  des  cristam  de 
gypse,  n  contient  o,ig  de  fer.  Il  est  plus  riche  que 
les  précédents  y  et  fondrait  avec  addition  de  o^io 
de  carbonate  de  chaux,  ou  bien  avec  addition 
d'une  partie  du  minerai  n^  s ,  sans  autre  mélange  ; 
mais  il  ne  produirait  qu'on  fer  tendre. 

(5)  Minerai  de  cheminon ,  dit  mine  en  grains. 
n  est  en  petits  '^ins  ronds ,  tout  h  fait  analogue , 
par  la  composition ,  au  précédent. 

n  résulte  -de  ces  analyses  que  les  minerais  de 
cheminon,  convenaMement  mélangés,  peuvent 
fondre  d'eux»mèmes  et  sans  addition  de  castine; 
mais  qu'ils  ne  peuvent  donner  que  des  produits 
médiocres.  Dans  f  emploi  qu'on  en  fera,  on  doit 
mettre  la  plus  forte  proportion  possible  de  la  va* 
riéeé  n*  a ,  ou  y  suppléer  par  l'additiiMi  du  carbû^ 


38q 


BXPÉKIBlVCtf;  FAITES -nv  îB^i 


naiedechaui ,  aitti  de  fatre  psttet  aatMit  que  fosr 
siUe  le  ftoafre  dans  les  bîiîen. 

(6)  Jâinerai  de  la  Biaise  »  ea  grains  «i  peliCs 
fragneolSi  sewdbfemcDt  magnélique.  U  oMrttent 
45  p.  0/0  de  fer ,  et  ressemble  en  tous  pomts  aoz 
minerais  de  la  Haute-Marne  alialysés  par  M.  Ber- 
thier  (JEssais ,  t.  II ,  p.  22^). 

\.  Jnaljrse  de  cintj  roches  calcaires  du  dépars 

tentent  de  la  Meuse. 


1 

1 
1 

Rerbea* 

vINe. 

Mio- 
Slenne* 

GMm- 
ropt 

GoQYert* 

1 
t 
1 

4 

0) 

W 

(S) 

W 

W 

>CaiiiDiiit«declmt. 

1 

0,7Si 

0.840 

0,S3t 

0,838 

0.507 

—   denagnétie. 

0,01s 

o,ots 

0,010 

0«07S 

0,UI 

~   de  fer.  •  •  • 

o,oso 

0,033 

0,010 

• 

B 

■Piflmi|46  46  fer  •  • 

• 

k 

0,01t 

traen. 

OfMO 

(Siliee..  .  . 
Afsitel 

lAlanioe.  • 

• 

0,170 

0.0S4 

o.oss 

0,040 
0,034 

[0,000 

>  0,088 

iSablefiiirUeiii..  . 

m 

0,080 

0,010 

) 

1,000 

1,000 

1,000 

1,000 

1,000 

(  I  )  Calcaire  d Hetbenville.  Il  appartient  k  la 
formation  de  V oxford  clar.  Il  offi^  une  texture 
grenue,  à  cassure  irrégulière.  Sa  couleur  est  le 

5 ris  clair.  Il  donnerait  à  la  cuisson  une  chaux  hj* 
raulique, 

(2)  Calcaire  de  Mangienne.  II  forme  au  mi* 
lieu  des  marnes  oxfordiennes  des  nodules  d'un 
gris  clair,  à  texture  compacte,  à  cassure  eon-* 


DANS  LBâ  LABOBAT(HttKS  DES  MPAATtllCNT8.    38  r 

choide ,  traversés  par  des  Teinules  de  chatiz  carbo- 
nalée  cristallisée. 

La  proportion  d'oxysèoe  de  la  silîoe  et  de  Talu- 
mine  qui  constituent  1  argile  y  sont  presque  exac- 
tement dans  le  rapport  de  3  à  3  ;  c'est  donc  le  sous- 
bisilicate  AS'7. 

(3)  Calcaire  de  Mauvage.  Il  provient  des  sou- 
terrains de  Mauvage  (canal  de  b  Marne  au  Rhin)» 
percé  à  traders  les  assises  marneuses  du  Ac/m- 
meridge^lajr.  Il  pourrait  donner  une  chaux  hy- 
draulique. 

On  en  a  fiiit  Fanaljse  en  décomposant  les  car* 
bonates  nar  Facide  acédqne,  attaquant  le  résidu 

Gr  Tacide  sulfurique,  et  enlevant  ta  silice  rendue 
yee  par  une  dissolution  de  potasse. 

(4)  Calcaire  de  ChatonrupL  II  provient  des 
bancs  de  la  partie  supérieure  du  PortlandStone. 
Cest  un  calcaire  compacte,  lithographique  j  à  cas- 
sure conchoïde.  Sa  c6uleur  est  le  jaune  citfir. 

On  Ta  analysé  par  l'acide  acétique.  La  chaux  a 
été  précipitée  par  Toxalate  d'ammoniaque,  puis 
la  liqueur  évaporée  à  sec.  La  masse  saune  a  été 
chauffée  au  rouge  dans  une  capsule  de  platine.  On 
a  obtenu  ainsi  le  carbonate  magnésique,  que  Ton 
reprit  par  Teau  bouillante,  afin  de  rechercher  s*il 
y  avait  des  alcalis.  On  n'en  a  trouvé  aucune 
trace. 

(5)  Calcaire  de  Coui^ert puits.  Cest  une  roche 
d'un  gris  verdàtre,  provenant  des  bancs  supérieurs 
du  Portland'Stone.  Elle  occupe  une  position 
géognostique  constante  dans  Farrondissemeat  de 
Bar-le-Duc.  Certains  calcaires  de  cet  étage  ont  été 
signalés  comme  dolomies  jouissant  de  propriétés 
hydrauliques.  Il  résulte  effectivement  de  l'analyse 
que  cette  roche  est  une  dolomie  ;  elle  contient  un 


38a         BuinnErcKs  vaitis  ik  i64^ 

atome  d&  chacun  des  deux  ctriioiietes*  Le  résidu 
ÎDattacpiable  par  les  acides  n*étant  que  OfOSa,  plu- 
sieurs ingénieurs  ont  été  portés  k  considérer  que 
la  magnésie  joue  le  principal  r^  dans  le  fait  de 
thjdrauUcité  du  produit  ae  la  cakânation  de  celte 
roche,  ou  des  roches  analogues. 

Cependant  on  fera  remarquer  que,  la  propriété 
hydraulique  résultant  des  proportions  relatives  de 
Targile  et  de  la  chaux ,  une  aolomie  qui  ne  con» 
tiendrait  que  OyOâa  d*argile,  pourrait  encore 
fournir  une  chaux  hydraulique ,  puisque  le  poids 
de  Taigile  se  trouverait  être  les  0^06  du  earhonate 
caicique.  Dans  cette  hypothèse,  la  magnésie  serût 
tout  à  fiiit  inerte,  elle  jouerait  dans  le  mortier  le 
même  rôle  qu'un  sable  un. 

YL  Analyse  du  métal  des  cloches  de  Berthe^ 

léville. 

Pour  s^assurer  de  raccomplissement  des  condi- 
tions d'un  marché ,  M.  le  maire  de  Bertheléville 
(Meuse\  a  envoyé  au  laboratoire,  un  fragment  du 
métal  aes  cloches  qu'il  a  fait  fondre  pour  la  com- 
mune, en  me  priant  d'en  faire  l'analyse. 

Ce  métal  est  composé  de  : 

Cuivre 0,7449 

Etain 0,2233 

Fer 0,0222 

Zinc.    .......  0,0096 

Piomb des  traces. 

1,0000 

Proportions  ordinaires  du  métkl  de  cloches* 


■« 


DANS  LES  LABORATOIftBS  DIS  D<PAmniIBNTS.  383 
LABOBATOIRE  DE  GLERMOMT-FEBBAlfD  (POT-M-DÔMB)  , 

Dirigé  par  M.  Boudin ,  iogénieQr  des  mines. 

Anthracite  du  PuySaint-Gulmier  {Puy-de- 
Dôme).  Echantillons  recueillit  sur  place  en  1 843, 
parmi  les  déblais  de  la  petite  exploitation  ,  qui  j 
a  été  oUTcrte  en  18^8,  tout  près  et  à  Fest-nord-est 
du  yiUage  du  Gheix. 

Cette  anthracite  d'un  noir  tirant  au  gris,  a 
donné  à  Fessai  les  résultats  suivants  : 

Densité 1,46 

Cendres  frm  clair 16,40 

Coke  pulyérolent 87,00 

Produits  volatiles 13,00 

Plomb  réduit  par  1  de  combustible.  27,26 

ou  ramenant  ces  résultats  à  la  même  anthracite 
supposée  pure,  en  admettant  d ailleurs,  pour  plus 
de  simplicité  dans  le  calcul ,  une  densité  des  ma- 
tièrea  terreuses  exactement  double  de  celle  du 
combustible^  on  a 

Densité 1,34 

Ooke  jKilvéruleQt  •  84,45 

Produits  volatiles.  .  15,55 

Plomb  réduit 92,06 

D'après  Ces  résukata,  ce  combustible,  pour  l'ex- 
ploitation duquel  on  se  propose  d'ouvrir  prochai- 
nement de  nouveaux  travaux ,  ne  peut  qu'être 
classe  parmi  les  anthracites,  mais  quant  à  sa  pu- 
reté, on  peut  espérer  qu'elle  sera  généralement 
supérieure  2i  celle  des  autres  échantillons  recueillis 
parmi  les  déblais  d'anciens  puits. 

Houille  du  bois  de  Farazènef  commune  de 
La  Bessette  (Pujr^de-^JJôme).  Échantilloiia  re^ 


384  EXPÉRIENCBS   FAITBS    EN   l843 

cueillis  sur  les  lieux  en  1 843  ,  par  TiDgénieur  des 
raines,  et  provenant  d'une  fouille  passagère  dans 
le  bois  susait. 

Cette  houille  dont  il  a  été  fait  emploi  par  le 
forgeron  de  la  commune,  a  Faspect  noir  brillant 
des  houilles  grasses ,  sa  texture  est  schisteuse ,  sa 
poussière  est  d'un  noir  tirant  sur  le  brun. 

Son  examen  analytique  a  donné  les  résultats 
suivants  : 

Densité 1,40 

Gendres  grises. .  .  16,40 

Coke  boursouflé.  .  72,â0 

Prodoits  Yolatiks.  97,80 

Plomb  rédoU.  .  .  24,49 

Ou  résultats  théoriques  rapportés  à  la  houille 
pure  : 

Densité 1,28 

Coke  boursouflé.  .  66,75 

Produits  volatiles.  33,25 

Plomb  réduit.  .  .  29,21 

Ces  résultats  accusent  pour  la  fouille  du  bois  de 
Yazagène ,  une  houille  grasse  à  longue  flamme , 
propre  à  la  forge  et  de  nature  analoeue  du  reste 
à  celle  des  houilles  des  exploitations  les  plus  rap- 
prochées du  même  bassin,  savoir  Singles  au  nord 
et  Madie  au  sud. 

Limite  de  Mandailles  (Cantat).  Echantillons 
recueillis  sur  les  lieux  par  lingénieur  des  mines. 
Ce  lignite  git  à  deux  ou  trois  kilomètres  N.N.E. 
de  Mandailles,  dans  un  bois  dit  le  bois  d*Abon,  à 
une  grande  hauteur  au-dessus  du  fond  de  la 
vallée ,  et  vers  le  pied  des  escarpements  trachyti- 

?ues  de  Chaveroche(plus  précisément  au  pied  du 
uy-de-Batzy),  il  est  évidemment  subordonné  aux 
conglomérats  trachy tiques  formant  le  sous-basse- 


DANS  tES  tABORATOIAES  DES  DÉPA&TfillEMTS.   385 

ment  de  ces  escarpements ,  et  est  par  conséquent 
contemporain  des  formations  trachytiques  du 
Ganta].  Une  riche  végétation  ne  permet  point  d'é- 
tudier les  circonstances  du  gisement,  mais  au  dire 
des  gens  du  pays ,  le  gite  passagèrement  exploité 
il  y  a  une  quinzaine  d'années  par  un  forgeron, 
serait  très-puissant. 

Ce  liquide  est  noir,  sa  cassure  laisse  voir  géné- 
ralement à  un  degré  très-discernable  le  tissu  fi- 
breux du  bois,  dans  certains  sens  cependant  elle 
est  piciforme.  Sa  poussière  est  d'un  brun  pro* 
nonce. 

Son  examen  analytique  a  donné  les  résultats 
suivants  : 

Densité 1,33 

Cendres  d'un  gris  blanc.  .....  4,20 

Coke  pulvérulent 43,90 

Produits  volatiles 56,10 

Plomb  réduit  p.  1  g.  de  lignite.  .  22,80 

Ou  ramenant  ces  résultats  au  lignite  pur. 

Densité 1,29 

Coke  |>ulvénilent.  .  41, 4S 

Produits  volatiles. .  58,55 

Plomb  rédoit.  .  .  .  23,80 

Ce  combustible,  comme  on  le  voit ,  se  recom- 
mande par  sa  pureté ,  mais  il  ne  colle  pas  et  n'a 
qu'un  pouvoir  calorifique  assez  faible. 

Lignite  de  Chambeuil  {Cantal).  Echantillons 
recueillis  sur  les  lieux  par  l'ingénieur  des  mines. 

Ce  lignite  constitue  à  Cnambeuil,  près  de 
Murât  sur  la  rive  droite  de  l'Allagnon,  une  couche 
d'environ  i  mètre  d'épaisseur  suDordonnée  à  des 
tufs  basaltiques.  Son  âge  plus  moderne  que  celui 
du  lignite  de  Mandailles ,  se  révèle  tout  d'abord 
par  ses  caractères  extérieurs ,  c'est  même  plus-  tôt 


. 


386  boAriugbs  Fims  iv  i84^ 

un  bois  fossile  qu'un  lignite.  Formé  en  effet  par 
Taccumulation  de  yégétaux  reconnaissables  cou- 
chés et  aplatis  suivant  le  plan  du  gîte ,  il  a  tout 
l'aspect  du  bois  fossile  »  il  est  brun  clair,  se  laisse 
couper  comme  du  bois ,  mais  cependant  se  pul- 
vérise encore  facilement  sous  le  pilon  en  donnant 
une  poussière  brune. 

Son  examen  analytique  a  donné  les  résultats 
suivants  : 


Densité 

Cendres 

Coke  polvémlent. 
Produits  volatiles. 
Plomb  réduit.  .  . 


1,32 

6,80 

44,90 

55,10 

18,59 


Ou  résultats  théoriques  au  lignite  pur  : 

Densité. ..:...  1,28 

Coke   pulvérulent.  40,88 

Produits  volatiles. .  59,12 

Plomb  réduit. .  .  .  19,94 

Minerai  de  fer  de  Neire-Combe  (  Cantal). 
Echantillons  remis  par  MM.  Mignot,  maître  de 
forge ,  comme  provenant  d'une  recherche  faite  au 
lieu  de  Neire-Combe,  commune  du  Yighean  , 
près  de  Mauriac. 

C'est  un  fer  oxydé  rouge  et  brun ,  dont  la  pe- 
santeur suffirait  à  accuser  une  riche  teneur  en 
fer. 

lo  grammes  fondus  au  fourneau  à  vent  avec 
3  grammes  de  borax,  ont  donné  un  culot  de 
fonte,  pesant  grenailles  comprises  4  g^-  07. 

Ainsi  le  minerai  rend  sensiblement  k  la  fonle 
4»  P-  0/0 

Minerai  de  fer  de  Miremont  (Cantal).  Échan- 
tillons recueillis  sur  les  lieux  par  l'ingénieur  des 
mines. 


DANS  IB8  LABORATOIRES  DBS  DEPARTEMENTS.  387 

Ce  minerai  forme  de  petits  banes  dans  les  sa- 
bles et  argiles  tertiaires  sous-jacents  à  la  nappe  ba- 
saltique qui  constitue  le  plateau  de  Miremont , 
commune  de  Chalvignac,  près  de  Mauriac. 

Cest  un  fer  oxydé  hydraté  servant  de  ciment 
au  sable  argileux  auquel  il  passe  insensibleoient. 

I  o  grammes  fondus  avec  3  grammes  de  borax , 
ont  donné  un  culot  de  fonte ,  pesant  grenailles 
comprises  o*'',95.  *' 

Ge  faible  rendement  d'environ  i  o  p.  o/o^  n'ac- 
cuse point  un  gîte  utilement  exploitable. 

Essais  par  voie  sèche  de  quelques  minerais  de  fer 
du  département  delà  Nièvre  ^  recueillis  sur  les 
minières  par  le  garde-mines  de  la  Charité  (i). 

Ces  essais  ont  été  faits  de  la  manière  suivante. 

On  a  calciné  au  rouge  dans  un  creuset  de  pla- 
tine 5  grammes  de  minerai  réduit  en  poudre, 
pour  connaître  d'après  la  perte  de  poids ,  la  quan- 
tité de  matières  volatiles  qu'il  contenait.  5  autres 
grammes  préalablement  porphyrisés  ont  été  en- 
suite dissous  dans  l'acide  muriatique  bouillant,  et 
on  a  recueilli  et  pesé  le  résidu  insoluble  en  tenant 
.compte  de  la  manière  dont  l'attaque  avait  marché, 
ainsi  que  de  la  nature  et  des  propriétés  du  résidu. 
Pour  faire  l'essai ,  on  a  mêlé  intimement  5  gram- 
mes de  minerai  réduit  en  poudre  avec  une  quan- 
tité de  carbonate  de  chaux  égale  aux  f  du  poids 
des  matières  insolubles  dans  Tacide  muriatique  ; 
on  a  introduit  ce  mélange  dans  un  creuset  brasqué 

(1)  Ces  essais  et  ceux  qui  suivent  immédiatement  ont 
été  faits  soQs  la  direction  de  Tingénieur  chargé  du  labo- 
ratoire ,  par  M.  Faugière ,  garde-mines  h  la  station  de 


388  EXKR12MCES   FAITES  BN    l843 

et  chauffé  au  fouroeau  à  vent  pendant  environ 
deux  heures.  On  a  ensuite  pesé  le  culot  total,  puis 
le  culot  de  fonte  réuni  aux  grenailles  disséminées 
dans  la  scorie ,  et  qu'on  a  recueillies  à  Ta'de  du 
barreau  aimanté  ;  le  poids  de  la  scorie  a  été  obtenu 
par  différence*  Connaissant  le  poids  des  matières 
fixes  soumises  à  Fessai^  c*est«à-dire  le  poids  du 
minerai  calciné  plus  celui  de  la  chaux  ajoutée ,  en 
retnmchant  de  ce  poids  total  celui  du  culot  de 
fonte  et  de  la  scorie ,  on  a  eu  le  poids  de  Foxygène 
enlevé  au  minerai  par  réduction.  Cette  quantité 
d*oxygène  devant  correspondre  k  très-peu  près  à 
la  quantité  de  fonte  obtenue ,  a  permis  de  fa  caU 
culer  dans  le  cas  où  Fessai  n  a  pas  bien  réussi. 
Enfin  en  retranchant  de  la  scorie  la  chaux  ajoutée, 
on  a  eu  le  poids  des  matières  vitrifiables ,  se  com- 
posant du  résidu  insoluble  dans  l'acide  muriatiqne 
et  des  parties  solubles  dans  cet  acide  qui  ont  pasi^é 
dans  la  scorie;  et  encore  on  a  eu  celte  dernière 
quantité  en  retranchant  le  poids  du  résidu  inso- 
luble du  poids  des  matières  vétrifiables.  On  a  ainsi 
obtenu  les  résultats  suivants. 


(« 

m 

m 

W 

W 

m 

a) 

0,314 
0,138 
0,110 
0,973 
0,005 

1,000 

0,350 
0,114 
0.100 
0,417 
0,000 

W 

0,544 
0,340 

0,043| 

0,03ll 

Fer 

0,55S 
0,S08 
0,114 

o,ooi 

0,038 

0,300 
0.152 
0,lii 
0,304 

0,103 

0,333 
0,150 
0,114 
0,333 
0,005 

0,434 
0,100 
0,004 
0,153 
0,134 

0.533!o.&iA 

Ûiygène  .  

MiUèrei  toUUIei.  . 

Mat.Ti-(iDiolnblei. 

ble9..(iolablef.  . 

0,318 
0,133 
0,063 
0,055 

0,235 
0,liO 
0,043 
0,057 

1,000 

1,000 

1,000 

1,000 

1,000 

1,000 

1,000 

i.oool 

DAXS   LES  LABOEATOXRES   D£ft   DI&PART£M£NT5.    3^9 

(  1  )  Minerai  de  fer  de  Couhustre  y  commune 
de  Couloustre  y  près  Danzi  {Nièvre).  Ce  minerai 
se  présente  en  gros  grains  concrétionnés  d*un  brun 
foncé  formant  des  amas  dans  une  argile  plastiquei 
jaunâtre,  à  deux  mètres  de  profondeur  moyenne* 
Sa  poussière  esl  jaune  brun  et  ne  domie  point  dcf* 
fervescenoe  par  les  acides.  L'essai  a  été  fait  sur 
5  grammes  de  minerai  quon  a  mélangés  avec 
1^,50  de  carbonate  de  chaux.  L'essai  était  bien 
fondu,  la  scorie  était  vitreuse  d'un  gris  foucéei 
li'anslucide ,  se  séparant  aisément  du  culot  de 
fonte. 

La  fonte  était  grise  à  grains  très-fius;  elle  s'est 
aplatie  sous  le  marteau  et  paraissait  très- te- 
nace. 

(2)  Minerai  de  fer  de  Chevroux,  commune 
de  Saint-Quentin  (^Niè^re).  Ce  miuerui  est  en 
grains  ronds  delà  grosseur  d'un  plomb  de  chasse, 
présentant  la  texture  concentrique  ;  ces  grains  sont 
jaunes  à  la  surface,  et  d'un  brun  terne  et  terreux 
â  l'intérieur.  Ils  constituent  des  amas  puissimts  au 
milieu  d'argiles  plastiques  généralement  jaunâtres, 
à  une  profondeur  moyenne  de  5  mètres,  lis  don- 
nent une  poussière  jaune  qui  ne  fait  pas  efferves- 
cence avec  les  acides. 

Pour  l'essai  on  a  mélangé  5  grammes  de  mi- 
nerai réduit  en  poudre  avec  2  grammes  de  carbo- 
nate de  cliaux  ,  et  on  a  obtenu  un  culot  bien  fonda 
et  une  scorie  grise  verdàtre  un  peu  trnnsparente , 
se  sépar^tnt  bien  du  culot  de  fonte.  La  fonte  était 
d'un  gris  clair  très-tenace  et  un  peu  malléable. 

(3)  Minerai  de  fer  de  Boliéme^  commune  de 
Sainte Jignan y  près  Cosne  {Nièvre).  11  se  pré- 
sente en  grains  ronds  de  la  grosseur  d'un  pois  à. 
texture  concentrique,  d*  un  jaune  terne  k  la  surface 


Sgo  ««iMttcM  Jtàms  m  1843 

aà  Ton  olwerve  souvent  des  plaques  de  pyrites 
d'un  brun  noirâtre  à  Fintérieur.  U  forme  des  cou- 
ches  minces  aunlessous  de  la  terre  végétale  et  des 
amas  puissants,  à  3  ou  4  mètres  de  profondeur; 
sa  poussière  est  jaune  et  ne  hit  pas  effervescence 
avec  les  acides. 
L'essai  a  été  &it  sur  5  granunes  da  minerai 

Îu'on  a  mélangés  avec  3  grammes  de  carbonate 
e  diaux ,  et  on  a  obtenu  un  culot  bien  fondu  ^ 
une  scorie  vitreuse  presque  incolore  transparente, 
et  enveloppant  de  toute  part  le  culot  de  fonte  qui 
était  boursouflé  et  présentait  de  belles  colorations 
irisées ,  dues  sans  doute  k  la  présence  d'un  peu  de 
titane.  La  fonte  paraissait  être  d'un  gris  dair  et 
cassante. 

(4)  Minerai  de  fer  de  la  Bourgauderie  ^  com^ 
mune  de  Luiierj.  Ce  minerai  se  trouve  en  grains 
ooncrétionnés  et  plus  ou  moins  arrondis ,  jaunes  à 
la  surface  )  bruns  à  l'intérieur,  où  ils  présentent  la 
texture  concentrique  ;  on  rencontre  aussi  au  milieu 
de  la  masse  quelques  hématites  caverneuses  ou 
pierres  d'aigle,  et  des  scories  d'anciens  fourneaux 
à  bras  ;  il  forme  de  petites  couches  à  la  surface  du 
sol  ;  sa  poussière  est  jaune  et  ne  donne  point  d'ef* 
fervescence  avec  les  acides. 

Pour  l'essai  on  a  mêlé  5  grammes  de  ce  mi- 
nerai avec  un  gramme  de  carbonate  de  chaux  ; 
l'essai  a  bien  fondu  ;  la  scorie  était  bien  vitrifiée , 
d'un  gris  noir  opaque  et  très<lur.  La  fonte  était 
d'un  gris  clair,  un  peu  cristalline,  peu  tenace,  et 
s'est  aplatie  sous  le  marteau. 

(5)  Minerai  de  fer  de  la  Pisserote,  commune 
de  Lurcy^e^Bourg  ^  près  Premery.  D  se  trouve 
en  grains  concrétionnés  de  différentes  grosseurs 
d'un  bnm  Ibncé^  constituant  de  petites  coudies  au 


DANS  LES  lABORATOÎRES   DES    DÉPARTEMENTS.    89 1 

milieu  d'une  argile  plastique,  à  une  faible  pro- 
fondeur. Sa  poussière  est  d'un  jaune  brun  et  ne 
donne  poiçt  d'effervescence  par  f  acide  muria- 
tique^ 

L'essai  a  été  fait  sur  5  grammes  de  minerai  en 
poudre,  qu'on  a  mélangés  avec  0*^.77  de  carbonate 
de  chaux;  il  a  très-bien  fondu  ;  on  a  obtenu  une 
scorie  vitreuse  translucide  verdâtre ,  qui  s'est  jsé- 
p^rée  jaisément  du  culot  de  fonte.  La  fonte  était 
blanche  à  grains  fins ,  cassante  et  nullement  mal- 
léable. 

(6)  Minerai  dejer  de  Tfiouez ,  commune  de 
Champlemi.  Ce  minerai  Se  présente  en  gfos 
fragments  concrétionnés  ^  empâtés  dans  une  ar-^ 
gile  terreuse ,  d'im  jaune  pâle ,  au-dessous  de  la 
terre  végétale ,  où  il  forme  des  amas  et  de  petites 
couches.  Sa  poussière  est  jaune  et  ne  fait  pas  effer- 
vescence par  f  acide  muiîatique. 

L'essai  a  été  fait  sur  10  grammes  de  minera^ 
en  poudre ,  avec  0*^.28  de  carbonate  de  chaux^  On 
a  obtenu  un  eulot  assez  bien  fondu;  la  scorie  était 
vitrifiée,  mais  ne  se  *  séparait  pas  aisément  du 
culot  de  fonte  qui  était  un  peu  Boursouflé  et  im- 
prégné, par  coaséquent,  d'un  peu  de  scorie.  On  a 
pourtant  pu  peser  ce  culot ,  et  le  poids  obtenu 
s'approchait  sensiblement  du  poids  de  la  fonte 
théorique  obtenu  au  moyen  de  la  p^rte  d'oxjgène, 
La  fonte  ét^it  d^un  gris  dair,  tenace  et  un  peu 
malléable. 

(7)  Minerai  de  fer  de  la  Brosse ,  commune  de 
t^aremies^lès-Nevers.  Il  se  présente  en  grains 

SI  us  ou  moins  arrondis ,  à  texture  conc^itrique , 
un  jaune  pâle  à  I9  surface ,  brun  foncé  à  Tinté- 
rieur,  formant  des  couches  mipces  et  plongeantes 
à  une  faible  profondeur,  et  des  amas  plus  puissants 


393  EXPÉRIENCES   FAITES    EN    l843 

à  6  mètres  de  profondeur  moyenne.  On  le  trouve 
aussi  quelquefois  en  gros  fragments  ooliiiques^ 
formés  de  grains  ronds  agglutinés  par  une  pâte 
argilo-ferrugineuse  d'un  jaune  clair*  Les  maîtres 
de  forge  estiment  fort  peu  ce  minerai  en  rochei  et 
ne  remploient  qu'en  faible  proportion.  La  cou- 
leur de  la  poussière  est  le  jaune  terne  ;  il  ne  fait 
pas  efiervescence  par  l'acide  muriatique. 

Pour  faire  l'essai ,  on  a  mêlé  5  grammes  de  mi- 
nerai en  grains,  réduit  en  poudre  avec  1^.87  de 
carbonate  de  chaux  ;  l'essai  a  bien  fondu ,  la  scorie 
était  vitreuse  et  recouverte  d'une  pellicule  mince 
d'un  rouge  de  cuivre.  Elle  était  d  un  gris  violacé 
à  l'intérieur.  La  fonte  était  grise  à  grains  fins, 
ayant  un  faible  éclat  métallique ,  peu  tenace  et  un 
peu  malléable. 

(8^  Minerai  de  fer  des  JBruères,  commune  de 
Coulanges ,  près  Nevers.  Il  se  présente  en  grains 

Îdus  ou  moins  arrondis  concrétionnés ,  d'un  brun 
bncé  à  la  surface ,  veinés  de  jaune  à  Imtérieur, 
où  Ton  observe  la  texture  concentrique. 

On  le  trouve  en  amas  paissants  dans  une  argile 
plastique  rougeàtre ,  à  uoe  profondeur  moyenne 
de  3  mètres;  u  est  qualifié  de  mine  chaude  par  les 
maîtres  de  forges  qui  en  font  cas.  La  poussière  est 
jaune  et  se  comporte  sans  efifervescence  avec  les 
acides. 

L'essai  a  été  fait  sur  5  grammes  de  minerai'  en 
poudre  avec  a.09  de  carbonate  de  chaux;  l'essai 
a  très-bien  fondu;  la  scorie  était  d'un  gris  clair,  un 
peu  violacée  y  bien  vitreuse  et  translucide;  la  fonte 
était  un  peu  buUeuse ,  d'un  gris  mélangé,  à  tex- 
ture lamelleuM,  dure,  tenace  et  nullement  mal- 
léable. 

(9)  Minerai  de  fer  de  Saugué ,  commune  de 


DAirS  LES    LABORATOIRES   DES    DÉPARTEMENTS.    SgS 

Lurcjr-le'Bourgy  près  Prémerjr.  Ce  minerai  se 
trouve  exi  grains  fins  comme  de  la  poudre  de 
chasse,  d*un  brun  foncé ,  à  surface  lisse ,  déforme 
lenticulaire  y  constituant  une  couche  horizontale 
de  !2  à  3  mètres  de  puissance ,  au-dessous  d'une  as- 
sise  de  calcaire  compact,  à  structure  schistoïde, 
pétri  d'une  infinité  de  coquillages  fossiles.  Ces  dé- 
bris organiques  se  rencontrent  aussi  en  grande 
abondance  dans  la  couche  de  minerai,  et  c'est  sans 
doute  à  leur  présence  qu'il  faut  attribuer  la 
nature  phosphoreuse  du  minerai  de  Sangué.  Sa 
poussière  est  d'un  jaune  brun  foncé ,  et  ne  Tait  pas 
efifèrvescence  d'une  manière  visible  avec  les  acides 
forts* 

L'essai  a  été  fait  sur  5  grammes  de  minerai 
qu'on  a  mélangé,  avec  o^.sS  de  carbonate  de 
cnaux;  Fessai  n'a  pas  fondu ,  il  avait  un  aspect  ter- 
reux d'un  gris  irisé  avec  éclat  métallique,  sa  pous* 
sière  était  attirable  à  l'aimant.  Le  tout  a  été  pesé, 
et  au  moyen  de  la  perte  d'oxygène  on  a  calculé  le 
poids  de  la  fonte. 

On  a  aussi  cherché  le  phosphore  dans  ce  mi- 
nerai ,  mais  le  précipité  rougeâtre  qu'on  a  obtenu 
par  le  muriate  de  chaux ,  n  a  pu  donner  que  des 
indications  incertaines.  Le  poids  de  ce  précipité 
était  de  o^'.o5a. 

Essais  par  voie  sèche  de  quelques  minerais  de 
fer  eut  département  du  Cher,  recueillis  sur  les 
minières  par  le  garde^mine  de  la  Charité* 

Ces  essais  ont  été  faits  de  la  même  manière 
que  pour  les  minerais  du  département  de  la  Nièvre, 
enregistrés  plus  haut.  Les  résultats  obtenus  sont 
les  suivants  : 


M 


bxpAriivcib  FAins  m  i843 


'^^Mi^    A    •     •    •     • 

kUèrei  Tolâttlef . . 

L«aL?i-(iiiaoliiblfli. 

trlfla-f 


(t) 


(«) 


0,130 
0,170 
•,10S 


i,«oè 


VyMfv 

0410 
o»ifl© 

fjOOO 


If'OOO 


(3) 


(♦) 


•««16 


«,!•»  #,itt 


0,1  M 

10,J70 


1,'^W 


ir 


Fer. 


r«ttCrei  TêMilei 


•  ■  •  • 


m 


0,100 
ft,<M 
0,133 
0,158 


ItOOO 


m 


0,iOO 
0476 
0,100 
0,190 
0,135 


Me»o,M6 


0,M0 


MkA 


(5) 


t(,lW  «ilCt 


0,16i 
0,100 


0,06a  #,i6i  0|)066 


l,660|l,600 


(0)     cr) 


0,416 


0,110 
04^ 


•- 


1,660 


(tl) 


1^000 


0,350 
0,1M 
0446 
0403 
0,113 


*-»" 


1,600 


(!«) 


0,3S3 
O4O6 
0456 
0487 
041s 


(15)     (U) 


0,381 
0,144 


0400 

o,soo 


l/NM 


1,000 


(«) 


0,40P7 
0476 


0,166  6,160  6,f6t 


0,370 
0,165 


04^  0,143 


' 


0^000 


1,000 


0460 


1«006 


(i)  Minerai  de  fer  de  MehetôuSalon,  près  la 
Chapelle  dAngiUon.  Ce  minemi  fie  pr^Me  à 
Tétat  d'une  roche  schisteuse ,  formée  de  feuillets 
de  deux  millimètred  d'éptfisâeur^  fort  peu  cohé* 
reiits  eùtre  eux ,  ce  oui  dontie  à  eeite  rœhe  l'as- 
pect d'une  pâté  féttilletée.  Il  en  d'un  bran  foncé 
et  donne  une  poussière  jaune  sombre,  qui  ne  fait 
f  as  eflfervescence  arec  les  acides;  il  eonétîtm  une 
couche  superficielle  de  deux  niètrefi  de  puissance 
mdyëtine,  an  milieu  de  laquelle  on  rencontre 
quelques  hématites  cayerneuses  ou  pierreâ  d'fti^ë. 


0ANS  u»  lAiomAtoiMi  tèà  tê9ànMmBnm.  89S 

Pour  fidre  FeaMioii  a  DoèléeiiaeadbkS  fpvBùmm 
de  minerai  réduil  en  pdudre  k  o*,6o  de  carbonate 
de  dtaux;  ces  matières  ont  été  iotrodmleBdaosim 
ereuaet  brasqné  et  -chauflKes  au  fearneau  k  ^eot 
pendant  environ  deux  heorei  et  demie,  et  on  a 
obtenu  un  culot  Inen  fondu.  Ija  acorie  était  bien 
vitrifiée,  un  peu  noire;  la  fonte  était  d'un  blane 
d'argent  à  texture  lamelleuse  et  trèa-easeuite.  Ce 
minerai  étant  r6|gavdé  cemrae  pboapbMens,  on  a 
dissout  5  grammes  de  minerai  porphyrisé  dana 
Taeide  muriatique  pnr^  reprit  la  disscdution  par 
un  peu  d'eau ,  précipité  le  fer  par  un  jpeu  d^am*' 
moniaque  et  yersé  un  excès  d'hydrosuaure  d'anH 
moniaque  sur  le  précipké  d'oxyde  de  fer  encore 
bumide«  On  a  laissé  digérer  pendant  trente-^ix 
heures ,  séparé  le  snlftire  et  saturé  la  liqueur  pav 
un  excès  d  acide  muriatique;  le  soufre  s'est  préci-» 
pité  et  on  a  fint  bouiUir  pour  le  rasseoobler  ^  puis 
on  l'a  séparé  de  la  dissolution  par  filtration  ;  la 
liqueur  neutralisée  a  enfin  été  traitée  par  le  mu«* 
riate  de  chaux  et  on  a  obtenu  un  précipité  blane 
de  phosphate  de  chaux  du  poids  de  0^9047,  ce  qui 
donne: 

Acide  phoraliorique.  .    0,0M)  ^  ^/n 

(i)  Minerai  de  fer  de  Boucardy  près  San- 
eerre.  U  se  présente  en  plaques  d'un  centimètre 
d'épaisseur ,  rougeàtres  k  la  surface  et  d'un  brun 
foncé  métallique  k  l'intérieur  paraissant  forméea 
de  lames  minces  superposées.  Sa  poussière  est  jau-^ 
nfttre,  ne  faisant  pas  effenrescence  avec  les  acides. 

Pour  l'essai  on  a  fondu  ensemble  5  grammes  de 
minerai  réduit  en  poudre ,  et  o>,57  de  carbonate 
de  chaux  et  on  a  obtenu  une  scorie  bien  fondue , 
vitreuse ,  noirâtre  et  qui  s'est  séparée  aisément  du 


3^  BXFBlltfNCBt   FAiTBS    KW    t643 

eubc  de  fônte  mi  était  Uasc  éclatant  à  sa  sor&ce 
à  tearture  lamelletise  et  très-cassaot. 

(3)  Minerai  de  fer  de  Saint-Palais ,  près  la 
QmpeUe  dAngiÙon.  Ce  minerai  se  présente  en 
fra^ents  rocheux  amorphes,  d'un  rouge  clair  vio- 
lacé, à  texture  compacte,  formant  àe^  amas  puis* 
sants  au  milieu  d'un  sable  ar^leux  d'une  grande 
finesse  y  à  une  profondeur  moyenne  de  4  mètres. 
Sa  poussière  est  rougeàtre  et  ne  fait  pas  efferves- 
cence. 

L  essai  a  été  fait  sur  5  grammes  de  minerai  avec 
0^91  de  carbonate  de chaifx;  Tessai  n*a pas  fondu; 
la  scorie  était  terreuse  et  noire,  elle  tenait  la 
fonte  en  petites  grenailles  dans  toute  sa  masse  et 
îl  a  été  impossible  de  Ten  séparer;  on  a  calculé 
aon  poids  au  moyen  de  la  perte  d'oxygène,  l'essai 
ayant  marché  sans  accident. 

(4)  Minerai  de  fer  de  Sancergues.  Il  est  en 
grains  concrétionnés ,  ronds  et  amorphes,  d'un 
brun  foncé  à  la  surface,  brun  veiné  de  jaune-ronille 
à  Tintérieur,  à  texture  concentrique;  il  forme  des 
couches  et  des  amas  dans  l'argile  plastique  à  une 
profondeur  moyenne  de  2  mètres.  Sa  poussière 
est  jaune  passant  au  rouge  sombre  violacé  par  la 
calcination.  Il  ne  fait  pas  effervescence. 

L'essai  a  été  fait  sur  5  grammes  de  minerai  avec 
0^,89  de  carbonate  de  chaux.  Il  a  fondu  complè- 
tement et  on  a  obtenu  une  scorie  bien  vitrinée, 
noirâtre ,  translucide,  et  un  culot  de  fonte  grise , 
tmiaceet  malléable. 

(5)  Minerai  de  fer  de  GermignjT'^t Exempte , 
près  la  Guierche.  C'est  un  minerai  oolitique  en 
grains  ronds  et  uniformes  gros  comme  un  petit 
pois,  d'un  jaune  terne  à  la  surface,  brun  à  Tinté- 
rieur,  k  texture  concentrique.  Il  constitue  au  mi» 


DANS    LES   LABOBATOtRES    DBS  DÉ^ARTSltfENTS.    307 

lieu  d'argiks  plastiques  des  amas  puissants  exploit 
tés  par  puits  et  galeries  à  20  mètres  de  profondeur. 
Sa  poussière  est  jaune  pftle  passant  au  rouge  som- 
bre par  caldnation.  Il  ne  donne  pas  d'efferves* 
cence* 

Pour  Fessai ,  5  grammes  de  minerai  en  poudre 
ont  été  fondus  avec  0^,36  de  carbonate  de  chaux. 
L'essai  a  très-bien  fondu ,  la  scorie  était  vitreuse , 
grise  et  translucide;  la  fonte  était  d'un  gris  clair 
ayant  fortement  Téclat  métallique,  et  s'est  un  peu 
aplatie  sons  le  marteau. 

(6)  Minerai  de  fer  du  Vemiolj  commune  de 
Sancergues.  Ce  minerai  est  analogue  à  celui  de 
SancergueSy  il  est  en  grains  concrétionnés^  ronds 
et  amorphes,  d*un  brun  foncé,  constituant  des 
couches  et  des  amas  au  milieu  d'argiles  plastiques. 
Il  ne  donne  pas  d'effervescence. 

Uessai  a  été  fait  sur  i  o  granunes  de  minerai  cru 
avec  i^yZoL  de  carbonate  de  chaux  et  o^,32  d'argile. 
L'essai  n'a  pas  bien  fondu  mais  le  fer  était  réduit, 
et  on  a  pu  par  la  perte  de  poids  calculer  la  quan-* 
tité  de  fonte.  L'argile  ajoutée  était  destinée  k  sa- 
turer la  grande  proportion  de  silice  contenue  dans 
la  gangue  de  ce  minerai;  il  parait  toutefois  que 
les  proportions  employées  n'étaient  pas  convena- 
bles pour  obtenir  un  silicate  fusible. 

(7)  Minerai  de  fer  de  Poisieux^près  Charost, 
mine  en  roche»  Ce  minerai  se  présente  en  gros 
blocs  oolitiquesy  formés  de  grains  ferrugineux 
ronds,  d'un  brun  foncé,  à  texture  concentrique, 
agglutinés  par  une  pâte  argileuse  blanchâtre  très- 
consistante«  Ces  blocs  se  rencontrent  isolés  au  mi- 
lieu des  amas  de  minerai  granulaire.  Sa  poussière 
est  jaune  pàl^  passant  au  rouge  terne  par  la  cal- 


3^8         KPtaisimi  WKnu  bk  i843    * 

cinatkm.  D  ne  donne  pat  d'tflfelieftMjntfè  dite  les 

aoîdês. 

Pour  ressaîy  lo  graimnes  de  minemi  réduit  en 
poudre  ont  été  mélangés  avec  i^iS  de  carbonate 
de  chaux  et  chauffés  au  fourneau  à  vent.  On  a  ol>- 
tenu  un  culot  bien  formé.  La  scorie  était  vitreuse, 
gris  foncé  et  translucide.  La  fonte  était  d'un  gris 
mélangé ,  à  grains  fins  et  serrés ,  très*tenace  et  un 
peu  malléable. 

(8)  Minerui  de  fer  de  PoisieUfX  (variété  granu- 
laire). Il  se  trouve  en  grains  ronds,  bruns  et  lisses 
à  la  surface  également  bruns  à  l'intérieur ,  à  tex- 
ture concentrique,  constituant  des  amas  plus  ou 
moins  puissants  dans  Targile  plastique  à  une  pro- 
fondeur moyenne  de  3  mètres.  H  se  dissout  sans 
effervescence  dans  Tacide  muriatique. 

Pour  faire  Fessai  on  a  mélangé  i  o  grammes  de 
minerai  en  poudre  avec  0^,63  de  carbonate  de 
chaux.  L'essai  a  imparfaitement  fondu,  la  fonte  j 
était  disséminée  en  petites  grenailles  et  il  a  été 
impossible  de  Tisoler  »  mais  on  a  calculé  son 
poids. 

(9)  Minerai  de  fer  de  La  Raquinerie^  com- 
mune de  Menetou^Couture,  Ce  minerai  se  pré- 
sente en  grains  concré tiennes  ronds,  de  la  gros- 
seur d'un  pois ,  d'un  jaune  terne  à  la  surface  et 
bruns  à  l'intérieur  ;  constituant  des  veines  incli- 
nées peu  puissantes  et  d'énormes  amas  dans  une 
argile  sèche,  blanchfttre,  feuilletée,  dite  castillard 
et  aussi  dans  l'argile  plastique  jaun&tre.  Il  est  ex- 
ploité par  puits  et  galeries  à  une  profondeur  de 
20  mètres.  Sa  poussière,  d'un  jaune  pâle,  passe 
au  rouge-brun  violet  par  la  calcination.  Il  se  dis- 
sout sans  effervescence  dans  l'acide  muriatique. 

L*essai  a  été  fkit  sur  10  grammes  de  minerai  en 


DANS   LSS   t,ABaiUTOIilE5  DES  DÂPiOmifENTS.    399 

poudre  avec  0^,885  de  carbonate  de  chaux ,  on  a 
obtenu  ua  culot  bien  fondu  ^  et  une  scorie  vitreuse 
recouverte  d'une  pellicule  rougeâtre ,  grise  à  Tiur- 
térieur  et  translucide.  La  fonte  était  grise,  à  graips 
fiû8 ,  dure  et  un  peu  malléablee. 

(  I  o)  Minerai  de  la  Raquinerie  (mine  en  roche). 
II  se  trouve  en  gros  blocs  oolitiques  formés  de 
grains  ronds,  bruns  »  à  texture  concentrique,  ag- 
glutinés par  une  pâte  argîlo<«ferrugineuse  ^  brune, 
peu  cohérente.  U  a  le  même  gisement  que  la  mine 
en  grains.  Il  se  dissout  également  sanS'euervesoence 
dff  Ds  ks  acided. 

L'essai  a  été  fait  sur  lo  grammes  de  minerai 
en  poudre  avec  0^190  de  carbonate  de  chaux,  Tessai 
a  assez  bien  fondu ,  mais  une  grande  partie  de  la 
fonte  se  trouvait  disséminée  en  grenailles  au  mi- 
lieu de  la  scorie.  Ces  grenailles  ont  été  recueillies 
avec  soin  et  réunies  au  culot  de  fonte  ont  donné 
un  poids  concordant  assez  bien  avec  celui  qu'on  a 
obtenu  par  la  vérification.  La  fonte  était  de  ménae 
nature  que  celle  obtenue  de  la  mine  en  grains. 

{îi)  Minerai  de  fer  du  Bois  de  Tiregorge^ 
commune  de  Saint^FloreM.  Il  se  présente  en 
graipa  concrétionnés  amorphes  de  la  grosseur  d'une 
liolx  et  au-dessous,  d'un  brun  foncé  avec  des  stries 
jaunâtres  k  l'intérieur.  Il  forme  des  couches  su- 
perficielles minceset  très-inclinées,  communiquant 
avec  des  amas  considérables,  au  milieu  d'une  ar- 
gile schistoïde  dite  Castillan^*  Sa  poussière  est 
jaune  et  ne  fait  pas  effervescence  par  les  acides. 

L'essai  a  été  fait  sur  10  grammes  de  minerai 
avec  t8,a8  de  carbonate  de  chaux,  l'essai  n'a  pas 
fondu,  il  était  terreux,  noirâtre,  parsemé  de  points 
brillants  microscopiques.  Le  poids  de  la  fonte  a 
été  calculé. 


4oO  EXPÉRIENCE»  FAITES    EN    ï843 

(la)  Minerai  de  fer  de  Boisratier^  commutie 
de  Saint^Ftorent.  Il  est  analogue  au  précédent  ^ 
on  le  trouve  en  amas  à  une  profondeur  de  2  mè- 
tres dans  l'argile  plastique. 

L'essai  a  été  fait  sur  lO  grammes  de  minëhii 
avec  1^,34  de  carbonate  de  chaux;  Fessai  n*a  pas 
fondu  y  il  était  terreux  et  noirâtre  et  contenait  de 
la  fonte  scoriforme  dans  son  milieu.  La  quantité 
de  fonte  a  été  calculée  par  la  perte  de  poids  des 
matières  soumises  à  l'essai. 

(1 3)  Minerai  de  fer  de  Rozières,  commune  de 
Lunerjr.  Il  est  en  grains  ronds  de  la  grosseur  d'un 
poids ,  d'un  brun  foncé  et  luisant  à  la  surface  ^  à 
structure  concentrique,  constituant  des  amas  très- 
considérables  au  milieu  d'une  argile  rouge  peu 
plastique ,  à  une  profondeur  moyenne  de  ao  mè- 
tres. Sa  poussière  est  jaune  et  passe  au  rouge  vio- 
let par  le  grillage. 

JPour  l'essai  on  a  fondu  ensemble  10  grammes 
de  minerai  en  poudre  et  0^,724  de  carbonate  de 
chaux.  La  scorie  était  bien  vitrifiée  d'un  gris  foncé 
et  un  peu  translucide  ;  la  fonte  réunie  en  un  seul 
culot  était  d'un  gris  clair,  dure  et  cassante. 

(14)  Minerai  de  fer  de  Chanteloup,  commune 
de  Lunerr.  Minerai  concrétionné,  en  grains  de  la 
grosseur  d'une  noisette ,  ronds  ou  amorphes ,  d'un 
brun  terne  et  jaunâtre,  formant  des  amas  puissants 
au  milieu  d'argiles  plastiques,  à  une  profondeur 
de  i5  à  ao  mètres.  Sa  poussière  est  jaune  et  de- 
vient rouge  fauve  par  la  calcinatfon. 

L'essai  a  été  fait  sur  10  grammes  de  minerai  en 
poudre  qu'on  a  mélangés  avec  i«,i7  de  carbonate 
de  chaux.  L'essai  a  bien  fondu ,  on  a  obtenu  une 
scorie  vitreuse,  noirâtre  et  un  peu  translucide^  et 
un  culot  de  fonte  grise  un  peu  malléable. 


DANS  LES    LABORATOIRES    DES   DEPARTEMENTS.    4^1 

(i5)  Minerai  calcaire  de  La  Chapeliers aint- 
Ursirij  près  Bourges.  C'est  un  minerai  en  grains 
ronds  de  la  grosseur  d'un  pois,  d'un  jaune  terne 
à  la  surface,  brun  à  l'intérieur  et  à  texture  con- 
centrique^ constituant  des  couches  et  des  amas  au 
milieu  d'une  marne  très-argileuse,  blanchâtre  et 
dans  l'argile  plastique  a  :2  ou  3  mètres  de  profon- 
deur. Sa  poussière  est  jaune  et  donne  une  effer- 
vescence sensible  avec  les  acides  forts. 

L'essai  a  été  fait  sur  lo  grammes  de  minerai 
réduit  en  poudre  qu'on  a  mélangés  avec  1^^,65  d'ar- 

ë'ie  de  Courpière  perdant  0,1 1  par  la  calcination. 
ette  quantité  d'argile  avait  été  calculée  de  ma- 
nière à  saturer  le  carbonate  de  chaux  contenu  dans 
le  minerai;  toutefois,  l'essai  n'a  pas  bien  réussi, 
et  l'on  a  pu  en  séparer  la  fonte  disséminée  en  gre- 
nailles à  sa  surface  et  formiant  aussi  en  son  milieu 
un  petit  culot  scoriforme.  La  teneur  en  fer  a  été 
calculée  au  moyen  de  la  perte  de  poids  représen-^ 
tant  la  quantité  d'oxygène  résultant  de  la  réduc- 
tion du  minerai  soumis  à  l'essai. 

Analyse  de  deux  fontes  produites  dans  Fusine 
de  Montluçon  {Allier)  (i). 

L'analyse  de  ces  deux  fontes  a  été  faite  de  la  ma- 
nière suivante  :  i*  Pour  rechercher  le  carbone  on  a 
réduit  les  fontes  en  poudre  impalpable  par  le  pilon , 
eton  a  exposé  logrammes  de  cette  poussière  &  l'air 
après  l'avoir  humectée  avec  de  l'eau  acidulée. L'oxy- 


(1)  Cette  analyse  et  les  essais  qui  suivent  ont  été  faits 
au  laboratoire  de  GLermont  par  M.  Boulanger ,  inffénieiir 
des  mines  chargé  du  sous-arrondissement  minéralogiqaB 
de  Mojydins. 


4oa  EXPÉRIENCES   FAITES   EN  l843 

dation  a  marché  rapidement  en  humectant  chaque 
jourFoxyde  qui  s^était  produit  :  au  bout  de  1 2  jours 
on  a  dissous  Toz yde  qui  s^était  formé  dans  Vacide 
muriatique  '  :  il  ne  s'est  opéré  aucun  dégage- 
ment de  gaz  ,  ce  qui  annonçait  que  tout  le 
métal  s'était  oxydé;  on  a  filtré  la  liqueur  et  ob- 
tenu sur  le  filtre  le  charbon  mêlé  à  de  la  silice. 
Ce  mélange  séché  a  été  introduit  dans  un  tube  de 
verre  fermé  par  un  bout  que  Ton  a  chaulle  au 
rouge  à  la  lampe  à  lalcool.  On  a  pesé  le  tout  qui, 
ensuite  exposé  au  grillage,  a  donné  la  silice  et  par 
diflerence  le  carbone.  Pour  doser  les  autres  ma- 
tières on  a  traité  10  grammes  de  lipiaille  de  fonte 
par  de  Feau  régale  avec  excès  d  acide  muriatique. 
La  liqueur  a  été  évaporée  complètement  à  sec  ^ 
puis  on  a  repris  par  de  l'acide  muriatique  et  rap* 
proche  jusqu'à  consistance  sirupeuse ,  on  a  étendu 
d'eau  et  filtré.  Le  résidu  grillé  a  donné  la  siUoeet 
par  suite  le  silicium. 

La  liqueur  a  été  précipitée  par  Fammoniaque 
et  filtrée;  puis,  ayant  été  rendue  acide  elle  a  été 
précipitée  par  le  muriate  de  baryte  pour  avoir  le 
soufre  que  pouvait  contenir  la  fonte. 

Quant  au  phosphore,  il  devait  se  trouver  à  Fétat 
d  acide  phosphorique  dans  le  précipité  d'oxyde  de 
fer.  Cet  acide  humide  a  été  mis  en  digestion  dans 
de  Fhydrosulfate  d'ammoniaque  en  excès  pendant 
trente-six  heures  exposé  à  une  douce  chaleur;  au 
bout  de  ce  temps  on  a  filtré  le  stilfure  de  fer  et 
puis  saturé  la  liqueur  par  de  l'acide  muriatique; 
après  avoir  fait  bouillir  et  filtré  pour  séparer  le 
«oufre ,  on  a  versé  dans  cette  Jiqi^ur  du  muriate  de 
chaux,  et  il  s'est  précipité  du  phospbatede  chaax, 
d'où  l'on  a  déduit  le  phosphore.  Os  a  aînâ  ob- 
tenu les  résultats  suivants  : 


DANS   IM  lABORATOIBEB  tM  lliFARTBMBNTS.   ^oi 

Fer 0,901  0,933 

Carbone. .  •  0,015  0,030 

Silidom. . .  0,081  0,0«7 

Phosphore.  0,003  » 

Soufre.  .  .  traces.  » 

.(i)  Fonte  blanche  un  peu  lamellaire  très-cas- 
sante et  facile  à  réduire  en  poudre  par  le  pilon. 
Elle  a  été  obtenue  par  les  charges  suivantes  : 

Minerai  de  Sainte-Agathe  (  AUfer  ).  900  k. 

Gombostible  oolce  de  Commealry.  .  360 

Anthracite  du  Marais 30 

Gastine 90 

(a)  Fonte  grise  à  grains  fins;  douce  c^ndant  ^ 
elle  se  laisse  réduire  en  poussière  par  le  pilon. 
Elle  a  été  obtenue  par  les  charges  suivantes  : 

Minerai  de  Dan-Ie-Roy.  .      450  k. 
Coke  de  Gonunentry.  .  .      290 
Castine 140 

Ces  fontes  sont  remarquables  par  la  petite  quan- 
tité de  carbone  qu'elles  renferment  ^  et  surtout  par 
la  grande  proportion  de  silicium  contenue  dans  la 
fonte  no  i.  Il  faudrait  probablement,  comme  oula 
fiiit  pour  la  foute  n"*  2/  forcer  la  proportion  de 
castine. 

Minerai  de  cuivre  dlsserpeut  {^AlUer). 

Ce  minerai  provient  de  recherches  entreprises 
près  le  domaine  des  Roches,  commune  d'Isser- 
peut  ;  jusqu'alors  on  n'avait  trouvé  que  du  carbo* 
nate  vert  et  de  Tox  vde  rouge  disséminé  dans  une 
sangue  stéatiteuse.  Le  minerai  dont  il  s'agit  ren- 
ferme en  outre  une  matière  métallique  grise  inso- 
luble dans  l'acide  métallique  y  se  coupant  au  cou- 
teau ,  et  dcmnant  dans  l'eau  régale  une  dissolotion 
de  cuivre  et  du  soufre  qui  s'est  réuni  en  un  aeul 


4o4  EXPÉRIfiMCES   FAITES   KM    l843 

morceau.  Cette  matière  a  ainsi  tous  les  caractères 
du  sulfure  de  cuivre ,  et  cette  substance  est  sans 
doute  celle  qui  a  donné  naissance  au  carbonate 
vert  et  à  loxyde  rouge  qui  constituent  la  masse 
du  minerai. 

Pour  l'essayer  on  a  grillé  lO  grammes  de  ce 
minerai ,  afin  de  transformer  le  sulfure  en  oxyde, 
puis  on  Ta  mêlé  avec  20  grammes  de  flux  noir, 
et  10  grammes  de  borax.  On  a  obtenu  un  culot 
de  cuivre  pesant  3^.67.  Il  en  résulterait  ainsi  que 
le  minerai  dont  il  s'agit  renfermerait  36.7  p.  0/0 
de  cuivre. 

Essai  par  s^oie  sèche  de  quelques  minerais  de 
fer  du  département  de  C Allier. 

Ces  essais  ont  été  faits  de  la  manière  suivante. 
On  a  traité  5  grammes  de  minerai  réduit  en 
poudre  et  porphyrisé  par  l'acide  muriatique,  et  on 
a  pesé  le  résidu  insoluble.  10  grammes  de  mi- 
nerai en  poudre  ont  été  mêlés  avec  une  quantité 
de  carbonate  de  chaux  égale  aux  )  du  poids  du 
résidu  insoluble,  et  on  a  chauffé  le  tout  au  four- 
neau à.  vent.  On  a  pesé  le  culot  et  la  scorie  ob» 
tenue;  d'un  autre  côté,  on  a  chaufiti  au  rouge 
logrammes  de  minerai  pour  connaître  là  quantité 
d'eau  qu'il  perdait;  connaissant  le  poids  du  mi- 
nerai calciné,  la  quantité  de  chaux  ajoutée,  et  re- 
tranchant de  ce  poids  total  celui  du  culot  et  de  la 
scorie,  on  a  le  poids  de  l'oxygène  enlevé  au  minerai 
par  la  réduction  ;  quand  du  poids  des  scories  on  a 
retranché  la  chaux  ajoutée,  il  reste  les  matières 
insolubles  dans  l'acide  nitrique,  plus  les  matières 
Subies  dans  cet  acide ,  et  qui  ont  passé  dans  les 
scories;  on  peut  donc  les  déduire  par  soustrac- 
tion. 


DANS    LES  LABORATOIRBS   DBS   DÉPARTEMENTS.    4o5 

Pour  quelques  minerais,  on  a  recherché  la 
quantité  d'acide  phospborique  qu'ils  pouvaient 
contenir  en  précipitant  la  dissolution  hydrochlo- 
rique  du  minerai  par  l'ammoniaque,  faisant  digérer 
le  résidu  dans  de  l'hydrosulfate  d'ammoniaque  et 
recherchant  l'acide  phospborique  dans  la  liqueur 
débarrassée  du  sulfure  de  fer;  on  a  ainsi  obtienu  les 
résultats  suivants. 


■rii 


Fer. 

Oiygéne 

IMaUèref  Tolatiles. 

MaLTi-{iDSOiQbIes. 
triflaJ 
Mes.  (solubles.  . 


W 


0,360 
0,100 
0,053 
0,306 
0,0t9 


1,000 

aaBBs 


m 


0,305 

o,iao 

0,0M 
0,S08 
0,186 


1,000 


(3) 


0,3i8 
0,U7 
0,190 
0,340 
0,045 


1,000 


(^) 


0,541 
0,iî5 
0,058 
0,176 


1,000 


(5) 


0,645 
0375 
0,030 
0,050 


1,000 


(6) 


0,643 
0,381 
0,086 
0,052 


1,000 


m 


0,434 
0,101 
0,116 
0,188 
0,067 


1,000 


(B) 


0,564 
0,840 
0,188 
0,030 
0,035 


1,000 


W 


0,433 
0,108 
0,104 
0,248 
0,093 


1,000 


m 


0,5U 
0,808 
0,130 
0,0i0 
0,014 


1,000 


(  I  )  Minerai  des  Gouttes-Pommiêref  commune 
de  Salignjr.  Ce  minerai  est  en  grains  disséminés 
au  milieu  d'argiles  tertiaires;  ces  grains  sont  plus 
ou  moins  arrondis,  à  texture  compacte  et  non  con- 
centrique. Ils  paraissent  provenir  de  débn»^i:oulés 
de  minerais  préexistants  au  terrain  tertiaire ,  et 
non  point  comme  ceux  du  Berr y ,  avoir  été  pro- 
duits à  l'époque  de  la  formation  tertiaire.  La  sur- 
face des  grains  est  d'un  jaune  sale ,  l'intérieur  d'un 
rouge  brun  ;  la  poussière  est  jaune  pâle. 

Pour  l'essai  on  a  mêlé  lo  grammes  de  ce  mi- 
nerai avec  n^^no  de  carbonate  de  chaux.  On  a  ob- 
tenu un  culot  bien  fondu  de  fonte  truitée,  difficile 
à  casser.  La  scorie  était  bien  vitrifiée. 


Tome  FI,  i844. 


27 


4o6  ElFiKIMCSa   FAITES  BN  l843 

(a)  Minerai  de  BagnoleL  Ce  mioerai  se  trouve 
dan»  la  partie  occidentale  de  la  forêt  de  Bagnolet» 
ni  forme  des  fragments  amorphes  composés  de 
graip$  agglutinés;  la  texture  de  ces  grains  est  com- 
pactQ,  et  lu  oissure  est  rouge  brun  ou  jaune  sale; 
q»  minerai  se  trouve  an  milieu  d'argiles  lerùaires. 

Pour  restai  on  a  mêlé  lo  grammes  de  ce  mî« 
nerai  avec  a  grammes  de  carbonate  de  chaux.  La 
fonte  en  grenailles  était  disséminée  dans  la  scorie 
qui  était  assez  mal  vitrifiée. 

(3)  Minerai  de  Bourbon-rÀrchambaiilt.  Ce 
minerai  forme  des  plaques  de  3  à  4  millimètres 
d*un  rouge  brun  foncé;  il  se  trouve  au  milieu  de 
couches  ae  grès  plus  ou  moins  ferrugineux  appar- 
tenant au  terrain  de  grès  des  marnes  irisées;  on 
Vexploitait  à  environ  4  kilomètres  de  Bourbon- 
TArchambault,  entre  la  route  et  la  rivière  de  la 
Barge.  La  poussière  de  ce  minerai  est  rouge  clair 
très-peu  dense. 

Pour  fessai  on  a  mêlé  lo  grammes  avec  a,4o 
de  carbonate  de  chaux.  Le  culot  a  très-bien  fondu. 

(4)  Minerai  de  chez  Pradet  »  commune  dis-- 
serpent.  Ce  minerai  est  en  roche  et  paraît  former 
un  filon  dans  le  granité.  C'est  une  hématite  rouge 
à  cassure  compacte  et  conchoide.  La  poussière  est 
rouge  fonoé. 

Pour  Tessai  bn  a  mêlé  lo  grammes  avec  i^^so 
de  carbonate  de  chaux.  La  scorie  était  bleue  et 
trés-boursouflée  ;  le  culot  mal  rassemblé  n*a  pu 
êtro  pesé  seul. 

(5)  Minerai  de  Castelperron.  Ce  minerai  est 
en  roche  et  forme  des  filons  au  milieu  du  granité 
porphyroïde;  il  est  en  masse  rouge  brun  foncé 
avec  quelques  parties  terreuses  d'un  rouge  plus 


DANS   LBS  LABORATOIRES   DES   DÉPARTEMENTS.    ^OJ 

clair;  la  poussière  est  rouge  foncé.  C'est  une  hé- 
matite rouge. 

Pour  Fessai  on  a  mêlé  lo  grammes  avec  Oy4o 
de  carbonate  de  chaux.  Le  culot  de  fonte  était 
bien  rassemblé ,  mais  la  scorie  attachée  aux  parois 
du  creuset  n  a  pu  être  pesée.  La  fonte  était  grise  à 
grains  très-fins. 

(6)  Minerai  de  Chiliens  ^  près  EbreuiL  Mi- 
nerai en  roche  disséminé  en  fragments  à  la  surface 
du  sol,  près  la  route  d'Ebreuii  à  Gannat,  et  à  la 
limite  des  communes  d'Ebreuil  et  de  Gannat.  On 
n'a  pas  encore  trouvé  le  gisement  de  ce  minerai  ; 
c'est  une  hématite  rouge  à  cassure  compacte. 

Pour  l'essai  on  a  mêlé  i  o  grammes  de  ce  mi- 
nerai avec  0,35  de  carl)onate  de  chaux.  La  scorie 
bien  fondue  était  un  verre  blanc  transparent.  La 
fonte  était  grise. 

(7)  Minerai  du  Moulin'Gallet,  commune  de 
Chasemais.  Minerai  en  roche  un  peu  terreux  qui 
se  trouve  au  milieu  du  gneiss.  Cest  une  nématite 
brune  dont  la  poussière  est  jaune  clair. 

Pour  l'essai  on  a  mêlé  10  grammes  avec  1,20 
de  carbonate  de  chaux.  On  a  eu  un  culot  de  fonte 
blanche  cassante  et  une  scorie  bien  vitrifiée. 

(8)  Minerai  de  Sainte- Agathe.  Il  forme  uïie 
sorte  de  couche  au  milieu  du  gneiss ,  et  d'après  les 
quelques  travaux  qui  y  ont  été  faits,  cette  couche 
a  environ  i  mètre  a  épaisseur  moyenne.  Le  mine- 
rai est  souvent  mélangé  de  gneiss  ferrugineux; 
dans  les  parties  les  plus  pures  il  est  brun  foncé,  à 
cassui'Ci  compacte;  sa  poussière  est  jaunâtre  :  c'est 
une  hématite  brune. 

Pour  l'essai  de  Téchantillon  dont  il  s'agit ^  on  a 
mêlé  10  gr.  avec  0^30  de  carbonate  de  chaux  :  on 
a  eu  im  culot  de  fonte  ^rise  casaante;  U  scorie 
éudt  buUeuse ,  mal  réume. 


4o8  EXPÉRtBNGES   PAITBS   Bit    iS^^ 

On  a  trouvé  dans  ce  rainerai  0,0 1  o  d'acide  phos- 
phorique. 

(9)  Minerai  de  la  Cour,  commune  de  P^esdan 
{Cher).  Ce  minerai  se  trouve  dans  le  Cher,  sur 
la  limite  du  département  de  TAliier  et  du  Cher; 
son  gisement  est  analogue  au  précédent.  Il 'forme 
une  couche  dans  le  gneiss  :  c'est  aussi  une  hà:natite 
brune.  L'échantillon  soumis  à  l'essai  n'était  pas 
très-pur  et  contenait  un  peu  de  gneiss  ferrugineux. 
On  a  mêlé  10  gr.  de  ce  minerai  avec  i9,6o  de  car- 
bonate de  chaux  ;  on  a  eu  un  culot  de  fonte  blan- 
che cassante  et  une  scorie  bien  vitrifiée. 

Ce  minerai  renferme  des  traces  diacide  phos- 
phorique. 

(10)  Minerai  de  Saint^Léon.  C'est  une  héma- 
tite brune  qui  se  trouve  associée  à  des  masses 
quartzeuses,  très- ferrugineuse,  formant  une  cou- 
cne  dans  le  terrain  de  transition  de  la  montagne 
du  Puj-Saînt-Léon.  L'exploitation  est  ouverte  sur 
le  flanc  oriental  de  cette  montagne. 

Pour  faire  l'essai,  on  a  mêlé  10  gr.  de  minerai 
avec  0,1  de  carbonate  de  chaux.  Le  culot  de 
fonte  était  gris;  la  scorie  était  un  verre  blanc  trans- 
parent. 

Ce  minerai  contient  en  outre  0,011  d'adde 
phosphorique. 

Essais  de  quelques  pierres  calcaires  du  dépar^ 

tement  de  F  Allier. 

Ces  essais  ayant  principalement  pour  but  de 
rechercher  la  nature  de  ces  calcaires  comme  pierres 
à  chaux,  ont  été  faits  de  la  manière  suivante. 
On  a  dissous  le  calcaire  en  poudre  par  l'acide  ni- 
trique faible  et  à  froid  :  quand  l'effervescence  a 


DANS  US   LABORATOIRES   DBS    DÉPARTEMENTS.    409 

cessé,  on  a  fait  un  peu  chauffer,  on  a  filtré  et 
pesé  le  résidu  insoluble.  Dans  la  liqueur  on  a  re- 
cherché la  magnésie  par  le  phosphate  de  soude. 
Dans  la  plupart  des  calcaires  magnésiens,  on  a 

{^référé  obtenir  la  magnésie  en  la  précipitant  de 
a  liqueur  par  un  excès  d'eau  de  chaux.  Dans 
tous  les  cas,  la  magnésie  était  quelquefois  un  peu 
rougie  par  de  l'oxyde  de  fer  dissous  en  petite 
quantité  dans  Tacide  nitrique.  On  n'a  pas  tenu 
compte  dû  ce  fer. 

On  a  ainsi  obtonu  les  résultats  suivants  : 


■■"•" 

1 

g 

i 
(1) 

• 

0 
60 

1 
i 

m 

0,8iS 

> 

0,158 
1,000 

. 

1. 
So 

A 

u 

a 

(3) 
0.035 

» 

0,005 
1,000 

* 

(*) 

• 

0,037 

■ 

0,003 
1,000 

(5) 
0,075 

0,025 
1,000 

• 

1 

(«) 

0,055 

• 

0,045 
1,000 

• 

(A 

• 

(7) 
0,978 

• 

0,022 
1,000 

• 

i 

(8) 
0,085 

> 

0,015 
1,000 

• 

1 

feO 

â 
(•) 

o.ose 

0,061 
1.000 

1 

e 

« 

S 
(10) 

0,082 

• 

0,018 
1,000 

CarboDAledechaai. 
/d.  de  magnésie. 

Résida  argileux  .  . 

0,007 

» 
0,033 

1,000 

• 

a 

u 
«1 

> 

0,030 

• 
0,011 

1,000 

4» 

(12) 

0,0A8 

• 
0,03i 

1,000 

1 

1 

(13) 
0.082 

0,018 
1,000 

il 

ai 

(!♦) 

0,875 

• 

04Î5 
1.000 

«; 

9 

(15) 

0,085 

» 
0,015 

1,000 

i 

(i«) 

0,075 

> 

0,025 
1,000 

II 

as 

(t7) 
0,850 

0,150 
1,000 

s:5 

(18) 

0,750 

» 

0,241 
1,000 

1 
1 

(It» 

0,820 
0,122 
0,040 

1,000 

l 

(«0) 

Carbonate  de  chaax. 

/d.  de  magnésie. 

Résida  argileux  .  . 

0,0*9 

■ 

0,051 

1,000 

_ 

4io           EXPéftiiMCES  Fàï-m  EU  1843 

i 

1 

II 

.1 

i 

1 

m 

(88) 

(*») 

m 

7 

0.0» 

0,ttS4 

o.sie 

0,01» 

td.  de  iiugnMe.|o,ou  o.iUt'o.tM 

(racM 

0,119  0.0» 

0.003 

tncM 

o.ose 

0,011 

Rtlldo  iTBileux  .  .0,0*7  0,008  0,0» 

1                      1 

0,981 

Û.IIS  0,0i3 

0,03î 

O.Oifl 

0.085 

0,IM 

1,000 

1,000 '1,000 

1.000 

1000 

1.000 

1,000 

1.0m 

l,00t 

t.lM 

1 

1 

s. s 

II 

■s* 

1 

1 

1 

1 

i 
1 

i 

h 

(31) 

(M) 

(31) 

(M) 

(35) 

m 

PT) 

(11) 

(99) 

(») 

0,8» 

0,TW 

0,0*8 

0,SS3 

o,nu 

0,558  O.OSt 

0,171 

0,953 

0,9» 

Id.  da  migoMe. 

0,031 

O.ISS 

0,13S 

0,«1 

o,aM 

0,38g 

0,033 

0,... 

0,01e 

. 

R«iidn  «ivlleui  .  . 

0.073 

0,0ï6 

OÏSl 

0,030 

0,003 

a,053 

0,313 

0,583 

0.O81 

O.0U 

t,ooa 

1,000 

t. 000 

1,000 

1,000 

■■"" 

1.0« 

i,00« 

1,000 

l.Mt 

Calcaires  du  terrain  tertiaire. 

(1)  (3)  Calcaire  de  Marmignolles ,  commune 
de  Desertime,  près  Monttuçon.  Calcaire  blanc, 
grenu,  avec  quelque»  petites  couches  de  calcaire 
cristallisé  :  il  forme  des  rognons  et  eat  très-dur. 
Le  résidu  dans  l'acide  nitrique  est  blanc  géla- 
tineux. 


DANS   LES  LAfeORATOIMES   DES   DÉPAKTBHBNTS.    4^  > 

(3)  Catcaife  de  la  Châtre ,  en  rognons  dans 
-  des  argiles  formant  un  lambeau  isolé  de  terrain 

tertiaire  dans  la  commune  de  Yernay,  près  Mont- 
luçon.  Analogue  aux  précédents.  Le  résidu  est  un 
mélange  d'argile  et  de  quartz  grenu  blanc. 

(4)  Calcaire  de  la  carrière  du  Puais ,  près 
Gannat.  Il  est  en  rognons  avec  quelques  tubes  de 
frigame,  assee  tendre  ;  sa  poussière  est  jaubfttre.  Le 
résidu  est  argileux. 

(5)  Calcaire  de  Chassai,  commune  deBellê** 
nave.  Ce  calcaire ,  exploité  pour  pierre ,  est  grenu, 
dur;  sa  poussière  est  blanche. 

(6)  Calcaire  de  Naines.  Concrétionné  ^  à  cas- 
sure compacte,  peu  dur;  sa  poussière  est  blanche. 
Il  laisse  dans  l'acide  nitrique  un  résidu  argileui 
blanc. 

(7)  Calcaire  de  ta  cabane  du  Loupj  commune 
de  dussel  :  expbité  pour  pierre  à  charnu.  Il  est  oott- 
crétionné,  à  couches  concentriques,  texture  ru- 
bannée,  assez  dur;  sa  poussière  est  blanche  ;  le 
résidu  argileux. 

(8)  Calcaire  de  Perroux ,  commune  de  Char* 
roux.  Compacte,  gris  jaunâtre,  à  cassure  très«^ 
esquilleuse  ;  poussière  blanche  ;  résidu  argileux 
rougefttre. 

(9)  Calcaire  de  Bagnetière  >  commune  d'Ë«- 
breuil.  Grenu,  blanc,  dur;  sa  poussière  est  blan- 
che ;  le  résidu  est  un  mélange  d  argile  et  de  quartz 
blanc. 

(10)  Calcaire  de  la  carrière  des  BUtnehes^ 
exploité  pour  pierre  détaille.  Il  est  gris,  Gom<^ 
pacte ,  à  cassure  esquilleuse  ;  poussière  d'un  blanc 
grisâtre;  résidu  argileux  un  peu  rougeâtre. 

(11)  Calcaire  des  carrières  de  Vemet ,  câttton 
deCusset.  Gris  verdâtre,  trè&4endre,  coittenAllt 


4l2  EXPÉRIENCES    FAITES    BN    ld43 

des  empreintes  d'hélices  ;  poussière  blanchâtre  ; 
résidu  argileux. 

(13)  Calcaire  de  Vemet^  exploité  pour  pierre 
de  taille.  Fétide ,  à  grains  grossiers  ;  résidu  argi- 
leux un  peu  rougeàtre. 

(i3)  Calcaire  de  Alontlibre^  près  Gannat,  ex- 
ploité pour  pierre  de  taille.  Fétide,  analogue  au 
précédent;  résidu  argileux  rougeàtre. 

(i4)  Calcaire  marneux  y  formant  la  base  des 
bancs  de  pierre  de  taille  de  la  carrière  du  Château- 
Gaillard,  près  ChateluSy  commune  de  Besson. 
D'un  blanc  verdàtre  très-tendre;  résidu  argileux. 

(i5)  Calcaire  de  la  Rue^  commune  de  Vicq. 
Calcaire  gris,  grenu,  félide,,  exploité  pour  pierre 
de  taille;  résidu  argileux. 

(16)  Calcaire  de  la  Seut,  route  n"  763,  près 
le  6®  kilométra.  Calcaire  compacte ,  blanc ,  à 
cassure  très-esquilleuse,  dur;  résidu  composé d*ar* 
gile  et  dç  auartz  blanc. 

(17)  Calcaire  de  la  grotte  des  Fées ,  commune 
de  Ghàtel-Perron ,  exploité  pour  les  fours  à  chaux 
de  Chà  tel-Perron.  Calcaire  concrétion  né ,  blanc, 
peu  dur  ;  poussière  blanche;  résidu  argileux  blan-* 
châtre. 

(18)  Calcaire  de  Champ-Fezard ,  route  n*  7. 
Calcaire  jaunâtre,  compacte,  à  cassure  esquil- 
leuse;  on  y  voit  des  veinules  de  silex  blanc;  le 
résidu  jaunâtre  se  compose  d'un  peu  d  argile  et  de 
beaucoup  de  quartz. 

(19)  Calcaire  de  Terre/brt  y  route  n"*  i53, 
commune  de  Souvigny.  Calcaire  grenu,  gris  noi- 
râtre, dur,  à  résidu  gris,  argileux. 

(20)  Calcaire  de  Lon^jj  près  Varennes.  Con- 
crétionné,  jaunâtre,  un  peu  caverneux;  résidu 
argileux ,  avec  un  peu  de  sable. 


DANS   LBS   LABORATOIRES   DES   DÉPARTEMENTS»    4'^ 

(21)  Calcaire  de  Montillf. 

(33)  Calcaire  de  la  commune  de  Tourjr.  Cal- 
caire blancbâtre,  concrétion  né ,  à  petites  zones 
concentriques,  dur;  résidu  argileux. 

Calcaire  oolitique. 

(pZ)  Calcaire  de  la  Maison-Rouge  ^  près  Le - 
letton ,  commune  d^Orçay.  Compacte,  dur;  résidu 
noirâtre,  argileux. 

Calcaires  du  lias. 

(34)  (^5)  Calcaire  marneux ,  gris  bleuâtre,  des 
berges  du  canal  du  Cher*  Calcaire  peu  dur,  ter- 
reux ;  résidu  noirâtre. 

(26)  Calcaire  du  champ  Bujon^  commune 
d'Ainay-le-Château.  Blanc,  grenu,  cassure  sac- 
charoïde  ;  poussière  blanche  ;  résidu  argileux , 
rougeâtre. 

(37)  Calcaire  du  champ  Maria  y  commune 
d*Ainay- le -Château.  Jaunâtre,  dur,  à  cassure 
très-unie,  présentant  Quelques  taches  noires  de 
manganèse  ;  résidu  argileux. 

(36)  Calcaire  du  champ  M azerat  ^  commune 
d'Ainay-le-Château.  Compacte ,  à  cassure  esquil- 
leuse ,  jaunâtre  ;  résidu  argileux ,  rouge. 

(39)  Calcaire  du  champ  Langlois  »  commune 
d'Ainay -le- Château.  Calcaire  compacte;  résidu 
noir,  argileux. 

(3o)  Calcaire  de  Chantereau ^  communeà^ k\^ 
nay*  Calcaire  jaunâtre,  cristaUin;  résidu  rooge. 

(3 1  )  Calcaire  de  la  commune  de  Pacé ,  près 
du  Tronçaj.  Calcaire  compacte,  jaunâtre. 

(33)  Caladre  de  Bonnaire^  près  le  Veurdu. 
Compacte,  dur;  exploité  pour  pierre  de  taille; 
résidu  argileux ,  rouse. 

(33)  (54)  (35)  (3b).  Calcaires  de  la  commune 
de  Bessais.  D'un  grain  rougeâtre  plus  ou  moins 


4l4  BXPÉRIENCES   FAITES   EN   l843 

foooé  y  en  général  terreux  ;  le  résidu  dans  Tadde 
nitrique  est  rouge,  et  la  magnésie  qu*ils  contien- 
nent colorée  par  un  peu  de  fer. 

(37)  (38)  Calcaires  de  la  carrière  des  Bourris^ 
près  Souvigny.  Calcaire  gris  noirâtre ,  associé 
avec  du  silex  noir;  se  trouve  à  la  base  du  terrain 
de  grès  des  marnes  irisées»  Ce  calcaire  est  dur, 
formé  de  petites  couches  deo'^^iS  ào*,iod^épais- 
seur.  La  puissance  totale  des  bancs  calcaires  peut 
être  de  1  mètre. 

(39)  Calcaire  de  Buxière-la-Grue.  Dans  les 
mêmes  circonstances  que  le  précédent  :  il  est 
moins  noir  et  paraît  plus  pur. 

(40)  Calcaire  de  Ferrières^  canton  du  Mayet- 
de-Montagne.  Appartient  au  terrain  de  transition. 
Ce  calcaire  est  saccharoîde ,  d'un  gris  bleuâtre,  et 
exploité  pour  faire  de  la  chaux. 


LABORATOIBB  DE  11 AR8EILLB  , 

Dirigé  par  M.  Didoy,  ingénieur  des  mines. 

I.   Combustibles. 

On  a  commencé  cette  année  Tanaljrse  des  di- 
verses variétés  de  charbon  du  terrain  à  lignite  des 
Bouches-du-Rhône. 

Ce  terrain  renferme  sept  couches  exploitables  ; 
mais  les  analyses  faites  en  i843  n*ont  eu  pour 
objet  que  les  fignites  provenant  de  la  couche  in- 
férieure, c]ui  est  la  plus  puissante  et  celle  dont 
l'exploitation  est  la  plus  avantageuse. 

Cette  couche,  dite  la  Grande^Mme^  a  une 
épaisseur  qui  varie  de  i",5o  à  3  mètres.  Elle  est 
dfivisée,  par  des  lits  de  calcaire  plus  ou  moins 
argileux ,  en  trois  bancs  principaux,  ou  mènes. 


DiNS    LES   LABORATOIRS8    DBS   DEPARTEMENTS.    AlS 

Le  banc  supérieur,  appelé  par  les  mineurs  du 
pays  Mène  du  haut^  est  en  général  plus  schis- 
teui  et  plus  friable  que  les  deux  autres  :  il  con- 
tient ordinairement  aussi  une  plus  forte  propor- 
tion de  soufre. 

Le  banc  du  milieu,  dit  le  Bleu^  est  le  plus 
épais  :  il  donne  du  charbon  en  gros  morceaux  et 
ordinairement  de  belle  quantité. 

Le  banc  inférieur ,  ou  la  Menette,  donne  un 
charbon  un  peu  moins  flambant  que  celui  du 
BleUf  mais  plus  dur,  plus  compacte  et  ordinaire- 
ment moins  sulfureux. 

Dans  les  roches  qui  accompagnent  ces  trois 
bancs  on  trouve  intercallées  deux  petites  veines 
de  charbon,  en  général  dur  el  d'assez  bonne  qua- 
lité. L'une  de  ces  veines  se  trouve  entre  le  Bleu 
et  la  Menettej  on  la  désigne  sous  le  nom  de 
Feuillet  de  maître  Jean-j  l'autre,  qui  est  infé- 
rieure à  la  Manette  j  est  appelée  la  Fortune.  Ce 
n'est  que  dans  les  mines  où  leur  épaisseur  est  un 
peu  plus  considérable  quà  l'ordinaire,  qu'on 
trouve  de  l'avantage  à  briser  les  morceaux  de  ro- 
cher pour  en  retirer  le  charbon  de  ces  deux 
veines. 

Enfin,  au-dessous  de  la  Fortune^,  et  séparées 
d'elle  par  un  banc  assez  épais  de  calcaire,  se  trou* 
vent  d'autres  couches  de  charbon  auxquelles  on 
donne  le  nom  de  Croûtes  ou  Rastoubles^  Le 
charbon  des  Rastoubles  est  en  général  friable, 
terreux  et  très-sulfureux.  Il  produit  beaucoup  de 
menus  que  Ton  ne  peut  extraire  en  totalité  avec 
les  procédés  actuels  d'exploitation,  et  qui  donnent 
fréquemment  lieu  à  des  incendies  souterrains. 
Les  Rastoubles ,  dont  l'épaisseur  est  très-variable, 
ne  sont  pas  exploitées  dans  toutes  les  concessions. 


4i6 


EXPÉRISNCES   FAITES   EN    l843 


A.  Lignites  de  Gréasque.  —  Ils  proviennent 
des  travaux  du  puits  vertical  foncé  dans  la  grande 
concession,  au  quartier  de  la  Dubreuil.  Cette 
exploitation  fournit  des  charbons  d'une  excellente 
qualité,  quoique  un  peu  inférieurs  cependant  à 
ceux  du  Rocher  bleu,  dont  une  analyse  a  été 
donnée  dans  le  condpte  rendu  de  1 84 1  * 


Matières  volatiles. 

î  Charbon 

Cendres 


Composition  des  cendres. 

Carbonate  de  chaux.  .  .  . 

Oxyde  de  fer 

Argile .  .  .  . 


(1) 


0,490 
0,482 
0,028 


(2) 


1,000 


0,536 
0,286 
0,178 


1,000 


Pouvoir  calorifique  rapporté 
à  celui  du  carbone  pur  pris }  0,668 
pour  unité. 


0,480 
0,485 
0,035 


1,000 


0,400 
0,486 
0,114 


(3) 


(*) 


0,496  0,516 


0,456 
0,048 


1,000 


1,000 


0,685 


0,375 
0,479 
0,146 


1,000 


0,681 


0,419 
0,065 


1,000 


0,169 
0,370 
0,461 


1,000 


• 

(5) 

0,523 
0,447 
0,030 

1,000 

0,367 
0,407 
0,166 

1,000 

0,656 

(6) 

0,478 
0,437 
0,085 

1,000 

0,153 
0,306 
0,541 

1,000 

0,643 

(7) 

0,437 
0,413 
0,150 

1,000 

0,120 
0,314 
0,566 

1,000 
0,615 

(8)    1 

Matières  volatiles 

Charbon. 

0,539 
0,391: 
0,070; 

1,000 

0,414 
0,172 
0,414 

1,000 

0,664 

Cendres 

Composition  des  cendres. 

Carbonate  de  chaux 

Oxyde  de  fer 

Aririlc • 

Pouvoir  calorifique 

BANS   LES   LABORATOIRES   DES   DÉPARTEMENTS.    4^^ 

(i)  Mène  du  haut.  Charbon  assez  beau ,  quoi- 
qu'un peu  schisteux  et  terne.  D  donne  un  coke 
assez  fendillé,  d'un  gris  métallique;  les  cendres 
sont  grises. 

Il  contient  0,0093  de  soufre ,  soit  à  Tétat  de 
pyrites,  soit  à  Tétat  natif. 

(2)  Bleu.  Charbon  très-beau ,  léger,  brillant, 
k  cassure  conchoîde;  coke  assez  compacte ,  moins 
fendillé  que  le  précédent,  d'un  gris  métallique  : 
cendres  d*un  gris  rougeàtre. 

Il  contient  0,01 16  de  soufre. 

(3)  Menette.  Charbon  un  peu  plus  compacte 
que  le  précédent,  aussi  brillant,  mais  se  brisant 
suivant  trois  plans  perpendiculaires  entre  eux; 
coke  d^un  gris  métallique,  fendillé  dans  deux 
sens  seulement ,  de  manière*  à  présenter  l'aspect 
fibreux  :  cendres  d'un  gris  rose. 

Il  contient  0,0093  de  soufre. 

(4)  Feuillet  de  maître  Jean.  Charbon  très- 
léger  et  plus  flambant  que  ceux  qui  précèdent; 
coke  ^ssez  fendillé ,  d'un  gris  métallique  :  cendres 
d'un  gris  foncé. 

Il  contient  0,0166  de  soufre. 

(5)  Veine  de  la  Fortune.  Charbon  un  peu 
schisteux,  assez  brillant,  la  cassure  en  travers  iné- 
gale; coke  très -brillant,  léger,  peu  fendillé;  les 
morceaux  ont  même  une  certaine  adhérence  entre 
eux  :  cendres  grises. 

Il  contient  0,0173  de  soufre.  ' 

(6)  (7)  (8)  Charbons  de  Rastoubles. 

(6)  Banc  supérieur,  dit  la  Saoude.  Charbon 
schisteux,  assez  terreux,  à  cassure  inégale;  coke 
terne,  peu  fendillé  :  cendres  grises. 

Il  contient  0,0190  de  soufre. 

(7)  Second  banc ,  dit  la  Menette  des  Rastou-- 


4l8'  KXPÉRIBNCSS   FAITES  BN    l843 

bles.  Charbon  et  ooke  assez  semblables  à  ceux  de 
la  Saoude  :  cendres  d'un  gris  violet. 

Il  contient  o,o326  de  soufre. 

(8)  Banc  inférieur^  dît  la  Rainette  des  Rastou- 
bles.  Lignite  plus  brillant  et  plus  compacte  que 
les  deux  précédents,  à  cassure  esquilleuse  :  coke 
assez  beau,  peu  fendillé  :  cendres  grises. 

11  contient  0,0176  de  soufre. 

B.  Liguites  de  Peipin.  —  Ils  proviennent  des 
travaux  asséchés  par  la  galerie  d'écoulement  du 
quartier  de  la  Baume-des-Marrons,  dans  la  con- 
cession de  Peipin  et  Saint-Savournin  (Mord).  Ce 
sont  des  charbons  de  moyenne  qualité. 


(1) 

(2) 

(3) 

Matières  volatiles 

Charbon 

0,456 
0,432 
0,112 

0,486 
0,476 
0,038 

0,472 
0,497 
0,031 

Gendres 

Composition  des  cendres. 

Carbonate  de  chaux.   .  .  . 

Oxyde  de  fer 

Arffile 

1,000 

1,000 

1,000 

0,205 
0,491 
0,304 

0.536 

0,288 
0,186 

0,013 
0,322 
0,065 

Pouvoir  raloriGque.   .  .  . 

1,000 

1,000 

1,000 

0,625 

0,656 

0,663 

(1)  Mène  du  haut.  Charbon  pierreux,  un  peu 
schisteux  et  terne;  coke  peu  fendillé,  d*un  gris 
terne  :  cendres  d'un  rouge  foncé. 

U  contient  o»o387  de  soufre. 


DANS  US  UBOlATOlR^a   DBS   D^PAanMEVTS.   4^^ 

(a)  Bleu.  Charbon  compacte  y  très-dur ,  à  cas- 
sure terreuse ,  brûlant  avec  une  .flamme  plus  courte 
que  celle  de  la  plupart  des  lignites  du  pays  ;  coke 
assez  fendillé  ^  d'un  gris  métallique  :  cendres  d'un 
gris  rose* 

Il  contient  o,02a3  de  soufre. 

(3)  Menette.  Charbon  et  coke  assez  semblables 
au  précédent  :  cendres  blanches. 

n  cootient  0,01 56  de  soufre. 

C.  Lignites  de  Trets.  —  Ils  proviennent  des 
travaux  du  puits  de  la  Machine  dans  la  concession 
de  Trets.  Ce  sont  des  charbons  de  bonne  qualité , 
moins  bons  cependant  que  ceux  que  Ion  exploi- 
tait il  T  a  quelques  années  dans  la  même  conces- 
sion. Les  cnarbons  de  Trets  paraissent  en  général 
plus  bitumineux  que  la  plupart  des  autres  lignites 
du  département.  Calcinés  en  vase  clos,  ils  donnent 
quelquefois  un  coke  un  peu  fritte,  et  dont  les 
fragments  sont  soudés  les  uns  aux  autres. 
.  Dans  les  travaux  du  puits  de  la  Machine ,  le  Bleu 
est  ordinairement  divisé  en  deux  parties  par  un 
banc  d'argile. 


^"m 


Matières 

Charbon. 

Gendres 

CompotUion  des  eendreê. 

Carbonate  de  chaux.   . 

Oxyde  de  fer 

Argile 

Pouvoir  calorifique.  .  . 


(i) 


0,506 
0,432 
0,062 


1,000 


0,258 
0,322 
0,i20 


t,000 


0,696 


(2) 


0,518 
0,452 
0,030 


1,000 


0,433 
0,333 
0,234 


1,000 


0J09 


(3) 


0,457 
0,383 
0,160 


1,000 


0,100 
0,500 
0,400 


W 


0,489 
0,409 
0,102 


1,000 


1,000 


0,594 


0,156 
0,286 
0,558 


1,000 


0,647 


420  EXPÉRIfiNCCS    FAITB8   CTf    f843 

(  1  )  Mène  da  haut.  Charbon  léger ,  brillant , 
assez  fragile,  à  cassure  carrée  ;  il  est  très* flambant, 
se  boursoufle  et  colle  un  peu  en  brûlant;  coke  un 
peu  fritte  et  dont  les  morceaux  ont  une  certaine 
adhérence  entre  eux  :  cendres  d*un  gris  foncé. 

n  contient  o,oa4^  de  soufrç. 

(a)  Banc  supérieur  du  Bleu.  Charbon  asseï 
semblable  au  précédent,  un  peu  plus  dur,  brû- 
lant de  la  même  manière;  coke  également  sem- 
blable à  celui  que  donne  le  n""  i  :  cendres  d*un 
gris  clair. 

Il  contient  0,0146  de  soufre. 

(3)  Banc  inférieur  du  Bleu*  Charbon  schisteux, 
plus  terreux  et  plus  friable  que  ceux  des  deux  pre- 
miers bancs;  coke  fendillé  :  cendres  d'un  brun 
foncé. 

Il  contient  o^o583  de  soufre. 

(4)  Menette*  Charbon  schisteux ,  un  peu  plus 
beau  que  le  précédent;  coke  assez  fendillé  et  a  un 
gris  terne  :  cendres  d'un  gris  violet. 

Il  contient  0,0270  de  soufre. 

D.  Limites  cCAurioL  —  Ils  proviennent  des 
travaux  du  puits  Astyanax ,  situé  dans  la  conces- 
sion d* Aurioi ,  au  quartier  du  Pradel.  La  qualité 
des  charbons  de  cette  concession  est  très-variable. 
Les  échantillons  analysés  représentent  à  peu  près 
la  moyenne  des  produits  de  l'exploitation  actuelle 
du  Pradel. 


DANS  LES  hkMÊLH 


Ml   MPAM&H^^TS.  4^1 


MalMrcs  volatite.  .  . 

QufBM»    •  •   •    •  • 

CompoiUian  des  eenire$. 

CartoMite  de  dniix.  . 

Osyde  de  for 

ArgBe ^  •  .  • 


Floovoir  .cploriflque. 


•«) 


0,470 
0,430 
0,100 


1,000 


0,190 
0,7i0 
0,090 


(2i 


0,530 
0,418 
0,052 


(3) 


1,000 


1,000 


o,616 


0,384 
0,423 
0,193 


0,513 
0,449 
0,038 


1,000 


1,000 


i*M>«— >hM^ 


0,69i 


0,963 
0,«05 
0,132 


1,000 


0,653 


(f)  Mène  du  haut.  Charbon  assez  friable,  un 
peu  terreux ,  s'enflammast  facilement  et  se  con* 
sumant  en  jpeu  de  temps;  coke  on  peu  feadillé , 
terne  :  cendres  d'un  rouge  très-foncé. 

Il  contient  0,0648  de  soufre. 

(a)  Bleu.  Charbon  un  peu  plus  compacte, 
moins  terreux ,  brûlant  aussi  avec  une  grande  fiici- 
lité;  coke  semblable  au  précédent  :  cendres  d*un 
gris  jaunâtre.  > 

n  contient  0,01 56  de  soufre.  • 

(3)  Menetie.  Charbon  plti^briUant^  plus  coas* 
pacte  et  /noins  friable^  que  les  deux  précédents; 
aoke  neu  fendillé  ^^  d'un  gris  métallique  :  cendres 
blancnes. 

Il«oatient  o^ooiSâesovrrc.  ' 


Tmm  Vit  1844. 


18 


4m 


(CM  wÊÊÊm  u  ift43 
E.  lîgnites  du  Var  et  JtRaHe. 


Matières  Tolatiles. 

Gharboti 

Gendres.  .  . 


Cùmpo9iti(m  ie$  emêres. 

Garbûotte  de  chânx.  «  •  . 

Oxyde  de  far 

Argile.  •  .  ^ 


I  PouTOîr  calorifique. 


(i) 


6,575 
0,335 
0,090 


1,000 


0,511 
0,356 
0,133 


1,000 


(2) 


0,M8 

0,481 
0,121 


1,000 


0,062 
0,207 
0,711 


1^000 


0,511  0,716 


(  I )  Lignite  du  quartier  des  Routes ,  commune 
de  Toulon.  Il  fprme  une  couche  verticde,  où 
plutôt  un  amas  y  dont  Tépaisseur  s^élév^  jusqu'à 
4  mètres ,  dans  un  terrain  d'eau  douce  recouvert 
par  la  brèche  calcaire  qui  forme  le  sol  des  envi- 
rons de  Toulon.  Charbon  brun  ^  très-l^er ,  se  fen- 
dillant rapidenient  et  tombant  en  poussière  lors- 
au'il  reste  exposé  à  f  air,  brûlant  avec  une  belle 
amme  blancne  et  une  forte  odeur  bitumineuse  ; 
Mltt  leme,  très-ftndillé  :  cendres  d*un  bknc 


Il  MalMit  o,oi6o  de  soufre. 

(a)  Lignite" <ie  Monte-Castelli  (TùsCAne).  Zl 
forme  ude  .oouciie  de  9  mètres  de  puissance  dans 
des  ^;rè8  que  M.  G>quand  rapporte  à  la  partie 
inférieure  de  fétage  des  gy]Ms  d*iil«  C'est  un 


surs  us  ZiAMRAlOIMM  Wi  sétlkTIlISNTS.  4i3 

«mima  Mger,  briHant,  ii  cassure  carrée ,  présen- 
tont  1  aspect  des  bons  lignites  des  Boudies-au- 
Rhône.  Lorsqu'on  le  chauffe  il  fond  jvesque  com- 
plètement avant  de  s'enâammer,  se  boursoufle  et 
augmente  considérablement  de  volume.  Calciné 
en  vaae  clos,  il  d^nne  «n  coke  trèsJéger  d'un  gris 
iBÉtoU^ue  :  k»  cendf  es  sont  grises, 
■u  eoitkait  o,oo7d  de  soufre. 

PfrIaiMiiilwdwc  la  chaleur  agit  sur  l«i,c« 
Mfilit«  a  la  phis  graiide  ressemblaBoe  avec  les 
charbons  de  forje  de  Dauphin  (Basses-Alpes), 
«tt  «9pwt)«iMNeHt  «usiià  l'étage  des  gypses,  maii 
à  la  garîie  suj^érieLore  4e  i«t4t^. 


Eau 

^r|wMte4e«lai» 

<hjie  de  i«r 

I^igSi» 


m 


■•  • 


.0.010 
0,035 


-. 


1/160 


w 


0^990 
0,010 


(8) 


'(») 


uMQifimê,mo 


seaam 


i,978  0,T67C  58« 
0,005  e,<7lK  no 
0,020  0,035fo,36*l 


um 


des-Marroms^-Camtmmide  Peipi*  (JBottches-d»- 
Mlân»).  ]leJMMN>tf>ro|ure8  qu'àxbnner  des^haux 


<4^  Cdfeain  à  ebmx  hyitmtUqm  4»  JTml 
YArdèehe).  Oa  Fapposte  il  Maawjlk  fewr  fiwe 

M  c^«z  4pM  l'on  «npins  dtadu  le*  tmanm.  àa 
port. 

^)  Marne  du  -tertmn  néocwnien  :  échantillon 
pris  auprès  du  Int  de  Cassis  (SouclMs-flki-RbôM). 


4^4  BXPiRIBUGBS   FAITI8  EN    l843 

Il  est  trop  ar^leuz  pour  pouvoir  donner  de  la 
chaux  hydraulique  ou  du  ciment. 

3*  argiles. 


Eau 

Carbonate  de  chaox^ 
Oxyde  de  for.  .  .  . 

Silfee 

Alumine 


(1) 


0,167 

» 

0,065 
0,613 
0,155 


1,000 


(2) 


0,197 
0,035 
0,031 
0,510 
0,ââ7 


1,000 


(3) 


0,157 
0,119 
0,137 
0,490 
0,097 


1,000 


(♦) 


0,077 
0,348 
0,070 

0,505 


UOOO 


(i)  Affile  de  Rustrel  (Vauduse),  apparte- 
nant au  terrain  d*eau  douce.  On  Ta  analysée  pour 
savoir  si  elle  était  assez  alumineuse  pour  pouvoir 
servir  de  fondant  aux  minerais  siliceux  que  Ton 
traite  dans  le  haut-fourneau  de  Rustrel. 

(2)  JrgUe  des  Routes  ^  près  de  Toulon.  Elle 
se  trouve  dans  le  même  gisement  que  le  lignite 
dont  Tanalyse  a  été  donnée  plus  haut.  Elle  est 
grise,  onctueuse^  happant  fortement  à  la  langue. 
£lle  pourrait  servir  à  faire  des  briques,  qui  résiste- 
raient assez  bien  à  l'action  du  feu.  i)éjà  on  Fa  em- 
ployée comme  ciment  dans  la  construction  des 
loumeaux  de  Fusine  à.  gaz  de  Toulon. 

(3)  Argile  de  Jouques  (Bouches-dn-RhAne). 
On  a  essavé  de  remployer  pour  fiiire  des  brioues 
et  des  tuiles  ;  mais  elle  a  TinconvénieUt  de  m  ten- 
dre quelquefois  en  séchant  au  soleil.  Il  est  pro- 
bable que  ce  défaut  ne  provient  que  de  ce  qu  elle 
n'a  pas  été  préparée  avec  assez  dé  soin. 

(4)  Argue  de  Marignane  (Bouches-du-Rhône)* 
Inférieure  au  calcaire  d'eau  douce  de  VitroUM; 


*.  •«. 


DANS   L8S  LABMATOIABS  DES   DÉPÂanMSNTS.  4^^ 

employée  quelquefois  pour  faire  des  briques  com- 
munes. 

4*  Minerais  de  fer. 

Minerais  de  Sartène  (G)r8e).  Il  se  trouve  à 
quelques  kilomètres  au  sud  de  Sartène ,  dans  les 
propriétés  de  la  famille  Ortoli.  C'est  un  gneiss  tal- 
queuz ,  mêlé  de  fer  oligiste  en  proportions  très- 
yariablès.  M.  Bertlûer  en  a  essayé  un  échantillon  et 
a  donné  les  résultats  de  cet  essai  dans  les  Amuiles 
des  mines  ^  4*  ^rie,  tome  III,  page  807. 

On  s'est  également  borné ,  au  laboratoire  de 
Marseille,  àrechercher  sa  teneur  en  fer.  Un  échan- 
tillon riche  a  donné  o^SaS  de  peroxyde ,  corres- 
pondant à  0,362  de  fer  métallique  ;  mais  cette 
richesse  est  très- variable  et  de  semblables  échan- 
tillons sont  trop  rares  pour  que  le  gisement  puisse 
être  considéré  comme  exploitable. 

Minerai  de  Lecce  (royaume  de  Naples).  Cest 
un  hydrate  alumineux  très-compacte»  tout  à  fait 
semblable  à  certaines  variétés  du  minerai  des 
Baux.  Il  est  composé  de  la  manière  suivante  : 

Eau 0,083 

Ctfbonate  de  diaux.  .  .  .  0,062 

Peroxyde  de.  fer 0,385 

SiUee.  .  : 0,0d5 

Alumine 0,375 

1,000 

Une  compagnie  française  a  essayé  de  le  traiter 
dans  un  haut-fourneau  établi  dans  le  voisinage , 
mais'  elle  n'a  pu  parvenir  à  des  résultats  satis* 
fidsants. 

Pendant  les  essais  qui  ont  été  faits  dans  ce  but, 
on  a  recueilli  une  matière  pulvérulente ,  blan* 
châtre,  qui  se  produisait  en  grande  abondance  et 
sortait  par  les  ouvertures  oe  la  tympe  et  des 
tuyères.  Elle  a  été  trouvée  composée  de  : 


4^  BXMRUBfrCM  FtfrU  BV    i&4^ 

SiUce 0,100 

Alumioe.   .  .      0,900 


liOOO 
'5"*  Minerui  de  manganèse  de  Fàlli  (Corse). 

U  forme  ub  petit  filoa  dans  les  schistes  talaueux , 
et  se  trouve  aussi  en  btccsdissëmiBésà  la  suriace  du 


sol;  jus({ii'à  présent  il  n*a  été  employé  que 
raffinage  de  la  fonte  dans  les  forges  de  Tosi 


pour 
^ joscanè. 

Sa  composition  est  la  suivante  ; 

£aii.   ,  .  .  •  « 0,030 

Otyde  robgé  de  manganèse,  0,^6 

Otygiteé.  .V 0,031 

Peiotféb  ûêitf, OfOSf 

HMdii  îaselilbU. 0,6fi6 


0,992 

SSk  peut|  pt  contféqMMi  encoi^  éb^  «spri- 
nétaîini  ( 

Eau «  I  ....  »  OtOto 

ParMyda  de  maogaDèse.  .  0,918 

bèutoxyde  de  manganèse. .  0,089 

.téroxyde  de  féf.  ......  0,029 

HèAdA  losOloble 0,6» 

0,992 
6*  Minerai  de  cuivre  de  Mante-Catifii  (  Toscane  ). 

Il  forme  des  fi}o.ns  ti:ès*puÎ0aaiitt  i  sur  lesquels 
des  travail!  «le  recherches-  ont  été  otaCreprîs  par 
plusieurs  ebnùipagnies.'  On  trouti!  daM  ces  filons 
diverses  tÉtîëtés  de  sulfures  de  cuivre  et  de  fer. 

L'échantillon  nal^^  qui  «se  lfès46nttiient 

îfiaé  ^  eai  composé  de  li  DMttièrt  tuiVatite  t 

Résidu  IfeSOlilMe.  ,  0,005 

Soufre 0,255 

Fer.  .  « 0|SâO 

Cuivre.  .  .  <  .  .  .  0,510 

0^90 

Il  contient  donc  un  atonie  da  protosulfiire  de 
cuivre  et  un  atome  de  protosuliure  de  feri  d 


I 

0 


DAMS  usg  utomAarouM  dis  »if  a&tikbmts.  4^^ 

sorte  fM  M  oonqKttitioa»  abstaeticm  faite  df  la 
gaïunie ,  pourrait  dtre  représentiie  |iar  la  formuLf 
Gu'SQ^FeSu.  . 

Ce  serait  une  variété  douv  elle  de  euiyre  paMfibéf 

^  Mmmcâs  4s  piomib. 

Galène  de  Prato  (Corse).  Elle  se  trouve  en 
petits  filons  très-irréguRers  dans  les  seiristes  tal^ 

Îueux  ;  elle  est  en  général  très-mélée  de  gangue. 
Fn  échantillon  trié  avec  soin ,  essayé  au  moyen 
du  flux  noir  et  du  fer^  a  donné  ofi^^  de  pIcHOUb 
et  moins  de  6,oooo5  d'argent. 

Galène  de  Barles  (basses- Alpes  ).  Bile  se 
trouve  en  rognons  dans  de  petits  filons  de  bar3rte 
suliatée»  dans' le  caloiira  <^  lias.  D'anciemies 
anslystti  rindi^uaient  comine  trèsriirîclie  en  ai|;ent 
et  contenant  même  un  peu  d*or.  Essayée  comme 
la  précédente^  elle  a  donné  6,699  de  plomb  et 
environ  o,oom5  d  argent ,  dans  lecpiel  on  n'a  pas 
trouvé  la  moindre  trace-d'or. 


LABORATOIBE  D^ASGEBSf 


Dirigé  t>ar  M.  Cacœrrié,  aspirai^-iiigéniear  des  miaes. 

Les  houilles  des  diflerenteé  couches  exploitées 
éaits  k  difaÉitfeaide  Maine-el-Loire  ont  été  es^ 
sayées;  tout^  jbs  expériences  ont  été  faites  de  la  • 
niémé  manière  sur  des  quantités  égales^ 


mani< 


^'asr(  kar  dsrnièKfls  parliss 

sqpt  très^fUfficiles  à  brûler;  des  essais  préliminaires 
ayant  démontré  l'insuffisance  de  ce  mode  de  com- 
bustion,  même  sur  de  faibles  doses,  toutes  les  in- 
cinérations ont  ité  faites  sur  5  gfammes  de  kouîUe 
^aasuna  <iajpaiilp  d$  platine,  sur  un  fiourneau  de 
c^ipatioo  auquel  on  av^sit  ajusté  une  petite  hoUe  : 
faite  d'une  vieille  moufle. 


4^é  Fxi^initNfîw 'FArr«ft  tn  rS^S 

L^essai  pour  coke  a  été  fiiit  sur  lo  grammes  de 
houille  dans  un  creuset  de  pbtme  renfermé  dans 
un  creuset  de  terre  et  rceonvert^de  fragments  de 

^  Le  pouvoir  ^oalorifi^e  a  été  déterminé  par  la 
lilhayge  sur  i  gramme  de  bouille}  les  essais  ont 
bien  réussi  en  prenant  les  précautions  indiquées 
dans  le  traité  de  laVùîe  sèchei  deux  seukment  ont 
exigé  une  nouvelle  épreuve  ;  noue  ne  estons  que  la 
seconde  :  les  premières  présentant  une  quantité 
de  plomb  fiMidu  certainement  trop  forte;  cette 
augmentation  a  été  causée  par  quelques  éclats  de 
diarbon  an  moment  où  (e  creuset  était  déconvect. 

• 

■ 

Tableau  des  résultats  immédiats  des  essais. 


PrlMt 

S*tMtl. 

t 

« 

m 

< 

oBsnvâmm. 

■ 

nanfioi 

c^ 

«. 

inoaiD 
fendu. 

.?T 

st. 

^7S 

GaksamilNii,  aoa  Mm. 

1,M 

M* 

mjt» 

ColPBWté,iBnMI(SiK 

I.M 

•.u 

'»M 

CMi  as  MM*  Sta  f«ait  MM 

1,» 

•.M 

t8,go 

Goktmié,  BiMtoMs^ 

•,» 

•M 

30,90 

CokebsanosAé,  aiélaitfSs,  Mg». 

147 

•M 

iS^ 

Cote  aâtffeilo.  tetf^aaiMall. 

É 

•,w 

•.M 

mM 

•.M 

M» 

iO,8S 

GotonoafHlIé^ttrae. 

M» 

•M 

SS^S 

Coha  teonooiÉ,  aiéialfeidt. 

ts 

•M 

êjiê 

as.«s- 

Cittili'iiBiio^flriîurnii 

11 

1.M 

t,M 

iS,4S 

11 

t,l* 

•.•• 

HM 

GoksIlrIttêtiipMimpia  Uraiw 

OAirs  LIS  uMitâiMiiM  Mt  MÊJonnumm».  4^ 


Résultats  des  essais  rapportés  à  i  gramme. 


1   MMéN»  #•!*«. 

é» 

») 

m 

W 

(•) 

m 

•4M 
MM 

•itn 

•.OIS 

•,M 
•,tM 

ejÊm 

•,iM 

•«•so 

•bSSS 
•,!•• 

•,IM 

•.m 

0,tM 
•.IM 

1             Total.  •• 

1,«M 

IJ^^ 

l,^OS 

!,••• 

• 

»,«o» 

MM 
(D 

S^Mi 

ijii 

•^Mf 

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(M) 

ett) 

•4M 
•,194 
•,1M 

•>••• 
•»IS4 
•,fS^ 

•4M 

••m 

•4M 

•4U 

•,1M 
0.1M 

MM 
0.140 

1             Tolmi.  •  • 

!.•••. 

1»^M 

14M 

1«SM 

1,0M 

«410 

f*^ 

M» 

M« 

•»•!• 

•^•B 

•.t»' 

•jm 

ObservatUms. 

Caneenien  êe  Samt^Gemvfu*^!!luiielaisùn.  — * 
N*  %.  PuUs  du  Pavéi  n* a.  Puits  delaConea^ 
imn*  Ces  deax  «^èees  de  hoaille  sMrt  regardess 
«oMné  ds  koone  ^aUlé  pour  les  foms  k  dams; 
dks  som  peo  sdiMtenses  et  pfésMlSBl  swinsal  ^ 
dâM  la  eassoie,  b  foroM  que  Tim  désiffiie  soos  le 
mmn  de  eharbmi  corn  et  ^  est  fqpndée 
de  iKHiiie  oMdilé* 


43^         isiRifliK»  wiiau  n  104^ 

N*  3.  PuUs  Adèle.  Cette  houille  est  trèsHSchia- 
teûse,  d'uD  aspect  terreux,  sa  qualité  est  inférieure; 
§m  ^MMlétMMWHMr  Ml  û&ÊtmB  ipn  la«MmMe. 

Mine  de  Montjèan.  -^  )('  4-  P^tit  pmks  de$ 
MarromderSf  couche  du  ykUon.  Cette  komUe 

Smvienl  d'uaa  ooïKbe  en  ragnoos  qui  &it  robjel 
'une  petite  exploitatioiiyla  seule  actuellement  en 
activité  à  MoDtjean.  Le  charbon  est  carré ^  il  colle 
assez  bien  pour  servir  à  la  forge  maréchale  ;  essayée 
en  grand  à  Tusineii  gâz  elle  a  fourni  i5o  volumes 
de  gaz;  de  Vaven  dn  directeur  de  Vusine  elle  peut 
tn  donner  plus  encore,  le  feumean  n'ayant  pas 
été  porté  dans  rexpérieoM  à  une  température  auf* 
BaaâiiiiaBt  âevée  pour  dégager  (ouiaa  laa  oaatièiea 
Volatiles, 

Miner  de  Layon  et  Loire.  —  freines  Hois^ 
fot«rtf  :  Petite  peine,  n*  5;  Grande  veine^  &""  6. 
Les  bôiiUks  i^ovwant  de  ces  deux  veiaea  Mot 
également  estimées  dans  Tusage  pour  les  fours  h 
chaux;  elles  sont  peu  schisteuses:  la  petite  veina 
fournit  une  assez  grande  quantité  de  charbon 
tarré  »  Téchantilbn  essayé  était  d^  cette  qualité  { 
comme  il  contient  peu  de  cendres  et  qu  il  colle 
bien  on  l'emploie  h  la  foi|;e  maréchale. 

Veines  dès  Bourgognes*  —  Puits  du  Bocage 
et  de  la  Coulée.  N*  7.  freine  du  nordy  n*  8. 
Veine  du  sud.  Les  bouilles  de  ces  eoudm  sont 
sciiirteuBes  ;  qutlaues  diaofoaniiera  ne  Yealent  paa 
las  emploTar  seulea,  pliitàc  à  CMsede  leur  aspeet 
qw  pour  leur  qualité;  leur  pouvoir ealoiifiqae  est 
à  peoprès  kiatee  queceliiides  houîHes  des  veîiiea 
GoMoaard  ;  peut^^tre  leur  peu  de  léomMé  eit*ella 
«nu  MDOBvéïiient»  naia  des  ohaufeànùers  hahilai 
savent  s*en  servir  avec  avaiHif^e  efcfaanaattaHÊ  ponr 


DANS   LES  UBOKarOnOEl  DM  «ÉnfetSKENTS.   4^1 

TiMM  ail  tnéme  nog  qae  celles  des  Teines  iUm^ 

Le  n*  8  a  donné  on  coke  flôii  mMé,  ^}ii^<^é 
0>nfmwt  iftie  g— ntHé  couàiétMd  ée  naaisères 
voktîles;  mab  eetteeovolKy  ainsi  <|ue  le  nf  7,  «lé»> 
gage  beaucoup  de  grisou  ;  à  la  distillation  on  re- 
tire peu  de  bitume  et  beaucoup  de  gaz;  celui-ci 
n'éclaÎM^iie&îlilemenl^  ee^i  indique  qu'il  est 
peu  carburé. 

Galerie  du  Grand-Godinet.—  N*  9.  yeine  du 
nord.  L'échantillon  provient  de  la  métne  eouche 
que  le  n*"  ^ ,  il  a  été  pris  ii  jpltis  de  800  mètres  de 
distance  ;  lés  résultats  de  Feésai  difi%rent  peu  de 
ceux  donnés  dans  le  n*  7.  On  n'en  a  pas  encore 
Ml  Magt  en  fpttmâ. 

Feines  du  putti  du  Chiné.  *^  FSoH  mHI, 
n"*  10;  Jilon  siidj  n*  1 1.  Ces  houilles  ont  été  ex- 
traites du  puits  Saint-Marc.  Les  couchesduGhéne 
ont  aliriieaté  pendflM  tbute  eette  année  la  con-* 
cession  dé  Dâert  ;  le  conibustible  qu'elles  four- 
nissent diacre  peu  de  celui  des  veines  (joismard. 

Feiiiei  des  Roulis  ^  a'  is. — Puits  desBurres. 
L'échantillon  analysé  représente  la  qualité  de  la 
houille  de  choix  de  la  couche  des  Houlis  ;  mais  cette* 
Veine  à  donné  souvent  du  charbon  de  qualité  tr^s- 
Ihiférieure,  mélangé  de  schiste,  qui  n*a  pas  été 
mis  dans  le  commerce.  Cette  irrégularité  dans  la 
(îtHiiité  air  combustible  a  fkit  susf^dre  Péxploi- 
tation  de  la  yeihé  des  Rotilis, 

Pierres  cahairt^^ 

Les  calcaires  de  transition  qu'on  calciné  dans 
les  fburs  à  chauk  de  la  Vallée  de  la  Loire  et  du 
Layon  ont  été  essayés  :  une  première  série  corn- 


433  tniftmxcu  FAin»  bit  i843 

fread  I6S  calcnres  des  enviroot  de  Ghalomies; 
elle  peut  être  regardée  eamme  présentant  la  qua- 
lité moyenne  de  ces  calcaires. 

Dans  la  seeonde  sérk  se  tranrent  les  essais  de 
calcaires  prb  dans  les  enviions  de  QiaudefiMids. 

Cakairei  de  Chahmui. 


4*ah«B. 

MtfieMi 

NM. 

0,«»8 

0,04a 

N*  a. 

0,M5 

0,075 

N*t. 

•,94« 

0,000 

N*4. 

0,M« 

0,0M 

N«5.  . 

0.t75 

0,18S 

N'6. 

0,8M 

0,116 

Tons  ces  calcaires  donnent  une  chaux  libndM 
et  gmsse  très-estimée  pour  Fagricfilture. 

Cûkéire$ie  Ohaudêfimds. 


eschanb  Mêêèê» 

N*  1.                     leo  traces 

N*  2.                    0,840  0,160 

N*  3.                     0,835  0,165 

N*  4.                     0,775  0,r 


N*  I.  Calcaire  cristallisé  en  rhomboèdres  primi- 
tif »  translucides ,  incolores.  Ce  calcaire  se  trouve 
dans  des  géodes  et  en  petits  filons  dans  le  calcaire 
de  transition. 

■ 

N*  a  et  n*  3.  Calcaires  exploités  poua  les  fours 
k  diaux  de  Chaodefonds.  Us  donnent  une  chaux 
grisâtre  moins  estimée  que  celle  de  Chaloones. 

N*  4*  Calcaire  des  mêmes  carrières  que  les  n*  s 
et  n*  3  ^  rejeté  pour  Fusage  du  four.  Ces  calcaires  ne 
d(mnent  pas  oe  chaux  hydraulique  ;  Fargile  n'y 
existe  pas  en  mélange  intime  ;  le  résidu  du  traite- 


DAV8  LBS  LAlOILATOiaiS  DS8   DÉPAETEMSIITS.  4^^ 

ment  par  les  acides  provient  de  schiste  mélangé  an 
calcaire.  Dans  le  n*  4  ^^  mélange  est  asses  grossier 
pour  être  discernable  k  rcril  nu  :  on  aurait  pn 
prendre  des  échantillons  où  le  schiste  domine  de 
Deaucoup  ;  il  est  souvent  accompagné  de  pyrites  de 
fer.'Le  calcaire  de  Ghaudefoncb  oMKine  uif  déchet 
considérable  et  exige  un  triage  pour  serrer  les 
moiceanz  les  plus  impurs  qui  ne  donneraient  pi 
que  pas  de  chaux. 


ERRATA 

0B  LA  4*  UVRilSOlf  DBS  ANNAL»  DB  MOUS  DB  1844. 


Notices  de  ^.  Pemollet  sur  un  remuai  de  mou- 
vement avec  câbles  en  fil  de  fer  et  sur  des 
pompes  dépuisement. 

Pag.    Lignef. 
147,     S  60  remontant:    Au  Uea  de  :  ee  pniti  a  donné  la  flunlté» 

liux  :  ce  pnits;  et  la  flicnlté. 
14S,     1  en  deaoendant  t    Au  lien  de  :  eoone  disponible.  Cei  deox*. 

•  li$9X  s  conne  difponlMe,  cet  deoi  »  etc. 
150,     7         fd.  An  lien  de  :  La  légèreté  dei  pompei  « 

li$ex:  La  légèreté  de  eea  pompei. 
150,     0         id.  An  lien  dei  0*  et  10*  lignée ,  MfM  ;  Un 

antre  non  moinf  grand  a  été  obtenu  à 
raide  d'nne  dlipoilUon  bien  dmpie  :  en 

ttevant*  •  •  •  • 
150,    17  id.  An  lien  de  :  ne  retient  plmMiil  parfai- 

tement ion  000  «  liêex  :  ion  eau. 
150,     8  en  remontant:    An  lien  des  llgnei  7  et  8,  li$exi  Cette 

pompe  me  lemble  rénnir  tooi  lei  avantagei 

des  pompée  oommnnei  aux  prlndpalei  qua- 
lité! del.  ..  . 
151»     1  en  deieendant  :    An  lien  de  :  cette  «dif  position  pennet, 

Uiex  :  cett^év^lton  da  clapet  permet.... 
iM,    90         id.  An  lien  de  :  nn  bourrelet  to,  liêex  :  nn 

bourrelet  d'argile  to. 
15i,    17         id^  An  lien  de  :  une   rondelle  de  cuirre, 

U99X I  une  rondelle  de  enir.    • 


NOTICE  GÉOZ.OGIQVS 

Sur  les  îles  Féroe , 

Par  M.  J.  DUROCHER ,  ingénieur  des  mines ,  et  Profenear 
à  li  Faculléjiei  Sciencei d^ Renifei. 


En  1841 9  il  a  été  inséré  dans  ces  Annales  (i)  un 
mémoire  ayant  pour  objet  des  recherches  sur  les 
roches ,  et  les  minéraux  des  îles  Férôe  :  on  y  a 
décrit  la  nature  et  la  composition  chimique  des 
roches  de  Trapp ,  qui  forment  des  masses'  très- 
considérables  dans  ces  contrées.  Pensant  qu*à  ces 
recherches  devaient  se  joindre  naturellement  quel- 
ques détails  sur  la  constitution  des  îles  Férôe  et 
sur  la  disposition  qu'y  affectent  les  immenses  cou- 
lées de  roches  ignées  qui  s'y  sont  épanchées ,  j  ai 
réuni  dans  cette  notice  les  principaux  faits  qui 
m'ont  paru  dignes  d'intérêt. 

Situation  géographique. 

Le  groupe  des  îles  Férôe  est  situé  entre  les  pa- 
rallèles de  6 1*  24'  et  6?*  aS'  de  latitude  boréale  et 
entre  8*  38' et  10»  3'  de  longitude  à  l'ocîcident 
de  Paris.  Leur  étendue  est  de  1 12  kilomètres  sur 
64;  leur  plus  grande  dimension  se  trouve  dans  le 
sens  du  N.  au  S.  Il  y  a  dix-sept  grandes  îles  habi- 
tées et  beaucoup  de  petits  îlots  déserts.  Les  deux 
îles  les  plus  grandes  sont  Stromôe  et  Ostérôe,  si- 
tuées au  centre  du  groupe  :  la  première  a  environ 
44>8oo  mètres  de  longueur  sur  9,600  mètres  de 

(1)  AmaUsdes  mtnet,  tome  XIX,  S* livraison  del841. 
Tome  FI,    1844.  ag 


laif;eur  ;  la  deuxième  ^,  ^  peu  pris  }a  même  lai^geur 
et  une  longuaar  de  S5,aoo  mètres.  La  disposition 

{;énérale  de  la  plupart  do  ces  Ues  est  en  forme  de 
entilles  allongées  dans  la  direction  du  N.N.O.  aa 

On  ne  cosBatt  les  Ues  Fëroe  qae  par  des  publi- 
cations déjà  un  peu  anciennes  :  le  Danois  Landt , 
qui  était  pasteurde  ces  iles,  il  y  a  plus  de  cinquante 
ans,  en  i|  fait  une  description  très-lpngue  et  très- 
minutieuse.  En  1 8 1 5 ,  MM.  Mackensde  et  Allan , 
minéralogistes  anglais,  y  firent  un  voyage,  et  à 
leur  retour  ils  insérèrent  une  notice  géoloffîque  et 
minéralogiaue  dans  les  Transactions  phiTosophi" 
gués  de  la  S  ociété  et  Edimbourg  (  i  )•  Un  peu  plus 
tard ,  je  crois  en  1 820 ,  M.  Forcnhammer ,  miné* 
ralogiste  danois,  alla  visiter  ces  îles  et  fit  imprimer 
à  Copenhague  un  mémoire  oui  renferme  beaucoup 
d'observations  intéressantes. 

Le  a5  juin  1 839 ,  la  corvette  la  Recherche  vint 
mouiller  dansla  baie  deThorshavn,  le  pointcçntral 
et  le  plus  important  de  toutes  ces  iles.  Comme 
nous  n'y  avona  ajourné  que  peu  de  temps,  toutes 
mes  courses  ont  dû  être  resserrées  dans  une  zone 
peu  éloignée  du  mouillage;  cependant  j'ai  ex«> 
ploré  la  partie  méridionale  de  nie  Stromosi  la 
côte  orientale  de  Sandôe  et  Tile  IMaalsôe  dans 
toute  son  étendue.  Vu  l'uniformité  de  composi- 
tion de  ces  iles,  ces  excursions  m'ont  sufii  pour 
connaître  la  plus  grande  partie  des  circonstances 
géologiques  qu  elles  ofirent. 


^*i^ 


(1  )  Transactiom  philosophiquei  de  la  tociété  d^Édim* 


stm  1»  lUi  fAftte.  439 

Aspect  général  et  .structure  de  ces  tke. 

Lesl1esFérôe|Tuesd*unecertaine  distance,  ofireot 
Faspect  d^une  contrée  volcanique  par  la  forme 
aiguë  de  leurs  montagnes^  par  leur  disposition  en 
cônes  tantôt  isolés ,  tantôt  groupés  ensemble  et  le 
plus  souvent  tronqués  au  sommet.  Mais  à  mesure 

3uon  approche  des  côtes,  on  s'aperçoit  qu'elles 
iSerent  essentiellement  des  terrains  volcaniques 
modernes,  et  Ton  y  reconnaît  la  formation  trap- 
péenne  à  la  disposition  tabulaire  des  rochers  et  à 
leurs  falaises  verticales ,  où  se  montre  une  succès* 
sion  d'assises  aussi  régulières  que  si  elles  apparte- 
naient à  des  terrains  s^dimentaires. 

La  atructore  générale  du  pajsestmonlagneuse.; 
il  est  hérissé  de  précipices ,  et  il  n'y  a  pas  une  dos 
iprandes  iles  habitées  qui  ait  moins  de  lOM  à 
130O  pieds  en  son  point  le  plus  ééevé.  Les  monta- 
ges ont  une  grande  variété  de  formes  >  mais  elke 
tendent  principalement  à  prendre  celle  d'un  côpe 
tronqué,  dont  la  partie  supérieure  forme  unplsi- 
teau  plus  ou  moins  étendu  ;  queh]uefbis  elles  sont 
disposées  en  longues  chaînes  dont  les  faites  ofireot 
mille  formes  bizarres  et  &ntastiques»  L^  dkur 
montagnes  les.  plus  élevées  sont^«Ue  de  SlatUv^ 
Und  (à  Ostérôe)  et  cellcide  SkellingjkU(à  Stromô^) 
la  prenâière,  mesurée  au  baromèiEre  par  M.  Macr 
lenaie ,  a  3  .&25  pieds  anglais  de  l^uteur  ;  la  se* 
conde  est  beaucoup  plus»  élevée  e*  parait  ^voir  pli«s 
de  3.000  pieds. 

Quaodoo  patoQwlks  côlea  cbcesifes^  à  àoMpe 
iostaoi  oa  adadcft  les  plua  beau»  sfiectatles  de  r»* 
ekeis  que  UiiBMwiiiiitîeQ  poîsse  toneereir  r  em  lok 
•a  MUffiértiii  itoi  Jjgms  éepyiamideeouiiba  ^reupes 


r. 


44o  9(VtICB  GÉOLOOIQUB 

de  rochers  qui  s'élèvent  comme  des  tours  ou  des 
minarets  jusqu'à  plus  de  i.5oo  pieds  de  hauteur. 
Souvent  ces  masses  sont  creusées  par  Faction  des 
eaux  dé  la  mer,  et  il  en  résulte  des  accidents  variés 
et  pittoresques  :  tantdt  une  arche  de  pont  natu- 
relle,  tantôt  une  immense  caverne  où  vient  se 
briser  la  furie  des  vagues.  A  chaque  détour  de  la 
côte,  à  chaque  cap,  on  découvre  de  nouvelles 
scènes^  toujours  grandioses ,  mais  d'un  caractère 
sauvage,  et  dont  la  sublimité  même  i^ispire  un 
sentiment  d'effiroi. 

Les  montagnes  sont  ordinairement  coupées  à 
ic  du  côté  de  la  mer,  et  en  beaucoup  d'endroits 
a  côte  présente  des  falaises  verticales  dont  la  hau- 
teur varie  de  i.ooo  à  2.000  pieds;  ainsi,  le  rocher 
appelé  Kodien,  formant  lecapN.O.  d*Osterôe, 
est  tout  à  fait  vertical  et  a  une  élévation  de  i,  i34 
pieds  anglais;  le  mur  à  pic  qui  termine Nypennas 
est  estimé  par  Landt  à  1.200  pieds;  et,  d'après 
*M.  Forchhanimer,  le  Myling,  situé  au  nord  de 
l'île  Stromôe,  présente  un  front  escarpé  dont  la 
hauteur  est  de  2.5oo  pieds. 

A  l'intérieur  des  tles,  les  montagnes  ne  se  ter- 
minent point  par  des  parois  abruptes,  comme  sur 
le  bord  de  la  mer;  elles  affectent  une  disposition 
arrondie ,  semblables  b  d'immenses  tours  formées 
de  cvlindres  superposés ,  dont  les  diamètres  iraient 
en  décroissant  vers  le  sommet,  et  présenteraient 
une  succession  de  terrasses.  Souvent  on  a  une  al* 
ternance  de  gradins  verticaux  et  dé  gradins  inclinés 
recouverts  de  détritus,  ou  quelquefois  chaque 
gradin  est  terminé  par  un  amas  de  gros  blocs  pro- 
venant de  la  destruction  des  coulées  de  trapp.  Le 
sommet  de  ces  montagnes  est  toujours  un  plateau 
n^  et  désert,  où  il  n'y  ajMs  la  moindre  tnce  de 


SUA   LES    ILES  FÉKÔË.  44^ 

végétation  ;  Teau  de  la  pluie  et  de  la  fonte  des 
neiges  se  répand  entre  les  blocs  et  débris  qai  sont 
entassés  sur  ces  plateaux  ;  elle  inonde  la  surface  du 
sol ,  et  s'infiltre  dans  la  roche ,  jusqu'à  ce  que  les 
parties  les  moins  résistantes  cèdent  à  Faction  des- 
tructive des  agents  atmosphériques;  alors  Teaa 
se  fraye  un  passage  »  elle  agrandit  peu  à  peu  le 
vide  qui  a  commencé  à  se  former ,  et  elle  se  creuse 
un  canal  jusqu'à  la  mer;  les  deux  parois  de  ce  ca- 
nal forment  une  succession  de  terrasses  disposées 
en  escalier,  et  se  correspondant  sur  les  deux  cotés* 

Les  roches  de  ces  îles  se  démolissent  très*facile- 
ment  sous  l'influence  des  agents  extérieurs  :raction 
de  la  gelée  est  une  des  causes  de  destruction  les 
plus  puissantes;  elle  est  favorisée  par  Texistence 
des  sources  qui  sont  ici  trèà-abondantes,  comme 
dans  la  plupart  des  contrée^  formées  de  trapps.  11 
est  un  autre  agent  de  démolition  non  moins  puis- 
sant, c'est  le  choc  répété  des  vagues,  aidé* par  la 
tendance  des  rochers  à  se  fendre  suivant  des  plans 
verticaux  ;  les  flots  minent  la  base  des  falaises,  et 
déterminent  la  rupture  de  masses  énormes  qui 
s'engloutissent  dans  la  mer. 

État  hydrographique. 

Le  sol  de  ces  contrées  est  très-humide ,  Técou- 
lement  des  eaux  est  difficile  ;  il  y  a  peu  de  vallées  et 
•elles  sont  très--étroi  tes,  tellement  qu'elles  peuvent 
être  comparées  à  des  ornières  que  les  eaux  creusent 
elles-mêmes,  et  don  telles  occupentpresque  toutela 
largeur.  De  cette  disposition  extérieure  du  terrain 
en  forme  de  plateaux  coupés  abruptemetot ,  il  ré- 
sulte qu'il  ne  peut  y  avoir  de  courants  d'eau  bien 
considérables  :  aussi  l'on  ne  trouve  guère  que  de 


siaiples  raiueaux;  maia  leur  lit  est  très-âcctdeâtë| 
surtout  pris  de  la  mer;  souireot  il  prétente  ua 
grand  nombre  de  cascades  dont  Taspect  est  tris* 
pittoresque  k  la  suite  de  grandes  pluies  ou  à  la 
fonte  des  neiges  ;  quelquefois  leur  hauteur  de  chute 
est  telle  que  Feau  sV  réduit  en  pluie  très* 
fine ,  de  la  même  manière  que  cela  se  voit  à  la 
easeade  de  Pisse^fachêf  dans  la  vallée  du  Rhône 
(canton  du  Valais ,  en  Suisse) . 

Dans  nie  de  Stromôe,  il  y  a  plusieurs  lacs, 
mais  peu  étendus;  le  plus  grand  est  près  du  vil- 
lages de  Leynum.  Les  lacs  les  plus  vastes  qu  on 
puisse  trouver  dans  ces  iles  sont  situés  à  Vaagdei 
il  y  en  a  deux,  Tun  dans  la  partie N.O.  de  Ftlei 
qui  a  1 .600  mètres  de  longueur  sur  400  de  lar« 
geur;  l'autre,  situé  dans  la  partie  S»,  a  une  éten^ 
due  de  4«8oo  mètres  sur  800  ;  les  eaux  de  ce  der«- 
nier  s*approdient  jusque  près  de  la  côte,  qui  est 
abrupte  y  et  là  elles  tombent  dans  la  mer  en  for^ 
mant  une  cascsde  de  60  pieds  de  hauteur. 

Stérilité. 

Les  contrées  d'une  origine  basaltique  ou  trap- 
péenne  présentent  ordinairement  des  parties  très- 
fertiles,  surtout  quand  il  s  y  trouve  des  dépôts 
abondants  de  matière  tubcée ,  et  alors  on  voit  des 
vallées  et  des  plaines  brillantes  d'une  riche  vtes*- 
tation  contraster  avec  l'aridité  des  rochers  qui  les 
«ntourent.  Mais  les  lies  Féroe,  formées  d'une 
pierre  dure,  non  friable^  et  ne  fournissant  que 
très»peu  de  menus  détritus,  sont  d'une  stérilité 
affreuse;  et  la  nature,  en  donnant  à  ces  rodiefs 
un  caractère  grandiose^  a  lefosé  à  leurs  habitants 
le  spectacle  des  vallées  rîaates  et  fertiles  où  put  se 


SUR   I1B6  ILB6   WÈtkOS.  44^ 

reposer  la  vue  effrâjée  par  1*  horreur  de  ees  sitee 
aauvagea. 

La  stérilité  de  ces  tles  tient  à  différentes  causes  l 
il  nj  a  point  de  vallées  à  pente  douce  où  puissent 
s'arrétei*  les  dépôts  de  débris  ténus  résultant  de  la 
dénudation  des  montagnes.  Le  recouvrement  Vé« 
gétal  est  très-rare^  toujours  très-peu  épais ,  et  c'est 
entre  cette  mince  enveloppe  et  la  surface  lisse  de 
la  roche  que  s*écoule  Teau  des  pluies  et  des  neiges  : 
aussi  Fhumidité  du  sol  est  telle  que  les  herbes  ma- 
récageuses peuvent  seules  y  végéter,  et  la  surface 
de  toutes  les  parties  basses  est  recouverte  de 
tourbe.  Il  j  a  seulement  quelques  prairies  près  des 
bords  de  la  mer,  et  de  très-petits  champs  déterre 
labourable  où  Fon  fait  venir  des  pommes  de  terre 
et  des  céréales* 

NuUq  part  on  ne  trouve  d'arbrfft^  pas  même 
des  arbres  nains;  cependant  ces  îles  ne  sont 
qu'au  6a*  degré  de  latitude  et  sut  le  continent 
européen ,  les  arbres  croissent  encore  ati  7o*degi*é» 
L'humidité  continuelle  de  l'atmosphère^  la  pré^ 
sence  des  brumes  qui  enveloppent  presque  tou- 

I'ours  ces  îles  et  y  forment  un  rempart  impénétra- 
>le  aux  rayons  solaires ,  enfin  des  pluies  très-fré» 
3uentes  suflSsent  pour  arrêter  le  aéveloppemeut 
e  la  végétation  qui  exige  surtout  des  journées 
chaudes  pendant  1  été  ;  car  des  froids  tr^^rande 
pendant  l'hiver  sont  beaucoup  moins  nuisibles 
que  des  étés  brumeux ,  pluvieux  et  sans  chaleur* 
Aux  Férôe  i  les  froids  de  l'hiver  sont  peu  intenses; 
la  température  ne  s  y  abaisse  que  de  quelques  de- 
grés au-dessous  de  zéro,  mais  pendaut  lété  elle 
s  élève  rarement  beaucoup  au-dessus  de  lo"";  le  so* 
leil  V  est  constamment  masqué  par  la  brume ,  et 
il  n  est  pas  rare  de  voir  tomber  de  la  neige  aux 


444  NOTICE   GÉ0LOG1QU& 

mois  de  jain  et  juillet.  Ainsi  Ton  voit  que  le  cli- 
mat de  ces  îles  est  tout  à  fait  analogue  à  celui  des 
hautes  régions  dans  les  montagnes ,  là  où  la  végé- 
tation est  faible  et  chétive  moins  à  cause  d'une 
température  moyenne  de  l'anaée  peu  élevée  que 
par  le  manque  de  chaleur  pendant  l'été. 

Température  des  sources. 

Il  me  parait  convenable  de  rapporter  ici  des 
observations  intéressantes  faites  par  M.  Forch* 
hammer  sur  la  température  des  sources  aux  lies 
Férôe.  Près  des  bords  de  la  mer,  la  température 
générale  des  sources  est  de  7*"  (centigrades)  ;  à  me- 
sure que  l'on  s'élève ,  elle  diminue  :  il  faut  en  ex- 
cepter les  sources  chaudes.  En  général ,  les  sources 
sortant  de  la  roche  solide  sont  plus  chaudes ,  et 
celles  qui  jaillissent  de  roches  éboulées  sont  plus 
froides. 

Voici  le  tableau  des  variations  de  température 
résultant  des  observations  de  M.  Forchhammer  : 

De      0  à  1 00  pieds  (  «Q-dcnui  da  niTeaa  de  U  mer  ].  T  ceollg. 

De    iOO  à    dOO  —  6%86 

De    200  à    300  —  6%48 

De    300  à    500  —  6^ 

De    500  à    700  —  5%35 

De    700  à    900  —  4%95 

De    900  à  1,100  —  4%32 

Del,100àl,300  —  4%17 

Del,300àl,500  —  3S89 

La  source  observée  à  la  plus  grande  hauteur 
(!i.46o  pieds  anglais)  était  à  a%23  ;  on  voit  que , 
d'après  l'observation  des  sources,  la  température 
moyenne  du  sol  serait  7""  près  de  la  mer;  ainsi  ce 
n'est  pas  à  cette  cause  que  l'on  doit  attribuer  l'état 
rachitique  de  la  végétation. 


StR  LES  ItiBS    FÉBDB.  ^^S 

En  combinant  ces  observations  i  j'ai  pu  arriver 
à  déterminer  avec  assez  de  précision  ]a  loi  de  dé- 
croissement  des  températures  moyennes  de  1  at- 
mosphère en  raison  des  hauteurs.  On  sait  que 
dans  les  latitudes  élevées  les  sources  sont  un  peu 
plus  chaudes  que  1  air;  mais  les  erreurs  que  l'on 
commet  en  prenant  les  températures  des  sources 

Four  représenter  les  températures  moyennes  de 
air  ont  toujours  lieu  dans  le  même  sens  ;  et  dans 
des  calculs  où  l'on  ne  considère  que  les  difierences 
de  ces  températures ,  les  erreurs  se  retranchent , 
et  comme  d'ailleurs  elles  sont  à  peu  près  les 
mêmes  d'un  point  à  un  autre ,  il  en  résulte  qu'elles 
ne  peuvent  influer  notablement  sur  les  résultats 
moyens. 

Si  l'on  exprime  en  mètres  les  hauteurs  men- 
tionnées ci-dessus ,  on  voit  que  : 

De  o  ou  du  niveau  de  la  mer  k  iSa  mètres  au- 
dessus  ,  la  diminution  de  température  est  de  i  ^  ; 

De  i52  mètres  à  2'j4  mètres,  elle  est  de  i%o5 
pourune  augmentation  en  hauteur  de  122  mètres; 

De  274  mètres  à  457  mètres ,  elle  est  de'i%o6 
pour  une  élévation  de  i83  mètres. 

Mais  si  l'on  compare  les  observations  de  i53 
mètres  et  de  4^7  mètres,  on  voit  que  l'on  a  un 
décroissement  en  température  de  2^ji  i  pour  une 
élévation  de  3o5  mètres, ou  de  i^'pour  i44ti^^l^i'^S9 
ce  terme  moyen  diflère  peu  de  celui  obtenu  de  o  à 
1 5:2  mètres. 

De  457  mètres  à  749  mètres  la  diminution  de 
température  est  de  1^,67  pour  2193  mètres,  ou  de 
i^'pour  174  mètres. 

Si  Ton  rapproche  les  observations  faites  au  ni« 
veau  de  la  mer  et  à  749  mètres,  on  voit  que  sur 
cette  élévation  le  terme  moyen  du  décroissement 


44^  NOTICE   OBOLOGIQDI 

de  la  température  est  de  4''f  id  pour  749  mètres , 
ou  i"*  pour  1 56  mètres. 

Ce  résultat  obtenu  à  laide  des  deux  obeerra* 
tions  extrêmes  ne  difl&re  pas  considérablement  de 
ceux  que  fournissent  les  observations  intermé- 
diaires .  et  si  Ton  remarque  de  petites  irrégulari* 
tés,  elles  tiennent  probablement  à  ce  que  les 
sources  dont  les  températures  ont  été  détermi- 
nées se  forment  en  des  points  situés  à  des  profon* 
deurs  différentes. 

Ainsi,  dans  ces  tles,  sous  une  latitude  moyenne 
de  6a%on  peut  admettre  que  le  décroissemeut  de 
la  température  des  différentes  coucbes  atmosphé* 
riques  est  à  peu  près  proportionnel  à  Télévation, 
et  qu'il  a  lieu  en  raison  de  1®  pour  i56  mètres. 
Ce  résultat  offre  une  coïncidence  remarquable 
avec  la  moyenne  déduite  des  observations  faites 
k  différentes  hauteurs  par  des  latitudes  voisines  de 
45"";  en  effet ,  sur  36  observations  faites  en  France^ 
dans  les  Alpes^  les  Pyréùées  et  en  Sicile^  par 
divers  savants ,  Saussure,  MM.  Gordier,  Gay*- 
Lussac,  il  en  est  1 3  qui  donnent  pour  les  éléva- 
tions correspondant  à  un  décroissemeut  de  tem* 
pérature  de  i**  des  chiffres  compris  entre  i4o  et 
1 70  mètres,  et  la  moyenne  de  ces  36  observations 
indique  un  accrcHssement  de  1*  pour  161  mètres , 
résultat  trèE-voisin  de  criui  que  nous  avonsobtenu 
auxFérôe,  i^pour  1 56  mètres. 

Les  irrégularités  que  1  on  remarque  dans  les 
observations  qui  servent  à  déterminer  cette  loi  de 
décroissemeut  sont  dues  très-probablement  à  la 
combinaison  de  beaucoup  de  circonstances  atmo- 
sphériques qui  agissent  de  manières  différentes 
sur  les  couches  d  air  situées  à  diverses  hauteurs  ; 
ainsi  Texistanee  de  courants   atmosphériques  | 


avm  &B8  lus  rtwSm.  44? 

Vëtat  hygrométrique  de  Tair,  la  irap«ar  d'ean  qu  il 
renferme  à  féCat  Yésiculaire,  le  rajootiement  et 
d'autres  causes  Tariables  par  leur  nature  doivent 
influer  d'une  manière  fort  inégale  sur  les  tempéra*- 
tures  que  posaèdeitf  à  un  instant  donné  les  clivefl 
points  de  1  atmosphère,  et  par  suite  «lies  modi« 
âeot  les  résultats  des  causes  constantes  et  nor*- 
males  qui  déterminent  la  loi  de  déerofssement  des 
températures  en  raison  des  hauteurs. 

En  comparant  les  températums  moyennes  at)«- 
nuelles  des  asones  atmosphériques  situées  k  diverses 
hauteurs  »  températures  moyennes  que  Ton  peut 
^terminer,  faute  d'observations  directes,  à  laide 
iles  sources  qui  se  trouvent  à  différents  niveaux  , 
comme  nous  venons  de  le  fiiirepour  les  Férôe,  on 
▼oit  que  les  irrégularités  sont  un  peu  moindres 
que  quand  on  compare  les  températures  détermi- 
nées à  un  instant  aonné ,  et  il  est  alors  plus  facile 
d'en  apprécier  le  décroissement. 

11  y  a  aux  îles  Férôe  quelques  sources  chaudes, 
mais  d'un  degré  de  thermalité  très^peu  élevé; 
en  eflbt^  la  plus  chaude  est  celle  de  Warmakelde, 
à  Stromôe;  elle  est  k  i8%5o:  elle  coule  presque  au 
niveau  de  la  mer. 

Constitution  géologique. 

Considérées  sous  le  point  de  vue  géologique , 
les  lies  Férôe  présentent  une  grande  uniformité  de 
constitution  :  l'on  n'y  observe  qu'une  formation 
inomense  et  très^puissante  de  roches  trappéetines , 
isolée  au  milien  de  l'oeéan.  Les  coulées  successives 
if y  sont  interrompues  que  par  de  petits  lit»  de 
matière  tufacée  dont  répaissettr  est  au  plus  de  i5 
k  flo  pieds*  La  hauteur  des  bancs  detrapp  est  très- 
variaUJe,  depuis  8  à  lo  pieds  jusqn'k  too  pieds; 


44®  KOTtCE   GBOIiOGlQUB 

quelquefois  même  elle  va  jusqu'à  3oo  pieds;  mais, 
quoique  ces  bancs  énormes,  vus  sur  les  falaises  de 
la  côte,  paraissent  former  une  masse  unique,  il 
ne  Saut  pas  regarder  chacun  d'eux  comme  corres- 
pondant nécessairement  à  un^  seule  coulée  ;  car, 
eu  les  examinant  de  très-près  dans  les  ravins  que 
Ton  rencontre  à  l'intérieur  des  lies ,  on  y  recon- 
naît la  superposition  de  plusieurs  coulées  succes- 
sives ,  ou  au  moins  de  plusieurs  masses  bien  dis- 
tinctes qui  se  sont  épanchées  les  unes  après  les 
autres ,  à  des  époques  probablement  peu  éloignées. 
Ces  masses  diffèrent  entre  elles  par  l'aspect  exté- 
rieur et  la  texture  de  la  roche,  par  la  structure 
compacte ,  grenue  ou  cristalline  de  ses  éléments. 
Souvent  on  ne  voit  pas  de  séparation  bien  tranchée 
entre  deux  coulées,  et,  en  général,  il  est  même 
difficile  de  les  distinguer  parfaitement ,  à  moins 

Îu'il  n'y  ait  entre  elles  un  ou  plusieurs  lits  de  tuf. 
•a  roche  de  trapp  était ,  au  moment  où  elle  a 
coulé,  dans  un  état  de  liquidité  parfait,  et  elle  s'est 
étendue  sur  des  surfaces  différant  peu  de  l'hori- 
zontalité; aussi  il  n'y  a  point  eu  production  de 
scories ,  seulement  les  coulées  de  trapp  présentent 
auelquefois  à  leur  surface  supérieure  des  marques 
ae  déchirement  ;  leur  structure  est  alors  tiraillée 
et  scoriacée,  comme  si  c'était  le  résultat  d'un  re- 
froidissement brusque,  produit  peut-être  par  le 
contact  des  eaux  de  la  mer  sous  lesquelles  ces  ro- 
ches paraissent  avoir  pris  naissance. 

Les  assisses  de  trapp  se  succèdent  régulièrement 
les  unes  aux  autres;  elles  sont  ou  parfaitement 
horizontales  ou  bien  inclinées  d'une  quantité  qtii 
s'élève  rarement  k  plus  de  4  ou  5  degrés.  Je  ne 
connais  qu'une  exception,  c'est  à  Myggennâs  où, 
suivant  M.  Allan,  Vinclmaison  est  de  plus  de 
45  degcés. 


« 

âUR   LBft   ILÉS  Fl^RÔt.  449 

Farmation  trappéemie  coupée  par  des  dykes. 

Comme  la  plupart  des  formations  de  trapp  ou 
de  basalte  y  celle  des  Férôe  est  sillonnée  de  dykes 
ou  laides  fentes  qui  s'étendent  en  différents  sens, 
et  il  est  difficile  de  leur  assigner  une  direction  gé- 
nérale :  plusieurs  d'entre  elles  divisent  presque 
Terticalement  l'ensemble  des  assises  de  trapp  de- 
puis le  bas  jusqu'au  haut,  et  quelques-unes  s  éten- 
dent d'une  ile  à  l'autre.  Beaucoup, de  ces  fentes 
sont  remplies  d'une  roche  trappéenne  à  grains 
fins,  analogue  pour  l'aspect  à  du  basalte,  et  divi- 
sée en  prismes  perpendiculaires  aux  deux  parois, 
qui  présentent  plus  de  régularité  qu'on  n  en  re- 
marque ordinairement  dans  la  division  prisma- 
tique des  assises  horizontales. 

Ces  assises  sont  formées  généralement  d'une 
roche  de  trapp  porphyrique  et  amygdaloïde ,  où 
l'on  voit  briller  de  petits  cristaux  de  feldspath  la- 
brador, qui  sont  très-souvent  fondus  au  milieu 
de  la  masse.  On  voit  alterner  des  bancs  de  nature 
porphyrique  avec  d'autres  formés  d'une  roche  ,à 
grains  indistincts ,  ou  même  dont  ]a  texture  est 
presque  compacte.  La  couleur  ordinaire  de  ces 
roches  est  le  gris  verdàtre  très-foncé  ;  quelquefois 
la  surface  des  assises  est  devenue  friable  et  à  demi 
décomposée  ;  alors  la  roche  a  une  couleur  rouge 
violacée. 

£n  examinant  les  caractères  et  le  faciès  des  di- 
verses variétés  de  roches  trappéennes  qu'on  trpuve 
aux  Férôe,  on  pourrait  en  faire  de  nombreuses  di- 
visions;* mais  un  pareil  travail  ne  me  paraissant 
pas  reposer  sur  des  principes  essentiels  et  ne  pou- 
vant conduire  qu'à  aes  conclusions  que  démontre- 
rait inexactes  une  analyse  plus  approfondie,  je  xx^ 
m'arrêterai  point  à  ces  détails. 


45o  iiovKv  oiptmiQom 

JE  au  ié  combinaison  ren/viméejUm$  mèo  partie 

des  trapps  des  îles 


J  ai  déerit  dans  la  première  partie  de  ce  mé- 
moire (voir  le  volume  XIX  des  Annales ,  3*  fi* 
vraison),  lea  recherches  minéralogiauea  et  chimi- 
ques que  j^ai  fiiites  sur  ces  roches. Ici  jeme  bornerai 
à  signaler  une  circonstance  singulière,  savoirs  Tal- 
ternance  de  bancs  de  trapp  contenant  de  Teau ,  et 
de  bancs  n*en  contenant  pas.  La  présence  de  Teau 
de  combinaison  dans  certaines  roches  ignées  n*a 
point  reçu  jusqu'à  présent  d'explication  com- 
plète; die  est  en  relation  avec  une  particularité 
non  moins  remarquable  qui  a  frappé  depuis  long- 
temps d*habiles  observateurs  ,  c^est  que  les  laves 
épanchées  des  volcans  actuels  laissent  dégager  de 
la  vapeur  d'eau,  même  plusieurs  années  après 
être  arrivées  au  jour.  On  sait  que  des  bouches  vol- 
caniques émane  constamment,  et  surtout  au  mo- 
ment des  éruptions,  une  grande  quantité  de  va- 
peur d'eau  :  à  l'intérieur  du  laboratoire  souterrain, 
la  vapeur  est  soumise  à  une  très-forte  pression  ; 
une  portion  Veste  emprisonnée  au  milieu  de  la 
masse  liquide,  et  lorsque  celle-ci  vient  à  couler 
par  l'orifice  du  cratère,  il  est  remarquable  que  la 
vapeur  ne  s'en  dégage  pas  instantanément,  mais 
bien  pendant  un  long  espace  de  temps ,  et  que  le 
dégagement  continue  jusqu'à  ce  que  le  refroidis- 
sement de  la  matière  soit  déjà  un  peu  avancé.  Ce 
fait ,  si  bizarre  en  apparence ,  dépend  probable-* 
ment  de  causes  physiques  semblables  à  celles  qui 
empêchent  l'évaporation  instantanée  d'une  goutte 
d'eau  que  l'on  jette  sur  une  lame  de  platine  chauf- 
fée au  rouge  blanc.  Pendant  Fépanchement  des 
roches  trappéemies ,  il  a  dû  se  dégager  aussi  de  la 


nm,  iM  usa  wÊBM.  4^1 

irupaor  d'eau  |  aiui  que  Fetteste  la  forme  huileuse 
et  amygdalioe  de  eea  luatièFeSi  et  sous  oe  rapport 
le  phénoiuèpe  volcanique  aucieu  présente  de  Ta* 
natogie  avec  le  phénomène  volcanique  moderne  ; 
naais  il  n'y  a  pas  analogie  complète ,  ear  une  partie 
des  produits  anciens  refroidis  a  retenu  de  l'eau 
entrée  en  comhioaiseo ,  et  Ton  n'en  a  point  trouvé 
daus  les  lave^  modernes  qui  ont  été  examinées* 
Cette  séparation  deadeui  ordres  de  faits  me  paraît 
se  rattacher  à  deux  causes  distinotes ,  une  diffé* 
rence  dans  la  composition  chimique  et  une  diffé* 
reoce  dans  l'état  de  la  pression.  Jusqu'à  oe  jour, 
trop  peu  de  recherches  chimiques  ont  été  faites  à 
la  lois  sur  les  produits  aneiens  et  les  produits  mo* 
dernes,  pour  faire  connaître  l'influence  précise 
que  peut  avoir»  relativement  k  la  présence  de 
leau»  telle  oi|  telle  variation  de  composition; 
mais  les  études  déjà  fiiitea  suffisent  pour  montrer 
qu'il  y  a  de  notables  tii0érences  de  composition 
entre  les  matiàres  hydratées  et  les  matières  anhy<- 
dres;  ainsi  >  la  plqnart  des  analyses  de  diallage  et 
de  serpentine  conduisept  à  des  formules  de-bisi- 
licates  gnis  à  un  ou  plusieurs  atomes  d'hydrate  de 
magjPésie  ;  et  h  présence  de  la  magné^e  (en  trop 
grande  qursuitilié  pour  avoir  pu  former  un  bisili- 
cate)  parait  être  une  circonstance  propre  à  retenir 
de  Teau  en  oofnbinaison. 

Mais  les  analyses  chimiques  nous  apprennent 
aMS&i  que  la  quantité  d'eau  n'est  point  en  relation 
parfaitementconstante  avec  lacopatipositiondea  sub* 
atapces;  et  il  &ut  alors  faire  intervenir  une  autre 
cause,  savoir  les  circonstances  physiques  dans  les- 
quelles s'est  opéré  le  refroidissement  de  la  matière. 
Ainsi,  pour  les  trapps  des  Féitie  qui  paraissent  s'être 

^piopwhés»  au  moîus  eu  graude  partie  ^  sous  les 


45a  HOTiCB  aiOLOGIQtlK 

eaux  de  la  tSk€t^  à  une  profondeur  plus  ou  moins 
^nde ,  et  par  suite  sous  une  pression  plus  ou 
moins  forte ,  les  circonstanees  ont  dû  être  plus 
favorables  pour  faciliter  la  conservation  de  l'eau , 
et  alors  la  force  d'affinité^  tendant  à  retenir  un 
ou  deux  atomes  d'eau ,  a  pu  résister  plus  aisément 
à  la  force  élastique  de  la  vapeur  que  dans  le  cas 
où  des  laves  coulent  à  l'air  atmosphérique  et  au 
sommet  d'une  montagne  où  la  pression  extérieure 
est  moins  forte  (iV  La  rapidité  plus  ou  moins 
grande  avec  laquelle  s'opère  le  refroidissement , 
doit  aussi  exercer  de  l'influence  sur  ce  phénomène, 
car,  à  mesure  que  la  matière  se  refroidit^  l'inten- 
sité de  la  force  élastique  de  la  vapeur  va  en  dimi- 
nuant, et  celle-ci  éprouve  une  difficulté  croissante 
à  s  ouvrir  un  passage  à  travers  une  substance  qui 
se  rapproche  progressivement  de  Tétat  solide. 

Si  Ton  tient  compte  de  toutes  ces  causes ,  et  que 
l'on  réfléchisse  à  la  diffëretee  de  composition  que 
présentent  les  trapps  anhydres  des  Férôe  (bisili- 
cates  presque  parfaits,  1  élément  feldspathîque 
non  compris)  et  les  trapps  hydratés  (bisilicates , 
plus  un  excès  de  base  magnésienne),  on  concevra 
qu'il  puisse  y  avoir  dans  cette  formation  alter- 
nance d'assises  de  roches  hydratées  et  de  roches 
anhydres. 

Lits  de  tuf  intercalés  entre  les  bancs  de  trapp. 

.  Les  lits  de  tuf  que  l'on  trouve  intercalés  entre 
les  bancs  de  trapp  offrent  les  mêmes  circonstances 
de  régularité  que  ceux-ci  ;  leur  épaisseur  est  ordi- 


(1)  Déplus,  il  n'est  pas  impossible  que  la  pression 
exercée  par  Tatmosphère  gazeuse  qui  environoe  notre 
globeaitélé  plusfbrleaatreKNsqa'eUenerest  aujourd'hui. 


SUR   LES   ILES   FÉRÔE.  4^3 

naîrement  de  quelques  pieds  et  reste  assez  con- 
'  stante;  ils  s'amincissent  à  leurs  extrémités  en  for* 
mant  de  grandes  lentilles  très-aplaties.  On  y  voit 
une  succession  de  lits  de  diverses  couleurs,  grisA- 
tre ,  vert  foncé ,  rouge  de  brique  ;  cette  dernière 
couleur  est  très-fréquente.  Ce  tuf  est  généralement 
bien  stratifié;  il  parait  compacte  au  premier  aspect, 
mais  en  l'examinant  attentivement  on  le  voit 
formé  d'un  mélange  de  petits  grains  hétérogènes  : 
souvent  il  affecte  une  structure  schisteuse,  et  se 
divise  par  feuillets.il  n'est  pas  rare  de  voir  la  partie 
supérieure  des  masses  de  tuf  transformée  en  une 
sorte  d'argilophyre  d'un  noir  verdàtre,  compacte, 
à  cassure  conchoïde;  cela  résulte  d'une  demi-fu- 
sion opérée  par  le  contact*  de  la  coulée  de  trapp 
qui  s'est  épanchée  sur  le  tuf. 

D'après  l'examen  chimique  et  minéralogique 
que  j'ai  fait  du  tuf  trappéen  des  Férôe  (première 
partie  de  ce  mémoire),  u  me  paraît  être  un  dépôt 
sédimentaire  résultant  de  la  destruction  superfi- 
cielle des  coulées  de  trapp.  On  y  trouve  quelque- 
fois des  débris  de  matière  végétale  décomposée 
formant  une  espèce  de  lignite  :  et  les  débris  de 
coquilles  que  l'on  trouve  en  Islande,  dans  un  dépôt 
tufacé  semblable,  confirment  cette  manière  de 
voir.  Je  ferai  remarquer  en  outre  la  présence  sin- 
gulière de  substances  s^litiques  entremêlées 
dans  l'intérieur  du  tuf. 

Maintenant,  je  vais  indiquer  rapidement  les 
faits  les  plus  saillants  que  J  ai  remarqués  dans  les 
diflerentes  îles  que  j'ai  visitées,  et  j'aurai  alors 
l'occasion  d'ajouter  quelques  observations  qui 
n'ont  pu  trouver  place  dans  une  description  gé- 
nérale. 

Tome  Fly  1844.  3a 


454  NOTICE   GÉOLOGIQUE 

lU  Stromôe* 

Lfn  environs  de  Tkorshavn.»  tie  Stromôey  n'of- 
frenl  riçn  de  reipait|uabley  et  Ton  y  chercherait 
en  yaiq  le  beau  apectacle  de  rochers  que  Ton  ad- 
mire ailleun  en  tant  d*endroit8«  Dans  une  excur* 
sion  que  nous  avons  faite  à  Kirkebôe  1  dans  la  partie 
méridionale  de  l'ile,  j'ai  eu  Toccasion  d*observer 
sur  les  escarpements  verticaux  du  rivage,  l'hori- 
zontalité bien  régulière  que  présentent  les  assises 
de  trapp  et  de  tuisur  une  très-grande  hauteur.  A 
Kirkenôe,  quand  on  monte  sur  cette  falaise 
abrupte  y  par  laquelle  se  termine  le  vaste  plateau 
qui  s  étend  sur  la  partie  sud  de  Tile  Stpmôe,  jus^ 

Îu*au  près  de  Thorshavn  ;  en  parcourant  les  amas 
e  blocs  provenant  de  la  destruction  de  la  roche , 
on  trouve  plusieurs  points  où  la  surface  de  la  cou- 
lée de  trapp  présente  des  traces  de  fusion  et  une 
structure  tiraillée  et  scoriacée. 

Du  côté  de  Thorshavn ,  le  même  plateau  aboutit 
à  une  succession  de  terrasses  en  retrait  les  unes 
sur  les  autres  et  formant  une  série  de  gradins  dis- 
posés en  arc  de  cercle,  au  bas  desquels  s  étend  vers 
la  mer  la  petite  plaine  de  Thorshavn.  Cette  dis- 
position de  rochers  en  forme  de  gradins  circulaires 
est  très-fréquente  dans  ces  iles,  et  c'est  presque 
toujours  ainsi  que  se  présente  la  descente  des  mon- 
tagnes ou  des  plateaux  élevés  vers  la  plaine. 

Ile  NaalsÔe. 

L'ile  Naaisôe,  située  en  face  de  Thorshavn,  e^t 
une  des  plus  intéressantes  du  groupe  des  Férôç; 
sur  une  laible  étendue,  elle  offre  presque  tous  les 

Senres  de  beautés  pittoresques  auxquels  peuvent 
onner  lieu  les  formes  de  rochers  les  plus  variées, 
et  dç  plus  on  j  observe  les  circçns^pces  g^Iogi- 


SUR  LB8   ItES   FÉUPÇ.  4^§ 

ques  les  pijus  importantes  de  ces  contré^l  et  le  p)q9 

Îjrand  nombre  des  minéraux  qui  accompagnent 
es  roclîes  de  trapp.  Cette  ile  est  f(>rmée  par  m^^ 
montagne  de  13  à  i.Soo  pieds  debauteur,  qllonrr 
gée  dai^ç  la  direction  du  nord  au  sud.  A  rpndroi| 
où  est  bâti  lé  petit  village  d*Eyde ,  X}\ç  sefét|récit 
beaucoup  etseré4uit  h  une  plage  basse  et  étroiti^t 
qui  semble  former  comme  un  isthme  servapt  de 
jonction  entre  le^  deux  autres  parties  beaucauf^ 
plus  élevées.  A  Fextrémité  mértdionati?,  l'îl^  p^ 
percée ,  au  niveau  delà  mer,  d^une  longue  caverne 
à  travers  laquelle  on  voit  1«  jour,  et  de  là  lui 
vient  son  nppi  !de  NaaU-ôe  ^  lie  ()e  rÀjgi)iile. 
(  Voyez  les  coupes  /ig  i ,  2  et  3^  Pf.  'Xi.  ) 

En  examinant  d'une  certaine  distance  cfi  iper 
Tensemble  des  assises  de  trapp  qui  coq^titupnt  laf 
falaises  de  Tile  Naalsôe,  on  recon^^aît  qu'elle^i  qo( 
une  inclinaison  générale  et  régulière,  v/er^  Je 
S.S.E.  :  cette  inclinaison  est  très-faible  ^  se/uL^nrijBnt 
de  3  il  4  degrés;  elle  est  partagée  par  les  piçtit^ 
couches  de  tuf  intercalées  dans  le  tpi^pp.  On  peut 
très*bien  reconnaître  dans  cette  ileù)m^nièr,e  dont 
se  succèdent  les  diverses  variétés  de  (rapp  çtdjetuf 
trappéen.En  plusieurs  endroits  leqralternapcepr^ 
^te  de  petites  ondulations  ou  des  d^r^pge9)e«|i 
accideqtéls,  et  il  n'est  pas  rare  de  yojr  le  tfapppéfiér 
trer  dansletuf.Quclquefois,  entreles  baoc^de  trapp 
ou  à  la  jonction  du  trapp  et  du  tuf,  oq  trouve  un 
conglomérat  généralement  rougeàtr^i  fprmé  do 
fragments  de  trapp  plqs  ou  moiiis  gPQ^.  J)^w  1^8 
endroits  où  les  cOucnès  de  coi)g1onf^,|'^t  qvi  dk  Mlf 
affleurent  au  niveau  de  la  mer,  la  focbe  oppcM 
moins  dÎQ  résistance  k  Taction  dçstruçtjye  dçsva^ 

Sues,  et  c'est  ce  qui  aonne  jieu  ^u  gf ||nd  nooibra 
f  cavernes  qt^e  fôn  pU^rvf  jpja  wrcpiirARt  l'âe 


456  NOTtCB   GiOLOGIQCfi 

Naalsôe.  Les  flots  se  précipitent  en  mugissant  dans 
ces  cavernes  y  et  le  bruit  de  leur  choc  étant  réper- 
cuté le  long  des  parois  retentit  comme  un  coup 
de  tonnerre.  Llle  Naalsôe  est  celle  où  Ton  trouve 
la  plus  grande  abondance  de  minéraux  zéolitiques  : 
ils  forment  des  veines ,  des  nids  et  géodes  dans  la 
roche  de  trapp;  la  plupart  des  fentes  et  cavités  en 
sont  tapissées;  mais  c  est  surtout  à  la  ligne  de  sé- 
paration du  trapp  et  du  tuf  qu'ils  paraissent  s*être 
concentrés. 

Ile  Sandoe* 

Le  nom  que  porte  File  Sandôe  (ile  de  sable) , 
m*avait  fait  concevoir  Tespérance  dy  trouver 
quelque  fait  géologique  que  je  n*aurais  pas  observé 
tiil leurs I  mais  mon  attente  a  été  déçue,  et,  con- 
trairement à  son  nom ,  cette  île  ne  contient  pas  de 
sable  ni  aucune  trace  de  dépôt  arénacé. 
•  L'excursion  que  j'y  ai  faite  n'a  servi  qu'à  me  pro- 
curer la  vue  d'un  jet  d'eau  naturel  et  intermittent  : 
un  peu  au  nord-ouest  du  village  Hvaloas,  au  pied 
d'unéfalaiseoùlamer  brise  contre  des  récifs^on  voit 
jaillir  une  petite  colonne  liquide  du  milieu  des 
eaux.  Je  me  suis  approché  en  canot  aussi  près  qA 
me  l'ont'permis  les  récifs  ;  et  en  observant  linter-* 
mittence  du  phénomène,  j'ai  reconnu  qu'il  avait 
lieu  au  moment  où  la  vague  vient  se  briser  sur  le 
rivage  :  ensuite  il  y  a  une  interruption  de  quel- 

ÎUes  secondes  pendiant  que  le  flot  se  retire  par  suite 
e  son  mouvement  d'oscillation ,  et  au  retour  le 
tteuvement  ascensionneldu  jet  d'eau  recommence. 
On  peut  aisément  s'en  rendre  compte  en  conce- 
vant qné  lors  du  mouvement  de  flux  de  la  vague  ^ 
l'eaa  s'engoufire  dans  une  cavité  disposée  en  forme 
d^entDnnoir,  et  présentant  une  autre  issue,  placée 


SUR   LES   ILES    FERÔE.  4^7 

verticalement  :  si  ce  conduit  sinueux  présente  un 

Feu  d'obstacle  au  mouvement  du  liquide,  lorsque 
eau  s  y  précipite  avec  impétuosité,  il  doit  se  pro- 
duire un  choc  comme  dans  le  bélier  hydraulique^ 
et  alors  une  portion  de  cette  eau  est  projetée,  par 
Forifice  vertical,  et  forme  un  jet  assez  volumineux 
qui  s'élève  jusqu'à  i5  ou  i8  pieds  de  hauteur. 
Comme  tout  l'appareil  est  caché  au-dessous  du 
niveau  de  la  mer,  ce  phénomène  présente  au  pre-. 
mier  aspect  quelque  chose  de  mystérieux. 

Ile  Suderôe  (gisement  de  lignite). 

L'île  Suderôe,  que  je  n'ai  pu  visiter  à  cause  de 
son  éloignement  du  point  où  nous  étions  mouillés, 
est  remarquable  par  le  gisement  de  lignite  qui  s'y 
trouve.  Il  est  situé  dans  la  partie  septentrionale 
de  l'île,  près  de  Hvalbôe  :  il  y  a  deux  couches  de 
charbon  bitumineux  (pech-kohl)  séparées  par  une 
couche  d'arsile ,  et  cela  paraît  faire  suite  aux  as- 
sises de  la  formation  fràppéenne.  Le  charbon  est 
accompagné  d'argile  schisteuse  et  d'ai^ile  endur- 
cie :  on  y  trouve  du  fer  carbonate  en  rognons, 
avec  des  cristaux  de  quartz  et  de  fer  spathique,  et 
quelquefois  on  y  rencontre  des  restes  de  plantes 
en  forme  de  roseaux.  D'après  le  rapport  de 
M.  Hcnckell ,  les  couches  de  ce  lignite  s  étendent 
sur  une  longueur  de  la.ooo  pieds  et  une  largeur 
de  4«ooo.  Dans  l'île  de  Myggenâs,  il  y  a  un  gise- 
ment analogue ,  mais  moins  conaidérable. 

Résumé  général. 

Le  phénomène  de  la  coulée  de  roches  ignées 
s'est  produit  aux  îles  Férôe  sur  une  échelle  iça- 
mense  ;  mais  y  jusqu'à  présent ,  on  ne  peut  en.  dé- 
terminer d'une  manière  précise  l  époque  géologie 


458  NOTICE   GËOLOGIQtE 

(|ue,  car  il  n'y  a  point  ici  de  terrain  sëdimentaire 
d'un  Age  bien  connu  qui,  par  sa  liaison  avec  le 
trapp,  puisse  tious  éclairer  sur  l'époque  où  celiii-ci 
a  fait  éruption.  On  voit  que  de  grandes  masses  dé 
lave  trappéenne  se  sont  épanchées  sur  des  surfaces 
horizontales  et  unies  pendant  une  longue  période 
de  temps  et  à  diverses  époques  qui  ont  dû  étresé* 
]5arées  par  des  intervalles  de  temps  assez  longs 
pour  qu  il  ait  pu  se  former  entre  deux  coulées  con- 
sécutive^  des  dépôts  sédiibentaires  dont  l'épaisseur 
s'élève  à.one  vitigtaine  de  pieds^  Gstte  accumula* 
tion  successive  de  laves  entremêlées  de  tuf  s'est 
piroduite  sur  une  épaisseur  telle  que  la  partie  au* 
jourd'hui  viàible  au-dessus  de  la  mer  s'élève  jus- 
qu'à plus  de  3.000  pieds;  et  comme  les  assises 
restent  à  peu  près  horizontales  sur  toute  cette 
hauteur,  leub  inclinaison  étant  au  plus  de  4  ^ 
5  degrés,  il  faut  en  conclure  que  les  différents 
bancs  de  matière  liquide,  en  se  superposant,  ont 
dû  atteindre  uûe  épaisseur  probablement  bien 
supérieure  h  S.ooo  pieds,  car  cette  élévation  re- 
présente seulement  les  inégalités  ou  les  différences 
dé  niveau  qui,  depuis  l'épanchement  de  ces  roches, 
ont  été  produites  à  leur  surface;  soit  k  l'occasion 
d'un  soulèvement,  soit  par  suite  de  fentes  ou  frac- 
tures agrandies  par  la  dégradation  incessante  que 
causent  les  eaux  de  la  mer. 

< 

Origine  dès  (les  Firée  et  manière  dohi  elles 
sont  arrivées  à  leur  Jorme  actuelle. 

Je  suis  naturellement  amené  à  discuter  la  ma- 
nière dont  ces  lies  ont  dû  se  former  :  à  voir  de  loin 
la  forme  conique  oU  pyramidale  dé  quelques-unes 
Jentre  elles,  bû  pourrait  être  tenté  d attribuer 
Téor   drlginë  I   des  értjptlbklir  dikiticteS;  niais 


SUR    LES   ILES    FÉROE.  4^9 

quand  on  examine  la  régularité  avec  laquelle  se 
succèdent  les  assises  à  peu  près  horizontales  de 
roche  trappéenne,  et  quand  on  observe  que  plu- 
sieurs de  ces  iles  sont  séparées  par  des  canaux 
très-étroits,  et  qu'il  y  a  corresponaance  des  assises 
sur  les  deux  parois  de  ces  canaux ,  on  reconnaît 
alors  que  ces  îles  ont  dû  former  primitivement  ua 
tout,  qui  s^est  ensuite  divisé  en  plusieurs  masses^ 
et  que  quelques-unes  de  ces  masses  ont  dû  être 
détruites  postérieurement.  Cette  manière  de  voir 
est  la  seule  qui  permette  de  concevoir  les  faits  ; 
aussi  vient-elle  naturellement  à  l'esprit  de  tou$ 
les  géologues  qui  visitent  les  Féroe  :-elie  a  été 
émise  d'abord  par  M.  Mackensic^^  et  M,  Forch* 
hammer  l'a  reproduite  plus  tard.  Voici  de  quelle 
manière  le  phénomène  me  paraît  s'être  passé  :  les 
coulées  de  lave  trappéenne  se  sont  probablement 
épanchées,  ainsi  que  l'indiquent  les  lits  de  tuf, 
au-dessous  des  eaux  de  la  nier  et  sur  un  fond  que 
l'accumulation  de  détritus  avait  dû  rendre  k  peu 
près  horizontal.  Alors  les  coulées  successives  se  se- 
ront superposées  régulièrement  en  restant  hori- 
zontales, et  plus  tard  une  action  souterraine  aura 
déterminé  l'élévation  d'une  partie  de  la  masse  au-- 
dessus du  niveau  de  la  mer;  ce  relèvement  est 
indiqué  par  la  pente  régulière  des  assises  de  trapp; 
comme  elles  partagent  toutes  la  même  iilelinaisoni 
depuis  le  sommet  jusqu'au  bas  des  montagnes,  il 
faut  en  conclure  que  c'est  le  résultat  d'une  action 
qui  les  a  infléchies  postérieurement.  L'inclinaison 
que  prirent  alors  les  assises  de  trapp  n'est  pas  la 
même  dans  toutes  les  îUs:  dans  celles  du  N.E. , 
la  pente  générale  est  vers  le  S.;  dans  le  N.  de  Stro- 
môe'et  Osterôe,  ainsi  qu'à  Naalsôe,  elle  est  au 
S.S.E.;  dans  la  partie  moyenne  de  Osterôe,  elle 


3 


l 


460  NOTICE   GÉOLOGIQUE,    ETC. 

est  à  rE.N.E. ,  et  dans  la  partie  méridionale  de 
Stromôe,  elle  est  à  TE.S.E.  ;  à  Myggénas,  la  pente 
est  vers  TE,  En  jetant  les  yeux  sur  une  carte  géo- 
graphique des  Férôe,  et  y  marquant  les  inclinai- 
sons respectives  des  difiérents  points,  on  voit 
u  il  y  a  eu  un  affaissement  au  centre ,  entre  les 
es  Stromôe  et  Suderôe ,  et  que  la  partie  méridio- 
nale de  la  masse  s*est  infléchie  vers  le  N.E.,  tandis 
que  l'autre  s'est  inclinée  vers  le  S. 

Alors  s'est  produite  la  division  de  la  masse 
trïippéenne  en  plusieurs  parties  ;  et  dès  cette  épo- 
ue,  le  retrait  occasionné  par  le  refroidissement 
u  trapp  avait  dû  déterminer  de  larges  fentes  dont 
quelques-unes  furent  remplies  de  nouveau  par  la 
même  roche.  Mais  la  séparation ,  une  fois  opérée , 
a  dû  toujours  aller  en  croissant;  car  les  flots  delà 
mer  s'engouffrant  dans  tous  les  vides ,  et  sapant 
la  base  aune  roche  privée  de  cohérence  par  sa 
tendance  à  la  division  prismatique,  la  démolition 
a  dû  s'étendre  rapidement  et  réduire  cette  vaste 
formation  à  un  grand  nombre  de  petites  îles  et  de 
rochers  isolés  au  milieu  de  la  mer. 

En  terminant  ces  observations,  je  ferai  remar- 
quer que  les  Férôe  sont  situées  sous  cette  zone 
méridienne  qui  renferme  un  grand  nombre  d'îles 
d*une  origine  volcanique  ancienne,  l'Islande,  les 
Hébrides,  l'Irlande,  madère,  les  Canaries,  lesiles 
du  Qip-Vert  et  Sainte-Hélène  :  dans  plusieurs 
de  ces  contrées,  l'activité  volcanique  n'est  point 
encore  entièrement  éteinte. 


NOTICE 

Sur  le  pnddlage  de  la  fonte  pratiqué  à  Mont 
blainville  {Meuse)  à  taide  des  gaz  combus 
tibles  dun  fou daffinerie {\)'^ 

Par  M.  SAUVAGE ,  ingénieur  d«  minet. 


La  chaleur  perdue  des  feux  d'affinerie  est  ap- 
pliquée avec  succès ,  dans  un  grand  nombre  d'u- 
sines y  aux  diverses  opérations  métallurgiques  qui 
n  exigent  pas  le  développement  d'une  très-haute 
température. 

A  l'époque  où  M.  Ëbelmen  se  livrait  aux  im-- 
portantes  recherches  qu'il  a  publiées  sur  la  com- 
position des  gaz  qui  se  dégagent  de  ces  foyers ^  des 
essais  infructueux  avaient  déjà  été  tentés  pour 
opérer  le  puddlage  à  l'aide  de  ces  gaz.  Mais,  ainsi 
que  le  fait  remarquer  M.  Ebelmen  «  on  n'avait  pas 
encore  employé  pour  brûler  les  gaz  du  feu  de 
forge,  un  courant  d'air  chaud  projeté  à  la  fois  par 
plusieurs  orifices,  comme  cela  se  pratique  mam- 
tenant  pour  la  combustion  des  gaz  des  hauts-four* 
neaux.» 

Ce  nouvel  usage  des  chaleurs  perdues  a  été, 
dans  ces  derniers  temps,  à  l'usine  de  Montblain- 
ville,  l'objet  de  nombreuses  expériences,  et  le 

Îmddlage  s'y  pratique  d'une  nianière  assez  régu- 
ière  et  assez  avantageuse  pour  que  nous  croyions 
utile  d'en  faire  connaître  les  résultats.Le  feu  a affi- 
nerie,  il  est  vrai,  n*est  point  alimepté  par  du 
charbon  pur,  mais  par  un  mélange  de  charbon  et 


.^^•i 


(1)  Ce  procédé  est  breveté. 


464         PUDDLAGE    DE   LA   FONTE   ATI    HOTEM 

rature  suffisante  pour  cette  phase  de  Topération,  et 
au  four  à  puddler  une  flamme  plus  abondante  et 
plus  longue  que  ne  le  ferait  le  charbon.  Aussitôt 
que  la  loupe  est  sortie  du  feu  d'aflinerie  pour  être 
cinglée ,  l'ouvrier  remplit  le  foyer  avec  environ 
o^fOn  de  charbon  de  forêt,  recouvert  d'un  peu  de 
bois  aesséché ,  puis  il  met  une  nouvelle  charge  de 
fonte.  L'emploi  du  charbon  est  indispensable  dans 
cette  période  du  travail ,  afin  de  pouvoir  chauffer 
au  blanc  soudant  la  loupe  qui  sera  rapportée  au 
feu  après  le  ânglage. 

Cette  loupe  est  chauffée  et  étirée  au  marteau 
comme  à  l'ordinaire. 

L'affinage  et  l'étirage  d'une  loupe  durent  d'une 
heure  et  demie  à  deux  heures. 

Puddlage.  Le  four  à  puddler  traite  les  mêmes 
fontesquelefeu  daffinerie.  Pendant  les  premières 
heures  de  marche  de  celui-ci,  le  four  à  puddler 
s'échauffe  graduellement;  le  puddleur  prépare  Ja 
sole  et  fait  rougir  dans  le  four  G  une  charge  de 
170  à  200  kilogrammes  de  fonte.  Dès  qu'il  juge 
que  le  four  est  assez  chaud  et  que  la  sole  est  prête, 
ce  qui  a  lieu  après  quatre  ou  cinq  heures,  il  marge 
dans  le  four  £  la  fonft  déjà  rouge  et  met  une  nou- 
velle charge  dans  le  four  G.  Le  travail  est  ensuite 
conduit  comme  dans  les  fours  ordinaires.  La  durée 
d'une  opération  est  à  peu  près  la  même  qu'au  feu 
d'affioerie.Le  four  marche  quinze  jours  sans  répa- 
ration. Quant  à  la  qualité  du  fer,  elle  paraît  bien 
supérieure  à  celle  que  donnaient  les  fours  à  la 
houille  dans  les  mêmes  circonstances,  et  serait 
plutôt  comparable  à  celle  des  fers  au  bois. 

Dessiccation  du  bois.  Le  ventilateur  I  reçoit 
le  mouvement  de  la  roue  des  soufflets  au  moyen 
d'une  corde  et  de  poulie»  de  renvoi.  U  aspire  par  le 


DBS   GAZ    D*UIf    FEU    D^AFFINERIE.  4^5 

conduit  K  une  partie  des  résidus  de  la  combustion 
qu'il  chasse  dans  un  canal  en  maçonnerie  de  6  à 
7  mètres  de  longueur,  de  o^'.So  de  section  carrée, 
et  pratiqué  en  contre-bas  du  sol.  Ce  canal  est  re- 
couvert de  plaques  en  fonte  de  o°'94^  de  largeur  ^ 
élevées  de  0*^,01  au-dessus  des  parois  verticales  de 
manière  à  forcer  le  gaz  chaud  à  s'échapper  par  les 
côtés  et  horizontalement. 

La  meule  de  bois  à  dessécher  est  dressée  sur  une 
base  elliptique  dont  le  canal  O  est  le  grand  axe; 
elle  est  recouverte  de  terre  et  de  fraisil  ;  le  bois  est 
disposé  de  manière  à  ne  pas  toucher  les  plaques  de 
fonte.  La  meule  est  d'environ  4o  stères  et  la  vitesse 
du  ventilateur ,  combiné  avec  l'action  d'un  petit 
registre  S  est  réglée  de  manière  k  maintenir  dans 
la  meule  une  température  de  près  de  aoo''.  Après 
trois  ou  quatre  jours  le  bois  est  seC;  il  a  perdu 
25  p.  0/0  de  son  poids  et  10  p.  0/0  de  son  volume. 
La  couleur  est  légèrement  brunie.  Il  est  en  tout 
comparable  au  produit  qu'on  obtient  par  le  pro- 
cédé Echement  que  nous  avons  décrit  {Annales  j 
3®  série,  t.  XVIII,  p.  677)  et  auquel  il  ressemble. 

Deux  meules  et  deux  ventilateurs  sufiisent  au 
roulement  du  feu  d'a£Bnerie,  sans  nuire  à  la  mar- 
che du  four. 

Consommations  et  produits.  —  Comparaisons. 

* 

Du  i^'septeoibre  i843au3i  mars  18441^^^^ 
d'affiuerie,  fonctionnant  à  l'ancienne  méthode ,  a 
consomn)é>  167.810  kilogrammes  de  fonte  et 
1060  mètres  cubes  de  charbon  dont  un  septième 
est  pour  le  décliet  en  halles  (ce  déchet  est  réel  et 
constaté  par  le  roulenient  de  plusieurs  années);  il 
a  produit  119.737  kilogrammes  de  socs  de  char* 
rues,  soit,  par  mois,  14*967  kilogrammes. 


4^8  I>t}DDLACE    DE    LA   FONTE   AU    MOYEN 

plus  haut,  un  déchet  de  halle  qui  équivaut  à  un 
septième,  en  sorte  que  la  dépense  effective  dans 

le  feu  d'affinerie  est 1770  kil. 

moins  1/7 253 

ou i5i7 

et  en  bois  -—— -  ou 2o"-,a2 

75 

Par  la  marche  actuelle  la  consommation  est  : 
i""  i'"^,90  de  charbon  pesant  38o  kil. 

correspondant  à 5*^,07 

et  2*1 1 3"**^,67  de  bois  sec  provenant  de  1 5    ,20 

Total.  ...  20    ,27 

Pour  obtenir  la  dépense  effective  du  feu  d'affi- 
nerie,  il  faut  retrancher  un  septième  du  poids 

total  du  charbon  employé ,  c'est—-  ou  54  kilogr. 

correspondant  à  o*'*,72.  La  consommation  totale 
est  donc  19*^,55  au  lieu  de  20*^,22.  La  substitu- 
tion du  bois  sec  au  charbon  de  forêt  parait  donc 
en  réalité  apporter  peu  d'économie  (<>•*•, 67)  à  la 
consommation  du  combustible.  Cependant  cette 
économie  est  Véellement  plus  forte  qu'elle  ne 
semble  résulter  des  calculs  précédents.  En  effet , 
bien  que  la  flamme  du  feu  d'affinerie  suffise  près- 

Sue  constamment  pour  élever  et  maintenir  à  un 
egré  convenable  la  température  du  four  k  pud* 
dler,  il  est  certain  que  pendant  la  période  d  at^a- 
lage  qui  précède  la  sortie  de  la  loupe ,  le  feu  d'af- 
finerie serait  à  peu  près  dégarni  de  combustible , 
si  l'on  n'avait  à  s'occuper  que  de  lui  ;  celui  qu'on 
ajoute  alors  pour  que  le  four  à  pîiddler  ne  se  re- 
froidisse pas ,  doit  donc  être  compté  en  dépense  à 

ce  dernier. 


DES  G4Z    D  UN   FEU    DAFPINERIE.  .  4^9 

n  est  fort  difficile  d'en  fixer  d'une  manière  pré- 
cise la  quantité  relative.  MM.Bellevue  et  Lorcet, 
qui  ont  mis  la  plus  grande  obligeance  à  me  four- 
nir tous  ces  renseignements,  sur  Tezactitude  des- 
quels on  peut  comptçr, l'estiment  au  septième  de 
la  dépense  totale  ou  2*'-,79.  Ce  volume  ajouté  à 
o''",67  représenterait  Téconomie  totale  en  com-* 
hustible. 

Pour  apprécier  le  rappoit  de  la  quantité  de 
chaleur  perdue  avec  celle  qui  est  utilisée  dans  le 
foyer  d'affinerie,  on  considérera  que  celui-ci  pro- 
duisant moyennement  43  kil.  de  fer  en  1^75, 
consomme  pendant  ce  temps  0^^,84  et  pendant 
une  heure  o'^-,4^  de  bois,  susceptibles  de  dévelop- 
per environ  3.666  calories  par  kil.  Le  nombre 
total  d'unités  calorifiques  est  donc  3.6oo  X  4^ 
multiplié  par  le  poids  du  stère  de  bois  sec  ^  280  kil. 
ou  483.840.  Daçs  la  même  période,  i^75,  le 
ibur-à  puddler  produit  environ  i5o  kil.  de  fer  qui, 
par  le  traitement  ordinaire,  eussent  exigé  l'em- 
ploi de  97^,5o  de  houille  ;  c'est ,  par  heure,  55*^,70. 
Or,  un  kilogramme  de  houille  pouvant  développer 
7.500  calories, oes55'',7odonneraient4i  7.700  uni- 
tés de  chaleur  ou  les  85  centièmes  de  la  valeur 
calorifique  du  combustible  employé.  Cette  com- 
paraison n  est  pas  d'ailleurs  parfaitement  exacte, 
car  la  chaleur  perdue  qui  s'échappe  d'un  four  à  la 
houille  brûlant  par  heure  55\oo  est  incompara- 
blenient  plus  grande  que  celle  que  possèdent  les 
gaz  combustibles  du  four  de  Montbiainvillc  à  leur 
sortie  de  l'appareil,  bien  que  ceux-ci  soient  encore 
susceptibles  d'échauffer  l'air  et  de  carboniser  le 
bois  nécessaire  au  roulement  du  feu  d'affinerie. 

Si  l'on  considère  maintenant  la  question  finan- 
cière qui ,  en  définitive ,  est  pour  une  usine  la  plus 
Tome  FI,  1844.  3i 


47^        PUDDLAGl  M  LA  FOltTB  AU  ftOTBlT 

importMitei  on  yoît  que  la  eonsommatxm  de  com- 
bustible étant  autrefois  de  8^,85  de  charbon  à 

13^,12  f  un ii6^,if 

elle  est  anjwipd'hiii  de  i^^^go 

deebarbonk  i3',i2.  .  .  .    !i5',84 
et  de  1 3^7  de  bois  desséché 

^6^,40 87,48 

Totil.  •  .  •  ii3,32(i)ii3^2 

Économie  apparente *       ^>79 

Dans  l'hypothèse  où  le  septième  de  Ja  dépense 
(1  i3^,3a),ou  i6',oo,  serait  dévolu  au  four  à  jpud- 
dler,  il  n'y  aurait  plus  au  compte  du  feu  d'amne- 
rie  que  97^22,  et  une  économie  de  t8'^79  par 

(I)  Priœ  4u  charhaH  defàrU. 

Od  a  carbonisé  en  forêt  : 

13  8tère8deboi$à3fr.  50  a 45^50 

Les fraisde carbonisatioa s'élèventà.  •      3,00 
Le  transport  à ^ .  •      4,00 

Total 5â,&0 

Le  produit  obtenu  a  été  4n^|00  de  charbon,*  c'est  donc 
par  n^tre  cube  13  fr.  12  e. 

Pria?  du  hais  desséché. 
Où  a  desséché  : 

fr. 

9  stèresà  3 fr  50 c 7,00 

Dessiccation  à  rnsiae  à  50  centimes.  •  1 ,80 

Transporta  1  fr.  S5c â,50 

Sciage  à  50  centimes 1,00 

Total 11,50 


Or  a  obtenu  i«,80  de  bois  sec ,  le  mètre  cnbe  retient 
diMieà6fr.40e. 


\ 


DE^r  GAZ   VvVf  #SU    D^ KF^itiÉklÈ.  ^7^ 

looo  kil.  de  ^fer  deti^it  6tre  attribuée  à  )a  substi-. 
tution  du  bois  dessécbé  au  charbon  de  forêt. 

Comme  le  four  à  puddler  produit  à  peu  prèn, 
3  i/a  de  fer  pendant  que  le  feu  d'affinerie^eo  pro- 
duit I  y  cette  dépense  de  1 6',oo  u'afTecterait  que 
dé  4^fS5  les  loookil.  de  fer  puddlé. 

Les  fours  k  puddler  de  MoDiblaînville  ^  qû  dé* 
pui»  un  certain  temps  sont  en  ehôttiaiw  pilr  suite 
du  prix  trop  élevé  du  combustible ,  ae  «éMUsaîeni 

Eas  moins  de  65o  kif.  de  bouille  de  Liège  de 
onne  qualité  par  lOoo  kil.  demassiaux,  La  houille 
belge  coûtant  aujourd'hui  4o  fr.  la  tonne  rendue 
à  MontblainviUe  »  les  65o  kil.  reviendraient  à 
26', 00.  L'économie  nette  est  donc  2i'»4^« 

En  résumé  lea  résultats  écon<Hniques  sont  : 

nene  1 8 ,79  par 

1000  kil.  etpar  mois  sur  i4.75okil.     a'j'j^^iS 
2^  Pour  lé  four  à  puddler  ai^4^  P^^ 

1000  kil.  etpar  mois  sur  45.200  kil.  11 15 ,40 

Économie  mensuelle 1 39a  ,55 

Dépenses  pour  construction  et  établissement 

des  appareils. 

Le  four  à  puddler  de  Montblainville  ne  diflire 
d'un  four  ordinaire  que  par  la  substitution  d'un 
feu  d*affinerie  à  la  'grille ,  par  la  suppression  de  la 
grande  cheminée  d  appel  et  par  l'adjonction  d'un 
appareil  à  air  chaud. 

La  construction  de  cet  appareil  peut  être  éva- 
luée à  4  ou  5oo  fr.;  les  deux  ventilateurs  et  les 
plaques  des  deux  meules  peuvent  coûter  à  peu 
près  autant;  c'est  une  dépense  totale ,  dans  les 
conditions  ordinaires ,  de  800  à  1000  fr. ,  dépense 


Ana  PtDDtACE   tB    LA   PONTB.  ETC. 

compensée  en  partie  par  la  suppression  de  la  che- 
minée d*appet. 

Une  usine  qui  disposerait  de  trois  feux  d'affi- 
nerie  et  d'un  laminoir  pourrait  avoir  un  système 
complet  «de  puddlage  et  d'étirage;  Tun  des  feux 
servirait  è  alimenter  un  four  ii  réchauffer  le  fer 

aui  proviendrait  desdeux  autres  feux.  L'expérience 
n  Téchaufiagé  a  été  faite  avec  succès  à  Mont- 
blainville  par  la  conversion  momentanée  du  four 
k  puddier  en  four  h  souder. 


473 


De  quelques  minéraux. 

P«r  M.  AcuLUB  D£LESSE ,  aipiraDt-lBfWMr  das  mioef. 


Dysodil. 

M.  Gordier  a  donné  *lé  nona  de  dysodil  à  une 
substance  se  jprésentant  en  feuillets  minces  et  élas- 
tiques, dont  la  couleur  peut- varier  du  noir  au 
içris  verdàtre  -et  au  jaune  sale.  Elle  a  d'abord  été 
trouvée  en  Sicile,  mais  depuis  on  Ta  rencontrée 
dans  plusieurs  localités  qui  appartiennent  a  la 
formation  des  lignites,  en  particulier  dans  le 
Westerwald,  pr&deRolt,  et  de  Siegberg;,  au 
nord  des  Sept -Montagnes,  à  Sdnt-Amand  en 
Auvergne  et  enfin  à  Glimbach ,  aux  envirotts  de 
Giessen. 

M.  Ehrenberg,  qui  a  étudié  soûs  le  microscope 
plusieurs  variétés  de  dysodil  >  a  reconnu  qu'il  est 
formé  en  grande  partie  de  carapaces  siliceuses 
d'infusoires  appartenant  ordinairement  à  la  classe 
(les  Navicularis  et  de  débris  végétaux  qui  Pto-^ 
viennent  principalement  d*arbres  résineux  :  n  le 
regarde ,  du  reste ,  comme  un  cas  particulier  du 
schiste  à  polir  de  Bilin  et  de  Cassel ,  duquel  il 
différerait  seulement  en  ce  qu'il  contiendrait  une 
quantité  |Jas  ou  moins  grande  de  ces  débris  vé- 
gétaux. 

Cette  substance  n'ayant-  paa  encore  été  analy- 
sée, j'ai  pensé  qu'il  y  aurait  quelque  intérêt  à 
l'examiner  :  j*ai  opéié  sur  un  échantillon  de  dy- 


47^.  iKALTSS 

sodil  de  Glimbach  provenant  d'amas  assez  consi- 
rables  se  trouvant  dans  largile  plastique  de  la 
formation  des  ligoites.  La  structure  papyracée  j 
est  aussi  dévèlojppée  que  possible  »  «t  il  se  laisse 
diviser  en  feuillets  très-mmces  d'une  grande  élas- 
tieitë;  sa  conteur  est  noire  brunâtre;  îl  brûle  avec 
une  flamme  légère  en  répandant  une  odeur  très- 
désagréable. 

Chauffé  dans  le  tube,  i}  donne  de  Feau  et  un 
liquide  jaune  bitumineux. 

Au'dbalmmeau^  il  se  fendille  suivant  des  feuil- 
lets très-mioces ,  et  an  pieut  brûler  toute  la  «aa- 
tîère  bitumineuse;  en  cnaufi^nt  fortement  il  faoA 
et  (donne  une  scorie  brun  rougeàtre,  qui  est  hui- 
leuse ,  très-^légère ,  et  qui  raye  le  verre  avec  iaci«- 
lité.  Cette  scorie  ne  se  laisse  décomposer  ni  par 
Tacide  chlorhydrique ,  ni  par  Tacide  snlfuriqué  ; 
msiis quand  on  la  fait.bouillir  avec  delà  potasse 
.«fia^stiflpie,  elle  est  attaquée  et  delà  aîliee  est  dis- 
oouAe  :  ces  propriétés  montrant  donc  qu  elle  est 
très-riche  en  silice.  Du  reste,  avec  )e  borax  et  le 
^sel  de  phosphore  cm  a  des  verres  ^ui,  loraqu'ik 
sont  chauds,  préseptent  la  coloration  due  au  fer 
et  indiquant  uue  fidrte  pfoportion  de  silice. 

▲^ec  les  acides»  le  dysodil  ne  produit  pasd'effer- 
iVeiceMe;  quand  on  le  laisse  digérer  avec  ^rfaraeîde 
chlorhydrique ,  il  se  foraia  de  petits  cristaux  d'un 
aal  organique  dont  la  base  a  ^été  fonrnie  par  4a 
matoène  bitunainei^e  du  dysodil.  On  reamnatt 
^u'il  contient  de  Fazole  par  le  procédé  ordÎAaiee. 

Eo  wivaot  la  marche  employée  peur  l'essai  des 
combustibles,  j'ai  trouvé  qu'on  avait  pour  Je  dy?- 
-okgNU  la  03aBfûsîliQn  ^«ante  : 


DB   QUEU^OS   MINÉRAUX.  4^$ 

Sape(iiNrf|èreBMtniiiBeiife8yol*aiet 0,44»| 

Carbone .• 0,055 

Peroxyde  de  fer 0,110 

[Silice  soloMedan^la  potasse.  .    0,174l 
Rérido.  {ArgileinattequaMeparlesad-  }  0,4U 

ées  (silicate  d'itamiae  et  à€  ^ 

di^iix,  traces  de fo).  .  .  .    0,170. 

1,000 

On  voit  que  par  la  proportion  d'eau  et  de  ma- 
tières yolatiles  qu'il  contient,  le  dysodil  se  rap- 
proche des  lisnitea,  mais  il  renferme  énormément 
plus  de  cendres  et  beaucoup  moins  de  carbone 
fixe;  car  il  résulte  des  analyses  de  M.  Berthier  que 
pour  les  lignites  la  proportion  de  cendres  varie  de 
6  il  i8  p.  o/o,  et  oelle  du  carbone  de  a4  ^  3^* 

Quoiqu'il  renferme  peu  de  matières  ccMnbusti- 
bles  y  le  djsodil  est  cependant  employé  oomme 
la  tmirbe,  même  en  Sicile  où  la  quantité  de  car- 
bone fixe  est  probaUetnent  encore  mc^ndre  qua 
pour  réchandltoii  qui  précède4  Du  reate,  ce  n'estpas 
une  madère  dont  la  composition  soit  constante , 
car  à  Glimbadi  même  on  trouve  toutes  les  varié- 
tés, depuis  une  sorte  d'argile  sditsteuse  jusqu'à» 
dysodil  papyracé  et  élastique  que  j'ai  examiné  ;  on 
voit  seulement  que  l'analyse  cfaimicpjc  s'aocorde 
bien  avec  les  observations  microeooptques  de 
M.  Ehrenberg,  et  que  de  la  silice  libre  a  été  pH^ 
duile  par  les  inf  asoires  dans  les  terrains  tertiaires. 

Ou'sait  que  la  préseqce  de  la  silice  libre  daas 
les  divers  terrains  a  souvent  embarrassé  les  géo- 
logues^  si  dans  certains  cas  elle  parait  avoir  été 
produite  par  des  débris  d'infusoires  on  des  spieules 
de  spongiaires,  dans  d'autres,  an  contraire,  elle  a 

^t^    ■'J-^— -«^■^■^-**  «MU»   nfM  AQ.US   ^ti'H    Ij*  #^>»*»»^»*#  .AU.  .^UflOAH 

btiâon;  œ  pkénéaaèiia  ia  piodu^t  aaoove  de  nos 


476  ANALYSE 

jours,  et  on  doit  lui  attribuer  la  silicification  des 
bois.  L'analyse  chimique  ne  saurait  toutefois 
éclairer  à  cet  égard ,  et  m  n'y  a  que  le  microscope 

3ui  puisse  décider  la  question  ;  aussi  il  serait  à 
ésirer  que  qu'on  étudiât  sous  le  microscope  les 
divers  étages  de  la  formation  jurassique  et  crétacée 
des  Ardennes ,  dans  lesquels  M.  Sauvage  a  démon- 
tré depuis  longtemps  la  présence  d'une  grande 
auautité  de  silice  libre  et  immédiatement  soluble 
ans  la  potasse  ;  cette  étude  permettrait  de  décider 
ni  cette  silice  a  une  origine  animale  ou  si  elle  a  été 

produite  par  voie  de  dissolution. 

« 
Àrragonite  de  Hermgruiid  en  Hongrie. 

L'arragonite  (i)  a  été  souvent  l'objet  des  re- 
cherches des  chimistes  qui  ont  cru  pendant  quel- 
que temps  pouvoir  attribuer  à  sa  composition 
chimique  la  propriété  qu*elle  a  de  cristalliser  en 

Erisme  rhomDoîaal  droit,  tandis  que  la  chaux car- 
onatée  cristallise  en  rhomboèdre.  Elle  a  d'abord 
été  analysée  parVauquelin,  Fourcroy ,  Proust,  Biot 
et  Thénard ,  qui  n'y  ont  trouvé  que  de  la  chaux 
et  de  l'acide  carbonique.  M.  Stromeyer  est  le  pre- 
mier qui  ait  annoncé  que  l'arragonite  contenait 
du  carbonate  de  strontiane,  et  il  pensa  qu'on  de- 
vait attribuer  à  ce  dernier  la  cause  de  la  différence 
de  la  cristallisation  de  l'arragonite  et  de  la  chaux 
carbonatée.  Cependant  les  expériences  de  M.  Stro- 
meyer furent  reprises  depuis  par  MM.  Buchotz  et 
Meisner,  qui  analysèrent  plusieurs  variétés  d'ar- 
ragonite  de  Neumark ,  de  Saalfeld ,  de  Minden , 
de  Bastennes  et  du  Limbourg,  sans  pouvoir  y 
trouver  de  la  strontiane.  Il  semblerait  donc  que 

•      m^^^^  ■     1^^»—^  I  ^^■^——1^—        Ml !■»     I       ■!■■        I  I 

(1)  Rammelêbergy  NandwM^rimck  der  Mincratogie. 


DE  QUELQ€E8  MINÉRAUX.  4?? 

la  présence  de  la  strontiane  était  accidentelle ,  et 
c^est  en  effet  ce  qui  a  été  démontré  depuis  par 
MM.  Gustave  Rose  et  Mitscherlich.  Ainsi  M.  Mit- 
scherlich  a  observé  que  Tarragonite*  pouvait  se 
transformer  en  chaux  carbonatée  rhomboédrique 
par  l'action  de  la  chaleur;  M.  Gustave  Rose  a  re- 
connu que  quand  on  précipite  à  froid  un  sel  de 
chaux  par  un  carbonate  alcalin ,  le  précipité  exa- 
miné sous  le  microscope  offre  de  petits  rhom- 
boèdres comme  la  chaux  carbonatée;  tandis  que 
la  même  opération  exécutée  k  la  chaleur  de  Feau 
bouillante  donne  de  petits  cristaux  prismatiques 
comme  ceux  de  rarragonite.  Il  résulte  donc  de  là 
que  l'arragonite  peut  être  du  carbonate  dé  chaux 

M.  Haidinger  ayant  envoyé  à  TEcole  des  mines 
un  très-bel  échantillon  d'arragonite  provenant  de 
Hernngrund',  en  Hongrie ,  j'ai  essayé  d'en  faire 
l'analyse.  Elle  se  présente  en  cristaux  d'une  trans- 
parence et  d'une  limpidité  parfaites  /  irrégulière- 
ment implantés  dur  une  masse  d'un  jaunede  sou- 
fre ,  et  qui  est  aussi  de  l'arragonite. 

Ces  cristaax  sont  formés  par  la  réunion  et  le 
groupement  du  prisme  rhomboidal  primitif  au- 
tour de  son  axe  vertical ,  et  contrairement  à  ce  qui 
a  lieu  ordinairement  dans  l'arragonite,  la  partie 
supérieure  de  ce  groupement  de  cristaux  est  ter- 
minée par  une  face  plane ,  qui  est  la  face  com- 
mune de  tous  les  prismes  rhomboidaux  ^réunis; 
cette  face  porte  seulement  quelques  stries,  qui  in- 
diqaent  très-bien  le  mode  de  groupement  des 
prismes  rhomboïdaux  primitifs,  et  qui  forment 
une  espèce  d'X,  dont  les  branches  sont  ordinai- 
rement irrrégulières;  le  groupement  est  de  quatre 
cristaux ,  mais  le  cristal  prend  des  formes  assez 


47^  àJHàSMÈM 

diflFéreiiles  tnitrant  le  dérelo^iemeat  qtfa  reça 
chacun  des  prismes  qui  le  composent. 

Chauffée ,  la  substance  présentait  bien  au  feu 
les  caractères  de  larragonite  ;  eHe  décrépitait ,  s^ 
gooOaît  et  tombait  en  poussière  ;  il  semble  qu'il  j 
ait  dans  ce  fait  quelque  chose  d  analogue  à  ce  qui 
se  passe  dans  les  larmes  batai^es.  Quand  on  vient 
les  oriser  en  un  point ,  elles  se  réduisent  en  pous- 
sière dans  la  main*,  parce  qu'on  détruit  un  état 
d'équilibre  forcé  entre  les  molécules  du  corps.  \cl 
de  même ,  quand  on  vient ,  par  la  manière  inégale 
dont  la  chaleur  se  propage  dans  les  cristaux ,  à 
rompre  Tékat  d'équilibre  qui  était  établi  entre  lès 
molécules  d'arragonite,  état  qui  paraît  être  forcé 
d'après  Texpérience  de  M.  Rose,  elle  perd  lonte 
cohésion ,  et  c'est  alors  qu'elle  décrépite. 

La  perte  au  feu  a  été  déterminée  en  opérant  sur 
I  gr.  ou  ^^3  de  matière.  Pour  cela  on  a  chauffiS 
jusqu'au  rouge  sombre,  de  ofiapière  à  ne  pas  dé* 
composer  le  carbonate  ;  puis  on  a  cbauflë  jusqu'au 
ro^uge  blanc ,  de  manière  à  décomposer  une  partie 
decarbonate;  ensuite  on  a  traité  à  plusieurs  reprises 
la  matière  par  le  carbonate  d'ammoniaque,  de 
manière  k  carbonater  la  chaux  amenée  à  Fétat 
caustique  :  on  a  obtenu  ainsi  lenombreo^ooiS. 

Ce  nombre  est  notablement  moindre  que  celui 
de  M.  Stromever,  qui  est  même  quelquefois  triple 
de  eelui-'là.  (Quoiqu'on  ait  pris  soin  de  dessécner 
la  suhstanee,  il  serait  même  possible  que  cette 
perte  provint  de  l'eau  hygrométrique;  comme  far- 
ragooite  de  Herangrund  est  très*limpide,  il  pa-* 
raitraiti  d'apcèscela,  que  la  limpidité,  d'un  cristal 
d'arragonite  est  d'autant  plus  grande  qu'il  ren- 
ferme peu  ou  point  d'eau  de  cristallisation* 

On  a  rockeraié  s'il  y  avait  de  la  atnlntiam  par 


DE   QUELQUBS  MINArAUZ.  ^79 

le  pfocédë  été  nitrates  et  de  Fakool  ;  on  n'en  a  pas 
trouvé;  il  n'y  a^as  non  plus  d'autre  base  que  la 
chaux  dans  ^s  cristaux  d'arragonlte ,  excepté  dans 
la  partie  jaune  du  souf/re  sur  laquelle  ils  sont  im- 
plantés qjL^  contient  o^ooi  7  de  mrj^ndte  de  fer. 

Plumboculcite  (i). 

Cette  pliimbocàlcite ,  qui  vient  de  Léadhills  en 
Ecosse  I  est  par&iteuient  cristallisée  en  rhom* 
boèdres;  die  est  d'un  blanc  légèrepuent  rose,  et 
elle  présente  bien  les  clivages  de  I9  chaux  carbo- 
natée,  mais  die  a  cependant  dans  sa  cassure  un 
état  qui  n'est  pas  ordinaire  à  -ce  dernier  minéral. 

Depuis  longtemps  M.  Jobnstona  4onnéla  00m* 
positicm  de  la  plumbocalcite;  cependant,  comme 
pour  l'échantillQn  qui  nous  occupe  en  ce  moment 
>es  cristaux  sont  isolés  et  parfaitement  formés,  et 
qu  il  ne  paraît  pas  qu'on  doive  craindre  de  mé- 
lange, j*ai  pensé  qu'il  y  avait  qudque  intérêt  à  re- 
prendre l'analyse. 

Chauffa  ut  un  fragaient  de  I9  substai^e  k  la 
l^mpe ,  (jie  {oanière  à  cKasser  les  matières  volatiles 
qu'elle  pourrait  contenir  s^ns  décomposer  les  car- 
Dondt^es,  on  n'a  obtenu  qu'une  perte  d»  «,ooo5. 

Le  n^inéral  décrépite,  m^ia  il  ne  se  brise  pas 
comqie  farragoni^e  ;  il  perd  sfi  transparence  et  de- 
vient d'un  gris  bliinchàtre. 


rhydrosuiftte  d'ammoniaque;  on  l'a  ensuite  dosé 
k  Véjtat  de  sulfate  qui  était  )çgèreinegt  oolpré  en 


^   ■    ."1    ■■  ■'■  ■        '1***1*    ■■■■i»ii— 


(I)  FoffgendorflPf  t<)mr25.-^M.  Berthier,  Essais  par  la 
•Mie^écha.  Pleoib. 


4^0  ANALYSE 

rouge  par  une  trace  de  fer.  La  composition  de  cette 
plumbocaloite  est  donc  :  i 

Perte  au  feu 0,0005 

Carbonate  de  plomb.  .      0,0234 
Carbonate  de  chaux.  .      0,9761 

L'examen  de  1  échantillon  analysé  ne  permet 
guère  de  supposer  que  le  carbonate  de  plomb  se 
trouve  mélangé  mécaivquemeat  b  la  substance , 
il  doit  entrer  à  Tétat  de  combinatisoi^  :  cesC  du 
reste  ce  qu  il  est  d'autant  plus  naturel  d'admettre, 
que  la  chaux  et  Toxyde  de  plomb  sont  isomor- 
phes; seulement  ici  la  quantité  d'oxyde  de  plomb 
qui  est  substituée  à  la  chaux  serait  assez  faible  et  le 
f/erj  environ  de  celle  qui  a  été  trouvée  par  Mt.  Jobn- 
ston.Du  reste,  depuis  la  découverte  de  M.  Johnston, 
les  minéralogistes  ont  eu  Foccasion  de  signaler 

Flusieurs  minéraux  dans  lesquels  la  chaux  et 
oxyde  de  plomb  se  remplacent  mutuellement. 
Ainsi,  M.  Bôttger  a  trouvé  dans  unearragonitede 
Silésie  o,o38  de  carbonate  de  plomb;  ce  qui  feit 
voir  que  non-seulement  les  carbonates  de  diaux 
et  de  iJomb'  sont  dimorphes,  mais  qu'il  en  est 
aussi  de  même  pour  leurs  combinaisons** 

Enfin ,  dans  les  Annales  des  mines  de  1 843 , 
i*"  livraison,  M.  Doméyko  a  fait  ooiinaitre  un  mo- 
lybdate  de  plomb  qu'il  a  trouvé  au  Chili,  et  dans 
lequel  uùe  notable  quantité  de  loxyde  de  plomb 
a  été  remplacée  par  ae  la  chaux. 

Phosphate  d alumine  hj^até  de  Êenion. 

9 

M.  Danhanser  a  trouvé  à  fiernon ,  prèâËpemay, 
une  substance  blanche  ressemblant  açsez  à  de 
l'alumine  desséchée  sur  un  filtre,  tapissant  une 
gangue  colorée  par  de  l'oxyde  de  fer  et  de  manga* 


DB   QUELQUES  MINÉRAUX.  4^1 

r 

vèse,  qui  paratt'apparteojr  à  la  formation  de  Far- 
gile  plâfitiqiue.  Plusieurs  colletions  de  Paris  en 
possèdent  des  échantillons  qui  sont  classés  h  Falu- 
mine;  cependant  celui  que  nous  avons  essayé  con- 
tient del acide phosphorique.  ' 

Dans  le  tube  fermé,  cette  substance  noircit  et 
donne  beaucoup  d'eau  ;  cette  eau  est  accompagnée 
de  matières  bitumineuses;  elle  est  acide,  rougitle 
papier  de  tournesol,  et  de  plus  elle  parait  corro- 
der légèrement  le  verre;  ce  qui- indiquerait  peut- 
être  ta  présence  d'un  peu  d'acide  fluorhjdrique. 

A  la  flamme  extérieure,  la  couleur  noire  pro- 
duite par,  du  carbone  provenant  d'une  matière 
organique  disparaît/  et  la  substance  redevient 
blanche.  Elle  est  infusible. 

Avec  le  sel  de  phosphore,  k  dissolution  se  fait 
facilement ,  et  Ton  a  une  perle  bien  transparente; 
avec  le  carbonate  d^  soude,  la  matière  se  gonfle, 
mais  il  ne  paraît  pas  y  avoir  dissolution  ;  avec  le 
nitrate  de  cobalt  on  a  une  belle  coloration  bleue. 

Non  calcinée,  la  substance  se  dissout  intégrale- 
ment,  et  avec  la  plus  grande,  facilité  dans  les 
acides.  Elle  se'^isàout  également  dans  la  potasse 
caustique*,  mais  cependant  avec  difficulté.  Après 
calcination,  elle  n'est  attaquée  qu'avec  beaucoup 
de  peine  par  les  acides. 

On  voit  que  la  -  substance  présente  toutes  les 

Fropriétés  de  Talnmine  pure,  et  elle  en  a  aussi 
aspect;  cependant  elle  contient  de  l'acide  phos- 
phorique, comme  je  m'en  suis  assuré  par  le  pro- 
cédé Yauquelin  et  Thénard.  De  pins,  elle  ren- 
ferme un  peu  de  chaux  qui  est  sans  doute  à  l'état 
de  carbonate,  car  dans  l'attaque  par  les  acides  on 
observe  un  dégagement  de  gaz ,  qui  toutefois  est 


N. 


48a  AHALTBB 

beaocoop  plus  JeDt  que  celai  qiù  .réiulte  de  Y 
lion  d'un  «cîde  sur  un  oarbooale.- 

Après  avi>ir  fait  sécherpendant plusieurs 
la  substance  sur  f  alambic  »  de  manière  k  m  un- 
barrasser  de  son  eau  hygroméin€|ue ,  la  p^te  a 
été  d  environ  1  o  p.  0/0 ,  et  j'ai  trouvé ,  en  opéiVDt 
sur  0^,5  desséchés  ^ 

Eau  et  malMre  ergankpM.  ...     M 

Pbospkale  d'alomiiie 96 

Garbenate  de  chaux  et  perte.  .       5 

100 

J'avais  à  ma  disposition  une  trop  petite  quan- 
tité de  matière  pour  doser  Facide  pbosphorique  « 
mais  on  voit  que  ce  minéral  doit  former  une  espèce 
distincte  de  la  wawellite  ».  qui  contient  de  20  à 
3o  p.  0/0  d*eau ,  tandis  que  le  phosphate  de  Ber- 
non  renferme  49  p*  ^/o  d'eau  et  d'une  matière  or- 
ganique. Du  reste ,  dans  les  Annales  de  Chimie 
et  de  Physique  i"  tome  XXI,  Vauquelin  a  déjà 
signalé  un  hydrophosphate  d'alumine  provenant 
de  nie  Bourbon ,  dont  la  composition  étant  diffé- 
rente de  celle  de  la  wawellite  ^  et  contenant  une 
substame  organique  qui  étafîl  de  l'ammoniaque. 

Hydrosilicate  de  magnésie  dune  composition 

noui^elle. 

Cette  substance ,  rangée  à  h  collection  de  l'Ecole 
des  mines  y  à  l'espèce  minérale  que  M.  Breithaupt 
a  établie  souS  le  nom  de  kéroiite ,  m'a  paru  pré- 
senter de  l'intérêt  et  demander  à  élre'  examinée. 
Elle  vietft  d'Allemagne  ^  Biais  la  localité  est  incon- 
nue ;  quoi  qu'il  en  soit  »  on  voit  qu'elle  se  trouTait 
dans  de  la  serpentine. 

£Ue  est  d'un  lAaao  jaunâtre ,  opaHne  et  l^ère* 


loênt  tyuMpftreiité  ;  elle  a  un  aspect  de  eire  dans 
sa  cassure,  et  est  grasse  au  toucher;  dans  cev« 
taines  parties  >  elle  ôfire  des  taches  cf  un  blanc  de 
lait  y  oui  ne  doivent  pas  avoir  la  même  composi*- 
tioD  imimique  que  le  reste. 
Sadensitéestde  2,335. 

Qiaufféer  légèrement  dans  on  tube  fermé ,  elle 
devient  nfûre  et  perd  de  Teau  ;  quand  on  la  chauffe 
plus  fortement ,  en  dirigeant  sur  le  tube  le  jet  du 
chalumeau,  elle  passe  au  blanc  mat,  maris  elle  a 
perdu  sa  transhicidité^  Cette  coloration  noire  ne 
me  paraît  pas  devoir  être  attribuée  à  du  bitume , 
ear  elle  disparaît  quand  on  chauffe  fortement  la 
anbataaee  dans  un  tube  fermé;  elle  est,  du  reste, 
une  propriété  des  bydrosilicates  alumineux  de 
magnéÂe,  car  elle  est  coffonune  à  la  kérolite.'h  la 
métaxite ,  à  la  saponite,  etc. 

Mise  dans  l'eau  après  caleination ,  la  substance 
laisse  dégager  un  très-grand  nombre  de  bulles  de 
gaz;  elle  est  dure  et  ne  se  laisse  que  difficilen^ent 
attaquer  par  les  acides ,  tendis  qu*avant  elle  était 
tayée  par  la  chaux  càrbonatée  et  facilement  atta^ 
quable. 

Elle  est  complètement  infusible. 

Avec  le  sel  def  phosphore ,  elle  donne  unsque^ 
lette  de  silice.  Four  faire  Tanalyse ,  j'ai  opéré  sur 
une  portion  bien  homogène,  et  cette  homogénéité 
même  m'a  été  démontrée,  à  posteriori,  par  la 
similitude  des  résultats  obtenus  en  opérant  sur 
deux  parties  de  la  matière  qui  n'avaient  pas  été 
mélangées  entre  elles. 

L'analyse  qualitative  a  montré  que  la  substance 
ne  contient  que  de  Feau,  de  la  silice,  def  la  magné- 
sie, un  peu  a'alumine  et  des  traces  de  fer ,  qUî  pa« 


484  ANAl.T8fi 

rait  être  k  Tétat  de  peroxyde ,  et  répandu  en  vei- 
nules dans  la  masse. 

En  pesant  la  substance,  après Tavoir  seulement 
chaufiée  au  rouge  sombre ,  de  manière  à  lui  faire 
prendre  la  couleur  noire,  j  ai  obtenu  une  perte  qui 
était  d'environ  lo  p.  o/o.  Les  dernières  parties  de 
Teau  sont  très  difficiles  à  chasser,  et  pour  être  plus 
sûr  que  la  substance  en  était  complètement  dé- 
barrassée, je  lai  chauffée  dans  un  fourneau  de  cal- 
cination. 

Trois  grammes  de  la  matière  ont  été  attaqués 
par  de  l'acide  cblorhydrique  concentré.  Dans  .deux 
expériences ,  la  silice  a  été  déterminée  comme  k 
l'ordinaire  et  redissoute  dans  la  potasse,  pour  s'as- 
surer de  sa  pureté.  Les  deux  opérations  ont 
donné  des  résultats  concordants  jusque  dans  les 
centièmes. 

Quoiqu'on  eût  pris  le  soin  de  mettre  du  chlor- 
hydrate d'ammoniaque  dans  la  •  dissolution ,  il 
s'est  précipité  de  la  magnésie  avec  l'alumine  et  le 
fer  quand  on  a  traité  la  liqueur  par  l'ammonîa- 

Sue  :  cet  inconvénient  parait  inévitable  quand 
le  est  riche  en  magnésie.  On  a  redissous  le  pré- 
cipité ,  et  versé  de  l'hydrosulfate  d'ammoniaque 
qui  a  précipité  seulement  l'alumine  et  le  fer; 
puis  on  a  repris  de  nouveau  par  l'acide  nitrique 
et  précipité  enfin  l'alumine  par  l'ammoniaque. 
Réunissant  les  eaux  mères  contenant  la  magnésie , 
on  l'a  précipitée  par  le  phosphate  de  soude  am- 
moniacal ;  puis  elle  a  été  dosée ,  en  supposant  que 
le  sel  contenait  36,67  p.  0/0  de  magnésie. 

L'alumine  et  la  magnésie  n'ont  été  détermi- 
nées que  par  upe  'seule  expérience,  Jai  trouvé 
ainsi  : 


DE  QtBLQUBS  MINÉRAUX.         4®5 

ChyfèM. 

Eau 0,164      0,146      13 

Silice 0,535      0,278      25 

Aloinine  cl  trace  d'oxyde  de  fer.      0,009 

Magnésie 0,286      0,110      10 


M^ 


0,994 

La  formule  qui  exprime  les  rapports  entre  les 
quantités  d'oxygène  pour  la  silice ,  Teau  et  la 
magnésie  est  :  Si'^  Mg'""  Aq'^  ;  mais  une  erreur 
d'une  unité  dans  ces  nombres  est  admissible ,  et 
dans  les  limites  de  Terreur  qui  résulte  de  lexpé- 
rience.  Si  Ton  suppose  donc  qu*ou  ait  trouvé  Si'^ 
au  lieu  de  Si'^,  on  pourrait  représenter  cet  hydro- 
silicate de  magnésie  par  la  formule  atomique  : 


••■         •  •  ••• 


8Si  lomg  i3Hs8(Simg-h8)+mg'H\ 
Ce  qui  donne  : 

Silice 8at.     4619,76       0,533 

Magnésie.  .  .     10         2583,50        0,309 
Eau 13  1462,24        0,168 

8665,50        1,000 

Résultats  qui  concordent  avec  ceux  de  Texpé- 
rience. 

Mais  on  resterait  encore  dans  les  limites  des 
erreurs  d'expérience  en  adoptant  la  formule  : 

(SÏ*mg5  +  6H)=3('Si  mg+H)+SÎmi"+3Hj; 
car  elle  donne  : 

Silice.  ...      4at.     0,541] 
Magnésie.  .      5         0,301  >  1,000 
Eau 6         0,158) 

Le  minéral  serait  donc  une  combinaison  d'é- 
cume de  mer  avec  une  hydrophite  magnésienne  ; 

Tome  r/,i844«  3a 


486  ANALYSE 

OU  bien  on  pourrait  encore  la  mettre  &ous  la 
forme  : 

«    •  •  •  • 

4mgSi  +  mgaq*, 

et  le  minéral  analysé  formerait  un  septième  terme 
dans  la  série  des  silicates  de  magnésie  combinés 
avec  de  l'hydrate  qui  a  été  proposée  par  M.  deKo- 
he\l  {Pofrgendorjf y  i844)- 

Quoi  qu'il  en  soit,  cette  substance  ne  peut  se 
rapporter  ni  à  l'écume  de  mer,  ni  à  la  kérolite; 
sa  densilé  est  comprise  entre  celle  de  ces  deux 
minéraux^  car  celle  de  la  kérolite  est  2,2  (  Pfciff 
Schweiger^  J.  LV,p.  242,  etBreithauptjip.  3o4), 
celle  de  l'écume  de  mer  varie  de  2,6  à  3,4 

Ses  propriétés  physiques  et  les  réactions  du 
chalumeau  sont  les  mêmes  ;  mais  les  résultats  de 
l'analyse  chimique  sont  très -différents,  surtout 
de  ceux  de  la  kérolite  (  Rammelsberg  Handvor^ 
terbuch,  p.  S^g). 

Du  reste ,  la  composition  chimique  de  la  ké- 
rolite, et  même  de  Fécume  de  mer,  ne  paraît 
ria  encore  établie  d'une  manière  bien  certaine 
Rammelsberg^  p.  4^^)>  ^^^  différences  que 
5 résentent  les  analyses  paraissent  surtout  provenir 
e  la  quantité  d'eau ,  ees  substances  étant  très- 
hygrométriques  :  on  pourrait  peut-être  lever 
toutes  les  djiftcultés,  en  les  desséchant  sous  la 
machine  pneumatique  au  moyen  d'acide  sulfu- 
rique;  mais,  comme  le  fait  remarquer  M.  de 
Kobell,  on  n'est  pas  certain  qu'une  partie  de 
l'eau  de  combinaison  ne  se  dégage  pas ,  car  on 
a  constaté  que  cela  a  lieu  pour  le  sulfate  de  cuivre 
qui  pettt  devenir  noir  de  cette  manière. 


DE   QUELQUES   MINERAUX.  4^ 

Métaxiie. 

La  métaxite  est  une  espèce  minérale  qui  a 
été  établie  par  M.  Breithaupt.  Elle  se  trouve  à 
lieichenstein  en  Silésie ,  dans  la  serpentine  qui 
contient  le  fer  arsenical  au  moyen  duquel  se  la-? 
brique  l'acide  arsénieux.  Elle  a  été  étudiée  etaaih 
Ijsée  par  M.  le  professeur  de  Kobell  ;  mais  coaune 
M.  Rammelsberg,  dans  son  Manuel  de  minera-* 
l(^ie  chimique  9  paraît  douter  des  résultats  qui 
ont  été  obtenus,  j'ai  essayé  une  analyse  noi^-. 
▼elle. 

La  métaxite  est  (Tun  vert  olive  ou  pistache; 
elle  se  présente  en  masses  fibreuses  plus  ou  moins 
épaisses  dans  la  serpentine ,  et  elle  oflfre ,  dans  le 
sens  de  ses  fibres,  un  éclat  nacré.  Chauffée  dana 
un  tube,  elle  noircit  et  donne  dif  Feau;  quand 
on  chaufie  plus  fort,  la  couleur  noire  disparait* 
D'après  M.  de  Kobell ,  quand  elle  est  en  esquilles 
très-minces,  on  peut  l'arrondir  sur  les  bords; 
cela  seul  suffit  donc  pour  distinguer  la  métaxite 
deTasbeste,  à  laquelle  elle  parait  ressembler  «u 
premier  abord;  du  reste,  elle  s'en  distingue  en- 
core plus  facilement  quand  on  la  traite  par  les 
acides ,  car  elle  est  attaquée  immédiatement  à 
froid  par  l'acide  muriatique  ou  par  l'acide  sulfu- 
rique;  la  silice  conserva  du  reste  la  forme  des 
fibres  et  leur  çclat  soyeux. 

L'analyse  qualitative  n'a  pas  donné  d'autres 
résultats  que  ceux  obtenus  déjà  par  M.  de  Kobell. 

Pour  fain«  l'analyse  quantitative ,  j'ai  d'abord 
calciné  5  gr.  qui  m'ont  donné  une  perte  de  o',6 1 3  ; 
par  conséquent  on  a  : 

Eaa    13,6  p.  0/0. 


488  AHALT8B 

Comme  I  après  ealcination,  la  substance  est 
beaucoup  plus  difficilement  attaquable  par  les 
acides  y  j'ai  attaqué  3  gr.  de  la  substance  non 
calcinée  par  de  l'acide  muriatique;  j'ai  évaporé  à 
sec  la  dissolution ,  et  dosé  la  silice  comme  à  l'or- 
dinaire ;  puis  j'ai  traité  la  liqueur  par  de  l'ammo- 
niaque ,  après  avoir  mis  du  sel  ammoniac  pour 
empêcher  autant  que  possible  la  précipitation  de 
la  magnésie  :  malgré  cette  précaution ,  j'ai  ob- 
tenu un  précipité  qui  évidemment  contenait  en- 
core de  la  magnésie.  En  conséquence ,  je  l'ai  traité 
comme  je  l'ai  indiqué  dans  l'analyse  qui  précède  ; 
seulement  ici»  comme  le  fer  entrait  en  quantité 
notable ,  je  l'ai  dosé  directement  après  avoir  en- 
levé l'alumine  par  la  potasse,  en  le  redissolvant 
dans  un  acide  et  en  le  précipitant  par  l'ammo- 
niaque. 

J*ai  obtenu  de  cette  manière  les  résultats  sui- 
vants : 

Oiygéoe. 

E&u 0,136  0,121 

aiice 0,421  0,219 

Alamine 0,004  0,002 

Protozyde  de  fer  correspondant 

à  0,24  peroxyde 0,020  0,004 

Magnésie  (par  diff.) 0,419  0,162 

1,000 

Ces  résultats  ne  difiirent  pas  beaucoup  de  ceux 
obtenus  par  M.  de  Kobell ,  qui  sont  : 

Silice 43,50 

Magnésie 40,08 

Proloxyde  de  fer.  .  2,08 

Eau 13,00 

Alamine 0,40 

99,78 


DB  QUELQUES    MINÉRAUX.  4^9 

M.  de  Kobell  a  remarqué  que  si  on  adoptait 
pour  ]a  composition  du  raméral  la  formule 

mg  Aq'  3mg  Si', 
on  aurait  : 

SiUce.  .  .  .  Sat.  45,72 
Magnésie.  .  4  40,92 
Eau 3         13,36 

100,00 

Alors,  d'après  sa  composition  chimique,  la  mé- 
taxite  viendrait  se  placer  entre  la  serpentine 
mg  aq'  +  2  mg  Si^ ,  et  le  schillerspath  :  mg  Aq^ 
+  4(nig.Fe)Si\ 

Une  substance  analogue,  mais  beaucoup  plus 
riche  en  fer ,  venant  de  Joaltimore ,  a  été  analysée 
par  M.  Thompson ,  qui  lui  a  trouvé  à  peu  près  la 
même  loi  de  composition  que  la  métaxite;  il  lui 
a  donné  le  nom  de  baltimorite  (  i). 

Cependant  la  quantité  de  silice  correspondant 
à  la  formule  mg  Aq^  +  3mg  Si'  diffère  assez 
notablement  de  celle  que  M.  de  Kobell  a  trouvé 
dans  son  analyse,  surtout  de  celle  que  j*ai  ob- 
tenue, et  encore  bien  davantage  de  celle  de 
M.  Thompson,  qui  n'est  que  de  4^99^  P*  ^h* 
Parmi  les  différentes  formules  qui  représentent 
les  résultats  de  l'analyse  qui  précède,  il  n'en  est 
aucune  qui  soit  bien  simple;  mais  on  pourrait 
cependant  admettre  la  suivante ,  qui  a ,  dans  tous 
les  cas ,  l'avantage  de  représenter  parfaitement  les 
résultats  de  l'expérience. 

Si^  mg'  Aq^  =  3(Si' mg»  +  H)  +  mg  H»; 
(1)  Voir  Philosophical  Magazine,  1843. 


^9^ 

AVAtTSK 

On  aurait  alors  : 

Silice.   .   .      3  ai. 
Eau.  ...      5 

Magnésie.      7 

1732,41 

1808,45 

562,40 

Caleol. 
0,422 
0,137 
0,441 

0,421 
0,136 
0,419 

4103,26        1,000        1,000 

La  métaxite  devrait  être  considérée  comme  un 
hydrosilicate  bibasique  de  magnésie  combiné  avec 
un  hydrate  de  magnésie. 

Enfin ,  si  on  observe  que  l'alumine  peut  faire 
(onction  d'acide  par  rapporta  la  magnésie  et  rem- 
placer une  certaine  proportion  de  silice  |  une 
augmentation  sur  la  quantité  de  silice  trouvée  par 
Texpérience  sera  admissible ,  et  on  adoptera  la 
formule 

3SÏ  mg'  +  5  H. 

Elle  donne  : 

Silice 3at.     1732,41        0,450 

Eau 5  562,10        0,146 

Magnésie.   .   .      6  1550,10        0,404 

3844,91        1,000 

D'après  cette  dernière  formule,  qui  efit  tonte- 
fois  moins  exacte  que  la  précédente ,  la  métaxite 
serait  une  combinaison  de  silicate  bibasique  àë 
magnésie  avec  de  l'eau. 

Chlorophfllite  de  M.  Jakson. 

M.  Jakaon,  dans  son  rapport  de  184  i  (1)  sur 
la  géologie  de  New-Hampahire,  donne  la  descrip* 
tion  d'un  minéral  qu'il  considère  comme  nou- 

(1)  Jakson,  firsi  Annual  report  on  the  Geologn  of 
ihe  $tate  of  Neto-Hampshire  ^  1841  ;  et  j4nn.  des  minée  y 
4*  série,  tome  II,  p.  461. 


DB  QUELQUES  MiNiRAUX.  49* 

veau ,  et  qu^il  propose  d'appehr  chloropkjriiite ,  à 
cause  de  sa  couleur  verte  ;  cependant,  d*aprè8  on 
échantillon  qu  il  a  envoyé  à  M.  Elie  de  Beaumotit, 
il  ne  paraît  pas  que  cela  doive  être  considéré 
comme  un  minéral  proprement  dit,  mais  bien 
plutôt  comme  une  roche.  Le  clivage  en  prismes  à 
six  faces  ne  m'a  semblé  qu'apparent  et  produit 
par  des  lamelles  d'une  espèce  de  mica  qui  sont 
excessivement  fines,  et  répandues  en  très-grande 
quantité  dans  le  minéral.  Il  est  facile  de  consta- 
ter la  présence  de  ce  mica  par  calcination ,  car 
alors  la  masse  prend  une  couleur  vert  noirâtre, 
tandis  que  le  mica  qui  forme  des  lamelles  inter- 
posées dans  des  directions  perpendiculaires  entre 
elles  devient  blanc  d'argent.  La  diversité  des  ré- 
sultats obtenus  en  calcinant  les  portions  de  la 
masse,  même  celles  qui  paraissent  les  plus  pures, 
montre  que  la  matière  n'est  pas  homogène;  ainsi 
j'ai  trouvé  que  la  perte  varie  de  3 ,  5  à  8  p.  o/o , 
c'est-à-dire  de  plus  du  simple  au  double.  Du 
reste,  en  reprenant  l'analyse  qui  a  été  faite  par 
M.  Whitney ,  il  m'a  été  impossible  de  trouver  de 
l'acide  phosphorique;  il  y  avait  seulement  de  la 
silice,  de  l'alumine,  du  fer,  de  la  chaux ,  de  la  ma- 
gnésie et  un  peu  d'alcali  ;  or,  d'après  M.  Whitney, 
on  aurait  : 

Silice 45,200 

Phosphate  d^alamioe.  •  27,600 

Magnésie 9,600 

Protoxyde  de  fer.   .  .  8,256 

Manganèse 4,100 

Potasse  et  perte.  .  .  .  1,644 

Eau S,600 

100,000 

D'après  ce  qui  précède,  on  voit  que  la  chloro- 


493  ANALTSS   DE  QUEIiQUCS    MIEfÉRàUX. 

phyllite  ne  doit  pas  venir  augmenter  la  liste  déjà 
si  nombreuse  des  espèces  minérales,  et  que,  con- 
sidérée comme  roche,  elle  n  a  pas  la  composition 
chimique  donnée  par  M.  Whitney. 


NOTE 

Sur  la  fabrication  de  F  outremer  artificiel 

en  Allemagne 'j 

Piff  M.  C.  P.  PRUCKNER,  chlmista  manoOMtorier  de  HoT  (BaTière). 

(Exlnit  do  Journal  de  chimie  pratique  d'Erdmann,  1844, 

TOI.  33 ,  page  857  ;  par  M.  DEBETTE.  ) 


»■  m 


Guimet  et  Robiquet  sont  les  premiers  qui  aient 
fabriqué  en  grand  de  loutremer  artificiel  pour  les 
besoins  du  commerce.  En  i83o,  Levercus  en  éta- 
blit une  fabrique  dans  les  environs  de  Cologne,  et 
en  i84i)  MM.  Leykauf,  Heine  et  compagnie 
montèrent  à  Nuremberg,  pour  la  préparation  de 
l'outremer  factice ,  une  usine  qui  appartient  au- 
jourd'hui à  MM.  Zeltner  et  Heine,  et  qui  fournit 
au  commerce  des  outremers  factices  de  toutes  les 
qualités  et  de  tout  prix. 

Le  procédé  suivi  par  MM.  LeykauF  et  Heine 
n'a  pas  été  publié,  mais  nos  relations  personnelles 
avec  ces  messieurs,  et  les  recherches  qu'elles  nous 
ont  suggérées,  nous  mettent  à  même  de  donner 
mie  idée  de  cette  fabrication,  et,  nous  fespérons, 
jeter  quelques  lumières  sur  cette  partie  de  la 
science. 

Disons  d'abord  quelques  mots  sur  le  choix  des 
matières  premières ,  qui  sont  :  de  l'argile ,  du 
sulfate  de  soude ,  du  soufre ,  du  charbon  et  un  sel 
de  fer,  ordinairement  du  vitriol  vert. 

L'argile  employée  à  la  fabrication  de  l'outre- 
mer factice  a  la  plus  grande  influence  sur  la  cou- 
leur produite ,  et ,  probablement ,  la  non-réussite 
de  beaucoup  d'essais  tient  à  l'emploi  d'une  argile 


494  ^^^    ^A    FABRIGATTOlf 

qui  était  trop  ferrugineuse.  J'emploie  une  argile 
Ëlanche  qui  ne  se  colore  pas  au  feu,  et  qui,  par 
suite  y  ne  reufernie  que  très-peu  de  fer;  c'est  une 
sorte  de  kaolin  de  couleur  niatte,  happant  à  la 
langue  et  formant  avec  de  l'eau  une  pâte  très- 
courte,  qui  se  trouve  dans  la  principauté  de  Reuss , 
aux  environs  de  Roscliitz,  et  qui  sert  à  la  fabrica- 
tion de  la  porcelaine.  Cette  argile  renferme  de  4 2 
à  43  p.  100  d'alumine.  Il  va  sans  dire  que  toutes 
choses  égales  d'ailleurs,  on  doit  donner  la  préfé- 
rence à  l'argile  la  plus  alumineuse. 

Dans  la  fabrique  de  Nuremberg,  on  emploie 
surtout  une  terre  sigillaire  blanche  (  bolus  alba 
des  pharmaciens)  qui  vient  de  Tischenreuth  dans 
le  HautPalatinat. 

A  Nuremberg ,  on  emploie  le  sulfate  de  soude 
impur,  résidu  des  fabriques  d'acide  muriatique, 
que  Ton  raffine  dans  l'usine  même,  ou  que  Ton 
achète  tout  raffiné.  Cette  opération,  sur  laquelle 
nous  reviendrons  plus  loin ,  a  principalement  pour 
objet  d'en  séparer  l'aôide  muriatique  libre  et  les 
sels  de  fer,  qui  altéreraient  et  pourraient  même 
complètement  détruire  la  couleur  bleue  de  l'ou- 
tremer obtenu. 

Le  soufre  en  canon  est  trop  connu  pour  qu'il 
soit  nécessaire  de  s*y  arrêter. 

Gomme  charbon  ,  le  charbon  de  bois  sec  rem- 
plit parfaitement  le  but  que  l'on  se  propose  d'ob- 
tenir. On  emploie  aussi  quelquefois  delà  houille; 
dans  ce  cas ,  on  la  choisit  sèche ,  riche  en  carbone , 
et  donnant  le  moins  possible  de  cendres  blanches 
on  grisfttres  non  ferrugineuses. 

La  calcinalion  des  mélanges  s'opère  dans  des 
moufles  placées  dans  des  fourneaux  à  réverbère  , 
où  il  est  beaucoup  plus  facile  de  régler  la  tempe** 


DE    l'oVTREMBR   artificiel   EN    AtLEMAGNB.    49^ 

rature  et  de  surveiller  la  marche  que  dans  des 
creusets.  Ces  fourneaux  à  mouQe  ont  intérieure- 
ment o",90  à  i",oo  de  largeur,  et  autant  de  pro- 
fondeur ;  les  moufles  qu'ils  renferment  ont  inté* 
rieurement  o™,55  à  o^jGo  de  largeur  et  o~,3o  à 
o'".37  de  hauteur;  on  peut,  pour  économiser  le 
combustible,  en  placer  :2  bu  3  dans  le  même 
fourneau.  Elles  sont  construites  en  argile  réfrac- 
taire ,  de  la  même  manière  que  les  pots  de  ver- 
rerie, et  leur  ouverture  antérieure  peut  être  fermée 
par  une  porte  en  fonte  à  coulisse,  glissant  sur  des 
roulettes,  qui,  ainsi  que  leur  fond,  est  percée 
d'une  fente  étroite  servant  à  observer  l'opération 
et  à  donner  l'accès  à  l'air.  Il  va  sans  dire  que  les 
fourneaux  sont  munis  de  registres  qui  permettent 
d'en  régler  à  volonté  la  température.  On  augmente 
la  durée  des  moufles  en  les  soutenant  sur  trois 
rangées  de  briques  placées  sur  la  sole  et  espacées 
entre  elles  pour  laisser  passage  à  la  flamme,  de 
manière  à  partager  le  foyer  en  deux  chauffes , 
ajant  chacune  o"',20  à  o°*,23  de  largeur  et  autant 
de  hauteur.  Lorsqu'on  emploie,  comme  combus* 
tible ,  du  charbon  de  bois ,  on  peut  le  charger  par 
une  porte  placée  à  la  partie  supérieure,  comme 
dans  les  fourneaux  d'essai. 

Outre  le  fourneau  à  moufle,  on  se  sert,  pour 
la  conversion  du  sulfate  de  soude  en  sulfure  de 
sodium ,  d'un  fourneau  analogue  à  ceux  employés 
dans  la  fabrication  de  la  soude.  Dans  ma  fabrique, 

] ''ai  seulement  remplacé  le  foyer  latéral  unique  que 
'on  emploie  ordinairement ,  par  deux  foyers  plus 
petits  placés  vis-à-vis  l'un  de  l'autre;  l'expérience 
m'a  démontré  que  l'on  réalisait  ainsi  une  éco* 
nomie  notable  de  temps  et  de  combustible,  sur-* 
tout  pour  les  fourneaux  où  la  longueur  de  la  sole 


49^  SUR  LA   PABRICATIOlf 

dépasse  a  mètres.  La  construction  de  ces  four- 
neaux est  d*ailleurs  trop  coBnue,  pour  qu'il  soit 
nécessaire  de  nous  y  arrêter  ici. 

Enfin ,  Fusine  doit  renfermer  des  bocards  et  des 
moulins  pour  la  pulvérisation  des  matières,  etc. 

Passons  maintenant  à  la  fabrication  des  matières 
premières  et  à  la  fabrication  de  Toutremer  arti- 
ficiel. 

On  met  l'argile  sèche,  concassée  en  morceaux 
avec  un  pilon  en  bois,  dans  des  cuves  rectangu- 
laires de  a  mètres  de  long  sur  un  mètre  de  large  ; 
on  l'arrose  d'eau  et  on  1  abandonne  à  elle-même 
pendant  quelques  jours.  Elle  se  délite  et  se  réduit 
en  bouillie,  que  l'on  purifie  par  lévigation  et 
dépôt ,  de  la  même  manière  que  dans  les  fabri- 
ques de  porcelaine,  pour  en  séparer  le  sable  et  les 
parties  les  plus  grosses.  On  la  conserve  ensuite 
dans  des  cuves  placées  sous  un  bangard  couvert, 
à  l'état  d'une  pâte  molle,  dont  on  détermine 
rigoureusement  par  un  essai  la  teneur  en  argile 
sèche ,  chaque  fois  qu'on  veut  s'en  servir  pour  la 
préparation  de  l'outremer. 

Jrour  préparer  le  sulfate  de  soude,  ou  se  sert, 
comme  nous  l'avons  dit,  des  résidus  de  la  fabrica- 
tion de  l'acide  muriatique ,  que  l'on  calcine  dans 
un  fourneau  à  réverbère  pour  en  chasser  l'acide 
muriatique  libre  qu'ils  renferment^  On  les  con- 
casse en  morceaux  de  i  déeimètre  cube  environ , 
que  l'on  plonge  un  instant  dans  l'eau ,  parce  que 
1  expérience  a  prouvé  que  l'acide  libre  se  dégage 
beaucoup  plus  aisément  d'un  sel  humide  que  d'un 
sel  desséché  ;  puis  on  les  charge  sur  la  sole  du 
fourneau ,  que  l'on  remplit  presque  jusqu'à  la 
voûte,  en  disposant  les  morceaux  de  telle  sorte, 
que  la  flamme  puisse  circuler  aisément  sur  leurs 


DE   l'oTJTRBMER  ABTIFICIEL  en    ALLEMAGNE.    497 

faces.  On  chauffe  graduellement  jusqu'au  rouge 
naissant ,  et  jusqu'à  ce  que  tout  l'acide  libre  ait  été 
expulsé.  Le  sel  calciné  est  aussitôt  pulvérisé  au  bo- 
card  ou  entre  des  meules,  en  grains  de  la  grosseur 
de  ceuï  de  la  poudre  de  mine ,  et  mélangé  dans 
un  tonneau  tournant  sur  son  axe,  avec  du  charbon 
et  de  la  chaux  éteinte,  dans  les  proportions  sui- 
vantes : 

Suirate  de  soude •       lOOp. 

Charbon  de  bois  DulTérisé.         33 
Chaux  éteinte  à  1  ahr.  ...         10 

Ce  mélange  est  introduit  sur  la  sole  d'un  four- 
neau à  réverbère  et  recouvert  de  3  à  4  centimè- 
tres de  chaux  éteinte  ,  que  l'on  tasse  dessus  avec 
une  pelle  en  fer.  On  ferme  alors  toutes  les  portes  du 
fourneau,  et  dès  que  la  masse  est  en  pleine  fusion, 
on  la  brasse  vivement ,  en  y  rejetant  quelques  pel- 
letées de  charbon  pulvérisé,  puis  on  laisse  reposer 
Quelque  temps,  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  dégage  plus 
e  gaz  enflammés  de  la  surface  du  bain.  On  puise 
alors  le  sulfure  de  sodium  avec  des  poches ,  et  on 
le  verse  dans  des  moules  plats  en  fonte ,  où  il  se 

solidifie. 

On  dissout  dans  l'eau  bouillante  le  sulfure  de 
sodium  mélangé  de  carbonate  de  soude  ainsi  ob- 
tenu ,  puis  on  laisse  clarifier  la  dissolution  à  l'abri 
du  contact  de  l'air,  dans  des  cuves  de  dépôt ,  où 
elle  abandonne  du  carbonate  et  un  peu  de  sulfate 
de  chaux ,  souvent  un  peu  de  sulfate  de  soude 
cristallisé,  qui  est  calciné  et  retraité  comme  il 
vient  d'être  dit ,  et  du  charbon  très-divisé  qui  ne 
se  déposequ'auboutde  quelques  jours.  Il  est  très- 
important  de  laisser  reposer  le  plus  longtempspos- 
sible,  parcequeles  moindres  particules  de  charbon 
suffisent  pour  altérer  le  feude  l'outremer.  On  sature 


49^  6U^   U   FABKIGATIOII 

ensuite  à  chaud ,  celte  dissolution  décantée ,  ayec 
du  soufre  réduit  en  poudre,  et  on  la  concentre  par 
l'ébullition  jusqu'à  ce  qu'elle  renferme  a5  p.  loo 
debisulfure  de  sodium  sec  :  elle  a  alors  une  densité 
d'environ  i^aoo  et  marque  aS""  à  l'aréomètre  de 
Baume.  On  emploie  ^o  à  5o  parties  de  soufre 
par  loo  p.  de  sulfure  de  sodium  simple  fondu. 

Après  avoir  laissé  déposer  à  la  dissolution  de 
sulfure  de  sodium ,  le  léger  excès  de  soufre  qu'elle 
renferme ,  on  la  transvase  dans  de  grandes  cru- 
ches en  verre,  que  l'on  bouche  avec  soin  ,  pour  la 
préserver  du  contact  de  Vair,  et  où  on  la  conserve 
jusqu'au  moment  de  remployer. 

Les  matières  premières  étant  préparées,  on  pro- 
cède comme  il  suit  à  la  fabrication  de  l'outremer  : 
on  évapore  jusqu'à  consistance  sirupeuse,  dans  une 
chaudière  plate  en  fonte,  5o  kilogrammes  de  la 
dissolution  de  sulfure  de  sodium  ci-dessus ,  puis 
on  y  ajoute  une  quantité  d  argile  lavée,  encorenu— 
mide,  correspondant  à  I3  kilog.  1/2  d'argile  sè- 
che ,  et  on  mélange  le  tout  aussi  intimement  que 
possible,  à  Taide  d'une  forte  spatule  en  ter.  Pen- 
dant que  la  masse  se  laisse  encore  brasser  aisé- 
ment, on  y  ajoute,  par  petites  portions  ,  une  dis- 
lution  de  1 5o  grammes  de  sulfate  de  fer  cristallisé , 
complètement  exempt  de  cuivre,  et  on  mélange 
le  tout  avec  le  plus  grand  soin.  On  peut,  si  Ion 
veut ,  ajouter  d'abord  la  dissolution  de  sulfate  de 
fer,  puis  ensuite  l'argile.  Aussitôt  après  l'addition 
du  sulfate  de  fer,  le  mélange  prend  une  couleur 
vert  jaunâtre,  due  à  la  formation  du  sulfure  de 
fer;  on  continue  à  le  brasser  jusqu'à  complète 
évaporation  à  siccité ,  et  après  l'avoir  détaché  de  la 
chaudière ,  on  le  réduit  immédiatement  en  pondre 
aussi  ténue  que  possible. 


DE    l'oUTRBILER   ARTIFICIEL   EN    AIXEMAGNE.    499 

Cette  poudre  est  chargée  dans  ]es  moufles,  de 
manière  à  y  former  une  couche  de  6  ii  8  centi- 
mètres d'épaisseur,  ce  qui  correspond,  pour  chaque 
moufle,  à  un  poidsde  i5  à  20 kilog.  On  continue  le 
feu  jusqu'à  ce  que  toute  la  masse  soit  rouge,  et  on 
la  laisse  dans  cet  état  pendant  trois-quarts  d'heure 
â  une  heure,  en  renouvelant  fréquemment  les 
surfaces  et  en  donnant  libre  accès  à  l'air.  La  masse 
se  colore  successivement  en  brun  de  foie,  rouge, 
vert  et  bleu.  Cette  opération  réclame  beaucoup 
d'attention  et  d'habitude  ;  une  trop  faible  chaleur 
ne  produit  point  d'outremer,  tandis  qu'unechaleur 
trop  forte  et  trop  longtemps  prolongée  en  altère 
la  beauté. 

On  retire  alors  la  matière  de  la  moufle,  et  on 
Tépuise  en  la  lavant  avec  de  l'eau.  Les  eaux  de  la* 
vage,  qui  renferment  du  sulfure  de  sodium,  du 
sulfate  et  du  sous-sulfate  de  soude ,  n'ont  jusqu'ici 
reçu  aucun  emploi ,  mais  on  pourrait  s'en  servir 
pour  préparer  du  sulfure  de  sodium.  Les  résidus 
du  lavage  sont  égouttés  dans  des  chausses  en  toile 
serrée ,  puis  desséchés  à  Tétuve.  Leur  couleur  est 
le  plus  ordinairement  d'un  vert  ou  d'un  bleu  noi- 
râtre. 

La  masse  desséchée  est  ensuite  finement  pulvé- 
risée et  passée  au  tamis  de  soie ,  puis  calcinée  de 
nouveau  par  portions  de  5  à  7  kilogrammes,  dans 
des  moufles  qui  ne  servent  qu'à  cette  opération, 
et  qui  ont  de  o",45  à  o-^^So  de  large  sur  o",8o  à 
o"*,90  de  profondeur.  Ou  entretient  un  feu  modéré, 
et  une  chaleur  rouge  peu  intense  suflit  pour  pro- 
duire la  couleur  désirée.  x\ussitôt  que  la  couleur 
bleue  commence  à  paraître,  on  renouvelle  con- 
stamment les  surfaces  avec  un  ringard  en  fer,  jus- 
qu'au moment  où  la  couleur  est  devenue  aun 


500  SUR   LA  FABRICATION»  ETC. 

beau  bleu  pur.  L'opération  dure  d'une  demi-heure 
à  trois-quarts  d'heure  ;  il  n'y  a  aucun  avantage  à  ]a 
prolonger  ou  h  augmenter  l'intensité  du  feu.  On 
retire  la  poudre  et  on  la  laisse  refroidir  au  contact 
de  l'air  sur  des  plaques  de  granité.  Il  arrive  sou- 
vent,  mais  pas  toujours,  que  la  couleur  acquiert 
en  refroidissant  bien  plus  de  feu  et  de  beauté. 

L'outremer  est  ensuite  broyé  sous  des  meules 
en  granité  de  l'^ySo  de  diamètre  y  puis  lavé  et  sé- 
paré, suivant  la  finesse ,  en  divers  degrés,  qui 
portent  les  numéros  ~ ,  o,  i,  3,  3,  4f  ^^c- 

Un  excellent  procédé  pour  reconnaître  la  qua- 
lité de  l'outremer  consiste  à  le  chauffer,  sur  la 
lampe  à  esprit-de-vin,  dans  un  tube  de  verre,  où 
l'on  fait  passer  un  courant  d'hydrogène.  L'outre- 
mer sera  d'autant  plus  inaltérable,  et  sa  qualité 
d'autantsupérieure,  que  la  couleur  bleue  seraplus 
longtemps  à  disparaître.  L'outremer  naturel  ne 

Eerd  sa  couleur  qu'au  bout  d'une  et  même  deux 
eures,  et  quelquefois  plus;  l'outremer  factice  de 
Nuremberg  marque  o  au  bout  d'un  peu  plus  de 
demi-heure ,  et  Toutremer  le  plus  commun  de 
Nuremberg  marque  5  au  bout  de  quelques  mi- 
nutes. 


5oi 


iffons 


dBSBV 


Sur  la  fabrication  de  t  argentan  à  Sheffield  ^ 

Par  M.  JAUKEL. 
(Extrait  da Bergverlafreviid ,  (•  VIII,  n»  0,  par  M.  DEBETTE.  ) 


L'argentan  de  bonne  qualité  est  plus  ductile  et 
plus  dur  que  le  laiton,  ce  qui  le  rend  un  alliage 
précieux  pour  la  fabrication  de  nombre  d'objets. 
La  première  condition  à  remplir  pour  obtenir  un 
bon  argentan  est  d'employer,  pour  la  composition 
de  l'alliage,  des  métaux  parfaitement  purs;  cepen- 
dant le  cuivre  peut  renfermer  de  l'argent ,  et  le 
nickel  une  petite  quantité  de  cobalt,  sans  qu'il  en 
résulte  aucun  inconvénient.  On  choisit  du  cuivre 

{>ur  laminé;  le  cuivre  de  Russie  est  de  beaucoup 
e  meilleur;  celui  d'Angleterre  contient  toujours 
un  peu  d'arsenic,  et  celui  d'Allemagne,  un  peu 
de  ter  et  de  plomb.  Le  zinc  du  commerce  est  or- 
dinairement assez  pur.  Le  nickel  est  employé  à 
l'état  de  poudre  ou  d'épongé;  les  culots  fondent 
trop  difficilement.  L'essai  du  nickel  est  d'autant 
plus  nécessaire ,  qu'il  est  presque  impossible  d'ap- 
précier sa  qualité  à  simple  vue.  Cet  essai  se  fait 
en  formant  un  alliage  de  8  p.  de  cuivre  de  pre«- 
mière  qualité,  3  1/2  de  zinc  et  4  P«  ^^  nickel  à 
essayer,  en  prenant  bien  soin  de  ne  pas  oxyder 
une  partie  des  métaux ,  et  de  perdre  le  moins  pos- 
sible de  zinc  ;  puis ,  coulant  cet  alliage  dans  une 
Tome  VI,  1844.  33 


502  SCR   LA  FABRIGATIOM 

lÎDgotière  en  fonte  de  8  à  i  o  centimètres  de  lon- 
gueur, 5  centimètres  de  largeur  et  3  millimètres 
ae  profondeur,  préalablement  recouverte  à  l'in- 
térieur d*upe  couche  de  fumée ,  au  moyen  d'une 
lampe.  On  place  ensuite  le  lineot  entre  les  mâ- 
choires d'un  élau ,  et  on  le  courue  à  coups  de  mar- 
teau. Si  le  cuivre  employé  est  du  cuivre  de  Russie, 
et  le  nickel  de  bonne  qualité ,  si,  en  outre,  la 
fonte  a  bien  réussi ,  le  lingot  se  laissera  courber 
dans  deux  directions  opposées  sans  se  rompre.  Si 
cela  n'a  pas  lieu ,  on  examinera  sur  la  cassure  si  le 
grain  et  la  texture  d'i  métal  sont  bien  uniformes; 
on  refondra  le  lingot,  et  s'il  se  brise  encore  à  peu 
près  sous  le  même  angle  de  courbure,  cet  angle 
servira  à  apprécier  la  nature  du  nickel  employé;  ce 
dernier  sera  de  mauvaise  qualité ,  si  le  lingot  se 
brise  avant  d'avoir  pu  être  courbé  à  angle  droit. 
La  teinte  du  lingot  ne  peut  servir  à  porter  un  juge- 
ment, qu'autant  qu'on  la  compare  avec  celles 
d'autres  lingots  formés  des  mêmes  proportions  et 
avec  un  nickel  reconnu  de  bonne  qualité. 

Le  second  point  est  la  relation  à  établir  entre 
les  divers  éléments  de  l'alliage  ;  le  rapport  dn 
cuivre  au  sine  doit  être  :  :  8 :  3  ;  mais ,  à  cause 
delà  perte  par  volatilisation  qu'éprouve  toujours  le 
sine,  on  en  met  3  parties  et  demie.  La  quantité  de 
nickel  peut  varier  de  i/4  à  3/4  de  celle  de  cuivre; 
ai  on  en  met  moins ,  TalHage  reste  jaune  clair  ;  si 
on  en  met  davantage ,  il  devient  trop  dur,  et  sa 
ductilité  diminue.  Voici  les  proportions  usitées  en 
Angleterre  : 

W"*  1 .  Argentan  ordinaire*  —  Cuivre ,  8  par- 
ties; nickel  >  3  p.  ;  zinc,  3  p.  i/a.  —  Cette  corn* 


DE   l'argentan    a    SUAFflELD.  5o3 

position  donne  largentan  de  qualité  inférieure, 
qui  a  souvent  une  teinte  jaunâtre;  on  Femptoie 
pour  la  labcication  des  fils  et  autres  artkies  com-^ 
muns;  si  l'on  diminue  encore  la  proportion  de 
DÎckei  f  l'alKage  obtenu  ne  vaut  guère  mieux  que 

du  laiUm  peu  coloré,  et  se  ternit  aisément  à 

If  • 
air. 

N*  2.  Argentan  blanc*  —  Cuivre,  8  parties  j 
meke),  3  p.  j  zinc,  3  p.  î/a.  —  Cette  belle  com- 
position imite  Targent  à  760  millièmes,  et  est 
très-employée. 

N"*  Z\  Electrum.  —  Cuivre,  8  parties;  nickel, 
4  p.;  zinc,  3  p.  1/3.  —  Cette  composition  mérite 
la  préférence  sur  toutes  les  autres  ;  elle  a  la  teinte 
bleuâtre  de  l'argent  bruni,  et  se  ternit  beaucoup 
moins  à  Fair. 

K*  4«  -—  Cuivre ,  8  parties  ;  nickel  >  6  p.  ;  zinc  , 
3  p.  1/2.  «*—  C'est  la  composition  la  plus  riche  evi 
Bsckd  qui  puisse  être  travaillée  à  froid.  Elle  ne 
Ittisse  rieft  à  désiver  sons  te  rapport  de  la  beauté  et 
de  l'édal ,  mais  elle  est  difficile  à  fondre ,  et  pré- 
sente ipielques  difficultés  dans  son  élaboration. 

N'5.  Tutenag.  —  Cuivre,  8  parties;  nickel ^ 
3  p.;  zinc ,  5  p.  i/i.  —  C'est  à  très-peu  près  la 
composition  d'une  qualité  ordinaire  depacKfong, 
que  Ton  tirait  autrefois  de  la  Chine.  Cet  alliage 
est  très^dùr  et  assez  difficile  à  laminer;  il  convient 
surtout  pour  la  fabrication  des  objets  moulés. 

K""  6.  S^tédare  pour  Vargentain.  —  Argentan 
n"*  I  y.  5  partie»;  aine,  4  P*  —  On<  coule  cet  alliage 
Mplaques  minces  que  l'on  pulvérise  ensuite  ;  il  esc 
dîificile  il  réduire  ca  poudre ,  ei^  ses  fragments  o^ 


5o4  SUA    LA    FABRICATION 

firent  une  texture  raatte  et  quelque  peu  fibreuse. 
Lorsqu'ils  sont  aigres  et  brillants,  c'est  le  signe 
d'une  teneur  en  zinc  trop  considérable  ;  on  y  re- 
médie en  tenant  l'alliage  en  fusion  pendant  un 
temps  plus  considérable ,  ou  en  y  ajoutant  une 
petite  quantité  d'argentan.  Est-il  au  contraire  trop 
ductile  pour  se  laisser  pulvériser,  on  y  ajoute  un 
peu  de  zinc. 

On  opère  la  fusion  de  l'alliage  qui  constitue  l'ar- 
gentan ainsi  qu'il  suit  :  on  fond  d'abord  le  zinc 
avec  la  moitié  de  son  poids  de  cuivre ,  et  on  coule 
l'alliage  obtenu  en  plaquettes  minces ,  que  l'on 
puisse  aisément  briser.  Ù'un  autre  côté,  on  met 
dans  un  autre  creuset  le  i*este  du  cuivre  brisé  en 
petits  fragments  avec  tout  le  nickel  ;  on  recouvre 
le  mélange  avec  de  la  houille  pilée  et  un  peu  de 
suif,  et  après  avoir  fermé  le  creuset  avec  un  cou- 
vercle ,  on  le  porte  au  feu.  Aussitôt  que  le  mélange 
commence  à  fondre ,  on  l'agite  avec  une  tige  en 
fer  bien  propre ,  que  l'on  a  soin  de  retirer  avant 
qu'elle  n  atteigne  Je  rouge-blanc ,  et  de  laisser 
alors  refroidir  avant  de  s'en  servir  de  nouveau, 
sans  quoi  il  se  dissoudrait  infailliblement  dans  l'al- 
liage une  certaine  quantité  de  fer  qui  en  altérerait 
la  pureté.  Lorsque  la  fusion  paraît  complète ,  on 
enlève  avec  une  cuiller  une  faible  portion  du 
poussier  de  houille,  en  partie  scorifié,  qui  re- 
couvre le  bain  métallique ,  et  on  examine  si  elle 
ne  contient  aucune  grenaille  de  nickel  ;  si  cela  avait 
lieu ,  il  faudrait  maintenir  la  masse  en  fusion ,  en 
l'agitant  fréquemment ,  jusqu'à  ce  que  tout  le  nic- 
kel se  soit  incorporé  dans  Falliage.  On  ajoute  en- 
suite, par  petites  portions,  l'alliage  de  zinc  et  de 
enivre  dont  nous  avons  déjà  parlé,  en  ayant  soin 


DE   l'argentan   a   SHEFFIELD.  5o5 

de  bien  agiter  la  masse  à  chaque  fois ,  afin  d'ob- 
tenir un  mélange  bien  homogène.  Il  va  sans  dire 
qu'il  faut  maintenir,  pendant  toute  la  durée  de 
l'opération ,  le  bain  métallique  recouvert  de  pous- 
sier de  houille  y  afin  d'en  prévenir  l'oxydation. 

On  suit  également  à  Sheffield ,  pour  préparer 
l'argentan  ,  le  procédé  suivant ,  qui  exige  moins 
de  main-d'cmvre  et  une  moindre  aépense  en  com- 
bustibk  :  on  introduit  dons  un  creuset  un  mé- 
lange de  7  livres  1/2  de  cuivre  en  petits  fragments^ 
i/a  livre  de  zinc  et  tout  le  nickel  ;  on  recouvre  ce 
mélange  avec  du  poussier  de  houille  et  un  peu  de 
suif,  puis  on  le  fond  dans  le  creuset  préalablement 
recouvert  de  son  couvercle  ,  avec  les  précautions 
indiquées  plus  haut.  Aussitôt  que  la  confusion  est 
complète ,  on  y  introduit  d'abord  un  alliage  com- 
posé de  1  livre  de  zinc  et  1/2  livre  de  cuivre,  puis,  • 
peu  à  peu ,  2  livres  de  zinc  en  petits  fragments,  en 
agitant  bien  le  mélange  après  chaque  addition. 
Dans  une  opération  bien  conduite,  la  perte  en 
poids  ne  s'élève  qu'à  8  ou  i  o  onces ,  ou  4  p.  100 
environ. 

L'argentan  laminé ,  que  l'on  trouve  dans  le  com- 
merce ,  est  rarement  sans  défauts.  On  y  remarque 
généralement  une  foule  de  petites  taches  plus  fon- 
cées ,  souvent  des  stries  qui  se  prolongent  dans 
l'intérieur  de  la  masse.  Pour  obtenir  un  métal  sans 
défaut,  ce  qui  est  très-difficile,  on  coule  d'abord 
l'argentan  destiné  à  être  laminé  en  barres,  que 
l'on  décape  avec  soin  et  que  l'on  refond  une  se- 
conde fois  pour  les  couler  en  plaques.  Lorsque , 
pendant  la  fusion,  l'alliage  s'oxyde  en  partie,  il  offre 
ensuite  une  cassure  caverneuse  et  huileuse  lorsqu'il 
a  été  coulé  en  plaques ,  et  celles-ci ,  après  qu'elles 


5o6  fiUR   LA   FABRIGATIOV 

ont  été  laminées ,  se  recouvrent  d'ampoulat  et  de 
stries  par  le  moindre  réchauffage.  Ces  défauts  sont 
aussi  quelquefois  dus  à  un  refroidissement îrrégtt«- 
lier  delà  masse  métallique  dans  le  moule,  surtout 
si  ce  dernier  renferme  encore  quelqqes  traces  d'hu- 
midité. 

On  reconnaît  que  l'alliage  fondu  est  oompléte* 
ment  exempt  d'oxyde ,  en  prenant  avant  la  coulée 
deux  essais  que  l'on  coule  en  plaques  de  5  ceoti- 
qiètres  de  long ,  2  cent,  i/a  de  large  et  6  Ji  8  miU 
limètres  d'épaisseur,  et  que  l'on  brise  ensuite,  afin 
déjuger  par  leur  cassure  de  la  pureté  de  l'alliage. 
Il  convient  d'employer  un  moule  en  fonte  et 
l'autreen  pierre  (quartzite  ou  porphyre);  cederoîer 
doit  avoir  été  préalablement  chauffé  tràs*graduel- 
lement  jusqu'au  rouge  pour  en  chasser  toute  l'hu** 
midité;  après  son  refroidissement,  on  l'enduit 
d'une  bouillie  claire  formée  avec  un  mélange  de 
noir  de  fumée  et  d'huile  de  térébenthine»  puis  on 
le  chauffe  de  nouveau  à  une  douce  chaleur,  afin 
de  chasser  toutes  les  parties  volatiles.  Le  moule  eu 
fonte  est  enfumé  sur  une  lampe  ou  recouvert  de 
l'enduit  ci-dessus ,  et  complètement  detséobé.  On 
puise  l'essai  au  moyen  de  petits  creusets  réfrai>* 
taires  préalablement  chauffés  au  rouge  vif»  que 
l'on  plonge  jusqu'au  fond  du  grand  creuset»  et 
que  ion  vide  ensuite  aussi  rapide<neat  que  poa* 
sible  dans  les  moules. 

Tant  que  le  métal  renferme  encore  beaucoup 
de  parties  oxydées ,  il  naratt  criblé  de  bulles  à 
l'intérieur,  quel  que  soit  le  moule  dans  lequel  on 
l'ait  coulé;  lorsqu'il  n'en  renferme  plus  qu'une 
faible  quantité  »  l'essai  coulé  dans  le  moule  en 
pierre  paraît  exempt  de  bulles  ;  on  achète ,  dans 


DE  l'arqentan  a  sheffield.  5o7 

ce  derDier  cas ,  de  le  purifier  par  le  procédé  sui- 
vant: 

On  remplit  un  tube  en  terre,  ouvert  par  un 
bout,  de  a5  centimètres  de  long  et  de  8  à  1:2  mil- 
limètres de  diamètre ,  avec  un  mélange  de  i  partie 
de  poix  et  de  8  p.  de  suie ,  que  Ton  y  tasse  forte* 
ment:  on  renverse  ensuite  ce  tube  dans  le  bain 
métallique,  de  telle  sorte,  que  son  extrémité  ou- 
verte arrive  au  fond  du  creuset ,  et  on  le  maintient 
dans  cette  position  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  dégage 

fjus  du  tout  de  bulles  gazeuses  du  bain  métal- 
ique;  pendant  cette  opération,  on  recouvre  le 
creuset  avec  un  couvercle  particulier,  qui  est  percé 
en  son  centre  d'une  ouverture  qui  sert  à  laisser 
passer  le  tube.  On  retire  ensuite  le  creuset  du  feu; 
on  j  ajoute  une  nouvelle  quantité  de  poussier  de 
houille,  et  on  agite  le  tout  avec  une  tige  en  fer, 
jusqu'à  ce  que  la  masse  se  solidifie  ,  puis  on  re« 
porte  le  creuset  au  feu  pour  opérée  la  fusion.  On 
répète  cette  opération  k  plusieurs  reprises ,  jusqu'à 
ce  que  tout  l'oxyde  soit  réduit,  et  que  1  alliage 
métallique  soit  devenu  parfaitement  pur  et  homo* 

5ène.  On  s'en  assure  par  deux  essais  faits  comme 
est  dit  plus  haut.  L  alliage  est  convenablement 
Eur,  si  la  cassure  des  deux  lingots  offre  un  grain 
.  ien  égal  et  serré.  Si  les  deux  essais  sont  huileux, 
l'alliage  est  en  partie  oxydé  ou  brûlé.  Si  cesbuUea 
ne  se  trouvent  que  dans  le  lingot  coulé  dans  le 
moule  en  pierre,  et  qu'elles  n'existent  pas  dans  le 
lingot  coulé  dans  le  moule  en  fonte ,  1  alliage  est 
encore  oxydé ,  mais  moins  que  dans  le  cas  précé-^ 
dent.  Si ,  au  contraire ,  le  lingot  coulé  dans  le  moule 
en  fonte  présente  seul  une  texture  huileuse ,  c'est 
une  preuve  que  la  réduction  a  été  poussée  trop 


5o8  SUR   LA   FABRICATION 

loin.  Dans  ce  cas  y  Falliage  n*est  pas  seulement  ré- 
duit, mais  il  s*est  en  partie  carburé  »  et  il  faut  alors 
le  maintenir  un  certain  temps  fondu  à  une  tem- 
pérature plus  élevée,  après  avoir  enlevé  la  couverte 
de  poussier  de  houille  qui  le  recouvrait,  afin  de 
brûler  Texcès  de  carbone  quil  renferme.  Lorsqu'on 
emploie  du  cuivre  de  Russie  pour  former  l'alliage  ^ 
ce  dernier  n*est  pas  susceptible  de  se  carburer. 

On  ne  doit  couler  Talliage,  ramené  à  un  degré 
de  pureté  convenable,  que  dans  des  moules  en 
fonte  ;  ceux  en  pierre  ou  en  sable  se  refroidissent 
trop  lentement,  de  sorte  que  la  plus  grande  partie 
du  lingot  acquiert  une  texture  fortement  cristal-- 
Une  qui  détermine  la  formation  d'une  foule  de  fis* 
sures  très-fines  ou  stries.  On  doit  apporter  le  plus 
grand  soin  à  la  coulée ,  et  chercher  à  rendre  le  plus 
uniforme  possible  le  refroidissement  de  toutes  les 
parties  de  lalliage.  A  cet  efiet ,  il  faut  éviter  que 
le  métal  liquide,  lorsqu'on  le  verse,  ne  vienne  en 
contact  avec  les  parois  latérales  du  moule,  ou  ne 
rejaillisse,  étant  versé  de  trop  haut,  après  en  avoir 
atteint  le  fond.  Dans  le  premier  cas ,  il  se  forme 
des  couches  qui,  éprouvant  un  refroidissement 
plus  ou  moins  rapide ,  se  solidifient  à  des  époques 
différentes  en  donnant  lieu ,  soit  à  des  bulles,  soità 
des  fissures,  qui  sont  quelquefois  tellement  fines , 
qu'elles  ne  sont  point  perceptibles  à  première 
vue,  et  que  ce  n'est  que  plus  tard  après  le  lami- 
nage qu'on  découvre  leur  présence  ;  clans  le  second 
cas ,  il  se  forme  une  foule  de  petits  globules  qui  ne 
peuvent  jamais  se  resouder  complètement  avec  la 
masse  principale ,  et  qui ,  surtout  quand  ils  se 
trouvent  près  de  la  face  supérieure  du  lingot,  se 
détachent  pendant  l'opération  du  laminage ,  en 


D£  l'argentan  a  sheffield*  Soq 

laissant  à  leur  place  autant  de  cavités  ovales  et  al- 
longées. 

On  coule  Talliage  aussi  chaud  que  possible,  en 
siphon, dans  un  moule  horizontal  en  fonte  fermé, 
et  composé  de  deux  plaques  polies  enfontedeo^^iS 
de  long,  o"",!  5  de  large  et  o",025  d'épaisseur,  réu- 
nies par  des  cornières  en  fer,  assujetties  à  laide  de 
boulons;  on  verse  le  métal  par  une  trémie  laté- 
rale en  pierre  qui  communique  avec  le  moule , 
suivant  toute  sa  longueur,  et  dans  laquelle  on 
laisse  toujours  un  excédant  de  métal,  afin  de  for- 
mer une  masselotte. 

Avant  la  coulée,  on  recouvre  les  parois  du  moule 
d'une  couche  de  noir  de  fumée,  et  on  enduit  celles 
de  la  trémie  en  pierre  d'un  mélange  de  noir  de 
fumée  et  d'essence  de  térébenthine ,  comme  nous 
l'avons  dit  en  parlant  des  essais.  On  porte  ensuite 
le  tout  à  un  degré  de  chaleur  tel  qu'on  ait  de  la 
peine  à  le  saisir  avec  la  main.  Après  deux  ou  trois 
fontes,  il  faut  renouveler  entièrement  l'enduit  ci- 
dessus. 

On  donne  ordinairement  aux  lingots  destinés 
au  laminage  une  épaisseur  de  i  à  i  1/2  millimè- 
tres; il  serait  difficile  de  couler  des  plaques  plus 
minces  sans  défaut,  et  une  épaisseur  plus  considé- 
rable les  rendrait  très-difficiles  à  laminer. 

Lorsque  le  refroidissement  est  complet^  on  dé- 
tache le  lingot  du  moule  à  l'aide  de  quelques  coups 
de  marteau;  on  l'égalise  sur  ses  faces  en  em- 
ployant au  besoin  la  lime ,  puis  on  le  lamine  ab- 
solument de  la  même  manière  que  le  laiton. 

Pour  obtenir  du  fil  d'argentan  ductile  et  de 
bonne  qualité,  on  emploie  exactement  le  même 
procédé.  Avec  l'alliage  n""  ^ ,  on  peut  fabriquer 


5 10  avti  hk  PABRlOiTION»  KTG. 

ainsi  à  coup  6Ûr  un  fil  tout  à  fait  eiempt  de  dé- 
iàuts ,  ce  qui  mérite  d  autant  plus  d'être  pris  en 
considération,  que  la  plupart  des  procédés  ac- 
tuellement suivis  ne  peuvent  donner  que  des  pro- 
duits de  qualité  très-moyenne. 


5ii 


m 


NOTICE 

Sur  une  expérience  relative  à  la  carbonisation 

du  bois  en  meules. 

Par  M.  EBELMEN,  togénlear  dei  minei 


Les  expériences  dont  j'ai  donné  les  résultats  » 
dans  un  précédent  mémoire  (i) ,  sur  la  composi- 
tion des  gaz  qui  se  produisent  dans  la  carbonisa* 
tion  du  bois  en  meules  et  en  vases  clos,  m'avaient 
conduit  à  quelques  conclusions  relatives  à  la  ma* 
nière  dont  se  propage  la  carbonisation  dans  Tin- 
térieur  des  meules.  Dans  le  but  de  vérifier  si  ces 
conclusions  étaient  exactes,  M.  Boulart,  direc- 
teur des  usines  à  la  compagnie  d'Audinconrt,  a 
bien  voulu,  sur  ma  demande,  faire  exécuter  une 
expérience  directe.  Après  avoir  monté  et  mis  en 
feu  une  meule  de  caroonisation ,  suivant  la  mé- 
thode ordinaire ,  on  Ta  découverte  vers  le  mi« 
lieu  de  l'opération  »  afin  de  juger  de  quelle  ma-* 
nière  la  carbonisation  s'était  propagée  dans  son 
intérieur.  Je  vais  indiquer  avec  quelques  détaila 
les  circonstances  de  l'expérience  et  les  résultats  ob- 
tenu& 

On  a  construit  sur  une  aire  tout  à  lait  plane  une 
meule  renfermant  3o  stères  de  bois ,  qui  a  été 
montée  d'après  le  procédé  ordinaire  des  forêts. 
Le  bois  à  carboniser  était  d'essences  mâlées,  chêne, 
hêtre  et  sapin  principalement ,  et  avait  été  scié  en 
-—  —  --  —  --  -  ---. ^^^^.^^^^^^ 

(1)  AnnaUs  de$  mn€$j  4«  série,  t  III,  p.  265. 


5l3  SDR   LA    CARBOiriSilTIOlf 

bûches  de  0*^70  de  longueur.  On  avait  réservé  au 
centre  de  la  meule,  et  sur  toute  sa  hauteur,  une 
cheminée  de  o'^aS  de  diamètre,  autour  de  laquelle 
le  bois  a  été  rangé  circulaircment  sur  trois  étages , 
les  grosses  bûches  au  centre,  et  le  menu  bois  à 
Textérieur.  La  meule  avait  7  mètres  de  diamètre 
et  a  mètres  environ  de  hauteur.  On  Ta  recou- 
verte comme  à  Fordinaire  de  terre  et  de  fraisil  sur 
toute  sa  surface,  et  mise  en  feu  le  1 7  octobre  1 844 1 
au  matin ,  en  projetant  du  charbon  allumé  par  la 
cheminée.  On  a  laissé  celle-ci  découverte  pendant 
quelques  heures.  Des  évents pratiqués  à  la  base  sur 
tout  le  pourtour  de  la  meule,  et  qui  sont  restésou- 
verts  pendant  toute  la  durée  de  lopération,  ser- 
vaient à  l'introduction  de  Tair  qui  alimentait  la 
combustion.  Quand  la  meule  a  été  suffisamment 
allumée,  on  a  fermé  la  cheminée,  après  Tavoir 
remplie  de  menu  bois,  et  on  a  laissé  le  tout  en 
repos  jusqu'au  soir,  époque  à  laquelle  on  a  décou- 
vert le  haut  de  la  meule  pour  remplir,  avec  de  la 
braise ,  le  vide  qui  s'était  formé  dans  la  cheminée. 
La  même  opération  a  été  répétée,  le  18  au  matin. 
Dans  le  courant  de  cette  journée,  on  a  commencé 
à  percer  desévents  de  dégagement  dans  la  couver- 
ture de  la  meule  et  tout  près  du  sommet.  La  fumée 
qui  en  sortait  aussitôt  après  leur  ouverture  était 
blanche,  épaisse  et  fort  abondante.  Après  quelques 
heures,  la  fumée  devenait  bleuâtre,  presque  trans- 
parente et  fort  peu  considérable ,  et  le  charbonnier 
perçait  alors  de  nouveaux  évents  à  ao  ou  aS  centi- 
mètres au-dessous  du  plan  des  précédents. 

Le  19  octobre  au  soir,  le  plan  des  évents  de  dé- 
gagement étant  à  l'^ySO  au-dessus  du  sol,  on  a 
enlevé  une  moitié  de  la  meule.  Cette  opération  a 
été  assez  pénible ,  en  raison  de  Fabondance  de  la 


DU    BOIS   EN    MEULES.  5l3 

fumée;  le  bois  et  le  charbon  embrasés  ont  été 
éteints  avec  de  Feau. 

\jàjig.  I,  PL  XII ^  montre  la  répartition  du 
bois  et  du  charbon  dans  l'intérieur  de  la  meule. 
Le  charbon  était  contenu  tout  entier  dans  le  vo* 
lume  qui  serait  engendré  par  la  surface  ÂRSP , 
tournant  autour  de  Taxe  RS.  C'est  à  peu  près  un 
tronc  de  cône  renversé ,  dont  la  petite  base ,  qui 
se  trouvait  sur  le  sol,  avait  seulement  tT^ifi  de 
rayon.  Toute  la  partie  de  la  meule  qui  serait  en- 
gendrée par  la  révolution  du  triangle  APH  au- 
tour de  1  axe  RS ,  était  formée  par  du  bois  non 
altéré.  L'extérieur  des  bûches  était  seulement 
noirci  par  du  goudron ,  et  toutes  avaient  une  forte 
odeur  empyreuma tique,  mais  en  entamant  le  bois 
avec  unescfe,  il  était  facile  de  reconnaître ,  à  son 
aspect  seul,  qu'il  n'avait  pas  même  éprouvé  de 
commencement  de  dessiccation.  Toute  la  partie 
centrale  de  la  meule  ARSP  était  du  charbon ,  et 
la  majeure  partie  de  celui-ci  était  en  morceaux 
placés  irrégulièrement  les  uns  sur  les  autres, 
comme  dans  un  tas  de  charbon ,  sans  aucune  liai- 
son avec  le  bois  qui  formait  la  partie  extérieure 
de  la  meule.  Il  n'y  avait  que  la  partie  de  la  meule 
correspondante  au  triangle  ABC  et  à  l'espace  com- 
pris entre  la  génératrice  du  cône  AP  et  la  ligne 
parallèle  DE ,  où  le  charbon ,  déjà  formé  sur  cha« 
que  bûche ,  restait  attaché  à  celle-ci.  La  distance 
entre  DE  et  AP  était  de  lo  à  i5  centimètres.  Sur 
chacune  des  bûches  qui  se   trouvaient  atteintes 

I^ar  la  génératrice  du  cône  AP,  on  peut  observer 
e  passage  du  charbon  parfait  au  bois  non  altéré. 
7  à  8  centimètres  de  bois  bruni  séparent  le  char- 
bon noir  du  bois  à  l'état  normal.  La  partie  de  la 
bûche  qui  est  charbonnée  a  subi  un  retrait  tort 


5i4  9^1^  ^  cAmBOiuaATiosr 

BOtable,  ensoffte  que  chaque  bûche  parait  av<Mr 
été  amincie  vers  son  extrémité. 

Voici  ka  résultat»  de  quelques  essais  faita  par 
calcina  tien  rapide,  au  creuaet  de  platine,  aur  les 
produita  obtenus  dana  l'expérienceque  je  viens  de 
oécrire  : 

i""  Charbon  de  hêtre  pris  au  point  a,  danaFiBlé- 
rieur  delà  osasse  formée  de  fragments irréguliera  de 
charbon. 

CbariMNi 78,S 

Matières  volatites  coaboslikks.*  133 

Eau  hygrométrique 6,0 

Cendres  calcinées 2,0 

100,0 
2'*  Bûche  de  chêne  de  o""!  lo  de  diamètre  et  de 
o'^TO  de  longueur  prise  au  point  b.  Celte  bûche 
était  encore  entière.  L'extrémité  supérieure  était 
charbonnée  sur  o°'yio  environ  de  looaueur;  il  y 
avait  à  peu  près  8  centimètres  de  bois  brunî ,  et  le 
reste  de  la  boche  avait  conservé  sa  couleur  prima* 
tive.  L'écorce  était  parfiaiitement  intacte.  On  re- 
connaissait facilement  que  la  bûche  n'avait  pas 
été  brisée  à  son  extrémité  supérieure,  €[ui  se  trou* 
vait  comprise  dans  Fespace  compris  eeAre  AP  ei 
D£.  J'ai  essayé  séparément,  k""  là  pactie  ehas- 
bonnée;  a""  le  bois  bruni;  î""  le  bois  avec  sa  cou- 
leur pcirailive^  J'ai  obtenu  : 


a.  Partit 


5.  BoIslHQBlpiit 
à  15  C  d«  retiré- 
mité  de  la  bûche. 


cBoispriiàete. 
rextiémité  char- 
boQDée* 


MaHèrcs  votatiles.    40,9  83,7  85,9 

39,t  16,3  14,1 


100,0  100,0  100,0 

3*  Un  morceau  de  bois  de  sapin  dans  un  élai 
de  carbonisation  avancé  ^  mais  prései&tani  eneoM 


DU   lOtt  BN    MB1IL18*  5lS 

dans  son  intérieur  quelifaes  fibres  brunes ,  prii 
en  y,  a  donné  ; 

Matières  volaffles.  .      41,8 
CharliOQ  et  eendres.      58,2 


100,0 

Pour  montrer  jusqu  à  qud  point  les  résnltets 
de  fespérienoe  qui  précède  coneordent  avec  lee 
conclusions  auxquelles  j'avais  été  eonduit  pw*  fa** 
naljse  des  gaa  qui  se  dégagent  des  évents  ^  je  ei- 
terai  une  partie  du  résumé  de  mon  mémoire  sur 
les  produits  de  la  carbonisation. 

«  La  carbonisation  s'opère  dans  la  meule  da 
»  haut  en  bas  et  du  centre  à  la  circonférence.  La 
»  surface  de  séparation  entre  le  charbon  fermé  et 
»  le  bois  incomplètement  carbonisé  parait  être 
a  ceik  d'un  tronc  de  cône  renyereé^  ajpant  le 
a  même  axe  et  la  même  hauteur  que  la  meule  p 
»  mais  dont  l'angle  irait  constamment  en  au^^ 
a  mentant ,  à  mesure  que  la  carbonisation  a'ap* 
»  proche  de  sa  base,  b 

L'expérience  directe  a  confirmé ,  delà  naaniére 
la  plus  nette  ^  cette  conclusion.  On  se  représaaie 
très4)ien ,  en  efiet ,  l'avancement  de  la  carbonisa* 
tion,  en  concevant  que  la  génératriee  AP  du 
tronc  de  cône»  qui  forme  la  séparation  entte  le 
bois  et  le  charbon ,  aille  en  s'inciinant  de  plus  en 
plus  sur  le  plan  hoiij»ntaly  jusqu'à  ce  qu'elle  se 
confonde  avec  lui. 

On  conçoit  pourquoi  les  produit»  de  la  com- 
bustion circulent  constamment  le  long  de  la  sut^ 
face  engendrée  par  la  l^ne  AP,  avant  d'arriver  à 
rêvent  de  dégagement  A.  On  voit  en  efiet  qu'entre 
D£  et  AP,  le  charbon  formé  n'est  pas  encore  se* 
paré  du  bois.  Les  charbons  conservent  dmc  \kp  lee 


5l6  sua    LA.   CARBONISATION 

unspar  rapport  aux  autres,  la  disposition  symétri- 
que qu'on  avait  donnée  aux  bûches;  mais  comme 
chaque  morceau  a  éprouvé  un  retrait  considérable 
en  se  charbonnant,  il  est  clair  qu'entre  les  lignes 
DE  et  AP,  l'intervalle  qui  sépare  chaque  bûche 
de  sa  voisine  est  beaucoup  augmenté.  Au  con- 
traire, dans  toute  la  partie  centrale  de  la  meule, 
le  charbon  est  brisé  et  entassé  irrégulièrement.  Le 
passage  des  gaz  ne  pourra  donc  pas  avoir  lieu  à 
travers  la  masse  du  charbon ,  et  1  on  conçoit  très- 
bien  que  le  tirage  doive  s'établir  le  long  de  la  sur- 
face engendrée  par  la  ligne  HP ,  qui  correspond 
{précisément  au  maximum  de  vide  existant  dans 
'intérieur  de  la  meule.  A  mesure  que  la  carboni- 
sation marche ,  le  charbon  fornié  à  l'extrémité 
de  chaque  bûche  ,  devient  de  moins  en  moins  ré- 
sistant, et  finit  par  se  briser  sous  le  poids  qu'il  sup- 
porte ,  celui  de  la  partie  supérieure  de  la  meule.  La 
masse  du  charbon  en  fragments  irréguliers  ,  qui 
occupe  le  centi^  de  la  meule  ,  s'en  augmente ,  et 
l'angle  du  cône  s'élargit  en  même  temps. 

On  trouve  toujours  au  centre  de  la  oase  de  !a 
meule  une  certaine  quantité  de  menu  charbon 
fortement  calciné  ou  braise,  dont  la  présence  est 
facile  à  expliquer.  En  comparant ,  en  eSet ,  la 
composition  des  gaz  qui  sortent  des  évents  avec 
celle  des  gaz  produits  par  la  distillation  du  bois 
en  vases  clos,  j'en  avais  conclu  que  l'oxygène 
atmosphérique  introduit  dans  la  meule  par  les 
trous  de  pied  se  changeait  complètement  en 
acide  carbonique  en  brûlant  du  charbon  et  non 
des  produits  de  distillation.  Cette  combustion 
s'opère  à  la  fois  sur  toute  la  circonférence  de  la 
base  inférieure  du  troue  de  cône,  et  probable- 
ment jusqu'à  une  certaine  hauteur  le  long  de  la 


DU    BOIS    EN    MStLES.  5ï^ 

surface  de  celui-ci ,  et  le  mélange  d*acide  caErbo- 
nique  et  d'azote  produit  dans  cette  partie  de  la 
meule  s'élève  le  long  de  la  surface  conique ,  en  cé- 
dant sa  chaleur  ai|  bois  qui  se  distille*,  et  en  en- 
traînant les  produits  de  cette  distillation.  La  braise 
qui  se  trouve  toujours  au  cœur  des  meules  avec 
une  certaine  proportion  de  cendres  est  certaine- 
ment le  résidu  de  cette  combustion. 

S'il  ne  se  forme  pas  d'oxyde  de  carbone  dans  la 
combustion  du  charbon  par  l'oxygène  atmosphé- 
ri(|ue,  il  convient  de  l'attribuer  à  ce  que  les  pro- 
duits de  la  distillation  du  bois  viennent  abaisser 
constamment  la  température  des  gaz,  en  sorte  que 
la  formation  de  l'oxyde  de  carbone  n'est  plus  pos- 
sible. Cette  circonstance  est  fort  avantageuse  au 
succès  de  l'opération •  Toute  production  d'oxyde 
de  carbone  aux  dépens  de  l'acide  carbonique  occa- 
sionnerait non-seulement  une  perte  en  charbon , 
mais  encore  une  grande  absorption  de  chaleur  la- 
tente, et  j'ai  montré  dans  mon  mémoire  (p.  a8i , 
t.  III  )  quelle  énorme  influence  aurait  la  forma- 
tion de  l'oxyde  de  carbone  sur  le  rendement  de  la 
meule  en  charbon. 

Dans  Texpérience  qui  vient  d'être  décrite,  on 
n'a  trouvé  dans  la  meule  qu'une  proportion  insi- 
gnifiante de  bois  torréfié  ou  charbon  roux.  Le  bois 
bruni  ou  torréfié  existe  sur  chaque  bûche,  et  éta- 
blit la  transition  entre  le  bois  à  l'état  naturel  et  le 
charbon.  Le  procédé  de  carbonisation  en  meules, 
tel  qu'il  est  actuellement  pratiqué ,  ne  parait  donc 
pas  susceptible  de  produire  du  chari[)on  roux  en 
quantité  notable,  et  les  principes  sur  lesquels  la 
tnéorie  de  la  carbonisation  du  bois  en  meules  me 
semble  clairement  établie ,  montrent  également 

Tome  ri,  1844.  34 


5l8  SVR  hk  CARBONISATION 

le  peu  de  probabilité  de  réussite  des  essais  qui 
seraient  tentés  dans  celte  direction. 

La  meule  d'essai  avait  été  établie  d'après  le  pro* 
cédé  ordinaire  des  forêts ,  s^ns  aucune  modifica- 
tion. J'ai  décrit,  dans  mon  Mémoire  sur  la  com- 
position des  gaz  produits  dans  la  carbomsation 
du  bois^  la  modification  qu'on  avait  lait  subir  à 
cette  méthode  à  Audincourt,  modification  qui 
consistait  à  supprimer  le  vide  de  la  cheminée  et  à 
déterminer  la  mise  en  feu  du  cœur  d^  la  meule , 
au  moyen  d'uue  plaque  de  tôle  chaufi'ée  par  des- 
sous. L'emploi  de  ce  procédé  (des  meules  à  chau- 
dières) avait  produit  une  amélioration  très-notable 
sur  le  rendement  en  charbon  .Depuis  la  rédaction  de 
mon  mémoire,  cette  méthode  a  été  remplacée  par 
une  antre  qui  est  d'un  emploi  tout  aussi  avanta- 
geuz  quant  au  rendement  et  facilement  applicable 
même  en  forêt.  Voici  en  quoi  elle  consiste  :  au  lieu 
d'une  seule  cheminée  au  centre  de  la  meule,  on  en 
établit  deux  concentriques;  on  monte  la  meule 
comme  à  l'ordinaire;  puis  on  remplit  l'intervalle 
annulaire  compris  entre  les  deux  enveloppes  de 
la  cheminée  par  du  menu  charbon,  mais  jusqu'à 
la  hauteur  du  premier  étage  seulement,  o'',70 
environ.  Pour  une  meule  de  5o  à  60  stères  de  boii^ 
on  introduit  10  à  la  hectolitres  de  braise.  On 
allume  la  meule  par  la  cheminée  centi*ale,  et  l'on 
conduit  l'opération  comme  à  l'ordinaire.  Ce  pro-* 
cédé  est mam tenant  exclusivement  employé  dans 
tous  les  ateliers  de  charbonnage  de  la  compagnie 
d'Audincourt,  et  les  produits  en  sont  au  moins 
aussi  avantageux  que  ceux  obtenus  par  le  procédé 
des  chaudières.  J  avais  indiqué  cette  modification 
au  procédé  des  forêts  à  la  fin  de  mon  mémoire. 
Elle  se  déduit  très-clairement  des  principes  ihéo- 


jyO   BOIS   SN    MSIJLES.  SlQ 

riques  qui  précèdent.  En  introduisant  de  ]a  braise 
au  centre  de  la  meule  et  à  sa  base ,  on  produit 
Tacide  carbonique  et  la  chaleur  nécessaire  fc  la 
carbonisation  an  moyen  d'un  combustible  de  peu 
de  valenr^  et  le  rendement  du  bois  en  charixm 
de  bonne  qualité  s'en  trotive  foroéraent  augmenté. 

Je  dois  aire ,  en  terminant,  quelques  mots  sur 
un  prooédé  qu'on  pratique  maintenant  à  Audin- 
court,  et  qui  consiste  à  condenser  les  produits 
liquides  entraînés  avec  les  gaz  des  évents,  et  à  uti- 
liser ces  produits  pour  la  fabrication  de  l'acide 
«cétique.  Les  produits  liquides  que  l'on  recueille 
sont  tontà  fait  identiques  à  ceux  que  donne  la  dis- 
tillation du  bois  en  vases  clos  y  et  on  les  traite  par 
les  procédés  qui  sont  en  usage  dans  les  fabriques 
de  vinaigre  de  bois. 

Le  condenseur  que  l'on  adapte  aux  éventa  de 
dtoi|pnient  est  représenté  fig.  a  ;  c'est  un  vase 
cylindrique  en  fer-blanc  M ,  de  d^y^o  de  longueur 
sur  0*^94^  de  diamètre.  On  le  remplit  d'eau  froide 
par  l'ouverture  carrée  AB»  qui  a  o'^j^iS  décote. 
Ce  cylindre  est  traversé  par  un  cône  CD,  dont 
la  base  supérieure  a  o"*,  1 5  de  côté,  et  la  base  infé- 
rieure o^joS  seulement.  Trois  ouvertures  e,  e,  e , 
pratiquées  dans  la  base  supérieure  de  ce  cône , 
communiquent  chacune  avec  un  évent  de  dégage- 
ment au  moyen  d'un  tuyau  en  fer-blanc.  Les  pro- 
duits ^quides  s'écoulent  dans  un  vase  placé  au- 
dessous  du  condenseur  par  l'orifice  y!  Les  gaz 
s'échappent  par  un  autre  orifice  pratiqué  dans 
la  base  inférieure  du  cône.  Pour  rendre  le  re- 
froidissement plus  rapide,  on  a  fait  traverser 
le  cône  par  un  tuyau  GHI  qui  débouche  libre- 
ment dans  l'air  à  ses  deux  extrémités.  Il  s'établit 
un  tirage  d'air  à  travers  ce  tuyau,  et  la  ccHidensaûon 


520  SLR  LA    CA.HBOMISATIOH ,  ETC. 

des  vapeurs  dans  Imtérieur  du  cône  est  beaucoup 
plus  complète- 
Les  condenseurs  sont  placés  sur  le  sol ,  appuyés 
sur  une  pièce  de  bois  P.  Les  évents  dans  lesquels 
s'engagent  les  tuyaux  de  fer-blanc  qui  aboutissent 
au  condenseur  sont  placés  à  0*^70  du  sol ,  et  Ton 
peut  produire  la  carbonisation  du  bois  en  ue 
perçant  pas  d'évents  au-dessus  de  ceux**là  :  seule- 
ment Topération  maccbe  plus  lentement- 
Une  meule  de  60  stères  de  bois  mêlé  a  produit 
1800  litres  d*acide  pyroligneux  brut ,  dont  le  prix 
de  revient  est  extrêmement  faible.  Il  est  fort  pro^ 
bable,  d'après  ces  résultats,  que  la  fabrication  du 
vinaigre  de  bois  finira  par  se  concentrer  dans  les 
grandes  usines  à  fer  pourvues  d'un  grand  atelier 
de  charbonnage,  et  qui  pourront  consacrer  à 
cette  fabrication  une  partie  de  leurs  chaleurs  per- 
dues, comme  cela  se  pratique  actuellement  à 
Audincourt. 


5^1 


maemÊÊÊamm 


NOTICE 

Sur  les  générateurs  de  gaz  des  usines 

dAudincourt  ; 

Par  M.  E6ELMEN ,  iDgénlenr  dei  mlnei. 


J'ai  donné  dans  deux  précédents  mémoires  (  i  ) 
la  description  desexpériencesquiontété  exécutées 
en  1 84 1  et  1 843 ,  à  Audincourt ,  sur  la  transfor- 
mation des  divers  combustibles  en  gaz.  Cesexpé- 
riences,  entreprises  ensuite  d*une  mission  qui  m'a- 
vait été  confiée  par  M.  le  sous -secrétaire  d'Etat 
des  travaux  publics ,  ont  eu  pour  but  de  déter- 
miner la  composition  des  gaz  produits  avec  les 
différents  combustibles ,  en  employant  les  divers 
agents  de  combustion  ^  et  en  même  temps  de  re- 
cnercher  les  conditions  de  forme  et  de  roulement 
auxquelles  devaient  satisfaire  les  générateurs  du 
gaz.  Des  essais  faits  en  grand,  et  continués  pen- 
dant plusieurs  jours,  avaient  donné  des  résultats 
assez  positifs  pour  que  la  compagnie  d'Audin- 
court  se  décidât  à  faire  tenter  l'application  régu- 
lière de  ce  système.  Aujourd'hui  les  générateurs 
de  gaz  établis  par  M.  Page,  ingénieur  de  la 
compagnie,  pour  alimenter  des  fours  à  réverbère, 
fonctionnent  avec  régularité.  Après  avoir  observé 
leur  roulement  dans  le  courant  dcrautomne  der- 
nier, j*ai  cru  devoir  consigner  ici  quelques  détails 
sur  les  dispositions  qui  ont  été  adoptées ,  disposi- 
—  —  -    -  -  ' 

(1)  jénnales  des  mines ^  3*  série,  t.  XIX,  p.  461  ;  et 
4«  série ,  t.  III ,  p.  207. 


533  GÉMIIhATIDM   DB   Qà% 

lions  sanctionnées  ps^r  rexpériçoce,  et  qui  diffîrent 
assez  notablement  de  celles  décrites  dans  mon  pré- 
cédent travail. 

Trois  générateurs  de  gaz  ont  été  établis,  deux 
à  Tusine  d'Audincourt,  i  autre  à  Tusine  de  Bour- 
guignon. L'un  des  générateurs  d'Audincourt  mar- 
che d'une  manière  continue  et  alimente  un  four 
à  réverbère  destiné  au  réchauffage  des  tôles  fines 
et  dont  la  température  ne  s'élève  pas  au  delà  du 
rouge  clair.  Le  second  générateur  ne  fonctionne 
que  par  intervalles  pour  chauffer  un  four  h  réver^ 
bère  à  barreaux ,  quand  le  gaz  du  haut-fourneau 
manque. 

Le  générateur  de  Bourguignon  alimente  on 
four  à  réverbère  qui  produit  des  tôles  d'une  grande 
dimension.  La  température  de  ce  four,  qui  sert  k 
la  fois  au  soudage  aes  trousses  et  au  réchaufiage 
des  tôles ,  est  des  plus  élevées.  Après  avoir  décrit 
cet  appareil ,  le  plus  important  des  trois,  je  n'aurai 
que  peu  de  choses  à  ajouter  sur  la  disposition  et  le 
roulement  des  deux  autres. 

Le  four  à  gaz  de  Bourguignon  est  représenté 
PL  XII y  fig.  3^  4>  ^>  ^*  ^  ^  cornpose  de  deux 
parties  :  r  du  générateur  A,  2^  du  four  propre- 
ment dit. 

1*  Du  générateur.  —  Le  générateur  A  ,y^.  3, 
4  y  5 1  est  un  véritable  fourneau  à  cuve  disposé  h 
la  partie  inférieure  à  peu  près  comme  le  serait 
un  haut-fourneau  de  petites  dimensions.  Il  reçoit 
do  l'air  par  deux  tuyères  opposées,  mais  non  sur 
le  prolongement  l'une  de  l'autre,  dont  les  projeo* 
tions  sur  la  coupe  verticale^^.  4>  sont  /,  t\  Ces 
tuyères  ont  la  forme  et  les  dimenûons  de  celle» 
qu'on  emploie  dans  les  feux  d'affinerie«  Lea  éta* 
Idges  commencent  immédiatement  au-dessus  des 


DBS  ngimtfi  D^Ai^DnnxwAT.  5a3 

tuyères,  et  leur  forme  (y^.  4  ^  ^ )  *^^ ^^  ^'^ 
tronc  de  pyramide  à  base  carrée.  La  cuve  du 
fboroeau  est  prismatique  et  h  base  carrée.  On  peut 
remarquer  au-dessus  de  la  cuve  (fig.  4)  ^^^ 
partie  conique  évasée  qui  sert  au  chargement  du 
combustible.  La  partie  inférieure  du  fourneau  au* 
dessous  des  tuyères  est  formée  par  un  creuset  qui 
peut  s'ouvrir  tacilement  à  sa  partie  antérieure  ^  de 
manière  k  laisser  écouler  les  matières  liquides 
qu'il  contiendrait. 

La  paroi  intérieure  du  générateur  est  en  hti^ 
ques  réfractaires  du  Montet.  La  chemise  réfractaire 
a  o"*,!  1  d'épaisseur^  largeur  d'une  brique.  La  che- 
mise  extérieure  a  o, a :2  d'épaisseur ,  longueur  d'une 
brique  ;  elle  est  en  briques  communes.  La  paroi 
du  générateur  a  donc  o",33  d'épaisseur  dans  la 
partie  qui  correspond  à  la  cuve.  Les  quatre  anglea 
du  générateur  sont  maintenus  par  quatreéquerrejs 
en  ion  te  E,  E,  £,  E  {Jig.  3  et  5),  qui  viennent 
s'engager  dansle  filet  dedeux  platinesen  fonieï\G| 
l'une  placée  à  la  base  inférieure,  Tautre  servani 
de  chapeau, 

s""  Description  du  four.  —  Les  gaz  combus- 
tibles passent  du  générateur  dans  le  four  par  le 
conduit  PPy  de  même  largeur  que  le  four.  lis 
arrivent  et  se  brûlent  devant  la  caisse  à  vent  G  ^ 
formée  par  des  briques  réfractaires  qui  ont  été 
percées  de  trous  au  nombre  de  3o ,  placées  sur 
deux  lignes  horizoîitales.  Ces  trous  ont  o'",oi4  de 
diamèti*e.  On  avait  établi  d'abord  des  caisses  k 
vent  en  tôle  et  en  fonte ,  mais  elles  s'oxydaien^ 
trop  rapidement  ;  les  caisses  en  briques  résistent 
au  contraire  parfaitement. 

Le  fonr  à  réverbère  est  à  deux  soles.  Les  largets 
de  fer  h  souder  sont  placés  sur  la  seconde,  pendant 
que  le  soudage  de  la  trousse  précédente  a  lien 


5^4  GBflÉBATlURt   DB  GAZ 

dans  le  premier  compartiment.  Les  produits  de  la 
oombustîon  s'échappent  en  partie  par  la  porte  H , 
tandis  qne  le  reste  se  rend  dans  la  cheminée  pour 
diauffisr  les  tujaax  de  Tappareil  où  pa^  Tair 
destiné  à  la  combustion  des  gaz.  Celui-d  arrive 
dans  la  caisse  à  vent  G  par  l'ouverture  X. 

Un  marteau  en  fonte,  du  poids  de  looo  kil., 
comprime  les  pièces  soudées  :  le  manche  de  ce 
marteau  est  en  bois.  Il  est  soulevé  par  une  roue  k 
deux  cames,  placée  au-dessus  de  lui  dans  le 
même  plan  que  la  queue  du  marteau.  Il  n\  a  pas 
de  rabat.  Le  poids  des  pièces  de  tôle  que  1  on  Ta* 
brique  dans  le  four  ne  permettant  pas  aux  ouvriers 
de  les  manier  sans  le  secours  d'une  machine ,  on 
a  établi  une  grue  qui  permet  de  conduire  les 
pièces  du  four  au  marteau  et  au  laminoir.  Celle 
grue  supporte  une  fourche  en  fer,  dont  la  lon- 
gueur totale  est  de  4  mètres,  et  dont  le  point  de 
suspension  est  à  i  mètre  de  dislance  de  l'extré- 
mité de  la  partie  fourchue.  Celle-ci  a  o*,8o  de 
longueur.  Le  poids  total  de  la  fourche  est  d'envi- 
ron 75kil. 

La  fabrication  des  grosses  tôles  s'exécute  en 
entier  dans  le  même  four  à  gaz;  elle  se  compose 
de  deux  parties:  i""  du  soudage  des  trousses;  a*  du 
réchau&ge  et  du  laminage  des  pièces  soudées.  Ces 
deux  opérations  n'exigeant  pas  la  même  tempéra- 
ture ne  se  font  pas  immédiatement  à  la  suite  l'une 
de  l'autre.  La  fin  de  chaque  semaine  est  ordinaire- 
ment consacrée  au  réchauflfage  et  au  laminage  des 
pièces  soudées. 

On  peut  évaluer  à  nooo  francs  la  dépense  né- 
cessaire pour  l'établissement  d'un  four  à  gaz  muni 
d'un  générateur  et  disposé  comme  celui  de  Bour- 
guignon, d'après  le  devis  suivant  dont  les  élé- 
ments m'ont  été  fournis  par  M.  Page. 


DES  i»iifE8  d'aubihgouat.  5a5 

DEVIS  D*D1I  FOUR  A  GAZ. 

QntDttCé.       Prb.      Smmm. 

Journées  de  maçons 60       â,50     fr.  150,00 

Journées  de  manœuvres.  •  .        30        1,50  45,00 

Briques  réfractaires 3207      17,00$       545,00 

Briques  ronges 5834      30,00  ^      175,00 

Poids  des  4  équerres  fixées 
contre  les  angles  du  gé- 
nérateur       900k,  20,00;-       180,00 

Cadre  du  bas 500      20,00  ^^      100,00 

Platine  recouvrant  le  dessus 
du  générateur 560      20,00         IJd^OO 

Bavettes  des  fonrs 612      20,00         122,40 

i/is  deux  platines  des  fonrs.      600      20,00         120,00 

Pièce  qui  se  fixe  contre  une 
platine  pour  former  la 
porte 400      20,00  80,00 

Les  deux  nortes 100     20,00  20,00 

Platinede  la  conduite  degax.        55      20,00  11,50 

Platine  recouvrant  l'appa- 
reil à  air  chaud 140      20,00  28,00 

Tuyau  de  la  conduite  d'air 
chaud  depuis  l'appareil  à 
la  caisse 180      20,00  36,00 

Six  brides  pour  consolider 
l'appareil 60      20,00  12,00 

Poids  des  deux  balanciers 
ponr  ouvrir  les  portes.  Fer.        20       l,00lekil.  20,00 

Poids  des  deux  fourchettes 
supportant  les  balanciers  et 
des  boutons  qui  les  fixent 
contre  la  platine 15        1,00  15,00 

Poids  des  3  boulons  qui  unis- 
sent les  platines  du  four.        15        1,00  15,00 

Poids  des  6  boulons  qui  unis* 
sent  les  brides  de  l'appareil 
à  air  chaud 5        1,00  5,00 

Tuyaux  de  l'appareil  à  air 

chaud 375      20,00  ^        75,00 

Total 1866,90 

Le  1/15  de  fïais  imprévus.      124,46 

Total  général 1991,3 


5a6  GÂSiEATBUBS  DX  GAZ 

Fabrication  des  largeis  de  fer  brut.  —  Les 
pièces  qui  servent  h  former  les  trousses  sont  des 
largets  de  fer  brut  qu*on  fabrique  dans  le  feu 
d*ainnerie  comtois.  Ces  pièces ,  dont  le  poids  est 
oompfis  entra  loo  et  i5o  kilog.,  s'obtiennent  de 
la  manière  suivante  : 

On  sait  que  la  fabrication  du  fer  dans  le  foyer 
comtois  se  compose  de  deux  opérations  qui  sont 
raffinage  proprement  dit  et  le  réchauffage  des 
deux  lopins  ootenus  par  le  battage  et  la  division 
de  la  loupe  sous  le  marteau ,  réchauflBge  qui 
s^opère  en  même  temps  que  le  commencement 
de  l'affinage  de  la  pièce  suivante*  La  fabrication 
des  largets  de  fer  brut  ou  écru  destinés  à  la  con- 
fection de  la  tôle ,  se  compose  de  Taffinage  seule^ 
ment.  Chaque  loupe  ne  fournît  qu'un  seul  larget 
qu'on  ne  reporte  plus  au  feu  d'amnerie,  en  sorte 
que  l'ouvrier  peut  accélérer  l'affinage  et  diminuer 
la  durée  de  l'opération ,  et  par  conséquent  la  con- 
sonmiation  en  charbon  dans  une  certaine  mesure. 
Les  consommations  en  fonte  et  en  charbon  rela- 
tives à  la  fabrication  du  fer  écru ,  n'étaient  pas 
encore  parfaitement  établies  lors  de  mon  passage 
à  Audincourt  à  cause  du  défaut  d'habitude  des 
ouvriers.  La  consommation  en  fonte  ne  variait  pas 
beaucoup  d'un  feu  à  l'autre;  elle  était  d'environ 
I ,i5o  par  1 ,000  kilog.  de  fer  écru  ;  la  consomma- 
tion en  charbon  variait  davantage.  Pour  la  plu- 
part des  ouvriers  elle  ne  dépassait  pas  J^o  hecto- 
litres (840  kilog.)  aux  1,000  kilog.  de  produit. 
La  consommation  moyenne  d' Audincourt ,  pour 
obtenir  i^ooo  kil.  de  fer  marchand  en  grosses 
barres ,  est  de  i  ,38o  de  fonte  et  de  56  hectolitres 
de  charbon. 

Mise  en/eu  du  four  et  soudage. —  Quand  le 


^ 


DES  uaiNia  b'auiungotj&t.  627 

générateur  est  neuf,  oa  le  sèche  pendant  qnel* 
ques  jours  en  enlretenant  du  feu  dana  le  creuset^ 
puis  on  le  remplit  de  braise  et  ron  donne  le  vent 
sous  une  faible  pression  d'abord ,  puis  on  Taug* 
mente  progressivement  jusqu'à  5  oent.  de  mer« 
cure;  le  diamètre  des  buses  est  de  o^^o^.  Aussitôt 
que  les  gaz  ccHnbustibles  arrivent  dans  le  four , 
on  donne  le  vent  dans  la  caisse  à  air  G  et  on  en 
règle  la  proportion  au  moyen  d'un  registre  à  gli»- 
soir  plac^  sur  la  conduite.  On  se  guide  pour  «la 
d'après  l'aspect  et  la  couleur  de  la  flamme  qui 
sort  entre  la  porte  en  fonte  et  la  platine  du  four. 
Une  flamme  bleue  et  longue  indique  la  présence 
de  l'ozide  de  carbone.  Une  flamme  courte  et 
jaunâtre  montre  au  contraire  qu'il  y  a  excès 
d'air  (i). 

Quatre  heures  après  la  mise  en  feu  du  four,  on 
introduit  dans  le  compartiment  soudant  les  lar* 
gets  de  fer  écru  qui  se  trouvaient  depuis  une 
heure  sur  la  seconde  sole.  Les  largets  se  trou«- 
vaient  isolés  dans  le  compartiment  k  chaleur  per- 
due; on  les  superpose  en  les  introduisant  dans  le 
compartiment  soudant.  On  superpose  deux,  trois, 
ou  même  quatre  largets  de  100  è  1 5o  kilog.  l'un^ 
suivant  le  poids  de  la  pièce  de  tôle  qu'on  veut 
obtenir  ;  les  pièces  les  plus  ordinaires  pesant 
entre  aoo  et  000  kilog.  s'obtiennent  avec  deux 
largets  seulement.  La  trousse  est  placée  sur  une 
brique  qui  est  posée  à  plat  sur  la  sole  du  four  faite 
en  sable  réfractaire. 


(1)  Yoyez  les  analvscs  que  j'ai  faites  des  gaz  brûlés 
pris  sur  la  sole  d'uu  four  à  réverbère,  dans  des  circon- 
stances tout  à  fait  semblables.  [Annates  des  mines^  t.  III, 
p.  217}  1843.) 


5a8  GÉNÉRATBtniB   DB  GAZ 

Au  moment  où  Ton  place  le  fer  dans  le  com- 
partiment soudant,  on  charge  le  générateur  avec 
de  la  braise ,  de  façon  à  remplir  le  cône  supérieur 
dont  on  ferme  exactement  l'orifice  avec  un  cou- 
vercle en  fonte  k  rebord  ;  on  ajoute  par  chaque 
hectolitre  de  braise  un  litre  de  terre  argileuse  et 
un  litre  de  scories  de  forges  ;  ces  proportions  va- 
rient un  peu ,  du  reste,  suivant  la  pureté  du  com- 
bustible, n  convient  d'ajouter  que  les  charbons 
employés  à  l'usine  de  Bourguignon  proviennent 
exclusivement  de  forêts  situées  sur  les  terrains  cal- 
caires ;  la  pierraille ,  qui  se  trouve  mêlée  dans  les 
menus ,  exige  donc  un  fondant  argileux.  D'autres 
combustibles  devraient  être  mélangés  avec  un  fon- 
dant autrement  composé ,  de  façon  à  avoir  dans 
tous  les  cas  un  laitier  suffisamment  fluide. 

La  dbposition  qui  a  été  adoptée  pour  le  char- 
gement du  combustible  permet  aux  gaz  de  se 
rassembler,  avant  de  se  rendre  au  four,  dans  l'es- 
pace vide  compris  entre  la  paroi  supérieure  du  gé- 
nérateur et  la  surface  conique  suivant  laquelle  se 
dispose  le  charbon  en  sortant  du  cône  de  charge- 
ment;  la  vitesse  des  gaz  diminuant  beaucoup  dans 
cet  espace,  il  en  résulte  qu'il  n'y  a  que  très-peu 
de  paroellas  charbonneuses  entraînées  jusque  sur 
la  sole  du  four. 

n  faut  deux  heures  pour  chauffer  au  blanc  le 
premier  paquet  qui  a  été  placé  dans  le  comparti- 
ment soudant  du  four ,  immédiatement  après  la 
mise  en  feu.  On  porte  alors  la  pièce  sous  le  mar- 
teau et  on  la  bat  pendant  deux  à  trois  minutes  ; 
le  marteau  bat  cinquante  coups  par  minute,  et  sa 
levée  est  de  cT.'jo  à  o".75.  Après  ce  premier  mar- 
telage la  pièce  est  reportée  au  four,  mais  on  a  soin, 
en  la  replaçant  sur  la  brique  qui  sert  de  support, 


DES   13SINES   d'aUDINCOURT.  5^9 

de  lui  donner  une  position  inTei*se  de  celle  qu'elle 
avait  lors  du  premier  chauffage ,  afin  crue  toutes 
ses  faces  soient  successivement  exposées  a  la  même 
température  ;  cette  seconde  cbaude  dure  vingt  à 
vingt-cinq  minutes.  On  reporte  la  pièce  sous  lé 
marteau  et  on  la  bat  sur  toutes  les  races  pendant 
environ  dix  minutes  ^  de  façon  k  produire  un 
prisme  rectangulaire  aplati  dont  les  dimensions 
varient  suivant  le  poids  de  la  pièce  et  les  dimen- 
sions de  la  tôle  qu  elle  fournira. 

Pendant  ce  second  forgeage  on  arrête  le  vent 
du  générateur  et  on  le  recharge  en  braise  ;  on  en 
introduit  à  la  fois  de  cinq  à  sept  hectolitres.  Tout 
chargement  doit  être  évité  pendant  le  soudage  à 
cause  du  refroidissement  que  l'introduction  d'un 
combustible  froid  dans  le  générateur  produirait 
dans  le  four  à  réverbère.  On  prend  en  même  temps 
les  largets  de  fer  brut  qui  se  trouvent  chauffés  au 
rouge  à  la  chaleur  perdue,  et  on  les  superpose 
dans  le  compartiment  soudant.  On  remplace  en- 
suite ces  largets  par  d'autres  dans  le  deuxième 
compartiment  du  four,  et  on  reconomence  à  don- 
ner le  vent. 

Quand  le  four  est  en  plein  roulement,  le  temps 
du  chauf&ge  est  de  beaucoup  réduit*  Pour  une 
pièce  de  :25o  kilog.  on  compte  environ  cinquante 
minutes  pour  la  première  cnaude,  vingt  minutes 
pour  la  seconde ,  et  vingt  à  vingt-cinq  minutes 
pour  le  défournement  et  le  martelage  ;  on  arrive 
souvent  à  faire  seize  pièces  en  vingt^uatre  heures; 
la  durée  de  l'opération  est  au  reste  bien  loin  d'être 
proportionnelle  au  poids  des  pièces.  Ainsi ,  des 
trousses  pour  tôles  de  400  à  5oo  Icilog.  sont  soudées 
et  martelées  en  deux  heures  et  demie. 

Le  chauffeur  fait  écouler  de  temps  en  temps 


53d  oiNÉEAnoBfl  de  oaz 

par  an  simple  coup  de  rin^rd ,  les  scories  qui 
remplissent  le  creuset  du  générateur.  Ces  scories 
soot  très-liquides«  Refroidies,  elles  ont  une  coa« 
leur  rert  bouteille  foncée«  On  obtient  souvent  arec 
ks  scories  tm  peu  de  fonte  blanche  trèa^cassante  > 

Îni  provient  d'une  réduction  parkieUe  des  scories 
e  forges  employées  comme  fondant, 
La  température  de  Tair  qui  produit  la  com- 
bnstion  des  gaz  pourrait  être  fâcÛement  portée  k 
3oo%  mais  ou  s'arrange  poor  qu  elle  ne  dépasse 
pas  iSo"*;  en  voici  la  raison  :  Quand  Tair  a  été 
fortement  échauffé,  la  température  du  four  s'é- 
lève tellement,  qu'il  est  presque  impossible  d'em* 
{>écher,  au  bont  de  quelques  jours  ae  roulement, 
e  ramollissement  et  la  chute  de  la  voûte  ^  bien 
qu'elle  soit  formée  des  briques  les  plus  réfractai- 
res.  En  général ,  les  foucs  k  gai  se  détériorent 
beaucoup  plus  vite  que  les  foura  à  tirage  naturel. 
La  combustion  s'opérant  dans  leur  intérieur  sous 
une  pression  supérieure  à  la  pression  atmosphé- 
rique, les  gaz  tendent  constamment  à  s'échapper 
audehors  par  les  joints  des  briques,  et  la  moindre 
fissure  s'élargit  bientôt  par  leur  passage,  de  feçoB 
k  produire  la  chute  de  la  voùte^  si  l'on  n'y  apporte 
un  prompt  remède*  La  conservation  des  voûtes 
a  présenté  d'assez  grandes  difficultés  &  Boungui- 
guon,  dans  les  premiers  temps  du  roulement  du 
four  à  gaz.  On  amve  maintenant  à  fiiire  durer  la 
voûte  pendant  1 5  jours ,  sans  qu'eUe  ait  besoin 
de  réparflftions.  Gmime  le  four  est  arrêté  k  la 
fin  de  chaque  semaine ,  ces  réparations  ne  nuiaent 
pas  an  travail.  C'est  dans  la  partie  comprise  entre 
la  caisse  à  vent  et  la  première  sole  que  les  dé- 
gradations ont  surtout  lieu.  Quelques  briques 
réfractaires  et  quelques   heuixss  de  travail  d'un 


BBS  usiNBs  d'abdimcoort.  53i 

maçon  sufiisent  à  la  r^ration  du  dommage. 
Quand  on  arrête  ^  à  la  fin  de  chaque  semaine , 
le  rouleaient  du  foor ,  on  remplit  le  géorirateat 
avec  de  la  braise ,  on  bouche  les  tuyères  et  Tavant 
creuset^  et  on  l'abandonne  à  lui-même  jusqu'à 
la  reprise  du  travail.  Le  générateur  de  doui^ui- 
gnon  marchait  depuis  quatre  mois  avec  des  idtei^ 
valles  de  chômage,  sans  avoir  eu  besoin  de  répa- 
rations de  quelque  importance. 

Le  service  du  four  pendant  le  soudage  se  faft  pat 
un  chauffeur ,  six  hommes  et  un  enfant  en  tour- 
née pendant  douze  heures.  M.  Page  pense  que 
deux  des  six  aides  pourraient  être  sopprimés  sans 
inconvénient. 

Pour  obtenir  i  ,000  kilog.  de  làrgets  soudés , 
il  faut  de  1,170  à  1,180  de  fer  brut,  qui  corres- 

Sondent  eux-mêmes,  d'après  ce  qu'on  a  vu  plus 
ant,  à  1 ,35o  on  i  ,36o  de  fonte.  Ce  nombre  est 
sensiblement  égal  &  celui  qui  représente  la  con  - 
sommation  en  fonte  d'un  feu  d'af&nerie  pour 
obtenir  i  ,000  kilogrammes  de  fer  forgé  en  grosses 
barres. 

La  consommation  en  braise  est  de  80  à  100  hec- 
tolitres par  24 heures  (  i/\4o  à  1800  kilog.);  rap- 
portée au  quintal  de  produit,  cette  consomtnatîôik 
serait  d'autant  plus  faible,  que  les  dimensions  des 
pièces  seraient  plus  considérables.  On  fart  facile- 
ment douze  pièces  de  aSo  kilog.  en  ^4  heures^ 
et  l'on  peut  admettre  que  la  consommation 
moyenne  en  braise,  est  de  5oo  kilog.  p6nr  lôoo 
kilog.  de  fer  soudé. 

Réchauffage  et  laminage  de  la  tôle.—  Cîettè 
opération  s*exécute  le  vendredi  et  le  samedi  sur 
tous  leslargets  soudés  dans  le  cours  de  la  semaine. 


/ 


532  GÉNSaATBVRS   DB    GAZ 

Ou  place  le  plus  souvent  deux  pièces  à  la  fois 
dans  ciiacun  des  compartiments  du  four.  Les  piè- 
ces qui  ont  séjourné  pendant  trois  quarts  d'heure 
sur  la  seconde  sole  sont  transportées  sur  la  pre« 
mière  où  elles  restent  encore  une  demi-^iieure 
avant  d'arriver  à  la  température  nécessaire  pour 
le  laminage  »  qui  s'élève  presque  jusqu'au  blanc 
suivant.  Les  pièces  chaudes  sont  conduites  au 
moyen  de  la  grue,  jusqu'au  laminoir  à  tôle, 
où  on  les  termine  ordinairement  sans  avoir  besoin 
de  les  rapporter  au  four.  Le  laminage  des  deux 
morceaux  dure  è  peu  près  vingt  minutes.  Pendant 
qu'il  se  termine,  on  fait  passer  les  pièces  de  la 
seconde  sole  sur  la  première,  on  en  met  d'autres 
dans  le  second  compartiment,  et  on  recharge  le 

{;énérateur.  Cette  opération  s'exécute  environ  tous 
es  cinq  quarts  d'heure. 

Le  rédiaufiàge  n'occasionne  pas  de  déchet  sen-* 
sible  sur  le  poids  du  fer  obtenu ,  mais  les  rognures 
qu'on  détacne  à  la  cisaille  des  pièces  de  tôle  repré- 
sentent i5  à  i8  p.o/o  du  poids  total.  La  produc- 
tion journalière  du  four  est  de  8000  à  9000  kilog. 

Le  combustiUe  qu'on  emploie  dans  cette  opé- 
ration est  un  mélange  de  braise  et  de  fraisil  qu  on 
prépare  avec  les  résidus  des  halles,  en  les  tamisant 
sur  un  crible  dont  les  mailles  ont  o",oo6  de  côlé 
afin  d'en  séparer  les  poussières  ;  on  en  consonmie 
habituellement  i5  hect.  (370  kilog.)  aux  1000 
kilog.  de  tôle  fabriquée. 

»  n  faut,  par  tournée ,  un  chauffeur ,  deux  lami- 
neurs ,  six  aides  et  un  enfant ,  pour  le  service  du 
four  et  du  laminoir. 

Les  tôles  soudées  de  Bourguignon  sont  de  qualité 
supérieure,  et  l'examen  le  plus  rigoureux  ne  peut 


DES    USIiVES    d'au  DIN COI} AT.  533^ 

j  £iire  découvrir  ni  pailles  ni  défauts.  Elles  ont 
été  jusqu'ici  exclusivement  employées  par  les  fe- 
hricants  de  chaudières  à  vapeur  d* Alsace.  Lei:^ 
prix  de  vente  (octobre  i844)^tait  de  y'i  c.  le  quin- 
tal métrique. 

Générateur  de  gaz  (ÏAudincourU 

Le  seul  générateur  de  gaz  que  j'aie  vu  fonction* 
ner  à  l'usine  d'Audincourt  sert ,  comme  je  l'ai  déjà 
indiqué ,  à  chaujSer  un  four  destiné  à  la  fabrication 
des  tôles  fines  pour  fer  noir  et  fer  blanc.  Le  géné- 
rateur est  établi  à  trè&-peu  près  comme  celui  de 
Bourguignon;  seulement,  les  deux  tuyères  à  air 
sont  placées  du  même  côté ,  et  sa  largeur  au  ventile 
n'est  que  de  i  mètre.  Le  four  placé  à  la  suite  a 
trois  portes  qui  correspondent  cnacune  à  un  com- 
partiment particulier.  Il  est  disposé  de  la  même 
manière  que  les  fours  à  tôle  chauffés  dans  la 
même  usine  à  la  chaleur  perdue  des  fours  d'aiSne- 
rie.  Les  produits  de  la  combustion,  en  quittant  la 
dernière  sole,  chauffent  l'appareil  où  passe  l'air  qui 
sera  projeté  sur  les  gaz,  appareil  construit  tout  à  fait 
comme  celui  du  four  de  Bourguignon. 

Le  combustible  qu'on  brûle  dans  ce  générateur 
estdufraisil  tamisé  sur  un  crible  dont  les  mailles 
ont  o'°,oo6  de  côté»  On  a  reconnu  qu'on  pouvait 
ici  se  dispenser  d'ajouter  des  fondants ,  et  qu'il  en 
résultait  une  économie  notable  sur  la  consom- 
mation du  combustible.  Le  creuset  et  l'ouvrage 
du  générateur  se  remplissent  de  scories  mal 
fondues,  et  les  tuyères  deviennent  bientôt  tout  à 
fait  noires.  Mais  comme  la  consommation  en  fraisil 
ne  dépasse  pas  3q  hectolitres  par  34  heures,  le 

Tome  Vh  1844.  35 


,53^  GEXÉRATBUBS   DE    GAZ 

ToJuoM  des  dcories  produites  n'est  pas  assez  con- 
sidérable pour  qu  on  soit  obligé  de  suspendre  fré- 
.quemment  le  travail  pour  les  enlever.  Il  arrive 
XMrdinairemeutqu  on  n'enlève  les  scories  qu'à  la  fia 
de  la  semaine,  lorsqu'on  arrête  le  four  à  tôle. 

La  teaipérature  du  four  ne  doit  pas  dépasser  le 
rouge  cerise,  môme  dans  le  premier  comparti- 
ment, et  on  règle  en  conséquence  la  quantité  de 
ffaz  que  doit  fournir  le  générateur.  Le  travail  de 
la  tôle  sV  fait  esaclement  de*  la  môme  manière 
que  dans  les  fours  placés  à  la  suite  des  foyers  d*af- 
finerie.  Seulement  ici ,  le  travail  est  plus  régulier, 
plus  continu ,  parce  qu'on  maintient  facilement  le 
four  k  une  température  constante,  ce  qui  n'arrive 
jamais  avec  les  fours  chauffés  par  les  gaz  des  feux 
d'affinerie  au  charbon  de  bois ,  gaz  dont  la  com- 

fosition  varie  beaucoup  aux  diverses  périodes  de 
affinage. 

On  r^le  la  quantité  d'air  eomburant  de  façon 
îi  ce  que  Toxyde  de  carbone  soit  en  excès  dans  les 
produits  de  la  combustion,  et  qu'il  sorte  toujours 
une  longue  flamme  bleue  par  les  pertes.  Ledéchet 
sur  la  tôle  s'en  trouve  diminué. 

La  production  mensuelle  du  four  à  tôle  avec  gé- 
nérateur est  de  ^4*^^^  kilog.  qui  correspondent  à 
^4  ou  25  jours  de  roulement.  Ledéchet  sur  le  fer 
est  de  4»3  p.o/o,  non  compris  les  rognures.  La  con- 
sommation en  fraisil  a  été  de  3 1  hect.  5o  (56o  kil .) 
aux  tooo'kilog.  de  tôle  produite. 

Le  four  à  tôle  sur  lequel  je  viens  de  donner 
quelques  indications  a  été  établi  immédiatement 
après  les  expériences  qui  ont  été  exécutées  à  Au- 
dincourt  djns  l'automne  de  1843,  et  depuis  cette 
époque  il  a  fonctionné  presque  sans  interruption. 
Quelques  explosions*  ont  ealieu  dans  le  généra- 


DES    USINES    D'ArDINCOtJRT.  535 

teur,  mais  seulement  au  commencement  de  sa 
mise  enroulement.  Ces  explosions ,  qui  s'étaient 
aéjà  présentées  pendant  les  expériences  de  1842 
{Koir  annales  des  mines,  t.  III,  p.  220),  tenaient, 
comme  je  l'avais  indiqué ,  à  ce  que  le  frafsil  avait 
^té  employé  mouillé.  Avec  des  fraisilà  recueillis  par 
un  temps  sec ,  elles  ne  se  sont  jamais  reproduite^. 

Les  indications  qui  précèdent  sur  le  Roulement 
des  fours  à  gaz  d'Auclincourt  et  de  Bourguignon 
suffisent  pour  montrer  que  ces  procédés  sont  deve- 
nus dan^  ces  usines  d'un  emploi  tout  à  fàitmanur 
facturier  et  qu'ils  donnent  d  importants  résultats. 
Ces  usines  sontencore,  à  ma  connaissance,  les  seuls 
en  France  où  des  procédés  pour  la  transformai'' 
tion  des  (combustibles  en  gaz ,  soient  appliqua 
avec  régularité.  La  compagnie  d'Audincourt  n'a 
pas  pris  de  brevet  d'invention ,  en  sorte  que  Içis 
procédés  qui  viennent  d'être  décrits,  peuvent  ètrfe 
'considérés' comme  étant  dans  le  domaine  public. 
Depuis  près  de  deux  ans,  j*ai  sighalé  leur  emploi 
dans  les  usines  de  la  compagnîe',get  cet  empldi  à 
tdùtîdué  depuis  cette  époque  sans  le  moindre  em* 
pédhetnent  de  k  part  de  personne.  Je  me  con- 
tente d'mdiquer  ce  fait ,  qui  me  paraît  rendre  inu- 
tile toute  discussion  relative  k  Vinvention  et  à  la 
propriété  de  ces  procédés  et  répondre  sùffisam- 
uient  à  certaines  assertions.  ;      ^ 

'  Je  terminem  cette  description  par  quelques 
considérations  générales  sur  l'emploi  des  ga2  dans 
les  opérations  des  arts  et  sur  la  convenance  dé  sub- 
stituer leur  combustion  ^  celle  des  solides. 

Le  seul  procédé  de  transformatioù  des  combuis- 
tibles  à  gaz  qui  ait  donné  jusqu'à  présent  des 
résultats'  manufaciurierk ,  soit  eti  France ,  soit  à 
à  Tétranger,  consiste  dans  rmtroductioh  de  Tair 


536  GÉNÉRATBimS    DE   GAZ 

k  travers  une  couche  épaisse  de  combustible.  L'é- 

Cisseur  de  cette  couche  peut ,  au  reste,  être  de 
aucoup  réduite,  puisquil  suffit  dune  hauteur 
de  3o  à  4o  centimètres  de  charbon  pour  trans- 
former complètement  Foxygène  de  l'air  en  oxyde 
de  carbone.  Pour  des  combustibles  fixes  ou  ne 
perdant  que  peu  de  produits  volatils  à  la  calcina- 
tion ,  comme  le  charbon  de  bois ,  le  coke  ou  Fan- 
thracite  »  il  y  a  évidemment  avantage  à  ce  que  le 
générateur  soit  accollé  au  four  à  réverbère ,  afin 
que  la  chaleur  sensible  des  gaz  produits  ne  se  perde 
pas  par  les  conduites  avant  leur  arrivée  au  four. 
Cette  quantité  de  chaleur  est  considérable  :  j'ai 
montré,  dons  un  précédent  mémoire,  qu  on  pou- 
vait évaluer  au  moins  à  5oo  ou  600  degrés  la  tem- 
pérature des  gaz  sortants,  en  supposant  que  le 
combustible  arrive  d'une  manière  continue  dans 
ce  générateur.  Avec  le  système  suivi  à  Bourgui- 
gnon de  ne  charger  le  combustible  qu'à  des  in- 
tervalles de  temps  éloignés  les  uns  des  autres , 
il  est  évident  que  la  température  propre  des  gaz 
sortant  du  générateur  deviendra  d'autant  p[us 
élevée,  qu'on  sera  plus  loin  du  moment  où  le 
chargement  du  combustible  aura  eu  lieu.  11  en 
résultera  ce  grand  avantage  que  la  température 
de  combustion  des  gaz  s'élèvera  de  plus  en  plus  à 
mesure  que  le  fer  s  échaufifera  davantage  sur  la 
sole  du'  four. 

La  température  à  laquelle  on  peut  atteindre 
dans  le  four  à  gaz  de  bourguignon,  est  beau- 
coup plus  élevée  que  celle  produite  dans  les  fours 
aliinentés  par  les  gaz  des  nauts-foumeaux ,  et  la 
nature  des  deux  combustibles  en  rend  bien  rai- 
son ;  voici  en  effet  leur  composition  respective. 


DES   nSIICBS    D'AtJDiNCOUBT.  537 

GazdngéDériteiir.  |  GndailiaQMiMmiMWt. 

(1)  (2) 

Adde  carbonique.  .         0,5  12,9 

Oxyde  de  carbone.        33,3  23,5 

Hydrogène 2,8  5,8 

A20te 63,4  57,8 

100,0  100,0 

Ainsi  le  gaz  du  générateur  contient  36,  i  p.  o/o 
de  principes  comhustibles,  tandis  que  celui  du 
haut-fourneau  n'en  renferme  que  28,3  :  celui-ci 
contient  en  outre,  à  sa  sortie  du  gueulard ,  une 
proportion  «de  vapeur  d'eau  qui  correspond  en 
moyenne  aux  12/00  du  volume  du  gaz  sec,  et  la 
présence  de  cette  vapeur  abaisserait Ibeaucoup  la 
température  de  combustion ,  si  on  ne  la  conaen- 
sait  pas  en  partie  avant  de  faire  arriver  les  gaz  au 
four.  Enfin  ceux-ci  sont  froids  en  arrivant  au  four, 
et  on  ne  peut  guère  les  chaufier  à  plus  de  200''  à 
chaleur  perdue ,  tandis  que  les  gaz  du  générateur 
ont  une  température  très-élevée.  ' 

La  comparaison  qui  précède  explique  bien  les 
difficultés  qu'on  a  éprouvées  et  qu'on  éprouve  en- 
core pour  appliquer  d'une  manière  continue  et  ré- 
gulière les  gaz  des  hauts- fourneaux  au  charbon 
de  bois  (3),  à  l'alimentation  des  fours  à  réverbère 

(1)  Moyenne  de  trois  analyses  de  gaz  du  générateur 
d'Audincourt  faites  en  1842. 

(2)  Moyenne  des  analyses  de  gaz  pris  au  gnenlard  du 
fourneau  de  Cler val. 

(3)  Les  gaz  des  hauts -fourneaux  an  coke,  surtout 
quand  ils  sont  pris  à  une  certaine  distance  du  gueulard , 
ont  une  composition  qui  se  rapproche  beaucoup  de  celle 
des  gaz  du  générateur.  (Voir  les  analyses  des  gaz  des 
hauts- fourneaux  de  Vienne  et  de  Pont  rÉvéque,  t.  V.) 


538  GéNERATErRS    DE    GAZ 

à  haute  température.  Bien  que  la  température 
du  four  à  puddler  soit  notablement  inférieure  k 
celle  des  fours  de  soudage  ^  il  semble ,  d*après  le 
peu  de  succès  d'essais  entrepris  dans  plusieurs 
usines^que  la  température  de  combustion  des  gaz 
pris  près  du  gueulard  ne  soit  pas  suffisante  pour 

Î|u  on  les  emploie  à  l'alimentation  régulière  d*un 
our  à  puddler  ;  le  faible  déchet  qu  on  obtient  gé- 
néralement dans  le  puddlage  au  gaz  des  hauts- 
fourneaux  semble  également  annoncer  que  la 
température  des  fours  n'est  pas  assez  élevée.  Il 
convient  pourtant  de  dire  que  si  Ion  oonsonouDuait 
dans  le  fourneau  beaucoup  plus  de  charbon  aux 
looo  kilog.  de  fonte  que  Ton  n'en  consommait 
au  fourneau  de  Clervai,  on  aurait  des  g^z  dont 
la  composition  et  la  température  de  combustion 
se  rapprocheraient  de  celles  des  gaz  du  généra-» 
teur,  mais  on  conçoit  qu'il  y  aurait  un  grand 
inconvénient  à  faire  dépendre lebon  roulement  du 
four  à  gaz  d'un  mauvais  roulement  du  fourneau. 
Les  combustibles  qui  perdent  beaucoup  de  pro- 
duits volatils  à  la  distillation  ont  aussi  été  essayés 
dans  des  générateurs  de  eaz.  Un  mémoire  intéres- 
sant de  M.  Debette,  publié  récemmeiit  dans  les 
Annales  des  Mines ,  a  fait  connaître  les  résultats 
obtenus  en  Prusse  et  en  Styrie  par  la  transforma- 
tion de  la  houille  et  des  lignites  terreux  en  gaz 
combustibles.  La  disposition  du  générateur  de 
Kœnigshiitte  (Prusse)|  par  rapport  au  four  qu'il  ali- 
mente ,  présente ,  avec  l'appareil  de  Bourguignon , 
èette  analogie  que  le  générateur  est  aussi  accolé  au 
four  à  réverbère.  Les  générateurs  de  Saint-Stëphan 
(Styrie) ,  qui  consommaient  du  lignite,  étaient  au 
contraire  isolés  du  four.  La  disposition  la  plus 
convenable  dépend  de  la  nature  du  combustible. 


DES   USINES    D^AUDINCOURT.  539 

Quand ,  en  effet ,  on  produit  des  gaz  en  faisant 
traverser  une  couche  épaisse  de  combustible  par 
un  courant  d'air  forcé,  il  y  a  dans  le  générateur 
deux  zones  très-distinctes  :  la  première ,  qui  se 
trouve  dans  le  voisinage  des  tuyères,  est  la  zone  de 
combustion,  et  l'expérience  a  prouvé  que  le  com- 
bustible y  arrivait  toujours  carbonisé»  et  que 
Toxygène  de  Tair  s  y  transformait  complètement 
en  oxyde  de  carbone.  La  seconde  zone  est  celle  de 
distillation  dans  laquelle  le  combustible  perd 
toutes  les  parties  volatiles  qu  il  contenait  ;  cette 
distillation  s'opère  dans  un  courant  de  gaz  saturé 
de  carbone ,  et  par  conséquent  aucun  des  produits 
qu'elle  fournit  ne  se  brûle  dans  le  générateur.  Si 
le  combustible  a  un  pouvoir  calorifique  élevé , 
comme  la  houille  grasse  par  exemple ,  les  pro- 
duits de  la  distillation  entraînés  avec  le  mélange 
d'oxyde  de  carbone  et  d'azote  qui  provient  de  la 
pallie  inférieure  du  générateur  sont  presque  tous 
combustibles,  et  il  n'y  aurait  pas  d'avantage  k 
condenser  les  produits  liquides  avant  d'introouire 
les  gaz  dans  le  four.  Si .  au  contraire ,  il  s'agit  de 
combustibles,  comme  le  bois,  la  tourbe,  les  li* 

f;nites,  qui  perdent  une  fraction  considérable  de 
eur  poids  à  la  distillation ,  les  gaz  sortant  du  gé- 
nérateur entraîneront  avec  eux  une  proportion 
considérable  de  produits  liquides  ,  formés  en 
grande  partie  d'eau,  et  dont  le  mélange  avec  let 
gaz  combustibles  abaisserait  nécessairement  beau- 
coup la  température  de  combustion.  Il  est  donc 
indispensable ,  si  l'on  veut  obtenir  de  hautes  tem*- 
pératures  avec  des  générateurs  alimentés  avec  des 
combustibles  analogues  au  bois  ou  à  la  tourbe, 
de  séparer  les  gaz  des  liquides  en  condensant 
ceux-ci.  Le  générateur  devra  donc  dans  ce  cas  être 


54o  GÉNÉAATB13R8    DE   GAZ 

placé  à  une  certaine  distance  des  appareils  de 
combustion.  La  condensation  des  vapeurs  ne  pré- 
senterait pas  de  difficultés  :  on  Texécuterait  comme 
on  le  fait  déjii  pour  les  gaz  des  hauts-fourneaux  que 
Ton  dépouille  ainsi  de  la  majeure  partie  de  la  vapeur 
d*eau.  Les  gaz  obtenus  avec  le  bois  cru  renferment 
43  pour  1 00  de  principes  combustibles ,  oxyde  de 
carbone  et  hydrogène,  notablement  plus  que  ceux 
formés  par  la  braise.  En  les  réchaufiant  à  3oo*  k 
la  chaleur  perdue  du  four ,  après  la  condensation 
des  liquides  et  les  brûlant  par  un  courant  d'air  chaud 
et  comprimé ,  il  est  hors  de  doute  que  Ton  arrive- 
rait à  produire  les  plus  hautes  températures  aussi 
facilement  qu*avec le  charbon.  La  tourbe  et  les  li«- 
gnites,  traités  de  la  même  manière  que  le  bois, 
donneraient  bien  certainement  les  mêmes  ré- 
sultats. 

La  forme  des  générateurs  employés  a  été  jus- 
qu'ici très-variée.  Les  générateurs  de  Boui^ui- 
gnon,  par  leur  durée  et  la  facilité  avec  laquelle 
on  les  conduit,  me  paraissent  pouvoir  servir  k 
transformer  la  plupart  des  combustibles  en  nz.  U 
est  probable  qu'on  pourrait  même  réduire  beau- 
coup la  hauteur  du  combustible  au-dessus  des 
tuyères,  et  par  conséquent  diminuer  la  pression 
du  vent  et  la  dépense  de  force  pour  le  roulement  du 

Sénérateur.  Nous  avons  vu,  en  effet,  qu'il  suffisait 
e  o'^fSo  d'épaisseur  de  charbon  pour  changer 
l'oxygène  de  l'air  en  oxyde  de  carbone.  Avec  un 
mètre ,  au  maximum ,  aépaisseur  de  combustible 
au-dessus  des  tuyères ,  on  atteindrait  sans  doute 
le  même  but  qu  avec  le  mode  actuel  et  avec  une 
moindre  dépense  de  force  motrice  pour  l'injection 
de  l'air.  H  est  possible  cependant  que  pour  des 
combustibles  ramoUissables  ,  comme  les  houilles 


DES  USINES    D*AUDINCOURT.  54l 

grasses ,  Femploi  d'un  générateur  à  grille  soit  raé- 
lérable  à  celui  d'un  générateur  à  tuyères.  M.  Det- 
mold  de  Londres  a  pris  récemment  en  Angleterre 
un  brevet  pour  adapter  ce  système  aux  lours  à 
puddler  et  à  réchauner  (i).  La  disposition  des 
appareils  est  à  très-peu  près  la  même  que  celle 
que  j'avais  proposée  d'abord ,  dans  mon  mémoire 
sur  la  composition  des  gaz  des  bauts-fourneaux. 
(  Jnnales  des  mines ^  3*  série ,  t.  XIX ,  p.  4^3.) 
M.  Detmold  annonce  que  l'emploi  des  fours  à 
réverbère  avec  générateurs  produit  une  économie 
de  combustible  avec  une  diminution  dans  les 
déchets. 


(I)  Journal  des  tisines,  par  M.  YioUet ,  novemtire  1844, 
p.  219. 


543 


Des  produits  de  la  saline  de  Gouhenans 

(Haute-Saône); 

Pir  M.  A.  MICHEL,  directoor  deIafri)riqa0deprodQili6UmiqiNi. 


Cinq  puits  ont  été  successivement  forés  pour 
atteindre  le  sel  gemme ,  dont  la  première  couche 
s'est  trouvée  à  56  mètres  de  profondeur.  Chacun 
de  ces  puits  contient  une  pompe  servant  à  extraire 
du  sein  de  la  terre  le  sel  préalablement  dissous  au 
moyen  d'un  courant  d'eâu  douce  qui  y  est  intro- 
duit à  cet  effet. 

Cette  eau  douce  est  extraite  d'un  puits  percé  en 
contre-bas  de  la  mine  de  houille  située  à  environ 
4oo  mètres  de  là  saline. 

La  quantité  de  matières  étrangères  qu'elle  cofl-* 
tient,  soit  en  dissolution ,  soit  en  suspension ,  est 
extrêmement  variable  ;  ayant  à  diverses  époques 
évaporé  de  cette  eau.  j'^i  trouyé,  par  litre,  o',o67, 
o',435,  o%498>  et  de  leau  filtrée  m'en  a  donné 
jusau'à  o',5o7.  Ce  dépôt  attire  rapidement  Thu- 
midité. 

La  réaction  de  Teaii  est  légèrement  alcaline. 

4*9978  de  dépôt  ont  été  traités  par  l'acide  azo- 
tique ;  après  fittration ,  dans  les  premières  por- 
tions du  liquide  clair,  il  s'est  formé  des  cristaux  de 
sulfate  de  chaux  qui  se  sont  redissous  dans  l'eau  de 
lavage.  L'ammoniaque  a  donné  dans  cette  liqueur 
un  précipité  d'alumine  et  de  fer  pesant  o'.iSa. 
Ce  précipité  traité  par  la  potasse  caustique^  l'alu* 


544  ANALYSE   DBS   PRODUITS 

mine  a  été  dissoute  et  il  est  resté  o*,  i  d'oxyde 
ferrique. 

La  liqueur  débarrassée  de  ralumine  et  du  fer 
a  été  saturée  par  Tacide  azotique,  puis  traitée  par 
le  nitrate  de  baryte  pour  précipiter  les  sulfates  ; 
après  filtration ,  Tazotate  d'argent  a  donné  4*9 1 4 
de  chlorure  d'argent. 

2  gram.  de  dépôt  ont  été  chauffés  avec  du  car- 
bonate de  potasse;  après  filtration,  on  a  obtenu 
la  liqueur  claire  A  et  le  dépôt  B. 

La  liqueur  A  saturée  par  l'acide  chlorhydrique 
a  été  traitée  par  le  chlorure  de  barium,  on  a  ob- 
tenu o',4<>i  "*^  sulfate  de  baryte. 

Le  dépôt  B  dissous  dans  l'acide  chlorhydrique 
a  donné,  après  filtration  ,  la  liqueur  C  et  le  dépôt 
D  pesant  o^igS. 

La  liqueur  C  saturée  par  l'ammoniaque  pour 
en  séparer  l'alumine  et  le  fer  a  été  traitée ,  après 
avoir  été  filtrée,  par  Toxalate  d'ammoniaque;  l'oxa- 
late  de  chaux  a  été  couverte  en  sulfate,  pesant 
i»,263. 

La  liqueur  provenant  de  cette  dernière  filtra- 
tion a  été  traitée  par  un  excès  d'ammoniaque  et 
du  phosphate  de  soude;  on  a  obtenu  o*,4^&  de 
phosphate  de  magnésie. 

Le  dépôt  D  a  été  fondu  avec  de  la  potasse  caus- 
tique, après  filtration,  évaporation  et  saturation 
par  Tacide  chlorydrique  ;  on  n'a  pas  obtenu  de 
silice. 

L*acide  carbonique  a  été  dosé  d'après  le  procédé 
de  Fresenius  et  Will;  on  a  trouvé  que  100  de  dé- 
pôt contiennent  23,25  d'acide  carbonique. 

Il  résulte  de  cette  analyse  que  100  du  dépôt 
restant  après  évaporation  de  1  eau  contiennent  ; 


DE    LA   SAUNE    DE   GOtJHENANS.  545 

Alamine 0,65 

Ox^de  de  fer 2,00 

Acide  sulfuriqae.  •  .  6,85 

Acide  carbonique. .  .  23,25 

Chlore i  •  20,52 

Chaux 26,22 

Magnésioin 5,25 

Matières  organiques.  •  9,75 

et  queo  admettant,  qu'en  moyenne,  loo  d'eau 
douce  contiennent  o,5  de  matières  étrangères, 
on  a  en  définitive  pour  loooo  parties  d'eau. 

Sulfate  de  chaux.  .  •  5,855 

Carbonate  de  magnésie.  8,840 

Carbonate  de  ctmux.  .  12,550 

Chlorure  de  calcium.  .  10,065 

Chlorure  de  sodium.  •  •  6,435 

Oxyde  de  fer 1,000 

Alumine 0,325 

Matières  organiques.  .  4,875 

£an 9950,000 

Perte. 0,055 

10000,000 

Eau  salée  sortant  des  puits. 

Sa  pesanteur  spécifique  était  de  1 170  à  i2^,a5 
de  température;  elle  est  très*limpide ,  et  c'est  à 
peine  si  après  cinq  jours  de  repos  il  s'est  formé 
un  léger  aépdt  jaunâtre  ;  sa  réaction  est  alcaline  ; 
après  l'addition  de  quelques  gouttes  d'un  acide , 
le  suif  hydrate  d'ammoniaque  n'y  produit  aucune 
coloration  :  il  en  est  de  même  du  sulfocyanure 
de  potassium.  Avant  d'en  faire  l'analyse,  l'eau  a 
été  filtrée. 

5o  grammes  ont  été  évaporés  à  siccité  et  jus- 
qu'à ce  qu'une  baguette  trempée  dans  l'ammo- 


5^6  ANALYSE    DBS  PRODUITS^ 

niaque  et  placée  au-dessus  de  la  capsule  indi- 

3u&t  un  commencemeot  de  dégagement  de  chlore; 
est  resté  1 1*''.24^  ^^  ^^1^!  ^^^^  ^^À9  P-  '<^* 
lO  gr«  débarrassés  des  sulfates  au  moven  de 

Tazotate  de  baryte ,  ont  été  traités  par  1  azotate 
d'ai^ent,'  on  a  obtenu  5^.24  chlorure  a  argent  ;  soit 
pour  100,  12,926  de  chlore. 

Dans  40  gr.  d'eau  salée  on  a  versé  du  chlorhy- 
drate d'anunoniaque»  de  l'amnaoniaque  et  de 
Fozalate  de  la  même  base;  le  précipité  calciné ]us- 
qu^à  ce  que  son  poids  reste  invariable ,  pesait 
o^'MaS,  représentant  o^.O'joSG  de  chaux;  soit 
pour  100,  o''m759  de  chaux. 

La  liqueur  claire  a  été  traitée  par  le  phosphate 
de  soude,  on  a  obtenu  un  précipité  qui,  après  caici- 
nation ,  pesait  o^ .oa représentant  0*^.0044  de  ma- 
gnésium; soit  pour  100,  0*^.01 1  magnésium. 

5o  gr.  traités  par  le  chlorure  de  barium  ont 
donné  S*'  .oa  de  sulfate  de  baryte  ,  représentant 
o^'.3o4  d'acide  sulfurique;  soit  pour  iooo^'.6o8 
acide  sulfurique. 

D'où  il  résulte  que  100  d'eau  salée  contiennent: 

Chlorure  de  magnésium.  0,042 

Chlorure  de  sodium.  .  .  21,368 

Sulfate  de  chaux.  .  .  .  0,423 

SuHltte  de  soude.  .  .  .  0,îl43 

£éu 77,M0 

Perte 0,014 

100,000 

A  la  saline  de  Gouhenans ,  on  croit  pouvoir  se 
dispenser  de  traiter  les  eaux  salées  par  la  chaux 

Sour  en  séparer  les  sels  magnétiques  ;  j  ai  cepen- 
ant  entrepris  quelques  essais  pour  m'assurer  du 
résultat  de  ce  traitement. 


DE   LA   SALINE   DE   GOUHENANS.  547 

J'ai  éteint  avec  de  Veau  distillée  de  la  chaux 
vive  ordinaire  9  et  je  nai  employé  que  la  poudre 
qui  en  est  résultée.  J'ai  trouvé  qu  il  en  fallait  i^'-.^o 
pour  précipiter  toute  la  magnésie  contenue  dans 
un  litre  d'eau  salée.  Si  l'on  dépasse  cette  propor- 
tion on  est  exposé  à  tjrôuver  du  chlorure  de  cal- 
cium dans  les  eaux  mères  après  l'évaporation. 

Je  recommande  comme  expéditif  le  procédé 
suivant^  .pour  s'assurer  jsi  l'on  a  employé  trop  ou 
pas  assez  de  chaux.  Dans  la  liqueur  préalablement 
filtrée  on  verse  quelques  gouttes  de  saccharate  de 
chaux ,  et  elle  se  trouble  pour  peu  qu'elle  con- 
tienne de  sels  magnésiens.  S'il  y  a  excès  de  chaux 
libre,  on  le  reconnaît  en  faisant  passer  dans  l'eau 
salée  filtrée  et  au  moyen  d'un  tube  de  verre  un 
courant  d'air  sortant  des  poumons  :  dans  ce  cas  la 
liqueur  se  trouble. 

L'eau  aalée  traitée  avec  la  quantité  de  chaux 
nécessaire ,  a  été  analysée  comme  la  précédente  ; 
elle  contient  : 

Sulfate  de  soude. .  .  0,071 

Solfatede  cbauXi  .  .  0,534 

CUomre  de  sodium.  a0,5ô5 

Eau '.  .  78,850 

100,000 

Je  ferai  observer  que  cette  eau  était  moins  sa- 
turée de  sel  que  la  précédente. 

Analjrse  du  sel  de  moyenrke  grosseur. 

Ce  sel  a  été  pris  au  milieu  de  la  hauteur^  dans 
un  magasin  qui  a  été  rempli  en  nS  jours;  à  Té- 
poque  de  l'essai ,  l'échantillon  avait  1 1  semaines 
d'emmagasinage.  L'analyse  en  a  été  faite  en  sui« 
yfint  la  même  marche  que  pour  l'eau  salée,  et  il 


548  ANALYSE    DBS   PRODUITS 

en  a  été  de  même  pour  les  autres  analyses  qui 
suivent. 

Ce  sel  contient  : 

Sulfate  dechaox 1,1110 

Sulfate  de  soude 0,3â18 

Chlwure  de  magnésium.  .  0,0790 

Chlorure  de  sodium.   .   .  .  91,6930 

Matières  insolubles 0,0840 

Eau 6,5000 

Perte 0,2112 

100,0000 
Analyse  des  schlots. 


Sulfate  de  chaux. .  . 
Sulfate  de  soude.  •  . 
Sulfate  de  magnésie. 
Chlorure  de  sodium. 
Oxyde  defer 


48,51 
16,35 
2,69 
32,45 
traces. 


100,00 

L'échantillon  avait  été  préalablement  bien 
égoutté  et  desséché  ;  on  Ta  fait  bouillir  avec  du 
carbonate  de  potasse  pour  convertir  les  sulfates 
en  carbonates. 

Anafyse  des  écailles. 

Sulfate  de  chaux 26,96 

Sulfate  de  soude 4,72 

Chlorure  de  m^nésium.  .  0,16 

Chl(^nre  de  sodium.  .  •  •  67,56 

Oxyde  defer 0,60 

100,00 
Analyse  des  eaux  mères. 
"     I  Eaux  mères  d'une  poêle  dans  laquelle  on 


D£    LA    SALINE    DE    GOI3MENANS.  549 

lia  fait  que  7  cuites.  Pesanteur  spécifique  isoo. 
Réaction  alcaline. 

Sulfate  de  chaux 0,!2ft 

Sulfate  de  soude 0,060 

Chlorure  de  magnésium.  0,897 

Chlorure  de  somum.  .  •  24,592 

Eau 73,328 

lOO^OOQ 

d!"  Eaux  mères  d'une  poêle  dans  laquelle  on  a 
fait  39  cuites.  Pesanteur  spécifique  1217.  Réaction 
alcaline. 

Sulfate  de  chaux 0,08 

Sulfate  de  sonde 1,64 

Chlorure  de  maffnésium.  .  3,02 

Chlorure  de  soœ'um.  .  .  .  23,96 

Eau 71,30 

100^00 

Je  n'y  ai  pas  trouvé  de  traces  de  brome  ni 
d'iode. 

Houille  de  la  mine  de  Gouhenans. 

L'échantillon  choisi  était  de  la  première  qualité» 
brillant  et  non  lavé  ;  à  la  loupe  on  n'y  aperce- 
vait aucune  trace  de  pyrite. 
100  de  houille  incinérées  dans  une  capsule  placée 

dans  une  mouffle  ont  laissé  1 1  ,ao 
de  cendre^. 
100         —         distillés  ont  produit  60,10    de 

coke. 
100         —         traités  par  l'eau  régale  ont  donné 

par  l'addition  de  l'ammoniaque  un 
précipité  d'oxyde  ferrique  repré- 
sentant 7,39  de  pyrite. 
Tome  FI,  1844.  36 


550  ANALTSB    DBS  PRODUITS,  BTC 

I  gr.  de  houille  traité  awc  de  la  lithax^e  a  ter 
duit  21  gr.  de  plomb. 

Je  dois  prévenir  que  la  qualité  moyenne  de  la 
houille  eA  loin  d'être  aussi  ridie  aoe  cdBe  essayée. 


f 


55i 


■tu  .1  1  rnj 


Des  expériences  faites  dans  les  laboratoires  des 
départements  pendant  Vannée  i843. 

(SUlTB)(i). 


INrigé  par  M.  Drùuoi ,  ingéoiear  des  mMto. 
Àmljse  de  deiup  minçrais  d^Jer* 


l^mmmm^mmtmsBmÊfsammggifisBefms* 


DÉSIGNATIOIf 

DBS  raiNQPBS  GONSTITOÀNTS. 


maa^tBÊom 


BeroxjrfedefSBT 

Oxyde  ronge  de  manganèse, 
^àddp  pbûsi^ioriqnQ.  .... 

'  —    arsénique.  / 

yde  Terl  de  chrome.  . 
Eau ,  oxygène  et  adde  carbo 
Diqne.  . 

baux 

Almpine 

Magnésie 

ilice  et  quartz. 


Tolanx:. 


Leçjl^fnfffit  fsffk  fer  p.  100.  .  . 


ff«= 


DA$IGlf4T|aif 

de»  mineraii  aDalysés , 
«t  proportions  des  principe! 

CQOSUtmUQli. 


Miserai 

pisiforme 

d'Aulrcy 

(HautiS^dne)^ 

(i) 


0,55S 

0,034 

pièant. 

néfint. 

traces  notables. 

0,172 

tracep. 

0,088 

néanU 

0,168 


1,004 


38 


Minerai 

oolilhiqne 

(TOcignej 

(iura). 


0,436 
9é9nt. 
trace^. 
néant, 
non  essayé.] 


0,164 
0,054 
néant. 
#,fl6 


0,9»» 


■^■■1*1 


30 


^^ÊBmtÊÊi^ÊÊÊmxÊkai 


(1)  Voyei  pages  367  à  433. 


553  KXPKRUBNCBS   FAITES   EN    l843 

(i)  Minerai  de  fer  pisiforme  ^  extrait  sur  le 
territoire  de  la  commane  d'Autrey,  lien  dit  le 
Gbamp-Blanc  ou  les  Petits-<}reu  x ,  arrondisse- 
ment de  Gray,  Haute-Saône.  On  le  fond  au  haut- 
fourneau  d'Autrey. 

Ce  minerai  est  en  crains  imparfeitement  ar- 

ndis ,  tuberculeux ,  la  plupart  petits  et  dont 
aucun  n'atteint  o*,oi  de  diamètre. 

Ces  grains  sont  formés  de  couches  concentri* 
ques  dont  la  couleur  varie  du  noir  au  jaune.  L'en- 
semble donne  une  poussière  d'un  brun  jaunAtre. 
La  première  de  ces  couleurs  dénote  la  présence  du 
peroxyde  de  manganèse  ;  la  seconde  est  celle  du 
peroxyde  de  fer  hydraté. 

Quelques->un8  des  grains  sont  attirables  au 
barreau  aimanté ,  ce  qui  dénote  la  présence  du 
silicate  de  protoxyde  de  fer. 

Ce  minerai  est  mélangé  de  quelques  petits 
fragments  d'un  calcaire  en  partie  argileux  et  en 
partie  cristallin ,  désigné  par  les  mineurs  sous  le 
nom  de-  castillot^  et  semblable  à  celui  que  j'ai 
analysé  en  1843* 

:  Ce  mitierai  et  le  calcaire  appartiennent  à  la  for- 
ination  tertiaire  d'eau  douce.  Le  minerai  ne  ren- 
fermant ni  phosphore  ni  arsenic,  donne,  ainsi 
Îue  les  autres  minerais  pisiformes  des  environs 
'Autrey,  des  fontes  grises  également  propres  à 
b  deuxième  fusion  et  à  l'amùage.  La  quantité 
d'alumine  qu'il  renferme  étant  considérable  par 
rapport  à  la  silice ,  on  doit  le  mélanger  avec  d  au- 
tres minerais  plus  siliceux  «  et  ajouter  de  lacastine 
au  Dftélange  pour  faciliter  la  fusion. 
.  (a)  Minerai  de  fer  hydroxydé  oolithigue, 
exploité  sur  le  territoire  delà  commune  d'Ougney, 
€t  fondu  au  haut-fourneau  de  Fraisans ,  arrondis- 
dé  Dole  (Jura). 


DANS  LES  LABORATOIRES   DES  DÉPARTEMENTS.    553 

Ce  minerai  est  en  grains  très*fins  lenticulaires 
agglutinés  par  un  ciment  ferrugineux.  Considéré 
en  masse,  il  est  d'un  rouge  un  peu  jaun&tre.  La 
poussière  a  une  couleur  encore  plus  jaune  que 
celle  de  la  masse  même. 

D'après  les  renseignements  qui  m'ont  été 
donnés,  il  parait  appartenir  à  la  partie  infé- 
rieure de  la  formation  du  calcaire  oolithique. 
Gomme  il  ne  donne  aucune  trace  d'arsenic ,  et 

Su'il  ne  renferme  pas  une  quantité  considérable 
'acide  phosphorique  »  c'est  un  des  meilleurs  mi- 
nerais que  Ton  exploite  dans  cette  formation 
géologique.  La  proportion  de  l'alumine  étant 
considérable  par  rapport  à  la  silice,  il  convient 
de  le  mélanger  avec  des  minerais  siliceux  pour  en 
faciliter  la  fusion. 

Analyse  dun  laitier  du  haut^foumeau  au 
charbon  de  bois  de  Bley^  commune  dAuvet^ 
arrondissement  de  Gray  {Haute-Saône). 

Silice 0,490  oxygène.  0,2165  ci. 0,2485 

Chaux 0,240  0,0674 

AluiiriQ0 0,218  0,1018 

Potasse 0,007  0,0012,      ^  .-^o 

Soude 0,007  0,0018  (     ">*'^* 

Protoxyde  de  manganèse.  0,006  0,0013 

Protoxyde  de  fer 0,021  0,0048 

Magnésie traces. 

Soufre traces. 

Perte 0,011 

Total 1,000 

Lorsque  ce  laitier  a  été  produit ,  le  haut-foui^ 
neau  était  en  bonne  allure  et  donnait  de  la  fonte 
très-grise,  connue  dans  le  commerce  sous  le  nom 
de  fonte  grise  de  Comté,  également  propre  à  l'af- 
finage et  à  la  deuxième  fusion. 


554  EXPiAiBNGBS   t*AlTBâ   CN    l843 

Il  est  bien  Titrifié ,  vert  foncé  et  yidaoé ,  lofs- 
qnMl  est  en  masse ,  violet  clair  lorsqu'il  est  en 
poudre  grossière,  et  d'un  gris  trè$*clair  et  an  peu 
violacé  lorsqu'il  est  en  poudre  impalpable.  On 
remarque  à  sa  surface  quelques  paillettes  de  gra- 
phite. 

Il  est  attaquable  par  l'acide  bydrocblorique 
concentré  et  bouillant  avec  lequel  il  donne  une 
odeur  sensible  d'hydrogène  sulfuré ,  itiaîs  traité 
)>ar  l'eau  régale,  il  n'a  cependant  pas  fourni  d'à* 
Cide  snlfurique  reconnaissable  par  la  baryte*  Les 
minerais  pisi formes  fondus  dans  le  haut-fourneau 
de  Bley  ne  renferment  effectivement  pas  une 

auantité  de  soufre  appréciable  par  les  réactifs  or^ 
inaires. 
Ce  laitier  est  remarquable  par  les  quantités 
considérables  d'alumine  et  d'alcali  au'il  renferme. 
La  formule  est  à  très-peu  près  B^o^,  et  annonce 
peu  de  fusibilité .  les  bases  y  sont  en  trop  forte  pro- 

{lortion  par  rapport  li  la  silice.  L'alumine  est  dsiil- 
eurs  par  elle-ipéme  un  mauvais  fondant.  Sa  pro- 
portion ne  devrait  pas  dépasser  i5  p.  o/o,  si  Ton 
voulait  rendre  la  fusion  facile.  Mais  pour  obtenir 
des  fontes  très-grises,  comme  on  le  fait  au  haut- 
fourneau  de  Bley,  on  doit  établir  dans  Touvrage 
une  très-haute  température ,  et  c'est  1^,  sansdoutei 
ce  qui  a  conduit  naturellement  à  composer  des  lai« 
tiers  peu  fusibles. 

La  composition  indiquée  ci-dessus  s'aiccorde 
assez  bien  avec  celle  calculée  d'après  la  propor- 
tion des  divers  minerais  employés  et  analysés  en 
1841  et  184^. 

Les  alcalis  se  trouvent  dans  ce  laitier  en  pro- 
portions considérables,  et  je  me  suis  assuré,  par 
des  expériences  répétéesi  que  ceux  que  j'ai  trou- 
vés ne  provenaient  pas  des  fioles  de  verre  dans 


DANS  US  lABOKATOIRES  DBS  DÉPARTEHSNTS.     555 

lesquelles  j'ai  opéré.  Je  n*ai  jamais  trou?é  un 
excès  de  matière ,  il  y  a  toujours  eu  un  déficit 
après  TadditioD  des  principes  constituants. 

jirudjrse  dHune  eau  minérale  acidulée  sulfureuse 
froide ,  de  Neui^elle-les-la-ChariU ,  arrondis^ 
sentent  de  Vesoul  (Haute^Saéne). 

Vers  le  mois  de  mai  de  Tannée  1843,  on  a  dé-^ 
couvert  dans  l'arrondissement  de  Vesoul ,  sur  le 
territoire  de  la  commune  de  Neuvelle-les-Ia-Cha* 
ritéy  aumidi  du  village,  à  100  mètres  environ  k 
Test  de  la  route  départementale  de  Besançon  à 
Combeaufontaine ,  sur  la  rive  droite  du  ruisseau 
qui  descend  au  Pont-de-Planche , .  trois  sources 
situées  à  peu  près  sur  une  même  linie  droite  diri- 

Sée  de  Test  à  Fouest,  et  distantes  l'une  de  l'autre 
'environ  35  mètres.  Ces  sources  paraissent  atoir 
été  déjà  connues  anciennement.  Sur  l'une  d'elles 
on  a  trouvé  un  tronc  d'arbre  creux  qui  semblait 
plaeé  pour  isoler  l'eau  minérale.  Nésinmoins  les 
personnes  les  plus  vieilles  du  pays  n'en  avaient  ja- 
mais entendu  parler  ;  aucun  écrit  n'en  fait  men- 
tion. 

Le  sol  d'où  elleasurgissent  est  composé ,  sur  une 
épaisseur  d'environ  2  mètres ,  d'une  tourbe  très- 
ai^leuse,  mélangée  de  branchages ,  et  reposant 
sur  la  formation  du  calcaire  tertiaire  siliceux 
d'eau  douce ,  dont  le  développement  est  assez  im- 
portant aux  environs  de  Neuvelle-les-la-Cbarité. 
Ce  calcaire  est  très-friablé  ;  lorsqu'il  est  humide 
il  se  pétrit  presque  comme  de  l'argile.  Le  silex  j 
est  distribué  par  masses  de  forme  irrégulière  mais 
toujours  très-aplaties  horizontalement. 

L'eau  telle  qu'on  peut  la  recueillir  maintenant 
est  parfaitement  limj^de  et  incolore^  Sa  tempe- 


556  BXPiaiENCES  faites  bn  i843 

rature  ne  diffère  pas  seosiblement  de  celle  des 
soui'ces  ordinaires  du  pays.  Elle  a  une  très-forte 
odeur  de  sulfide  hydnque.  Elle  rougit ,  mais  fai- 
blement, le  papier  de  tournesol.  Sa  saveur  est  à  la 
fois  sulfureuse  et  astringente.  Les  trois  sources 
laissent  dégager  des  bulles  de  gaz.  Aux  environs  et 
dans  les  canaux  de  fuite,  on  remarque  un  dépôt 
de  soufre  blanc  jaunâtre. 

On  y  a  trouvé  les  principes  constituants  sui- 
yants  dont  les  quantités  sont  rapportées  à  i  .000 

d*eau  : 

Sulfide  hjdri<|iie.  .  .  0,010] 

Acide  carboDique.   .  0,033  (  ^  «^i„^^ 

AsoCe-  .......  o;oi5    «"▼<>»«»«. 

Oxygène 0,001; 

Solhie  de  sonde 0,000104 

Sulfate  de  poUisse 0,000065 

Sulfate  de  magnésie 0,000136 

Sulfate  de  chaux 0,000047 1 

Carbonate  de  chaux 0,000399 

Silice 0,000001' 

Chlorure  de  magnésium.  .  .  traces.     )  en  poids. 
Carbonate  d'ammoniaque.  .  traces. 
Sulfate  d'ammoniaque.  .  .  .  traces. 
Résine  et  antre  matière  vé- 
gétale on  animale traces. 

Total 0,000762 

Les  sels  obtenus  par  Tévaporadon  de  Feau  et 
supposés  anhydres ,  sont  composés  ainsi  qu  il  suit  : 

Sulfate  de  sonde 0,138 

Sulfate  de  potasse 0,086 

Sulfate  de  magnésie 0,181 

Sulfate  de  chaux 0,063 

Carbonate  de  chaux 0,531 

Silice 0,001 

Chlorure  do  magnésium traces. 

Snirate  d'ammoniaque. traces. 

Résine  et  antre  matière  végétale  on 

animale traces. 


^ 


Total 1,000 


DANS  LBS  LABORATOIRES  DBS  DÉPARTEMENTS.    557 

Les  proportions  des  gaz  sulfide  hydrique  azote 
et  oxygène ,  quoique  déterminées  seulement  par 
approximation ,  paraissent  ne  pas  s'écarter  beau- 
coup de  la  vérité.  L'azote  et  Toxygène  se  trouvent 
dans  Feau  minérale ,  et  selon  toute  probabilité , 

{>rincipalement  dans  l'eau  douce  dont  elle  est  mé- 
angée.  Or,  on  sait  que  l'air  dissous  dans  l'eau  con- 
tient, non  pas  seulement  0,2 1 ,  mais  Oy3a  d'oxy- 
gène, les  0,01 5  d'azote  doivent  donc  avoir  été 
accompagna  non  pas  de  0,0041  mais  bien  de 
0,007  d'oxygène  qui  sont  plus  que  suffisants  pour 
détruire  les  0,010  de  sulfîae  hydrique  avec  dépôt 
de  soufre. 

Dans  l'eau  de  Neuvelle-les-la-Gharité ,  comme 
dans  celle  de  Guillon,  le  gaz  sulfide  hydrique  est 
hors  de  toute  combinaison ,  car  il  se  dégage  en  Kk 
talité  par  l'ébuUition.  Après  cette  opération ,  l'eau 
ne  conserve  plus  aucune  réaction  acide  ;  elle  laisse 
déposer  du  carbonate  de  chaux. 


LiBOBÀTO»!  OB  BBSANÇON, 

Dirigé  par  M.  l^oyé,  ingénieur  des  mines. 
Essai  de  trois  Ugnites  et  dun  lignite  carbonisé. 

L'essai  de  ces  combustibles  a  été  fait  suivant  la 
méthode  ordinaire  d'analyse  immédiate,  telle 
qu'elle  est  exposée  dans  le  Traité  des  essais  par  la 
voie  sèche  de  M.  Berthier. 

On  a  cru  intéressant  de  rechercher  la  quantité 
d'eau  hygrométrique  renfermée  dans  les  divers 
lignites  soumis  k  l'essai.  Cette  détermination  a 
été  faite  sur  i5  gr.  concassés  en  petits  fragments 
que  l'on  a  exposés  dans  une  étuve  k  la  tempéra- 
ture de  loo"".  La  dessicationa  été  poussée  jusqu'au 


558 


ÈtFÉiiiBefces  Faites  bic  i843 


poiût  dû  y  par  des  pesées  successites,  on  sTest  assuré 
<}U6  le  NgDÎte  ne  perduit  plus  rien  de  son  poids. 
Dans  cet  état ,  les  lignites  ne  présentaient  aucune 
trace  d'altération ,  et  durant  tout  le  temps  de  la 
dessiccation  ils  n'ont  pas  dégagé  d'odeur. 

La  détermination  du  charbon  a  été  faite  en 
calcinant  lo  gr.  de  combustible  dans  un  creuset 
de  platine  muni  de  son  couvercle  et  ren Fermé 
dans  un  creuset  de  terre  également  fermé.  Le 
tout  a  été  soumis  à  une  température  graduelle- 
ment croissante.  L'essai  a  été  fait  sur  les  lignites 
non  desséchés. 

Les  cendres  ont  été  dosées  en  incinérant  t  gr. 
de  combustible  réduit  en  poudre  dans  une  capsule 
très-mince  de  platine  chauffée  par  une  lampe  k 
etfprit-de-vin.  L'exactitude  des  résultats  obtenus 
par  ce  moyen  a  été  constatée  en  opérant  pour 
tin  des  combustibles  sur  le  combustible  lui-même 
et  sur  le  charbon  obtenu  parla  calcination. 

Le  tableau  suivant  représente  le  résultat  de  ces 
essais. 


r 


MortMu. 
0) 


Orbagaà. 


€k-OeDit. 


Eaa 0,163  0,162  0,120 

Charbon 0,225  0,805  0,300  0,717 

Cendres 0,170  0,120  0,080  0,110 

Mat  voIat.  oombvst.  0,372  0,413  0,500  0,173 


1,000 


1,000 


1,000 


1,000 


Plomb  réduit 
Densité  .  .  . 


•  •  •  • 


15,25 
1,35 


15,60 
1»38 


17,20 
1,30 


22,06 
1,15 


DANS  LES  LABORATOIBBS  DES  DÉPARTIKENTS.     BSg 

(i)  Lignite  de  Marteau  (Doubs). — Ce  lignite 
se  trouve  au-dessus  du  terrain  néocomien  dans  un 
lambeau  de  terrain  tertiaire  supérieur,  contem- 
porain du  terrain  de  la  Bresse,  et  présentant  la 
même  composition  minéralogique  que  ce  dernier* 
Ce  gisement,  qui  est  peu  étendu,  a  été  exploré 
seulement  par  quelques  tranchées  à  cid  ouvert 
pour  en  reconnaître  les  affleurements.  Le  lignite 
qui  a  été  extrait  de  ces  fouilles  présente  des 
parties  d'apparences  diverses.  Certains  fragmenta 
ont  conservé  presque  entièrement  la  structure  du 
bois;  dans  d autres,  au  contraire,  cette  structure 
a  complètement  disparu. 

L'échantillon  analysé  appartient  à  cette  dernière 
catégorie;  il  est  compacte  avec  une  légère  ten- 
dance à  se  diviser  en  feuillets,  d'un  noir  mat,  à 
cassure  légèrement  conchofde.  Sa  poussière  est 
noire.  Il  présente  dans  plusieurs  points  des  traces 
d'oxyde  de  fer  provenant  de  la  décomposition  deà 
pyrites.  Il  brûle  avec  une  flamme  fuligineuse, 
une  odeur  bitumineuse  et  faiblement  pénétrante. 

Dans  la  calcination  ce  combustible  ne  change 
pas  de  volume,  les  morceaux  ne  collent  pas  entre 
eux.  Les  cendres  sont  principalement  argileuses, 
elles  font  à  peine  eflfervescence  avec  les  acides; 
elles  sont  colorées  par  le  peroxyde  de  fer. 

L'exploration  du  gîte  de  ce  combustible  a 
été  abandonnée  depuis  plusieurs  années.  On  se 
propose  de  reprendre  les  travaux  et  d'employer  le 
lignite  à  la  cuisson  des  tuiles. 

(2)  Lignite  (T Orbagna  (Jursi). — Le  gisement 
de  ce  combustible  est  le  même  que  celui  du  pré- 
cédent. Il  forme  un  amas  dans  le  terrain  tertiaire 
supérieur  sur  la  limite  du  bassin  de  la  Bresse  ju0* 


56o  EXPSRiBIfCES  FAITES   EN   l843 

qii*au  contact  de  Tétage  inférieur   du   calcaire 
oolitique. 

Quelques  fragments  de  ce  lignite  présentent  ia 
texture  du  bois,  mais  dans  la  presque  totalité  cette 
texture  a  disparu.  L'échantillon  analysé  est  de 
ces  derniers,  il  est  compacte ,  plus  feuilleté  que 
le  lignite  de  Morteau,  d'un  noir  légèrement 
brillant  y  présentant  en  plusieurs  points  un  aspect 
un  peu  gras.  Il  se  brise  et  se  pulvérise  facilement, 
sa  cassure  est  franche  et  nette,  sa  poussière  est 
noire.  Il  brûle  sans  se  boursoufler  avec  une 
longue  flamme  un  peu  fuligineuse,  et  répand  une 
odeur  bitumineuse  et  un  peu  désagréable. 

A  la  caldnation,  les  fragments  conservent  leur 
forme  et  ne  collent  pas  entre  eux.  Les  cendres 
sont  effervescentes  par  les  acides,  et  laissent  un 
faible  résidu  argileux  ;  elles  sont  colorées  par  le 

})eroxyde  de  fer  moins  fortement  que  celles  du 
ignite  de  Morteau. 

Le  gtte  de  ce  combustible  a  été  seulement  ex- 
ploré par  un  puits  au  bout  duquel  on  a  pratiqué 
un  commencement  de  galerie.  L'épaisseur  de  l'a- 
mas n'a  pas  été  reconnue;  elle  paraît  considérable. 
Les  travaux  ont  été  abandonnés  depuis  plusieurs 
années  par  suite  de  dissentiments  survenus  entre 
les  explorateurs.  Il  serait  à  désirer  que  ces  travaux 
fussent  repris.  Le  lignite  pourrait  être  obtenu  à 
un  prix  peu  élevé;  il  trouverait  facilement  des 
débouchés  k  cause  de  sa  position  sur  une  voie  de 
transport  k  1 3  kilomètres  seulement  de  Lons-le- 
Saunier. 

(3)  Lignite  du  GrandrDenis  ^  commune  de 
Flan^ebouche  (  Doubs).  — «  Même  gisement  que 
les  deux  précédents  :  il  forme  un  amas  puisssant 
dans  le  terrain  tertiaire  supérieur.  — -  Les  derniers 


DANS  LES  LABORATOIRES  DES   DÉPARTE MENTS.    56 1 

travaux  d'exploitation  montrent  clairement  que 
cet  amas  a  été  redressé ,  et  qu'il  forme  deux  bran* 
ches  en  forme  de  Y,  dont  Tune  a  i5  mètres  de 
puissance  9  et  l'autre  8  mètres.  Ce  redressement 
doit  être  rapporté  au  soulèTement  de  la  chaîne 
principale  des  Alpes,  époque  k  laquelle  le  relief 
de  la  surface  du  Doubs  a  éprouvé  de  grandes  mo- 
difications. L'étendue  de  cet  amas  suivant  la  direc- 
tion des  couches  est  inconnue.  Le  combustible 
exploité  au  Grand-Denis  présente  des  fragments 

3 ni  ont  entièrement  conservé  la  structure  ou  bois; 
ans  le  milieu  de  la  masse  l'altération  est  plus 
avancée,  mais  la  structure  végétale  ne  disparait 
jamais  complètement. 

La  plus  grande  partie  de  ce  combustible  se  pré- 
sente en  masses  compactes  d*un  brun  rougeàtre 
dans  lesquelles  les  fibres  sont  nettement  visibles. 
Dans  quelques  veines  se  fondant  dans  la  masse, 
l'altération  est  à  peu  près  complète ,  et  la  couleur 
de  ces  parties  est  noire  ;  mais  ces  parties  ne  for- 
ment qu'une  très-minime  fraction  de  la  masse. 
Ce  lignite  est  difficile  k  briser  et  à  pulvériser  ;  sa 
poussière  est  d'un  brun  chocolat,  il  brûle  avec 
une  longue  flamme  fuligineuse,  et  en  répandant 
une  odeur  un  peu  moins  pénétrante  que  celle  des 
deux  premiers. 

L'échantillon  analysé  appartient  k  la  variété  la 
plus  abondante  ;  il  donne  par  la  caloination  un 
charbon  légèrement  brillant ,  ayant  conservé  sen* 
siblement  la  forme  primitive,  les  fragments  se 
collent  légèrement  entre  eux.  Les  cendres  sont 
plus  effervescentes  que  celles  de  Morteau,  moins 
que  celles  d'Orbagna  ;  elles  sont  fortement  colo- 
rées par  du  peroxyde  de  fer  provenant  de  la  décom- 
position  des  pyrites.  Ces  pyrites  ne  sop t  pas  réunies 


56a  BXPÉRtBHCEfl  FAITES  SN    184^ 

en  nodules  visibles ,  mais  paraissent  disséminées 
dans  la  masse;  elles  se  décomposent  en  partie  dana 
la  mine ,  et  le  sulfate  de  chaux ,  qni  se  produit  par 
la  réaction  sur  les  cendres,  vient  se  déposer  aous 
forme  de  petitscristaux  sur  la  paroi  des  galeries.  Le 
peroxyde  de  fer  f(Mrme  les  4^  P*  o/o  du  poids  des 
eendres.  En  supposant  que  le  fer  se  trouve  enti^ 
rement  à  l'élat  de  pyrite  dans  le  oombnsdUe ,  la 
proportion  de  pyrites  serait  de  5  p.  o/o  de  lignite. 

(4)  Lignite  carbonisé  du  Grand-bems.  —  Ce 
charoon  est  d*un  noir  métalloïde  brillant;  il  est 
sonore,  poreux,  et  ressemble  assez  au  charbon  de 
bois  ;  mais  il  est  plus  dur  et  moins  fragile  qae 
lui.  Il  a  conservé  à  peu  près  la  forme  du  morceao 
qui  Ta  produit. 

Le  lignite  a  été  carbonisé  dans  des  foars  dVia 
on  ne  laissait  pas  échapper  librement  les  gas  et  lea 
vapeurs,  de  manière  que,  pendant  la  carboni- 
sation ,  il  était  soumis  à  une  certaine  pression.  On 
a  essayé  de  le  carboniser  en  plein  air,  mais  on  n'a 
pas  obtenu  d'aussi  bons  résultats.  Du  reste,  cette 
fabrication  a  cessé  parce  qu  on  ne  trouvait  pas  le 
placement  du  charbon  k  nn  prix  équivalent  à  la 
valeur  du  lignite  oonsommé  augmentée  de  la  main 
d'œuvre. 

Ce  combustible ,  vu  sa  densité ,  est  susoqptîfale 
de  produire  nue  haute  température,  et  il  serait  à 
désirer  que  quelques  essais  fussent  tentés  pour 
son  emploi  dans  les  arts  métallurgiques,  par 
exemple  pour  ia  fusion  de  la  fonte  dans  les  cuoi* 
lo(8#  Le  charbon ,  dans  ce  cas ,  devrait  être  préparé 
avec  le  lignite  le  plus  parfait.  Ayant  examiné  sous 
le  rapport  de  la  densité  quelques  échantillons  qui 
paraissaient  provenir  du  lignite  imparfait,  celui 
qui  a  conservé  entièrement  la  structure  du  bois^ 


DANS  LES  LABORATOIRES  DES  DÉPABTEHENTS.    563 

]*ai  trouvé  que  le  charbon  ayait  une  densité  moin- 
dre que  celle  de  Teau ,  et  qu  elle  était  en  nipyenne 
de  0,69. 

Analyse  des  minerais  de  fer  ooUtiques  du  Jurq^ 

muaamaamÊ 


FevoaLjfée  de  fer 

Àlomine  soliMe 

CartxMoate  de  chaux 

—       de  magnésie 

Argfle • 

Eau  et  matières  bituniineiwes.  . 


Ougnef. 


0,015 
0,248 

» 

0,086 
0,166 


La  Serre. 

(?) 


0,8» 
0,000 
0,347 
0,058 
0,090 
0430 


1,000 


1,000 


Teneur  en  fer  p.  100. 


38^ 


23 


(  1  )  Minerai  hjrdroxydé  oolititjue  dOugn^^ 
arrondissement  de  Dole.  —  Ce  minerai  constitue 
une  couche  à  hi  base  de  l'étage  inférieur  du  cal- 
caire oolitique ,  dans  le  groupe  de  l'ooUjte  fenu- 
gineuse.  H  est  en  petits  grains  arrondis,  légère- 
ment aplatis  et  réunis  par  un  ciment  ferrugineux. 
On  distingue^  disséminées  en  très-petite  quantité 
dans  la  masse,  quelques  lamelles  oe  chaux  carbo- 
Batée  spathique:  La  masse  est  d'un  rouge  brun 
tirant  un  peu  sur  le  jaune;  la  poussière  est  plus 
jaune  que  la  masse.  Il  ne  présente  pas  de  parties 


564  EXPÉniENCES    FAITES    EN     l843 

attirablesà  l'aimant.  Sa  pesanteur  spécifique  a  été 
trouvée  de  3,2 1. 

Ce  minerai  est  employé  comme  fondant  dans 
les  hauls-fourneaux  de  Fraisans ,  Rans  et  Moulin- 
Rouge. 

(a)  Minerai  hjrdroxjrdé  oolitique  de  la  forêt 
de  la  Serre ^  près  Dole.  —  En  petits  grains  bruns, 
luisants  ou  rougeàtres,  aplatis  et  disséminés 
dans  une  pâte  ferrugineuse  rougeâtre.  On  distin- 
gue, disséminées  dans  la  pâte,  et  en  plus  grand 
Dombre  que  dans  le  précédent,  des  lamelles  de 
cbaux  carbonatée  spathique.  La  masse  est  d'un 
rouge  très-prononcé  présentant  quelques  parties 
d'un  gris  brun.  La  poussière  est  rouge.  Ce  minerai 
ne  présente  pas  des  parties  attirables  à  l'aimant* 
Sa  pesanteur  spécifique  a  été  trouvée  de  2,89. 

L'échantillon  analysé  a  été  remis  par  M.  Trayvou, 
maitre  de  forges  à  Fraisans.  Il  provient  d'exploi- 
tations faites  dans  la  forêt  de  la  Serre.  D'après  sa 
texture  on  reconnaît  qu'il  appartient  au  groupe  de 
l'oolite  ferrugineuse  ou  lias;  d'après  les  rensei* 
gnements  donnés  par  M.  Trayvou  ,  il  paraîtrait 
que  son  gisement  se  trouve  dans  le  lias. 


LABORATOIftB  DH  DIJON  f 

Dirigé  par  M.  L.  GuilUbot  dt  NmwUe^  ingénieiir 

des  mines. 

I .  Analyse  du  minerai  de  fer  de  Beauregard 
(Côte-d'Or).  —  Le  minerai  de  fer  de  Beauregard 
se  lie  étroitement  par  son  gisement  à  celui  de 
Thostes,  dont  j'ai  donné  l'analyse  en  i843  et  il 
est  exploité  à  quelques  centaines  de  mètres,  seu- 
lement de  ce  dernier  minerai. 


DANS  LES  ZiABORATOIEES   DBS   DÉPAETBMENTB.   565 

La  roche  qui  le  constitue  était  originairement 
un  calcaire  lumachelle  formant  à  la  base  du  terrain 
de  lias,  à  l'^ySo  au-dessous  du  calcaire  à  gryphées, 
et  à  S'^ySo  au-dessus  du  granile,  un  banc  d'environ 
:a"',5o  d'épaisseur  divisé  en  onze  assises  qui  ont  été, 
postérieurement  à  leur  dépôt ,  pénétrées  de  fer 
oligiste  provenant  de  1  epanchement  de  plusieurs 
filons.  Les  cinq  assises  supérieures  sont  trop  fai- 
blement imprégnées  d'oxyde  de  fer  pour  être 
exploitées  comme  minerai;  l'exploita tion  porte 
uniquement  sur  les  six  assises  inférieures  dont 
Tépaisseur  totale  est  d'environ  i  ",50. 

jLe  fer  oligiste  a  généralement  pénétré  d'une 
manière  intime  toutes  les  parties  des  assises  cal- 
caires transformées  en  minerai,  de  telle  sorte 
qu'un  fragment  quelconque  de  cette  roche  ferru- 
gineuse tache  les  doigts  et  donne  une  raclure 
rouge ^  quel  que  soit  le  point  de  sa  surface  avec 
lequel  ait  lieu  le  contact  ;  mais  cet  oxyde  s'est 

{principalement  concentré  sur  les  coquilles  de  la 
umachelle,  soit  qu'il  n'ait  eu  à  remplir  que  des 
vides  dans  lesquels  il  a  cristallisé  en  se  moulant 
sur  les  parois  des  cavités  qui  lui  étaient  ofiertes, 
soit  qu'il  ait  remplacé  le  têt  molécule  à  molécule, 
et  qu  il  ait  obéi  à  une  sorte  d'attraction  exercée 
par  la  matière  organique  des  coquilles  qui  pas- 
saient à  l'état  fossile.  J)ans  quelques  parties  de  la 
masse  du  minerai ,  les  coquilles  en  fer  oligiste 
sont  assez  complètement  conservées  pour  qu'il 
soit  possible  d'en  déterminer  le  genre  et  l'espèce, 
mais  le  plus  souvent  elles  n'existent  qu'à  l'état  de 
débris  ;  et  alors ,  disséminées  à  profusion  dans  la 
pâte  calcaire  rougeâtre,  elles  lui  communiquent 
un  aspect  tout  particulier  qu'on  peut  comparer  à 
celui  d'une  brique  poreuse  de  couleur  foncée ^ 
Tome  FI,  i844„  Sj 


566  bxfAribkgbs  faites  eh  i643  ^ 

qui  deraîl  criblée  de  lamelles  de  fer  spécuhiire. 
L'analyse  de  ce  minerai  a  donné  les  résultats 
•uivants  : 

Peroxyde  de  fer 0,3864 

Traces  d'oxyde  de  manganèse.  » 

—  d'oiyde  de  chrome.  .  •  » 

—  de  soufre » 

Faibles  traces  d'arseaic  ...  » 

Alumine  soluble 0,0088 

Carbonate  de  chaux 0,5130 

Carbonate  de  magnésie 0,0640 

Argile 0>0â«0 

Perle 0,0018 

1,0000 
Teneur  en  fer  métallique  26,76  p.  0/0. 

Quelques  échantillons  de  ce  minerai  paraissant 
mieux  reprédenter  la  richesse  moyenne  à  laquelle 
on  attirera  facilement  par  un  simple  tria^  an  mo- 
tnent  de  1  extraction ,  ont  été  soumis  à  l'essai  par 
voie  sèche,  et  ont  donné  35,ai  p.  0/0  de  fonte. 

Cette  fonte  était  très-faiblement  truitée,  grenue, 
et  assez  peu  ré&îstante;  cependant  elle  s'aplatissait 
légèrement  sous  le  marteau  avant  de  se  rompre. 

2**  Anafyse  du  minerai  (dit  mine  en  terre)  de 
Courcelles-Frémojr  (Côte-d'Or).  —  Le  plateau  de 
Gocffcelles-Frémoy,  situé  au  même  niveau  géolo- 
gique que  celui  de  Thostes  et  Beaur^ard,  dont  il 
n'est  séparé  que  par  la  vallée  du  Serain ,  renferme 
le  prolongement  du  même  gîte  de  minerai  de  fer 
avec  les  mêmes  circonstances  de  gisement.  Sans 
insister  ici  sur  des  détails  géologiques  dont  il  suffit 
de  donner  un  aperçu,  je  rappellerai  seulement 
que  l'épanchement  de  fer  oligiste  qui  a  produit 
Ce  minerai  parait  avoir  eu  lieu  post^eurement  à 
la  grande  ^sécrétion  sihcense  de  larkose,  et  que  ki 


DANS   LES   LABORATOIRES    DBS   DÉPARTEMENTS.    507 

matière  ferreuse,  se  faisant  jour  au  travers  des 
loehes  qui  eonstituent  la  base  du  lias^  semble 
avoir  pénétré  de  préférence  les  couches  calcaires 
luaiachelleSy  ne  se  r^andant  dans  les  couches 
argileuses  qui  leur  sont  subordonnées  que  lorsque 
les  premières  étaient  déjà  envahies  par  l'épan- 
chement  quartzeux.  La  mine  en  terre  de  Cour- 
celles-Frémoj  est  de  celte  dernière  espèce;  c'est, 
comme  Ja  mine  alumineusedeThostes,  de  l'argile 
iniprégnée  d'une  façon  très-homogène  de  parti- 
cules de  fer  oligiste  d'une  extrême  ténuité. 

Ce  minerai  a  l'aspect  gras  d'une  argile  plas- 
tique,  c'est  une  sanguine  d'une  couleur  foncée, 
à  reflets  argentins  (dans  les  parties  frottées), 
rappelant  ceux  du  peroxyde  hydraté  de  man- 
ganèse. 

Il  est  facilement  attaqué  par  Tacide  muria- 
tique  avec  dégagement  de  chlore  :  tout  l'oxyde  de 
fer  se  dissout  promptemeut  sans  dépôt  de  paillettes 
de  fer  oligiste. 

Son  analyse  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Peroxyde  de  fer 0,5780 

Oxjrde  roage  de  manganèse.  .  0,03G0 

'  Oxyde  de  cbromc traces. 

Alumine  soluMe 0,0567 

Argile 0,1890 

Soufre 0,0002 

Arsenic traces  notables. 

Banetexygène 0,1390 

P^le 0,0011 


^•^mi^m 


1,0000 

Teneur  en  fer  métallique  4o,o6  p.  o/o. 

L'essai  par  voie  sèche  fait  suf  lo  grammes 
de  ee  minerai  avec  addition  de  i  gr.  dl  chaux 
QttrbMUHée,  et  de  i  gr.  de  kaolin  traité  par  l'acide 


568  EXPÉRIENCES   FAITES   EN    iS/^'i 

muriatique  et  calciné ,  a  produit  un  culot  de  fonte 
de  4',i5.  —  Cette  fonte  était  blanche,  à  grains 
fins  et  cassante. 

La  scorie  était  vitreuse,  bien  fondue,  d*un  gris 
violacé ,  translucide  dans  sa  cassure. 

Ce  minerai,  essayé  à  l'appareil  de  Marsh,  a 
donné  de  nombreuses  taches  arsenicales  ;  il  con- 
tient en  outre  une  petite  quantité  de  soufre ,  que 
j'ai  dosée  par  l'attaque  au  nitre.  La  présëtice  de 
ces  matières ,  si  nuisibles  à  la  qualité  de  la  fonte 
et  du  fer,  devait  attirer  toute  l'attention  des  pro- 
priétaires des  hauts  fourneaux  de  Montzeron 
(commune  de  Toutry),  qui  exploitent  et  brûlent 
annuellement  cinq  à  six  mille  quintaux  mé- 
triques de  cette  mine  ;  aussi,  sur  mes  indications, 
ils  ont  fait  construire  depuis  plusieurs  mois  un 
four  de  grillage  où  ce  minerai,  grossièrement 
mélangé  de  poussier  de  charbon  de  bois,  est 
soumis  k  l'action  de  la  flamme  des  gaz  du  gueu- 
lard. —  Cette  calcination  chasse  la  plus  grande 
partie  de  l'arsenic  qui  répand  aux  alentours  du 
four  une  odeur  alliacée  bien  caracték'isée,  et  la 
qualité  des  produits  de  l'usine  est  très-notable- 
ment améliorée. 

3"  Analyse  du  minerai  de  fer  en  roche  de 
Courcelles-Frémoy  (Côte-d'Or).  —  Ce  minerai, 
à  gangue  calcaire ,  présente  la  plus  grande  ana* 
logie  de  gisement  et  de  structure  minéralogique 
avec  celui  de  Beauregard,  dont  il  a  été  question 
plus  haut;  c^est  encore  une  lumachelle  intime- 
ment pénétrée  de  fer  oligiste;  mais  les  coquilles 
transformées  en  oxyde  de  fer  y  sont  beaucoup 
moins  distinctes  qu'à  Beauregard.  Le  gîte,  dans 
son  ensemble  I  est  beaucoup  moins  important,  et 


DANS  LBS   LABORATOIRES   DBS   DÉPARTS MBNTS.   SGg 

la  couche  exploitable  n  a  guère  que  o^'^So  d'épais- 
seur moyenne. 

Attaqué  par  Tacide  muriatique  concentré,  ce 
minerai  donne  aussi  un  dépôt  de  paillettes  de  fer 
oligiste  légèrement  attirables  au  barreau  aimanté , 
et  qui  ne  se  dissolvent  dans  l'acide  qu'après  une 
ébullition  prolongée. 

Il  renferme  une  petite  quantité  de  soufre  et 
d'arsenic  comme  le  minerai  de  Beauregard ,  mais 
en  proportion  beaucoup  moins  forte ,  pour  l'ar- 
senic surtout  y  que  la  mine  en  terre  exploitée  sur 
le  territoire  de  la  même  commune. 

Son  analyse  a  donné  : 

Peroxyde  de  fer 0,5512 

Traces  d'oxyde  de  manganèse  *  » 

—  d'oxyde  de  chrome.  .  .  » 

—  de  soufre » 

—  d'arsenic » 

Alumine  soluble 0,0076 

Carbonate  de  chaux 0,3488 

Carbonate  de  magnésie.  .  .  .  0,0360 

Argile 0,0542 

Perte. 0,0022 

1,0000 

Sa  teneur  en  fer  métallique  est  de  38,30  p.  o/o. 

4*  Analyse  du  minerai  de  fer  en  grains  de 
rÊtang^de-la-Chaume  (commune  de  Courcelles- 
Frémoy).  —  A  Courcelles-Frémoy ,  comme  à 
Thostes ,  le  fer  oligiste  a  aussi  imprégné ,  dans 
son  épanchement,  des  roches  dans  la  constitution 
primitive  desquelles  dominait  la  silice  à  l'état  de 
sable  quartzeux  plus  ou  moins  agrégé.  Ces  roches, 
depuis  qu'elles  sont  devenues  ferrugineuses,  ont 
été  ravinées  par  des  courants  diluviens ,  et  leurs 


570  EXVÉ1IIB1IGE9  miras  BN    184^ 

débris  mieux  conserrës  et  entrotnés  motm  loin 

3ue  ceux  des  roches  voisines,  forment  aujour* 
'huiy  dans  quelques  dépressions  du  platesu  de 
Gourcelles-Frémoy,  Yillars  et  Montbertault,  dea 
lambeaux  de  terrain  de  transport  susceptibles 
d'être  exploités  avec  avantage  comme  minerai  de 
fer. 

Le  sol  de  VÉtang-^de-la-Chaume  est  formé 
d*un  lambeau  de  ce  terrain  reposant  sur  le  granité  ; 
on  Texploite  comme  minerai,  et  trois  mètres 
cubes  de  mine  brute  donnent ,  par  un  lavage  fa* 
cile ,  un  mètre  cube  de  mine  propre  ii  la  fusion  , 
en  grains  de  couleur  foncée ,  de  forme  irrégulière , 
mais  toujours  légèrement  arrondie ,  de  o,oo5  à 
0y0i5  de  diamètre,  offrant  dans  la  cassure  mie 
pâte  rougeàtre  quartzeuse  homogène ,  compacte 
dans  quelques  fragments,  grenue  dans  quelques 
autres,  pénétrée,  çà  et  là,  de  quelques  lamelles 
de  fer  oligiste. 

L'analyse  du  minerai  lavé  a  donné  : 

Peroxyde  de  fer ,  .  .  0,S98 

Oxyde  rouge  de  manganèse. .  •  0,056 
Traces  d'oxyde  de  chrome.  .  .  » 

—     de  soufre » 

Alumine  soloble 0,022 

Argile   (Silice  et  qaaris.  .  .  0,86S 

et  quartz,  i  Alumine 0,010 

Eau  et  oxygène 0,144 

Perte 0,008 

1,000 
Teneur  en  fer  métallique  37,59  p.  0/0. 

n  contient  de  faibles  traces  de  soufre,  mais  il 
ne  donne  pas  la  moindre  tache  arsenicale  à  l'ap^ 
pareil  de  Marsh. 

La  gangue  siliceuse  de  ce  minerai  le  rend  très» 


DANS  LES  LABORiTOiRES   DES  DiPAETBMINTS.   671 

apte  à  élre  traité  avec  les  mines  alumineases  et 
calcaires  de  la  même  localité  ;  et,  pour  faciliter 
la  fusion  de  ces  deux  dernières  mines  j  il  peut 
remplacer  avantageusement  le  minerai  d'Aisy^que 
les  propriétaires  des  haut^-fourneaux  de  Montzeron 
exploitent  à  plus  de  douze  kilomètres  de  leur 
usine,  et  qu'ils  recherchent  surtout  pour  le  sable 

Sranitiquequi  s'y  trouve  agglutiné  parTbydroxyde 
e  fer. 

Les  proportions  les  plus  convenables  à  adopter 
dans  la  composition  du  lit  de  fusion  pour  donner 
lieu  à  la  formation  d'un  bisilicate  très-^fuaihie , 
seraient  sur  neuf  parties,  en  poids  :  trois  de  mine«* 
rai  siliceux  de  Gourcelles-Frémoy,  quatre  de  mi«« 
nerai  calcaire,  et  deux  de  minerai  alumineuz. 

5*  Analyse  du  minerai  de  fer  en  roche 
dOugney  (Jura).  —  Ce  minerai  forme  une 
couche  à  la  base  du  premier  étage  oolithique  ;  il 
est  formé  d'hydroxyde  de  fer  en  oolithes  miliaires 
aplaties,  empâtées  par  un  ciment  argilo-calcaire 
rougeàtre.  Il  renferme  des  débris  coquillers  assez 
abondants. 

Attaqué  par  l'acide  muriatique  concentré,  il 
laisse  en  dépôt  un  résidu  argileux  parsemé  d'un 
grand  nombre  de  paillettes  de  mica  ;  on  peut  en 
conclure  qu'à  l'époque  où  ce  minerai  se  déposait, 
les  phénomènes  de  transport  qui  ont  accompagné 
la  formation  des  premiers  sédiments  du  premier 
étage  jurassique  n'étaient  pas  complètement  as- 
soupis. 

L'analyse  a  montré  qu'il  était  composé  des 
éléments  suivants: 


573  SXFÉinBirC»   FAITES    BM    l843 

Pnoiyde  de  fer 0,440 

Traces  d'oxyde  de  msngmèse.         » 

—  d*oxyde  de  chrome.  •  •         • 

—  d'acide  phospboriqae.  .         » 

Alamiiie  soloble 0,014 

Ctrbooate  de  chaux 0,266 

Carimiate  de  magnésie 0,056 

Argile  micacée 0,130 

Eaa 0,083 

Perle 0,011 

1,00U 
Teneur  en  fer  métallique  30|5o  p.  o|o. 

10  grammes  de  ce  minerai  ont  été  essayés  par 
voie  sèche  en  mélange  avec  3  grammes  de  kaolin 
traité  par  Tadde  muriatique  et  calciné.  Les  résul- 
tats de  cet  essai  se  sont  parfaitement  accordés 
avec  ceux  de  Tanalyse  par  voie  humide. 

La  fonte  pesait  o*'»i4  »  ^Ue  ^l^î^  P^u  résistante, 
blanche  et  à  grains  fins. 

La  scorie  était  bien  fondue,  mais  pierreuse, 
sans  transparence ,  d*un  gris  blanchâtre ,  à  cassure 
esquilleuse* 

6*  Analyse  du  minerai  de  fer  en  roche  du 
Val  de  Delémont  (canton  de  Berne,  Suisse).  — 
Ce  minerai  a  été  remis  au  laboratoire  par  un 
maître  de  forges  du  département  de  laGôte-d'Or, 
qui  possède  des  usines  en  Suisse  ^  et  qui  se  pro- 
poserait de  le  traiter  dans  ses  fourneaux  d'Under- 
villiers. 

11  paraît  appartenir,  comme  le  précédent,  à  la 
base  du  premier  étage  jurassique  ;  il  est  formé 
de  la  réunion  dans  une  pâte  rougeàtre,  argilo- 
calcaire,  d*oolithes  miliaires  d'hydroxyde  de  fer 
mélangées  d'une  grande  quantité  d'entroques  et 
lamelles  spathiques.  —  Il  présente  peu  de  co- 


DANS  LES  LAB0RÂT0IAE8    DES   IMÉPAltTKIf^NTS.    S'ji 

quilles,  mais  sa  masse  est  traversée  de  nombreux 
filons  de  chaux  carbonatée. 
II  a  donné  à  l'analyse  : 

Peroxyde  de  fer 0,2460 

Traces  d'oxyde  de  manganèse.         »  ^ 

—  d'oxyde  de  chrome.  .  .         • 

—  d'oxyde  phospborique.         » 

Alamine  soluble 0,0052 

Carbonate  de  chaux 0,5630 

Carbonate  de  magn^ie.  .  .  .  0,0041 

Argile 0,1200 

Eau  ( calculée  par  différence).  0,0617 

1,0000 
Teneur  en  ier  métallique  i7,o5  p.  o/o. 

7*  Analyses  de  diverses  cloches. 

Comme  les  années  précédentes,  ces  analyses 
ont  eu  pour  but  de  servir  de  bases  aux  devis  de 
refontes  des  anciennes  cloches  et  aux  réceptions 
des  nouvelles. 


Cuivre 

Étatn 

Plomb 

Zinc.  ..'... 
Fer 

(1) 

(8) 

(3) 

(i) 

(5) 

W 

0,7111 
0,1005 
0,0470 
0,0448 

» 

0,7018 
0,SS8i 
0,0150 

(races. 

• 

0,7877 
0,8001 
0,0123 

» 

traces. 

0,7840 
0,2154 

traces. 

» 

traces. 

0.7508 
0,9409 

• 

• 
traces. 

0,7050 

0,90U 

traces. 

» 
• 

Totaux.  . 

1,0000 

1,0000 

1,0000 

1,0000 

1,0000 

1,0000 

(i)  Ancienne  cloche  de  Quincerot.  —  La 
proportion  de  plomb  et  de  zinc,  contenus  dans  le 
métal  de  cette  cloche,  a  été  jugée  trop  forte  pour 


574  BXPiKiiacBs  faxtu  ma  i843 

que  le  fondeur  fût  autorisé  k  utiliser  ranciea 
métal  pour  la  fonte  de  la  cloche  neuve. 

(2)  Ancienne  cloche  et Échei^ronne. 

(6)  Nouvelle  clocfie  de  ChaumQnt~le''Bois. 

(4)  Id.  de  Montmoren. 

(5)  Deux  nouvelles  cloches  Oé  Bremur  et 
Vaurois*  -^  Fondues  dans  la  même  opération. 

(6)  Ancienne  cloche  de  Quinci4e-Fïcomte. 


LlBORiTOIRB  DB  VICDBSSOS , 


Dirigé  par  M.  Etienne  Dupont^  aspirant- ingénlear 

des  mines. 

Analyse  et  essai  par  voie  sèche  de  divers 

minerais  dejer. 

V  Minerai  de  fer  de  Castette^  près  de  Ridere* 
nert ,  canton  et  arrondissement  de  Saint-Girons. 

Cartcièret    ^  minerai  est  compacte ,  de  texture  schisteuse 
minéraiogiqoef.  et  d'une  couleur  brun  foncé  :  il  jouit  de  la  double 

polarité  magnétique. 

GiMoint.  n  forme  la  croûte  extérieure  de  la  montagne 
située  vis-à-vis  le  villose  de  Riderenert^  sur  la  rive 
gauche  du  ruisseau.  La  région  ferrifère  parait 
même  s'étendre  assez  profondément  dans  Tinté- 
rieur  de  la  montagne,  cardes  excavations  de  trois 
mètres  et  plus  ^  ont  été  faites  en  divers  points  et 
en  entier  dans  le  minerai. 

Vers  la  base  de  la  montagne,  du  côté  de  Ride- 
renert,  les  schistes  ferrugineux  sont  recouverts  par 
un  calcaire  gris  mal  stratifié  ^  taudis  que  vers  le 
sommet,  ils  reposent  sur  le  terrain  ancien. 

AaBlyie.  Ce  minerai  soumis  aux  procédés  ordinaires  de 

Tanalyse  a  donné  la  composition  suivante  : 


DANS  LBS  LÂBORATOIRU  DBS  DÉPARTEMENTS.  $76 

Peroxyde  de  fer.  .  .  .  0,580 

Protoxyde  de  fer.  .  .  .  0,260 

Oxyde  de  manganèse.  .  0,008 

Soufre 0,005 

Argile 0,143 

0,996 
Fonte  à  l'essai 0,550 

La  fonte  obtenue  à  Fessai  esiblanche  et  cassante, 
à  petites  lamelles. 

Ce  minerai  a  été  essayé  à  la  forge  catalane  de 
JLacourt ,  il  a  donné  un  massé  qui  se  brisait  sous 
le  marteau. 

2*  Minerai  de  fer  de  la  Combe^de-Bojr  ^  près 
Riderenert.  -r-  Ce  minerai  a  l'aspect  extérieur     Caraetèrn 
d'une  hématite  brune  fibreuse  :  il  présente  quel-  minéralogïqaei. 
ques  points  brillants  dans  la  cassure;  la  poussière 
est  d'un  brun  clair,  elle  est  insensible  à  Faction  du 
barreau  aimanté. 

Ce  minerai  se  trouve  sur  la  rive  droite  du  ruis-     Gliement. 
seau  de  Riderenert,  vis-à-vis  le  village:  il  a  été 
exploité  anciennement,  et  le  morceau  soupfiis  à 
Fanalyse  provient  d'un  bloc  trouvé  dans  les  éboulis 
des  vieux  travaux. 

On  trouve  près  du  village  des  bancs  de  scories 

?rui  attestent  que  ce  minerai  a  été  exploité  avec 
ruit  dans  une  haute  antiquité  :  l'église  du  village 
de  Riderenert ,  qui  parait  ancienne ,  est  fondée  sur 
un  massif  de  scories  de  forge. 

Ce  minerai  a  donné  à  l'analyse  la  compositioa     Analyge. 
suivante  : 

Peroxyde  de  fer.  .  .  .       0,771 
Oxyde  de  manganèse.  .       0,016 

Eau 0,100 

Sonflre •        0,002 

Argile 0,103 

0,99â 
Fonte  à  Fessai 0^510 


576  BXPÉRIENGI8  FAITES   BH    l843 

La  fonte  est  grise  y  d*un  grain  médiocre  et  un 
peu  cristallin  :  elle  s*aplatit  sensiblement  squs  le 
marteau  avant  de  rompre. 

3"*  Minerai  de  fer  du  Sourd ^  commune  de 
CandèKf    Celles  y  canton  et  arrondissement  de  Faix.  —  Ce 
minéraiogiqiMi.  ini|)ej.ai  ^  Tapparence  d'une  hématite  rouge ,  com- 
pacte, mêlée  d'une  forte  proportion  de  calcaire. 
Gliemant         H  se  trouve  en  couches  intercalées  dans  des  cal- 
caires appartenant  au  terrain  crétacé  inférieur. 

En  suivant  la  rive  gauche  du  ruisseau  qui  des- 
cend du  hameau  du  Sourd  au  village  de  Celles,  on 
aperçoit  les  affleurements  de  deux  couches  de  ce 
minerai, 
▲oairie.  La  composition  de  ce  minerai  est  la  suivante  : 

Peroxyde  de  fer 0,576 

Carbonate  de  chaux 0,089 

Argile 0,297 

Eau  deTargile 0,026 

0,988 

Fonte  è  l'essai  du  minerai  seul 0,380 

Fonte  à  l'essai  du  minerai  mélangé  avec 
10  p.  0/0  de  chaux  carbonatée 0,387 

La  fonte  obtenue  avec  le  minerai  seul  est  grise  ^ 
très-peu  malléable  :  la  scorie  est  bien  fondue  et  se 
détache  aisément  du  culot. 

La  fonte  obtenue  en  mêlant  le  minerai  avec 
10  p.  0/0  de  carbonate  de  chaux  est  blanche, 
cristalline,  irrisée  et  caverneuse  :  elle  est  adhé- 
rente au  laitier. 

On  a  mélangé  5  grammes  de  minerai  du  Sourd 
avec  5  grammes  d'un  minerai  de  Rancié  de  ri* 
chesse connue;  on  a  ajouté  au  mélange,  comme 
fondant,  i5  p.  0/0  du  poids  du  minerai  du  Sourd 
en  carbonate  de  chaux  :  l'essai  fait  au  même  feu 
de  forge  que  les  deux  précédents  n'a  point  réussi. 


DANS  LBS  LABORATOIRES  DES  DÉPARTEMENTS.  5^7 

4**  Scorie  de  la  forge  catalane  de  la  Vexauellcy 
près  Yicdessos.  —  Cette  scorie,  obtenue  à  la  troi-  extérteurt. 
sième  coulée,  est  bien  boursouflée,  d'une  couleur 
bleu  foncé  ;  elle  tient  des  frasments  de  charbon 
empâtés.  La  poudre  est  sensiblement  attirable  au 
barreau  aimanté. 

Cette  scorie  est  de  celles  que  les  foi^eurs  rejet- 
tent dans  le  foyer  catalan. 

La  composition  donnée  par  l'analyse  est  la  sui-     Anaiyw. 
vante  : 

Silice. 0^305 

Protoxyde  de  f<mr.  .  .  .  0^381 

Proloxf  de  de  manganèse.  0, 1 95 

Chaux 0,042 

Magnésie 0,027 

Alumine 0,030 

0,980 
Fonte  à  l'essai 0,310 

La  fonte  obtenue  est  grise  »  à  grain  fin ,  et  sensi- 
blement malléable. 

Essai  par  voie  humide  de  quelques  minerais 

de  fer. 

1*  Minerai  de/er de  Ransal(yMée  d'Andorre). 
—  Ce  minerai  est  compacte ,  d'une  texture  fi-     Caractéref 
breuse  :  la  poussière  est  insensible  à  l'action  du  miaéralogiquei. 
barreau  aimanté  ;  il  a  l'apparence  d'une  hématite 
brune. 

Il  se  trouve  près  du    faite  de  la  chaîne  des     GlsemeDC. 
Pyrénées,  sur   le  versant  méridional.  H  forme 
un  filon  d'une  allure  peu  régulière,  présentant 
des  renflements  fréquents  analogues  à  ceux  du 
gîte  de  Rancié. 


578  BXPÉRIBNGB8  FAITES   EW    l843 

Réioiuu         L'essai  par  Toie  humide  a  donné  les  résultats 
^  ^'^•"*'     suivants  : 

Argile  insoluble  dans  Taeide  mariatique.      6, 1 1 0 

Eau 0,09^ 

Matières  sohibles  dansracide  mariatique.      0,798 

1,000 

Ce  minerai  n*est  pas  calcaire  :  les  matières  se- 
lubies  dans  Facide  muriatiqiie  se  composent  de 
peroxyde  de  fer  et  d'oxyde  de  manganèse  dans 
une  faible  proportion. 

Ce  minerai  est  traité  dans  les  forces  catalanes 
du  pays  neutre  d'Andorre  :  on  grille  le  minerai 
avant  de  )e  passer  au  foyer  catalan,  ce  qui  réduit 
de  six  heures  à  quatre  la  durée  de  l'élaboration  du 
massé. 

Les  fers  obtenus  par  le  traitement  du  minerai 
de  Rousol  sont  vendus  eu  Espagne  au  marché  de 
la  Seu-d'Ui^eL 

a*  Minerai  de  fer  de  Moles  (vallée  d'Andorre) . 
—  Ce  minerai,  ressemblant  beaucoup  au  précé* 
dent  pour  les  caractères  extérieurs,  provient  d'une 
miiie*voisine  de  celle  de  Rousol. 

Il  constitue  un  filon  d'un  mètre  de  puissance 
environ ,  qui  marche  parallèlement  à  un  filon 
quartseux  très-puissant  qu'on  voit  aflkurer  au 
sommet  de  k  montagne. 
€omporitioD.  L'essai  par  voîe  humide  a  donné  la  composîtîoii 
suivante  : 

Argile  insoluble  dans  Facide  murialiqne.     0,043 

Eau 0,H0 

Malières  solubles  dans  l'acide  muriatique.      0,857 


CarKtèret 
eilérieun. 


Gifemeot. 


1,000 


Ce  minerai  n'est  pas  calcaire  :  sa  grande  ri- 
chesse 9  la  présence  du  manganèse  dans  sa  compo* 


GUtment. 


DANS   LES  LABOaATOIBBS   DBS    DtPABTEHENTS.    579 

«ition  1«  rendent  très-propre  à  être  traité  ayanta- 
geasement  par  la  méthode  catalane. 

U  est  grillé,  de  même  que  le  minerai  précédent, 
avant  d*étre  soumis  au  traitement  direct. 

3"  Minerai  de  fer  de  Larcat^  commune  de 
Larcat,  canton  des  Cabannes,  arrondissement  de 
Foix.  —  Ce  minerai  de  fer  est  compacte,  de  cou-     Câraciéref 
leur  brune  :  il  renferme  dans  sa  masse  des  lamelles  "  "*     ®8«q«e«' 
de  fer  oligiste  micacé. 

Le  gisement  de  ce  minerai,  qui  fait  partie  de 
la  concession  de  Chàteau-Yerdun,  est  aujourd'hui 
inexploité;  ii  alimentait  autrefois,  à  une  époque 
assez  reculée,  les  forges  de  la  vallée  d^Asthon  et  de 
la  Haute- Ariége.  Ainsi ,  il  est  dit,  dans  les  anciens 
règlements  d^  mines  de  Rancié,  que  plusieurs 
mesures  sont  prises  d*aprës  l'exemple  de  ce  qui 
avait  été  pratiqué  à  Château-Verdun. 

L'essai  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Argile  insoluble  dans  l'acide  muriatiqae.      0,031 

Eau 0,662 

Matières  solubles  dans  Tacide  muriatique.      0,907 

.     1,000 

On  a  recherdié  la  présence  du  soufre  par  «ne 
attaque  au  creuset  d aident,  et  on  n'en  a  pas 
trouvé  de  trace. 

La  richesse  de  ce  minerai ,  la  bonne  qualité , 
le  rendent  très -propre  au  traitement  catalaB; 
Gomme  on  le  voit  en  place  dans  plusieurs  des 
anciens  vides  de  Larcat,  ce  gisement  sera  sûre- 
ment exploité  avec  succès  du  moment  où  l'abon- 
dance des  mines  de  Rancié  ira  en  diminuant. 

4*  Minerai  de  fer  de  Saint  -  Sauveur^  prè» 
Foix.  —  Ce  minerai ,  d'une  couleur  rouge 


BéiulUtt 
de  l'OMi. 


Caractère! 
fxUrlean. 


580  EXPÉRIENCES  FAITES   EN    l843 

guine  y  a  l'apparence  d'une  argile  ferrugineuse  k 
nodules  ferrugineux. 

GiMmoii.  Il  forme  une  couche  presque  verlicale  interca- 
lée dans  le  calcaire  de  la  montagne  de  Saint- 
Sauveur,  qui  domine  le  château  de  Foix. 

Composition  des  nodules  ; 

Argile 0,290 

Eau 0,075 

Peroxyde  de  fer.  .      0,635 

l,0Od 
Composition  de  la  masse  : 

Argile 0,520 

Eau 0,135 

Peroxyde  de  fer.  •     0,345 


1,000 

Ce  minerai,  qui  est  pauvre ,  pourrait  être  mêlé 
avec  avantage  avec  le  minerai  de  Bancié,  si  jamais 
Ton  traitait  celui-ci  au  haut-fourneau. 

Analyse  immédiate  et  pouvoir  calorifique  dune 
houille  de  Rimaret ,  canton  et  arrondissement 
de  Saint-Girons. 

Caractirat        Cette  houille  est  d'un  noir  brillant ,  à  cassure 
miDéralogiqaei.  irré^ulière  ;  elle  tache  les  doigts  et  laisse  sur  le 
papier  une  trace  brune  un  peu  ocreuse. 

Elle  brûle  difficilement  d'une  manière  corn- 

Slète,  ce  qui  tient  à  la  forte  proportion  de  cen- 
res  :  la  combustion  dégage  une  odeur  sensible 
d'acide  sulfureux. 

Gliemêiit.  Cette  houille  forme  une  couche  au  milieu  des 
assises  d'un  calcaire  jurassique;  elle  est  en  relation 
avec  une  couche  de  ce  terrain  qui  a  l'aspect  exté« 
rieur  de  l'oolithe  ferrugineuse. 


DANS  LE3  LÀBORATOIRBS  DBS  DÉBARnMENTS.   58l 

L'analyse  a  donné  les  résultats  suivants  :  Anaijsef. 

Charbon 0,47 

Cendres 0,32 

Matières  Tolatiks. ....      0,21 

1,00 

Plomb  avec  la  litharge.  .    21,8 

Analyse  dune  eau  minérale  dUAuzat  (vallée 

de  Vicdessos.) 

Cette  eau  provient  d'une  source  située  sur  la 
rive  gauche  du  torrent  qui  descend  à  Cluzat  par 
la  vallée  de  Saleix ,  à  5oo  mètres  environ  du  vil- 
lage d'Aurat. 

L'analyse  quantitative  en  a  été  faite  sur  le  résidu      Analyse 
de  Tévaporation  de  deux  litres.  En  rapportant  les    v»nu«"w. 
résultats  de  cette  analyse  à  un  litre,  on  a  le  ta- 
bleau suivant ,  indiquant  la  composition  de  l'eau  \ 
minérale. 

0,111 

0,006 
0,018 
0,044 
0,023 


Argile. 

Silice  gélatinease.  ..  . 
Sulfate  de  magnésie.  . 
Chlorure  de  magnésfom 
Chlorure  de  calcium.  . 


0,202 


LASOIUTOIBI  DB  SAlNT-ÉTUNlfS^ 

Dirigé  par  M.  R.  Galle  ^  ingénieur  en  chef,  directeur 
de  l'Ecole  des  mmeurs  de  Saint-Etienne. 

analyses  faites  par  M.  E,Gruner^  sous  la  di-^ 
rection  de  son  frère  y  professeur  à  P  Ecole  des 
mineurs. 

à)  Analyse  dunfer  carbonate  des  houillères 
éminemment  phosphoreux.^^VéQhaniillon  pro- 

Tome  FI,  1844.  38 


.  I 


58a  BxriMBNGW  vait»  bk  i843| 

vient  du  puits  Saint*  Aodré^  owicessiim  de  Méons 
(bassin  houiller  de  Saint-Etienne).  Le  minerai 
fonne  un  banc  continu  d'environ  i    mètre  de 

Euissance  au  toit  immédiat  d'une  coucbe  de 
ouille  exploitable.  Cest  le  seul  point  du  bassin 
houiller  de  la  Loire  où  le  minerai  lithoide  se  pré- 
sente sous  cette  Forme.  Ailleurs  il  ne  se  rencontre 
qu'en  rognons  isolés  au  milieu  d'un  sohiate  char^ 
bonneux.  Cette  différence  de  gisement  parait  liée 
k  une  différence  dans  la  nature  du  piioereii.  Les 
minerais  litkoïdes  ordinaires ,  en  rqgnons,  du 
bassin  houiller  de  la  Loire,  renferment  au  plus 
0,0 1  d'acide  phosphorique ,  tandis  que  le  minerai 
du  puits  Saint-André  contient  0,06  et  même  jus- 
qu'à o,  1  o  d'acide  pbospborique  ,  et  cet  acide  est 
très-probablement  combiné  à  bi  chaux  à  l'état 
à^apatite. 

Nous  devons  observer  ici  que  le  minerai  dont 
M.  Berthier  donne  l'analyse ,  dans  son  traité  sur 
la  voiesèdiOi  sous  le  nom  de  minerai  des  kouil" 
lères  du  Crautf  provient  de  la  même  couche , 
mais  d'un  autre  puits.  Il  renferme  aussi  jusqu'à 
0,06  diacide  phosphorique. 

Le  minerai  est  trèfr-compacte  et  dur,  gris  foncé, 
grenu  et  presque  cristallin.  Les  fissures  sont  ta- 
pissées de  nombreux  grains  pyriteux. 

L'analyse  a  donné  : 

Carbonate  de  fer.  .  •  •  «  0,476 

Carbonate  de  UMignésie.  •  Û,0|0 

Carbonate  de  manganèse.  traces. 

Chaux 0,134 

Acide  pbûspboriqoe^  •  .  0,tOil 

Pyrites  de  fer 0,005 

ArgUe  et  sable 0,199 

Eau  et  bitume. 0,064 

l.OOd 


DANS  LES  LABORATOIEES  DES  DÉPARUHSNTS.      $83 

La  proportion  de  dkaux  qui  formerait,  avec 

•  •  • 

o,i03  d'acide  phosphorique,  le  phosphate  Ca^,  P 
(apatite)  serait  <h  o,  1 22. 

Ainsi  très-prd^ablement  0,002  seulement  de 
diaux  se  trouvent  dans  le  minerai  à  l'état  de  car- 
bonate. 

Le  minerai  fut  essayé  avec  i5  p.  0/0  de  castine. 
Oo  obtint  36^9  p.  0/0  de  fonte  Manche  très-cris- 
talline y  dure  et  cassante ,  avec  quelques  soufflures. 
La  scorie  était  aussi  éminemment  cristalline ,  et 
cette  structure  est  due  sans  aucun  doute  il  la  pré* 
aenoe  de  l'acide  pho^horique,  car  s'il  avait  été 
complètement  réduit  dans  l'essai,  on  aurait 
obtenu  au  moins  29  p.  0/0  de  fonte  phospho* 
reuse. 

Ce  minerai,  malgré  sa  mauvaise  qualité,  est 
ajouté  en  faible  proportion  aux  lits  de  fusion  des 
bautS'foumeaux  de  Terre-Noire  et  de  l'Orme. 

Associée  au  minerai,  on  trouve  au  puits  Saint- 
André  une  masse  terreuse  d'un  blanc  sale  à  struc- 
ture fibreuse.  Cest  un  mélange  intime  de  phos- 
phate de  chaux  et  d'argile  en  excès. 

JEssm  dun  fer  oxydé  rouge  de  Bessège  (Gaid)* 

Ce  minerai  appartient  à  la  même  formation 
que  les  gites  delà  Youlte  et  de  Privas,  c'est-à-dire 
à  Yoxford'clarf  et  a  effectivement  les  "plus  grands 
rappocts  avec  le  minerai  agathisé  de  la  Youlte.  Il 
eat  très^ensc  et  dur,  gris  avec  poussière  rouge,  à 
cassure  inégale  et  conchoide,  parsemé  de  très- 
petits  cristaux  de  quartz. 

10  grammes  de  minerai  aoumîa  à  fessai  et  oor- 


584  SOÉRIBVCES   FAITES   ESC    l843 

respondant  k  9^%95  de  minerai  caldné  ont  été 
fondus  avec  : 


gr 


r- 


gr- 


0,65  d'argile  hydratée  éqniT.  à0,55d'arg.caldiiée}  ^  ^^ 
0,70  decarbonatedecbaiixéq«à0,39  de  chaux.   .  >)    ' 

Poids  des  matières  soumises  à  l'essai.  .  .  .  10,89 

On  a  obtenu 

6. 


Calot  de  fonte.  .  •  . 
Laitier. 


^281 
!,02î 


8,30 


8,30  Oxygène.  .    S,59 
Gangue  argilo-qaartiease.  .  .    1,08 

La  fonte  est  grise ,  de  bonne  qualité  et  se  laisse 
un  peu  aplatir  sous  le  marteau.  La  scorie  ver-* 
dàtre ,  enmmée  ^  mais  parfaitement  vitrifiée. 

Essai  comparatif  de  deux  houilles  de/orge  du 

bassin  de  S aint^E tienne. 

Ces  essais  ont  été  faits  comme  ceux  qui  furent 
décrits  dans  les  Annales  des  Mines  y  1. 1,  1842  y 
p.  701  ;  seulement  on  a  de  plus  déterminé  I^  pro- 
portion de  soufre. 

On  a  trouvé  sur  100  parties  de  houille 


Partiel 

vola- 
tiles. 

Coke. 

Cendrei 

Soofre. 

dans  1 
100  p.  1 

HoQiUe  menue  du  Gagne- 
petit,  5«  eoQChe.  •  .  • 

Hoollle  menue  de  Mon- 
theii,  3*ooache.  .  .  . 

81,7T 
S0,04 

08,SS 
70,00 

0,55 
5,05 

0,5i 
1,05 

14,00  1 
S>50  1 

La  première  houille  contient  35, 12  de  parties 


DANS  LES  LABORATOIRES  DES  DÉPARTEMENTS.      585 

volatiles  y  sur   loo  de  matière  combustible  sans 
cendres ,  et  la  seconde  3i,83. 

Les  cendres  sont  légèrement  brunes,  surtout 
celles  de  la  couche  de  Montheil.  Les  deux  houilles 
ont  à  peu  près  la  même  valeur  dans  le  commerce; 
ce  sont  des  houilles  maréchales  ou  àe  Jorge  de 
qualité  médiocre ,  du  moins  quand  on  les  com- 

Îare  aux  véritables  charbons  de  forge  de  Saint- 
Itienne. 

Essai  d^une  houille  du  terrain  crétacé  des  en- 
virons  de  Thonon  (Savoie). 

Cest  une  houille  très-bitumineuse  et  à  longue 
flamme  répandant  en  brûlant  Todeur  caractéris- 
tique des  lignites.  Sa  poussière  est  brune. 

Oji  a  trouvé  sur  loo  de  houille  en  morceaux, 

MaUèresvolatiles.      Coke.      Cendres.   .^^.SSdSïoke, 
35,2  64,8  14,32  22,10 

Dans  100  de  houille  sans  cendres,  il  j  a  donc 
4 1  ,o8  de  matières  volatiles. 

Les  cendres  sont  d'ailleurs  composées  de 

Argile 73,51 

Sulfate  de  chaux.  .  •      12,79 
Carbonate  de  chaux.      13,70 


100,00 

Deux  essais  à  la  litharge,  sur  i  gramme  de 
houille  ont  donné  l'un  :22^*,39  et  l'autre  3iS'-,68 
de  plomb  dont  la  moyenne  correspond  à  5oi8 
calories,  tandis  que  les  bonnes  houilles  de  Saint- 
Etienne  fournissent  de  6ooo  à  65oo  calories. 

Houilles  de  GraissessaCy  bassin  de  Saint-- 
Gerçais  (Hérault).— Il  existe  dans  ce  bassin  deux 


586         BXFiRfeNCBs  i»aitc8  m  1843 

classes  de  combastibles ,  une  bouille  asthncâ* 
teuse  et  une  houiUe  proprenaeiit  dite.  L'ettai  m 
été  fait  principolement  en  vue  de  savoir  i^il  serait 
possible  de  réduire  le  menu  en  coke.  Les  essais 
ont  été  faits  sur  de  la  houille  en  morceaux. 
/  Les  résultats  obtenus  sont  : 


Sur  100  p.  de  houiUe. 

Dau 
100  p. 

_                     M 

f"^""^**^^ 

^        ,^ 

de 

coke. 

Partiel 
voUtîlei. 

Coke. 

Cendre». 

Cendres. 

Pov    la    hoallie 

tnlkrartl0Qw«  • 

li,S4 

SS,1S 

14^06 

io,sa 

Houille  grtise.  •  . 

stso 

os,so 

15,80 

M,tt 

La  houille  anthraciteuse  éclate  en  une  multi«- 
tude  de  petits  fragments,  lorsqu'elle  est  brusque- 
ment chauffée.  Portée  lentement  au  rouge  elle  ne 
change  point  d  aspect^  mais  se  fendille  un  peu. 

La  seconde  espèce  donne  un  coke  argentin 
bien  fondu,  un  peu  fragile.  C'est  une  houille 
grasse  à  longue  flamme  dont  le  menu  sera  facile 
à  transformer  en  coke.  La  proportion  de  cendres, 

3 uoique  considérable,  ne  s  opposera  pas  à  Femploi 
e  ce  combustible  dans  un  haut-fourneau. 
Il  est  probable  aussi  que  Ton  pourrait  carbo- 
niser un  mélange  des  deux  houilles,  comme  cela 
s'est  pratiqué  au  Greusot. 

Eau  des  mines  de  Montheil^  employée  pour 
r alimentation  d!une  chaudière  à  vapeur. 

On  a  analysé  cette  eau  pour  connaître  la  pro- 
portion d'eau  ammoniacale  de  l'usine  à  gaK  née 
saire  à  sa  neutralisation. 


DANS  US  UBOUTOIAIf  DS8  dAfAMIVSNTS.     S87 

On  a  trottTé  que  looo  grunrnes  d'eau  tm%^ 
naient  : 

Acide  sulfurique.      0,84 

Chaux 0,317 

Et  des  iFâoeft  k  peine  sensibkt  d'alamine  et  de  fer. 

Or  ces  o*'-,3i7  de  chaux  neutralisent  0^,44^ 
d'acide  sulfurique;  il  reste  par  suite  sur  lOOO  gr« 
d'eau  o^'f394  d  acide  sulfuri<]ue  libre  à  neutraliser 
par  Teau  ammoniacale. 

Essais  sur  les  argiles  à  pouzzolane. 

On  a  fait  quelques  essais  pour  vérifier  le  fait 
découvert  par  M,  Yicat  t  quune  argile  dorme  uw, 
pouzzolane  d  autant  plus  énergique  qu'elle  est 
plus  pure. 

i"^  On  a  calciné  pendant  8  à  10  miputes  att 
rouge  sombre  de  targUe  réfractaire  pure  du 
Tell. 

Une  partie  de  cette  pouzzolane ,  ainsi  préparée, 
a  été  mêlée  avec  une  proportion  un  peu  plus  forte 
de  cbaux  grasse  caustique,  et  le  méfanae  fut 
gâché  avec  un  peu  d'eau,  puis  mis  ai)  fond  d'uQ 
verre  à  pied,  et  cinq  minutes  après  couvert  d'eau. 
Le  mortier  se  solidifia  sans  se  gercer  ;  au  bout  de 
dix  jours,  il  était  dur  et  après  trois  mois  de  sé- 
jour dans  l'eau  ^  il  avait  acqpis  la  dureté  d'un  bon 
ciment.  L'eau  qui  surnageait  le  mortier  ne  fut 
jamais  sensiblement  alcaline.  Une  partie  de  ce 
mortier,  traitée  par  Tacide  chlorhvdnque ,  ne  dé- 
gagea que  fort  peu  d'acide  carbonique  et  laissa  un 
abondant  résidu  de  silice  gélatineuse,  soluble 
dans  la  potasse,  mêlé  à  un  peu  de  sable  fin 
quartzeux.  Dans  la  dissolution  acide,  outre  la 
chaux ,  on  trouva  beaucoup  d'alumine  ;  tandis  que 


588  BXPÉRIBNCB  FAITES,  BTG. 

la  ponxEolane  seule  n'est  pas  sensiblement  attaquée 
par  l'acide  chlorhYdrique.  L'action  de  la  chaux 
caustique  sur  Fargile  faiblement  calcinée  est  donc 
manifeste. 

2*  On  opéra  de  même  sur  de  Yargile  jaune  or- 
dinaire ^  appartenant  au  dUuvium^  et  servant 
dans  l'arrondissement  de  Saint-Etienne  à  la  fa- 
brication des  briques  et  des  tuiles. 

Le  mortier  s'^auffîi  au  moment  de  l'immer- 
sion 9  et  durcit  en  moins  de  cinq  minutes  ;  mais 
la  dureté  n'augmenta  pas,  et  après  trois  mois  il 
avait  seulement  la  consistance  du  talc  tendre  ;  de 
plus,  l'eau  fut  longtemps  très^lcaline.  Le  mor- 
tier, soumise  l'acide chlorhydrique,  donna  cepen- 
dant de  la  silice  gélatineuse,  et  de  l'alumine ,  mais 
le  dégasement  de  l'adde  carbonique  fut  plus  con- 
sidérable. 

En  résumé  on  voit  que  dans  les  deux  cas ,  la 
pouzzolane  a  été  attaquée  par  la  chaux  caus^ 
^^tte,  et  que  de  plus,  comme  l'a  avancé  M.  Yicat, 
une  argile  donne  une  pouzzolane  d autant  plus 
énergique  qu'elle  est  moins  mêlée  de  substances 
étrangères^ 


«=aŒB==BaaBaŒB=Ba»t  589    «bbssbbbbbbbbbbbhb— bbbwb 

JURISPRUDENCE  DES  mNES; 

Par  M.  DE  GHEPPE  ,  maître  des  requêtes,  chef  de  la  dirision 

deâ  mines. 


Minières  de  fer. 

Lorsque  des  parts  ont  été  attribuées  à  un  certain 
nombre  d'usines  dans  des  minières  de  fer ^  et  que 
l'une  de  ces  parts  est  deuenue  vacante  par  la  rer 
nonciation  de  Vun  des  affouagers ,  d^  autres /orges 
peuvent  être  admises  à  en  profiter* 

Cest  au  préfet  qu'il  appartient  d^accorder  cette 
affectation ,  conformément  aux  dispositions  de  la 
loi  du  21  ai^ril  1810,  sous  t approbation  du  mi^ 
nistrCy  quand  il  y  a  lieu ,  et  sauf  recours  au  con^ 
seil  d'État  en  cas  de  réclamations. 

Un  arrêté  da  gouvernement,  du  15  pluviôse  an  XI, 
et  un  décret  impérial  du  24  août  181 1 ,  ont  attribué  à  un 
certain  nombre  de  bants-fourneaux  la  facnlté  de  s'ap- 
provisionner dans  les  minières  de  fer  de  Saint>Pancré , 
département  de  la  Moselle.  Une  part  a  en  même  temps 
été  réservée  au  département  de  la  guerre  pour  le  service 
des  arsenaux. 

Dans  ces  dernières  années  le  département  de  la  guerre 
a  fait  connaître  que  l'artillerie  renonçait  à  une  portion 
de  son  contingent. 

Trois  maîtres  de  forges  se  sont  présentés  pour  en  pro- 
fiter, savoir  : 

Les  propriétaires  de  l'usine  d'Herserange  ; 

Les  fermiers  des  hauts -fourneaux  de  Longuyon  et  Lo- 
pignenx  ; 

Les  propriétaires  des  bauts-fourneaux  de  Gorcy . 

Les  deux  premiers  de  ces  étaUissements  étaient  déjà  au 
nombre  des  forges  usagëres  de  Saint-Pancré.  Longuyon 


590  ji7iii8PiiinnE!rc8 

et  Lopigneax  ayaîent  nomménient  été  désignés  dans 
l'arrêté  de  Tan  XI  et  le  décret  de  1811.  Herserange  avait 
élé  admis  en  1823  parmi  les  afiectataires ,  en  remplace- 
ment d'un  ancien  haut-rourneaa ,  celai  de  Bercfaiwé,  qui 
avait  cessé  de  faire  partie  des  établissements  français. 
Quant  au  fourneau  de  Gorcy,  nouvellement  oonstruit 
près  de  ces  minières  ^  il  n'y  possédait  aucun  affouage. 

Les  ingénieurs  des  mines  el  le  préfet  de  la  Moselle  ont 
proposé  de  donner  à  ce  haut-fourneau  la  préférence  pour 
l'affectation  restée  libre,  comme  étant  celui  qui,  dans  la  si- 
tuation des  choses,  en  avait  le  plus  besoin.  L'usine  de 
Gorcy,'  en  effet,  se  trouvait  obligée  de  s'alimenter  à  des 
prix  très-élevés  dans  des  terrains  éloignés;  elle  seule 
n'avait  point  de  ressources  assurées ,  tandis  que  les  deux 
antres  en  étaient  pourvues. 

L'arrêté  du  préfet  de  la  Moselle  a  été  approuré,  sur 
Tayis  du  conseil  général  des  mines,  par  d^islon  du  mi- 
nistre des  travaux  publics,  du  37  juillet  1840.  On  n'a 
point ,  toutefois ,  admis  la  nouvelle  usine  à  titre  d'affécta- 
taire  et  comme  pouvant  jouir  au  même  droit  que  les  an- 
ciens hauts-fourneaux  ;  on  lui  a  donné ,  conformément 
aux  dispositions  de  la  loi  du  21  avril  1810,  la  permission 
d'exploiter  dans  des  terrains  qui  devenaient  disponibles 

Cr  l'abandon  qu'en  faisait  le  département  de  la  guerre, 
durée  de  cette  permission  a  été  fixée  à  cinq  années. 

Les  fermiers  de  Longuyon  et  Lopigneux  ont  réclamé 
contre  cette  décision.  Leur  réclamation  a  été  rejetée  par 
le  ministre,  le  14  juillet  1841 . 

M.  le  comte  d'HcAelize,  propriétaire  de  oes  usines  » 
s'est  pourvu  au  conseil  d'Etat. 

lia  contesté  que  Ton  pût  admettre  le  fourneau  do  Gorcy 
à  extraire  à  Saint-Pancré,  parce  qu'il  n'était  pas  au  nom- 
bre des  forges  désignées  dans  l'arrêté  de  l'an  Al  et  le  dé- 
cret de  1 81 1 .  Il  a  prétendu  que  cet  arrêté  et  ce  décret  avaient 
affecté  ces  minières  auxditcs  usines,  à  l'exclusion  de  tonte 
autre ,  de  telle  sorte  que  quand  même  des  parts  devien- 
nent vacantes,  aucun  nouveau  fourneau  ne  peut  être  au- 
torisé à  venir  s'y  approvisionner.  Il  a  invoqué  aussi 
les  anciens  édits  et  arrêts  qui  ont  précédé  ces  mêmes  actes, 
comme  établissant  au  profit  des  seuls  aObuagers  la  faculté 
d'exploiter. 

Ni  l'arrêté  de  l'an  XI,  ni  le  décret  de  1811  n*ont  en 


DES  Miirss.  Sgi 

poar  objet,  pas  plni  qne  les  édits  oa  arrêts  antérieurs, 
d'inféoder  les  gttes  de  Saint-Pancré  à  quelques  explob- 
tants.  lis  ont  réglé ,  suivant  les  circonstances,  des  ques^ 
lions  de  voisinage,  faisant  participer  de  nouvelles  usines 
aux  produits  de  ces  minières  lorsque  les  besoins  publics 
rcxigeaient.  Ce  sont  des  actes  réelementaires  qui  ont 
admis  certains  maîtres  de  forges  à  s  approvisionner,  selon 
des  proportions  déterminées,  sur  ces  gîtes ,  mais  sans  leur 
en  conférer  la  jouissance  exclusive ,  sans  leur  en  accorder 
la  propriété ,  ce  qui  eût  été  contraire  au  régime  spécial 
des  minières. 

Les  gîtes  de  Saint-Pancré  étaient  autrefois  compris  dana 
les  Etats  de  Lorraine. 

Un  édit  du  duc  Léopold ,  du  mois  d'août  1699,  soumit 
Fexploitation  des  mines  de  fer  diins  cette  contrée  à  un 
régime  semblable  à  celui  que,  quelques  années  aupara- 
tant,  avait  institué  en  France  ledit  de  Louis  XIY,  de 
1680.  Les  propriétaires  qui  avaient  du  minerai  dans  leurs 
fonds  furent  tenus  d'établir  des  fourneaux  pour  le  traiter 
eux-mêmes  ;  sinon  il  était  permis  au  maître  de  forges  le 
plus  voisin  de  l'exploiter,  en  payant  une  indemnité  au 
propriétaire. 

C'est  par  suite  de  ces  dispositions  que  les  forges  de  Lon- 
guyon  et  Lopigneux  furent  primitivement  admises  à  ex-> 
ploiter  dans  les  minières  de  Saint-Pancré  dont  elles  se 
trouvaient  à  proximité. 

Leur  droit  à  s'y  approvisionner  fut  confirmé ,  après 
la  réunion  de  la  Lorraine  à  la  France,  par  un  arrêt  du 
23  juillet  1755. 

Par  un  autre  arrêt  du  15  décembre  1767,  permission 
fut  donnée  aux  propriétaires  de  la  manufacture  d'armes 
de  Charleville  d'extraire  à  Saint-Pancré  1800  voitures 
de  minerai  pour  leur  forge  de  Berchiwé ,  au  pays  de 
Luxembourg. 

Le  22  février  1780,  les  forges  deStenay,  appartenant  aa 
prince  de  Coudé,  étaient  admises  aussi  à  exploiter.  L'ar- 
rêt approuvait  des  traités  passés  à  cet  effet  entre  les  ré- 
gisseurs desdites  forges  et  diverses  communes  de  la  cir- 
conscription de  Saini-Pancré. 

Enfin  un  arrêt  du  15  avril  1784  approuva  une  transac- 
tion qui  était  intervenue  entre  les  propriétaires  de  la 
manufacture  d'armes  de  Cbarleviile  et  les  propriétaires 


593  JURISPRDDBirCB 

de  Longoyoïi  et  Lopigneox ,  et  rédairit  à  1500  voitures , 
conforméiiient  k  cette  transaction  »  raffectation  accordée 
en  1767  poor  b  forge  de  Berchiwé. 

Ainsi ,  dès  cette  ëpoqoe  »  les  minières  de  Saint-Pancrè 
n'étaient  nullement  considérées  comme  étant  la  possession 
des  premières  usines  qui  ayaîent  été  autorisées  à  s'y  ali- 
menter. D'autres  forges  obtenaient  la  même  faculté  :  il  y 
ayait  bien  une  espèce  de  privilège  reconnu ,  mais  non  un 
privilège  exclusif. 

Lors  de  la  révcdution ,  les  forges  usagères  de  Saint- 
Fàncré  étaient  celles  de  Longuyon  et  de  Lopignenx ,  de 
Berchiwé,  de  Stenay. 

Bientôt  un  grand  nombre  de  prétendants,  i  la  faveur 
du  régime  nouveau  qu'avait  introduit  laloi  sur  les  mines, 
du  28  juillet  1 791 ,  se  présentèrent  pour  exploiter  i  Saint- 
Pancrè,  et  y  entreprirent  des  travaux.  Ces  extractions 
multipliées,  faites  sans  ordre,  compromettaient  l'avenir 
des  gttes  :  il  fallait  remédier  à  ces  abus.  La  loi  du  10  juin 
1 793,  relative  au  partage  des  terrains  communaux,  met- 
tait en  réserve  (art.  9,  section  I  )  les  terrains  qui  ren- 
fermeraient des  mines ,  minières ,  carrières  et  autres  pro- 
ductions minérales  dont  la  valeur  excéderait  celle  de  la 
surface ,  ou  qui  seraient  reconnues  d'une  utilité  générale 
soit  pour  la  commune ,  soit  pour  la  république.  Les  mi- 
nerais de  Saint-Pancrè  étaient  disséminés  poor  la  plus 
grande  partie  dans  des  terrains  communaux.  L'admmis- 
tration  considéra  qu'il  était  de  son  devoir  de  prévenir  la 
dilapidation  de  ces  minerais  et  de  fixer  le  nombre  des» 
établissements  qui  pouvaient  en  obtenir.  EUc  considéra 
aussi  qu'elle  devait  pourvoir,  par  cette  répartition ,  aux 
besoins  des  services  publics  en  vue  desquek  elle  allait 
l'opérer,  tout  en  maintenant  les  usines  qui  s'étaient  éta« 
blies  anciennement  et  qui  avaient  un  droit  acquis. 

C'est  ce  que  firent  l'arrêté  de  l'an  XI  et  le  décret 
de  1811. 

Us  désignèrent  les  haots-foumeaux  qui  pourraient  s'ap- 
provisionner i  Saint-Pancré  et  réglèrent  la  part  de  cha- 
cun d'eux.  Dans  cette  répartition,  les  anciens  droits 
furent  respectés  ;  Longuyon  et  Lopigneux ,  Berchiwé , 
Stenay  conservèrent  leurs  affectations  primitives.  Mais , 
en  même  temps,  d'autres  exploitants  forent  admis,  parce 
que  de  nouveaux  besoins  s'étaient  manifestés.  Le  haut- 


DES  HINBS.  SgS 

foarneaa  de  Dorlon  eut  une  part;  an oonliagfcnt  fut 
accordé  à  rartillerie.  En  un  mot ,  Ton  procéda  d'une  ma- 
nière analogue  à  ce  qui  est  prévu  dans  Tarticle  64  de  la 
loi  du 21  avril  1810,  lequel  porte  qu'en  cas  de  concur- 
rence entre  plusieurs  maîtres  de  forges  pour  Texploitatioa 
dans  un  même  fonds ,  le  préfet  déterminera,  sur  Tavis 
des  ingénieurs  des  mines ,  les  proportions  dans  lesquelles 
chacun  d'eux  pourra  exploiter. 

Si  Ton  statua  en  cette  circonstance  par  des  règlements 
d'administration  publique ,  c'est  que  les  actes  intervenus 
jusqu'alors  pour  ces  minières  étaient  émanés  de  Fautorité 
souveraine.  Mais  cela  n'a  nullement  changé  le  earactère 
de  ces  dispositions  ni  la  nature  des  drcMits  qu'elles  ont 
maintenus  ou  conférés,  et  qui  n'étaient,  comme  on  vient 
de  le  voir,  que  des  droits  drusage,  des  permissions  d'ex- 
ploiter suivant  tdles  ou  telles  parts  assignées ,  et  non  des 
titres  de  propriété. 

Que  devait-on  donc  faire ,  lorsque  quelques-uns  des 
exploitants  cessaient  de  prendre  leur  contingent  ?  L'attri- 
buer aux  usines  restantes ,  c'eût  été  évidemment  créer  un 
monopole  non  moins  contraire  à  la  loi  qu'à  l'équité.  Dans 
ce  système,  si  par  la  suite  des  temps,  de  révolutions 
commerciales,  plusieurs  hauts-fourneaux  usagers  ve- 
naient à  s'éteindre,  une  ou  deux  usines  pourraient  donc 
se  trouver  seules  en  possession  de  ces  minières,  détruire 
toute  concurrence.  De  pareilles  prétentions  seraient 
exorbitantes.  Chaque  usine  usagéare  a  droit  à  la  quantité 
de  minerai  oui  lui  a  été  attribuée.  Sa  part  satisfaite,  elle  ne 
l^ut  prétendre  au  contingent  des  autres.  Lorsque  ce  con- 
tingent devient  disponible,  l'administration  a  le  droit  et  le 
devoir  d'en  faire  profiter  d'autres  forges  dont  les  besoins 
sont  constatés. 

Cest  ce  qui  avait  eu  lieu  déjà ,  quand  le  fourneau  de 
Berchi wé  a  été  séparé  du  territoire  français  :  on  a  par  - 
tagé  alors  entre  deux  nouvelles  usines ,  celles  d'Herse- 
range  et  de  Ghauvency,  les  1500  voitures  qui  lui  étaient 
réservées. 

On  devait  procéder  de  même ,  quand,  en  ces  derniers 
temps ,  l'artillerie  a  renoncé  à  une  portion  de  son  affouage. 
Cette  portion  rentrait  dans  le  domaine  commun-  Il  appar- 
tenait à  l'administration ,  aux  termes  de  la  loi  de  1810,  de 
lui  donner  une  destination.  On  a  dû  pourvoir  aux  appro* 


594  JURlSPRTJDBlfCE 

▼isioMMoents  d'une  nooTeUe  torge  utile  an  pays,  el 
repoiMter  des  exigences  qui  n'étaient  dictées  qne  par  dea 
intérêts  personnels  et  on  esprit  de  rivalité. 

On  soutenait ,  dans  la  reqaéte  an  conseil  d'Etat ,  que  les 
droits  conférés  par  les  anciens  édits  et  arrêts  avaient  été 
acquis  à  titre  onéreux,  attendu  que  les  affectataires 
aTaient  été  obligés,  pour  pouvoir  exploiter  à  Saint- 
Pancré,  d'établir  des  nauts-foumeanx.  Sans  doute  ce  fat 
une  condition  de  leur  jouissance;  mais  en  quelle  autre 
qualité  auraient-ils  pu  avoir  la  faculté  d'extraire  dans  ces 
terrains ,  dont  ils  n'étaient  ni  propriétaires ,  ni  eoncesaon* 
paires,  sf  ce  n'est  en  qualité  de  maîtres  de  forges,  conwM 
possédant  des  usines  pour  en  utiliser  le  minerai?  Ge  n'est 
point  là  ce  qa'on  peut  appeler  un  droit  acquis  à  titre  oné- 
reux; c'était  seulement  une  condition  nécessaire  pour 
l'exercice  du  droit  ;  et,  dans  tous  les  cas,  il  n'en  pourrait 
résulter  que  F  un  de  ces  anciens  usagers  fût  fondé  à  rcy* 
vendiquer  aujourd'hui  une  part  plus  étendue  que  celle 
dont  ses  auteurs  avaient  joui. 

On  ajoutait  que  Tordonnance  du  18  février  1836, 
quia  autorisé  le  haut-fourneau  de  Gorcy,  porte  que  cette 
autorisation  est  accordée  sous  la  réserve  ^des  droits  des 
maîtres  de  forges  qui  s'approvisionnent  à  Saint-Pancré. 
Il  suit  uniquement  de  celte  clause  que  l'usine  de  Gorcj 
n'aurait  en  à  réclamer  aucun  affouage  dans  ces  jninièrea, 
s'il  eût  été  question  de  le  prendre  au  préjudice  du  oontin- 

fent  des  autres  usines.  Mais  on  a  pu  très-bien  attribuer 
ce  haut-fourneau  les  minerais  dont  l'artillerie  ne  voulait 
plus  faire  emploi  et  qui  devenaient  libres  par  cette  renon- 
ciation :  on  ne  portait  ainsi  aucune  attemte  aux  droits 
acquis ,  et  l'on  procédait  eontormément  à  l'équité  et  êmx 
prescriptions  de  la  loi. 

IV] .  d'Hofifelize  objectait  aus»  que  l'autorité  administra- 
tive avait  paru  reconnaître  elle-même,  en  1833,  aux  mal* 
très  de  forges  usagers  de  Saint-Pancré,  des  titres  de  [^ro- 

Sricté,  en  ce  qu'elle  avait  refusé,  à  cette  époque,  d'accueillir 
es  demandes  de  quelques  communes,  propriétaires  de 
terrains  dans  rcnceinte  de  ces  minières,  d'opérer  les  ex- 
tractions à  leur  compte  et  de  vendre  à  des  usines  de  leur 
choix.  Ge  ne  fut  pas  du  tout  parce  qu'on  regardait  les  maî- 
tres de  forges  comme  concessionnaires  que  les  demandes 
dont  il  s'agit  furent  rejetées.  On  considéra  que  l'arrêté  de 
l'an  XI  et  le  décret  de  1811,  eu  obligeant  les  exploitants  à 


DIS  MiifKs,  SgS 

payer  aux  communes  des  indemnités  pomr  la  Talemr  du  mi- 
nerai,  et  potr  l'oocopaiion  du  sol ,  assuraient  à  ces  der* 
Bières  tous  lesavan tages  auxquels  elles  peuvent  prétendre  ; 
que,  d'un  autre  o6té,le  maintien  du  régime  de  Saint-Pan- 
cré  importait  sous  pluueurs  rapports  à  la  bonne  exploita- 
tiOB  de  ces  gttes.  On  eut  aussi  égard,  comme  on  le  derait, 
aux  litres  qu'ils  avaient  créés  pour  les  usagers  ;  mais  on  n'a 
nullement  considéré  ces  titres  comme  des  actes  de  conoes^ 
sion.  Le»  mines  seules  sont  conoessiMes  ;  ici  il  ne  s'agit 
que  de  minières  ^  lesquelles ,  aux  termes  de  la  lof ,  ne 
peuvent  être  Tobjetqiie  de  simples  permissions.  Du  reste, 
ce  n'était  guère,  ce  semble,  au  propriétaire  d'un  des 
hauts-fourneaux  qui  sont  nommément  admis  à  profiter 
du  minerai  de  Saint-Pancré^  à  se  faire  uae  arme  oonirt 
l'administration,  de  ce  que,  dans  dos  vues  d'équité  et  de 
protection  pour  ces  usines ,  elle  n'avait  point  cru  devoir 
céder  aux  instances  qui  étaient  faites  alors  par  les  pr^ 
priétaires  de  terrains  pour  l'abolition  de  ce  régime.  Dans 
ces  deux  affaires,  elle  est  restée  conséc^uente  avec  elle-» 
même.  Eilea  constamment  reconnu  les  titres  des  usagers  i 
mais  ce  qu'elle  a  dû  soutenir,  c'est  ()ue  ces  titres  ne  sont 
point  exclusifs  ;  que  l'un  des  exploitants  se  retirant,  on 
peut  admettre  à  sa  place  une  autre  usine ,  parce  que  cha- 
cun d'eux  n'a  droit  qu'au  contingent  qui  lui  a  été  assigné, 
que  rien  de  plus  ne  lui  a  été  conféré  par  l'arrêté  de  l'an  a1  et 
le  décret  de  1 81 1 ,  et  par  les  actes  antérieurs.  Gela  estmême 
si  vrai  que,  aux  termes  de  l'art.  2  de  1  Wrêté  de  Pan  XI ,  le 
département  de  la  guerre  avait  la  faculté  de  céder  à  d'au- 
tres forges  son  affectation ,  et  que  l'article  8  deoetanrété 
a  rangé  formellement  parmi  les  usines  qui  pourraient 
exploiter  à  Snint-Pancré  celles  que  Tartillerie  se  subroge- 
rait. Ainsi ,  au  lieu  d'abandonner  simplement  son  affouage, 
l'artillerie  aurait  pu  le  transporter  à  d'antres  forges,  et 
c'est  ce  qu'elle  a  fait  à  plusieurs  époques.  Par  consé- 
quent on  n'a  jamais  entendu  que  si  ce  contingent  deve- 
nait vacant,  il  ne  dût  profiter  qn'adx  autres  usagers 
désignés  dans  Tarrété  oe  l'an  aI  et  dans  le  décret 
de  1811. 

Enfin ,  M.  d'Hofieliie  attaquait,  comme inoompétem- 
ment  rendue,  la  décision  de  1840 ,  en  ce  que,  suivant 
lui,  la  nouvelle  affectation  n'aurait  pu  résulter  que  d'une 
ordonnance  royale.  On  conçoit  qu'une  ordonnance  aurait 
effectivement  été  indispensable ,  s'il  eAl  été  question  de 


Sg6  JTJRISPBUDBNCB 

modiflcr  on  de  rapporter  le  r^me  de  Saînt-Pancré.  Mais  il 
était  bien  évident  qne  la  décision  de  1840  n'ayait  nnllement 
eu  cet  effet.  Elle  ne  portait  aucune  atteinte  à  l'ordre  de 
choses  établi  ;  elle  ne  changeait  ni  les  proportions  ées  ex- 
tractions, ni  les  conditions  de  jouissance.  Seulement ,  des 
minerais  étant  devenus  libres,  on  a  permis,  conformément 
aux  dispositions  de  la  loi  de  1810,  à  l'usine  de  Gorçy  de 
les  exploiter.  Aux  termes  des  articles  59  et  suiyants  de 
ladite  loi ,  c'est  aux  préfets  <iu'il  appartient  d'autoriser  les 
extractions  de  minerais ,  et ,  consâjnemment ,  au  ministre 
d'approuver  ou  infirmer  ces  autmsations ,  sauf  recours 
au  conseil  d'Etat. 

La  décision  de  1840  avait  donc  statué,  sous  tous  les 
rapports  >  conformément  aux  régies  de  la  matière.  Ole 
avait  fait  une  juste  appréciation  des  droits  et  des  intérêts 
de  chacun  ;  elle  était  parfaitement  régulière  en  la  forme 
et  au  fond. 

C'est  ce  qui  a  été  reconnu  par  le  conseil  d'Etat.  Une 
ordonnance  royale  du  14  décembre  1844  a  rejeté,  oonune 
mal  fondé  de  tous  points ,  le  pourvoi  qui  avait  été  formé 
contre  la  décision  du  ministre  (1). 


CARBliBES* 

Les  arrêtés  des  préfets ,  compétemment  rendus  en 
matière  de  carrières ,  ne  peui^nt  être  déférés  di*- 
rectemenl  au  conseil  d'État, 

Ces  exploitations  sont  soumises  à  la  sun^eillance  des 
préfets ,  et  il  leur  appartient  de  les  interdire  lors^ 
qu'elles  sont  reconnues  dangereuses* 

Le  sieur  Gissac  a  demandé  en  1841  l'autorisation  d'ex* 

{loiter  une  carrière  de  pierre  à  bâtir  au  lieu  dit  Les  Sa- 
lons^ dans  la  coounnne  de  GentiUy,  département  de  la 
Seine. 

Cette  pcnnissioQ  lui  a  été  accordée  par  arrêté  du  préfet, 
du  âa  avril  1842. 


^(1)  Voir  oetteoftaninoe^d-spréi.  pige <Mnr. 


DKS    MIMES.  597 

L'exploitation  ouverte  par  le  siear  Giasac  se  trouvait 
dans  le  voisinage  du  puisard  qui  reçoit  les  eaux  et  im** 
mondices  de  Thospice  de  Bicétre. 

L'administration  des  hospices  a  réclamé ,  en  représen- 
tant  qne  cette  exploitation  aurait  de  graves  inconvénients 
pour  cet  établissement.  Elle  a  invoqué  un  ancien  arrêt  du 
conseil,  du  27  juin  1789,  lequel  interdisait  de  pratiquer 
des  ouvertures  dans  la  partie  de  la  plaine  de  Gentiily  où 
existe  ce  puisard ,  et  un  arrêté  du  préfet  de  la  Seine,  du 
8  juin  1803  (  19  prairial  an  XI) ,  qui  avait  renouvelé  ces 
défenses  en  vertu  dudit  arrêt. 

Les  ingénieurs  des  mines  ont  exposé  que  les  travaux  du 
sieur  Cissac  étaient  de  nature  à  compromettre  la  conser- 
vation du  puisard,  et,  par  suite,  la  salubrité  publique,  en 
détournant  l'écoulement  des  eaux.  Ils  ont  conclu  à  ce  que 
la  permission  fût  retirée. 

Le  préfet  a  rapporté  son  arrêté  du  22  avril  1843,  par 
un  autre  arrêté;  du  31  août  même  année,  faisant  défense 
de  continuer  les  travaux. 

Le  sieur  Cissac  s'est  pourvu  au  conseil  d'État.  11  a  at- 
taqué la  décision  du  préfet  comme  incompétemment  ren- 
due, comme  entachée  d'excès  de  pouvoir. 

Ce  recours  éiait  inadmissible. 

Les  arrêtés  rendas  par  les  préfets  sur  les  objets  dépen- 
dants de  leurs  attributions  ne  peuvent  être  déférés  di- 
rectement au  conseil  d'État ,  hors  les  cas  spécialement 
déterminés  par  les  lois.  C'est  devant  le  ministre  que  Ton 
doit  se  pourvoir. 

L'exploitation  des  carrières  a  été  soumise  à  la  surveil- 
lance de  l'administration  par  la  loi  du  21  avril  1810  et  le 
décret  organique  du  18  novembre  suivant. 

Quand  elle  a  lieu  à  ciel  ouvert,  elle  est  assujettie ,  d'a- 
près Tarlicle  81  de  la  loi  de  1810 ,  à  l'observation  des  lois 
ou  règlements  généraux  ou  locaux. 

Lorsqu'elle  s'opère  par  galeries  souterraines ,  elle  est 
soumise ,  aux  termes  de  l'article  82 ,  à  la  surveillance 
spéciale  de  Tadministration,  conformément  au  titre  Y  de 
ladite  loi ,  lequel  charge  les  préfets  de  prendre ,  comme 
en  matière  de  grande  voirie ,  toutes  les  mesures  nécessai- 
res pour  garantir  la  solidité  d^  travaux,  la  vie  des  ou- 
vriers et  la  sûreté  publique. 

Tome  FI,  1844.  Sj 


598  JURISPRUDENCB 

(^LlDstraction  da  3  août  1810 ,  relative  à  rexécutioa  de 
k  loi  du  21  avril ,  et  le  décret  du  18  novembre  1810,  ont 
^Halement  chargé  les  ingénieurs  des  mines  d'assurer , 
dans  toutes  les  carrières  à  ct^l  ouvert  ou  souterraines, 
sous  les  ordres  des  préfets  et  de  Vadministration  supé- 
rieure ,  Texécution  des  lois  et  règlements,  et  de  veiller  à 
tout  ce  qui  peut  y  intéresser  la  sûreté  ou  la  salubrité. 

Dans  les  départements  de  la  Seine  et  de  Seine-et-Otsc , 
cette  attribution  résulte  en  outre  des  décrets  généraux  et 
spéciaux  des  22  mars  cl  3  juillet  1813  ,  contenant  règle- 
ment pour  ces  exploitations. 

11  appartient  donc  an  prôfet  d'interdire  les  travaux  re- 
connus dangereux ,  de  rotir^r  les  perousaioDs  lorsque  la 
conservation  de:i  propriétés  publiques  ou  privées  peut 
être  coniproniise. 

Une  ordonnance  royale  du  24  décembre  18i4  a  rejeté 
la  requête  du  sieur  Gissac  (1). 


MACHINES  k  VAPEUR. 

Il  y  a  lieu  de  refuser  V établissement  d'une  machine 
et  de  chaudières  à  uapeur^  lorsqu'il  est  constaté 
que  ces  appareils ,  malgré  les  conditions  qui  se- 
raient imposées  y  occasionneraient  de  grattes  dom^ 
mages  aux  propriétés  iH)isineS' 

Le  bruit  causé  par  la  machine  est  au  nombre  des 
incommodités  qui  peuvent  motiuer  ce  refus. 

Les  sieurs  Bétbune  et  Pion  ^  imprimeurs  à  Paris ,  ont 
demandé,  le  5  septembre  1843,  Fautorisalion  de  se  servir 
dans  leurs  ateliers ,  sitnés  rue  Saint-Georges ,  de  deux 
chaudièrea  et  d'une  macbine  à  vapeur  qu'ils  y  avaient 
établies. 

Cette  demande  a  été  institiitedans  les  formes  prescrites 
fKt  rordonaance  du  22  mai  184S  relative  aux  appareils  à 
Tapeur. 

Lors  de  l'enquête  da  CQm$iiu)do  etmoommodo^  les  pro- 


(i)  ¥oit  ctUa  ordoonines ,  eSaprès,  p^fi  700. 


DES   MINBS.  699 

priétaîres  des  maisons  voisines  ont  formé  opposition.  Ils 
ont  représenté  qac  le  brait  de  la  machine ,  augmenté  par' 
celni  des  presses  qu'elle  met  en  monvement',  la  famée 

Soi  s'exhale  dn  fourneau  des  diandières ,  leur  causaient 
e  très-grands  dommages  ;  qae  leurs  maisons-derenaient 
inhabitables  ;  qu'elles  se  trouvaient  en  même  temps  expe^ 
sées  au  danger  d'incendie ,  en  raison  de  l'exiguïté  dn  10^ 
cal  de  ces  chaudières  et  des  masses  de  papier  entasséet 
dans  les  ateliers  ;  que  le  bruit,  sur  ton  t>  était  d'autant  plus 
incommode  que  la  machine,  employée  à  l'impression  dii 
journal  La  Presse ,  marchait  de  deux  à  cinq  heures  dtf 
matin. 

A  la  suite  de  l'enquête ,  et  sur  le  rapport  des  ingé- 
nieurs des  mines ,  le  préfet  de  police  a  pris,  le  8  décembre 
1843 ,  un  arrêté  qui  a  rejeté  la  demande ,  attendu  Tin- 
commodité,  pour  le  voisinage,  résultant  du  bruit  causé 
par  rappareil  à  vapeur. 

Les  sieurs  Bétbune  et  Pion  se  sont  pourvus  au  conseil 
d'État  contre  cet  arrêté.  Us  ont  contesté  que  le  bruit  oc- 
casionné par  une  machine  à  vapeur  fût  un  motif  suffisant 
d'interdiction.  Ils  ont  invoqué  à  ce  sujet  une  ordonnance 
rendue  au  contentieux  en  1829  dans  une  affaire  analogue, 
et  où  il  est  dit  que  «  l'incommodité  résultant  du  bruit 
»  d'nne  presse  mue  par  une  machine  à  vapeur  n'est  pas  au 
9  nombre  des  motifs  d'opposition  qui  peuvent  être  présen* 
T»  tés  par  les  voisins.  »  Ils  ont  prétendu  en  outre  que,  dans 
Tespèce,  les  opposants  auraient  dû  se  pourvoir  au  conseil 
de  préfecture. 

Ces  moyens  n'étaient  point  fondés. 

Et  d'abord ,  en  oe  qui  concerne  la  qnesiion  de  forme , 
Tanété  du  préfetétaitparfiiitement  régiilîer»  Aux  termes 
de»  artietes  4 ,  11  et  79  de  i'^ordonnanoedu  Sa  mai  IMd , 
les  machines  et  dundièrea  à  vnpeur,  tant  à  haute  qn'è 
basse  pression,  ne  peuvent  être  établies  qu'en  v^rtu 
d'une  autorisation  délivrée  pptr  le  préfet  du  département, 
et,  a  Paris,  par  le  préfet  de  police.  Si  rautorisation  est 
accordée  et  qu'il  y  ait  des  oppositions^  1^  opposants  peu* 
vent  se  pourvoir  devant  le  conseH  de  préfecture  contre 
la  décision  du  |iréfet.  Mais  si  la  permission  est  refusée ,  il 
ne  peut  évidemment  y  avoir  lieu  de  1^  part  à  ce  pour- 
voi, ni  à  un  recours  quelconque,  puisqu'ils  obtiennent 
ce  qu'ils  réclamaient,  (test ,  au  conti^aire,  au  demandeur. 


600  JUhlSPACDCNCB 

dont  la  pclition  a  été  rejetée ,  à  former  son  recours  an 
conseil  d'État ,  ainsi  que  le  porte  Farlicle  11. 

A  regard  du  bruit  produit  par  un  appareil  à  Tapeur , 
c'est  là  certainement ,  comme  les  inconvénients  de  la  fu« 
mée,  les  exhalaisons  insalubres,  les  dangers  d'incendie, 
une  chose  qui  peut  être  fort  nuisible ,  et  qui,  par  consé- 
quent «  peut,  dans  certains  cas,  être  un  molif  pour  qu'on 
refuse  aautoriser  ces  appareils.  Le  décret  du  15  octobre 
1810 ,  sur  les  établissements  insalubres  ou  incommodes, 
a  compris  implicitement  cette  cause  d'interdiction  sons 
l'expression  générale  d'incommodité  pour  le  voiHnage. 
Quant  à  rordonnanoe  dn  ââ  mai  1843 ,  contenant  règle- 
ment spécial  pour  les  machines  et  chaudières  à  Tapeur, 
cUe  a  positivement  entendu  qne  lorsqu'il  s'agirait  d'accor- 
der une  permission ,  il  serait  tenu  compte  des  divers  in- 
convénients qui  pourraient  résulter  de  rétablissement  de 
ces  machines  et  chaudières.  En  efTet ,  elle  exige  que  les 
demandeurs  fassent  connaître ,  dans  leur  pétition ,  le  lieu 
et  remplacement  où  ces  appareils  seront  situés ,  la  distance 
où  ils  se  trouveront  des  bâtiments  appartenant  d  des  tiers  et 
de  la  voie  publique ,  le  genre  d'industrie  auquel  ils  doi- 
vent servir^  la  nature  du  combustible  dont  il  sera  fait 
usage,  et  elle  prescrit  des  informations  de  commodo  et  in- 
commoda. Si  elle  avait  voulu  seulement  garantir  contre 
les  dangers  d'explosion ,  elle  se  serait  bornée  à  exiger  les 
conditions  de  sûreté  qui  ont  pour  but  de  prévenir  ces  dan- 
gers; il  n'eût  pas  été  besoin  d'enquête;  il  n'y  aurait  eu 
qu'à  vérifier  si  lesdites  conditions  étaient  remplies ,  et  il 
■eût  suJDS  du  rapport  de  Fingénieur.  Ses  dispositions  indi- 
quent qu'elle  a  voulu  encore ,  comme  cela  était  juste  et 
aiéeessaire,  donner  aux  tiers  d^autres  garanties,  qu'elle 
a  bien  entendu  que  tous  les  dommages  qu'ils  pourraient 
éprouver  seraient  pris  en  considération. 

Aussi  l'instruction  de  M.  le  ministre  des  travaux  pu- 
blics ,  du  23  juillet  1843  |(1) ,  rdative  à  l'exécution  de 
•cette  ordonnance  9  énonce-t-elle  expressément  «  que  lere- 
»  jet  de  la  demande  peut  être  motivé  sur  les  dommages 
»  que  l'établissement  de  l'appareil  à  vapeur  causerait  au 
»  voisinage  malgré  les  obli^tions  particulières  qui  pour- 
'»' raient  être  imposées  au  demandeur.)» 

(1)  Voir  Annales  des  mines,  tom  IV  (i*  f«rie  ),  m*  779« 


DES    MINES*  60 1 

La  décision  de  1829  qa'invocpiaient  les  sienrs  Bélhune 
et  Pion ,  et  d'après  laquelle  rincommodité  résultant  da 
brait  d'nne  presse  mue  par  nne  machine  à  Tapeur  n'est 
pas  an  nombre  des  motifs  d'opposition  qni  peuvent  être 
présentés  par  les  voisins ,  avait  été  rendue  dans  des  cir* 
constances  différentes  de  celles  de  l'espèce  actuelle.  Dans 
cette  sdffaire,  c'était  du  bruit  des  presses  qu'on  se  plai- 
gnait et  non  de  celui  delà  machine.  Ici^  au  contraire,  il 
a  été  constaté,  lors  de  la  visite  des  lieuï,  que  le  bruit  de  la 
machine  était  distinct  du  cliquetis  des  presses ,  qu'il  se  fai- 
sait entendre  d'une  manière  très-intense  dans  les  maisons 
voisines.  Cet  appareil ,  qui  contribuait  en  outre  à  augmen- 
ter beaucoup  le  bruit  des  presses  en  leur  donnant  un  mou» 
vemeat  plus  rapide ,  était  donc  par  lui-même  une  cause 
très-grave  d'incommodité. 

On  avait  examiné  si  l'on  ne  pourrait  pas  obvier  en 
partie  à  cet  inconvénient  en  faisant  usage  d'une  machine 
à  hante  pression ,  sans  condensear  et  sans  pompe  à  air,  ce 

Îui  eût  notablement  diminué  le  bruit  ;  mais  la  suppression 
u  condenseur  et  de  la  pompe  à  air  aurait  exigé  de  porter 
la  tensipn  de  la  vapeur  dans  les  chaudières'  au  moins  à 
2  1/2 atmosphères;  et  alors  ces  chaudières,  qui  ont  cha- 
cune une  capacité  de  Imc.  ^  319,  se  seraient  trouvées  dans 
la  troisième  des  catégories  établies  par  l'ordonnance  du 
22  mai  1843,  et,  d'après  l'article  42  de  cette  ordon- 
nance ,  on  n'aurait  pu  les  placer  dans  l'intérieur  de  cet 
atelier  qui  fait  partie  d'une  maison  d'habitation. 

II  n'était  donc  pas  possible,  dans  l'espèce,  d'autoriser 
cet  appareil  à  vapeur  sans  porter  aux  voisins  des  dom- 
mages considérables,  et  c'est  par  conséquent  avec  raison 
que  le  préfet  avait  refusé  cette  autorisation.  Sans  doute 
l'industrie  doit  être  protégée ,  mais  il  ne  faut  pas  que  cette 
protection  devienne  pourla  propriété  une  canso  de  ruine. 
Les  sieurs  Béthune  et  Pion  pouvaient ,  sans  de  trop  grands 
sacriûces,  transférer  leur  atelier  dans  un  autre  quartier 
offrant  un  local  plus  convenable ,  tandis  que  les  maisons 
auprès  desquelles  ils  étaient  venus  se  placer  auraient  été 
totalement  dépréciées  et  rendues  inhabitables. 

Par  ces  motifs ,  et  conformément  à  l'avis  de  la  com- 
mission centrale  des  machines  à  vapeur,  M.  le  ministre 
des  travaux  publics  a  conclu  à  ce  que  le  pourvoi  f&t 
rejeté. 
Le  comité  consultatif  des  arts  et  manufactures  et  M.  le 


é03  JUBISPRUDENGB 

«Nusifttre  de  ragricuUure  et  da  oommeroe  avaient  coactai 
dans  un  sens  différent;  ils  faisaient  remarquer  ^«e  leat 
inconvénient  oesserail  quant  à  h  fumée,  par  l'oUigatîiMi 
de  ne  brûler  que  du  coàe  ;  qu'à  Tégard  cui  danger  ei  4m 
bruit,  il  nV  avait  aucune  cramCe  à  conceveir  d'une  — 
chine  de  trois  chevaux  de  force  seulement  ^  que  des 
chines  d*une  force  beaucoup  plus  grande  exisiaient  < 
divers  quartiers  de  Paris;  que  rébranlement  venait  sur- 
toat  des  presses  ;  que  cet  effet  serait  produit  de  qiiek||iiie 
manière  ^fu'elies  fussent  mises  en  mouvement ,  etc.  Ces 
considérations  n'ont  point  prévalu.  Le  conseil  d'Etat  a 
jugé  que  le  pourvoi  ne  devait  point  être  admis,  et  le  rael 
a  été  prononcé  par  une  <»'dannaiice  rojraie  du  14  dé- 
cembre 1844(1). 


HOUILLE,  OHAESONS. 

Les  combustibles  employés  dans  tes  établissements 
industriels  y  pour  la  préparation  deS  produits  des-- 
tinés  au  commerce  général,  sont  exempts  du  paye- 
ment des  droits  d'octroi. 

L'ordonnance  du  9  décembre  1814,  porte ,  article  11  : 
«  Aucun  tarif  d'octroi  ne  pourra  firapper  que  sur  des 
»  objets  destinés  à  la  consommation  des  habitants  du  lien 
*  sujet.  »  L'article  148  de  la  loi  du  28  avril  1816  a  consa- 
cré d'une  manière  expresse  cette  disposition.  Et  Q  ajoute 
que  :  «  il  ne  pourra  être  fait  d'exception  à  cette  rèele  que 
»  dans  des  cas  extra^dinaires,  et  en  vertu  d*une  loi  ipê- 
»  ciale,  9 

11  résulte  de  cette  dernière  prescription  ifu'ancane  ma- 
tière ,  non  passible  en  elle-même  du  droit  d'octroi ,  ne 
peut  y  être ,  même  temporairement ,  assujettie ,  sans  l'in- 
tervention du  pouvoir  législatif. 

C'est  ce  qui  a  été  décidé  par  la  cour  de  cassation ,  dana 
l'espèce  suivante. 

Le  tarif  de  la  ville  de  Douai  avait  soumis,  pour  no  cer- 
tain temps ,  à  un  droit  d'entrée ,  les  charbons  destinée  aux 
usines  de  la  ville. 

Sur  le  procès  intenté  au  maire ,  en  sa  qualité  de  sur- 

(t)  Voir  eeUe  ordonnance  »  ci-«pr^,  page  700. 


DES    MINES.  6o3 

▼eillant  de  l'octroi  maDidpal,  par  l'aa  des  marehands  de 
charbon ,  le  tribunal  civil  de  Douai  a  prescrit  Tadmissioii 
en  franchise  (1) 

Le  maire  s'est  poorva  en  cAssalion. 

Son  pourvoi  a  été  rejeté  par  un  arrêt  du  27  novembre 
1844,  ainsi  conçu: 

«  Attendu  qu'aux  termes  de  l'article  148  de  la  loi  d« 
28  avril  1816 ,  ne  peu  veut  être  soumis  aux  droits  d'octroi 
que  les  objets  destinés  à  la  consommation  locale ,  et  qu'il 
ne  doit  être  fait  exception  à  cette  régie  qne  dans  des  icas 
eKtraordinaires  et  en  vertu  d'une  loi  spéciale  ; 

»  Que  par  ces  mots  cantommation  locale ,  expliqués 
d'ailleurs  par  la  législation  antérieure  et  notamment  par 
Tarticle  11  de  l'ordonnance  du  9  décembre  1814,  on  ne 
doit  entendre  aue  les  objets  destinés  à  satisfaire  les  besoins 
des  habitants  au  lien  snjet ,  et  non  ceux  qui  se  consom- 
ment dans  les  établissements  industriels  pour  la  prépara- 
tioq  des  produits  destinés  au  eommeroe  général  ; 

»  Que  Tordonnanoe  approbative  du  tarif  de  la  ville  de 
Douai  a  interprété  dans  ce  sens  la  loi  de  181 6,  puisqu'elle 
a  reconnu  en  prineipe  qu'il  y  avait  lieu  d'affranchir  des 
droits  d'octroi  les  charbons  servant  à  l'altinentation  dëft 
usines  établies  dans  cette  ville  et  dont  les  produits  sont 
▼ersés  dans  le  commerce  général  ;  que  néanmoins  elle  a 
suspendu  l'application  du  principe  pendant  plusieurs  an- 
nées  et  a  soumis,  par  ce  moyen ,  an  psyement  des  droits 
des  denrées  qui  n'étaient  pas  destinées  à  la  eonsommatien 
locale; 

»  Qu'en  cela ,  cette  ordonnance  a  statué  sur  un  objet 
qui  ne  pouvait  être  réglé  que  par  une  loi  spéciale ,  et 
qu'en  le  jugeant  ainsi  et  en  déclarant  que  les  charbons  in- 
troduits dans  la  ville  de  Douai  par  Blot  devaient  jouir 
ipunédiatement  de  l'affranchissement,  le  jugement  attaqué 
s'est  conformé  aux  dispositions  de  l'artide  148  de  la  loi 
du28avriH8i6$ 

»  La  cour  rejette  le  pourvoi  et  condamne  le  demandeur 
à  l'amende.  » 

(1)  L*aotorité  Jadlcfalre  eoonâtt ,  en  matière  d'octroi ,  des  aetiods  en 
nallilé  de  Misie  on  en  refltltution  def  objeu  Misis  »  des  contrainlee  et 
restitution  des  fomnies  payées  »  etc.  Ainsi  jugé  par  de  nombreuses  déci- 
skNU  da  conseil  d'État. 


6o4  lURISPHUDENCS 

TENTE  DE  CSARBOff  DE  TIRKE*  PATENTE* 

Lorsqu'un  marchand  de  houille  uend^  à  la  fois  »  en 
gros  et  en  détail ,  U  est  sujet  à  la  patente  de  mar^ 
chand  en  gros. 

Les  lob  sor  les  patentes  ont  distinga%  entre  les  mar- 
i^nds  en  gros  et  les  marchands  en  détaQ. 

Les  premiers  sont  imposés  à  un  droit  pins  élevé. 

Lorsqu'on  exerce  à  la  fois  ces  deux  industries ,  c'est 
d'après  celle  qui  donne  lieu  au  droit  le  plus  fort  que  la 
patente  doit  se  régler. 

Le  sieur  Fnzeliier ,  marchand  de  houille  dans  le  dé- 
partement des  Ardennes ,  avait  été  maintenu ,  par  un  ar- 
rêté du  conseil  de  préfecture,  à  la  patente  de  mardiaiid 
en  gros  pour  Tannée  1842. 

Il  s'est  pourvu  au  conseil  d'État.  Il  prétendait  qu'on 
avait  confondu  le  transport  de  la  bouille ,  des  lieux  d'ar- 
rivage dans  ses  fintrepùts ,  avec  les  ventes  efiectuées  et 
qu'il  n'opérait,  disait-il,  qu'à  l'hectolitre. 

De  son  côté,  l'administration  des  finances  opposait 
que ,  d'après  les  vérifications  des  inspecteurs ,  le  sieur  Fn- 
aellier  avait  plusieurs  dépôts  de  houille  ;  qu'une  grande 
quantité  de  ce  combustible  avait  été  livrée  par  charre- 
tées et  demi-charretées  de  1500  et  de  750  kilogrammes  ^ 
que  d'autres  ventes  avaient  aussi  eu  lieu  par  Quantités 
moins  considérables  ;  qu'ainsi  il  était  tout  ensemble  mar- 
chand en  gros  et  en  détail,  et  devait,  en  conséquence, 
être  imposé  au  plus  fort  droit. 

La  requête  du  sieur  Fuzellier  a  été  rejetée  par  une  ot^ 
donnance  du  6  décembre  1844  (1),  attendu  qu'il  résultait 
de  l'instruction  que  le  réclamant  exerçait  la  profession 
de  marchand  en  gros;  que  dès  lors  Vêtait  avec  rai- 
son que  le  conseil  de  prérecture  des  Ardennes  l'avait 
maintenu  à  la  première  classe  des  patentes  pour  Tan- 
née 1842. 


(1)  Voir  cette  ordoDiiâiiee,cl-iprèi,  |Mige<KM« 


DES    IflKBS*  6o5 


CARRIERES.    PATENTE. 


If  es  cultwateurs  qui  exploitent  accidentellement  de 
la  pierre  dans  leurs  terrains ^  sans  en  faire  leur 
profession  habituelle ,  ne  sont  pas  ^  par  le  fait  de 
cette  exploitation ,  imposables  à  la  patente. 

Les  propriétaires  fonciers  qui  vendent  les  récoltes  de 
leurs  terrains  ne  sont  point  considérés  comme  des  com- 
merçants ,  et  par  conséquent  ne  se  trouvent  point  soumis 
à  la  patente. 

L'article  32  de  la  loi  du  21  ayril  1810  a  admis  la  même 
exception  en  ce  qui  concerne  Texploitation  des  mines. 

Quant*  à  rexploitalîon  des  carrières ,  elle  Ta  laissée , 
sous  ce  rapport ,  dans  les  règles  ordinaires. 

La  profession  de  carrier  a  été  rangée ,  par  les  lois  sur 
les  patentes,  au  nombre  des  actes  de  commerce. 

Mais  le  propriétaire  qui  ne  fait  point  de  cette  exploi- 
tation sa  profession  habituelle ,  qui  ne  se  lirre  qu'ac- 
cidentellement à  des  extractions ,  peut-ii ,  pour  cela  seul, 
être  réputé  commerçant  ? 

La  négative  a  été  décidée  dans  l'espèce  suivante. 

Le  sieur  Retailleaud,  cultivateur  dans  la  commune  de 
Dourhet,  département  de  la  Charente-Inférieure ,  avait 
été  porté  au  rôle  des  patentes  pour  avoir  extrait  de  la 
pierre  sur  son  terrain  et  en  avoir  opéré  la  vente. 

II  a  réclamé  devant  le  conseil  de  préfecture,  en  objec- 
tant qu'il  n'était  que  simple  cultivateur,  s'occupant  ha- 
bituellement des  travaux  agricoles;  que  seulement, 
quand  la  saison  ne  lui  permettait  pas  de  se  livrer  à  ces 
travaux ,  il  exploitait  de  la  pierre  des  parties  stériles  de 
son  terrain. 

Le  conseil  de  préfecture  a  accueilli  sa  réclamation ,  en 
lui  appliquant  l'exception  admise  pour  les  propriétaires 
qui  vendent  les  fruits  de  leurs  récoltes. 

Le  ministre  des  finances  a  formé  un  pourvoi  devant  le 
conseil  d'Etat  contre  cet  arrêté.  Il  a  représenté  que  la 
pierre  n'était  pas  un  produit  agricole,  que  cette  exploi- 
tation était  une  industrie ,  et  c^ue ,  lorsqu'on  en  faisait 
Tobjet  (fun  commerce,  elle  devait  être  sujette  à  la  patente. 


6o6  JURISPRUDENCE    DBS    MIITFS. 

Mais  nue  ordonnaDce  do  Odéeembre  1844  (1)  a  rejeté 
ce  pourvoi,  par  le  motif  qu'il  ne  résultait  pas  de  l'iostruc- 
ItoD  «lue  le  sieur  AetaiUeaod  exerçât  la  iNroCeasîoa  de 
carrier. 

Deux  autres  décisions  ont  été  rendues  dans  les  mêmes 
termes  sur  des  réclamations  semblables  qui  avaient  été 
formées  par  des  habitans  du  même  pays  dans  des  circon- 
stances identiques. 

(1)  Voir  cette  ordonnance,  ci-aprés,  page  697. 


DE    JURISPRUDENCE 

INSÉRÉS  DANS  LES  A.NNÀLES  DES  MINES 

jusqu'en  1844  inclusivement; 

Par  M.  0£  GHEPPE»  niUre  des  rodaâWf,  chef  de  ladivMoi 

des  inioes  (Ij. 

Drrrit  régalien  dei  mfnes.  Projeté  deê  mines  (â). 
(  Yoir  Redevances  aux  propriêUtites  de  la  swrfaee,)  (8) 

D^apfès  Tancien  droit  de  la  France ,  les  mÎDes  étaient  dé 
droit  régalien  ;  au  roi  seul  appartenait  le  droit  de  les  concéder. 

La  rente  consentie  au.  profit  d'un  seigneur  haut-justicier, 
pour  prix  du  transport  fait  par  lui  à  un  tiers ,  de  la  concession 
go*il avait  obtenue  du  roi,  n'avait  aucun  caractère  de  féodalité. 
ëU«  ne  peut  être  considérée  ai^ourd'àui  coo^e  suppriqkée 
IMir  les  lois  qui  ont  aboli  les  redevances  féodales. 

3'  série,  t.  XVI ,  p.  673. 

Anciens  mréts.  «—  Bnire§iitnmemit>> 

1.  Sous  Tancienne législation, l'enregistrement  par  les  parle- 
ments des  lettres  patentes  relatives  à  des  concessions  de  mines 
n'était  point  une  formalité  nécessaire  pour  leur  validité. 

(1)  La  pnbliettion  de  ces  articles  remonte  à  rannée  ttsa.  Ils  ontea 
pour  bot  de  porter  à  la  connaiiiance  dei  leeienn  des  Annales  Don*ieale> 
menl  les  ei péoes  nombreoses  et  variées  qui  le  sont  présenléei  dans  cette 
période,  mais  encore  les  décisions  administratives  et  judiciaires  inlerve- 
naes  à  diverses  époques  sur  des  questions  souvent  compliquées  et  difficiles. 
En  recueillant  ainsi  ces  actes  divers,  en  rapprochant  le  droit  ancien  et  le 
droit  nouveau,  nous  avons  voulu  offrir  des  notions  utiles  aoi  personnes  que 
eei  matières  intéressent.  Peut-être  plus  tard  rattacherons^nous  eespobll- 
estions  isolées  à  un  ouvrage  plus  étendu.  Eparsesaojoordbul  dans  Vingt- 
deuK  volumes ,  il  devenait  indispensable  de  les  classer  métbodiquemeQt 
pouf  en  rendre  la  recherche  facile.  Nous  avons,  en  nous  livrant  à  ce 
travail ,  déféré  an  désir  qu'un  grand  nombre  de  lecteurs  des  Annales  nous 
ont  témoigné. 

(S)  M.  de  Villefosse,  dans  son  ouvrage  (it\s  Richesse  minérale;'^.  Mi- 
gneron,  dans  un  article  qui  a  paru  dans  les  Annales (  3'  série,  t.  III, 
n.  633)  ;  M.  de  Boonard  (  Observcttions  d'un  mineur ^  etc. ,  1816  )  ; 
M.  Delebeeque,  aujourd'hui  avocat  général  à  la  cour  ne  caMatioù  de 
Bmielles ,  dans  son  TraiHé  sur  la  législation  dss  mines  ^  minières 
si  carrières ,  en  France  et  en  Belgique ,  et  d'autres  auteurs  anciens 
et  modernes  ont  écrit  sur  le  droit  régalien  avec  autant  d'érudition  que  de 
talent.  Aux  actes  depuis  longtemps  connus  nous  pourrons  ajouier  quelque 
Jour  des  documents  qui  n'ont  pas  encore  été  publiés,  et  des  détails  coriedx 
fur  ce  sujet  si  controversé. 

(3)  Nous  avons  également  traité  de  la  propriété  dés  mines,  dans  le 
Moniteur  du  10  novembre  1841 ,  en  rendant  eomple  du  On»rs  de  dftcU 
administrant  de  M.  Cotelle. 


6o8  TABLB   DBS   ARTICLES 

â.L'eiMgistraiient  pootiit  être  amialé  par  on  acte  da  so«- 
▼eraio,  0*U  contenait  des  dispoûtions  restrictif  es  mal  fondées. 

a'série,tXI,  p. 615. 
—    t.  XIII,  p.  764. 

Coneeuions  antérieurei  à  la  M  du  2i  avril  1810. 

1.  LorMn*Dne  ancienne  concession  n'a  pas  accpis  force  de 
dMHC  jagee ,  et  est  restée  soomise  à  des  oppositions  sor  les- 

Snelles  il  n'a  pas  encore  été  stataé ,  l'ordonnance  qni  institae 
é&ûtWement  cette  concession  et  en  flxe  les  limites ,  peut  ré- 
■enrer  aox  propriétaires  da  sol  l'indemnité  spédfiée  par  les 
art.  6  et  4â  de  la  loi  do  21  avril  1810. 

S.  Les  dispositions  des  art.  51  et  53  de  la  même  loi,  qui 
afflranchissaient  les  anciens  concessionnaires  dn  pavement  de 
cette  indemnité  >  ne  sont  pas,  dans  ce  cas,  applicables. 

3«série,t.XI,  p.611. 

1.  Une  eoncession  de  mine  ne  peut  résulter  qne  d'an  acte 
positif  portant  institotion  de  cette  concession.  La  réserve  faite 
par  an  ancien  arrêt  do  conseil  d'ane  |>ortion  d'an  g(tte  minéral 
pour  les  approvisionnements  d'ane  oslne  ne  pent  être  consi- 
dérée comme  lui  partage  de  la  concession  primitive  et  comme 
ayant  établi  deax  concessions  distinctes. 

2.  Les  titalaûres  d'une  ancienne  concession  de  plos  de  six 
lieaes  carrées,  maximum  fixé  par  la  loi  de  1791  pour  l'étendue 
des  concessions ,  qui  n'ont  pas  fait  réduire  leurs  limites  con- 
formément à  cette  loi,  ont  droit  d'obtenir  pour  concession  défi- 
nitive ane  étendue  de  six  lieues  carrées.  Il  leur  appartient  de 
désigner  la  circonscription  du  périmètre  qu'ils  entendent  con- 
server, pourvu  qu'il  ne  dépasse  pas  cette  étendue  et  qu'il 
ne  comprenne  que  des  exploitations  dont  ils  étaient  en 
jouissance  à  l'époque  de  la  promulgation  de  la  loi  du  21  avril 
1810.  Mais  le  gouvernement,  en  délimitant  la  concession ,  a  la 
foculté  de  modifier  ce  périmètre  suivant  ce  qu'il  jage  le  plos 
convenable  à  la  bonne  exi>loitation  des  mines;  il  n'est  tenu 
qae  de  déterminer  les  limites  de  manière  qu'une  surface  de 
SIX  lieues  soit  laissée  aox  concessionnaires. 

3*  série,  t.  XI,  p.  615. 

U  L'article  51  de  la  loi  da  21  avril  1810,  qui  a  rendu  perpé- 
tuelles les  concessions  temporaires  antérieures ,  ne  s'applique 
qu'aux  concessions  qui  ont  pour  objet  des  substances  miné- 
rales que  la  loi  déclare  concessibles ,  c'est-à-dire  qu'aux 
substances  qu'elle  a  rangées  dans  la  classe  des  mines. 

2.  Quant  aux  concessions  qui  ont  été  faites  anciennement  de 
substances  qui  ne  sont  plus  aujourd'bui  concessibles,  les 
tîtnlaires  ne  peavent  prétendre  qu'à  eu  conserver  la  jouis- 


DE   JURIdPATJDENCE.  609 

sance  pendant  la  darée  qui  a  été  fixée  dans  les  actes  qui  les 
ont  inslitaées. 

Lorsque  Tacte  relatif  à  une  concession  de  ce  genre  n'a 
déterminé  que  provisoirement  une  certaine  redevance ,  et  a 
stipulé  que  celle  qui  serait  payée  à  l'avenir  devrait  être  réglée 
suivant  le  mode  déterminé  par  la  nouvelle  législation  à  in- 
tervenir, on  ne  peut  laisser  aux  concessionnaires  la  faculté  de 
s'en  tenir  au  taux  provisoire  de  redevance  indiqué  dans  leur 
titre.  La  perception  doit  avoir  lien  conformément  aux  règles 
établies  par  celte  législation  nouvelle. 

3*  Série ,  t.  XII ,  p.  633. 

1.  n  appartient  au  gouvernement  de  délimiter  leîs  ancien- 
nes concessions  dont  le  i>érimètre  n'a  pas  été  défini  avec 
précision  dans  le  titre  primitif,  et  lorsouil  n'a  pas  été  pro- 
cédé à  cette  délimitation'  conformément  a  la  loi  du  28  juillet 
1791. 

3.  L'article  53  de  la  loi  du  21  avril  1810  est  seul  applicable 
à  ces  concessions.  L'article  51  ne  concerne  que  les  titulaires 
qui  ont  exécuté  la  loi  de  1791. 

Le  renvoi  aux  tribunaux  ne  peut  avoir  lieu  que  pour  des 
contestations  qui  existeraient  entre  les  titulaires  de  diverses 
concessions  régulièrement  définies. 

3.  Si  un  concessionnaire  ne  fait  pas  fixer  ses  limites ,  il  doit 
7  être  procédé  d'office  par  l'administration  ;  s'il  apporte  du 
retard  a  se  mettre  en  règle,  il  n'est  point  par  ce  seul  fait  dé- 
chu  de  sa  concession. 

4.  De  même  l'intenroption  qui  aurait  eu  lieu  autrefois , 
pendant  plus  d'une  année,  dans  ses  travaux,  n'est  pas  une 
cause  de  nullité  qu'on  puisse  lui  opposer. 

D'après  la  loi  de  1791 ,  cette  suspension  de  travaux  était  de 
nature  à  entraîner  la  révocation  de  la  concession  ;  mais  Tan- 
nulation  de  la  concession  n'avait  pas  lieu  de  plein  droit. 

5.  La  disposition  de  la  loi  de  1791  relative  à  la  délimitation 
des  concessions  anciennes  leur  est  applicable  à  toutes,  quelle 
que  At  leur  étendue.  La  loi  de  1810  a  renouvelé  cette  même 
prescription. 

6.  Les  anciennes  concessions  sont  soumises,  comme  les 
nouvelles ,  à  toutes  les  conditions  de  sûreté  et  d'ordre  public 
relatives  à  l'exploitation  des  mines  en  général;  mais  les  titu- 
laires ne  sont  assujettis  envers  les  propriétaires  du  sol  qu'à 
Texécution  des  conventions  qu'ils  auraient  faites  avec  eux  et 
au  payement  des  doounages  causés  par  l'exploitation. 

3«  série ,  t.  XUl ,  p.  749. 

1.  L'article  51  de  la  loi  du  21  avril  1810 ,  concerne  exclusi- 
vement les  anciens  concessionnaires  munis  d'un  titre  régulier, 


6lO  TABLB    DES   ARTICLES 

dont  les  coDcesùoos  ont  été  délimitées  conformément  à  ce  qui 
éUit  prescrit  |iar  là  loi  do  â8  juillet  1791. 

2.  L'arrêt  de  1698  qui  avait  pernuis  aax  propriétaires  dm  sol 
d'exploiter  les  mines  situées  sons  lears  terrains  ne  pent  être 
regardé  comme  ayant  conféré  à  ces  exploitants  an  titre  de 
ooneession  dont  leurs  héritiers  paissent  se  prévaloir  aojoar- 
dlioi. 

Toat  ancien  exploitant  et  loat  concessionnaire  dont  les  II- 
mHes  n'ont  pas  été  fixées ,  doit  se  ponrvoir,  conformément  à 
l'article  53  de  la  loi  do  SI  avril  1810 ,  à  l'effet  d'obtenir  one 
concession  qui  détermine  son  périmètre. 

3«série,t.  XVIIl,p.758. 

Les  articles  51  et  53  de  k  loi  dn  21  avril  1810  m  sont  point 
applicabies  aax  anciennes  eoncessions  dont  les  tiavaox  étaient 
oomplétement  et  depuis  longtemps  abandonnés  avant  la  pro- 
malgation  de  celte  loi.  On  dmt  les  regarder  comme  périinées 
par  le  fait  de  cet  abandon,  et  le  içoavernement  est  Ubre  d'en 
disposer  de  noavean  aajoord'hoi. 

a*  série,  t.  XX,  p. 6U. 

Rethtreheê  de  mina.  -*  FenU  dês  predmU.  *^  Autorisation 
malgré  le  refus  des  propriétaireê  du  sol.  —  IndemniUê 
dues  à  ces  propriétaires.  —  Surveillance  ^  etc.  (1). 

Les  sabstauces  minérales  que  l'on  a  extraites  en  faisant  des 
travaux  de  recherches  ne  peuvent  être  livrées  au  conunerce 
sans  one  autorisation  préalable  du  ministre  de  Tintérieur,  déli- 
vrée sur  le  rapport  du  directeur  général  des  pouts-et-cbatts- 
sées  et  des  mines  et  après  une  instruction  locale. 

3«  série,  t.  VU,  p.  597. 
—     t.  XYI ,  p.  «9. 

1,  Lorsque  deox  personnes  demandent  à  exéeater  des  re- 
cherches de  mines  sor  un  terrain  appartenant  à  aotrni  et  que 
le  propriétaire  ne  donne  sou  consentement  qu'à  Tune  des  deux, 
le  gouvernement  peut,  en  vertu  de  Tart.  10  de  la  loi  du  21  avril 
1810,  autoriser  celle  qui  s'est  trouvée  exclue  à  opérer  les  re- 
cherches avec  l'autre  concurrent ,  s'il  juge  que  cela  sera  atile 
à  l'intérêt  public. 

2.  Dans  le  cas  où  il  s'agit  d'on  terrain  communal,  le  préfet 
est  compétent  pour  régler,  snr  l'avis  du  conseil  monicipal ,  le 
mode  suivant  lequel  la  commune  vent  déléguer  la  facnHé 
qu'elle  possède  de  faire  des  recherches  dans  son  propre 
terrain. 

Si  donc  le  préfet  donne  son  approbation  à  la  délibératloa  àm 

(1)  On  cunsullera  uttleoieni  un  article  de  M.  Migneron,  iatf talé  : 
Recherches  et  découvertes  des  mines  (  Z*^  série,  t.  U,  p.  &303- 


D£   JURISPRXJDEIIÏCB.  6ll 

conseil  municipal  qui  exclat  Tune  des  deux  comp^goies  ^  tout 
6e  trouve  consomme  sous  le  rapport  de  la  tutelle  communale^ 
Mais  le  gouvernement  peut  alors  user  du  droit  que  lui  eou- 
fère  l'art,  lô,  et,  agissant  au  nom  de  l'intérêt  public,  admettre 
les  deux  concurrents  à  faire  les  explorations. 

3  sérient.  XII,  p.  ^7. 

C'est  aux  conseils  de  préfecture  qu'il  appartient  de  régler 
les  indemnités  qui  sont  dues  aux  propriétaires  du  sol  par  les 
explorateurs  de  mines  qui  ont  obtenu  du  gouvernem^t  Vaa- 
torisation  d'étendre  leurs  recherches  sur  Tes  terrains  de  eea 
propriétaires  ou  par  des  concessionnaires  qfû  y  entrepreonent 
des  travaux. 

3« série,  t«XU,p,6}2. 

La  surveillance  à  exercer  par  Tadministration  dans  l'intérêt 
de  la  sûreté  publique  s'étend  sur  les  recherches  de  mines  en- 
treprises par  les  propriétaires  du  sol  dans  leurs  piro^ea  ter- 
rains ,  aussi  bien  que  sur  les  travaux  exécutés  par  un  çonceft* 
siounaire  dans  Tenceiute  de  sa  concession. 

3«séde,t.Xl\\p.514. 

1.  Lorsqu'un  propriétaire  du  sol,  soit  un  V^rti^olî^r,  foll 
une  commune ,  consent  à  ce  qu'un  tiers  exécute  dbs  reobem 
cbes  de  mines  sur  son  terrain,  les  différends  <}ui  peuvent  s'éle- 
ver entre  eux  pour  le  règlement  des  indemnités  sont  du  fes* 
sort  des  tribunaux  ordinaires. 

2.  Les  conseils  de  préfecture  sont  appelés  à  prononoer  009 
les  questions  d'indemnités,  quand,  par  le  refhiB  dM  ppoprié- 
taires  de  laisser  opérer  des  recherches,  le  gouvernement  le» 
antorise  en  vertu  de  l'art.  10  de  la  loi  du  21  avril  1810 ,  ou 
lorsqu'il  s'agit  d'indemnités  à  payer  par  un  concessionnaire  de 
mines  pour  recherches  faites  par  des  tiers  antérievreMont  à 
la  concession,  ou  de  travaux  exécutés  par  le  concessioAiiaiM 
sur  des  terrains  compris  dans  l'enceinte  de  sa  conoessioB. 

3«  série ,  t.  XIV,  p.  516, 

Lorsque  plusieurs  concurrents  se  présentent  pour  entre- 
prendre des  recherches  de  mines  sur  un  terrain  communal  et 
que  la  coounune  a  do9né  soa  consentement  à  ho  seul  d'entré 
eux,  le  préfet  ne  peut,  de  sa  seule  autorité ,  admettre  un  tiers 
à  la  place  de  celui  qui  a  été  choisi  par  le  conseil  municipal, 
encore  bien  qu'il  paraisse  que  la  commune  y  trouvera  ua  plus 
grand  avantage,  il  peut  seulement,  dans  ce  cas,  refuser  sa 
sanction  à  la  délibération  du  conseil  municipal. 

Mais  le  gouvernement,  agissant  a«  nom  de  l'iaÉérèt  pablki 
et  en  vertu  de  l'article  10  de  la  loi  du  21  avril  1810s  a  1^ 
drett  djaccorder  la  permission  à  celui  qu'il  juge  devoir  exé- 


6ia  TABLE    DES  ARTICLES 

cater  les  (ravaox  avec  le  plus  de  saecès  poar  l'atilité  géné- 
rale. 

S*  série ,  t.  XY|  p.  653. 

Aatorisation  d*opérer  des  recherches  nooobstant  le  refus  de 
la  commoDe  propriétaire  da  terrain  (  article  10  de  la  loi  do 
SI  ayrU  1810). 

3-  série  y  t.  XVI,  p.  685. 

Aatorisation  accordée  poar  des  recherches  de  mines,  mal- 
gré le  refus  da  propriétaire  da  sol.  —  La  prétention  de  ce 
propriétaire  de  se  faire  donner  ane  partie  da  minerai  n'était 
pas  fondée. 

Il  n'y  avait  point  lien  d'aatoriser  l'établissement  d'an  che- 
min de  charroi  snr  le  terrain  à  explorer. 

5«  série,  t.  XVI,  p.  687. 

Aatorisation  accordée  malgré  le  refus  du  propriétaire  da 
sol.  Il  n'y  ayait  point  liea  de  permettre,  dans  l'espèce,  la  vente 
du  minerai  provenant  des  recherches.  De  semblables  permis* 
sions  ne  sont  accordées  que  lorsque  des  substances  minérales 
se  détérioreraient  en  pure  perte  ;  hors  ces  circonstances  spé- 
ciales ,  on  ne  peut  disposer  du  produit  des  mines  qa'en  vertu 
de  concessions. 

3«  série,  t.  XVI,  p.  689. 

Aatorisation  accordée  malcré  le  refus  de  la  commune  pro- 
priétaire. Ce  refbs  était  fondé  sur  ce  que  la  commune  enten- 
dait exploiter  elle-même.  11  ne  s'agissait  pas  d'une  exploita* 
tton. 

5*  série ,  t.  XVI,  p.  690. 

L'antorisation  de  faire  des  recherches,  nonobstant  le  refus 
du  propriétaire  du  sol ,  peut  être  accordée ,  bien  que  l'indem* 
nite  n'ait  pas  été  réglée  préalablement  ;  mais  le  permission- 
naire ne  peut  en  user  qu'après  qu*il  a  été  j^rocédé  au  règlement 
de  cette  mdemnité,  conformément  à  la  loi  du  16  sept.  1807.  | 

3«  série ,  t.  XVII,  p.  684. 

Le  goavemement ,  quand  il  y  a  lien  d'autoriser  des  redier- 
ches  de  mines ,  est  libre  de  choisir  parmi  les  explorateurs  qui 
se  présentent ,  celai  qui  lui  parait  offrir  le  plus  de  garanties. 

Quand  la  permission  de  recherches  est  accordée  a  un  autre 
qae  le  propriétaire  du  sol ,  ce  dernier  peut ,  dans  le  cas  où 
ron  autoriserait  la  vente  du  prodoit  des  fouilles,  avoir  droit, 
comme  dans  le  cas  de  concession ,  à  une  rétribution  sor  ces 
produits. 

3*  série ,  t*  XVin ,  p.  755. 


DE   JT7I118PRUIIENGS«  6l3 

C'etI  à  rmtorité  administrttlre  feule  qirïl  «p|Mrtieiit  de 
gtataer  sar  les  questions  qui  peaveet  s'élever  relatiVeiiient  à 
la  propriété  des  minerais  provenant  de  travaux  de  recherches^ 
encore  bien  que  les  explorations  ment  été  opérées  sans  le 
consentement  da  propriétaire  da  sol^  et  antérieurement  à  Tan* 
torisation  da  gonvemement.  —  La  circonstance  qn'an  gardien 
judiciaire  a  été  anciennement  commis,  par  snite  de  débats 
entre  plasienrs  concorrents ,  ne  fait  point  obstacle  à  ce  qae 
l'administration  dispose  de  ces  produits. 

Les  tribunaux  sont  seuls  compétents  peur  prononcer  sur  les 
indemnités  dues  à  raison  des  voies  de  fait  et  des  dommages 
résultant  desdites  recberehes. 

3*  série,  t.  IX.,  p.  637. 

4»  série,  1. 1%   p.  733. 

Il  n'est  dû  d'indemnité  au  propriétaire  du  terrain  dans  le- 
quel des  recherches  ont  lieu,  malgré  son  refus ,  qu'à  raison 
de  l'occupation  de  ce  terrain,  des  dommages  qu'elles  peuvent 
lui  causer.  li  ne  lui  en  est  point  dû  à  raison  de  la  privation  de 
l'exercice  du  droit  qu'il  avait  de  faire  les  recherdies  lui-même. 

3«  série,  t.  XX,  p.  641. 

De$  ioeUtéê  quiontUi  reehereKe$  êe  mines  powr  objet 

Le  mode  de  société  par  actions  convient-il  à  ces  sortes  d'en- 
treprises? 

Les  cessions  d'actions  à  prime,  avant  la  découverte  de  la 
mine ,  sont-elles  valables? 

3*série,t.XYI,  p.691. 

Demandes  en  concurrence, 

1.  Une  demande  en  concurrence  formée  dans  le  délai  des 
«pâtre  mois  des  affiches  et  pubUcations  de  la  demande  primi- 
tive ,  ne  doit  pas  nécessairement  être  publiée  et  affichée.  11 
suffit  qu'elle  soit  transcrite  sur  le  registre  spécial  ouvert  à  la 
préfecture,  en  vertu  de  l'art.  22  de  la  loi  do  21  avril  1810. 

2.  Une  demande  en  concurrence  pour  la  concession  d'une 
mine  est,  comme  une  opposition,  admissible  bien  qu'elle  ait 
été  formée  après  l'expiration  du  délai  des  affiches  et  jusqu'à 
ce  que  l'ordonnance  de  concession  ait  été  rendue. 

3.  Le  gouvernement  reste  libre ,  nonobstant  une  demande 
qui  est  ainsi  présentée  tardivement,  d'accorder  la  concession 
a  celai  des  autres  demandeurs  dont  la  pétition  se  trouve  déjà 
instruite. 

4.  Mais  il  peut  aussi,  s'il  le  juge  convenable,  surseoir  à  la 
concession  et  ordonner  l'instruction  de  la  nouvelle  demande 
en  concurrence  ;  la  présentation  de  celle-ci  après  les  quatre 

Tome  FIf  1844.  40 


Al 4  TIBLB   DBS  A&T1GLV8 

nM  Mfitbe»  iTMjM  ne  eMM  dé  rtf jet  et  fiÉ  ddif e  Mipè- 
obér  4«  FaeeMItir.  H  fa«t  smlemettt  alots  foe  l'oli  romfiKMe 
à  Mtt  égard  lai  faniaMtéé  praiorile0  p«r  le  titre  4  de  la  loi  dm 

8<'aérlè,t.  Ilip.Cffii 
4«  aérien  t.  III,  p.  1»M. 

tniHtùH»n  iét  eoncesrianê.  —  inierpritatian  âe$  titrei  qui 
les  ont  créééi.  —  Moâifeaiions^  etc. 

1.  Lea  ceeteatatleBa  ^  a^élèreDl  eotre  les  damandeim  en 
eoneeaaloe  de  inliiea  relativement  à  la  propriélé  de  la  aerfeee^ 
ne  font  point  obstacle  à  ce  qa*il  aeit  prbeédé  à  la  eeeeeaaieft 
dit  gtte  mMiérdl. 

2.  Le  gocnremenijeati  anx  termes  de  l'artiele  16  de  la  loi  dn 
21  avrà  1810,  est  J  âge  des  considérations  d'après  lesquelles 
la  préféfc'ence  ddit  Are  accordée  à  tel  oq  tek  demandear  ^  qu'ils 
aaietit  propriétaires  de  la  adrface ,  inventears  eu  antres. 

3.  L'acte  de  eeneession  règle  les  drohs  da  propriétaire  do 
sel  sur  le  produit  de  la  mine  èoncédée  (  article  €  de  la  lai  pré- 
citée), sanf  anx  tribunaux  à  décider  ensuite  lea  questions  ani 
ont  pu  ou  peuvent  naître  en  ce  qui  concerne  cette  propriélé 
du  soi. 

S-«série,U4fp.5S5. 

Lorsque  des  exploitants  ou  concessionnaires  di^  mines  de- 
mandent une  réduction  de  limites ,  c^esi  au  conseil  de  (itéfèc- 
ture  à  déterminer  les  redevances,  et  au  gouvernement  à  fitei* 
par  un  acte  Œadministraliob  publique  lé  périmètre  de  la  con- 
cei^on. 

3»«  série ,  t.  Y ,  p.  677. 

11  n*y  a  lieu  à  ceneeesîoD  de  aûnea  que  lorsque  l'existeDce 
d'un  gîte  utilement  exploitable  est  constatée ,  et  quand  une 
demandé  est  fbrinéésans  qne  cette  condition  soit  remplie, 
elle  doit  être  rejetée  comme  nulle  et  non  avenue. 

9*série,t.?,p.  679. 
—    t.lll,  p.6tt. 

Une  demande  en  concession  de  ^ioe  né  doit  pas  être  pa- 
bliée  et  afGchée  lorsqu'il  n'y  a  point  encore  de  gtte  minéral 
découvert  dans  le  périmètre  que  Ton  indique ,  et  ^ne  oar  con- 
séquent l'on  ignore  s'il  y  aura  matière  à  concession.  De  nou- 
veaux travaux  de  reciierches  sont ,  dans  ce  cas  ^  un  prélimi* 
naire  indispensable. 

Les  afficnes  et  publications  peuvent  avoir  ficn  èrnand  ces  re- 
cherches ont  donné  des  notions  utiles  ;  cette  publicité  ne  pré- 
juge rien  d'ailleurs  sur  la  concession. 

3«6ërie,t.ym,p.588. 
-*  t.  tX,  p.  638. 
-      t.  XU,  p.  63Jl. 


Dl   JVBiePRUDEKCB.  6i5 

L'ififcerlitttde  Dû  Ton  eM  sUr  le  plut  on  te  fndtns  de  safccès 
q«e  pourra  ayoir  rexploitdtion  d'une  miDe  «  n'est  pointa  elle 
seuie  un  motif  poar  èmpèdieir  d'instiloer  une  concéftdioù. 

Ce  ^tttimpdrte  rarloul,  c'est  qoe  la  présenee  du  gtte  miné-* 
rai  qui  doit  faire  l'objet  de  la  concession  soit  couslatée^  et  q«e 
les  princijoales  conditions  de  ce  gtle  dans  le  sein  de  la  terre 
soient  soinsamment  connues. 

S'série^t.  X,  p.  597. 

On  peut  donnef  siiitë  kiti  dëmdnâés  en  concession  de  in! nés, 
lorsque  les  travaux  de  recherches  ont  eu  lieu  par  de  simples 
sondages  ,  de  Intine  que  lorsqu'ils  ont  été  exécutés  par  puits 
et  galeries.  Mais  il  faut  que  les  preuves  nécessaires  pour  pro- 
céder â  l'instruction  de  Ces  demandes  soient  bien  dcquises  et 
que  les  ingénieurs  les  aient  eux-mêmes  tecneillies. 

a'série,i.XlV,p.àld. 

Lorsque  le  gouvernement  institue  una  concession  de  mine , 
il  juge  des  motifs  de  préférence  entre  les  divers  concurrents , 
et  dé  rétendue  qu'il  convient  de  donner  à  cette  concession 
poar  une  exploitation  utile.  Les  portions  dé  terrain  qu'on  tiers 
aurait  dem;<ndées  peuvent  ainsi  y  être  comprises,  encore  bien 
que  èelhi-ci  ne  se  soit  ^as  désiste  de  sa  demande  et  que  celui 
qui  obtient  ne  les  ait  pas  réclamées. 

3*série,t.TIItii]l.547. 

A  l'autorité  administrative  seule  appartient  de  prononcer 
8or  la  vdidité ,  l'étendue  et  les  effets  d'une  concession  de  miné 
et  de  connaître  de  toutes  demandes  ^  réclamations  ou  oppesî- 
tltms  qm  ne  sont  peint  fendées  sur  un  droit  de  propriété  do 
gîte  minéral. 

a*8érie«t.Yin^p.553. 

Lorsqu'un  tiers  prétend  avoir  été  omis  par  erreur  au  nom- 
bre des  titulaires  d'une  concession  de  mineS ,  il  petit ,  en  vertu 
de  l'article  40  du  décret  dtl  22  juillet  1806 ,  se  pourvoir  ett 
rectificatioti  de  l'ordonnance  4|ui  a  institué  Id  èodce^sioh.  Le 
pourvoi  de  doit  pas  être  fotmé  par  la  voie  ôoAtentieuse.  — Dis- 
tinction à  faire  entre  la  compétence  administrative  et  la  com- 
pétence des  tribunaux  à  l'égard  des  traités  passés  entre  les 
concessidntiaires  et  les  tiers,  soit  avant ,  soit  après  lès  orddn- 
nauces  de  concession. 

d«  série 4 1.  X,p;585i 

1.  k  l'autorité  administrative  seule ,  il  appartient  de  déter- 
miner les  limites  d'une  ancienne  concession  de  mine ,  lors- 
qu'elles.n'ont  point  été  ûxées.par  le  titre  primitif*  ou  en  oxé« 
euttoB  de  b  loi  du  28  juillet  1791 . 


6l6  TABLB    D«S   ABTICtES 

9.  Un  eonneil  de  Préfectoreqni,  en  ioterprétant  Fffete  de 
rente  d'ane  concestion  de  ce  genre  faite  à  des  tien ,  par  l'État 
ou  un  établissement  pnbKe ,  aurait  préjnsé  la  délimitation  de 
la  mine  etl'étendne  de  la  concession,  excéderait  les  limites  de 
sa  compétence. 

3.  Le  ministre  peut  se  poonrolr  directement  an  cons^ 
d'Etat  contre  l'arrêté  du  conseil  de  préfectnre  ,  en  vertu  de 
l'art.  25  dn  décret  du  il  juin  1806,  et  de  l'art.  16  du  démt  du 
23  juillet  même  année.  Les  règles  relatives  aux  tierces  oppo- 
sitions ne  sont  point  ici  applicables. 

3»série»t.  Xn,p.  639. 

Toute  interprétation  à  faire  d'un  acte  de  concession  de  mine 
ou  toute  modification  à  j  apporter  sont  exclusivement  dn  res- 
sort de  l'autorité  administrative  ;  le  gouvernement,  qui  a  insti- 
tué la  concession,  a  seul  le  droit  de  prononcer. 

La  question  de  savoir  si  des  tiers  non  désignés  dans  l'or- 
donna nce  de  concession  et  qui  se  disent  anciens  associés  da 
concessionnaire ,  ont  droit  à  une  part  quelconc^e  dans  les  pro- 
duits ,  est  de  la  compétence  des  tribunaux  ordmaires. 

3*  série ,  t.  XII ,  p.  645. 

4«série,t.lY,.p.6«8. 

Inteiprétation  d'un  acte  de  concession,  quant  au  périmètre 
réellement  concédé. — 11  est  reconnu,  dans  l'espèce,  que  ladi»- 
position  portant  qu'il  était  fait  concesiion  de  tnineM  existantes 
éanê  les  propriétés  des  impétrants ,  doit  s'entendre  dans  an 
sens  restrictif,  c'est-à-dire  comme  bornant  à  ces  mines  seules 
le  droit  des  concessionnaires .  encore  bien  que  le  périmèCre 
tracé  par  l'on  des  autres  articles  du  même  acte  ait  compris 
des  terrains  appartenant  à  des  tiers. 

3^*  série ,  t,  XV,  p.  656. 

n  n'y  a  point  lieu  à  statuer  par  la  voie  conlentieose  sur  une 
deniande  d'interprétation  d'un  acte  de  concession  de  mines , 
lorsqu'il  n'existe  aucune  décision  administrative  ou  judiciaire 
qui  ait  donné  ouverture  à  ce  recours  au  conseil  d'Etat. 

3«série,t.XY,  p.664. 

Lorsqu'une  concession  a  été  faite  aux  ayant-droit  d'une  an- 
cienne  société ,  il  n'appartient  qu'aux  tribunaux  d'apprécier 
les  titres  des  parties  et  de  décider  ce  que  de  droit. 

Mais  il  ne  leur  appartient  pas  de  prononcer  sur  le  caractère 
et  les  effets  de  mesures  conservatoires  prises  par  l'adminis* 
tration  dans  l'intérêt  du  trésor,  à  raison  de  répétitions  qail 
avait  à  exercer  contre  ses  agents,  exploitants  provisoires.  Le 
toésor  ne  peut  être  mis  en  cause  à  cet  égard  devant  les  tribo- 


DE    JURISPRUDENCE.  617 

iianx.  C'est  à  radmioistration  seule  à  eonnaitre  des  rtclama- 
taons  des  tiers. 

4*  série,  1. 1,  p.  753. 

loterprétatiMi  par  l'ordoimance  instiiatiye  d'une  concession, 
du  titre  relatif  à  une  antre  concession  dont  le  titulaire  préten- 
dait çne  celle-ci  contenait  ane  partie  da  nooyean  périmètre 
sollicité. 

l^série,  1. 1"',  p.761. 

Interprétation  d'an  acte  de  concession.  —  La  concession  de 
la  mine  d'asphalte ,  faite  en  l'an  V  an  sieur  Secrétan ,  ne  s'ap- 
plique pas  seulement  au  minerai  bitumineux  ^i  se  trouve  dans 
les  sables;  elle  comprend  aussi  le  calcaire  bitumineux,  même 
celui  qui  se  trouye  à  la  surface. 

¥  série,  t.  lY,  p.  632. 

Ancienne  concession.  —  Interprétation  des  conventions. 
—  Compétence  des  tribunaux  ordmaires. 

4«  série,  t.  Y,  p.  672. 

Concêisihiîiié.  —  Effets  de  la  eoneessian, 

11  y  a  lieu  à  concession  des  mines,  quel  que  soit  le  mode  de 
leur  exploitation,  à  del  ouvert,  on  par  puits,  galeries  et  00- 
Traffes  souterrains.  L'exception  faite  par  l'article  69  de  la  loi 
du  21  avril  1810  ne  s'applique  qu'au  minerai  de  fer. 

La  concessitûlité  résulte  de  la  nature  des  substances.  -* 
L'art.  2  de  la  loi  de  la  loi  de  1810  est,  à  cet  égard ,  énoneiaHf 
et  non  limitaHf. 

8*  série,  t.  Yll ,  p.  553. 

—  t  XVI,  p.  696. 
4^  série,  t.  IY,p.621. 

La  concession  d'une  mine  comprend  le  gtte  entier  dans  toute 
l'étendue  du  terrain  concédé  et  dans  toute  son  épaisseur.  — 
Le  concessionnaire  a  seul  le. droit  d'exploiter,  à  quelque  état 
qu'elle  se  présente ,  la  substance  minérale  qui  fait  l'objet  de 
la  concession.  —  Les  propriétaires  de  la  surface ,  auxquels 
l'article  i«'  de  la  loi  du  28  juillet  1791  réserve  le  droit  de  jouir 
des  mines  jusqu'à  cent  pieds  de  profondeur,  ne  pouvaient  user 
de  ce  droit  qu'autant  qulls  s'étaient  pourvus  pour  obtenir  la 
permisrion  de  l'exercer.  Cette  faculté  a  cessé  d'exister  depuis 
la  loi  du  31  avril  1810. 

3*  série,  t.  YIII,  p.  5ff5. 

—  t  XIY,  p.  525. 
4*  série,  t.  lY,  p.  632. 


6l8  TABUi   D«S    A1\T)ÇLS$ 

M$âêiHmêeê  et  inéêmmiéê  àiêe$  aum  fi^opriéUtim  dé  te 
surface ,  etc.  (  Voir  Fropriété  des  mineê  ;  InêUMUm  éeê 
coneeisionêj  «le.) 

1.  Us  piopriélaiMi  d«  iol  a'oQl  ««avi  Arptt  à  to  p«opriélé 
d«s  mines,  lia  ont  droit  à  imo  redevance  qui  est  à  û  cbargA 
4es  ooDoeiatoanttros.  Règles  diverses  sor  le  fixation  de  cette 
redevancé. 

9.  L|i  eoQoessnn  d«  la  mine  de  sel  gemme  faite ,  en  1825 , 
an  domaine  de  l'État  n'est  point  caduque  parce  qu'elle  n'apoîot 
été  précédée,  dans  toutes  les  localités  qu'elle  embrasse ,  a*ane 
instroctioD  spéciale  relative  à  la  redevance  qui  pourra  èlreal- 
tribuée  aux  propriétaires  du  sol. 

9*  série,  I.  XVi,  p.  69A. 
-*-     t.  IX ,  p.  tto. 

Quand  une  propriété  a  été  vendue  sans  réserve  du  tréfonds, 

3uaiid  il  n'y  a  pas  de  dispositions  préexistantes ,  Tacquéreur  a 
roit  à  la  redevance  que  les  concessionnaires  sont  tenaa  de 
payer  aux  propriétaires  delà  surface;  le  vendeur  n'y  peut  en 
rien  prétendre  ;  le  fait  d'une  ancienne  exploitation  provisoire 
ne  lui  donne  fiucun  titre  à  petto  redevance. 

3«  série,  t.  XI,  p.  649. 

1.  An  gouvernement  seul  appartient  de  concéder  Texploi^ 
talion  des  mipos ,  et  par  çopseaiieut  de  régler  les  droits  des 
propriétaires  delà  surlace  sur  les  produits  de  l'expioitatiop« 
mènie  qfiand  ces  produits  sont  le  résult<^t  de  travaux  anté- 
fleurs  ^  la  concession  et  non  iiutorifiés. 

2.  Un  conflit  d'attributions  peut  être  élevé  tant  au'il  n'est 

C)\fki  intprvepi)  d^  jiigement  définitif  sur  le  fond  de  la  con- 
station, 

4*  série,  f.l**,  p.  735- 
—      t.  m. p. 857. 

Les  eensells  de  préfecture  appelés  à  végler  les  indMniiilés 
des  propriétaires  du  sol  pour  reelterclies  de  mines  on  ira* 
vaux  d'exploitation  opérés  par  des  exploratenrs  on  eeacna 
sionnaîres  «  ne  aent  paa  tenus  de  suivre  restimatien  des  e>* 
péris,  il  lenr  appartient  de  fixer  le  prix  du  lertiin  seloa  ce 
qui  leur  paraît  le  pins  équitable. 

4«série,t.Kp.74i. 

Le  gonvereement  a  le  droit  de  régler  rindemnité  dea  pro- 
priétaires du  sol,  nonobstant  toutesconventioos  antérienree.  11 
u'i^ppartient  point  aux  tribunaux  de  connaître  de  ces  conven- 
tions ,  lorsque  l'acte  de  concession  a  déclaré  que  le  règlement 
fu'il  contient  sera  seul  exécutoire. 

I^série,  t  IH,p.  853. 


Le  «onteapiMHifti vê  éln»  mUme  Mi  iêm  J'tntftmnfeey  le  §ro- 
priéUire  du  sol  de  tons  lea  donunages  causés  à  la  sm'fuce  imt 
l'exploitalioB. 

11  kii  doit  iioC9iiimeat  une  iDdemotiélpnqiii,  par  refiet  iêf 
IraYaux  soDterraîDS ,  il  le  prive  des  eaai;  qm  Sûnraîâot  à  Visn- 
gatioa  de  ses  propriétés. 

4*  série,  t.  m,  p.  838. 

Le  cpncessioiinaire  d'ane  mine  qqi  déverse  sor  des  fonds 
inférieurs  tes  eanx  provenant  de  ses  galeries  d'ipoisement) 
peat  être  tenu  de  payer  une  indemnité  aux  propriétaires  de  ces 
terrains,  à  raison  du  dommage  qu'il  leur  a  causé  par  ce  fail, 
et  d'établir  les  ouvrages  nécessaires  pour  empêcher  ce  dé^ 
rersement  des  eaux. 

4-  s^rie^  t.  IV,  p.  6t7, 

Indemnités  pour  travaux  antérieure  aux  concessions. 

1.  Toutes  les  questions  relatives  à  des  indemnités  que  les 
concessionnaires  d'une  mine  auraient  à  payer  à  uo  tiers  pour 
recherches  ou  travaux  antérieurs  à  rade  de  concession ,  deir 
vent  être  décidées  par  le  conseil  de  préfecture  eu  départe 
ment  où  la  mine  est  située. 

2.  Les  expertises  qui  sont  ordonnées  par  le  conseil  de  pré- 
fecture sur  cette  matière  doivent  être  faîtes  suivant  les  formes 
indiquées  par  le  Code  de  procédure  civile.  Il  n'est  pasnéees» 
saire  que  les  parties  assistent  à  la  prestation  de  serment  des 
axperis.  Mais  elles  doivent  recevoir  sommation  d'assister  à 
l'expertise. 

Le  simnle  avis  donné  à  on  associé  eonmanditaire  ne  satlir 
fait  point  a  la  prescription  de  la  loi. 

3«série,t.Vlll,p.584. 

1.  C'est  aux  conseils  de  préfactore  qu'il  apparUent  de  sta- 
tuer sur  tontes  les  questions  d'indemnités  dues  par  le  conces^ 
sionnaire  d'une  raine,  pour  des  recherches  ou  travaux  que  dea 
tiers  ont  exécutés  antérieurement  à  la  concession ,  et  d'or- 
donner d'office  l'expertise,  si  les  parties  ne  s^accordent  pas 
pour  choisir  leurs  experts. 

S.  Il  est  juste  decompr^ndre  dans  eea  sortes  d'estimations, 
non-seulement  les  travaux  qui  peuvent  directement  servir  à 
l'exploitation,  mais  encore  ceux  qui ,  comme  simples  recher-  ' 
ches,  auraient  fourni  (j'utiles  renseignements  sur  les  gise- 
ments de  la  mine. 

3.  Il  est  juste  aussi  de  tenir  compte ,  suivant  les  circonstan- 
ces, dn  surcroît  de  dépenses  qu'oht  occfisionné  les  incertitu- 
des où  se  trouvaient  les  explorateurs  sur  l'allure  et  la  dispo- 
sitloii  des  gilea ,  à  l'époque  où  ils  ont  effectué  ces  travaux. 


6aO  TABLE   DES   ARTICLES 

4.  Le  eoweil  de  préfecture  a  toate  latitade  pour  décider 
les  diverses  questions  qei  se  rattachent  à  ces  recherches  et 
travaax;  il  est  libre  de  fixer,  soit  des  indemnilés  partielles, 
pour  chaque  ouvrage ,  soit  une  indemnité  unique  pour  ces  ou- 
vrages pris  en  masse. 

^     ^  5*série,tXlU,p.7S9, 

Solidarité  des  titiUaires  des  eoncesiioni. 

Jlf  Les  membres  des  sociétés  coocessionoaires  sont  solidaires, 
pour  tous  les  engagements  de  la  société,  et,  à  ce  titre,  diacon 
d'eux  est  responsable  de  l'inexécution  des  diarges  de  la  con- 
cession. 

3«  série,  t.  YU,  p.  59S. 


R^éieniOMU  dei  coneêêtionnaireê  tts-dH^ii  de  Faimir' 

niêtraiian. 

Le  correspondant  que  les  concessionnaires  sont  tenus  de 
désigner,  pour  les  représenter  vis-à-vis  de  Tadministration, 
doit,  pour  être  revêtu  d'un  caractère  valable,  avoir  été  réelle- 
ment noouié  par  les  propriétaires  d'une  même  concession, 
agissant  collectivement  et  donnant  à  leur  représentant  un  pou- 
voir collectif. 

Toute  déclaration  qui  n'offre  pas  cette  justification  doit  être 
considérée  comme  nulle  et  non  avenue. 

3*  série,  t.  Yll,  p.  5». 
—     t.XiV,p.52l. 

EœplaitaHim^  Chêmim  néeesioîrei  aux  trûi>aux  de$  mines. 
Traioaux  saui  des  lieux  haHtéê,  etc.  (j 

1.  n  n'appartient  qu'à  l'autorité  judiciaire  de  prononcer  sor 
le  contenu  et  les  conditions  d'un  bail  passé  par  une  commune 
pour  l'exploitation  des  mines  qui  sont  situées  sur  ses  pro- 
priétés. 

â.  En  ce  qui  concerne  l'exploitation  elle-même,  elle  ne  peot 
être  réglée  que  par  le  gouvernement  dans  les  fonnes  pces- 
erites  par  la  loi. 

3.  Un  préfet  qui  statue  sur  ces  questions  excède  ses  poa- 
voirs. 

)•  série,  t.  Vil,  p.  590. 

Le  concessionnaire  d'une  mine  n'est  pas  tenu  d'exploiter,  à 
la  fois ,  toute  retendue  de  la  concession.  Le  propriétaire  de  la 
surface  n'est  pas  en  droit  de  réclamer  des  indemnités  à  raison 
du  chémage  de  Texploitatiimaatorisé  par  radministration. 

3*  série,  t.  XI,  p.  (»Sa^ 


DE   JURISFRUDBNGB.  6^1 

1 .  Les  dispositioos  en  vertu  desqaeUes  les  concessionnaires 
sont  aatorisés  à  exécuter  les  travaux  ^'exige  l'exploitation 
des  mines,  comprennent  le  droit  d'oavnr  des  chemins  néces- 
saires à  cette  exploitation. 

2.  Pour  qn'nn  concessionnaire  puisse  oser  de  ce  droit,  il 
n'est  pas  besoin  qae  Tenclave  soit  absolue  dans  le  sens  déter- 
miné par  le  code  civil;  il  suffit  qu'il  n'y  ait  point  de  chemins 
de  charroi  aboutissant  à  Torifice  de  la  mine,  ou  que  celui  qui 
existe  soit  impraticable  pour  une  exploitation  de  cette  nature. 

3.  C'est  au  préfet  qu*il  appartient  d'autoriser,  sur  le  rapport 
des  ingénieurs,  l'ouverture  du  chemin,  de  même  que  tous  les 
autres  travaux  entrepris  {>ar  le  concessionnaire. — Le  conseil 
de  préfecture  règle  les  indemnités. 

3»  série,  t.  XIV,  p.  524. 

1.  La  disposition  de  la  loi  qui  interdit  de  prati^er  des  ou- 
vertures de  mines  à  une  certaine  distance  des  heux  clos  ou 
habités ,  sans  le  consentement  du  propriétaire  du  sol ,  n'em- 

Sècbe  pas  d'y  poursuivre  souterrainement  les  couches  ou 
Ions.  H  suffit  que  Toriflce  des  travaux  se  trouve  à  la  distance 
prescrite. 

2.  C'est  à  l'autorité  administrative  qu'il  appartient  d'auto- 
riser l'exécution  de  ces  travaux  ou  de  s'y  opposer,  s'il  est  re- 
connu qu'ils  peuvent  occasionner  quelque  danger. 

3.  Quand  des  concessions  sont  instituées ,  on  ne  peut,  par 
voie  de  mesure  générale,  leur  circonscrire  un  rayon  que  les 
travaux  ne  devront  pas  dépasser.  11  est  nécessaire  que  chaque 
demande  qui  est  présentée  par  un  concessionnaire  pour  ex- 
plorer ou  exploiter  une  portion  de  sa  concession,  soit  l'objet 
d'un  examen  particulier  et  d'une  décision  spéciale. 

3«  série,  t.  XIV,  p.  528. 

—  t.XVIlI,p.7«7. 

4«série,t.  m,  p.  868. 

Mines.  —  Chemins  de  fer. 

Une  indemnité  est  due  à  des  concessionnaires  de  mines, 
quand,  par  suite  de  l'établissement  d'un  chemin  de  fer,  on 
leur  interdit,  pour  la  solidité  des  travaux,  d'exploiter  certains' 
massifs  de  leur  concession. 

3«  série,  t.  XV,  p.  672. 
—      t.  XX,  p.  657. 

Fente  des  mines.  Cessions  partielles.  Amodiations,  etc. 

Les  dispositions  de  l'arrêté  du  Directoire  exécutif,  du  3  ni- 
vése  an  Vl ,  qui  exigeaient  que  les  transports,  cessions, 


ventes  or  entres  Mes  teifieetotlb  de  rexaroioe  des  droits  ee- 
cordés  par  les  concessioas  de  mines  fassent  soiimis  à  Tappro- 
bation  du  gonveroeo^eQti  o^t  éîé  ebrçgées  piir  la  loi  dn 
21  avril  1810. 

3*  série ,  t.  XY,  p.  €68. 
4«  série,  t.  I,p.86«. 

Si  le  demanjeor  d*iuie  eoncession  décède  sYânt  gae  i'or- 
donuance  qni  la  lui  accorde  ait  été  rendue ,  ses  héritiers  n'y 
ont  pas  de  droits,  Elle  est  4  leur  égard  comme  non  avenue. 

3^  série,  t.  xvii.p.eaa. 

Les  titulaires  d'une  concession  de  mine  possédée  en  société 
ne  peuvent  diviser  Texploitation.  Il  leur  est  interdit  d'entre- 
prendre des  travaux  Isolés  ;  ils  doivent  en  coordonner  l'ex- 
ploitation suivant  ce  qu'exigent  les  règles  de  l'art  et  Tamé- 
nagement  du  gt^e. 

8«8ér!e,t.Vn,  p.  593. 
—      t.  XIV,  p.  52». 

1.  Les  concessionnaires  d'une  mine  ne  peuvent  la  vendre 
par  lots  ou  la  partager,  sans  une  autorisation  préalable  donnée 
par  un  acte  d'administration  publique  dans  les  ipémes  formes 
que  la  concession. 

Les  conventions  contraires  qo'lls  auraient  fsiites  entre  eux 
ou  avec  des  tiers .  soit  avant ,  soit  depuis  que  la  concession  a 
été  instituée ,  sont  nulles  et  sans  effet  vis-à-vis  du  gouverne- 
ment. Elles  ne  peuvent  donner  lieu  entre  les  parties  contrac- 
tantes qu'à  des  répétitions  en  dommages-intérêts ,  si ,  la  de- 
mande de  partage  étant  rejetée,  Tobligatiop  quia  été  souscrite 
ne  peut  s'accomplir. 

â.  Toute  division  de  la  mine  doit  être  refusée,  lorsque  celte 
division  serait  préjudidable  à  l'aménagement  et  à  la  bonne 
exploitation  dq  gtte ,  en  eompromettrait  la  sûreté  des  bommee 
et  des  choses. 

3-série,tVni,p.  586. 

1.  Une  mine  ne  peut  ètrp  vendue  par  lots  on  partagée,  sans 
une  autorisation  du  gouvernement  obtenue  dans  les  mêmes 
formes  que  les  concessions. 

2.  L'acte  par  lequel  le  concessionnaire  i^uralt  cédé  à  un 
tiers  )a  facnllé  d'exploiter  sur  son  terrain ,  est  un  acte  nul  en 
lui-même. 

Un  pareil  acte  ne  peut  valoir  ponr  le  propriétaire  du  fonds , 
comme  lui  donnant  le  droit  d'y  extraire  la  mine ,  ni  être  invo- 
qué contre  le  concessionnaire  comme  une  renonciation  de  sa 
part  à  exploiter  dj^ns  cettis  partie  de  sa  concession, 

4«sém,t.l'',p.  747. 


La  cesaioa  du  droit  d'exploiter  dana  um  partie  d'un  terraia 
copcédé  constitue  un  véritable  partage;  et,  comme  telle,  elle 
est  prohibée  ^  |i  moins  d'une  autorisation  spéciale  du  gouvW" 
nement. 

4-fi^ie*tm,p.864. 

Les  actes  par  lesquels  des  concessionDaires  se  partageoi 
l'exploitation  de  leur  concession  sont  prohibés  par  la  loi.  -^  ij 
eu  est  de  même  des  amodiations  ou  louages  partiels^  -^  €ei 
actes  sont  essentiellement  nuls  et  ne  peuvent  produire  aocun 
effet,  même  civil.  —  Chacun  d^s  contractants  a  le  droit  de  se 
refuser  à  leur  exécution  et  d'en  taire  prononcer  rannulatioE* 
—  Cette  cause  de  nullité  relative  au  partage  et  à  ramodiatioa^ 
étant  d'ordre  pubUc ,  peut  être  pppgsée  à  tpus  lea  degrés  do 
juridiction. 

V  série ,  t.  V,  p.  647. 

Des  conventions  qui  ont  précédé  on  suivi  la  concession  nu 
peuvent  avoir  d'effet  quand  elles  sont  contraires  ^  la  loi.  -^  Le 
partage  de  la  concession ,  même  en  le  supposant  compatible 
avec  les  règles  d'une  bonne  exploitation ,  ne  peut  être  autorisé 
que  sur  la  demande  de  toutes  les  parties. 

4«série,t.V,  p.655. 

Cessions  du  droit  d'exploiter  faites  à  des  tiers  par  les  con* 
cessionnaires.  —  Ces  sortes  de  ces8ion9  constituent  une  vente, 
même  lorsque  la  qualification  de  bail  a  été  donnée  i  ces  traités 
par  les  parties. 

Cette  vente  est-elle  mobilière  ou  immobilière? 

4^  série,  t.  Y.  p.  661. 

Les  actions  ou  parts  d'intérêts  dans  les  entreprises  de  mines 
sont  réputéçs  meubles.  Les  cessions  de  ees  actions  doivent 
par  conséquent  être  considérées  comme  ventes  mobilières* 
Elles  ne  sont  passibles  que  du  droit  d'enregistrement  Qxé  pour 
les  ventes  de  meubles. 

4«  série ,  t.  y,  p.  668. 

La  réunion  de  plasfeurs  concessions  ne  doit  pas  être  auto- 
risée, lorsqu'elle  peutpréjudicier  aux  intérêts  des  consomma- 
teurs. 

4*  série ,  t.  III ,  p.  866. 

Mines  et  minières  de  fer,  —  (V.  Mines ,  Usines,) 

i .  Les  propriétaires  de  minières  de  fer  peuvent  céder  à  des 
tiers  la  faculté  d'exploiter  à  leur  plaoe;  mais  ces  sortes  de 
eassions  lui  deivent  paa  changer  les  oliligations  qui  sont  im- 


6^4  TABLE    DES   AKTIGLES 

posées  par  la  loi  à  ces  propriétaires ,  en  ce  qui  concerne  les 
osinesaux  besoins  desquelles  ils  sont  tenas  de  fonrnir,  ni  mo- 
difier les  rapports  qni  sont  étalilis  entre  eox ,  les  maîtres  de 
forces  et  l'administration, 
â.  Les  oessionnaires  du  propriétaire  peuvent  être  admis  à 

{)résenter  en  son  nom  la  déclaration  indiquée  dans  l'art.  59  de 
a  loi  du  21  avril  1810,  mais  seulement  comme  mandataires,  et 
à  la  condition  que  cette  déclaration  sera  accompagnée  de 
pièces  authentiques  justifiant  leur  mandat  ;  la  permission  qui 
est  délivrée  ne  peut  valoir  que  pour  le  propriétaire. 

3.  Dans  tous  les  cas,  c'est  exclusivement  au  propriétaire  de 
la  minière  aue  les  maîtres  de  forges  doivent  s'adresser  pour  le 
mettre  en  demeure  de  fournir  à  rapprovisiounement  de  leurs 
usines ,  dans  les  circonstances  prévues  par  l'art.  60  de  la  loi. 

3«série,  t.  XI,  p.628. 

1.  L'expression  de  voûinage  employée  dans  l'art.  59  de  la 
loi  du  âl  avril  1810,  relativement  aut  usines  i)our  lesquelles  le 
propriétaire  du  terrain  où  il  y  a  du  minerai  de  fer  est  tenu 
d'exploiter  ou  de  laisser  exploiter  à  sa  place ,  est  prise  ici 
dans  un  sens  indéfini ,  dont  la  détermination  ne  peut  dépen- 
dre que  des  circonstances  locales. 

C'est  aux  préfets  à  apprécier,  suivant  les  cas,  et  dans 
chaque  espèce  sur  laquelle  ils  sont  appelés  à  prononcer,  l'ap- 
plication qui  doit  en  être  faite. 

2.  Le  droit  de  voisinage  pour  les  usines  qui  peuvent  se  dire 
voisines  d'une  minière ,  consiste  à  exiger  du  propriétaire  de 
la  minière  qu'il  leur  fournisse  autant  que  possible ,  et  avant 
d'en  vendre  à  d'autres ,  la  quantité  de  minerai  qui  leur  est 
nécessaire,  ou  d'obtenir  à  son  défaut  la  permission  d'extraire 
en  son  lieu  et  place. 

Mais  il  n'exclut  nas  les  propriétaires  d'usines  plus  éloi- 
gnées de  la  fiiculté  de  venir  aussi  s'approvisionner  sur  les 
mêmes  gîtes. 

3.  Lorsque  le  préfet,  sur  le  rapport  de  l'ingénieur  des 
mines ,  et  conformément  à  l'art.  64  de  la  loi  de  1810,  a  déter- 
miné la  quantité  de  minerai  qui  devra  être  fournie  aux  usines 
voisines,  le  propriétaire  du  terrain  est  libre,  en  satisfaisant 
à  ces  livraisons,  d'extraire  d'autres  quantités  de  minerai, 
et  de  le  vendre  indistinctement  aux  acheteurs  qni  se  présen- 
tent. 

4.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  désigner  dans  les  minières  des  can- 
tonnements pour  les  usines. 

3>série,  tXI,p.  632. 

1.  Lorsqu'un  maître  de  forges  veut  obtenir  la  permission 
d'extraire  du  minerai  de  fer  aur  le  terrain  d'autmi,  il  doit 


DB  JUBIS^RUDENCB*  6^5 

adresser  sa  demande  au  préfet,  et  justifier  en  Blême  temps 
qu'il  Ta  notifiée  au  propriétaire  du  sol. 

2.  C'est  par  lui  et  non  administrât! vement  que  cette  notifica- 
tion doit  être  faite. 

Le  propriétaire  a  un  mois  pour  faire  connaître  s'il  veut  ex* 
ploiter  par  Ininnème.  • 

11  faut  en  outre  qu'il  ait  été  entendu  par  l'administration , 
ou  mis  par  elle  en  demeure  de  se  faire  entendre  avant  que  la 
permission  puisse  être  délivrée. 

3.  Si  dans  ces  intervalles  le  propriétaire  vend  son  terrain  à 
on  tiers  et  que  ce  dernier  déclare  être  dans  l'intention  d'ex- 
ploiter, il  ny  a  pas  lieu  d'autoriser  le  maître  de  forges  à  opé- 
rer l'extraction,  mais  l'acquéreur  du  terrain  sera  tenu  de  lui 
fournir  du  minerai,  si  l'usine  est  dans  les  conditions  requises 
pour  y  avoir  droit. 

3«  série,  t.  XII,  p.  649. 

1.  L'exploitation  d'une  minière  ne  peut  avoir  lien  sans  per- 
mission. 

â.  Bien  que  le  propriétaire  du  terrain  ait  cédé  à  un  mattre 
de  forges  la  faculté  d'extraire  le  minerai  de  fer  que  son  ter- 
rain renferme ,  ce  dernier  n'en  est  pas  moins  tenu  de  se  pour- 
voir d'une  autorisation  pour  exploiter,  et  tout  autre  proprié- 
taire d'une  usine  du  voisinage  légalement  établie,  ayant 
besoin  de  ce  même  minerai,  peut  obtenir  la  permission  d'y 
venir  puiser.  Dans  ce  cas,  le  préfet  règle  les  portions  qui  de- 
vront être  attribuées  à  chacun. 

3.  Une  usine  qui  manque  d'une  quantité  de  minerai  dont  le 
mélange  est  nécessaire  à  sa  fabrication,  doit  être  considérée 
comme  se  trouvant  dans  le  cas  prévu  par  l'art.  59  de  la  loi  du 
21  avril  1810,  où  elle  peut  contraindre  le  propriétaire  du  ter- 
rain qui  contient  ce  minerai  à  lui  en  fournir,  encore  bien  qu'elle 
ait  à  sa  disposition  d'antres  produits ,  mais  d'une  qualité  diffé- 
rente. 

8«  série,  t.  XII,  p. 653. 

1. Lorsque  des  particuliers  se  présentent  avec  des  pièces  au- 
thentiques attestant  leur  mandat  des  propriétaires  du  sol  pour 
extraire  du  minerai  de  fer  sur  un  terram,  il  doit  leur  être  donné 
acte  de  cette  déclaration ,  encore  bien  qu'ils  ne  se  trouvent 
pas  dans  les  conditions  exigées  pour  employer  ce  minerai  à 
leur  propre  usage. 

Seulement  ils  sont  tenus  de  fournir  une  quantité  suffisante 
aux  besoins  des  usines  du  voisinage  légalement  établies. 

â.  Le  propriétaire  du  sol  a  d'ailleurs  un  mois  pour  s'expli- 
pliquer  sur  la  sommation  qui  lui  est  faite  par  un  mattre  de 
forges,  et  rien  n'empêche  que  dans  cet  intervalle,  il  cède  à  un 
tiers  la  faculté  d'exploiter. 


6a6  tabLe  vts  aUticlb^ 

S.  Le  ht«<lré  dé  forges  De  peut  fitre  autorisé  â  extraire  luî- 
même,  que  si  rexploitatioti  n'a  pas  lieu  et  que  si  le  proprié- 
taire du  sol,  auquel  il  conserTe  le  droit  de  s^adresser,  refuse 
de  lui  fouroir  le  minerai ,  ou  de  le  lui  faire  livrer  par  ses  ces- 
aioiinaireft. 

•  3*  série,  t.  XIl,  p.  655. 

Le  propriétaire  d*un  terrain  sur  lequel  il  eiiste  une  mi- 
nière de  fer,  bien  qu'il  soit  en  même  temps  propriétaire  d'un 
haul-fburoeau ,  n'a  pas  un  droit  exclusif  sur  le  minerai  que  ce 
terrain  renferme ,  et  il  ne  peut  empêcher  les  maîtres  de  forges 
Yoisins  d'y  tenir  puiser,  si  leurs  usines  sont  légalement 
établies. 

3«8érle,t.Xlit,p.74t. 

—  t.îViri,p.778. 

4^  série,  1. 111,  p.  875. 

C'est  à  Tautorité  administhttif  é  qu'A  appartient  de  statuer 
sur  les  discussions  relatives  à  l'usage  d'une  minière,  à  la  répar- 
tition du  minerai  nécessaire  aux  besoins  des  usines. 

Les  contestations  qui  concernent  le  règlement  du  prix  du 
minerai  sont  du  ressort  des  tribunaux  ordinaires. 

3*  série,  t.  lYl,  p.  709. 

Le  imdtre  de  fbrges  eonserve  son  droit  au  partage  du  mine- 
rai ,  soit  que  ce  inloeraî  se  trouve  encore  dans  le  terrain ,  soit 
qu'il  ait  été  extrait  par  un  autre  maître  dé  forges,  céssîoonaire 
du  propriétaire  du  sol ,  ou  par  ce  propriétaire  lui-même  ;  dès 
que  le  minerai  existe  en  nature ,  il  doit  être  réparti  entre  toas 
les  chefs  d'usines  du  voisinage,  en  proportion  de  leurs 
besoins. 

Le  propriétaire  d'une  usine  légalement  permissionnée  a 
seul  qualilé  pour  être  admis  à  ce  partage. 

C'est  au  préfet  qu'il  appartient  de  régler  la  délivrance  du 
minerai ,  en  cas  de  contestalions  entre  un  mattre  de  forges  et 
le  propriétaire  de  la  minière,  comme  lorsqu'il  y  a  concurrence 
entre  plusieurs  maîtres  de  forges  sur  le  même  fonds. 

3*  série,  t.  XYIIl,  p.774. 

L'ancienneté  d'une  usine  ne  confère  aucun  privilège  Sur  la 
minière.  Toutes  les  usines  ont  également  droit  d'être  servies, 
dans  la  proportion  de  leurs  besoins ,  dès  qu'elles  sont  régu- 
lièrement établies,  ^elle  4ue  soit  l'époque  de  lear  éta- 
blissement. 

S*  série,  t.  XTlU,p.778. 

Lorsqu'on  maître  de  forges  légalement  permîssionné  de- 
mande a  extraire  du  minerai ,  on  ne  peut  lui  imposer  l'obliga- 


Di  JtRÎSPRtJtlEirCE.  627 

tloû  d'en  réserver  ané  partie  poat  d'antres  niattres  de  forges 
du  Yoisiaage.  Dès  que  ceox-ci  ne  réclament  pas,  le  chef 
d'nside  a  droit  à  tons  les  produits  de  son  extraction. 

La  question  de  saToir  si  des  minerais  sont  disponibles  est, 
dans  tous  les  cas,  exclusiyement  du  ressort  de  rantorlté  ad- 
ministrative. 

S^  série,  f.  XVm,  p.  781. 

Les  dédiratlMi poor  eiploiler  présentées,* en  vertu  de 
Fart.  59  de  la  loi  du  21  avril  1810  y  ne  doivent  être  admises 
qdatid  ellcfs  sont  pi'odnîtes  par  des  tiers,  se  disant  aux  droits 
du  propriétaire  I  qu'autant  que  le  mandai  n'est  point  con- 

3«  série ,  t.  XX ,  p.  660. 

La  convention'par  laquelle  le  propriétaire  d'une  minière,  en 
vendant  une  usine  qui  lui  appartenait,  aurait  en  même  temps 
cédé  aux  acquéreurs  de  cette  usine  un  droit  d'esploitation , 
n^empéche  pas  que  lorsqu'il  devient  loi- même  maître  de 
forges,  il  ne  puisse  participer  aux  produits  de  eette  minière. 

Dans  ce  cas ,  comme  dans  tous  ceux  ou  plusieurs  usines  s^ 
trouvent  en  concurrenee  sur  un  même  fonds ,  il  appartient  à 
l'administratioB,  nonobstant  toutes  stipulations  antérieures,  de 
régler  la  part  de  chaque  usine  suivant  ses  besoins. 

4-  série,  1. 1,  p.  763. 

On  né  peut,  par  des  approvisionnements  anticipés  en  faveur 
d^nnc  usine ,  porter  préjudice  aux  besoins  des  autres  usines 
situées  comme  elle  dans  le  rayon  de  voisinage. 

V  série,  t.  IV,  p.  659. 

Lorsque  des  parts  ont  été  attriboécs  à  un  certain  nombre 
d'usines  dans  des  minières  de  fer,  et  que  l'une  de  ces  parts 
est  devenue  vacante  par  la  renonciation  de  l'un  des  affouagers, 
d'autres  forges  peuvent  être  admises  à  en  profiter. 

C'est  au  préfet  qu'il  appartient  d'accorder  cette  afifectatlôn , 
conformément  aux  dispositions  de  la  loi  du  ^1  avrilISlO,  sous 
Tapprobalion  du  ministre ,  quand  il  y  a  Heu ,  et  sauf  recours 
au  conseil  d'État,  en  cas  de  réclamation. 

4«  série ,  t.  YI ,  p.  589. 

Terres  pyriteuses  et  alumineuees. 

Les  terres  pyritenses  et  alumineuses  sont  assimilées  par 
les  articles  71  et  72  de  la  loi  do  21  avril  1810  aux  minières. 
Les  propriétaires  d'usines  légalement  autorisées  peuvent  ob- 
tenir la  ijermission  d'y  extraire  le  minerai ,  si  le  propriétaire 
du  terrain  n'exploite  pas  lui-même.  La  circonstance  que  les 
terres  pyritenses  et  alumineuses  se  trouveraient  dans  nn  ter- 


6a8  TABLE   DE6   ARTICLES 

rain  toarbeux  ne  saurait  mettre  obstacle  à  l'applicatloii  de 
ces  disposilioos. 

Les  art.  71  et  72,  dans  la  généralité  de  leurs  termes,  com- 
prennent les  minerais  renfermant  les  éléments  du  vitriol,  soit 
qu'ils  se  trouvent  épars  dans  du  lignite,  qu'ils  se  présentent 
roélangésde  sable,  ou  qu'ils  se  reocontrenlassociésa  la  tourbe. 
Le  propriétaire  du  terrain  tie  peut  s'opposer  à  l'exploitation, 

Sar  le  motif  qu'il  aurait  loi-même  formé  une  demande  pour 
tre  autorisé  à  établir  ooe  usine  et  qu'il  Toiidniit  se  r^enrer 
l'usage  de  ce  même  minerai. 

3*  série,  t.  X,  p.  5M. 

Mines  de  sel.  —  Sourcei  et  puiU  â^eau  ealée.-^  Salinee. 

(Voir  Redevances  ;  Patentée.) 

1.  A  l'autorité  administrative  seule  appartient  de  prononcer 
sur  la  validité,  l'étendue  et  les  effets  d'une  concession  de  mine 
et  de  connaître  de  toutes  demandes,  réclamations  on  oppo- 
sitions qui  ne  sont  point  fondées  sur  un  droit  de  propriété  da 
gîte  minéral. 

S.  Les  mines  de  sel  gemme  sont  comprises  parmi  les  masses 
de  substances  minérales  que  la  loi  du  21  avril  1810  qualifie 
de  mines  et  qui  ne  peuvent  être  exploitées  sans  concession. 
—  L'article  2  de  cette  loi  est  simplement  énonciatif  et  non 
limitatif. 

3.  Un  concessionnaire  de  mine  a  seul  le  droit  d'exploiter,  à 
qoelqu'état  qu'elle  se  présente,  la  substance  minérale  qui  fait 
l'objet  de  sa  concession.  Le  concessionnaire  d'une  mine  de  sel 
peut  donc  seul  exploiter  cette  mine,  soit  à  l'état  solide,  soit  à 
l'état  liquide,  et  par  conséquent  les  sources  salées  qui  se 
trouvent  dans  son  périmètre,  lui  appartiennent  comme  le  banc 
de  sel  gemme  lui-même. 

4.  l.a  disposition  au  moyen  de  laquelle  un  tiers  introduit 
de  Teau  douce  sur  la  masse  solide  est  une  atteinte  à  la  con- 
cession; c'est  une  contravention  passible  des  peines  prononcées 
par  la  loi. 

5.  Une  usine  pour  l'évaporation  des  eaux  salées  ne  peut 
être  établie  sans  une  permission. 

3«  série,  t.  Vin,  p.  553. 

Les  propriétaires  du  sol  n'ont  aucun  droit  à  la  propriété 
des  mines.  Ils  ont  droit  à  une  redevance  qui  est  à  la  charge 
des  concessionnaires.  Kègles  diverses  sur  la  fixation  de  cette 
redevance. 

La  concession  de  la  mine  de  sel  gemme  faite  en  1825,  an 
domaine  de  l'Ëlat,  n'est  point  caduque^  parce  qu'elle  n'a  point 
été  précédée,  dans  toutes  les  localités  qu'elle  embrasse,  d'une 
instruction  spéciale  relative  à  la  redevance  qui  pourra  être 
attribuée  aux  propriétaires  du  sol. 

3*série,tXYl,p.696. 


QA  jviusPBiUDBiiaA;.  609 

Uoe  estMtiiiQa  de  atf  ^lau  na  périoiMie.  eûHeédé  à  lis 
tiers  est  ane  cootraveotioo ,  et  doit  être  empêchée  confofDié* 
ment  àialpi  da  27  avril  1838* 

4"  série,  t  f  *  p.  771* 

Oiisenratioag  générales  snr  la  loi  du  17  jnin  IMO  et  sar  là 
légîslatioB  qui  fa  précédée. 

♦•série,  1. 1,1, p.  771. 

Oirrièris» 

1.  Le  règlement  spécial  sur  Texploitation  des  carrières  de 
pierre  à  plâtre  dans  les  départements  de  la  Seine  et  de  Seine* 
et-Oise,  est  seul  applicable  à  celles  de  ces  carrières  qui  sont  à 
del  onvert. 

2.  L'exploitant  ne  peut,  aax  termes  des  articles  6  et  7  de 
ce  règlement,  porter  ses  travaux  à  une  distance  moindre  de 
10  mètres  des  constructions  voisines ,  outre  un  mètre  par 
mètre  d'épaisseur  des  terres. 

3.  Le  mot  conêtruction  employé  dans  ces  articles  s'appUqae 
à  un  simple  mur  aussi  bien  qu'à  un  bâtiment  d'babitation  o« 
autre  édifice. 

3.  Il  suffit  que  le  propriétaire  du  terrain  limitrophe  de 
la  carrière  vienne  à  commencer  uni)  de  ces  constructions, 
pour  que  les  dispositions  précitées  reçoivent  leur  exécution* 

3«  série,  t.  Yf ,  p.  534. 


Le  propriétaire  d'une  fabrique  de  poterie  peut-il  obleair 
rautorisation  d'extraire  sur  le  terram  d'autrui  des  terres 


exploite  pas 
3«  série,  t.  Vill,  p.  549. 

1.  L'arrêt  du  conseil,  du  5  avril  1772,  qui  défend  d'ouvrir 
aucune  carrière  à  moins  de  30  toises  des  routes,  est  resté  en 
vigueur  depuis  la  loi  du  21  avril  1810,  et  doit  être  appliqué, 
soit  qu'il  s'agisse  de  travaux  souterrain»  ou  de  travaux  à  ciel 
ouvert,  partout  où  il  n'existe  point  de  règlement  particulier 
pour  ces  exploitations. 

2.  L'infraction  à  la  prohibition  établie  par  cet  arrêt ,  pour 
la  conservation  des  grandes  roules,  est  une  contravention  de 
grande  voirie,  et  q^i  par  conséquent  est  justiciable  des  con- 
seile  de  préfecture. 

3*  série,  t.  Xn,  p.  658. 

^    1.  L'^ffloitatioii  des  carrières  à  plâtre ,  dans  les  départe* 
ments  de  la  Seine  et  Seine-et*Oise,  est  régie  par  les  deux  rè- 

Tome  FI,  1844.  4« 


|g30  TAUiK  US  AMMUft 

2.  Il  eftt  interdit,  dans  ces  earrières,  d'exploiter  me  basse 
■laisa  ; sAné  «to  ccvage  de  haate  masse. 

3.  Les  eavages  ne  peaveot  être  poussés  qae  jasqa'à  dix 
mètee»doi  dtenûos  à  VMtures^  Mifices  eC  tàmstamâtimB  ifMl- 
eodqaes,  plus  un  mètre  par  mètre  d'épêiflMNic  i^fams^ 

4^  Les  idota  consêmctionê  quelconques  comprenn^it  les 
mars  de  clôture  aussi  bien  que  les  maisons  habitées. 

5.  Les  arrêtés  par  lesquels  le  «réfet ,  dans  l'intérêt  de  la 
sûreté  publique,  impose  à  de^ exploitants  certaines copd^tiqns 
é'exploitiitii»n ,  sont  des  actes  administratifs  qui  niç  peuvenl 
ttre  attaqués  par  la  voie  contentieuse. 

4^  série,  t.  m,  p.  Sn. 

L'exploitation  des  earrièrcs  à  ciel  ouvert  est  placée  sous  \^ 
surveiltanee  de  la  poNce.  —  Les  anciens  règle  meuU  sont 
Miplieables  lA  où  il  n'y  a  point  de  règlement  spécial.  — . 
lin  préfet  est  fondé  à  prendre ,  en  verto  de  ces  anciens 
règlements  et  des  lois  de  police ,  les  dispositions  qu'exige  I9 
eofiserratioA  des  àommes  et  des  choses. 

4^  série*  t  IV,  p.  «57, 

Lorsque  la  vente  éa  droit  d'efxploHer  une  carrière  est  faite 
par  le  propriétaire  du  sel ,  avec  hi  condition  que  Pacqaéreur 
se  confesmera  dans  Texploitation  aux  lois  et  règlements, 
rinexécution  de  eette  condition,  de  la  part  de  cç  dernier, 
peut  donner  Ueu  à  la  résolution  du  contrat  de  vente  »  indé-* 
pendamment  des  dommages  et  intérêts  pour  le  préjudice 

causé.  _      

♦•  série ,  t.  V,  p.  680. 

Les  arrêtés  dea  préfets,  comnétemment  rendus  en  matière 
de  carrières,  ne  peuvent  être  déférés  directement  au  conseil 
4'ÊUt. 

Ces  exploitations  sont  sooraiaei  à  la  survollnce  des  pré» 

bta,  et  il  leur  appartient  de  les  interdire  ioraqu'eUes  sont 

reconnues  dangereuses* 

4«série,  t¥l,p.  5M. 

Catmi.«Mto»i«rjfifiisi.  —  fVey.  imeas;  mmiérw  ée  fer; 

pwiifeO* 

11  y  a  lieu  de  rapporter  par  une  nouvelle  QivkiDiiaBeeraela 
de  permission  d'une,  usine ,  lorsqu'on  renonce  à  user  do  droit 
que  cette  permission  avait  conféré. 

»ièiie,l.¥,  p.  67& 

4*iérie,  t.Tf^p.6Mr. 


DJ3    JTJRISPKDDEïl€£.  63 1< 

1.  Vm  4|rdoDm€e  n«  penlètceaUaqiiée  par  k  Toieeoiileii^ 
tiease,  quand  la  partie  qoi  en  demadtdel'aiiniilàtion  A  été  ewi 
tendae  dans  l'instruction  administrative  qui  Ta  précédée^ 

2.  Les  questions  de  prq»riété  et  de  aervîtiMle  tout  du  resfort 
d«s  tribunaux.  L'ordonnance  inCeivenae  dans  l'emèce  n'egi 
qu'un  règlement  de  police  rendu  sauf  les  dfoits  des  tiers  ei 
qui  ne  fail  point  obstacle  à  ce  que  l'autorité  judiciaire  décide 
ces  questions. 

d«8érie,t.Vir,p.5t9. 

r 

Lorsque  le  propriétaire  d'une  usine  siC«ée  sur  un  tour» 
d  eau,  n'a  point  exécuté  les  onvraffes  que  son  titre  d#  nermia- 
sion  lui  a  prescrits  dans  un  intérêt  public ,  l'adBûmsMîoii  a 
le  droit  de  mettre  l'usine  en  <diémage ,  alora  Bièmie  oue  le 
coucg.d'ean.n'e8t  ai  navigable  ni  flottable  (1). 

3«série,  tVIU.  p.  578. 

U  n'v  a  point  lien  »  de  \»fui  de  l'administration ,  4  inter- 
venir dans  l'éubllssement  des  lavoirs  d»  «Uneiais  de  ier  diU 
lavotrs  portatifs,  toutes  les  foia^que  ces  lavoirs  établis  dantf 
les  excavations  d'où  le  mineraî  est  tiré  m  dans  les  dénrafr** 
sions  naturelles  du  sol ,  sont  alimentés  uniquettient  par  les 
eaux  pluviales ,  ne  sont  traversés  ou  arrosés  par  aucun  oours 
d  eau  et  s^  trouvent  dans  des  terraina  appartenant  aux  extrac- 
teurs de  mmerai.  -i 

3«  série,  t.  IX,  p.  633» 

1.  Lorsque  par  le  titre  constitutif  de  propriété,  des  droits 
sur  une fprètdomaniale ont  été afleotés à  uàe  dsi^e  pour  mS 
approvisionnement  et  que  l^isine  a  été  ensuite  vendue  n*. 
tionaleinent  ou  soumissionnée,  en^  vertu  de  la  ki  du  ik  vte* 
vôse  an  XH ,  avec  mention  des  droits  sur  le  boia .  ees  droMs 
rEtet^"^     «contre  toute  action  en  rescision  de  la  part  de 

2.  SI  des  contestations  s'élèvent  sur  la  nature  et  les  lioOtes 
de  ces  mêmes  droits,  elles  sont  du  ressort  des  tribunaux. 

t  3«  série,  t.  Il,  1^.636. 

^Ji^î^tS-^^»l*^*'r  ^®*  **®^'^®  P^*^"^  ^®  Ravage  du  minerai 
db  fer  appartient  à  toute  personne,  qu'elle  soit  on  non  proprié- 

«iî^™  ™J'ÎLÎ5-'*.*'  '*^'*«'«  «non  lM*re  «Uns  Ici  ordoouiioa 
rS^IlïïiS!™!""™*  d'Mtaesun  article  ainsi  conçu:  .  Faute  w 

.  Î^ÎStuSïfV*?  ""I?  •?  e""»™?»  P«  »n  «rrtJé  do  préfet,  et 
.  d,^^"  "  ^  ■•  ^^"^  pwmlwiwraefa  poonairie  ainti  qo;  Se 

Tome  FI,  \^\.  ^,. 


633  TAILB    Dt8   ARTICLES 

taire  des  foorneenx,  eo  se  eenlNrmaiil  ans  dispoaifioiis  yoii- 

lues,  par  les  lois  el  règlements  poor  rétablissement  de  ces 

a^dîerfl* 

'  %  Le  propriétaire  d'an  laTeir  ne  pent  être  astreint  à  layer 

do  minerai  seolement  poor  telle  eo  telle  osine.  Il  est  libre 

d'exercer  son  indostrie  comme  bon  loi  sonble. 

3*  série ,  t.  XI ,  p.  632. 

1*  Le  droit  qoe  l'artide  80  de  la  loi  do  21  ayril  1810  donne 
aox  propriétaires  d'osines  à  fer  légalement  permissionnées 
d'établir  des  patonUlets ,  lavoirs  et  chemins  de  charroi  sur  des 
terrains  qni  ne  leur  appartiennent  pas ,  ne  s'appliqne  point  i 
des  chemins  de  fer. 

2.  Mode  d'exécolion  de  cet  article. 

3.  Règlement  des  indemnités  dnes  an  propriétaire  dn  sol. 

3*  série,  t.  XIV,  p.  511. 

1.  Aocnne  distance  n'est  prescrite  poor  établir  dans  le  voi- 
sioage  des  propriétés  bâties  des  patooillets  et  lavoirs  à  nûnes, 
lorsqu'on  est  propriétaire  on  anx  droits  do  propriétaire  du 
terrmn  sar  lequel  ils  seront  constnnts. 

2.  L'interdiction  portée  en  l'article  80  de  la  loi  du  21  UTril 
1810  de  placer  ces  ateliers  à  moias  dn  eeni  mètres  des  habi- 
tatioBS  et  clôtures  murées ,  ne  concerne  qoe  le  cas  où ,  en 
yertu  de  ce  même  article,  un  maître  de  forges  les  établit  sur 
le  Itods  d'autrui. 

3.  Toutes  les  fois  que  le  terrain  lui  appartient ,  il  n'est  asso- 
jetti  qu'aux  simples  servitudes  qui  règlent  les  droits  de  voi- 
sinage entre  les  propriétés  ordinaires,  d'après  le  Code  dvil, 
et  aux  conditions  duimposent,  poor  rétablissement  d'usines 
métallorgiques  et  l'usage  des  eaux ,  la  loi  do  21  avril  1810  et 
les  lois  sur  les  cours  d'eau. 

3*  série,t.  Xiy,p.S53. 

Les  dispositions  de  l'arrêté  do  Directoire  exécutif,  du  3  ni- 
vèse ,  an  y I ,  qui  exigeaient  que  les  transports ,  cessions, 
ventes  ou  autres  actes  translatifs  de  l'exercice  des  droits  ac- 
cordés par  les  permissions  d'usines  fussent  soumises  à  l'ap- 
Srobatioii  du  gouvernement ,  ont  été  abrogées  par  la  loi  du 
Il  avril  1810. 

3*  série,  t.  XV,  p.  668. 

1 .  Les  règlements  d'eau  étant  d'ordre  public,  l'admioistralian 
a  toujours  le  droit  de  modifier  le  régime  des  eaux  d'une  usine 
de  manière  à  ce  qu'il  ne  soit  pas  causé  de  dommages  aux 
riverains. 

L'article  78  de  la  loi  du  21  avril  1810,  qui  a  mainienn  les  an- 


les 


eièné  élsdJllrà«Biêiits'inétàAldfgSqp;6â^)  ne  met  fioiiit  obstade  4 
Texercice  de  ce  droit  réglemeutaire. 

S^/*L<tr8qa'4pféB  une  iostractioa  régulière ,  une  ordonnance 
rpy^laa  iLêtçriniiié.4eft  coaditiooa  40*  joi]|is^aaqc  d'upie  psipe, 
il  ne  peu(  y  avoir  Uea,  de  la  part  dik  p^rmU^oonaire ,  ijnt 
pourvoir  contre  ses  dispositions  par  la  voie  co  ntenUeose. ..   . 

'       '        -:  •  r  a^séri»,  4»  X¥i,  p.  716. 

Il  n'y  a  pas  Uea  d'exiger  des  atfidies  de*5[i]a,tce.  mois,  powr 
»  demandes  relatives  à  rétablissement  des  lavoirs  à  bruAiw 

^'Sèeônde'fengiiéte  rë1atîv«  au  projet  lié  ré^êbeatd*eaik  i^ 

usines.    ,,  •  i.,--  '^  1     .-..P"  •     -•      .  '  •. 

'  »•  série ,.  t.  XX,  p.  663. 

Vbéii»,Tt;HIv  ir.>flB3. 

.  Va  fomnroi  fonné^cdiiM  une  ordbnnanee  rendae  après: mie 
kliiiiictioii  régatière  nfesb  point  admissible. — «l/mtorisi^dott 
accordée  ne  feit  point  .obstacle  à  ce  que  les  4ieos  exercent  de^ 
vanlqiii  de  dreit  tonte  aetibn^ionf  les  indèmsntés  auxquelles 
Us  croient  pouvoir  prétendre  .contre  le  permissionnaire  «fi^- 
pfèS  leurs  titres  et  les  règles  do  droit  commun. 

4^féMC,t•:^^^p.88i. 

i  Si  les  usiner  antérieures  à  la  lo\  do  21  avril  IBIO.  sont  main^ 
tenues  d'une  manière  générale  pac.rariicle7S  de  celte  loi, 
deat  à  la  charge  par  lef  piopriétaires  de  celles  ^qoi  n'ont. point 
de  titre  régulier  et  explicite  ^qui  définisse  leup  consistaicei, 
fee  le  fégimeidos^eaux^'etc,  de  se  mettre  en  règle  à  cet 
égard.  —  L*ordonnance  qui  maintientun  oncien  établissement 
•et  déQoil  M'«mslSianeeVne'>fRiuts^appAi4^eriMr  iiidiiQl^ 
des  ateliers  pour  .lesquels  sa  ne  justifie  ppint  d'un  ancien  ti- 
tre. — :  Ces  ateliers  ne  peuvent  subsister,  légalement  qu'en 
Tèrtu  d'un  titre  noiiveaiik   • 

*»  sérîe,  t.V  ,  p.  68$. 

:    .  .  .     • 

'Md0hinegei€hauéKêresàvitpeufli).' 

Les  cb'audièiissà basse  pression,  soit  qu'elles  brûlent,  soft 
qu'elles  ne  brûlent  pas  leur  .Aimée  «  sont  raugéfis. .dans Ja  3* 
classe  des  ateliers  insalubres,  incommodes  ou  dangereux. 


(1)  Les  espèces  rapportées  ici  sonlT,  à  Teicéption  de  la  dernfére,  an- 
iérieareit  h  l'orriorniance  du  92  maPlSiS,  qui  a  établi  tfe9  règles  noiivelles 
en  cette  mattère. 


334  rjOiUi  wi  AwncLHs 

blissement. 

i    .  3*iérîettlY,|k.527. 

*  4.  Les  tnnèlihifès  et  (chmKfières  à  rapenf  à  basse  pression 
limiCeônqfydserttdns  \k  ^  classa  des  ateliers  iiisalabres  oa  in- 
coDlni^tHles.     ' 

'  31  Gfest  aa  pèéM  de  police ,  à  Paris,  qa'il  appartient  de  dé- 
livrer les  perqiissioQS  pour  rétablissemeat  de  ces  macUnes, 
et  de  )txàinteDir  rex^cntîott  de?  clauses  mséreés  âané  T^RÎta 
«•affttèyiftatitth.  ' 

3.  SU  a'él/èTe  à  ce  çgjet  des  contestations ,  soit  ttHMi^ 
làieotiu  steMi  dbs 'èondiHons ,  soit  en  ce  qai  concerne  l'exéco- 
,(|9n  irai  ^pi^r  eçt  4qi^4pv  le  conse^^^  préfeoin^e  dç^i  giatM» 
*en  premier  ressort,  sauf  pourvoi  au  conseil  d^Etat. 

,    ,  3- série,  t.  IT,  p.  596. 

^  Lorsqrie  lYirrMé  d'iAi  conseil  de  préfecture  a  infinné  one 
autorisation  délivrée  pour  rétablissement  d'une  machine  à  ya- 
penr .  et  que  le  conseil  d^itaA  est  saisi  d'un  fMwtrm  eon^  èet 
•rrlté,  il  peul^  s'il  est  reconnu  que  VeiééMm  imittédûM 
aurait  des  ineonVénients ,  être  svtis  à  eet^  exéeolion,  e« 
ordonnant  provisoirement  loules  le*  préoaÉliea*  néceasaires 
-pour-garaoBtir  les  habitatianadn  Tetsinage. 

9*  série^  t.*  fiL,  p«  S9f  < 

n  y  «  iïéi  de  refipser  rétablissement  des  machines  et  des 
chaudières  à  y^P^ur  lorsqu'il  ^st  constaté  que  ces  appareils, 
malgré  les  coiiditions  qui  seraient  imposées,  oceaaiOQderaienî 
de  graves  dommages  ant  propriétés  vôisiries. 

Le  bruit  causé  par  la  machine  esi  au  nombre  des  inèomflio- 
dltés  qui  peuVeut  motiver  ce  tefors. 

<•  série ,  t.  TI,  p.  5*. 

Affneset  uatMfi.  Héêtfsaneeéis  fntues.  AhtmmmetiU.  TaâSi 
•   •  1ix9.  PnJtente{i).  (kitrM. 

,•     ,        •    .  «•  ■      ' 

L^exploitation  des  mines,  qui,  d'après  la  loi  d«âl  avril 
tMOr n'est  p^s  sujette  au  droit  de  patente ,  n'y  devient  point 
soumise  par  le  fait  de  l'association  de  différents  concession- 
naires qui  80:  sont  réunis-poor  expi^îter  et  Tendre  en  common 
les  produits  de  leurs  concessions. 

8*  série,  t.  IX,  p.  eiO. 


(1)  Les  espëcet  tapportées  fci  sont  antérieure^  A  la  nouvelle  loi  lor 
les  patentes ,  dn  25  avril  1844.  Aucune  des  roodificalloDS  apportée! 
par  cette  dernière  loi  à  la  législation  précédente  ne  porte  atteinte  aa 
Bripciiie  établi  par  la  loi  du  il  avrU  1810,  article  Sa,  d'après  leipici 
V^loi^UUUm  dèft  mifiei  fCut^^  con^idirét  comme  un  eommint  « 
et  tv64t  poin^ette  à  patenté. 


.  Qaand  xam  mîoe a  j^té  en ^erte ptndanl; «ub «wfiQ^. f^n'a 
]^s  dû  en  coDsequenbé  être  imposée  a  la  k'edi^yance  propec? 
fionnelle,  il  n'y  a  pas  liea,  lors  de  rimposition  de^rftni^ 
suivante,  de  porter  le  déficit  en  ligne  de  eompte  dans  la  dé* 
p^nse  de  cette  dernière  année. 

/         â^«éiie,LllU^fft.7S5. 

Qaand  déni:  mines  formant  des  concessions  distîectes  appar- 
tiennent an  même  propriétaire ,  elles  doivent  ^tre  considérée^ 
Isolément  à  regard  de  la  redevance;  et,  en  cÔDséfQaeaGe»  lu 
déficit  dé  l^me  des  mines  ne  peut  être  admis  en  aépeoae  flan(f 
révaination  da  revenu  luel  imposable  de  Tautre  miné. 

3«8érie,t.ini,p.7a6. 

Lovsone  plnsieors  concessions  9ont  réuides  entre  ^8>|[^|J1m 
ll\m  tùetùto  propriétaire  et  que  celui-ci  veut  obtenir  un  aibon^ 

Sèment  à  la  redeyaace  proportionnelle,  il  doit  former  une 
fetiiaAdie  spéciale  pour  chaque  mioe;  one  décision  spéciale 
doit  ialecveav  awr  «k«p»  dewaide  d'abemiÉnieil. 

3«  eétle,  f.  Hfn^  ip.TM: 


H  ' 


^uant  mie  mipe  est  affermée  par  le  concessionnaire  qoi  la 
possède ,  le  prii^du  fermage  ne  doit  pas  être  considéré  conune 
le  revmuê  wet  impomtbîe.  Ce  refVMr  deH  6trè  JiétMWtiké  Ab- 
straction faite  da  fermage  H  en  tenant  eomple ,  ténnlke  d^df^ 
mire,  da  |)rodoit  brut  et  des  dépenses  qui  se  rapportent  à 
Texercice  pour  lequel  l'imposition  a  lieu.  . 

â«  série»  t.  ttu/p/no^ 

.  LepràduitdwWâtaux  de  recberebes  de  mines,  lorsqu'il 
n'y  a  pas  encore  de  concession .  n'est  point  ^ouipiB  V!f^  rede- 
vances établie^  au  prbflt  de  l'Élit.  ' 

'    Sibérie,  t:îiV; p. 8»1: 

Les  mines  de  fer  doivent  être  imposées  sur  le  predMfrtiel 
de  re^tfactloD  bt  nob  sur  le  produit  net  de  la  fonte  «^tenue 
du  minerai ,  soit  que  l'e^loitant  vende  le  mÎQerai,  soit  mi'il 
le  Imite  lui-même  dànë  des  usines  qui  lui  appat-tiénhent.  ^ 

3-8érië,t;XV,ii.6è5L 

La  taie  Hxe,  imposée  par  Tordonnance  qui  autorise  l'éta- 
blissement d'une  usine,  cesse  d'être  exigible,  lorsoue  cette 
érddbnaiice  est  rapportée  sur  la  demande  du-permissionnaire. 

«•  série ,  t.  VI ,  p.  ^9. 

La  taxe  fixe  imposée  pat  l^art.  74  de  la  loi  du  21  avril  lélOL 
n'est  point  applicable  aux  permissions  relatives  aux  lavbirs  a 
bras  oti  à  cheval.  .   ^      .  ^   . 

3«série,t.lrn,ii.tt87. 


éSâ  TABLE  '  Dt 8   AHTICLB8 

^'  Lé0  mmetê  ou  puits  (Tean  salée  sont,  comme  les  mines  de 
•^1 9  sejets  à  concession,  et  dès  lors  ils  ne  sont  pas  sujets  i 
{latente. 

S«8érie,tYl,p«53S. 

■  Lé  ^tt  pro^omonnel  de  patente  à  payer  par  on  propriétaire 
d'usine  doit  être  établi  d'après  le  reyenn  de  l'osine* 
'  Lorsipe  réraloation  du  reyeno  a  été  faite  à  Tépoqne  de  la 
confection  du  réle  cadastral  et  qu'une  expertise  a  constaté  la 
justesse  dé  cette  éTaluation ,  le  droit  proportionnel  doit  être 
payé  d'après  les  bases  arrêtées  dans  la  fixation  première. 

S*  série»  t.  VI,  p.  536. 

Le  propriétaire  qui  vend  de  la  tourbe  qu'il  extrait  de  ton 
•nrrafn  ne  Ikît  point  un  acte  de  commerce  et  n'est  point  sujet 
à  patente. 

S*  série,  I.  X 9  p.  600. 

Lorsqu'on  Industriel,  qui  a  daass  ses  inaRasIns  des  marchan* 
dises  en  tarte*  en  Ihfre  au  commerce  »  il  doit  acquitter  le  droit 
'de  patente  en  qualité  de  marchand  de  fer  en  gros. 

"  3*  série,  t.  XII, p. 658. 

< 

.  Les  usines  A  (éroà  le  minerai  de  (er  est  fondu  doivent,  sans 

•Kception»  être  soumises  an  régime  de  la  patente. 

t,  y  série,  t.  XY,  p.  665. 

Lprsqn'na  marchand  de  houille  vend,  à  la  fois,  en  gros  et  en 
^tail  /  H  est  sujet  à  la  patente  de  marchand  en  gros. 

ê^série,t.  ¥l,p.604. 

Des  cultivateurs  qui  exploitent  accidentellement  de  la  pierre 
dans  leurs  terrains,  sans  en  faire  leur  profession  habituelle, 
ne  sont  pas,  par  le  fait  de  cette  exploitation,  imposables  à  In 

Mteikte* 

4«sérievt.Vl,p.:60&. 

Les  combustibles  employés  dans  les  établissements  indus- 
triels, pour  la  préparation  des  produits  destinés  au  commerce 
^néral ,  sont  exempts  du  payement  des  droits  d'octroi. 

4*  série,  t  VI,  p.  609. 

'Mines,  Usina ,  ^ /c. ,  Concours  des  propriétaires  aux  travaux 

des  chemins ,  etc. 

LX^es  concessionnaires  de  mines  qui,  pour  leur  exploitation^ 
font  usage  des  cbemios  existants  dans  la  localité,  peuvent 
être  astreints  à  des  subventions  pour  reconstruction ,  répa- 
cation  oo  entretien  desdits  chemins. 
*   é.  Lorsque  la  détermination  de  leur  part  contributive  donne 


"" DE  itJRtSPRtJDBCICfi.  "    637 

llèa  à  des'ébniestatibns ,  ces  eontestations  sont  do  ressort  dtii' 
conseil  de  préfecture,  qpï  doit  statoer  comme  en  matière  de 
contrîbations  directes,  saaf  recours  à  Tautorilé  sapérjeore: 

3.  Le  propriétaire  ainsi  imposé  ne  peut  attaquer  le  devis  des' 
travaux  dressé  sur  les  bases  d*nn  devis  primitif. 

4.  L'a4Jadication  n'est  point  invalidée  parce  que  Tadjadi- 
cataire  est  membre  du  conseil  municipaL 

5.  L'obligation  première  subsiste  dans  toute  «onétendoe, 
saos  qu'il  soit  nécessaire  de  constater  Tétat  oii  se  trouve  Tex- 
ploitation  de  Tusine. 

3«série,  t.YL  p.  531. 
—     t.  VII,  p.  592. 

1.  Les  propriétaires  ou  exploitants  de  mines  ou  d'usines 
peuvent  être  tenus  de  concourir  à  ta  réparation  des  chemins 
vicinaux  que  leurs  exploitations  dégradent. 

2.  Le  droit  d'exiger  ces  subventions  spéciales  n'est  pas  res- 
treint au  cas  où  les  ressources  ordinaires  de  la  commune  sont 
insuffisantes. 

3.  Elles  doivent  être  réglées  chaque  année,  dans  la  propor- 
tion du  dommage  causé,  et  non  être  déterminées  une  fois  pour 
toutes  à  une  somme  fixe. 

3«  série,  t.  IX,  p.  634. 

Un  maître  de  forges  ne  doit  pas  être  imposé  à  la  prestation 
en  nature  pour  ses  employés,  chefs  d'ateliers  et  maîtres 
ouvriers. 

3«  série,  t.  XX,  p.  664. 

CawtravefUions.-^Police.r-  Amendes.-^  Emprisonnement, 

Lorsque  le  propriétaire  d'une  usine  sîtoée  sur  un  cours 
d'eau  n'a  point  exécuté  les  ouvrages  que  son  titre  de  permis- 
sion lui  a  prescrits  dans  un  intérêt  public,  l'administration  a  le 
droit  de  mettre  l'usine  en  chômage  alors  même  que  le  cours 
d'eau  n'est  ni  navigable  ni  flottable. 

3-  série,  t.  VIII,  p.  578. 

Lorsqu'on  matière  de  police ,  il  a  été  fait  remise  d'une 
amende  par  ordonnance  royale ,  sans  réserve  expresse  de  la 
part  attribuée  aux  agents  de  l'administration ,  ceux-ci  ne  sont 
point  admissibles  à  en  réclamer  le  payement. 

5>sérle,  t.YIII»p.58S. 

1.  L'arrêt  du  conseil,  du  5  avril  1772,  qui  défend  d'ouvrir 
aucune  carrière  à  moins  de  30  toises  des  routes,  est  resté  en 
vigueur  depuis  la  loi  du  21  avril  1810,  et  doit  être  appliqué,  soit 
qu'il  s'agisse  de  travaux  souterrains  ou  de  travaux  à  ciel  ou- 


636     TABLE  DES   AATICIM  OS  TOU^BJJTIÊffCB. 

yert,  partoat  où  il  D'existé  point  de  règlement  perliooUer  jpovr 

ces  exptoltauons. 

2.  Llnfraction  â  la  prohibition  portée  par  cet  arrêt,  pour  ta 
eonservalion  des  grandes  routes ,  est  one  contravention  de 
grande  Toirie  et  qui,  par  conséquent,  est  justiciable  des  con- 
seils de  préfecture. 

T.U,p.â82et2S3. 

La  peine  d'emprisonnement  ne  doit  être  prononcée ,  anx 
fermes  de  l'article  96  de  la  loi  du  2t  artil  iSiO  ^  que  lorsqu'il 
y  a  récidive. 

3*  série,  t.  IX,  p.  €67. 


———■fi»  63©  f^mmmmmmÊmmm^ 

ORDONN ANCSS  DU  ROt 

Wt   DiciSIONS    DITEHSB8, 

Concernant  les  mines  y  usines  ^  etc. 


•    1  » 


SBGOND  SEMESTRE  t844- 

Ordonnance  du  V' juillet  18k(,  qtâ  aiiterise  lés   Usine  à  fer» 
sieurs  Charles  Capdeville  et  C**  ,  à  établir  sur  le    *  I-mm»»- 
ruisseau  du  Letrov  ,  dans  la  commune  de  Laça- 
RAU  (Gironde),  une  usineajer  composée  .* 


D'an  baQt-fourneaa  ; 
De  deux  feux  d'afi^erie; 
D'un  cubilot; 

D'un  bocard  ponr  les  scories  ,- 
D'une  machine  soufflante ,  et  deft  nMchlneii  de  0Dm)[lre8- 
aion  nécessaires  à  la  fabrication  du  fer. 


Ordonnance  du  ^Q  juillet  IS^l ,  qui  accorde  ùûie   Mtnef  da  fér 
sieurs  Nicolas  et  Pierre  Gérard  la  concession  de    <*"  Coolmy. 
mines  de  fer  hydroocydé  oolitique ,  situées  dans 
la  commune  de  Cosasa ,  arrondissement  de  Brist 
(Moselle). 

{ Extrait,  ), 

j4ri.  2.  €et(e  concession,  qui  prendra  le  nom  de  Conci- 
sion du  Coulmy,  est  limitée,  conformément  au  plan  an- 
nexé à  la  présente  ordonnance^  ainsi  qa*il  suit ,  savoir  i 

j4u  Sud-Est ,  par  le  chemin  de  Hadanzy,  dans  le  grand- 
duché  du  Luxembourg,  au Goulmy,  à  partir  delà  frontière 
entre  le  bois  dit  des  Jésuites  et  le  bois  déGhatelle,  point  A 


64o  ORlx)imAircEs 

du  plaiii  jusqu'à  sa  rencontre  aTCC  le  ruisseau  duGouhny 
au  point  B; 

j4u  Sudj  par  la  rive  gauche  dudit  ruisseau,  depuis  le 
point  B  jusqu'à  sa  renoontre,  an  point  M;,  avec  une  ligne 
droite  menée  d'un  coude  du  chemin  de  la  queue  de  Tétang 
de  Narmont ,  voisin  de  Textrémilé  de  cet  étang,  à  l'angle 
nord-ouest  de  la  frontière ,  point  N  du  plan  ; 

j4u  Nord' Ouest ^  par  la  portion  de  ladite  ligne  droite 
comprise  entre  le  point  M  et  le  point  N  ; 

Ju  Nard^  à  partir  dodit  point  N ,  par  te  fronlière  du 
grand-duché  du  Luxembourg,  jusqu'au  point  A,  point  de 
départ; 

Lcsdites  limites  renfermant  une  étendue  snperfidelle 
desoimile-deiix  hectcna. 


MfMÊàe  fer  et  Ordonnance  du  i6  juillet  iShhf  qui  accorde    au 
SanaUMitfre.        5iciirMichel  Noell  et  aux  ayants  droit  de  la  dame 

Marie  Soleha  ,  épouse  en  premières  noces  dudit 
sieur  Noell  ,  la  concession  de  mines  de  fer  situées 
dans  la  commune  de  Yelmarta  ^  arrondissement 
de  PuADES  (Pjrénéea-Orieutales  ). 

(Extrait.  ) 

jirt.  S.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  Con-^ 
cession  de  la  Pifurnse  et  de  Sarral^Magre ,  est  limitée , 
conformément  an  plan  annexé  à  la  présente  ordonnance , 
ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

j4u  Nord ,  à  partir  du  confluent  du  ravin  de  Manenoa 
avec  la  rivière  de  la  Descargnes,  point  G  du  plan,  par 
ladite  rivière  jusqu'au  point  H,  où  elle  reçoit  le  ravitt  de 
Sarrat-Magre; 

J  VE$t,  à  partir  dudit  point  H  par  une  ligne  droite 
menée  au  roc  Foumat,  sur  la  crête  de  Sarrat-Magre  « 
point  A  du  plan  «  et  par  une  autre  ligne  droite  tirée  dbdit 
point  A  au  pic  de  la  Fortune ,  et  prolongée  jusqu'à  sa 
rencontre  au  point  R  du  plan  avec  la  ligne  BC  menée  da 
Sarrat  del  Pla  del  Pilottc  au  Sarrat  del  Maneoou  ; 

Au  Sud^  k  partir  dudit  point  R  par  la  ligne  RC  abou- 
tissant au  Sarrat  del.Manenou,  point  C  du  plan,  et  par 


SU&  LES   MINBS.  64  f 

la  ligne  CD  aboatissant  au  oolM  de  la  Sirèae ,  point  D  du 
|felan; 

A  VOueU^  à  partir  da  point  D  par  une  ligne  droite 
menée  au  coude  du  ravin  de  Manenoa ,  point  E  du  |Aan , 
et  de  ce  point  E  par  le  ravin  de  Manenoa,  en  le  des- 
cendant jusqu'à  son  confluent  avec  la  rivière  de  la  Des- 
cargues,  au  point  G  du  plan; 

Lesdites  lindtes  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  s(teante-onie  hectares ,  soixante-onze  ares. 


Ordonnance  du  ^6  juillet  iSI*!^ ,  portant  que  les 
sieurs  Becquet  et  Collette  de  Èaudicourt  sont 
autorisés  à  maintenir  en  activité  leur  usine  à  fer 
de  Mârhaval,  située  sur  la  Marne ,  commune  de 
Saint-Dizier  (Haute-Marne) ,  et  à  augmenter  cette 
usine  Jtun  haut-fourneau, 

La  consistance  de  l'établissement  demeure  en  consé- 
quence fixée  comme  suit  : 
2  hauts-fourneaux  ; 

2  fours  à  puddler  ; 

3  chaufferies  à  la  houille  ; 

1  feu  de  martinet  à  1a  huaiUe  ; 
1  bocard  à  mines  et  1  patouillet; 
1  bocard  à  crasses. 


Ordonnance  du  36  juillet  iSkk,  qui  autorise  le 
sieur  François  Escaicr  à  établir  un  martinet  à 
parer  le  Jèr,  à  côté  d'un  moulin  à  plâtre  qu'il 
possède  sur  une  dérivation  du  ruisseau  de  Labat  , 
au  quartier  dit  leBonsvjxB  del  Roc  ,  commune  de 
Saint-Paul  (  Ariëge  )  y  ledit  martinet  allant  à  la 
houille  et  comprenant  un  feu  et  un  marteau. 


Ordonnance  du  3  août  18&& ,  qui  autorise  le  sieur 
d'Huvolsteiv  à  établir  un  second  haut-fourneau 
et  un  atelier  de  moulage  dans  les  usines  £f  Ot- 
tahge^  situées  dans  l'arrondissefnentdeTnionyihLE 
(Moselle). 


Uëlne  à  rar 
de  MamaYsK 


MArtineC, 
à  SAlol-Paol. 


y 


Ufioet 
d'OtUoge. 


64^  OUDONNAHGES 

Patoolllet,     Ordonnance  du  ZoéûtiAkk^  qui  autorise  le  siemr 
à  BiMey-UhGôte.      Antoine  Belgrand  à  maintenir  en  activité  le  pa- 

touillet  destiné  à  la  préparation  du  minerai  de 
Jer,  qui  est  établi  sur  le  ruisseau  le  Ruot,  com-^ 
mune  de  Bi88ET-LA-CATE(Gdte*d'Or). 


Reehercliei  de  Ordonnance  du  5  août  iSkk,  qui  autorise  les  sieurs 
^^F^S^  ÏÏi"  Rehaot-Saiiit- Amouii  et  vt  Lara  à  continuer  des 
uui ,  commane  recherches  de  mtnenus  de  ^inc ,  de  pUanb ,  de 
de  Lusse.  cuit^re  et  autres  métaux  y  entreprises  dans  un  ter^ 

rain  appartenant  à  la  eommun€deL€Wk(VQaff^), 

Louis-Philippe,  etc. 

Sar  le  rapport  de  notre  ministre  secrétaire  d'État  aa 
département  des  travaux  publies, 

Vu  la  deoumde  adressée  an  préfet  des  Vosges,  le  3  fé- 
vrier 1844,  par  les  sieors  Renand-Saint- Amour  et  de 
Lara ,  tendant  à  obtenir  Fantorisation  de  continuer  les 
recherches  de  minerais  de  zinc  et  autres,  que  TmiIod- 
nance  royale  du  ii  «pptembre  1841  a  permis  aa  sieur  de 
Saint- Amour  d*entreprenarc  daii«  un  terrain  appartenant 
à  la  commune  de  Lusse; 

La  délibération  du  conseil  municipal  à»  Lusse ,  du  10 
du  même  mois,  par  laquelle  il  déclare  refuser  son  con- 
sentement; 

Les  rapports  des  ingénieurs  des  mines ,  des  M  avril  et 
7  mai; 

L'avis  du  préfet,  du  11  mai; 

L'avis  du  conseil  général  des  mioes^  du  S4  mtà  ; 

Vu  les  articles  10, 43  et  44  de  la  loi  du  21  avril  1810  ; 

Vu  notre  ordonnance  du  11  septembre  1841  ; 

Nous  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

j4rt,  l«^  Le  sieur  Renaud  Saint- Amour  et  le  sieur  de 
Lara  sont  autoris<to  à  continuer  les  recherches  de  mine- 
rais de  zinc ,  de  plomb ,  de  cuivre  et  autres  métaux ,  en- 
treprises en  vertu  de  l'ordonnance  royale  du  11  sep- 
tembre 1841,  dans  le  terrain  appartenant  à  la  commune 
de  Lusse,  en  amont  du  pré  dont  le  sieur  Saint- Ansour 
est  pro|métairo. 

j4rt.  2.  La  durée  de  cette  permission  est  6xée  à  une 


SDR   MS   MINES.  643 

aimée ,  è  parl9r  de  la  notlScation  qni  aura  été  faite  de  la 
présente  ordonoiaipce  anx  permissioonaires. 

u4rt.  9.  Ayant  le  commencement  des  nouvelles  fonilles, 
il  sera  dressé  par  les  agents  communaux  procès- verbal  de 
Téîtli  des  Keax  où  les  travaux  devront  être  établis. 

Ari.  h.  Les  déUafs  prorenant  de  ces  travaux  seront 
déposés  sur  les  places  indiquées  par  le  maire  de  la  com- 
mune et,  de  préférence,  dans  le&  excavations  qui  existent 
déjà.  • 

uirk  5*.  Les  penamsiûiipaires  aaMot  tenu»  da  oamUer 
et  de  niveler  autant  4^e  po^ible»  au  fw  et  i  mesure 
qu'elles  seront  abandonnées,  les  excavations  produites 
par  les  recherches.  Ces  travaux  de  reml^lai  seront  eié- 
ctttés  dteffice  par'ks  otAms  du  mahe  de  Lusse ,  dans  les 
trois  premiers  mois  qui  suivront  Texpiratioa  de  M  présenis 
pevnmsion ,  s'ih  n'ont  pas  étéTsfits  Immédiatement  par  les 
Mur»  Renaud-  Saint-Amour  et  de  Lara. 

Art.  6.  Tous  tnfmx  d'exploila^n  scMit  lamenement 
inlerdilsaux  permissionnaires,  qui  ne  pourront  exécuter 
que  des  travaux  de  reeherciie  et  de  recounaissanoe,  et  il 
n'est  rien  préjugé  sur  le  cboix  qui  pourra  être  fait  ufté- 
lieuremeut  d'un  concessionnaire  pour  les  mines  qui  vien» 
draientàétre  dé«)ttveples^ 

ArL  7.  Les  permissionnaires  se  confarmaroiit  puur  la 
conduite  des  recherches  aux  lois  et  rè^ments  sur  les 
nlnes^  ainsi  qu'aux  instrucliona  qui  leur  seront  données 
par  le  préfet,  sur  le  rapport  de  l'ingénieur  des  mines. 

Ari.  8»  Us  paycaout  à  la  commune  de  Lusse,  préala- 
blenient  à  tous  teavaux,  les  iudemnîlés  qui  poiuYont  lui 
être  dues  à  raison  de  l'occupation  du  terrain  et  d^  dégftta 
qui  seraient  causés. 

A  défaut  d'aoeorA  entre  les  parties ,  lesdites  indemnités 
aeront  déterminées  par  le  conseil  de  préfecture ,  diaprés 
le  mode  étaUi  par  les  art.  56  el  57  de  la  loi  du  16  sep^ 
lembve  1807  et  eu  suivant  les  régies  prescrites:  par  lés 
art  43  el  U  de  la  loi  du  21  avril  181». 

Art.  9.  £n  cas  d'interruption  des  travaux  sans  eause 
reconnue  légitime,  de  coutraveutiops  qui  seraient  de  na- 
ture à  compromettre  la  sûreté  publique  ou  celle  des  ou- 
vriers ,  ou  d'infeaotions  aux  dispositiona  ci^é^sus  pres- 
crites, la  permission  pourra  être  retirée  ^ur  la  proposition 
du  préfet  et  l'avis  de  Tingénieur  des  mines,  les  permis- 
sion&aires  ayant  été  entendus.  Elle  cessera  de  plein  droit 


644  OBDONKAirGKa 

$i  une  concession  est  msUtnée  aTanl  le  tarme  indiqué  dans 
Farticle  2. 

j^rt.  10.  Notre  ministre  secrétaire  d'État  an  départe- 
ment des  travaux  publics  est  chargé  de  Texécntion  de  la 
Srcsente  ordonnance ,  qui  sera  afGcbée  pendant  on  oiois 
ans  la  commune  de  Lusse,  à  la  diligence  do  maire  et  aux 
frais  des  permissionnaires* 


Toorbièrct     Ordonnance  du  5  iioûi  i  Sl^l*,  relatwe  à  V exploitation 
^dalâïKSr*       Jm  tourbières  du  département  de  la  Marhe. 

Louis-Phiuppb,  etc. 

Sur  le  rapport  de  notre  minialre  secrétaire  d'Etat  des 
trayanx  publics  ; 

Yu  les  rapports  et  projets  de  règlement  présentés  par 
Fingénienr  en  chef  ues  mines ,  pour  Texploitatioa  des 
tourbières  du  départonent  de  la  Manie; 

Les  ayis  du  préfet,  des  19  mai  1840  et  22  féTri^  I84S  ; 

L'avis  du  conseil  général  des  mines  ^  du  31  août  1843; 

Mu  nos  ordonnances  des  14  janvier  et  3  juin  1831,  et 
19  juillet  1841 ,  relatives  au  dessèchement  des  marais 
tourbeux  de  SairU^Gond,  de  Pleurs  et  i'Afiglure  ; 

LaloîduSl  avril  1810; 

Les  art.  35,  36  et  37  de  la  loi  du  16septembre  1807; 

Le  titre  YII  de  la  loi  du  18  juillet  1837  sur  radminis- 
tratiou  municipale  ; 

L'article  10  de  la  loi  de  finances  du  14  juillet  1838, 
lequel  autorise  la  perception  des  frais  de  travaux  inté- 
ressant  la  salubrité  publique  ; 
t    Notre  conseil  dTiat  entendu , 

Mous  ayons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

j4rL  l«r.  Les  tourbières  communales  ou  particulières 
que  renferme  le  département  de  la  Marne,  seront,  i 
compter  de  la  publication  de  la  présente  ordonnanoe , 
soumises  aux  mesures  d'ordre  et  do  police  d-après  pna* 
«rites. 

TITRE  PREMIER. 

B&GLEa  BELATIVES  A  l'eXPLOITATION. 

j4rt,  2.  Conformément  à  l'art.  84  de  la  loi  du  21  avril 
1 810  et  SOUS  les  peines  portées  audit  article ,  tout  proprié* 


S0K    LES    MIMES,  S^ 

tahrede  terrain  tomrbeaY  qui  voadra  conttiitier  oh  €Oib^ 
nienccr  à  exploiter  de  la  toarbe^  devra  préalabtenumtea 
faire  la  déclaration  et  en  obtenir  l'antorisation. 

Cette  autorisation  n'aora  d'^et qne  pour  le  dnrée  d'une 
eampaffne  ;  elle  sera  renouvelée  par  le  préfet^  s'il  y  a 
lieu,  cnaque  année,  sur  la  demande  du  propriétaire  et 
sur  le  rapport  de  Tingénienr  des  mines  du  département. 

Les  déclarations  dont  il  s'agit  seront  adressées,  trois 
Aois  avant  le  commencement  des  travaux,  au  soos-préfet, 
par  l'intermédiaire  du  maire. 

jirL  3.  Le  sous-pré^et  prendra  les  renseignements  né* 
cessaires  sur  l'objet  de  ces  déclarations  qu'il  transmettra 
au  préfet  avec  ses  observations.  Elles  seront  communi- 
quées immédiatement  à  l'ingénieur  des  mines.  Celui-ci  se 
transportera,  s'il  en  est  besoin,  sur  les  lieux,  et  f»xipo* 
sera  an  préfet  les  conditions  spéciales  qui  seraient  à  pres- 
crire dans  l'intérêt  de  la  sûreté  et  de  la  salubrité  publi- 
ques. De  ce  nombre  seront  l'obligation,  pour  les  exploi- 
tants ,  de  contribuer  aux  dépenses  communes  qu'exigerait 
Texécution  des  travaux  nécessaires  à  l'écoulement  dcseaux 
et  autres  ouvrages  d'art  devant  leur  profiter  ;  de  faire  en 
outre  communiquer ,  à  leurs  frais  et  risques ,  les  eaux  des 
entailles  tourbéêi  avec  les  grandes  rigoles  ou  canaux  d'è* 
goût ,  soit  par  la  confection  de  nouveaux  foasés,  soit  au 
moyen  d'anciennes  entailles. 

Art.  4.  Il  sera  tenu ,  tant  h  la  préfecture  que  dans  le 
bureau  de  l'ingénieur  des  mines,  un  registre  par  ordre 
de  dates  et  de  numéros  des  déclarations  adressées  et  des 
autorisations  accordées. 

Art.  5.  Les  exploitants  devront  se  conformer,  tant  aux 
conditions  qui  leur  auront  été  prescrites  qu'aux  disposi- 
tions du  présent  règlement ,  ainsi  qu'aux  instructions  (pn 
leur  seront  données  par  le  préfet,  sur  le  rapport  des  ro* 
génieurs  des  mines,  en  ce  qui  concerne  la  ateeté  el  la 
salubrité  publiques  et  l'assainissement  des  terrains,  aoua 
peine ,  conformément  à  l'art.  86  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
d'être  contraints  à  cesser  leurs  travaux. 

Art.  6.  Aux  termes  de  l'article  40,  titre  XXYII  de 
l'ordonnance  d'août  1669,  sur  les  eaux  et  forêls,  des  ar^ 
tides  85  et  86  delà  loi  du  21  avril  18f0,  il  est  expressé- 
ment enjoint  aux  exploitants  de  laisser  entre  leurs  tra- 
vaux et  les  voies  de  communication  par  terre,  les  cours 
d'eau  et  les  terrains  des  propriétaires  voisina ,  les  dis* 

Tome  FI  y  i844.  42 


tHMet  wÉkfÊkê  ci-a|irtt,  lengneUm  aanont  conridértei 
ttoune  «I  miumim ,  sàfcbt  z 

Pour  les  rîTières  aaYigtbkt 12  mètres 

Poor  lei  lontes  ei  chenfnti 10 

Pour  les  cunaax  de  desBéehenwiil,  les  ri- 
iriéres  non  oaTigiMes  et  les  nùsseeiix. .  ...    8 

Pour  ks  prqpriélés  Toisiiies .    3 

Sous  peine  4e  loiis  dépens,  donnages  et  ioléréCs»  ré- 
tabUsseflKat  des  lieux  dans  leur  premier  état,  et  sans 
préjudice  des  amendes  et  autres  peines  enooonies  pour  le 
Mit  deoontrayentioiis  aux  lois  et  rè^ments. 

Ari.  7.  Dans  le  cas  où  les  eiploitants  n'exécuteraient 
pas  les  travaux  mis  à  leur  charge  par  les  arrêtés  d'auto- 
risation ,.  ou  négli^raient  de  les  entretenir,  il  serait 
pourvu  aux  dispositions  nécessaires  par  le  préfet,  sur  le 
rapport  des  ingénieurs,  et  après  que  les  exfdoilanls  aur 
raient  été  mis  en  demeure.  Lm  dépenses  qui,  par  suite, 
auront  été  faites  seront  eonstalées ,  réglées  et  rëparliei 
dans  les  formes  qu'établit  le  titre  III  du  présenl  ré^ 
ment. 

jM.  s.  Les  dépositions  des  articles  précédents  seront 
applicables  à  rexpoitation  des  Uwvbesqui  s'opérera  tant 
dans  les  portions  de  marais  tourbeux  partagés,  que  dans 
eaux  q|ui  appartiennent  aux  oommones  à  titre  privatif  et 
i  la  jouissance  desquels  les  habitanls  participent  en 


TITRE  n. 

BXGLES  PARTICULIÈBES  AUX  MABAIS  OOMinmADX. 


jÉri.  9.  Les  demandes  de  (onrbage  dans  les  marais 
mmiBux  seront  faites,  chaque  année,  trois  mois  avant  te 
eomaaenoament  des  travaux,  au  nom  des  communes  par 
leun  maires  respectifs ,  et  appuyées  des  délibérations  des 
aonseils  municipaux.  Ces  demandes  feront  connaître  d'nnn 
manière  précise  remploi  ou  la  destination  de  la  tourbe  à 
extraire. 

uért,  ta.  L'ingénieur  des  mines  auquel  ces  demandes 
seront  coaimuniquées ,  se  rendra  sur  les  lieux  pour  véri- 
fier par  des  sondages,  l'épaisseur  du  banc  de  la  tourbei 
exploiter,  évaluer  les  quantités  de  tourbes  que  les 
placeneots  à  désigner  contiendront  et  déterminer  ï 
due  nsperficidte  du  terrain  à  Uvicr  à  " 


8UB    LES    MINES.  ^«^ 

11  dressera  de  cette  opératioQ  un  procès-verbal  ea 
double  expédition ,  dans  lequel  il  proposera ,  conformé- 
ment à  l'arlicie  5  du  présent  règlement,  les  dispositions 
que  réclameront  et  rintérét  général  él  Tiolérét  des  oMn^ 
mnoes.  Une  des  expéditioi^  restera  entre  les  mains  du 
maire,  l'autre  sera,  à  la  diligence  de  l'ingénieur  des 
mines ,  transmise  au  préfet  pour  être  statué. 

Art.  11.  Dans  le  cas  oit  ^  par  suite  de  ciroonslanoetiiiH 
prévues,  le  tourbage  ne  pourrait  s'exécuter  dnns  TemptiH 
cernent  détermiué,  il  en  sera  donné  connaissance  an  pré* 
fet ,  pour  qu'il  avise  aux  mesures  à  prendre. 

S'il  y  a  urgence,  le  sons^-préfet,  sur  Tavis  du  conseil 
municipal  réuni  en  séance  extraordinaire,  pourra  anto^ 
riser  l'exploitation  dans  d'autres  emplacements,  à  la 
charge  par  lui  d'en  rendre  un  compte  immédiat  an  préfet, 
lequel  statuera  déBuitifement. 

j4rL  12.  L'ingénieur  des  mines  visitera ,  pendant  leur 
durée,  les  travaux  de  tourbage.  Lorsqu'ils  seront  termi- 
nés, il  procédera  à  la  reconnaissance  des  terrains  tourbes, 
et  vérifiera  si  les  limites  des  emparqnements  n'ont  pokit 
été  dépassées. 

A  la  fin  de  chaque  année ,  il  adressera  an  préfet  un 
rapport  présentant,  par  commune,  les  résultats  et  les 
circonstances  principales  des  tourbages  exécutés  pendant 
la  campagne. 

y&t.  13.  L'antorité  municipale  exercera  unesarveil« 
tance  constante  sur  les  opérations  du  tourbage  et  Texè- 
cation  des  travaux  d'art.  Elle  devra  donner  immédiate- 
ment avis  anx  ingénieurs  et  au  sous-préfet  de  toutes  les 
circonstances  imprévues  qui  viendraient  à  se  manfc* 
fester. 

jirt.  14.  Les  arrêtés  annuels  du  préfet  régleront,  sor 
le  vu  des  délibérations  des  conseils  municipaux  et  dea 
rapports  de  l'ingénieur  des  mines,  tout  ce  qui  concerne 
l'extraction  des  tourbes,  la  délivrance  qui  en  sera  faite 
aux  habitants,  et  le  mode  de  vente  de  tout  ou  partie  des- 
dites tourbes  que  1^  commune  aura  fait  extraire  à  son 
profit.  Dans  oe$  arrêtés  seront  aussi  réglées  toutea  les 
condiliona  particnlièrea  qui  seront  à  imposer  aux  habi- 
tants  velativemmt  à  TextraÊtion  de  la  tourbe,  laquelle 
extnelîoii  aura  lieu  par  le  concours  des  habitants,  par 
iMHi  de  végie  ou  par  a4itt<iic^U(>A  au  ra|)ais. 


648  ORDONNANCES 

TITRE  m. 

RÉPARirnON  DES  DÉPENSES.  PERCEPTIONS  QUI  EN  SONT 

LA    S0ITE. 

JrL  15.  Seront  à  la  charge  de  tous  les  exploitants, 
propriétaires  de  lerraÎDS  tourbeux  ou  habitants  de  com- 
munes qui  se  livreront  à  rextraclion  de  tourbes,  les  dé- 
penses faites  ou  à  faire  pour  les  ouvrages  de  dessèche- 
ment, d'attérissementf  pour  l'ouverture  et  l'entretien 
des  rigoles  d'embranchement  et  autres  travaux  d'art, 
ainsi  que  les  frais  du  tracé  de  ces  ouvrages  et  travaux , 
ceux  de  sondage,  emparquements  et  autres  opérations 
relatives  au  tourbage. 

ArL  i  6.  Les  répartitions  à  opérer  en  exécution  de  Tar- 
licle  précédent ,  seront  faites  dans  les  formes  établies  par 
les  articles  35 ,  36  et  37  de  la  loi  du  16  septembre  1807, 
sur  états  détaillés  que  fournira  l'ingénieur,  et  après  que 
les  propriétaires  et  exploitants  et  les  conseils  munici- 
paux, en  ce  qui  concerne  les  intérêts  des  communes, 
auront  été  entendus. 

La  part  contributive  de  chaque  exploitant  pourra, 
selon  les  cas,  être  réglée  par  le  conseil  de  préfecture  en 
une  rétribution  par  chaque  millier  de  tourbos  extrait  des 
marais  auxquels  la  dépense  devra  proGter. 

La  somme  mise  à  la  charge  de  chaque  commune 
sera,  par  les  soins  du  conseil  municipal,  subdivisée  entre 
Jes  habitants  proportionnellement  à  m  quantité  de  toiurbes 
qui  leur  sera  délivrée. 

Art.  17.  La  perception  de  ces  sommes  partielles  sera 
faite,  dans  chaque  commune,  par  le  receveur  municipal; 
elle  aura  lieu  aux  époques  qui  seront  Gxées  par  le  préfeU 

TITRE  IV. 

RÉPRESSION  DES  CONTRAVENTIONS. 

jirt*  18.  Les  contraventions  aux  dispositions  du  présent 
règlement  seront  constatées,  dénoncées  et  poursuivies 
conformément  aux  articles  84  et  86  de  la  loi  du  21  avril 
181 0«  lorsqu'elles  auront  lieu  en  matière  de  voirie  et  de 
police ,  'ei  conformément  à  la  loi  du  29  floréd  an  X,  lors- 
qu'elles auront  lieu  en  matière  do  grande  voirie. 


SUR   LES   MINES.  649 

jéri,  19.  La  présente  ordonnance  sera  insérée  an  Bol- 
lettn  des  lois  et  an  recueil  des  actes  administratifs  da  dé- 
partement de  la  Marne. 

jért.  20.  Nos  ministres  secrétaires  dTEtat  aux  dépar- 
tements des  travaux  publics,  de  rinférieur  et  des  finances 
sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne  y  de  Texéco- 
tion  de  la  pr^ente  ordonnance. 


Ordonnance  du  S  août  \Skli,  relative  à  l'exploita^    TVmrbières 

tion  des  tourbières  du  département  de  /'Aube,     do  déMrtein«nl 

^  de  i  Aobe. 

Louis-Philippe  ,  etc. 

Sur  le  rapport  de  notre  ministre  secrétaire  d'Etat  des 
travaux  publics; 

Vu  le  rapport  du  25  mai  1840  et  les  projets  de  règle- 
ment y  annexés,  présentés  par  Tingénieur  en  chef  des 
mines  pour  l'exploitation  d^s  tourbières  du  département 
de  l'Aube  ; 

•    Les  avis  du  préfet ,  des  7,  9, 10  et  15  décembre  1840; 
.    L'avis  du  oonseil  général  des  mines ,  du  8  mars  1844; 

La  loi  du  21  avril  1810-, 

Lesarticles  35, 36  et  37  de  laloi  du  16  septembre  1807; 

Le  titre  YIJ  de  la  loi  du  18  juillet  1837  sur  Fadmi* 
nistration  municipale  ; 

L'article  1 0  de  la  loi  de  finances  du  1 4  j  uillet  1 838 ,  le- 
quel autorise  la  perception  des  frais  de  travaux  intéres- 
sant la  sûreté  publique; 

Notre  conseil  d'État  entendu , 

Nous  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

Art.  1".  Les  tourbières  communales  ou  particulières 
que  renferme  le  département  deFAube  seront,  à  comp- 
ter de  la  publication  de  la  présente  ordonnance ,  sou- 
mises aux  mesures  d'ordre  et  de  police  ci-après  pres- 
crites. -^ 

TITRE  PREMIER. 

RÈGLES  RELikTIVES   A   l'eXPLOITATION. 

Art.  2.  Conformément  à  l'art.  84  de  la  loi  du  21 
avril  1810,  et  sous  les  peines  portées  au  dit  article,  tout 
propriétaire  de  terrains  tourbeux  qui  voudra  commencer 


65o  ORDONNANCES 

à  exploiter  de  la  tourbe ,  devra  préalablement  en  filtre  h 
déclaration  et  en  obtenir  l'autorisation. 

Les déclaratimis contenant  les  noms,  prénoms,  profes- 
sioDs  et  demeures  des  demandeurs ,  seront  accom{ngnées 
d'un  plan  en  triple  expédition ,  sur  TécheHe  du  cadastre, 
indiquant  retendue  des  terrains  tourbeux  à  exploiter,  el 
leur  position  par  rapport  aux  rigoles  principales  ou- 
yertes  ou  à  ouvrir  pour  Técoulement  des  eaux. 

L'autorisation  de  tourber  n'aura  d'effet ,  etc.  (La  suite 
c^^mme  é  Varî,  9  êê  Vôrdonnarwe  OMlesMff.) 

jér$.  3.  Le  sons-préfet  prendra  les  renscâgnetoenfi  né- 
cessaires sur  l'objet  de  ces  déclarations  j  et  les  soumettra 
au  préfet  avec  ses  observations.  L'ingénieur  des  ndoes, 
auquel  elles  seront  commnniqnéea ,  se  tranaportera,  s'il 
en  est  besoin,  sur  les  lieux,  et  proposera  an  préfet 
d'insérer  dans  l'arrêté  d'autorisation  les  edbdiUons  spé- 
ciales qui  seraient  à  prescrire  dans  l'intérêt  de  la  sftrelé 
et  delà  salubrité  publiques.  De  ce  nombre  smtNit,  etc. 
(La  suite  comme  à  Vart.  3  de  Vordonnance  ct-demci.) 

uérU  4.  Il  sera  tenu  dans  les  bweaux  de  la  préfectnre 
et  dans  cdui  de  l'ingénieur  des  mines ,  nn  «registre ,  etc. 
[La  suite  comme  à  Fart.  4  de  rordormance  ci^^kssus.) 

Art.  5,  6,  7, 8.  (  Comms  les  ésrtieUê  e&rresfondtmls  de 
l^ordonnance  drdessus.) 

TITRE  n, 

REGLES  PARTICULIÈRES  AUX  MARAM  GOMMUNAUX. 

j4rt.  9, 10^  11«  12,  13, 14.  (Comme  les  arOeles  corres- 
pondants de  Voraonnance  ci-dessus») 

TITRE  III. 
aiPARirnoN  des  dépenses.  —  perceptions  ocn  doivent 

EN   ÊTRE   LA   SUITE. 

j4rt,  15,  16, 17.  (Comme  les  articles  correqKmdants  de 
Vordonnance  drdessus.) 

TITRE  IV. 

RÉPRESSION  DES  OONTRAVENTTONS* 

Art.  iS,  (Comme  Vart.  iSde  Vordonnance  ci-dessus.) 


AH.  19.  La  présente  ordMsiHiee  si0rafiii»4v^m'4»fi^ 
lelîQ  des  loto  et  au  recueil  deaactet  admiiiiitreJtib  .diiT^ 
parlement  de  TAobe.  .      .^   .'  ' . 

ArL  20.  Nos  ministres  secrétaireg  d'État  aux  aépsTrte- 
mentsdes  travaux  publics ,  de  rintérieur  et  des  flnanc^, 
sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne ,  de  rexécuflon 
de  la  prfe^te  ordonnance. 


Ordonnance    du    5  août  i%kk ,    qui  autorise   Ze5  Lavolrt  à  braij 
sieurs  Dupont  et  DrevpqS  àffiairaenir  en  actii^ité     commuoe 
deux  laifoirs  pour  la  préparation  du  minerai  de 
fer  y  au  m  ont  établis  au  Ueu  dit  YintÊt,  comfméne 
de WiAficq (  Ardennes) ,  sur  un  terrain qiiils  tien^J 
nent  à  bail  du  sieur  CkvïiWl. 


(Extrait.  )  . .    ... 

■        « 

Art.  26.  La  permission  présentement  accordée bessefH 
d'avoir  son  effet  à  l'expira  lion  du  bail  consenti  par  le  SieiM^ 
Cauriez  aux  sieurs  Dupont  et  Breyfus ,  ou  à  la  fin  du  re- 
nouvellement du  bail,  s'il  y  a  lieu,  à  moins  que  les  per- 
missionnaires n'aient  été  adtoriséd  à  contkioer  d'occupar, 
en  vertu  de  l'art.  80  de  la  loi  du  21  avril  1810,  le  ter- 
rain oà  sont  située  les  lavoirs  ci^dessns  autorisés. 


Ordonnance  du  7  août  I8b<»,  qtd  autorise  le  si^urhKn\n  à  bm, 
Ch  ARLES  J[  Pi  erre)  à  établir  quatre  lavoirs  h  bras  *  Fonteoelte, 
pour  la  préparation  des  minerais  de  fer^  sur  le 
ruisseau  de  ht  Tokcelle,  dans  la  commune  de 
FoHTEii£Li.s  (  Côte-d'Or  ). 


Ordonnance  du  7  août  \%kh,  qui  autorise  les  sieurs  Boeardi  idler 
Henry  e«  Desmoxjsseaux-Noizet  à  ajouter  à  feiir  }?•  Ç^s"»»  dam 
usine  de  Mattoh  (Ardennes),  un  tocard  àpiler\^^  ' 

les  crasses. 


6Sir  ORDONHANCEt 

Saline,  à  Oraat.  Ohidtifnahee  du  7  €toût  i8t4,  qui  autorise  les  sieurs 

'  Franklin  Thore  ,  Victor  Metrag  ,  Laurent  M  agrès 
et  François  Dubourg,  oncle  et  neveu  ^  a  mainte^ 
nir  en  actwité  là  saline  qu'ils  possèdent  dans  la 
commune  dOnÂks  (Basses-Pyrénées)  ;  ladite  saline 
renfermant  neuf  poêles  d'éuaporation  ,  qui  pré- 
sentent ensemble  une  surface  de  ^72  mètres  car- 
ris  ,  et  six  chaudières  servant  de  réservoirs  pour 
les  eaux  à  évaporer. 

(Extrait.) 

Art.  S.  Dans  le  cas  où  ks  pemisaionDaires  modifie- 
raleat  les  dispositions  intérieores  de  leor  usine ,  ils  seront 
tenns  de  lai  conserver  une  consistance  snflSsantc  pour 
nne  fabrication  annaelle  de  cinq  mille  qnintaux  métri- 
qnes  de  sel  an  moins ,  destinés  k  être  liv^  i  la  consom- 
mation intérieure  et  assujettis  à  l'impôt  ;  à  défaut  de 
qwi ,  il  leur  sera  fait  application  de  l'art.  8  de  la  loi  du 
17  juin  1840. 


iMfolnkhm^k  Ordonnance  du  ^  ^^àt  18U  ,  qui  autorise  le  sieur 
ChtmpigDéDlie.     hoKCET  à  maintenir  en  activité  deux  lavoirs  qu  il 

a  établis  pour  la  préparation  du  minerai  de  fer 
dans  un  terrain  quil  tient  à  bail  de  la  dame 
veuve  Herbih-Billeret  et  du  sieur  Pérignoic  ,  au 
lieu  dit  MoHiw,  commune  de  CRAMPiGHBUUf  (  Ar- 
dennes  ). 

(  Extrait.  ) 

Art.  â.  Ces  layoirs  seront  alimentés  par  le  trop  plein  du 
moulin  de  Mobin,  et  par  une  source  située  en  aval  du 
réservoir  du  moulin ,  dans  une  terre  appartenant  au  sieur 
Lorcet. 

Art.  23.  La  permission  présentement  accordée,  cessera 
d'avoir  son  effet  à  l'expiration  du  bail  consenti  le 
1*^  mars  1840,  pour  neuf  annécs,à  partirdu  l'^mars  1844, 
c'est-à-dire  le  f  mars  1853,  ou  à  la  fin  du  renouvelle- 
ment de  ce  bail ,  s'il  a  lieu ,  à  moins  que  le  permission- 


BVK   LES   MINES. 


653 


Aaire  n'ait  ôt6  antorisé  à  ooDtimier  d'occnper,  ea  yerla. 
de  Tart.  80  de  la  loi  du  21  avril  1810,  le  terrain  où  sont 
sitaéa  les  lavoirs  ci^dessns  autorisés. 


Ordonnance  du  7  août  \8kk  ,  qui  autorise  le  sieur    Uiipe  à  ftr 
Parfaite  à  maintenir  en  actitnté  [usine  a  fer  au* il  *"*"• 

a  établie  sur  la  tête  d^eau  des  moulins  de  Cari- 
GNAK ,  commune  de  ce  nom  (  Ardennes  ). 

Cette  usine  demeure  composée  : 
D'un  four  à  laminer  le  fer, 
D*un  four  à  fondre , 

D*un  équipage  de  cylindres  et  d^un  équipage  de  tail- 
lants. 

(Extrait.) 

Le  permissionnaire  est  tenu  d'avoir  un  compte  ouvert 
au  bureau  de  la  douane  de  Carignan.  11  se  soumettra  à 
Texercice  des  employés  des  douanes,  s#ns  que  ceux-ci 
soient  tenus  de  se  faire  assister  d*un  officier  municipal. 


Ordonnance  du  10  août  i%hk ,  qui  autorise  la  Forges 
dame  ueui^e  de  Wenimel  à  maintenir  en  activité  <toHayange. 
dans  ses  forges  de  Hatange  (  Moselle  ) ,  un  qua~ 
trième  haut^oumeau  pour  la  fusion  du  minerai 
de  fer,  placé  à  côté  des  trois  existants  dan^  le 
même  bâtiment  y  et  alimenté  par  les  mêmes  ma-- 
chines  soufflantes. 


Ordonnance  du  12  août  18fc4 ,  qui  accorde  au  sieur  j^j„„  ^  ^^^ 
Genolin  et  G'^  la  concession  de  mines  de  calcaire  calre  et  grèi  bi- 
ef grès  bitumineux  situées  dans  la  commune  de  {ljjjf.5^j  ^  ^^ 
FoRENS ,  arrondissement  de  Nantua  (  Ain  ). 

(Extrait.) 

Art.  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  Con~ 
cession  de  Forem-Sud ,  est  limitée ,  conformément  au 


654  ORDontrAUCES 

|Aan  afmexé  k  la  présente  ordoftnanee ,  iriiial  qu'il  sirtt , 
satûlr  : 

A  V Ouest  ^  par  la  limite  de  la  ecmntinfie  de  Ghamp- 
fronnier,  depuis  le  point  A ,  où  la  rivière  delà  Yalserine 
entre  dans  cette  commune  yjusqu*au  point  B,  où  ladite 
limite  ooupe  la  ligne  menée  de  la  maison  brAlée  à  l'angle 
and  de  la  maison  Gros^^jat  ; 

Au  Nord,  p«irdeQX  lignes  droites  BC  et  CD,  dirigées 
de  la  maison  brûlée  à  la  maison  Gros-Gojat ,  et  de  cette 
dernière  maison  à  Tangfle  sud  de  la  grange  de  Pissont 
jusqu'à  sa  rencontre  en  £  avec  le  ruisseau  de  Forens  ; 

A  FEst^  par  le  ruisseau  de  Forens,  depuis  le  point  E 
jusqu'à  son  confluent  F  avec  la  VaUerine,  et  par  cette 
rivière  jusqu'à  sa  rencontre  avec  la  limite  de  la  com- 
mune de  Champfronnier,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue superfldelle  de 
deux  kilomètres  carrés,  vingt-cinq  hectares. 

Art.  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la  sur- 
face ,  par  les  art.  6  et  42  de  la  loi  du  2t  avril  1810,  sur 
le  produit  des  nunes  concédées,  sont  réglés  : 

1^  A  une  rente  de  15  centimes  par  hectare  pourtoos 
les  propriétaires  de  terrains  compris  dans  la  concea- 
siou; 

^  A  une  redevance  au  profit  des  propriétaires  dans 
les  terrains  desquels  l'extraction  aura  lieu , laquelle  rede- 
vance est  fixée  au  vingtième  des  minerais  extraits ,  oréts 
à  être  vendus  ou  à  être  broyés  ou  distillés,  quand  l'ex- 
ploitation se  fera  à  ciel  ouvert^  et  au  quarantième  des 
mêmes  minerais,  lorsque  l'exploitation  aura  lieu  par  tra- 
vaux souterrains.  Cette  redevance  sera  acquittée  en  ar- 
gent par  les  concessionnaires ,  et  Tévaluation  en  sera  faite 
à  l'amiable  ou  à  dire  d'experts. 

Ces  dispositions  seront  applicables,  nonobstant  les  sti* 
pulations  contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  pro* 
priétaires  de  la  surface. 


MhMi  de  lignite  Ordonnance  du  ^k  août  iSkk,  qui  accorde   aux 
des  RoQtcf •        5ieur5  Auguste  comte  de  David-Beauregard,   A1- 

ÏhoDse  vicomte  db  David-Biaurboard  et  Loois- 
Vançoia^Alphonae  de  Bovtirt  ,  la  concession  de 


svn  LBs  unn.  655 

fhines  de   lignite  rituéês  dans  les  cùmmunes  dé 
TouLoif  et  d'OiLiovLESf  arrondissement  deTovLot 

(Var). 

(Extrait.) 

j4rL  2.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  Con- 
cession des  Routes^  est  limitée  ^  conformément  au  plan 
annexé  à  la  présente  ordonnance,  par  quatre  lignes 
droites  ^  menées  entre  les  points  ci-aprés ,  savoir  : 

^u  Nord,  le  çbflteau  \alIon  et  le  centre  du  fort 
noage; 

^  VEsty  le  centre  du  fort  Rouge  et  le  cofiflu^nt  du  ra- 
tin  dé  Forgentin  et  de  la  rivière  neuve  de  Dardennes  ; 

j4u  Sud  y  ledit  confluent  et  le  point  où  le  chemin  dit 
de  Faveyrolles  traverse  le  vallon  du  méioe  nom  ; 

A  V Ouest,  l'intersection  des  chemin  et  vallon  deï*a- 
veyrolles  et  le  cbÂteau  Vallon ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  indiquées  au  plan  par  les  lettres 
A,  B,  G»  D,  et  renfmnant  une  étendue  superCciell^  de 
quatre  kilomètres  carrés  quatre  hectares. 


Ordonnance  du  24  août  i%hk ,  qui  autorise  te  siew*    u^,,^  ^  f^ 
DE  DoRLODOT  à  établir  au  lieu  dit  Sou^-le-bois-du-    à  Maobeoge. 
Tilleul,  commune   de  Maubeuge  (Nord),  une 
usine  a  fer  composée  : 

D'un  four  de  fusion , 

Be  douze  fours  à  puddler  » 

De  sept  foors  à  rechauffer  ^ 

De  deux  cubilots , 

Des  machines  souiOantes  qu'exigera  le  roulement  de 
l'usine , 

Des  machines  de  compression  et  d'étirage  servant  à  ta 
fabrication  du  fer, 

Et  de  tous  les  accessoires  nécessaires,  tels  que  tours, 
cisailles,  ateliers  de  moulage,  etc. 

(Extrait.) 

Art,  3.  Le  sieur  de  Dorlodot  se  soumettra  à  la  forma- 
lité du  compte  ouvert  à  la  douane,  et  au  libre  exerdoe 


656  OBOOIIKANCBS 

des  prépoBés  des  douanes  dans  mm  osiiie ,  sans  l'assistance 
d'an  offider  manidpal. 

j4rt.  k  II  ne  poorra  faire  osage  dans  son  usine  que  de 
combnstibles  minéraux. 

j&t  8.  Il  sera  tenu  de  se  oonformer  aux  règlements 
existants  ou  à  intenrenir  sur  les  machines  à  vapeur. 


Usine  4  fer,     Ordonnance  du  ik  août  iSkh ,  qui  autorise  les  sieurs 
iCreipiD.  DupoHT  et  (?•,  à  établir  près  de. la  station  du 

chemin  de /er  de  Blahg-Mineron,  <£z^m  la  com^ 
mune  de  Cbxspih  (  Nord)»  une  usine  à  fer 
composée  : 

D'un  four  de  finerie, 

De  quatre  fours  à  puddier, 

De  deux  fours  à  réchauflfer. 

De  deux  cubilots, 

Des  machines  soufflantes  qu'exigera  le  roulement  de 
l'usine, 

Des  machines  de  compression  et  d'étirage  servant  à  la 
fabrication  du  fer, 

Et  de  tous  les  accessoires  nécessaires ,  tels  que  tours, 
cisailles ,  ateliers  de  moulage ,  etc. 

(  Extrait.  ) 

Art.  3.  L'usine  n'aura  qu'une  seule  entrée .  laquelle 
sera  placée  sur  la  route  de  Grespin.  Le  mur  a'enceinte 
aura  4  mètres  de  hauteur  sans  nulle  ouverture.  Aucune 
annexe  ne  pourra  être  créée  en  avant  de  l'usine  du  côté 
de  l'étranger. 

Art,  k.  Les  permissionnaires  se  soumettront  à  la  for- 
malité du  compte  ouvert  à  la  douane,  et  au  libre  exercice 
des  préposés  des  douanes  dans  leur  usine ,  même  aux 
heures  ae  nuit ,  sans  l'assistance  d'un  officier  municipaL 

Les  agents  de  l'administration  des  douanes  seront  admis 
à  exercer  leur  contrôle  sur  la  fabrication,  à  l'effet  de  con- 
stater le  déchet  qui  résultera  des  diverses  élaborations 
auxquelles  la  fonte  sera  soumise. 

Art.  5.  Les  deux  tiers  au  moins  des  ouvriers  occupés 
dans  l'usine  devront  être  Français  et  domiciliés  en  France. 


8Uft   LB8  MIMES,  667 


jéri.  6.  Les  permissioniiaires  ne  pmrrtibl  faire  xiMge 
dans  leur  usine  que  de  combostibles  minéraux. 

jért.  10.  Ils  seront  tenus  de  se  conformer  aux  règle- 
ments existants  ou  à  intervenir  sur 


Ordonnance  du  9  septembre  iSkkf  qui  autorise  /euslneâltiloof, 
y         sieur  Pierre-Philémoa  Fouquet  à  conuertir  e/iggg}"'^    ^ 
une  usine  à  laiton  les  moulins  à  papier  dits  les 
MouLiif s  DE  Ratties  ,  situés  sur  la  Risle  »  commune 
de  Neaufles  (  Eure  ). 

La  consistance  de  cette  usine  est  fixée  ainsi  qu'il  soit  : 

Un  feu  de  chaufiferie, 

Un  fourneau  de  fusion  à  six  creusets , 

Un  fourneau  à  réverbère, 

Un  laminoir  |K>ur  les  grandes  et  petites  planches, 

Et  une  fenderie. 


Ordonnance  du  30  septembre  iShkj  portant  auto^      PaUmillet 
risation  au  sieur  Lagard  de  maintenir  en  activité  d'YTernaunwol. 
le  patouiUet  c^Tternaumont. 

Louis-Philippe,  etc. 

Sur  le  rapport  de  notre  ministre  secrétaire  d^Etat  aa 
département  des  travaux  publics  \ 

Vu,  etc.; 

Notre  conseil  dTtat  entendu. 

Nous  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

Art.  V\  Le  sieur  Lagard  est  autorisé  à  maintenir  eu 
activité  un  patouillet  pour  la  préparation  du  minerai  de 
fer  dans  la  commune  dTvernaumont(Ardennes}. 

Les  plans  n^  1  et  2  resteront  annexés  à  la  présente  or- 
donnance. 

Art.  â.  Ge  patouillet  sera  alimenté  par  les  eaux  de  la 
source  de  Roger-Fontaine,  située  dans  la  propriélédu 
permissionnaire. 

La  chute  totale  de  Tusine  entre  le  niveau  de  la  retenue 
et  l'extrémité  du  canal  de  fuite  ^ui  débouche  dans  la  ri* 
vière  de  Yence,  sera  de  4  métrés. 


jért.  3.  La  teatenr  de  la  yanne  motrice  aa-deasoa  du 
seail  est  fixée  à  O^^ââ. 

jirt.  4.  La  vanne  da  pertuis,  fdacée  dans  la  paroi  du 
baaain,  devra  être  le vée  toalea  les  fois  que  la  vanne  mo- 
trice sera  baissée. 

Art.  5.  Afin  de  faciliter  à  l'avenir  les  moyens  de  consta- 
ter les  changements  qai  pourraient  être  indûment  apportés 
à  la  hauteur  de  la  rctenne,  il  sera  posé^,  dans  le  lien  qui 
sera  désigné  par  ringénieur  des  ponts-et «chaussées,  changé 
de  surveiller  les  travaux»  un  repère  définitif  et  invariable, 
auquel  seront  rapportées  toutes  les  hauteurs  des  ouvrages 
hydrauliques  de  l'usine ,  et  notanunent  les  niveaux  de  la 
vanne  du  pertuis  dont  il  a  été  parlé  plus  haut. 

11  sera  fait  mention  de  la  pose  de  ce  repère  dans  le  pio- 
cés-*verbal  de  récolemcnt  des  travaux. 

Art.  6.  Le  proprièiaire  de  l'usine  et  son  fermier  sont 
responsables  de  la  conservation  du  repère  régulateur  du 
point  d'eau. 

Art.  7.  Les  droits  des  tiers  sont  et  demeurent  expres- 
sément réservés- 

Art.  8.  Les  eaux  bourbeuses  sortant  de  la  cuve  infé- 
rieure du  patouillet  seront  conduites  dans  Tun  des  bassins 
marqués  a  Tencre  rouge  sur  le  plan  n""  S  par  les  lettres 
A,B,C  ,D  et  Â'B'G'iy.Cos  bassins  serviront  alternativement. 
Les  eaux  sales  seront  conduites  dans  l'un,  quand  on  pro- 
cédera au  curage  de  l'autre.  Chacun  d'eux  aura  une  su- 
perficie de  825  mètres  carrés ,  et  une  profondeur  de  I^^SS 
an-dessous  du  niveau  de  l'eau  entrant  dans  le  bassin. 
Chacun  des  bassins  sera  terminé  par  un  déversoir  large  de 
3  mètres,  long  de  2  mètres,  construit  en  maçoonerie 
imperméable ,  et  dont  la  superficie  de  glissement  sera  en 

{ierres  de  taille ,  de  0'',25  au  moins  d'épaisseur,  et  arasée 
O^^IS  au-dessous  du  niveau  de  Tcau  de  la  cuve  infé- 
rieure, soit  à  1",40  au-dessus  du  fond  borizoolal. 

Art.  9.  Les  eaux  sortant  des  bassins  ABCD,  A'B'Ciy, 
se  rendront  dans  le  bassin  également  marqué  à  Tencre 
rouge  sur  le  plan  n°  2 ,  par  les  lettres  EFGH ,  lequel  aura 
une  superficie  de  2.800  mètres  carrés  et  t",40  de  profon* 
dcur  au-dessous  de  la  crête  des  déversoira  des  bassins 
d'amont.  Le  bassin  sera  terminé  par  un  déversCMr  de 
3  mètres  de  large  et  de  2  mètres  de  long,  construit  comme 
il  est  dit  à  l'article  précédent.  La  surface  sera  arasée  à 
0^,10  au-dessous  du  premier  déversoir,  soit  à  f^ySO 


SUm   LBS   MIMES.  659 

dessQS  dfl  fond  du  baMia  £FGH>  4111  devra  être  hori- 
zontal. 

ArL  10.  Tons  les  bassins  seront  entoores  de  dig^ues  en 
terre,  de  1  mètre  de  hauteur,  au  moins,  au-dessus  de  la 
surface  de  glissement  du  déversoir. 

An,  11.  Chaque  bassin  sera  curé  toutes  les  fois  que  les 
dépôts  boueux  s'élèveront  à  la  partie  d'aval,  contre  le 
•  déversoir,  à  0™,20)en  contre-bas  de  la  surface  de  glisse- 
ment du  déversoir. 

Art- 12.  Lorsque  le  curage  devra  avoir  lieu,  le  permis 
iiounaire  en  donnera  avis  au  maire  de  la  commune,  le^ 
quel  dressera  procès* verbal  de  ce  curage  immédiateaneAl 
après  qu'il  aura  été  eflectué,  et  adressera  au  préfet  copie 
dudit  procès- verbal. 

ArL  13.  Dans  aucun  cas  et  sous  aucun  prétexte,  le 
permissionnaire  ne  pourra  pratiquer  d'issues,  même 
temporaires ,  dans  une  partie  quelconque  des  bassins  d*é- 

Euration,  ni  dans  les  canaux  de  conduite  des  eaux  de 
ivage. 

Art,  14.  Les  matières  terreuses  proyenant  du  curage , 
ainsi  que  les  mines  en  terre  destinées  au  lavage,  seront 
déposées  sur  la  propriété  du  permissionnaire,  ou  sur 
d'autres  terrains,  avec  le  consentement  des  propriétaires, 
et  en  des  points  situés  de  manière  qu'elles  ne  puissent  ja- 
mais être  entraînées  par  les  eaux. 

}  Art.  15.  Les  constructions  hydrauliques  seront  exécu- 

tées sous  la  surveillance  de  l'ingénieur  des  ponts-et- 
chaussées  de  l'arrondissement,  et  celles  relatives  au  pa- 
touillet  et  à  l'épuration  des  eaux  de  lavage  le  seront  sous   * 
la  surveillance  de  l'ingénieur  des  mines  du  département. 

Ces  ingénieurs  dresseront,  chacun  en  ce  qui  le  con- 
cerne, en  présence  du  permissionnaire  ou  de  son  repré- 
sentant, un  procès-veroal ,  en  triple  expédition,  de  la 
vérification  des  travaux  après  leur  achèvement. 

Une  expédition  de  ces  procès-verbaux  sera  déposée  9jaj^ 
archives  de  la  préfecture ,  une  autre  à  la  mairie  d'Yver- 
naumont  et  la  troisième  sera  adressée  à  notre  ministre  des 
travaux  publics. 

ArU  16.  Le  permissionnaire  se  soumettra  aux  instruc- 
tions qui  lui  seront  données ,  et  à  toutes  les  mesures  qui 
pourraient  être  ultérieurement  prescrites  par  Fadministra- 
tion  pour  parvenir  à  une  complète  épuration  des  eaux  d^ 


66o  ORDOKHANCBS 

lavage ,  si  les  dispoaitiolis  d-dessiu  prescrites  étaiefit 
connues  insuffi:  anies. 

Art.  17.  II  ne  pourra  aagmenter  son  asîoe,  en  changer 
la  nature,  la  transférer  ailleurs,  ni  apporter  aucune 
oiodiGcation  aux  dispositions  ci-dessus  ordonnées,  sans 
en  avoir  obtenu  Tautorisation  dans  les  formes  voulues  par 
les  lois  et  règlements. 

Art.  f8.  £n  exécution  de  Tarticle  75  de  la  loi  du 
SI  avril  1810,  il  payera,  à  titre  de  taxe  Qxe,  et  pour  une 
fois  seulement ,  la  somme  de  50  francs  qui  sera  versée 
entre  les  mains  du  receveur  de  Tarrondissement,  dans  le 
mois  qui  suivra  la  notification  de  la  présente  ordonnance. 

Art.  19.  Aux  termes  de  Tarticle  36 du  décret  du  18  no- 
vembre 1810,  il  adressera  au  préfet,  tons  les  ans,  et  à 
notre  ministre  des  travaux  publics,  chaque  fois  qu'il  en 
fera  la  demande,  des  états  certifiés  des  matériaux  em- 
ployés, des  minerais  lavés  et  des  ouvriers  occupés  dans 
son  établissement. 

Art.  20.  Il  se  conformera  aux  lois ,  décrets ,  ordon- 
nances et  règlements  existants  ou  à  intervenir  sur  le 
fait  des  usines,  ainsi  qu'aux  instructions  qni  lui  seront 
données  par  l'administration ,  en  ce  qui  concerne  la  police 
des  usines  et  la  sûreté  des  ouvriers. 

Art.  âl.  Dans  le  cas  oii  Fadministration  ordonnerait  le 
curage  de  la  rivière  deYence,  le  permissionnaire,  comme 
les  autres  riverains,  qui  seraient  reconnus  devoir  profiter 
de  ce  curage,  en  supporteront  les  frais,  conformément 
aux  dispositions  de  la  loi  du  14  floréal  an  XI. 

Art.  22.  Le  permissionnaire  ou  ses  ayants  cause  seront 
civilement  responsables  de  tous  les  dommages  qui ,  à  une 
époque  quelconque ,  résulteraient  du  lavage  des  minerais. 
Ils  demeureront  garants,  en  cas  de  location,  pour  le 
payement  des  indemnités  qni  seraient  dues  à  cet  égard. 

Art.  23.  Faute  par  eux  de  se  conformer  aux  disposi- 
tions ci-dessus  prescrites,  le  patouillet  sera  mis  en  chô- 
mage par  un  arrêté  du  préfet,  et  la  révocation  delà  pré- 
sente permission  sera  poursuivie  ainsi  que  de  droit. 

Art.  24.  La  présente  ordonnance  sera  publiée  et  affichée 
dans  la  commune  d*Yvernaumont,  à  la  diligence  du  préfet 
et  aux  frais  du  permissionnaire,  dans  le  délai  d'un  mois, 
i  partir  du  jour  où  elle  aiura  été  notifiée  à  ce  dernier. 

Une  expédition  en  sera ,  en  outre ,  déposée  aux  archives 
de  ladite  commune. 


SUR   LES    MIMBS.  66 1 

Ari.  â5.  Nos  ministres  secrétaires  d'État  aux  départe- 
ments des  travaux  publics  et  des  finances  sont  chargés, 
chacun  en  ce  qui  le  concerne,  ^e  l'exécution  de  la  pré- 
sente ordonnance ,  qui  sera  insérée  par  extrait  au  Bulle- 
tin des  lois. 


Arrêté  du  ministre  des  trai^aux publics^  duih  oc-  Arjoislères dn 
tobre  1844^,  relatif  à  Vexploitation  des  camère5  département  de 
d^ ardoises  du  département  de  la  LoiRE-lNFÉaiEURE.  JL,}*^^'*  '  ^^^ 

Le  ministre  secrétaire  d'État  des  travaux  publics , 

Yu  les  propositions  des  ingénieurs  des  mines  et  du 
préfet  du  département  de  la  Loire-Inférieure ,  ayant  pou^ 
objet  d'appliquer  aux  carrières  d*ardoiscs  de  ce  départe- 
ment les  dispositions  du  règlement  du  7  mai  18i0,  relatif 
aux  ardoisières ^u  département  d'IUe-et-Vilaioe  ; 

L'avis  du  conseil  général  des  mines ,  du  16  août  1844; 

Vu  l'ordonnance  royale  du  7  mai  1840  ; 

Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  r'.  Les  carrières  d'ardoises  exploitées  soit  à  ciel 
ouvert  »  soit  fiar  galeries  souterraines ,  dans  le  départe- 
ment de  la  Loire-Inférieure  seront ,  à  compter  de  la  pu* 
blication^  dans  ce  département;  du  présent  arrêté,  sou- 
mises  aux  mesures  d'ordre  et  de  police  qui  sont  prescrites 
ci-après, 

TITRE  PREMIER. 

EXERaCE  DE  hk  SURVEILLANCE  DE  l'aDMINISTRATION 
SUR  l'exploitation   DES  CARRIERES. 

Art.  2.  Tout  propriétaire  ou  entrepreneur  qdi  se  pro- 
posera ,  soit  de  continuer  l'exploitation  d'une  ardoisière 
en  activité,  soit  de  reprendre  les  travaux  d'une  ardoisière 
abandonnée,  soit  d'en  ouvrir  une  nouvelle,  sera  tenu 
d'en  faire  la  déclaration  devant  le  préfet,  par  Tintermé- 
diaire  du  sons-préfet  de  l'arrondissement  et  du  maire  de 
la  commune  où  l'exploitation  sera  située. 

Art,  3.  Cette  déclaration  énoncera  les  nom,  prénoms 
et  demeure  du  propriétaire  ou  de  l'entrepreneur  de  Fex- 
ploitation,  avec  indication  de  ses  droits  de  propriété  ou 
de  jouissance  du  sol.  Elle  énoncera  aussi  le  nombre  d'où» 

Tome  FI,  1844.  43 


663  OftDORlffÂNGES 

Tiieri  foe  rexploitant  m  propote  d'employer ,  avee  dési- 
gnatioo  des  dîfféreotes  foDCtioDi  aoumlk»  ces  imTrien 
seront  appliqaés  d'après  les  osafesiocaiix.  Bnfin ,  elle 
fera  oonnalure ,  d'une  manMra  pnéime ,  to  lieu  et  l'empla- 
oementdcï  rexploitation ,  la  disposition  génénle  des  tra* 
Taux  faits  ou  à  faire,  soit  k  ciel  ouvert,  soit  par  yoîe 
souterraine,  ainsi  que  les  moyens  qui  seront  employés 
ou  projetés  pour  assurer  la  solidité  de  l'ouvrage,  pour 
prévenir  les  accidents  tant  au  dehors  qu*i  rintérieur,  pour 
épuiser  les  eaux  et  pour  extraire  les  matières. 

A  cet  eflet ,  la  déclaration  sera  accompagnée  d'un  plan 
de  la  sQcfacc  du  terrain  à  exploiter ,  indiquant  les  édi- 
fices, habitations ,  clôtures  murées  et  chemins  qui  peuvent 
exister  tant  sur  ce  terrain  qu'à  la  distance  de  30  mètres 
au  moins  de  ces  limites ,  ainsi  que  l'emplacement  des  tra- 
vaux d'exploitation  existants  ou  projetés.  Ce  plan  sem 
dressé  sur  une  édielle  d'un  millimètre  pour  noétre.  Il  de- 
vra élre  visé  par  le  maire  de  la  communia  el  vérifié  par 
l'ingénieur  des  mines. 

j^rL  4.  Ladite  déclaration  sera  faite  par  l'entrepreneur, 
«iu'il  soit  ou  non  propriétaire  du  sol  : 

lo  Pour  toute  ardoisière  en  activité,  dans  le  d^i  de 
trois  mois,  à  compter  delà  puMication  du  présent  règle- 
ment: 

9^  ]pov  toute  ardoisière,  soit  nouvelle,  soit  ahandoo- 
née,  un  mois  avant  la  mise  en  activité  des  travaux  pro- 
jetés. 

Att.  5.  Faute  par  les  propriétaires  ou  entreprraeurs 
d'avoir  fait ,  dans  les  délais  prescrits ,  la  déclaration  exi- 
fée  par  les  articles  2 , 3  et  4 ,  le  préfet ,  aussitôt  qu'U  sera 
informé  de  l'existence  d'une  exploitation  non  déclarée , 
eu  nrescrira  la  visite  ;  après  quoi ,  sur  le  rapport  du  maire 
de  la  commune  où  sera  située  ladite  exploitation ,  et  sur 
ravis  de  l'ingénieur  des  mines ,  le  préfet  pourra  ordonner 
que  provisoirement  et  par  mesure  de  police,  les  travaax 
en  soient  suspendus  jusqu'à  ce  que  la  déclaration  prescrite 
ait  été  effectuée;  le  tout,  saiu  recours  au  ministre  dm 
travaux  publics ,  et  sans  pr^udice  des  poursuites  qui  se- 
ront dirigées  contre  les  exploitants  pour  cause  d'ii^ 
fraction  audit  règlement. 

ArL  ^.  Toute  société  ayant  pour  objet  Texploitatioa 
d'une  ardoisière ,  sera  tenue  de  choisir  et  de  désigner  au 


SUR   LES   MIVX8.  663 

préfet  un  de  ses  membpes  poar  corresponAre»  a«  nom 
de  ladite  société ,  arec  raalorité  administrative* 

j4rt.  7.  Chaque  année,  dans  le  courant  de  janvier,  les 
exploitants  adresseront  an  préfet  le  plan  des  travaux  sou- 
terrains exécutés  d^ns  le  cours  de  l'année  précédente.  Ce 
plan  sera  dressé  sur  réchelled'un  millimétré  pour  nciétre, 
afin  de  pouvoir  être  rattaché  au  plan  général  mentionné 
an  Tartide  3.  Il  sera  visé  par  le  maire  et  vérifié,  s'il  y  a 
lieu ,  par  Tingénieur  des  mines. 

^rt.  8.  £n  cas  de  difiicultés  qui  s'opposeraient  à  ce  que 
les  plans  exigé»  par  les  articles  3  et  7  fussent  produits 
dans  les  délais  spécifiés,  le  préfet  pourra,  sur  la  demande 
des  exploitants ,  et  après  avoir  pris  l'avis  de  l'ingénieur 
des  mines,  prolonger  ces  délais. 

jérL  9.  Dans  tonte  ardoisière  la  surveillance  de  police, 
à  l'égard  des  travaux  d'exploitation,  sera  exercée,  sous 
l'autorité  du  préfet ,  par  rin^ôniour  des  mines  ou  par  le 

Jarde-mines  placé  sous  ses  ordres  et  concurremment  par 
î  inaire  ou  par  tout  autre  officier  de  police  de  la  eom-i 
mune ,  chacun  dans  l'ordre  de  ses  attributions ,  et  confor- 
mément à  ce  qui  est  prescrit  par  la  loi  sur  les  mines  du 
91  avril  1810,  articles  47,  48,  50,  81  et  82;  par  le  décret 
<}4rganique  du  18  novemtire  1810,  article  40,  et  par  le  dé- 
cret sur  la  police  souterraine,  du  3  janvier  1813,  articles  3, 
4,  5,  7, 11, 13  et  14. 

jéri.  10.  Lorsque,  par  une  cause  quelconque ,  l'exploi- 
tation d'une  ardoisière  compromettra  la  sûreté  publique 
ou  celle  des  ouvriers ,  la  solidité  dos  travaux ,  la  conser- 
vation du  sol  ou  des  habitations  de  la  surface ,  les  proprié- 
taires ou  exploitants  seront  tenus  d'en  donner  immédiate- 
ment avis  à  l'ingénieur  des  mines ,  ainsi  qu'au  maire  de  la 
commune  où  l'exploitation  sera  située. 

jirt.  1 1 .  L'ingénieur  des  mines  donnera  aux  exploitants 
des  instructions  sur  la  conduite  de  tours  travaux;  Il  in- 
iSgurmera  le  préfet  dotons  désordres,  abus,  inconvénients 
ou  dangers  qu'il  auvaît  observés  en  visitant  les  carrières, 
et  proposera  les  moyens  d'amélioration  ou  les  mesures  de 
sûreté,  d'ordre  public  dont  il  aura  reconnu  l'utilité  ou  la 
nécessité. 

Art.  12.  Le  maire  informera  aussi  le  préfet  de  toutes 
les  circonstances  qu'il  aurait  remarquées  dans  les  ardoi- 
sières de  la  eommnne  et  qui  seraient  de  nature  à  occasion- 
ner des  accidenta. 


664  ORDONNANCES 

Ari.  13.  En  cas  de  péril  imminent ,  il  |irendni ,  par 
provision ,  tontes  les  mesnres  qn'il  jngcra  propres  à  en 
prévenir  les  effets. 

jérL  14.  Sur  le  rapport  de  Tingénienr  des  mines  et  sur 
Fa  vis  du  maire  de  la  commune,  le  préfet,  après  avoir 
entendu  Texploitant  de  la  carrière ,  prendra  telles  me- 
sures qu'il  jugera  nécessaires  ^  et  pourra  même  pronon- 
cer rinterdiction  des  travaux  reconnus  dangereux,  sauf 
recours  au  ministre  des  travaux  publics. 

En  cas  d'urgence ,  Tarrété  du  préfet  sera  exécuté  par 
provision. 

Des  ampliations  de  cet  arrêté  seront  adressées  au  maire 
de  la  commune,  au  sous-préfet  de  l'arrondissement  et  à 
Tingénieur  des  mines.  Une  expédition  en  sera  aussi  déli- 
vrée  à  l'exploitant  et  sera  affichée  en  un  lieu  apparent  de 
la  carrière. 

jirL  15.  L'exploitant  sera  tenu  de  faciliter  à  l'ingénieur 
des  mines,  au  maire,  ainsi  qu'à  tout  autre  fonctionnaire 
public,  désigné  par  l'administration,  les  moyens  de  visiter 
et  de  reconnaître  les  travaux  d'exploitation. 

ArL  16. 11  sera  personnellement  responsable  dn  fait  de 
ses  employés  et  ouvriers.  Ces  derniers  devront  toujours 
être  porteurs  de  livrets,  conformément  à  l'article  12  de  la 
loi  du  22  germinal  an  XI  (12  avril  1803). 

j4rt.  17.  Nul  exploitant  ne  pourra  abandonner,  com- 
bler ou  faire  écrouler  une  ardoisière,  sans  en  avoir  fait 
la  déclaration  au  préfet,  un  mois  au  moins  à  l'avance. 
Le  préfet ,  après  avoir  fait  reconnaître  l'état  des  lieux , 
prescrira  ce  qu'il  appartiendra  dans  Tintérêt  de  la  sûreté 
publique,  sauf  tout  recours  au  ministre  des  travaux 
publics. 

j4rL  18.  En  outre  des  prescriptions  contenues  dans  les 
articles  2»  3 ,  4 ,  l'ouverture  ou  la  reprise,  par  un  entre- 
preneur, des  travaux  d'une  ardoisière  appartenant  i  une 
commune,  sera  soumise  aux  formalités  que  comporte 
l'administration  des  biens  communaux. 

TITRE  IL 

BIGLES  SPiaALES  SUR  l'eXPLOITATION. 

j4rL  19.  Les  carrières  d'ardoises  pourront,  à  raison  des 
circonstances  de  leur  gisement ,  être  exploitées ,  soit  à 
ciel  ouvert,  soit  par  galeries  souterraines. 


SUR    LES    MINES.  665 

Art.  20.  Dans  tonte  ardoisière  exploitée  à  ciel  ouvert, 
le  rocher  sera  coupé  par  banquettes  disposées  en  gradins 
parallèlement  à  la  direction  des  bancs  d'ardoises ,  et  avec 
talus  snflisants  pour  prévenir  toat  éboulement. 

Cette  disposition  ne  concerne  pas  les  carrières  en  acti« 
yité>  dans  lesquelles  la  solidité  du  rocher  aura  été  con- 
statée ,  et  dont  les  parois  taillées  à  pic  et  sans  gradins  ne 
compromettront  ni  la  conservation  aes  hommes ,  ni  la  sta* 
bilité  des  constructions  existantes  à  la  surface  du  sol  : 
mais  dans  le  cas  où  ce  mode  d'exploitation  présent^ait 
quelque  danger,  les  propriétaires  ou  exploitants  seront 
tenns  d'enlever,  à  leurs  frais,  les  parties  supérieures  des 
parois  et  de  les  disposer  en  banquettes ,  ainsi  qu'il  est  dit 
ci-dessus. 

Art.  21 .  La  faculté  d'exploiter  les  ardoises ,  sans  couper 
le  rocher  par  banquettes ,  pourra  être  accordée  par  le 
préfet,  sur  le  rapport  de  l'ingénieur  des  mines  du  dépar- 
tement ,  à  tout  propriétaire  de  nouvelles  carrières  qui 
en  fera  la  demande  -,  mais  cette  autorisation  cessera  d  a- 
Yoir  son  effet  du  moment  où  il  sera  reconnu  que  les  parois 
de  la  carrière  ne  présentent  pas  une  solidité  suffisante. 
Bans  ce  cas,  le  propriétaire  ou  entrepreneur  sera  tenu, 
s'il  n'aime  mieux  renoncer  à  l'exploitation,  d'exécuter 
sur-le  champ,  à  ses  frais,  les  travaux  reconnus  néces* 
sairespour  faire  disparaître  les  causes  du  danger.  Ces  tra- 
vaux seront  déterminés  par  le  préfet ,  conformément  à  ce 
que  prescrit  l'article  14. 

Art,  22.  L'entrepreneur  sera  tenu  d'informer  le  préfet, 
lorsque  l'exploitation  aura  lieu  par  puits  et  galeries  sou- 
terraines, des  changements  que,  dans  le  cours  de  ses 
travaux,  il  lui  paraîtrait  utile  d'apporter  au  système 
d'exploitation  jusqu'alors  suivi. 

j4rt,  23.  De  quelque  manière  que  l'exploitation  s'ef- 
fectue, les  échelles  servant  à  la  descente  des  ouvriers, 
les  charpentes  et  machines  de  toute  espèce  seront  établies 
de  manière  à  ce  que  la  sûreté  des  hommes  et  la  solidité 
des  travaux  et  des  habitations  de  la  surface  ne  puissent 
être  compromises. 

Art.  24.  Toute  carrière  d'ardoises  qui  présentera  des 
escarpements  dangereux  devra  être  entourée  d'un  mur 
d'un  mètre  de  hauteur  ou  d'un  fossé  ayant  une  ouverture 
égale  à  cette  hauteur, 

S*il  existe  des  terres  au-dessus  de  la  masse  en  exploi  - 


666  ORMirlrAtfGCs 

talion ,  elle»  éerolit  coopées  en  rétmf  tè  ^àr  Mtaifiiètie^.  et 
b  pente  i  donner  au  talos  sera  détermltiée  par  le  préfet, 
selon  ce  qui  est  spécifié  en  Tarticle  14. 

Les  dispositions  de  ces  deux  paragraphe^  s'appliquent 
aux  carrières  qni  ne  sont  pins  en  exploitation  et  dont  les 
abords  présentent  des  escarpements  dan^eredx. 

Art.  25.  L'exploitation  des  ardoisières  à  del  onyeH  ne 
pourra  être  poursuivie  que  jusqu'à  la  distanee  de  dit  mè- 
tres des  bords  des  chemins  à  voitures,  des  édifices  él 
tonstmctions  quelconques. 

Les  ex|rioitations  par  puits  et  galeries  souterraities  s'ar- 
rêteront à  la  distance  du  sous-sol  des  routes  et  chemins, 
qui  sera  déterminée  par  le  nréfet ,  sur  le  rappbrt  de  Tin- 
génieur  des  mines,  d  après  la  profondeur  des  travaux  et 
la  nature  du  terrain. 

Lorsque  les  travaux  devront  s'étendre  des  deux  c&fés 
d'une  route  ou  d'un  chemin ,  il  pourra  être  établi  des  ga* 
leries  de  communication  dans  le  sous-sol ,  suivant  une 
direction  que  le  préfet  déterminera ,  sur  le  rapport  dé 
l'ingénieur  des  mines. 

Outre  la  distance  de  dix  mètres  pour  leS  explôftations 
à  del  ouvert ,  il  sera  laissé  un  mètre  pottr  métré  de  l'é- 
paisseur drs  terres  recouvrant  la  masse  exploitée  ant 
abords  des  chemins  et  habitations. 

j4ri.  26.  La  distancée  observer  aux  approdiès  des  sen- 
tiers et  des  terrains  libres  sera  déterminée  par  lé  nréfet 
dans  les  formes  prescrites  par  Tarlicle  t4 ,  d'après  la  ni» 
ture  et  l'épaisseur  des  terres  de  recouvrement. 

j4n.  27.  Le  préfet  déterminera  aussi ,  sur  le  rapport  de 
l'ingénieur  des  mines ,  la  distance  qui  devra  séparer  les 
nouvelles  carrières  des  carrières  déjà  en  exploitation  ou 
des  carrières  abandonnées. 

TITRE  m. 

DES  CONTRAVENTIONS. 

jirt  28.  Les  contraventions  aux  dispositions  cNlessus 
prescrites,  qui  seraient  commises  par  les  exploitants 
d'ardoisières  soit  à  ciel  ouvert ,  soit  par  galeries  souter- 
raines, et  d'où  résulteraient  des  dé(érlorations  quelcon- 
ques *ài\x  voies  de  communication,  ainsi  que  toutes  les 
contraventions  commises  parles  exploitants  d'ardoisières 
souterraines,  qui  auraient  pour  effet,  soit  de  portèi^at- 


teinlei  là  loHéitt  dértitet  cmrlères,  «oit  dé  ëônpr^ 
mettre  la  sûreté  pabltque ,  la  sàreté  àé$  ooTriera  et  ceUe 
des  habitations  de  la  surface,  seront  constatées  M  poér» 
Mnvies  conformément  à  ce  qai  est  prescrit  par  les  aKi- 
cles  50  etSâ  de  la  loi  sar  les  mines,  minières  et  carrièÉtt^ 
dit  21  avril  1810$  par  les  articles  30  et  3t  dd  rt^léntent 

Eénéral  sar  les  carrières ,  du  22  mars  1813,  ainsi  qoe  par 
1  loi  dii  29  floréai  an  X,  et  par  le  décriât  da  fC  dé- 
cembre 1811  sur  la  grande  voirie. 

Les  procès-verbaux  constatant  lesdites  eontnrrenthNMl 
seront  rédigés  par  l'ingénieur  des  mines  on  par  le  garde- 
mines  ,  et  concurremment  par  les  antres  f^nctkmnairM 
fmbiics  désignés  enFartiele  2  de  la  M  précitée  du  29  lo- 
réal  an  X. 

Ces  procès -verbaux  seront  affirmés  devant  le  maire  M 
l'adjoint  du  maire  du  lieu  de  la  carrière  et  transmis  au 
sous-préfet  de  Tarrondissement,  lequeLoraonderà  par 
provision  ce  que  de  droit. 

Il  sera  statué  par  le  conçeO  de  préfecture ,  tant  sur 
les  oppositions  qui  auraient  été  formées  par  les  délin<* 
quanta ,  que  sur  les  amentfes  encournes  par  edx. 

jérL  29.  Toutes  les  autres  contraventions  au  f^éaent 
règlement  seront  dénoncées  et  constatées  comme  en  ma- 
tière de  voirie  et  de  police. 

Les  procéS'Verbaux  contre  les  contrevenants  serbnt 
dressés  par  l'ingénieiir  des  minesoupar  legarde«mines;  et 
concurremment  par  le  tnaire  ou  pdr  tout  autre  offkier  de 
tK>lice  judiciaire,  selon  ce  qui  est  prescrit  tant  pài*  Fan* 
ticle  93  de  la  loi  du  21  avril  1810,  que  par  les  articles  11 
à  21  da  Code  d'instruction  criminelle. 

j4rL  30.  Seront,  lesdits  procès  verbaux,  dressés  iur 
papier  libre,  visés  pour  timbre^  enregistrés  en  débet  et 
affirmés  dans  le  délai  de  vingt- quatre  heures. 

L'affirmation  sera  reçne  soit  par  le  juge  de  p(ill  du  can- 
ton ,  soit  par  un  de  ses  suppléants ,  soit  enfin  par  le  maire 
ou  par  l'adjoint  du  maire  de  la  commune  où  la  cotitra^ 
Tcntion  aura  été  commise  ;  le  tout  conformément  à  ce  qdi 
est  prescrit  par  l'article  11  de  la  loi  du  28  floréal  an  X 
sur  les  justices  de  paix. 

Les  procès-verbaox  seront  transmis  en  originaux  au 
procureur  du  roi  près  le  tribunal  de  police  correctkmdeHa 
de  rarrondissement ,  lequel  poursuivra  d'office  les  con^ 
trevenants,  conformément  a  Tarticle  95  dé  la  loi  dt 


668  oBDOmrAHCBs 

SI  aTril  1610,  et  reqnem  contre  eux  l'epplietiioii  des 
peines  eneonmes,  sans  préjudice  des  dommages-intérêts 
qui  poorront  être  réclamés  par  tes  parties  lésées. 

Copies  de  ces  procés-verbaax  seront  transmises  an 
préfet. 

Art.  31.  Le  présent  arrêté  sera  inséré  au  recoeil  des 
aetes  administratifs. 

n  sera  pulriié  à  la  dOigence  dn  préfet  et  par  les  soins 
des  maires  dans  les  communes  où  il  existe  des  exploita- 
tions d'ardoises. 

Il  en  sera  en  oatre  donné  par  les  maires  une  connais- 
sance spéciale  aux  entrepreneurs  de  ces  exploitations. 

Des  expéditions  en  serontadressées  aux  sous-préfets  et 
aux  ingénieurs  des  mines  pour  qu'ils  en  assurent  l'exé- 
cntion,  cliacun  en  ce  qui  le  eonoeme. 

Paru,  le  14  obtobre  ISU. 

SigM  S.  DUMOR. 


Ardoiflératdo  'irrité  du  ministre  des  travaux  publics ^  duik  oc- 
département  du  tobre  i%kk ,  relatifà  l'exploitation  des  carrières 
Morbihan.  d'ardoises  du  département  du  Morbihah. 

Le  ministre  secrétaire  d'Etat  des  traTaux  (rahlica, 

Vu  les  propositions  des  ingénieurs  des  mines  et  du 
préfet  dn  département  du  MorI)ihan  y  ayant  pour  objet 
d'appliquer  aux  carrières  d'ardoises  de  ce  département 
les  dispositions  du  règlement  du  7  mai  1840,  relatif  aux 
carrières  du  départementd'lUc-et-Yilaine  ; 

L'avis  du  conseil  général  des  mines,  du  16  août  1844  ; 

Vu  l'ordonnance  royale  du  7  mai  1840; 

Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  !•'.  Les  carrières  d'ardoises  exploitées  soit  i  ciel 
ouvert,  soit  par  galeries  souterraines,  dans  le  départe- 
ment du  Morbihan ,  seront ,  à  compter  de  la  publication , 
dans  ce  département,  du  présent  arrêté,  soumises  aux 
mesures  d'ordre  et  de  police  qui  sont  prescrites  ci- 
après. 

(  Les  dispoiitionê  qui  viennent  â  la  suite  de  cet  article 
sont  entièrement  conformes  â  celles  de  l'arrêté  drdessus , 
concernant  l'exploitation  des  ardoisières  du  département  dîe 
la  Loire-Inférieure.  ) 


SUR   LES    MIRES.  669 

Ordonnance  du  h  nouembre  iSkh ,  qui  fait  remise  Wm  de  hoaflle 
à  la  Cov:?KGKa  propriétaire  de  la  mine  de  houille    ^  <-âfaiiiâc. 
de  Gataillag  (Gard),  delà  redeifance  propor^ 
tionnelle  pendant  dix  années  9  à  partir  du  pre^ 
mier  janvier  Mkk. 


Arrêtédu  ministre  des  finances,  du  6  novembre  184fc,  Mines  danlhi»' 

1         ^y  •  Il      _7      cite  de  Fercé* 

portant  que  la  redevance  proportionnelle    des 

mines  d^ anthracite  de  Percé  (Sarthe  ) ,  est  réglée 
sous  forme  d^  abonnement  y  pour  les  exercices  \%ki^ 
1844  et  1845,  à  raison  de  2,864  francs  95  cen- 
times en  principal  par  exercice. 


Ordonnance  du  8  novembre  1844  9  qui  rapporte    Hautrfoanieta 
celle  du  S  Juin  1842 ,  par  laquelle  le  sieur  6woii^^«;d^S^ 
DE  Saiiit- Victor  était  autorisé  à  établir  un  haut"  ^ 
fourneau  dans  la  commune  de  Sexetoaux*Forg£S 
(Mearihe). 

Lodis-Pbiuppe  ,  etc. 

Sur  le  rapport  de  notre  ministre  secrétaire  d'Etat  au 
département  des  travaux  publics  ; 

Vu  notre  ordonnance  du  8  juin  18i2,  antco'isant  le 
sieur  Guion  de  Saint- Victor  à  établir  un  haut-fourneau 
et  un  bocard  sur  sa  propriété  du  Bois-Monsieur^  com- 
mune de  Sexey-aux-Forges  (Meurlhe)  ; 

Vu  la  lettre  du  sieur  Guion  de  Saint-Victor,  du  4  juil- 
let 1844 ,  par  laquelle  il  déclare  renoncer  au  bénéGce  de 
l'ordonnance  précitée  \ 

La  lettre  du  préfet ,  du  24  juillet  1844  ; 

Notre  conseil  d'£tat  entendu , 

Mous  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

Art.  V*.  Notre  ordonnance  du  8  juin  1842 ,  qui  auto* 
risc  rétablissement  d'un  haut-fourneau  et  d'un  bocard 
dans  la  commune  de  Sexey-aux-Forgcs  (Mcurthe) ,  est  et 
demeure  rapportée.  Le  sieur  Guion  de  Saint-Victor ,  au 
nom  de  qui  Taulorisation  était  accordée,  demeure  en 
conséquence  dispensé  d'acquitter  la  taxe  Gxe  de  200  francs, 
imposée  par  l'art.  9  de  ladite  ordonnance. 


670  OAMHIIANCIâ 

Art.  ft.  Vm  miilislres  secrétaires  d'Blat  an  d6|Mirié- 
nesta  dès  travaux  ^Uîcs  el  des  finances  sont  chargés, 
ehacwi  en  ce  qui  le  concerne  »  de  l^eièculk»  de  la  pré- 
aente  ordonnance. 


MiMt  d«  hoaiiie  Ordonnance  du  9  novembre  1844  9  qui  accorde  aux 
^  delaRoqae.        sieurs   Pierre  Mobet,    Guillaume- Amans   Pons, 

Genicz-Bastide  et  Aleiatidre  Allemand  ,  la  conces- 
sion de  mines  de  houille  situées  dans  tes  com- 
munes de  Saikt-Côme  ,  Lassouts  et  Roquelaure, 
arrondissement  ^TEsPALion  (Avejron). 

(  Extrait*  ) 

jirt.  S.  Cette  concession ,  qoi  prendra  le  nom  de  cofi- 
fttfîofi  ie  la  Roquè^  est  limitée  ainsi  qu'il  suit ,  saroir  : 

j4n  iVard ,  h  partir  du  pont  de  la  Yergne ,  établi  fqfor  le 
raviiÉ  de  Malafosse ,  point  A  da  plan  <  par  une  suite  de 
lignes  droites  joignant  Tangle  sud-ouest  de  la  maison 
le  plus  au  sud  delà  Roque ,  point  B,  et  Tangle nord-ouest 
du  domaine  de  Gaze ,  point  G  ; 

j4  VE$t^  par  deux  lignes  droites  allant  de  l'angle  tford- 
onest  de  Gaze  au  Mas  de  Mandes ,  point  C\  et  de  là  an 
point  D ,  situé  à  600  métrés  à  l'ouest  de  réalisé  de  Las- 
souts  ,  sur  la  ligne  menée  de  cette  église  à  l'angle  nord 
de  Sarremejane; 

Au  Sud ,  par  deux  lignes  allant  du  point  D  ci-dessus, 
à  l'angle  nord  de  Sarremejane ,  point  Ë  ^  de  cet  aogle  aa 
point  F,  où  le  ruisseau  de  Galerie  est  traversé  par  le  che- 
min de  Sarremejane  à  Randières  ;  puis  par  ce  chemin 
jusqu'à  Randières,  par  celui  de  Randières  à  Ambec,  et 
enfin  par  celui  d' Ambec  à  Roquclaure ,  jusqu'à  sa  ren- 
contre avec  le  chemin  de  Saint  G6me  au  point  G} 

A  r Ouest,  par  une  ligne  droite  menée  dudit  point  G 
au  pont  de  la  Vergue  ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  trois  kilomètres  carrés ,  quatre-vingt-douze  hectares, 
trente- trois  ares  »  quatre-vingt-neuf  centiares. 


Sun    LB8   1IIKE8.  67 1 

Ordonnance  du  9  novembre  i9kk^  qui  accorde  aux 
sieurs  Fraoçois  Gallot  et  Jean-!Nicolaâ  Lejëure  , 
la  concession  d*une  mine  de  for  située  dans  la 
commune  de  Gosnes,  arrondissement  de  Briey 
(Moselle). 

(  Extrait.  ) 

Art.  2.  Cetle  conoessicm ,  qui  prendra  le  nom  de  ewa- 
MMton  du  Châtekt ,  est  limitée  ainsi  qa'il  suit ,  savoir  : 

jiu  Nord  et  d  l'Est ,  par  la  ligne  brisée  ABCDEP  ^  U-* 
mite  da  territoire  belge  ; 

A»  Snd^  par  la  ligne  FGM»  limite  des  terres  labda- 
râbles  du  lieu  ditGosnes-Yapi^,  commune  de  Coènes  ; 

A  r Ouest  j  par  la  ligne  HA,  limite  des  bois  apparte- 
nant au  sieur  Jacques  de  Musson ,  commune  de  uosnes  ) 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superGciélIe 
de  cinq  hectares,  quatre-vingt-un  ares,  cinquante  cen- 
tiares. 

Cahier  des  chargée  relatif  à  la  eoneessiofi  de  te  mt^ 

de  fer  dit  CHATBLBf . 

(  Extrait.  ) 

^  Art.  %  Il  sera  réservé  le  long  de  la  frontière  un  massif 
intact  de  dix  mètres  d'épaisseur. 

Les  anciens  percements  qui  auraient  déjà  dépassé  cette 
limite  seront  immédiatement  remblayés. 


Mine  de  fer 
da  GhàteleU 


Ordonnance  du  9  noi^embre  \^kk  »  qui  accorde  aus 
sieurs  Jean-François  Ghollier  et  Jean-Pierre^ 
Guillaume  Ghojluer,  frères,  la  concession  de 
mines  de  for  situées  dans  la  commune  de  SaÏnt-^ 
QuBNTnr,  arrondissement  de  Viewnb  (Isère). 

(  Extrait.  ) 

Art.  â.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  con^ 
eesàion  de  laFuly,  est  limitée  ainsi  qu'il  sdlt  i  Savoir  : 
Au  Nord^Eêt ,  par  une  ligne  droite  flUaût  de  Textré* 


MloMde  fer 
de  la  Falj. 


S'ja  okdounancbs 

mité  Sad  du  hameau  de  la  Poetière  à  la  bonde  de  Tétang 
de  Fallavier; 

j4u  Sud-Est  f  par  une  ligne  droite  menée  de  la  bonde 
de  Tétang  de  Fallavier  à  Fangle  Sud-Est  de  la  maison  Rî- 
got»; 

j4u  Sud-OMeêi^  par  une  ligne  droite  menée  de  l'angle 
Sud-Est  de  la  maison  Rigota  à  l'angle  Nord  delà  grange 
Mourîn  ; 

j4  rOueii  ei  au  N^^i-Ouesi,  par  une  ligne  brisée  par- 
tant de  Tangle  Nord  de  la  grange  Mourîn  ,  passant  par 
les  moulins  Toupier,  et  joignant  l'extrémité  dud  du  na- 
meau  de  la  Pontife,  noint  de  départ  ; 

Lesdiles  limites  renrermant  une  étendue  superficielle 
de  deux  kilomètres  carrés ,  quatre-vingts  hectares. 

Cahier  des  eharget  rtlaHf  d  la  c&ne^iion  des  mines  de  fer 

d^laFoLY. 

(  Extrait.  ) 

Art,  30.  Les  concessionnaires  seront  tenus  de  souffrir 
que  les  sieurs  Vacher  et  Labbo  ou  leurs  ayants  cause 
poursuivent  la  galerie  qu'ils  ont  ouverte  sur  la  rive 
gauche  du  ruisseau  sortant  de  Tétang  de  la  Fuly,  pour 
l'exploration  des  gttes  qu'on  suppose  exister  sous  le  pla- 
teau de  Mont  Joy»  en  dehors  de  la  concession  de  la  Puiy. 
Mais  il  ne  pourra  résulter  de  la  continuation  de  cette 

Salerie  aucun  droit  pour  les  explorateurs  sur  le  minerai 
e  fer  qu'ils  extrairaient  des  gttes  situés  sur  le  périmètre 
de  ladite  concession ,  et  le  minerai  devra  être  mis  par  eux 
à  la  disposition  des  concessionnaires. 

Dans  le  cas  où  les  gttes  de  minerai  de  fer,  qui  seraient 
découverts  par  ladite  galerie  hors  des  limites  de  la  con- 
cession de  la  Fuly,  seraient  ultérieurement  concédés ,  et 
où  cette  galerie  serait  reconnue  nécessaire  à  l'exploitation 
de  la  nouvelle  concession,  elle  sera  assimilée  aux  tra- 
vaux destinés  à  mettre  en  communication  les  mines  des 
deux  concessions  limitrophes ,  et  les  dispositions  de  l'ar- 
ticle suivant  lui  seront  applicables. 

Art.  31.  Dans  le  cas  ou  il  serait  reconnu  nécessaire  à 
l'exploitation  de  la  concession  ou  d'une  concession  limi- 
trophe d'exécuter  des  travaux  ayant  pour  but ,  soit  de 
mettre  en  communication  les  mines  des  deux  concessions, 


SUR   LBS   MINBS.  678 

pour  Taérage  oa  pour  récoulement  des  eaox ,  soit  d'ou- 
vrir des  voies  d*aérage ,  d'écoulement  ou  de  secours  des- 
tloées  au  service  des  mines  de  la  concession  voisine,  los 
concessionnaires  seront  tenus  de  souffrir  l'exécution  de 
ces  travaux ,  et  d'y  participer  dans  la  proportion  de  leur 
intérêt. 

Ces  ouvrages  seront  ordonnés  par  le  préfet  sur  le  rap^ 
port  des  ingénieurs  des  mines,  les  concessionnaires  ayant 
été  entendus ,  et  sauf  recours  au  ministre  des  travaux  pu- 
blics. 

En  cas  d'urgence ,  les  travaux  pourront  être  entrepris 
sur  la  simple  réquisition  de  l'ingénieur  des  mines  du  dé- 
partement 9  conformément  à  l'art.  14  du  décret  du  3  jan- 
vier 1813. 

Dans  ces  divers  cas ,  il  pourra  y  avoir  lieu  à  indem- 
nité d'une  mine  en  faveur  ae  l'autre ,  et  le  règlement  s*en 


Ordonnance  du  9  novembre  18&4  ,  qui  accorde  au 

sieur  Victor  Frèrejean  la  concession  de  mines  de  .  ^^  ^f„f? 
jer  situées  dans  les  communes  de  oAinT'ijvzmiv , 
La  Yerpillière  ,  Yillefontaine  ,  Vaulx-Milieu  et 
Roche,  arrondissement  ^6  Vienne  (Isère). 

(  Extrait. } 

Ari.  %  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  Conr 
eession  de  la  Fèrpilliêre.  est  limitée  ainsi  qu'il  suit ,  sa- 
voir : 

Au  Ncrd-Est^  par  une  ligne  droite  allant  du  clocher 
de  la  Yerpillière ,  point  £  du  plan ,  au  clocher  de  Vaulx- 
Milieu ,  point  F  du  plan  ; 

Au  SudrEsi ,  par  une  ligne  droite  allant  du  clocher  de 
Vaulx-Mllieu  à  1  extrémité  Sud  du  hameau  de  Saint-Bon- 
net ,  point  G  du  pian  : 

Au  Sud,  par  deux  lignes  droites  allant  du  point  G  ci- 
dessus  au  point  d'intersection ,  dans  le  hameau  du  Ginet , 
do  chemin  de  Saint-Quentin  à  Vienne  avec  le  chemin 
de  Bonnefamille  à  Yillefontaine,  point  L  du  plan ,  et  de 


674  OftOONlfANCia 

oe  potet  L àk  bande  de TèUag  de Falkfier,  potet  Cda 
plan; 

j4uNard-0ue$i ,  à  partir  do  point  G ,  par  le  chenia  de 
Fallavier  à  la  VerpiUière  jusqa*à  la  rencontre  do  cbemni 
de  Saint-Quentin  à  TUôpital,  point  D  du  plan  (cette  !► 
mite  Mord-Ouest  formant  aussi  limite  de  la  concesnonde 
Saint-Quentin  )  ; 

Enfin  ou  Nord  >  à  partir  dn  mint  D  d-dessns ,  par  une 
liffne  droite  allant  au  ck)cher  oe  la  Yerpillière,  pokit  de 
départ; 

Les  dites  limites  renfermant  une  étendoe  superficielle 
de  sept  kilomètres  carrés,  quarante-deux  hectares. 


Pnllt  et  «Nireet  Ordonnance  du  9  noi^embre  18&(h ,  qui  accorde  au 
Cratré*àBri!h  ^^^^^  Jean-Pierre  Miujonset,  la  concession  d'un 
oouf.  *  puits  d'eau  salée  et  de  sources  salées  y  situés  dans 

la  commune  de    Bbisgods,    arrondissement  '  de 
Batonne  (Basses-Pyrénées). 

(Extrait.) 

j4rÈ.  9.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  Conn 
cestion  du  Centre ,  est  limitée  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

Par  une  ligne  droite  menée  de  TangloSud  de  la  caserne 
des  Douanes ,  point  Odu  plan ,  à  Tanglo  Ouest  du  champ 
Baudron,  point  A; 

De  ce  dernier  point,  nar  une  droite  tirée  sur  le  point  M, 
rencontre  de  la  route  acpartementale  avec  le  chemin  de 
Bayonne  ;  puis ,  par  une  suite  de  lignes  brisées,  an? ek>p- 

Bnt  le  champ  de  Hondarraque ,  qui  appartient  au  sieur 
injonnet ,  et  dont  les  angles  sont  marqués  des  lettres 
B,  G ,  D,  E ,  ce  demi»  point  touchant  l'angle  Ouest  de  la 
maison  Garât; 

De  cet  angle,  par  une  droite  allant  an  point  F,  angle 
Sod  du  champ  dans  lequel  se  tronve  le  puits  d'eau  salée 
appartenant  au  sieur  Minjonnet,  ensuite  par  quatre  li* 
gnes  menées  sur  les  points  G,  H,  1  et  J,  extrémités dor 
dit  champ  du  côté  de  TEst  et  du  Mord-Est,  le  point  Joon- 
finant  an  chemin  communal  ; 

De  ce  dernier  point .  en  suivant  le  chemin  Gommunnl 
josqu'an  point  IV  marquAnI  rimeEseclion  dodit  dMnw 


mu    LIS    MINES.  675 

a¥«c  k  raisseau  des  salines,  et  «opo  de  cette  int^rsectioa 
par  une  ligne  aboutissant  à  l'angle  Sud  de  la  caserne  des 
Douanes ,  point  de  départ  ; 

Lesdiles  limites  renfermant  une  étendue  superBdelle 
de  cinq  hectares,  soixante-quinze  ares,  onze  centiares. 

j4rt.  4.  Le  droit  attribué  aux  propriétaires  de  b  sur- 
face ,  par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810,  et 
par  Tarticle  4  de  la  loi  du  17  juin  1840,  est  r^lé  à  une 
rodevaace  annuelle  de  cinq  francs  par  hectare  du  terraip 
renfermé  dans  la  concession. 

Cette  disposition  sera  applicable,  nonobstant  les  stipu- 
lations contraires  qui  pourraient  «résulter  de  conventions 
antérieures  entre  le  concessionnaire  et  les  propriétaires  de 
la  surface. 

Art.  8.  Le  concessionnaire  devra  extraire  aRBueller 
ment  une  quantité  d'eau  salée  telle  qu'elle  puisse  fournir 
à  une  fabrication  de  500,000  kilogrammes  de  sel  fiu  moins, 
pour  être  livrés  à  la  consommation  intérieure  et  ^sujei- 
tis  à  l'impôt. 

L'extraction  ne  pourra  être  restreinte  à  une  quantité 
moindre  qu'en  vertu  d'une  autorisation  spéciale  obtepue 
par  le  concessionnaire ,  conformément  à  ce  qui  est  pres- 
crit par  le  quatrième  paragraphe  de  l'article  f»  de  {a  loi 
du  17  juin  1840. 


Ordpnnance  du9  noi^cmbre  iSkk ,  qui  accorde  aup^ng  etsow» 
sieur   François  Loubery  la  concession  des  deux    d'eau  talée  « 
puits  d'eau  salée  qu'il  possède  et  de  sources  salées,    îîÏÏÎSîJ''  * 
situés  dans  la  commune  de  Briscous  ,  c^rrondisse- 
ment  de  Batoithe  (Basses-Pyrénées). 

(  Extrait.  ) 

Art>  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  dç  Con- 
eeuian  de  Lardfnavy,  est  limitée  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

Par  deux  lignes  droites  tirées  de  l'angle  Sud  de  la  ca- 
serne des  douanes ,  poii^t  A  du  plan ,  à  l'angle  Sud-Est  <|e 
la  maison  Meudiboure,  point  B,  et  de  ce  deruior  aogle,i 
l'angle  Sud-£$t  du  moulin  de  Souby^  point  C  ; 

De  ce  dernier  point ,  par  la  rive  droite  di|  vuiaieaa 


676  ORDONNAMCIS 

Lardenayy  jusqu'à  ta  jonctiou  au  point  D  avec  le  canal 
des  salines  ; 

De  cette  jonction ,  par  la  rive  droite  dudii  canal  jus- 
qu'à l'angle  Sud-Est  du  pont  jeté  sur  ce  canal ,  point  £  ; 

De  ce  point ,  par  une  ligne  droite  tirée  sur  l'angle 
Mord-Ouest  de  la  saline  du  sieur  Lissalde,  mais  arrêtée  au 

Kint  F  où  cette  ligne  est  coupée  par  une  ligne  menée  de 
ngleX  du  canal  des  salines  sur  le  conQuent  du  ruisseau 
dlt^  avec  la  rigole  qui  descend  de  Galbaret ,  et  qui 
longe  le  chemin  da  pont  de  Satbaritz  ; 

Du  point  F,  par  une  ligne  aboutissant  à  Fangle  Nord- 
Ouest  de  la  maison  Galbaret,  point  G,  puis  par  trois 
lignes  droites  arrêtées  aux  points  H ,  I  et  J ,  marquant , 
du  côté  du  Nord-Est  et  du  Nord ,  les  limites  des  terrains 
qui  renferment  le  puits  de  la  société  Boisot  et  celui  du 
sieur  Minjonnet ,  le  point  J  conGnant  au  chemin  com- 
munal; 

De  ce  dernier  point ,  par  ledit  chemin  jusqu'à  son  in- 
tersccti<m  avec  le  ruisseau  des  salines,  point  K,  et 
enfin  par  une  ligne  aboutissant  de  cette  intersection  à 
l'angle  Sud  de  la  caserne  des  douanes ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficieUe 
de  43  hectares,  64  ares,  50  centiares. 

(  Les  auire$  dispositions  de  Vordonnance  soni  les  mêmes 
que  pour  la  concession  du  GENTas  ei-desms  ). 


situés  dans  la  commune  de  Brisgous,    arrondis^ 
sèment  de  Batomhe  (Basses-Pyrénées). 

(Extrait.) 

jiri,  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  Con-- 
cession  de  Satharitx ,  est  limitée  air  si  qu'il  suit ,  savoir  : 

A  partir  du  point  M ,  jonction  du  canal  des  salines  avec 
le  ruisseau  Lardenavy,  par  la  rive  droite  dodit  ruisseau , 
jusqu'à  l'angle  Sud-Est  du  pont  de  Satharilz,  point  N  du 
plan; 

De  cet  angle,  par  deux  droites  menées,  Tune,  sur 


SUR   LIS   NIMM.  677 

faugle  Snd-Ooest  de  la  maison  Bentadioorv,  point  O, 
l'autre  sur  Tangle  Nord-Oaest  de  la  tailerie  Oabari, 
pMnt  P  ; 
De  ce  dernier  point,  par  une  droite  tirée  sur  le 

Kint  O,  confluent  du  ruisseau  dlliéra  avec  la  rigole  qui 
Bcend  de  Galbaret ,  et  qui  longe  le  chemin  du  pont  de 
Satharitz; 

De  ce  confluent,  par  la  portion  de  la  ligne  menée  sor 
Fangle  X  du  canal  des  salines ,  qui  se  trouve  arrêtée  au 

S)iDt  R  par  la  rencontre  d*une  liffue  tirée  de  Tangle  Nord- 
^  nestde  la  saline  de  Ussalde,  à  1  angle  Sud-Ouest  du  pont 
jeté  sur  ledit  canal; 

Du  point  R ,  par  la  portion  de  ladite  ligne  qui  vient 
s'appuyerà  Tangle  Sud-Ouest  du  pontsurle  canal,  points 
duj|)lan  ; 

^  £Dfin ,  par  la  rive  droite  dudit  canal  jusqu'à  sa  jonc- 
tion avec  le  ruisseau  de  Lardenavy,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  reofermant  nne  étendue  superficielle 
de  30  hectares ,  45  ares ,  82  centiares. 

{Les  autres  disporitionê  de  t ordonnance  soni  les  mimes 
çue  pour  la  eoncesskm  du  GEirrRS  d-deesus). 


Ordonnance  du  9  noi^embre  18U,  qui  accorde  aiip^n^  ^  loarost 
sieur   Pierre    Lissalde   la   concession   des  puits    d  aaa  ulée  de 

-  ifeau  salée  qu'il  possède  et  de  sources  salées^    M^a^^^ 
situés  dans  fa  commune  de  Briscous  ,  arrondisse» 
mentdeBAYonnt  (  Basses-Pyrénées). 

(Extrait.) 


jirt.  9.  Cette  concession ,  qni  prendra  le  nom  de  Con^ 
eeseUm  de  la  Tuilerie ,  est  limitée  ainsi  qu'il  suit,  savoir  «  t 

Par  une  ligne  menée  de  l'angle  nord-ouest  de  la  tuile-^ 
rie  Oobart,  point  B  du  plan ,  au  point  G,  confluent  du 
ruisseau  d'Ihéra  avec  la  rigole  qni  descend  de  Galter^ 
et  qni  longe  le  chemin  allant  an  pont  de  Satharitz; 

De  ce  confluent ,  par  la  portion  de  la  ligne  menée  sur 
l'angle  X  du  canal  des  salines,  qui  se  trouve  arrêtée  au 

S>int  F  parla  rencontre  d'une  ligne  tirée  de  TangleNord* 
uest  de  la  saline  du  sieur  lissalde,  à  l'angle  Sud-Est  du 
pont  jeté  sur  ledit  canal  ; 

Tome  FI,  1844.  44 


i 


676  ORDONHAMCIS 

Lardenavy  jusqu'à  sa  jonctioD  au  point  D  avec  le  cmal 
des  salines  \ 

De  cctie  jonction ,  par  la  rive  droite  dadil  canal  jns- 
qu*à  l'angle  Sud-Est  du  pont  jeté  sur  ce  canal ,  point  £  ; 

De  ce  point ,  par  une  ligne  droite  tirée  sur  l'angle 
Mord-Ouest  delà  saline  du  sieur  Lissalde,  mais  arrêtée  au 

Kint  F  où  celte  ligne  est  coupée  par  une  ligne  menée  de 
ngleX  du  canal  des  salines  sur  le  conQuent  du  ruisseau 
dlbéra  avec  la  rigole  qui  descend  de  Galbaret ,  ei  qui 
longe  le  chemin  dapont  de  Satbaritz  ; 

Du  point  F,  par  une  ligne  aboutissant  à  l'angle  Nord- 
Ouest  de  la  maison  Galbaret ,  point  G ,  puis  par  trois 
lignes  droites  arrêtées  aux  points  H,  I  et  J,  marquant  y 
du  côté  du  Nord-Est  et  du  Nord ,  les  limites  des  terrains 
<|ui  renferment  le  puits  de  la  société  Boisot  et  celui  du 
sieur  Minjonnet ,  le  point  J  conGnant  au  chemin  com- 
munal; 

De  ce  dernier  point,  par  ledit  chemin  jusqu'à  son  in- 
tersection avec  le  ruisseau  des  salines,  point  K,  et 
enfin  par  une  ligne  aboutissant  de  cette  intersection  à 
l'angle  Sud  de  la  caserne  des  douanes,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  43  hectares,  64  arcs,  50  centiares. 

(  Les  autres  dispositions  de  Vordannance  soni  les  mêmes 
que  pour  la  concession  du  Genteb  ci^dessus  ). 


Fait!  tisaatûes  Ordonnance  du  9  novembre  181^4»  qui  accorde  au 
<t>«n  Mlée  êe  sieur  Charles-ÉIéonor  Nael  la  concession  des  trois 
Brifcoûi.  '         puits  d'eau  salée  quil  possède  et  de  sources  salées, 

situés  dans  la  commune  de  Briscous,   arrondis-- 
sèment  de  BAToimE  (Basses-Pyrénées). 

(  Extrait.  ] 

Art.  2.  Cette  concession  ,  qui  prendra  le  nom  de  Can- 
cession  de  Satharitz ,  est  limitée  airsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

A  partir  du  point  M ,  jonction  du  canal  des  salines  avec 
le  ruisseau  Lardenavy,  par  la  rive  droite  dudit  ruisseau , 
jusqu'à  l'angle  Sud-Est  du  pont  de  Satharitz ,  point  N  du 
plan; 

De  cet  angle,  par  deux  droites  menées,  l'une,  sur 


SUR   LIS   NIMM.  677 

raugle  Sad-Ooest  de  la  maison  BentaclioarT,  point  O, 
l'antre  snr  Vangle  Nord-Oaest  de  la  taileiie  Onbart , 
piint  P  ; 

De  ce  dernier  point,  par  une  droite  tirée  sur  le 
point  O,  confluent  da  misseaa  d'Ihéra  avec  la  rigole  qui 
descend  de  Galbaret,  et  qui  longe  le  chemin  da  pont  de 
Satharitz; 

De  ce  confluent ,  par  la  portion  de  la  ligne  menée  snr 
Fangle  Xdn  canal  des  salines,  qui  se  trouve  arrêtée  au 

S)int  R  par  la  rencontre  d*une  liffne  tirée  de  Tangle  Nord- 
^  uestde  la  saline  de  Lissalde,  à  1  angle  Sud-Ouest  du  pont 
jeté  sur  ledit  canal; 

Du  point  R ,  par  la  portion  de  ladite  ligne  qui  vient 
s'appuyer  à  Tangle  Sud-Ouest  du  pontsur  le  canal,  points 
du  plan  ; 

Enfin ,  par  la  rive  droite  dudit  canal  jusqu'à  sa  jonc- 
tion avec  le  ruisseau  de  Lardenavy,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  30  hectares ,  45  ares ,  82  centiares. 

(Les  autres  disporitionê  de  rordonnance  sont  les  mimes 
çue  pour  la  concession  du  Centre  ci-dessus). 


Ordonnance  du  9  novembre  ISbfc ,  qui  accorde  «»pn||g  ^^  iourcss 
sieur   Pierre    Lissalde   la   concession   des  puits    doaauléede 

•   iFeau  salée  au* il  possède  et  de  sources  salées ,    ta  Tuilerie, à 
situés  dans  ta  commune  de  Briscous  ,  arrondisse-' 
ment  de  BATonnt  (  Basses-Pyrénées). 

(Extrait.) 

jirt.  2.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  Con^i 
eession  de  la  Tuilerie ,  est  limitée  ainsi  qu'il  suit,  savoir  :; 

Par  une  ligne  menée  de  l'angle  nord-oaest  de  la  tuile-- 
rie  Onbart,  point  B  du  plan ,  au  point  G,  confinent  du 
misseau  d'inéra  avec  la  rigole  qui  descend  de  Gaibaret 
et  qui  longe  le  chemin  allant  an  pont  de  Satharitz; 

De  ce  confluent ,  par  la  portion  de  la  ligne  menée  sur 
l'angle  X  du  canal  des  salines»  qui  se  trouve  arrêtée  au 

g>int  F  parla  rencontre  d'une  ligne  tirée  de  l'angleNord* 
nest  de  la  saUne  du  sieur  Lissalde,  à  l'angle  Sud*£st  du 
pont  jeté  sur  ledit  canal  ; 

Tome  FI,  1844,  44 


678  QI^DOjnUMGB» 

BmHe,  |Mr  deux  Ugoes  Urées,  roue  do  point  F  an 
point  E,  foriiiaQtlaagtePîor4l-Oaeit  de  la  maifoii  Galbt- 
ret ,  et  l'antre,  de  cet  ansle  à  l'angle  Nord-Ooeat  de  la; 
toilerie  Oubart,  point  de  départ  1 

LesdUea  limites  renrennant»  one  étendue  ai^esficielle 
de  8  hectares,  23  ares,  82  centiares. 

(  Les  autres  disposUions  de  V  ordonnance  $oni  les  «Iniei 
fu$  pour  U  eoneestion  du  Ciurru  d^essui). 


Poils  ^  wamtmOrdonnance  du  9  nouembre  ISi-b,  qui  accorde  au 
d'eiu  Mléede  sieur  Williaip  Keeu  la  concession  du  puits  deau 
}^S^1^  salée  qu  il  possède  et  de  sources  salées  y  situés 

dans  la  commune  de  Biuscou8,  arrondissement  de 
Batomn£  (  Bassin-Pyrénées  ). 

(  Extrait  ) 

Art,  3.  Cette  concession  ^  qui  prendra  le  nonà  de  Con- 
cession de  Laxalde^  est  linalée  ainsi  qu'il  soit,  savoir  : 
A  partir  de  l'angle  sud  de  la  caserne  des  douanes, 

S  oint  A  dn  plan ,  par  trois  lignas  droites  tirées  snr  l'angle 
nd-Est  de  la  maison  Mendiboare,  point  B,  sur  l'angle 
Nord-Est  de  la  Duiison  Ganderat  «  poiiit  C,  et  snr  Fangfo 
Nord  de  ta  maison  Ordognis,  point  D; 

De  ce  dernier  angle,  an  point  £à  foUnant  au  Snd'-Snd- 
Est  l'extrémité  da  champ  de  BLonoarraqne,  appartenant 
an  sieur  Minjonnet  ; 

De  cette  extrémité ,  par  une  suite  de  lignes  brisées  en-- 
veloppantauSud,  à  TOo^tetau  Nord-Ouest,  ledit  champ 
de  la  Houdarraque,  et  aboutissant  aux  points  FGUi 
et  K  qui  marquent  les  angles  de  ce  champs  ce  dernier 
point  étant  situé  à  larenconiM  de  la  renie  départementale 
a¥ec  le  chemin  de  Bayonne; 

Deœtle  rencontre,  par  deux  lignes  menées,  l'une  snr 
l'angle  Ouest  dn  champ  Bandrot ,  pomt  L,  et  l'autre,  de 
cet  angle  à  l'angle  Snd  de  la  caserne  des  douanes ,  point 
de  départ; 

Lesdiles  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  43  hectares,  <4  ares,  50  eentiares. 

{Les  mutres  dispoùêionê  de  Vordomumee  90ml  les  mimas 
gtie  pour  to  cofiosisûm  du  CsNTEB  cHisisua). 


SVtl'  LVS'  MINlfs.  6')^' 

Ordonnance  du  9  novembre  i%kk^  qui  accordé  a  la  pong  ^        _ 
50cieré  B018OT  et  C**  /a  concession  du  puits  deau     d|eia    uîée 
salée^auelle possède  et  de  sources  salées  ,  situés     f'j^îJîSr* 
<fan^  ia  commune  de  Bftiscous^  arrondissem/^nt  de^^ 
Bayonne  (  Basses-Pyrénées }. 

;^  ^,  (.Extrait.  )    I  j  ,  •  .>     ,.. 

eliiîcm  dfSKtAofke ,  est  'llHiUèê  iiiitsi  ^m  sttU V  MvMf  "t 

A  partir  du  point  A  ^  fbriuaiil^iextréibilé  tioni\dii»tab- 
raiQ  qui  renferme  le  puits  de  la  société ,  par  lalimitç  du- 
dit  terrain  jusqu'au  pôrnt'B,  rencontre  de  cçfié  Ihnife' 
avec  le  chemin  d'Urt.  De  oetle  rencotÀre  Vp^i' 5iQ<?  liÇ^ 
allant  à  l'angle  Nord-Ouest  de  la  maisQn.Galbàret;  joiàt 
C  du  plan; 

De  cet  angfle,  par  (roisr  lignes  aboutissant  à  l^gljè^Mcnrd-. 
Ouest  de  la  tnflerie  Ouhart,  poitU  D/  puis  à  l'angle  N^d'^ 
de  la  maison  OrdôgiJis,  point  &;et  citstrite'au  poititF,^ 
formant  au  Sud-Est  Textrémité  du  champ  de  Houdar^^' 
raque,  appartenant  au  sieur' Miujonnet  ; 

De  cette  extrémité,  par  les.  limites^  orientées  duiS^ 
champ,  jusqu'au  jpoint  G,  formant  1  angle  Ouest  de  la    « .  •;n:;'..~:  >::t 
maison  Garât;  •  

De  cet  angle ,  par  une  ligne*  tirée  sur  te  point  H ,  tor- 
mant  l'exirémiUr  ii]jftrTdk)nale*  dti  cham^  dans .  lequel  se 
troa^lè  poft8d^u«U^«ppsfrtewaitau*flieup  Minûita- 
net,  et  ensuite  par  trois  lignes  menées  sur  les  points  1,  J, 
et  A,  point  de  départ -,  lesdits  points  matquanrles  eitr^- 
mités  dndit  champ  du  côté  de  TEst  $ 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  supérAddk 
de  23  hectares,  18  ares»  9Menlîares. 

(Zes  mUrts  dispo»fioins  de  V ordonnance  ioni  les  mêmeê 
'  '   ^ du Ctmt»ti^-diesim^)\  ■    >- 


in  r.  ■  '"  •    - 


-  Il' 


Ordonnance  du  9^MOf^mire'lMfr',  qui  aittorvfeie    Usine  i  îet 
sieur  Ram4y  à  établir  une  usine  à  fenaaiieudk^  ^  Malaiiéit, 

LA  MULATIÈBE  ,  COmmune  de  Si^lNTS-FoY-XifiS-LYOll 

(Rhône). 
GiBttftunie^fluearfl  composée  % 


.  •"  I 

•»•   If 


Q^  ,0RD01lllAKCBft 

*  De  deux  fours  à  réverbère , 
^DeqaarrccubilotsoufoarsàlaWintiDSon, 

•*  De  toas  les  appareils  nécessaires  à  rétablissement,  tels 

^o  machines  soofflafates ,  aleHcrK  d^  moulage,  clc. 

Usina  i  Ite     Ordonnance  du  U  noçëMBfe'iShk ,  portant  auto- 
deSIchan^        .risatipn,MA.$ifiir.  M/e^iwiot  de  t»aititçmr  en  acUuâé 

i'mineàfurdai&LWÂufjskuée  4ur  la  Nifcvm»,  dans 
ia  aommunmrie  fii(Dt^iiF.(  KièTfe).  * 


..LadUe  ^îoq  demenr^  composée  ;    .  « 
De  dqux  tpu^de  jjetile  Ibrfts,  j 

«D'wifeudemazerie»  . 

D'irti  bocard  à  laitiers,  ,      v  i    r  v  • 

JD^^machines  de  compression  nécesaftfes  à  la  laDnc»- 
tipnetàrèliraffediifer,  ,    .'      ,         , 

El  des  machine^  SQufBanles  qu  exigera  leTOoIaneal 

deTusine.  ... 

Ôfdonntince  du  \\  novembre  \^kV\  qui  autorise  te 
HfUtomKaii,      ^.^^^  Camiow-Crugt,  propriétaire  de  r  usine  à  fer  ^ 
Stoîol? àïïr     des  FoRûBTTES,  à. maintenir  en  activité  les  ate^ 
commiiDe  da      n^,^  dépendants  de  ladite  usm^y  qui  sont  sUues  , 
^^"  danfia  commune  de  Tahaï  (Axdenaea) .  fuvoir  - 

Un  baùt-fournef  u , 

Un  bocard  à  crasses,  t: 

Etanlayoiràtaras. 


•«aMÉ^i^ 


.       Ordonnance  dû  11  not^embre  iSkk»  qui  auiorUe  lu 

Jïï'àlîto-      SociétédeshautS'fourneauxet/orgesdelaUAison^ 

mm-TM.  Neuve  et  de   Rosée  à  construire  quatre  hauts^ 

.  ^  ,     u       fourneaux  d^ns  la  commune  de  Pwbct-soto-TWi, 

./.'      .1    n  ,(  CAte^d'.Or  ). 

(  Extrait.  )    ' 

jrt  i*^.  La  société  des  hauts -fourneaux  et  forges  de 
la  Maison-Neuve  et  de  Rosée  est  autorisée  à  cinBlraiiH» 


SUR   LES   MlfCBS.  68 1 

0 

et  tenir  en  aetîy ité  quatre  hauts-fônrneanx  pour  la  fosioii 
du  minerai  de  fer,  sur  la  rive  ganche  du  Serin,  au  lien 
dit  f^ersaillesy  commune  de  Précy-sous-Thil  (Côte-d*Or). 

tfn  exemplaire  du  plan  produit  restera  annexé  à  la 
présente  ordonnance.  '    ' 

•••••■••••••^■••••■9 

Art.  8.  Les  machines  à  vapeur  qui  devront  être  em- 
ployées dansTusiné,  comme  force  motrice,  ne  poudrront 
être  établies  qu'en  vertu  de  permissions  déli\Tées  confor- 
mément aux  ordonnances  et  insiructions  sur  la  matière* 

Art.  9.  Les  travaux  hydrauliques  seront  exécutée  sons 
la  surveillance  de  ringéniear  des  ponts-et-chaiissées  de 
rarrondissehient.  Les  co'nstrnètions  relatives  à  Fusine 
proprement  dite  seront  faites  sous  la  surveillance  de  Tin- 
génieur  des  mines  du  département. 

Ces  ingénieurs  dresseront,  en  triple  expédition,  chacun 
en  ce  qui  le  concerne,  et  en  présence  de  la  partie  inté- 
ressée ,  procès-verbal  de  la  vérification  des  ouvrages  après 
lenr  enliei^  achèvement. 

Une  exj^ition  de  chaque  procès-verbal  sera  déposée 
à  la  mairie  de  la  commune  de  Précy-sous-Thil;  une 
autre  expédition  sera  déposée  aux  archives  de  la  prérec- 
ture,  et  ta  troisième  sera  transmise  à  notre  miqîsire  des 
travaux  publics. 

Ari.  10.  Les  quatre  hautsfonrnèaux  ci-dessus  auto- 
risés seront  mis  en  activité,  au  pins  tard  dans  le  délai 
de  deux  ans  à  partir  de  la  notification  de  la  présente. 
Ils  ne  pourront  chômer  sans  cause  reconnue  légitime  par 
l'administration. 

Art.  11.  La  société  permissionnaire  ne  pourra  aug- 
menter son  usine,  en  changer  la  nature,  la  transférer 
ailleurs,  ni  apporter  aucune  .modification  aux  dispo-' 
siiions  ci-dessus  prescrites,  sans  en  avoir  obtenu  la  per«> 
mission  dans  les  formes  voulues  par  les  lois  et  règle» 
m^nts. 

Art.  12.  En  exécution  de  l'article  75  de  la  loi  du  21 
avril  1810,  elle  payera ,  à  titre  de  taxe  fixe  et  pour  une 
fois  seulement ,  fa  somme  de  300  fr. ,  qui  sera  versée  entre 
les  mains  du  receveur  de  l'arrondissement  dans  le  mois 
qui  suivra  la  notification  de  la  présente. 

Art.  13.  Conformément  à  rariîcle  36  du  décret  du  18 
novembre  1810,  elle  adressera,  chaque  année,  au  préfet 
et  à  notre  ministre  des  travaux  publics ,  toutes  les  fois 


Ç8;i  O^DONNAIYCBS 

^ga'ilai  fera  la  demande,  des.^lata  cecUBéar^csi  nalériaiK 
consommés,  des  produits  fabriqués  et  des  oujrriers  oocu- 
^daiis  rasine. 

jért.  U.  Elle  se  c^oformera  exactement  aux  Ms, 
flécrets,  ordonnances  et  règlements  existants  ou  à  inter- 
venir sar  le  fait  des  usines ,  ainsi  qn*aux  instructions  qm 
lui  seront  données  |wr  J'adm^hiavalion,  ^jce  qui  con- 
cerne la  police  des  usines  ot  la  sCtreté  des  ôiftvrÂers. 

jU.  15.  Faute  par  elle  de  se  conformer  aux  disypo- 
sitiOQs  de  la  présente  ordonnance ,  Vusine  sera  mise  en 
chômafi;e  par  un  arrêté  du  préfet,  et  la  révocation  de 
Tacte  de  permission  sera.poursuivie  ainsi  que  de  droit. 

Art.  f  6.  La  société  permissionnaire  ou  ses  ajants  cause 
ne  pourrout  prétendre  aucune  iademnilé  i  oi  dédomma* 
gement  quelconque ,  dans  le  cas  où,  ppur  rexécuticm  de 
travaux  dont  TutiUlé  .publique  aura  été  légalenuent  a>n- 
slatée,  r administration  jugera  convenaUe  de  faire  des 
dispositions  qui  les  privent  en  tout  ou  en  partie  des  avan- 
tages résultant  de  la  présente  autorisaUon ,  tous  droita 
antérieurs  réservés. 

JrL  17.  La  présente  ordonnance  s^a  publiée  et  alB» 
chée  dans  la  commune  de  Précy-sous-Tnil ,  à  la  diligenoe 
du  préfet  et  aux  frais  de  la  sociétéi  dana  le  délai  du  mois 
où  elle  lui  aura  été  notifiée. 

Une  copie  de  cette  ordonnance  sera  en  outite  défiosée 
aux  archives  de  ladite  commune. 

Art,  18.  Nos  ministres  secrétaires  d'état  aux  dépai^ 
tements  des  travaux  publics  et  des  finances  sont  cbargéti 
chacun  en  ce  qui  le  concerné ,  de  Texécutioa  de  la  nré* 
sente  ordonnance,  qui  sera  insérée  par  e;[i'trait  a<i  bidietin 
des  lois. 


Usine 4  fer.    Ordonnance  du  ii  novembre  iSkh  ,  qui  autorise  le 
k  Sarreboarg.       sieur  Charles  Colle  à  maintenir  en  actiuité  tusine 

àjer  établie  dans  un  bâtiment  faisant  partie  élu 
moulin  dit  de  Rkmliiig  quUl  possède ,  et  qui  est 
situé  sur  la  Sarre  ,  dans  la  commune  de  Sarre- 
bourg  (Meurthe). 

Cette  usine  demeure  composée  : 

D'un  four  d'afflnerie  au  charbon  de  bois  ; 


D'un  foyer  de  martinet  à  la  hotiltle  ; 

Des  machines  soufflantes  en  nombre  suffisant  et  îles 
appareils  de  compression  nécessaires  à  la  fabrication  et  à 
1  étirage  du  fer. 


Ordonnance  du  ii  nos^embre  18fci,  qui  autorise  le    uiine  4  fer 
sieur  Degaiit  à  maintenir  en  activité  f usine  â    ««Oasire- 
fer  des  QuATRE-PAvaLOws,  située  sur  le  ruisseau    ^^"<>"- 
rf'HïuitLE,  commune  de  Saiwt-Martik-d'Heoillk, 
arrondissement  de  Nevehs  (Nièvre  ). 

Cette  usine  est  et  demeure  composée  : 
1<>  De  deux  feux  de  forge , 
9f  De  deux  marteaux  > 

3**  Et  des  soufflets  et  accessoires  nécessaires  à  la  fabri- 
ealion  du  fer. 


Ordonnance  du  H  novembre  1844 ,  qui  autorise  le    uiiDe  à  fer 
sieur  Amouroux  à  maintenir  en  activité  l'usine  4  ^^  BCoaiine. 
Jer  de  la  Mouline  ,  commune  de  Yillefrancbe  de 
Belvès  (  Dordogne). 

La  consistance  de  cette  usine  est  et  demeure  com- 
posée : 

D'un  bant-foumean , 
D'un  laToîr  k  bras , 
D'un  bocard  à  laitiers , 
Et  d'un  feu  d'affinerte  aTec  deux  marteaux. 
La  forge  caUlane  qui  existait  dans  rétablissement  est 
et  demeure  supprimée. 


Ordonnance  du  ii  novembre  1844,  qui  autorise  le    uiioe  à  fer. 
sieur  Baragttey-Fouquet  à  établir,  sur  la  rivière    comroape  de 
de  RisLE ,  commune  de  Neaufles  (  Eure  ) ,  une  usine    ^•'™••• 
à  Jer  à  côté  de  son  moulin  de  Chagny,  situé  sur  le 
même  cours  d'eau ,  commune  de  la  Neuve-Lyre. 

La  consistance  de  cette  mine  est  fixée  ainsi  qu'il  suit  : 
Un  four  de  chaufFerie ,  i 


6S4  OAMHHAffCM 

Une  paire  de  ejBaktÊ^ 
Une  fonderie  t 
Seize  bobines , 
Et  une  paire  de  dsaillei  • 


llMMi«hflide  Ordonnance  du  Ik  noî^embre  18ii,  qui  autorise,  à 
boaille  dam  te  défaut  du  consentement  du  propriétaire  du  sol  ^  le 
oifd,  sieur  Auguatin-Mane-I^elix  de  là.  Aibette,  à  ope^ 

rer  des  recherches  de  mines  de  houille  sur  un  ter^ 
rain  situé  dans  la  commune  de  Dotet  (Allier). 

Loui9*PaiLippi ,  etc.  ; 

Sur  le  rapport  de  notre  ministre  secrétaire  d'état  des 
tFSTanx  pablics  *, 

Yn  la  demande  formée ,  le  19  mars  1 844 ,  par  le  sieur 
Angnstin-Marie-Félix  de  la  Ribette ,  tendant  à  obtenir 
Taotorisation  d'entreprendre  des  recherches  de  mines  de 
honille  dans  des  terrains  situés  commune  de  Dojet  •  dé- 
partement de  TAliier  \ 

Le  plan  y  joint; 

La  lettre  du  préfet  de  TAIlier,  dn  19  jnillet  1844^ 
constatant  que  cette  demande  a  été  notîGée  an  sienr  de 
Gomrtais ,  propriétaire  desdits  terrains ,  et  qa'il  n'a  fait 
ancnne  réponse  ; 

Le  rapport  des  ingénieurs  des  mines»  des  20  et  24  juillet; 

L'avis  du  conseil  général  des  mines ,  du  27  septembre , 
concluant  à  ce  qne  la  permission  soit  accordée  ; 

Vu  l'article  10  de  la  loi  do  21  ami  1810  ; 

Nous  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

Art.  \**.  Le  sieur  Augustin-Marie-Félix  de  la  Ribette 
est  autorisé  à  opérer  des  recherches  de  mines  de  houille 
dans  une  lone  de  terrains  d'environ  620  métrés  de  lon- 
gueur sur  100  mètres  de  largeur,  s'étendant  sur  les 
parcelles  indiquées  aux  plans  du  cadastre  sous  les  nu- 
méros 359,  347,  348,  349  ;  ladite  zone  située  entre  l'étang 
Rebut  et  la  route  royale  de  Limoges  à  Moulins .  et  for- 
mant la  limite  Ouest  de  la  concession  de  Doyet ,  laquelle 
limite  est  déterminée  parle  chemin  de  Doyet  au  Paloy  ; 

Art.  2.  Avant  de  commencer  ses  travaux ,  le  sieur  de 
la  Ribette  payera  au  sieur  de  Gourtais ,  propriétaire ,  les 


SUA  U»   MIHBS.  ^5 

indemnitét  qui  pourront  loi  être  daes  à  ratoon  de  Poocu- 
pation  des  terrains. 

Art.  3.  A  défaut  d'accord  entre  les  parties,  lesdites  in- 
demnités seront  déterminées  par  le  conseil  de  préfecture , 
d'après  le  mode  établi  par  les  articles  56  et  57  de  la  loi 
du  16  septembre  1807,  et  en  suivant  les  règles  prescrites 
par  les  articles  43  et  44  de  la  loi  du  21  avril  1810. 

jért.  4.  La  durée  de  la  permission  est  fixée  à  deux  an<- 
nées  j  sauf  le  cas  où  une  concession  serait  instituée  avant 
Texpiration  de  ce  délai.  Ce  laps  de  temps  ne  courra  qu'à 
partir  du  jour  du  règlement  des  indemnités. 

jérL  5.  Les  travaux  devront  être  mis  en  activité  dans 
nn  délai  de  trois  mois,  à  partir  de  l'époque  fixée  par  l'ar- 
ticle précédent. 

jirL  6^.  La  présente  permission  ne  constitue ,  en  faveur 
du  sieur* de  la  Ribette ,  aucun  droit  de  préférence  à  la 
concession  des  mines  que  peuvent  receler  les  terrains 
pour  lesquels  elle  est  accordée.  Il  lui  est  en  outre  interdit 
d'ouvrir  sur  ces  mines  des  travaux  d'exploitation. 

jért.  7.  Le  sieur  de  la  Ribette  demeure  tenu  de  se  con- 
former aux  lois  et  règlements  sur  la  matière,  ainsi  qu'aux 
instructions  qui  lui  seront  données  par  le  préfet ,  sur  le 
rapport  de  l'ingénieur  des  mines ,  pour  tout  ce  qui  con- 
cerne la  sûreté  du  sol  et  celle  des  ouvriers. 

ArL  8.  L'inexécution  des  conditions  ci-dessus  prescrites 
entraînera  la  révocation  de  la  permission. 

jérL  9.  Notre  ministre  secrétaire  d'état  au  départe- 
ment des  travaux  publics  est  chargé  de  l'exécution  de  la 
présente  ordonnance. 


LsToiràclieTal, 
Ordonnance  du  22  novembre  184.4 ,  qui  autorise  le     *  Eirellci. 

sieur  Augarà  maintenir  en  activ^ité  le  lavoir  à 

cheifal  qu'il  a  établi  près  de  deux  lai^oirs  à  bras , 

permissionnés  par  l'ordonnance  du  12  septembre 

1826,  au  lieu  dit  le  Creux-Philippe,   commune 

«^'Etrelles  (Haute-Saône). 


Ordonnance  du  22  novembre  18bb  ,  portant  que  le    d'Oninerau. 
sieur  Caroilloii  de  Vandedl  est  autorisé  ,-Và  trans" 


6BC  MMimtKow 

porter  à  la  Jbtge  êit&  m  Xàcqix>t  ,  fm$mnt  partit 
des  usines  à  JbriTOnQXJZKAVX ,  situées  commune 
Je  ce  nom,  sur  la  Manoise  (Haute- Marne),  le 
martinet  que  tordonnance  du  â2  octobre  1823  lui 
auaà  permis  de  construire  dans  cette  commune ,  à 
remplacement  de  la  chaussée  du  Covti.ut  ;  S""  à 
transporter^  dans  la  forge  basse  d'OnQuiRAUx ,  qui 
fait  aussi  partie  des  usines  J  Obqubaaux,  icn  auire 
martinet  situé  dans  la  mente  commune ,  en  at^al 
de  la  chaussée  de  la  MomtttvE ,  et  autorisé  par 
t ordonnance  du  ii  février  18St. 


Ctrrièrei   dt  Ordonnance  du  8  décembre  1  Skk  •  relative  à  Fex^ 

SfïIrtm^dS    P^^^^*^^  ^^  carrières  de  pierres  à  bdtir  du 
la  Gironde.]  département  de  la  Giboitde. 

Lomt-Psiuppi  f  etc. 

Sur  le  nippoii  de  noire  ministre  secrétaire  d'Etat  des 
travaax  paDlics  ; 

Vu  le  projet  de  rèfflement  présenté  par  le  préfet  de  la 
Gironde  ponrrezploitalion  dâ  carrières  de  pierres  àbàtir 
qne  renfenne  ce  aépartement  ; 

Les  rapports  des  ingénieurs  des  mines  ; 

La  lettre  du  préfet,  dn  7  juin  i8M$ 

Les  atis  du  conseil  général  des  mines,  des  14  juîb  et 
19jmUetl844; 

Vu  la  loi  daSl  avril  1810; 

Notre  conseil  d'Etat  entendu, 

Nous  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  oui  suit  : 

j4rt.  !•'.  Les  carrières  de  pierres  de  taille  et  de  moel- 
lons, ouvertes  ou  à  ouvrir  dans  le  département  de  la  Gi- 
ronde, seront,  à  partir  de  la  publication  dn  présent  règle- 
ment ,  soumises  aux  mesures  d'ordre  et  de  police  ci-<près 
prescrites. 

TITRE  PREMIER- 

EXEBaCE  DE  LA  SCBYEILLAIfCE  ApMINISTBATIVE. 

Art  2.  Dans  toutes  les  carrières  de  pierres  de  tsflie  et  de 
modions ,  la  surteillauce  des  travaux  d'ex^kritatloft  sera 


sua   tBB   MIMBS.  687 

exercée  par  ringénieur  ea  chef  on  riafènlear  des  nùMB 
chargé  aa  service  du  département ,  par  un  eonduotew 
sarveilUnt  des  carrières,  et.  concarremment ,  par  les 
maires  ou  par  tout  autre  officier  de  police  nmaicipale, 
chacun  dans  Tordre  de  ses  attributions  et  confonnémeat  à 
ce  qui  est  prescrit  par  les  articles  47,  48, 50 ,  81  et  82  de 
la  loi  du  21  avril  1810,  par  Varticlc  40  du  décretdn  18  no- 
yembre  1810  et  par  les  articles  3,  4,  5^  7, 11, 13  et  14 
du  décret  sur  la  police  souterraine,  du 3  janvier  1813. 

j4rL  3.  Tout  propriétaire  ou  entrepreaeiir  qui  se  pro^ 
posera,  soit  de  contianer  Texploitatioa  d'une  carrière  en 
activité,  soit  de  reprendre  Tei^doitatioa  d'une andenne 
carrière  abandonnée ,  soit  d'ouvrir  une  nouvelle  carrière, 
sera  tenu  d'en  faire  la  déclaration  au  préfet,  par  Tinter^ 
médlaire  du  maire  de  la  commune  dans  laqudle  la  car- 
rière sera  située. 

yért.  4.  La  déclaration  exigée  par  Tarticle  précédent 
énoncera  les  nom,  prénoms  et  demeure  du  propriétaire 
ou  de  Tentrepreneur  de  l'exploitation ,  avec  rindication 
de  ses  droits  de  propriété  ou  de  jouissance  du  soL  Elle 
fera  connaître  aussi  le  lieu  et  remplacement  des  travaux  1 
ainsi  que  le  mode  de  l'exiiloi talion ,  soit  à  ciel  ouvert,  soit 
par  cavage  à  bouches,  soit  par  puits. 

jiri,  5.  La  déclaration  sera  faite  : 

1^  Par  tout  propriétaire  on  entreprenenr  de  oarrlèreé 
actuellement  en  activité ,  dans  nn  délai  de  trois  meis ,  à 
partir  de  la  publication  du  présent  règlement  ; 

â*"  Par  tout  entreprenenr  de  nouvelhs  wvières  w  par 
celui  qui  voudrait  reprendre,  une  ancienne  exploîlatiott 
abandonnée,  un  mois  avant  la  mise  en  acUvité  des  tra- 
yaux  d'exploitation  projetés. 

Art.  6.  Faute  par  lesdîts  propriétaires  on  entrepre* 
nenrs  d'avoir  fait  ta  déclaration  sus-énoncée  dans  les  délaU 
prescrits,  le  préfet ,  anssitôt  qu'il  sera  informé  de  Fe^iis- 
tence  d'une  exploitation  non  déclarée ,  en  ordonnera  la 
visite  :  après  quoi ,  sur  le  rapport  du  maire  de  la  com- 
mune où  sera  située  rexploitation,  ou  du  conducteur  sur-* 
veillant  des  carrières,  et  sur  l'avis  de  l'ingénieur  de^ 
mines,  le  préfet,  après  avoir  entendu  les  exploitants  de 
ladite  carrière,  pourra  ordonner,  s'il  y  a  lieu,  que  pro~ 
visoirement  et  par  mesure  de  police  les  travaux  eft 
seront  suspendus,  jusqu'à  ce  que  la  déclaration  snsmen- 


€88  ORDONHAHCES 

tioonée  ait  été  elliectaée ,  et  sauf  recours  derant  le  mi- 
Bistre  des  travaux  publics. 

Art.  7.  Tout  propriétaire  ou  entrepreneur  d^exploi- 
tatlon  sera  tenn  de  produire,  toutes  les  fois  qu'il  en  sera 
rejfuis  par  le  préfet ,  sur  le  rapport  de  Fingénieur  des 
mines,  un  plan  des  travaux,  ooordonnéavec  deux  coupes 
▼erticales  faites  en  deux  sens  perpendiculaires  Tun  à 
l'autre,  dressé  sur  une  échelle  de  deux  millimétrés  par 
métré.  Ces  plans  seront  vérifiés  par  l'ingénieur  des  mines 
de  l'arrondissement ,  et ,  en  son  absence ,  par  le  coodnc- 
tcur  snrveiibnt  des  carrières.  Ils  seront  de  plus  certifiés 
par  le  maire  de  la  commune. 

Art,  8.  L'exploitant  sera  tenu  de  faciliter  aux  ingé- 
nieurs des  mines  et  au  conducteur  surveillant  des  car- 
rières» ainsi  qu'à  tous  les  fonctionnaires  publics  et  agents 
délégués  par  l'adminiatration ,  les  moyens  de  visiter  et  de 
reoomuittre  les  travaux  de  l'exploitation. 

Art.  9.  L'inffénieur  des  mines  donnera  aux  exploitants 
ou  leur  fera  donner  par  le  conducteur  surveillant,  des 
instructions  sur  la  conduite  de  leurs  travaux ,  sous  le  rap- 
port de  la  sûreté  ou  de  la  solidité.  ■  informera  le  préfet  de 
tout  désordre ,  abus  ou  inconvénient  qu'il  aurait  observé 
en  visitant  les  carrières,  et  proposera  les  moyens  d'amélio- 
ration ou  les  mesures  d'ordre  public  dont  il  aura  reconnu 
l'utilité  ou  la  nécessité.  VL  sera  statué  sur  ses  propositions 
par  le  préfet,  sauf  recours  au  ministre  des  travaux 
publics. 

Art.  10.  Dans  le  cas  ou,  par  une  cause  quelconque, 
l'exploitation  d'une  carrière  compromettrait  la  sûreté 
publique ,  la  solidité  des  travaux ,  la  conservation  des 
puits ,  la  sûreté  des  ouvriers ,  celle  du  sol  et  des  habita- 
tions de  la  surface ,  le  inropriétaire  ou  Tentrepreneur  sera 
tenu  d'en  donner  immédiatement  avis  au  préfet  et  au  maire 
de  la  commune  où  l'exploitation  sera  située. 

Art.  11 .  L'ingénieur  des  mines ,  aussitôt  après  la  com- 
munication à  Im  faite  delà  déclaration  par  le  préfet,  ou, 
à  son  défaut ,  le  conducteur  surveillant  se  rendra  sur  les 
lieux ,  dressera  procès-verbal  de  leur  état  et  transmettra 
ce  procès  verbal  au  préfet,  en  y  joignant  l'indicatiou 
des  mesures  qu'il  jugera  propres  à  faire  cesser  la  cause 
du  danger. 

Le  maire  adressera  aussi  au  préfet  ses  observations  et 


SDH  m  MI1II8*  6^9 

ses  propositions  sur  ce  qui  pourra  oonoemer  la  sûreté  des 
personnes  et  celle  des  propriétés. 

En  cas  de  péril  imminent ,  Tingénieinr  des  mines  fera , 
soos  sa  respopsabilité,  les  réquisitions  nécessaires  pour 
qu'il  y  soit  pourvu  sar-le-cbamp,  oonfonnément  à  Var- 
ude  5  du  décret  du  3  janvier  1813. 

j4rL  12.  Le  préfet,  après  ayoir  entendu  le  proprié- 
taire on  l'entrepreneur,  ordonnera  telles  dispositions  qu'il 
afipartiendra. 

Art,  13.  Si  le  propriétaire  ou  Pentrepreneur,  sur  la 
oommonication  m\  lui  sera  laite  de  l'arrêté  du  préfet , 
n'obtempère  pas  a  cet  arrêté ,  il  j  sera  pourm  d'office  et 
à  ses  frais ,  par  les  soins  de  l'ingénieur  ues  mines. 

Art,  14.  Quand  les  travaux  auront  été  exécutés  d'office, 
en  yertu  de  l'article  précédait ,  la  dépense  en  résultant 
et  tous  les  autres  frais  seront  réglés  par  le  préfet  Le.  re- 
couvrement en  sera  opéré  par  les  préposés  de  l'adminis- 
tration de  renregistrement  et  des  domaines,  oomme  en- 
matière  d'amendes  et  frais  se  rattachant  à  la  grande  > 
▼oirie. 

Les  rédamatîons  contra  le  règlement  de  ces  fraia 
a^nt  portée  devant  le  conseil  de  préfecture ,  sauf  re- 
cours an  conseil  d'État. 

Art,  15u  II  sera  procédé  ainsi  qu'il  est  dit  aux  arti- 
cles 11,  12, 13  et  14,  dans  le  cas  où,  à  défaut  de  dédara- 
ticp.des  propriétaires  on  .entrepreneurs,  l'eKistence  du 
daiiger  auru  été  autrement  signalée ,  sans  préjudice  dei 
poursuites  qu'il  pourf  a  y  avoir  lieu  d'exercer  ponr  la 
omtraventiM  résultant  de  l'absence  de  déclaration. 

Art.  16.  Les  exploitants  seront  responsables  des  bits 
de  leurs  em^yés  et  ouvriers.  Ces  denûers  devront  tou- 
jouH  être  ppiirvus  de  livrets,  oonformémait  à  l'article  là 
de  la  loi  du  22  germinal  an  XI. 

Art.  17.  Conformément  à  ce  qui  est  prescrit  par  l'ar- 
ticle  29  du  décret  du  3  janvier  1813,  aucun  enfant  âgé 
de  moins  de  dix  ans  accomplis  ne  pourra  être  employé 
dans  les  travaux  des  carrières  exploitées  souterrai- 
nement. 

ArL  18.  Tout  exploitant  qui  voudra  abandonner  ou 
combler  une  carrière  exploitéB  nar  cavage  à  bouche  ou 
par  puits ,  sera  tenu  d'en  faire  la  dédaration  au  préfet , 
qui,  après  avoir  fait  reconnaître  Tétat  des  lieux,  pres- 
crira ce  qu'il  appartiendra  dans  l'intMt  de  la  sûreté  pn- 
blique,  sauf  recours  au  ministre  des  travaux  publics. 


TITRE  n. 

UDGUa  SnsCIALBS  DE  L'EXPLOnTATlOIf. 

Art.  19.  Les  bancs  calcaires  exploités  fom.  pîerces  à> 
bâtir,  présentant  des  épaisseurs  Yariablts  et  divers  degrés 
de  dureté,  et  étant  reooi^yerts  par  uneépaisseu*  ptaaoïL 
moins  grande  de  terre ,  donneront  Heu  à  différeula  modes, 
d'exploitation  \  ces  modes  sont  :  1*  par  tranchées  à  ciel 
onyertj  ^^  par  cayag^  à  Boacbe  ou  galeries;  3^  par 
puits. 

5ECTI0N  I".  —  De  l'exploitation  a.  déoduvest^ 

-  Art  âO.  Toutes  tes  masses  on  bancs  de  cateanre  dont 
le  recouTremçntsera  moindre  de  4  mètres ,  ou  qui  n'au- 
ront pas  une  s(didité  suffisante ,  ou  qui  présenteront  une 
trop  grande  qeaatitô  de  flk  <m  fissnres ,  ne  pourront  élre 
eaqptoités  qu'a  décou^eM, 
Art.  21 .  Les  terres  seront  coupées  en  retraite  par  ban- 

E elles  oo  taltts  soiHsaills  pour  empédier  Féboulement 
I  niasses  supérieur^  La  pente  à  donner  au  talus  sera 
dét^minée  par  la  connaissance  des  lieux ,  à  ranspn^  dé  la 
nature  et  de  la  consist^noe  des  bancs  4ei«ooOTréneiil: 

Art.  32.  Il  sera*ouvert  uiiléssé<de  1*  ai  métrés  de 
profondeur  -et  aulanftde  largeur  en-dessus  dé'l^é^pMla- 
tion;  on  rqeltera  le  dèUai  de  ce  fossé  sur  le  hoté  dé 
terrain,  du  o6Cé  des  travuux  ^  pour  y  tennet-  une  berge- 
ou  rempart  destiné  à  prévenir  les  accidents^  à'déloar- 
ner  les  eaux.  ' 

ArU  23.  L'eipMtation  ne  pourra  être  poutmnrlè  qne 
jusqu'à  la  distance  de  10  mètres  des  deax  celés  de  tons 
chemins  à  Toitures,  édifices  et  constructions  quel- 
conques. 

Art.  24.  Il  sera  laissé  outre  cette  distance  de  lOmétres, 
prescrite  par  l'artiele  préoédent,  1  mètre  pour  mèfrc 
u^paisseur  des  terres  aunlessns  de  la  masse  exploitée ,  au 
bord  desdits  chemins ,  édifices  et  constructions. 

Art.  25.  Aux  approches  dès  simples  toyaux  de  fer, 
bris  ou  terre ,  pour  la  conduite  des  eaux»  les  foaiHes  ne 
pourront  être  poussées  qil'à  k  mètres  de  chaque  o6té, 
laissant  en  outre  de  ces  4  mètres,  1  mètre  poor  mètre 
d'épaisseur  des  terlres^  au-dessus  de  la  masse  exploitable. 


8UA   U6  MI1IB8.  69I 

SECTION  U.  —  Ob  L'BttliOlTàTION   PAR  CàVAOlS 

A  BOUGBBS. 

^1.  26.  Les  masses  qai  scroat  couvertes  pur  4  oiètreg. 
au  plus  de  lerre  el  doDt  les  baacs  supérieurs  présenteronl 
assez  de  solidité  poar  scr^r  decielà  la  canièrB^  poonwt^ 
être  exploitées  par  cavage  à  boaches. 

Art.  ^7.  Sur  k  Ittogiiwr  da  froot  decavagQ,  in^en- 
lèvera ,  en  tout  ou  en  partie ,  les  terres  de  recouvrement 
de  la  masse,  sa  ces  terres  sodI  trialfles,  de-maASftrè  &  7 
former  iniell  retraite  ou  basquette  dont  la  largeuv  senp 
proportkHméft  h  répaissenr  de  k.  craelm  de  r^eauvre^^ 
meot. 

jérL  SB.  Toutes  ksfois  que  Fabcrd  d^uopoanritee  sera 
reconou  dangereux,  un  fossé  de  1  mètre  de» largeur  etf 
autant  de  profondeur  sera  ouvert  parallélementan fronl'- 
de  nnsseet  au-dessus  de  rentrée  da  k  carriâ*o ,  cdntae 
il  est  proscri  t  par  l'article  â2  d^dessus  pour  Feuploilatioi^ 
à  découvert.-  .        ,  •  ♦ 

ArL  29..  La  forme  et  ks  dimensions  des  chantiarsd^x- 
p)<Mtation ,  des  galeries  intérieures  et  de^pSiMrs'réservéai 
seroot  fixées;  pour  chaque  carrière  souterraine,  par  dé-- 
cisiooda  prâfet,  d'après  l'avis  de  l'ingénieur  dtoi  mfiiss'el; 
après  avoir  entendu  l'exploitant  de  la  carrière.  On  aurai 
égard,  dans  celte  fixation»,  aux  usages  des  diverses  locali- 
tàs,  à  k  nature  de  k  roche,  à  son  épaiwenr*et  àuvBUtm* 
circonstances  qui  pourront  être  prises  encousidéraliMV  -^^ 

ArL  30.  On  devra  apporter  une  attention  particulière 
sur  ce  q|}i  regiwrde  les  galeries*  de^roukge,  sncliiitt  celles 
qui  sont  communes  à  plusieurs  exploitations.  A  l'avenir, 
on  devra  laisser  à  ces  galeries  une  hauteur  ltbre<]b  f^'/33 
aummns.  *  ^ 

jirL  31.  Lorsqu'il  existera  plusieurs  étages  de  tra* 
vaux ,  les  pilier»  seront  disposés  de  telle  manière  que  ceux 
d'un  étage  oorrêspondent  exactement  à  ceux  des  autree 
étages,  et  qu'il  y  ail  toujours  dans  k  carrière  plein  si^* 
fdein  et  vide  sur  vide. 

L'épaisseur  des  massifs  laissée  entre  deux  étages  suc- 
cessifs ne  pourra  être  moindre  de  2  mètres,  et  devina  êfre^ 
portée  au  dek  si  k  nature  des  travaux  et-  de  k  masse 
l'exige. 

11  est^pressémeul  interdit  d'attaquer  lea  piliers  réser- 


âga  ORDOirNAscBs 

▼es  pour  MKitenir  le  toit  des  gaferies  aux  dirers  étages , 
noD  pins  qae  ks  massirs  séparant  deax  étages  oonsécatifs, 
tant  dans  les  anciennes  que  les  nouvelles  exploitations. 

j4rt.  32.  Aucun  étage  nouveau  d'exploitation  ne  pourra 
Mre  entrepris  ou  poursuivi ,  avant  que  l'état  des  travaux 
supérieurs  et  inférieurs  n'ait  été  reooittiu  par  des  son- 
dages ou  quelque  autre  mojen  que  ce  soit. 

SECTION  III.  «—  Db  L*BXPu>rrATiofi  par  ram. 

jâri.  33.  Lespuitsd'extraction  ne  pourront  être  ouTerts 

a 'à  une  distance  de  10  métrés  des  chemins  à  Toitures, 
tfioeset  constructions  quelconques,  sauf  loi  exceptions 
réclamées  par  certaines  localités. 

Art  34.  Ces  puits  snont  murailles  arec  soin  dans  toutes 
les  parties  où  le  terrain  ne  présentera  pas  une  solidité 
suffisante. 

jiri  35.  Les  puits  servant  à  la  descente  des  ouvriers 
seront  garnis  d'écbdles  à  deux  montants  et  solidement 
fixées  dans  la  roche  avec  des  crampons  de  fer. 

Ari.  36.  Au  bas  de  chaque  puits  il  sera  laissé  quatre 
piliers  massifs  à  bsse  carrée,  de  4  métrés  de  o6té;  les 
gâteries  qui  s^wreront  ces  piliers  auront  une  largeur  plus 
petite  de  0*,âO,  que  les  dimensions  oorrespondantes  des 
pnîls. 

Art.  37.  Au  delà  des  piliers,  les  chmtiars  d'exploila- 
tion  seront  conduits  d'après  les  régies  fixées  pour  le  mode 
de  cayageà  bouche. 

SECTION  ly.  —  Dbpositions  cÉiitiULis. 

» 

Art.  38.  Les  exploitations  par  puits  ou  par  cayage  i 
bouches  ne  seront  poussées  qu*à  la  distance  de  10  mètres 
des  deux  côtés  des  chemins  à  voitures,  des  édifices  et 
constructions  quelconques.  Cette  distance  sera  augmentée 
d'une  quantité  égale  à  la  somme  de  la  hànfcenr  et  de  la 
largeur  des  chantiers  d'exploitation. 

Sans  le  cas  ou ,  pour  communiquer  d'une  partie  à 
l'autre  d'une  carrière,  il  serait  reconnu  indispensable 
d'ouvrir  une  galerie  sous  un  chemin ,  cette  galerie  ne 
pourra  être  élâ)Iie  qu'en  vertu  d'une  décision  spéciale  do 
préfet ,  sur  le  rapport  de  l'ingénieur  des  mines. 

ArL  39.  Les  carrières  de  peu  d'importance,  quel  que 


auR  LES  Mims.  693 

soit  d'ailleurs  leur  mode  d'expkHtatkm ,  ne  seroiit  pas 
assajetties  aax  dispositions  da  présent  règlement ,  lors- 
qu'il aura  été  reconnu  que  les  travaux  ne  peuvent  com- 
promettre ni  la  sûreté  des  ouvriers ,  ni  Tintérét  des  tiers. 
Le  préfet  du  département  sera  juge  des  exceptions  qui 
pourront  être  faites,  à  cet  égard ,  à  la  règle  générale. 

TITRE  m. 

BiplaSSION  DES  GOllTRAVCimOIfS.  •      ^../^ . 


Art.  40.  Les  contraventions  au  présent  règlement  qui 
seront  commises  par  les  exploitants  des  carrières ,  soit  à 
ciel  ouvert ,  soit  souterraines ,  et  d'où  résulteraient  des 
détériorations  quelconques  aux  routes  tant  royales  que 
départementales ,  ainsi  que  toutes  les  contraventions  com- 
mises par  les  exploitants  des  carrières  souterraines ,  <^ 
auraient  pour  enet ,  soit  de  porter  atteinte  à  la  soUdité 
desdites  carrières ,  soit  de  compromettre  la  sûreté  publi- 
que, la  sûreté  des  ouvriers  et  celle  des  habitations  de  la 
surface,  wtoui  constatées,  réprimées  et  poursuivies  par 
Toie  administrative ,  conformément  à  ce  qui  est  prescrit 
par  les  artides  50  et  82  de  la  loi  sur  les  mines  et  carrières 
du  21  avril  1810,  par  l'artide  31  du  règlement  général 
sur  les  carrières  du  22  mars  1813,  ainsi  que  par  la  loi  du 
29  floréal  an  X  et  par  les  décrets  des  18  août  1810  et 
16  décembre  1811  sur  la  grande  voirie. 

Les  procès-verbaux  constatant  lesdites  contraventions 
seront  rédigés  nar  Tingénieur  des  mines  ou  par  le  con- 
ducteur surveillant  des  carrières  et  concurremment  par 
les  autres  fonctionnaires  désignés  en  Tartide  2  de  la  loi 
prédtée  du  29  floréal  an  X. 

Ces  procès-verbaux  seront  affirmés  devant  le  maire  ou 
Tadjoint  du  maire  et  transmis  au  sous-préfet  de  l'arron- 
dissement, lequd  ordonnera  par  provision  ce  que  de 
droit. 

Il  sera  statué  définitivement  en  conseil  de  préfecture. 

Art.  41 .  Toutes  les  autres  contraventions  au  présent 
règlement  seront  dénoncées  et  constatées  comme  en  ma- 
tière de  voirie  et  de  police. 

Art,  42.  Les  procès-verbaux  contre  les  contrevenants 
seront  dressés  par  Tingénieur  dei  mines  ou  par  le  con- 
ducteur surveillant  des  carrières  »  et  concurremment  par 

Tome  FI,  1844.  45 


c 


694  OABOITHâNGBS 

lemtire  m  par  UM  ««Ire  offider  de  pDlto»  judiciaire, 
ieloD  oe  qui  efl  pretcril  taiil  per  l'arttde  93  de  h  loi  du 
ai  avril  1810.  que  par  les  art.  11  à  il  daCode  d'instroe- 
tîM  crimiMUe^ 

.  Seront,  leidils  prooèa-TBrbavxy  dreaséi  sur  papier  litoe, 
Yiste  MMur  timbre ,  eoregîBtrés  en  débet* 

L'affirmation  sera  reçae  soit  par  le  juge  de  paix  du 
canton,  soit  par  Ton  de  ses  suppléants,  soit  enmi  par  le 
maire  on  par  l'adjoint  du  maire ,  le  tout  conformément  à 
ce  qai  est  présent  par  fartîde  11  de  lalnl  du  38  floréal 
an  X  sur  les  justices  de  paix. 

yéri.  43.  Les  proeés^Terbaax  seront  transbits  en  origi- 
naux w  proeorenr  du  roi  prés  le  tribunal  de  police  or- 
rectkMnelle  de  Tarrondissement ,  lequel  ponrsuiTra  d'(4- 
fioe  les  contre? enanis,  oonformément  à  rartide  95  de  k 
loi  du  ai  avril  1810,  et  requerra  contre  eux  TappUcation 
des  peines  encoomes^  sans  préjudice  des  dommages-inté- 
rêts qui  pourront  être  rédamés  par  les  parties  lésées. 

Copies  de  ces  prooèa-Terbanx  seront  transorisee  aa 
préfet. 

Art.  44.  La  présente  ordonnance  sera  insérée  au  Bulle- 
tin des  lois  et  an  recueil  des  actes  administratirs  du  dé- 
partement. 

Elle  sera  publiée  è  la  diligence  du  préfet  et  par  les  soins 
des  maires  dans  les  communes  où  il  existe  des  exploita- 
tions de  carrières.  Il  en  sera,  en  outre,  donné  par  les 
maires  une  connaissance  spédiile  aux  entrepreneurs  de 
caiTiérfs. 

j4ri.  45.  No^  ministre  secrétaire  d'Etat  des  travaux 
pubUcs  est  chargé  de  rexécution  de  la  présente  ordon- 
nance. 


tJilne  k  fer  àtX)rdonnance  du  S  décembre  1844 ,  qui  autorise  le 
BisoC'Murgsr.      sieur  Carassoii  à  ajouter  deux  feux  d!affinerie  à 

son  usine  de  Bl aitg-Mubgir  ,  située  commune  de 
B£U.EroiiTAiHX  (  Vosges  ).  Ladite  usine  contiendra 
en  conséquence  quatre/eux  Raffinerie  et  vne  tré^ 
filerie  avec  ses  accessoires. 


SUR    LB8    ■mis.  695 

Ordonnance  du  ^  décembre  l%kk  i  qui  autorise  les  x^J.V*'* 
sieurs  Nourisson  frères  à  maintenir  en  actii^ité^  tm-Ld^^^ 
au  lieu  dit  Postilloit  ,  commune  de  Saint- Gyr-sur- 
LoiRE  (  Indre-et-Loire)  y  une  usine  à  fer  composée , 
1^  d'un  haut-Jbumeau  alimenté  par  un  mélange 
de  coke  et  de  charbon  de  bois ,  V*  et  de  diî^ers 
accessoires  9  tels  qu'ateliers  de  moulage  j  souf- 
flerie, etc. 


Ordonnance  du  2  décembre  1844,  qui  autorise  '^j  SJ'^wKim 
iieurMoREL  à  maintenir  en  actis^itéV usine  à^r 
de  Saint-P^icolas  ,    située  dans  la  commune  de 
RoGROT  (ArdenDes). 

Cette  aside  est  et  detnetire  composée  de  deux  groupes 
distioelS)  renrernuiBt.  l'iiii  : 

Quatre  fours  à  pnadier  » 

Six  fours  dormants  i 

Deux  laminoirs  à  trais  paires  de  cylindres  » 

Une  fenderie  et  une  roulerie; 
Et  l'autre  groupe,  inférieur  au  premier  ; 

Un  haut-fourneau, 

Un  bocard  à  crasses, 

Trois  fours  dormants, 

Un  laminoir  à  une  paire  de  cylindres , 

Une  forge  à  deux  feux  d'affinerie  et  un  marteau. 

(Extrait.) 

Art.  14.  Le  permissionnaire  est  tenu  d'atoll'  un  compte 
ouvert  an  bureau  de  la  douane  de  Rocroi.  Il  Se  soumettra 
aux  visites  et  recensements  que  les  employés  des  douanes 
jugeront  à  propos  de  faire  dans  son  établissement ,  sans 
que  ceux-ci  soient  tenus  de  se  faire  assister  d'un  ofidèr 
munkâpal. 


■• 


Gomncnt 
de  houille. 

Patente. 


696  ORDONNAHCB8 

Ordonnance  du  6  décembre  18&b,  portant  qu*un 
marchand  de  houille  qui  vend  à  la  fois  en  gros  et 
en  détail  doit  payer  la  patente  de  première  classe, 

Lonis-PfliLippB,  etc., 

Sot  le  rapport  da  oomité  da  conteDtieax , 

Va  la  requête  à  noos  présentée  par  le  sîenr  Fnzdlier  ; 
ladite  reqaéte  transmise  par  le  préfet  des  Ardennes  el 
enreg^istrée  an  secrétariat  général  ée  notre  oonseO  d'Etat, 
le  15  avril  1843 ,  tendant  à  ce  qu'il  nous  plaise  annuler 
nn  arrêté  da  conseil  de  préfecture  ;  des  Ardennes  »  en 
date  du  t*'  février  1843 ,  lequel  a  maintenu  ledit  sieur  Fu- 
xeUier  A  la  patente  de  marchand  de  houille  en  gros  ; 

Tu  l'arrêté  attaqué  ; 

Tu  ravis  du  maire ,  en  date  du  12  juin  1842  i 

Tu  les  avis  du  contrôleur  et  du  directeur  des  contribu- 
tions directes,  en  date  des  28aoAtet  lOseptembre  1842; 

Vu  les  observations  du  sieur  FuzelUer ,  en  date  des 
16  septembre  et  21  décembre  1842  ; 

Yu  un  nouvel  avis  du  directeur  des  contributions  di-- 
rectes,  en  date,  du  27  décembre  1842  ,- 

Yu  les  observations  de  notre  ministre  des  finances  en 
réponse  à  la  communication  qui  lui  a  été  donnée  da 
pourvoi  sus  visé)  lesdites  observations  enregistrées  aa 
secrétariat  général  de  notre  conseil d^ Etat,  lel^'aoAt  1843, 
Jti  tendant  au  rejet  de  la  requête  ; 

Ensemble  les  pièces  produites  et  jointes  au  dossier  ; 

Yu  la  loi  du  l''  bruuiaire  an  YII  ; 

Oui  M.  Cornudet ,  maître  des  requêtes,  remplissant  les 
fonctions  du  ministère  public; 

Considérant  qu'il  résulte  de  l'instruction  que  le  sieur  Fo- 
.^dUier  exerce  la  profession  de  mardiand  de  bouille  en 
ms  ;  que  dés  lors  c'est  avec  raison  que  le  conseil  de  pré- 
leclnre  des  Ardennes  l'a  maintenu  à  la  première  classe 
^es  patentes  pour  Tannée  1842  ; 

Art.  1".  La  requête  du  sieur  Fuzellier  est  rejetée. 

Art,  2.  Nos  ministres ,  eto. 


SUR   LES    MINES.  697 

Ordonnance  du  6  décembre  184i  ,  portant  rejet  Canrtéwi. 

d'un  pourvoi  formé  contre  P arrêté  a  un  conseil  de  Eipioiution 

préfecture  qui  a  déchargé  un  exploitant  de  car-  jwn  f^i^M* 

nere^  non  carrier  de  profession  ^  du  isroit  ae  "^ 
patente. 

Louis-Philippe  ,  etc. , 
Sur  le  rapport  du  comité  da  contentieax , 
Va  le  rapport  de  notre  ministre  des  finances,  ledit rap» 
port  enregistré  an  secçétariat  général  de  notre  conseil 
d'Etat,  le  24  décembre  1842,  et  tendant  à  ce  qu'il  nooi 

Îlaise  annuler  un  arrêté  du  conseil  de  préfecture  de  la 
harente-Iuférieure,  du  21  norembre  1842,  lequel  a 
aoccàrdé  an  sieor  Retailleaud,  demeurant  auDoncbet. 
décharge  des  droits  de  patente  auxquels  il  a  été  imposé 
pour  l'exercice  1841 ,  en  qualité  de  carrier  i 

y  u  l'arrêté  attaqué  ; 

Vu  les  aris  du  maire,  du  contrôleur  et  du  directeur  des 
contributions  directes  ; 

Vu  les<d)servations  du  sieur Retailleaud,  enréponse  à  la 
communication  qui  lui  a  été  donnée  du  pourvoi ,  leMlites 
observations  enregistrées  au  secrétariat  général  de  notre 
conseil  d'Etat,  le  15  juillet  1843,  et  tendant  au  regetdes 
condnsions  de  notre  ministre  des  finances  ; 

Yn  la  lettre  de  notre  ministre  des  finances,  ladite  lettre 
enregistrée,  comme  dessus,  le  23  juillet  1844; 

Vu  toutes  les  pièces  produites  et  jointes  au  dossier  ; 

Vu  l'artide  29  de  la  loi  du  !•'  brumaire  an  YII; 

Ou!  M.  Gornudet ,  maître  des  requêtes ,  remplissant  les 
fonctions  du  ministère  public  ; 

Considérani  qu'il  ne  résulte  pas  de  Tinstmction  que  le 
sieur  Retailleand  exerce  la  profession  de  carrier  ; 

Art.  1*'.  Les  conclusions  du  rapport  de  notre  ministre 
des  finances  sont  rejetées. 

Ari.  2.  Nos  ministres,  etc. 


Ordonnance  du  ih  décembre  fSU,  portant  rejet     imoUnt 
du  pourvoi  de  M.   le  comte  d'Hoffelize  contre  de SainH^SDcré 
une  décision  du  ministre  des  travaux  publics ,  qui 


69®  OBllDlIVAIfOEi 

a  affecté  aux  usines  de  Gorct  7S0  yoUures  de  mi" 
nerai  de  fer  prouenant  du  contingent  de  tartil^ 
lerie  dans  les  minières  de  Saivt-Parché  (Moselle). 

IiOai9*PHii4fPB,  «te. 

Sur  le  rapporl  du  comité  da  oontentîeax , 
Va  les  requêtes  sommaire  et  ampUatiye  i  nous  pré- 
sentées an  nom  du  sieur  comte  d'Hofleliee,  pro|Miétaire 
des  liants-foQmMttz  de  Lopigneu  et  de  Longnyon, 
demeuraiit  àLonfniyon»  dépsirtemeot  de  la  Moselle,  les- 
diias  rtqoétos  enref  istrées  an  Mcrétariat  général  denotra 
aonaeil  d'fiut,  la  1-  le  91  octobre  1841 ,  la  i*  le  3t 
janvier  tMii,  et  tendant  à  oe  qalt  nous  plaise  annuler 
«ne  décision  de  notre  minislredcs  traranx  pablîcs,  du  14 
jaillet  1841  «  transmise  an  préfet  de  la  Moselle  le  99  dm 
même  mois,  laquelle  a  rejeté  la  rédamation  formée  par 
les  rermîers  des  bants-loomeapx  de  Longayon  et  de  Lo- 
pignenx  contre  une  décision  de  notre  dit  ministre  du  27 
joUlet  1840.  approliatiTe  d*an  arrêté  du  préfet,  du  27 
mai  précédent ,  ayant  pour  objet  d'accorder  aux  sieurs 
Labbé  et  Lsgewbre ,  propriétaires  du  hant-foomeau  de 
Oorcft  rallèctatiofi  dans  les  miniéiaes  de  Saint-Pancré 
des  750  Toitures  de  minerai  de  9*  et  de  3*  classes,  qoi 
faisaient  partie dtt  contingent  de  l'artillerie,  etauxqueOes 
le  déparlement  de  la  guerae  a  déclaré  renoncer  ;  ce  faisant 
•t  rapportant  par  suite  rautorisatioo  ainsi  accurdôe, 
dire  et  déclarer  qu'il  n'y  a  lien  de  permettre  aux  pro- 
priétairas  du  baut-fourneao  de  Gorcy  d'exploiter  le  mi- 
nerai dont  le  départeoMut  de  la  guerre  a  fait  abandon 
dans  las  minières  de  Saint-Pancré,  et   condamner  les 
défendeurs  aux  dépens  ^ 

Vu  la  mémoire  en  défense  peur  les  sieurs  Labbé  et 
Legendre^  ensogistré  au  secrétariat  général  de  notra 
aoQsail  d'État,  le  9  mai  1849^  et  concluant  à  ce  qu'il 
nous  plaise  rejeter  le  pourvoi  du  demandeur  et  le  oon« 
damner  aux  dépens  ; 

Vu  le  mémoire  en  réplique  pour  le  sieur  comte  d'Hof- 
felize,  ledit  mémoire  enregistré,  pomme  dessus,  le  17 
décembre  1842; 

Yu  l|i  lettre  de  notre  ministre  des  triiyaux  publics,  eu 
réponse  fi  la  communication  qoi  lui  a  é(é  donnée  des  re- 

3:uêtes  siisvis^î  ensemble  les  raipporis  etayis  des  agents 
e  radmifllstration  et  do  conseil  jgénéral  des  mines,  joints 


SUR   VUS    UlfXtB.  699 

à  eette  réponse  ;  ladite  lettre ,  et  kftlits  rappo|1s  et^ayto 
enregistrés  aa  secrétariat  général  de  notre  conseil  d'Elat, 
le  27  décembre  1843; 

Vu  la  lettre  adressée  au  préfet  de  la  Moselle  par  notre 
9oas*8ecrétaire  d'État  des  travaux  publies  et  portant  noti- 
fication de  la  décision  attaquée  de  notre  ministre  des  tra- 
yanx  publics  du  14  du  même  mois;  ensemble  la  notifi- 
cation faite  de  même  au  préfet  de  la  décision  de  notre  dit 
ministre,  du 27  juillet  1840,  également  attaquée; 

Vu  la  lettre  de  notre  ministre  de  la  guerre  au  préfet  de 
laMoieUe,  du  20  mai  1840,  et  l'arrêté  dudit  préfet ,  du 
27  du  même  mois } 

Tu  toutes  les  pièces  jointes  an  dossier,  et  notamment 
Tédit  du  duc  de  Lorraine  ,f  du  mois  d'août  1699 ,  portant 
établissement  des  droits  de  marque  des  fers;  les  arrêts  du 
conseil  royal  des  finances  et  du  comiperc^,  des  8  octobre 
1746 ,  28  mai  1755 ,  6  ayril  et  23  juillet  1756 , 1 5  décembre 
1767,  22  février  1780, 13  avril  1784  ;  les  arrêtés  du  préfet 
de  la  Moselle,  des  13  Oor^l  an  IX,  27  thermidor  an  X, 
7  brumaire  an  XI  ; 

Vu  la  loi  des  28  juillet  1701  ^  21  avril  18i0;  l'arrêté 
consulaire  du  15  pluviôse  an  XI  et  le  décret  daâ4  août 

1811; 

Ouï  M*  Joussclin ,  avocat  du  demandeur  j 

Ouï  M*  Parrot ,  avocat  des  défendeurs  ; 

Ouï  M.  Hély-d'Oissel ,  maître  des  requêtes ,  remplissant 
les  fonctions  du  ministère  public  ; 

Considérant  qu'aux  termes  de  l'article  1^  de  l'arrêté  du 
15  pluviOse  an  XI  et  des  articles  l*'  et  3  du  décret  du  24 
août  1811 ,  susvisés,  le  propriétaire  de  chacun  deshants- 
fourneàux  de  Longuyon  et  de  Lopigneux  a  permission 
d'extraire  annuellement  des  minières  connues  sous  le  nom 
de  Saint-Pancré  du  minerai  jusqu'à  conciurrence  de  1500 
voitures  du  poids  de  100  myriagrammes  par  voiture  ; 

Que,  par  la  décision  attaquée,  notre  ministre  des  tra- 
vaux publics  s'est  borné  à  transférer  aux  sieurs  Labbé  et 
Legendre  la  permission  d'extraire  des  mêmes  mines  750 
voitures  de  minerai  de  2*  et  3*  classes,  faisant  partie  dé 
l'afieclation  mise  à  la  disposition  du  ministre  de  la  guerre 
|mr  l'article  2  du  même  arrêté  et  l'article  1*  du  même 
décret,  et  auxquelles  notre  dit  ministre  a  renoncé  ; 

Que  cette  décision  n'a  porté  aiicune  atteinte  aux  droits 
réservés  et  liipîiés  par  les  artides  oi-dessos  dtés,  et  qui 


^00  OBDOailAVCSf 

eoDtfauiaKNit  d'appartenir  aux  propriélairef  ta  Unir- 

neaax  de  Loogoyon  et  de  Lopigneox; 
Notre  conseil  d'état  enteoda, 
Noas  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 
jirt.  i^.  Les  requêtes  du  sieur  comte  d'Hoffdize  sont 

rejetées. 

Art.  2.  Le  sienr  comte  d'Hofleliae  est  condamné  aox 
dépens. 

j^rt.  3.  Notre  garde  des  sceaux,  ministre  secrétaire 
d'Etat  an  département  de  la  justice  et  des  cultes,  et  notre 
ministre  sécréta  re  d'Etat  au  département  des  travaux 

f oublies ,  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de 
exécution  de  la  présente  ordonnance. 


Ordonnance  du  14  décembre  1844 ,  portant  rejet 
à  fapmr.  du  pourvoi  des  sieurs  Béthuhe  et  Ploh  contre  tar-- 

rété  du  préfet  de  police,  qui  leur  dé/end  défaire 
usage  de  deux  chaudières  et  d'une  machine  à  t^a- 

Çptir  dans  leurs  ateliers,  rue  Sainte  Georges  ^  à 
Alla. 

Lounh-PaiLippB,  etc. 

Sur  le  rapport  du  comité  du  contentieux. 

Vu  les  requétesànous  présentées  par  les  sieurs  Bétbune 
et  Pion,  imprimeurs,  lesdites  requêtes  enregistrées  au  se- 
crétariat-général de  notre  conseil  d'Etat ,  les  23  décem- 
bre 1843  et  6  mai  1844 ,  et  tendant  à  ce  qu'il  nous  plaise 
annuler  un  arrêté  du  préfet  de  police ,  en  date  du  8  dé- 
cembre 1843,  qui  a  rejeté  leur  demande  tendante  à  être 
autorisés  à  faire  usage  de  deux  chaudières  et  d'une  ma- 
chine à  vapeur  dans  leurs  ateliers ,  situés  à  Paris,  me 
Saint-Georges ,  n""  i  6  ;  provisoirement  ordonner  qu'il  sera 
sursis  à  l'exécution  dudit  arrêté; 

Vu  l'arrêté  attaqué  ; 

Vu  les  requêtes  à  nous  présentées  par  1*  la  dame  veoTe 
Kreutzer,  propriéteire  a'une  maison,  sise  rue  Saint- 
Georges,  n«  18,  y  demeurant;  2*  le  sieur  Bufihut,  pro- 
priétaire d'une  maison,  rue  Saint-Georges,  n*  14,  et  y 
demeurant;  3*  le  sieur  Famin,  propriéteire,  demeurant 
rue  de  la  Victoire ,  n<»  13  6if  ;  i""  le  sieur  Drouin,  pro- 
priétaire de  la  maison ,  rue  de  la  Victoire ,  n""  15,  et  de* 


•UH   LES    MIirB8«    •  7OI 

menrant  rne  des  Trois-Frères,  n^  6,  i  PAris;  lesdites  re- 
quêtes enregistrées  aa  secrétariat  général  de  noire 
conseil  d*Ëtat ,  les  17  janyier,  10  février  et  8  mai  1844, 
et  tendant  à  ce  qu'il  nous  plaise  les  recevoir  intervenants 
dans  l'instance  introduite  par  le  pourvoi  ci-dessus  ;  au 
fond ,  confirmer  l'arrêté  du  préfet  de  police ,  du  8  dé- 
cembre 1 843  ;  rejeter  les  requêtes  des  sieurs  Béthune  et 
Pion ,  et  les  condamner  aux  dépens; 

Vu  les  observations  de  notre  ministre  des  travaux  pu- 
blics, ensemble  l'avis  de  la  commission  centrale  des  ma- 
chines à  vapeur,  lesdites  observations  et  l'avis  enregistrés 
au  secrétariat  général  de  notre  conseil  d'État ,  les  14  fé- 
vrier et  20  avril  1844  ; 

Vu  les  observations  de  notre  ministre  du  commerce  ; 
ensemble  les  avis  du  comité  consultatif  des  arts  et  manu- 
factures, en  date  des  25  mai  et  27  juillet  1844  ;  lesdites 
pièces  enregistrées  comme  dessus,  le  9  août  1844  ; 

Vu  le  procès-verbal  de  commodo  ei  incùmmodoj  en  date 
du  9  octobre  1843; 

Vu  les  dlfiërents  avis  et  rapports  des  ingénieurs  et 
agents  des  mines  ^ 

Vu  toutes  les  pièces  du  dossier  ; 
Tu  le  décret  du  15  octobre  1810,  l'ordonnance  du 
14  janvier  18f5*et  notre  ordonnance  du  22  mai  1843 1 
Ouï ,  M*  Labot ,  avocat  des  défendeurs  ; 
Ouï,  M*  Hautefeuille ,  avocat  des  demandeurs  ; 
Ouï ,  M.  P^avey,  maître  des  requêtes ,  remplissant  les 
fonctions  du  ministère  public  ; 

En  ce  qui  touche  l'intervention  de  la  dame  Kreutzer  et 
des  sieurs  Buflhut ,  Famin  et  Dronin , 

Considérant  que  la  dame  Kreutzer  et  les  sieurs  Baffaut, 
Famin  et  Dronin ,  sont  propriétaires  des  maisons  voisines 
de  celle  occupée  par  les  ateliers  des  sieurs  Béthune  et 
Pion  ;  que  d&  lors  ils  peuvent  avoir  intérêt  au  maintien 
de  l'arrêté  attaqué  ;  qu'ainsi  leur  intervention  est  rece- 
vable; 

En  ce  qui  touche  l'excès  de  pouvoir  reproché  à  l'arrêté 
du  préfet  de  police , 

Considérant  qu'aux  termes  de  l'article  4  de  notre  or- 
donnance du  22  mai  1843,  les  machines  et  les  chaudières 
à  vapeur,  tant  à  haute  qu'à  basse  pression ,  ne  peuvent 
être  établies  qu'en  vertu  d'une  autorisation  délivrée  cou- 
formànent  à  ce  qui  est  prescrit  par  le  décret  du  15  octo- 


703  ORDONNANCBS 

bre  ISlOponrlesétablissemeDtsinsalobresct  inconmiodes 
de  deuxième  classe  ; 

Qu'aux  lermes  deTart  7  du  décret  dv  45  octobre  1810, 
de  Tart.  4  de  rordonnance  du  14  janvier  1815,  et  d# 
l'art.  79  de  notre  ordonnance  du  22  mai  1843,  êesi  an 

|>réret  de  police,  à  Paris,  qu'il  appartient  de  statuer  sur 
es  demandes  en  autorisation  d'un  ctablissemeot  de  cettQ 
espèce; 

Que ,  dès  lors,  le  préfet ,  en  statuant  sur  la  demando 
qui  lui  était  présentée  par  les  sieurs  Bélhune  et  Pion ,  a 
agi  dans  les  limites  de  ses  pouvoirs  ; 

An  fond  : 

Considérant  que  les  établissements  de  la  deuxième 
classe  ne  penTcnt  être  autorisés  qu'autant  qu'on  a  acquit 
la  certitude  qu'ils  ne  pourront  ni  incommoder  les  pro- 
priétaires du  voisinage,  ni  leur  causer  des  domnaages; 

Considérant  qu'il  résulte  de  rinstruction  çpe  rétablis- 
sement d'une  machine  à  vapeur  dans  les  ateliers  d'impri- 
merie des  sieurs  Béthune  et  Pion  présenterait,  à  raison  de 
l'exiguïté  du  local  et  de  sa  position  contiguë  avec  les  pro- 
priétés voisines,  des  conditions  de  danger  et  d'iocommo- 
ditc  telles  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  l'autorisera 

Notre  conseil  d'État  entendu , 

Mous  avons  ordonné  et  ordonnons  ce  qui  suit  < 

j4rt.  r'.  L'intervention  de  la  dame  Kreutxer  et  des 
sieurs  Buffaat ,  Famin  et  Drouin ,  est  admise. 

^rt.  2.  La  requête  des  sieurs  Bétbune  et  Pion  est  re- 
jetéc. 

j4rt.  3.  Les  sieurs  Béthune  et  Pion  sont  coo4liili|iés  w 
dépens  envers  les  intervenants. 

Art.  4.  Notre  garde  des  sceaux ,  ministre  secrétaira 
d'État  au  département  de  la  justice  et  des  cultes,  et 
notre  ministre  secrétaire  d'État  au  département  des  tra- 
vaux publics^  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  oonoerne, 
de  Texécution  de  la  présente  ordonnance. 


Carrière  dcf    Ordonnance  duih  décembre  18i^& , portant  r^jpt  du 
SsbloDi  (  Seine).     pounHii  du  sieur  Cissag  contre  un  arrêté  du  préfet 

de  la  Seine  quilui  défend  d'exploiter  une  carrière 
de  pierre  à  odtir  au  lieu  dit  les  Sablohs. 

Lodis-Philippb,  etc. 

Sur  le  rapport  du  comité  du  contentieux, 


SUK  LES    MINES»  7o3 

Va  k  requête  à  nous  présentée  parle  sienr  Gissac, 
marchand  carrier,  ladite  requête  enregistrée  au  secréta- 
riat général  de  notre  conseil  d'État,  le  24  novembre  1843» 
et  tendant  à  ce  au'il  nous  plaise  annuler,  comme  incom* 
pétemment  rendu  et  entaché  d'excès  de  pouvoirs,  un  ar- 
rêté du  préfet  de  la  Seine,  en  date  du  31  août  1843,  qui 
rapporte  un  précédent  arrêté  du  22  avril  1842,  qui  aulo- 
risait  ledit  sieur  Cissac  à  exploiter  une  carrière  de  pierre 
à  bâtir,  au  lieu  dit  les  Sablons  ;  subsidiairemcnt  Tannuler 
encore,  quant  au  fond  ;  faire  réserve,  dans  tous  les  cas  | 
de  répéter  contre  qui  de  droit  tous  dommages  et  inté- 
rêts, et  d'exercer  tous  autres  droits  et  actions,  et  con- 
damner Fadministralion  des  hospices  de  Paris  aux  dé- 
pens, 

Yu  l'arrêt  attaqué  ; 

Tu  les  observations  du  préfet  de  la  Seine,  enréponseau 
pourvoi,  lesdites observations  enregistrées  au  secrétariat 
général  de  notre  conseil  d'État,  le  13  janvier  1844,  et 
tendant  au  rejet  de  la  requête; 

Vu  le  mémoire  en  réplique  du  sieur  Cissac ,  ledit  mé- 
moire enregistré  au  secrétaiiat  de  notre  conseil  d'État,  le 
30  août  1844 ,  et  tendant  au  rejet  de  la  requête; 

Vu  le  mémoire  en  réplique  du  sieur  Cissac,  ledit  mé- 
moire enregistré  au  secrétariat  général  de  notre  conseil 
d'État,  le  30  août  1844,  et  tendant  aux  mêmes  fins  que 
la  requête  introductive  d'instance  ; 

Vu  la  lettre  du  préfet  de  la  Seine ,  en  date  du  13  no- 
vembre 1843,  par  laquelle  ^edit  préfet  déclare  au  sieur 
Cissac  qu'il  maintient  son  arrêté  du  31  août  1843  ; 

Vu  rarrélédu  préfet  de  la  Seineendatedn  22avrill842; 

Vu  le  rapport  des  ingénieurs  des  mines ,  inspecteitr» 
des  carrières; 

Vu  ensemble  Routes  les  pièces  produites  et  jointes  au 
dossier  ; 

Vu  la  loi  du  21  avril  1810,  titre  V,  Articles  47,  48» 
49  et  50 1  titre  yil{,  articles  81  et  82; 

Vu  le  qécret  du  22  mars  1813,  le  règlement  y  annexé , 
et  notamment  rairtide  27  dudit  règlement  ; 

Oilï ,  ]Vi*  Beffuin-Billecoq ,  avocat  du  requérant  i 

Ouï,  M.  If  elf -d'Oise ,  maître  des  requêtes,  remplis'- 
saut  les  fonctions  du  ministère  public; 

Cpnsi4éfant  me  les  «iirrêtés  du  préfet  m  peuvent 
nous  être  défères  directement  en  notre  conseil  d'Etat, 


7o4  OUOHHAHCBa 

hors kf  cas  spédalemeot  déterminés  par  les  lois,  qam 
pour  excès  de  pouvoir  oa  inoompélence; 

Qae,  d'après  les  disposiUoDS  susvisées  de  la  loi  da 
21  avril  1810  et  da  rtçlemeat  anuexé  aa  décret  da 
Sa  mars  1813,  l'exploitatioa  des  carrières  est  soumise  i 
la  sarveillance  des  iiréfets,  qoi  peayenl ,  en  cas  de  dan- 


voisinage.. ,      ^ 

la  carrière  da  siear  Cîssac ,  n*a  point  agi  hors  des  limites 
de  ses  poavœrs  on  de  sa  compétence  ; 

Notre  conseil  d*État  entenda  » 

Noos  avons  <Mrdonné  et  ordonnons  ce  qai  sait  : 

j^rt.  1*.  La  reqoéte  da  siear  Cissac  est  rejetée. 

jiri.  9.  Notre  garde  des  sceaux,  ministre  secrétahre 
d*État  au  département  de  la  justice  et  des  cultes,  et  notre 
ministre  secrétaire  d'État  au  département  des  travaux 

Kbiics ,  sont  chargés ,  chacun  en  ce  qui  le  concerne ,  de 
xécution  de  la  présente  ordonnance. 


dï^a^ât'dH  ^^^^^^^^  ^^  27  décembre  18H ,  qui  accorde  au 
^    '  sieur  Jean-Baptiste  Gautier  la  concession  d'une 

mine  ^anthracite  située  dans  la  comnume  du 
Mostf-de-Lahs,  arrondissement  de  Grehoble 
(  Isère  ). 

(  Extrait.  ) 

j4ri.  9.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de 
Concemon  du  Mat  des  Comfret,  est  limitée  ainsi  qu'il  suit, 
savcÂr: 

j^  ATord,  par  la  Romanche,  depuis  l'embouchure  do 
ruisseau  de  Ponteil  jusqu'à  celle  du  ruisseau  deBruenI, 
situé  en  amont  du  précéuent-, 

ji  VEst^  par  une  ligne  droite  menée  de  rembouchure 
du  ruisseau  de  Bruent  à  la  Croix  dite  de  Serts,  placée  sur 
le  chemin  du  Mont-de-Lans  à  la  Ferie; 

Au  Sud^  par  une  ligne  droite  menée  de  la  Croix  de 
Serts  au  point  de  jonction  du  ruisseau  du  Pontdl  avec  le 
cbemin  du  Ponteil  au  Mont-de-Lians; 

A  POueMi,  par  une  ligne  dnnte  joignant  ledit  point 


SUR   LES   MlUBS.  7o5 

de  jonction  à  Fembouchnre  dn  ruisseau  du  Ponteil  dans 
la  Romanche ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superGcielle 
de  Tingt-sepl  hectares,  douze  ares. 

^Cahier  des  chargée  relatif  à  la  cancessian  de  la  mine 
d'jifUhracite  du  Mas-dbs-Combes. 

(  Extrait.  ) 

Art.  2.  On  continuera  la  galerie  commencée  au  point  A 
du  plan  y  en  suivant  la  direction  de  la  couche  déjà  décou- 
verte et  en  conservant  la  pente  uniquement  nécessaire  à 

galerieserj 

raction  et  ^ 

Lploitation. 

longueur,  Jargeur  et  hauteur  seront  fixées  par  le  préfet , 
sur  le  rapport  de  Tingénieur  des  mines ,  le  concessionnaire 
ayant  été  entendu. 

Arl.  9.  Le  concessionnaire  ne  pourra  pratiquer  aucune 
ouverture  de  travaux  dans  les  bois  communaux  du  Mont- 
de-Lans,  avant  qu'il  ait  été  dressé  oontradictoirement 
procés-verbal  de  1  état  des  lieux  nar  les  agents  de  Tadmi- 
nistration  des  forêts,  afin  que  l'on  puisse  constater  au 
bout  d*un  an ,  et  successivement  chaque  année ,  les  indem- 
nités qui  seront  dues. 

Les  déblais  extraits  de  ces  travaux  seront  déposés  aussi 
prés  qu'il  sera  possible  de  l'entrée  des  mines»  dans  les 
endroits  les  moins  dommageables ,  lesquels  seront  désignés 

Er  le  préfet,  sur  la  {proposition  des  agents  forestiers 
;anx ,  le  concessionnaire  et  l'ingénieur  des  mines  ayant 
été  entendus. 

j^rt,  10.  Le  concessionnaire  sera  ciyilement  respon- 
sable des  dégâts  commis  dans  la  forêt  par  ses  ouvriers  ou 
Sar  ses  bestiaux ,  dans  la  distance  fixée  par  l'article  31 
u  Code  forestier. 

Art.  i  1 .  Lorsque  le  concessionnaire  abandonnera  une 
ouverture  de  mine ,  il  (jourra  être  tenu  de  la  faire  com- 
bler en  nivelant  le  terrain ,  et  de  faire  repeupler  le  terrain 
en  essence  de  bois  convenable  an  sol.  Cette  disposition 
sera  ordonnée,  s'il  y  a  lieu,  par  un  arrêté  du  préiet ,  sur 
le  rapport  des  agents  de  radminisUration  forestière  et  de 


^o6  OBDOifirAircBs 

l'iDgénieur  de$  mines,  le  ooncessicmnaire  ajant  été  en- 
tenan,  et  nnf  reocran  devant  le  ttiinistre  des  traVaut 


Miotf  d*anihra-  Ordonnance  du  37  décembre  18U  ^  qui  mxord&  aux 
die  de  Brûkm.     sieurs  Aleaumdre  -  Claude -FrançcMi,  Ticomte  de 

Vamnoue  f  comte  Clément  de  Tillt  père ,  comte 
Henri-Clément  de  TillI  file ,  Touseaint-Cbarles 
Ozou  père ,  Auguste-Toussaint  Ozon  de  Yshuebie 
et  Acnille-Edmond  Ozou ,  ta  concession  de  mines 
d'anthracite  situées  dans  les  communes  deBKOhom^ 
de  SAiNT-OiiEif  et  de  Mobeu^  arrondissement  de 
La  FiiÈcBE  (Sarthe). 

(  Extrait.  ) 

Art.  S.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  eon- 
cession  de  Brûkm  ^  est  limitée  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

Au  Nord  et  au  Nord-Est^  deux  droites  menées  »  la  pre- 
mière ,  de  l'angle  Ouest  du  bâtiment  le  plus  oriental  de  la 
métairie  des  Ëosseries  à  Fangle  Nord  du  bâtiment  de  la 
ferme  de  Guerondcau,  le  plus  au  Mord;  la  seconde ,  de 
œ  dernier  point  à  Tangle  Mord-Est  du  bâtiment  le  plus 
au  Nord  delà  Terme  delà  Plissonnière  ; 

jé  PEsty  une  droite  tirée  de  la  Plissonnière  sur  le  clo- 
dier  de  Saint-Ouen  ; 

AuSud-Ouesty  deax  droites  menées  successivement  du 
clocher  de  Saint-Ouen  à  celui  de  Brûlon  et ,  de  ce  der- 
nier  point,  à  la  métairie  des  Bosseries,  point  de  départ, 
cette  seconde  droite  formant  une  limite  commune  â  la 
nouvelle  concession  et  à  celle  de  Viré  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étettdoe  superficielle 
de  dix  kilomètres  carrés,  trente-six  hectares. 


Cahier  des  charges  relatif  à  la  concession  de  Us  mine 

demtkraeiie  4e  Bhulor. 

(  Extrait.  ) 

Art.  9.  Immédiatement  après  l'obtention  de  la  conces- 
sion ,  les  concessionnaires  pratiqueront  des  trataux  de 


SUR  LES   MINES.  7O7 

recherches,  afin  de  recoDnailre  le  prolongement ,  sur  la 
rive  droite  de  laYègre,  de  la  couche  aanthracite  de 
l'Ecotterie. 


Ordonnance  du  37  décembre  tShh,  portant  que  le       Layolrs 
sieur  IsTASSE  est  autorisé  à  établir  onze  laiH>irs  à  ^  Salni-PMicrô 
mines  pour  la  préparation  du  minerai  de  fer ^  au 
lieu  dit  LA  GotitxTTS,  commune  de  Saint-Pangré 
(Moselle). 

(Extrait.) 

Art.  3.  SI  radministration  juge  ultérieurement  que 
des  bassins  soient  établis  pour  Tépuration  des  eaux ,  le 
permissionnaire  devra  se  conformer  aux  dispositions  qui 
seront  prescrites  par  Tadministration.  Le  cas  arrivant,  il 
sera  tenu  de  fournir  au  préfet ,  dans  le  délai  qu'il  lui 
fixera,  un  nouveau  plan,  en  triple  expédition,  sur  l'é- 
chelle de  2  millimètres  par  mètre,  des  lavoirs  ci-dessus 
autorisés  et  des  terrains  environnants ,  pour  servir  à  dé- 
terminer l'emplacement  et  les  dimensions  desdits  bassins. 


Ordonnance  du  27  décembre  iSkh ,  portant  que  la    Usioeà  far, 
compagnie  anonyme  des  forges  et  fonderie  de  la    JS"™™"** 
Providence  (  Belgique  ) ,  est  autorisée  à  établir, 
dans  la  commune  ^f  Haumont  (  Nord  ) ,  une  usine 
à  fer  contenant  : 

1*  Un  four  de  fioerie , 

T  Quatorze  fours  à  puddler, 

3^  Sept  fours  à  réverbère  de  chaufierie, 

4»  Quatre  fours  à  réverbère  pour  la  tôle, 

S""  Trois  cubilots  et  un  four  a  réverbère  pour  refondre 
la  fonte , 

6"*  Les  machines  soufflantes  qu'exigera  le  roulement  de 
l'usine, 

T  Les  laminoirs  et  autres  machines  de  compression  et 
d'étirage  nécessaûres  à  la  fabrication  du  fer, 

8^  Enfin  tous  les  accessoires  qui  pourront  être  néces- 
saires, tels  que  tours,  cisailles,  ateliers  de monlage,  etc. 


708  ORDONlCAlfCEI 

(  Extrait.  ) 

jirt,  3.  Les  permissionnaires  se  soumettront  à  la  for- 
malité do  comptera  vert  à  la  douane,  et  an  libre  exerdœ 
des  préposés  des  douanes  dans  lenr  usine,  même  aux 
heures  de  nuit,  sans  Tassistance  d'un  officier  municipal. 
Les  agents  de  l'administration  des  douanes  seront  admb 
k  exercer  leur  contrôle  sur  la  fabrication ,  à  l'effet  de 
constater  le  déchet  qui  résultera  des  diverses  élaboratioos 
auxquelles  la  fonte  sera  soumise. 

jirt.  4.  Les  permissionnaires  ne  pourront  faire  usage 
dans  l^ir  usine  que  de  comlrastibles  minéraux. 


UilDe  à  fer    Ordonnance  du  37  décembre  18^4,  portant  que 
de  la  Serre.        M**  veuTC  Mulles  et  ses  enfants  sont  autorisés  à 

maintenir  en  actii^ité  l* usine  à  fer  de  la  Seate  , 

commune  de  CHAMPAGaoLs  (Jura). 

Ladite  usine  est  et  demeure  composée  : 

1*  De  six  Teux  d'affinerie,  dont  quatre  seulement  seront 
tenus  simultanément  en  activité,  les  deux  autres  ne  de- 
vant servir  que  pour  remplacer  ceux  qui  seraient  en  fé- 
riation  ; 

2^  D'un  cubilot; 

3""  D'une  tirerie,  d'une  tréfilerie  et  d'ateliers  pour  la 
fabrication  des  clous  dits  pointes  de  Puis ,  et  des 
chaînes; 

4""  Des  machines  soufflantes,  des  machines  de  compres- 
sion et  de  tous  les  accessoires  nécessaires  à  la  confection 
des  produits  de  Tusine. 


Mariiiiel,     Ordonnance  du  VI  décembre  184&,  qui  autorise  les 
à  Sl-Hlppoly^*       sieurs  Augustin  et  Philippe  Yadam  à  établir  un 

martinet  pour  ouyrer  le  jer^  sur  le  Douss  •  au  lieu 
dit  LE  Gouffre  de  Lod,  commune  de  St-Hipfolttb 
(  Doubs). 


09 


asmassa 


Adressées  aux  Préfets  et  aux  Ingénieurs 

des  mines. 


Paris,  le  %k  août  18i3. 

Monsieur  le  préfet,  les  ordonnances  des  22  et  23  mai     Appareib 
1843,  relatives  aax  machines  et  chaudières  à  vapeur  et     à  vapear. 
aux  bateaux  à  vapeur ,  ont  déterminé ,  dans  la  section  qui    „    T  .. 
concerne  les  appareils  de  sûreté,  les  proportions  qa'ilQ|J^^JJJ*jjJ"P* 
serait  permis  de  donner  aux  rebords  des  soupapes,  eu  tant  rectiOcation 
égard  aux  dimensions  de  la  partie  de  leur  surface  expo-  de  rarticie  3i  de 
sée  directement  à  Faction  de  la  vapeur.  m  mïï  eî  d?rar" 

Cette  disposition  a  ponr  but  de  prévenir  le  défaut  de  ^j^  31  ^  eeiiê 
précision  que  présenterait  la  soupape,  si  son  rebord ,  ou,  da  33  mai  isi3. 
en  d'autres  termes ,  la  surface  annulaire  par  laquelle 
son  disque  s'appuie  sur  la  tubulure,  avait  une  trop 
grande  étendue  comparativement  à  ForiGce  que  ce  disque 
doit  fermer. 

Mais  il  s'est  glissé  une  omission  dans  l'énoncé  des  con- 
ditions prescrites  à  ce  sujet  au  paragraphe  2  de  Tar- 
ticle  24  de  la  première  de  ces  ordonnances  et  de  l'article  31 
de  la  seconde,  lequel  s'exprime  ainsi  :  «  La  largeur  de 
»  la  surface  annulaire  de  recouvrement  ne  devra  pas  dé-  ^ 
•»  passer  la  trentième  partie  de  la  surface  circulaire  expo- 
»  sée  directement  à  la  pression  de  la  vapeur ,  et  celle 
^  largeur,  dans  aucun  cas ,  ne  devra  excéder  deux  milli- 
»  mètres.  » 

Gomme  on  ne  peut  comparer  entre  elles  que  des  gran- 
deurs de  même  espèce^  il  est  évident  qu'en  prenant  pour  '. 
l'un  des  termes  du  rapport  la  largeur  de  la  surface  de  \ 
recouvrement ,  on  ne  pouvait  prendre  pour  l'autre  terme  -^ 
que  le  rayon  ou  le  diamètre  de  Forifice  circulaire  de  la 
soupape. 

C'est  ce  mot  diamètre  qui  a  été  omis. 

Les  détails  consignésdansllnstruction  du  23  juillet  1843 

Tome  FI,  1844.  46 


710  CiaCULAUBS. 

faisaient  bien  toir ,  do  reste ,  dans  quel  sens  on  avait  en- 
tendu la  règle  posée  à  cet  égard.  Ils  indiqoent  positiTe- 
menl  qu'il  s'agit,  d*une  part,  du  HanUête  de  l'orifice  de 
la  soupape,  et,  d'autre  part,  de  la  largeur  correspon- 
dante de  la  zone  de  contact  ou  anneau  de  recouvrement 
Tootef(»s  il  devenait  nécessaire  de  ratifier  les  deux  arti- 
cles en  question. 

J'ai  Tbonneur  de  vous  adresser,  avec  la  présente ,  une 
eipédition  de  l'ordonnance  du  15  juin  dernier  (1) ,  por- 
tant rectification  de  ces  deux  articles. 

Je  vous  prie  de  m'accuser  réception  de  cette  circulaire 
dont  je  transmets  une  ampliation  à  MM.  les  ingénieurs. 
J'enjoins  ici  un  exemplaire  pour  la  commission  de  sur- 
v«UlMioe  des  badeavx  a  vapenr  élaUis  à 

Agvéei,  n>on§ieur te pr Aet»  f asanrance de aa toatàiê 
Mîett  k  plus  dîstîngiiée. 

L«  soQt-éaeréUîrt  d*^Ut  dei  trafauz  publici  » 
Signé  LIGlAlfD. 


Paris,  le  tt  noiembre  f8S4. 

Sorfeinanee       Monsieur  le  préfet,  aux  termes  des  articles  6  el  23  du 
dst  minei.     décret  du  3  janvier  181 3 ,  MM.  les  ingénieurs  des 

Danânde  dst  ^^^^^"^ ''^^^^'^  ^^  procès- verbaux  de  visite  des 
procès -fcrbsai  dont  la  surveillance  leur  est  confiée, 
de  Ttoite  dmiéi    Je  VOUS  prie  de  demander  ceux  qui  ont  été  dressés  poor 
•o  isu.         joire  département  dans  le  courant  de  la 


, -, présente 

pagne.  Veuillez  vous  Caire  remettre  en  même  temps  i 
rapport  général  indiquant  les  principaux  faits  constatés, 
les  améliorations  qui  ont  eu  uen  et  oelies  qui  restent  à 
réaliser.  Plusieurs  de  MM.  les  ingénieurs  sont  dans  Tosagn 
de  fournir  annuellement  de  semblables  résumés  i  ce  sont 
des  compléments  fort  utiles  des  procès-verbaux  d»  visile* 
et  il  est  for  l  désirable  que  oette  dispositioD  soit  suivie  dans 
tous  les  départements. 

D'après  rartide  50  de  la  loi  du  31  avril  tôlO,  il  v«ias 
apfHirtient,  monsieur  Iq^  préfet,  de  pourvoir  à  eeqii'exî* 
géraient  la  sûreté  publique ,  la  eonservatioA  des  puits»  la 


(1)  Cette  ordonnanoe  9A  ImM» dim  le liSM ¥  en  Ammàtn  (^* 
série),  pspns. 


CIRCQXJLIUS.  7  1  I 

solidité  ée$  trftvaQK,  ia  tinHé  dei  jouTrteri  imneim  ou 
ée»  luMMiotiè  de  la  MrtM»  :  f  appelle  H^lKoliteeaHBQt 
votre  attenlion  sar  cet  ^jet  împorlftDt.  I/ttrdoniuyaee 
wy»le<ltt  d6  Biani  1843  doue  les  bo]^  de  laire  exé- 
cater  d'oSBoe  les  iravau  ^li  «enieDi  îagds  néoeasaiica , 
stnal^M  le»  preteriiplliiisdtB  cèKineBtf  sark|ioUce 
aouterraÎDe,  qai  sont  relatives  à  la  tem»  dast^lMii  et 
registres  d'avancement  des  oavrages  intérieurs ,  à  Téta- 
bUssemoK  du  service  de  saoté.  Il  cviviendra  de  recou- 
rir aox  dispositions  de  celte  ordonnance ,  si  les  exploi- 
^nts  ne  se  coafortuiMe&t  ftâ  aux  injonctions  qni  leur 
seraient  adressées. 

Je  voos  serai  obligé  de  me  faire  parvenir  le  plus  tôt 
I^Msible  les  documents  dont  il  s'agit,  en  m'informant  des 
mesures  que  vous  auriez  priser  ou  que  vous  vous  propo- 
seriez de  prendre  à  l'égard  de  chaque  mine.  Je  me  référé , 
du  reste ,  aux  instructions  contenues  dans  les  circulaires 
des  30  janvier  1837  et  10  mai  1843. 

Recevez ,  monsieur  le  préfet ,  l'assurance  de  ma  consi- 
dération la  plus  distinguée. 

hê  êom'UCtiîùf  d'Etat  dm  tra? a«z 

LEGRARD. 


Parii,  to  10  déoembnClSU. 

Monsieur,  d'ainrés  la  circulaire  du  15  avril  1834,  MM.  les  compie-raiMia 
ingénieurs  des  mines  doivent  présenter,  chaque  année ,  à      de  isu. 
la  fin  de  décembre ,  les  comptes  de  leurs  travaux. 

Le  moment  approche  où  vous  devez  m'adresser  le 
compte  relatif  à  1  année  1844. 

J'ai  remarqué  que  plusieurs  des  comptes-rendus  de 
1843  n'avaient  pas  été  dressés  suivant  ce  qui  a  été  réglé 
par  les  instructions.  Il  est  essentiel  de  s'y  conformer. 

Je  rappellerai  particulièrement  qu'il  convient  de  faire 
connaître  les  travaux  de  recherches  exécutés ,  les  résul- 
tats obtenus  de  ces  travaux ,  ainsi  que  les  améliorations 
qui -ont  pu  étire  introduites  soit  dans  l'exploitation  des 
mines,  minières,  tourbières  et  carrières,  soit  dans  les 


713  ciacia.AiHE8. 

pooédés  do  fdiriGatioD.  Je  me  rélere  à  ee  «yet,  an 
imtroclions  Méouta  cootemei  dans  ma  dépêche  da 
15  décembre  I84d. 

Je TOQs faiTite ,  monsiear.  kme  tramMltre  sans  re- 
lard ¥olre  compte  rada  de  18U. 

ReœTei,  momieur,  l'amunnee  de  ma  ooneidéiatîoii 
MMUrtûguée. 

MoétaiM  d'£ut  des  tratmox  pablio  • 
Sifpé  LEGRAND. 


7>3  «p 


«  * 


PERSONHEL. 


•  a  «      «  t 


Par  orâammnee  en  roi i^  dû  S9  déûMbre  liB44»  — 
M.  DroQot,  ingénieur  ordioaire  de  f  classe  «a  oorpi 
royal  dn^miat»^  cstélevéaB  frade4'ÎBgâmeiireD'  dm 
desi^dasse.  r 

Par  arrêté  du  ministre  des  travaux  publics ,  du  4  jm'K^ 
18(4^  —  le  poste  de  garde-mines  créé  par  Parrété  dtii 
18  TéYrier  1840  à  la  résidence  do  Vitré  (  lUe-et-Vilaine), 
demeure  supprimé. 

Par  arrêté  du  ministre^  du^  juillet  1844,-~M.  Renouf, 
éléve-ingénieur  des  mines  hors  de  concours,  est  chargé  du 
service  du  sous-arrondissement  minéralogique  de  Yic- 
dessos  (Ari^e). 

Par  arrêté  du  miniêtre j  du  7  juillet  1844,  — M.  Ber- 
tera,  élève-ingénieur  hors  de  concours,  est  chargé  du 
service  des  mines  dans  le  département  du  Loiret ,  en  rem- 
placement de  M.  Parrot,  admis,  sur  sa  demande,  i  faire 
valoir  ses  drdts  à  la  retraite. 

Par  arrêté  du  ministre ,  du  31  octobre  1 844 ,  —  le  sous- 
arrondissement  minéralogique  d'Âlais  est  restreint  au  s^- 
Yicedes  départements  deTArdèche,  delà  Lozère,  et, 
dans  le  département  du  Gard ,  au  seul  arrondissement  de 
sous- préfecture  d'Alais;  —  le  sous-arrondissement  de 
.  Montpellier  demeure  composé  du  département  de  FHé- 
rault  et  des  trois  arrondissements  de  soas-préfecture  de 
Mimes,  d*Uzès  et  du  Yigan  dans  le  département  du 
Gard. 

Par  arrêté  du  ministre ,  du  24  novembre  1844 ,  —  il  est 
décidé  que  les  trois  sous-arrondissements  qui  forment 
l'arrondissement  minéralogique  de  Grenoble,  compren- 
dront à  l'avenir  *.  le  premier,  les  départements  des  Bou- 
ches-du-Rhône  et  de  Yaucluse;  le  deuxième,  les  dépar- 
tements du  Yar,  des  Basses- Alpes  et  de  la  Corse;  le 
troisième,  les  départements  de  l'Isère,  des  Hautes-Alpes 


^  1 4  MMOimii. 

et  de  la  DrAme;  —  la  rèridenee  det  iofénieDn  des  pre- 
mier et  trottième  set  arroadi^wffiiwite  demeure  fixée  à 
Marfeille  et  à  Greooble  ;  celle  de  nngéomur  da  deaxiëme 
tons-arrondissemeut  esl  transférée  d'ATÎgnon  à  Dra- 
goignan. 

Par  arrêié  du  ministre  j  du  ^i  décembre  iSUj— M. 'De- 
laimay,  ingénllaf  ordioalfe  des  mlues»  cal  Éammè.^ro- 
fmmut  éa  dcasio  des  flutchines  etde  siéréotomieà  rCoole 
des  »tae»,earemflaeemealdeM.Gîfaid,dècééÉ;— a 
est  charge  en  outre  de  faire  un  coors  préparalaiva  fom 
les  aères  externes  sur  la  géométrie  des^ptire  el  les 
éléments  da  calcol  iofinilésimal  et  de  pbjsique. 


m»m 


TABLE  DES  MATIÈRES 


CONTENUES  DANS  LE  TOME  V. 


wmm 


GÉOLOGIE  BT  MINERAX06IE. 

Essai  pour  servir  i  la  classiGcatioD  du  terrain  de 
transition  des  Pyrénées ,  et  observations  diverses 
snr  cette  chaîne  de  montagnes,  par  M.  Durocher^ 
ingéniear  des  mines 15 

Notice  sur  qaelanes  minéraux  du  Chili ,  analysés 
en  1849;  par  M.  Domeyko 153 

Note  sur  le  gisement  du  sel  gemme  dans  le  dépar-  . 
ment  du  Jura  ;  par  M.  /.  LevalloU^  ingéniear  en 
chef  des  mines 189 

Analyse  de  la  gréenovite  -,  par  M.  Achille  Delesse , 
aspirant-ingénieur  des  mines 325 

Notice  géologique  sur  les  tles  Féroê  ;  par  M.  /.  Du- 
rochaTj  ingénieur  des  mines 4t7 

Analyse  de  ipeiques  minémx  ;  par  M<  jé.  Ddesm , 
aspinuit-uigéQienrdes  mines. 473 

GHIMIEL 

Analyse  du  gaz  d'ub  haut-fourneau  de  Norwége,par 
MM.  Scheerer  et  Langherg.  Extrait  par  M  u^* 
Defe^  ^  aspirant-ingénieur  desmbies 3 

Analyse  des  produite  de  la  saline  de  Goubenans 
(Haute  Saône)  ;  par  M.  yi.  Michel^  directeur  de 
la  fabrique  de  produite  chimiques '543 

Résultats  principaux  des  expériences  faites  dans 
les  laboratoires  des  départemente  pendant  l'an- 
née 1843.  —  Laboratoire  de  Méziére9(  Ardennes), 
dirigé  par  M.  Sauvage  »  ingénieur  ordinaire  des 
mines 367 


7 1 6  TABLE 

^Laboratoire  de  aermoal-Ferrand  (Pnj-de- 
IKkne)»  dirigé  par  M.  Boudin j  ingénieur  ordi- 
naire des  mines 383 

^  Laboratoire  de  Marseille ,  dirigé  par  M.  Diday^ 
ingénieur  des  mines 414 

—  laboratoire  d'Angers ,  dirigé  par  M.  Cacarrié , 
aspirant-ingénieur  des  mines 427 

Résultats  ijrincipaux  des  expériences  faites  dans  les 
laboratoires  des  départements  pendant  l'année 
1843.  (  Suite.  )  —  Laboratoire  de  Vesoul,  dirigé 
par  M.  Drattoi,  ingénieur  des  mines 551 

—  Laboratoire  de  Besançon ,  dirigé  par  M.  Boyé, 
ingénieur  des  mines 557 

—  Laboratoire  de  Dijon ,  dirigé  par  M.  L,  GuilU- 

iol  de  iVemife ,  ingénieur  des  mines 564 

—  Laboratoire  de  Vicdessos,  dirigé  par  M.  Étienm 
Dupent ,  aspirant-ingénieur  des  mines 574 

—  Latioratoire  de  Saint-Étiennc ,  dirigé  par  M..  R. 
Galle  ^  ingénieur  en  chef,  directeur  de  TEcole 

des  mineurs  de  Saint-Ëtienne 587 

MÉTALLURGIE. 

Notice  sur  le  pnddlage  de  la  f<mte  pratiqué  k  Mont- 
blainville  (  Meuse  )  à  l'aide  des  gaz  combustiMes 
d'un  feu  d'aflBnerie^  par  M.  Sauvage^  ingénieur 
des  mines 461 

Note  sur  la  fabrication  de  Toutremer  artificiel  en  . 
Allemagne;  par  M.  C.  P*  Pruchner^  chimiste 
manufacturier  de  Hof  (Bavière)  ;  extrait  du  Jour- 
nal de  chimie  pratique d'Erdmann  ,1814,  vol.  33, 
page  527  j  par  M.  I>ç6e«« 493 

Note  sur  la  fabrication  de  Targentan  à  Sheffields;  ^ 
par  M.  Jahkel  (  Extrait  de  rallemand  par  M.  2>e- 
bette 501 

Notice  sur  une  expérience  relative  à  la  carbonisa- 
tion du  bois  en  meules  -,  par  M.  Ebelmen ,  ingé- 
nieur des  mines 511 

Notice  sur  les  générateurs  de  gaz  des  usines  d'Au- 
dincourt  ;  par  le  même 521 


DES   MATIÈRES.  7I7 

EXPLOITATION.  —  MÉCANIQUE. 

Note  sur  le  tjmpan  de  Lafaye,  employé  comme 
machine  soufflante  par  M.  Toberverweser  Franz 
Aischner,  à  l'usine  d'Hammerau  (Bavière)  ;  par 
M.  L.  P.  Debettej  élève>ingéuieur  des  mines.  .    113 

Note  sur  des  résultats  d'essais  comparatirs  entre 
troismodesde  tirageàla  poudre  ;  par  M.  Foumet.    1^3 

Note  sur  mi  noarean  syftéme  de  renroi  de  mouve- 
ment ,  avee  câbles  en  fll  de  fer  pour  l'attirail  et 
ponlies,  an  lien  de  Terbocs,  dans  les  coudes 
iKMrizontanx  ;  par  M.  Pemo/M 133 

Extrait  d'une  lettre  de  M.Pemotleiy  ancien  élève  de 
l'Ecole  polytechnique  et  de  l'Ecole  des  mines ,  à 
M.  Combes 1»9 

Note  sur  l'exploitation  du  sel  gemme  par  dissolu- 
tion ;  par  M.  /.  LevalhiSf  ingénieur  en  chef  des 
mines 206 

Mémoire  sur  lo  préparation  mécanique  de  la  cala- 
mine et  de  la  galène  dans  la  Hante-Silésie;  par 
M.  jichUle  Delme^  aspirant-ingénieur  des  mines.    213 

Notice  sur  la  méthode  d'exploitation  dite  par  ébou- 
lement  et  de  haut  en  bas,  appliquée  aux  grandes 
couches  de  houille  et  notamment  aux  couches 
puissantes  des  mines  de  Blanzy  (Saône-et-Loire)  ; 
par  M.  Harmet,  ingénieur  civil 271 

Extrait  du  rapport  de  la  commission  de  surveil- 
lance des  bateaux  à  vapeur  établie  à  Lyon,  sur 
l'accident  arrivé  abord  du  bateau  le  Lavaret.  .     311 

Extrait  du  rapport  de  la  commission  de  surveil- 
lance des  bateaux  à  vapeur  établie  à  Lyon ,  sur 
la  rupture  de  la  chaudière  du  bateau  à  vapeur  le 
Zéphyr 320 

Notice  sur  les  différents  modes  de  transport  em- 
ployés dans  l'intérienr  des  mines  ;  par  M.  J.  Cal- 
lon,  ingénieur  des  mines 337 

ADMINISTRATION. 

Jurisprudence  des  mines  ;  par  M.  de  Cheppe ,  maître 
des  requêtes,  chef  de  la  division  des  mines.  .  .    589 


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1^ 

B^  TABLB   DJB8   MATliRJBS. 

Table  des  titides  de  Jnrisprndeace  iniâréd  dans  les  ) 

Annales  des  mines  jusqu'en  1844  inclnsîvenienC; 
i^^par  M.  de  Ckeppe^  chef  delà  division  des  mines.     607 

Ordonnances  da  roi  et  décisions  diverses  concer- 
nant les  mines  et  usines  »  rendues  pendant  le 
deuxième  semestre  de  1844 639 

Circulaires  adressées  aux  préfels  et  aux  ingéoienn 

if-  des  mines .^ 709 

Décisions  sur  le  personnel  des  mines 711 


Table  dos  matières  contenacs  dans  le  leme  VI.  .  •    715 
Explication  des  plaBchescooteniies  dans  le  tome  VI.     719 

Annonces y^etmj 

Errata. U5 


OFU/OàttOn   DU  ¥LkKCMS9^  f  1 9 


PLANCHES  JOmTES  AU  TOME  VI. 


PI.  I  et  II.  Essai  sur  la  classification  du  terrain 

de  transition  des  Pyrénées 15 

PI,  III.  Tympan  de  Lafaye^  employé  comme  ma^ 

cMne  soufflante  d  Vusine  d'Hammerau.  ...    113 

PL  IF. 

Fig.  1  à  12.  Détail  d*an  nouveau  système  de  renvoi  de 
mouvement  avec  cAbles  en  fil  de  fer 133 

Fig.  13  à  ao.  Détails  de  pompes  employées  dans  le  fon- 
cement  d'un  poils 140 

Fig.  il.  Profil  de  la  gorge  de  Salins.  • 107 

PI.  V^  VI  et  VII.  Prépardtion  mécanique  de  la 
calamine  et  de  la  galène  dans  la  Haute-' 
iSUésie 213 

PI.  VIII  et  IX.  Méthode  d^eocploiiaiion  par  ébou- 

lement,  appliquée  aux  min^  de  Blanxy.  .  .    271 

PL  X,   Explosions  des  chaudières  des  bateaux  d 

vapeur  le  Lavaret  et  le  Zéphyr.  ...    311  et  320 

Fig.  1  d  4.  Détails  concernant  le  LavareU 311 

Fig.  5  d  7.  Détails  concernant  le  Zéphyr 320 

PL  XI. 

Fig.  ij  %  3.  Notice  géologique  sur  les  lies  Féroe;,  par 
M.  Durocher 437 

Fig.  4.  Notice  sur  le  puddlage  de  la  fonte  à  l'usine  de 
Moutblainville,  par  M.  Sauvage 459 


720  BXPLiCATIOlf  DBS  PLANCHES. 

PL  XIL 

Fig,  1  et  S.  Notice  tar  une  expérience  retAlive  i  ta  ctrbo- 
dïmUod  du  boit  en  mealef ,  ptr  M.  EbeUneo. 511 

Fig>  a,  4,  5.  0«   NoUce  for  les  générateun  de  gai  dei 

d'Audioooiirt  •  par  le  même 521 


FIN    DU   TOME    VI. 


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