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PARASITOLOGIE
Paraissant tous les trois mois
SOUS LA DIRECTION DE
RAPHAËL BLANCHARD
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS,
MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
TOME CINQUIÈME
PARIS
SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS SCIENTIFIQUES
4, Rue Antoine Dubois, VI:
Téléphone 807.23
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E. Bopix. — Sur le Champignon du favus de la Souris Cao quinckea-
num) (avec 6 fig. dans le texte). . . . . . , . RON EM PURE NE 7 EAN ETS SERA ND 2
G. NeuMaNN. — Spelæorhynchus præcursor n. g.,n. sp. Nouvel Acarien para- | |
site (avec 9 fig. dans le texte). . . . . RTS Ad en à A Al
P. Vurzemin, — Trichosporum et trichospories (avec 12 fig. dans le texte). . 38 | s
F. ON OFFELE. — Studien Zur, mittelniederdeutschen Parasitologie CRT REERUe 67 \
. M. Lüne. — Notices biographiques. —_ XI. Johannes DAUUer (avec un portrait (B
et une gravure dans le texte) . : . . . . .. RTE ECS ROUE CENT ALAN Et 9521 |
F. voN OEFELE. — RTS NE Éara HHANESE nach ISRAEL CRT EE ere tau Bi:
R. BLANCHARD. — Sur la. piqûre de Fate Hémiptères. RAS NE A AU GE
Ém. Brumpr. — Mission de M. le Vte du Bourg de Bozas en. Afrique Centrale.
Notes et:observations sur les maladies parasitaires, roù série (avec Ge, (1
dans ilestex te) ei oi ADO IN train NN EAN R EE NN SAR EE ua so A 49
= Le Docteur Garnault et la tuberculose bovine {avec un portrait dans le texte). 160
Revue bibliographique. . . . . . Kr MR FREE AMP ES LI Nat PRE CARATASS © K
Notes et Informations (avec trois fig. dans le texte). . . . . . . . . .. |: 1488 J
DAMES MECS.) NEA SEEN CRE RER RS ER ET OS AUS FE
Les Archives de Parasitologie sont publiées par la
SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS SCIENTIFIQUES
‘4, rue Antoine Dubois, PARIS, VI° (téléphone 807.23)
Prière d'y adresser le montant des abonnements ou réahonnemeuts,
VIENT DE PARAITRE
à la Société d’Éditions scientifiques
PRÉCIS DE PARASITOLOGIE ANIMALE
PAR
le Dr Maurice NEVEU-LEMAIRE
PRÉPARATEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE
Un vol. in-18 cartonné.
Prix : 4 francs
SUR LE
CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS
(ACHORION QUINCKEANUM)
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E. BODIN ‘|! |)
Professeur à l’École de médecine de Rennes
Je me propose en ce travail d’étudier le favus de la Souris dont
je viens d’observer plusieurs cas chez cet animal et une inoculation
à l'Homme. Il s’agit donc ici d’un parasite dont l'existence est
connue et dont divers auteurs ont donné des descriptions, entre
autres : Quincke, Bœr, Désir de Fortunet et Busquet. Notons
toutefois que ces travaux sont antérieurs aux recherches récentes
qui ont si profondément modifié le chapitre des teignes, qu’ils
demandent à être complétés et que certains d’entre eux visent un
parasite différent de celui dont je veux parler ici. Il y a donc
intérêt à reprendre celte question avec les documents nouveaux
que j’apporte et j'espère montrer que cet intérêt n’est pas seule-
ment limité à la description d’une Mucédinée parasite, mais qu’il
s’étend à l’histoire générale des mycoses.
Mais tout d’abord je dois préciser ce qu’il faut entendre par
favus de la Souris. On sait en effet que si les godets faviques
. comportent chez cet animal une indiscutable unité clinique et
objective, ces lésions peuvent être occasionnées par divers para-
sites et que plusieurs Hyphomycètes, notamment ceux du favus de
l'Homme, du favus du Chien, du favus de la Poule sont suscepti-
bles, d’après Sabrazès, de déterminer des godets sur la peau de
la Souris. Il s’ensuit naturellement que le fait de produire en
inoculation des godets chez la Souris ne saurait suffire pour faire
. considérer une Mucédinée comme le Champignon du favus de la
Souris, et que cette dénomination doit être réservée exclusivement
au parasite qui, se rencontrant ordinairement chez ce Rongeur
dans des lésions dont l’origine humaine, canine ou aviaire ne
peut être retrouvée, ne s’observe au contraire jamais chez l'Homme
6 E. BODIN
ou chez les autres animaux en dehors d’une contagion muridienne
directe ou indirecte. ä
Après cette remarque qu'il importe de ne point perdre de vue,
il est nécessaire que je résume rapidement l’histoire du parasite
décrit comme cause du favus de la Souris.
C’est Quincke (1) le premier qui, en 1886, a étudié ce Champignon
sous le nom de Champignon œ, Pres que la Souris est son hôte
habituel, qu’il s’inocule à l'Homme, à la Souris et au Chien en
produisant des godets et que ses cultures croissent avec une
grande rapidité ; d’après cet auteur, sur gélatine et sur agar-agar,
le développement du Champignon aboutit, en quelques jours, à la
formation d'un épais tapis duveteux, absolument blanc, présentant
une couleur jaunâtre quand on l’examine par sa face postérieure;
cultivé sur pomme de terre sa croissance est terminée en 8 jours
et donne de petits boutons blanc duveteux.
Ce Champignon n’a pas été revu par Kräl, Plaut, Pick, Mibelli,
Sabrazès (2) et autres observateurs qui se sont ensuite occupés du
favus. Zopf lui donna en 1890 le nom d’Achorion quinckeanum qui
doit lui être conservé désormais, à l’exclusion de tout autre, pour
une raison de priorité sur laquelle je n’ai pas à m’arrêter.
Bær (3) peu après Quincke aurait retrouvé ce Champignon du
favus de la Souris et dans la description qu’il en a donnée, il insista
sur la présence, à l’extrémité des filaments de cette Mucédinée de
renflements claviformes qui pour lui sont caractéristiques.
Enfin plus récemment, Désir de Fortunet et Courmont (4) ont
rencontré dans une éruption vésiculeuse marginée de la main un
Champignon que Busquet (5) identifie à celui de Bær et qu'il donne
comme le parasite du favus de la Souris en l'appelant Achorion
(1) Quincxe, Ueber Favuspilze. 47ch. für experim. Pathol. und Pharmak.,
XXIT, p. 62, 1886. — Ueber Favus. Monatshefte für prakt. Dermalol., VI, 1887.
(2, Ce fait n’a rien d'étonnant, eu égard à la grande rareté de l’inoculation
du favus de la Souris à l'Homme, rareté sur laquelle j’attirerai l’attention dans
un paragraphe ultérieur.
(3) Bœr, Zur Biologie des Favus. Vierteljahrsschrift für Dermatol. Syph.,
XIV, p. 429, 1887.
(4) Desir DE FoRTUNET et Courmonr. Annales de dermatol., 1890, p. 229.
(5) Busquer, Etude morphologique d'un Cryptogame nouveau trouvé dans
une éruption circinée de la main. Thèse de Lyon, 1890. — Etude morphologique
d'une forme d’Achorion ; l'Achorion Arloingi, Champignon du favus de la Souris.
Annales de micrographie, III, p. 9-21, 62-73, 136-149, 1891.
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 7
Arloingi sans faire mention d’ailleurs des travaux antérieurs de
Quincke.
Si l’on veut bien se reporter aux recherches que je viens de citer,
les comparer entre elles puis avec l’étude que je donne ici, on
arrivera rapidement à deux conclusions : d’abord il est évident
que la Mucédinée que j’ai rencontré chez la Souris et chez l'Homme
et dont je m'occupe en ce mémoire, offre les mêmes caractères que
le Champignon de Quincke tant dans son aspect objectif en cultu-
res que dans les lésions expérimentales ou non qu’elle produit
chez l'Homme ou chez l’animal, et qu'il s’agit bien en ce cas du
parasite du favus de la Souris, ce terme étant pris dans le sens
strict que j'indiquais tout à l’heure.
Une seconde conclusion s'impose ensuite, c’est que le Champi-
gnon décrit par Busquet, sous le nom d’Achorion Arloingi et identi-
fié par lui au parasite vu par Bær, ne doit pas être confondu avec
l'Achorion quinckeanum et ne saurait être considéré comme le
Champignon du favus de la Souris. L’Achorion Arloingi, en eftet, a
été rencontré dans des lésions humaines absolument différentes
de celles que cause l’Achorion quinckeanum et de plus il ne présente
pas les mêmes caractères que ce dernier tant dans ses inoculations
expérimentales que dans sa morphologie macroscopique ou
microscopique en cultures artificielles (1). On comprend donc que
(1) Sans reprendre tous les détails des travaux de Désir de Fortunet et de
Busquet, je résumerai ici les principaux caractères qu'ils assignent à l’Achorion
Arloingti, afin de bien montrer que ce Champignon ne peut être identifié à
l'Achorion quinckeanum.
Trouvé chez une jeune fille dans une éruption circinée, vésiculo-squameuse de la
main, c’est-à-dire dans une éruption qui n'ofire cliniquement aucune allure
favique et qui se rattache plutôt aux trichophyties, ce Champignon ensemencé
par Busquet sur divers milieux, s'y présente avec des caractères objectifs
différents de ceux que j'ai constatés chez le Champignon isolé par moi des godets
muridiens. Par exemple, sur bouillon de veau, il donne des îlots blancs super-
ficiels dont la face profonde se colore en rouge vif dès le 10° jour. Sur pomme de
terre, il pousse vite produisant au 4° jour une masse irrégulière, vallonnée,
blanche, légèrement duveteuse sur les bords, pulvérulente et jaunâtre au centre
et, tout autour de cette végétation, la pomme de terre prend une couleur
noirâtre. Vers le 7° jour, tous les côtés de la pomme de terre sont envahis par
la culture, dont la surface devient pulvérulente, prend une coloration jaunâtre et
se plisse irrégulièrement. Sur carotte, chou, betterave, les résultats sont iden-
tiques et sur tous ces milieux, comme d’ailleurs sur tous les milieux solides, la
culture forme un feutrage comme surélevé et séparé du substratum nutritif par
un espace vide. Tels ne sont point les caractères de l’Achorion quinckeanum,
8 E. BODIN
j'aie tenu à m’arrêter au début de ce travail sur cet historique ; il y
avait là un point qui devait être nettement précisé sous peine de
laisser subsister au sujet du favus de la Souris, une cause de con-
fusion qu’il importe grandement d’écarter en une question aussi
complexe que celle des Mucédinées parasites.
L'ACHORION QUINCKEANUM DANS SA VIE PARASITAIRE
LÉSIONS ANIMALES ET HUMAINES
J'ai extrait l’Achorion quinckeanum des lésions cutanées de
l'animal dans cinq cas. Quatre fois je l’ai rencontré chez des Souris
prises au commencement de cette année dans une maison du
centre de la ville de Rennes, maison où il n’y a ni adulte ni enfant
faviques et où ne se trouvent pas d’animaux domestiques, dans un
autre cas il s'agissait d’une Souris favique prise à Autun que j'ai
que nous verrons sur bouillon, vivre pendant des semaines sans produire de
pigments, qui sur tous milieux donne une culture invariablement et constamment
blanche duveteuse, ne devenant ni pulvérulente, ni jaunâtre et qui sur pomme
de terre produit seulement de petits îlots duveteux blancs, dont le dévelop-
pement est, comme le fait remarquer Quincke, terminé en 8 jours et reste
toujours peu étendu.
Quant à ce qui est de la morphologie de l'Achorion Arloingi, Busquet en donne
une longue et quelque peu confuse description dont il ressort que le Champignon
produit divers organes de fructuation:
1° Des conidies à forme Levure qui ne sont autres que ces articles renflés et
plus ou moins réguliers que l’on observe chez beaucoup de Champignons dans la
continuité des filaments immergés, dont la signification est celle de simples
chlamydospores et qui n’ont rien de spécial. À
20 Des éléments en massue uni ou pluriseptés, remplis de protoplasma
granuleux et qui prennent naissance à l'extrémité des filaments mycéliens,
éléments qui sont certainement les plus caractéristiques que produise la plante.
3° Des filaments fructifères qui sur milieux liquides « sont formés par un tube
axillaire présentant de petites protubérances latérales à sommet arrondi de
longueur variable sans rétrécissement à la base». Mais Busquet n'a « jamais
assisté à la séparation de ces bourgeons et n’a retrouvé dans les préparations
que peu de spores libres du même volume». Quant à la figure qu’il donne de
ces filaments fructifères (Annales de micrographie, 1890-91, pl. 1v, fig. 11, 12),
elle représente des rameaux avec des bourgeons latéraux qu'il est impossible de
onfondre avec des spores.
%° Sur milieux solides des spores aériennes. Ce sont des cellules arrondies,
sphériques ou ovoïdes, dans ce dernier cas une de leurs extrémités est aplatie.
Leur enveloppe est épaisse, transparente, régulière ; dans les formes ovoïdes au
niveau de la partie aplatie on constate souvent des sortes de diverticules droits en
cul-de-sac qui se continuent manifestement avec la spore. Ce sont des stérig-
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 9
observée il y a 9 ans (1) et dont j'ai obtenu un parasite très différent
en culture de l’Achorion humain et identique en tous points à
celui que j’ai rencontré chez les Souris faviques de Rennes.
En dehors de ces cinq cas trouvés à plusieurs années de dis-
tance dans des villes éloignées l’une de l’autre et pour lesquels
l’enquête la plus minutieuse n’a pu révéler de contagion humaine
ou par un autre animal, je n’ai jamais rencontré l’Achorion
quinckeanum dans aucune des lésions animales ou humaines (sauf
dans le cas que je relaterai tout à l’heure) que j’ai étudiées depuis
10 ans et dont le nombre s’élève aujourd’hui à plusieurs centaines.
Si l’on ajoute à ces faits que la Mucédinée que j'ai isolée des
lésions muridiennes offre les mêmes caractères objectifs que le
Champignon décrit par Quincke et qu’il donne comme parasite
habituel de la Souris, on comprendra sans peine que ce parasite
doive être considéré comme celui du favus de la Souris, cette déno-
mates encore adhérents et déformés ou non ne rupture accidentelle (Busquet,
loco citato, p. 69).
5° Des spores mycéliennes qui ont, d’après les figures du mémoire de Busquet
(Busquet, loco citato, pl. m, fig. 3, 10), l'allure de chlamydospores terminales,
nullement caractérisques.
Que l'on veuille bien comparer ces caractères de 1’Achorion Arloingi à ceux
de l’Achorion quinchkeanum et l’on verra qu'il n’y a pas de confusion possible
entre ces deux Mucédinées. Dans les cultures de l’Achorion quinckeanum je
n’ai pas observé d'éléments conidiens en massue et la fructification de cet Hypho-
mycète en hyphes du type Botrytis ou Acladium, à petites conidies sessiles,
très nombreuses et très caduques est si constante et si abondante qu'il est
impossible qu’elle ne frappe pas immédiatement tout observateur qui a examiné
une seule culture de ce parasite.
Enfin dans les inoculations expérimentales si l’Achorion Arloingi a produit sur
la Souris une lésion « fort semblable au favus » ce qui ne saurait suffire comme
je l’ai dit, pour faire considérer ce parasite comme celui du favus muridien, sur
l’homme deux inoculations n’ont donné que des lésions papulo-squameuses sans
caractères bien nets. Après cela je crois inutile d’insister sur la différenciation
de l’Achorion quincheanum et de l’Achorion Arloingi, j'ajouterai cependant que
j'ai trouvé dans une éruption vésiculeuse du pied chez une jeune fille, éruption
diagnostiquée d’abord eczéma marginé à l’hôpital Saint-Louis, un parasite dont
les cultures ressemblent absolument à celles du parasite de Busquet et dont la
caractéristique morphologique est justement la production d'éléments en massue
identiques à ceux que figure Busquet dans son travail. Ce Champignon que jai
-conservé au laboratoire, me semble être absolument identique à l’Achorion
Arloingi et il diffère complètement de celui que j'ai isolé des godets de la Souris.
(1) A ce moment, j'étais tout à fait au début de mes études sur le favus, et ne
sachant où classer ce parasite des godets de la Souris, j'avais cru devoir te rap-
procher de l’Achorion euthytrir de Unna.
10 DRE TAN TE : E. BODIN
mination recevant l’acception que j'ai précisée en un précédent
paragraphe. nv
Sur les Souris que j'ai examinées, les lésions étaient parfaite-
ment nettes et le diagnostic ne soufirait aucune difficulté. Plus ou
moins abondants suivant les cas on trouvait des godets typiques de
dimensions variables et siégeant le plus souvent vers l’extrémité
céphalique de l’animal ; godets isolés ou réunis pour former une
masse croûteuse, blanc-jaunâtre, sèche et d’aspect très favique
analogue à celle que l’on constate chez l’Enfant quand il y a
coalescence des godets. Enfin je noterais que deux des Souris que
j'ai examinées offraient des altérations très marquées des oreilles :
ces organes étaient déchiquetés, dentelés et ne représentaient plus
que des moignons informes saignant facilement. Cette particularité
s’explique probablement par la localisation des lésions aux oreilles
et par les traumatismes déterminés sur ces organes déjà malades
par des grattages incessants ; elle mérite d’être signalée car si les
godets sont petits et masqués par les poils, perceptibles seulement
à l’examen attentif, ces lésions des oreilles frappent immédiate-
ment l’observateur.
Chez l'Homme, l’inoculation du favus de la Souris est un fait
très rare ; que la Souris joue un rôle dans la propagation du favus
humain, cela est possible en certains cas, mais quant à l'inocula-
tion de l’Achorion parasite habituel de la Souris elle constitue
certainement une exception ; je n'en donnerai pour preuves que
les observations de M. Sabrazès (1) qui sur 41 cas de favus humain
n’en signale pas un seul qui soit dù à un parasite animal et que
mes propres observations qui portent actuellement sur plus de
cent cinquante cas de favus lesquels m'ont toujours donné à la
culture l’Achorion humain sauf une seule fois chez la jeune malade
dont je résume ici l’histoire et chez laquelle, dans des lésions
faviques typiques, j'ai rencontré le même Champignon que chez
les Souris dont je viens de parler.
Fillette X..., 7 ans. Bien portante habituellement. Cette petite fille a
présenté, depuis quinze jours environ, un petit placard érythémateux et
légèrement squameux au niveau de l’angle de la mâchoire inférieure
droite. Ce petit placard offrait la dimension d’une pièce de un franc, était
(1) SaBrazës, Sur le favus de l’Homme, de la Poule et du Chien. Thèse de
Bordeaux, 1893,
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 11
légèrèment prurigineux et fut traité par une pommade boriquée. Huit ou
dix jours après son début, la lésion qui s'était agrandie changea d’aspect
:et l’on constata, en son centre, la formation de croûtes qui augmentèrent
rapidement et aboutirent en quatre ou cinq jours à la formation de godets
très nets ; c’est à ce moment que j'examinai l'enfant. j
145 janvier 1901. — La lésion est constituée par un placard érythéma-
teux, de forme ovalaire, à bords réguliers et nettement dessinés, placard
un peu $quameux et au centre duquel se voient des godets faviques au
nombre de 4, de 2 mm. de diamètre chacun, godets jaunes, secs et d'allure
absolument classique. Le cuir chevelu et les autres régions sont indemnes
de toute lésion cutanée. Ces godets sont enlevés à la curette et laissent,
ainsi que cela est la règle. une petite dépression rouge et lisse moulant
‘exactement le fond de la masse parasitaire. On pratique alors un badi-
geonnage iodé qui devra être renouvelé tous les deux jours ; dans l'inter-
valle on fait appliquer une pommade soufrée à 5 °/..
26 janvier 1901. — L'enfant est complètement guérie, il ne reste plus,
au niveau de la partie antérieurement malade, qu'une légère pigmentation
avec quelques squames.
La recherche de la contagion est restée absolument négative. Apparte-
nant à la classe aisée, cette fillette fréquente des enfants parmi lesquels il
n’y a aucun cas suspect ; dans la maison où elle habite il n’y a ni Chiens,
ni Chats, ni Oiseaux; quant à la possibilité de la contagion par les Souris,
les parents ne m'ont fourni aucun renseignement précis et tout ce que je
puis dire, c’est que la malade habile une maison voisine de celle ou j'ai
observé des Souris faviques.
- On voit par ce rapide résumé qu'il s’agit en somme ici d’un cas
de favus classique et dont l’origine animale, soupconnable seule-
ment parce que l’enquête clinique restait négative relativement à la
contagion humaine, ne pouvait être nettement établie que par la
re du parasite extrait des godets.
Une conclusion dermatologique s'impose donc après cette obser-
vation, c’est que le godet favique peut être dû à divers parasites
sans que son aspect objectif subisse aucune modification et per-
mette de prévoir si le Champignon causal est d’origine humaine
ou de provenance animale; il existe, pour cette mycose, une unité
clinique que l’on ne retrouve pas pour les trichophyties par
exemple dont les lésions et les symptômes varient suivant qu'ils
sont occasionnés par des Trichophyton différents ainsi que Sabou-
raud l’a établi dans ses belles recherches à ce sujet.
CARACTÈRES DE L'ACHORION QUINCKEANUM DANS SES LÉSIONS
Dans le cas de favus humain dont je viens de parler comme
12 E. BODIN
chez les Souris que j'ai examinées, le Champignon s’est présenté
dans les lésions avec les mêmes caractères.
La dissociation dans la potasse de fragments de godets humains
ou muridiens montre que le parasite est constitué par une quantité
considérable d’éléments rectangulaires ou ovoïdes, éléments qui
mesurent de 2 u 5 à 3 u de diamètre transversal sur 3 à 5 & de lon-
gueur. En examinant les préparations avec soin, il est aisé de pré-
ciser le mode de formation de ces spores : on y trouve en effet des
fragments de filaments mycéliens plus ou moins longs, mesurant
2 u 5 à 2 u 8 de diamètre et qui sont divisés en segments rectan-
gulaires par des cloisons transversales et, sur beaucoup de ces
filaments, on voit les cloisons se rapprocher de plus en plus les
unes des autres de telle sorte qu’elles délimitent de petits segments
rectangulaires courts, de 3 à 4 & de longueur qui sont mis en
liberté pour constituer les spores. À
Par le procédé de dissociation dans la potasse, il est évidem-
ment impossible de se rendre compte de la disposition des éléments
parasitaires dans les lésions, ce que l’on obtient au contraire en
faisant une inclusion des godets dans la paraffine et en les débitant
en Coupes minces au microtome. Sur des coupes pratiquées de cette
façon, tant sur un godet du favus humain que j'ai observé que sur
plusieurs godets provenant des Souris faviques, il est aisé de voir
que le godet, qui est exclusivement constitué par les éléments du
Champignon, présente la structure classique du godet favique causé
par l’Achorion Schônleini, c’est-à-dire qu’il est formé par une agglo-
mération de filaments mycéliens serrés les uns contre les autres
partant du fond du godet et se dirigeant vers sa partie centrale et
vers sa surface ; au fond du godet les filaments sont bien nets,
avec leurs cloisons transversales plus ou moins éloignées, mais à
mesure que l’on se rappoche de la périphérie ou de la surface, ces
cloisons se rapprochent et divisent les filaments en sporules rectan-
gulaires ou carrées, de telle sorte qu’à la partie supérieure du
godet on ne trouve plus que des spores identiques à celles que je
décrivais tout à l’heure dans les préparations par dissociation dans
la potasse.
Quant aux poils, je ne les ai pas vus pénétrés chez la Souris par
les éléments du parasite et, comme le cas humain que j’ai examiné
était localisé à la peau glabre, je ne puis dire si l’Achorion quinckea-
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 13
num offre dans le poil une disposition identique à celle de l’Acho-
rion Schünleini ou s’il présente quelque particularité permettant, à
l'examen microscopique de ces poils, de reconnaître le Champignon.
En somme on voit qu'il s’agit, dans ces lésions animales ou
humaines de l’Achorion quinckeanum, d’un parasite qui offre les
mêmes caractères que les autres Champignons faviques et que
rien, sur l'examen histologique des lésions dont je viens de parler,
n'autorise à les distinguer de celles qui sont dues à l’Achorion de
l'Homme ou à l’Oospora canina. C’est là d’ailleurs un fait qui ne
doit pas surprendre car ne sait-on pas que, dans leur vie parasi-
taire, les Champignons pathogènes se réduisent à des organes
simples dont la morphologie est très analogue pour tous ces
Champignons et quasi identique pour tous ceux d’un même groupe.
Il me resterait ici à parler des lésions des tissus occasionnées
par l’Achorion quinckeanum, mais sur les godets humains ou
muridiens que j'ai observés et qui étaient déjà avancés, ces lésions
sont moins faciles à étudier que dans les inoculations expérimen-
tales où l’on peut aisément pratiquer des biopsies successives,
aussi renverrai-je sur Ce point au paragraphe des inoeulations.
L'ACHORION QUINCKEANUM
DANS SA VIE SAPROPHYTIQUE
CULTURES
L'Achorion quinckeanum se développe aisément sur les milieux
usuels des laboratoires, surtout à la température de 35° qui m'a
paru la plus favorable à la culture ; et les milieux glucosés, glycé-
rinés et maltosés qui sont généralement utilisés pour l’étude des
Mucédinées parasites m'ont tout particulièrement donné ici de
bons résultats.
.Ne voulant pas toutefois m’en tenir pour l’appréciation du milieu
optimum à la simple comparaison objective des cultures, méthode
évidemment insuffisante et qui peut être trompeuse, j'ai recherché
les divers poids de récolte obtenus dans un temps donné et dans
des conditions identiques d’aération, de température, de lumière
avec diverses substances nutritives.
Cette comparaison m’a conduit aux chiffres suivants qui men-
trent que le glycose est ici, comme pour les Tricophyton, l'aliment
14 - Fi Un a E. BODIN-
le plus favorable au développement de la plante, tandis que
d'autres hydrates de carbone comme le lactose, le maltose, le
sucre candi ne donnent que des résultats médiocres. Pour le sucre
ce fait n’a rien d'étonnant car, comme pour les Trichophyton et
pour les Microsporum, cette substance qui n’est pas utilisable
directement par la plante, ne subit aucune modification du fait
d’une action diastasique ou autre dans les milieux de culture ainsi
que j'ai pu le noter en plusieurs expériences.
J'ai constaté en outre que si les milieux neutres sont les meil-
leurs, une acidité légère ne détermine qu’une faible baisse dans le
poids de récolte du Champignon, baisse qui se traduit par une
différence négligeable dans la pratique car elle se maintient ordi-
nairement dans les limites de l'erreur possible d'expérience.
Poids de récolte (séchée à 100!)
Peptone M/S ANEULTe PAR RE RP DIUSR
“Péplone t 407; acide MMA NE NE DIR
Peptone. 1
Cas 0 NS RS
ù 7. 30e) neutre do Do
on ne Heure ï rit . 0,104
et se neutre PR à 0,136
FER © do neutre : D DRASS RER 0,133
Sucre candi 3 % })
En somme, ce sont les milieux neutres glycosés et glycérinés
qui donnent les poids de récolte les plus grands, c’est donc sur ces
milieux soit liquides, soit solidifiés avec l’agar-agar que j'ai surtout
étudié l’Achorion quinckeanum. Sur les milieux glycosés tout spé-
cialement, la culture est abondante et rapide ce qui s’explique
aisément quand on suit la consommation du glycose parallèlement
à l'augmentation du poids de récolte. Avec cet hydrate de carbone
on arrive, dans les milieux peptonisés neutres et à l’étuve à 350, à
obtenir une bonne utilisation de l’aliment car, au moment où la
culture arrive à son maximum de développement, le rapport du
poids de récolte au poids de glycose consommé se fixe à peu près’
à”1/3, or on sait que c’est là le rapport que l’on observe pour
l’Aspergillus avec le liquide Raulin. Voici à ce sujet les chiffres
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 45
que j'ai trouvés dans l’une des expériences que j'ai faites avec
l’Achorion quinckeanum :
Bouillon neutre peptonisé L ‘/,, glycosé 3,226 ‘,, (étuve 35°)
GLYCOSE CONSOMMÉE Poips DE RÉCOLTE
APreS DHESlOUTS e C On DESSERT ETES Ogr098
— CNE ee en DRAP En MERE te O0 196
RO AS dv DSC RE TN NAME MATE . 0 566
ne OU Le VE ne ie AS AO) EST SEE O0 632
ART re ete ARS DR RE en ete O 812
eee NES ES EE fe) RUE MEANS PTE SI ES CEE O 980
EN RES SAN EE RE DTA ON CNE TUE cata 1 032
Si l’on étudie maintenant les cultures au point de vue objectif,
on voit que ces cultures prennent des caractères permettant de
reconnaitre assez facilement le parasite.
Sur agar peptonisé et glycosé le développement est rapide et déjà
avancé au 3% jour à l’étuve à 35°; au 12e jour la culture est
exubérante et couvre toute la surface du gâteau de gélose disposé
au fond d’une fiole d’Erlenmayer. Le Champignon est uniformé-
ig.4. — Achorion quincheanum sur agar peptonisé à 1 °/, et glycosé à 30,0
ment blanc et duveteux, formant un tapis de duvet plus fin et plus
serré à la partie périphérique qu’au centre au niveau duquel on
observe des plis larges et arrondis ou plutôt des ondulations sail-
16 E. BODIN
lantes de la culture (fig. 1). Vue par sa face inférieure la Plante est
blanc-jaunâtre, mais si on laisse à l’étuve pendant plus de trois
Fig.2.— Achorion quinckeanum sur agar peptonisé à 1°, et glycériné à 3°/
semaines, on constate, après ce temps, que la face inférieure du
Champignon se pigmente, en totalité ou en partie, en violet foncé.
Fig. 3. — Achorion quincheanuin sur agär au moût de bière
Sur agar peptonisé à 10}, glycériné à 3 °/,, la culture est tout
aussi rapide que sur gélose glycosée, mais elle est moins abondante
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 17
et n’est jamais exubérante comme sur ce dernier milieu ; elle se
présente sous la forme d’un gâteau dont le centre est marqué par
quelques plis comparables aux circonvolutions cérébrales et dont
la périphérie est blanche duveteuse, mais dont le duvet est extré-
mement court et fin (fig. 2). Vue par sa face inférieure, la culture
est jaunâtre. Ne à
Sur agar au moût de bière (titrant 3 °/. de maltose et 3 °/,
d’hydrates de carbone en plus exprimés en glycose), la culture se
fait également très vite et devient adulte en
10 jours environ, elle est d’ailleurs analo-
gue à celle que l’on observe sur la gélose
glycérinée, maïs les plis en forme de cir-
convolutions sont plus abondants sur le
_moût de bière, ils sont plus petits, plus
accusés et envahissent presque toute l’éten-
due de la culture (fig. 3).
Si l’on sème sur pomme de terre, il se
produit une culture de fin duvet blanc, très
court et assez maigre, formant le long de
la strie d’ensemencement une bande sillon-
née de petits plis irréguliers (fig. 4), mais
le développement reste généralement mé-
diocre. PRES te Fig.4.— Achorion quinc-
RE UNE À keanum sur Pomme de
Sur bouillon de bœuf ordinaire, le Champi-
gnon pousse en donnant à la surface du
liquide de petits ilots de duvet blanc neigeux on la face infé-
rieure est jaune blanchâtre, et en même temps on voit se déve-
lopper dans le liquide quelques petits flocons grisâtres.
Sur gélatine ordinaire le Champignon croît au point d’inoculation
en formant une petite toute de duvet blanc. qui envoie quelques
irradiations dans le milieu par sa partie profonde. A 209, au 5° jour
on ne note pas encore de liquéfaction bien franche, mais au 8° ou
10e jour, la culture ayant envahi toute la surface libre de la géla-
tine, la liquéfaction est très manifeste sur une hauteur de quelques
millimètres au-dessous de la culture et en 3 semaines un tube
ordinaire de gélatine est liquéfié sur toute sa hauteur sans que le
duvet blanc formé à la surface par le Champignon se soit accru
Archives de Parasilologie, V, n° 1, 1902. 2
18 E. BODIN
notablement. La culture vue par sa face inférieure reste jaune
blanchâtre, on note seulement une légère teinte brune de la géla-
tine liquéfiée immédiatement au-dessous du Champignon.
Culture sur lait. — Sur le lait à 35°, l’Achorion quinckeanuin forme
déjà au 5 jour une culture duveteuse blanche, surnageant le
liquide et au-dessous de laquelle se voit une petite zone transpa-
rente de liquéfaction de la caséine. Si l’on agite doucement le vase
à ce moment on constate alors que toute la partie du liquide située
au dessous de cette zone transparente a subi une coagulation très
nette. Ultérieurement et à mesure que la colonie de surface pro-
gresse, le caillé se ramollit, devient gélatinilorme puis se liquéfie
de telle sorte qu’au bout de 15 à 20 jours le lait est transformé en
un liquide transparent de couleur jaunâtre à la surface duquel
végète la plante et à la partie inférieure duquel se voient quelques
grumeaux provenant de fragments de caillé non encore liquéfiés
mélangés à de petits flocons formés par le Champignon.
Après les études que j'ai faites sur la production de présure et
de caséase par la forme Oospora du Microsporum du Cheval (1), on
comprendra que j'aie recherché si cette coagulation et cette liqué-
faction de la caséine par l’Achorion quinckeanum sont aussi dues à
des actions diastasiques. L'expérience m'a répondu par l’affirmative
et m'a montré qu'il s’agit ici de phénomènes absolument analogues
à ceux que j'ai observés avec M. Lenormand pour la forme Oospora
du Microsporum; l'Achorion quinckeanum est aussi un producteur
de caséase assez actif ainsi que le montrent les chifires suivants.
Mélange à parties égales de lait écrémé et de liquide diastasifère (2;
(Etuve à 40°)
CASËINE CASÉINE TRANSFORMÉE
Lait M StÉNMOIn AE NIEREE 3,170
après 2 b. PRE ei Ba see ITU l'IP MERS EE 1,050
IG D en rue D LODEL EE CDR INR 1,580
MIS RCA OUETEUMR RETIRE AST0E PARTNER RER 1,
EN LR RONA ESPACE LOS Enr nee 2,690
PAST IDE PAPAS En rene OO NE SPA TES
OT lOUES: ee Cu CR Rene 0D0E AS ENT eeRE 3,020
— AIO SIOUTS Ur dire De 0690 7 nee Se 3,080
liquide diasta-
sique chauffé
à 100v,
après, AONOULS CCE UT 010 EN re AS Se ER 0
(1) Annales de l'Institut Pasteur, avril 1901, p. 276.
(2 Liquide de culture peptonisé à 1 ‘4 et glycosé à 3°/, filtré au filtre Cham-
berland après disparition complète de la glycose.
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 19
J’ajouterai que le liquide diastasifère obtenu avec l’Achorion
quinckeanum s’est également montré actif vis-à-vis de la gélatine,
que nous savons d’ailleurs être liquéfiée rapidement par le Cham-
pignon. Voici à ce sujet l’expérience que j'ai faite :
Deux tubes contenant chacun 10cc d’une solution de gélatine
à 15 0 stérilisée ont reçu :
Le tube 4, 2tc- du même liquide diastasifère qui m’a servi pour
expérimenter sur la caséine.
Le tube B, 2cc. du même liquide préaläblement chauffé à 100, ce
tube destiné à servir de témoin.
Ces 2 tubes de gélatine ont été portés dans une étuve à 20° après
avoir été agités pour opérer le mélange de la gélatine et du liquide
diastasifère et après avoir été ensuite refroidis de façon à ce que le
mélange soit bien solidifié.
Au bout de 8 h. la gélatine du tube À est complètement liquéfiée
et ne fait plus prise par refroidissement. Quant au tube B, 15 jours
après la gélatine y est parfaitement solide et n'a subi aucune
altération.
Résumons maintenant cette étude rapide des cultures de l’Acho-
rion quinckeanum et nous trouverons que cette Mucédinée, envi-
sagée au point de vue de ses affinités nutritives et de ses caractères
objectifs sur les milieux de culture, se rapproche bien plus des
Trichophyton et des Microsporum que de l’Achorion Schôünleini et nous
allons voir que l'examen mycologique de la plante va venir confir-
mer encore cette particularité sur laquelle il yauralieu d’insister.
CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES DE L’ACHORION QUINCKEANUM.
Si l’on sème sur un milieu convenable et dans les conditions
requises une parcelle provenant d’une vieille culture d’Achorion
quinckeanum, les gros éléments arrondis à parois épaisses qui
constituent la majeure partie de cette culture ne tardent pas à
germer. À 37°, où constate déjà au bout de 2 jours que chacun de
ces éléments a émis un filament mycélien cloisonné et ofirant de
petites ramifications latérales. Tout à fait au début de cette germi-
nation, le tube mycélien qui prend naïssance apparaît comme un
petit bourgeon latéral dont le protoplasma est en continuité avec
l’élément générateur (fig. 5, b), puis vers Le 3 jour le tube mycé-
lien de 2u 6 de diamètre, rempli d’un protoplasma réfringent,
20 E. BODIN
s’isole de la spore mère par une petite cloison (fig. 5, c.). Les
filaments nés de la sorte s’accroissent rapidement, se ramifient et
forment au 4° jour un feutrage de filaments cloisonnés de distance
en distance et dont le protoplasma est réfringent. À ce moment,
ou au 5° jour au plus tard, on observe des phénomènes de repro-
duction chez la Mucédinée, phénomènes qui se localisent d’abord
Fig. 5.
sur les hyphes dressées aériennes constituant le duvet blanc de la
culture.
Ces hyphes sporifères offrent sur leurs parties latérales de petits
bourgeons à extrémité arrondie qui ne tardent pas à s’isoler de
l'hyphe par une petite cloison transversale et forment ainsi des
conidies appendues latéralement au rameau fructifié (fig. 5, d),
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 21
comme dans le groupe Botrytis et des Acladium. Notons que ces
conidies, qui prennent ordinairement naissance sur une longueur
assez grande des hyphes (quelquefois 200 ou 250 v), ressemble
absolument à celles que l’on trouve chez les Microsporum de
l'Homme, du Chien et du Cheval; ce sont de petits éléments à
extrémité libre arrondie, tronqués à leur base adhérente qui est un
peu moins large que l’autre extrémité et qui mesurent de 2 & 6 à
3 w transversalement sur 4 à 5 » dans le sens de la longueur
(fig. 5, e). Leur mode d'implantation sur l'hyphe se fait aussi
comme chez les Microsporum dont je parlais tout à l’heure ; ce sont
des conidies sessiles à la base desquelles le rameau fructifère offre
seulement un léger accroissement de diamètre. Remarquons enfin
que les hyphes sporifères sont simples ou très peu ramifiés.
Rapidement les conidies arrivent à complète maturité et devien-
nent très caduques, aussi le moindre choc suffit-il à les détacher
des rameaux et à les éparpiller de telle sorte que les rapports de
ces conidies avec les filaments sont difficiles à étudier à cette
période.
Un phénomène intéressant frappe immédiatement lorsque l’on
suit cette maturation des conidies ; on voit en effet qu’au début de
la formation des petits bourgeons latéraux sur les hyphes spori-
fères, ces hyphes, comme les bourgeons qui deviendront des
conidies, sont remplis d’un protoplasma abondant et réfringent,
mais au fur et à mesure que l’évolution se fait vers la maturation,
le protoplasma se condense vers les bourgeons remplissant ainsi
les conidies sessiles qui restent réfringentes tandis que le filament
qui les supporte se vide peu à peu et n’est plus bientôt représenté
que par sa membrane pariétale qui ultérieurement se flétrira plus
ou moins (fig. 5, f).
Sans qu’il soit nécessaire d’insister, on comprend combien ce
mode de maturation des conidies latérales se rapproche de celui
selon lequel se forment les chlamydospores ; aussi me semble-t-il
logique d’assigner à ces conidies le rôle et la valeur de simples
chlamydospores.
Etudions maintenant parallèlement à la partie aérienne de la
culture sa partie profonde immergée dans le milieu nutritif.
Jusqu'au 6e jour environ, c’est-à-dire jusqu’au moment où les
petites conidies latérales sont mûres, on ne trouve rien de particu-
22 E. BODIN
lier à signaler ; ce que l’on voit, ce sont des filaments ramifiés,
onduleux, entre-croisés en tous sens, cloisonnés de distance en
distance et remplis d’un contenu protoplasmique réfringent. Mais
plus tard, vers le 10m ou 12e jour, l’aspect de ces filaments
change, et l’on voit sur leur trajet ou à leur extrémité des renfle-
ments qui se disposent de diverses façons. é
Dans le cas le plus fréquent, il se forme à l’extrémité d’un fila-
ment ou à l'extrémité d’un rameau plus ou moins allongé de ce
filament, un organe arrondi ou ovoide, rempli de protoplasma
réfringent et d’abord en continuité avec le filament qui lui a donné
naissance (fig. 5, g, it, m). Très vite ce renflement grossit et vers le
20e jour c’est une masse arrondie de 7 à 10 & de diamètre, séparée
du filament par une petite cloison et dans laquelle le protoplasma
s'est condensé, tandis que le filament qui s’est vidé plus ou moins
complètement, se trouve réduit à la paroi, laquelle ne tardera pas
à se flétrir. Certains de ces organes arrondis acquièrent des
dimensions encore plus considérables et peuvent attendre jusqu’à
14 ou 15 u de diamètre transversal à leur maturité; on note alors
souvent, au point où s’insère le vestige de filament mycélien une
dépression assez marqué (fig. 5, h).
Une autre forme assez fréquente consiste en un renflement
arrondi ou ovoide, développé sur le trajet d’un filament mycélien
(fig. 5, j, £), renflement pouvant atteindre 8 & de diamètre
transversal, présentant à maturité une double paroi épaisse et dans
lequel le protoplasma s’est condensé tandis que les parties avoisi-
nantes du filament se sont vidées. On observe souvent ces renfle-
ments sur le trajet d’un filament terminé par un autre renflement
etl’on peut même rencontrer plusieurs de ces organes globuleux
dans la continuité d’un même rameau (fig. 5, k, l).
Il y a enfin dans ces cultures de l’Achorion quinckeanum d'autres
formes, mais qui m’ont paru moins abondantes et moins fréquentes
que les précédentes. Il s’agit d’abord de portions de filaments
présentant une sorte de hernie latérale hémisphérique qui reste
telle quelle, ou au niveau de laquelle le protoplasma se condense.
s’enkyste et s’isole du reste du filament par des cloisons transver-
sales (fig. 5, n). D’autres fois on voit à l’extrémité d’un filament se
former une série de renflements plus ou moins réguliers, arrondis
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 23
ou ovoïdes, disposés à la suite les uns des autres et dans lesquels le
protoplasma se condense (fig. 5, 0).
Je noterai en outre qu'il se produit dans presque toutes les
cultures des chlamydospores intercalaires par enkystement du pro-
toplasma dans la continuité même des filaments (fig. 5, p.), ainsi
que cela est commun chez beaucoup de Mucédinées et notamment
chez les Mucédinées parasites.
Le mode de formation et la morphologie des divers organes que
je viens de décrire indiquent suffisamment quelle est leur signifi-
cation : il s’agit ici sans nul doute de chlamydospores; je ne
m'arrêterai pas autrement sur ce point mais je noterai que sur les
cultures âgées de 20 à 25 jours, ces chlamydospores qui sont
devenues très nombreuses et qui sont pour la plupart arrivées à
complète maturité, sont séparées des filaments qui les ont pro-
duites et forment des amas plus ou moins abondants de gros
éléments arrondis ou de forme un peu irrégulière, présentant une
paroi épaisse, à double contour et un contenu renfermant de
grosses granulations protoplasmiques surtout vers le centre (fig. 5,
a). Ce sont ces éléments, dont le diamètre varie entre 7-12.&, qui
germent ainsi que je l’ai indiqué au début de ce paragraphe.
Si l’on reprend maintenant dans une vue d’ensemble les carac-
tères de la Mucédinée que je viens de décrire et si l’on compare
ces caractères à ceux des autres parasites des dermatomycoses, on
sera frappé de son analogie avec les Trichophyton et avec les
Microsporum dont la fructification conidienne se fait suivant le
mode des Botrytis et des Acladium comme chez le Champignon du
favus de la Souris. Il est même certain que si l’on établit, parmi
ces parasites, une classification en se basant sur leur morphologie,
on devra placer cet Achorion quinckeanum avec les Microsporum et
les Trichophyton et non pas avec l’Achorion Schonleini dont la fructi-
fication conidienne répond au type des Oospora.
C’est ainsi que se trouve confirmée encore une fois l’opinion que
j'ai émise en 1896 qu'il existe entre les difiérents groupes de
Mucédinées parasites des termes de passage qui relient ces groupes
les uns aux autres, termes de passage qui constituent des intermé-
diaires participant à la fois aux principaux caractères des 2 groupes
entre lesquels ils jouent le rôle de soudure. Par exemple certains
Champignons qui causent des lésions trichophytiques sont dans
24 E. BODIN
leurs cultures très analogues aux Achorion, tandis que d’autres qui
déterminent des lésions faviques se rangent avec les Trichophyton
de par leur morphologie (1).
Ici nous avons affaire à une Mucédinée très voisine des Tricho-
phyton et des Microsporum dans ses cultures artificielles et au point
de vue botanique et qui cependant cause chez l’animal comme
chez l'Homme des godets faviques parfaitement caractérisés.
Mais en réalité cette manière de voir est toute artificielle et il
convient d'envisager les choses de plus haut: rappelons-nous en
effet que tous ces Champignons parasites ne nous sont connus que
par leurs formes inférieures et impariaites et que, dans aucun cas,
on n’a pu observer d’une manière certaine la véritable forme de
fructification qui permettrait d’assigner à chacun de ces Champi-
gnons son véritable rang dans la classification.
Je sais bien que les belles recherches de MM. Matruchot et
Dassonville (2) autorisent à considérer les Trichophyton, les Micro-
sporum et les Achorion comme des gymnoascées se rattachant au
genre Ctenomyces ; il importe toutefois de noter que ces recherches
sont basées sur des analogies et non sur la constatation directe
chez les Trichophyton, les Microsporum ou les Achorion des organes
véritables de fructification. Nous sommes donc encore dans
l'incertitude sur ce point et je crois qu’il serait imprudent, après
tout ce que nous savons sur le pléomorphisme des formes infé-
rieures des Champignons, de prendre ces formes pour base d’une
classification définitive. Il est très possible en effet que l’Achorion
quinckeanum et l’Achorion Schünleini qui s’éloignent l’un de l’autre
par leurs formes inférieures, appartiennent réellement à deux
espèces très voisines, tandis que les Microsporum et les Trichophy-
ton dont les formes inférieures sont très analogues à celles de
l’Achorion quinckeanum, soient rangés dans un groupe distinct de
celui des Achorion.
En somme les Champignons parasites ne nous sont connus
aujourd’hui qu’en tant que Mucédinées, groupe dont l’autonomie est
(1) E. Boni. Société de biologie, L juillet 1896. — Académie des sciences, 23
mai 1898.
(2) Marrucaor et Dassonvize. Sur la position systématique des Trichophyton
et des formes voisines dans la classification des Champignons. Acad. des sciences,
-10 juillet 1899. — Sur le Ctenomyces serratus Eidam comparé aux Champignons
des teignes. Bull. de la Soc. mycol. de France, XV, 1899, p. 305.
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 25
contestée par les mycologues les plus autorisés, et par suite il nous
est impossible de dire à quelles espèces cryptogamiques appar-
tiennent ces parasites.
Que l’on se tienne donc pour averti, et que l’on sache bien que
nos classifications actuelles à ce sujet sont de nature essentielle-
ment provisoire et qu’elles ne peuvent avoir d’autre prétention que
celle de permettre d’établir un certain ordre en attendant des
recherches ultérieures.
INOCULATIONS EXPÉRIMENTALES.
Les inoculations expérimentales de l’Achorion quinckeanum se
font facilement aux animaux des laboratoires et c'est un fait qui
doit être noté, car tous ceux qui se sont occupés des Mucédinées
parasites de la peau savent combien ces inoculations sont difficiles
lorsqu'il s’agit d’un parasite proprement humain, tandis que les
=. Champignons d’origine animale donnent au contraire aisément
des inoculations positives. |
Pour le favus de la Souris c'est sur la Souris et surtout sur le
Cobaye que j'ai expérimenté, ce dernier animal étant d’un manie-
ment facile et donnant d’excellents résultats. La technique que j'ai
employée est des plus simples, mais elle comporte certaines con-
ditions sur lesquelles je n’hésite pas à attirer l’attention parce
qu'elles m'ont paru indispensables pour que les expériences
marchent bien.
Ainsi la matière d’inoculation doit être prélevée sur une culture
sur agar alors que cette culture n’est pas trop avancée et au
moment où les petites conidies latérales abondantes et arrivées
à maturité, se détachent au moindre choc des hyphes fructifères ;
par exemple au 8 ou 10° jour après séjour de la culture à l’étuve à
35°, Quant au mode d’inoculation, celui qui m’a paru le meilleur
consiste à raser la partie que l’on veut inoculer en ayant soin
d'appuyer sur le rasoir de façon à déterminer des érosions extré-
mement superficielles, puis à frotter avec une petite spatule
flambée la matière d’inoculation sur cette partie légèrement érodée.
En opérant de la sorte j'ai eu six résultats positifs sur six inocula-
tions tandis qu'avec les scarifications, que l’on fait toujours trop
26 D A ENEHBODIN
proîiondes et qui donnent de petites hémorrhagies très gênantes,
les chances de succès sont bien moins grandes.
Chez la Souris, inoculée par ce procédé à la base de la queue, on
voit que dès le 4° jour toute la région inoculée est érythémateuse
et présente de petites squames avec de ci, de là, un point jaune
soufre qui représente un godet minuscule ; au 10° jour ces godets
ont grandi et, par confluence, ont fourni des croûtes faviques
absolument typiques ; l’animal ne présente pas de tendance à la
guérison spontanée et ne tarde pas à succomber.
Y-a t-il ici des localisations internes du Champignon et, si ces
localisations existent, quelle est leur part dans la mort de l’animal?
je ne saurais le dire exactement et je ne veux pas m'arrêter à cette
question, ne possédant pas actuellement de faits me permettant de
conclure sur ce sujet.
Chez le Cobaye, au 4° jour la région inoculée offre des lésions
caractéristiques comme chez la Souris: sur un fond érythémato-
squameux, on voit de petits points d’aspect blanc-jaunâtre, absolu-
ment secs et, en regardant attentivement à la loupe, on constate
que ces points sont des godets, petits mais très nets. En quelques
jours ces godets se développent et j’ai noté au 8° jour, sur presque
tous les animaux en expérience, des godets types pouvant acquérir
2 à 3mm de diamètre ; dans d’autres cas ces godets sont devenus
confluents dès le début et ont donné des croûtes sèches, plâtreuses,
très faviques d’aspect mais où ilest difficile de reconnaître la dispo-
sition en godet. À ce moment la lésion est à son maximum et elle
forme un placard au niveau duquel il est aisé de constater par la
palpation qu’il y a une infiltration notable des téguments.
Suivons ces lésions et nous verrons que vers le 15° jour elles
offrent une tendance à la guérison ; l’infiltration devient moins
nette, les croûtes diminuent et l’évolution continuant dans ce sens,
au bout de un mois environ on ne trouve plus qu'un placard
encore légèrement érythémateux et squameux, où il n’y a plus
trace de matière favique ; enfin, après 6 semaines, il ne reste plus
qu’une région lisse, unie, sur laquelle les poils n’ont pas encore
repoussé. Rien d'étonnant d’ailleurs dans cette guérison spontanée;
c’est là un fait habituel dans toutes les teignes expérimentales du
Cobaye et ici cela surprendra d’autant moins que les poils sont
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 27
très peu atteints par le parasite qui reste exclusivement cantonné
aux couches épidermiques de surface.
Il va sans dire que, dans ces inoculations, les résultats ont été
identiques, que les expériences aient été faites avec le parasite
provenant des lésions humaines ou avec le Champignon extrait
des godets de la Souris et que dans toutes ces expériences la
rétroculture a été obtenue avec la plus grande facilité.
J'ai pu enfin, à l'aide de biopsies faites sur le Cobaye, suivre le
S
NS
7
ST.
RES
=
Fig. 6.
développement des godets et constater quelles lésions ils déter-
minent chez cet animal.
_ Localisés au début au pourtour du poil au niveau de l’orifice
folliculaire, les éléments de l'Achorion quinckeanum restent toujours
superficiels, se développant entre les couches supérieures du corps
muqueux dont les assises profondes sont seulement refoulées
lorsque le godet a acquis un certain développement. Sur toutes
les préparations que j'ai faites, j’ai noté que les poils n’étaient que
très peu atteints par le parasite dont les filaments ne pénètrent
28 E. BODIN
que dans quelques-uns de ces poils sur une faible étendue et sans
gagner la racine. Il y a là une particularité qui nous explique en
partie la guérison rapide et spontanée de cette mycose chez le
Cobaye et qui mérite d’être retenue car, sous ce rapport, c’est
précisément l'inverse que l’on observe dans le favus humain où le
poil est généralement envahi par le Champignon jusqu’à l’extré-
mité de la racine, localisation dont on conçoit toute l'importance
au point de vue de la durée de la mycose.
Si l’on envisage maintenant les lésions que détermine le godet
chez le Cobaye au niveau de l’épidermoderme, on trouve que ces
lésions sont rapidement accentuées. La figure ci-jointe (fig. 6)
dessinée à la chambre claire sur une coupe de godet au 8e jour
après l’inoculation, permet de se rendre compte facilement de ces
altérations. Le godet y est classique avec ses éléments parasitaires
(fig. 6, A), filamenteux au fond du godet et sporulaires dans les
couches supérieures ; il forme une masse à la constitution de
laquelle l’Achorion prend seul part sans intervention d’aucune
cellule de l’organisme animal ; mais tout autour de cette masse il y
a une vive réaction d'ordre inflammatoire.
Développé entre le Stratum corneum et le Stratum filamentosum,
ce godet occasionne dès son début un exode des leucocytes qui
viennent former au niveau de son bord inférieur une couche (fig.
6, B), où les cellules blanches se sont infiltrées en nombre plus
ou moins considérable entre les cellules épidermiques.Examine-t-on
avec soin les couches inférieures du corps muqueux, on y trouve
d’autres leucocytes cheminant vers le fond du godet et infiltrés
dans les espaces intercellulaires. Quant aux couches papillaires et
sous-papillaires du derme on y verra les vaisseaux dilatés et on
y trouvera de nombreux leucocytes émanés de ces vaisseaux et
en voie de progression vers le godet.
On y note aussi un certain degré de prolifération des cellules
fixes dont les noyaux sont notablement plus nombreux que dans le
cas d’intégrité parfaite des tissus.
Mais ce n’est pas tout, car si l’on examine le corps muqueux,
surtout au niveau de la couche qui avoisine le fond du godet, on
sera immédiatement frappé par la présence de petits cavités (fig.
6, C) arrondies ou ovalaires, de dimensions variables, dont les
\
SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 29
unes paraissent vides et dont les autres renferment des leucocytes
plus ou moins abondants.
Ces petites cavités constituent un véritable état spongioide du
corps muqueux et si l’on recherche leur mode de formation on
s’aperçoit qu’il s’agit en somme ici d’exsudats qui ont distendu
les espaces intercellulaires. Chez l'Homme, Leloir a décrit des
lésions analogues dans le favus, mais il indique qu’en ce cas les
vésicules se produisent par un phénomène de vésiculation en-
-docellulaire, ce que je n’ai pas retrouvé chez le Cobaye.
Ces détails m'ont semblé intéressants à relever parce qu’ils cons-
tituent des documents pour l’histoire histopathologique du favus
humain et animal, histoire qui est encore incomplète malgré les
nombreuses recherches dont cette affection a été l’objet.
CONCLUSIONS
10 Le favus de la Souris, qui peut être causé par des Champignons
de provenances diverses, humaine, canine ou aviaire, est aussi
déterminé chez cet animal par une Mucédinée, l’Achorion quinc-
keanum, qui semble bien lui appartenir en propre et à laquelle doit
être exclusivement réservée la dénomination de Champignon du
favus de la Souris.
2° Cette Mucédinée peut, en certains cas, s’inoculer à l'Homme
sur la peau duquel elle occasionne des godets typiques, mais ces
cas sont très rares.
3° Au point de vue morphologique, l’Achorion quinckeanum, se
range, parmi les Mucédinées, dans le groupe des Botrytis et des
_ Acladium dont il présente nettement le mode de fructification coni-
dienne.
Si l’on joint à ce fait que ses affinités nutritives ainsi que son
aspect en culture artificielle sont très analogues à ceux des Tricho-
phyton et des Microsporum, on verra qu’en tant que Mucédinée, V'Acho-
rion quinchkeanum doit être rattaché au groupe des Trichophyton et
des Microsporum et non pas à celui des Champignons faviques :
Achorion Schünleini, Oospora canina.
L’Achorion quinckeanum appartient donc à ce groupe intermé-
diaire de Champignons parasites qui participent à la fois aux carac-
tères de deux groupes différents : au point de vue morphologique
30 E. BODIN. — SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS
et comme Mucédinée, il se range à côté des Trichophyton et des
Microsporum et cependant les lésions humaines et animales qu’il
cause sont nettement faviques.
Il y a lieu toutefois de faire remarquer que les formes de fructi-
fication véritables de ce Champignon nous étant inconnues, cette
manière de voir ne peut être acceptée que provisoirement et qu’elle
ne peut faire préjuger en rien de la place définitive de l’Achorion
quinckeanum dans la classification.
&o Contrairement à l’Achorion Schünleini, l’Achorion quinckeanum.
s’inocule très aisément au Cobaye, sur la peau duquel il détermine
des godets caractéristiques évoluant rapidement et dont la guérison
spontanée s’observe régulièrement au bout de un mois environ.
SPELÆORHYNOCHUS PRÆCURSOR \. G., N. SP.
NOUVEL ACARIEN PARASITE
PAR
G. NEUMANN
Professeur à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse
En étudiant la collection d’Ixodidae du Musée de Berlin, j'ai
trouvé, dans un flacon qui ne porte pas d'autre indication que
-«ohne Vaterland », un Hyalomma ægyptium (L.) ©, accompagné
de quatre autres Acariens d’une physionomie toute différente. Leur
réunion à Hyalomma ægyptium me porte à croire qu’ils sont origi-
naires de l’Afrique et qu'ils ont été trouvés vivant avec lui en
parasites sur le Bœuf.
Mais cette origine géographique et parasitique n’est que proba-
ble ; car, si Hyalomma ægyptium est très répandu en Afrique, il est
loin d’être rare en diverses régions de l’Asie, et, si le Bœuf est son
hôte de prédilection, on trouve souvent aussi cet Ixodidé sur
d’autres animaux en particulier sur des Ruminants et des Equidés.
Quoi qu’il en soit, les Acariens dont il s’agit se séparent nette-
ment, non seulement des 1xodidae, maïs encore des autres divisions
de l’ordre, et ils représentent un type qui pourrait servir de base à
la création d’une famille ou sous-famille distincte.
En voici la description.
Femelle. — Corps aplati (fig. 1 et 2), étroit en avant, plus large
vers le milieu de sa longueur, largement tronqué à l’extrémité pos-
térieure, long de 4®m7 environ sur 1n"4 de largeur vers le milieu,
de couleur brun jaunâtre sale, brun foncé sur les parties chitini-
sées. Tégument à stries très fines, parallèles.
Face dorsale un peu convexe d’avant en arrière et transversale-
ment, limitée en avant par le rostre. Un écusson chitineux, tronqué,
en avant pour l'articulation du rostre, brun foncé, plus long (0mm8)
que large (0mm7), à bords parallèles dans la moitié antérieure,
puis un peu convergents dans la moitié postérieure et se réunissant
en arrière vers le tiers postérieur en un angle largement arrondi ;
Me à
32 G. NEUMANN
deux dépressions ou sillons, parallèles à l’axe, écartés d’un peu
plus du tiers de la largeur de l’écusson, peu profonds et irrégu-
liers ; les angles scapulaires renforcés par un épaississement chiti-
neux portant deux poils; le reste de l’écusson glabre, lisse et
Fig. 4. — Spelæorhynchus præcursor ©, face dorsale.
brillant. La partie peu chitineuse de la face dorsale montre par
transparence, en arrière de l’écusson, des stries rayonnantes, brun
rougeâtre ; à quelque distance des bords latéraux et postérieur,
et parallèlement à ces bords, un
relief peu accentué; des poils
épars, un peu plus longs à la
périphérie que vers le centre.
Face ventrale un peu dépri-
mée ; le bord antérieur un peu
concave pour l'insertion du ros-
tre. À quelque distance de celui-
ci, un écusson épais, brun rou-
geâtre, triangulaire, plus large
que long, à base antérieure con-
cave et parallèle à celle du ros-
tre, les bords latéraux un peu
convexes, les angles antérieurs
appuyés aux hanches de la première paire; le postérieur étroit,
n’atteignant pas le milieu de la longueur totale du corps ; de cha-
que côté, trois poils rapprochés du bord, l’antérieur tangent au
Fig. 2. — Face ventrale
SPELÆORHYNCHUS PRÆCURSOR, NOUVEL ACARIEN PARASITE 33
bord cervical. Près du bord postérieur et sur la ligne médiane,
l’anus, sous forme de fente longitudinale, à deux lèvres semi-lunai-
res et réunies à chaque commissure par un bouton brunâtre:; en
dehors de chaque lèvre et en arrière de la commissure posté-
rieure, un petit écusson mince, irrégulier, inconstant, portant un
poil en son milieu. Immédiatement en avant de l’anus, la vulve,
sous forme de fente transversale, large, convexe en arrière et à
laquelle aboutissent de nombreux plis rayonnants. De chaque côté,
dans la moitié antérieure, les hanches des quatre paires de pattes,
formant deux séries rectilignes, parallèles à la ligne médiane, celles
des deux premières paires à peu près tangentes au bord du corps
par leur bord externe, les deux autres
beaucoup plus éloignées du bord du
corps. Entre la base des pattes de la troi-
sième et de la quatrième paires, en
dehors des hanches et près du bord du
corps, de chaque côté, un stigmate petit,
ovale, long de 90 &, limité par un péri-
trème mince, projetant vers le centre Fig. 3. — Stigmate
deux prolongements, l’un qui vient du NN
sommet antérieur, l’autre du bord exter-
ne, un peu en avant de son milieu;
dans la moitié postérieure, un bouton
hémisphérique brun rougeâtre; des
pores très fins, peu nombreux, abon- on Le dorsale du
dants surtout vers le centre. camérostome. x 50.
Le rostre est surtout caractérisé par
l'importance énorme du camérostome, qui se présente comme une
vaste cavité ouverte du côté ventral. A la face dorsale, il forme un
demi dôme, régulièrement convexe, brun rougeâtre, dont la sur-
face est partagée en de nombreuses facettes polygonales, disposées
en séries un peu irrégulières, orientées dans le sens de la longueur.
A la face ventrale, c’est une cavité profonde, à orifice subrectan-
gulaire, plus large (265 x) que long (220 ), un peu plus large en
avant qu’en arrière, à angles arrondis, à bords tranchants,
l’antérieur terminal, le postérieur creusé en son milieu d’un sinus
arrondi. À une très petite distance du bord latéral, la face interne
porte, de chaque côté, une frange submarginale de soiïes fines et
Archives de Parasitologie, V. n° 1, 1902. 3
34 G. NEUMANN
lamelleuses dirigées en dedans, qui se relie à sa congénère par
une frange semblable située sous le plafond du camérostome,
parallèlement au bord antérieur, à soies dirigées en avant, rem-
placées sur la ligne
médiane par une
arête de renforce -
ment. Le plafond
(dorsal) du caméro-
stome est renforcé à
sa face interne par
Fig. 5. — Face ventrale du camérostome. X 55. Un prolongement
étroit, épais, mé-
dian, rétrograde, émané de son bord postérieur et dont la pointe
s'appuie à la face interne de l’écusson dorsal. Le plancher (ventral)
est renforcé aussi sur son milieu et à sa face interne par un prolon-
gement conique, un peu plus large que long, à sommet antérieur,
paraissant susceptible de quelque mouvement et dont le sommet
peut affleurer ou dépasser le sinus du bord postérieur. Ce prolon-
gement porte à sa face LA
. inférieure un appendi- à
4, À ce médian styliforme, LS
: A transparent, flexueux, CM
à HÏN\ long de 120 y, large de
CRE 9 x, qui paraît être l’hy- LS
NP postome, ou seulement =
la languette. A la face
Fig. 6 — Maxilles, languette
et fibres musculaires. x SUPérieure de la lan-
175. guette et de chaque côté
s’insère une lame striée (musculeuse ?), qui s’infléchit en arrière
et en dehors pour aller rejoindre la base de la frange correspon-
dante du cadre. La languette est bordée de chaque côté par une
pièce transparente (maxille), située un peu au-dessous d'elle, en
forme de triangle rectangle étroit, à hypoténuse externe et à base
postérieure et transversale.
Les chélicères sont deux organes volumineux, épais, foncés, coni-
ques, rapprochés, parallèles, situés au fond du camérostome,
appuyés contre son plafond, dépassant à peine son bord postérieur
à la vue ventrale, longs d’environ 500 y, larges de 165 x, terminés
Fig. 7. — Mandibules.
X 55.
SPELÆORHYNCHUS PRÆCURSOR, NOUVEL ACARIEN PARASITE 3)
en avant par un crochet mousse, dirigé en dedans et suivi d’un autre
crochet à peu près semblable, situé presque immédiatement en
arrière ; vient ensuite un renflement irrégulier, épais, court, placé
en regard du second crochet ; l’extrémité postérieure de la chéli-
cère forme une base élargie, sur laquelle s’insèrent les muscles
moteurs de l'organe. — Le cadre ventral du camérostome est
formé par une bande chitineuse, dont les deux moitiés se réunis-
sent sur la ligne médiane en une suture amincie; leurs bords
limitent de chaque côté un espace clair, allongé, oblique de dedans
en dehors et d’arrière en avant. En regard de cet espace clair, au
niveau de l’angle externe du cadre du camérostome, s’insère de
chaque côté le palpe maxillaire. Chaque palpe, long de 320 x, est
formé de cinq articles à peu près de même longueur, les trois
premiers tronc-coniques et plus larges à leur extrémité distale, les
_deux terminaux sensiblement cylindriques, le diamètre respectif
diminuant du basilaire au terminal. Les trois premiers portent à
l’angle interne de leur bord distal un poil plat, mince, transparent,
plus large de son extrémité libre; à l’angle opposé du deuxième
et du troisième, un poil épais, conique ; le bord distal et ventral du
premier se prolonge par une aile transparente qui recouvre la
moitié de la face ventrale du second ; une couronne de poils autour
de l’extrémité distale du quatrième ; un bouquet de poils à l’extré-
mité du cinquième.
Pattes. — Toutes à peu près de même longueur (1mw2), celles de
la seconde paire un peu plus courtes ; six articles inégaux. Hanches
ventrales, irrégulièrement coniques ou triangulaires, diminuant
de la 1"° à la 4. Deuxième article cylindrique, à peine plus long
que large ; les autres, sauf le terminal, un peu plus larges à leur
extrémité distale ; le sixième conique, atténué de la base à l’extré-
mité. Le troisième partagé, par une fausse articulation située près
de sa base, en deux articles, dont le basilaire très court. Même
disposition à la base du sixième article. Sur les articles 2 à 5, une
couronne de six longs poils près de l’extrémité distale ; quelques
poils près de la base; au sixième article, des poils semblables épars
sur toute la longueur. Aucun tarse sur aucun individu ne présente
d'ongles ni de ventouse ; on peut en conclure que ces appendices
ont été arrachés au moment de la récolte et sont restés sur la peau
de l’hôte. Cette induction est justifiée par une préparation qui,
36
G. NEUMANN
d’une iemelle, a extrait en la mutilant et déformant une larve dont
les tarses sont restés intacts.' Ces tarses se continuent par un long
Fig. 8. — Première
patte gauche, face
ventrale. x 50.
Fig. 9. — Ongles et
ambulacre. >< 170.
pédicelle transparent, qui se Lermine par deux
crochets courts et robustes, et par une ventouse
étalée, subcirculaire, très transparente, dont
la base d'insertion paraît se continuer le long
du pédicelle. Le 3° article est deux fois aussi
long que large (1754) et plus long que les deux
suivants ; Ceux-ci, à peu près égaux entre eux
et au pseudo-article principal du 3°, ont 140
de longueur. Les tarses, sans appendice termi-
nal, ont 280% de longueur. Ces mesures sont
celles de la 17° paire. Les tarses croissent de la
re à la 4° paire (330 x), en même temps que
leur pseudo-article proximal a une longueur
relativement plus grande (90 x à la 4 paire).
L’Acarien dont la description précède se
distingue principalement de tous ceux que
nous connaissons par les particularités du
rostre et surtout par le développement énorme
du camérostome.
La situation des stigmates à la partie posté-
rieure du corps, entre les hanches des 3° et 4°
paires de pattes, l’absence d’épimères aux
pattes, la présence d’un plastron ventral le
rattachent au sous-ordre des Metastigmata de
Trouessart.
Par ses palpes libres, inermes, tactiles, ses
chélicères en pinces, il peut être réuni à la
famille des Gamasidae.
Mais des dix sous-familles en lesquelles la
famille des Gamasidae peut être divisée, d’après
les bases établies par A. Beriese, il n’en est
aucune dans laquelle notre type puisse entrer
sans forcer les analogies. Il rappelle les Ptero-
ptinae par la présence du plastron ventral, les Dermanyssinae par le
plastron dorsal. Mais ce dernier plastron a davantage les caractères
de celui des Zxodinae femelles ; et c’est aussi avec les chélicères des
SPEL ÆORHYNCHUS PRÆCURSOR, NOUVEL ACARIEN PARASITE 97
Ixodidae que celles de notre Acarien ont le plus d’analogie, bien
qu’elles soient beaucoup plus fortes et plus massives. |
11 semble qu’on peut considérer les parties latérales et posté-
rieures du camérostome comme dues à l’expansion d’un article
basal des palpes, par exagération de ce que l’on voit chez plusieurs
Ixodinae, en particulier chez Rhipicephalus; la frange marginale
correspondrait aux soies qui bordent cet article basal chez ces
parasites.
Je suis porté aussi à considérer notre Acarien comme vivant en
parasite. Il se fixerait énergiquement par les ongles des pattes, si
bien qu'il les laisserait implantés quand on le saisit; les quatre
individus qui formaient le lot avaient toutes leurs pattes (32 au
total) mutilées de cette façon. Comparé aux fxodidae, il compense-
rait ainsi, par le rôle des ongles, la faiblesse du rostre. Il semble,
en effet, que, chez lui, les chélicères seules soient capables de
blesser la peau ; encore, si elles sont fortes, ont-elles leurs crochets
terminaux peu aigus. La languette et les maxilles ne paraissent
être là que pour figure ; leur faiblesse ne les rend guère aptes à
jouer un rôle vulnérant un peu actif.
Pour rappeler le caractère principal de l’Acarien, je donnerai au
senre le nom de Spelæorhynchus (oxékaov, caverne; fuy4os, rostre).
Spelæorhynchus n. g. — (Femelle). Corps large, plat, pourvu d’un
écusson dorsal antérieur ; un plastron ventral en arrière du rostre ;
pas d’écusson génital. Anus sub-terminal, ventral. Vulve en fente
transversale, préanale, à lèvres plissées. Stigmates petits, ventraux,
situés en dehors du troisième espace intercoxal. Rostre non
saillant ; camérostome très grand, profond, ventral, muni d’une
frange de soies à sa marge interne ; languette filiforme ; maxilles
petites, membraneuses, saillantes au bord postérieur du caméro-
stome ; palpes filiformes, à cinq articles. Chélicères fortes, à deux
crochets successifs, situées au fond du camérostome. Pattes subé-
gales, à six articles, sans épimères, deux ongles terminaux, un
ambulacre.
Spelæorhynchus præcursor n. sp. — (Femelle). Corps brunâtre,
plus large dans le milieu ; écusson ventral triangulaire. Caméro-
stome orné de facettes à sa face dorsale, à ouverture ventrale
quadrangulaire. Stigmates ovales. Pattes inermes. Vivipare.
Patrie inconnue.
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES
PAR
PAUL VUILLEMIN
Professeur à l’Université de Nancy.
Nous nous proposons de décrire dans cette note une maladie para-
sitaire des poils, jusqu'alors inconnue en France, présentant,
comme la tinea nodosa de Cheadle et Malcolm Morris, comme la
trichomycosis nodosa de Behrend, comme la piedra nostras d’Unna,
comme les altérations produites par le Champignon des chignons
de Beigel, une étroite parenté avec la piedra de Colombie.
M. X., âgé de 36 ans, mécanicien à l’Université de Nancy, vient
me trouver le 2% janvier 1901. Il porte une moustache noire, robuste,
bien fournie, vierge du rasoir et des ciseaux. Le matin même, il a
remarqué sur un grand nombre de poils de la moitié droite et sur
une moindre quantité à gauche, des épaississements irréguliers
qui arrêtaient le peigne. Les saillies étaient dures, faciles à sentir
en passant la moustache entre les doigts, mais assez peu appa-
rentes. Elles résultaient de la présence d’un enduit translucide,
tranchant à peine sur le fond noir de la moustache. La première
impression de M. X. fut qu’une sauce épaisse était restée collée
aux poils depuis le repas de la veille au soir, mais il ne parvint
pas à s’en désarrasser malgré des lavages à l’alcool, au pétrole, à
l’eau très chaude.
Au premier examen fait à la lumière du gaz, j’eus peine à
distinguer les poils malades, d’autant plus qu'ils étaient pour la
plupart masqués par les poils sains; les parties superficielles de
la moutache étaient en effet épargnées, sans doute parce que l’affec-
tion se développe seulement dans les parties protégées contre les
frottements et contre la sécheresse.
À l’aide de la loupe, on distingue in situ, l’épaississement
brillant à reflets verdâtres, formant, sur une étendue d’un centi-
mètre à un centimètre et demi, une gaine irrégulière, interrompue
çà et là (fig. 1, a, b). L’épaississement occupe exclusivement la
région moyenne du poil; la pointe en sort intacte et la base est
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 39
saine sur une longueur voisine d’un centimètre. Le poil garde son
calibre normal dans les portions nues; il n’est ni gonflé, ni émacié.
Avec la gaine qui l’entoure, il atteint un tiers de millimètre
d'épaisseur. Les poils malades ne s’arrachent pas plus facilement
que les autres. La barbe est indemne, ainsi que les cheveux.
Un examen rapide me montre une gaîne superficielle adhérant
fortement au poil et com-
posée uniquement de cel-
lules végétales comme
dans les cas de piedra
observés en Colombie et
de maladies semblables
étudiées en Angleterre et
en Allemagne. L'enduit
parasitaire n’est pas sans
analogie d'aspect avec les
traces laissées sur les poils
par la matière aggluti-
nante des lentes de Pédi-
culides ; un confrère qui
vit le malade m'en fit im-
médiatement la remarque.
Juhel-Rénoy nous dit déjà
que, dans la piedra de
Colombie «le poil porteur
de nodosités ressemble au
plus haut point au poil
porteur de lentes ou.de
Pediculi pubis, avec cette Fig. 1. — Aspect des poils de moustache re-
différence que l’élevure vêtus de gaïnes parasitaires, à un faibie
LFERE : : grossissement. — &, b, poil intact ; €, poil
iédrique..…… : 2 PRE tt
piédrique É est infini fendu sur son trajet; d, poil fendu à l’ex-
ment plus petite ». trémité libre.
Quelle peut être l’ori-
gine de l'affection? Elle ne s’est certainement pas développée
depuis la veille, comme le patient se le figurait d’abord. Pourtant
elle avait dû prendre, depuis peu, le développement actuel. Soïi-
gneux de sa toilette, M. X. n’avait senti jusqu'à ce jour aucune
résistance au passage du peigne. Il est à noter qu’il prenait d’ex-
40 P. VUILLEMIN
trêmes précautions antiseptiques, parce qu'il avait un enfant
atteint de variole. Depuis trois semaines, il se lavait régulièrement
la figure, y compris la moustache, avec une solution aqueuse de
sublimé à 0,25 pour 1000.
Nous ne trouvons pas non plus dans ses antécédents d’indica-
tions sur l'apport des germes parasitaires. M. X. ne fait pas usage
de cosmétiques. Il y a trois jours, il s’est appliqué un îrise-
moustache neuf « le sans-gêne », pièce de gaze que l’on maintient
dix minutes en place après avoir humecté la moustache d’eau
alcoolisée. IL songea à incriminer cet appareil, mais sans raison.
L’affection remontait à plus de trois jours,-et, si l’on admettait un
développement si rapide, on s’expliquerait mal que les poils
superficiels, en contact direct avec la pièce incriminée, fussent
restés indemnes.
Le patient ne soigne pas de Chevaux et n’a pas de contact
habituel avec des animaux.
Il est allé récemment à Paris, a visité l'Exposition; mais rien
n'autorise à penser qu'il en ait rapporté les germes du mal.
Nous verrons d’ailleurs que le Champignon se distingue de celui
de la piedra de Colombie et très probablement ceux de Morris,
Behrend, Unna. Nous n’avons donc aucune raison de soupçonner
une origine exotique à cette lésion parasitaire.
Avant d’entrer dans le détail de l’Histoire naturelle du parasite,
complétons les renseignements concernant le malade. L’affection
a cédé rapidement à l’emploi de lotions de sublimé en solution
aqueuse à 0,5 pour 1000, répétées fréquemment. Quatre jours
après le début du traitement, les milieux nutritifs, ensemencés
avec les poils et les fragments d’enduits, sont restés stériles. Le
sublimé qui, en lavages rapides au quatre millième, avait laissé
au parasite toute sa vitalité, est donc un remède héroïque, lorsque
la concentration est augmentée et l'application plus durable.
En brossant énergiquement la moustache avec la solution
mercurique, le patient a fait disparaitre en quatre semaines toute
trace des enduits cryptogamiques. L'aspect de la moustache n’ofîre
plus rien d’anormal à l'œil nu, bien qu'il persiste une lésion
microscopique indélébile,
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES WA
LA LÉSION PILAIRE.
Le Champignon qui engaine les poils de moustache n’est pas
rigoureusement superficiel. Jamais, il est vrai, nous ne l'avons
trouvé dans la moelle ni même entre les éléments de l’écorce ;
mais l’épidermicule est dilacéré, soulevé, enveloppé par la masse
parasitaire.
Si l’on veut arracher mécaniquement la gaîne fongique d’un poil
sec, ou humecté d'alcool ou d’eau, on rencontre une grande résis-
tance. On enlève avec effort un lambeau qui entraîne l’épidermicule
(fig. 2). L'opération est facilitée par l’action de l’acide formique
concentré : alors la pres-
sion d’un couvre-objet
suffira pour détacher l’en-
duit parasitaire encore
tapissé par l’épidermicule.
L'enduit isolé est d’un
jaune grisâtre assez pâle,
translucide. Il n’ofire plus
de reflets verdâtres, com-
me sur le poil.
Il faut recourir aux cou-
pes transversales ou lon- Fig. 2. — Face profonde de la gaine parasi-
$ c Le taire tapissée de l’épidermicule du poil.
gitudinales pour préciser Se 175.
les rapports des cellules
épidermiques avec les cellules du Champignon. Les éléments végé-
taux, en s’insinuant sous les lamelles, les soulèvent, les refoulent,
les rebroussent en arrière, tout en les fixant comme des crampons
dans la masse accrue du parasite (fig. 3). Epidermicule et Champi-
gnons font corps ensemble; l’épidermicule adhère bien plus solide-
ment au parasite qu’à l’écorce du poil. Parfois même, les cellules
cryptogamiques arrivent au-dessous de l’épidermicule et confinent
directement à l’écorce (fig. 4).
Le Champignon s’attaque donc à l’épidermicule, le disloque, le
sépare en partie du poil. Ce n’est point un simple saprophyte de la
suriace. Son ablation a pour effet de dénuder les éléments corti-
Caux. Le poil garde une trace indélébile de son passage et, débar-
rassé du parasite, reste dépouillé de son enveloppe protectrice.
42 P. VUILLEMIN
La désagrégation et la suppression partielle de l’épidermicule
compromettent-elles la solidité du poil ? Nous n’en avons pas de
SACS
ESS
DETTES
Fig. 3. — Portion supérieure d’une gaine crypto-
gamique (ch) en coupe longitudinale. — ep.
épidermicule, décollé de l'écorce (ec) et enve-
loppé par le Champignon (ch). x 1725.
Fig. 4. — Coupe transversale d’un poil au niveau
où le Champignon (ch), ayant dilacéré l’épi-
dermicule (ep), arrive au contact de l’écorce (ec)
du poil. x< 1725,
preuve dans notre cas.
Les poils robustes de la
moustache de M. X.,
débarrassés mécanique-
ment de leur enduit,
ont gardé toute leur
rigidité. Tout au plus
pourrait-on penser que
les germes extérieurs
pénètreront plus facile-
ment dans la région al-
térée; mais, dans cette
hypothèse d’une com-
plication secondaire, la
porte d’entrée est trop
éloignée du bulbe pour
faire craindre une des-
truction radicale du
poil.
Les poils se brisent
parfois au niveau des
gaines fongiques, qui
deviennent alors ter-
minales.Quelques poils
étaient fendus au ni-
veau du parasite (fig. 1,
c). L'un d’eux, très grèé-
le, était à la fois brisé et
fendu (fig. 4, d); les
deux moitiés étaient
recourbées en sens in-
verse comme une vrille
de Vigne ; le Champi-
gnon formait une gaine
épaisse autour de cha-
que moitié et atteignait son plus grand développement au niveau
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 43
de la rupture. Le reste de la moustache était exempt de tout phé-
nomène de trichoptilose.
Ces faits nous donnent à penser que la gaine parasitaire aug-
mente la fragilité du poil, mais d’une façon indirecte. La gaîne elle-
même, sur la moustache, est dure et cassante. En se desséchant,
elle se rétracte et présente çà et là des incisures, des fissures irré-
gulières. Etant donnée l’intime pénétration du Champignon par
l’épidermicule, il n’est pas surprenant que le poil entraîné mécani-
quement dans la rupture de la gaine parasitaire, se fende en long
avec elle ou se brise transversalement. Nous croyons pourtant que
le phénomène de la rupture des gros poils est exceptionnel ; c’est
aussi l'opinion d'Unna qui a étudié un parasite analogue sur la
moustache. Par conséquent notre Champignon, sans être un pur
saprophyte, est un parasite, laissant à la majorité des poils envahis
un aspect peu différent de l'état normal.
LE CHAMPIGNON A L’ÉTAT PARASITAIRE.
La gaïne parasitaire n’est pas d’épaisseur uniforme; elle s’atténue
progressivement vers les extrémités supérieure et inférieure, vers
les solutions de continuité qui l’interrompent et aussi latéralement,
dans les points où elle n’entoure qu'une partie du poil. Tandis
qu’au niveau le plus saïllant des nouures, on compte une quaran-
taine de cellules superposées, on n’en trouve plus qu’une ou deux
assises sur les lisières. La structure difière notablement dans ces
deux régions extrêmes et prend dans l'intervalle des caractères
intermédiaires. Nous envisagerons séparément ces deux types
principaux auxquels les formes transitoires se relient sans peine.
Examinons d’abord la gaîne dans sa région la plus développée,
la plus épaisse. Un fragment regardé au microscope par sa surface
libre,ofire l’aspect d’une mosaïque formée de cercles pour la plupart
tangents entre eux. Les méats qui les séparent sont comblés par
une substance hyaline farcie de granulations inégales. Les cercles
sont des cellules, dont le diamètre oscille entre 2 u 5 et 4u5,
ayant le plus souvent de 3 à 4. Chaque cellule est munie d’un
noyau vésiculeux, sphérique ou elliptique, mesurant de 1 4 à 1433,
contenant un nucléole chromatique bien arrondi de 03 à 05.
Le plasma est dense, peu vacuolaire. La membrane cellulaire
comprend trois couches qui se laissent difiérencier par l’action
44 P. VUILLEMIN
successive du bleu de toluidine et de la glycérine. La couche:
interne appliquée au plasma granuleux, est presque toujours
rouge ; quant à la couche externe, elle est faiblement teintée de
bleu. Elle constitue la substance unissante des cellules et agglu-
tine les poussières auxquelles nous attribuons surtout son aspect
irrégulièrement granuleux.
On se rend bien compte de la
nature de cette couche exter-
ne sur les éléments dissociés
(fig. 5, a, b).
Dans cette vue superficiel-
le, les cellules n’offrent pas
de sériation et semblent inde-
pendantes les unes des au-
tres.
ee : A De Retournons un fragment
ee en semblable aminciparraclage
au bout de 24 heures (étuve à 30); et examinons la face profon-
c, article se coupant en deux ; d, article de. Les cellules du Champi-
tronqué à un bout; e, article arrondi on apparaissent recouver-
aux deux bouts; f, articles cylindriques ®?
en voie de désagrégation. »< 1725 tes et entremêlées d’écailles
de l’'épiderme (fig.2). Elles ne
sont pas régulièrement arrondies comme celles de la surface ;
mais leur contour présente des ‘portions rectilignes, des saillies,
des retraits des plus variés. Les unes s'appliquent au poil par une
large surface, les autres n’y touchent que par une étroite facette,
une ligne ou un point. Cependant on distingue, dans ce labyrinthe
d'éléments informes, des lignes directrices qui révèlent leur agen-
cement en files ramifiées. Un certain nombre de cellules font donc
partie de filaments étalés à la surface du poil dans divers sens ;
d’autres paraissent indépendantes de leurs voisines : ce sont les
bases de séries redressées obliquement ou perpendiculairement
à la direction des précédentes.
L'analyse de cette figure nous indique que le Champignon a donné
simultanément des ramifications en surface et en hauteur el que
ses premières végétations, comprimées, écrasées par la masse
des couches superficielles, se sont laissées déformer et, en grande
partie, mortifier.
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 45
Les coupes perpendiculaires à la surface du poil confirment
cette premièreimpression. Les cellules de la base sont, en majorité,
moins hautes que larges, donc aplaties (fig. 4); quelques unes
sont mêmes atrophiées et réduites à de petits bâtonnets n’ayant
guère que À & d'épaisseur, à membrane mince, ne se colorant
pas (fig. 6).
Les cellules suivantes sont moins déformées et sensiblement
égales dans tous les sens ; mais dans les portions épaisses des
nodosités elles sont tassées à tel point que leur agencement primitif
en filaments est méconnaissable.
La sériation redevient sensible dans la moitié extérieure où l’on
trouve des files d’une dizaine de cellules régulièrement superposées,
sur lesquelles se branchent d’autres files semblables, également
ascendantes.
Fig. 6. — Coupe transver- Fig. 7. — Portion d’enduit dis- Fig. 8.—Portion d'enduit
sale de l’enduit ; cellu- socié ; files rameuses de cellu- dissocié ; filament cy-
les atrophiées. x 1725. les. < 1725. lindrique. >< 1725.
Au voisinage de la surface, les cellules s’arrondissent davantage.
L'aspect de mosaïque, constaté à l’examen superficiel, celui qui a
le plus frappé les observateurs de cas analogues au nôtre, s’expli-
que par ce fait, que chaque cellulé vue d’en haut est l'extrémité
d'un rameau indépendant.
Les dissociations de l’enduit parasitaire complètent les indica-
tions précédentes. On y voit (fig. 7) des cellules unies en filaments
ramifiés ou dissociées en chainettes, en paires de cellules séparées
par une large cloison, en cellules rondes (fig. 5, a, b). Parfois, à ces
cellules courtes sont mélangés des filaments étroits (fig. 8), dont les
éléments sont restés cylindriques. On y voit aussi des cellules
chétives à parois minces, comme nous en avons reconnu, sur les
46 : P. VUILLEMIN
coupes, au voisinage du poil. Enfin, du milieu de la masse parasi-
taire on extrait des sortes de chlamydospores, isolées ou par paires
(fig. 12, c), atteignant 6 v de diamètre, avec une membrane strati-
fiée ayant jusqu’à 1 & d'épaisseur.
Les marges minces de l’enduit s’étudient bien sur une coupe
tangentielle du poil. Les cellules vivantes, bien colorées par les
réactifs, dépassent la masse compacte du Champignon sous forme
de franges inégales de 2 à 5 éléments chacune ; mais l’enduit
s'étend encore sur une espace d’une dizaine de uw de largeur
sous forme d’une pellicule mince, mal colorée, à bords irré-
guliers. Avec de puissants objectifs, on y retrouve les contours
de cellules plus ou
moins allongées, mor-
tes, entourées de gra-
nulations inégales.
Cet aspect, évidem-
ment secondaire, se
comprend mieux par
l'examen d’enduits dé-
collés au moyen de l’a-
cide formique et étalés.
Voici ce qu’on y recon-
naît (fig. 9). Les ramus-
cules extrêmes des sé-
- ries collées au poil ont
des cellules allongées à
contenu raréfié ou mé-
me nul; leurs parois,
- Fig. 9. — Bord de l’enduit parasitaire sur un poil restées minces, sont en
de moustache. >< 1725.
partie flétries et déchi-
rées. De vigoureuses végétations les surplombent, issues des
cellules précédentes. Au-dessous et au pourtour de la toufte
vivante, il y a donc des cellules se comportant comme des sortes
de crampons, ayant apparemment épanché une partie de leur con-
tenu pour augmenter la matière agglutinante qui fixe le parasite:
L'examen direct du parasite sur le poil est donc suffisant pour
démontrer que nous avons affaire à un Champignon et même à une
espèce où la division du travail s’accuse déjà.
…
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 47
LE CHAMPIGNON EN CULTURES
Ce Champignon se cultive aisément ; il fut isolé sans peine dans
notre cas. Dès la première visite de notre malade, des rondelles de
poil engaîné ou des fragments d’enduit parasitaire détachés asepti-
quement servent à ensemencer plusieurs milieux. Sur gélatine
laissée à la température du laboratoire variant de 10 à 15° C., sur
gélose maltosée, sur carotte à l’étuve réglée vers 35°, les colonies
apparurent dès le lendemain et poussèrent rapidement. Toutes
offraient en quelques jours des enduits jaune grisàätre comme les
gaines parasitaires, également formés de cellules de Champignon.
L'espèce élait pure d'emblée dans quelques tubes. Trois cultures
furent souillées secondairement, en des points d’abord restreints,
l’une par un Macrosporium, la seconde par un Aspergillus, la troi-
sième par un Penicillium. Ces impuretés furent aisément éliminées
par des repiquages. Nous n’avons jamais eu à lutter contre les
Bactéries dont se plaignaient les auteurs qui isolèrent des Cham-
pignons des nodosités des poils. Nous devons sans doute cet avan-
tage aux lotions de sublimé que se faisait journellement M. X.
L'antiseptique avait stérilisé la surface des enduits sans tuer les
cellules végétales plus profondément situées.
Cependant le Champignon ne résiste pas à un contact prolongé
ou a une concentration plus grande du bichlorure de mercure, car
à la seconde visite du malade, le 28 janvier, soit trois jours après
le début du traitement, plusieurs fragments de parasite, semés de
nouveau dans les mêmes conditions que le 2%, ne fournirent
aucune culture.
Les cultures ont prospéré à diverses températures entre 100 et
© 38 c. Nous n'avons pas fait d’essais en dehors de ces deux limites
extrêmes. La croissance s'accélère à mesure que la température
s’élève, au moins jusqu’à 35°.
Pas d’exigence spéciale au point de vue de la réaction des
milieux. Les légumes stérilisés à 120°, carotte, betterave, pomme
de terre, etc., donnent d'excellents résultats. Il en est de même de
la gélose, surtout maltosée, de la gélatine, du sérum, etc. Comme
milieux liquides, les bouillons animaux, les décoctions végétales
conviennent bien ; le liquide Raulin donne des résultats médiocres.
On trouvera les détails des cultures de ce parasite dans la thèse de
48 P. VUILLEMIN
notre élève, le Dr Schaechter ; nous en rappellerons seulement les
caractères les plus saillants.
La gélatine est restée ferme pendant quatre mois ; la liquéfac-
tion n’a commencé qu'avec les fortes chaleurs et doit être imputée
à une fusion plutôt qu'à l’action dissolvante des produits sécrétés
par le Champignon.
Semé dans des liquides, le Champignon ne végète qu’à la sur-
face, où il ne tarde pas à former un voile continu. Si la culture est
vigoureuse, par exemple sur bouillon de Bœuf ou sur décoction de
carottes, le voile s’épaissit, se plisse, s'étend sur les parois de verre
au-dessus du liquide. Schaechter a vu cet enduit pariétal s'élever
jusqu’à 2 centimètres. Au bout d’une quinzaine de jours, le voile
se détache et tombe au fond du récipient; un nouveau voile se
reforme, se précipite à son tour ; le même phénomène se renou-
velle tant que le milieu est assez nutritif.
Dans les solutions défavorables telles que le liquide Raulin, le
voile met longtemps à se former, ne gagne pas les parois et n'est
pas remplacé quand il est tombé au fond du tube. Il en est de
même sur la décoction de graines de lin. Ce liquide essayé par
Schaechter en raison du rôle qu'on lui a fait jouer dans le dévelop-
pement de la piedra de Colombie, s’est montré peu propice à la
culture de notre Champignon.
Les cultures sur liquides n'ont rien de caractéristique ‘pour
notre espèce. Notons leur ressemblance avec celles l’Oidium lactis.
Les cultures sur solides ne s'étendent que dans les portions
aérées. Les inoculations en piqüre dans la gélatine ou la gélose
donnent des colonies seulement à l’orifice. Pourtant le Champignon
‘envoie des filaments cylindriques, allongés, ramifiés, dans les
couches superficielles. On s’en rend compte sur les coupes prati-
quées perpendiculairement à la surface de la gélose. Si l’on porte
ces coupes minces dans la glycérine, les filaments sont tordus,
enroulés en tire-bouchon ; mais cet aspect est artificiel ; il résulte
de la rétraction de la gelée et s’efface plus ou moins complètement
dans les liquides aqueux.
Les colonies se développent surtout au-dessus de la surface sous
forme d’une croûte d'un gris jaunâtre, prenant parfois une couleur
de cire. Cette croûte est généralement glabre, d’aspect faiblement
humide et vernissé.Elle se contourne en nombreuses circonvolutions
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 49
fines sur pomme de terre, plus épaisses sur carotte, sur gélose, sur
gélatine, atteignant encore de plus fortes dimensions sur betterave.
Les dimensions des sinuosités varient sur un même milieu selon
son humidité et la vigueur de la culture. Sur un même support, des
espaces plus ou moins étendus restent lisses, tandis que d’autres
sont simplement verruqueux ou enfin contournés comme des
circonvolutions cérébrales en miniature. Les plus petits vermicules
sont à peine visibles à l’œil nu; les plus gros dépassent 3 milli-
mètres d'épaisseur. La surface vermiculée de notre Champignon
rappelle celle des cultures de la piedra de Colombie figurées par
Juhel-Rénoy et Lion.
La surface devient blanche, poudreuse comme de la craie, quand
les cultures sèchent en vieillissant ; ou bien les circonvolutions
s’égrènent.en verrucosités secondaires qui leur donnent un aspect
grenu.
Quand le milieu reste longtemps humide, la masse cireuse de la
culture se couvre d’un duvet fin et court, ou de houppes formées
d’un faisceau conique de tubes cylindriques dont le nombre
diminue de la base au sommet. Les mêmes filaments corémiés sont
connus dans les cultures de l’Oidium lactis ; maïs ils se retrouvent
dans des groupes très différents : j'en ai vu chez des Aspergillus :
mon élève, Mlle Daïreuva, en a figuré chez l'Endomyces albicans.
Les expansions filamenteuses forment aussi une auréole de
franges délicates autour des croûtes cireuses; elles sont particu-
lièrement visibles sur les milieux transparents tels que la gélatine
et la gélose. Leur direction est légèrement sinueuse ; elles rampent
en partie à la surface et pénètrent en partie dans le support. Ces
filaments se désagrègent par places en articles sporiformes.
Les filaments s'étendent encore sur le verre des tubes, où ils
ont une grande tendance à se recourber en crosse et à s’émietter
_en fragments très courts.
Dans les enduits qui tapissent les supports solides, comme dans
les voiles étendus sur les liquides, le Champignon présente pen-
dant plusieurs jours une faible cohésion ; il suffit d’agiter les
eultures dans l’eau ou les solutions aqueuses pour obtenir une
émulsion. Au bout de quelques semaines, l’enduit devient cohé-
rent et s'attache fortement aux supports solides.
Quels que soient les milieux de culture et l'aspect des colonies,
Archives de Parasilologie, V, n° 1, 1902. L
50 P. VUILLEMIN
l'examen microscopique révèle sensiblement la même succession
de formes.
Dans les jeunes colonies, les cellules n’offrent plus la couche
mucilagineuse externe observée dans l’enduit des poils ; leur
membrane se compose donc d’une couche interne qui ne se colore
pas au bleu de toluidine et une couche externe rouge. Dans une
culture de 24 heures (fig. 5, c à f) on trouve un grand nombre de
cellules qui se divisent et s’isolent aussitôt. La cellule ronde
s’allonge et prend une
cloison médiane, conti-
nue avec la couche in-
Éd) terne de la membrane.
> La cloison se délamine
en deux feuillets (c) ; la
couche rouge se fend
nn circulairement, puis se
prolonge sur les surfa-
ces de section des deux
cellules-filles isolées
(d). Tantôt cette surface
se bombe de plus en
plus, en sorte que la
nouvelle cellule re-
prend l’aspect arrondi
de sa génératrice (e);
tantôt la division se ré-
pète rapidement, en
sorte que l’on a des chaïînettes d'articles cylindriques en voie
d'isolement (f).
Dans une culture de 48 heures (fig. 10), on trouve encore une
foule de cellules isolées, les unes arrondies, les autres coupées
carrément; mais déjà la séparation des cellules-filles est moins
rapide ; beaucoup d’entre elles sont à moitié décollées, à moitié
retenues par une surface mitoyenne assez grande. D’autres restent
associées par paires ou par courtes chaînettes. Les nouveaux
éléments tendent à devenir plus longs et plus grêles : les grosses
cellules de 4 x à 4 L 5 de large, émettent des filaments descendant
a 24 et même à 1 x 75 de diamètre. Ces cellules plus grêles ne
Fig. 10. — Culture de 2 jours sur carotte. Etuve
à 32°C. x 1725.
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES D1
naissent pas toujours dans le prolongement du grand axe de la
cellule ovale ; avant de s’allonger elles simulent plus ou moins un
bourgeon ; mais leur union avec la cellule mère est plus large que
chez les Blastomycètes et la séparation se fait par clivage d’une
cloison plane.
Les jours suivants, on trouve à côté des articles émiettés ou en
voie de séparation, des filaments allongés, cloisonnés et ramifiés,
encore fixés à la cellule initiale plus large (fig. 11). Les rameaux,
Fig. 11. — Culture de 4 jours sur betterave. Etuve à 32°C. x 580.
en partie caducs dès leur base, laissent une cicatrice noueuse,
comme on en voit chez l’Oidium lactis. Les petits rameaux caducs
restent pariois unicellulaires et se renflent en cellules ovoides: en
sorte que la structure simple du début subsiste toujours à côté des
filaments de plus en plus longs et enchevêtrés qui s'organisent à
la longue. ; ï
Plus tard, quand le milieu commence à s’épuiser, certaines
cellules se vident ; d’autres se renflent, prennent une membrane
52 P. VUILLEMIN
ferme, un contenu réfringent; ce sont des cellules végétatives
adaptées à la fonction conservatrice. On trouve de ces chamydos-
pores dans tous les milieux ; leur situation n’a rien de fixe ; elles
sont isolées ou sériées, intercalaires ou terminales. Les unes ne
Fig. 12. — a, b, chlamydospores dans une décoction de carottes de six mois;
c, chlamydospore dans l’enduit parasitaire. >< 1725.
dépassent pas la taille des cellules végétatives (4 & environ) ;
d’autres atteignent jusqu’à 12 u de diamètre (fig. 12, a, b). Nous
n’avons pas rencontré d'organes reproducteurs mieux définis, plus
différenciés que ces simples kystes mycéliens.
CLASSIFICATION BOTANIQUE
Notre observation n'est pas la première où l’on signale des
enduits parasitaires appliqués aux poils ou les engainant sur une
étendue plus ou moins considérable de leur partie libre. Nous
laisserons de côté les trichorrhexies noueuses dans lesquelles la
rupture et la dissociation fibrillaire du poil résultent de la péné-
tration du parasite dans son intérieur. Les parasites signalés dans
les trichorrhexies sont d’ailleurs des Bactéries : Bacille de R.
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 53
Patteson, Diplo-Staphylocoque de Paul Raymond, Bacille multi-
forme de Hodara et de Spiegler, Bacille de von Essen.
Les parasites superficiels des poils, abstraction faite des Insectes
et de leurs lentes, ont d’abord été signalés en Russie, sous le
nom de Grégarines, par Lindemann et par Knoch. Ces Proto-
zoaires n'ont pas été retrouvés ; mais Beigel leur identifie le
Champignon des chignons qu’il observa sur les cheveux vivants
ou coupés. Sans insister sur ces attributions douteuses, nous
prendrons comme point de départ la diagnose du Pleurococcus
Beigeli, donnée par Rabenhorst en 1867.
Cette diagnose répond exactement à la description que nous
avons donnée de notre Champignon d’après l’aspect superficiel et
l'examen direct des fragments au microscope: cellules de même
forme et de même taille, logées dans une gangue gélatiniforme ;
mêmes reflets verdâtres des gaînes parasitaires. D’après ces don-
nées il n’est pas possible de séparer spécifiquement notre parasite
de celui de Rabenhorst.
Mais les détails complémentaires fournis par une étude plus
méticuleuse nous amènent à concevoir autrement ses affinités. Sa
coloration n’est pas due aux pigments caractéristiques des Algues.
Tous les auteurs ultérieurs ont reconnu qu'il ne pouvait s’agir d’un
Pleurococcus dans le cas de Beïgel et Rabenhorst. La plupart ont
transporté l’espèce dans le groupe sans chlorophylle le plus voisin
des Algues, celui des Bactéries ; les uns la confondent avec les
formes les plus banales, depuis Eberth (1873) qui en fait un
Zooglæa, jusqu’à Migula (1900) qui la range parmi les Micrococcus ;
les autres créent des genres plus restreints, dans lesquels ils la réu-
nissent à des Bactéries chlamydées ou encapsulées. Nous nesaurions
faire plus grand cas du genre Hyalococcus Schræter (1886), dans
lequel le Pleurococcus Beigeli se rencontre avec le Pneumobacille de
Friedlaender, ni du genre Chlamydotomus Trévisan (1889), qui
renferme aussi bien l’Hyalococcus cellaris Hansgirg. Dans la carac-
téristique de ces différents genres, l’amas cellulaire est une colonie
produite par association de Coccus chlamydées ; dans notre parasite
et vraisemblablement dans le Pleurococcus Beigeli, il résulte de la
dissociation de filaments d’un Champignon.
Hallier (1868) avait appelé le Champignon des chignons de
Beigel Sclerotium ; c’est bien un nom de Champignons, mais un
54 P. VUILLEMIN
nom réservé aux espèces qui, à défaut d'organes reproducteurs
différenciés, se reconnaissent à la présence de sclérotes. Or, les
nodules des cheveux ou des poils n’ont pas la structure des sclé-
rotes.
En admettant l’identité de notre parasite avec celui de Beigel,
aucun des noms génériques appliqués à ce dernier ne peut être
conservé. Le nom spécifique Beigelii, ou plus correctement Beigeli,
garde seul ses droits de priorité.
Divers auteurs ont décrit sous le nom de Trichosporon ou Tri-
chosporum des Champignons qui forment comme le nôtre des
gaines plus ou moins noueuses autour des poils et qui lui res-
semblent par l'agencement de leurs cellules dans l’enduit parasi-
taire comme dans les cultures, autant du moins que leurs observa-
tions sont comparables aux nôtres. Le genre Trichosporon fut
créé par Behrend pour un parasite observé sur la moustache à
Berlin. Nous préférons écrire Trichosporum, par analogie avec
l’orthographe qui a cours pour le genre voisin Microsporum. La
caractéristique de ce genre est analogue à celle des Champignons
des teignes.
Les Champignons décrits jusqu’à ce jour comme parasites des
poils de l'Homme se ressemblent par leur mode de végétation ;
ce sont des filaments ramifiés, très enclins à se fragmenter en
articles courts, cylindriques ou arrondis, à la facon de l'Oidium
lactis. En dehors de cette propriété frappante, on ne leur connaît
pas de caractère botanique assez fixe, assez important pour mar-
quer leur place dans la série des familles naturelles. Pour s’adap-
ter aux besoins de la conservation ou de la dissémination, ils
enveloppent leurs cellules végétatives de kystes durables ou les
dissocient en boutures légères ; mais on ne connaît chez eux aucun
de ces organes reproducteurs définis qui servent à distinguer les
ordres, aucun de ces appareils conidiens anémophiles, qui carac-
térisent les groupes accessoires. Le nom de spores, que l’on donne
vulgairement à ces fragments mycéliens adaptés à la dispersion
ou à la conservation, n’est pas sans inconvénient, car, bien qu’il
doive s'entendre dans un sens purement physiologique, il fait
songer à des organes d’une tout autre valeur morphologique.
Nous lui préférons l’expression d'articles sporiformes.
On pourrait réunir les Champignons qui se propagent par articles
©
(2
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES
sporiformes dans un groupe des Oidiées, si ce terme n’avait reçu
en botanique des acceptions trop diverses pour être employé sans
ambiguité. Nous appliquons à ce groupe empirique le nom
d’ARTHROMYCÈTES qui rappelle l’émiettement des articles, comme
celui de Blastomycètes indique le bourgeonnement des globules
levuriformes, sans préjuger davantage la question des affinités
botaniques.
Les Arthromycètes du système pileux sont donc connus sous des
formes trop rudimentaires pour être divisés en genres définitifs
d’après les principes communément adoptés en taxinomie. Les
subdivisions sont empiriques comme le groupe lui-même ; elles
ont pourtant leur utilité comme moyens mnémotechniques et
comme expression des rapports qui existent entre les parasites
et les lésions liées à leur présence. C’est dans ce sens que nous
souscrivons à l'usage qui consacre les genres Achorion, Tricho-
phyton, Microsporum pour les Champignons qui s’attaquent au poil
jusque dans la région folliculaire, le genre Trichosporum pour ceux
qui forment un revêtement limité à la portion libre du poil, bien
: que ces noms ne reposent pas sur des caractères LIHARAQNES ayant
une valeur générique en botanique.
La structure filamenteuse n’a pas été clairement aperçue par
Behrend dans le Trichosporum recueilli sur les poils ; il n’y a dis-
tingué que des articles sporiformes égaux, oblongs ou polygonaux,
aplatis en certains points par compression réciproque et mélangés
d’un petit nombre de bâtonnets courts ; mais dans les cultures, le
caractère d'Arthromycètes se manifeste clairement par l’allonge-
ment des filaments et leur désarticulation, sans apparition d’autres
formes reproductrices.
Unna rattache au même genre Trichosporum un Éanenon
observé à Hambourg, également sur des poils de moustache. Le
parasite se montrait sous forme d’un conglomérat d'éléments
sporiformes dépourvus de substance unissante spéciale et sans
mélange de bâtonnets ou de filaments. Les articles, quoique plus
grêles et plus régulièrement ovales que dans le Champignon de
Behrend, ne s’en éloignaient par aucun caractère générique. Les
cultures, tout en ofirant sur les milieux solides une marge rayonnée
plus large, des filaments plus fins, plus longs, plus sinueux,
n’offraient rien de contraire à la diagnose du genre Trichosporum.
56 P. VUILLEMIN
En est-il de même du parasite de la piedra de Colombie ? Les
cultures décrites par Juhel-Rénoy et Lion différent peu de celles
qui ont été obtenues en Allemagne ; mais les descriptions du
Champignon in situ laisseraient soupçonner une plus grande
complication que dans les Trichosporum européens, si elles étaient
moins confuses et plus concordantes entre elles.
D'après Desenne, la surface des nodosités parasitaires « se
décompose en un amas cellulaire à éléments polygonaux de 12 à
15 u, assez régulièrement alignés et dont les interstices sont
nettement dessinés par un liséré noir. Ces cellules, dont le centre
offre une certaine réfringence, ne contiennent pas de nayaux. »
Nous attachons peu d'importance à cette prétendue absence de
noyaux et à la couleur noire du liséré qui limite les cellules, étant
donnée la date de l’observation de Desenne.
Les parties centrales des nodosités sont formées par un stroma
cellulaire, semblable à celui qui recouvre leur périphérie. Desenne
y distingue des lacunes contenant une ou plusieurs grosses cellules
incolores qui sembleraient être alors des thèques (?). L’inter-
rogation dont l’auteur fait suivre ce conditionnel nous laisse
penser que, sur ce point, son observation est trop peu précise et
qu’il s’est laissé suggérer l’idée d’une analogie avec les concep-
tacles des Pyrénomycètes. Il s'empresse d’ailleurs d'ajouter : « Rien
dans nos préparations ne nous autorise à parler de la déhiscence
de ces cavités. » Nous avons vu aussi, dans notre cas, des cellules
volumineuses au milieu de la masse parasitaire, mais leur dispo-
sition désordonnée écarte l’idée d’un organe défini comme des
thèques : ce sont des articles mycéliens à membrane épaissie, de
simples chlamydospores (fig. 12, c).
Outre les nodosités formées d’un amas de cellules polygonales,
Desenne a aperçu des bâtonnets semblant, les uns, venir se
perdre dans la substance propre de la nodosité, les autres se termi-
ner à quelque distance de cette nodosité. Articulés les uns avec les
autres, ces bâtonnets forment un réseau réfringent qui s’enroule
autour du cheveu, comme le ferait une plante grimpante, du
lierre par exemple, autour d’une colonne. Quelle est la taille de ces
bâtonnets ? Desenne n’en fait pas mention. Ce silence semble indi-
quer qu'ils ont des dimensions de même ordre que les cellules
sporiformes,
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 57
Telle n’est pas l'opinion de Juhel-Rénoy, qui veut retrouver les
bâtonnets de Desenne dans des ponctuations 50 fois plus pelites
que les spores, ne dépassant pas. par conséquent, 0 & 2, puisque
les spores ont, d’après Juhel-Rénoy, un centième de millimètre.
Les bâtonnets, qui existent, conjointement avec le Champignon
parasite, dans toutes les préparations, sont donc des granulations
d’une extrême petitesse, agitées d’un mouvement brownien, entou-
rant, recouvrant de leur agglomération imnombrable les spores
sous-jacentes, ne paraissant à aucun litre pouvoir être rattachées
aux spores.
Rien dans cette description ne rappelle les bâtonnets de
Desenne, d’ailleurs localisés autrement. Aussi, sommes-nous
surpris de trouver l'appréciation suivante sous la plume de Juhel-
Rénoy : «l’opinion soutenue par Desenne, à savoir que ces bâton-
nets qu’il a vus probablement, serait le mycélium du Champignon
décrit plus haut, me. paraît impossible à admettre …. Aussi
n’hésiterai-je pas à dire que la description de Desenne est certai-
nement erronée, qu'aucun de ces bâtonnets ne se termine par une
petite grappe cellulaire ombelliforme et qu’il est impossible de
voir en aucun point lesdits bâtonnets articulés les uns avec les
autres et s’enroulant autour du cheveu à la façon du Lierre autour
d’une colonne, tout cela appartient au mycélium». Cette critique
s'explique d'autant moins que Desenne dit expressément : « Ces
bâtonnets sont-ils le mycélium du Cryptogame qui forme l’agrégat
cellulaire des nodosités, ou bien en sont-ils indépendants ? C’est
ce qu’il est bien difiicile de décider ».
Il y a donc un quiproquo évident dans la discussion de Juhel-
Rénoy au sujet des bâtonnets. Il désigne sous ce nom des granula-
tions d’une extrême finesse, apparemment amorphes, puisqu'il n'y
mentionne ni forme, ni structure. Desenne entendait par là, très
probablement, des filaments articulés dont l’agencement est visible
seulement en dehors des vastes amas qui constituent les nodules
piédriques. C’est précisément ce que nous avons constaté sur la
marge des épaississements parasitaires de noire cas.
Juhel-Rénoy a-t-il, lui aussi, observé dés filaments mycéliens
sur les cheveux malades ? Sa description n’est pas assez précise
pour nous renseigner : « j'ai cherché le mycélium dans une série de
préparations; je l’ai rencontré sur un grand nombre d'examens.
58 P. VUILLEMIN
Nulle part je n’ai pu voir une véritable chaîne mycélienne.…. Le
mycélium paraît être petit, comme atrophié, mais c’est une ques-
tion qui ne saurait être tranchée par le seul examen histologique».
Malgrél’obseurité de ces deseriptions, il est vraisemblable que
l'agencement de cellules en filaments a été reconnu sur les cheveux
piédriques comme sur les poils de moustache de notre cas. Quant
aux apparences de thèques indiquées par Desenne, elles ne
répondent pas à un organe défini. Nous ne saisissons pas mieux
l’analogie trouvée par Unna entre les grains d’actinomycose et des
formations spéciales existant dans les nodosités de la piedra colum-
bica.
Juhel-Rénoy et Lion n’ont rien rencontré qui ressemblât à une
ébauche de fructification, si ce n’est, dans les cultures, de longs
prolongements mycéliens contournés en spirale ou enchevêtrés en
petites nodosités. Il leur semble donc que le Champignon de
Colombie ne peut proliférer que par segmentation de son mycé-
lium ou par bourgeonnement de ses spores et qu’il doive rentrer
dans le genre Dematium. Nous ne saurions souscrire à cette con-
clusion, car les Dématiées se caractérisent par le revêtement bru-
nâtre des filaments, qui n'a pas été observé dans le groupe qui
nous occupe. L'agent de la piedra de Colombie n’a donc pas offert
de fructifications mieux différenciées que le Champignon de Beh-
rend. Il ne saurait être séparé du genre Trichosporum.
Notre parasite se rattache aux précédents par l'agencement de
ses cellules dans les nodosités ou dans les gaînes qui revêtent les
poils, par la fréquente fragmentation de filaments en articles dans
les cultures. L'absence d'organes reproducteurs différenciés à
l’égard du mycélium se retrouve dans notre espèce. L'aspect des
cultures diffère à peine de celui des Champignons de la Piedra et
de ses équivalents européens.
La différence la plus frappante entre notre description et les des-
criptions antérieures porte sur l’action du Champignon sur l'épi-
dermicule du poil.
Dans la piedra de Colombie, Desenne ne trouve aucune trace de
végétations dans la substance propre du cheveu ; au dire de Juhel-
Rénoy, le Champignon est simplement semé à la surface ; la cuti-
cule du cheveu n’est nulle part atteinte.
Unna ne s'exprime pas autrement. D’après cet auteur, les
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 59
« spores » paraissent collées à l’épidermicule sans le dissocier ni
le soulever ; le Champignon de la piedra nostras n’attaque pas le
poil ; il appartient aux saprophytes du poil. Unna étend cette
conclusion au Champignon de Behrend, qu’il a pu étudier concur-
remment avec le sien.
De son côté, Behrend considère le Champignon comme extérieur
au poil et croit qu'il est impossible de lui imputer la dislocation
de l’organe, aussi fréquente sur les poils exempts de Chambpi-
gnONns que sur les poils parasités. Behrend a pourtant observé une
altération de l’épidermicule ; mais il y voit une lésion préalable,
_ facilitant la fixation du parasite, plutôt qu'un eftet de sa présence.
Même dans les poils où les Champignons paraissent envahir une
moustache normale, on distingue souvent un plissement des
écailles épidermiques, comme dans les poils à microphytes du
creux axillaire (trichomycose nodulaire bactérienne de Patteson).
De cette façon les Champignons ont trouvé un abri pour se fixer et
envahir le poil.
Dans le cas d’'Unna, Mme Trachsler a vu seulement dans les poils
transportés sur les milieux nutritifs, le Champignon se glisser
entre le poil et la cuticule détachée en masse. Elle rattache ce
phénomène, non à l’action parasitaire, mais à l’extension progres-
sive du Champignon devenu saprophyte et à l’envahissement
consécutif de l’intérieur du poil, qui se comporte alors comme les
substances inertes données en pâture au Champignon.
Chez notre malade, l’altération de l’épidermicule est limitée aux
points envahis et en rapport immédiat avec la pénétration du
parasite. Nous tenons pour vraisemblable qu’on retrouvera des
phénomènes analogues dans les autres lésions à Trichosporum et
que les altérations signalées comme propres à faciliter l’implan-
tation du Champignon sont au moins en partie son œuvre.
Nous croyons donc devoir ranger notre -Champignon dans le
même genre que les agents de la piedra de Colombie ou trichomy-
cose nodulaire de Juhel-Rénoy, de la trichomycose nodulaire
signalée en Allemagne par Behrend, de la piedra nostras d'Unna,
en faire, en un mot, un Trichosporum. Il se nommera, en consé-
quence, Trichosporum Beigeli. |
Nous n’hésiterons pas à ranger dans le même genre le Champi-
gnon observé en Angleterre, par Cheadle et Malcolm Morris, sur
60 P. VUILLEMIN
la barbe et la moustache d’un homme de 25 ans. L’incrustation
qui revêt les poils est formée, disent ces auteurs, d’éléments sphé-
riques, réfringents, de dimensions uniformes, ayant tous les
caractères des spores d’un parasite végétal tel que le tinea tonsu-
rans, mais plus volumineux que les spores de ce dernier. Ces
spores adhèrent entre elles en masse, offrant l’aspect d’œuîs de
Poissons. On ne voit rien dans l’intérieur du cheveu, même fendillé,
à moins que la lésion ne soit très avancée, auquel cas les éléments
sporulaires s’attachent aux fibrilles fendillées ou, plus rarement
encore, se logent entre elles. Malgré l’absence de cultures, cette
description et la figure qui l’accompagne montrent qu’il s’agit
d’un Trichosporum, bien que le Champignon anglais ait des éléments
plus volumineux que le nôtre.
Tous les Champignons qui composent les enduits superficiels
des poils, observés jusqu'ici en Europe et en Amérique sont donc
des Trichosporum. |
Far
Malgré l’uniformité des caractères génériques, il n’est pas possi-
ble de confondre tous les Trichosporum dans une même espèce. Le
Trichosporum Beigeli comprend l’espèce que nous avons observée
en France, très probablement le Pleurococcus Beigeli Rabenhorst,
sans doute aussi un parasite observé à Breslau sur des cheveux
noueux par le Dr Caro et mentionné par Schræter, avec l’espèce
de Beigel, sous le nom d’Hyalococcus Beigeli.
Nous manquons de données au sujet des caractères spécifiques
des Champignons de Lindemann et de Knocb.
Il n’est pas possible d'étendre le nom de Tr. Beigeli au parasite
de la piedra de Colombie, formé d’éléments bien plus gros que
dans notre espèce. Les articles qui composent la nodosité sont
sensiblement égaux dans tous les sens et leur diamètre atteint
10 & d’après Juhel-Rénoy et même 12 et 15 & d’après Desenne,
Il justifie donc le nom de Tr. giganteum Behrend. Cette espèce se
distingue peut-être en outre par des nodosités plus saillantes, plus
circonscrites, plus pierreuses, que dans les espèces européennes;
mais nous n’insistons pas sur Ces caractères qui ne se traduisent
pas en chiffres aussi précis que les dimensions des cellules et qui
n’ont pas été nrentionnés d’une manière assez concordante par
des auteurs.
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 61
Les articles dépassent encore les dimensions des éléments du
Trichophyton tonsurans dans le parasite observé en Angleterre par
Cheadle et Malcolm Morris; mais nous manquons de données
suffisamment précises pour en fixer les caractères spécifiques.
Nous pouvons seulement soupconner que c’est une espèce inter-
médiaire entre le Tr. Beigeli et le Tr. giganteum, comme les parasites
décrits par Behrend et par Unna.
Dans les deux observations allemandes, les caractères des cul-
tures_ viennent s'ajouter aux résultats de l’examen direct pour
opposer ces parasites aux deux espèces précédentes et même pus
les distinguer entre elles.
Le Tr. ovoides Behrend.a, dans l’état parasitaire, des cellules
plus petites que le Tr. giganteum, mais plus grosses que l’Achorion
Schænleini, soit plus de 6 v; elles sont brièvement ovoiïdes.
Le Tr. ovale Unna offre des dimensions analogues, mais des
éléments plus grêles et plus régulièrement ovales.
Ces différences délicates sont confirmées par les cultures. La
liquéfaction de la gélatine débute dès le cinquième jour avec le
Tr. ovoides ; elle se produit en dix ou douze jours pour le Tr. gigan-
teum. La gélatine résiste deux ou trois semaines avec le Tr. ovale
et, au bout de ce temps, la peptonisation est très faible. Enfin la
gélatine couverte de Tr. Beigeli reste solide au moins quatre mois,
peut-être indéfiniment. |
L'aspect des cultures ofire des distinctions moins nettes. Nous
ne parlons pas des milieux liquides dont l'emploi fut restreint.
Les cultures sur les terrains solides répondent à un type uniforme
avec leurs saillies jaunâtres, contournées , vermiculées, leurs
efflorescences et leur rayonnement filamenteux. Pourtant la compa-
raison directe de cultures parallèles de Tr. ovale et de Tr. ovoides a
convaincu Unna et Mme Trachsler que le premier tend à donner
des enduits moins humides, une zone marginale plus-large, des
filaments plus continus, plus incurvés que le second.
CLASSIFICATION NOSOLOGIQUE
La maladie que nous venons de décrire se rapproche des teignes
par son origine cryptogamique et par la lésion pilaire qui la carac-
térise. Elle s’en éloigne par la localisation superficielle du Champi-
62 F P. VUILLEMIN
gnon, surtout par l'intégrité du bulbe, du follicule et l’absence de
tout retentissement sur la peau. Le nom de teigne évoque l’idée
d’altérations cutanées : les teignes sont des maladies de peau d’ori-
gine pilaire : au sens étiologique ce sont des trichomycoses
compliquées de dermatomycoses : ici nous avons affaire à une
trichomycose pure. Ce serait méconnaître le sens précis consacré
en dermatologie au mot teigne que de l’étendre aux maladies qui
ne touchent pas à la peau et ne provoquent pas de réactions de son
côté.
_Le nom de tinea nodosa a pourtant été proposé par Cheadle et
Malcolm Morris pour un cas répondant au nôtre sur les points
essentiels. Dans ce cas, observé en Angleterre sur la barbe
et la moustache d’un homme de 25 ans, le poil paraissait, à l’œil nu,
épaissi, rugueux, avec des incrustations et par ci par là, des renfle-
ments nodulaires. Plusieurs poils étaient cassés à quelque distance
de l’extrémité libre, fendillés longitudinalement et terminés en
pinceau comme dans la trichorrhexis nodosa des Allemands. A un
faible grossissement on pouvait parfois suivre l’incrustation jusqu’à
l’extrémité libre du poil casséet c’est là qu'elle atteignait son
développement maximum. Dans un poil fendu, figuré par l’auteur,
l’une des moitiés, complètement entourée par l’incrustation, était
enroulée en crosse. Dans des cas où la lésion était très avancée, les
éléments sporiformes s’attachaient aux fibrilles fendillées ou plus
rarement encore se logeaient entre elles.
Les poils ainsi altérés étaient exceptionnels dans l’observation
des auteurs anglais comme dans la nôtre. Aussi Cheadle et Morris,
n'hésitent-ils pas à rejeter le nom de trichorrhexie. Le terme de
tinea nodosa n’est guère moins impropre, car le nom générique de
teigne est détourné de son acception courante et l’épithète de
noueuse ne satisfait pas les auteurs eux-mêmes : ils nous disent
que l’enduit parasitaire s'étend en gaînes ou en couches irrégu-
lières, dont les saillies inégales répondent imparfaitement à l’idée
d’une nouure. :
Comme notre cas, celui de Cheadle et Morris ressemble bien
moins aux teignes qu’à la piedra de Colombie, à laquelle pourtant
ces auteurs l’opposent.
La piedra de Colombie est exceptionnelle chez l’homme, dans la
barbe et dans les cheveux, très fréquente au contraire chez les
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 63
femmes à longue chevelure. La portion intrafolliculaire du poil
est toujours respectée, ainsi que la base de l’organe. Le poil n’est
pas compromis dans sa vitalité; il se laisse difficilement arracher;
de petites nouures sont échelonnées sur sa portion libre. Les
cheveux sont souvent collés ensemble, enchevêtrés en lacis inex-
tricables par suite de la viscosité des nodules parasitaires ; dès lors
le peigne les brise avant de les démêler.
A vrai dire, le Champignon n’est pas constamment visqueux, il
ne le devient que sous l'influence d’une humidité persistante.
Posada-Arango explique ce symptôme par la coutume qu'ont les
femmes colombiennes de se plonger fréquemment la tête dans
l’eau ou d’enduire leur chevelure d’une décoction de graines de
lin. De telles soudures, de telles intrications n’ont jamais été
constatées dans les affections analogues de la moustache et il reste
à savoir si cette différence tient à la diversité des parasites ou
simplement à la variété des conditions qu'ils rencontrent dans des
milieux aussi différents que le sont les longues chevelures et les
poils raides du visage.
La matière agglutinante des poils, en l'absence d'humidité, tend
à se durcir sans devenir visqueuse. D’après les observations améri-
caines, les nouures prennent, à la longue, une consistance assez
ferme pour ébrécher les scalpels et les ciseaux, d’où le nom
vulgaire de piedra (pierre) assigné à la maladie. Cette dureté pier-
reuse a été relevée par Desenne sur des cheveux envoyés de Colom-
bie, mais elle n’a pu être constatée par Juhel-Rénoy ni par d’autres
médecins européens qui avaient reçu des cheveux de Colombie.
La justesse du nom de piedra a été contestée pour l'affection colom-
bienne elle-même. « Ce nom de piedra, dit Juhel-Rénoy. me semble
ne traduire qu’un symptôme grossier et nullement constant ».
La plupart des noms vulgaires introduits dans la langue nosolo-
gique sont passibles de la même critique. Et pourtant ïls ne
doivent être réformés qu'avec prudence ; un nom n’est pas une
définition ; il répond à son rôle, tant qu’il désigne sans confusion
possible l’espèce morbide pour laquelle il a été créé. Le nom de
piedra désigne sans ambiguité la maladie des cheveux de Colombie;
mais il perdrait ses avantages de clarté si on l’étendait à des
lésions pilaires analogues, mais dans lesquelles on n'a jamais
constaté le symptôme rappelé par l’étymologie du mot.
72
64 P. VUILLEMIN . £
Cheadle et Malcolm-Morris ont été logiques en rejetant, en
raison du défaut de dureté des enduits, le nom de piedra pour le
cas observé en Angleterre. Nous appliquons leur conclusion au
cas de Nancy ; nous l’étendons aux maladies désignées en Allema-
gne sous le nom de piedra nostras.
Unna imagine ce terme pour un Cas cliniquement identique au
nôtre. Il parle d’une gaîne cylindrique, de largeur et de longueur
variables, dure, jaunâtre, qui revêt les poils de moustache intacts
à la base, au sommet et dans les intervalles nus.
Dans le cas de Behrend, il s’agit également d’un enduit, tantôt :
fusiforme, tantôt allongé en gaînes pouvant atteindre 4-5 m/m. de
longueur, épaissi par places en nodosités assez fortes pour tripler
et quadrupler localement le diamètre du poil. Behrend a bien
figuré ce revêtement inégal et mal limité.
A défaut du terme de piedra, inapplicable aux cas européens, du
terme de teigne, trop impropre même avec l’épithète de noueuse,
il faut trouver une désignation générique applicable à toutes ces
affections et à elles seules. Juhel-Renoy a proposé le nom de tricho-
mycose noueuse ou nodulaire pour la piedra de Colombie; Behrend
l'a adopté pour un cas observé en Allemagne. Mais devant la néces-
sité de spécifier les différents cas par des épithètes qui leur soient
propres, il est difficile d’utiliser une désignation générique bino-
minale. Au reste le nom de trichomycose est trop peu explicite ;
il convient à toutes les teignes ; on l'a même étendu. avec l'épithète
de noueuse à des affections bactériennes : telle est la trichomycose
noueuse de Patteson.
L'unité des diverses mycoses noueuses limitées à la portion libre
du poil repose aujourd’hui sur la notion étiologique. Les Champi-
gnons qui les causent appartiennent à des espèces diverses d’un
même genre ; elles sont l’œuvre de divers Trichosporum. Le nom
générique des maladies se tirera naturellement du nom générique
des Champignons pathogènes ; nous proposons donc de les réunir
sous le nom de Tricaospories. La piedra est une espèce particulière
de trichosporie ; mais les trichospories européennes ne sont pas
des piedras. !
*
x %
Nous arrivons à cette conclusion que les trichospories forment
un groupe homogène d’aflections pilaires, unies par leurs carac-
TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 65
tères cliniques, comme par l’étroite ressemblance des Champi-
gnons qui les causent. Ceux-ci présentent plusieurs formes, dont
les différences, quoique faibles, se sont montrées jusqu'ici irré-
ductibles. Nous distinguons actuellement quatre espèces de Tri-
chosporum : Tr. giganteum, ovoides, ovale, Beigeli et autant d’espèces
étiologiques de trichospories. |
Il serait pourtant téméraire d’affirmer qu’il s’agit ici d’espèces
définitivement séparées, sans réversion possible. Des différences
plus profondes apparaissent et gardent une certaine fixité dans les
races d’une même espèce. Si pourtant nous considérons, * d’une
part la passivité du support hospitalier, dont la résistance se borne
à limiter l’action du parasite à la région de l’épidermicule, d’autre
part la grande indifférence du Champignon à la nature du support
et le faible développement des adaptations parasitaires, nous
venons à penser que beaucoup de Champignons sont aptes à jouer
le même rôle que notre Tr. Beigeli. Les rapports biologiques des
Trichosporum avec les poils sont assez analogues à ceux des liens
avec l’écorce des arbres vivants au coupés.
L'unité générique des Trichosporum, autant que la multiplicité
des espèces, n’est que l’expression brute d’une donnée empirique.
Nous savons déjà que des Champignons très variés au point de
vue de la taxinomie et de la généalogie probable sont susceptibles
de dépouiller leurs attributs familiaux pour converger vers le
groupe des Arthromycètes. Il n’est pas improbable que des
Champignons aussi divers, en se fixant dans le milieu restreint.
spécial, qu'est la portion libre des poils, revêtent la livrée uni-
forme dont on a fait la caractéristique, empirique et provisoire,
du genre Trichosporum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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Piedra (Osorio). Berliner klin. Woch., 26 mai 1890.
2. — BEnRenD, Demonstration von Präparaten über Trichomy-
cosis nodosa. Berliner dermat. Vereinigung, 2 Juli 4890. Archiv für
Dermatol., 1891.
3. — BEIGEL. Sitzungsber. der math. naturwiss. Klasse der Wiener
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66 P. VUILLEMIN. — TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES
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piedra, tinea nodosa, The Lancet, 1879.
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sitaire des cheveux, C. R. de l’Acad. des sciences, 1er juillet 1878.
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dermatologie et syph., (2), IX, 25 décembre 1888.
10. — Junez-RÉNnoy et Lion, Recherches histo-biologiques et
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(3), I, 1890.
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12. — LinpeMAnN. Œsterreichische Zeitschrift für praktische Heil-
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18. — ScHRŒTER, Kryptogamen-Flora von Schlesien, 1886.
19. — TrACHsLER, Ueber die feineren Unterscheide zweier Fälle
von Piedra nostras. Monatshefte für prakt. Dermatol., 1896.
20. — TRÉvISAN, Sylloge fungorum de Saccardo, 1889.
21. — Unna, Ueber Piedra nostras. Deutsche Medicinal-Zeitung,
1895.
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sammlung, Lübeck, Sept. 1895. — Georg Lewin’s Festschrift, 1896.
23. — P. VuizzemMN, Un cas de trichosporie (piedra nostras)
observé en France. C. R. de l’Acad. des sciences, 3 juin 1901.
STUDIEN
ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE
VON
Baron D: FELIX von OEFELE
(Ban NEUENAHR IN RHEINPREUSSEN).
BELEGQUELLEN FÜR MITTELNIEDERDEUTSCHE PARASITOLOGIE.
Was die alten Aegypter in Parasitologie gewusst, geglaubt und
phantasiert haben, habe ich für die Ectoparasiten zusammenge-
, stellt. Die Entoparasiten der alten Aegypter sollen folgen. Unsere
modernen wissenschaftlichen Anschauungen haben sich aber im
Verhältnis zum Altertume so geändert, dass es uns schwer wird,
diese Anschauungen vor Jahrtausenden zu verstehen. Wenn dies
schon für den Medicohistoriker zutrifft, so ist es noch viel mehr
der Fall für Leser, welche der Geschichte der Medicin ferner stehen.
Als Zwischenstation für das Verständnis soll darum das Mittelalter
gewählt werden. Die Anschauungen des Mittelalter finden die
Aerzte der Culturländer überall noch als Laienmedicin, Volksme-
dicin oder wenigstens Bauernmedicin. Die Lehren des Mittelalter
selbst sind aber nur die Traditionen des Altertum. Die arabische
und die Salernitaner Medicin hatten die Lehren des Altertum über-
nommen. Von letzterer Schule wanderten die lateinischen Texte
nach Norden und wurden in die bezüglichen Volkssprachen über-
setzt. So entstanden medicinische Schriften des Mittelalter in
provençalischer und normannischer Sprache d. h. in den mittel-
alterlichen Dialecten der franzôsischen Sprache. Aus diesem Zwi-
schenwege gelangten diese Lehren nach England in mittelenglischer
Sprache. Die verschiedenen Bibliotheken enthalten hiefür wert-
volle Belege z. B. Stockholm. Die wichtigsten Handschriften dazu
dürîten nach meiner Vermutung in Paris und London liegen. Es
wäre nun wohl die dankbarste Aufgabe die Darstellung mittelalter-
licher Parasitologie an der Hand dieser Quellen zu geben. Leider
bin ich dazu ausser Stande und ich bezweifle auch, dass eine beru-
fenere Feder baldigst eine solche Parasitologie schreiben wird.
ês F. VON OEFELE
Eine zweite Strasse der mittelalterlichen lateinischen Medicin
lässt sich durch Übersetzungen in die mittelhochdeutsche, mittel-
niederdeutsche und mitteldänische Sprache nachweisen. Gerade
für die mittelniederdeutsche Medizin ist mir durch photogra-
phische Reproductionen die umfangreichste Handschrift zugängig,
welche noch nicht in Reproductionen in Händen anderer Medico-
historiker ist. Eine mittelniederdeutsche Parasitologie mag also
hier gestattet sein. Das niederdeutsche Sprachgebiet umfasst im
Mittelalter das ganze Tiefland im Norden von Deutschland, wo
jetzt Hochdeutsch als Schriftsprache benützt wird, aber die Tochter
der mittelniederdeutschen Sprache als « Plattdeutsch » in der
Volkssprache weiterlebt und durch Fritz Reuter in die Litteratur
eingeführt wurde.
Dass in der erwähnten mittelniederdeutschen Handschrift die
Parasitologie einen breiten Raum einnimmt und dabeï die dama-
ligen Lehren von moderner Anschauung weit verschieden sind,
ist schon dem Philologen Regel (1) aufgefallen, welcher als erster
diese Handschrift wissenschaftlich benützt hat. Derselbe repro-
ducierte als Stichproben charakteristische Stücke dieses Codex und
zwar zuerst die drei ersten Kapitel. Dann fährt er fort : « Diesen
Anfangsartikeln des deutschen Arzneiïbuches lass ich eine Reihe
von Abschnitten derselben Schrift folgen, welche entweder nach
ibrem Gegenstand oder nach ihrer therapeutischen Ausführung
charakteristisch sind, besonders solche, in denen Würmer als
Krankheiïitsursache angenommen werden, oder in denen thierische
Stofie als Heilmittel vorgeschrieben sind ».
Die mittelniederdeutschen medicinischen Belege besitzen viele
Berührungspunkte, so dass die erwähnte Handschrift, welche ich
im Folgenden « Gothaer Arzneibuch » nenne, als Hauptbeleg
herangezogen werden soll, da sie auch die umfangreichste und
vielseitigste ist. Ausserdem liegen mittelniederdeutsche medici-
nische Handschriften in Utrecht, Wolfenbüttel und Rostock. Und
auch vielen anderen Handschriften anderer Bibliotheken sind
medicinische Abschnitte eingefügt. Auch zwei handschriftliche
Receptsammlungen für Pferde sind mittelniederdeutsch bekannt.
Mittelniederdeutsche Medicinbücher sind zudem in älterer Zeit
(4) Jahrbuch des Vereins für niederdeutsche Sprachforschung, V, 1879, p. 70.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 69
auch gedruckt worden. Doch sind gerade diese Drucke nicht in
meinem Privatbesitze und konnten auch nicht für vorliegende
Arbeit benützt werden. Sollten sich Leser für diesen Stoff noch
eingehender interessieren, so seien hier einige einschlägige Titel :
angefügt. Dieselben koennen zum Teil auch als sprachlicher Beleg
dienen, während ich im Texte die mittelniederdeutschen Beleg-
stellen in die neuhochdeutsche Sprache übersetzen werde.
10 Arstedyge Boeck : Eyn schone Arstedyge boeck van allerleye ghe-
breck vnde kranckheyden des minschen. Hamburg, 1483. Beschrieben
in LAPPENBERG, Zur Geschichte der Buchdruckerkunst in Hamburg,
p. 115.
2% Boek der Arstedie, gedruckt zu Lübeck 1484 durch Barthol.
Ghotan.
30 Krüder-Boeck : De Krudtlade vormehret : Also dat ydt wol mach
hethen de kleene Herbarius, Krüder-Boeck, edder Garde der Gesundheit
van den Krüdern vnde Gewässen, etc. Hamburg, 1617.
Die Titel dieser Bücher zeigen schon dem Kenner der Medico-
historie, dass hier keine autochthone niederdeutsche Medicin vor-
liest. Und das gleiche ist der Fall für die erwähnten Handschriften.
Letztere beziehen sich fortgesetzt auf alte Autoren z. B. Hippo-
krates (1), Plato (2), Aristoteles (3), Pythagoras (4). Ptolemaeus (5),
Vergilius (6), Macer (7), Plinius (8), Dioskurides (9), Galenos (10),
Johannes Damascenus (11)und andere. Dabei wird Dioskurides (12)
als Magister bezeichnet und Constantinus Africanus (13) unter die
griechischen Aerzte gezählt. Von anderen Fehlern sei auf die
Namensverstümmlung dieser Autoritäten hingewiesen, so dass
selbst Ptolemaeus und Bartholomaeus (14) verwechselt werden
konnten.
(1) Utrechter Arzneibuch, folio 70 b.
(2) Gothaer Arzneibuch, folio 96 a.
(3) Ibidem.
(4) Utrechter Arzneibuch, folio 96 b und 97 b.
(5) Utrechter Arzneibuch, folio 96 b und Gothaer Arzneibuch, folio 96 b.
(6) Gothaer Arzneibuch, folio 96 b.
(7) Utrechter Arzneibuch, folio 7H.
(8) Utrechter Arzneibuch, folio 62 b.
(9) Utrechter Arzneibuch, folio 63 b, 72 b, 77 a und 77 b.
(10) Utrechter Arzneibuch, folio 69 a, 72 a, 77 b, 78 b.
(11) Utrechler Arzneibuch, folio 77 b.
(12) Utrechter Arzneibuch, folio 77 a.
(13) Gothaer Arzneibuch, folio 86 a.
(14) Gothaer Arzneibuch, folio 96 b.
70 F. VON OEFELE
Für unser Thema müssen wir aber noch über die medicinische
Literatur hinausgreifen. Giftige und schädliche Tiere waren dem
Mittelalter Ausgeburten des Teufels oder seiner Priesterinnen, der
Hexen. In den Hexenprocessen werden darum häufig jene Tiere
genannt, welche nach mittelalterlicher Ansicht eine Gesundheits-
schädigung des Menschen verursachen konnten. Für mittelnieder-
deutsche Hexenprocesse giebt Koppmann (1) Einblicke aus dem
Urteilsbuche des Rostocker Niedergerichts vom Jahre 1539 bis
1586. Die angeblich giftigen Tiere werden von den Hexen dem
Donnerstagsbade des Teuïels beigelügt, um später den Neben-
menschen damit Schaden zuzufügen. Erwähnt werden hier Schlan-
gen 11 mal, Krôten 8 mal, Eidechsen 7 mal, Frôsche 5 mal, Nattern
5 mal, Spinnen 3 mal, Schnacken 2 mal, Elstern 1 mal, Raben
4 mal, Wassermäuse 1 mal, Hornissen À mal, Schnecken 1 mal,
Myriapoden 1 mal, Schmeisswürmer 1 mal, Sonnenwürmer { mal,
Lindwürmer 1 mal, Steinwürmer 1 mal und graue Maden 1 mal.
In der Volksanschauung wie bei den Juristen jener Zeit waren
darnach die zoologischen Begriffte im allgemeinen und die An-
schauungen von den giltigen Tieren recht verschwommene. Wir
müssen nun sehen wie weit die Zoologie des ärztlichen und nieder-
ärztlichen Personales reichte.
Wichtig war die Lehre von den Würmern, unter welchem Namen
damals die meisten schädlichen Tiere eingereiht wurden, für diese
Kreise sicherlich. Im Inhaltsverzeichnis z. B. der Practica des
Bartholomaeus (2) findet sich Kapitel 8 : Von den Würmern, welche
das Haar fressen, Kapitel 17 : Gegen die Zahnwürmer, Kapitel 33 :
Gegen die Würmer in dem Magen und Kapitel 64 : Von einer Beschwd-
rung gegen die Würmer. Unter 66 Kapitelüberschriften beziehen
sich abgesehen von Cancer etc. vier Kapitel, also 6 °c, aut Würmer
als therapeutische Indication; also sicherlich ein breites Gebiet
der mittelalterlichen Pathologie bezieht sich auf Parasiten.
DER BEGRIFF DES WURMES IN MITTELNIEDERDEUTSCHEN BELEGEN.
Die meisten Parasiten fallen unter den Begriff « Wurm ». Aber
die Würmer in der Vorstellung des mittelniederdeutschen Arztes
(1) Korrespondenzblatt des Vereins für niederdeutsche Sprachjorschung,
XXI, No 2.
(2) Gothaer Arzneibuch, folio 85 a bis 86 a.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 71
decken sich ebensowenig wie die Würmer der Altaegypter mit der
Abgrenzung der Vermes der modernen Zoologie. Gegen Diarrhoee
werden (1) neun Maden aus der Erde empfohlen d. h. wie es scheint
Larven von Melolontha. Hier werden also die Insectenlarven ganz
richtig nicht zu den Würmern gerechnet. Dagegen wird an anderer
Stelle (2) der Wurm als Medicament empfohlen, welcher in der
Sommernacht leuchtet. Hier wird also umgekehrt der Käfer : Nocti-
luca splendida, also ein Insect selbst, als Wurm bezeichnet.
Auch gegen Angina (3) wird empfohlen : Nimm Maden, welche in
der Erde kriechen, contundiere sie in einem Môrser, siede sie mit Oel
und cataplasmiere den Hals damit.
Und im Tierkreis (4) wird Scorpio mit «(Wurm » übersetzt.
Unter Wurm und Spinne (5) werden alle fusslosen und befussten
Giftträger an anderer Stelle vereint, wobei wohl die Spinne tradi-
tionelle Substitution für früheren Scorpion ist. Wenn einen Patien-
ten ein Wurm oder eine Spinne gestochen hat. Hat dich ein Wurm oder
eine Spinne gestochen, so fange eine Fliege und zerreibe sie auf dem
Stiche ; dann schadet dir dies nichts.
Die hierin ausgesprochene Eïnteilung wird mehr oder weniger
eingehalten. Dagegen scheïint viel weniger streng zwischen Wurm,
Schlange und Natter einerseits und Spinne, Skorpion, Sepia und
Krebs andererseits getrennt worden zu sein. Aber auch die Tren-
nung zWischen aechten Tieren und der unbelebten Natur wurde
nicht überall strenge eingehalten.
Durch den allgemeinen Glauben an die Entstehung der Parasiten
durch Generatio aequivoca aus schlechten Säften wurde die Grenze
zWischen pathologischen Veränderungen von Geweben und ächten
oder hypothetischen Parasiten nicht scharf gezogen. An dieser
Grenze steht ein Begrifi, aus dem unsere moderne Nomenclatur
zWei Bezeichnungen übernommen hat: « Carcinoma » als Krebs
und « Schanker » als Symptom der Venerie. Im Begrifte hat beides
nichts mehr mit dem mittelalterlichen « Krebse » zu thun. Ob der
mittelatterliche Arzt diesen mittelalterlichen Krebs als Parasiten
(1) Utrechter Arzneibuch, folio 81 a.
(2) Loco citato, folio 79 a.
(3) Gothaer Arzneibuch, folio 24 b.
(£) Gymnasialbibliothek zu Halberstadt, cod. 99, fol. 45.
(5) Gothaer Arzneibuch, folio 170 a, 18-21,
72 f F. VON OEFELE
betrachten sollte oder nicht, darüber wurde er sich wohl nie klar.
Es war und blieb ihm ein Grenzbegrift. Der Cancer (1) entsteht man-
chmal von äusseren Ursachen z. B. Wunden, welche ein ungeschickter (|)
Arzt nicht zu heilen verstand, oder von so kleinen Wunden, dass diesel-
ben nicht beachtet wurden. Wenn sie vernachlässigt ist, so wird dies ein
Cancer und dies heisst man dann nicht mehr Wunde, sondern Cancer
oder Fistula. Manchmal entsteht der Cancer auch von innerlichen Ursa-
chen z. B. wenn Füulnis auf ein Organ zusammenfliesst, so. dass eine
Geschiwulst entsteht, welche vernachlässigt wird. Es wird dann hart, so
dass man die Stelle deutlich fühlen kann. Daran hängen Adern nach
der Art der Arme des Tieres : Cancer. Und weil dies Adern hat, so wie
der Krebs seine Füsse, so heisst dies Cancer.
Dagegen lehrt die Practica des Bartholomaeus (2) : Eine Krank-
heit heisst Cancer nach dem Krebse. Sie wächst nach innen, wie der
Krebs nach rückwärts kriecht, und sie ist lebendig. Dies diagnosticiere
aus der harten Geschwulst und der Randzone, welche darum liegt.
Ausser der Auffassung des Carcinoma als Tier wurde auch die
Fistel und die Phlegmone zur Parasitenfauna gerechnet, sa dass
die mittelalterliche Parasitologie im zoologischen Sinne so allum-
fassend zu werden drohte, wie es heute mit der pilanzlichen Para-
sitologie den Anschein hat. Dies kam in einsichtsvollen Stunden
auch dem mittelalterlichen Naturforscher zum Bewusstsein.
Dass zwischen den hypothetischen und scheinbar objectiven
Würmern doch immer noch unterschieden werden muss, heben
die mittelalterlichen Zoologen durch die Betonung des « lebenden
Wurmes » hervor. Dabei wurde aber sicherlich das Geïfühl der
Pulsation in Phlegmonen allzu zuversichtlich als Beweïs des wirk-
lichen Lebens aufgefasst. Der «lebende Wurm » d. h. also die
Phlegmone wurde beschworen (3) : Du sollst dies Blut nicht saugen,
diese Knochen nicht nagen, die Sehnen nicht beissen. Dein Stachel soll
in diesem Fleische so stille stehen, wie ich im Mutterleibe gestanden
habe.
Leben wird aber auch Erkrankungen zugeschrieben, wo an
lebende Parasiten gar nicht gedacht wurde. Die Fistel (4) wird
(1) Gothaer Arzneibuch, folio 30 b.
(2) Gothaer Arzneibuch, folio 95 a, zeile 21.
{3 Rostocker Urteitsbuch, 1584, folio 320.
(4) Golhaer Arzneibuch, folio 27 b.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 73
definiert als ein Geschwür mit enger Offnung und weitem Grunde. Es
wird aber sofort wiederholt von toten Fisteln gesprochen und eine
Indication (1) findet sich : Recept um Fisteln zu tôten. Hier stehen die
Begrifte «lebendig » und «tot » im Mittelalter den modernen patho-
logischen Begrifien « acut » und (chronisch » nahe entsprechend.
Der Begriff « Wurm » ist also im Mittelalter generell und wurde
darum in Species zerlegt. So wenig scharf aber, wie wir gesehen
häben und noch sehen werden, das Genus « Wurm » nach aussen
abgegrenzt war, um so bestimmter tritt immer wieder die innere
Gliederung in neun Species auf. Die Zahl neun ist uns schon bei
den neun Maden aus der Erde (2) begegnet. Hier waren es neun
Individuen derselben Species. Neun Bestandteite enthalten auch
die Hexengebräue. Es ist also neun eine mystische Zahl, in welcher
alles teuflische auîtritt. In einem langen Wurmsegen (3) sind
darum tatsächlich neun Wurmarten mit deutschen Namen im
lateinischen Texte beschworen : Haarwurm, Nabelwurm, Brenn-
wWurm, Schaîwurm, Quasewurm, Farn, Bersel, Zahnwurm und
Hesper.
Während aber hier ohne Nennung der Zahl neun die nôtigen
Wurmnamen vollzählig hergenannt werden, spielt in den Hexen-
processen (4) die ausgesprochene Neunzahl der Würmer eine
Rolle. Die Aufzählung der Würmer mit Zahl und Namen erscheint
hier gleichzeitig als angeblich wirksamste Beschwôrung der Wür-
mer, ein Zug, welcher wieder einmal sehr lebhaït an altaegypti-
schen Zauberglauben erinnert. Bei Bartsch wird eine solche Formel
von den neun Würmern mitgeteilt, in der sie fast nur nach Far-
benbezeichnungen unterschieden werden, wogegen im Urteils-
buche der Spruch lautet : Der Würmer sind neun : der blaue und
graue, der Eiterer, der Stecher, der Schmerzer, der Schweller, der Inter-
mittierer, der Spalter, der Läufer und der Rinnende. Hier ist aber der
Beschwôrer, wenn wir nicht « blau und grau » als Einheit fassen
wollen, über sein Ziel der Neunzahl thatsächlich hinausgeschossen.
Für die Abgrenzung des zoologischen Genus der Würmer ergiebt
sicherlich diese Teilung in neun Species nicht viel.
(1) Gothaer Arzneibuch, folio 28 b.
(2) Utrechter Arzneibuch, folio 81 c.
(3) Gothaer Arzneibuch, fol. 100 b und 101 a.
(4) Roslocker Urteilsbuch 1884, folio 320 und Barrsom, Sagen, Märchen und
Gebrduche aus Mecklenburg, p. 427.
74 F. VON OEFELE
Vor allem ist aber auch in der mittelniederdeutschen Medicin
nicht zwischen Würmern und Schlangen scharf geschieden, son-
dern beides mit Würmer bezeichnet. Für die Verwendung von
Inula Helenium (1) wird angegeben, dass diese Pflanze wider
Wurmstiche gut sei. Die ganze Stelle ist aber ein unverkennbares
Excerpt aus Dioskurides (2), wo im Originale von Schlangenbissen
die Redeist. Die mittelniederdeutsche Übersetzung hat aber nicht
direct aus dem griechischen Originaltexte des Dioskurides ge-
schôüpft, sondern aus der lateinischen Bearbeitung des Mittelalters,
die durch Srapzer wieder bekannter wurde. Und wahrscheinlich
hat sich hier noch als weitere Brücke der Überlieferung Macer
Floridus eingeschoben. Alle diese Zwischenautoren haben aber
selbst nur sehr vage Begriffe einer naturwissenschaîtlichen Syste-
matik und haben die Begrifie des Altertum mehr verwirrt als
geklärt.
In gleicher Weise werden bei Celeya (3) die Wurmstiche erwähnt.
Ruta graveolens (4) ist qut zu essen gegen Wurmstiche und gegen
Vergiftungen. Dies wird lateinisch für Allium Porrum (5) in den
ursprünglichen Hexametern citiert : Cum vino porrum datur his
quos leserit anguis; quodlibet autem animal fundens letale venenum.
Nec minus his prodest si vulneribus superaddes. Si velud enplastrum
porrum cum melle subactum.
Wider den Wurmstich wird Comen (6) mit Wein getrunken.
Und doch kann in der mittelniederdeutschen Sprache scharî
zwischen Wurm und Schlange geschieden werden (7): Wider den
Stich der Nattern : Nimm ein Kraut, das Dragantea (Polygonum Bis-
torta) heisst; das sollst du mit Essig sieden und zu trinken geben; so
bald er dies trinkt, so füährt dies Gift aus ihm.
Wenn (8) jemanden eine Otter oder eine Schlange sticht : Man nehme
« Driakel » und gebe ihm davon haselnussgross mit Wasser und be-
streiche die Wunde damit. Wer dies nicht hat, der nehme 4sarum euro-
(1) Utrechter Arzneibuch, folio 77 a.
(2) De medica materia, lib. I, cap. 27, edit, lat. Matthioli.
(3) Utrechter Arzneibuch, folio 76 b.
(4) Utrechtier Arzneibuch, folio 74 a.
(5) Utrechtier Arzneibuch, folio 71 a.
(6) Utrechter Arzneibuch, folio 68 b.
. (7) Utrechter Arzneibuch, folio 64 b.
(8) Utrechter Arzneibuch, folio 48 a,
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE T5
paeum (?) und hitze sie an der Nase (?) und nehme Ruta graveolens in
die Zange und halte sie auf die Wunde.
Hat dich (1) eine Schlange oder ein anderer Wurm gestochen, so
nimm und contundiere Sanguinaria (?) zu Pulver, giesse etwas Bier
dazu, lass es eine Stunde stehen, nimm dann das Bier und trinke die
Hälfte. Die andere Hülfte verreibe um die Geschwulst von vier Finger (?)
breit Entfernung an allmählig näher bis zur Stelle des Wurmstiches.
So entlehrt sich die Vergiftung rasch. — Oder trinke Theriak und
streiche von gleicher Entfernung aus immer näher zur Wunde auch
Theriak.
Eine Besprechung der Schlangen (2) findet sich als Capitelüber-
schrift eines Arzneibuches.
So verschwommen hier die Grenze zwischen Wurm und Schlange
ist, und so niedrig dadurch die Zoologie jener Zeit erscheint, so
ist doch jene Zeit nicht ohne innige Berührung mit der Natur und
besitzt vereinzelt dadurch manche sehr scharfe Beobachtung für
Einzelerscheinungen. Nur die Systematik überall zu eifrig und zu
künstlich gesucht wurde speculativ und dadurch vüllig unwabr.
Selbst einer hübschen Beschreibung der Ringelnatter, Coluber
natrix, begegnen wir (3). Gegen Aussatz wird das Pulver einer
gebrannten Schlange verordnet. Dabei ist an dieser Stelle plôtzlich
im mittelniederdeutschen Texte das hochdeutsche Lehnwort für
Schlange verwendet. Nachdem nun der Verfasser die Kräîfte des
Schlangenpulver hoch gepriesen hat, glaubt er bei der gefürchteten
Giftigkeit der Schlangen seine Lèser von gefährlichen Verwechse-
lungen bewahren zu müssen : Aber hüte dich, da es gar viele Arten
Schlangen giebt, dass du keine andere Schlange benützest ausser Berg-
schlangen und Hausschlangen. Diese erkenne daran. Sie soll einen
weissen Bauch, einen schwarzen Rücken und einen gelben Ring um den
Hals haben. Die Haut soll beschaffen sein, als hätte sie Fischschuppen.
Aber es sind keine Fischschuppen ; sondern die Haut selbst ist nach
Schuppen eingeteilt und gezeichnet.
Welche Giftigkeit man diesen Schlangen eh ergiebt ein
Recept gegen Lepra (4): Siede eine Schlange in einem geeigneten
(1) Gothaer Arzneibuch, folio 54 b.
(2) Wolfenbüttler Codex 23,3, folio 6 a.
(3) Gothaer Arzneibuch, folio 56 b.
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 62 b.
76 F. VON OEFELE
Kessel, siede Korn damit und gib das Korn und das Wasser einem
Huhne zu fressen und zu saufen. Sobald dann der Henne von selbst d.
h. durch das Korn die Federn ausfallen, so verwende sie in weiter
angegebener Weiïise. Hier soll also das Gift erst im Kôrper des
Huhnes mitigiert werden. Kurz darnach wird als Substitut für
Schlangenfleisch Storchenfleisch empfohlen augenscheinlich, weil
der Storch Schlangen frisst. |
Auch von dem Sitze des Giftes (1) wird Mitteilung gemacht :
Nimm eine frische Schlange, schneide ihr den Kopf drei Daumen breit
ab und ebenso viel von dem Schwanze; denn in diesen Stücken sitzt das
Gift. Hierin liegt sicherlich eine Confusion mit dem Scorpion.
ALLGEMEINE THERAPIE DER PARASITEN.
Eine Unterscheidung von Schlangen, Würmern und hypothe-
tischen Würmern wurde natürlich für zwecklos angesehen, wo
man diese Schädlinge nur als die belebte Form einer einheïitlichen
Materia peccans ansah. Vor allem war dies der Fall, wo man diese
Materia peccans durch theurgische Therapie glaubte entiernen zu
koennen (2).
In nomine patris et filij et spiritus sancti amen
jop simplex et rectus in sterquilinio sedebat
ad dominum deum preces suas fundebat cum eisdem*
verbis he domine sana hominem istum a morsu
vermium siue sit harworm siue nauelworm
siue berneworm siue schafworm siue quase
worm siue varn siue bersel siue teneworm
siue hesper siue cancer vel cuiuscumque generis ver
mium sitis preciosi precipio vobis per veram
obedienciam et coniuro vos per patrem et filium et
spiritum sanctum amen et per beatum jop vt mo
riamini et in eodem loco nunquam conueniatis
nunquam conperatis nunquam carnem eius comeda
tis nec ossa eius frangatis nec sangwinem suum
bibatis nec quitcunque sibi de cetero molesti inforitis
precipio vobis per veram obedienciam et
per patrem et filium et spiritum sanctum amen et per
beatum jop et per illum qui venturus est iudicare
viuos et mortuos in seculum per ignem amen
alzo leet sy dy worm dyt vlesch to etende
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 93 a, 5-8.
(2) Gothaer Arzneibuch, folio 100 b, 3 bis 101 a 3.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 77
vnde dyt been to brekende vnde dyt blot to
drinkende alzo vnser leuen vrouwen sunte
marien was do se ere leue kynt an deme gal
ghen des cruces hangende sach jstud lege
ter jterum legatur homines et jumenta sanabis domine
quem ad modum multiplicasti misericordiam tuam deus
domine exaudi orationem meam et clamor meus
ad te veniat oremus maiestatem tuam domine
suppliciter exoramus et sicut mundasti et curas
ti decem lebrosos ab omnibus doioribus et
infirmitatibus eorum ita hunc hominem a dolore ver
mium et a quecunque dolore curare digneris per
eum qui venturus est &c
Job als Helfer gegen Würmer oder Schlangen (1) ist auch an
anderer Stelle erhalten. Da die Kapitelüberschrift verloren gieng,
so ist nicht zu ersehen, um welche Art der Würmer es sich han-
delt : + Job + trayson + conobia + zatraga + zorabantin + Job +
Schreibe dies in Blei, schreibe den Namen des Patienten darein und
binde es ihm um den Hals. Das bezwingt alle Würmer.
Im gleichen Geiste bewegt sich die Behandlung von Schlangen-
bissen (2) : Pallium. Criscium. Confame + signale + signe + signi-
kade. Schreibe dies auf Kaese und qieb es dem Menschen zu essen, den
der Wurm gestochen hat.
HERPES TONSURANS.
Herpes tonsurans wird heute noch in der Volkssprache als
« Ringwurm » bezeichnet. Diese Ansicht spricht aus der Verei-
nigung.zweier Indicationen auf ein Recept (3). Wenn einem Patien-
ten die Haare ausfallen oder dieselben von Würmern gefressen werden,
so nehme er Semen Lini und brenne dies zu Pulver und contundiere
und coliere Allium Cepa. Er menge das Pulver und diesen Saft zusam-
men mit Oelc, und schmiere den Kopf damit; die Haare festigen sich
davon. — Oder : Horn eines Bockes wird gebrannt, mit Oel gemengt und
der Kopf damit geschmiert ; davon wachsen ebenfalls die Haare.
Wenn dieser Text nicht in sich selbst die Erklärung der Har-
würmer als Herpes tonsurans trüge, so würde ein mittelhoch-
deutscher Parelleltext dies ergeben (4). Ad Capillos cadentes : Brenne
(1) Utrechter Arzneibuch, folio 47 b.
(2) Utrechter Arzneibuch, folio 48 b.
(3) Gothaer Arzneibuch, folio 17 a.
{4) Codex der Stadibibliothek zu Zürich, C. 58.
78 È F. VON OEFELE
Leinsamen, mische ihn mit Oel und salbe das Haar. Brenne Horn des
Widders, befeuchte es mit Oel und salbe den Kopf damit.
Nach diesem mittelhochdeutschen Paralleltexte will ich die
oben begonnene mittelniederdeutsche Receptreihe weiter folgen
lassen.
Oder : Nimm Petroselinum, reibe dies mit Schweineblut, siede es mit
Schweineblut, siede es mit Weisswein, coliere dies in kaltes Wasser
hinein und schôpfe das überstehende Fette von diesem Wasser ab. Dann
nimm den Dotter eines hartgesottenen Eies, Mastix, Carum caro, Honig
und Pulver von Apis mellifica, menge dies mit obigem Fette und salbe
damit den Kopf ; davon festigen sich die Haare.
Ausserdem findet sich noch ein besonderes Kapitel (1) gegen die
Würmer, welche das Haar fressen. Nimm Allium Cepa, contundiere
und coliere sie, tauche darein die Bürste und bürste damit das Haar.
Das vertreibt dieselben vollständig.
Davon scheint aber der « Haarwurm » (2) verschieden zu sein.
Dieser Name scheint vielmehr Panaritium zu bedeuten. Gegen den
Haarwurm lautet die Beschwôrung mit deutlicher Beschreibung
des Leidens : Dieser unglückliche Befund, welchen ich hier finde in
dieser Hand (oder in diesem Beine oder worin es sonst sei,) der soll
verschwinden vor der Hand, mt welcher die liebe Jungfrau Maria ihr
liebes Kind band.
Deutlich der Haarverlust ist aber wieder in der mittelnieder-
deutschen Bearbeitung (3) der Practica des Bartholomaeus bespro-
chen : Betreffs der Würmer, welche das Haar fressen, dagegen nimm
Wurzel von Peucedanum ofjicinale, welche aus der wilden Flora gross,
aussen schwarz und innen weiss ist, und Sedum acre zwei Hände voll.
Dies Kraut siede mit guter Lauge und mache damit ein Cataplasma
über den Kopf andauernd. Dies hilft wohl.
Hier ist schon wieder aus dem Orte der Umschläge zu ersehen,
dass es sich um den Wuchs der Kopfhaare handelt.
PEDICULI CAPITIS.
- Gegen die Läuse (4) und ihre Eier nimm Ruta graveolens und
(1) Gothaer Arzneibuch, folio 17 b.
(2) Rostocker Urteilsbuch, 1621.
(3) Gothaer Arzneibuch, folio 87 b, 27-33.
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 17 b.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 79
Hydrargyrum, welches mit dem Speichel eines nüchternen Menschen
extinguiert wurde, mische, dies zusammen und salbe den Kopf damit.
Oder : Nimm Ruta graveolens, Artemisia Absintium, Marubium (??),
Laurus nobilis und Delphinium Staphisagria, contundiere es, siede es
mit Lauge und cataplasmiere den Kopf damit oder die. Kleider, so
vergehen sie. Dies ist gewiss.
CYSTICERCUS DES AUGES (?).
Für Aegypten wies ich ganz allgemein die Annahme von Cysti-
cercus des Auges zurück, da ich annahm einen Cysticercus im Auge
würde der alte Aegypter nicht haben diagnosticieren koennen.
Dass dies aber der Vergangenheit nicht so ganz ferne lag, zeigt
die mittelniederdeutsche Medicin (1). Die Capitelüberschrift lautet :
Wider die Finnen (2) in den Augen. Das Recept lautet : Nimm alte
Speckschwarte und schabe Fett ab soviel als eine Wallnuss (Juglans
regia), contundiere dies mit Kupferrot (Cu.0)und Raute (Ruta graveo-
lens), menge dies zusammen und thue davon weniges darein (sc. in das
Auge), wenn du schlafen gehst. Dies Recept besteht vornehmlich
aus oleinsaurem Kupieroxydul, das in reinerer Form heute als
Cuprum oleincicum im Arzneischatze bekannt ist. Der Zusatz der
Raute im Mittelalter entspricht in moderner Indication dem Zusatze
von Cocain.
An anderer Stelle (3) wird Amomum Zingiber besprochen : Er
ist qut für Patienten, welche Finnen in den Augen haben. Er wird
dafür gekaut und auf die Augenlieder gestrichen.
Schon hier muss auffallen, dass die Application auf die Augen-
lieder ertolgt. Dass der mittelalterliche Arzt hier aber an ein Leiden
dachte, das seinen Sitz wirklich in den Augenliedern hatte, ergiebt
eine andere Belegstelle (4). Um ein Leucoma des Auges zu hehandeln
wird ein ausführliches Recept aufgelührt, von welchem ein Abfall-
product eine klare Flüssigkeit ist, und dies Abfallproduct wird
weiter verwendel : Nimm geschlossene Aristolochia ein Pfund, schäle
dieselbe, gieb dieselbe in einen Steinkrug, giesse ein Mass Wein darauf
und lasse es drei Tage stehen. Dann giesse den Wein ab, contundiere
(4) Utrechter Arzneibuch, folio 410 b.
(2) Mnd : vnen:— Vulgärname für den Cyslicercus von Tænia solium in
den Muskeln des Hausschweines.
(3) Utrechter Arzneibuch, folio 69 b.
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 12 a.
80 F. VON OËFÉLE
die Aristolochia und coliere sie gründlichst. Die Colatur behalte, den
Rückstand verwer/e, fülle die Colatur in einen Krug und lass absitzen.
Decantiere das Klare....... Dazu füge etwas Kampher. Dies ist qui
für Krankheiten und Mücken, welche in den Angenliedern sind.
Unter den Fremdkôürpern des Conjunctivalsackes werden noch
heute kleine Mücken am häufigsten erwähnt. Hier findet die con-
junctivale Reizung durch dieselben in mittelniederdeutscher Medi-
cin besondere medicamentôse locale Behandlung. Auch bei den
Finnen des Auges kann darum bei der unsicheren mittelalterlichen
zoologischen Terminologie an dergleichen belebte Fremdkôrper
in allgemeinerer Ausdrucksweise gedacht werden. Jedenfalls
bleibt mir auch darnach die Diagnose von Cysticercus im Auge für
das Mittelalter fraglich. Nach wiederholter Überlegung môchte ich
die angeführten Belegstellen auf Hordeolum beziehen.
CARIES DER ZÂHNE.
Ziemlich allgemein finden wir im Mittelalter die Ansicht, dass
die Caries der Zähne darauf beruhe, dass Würmer die Zähne
aushôhlen. Das phlegmonôse Gefühl der Pulsation wurde auf Wür-
mer bezogen, und so musste der teils klopiende teils bohrende
Schmerz auch als Folge einer Wurmkrankheïit angesehen werden.
Mittelhochdeutsch (1) sei hier eine Parallele zu einem Text voraus-
geschickt, welchen ich weiter unten aus dem Mittelniederdeutschen
nochmals anführen muss. Er zeigt uns deutlich das Vorhandensein
dieser Vorstellung : Wenn einem Patienten Würmer die Zühne aus-
hôhlen und das Zahnfleisch essen, so nimm Oel von Hyoscyamus, knete
dies mit Wachs, forme eine Kerze und stelle sie in eine Schüssel, in
welcher etwas Wasser sich befindet. Wenn diese Kerze angezündet ist,
so halte die Zähne darüber und so fallen die Würmer all in das Wasser.
Etwas verschieden davon lautet dieses Recept in der mittelnie-
derdeutschen Practica des Bartholomaeus (2) : Wenn einem Patienten
Würmer die Zühne fressen und diese hohl werden, so nehme er Samen
von Hyoscyamus, bringe ihn in ein kupfernes Rohr, setze das Rohr
auf einen heissen Stein oder auf ein heisses Eisen und halte die Zähne
oben über das Rohr, so fallen die Würmer alle sofort aus. .Wurzeln
(1) Codex Monacensis Germanicus N' 92, folio 7c..
(2) Gothaer Arzneibuch, folio 88 b, zeile 34.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 81
von Plantago in Wein gesotten und auf die Zähne gelegt haben auch die-
selbe Kraft. Das letztere Recept findet sich fast würtlich mittel-
englisch (1).
Der Ausgang dieser Würmer schienen angeblich die Kiefer zu
sein. Unter Rosa canina (2) wird mitgeteilt : Wenn der Mund mit
Rosenwasser gewaschen wird, so reinigt dies die schmerzhaften Kinn-
backen von den Würmern. Ebenso sind in das erwähnte mittel-
englische Recept die Kinnbacken eingesetzt.
Darum wird auch noch ausdrücklich von den Zahnwürmern in
den Zähnen (3) gesprochen : Gegen die Zahnwürmer, wenn sie in den
Zähnen sind, nimm Delphinium Staphisagria, Anthemis pyrethrum
und Wachs, mische dies, forme Pillen davon und kaue diese zwischen
den Zähnen. Das tôtet die Würmer. — Oder nimm Samen von Hyos-
cyamus niger, mische diesen mit Wachs, forme ein Licht davon, brenne
diès und lass den Rauch durch einen Trichter in die Zähne gehen. —
Oder : Nimm Sambucus nigra und lege diese auf die büsen Zähne; da
ziehen sich die Würmer hinein. — Oder man sagt, dass Gott die heilige
Appolonia damit belehnt hat, dass keinem, der dieselbe in seinen tägli-
chen Gebeten verehrt, ihren Jahrestag mit Fasten begeht und das
folgende Gebet liest, die Zähne grosse Schmerzen bereiten.
Die heilige Appolonia erscheint im Mittelalter immer wieder als
Helferin bei Zahnschmerz, da ihr im Martyrium angeblich alle
Zähne ausgebrochen wurden.
Die Zahnwürmer entstanden jedenfalls durch Generatio aequi-
voca aus der Fäulnis (4). Wenn jemand es im Munde d. h. den Wurm
in den Zähnen hat, so lautet die Beschwôrung : Die heiligen fünf
Wunden segnen dir das Faule aus dem Munde.
Eine weitere Beschwôrung gegen den Zahnschmerz lautet (5)
bei Neumond zu sprechben : Willkommen du heiliges neues liebes
Gotteslicht aus dem werthen heiligen Jordan. Mit dir benehme ich den
Zähnen die Würmer und die Gicht, dass sie mit nichten schmerzen,
nicht schwellen, eitern oder stechen.
Hier werden nur zwei Arten Zahnerkrankungen anerkannt :
1° Odontitis vermium und 2 Odontitis rheumatica in entspre-
_chender moderner Benennung. |
(1) Medic. Misc. HS. XIV, in KI 4° in Stockholm, p. 38.
(2) Utrechler Arzneibuch, folio 73 b.
(3) Gothaer Arzneibuch, folio 21 a.
(4) Rostocker Urteilsbuch, 1584, folio 320 b.
(5) Rostocker Urteilsbuch, 1576, folio 153 b.
Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 6
82 : F. VON OEFELE
WÜRMER DER OHREN.
Einen weiteren guten Einblick in mittelniederdeutsche parasi-
tologische Differentialdiagnostik gewährt die Pathologie des Ohres.
Unter den schmerzhaîften Ohrenerkrankungen (1) wird modern
übersetzt 1° eine Otitis rheumatica 2° Otitis phlegmonosa und 3°
Otitis vermium unterschieden. Die letztere Erkrankung ist wohl
zum Teil als Fremdkôrper-Otitis (2) zu erklären, da auch Steine in
das Ohr gefallen sein kônnen, oder ein Floh oder eine Laus darin
sitzen kann.
Ein mittelhochdeutscher Paralleltext (3) sagt : Wenn Würmer in
den Ohren entstehen oder sonst hineinkommen, so nimm Blätter von
Persica, zerreibe dieselben und giesse den ausgepressten Saft in die
Ohren; davon sterben die Würmer. Dass dies Praeparat durch seinen
Gehalt an Acidum hydrocyanicum schmerzstillend wirkt, muss für
unten angemérkt werden. Hier werden die Würmer der Ohren
deutlich in Parasiten mit localer Generatio aequivoca und in einge-
wanderte Parasiten unterschieden. Unter den ersteren sind wohl
teils Muscidenlarven als secundäre Schmarotzer bei unreinlich
gehaltener Otitis purulenta zu verstehen, teils sind es hypothe-
tische Würmer mittelalterlicher Phantasie. Die Anhaltspunkte für
die Differentialdiagnose, welche wir noch unten besprechen müssen,
weisen aui letztere Annahme.
Einen angeblich einwandernden Ohrparasiten fürchtet aber heute
noch die Laienmedicin : Forficula auricularis aus der Ordnung
der Crthoptera. Sogar das moderne Lehrbuch der Zoologie von
Baenitz (4), welches für Mittelschulen bestimmt ist, verbreitet
diesen alten Aberglauben mit den Worten noch weiter : Zuweilen
kriecht er auch in die Ohrüffnungen der Menschen, ohne dafür eine
besondere Neigung zu zeigen. Anderen ähnlichen modernen Belegen
will ich an dieser Stelle nicht weiter nachgehen.
Forficula auricularia heisst darum im Deutschen heute noch in
der Volkssprache, wie der Schriftsprache : Ohrwurm. Aber in
keiner modernen Otologie dürîfte wohl Forficula als specifischer
Ohrparasit zu finden sein. Eine Forficula wäre aber auch im Mittel-
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 18 a.
(2) Gothuer Arzneibuch, folio 18 b.
(3) Codex Monacensis Germanicus, N° 92, folio 11 a.
(4) Berlin, 1877, p. 192.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 83
alter nicht zu verkennen gewesen, so dass bei damaliger Diagnose
von Ohrwurm nicht ausschliesslich an Forficula gedacht werden
darf. Dies zeigt schon die Art, wie per exclusionem die Diagnose
auf Ohrwurm als ultimum refugium (1) gestellt wurde. Manchmal
entspricht der Ohrschmerz einem zugeflossenen Rheuma. Dafür
werden Recepte empfohlen. Lässt der Schmerz hievon nicht nach, so
ist ein Wurm oder eine Phlegmone darin. Letzteres diagnosticiere fol-
gender Weise. Die Stelle ist roth, geschwollen und heiss. Dem helfe also,
wie später gelehrt wird im Capitel : Wie man Phlegmonen reif macht.
Aber ist es diese Phlegmone nicht, so ist ohne Zweifel ein Wurm darin
und zwar nichts anderes.
Auch mittelenglisch (2) wird ein Recept éberlietert für die Difte-
rentialdiagnose : für zu wissen, ob ein Wurm in der Phlegmone sei.
Forficula wird aber wohl ins Auge gefasst sein (3) : Wenn einem
Patienten ein Ohrwurm in das Ohr gekrochen ist, so nehme er Papaver
somniferum (? oder Lunaria rediviva), binde eine Handwoll des
Krautes vor das Ohr und klopfe solange auf ein Brett vor dem anderen
Ohre, bis der Wurm herauskommt.
Wenn wir nun von der gesicherten Identification von Forficula
absehen, so ist wohl die allgemeinste Therapie, welche hier in
Betracht kommit, die folgende (4) : Wenn ein Stein oder etwas anderes
in das Ohr gefallen ist, so neige den Kopf auf die betreffende Seite,
Lejestige dem Kranken einen Schrüpfkopf duf das Ohr, reibe Veratrum
und blase ihm ein wenig davon in die Nasen ; davon muss er niesen und
das Niesen treibt den Fremdkürper aus und der Schrüpfkopf zieht ihn
an sich. — Oder nimm eine kleine Ruthe, bestreiche sie mit Leim und
entferne den Fremdkôrper damit.
Ausserdem ist vorher angegeben (5) und eine mittelhochdeutsche
Parallelstelle schon mitgeteilt : 1st ein Wurm im Ohre, so nimm
Blätter und Steine von Persica mit Kernen, contundiere dies, füge Oleum
Lini dazu, presse den Saft aus, mache ihn warm und tropfe dem
Patienten etwas davon ins Ohr; davon stirbt der Wurm. Dann entferne
in mit einem passenden Instrumente (?) oder setze ihm einen Schrüp/f-
kopf auf das Ohr. — Oder nimm Gentiana, Corydalis, Absinthium,
(1) Gothaer Arzneibuch, folio 18 a.
(2) Stockholmer Arzneibuch, p. 39.
(3) Utrechter Arzneibuch, folio 48 a.
(4) Gothaer Arzneïibuch, Lai 18 b.
(5) Gothaer Eco folio 18 D,
84 F. VON OEFELE
Laurus, Calamintha, contundiere und coliere dies und tropfe von dem
Safte etwas in die Ohren ; davon stirbt der Wurm.
Im Anhange ohne systematische Ordnung (1) findet sich der
Nachtrag : Gegen die Würmer in den Ohren : Saft von Artemisia 4 bsin-
thium in das Ohr geträufelt, vertreibt die Würmer daraus.
Mittelenglisch (2) wird in gleicher Weise Hedera helix
empfohlen.
Im Anschlusse hieran môchte ich erwähnen, dass ich Veran-
lassung nahm einen älteren Specialarzt für Ohrenkrankheïten, Dr
Busch in Bochum, zu fragen, ob ihm je ein Fall von Forficula im
Obre in seiner Praxis erinnerlich sei. Ich erhielt eine entschieden
verneinende Antwort.
PULEX 1RRITANS.
Gegen die Flühe (3) nimm ein Holz oder einen irdenen Topf, be-
schmiere ihn mit Fuchsschmalz und setze dies in das Bett. In diesen
kriechen sie alle hinein und man wirft ihn darnach weg.
Hier werden sehr sachverständig die Flôhe in ihrem Lieblings-
aufenthalte, dem Bette aufgesucht. Bei dem bekannten Floh-
reichtum der Füchse wird das Fuchsschmalz als die geeignete
Lockspeise für die Flühe angesehen. Dies spricht für grosse
Spitzfindigkeit des mittelniederdeutschen Therapeuten. Wenn er
aber noch eine besondere Behandlung für Flühe im Ohr (4) giebt,
so muss er uns als Freund theoretisch construierter Fälle erschei-
nen. st ein Floh oder eine Laus im Ohre, so stecke deine Faeces in das
Ohr, so dass das Tier darein gehen kann und dieser Art herauskommit
oder giesse von deinem eigenen Urine etwas in das Ohr ; davon stirbt es.
PEDICULI VESTIMENTI.
Wenn ein Recept des Gothaer Arzneibuches gegen die Läuse auch
für die Kleider empfohlen wird, so sind darnach Kopi-und Gewand-
läuse als Einheit zusammen geworfen und werden mit dem glei-
chen Recept behandelt. Nach der ganzen Anordnung ist aber zu
ersehen, dass der Pediculus vestimenti in der mittelniederdeutschen
Cultur eine viel weniger verbreitete Plage war als die Kopflaus.
(1) Gothaer Arzneibuch, folio 169 b 28-30.
(2) Stockholmer Arzneïbuch, p. 37.
(3) Gothaer Arzneibuch, folio 17 b.
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 18 b.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEURSCHEN PARASITOLOGIE 85
. Bei den Flôühen musste gleichzeitig die Stelle von den Läusen
im Ohre angeführt werden. Dort ist doch wohl kaum an die Kopf-
laus, sondern hôchstens an die Kleiderlaus zu denken, da nur
letztere so verborgene Verstecke aufsucht. Doch erscheint die ganze
Stelle sehr stark von theoretischen Erwägungen beeinflusst.
LARVEN VON MUSCIDEN.
Nach der Besprechung der Ohrwürme zeigt ein Anhang (1) dass
der mittelniederdeutsche Arzt auch Würmer in anderen äusserlich
zugänglichen Kôrperhôühlen annahm : Oder ist aber der Wurm an
einer anderen Stelle (nämlich als wie im Ohre), so tropfe Veratrum
mit Wein conteriert ein; auch davon stirbt der Wurm. Es bezieht sich
diese Stelle wohl auf Dipterenlarven in vernachlässigten geschwü-
rigen Wunden, welche direkt auch als Wundwürmer (2) bezeich-
net werden. Die Beschwôrung des Wundwurmes an dieser Stelle
lautet : Ich verbiete es dir im Namen Gottes bei den sonntäglichen
Evangelien. Du sollst den Knochen nicht nagen, die Adern nicht blähen,
das Blut nicht trinken, bevor du die Worte sprichst, welche Johannes
sprach, da er sein Kleid umwarf, als er den heiligen Christus taufte.
Das war das heilige Vater unser. So wahr sollst du sterben.
Wie wir schon bein alten Aegypter sahen ist auch dem Mittel-
alter die Dipterenlarve ein « Wurm ». Und selbst die Neuzeit bis
herauf in die gebildetsten Kreïise hält an dieser Bezeichnung der
Dipterenlarven als « Würmer » fest. Lewin konnte derart für
andere Zwecke aus der hochangesehenen Vossischen Zeitung in
den letzten Jahrgängen ein Citat bringen. Ein vernachlässigter
Patient soll darnach mit Wunden und Geschwüren bedeckt gewesen
sein. Und in diesen Geschwüren waren angeblich Würmerentstan-
den. Hier wird also dem gebildeten modernen Publikum Deutsch-
lands eine Lectüre vorgesetzt, unbeanstandet gelesen und von
einem akademisch gebildeten Leser citiert, welche Dipterenlarven
als « Würmer » benennt und zwar derart anführt, dass kaum eine
andere Erklärung übrig bleibt, als dass diese « Würmer » angeb-
lich elternlos aus den schlechten Säften vernachlässigter Wunden
entstanden sind. Bei Benützung unserer besseren Laïienlitteratur
der modernsten Zeit würde sich als Mosaik also eine Zoologie erge-
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 18 b.
(2) Rostocker Urteilsbuch, 1584, folio 272 b.
86 F. VON OEFELE
ben, welche keineswegs hôher steht als die Reconstruction der :
altaegyptischen Zoologie, da ja Beispiele wie das oben gewählte gar
nicht allzu vereinzelt gefunden werden kônnen. Diese Anschauung
lässt natürlich den mittelalterlichen Arzt die Wundlarven kurz
als Würmer bezeichnen.
Gegen die Würmer (1) nimm Talpa europaea, brenne sie zu Pulver
in einem neuen irdenen Topfe, welcher qut verschlossen wird, damit
kein Dampf herauskommt. Dann wasche die Stelle mit warmem Essige
und streue etwas von diesem Pulver darauf und zwar soviel, als du
zwischen zwei Fingern halten kannst. — Oder : Nimm grosse weisse
Blumen (Chrysanthemum Ieucanthemum), brenne sie zu Pulver und
streue etwas.davon auf. Siede auch Rinde von Quercus mit Wasser und
wasche die Stelle damit.
Zu diesen Würmern sind wohl auch die angeblichen Würmer
des Pferdes (2) zu rechnen, mit welchen die Medicinalia pro equis
conservandis schliessen : Wenn die Würmer ein PJerd innerlich oder
äusserlich fressen, dem soll man Erodium cicutarium concidieren und
zwischen das Futter mengen, dass das Pferd dies hineinfrisst : davon
sterben die Würmer und das Pferd wird gesund.
CYsTICERCUS DER HAUT in mittelalterlichem Sinne.
Finnen ist der gebräuchliche Volksausdruck für Cysticercus von
Taenia solium im Schweinefleisch. Als Hautkrankheit des Menschen
müssten wir also an echte Cysticercen der Haut denken. Das Mittel-
alter wie die Volksthezeichnung der Neuzeit bezeichnet aber die
Comedones als Finnen d. h. stellt somit die Comedones auf gleiche
Stufe mit echten Parasiten. Doch wird hier die angebliche zoolo-
gische Natur nicht allzuscharf betont (3). Gegen die Sommersprossen
des Angesichtes. Die Sommersprossen, die Beulen und die Finnen d. h.
Schürfe von dem Angesichte zu tilgen : Nimm Trigonella Foenum graecum
und Gerste (Hordeum), contundiere dies stark, gieb Wasser dazu und
mache ein Cataplasma damit, wo du willst. Nimm Eiweiss ohne Dotter
(Albumen sine vitello), coliere es und gieb dazu Gerstenmehl, Trigo-
nella Foenum graecum und Honig. Mache der Art eine Salbe und
bestreiche dein Angesicht damit.
(1) Gothaer Arzneibuch, folio 54 b.
(2) Wolfenbüttler Miscellancodex, 60, 15, folio 181 d.
(3) Utrechter Arzneibuch, folio 108 b.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 87
Hier wird humoralpathologisch eine saure Dyskrasie ange-
nommen, deren locale Ausserungen dermatologische Localaffek-
tionen sein sollen. Es wäre ja nicht ausserhalb des Gedanken-
ganges alter Humoralpathologen liegend aus den verdorbenen
Säften direkt tierische Schmarotzer entstehen zu lassen ; aber hier
steht dem doch der ganze Zusammenhang entgegen. Ich glaube
vielmehr bestimmt, dass dieser Pseudocysticercus der Haut ein
Ausdruck für Comedones und Acne in einem Begrifte ist. In diesem
Sinne ist vielleicht auch der mittelalterliche Cysticercus im Auge,
wie ich oben anmerkte, als Hordeolum aufzufassen.
GEHIRNWURM,
Eine ganz merkwürdige Stelle (1) betrifft den Gehirnwurm. Eine
sehr hoch stehende Operationstechnik der Trepanation und Nar-
kose ist innig mit Plantasieausgeburten vermengt : Gegen den
Wurm, welcher im Kopfe sitzt, schneide dem Patienten den Hirnschäde
auf und lasse die Schädelstücke daran hangen und nehme die Füsse
(des Wurmes : Lappen ?) mit kleiner Baumwolle rasch auf und lege
mût einem geeigneten Instrumente etwas Baumwolle darunter. Das
Gleiche thue unter alle seine Füsse. Darnach nimm eine geeignete Zange
und ziehe ihn schnellstens aus. Fasse ihn aber ja feste und siehe zu,
dass er dir nicht entaleite; denn sonst gräbt er an anderer Stelle seine
Füsse und Zehen in die Gehirnmasse ein und dann muss der Patient
sterben. Ergreife ihn darum damit in der Mitte. Wenn du dem Patien-
ten den Wurm herausgenommen hast, so lege ihm die Knochenstücke
wieder auf, lege ihm ein Pflaster darüber und heile ihn damit. Dem du
dies thun willst, gieb zuvor einen Schlaftrunk und binde ihn fest auf
einem Operationstisch, so dass er in keiner Weïse im Stande ist sich zu
rühren. — (Parallele im Talmud).
SCHLANGEN IM MAGEN.
Die Vorstellung von Schlangen und Frôschen im Magen kennt
noch heute die Volksmedicin. Hat ein Patient (2) etwas Gifriges
im Leib, so lass ein fettes Pferd reiten, bis es sehr schäumt. Dann
sammle den Schweiss in einer Schüssel, füge gleichen Teil Salz und
zwei Teile Essig dazu, mische dies und trinke dies ; davon erbrichst du
das Gift, selbst wenn es Frôüsche oder Schlangen sind.
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 55 b.
(2) Gothaer Arzneibuch, folio 55 a.
68 F. VON OEFELE
Hier sind diese Frôsche und Schlangen also nur als Superlativ
allen Giftes angeïührt.
MAGENLÂUSE.
Von der Magenkrätze musste ich in der aegyptischen Parasito-
logie sprechen. Die mittelniederdeutsche Pathologie nimmt Ma-
genläuse an (1): Für den, welchem die Läuse (Penicuzr) den Magen
fressen. Gib ihm Reinfarn (TANACETUM VULGARE) m Monate Mai nüchtern
zu trinken. Das hilft qut. Dass hier der Ausdruck Magenläuse
der Vorstellung belebter Parasiten entspricht, ergiebt die Behand-
lung mit TanaceruM, das als altgermanisches Insectenpulver zu
betrachten ist.
Beachtenswert ist der Unterschied zwischen Früschen und
Schlangen, welche als Träger von Gift betrachtet werden, und
zwischen Lâusen als Parasiten.
Die mittelenglische (2) Medicin betrachtet aber lebende Würmer
im Leib als Gift.
ASCARIS LUMBRICOIDES.
Für (3) den Spulwurm. Wenn jemand den Spulwurm (Ascaris)
hat, der siede Centaurea mit Wein und trinke dies oder er brenne
Cornu cervinum zu Pulver und trinke dies in Wein oder er siede die
Blätter von Amygdalus Persica in Wein und trinke dies.
Eine ausführliche Parallele dazu besitzen wir im Gothaer
Arzneibuch (4) : Die Spuhwürmer benennen die Magistri als lumbrici :
Gib dem Patienten drei Tage durchgehends nüchtern Milch zu trinken.
Am vierten Tage contundiere A llium sativum, siede es in qutem Essige
und lass den Patienten dies trinken. Von demselben mache ihm ein
Pflaster über dem Magen, so heiss als man es überhaupt vertragen
kann. Setze den Patienten in der Diaet allein auf warme Milch oder
warmes Wasser, wovon, letzteres mit Honig gesüsst wird. Daxon gehen
die Spulwürmer insgesammt abwärts nach dem Anus und nun gieb
ihm etwas zu essen, auf das er Stuhlgang bekommt. — Item, ein
anderes : Contundiere Semen Brassicae und Plantago und trinke den
(4) Utrechter Arzneibuch, folio 111 b.
(2) Stockholmer Arzneibuch, p. 55-56.
(3) Utrechter Arzneibuch, folio 105b.
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 54 a. Diese Stelle auch in der Ursprache verôf-
fentlicht im Jahrbuche des Vereins für niederdeutsche Sprachforschung, 1879,
V. p. 95 mit vielen anderen der angeführten Belege.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 89
Saft: und mache von Plantago ein Pflaster über den Magen. — Ttem
ein anderes : Befinden sich die Ascariden im Magenmunde, während du
noch nüchtern bist, so verschlucke etwas Honig. Diesem streben sie
dann entgegen und kommen durch den Mund heraus. — Item, ein
anderes : Iss Semen Portulacae oleraceae (?) nüchtern. Wenn du dies
forgesetzt thust, so sterben sie. — Item, ein anderes : Nimm Semen
Apü graveolentis und Allium sativum zu gleichen Teilen, mische und
contundiere dies und reibe damit das ganze Abdomen. Mache auch ein
Pflaster davon auf den Magen. Siede auch Centaurea mit Bier und
trinke das Bier nüchtern mit Flores Cinae und bringe ihn zum Erbre-
chen, wie gelehrt wurde; dann kommen sie insgesammt heraus.
Aus Macer Floridus findet sich unter anderem die kurze Notiz (1)
über Hyssopus officinalis : Er tôtet die Spulwürmer. Artemisia Abro-
tanum (2) tôtet die Spulwürmer, wenn man die Pflanze in altem Biere
trinkt. |
Von dem Sitze der Spulwürmer und Bandwürmer hatte der
niederdeutsche Arzt etwas verschwommene Begrifie, da er diesel-
ben im Magen oder Leibe wachsen liess (3); denn die Practica des
Bartholomaeus bietet den Text : Wenn einem Patienten Würmer im
Magen oder Leib wachsen, der nehme Mel depuratum 1/4 Pfund,
Saccharum die Hülfte von 1/4 Pfund und 1/2 Pfund Wasser, lasse dies
zusammen sieden und trinke dies vier Tage lang Abends und Morgens.
Davon sterben die Würmer. Darnach siede Artemisia Absinthium,
Fumaria officinalis und Blätter von Persica zu gleichem Gewichte. Das
Siede mit gqutem Weine, trinke diesen und esse nichts zu Abend.
Auch die mittelenglische Medicin (4) scheint die Ascariden in
die Leibeshôhle zu verlegen.
Bemerkenswert ist hier ein Anklang an altaegyptische Therapie
ebenso wie zwei Kapitel vorher. Im Papyrus Ebers verhalten sich
die Mengen der Drogen im Recepte wie 1 : 2 : 4: 8 etc. oder ana
partes aequales und ausserdem wechseln in der Therapie Mittel,
welche vier Tage, und solche, welche nur einen Tag gereicht wer-
den, ab. Alle diese für moderne Anschauungsweise unberechtigten
Schablonen sind auch in der vorstehenden Stelle erkenntlich. Und
(1) Utrechter Arzneibuch, folio 101 a.
(2) Utrechter Arzneibuch, folio 75 b.
(3) Gothaer Arzneibuch, folio 91 b, 26 bis 92 a, 3.
(£) Stockholmer Arzneibuch, p. 38.
90 F. VON OEFELE
-wenn ich an anderer Stelle (1) erwiesen habe, dass auch als spe-
cielles Lôsungsmittel für locale Medicamente bei Conjunctivitis
im Papyrus Ebers und im Gothaer Arzneibuche Milch einer Frau,
welche ein Knabe saugt, gleicher Weise Verwendung findet, so
wird um so verständlicher, warum ich die mittelniederdeutsche
Parasitologie als Verständigungsmittel für altaegyptische Parasi-
tologie einschiebe.
Die Ascariden sind auch eine häufige Plage der Haustiere. In
den Medicinalia (2) pro equis conservandis findet sich vom Pferde :
Das den Wurm hat. Nimm Galle eines Fisches (?) und Adeps suihs
purus und mische dies. Nimm Sulfur und”weissen Kupferrauch (?)
zusammengestossen mit Cuprum subaceticum und Alumen ustum.
Nimm Radix Inulae Helenti gesotten, coliert, mit Honig vermischt.
Temperiere dies alles zusammen, dass es eine Salbe werde und schmiere
das Pferd damit; so wird es gesund.
TÆNIA SOLIUM.
Für die mittelniederdeutsche Medicin werden die Bandwürmer
als « lange Würmer des Magen » bezeichnet. Aus Macer Floridus
wurde die Mitteilung übernommen (3), dass Mentha piperita alba
die langen Würmer im Magen dessen tôtet, der sie mit gesottenem
Petroselinum isst.
Andere Texte sind mir nicht bekannt, so dass zur Zeit mittel-
deutscher Sprache in Norddeutschland Bandwürmer wahrschein-
lich so gut wie unbekannt waren. Denn wenn die naturwissen-
schaîtlich begründbaren Würmer eine geringe Beachtung erfahren
hâtten, so müssten gleicherweise die Ascariden zurückgetreten
sein. Das Missverhältnis zwischen der Erwähnung der Ascariden
und Tænien lässt sich also nur zu Ungunsten der Verbreitung der
Tænien deuten.
SCHWANZWURM DER KÜKHE.
Nach diesen objectiven Würmern muss noch eine Reihe hypo-
thetischer Würmer abgehandelt werden und zwar will ich mit
einer Krankbheiït der Veterinärmedicin beginnen.
(1) Rundschau für die Interessen der Pharmacie, Prag.
(2) Wolfenbuttler Miscellancodex, 60, 15, folio 179 c.
(3) Utrechler Arzneibuch, folio 100 b.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 94
Ein Schwanzwurm (1) der Kühe, von welchem den Kühen die
Zähne wacklig werden, wird beschworen : Einschuss und Schwanz-
wurn, eile dich! Der Herr Christus jagt dich. Er jagt dich nicht nur
so sehr. Er jagt dich noch viel mehr.
An späterer Stelle (2) verneint eine andere Hexe die Môglichkeit
den Schwanzwurm im Gegensatz zu anderen Krankheïten zu
beschwôren : Der Schwanzwurm wird nicht beschworen, sondern
geschnitten. In den Schnitt legt man 3, auch wohl 2 1/2 Gersten-
kôrner. Wenn diese darin verquellen, so muss der Schwanzwurm
sterben. Die Korner werden mit einem unbenutzten Faden von einer
noch nicht gewaschenen Spule in Gottes Namen, in Maria’s Namen und
in des heiligen Kreuzes Namen festgebunden.
VAREN.
Ein mir unverständlicher Wurm ist der Varen. So viel ich mich
erinnere hat Prof. Husemann in Gôttingen einmal diese Wurmart
bestimmt. Doch ist es mir momentan nicht môglich unter meinen
Büchern die Belegstelle zu finden.
In dem langen Wurmsegen, welcher mit «Job » beginnt, wird
als eine der Wurmarten Varen erwähnt. Ausserdem ergiebt ein
Receptschluss (3) die Verwendung gegen Varen. Einige Blâtter
vorher sind verloren gegangen, so dass Überschrift und Anfang
fehlt : .... Nimm Kraut, das im Mai wächst (Asperula odorata ?
Convallaria majalis ?) das kleine weisse Blumen besitzt und dessen
Wurzel in der Erde wie Krebseier gestaltet sind (dies würde vielleicht
auch für Saxifraya officinalis sprechen) Wenn der Mai vorüber ist,
so verschwindet die Wurzel. Das Kraut mitsammt den Wurzeln sollst
du sieden und fleissig trinken. Dies tôtet den Varen in dem Leibe.
Es folge ein zweites Recept. Nimm Pferdemistknollen und brenne sie zu
Pulver, streue dies Pulver auf weiche Eier und esse diese morgens
nüchtern im Namen Jesu Christi.
PANARITIUM.
Dieses Leiden findet sich noch heute in wissenschaîtlichen
Büchern mit Fingerwurm bezeichnet. Oben habe ich wahrschein-
(1) Rostocker Urteilsbuch, 1584, folio 314 b.
(2) Rostocker Urteilsbuch, 1613.
(3) Utrechter Arzneibuch, tolio 106a.
92 F. VON OEFELE
lich gemacht, dass die mittelniederdeutsche Bezeichnung Haarwurm
war und von den Würmern, welche das Haar fressen, als Bezeichnung
für Herpes tonsurans unterschieden werden müssen.
Gegen Haarwurm lautet eine Beschwôrung (1) welche ich schon
oben mitgeteilt habe (2) : Dieser unglückliche Befund, welchen ich
hier finde in dieser Hand, der soll verschwinden vor der Hand, mit
welcher die liebe Jungfrau Maria ihr liebes Kind band.
Recepttherapie finden wir an anderer Stelle (3) : Ein Mittel gegen
den Haarwurm : Wenn ein Patient an Haarwurm leidet, so soll er
Gerstenstroh nehmen, das zu Asche brennen und Lauge daraus
machen. Damit wasche er die Wunde ; so geht der Wurm vüllig heraus.
Er soll Olivenül, altes Fett und Harz nehmen zu gleichen Teilen, dies
zusammenschmelzen, durch ein luch colieren, dazu Cuprum sub-
aceticum nehmen, dies klein pulvern, dazu mengen und damit salben,
bis es heil wird. — Ein qutes Mittel : Junges Laub von Alnus sollst du
zu Pulver brennen. Wo eine Wunde ist, welche keine andere Salbe
heilen kann, da thue es an diese Wunde. — Zweimal des Tages wasche
es mit Cortex von Quercus und trockne es ihm; streiche das Pulver
gründlich darein bis es heilt. Auch diese Therapie in ihrer Anwen-
dungsform schliesst den Gedanken an Herpes tonsurans aus, da in
solchem Falle-von keiner Wunde die Rede sein kôünnte.
“Ausserdem ist noch eine Beschwôürung (4) anzuführen : Gegen den
Haarwurm : Ich sehe nicht nach der Sonne auf und nieder. Ich stille
dir der Würmer neun : den greisen Wurm, den grauen Wurm, den
eiternden Wurm, den stechenden Wurm, den schmerzenden Wurm, den
schwellenden Wurm, den wüthenden Wurm. Neun sind der Würmer;
die sollen verschwinden vor der Hand.
Hier ist wieder einmal die weiter oben besprochene Neunzahl
der Würmer erwähnt, ohne dass dieselbe in der Aufzählung auch
durchgeführt würde. Doch ist dies sicherlich kein eigentümlicher
Fehler für unseren Text. Auch in der Edda im Liede vom Zwerg
Allwiss ist ständig von sieben Welten die Rede und werden doch
wiederholt nur fünf namhaîft gemacht. Es scheint das Zurück-
bleiben um zwei fast eine nordische Eigentümlichkeit, der vielleicht
mystische Anschauungen zu Grunde liegen.
(1) Rostocker Urteilsbuch, 1621.
(2) Bei Herpes tonsurans.
(3) Utrechter Arzneibuch, folio 31 b.
(4) Rostocker Urteilsbuch, 1621.
STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 93
KNOCHENWURM (PANARITIUM ?).
Der Wurm im Knochen (1) wird mittelniederdeutsch beschwo-
ren : Du Wurm in diesem Fleische, bei dem werten heiligen Geiste,
du sollst den Knochen nicht brechen (?), das Fleisch nicht essen und das
Blut nicht nagen; sondern du sollst gehen nach Jerusalem und dich
dreimal umkehren und reinen Todes sterben.
DYSURIA DES PFERDES.
Von dem Pferde, das an Dysuria leidet (2) erfahren wir : Dies
komint von einem Wurme, der in seiner Gelenkpfanne (?) sitzt. Dafür
spreche folgende Worte : Der heilige Christus und der Tod ritten gemein-
sam auf einem Pferde. Der Tod schlug das Pferd; der heilige Christus
hob es wieder auf. Steh auf, Pferd! Du bist des Todes frei. So heile
diesem Pferde alles, was ihm zustossen soll. Amen. Diese Worte sollst
du ihm in sein vorderes (!) Ohr flüstern. Und mit deinem vorderen (|)
Fusse trete auf seinen vorderen (|) Fuss. Dann gehe dreimal um das
Pferd und lasse es trapen bis es warm wird; so wird es gesund.
WÜRMER DER VULVA.
Im Register zur deutschen Arzenei (3) wird ein Kapitet unter
der Ordnungszahl 105 angekündigt : Gegen die Würmer in der Vulva.
In meiner Badepraxis sah ich einen Fall, in welchem der Urin
einer Frau eine Menge Wurmlarven enthielt. Diese ergaben sich
schliesslich als Jugendformen von OxYuRIS VERMICULARIS. Ausser-
dem kommen im Urin Filarialarven vor. Doch stammen letztere
nicht aus der Vulva. Hier kann aber wohl an keine dieser beiden
Diagnosen gedacht werden. Im fortlaufenden mittelniederdeut-
schen Texte ist dieses Capitel der ursprünglichen Vorlage einfach
übergangen. Darnach war der Inhalt jedenfalls ziemlich obscoen ;
denn auch andere Abschnitte von den Mitteln zur Erection des
Penis und Aehnliches sind gleichfalls übergangen. {Nach Analogie
wird es sich also wohl um Pruritus vaginalis gehandelt haben.
(1) Rostocker Urteilsbuch, 1584, folio 314.
(2) Wolfenbüttler Miscellancodex, 60, 15, folio 179 d.
(3) Gothaer Arzneibuch, folio 5 a.
94 VON OEFELE. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE
RABIES.
Aus Macer Floridus übernahm die mittelniederdeutsche Me-
dicin (1) die Vorschrift dass aus MENTHA PIPERITA ALBA ein Pflaster
mit Salz gemacht die Wunden heilt, welche ein wüthender Hund
gebissen hat.
Ausserdem findet sich eine längere Reiïhe von Recepten (2):
Hat dich ein wüthender Hund gebissen, so trinke Theriak und verreibe
auch um die Wunde Theriak von vier Finger (?) breit Entfernung an
und lege auf die Wunde Brot, das mit Salz verrieben ist. — Oder lege
darauf die Haut von Buffo über Nacht. — Oder tôte den betreffenden
Hund, brate seine Leber, und gieb sie dem betreffenden Menschen zu
essen ; brate ausserdem die Faeces des betreffenden Hundes, lege sie auf
die Bisswunde und lasse sie darauf liegen.
Die mittelenglische (3) Medicin empfehlt Alium sativum für
dergleichen Bisse.
Doch erschien auch schon dem mittelniederdeutschen Thera-
peuten das Vorbeugen sicherer als das Heïlen (4) Jtem dass dich die
Hunde nicht beissen, trage die Zunge und das Herz eines weissen
Huhnes bei dir.
Urina hominis (5) mit Tüchern auf die Wunde gebunden, welche ein
wüthender Hund gebissen hat, bewahrt dich vor Schaden.
Hier habe ich zusammen gestellt, was sich aus dem engen
Rahmen der mittelniederdeutschen Medicin an Parasitologie finden
liess. Ich hoffe, dass schon dieses culturelle Kleinbild einiges
Interesse erwecken môüge. Wertvoll ist dasselbe aber als Parallele
für die Parasitologie der vorhippokratischen Culturen.
(1) Utrechter Arzneibuch, folio 100 b.
(2) Gothaer Arzneibuch, folio 54 b.
(3) Stockholmer Arzneïibuch, p. 31.
(4) Gothaer Arzneibuch, folio 104 a, 17-19.
(5) Gothaer Arzneibuch, folio 170 a, 22-24.
NOTICES BIOGRAPHIQUES
XI. — JOHANNES MULLER
(1801-1858)
VON
D MAX LÜHE
Privatdocent in Kônigsberg i. Pr.
Wenn ich der Biographie Rudolphis nicht unmittelbar diejenige
seines Zeitgenossen und Freundes Bremser folgen lasse, sondern
zunächst seinem Nachiolger auf der Lehrkanzel für Anatomie und
Physiologie an der Universität Berlin einige Zeilen widme, so
veranlasst mich hierzu der äâussere Umstand, dass der Tag, an
welchem ich dieses schreibe, der hundertjährige Geburtstag Johan-
nes Müller’s ist.
Johannes Müller ist gerade 30 Jahre nach Rudolphi, am 14.
Juli 1801, in dem damals unter franzôsischer Herrschaît stehenden
Coblenz am Rheine geboren. Sein Vater Mathias, eines Winzers
Sohn, war ein wobhlsituierter Schuhmacher; seine Mutter, Maria
Theresia, eine geborene Wittmann. Johannes selbst war der älteste
von iünf Geschwistern (drei Brüdern und zwei Schwestern).
_ Seine erste Schulbildung erhielt der geweckte Knabe in einer
damals zu einer École secondaire umgeschaffenen, noch aus Kur-
Trierischer Zeit stammenden Jesuitenschule, bis nach dem Über-
gang der Rheinlande in preussischen Besitz in Coblenz ein Kônig-
liches Gymnasium geschaffen wurde. In diesem zeichnete der
junge Johannes sich bald so aus, dass er die allgemeine Aufmerk-
samkeit seiner Lehrer erweckte und dem damaligen Coblenzer
Schulrat, Johannes Schulze, hatte Johannes Müller es hauptsächlich
zu danken, dass ihm die Môglichkeit gewährt wurde, eine wissen-
schaîtliche Laufbahn einzuschlagen, obwohl sein Vater ihm
ursprünglich den Sattlerberuf zugedacht hatte.
Im Herbst 1818 verliess der Siebzehnjährige das Gymnasium,
um zunächst ein Jahr lang als Pionier in Coblenz seiner Wehrpflicht
zu genügen. Dann bezog er die kurz vorher gegründete Universität
96 MAX LÜHE
Bonn, um sich dort dem Studium der Medicin zu widmen, nach-
dem er zuvor eine Zeitlang geschwankt hatte, ob er nicht Theologie
studieren und ein Diener der Katholischen Kirche werden solle.
Als Student schloss er sich der burschenschaîftlichen Bewegung an
und sass eine Zeit lang im Vorstande der Bonner Burscherschaît.
In seltsamen Contraste zu seinem späteren ernsten und ruhigen
Auftreten steht die Erzählung, er sei mit dem Schläger in die Vor-
lesung gekommen. Aber gerade diese Erzählung ist auch bezeich-
nend dafür, wie wohl Johannes Müller mit dem Burschenschaït-
Leben das ernste wissenschaîtliche Studium zu vereinigen verstand.
Sehr bald begann er sogar schon selbständige Untersuchungen und
zwar beschäftigte er sich speciell mit der Atmung des Foetus,
welche die medicinische KFacultät der jungen Universität zum
Gegenstand ihrer ersten Preisauigabe gewählt hatte. Mit welchem
Eifer er diesen Untersuchungen oblag, daîfür legt eine Erzählung
Zeugnis ab, welche wir einem Studienfreunde von ihm verdanken
(dem Director Peter Seul, auf Grund handschriftlicher Mitteilungen
wiedergegeben von Dubois-Reymond in seiner am 8. Juli 1858 in
der Berliner Akademie der Wissenschaîften gehaltenen Gedächt-
nisrede) : Gelegentlich eines Spazierrittes in das Ahrthal erwischte
Müller eine trächtige Katze, brachte sie am Sattel festgebunden
nach Bonn, und laparotomierte sie, ohne sich um die wütenden
Bisse seines Opfers zu kümmern. |
Gegen Ende seines vierten Semesters, am 3. August 1821, wurde
ihm für seine Arbeit von der medicinischen Facultät in feierlichem
Act der Preis erteilt. Bereits wenige Monate später brachte das
Januarheît von Oken’s Isis eine andere Arbeit des strebsamen
Studenten, welche in wesentlich erweiterter Form auch den
Gegenstand der Inaugural-Dissertation De Phoronomia Animalium
bildet, auf Grund deren Müller in seinem siebenten Semester, am
14 December 1822, die medicinische Doctorwürde erwarb.
Inzwischen war sein Vater gestorben und hatte ihn und die
Seinigen in hôchst bedrängter Lage zurückgelassen. Die Mutter,
eine Frau von strengem Ordnungssinn, regem Unternehmungsgeist
und unermüdeter Geschäftigkeit, versuchte das Geschäft ihres
Mannes fortzuführen, scheint indessen dieser Aufgabe doch nicht
gewachsen gewesen zu sein. « Johannes Müller’s kleines Erb-Teil,
dann die seiner Geschwister » waren nach Dubois-Reymond «bald
Archives de Parasilologie, NV, n° 1, 1902. 7
4
Re
ais
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 99
verbraucht ; andere Schulden folgten, wenn auch nicht so peinli-
cher Art, doch nicht minder drückend; und von hierab bis zu der
Zeit, wo er bereits eines europäischen Rules genoss, hat man ïhn
sich als fortwährend im Kampfe mit den quälendsten Nahrungs-
sorgen zu denken, denen die Unterstützungen seitens der Behôrden
seiner Vaterstadt und der Regierung, die ihm oft und reichlich zu
Teil wurden, ihn doch nur vorübergehend zu entheben vermoch-
ten ).
Trotz dieser Noth behielt Johannes Müller den Kopi oben und
sah voll Selbstvertrauen in die Zukunft. Dass es ihm aber gelang,
diese ungünstigen Zeiten zu überstehen, das hat er — ich folge hier
wieder der anschaulichen Darstellung Dubois-Reymond’s in seiner
bereits erwähnten Gedächtnisrede — in erster Linie der (über jedes
Lob erhabenen Handlungsweise des damaligen ausserordentlichen
Regierungs-Bevollmächtigten bei der Rheinischen Universität
Philipp Joseph von Rehfues » zu danken, (von der schwer zu sagen
ist, ob sie mehr seiner Menschenkenntniss oder mehr seinem
Herzen Ekre macht. Vom Jahre 1821 an bis zu der Zeit, wo Müller
nach Berlin gerufen ward, wird Rehfues es nicht müde, den
Minister von Altenstein in unzähligen Zuschriiten stets von Neuem
auf die rasch und riesenmässig wachsende Bedeutung erst des
Studiosus, nun des Doctors, dann des -jungen Docenten und Pro-
fessors Johannes Müller aufmerksam zu machen, dem er mit
sicherem Blick die hôchsten wissenschaîflichen Erlolge weissagt.
Bald beantragt er für ihn eine Unterstützung, bald die Bestreitung
der Druckkosten seiner Dissertation, bald die Erlassung eines
Vorschusses, bald Reisegeld, bald endlich eine dauernde und
gründliche Verbesserung seiner Lage; und nicht einmal der Besol-
dungs-Etat der katholischen theologischen Facultät ist vor ihm
sicher, wenn es gilt die Mittel zu diesen Hülfsleistungen für seinen
Schützling zu beschafien. Kônne denn Geld für die Universität
zWeckmässiger verausgabt werden, als für die Heranbildung tüch-:
tiger Lehrer? Ja so weit geht Rehfues in seinem Eifer, dass er auf
den politischen Vorteil hinweist, der dem Staate daraus erwachsen
werde, dass man in Müller einem Kinde der Stadt Coblenz zu
Hülte komme, die mehr als jede andere der neuerworbenen Pro-
vinzen auf die aus ihr hervorgehenden Talente stolz sei, und deren
für den Staat gewiss nicht unwichtige Stimmung durch solche
109 MAX LÜHE
Mittel am sichersten gewonnen werde. Wem das gemessene Wesen
des Mannes erinnerlich ist, das wie ein Anflug der ihm so vertraut
gewordenen spanischen Volksart erschien, kann für den Eindruck,
den Müller’s Persônlichkeit auf ihn übte, wohl nichts bezeich-
nender sein als dass Rehîfues, indem er dieselbe dem Minister
vorzuführen versucht, aussert, es werde ihm wirklich nicht leicht,
seine Feder in den Schranken der Geschäftsbehandlung zu halten.
Nicht minder wohlthuend sind die rege Teilnahme und das einsich-
tige Wohlwollen in den von Herrn Johannes Schulze, der mittler-
weile in Berlin zu einflussreicher Stellung gelangt war, abgeïassten
Entgegnungen des Ministers, und ganz geeignet, uns einen Blick
zu erôfinen in das Geheimnis der von Beiden zwei Jahrzehnte lang
im Verein geübten Kunst, die preussischen Universitäten mit
einer Schaar talentvoller und für ihren Beruf begeisterter Lehrer
zu bevôlkern. »
Nachdem Müller zum Doctor promoviert war, beantragte Reh-
fues beim Ministerium für ihn eine Unterstützung, um ihm die
Môglichkeïit zu verschaften, in den Sammlungen einer grôsseren
Stadt und im persünlichen Verkehr mit bedeutenden Männern
seines Faches sich weiterzubilden. Müller selbst zog es nach Paris,
der Minister aber knüpîte an die Gewährung jener Unterstützung
die Bedingung, dass er sich zur Ausbildung für das akademische
Lehrfach nach Berlin begebe. Dort hat Johannes Müller dann vom
Frühjahr 1823 bis zum Herbst 1824 geweilt und dieser Aufenthalt
hat für seine ganze spâtere Richtung eine entscheidende Bedeutung
gewonnen, namentlich infolge des Einflusses, welehen Rudolphi
auf ihn gewann. Ist es doch diesem Einflusse vornehmlich zuzu-
schreiben, dass Johannes Müller sich aus den Banden der natur-
philosophischen Anschauungen befreite, welche in seinen Erstlings
werken noch sehr stark vorherrschen, und sich zu jener ruhigen
Objectivität durchrang, welche seine spâteren Arbeiteñ ausez-
zeichnet. In Berlin war es auch, wo er im Winter 1823-1824 die
medicinisch-chirurgischen Staatsprüfungen bestand.
Am 18. October 1824 habilitierte Johannes Müller sich als
Privatdocent für Physiologie und vergleichende Anatomie an der
Universität Bonn, deren grüsste Zierde er bald wurde und an
welcher er bis zum Jahre 1833, als Lehrer und Forscher gleich
erfolgreich, thätig war. Bereits zu Anfang des Jahres 1826 erhielt
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 101
°
er, noch nicht 25-jährig, den Titel eines ausserordentlichen Pro-
fessor’s und im Juli 1830 wurde für ihn, ohne dass eine Vacanz
eingetreten war, eine ordentliche Professur geschaffen, nachdem
er sich inzwischen im April 1827 zu Coblenz mit Maria Anna Zeiller,
Tochter eines Kreis-Directors aus Simmern auf dem Hundsrück,
vermählt hatte.
Als im November 1833 Rudolphi starb, verwandte sich die philo-
sophische Facultät der Berliner Universität dafür, dass Johannes
Müller zu seiner Nachfolge berufen würde. Aber auch Müller selbst
wandte sich an den Minister mit einem Schreiben, in welchem er
sich um diese Nachfolge bewarb, indem er ausführte, dass die
Entscheidung über Rudolphi’s Nachfolge bestimmend sei für die
zukünftige Entwickelung der Anatomie in Deutschland, entschei-
dend aber auch für seine eigene Zukunît : ob ihm die Môglichkeit
geseben würde, seine Fähigkeiten in einem grossen Wirkungs-
kreise zu voller Entfaltung zu bringen oder nicht. Dieses Schreiben
ist für seinen Verfasser und für dessen Auffassung der damaligen
Aufgaben eines Anatomen und zwar speziell desjenigen an der
Berliner Universität so charakteristich, dass ich es mir nicht ver-
sagen kann, dasselbe hier zum nochmaligen Abdruck zu bringen :
. «Der Tod meines vâäterlichen Freundes hat mich hart betroften. Sein
grosses Beispiel hatte mich einst den ganzen Ernst der Begeisterung für
meine Wissenschaît fühlen lassen. Meine Verehrung, meine Dankbarkeit
folgen ihm über das Grab bis an das meinige. Indem ich dem Verlust
eines so theuren Mannes entgesgensehen musste und nachdem ich und so
viele und die Wissenschaîft ihn verloren, ist es mir lange schwer gewor-
den, an mich selbst zu denken und meine Wünsche. Schon lassen sich
manigfache Gerüchte vernehmen, wer seinen Platz zu ersetzen berufen
oder würdig sei, Ferne und hiesige Freunde spornen mich-an, auch
Schritte zu thun, und noch hatte ich es nicht gewagt, Ew. Excellenz meine
ehrerbietigen Wünsche in dieser Angelegenheit vorzulegen.
« Alle mit dem Stand der Wissenschaît und der Verdienste Bekannte
werden darin einstimmig sein, dass von den älteren Anatomen keinem
dieser Rang gebühre, als Meckel. Unter den jetzt lebenden Aelteren ist
er es allein, der der Wissenschaît einen grossen und mächtigen Impuls
sgegeben und neue Wege betreten hat. Er hat grosse Sammlungen gegrün-
det, aber nicht gewôühnlicher Sammlersinn hat ihn belebt. Die grosse
Masse der Thatsachen, die vor ihm lag, hat er geistig durchdrungen.
Während ehrenwerthe Männer um ihn her längst betretene Wege mit
Fleiss, Ausdauer und Sammlersinn gegangen sind und sich Verdienste
erwarben die Keinem fehlen, welcher mit Treue die Natur beobachtet,
102 MAX LÜHE
ist Meckel von wenigen einer gewesen, vor welchen bei einer grossen
Geschäftigkeit die Gegenstände nicht wie Stückwerk liegen bleiben. Da
er so vieles für die physiologische Anatomie geleistet, wer würde es ihm
zum Vorwuri machen, dass er nicht zugleich der Physiologie seine ganze
Thätigkeit gewidmet hat. Sollten Verhältnisse von Meckel abzusehen
nôüthig machen, so kann ich freilich bei aller Anerkennung begründeter
Verdienste anderer. älterer Anatomen vor keinem die Ehrfurcht haben,
die ich gegen ihn hege, und ich dürîte dann vielleicht in den Augen Ew.
Excellenz einige Entschuldigung finden, wenn ich es wage, von mir
selbst zu reden. Man weiss recht gut und allgemein, dass sich die Ana-
tomie in der neueren Zeit durch eine sehr eigenthümliche Rich'ung
verherrlicht hat, welche für den Zweck der anatomischen Arbeiten
erfordert, dass man auch mebr als Anatom, nämlich Meister in physiologi-
schen Untersuchungen sei. Neue Hülfsmittel sind erfunden worden, die
mikroskopische Anatomie der Theïle des Menschen, die Entwickelungs-
geschichte, die grossen Resultate derselben zeigen, dass die bisherige
anatomische Topographie ein nothwendigs Gebälk ist, innerhalb welchem
aber die schwierigste Arbeit beginnt. Ausserordentliches ist in dieser Art
geschehen. Der 4. Band von E. H. Weber (Prof. Lips.) Anatomie, oder
dessen Bearbeïtung der Anatomie von Hildebrandt giebt eine Zusammen-
stellung, was und von wem etwas in diesem schwierigsten Theile der
Anatomie geleistet worden. In Deutschland allein ist dies vollbracht
worden, und unter den Anatomen Preussens sind es v. Baer und ich,
welche das ihrige hier gethan, eine Gesellschaft die mir nur sebr zur
Ehre gereichen kann. Ew. Excellenz kennen die Fortschritte unserer
Wissenschaft so gut wir wir selbst und beurtheilen, was dem Zustand
der Wissenschaît vor 20 Jahren und was heutzutage angemessen ist, Ew.
Excellenz wissen diesen Zustand in dem Ueberblick der anderen Wissen-
schaîften wohl noch besser als wir selbst zu würdigen. Hochdieselben
haben gewiss in Erwägung nehmen wollen, ob dieser Impuls der Wissen-
schaît, auf welchen man in Deutschland, Frankreich, England mit freu-
diger Anerkennung hinweiset, nicht auch bei der Besetzung von
Rudolphïis Stelle Beachtung verdient. Es kônnte nicht gleichgültig für
den Zustand des wissenschaftlichen Lebens bleiben, wenn Jemand diesen
Sitz einnähme, welcher dieser Vervollkommnung der Anatomie und der
Physiologie gänzlich fremd geblieben ist. Schon Rudolphi war ihr fremd
geblieben. aber durch Alter, und der hatte in seiner Jugendzeit Grossar-
tiges genug geleistet. Indem in unserem Staate schon durch C. Fr. Wolf
vor 80 Jahren diese Bahn gebrochen, aber durch unglückliche Verhältnisse
vergessen wurde, nun aber vorzüglich wieder durch Anatomen unseres
Staates mit glänzendem und allgemein freudig anerkannten Erfolg durch-
geführt worden, kann Berlin allein gleichsam die Verpflichtung erfüllen,
durch seine grossartigen Hülfsmittel eine dieses Aufschwunges und der
ferneren Früchte würdige Stätte abzugeben.
» Ew. Exrellenz kennen meine hiesigen Verhältnisse. Hochdieselben haben
JOHANNES MULLER-DENKMAL
in Coblenz am Rhein
(nach einer Photographie von A. Kilzer, Coblenz).
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 105
{
immer gnädig anerkennen wollen, wie viel hier mit wenig Mitteln
gelungen ist. Befreundete des Inlandes und Auslandes und ich selbst
halten mich für berufen ein grosses Institut zu leiten, am hiesigen Orte
wird sich niemals eine Gelegenheit für meine Wirksamkeit erôffnen.
Indem ich nun in voller Kraît des jugendlichen Mannesalters fühle, was
ich zu wirken fähig wäre, fühle ich mich verpflichtet und gedrungen, an
Ew. Escellenz mit tiefer Ehrerbietung mich zu wenden und mich Ihrer
Aufmerksamkeit bei einem so äusserst wichtigen Schritt zu empfehlen,
der über den Geist vieler Jahre entscheiden wird, der von Berlin’s
grossartigen Instituten ausgehen kann, und der billig von denselben im
Vergleich des grossartigen Lebens in den übrigen Naturwissenschaften
erwartet wird.
» Ich bin jung, wird man vielleicht hôren, aber dies ist es, was ich mit
einer Jugend voll Arbeit und Erfahrung in die Wage lege gegen das Alter,
da ein älterer Gelehrter, der über grôssere Materialien, über ein Museum
schon längst disponiert hat, doch nur seine bisherige Wirksamkeit fort-
setzen und es mehr oder weniger beim Alten und bei der Vermehrung
der Vorräthe lassen wird. Handelte es sich darum einer bewährten Thätig-
keit einen Ehrenplatz zu gewähren, den bisherigen Gang der Anstalten
bloss zu erhalten, so wäre die Sache anders. An einem Ort wie Berlin,
von welchem man das hüchste erwarten muss, kann dies nicht die erste
Rücksicht sein. Der Einfluss dieser Stellung auf das ganze wissenschaft-
liche Leben in Berlin ist zu grossartig. Gerade in der Form drängt sich
die Betrachtung sogleich auf, dass Berlin auch in den anatomischen und
physiologischen Wissenschaîften den Rang einzunehmen genôüthigt ist,
auf den es nach Cuvier's Tod berufen ist.
» Ein Museum vollkommen entsprechend der grossartigen Deus
unter welcher die wissenschaftlichen Anstalten unseres Staates gestellt
sind, welche Früchte wird es bringen, wenn man nicht allein den Sinn
hat, Schätze zu sammeln, die Cataloge zu vergrôssern, sondern sie zu
grossartigen wissenschaftlichen Unternehmungen zu benutzen, unter
einem Mann, der dass Interesse der menschlichen, vergleichenden, patho-
logischen Anatomie zu vereinigeu und durch eine erfolgreicheThätigkeit
in der Grundlage der ganzen Medicin, der Physiologie, den ganzen medi-
cinischen Unterricht zu beleben versteht. Welche ausserordentliche Gele-
genheiten bietet die Thierarzeneischule zu physiologischen Untersuchungen
dar. Anatomie, chemisch-physiologische Experimente, mikroskopische
Untersuchungen, Entwickelungsgeschichte, alles dies muss nun einmal
dem Physiologen gleich zugänglich sein. Der Ruhm unseres Vaterlandes
begeistert mich in diesen Betrachtungen, und mügen Ew. Excellenz
gnädigst entschuldigen wollen, wenn ich mich in dieser ehrerbietigen
Vorstellung selbst zu diesen Empfindungen hinreissen lasse. In den
Anstalten Berlin’s, in dem Verkehr mit den ersten Physikern und Chemi-
kern sehe ich die Quelle für eine mit Cuvier’s grossartigem Wirken zu
vergleichende Thätigkeit, die dasjenige durch Betreibung der anatomischen
106 MAX LÜHE
Materialien für die Physiologie leisten wird, was Cuvier einst durch
Application der Anatomie für die Zoologie gewonnen. Berlin ist der
einzige Ort dazu. Was Daubenton, Vicq-d'Azyr und andere mit unermü-
detem Sammilerfleiss der grossen Wirksamkeit Cuvier’s vorgebabnt, ist
in Berlin gesthehen. Aber nun ist der entscheidende Augenblick, dass
die Vergrôsserung der Sammlungen und der Inhalt derselben herrliche
Früchte bringe unter einem Chef, welcher talentvolle Menschen um sich
nicht bloss zu dulden, sondern anzuziehen, zu beleben, zu beschäftigen
und zu fôrdern versteht. Dann werden auch diese Institute bald ein Leben
hervorrufen, wie man es zu Cuvier’s Zeit nur in Paris zu finden gewohnt
war, und wie es jetzt auch dort mit ihm erloschen ist.
» Mit dieser tiefergebenen Vorstellung, zu welcher mich ein entschei-
dender Moment aufruft, wende ich mich an Ew. Excellenz und empfehle
mein Schicksal Ihrer Weisheit und Fürsorge. Ich hoffe und vertraue in
bescheiïdener Ergebenheit darauf, dass Ew. Excellenz diesen Schritt durch
das Ausserordentliche der Umstände und durch Ihren gnädigen Antheil
an mir selbst, huldreichst entschuldigen wollen. Aber lassen Ew. Excel-
lenz mich es wiederholen dürfen, dass vor Allem die tiefgefüblte Empfin-
dung mich hiezu nôthigte, dass sich in der Wendung dieser Angelegenheit
das Schicksal meines Lebens bestimmt. nämlich ob ich hier am Ort für
immer in meiner Thätigkeit halb paralysirt bleiben soll ».
Dieses Schreiïben, so ungewühnlich es auch war, hatte Erfolg.
Johannes Müller wurde als Nachfolger Rudolphi’s als Professor
für Anatomie und Physiologie nach Berlin berufen und trat Ostern
1833 sein neues Amt an, in welchem er bis zu seinem am 28.
April 1858 erfolgten Tode thätig war.
Ueber die äusseren Lebensschicksale Müller’s während dieser
fünf und zwanzig - jährigen Berliner Thätigkeit ist wenig zu
berichten.
Im Jahre 1841 erhielt er einen Ruf nach München, als Nach-
olger Dôllinger’s, doch lehnte er denselben ab, ebenso wie er
auch kurz vor seiner Berufung nach Berlin von Bonn aus einen
Ruf nach Freiburg i. Br. an Stelle des nach Greifswald gegangenen
Carl August Sigismund Schultze (des Vaters des nachmaligen.
Schülers von Joh. Müller und Mitbegründers der Zellentheorie Max
Johann Sigismund Schultze) abgelehnt hatte.
Dreimal war Müller in Berlin Decan der medicinischen Facultät,
zweimal Rector der Universität. Sein zweites Rectorat fiel in das
Revolutions jahr 1848 und den Anforderungen, welche sein Amt
damals an ihn stellte, war auch er nicht vollkommen gewachsen.
Ebensowenig Politiker wie Cuvier, war er unglücklich über die
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 197
Storung seiner Studien und fürchtete die Zerstorung der unersetz-
lichen Schätze seiner Sammlung. Nach Dubois-Reymond « sah
Müller bereits im Geiste bei irgend einem Zusammenbruch, wie
ihn jeder Tag bringen konnte, das Grässlichste vollendet. die
Flammen aus den Bogenfenstern der anatomischen Sammlung
lodern, und unersetzliche Schâtze zerstôrt. Mit dem Degen umgür-
tet, die Arme verschränkt, finsteren Blicks, hielt er selber Tag und
Nacht Wache vor der Thür der Universität; und mancher unruhige
Kopf, dem nicht der Rector magnificus, noch weniger der grosse
Anatom und Physiolog imponierte, wich in ihm vor dem entschlos-
. senen alten Burschenschaîter zurück. Denn, wie verschieden auch
die vom Parteihader verdunkelten Berichte aus jener Zeit über
Müller's Amtsiübrung lauten, in einem Punkte stimmen alle
überein : dass, wo es galt, der Rector sich mit gänzlicher Verach-
tung der Gefahr zwischen das Gesetz und die dawider Anstür-
menden geworien habe; dass er als Mann von Mut und Ehre
überall nach bestem Wissen für Recht und Pflicht eingetreten
sel ». (€ Er riss », wie uns ein anderer Augenzeuge, Rudolf Virchow,
erzählt, « aufregende Plakate ab, er trat mit persônlicher Gefahr
den heftigsten unter den Studenten entgegen. Am Tage der grossen
Bürgerwehrparade am 23. Mai, welche als Volksdemonstration
gelten sollte, nahm er mit eigener Hand die schwarze Fahne weg,
welche auf dem Balkon des Universitätsgebäudes auigesteckt war.
Aber die Aula entwuchs mebr und mebr der Autcrität der Akade-
mischen Behôürden. Schon am 2. Juni hielt die Studentenschaît dort
eine Versammlung aller Klubs, in welcher der Zug nach dem Frie-
. drichshain beschlossen wurde. Auch im Lehrkôrper selbst wuchs die
Verstimmung. Schon im April-hatte der Kultusminister Vorschläge
zur Reïorm der Universitäten eingefordert und die ordentlichen
Professoren zur Beratung zusammengerufen ; die ausserordentli-
chen Professoren und Privatdocenten machten vergebliche Anstren-
gungen, gehôrt zu werden, und ein von ihnen eingesetztes Komitee,
zu dem ich späterhin auch gehôrte, geriet darüber mit Rector und
Senat in einen sehr unangenehmen, selbst in ôffentlichen Blâttern
gelührten Schriftwechsel. So vereinigte sich alles, um die am
meisten ausgesetzte Stellung des Rectors zu einer qualvollen Last
zu machen, und es war eine wirkliche Erlôsung, als er am Schluss
des Universitätsjahres sein Amt, das er in einer Art von Vorahnung
‘108 MAX LÜHE
und mit grossem Widerstreben auf sich genommen hatte, in andere
Hände zurückgeben konnte. Es war ‘das unglücklichste Rectorat
seit der Stiftung der Universität; der Mann, der vielleicht am
wenigsten politische Neigungen besass, war berufen, in einer Zeit,
wo alles in dem Strom der Politik trieb, diejenige Kôrperschaït
zu leiten, welche vermôge ihrer natürlichen Ungebundenheïit am
wenigsten zu einer einheitlichen Leitung geschickt war. Verlorene
Mühe! Nur die Ehre des persünlichen Mutes konnte der Rector
retten. »
Trotzdem fand Müller noch Musse zu wissenschaîftlichen Arbei-
ten, denn in den Sommer 1848 fällt die Vollendung seines Werkes
über die Zeuglodonten und am 27. Juli desselben Jahres las er in
der Akademie der Wissenschaîften die zweite seiner Abhandlungen
über die Echinodermen. Die Folge aller jener Auiregungen aber
war eine geistige Abspannung, wie Müller sie erst einmal durch-
gemacht hatte, im Jahre 1827 bald nach seiner Verheiratung.
Damals hatte er nach einem Gutachten, welches der Geheime
Medicinalrat v. Walter dem Kultusminister erstattete, geglaubt,
« an einer Krankheit des Rückenmarkes zu leiden, welche mit
ganzlicher Lähmung der Beine, ja mit dem Tode endigen würde.
Diese vermeintliche Unfähigkeit zum Gehen bestimmte ihn auch,
sgegen meinen oft wiederholten Rat seine bereits begonnenen Vor-
lesungen wieder aufzugeben. » Diese physische Depression war
anscheinend die Folge einer zu intensiven Beschäftigung mit der
Physiologie der Sinnesorgane auf Grund von Beobachtungen an
sich selbst (1). Eine Reise, welche Müller mit seiner ihm erst kurz
vorher angetrauten Gatlin antrat und während der er selbst den
gemieteten Einspänner kutschierte, hatte ihm damals Genesung
gebracht und hieran wurde er am Ende seines Rectoratsjahres
erinnert. Er sah nach jener trüben Erfahrung voraus, dass er län-
gerer Zeit zu seiner vollkommenen Erholung bedürien würde und
noch am Tage des Rectoratswechsels verliess er Berlin, nachdem
er den erbetenen Urlaub für den Winter erhalten hatte. Zuerst
ging er an den Rhein, wohin es ihn immer wieder mit heimatli-
chen Regungen zog, von dort aus dann nach Ostende und später
nach Marseille, um seinen geliebten Studien über die pelagische
(1) Vergl. hierzu in der Biographie Rudolphis, Arch, de Parasüt., II, p. 560.
NOTICES BIOGRAPHIQUES — JOHANNES MÜLLER 109
Tierwelt zu leben, welchen er sonst immer nur die Ferien widmen
konnte, welche ihn aber oft schon am Nachmittage desselben
Tages, an welchem er seine Vorlesungen geschlossen hatte, nach
der Eisenbahn eïlen liessen, um ohne Aufenthalt dem für dieses
Mal für seine Forschungen erkorenen Orte zuzustreben. So hat er
in acht Reisen die Küsten der Ost-und Nordsee, in eilf Reisen
diejenigen des Mittelmeeres besucht.
In den letzten Jahren seines Lebens begann der unermüdliche
_Forscher zu kränkeln. Er litt namentlich an Schlaflosigkeit und
nervôser Verstimmung. Aber er war wissenschaîtlich thätig bis an
sein Ende. Noch wenige Wochen vor seinem Tode, am 1. März 1858,
_ hater in der Kgl. Akademie der Wissenschaîten, welcher er so
oft die Ergebnisse seiner Arbeiten unterbreitet hatte, eine Mittei-
lung über fossile Echinodermen gelesen. Auch enthielt das Vorle-
sungsverzeichnis für das Sommersemester 1858 noch die Ankün-
digung seiner Vorlesung, aber es war ihm nicht mehr vergôünnt
dieselbe zu halten. Sein Schüler Du Bois-Reymond, damals noch
Extraordinarius in Berlin, musste für ihn eintreten und widmete
die erste Stunde der von Müller angekündigten Vorlesung einem
Nachrufe auf den Meiïster, welcher eines Morgens tot im Bette
sefunden wurde, nachdem er sich noch zwei Stunden früher
anscheinend heiter und wohl mit seiner Gattin unterhalten hatte.
Kein zweïter hat wie Johannes Müller das ganze Gebiet des
Wissens vom tierischen Leben beherrscht und durch seine die
verschiedensten Themata behandelnden Arbeiten dieses grosse
Gebiet erweitert, bis es seiner eigenen Herrschaft zu gross ward.
Ausser Anatomie und Physiologie las er bis kurz vor seinem Tode,
bis zum Jahre 1856, auch noch pathologische Anatomie. Dann aber
wurde auf seinen Vorschlag Virchow aus Würzburg als besonderer
Vertreter für dieses Fach berufen. Nach seinem Tode aber trat
eine weitere Teilung des ehemals von ihm allein innegehabten
Lebrstuhles ein. Sein Nachfolger als Professor der Physiologie
wurde der bisherige Berliner Extraordinarius Du Bois Reymond,
zu seinem Nachiolger als Professor der Anatomie aber wurde
Reichert aus Breslau berufen, so dass nunmehr drei Ordinarien’
sich in das Gebiet teilten, welches noch kurz zuvor der umfassende
Geist eines einzigen beherrscht hatte.
110 MAX LÜHE
Es ist hier nicht der Ort, eine erschôpfende Würdigung der
umfangreichen wissenschaîtlichen Thâtigkeit von Johannes Müller
zu versuchen. Zur Kennzeiïichnung dieser Thätigkeit mag es genü-
gen, darauf hinzuweisen, dass Theodor Schwann und Max Schulze,
die beiden Begründer der Zellenlehre, Rudolf Virchow, der erste
ordentliche Professor der pathologischen Anatomie in Deutschland,
und Hermann von Helmholtz, Emil Du Bois-Reymond und Ernst
Brücke, Theodor Ludwig Bischoft und Jacob Henle seine Schüler
gewesen, ebenso wie auch Ernst Häckel, der wesentlich gerade
durch Johannes Müller für morphologische Forschungen begeistert
wurde und mehrfach den bewunderten Lehrer auî seinen zum
Zweck pelagischer Studien unternommenen Reisen begleiten
durîfte. Es mag genügen hinzuweisen auf Müller’s Handbuch der
Physiologie (Coblenz, 1833-1840), welches sich überall auf eigene
Untersuchungen des Verfassers stützend, der Physiologie eine
vôllig neue Gestalt gab; auî das unvollendet gebliebene Werk
Ueber den feineren Bau und die Formen der krankhaften Geschwülste
(Berlin, 1838), in welchem zum ersten Male der Versuch gemacht
wurde, in die Histologie der Geschwülste tiefer einzudringen,
und welches in gewissem Sinne als Vorläufer von Virchow’s
Cellularpathologie angesehen werden kann; auf die Abhandlung
über den Bau der Drüsen : De Glandularum secernentium Structura
penitiori earumque prima Formatione in Homine atque Animalibus
(Lipsiae, 1830), welches dem 30-jährigen eine der an Stelle des
Prix Montyon für 1832 verteilten (1) goldenen Preismedaillen de
Pariser Akademie der Wissenschaften eintrug ; auf die Entdeckung
der Kiemenspalten bei den Coecilien, welche zur endgiltigen Tren-
nung der Amphibien von den Reptilien führte; auf die verglei-
chende Anatomie der Myxinoiden und die sich daran anschliessenden
Arbeiten über Plagiostomen und Ganoiden ; auf seine Planktonstu-
dien und seine grundlegenden Untersuchungen über Echinodermen
und Radiolarien.
Ein Mann von so immensem Fleiss und solcher Vielseitigkeit wie
Johannes Müller musste notgedrungen mehrfach auch auf parasi-
tologische Fragen stossen, auch ohne dass er diesen sein beson-
deres Interesse zuwendete. Seine bereits in der Biographie
(1) Später hat Johannes Müller auch noch den Prix Cuvier der Pariser Akademie
erbalten.
_ NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER au
Rudolphï's (1) gelegentlich erwähnten vergleichend anatomischen
Untersuchungen über den Bau der Augen bei den Arthropoden
fübrten ihn dazu, eine specielle Untersuchung auch den Augen
der Karpfenlaus (Argulus foliaceus) zu widmen. In Zusammenhang
mit Untersuchungen über das Blut und dessen Kreïislauf steht eine
Arbeit über den Kreislauf des Blutes beim gemeinen Blutegel
(Hirudo vulgaris). Auf einer Schlange fand er eine Zecke, welche
er beschrieb und als neue Art (Ixodes ophiophilus) in die Wissen-
schaît einführte. Besonders aber ist sein Name in die Annalen der
Parasitologie eingezeichnet als der des Entdeckers der Myxospori-
dien und der Entoconcha mirabilis, jener merkwürdigen parasiti-
schen Schnecke.
Bei einer Präparation in der Augenhôhle eines Hechtes stiess
Müller auf kleine bläschenfôrmige Cysten mit zarter Membran,
deren Inhalt « eine weissliche Materie » war, « die unter dem
Microscop einen sehr überraschenden Anblick darbietet. Er
besteht theils aus sehr kleinen, der Molecularbewegung fähigen
Kôrnchen, theils aus Kôrperchen, die eine grosse Aehnlichkeit mit
Spermatozoen haben, aber vôüllig bewegungslos sind. » Diese Kür-
perchen, welche Müller genau beschreibt, sind nichts anderes als
die Sporen des heute Henneguya schizura (Gurley) genannten
Myxosporids. Müller hat ähnliche teils gleichfalls geschwänzte,
teils schwanzlose Formen dann auch noch bei zahlreichen andern
Fischen gefunden, namentlich in Pusteln der äusseren Haut und
an den Kiemen. Eine sichere Entscheidung, ob es sich um Para-
siten oder um pathologische Bildungen handele, wagte er nicht zu
treften. « In Hinsicht der theoretischen Schlussfolgen aus diesen
Beobachtungen beschränke ich mich für jetzt auf die Bemerkung,
dass eine specifische Krankheïtsbildung in der Haut und in inne-
ren Theïlen durch ein belebtes Seminium morbi, durch eine Art
Samenkôrperchen (Psorospermien) bedingt wird, welche weder
mit Spermatozoen und Keimen von sich entwickelenden Thieren,
noch mit den geschwänzten Entozoen oder Cercarien überein-
kommen, welche sich durch ihre Structur ebenso von den bekann-
ten parasitischen pilzartigen Bildungen an thierischen Orga-
(1) Archives de parasitologie, II, p. 560.
_
412: MAX LÜHE
nismen (1) unterscheiden, endlich durch ïihre Formen, ïhre
Structur, ihre Entwickelung, ihre Bewegungslosigkeit sich aus-
zeichnen, und durch ihre specifischen Unterschiede von allen
bekannten gesunden und kranken Zellenbildungen abweichen. »
« Die Psorospermien haben eine bestimmte, von allem, was an
den Zellen der Thiere beobachtet worden, so gänzlich verschiedene
Organisation, dass sie die einzigen heterologen pathologischen
Bildungen wären, wenn es deren überhaupt gäbe, und wenn sie
nicht selbst vielmehr individuell belebte organische Wesen wären».
Erst Gurley (2) hat die von Müller beobachteten Myxosporidien-
Arten, wenigstens ihrer Mehrzahl nach, getauit. Es sind ausser
der bereits genannten Henneguya schizura Henneguya linearis.
(Gurley) und AH. strongylura (Gurley), sowie Myxobolus oblongus
Gurley, M. cycloides Gurley, M. unicapsulatus Gurley und M. inae-
qualis Gurley.
Kurz vor Müller’s Entdeckung der Myxosporidien hatte Gluge
die ersten Microsporidien beobachtet, das heutige Nosema anoma-
lum Monz. vom Stichling (3). Müller vermutete, wie die Folge
gelehrt hat, nicht ganz mit Unrecht, « dass die beim Stichling
vorkommende Krankheïit in irgend einer Beziehung zu den Psoro-
spermien stehe », konnte aber bei einer deshalb unternommenen
Nachprüfung der Gluge’schen Beobachtung an den als Granula
erscheinenden Sporen jener Nosema » platterdings nichts von.
feinerer Structur erkennen », was bei dem damaligen Stande der
Technik und der Verschiedenheit der Myxo- und der Microspori-
dien-Sporen nicht Wunder nimmt.
Unsere Kenntnisse über die Myxosporidien und namentlich über
die Microsporidien sind in mancher Hinsicht noch immer recht
unvollkommen, sie haben aber doch seit den einschlägigen Publi-
cationen von Johannes Müller gewaltige Fortschritte gemacht. Bei
(1) Joh. Müller hat sich in einer seiner Arbeiten selbst mit solchen parasi-
tischen Pitzen beschäftigt. Vergl. No. 10, II. des unten folgenden Litteratur-
Verzeichnisses.
(2) R. R. Gurcey, The Myxosporidia or Psorosperms of Fishes. Report of the
U. S. Commissioner of Fish and Fisheries for 1892, Washington, 189%, p. 65-
304. ‘
(3) G. GLuce, Notices sur quelques points d'anatomie pathologique comparée,
suivie de quelques observations sur la structure des branchies dans les Epino-
ches. Bull. Acad. Roy. de Belgique, 1838, V, p. 771-782, fig. I-II.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 4113
der Entoconcha mirabilis ist dagegen keineswegs das Gleiche der
Fall.
Müller war in Triest mit seinen anatomisch-entwickelungsge-
schichtlichen Untersuchungen über die Echinodermen beschäftigt,
welche ihn während der Zeit von 1846 bis 1859 vornehmlich
beschäftigten, als er ein eigentümliches schlauchfôrmiges Gebilde
in der Leibeshôhle von Synapta digitata entdeckte, welches seine
Aufmerksamkeit in ganz besonderem Maasse erregte. Denn in
seinem [Inneren entwickelten sich typische Schnecken-Larven mit
spiral gewundener Schale, Fuss und Velum. Das eine Ende dieses
korkzieherartiggewundenen Schlauches tlottierte frei in der Leibes-
hôhle der Holothurie, während das andere innig vereinigt war
mit dem ventralen Blutgelässe derselben und zwar stets an ungefähr
derselben Stelle, dicht hinter dem Magen. So fest ist diese Verei-
nigung, dass ein unmittelbarer organischer Zusammenhang zu
bestehen scheint, dass der Schlauch den Eindruck eines Organes
der Holothurie macht. Mit aller Sorgialt hat Müller den Bau des
Schlauches und der in ihm aus beïfruchteten Eiern sich entwick-
lenden Schnecken-Larven untersucht und seine Resultate in einer
Reihe von Publicationen niedergelegt. Aber über die Bedeutung
dieser in der ganzen Welt Auisehen erregenden «Erzeugung von
Schnecken in Holothurien »ist er nicht volkommen mit sich einig
seworden. Die von ihm festgestellten Thatsachen waren seiner
eigenen Aussage nach «so gänzlich abweichend von dem gewühn-
lichen Lau der Dinge, dass ich selbst nicht daran glauben würde,
wenn ich sie nicht selbst hâtte fast täglich sehen müssen ».
Müller erôrtert eingehend alle Môglichkeiten der Deutung. « Der
schneckenerzeugende Schlauch muss entweder selbst sein Aequi-
valent von einer Schnecke, gleichsam eine wurmfôrmig verlarvte
Schnecke, nicht Schneckenlarve, welche in die Holothurie hin-
eingekrochenist, oder ein Organ der Holothurie sein, welches statt
Holothurien Schnecken erzeugt ». CIn dem einen wie in dem
andern Fall haben wir es mit den wunderbarsten Dingen zu thun.
Ist der Schlauch ein Thier, ein Wurm, aber nicht von der Holo-
thurie erzeugt, sondern aus einer Schnecke hervorgegangen, so
kann es sich um einen ganz unerwarteten Fall von Generations-
wechsel handeln. Wir kônnten uns das Wunderbare eher zurecht-
legen und uns darin finden. Wir sind schon auf diesem Felde an
Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 8
114% MAX LÜHE
viel Wunderbares gewôhnt, welches sich doch demselben Gesetze
fügen muss und wir mussten noch auf starke Stücke gefasst sein.
Oder aber es findet kein Generationswechsel, vielmehr eine Meta-
morphose statt. Die Schnecke meta morphosiert sich in einen
parasitisch lebenden Wurm, der wieder Schnecken hervorbringt,
ein vüllig unerwartetes aber doch nicht irrationales Verhältnis.
Ist der Schlauch ein Wurm, aber von der Holothurie erzeugt, dann
ist es viel wunderbarer und unbegreiïflicher und geht über alle
fasslichen Verhältnisse von Generationswechsel hinaus. Ist der
Schlauch kein Thier, kein Wurm, sondern ein ausserordentliches
Organ der Holothurie, so ist es vüllig unerklärlich. » Wie man
sieht, neigt Müller, wenngleich nach ihm «für jetzt eine Losung
dieser Knoten noch nicht môglich ist », am meisten zu der Annahme,
dass es sich um einein der Holothurie lebende (d. h. parasitische),
wurmiôrmige Schneckengeneration handele,die miteinertypischen
Schneckengeneration alterniere. Darauf weist auch sein Vergleich
des fraglichen Schlauches mit den Sporocysten der Trematoden
hin. « Die ganze Schwierigkeit liegt nicht darin, sich den Schlauch
als eine Schnecke vorzustellen. Eine Hauptschwierigkeit ist für
jene (1) Vorstellung, dass der schneckenerzeugende Schlauch
organisch mit der Holothurie zusammenhängt ».
Müller hat es nicht mehr erlebt, dass Albert Baur (2) auf Grund
eingehender Untersuchungen den Zusammenhang zwischen Holo-
thurie und Schnecken-Schlauch für nicht organisch erklärte. Frei-
lich haben Baur’s Untersuchungen im übrigen, so erheblich sie
auch unsere Kenntnisse von Anatomie und Entwickelungsge-
schichte der Synapta erweiterten, für den in dieser schmarotzenden
Schneckenschlauch keine wesentlich neuen Thatsachen ergeben.
Seit ihm aber ist die von Johannes Müller Entoconcha mirabilis
getauîte Schnecke noch nie wieder Gegenstand eingehender Unter-
suchungen gewesen. Seit langem unterliegt es keinem Zweitel
mehr, dass es sich um einen Parasiten handelt, aber wie derselbe
(1) Im Original (4rchiv fur Anat. und Physiol., 1852, p. 25) steht, augen-
scheinlich infolge eines Druckfehlers, « jede ».
(2) Albert Baur, Ueber Synapta digilata und ihren mutmasslichen Parasiten,
Monatsber, der Kgl. Akad. der Wiss. zu Berlin, 1862, p. 187-198. — Beiträge zur
Naturgeschichte der Synapla. III. Die Eingeweideschnecke in der Leibeshôhle
der Synapta digitata. Nova Acta Acad. Caes.-Leop-Carol., XXXI, 1864, 98 p.
3 Taf.)
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 115
in die Holothurie hineingelangt und wie seine Larven wieder nach
aussen gelangen, wissen wir auch heute noch nicht, Wohl aber
sind seitdem noch eine Reihe anderer parasitischer Schnecken
bekannt geworden, welche durch den Parasitismus weniger weit
rückgebildet sind und durch Vergleich mit diesen ist auch die
durch Johannes Müller und Albert Baur festgestellte Organisation
der Entoconcha mirabilis unserem Verständnis näâher gerückt (1).
VERZEICHNIS DER PARASITOLOCISCHEN ARBEITEN
JOHANNES MULLER'S
1. — Ueber den Kreislaui des Blutes bei Hirudo vulgaris. Meckel's
Archiv fur Anat. und Physiol., 1828, p. 22-28.
2. — [xodes ophiophilus, eine neue Zecken-Art, auf einer Schlange gefun-
den und beschrieben von Joh. Müller. Verhdlg. der kais. Leop. Carol.
Akad. der Naturf., VIL, Abth. Il, Breslau und Bonn 1831, p. 233-243, mit
1 Kpfrtaf.
3. — Ueber den Bau der Augen bei Argulus foliaceus. TIEDEMANN, G. R.
und TrevirANUS L. Car., Untersuchungen über die Natur des Menschen,
der Thiere und der Pflanzen, 1V, 1832, p. 97-105, mit 1 Kpfrtaf. z. T.
k, — Ueber einen krankhaîten Hautausschlag mit specifisch organisirten
Samenkôrperchen (Psorospermien). Monatsberichte der Akad. der Wiss.
Berlin, 21. Juni 1841, p. 212-222.
5.—Fortsetzung de Beobachtungen über die co ouer 1bidem, 19.
Juli 1841, p. 246-250.
6. — Ueber eine eigenthümliche krankhaîte TE Bildung mit
specifisch organisirten Samenkürperchen. Archiv fur Anat. und Physiol.,
1841, p. 477-496, Taf. 16.
1. — Mémoire sur des exanthèmes pathologiques avec corpuscules sémi-
naux spécifiques organisés. L'Institut, IX, 1841, N° 410, p. 378-380.
8 — Deuxième partie des Observations sur les Psorospermies. 1bidem,
p. 448.
(1) Dieser Vergleich ist namentlich von Schiemenz durchgeführt worden.
(vergl. ScieMENz, Parasitische Schnecken. Biolog. Centralblatt, IX, 1889-1890,
p. 516-574, 585-594). Die Hypothese von Schiemenz, dass Entoconcha mirabilis
setrennt geschlechtlich sei, scheint neuerdings von Harrington bestätigt worden
zu sein. (« Eine Notiz [HarRINGrON. N. R. 1897. Science, V], die kürzlich
über die Entoconchidae verôftentlicht wurde, ist zu knapp gefasst, als dass sich
Weiteres über diese Parasiten sagen liesse : immerhin geht aus derselben hervor,
dass die Geschlechter getrennt sind ». HESCHELER in LanG’s Lehrbuch der vergl.
Anat. der wtübellusen Tere, 2. Auflage, III Bd, 1. Liefg. Mollusca, Jena, 1900,
p. 403).
116 MAX LÜHE. — NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER
9. — Bericht über einige auf einer Reise in Schweden in Gemeinschaît
mit Hre. Retzius angestellte pathologisch-anatomische Beobachtungen über
parasitische Bildungen. Monatsberichte der Akad. der Wiss. Berlin, 3.
März 1842, p. 47-49.
10. — Ueber parasitische Bildungen. Bericht von Joh. Müller über
einige mit Hrn. Retzius untersuchte pathologisch-anatomische Gegen-
stände. I. Ueber eine eigentümliche Krankheit der Schwimmblase beim
Dorsch, Gadus callarias. II. Ueber pilzartige Parasiten in den Lungen
und Lufthôhlen der Vôügel. Arch. f. Anat. u. Physiol. 1S42, p. 193-212.
Mit 2 Kpfrtaf.
11. — Recherches sur une variété remarquable de production morbide
avec des corpuscules séminaux spécifiquement organisés. Archives de
méd. comp., I, 1843, p. 219-234, pl. 9.
12. — Ueber die Erzeugung von Schnecken in Holothurien. Monatsbe-
richte der Akad. der Wiss. Berlin, 23. October 1831, p. 628-648.
43. — Nachtrag zur Abhandlung über die Erzeugung von Schnecken in
Holothurien. Zbidem, 13. November 1851, p. 679-680.
14. — Limaçons à coquille spirale. L'Institut, XIX, 1851, p. 378.
15. — Observations sur la production d'animaux à coquille spirale dans
le corps des Synaptes. C. R. Acad. des Sc. de Paris, XXXIV, 12 Janvier
1852, p. 33-95.
16. — Ueber die Erzeugung von Schnecken in Holothurien. Archio fur
Anat. und Physiol., 1852, p. 1-36.
17. — Modell der Schale der Synapta-Schnecke. Monatsberichte der
Akad. der Wiss. Bertin, 22. April 1852, p. 206-207.
18. — Upon the development of Mollusks in Holothuriae. Annals of nat.
hist., (2), IX, 1852, p. 22-99.
19. — Upon the production of Mollusks in Holothuriae. 1bidem, p. 103-
112.
20. — Ueber Synapta digitata und über die Erzeugung von Schnecken
in Holothurien. Berlin, Reimer, 1852. 4°. LV u. 36 p., mit 10 Kpfrtaf.
PRAEHISTORISCHE
PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN
VON
Baron D: FELIX von OEFELE
_(Bar NEUENAHR IN RHEINPREUSSEN)
Die ANFÂNGE DER MEDICIN BEI DEN TIEREN ERHALTEN.
Die Leser der Archives de Parasitologie brauche ich für die Wich-
tigkeit der Parasitologie nicht erst zu begeistern. Nachdem aber
Prof. R. Blanchard diese Archives gegründet hat, halte ich es für
_sehr zweckmässig hier auch die Materialien für eine zukünftige
Geschichte der Parasitologie zusammenzutragen. Prof. R. Blanchard
selbst war es, welcher diesen Gedanken zuerst fasste und selbst
die erste Arbeit über die Parasitologie der Chinesen und Japaner
lieïerte. Ich hatte darnach die Ehre mit Studien über die altägyp-
tische Parasitologie in diesen Arbeitsplan eintreten zu dürfen und
zWar mit meiner ersten grüsseren Arbeit, da sich alle meine
voraussgehenden Verôftentlichungen in kleineren Grenzen gehalten
hatten. Ausserdem hoffe ich im Laufe der Jahre noch ôîfter zur
Geschichte der Parasitologie das Wort ergreifen zu dürfen oder
Nebenpunkte einzelner Abschnitte dieser Geschichte zu der Bear-
beitung von Forschungsgenossen beisteuern zu koennen.
Die Frage ist es hier aber, ob die Geschichte der Parasitologie
im Rahmen der Geschichte der Medicin und der Zoologie Beach-
tung verdient. Dafür môchte ich auf die Medicin des Urmenschen
zurückgreifen. « Wenn sich nach Puschmann (1) bei den Urmen-
schen Katarrhe, Entzündungen innerer Organe und langes Siechtum
entwickelten, so stand man dieser Thatsache rat-und hilflos gegen-
D DE RAS Wir besitzen aus jener Periode nur wenige Dokumente
über die Heilkunst, aber sie zeichnen ein deutlicheres Bild der
pathologischen Vorgänge, als es Worte vermôügen : es sind die
Schriftzüge, welche die Krankheiten und Verletzungen auf den
(1) Handbuch der Geschichte der Medicin. Jena, 1904, p. 3.
118 F. VON OEFELE
praehistorischen Knochen zurückgelassen haben. Wir sehen Kno-
chenbrüche, deren Heilung wahrscheinlich durch Ruhe und dau-
ernde Festlagerung der gebrochenen Glieder bewirkt wurde,
Gelenkentzündungen mit Verdickungen und Wucherungen der
Knochensubstanz, Verkrümmungen der Knochen, die durch Rha-
chitis hervorgerufen wurden und krankhaîte Veränderungen,
welche auf Lues hindeuten. »
Nach Bartels (1) «ist die Ausübung ärztlicher Hülfe wahrschein-
lich so alt, wie die Menschheit selbst; und wenn wir von einer
Geschichte der Heilkunde sprechen wollen, so haben wir ihre
allerersten Anfänge in der Kindheit des Menschengeschlechtes zu
suchen.…. Wie auf anderen Gebieten der Kulturgeschichte, ist es
auch hier das Studium dessen, was die Naturvôlker thun, das uns
das rechte Verständnis giebt. » |
Unser ältester lebende Medicohistoriker Baas (2) spricht von
einer ( Praehistorie der Medicin, welche ohne Zwang noch durch
die Kentnis zahlreicher Erscheinungen beginnender medicinischer
Cultur bei den vor nicht allzu langer Zeit oder selbst heute noch
thatsächlich in ihrer praehistorischen Entwicklungsperiode leben-
ben Naturvôlkern ergänzt werden koennen. »
Wer diés voll und ganz unterschreibt, muss an den Anfang einer
Geschichte der Parasitologie die Parasitologie der heutigen Natur-
vôlker für die Parasitologie der Urmenschen substituieren.
Bartels (3) giebt hier aber schon selbst die schwerwiegendsten
Einwürife. » Wir dürfen nicht ohne weiteres alles, was wir in der
Medicin der Naturvôlker oder in der Voiksmedicin antreften als ein
wahrhaîtes Spiegelbild dessen betrachten, was in der Urzeit der
Medicin vorgenommen wurde. In der Volksmedicin findet sich
mancherlei, was sich bei genauerer Betrachtung als ein Überrest
alter Magistralmedicin erkennen lässt...… Andererseits giebt es
unter den heutigen Naturvôlkern einige, welche in längst vergang-
ener Zeit eine hohe Kultur besassen, die aber allmählich immer
mehr in rohe Verhältnisse herabgesunken sind. Vonihrem früheren
Koennen jedoch, namentlich auf medicinischem Gebiete, haben
(1) Loco citato, p. 10.
(2) Die geschichtliche Entwicklung des arztlichen Standes. Berlin, 1896, p. 2.
(3) Handbuch der Geschichte der Medicin. Jena, 1901, p. 11.
U
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 119
sie einiges hinübergerettet, das ihr kultureller Verfall nicht zu
vernichten vermochte. »
Diesen Gesichtspunkten Bartels môchte ich einen weiteren Punkt
anfügen. Die Leser werden aus der mittelniederdeutschen Parasi-
tologie ersehen haben, wie sehr Vôlker mit relativ niederer oder
erst beginnender Cultur von Vôlkern hôherer oder älterer Cultur
medicinische Kentnisse und Ansichten zu entlehnen geneigt sind.
Es wird dieser Art von den fernsten Zeiten und Gegenden die
therapeutische Ausgeburt von physiologischen Theoremen, welche
für unsere Anschauungen wahnwitzig erscheinen, nach anderen
Zeiten und Gegenden verschleppt. Was bisher an Belegen in dieser
Richtung beigebracht wurde, will ich hier und kann ich hier
nicht ausführlich wiedergeben. Nun giebt es aber kein Naturvolk,
welches nicht direkt oder indirekt mit halbcivilisierten Vülkern
und durch eine weitere Kette indirekt mit den Culturvôlkern in
_Beziehungen stand, bevor der Europaeer in die Lage kam, dies
Naturvolk ethnographisch und zwar vor allem auch in Bezug auf
seine medicinischen Anschauungen und Kentnisee zu studieren.
Die Sicherheit ein richtiges Bild der Urmedicin reconstruieren zu
koennen wird wenigstens für diesen Weg sehr gering. Derjenige
Wes, welchen ich einschlagen môchte, wird aber bisher von
anderer Seite direkt geläugnet, obwohl ich glaube, dass nach
meiner folgenden Darlegung derselbe allgemein angenommen
wird und bei der Selbstverständlichkeit dieses Weges mir irgend
ein Verdienst dafür gar nicht zuerkannt wird. So habe ich in
anderer Richtung die erweisbaren Importe von Medicinaldrogen
bei bekannten Culturvôlkern zuerst dazu benützt Bausteine für
die Erforschung der unbekannten oder weniger bekannten Medicin
der exportierenden Länder zu gewinnen. Und heute schon ist dies
ein Gemeingut der medicinischen Geschichtsforscher, dessen Ent-
decker bei der scheinbaren Selbstverständlichkeit dieser Untersu-
chungsmethode schon vergessen ist.
Die oben erwähnte Läugnung kleidet unser Altmeister Baas (1),
von dem ich aber überzengt bin, dass er der erste sein wird, wel-
cher mir aus ganzem Herzen zustimmt, in folgende Worte : «Unter
allen Geschôpfen vermag einzig der Mensch selbstthätig sich der
(1) Die geschichtliche Entwicklung des &rztlichen Standes. Berlin, 1896, p. 1.
120 F. VON OEFELE
Krankeïten zu erwehren.]Ihm allein stehen in diesem Kampfe noch
andere Waffen zu Gebote, als die jedem Lebewesen eingeborenen .
erhaltenden Lebenskräfte. » Darnach wäre die Aussicht auf die
Reconstruction einer einigermassen wahrscheinlichen und wahr-
heitsgetreuen Medicin der Urmenschen eine sehr geringe.
Ich bin aber im Begrifie mich in Gegensatz zu dem Ausspruche
des von mir hochverehrten Baas zu stellen. Ich frage, was ist das
Facit vieltausendjähriger Entwickelung der Medicin im Jahre 1901
in Bezug auf rationelle Therapie. Die Antwort ist 1) das Messer des
Chirurgen und 2) der Versuch alle Krankheïten des Internisten
aui Schädlinge zurückzuiühren, welche dem Organismus fremd
als unschuldigere oder gefährlichere Parasiten eingedrungen sind
und welche mit mehr oder weniger specifischen Vertilgungsmitteln
unschädlich gemacht werden sollen. Die Hôhe der Diagnose, soweit
dieselbe für rationelle Therapie in Betracht kommt, besteht somit
modern fast nur in der Erkentnis, dass nicht nur Schädlinge wie
Ascariden und Pediculi Parasiten sind, sondern auch Bacillen,
Coccen etc. von ähnlichen Gesichtspunkten aus zu betrachten
sind. Die Vorläufer modernster medicinischer Wissenschaft wären
nach obigem Satze von Baas hôchstens bis an die Grenze von
Urmensch und Tier zurückzuverfolgen. Ich behaupte aber, dass
der bewusste Versuch sich der Parasiten zu erwehren weit in das
Tierreich herein zu verfolgen ist und dass auch eine grosse Reïhe
von sogenannten instinktiven Handlungen von Tieren ererbte nütz-
liche Handlungen im Kampfe mit den Krankheïtserregern sind.
Das Tier kann aber nur makroskopische Parasiten erkennen.
Dasselbe gilt auch für den Urmenschen.
Ich will hier an ein Wort von Brehm (1) erinnern : « Wer den
Vôgeln Verstand und zwar sehr ausgebildeten umiangreichen Ver-
stand absprechen will, kennt sie nicht oder will sie nicht kennen. »
Dies ist auch auf andere Tiere auszudehnen. Zu diesem Verstande
gehôrt aber auch die Auswahl und Anwendung zweckdienlicher
Handlungen zur Abwehr oder Vernichtung der Parasiten.
Ich verlege darum im Folgenden die Anfänge der praktischen
Medicin d. h. der Therapie und Hygiene in das Tierreich. Und
zWwar sind mir die Anfänge der Medicin jene Handlungen der
(1) Brehms Thierleben. Leipzig, 1882, IV, p. 12.
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 121
Tiere, durch welche teils zweckbewusst teils auch nur instinktiv
zweckentsprechend Parasiten abgewehrt oder vernichtet werden.
Ich steige darum für die Betrachtung der Urmedicin noch unter
die Naturvôlker, somit unter den Menschen herab und betrachte
als Urmedicin darum die Eigenmedicin der Tiere. Die Eigen-
medicin der Tiere ist aber der Kampf mit den die Tiere hedro-
henden Parasiten, so dass ich als eine Betrachtung der Urmedicin
die Handlungen geweckterer Tiere zur Abwehr und Vernichtung
der Parasiten zusammenstellen môchte. Meine Zusammenstellung
enthält gesgenüber dem weiten Rahmen, welchen ich damit der
Urmedicin gebe, nur einige vereinzelte Beobachtungen und viel-
leicht sind die Leser so freundlich mir aufstossendes einschlägiges
Material zur Ergänzung meines folgenden schüchternen Versuches
direkt brieflich zuzusenden.
ANTIPARASITISCHE. HYGIENE DER DEFAECATION.
Die Tiere schützen sich instinctive vor Parasiten. So beobachtete
ich meine Katze bei der Defaecation. Ich hatte in einem cemen-
tierten Gange Gartenerde aufschütten lassen und sperrte die Katze
als sich Anzeichen bevorstehender Defaecation ergaben in diesen
Raum. Wiederholt konnte ich in solchen Fällen beobachten, dass
sich die Katze am Rand des Erdhaufen niedersetzte, den Koth
entleerte und denselben verscharrte. Sie stellte sich dabeï vor-
sichtig über den Koth und warf mit der linken Vorderpfote Erdreich
nach hinten auf den Koth. Von Zeit zu Zeit machte sie einen halben
Schritt nach rückwärts und beroch die Stelle. Darnach scharrte
sie wWieder Erde darauf. Es war deutlich, dass die Katze so lange
ein Fortsetzen des Verscharren für nôtig hielt bis kein Geruch
mehr durch die deckende Erdschichte drang. Dies Verscharren
eriolgt nur, um den Insekten das Auffinden des Kothes zu er-
schweren. Die Katze selbst wird ja von dem Geruch ihres Kothes
in keiner Weise belästigt. Su
Denn die Defaecation erfolgt, wenn irgend môglich fern von
den Schlafplätzen, Futterplätzen und Spielplätzen der Katze. Füblt
die Katze die Zeit der Defaecation herannahen, so stôsst sie bei
liebevoller Pflege ihrer Besitzer, wenn sie sich im geschlossenen
Zimmer mit letzteren befindet, einen eigenthümlichen scharî
charakterisierten kurzen Laut aus, welcher halb bittend halb
122 F. VON OEFELE
klagend erscheint. Dieser Laut wird durch eine Pantomime noch
näher determiniert. Die Katze stellt sich mit seitlicher Deckung
gegen die Wand mit dem Gesicht gegen die sich ôffnende Thüre.
Ganz anders ist der Laut, wenn der Kater an einem Frühlingsabend
aus dem Zimmer verlangt, um das Rendezvous mit seiner Freundin
nicht zu versäumen. Auch die Pantomime ist hier anders, indem
in letzterem Falle sich der Kater bittend an irgend ein Stuhlbein
oder etwas ähnliches sich anschmiegt. Selbst die Schwanzhaltung
giebt einen Unterschied. In menschliche Sprache umgesetzt würde
die Katze vor der Defaecation bei geschlossener Thüre ungefähr
erklären : @ Ich will fort und muss fort ». Die Katze ist also bedacht
den Kothins Freie zu enfernen, wenigstens solange als es nicht
regnet. |
Ist nun die Katze in der Wohnung unbeachtet und ihr die
Môglichkeit benommen die Defaecation im Freien zu vollziehen,
so sucht sie mit Vorliebe einen Raum auf, welcher ihr für gewôühn-
ich versperrt ist. Sie schleicht sich in das Besuchszimmer oder in
das Studierzimmer und setzt hier vielleicht an ganz offenen Stellen
ihren Koth ab: Ist die Katze aber gezwungen in den täglich
benützten Râumen die Defaecation zu vollziehen, so sucht sie
einen môglichst unzugänglichen Winkel dafür aus. Bei dieser Art
Auswahl des Ortes der Defaecation kann die Belaestigung der
Katze selbst durch den Geruch der Faeces nicht in Betracht
kommen. Und dem Geruche würde die Katze um so rascher ent-
gehen, je rascher sie den Ort der Defaecation verlassen würde.
Das Verscharren des Kothesist schon eine alte instinktive ererbte
Handlung. Die Katze, welche im Alter von ungefähr acht Tagen
der Alten weggenommen wurde und getrennt von allen Katzen
aufwuchs, dabei über ein Jahr alt wurde ohne Erdreich zu betreten,
in welchem Koth hätte verscharrt werden kônnen, setzte schon
in sehr jungem Alter den Koth auf festem gedielten Untergrunde
abund fieng neben der Defaecationsstelle an, den Boden zu scharren.
Für dieses Tier war das Scharren häufig eine schädliche Handlung.
Es schlief nämlich nachts auf weicher Unterlage in meinem Schlaf-
zimmer. Hier erhob sich während der Nacht bei kaltem regneri-
schen Wetter die Katze nur bei Defaecationshedürfnis. Bei Uber-
hôren ihrer Bitte um Auslass kroch sie unter ein Bett, setzte dort
ibren Koth ab und begann nun das zwecklose Scharren in einer
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 123
Weise, dass meine Frau oder ich erwachten und wir nun die
Katze auf frischer That wegen ihrer Unreinlichkeit bestrafen
konnten.
Dass die Katze sich einzig durch den Geruch leiten liess, ergiebt
sich daraus, dass sie einmal das gleiche Scharren wegen mensch-
lichen Kothes begann. Ich hatte eine fast typhôs riechende Diarrhôe
acquiriert und blieb einen halben Tag im Bette liegen. Einen dieser
diarrhoischen Stuhlgänge entleerte ich in den Nachttopi und stellte
denselben in den Nachttisch. Die Thüre des letzteren schloss aber
jedenfalls nicht genügend fest. Da kam die Katze an mein Bett,
beroch den Nachttischspalt und begann neben dem Nachttisch
den Holzhoden ebenso zu scharren, als ob sie selbst dort eine
Defaecation abgesetzt hâtte.
Wir finden also hier bei der Katze ein altes Verscharren der
Faeces bis zur Geruchlosigkeit, also eine Vorstufe der Hygiene der
Faecalienabfuhr des Culturmenschen.
Der Grund der Verscharrung der Faecalien durch die Katze ist
ein antiparasitischer. Doch muss ich auch dafür weiter ausholen.
Bei unseren Wiederkäuern fehlt jede Hygiene der Defaecation. Die
Kuh auf der Weïde lässt ihren Koth fallen und frisst ruhig nebenan
weiter. Solcher Beispiele wären noch weitere môglich. Ich glaube,
dass bei genauer Abgrenzung sich das Fehlen einer Hygiene der
Faeces bei Pflanzenfressern ergeben würde, während sich bei
Fleischiressern z. B. auch beim Hunde mehr oder weniger eine
beginnende Hygiene der Defaecation erweislich ist.
Die Ursache zu dieser Scheidung ist wohl eine mehrfache.
Zunächst sind die Nahrungsabfälle in den Faeces von Pflanzen-
tressern auch pflanzlicher Natur und die entsprechenden Abfälle
der Fleischfresser sind animaler Natur. Jene coprophagen Tiere
welche vom Koth von Pflanzenfressern sich nähren,koennen darum
ohne vüllige Aenderung ihrer Ernährungsweise nie dazu über-
gehen Schmarotzer am Kôrper ihrer kothliefernden Ernährer zu
werden. Dagegen ist es für den coprophagen Gast des Fleischfres-
sers nur eine geringe Nahrungsänderung von clen fauligen Fleisch-
resten im Koth zu jauchenden Secreten von Wunden und
abnlicher Nahrung überzugehen. Solche Gelegenheits-und Über-
gangsschmarotzer werden fern cehalten, wenn die Faecalien
sorgsam entiernt werden.
124 F. VON OEFELE
Die pflanzenfressenden Tiere sind im Durchschnitt auch viel
zu wenig intelligent, um eine so compliciert nützliche Handlung
vererben zu koennen.
Eine subjective Belästigung durch die stärker riechenden Faeces
der Fleischfresser entsteht auch dadurch, dass z. B. durch den
Geruch Dipteren angelockt werden koennen, welche einmal ange-
lockt durch Umschwirren auch den Defaecanten belästigen würden.
Dann sind aber die fleischfressenden Tiere durch die Naturihrer
Nahrung sehr leicht die Träger geschlechtsreifer Bandwurmketten.
Die frei zugängigen Faeces sind dann für die Zwischenwirte Brut-
stätten neuer Cysticercusgenerationen. Gerade für die Katze liegen
hier die Verhältnisse besonders ungünstig. Hier ist ein Schma-
rotzer, Welcher sehr leicht überhand zunehmen droht, der Katzen-
floh und gerade dieser Katzenfloh ist wieder der Träger des Cysti-
cercus der Taenia cucumerina der Katze.
Wodurch Tiere zuerst zur antiparasitischen Entfernung der
Faecalien kamen, ist schwer zu erforschen. Brehm (1) sagt : « Wir
verstehen das Tier und sein Wesen im günstigsten Falle nur zum
Teil. Von seinen Gedanken und Schlussfolgerungen gewinnen wir
zuweilen eine Vorstellung ; in wieweit dieselbe aber richtig ist,
wissen wir nicht. » :
Dieser selbe Autor (2) setzt für die brütenden Vôgel die Reinhal-
tung des Nestes vom Kot der Jungen und von Parasiten ohne
Anwendung einer neuen Zeile in einen gemeinsamen Abschnitt
Brehm kam also trotz seiner Warnung vor voreiligen Schlüssen
für die Hygiene der Vôgel in Bezug auf Faecalienabfuhr auî
ähnliche Schlüsse oder einen ähnlichen Gedankengang ; wie ich
bei der Katze. Darnach halte ich diese Schlüsse für bestättigt.
Im merkwürdigen Gegensatz zur Katze steht aber nach Mittei-
lung eines Tierwärters in Bonn (3) der gefangene Lôwe, welcher
bei allen sonstigen nahen Beziehungen zur Katze auch in Bezug
auf Gemüthsausdruck und ähnlichem dennoch nicht im mindesten
sich um seine Faecalien bekümmert. Von anderer Seite werde ich
aber aufmerksam gemacht, dass auch der Lôwe der Menagerie
nach jeder Defaecation ein paar Scharrbewegungen nach rückwärts
(1) Breams Thierleben, Liepzig, 1882, IV, p. 11.
(2) Breaus Thierleben, Liepzig, 1882, IV, p. 28.
(3) Persônliche Mitteilungen.
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 125
macht. Die Gefahr von Beobachtungsfehlern ist also in diesem
Gebiete sehr gross, besonders fern von grüsseren Menagerien.
ABWEHR DER PARASITEN DURCH TIERE.
Für die Entfernung der Parasiten durch die Tiere selbst seien
zuerst die Vôgel als Beispiele angeführt. « Wie die alten (1) haben
auch die jungen Vôgel viel von Ungeziefer aller Art zu leiden,
Verschiedenartige Milben werden allen kleineren Vogelarten zur
schlimmsten Plage. Schon ein Dutzend dieser Schmarotzer reicht
hin, um ihnen die nächtliche Ruhe zu verkümmern. Hauptsitze
der Unholde bilden Kopf und Flügel, wie man am sichersten an
dem Zittern und Schütteln dieser Teile beobachtet. Ist die Plage
besonders arg, dann knirschen und knistern die gequälten Vôgel
im Schlafe oder Traume laut mit den Schnäbeln. In einem Brut-
neste kann die Vermehrung der Milben schreckenerresend werden.
Da die Vôgel im Bauer nicht so viele und gute Gelegenheit haben,
sich durch Baden oder Einsanden von den lästigen Gästen zu
befreien, auch wiederholt in einem und demselben Neste brüten,
werden sie hier weit mehr belästigt als im Freien. Oft sieht man sie
die Brütung unterbrechen, den Schnabel rüttelnd tiei in die Nist-
stofie einbohren, um auf die abscheulichen Kerbtiere (?) zu jagen.
Werden die brütenden Stubenvôgel gelegentlich durch künstliche
Verdunkelung zu längerem Stillsitzen veranlasst und die verdun-
kelnden Vorhänge dann entfernt, so sieht man, wie sie die Eier
schnell und heîftig auseinander werfen, um den Grund der Mulde,
die wärmste und deshalb günstigste Pilanzstätte des Gesindels, Zu
untersuchen, wie dies bei Nichtverdunkelung der Käfige an jedem
Bruttage zu wiederholten Malen zu geschehen pflegt. Sobald die
Eltern im Neste sich zurücksetzen oder auf den Nestrand stellen,
bücken sie sich tief herab um den Kessel genau zu besichtigen.
Wehe dann der Milbe, welche an der Nestwand lagern oder auf
den Eiern umherlaufen sollte. Mehr noch als die Alten werden
erklärlicherweise die Jungen und zwar von der ersten Lebens-
stunde an durch die Schmarotzer geplagt. etc. ».
Von den Schwalben ist bekannt, wie sehr sie durch die Diptere :
Anapera pallida Meig. zu leiden haben. Altere Schwalben sehen
(1) BReums Thierleben. Liepzig, 1882, IV, p. 28.
126 F. VON OEFELE
wir sehr häufig aui Telegraphendrähten sitzen und im Gefieder
der Brust und unter den Achseln mit dem Schnabel suchen. Es ist
dies kein Glätten des Gefieders wie bei den Wasservôgeln, sondern
ein deutliches Suchen, das sich wohl nur auf Anapera beziehen
lässt. ;
Im Afflenkäfig sitzt der einzelne Afte und lässt sich mit grosser
Sachkentnis in gewandtester und zweckdienlichster Weise reihen-
weise unter den Fingern die Haare der Brust, der Innenflächen
der Arme und der Beine durchgleiten, so dass er allmäblig einen
systematischen Durchblick über eine grôssere Hautpartie seines
Kôrpers bekommt. Mit raschem Griffe wird jeder sich zeigende
Parasit zwischen die Zähne geführt.
Ganz unabhängig, aber auch ganz gleichlautend wurde mir von
den äteren Wärtern der zoologischen Gärten in Küln wie in Berlin
bestritten, dass die Afien Flôhe beherbergten. Affen fliehen bei
aller sonstigen Freundschaît für Hunde solche Hunde, welche von
Flôhen wimmeln. Die Affen klettern dann mit Geschrei in die
unzugänglichsten Winkel des Käfigs, wenn ein solcher Hund dazu
gesetzt wird. Auch meiden sie den Platz des Käfigs, wo ein solcher
Hund sass, ängstlich mehrere Wochen.
Das was sich die Affen, so sorgfältig aus dem Pelze aussuchen,
koennen Sägspähne oder Grassamen sein. Meist sind es aber
einzelne Haare, welche sie zwischen den anderen Haaren aussuchen
und mit der Wurzel ausrupien. Die zweite Thätigkeit ist das Zer-
beissen der Haarwurzel. Es dürîte sich also um Haarbalgparasiten
an der Grenze der Sichtbarkeit mit blossem Auge bandeln. Wenn
damit auch die allgemein verbreitete Ansicht des Publicum von
den Flühen der Affen fiele, so würde es sich doch um Parasiten
handeln. Und wie weit in unseren besseren zoologischen Gärten
nicht die Parasiten durch grosse Reïinlichkeit zurückgedrängt
werden und wie weit auch in unserem europaeischen Klima ver-
schiedene Schmarotzer der Affen nicht leben kônnen, ist nicht
festgestellt. Dass neu angekauîfte Affen sehr verschiedenes Unge-
ziefer in der aller ersten Zeit beherbergen koennen, dann aber
von den eingesessenen parasitenireien Affen ebenfalls gemieden
werden, wurde mir gleichfalls von Wärtern bestättigt. In der Frei-
heit haben sich also die Affen ausser Haarbalgmilben wahrschein-
lich auch noch anderes Ungeziefer aus dem Pelze zu suchen.
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 127
Andere Aflen sind wiederum zu beobachten, wie sie an den
Wänden des Käfigs jede sich setzende Mücke beobachten und mit
den gespitzten drei ersten Fingern ergreifen. Diese Sicherheït des.
Griffes mit den Fingern ist für den Menschen unerreichbar und
unnachahmbar. Will der Mensch Aussicht auf Erfolg haben, so
muss er mit der Hohlhand, also viel plumper, haschen. Hier finden
wir also Affe und Mensch in gleicher Weise auf die Vertilgung
der Fliegen bedacht, aber in der Ausführung ziemlich stark unter-
schieden.
Die Rangmade überspinnt nach persônlichen Mitteilungen des
Bienenzüchters von der Tann Bienenwaben, wenn dieselben ausser-
halb des Stockes aufbewahrt werden. In kräftigen Bienenstôcken
kommt dieser Schmarotzer aber nicht aui. Dagegen wird diese
schädigende Made in schwachen Stôcken und vor ailem in Stôcken,
in welchen die Kônigin fehlt, gelährlich. Hier kônnen sich also
bei geregeltem Leben im Bienenstock die Bienen des Parasiten
erwehren.
Das Vorstehende ergiebt Beispiele aus verschiedenen Gruppen
des Tierreichs, welche das gemeinschaftliche Bild ergeben, dass
sich Tiere zweckmässig mit der Abwehr und Vernichtung ihrer
Parasiten befassen koennen und thàtsächlich befassen. Sicherlich
giebt es dieser Beispiele noch ungezählte, da ich als ganz fern
_Stehend schon diese Zahl in wenig Tagen sammeln konnte. Weitere
Mitteilungen dazu aus dem Leserkreise wären mir sehr erwünscht.
FALSCHE ANTIPARASITISCHE ANALOGIEN IM TIERRFICH.
Die schwersten therapeutischen Fehler in der menschlichen
Medicin wurden stets durch falsche Analogieschlüsse gemacht.
Selbst diese Fehlerquelle ist dem Tierreiche nicht unbekannt.
Wenn wir einem decapitierten Frosche einen scharî localisierten
Schmerz verursachen, so ist die Reflexbewegung ein Wischen der
Schmerzstelle. Einem grüsseren Feinde gegenüber kônnten nur
Fluchthbewegungen nützlich erscheinen. Das Wischen kann nur
eine Abwehr eines kleineren Parasiten bedeuten d. h. eines Fein-
des, dessen ganzen Kôrper der Frosch durch eine Pfotenbewegung
entiernen kann. Thatsächlich ist auch der Frosch verschiedenen
solchen Parasiten ausgesetzt. Ich will nur an die Hirudineen und
die Dytisciden erinnern. Unser medicinischer Blutegel lebt meist
128 F. VON OEFELE
als nicht stationärer Parasit von Froschblut bis er im dritten Jahre
sich der Geschlechtsreife nähert. Die Männchen der Dytisciden
tragen an den Vorderbeinen Haftscheiben, mit welchen sie sich
an Frôschen festsaugen koennen. Der Frosch wird also mit auto-
matischem Analogieschlusse jeden circumscripten stechenden
Schmerz aui der Haut mit einer Abwehrbewegung beantworten,
welche nützlich gegenüber den Angrifien von Hirudineen, Dyti-
sciden und anderen Schmarotzern erscheinen kann, wenn diese
Schmarotzer ausnahmsweise mit Unterschätzung der Kräfte des
Frosches sich an ausgewachsene Frôsche statt an Froschbrut
wagen. Wenn der decapitierte Frosch im physiologischen Versuche
bei localem chemischen Reize die reflektorische Wischbewegung
ausführt, so koennen wir schon dies eine reflectorisch falsch
angewandte Analogie antiparasitischer Massnahmen nennen. Doch
tritt der ialsche Analogieschluss erst bei erhaltenem Cerebrum
ein. Es sind aber, wie schon aus dem angeiührten Beispiele zu
ersehen ist, keine scharfen Grenzen zu ziehen zwischen antipara-
silisch nützlichen reflectorischen Handlungen, zwischen antipara-
sitischen instinctiven Handlungen der Tiere und zwischen wissen-
schaîftlicher antiparasitischer Therapie des Culturmenschen. Auf
allen Stufen zeigt sich der gleiche neckische Kobold des falsch
angewandten Analogieschlusses.
Dass das Tier überhaupt falsche Analogieschlüsse macht, kann
ich wieder an meiner wiederholt citierten Katze zeigen. Als es im
Herbst begann kühl zu werden zündeten wir einige Male an Stelle
des Füllofens vorläufig nur einen Petroleumofen an. Die Katze
legte sich in der Nähe dieses Ofens wiederholt nieder. Wenn nun
einige Tage später ein nasskalter Regen begann, so rettete sich die
Katze mit den Zeichen der Frostscheue auf ein Lager in môglichster
Nähe des kalten Petroleumofens. Durch Autosuggestion schien es
die Katze dann auch weniger zu frieren als an einem anderen
mindestens eben so warmem Orte.
Dies war mehr oder weniger eine subjective Handlung meiner
Katze. Allgemein bei Katzen ist das Folgende zu beobachten. Die
Katze legt sich mit Vorliebe an einen von der Sonne beschienenen
Platz. An solchen Plätzen pflegt sich aber auch Musca domestica
mit anderen Dipteren zu tummeln und bald hier, bald dort für
einen Moment zu setzen, Dass der Kôürper der Katze nicht allzu
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 129
häufig der Sitzplatz dieser Dipteren wird, davor weiss sich die
Katze zu schützen. Sie legt sich auf die Seite und rollt sich zusam-
men wie ein menschlicher Foetus im Uterus. Dabei wird der
Schwanz leicht über den Kôrper erhoben und in ganz langsamem
Rhytmus fächelnd über dem Kôrper bewegt. Meist genügt diese
Bewegung die Fliegen abzuhalten. Ausnahmsweise setzen sich doch
Fliegen z. B. eine die Luft durchschwirrende liebesblinde Copula
der Musca domestica auf den Leib der Katze. Solche Stôrung ver-
wandelt das vorhergehende Behagen der Katze in ein Unlustgefühl
und die Katze ist bestrebt sich diese Unlust zu verscheuchen. Sie
bewegt ohne ihre Lage zu verändern den Schwanz energischer
mehr peitschend. Der Mensch benützt in seiner Sprache häufig
Metaphern und auch in den Pantomimen des Menschen sind solche
gebräuchlich. Vor einem ungeniesshbaren Menschen wird ausge-
spuckt, wie man ein versehentlich an den Mund gebrachtes bitteres-
Gift ausspuckt. In gleicher Weise bewegt pantomimisch die Katze
bei Wohlbehagen z. B. in Folge von Streicheln den Schwanz
faächelnd, dagegen bei Unbehagen, z. B. wenn sie an einem beab-
sichtigten Wege behindert wird, den Schwanz peitschend. Anfän-
glich war ich nicht im Stande die beiden Schwanzbewegungen
scharî zu unterscheiden, obwohl ich von meiner Frau und anderen
Katzenfreunden, welche darnach ganz scharîf die Stimmung der
Katze beurteilen konnten, wiederholt aufmerksam gemacht wurde.
Nachdem ich mich aber in dieser Beobachtung geübt habe, ist es
mir gleichfalls môglich nach der Schwanzhbewegung allein Lust
und Unlust der Katzen zu beurteilen. Nebenbeï sei gesagt, dass die
Katzen noch eine weitere ganze Reihe von Pantomimen und Lauten
besitzt, um Wünsche und Stimmungen auszudrücken.
In den beiden Arten den Schwanz zu bewegen drückt die Katze
unbewusst metaphorisch die Lust damit aus, dass sie zu erkennen
oiebt, sie habe gar keine direkte Sorge und beuge nur der Môglich-
keit kleiner Stôrungen von Seite der Parasiten automatisch vor.
Das Unlustgefühl wird ausgedrückt durch die fortgesetzte Bewe-
gung, als ob ein hartnäckiger Parasit nicht weichen wolle. Da wir
nun wohl annehmen kônnen, dass solch automatische Metaphern
ursprünglich nur von häufgeren Erlebnissen auf weniger häufige
übertragen werden, so muss Abwesenheit und Vorhandensein von
Dipteren während der Ruhe bei den Urkatzen die Mehrzahl der
Archives de Parasilulogie, V, n° 1, 1902. 9
130 F. VON OEFELE
Fälle von Lust und Unlust beeinflusst haben d. h. die Antiparasi-
tologie schnitt massgebend in das Leben der Urkatzen ein.
Bei den jungen Lôwen des Tiergarten in Bonn konnte ich die
gleiche Benützung des Schwanzes gegenüber den Fliegen beobach-
ten. Aber auch das Lust- und Unlustgefühl drückten diese jungen
Lôwen metaphorisch in den gleichen Schwanzhbewegungen, wie
die Katze aus.
In diesen Fällen war die falsche Analogie noch nicht schädlich.
Wenn wir aber Menschen und Tiere bei Behaftung mit ihren speci-
fischen Scabies-Arten sich kratzen sehen, als ob es der Verscheu-
chung eines Flohes, einer Laus oder einer Stechfliege gälte, so
tritt hier sogar eine Schädigung ein. Denn durch das Kratzen
wird die derbe Epidermis gelockert oder dieselbe wenigstens
saîtreicher und in beiden Fällen wird jeder neuen Scabiesgene-
ration das Einbohren in die Epidermis nur erleichtert.
GEGENSEITIGE ANTIPARASITISCHE HÜLFE 1M TIERREICH.
Als Grenze der antiparasitischen Medicin dürîfte es darnach
erscheinen, dass das einzelne Tier sich selbst zu helfen gezwungen
ist, während beim Menschen Arzt und Patient meist getrennte
Individuen sind. Auch bei den Tieren sind aber schon oîft Patient
und Helfer nicht nur getrennte Individuen, sondern selbst getrennte
Arten. Püsche (1) giebt in populärer Darstellung einen einschlägi-
gen Bericht : «Der Sommer bringt die allerschlimmsten Feinde
des Renthieres, kleine unscheïnbare, erbärmliche Kerbtiere : eine
Stechmücke und zwei Dasselfliegen oder Bremsen. Die Mücken
stechen und schrôpfen das Renthier während des monatelangen
Sommertages unablässig und in der fürchterlichsten Weise. Und
die Dasselfliegen bereiten den Herden noch ärgere Qual. Eine Art
derselben legt ïihre Eïer sogar in die Nasenlôcher. Die Larven
entwickeln sich nun, dringen durch die Nasenhôhle weiter, bohren
sich tief bis in das Hirn hinein und verursachen dann die unheil-
bare Drehkrankheïit (?); oder sie schlüpien in den Gaumen und
hindern das Ren wegen des Schmerzes, welcher beim Kauen
entsteht, am Aesen, bis endlich das gepeinigte Tier sie durch
heftiges Niesen oft klumpenweise heraustreibt, aber erst, nachdem
(4) Unsere lieben Hausfreunde in Heimat und Fremde. Leipzig, 1871, I, p. 137.
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 131
sie sich dick und voll gemästet haben. Eine andere Bremse legt
ihre Eiïer in die Rückenhaut; denn nur der Kôrper des Rentieres
brütet sie aus und die Bremse ist von Naturwegen an das Rentier
gewiesen. Eifrig folgt sie dem Ren auf Schritt und Tritt und dieses
sucht dem nahenden Feinde mit Bangigkeit zu entfliehen. Die
Bremse schwebt summend über dem ängstlich hin und her
laufenden Tiere und ersieht den günstigen Zeitpunkt, wo sie ihr
Ei fallen lassen kann. Die Larve, d. h. die aus dem Ei geschlüpfte
Made, bobrt sich durch die Haut in die Zellengewebe ein, lebt hier
von dem Eiter, welchen sie erregt, verursacht schmerzhaîte Beu-
len, wühlt sich weiter und weiter und bohrt sich endlich, wenn
sie nach neun bis zehn Monaten zur Reife kommt, wieder heraus,
fallt aui die Erde herab, gräbt sich da abermals ein Loch und
erwartet ihre Entwickelung zum vollkommenen Insekt. Durch
solche Geschwüre werden die Rentiere ausserordentlich entkräftet,
und viele erliegen dieser Plage. Denn nicht allen erscheinen wäh-
rend der grôssten Pein wohlthätige, schmerzenlindernde Freunde :
die Nebelkrähe und die Schaîstelzen. Diese Vôgel fliegen auf den
Rücken der Tiere und bohren aus den Geschwüren die abscheuli-
chen Schmarotzer hervor. Und die Rentiere verstehen gar wobhl,
wie viel Gutes die geflügelten Heïlgehülfen ihnen anthun ; denn
sie lassen sie ruhig gewähren « In gleich anschaulicher Weise
beschreïbt in den folgenden Absätzen Pôsche die Sommerwande-
rungen der Rentiere, welche er als Flucht vor diesen Parasiten
betrachtet.
Ich habe hier absichtlich eine Quelle citiert, welche schon 30
Jahre zurückliegt, um zu zeigen, dass der Gedanké einer Medicin
im Tierreich schon älter ist. Eigentlich hat dieselbe das Altertum
in einer Reïhe kleiner Anekdoten noch schärfer betont, als die
Neuzeit, welche dadurch fürchtet gegen die moderne christliche
Weltanschauung in deren plôtzlich aufgetretener Ueberempfind-
lichkeit zu verstossen.
Aehnliche Mitteilungen der Neuzeit erfahren wir (1) über den
Kuhvogel, über den Madenhacker (2) und den Erzraben (3). Der
(1) Breum, Thierleben. Leipzig, 1882, V, p. 381.
(2) Loco citato, p. 409.
(3) Loco citalo, p. 431.
132 F. VON OEFELE
Wiedehopf erscheint (1) in Afrika etwas mehr secundär als Helfer
des Menschen.
Eine Trennung von Arzt und Patient findet im Tierreiche vor
allem statt, wenn es sich um das Verhältnis von Eltern und hüli-
losen Jungen handelt.-Hermann Müller (2) sagt von den jungen
Vôgeln, welche von Parasiten heimgesucht sind : (Da die unmün-
digen Kleinen sich nicht selbst zu helfen vermôgen, bedürfen sie
besonderer Obhut ihrer Mütter. Sobald die Jungen abgetrocknet
sind und sich vom beschwerlichen Eintritte in die Welt erholt
haben, setzt sich die Mutter zurecht und beginnt zu milben. Sie
besichtigt ihre Kinder mit leuchtenden Augen von allen Seiten,
bewegt sich mit äusserster Vorsicht, um das verhasste Wild nicht
zu verscheuchen, fasst plôtzlich zu, ergreift und verzehrt einen
Schmarotzer und lauert von neuem. Die Kleinen scheinen sich
Während der Ausübung dieser niederen Jagd nicht ganz wohl zu
fühlen. Der oft lange währende Anstand entzieht ihnen zu viel
Wärme, und deshalb versuchen sie oft mühselig, unter den Leib
ibrer Mutter zurückzukriechen. Diese aber rückt dann so lange
empor, bis jene nicht mehr zu folgen vermügen und wiederum
unter mangelnder Wärme leiden. Gelegentlich mit den Milben
werden auch die Haarfedern erfasst, was man aus den häufigen
Zuckungen der Jungen deutlich genug entnehmen kann. Zuweïlen
dauerte mir die Jagd der Eltern zu lange, dass ich aus Sorge für
Erkältung der zarten Jungen durch Anklopien an das Gebauer
Einhalt gebot. Die sorgsame Mutter begnügt sich nicht bloss mit
dem Kopîe ihrer Kleinen, sondern untersucht auch Rücken und
Seiten, bückt sich selbst bis auf den Grund des Nestes, um womüg-
lich ebenso den Unterleib zu prüten. Bei einer solchen Gelegen-
heit warf einmal eine Zeisigmutter ihr nacktes Kind aui den
Rücken und überliess mir die Sorge dasselbe wieder aufzurichten.»
Eine Regelung des Kampfes gegen die Parasiten muss bei Tieren
angenommen werden, welche in gewisser Beziehung dem Men-
schen analoge Staaten bilden. So habe ich nach von der Tann schon
erwähnt, dass die Rangmade in Bienenstôcken meist erst überhand
nehmen kann, wenn die Kônigin fehlt. Dies entspricht ungefähr
dem Zustande der Anarchie im Bienenstaate, bei welcher die
(4) Loco cilato, p. 581.
(2) Breum, Thierleben. Leipzig, 1882; cf. IV, p. 29.
. PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 133
zweckmässige Arbeitsteilung unter den einzelnen Arbeitsbienen
aufsehoben scheint.
Ja selbst der Hofleibarzt scheint ganz buchstäblich nach der
Mitteilung des Bienenzüchters von der Tann im Bienenstaat zu
existieren. [rgend eine mir unbekannte Milbe scheint bei den
Bienenzüchtern als Bienenlaus benannt zu sein. Dieselbe sitzt mit
besonderer Liebe in mehreren Exemplaren an der Kônigin. In
einzelnen Exemplaren soll sie dem Gesundheitszustande der Bienen-
kônigin keinen Eintrag thun. Tritt diese Laus in grôsserer Anzahl
auf, so sollen nach den Berichten in Bienenzeitungen die Arbeits-
bienen der Kônigin die Parasiten wegfangen.
Am beachtenswertesten ist aber die Art, wie sich im Affenkäfig
die Afien gegenseitig die Parasiten wegfangen. An den hinteren
Partien von Kopi, Hals und Rücken kann sich der einzelne Affe
nicht selbst nach Parasiten absuchen. Ich beobachtete im Bonner
Tiergarten wie sich ein Affe vor einen Genossen hinhockte den
gekrümmten Rücken darbietend und wie sofort der andere Affe
den Wunsch erfasste und den Pelz des Rückens nach Parasiten
absuchte. Eine kleine Stôrung schreckte die Affen und mit Behen-
digkeit trennten sie sich jeder eine andere Ecke erklimmend. Nach
wenigen Minuten sassen aber die beiden Affen in der gleichen
Situation und in der gleichen aktiven und passiven Beteiligung am
Parasitenfange wieder beisammen. Auî die Fragen nach der Art
Parasiten bei den Affen musste ich schon oben eingehen.
In der Nähe sass ein Paar Kakadu und zeigten das gleiche Bild
aus der gefiederten Welt. Der suchende Kakadu sass erhôht und
durchsuchte mit dem Schnabel die Federn des Hinterkoptes und
Hinterhalses. Bei Controlle mit dem Wärter konnten grüssere
Parasiten nicht wahrgenommen werden, so dass es sich wahr-
scheinlich nur um kleinere Milben handeln kann.
Aber die Gefahr von falschen Schlüssen liegt auch hier vor, da
für die Unart gefangener Papageien, sich die Federn auszurupfen,
noch keine genügende Erklärung vorliegt. Ausserdem kann bei
Vôgeln die Mauserzeit den Drang zum Zupfen im Gefieder hervor-
bringen, welcher nur zu leicht als Parasitensuche aufgefasst wer-
den kann. Doch würde dies nur eine ganz kurze Zeit des Jahres
betrefien. Antiparasitisch sind doch wohl alle Erscheinungen,
welche sich über das ganze Jahr erstrecken.
134 F. VON OEFELE
Dass Tiere ein Kraulen mit Fingern von Seite der Menschen in
Pelz oder Gefieder als behagliches Gefühl auffassen, ist wahr-
scheinlich nur eine dunkle Ideenassociation, dass diese Handlung
im geeigneten Moment als Hülfe gegen Belästigung durch Parasiten
eingreiten kann.
Dass bei den Schwalben junge Vôgel von Anapera pallida
gequält werden, wird noch besprochen. Hier ist beachtenswert
das gerade die Kinder von Insektenjägern unter Insekten zu leiden
haben. Doch sagt Brehm (1), dass diese Jagd der Schwalben nur
im Fluge geschieht. Sitzende Tiere abzulesen sind sie nicht im
Stande. Also hat sich die Anapera durch den Verlust ihrer Flügel
vor den Schwalbeneltern gesichert. Es ist dies eine interessante
Verbesserung der Organisation im Kampfe ums Dasein durch
Aufgabe hoch entwickelter Bewegungsorgane. Bei anderen jungen
Vôgeln sah ich nie die Anapera.
MEDICINISCHE LEHRZEIT DER TIERE.
Die antiparasitischen Erfahrungen muss jedes einzelne Indivi-
duum im Tierreiche immer wieder von der Jugend bis zum Alter
aufs neue selbst machen. Junge Hunde und junge Katzen sind im
ersten Jahre des Lebens vielmehr von Parasiten heimgesucht als
im späteren Leben. Meine Katze hatte in ihrem ersten halben
Lebensjahre bis zu 26 Flôhe an einem einzigen Tage, während im
dritten Lebensjahre nie mehr ein Bestand von auch nur 10 Flôhen
in den schlimmsten Zeiten erreicht wurde. Und doch kam die
Katze in den ersten Lebensmoônaten viel weniger an Orte, wo sie
Flühe auflesen konnte, als in der späteren Zeit. Im späteren Leben
der Katze wird das Scharren der Flôhe im Pelz viel zweckdienli-
cher mit dem Erfolge der Entiernung der Flôhe ausgeiührt als in
der Jugend.
In gleicher Weise habe ich schon wiederholt junge Schwalben,
wenn sie die ersten Wochen flügge sind, durch Überhandnahme
des Schmarotzer Anapera pallida bis zu sieben Stück auf einer
jungen Schwalbe verenden sehen. Auch hier scheinen die alten
Schwalben durch Erfahrung besser im Stande zu sein, um sich
der Lebensgefahr durch diese Diptere zu erwehren.
(1) Bream, Thierleben. Leipzig, 1882 ; cf. V, p. 503.
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 135
Aber auch der Mensch hat diesen Zustand noch nicht vôllig
überwunden, dass jedes einzelne Individuum erst mit den Jahren
die nôtige Erfahrung erwirbt, sich die Parasiten wirksam ferne zu
halten. Man sagt allgemein, dass erfahrungsgemäss Kinder viel
leichter von Läusen heimgesucht werden als Erwachsene. Wir
sehen thatsächlich, dass bei Kindern eine Invasion der Läuse
erst wahrgenommen wird, wenn sich die Parasiten reichlich
vermehrt haben. Der Erwachsene ist aber viel geneigter den
Kampf schon gegen ein vereinzeltes Lausindividuum aufzunehmen.
Auch von Floh- und Wanzenbissen sehen wir in der aerztlichen
Sprechstunde sehr häufig kindliche Kôrper übersät, während bei
Erwachsenen die Bisseffekte immer viel vereinzelter auftreten.
Hermann Müller (1) sagt von den Vôgeln : « Mehr noch als die
Alten werden erklärlicher Weise die Jungen und zwar von der
ersten Lebensstunde an durch die Schmarotzer geplagt ».
Da bei den jungen Vôgeln die Eltern die Parasitenjagd über-
nehmen, so koennten die jungen Tiere manche zweckmässige
Modification in Grifien dieser Jagd von den Alten erspähen und
ihrerseits wieder bei ihrer Brut im späteren Leben verwerten.
Hier ist im gewissen Sinne eine Tradition einer antiparasitologi-
schen Therapie môglich. Es wären damit sogar Verbesserungen in
dieser Eigenmedicin der Tiere denkbar, welche durch Überlieferung
den iolgenden Generationen zu Nutze kämen. Um so mehr müssen
wir daran denken als erwiesenermassen sich verschiedene Vôgel
ganz neue, durch die menschliche Umgestaltung der Erdoberfläche
geschaftene Lebensbedingungen in ihrer Weise nutzbar zu machen
wussten und diese Veränderungen der Lebensbedingungen durch
alle folgenden Generationen freiwillig weiterbenützt werden. Da
aber die Eigenmedicin der Tiere als Ausganspunkt der menschli-
chen Medicin bisher nicht beachtet wurde, so dürften wohl alle
vielleicht beweisenden Beobachtungen fehlen. « Man sieht ja alle
Vôügel (2) (ihren Jungen) durch Lehre und Beïspiel Unterricht
erteilen ». Der Gedanke an antiparasitischen Unterricht liegt dabei
sehr nahe.
Die Tiere wissen im Kampf mit den Parasiten auch ganz neue
(1) Bream, Thierleben. Leipzig, 1882; cf. IV, p. 29.
(2) Bream, Thierleben. Leipzig, 1882 ; cf. IV, p. 31.
136 F. VON OEFELE
Hülismittel zu würdigen (1). «Um seinen Vôgeln die Jagd zu
erleichtern, spritzte Hermann Müller einige Tropfen Insekten-
tinktur ans äussere Nest. Nach wenigen Augenblicken setzten sich
die Milben in Bewegung und mit ihnen das Vogelweibchen
Zunächst fieng es das auf dem Rande erscheinende Wild. Sodann
erhob es sich und lehnte sich weïit über den Rand hinaus, um die
Jagd an der Aussenseite fortzusetzen und erst plôtzliche Verfin-
sterung durch aufsteigende Gewitterwolken gebot seinem Eifer
Einhalt.® Das Milbengezücht selbst bleibt wegen seiner Kleinheit
dem Beobachter meist unsichtbar. Gleichwohl sind die Ergebnisse
der Jagd deutlich zu erkennen, weil die Verspeisung des kleinen
Wildes ‘ungleich auflälligere Schluckbewegungen eriordert als
grosse Bissen, bei denen das Schlucken nur selten bemerkt wird ».
Ein }Fortschritt der Antiparasitologie im Tierreiche sowohl in
ontogenetischer wie phylogenetischer Beziehung wird somit sehr
denkbar. Medicin und Hygiene des modernen Culturmenschen
sind bisher phylogenetisch der hôchst erreichbare Stand der
Antiparasitologie, welche von einer Minderzahl von Individuen im
Interesse der Gesammtheit ausgeübt wird.
SCHLUSSBEMERKUNG ZUR ANTIPARASITOLOGIE DER TIERE.
Ein Vorzug des Menschen gegenüber dem Tiere ist es, das zwei
Menschen von einem abwesenden dritten definierbarem Indivi-
duum sprechen koennen. Zwar soll diese Eigenschaît Vôlkern
allerniedrigsten Naturzustandes wie z. B. den Feuerländern
fehlen. Aber schon in den bisherigen Darlegungen habe ich gezeigt,
dass ich es durchaus nicht für meine Aufgabe halte scharie Defini-
tionen und Scheidewände an der Grenze von Tier und Urmensch
zu errichten. Ich halte es für wichtiger und lohnender zu betonen,
dass fast alle sogenannten menschlichen Fähigkeiten bei Tieren
erweislich sind und dass auch die praehistorische Medicin bei der
Eigenmedicin der Tiere zu beginnen hat. Wenn ich also hier
einmal eine Grenze zwischen Tier und Mensch angebe, so ist es
mir darum sehr nebensächlich, wenn auch noch einige der nieder-
sten Vôülkerschaften von der Menschheït durch meine künstliche
Schranke abgetrennt werden und dem Begrifie der Tiere zufallen.
(1) Brenm, Thierleben. Leipzig, 1882 ; cf. IV, p. 29.
PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 137
Das Tier kennt in seiner eigenen Therapie nur Abwehrmassre-
seln gegen Parasiten, welche wir teilweise selbstverständlich zu
nennen geneigt sind. Der Mensch kann aber vermôüge seiner
Bezugnahme auf die dritte Person Erfahrungen sammeln und
weitergeben. Dies bedingt auch für die Medicin des Urmenschen
vom ersten Augenblicke ab die Fähigkeit einer Weiterentwicke-
lung. Die weitere Frage ist nur, ob wobl auch schon die Medicin
des Urmenschen einen thatsächlichen Unterschied von der Eigen-
medicin der Tiere aufgewiesen hat. Ich bin überzeugt, dass die
einzelnen Individuen der Urmenschen unter so einfachen und für
das einzelne Individuum so gleichen Verhältnissen lebten, dass
die gewonnenen medicinischen Erfahrungen oder sagen wir für
unser Thema gleich parasitologischen Erfahrungen jedes einzelnen
Individuum in einem Bruchteile der Lebensdauer auch von jedem
anderen Individuum gemacht wurden. Oder es wurde entweder
eine Erfahrung überhaupt gar nicht gemacht und gar nicht perci-
piert oder sie wurde von jedem Individuum wiederholt im Leben
gemacht. Für die Fähigkeit der Tradition und der Weiterentwi-
ckelung entfiel somit beim Urmenschen in der praktischen Parasi-
tologie jedes Object, wenn auch nach den Belegen des Brüsseler
Museum beim Menschen der Steinzeit eine Difierenzierung der
Beruîe vorhanden war.
- Diese Parasitologie des Urmenschen schliesst sich also enge an
die therapeutischen Massnahmen der Tiere an mit eventueller
Differenzierung der Mutter als Parasitenjägerin.
Die Medicin der Tiere ist also rationell antiparasitisch. Das
Unrationelle darin lässt sich als falscher Analogieschluss bezeich-
nen. Ein Teil der antiparasitischen Massnahmen ist bis zu reflek-
torischen Bewegungen herabgesunken, deren Reflexbogen unter
Ausschluss des Gehirnes im Rückenmark zu Stande kommt. Wir
müssen also den Beginn der Parasitenabwehr und damit den
Beginn der Therapie und Medicin in sehr ferne Zeitèn sehr tief
herab in das Tierreich verlegen. Die Medicin des Urmenschen
ist nur eine Epoche in der Weiterentwickelung dieser primitiv
tierischen Urmedicin, wozu für den gegebenen Augenblick die
moderne wissenschaîftliche Medicin den vorläufigen Abschluss
bildet.
Die Geschichte der Parasitologie ist somit die Geschichte des
138 F. VON OEFELE. — PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE
ältesten Zweiges aktiver Therapie in der Medicin. Und auf die
Parasitologie in anderem Gewande stützt sich zum grôssten Teile
das Bestreben modern wissenschaîtlicher Therapie. Vom Tier bis
zum modernen Hochstand der Medicin müsste sich darum die
Geschichte antiparasitologischer Bestrebungen anschmiegen. Dies
ist aber aui den Zwischenstationen häufig nicht der Fall. Mit Bezug
aui Anfangs-und Endpunkt müssen wir dies als Abschweïfung
bezeichnen. Eine alte Abschweïlung sind die theurgischen Verir-
rungen der Medicin. Baas (1) setzt dagegen als älteste Medicin der
Urmenschen ein pathologisches System, in welchem für jede
Krankheïit ein Nebenmensch verantwortlich gemacht wird, und
als zweitältesles System den Bezug auf ein hôheres aussermensch-
liches Wesen. Dies sind aber nach meiner Ansicht schon Verir-
rungen menschlicher Speculationssuchtundsomit Abschweïfungen.
Die Geschichte der Parasitologie und die jeweilige Stellung der
Parasitologie im Rahmen der Gesammtmedicin ergiebt einen
teilweisen Gradmesser für den jeweiligen abschweïfenden Cha-
rakter der Medicin. Wie wir bei der mittelniederdeutschen Para-
sitologie gesehen haben, kann die Parasitologie in einzelnen
Epochen selbst wieder aus ihrem ureigensten nüchternen Cha-
rakter heraustreten und ein Object der Speculation, Theorie oder
selbst Phantasie werden. Eine Geschichte der Parasitologie gehôrt
somit zu den interessantesten und wichtigsten Einzeldarstellungen
in der Geschichte der Gesammtmedicin. Wenn die Archives de
Parasitologie es darum als einen Teil ihrer Aufgabe betrachten die
Bausteine zu einer späteren Geschichte der Parasitologie in ihren
Vierteljahrbänden zu sammeln, so dürîften sich die Archives damit
den Dank aller Freunde der Geschichte der Medicin erwerben.
Wir koennen dann auf diesem Wege eine Geschichte der anti-
parasitischen Bestrebungen von den niedersten Tieren bis zum
hôchsten Kulturmenschen gewinnen und diese Geschichte als
Rückgrat einer Geschichte der Evolution der Medicin und als
Distanzmass medicinischer Irrwege betrachten. In dieser Beziehung
môge aber mein Eingehen auf dergleichen Fragen als Nebenarbeiït
betrachtet angesehen werden, um die Stellung und den Stand der
altägyptischen Parasitologie in die richtige Beleuchtung zu rücken.
(1) In dem citierten Werke.
SUR
LA PIQÜRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES
PAR
RAPHAEL BLANCHARD
Un assez grand nombre d'Hémiptères hétéroptères, appartenant
à la famille des Réduvides ou à des familles voisines, semblent
être capables d’infliger à l'Homme et aux Mammifères des piqûres
très douloureuses ; celles-ci déterminent, le plus ordinairement, un
prurit et un gonflement plus ou moins intenses, qui s’atténuent et
disparaissent en quelques heures ou en quelques jours, suivant
la gravité des symptômes, sans causer d'infection proprement dite.
Les accidents sont dus à ce qu’un venin est déversé dans la plaie,
et non à l’inoculation de germes infectieux; toutefois, une telle
inoculation est toujours possible, des microbes variés pouvant
souiller le rostre de l’Insecte, intus et extra.
En France, on sait depuis longtemps que le Réduve masqué
(Reduvius personatus) est un animal dangereux. Il vole dans les
bois, où il fait la chasse aux autres Insectes, mais vient pondre
dans les habitations. Sa larve se dissimule en se couvrant de
poussière et de détritus : grâce à ce déguisement, elle peut attaquer
les autres Insectes, notamment la Punaise des lits, dont elle fait
grand carnage.
Latreille fut atteint une fois à l’épaule et eût le bras engourdi
pendant plusieurs heures. Mégnin (1) à rapporté l'observation d’un
peintre connu qui, en traversant un taillis, fut victime d’un Réduve
qui lui était tombé dans le cou : en quelques minutes, il eut tout
le corps couvert de piqüres tellement douloureuses qu'il en frisson-
nait; la sensation de démangeaison et de brûlure était insuppor-
table.
En raison de ses habitudes semi-domestiques, Redurius perso-
natus a été transporté par l'Homme dans les pays les plus divers,
probablement dans les objets de literie, en même temps que la
(1) P. Méanin, Accident causé par le Réduve masqué. Comptes-rendus de la
Soc. de biol., (8), IV, p. 563, 1887.
140 R. BLANCHARD
Punaise. On trouve, en effet, cet Insecte en Europe, au Caucase, en
Asie Mineure, dans le nord de l’Afrique (Algérie), à Madère, au
Canada, aux États-Unis, en Tasmanie et en Australie. Dans chacune
de ces contrées, il peut attaquer l’Homme; il peut en outre se
trouver dans la faune locale des espèces particulières qui aient les
mêmes mœurs. J’en citerai tout d’abord deux observations nou-
velles, après quoi j'exposerai l’état actuel de nos connaissances
sur ces Insectes redoutables.
Lyctocoris campestris (Fabricius). — Le 20 octobre 1899, je
me trouvais à Liverpool (Angleterre). Instruit par une expé-
rience déjà longue des voyages qu'il n’est pas inutile d’inspecter
soisneusement la literie, même dans les hôtels les mieux
tenus, je me livrais à un examen de ce genre, quand mon
attention fut attirée par un Insecte qui courait rapidement
sur le drap : je le saisis et constatai non sans surprise qu'il s’agis-
sait d’un Hémiptère hétéroptère. Je crus d’abord avoir affaire au
Conorrhinus sanguisuga Leconte, qui aurait été importé d'Amérique,
mais la petite taille de mon Insecte ne me fit accepter cette opinion
que comme provisoire. J’adressai donc le spécimen à M. L.-O.
Howard, le savant entomologiste du Bureau of animal industry, à
Washington : il me fit connaître qu’il s'agissait du Lyctocoris cam-
pestris (Fabricius), de la famille des Anthocoridae. L’Insecte a 4mm
de longueur ; il fait actuellement partie des collections de mon
laboratoire (collection R. Blanchard, n° 495).
Cet Insecte a été rangé d’abord par Fabricius dans le genre
Acanthia ; Hahn l’a transporté dans le genre Lyctocoris, où il est
resté depuis lors (1) ; sa synonymie est très étendue ; elle est
établie par Reuter (2). Ce même auteur (3) donne du genre et de
l'espèce la diagnose suivante :
GENRE Lyctocoris HAHN, 1835.
« Corpus oblongo-ovatum. Caput inter antennas late productum.
(1) C. W. Haëw, Die wanzenartigen Insecten getreu nach der Natur abge-
bildet und beschrieben. Nürnberg, 3 vol. in-8”, 1831-1835; cf. III, p. 19.
(2) O0. M. Reurer, Synonymische Revision der von aàlteren Autoren (Linné
1758 — Latreille 1806) beschriebenen palaearktischen Heteropteren. Helsingfors,
in-4° de 458 p., 1888; cf. p. 312. x
(3) O0. M. Reuter, Skandinaviens och Finlands Acanthiider. Ofversigt af
k. Vetenskaps-Akademiens Forhandlingar, 1871, n° 3, p. 403-429; cf. p. 409.
SUR LA PIQÜRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES 141
Antennae articulo primo apicem capitis attingente, articulo secundo
apicem versus incrassato, duobus ultimis præce dentibus multo tenuio-
ribus, filiformibus. Rostrum coxas intermedias paullo superans, articulo
primo capite paullo breviore. Pronotum trapezsilorme, basi apiceque
emarginatum, lateribus apicem versus modice angustatum, rotundatum
et marginatum, disco posterius subtilissime punctulatum. Membrana
vena tantum unica. Abdomen pilis exsertis nullis. Femora antica parum
incrassata.
Lyctocoris campestris (FABRICIUS).
» Ferrugineus, nitidulus, antennis articulo secundo apicem versus
obscuriore, pedibusque testaceis ; hemelytris abdomine paullo brevio-
ribus et angustioribus, fortiter punctatis ; membrana hyalina, apice late
fucescente.
» Var. a : Major et latior, rufo-ferruginea, hemelytris tantum
cuneo fucescenti. ©, Q. Long. 4""8.
» Var. b : Minor et angustior, fusco ferruginea, hemelytris testaceis,
commissura cuneoque fuscescentibus. S. Long. 4mm.
», Var. c : Minor et angustior, fusca ferruginea, hemelytris fuscis,
basi puncioque ad apicem embolii testaceis. ©, Q. Long. 3mn8-4nn8,
» Rare dans les habitations, où il vit de sang humain. »
La rencontre d’un exemplaire de cet Insecte dans un lit d'hôtel
à Liverpool n’est pas en contradiction avec cette dernière obser-
vation. Grâce à son rostre long, rigide el effilé, l’animal peut, en
effet, très facilement percer la peau humaine et, sans aucuu doute,
sa piqûre est plus douloureuse que celle de la Punaise des lits. Je
dois donc me féliciter d’avoir échappé à ses attaques. Cet exemple
peut servir aux voyageurs, auxquels il montre la nécessité d’ins-
pecter soigneusement la literie des hôtels.
Lyctocoris campestris est une espèce cosmopolite. On la trouve en
Suède et en Finlande (Reuter), en Angleterre (R. Blanchard), en
Asie Mineure (Reuter), en Nouvelle-Zélande (Reuter), au Mexique
(Richardson), dans l’est des États-Unis (Reuter). D'après. Cham-
pion (1), le genre ZLyctocoris comprend en outre quatre autres
espèces qui sont particulières à l'Amérique ; les mœurs ne sont pas
indiquées, mais il n’est pas invraisemblable qu’elles puissent égale-
ment s'attaquer à l'Homme.
(4) G.-C. CHampion, Biologia centrali-americana. — Rhynchota heteroptera,
Il, p. 306-307.
142 R. BLANCHARD
. Rhodnius prolitus SrÂr, 1859. — Je possède encore un Hémiptère
américain, qui pariois s'attaque à l'Homme et dont la piqüre est
très douloureuse. Il m’a été envoyé, en septembre 1888, par le pro-
fesseur A. Posada-Arango, de l'Université de Medellin (Colombie).
C’est un Insecte long de 25mm et large de 8mm; il fait également
partie des collections de mon laboratoire (collection R. Blanchard,
n° 699). Vu la difficulté de déterminer ici d’une façon rigoureuse
des animaux de cette nature, dont les types exotiques sont à peine
représentés dans nos collections publiques, j’ai envoyé mon spéci-
men au National Museum de Washington (1), où on a reconnu en
lui un exemplaire de Rhodnius prolirus Stal.
Cet Insecte a été décrit de Cayenne et de la Guayra (Vénézuela);
le type en est conservé au Musée de Stockholm (2).
Dans l'Amérique du sud, on connaît sous le nom de Bichuque ou
de Benchuca les Hémiptères non domestiques qui peuvent s’atta-
quer à l'Homme. Diverses espèces sont confondues sous cette
dénomination : le Rhodnius prolixus est donc de ce nombre. Le
genre Rhodnius ne remonte pas jusque dans l'Amérique centrale (3);
il est très voisin du genre Conorrhinus Laporte, qui se répand sur
les deux Amériques, ainsi qu’on le verra plus loin.
Les Hémiptères hétéroptères à piqûre dangereuse appartiennent
à des familles et à des genres assez divers. Pour un bon nombre
d’entre eux, on n’a que des renseignements insuffisants ; pour
d’autres, on connaît des faits plus précis. Harpactor cruentus dans
le midi de la France, Eulyes amæna à Bornéo et à Java, Arilus cari-
natus (Forster) au Brésil (4) sont signalés comme redoutables. Il en
est de même pour une autre espèce de l’Amérique du sud, Conor-
rhinus nigrovarius, qui rentre dans la catégorie des Bichuques. Ce
dernier Insecte ne remonte pas jusque dans l’Amérique centrale;
sa piqüre détermine un gonflement inquiétant du membre attaqué.
(4) Je remercie MM. L.-0. Howard, R.-P. Currie et O. Heidmann d’avoir bien
voulu déterminer cet Insecte.
(2) C. Srâz, Monographie der Gattung Conorhinus und Verwandten. Berliner
entomol. Zeitschrift, TT, p. 99-117, 1859; cf. p. 104. — Enumeratio Hemipterorum.
Kongl. Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar, X, n° 4, p. 110, (1871) 1872.
(3) Cf. Cramprow, Loco citato, p. 206, note 2.
(4) Synonymie : À. serratus (Fabricius). D’après Champion (p. 287), le genre
Arilus Hahn, 1831, est représenté par trois espèces en Amérique centrale.-
SUR LA PIQÛRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES 143
En 1876, Fairmaire a présenté à la Société entomologique de France
un Bichuque provenant de Cordova (République Argentine) et
vivant encore après sept mois de jeüne (1); malheureusement, cet
Insecte n’a pas été déterminé.
C’est surtout dans l’Amérique du nord, et particulièrement aux
États-Unis, que s’observent les accidents occasionnés par les
piqüres des Réduvides. Puisque les faits rapportés ci-dessus nous
en donnent l'occasion, il ne sera pas inutile de résumer la ques-
tion : elle présente un véritable intérêt d'actualité, en raison des
sortes d’ (épidémies » qui, voilà deux ans, ont si fort ému la
population des États-Unis.
Il n’était alors question que de « Kissing-Bugs » ou Punaises baï-
seuses, c’est-à-dire d’Insectes qui se montraient en grand nombre
dans les habitations et venaient piquer au visage ou aux mains les
personnes endormies (2). La piqüre était douloureuse, cuisante et
suivie d’un gonflement; quand des parties fines et délicates comme
les lèvres ou les paupières avaient été attaquées, l’œdème pouvait
prendre des proportions considérables, rendre très difficiles l’arti-
culation des mots, les mouvements des mâchoires et de la déglu-
tition, cacher les yeux et défigurer littéralement le malade. Celui-ci
prenait la fièvre, était en proie à des vertiges, des vomissements,
des sueurs froides. En trois à cinq jours au plus, tous ces acci-
dents s’atténuaient et disparaissaient. On n’a signalé aucun cas de
mort, mais on conçoit que de tels accidents puissent avoir une
issue fatale chez des individus débilités.
Les Réduvides et les familles voisines sont représentés en Amé-
rique par un grand nombre de genres et d’espèces (3). Il est donc
utile de désigner d’une facon précise Les Insectes auxquels sont
imputables les accidents que nous venons de signaler.
1° Reduvius personatus Linné (4). — Cette espèce, originaire
d'Europe, est très répandue aux États-Unis, où Walker (5) l’a
(4) FarrMaIRE. Bulletin de la Soc. entomol. de France, (5), VI, p. xxr et
ex, 1876.
(2) Ces Insectes sont encore connus sous le nom de Cone-nose, en raison de la
longueur et de la forme de leur rostre.
(3) Pour ceux de l'Amérique centrale, cf. CæaMpron, Loco citalo, p. 162 et
suivantes. |
(4) Synonymie : Reduvius pungens Leconte, 1855; Opsicætus personalus.
(5) Fr. Wazker, Catalogue of the specimens of Hemiptera heteroptera in the
collection of the British Musewm. London, in-8°, 1873 ; cf. VII, p. 180.
14% R. BLANCHARD
signalée. En 1855, Leconte (1) notait sa présence en Géorgie,
mais, croyant avoir affaire à une espèce nouvelle, la décrivait
sous le nom de Xeduvius pungens (2). « Cette espèce, écrivait-il, est
remarquable par la douleur intense que cause sa piqüre. Je ne
sais si elle enfonce toujours volontairement son rostre dans la
peau, mais elle pique toujours quand on la prend ou qu'on la
manipule maladroitement. Dans ce cas, la douleur est presque
égale à celle de la morsure d’un Serpent; le gonflement et l’irrita-
tion qui en résultent durent parfois une semaine. Chez des per-
sonnes de constitution très faible et irritable, la mort peut même
s’ensuivre. )
En 1869, Walsh et Riley ont également inscrit cet Insecte au
nombre des parasites de l'Homme en Amérique (3).
Pendant l’été de 1899, le Réduve masqué s’est montré avec une
excessive abondance aux environs de Washington, puis dans un
grand nombre d’autres villes, ainsi d'ailleurs que plusieurs autres
espèces énumérées ci-dessous. Tous ces Insectes se comportant de
la même manière à l’égard de l'Homme, il n’est pas facile de
discerner la part qui revient à chacun d’eux dans les accidents
dont ils ont été l’origine : il ne peut y avoir de certitude absolue
que si l’Insecte piqueur, saisi sur le fait, a été déterminé par une
personne compétente. Tel est le cas, précisément, pour un Reduvius
personatus saisi sur une servante suédoise, qu'il avait piquée à la
nuque ; un gonflement considérable avait été la conséquence de
cette piqûre; l’Insecte fut déterminé par Howard (4).
29 Melanolestes morio (Erichson, 1848), non Walker (5). — Cette
espèce est signalée de la Guyane et du Mexique ; elle est répandue
dans tout l’est et le sud des États-Unis. Sa longueur est de 20m.
(4) J. Leconte, Remarks on {wo species of american Cimex. Proceed. Acad.
nat. sc. Philadelphia, NII, p. 404, 1855.
(2) Suivant Champion (p. 214, en note), Reduvius pungens Leconte serait
plutôt synonyme de Melanolestes morio, cité plus loin.
(3) B.-D. Wazsa and C.. V. Riey, The parasites of the human animal. American
Entomologist, I, p. 84-88, 1869.
(4) L.-0. Howarp, The Insects to which the name « Kissing-Bug » became
applied during the summer of 1899. U. S. Department of agriculture, Division
of entomology, Bulletin n° 22, new series, 1900, p. .
(5) Synonymie, d’après Champion (p. 213) : Pirates morio Erichson, 1848 (non
Walker); Melanolestes morio Stäl, 1866: Pirates picipes Herrich-Schäfter, 1848 ;
Melanolestes picipes Howard, 1900.
SUR LA PIQÜURE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES 145
Elle se cache pendant le jour sous les pierres et les büches, et vole
pendant la nuit : la lumière l’attire et elle envahit alors les maisons
dont les portes ou les fenêtres sont ouvertes.
Cet Insecte est au nombre de ceux qui ont pullulé en 1899. Les
journaux politiques et médicaux (1) ont raconté ses méfaits, sou-
vent avec exagération. Avant cette époque, on savait déjà qu’il était
capable de piquer l'Homme, et Howard (2) en cite quatre cas très
démonstraliis.
3° Melanolestes abdominalis (Herrich-Schäffer, 1848).— Cet Insecte (3)
est très voisin du précédent; certains auteurs pensent même qu’il
lui est identique, mais il s’en distingue, entre autres caractères,
par la grande brièveté des ailes de la femelle. Sa distribution géo-
graphique est sensiblement la même que celle de M. morio : on le
trouve au Mexique, dans le sud et l’est des États-Unis.
4o Coriscus subcoleoptratus (Kirby, 1837). — Cette espèce (4) est
répandue dans le nord des États-Unis (Wisconsin, Illinois). Howard
fut piqué par elle entre les doigts : la douleur fut vive, comme
celle produite par une piqüre d’épingle, mais la tuméfaction fut
légère. Aucun autre cas n’est actuellement connu.
50 Rasahus biguttatus (Say, 1831). — Cet Insecte (5) est commun
dans le sud des États-Unis (Arizona, Texas, Louisiane, West
Virginia, Californie) ; il se rencontre encore à Cuba, à Panama, à
Para et, par conséquent, dans les stations intermédiaires (Guate-
mala, Mexique). On le connaît sous le nom de « two-spotted
Corsair », à cause des deux grosses taches dont sont ornés ses
hémélytres. Il se trouve fréquemment dans les maisons, où il
pourchasse la Punaise des lits : il ne se borne pas à ce rôle utile,
mais pique l'Homme plus souvent qu’on ne pense. Dès 1869, Walsh
et Riley le rangeaient déjà au nombre des parasites de l'Homme ;
aux États-Unis Davidson (6) est d'avis qu’on doit lui attribuer
(1) Semaine médicale, XIX, p. exxir, 1899.
. (2) Howanrp, Loco citalo, p. 26.
(3) Synonymie, d’après Champion, (p. 214) : Pirates abdominalis Herrich-
Schäffer, 1848 ; Melanolestes abdominalis Uhler, 1875.
(4) Synonymie, d’après Champion : Nabicula subcoleoptrata Kirby, 1837;
Nabis subcoleoptratus Reuter, 1872; Coriscus subcoleoptratus Stäl, 1873.
(5) Synonymie, d’après Champion (p. 216, pl. XILL, fig. 7) : Petalocheirus
JUTIRURE Say, 1831; Pirates biguttatus Stäl, 1B62S Callisphodrus biguttatus
Stäl, 1866 ; Rasahus (Macrosandalus) biguttatus Stäl, 1872.
. (6) A. DAVIDSON, So-called Spider bites and their treatment. Therapeutic
Gazette, 15 february 1897.
Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 10
146 R. BLANCHARD
presque tous les cas prétendus de piqûres d’Araignée, qu’il n’est
point rare d’observer dans le sud de la Californie. Des accidents
semblables doivent se présenter aussi au Mexique, dans l’Amé-
rique centrale et dans le nord de l’Amérique méridionale, mais
il n’en a pas encore été fait mention dans les publications
médicales.
6° Conorrhinus sanguisuga (Leconte, 1855). — Cet Insecte (1) est
le plus connu de tous les « Kissing Bugs». Dès 1869, Walsh et
Riley (2) attiraient l’attention sur lui ; plus récemment, Marlatt (3),
Kimball (4), Osborn (5), Howard (6) et d’autres ont signalé ses
méfaits.
Ce Réduvide est très commun à Panama, au Mexique et dans
les régions du sud-ouest des États-Unis (Floride, Virginie, Georgie,
Texas, Californie) Dans ces dernières années, il s’est répandu pro-
gressivement vers l’est, et sa présence a été signalée par une série
de personnes qui ont eu à soufirir de ses attaques. Il remonte
vers le nord jusque dans l'Illinois et dans le New-Jersey, mais on
assure qu’il ne s’y reproduit pas (7); on l’a signalé encore dans le
Maryland et l'Ohio. C’est un animal nocturne, attiré par la
lumière : grâce à ses grandes ailes membraneuses, il vole très
vivement et pénètre dans les habitations; quand il se pose, il
recherche les endroits obscurs. Il est commun au printemps, sur-
tout par les temps humides et froids, et devient plus rare en été.
(1) Synonymie, d’après Champion (p. 207) : Conorhinus sanguisuga Leconte,
1855: C. lateralis Stâl, 1859; C. sanguisugus Stäâl, 1872; Conorrhinus sangui-
sugus Champion, 1899.
(2) B.-D. Wazse and C.-V. Rizey, The parasites of the human animal. American
Entomologist, I, p. 84-88, 1869. — Blood-Sucking cone-nose. Zbidem, II, p. 28 et
63, 1869.
(3) L.-0. Howanrp and C.-L. MARLATT, The principal household Insects of the
United States. U. S. Department of agriculture, Division of entomology, Bulletin
n° 4, new series, 4896. — Cf. p. 38-42, [he blood-sucking Cone-nose, by MARLATT.
(4) B.-S. KimBazz, Conorhinus sanguisugus, îits habits and life history.
Transactions of the 26-27 annual meeting of the Kansas Academy, XIV, p. 128-
131, 1896.
(5) H. OsBorNn, Insects affecting domestic animals. U. S. Department of agri-
culture, Division of entomology, Bulletin n° 5, new series, 1896; cf. p. 163-164.
(6) L.-0. Howarp, The Insects to which the name « Kissing-Bug » became
applied during the summer of 1899. 1bidem, Bulletin n° 22, p. 24, 1900.
(7) C.-V. Riéy, Some Insect pésts of the household. Bed-bugs and Red Ants.
Insect life, II, p. 104, 1889; cf. p. 106.
SUR LA PIQÜRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES 147
On assure qu'il fait la chasse à la Punaise des lits, dont il a l'odeur
nauséabonde, et que même il suce le sang des Blattes (1).
A cela ne se bornent point ses méfaits, car il s’attaque à l'Homme
lui-même. Son long rostre, coudé à la base et ordinairement
réfléchi sous la face ventrale, pénètre profondément dans la peau
et produit une douleur beaucoup plus vive que celle qui résulte
de la piqûre de la Punaise. L'animal absorbe une grande quantité
de sang et les spécimens que l’on trouve dans les lits au matin en
sont généralement gorgés. La plaie est très douloureuse et s’ulcère
facilement; elle est le siège d’une sensation de brûlure qui peut
durer plusieurs jours; par un temps chaud, cette sensation est
plus aiguë, mais dure moins longtemps.
En Californie, J. B. Lembert (2) a été piqué vers deux heures du
matin, pendant son sommeil, au troisième orteil du pied gauche.
La douleur le réveilla aussitôt : elle s’irradia très rapidement,
ainsi qu'une vive démangeaison, sur les autres orteils, puis sur les
deux pieds, les jambes et les cuisses, où apparurent de grandes
papules aplaties. Les bras et les mains furent également atteints ;
les lèvres se gonflèrent ; il en fut de même pour le cou, le nez et
les sourcils, puis pour le cuir chevelu. N'y tenant plus, il se leva et
alla se baigner et se savonner dans un étang dont l’eau était très
froide, puis s’appliqua du saindoux sur tout le corps. Un peu plus
tard il eût des nausées. Vers six heures du. matin, la démangeaison
se calma, mais le gonflement persista jusqu’au lendemain sur les
mains et les pieds.
Suivant miss Bertha Kimball (3), le Conorrhinus sanguisuga se
rencontre également dans les basses-cours et dans les écuries ; il
attaque la volaille et les Chevaux et probablement aussi d’autres
animaux.
Cet Insecte n’est pas le seul représentant du genre Conorrhinus ;
Champion (4) cite encore C. dimidiatus (Latreïlle, 1811), qui vit dans
l'Amérique centrale et au Pérou ; C. venosus Stäl, 1872, de Colom-
bie; C. rubrofasciatus (de Geer, 1773), espèce cosmopolite ou du moins
(4) Notes on the « Blood-sucking Cone-nose ». Insect life, IN, p. 273, 1892.
(2) A severe Conorhinus bite. Insect life, NI, p. 378, 1894.
(13) Transactions Kansas Acad. of sc., XXIV, p. 128, 1896.
(4) The Big Bed Bug of the Far West. U. S. Department of agricultura, Divi-
sion of entomology, Bulletin n° 18. new series, 1898 ; cf. p. 101.
148 R. BLANCHARD. — SUR LA PIQÜRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES
très répandue en dehors de l’Amérique du sud (Antilles, Masca-
reignes, Madagascar, Sierra-Leone, Ceylan, Inde, Chine, Philip-
pines, etc). On connaît encore d’autres espèces, plus ou moins bien
établies : plusieurs d'entre elles sont capables de causer des
accidents analogues à ceux que nous venons de rapporter. On
incrimine notamment C. protractus Uhler, qui vit dans l’Utah et
d’autres États de l’ouest (1).
Une femme (2) fut piquée pendant son sommeil par un Conor-
rhinus indéterminé, mais différent de C. sanguisuga. Les symptômes
furent analogues à ceux présentés par Lembert : il y eut aussi sur
le corps et les membres une éruption de larges papules rouges,
des nausées et même des vomissements, mais il suffit d’onctions
avec de l'huile douce pour calmer ces accidents en un quart d'heure
environ; tous les symptômes disparurent, sauf la pâleur de la face
et un léger gonflement de l’épaule à l'endroit de la piqüre.
Dans la Yosemite Valley, Californie, on trouve dans les lits une
espèce qui diffère encore de C. sanguisuga, mais se comporte de la
même façon que lui et cause des accidents identiques (3). En
Floride, on trouve le C. variegatus (4) et dans l’Utah le C. pro-
tractus (5) : ces deux espèces pénètrent aussi dans les maisons,
pourchassant les Punaises et les Mouches, maïs il n’est pas certain
qu’elles s’attaquent à l'Homme.
(1) Caamprow, Loco citato, p. 206.
(2) The Blood-sucking Cone-nose again. [nsect life, VI, p. 267, 1894.
(3) Another « Blood-sucking » Cone-nose. Insect life, VI, p. 52, 1895.
(4) On the habits of the « Variegated Cone-nose ». Insecl life, V, p. 203, 1893.
(5) The Big Bed Bug of the far west. Loco citato, p. 101.
Mission DE M. Le Vie pu BOURG DE BoZAs EN AFRIQUE CENTRALE.
NOTES ET OBSERVATIONS
SUR LES MALADIES PARASITAIRES
(2° série)
PAR
le D' EMILE BRUMPT
IX. — Anophèles et paludisme.
Depuis son départ d'Harrar, la Mission a rencontré des Anophèles
sur tout le parcours, dans les vallées de l’Erer, de la rivière Cabe-
naoua, du Dakato, de la Bourea et du Webi. Les Anophèles sont
abondants toute l’année, mais en particulier pendant la saison des
pluies. La Mission ayant traversé surtout des régions peu iréquen-
tées, pour la majorité habitées par des nomades, il n’y a eu que
très peu de cas de paludisme à relever chez les gens de l’escorte.
Sur 80 hommes, il n’y a eu que 8 cas de paludisme. Ces cas appar-
tenaient au type quarte (4 cas), tierce (2 cas), irrégulière maligne
à croissants (2 cas). L’Anophèle rencontré dans ces localités était
toujours le même qu’à Djibouti et à Harrar (1).
La marche rapide de la caravane ne m'a pas permis d’infester
des Anophèles. Pendant le séjour à Immi, des tubes remplis d’Ano-
phèles étaient toujours prêts, dans le cas où il y aurait eu des cas
de paludisme; mais je n’ai pu relever que deux cas chez des
enfants, dans des villages éloignés des points où se trouvait le
camp. Je n’ai donc pu établir expérimentalement l’action nocive
des Anophèles, mais les relations intimes entre leur distribution
géographique et celle de la fièvre indiquent bien nettement leur
rôle.
Dans la vallée de l’Oueb (affluent de la Djouba), je n’ai pas trouvé
d’Anophèles ; je n’y ai relevé aucun cas de paludisme.
PALUDISME AIGU. — J'ai observé, dans les cas signalés ci-dessus,
les parasites classiques de la fièvre quarte, tierce et maligne. Les
(4) Anopheles costalis Læw.
/
450 É. BRUMPT
individus atteints (Soudanais, Somalis, Abyssins) ont présenté
absolument les mêmes symptômes que les Blancs ; les deux cas de
fièvre maligne ont même rapidement atteint un caractère d’une
grande sévérité; les deux malades ont été soignés par la quinine
et renvoyés ensuite dans leurs foyers, pour achever leur guérison.
PALUDISME CHRONIQUE OU ANCIEN. — J’ai examiné, dans les pays
Somalis et Galla, un grand nombre de cas d’hypertrophie de la
rate due à un paludisme ancien et, dans un assez grand nombre de
cas, datant de la première enfance. Dans 61 cas, il y a eu examen
du sang; l'examen a été négatii dans 53 cas ; dans 3 cas, il y avait
des corps en croissant ; dans 3 autres, des leucocytes mélanifères ;
dans 2 cas (chez des enfants), des parasites de la fièvre tierce et
des accès de fièvre.
Les gens atteints d’hypertrophie de la rate peuvent rester jusqu’à
un âge assez avancé dans un excellent état de santé. Je n’ai relevé,
comme complications chez l’adulte, que trois cas d’ascite avec
matité complète de l’abdomen, due pour la partie gauche à la rate,
pour la droite au liquide accumulé, et un cas de paraplégie palu-
déenne datant de quatre ans chez un Homme de 35 ans, paludique
depuis sa naissance.
PALUDISME ET GROSSESSE. — J’ai demandé des renseignements sur
ce sujet à une centaine de femmes Galla et Djeberti, habitant des
régions palustres, ayant une rate plus ou moins percutable et
ayant eu des accès pendant leur grossesse. Je n’ai enregistré que
deux cas d’avortement. Ni la syphilis, ni la blennorrhagie ne sem-
blaient pouvoir être en cause dans ces avortements.
PALUDISME DANS L'ENFANCE. —- La rareté relative des accidents du
paludisme chronique est due à une sélection des plus intenses qui
s'établit dès l'enfance. Dans tous les villages palustres que j'ai
visités, j'ai essayé de dresser la statistique de la mortalité dans
l'enfance. En première ligne, les nouveau-nés que j'ai examinés
(douze, âgés d’un à vingt jours), issus de mères plus ou moins
entachées de paludisme, même bénin, m'ont paru de taille bien
inférieure à celle des autres enfants de même race habitant des
régions saines. Dans certaines familles, la mortalité dépasse les
deux tiers du total des enfants. L’ascite, une rate énorme, des
pigmentations irrégulières de la peau, tels sont les caractères
NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 451
présentés par ces enfants paludiques, d’après 40 cas que j'ai
examinés. Suivant les renseignements recueillis, la mort survien-
drait très souvent par une exagération de tous ces phénomènes,
par ictère et fièvre continue.
On conçoit aisément que les individus ayant résisté soient sus-
ceptibles de vivre dans des conditions à peu près normales jusqu’à
un âge relativement'avancé.
ImmuniTÉ. — 11 doit y avoir des gens absolument réfractaires au
paludisme. J’aiexaminé complètement plusieurs vieillards, hommes
et femmes, habitant depuis leur naissance les rives fiévreuses du
Webi-Shebeli, sans trouver ni dans leur état actuel, ni dans leurs
antécédents aucune trace de paludisme.
X. — Mycétome à grains noirs (!l).
IBRAHiIM Mono, de race Djeberti, âgé de 25 ans, habitant depuis
sa naissance le village d’Iddi, sur la rive gauche du Webi Shebeli.
Antécédents héréditaires. — Père scrofuleux, mort à l’âge de
45 ans. Mère morte de maladie indéterminée; une seule sœur
scrofuleuse, ayant une tumeur blanche du pied droit et des cica-
trices de ganglions suppurés au côté gauche du cou.
Antécédents personnels. — À eu quelquefois des accès de palu-
disme ; n’a jamais quitté Son pays natal.
Histoire de la maladie. — Il y a deux ans et demi, en exécutant
devant un chef Galla la danse de bienvenue des Djebertis, le malade
s’est enfoncé dans le pied gauche un morceau de bois (probable-
ment une tige de Dourah coupé). Le morceau s’est cassé dans la
plaie et un énorme abcès très douloureux s’est formé, obligeant le
malade à garder le lit et évacuant une quantité considérable de
pus, de sang et de fragments de bois. Au bout d’un mois, les phé-
nomènes aigus cessèrent et il resta un peu d’induration; des petits
boutons se formèrent sur la face plantaire; en crevant ces boutons,
le malade vit sortir des grains noirs. Depuis lors, ces phénomènes
n’ont fait que gagner en intensité, si ce n’est que la douleur est
allée en décroissant depuis trois ou quatre mois. Les masses de
pus se sont fait jour simultanément sur les faces plantaire et supéro-
externe du pied. |
(1) En Djeberti, le mycétome se nomme Dirri, mot sans autre signification.
152 É. BRUMPT
État actuel. Signes physiques. — La tumeur ne fait pas saillie
sur la face plantaire. La peau est mortifiée tout autour des orifices
par lesquels est évacué le pus; la face supéro-externe du pied est
au contraire un peu enflée, surtout à la partie antérieure où un
abcès de 3 centimètres de diamètre, qui a évolué depuis un mois,
est sur le point de s'ouvrir. On compte sur la face plantaire neuf
cratères, dont quatre seulement sont en activité et rejettent des
grains noirs; à la face supéro-externe, onze cratères, dont six en
activité, et de plus l’abcès signalé plus haut : autour des orifices,
la peau manque et il existe une zone d’inflammation sans tendance
au bourgeonnement (fig. 1). Sur la face plantaire, la peau est de
Fig. 1. — Mycétome à grains noirs, datant de deux ans et demi. .
Pied gauche vu par la face externe.
couleur bleu noirâtre, tandis que les tissus normaux sont simple-
ment basanés. En pressant en certains points que le malade con-
naît très bien, il sort un mélange de pus, de grains noirs et de
sang par des orifices quelqueïois assez éloignés. Le stylet ne
pénètre pas profondément; il semble que l’os ne soit pas trop
altéré; l’aponévrose plantaire résiste. Engorgement ganglionnaire
dans l’aine gauche, depuis le début de la maladie.
Signes fonctionnels. — Douleur faible, sauf pendant l’exploration;
le malade boite très légèrement, mais peut se livrer à ses occupa-
tions habituelles.
Anatomie pathologique. — A l’ouverture de l’abcès qui avait
commencé à se développer depuis un moïs, il s’est écoulé environ
une cuillerée d’un pus blanc crémeux bien lié, avec des grains
NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 153
noirs agglomérés et un peu de sang provenant de la peau sectionnée.
À l'examen microscopique, ce pus n’a montré que des globules
DER
A
Fig. 2. — Culture sur moelle de Dourah (Holcus durra Forskäl). Les divers
fragments se suivent et constiluent un seul filament. Les cloisons n’ont pas
toutes été représentées.
\KQ
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EL.
\
1
.
c
TT
Fig. 4 — Culture pure sur tige de Palmier. —
a, spores prenant naissance sur le mycélium
en un point quelconque : elles sont parfois
elliptiques et plus volumineuses ; b, spore très
grossie; €, propagule à quatre loges ; d, œuf
avec son épaisse enveloppe brune; e, conidie
à dix loges.
- Fig: 3. — Culture sur tige
de Palmier.
blancs; les matières colorantes ne m'ont permis d’y déceler aucun
parasite, microbe ou mycélium.
154 É. BRUMPT
Bactériologie. — Dans le pus des fistules ouvertes depuis long-
temps, les microbes vulgaires de la suppuration se rencontrent
quelquefois en abondance (Staphylocoques, Streptocoques, divers
Diplocoques, Bacilles).
L'examen microscopique des grains noirs, après ébullition
préalable dans la potasse caustique, m’a permis de retrouver le
même parasite mycélien que j'avais signalé chez le malade de
Djibouti avec les Drs Chabaneix et Bouffard; mais, plus heureux
que dans ce premier cas, le malade que j'ai eu longtemps à ma
disposition m'a permis de fixer définitivement la place de ce
parasite dans la classification.
Dans les grains noirs se trouvent des filaments mycéliens noirs
enchevêtrés, des œufs, des conidies de diverses sortes.
N'ayant obtenu aucun résultat avec les bouillons de culture
ayant pour base divers végétaux de la région, je fis des cultures
sur des tranches de moelle de Dourah et de pétioles de Palmier
stérilisées, en recouvrant le point ensemencé d’une lame de verre
(fig. 2, 3 et 4). Sur huit tubes ensemencés, je n’en ai eu qu'un seul en
culture pure; les sept autres étaient associés à des microbes de la
suppuration ou à des Moisissures qui végètent peut-être en sapro-
phytes dans les cavités purulentes. En enlevant les lamelles de
culture au bout de cinq ou six jours, on peut voir déjà les filaments
mycéliens, issus des œufs et des diverses variétés de conidies, se
faire jour et s’anastomoser fréquemment les uns avec les autres.
J’ai même une préparation (fig. 2, b-c) où on voit la formation de
l’œuf dans une culture de douze jours (1).
Le parasite du mycétome à grains noirs se reproduit et végète
donc comme une Mucorinée. Le mycélium a une couleur ambrée
foncée à un fort grossissement et est tout noir à un faible gros-
sissement. é
Le malade qui fait le sujet de cette observation a été opéré par-
tiellement à la cocaïne par la face plantaire; l’extirpation de la
partie malade a été accompagnée d’un curettage dans les sinus,
qui ne semblaient pas aller très profondément. La cicatrisation
s'étant effectuée assez rapidement, le malade me demanda une
seconde intervention, que je fis à côté de la première ; les tissus
ont une tendance à se scléroser.
(1) Observation faite à Immi, pays Djeberti, le 3 septembre 1901.
NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 4
CC
OX
Expériences. — J'ai inoculé une première fois, avec le pus et des
grains noirs, une Guenon & aux pieds et aux mains, sans aucun
résultat.
J’ai inoculé une seconde fois ce même animal avec les cultures
que j'avais obtenues, cette fois en infectant des morceaux de bois
pointus que j'enfonçai jusqu'aux os du tarse. La suppuration des
deux pattes a duré environ deux mois, mais je n’ai jamais trouvé,
à l'examen microscopique, aucun parasite mycélien en dehors de
ceux que j'avais inoculés et qui furent éliminés peu à peu.
Les quelques ouvrages que j'ai à ma disposition ne signalent
aucun cas de guérison spontanée du mycétome. Cette affection
peut pourtant guérir spontanément. Elle est endémique dans le
pays d’Immi, bien qu’assez rare, et passe pour ne jamais entraîner
de cachexie. J’ai eu l’occasion de voir deux indigènes guéris spon-
tanément et dont voici les observations.
4° Iusur AxMEp, Djeberti, âgé de 40 ans.
A l’âge de 15 ans environ, il a reçu sur la face supérieure du
pied gauche, à la base des orteils, un coup de pied de Cheval; il
s’est formé un abcès très douloureux et le mycétome, le Dirri,
comme on l’appelle, s’est développé peu à peu, débutant cette
fois par des fistules à la face dorsale. Le pied
a été si enflé et si douloureux, que le
malade est resté couché plusieurs mois. La
sécrétion s’est tarie au bout de trois ou qua-
tre ans et la déformation du pied s’est
amoindrie peu à peu.
Actuellement, les seuls vestiges de cette
maladie sont un épaississement et une
induration assez considérables des tégu-
ments, l’écartement des orteils au point où
la tumeur avait débuté et la présence de
six petites cicatrices étoilées sur la face
dorsale (fig. 5); celles de la face plantaire
ont disparu par suite de l’usure.
Le malade qui fait l'objet de cette observation, malgré une très
bonne santé apparente, était venu à la visite pour un abcès froid
du cou.
156 É. BRUMPT
20 AHMED Alt, Djeberti, 35 ans.
La maladie a débuté spontanément, sans phénomènes violents
comme dans les deux cas précités. Il s’est formé des fistules par
où s’écoulèrent beaucoup de pus et de grains noirs. C’est proba-
blement à la suite d’une piqûre d’épine, accident auquel les indi-
gènes font à peine attention. La maladie remonte à douze ans et en
a duré cinq. Elle a commencé par la face plantaire et a laissé à
peu près les mêmes vestiges, un peu plus étendus toutefois, que
dans le cas précédent.
De ces observations il résulte, au point de vue de l’étiologie,
qu’un terrain scrofuleux est favorable au développement du parasite,
puisque cette diathèse, qui est rare chez les Djebertis, s’est ren-
contrée dans deux cas sur trois ; en second lieu, qu’une suppuration
prolongée semble créer un bon milieu pour le parasite.
Le bois de Dourah coupé, les tiges de Palmier sur lesquelles le
parasite se développe si bien, en s’enfonçant dans la peau créent
un milieu suppurant très favorable. Mes recherches à ce sujet ont
été négatives; j'ai cultivé plusieurs Moisissures que l’on trouve sur
ces végétaux, sans jamais rencontrer la Mucorinée du pied de
Madura. — Immi, 13 septembre 1901.
XI. — Mycétome à grains blanes.
GueLzno LouBasso, paysan Galla âgé de 45 ans; maladie contractée
à Robabouta, où elle était inconnue et ne porte aucun nom.
Antécédents héréditaires et personnels nuls; toujours bonne santé.
Histoire de la maladie. — Il y a sept ans, le malade a eu un
phlegmon du gros orteil du pied gauche; peu à peu, le pus est
sorti, d’abord par la face inférieure, puis par la supérieure; dans
le pus se trouvaient du sang et de petits grumeaux blancs. Depuis
cette époque, son orteil a continué à grossir et la douleur du pied
est toujours assez vive, en dehors de la gêne fonctionnelle qu'occa-
sionne la tumeur. Depuis quelques mois, la douleur semble rétro-
céder et la suppuration a beaucoup diminué.
État actuel. — La tumeur siège sur le gros orteil du pied gauche
et la masse charnue métatarsienne correspondante. Elle occupe
environ les trois cinquièmes de la longueur du pied et sa hauteur
dépasse la moitié de sa longueur. Elle à une certaine ressemblance
avec un gros tubercule de pomme de terre (fig. 6). En plusieurs
NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 157
points, que la photographie montre malheureusement d’une façon
bien imparfaite, se trouvent de petits pertuis légèrement surélevés,
ayant une tendance à bourgeonner et saignant très facilement ;
j'en ai compté environ vingt-cinq. Sur ce nombre, il n’y en a pas
plus de trois qui, par la pression sur les parties voisines, rejettent
un peu de pus et quelques grains blancs. Ceux-ci s'accumulent au-
Fig. 6. — Mycétome à grains blancs, en voie de guérison, datant de sept années.
Pied gauche vu par la face interne; le gros orteil est seul atteint.
dessous des petites croûtes qui se forment par la dessiccation du
pus. La tumeur a une consistance cartilagineuse ; le stylet explora-
teur éprouve une grande résistance et ne s’enfonce que de deux à
trois centimètres, suivant les points. Il n’y a jamais eu d’engorge-
ment ganglionnaire dans l’aine.
Symptômes fonctionnels. — À part la gêne due au poids de la
tumeur, le malade ne souffre que très légèrement.
Anatomie pathologique. — Après anesthésie à la cocaïne, j'ai
enlevé, au niveau du pli de l’orteil, un petit fragment de la tumeur.
Au-dessous de la peau se trouvait un peu de tissu adipeux infiltré
de travées conjonctives hypertrophiées et très résistantes; je n’ai
pas trouvé de tunnels conduisant profondément. Il est probable
que cette tumeur était en voie de guérison prochaine, celle-ci se
faisant par un processus scléreux, comme dans les cas de mycétome
à grains noirs.
Le temps m’a manqué pour faire une étude histologique com-
plète des grains blancs. En les traitant par la potasse, je n'ai pas
458 | É. BRUMPT
trouvé de filaments mycéliens, il y avait surtout des cellules hyper-
trophiées. Néanmoins l'identité de cette maladie avec la variété
pâle de mycétome ne me laisse aucun doute. — Robabouta, pays
Galla-Aroussi, 6 octobre 1901.
XII. — Note préliminaire sur l’Aïno,
maladie frappant les bestiaux des Somalis de l’Ogaden.
Les Somalis de l’Ogaden désignent sous le nom d’Aino une mala-
die causée par une Mouche qui porte également ce même nom.
La maladie est causée par un Trypanosome qui pullule dans le
sang des animaux malades; quant à la Mouche, elle semble être
sinon la Glossina morsitans, tout au moins une espèce très voisine.
La maladie sévit avec intensité sur les Chameaux, les Chevaux,
les Anes et les Mulets. Dans les régions où elle existe, je n'ai trouvé
le parasite ni dans le sang de l'Homme, ni dans celui d’un grand
nombre d’animaux sauvages : Éléphants , Zèbres, Antilopes,
Damans, Chiens sauvages, Singes (deux espèces). Ce fait ne prouve
pas que ces animaux soient réfractaires à la maladie, mais
que leur facon de vivre les met peut-être à l’abri des atteintes de
la Mouche. Je crois pouvoir appuyer cette hypothèse par les infec-
tions que j’ai obtenues chez le Singe et chez un jeune Chien indigène
par injection intra-veineusé de sang chargé de parasites.
L'espoir de trouver un moyen d'arrêter l’épidémie qui devait
anéantir en quelques semaines tous les Chameaux de la Mission
du Bourg m’a conduit à chercher dans la thérapeutique et la séro-
thérapie un remède efficace contre la maladie.
J'ai essayé sur lame et suivi au microscope l’action de la quinine,
de l’antipyrine et du bleu de méthylène. Les deux premières
substances agissent faiblement sur le parasite et nécessiteraient
des doses de médicaments, toxiques à la dose injectée, le bleu de
méthylène au contraire tue les parasites très rapidement. J'ai
injecté un jeune Chameau malade pendant plusieurs jours avec un
mélange d’antipyrine et de quinine, j'ai suivi d'heure en heure
l’action du médicament dans le sang, les parasites se sont toujours
montrés aussi actifs qu’au début. Le bleu de méthylène a donné
chez un Mulet une amélioration passagère, mais la dose passant
dans le sang est trop faible pour tuer les parasites.
NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 159
Sérothérapie. — J'ai étudié l’action exercée sur les parasites par
le sérum du sang d’un grand nombre d'animaux sauvages, ainsi
que de l'Homme, habituellement réputés comme réfractaires. Les
lames, conservées à une température convenable, ont permis de
suivre le parasite, mais je n'ai obtenu aucun résultat : les Trypa-
nosomes vivent très bien dans tous ces sérums. Je poursuis actuelle-
ment ces études, en essayant d'immuniser divers animaux qui
pourront peut-être fournir un sérum actif après une première
injection bénigne.
La contamination des animaux se fait par inoculation naturelle,
par les Mouches, ou artificielle, par l'Homme, du sang infecté d’un
autre animal. L'inoculation expérimentale par injection intravei-
neuse m'a réussi chez le Chameau, l’Ane, le Chien, le Singe.
Suivant la quantité de sang injectée et le volume de l’animal, les
parasites se retrouvent dans le sang deux, trois, quatre jours
après. Le nombre des parasites va en croissant rapidement chez
les trois premiers animaux précités et la mort arrive dans un
temps variant de quelques jours à quelques mois ; chez le Singe,
les parasites peuvent vivre, mais ne semblent pas toujours se
reproduire : le sang, qui au début fourmille de Trypanosomes, n’en
renferme plus que quatre ou cinq par préparation après un mois,
et les symptômes du début s’amendent rapidement.
L’inoculation sous-cutanée (contrairement à la dourine, je crois)
ne m’a donné aucun résultat. J’ai inoculé deux centimètres cubes
de sang de Chameau très parasité au Bœuf, au Singe et à moi-même
sans retrouver de parasites dans le sang.
La Mouche est-elle le seul animal qui puisse transmettre le Try-
panosome par des piqüres successives d’animal malade à animal
sain ou bien la transmissiou du parasite peut-elle se faire aussi par
l'intermédiaire des Argas, des Anopheles et des Culex? Les Somalis
accusent également tous les Tabanides de transmettre la maladie à
leurs Chameaux. J’ai étudié plusieurs espèces de Tabanides au
point de vue anatomique : aucune espèce ne possède le réservoir
sanguin que possède l’Aïno en avant des glandes salivaires.
Je n’ai pas eu assez de Mouches Aïno pour juger du temps que
les parasites peuvent vivre dans le réservoir ou dans le tube
digestif, mais chez les Tabanides, les Culicides et les Argas, ces
parasites meurent en quelques heures.
LE D'GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
Du 22 au 26 juillet 1901, s’est tenu à Londres un Congrès britannique
de la tuberculose. Le professeur R. Koca y a fait une importante commu-
nication, par laquelle il tend à démontrer, d’une part, que la tuberculose
humaine diffère de la tuberculose bovine et ne peut être transmise au
bétail, d'autre part, que la tuberculose du bétail ne peut être transmise à
l'espèce humaine ni par le lait ni par la chair des animaux.
Sans préjuger du sort qui est réservé à des assertions aussi nouvelles
et en si complet désaccord avec les opinions généralement reçues, nous
croyons utile de publier ici une série de documents qui ont paru dans les
journaux politiques et qui ont leur place toute marquée dans ces Archives.
Nous voulons nous abstenir de tout commentaire; nous dirons pourtant
que nous avons le plaisir de connaître personnellement le D'° GARNAULT,
et que l’abnégation avec laquelle il se propose pour une expérience
redoutable entre toutes nous inspire un sentiment de profonde et sincère
admiration.
LETTRE DU D' GARNAULT AU PROFESSEUR KocH
(Le Mutin du 17 août 1901)
14 août 1901
Très honoré Maitre,
Je viens, dans la plénitude de ma conscience, vous offrir de servir de
sujet à des inoculations de tuberculose bovine. Je suis disposé à croire
que vous êtes dans l’erreur et suis convaincu que je serai inoculé. J'ai
quarante et un ans, je pèse plus de 100 kilos, j’ai 1"81, je suis de parfaite
santé (vous pourrez d’ailleurs me soumettre au préalable à des inoculations
de tuberculine), je n’ai pas d'enfants.
Dans les combats, des hommes de mentalité inférieure s'offrent par
milliers à une mort inévitable. Bien que je ne sois pas de votre avis et
que je considère mon inoculation comme probable, j'estime que, sur le
champ de bataille de la vie sociale, un être conscient peut bien faire ce
que tant d’autres font si facilement sur les vrais champs de bataille. Je
me tiens à votre entière disposition, à Paris ou à Berlin, dans les condi-
tions qu’il vous plaira.
PAUL GARNAULT,
Docteur en médecine, docteur ès-sciences naturelles,
ex-chef des travaux d'anatomie comparée
de la Faculté des sciences de Bordeaux.
/
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 161
LA TUBERCULOSE BoviNE
(Le Matin du 18 août 1901)
Jusqu'à ces derniers jours, il était universellement admis que l'Homme
peut contracter la tuberculose en consommant la viande d’un Bœuf atteint
de ce mal, ou en ingérant du lait, non stérilisé, renfermant des Bacilles
tuberculeux, des Vaches atteintes de la pomvmelièrè. Or, malgré toutes les
précautions, nombreux sont les Bœuîfs tuberculeux servant à notre
alimentation ; le lait et le beurre que nous ingérons, sont constamment,
peut-on dire, infectés par le Bacille de la tuberculose.
Quels sont les dangers que nous courons de ce fait ? On les croyait très
grands. On prenait de grandes précautions, d’ailleurs souvent illusoires,
pour empêcher la viande tuberculeuse d'arriver sur les marchés. On
recommandait, surtout pour les enfants, de stériliser le lait de Vache, et,
de ce fait, on altérait très sensiblement la valeur nutritive de cet aliment.
A la fin de juillet, au Congrès de Londres, le célèbre Kocx, celui-là
même qui a découvert le microbe de la tuberculose, a affirmé que le danger
de cette infection de l'Homme par la viande ou le lait était complète-
ment nul. Il a apporté les résultats de nombreuses expériences à l'appui
de sa thèse. M. Nocarp, d’Alfort, a répondu à l’illustre bactériologiste,
sans pourtant le réfuter. M. Nocanp croit que l’inoculation de la tubercu-
lose du Bœuf à l'Homme est un fait fréquent ; il dit que plusieurs vétéri-
paires sont morts, s'étant blessés à la suite de nécropsies, et surtout il
recommande aux mères de continuer à faire bouillir le lait des enfants.
Qui a raison ? La grande autorité scientifique de Kocx pèse en ce
moment d’un poids énorme dans la balance. Il y a urgence à être fixé au
plus tôt, par l'expérience directe d’une inoculation faite du Bœuf à
l'Homme. |
Voilà pourquoi, pénétré de cette idée, j'ai écrit, par le courrier de
mercredi, au professeur Kocx, la lettre que le Matin a publiée hier.
J'ai écrit cette lettre sous l'impression d’une conversation avec
M. Nocarp, qui considère l’inoculation comme à peu près certaine, et
aussi sous l'influence des idées reçues.
Une lecture attentive des communications du Congrès et la réflexion
me portent maintenant à croire que Kocx a raison et qu’en réalité le
danger que je cours est moins grand que je ne l’avais pensé.
J’estime que l’inoculation intradermique suffira pour montrer si Kocx
a raison ou tort; et, dans ce cas, je puis avoir la ressource de faire enlever
chirurgicalement les ganglions infectés, au cas où l'infection se produirait.
Je sais fort bien que l'infection générale peut se produire par cette voie,
mais cette considération m'’arrêterait si peu que je suis prêt à subir l’injec-
tion intraveineuse ou l'injection pulmonaire, si Kocx le juge utile, pour
ajouter à la valeur démonstrative de son expérience.
J’estime que Kocx ne peut refuser mon offre. En effet, on l’a accusé et
on l’accuse encore d’avoir agi à l’instigation de son gouvernement et des
agrariens d'Allemagne. Je repousse ces insinuations comme des calomnies
Archives de Parasitologie, V, no 1, 1902. 41
162 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
et j'ai une foi absolue dans une parole de savant. Je me suis adressé à la
presse politique et non médicale, parce que j'ai écrit à Kocx, mercredi
1% août, que les. journaux de médecine qui paraissent ce jour-là ne parai-
tront plus que la semaine prochaine et afin que l’on süût immédiatement, à
Berlin comme à Paris, que Kocx a reçu une offre lui permettant de faire
triompher sa thèse, offre devant laquelle il ne saurait, à mon avis, reculer.
D' GARNAULT.
L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE BoviNE
(Le Temps du 19 août 1901)
Le D' Paul GARNAULT, qui a offert au D' Kocx de servir de sujet à des
inoculations de tuberculose bovine pour lui permettre de résoudre prati-
quement sa théorie, nous adresse la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
Je me suis suffisamment expliqué, ici et ailleurs, sur les raisons qui
m'ont fait publier ma lettre à Kocx dans la presse politique ; je n’y revien-
drai pas, mais je vous prierai de vouloir bien insérer ces réflexions, qui
me paraissent utiles.
Ma lettre à Kocx devait paraître samedi matin dans un seul journal,
accompagnée de commentaires qui, à tous égards, expliquaient ma démar-
che. Par suite, sans doute, d’un malentendu, ma lettre parut sans ce
commentaire, qui a vu le jour tardivement ce matin. Ce sont ces circon-
stances imprévues qui me décidèrent à donner des explications dans la
journée à plusieurs reporters et à publier dans le Temps les observations
qu’on a pu lire. Actuellement, j'estime que si j'ai de nouvelles réflexions
à exprimer ce doit être exclusivement dans la presse médicale. Ce qu’il
importe uniquement, pour le moment, au public de savoir, c’est si Kocx
veut accepter ma proposition. Je le répète, je ne fais aucune espèce de
réserves et ses conditions, seront les miennes.
Je tiens à ajouter encore une fois que Kocx, SR convaincu
de la non-transmissibilité de la tuberculose bovine à l'Homme, doit,
comme homme et comme savant, envisager cette expérience sans aucune
inquiétude et y voir, au contraire, une occasion aussi heureuse qu'impré-
vue de faire une démonstration péremptoire. Je désire encore ajouter
ceci: J'ai pour la personnalité scientifique et morale de Kocx la plus
haute estime : s’il se trompe, comme le croient Nocarpet tant d’autres,
c’est de la meilleure foi du monde, et, au cas où l'expérience tournerait
mal pour moi, je ne lui en garderai aucune espèce de ressentiment.
D' GARNAULT.
LA TRANSMISSIBILITÉ DE LA TUBERCULOSE
(Le Temps du 21 août 1901)
On nous écrit de Bruxelles :
Le Temps s'est occupé tout spécialement de la querelle récemment sur-
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 165
gie. à l’occasion du Congrès de Londres, sur la tuberculose entre le
D' Koca et M. Nocarp — Berlin contre Paris — le premier prétendant
que la tuberculose bovine n’est pas transmissible à l'Homme. en tout cas
pas dangereuse, le second soutenant le contraire. Bravement, le D° Gar-
NAULT a ofiert de se prêter à une expérience, non pas in anim vili, mais
sur lui-même. Or voici qu’un de nos confrères, M. Camille QuENNE, jour-
naliste de talent et de courageuse initiative, qui signe Jean Bar dans
la Chronique, vient de s'offrir spontanément à subir la même épreuve. Il
annonce qu'il va se soumettre à l'inoculation de la tuberculose bovine par
le D' Mazvoz. directeur de l’Institut bactériologique de Liège.
M. Camille QuenNE a dirigé pendant quelques mois un essai de sana-
torium pour tuberculeux installé à Montignies-Saint-Christophe, qui n’a
pu continuer son œuvre à cause des frais énormes qu'elle entrafnait. La
cure était basée sur le principe de la nourriture intensive des sujets qu’on
fortifiait à outrance, au prix de grands sacrifices. Le jeune et hardi
directeur avait foi dans son entreprise ; il en a tout au moins gardé la
conviction qu'avec une dose de résistance et de ferme volonté on peut
venir à bout du mal terrible. Aussi ne craint-il pas de tenter l'aventure.
« Pendant les quelques mois que j'ai passés au milieu de tuberculeux,
déclarait-il à un de nos amis, j'ai remarqué que ce qu'il y a de plus difficile
à combattre chez eux c’est l’anéantissement presque total de l’énergie.
Il semble que chez eux le grand ressort soit cassé. Pour moi, si l’expé-
rience me rendait tuberculeux, je compterais non seulement sur les cures
habituelles pour me guérir rapidement, mais surtout sur ma force de
volonté.
LA QUESTION DE LA TUBERCULOSE BOVINE
(Le Temps du 22 août 1901)
Monsieur le Directeur,
Voici huit jours pleins que j'ai écrit aux professeurs Kocx et WALDEYER,
et je n'ai reçu aucune réponse. A cette époque de l’année, plusieurs
causes accessoires peuvent expliquer ce silence, et nous ne sommes pas
en droit d’en préjuger les raisons. Cependant, les limites du délai d’attente
que je m'étais fixées étant dépassées, je crois que le mieux sera de me
mettre, dans un très bref délai, en rapport immédiat avec le professeur
Kocx. Il n’est rien de tel que de se voir pour s’entendre.
Il ne peut être question, je pense, dans notre expérience, de contami-
nation par ingestion ; voilà quarante ans que j'ingère les Bacilles de la
tuberculose, qui sont partout, sans en être sensiblement incommodé.
Il s’agit d’inoculations que M. Kocx pourra me faire subir immédiate-
ment, si cela lui plaît. Je pense que ces inoculations devront être d’abord
intradermiques, en évitant, s’il se peut, les veines, pour diminuer, dans
la mesure du possible, les chances d'infection générale, c’est-à-dire obtenir
le maximum d'effets démonstratifs avec le minimum de risques ou de
dégâts. Si le résultat est positif, l'erreur de Kocx sera démontrée et
166 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
j'emploierai toutes les ressources de la médecine et de la chirurgie pour
essayer de me guérir.
Si le résultat est négatif, au bout d’un temps que M. Kocx appréciera,
on fera sur moi l’inoculation intraveineuse, au pli du coude. Bien entendu,
dans mon esprit, M. Kocx doit diriger toutes les”"expériences, et ce n’est
que dans l’hypothèse où il s’y refuserait que j'en prendrais moi-même la
direction, tout en référant aux hommes plus compétents que moi dans la
matière.
Ce qui doit être bien entendu, c’est que mon inoculation, successivement
intradermique et intraveineuse, ne dépend nullement de l’acceptation de
M. Kocx. Je puis affirmer qu’elle se fera, dans la mesure où je puis
affirmer mon existence prochaine. Cela dit simplement pour calmer les
appréhensions de plusieurs journaux médicaux parus ce matin et insinuant
plus ou moins nettement que je ne me suis offert qu'avec la certitude de
voir Kocx refuser mon ofire.
Koca, à mon avis, doit prendre la direction et la responsabilité de
l'expérience. S'il s’y refuse, il devra fournir quelques raisons ou explica-
tions. Il devra, au moins, me fournir, dans des conditions scientifiquement
déterminées, une culture pure de tuberculose bovine provenant de son
laboratoire, dont une partie sera injectée, à Berlin, à des Veaux témoins,
dont l’autre partie, si je ne suis pas inoculé à Berlin, sera divisée en deux
parts, dont l’une me sera inoculée, dont l’autre sera inoculée sur place à
une série de Veaux témoins.
Le mieux, à tous égards, serait que l’expérience fût pratiquée Je plus
tôt possible à Berlin. Si nous ne pouvons arriver à nous entendre,
M. Kocu et moi (ce qui ne me paraît pas difficile, en ce qui me concerne),
l'inoculation devra être pratiquée ailleurs. Je doute de pouvoir la subir à
Paris. M. Nocarp m'a dit très nettement, mercredi dernier, qu’il ne la
ferait pas. Je voudrais éviter aussi tout prétexte de croire ou de dire que
je veux faire de ce minime débat une sorte de différend franco-allemand.
Rien n’est plus loin de ma pensée : la nationalité de M. Kocu et la mienne
sont purement accidentelles et n’ont rien à faire ici.
Londres, où s’est soulevé le débat, pourrait être un excellent terrain
neutre. On me dit que les Anglais, qui ont eu le bon esprit de restreindre
au nécessaire les cruautés de la vivisection animale, sont très formalistes
sur toutes les questions d’expérimentation. En cas de refus de ce côté, je
m'adresserais aux Américains, très bien outillés et très respectueux de la
volonté individuelle consciente.
J'espère n'être pas réduit à m'inoculer moi-même en présence de
quelques médecins, ce qui, devant un refus général, auquel je ne puis
croire, deviendrait ma dernière ressource.
J’estime l'expérience que je propose bonne et utile, non seulement pour
la solution du problème médico-social actuel, mais parce qu’elle soulève
et aidera à résoudre, en partie du moins, un certain nombre de problèmes
d'éthique générale ou sociale. Quoi qu'il arrive, avec ou sans Koc«, j'irai
donc jusqu’au bout.
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 167
J'étais décidé à garder le silence jusqu’à ma visite à Kocx. L’attitude
peu bienveillante et SONRIMETREE à mon égard, de certains médecins et
de certains organes médicaux, m'en fait sortir. Toutes réflexions faites, je
pense que cela vaut mieux ainsi; la question, dès maintenant, est nette-
ment posée en ce qui me concerne, pour le présent et pour l'avenir.
Encore un dernier mot. Certains journaux prétendent que j'ai voulu,
dans ma lettre à Kocn, établir la supériorité de mon acte sur les abnéga-
tions militaires. Cela est tout à fait faux. J’ai voulu dire que mon acte
était comparable, à certains égards du moins, aux actes très fréquents
d’abnégation militaire. Il n’y avait, dans ma lettre, rien de plus.
D' GARNAULT.
L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE
L'opinion du D' Brouardel
(Le Temps du 23 août 1901)
Nous avons rapporté la controverse soutenue par les D“ Kocx et
Nocarp et publié hier encore une communication du D GARNAULT, qui se
propose comme champ d'expériences au célèbre professeur allemand.
Le D' GarNauLr doit se rendre à Berlin cette semaine et répéter au
professeur Kocx, de vive voix, sa proposition.
Le D'° GARNAULT souhaiterait que l'inoculation lui fût faite à Berlin,
dans le laboratoire du professeur Kocu, par celui-ci même. Si Kocx refuse,
le médecin français cherchera quelque autre lieu pour l’expérience, Lon-
dres ou New-York, à défaut de Paris, mais avec de la culture pure de
tuberculose bovine provenant du laboratoire de Berlin.
À Paris, le professeur Nocarp a refusé nettement de tenter l’opération.
Le savant professeur refuse pour deux raisons : il ne croit pas à l’effica-
cité de l’expérience et il estime trop grave la responsabilité qu’encourrait
l'opérateur.
Le problème, on le voit, est double: L'expérience peut-elle servir
à la science ? Le professeur Kocx peut-il la tenter sur le médecin qui
propose de lui servir de sujet ?
Nous en avons causé avec le professeur BROUARDEL, qualifié mieux
que quiconque en pareille consultation :
— Accepteriez-vous, lui demandions-nous, accepteriez-vous de prati-
quer une expérience sur un Homme qui s'offrirait à vous de la sorte ?
— Sans hésitation, je vous répondrai : non; je renverrais l'individu,
— et cela pour deux raisons qui formulent ma réponse aux deux points
que comporte la question :
D'abord, l’expérience ne prouverait rien du tout.
Ensuite, la responsabilité — encourue en pure perte — est effroyable.
— Comment expliquez-vous que pareille expérience ne prouve rien ?
— Par ceci que jamais une expérience de ce genre ne prouve quoi que
ce soit.
168 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
Un exemple : PETER, avec un Courage qu'on admira beaucoup, se
badigeonna la gorge, la bouche, le larynx avec de fausses-membranes de
diphtériques ; il n’eut pas la diphtérie. Mais établit-il ainsi que la diphtérie
n’est pas contagieuse ? Non pas, certes, car la diphtérie détruit des
familles entières et sa contagion ést aujourd hui mille fois prouvée. PETER
— si je puis m’exprimer ainsi — n'était pas un terrain favorable pour la
diphtérie, voilà tout. Et la diphtérie n’en reste pas moins une maladie
terriblement contagieuse.
Pour le cas particulier, je pense que Kocx peut avoir raison : une
culture de tuberculose pure peut n'être pas inoculable de l'animal à
l'Homme. Et le D° GARNAULT pourrait, en effet, fort bien rester indemne.
‘Mais lorsque à la tuberculose pure s’adjoignent tous les microbes qui
entrent dans les aliments, lait, beurre ou viande, qui se développent
notamment dans les étables et se mélangent aux Bacilles de la tubercu-
lose, alors la tuberculose devient essentiellement contagieuse. C’est le cas
de chaque minute, celui-ci, et non celui de l’inoculation de tuberculose
pure dans un laboratoire. Voilà pourquoi, si le D° GARNAULT sortait
indemne de l'aventure, il n’y aurait, à mon sens, rien de prouvé.
Et je conclus en vous répétant que, parce que tel ou tel individu ne
sera pas accessible à la tuberculose, en telles circonstances, il est faux, il
est même absurde de conclure que la tuberculose n’est pas contagieuse.
Pasteur disait souvent que si, après cent expériences négatives, il se
trouvait une expérience positive, c’est cette dernière qu'il retenait, c’est
celle-ci seule qui pouvait établir un résultat.
— Comment envisagez-vous la responsabilité du professeur qui ferait
pareille expérience ?
— Quant à la responsabilité, elle est immense. Si le résultat de
l'expérience sur le D° GARNAULT est négatif, cela ne prouvera pas grand’
chose. S'il est positif, il n’établira rien que nous sachions déjà. Et quelle
perspective pour le D' Koca, s’il donne la tuberculose à un être qui par
sa constitution y était accessible.
Ricorp essaya un jour l’inoculation de la syphilis. Sur cinq inoculés,
quatre furent en grand danger de mort et un autre mourut. Il mourut en
un mois, et cependant la syphilis ne tue pas un Homme à sa première
période.
Concluez donc vous-même combien est inutile et combien effrayante à
la fois pareille responsabilité. Je doute fort que le professeur allemand
veuille bien l’accepter.
Les expériences déjà faites sur la tuberculose vont d'ailleurs être toutes
reprises en Angleterre et développées d’après les récentes théories.
300.000 francs ont été mis à la disposition de lord Lisrer pour Îaire
amener un bétail considérable, des opérateurs et des aides.
Le D' BRouARDEL paraît attendre beaucoup plus de ces expériences
que de la tentative — si courageuse soit-elle — du D' GARNAULT.
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 169
L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE
(Le Temps du 24 août 1901)
Au moment même de partir, je lis dans le Temps l'interview de M. le
professeur BROUARDEL. Je ne mè serais jamais permis de parler après ce
maitre éminent, si je ne pouvais dire que dans l'occurrence j'y ai bien
quelque droit.
Ecartons d’abord l’ingestion ; elle ne sera même pas tentée : elle est
trop peu probante. On fera sur moi, à Berlin ou ailleurs, l’inoculation
d'abord intradermique, ensuite intraveineuse, et cela constitue une expé-
rience sensiblement plus précise et plus scientifique, et aussi plus dange-
reuse que le badigeonnage pharyngien de P£rer avec les fausses membranes.
Si l'expérience est positive chez un Homme d’âge moyen, vigoureux,
sain, sans antécédents héréditaires connus, jusqu’à la seconde génération
au moins, des deux côtés, le résultat sera terrible contre les affirmations
si précises, si sereines, de Kocx.
Si le résultat est négatif, je reconnais qu'il n’a pas une très grande
valeur contre des faits positifs; mais ces faits existent-ils réellement ?
est-il scientifiquement démontré que les morts par inoculation acciden-
telle dont on fait état soient dues à la tuberculose bovine ? Kocx ne l’a pas
admis à Londres ; il n’a pas été impressionné par l’objection.
Et s’il n’y a pas de faits positifs. alors le fait négatif, pesé à sa juste
valeur, reprend sa place, quelle qu’elle soit. Dans tous les domaines de la
connaissance, de nombreuses questions ne nous sont et ne nous seront
probablement jamais accessibles que par des voies indirectes ou néga-
tives, qui ont donné ou donneront cependant la certitude.
Mon cas vaudra ce qu’il vaudra pour des conditions déterminées. Et
que l’on ne s’y trompe pas : des cas semblables se produiront d’une façon
courante, dès demain peut-être, certainement à l'avenir, et personne ne
songera à s’en montrer surpris.
_ Je vais à Berlin sans beaucoup d'illusions, mais je ne vais pas provoquer
Kocx : je vais m’entretenir comme un écolier respectueux avec un maître
illustre et vénéré. Qu'il m’inocule ou non, de précieux enseignements,
pour un avenir prochain ressortiront pour moi de cette démarche.
Mais, qu’on le sache bien, des cas semblables au mien se produiront
régulièrement dans la norme quotidienne. S’il existe des réglementations
et des lois qui s’y opposent, on les détruira, parce qu’elles ne sont plus
conformes aux idées modernes sur le déterminisme humain. Je ne veux
pas m’engager dans une discussion psychologique, ce n’est ni le moment
ni le lieu ; un exemple concret suffira pour montrer, dans notre société
actuelle, le pharisaisme plus ou moins conscient de ces scrupules.
Consulte-t-on la conscience et le libre déterminisme des jeunes hommes
que l’on enrégimente, pour les envoyer à la mort? Ils ne sont libres ni
par leur degré de culture, ni par leur maturité, ni par les conventions
sociales, si formidablement lézardées, au nom desquelles on les astreint à
mourir. Est-on bien certain même que ce soit toujours pour le but avoué
170 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
que l'on viole leur liberté ? Si, dans ces conditions, on fait si facilement
mourir des hommes contre leur volonté, il est logique et nécessaire
d'accepter le sacrifice de ceux qui s'offrent dans la plénitude de leur
conscience et de leur raison, même à la mort certaine et inévitable, mais
féconde.
Dans le cas actuel, il ne faut ni dramatiser ni sentimentaliser les
conditions de cette expérience, à mon avis nécessaire avec bien d’autres,
après les affirmations si nettes et si autorisées d’un illustre savant. Il ne
faut pas non plus s'attacher à vouloir restreindre la portée de ce débat.
La question de l’expérimentation sur l'Homme libre et conscient, surtout
sur le médecin qui s’offre, est posée, et j'espère que mon exemple permettra
de la résoudre plus tôt. De plus, la valeur de cette expérimentation, au
point de vue médical spécial, ne serait amoindrie que si Kocx criait bien
haut, quinze jours après le Congrès de Londres : « Je me suis trompé » ;
et cela, on le comprendra sans peine, est impossible, parce que Koca est
un savant, parce que l'opinion qu'avait Kocx il y a quinze jours est encore
l'opinion de Kocx aujourd'hui, aucun fait nouveau ne l’ayant infirmée.
D' GARNAULT.
L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE ROVINE
L'opinion de M. Nocard
(Le Temps du 27 août 1901)
Dans l’avant-dernière lettre qu’il nous a adressée, Le Dr GARNAULT
écrivait qu'il doutait fort de pouvoir se faire inoculer à Paris : « M. Nocarp
m'a dit très nettement, ajoutait-il, qu'il ne me ferait pas l’inoculation ».
Nous avons demandé à M. Nocarp, ex-directeur de l'Ecole vétérinaire
d’Alfort, les raisons qu'il avait de ne pas se prêter à cette expérience :
Je m'y refuse, nous a répondu le professeur NocARD, parce que je suis
convaincu qu'il y a danger certain pour le sujet. Je me suis efforcé, lors-
qu'il est venu me voir, de détourner par tous les moyens le D' GARNAULT
de son projet. Il ne s’est pas laissé persuader. C’est tant pis. En tout cas,
non seulement je ne ferai pas l’inoculation de la tuberculose, mais je lui
refuserai la culture qui serait nécessaire pour qu’il s’inoculât lui-même.
— Mais croyez-vous que l'expérience prouverait quelque chose? Le
D' BROUARDEL, que nous avons interrogé, estime qu'elle ne prouveraïit rien
du tout.
— J'ai lu les explications données par le D' BrouARDEL. Je pense
comme lui que l'expérience serait faite en pure perte. Il se peut, en eflet,
que le D' GarnauLT soit réfractaire à la contamination. Ils sont nom-
breux les gens qui vivent dans un milieu infecté par la tuberculose sans
devenir tuberculeux.
Puis, la facon dont le D' Garnaurr veut qu’on l’inocule rendra l’expé-
rience plus difficilement concluante. Il veut que l’inoculation soit faite
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 171
L
dans le derme, de façon qu’on puisse faire l’ablation de la partie contaminée
— des ganglions du bras, par exemple — dès que l'infection se sera
manifestée. Or, même quand le sujet reste indemne, il se produit sur le
point où a été faite l’inoculation une inflammation tuberculeuse. Cette
inflammation, qui ne prouve rien, pourra faire croire cependant à un
commencement d'infection, et l’opération chirurgicale s’imposera.
Nous avons également interrogé le professeur Nocarp sur la théorie
émise par le D' Kocx au Congrès de la tuberculose à Londres.
Le D' Kocx établit sa théorie sur ce fait que la tuberculose humaine,
inoculée aux Bovidés, n’a pas de prise sur eux. Il en conclut que le
Bacille de la tuberculose humaine est différent de celui de la tuberculose
bovine et que ni l’un ni l’autre ne peuvent se développer en dehors de
son milieu particulier. La base de ce raisonnement est fausse. Si le D"
Kocx n’a pas réussi, dans les conditions où il a opéré, à inoculer aux
Bovidés la tuberculose humaine, d’autres, très nombreux, ont réussi.
Mais, admettons néanmoins, avec le D' Kocx, qu'un Bœuf puisse résister
à la tuberculose de l'Homme. Est-ce que ce fait prouverait nécessaire-
ment qu'un Homme puisse résister à la tuberculose des Bovidés ? Je ne
le pense pas.
Pour justifier sa conclusion sur l'impossibilité d’inoculer à un Homme
les Bacilles de la tuberculose bovine, le D' Kocx cherche des arguments
dans des faits médicaux. Le Bacille tuberculeux, dit-il, est si fréquent
dans le lait que, si l'Homme était sensible au Bacille du Bœuf, les tuber-
culoses de l'intestin seraient extrêmement fréquentes. Or, ajoute-t-il,
rien n’est plus rare. Dans cette proposition il y a trois erreurs :
1° Le Bacille tuberculeux existe rarement dans le lait. Quand il y
existe, c’est, neuf fois sur dix, en quantité très faible.
2° Quand on veut donner la tuberculose par les voies digestives, on y
parvient très difficilement, même chez les animaux les plus sensibles. Il
faut faire ingérer une quantité considérable de matières tuberculeuses
très riches en Bacilles. Encore, n’est-on pas sûr de réussir. Ainsi, l’année
dernière, la Société vétérinaire a fait une expérience à ce sujet. On a fait
absorber à quatre Vaches 400 grammes de matières tuberculeuses pro-
venant de Vaches. Sur ces quatre Vaches, il y en a eu une qui est restée
complètement saine. Une autre a bien réagi à la tuberculine, ce qui mon-
trait qu’elle était infectée ; mais, à l’autopsie, il a été impossible de
découvrir la plus petite lésion tuberculeuse. Enfin, les deux autres
avaient de très petites lésions.
3° M. Kocu se trompe encore en disant que la tuberculose intestinale
est extrêmement rare. Son erreur vient de ce que souvent cette variété
de tuberculose se traduit par des lésions des ganglions des premières
voies digestives, bien plus que par des lésions de la muqueuse intestinale.
. Maintenant, la théorie du D' Kocx n’est pas seulement contraire au
raisonnement, elle est également contraire aux faits. Il existe des faits
incontestables d’inoculations accidentelles. Des vétérinaires se sont bles-
172 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE :
sés en faisant des autopsies de Vaches tuberculeuses : les uns ont guéri,
grâce à une opération radicale et hâtive ; d'autres en sont morts. Il ya
également des exemples indiscutables de personnes infectées par l’usage
de lait de Vaches atteintes de mammite tuberculeuse.
Un dernier fait concluant, c’est l’histoire de la tuberculose en Angle-
terre. Depuis cinquante ans, la tuberculose, qui augmente dans tous les
autres pays, a diminué dans la proportion de 45 0/0 en Angleterre, et
cette diminution porte sur toutes les formes de la tuberculose, sauf une :
la tuberculose intestinale des enfants âgés de moins d’un an. Et pourquoi
cela ? Parce que, depuis cinquante ans, les Anglais ont dépensé des som-
mes considérables pour assainir la maison, l'atelier et, d’une manière
générale, la commune tout entière, et qu'ainsi ils ont diminué beaucoup
les chances d'infection par les voies respiratoires, les plus redoutables
pour l’adulte. Au contraire, pendant cette mème période, on n’a rien fait
pour diminuer les chances d'infection par les voies digestives. On n’a
pris aucune mesure contre les Vaches atteintes de tuberculose de la
mamelle : il en est résulté que la tuberculose des tout jeunes enfants qui
sont nourris exclusivement de lait a augmenté de 27 0/0. Le grand
hygiéniste anglais THoRNE-THorNE n'hésite pas à avouer que ce fait
regrettable provient de ce qu'on n’a rien fait pour assurer la bonne
qualité du lait.
L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE
(Le Temps du 28 août 1901)
Berlin, 26 août.
Monsieur le Directeur du Temps,
J’ai eu, samedi soir, un entretien qui a duré près de deux heures avec
le professeur Kocx. M. Kocx partait le lendemain en villégiature et m’a
reçu avec la plus extrême bienveillance. Gênés l’un et l’autre pour expri-
mer notre pensée en allemand ou en français, nous avons employé l’an-
glais, que nous parlons couramment, sinon purement.
Je suis extrêmement embarrassé pour traduire la pensée de M. Kocx.
En effet, comme cela est légitime et naturel, M. Kocu désire contrôler ce
que je pourrai publier au sujet de notre entretien. Je ne voudrais pas que
la moindre parole, sortie à la légère de ma bouche, empêchât M. Kocx de
donner à la publication que je prépare son cachet d'authenticité scienti-
fique ; ce serait lui faire perdre toute sa valeur. Je publierai ce travail
ultérieur dans une revue scientifique française, avec un délai de quatre
à cinq semaines. Je me bornerai ici à indiquer brièvement les résultats
de ma démarche et un très petit nombre d’affirmations de M. Kocn, qui
sont très nettes dans mon esprit et sur lesquelles toute espèce de contes-
tation me paraît impossible.
Il est inutile de dire que M. Kocn maintient toutes ses idées, qui
forment, je le reconnais très volontiers, un système scientifique extrême-
ment solide. Tous les cas d’infections accidentelles contractées pendant
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 173
les nécropsies sont explicables, pour Kocx, sans qu’il soit obligé de rien
céder de sa théorie. Le cas de la fille de ce médecin suisse, auquel on a
voulu donner la valeur d’une expérience, ne prouve absolument rien. En
effet, tant que l’on n'aura pas fait sur le Veau les expériences de con-
trôle, il sera impossible d'affirmer que la tuberculose intestinale est
d’origine bovine ou d’origine humaine.
Les bergers, dont la vie est intimement mêlée à celle des bestiaux,
les employés d’abattoirs, qui se coupent si souvent et mettent leur cou-
teau dans la bouche, sont très rarement infectés par la tuberculose.
M. Kocx me montre sur ce sujet les indications concordantes qui lui ont
été fournies par des vétérinaires ou médecins, de divers côtés.
Pour M. Kocx, les expériences sur l'Homme sont utiles et intéressan-
tes, mais à condition d’être très nombreuses et d’être contrôlées d’une façon
parfaitement scientifique. Ce n’est pas l’inoculation, mais bien la simple
ingestion de lait cru non bouilli, continuée pendant des mois, qui consti-
tuera la démonstration la plus probante. Tel est au moins son avis. Il est
probable qu’il sera discuté. On ne manquera pas de dire que, de cette
facon, M. Kocx coupe court à toutes les demandes d’inoculation du genre
de la mienne, qui se sont produites, ou qui pourront se produire. Et, en
eftet, pour ingérer patiemment du lait tuberculeux pendant un an, il
n’est besoin que de rester chez soi. Mon voyage à Berlin aura donc eu au
moins l’avantage de préciser la pensée de Kocu et la façon dont il croit que
l’expérience doit être conduite pour tous ceux — et ils seront, j'en ai la
conviction, assez nombreux — qui voudront la tenter.
Dans les lignes qui précèdent, je me suis borné à exposer les idées de
Kocx — d’ailleurs déjà bien connues, sauf peut-être sur ce dernier point
— sans émettre d’appréciations personnelles. Il me suffira, pour terminer,
de dire en quelques mots ce que j'ai l'intention de faire.
En premier lieu, je me soumettrai, après injection probatoire de
tuberculine, au régime semi-lacté pendant un an, c’est-à-dire que pen-
dant un an, sans interruption, bien portant ou malade, j'ingérerai à la
maison, comme unique boisson, du lait tuberculeux coupé d’une petite
quantité d’eau ordinaire. Ce régime me sera d'autant plus facile à suivre
que je ne bois pas de vin. Bien entendu, je consommerai le lait le plus :
richement tuberculeux qu'il me sera possible de me procurer et dont la
teneur en Bacilles de la tuberculose sera déterminée toutes les semaines
ou tous les quinze jours.
Malgré l’opinion du professeur Kocx, je subirai tous les deux mois ou
tous les trois mois une inoculation hypodermique, au niveau de l’avant-
bras gauche, d’une culture très virulente de tuberculose bovine, dont la
virulence sera contrôlée sur des Veaux témoins.
Et alors, si au bout d’un an je suis indemne, je ne dirai pas, comme
Ricorp, dans un aphorisme célèbre, qu'un dieu m'a protégé, mais qu’un
Homme, dans les conditions où je me trouvais, ne prend pas facilement
la tuberculose bovine. Beaucoup de gens tenteront l’expérience, avec des
174 LE DOCTEUR -GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
tempéraments, des résistances, des hérédités très divers. L'examen des
statistiques chez les individus exposés à la tuberculose bovine, les résul-
tats produits par les diverses mesures prophylactiques que l’on va pren-
dre ou que l’on a prises, amèneront rapidement, en même temps que ces
expériences, une certitude. Pour les enfants, la vérité sortira, nous
devons l’espérer, des expériences entreprises par M. Kocx ou d’expé-
riences semblables sur la tuberculose intestinale des enfants.
Quant à mon cas et aux cas semblables, en dehors du professeur
Kocx, qui, lui, affirme avec une parfaite sérénité que j'en sortirai
indemne, peu de gens, à l’heure actuelle, oseraient se prononcer sur
l'avenir, sur l’état où se trouveront au bout d’un an ceux qui vont tenter
l'expérience. Ce doute, à peu près universel, ne suffit-il pas justement
à la légitimer ?
D' GARNAULT.
ex
Les pages qui précèdent ont été communiquées à M. le D° GARNAULT, à
l’état de première épreuve, avec prière de nous signaler tels documents
de même ordre qui auraient pu nous échapper, ou d’y ajouter telles
réflexions qu'il pourrait lui sembler utile d'y adjoindre. Nous avons reçu
en réponse la lettre suivante.
A M. LE PROFESSEUR R. BLANCHARD.
Paris, le S novembre 1901.
MON CHER CONFRÈRE ET AMI,
Je vous. exprime tous mes remerciements au sujet des paroles bien-
veillantes que vous voulez bien m'adresser en tête de cet article, et aussi
de celles que renferme la lettre par laquelle vous me demandez si j'ai
quelques réflexions à ajouter aux documents précédents. Depuis quelques
semaines, le fait de m’exposer, volontairement, à une mort, en somme
assez probable, dans le but unique d’arriver à démontrer une vérité utile,
semble m'avoir rendu odieux à la plupart de mes confrères de la médecine
et de la presse médicale officielle de Paris. Les échos des calomnies les
plus misérables, des insinuations les plus venimeuses, me sont arrivés
en grand nombre, dans ces derniers temps. Je n’en suis nullement ému;
et, de ces petits incidents, prévus et attendus, je n’ai pas l'intention de
m'émouvoir d'avantage, à l'avenir. Je ne vous dirai donc pas que votre
bonne appréciation, avec quelques autres (celles que j'ai reçues de ce grand
cœur qui est le Professeur Ch. Ricxet, de mon bon et éminent maitre et
ami, le Professeur A. Grarp) me sont des compensations. Je ne ressens le
besoin d'aucune compensalion, quelle qu'elle puisse être; et l'injure
émanant d'hommes capables de me l’adresser, en de telles circonstances,
n’est un témoignage infiniment plus précieux que ne sauraient être leurs
louanges. Je vous remercie donc purement et simplement, de même que
je remercie tous ceux qui, amis ou inconnus (et je dois dire que, parmi
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 175
les médecins, le nombre en a été infiniment petit), m'ont témoigné, en cette
occasion, leur sympathie.
D'ailleurs, lorsque j'ai pris la résolution, d’abord de m'offrir à Kocx,
sans aucune espèce de conditions ni de réserves, ensuite, d'aller jusqu'au
bout, avec mes propres moyens, si Kocx n'acceptait pas de m’inoculer, je
me suis mis, je ne dirai pas au-dessus, mais en dehors de la critique,
Ma détermination, irrévocable dès les premiers jours, est devenue plus
irrévocable encore, s’il est possible, à la suite de l’examen minutieux de
la bibliographie et des conditions scientifiques dans lesquelles Kocx a
produit son étrange affirmation, si justement comparée, par un membre
du Congrès de Londres, à un Bombshell, à une bombe explosive.
Ma déterminafion résulte essentiellement de ma compréhension générale
des choses et aussi de ma conception du rôle individuel social de chaque
citoyen. De quel poids pèsent mes ambitions, mes désirs, mes jouissances,
ou, pour parler plus exactement, mes simulacres et mes illusions de
jouissances, dans le vaste plateau de la balance où se mesure le détermi-
nisme général de l'humanité? Que nous le soupçonnions ou non, que
nous le voulions ou non, nos actions, appelées par nous petites ou
grandes, toujours insignifiantes, n'ont d'autre but que de servir la cause
de l’Espèce, à laquelle seule la Nature s'intéresse, à laquelle tout, par elle
est sacrifié. Ces actions ne constituent, en réalité, que des réactions fatales
vis-à-vis des causes, héréditaires ou autres, agissant en nous pour provo-
quer nos déterminations. Ces réactions serviront à leur tour de point de
départ, en tant qu'exemples et de mille autres manières, à tout un enchai-
nement de nouveaux phénomènes, dont le devenir, aussi bien que la
* signification réelle et profonde, ne sauraient être compris ni prévus.
Cette conception nette et précise de ia valeur et du sens de nos actions,
de la facon dont elles se classent dans le déterminisme général des choses,
cette conception, dis-je, qui est présente à l'esprit de tous les naturalistes
de notre époque, modifie singulièrement, n'est-il pas vrai, l’idée naïvement
fétichiste que les hommes se font ordinairement de l’origine et du sens de
leurs actions, aussi bien que la haute opinion qu'ils entretiennent de
l'importance et de la valeur de leur existence.
Quelques jours avant que je ne prisse ma détermination, je me trouvais
chez un médecin de mes amis, cœur d’ailleurs excellent ; et mes théories
sociales aussi bien que « mes sentiments humanitaires » passèrent un
mauvais quart d'heure. Chacun venait, à l’envi, d’une main sûre, les cribler
d'un trait acéré ou d’un sarcasme, tout au moins d’une douce moquerie.
Le hasard m'’aura donné, quelques jours plus tard, l’occasion de faire une
petite application imprévue de ces théories. En effet, mon acte, je le
répète, n’est autre chose, qu'une très simple application de mes idées ; et,
depuis quelques années, je fais mon possible et je place tout mon honneur
en cela pour mettre ma vie pratique en conformité avec mes vues théori-
ques. Mon ami a dû comprendre; car depuis cette époque il ne m'a plus
donné signe de vie, s’est bien gardé de me féliciter de mon offre à Koc;
176 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
et, à l’heure actuelle, je ne sais pas si la rude leçon de chose que je lui ai
donnée, sans y ajouter pourtant un mot, ne m'a pas définitivement aliéné
sa précieuse amilié.
Mais, ne vous y trompez pas, mon cher ami, je ne prétends réclamer
aucun bénéfice, même moral, de mon action. Je me trouve bien suffisam-
ment récompensé, et au-delà, par le sentiment esthétique que je ressens de
ce que l’appellerai l’eurythmie de mon acte. Je crois qu'il est bon, utile,
qu’il reflète une certaine beauté, par ce seul fait qu’il peut prendre rang
parmi les actes utiles à l’Espèce, dans le déterminisme universel ; et ce
sentiment très net, très conscient, me suffit amplement.
Vous avez eu, plus que beaucoup d’autres, mon cher confrère, l’occasion
de constater à quel degré je me suis pénétré, depuis quelques années, du
sens et de l’âme des choses antiques. Vous savez que, depuis longtemps,
tous mes instants de loisir sont voués à une œuvre qui me procure les
plus grandes et les plus douces joies de mon existence. J'essaie, vous le
savez, de soulever, à la lumière des documents modernes, le voile mysté-
rieux qui recouvre les origines de la culture philosophique occidentale.
La préparation du livre que je vais bientôt publier sur « Le Professeur Koch
et le péril de la tuberculose bovine » m'a surpris au milieu de la préparation
d'un autre livre qui m’est autrement cher, sur « Les origines de la Biologie
grecque». Au mois de juiliet dernier, vous aviez bien voulu transmettre au
Conseil de la Faculté de médecine ma demande de proîfesser un cours
libre sur cette question.
C’est, en quelque sorte, cette pénétration plus intime de l’âme antique,
cette compréhension plus profonde, que je crois avoir acquise au contact
des Grecs, de la splendeur, de l'eurythmie, qui réside en l’Avayxn, c’est-à-
dire en notre déterminisme, qui m'a rendu capable de prendre ma déter-
mination, d'en assurer moi-même la réalisation, sans aucune espèce d'effort
ou de regret. J'ai plus et mieux vécu, grâce à ma nouvelle réglementation
de vie, pendant ces dernières années, que pendant le reste de mon existence;
dans ces derniers mois, l'intensité de mes sensations, le sentiment profond
qu’en m’abstrayant de toute préoccupation individuelle, je remplissais
mieux le but de la Nature et me rapprochais davantage de cette tin suprême,
qui est de nous confondre plus intimement avec elle, a dominé toute autre
préoccupation; et cela seul suffirait à compenser largement, l’abandon
que, par avance, j'ai fait de mon existence, au cas même où cet abandon
serait un sacrifice, ce qui n’est pas.
J'aurais beaucoup de choses à ajouter aux documents que vous publiez,
j'en aurais même tellement que je préfère les réserver et m'en tenir aux
quelques indications suivantes.
J'ai dù préparer, moi-même, les cultures de tuberculose bovine qui
serviront, dans quelques semaines, à mon inoculation. Je me suis procuré,
à la fin de septembre, aux abattoirs de La Villette, des ganglions de Bœuf
tuberculeux, que j'ai recueillis sur une pièce saisie. avec le concours d’un
vétérinaire inspecteur, qui, je dois le dire, ignorait l’usage auquel je
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 177
destinais cet objet. J’ai inoculé plusieurs Cobayes, par voie intra-périto-
néale et hypodermique. Ce sont ces animaux infectés qui vont me fournir
les cultures pures nécessaires, pour pratiquer ma propre infection.
Quel sera le résultat de cette épreuve ? C’est ce que personne, à mon
avis, actuellement, ne saurait dire; mais c'est ce qu’un avenir très
prochain nous apprendra.
La plupart des médecins qui se sont prononcés sur mon cas prétendent
qu'une expérience isolée ne prouve rien. Assurément, si cette expérience
isolée est négative, on ne saurait lui attribuer une grande valeur. Mais il
me paraît impossible qu’à partir du moment où je me serai inoculé, mon
expérience reste isolée ; il y a même des gens qui seraient absolument
indiqués pour me précéder dans cette voie. En effet, malgré les nombreuses
propositions qui m'ont été faites, je n’ai le droit d’inoculer que moi-même ;
et je serais en situation, si je ne connaissais le cœur humain, de m'étonner
du singulier accueil fait à ma proposition.
Dans mon prochain livre sur « La buberculose bovine » je citerai, à la
douzaine, les savants qui ont exprimé nettement, à ce propos, le regret de
ne pouvoir expérimenter sur l'Homme ; parce que, disent-ils formellement,
et je suis pleinement de leur ayis, c’est de cette expérience seule que peut
sortir rapidement la vérité, la solution complète d’une question capitale
pour l'humanité. Et lorsque je viens m'offrir, personne ne veut plus
entendre parler de cette expérience; tout le monde préfère l'incertitude.
Il semble brusquement qu'il soit devenu peu important de laisser mourir,
suivant les vieux rites, suivant un processus accoutumé, par centaines
de mille, les Hommes et surtout les Enfants.
O puissance infinie du mensonge sur laquelle Anatole FRANCE a écrit de
si jolies pages! O mystères insondables de l'hypocrisie et du pharisaïsme
humains !
Le fait en soi n’est pas nouveau, il fut maintes fois observé par les
philosophes ; et, à maintes reprises déjà, servit de thême à leurs médita-
tions. Les Hommes ne redoutent rien tant que l’explosion brutale de la
vérité, surtout dans un cas tel que celui-là, où tout le monde a conscience
que de terribles responsabilités, à la fois politiques, scientifiques et
morales, sont engagées.
Il y a deux ans, à une époque où, non seulement la communication de
Kocx ne pouvait être prévue, mais où le professeur allemand était juste-
ment considéré comme l’apôtre le plus ardent de l’unicité de la tuberculose
bovine et de la tuberculose humaine, un Américain, Repp (1), professeur
de pathologie et de thérapeutique à Iowa State College, émettait déjà des
conclusions dont il est intéressant de rapporter au moins la substance :
« Ces messieurs, dit-il, qui croient à l’innocuité de la tuberculose bovine
pour l’Homme, devraient bien se l’inoculer à eux-mêmes. Cette détermina-
tion ne leur coûterait assurément que fort peu, en raison de leur certitude
(1) J. Repp, Transmission of tuberculosis through the meat and Milk supply.
Philadelphia med. Journal, VI, 1900, p. 253-239.
Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 12
178 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
de linnocuité; et nous, qui, pour le moment, ne partageons nullement leurs
croyances, nous nous trouverions, de ce fait, pleinement rassurés ». C’est
évidemment l’auteur américain Theobald Suit, qui, dans ses mémoires
de 1896-1898, s’est révélé comme le précurseur de la nouvelle attitude de
Kocux, sans que pourtant, bien s’en faut, il se soit montré aussi affirmatif,
que Reppr, en ces lignes ironiques, entend viser. Je n'ai pas appris que
SmiTx se soit encore fait inoculer.
Le travail de Repp a eu cependant un effet bien imprévu; Kocx, dans sa
communication du Congrès de Londres, cite cet auteur parmi ceux dont
les résultats et les conclusions seraient favorables à sa nouvelle thèse. IL
est vrai qu'il agit de même avec CHauveau, dont toutes les expériences
démentent si éloquemment celles de Koca, et qui, comme autrefois GERLACH,
en Allemagne, a été et est encore, en France, l’apôtre de la théorie de
l’unicité de la tuberculose humaine et bovine.
Autrefois, Kocx s’est inoculé à grand fracas la tuberculine, pour assurer
le succès commercial de ce nouveau remède, qu’il a tenu secret aussi
longtemps que possible. La tuberculine affirmait-il bien haut, guérit tou-
tes les tuberculoses au début. En réalité, elle n’a jamais eu, en tant que
médicament, qu’une action profondément néfaste, sur les tuberculeux,
à toutes les périodes.
Mais avant de s’inoculer, Kocx avait soigneusement mesuré, dans d’in-
nombrables expériences faites sur des animaux, la toxicité de la tubercu-
line. Il ne s'agissait pas, dans ce cas, d'introduire dans l’organisme, comme
dans le cas actuel, quelques milliards de Bacilles, dont l’action future est
difficile à calculer ; il s’agissait simplement d’un poison, dont les eftets,
nécessairement immédiats, étaient soigneusement prévus et mesurés.
Mais, à l'heure actuelle, si Kocx nous a réellement exposé, dans sa commu-
nication du Congrès de Londres, le fond de sa pensée, le danger qu’il
pourrait courir en s’inoculant le Bacille de la tuberculose bovine serait
pour lui tout-à-fait nul, et il a le devoir strict de s’inoculer le premier.
Ici, la question doit être soigneusement précisée et placée sur son véri-
table terrain. Il ne s'agirait pas, pour Kocux, d’une expérience périlleuse,
faite dans le but de vérifier une idée, par un grand savant, qui n’a même
pas le droit d'exposer sa précieuse existence. Non, Kocx a proclamé bien
haut, a affirmé de la façon la plus positive, l’absolue innocuité pour
l'Homme, de la tuberculose bovine. Il lui incombe, s’il a dit la vérité, le
devoir strict de s’inoculer, pour rassurer les Hommes. Si, au contraire, il
n’a pas dit la vérité, s’il a même conclu trop hâtivement, d'expériences
encore trop incertaines, cet Homme, ce Savant, qui a paralysé d'un mot
toutes les mesures de prophylaxie sanitaire soigneusement élaborées en
vue du Congrès de Londres, aura encore le même devoir strict de s’inoculer.
Il nous montrera ainsi, que, malgré les nombreuses expériences d’autres
observateurs, semblant à l’heure actuelle le confondre, il ne craint pas
d'affirmer, en mettant sa vie en jeu, ce qu'il croit être la vérité. Et s’il n’a
pas dit la vérité, si même il a été simplement imprudent, le danger, à mon
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 179
avis, très réel, qu’il va courir, sera la juste rançon de sa mauvaise foi ou
de son imprudence.
On le voit donc, la participation de Kocu et de ses collaborateurs à mon
expérience est une chose nécessaire. Alors, cette expérience ne sera plus
isolée et je doute que, sur un total de dix expérimentés, plus de trois ou
quatre puissent sortir indemnes, si même ils en sortent. C’est en effet
toute autre chose de se piquer ou de se couper, à la façon des bouchers, et
de s’inoculer, dans une plaie ouverte, quelques Bacilles isolés de la tuber-
culose bovine, renfermés dans le sang des animaux, ou bien de faire péné-
trer dans l’organisme, avec une seringue de Pravaz, quelques milliards
de Bacilles de la tuberculose bovine, provenant d’une culture notoirement
infectieuse pour des Veaux.
Quant à moi, après un examen minutieux de la question telle qu’elle se
pose actuellement, après une étude approfondie de la bibliographie, dont
pas une ligne, je crois pouvoir le dire, ne m'aura échappé. Je pense, au
contraire de Kocx, que le péril de la tuberculose bovine, pour l'Homme et
surtout pour l'Enfant, est immense. Je suis convaincu que l’augmentation
de la tuberculose infantile observée en Angleterre, parallèlement à la
diminution de la tuberculose de l’adulte, est due à la transmission, par le
lait, de la tuberculose bovine, qui a subi une augmentation parallèle en ce
pays. Contrairement à ce que j'ai pu penser d’abord et à ce que j'ai dit
dans mes premières lettres, sous l'influence des affirmations de Kocx, je
crois donc le danger d'une telle inoculation très réel et très sérieux et
c’est en parfaite connaissance de cause que je la pratique. Bien entendu,
mon inoculation sera faite sur moi, par moi-même, avec mes propres cul-
tures, à Paris ou à l’étranger (ce dernier point n’est pas encore réglé),
mais dans des conditions de contrôle qui convaincront les plus sévères et
les plus malveillants. J’inoculerai en même temps des animaux témoins,
des Veaux de préférence, si cela m'est possible.
Voici les seules considérations que, pour le moment, je juge utile de
publier dans vos Archives, que je ne veux pas transformer en un terrain
de polémiques ; et je vous remercie, mon cher confrère et ami, de m'avoir
donné l’occasion de le faire dans vos excellentes Archives de Parasilologie,
que vous dirigez avec une si haute distinction. |
Votre bien dévoué,
Pauz GARNAULT.
LA CONTAGION DE LA TUBERCULOSE BOVINE
(Le Temps du 18 décembre 1901)
Monsieur le Directeur du Temps,
Je pense qu'il y a quelque intérêt pour le public à connaître immédia-
tement les faits que je relève dans le Lokal Anzeiger de Berlin, n° 583,
vendredi 13 décembre 1901. Je traduis textuellement la communication du
journal allemand.
180 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
« Deux garçons employés à l’abattoir central de Berlin ont été infectés
par la transmission de la tuberculose bovine. Ces deux garçons, nommés
STENTZEL et GREISCHAT, étaient employés dans les cuisines dépendant de
l’abattoir du bétail. Dans cet établissement, on manipule les cadavres des
Bœuîs légèrement tuberculeux ; les parties fortement atteintes de tuber-
culose y sont détruites, le reste de la viande est stérilisé et, de cette
manière, rendu susceptible d’être consommé. Chez les deux ouvriers que
nous avons nommés, qui sont employés ensemble, dans la même cuisine,
l'examen médical a établi l'existence du lupus, c’est-à-dire de la tuber-
culose de la peau, sur leurs mains. D’après l’opinion des gens compétents,
l'infection de ces employés doit être considérée comme une conséquence
du genre de travail auquel ils se livraient. Ce cas est aussi frappant que
significatif, nous disent les médecins, pour la solution d’une question qui,
de nouveau, préoccupe d’une façon extrêmement vive l'intérêt public.
Comme on le sait, le professeur Kocx, au cours de cette année, a fait au
Congrès de la tuberculose, à Londres, une communication sensationnelle.
D’après lui, et contrairement à l'opinion générale, ses expériences sur la
tuberculose du Bœuf (Perlsucht, pommelière) lui auraient montré que la
tuberculose du Bœuf et la tuberculose humaine sont deux maladies diffé-
rentes; que jamais, ou tout au moins d’une façon extrêmement rare,
l'Homme ne saurait contracter la tuberculose du Bœuf. S’il en était ainsi,
la plupart des mesures hygiéniques de précaution, la coction du lait, par
exemple, deviendraient complètement inutiles. De divers côtés, la commu-
nication de Kocx a été attaquée; mais l’argument le plus convaincant
serait fourni par ce malheureux événement, si, réellement, la contami-
nation des deux garçons bouchers s’est produite de la manière indiquée.
Dans ce cas, le fait en question aurait la valeur démonstrative d’une
expérience scientifique. »
A cet article j'ajouterai quelques réflexions :
Kocx n’a pas dit que l'Homme pouvait être contaminé exceptionnel-
lement par la tuberculose bovine, il a dit que le fait ne pouvait se produire.
Les cas que nous venons de citer n’apprendront rien de neuf à ceux qui
sont vraiment au courant de la question. M. Kocx savait très bien, lors-
qu'il a fait sa communication à Londres, que ses résultats s'expliquent,
non par la dualité des deux tuberculoses, humaine et bovine, mais d’une
tout autre manière. Ils s’expliquent, en réalité, par l'atténuation de la
tuberculose humaine pour le Bœuf; tandis que la tuberculose bovine,
aussi virulente que la tuberculose humaine pour divers animaux, plus
virulente encore pour d’autres, est, selon des vraisemblances logiques
équivalant à une certitude, plus virulente pour l'Homme même que la
tuberculose humaine. M. Kocu sait fort bien, et savait fort bien, lorsqu'il
a fait sa communication, que tout Homme, si robuste et si réfractaire
soit-il, qui s’inoculera sous la peau quelques dixièmes de centimètre cube
d’une culture de tuberculose bovine, mourra dans un délai probable
maximum de huit à douze semaines. Et c’est parce que M. Kocu est
LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 181
parfaitement pénétré de cette notion, qu'il m'a détourné, lors de mon
voyage à Berlin, d’une inoculation qui, d’après lui, restera certainement
infructueuse, d’après moi, donnera certainement la mort. Je suis abso-
lument certain que M. Kocx ne pratiquera pas cette inoculation sur lui-
même, quoiqu'il professe qu’il n’y ait en cette inoculation aucun danger ;
mais il affirme cela de la même façon qu’il affirme, dans sa communi-
cation, que CHAUvEAU, que REPr, etc., sont arrivés à des conclusions
semblables aux siennes, c'est-à-dire en soutenant le contraire de ce qu’il
sait être la vérité.
Comme l’écrivait un auteur américain, il y a déjà deux ans, il ne reste
plus d’autres expériences à faire que l’expérience sur l'Homme; et, quant
à moi, je suis absolument convaincu que cette expérience entraînera
nécessairement la mort de celui qui la tentera. Voilà pourquoi M. Kocx
ne la fera pas.
Dans quelques semaines, paraîtra la première partie du livre que je
consacre à l'exposition d’abord de ce curieux problème, puis à la discussion
et à la critique de l'énorme bibliographie qui s’y rapporte. Je veux signaler
seulement ici un des faits suggestifs que j'ai rencontrés sur mon chemin.
Les tendances officielles actuelles se manifestaient déjà, à Berlin,
en 1875, par la falsification de procès-verbaux contenant les conclusions
sévères de GERLACH, Contre les complaisants vétérinaires allemands réunis
en congrès à Augsbourg. GERLACH, directeur de l’Institut vétérinaire de
Berlin, après avoir dirigé celui de Hanovre, était pourtant un homme
officiel ; mais ce fonctionnaire prussien, qui avait le respect de sa
conscience de savant, n'avait pas consenti à se laisser embrigader comme
un grenadier de Potsdam. Il mourut abreuvé d’amertumes, et VircHOw,
en bon national-libéral, accepta docilement, de 1876 à 1880, le rôle de
. détruire l’eftet produit par les expériences démonstratives de GERLACH.
Les agrariens allemands, qui redoutent depuis trente ans les mesures
qu’il faudra bien prendre un jour pour détruire la tuberculose bovine, ont
trouvé en Kocx un savant plus complaisant que GERLACH.
Mais, malgré la nouvelle intervention, si inattendue, de VircHow, pour
empêcher la défaite de son vieil ennemi Kocx de se transformer en déroute,
la vérité se fera jour. C’est en vain que VircHoOW aura essayé, pour trou-
bler les esprits, de superposer son antique dualisme anatomo-pathologique
mystique, qui, suivant l’opinion même du professeur CHAUVEAU, aura tant
contribué à retarder l’évolution de nos connaissances sur la tuberculose,
au dualisme bactériologique de Kocx. Dans un très bref délai la question
sera résolue. Je doute que cette solution constitue pour Kocx un triomphe
beaucoup plus éclatant que la chute misérable de cette tuberculine, qui
devait d’abord guérir tous les tuberculeux, puis tous les tuberculeux à la
première période, et n'a jamais eu d’autre résultat que de hâter la fin des
naïfs trop confiants.
D° GARNAULT.
182 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE
“ (Le Temps du 19 décembre 1901)
Monsieur le Directeur,
Je vous serais obligé de vouloir bien publier la note suivante qui
m'arrive d'Allemagne :
« La direction ou l’administration du « Viehhof » (abattoir du gros
bétail) a confirmé, le lendemain, la note parue vendredi dans le Lokal
Anzeiger. Elle considère l'inoculation des deux garçons bouchers comme
vraisemblable et ajoute que chaque jour ils avaient à manipuler des
viandes provenant des animaux présentant les atteintes les plus graves
de tuberculose. »
Cette note m'est transmise par l’une des plus hautes autorités scienti-
fiques allemandes en la matière. Non seulement ce savant ne partage
aucune des manières de voir professées à Londres par Kocx, mais je crois
pouvoir dire qu’il en est ainsi de l'immense majorité des savants allemands,
de ceux au moins qui ne se sont pas trop avancés autrefois, à la suite de
Kocx, dans la question de la valeur thérapeutique de la tuberculine.
D' GARNAULT.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
A. CHANTEMESSE et W. Ponwyssorsky, Pathologie générale et expérimentale.
Les processus généraux. I. Histoire naturelle de la maladie. Hérédité.
Atrophies. Dégénérescences. Concrétions. Gangrènes, Paris, C. Naud, un vol.
in-4° de 428 pages avec 162 figures en noir et en couleurs, 1901.
Cet important ouvrage constitue un traité vraiment magistral de
pathologie générale et expérimentale. Le premier volume, qui vient de
paraître, fait grandement honneur à ses auteurs et le monde médical ne
saurait trop se féliciter de l’heureuse inspiration qui nous vaut la collabo-
ration du professeur de Paris et du professeur d’Odessa. Il eût été difficile,
en effet, de trouver deux autorités plus compétentes en la matiere et le
succès ne peut que couronner leur œuvre.
La pathologie générale et expérimentale, c’est pour eux un heureux
assemblage d'anatomie pathologique et de physiologie pathologique ; c’est
la science qui cherche dans l’expérimentation sur les animaux la repro-
duction des altérations pathologiques analogues à celles de l’Homme.
C’est donc une science sœur de la physiologie, puisque, dans son enquête
sur l’organisme malade, elle applique les mêmes procédés d'étude qu'uti-
lise le physiologiste à l’égard de l’organisme sain. En un mot, la patho-
logie expérimentale est à l’anatomie pathologique ce que la physiologie
est à l’anatomie normale. Cela posé, on comprend aisément toute son
importance en médecine : elle doit être, en effet, la base de l’enseignement
de la médecine proprement dite.
Quand l'étudiant se sera familiarisé avec la. physique, la chimie,
l’histoire naturelle, l’anatomie et la physiologie, il pourra alors étudier
avec fruit les grands processus généraux de la maladie, mais ce n’est que
lorsqu'il connaîtra bien ces derniers qu'il pourra se permettre de les
observer en action et de se débrouiller au milieu de leur enchevêtrement
et de leurs diverses localisations. La pathologie expérimentale doit donc
précéder la pathologie proprement dite. Ce sont ces notions de pathologie
générale qui constituaient autrefois ce que l’on appelait l'expérience du
praticien et elles ne s’acquéraient en général qu'après vingt ou trente
années de labeur. Aujourd'hui la médecine les a coordonnées et contrôlées
par l’expérimentation et ces connaissances fondamentales sont à la portée
de l'étudiant lui-même.
L'étudiant, s’il le veut, peut donc profiter de l'expérience des grands
maîtres, des Claude BERNARD, des PASTEUR, des Vircaow et de tant d’autres.
Mais il n’est rien moins que certain que l’étudiant écoutera les sages
conseils qu'on lui donne. S'il est heureux de faire de la pathologie externe
ou interne, il n’en est plus de même lorsqu'il sagit d’une science dont il
ne comprend pas l'intérêt immédiat. N'est-ce pas à la chimie et à l’histoire
naturelle que la médecine moderne doit la plus large part de ses acqui-
184 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
sitions ? Et cependant l'étudiant ne voit dans l'étude de ces sciences qu’un
travail fastidieux, sans résultat pour le but qu’il poursuit. Il est bien à
craindre qu'il n’en soit de même de longtemps d’une science qui ne craint
pas d’aller puiser ses observations chez les Invertébrés et chez les orga-
nismes les plus élémentaires. Allez parler à un étudiant de la pébrine des
Vers à soie ou de la maladie des Daphines et voyez avec quelle indifférence
il vous écoutera. Et cependant c’est la pébrine qui a mis PASTEUR sur la
trace de ses merveilleuses découvertes et c'est la maladie des Daphines
qui a permis à METsaniIKov de résoudre le problème de l’inflammation.
Pour le moment, on ne peut que regretter sincèrement cet état de choses
etil faut que chacun fasse ses efforts pour détruire les anciens préjugés
et persuader aux générations nouvelles que, si les étudiants veulent faire
de bons médecins, ils ne pourront y arriver sans la connaissance appro-
fondie des sciences dites accessoires et de cette pathologie générale dont
des ouvrages comme celui de MM. CHANTEMESSE et PopvissoTzky ne
peuvent heureusement que leur donner le goût.
Ce travail,nous voudrions l’analyser en détail, mais cette étude sortirait
peut-être du cadre de cette publication. Nous en donnerons du moins les
grandes lignes. Dans un premier chapitre, les auteurs ont fait une mise
au point très exacte des acquisitions modernes sur la cellule; ils étudient
tour à tour la morphologie et la physiologie cellulaires pour en arriver
ensuite à la pathologie cellulaire. C’est qu’en eflet, les cellules et leurs
dérivés constituant le substratum matériel des tissus et des organes,
toute fonction troublée devra correspondre à une modification de la
cellule. Et c’est ainsi que nous retrouvons la cellule à la base de la
médecine, comme à la base de toute science biologique. Les auteurs étu-
dient donc les modifications cellulaires dans leurs rapports avec la
maladie, avec la convalescence et avec la mort.
Envisageant les causes de la maladie, ils placent au premier rang l’héré-
dité. C’est qu’en effet, depuis les travaux récents sur les phénomènes
intimes de la fécondation, la question de l’hérédité a été portée sur le
terrain scientifique et le médecin a dû en rabattre des vieilles idées que
l’on enseignait encore il y a quelques années et qui faisaient de l’hérédité
pathologique quelque chose d’analogue à la fatalité antique des tragédies
d’'Eschyle.
Mais ce qui l'emporte de beaucoup dans l'ouvrage, ce sont les troubles
de la nutrition cellulaire, que nous devons expliquer succinctement. Les
anomalies de la nutrition se divisent naturellement en deux groupes :
le premier comprend les états pathologiques de la cellule, caractérisés par
l'insuffisance de l'assimilation : c’est le groupe des troubles régressifs
(processus atrophiques et dystrophiques). Le second groupe est caracté-
risé au contraire par une exagération des processus d’assimilation : c’est
le groupe des processus hypertrophiques. Seul le groupe des troubles
régressifs est étudié dans ce premier volume. Le nom d’atrophie, sans
autre qualificatif, s'applique simplement à la diminution de volume des
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 185
cellules et des organes; c’est une simple atrophie quantitative. Mais les
auteurs passent rapidement sur cette forme plutôt rare. L’atrophie est
accompagnée le plus souvent d’une modification qualitative de la cellule,
d'où résulte sa dégénérescence ou dystrophie ; parfois même la dégénéres-
cence s'accompagne de la pénétration dans la cellule de substances
étrangères, non assimilables, qui ont reçu le nom de dépôts ou d’infiltra-
tions. Mais l'examen des diverses dégénérescences non conduirait à lui
seul trop loin. Qu'il nous suffise de dire que les auteurs étudient tour à
tour les dégénérescences parenchymateuse, hyaline, amyloïde, cornée,
colloïde, mucoïde, glycogénique, graisseuse et pigmentaires. Quant aux
dépôts, ils les conduisent à l'examen des différents calculs, qui peuvent se
développer dans l'organisme. Et comme les processus de dégénérescence
aboutissent fréquemment à la mort graduelle de la cellule, l'ouvrage se
termine tout naturellement par l’étude de la nécrose ou nécrobiose, c’est-à-
dire de cet état cellulaire dans lequel les processus vitaux sont complète-
ment abolis.
Biose, hypobiose et nécrobiose, tels sont les trois manifestations cellu-
laires étudiées dans cet ouvrage et qui sont en réalité à la cellule même
ce que la santé, la maladie et la mort sont à l’orgauisme.
Nous ne pouvons, en terminant ce trop court résumé, que féliciter bien
sincèrement les auteurs et les remercier en particulier d’avoir voulu
rendre leur texte plus compréhensible et plus agréable à lire par une
abondance de figures, la plupart en plusieurs couleurs, qui ont toutes le
grand mérite de la clarté et de l'exactitude. HG
H. BEAUREGARD, professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris.
Matière médicale zoologique ; histoire des drogues d’origine animale.
Revisé par CouTIièRE, chargé de cours à l’Ecole supérieure de pharmacie
de Paris. Paris, Naud, 1901, grand in-8° de XXXI1I-396 pages.
On s’étonnera peut-être de trouver l’analyse de cet ouvrage dans les
Archives de Parasitologie, et cependant rien de plus naturel, puisque
l’enseignement de la parasitologie est encore presque partout entre les
mains des professeurs d'histoire naturelle médicale. La zoologie médicale
et la parasitologie ont donc forcément bien des points communs et il nous
eût été pénible de ne pas présenter aux lecteurs des Archives cette
importante publication posthume d’un savant enlevé trop tôt à la science,
qui vient ajouter un nouveau titre à son œuvre déjà considérable. Il suffit
du reste de lire la préface du professeur d’ARsoNvAL pour voir que partout
Où BEAUREGARD à passé, à la Société de Biologie comme à l'Association
Philotechnique, au Muséum comme à l'Ecole de Pharmacie,lil a su acquérir
dans les difiérentes branches de l’histoire naturelle une notoriété et une
autorité incontestables. Sa carrière scientifique a été particulièrement
remplie par des recherches ressortissant en grande partie au sujet de ce
186 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
livre, surtout en ce qui concerne les Cétacés et les Insectes vésicants.
11 était donc tout indiqué pour remettre au point la partie zoologique du
Traité de GuisourrT; il s’est si bien acquitté de sa tâche qu'il a su faire
une œuvre tout à fait personnelle.
Ce traité de matière médicale zoologique reflète en effet et résume
même, dans de nombreux chapitres, les recherches de l’auteur. C’est ainsi
que, grâce à ses recherches antérieures, il a pu traiter en détail l’étude
des glandes à parfum des Mammifères (Carnassiers, Rongeurs et Rumi-
nants). Il publie même des recherches inédites sur les Viverridés, sur le
Castor, sur le Chevrotain porte-musc, etc., afin de montrer aux élèves, à
qui ce livre est destiné, jusqu'où doit être poussée l’étude anatomique, si
l’on veut en tirer toutes ses conséquences. Il pensait en effet, avec juste
raison, que la connaissance de l’origine anatomique des produits animaux
offre une extrême importance. « Si l’on établit, dit-il, que les-glandes à
castoréum sont des diverticules préputiaux, on peut déjà présumer,
d’après ce que l’on sait des sécrétions préputiales, que le castoréum
résulte de Ja desquamation d’un épithélium pavimenteux; et quandona
démontré que c'est bien en effet à une desquamation de cette nature
qu'est dû le produit des glandes en question, il suffit de se reporter aux
connaissances générales que l’on possède sur les desquamations épithé-
liales pour se rendre compte du mécanisme intime de formation de la
drogue. De même, l'élève prendra rapidement une compréhension nette
et large des choses si, à propos des glandes sébacées que renferment les
organes à parfum des Viverridés, on le renvoie à un court chapitre général
sur la structure intime et le mode de sécrétion des glandes sébacées. Alors
le viverreum ne lui apparaît plus que comme une sécrétion semblable à
tant d’autres de nature analogue qu'on rencontre dans l'organisme. »
En.cela, BEAUREGARD aura fait faire un grand pas à la matière médicale.
Les élèves qui étudient une drogue croient, en effet, se trouver toujours
en présence de quelque chose de très spécial, n’ayant rien de commun
avec ce qu’ils connaissent déjà. Cela tient à ce qu'ils n’ont pas pris
l'habitude de rapprocher anatomiquement cette drogue d'organes homo-
logues, qui leur sont cependant connus. Mais la faute en revient principa-
lement aux livres qu’ils avaient jusqu'ici entre les mains, qui pouvaient
être excellents à tous les autres points de vue, mais où le souci de l’ana-
tomie était bien peu marqué. Leur montrer les rapprochements anato-
miques à établir, c’est éclairer bien des obscurités dans l’histoire des
drogues. j
Ce que nous venons de dire des glandes odorantes, nous pourrions le
répéter pour l'étude des Cétacés, où BEAUREGARD a su imprimer sa note
personnelle, non seulement dans l’étude du spermaceti et de l’ambre gris,
mais encore dans tous les détails anatomiques et biologiques qui assignent
à ces grands Mammifères un caractère si spécial.
Les chapitres qui traitent des Insectes vésicants occupent près de
soixante pages. C’est dire que l’auteur a longuement exposé tout ce qui
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 187
concerne le développement des formes, l’'hypermétamorphose, le parasi-
tisme des premières larves, ainsi que tout ce qui a trait à la localisation
du principe actif ou à la description des espèces vésicantes.
Tout le reste du livre est plus impersonnel, mais l’auteur a tout revu
avec grand soin, avec le souci de ne puiser qu'aux sources véritables, afin
d'élaguer tous les faits douteux ou erronés. Nous ajouterons enfin un
dernier compliment, c’est que, des 145 figures qui illustrent ce traité,
la plupart sont originales et ont été dessinées soit par BEAUREGARD lui-
même, soit d’après ses préparations.
C’est donc un livre excellent, qui a sa place tout indiquée dans la
bibliothèque des maîtres et des élèves. C’est un livre appelé bien certai-
nement à des éditions successives, sur le sort desquelles les amis de
BEAUREGARD peuvent être pleinement rassurés, car le D' CouriërE, quien a .
assumé la responsabilité, est un travailleur et un consciencieux : l’œuvre
posthume de BEAUREGARD est en trop bonnes mains pour que son succès
n’aille pas toujours en croissant. — J. Gurarr.
P. HAUSHALTER, G. ETIENNE, L. SpiLLMANN et Cu. Tiny, Cliniques médi-
cales iconographiques. Paris, C. Naud, fascicule 1, pl. I à VII, in-4°, 1901.
Cette belle publication fait le plus grand honneur à la Faculté de Nancy,
à laquelle appartiennent les quatre auteurs. Des photographies judicieuse-
ment choisies ont été groupées de manière à faciliter le diagnostic des
principaux types morbides. Le premier fascicule renferme sept grandes
planches relatives à l’atrophie musculaire progressive ; un texte clair et
concis les accompagne. Nous espérons rencontrer, dans le cours de cette
publication. des fascicules ou des plantes relatives à certaines affections
parasitaires, sur lesquelles il nous sera possible de nous étendre plus
longuement. ; JC
Paul p’Ensoy, La santé aux colonies. Manuel d'hygiène et de prophylaxie
climatologiques; médecine coloniale. Paris, Soc. d'éditions scientifiques,
1901, un vol. in-18 de 243 p. Prix : 4 francs.
Ce petit manuel sans prétention se recommande pourtant à l'attention
des Européens qui partent pour les colonies. C’est qu'en effet, si les
indigènes sont parfois dangereux, les ennemis les plus redoutables sont le
parasite et le climat. L'auteur a laissé de côté le parasite pour ne s’occuper
que du climat : à ce point de vue son livre est excellent; c’est un manuel
très pratique et très clair de climatologie coloniale. On sent que l’auteur
est plein de son sujet, qu’il a longtemps vécu dans les colonies et qu’il en
connaît parfaitement l'hygiène. Son livre est donc appelé à servir de guide
à toute personne se rendant dans nos colonies. — J. G.
NOTES ET INFORMATIONS
Redi. — Comme suite à la biographie de Francesco Rent, que nous
avons publiée dans le premier volume des Archives, nous reproduisons
ici la photographie d’une superbe statue du célèbre naturaliste. Elle fait
partie de la collection des statues en marbre de Toscans célèbres dont Flo-
rence, de 1847 à 1856, a décoré les arcades du Portique des Offices.
NOTES ET INFORMATIONS 189
Nécrologie. — Une dépêche de La Havane, en date du 20 août 1901,
annonce la mort du D° Cazpos, qui s'était fait inoculer la fièvre jaune par
des Moustiques.
Documents curieux ou inédits. — Sous cette rubrique, nous donnerons
ici des fac-simile de documents relatifs aux maladies parasitaires et
faisant, pour la plupart, partie de nos collections. Ci-contre, voici la
reproduction, en vraie grandeur, d'un billet d'entrée à la séance générale
annuelle de la Société nationale de vaccine. Le document original est
_ imprimé sur papier bleu foncé et mesure 127 X 105"". — R. BL.
SOCIRTÉ NATIONALE DE VACCINEF.
LE ROI PROTECTEUR
SÉANCE GÉNÉRALE ANNUELLE,
SUIVIE D'UN CONCERT VOCAL ET INSTRUMENTAL,
A CL
LC y
Le Muuauche 2 Juin 1844 , uue Peute.
ES iltet > LE ntrée pour Denx persontes
Le ekcrclare-Yénécal, Le Président de la hcieté, Le Directeur,
L. LABAT , D.-M. LE DUC DE MONTMORENCY. LE D' JAMES.
Le Dice-Drésident, SULLIEN DE panis.
pe TN PR 707 TR M M COR NE SA
Ngrta. Des Places seront réservées pour MM. les Membres de la Société qui!
présenteront leur médaille en entrant.
Nominations. — Dans sa séance publique annuelle du lundi 16 décem-
bre 1901, l’Académie des sciences a décerné un prix MonrTyon (médecine
et chirurgie) à MM. BurraRrD et SCHNEIDER pour l’ensemble de leurs tra-
vaux sur le parasite de la dourine. Les Archives (IL, 124) ont publié l’un
des mémoires récompensés.
— Dans sa séance publique annuelle du mardi 17 décembre, l’Académie
de médecine a décerné un encouragement de 500 fr., prélevé sur le prix
CHEVILLON, à M. le D' E. LEGRAIN, de Bougie, pour ses recherches sur les
tumeurs botryomycosiques chez l’Homme (cf. Archives, I, 163). Le prix
190 NOTES ET INFORMATIONS
MowgiINNE a été décerné à M. le D'E. BrumpPr pour les études sur les
maladies parasitaires de l'Homme et des animaux qu’il est en train de
faire en Abyssinie et dans l'Ogaden (cf. Archives, IV, 563; V, 149).
Les diplômes-de médecin et de pharmacien colonial. — Le Ministre
de l'instruction publique, par une décision en date du 31 juillet dernier,
a autorisé l'Ecole de médecine et de pharmacie de l’Université de Marseille
à délivrer les certificats d’études médicales coloniales et d'études pharma-
ceutiques coloniales.
Ces diplômes seront délivrés aux docteurs en médecine ou aux pharma-
ciens de 1'° classe, après trois mois d’études et après des épreuves subies
avec succès devant un jury spécial de médecins ou de pharmaciens colo-
niaux.
Ces diplômes seront recherchés par les médecins ou pharmaciens dési-
reux de s'établir dans les colonies françaises ou étrangères, par les
médecins sanitaires et navigateurs et enfin par les médecins ou pharma-
ciens militaires sortant de l'Ecole de Bordeaux et destinés aux troupes
coloniales ou aux hôpitaux militaires coloniaux.
L'enseignement, qui permettra aux jeunes docteurs ou pharmaciens de
subir les épreuves avec succès, fonctionne depuis deux ans à l'Ecole de
médecine de Marseille, où il a été créé par M. le proiesseur HecxeL. Cet
enseignement comprend les chaires suivantes :
1° Clinique des maladies exotiques, M. le professeur BoiNET ;
2° Hygiène et climalologie coloniales, M. le D° G. REYNAUD ;
3 Pathologie exotique et bactériologie coloniales, M. le D° GAUTHIER;
4° Histoire naturelle coloniale et parasitologie, M. le D' J. DE CORDEMOY ;
3° Matière médicale et bromatologie coloniales, M. le D' HECKEL.
— Le Ministre de J’instruction publique de France vient d'approuver
une délibération du Conseil de l’Université de Bordeaux, instituant un
diplôme de médecin colonial de ladite Université.
Ce diplôme sera délivré après stage et examen : 1° aux docteurs en
médecine français ; 2° aux étrangers pourvus du doctorat universitaire
(mention médecine); 3° aux étrangers pourvus d’un diplôme médical
dont l’équivalence avec le doctorat universitaire français (médecine)
aura été admise.
Les épreuves de l'examen consistent en : 1° épreuve clinique de
pathologie exotique ; 2° épreuve pratique sur les manipulations et
démonstrations faites pendant la scolarité ; 3° examen oral sur l’ensemble
des matières enseignées pendant le cours.
— A la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Bordeaux, les
“ours de médecine coloniale fonctionnent depuis le 2 décembre dernier.
Les élèves qui suivront cet enseignement, tout spécialement destiné aux
médecins qui se proposent de pratiquer l’art de guérir dans nos posses-
sions d'outre-mer, auront droit au diplôme de médecin colonial.
NOTES ET INFORMATIONS 191
Nous donnons ci-dessous le programme pour l’année scolaire 1901-1902,
tel qu'il a été réglé par M. le doyen pe Nagras et approuvé par le recteur,
président du Conseil de l’Université de Bordeaux, M. Brzos.
ÏJ. — ENSEIGNEMENT CLINIQUE
MM. les Professeurs de clinique et Chefs de service des hôpitaux de
Bordeaux et M. Le DanTEC, chargé du cours de pathologie exotique.
II. — TRAVAUX PRATIQUES
M. CAssAET : Technique histologique.
M. FERRÉ : Technique bactériologique. Fièvre typhoïde (analyse bacté-
riologique des eaux, séro-diagnostic). Choléra. Peste. Diphtérie (diagnostic,
sérothérapie). Rage (diagnostic et traitement).
M. Le DanrTec : Paludisme. Tétanos. Septicémies. Dysenterie. Abcès du
foie. Flèches empoisonnées.
MM. Cove, AucxÉé et Hoggs : Tuberculose. Lésions des organes dans
le paludisme et la lèpre.
M. SaBrazës : Hématologie. Diagnosticbactériologique dela lèpre.Aïnhum.
M. LAyET : Pratique de la désinfection.
M. DugreuiLx : Dermatophytes. Dermatozoaires.
M. DE Nagias : Protozoaires. Helminthes. Examen des matières fécales
et des urines au point de vue parasitaire.
M. Brice : Sangsues. Arachnides et Insectes venimeux. Poissons
vulnérants et toxicophores. Reptiles venimeux.
M. AucEÉ : Les venins.
M. pe Nagias : Produits alimentaires, médicinaux et toxiques de la
flore exotique (épreuve de reconnaissance).
MM. Jocxer et pe NaBias : Poisons d’épreuve. Analyse physiologique
d'un poison.
MM. Jocyer et SicaLas : Hyperthermie et hypothermie expérimentales.
MM. Masse et Viccar : Chirurgie opératoire du foie, de l'intestin et de
la rate.
M. DEniGës : Urologie clinique.
MM. Cannieu et GENTES * Anthropométrie. Crâniologie.
M. LANDE : Anthropométrie criminelle.
M: SiGaLas : Microphotographie.
M. Buanp, chef des travaux.
III. — LEÇONS THÉORIQUES
M. Layer : Hygiène et prophylaxie des maladies coloniales. Climatologie
intertropicale. Influence des facteurs climatériques des pays chauds sur
les organismes européens. Acclimatement et acclimatation. Géographie
médicale. Législation sanitaire.
M. Moracxe : Hygiène générale des troupes coloniales (métropolitaines
ou indigènes) en station et en expédition.
M. BERGoNIÉ : Du vêtement.
192 NOTES ET INFORMATIONS
M. Le DanrTec : Dysenterie et diarrhée des pays chauds. Fièvre jaune.
Phagédénisme des pays chauds. Béribéri. Eléphantiasis. Dengue. Pied de
Madura. Liste des objets à emporter aux colonies.
M. DuBREUILE : Pathologie cutanée et vénérienne dans les pays chauds.
Veruga du Pérou. Pinta. Tokelau. Goundou. Pian et syphilis.
M. ARNOZAN : La lèpre. Caisse de médicaments à emporter dans les colonies.
M. Hoggs : Tuberculose dans les pays chauds.
M. Réars : Maladies mentales dans les pays chauds au point de vue
clinique et médico-légal.
M. Pirres : Intoxications par l'opium, le haschich.
M. Cassaer : Intoxications alimentaires. Scorbut.
M. Moxcour : Insolation. Coup de chaleur.
M. LAGRANGE : Ophtalmologie tropicale.
MM. DENUCÉ et CHAVANNAZ : Chirurgie spéciale du foie et de la rate.
M. Poussox : Chirurgie spéciale des voies génito-urinaires.
M. MourE : Parasites des voies aériennes supérieures.
M. GENTEs : Les races humaines.
M. BEILze : Instructions pour la récolte et l’expédition des collections
ethnographiques et d'histoire naturelle.
IV. — CONFÉRENCES PUBLIQUES
Le tableau des manipulations et des conférences sera préparé chaque
semaine pour la semaine suivante.
Les cours de la première semaine, du 2 au 7 décembre, comprennent :
I. — ENSEIGNEMENT CLINIQUE
(à huit heures du matin)
MM. les Professeurs de clinique et Chefs de service des hôpitaux de
Bordeaux et M. LE DANTEc, chargé du cours de pathologie exotique.
II. — TRAVAUX PRATIQUES !
(à deux heures)
M. Cassaer : Technique histologique (lundi, mardi, mercredi).
M. FERRÉ : Technique bactériologique (jeudi, vendredi, samedi).
III. — LEÇONS THÉORIQUES
(à cinq heures)
M. LAGRANGE : Rôle de la race et du climat dans la pathologie oculaire
(lundi). :
M. Le Danrec: Introduction à l'étude de la pathologie exotique (mardi).
M. LAGRANGE : Ophtalmie granuleuse (mercredi).
M. Le DanrTec : Dysenterie et diarrhée des pays chauds (jeudi).
M. Hogss : Tuberculose dans les pays chauds (vendredi).
M. ARNozZAN : La lèpre. Pathologie et thérapeutique (samedi).
IV. — CONFÉRENCES PUBLIQUES
(à huit heures et demie du soir).
(La Dépêche Coloniale, 30 novembre 1901).
NOTES ET INFORMATIONS 193
— L'enseignement de la médecine coloniale fonctionne donc dès main-
tenant à Marseille et à Bordeaux. On ne saurait trop louer les hommes
clairvoyants qui l’ont organisé et les féliciter, non seulement de leur
bienfaisante initiative, mais surtout d’avoir pu mener à bien leur entre-
prise et triompher de ces deux terribles ennemis de tout progrès, l’apathie
et la routine.
Le 22 novembre 1900, voilà déjà quinze mois, le Conseil de la Faculté de
médecine de Paris a décidé aussi la création d’un enseignement portant
sur les maladies et l'hygiène des pays chauds (1). Depuis lors, la question
a fait un pas considérable, puisque l’Institut parisien de médecine colo-
niale est assuré d’un budget annuel de 33.000 francs. Les locaux sont
prêts, le personnel est prêt, les programmes sont arrêtés : et pourtant,
rien ne s'organise et on ne saurait dire quand les cours commenceront,
si même ils commenceront jamais. On se heurte à une incurie décevante,
envers laquelle on demeure impuissant.
L'étude des maladies tropicales en Angleterre et en Allemagne.
— L'Ecole de médecine tropicale de Londres ouvrait, la semaine dernière,
sa troisième session d'hiver. À un meeting organisé pour fêter cette
solennité, son président, lord BRAssSEY, rappela que cette utile institution
doit le jour à M. CHAMBERLAIN, et que c’est au cours d’un banquet présidé
en 1899 par le chef. du Colonial Office qu’une somme de 400.000 francs fut
souscrite pour sa fondation.
A l'origine, l'Ecole de médecine tropicale de Londres avait pour objet
l'instruction spéciale des jeunes médecins se destinant au service colonial
ou au service indien, et le nombre des étudiants suivant ses cours ne
devait pas dépasser douze. L'expérience montra par la suite combien les
prévisions de ses fondateurs étaient erronées. L'Ecole eut dès son ouver-
ture une moyenne de vingt-cinq étudiants suivant ses cours et on dut
même refuser plusieurs élèves. C’est que, contrairement à ce qu'on avait
cru, il n’y eut pas que les jeunes médecins désirant servir aux colonies
qui se passionnèrent pour l'étude des maladies tropicales : des mission-
naires, des docteurs, des employés de commerce demandèrent et obtinrent
leur admission à l’Ecole.
Maintenant que le nombre des étudiants a dépassé toutes les prévisions,
les locaux érigés pour un nombre restreint de professeurs et d'élèves sont
devenus trop étroits. Mais pour bâtir, il faut des fonds; c’est pourquoi
lord BRASSEY, énumérant les grands services rendus par cette institution,
fait un nouvel appel à la générosité du public britannique. Le noble lord
estime à 2.500.000 francs la somme nécessaire.
Il est d’ailleurs convaincu que l'Ecole de médecine tropicale de Londres,
à laquelle le gouvernement anglais doit la stabilité parmi ses fonction-
naires des colonies tropicales et les négociants, le succès de leurs opérations
commerciales dans ces régions, ne peut pas périr, mais doit, au contraire,
prospérer.
(1) Cf. Archives de Parasitologie, IV, p. 458, 1901.
Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 143
194 À NOTES ET INFORMATIONS
M. le D' Patrick MANsow, succédant à lord Brassey, a dit que l'Ecole de
médecine tropicale de Londres poursuit deux buts : l’éducation du spécia-
liste qui se destine à exercer aux tropiques et l’avancement de la science
médicale en ce qui concerne les maladies spéciales à ces régions. L'orateur
se plaint du peu de générosité du gouvernement anglais, comparé aux
sacrifices que s'impose le gouvernement allemand. A l'appui de ce qu’il
avance, le D°' Manson a donné lecture de la lettre suivante que lui a
adressée le D' Koca sur les émoluments alloués par le gouvernement
allemand aux missions médicales :
« En réponse à votre demande, je vous envoie la liste des expéditions
médicales actuellement en mission sous les auspices du gouvernement
allemand :
1° Professeur Froscx, à Brioni (Istrie) ;
2° D' BLupon, à Lussinpicolo (Istrie) ;
30 D° VAGEDES, au Sud-Ouest-Africain allemand;
4° D' DEemPwozrr, en Nouvelle-Guinée;
5° D° OLzwic, dans l’Afrique orientale allemande ;
6° D’ KruLLE, aux îles Marshall.
» D’autres expéditions s'organisent pour le Togo et le Cameroun. Les
expéditions 1 à 5 ont pour objet collectif, en premier liea, les recherches
sur la malaria et la continuation des travaux accomplis précédemment en
Italie, Hollande, Inde et Nouvelle-Guinée. L'expédition n° 6 a pour but
de faire des recherches sur la syphilis et ses différentes formes dans les
groupes d’îiles des mers du sud. Les expéditions 1 et 2, dont les études
sont confinées à l’Europe, reçoivent 20 marks (25 francs) par jour, en
outre des frais de voyage, d'installation de laboratoire, etc. Les expéditions
hors d'Europe reçoivent 40 marks (50 francs) par jour, et leurs dépenses
de voyage, d'achat de livres et d'objets scientifiques et d'installation de
laboratoire leur sont naturellement remboursées ; de plus, leurs membres
recoivent une somme de 1.000 marks {1.250 francs) et 625 francs pour
leur équipement personnel. »
Les émoluments ainsi accordés aux expéditions scientifiques allemandes
sont de beaucoup plus élevés que ceux alloués aux mêmes expéditions
anglaises, et M. le D' Manson ne manque pas de faire ressortir cette vérité
devant ses auditeurs. — A.-R. B. (La Dépêche Coloniale, 26 oct. 1901).
Et la France, quelle part prend-elle à ces études? L’indifférence de nos
compatriotes et des pouvoirs publics est profondément attristante.
La lutte contre les maladies infectieuses (III, 359 ; IV, 320, 636). —
(Tuberculose). — Le D' Emile Dugois, député de la Seine, président de la
Commission d'hygiène publique, a adressé au président du Conseil,
ministre de l’intérieur, la lettre suivante :
« A la suite de tout ce qui a été dit sur la tuberculose dans les Acadé-
mies, dans les Chambres, dans la presse, dans les Congrès, certaines
mesures ont été prises; certaines recommandations ont été faites au
NOTES ET INFORMATIONS 195
public. C’est là un commencement. Mais ne vous apparaît-il pas que l’Etat
doive en cette matière, comme en toutes choses d’ailleurs, donner
l'exemple.
» Or, j'ai la tristesse de constater que, parmi les locaux occupés par
l’administration, ouverts au public, il en est qui ne contiennent pas le
cube d'air prescrit par les règlements ; d’autres dans lesquels le courant
d'air est en permanence et distribue largement bronchites, pneumonies et
pleurésies, avant-coureurs de la terrible maladie que nous voulons com-
battre par tous les moyens : d’autres enfin, quelquefois les mêmes que
ceux dont je viens de parler, qui sont de véritables foyers de contami-
nation et d'infection. Quelques-uns qui n’ont cessé d’abriter des tubercu-
leux., en nombre toujours croissant, n’ont jamais été désinfectés.
» Je viens vous demander, Monsieur le Président du conseil, de bien
vouloir ordonner une enquête sur le degré d’insalubrité des établissements
de l’Etat. Il serait possible, pendant les vacances, plus que pendant tout
autre moment de l’année, de prendre les mesures urgentes, de faire pro-
céder, par exemple, et en attendant mieux, à la désinfection des locaux
qui constituent un danger incessant pour les employés de l’administra-
tion et pour la population en général. »
— (Fièvre jaune). — La Chambre des Députés et le Sénat ont voté, à
l'unanimité et sans discussion, une somme de 100.000 francs pour l’orga-
nisation et l'entretien d’une mission pour l'étude de la fièvre jaune. Elle
comprend trois ou quatre membres, dont les D“ Marcaoux et Srmonp, et
s’est mise en route au mois d'octobre dernier. Elle est placée sous la
direction de l’Institut Pasteur, qui assurera, au besoin, le renouvellement
de ses membres. Elle devra se rendre de préférence au Brésil.
Le paludisme au Lagos. — A l'assemblée annuelle de l’Association
britannique médicale tenue récemment à Cheltenham, lecture a été donnée
d'un intéressant mémoire de sir William Mac GREGOR, gouverneur du
Lagos. Ce mémoire traite du paludisme et des moyens de le combattre.
Sir Wm Mac GREGOR estime qu’il n'existe pas un pays où le paludisme
mérite plus d'attention qu’au Lagos. L'avenir économique et industriel de
cette possession britannique dépend en grande partie du paludisme. Bien
que favorablement situé au point de vue commercial et qu’il soit géogra-
phiquement le port naturel de la province de la Nigeria septentrionale, le
Lagos est une colonie de peu de valeur, par le fait que les Européens y
attrapent presque tous la fièvre paludéenne.
Sir Wm Mac GREGOR signale les moyens pratiques qu’il a mis en œuvre
pour combattre le mal. Il a fait traduire et répandre à profusion les
rapports du professeur Kocx sur l’action préventive de la quinine et celui
du professeur CELLr sur l’emploi des moustiquaires dans les chemins de
fer italiens. Enfin, le gouverneur du Lagos a saisi toutes les occasions qui
se sont présentées de combattre le fléau.
Sir William est convaincu que la quinine et les moustiquaires sont, en
attendant mieux, les meilleurs moyens préservatifs contre le paludisme.
196 NOTES ET INFORMATIONS
Le plus grand nombre des fonctionnaires au Lagos prend de la quinine,
et ceux qui n’en prennent pas sont ceux qui ne peuvent la supporter. En
1900, 79 cas de fièvre se sont déclarés parmi les fonctionnaires européens ;
la durée de l'accès fut de quatre à cinq jours ; pendant la même année,
149 fonctionnaires indigènes ont été également atteints ; la fièvre chez eux,
ne dura qu’une moyenne de trois à quatre jours.
La méthode la plus usitée est de prendre des doses faibles de quinine
(2 1/2 à 5 grains), mais certains en prennent une forte dose chaque
semaine, tandis que d'autres la prennent très irrégulièrement.
Sir Wm Mac GREGoR est d'avis que, non seulement tous les fonction-
naires, mais aussi tous les indigènes du Lagos devraient être astreints à
prendre de la quinine. Mais la colonie n’est pas assez riche pour acheter
les 70 tonnes de quinine nécessaires pour l’administrer aux trois millions
d’indigènes qui l’habitent. Un dispensaire public a été établi dans la ville
près de l’hôpital général et 2000 à 3000 malades y sont traités annuelle-
ment. Un second dispensaire est en construction à Lagos et un troisième
à Ebute Metta.
- Un grand nombre de femmes indigènes ayant reçu leur éducation en
Angleterre ont formé une ligue pour administrer la quinine aux enfants
indigènes et à tous ceux qui souffrent de la fièvre. Quant aux mesures pour
combattre les Moustiques, elles sont des plus variées ; la plus usitée est de
répandre du pétrole sur les marais, mais ce moyen est quelque peu coûteux.
Sir William Mac GREGoR termine son rapport en disant que le Lagos a
dépensé, en 1900, 862.500 francs pour combattre ce fléau et que cette
somme forme la septième partie des revenus de la colonie. — £a Dépêche
. coloniale, 27 août 1901.
Entre cent autres, cet exemple prouve avec quelle méthode intelligente,
avec quelle ténacité les colonies anglaises ont entrepris la lutte contre le
paludisme et les maladies des pays chauds. En France et dans les colonies
françaises, qu’à-t-on fait jusqu’à présent ? Rien, absolument rien.
Les Ecoles de médecine tropicale de Londres et de Liverpool posent et
résolvent avec une admirable ardeur les problèmes les plus graves de la
médecine coloniale et se couvrent de gloire, grâce aux découvertes capi-
tales qui sortent de leurs laboratoires ou qu'accomplissent des médecins
instruits par elles : pendant ce temps-là, on ergote encore en France sur
l’opportunité de la création à Paris d’un Institut de médecine coloniale.
L’apathie et l'indifférence sont telles, que les idées les plus généreuses,
les projets les plus étroitement liés à la prospérité et à la grandeur du
pays n’en peuvent triompher. Tout cela est profondément triste.
Academia de ciencias médicas, fisicas y naturales de la Habana.
— CERTAMEN DE LOS PREMIOS PARA EL ANO DE 1902. — Premio del
General Wood. — Consistente en la cantidad de mil pesos oro americano,
y un accecit de cuatrocientos pesos igual moneda, destinados 4 la mejor
memoria, tema de libre eleccion, pero relacionado con algunas de las
materias siguientes :
NOTES ET INFORMATIONS 197
A. Fiebre amarilla en Cuba.
B. Fiebres observadas en Cuba.
C. Saneamiento de Puertos, 6 Saneamientos de Ciudades Cubanas.
Para optar este premio no se necesita titulo profesional.
Los trabajos habrän de ser necesariamente, originales é inéditos.
Tendräân preferente estimaciôn las memorias que se acompañen del
material cientifico convenintemente preparado, que utilizara el autor en
en sus investigaciones.
No se tomarän en consideraciôn las recopilaciones, las disquisiciones
teoricas, ni las pruebas de érden bibliogräfico. |
Los autores de las memorias que lo deseen, podräân renunciar al secreto
de su nombre, y solicitar de la Academia el nombramiento de una Comi-
siôn que presencie y autorice la exactitud de los experimentos y observa-
ciones. |
Condiciones generales. — Las memorias que aspiren 4 los premios, se
recibirän en la Secretaria General de la Academia, Cuba, num. 84 A.
hasta las 2 de la tarde del dia 30 de Marzo de 1902.
Deberän ser inéditas, escritas en español, francés 6 inglés y remitirse
en pliego cerrado y lacrado con un lema en su cubierta.
En otro pliego, también cerrado y lacrado, se enviarä el nombre del
autor, con el mismo lema por fuera.
En la sesiôn solemne del 19 de Marzo de 1902, se efectuarä la adjudica-
ciôn de premios à los autores de las memorias que los hubiesen merecido,
destruyéndose en ese acto los pliegos que contengan los nombres de
aquellos no agraciados.
Le D' Yersin, chauffeur. — Le D' Yersin écrit, le 2 juillet, de Nha-
Trang (Annam), où est installé l’Institut Pasteur dont il a la haute
direction :
« Me voici à l'instant de retour d’une très sérieuse excursion. Je suis
parti avant-hier de Nha-Trang pour Phan-Rang (105 kilomètres). Hier, je
suis allé de Phan-Rang à Daban (moitié de la route du Lang-Bian) et
retour (100 kilomètres). Enfin ce matin je suis rentré de Phan-Rang à
Nha-Trang (105 kilomètres encore). En tout : 310 kilomètres de routes
annamites !
» La route était mauvaise pour l’aller, affreuse pour le retour. Le plus
souvent elle est recouverte d’une couche épaisse de sable sur lequel on
roule, à la rigueur, lorsque c'est sec, mais dans lequel on enfonce pro-
fondément lorsque c’est mouillé, ce qui était le cas, au retour, car il avait
énormément plu.
» Ma vitesse moyenne a été de 18 kilomètres, à l'aller comme au
retour, et de 20 kilomètres pour le trajet de Phan-Rang, Daban et retour.
» Si ma vitesse n’est pas considérable, j'estime néanmoins que j'ai
accompli un tour de force, tellement la route était mauvaise.
» Je me sers tous les jours de ma voiture pour aller à ma plantation.
Le trajet, aller et retour, est de 37 kilomètres. La route, en ce moment-ci,
198 NOTES ET INFORMATIONS
est abominable sur plus de la moitié du parcours, mais je passe quand
même. J'hésiterais à faire ce parcours avec nos Chevaux de voitures ;
avec l’automobile, cela va tout seul ». — (Le Vélo, août 1901).
Anhang zur Biographie Johannes Müller’s. — Zum Schluss sei
noch darauf hingewiesen, dass Joh. MüLcer auch in dem Jahresbericht
über die Fortschritte der analomisch-physiologischen Wissenschaften, mit
welchen er das von ihm herausgegebene Archiv für Anatomie, Physiologie
und wissenschaftliche Medicin zu erôfinen pflegte, stets der Parasiten
gedachte. Und wie Müller überhaupt bei der Abfassung dieser Jahres-
berichte vielfach auf eigene Untersuchungen Bezug nahm, so enthält
einer desselben (Archiv fur Anat. und Physiol., 1856, p. cv, woselbst
Joh. Müller sich auch ebenso wie in seiner Gedächtnisrede auf Rudolphi
gegen die Trennung der Blasenwürmer von den Bandwürmern ausspricht)
auch den Bericht über die Entdeckung des Nervensystemes bei einem
Cestoden, welche dem Berliner Gelehrten geglückt war und welche seinen
Namen auch in den Annalen der Helminthologie eine Stätte anweist. —-
Max LÜHE.
La dracontiase à Bender-Bouchir, port du golfe Persique. —
Au cours d’une mission dans le Golfe Persique, j'ai pu observer un cas
de dracontiase. C'était sur un Persan, vivant à Bender-Bouchir, mais
ayant contracté sa maladie à Bender-Abbas. La Filaire de Médine se
rencontre assez souvent dans le nord de la Perse, mais elle est assez
rare dans le sud. Tous les cas observés proviennent de la même localité,
Bender-Abbas, port le plus proche du détroit d’Ormuz, en face l’île de ce
nom. En effet, si la dracontiase peut se trouver dans les autres ports du
golfe, on peut être assuré que la maladie a pris naissance à Bender-Abbas.
Cette constatation d’une zone si limitée est en faveur de la contamination
hydrique. Le temps me manquait pour pousser mes recherches plus avant
de ce côté. Je dois dire cependant que l’eau de Bender-Abbas n’est pas
potable et que, pour avoir une eau potable, il faut aller la chercher à
Naypang, à deux milles de la ville.
L'observation suivante me semble digne d’être publiée, d’abord en raison
des conditions étiologiques que je viens d'exposer, puis en raison du fait
que la dracontiase a commencé ici comme une véritable maladie générale
(fièvre, malaise général, etc.).
H. L., arménien persan, 28 ans, employé des douanes belges à Bender-
Bouchir, est vu par moi le 10 septembre 1901. Il venait de Bender-Abbas,
où il était employé dans la même administration. Cet indigène vivait à
peu près comme les Européens, même alimentation, même costume. Il ne
marchait pas les pieds nus. Connaissant la nocivité de l’eau du pays, il
la faisait filtrer par des domestiques, mais, dit-il lui-même, il n’est pas
très sûr que ses ordres à cet égard aient été toujours ponctuellement
exécutés. Il m'a déclaré notamment que le filtre n’était pour ainsi dire
jamais nettoyé, ou nettoyé très superficiellement.
NOTES ET INFORMATIONS 199
Homme d’une excellente constitution d’ailleurs, sans tare morbide
personnelle ou héréditaire, en apparence.
La maladie débute, le 5 juin 1901, par une fièvre légère, un malaise
général très prononcé, avec anorexie. En même temps, le corps tout entier
est le siège d’un gonflement très marqué. Le nez est devenu gros comme
une aubergine; les oreilles sont aussi très augmentées de volume. Le
corps est le siège d’une démangeaison insupportable.
Au bout de deux jours, le malaise général et le gonflement disparurent et
par places on vit se dessiner comme de fortes veines sous la peau. Le
siège de ces saillies anormales fut d’abord aux deux pieds (face dorsale),
puis à la partie interne et supérieure de la cuisse gauche, à environ cinq
centimètres de l’anus. Le point d’où le Ver cherchait à sortir ressemblait
à une piqûre de Moustique, se surmontant bientôt d'une pustule.
Voici comment les médecins indigènes amènent le Ver hors des tissus.
Ils saisissent délicatement la portion déjà sortie, quand elle atteint un
demi-centimètre environ, entre de minuscules pinces, puis tirent, jusqu’à
ce que trois ou quatre centimètres soient ainsi extraits. Alors ils enroulent
le Ver sur un petit rouleau de ouate, de façon à ce qu'il ne puisse plus
rentrer dans la plaie ; ils collent cette ouate à la peau, au moyen d'une
compresse imbibée d'huile et recouvrent le tout d’une bande. Deux fois
par jour, on défait ce bandage et on essaie avec grande prudence de
sortir une plus grande quantité de l'animal. Dès qu’une douleur se produit
chez le patient, on cesse toute traction, de crainte de briser le Ver. Pour
extraire un Ver, il faut de trois jours à six mois.
Le malade qui fait l’objet de cette observation a subi trois extractions
pour trois Vers, dont l’un mesurait 60 centimètres (pied gauche), l’autre
un mètre (pied droit), le troisième (cuisse gauche) était encore plus long.
Comme complication, il faut signaler un phlegmon étendu de la région
fessière gauche, autour de la plaie due à la Filaire. Aujourd’hui, le malade
est complètement guéri. Cependant il sent toujours dans le pied gauche
de vifs élancements, ce qui pourrait faire croire à la présence d’un autre
Ver, bien que la plaie de cette région soit cicatrisée. — J. CRESPIN, pro-
fesseur suppléant à l'Ecole de médecine d'Alger.
Note sur un Distome parasite d’une Méduse, — Au mois de
juillet 1892, sur la plage du Toulinguet, près Camaret (Finistère), je
rencontrai un fragment de Rhizostoma Cuvieri qui était très ferme encore
et paraissait vivant ; le flot venait de l’abandonner. En examinant
l’ombrelle avec une forte loupe, j'apercus, dans l’épaisseur du tissu
cristallin, un kyste contenant de petits corps ovoïdes bruns. Un lambeau
d'ombrelle contenant le kyste fut découpé et immergé immédiatement
dans l’eau formolée, dont j'avais un flacon.
En examinant plus tard ce kyste, séparé de tous les tissus de l’hôte, je
constatai que les corps bruns qu'il renfermait étaient de jeunes Distomes
ou plutôt des Cercaires anoures, au nombre de quatre-vingts environ.
J’en fis une préparation qui s’est assez bien conservée dans le baume de
200 NOTES ET INFORMATIONS
Canada, et qui montre encore fort bien aujourd’hui les petits parasites
sous les membranes de leur Sporocyste. C’est en eflet à un Sporocyste
que nous avons affaire et il paraît avoir quelque analogie avec les
Leucochloridium paradoxzum Carus, des Ambrettes. On sait que les
Sporocystes ainsi nommés se développent dans le corps d’une Ambrette
(Succinæa) et finissent par faire hernie dans l’un des tentacules du
Mollusque, en donnant à ce tentacule l’apparence d’un développement
exagéré. Les Cercaires contenues dans le Leucochloridium sont anoures
et assez allongées, ce qui les fait ressembler à de petits
Distomes, mais les organes sexuels font défaut; ces
organes n'apparaissent que quand, le Mollusque ayant
été avalé par une Bergeronnette ou une Fauvette, les
Distomes peuvent se développer et devenir adultes
dans l'intestin de ces Oiseaux, sous la forme de Disto-
mum macrostomum. Perroncito (1) a signalé en 1878
une autre Cércaire également anoure, enkystée isolé-
ment dans le foie d’une Grenouille.
Les Cercaires anoures de notre Méduse acquére-
raient leurs organes sexuels dans le corps d’un hôte
inconnu de nous et assez difficile à trouver, car je ne connais aucun
animal dévorant ces Rhizostomes. Habituellement, quand ces derniers
échouent sur nos grèves, ils se réduisent assez rapidement, par évaporation
de leur eau ou par absorption de cette eau par les sables, et ils disparais-
sent sans laisser de traces. Peut-être notre Sporocyste est-il tout simple-
ment égarè chez cet hôte; reste à savoir encore comment il a pénétré
dans les tissus de l’ombrelle pour s’y enkyster.
Quoi qu’il en soit, le point intéressant pour le moment, c’est le fait du
parasitisme d’un Trématode dans un Acalèphe. On n'avait encore, que je
sache, jamais signalé ce cas d'un animal aussi inférieur parasite par un
animal que l’on regarde comme appartenant à un ordre plus élevé dans
la série des êtres.
La Cercaire contenue dans ce kyste a une forme ovalaire un peu
allongée; elle est vaguement échancrée en arrière. La ventouse antérieure
est petite, terminale et placée dans l’axe du corps; à sa suite vient un
bulbe pharyngien puissant et très musculeux, qui s’allonge un peu au-delà
du milieu du corps avant de se bifurquer. La ventouse médiane est assez
grande et entourée par la bifurcation du tube digestif, dont les branches
assez larges s'étendent jusqu’à la partie postérieure du corps. Le tiers
antérieur de l’animal est occupé, sur les parties latérales en dehors du
bulbe pharyngien, par des glandes granuleuses, qui manquent ou sont
invisibles partout ailleurs. Aucune trace d'organes génitaux. Longueur
186 w, largeur 106 &. — A. Bavay, Président de la Société Zoologique de
France.
(1) Annali della R. Accademia d'agricoltura di Torino, XXI, febbraio 1878.
NOTES ET INFORMATIONS 201
Le paludisme aux Canaries (1) — Après avoir passé trois mois à
visiter les trois îles de l’est, j'ai dû quitter les Canaries à la fin d'avril,
pour rentrer en France presque directement. Or, en partant à cette
époque, je suis parti beaucoup trop tôt pour les Moustiques. Les mousti-
quaires étaient encore à ce moment là objets de pur luxe et c’est à peine
si j'ai vu quelques Moustiques, soit à Las Palmas, qui est au niveau de
la mer, soit dans l’intérieur de l’île. Je vous envoie quelques individus
récoltés dans les chambres, la nuit, à Las Palmas et à Guia (nord de l'île),
par 160 mètres d’altitude.
Le climat des Canaries offre cette particularité que le mois le plus froid
de l’année est le mois de février et le mois le plus chaud le mois de
septembre. À Las Palmas même, lorsqu'on parle du printemps, on entend
par là les mois de mai et de juin, et, d’après les observations thermomé-
triques que j'ai pu consulter, il en serait de même dans tout l'archipel.
Aussi je crois que, pour avoir chance de rencontrer les Moustiques rares,
il faudrait visiter les îles à une époque de l’année relativement tardive.
La distribution particulière des flaques d’eau stagnante ne permet pas
non plus le développement abondant des larves aquatiques avant la fin de
mars, au plus tôt. Toute la zone moyenne de l'île est, en effet, constituée
par des pentes franchement inclinées, d’un côté ou d’un autre, vers les
ramifications des grandes vallées d’érosion qu'on appelle les barrancos, de
sorte qu'il n’y a pas d’eaux stagnantes sur les hauteurs et que les seules
flaques d’eau qui persistent sont celles qui se forment pendant la saison
sêche au fond même des barrancos, par suite de suintements locaux ou de
sources claires qu’on nomme chorros. Ce sont des mares de peu d’étendue
(quelques mètres carrés) très propres, souvent garnies de plantes aqua-
tiques, et très nombreuses dans certains barrancos. On y va laver le linge
et chercher de l’eau; on y mène aussi boire le bétail et je crois bien que
c’est là qu’il faudrait chercher les Anopheles. Mais, naturellement, tant que
les pluies de mars ne sont pas finies, les conditions sont peu favorables,
puisqu’à chaque averse le barranco se change en rivière et jette les
Anopheles à la mer. Cette année, il y a eu, le lundi de Pâques et les jours
suivants, des pluies torrentielles avec tempête; des ponts ont été
emportés. Le bateau interinsulaire, qui portait justement M. Engler, le
botaniste de Berlin, a failli faire naufrage et, lorsque je suis retourné à
Taïfira, après cela, j'ai trouvé parfaitement désertes les flaques d’eau où
j'avais recueilli antérieurement les quelques larves que je vous envoie.
Il y a bien aussi çà et là quelques réservoirs artificiels creusés dans le
roc, soit à ciel ouvert dans la campagne, soit sous voûte au bas des
côteaux, mais je les ai toujours trouvés également pauvres en végétation
et en hôtes animaux. |
Quant au paludisme lui-même, d’après ce que m’enont dit deux médecins
du pays, plusieurs curés et diverses personnes, il serait inconnu dans les
deux îles de l’est (Lanzarote et Fuertaventura), qui sont basses, sans eau
(1) Extrait d’une lettre adressée à M. le Professeur R. BLANCHARD.
202 NOTES ET INFORMATIONS
et sahariennes. À la Grande Canarie, au contraire, le paludisme est assez
répandu, d’après ce que m'en ont dit, ici encore, les médecins, les phar-
maciens, les curés, les militaires et autres personnes raisonnables. Les
gens des campagnes en parlent aussi assez volontiers, mais les auber-
gistes considèrent en général les questions de ce genre comme un affront
à leur enseigne ou relèguent les faits dans un passé lointain. au temps où
les inglès, c’est-à-dire les étrangers, ne venaient pas encore dans l’île. Du
reste, les formes graves du paludisme sont presque inconnues. Les loca-
lités à paludisme ne sont pas les gros bourgs (abstraction faite de Mogan,
dans le sud-ouest de l’île), mais des hameaux, de petits groupes de deux
ou trois maisons souvent très isolés, situés dans les barrancos mêmes ou
dans leurs dernières diramations vers les Cumbres, alors que les bourgs
sont très régulièrement situés sur les hauteurs, ou au moins tout en haut
des pentes très raides qui bordent les barrancos dans leur cours moyen.
On m'a signalé comme notoirement insalubres, dans la zone des Bana-
niers, le petit barranco Lescano, entre Arucas et Tamaraceite, dans le
nord de l'ile, et, à un moindre degré, la partie inférieure du barranco de.
Guia, au nord de l’île aussi. Tout le barranco de Mogan, au sud-ouest de
l’île, est au contraire considéré comme entièrement insalubre. Il parait
qu’il y avait aussi autrefois des cas de fièvre dans la région du Monte
Lentiscal au sud-ouest de Las Palmas.
Dans la zone supérieure de l’île, le paludisme est extrêmement répandu
tout autour du grand cirque de Trajana, au sud-est des Cumbres, et des
fontaines ré utées pernicieuses ont été récemment comblées aux Çuchillos,
près San Bartolome de Trajana. Il y a également des fièvres dans la
région de San Mateo, sur la pente nord-est des Cumbres, en particulier à
Tenteniguada (en haut du barranco qui passe au Telde) et aux Hornos,
près de la Cueva grande. Quand je suis arrivé à San Mateo, dans les pre-
miers jours d'avril, le médecin-aubergiste de l'endroit soignait précisément
un de ses premiers cas de l'année, chez un petit berger des Hornos. Ce
hameau des Hornos est situé très haut, à environ 1000 mètres d’altitude,
sur les Cumbres mêmes (qui sont le socle commun des cimes marquées sur
les cartes), mais déjà dans les premiers vallonnements d’un barranco.
Je ne sais Si ces quelques renseignements pourront vous intéresser, tout
incomplets qu'ils sont. Mais il m'a semblé que la Grande Canarie était un
bel exemple de pays à paludisme sans marais, et où d’ailleurs on n’a pas
à se plaindre particulièrement des Moustiques, ce qui tient sans doute au
peu d’étendue et à la pureté des flaques d'eau stagnante. L’archipel cana-
rien offre en outre cet intérêt, d’être le terme méridional extrême des
pays méditerranéens.
Quant à la fièvre jaune, il y en a eu à diverses reprises à Las Palmas et
aussi, je crois, à Sainte-Croix de Ténérifte. A Las Palmas, l'épidémie n’a
jamais sévi que dans la ville basse, qui est du reste l’agglomération prin-
cipale, sans jamais s'élever à plus du tiers du grand rocher auquel est
adossée la ville et qu’on nomme le Resco San Nicolas. — D’ F. Gino.
NOTES ET INFORMATIONS î 203
Johannes Müller était-il Français ? — On a lu plus haut (p. 95) la
notice consacrée à J. MüLrer. Cette notice nous suggère la question
formulée en tête de cet article : né à Coblence en 1801, alors que cette
ville, placée sous la domination française, était le chef-lieu du département
de Rhin-et-Moselle, J. MüLLER était-il Français? Nous aurions mauvaise
grâce à répondre par l’affirmative, car les convulsions incessantes dont les
provinces rhénanes, passant tour à tour sous la domination française et
sous l’hégémonie allemande, ont été le théâtre à la fin du XVIII siècle et
au commencement du XIX°, ne peuvent être envisagées que comme un
accident passager, qui n’a influé en rien de durable et d’essentiel sur le
caractère, les mœurs, les affinités ethniques, en un mot sur la nationalité
des habitants. ;
La question qui se posait à notre esprit ne visait pas seulement J.MÜüLLER :
elle nous permet de relever une note acrimonieuse, dictée par le chauvi-
nisme le plus étroit et le plus injuste, qui figure dans un livre de Nuan.
Voici le document dans toute sa saveur : .
« G. Cuvier ist eigentlich ein geborener Deutscher. Sein ursprünglicher
Name war Georg Kürer, und wurde 1769 zu Mümpelgard (einem damals
württemberg’schen Enclave) geboren und in Württemberg erzogen. Nach-
dem es ihm in seinem Vaterlande sehr hinderlich gegangen, begab er sich
als Hofmcister nach der Normandie. Später kam er nach Paris, wo er am
Pflanzengarten eine Anstellung als Professor schliesslich erhielt und hier
mit Hülfe seiner mitgebrachten deutschen Bildung und seines deutschen
Fleisses seine bahnbrechenden Arbeiten lieferte (1). »
Ainsi, d'après Nuxn, Georges Cuvier, né à Montbéliard, alors au duc de
Wurtemberg, était allemand! Le père du célèbre naturaliste avait servi la
France comme officier ; il était décoré de l’ordre du Mérite militaire et
s'était retiré à Montbéliard, petite ville où la vie était peu coûteuse, pour
y vivre de sa pension : les services du père en France ne comptent pas;
le fait seul d’être né à Montbéliard confère à G. Cuvirr la nationalité
wurtembergeoise ! Et si le grand zoologiste a été un homme de génie,
c’est parce qu'il possédait la culture allemande et le zèle allemand !
Ah! qu’en termes galants ces choses-là sont dites!
À raisonner de la sorte, on pourrait aller loin. L’illustre mathématicien
J.-L. LAGRANGE, né en 1726 à Turin, alors que cette ville faisait partie du
Royaume de Sardaigne, était-il donc sarde ou piémontais? Son père, de
nationalité française, était trésorier des guerres du roi de Sardaigne. Lui-
même resta à Turin jusqu’à l’âge de 40 ans : il y professa à l'Ecole d'artillerie,
puis resta vingt années à Berlin comme directeur de l’Académie. C'est
seulement à l’âge de 60 ans qu’il vint se fixer à Paris,appelé par Louis XVI
qui lui avait offert le titre de pensionnaire vétéran de l’Académie et un
logement au Louvre. Il mourut à Paris en 1813, professeur à l'Ecole
(1) A. Nuaw, Lehrbuch der vergleichenden Anatomie. Heidelberg, Carl Winter,
2. Ausgabe, in-8°, 1886 ; cf. p. xxxI, en note.
204 NOTES ET INFORMATIONS.
polytechnique, après avoir pris, sous la Révolution, une part considérable
à l'établissement du système métrique. La ville de Turin a élevé une statue
à ce savant illustre, dont elle a donné le nom à l’une de ses principales
rues, mais LAGRANGE en est-il moins Français ?
Arrêtons-nous là. On pourrait multiplier ces exemples, sans nouveau
profit pour notre thèse. Tohannes MüLLER est Allemand, comme Cuvier et
LAGRANGE sont Français : chacun d’eux honore sa patrie, qui doit le
revendiquer avec fierté; mais ils honorent encore plus l'humanité tout
entière, qui profite de leurs découvertes et doit les réunir en un culte
commun. — R. BL.
La lutte contre les maladies infectieuses. — Fièvre jaune (V, 195).
— Nous avons annoncé l’arrivée à Rio-de-Janeiro de la commission des
médecins français, ies docteurs SiMonp et MarcHoux, chargés d’y étudier
la fièvre jaune, et la légation de France a signalé l'accueil empressé qu’elle
a reçu des autorités brésiliennes.
Un pavillon a été spécialement aménagé pour elle à l'hôpital Saint-
Sébastien, où l’on recueille les individus atteints du vomito, mais, fait
curieux, bien que, d'ordinaire, à cette époque de l’année, la fièvre jaune
ait déjà fait son apparition, les médecins français attendaient encore,
d'après les derniers courriers, qu'un cas se présentât pour commencer
leurs observations.
Le docteur Hilario ne GouvEA, professeur à la Faculté de médecine de
Rio,a publié récemment dans le Bulletin médical des professeurs GRANCHER
et LANNELONGUE, une étude très compétente sur les causes et la prophy-
laxie de la fièvre jaune, étude qui a fourni des indications fort utiles à la
mission française en démontrant le rôle des Moustiques dans la propaga-
tion du fléau. Il nous dit que l’absence exceptionnelle de cas de fièvre à
Rio doit être attribuée aux mesures prophylactiques, notamment, à l’em-
ploi de moustiquaires, à J’usage du pétrole, du goudron, de l’acide sulfu-
reux que la nouvelle théorie de la contagion par la piqûre des Moustiques
a préconisées.
« Cette observation, ajoute-t-il, est corroborée de divers côtés. Aïnsi au
Sénégal, où la mission française reçut l’ordre de s’arrêter, parce qu’une
épidémie de fièvre jaune venait d'éclater, la contagion a été immédiatement
enrayée, au lieu de prendre les proportions calamiteuses de l’an dernier.
» De même à la Havane, d’après une lettre reçue par l’Ecole de médecine
tropicale de Liverpool, la campagne contre les Moustiques, autorisée par
les autorités américaines, a eu pour résultat que, pour la première fois
depuis 1762, la capitale cubaine a été indemne de la fièvre jaune et que la
malaria y a diminué de moitié, tandis que la quantité des Moustiques a
diminué de 90 ‘/.. »
La thèse, comme vous le voyez, fait ses preuves partout et les observa-
tions de la mission médicale française à Rio semblent devoir la confirmer.
— (Le Temps du 27 décembre 1901).
OUVRAGES REÇUS
Tous les ouvrages reçus sont annoncés.
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XIII: Congrès international de Médecine, Paris 1900. Sections d'anatomie
pathologique et de bactériologie et parasitologie. Paris, gr. in-8° de 572 p., 1901.
E. Brumpr, Mission de M. le V'° du Bourg de Bozas en Afrique Centrale. Notes
et observations sur les maladies parasitaires. Archives de Parasitologie, IV,
p. 563-580, 1901.
Busquer, Sur un cas de névrite périphérique d’origine paludéenne. Revue de
médecine, XXI, p. 654-658, 1901.
Busquer, Troubles nerveux intermittents d’origine palustre. Revue de méde-
cine, XXI, p. 414-421, 1901.
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e delle cure parassiticide. Catania, in-8° de 75 p., 1892.
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de Belgique, 29 juin 1901.
Ch. Errxer, De la nature des fièvres hématuriques des pays chauds.. Bull:
Acad. de méd. de Belgique, in-8° de 15 p., 28 juillet 1900.
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parasitologie de l’Université de Lausanne. Bull. de la Soc. vaudoise des sciences
naburelles, XXXVNII, p. 343-381, 1901.
F. von OErELE, Studien über die altägyptische Parasitologie. Archives de
Parasitologie, IV, p. 481-530, 1901.
EF. von OEreLe, Vorhippokratische Medizin Westasiens, Aegyptens und der
mediterranen Vorarier. Handbuch der Geschichte der Medizin, I, p. 52-109, 1901.
F. von OEreLe, Studien zur mittelniederdeutschen Parasitologie. Archives de
Parasitologie, N, p. 67-94, 1902.
G. H. Rocer, Les maladies infeclieuses. Paris, Masson et Ci*, un vol. grand
in-8° de x1v-1520 p. avec 117 fig. dans le texte, 1902.
E. Topsenr, Catalogue de la collection de parasites animaux de l’Ecole de méde-
cine et de pharmacie de Rennes. Bulletin de la Soc. scient. et méd. de l'Ouest,
in-8° de 20 p., 3° trimestre 1901. :
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p. 67-94, 1902.
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pour l'avancement des sciences, Congrès. d’Ajaccio, section des sciences médi-
cales, in-8° de 16 p., 1901.
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Progrès médical, 7 septembre 1901. |
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OUVRAGES REÇUS 207
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Le Gérant, F. R. DE RUDEVAL.
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1» On appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique ou.
botanique adoptées par les Congres internationaux de zoologie et de botanique ;
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graphiques, des abréviations SPNICÉS par ces mèmes Congrès ou par le, Z00/0- -
gical Record de Londres ; ë +
3° Les noms géographiques ou les noms propres emphuntés à des langues Qui) D
n’ont pas l’alphabel latin seront transcrits conformément aux DÉBReE interna NAT
tionales adoptées(par les Congrès de zoologie ; 1
4o Tout nom d'être Ver animal ou plante, commencera JE une prémière
lettre capitale ; é
| 5» Tout nom scientifique PEN sera imprimé! en italiques (souligne une fois sur :
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de pass l'intérêt de la PDC tion. et pour assurer cle maximum de tion
dans la reproduction des planches et-figures, tout en supprimant des dépenses
© inutiles, nos collaborateurs sont priés de se conformer aux règles suivantes : r
1° Dessiner sur papier ou sur bristol bien ‘blanc. à à Je
> Ne rien écrire sur les dessins originaux. | P :4 :
Toutes les indications (lettres, chiffres, explication des figur 0) Eco
DLede s sur un calque recouvrant Ia planche ou le dessin. ’ À
& Abandonner le’ plus possible le crayon à la mine de plomb pour le Ce
Wolf ou l’encre de Chine.
Les Auteurs d'articles insérés aux 47chives sont instamment priés de renvoyer.
à M. le D'J. Gurarr, Secrétaire de la rédaction, dans un délai maximum de huit
_jours, les QU corrigées avec le manuscrit où l’épreuve précédente.
Ils recevront gratis 50 tirés à part de leur article. Is sont invités, à faire cons»
naître Sans délai s'ils désirent en recevoir un plus g grand nombre (40 au maximum);
à leurs frais et conformément au tarif ci-dessous. Ce tarif ne ise que l’impres-
sion ty pographique ; ; il ne concerne point les planches, dont le prix peut varier
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SOGIÉTÉ D ÉDITIONS | SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES
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SOMMAIRE
: Base 10
M. Lüme. — Urogonoporus armatus, ein eigentümlicher Cestode aus Acan-
ve mit anschliessenden Bemerkungen über die sogenannten Cesto-
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darier (avec 3 fig. dans le texte et planche I). . . . . SV ie aa ere 209
P. GARNAULT. — La tuberculose humaine et la tuberculose bovine pendant
l'antiquité et le moyen age. 4 140) 1 AS AE 251
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un tableau hors texte). . . . . . . . AE DR A URTES AN AU ADP A 294
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ARCHIVES DE PARASITOLOGIE
sont publiées par la
Société d'Étitions scientifiques et Httéraires
F. R. DE RUDEVAL et
ments à MM. F. R. de RUDEVAL{et C*, Éditeurs, 4, rue Antoine
Dubois, Paris, VE. |
UROGONOPORUS ARMATUS
EIN EIGENTÜMLICHER CESTODE AUS ACANTHIAS,
MIT ANSCHLIESSENDEN BEMERKUNGEN ÜBER DIE
SOGENANNTEN ;CESTODARIER
VON
D' MAX LÜHE
Privatdocent an der Universität und Assistent am Kel.
zoologischen Museum in Kônigsberg i/Pr.
(Hierzu Tafel I).
In den Monaten März und April des Jahres 1900 hielt ich mich
in Triest auf, um auf der dortigen k.k. zoologischen Station, deren
Verwaltung ich für ihr freundliches Entgegenkommen zu grossem
Danke verpflichtet bin, helminthologisch zu arbeiten. Der Zweck,
welchen ich dabei verfolgte, war ein zwiefacher. Die grosse
Arbeit von Looss, welche Distomen und Monostomen systematisch
sichtete und welche damals gerade erschienen war, hatte die
Distomen der marinen Fische noch verhältnismässig wenig berück-
sichtigen kônnen und erschien es wünschenswert, hier durch
sgenauere Untersuchungen der grossenteils noch nicht genügend
bekannten Distomen der marinen Fische, die Arbeit von Looss
zu ergänzen. Ich wünschte deshalb diese Distomen aus eigener
Anschauung kennen zu lernen, ausserdem aber richtete ich mein
besonderes Augenmerk auf Cestoden und zwar lag mir vor allem
daran, die Cestoden der Selachier, welche mir bis dahin fast nur
aus der Litteratur bekannt waren, näher kennen zu lernen, um
mir, wenn môglich, ein eigenes Urteil über die natürlichen Ver-
wandtschaftsverhältnisse derselben bilden zu kônnen. Gehôren
doch die von mir in den letzten Jahren untersuchten Ichthyotaenien
der Schlangen zu den nächsten Verwandten jener Selachier-Cesto-
den mit welchen sie die Ordnung der Tetraphylliden bilden,
deren weitere Einteilung in Familien und Gattungen zur Zeit noch
fast allein auf den äusseren Verhältnissen des Scolex beruht und
als eine naturgemässe kaum angesehen werden kann.
Archives de Parusilologie, V, n° 2, 1902. 14
210 MAX LÜHE
Unter den von mir in Triest gesammelten Selachier-Cestoden
befindet sich nun eine Form, welche mir ein besonderes Interesse
zu beanspruchen scheint und welche ich, ungeachtet einer gewissen
Lückenhaîftigkeit meiner Beobachtungen, im folgenden näher eha-
rakterisieren will.
Es ist eine bekannte und oîft betonte Thatsache, dass bei den
meisten Cestoden der Selachier die Proglottiden sich von der
Bandwurmkette ablôsen, bevor sie ihre volle Ausbildung erreicht
haben. Sie leben dann einzeln neben der Bandwurmkette, von
welcher sie stammen, in dem Spiraldarm ihres Wirtes weiter und
ihr Wachstum ist bei manchen Arten noch so erheblich, dass die
reife einzelne Proglottis grüsser ist wie die ganze ursprüngliche
Bandwurmkette. Derartigen einzeln lebenden Cestoden-Proglot-
tiden gleichen in den Grundzügen ihrer Organisation Formen,
welche ich mehrfach in dem Spiraldarm von Acanthias vulgaris
fand und zwar stets in sehr grosser Zahl, ohne dass es mir
freilich gelungen wäre, eine zugehôrige Bandwurmkette aufzu-
finden. Soweit ich sehe, ist dieser in mehrfacher Hinsicht bemer-
kenswerte Parasit von 4 canthias bisher noch nicht in die Litteratur
eingeführt worden. Ich nenne ihn mit Rücksicht au die Lage der
Genitalofinung und die Bestachelung des Vorderendes Ürogonoporus
armatus. Auf die ihm anzuweisende Stellung im zoologischen
System komme ich später zurück.
DIE ÂUSSEREN FORMVERHÂLTNISSE DES UROGONOPORUS ARMATUS.
sind sehr charakteristische. Die Einzel-Proglottiden sind stets
wesentlich länger als breit, während die Difierenzen zwischen
Transversal- und Sagittaldurchmesser sehr viel weniger hervor-
treten. Wenn wir von dem, eine specielle Diflerenzierung aufwei-
senden Vorderende absehen, kann im übrigen der Kôrper der
Einzel-Proglottiden als mehr oder weniger spindeliôrmig bezeichnet
werden. Seine Länge kann bis zu 3" erreichen, seine grôsste
Breite beträgt alsdann 0,5-0,6mm, seine grôsste Dicke 0,25-0,40mm
Das Hinterende endet ziemlich scharî zugespitzt und eine durchaus
entsprechende Verschmächtigung findet auch nach vorne zu statt,
woselbst sich bei stark gestreckten Exemplaren der spindelformige
Rumpf deutlich in einen mehr oder weniger langen Hals verlän-
UROGONOPORUS ARMATUS 211
gert. Bei noch nicht ganz reifen Proglottiden, welche überhaupt
vergleichsweise weniger in die Länge gestreckt erscheïinen, ist
dieser Hals verhältnismässig kürzer und, wenn wir solche Proglot-
tiden noch einem leichten Drucke aussetzen, erscheint er nur
durch zwei seitliche Einbuchtungen angedeutet, wie sie Fig. 1
aui Tafel I. zeigt. Nach vorne schliesst sich nun an diesen Hals,
beziehungsweïise überhaupt an den spindelfôrmigen Hauptabschnitt
des Kôrpers, ein sehr beweglicher Anhang an,welcher eine specielle
Differenzierung des Vorderendes zu Fixationszwecken darstellt
und welchen ich mit Rücksicht auf diese seine Function als Haît-
lappen bezeichnen will.
Dieser Haîtlappen von Urogonoporus armatus kann, von der.
Fläche gesehen, etwa als herzidôrmig bezeichnet werden. Mit
seiner Basis dem eben als Hals -bezeichneten verschmächtigten
Kôrperteil ansitzend, ist er doch von diesem stets recht scharî
abgegrenzt, da er sich sehr rasch verbreitert und demzufolge in
der Flächenansicht die äussere Begrenzung der Einzelproglottis
an der Grenze von Haftlappen und Hals winkelig einspringt. Die
grôsste Breite des Haîftlappens nähert sich der grüssten Breite der
ganzen Proglottis. Bei den reiten Proglottiden, für welche die
Maasse des Hinterkôrpers bereits oben mitgeteilt wurden, finde
ich den Haïtlappen 0,4-0,5®® breit bei einer grôssten Breite des
Hinterkôrpers von 0,5-0,6®m und einer Breite des Halses von
nur 0,150n, Während bei dem jüngeren und etwas gequetschten
Exemplar von 2m Gesammtlänge, welches auf Taf. I, Fig. 1.
abgebildet ist, der Haïftlappen mit sehr breiter Basis dem nur
schwach angedeuteten Halse auïisitzt, kann beï starker Streckung
des Halses und zwar namentlich bei ganz reifen Exemplaren der
Haïtlappen mit dem Halse an ein auf einem Stiele sitzendes Blatt
erinnern. Die Länge des Haïftlappens ist im Mittel ungefähr gleich
seiner Breite.
Nach vorne zu verschmälert er sich ziemlich rasch und gleich-
mässig, um in einer meist recht schari ausgeprägten Spitze zu
enden, deren Winkel je nach dem Contractionszustande gewissen
Schwankungen unterliegt, jedoch in der Regel ein wenig grôsser
als ein Rechter zu sein scheint.
- Charakteristisch für den Haftlappen des Urogonoporus armatus
ist ferner seine ausgesprochen flächenhaîfte Ausbildung. Während.
‘212 MAX LÜHE
Querschnitte durch den Hinterkôürper einen mehr oder weniger
ovalen Umriss haben und sich je nach dem Contractionszustand
-in ihrer Form einem Kreise nähern (besonders in der Mitte des
Hinterkôrpers) oder auch bei starker Abflachung der einen Fläche
fast halbkreisiôrmig erscheinen kônnen, finde ich auf allen von
mir angefertigten Schnittserien die beiden Flächen des Haftlappens
annähernd parallel zu einander verlaufen bis zu dem ringsum
gleichmässig stumpi abgestutzten freien Rande (vergl. Taf. I.
Fig. 4 und 5). Der Sagittaldurchmesser des Haftlappens ist also
ein verhältnissmässig gleichmässiger. Dabeï ist er auch ausseror-
dentlich gering (er schwankt nach meinen Messungen bei den
verschiedenen Individuen je nach dem Contractionszustand zwi-
schen 0,026 und 0,060m, und beträgt im Mittel 0,03-0,04mm), so
dass stets der Haîtlappen wesentlich dünner ist, als der Hinter-
kürper. Häufig beginnt die Dicke der Proglottis schon unmittelbar
an der Grenze des Haîtlappens plôtzlich zuzunehmen, in der Weise
wie dies Tafel I. Fig. 5 zeigt, so dass der Haftlappen in diesem
Falle auch auf dem Sagittalschnitt sehr scharf gegen den Hinter-
kôrper abgegrenzt erscheint. Doch ist dies Verhalten bis zu einem
gewissen Grade dem Contractionszustand unterworfen und ich
habe auch Sagittalschnitte untersucht, auf welchen die Dicken-
zunahme der Halses von Anfang an mehr allmäblich erfolgte und
demzufolge der Haîtlappen gegen den Hinterkôrper nicht so scharf
abgegrenzt erschien, wie in der eben citirten Abbildung.
Der ganze Haïftlappen ist, wie bereits erwähnt wurde, ausseror-
dentlich beweglich und zwar bestehen diese Bewegungen in erster
Linie in Einrollungen der Ränder, denen gegenüber Verbreite-
rungen und Verlängerungen des Organes verhältnismässig mehr
in den Hintergrund treten, vorausgesetzt, dass man die lebenden
Tiere ohne Anwendung irgend welchen Druckes untersucht, da ja
natürlich ein solcher jede Einrollung verhindert und die Bewe-
gungen auf abwechselnde Verbreiterungen und Verlängerungen
beschränkt, sobald nur das Tier, bevor der Druck einsetzte, vüllig
gestreckt wurde. An ohne Druckanwendung conserviertem Mate-
rial finde ich stets entsprechend den am lebenden Tier zu beobach-
tenden Bewegungen den Haftlappen mit seinem Vorderende und
häufig auch mit seinen Seitenrändern auf die eine Fläche einge-
krümmt {und zwar anscheinend stets auf diejenige, welche ich
UROGONOPORUS ARMATUS 213
aui Grund der unten zu besprechenden Lagerung des Uterus als
die dorsale ansehe) bez. mehr oder weniger vollkommen einge-
rollt (vergl. hierzu Taf. I, Fig. 4 und 5).
Es kann keinem Zweifel unterliegen, dass die hier in ihren
äusseren Formverhältnissen beschriebene Differenzierung des Vor-
derendes als eine Anpassung an Fixationszwecke angesehen wer-
den muss, dass mit andern Worten der von mir als Haftlappen
bezeichnete Kôrperteil in der That ein Haftorgan ist. Selbst aus
Acanthias-Eingeweiden, welche durchaus nicht mehr als frisch
bezeichnet werden kônnen, ist es bei einiger Vorsicht nicht
schwierig, die Parasiten zu conservieren, ohne dass sich ihr Vor-
derende von der Darmwandung ablôst. Aber auch abgesehen von
dieser direct festzustellenden Thatsache würde die Bedeutung des
Haftlappens als eines Fixationsorganes schon allein dadurch bewie-
sen werden kôünnen, dass dieser so überaus bewegliche Anhang
des Kürpers am Rande sowohl wie auf beiden Flächen dicht mit
kräftigen Stacheln besetzt ist.
Die Organe, mit welchen sich die Helminthen an ihren Wirten
fixieren, lassen sich im wesentlichen in zwei Gruppen bringen :
entweder vermitteln sie die Fixierung durch eine von ihnen aus-
geüble Saugwirkung oder ihr2 Wirkung beruht auf dem Princip
der Widerhaken, welche ein Zurückgleiten verhindern. Ein Saug-
organ, mit welchem sie sich fixieren künnten, besitzen nun die
Einzel-Proglottiden von Urogonoporus armatus nicht, vielmehr wird
ihre Fixierung an der Darmwandung ihres Wirtes bedingt durch
ein Stachelkleid, welches in ähnlicher Weïse bei Cestoden bisher
noch niemals beobachtet worden ist (1), welches jedoch in jeder
(1) Hôchstens kônnte die Bestachelung von Gyrocotyle zum Vergleich heran-
gezogen werden. Indessen ist dort nicht nur die Anordnung der Stacheln eine
durchaus andere, ungleichmässige (vergl. R. S. WAGENER, Ueber einen neuen in
der Chimæra monstrosa gefundenen Eingeweide-Wurm, Amphiptyches urna
Grube und Wagener. Müller’s Archiv für Anat., Physiol. u. wiss. Med., 1852,
p.545 f., Taf. XV, fig. 7), auch die Lagerung der Stacheln ist eine wesentlich
andere, indem dieselben nicht einfach in der Cuticula befestigt sind, sondern
auch noch die ganze Subeuticula durchsetzen (vergl. SPENCER, W. BaAzpwiN, The
anatomy of Amphiptyches urna. Transact. Roy. Soc. Vicloria., I, part. 2, Mel-
bourne, 1889, 4, p. 138-151, Taf. XIII, fig. 6, citiert nach einem handschriftlichen
Auszug von Prof. BRAUN, sowie E LoNNBErRG, Siudien über skandinavische
Cestoden. Kongl. Svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar, XXIV, n° 6.
Stockolm, 1891, p. 21-23. Taf. II, fig. 41).
214 MAX LÜHE
Beziehung dem Stachelkleide so vieler Distomen homolog erscheint.
Wie bei vielen Distomen ist nicht der ganze Kôrper, sondern nur
das Vorderende bestachelt : wohl reicht die Bestachelung noch
etwas über die Grenze zwischen Haftlappen und Hals hinaus nach
hinten (was in Fig. 1 auf Taf. I, nicht zur Darstellung gebracht ist,
um die Lagerung von Hoden und Dotterstücken deutlich hervor-
treten zu lassen — vergl. jedoch Fig. 4 und 5), aber schon im hin-
teren Teile des Haftlappens stehen die Stacheln etwas weniger
dicht, wie am Vorderende und beim Übergang auf den Hals werden
sie noch spärlicher und nehmen gleichzeitig an Grôsse ab, um sehr
bald gänzlich zu verschwinden. Wie bei den Distomen sind die
Stacheln regelmässig in Quincunx gestellt und ähnlich den Verhält-
nissen bei den Distomen sind auch die Gestalt der Stacheln und
ihre Befestigung in der Cuticula. Bezüglich der Form der Stacheln
ist vor allem hervorzuheben, dass dieselben ziemlich stark abge-
plattet sind, so dass man sie vielleicht auch als Schuppen bezeich-
nen kônnte, wie dies ja neuerdings bei den Distomen üblich zu
werden beginnt. Doch unterscheiden sie sich von dem, was man
sonst Schuppen zu nennen pflegt, durch ihre gleichmässige and
scharfe Zuspitzunge. In der Flächenansicht erscheinen sie an der
abgerundeten Basis 0,006m» breit bei einer Länge von 0,020mn. Die
beiden freien Seitenränder verlaufen von der Basis bis zur freïen
Spitze fast ganz gerade, wie bei einem spitzwinkeligen, gleich-
schenkeligen Dreiecke. Auf Längsschnitten oder bei Ansicht auf die
Kante, ergiebt sich die Dicke der Stacheln an ihrer in die Cuticula
eingesenkten Basis auf kaum 0,003", das heisst also sie ist noch ein
wenig geringer als die halbe Breite der Stacheln an der gleichen
Stelle. Anfänglich nimmt, von jener Basis aus gerechnet, die Sta-
chel-Dicke in kaum merklicher Weise, dann allmählich jedoch
etwas stärker ab, um in eine sehr scharfe Spitze auszulauten.
Ferner kann man auf Längsschnitten feststellen, dass die Stachel-
basis auch in sagittaler Richtung abgerundet und nicht wie bei so
vielen Distomen winkelig abgestutzt erscheint. Dagegen stimmen
die Stacheln von Urogonoporus armatus darin vollkommen mit den
Stacheln der Distomen überein, dass sie die ganze Dicke der Cuti-
cula durchsetzen, dass also ihre Basis dem zwischen der Cuticula
und der Basalmembran liegenden dünnen Protoplasma-Saume der
Epithelzellen unmittelbar aufliegt. Doch steckt andererseits im
UROGONOPORUS ARMATUS 215
Gegensatz zu dem Verhalten bei dem Stachelkleide der Distomen
auch nur die Stachelbasis in der kaum 0,002mn dicken Cuticula,
der grüsste Teil der Stacheln ragt Îfrei über die Oberfläche der
Cuticula hervor und kann also eine ähnliche physiologische Wir-
kung ausüben wie die Haken an dem Scolex 50 vieler Cestoden
oder an dem Rüssel der Echinorhynchen. Wie die Hakenfortsätze
dieser Cestoden- und Echinorhynchen-Haken verlaufen auch die
Stacheln des Urogonoporus armatus nicht gestreckt, sondern leicht
sgekrümmt, sodass das freie Ende des Stachels annäherend parael
zur Oberflâche der Cuticula orientiert ist.
Die Fixierung des Parasiten an der Wandung des Spiraldarms
von Acanthias erfolgt nun in der Weise, dass der Haftlappen in
die natürlichen Vertiefungen der Schleimhaut eindringt und dort
durch die als Widerhaken wirkenden Stacheln festgehalten wird.
Anscheinend geht hierbei in der von dem Parasiten occupierten
Schleimhaut-Krypte das Epithel verloren. Dafür, dass der Parasit
auch durch actives Eindringen in die Gewebe der Schleimhaut
selbst grüssere Verletzungen hervorzurufen vermag, habe ïch
keinerlei positive Anhaltspunkte. Indessen muss ich ausdrücklich
betonen, dass für eine genauere Untersuchung der Anheftungsweise
des Urogonoporus armatus mein Material nicht ausreichte. Wohl
habe ich eine Anzahl von Exemplaren noch mit ihrem Haîftlappen
an der Darmwandung festsitzend conserviert, aber die Acanthias-
Eingeweide, in welchen ich die Parasiten gefunden hatte, ent-
stammten nicht Haïfischen, welche ich selbst noch lebenä in
Händen gehabt hatte, sondern waren von Fischern der k. k.
zoologischen Station zugetragen worden und waren infolge dessen
für histologische Untersuchungen nicht trisch genug. Auf den von
mir angefertigten Schnittpräparaten zeigle sich das Darmepithel
bereits so stark zerfallen, dass diesen Präparaten für Feststellung
der Art und Weise, wie die Parasiten die Gewebe der Darm-
Schleimhaut des lebenden Fisches beeinflusst hatten, keine grosse
Beweiskraft mehr zuerkannt werden kann. Für derartige Unter-
suchungen ist bei der Gesch windigkeit, mit welcher am Darmkanal
der meisten Meeresfische erhebliche postmortale Veränderungen
eintreten, unbedingt Material erforderlich, welches einem erst
unmittelbar vorher getôteten Fische entnommen ist.
216 MAX LÜHE
HAFTLAPPEN BEI ANDEREN SELACHIER-CESTODEN.
Auf eine dem vorstehend geschilderten Haïftlappen des Urogono-
porus armatus analoge Bildung bei anderen Selachier-Cestoden hat
bisher meines Wissens nur Pintner aufmerksam gemacht (1).
Derselbe berichtet nämlich in seinen Untersuchungen über den Bau
des Bandwurmkôrpers über eine Erscheinung, welche er damals
nur bei Acanthobothrium coronatum (Rud.) Van Ben. beobachtet
hatte und welche darin bestand, «dass sich am vorderen Rande der
freien Glieder ein im Durchmesser 0,727-0,808mm messendes
Stück kugelig oder eiformig einschnürte und durch seine saug-
napfartigen Bewegungen die Ahnlichkeit einer solchen Proglottide
mit einem Trematoden vollendete. » Diese Beobachtung Pintner's
kann ich durchaus bestätigen. Ich habe sie nicht nur bei dem
auch von mir untersuchten Acanthobothrium coronatum (Rud.)
Van Ben. wiederholt machen kônnen, sondern in fast ganz der
gleichen Weise auch bei den Einzel-Proglottiden mehrerer anderer
Selachier-Cestoden, so dass ich zu der Überzeugung gelangt bin,
dass eine besonders grosse Beweglichkeit und Formveränder-
lichkeïit des Vorderendes überhaupt für die losgelôsten Einzel-
Proglottiden der Tetraphylliden charakteristisch ist. Als mittleren
Contractionszustand kônnen wir es nach meinen Beobachtungen
ansehen, wenn in der Mitte des quer-abgestutzten Vorderendes
der Einzel-Proglottis sich noch ein kleiner lappenfôrmiger Fortsatz
nach vorne erstreckt, welcher dem Kôrper der Proglottis mit
breiter Basis aufsitzt und in der Flächenansicat mehr oder
weniger halbkreisfôrmig erscheint (2). Dieser Contractionszustand
wird auch besonders häufig beim Conservieren von Einzel-Pro-
glottiden fixiert. Indessen ist die Abnlichkeit mit dem Haftlappen
von Urogonoporus armatus noch wesentlich grôüsser, wenn das Vor-
derende der Proglottis sich mehr in die Länge gestreckt und jener
kleine lappenfôrmige Forsatz durch zwei seitliche Einkerbungen,
(1) Theodor PrNTNer, Untersuchungen über den Bau des Bandwurmkôrpers
mit besonderer Berücksichtigung der Tetrabothrien und Tetrarhynchen. 4rb. a.
d. Zool. Inst. d. Univ. Wien u. d. Znol. Slat. in Triest, IT, Heft 2, 1880, p. 5
D hierzu : G.-R. WaGexer, Die Entwickelung der Cestoden. Verhdlg.
[Nova Acta] d. Kaïis. Leop.-Carol. Akad. der Naturf., XXIV, Suppl., Breslau u.
Bonn, 1854, Taf. 22, Fig. 278.
UROGONOPORUS ARMATUS 217
welche eine halsartig verschmälerte Kôrpérpartie zwischen sich
fassen, von dem Hauptteil der Proglottis abgeschnürt erscheint.
Es entsteht auf diese Weise ein Bild, wie es Fig. 8 auf Taf. V, in
Van Beneden’s Vers cestoïdes (am nach unten gewandten Ende der
Figur) darstellt (1). Dass diese Differenzierungen am Vorderende der
Einzel-Proglottiden von Acanthobothrium coronatum und ähnlichen
Formen dem Haïtlappen von Urogonoporus armatus homolog sind,
kann keinem Zweïfel unterliesen. Indessen treten sie im Gegen-
satz zu dem viel vollkommener entwickelten Haftlappen des Urogo-
noporus keineswegs immer deutlich hervor, sondern sind in dieser
Beziehung in viel hôherem Maasse von dem jeweiligen Contrac-
tionszustande abhängig. So kann z. B. bei starker Streckung das
Vorderende der Proglottis sich in eine alsdann verhältnismässig
sebr durchsichtige, ziemlich gleichmässig verschmächtigte Spitze
ausziehen oder umgekehrt bei starker Contraction stumpf abge-
rundet enden, in welchem Falle nur noch eine auflällig geringere
Durchsichtigkeit den contrahierten Haîftlappen andeutet. Ganz
augenscheinlich handelt es sich im einfachsten Falle nur um eine
besonders grosse Beweglichkeit des Vorderendes der Einzel-Pro-
glottis, welches gewissermassen tastende Bewegungen ausführt.
Die offenbar erst später aufgetretene Neigung des Vorderendes,
sich bei diesen Bewegungen in bestimmter Grôsse gegen den übri-
sen Kôrper abzuschnüren, ist anscheinend bei verschiedenen
Arten verschieden gross, doch sind meine Untersuchungen an den
lebenden Objecten zu näheren Angaben über diese Verschiedenheï-
ten nicht erschôpiend genug, da sie nur zur ersten Orientierung
vorgenommen wurden und mein Hauptstreben während meines
verhältnismässig nur kurzen Aufenthaltes auf der Triester Station
aui die Sammlung conservierten Materials gerichtet war. So wenig
differenziert aber der Haïtlappen bei den in Rede stehenden Formen
auch ist, so steht doch offenbar seine Bildung auch in Zusammen-
hang mit dem Bestreben, sich an der Wandung des Wirtsdarmes zu
fixieren. Hierauf weist namentlich hin, dass sich bei den Bewegun-
gen des lebenden Objectes häufig an der der Unterlage aufliegenden
Fläche eine kleine grubige Einsenkung bildet, deren Formverän-
derungen sehr wobhl, wie dies von Seiten Pintner’s geschehen ist,
(1) P. J. Van BENEDEN, Recherches sur la faune littorale de Belgique. Les Vers
cestoïdes. Mem. de l’Acad. Roy. de Belgique, XXV, 1850.
A8 MAX LÜHE
mit den Bewegungen eines Saugnapfes verglichen werden kônnen,
namentlich dann, wenn man hierbei nicht an die typischen Saug-
näpfe der Cestoden und Trematoden, sondern an den sogenannten
Saugnapi am Vorderende von Dendrocælum lacteum und punctatum
denkt. Freilich ist die fixierende Wirkung des Haftlappens bei
jenen Eïnzel-Proglottiden nur eine sehr geringe, welche bei den
von mir in dieser Beziehung angestellten Versuchen die Abtôtung
der Parasiten niemals überdauerte. Und dies erscheint auch leicht
verständlich, wenn wir bei dem Versuche, den Bau des Haftlappens
dieser Formen auf Schnittserien näher zu untersuchen, keinerlei
auffällige Structur-Eigentümlichkeiten finden, wenn wir insbeson-
dere an der erwähnten grubigen Einsenkung, welche ich gelegent-
lich auch an conservierten Einzel-Proglottiden von Acanthobothrium
coronatum noch erhalten gefunden habe, keine besondere, die
Ahnlichkeit mit einem Saugnapf oder auch nur einer Sauggrube
vervollständigende Muskulatur nachweiïisen kônnen.
Diese geringe Differenzierung des Haftlappens macht es auch
erklärlich, dass derselbe bisher noch keine besondere Beachtung
gelunden hat und dass nur Pintner einmal ausdrücklich kurz auf
ihn hinweist. Er ist jedoch nicht nur in der bereits citierten Abbil-
dung von Wagener in seiner charakteristischen Form wiederge-
geben. Auch wenn wir die von Van Beneden in seinen Vers cestoïides
publicierten Abbildungen aufmerksam durchmustern, finden wir,
dass eine ganze Reïhe dieser Figuren verschiedene Contractionszu-
stände der von mir als Haftlappen bezeichneten Bildung deutlich
erkennen lassen. Es sind dies Taf. Il, Fig. 5 und 6, Taf. IV, Fig. 7,
Taf. VI, Fig. 6, Taf. VIT, Fig. 7, Taf. XIL, Fig. 6 und Taf. XIV, Fig. 5.
Auch die bereits oben erwähnte Fig. 8 der Taf. V. kônnte in diesem
Zusammenhbange genannt werden, da Van Beneden diese Abbildung
falsch orientiert, d. h. mit dem Vorderende nach unten gewandt
hat. Indessen ist dem belgischen Gelehrten bei der Deutung des
in dieser Abbildung dargestellien Parasiten noch ein zweiter Irrtum
untergelaufen, der freilich mit jener falschen Orientierung in
ursächlichem Zusammenhange steht : Die Abbildung stellt nämlich
nicht, wie Van Beneden annahm, eine losgelôste Einzelproglottis
von Phyllobothrium thridax Van Ben., sondern — eine Wageneria
dar und ich komme deshalb am Schlusse dieser Arbeit auf diese
Form noch einmal des Näheren zurück.
UROGONOPORUS ARMATUS 219
INNERER BAU VON UROGONOPORUS ARMATUS.
Nächst der Ausbildung des bestachelten Haftlappens ist für den
neuen Acanthias-Parasiten vor allem die Lage der Genitalôffinung
charakteristisch. Diese befindet sich nâämlich weder an dem Seiten-
rande wie bei der Mehrzahl der Selachier-Cestoden, noch auf der
Ventralfläche, wie bei Echeneibothrium myliobatis-aquilae Zseh. (1),
sondern an dem zugespitzten Hinterende (vergl. Taf. I, Fig. 1.2, 6).
Cirrus und Vagina münden dicht neben einander am Grunde eines
nur schwach entwickelten Genilalatriums und zwar der Cirrus
der dorsalen, die Vagina dagegen der ventralen Fläche der Kôrpers
genähert (vergl. Taf. I, Fig. 6). Das von mir gelegentlich beobach-
tete Eindringen des Cirrus in die Vagina (vergl. Taf. L, Fig. 6) weist
darauf hin, dass die Selbsthefruchtung, welche Zschokke über-
haupt bei den Tetraphylliden der Selachier für wahrscheinlich hält,
bei Urogonoporus in der That stattfinden kann.
Die Hoden (Taf. I, Fig. 1, h) sind auf die vordere Hälfte des
Rumpies beschränkt, d. h. sie reichen nach vorn bis zum Vorder-
ende des Rumpies bez. bis zum Halse, und die hintersten liegen
ziemlich genau zu beiden Seiten der Mitte des Rumplies. Eine
Sonderung in zwei seitliche Felder, wie bei den Calliobothrien
tritt nicht hervor. Nur die hintersten Hoden liegen in je einer
wenig regelmässigen Reihe zu den beiden Seiten des Kôrpers, um
zwischen sich Raum für den Uterus zu lassen. Weiter nach vorne
zu sind die Hoden regellos in der Markschicht verteilt. Doch
finden wir auch hier auf einem Querschnitt nur selten mehr wie
drei Hodenbläschen gelegen, da ihr Durchmesser im Verhältnis zum
Gesammtquerschnitt des Wurmes ziemlich beträchtlich (ca. 60-80
uw), dafür aber ihre Zahl nur verhältnismässig gering ist (19-25).
Die aus den einzelnen Hodenbläschen hervortretenden Vasa
eflerentia vereinigen sich ungefähr an der Grenze des ersten und
zweiten Viertels der Rumpflänge und dorsal von den hintersien
der noch median gelesenen Hodenbläschen zum Vas deferens,
welches alsdann in zahlreichen Windungen zwischen Uterus und
dorsaler Subcuticula nach hinten verläuit. Am slärksten ist der
+
(1) Fritz Zsonoxke, Recherches sur la structure anatomique et histologique
des Cestodes. Gentve, 1888, 4°, p. 356-363, pl. IX, fig. 154.
220 MAX LÜHE
Windungsreichtum desselben in der Nähe der Mitte des Rumpies
und eine auf meinen Präparaten sich stets mehr oder weniger
deutlich zeigende Einbuchtung des Uterus in der Mitte seiner
Dorsalfläche (vergl. Taf. I, Fig. 4 etwas oberhalb, utg) ist durch
die dort sich häufenden Schlingen des Vas deïerens bedingt.
Hinter dieser Stelle wird die Schlängelung des Vas deferens sehr
bald geringer und der Endabschnitt desselben (Taî. I, Fig. 1 und 2,
vd) verläuft nur schwach gekrümmt, dicht hinter dem Keimstocke
sich stark dem einen Seitenrande nähernd, dann etwas über die
Mittellinie hinaus der anderen Seite zustrebend, zum Hinterende
des Kôrpers, um dort in den Cirrusbeutel einzutreten. Zwischen
Uterus und Keimstock tritt das Vas deferens auf die Ventralfläche
hinüber, derart dass es das Mittelstück des Keimstocks auf dessen
ventraler Fläche kreuzt.
Der Cirrusbeutel erscheint ungefähr birnfôrmig, seine Länge
beträgt ca. 125 u bei einer grôssten Breite von ca. 70 . Seine
muskulôse Wandung ist ausserordentlich zart und dünn. Der
ihn durchziehende Endabschnitt des männlichen Éeitungsweges
zerfällt deutlich in einen dünnwandigen Ductus ejaculatorius und
einen, von sehr viel dickerer Cuticula ausgekleideten Cirrus. Eine
Vesicula seminalis ist jedoch nicht vorhanden.
Besonders hervorzuheben ist, dass die männlichen Geschlechts-
organe auch bei Exemplaren, deren Uterus hereits vollkommen
entwickelt und mit reifen Eiern gefüllt war, no:h keinerlei
Anzeichen einer Rückbildung erkennen liessen.
Die weiblichen Genitalorgane sind im wesentlichen nach dem
. Typus der Tetraphylliden angeordnet.
Der Keimstock (Taf. I, Fig. 1 und 2, ov) liegt in der hinteren
Kôrperpartie und reicht mit seinen beiden seitlichen Flügeln bis
ungefähr zur Mitte der Rumpflänge bez. bis zur Berührung mit
den hintérsten Hodenbläschen. Er erscheint verhältnismässig
compact, wenig gelappt und seine beiden seitlichen Flügel stehen
an ihrem hinteren Ende durch eine breite Brücke von Ovarial-
Gewebe mit einander in Zusammenhang, so dass die Gestalt des
Keimstocks im ganzen mit einem U verglichen werden kann.
Die Dotterstocksfollikel (Taf. 1, Fig. À und 2, dst) Hegen an den
beiden Seitenrändern, aber noch innerhalb der Markschicht des
Rumpfes in einer meist einfachen Reïhe, welche sich vom Halse
UROGONOPORUS ARMATUS 221
bis zum zugespitzten Hinterende erstreckt. Ihre Anzahl beläuft
sich jederseits auf ca. 40-50, ihr Durchmesser beträgt im Mittel
ca. 0,024mn,
Die Vagina (Taf. I, Fig. 1-4 und 6, ») verläuft von ihrer am Hinter-
ende des Kôrpers ventral von der Cirrusmündung gelegenen
Offnung nach vorne zu, ventral von dem Mittelstück des Keim-
stockes emporsteigend, dann vor demselben sich an die Dorsal-
fläche wendend und an dieser wieder nach hinten zurück verlau-
fend, um sich erst hinter dem Keiïimstock mit dem Oviduct zu
vereinigen. Nahe ihrer Mündung ist sie an einer beschränkten
Stelle, welche in der Regel spindelfürmig erweitert ist, von auffällig
grossen und sehr charakteristisch angeordneten Zellen umstellt,
über deren Bedeutung ich ein sicheres Urteiïl nicht zu fällen wage.
Diese Zellen sind spindelfürmig, am grôüssten in der Mitte der
betreffenden Strecke der Vagina, von wo aus sie nach beiden Seiten
an Grôsse allmählig abnehmen, und stehen mit ihrer Längsachse
nicht senkrecht zur Wandung der Vagina, sondern schräg nach
deren Mündung zu geneigt. (Vergl. Taf.l, Kig. 2). Der Gedanke
liegt nahe, dass es sich hier um Drüsenzellen handele. Indessen
spricht der Umstand, dass die fraglichen Zellen auch an ihrem dem
umgebenden Parenchym zugewandten Ende sich stark ver-
schmächtigen, nicht gerade für diese Annahme. Auch habe ich
weder etwas von Mündungen gesehen, die bei Drüsen doch vorhan-
den sein müssten, noch fand ich im Protoplasma eine Structur, die
auf die Bildung eines Drüsen-Secretes hinwiese. Die bisher von
einzelnen Beobachtern (z. B. von Zschokke bei Calliobothrium verti-
cillatum, von Krämer bei Ichthyotænia ocellata) als Drüsen gedeu-
teten Zellen des Vaginalrohrs sind augenscheinlich nichts anderes
als den Zellen der Subeuticula homologe Epithelzellen. Môglicher-
weise gilt dies auch für die fraglichen Zellen bei Urogonoporus,
doch bedürîte dann immer noch die Thatsache einer Erklärung,
dass an einer ganz bestimmten Stelle der Vagina die Epithelzellen
um ein vielfaches grôsser sind, als im übrigen Verlaufe derselben.
Ein Receptaculum seminis gelangt nicht zur Ausbildung.
Der Oviduct (Taf. [, Fig.2 und 3,od)entspringt an der Hinterfläche
des Keimstockes in der Nähe der Medianlinie und zeigt an seinem
Ursprung einen schwach entwickelten Schluckapparat (angedeutet
in Fig. 3 oberhalb des rechten paarigen Dotterganges). Bezüglich
229 $ MAX LÜHE
seines Verlaufes, wie überhaupt bezüglich der Eïnzelheiten in der
Anordnung der weiblichen Genitalgänge, welche sich um die stets
seitlich von der Medianlinie gelegene Schalendrüse gruppieren,
sei auf Taf. I, Fig. 2 und 3 verwiesen.
Der aus der Schalendrüse hervorgehende Uteringang (Taf. I,
Fig. 1-4, utg) wendet sich der Medianebene zu und steigt dann
dorsal von dem Keimstock in leichten Schlängelungen nach vorn,
um von der Dorsaifläche aus in den geräumigen Uterus einzumün-
den an einer Stelle, welche in dem in Fig. 4 abgebildeten Sagit-
talschnitt gerade getroften ist. Der Uterus liegt bei Flächenansicht
des Wurmes in dem vom Keimstock und den hinteren Hoden-
bläschen umschlossenen Raume, welchen er bei reifen Exemplaren
vollkommen ausiüllt. In seiner Form schliesst er sich vollkommen
dem für die Tetraphylliden typischen Verhalten an, insofern als
er einen geräumigen, sackidrmigen, in der Längsrichtung der
Proglottis gestreckten Hoblraum darstellt, welcher seitliche, an
ihrem freien Ende vielfach gegabelte Ausbuchtungen entsendet.
Diese letzteren sind kurz und gedrungen, ihre Länge übertrifit
kaum ihren Durchmesser, ihre Zahl beträgt ca. 10-15 jederseits
und sie folgen so dicht auf einander, dass die sie trennenden
Zwischenwände von unmessbarer Feinheït sind. Der Uterus liegt
der Ventralfläche unmittelbar an, derart, dass Cuticula, Subcuii-
cula und Uteruswandung zusammen in reifen Proglottiden nur
ca. 0,003mn dick sind (vergl. Taf. I, Fig. 4).
Wenn wir solche reife Proglottiden in Meerwasser oder Koch-
salzlôsung überführen, um sie von dem anhaîftenden Darmschleim
zu säubern, so entleeren sie sofort sämmtliche im Uterus enthalten
gewesenen Eier, in ähnlicher Weise wie dies bereits Zschokke für
eine ganze Reïhe von Selachier-Cestoden betont hat und wie es
auch unter analogen Verhältnissen bei einzelnen Parasiten von
Süsswasserfischen, namentlich bei Ichthyotænia ocellata (Rud.)
geschieht. Derartig entleerte Uteri zeigen dann eine Ofinung ähn-
lich derjenigen, welche Zschokke iür mehrere Calliobothrien
beschreibt und abbildet (1). Die Uterusôfinung war aber ebenso-
wenig praeformiert wie sie es nach Pintner's Feststellungen (2),
(4) Loco citato, Taf. IV, fig. 71; Taf. V, fig. 81.
12) Th. Panier, Neue Untersuchungen über den Bau des Bandwurmkôrpers.
— ]. Zur Kenntnis der Gattung Echinobothrium. Arb. a. d. Zool. Inst. Wien,
VIII, Heît 3, Wien, 1889, p. 6 (376) f. Anm.
UROGONOPORUS ARMATUS 223
die ich durchaus bestätigen kann, bei den Tetraphylliden ist. Sie
ist erst secundär in folge der durch die Behandlung der Parasiten
bedingten Spannungsveränderung in der extrem dünnen ventralen
Kôrperwandung entstanden und sie fehlt auch an Material, welches
sofort conserviert wurde, ohne vorherige Abspülung des anhaf-
tenden Darmschleims in Seewasser oder Kochsalzlôsung.
Die annäherend kugeligen Eier (Durchmesser ca. 0,032») sind
von einer dünnen,ungedeckelten, stark zu Schrumpiung neigenden
Eischale umschlossen und machen ihre Embryonalentwickelung
im Uterus durch. Die reife Oncosphäre ist kugelig, mit einem
Durchmesser von 0,018mm, Sie besitzt 6 Embryonalhaken von
0,006mm Länge, welche in der typischen Weise in drei Paaren
angeordnet sind, und von denen die Haken der beiden seitlichen
Paare einander stärker genähert sind, wie die Haken des mittleren
Paares. Eine zarte Embryonalhülle schliesst sich eng an die
Oberfläche der Oncosphäre an, während die eigentliche Eischale
ersi in weitem Abstande folgt.
Bevor ich die systematischen Schlussfolgerungen aus dieser
Schilderung der Genitalorgane des Urogonoporus ziehe, seien noch
einige kurze Angaben über die übrigen Organsysteme gemacht.
Die Subeuticula zeigt in reifen Proglottiden an verschiedenen
Kôrperstellen eine auffällig verschiedene Ausbildung. An der gan-
zen Ventralfläche und ebenso an der ganzen Oberfläche des Haftlap-
pens ist sie nur sehr schwach entwickelt. Dagegen erreicht sie auf
der Dorsalfläche des Rumpfes eine unvergleichlich viel stärkere
Ausbildung, was auch in Fig. 4 und 6 angedeutet ist. Doch reicht
in Fig. 4 die Strichelung, welche die bis zu 0,032® hohen Subcu-
ticularzellen der Dorsalfläche wiedergeben soll, versehentlich zu
weit noch vorn. Sie hätte bereits ungefähr in der Mitte zwischen
den beiden, von k ausgehenden Verweisungs-Strichen aufhôren
sollen. An dieser Stelle, d. h. etwas hinter den vordersten Hoden,
schwinden plôtzlich die langgestreckten Spindelzellen und machen
sebr viel kleineren, mehr kubischen Zellen Platz. Ebenso plôtzlich
ist auch der Übergang zwischen den beiderlei Ausbildungsweisen
der Subcuticula an den beiden Seitenrändern des Wurmes. Zum
Teil hängen diese Differenzen augenscheïinlich mit der grossen
Beweglichkeit des Haftlappens zusammen, zum anderen Teil mit
der Ausbildung des Uterus, welche nicht nur die ventrale Kôrper-
29% MAX LÜHE
wandung etwas ausdehnt, sondern eine directe Atrophie derselben
herbeïführt.
Die Muskulatur ist, wie bei den losgelüsten Einzelproglottiden
der Tetraphylliden, nur sehr schwach entwickelt. Eine Ausnahme
hiervon macht nur der Haftlappen. Schon die Subcuticularmus-
kulatur ist in diesem sehr kräftig entfaltet und zwar ist dies
hauptsächlich die Folge der Ausbildung besonderer Stachelmus-
keln, welche den von Bettendorf bei Fasciola hepatica entdeckten
ähnlich sind (1), jedoch in einem sehr viel flacheren Bogen und
mit Ausnahme ihrer an der Basis benachbarter Stacheln gelegenen
Insertionszellen ziemlich parallel zur Cuticula verlaufen, sodass
sie bei flüchtiger Betrachtung von Sagittalschnitten den Eindruck
von besonders kräftigen subcuticularen Längsmuskeln machen.
Von Parenchymmuskeln sind im Haïtlappen nur sagittal verlau-
fende Fasern vorhanden, (vergl. Taf. [, Fig. 5) welche indessen sehr
kräftig entwickelt sind und sich nicht nur durch ihre grosse Zahl,
sondern auch durch ihren, an die Verhältnisse bei Schistocephalus
erinnernden beträchtlichen Durchmesser von den schwachen
Sagittalmuskeln des Rumpies unterscheiden.
Das Wassergefässsystem lässt keine durchlaufenden stärkeren
Längsstämme erkennen, sondern ist in einen reichverzweïigten
Plexus aufgelüst, und zwar verlaufen die feinen Gefässe, welche
diesen Plexus zusammensetzen, grôsstenteils ziemlich dicht unter
der Subcuticula und dringen nur in verhältnismässig geringer
Zabl in die Markschicht ein.
Über das Nervensystem kann ich sichere positive Angaben leider
nicht machen, da es mir nicht gelungen ist, dasselbe auf einer
meiner Schnittserien mit Sicherheit nachzuweisen und zu ver-
folgen, auch nicht auf solchen durch jugendliche Exemplare mit
entwickelten Hoden, aber noch nicht functionierenden weiblichen
Genitaldrüsen. Die einzelnen Teile, aus welchen sich das Nerven-
system aufbaut, sind augenscheinlich verhältnismässig nur sehr
fein, und dürften in ihrem gegenseitigen Zusammenhang mit
Sicherheit wohl nur bei speciell auf diesen Punkt gerichteter,
sorglältiger Untersuchung lebenden Materials zu verfolgen sein.
(1) Heinr. BETTENDORF, Über Muskulatur und Sinneszellen der Trematoden.
Inaug. Diss., Rostock, 1897, 40, p. 26-28, Taf. V, fig. 40.
UROGONOPORUS ARMATUS 229
ÜBEr DIE SYSTEMATISCHE STELLUNG VON UROGONOPORUS.
Aus den vorstehenden Angaben geht hervor, dass Urogonoporus
armatus in den Grundzügen seines anatomischen Baues, speciell
in der Anordnung seiner Genitalorgane, einer einzelnen Tetra-
phylliden-Proglottis gleicht. Die wesentlichsten Abweichungen,
welche sich constatieren liessen, betreflen die Ausbildung des
Wassergefässsystemes und des Haîftlappens, sowie die Lage des
Genitalporus. Ich glaube indessen, dass nach unseren heutigen
Kenntnissen keines dieser drei Momente gegen eine nahe Ver-
wandtschaît des Urogonoporus mit den Tetraphylliden in das Feld
seführt werden kann. |
Die Ausbildung des Wassergefässsystemes weist innerhalb der
Pseudophylliden (— Bothriocephalidæ Lühe, 1899), welche sicher
eine einheitliche systematische Gruppe darstellen, so grosse Ver-
schiedenheiten auf, dass ich dem Fehlen starker Längsstämme bei
Urogonoporus, während solche bei den Tetraphylliden in der Regel
wohl ausgeprägt sind, keine wesentliche systematische Bedeutung
beimessen kann.
Der Haftlappen ist eine für Urogonoporus ungemeïin charakte-
ristische Bildung, namentlich intolge seines innerhalb der Cestoden
ohne directe Analogie dastehenden Stachelkleides. Indessen finden
wir eine diesem Haîftlappen zweifellos analoge, wenn auch weniger
entwickelte und unbestachelte Bildung auch bei losgelôsten Einzel-
Proglotiiden von Teitraphylliden. Es steht demnach der Annahme
nichts im Wege, dass das hochdifierenzierte Organ des Urogono-
porus sich phylogenetisch aus jener unvollkommeneren Bildung
der Tetraphylliden-Proglottiden entwickelt habe. Die Bestachelung
kann hierbei ebenso gut secundär erworben sein, wie sie innerhalb
verschiedener Formen-Reihen der Distomen unabhängig von
einander entstanden ist.
Die Lage des Genitalporus am Hinterende endlich ist bei einer
Cestoden-Proglottis, welche sich erst aui einem verhältnismässig
späten Entwickelungsstadium aus dem Verbande der Proglottiden-
Kette lôst, wohl als unmôglich zu betrachten. Bei der Beurteilung
der systematischen Stellung des Urogonoporus ist jedoch zu
. berücksichtigen, dass die endständige Lage des Genitalporus zWei-
fellos im Laufe der phylogenetischen Entwickelung erst verhält-
Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902. 15
26 . MAX LÜHE
nismässig spat erworben wurde. Darauî weist besonders der
eigenartige Verlauf der Vagina hin. Der charakteristische bogen-
fôrmige Umweg, welchen dieselbe von ihrer Mündung bis zur
Vereinigungsstelle mit dem Oviduct beschreibt, ist nur verständ-
lich durch die Annahme, dass der Genitalporus im Laufe der
Phylogenese aus einer Lage vor dem Keimstock, wie sie bei den
Tetraphylliden die Regel ist, allmählich nach hinten gewandert
ist, bis er schliesslich seine jetzige endständige Lage erreichte.
In diesem Zusammenhange sei daran erinnert, dass der Genital-
porus bei den Tetraphylliden an sehr verschiedenen Stellen des
Seitenrandes liegt. Ja sogar Anklänge an eine vollkommen end-
ständige Lage desselben finden wir bereits innerhalb dieser Ces-
toden-Ordnung, insofern als bei einzelnen Arten (Anthobothrium
auriculatum Rud.) die Genitalôffnung sich am äussersten Hinter-
ende des Seitenrandes befindet (1). Es kônnte durchaus môglich
erscheinen, dass bei Proglottiden mit derartiger ursprünglicher
Lagerung des Genitalporus, welche sich bereits auf einem sehr
frühen Entwickelungsstadium von einander lôsen, spâter in folge
ungleichen Wachstums am Hinterende der Genitalporus die Lage
erhalten kônnte, in welcher wir ihn bei Urogonoporus finden. Dass
aber bei Urogonoporus armatus diese Lôsung von einander in der
That bereits auf einem sehr frühen Stadium, nicht unwesentlich
vor Erreichnug der männlichen Reiïie erlolgt — wenn anders
überhaupt noch jemals im Laufe der ontogenetischen Entwickelung
mehrere « Proglottiden » mit einander im Zusammenhang stehen —
das kann nicht nur aus der Ausbildung derjenigen Stellen, an
welchen die Aneinanderlagerung zweier Proglottiden statthaben
müsste, d. h. aus der Lage des Genitalporus am Hinterende und
der Bewafinung des Vorderendes, erschlossen werden. Es geht
auch direct aus der Thatsache hervor, dass ich junge, noch
unreife Exemplare von nur 0,85mm Länge und 0,2» Breite gefun-
den habe, welche in ihrem äusseren Habitus bereits vollkommen
den erwachsenen Individuen glichen.
Der ursprüngliche Zusammenhang mehrerer « Proglottiden »
von Urogonoporus ist jedoch überhaupt noch durchaus hypothe-
tisch, seine Annahme beruht nur auf einem Analogie-Schluss auf
(1) Vergl. F., Zscaoxke, Recherches sur la structure anatomique et histolo-
gique des Cestodes. Genève, in-49, 1888 ; cf. p. 267, pl. VII, fig. 106 und 107.
UROGONOPORUS ARMATUS 227
_Grund der Âhnlichkeit des Acanthias-Parasiten mit einer Tetra-
phylliden-Proglottis. Bereits in der Einleitung habe ich betont,
dass ich vom Urogonoporus armatus nur jene an die losgelôsten
Einzel - Proglottiden der Tetraphylliden erinnernden Formen
sefunden habe. Keine zugehôrige Bandwurmkette, kein zugehô-
riges Scolex ist mir zu Gesicht gekommen. Auch Dr. Pintner hat
einer brieflichen Mitteilung zufolge den vorstehend beschriebenen
Acanthias-Parasiten mehrfach gefunden, ohne dass es ihm jemals
selungen wäre, einen zu den so zahlreich vorhandenen « Proglot-
tiden » gehôrigen Scolex aufzufinden. Diese wiederholten nega-
tiven Befunde kônnen bei der grossen Anzahl, in welcher die
proglottiden-ähnlichen Formen in dem Spiraldarm ihres Wirtes
selunden werden, kaum zufällig sein. Sie kônnten aber môgli-
cherweise darin begründet sein, dass der noch zu suchende
Scolex durch ganz besondere Kleinheit und schnelle Macerierung
nach dem Tode des Wirtes der Beobachtung entgangen ist oder
dass er bereits während des Lebens des Wirtes selbst zu Grunde
gesgangen ist, nachdem er zuvor eine grosse Zahl von Proglottiden
abgeschnürt hatte. In diesem Falle würden die thatsächlich
beobachteten Formen in jeder Hinsicht den Proglottiden anderer
Selachier-Cestoden homolog sein, selbst dann, wenn die Proglot-
tiden-Bildung etwa nach Analogie von Schistocephalus bereits in
dem Zwischenwirte erfolgte und nach der Übertragung in den
definitiven Wirt nur die einzelnen Proglottiden sich ansiedelten,
die Ansiedlung des Scolex dagegen unterbliébe. Diese letztere
Annahme, welche namentlich für denjenigen, der die Entwicke-
lung der Cestoden als Generationswechsel aufïasst, nichts unmôüg-
liches einschliesst, würde die bisherige Unauffindbarkeit des
Scolex im Spiraldarm von Acanthias wohl am besten erklären —
wenn man nicht etwa annehmen will, dass die vorstehend be-
schriebenen Formen überhaupt keiner Bandwurmkette entstam-
men, sondern in ähnlicher Weise, wie wir dies für Archigetes und
Caryophyllæus annehmen müssen, sich vermittelst einer mehr
oder weniger einschneidenden Metamorphose direct aus dem Ei
entwickeln. Das bisher vorliegende Thatsachen-Material gestattet
eine sichere Entscheidung dieser Frage nicht. Dieselbe wird viel-
mehr erst dann als wirklich gelôst zu betrachten sein, wenn die
Entwickelung des Urogonoporus aufgedeckt und festgestellt sein
228 MAX LÜHE
wird, ob in derselben ein Scolex oder eine einem Scolex entspre-
chende Bildung eine Rolle spielt.
Ein Urteil über die systematische Stellung des Urogonoporus ist
aber trotzdem bereits jetzt môglich.
Wenn nämlich Urogonoporus in der That einen Scolex besitzt,
von welchem die bisher allein bekannten Formen als Proglottiden
abgeschnürt werden, so würde doch die individuelle. Selbstän-
digkeit dieser Proglottiden eine noch wesentlich grôssere sein,
als bei anderen Selachier-Cestoden, und der Art im Verein mit
dem so charakteristischen Stachelkleide, welches in ähnlicher
Weise bei keinem anderen Cestoden wiederkehrt, eine gewisse
Sonderstellung anweisen.
Wenn andererseits ein besonderer Scolex fehlen und aus je
einem Embryo im Lauie der Entwickelung nur je eines der von
mir gefundenen Individuen hervorgehen sollte, dann würden wir
allerdings den Urogonoporus zu den Cestodariern stellen müssen,
sobald wir nach dem Vorgange von Monticelli unter diesem Namen
alle Cestoden zusammenfassen wollen, welche sich durch den
Mangel der Proglottiden-Bildung und die Einzahl des Geschlechts-
apparates auszeichnen. Aber diese Gruppe würde dadurch meines
Erachtens auch den letzten Schein von Natürlichkeït einbüssen.
Ist die verwandtschaïîtliche Zusammengehôrigkeit der bisher als
Cestodarier zusammengefassten Gattungen Amphiline, Gyrocotyle,
Archigetes und Caryophyllæus schon mehr wie zweïfelhaft, so kann
ich eine nähere Verwandtschaîft des Ur'ogonoporus mit diesen
Gattungen unter keinen Umständen anerkennen. Die Ausbildung
des sackfôrmigen Uterus mit seinen seitlichen Ausbuchtungen
und das Fehlen einer natürlichen Uterusmündung scheiden ihn
streng von den genannten Cestodarien, welche sämmtlich einen
kanalfôrmigen, mehr oder minder stark gewundenen und sich nach
aussen ôfinenden Uterus besitzen. Dieser Unterschied scheint mir
so schwerwiegend, dass ich mir die Einzahl des Genitalapparates,
falls dieselbe wirklich dem Urogonoporus mit den bisher als Cesto-
dariern zusammengefassten Formen gemeinsam sein sollte, nur
als eine Convergenz-Analogie erklären kônnte, welche in einem
natürlichen Systeme, d. h. einem Systeme, welches die natürlichen
Verwandtschaftsbeziehungen zum Ausdruck zu bringen sucht,
nicht in erster inie berücksichtigt werden dürite.
UROGONOPORUS ARMATUS 229
Mit Rücksicht auf die Topographie der Genitalorgane, welche in
der modernen Systematik der Cestoden eine so hervorragende
Rolle spielt, erblicke ich die nächsten Verwandten des Urogonoporus
in den Tetraphylliden und halte den ersteren für eine speciell
differenzierte Form, welche sich aus dem gemeinsamen Tetraphyl-
liden-Stamme in einseitiger Weise entwickelt hat, ähnlich wie die
Trypanorhynchen anscheinend einen in anderer Richtung aus dem-
selben Stamme hervorgesprossten Seitenzweig darstellen. In Con-
sequenz dieser Anschauung wäre dem Urogonoporus im Systeme
eine verhältnismässig isolierte Stellung in der Nähe der Tetra-
phylliden anzuweisen. Solange seine Entwickelung noch gänzlich
unbekannt und damit auch die Scolex-Frage noch nicht endgiltig
entschieden ist, geschieht dies meines Erachtens am zweckmäs-
sigsten in der Form, dass man ihn als Vertreter einer besonderen
Familie (Urogonoporidæ nov. fam. inqu.) anhangsweïise den Tetra-
phylliden anreiht.
ZUR SYSTEMATIK DER SOGENANNTEN CESTODARIER.
Hierdurch erheischt dann aber die Diagnose der Cestodarier eine
Anderung. Es genügt nicht mehr, diese Gruppe, wie dies bisher
geschah, durch die Einzahl des Genitalapparates zu charakteri-
sieren, wir müssen vielmehr bereits in der Diagnose derselben
besonders betonen, dass der Uterus ein gewundener und mit
besonderer Mündung sich nach aussen ôffnender Kanal ist. Ja, ich
môchte sogar diese Diagnose noch weïter einschränken.
Monticelli hatte seinerzeit die Cestodarier zu einer den Cestoden
und Trematoden gleichwertigen Gruppe erheben wollen (1). Indes-
sen ist dieser Vorschlag nicht zur Annahme gelangt, vielmehr
betont Braun ausdrücklich die nahen Beziehungen der Cestodarier
zu den typischen Cestoden und fasst sie mit letzteren zu den
Cestodes sens. lat. zusammen, indem er gleichzeitig hervorhebt,
dass die einzelnen Cestodarier-Gattungen sich soweit gegenüber-
stehen, dass von einem Systeme der Cestodarier bisher nicht die
Rede sein kônne (2). Seitdem dies geschrieben wurde, hat aber
(1) Fr. Sav. Monricezur, Appunti sui Cestodaria. Napoli, 1892, 4°, 41 p.
(2} Bronv’s Ælassen und Ordnungen des Tierreichs, IV, Abtlg. 1 b, Cestodes.
Leipzig, 189-1900, p. 1146-1165.
230 © MAX LÜHE
nicht nur unsere Kenntnis der typischen Cestoden gewisse Fort-
schritte gemacht, es ist auch eine umfangreiche Arbeit (1) über
eine bisher erst wenig eingehend untersuchte Cestodarierform
erschienen, deren Text zwar, weil in tschechischer Sprache
geschrieben, der Allgemeinheit unzugängig ist, welche aber doch
auf Grund der zahlreichen, in der Hauptsache auch ohne die
tschechische Figuren-Erklärung verständlichen Abbildungen ge-
stattet, ein Urteil über die natürlichen Verwandtschaftsheziehun-
gen der betreftenden Art zu fällen. Ich glaube wir kônnen heute
sagen, dass Caryophyllæus und Archigetes in nahen verwandt-
schaîtlichen Beziehungen zu gewissen typischen Cestoden (Bothrio-
cephaliden) stehen, wohingegen Amphiline und Gyrocotyle zu allen
andern Cestoden (im weiteren Sinne, d. h. einschliesslich der
Cestodaria Monticelli’s) in Gegensatz gestellt werden kônnen.
- Darauf, dass Caryophyllæus und Archigetes gewisse Beziehungen
zu den Bothriocephaliden haben, ist bereits mehrfach aufmerksam
gemacht worden. Speciell für Archigetes hat sogar Lônnberg direct
die Vermutung ausgesprochen, dass derselbe von Bothriocepha-
liden-ähnlichen Vorfahren abstamme (2). Auch mir scheint ein
verwandtschaftlicher Zusammenhang zwischen Archigetes und den
Bothriocephaliden hôüchst wahrscheinlich. Nicht nur erinnern die
beiden Sauggruben und die Gestalt der Eier desselben an gewisse
Bothriocephaliden. Auch die Genitalorgane zeigen nach den von
Mrazek publicierten Abbildungen (3) in wichtigen Punkten eine
auffällige Übereinstimmung. Diese selben Abbildungen beweisen
aber meines Erachtens auch die nahe Verwandtschaft des Archigetes
mit Caryophyllæus, und wenn Lônnberg dem letzteren im Gegensatz
zu Archigetes noch eine ziemlich abgesonderte Stellung einräumen
wollte, so kann ich ihm hierin ebensowenig beistimmen, wie ich
dem letzten Untersucher des Caryophyllæus mutabilis zugeben kann,
dass dieser Art « die phylogenetisch wichtige Stellung einer primi-
tiven Form gesichert » sei (4).
(1) Al. MRAZEK, Archigetes appendiculatus Ratz. Vésinik kräl. éeské spoleë-
nosti näuk, tr. mathemat. prirodovèdeckd, 1897, &, 47 p., 5 Taf.
(2) Einar LonngerG, Beiträge zur Phylogenie der parasitischen Plathelminthen.
Centralbl. für Bakteriol XXI, 1897, p. 676.
(3) AI. MRÂzEx, Archigetes appendiculatus Ratz. Vèsinik kral. eské spolet-
nosti nduk, tr. mathemat. p'irodovèdeckä, 1897, 8°, 47 p., 5 Taf.
(4) Heïinr. Wi£c, Anatomie von Caryophyllæus mutabilis Rud. Ein Beitrag
zur Kenntnis der Cestoden, Zeilschr. f. wiss. Zool., LVI, 1893, p. 1-41, Taf. I-II.
UROGONOPORUS ARMATUS 231
Zur Begründung dieser Ansicht weist Will namentlich auf den
Bau des von ihm erst entdeckten Nervensystemes hin. Meiner
Ansicht nach mit Unrecht.
Das Nervensystem des Caryophyllæus mutabilis «(besteht » nach
Will (p.38) «aus sechs Längsnerven, die in ziemlich regelmässigen
Abständen durch Ringcommissuren mit einander in Verbindung
treten, und gleicht dem für die Trematoden gefundenen Typus
vollkommen ». Das ist nicht ganz richtig und steht sogar mit den
eigenen Angaben Will’s auf p. 17-19 seiner Arbeit in Widerspruch.
Dem Nervensystem der Trematoden gleicht dasjenige des Caryo-
phyllæus nicht mehr und nicht minder als das Nervensystem
irgend eines anderen Cestoden. Die Übereinstimmung beschränkt
sich auf das Vorhandensein mehrerer Längsstämme und die Ver-
bindung dieser unter einander durch zahlreiche ziemlich unregel-
mässig angeordnete Commissuren (1). Dagegen unterscheidet sich
das Nervensystem des Caryophyllæus von demjenigen der Trema-
toden in principieller Weise dadurch, dass nicht sechs, sondern
zehn Längsnerven vorhanden sind (2 Hauptlängsnerven, jederseits
2, also im ganzen 4 Begleitnerven, 2 dorsale und ? ventrale Nerven).
Und selbst wenn man den Hauptlängsnerven mit seinen beiden
Begleitnerven insgesammt dem Lateralnerven der Trematoden
homologisieren wollte, würde noch der Unterschied bestehen
bleiben, dass bei den Trematoden der Ventralnerv der Hauptlängs-
nerv ist, bei Caryophyllæus dagegen der Lateralnerv. Diese Diffe-
renzen fallen aber um so schwerer ins Gewicht, als die Zehnzahl
der Längsnervenstämme, sowie deren gegenseitige Lage und Ver-
bindung untereinander in genau derselben Weise, wie sie sich beim
Caryophyllæus finden, für die gesammten Cestoden typisch sind (2).
Das Nervensystem des Caryophyllæus gleicht also nicht, wie Will
behauptet, dem für die Trematoden gefundenen Typus,.es gleicht
vielmehr dem für die Cestoden gefundenen Typus vollkommen —
(1) Vergleiche hierzu : A. Looss, Die Distomen unserer Fische und Frôsche.
Stuttgart, 189%, p. 142-155. — Sowie : L. Con, Untersuchungen über das centrale
Nervensystem der Cestoden. Zool. Jahrb., Abt. f. Anat., XII, 1898, p. 89-160,
Taf. 6-9.
(2) Ausgenommen sind nach unseren bisherigen Kenntnissen einzig und allein
Ligula und Schistocephalus, bei welchen die Zahl der Längsnerven wesentlich
grôsser, aber zugleich auch inconstant ist. Bezüglich des Details verweise ich
auf die citierte Arbeit von L. Cohn.
939 ‘ MAX LÜHE
so vollkommen, dass es auf Grund unserer jetzigen Kenntnisse bei
der Entscheidung der Frage, ob Caryophyllæus im Vergleich zu
anderen Cestoden als primitive Form angesehen werden darf,
überhaupt nicht in Betracht gezogen werden kann. Nur die Schluss-
folgerung ist sicher, dass von so nahen Beziehungen zu den Tre-
matoden, wie Will sie construieren will, nicht die Rede sein kann.
Sollten die Angaben Will’s über das Nervensystem im Kopîe des
Caryophyllæus (keine einfache Hauptcommissur, sondern anstatt
dessen zwei hinter einander gelegene ringformige Commissu-
ren) (1) auch nur annähernd der Wirklichkeït entsprechen, so
würde sich der Nelkenwurm hierdurch noch viel mehr von den
Trematoden entfernen und man kônnte auf den Gedanken kommen,
ob nicht sein ganzes Nervensystem sich am einfachsten ableiten
liesse aus dem Nervensystem einer einzelnen Cestoden-Proglottis.
Bevor wir indessen berechtigt sind, derartige Vergleiche zu ziehen,
muss das Nervensystem im Kopfe des Caryophyllæus sehr viel
enauer bekannt sein als dies zur Zeit der Fall ist.
Lässt uns also das Nervensystem bei Beurteilung der phyloge-
netischen und systematischen Stellung des Caryophyllæus im Stich,
so müssen wir uns nach anderen Merkmalen umsehen, welche
diesbezügliche Schlussfolgerungen zulassen. In erster Linie kommt
da die Anordnung der Genitalorgane in Betracht, und bezüglich
dieser betont auch Will die Ahnlichkeit mit den Bothriocephaliden.
Diese ist in der That sehr gross und beruht auf der Uebereinstim-
mung in folgenden Merkmalen :
1) Die Mündungen von Cirrus, Vagina und Uterus sind sämmtlich
flächenständig und zwar liegen siesämmtlich aufein und derselben
_ Fläche — wie bei den Dibothriocephalinæ, Liqulinæ und Cyathoce-
phalinæ.
2) Die Cirrus-Mündung liegt vor der Mündung von Vagina und
Uterus — wie gleichfalls bei den drei genannten Unterfamilien.
3) Vagina und Uterus münden — wie bei den Cyathocephalinæ —
am Grunde eines gemeinsamen Hohlraumes, welcher analog
einem typischen Genitalatrium eine der äusseren Haut in jeder
(1) Nach einer Textfigur Mrazck’s zu erteilen (/. c., p. 21, Obr. 2), scheint auch
Archigeles keine einfache Hauptcommissur zu haben sondern anstatt dessen
eine Ringcommissur.
UROGONOPORUS ARMATUS 233
Beziehung entsprechende epitheliale und cuticulare Auskleidung
besitzt (1).
&) Die Vagina verläuft leicht geschlängelt ventral von dem stark
gewundenen kanalfürmigen Uterus und erweitert sich zu einem
Receptaculum seminis — wie bei den Dibothriocephalinæ und
Ligulinæ — und auch die Verhältnisse bei den Cyathocephalinen
weichen hiervon nur insofern ab, als dies durch die wechselnde
Lage des Keïmstocks in Bezug auf die die Genitalôffinung tragende
Kürperfläche bedingt wird.
5) Das Vas deferens erweitert sich vor seinem Eintritt in den
Cirrusbeutel zu einer muskulüsen Samenblase — wie bei den
Dibothriocephalinæ und Liqulinæ.
6) Die zahlreichen Dotterstocksfollikel sind nicht auf die beiden
Seitenränder beschränkt, sondern finden sich auch an den Flächen,
nach aussen von den Hoden — wie bei der überwiegenden Mehrzahl
aller Bothriocephaliden.
7) Die Eier sind gedeckelt — wie bei den drei bereits mehrfach
genannten Unterfamilien. Die Art ihrer Entwickelung ist nach
den leider nicht bis zum endgiltigen Abschluss gediehenen und
unpubliciert gebliebenen Untersuchungen meines Vorgängers in
der Stellung als Assistent am Kônigsberger zoologischen Museum
durchaus analog der Embryonalentwickelung von Dibothrioce-
phalus, Schistocephalus, Ligula und Fistulicola (2).
Alle diese Angaben (3) gelten nun aber in ähnlicher Weise auch
für Archigetes, wie dies die von Mrazek publicierten Abbildungen
(4) Dass der gemeinsame Endabschnitt für Uterus und Vagina bei Curyo-
phyllæus mutabilis noch einen ziemlich langen Kanal darstellt, ist anfanglich
dem richtigen Verstäandnis der weiblichen Leitungswege hinderlich gewesen und
wohl auch die Ursache, dass ein Vergleich dieses Organes mit dem weiblichen
Genitalatrium der Cyathocephalinen bisher noch nicht versucht worden ist Und
doch liegt ein solcher um so mehr auf der Hand, als bei Caryophyllæus tuba
nach Monticellis. Beschreibung und Abbildung Uterus und Vagina in ein
ziemlich flaches weibliches Genitalatrium zu münden scheinen, die Verhältnisse
also denjenigen bei den Cyathocephalinen noch ähnlicher sind.
(2) Vergl. Bronv’s Klassen und Ordnungen des Tierreichs, IV, Abtlg. 1 b,
Cestcdes, p. 1153.
(3) Mit Ausnahme von n° 7, für welche noch nicht genügende Angaben vorliegen.
Leuckart (Zeitschr. f. wiss. Zool, XXX, Suppl. p. 595.) giebt nur an, dass die
Eier « im Wesentlichen den Bau der Bothriocephaluseier haben und noch keinen
Embryo in sich einschliessen. » Mräzek wird vermutlich genauere Angaben haben,
die aber ausserhalb Bôhmen’s auf kein Verständnis rechnen dürfen. Falls seine
Figur 47 auf Taf V. ein Ei darstellt, so ist die Dünne der Eischale, das anscheinende
Fehlen eines Deckels und die geringe Zahl der Dotterzellen auffällig. d. h. das Ei
würde mehr demjenigen von Abothrium als demjenigen von Caryophyllæus
oder der Dibothriocephalinen, Ligulinen und Cyathocephalinen ähneln.
234 MAX LÜHE
beweisen, während andererseits Caryophyllæus und Archigetes auch
in den wichtigsten derjenigen Merkmale miteinander überein-
stimmen, durch welche sie sich von den Bothriocephaliden unter-
scheiden (z. B. Mündung des Cirrus und des weiblichen Genital-
atriums nicht von einander getrennt, wie bei den Cyathocepha-
linen, sondern eéinheitlich; Lage dieses Genitalporus in der Nähe
des Hinterendes, hinter den Hoden). Ein Blick auf Mrazek’s Taf. I,
Fig. 8, genügt, um die aufällige Übereinstimmung zwischen
Caryophyllæus und Archigetes zu erkennen und die Überzeugung
zu gewinnen, dass Leuckart Recht hatte, wenn er den Archigetes
als der Familie der Caryophyllæiden zugehôrig bezeichnete (1).
Eine weitere Bestätigung dieser Anschauung erblicke ich in der
von Mrazek gefundenen Larve von Caryophyllæus mutabilis, welche
nicht nur in demselben Wirte entdeckt wurde, der auch den 1rchi-
getes beherbergt (Tubifex), sondern auch durch ihren Schwanz-
anhang sich der Organisation des Archigetes noch wesentlich
mehr näbert, als der erwachsene Caryophyllæus (2).
Auf Grund der angeführten Übereinstimmungen der Caryophyl-
læiden mit einem Teil der Bothriocephaliden glaube ich nun
zwischen diesen beiden Familien verwandtschaîtliche Beziehungen
annehmen zu müssen, welchen im Systeme dadurch Ausdruck
geseben werden künnte, dass die Caryophyllæiden in die Ordnung
der Pseudophylliden eingereiht werden. Was die « primitive
Stellung » des Caryophyllæus anbetrifit, so scheint mir in der
That diese Form ursprünglicher zu sein wie Archigetes, dessen
Bezeichnung als « geschlechtsreif gewordene Larve » durch die
Entdeckung der Larve von Caryophyllæus eine gewisse Bestätigung
gefunden hat. Wir haben, um die Entstehung des Archigetes aus
einer Caryophyllæus-ähnlichen Stammform zu erklären, nichts
weiter nôtig, als die Annahme, dass unter Fortfall des Wirtswechsels
die volle Geschlechtsreife bereits in dem Tubifex eintrat.
Die Frage, ob die Caryophyllæiden auch im Vergleich zu den
Bothriocephaliden als « primitiv » zu bezeichnen sind, oder ob sie
vielmehr secundär vereinfachte Formen vorstellen, ist jedoch zur
(4) R. Leucxarr, Archigetes Sieboldi, eine geschlechtsreife Cestodenamme.
Zeitschr. f. wiss. Zool., XXX, Suppl., 1878, p. 599.
(2) Al. MrRÀZEK, Uber die mie von Caryophyllæus mutabilis Rud. Centrbl.
für Bakteriol., XXIX, 1901, p. 485-491.
UROGONOPORUS ARMATUS 235
Zeit meiner Ansicht nach noch nicht spruchreif. Mrazek’s Deutung
der «Faserzellstränge » des Caryophyllæus als Darmrudiment ist
selbst noch zu hypothetisch, als dass ich sie zur Entscheidung jener
Frage heranzuziehen wagte.
Nach Einreihung von Caryophyllæus und Archigetes unter die
Pseudophylliden verbleiben in der Gruppe der Cestodarier von
genauer bekannten Formen nur noch Gyrocotyle und Amphiline und
diese beiden Gattungen kônnen, glaube ich, in der That allen
übrigen Cestoden gegenüber. gestellt werden. Wobhl sind beide in
mancher Hinsicht sehr verschieden von einander. aber die Ahn-
lichkeit, die zwischen ihnen besteht, beruht keineswegs nur, wie
Lônnberg will (1), chauptsächlichst in der Anordnung des Nerven-
systems und in der Trennung der Geschlechtsôfinungen. » Ganz
besonderes Gewicht môchte ich vielmehr legen auf den für beide
gemeinsamen Bau des Embryos, welcher zwar wie die allen übri-
gen Cestoden gemeinsame, als Oncosphære bezeichnete Embryo-
nalform eine Häkchen-Bewafinung besitzt, sich aber durch die Zahl
und Anordnung der Häkchen in principieller Weise von der
Oncosphære unterscheidet. Während wir nämlich bei der ïast
stets kugeligen Oncosphære aller Cestoden sechs Häkchen finden,
welchestets in derselben typischen Weise in drei Paaren angeord-
net sind, besitzen nach den Feststellungen von Salensky (2) und
Spencer (3) die Embryonen von Amphiline sowohl wie von Gyroco-
tyle zehn Häkchen, welche in einem gleichmässigen Ringe den
einen Pol des in die Länge gestreckten ei- bis spindelfôrmigen
Kôrpers umgeben. Die Oncosphære ist für alle Cestoden so typisch,
dass mir dieser Unterschied sehr wichtig erscheint. Ich glaube auf
(1) Einar LônnBerG, Anatomische Studien über skandinavische Cestoden. Kongl.
Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar, XXIV, n° 6, Stockolm, 1891, p.46.
— Das Nervensystem von Archigetes und Caryophyllæus einerseits, Amphiline
und Gyrocotyle andererseits scheint in der That nach zwei ganz verschiedenen
Typen gebaut zu sein, soweit unsere bisherigen Kenntnisse ein Urteil gestatten.
(2) W. Sazensxy, Über den Bau und die Entwickelungsgeschichte der Amphi-
lina Wagn. (Monostomum foliaceum Rud.). Zeitschr. f. wiss. Zool., XXIV, 1874,
p. 291-342, Taf. 28-32.
(3) Baldwin Spencer, The anatomy of Amphiptyches urna (Gr. et Wag.).
Transact. Roy. Soc. Victoria, I, p. 2, Melbourne, 1889, 4°, p. 138-151, Taf: XI-
XIII. — Wenn in Bronw’s Klassen und Ordnungen des Tierreichs, IV, Abtlg. 1’,
Cestodes, p. 1164 angegeben wird, dass die « Oncosphære » von Gyrocotyle sechs
Häkchen besitze, so ist dies offenbar nur ein Scbreib- oder Druckfehler.
236 MAX LÜHE
Grund desselben, dass die Stammbäume der Cestodarier (d. h.
Amphiline und Gyrocotyle) und der Cestoden (einschliesslich Archi-
getes und Caryophyllæus) nur an der Wurzel mit einander zusam-
menhängen, und definiere die Cestodarier als endoparasitische
Platoden mit cuticularer Kürperbedeckung und einfachen Genitalap-
paraten, ohne Darm, deren Uterus ein geschlängelter Kanal und nicht
blindgeschlossen, sondern mit einer eigenen Mündung versehen ist und
deren ei- bis spindelfürmiger Embryo an seinem einen Pole einen Ring
von zehn Häkchen besitzt. Die so definierte Gruppe würde ich dann
bereit sein, mit Monticelli als besondere den Trematoden und
Cestoden gleichwertige Classe der Platoden anzuerkennen (1). Die
zehnhakige Larve der Cestodarier schlage ich vor, im Gegensatz
zu der sechshakigen Oncosphære der Cestoden mit dem Namen
Lycophora zu belegen (von Àÿxos, Haken).
UBER DIE GATTUNG WAGENERIA.
In den vorstehenden Ausführungen ist eine Gattung nicht berück-
sichtigt worden, welche von Monticelli gleichfalls zu den Cesto-
dariern gestellt wurde. Wagener hat einen von ihm in Scymnus
nicæensis gefundenen Parasiten unter dem Namen Ligula proglottis
kurz beschrieben und abgebildet (2). Für diese Form hat dann
Munticelli den Gattungsnamen Wageneria geschaffen und gleich-
zeitig die Vermutung ausgesprochen, dass Wageneria proglottis ein
Cestodarier sei (3), eine Vermutung, der sich auch Braun an-
(1) Abgesehen von dem Mangel eines Darmkanales stimmen Amphiline und
Gyrocotyle mit den Cestoden hauptsächlich noch in dem Besitz zahlreicher
Hodenbläschen überein. Wenn ich auf diesen Punct nicht sehr grosses Gewicht
zu legen vermag, so stütze ich mich hierbei darauf, dass auch bereits bei man-
chen Trematoden ein Zerfall der Hoden in zahlreiche Einzel-Follikel vorkommt
[ich erinnere z. B. an Ofiotrema torosum Setti oder an Hapalotrema constrictum
(Leared) Looss], sowie ferner darauf, dass andererseits eine Zerspaltung des
Keimstockes, wie sie Gyrocolyle aufweist, innerhalb der Cestoden ohne jede
Analogie dasteht, wogegen einzelne Trematoden einen ähnlichen Zerfall des
Keimstockes zeigen, ganz besonders das eben schon einmal zum Vergleich heran-
gezogene Otiotrema torosum. Unterdiesen Umständen würde von den den Cestoden
und Cestodariern gemeinsamen Merkmalen hôchstens dem Mangel eines Darm-
kanales systematische Bedeutung beigemessen werden kônnen.
(2) G.-R. Wacener, Die Entwicklung der Cestoden. Verhdl. (Nova Acta) d.
kaiserl. Leop.-Carol. Akad. d. Naturf., XXIV, Suppl., Breslau u. Bonn, 1854.
p. 24-25, Taf. I, fig. 11-13.
(3) Fr.-Sav Monricezr, Appunti sui Cestodaria. Napoli, 1892, p. 11.
UROGONOPORUS ARMATUS 237.
schloss (1). Nähere Angahen über die Art lagen indessen bisher
nicht vor, und wenn ich auch nicht glaube, dass eine Wageneria
niemals wieder gefunden worden sei, so ist sie doch jedenfalls
niemals erkannt bez. sind bisher niemals von anderen Autoren
gefundene Selachier-Parasiten mit Wagener’s Ligula proglottis ver-
glichen worden.
Ich glaube nun in Triest eine Wageneria gelunden zu haben und
so môge denn nachstehend eine kurze Beschreibung dieser Form
folgen, nicht nur um eine bisher wenig mehr als ein nomen nudum
darstellende Gattung besser kennen zu lehren, sondern vor allem
auch in der Hofinung, dass eine Bekanntgabe meines Fundes dazu
beitragen mûge, die Aufmerksamkeit der am Meere sammelnden
Helminthologen auf die in Selachiern schmarotzenden Cestoden
mit môglicherweise einfachen Genitalapparaten zu lenken. Da ich
während eines kurzen Aufenthaltes in Triest zwei derartige Formen
(Urogonoporus armatus und Wageneria spec.) gefunden habe, welche
bisher beide nicht beachtet worden sind und nach denen ich doch
auch nicht speciell gesucht hatte, so bin ich überzeugt, dass der-
jenige, der systematisch aui solche Formen fahndet, ihre Arten-
Zahl bald erheblich anschwellen lassen wird.
Ich gebe zunächst eine Beschreibung der von mir gefundenen
Wageneria, um dann einige historische und systematische Bemer-
kungen anzuschliessen.
Meine Exemplare sind 4,5-7,0®n lang bei einer Breite von nur
0,21-0,48mm, Der Genitalporus ist randständig und liegt ziemlich
genau an der Grenze des mittleren und des hinteren Drittels der
Gesammtlänge. (Bei drei Exemplaren verteilt sich die Gesammit-
länge aui die Strecke vor der Genitalôfinung und diejenige hinter
derselben, wie folgt : 4,05 und 1,46; 4,65 und 2,10; 4,50 und 2,55mn).
Die Abflachung in sagittaler Richtung ist ziemlich erheblich. Das
Hinterende endet stets ziemlich stark zugespitzt, die Gestalt des
Vorderendes ist dagegen eine sehr wechselvolle, je nach dem jewei-
ligen Contractionszustand des Haftlappens. Bei dem in Textfigur 1.
abgebildeten Exemplar ist der Haftlappen äusserlich vom Kôrper
überhaupt nicht abgesetzt und nur dadurch gekennzeichnet, dass
er der einzige Kôrperteil ist, welcher keinerlei Genitalorgane
(1) Bronw’s, Klassen und Ordnungen des Tierreichs, IV, Abthlg: 1 b, Cestodes,
p. 1165. Fe
238 ; ‘:.- MAX LÜHE
enthält. Das gleichmässig abgerundete Vorderende erhält auf diese
Weise eine gewisse Ahnlichkeit mit dem von Monticelli abgebil-
deten Vorderende von (‘aryophyllæus tuba (1). Der Haftlappen der
von mir gefundenen W ageneria kann sich jedoch nicht nur durch
eine halsartige Einschnürung gegen den übrigen Kôrper abgrenzen,
in ähnlicker Weise wie dies bereits oben bei Besprechung des
Haïftlappens anderer Selachier-Cestoden besprochen wurde. Er
kann überhaupt die manigfaltigsten und wunderbarsten Formen
annehmen und sogar durch das Auftreten seitlicher Einkerbungen
wie zerschlitzt erscheinen.
Die Cuticula ist auf der ganzen Oberfläche dicht mit feinen
Härchen besetzt bez. in zahllose dicht stehende « Spitzchen »
(Looss) ausgezogen, in ähnlicher Weise wie dies Pintner für
Tetrarhynchus longicollis Van Beneden (2), oder Looss iür Hæma-
toloechus asper Lss. (3) geschildert und abgebildet haben und wieich
selbst es namentlich noch bei Clestobothrium crassiceps (Rud.) sowie
bei einigen in Reptilien schmarotzenden Ichthyotaenien beobachtet
habe.
Die Genitalorgane sind denen einer Tetraphylliden-Proglottis
vergleichbar. |
Die zahlreichen Hoden (Textfigur 1-3 h) erfüllen den ganzen
Kôürper mit alleiniger Ausnahme des Haîftlappens, soweit ihnen
die übrigen Genitalorgane Platz lassen. Sie finden sich dementspre-
chend, wie dies namentlich Textfigur 1 veranschaulicht, nicht nur
dichtgedrängt im Vorderkôrper (bis zum Vorderende des Uterus)
und in zwei seitlichen Längsreihen zu beiden Seiten des Uterus.
Einzelne Hodenbläschen liegen vielmehr auch noch in der Fortset-
zung dieser beiden Längsreihen auf der Strecke hinter dem Hinter-
ende des Uterus und vor dem Keimstock, seitlich von den dort
verlautenden Genitalgängen (Vas deferens, Vagina, Uteringang),
wie dies Textfigur 2. ersichtlich macht. Und da der Keimstock
(1) Loco citato, p. 5, fig. 5.
(2) Th. PNTNER, Untersuchungen über den Bau des Bandwurmkôrpers. 4rb. a.
d. zool. Inst. d. Univ. Wien u. d. zool. Stat. Triest, II, Wien, 1880, p. 53 (215)-
54 (216). Û
(3) A. Looss, Weitere Beitrage zur Kenntnis der Trematoden-Fauna Agyptens,
zugleich Versuch einer natürlichen Gliederung des Genus Distomum Relzius.
Zool. Jahrb., Abt. f. Syst., XII, 1899, p. 602-603, Anm. — Disiomen unserer Fische
und Frûsche. Stuttgart, 1894, p. 73, Taf. VII, fig. 137.
UROGONOPORUS ARMATUS 239
(Textfigur 1. und 2, ov) nicht nahe am Hinterende liegt, sondern
um ein Mehrfaches der Breite
des Cestoden von demselben
entfernt ist, so finden wir auch
wieder in dem spitz auslaufen-
den Hinterende hinter dem
Keimstock die Hoden ebenso
dicht gedrängt wie im vorderen
Kôrper - Abschnitt. In dieser
Beziehung kann die von mir
untersuchte Wageneria mit dem
von Zschokke unter dem Namen
Tetrabothrium crispum beschrie-
benen Cestoden verglichen wer-
den (1). Dabei sind die Hoden
der Wageneria auch ebenso wie
diejenigen der letzteren Art fast
durchweg nur in einer einfa-
chen flächenständigen Schicht
angeordnet und infolge ihrer
dichtgedrängten Lage nicht re-
gelmässig kugelig, sondern
durch gegenseitigen Druck in
ihrer Form beeinflusst und stel-
lenweise fast als polygonal zu
bezeichnen.
Der Keimstock (Textfigur 1
und 2, ov), um dessen Bespre-
chung hier gleich anzuschlies-
sen, liegt, wie bereits gesagt,
verhältnismässig weit nach vor-
ne. Der Hinterrand der die bei-
den Flügel des Keimstocks mit
einander verbindenden Brücke
von Ovarialgewebe, an welchem
(1) Fr. Zcaoxxe, Recherches sur la
Structure anatomique el histologi-
que des Cestodes. Genève, 1888, in-4,
p. 298-305, pl. VIIL, fig. 122-195.
Fig. 1. — Wageneria Spec. aus dem
Spiraldarm von Sgualina squatina.
Von der Dorsalfläche gesehen. Die
Dotterstocke nur in so weit gezeich-
net, als sie keine anderen Genitalor-
gane verdecken. Bezüglich der Buch-
staben in dieser und den folgenden
Textfiguren vergleiche die Tafeler-
klärung. X< 33.
240 MAX LÜHE
der Oviduct entspringt, liegt kaum halb so weit hinter der Genital-
üffnung, wie vor dem Hinterende des Wurmes und ist bei reifen
dst
PRE CES
à g
Fig.2.— Ein Teil eines anderen Exemplares derselben
Wageneria (von 7,05" Länge und 0,32-0,35"" Breite).
Dotterstücke wie in Textfigur 1. gezeichnet. >%< 71.
Exemplaren von
letzterem über 1m,
entiernt. Die Form
des Keimstocks hat
in der Flächenan-
sicht eine gewisse
Ahnlichkeit mit ei-
ner querliegenden
Sanduhr. Seine bei-
den Flügel erschei-
nen etwa dreieckig
mit dem Seitenran-
de anliegender Basis
und kürzerem Hin-
ter- als Vorderrand.
Sie bestehen aus
einer nichtsehrgros-
sen Anzahl verhält-
nismässig dicker
Schläuche, wie dies
Textfigur 2 veran-
schaulicht. Das Mit-
telstück des Keim-
stocks wird in die-
ser Figur durch den
Samengang und Ute-
ringang verdeckt.
Die Schalendrüse
(Textfigur 1-2 sch)
liegt hinter dem
Keimstock, bez.
zWischen den bei-
derseitigen hinter -
sten Ovarial-Schläu-
chen.
Die Dotterstôcke (Textfigur 1-3 dst, in Textfigur 1 und 2 nur zum
UROGONOPORUS ARMATUS 241
Teil gezeichnet) sind sebr stark entwickelt, wie dies in ähnlicher
Weise unter den genauer untersuchten Tetraphylliden meines
Wissens nur bei der bereits einmal erwähnten, von Zschokke als
Tetrabothrium crispum bezeichneten Art der Fall ist. Sie sind in
Textfigur 1 und 2 absichtlich nur am Seitenrande gezeichnet, da
andernfalls die übrigen Genitalorgane nicht mit genügender
Klarheit hâtten zur Anschauung
gebracht werden kônnen. Text-
figur 3 zeigt indessen, dass in
Wirklichkeit die Dotterstôcke
im Gegensatz zu dem Verhalten
bei der überwiegenden Mehr-
zahl der Tetraphylliden, aber
in ähnlicher Weise wie bei Te-
trabothrium crispum Zsch. kei-
neswegs auf die Seitenränder
beschränkt sind, sondern sich
auch an den Flächen finden und
in mantelf‘rmiger Anordnung ; L ARTE
3 Fig. 3. — Ein Teil eines jugendlichen
die ganze Markschicht des Wur- Exemplares derselben Wageneria von
mes umspinnen. Die Anord- 4,5" Lange und 0,21"" Breite, dicht
nung der einzelnen Dotterstocks- Le A a es
follikel in diesem Mantel ist ge x 7. :
keine ganz regelmässige, doch
sind die einzelnen Follikel meist derartig an einander gereiht,
dass mehr oder weniger deutlich netzähnliche Bilder entstehen,
wie dies auch Texfigur 3 zeigt. Geringe Verschiedenheiten weisen
auch die verschiedenen Kôrpergegenden auf, indem die Dotter-
stocksfollikel am zugespitzten Hinterende am dichtesten liegen
und die letzten Hodenbläschen in einen vôllig continuierlichen
Mantel einhüllen, während sie andererseits ganz ebenso wie die
Hoden in dem Kôürperabschnitt zwischen Keimstock und Uterus,
wo Vas delerens, Vagina und Uteringang verlaufen, verhältnis-
mässig am spärlichsten sind. Vüllig fehlen sie ausser in dem
Haftlappen am Vorderende nur noch in dem die Genitalpapille um-
gebenden Ringwulste, wie dies in Textfigur 1 und 2 angedeutet ist.
Das Vas deferens (Textfigur 1 und 2, vd) entsteht aus dem Zusam-
menfluss dér Vasa efferentia, gleichfalls im Gegensatz zu dem
Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902. 16
d2 MAX LÜHE
19.
Verhalten bei der Mehrzahl der Tetraphylliden und in Ueberein-
stimmung mit Tetrabothrium crispum Zsch., nicht im vorderen
Kôrperabschnitt sondern ziemlich weit hinten und zwar dicht vor
dem Mittelstück des Keimstocks und verläuft dann von dort aus in
starken Windungen nach vorn bis zum Hinterende des Uterus, um
dorsal von diesem wieder nach hinten umzubiegen und unmittelbar
darauf ohne vorherige Bildung einer Samenblase in den Cirrus-
beutel einzutreten. Letzterer ist bei einer verhältnismässig nicht
unbeträchtlichen Länge, welche die halbe Breite des Wurmes
noch etwas überragt (ca. 0,24mn) durch die Kleinheït seines nur
0,03-0,04mm betragenden Durchmessers ausgezeichnet, so dass er
lang-gestreckt cylindrisch erscheint. Sein inneres Ende finde ich
stets nach vorne emporgekrümmt. Die Ausmündung des Cirrus-
beutels liegt auf der Spitze einer weit vorspringenden Papille,
welche von einem starken Ringwulste umkreist wird. Dieser
Ringwulst, welcher in den Textfiguren 1 und 2 nur im optischea
Schnitt gezeichnet ist, enthält zwar keine besondere, an einen
Saugnapf erinnernde Musculatur, kann aber wohl trotzdem dem
von Zschokke beschriebenen Genitalnapt von Tetrabothrium crispum
Zsch. homologisiert werden. Bei dem in Textfigur 1 dargestellten
Exemplar sind die Genitalpapille und der dieselbe umgebende
Ringwulst infolge der seitlichen Krümmung des Wurmes abge-
flacht, aber trotzdem noch wohl erkennbar.
Die Vagina (Textfigur 1 und 2 v) mündet neben dem Cirrus und
zwar ventral von demselben aui der Spitze der Genitalpapille aus,
verläuft ungefähr bis zur Mitte der Breite des Wurmes in querer
Richtung und wendet sich dann in scharifem Bogen nach hinten,
um annpähernd median und nur sehr schwach geschlängelt zum
Keimstock hinabzulaufen. Unmittelbar vor der die beiden Hälften
des Keimstocks verbindenden Querbrücke erweitert sie sich zu
einem kleinen Receptaculum seminis (Textfigur 2, rs), aus welchem
dann der Endabschnitt der Vagina als enger Samengang hervor-
tritt, um dorsal von dem Mittelstück des Keimstocks nach hinten
vu verlaufen und hinter dem Keimstock sich mit dem Oviduct zu
zereinigen.
Der aus der Schalendrüse (Textfigur 4 und 2, sch) heraustretende
Uteringang (Textfigur 1 und 2, utg) windet sich sehr stark und die
Windungen legen sich vielfach so dicht aneinander, dass beï flüch-
UROGONOPORUS ARMATUS 243
tiger Betrachtung ein von mehr:oder weniger zahlreichen Win
dungen gebildetes Knäuel den Eïindruck einer localen starken
Erweiterung des Uteringangs macht (vergl. z. B. in Textfigur 2
den Teil des Uteringanges, welcher links von der Vagina liegt).
Nur die kurze Strecke des Ganges, welche neben dem Samengang
und dem Receptaculum seminis dorsal von den Mittelstück des
Keimstocks vorüber zieht, finde ich stets ziemlich gestreckt. Vor
dem Keimstock verläuît der Uteringang zwischen Vagina und Vas
deferens, derart, dass seine Schlingen dorsal von der Vagina und
_ventral von den Schlingen der Vas deferens liegen (vergl. Text-
figur 2).
Der Uterus (Textfigur 1-3 ut) ist in reifen Exemplaren ein
ziemlich geräumiger Sack, welcher einen verhältnismässig grossen
Teil des Gesammtquerschnitts des Kôrpers einnimmt, wenngleich
in Zusammenhang mit der lang-gestreckten Kôrperiorm sein
Durchmesser im Verhältnis zu seiner Länge nur sehr gering ist.
Sein hinteres blindes Ende liegt ziemlich genau auf demselben
Querschnitt,wie der Vorderrand des die Genitalpapille umgebenden
Ringwulstes ; sein Vorderende bleibt von dem Vorderende des
Kôrpers annähernd ebenso weit entfernt wie der Hinterrand
des Keimstocks von dem Hinterende des Kôrpers. Die für den
Tetraphylliden-Uterus so charakteristischen seitlichen Aussackun-
gen fehlen vollkommen. Trotzdem aber muss der Uterus von
Wageneria dem Tetraphylliden-Uterus homolog sein. Wie letzterem
so fehlt auch ihm die für die Cestodarier und die Pseudophylliden
so charakteristische Uterusôfinung und wie bei den Tetraphylliden
ist schon in jungen Exemplaren mit noch ungefülltem Uterus die
scharie Scheidung von Uterus und Uteringang durchgeführt (vergl.
Texttigur 3, woselbst das hintere blinde Ende des Uterus eines
solchen jungen Exemplars dargestellt ist).
Die Eier sind oval, 36 y lang und 22 w breit.
Ich fand die vorstehend beschriebene Form in einigen wenigen
Exemplaren im Spiraldarm von Squatina squatina (L.). Ein zuge-
hôriger Scolex oder eine zugehôrige Bandwurmkette wurde
ebenso wenig gefunden wie bei Urogonoporus armatus. Zwar fand
ich ausser der Wageneria in dem Spiraldarm der Squatina auch
noch Phyllobothrium thridax Van Bened., aber diese Art hat mit
den von mir als Wageneria in Anspruch genommenen Formen
24h MAX LÜHE
entgegen der Annahme Van Beneden’s nichts zu thun, obwohl ich
wiederum von Phyllobothrium thridax keine losgelôsten Einzel-
Proglottiden, sondern nur die zusammenhängende Bandwurm-
kette gefunden habe.
Schon die Grüssenverhältnisse sprechen gegen einen solchen :
Zusammenhang, da die Proglottiden von Phyllobothrium thridax
innerhalb der Proglottidenkette 1,5-2,7"m lang werden bei einer
entsprechenden Breite von 2,6-1,6mn. Wagenerien von einem
entsprechenden Volumen (wegen der anderen Kôrperform sind
ja Längen- und Breiten-Maasse nicht direct vergleichbar) habe
ich überhaupt nicht gefunden, während das kleinste von mir
beobachtete Exemplar nur ca. 4,5 Jang und 0,212 breit war. Bei
diesem letzteren traten aber auch eben erst die ersten Eier in den
Uterus ein, während bei Phyllobothrium thridax die Proglottiden
bereits im Zusammenhange der Proglottidenkette zahlreiche Eier
im Uterus aufspeichern, wie dies bereits Van Beneden abbildet
und ich vollkommen bestätigen kann.
Dies allein würde genügen zum Beweise, dass es sich um zwei
verschiedene Arten handelt. Ein näherer Vergleich lehrt jedoch
noch eine ganze Reïhe wichtiger Unterschiede im anatomischen
Bau kennen :
Bei Phyllobothrium thridax liegt die Genitalôffinung in der Nähe
des Vorderendes der Proglottis : bei reifen Proglottiden von den
oben angeführten Maassen von diesem nur 0,27-0,45mn, vom
Hinterende dagegen 1,20-2,25mn entfernt. Bei Wageneria ist sie
dem Hinterende genähert. — Phyllobothrium thridax besitzt einen
voluminôsen Cirrusbeutel von 0,5"® Länge und 0,2" Durch-
messer. Der Cirrusbeutel der Wageneria ist viel kleiner und schlan-
ker. — Der Keimstock von Phyllobothrium thridax ähnelt in seiner
Form und Lage demjenigen der Dibothriocephalen (z. B. Dibothrio-
cephalus latus). Der Keimstock der Wageneria hat eine wesentlich
andere Form und Lage. — Die Dotterstocke von Phyllobothrium
thridax liegen in der für die Tetraphylliden typischen Weise in
zwei Feldern längs der Seitenränder, diejenigen von Wageneria in
mantelf‘rmiger Anordung um die ganze Markschicht herum.
Hat somit die von mir als Wageneria gedeutete Form mit Phyllo-
bothrium thridax nichts zu thun, s0 ist sie doch andererseits sicher-
lich identisch mit einer Form, welche auch Van Beneden bereits
UROGONOPORUS 4&RMATUS 245
gefunden, aber als losgelôste Einzelproglottiden von Phyllobo-
thrium thridax gedeutet hat. Ich glaube, dass Van Beneden’s schon
bei Besprechung des Haftlappens der Selachier-Cestoden citierte
Abbildung einer solchen angeblichen losgelôsten Einzelproglottis
von Phyllobothrium thridax (Taf. V, fig. 8. der Vers cestoïdes) einen
Zweiïiel an der Richtigkeit meiner Auffassung kaum zulässt. In
ihren Details ist diese Abbildung zwar sicher (ganz unabhängig
davon, was sie vorstellt) ebenso wenig richtig, Wie die entspre-
chende Abbildunñg einer noch im Zusammenhange der Proglotti-
denkette befindlichen Proglottis vom Phyllobothrium thridax (Ibid.
Taf. V. fig..7). Die allgemeine Kôrperform jener losgelôsten Ein-
zelproglottis jedoch, d. h. ihre starke Längsstreckung im Gegen-
satz zu dem, wie Zschokke, ohne vüllig reife Exemplare vor sich
zu haben, mit Recht betonte, exquisit kurzgliederigen Phyllobo-
thrium thridax, die dem Haftlappen entsprechende Abschnürung
am einen Ende und die starke Zuspitzung am anderen Ende
stimmen vortrefilich mit den Verhältnissen bei der von mir
gefundenen Wageneria überein. Ebenso vortrefilich stimmt die von
Van Beneden gezeichnete Lage der Hoden. Sogar dass Van Beneden
den Keimstock nicht gezeichnet und also offenbar auch überhaupt
nicht gesehen hat, lässt sich sehr gut im Sinne meiner Anschauung
verwerten ; liegt derselbe doch an einer ganz anderen Stelle als
Van Beneden ihn suchen musste. Der belgische Gelehrte hat also in
der vorgefassten Meinung, dass dievon ibm gefundenen Wagenerien
losgelôste Einzel-Proglottiden des gleichzeitig gefundenen Phyllobo-
thrium thridax seien, und auf Grund der Lage der Genitalôfinung
Vorder-und Hinter-Ende der Wageneria mit einander verwechselt
und anscheinend auch die Hoden soweit sie am Vorderende dicht
zusammengedrängt liegen, für den Keimstock gehalten.
Aber auch abgesehen von Van Beneden ist diese selbe Wageneria
augenscheinlich mehrfach gefunden worden. Ich glaube nämlich
alle Litteratur-Angaben über die als Cephalocotyleum squali squa-
tinae bezeichnete, sich durch ihre verhälinismässig grosse Länge
auszeichnende Tetraphylliden-Proglottis auf die von mir gefundene
Wageneria beziehen zu dürfen (1), môchte aber bei dieser Gele-
(A) C.-A. RupozPpxi, Eutozoorum sive vermium intestinalium historia natu-
ralis, Amstelaedami, 1810; cf. II, pars. 2, p. 271 (Vermes generis dubü, ne 18,
Squali squatinae). — C.-A. Rupornr, Entozoorum synopsis. Berolini, 1819, p. 190
246 MAX LÜHE
genheit gegenüber Zschokke betonen, dass die eben angefübrte
Bezeichnung niemals als « Name » angesehen werden darf, son-
dern nichts anderes bedeutet als « ein (scil. noch näher zu unter-
suchender) Cestode aus Squalus squatina ». Hat doch Diesing —
denn von diesem stammt jene Wort-Zusammenstellung, nicht
von Rudolphi, wie Zschokke irrtümlicherweise angiebt — an
Stelle von Cestoden stets von Cephylocotylea gesprochen. Diesing
meint die von ihm als Cephalocotyleum Squali squatinae bezeichneten
Formen seien « probabiliter Tetrabothrü auriculati articuli ultimi
maturi ac soluti, facile pro Monostomatibus habendi ». Die vor-
stehend beschriebenen Formen haben jedoch mit den uns durch
Zschokke’s Untersuchungen genauer bekannt gewordenen Proglot-
tiden von Anthobothrium auriculatum (Rud.) ebenso wenig Ahnlich-
keit wie mit den Proglottiden von Phyllobothrium thridax Van
Bened. oder mit den Proglottiden einer der anderen bisher aus
Squatina bekannt gewordenen Tetraphylliden-Arten [Calliobothrium
verticillatum (Rud.), Acanthobothrium coronatum (Rud.) und Antho-
bothrium cornucopiae Van Bened.] Sie stellen vielmehr diesen Arten
gegenüber, welche sämmtlich von Zschokke genauer untersucht
worden sind, zweifellos eine selbständige Art dar.
Diese Art habe ich im vorstehenden bereits stets als Wageneria
bezeichnet und muss dies jetzt noch kurz begründen.
Die in Wagener’s Fig. 42 b gebotene Abbildung eines « erwach-
senen Exemplars » der Ligula proglottis, für welche Monticelli seine
Gattung Wageneria geschaffen hat, zeigt eine sehr auffällige
Abnlichkeit mit der von mir gefundenen Form, wenigstens inso-
weit die äusseren Formverhältnisse und die Lage der Genitalôfi-
nung in Betracht kommen. Der Kôrper der Wageneria ist aber
nicht nur sehr in die Länge gestreckt mit abgerundetem Vorder-
und zugespitztem Hinterende, er ist offenbar auch stark abge-
plattet, sonst hätte Wagener die von ihm gefundene Art gewiss
nicht zu der Gattung Ligula gestellt, mit welcher sie ausser in der
allgemeinen Kôrpergestalt ja nicht die geringste Âhnlichkeit
(Entozoa vel Generis dubii, vel fictitia, n° 40, Squali squaltinae). — C.-M. DiesiNG,
Systema helminthum, Vindobonae, 1850; cf. I, p. 619 (Cephalocotylea subordine
v. genere penitus dubia, n° 12. Ceph. Squali squatinae Rudolphi).— F.ZscHoKKke,
Recherches sur la structure anatomique et histologique des Cestodes, Genève,
1888; cf. p. 364-366 (XXII, Cephalocotyleum Squali squatinae et Rajarum).
UROGONOPORUS ARMATUS 247
hat. Wir erfahren ferner von Wagener, dass der Kôrper mit
« Härchen » besetzt ist. Monticelli erklärt zwar, auf Grund einer
Prüfung der Originalexemplare, dass es sich um «piccoli aculei»
und nicht um «peli setelosi » handele. Ich lege jedoch auf Wage-
ner’s Angabe um so grüsseres Gewicht, als sie von ihm in ganz
analoger Weise auch für Clestobothrium crassiceps gemacht ist und
ich bei der von mir gefundenen und als Wageneria aufgefassten
Form die Structur der Cuticula in der That durchaus analog derje-
nigen des genannten Bothriocephaliden finde.
Im übrigen gebe ich Monticelli vollkommen zu, dass die
Bezeichnung «Härchen » keine sehr glückliche ist und dass man
vielleicht ebenso gut von « Stachelchen » sprechen kônnte. Jeden-
falls aber muss betont werden, dass es sich nicht um in die Cuticula
eingesenkte Stacheln handelt, wie bei dem Stachelkleide so vieler
Distomen, sondern nur um Fortsätze der Cuticula, durchaus
analog denjenigen, welche Looss an der bereits oben citierten
Stelle für Hæmatolæchus asper abgebildet hat. Wenn Monticelli
weiterhin das Vorhandensein eines Saugnapies am Vorderende
behauptet, so bezweïfle ich nicht, dass es sich hier nur um einen
bei der Conservierung fixerten saugnapfähnlichen Contractions-
zustand des Haftlappens handelt. Einen. wirklichen Saugnapî
häâtte Wagener sicherlich nicht übersehen und also auch in seiner
Figur abbilden müssen.
Von inneren Organen hat Wagener Excretionsgefässe, « Eier-
stock », Hoden und Cirrusbeutel gesehen.
Seine Angaben über die Excretionsgefässe kann ich zum
Vergleich nicht heranzieken, da ich die von mir als Wageneria
gedeuteten Formen an einem Tage fand, an welchem mir das
Material besonders reichlich zustrômte, und ich dieselben daher
nicht lebend untersuchte, während ich andererseits von den nur
sehr spärlichen Exemplaren auch keïnes geschnitten habe.
Das von Wagener als (Æïerstock » bezeichnete Organ vermag ich
nach meinen Beobachtungen nicht sicher zu deuten. Wagener
pilegte mit diesem Namen sonst den Uterus zu bezeichnen.
Vielleïicht hatte jedoch der wirkliche Uterus an dem von
ihm abgebildeten Exemplar seine Eier durch Berstung entleert
derart, dass der « Eierstock » die dichtgedrängten Schlingen des
Uteringanges bezeichnet. In diesem Falle würde die Lage des
248 MAX LÜHE
Organs durchaus mit den Verhältnissen bei der vorstehend
beschriebenen Art übereinstimmen. Diese Uebereinstimmung ist
aber doch noch nicht genügend sicher gestellt. Auch kônnte gegen
die Identät der von mir gefundenen Form mit Ligula proglottis
geltend gemacht werden, dass in Wagener’s Abbildung der
Durchmesser des Cirrusbeutels sehr viel grôsser erscheint, als ich
ibn gefunden habe, und ierner die Hoden («Fetttropfen » bez.
« Vésicules transparentes » bei Wagener) nicht nur in dem dem
Haïîtlappen entsprechenden äussersten Vorderende, sondern auch
in dem zugespitzten Hinterende fehlen.
Berücksichtigt man ferner, dass Wagener seine Ligula proglottis
zWar auch in dem Spiraldarm eines Selachiers, aber in einer ganz
anderen Art (Scymnus nicæensis an stelle von Squatina squatina)
gefunden hat, so glaube ich zwar mit Sicherheït zu der Annahme
berechtigt zu sein, dass die von mir gefundene Art derselben
Gattung angehôrt wie Ligula proglottis, also eine Wageneria ist. Ich
glaube aber andererseits, dass beide Formen doch nicht vüllig
identisch sind, dass vielmehr die Wahrscheinlichkeit vorliegt, dass
die von mir gefundene Form eine zweite, neue Art der Gattung
Wageneria darstellt. Für den Fall, dass diese Anschauung sich
bestätigen sollte, schlage ich für diese Art den Namen W'ageneria
porrecta vor. |
Für die systematische Stellung der Gattung Wageneria gilt
ähnliches wie für diejenige von Urogonoporus. Auch von Wageneria
habe ich nur einzelne Individuen gefunden, welche einer
Tetraphylliden-Proglottis gleichen, und deren Entwickelung zu
erforschen eine Aufgabe der Zukunft bleibt.
In Consequenz meiner obigen Ausführungen kann ich jedoch die
-Gattung Wageneria ebenso wenig zu den Cestodariern rechnen, wie
Urogonoporus, muss sie vielmehr ganz wie den letzteren den
Tetraphylliden anschliessen. Verhältnismässig am nächsten ver-
wandt scheint sie mir mit jener Art zu sein, welche Zschokke
unter dem Namen Tetrabothrium crispum beschrieben hat und
welche ich oben mehrfach zum Vergleiche herangezogen habe (1).
(1) Vergl. hierzu die Ausführungen Zschokke’s in seinem mebrfach citierten
Werk, p. 366. Auch Zschokke glaubt, dass die von ihm in Squatin« gefundenen
Formen, welche meiner Überzeugung nach mit der hier von mir beschriebenen
Wageneria identisch sind, « sont des proglottides détachés de strobilas des
UROGONOPORUS ARMATUS 249
Die Verwandtschaîft mit Urogonoporus scheint mir dagegen sehr
viel weniger eng. Ja, vielleicht ist die Analogie, welche Wageneria
und Urogonoporus aufweisen, überhaupt nur als Convergenzer-
scheinung aufzufassen, wenn anders sie nicht etwa gar nur durch
unsere derzeitigen, unvollkommenen Kenntnisse beider Gattungen
vorgetäuscht wird.
Cestodes. La séparation paraît avoir lieu relativement de bonne heure, au début
des fonctions génitales ». Wenn er-weiterhin seiner Ansicht dahin Ausüruck
giebt, dass die fraglichen Formen. ebenso wie ähnliche Formen aus Raja-Arten,
losgelôste Glieder von Echeneibothrium oder Calliobothrium seiïen. so kann ich
dem freilich, so weit die Wageneria aus Squatina in Betracht kommt, nicht
beistimmen. Die mir aus der Litteratur und aus eigener Auschauung bekannten
Arten der genannten beiden Gattungen zeigen mit der Wageneria keine grôssere
Übereinstimmung, als irgend eine andere Tetraphylliden-Art, und bei weitem
keine so grosse, als Tetrabothrium crispum Zsch. Was diese letztere Art anbe-
trifft, die ja natürlich in der Taeniaden-Gattung Tetrabothriwm nicht verbleiben
kann, so scheint mir Zschokke dieselbe mit vollem Rechte nicht in die Gattung
Anthobothrium eingereiht zu haben. Es scheint mir erforderlich, für diese
Species, welche sich in mehrfacher und charakteristischer Weise von anderen
Tetraphylliden unterscheidet, eine besondere Gattung zu errichten, etwa Cotylo-
genes mit Namen.
250 MAX LÜHE. — UROGONOPORUS ARMATUS
ERKLARUNG DER TAFEL I.
In allen Figuren von Tafel I sowohl wie in den Textfiguren bedeutet :
bg, Befruchtungsgang ; €, Cirrus; cb, Cirrusbeutel; dg, unpaarer Dottergang ;
dg;, paarige Dottergänge; dst, Dotterstôcke; g0, Genitalôffnung ; h, Hoden; A,
Haftlappen; od, Oviduct; ov, Keimstock; rs, Receptaculum seminis; sch, Schalen-
drüse; ut, Uterus; utg, Uteringang ; v, Vagina, vd, Vas deferens.
Fig. 1. — Urogonoporus armatus aus dem Spiraldarm von Acanthias, noch
verhältnismässig jugendliches Exemplar, dessen in dem frei gelassenen Raum
zwischen Keimstock und Hoden sich entwickelnder Uterus sich eben erst zu
füllen beginnt. Leicht gequetscht. Von der Ventralfläche gesehen. Von den Geni-
talleitungswegen sind nur der Endabschnitt des Vas deferens, die Vagina und
der Uteringang dargestellt. x< 50.
Fig. 2. — Hinterende eines anderen Exemplares, stärker vergrüssert. Von der
Ventralfläche gesehen. Von den das Mittelstück des Keimstocks kreuzenden
Genitalgängen verläuft der aufsteigende distale Schenkel der Vagina, sowie das
Vas deferens über den Keimstock hin (d. h. ventral). Der absteigende Schenkel
der Vagina und der Uteringang liegen dagegen dorsal und müssen also als vom
Keimstock verdeckt gedacht werden, wenngleich dies in der Abbildung nicht
zum genügenden Ausdruck gekommen ist. >< 100.
Fig. 3. — Complex der weiblichen Genitalleitungswege von der Ventralfläche
gesehen. Die Einmündungsstellen der Schalendrüsen durch leichte Strichelung
angedeutet. x< 375.
Fig. 4. — Annähernd median geführter Sagittalschnitt durch ein reifes
Exemplar von Urogonoporus armatus. < 50.
Fig. 5. — Sagittalschnitt durch das Vorderende eines ebensolchen Exemplares.
x 230.
Fig. 6. — Sagittalschnitt durch das Hinterende desselben Exemplares, dem
Fig. 5 entstammt. >= 230.
LA TUBERCULOSE HUMAINE
ET LA TUBERCULOSE BOVINE
PENDANT L'ANTIQUITÉ ET LE MOYEN-AGE
PAR
PAUL GARNAULT
Docteur en médecine, Docteur ès-sciencés naturelles,
ex-chef des travaux de zoologie et anatomie comparée
à la Faculté des sciences de Bordeaux.
LES JUIFS BIBLIQUES ET LES JUIFS TALMUDIQUES
ONT-ILS CONNU LA TUBERCULOSE BOVINE ?
Celui qui, ignorant toute langue à l’exception de la langue fran-
çaise, voudrait se livrer à l’étude des travaux et des connais-
sances des anciens, sur la nature de la tuberculose, se trouverait
singulièrement embarrassé. Il ne rencontrerait, dans aucun ouvrage
Irançais, aucun écho des recherches, pourtant assez tte
qui ont été faites et publiées de l’autre côté du Rhin.
Assurément, ni le travail de Virchow, ni celui de Waldenburg,
que nous citerons plus loin, ne sont définitifs. Bien que leurs études
soient bonnes et consciencieuses, elles portent nécessairement la
marque de leur temps. Composées il y a plus de trente ans, par
des médecins érudits, mais dépourvus de ce bagage philologique
et exégétique, que doivent aujourd’hui nécessairement emporter
avec eux les auteurs qui s’aventureront dans l’étude de l’ancienne
médecine, notamment dans l’examen des ouvrages de la Collection
Hippocratique, elles ne correspondent plus aux exigences du
présent.
Je n’ai pas essayé, cependant, pour ce qui concerne la médecine
grecque, de faire mieux que ces auteurs; et, je le reconnais en
toute sincérité, la première partie de ce travail est surtout un
résumé de leurs travaux. Cependant, on me saura peut-être gré
d’avoir extrait de ces mémoires, d'aspect un peu rébarbatif et
aride, pour tous ceux qui n’ont pas la passion ou même le goût des
252 P. GARNAULT
études historiques, la moelle et la substance savoureuses qu’ils
renferment, et surtout de les avoir mises à la portée des lecteurs
français.
D’autres raisons encore, à mon avis, justifient pleinement la
présence de ces quelques pages consacrées à l’étude de la tuber-
culose chez les médecins grecs. J’ai voulu étudier surtout ici, d’une
façon complète et je crois originale, grâce à mes travaux antérieurs
sur la médecine égyptienne et le groupe de la médecine orientale,
la question indiquée dans le sous-titre de ce mémoire, l'étendue
des connaissances juives sur la tuberculose humaine et la tuber-
culose bovine, et leurs relations. Depuis un certain nombre d'années,
depuis que les principes de l’idée d'hygiène sont nettement définis,
les Juifs qui, il y a longtemps déjà, prétendaient nous avoir fourni
toutes nos idées morales, se sont avisés également qu’ils nous
avaient fourni toutes nos idées hygiéniques; au moins qu'ils
avaient eu, depuis des milliers d’années, l'intuition de nos plus
récentes découvertes et que ces intuitions avaient servi de bases
aux prescriptions hygiéniques de leurs législateurs. Ils ont été sou-
tenus en cela par un grand nombre de médecins chrétiens qui, s’ils
veulent ignorer le Talmud, représentant pourtant le grand code
ritualiste des Juifs, se plaisent à glorifier Moïse, cet hygiéniste
avant l’hygiène, comme dit si justement et par dérision, Salomon
Reinach.
Nous entendons dire couramment par des gens ignorant que la
circoncision est une pratique mondiale, autochtone chez les Nègres
de l’Afrique et qu’ils ont transmise aux Égyptiens pharaoniques,
auxquels l’empruntèrent les Israélites, que les Israélites inventèrent
la circoncision pour des motifs hygiéniques. Beaucoup disent que
Moïse proscrivit le Porc, parce que cet animal est l'hôte de la
Trichine et du Ténia.
J’ai entendu, de mes propres oreilles, un médecin juif, qui n’est
pourtant pas dénué d'intelligence ni de sens, prétendre que Moïse
avait pour but, dans ses prescriptions, de protéger les Israélites
contre l’artério-sclérose et l’arthritisme ; et ce médecin avait lu cela
quelque part. On étaie ces opinions sur des statistiques menson-
gères, d’après lesquelles les Juifs seraient moins sujets que les
Chrétiens aux maladies épidémiques. Pour ce qui concerne la
tuberculose, notamment, c'est là une contre-vérité notoire.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 253
Ne dit-on pas, cependant, d’une façon très courante, avec Guéneau
de Mussy, que Moïse a eu l’intuition des maladies microbiennes; et
nous devions voir, naturellement, à la suite de la récente com-
munication de Koch, revendiquer pour les Juifs, la gloire d’avoir
prévu, depuis la plus haute antiquité, la contagion tuberculeuse
de l'Homme par le Bœu.
Eh bien, il faut le crier bien haut, ce sont là des théories, des inter-
prétations aussi malhonnêtes que puériles etinexactes. Le moment
est arrivé où l’on ne doit plus tolérer un pareil attentat à la vérité
historique; et je vais, pour rétablir cette vérité, essayer d’unir mes
efforts à ceux d'un Juif éminent, Salomon Reinach, qui s’est déjà
attiré les injures de ceux de sa race, et ce qui est pire, pour un
savant probe et éclairé, leur argumentation anti-scientifique et
fanatique, dans ses courageuses tentatives pour leur ouvrir les
yeux.
Les données de la science grecque ont joué un grand rôle, sinon
près des rédacteurs du Talmud, au moins près de leurs commen-
tateurs savants du moyen âge, tels que Raschi et Maïmonides,
considérés, encore à l’heure actuelle, comme des oracles, par leurs
coreligionnaires. Les commentaires de Maïmonides procèdent,
comme à l’époque du Christ les théories philosophiques de Philon
le Juif, d’une double inspiration, grecque et israélite. Si nous nous
rappelons que la théorie galénique, identifiant la phtisie à l’ulcé-
ration du poumon, a régné jusqu’au XVIIL siècle et n’a perdu
définitivement toute influence qu’au commencement du XIX° siècle,
on estimera, je pense, que ces deux raisons aient pu me paraître
suffisantes pour m’engager à présenter ici, au moins le tableau
raccourci des connaissances et des idées des Grecs, au sujet
de la Tuberculose, malgré que je n’aie pas fait, sur ce sujet, de
recherches, à proprement parler, originales.
Nous ne partageons plus aujourd’hui la croyance un peu naïve
de ces savants du siècle passé, dont quelques-uns, tels que
Winckelmann et Ed. Zeller, furent cependant des hommes du plus
grand mérite, et qui arrivèrent néanmoins à concevoir que la
culture grecque avait spontanément poussé, à certain moment, tel
un prodigieux champignon. Après l’avoir considérée comme spon-
tanée et autochtone, les Savants, dans ces vingt à trente dernières
254 - P. GARNAULT
années, tendirent à attribuer à la science grecque des sources
presque exclusivement orientales, égyptiennes et chaldéennes.
Salomon Reinach, dans son travail intitulé Le mirage oriental (1)
et dans divers autres travaux, a combattu l'opinion dominante, avec
une grande énergie, et même affirmé une proposition que ce Savant
éminent nous permettra de trouver exagérée, au moins dans
l’état actuel de nos connaissances, à savoir que la culture orien-
tale a plus reçu de la culture occidentale qu’elle ne lui a donné. La
découverte d'une civilisation Mycénienne, d’une civilisation
Crétoise, certainement initiatrices, dans une large mesure, de la
culture grecque proprement dite, et pour lesquelles il semble
difficile, actuellement, de démontrer un lien direct et étroit
ave l'Égypte ou la Chaldée, fournissent, en apparence du moins,
à l’heure présente, des arguments triomphants à Reinach.
Ce n’est pas ici le lieu de discuter ces questions ; il nous suffira
de signaler ici que les ouvrages attribués à Hippocrate, appar-
tenant en réalité à une collection, « la Collection Hippocratique »,
dont la rédaction porte sur trois siècles et dont les derniers écrits
sont postérieurs à Platon, Aristote, Théophraste, et contemporains
de l’école d'Alexandrie ; et qu’ils renferment des notions, non pas
seulement acquises aux temps des Hippocrates (2), mais provenant
d’une tradition grecque, orale et écrite, très antérieure. Des tradi-
tions, que nous appellerons mycéniennes, de la médecine grecque,
nous ne savons et nous ne saurons probablement jamais rien. Des
traditions médicales orientales, et en particulier des traditions
égyptiennes, qui précédèrent immédiatement la médecine grecque,
nous ne savons pas grand chose. Malgré l'importance considérable
du papyrus Ebers, je suis tout à fait convaincu que ce manuel ou
compendium médical ne représente nullement la somme de la
médecine égyptienne, même au XIII siècle avant notre ère (époque
à laquelle il a été recopié) ; et, à plus forte raison, aux temps plus
tardifs où les Grecs, après la fondation de Naukratis, entretinrent
des relations étroites et constantes, scientifiques et commerciales,
avec les Égyptiens. Quoi qu’il en soit, pas plus au papyrus Ebers,
(1) S. Remnacu, Le mirage oriental. Chroniques d'Orient, II, p. 510-565, 1896.
Ce travail avait déjà paru dans l’Anthropologie, 1893; mais la seconde édition,
revue et augmentée, est la seule reconnue par l’auteur.
(2) Car, on le sait, il y eut plusieurs Hippocrates.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 259
qu’au papyrus Brugsch (1), nous ne trouvons aucune espèce d’indi-
cation nous permettant de supposer que les Égyptiens se fissent
une représentation quelconque, nette ou obscure, de cette maladie
que nous appelons actuellement la tuberculose, bovine ou
humaine: (2).
Entre les papyrus égyptiens que nous possédons, et les ouvrages
de la Collection Hippocratique, se place, chronologiquement, c’est-
à-dire d’après l’ordre des dates de composition, une partie des
documents enfermés dans la Thorah ou loi juive et attribués, par
une grossière erreur traditionnelle, dont la critique biblique
moderne, en même temps que la science égyptologique et assyrio-
logique ont démontré la puérilité et la fausseté, à un certain Moïse,
qui aurait vécu au XV: siècle, suivant les uns, au XIIIe, suivant les
autres, avant notre ère, et sur la vie duquel on n’est historiquement
autorisé à rien dire de beaucoup plus précis que sur celle
d'Hercule ou celle de Jupiter. Les lois mosaïques auraient été
écrites et rédigées, d’après la tradition juive, sous la dictée d’une
divinité du nom de lahvé ou Jéhovah, qu'adorent encore les Juifs,
et que les Chrétiens confondent avec le Dieu père, dans leur trinité.
C’est ainsi que les papyrus médicaux égyptiens remontaient tous,
dans la tradition, à quelque divinité, généralement à Thot.
Les documents se rapportant aux proscriptions de certaines
viandes, sont renfermés en deux endroits de la Thorah. Les plus
anciens (Deutéronome) appartiennent au Code Deutéronomique, dont
la rédaction ne remonte nullement au héros d’existence fort hypo-
thétique qui est Moïse, mais aux écoles prophétiques du VIS au
VIII siècle; les plus récents (Lévitique), appartiennent au Code
sacerdotal (Ve et IVe siècle), et sont presque contemporains de la
rédaction de plusieurs des traités de la Collection Hippocratique.
En somme, il n’y a rien, dans le Deutéronome ou le Lévitique, qui
indique, de la part des anciens Hébreux, la moindre connaissance,
soit de la tuberculose, proprement dite, de l'Homme, pas plus que
. (4) Non plus qu’au papyrus vétérinaire de Kahun et Gurob, beaucoup plus
ancien.
(2) On trouvera exposées, d’une façon assez complète, mes idées sur les origines
de la Biologie et particulièrement de l’Anatomie grecques, leurs rapports avec la
science égyptienne, dans un travail qui paraîtra très prochainement dans la Revue
Scientifique et le Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris, sur Alcméon,
de Crotone, philosophe, naturaliste et médecin.
256 P. GARNAULT
de celle du bétail, ou bien de la Perlsucht des Bovidés. Le texte
(Lévitique, XXII, 22) que je suis si surpris de voir cité (1) à l’appui
de l’opinion contraire, n'a aucune espèce de valeur ; et aucun des
termes hébreux employés pour désigner les maladies rendant les
victimes impropres au sacrifice, et que l’on traduit d'ordinaire (2)
par : le poireau, la gale, ou la rogne, ne se rapporte, ni directe-
ment, ni indirectement, à la Perlsucht ou pommelière.
Nous reviendrons sur cette question de la valeur des documents
hébreux, plus loin, lorsque, après avoir examiné les textes prove-
nant des médecins grecs et latins, nous nous occuperons du Talmud
et des règles de l’abatage, dans la législation ritualiste juive.
Hippocrate, ou, pour parler plus exactement, les ouvrages de la
Collection Hippocratique, méritent une étude très particulière, au
point de vue qui nous occupe. On y trouve, en effet, une étude et
une description fort intéressante des phtisies, ainsi que des indi-
cations pouvant faire supposer, au premier abord, que les Hippo-
cratiques ont eu la notion du tubercule. Ces antiques travaux ont
si longtemps dominé nos connaissances médicales ; les médecins,
même aux époques modernes, y sont revenus tant de fois, que
l’absence d'examen des idées hippocratiques présenterait l'énorme
inconvénient de laisser absolument incomprise la façon dont se
sont développées les idées des hommes sur la phtisie et la tuber-
culose, à l’époque de la grande renaissance anatomique, c’est-
à-dire au XVIIe siècle, et de nos jours.
(4) Moreau, Prophylaxie de la tuberculose d’origine alimentaire, Thèse de Paris,
1894. — On lit ce qui suit, à la page 76 : « La phtisie des bêtes bovines semble
avoir été connue de toute antiquité et les premiers législateurs ont proscrit la
viande de ces animaux. La loi mosaïque déclare ces chairs impures (Lévitique,
liv. III, ch. 22) » (sic).
La manière seule, si incorrecte, dont Moreau donne l'indication du texte hébreu,
prouve que ce médecin n’a jamais vu une Bible de sa vie. Il préfère évidemment
plagier, sans le citer, comme il en a l’habitude, je ne sais quel auteur. Ses sources
n’ont d’ailleurs que peu d'importance et ne méritent même pas d’être recherchées,
étant donné que, dans les deux phrases copiées par Moreau, il n’y a pas un mot
qui ne soit une grave erreur. Moreau eüt d’ailleurs mieux fait, par prudence, à
défaut de probité, de citer ses originaux.
(2) Je ne veux rentrer ici dans aucune discussion de philologie ou d’exégèse
médicale, à propos des termes hébreux employés dans ce passage, car cela serait
parfaitement inutile pour notre sujet ; il me suffit de dire qu'il n’y a aucune
espèce, non pas de probabilité, mais de possibilité, que ces termes puissent s’appli-
quer à la tuberculose du Bétail.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 257
Nous possédons deux études assez bonnes sur la phtisie chez les
auteurs anciens, l’une de Virchow, l’autre de Waldenburg. Ces
auteurs ont examiné et rapporté les textes d'Hippocrate, de Celse,
d’Arétée (de Cappadoce) et de Galien. Waldenburg s'est servi du tra-
vail de Virchow, pour apprécier la valeur du terme « phymata »,
employé fréquemment par Hippocrate, et dans lequel on a voulu
voir l'expression d’une conception plus ou moins ressemblante à
notre conception moderne du tubercule. Il n’est pas nécessaire, pour
peu que l’on soit. familier avec l’étude de la Collection Hippocra-
tique, d'examiner la question de très près, pour se rendre compte
que, ni l’un ni l’autre de ces travaux déjà anciens, ne correspondent
plus aux exigences de la critique moderne. Néanmoins, comme
Je n’ai guère le loisir de faire de cette question une étude person-
_ nelle très approfondie, je me contenterai de résumer ici les travaux
de Virchow (1) et de Waldenburg (2), dont les résultats, à ma con-
naissance du moins, ne sont pas encore passés dans la littérature
médicale française.
On trouve fréquemment, dans les traductions latines des auteurs
grecs, le terme (tuberculum ». Le plus souvent, quoique non dans
tous les cas, cette expression traduit le mot grec oïue. On en a
conclu que ces termes étaient équivalents. Cependant, leur étymo-
logie, déjà, est distincte : çèue vient de o5w, qui signifie croître ; et
cette expression correspond assez bien à notre terme moderne,
tumeur. Pour les médecins du moyen-àge, phyma est à peu près
synonyme de struma, lequel provient de séruo ou de croovvuu
(orpôw), et désigne une formation saillante sur un plan, telle que les
ganglions ou glandes du cou. Le terme tubercule, qui se rattache
probablement à tumeo, gonfler, est un nodule, et ne prend jamais,
chez les auteurs, un sens génétique, mais descriptif.
Quant à la valeur du terme oùue, dans les écrits hippocratiques,
nous devons rappeler brièvement ce que nous avons déjà dit, c’est
que les ouvrages conservés sous le nom d’Hippocrate forment une
série de traités composés pendant une période de trois siècles
(1) R. Vircaow, Phymatie, Tuberculose und Granulie. Eine historische-critische
Untersuchung. Virchow’s Archiv, XXXIV, 1865, p. 11-73; plus particulièrement
p. 18-37.
(2) WazpenBurG, Die Tuberculose, die Lungenschwindsucht und Scrofulose,
1869, p. 6-15.
Archives de Parasitologie, V. n° 2, 1902, 17
238 P. GARNAULT
environ, non seulement par des auteurs divers, mais par des
hommes appartenant à des écoles très différentes et animés de
tendances souvent très divergentes. Il aurait donc pu arriver, et il
arrive en eflet souvent, sinon pour ce terme, au moins pour
d’autres, que le même mot iüt employé avec des sens divers,
dans les différents écrits qui composent la Collection. Quoi qu’il en
soit, Virchow, qui a fait une étude minutieuse de la question,
pense (1), qu'en somme, le terme phyma, dans la C. H. (2) a le plus
souvent le sens d’abcès froid, parfois le sens d’abcès chaud. Le
terme semble être toujours en relation avec l’idée de collection :
purulente circonserite.
Lorsque, dans la C. H., il est question de o0!6K, phtisie (de ghiopar
je me consume), c’est toujours avec le sens d’empyème et d’ulcéra-
tion des poumons. Dans le Livre « de Glandulis », la phtisie est
considérée comme une fluxion du cerveau ; les mucosités qui en
découlent descendent à travers le gosier et viennent remplir le
poumon (3). On sait que, pour les vieux Grecs, le cerveau dont les
Égyptiens ne semblent avoir tenu, dans leur physiologie, à peu
près aucun compte, bien qu’ils l’aient employé comme médicament
pour les yeux, n’était qu'une glande servant à rafraichir le sang.
Van Helmont, l’un des esprits les plus pénétrants du XVIS siècle,
professait encore des idées à peu près semblables. Il contestait au
cerveau toute dignité et se refusait à y loger l’âme, parce que cet
organe ne contenait pas de sang. Seuls, parmi les Grecs, Alcméon,
de Crotone, et Platon, semblent faire exception, parce qu'ils placent
l’âme, ou l’une des âmes, dans le cerveau, et non pas seulement
dans le cœur ou le foie. Dans mon travail, qui va paraître prochai-
nement, sur Alcméon, de Crotone, j'expose la question et j'indique
la manière dont, selon moi, doivent être interprétées ces diverses
opinions. :
La description la plus complète de la phtisie, que nous ait fourni
l'Antiquité, description vraiment très bonne, se trouve dans le
premier livre «De Morbis » (4). Le tableau clinique de la maladie
(1) R. VircHow, Phymatie, etc., p. 21; et Geschwulstwerke, II, p. 561.
(2) Nous désignerons par cette abréviation les ouvrages de la Collection Hippo-
cratique,.
(3) HippocraT, Opera; Edit. Küan, Lipsiae, 1825, I, p. 499.
(4) Hippocrar, Loco cit., II, p. 178-186.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 259
ainsi désignée, comprend évidemment, non seulement notre tuber-
culose, mais aussi l’abcès du poumon, l’empyème, etc.; néanmoins
cette description mérite véritablement les louanges qui lui ont été
décernées. Dans ce passage, l’auteur distingue trois formes d’em-
pyème ou d'ulcération pulmonaire, aboutissant à la phtisie; et
chacune de ces maladies peut prendre l'aspect aigu ou chronique.
La première sorte de phtisie provient d’une pneumonie, qui ne s’est
pas terminée d’une façon critique. La seconde forme se développe
par suite d’une hémorragie veineuse et de la transformation du
sang en pus. La troisième forme est produite par l'accumulation
de mucus dans la plèvre; ce mucus se transiorme en pus et
amène l’ulcération du poumon. Ces maladies qui, dans l'esprit de
l’auteur, n’ont aucune espèce de spécificité, qui proviennent du
jeu des mucosités et du sang et de leur transformation en pus,
sont guérissables, à condition d’être soignées à temps. Hippocrate
rapproche, naturellement, de ces £urvo: de la cavité thoracique,
tous les autres empyèmes, notamment ceux de la cavité abdominale.
Cependant la C. H. connaît une autre forme de phtisie, celle qui
se développe par les phymata (1). Dans le premier texte relatif à
ces phymata, l’auteur s’exprime ainsi : ( Quibus tuberculæ (oimara)
in pulmone oriuntur : ii pus intra dies quadraginta, ex quo sit
ruptio, expuunt; quos si superent, ut plurimüm tabidi fiunt ».
Le second est ainsi conçu : « Pulmonis vero tuberculum ad hunc
modum oritur, cüm pituita aut bilis collecta fuerit, putrescit et
quamdiù quidem adhuc crudum fuerit, tum dolorem tenuem, tum
tussim siccam exhibet..... Si ver quam citissimè ruptum fuerit,
maturuerit ac repurgatum fuerit, neque tamen penitus resiccari
possit, sed ipsum tuberculum ex se pus effundat, perniciosum, id
est et ex capite reliquoque corpore pituita ad tuberculum defluens,
putrescit, in pus vertitur ac expuitur, ex quo coruptus perit ».
Virchow a montré, d’une façon qui me paraît tout à fait évidente,
que les phymata sont toujours des sources de pus; Waldenburg
est également de cette opinion. Outre les phymata du poumon, la
C. H. connaît les phymata de la plèvre, des tonsilles, du palais;
elle recommande d'ouvrir artificiellement ceux de la plèvre et des
(1) HrppocrAT, Loco cit., Coacae praenotiones, I, p. 303; et De Morbis, Ibid.
II, p. 189. À
260 P. GARNAULT
tonsilles. Un passage du livre « De articulis » (1) doit même être
interprété comme une description des abcès par congestion.
Waldenburg exprime très correctement les conclusions que
nous devons tirer de cette rapide étude : « En un mot, dit-il, le
terme phyma a le sens d’une source purulente, formée par suite
de l’inflammation ou de l’accumulation des mucosités, de la bile ou
du sang; en aucun endroit on ne trouve, dans la description de son
développement, de son évclution et de son siège, la moindre res-
semblance avec ce que les modernes appellent tubercule ».
Les phymata ne sont, pour la C. H., que des sources localisées
et circonscrites de pus, par opposition aux empyoi, qui expriment
l’idée de purulence diffuse. Et la phtisie peut se développer, aussi
bien à la suite d’empyoi, qu’à la suite de phymata du poumon.
Lorsque Waldenburg ajoute que, peut-être, les Hippocratiques
avaient reconnu la présence, dans le poumon, de gros nodules, soit
chez l'Homme, soit, plus vraisemblablement, chez les animaux ; mais
que ces formations ne furent pas considérées comme des forma-
tions particulières, et tout simplement comme des sources de
pus, nous ne pouvons être entièrement d'accord avec lui. Pas un des
textes qu’il rapporte, ne fournit, je ne dirai pas la moindre démons-
tration, mais même la moindre indication d’une telle connaissance.
Aucune notion de ce genre n’a pu être prise sur l'Homme, car
jamais un Grec, avant que l’on ne disséquat à Alexandrie, sous les
Lagides, n’a touché, de son scalpel, un cadavre humain. C’est là un
fait, pour moi certain, dont je donnerai une démonstraticn, je pense
définitive, dans mon travail sur Alcméon. Les mœurs des Grecs,
aussi bien que l'ignorance et les erreurs anatomiques et anatomo-
pathologiques des médecins grecs, ne permettent aucun doute à
ce sujet, et le seul témoignage positif, si tardif, de Chalcidius, à
propos d’Alcméon, dans son commentaire du Timée, de Platon,
doit être absolument récusé, si même il a été bien interprété.
Nous pouvons apprécier le nomèsre et la valeur des dissections
faites sur les animaux, par les connaissances anatomiques et
anatomo-pathologiques, si médiocres, des anciens Grecs, et, je le
répète, rien, dans aucune partie de la C. H., ne vient à l’appui de
l’opinion qu'aucun de ses auteurs ait eu quelque connaissance,
(1) HippocraT, Loco cit. De articulis, III, p. 189.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 261
soit des tubercules intrapulmonaires, soit des tumeurs des
séreuses, chez les animaux atteints de Perlsucht, en tout cas, qu’il
ait prêté à ces formations, la moindre attention.
La description de la phtisie dans Celse (30 av.-50 ap. l’ère
vulgaire) est très inférieure à celle que nous avons trouvée dans
la C. H. La phtisie pulmonaire constitue, pour Celse, la troisième
espèce des trois Tabes généraux. Il la considère comme de beau-
coup la plus dangereuse des trois, et la fait, lui aussi, provenir de
l'écoulement des matières, de la tête dans le poumon : « Tertia est
longèque periculosissima species, quam Graeci wôic:v nominarunt.
Oritur ferè a capite; unde in pulmonem destillat ; huic exulceratio
accedit ; ex hac febricula levis fit, quae etiam, cüm quievit, tamen
repetit ; Îrequens tussis est; pus excreatur; interdüm cruentum
aliquid » (1).
C’est tout ce que connaît Celse sur la phtisie, ses origines, son
évolution. Cette maladie est évidemment pour lui une ulcération
du poumon, mais nulle part il n’emploie, à propos de la phtisie
pulmonaire, ni le terme phyma, ni son équivalent latin,tuberculum.
Il signale cependant l'existence du phyma de la peau ou tuber-
culum «rotundices et planius saepe etiam majus .... (2); » mais
Virchow a montré, d’une façon très sûre, qu’il s’agit là d’un abcès
iroid. Ce texte nous indique bien ce qu'était le tuberculum, dans
l'esprit des anciens, et leur conception n’avait absolument rien à
faire, on le voit, avec l’idée moderne du tubercule.
Le tuberculum, pour Celse, est une saillie, une élévation. Le
terme n'a jamais qu’une valeur purement descriptive; il n’im-
plique aucune idée étiologique et ne préjuge, en aucune facon, de
sa nature. Les saillies qui se trouvent à la surface des os sont
également des tubercules, « tuberculum humeri (3) ». Les tumeurs
les plus diverses sont décrites comme des tubercules:le furoncle (4),
les condylomes de l’anus (5), les ganglions de la tête (6).
On ne trouve, dans Arétée, de Cappadoce (50 de notre ère), à
propos de la phtisie, qu’il considère, ainsi que la C. H. comme une
(1) Cecsus, Lib. IIT, cap. XXII, Ed. des Etangs, Paris, 1859, p. 84.
(2) Cecsus, Lib. V, cap. XX VIII, 9, p. 160.
(3) Cecsus, Lib. VIIT, p. 250.
(4) Cecsus, Lib. V, cap. XXVIIT, p. 160.
(5) Cecsus, Lib. VIT, cap. XXX, 2, p. 245.
(6) Cecsus, Lib. VII, cap. VII, p. 207.
262 P. GARNAULT
A
accumulation de pus dans le poumon, aucune indication des
phymata des poumons. Les termes qu’il emploie sont plutôt abcès,
arüotacis, Où ulCération, £hxoc.
Galien parle de la phtisie en plusieurs endroits, mais ses des-
criptions sont très inférieures, comme netteté et clarté, à celles
d'Hippocrate et même à celles d’Arétée. C’est dans les livres « De
methodo medendi », qu’il traite la question avec le plus de développe-
ment ; et il considère la phtisie pulmonaire comme une ulcération,
£lxos, des poumons, qu'il rapproche des ulcérations des autres
organes. La conception de l’ulcère, £xoc, domine toutes les con-
ceptions que se fait Galien de la phtisie pulmonaire; et l’on ne
trouve plus que très rarement, chez lui, le terme hippocratique
Euros, non plus que les idées qu’il évoque.
Les passages dans lesquels Galien nous parle des phymata du
poumon, en ajoutant les termes ôÿoxentoy et äxextov (1), que l’on a
traduits par tuberculum coctu difficile ou tuberculum crudum, ont
pu faire croire à quelques-uns, que Galien avait eu quelque notion
de ce que les modernes ont appelé tubercule cru. L'absence de
toute espèce de description, chez Galien, d'ordinaire si prolixe, rend
très acceptable l’opinion rapportée par Waldenburg, que Galien a
voulu simplement citer les phymata d'Hippocrate, ou plutôt ne
pas sembler les ignorer, mais qu’il n’a jamais observé, par lui-
même, rien qui, dans la réalité, y correspondit. Le passage du
quatrième livre De locis affectis (2) où il est encore question de
œÜpataæ, à propos des symptômes, ne saurait que confirmer cette
interprétation.
Dans l’un des livres de « De tumoribus praeter naturam (3) », il
consacre encore quelques lignes aux phymata. Il les considère
comme des tumeurs inflammatoires, intermédiaires entre le furon-
cle et le bubon. On le voit, ni de près, ni de loin, les phymata de
Galien, pas plus que ceux d’Hippocrate, ne se rapprochent de nos
tubercules, et lorsque le premier auteur nous parle de sua düoxentov
et äxerrov, Ou tuberculum crudum, il songe certainement à une
tumeur qui n’est pas encore prête à s'ouvrir spontanément et à
laisser écouler le pus qu’elle renferme.
(1) GALEN, Opera. Ed. Küan. Lipsiae, 1825. De locis affectis, lib. IV, cap. X,
t. VII, p. 27%: et De difficultate respirationis, lib. [, cap. XI, tbidem, p. 781,
(2) GALEN, Loco cit., VIII, p. 283.
(3) GaLEN, Loco cit., "VIE, p. 729,
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 263
Les conceptions de Galien, à propos du terme vœux, sont même
si vagues, qu'il fait provenir les polypes du nez, d’un phyma (1).
De tout cela résulte, d’une façon certaine et définitive, que pas
plus pour Galien que pour Hippocrate, notre conception moderne
du tubercule n’a rien à faire avec leurs oüuara ou leurs tubercula.
Que si, peut-être, Hippocrate a réellement vu des nodules dans le
poumon des animaux (ce dont, pour ma part, je doute beaucoup),
Galien ne les mentionne que par respect pour la tradition, ou,
plus vraisemblablement, afin de ne pas paraître l’ignorer. Il est
donc très naturel que, dans ces conditions, les successeurs de
Galien aient rapidement oublié les phymata d’'Hippocrate, et que
seule la notion galénique de l’ulcération du poumon se retrouve
dans leurs écrits, comme caractéristique de la phtisie pulmonaire.
Le texte de Columelle, si souvent cité, nous montre, sans qu’il
soit besoin de plus de commentaires, que les opinions des méde-
cins romains et grecs sur la phtisie du Bœuf n'étaient, et il n’en
pouvait être autrement, que le reflet des théories courantes sur la
phtisie humaine. Aussi, ne pouvons nous comprendre les réserves
ou restrictions de Nocard, lorsqu’en citant, après tant d’autres,
le texte en question, il ajoute «la tuberculose était déjà connue des
anciens, la tuberculose du Bœuf tout au moins (2). » Cet auteur,
qui fait de visibles eflorts pour concréter, en ce pays, autour de
son nom, toutes les notions scientifiques se rattachant à la tuber-
culose bovine, ignorerait-il donc tout de ce qui concerne l’histo-
rique de la tuberculose ? La réponse ne saurait être douteuse; ce
texte même et les travaux de Nocard nous la fournissent, de façon
si claire et si convaincante, qu'il serait vraiment trop cruel
d’insister.
Il est extrêmement probable que l’on appliqua au Bœuf, d’après
de vagues comparaisons, beaucoup plus qu’en raison d’observa-
tions objectives faites sur cet animal, les opinions qui étaient
admises pour l'Homme. Comment ces dernières opinions s’étaient-
elles formées, et quelle avait été la part de l'induction, de l’a priori,
de la déduction, de l'observation chez les animaux (puisque les
Hippocratiques ne disséquaient pas l'Homme) dans leur élabora-
tion, c’est ce que nous ne savons guère, au moins pour le moment.
(1) GALEN, De tumoribus praeter naturam, cap. XVII, t. VII, p. 732,
(2) Nocan», Les tuberculoses animales, p. 6.
264 P. GARNAULT
J’ai montré récemment (1), que certain texte de Théophraste,
encore tout récemment interprété par J. Soury (Le système nerveux
central, etc., 1899, tome.I), comme la meilleure démonstration
de la connaissance qu’auraient eue les Grecs de la membrane
_du tympan, prouve justement qu’ils ne la connaissaient pas, et,
bien plus, qu'ils n'auraient pu admettre ou supposer son existence,
sans ruiner entièrement leur théorie physiologique de l’audition.
Il en est ainsi, à l'heure actuelle, pour la plupart des questions
touchant à l’histoire de la médecine et de la biologie. La plupart
des interprétations et des solutions, même obtenues dans ces
dernières années, même émanant de savants tels que Darenberg
et Littré, sont entièrement à reprendre et à critiquer, à la lumière
des indications fournies par les données ethnologiques et critiques
modernes, sur la médecine et la théologie des Primitifs, des Demi-
sauvages actuels, des Chaldéo-Assyriens, des anciens Égyptiens,
des Thibétains et des Chinois. On est toujours certain, en révisant
les textes grecs dans cet esprit, de recueillir une riche moisson de
faits nouveaux et de rectifier beaucoup d’erreurs; mais je n’ai eu,
ni le goût, ni le loisir, de faire ce travail, très considérable
d’ailleurs, à propos de la phtisie.
‘Quoiqu'il en soit, voici la partie la plus caractéristique du texte
de Columelle, à propos de la phtisie du Bœuf, « Est etiam illa
gravis pernicies, cüm pulmones exulcerantur, inde tussis et macies
et, ad ultimüm, phtisis invadit (2) ».
Les médecins arabes n’ajoutèrent rien, à Ce point de vue,
pas plus d’ailleurs qu’à aucun autre, aux connaissances des
anciens Grecs. Chez l’un des plus célèbres, Rhazès, la phtisie pul-
monaire et l’ulcère du poumon sont considérés comme synonymes.
L'influence de Galien domine à tel point, chez cet auteur, l'influence
d’Hippocrate, que le terme phymata ne se retrouve même plus
reproduit. L’ulcération des poumons, dans la phtisie, est comparée
aux ulcérations et abcès (putrefactio) des membres; et comme l’on
ne peut atteindre les ulcérations du poumon, par les moyens dont
sont justiciables les ulcérations des membres, c’est-à-dire les
(1) Garwauzr, Les théories palaeo-égyptiennes de la circulation, etc. C.R. de la
Soc. de biol., 1900, et Bull. de la Soc. d'Anthropologie, 1901. Il s’agit, en réalité,
d’un texte de Démocrite, cité par Théophraste.
(2) Cozumeze, De re rustlica, lib. VI, cap. XIV.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 265
cautérisations et les incisions, la maladie est considérée par
Rhazès, ainsi qu’elle le fut d’ailleurs jusqu’à ces dernières années,
comme une maladie incurable ; et les malades qui en sont atteints,
doivent en mourir (1).
Nous arrivons maintenant, en suivant à peu près l’ordre chrono-
logique, à l’étude des documents talmudiques, rédigés du Ile au Ve
siècle de notre ère, concernant l’inspection des viandes. Les Juits
affirment, depuis les temps récents où la notion d'hygiène s’est
vulgarisée parmi les peuples civilisés, que l’on trouve dans le
Talmud de véritables prescriptions hygiéniques et prophylactiques,
développant les prescriptions du même genre, renfermées dans la
Bible. Les Chrétiens, qui exaltent les Juifs pré-christiques, autant
qu'ils méprisent et rabaissent les Juifs post-christiques, se conten-
tent d’affirmer que ces utiles prescriptions hygiéniques se rencon-
trent dans la Thorah ou Code prétendument Mosaïque ; et n’aiment
pas beaucoup faire allusion au Talmud que, d’ailleurs, ils ne
connaissent généralement pas.
Pour ce qui concerne la tuberculose du bétail, il est évident que
c’est cependant chez les Juifs, où l’on examine minutieusement,
depuis très longtemps, les viandes, avant de les livrer à la consom-
mation, que nous avons le plus de chance de trouver les plus
anciens textes ritualistes précis, constatant que les hommes ont
observé les manifestations si évidentes de la tuberculose du bétail,
s’en sont inquiétés, et en ont tenu compte pour proscrire les viandes
suspectes. Les textes talmudiques, élaborés dans des conditions
complexes, dont l’analyse ne saurait trouver place ici, et qui,
d’ailleurs, sont encore fort mal connues, ont été commentés par de
très remarquables savants du moyen-âge, tels que Raschi, et surtout
Maiïmonides, qui a même écrit un «(Traité de l’abatage du bétail ».
Les savants juits, Maïimonides en particulier, l’un des esprits les
(1) STEINSCHNEIDER, Rhazès und sein Werk. Virchow’s Archiv, XXXIX,
p 298. — On peut se demander si le raisonnement de Rhazès n’est pas l’origine
du traitement de la phtisie pulmonaire par les pointes de feu, si parfaitement
inutiles. Ne pouvant cautériser le mal lui-même, on cautérisait dans von voisi-
uage immédiat. Je n’ai pas le loisir de vérifier cetle interprétation, qui m'est
suggérée par S. Reinach ; ce que je puis dire seulement ici, c’est qu’elle est très
plausible et qu’elle correspond très bien aux idées en cours dans l’ancienne
médecine.
266 P. GARNAULT
plus remarquables dont puisse se prévaloir la culture juive du
moyen-âge, étaient, comme les arabes, fortement imprégnés de la
connaissance des médecins grecs, particulièrement de Galien ; ou,
pour parler plus exactement, la substance de Galien, composait à
peu près toute leur science médicale. Ils savaient donc à peu près
ce que je viens d'exposer sur la connaissance de la phtisie (je dis
bien phtisie et non tuberculose), telle qu’on la trouve exprimée dans
l'œuvre des médecins grecs. Mais la maladie n'étant nullement
définie chez les auteurs grecs, la critique des médecins du moyen-
âge, par ce seul fait, et indépendamment de la question de méthode,
n'était, nécessairement, ni aussi armée, ni aussi pénétrante que la
nôtre. [Il n’en est pas moins intéressant de savoir quelles notions
dégagèrent, dans l’esprit des hommes instruits du moyen-âge,
habitués à nécropsier le bétail, à l’examiner soigneusement, la
combinaison des traditions bibliques avec les réglementations
plus neuves et plus précises du Talmud, d’une part; la connais-
sance plus ou moins bien digérée des indications scientifiques
fournies par la médecine grecque, d'autre part.
On n’a pas hésité à affirmer, à plusieurs reprises, plus fortement
et avec des apparences plus spécieuses, pour le Talmud que pour
la Bible, que les Juifs avaient connu la tuberculose bovine, sa
spécificité, sa contagiosité, sa nocuité pour l'Homme, etqu’ilsavaient
pris toutes les mesures prophylactiques pour éviter cette contagion.
Voici un écho de ces croyances, provoqué, dans le British medical .
Journal, du 3 août 1901, p. 283, par la communication de Koch.
« Au sujet de l’affirmation du P' Koch, pour ce qui concerne la
transmission de la tuberculose du bétail à l'Homme, il est très
intéressant de noter que les Juifs ont toujours considéré comme
acquis que cette transmission se produit. Une vache, quoique
légèrement malade, est immédiatement condamnée. » Dr Arbour
Stéphens.
Nous avons pu écarter, en quelques mots, touteinterprétation de
ce genre pour les documents bibliques; les documents talmu-
diques, en eux-mêmes et dans leurs commentateurs, méritent d’être
examinés de plus près. L'examen de ces documents, au point de
vue qui nous intéresse, se trouve déjà présenté dans le travail de
Waldenburg. A propos du savant philosophe et médecin Maïmo-
nides (1135-1204), on trouvera condensés, en une note rédigée de
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 267
la facon la plus remarquable, publiée dans le livre de Waldenburg,
et que l’on ne saurait espérer dépasser, les renseignements que
nous possédons sur la lettre et l'interprétation philologique des
documents talmudiques.
En effet, cette note a été rédigée par Steinschneïder, que consulta
Waldenburg. Steinschneider, encore à l’heure actuelle, représente
une très grande autorité scientifique. Nous exposerons donc la
question d'après cette consultation, n'ayant aucun espoir de faire
mieux que n’a fait Steinschneider dans cette note et dans le travail
cité plus bas ; et, sauf sur un point, j'ai accepté ses conclusions,
que j'ai pu facilement vérifier, grâce à l’édition française récente
du « Schulchan Aruch », qui met ce document à la portée de tous
les lecteurs. |
Dans la Mischna, le traité Chulin (rédigé à la fin du Ile siècle),
dit, sans plus d’explications, que, lorsqu'un organe : poumon,
trachée, estomac, cœur, est perforé ou présente quelques malforma-
tions, la viande des animaux n’est pas permise; elle est terepha (1).
On trouve indiqués dans la Gemara (500 de notre ère), aux Fol. 47,
48, un commentaire de ce passage. Dans ce commentaire est
signalé l’engorgement, D‘0N, atoum, les tumeurs, Ex, ésemahim,
des poumons, et les adhérences des poumons avec les paroïs de
la poitrine. Malgré que l’engorgement du poumon renferme du
pus, la viande n’est pas déclarée terepha, ou impropre à l’alimenta-
tion, s’il n'existe aucune perforation. Les tumeurs peuvent même
être remplies de pus, N°39, mougla, ou d’eau. Ces tumeurs pleines
d’eau sont évidemment des Vers cystiques, principalement des
Echinococci, qui furent confondus, jusque dans ces dernières
années, par les vétérinaires eux-mêmes, avec les tumeurs tuber-
culeuses. |
Parmi les tumeurs dont la présence n’entraîne pas la prohibition
de la viande, deux sortes sont distinguées : 132, £andi, et 13%,
tinari. Nous ne trouvons, d’ailleurs, dans le Talmud, aucun com-
mentaire de ces expressions.
Haï Gaon, de Bagdad (mort en 1038), commentateur d’une grande
(1) Nous connai:sons parfaitement les distinctions qu'il y a entre le kascher,
permis; et le terepha et le nebela, nuances du défendu. Pour ne pas compliquer
les choses, nous n’avons employé que la première de ces deux dernières expres-
sions.
268 P. GARNAULT
autorité, pense que kandi signifie petites tumeurs ou vésicules, et
tinari, pierre, dans le sens de tumeurs ayant la consistance de la
pierre. Tinari serait la traduction chaldéenne du mot hébreu x,
tsur, pierre, rocher (1). Kandi pourrait provenir du grec xévôv, sorte
de coupe, d’où est venu xoyäÿAn, tumeur, ou bien de l’hébreu, <z,
cad, cruche, et de son homophone chaldéen.
Raschi (mort en 1105) donne le commentaire suivant. Les kandi
sont de grosses tumeurs lourdes, les tinari sont aussi de grosses
tumeurs, mais dures comme la pierre. On les trouve fréquemment
dans les poumons de nos animaux ; leur coloration n’est pas sem-
blable à celle du poumon, mais à celle du pus.
Maïmonides nous dit (2) : lorsqu'il y a dans le poumon des poches
ou vésicules remplies d’air, ou d’eau pure, ou d’un liquide qui file
comme le miel, ou bien d’une matière qui est sèche, ou même dure
comme la pierre, l’usage de l'animal est permis, la viande est
kascher. Mais si l’on y trouve une matière fétide, l’usage de
l’animal est défendu, la viande est terepha. Les défectuosités et les
perforations entrainent, dans tous les cas, la prohibition.
Les règles pratiques de l’abatage, renfermées dans le +11 ;ñ°t,
« Schulchan Aruch » « La table mise » rédigé par Joseph Caro, en
1556 (3), reproduisent, t. IL, ch. 36, K 9, à peu près mot pour mot,
les indications de Maïmonides.
(1) STEINSCHNEIDER, Schlachtregeln in arabischer Sprache., Geiger’s Jüdischer
Zeitschrift, IT, 1863, N. 305. Ces données philologiques de Steinschneider sont
déjà un peu anciennes, et je n’ai pas fait d’investigations pour les confirmer. Ce
que je puis dire, cependant, c’est que Sam. Krauss, dans son ouvrage très récent
et très estimé, Griechische und lateinische Lehnwdrter im Talmud, Midrasch
und Targum, 1° parlie, Berlin, 4899), ne fait aucune mention du terme kandi,
et, naturellement, non plus, du terme tinari. M. Schwab, le savant traducteur
du Talmud, me dit qu’il croit possibles les interprétations que j'ai rapportées; et
M. Salomon REinacn me dit également, que les relations entre le terme talmu-
dique kandi et le grec xévèv, malgré l’abstention de Krauss, lui paraissent très
vraisemblables.
(2) Maïmonines. Regulac mactationis, Cap. 7; in Manu forte ou Yadha-Hazaka.
(3) Une traduction et un commentaire français du Schulchan Aruch ont été
publiés, dans ces dernières années, par de Payvly, sous le titre de « Rituel du
Judaïsme ». Le Manuel du ménage israélite, du même auteur, fait en collabora-
tion avec deux rabbins, nous apprend que le savon du Congo, les pastilles
Géraudel et le rhum S'-James, sont, parmi les produits similaires, les seuls
permis, parce que ce sont les seuls qui soient préparés conformément aux
législations mosaïques (sic). Les critiques et les interprétations propres de l’auteur
sont souvent inspirées de cet esprit el toujours dangereuses; naturellement, il
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 269
Il est assez probable que ces tumeurs dures, de la couleur du
pus, dont il a été question, ne sont que les tubercules pulmonaires
calcifiés, que l’on trouve chez les Bovidés tuberculeux, en même
temps que la Perlsucht des séreuses.
Il semble bien, en eftet, ressortir de celte étude, que les Juifs
talmudistes ou plutôt les commentateurs savants du Talmud,
connurent les tubercules pulmonaires, notamment les nodules
pierreux, qui peuvent se trouver renfermées dans le poumon du
bétail, et, à plus forte raison aussi, les tumeurs de la pommelière,
appendues aux membranes séreuses, tumeurs d’ailleurs si volumi-
neuses et si fréquentes, qu’il est impossible de ne pas les voir,
pour peu qu'on examine de nombreux bestiaux abattus. Mais il
n'apparaît nulle part qu’ils leur aient attribué la moindre impor-
tance (1), non plus qu'aux tumeurs non ulcérécs des divers organes,
croit que les Hébreux avaient la notion des tubercules ; il le dit expressément
« Rituel du Judaïsme, Ile traité. Des cas morbides chez les animaux, p. 67 ».
Cependant, cet ouvrage est utile, malgré de nombreuses erreurs, et d’innombra-
bles fautes d'impression dans les textes hébreux, parce qu’il renferme condensés
en langue familière, des documents jusqu'ici épars ou difficiles à aborder. Mais on ne
doit jamais accepter les données de Pavly que sous bénéfice d'inventaire, et sous le
contrôle d'un talmudisie éprouvé. M. Schwab a bien voulu nous rendre ce
service, et nous l'en remercions sincèrement. Nous remercions également
M. Stcinschneider d’avoir bien voulu lire les épreuves de cette partie de notre
travail, auquel il n’a trouvé à ajouter qu’une courte observation.
(1) Je trouve, grâce au travail de Pavly, IE traité, S XXXVI, art. 10, p. 61,
un texte dont il n’est pas fait mention dans la note de Steinschneider (a), et qui
mérite de retenir l'attention : « Cependant, si le poumon est tellement dense
qu’il provoque, à la palpation, la sensalion qu’on éprouve en touchant le bois,
l'animal est immangeable ». S'agit-il de cette transformation du poumon décrite
par de nombreux auteurs, dans la tuberculose bovine ? On pourrait être tenté de
lc croire; mais, à la vérité, je ne vois, entre ces altérations du poumon, et celles
qui ont été signalées par Raschi, qu’une seule différence, c’est que le poumon est
dur comme du bois, au lieu d’être dur comme la pierre. M. Steinschneider me
dit : Maimonides el Joseph Caro, ch. 36, S 9, parlent de atoum, Caro, $ 10 du
poumon Dur; il ne faut pas confondre ces deux choses, d’après les rabbins.
Quel motif pouvait faire que la viande d’une bête dont le poumon était dans
ces conditions ne devait pas être mangée. Evidemment, l’idée de la tuberculose,
ou d’une forme de la tuberculose du bétail, ne saurait intervenir à aucun degré
comme ayant'élé la base de cetle interdiction, l’idée d'hygiène ou de contagion
possible, pas davantage. En effet « l'animal est encore mangeable lorsque les
« vessies » du poumon sont remplies de matière louche et fétide, c’est-à-dire lorsque
(«) Parce que je n'ai pas été interrogé sur la pratique, m’écrit M Steinschneider,
n'étant pas rabbin.
270 P. GARNAULT
puisque, malgré la présence de ces tumeurs, la viande doit être
déclarée kascher. Au contraire, les ulcérations des poumons entrai-
naient la prohibition de la viande, et quelles qu’aient été les obser-
vations de Maïmonides sur les nodules tuberculeux des vaches
pommelières (car Maïimonides, vivant à une époque où l’on ne dissé-
quait pas, n’a pu observer ceux de l'Homme) il est absolument certain
que, pour les rédacteurs du Talmud, pour Maïmonides, les rabbins
ou les médecins juifs, pour aucun Juif en un mot, n’a jamais
existé la moindre notion ou intuition, qu'il pût y avoir le moindre
rapport, entre la phtisie et ces tubercules, chez l'Homme; entre les
tubercules pulmonaires, la pommelière des Bovidés et la phtisie
humaine. Les plus savants d’entre les commentateurs juifs, de
même que les médecins arabes, n’ont, sur ces choses, que les notions
de Galien, auxquelles, en bons traditionnalistes, ils attachent seules
de l’importance, quelles que soient les observations personnelles
qu’ils aient pu avoir l’occasion de faire, par eux-mêmes. En un
mot, ils admettent simplement, comme cet auteur, qui, lui, ignore
complètement l’existence des tubercules pulmonaires, des relations
entre la phtisie et les ulcérations pulmonaires; ou, pour mieux dire,
ils identifient, comme lui, la phtisie, avec ces ulcérations. Si les com-
mentateurs talmudistes avaient eu la notion que les nodules de la
les animaux sont dans des conditions qui sembleraient devoir être beaucoup plus
inquiétantes, au point de vue de l’hygiène.
Je ne sais pas les raisons pour lesquelles la chair de ces animaux à poumons
durs était proscrite, mais c’est, certainement pour un de ces motifs bizarres et
étranges, que notre mentalité a la plus grande peine à comprendre, lorsque notre
critique les a découverts. Le texte suivant, emprunté au traité Chulin 54 55b, nous
fournit un bon exemple de ces singulières raisons d'interdiction : « Lorsque le pou-
mon est entièrement ratatiné, l’animal est immangeable, si ce rétrécissement
pulmonaire est dû à la frayeur que l’animal a éprouvée, par suite d’un acte humain,
par exemple parce que l’on a saigné un autre animal en sa présence, ou par quelque
autre motif semblable; mais si la frayeur de l’animal a été causée par quelque
phénomène céleste, tel que le bruit éclatant du tonnerre, la vue de l'éclair, ou
quelque chose de semblable, ou même si elle a été causée par un autre animal, par
exemple par le rugissement du Lion, l’animal est mangeable. S'il y a incertitude
sur la cause de la frayeur, on laisse tremper le poumon dans l’eau, durant vingt-
quatre heures, si le poumon revient à son élat normal, on en déduit que la
frayeur a été causée par un phénomène céleste, ou par un autre animal; aussi
l'animal est-il mangeable. Si non, on en conclut que la frayeur est due à un acte
humain, aussi l’animal est-il immangeable ».
Il faut véritablement pousser la manie hygiénique jusqu’à ses extrêmes limites,
pour retrouver l'hygiène ici; c’est une raison tout-à-fait analogue qui causait
l'interdiction de la viande des animaux à poumon dur.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 271
pommelière du bétail pouvaient être la cause de la phtisie de
l'Homme, ils auraient évidemment proscrit de l’alimentation la
viande des animaux porteurs de ces tumeurs. Cela, ils ne l’ont pas
fait, c’est une chose bien certaine ; et ils ne pouvaient non plus le
faire, pour les raisons que nous allons exposer.
S'ils ne l’ont pas fait, affirmons-nous, c’est qu’ils ne pouvaient le
faire. En effet, les rédacteurs du Code Deutéronomique (Deutéronome,
VIII-VE siècle av. n. ère), du Code Sacerdotal ou Pricster Codex
(Lévitique Ve-IVé siècle av. n. ère), du Talmud (II:-Ve siècle de l'ère
vulgaire), sont tous absolument étrangers, à quelque degré que ce soit, à
toute espèce de notions correspondant à nos idées hygiéniques, modernes
ou actuelles. Telle ou telle pratique ritualiste de l'antiquité, la
circoncision, l'inspection des viandes, la prohibition de la chair
de certains animaux, pour ne citer que celles à propos desquelles
l'erreur est le plus aisée et le plus fréquemment commise, peut,
assurément, dans certains cas, présenter des avantages, compensés,
le plus souvent, d’ailleurs, par de très larges inconvénients. Mais
jamais, au grand jamais, une idée de prophylaxie ni d'hygiène,
n’a présidé, aux époques de l'établissement de ces rites, qui se
perdent, ou tout au moins dont les origines, pas plus hygiéniques
que les rites eux-mêmes, se perdent dans les ténèbres insondables
du passé le plus lointain, n’a présidé, disons-nous, à leur insti-
tution.
Le D: Snowman, qui avait déjà publié un assez bon article (1)
sur la question, termine une lettre adressée au British medical
Journal (17 août 1901, p. 437), en réponse à celle que nous avons
précédemment citée, par la phrase suivante : « La science ne
semble pas avoir dit le dernier mot sur la question de la transmis-
sibilité de la tuberculose à l’homme. Ceux qui cherchent quelque
réponse à cette question dans le rituel juif, auront le même sort
que ceux qui ont retrouvé les théories de la géologie et de l'évolu-
tion, dans les premiers chapitres de la Genèse ».
Ces paroles sont justes et exactes, mais elles ne représentent, en
aucune manière, l'impression douloureuse, qui doit se produire
dans n’importe quel esprit soucieux de la vérité et de la probité,
en présence de telles manifestations d’ignorance, ou de telles ten-
(1) J.-S. SNowmaAN, Jewish law and sanitary science. Medical magazine, V, 18%,
272 P. GARNAULT
tatives de mystifications. Notre civilisation n’en sera véritablement
une, ne cessera d’être une perpétuelle hypocrisie, que lorsque nos
législations puniront le mensonge ritualiste,historique,traditionnel,
religieux, autrement grave par ses conséquences, que ne le sont le
meurtre et le vol, actuellement seuls visés par nos codes, héritage
des barbares. Pour les hommes d’une certaine catégorie sociale,
les médecins surtout, qui ont le devoir de s’instruire et de parler
en connaissance de cause, parce que leur parole, en raison de leur
situation et de la culture qu’au moins on leur suppose, a du poids
et impressionne, l’ignorance doit être assimilée à la mauvaise foi
et appréciée de même façon. D’abord, parce que l'ignorance est
toujours un mal, dont ils ont le devoir strict de se débarrasser ; et
de plus, parce que cette ignorance, trop souvent, dans les cas de ce
genre, n’est qu'une feinte, ou bien un état dans lequel ces hommes
désirent se maintenir, et qui concorde trop manifestement avec
leurs intérêts matériels.
Assurément, avant Galilée, à l’époque même où vivait ce grand
homme, on pouvait être un savant, un homme de bonne foi, et
prétendre que le soleil tourne autour de la terre; l’homme qui sou-
tenait une pareille thèse, cent ans après Galilée, füt-il prêtre ou
rabbin, n’était plus qu’un grossier ignorant ou un impudent mysti-
ficateur. Il en va de même, dès aujourd’hui, pour l'interprétation
de toutes les prescriptions ritualistes, dites hygiéniques, de l’Anti-
quité.
J'ai, moi-même, soutenu très énergiquement, en plusieurs occa-
sions (1), l'opinion qu’on ne peut admettre, à l’heure actuelle,
d'idées hygiéniques dans la haute antiquité, en dehors des théories
rationalistes et mécaniques des Grecs (2); et je pense que le livre
que je publierai assez prochainement sur le sens et les origines de
la circoncision, fournira à cette manière de voir, qui est devenue
un postulatum, pour tout esprit probe et éclairé, une éclatante
démonstration. Mais, au lieu de me citer moi-même, je préfère
rapporter ici, textuellement, un article de Salomon Reinach, qui,
(1) P. GarNauzr, Sur la possibilité des idées hygiéniques dans la haute antiquité,
Bulletins el Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, (5), II,
7 février 1901.
(2) Et encore y a-t-il de très grandes et très expresses réserves à faire au sujet
des Grecs. Toutes ces questions ont besoin d’être revues, dans les ouvrages qu'ils
nous ont laissés, par des critiques animés d’un esprit nouveau,
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 273
dans une série de publications savantes et courageuses, a Exposé
nettement l’état de la question, et suggéré, en les fondant sur de
solides considérations scientifiques, quelques-unes des raisons qui
furent à la base ou à l’origine de ces prétendues prescriptions
hygiéniques, telles au moins que nous pouvons les soupçonner
aujourd’hui. J'ai choisi cet article de Reinach, qui a paru dans un
journal extra-scientifique, parce qu'il expose la question, non
pour des savants familiers avec les données de l’exégèse et de
Vanthropologie, mais pour des hommes ordinaires, qui, à défaut
de science profonde et de sens critique très aigu, devraient posséder
au moins le bon sens et la probité:
« L'Univers Israëlite du 10 mai 1901, publie un article intitulé :
« La portée hygiénique des prescriptions alimentaires, » où je lis
avec surprise la phrase suivante : « Une fois reconnu l’importance
de l’alimentation, on conçoit qu’une religion comme celle d'Israël,
qui emploie tous les moyens pour porter l’homme à la perfection,
ait édicté des prescriptions alimentaires, ait attribué à l'hygiène
une valeur morale. »
Permettez-moi, au risque d’être traité à nouveau d'antisémite (1)
par le D' Klein, de protester une fois de plus contre cette manière
de voir, qu'aucun texte biblique ne justifie et que condamnent, à
mon avis, l’ethnographie, l'histoire et le bon sens (2).
L’ethnographie connaît des douzaines de religions qui pros-
erivent certains aliments d’une facon absolue, ou pendant certaines
(1) M. S. Reïinach est de race juive; et cette qualité, en donnant quelque
piquant à la situation, ne serait pas pour diminuer l'autorité de sa parole en cette
-matière, si elle ne s’appuyait surtout sur la critique la plus éclairée et la plus
consciencieuse. :
(2) Il en est de même, exactement, pour la circoncision, qu'aucun texte de
l'Ancien Testament ne considère et ne pouvait d’ailleurs considérer comme une
pratique hygiénique. La circoncision est une pratique mondiale, répandue d’une
facon plus particulière, quoique sporadiquement, à travers les tribus nègres de
VAfrique. C’est certainement des Nègres que la prirent les Egyptiens pharaoni-
ques, auxquels les Israélites, tardivement, l’'empruntèrent.
Herbert Spencer fustige justement, avec toute son ironie, dans ses Principes
de sociologie, ces esprits étranges, qui peuvent prêter.aux Nègres ou aux
Australiens, ou aux Américains pré-colombiens, qui, tous, se circoncisent, en un
mot aux êtres les plus grossiers, les plus sales, les plus dégradés, des idées
‘hygiéniques, au sujet d’une pratique, sur laquellé les peuples les plus cultivés ét
les plus propres ne peuvent arriver à se mettre d’accord, et d’une question que
leurs médecins, leurs chirurgiens et leurs hygiénistes ne peuvent arriver à
résoudre: - ; =: - : : en RE UT ASE) LR
Archives de Parasitologie, V, no 2, 1902. 18
274 P. GARNAULT
périodes de l’année, ou bien qui les permettent aux hommes
seulement, etc. Ces religions sont, presque toutes, celles de
peuples tout à fait primitifs, adonnés aux superstitions les plus
grossières, qui n’ont aucune idée ni de science, ni d'hygiène.
Donc, a priori, on ne peut faire à la loi mosaïque, en ce qui
concerne l’alimentation, un sort à part, et lui attribuer un caractère
hygiénique, alors que le caractère des législations analogues est
incontestablement et exclusivement superstitieux.
L'histoire nous enseigne, d’une part, que l’idée même de
l'hygiène, c’est-à-dire d’une relation directe et vérifiable entre le
régime des hommes et leur condition physique, est une découverte
due au génie rationaliste de la Grèce, découverte à laquelle
s'attache, au V° siècle avant notre ère, le nom à jamais glorieux
d'Hippocrate.
Elle enseigne à tous ceux qui veulent se donner la peine de lire,
que jamais, dans toute la Bible, une maladie individuelle ou une
épidémie ne sont expliquées par la transgression d’une loi alimen-
taire ou d’une loi de propreté. La lèpre frappe les hommes et les
femmes qui ont désobéi au Seigneur, ou molesté, ne füt-ce que
par des propos, les émissaires de sa volonté; les épidémies punis-
sent de même les fautes des rois, ou encore les désobéissances
collectives. Maladies et épidémies sont, pour les écrivains bibliques,
des manifestations directes de la colère divine, absolument comme
pour l’auteur de l’Iliade. Au même état de civilisation répond la
même ignorance des causes naturelles et, par suite, la même
ignorance de la prophylaxie.
L'histoire enseigne encore que, dans cette réunion célèbre qui
eut lieu à Jérusalem, un demi-siècle après le début de notre ère,
alors que les Juifs orthodoxes voulaient empêcher les Juifs dissi-
dents de rompre avec les lois alimentaires, personne, dans le parti
conservateur, ne songea à invoquer un motil d’utilité publique ou
d'hygiène. Nous possédons, dans le Nouveau Testament, deux rela-
tions de ce colloque (1), qui se maintint exclusivement sur le
terrain religieux.
Il eut été cependant bien facile aux adversaires de Paul,
d’alléguer, à l’appui de l’ancienne loi, l'intérêt bien entendu des
hommes que le missionnaire s’apprêtait à convertir |
(1) Pauz, Epilre aux Galales, IX, 1-10; et Actes des Apôtres, XI, 1-10.
PL 2
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 275
Maintenant, que les proscriptions alimentaires de l’ancienne loi
se trouvent plus ou moins d'accord avec les principes de l’hygiène
moderne, cela est possible et vaut la peine d’être discuté; je crois,
cependant, que la grande majorité des savants qui ont abordé
cette question, l’ont fait sous l’empire du préjugé tenace, qui fait
de Moïse « un hygiéniste avant l'hygiène », et qu’il y a lieu de
réviser leurs jugements, en se dégageant de toute idée préconçue.
On peut expliquer de diverses façons les proscriptions alimen-
taires, qui sont un caractère presque général des religions primi-
tives. Les ethnographes anglais de notre temps, dont je partage
l'opinion, alléguent, à cet effet, le totémisme, c’est-à-dire un très
ancien état de la pensée religieuse, qui attribuait un caractère
intangible et par suite divin, à certains animaux ou à certaines
plantes. Maïs, là dessus, on n’arrivera jamais qu’à formuler des
hypothèses plus ou moins vraisemblable; ceux qui préfèrent
d’autres explications sont libres de les adopter, pourvu qu’elles
puissent convenir également aux divers peuples de souche très
différente, qui obéissent ou qui ont obéi à des proscriptions
alimentaires. Mais le fait même que ces proscriptions n’ont, à
l’origine, rien d’hygiénique, ne devrait être contesté de personne.
On dit, il est vrai, que toute loi est portée dans l'intérêt de ceux
à qui elle s'adresse et que, par suite, il y a de l’hygiène dans toute
prescription relative aux aliments. Mais cela est un sophisme, repo-
sant sur une interprétation arbitraire de l’idée d'hygiène (1). Il ne
peut être question d'hygiène, que lorsque la relation de cause à
efiet est supposée naturelle, exclusivement naturelle; or, je répète
que cette idée, qui nous semble aujourd’hui si simple, bien que la
superstition ambiante la méconnaisse tous les jours, est un des
présents inappréciable faits au monde par la pensée hellénique.
(1) La théorie d’après laquelle les législateurs antiques auraient voulu établir
des lois hygiéniques, est si grossière, qu’elle n’est plus soutenue que par des
médecins incultes ou des théologiens altardés. Mais le sophisme, que critique
avec tant de raisons Reïnach, est encore soutenu par divers-anthropologistes. Il
y a cependant là un vice évident de raisonnement. D’autre part, toutes les fois
que l’on peut retrouver l’origine de ces pratiques, on voit qu’elles ont un sens
purement mystique ou religieux, telle l'interdiction des fèves aux prêtres égyp-
tiens, si longtemps incomprise, qui correspond à une ancienne alliance totémique,
dont le sens était depuis longtemps oublié par ceux-là même qui respectaient cette
pratique à un tel point, que Pythagore, selon la tradition, aurait préféré la mort
‘à l’acte impie de fouler aux pieds des fèves vivantes.
276 P. GARNAULT
Si les Hébreux, les Assyriens et les Egyptiens en ont eu le pres-
sentiment, ce qui est possible, convenons que nous n’en savons
rien (1).
(1) Ici, je dois dire que je ne suis pas entièrement d'accord ayec Reinach ;
au moins ne puis-je accepter sans réserve la forme sous laquelle cet éminent
critique exprime sa pensée. Nous avons des raisons de supposer, précisément en
raison de la brusque apparition de ces formes très élevées de la critique dans la
pensée grecque, et justement, je le reconnais, beaucoup plus pour ce motif, que
d’après la teneur même des documents égyptiens ou chaldéo-assyriens, si rares
et si anciens, qui sont arrivés jusqu'à nous, que le germe tout au moins des
idées grecques d'hygiène, a dû exister chez les précurseurs de la médecine
grecque. Les seuls que nous connaissions, à l’heure actuelle, sont les Egyptiens
et les Chaldéo-Assyriens; et il n’est pas possible, sans violer la vérilé historique
et sans manquer au respect que nous devons à leur mémoire, d'associer à ces
peuples de haute culture, les Hébreux, aussi ignorants des sciences que des arts.
Bien que l'esprit de la médecine et de la thérapeutique de ces peuples, telle
qu'elle nous est parvenue, soit entièrement animiste et mystique, nous voyons
cependant se développer chez eux une tendance vers l’objectivité, qu'ignorèrent
absolument les Israélites.
C'est cette tendance vers l’objectivité de la médecine, qui, lorsque l'esprit
véritablement critique et scientifique se fut éveillé (et les premières traces de cet
éveil qui soient arrivées jusqu’à nous, sont enfermées dans la Collection Hippocra-
-tique), a constitué les premiers rudiments de la médecine objective et scientifique.
Non seulement les contradicieurs rabbiniques ou médicaux de Reinach, mais même
les professeurs d'histoire de la médecine qui se succèdent à la Faculté de Paris,
dans la chaire de Darenberg, seraient bien surpris, si on leur exposait, par exemple
les origines de la saignée des Grecs, telle qu’elle ressort de nos études critiques
sur la médecine égyptienne; et, en particulier, des Papyrus vétérinaires de
Kahun et Gurob, recopiés plus de 2.000 années avant notre ère et remontant,
comme {ous nos papyrus égyptiens médicaux, à une origine bien plus ancienne.
Il ressort non seulement pour moi, mais pour le D' von Oefele (le meilleur
critique médical, à l’heure actuelle, en ce qui concerne la vieille médecine
égyptienne) (a) et aussi, je crois, pour tous les égyptologues, d’une façon absolu-
ment certaine, de l’examen des textes et surtout de l’ensemble de nos connais-
sances sur les idées égyptiennes, qu’en incisant un abcès ou un phlegmon,
les Saou, les Saounou, les Ouibou-Soyhit (b) faisaient une opération qui
avait pour but de laisser une voie ouverte au mauvais pneuma ou esprit, au génie
de la maladie, dont la présence se manifestait si évidemment par la tuméfaction
(a) O. von OrreLe, Thierarzneikunde vor viertausend Jahren. Prager med.
Wochensch., XXIV, n° 24-29, 1899; et Die pneumatische Anschauung des Iahwi-
sten, etc. Prager med. Wochensch, XXV, n° 10, 1900.
(b) Ce sont les termes par lesquels les diverses catégories de médecins sont
désignées au Papyrus Ebers, folio XCIX, au commencement. Ebers, dans une
première lecture, beaucoup trop précipitée, du papyrus qui porte son nom, avait
cru lire ici le nom d’un prêtre, Neb-Seyt, qui serait l’auteur du papyrus. Cette
grave erreur a été déjà rectifiée par Piehl, dès 1880 (Zeilsch. f. agyptische
Sprache, p. 129-599), qui a donné la véritable lecture, très légèrement modifiée
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 277
Il y aurait encore bien des choses à dire sur la notion de la
et le gonflement, et dont la sortie se manifestait encore, avec une évidence non:
moins grande, par l'affaissement de la même tumeur.
La même incision servait, d'ailleurs, à faire rentrer à la place du mauvais
esprit, génie de la maladie, le bon esprit, qui y pénétrait par le moyen des «sa »
ou passes magnétiques, analogues à celles de Mesmer; par le moyen des prières
et formules d’incantations évoquant vraiment l'esprit, par le moyen du nom
de l'esprit prononcé, de « Voix Juste », et par le moyen des médicaments qui,
dans tous les cas, ne possédaient qu'une valeur purement mystique. En efet,
supposer que, même à l’époque thébaine, l’un quelconque des innombrables
médicaments de la pharmacopée égyptienne, püt être employé en dehors d'idées
magiques et animistes, ce serait entretenir les plus étranges illusions. Heureuse-
ment, le nombre des gens qui s'occupent des papyrus médicaux est fort réduit.
On n’y trouve ni rabbins, ni prêtres exploiteurs. ni hommes-médecine, désireux
d'entretenir la crédulité de leur clientèle, ou de ne pas laisser soupçonner, par
leurs clients fanatiques, la sincérité de leurs superstitions. On n'y trouve que des
hommes ayant le respect de leur pensée et de leur plume, et n’en faisant pas des
instruments de l‘exploitation des superstitions naturelles ou intéressées des
hommes.
Cependant,on doit reconnaître qu’un certain nombre de ces médicaments égyp-
tiens sont bons, appropriés aux maladies pour lesquelles on les employait ; et, en
oculistique, par exemple, quelques-uns ont pu être conservés jusqu’à nos-jours (&).
Maïs, aussi bien dans le domaine de l'éthique que dans celui de la médecine, le
rattachement d’une notion morale, d’une conception physiologique ou d’une
prescription médicale, à une théorie superstitieuse ou religieuse (ce qui pour
ensuite par Maspéro, en 1891 (Notes au jour le jour. Proceedings of the Society
of biblical Archeology, XIII, p. 501-503) :
<—€ O MA
Pod ad fd—.
(médecins) (prêtres, purs) (charmeurs, exorciseurs)
des saounou chacun. de Soyhit des ouibou chacun, des saou chacun.
Dans ce travail, Maspéro rapproche ces catégories de guérisseurs, dont la significa-
tion magique ou religieuse est si fortement indiquée, de celles que nous retrouvons
dans un écrit alchimiste de Sozime, publié par Berthelot (Collection des anciens
alchimistes grecs; texte p.253, trad. p. 226). Les saounou correspondraient au tatpoc,
qui guérit avec des livres ; le pur ou prêtre de Soyhit ou de Seyhet (la déesse
dont le courroux envoie un grand nombre de maladies qui peuvent êlre détour-
nées par l'invocation ou l’incantation du prêtre) au épesèc, ou prêtre travaillant de
son inspiration: et les saou, au charmeur ou sorcier. Soury (Le système nerveux
central, I, p. 3) nous dif, en 1899, « L'auteur présumé du traité du cœur, le
médecin Neb-Seyt..... ; le papyrus Ebers est l’œuvre du calame d’un scribe du
XVI: siècle avant notre ère). Or le papyrus Ebers a été copié sûrement et sans
conteste sous Ramsés IT, au XTIT siècle, et il n’est que la copie de travaux remon-
tant certainement à plus de 2000 années en arrière de cette époque. On peut
juger par ce trait, de la sûreté d’information d’un ouvrage, qu’en France, on a
voulu faire passer pour un chef-d'œuvre d’érudition et de critique, et où, à chaque
page, pour ainsi dire, on trouve des erreurs de ce calibre.
(a) HirscmBerc, Ueber die Augenheilkunde der allen Ægypter; Ægypten, 1890;
et Macnus, Die Augenheilkunde der Alten, 1901.
278 P. GARNAULT
sainteté et de la pureté dans la Bible, sur les ablutions, purifica-
tout anthropologiste est équivalent, une superstition n'étant qu'une forme de reli-
gion quelque peu archaïque et tendant à tomber en désuétude) constitue un
processus extrêmement dangereux. Des prescriptions médicamenteuses, dont
l'usage est inspiré par les idées religieuses, peuvent assurément être utiles, dans
un très petit nombre de cas; elles peuvent aussi bien, par contre, être extrême-
ment dangereuses. C’est ce que nous voyons constamment se produire dans les
pratiques médicales superstitieuses répandues parmi le peuple, et dont un si grand
nombre remonte à la plus haute antiquité. Le même raisonnement s’applique
rigoureusement aux pratiques, aussi bien qu'aux idées morales et hyzgiéniques.
Voici un exemple inédit, provenant des lectures originales et des commentaires
que M. MasPéro veut bien me fournir, des textes renfermés dans les Papyrus
égyptiens, pour mon livre sur les origines de la Biologie grecque, qui fera, je
l'espère, comprendre aux csprits les moins disposés, le sens qu'avaient les pres-
criptions médicales, dans la haute antiquité. Presque au commencement du folio
XCI, du papyrus Ebers, nous trouvons une médication destinée à remédier à la
dureté de l’ouïe, littéralement, « l’oreille petit son ouïr ». Une des substances qui
y sont indiquées, a été exprimée, dans la traduction Lieblein-Joachim, par le terme
allemand, Harz, qui signifie résine d'arbre; Guéneau de Mussy ou la plupart des
médecins juifs, commentateurs modernes du Talmud, ne manquerait pas de dire
que les Egyptiens avaient reconnu, ou cru reconnaître, à ces résines, des propriétés
curatives de la surdité (@).
Assurément, mais ce n’est naturellement pas de la façon dont ces critiques impro-
visés sont susceptibles de l’entendre. Voici le commentaire inédit de M. Maspero.
«Le mot « donou », littéralement, l'oreille, désigne ces gommes qui exsudent de
l'écorce ou des fruits de la plupart des plantes, mais seulement lorsqu'elles sont
desséchées. La forme qu’elles prennent, en se recroquevillant, rappelle vaguement
celle de l'oreille d'animal, qui sert à écrire les mois désignant l'oreille, dans les
textes hiéroglyphiques. »
Parmi les idées mystiques qui portèrent à rechercher les substances répandues
dans la nature, comme médicaments, se trouvait celle-ci : que les Dieux ont mis
dans la nature des objets qu'ils ont indiqués à certains signes, telles ces gommes
à leur forme d'oreille, pour montrer à quel usage ils peuvent être employés.
Mais, dans tous les cas, l’usage ou l’application du médicament était accompagné
d’une prière ou d’une formule, sans laquelle l'efficacité du médicament était
absolument nulle. Et encore le médicament, pour agir, devait-il être appliqué par
des hommes spéciaux, dont nous avons énuméré les catégories et qui emprun-
taient (même les Saounou ou le éxropoc) leur pouvoir, à des conceptions magiques.
En effet, dans aucun cas, le médicament, chez les Egyptiens, au moins dans les
textes que nous possédons, ne fut considéré autrement que comme le véhicule le
plus convenable de l’esprit et du génie destiné à chasser l’esprit du mal évoqué
par la formule et qui se logeait dans le médicament, exactement comme pour les
Chrétiens l’esprit de Dieu est logé dans l’hostie. Les idées mystiques qui semblent
seules en jeu dans la communion chrétienne, sont trop neuves et trop faibles, pour
justifier le goût des hommes pour cette pratique, qui, réduite à ce qu’elle est aujour-
(a) Dans quelle extase ces hommes ne seraient-ils pas plongés, si, dans la Thorah
juive, il existait quelque médicament objectif, surtout possédant quelque efficacité
réelle, telle que nous la constatons dans plusieurs des prescriptions égyptiennes.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 279
A
tions et autres usages, qui ne s’inspirent d’aucune conception
d'hui, débarrassée des traditions d’anthropophagie rituelle (4), continuées pendant
tant de millénaires, chez nos ancêtres, serait à la fois si grossière et si ridicule. Les
hommes ne sauraient avaler leur Dieu, représenté par un invisible pneuma, ou
par une simple formule. Il leur faut un substratum, le morceau de pain et le vin,
qui représentent la chair et le sang des victimes pantelantes, souvent des premier-
nés, que les anciens anthropnphages rituels dévorèrent si longtemps, après y avoir
fait descendre leur Dieu, par une invocation et une formule, et après l'avoir
ainsi transformé en hostie.
D'une tendance à l'objectivité, semblable à celle que nous observons dans les
textes médicaux égyptiens, qui a peut-être brillé, à l’état de lueur infime, au
temps de Salomon, (ce roi qui connaissait toutes les plantes de son pays, depuis
le Cèdre jusqu’à l’Hysope », il ne reste plus, chez les Hébreux, aucune espèce de
. trace, à partir des grands prophètes, c’est-à-dire de l’époque où fut rédigé le Code
le plus ancien, ou Code Deutéronomique ; l’animisme transcendant, le mysticisme,
occupant exclusivement l’esprit de ses rédacteurs.
Tout homme familier avec la critique de la médecine antique doit donc rejeter,
comme absolument anti-scieutifique, l'hypothèse d'idées hygiéniques dans la
haute Antiquité, à plus forte raison chez les anciens Hébreux ; et ainsi qu'il
arrive si souvent, dans les choses de la critique historique, et aussi dans
toutes les choses humaines, c’est justement le peuple de l’Antiquité que l’on nous
représente comme le plus pénétré des idées de l'hygiène, au sens strictement
scientifique du mot, qui, en réalité en posséda le moins, et qui, de tous les peuples,
en raisou de son mysticisme, fut le moins susceptible d’en acquérir. Il n’est pas
besoin de rappeler les témoignages grecs et latins, pour savoir ce que valait la
culture des Hébreux par rapport à celle des Egyptiens. La proportion est à peu
près la même que celle que l’on pourrait établir actuellement, entre les peuples,
de l’Europe, et ceux du Bornou ou du Baghirmi. Or, il n’existait, chez les Egyptiens,
aucune espèce de traces d'idées hygiéniques; et il serait impardonnable de
confondre les lois du pur et de l’impur avec des notions hygiéniques, ou même
des notions de propreté. Ces considérations nous montrent ce que pouvait valoir
l'hygiène des Israélites.
Je dois exprimer une véritable surprise de voir le D'von Oefele, au cours d’un tra-
vail, d’ailleurs très remarquable, paru dans ces mêmes Archives (b), émettre l’idée
que les pratiques signalées par Hérodote, Il, 36, 37 (c), et qui consistaient à prendre
des baïns et à se raser tous les poils du corps eussent pour but la propreté, Rein-
heit. C’est là une interprétation tout à fait inexacte de la phrase rootumu&vrec xafapot
eivat. Même dans l'esprit d'Hérodote. le terme xaôæpoc signifie pur, et non pas
propre, ce qui est singulièrement différent. Les Selloi ou Helloi de Zeus, à Dodone,
aux pieds non lavés, couchant sur la terre (d), étaient purs, xaÜxpot, parce qu'ils ne
se lavaient jamais et gardaient à la plante des pieds une couche de terre qui les
maintenait en contact intime avec elle et leur permettait de rendre des oracles
(a) Conférence de Carl Vocr, Anthropophagie et sacrifices humains. V° Congrès
international d'anthropologie, Bologne, 1871 ; cf., p. 294. Voir également de Mor-
TILLET, Bulletin de la Soc. d’anthropol., Paris, 1887, p. 778; 1888, p. 27.
(b) Von Orrece, Studien über altagyptische Parasitologie. Archives de Parasi-
tologie, IV, p. 500-501, 1901.
(c) Comme obligatoires chez les prêtres égyptiens.
(d) Homère, 1liade, XVI, 233-235.
280 P, GARNAULT
L 1
scientifique ou, hygiénique, maïs que la-science, cette tard-venue;
a pu contribuer à maintenir, dans la mesure où ils ont semblé
conformes à ses principes. Beaucoup d’autres sont devenus caducs,
parce que la science leur a refusé son estampille. Et ce qui est
vrai des lois rituelles ne l’est pas moins du Décalogue, qui a déjà
passé et passera encore au crible de la science sociale. Une éxégèse
puérile n’empêchera pas plus l’émancipation du judaïsme, qu'elle
n’a empêché, depuis Galilée, la rotation de la terre. Le vieil arbre
de Judée laissera tomber ses feuilles mortes et n’en poussera pas
moins des rameaux puissants, en témoignage de son inépuisable
vitalité ». |
Cette citation (1), que j'ai tenu à reproduire in-extenso, car elle
exprime mieux l’état actuel de la science, que je n'aurais su le
faire, tout en conservant le ton exactement convenable pour un
travail de vulgarisation, appartient à une série d’articles que
S. Reinach a publiés, avec un grand courage, dans un journal juif,
dans l’Univers israëélite (2), sans qu’il y ait lieu d’espérer grand
succès de ses efforts, pour libérer ceux de sa race, des prescriptions
ritualistes qui les oppriment, sans aucune utilité. Comme fruits de
cette bonne œuvre, S. Reinach n’a guère récolté que des injures de
plusieurs contradicteurs, notamment de médecins juifs; et, ce qui
est infiniment plus pénible, pour un savant, des arguments
montrant que, soit par suite de leur ignorance, soit pour défendre
leurs intérêts vrais ou supposés, les hommes se montrent le plus
chtoniques. Chez les Branchides, de Milet, et à Didyme (&), une femme qui, au
contraire, rendait les oracles par l’eau, trempait ses pieds et le bas de sa robe
dans la fontaine sacrée. Les uns et les autres étaient xa«bapof, les uns dans la mal-
propreté, les autres dans la propreté. L’une ou l’autre condition ne coïncidait que
par accident avec la pureté. Les notions modernes sur la signification aniniste
des poils et de leur rasage, qui reposent sur un certain nombre d'idées connexes
des idées fondamentales de la circoncision, rendent tout à fait inacceptable
l’opinion traditionnelle soutenue par Oefele, que les prêtres égyptiens se rasaient
pour éviter les parasites. Enfin, la connexion, dans Hérodote même, de ces indi-
cations, avec d’autres préceptes de signification nettement et purement totémiste,
tels que l'interdiction des vêtements de laine, de chaussures de cuir, de l’usage
des fèves, aurait dû mettre Oefele sur ses gardes.
(1) S. Reacu, La portée hygiénique des prescriptions alimentaires. L'Univers
Israélite, n° 35, mai 1901.
(2) S. Remacx, L’émancipation intérieure du Judaïsme. L'Univers Israélite,
26 octobre, 9 novembre, 7 décembre, 21 décembre 1900.
(a) JAMBuca, De mysteriis, IT, 2.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 281
souvent incapables de comprendre la fRÇOR dont se PRSOHE EE
questions Scientifiques.
Mais, M. Reinach me permettra de le lui dire, il n’a que ce qu'il
a mérité; comment peut-il, en eftet, citer sans colère, les paroles
suivantes du D' Guéneau de Mussy.
« Citons enfin, dit Reinach, dans un autre travail (1) le témoignage
d’un médecin éminent (sic), feu Guéneau de Mussy. «Moïse ne s’est
pas contenté de jeter les bases de l'hygiène sociale ; il est entré
dans des détails plus intimes, qui font admirer la sagacité de ses
observations et la sagesse de ses préceptes. Pour l'alimentation, il
indique avec soin les animaux dont il sera permis de faire usage.
Cette idée des maladies parasitaires et infectieuses, qui a conquis
une si grande place dans la pathologie moderne, paraît Pavoir
vivement préoccupé (2), on peut dire qu’elle domine toutes ses
prescriptions hygiéniques. Il exclut du régime hébraïque les ani-
maux qui sont particulièrement envahis par les parasites et spécia-
lement le Porc. Le Lièvre et le Lapin seraient on du même
reproche, d’après le Dr Leven: ils sont interdits, ete.
(1) S: Rerxacm, Les survivances du Totémisme chez les anciens Celtes. Revue
Celtique, XXI, juillet 1900. p. 5 du tirage à part. On lira également avec fruit,
du même auteur : Le Totémisme animal. Revue Scientifique, 13 octobre 1900.
J’estime d’ailleurs, que personne n’a le droit d'émettre un avis sur ces questions,
qu'il n'ait lu et médité, au moins les ouvages suivants : en loute première ligne,
The Religion of the Semites, de William -Robertson Smira; Le Totémisme, de FRAZER;
Introduction to the history of the religion, de F -B. Jevons; Primitive Cultures,
de E. Tycor: Myth, Ritual and Religion, de A. LaxG (traduction Marillier); Ges-
chichte Israels, de B. Srape; Les Principes de Sociologie, d'Herbert SPENCER;
Golden Bough, de Frazer; et tant d’autres ouvrages, qu'il est inutile d'indiquer
à ceux qui possèdent quelque compétence en ces matières.
(2) I1 me paraît difficile d’accumuler en si peu de mots une proportion aussi
forte d’ignorance et d’improbité ; c’est-à-dire de faire preuve d’une aussi complète
et:aussi grossière ignorance, sur le sens des textes renfermés dans la Bible et la
signification de ces documents. Même parmi les critiques catholiques, les plus
autorisés, tels que l'abbé Lorsy (La Religion d'Israël, 1901, p. 32-34), repoussent
aujourd’hui avec mépris toutes ces rêveries; et c’est parmi les médecins, qui
devraient mettre tout leur honneur à devenir les champions de la vérité scien-
tifique, que se recrutent les derniers et obstinés défenseurs des pires erreurs
du passé. J’ai prononcé le mot d’improbité, et j'estime qu’il n’est pas trop sévère
pour caractériser l’attitude de ceux qui peuvent écrire, non pas d’aussi extrava-
gantes divagations, mais même un seul mot, sur la Bible, sans s'être, au préa-
lable, mis complètement au courant de l’aspect entièrement nouveau que la
critique moderne a donné aux textes bibliques.
282 P. GARNAULT
Que l’abbé Vigouroux cite, dans son «Dictionnaire de la Bible »(1}
les paroles du Dr Guéneau, en le qualifiant d’éminent, cela n’est pas
pour nous surprendre; mais comment Reinach, qui venait d’être
insulté par son peu avisé coreligionnaire, le Dr Klein (qui est en
Juif, ce que Guéneau est en Chrétien), n’est-il pas mis en garde, par
les paroles mêmes de Guéneau, sur la valeur morale qu’il faut atta-
cher au jugement de cet exégète improvisé.
Pour ce qui concerne les animaux interdits dans la Bible, nous
savons maintenant, grâce à Smith, Fraser, Reinach, etc., et cette
interprétation est pleinement acceptée, depuis près de vingt ans,
par B. Stade (2), que ces interdictions reposent sur des idées toté-
miques, semblables à celles que le P. Lafitau (1724) et Garcillaso
della Vega (1570) nous ont fait connaître, à une époque relative-
ment récente, chez les Indiens de l’Amérique du nord et chez les
Péruviens. Les Hébreux ne mangent pas le Porc, ni les autres
animaux dits impurs, en réalité sacrés, pour des raisons sem-
blables à celles qui poussaient les Bretons, au témoignage de
Jules Cæsar à élever (3) des Lièvres, des Poules et des Oiïes, sans
les manger. Le culte du Sanglier ou du Porc domestique est un
des cultes totémiques les plus anciens et les plus répandus. Nous
savons, par de nombreux et irrécusables témoignages, que l’absten-
tion du Porc a été pratiquée sur une aire immense, et nous sommes
non moins Certains, que chez aucun peuple, aucuneidée d'hygiène
n’a présidé à cette abstention. Mais personne ne songeait à détruire
ces animaux, ce que l’on eut fait certainement, si l'espèce eut paru
nuisible, ou simplement dangereuse. Ces animaux étaient sacrés, et
il était détendu d’en manger pour cette raison. Ce sont des motifs
analogues,qui protégeaient tant d’autres animaux en tant de pays (4).
(1) Vicouroux, Dictionnaire de la Bible, I, p. 618.
(2) B. Srape, Geschichte Israels, I, p. 408, 1884; paru dans la Collection histo-
rique d’Oncken et publié séparément. Les partisans de la théorie hygiénique
peuvent se prévaloir, à la vérité, de l’opinion exprimée par Renan, dans son
Histoire d'Israël, qui parut presque en même temps que celle de Stade, et
qui lui est si inférieure. Renan, tant vanté en France, si justement dédaigné en
Allemagne, est un des hommes qui ont fait, en ce pays, le plus de mal à la vérité.
Son ignorance du sens historique qui s'attache aux questions de ce genre et de
l'anthropologie en général, est telle, qu’une affirmation de Renan, dans ce domaine,
suffit pour constituer déjà une grande probabilité d'erreur.
(3) Jules César, De Bello Gallico, V, 12. « Voluptatis causà », dit l’auteur latin.
(#) Voir, en particulier, pour la question du Porc, Salomon Reinach: Les survi-
vances du totémisme chez les anciens Celtes: p. 29-32, du tirage à part de la
Revue Celtique, XXI, juillet, 1900.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 283
Mais laissons de côté la question des animaux proscrits, où nous
sommes absolument d’accord avec Reinach, sauf en ce que le rôle
fait par ce savant, en ces matières, à l’animisme, à côté du totem,
rôle qui est très important et qui s’enchevêtre celui du totem, nous
semble tropatténué ; etessayons de résoudre la question de l'examen
rituel des viandes, dont nous nous sommes, en apparence peut-
être, mais non en réalité, si fortement écarté. Nous avons cru, en
efiet, que toutes ces considérations étaient nécessaires, pour nous
permettre de présenter la question qui nous occupe plus parti-
culièrement, sous son véritable jour.
La principale raison qui nécessita, pour les Juifs, l'intervention
d'un sacrificateur, l’examen rituel des viandes tuées, c’est la
nécessité de s'assurer qu’il n’y a plus aucune trace de sang dans le
corps de l’animal. Cela ressort avec une absolue évidence de
l'examen le plus superficiel de la Bible. Les textes les plus précis
de la Bible nous disent, en grand nombre, que le sang c’est l’âme,
et que l’âme, dont la conception juive correspond, par de nombreux
traits de ressemblance, à celle du Pneuma des Grecs, doit être
réservée à l'alimentation de Jahve (1). Cette âme ne doit, dans aucun
cas, rester enfermée au corps de la bête, et celui qui en mangerait
serait tout simplement puni de mort. Le sang est tabou, c’est-à-dire
sacré ouimpur (car ce qui est trop sacré devient impur ou odieux,
et nous en sommes certains par maints exemples parfaitement
étudiés, le trop pur et l’impur ne sont que les deux faces d’un même
concept), parce que l’âme est dans le sang, ainsi que le montre bien
le jet qui gigle hors des vaisseaux. L'âme étant une mystérieuse
émanation de la Divinité, il serait dangereux de se mettre en contact
avec elle. D’autre part, Jahve, dans les vieux textes, n’est point
une divinité débonnaire. Bien loin de là, ce Melek féroce est tou-
jours altéré de sang, il renifle constamment, comme les ogres de
nos contes, la graisse fumante et le sang des victimes, qui Con-
tiennent le pneuma, la vie, dont il s’alimente, ainsi que les plus
féroces fétiches des Nègres, et qui leur est absolument réservé
dans les communions que ses fidèles font avec lui par les victimes,
et où ils doivent se borner à consommer seulement la chair. Jahve
(4) Voici l'indication des textes les plus importants de la Bible à ce sujet :
Genèse, IX, 4-6; Exode, XXII, 30-31; Lévitique, III, 8-17; VII, 26-27; XVII, 10-
15; Deutéronome, XII, 16, 23-24 ; Ezechiel, IV, 14.
284 P. GARNAULT
ne se contente point de sacrifices animaux, il lui faut la chair
fumante des enfants premier-nés ; et c'est là un fait qui, nié avec
fureur, il y a encore quelques années, par tous les Judéo-chrétiens,
est absolument démontré, aujourd’hui, par l’universalité des exé-
gètes modernes, indépendants (1). Le sang doit être répandu sur
l'autel, lorsque cela est possible. Mais, par un retour au culte des
morts, aux cultes chtoniques, plus archaïques, qui jouèrent un si
grand rôle dans le vieil Israel ainsi que chez tousles peuples anciens,
et auquel se rattachent si intimement plusieurs des idées fonda-
mentales du Jahvisme primitif, on doit, lorsqu'on ne peut en
arroser l'autel, enfouir le sang dans le sol, ét le recouvrir de
poussière (Levitique VIT, 13).
C'est encore une facon de restituer ce sang, cette âme, à Iahve,
parce que lahve porte, en maint endroit, dans la Bible, comme
Osiris, le mort par excellence dans les textes sacrés égyptiens, la
trace de ses origines chtoniques. Ainsi que Stade, l’un des juges
les plus autorisés en cette matière, le reconnaît, dans sa Geschichte
Israels, Jahve fut un mort. Avant de devenir une divinité des
montagnes du Muscçri (2), puis, plus tard, du Sinaï et du Horeb,
comme Osiris, avant qu’il ne devint Ra, le disque solaire, ou
Atonou, les rayons, lahve resta longtemps couché dans la tombe,
parmi les ancêtres des clans de Kaleb et de Juda, auxquels il appar-
tient plus particulièrement, et qui l’imposèrent aux autres tribus,
lorsque David, primitivement prince d’Hébron, régna sur tout
Israël.
Ilest défendu par la Bible (Lévitique, XI, 39, 40, XVII,15 ; Deutéro-
nome, XIV, 21, sqq.), de manger des viandes provenant de bêtes
mortes d’elles-mêmes ou déchirées par la dent des bêtes féroces, car
le sang, c’est-à-dire l'âme, serait renfermé dans les chairs; et en
mangeant le sang, on commettrait un sacrilège, en même tempsque
(1) Voir à ce sujet: P. Garnauzr, Le livre de Strack, sur le sang et:le crime
rituel des Israélites. Bull. et imém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, séance du
5 janvier 1901; P. GarnauLr, Les théories palaco-égyptiennes de la circulation,
de la respiration, de la phonation et de l’audition, dans leurs rapports avec la
théorie du pneuma. Société de Biologie, 1900; et Société d'Anthropologie, 1901;
et von OEFELE, Die pneumatische Anschauung des Jahvisten und die humorale
Anschauung des Elohisten in der Genesis. Prager, med. Wochenschrift, XXV,
n° 10, 1900.
(2) H. Wincker, Geschichte Israels in Einzeldarstellungen, 1, 1895; IT, 1900.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 285
l’on courrait un immense danger, par le contact du tabou. Maïs les
lésions maladives présentées par l'animal mort de maladie, et non
des suites de la jugulation, autrement que par l’égorgement (qui
ne deviendrait plus alors qu’un subterfuge trompeur), rendent la
viande terepha, c'est-à-dire impropre à la consommation. Aussi,
voyons-nous les commentateurs savants du Talmud, pénétrés de la
science médicale grecque, proscrire les animaux dont le poumon
est ulcéré, perforé, présentant en un mot des lésions qui rendent
plausible, suivant la science du temps, l’hypothèse de la mort par
maladie. Ils permettent, au contraire, l'usage des animaux por-
teurs de tumeurs, si volumineuses qu’elles soient, à condition que
ces tumeurs ne présentent pas de larges ulcérations. On voit donc
que ces commentateurs juifs ont pu écarter les viandes d’animaux
phtisiques, dans le sens où Galien comprenait ce terme, c’est-à-dire
porteurs d’ulcérations et de perfcrations des poumons, mais qu'ils
ont toujours respecté les bestiaux atteints de tubercules pulmo-
naires ou de tumeurs des séreuses, uniquement parce qu’on ne
supposait pas que ces tumeurs pussent entraîner la mort. Il ne
m'est même nullement démontré, qu’au moins en pratique, les
cavernes des poumons, qui ne se manifestaient pas par des signes
extérieurs très visibles, attirassent l'attention du vérificateur ;
puisqu’il était et il est encore d’usage, chez les Juifs, d’insuffler
le poumon sous l’eau, afin de savoir s’il est perforé. En efiet, cette
perforation constitue, dans l'esprit des textes et surtout des com-
mentaires imprégnés des idées de Galien, le point de beaucoup le
plus important.
Il y a donc lieu de repousser, comme une naïveté enfantine, la
supposition que les rédacteurs de la Bible et du Talmud aient eu
la moindre notion de la tuberculose du bétail ou de l'Homme, de
sa spécificité, de sa contagiosité, qu'ils aient prévu, à n'importe
quel degré, nos théories d'hygiène et de prophylaxie et qu’ils aient
eu le sens le plus élémentaire des maladies infectieuses et conta-
gieuses. Parmi les innombrables Bœufs ou Vaches atteints de
tuberculose, seules avaient chance d’être proscrites de l’alimenta-
tion, les bêtes qui portaient des poumons largement ulcérés et per-
iorés. Les Vaches atteintes de pommelière, ét qui, souvent, pendant
de longues années, ont donné du lait tuberculeux, sans présenter
à l’abatage ces lésions apparentes des poumons, n'étaient pas
286: \ P. GARNAULT
terepha. « Les bêtes même légèrement atteintes » n'étaient donc
pas proscrites, et la très grande majorité des bestiaux tuberculeux
ont été et sont encore consommés par les Juifs, malgré leurs pres-
criptions ritualistes.
On peut, cependant, faire une objection tirée d’un texte du Deuté-
ronome, XIV, 21, où il est en même temps défendu aux Hébreux
de manger d’aucune viande morte d'elle-même, mais où il est
permis de la vendre à l'étranger. Ce texte est en contradiction
avec un autre texte (Lévitique, XVII, 12), d’après lequel l'étranger,
lui-même, ne doit pas commettre le sacrilège de manger le sang et
l'âme. Mais nous sommes assez habitués à trouver des contradic-
tions dans la Bible, pour ne pas nous montrer surpris. Les textes
bibliques ont été compilés, à diverses époques, de sources très hété-
rogènes, dont les origines sont plus ou moins anciennes, et il est
généralement très difficile de les trouver d’accord entre eux. Un
homme de mauvaise foi ou ignorant des manières de penser de
l'Antiquité, pourrait supposer que le texte, Deut. XIV, 21, indique
quelque notion hygiénique. Ces viandes malsaïnes auraient pu être
vendues aux étrangers, pour lesquels les Hébreux ne sont pas
d'ordinaire très bienveillants, comme dans un de nos abattoirs
clandestins, un boucher marron pourrait vendre, actuellement, à
une clientèle de passage, des viandes dangereuses, qu'il se garderait
bien de consommer ou de fournir à ses amis. Cette supposition, si
logique en apparence, est absolument inadmissible. Aux époques
de la législation, dite mosaïque, la maladie, comme la mort,
n'étaient point des faits naturels, mais une punition, un châtiment
divin, un véritable meurtre commis sur l'Homme par la Divinité,
en raison dé quelques transgressions; c’est là une notion sur
laquelle tous les hommes compétents sont actuellement absolu-
ment d'accord, et qui, à elle seule, suffirait d’ailleurs à ruiner
toutes les suppositions d'idées hygiéniques chez les Anciens. L'usage
des charognes est, de plus, très répandu chez les Primitifs; et il ne
saurait venir à l’esprit d'aucun des compagnons de l’homme qui
en aurait consommé, eut-il péri quelques heures après son repas,
empoisonné par lestoxines, qu’il fût mort autrement que par suite
d’un châtiment; par exemple, chez les Hébreux, et probablement
chez les peuples voisins : Moabites, Amalécites, Iduméens, etc.,
pour avoir mangé l’âme, ou pour quelque autre raison analogue.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 287
C’est, à mon avis, dans une de ces raisons encore vagues, mais
que nous entrevoyons cependant, qui ont présidé, comme l'horreur
de l’ingestion du sang, à l’institution de l’examen rituel des viandes,
qu’il faut chercher les origines de la rédaction de Deut. XIV, 21. En
effet, dans la législation hébraïque, le mort est tabou à un très haut
degré. Les prescriptions les plus sévères, les derniers supplices,
sont le châtiment de ceux qui « se souillent avec les morts »..
Or, après plusieurs auteurs, mais d’une façon beaucoup plus
complète et plus solide, je pense, que personne, j'ai montré quelles
étaient quelques-unes des raisons de cette horreur, quel était le sens
de cette expression restée si longtemps inintelligible (1). Sans être
spéciale aux Hébreux et aux Judéo-chrétiens, cette horreur est beau-
coup plus développée chez les Hébreux que chez la plupart des autres
peuples. L’animal n’a ni crainte ni horreur de Ja mort; et cette crainte
ou cette horreur sont absolument ignorées de beaucoup de pri-
mitifs, qui ont des contacts très intimes avec le mort, lui font subir
souvent plusieurs funérailles successives et enfin, fréquemment, le
dépècent et le mangent, au moins partiellement. J’ai montré que
c'était parce que lahve était primitivement un mort, parce que les
prophètes ne se distinguaient pas primitivement des obôth, ou
ventriloques, ou nécromants, et aussi parce que les nécromants,
en grand nombre, pratiquaient leur industrie en Israël et concur-
rençaient, près du peuple, lahve et ses prophètes, que se déchaîna
une haine terrible contre les morts et leurs prophètes, c’est-à-dire
les nécromants. La nécromancie, qui se pratiquait nécessairement,
anciennement, avec une pièce mortuaire, une partie du cadavre
ou du squelette, la tête ou le crâne généralement, pouvait s’exercer
au moyen des os de certains animaux. C’est au moins ainsi, nous
dit le Talmud, que pratiquaient les Ideonim, associés dans les
textes bibliques aux obôth, et qui mettaient un os d’un animal
étrange, dans leur bouche, pour rendre des oracles. Sans même
faire intervenir ce commentaire bizarre et tardif du Talmud, je
trouve ma conception pleinement justifiée par les divers textes
de la Bible, qui nous parlent de l'âme des animaux, au mème titre
que de l’âme humaine. Que l'étranger mangeût l'âme des animaux,
c'était évidemment un crime, cependant moins grand que pour
(1) P. GarNauLr, Ventriloquie, nécromancie, divination, inspiration et prophé-
* tisme. Revue Scientifique, 26 mai 1900.
DS8 P.:. GARNAULT
l’'Hébreu ; mais, surtout, qu’un individu se mit en contact avec un
être mort, qui reniermait encore son âme, la mangeât et s’en
rendit propriétaire, pour lui faire rendre des oracles et prédire
l’avenir, à la façon des obôth et des Idéonim, là était le principal
et véritable danger ; formidable, assurément, lorsqu'il s'agissait
d'un Hébreu, à peu près nul, en pratique, lorsqu'il s'agissait d’un
étranger. Que cet étranger fit ce qu’il lui plaisait, de cette âme
ainsi capturée, asservie, renfermée dans son propre corps et qu’il
pouvait faire parler par sa propre bouche, à la façon des nécro-
mants, c'était affaire à ses concitoyens, aux divinités de son peuple,
à Chemosch, par exemple, s’il s'agissait d’un Moabite ou d’un Ham-
monite, au cas où sa divinité aurait proscrit l’ingestion du sang. Ce
nécromant, ce ventriloque en puissance, ne pouvait jouir, comme
étranger, que d’un crédit bien limité près des fils de Iahve; ce
n’était donc pas un concurrent dangereux. C'était à sa conscience
de s’arranger avec les lois de son Dieu et de son pays, s’il les
transgressait en mangeant de l’âme; et les fils d'Israël, en vendant
à cet étranger la charogne défendue chez eux et par conséquent
inutilisable, faisaient encore une bonne affaire, sans être respon-
sables du péché, s’il y en avait un et sans encourir, du même fait,
aucun péril sérieux. Cette interprétation convient exactement, me
semble-il, aux temps relativement anciens où fut rédigé le Code
Deutéronomique, et où les idées particularistes que je viens d’ex-
poser étaient si courantes, qu’elles influencèrent nianifestement
les rédacteurs de ce Code. Au contraire, l'interdiction absolue, aux
étrangers comme aux Hébreux, de manger du sang, ou de dévorer
des bètes mortes d’elles-mêmes, correspond très bien à la forme
d’esprit et aux tendances de ceux qui, beaucoup plus tard, rédi-
gerent le Code Sacerdotal.
Pour traiter à fond cette question et l’épuiser, il faudrait, même
dans l’état actuel de nos connaissances, ajouter bien des pages.
Mais je crois avoir dit l'essentiel, et avoir exposé les idées fonda-
mentales de la proscription et de l’inspection des viandes chez les
Hébreux ; et montré combien, pour ce peuple, si dégradé par son
mysticisme, il nous est impossible d'admettre aucune idée hygié-
nique, lorsque nous n’en voyons aucune trace chez les Égyptiens,
qui leur étaient si supérieurs et qui occupaient, dans l'échelle des
,
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 289
civilisations antiques, le premier échelon, tandis que les Hébreux
occupaient le dernier. ;
Quant au sens moderne des prescriptions ritualistes, se ratta-
chant à la circoncision, aux animaux impurs, aux viandes défen-
dues, qui sont une si grande charge pour les Juifs, sans aucune
espèce de compensation, il nous est avoué par les contradicteurs
de Reinach. La théorie hygiénique ne représente plus qu’une atti-
tude tardive, prise après coup; ces prescriptions ont pour but réel
d'isoler les Juifs et de perpétuer le Judaïsme, au profit de ceux qui
en vivent. C’est ce motif intéressé, que David Strauss reprochaïit à
Schleiermacher et aux théologiens protestants, qui se montraient
incapables d’aller jusqu’au bout des conséquences logiques de leurs
critiques. La véritable solution de la question Juive se trouve dans
l'abolition de ces pratiques ritualistes grossières et ridicules, de la
circoncision et de la proscription des viandes. Le jour où, parmi
les Juiis, ne seront circoncis que ceux qui en ont besoin, les Juifs
se fusionneront, ainsi qu'ils doivent le faire, et qu’ils ont tout
intérêt à le faire avec les peuples au milieu desquels ils vivent.
Nous ne pouvons nous attendre à trouver de nombreuses indi-
cations concernant la tuberculose du bétail, pendant l’époque du
moyen-âge, sous une forme quelque peu scientifique. On sait, en
eflet, que les origines de la médecine vétérinaire sont des plus
récentes et ne remontent pas au-delà de la moitié du XVII siècle.
Aussi, en dehors de la citation de Columelle, se rapportant à la
phtisie ou à l’ulcération des poumons chez le Bœuî, comprise de la
façon dont les anciens médecins entendaient la phtisie humaine,
ne trouvons-nous aucun texte important à signaler.
_Nous sommes quelque peu gènés pour faire intervenir, d’une
façon tant soit peu critique, les textes, arrêtés, ou lois, d’après
lesquels on pourrait supposer que, pendant la période qui précéda
la grande renaissance anatomique du XVIIe siècle, les hommes
eurent quelque notion plus ou moins vague de la tuberculose des
Bovidés. Quelle que soit, en eftet, l’idée qu’ils pouvaient se faire
sur la nature, les causes et la signification des tubercules et des
ulcérations du poumon, des tumeurs des séreuses, il serait inté-
ressant de savoir jusqu’à quel point ils s’en sont préoccupés et si
l'idée leur est venue qu’il pouvait y avoir, pour l'Homme, quelque
danger à consommer la chair d’animaux présentant ces symp-
Archives de Parasilologie, V, no 2, 1902. 19
290 ET ÿ 1 :P. GARNAULT
\
tômes; ou même si, pour des raisons comparables à celles des
Juifs, peut-être même empruntées simplement aux Juifs, ils seraient
arrivés, en se basant sur des considérations totalement étrangères
aux idées fondamentales de l’hygiène, à établir des prescriptions
réellement hygiéniques.
. Malheureusement, les travaux faits sur ces questions, au moins
ceux dont j'ai pu avoir connaissance, sont loin d’être satisfaisants;
ils ne portent, d’où qu’ils viennent, ni la marque d’une érudition
sûre, ni celle d’un sens critique développé. Ils ne concordent guère ;
et en présence de tant d’incertitudes, plutôt que de négliger entière-
ment la question et de la passer complètement sous silence, j'ai
préléré citer simplement les auteurs, en leur laissant l’entière
responsabilité de leurs affirmations.
Voici tout ce que Friedberger et Frôhner (1) savent sur la ques-
tion. « En Allemagne, au IX° siècle, l’usage des viandes de Porc et
de Bœuf atteints de Perlsucht (Kadrerie) aurait été proscrit chez les
Francs, par les lois de l'Eglise. En 1370, il aurait été défendu, à
Munich de mettre en vente la viande atteinte de Perlsucht (pfindiges
Fleisch). Nous trouvons des dispositions semblables, en 1343 à
Würzburg, 1394 à Passau, 1401 à Landshut, 1558 au Würtemberg,
en 1582 dans le Kurpfalz.
-Gerlach (2) se borne à remarquer, que les règlements d’origine
religieuse ou séculière, émis au cours du VITE siècle, ne font men-
ton d’aucune maladie que nous puissions prendre pour la pomme-
lière. |
Ch. Morot (3) a fait, pour la France, une étude qui remonte
jusqu’au XIV: siècle et que l’on pourra consulter. J'avoue que les
affirmations données par cet auteur, que fi, filz, fil, filet fillet,
loup, leu, termes employés autrelois pour désigner des affections, -
encore fort hypothétiques, et certainement mal définies dans l'esprit
de ceux qui employaient ces termes, correspondraient exactement :
à la tuberculose bovine et à la maladie de la pommelière, ne
m'ont guère convaincu. Les tentatives de démonstrations de
(1) FRIEDBERGER und FRôaNER, Lehrbuch der speciellen Pathologie und Therapie
der Hausthiere, 5. Aufl., II, p. 383, 1900.
(2) GerLacu, Die Fleischkost des Menschen von sanitären und marktpolizei-
lichen Standpunkte. Berlin, 1875.
(3) Ch. Moror, La tuberculose bovine, d’après les Statuts de la corporation
des boucheries de plusieurs villes de France, XIV, XV, XVI, XVII et XVIII:
siècles. Recueil de médecine vétérinaire, 1887, p. 593.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 292
Morot sont très faibles, pour ne pas dire nulles; et toute sa
thèse repose sur des suppositions, qui m'ont semblé à peu près
gratuites. Je dois dire que je ne sais nullement si Les affirmations de
Friedberger et Frôhner, indiquées par ces auteurs sans références,
sont plus solides. S’il est exact que des prescriptions visant réelle-
ment la viande des bovidés tuberculeux aient existé au moyen-âge,
il serait très intéressant de savoir si, en raison des affirmations
toutes puissantes des médecins grecs, on s'attachait uniquement,
comme les vérificateurs juifs, à l'examen des ulcérations des pou
mons, si même, véritablement, on s’en préoccupait, et si on tenait
compte des tubercules et des tumeurs des séreuses. Il serait fort
important de savoir également, quelles étaient les idées scienti-
fiques ou autres, sur lesquelles se basaient ces prescriptions. Il me
paraît téméraire, dans l’état actuel de nos connaissances, d'émettre
un avis, quel qu’il soit, sur l’origine, la nature et le sens de ces
prescriptions; et il n’est nullement démontré pour moi qu’elles
aient réellement visé la tuberculose bovine.
D’après Peler Graumann (1), qui a fait une étude très sérieuse
pour le temps, de la question, les premières réglementations
concernant le « bétail impur », « unreines Vieh », paraissent
remonter à 1680. Elles se sont développées sous l’influence d’idées
étranges, d’après lesquelles le bétail impur était atteint d’une
maladie vénérienne ou syphilitique, contractée même à la suite d’un
_coït sodomitique (van Helmont) (2), affection que l’on appela, natu-
rellement, par comparaison, la maladie des Français. Dans quelle
mesure cette singulière maladie des bovidés correspondait-elle à
notre tuberculose, c’est là un point que nous examinerons dans
notre livre, où nous développons cette question avec détails. Mais ce
témoignage de Graumann et celui de plusieurs auteurs, semblent
indiquer que si, à une période antérieure, on avait proscrit les
viandes d'animaux atteints de la pommelière, cette législation était
tombée en désuétude, et ne renaquit de ses cendres, que sous
l'influence des idées bizarres auxquelles nous venons de faire:
allusion, et dont, chose curieuse, un savant illustre, mais dont les
idées sont souvent assez bizarres, van Helmont, fut le protagoniste,
(1) Peter-Benedikt-Christian GRAuMaANN, Doctor der medicin und der Philo-
Sophie der Arzneykunde, bestimnten Lehrer auf die Akademie zu Bützow.
Abhandlung über die Franzozenkrankbheïit des Rindviehes und die Unschädlichkeit
des Fleisches. Auf hohen Befehl herausgegeben, Rostok et Leipzig, 1784, 200 pages.
(2) Van HeLzMonT, Opuscula medica inaudita.
292 P. GARNAULT
Mais avant de reprendre le cours de mon étude [sur le dévelop-
pement de notre connaissance de la tuberculose, avec les auteurs
du XVII: siècle (car avant, nous ne rencontrons rien qui soit
digne d’être signalé), qu'il me soit permis de réunir tous les
noms que j'ai pu recueillir, et qui furent empioyés, aux diverses
époques, pour désigner la tuberculose du bétail. Je n’ai exclu de
cette liste, que les termes indiqués par Morot, que j'ai rapportés
plus haut, parce qu’ils m'ont paru trop incertains.
« La variété presque infinie de ces termes nous montre bien, à
elle seule, que, jusqu’à ces dernières années, on n'avait aucune
espèce de notion précise sur cette maladie; et il nous faudra
arriver, en effet, à une époque tout à fait voisine de la nôtre, pour
voir les hommes se rendre nettement compte de ce que l’on doit
entendre par les termes employés pour désigner les diverses mani-
festations de la tuberculose du bétail.
Le mot français le plus ordinaire, pour la tuberculose du bétail
est « pommelière », caractérisant les tumeurs des séreuses qui
ressemblent à des pommes ou à des grappes de pommes, non pas
à des pommes de terre; puisque, en réalité, le terme serait
beaucoup plus ancien que l'introduction du tubercule. En effet,
Morot, s'appuyant sur l'autorité de Littré, pense que le terme
pommelière est déjà représenté par les vieux termes français qui
l’auraient précédé, ou qui en sont des corruptions, ou des modi-
fications : pommelée, pommellerie et pennelière.
Tout cela est possible, mais je ne m’en porte nullement garant,
car j'avoue ne m'être pas préoccupé d'étudier la question à fond;
non plus d’ailleurs, semble-t-il, ce qui paraitra plus étrange, que
ne l’a fait Morot lui-même. On trouve encore, en français, les
appellations de phtisie calcairée et de phtisie crétosée. Il existe
probablement encore beaucoup d’autres termes, mais je ne les
connais pas et je ne sais pas s’ils ont été recueillis.
D’après Creighton (1), qui cite Valley et d’autres auteurs anglais,
à la vérité fort peu nombreux, car la bibliographie anglaise de la
tuberculose bovine est bien pauvre, le terme anglais le plus usuel
pour désigner la tuberculose bovine, serait grapes, qui signifie
raisins, grappes, en raison de l'aspect des tumeurs perlées. On
(1) Charles CreGuron, Bovine uberculosis in man, with illustrations. London,
1881.
LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 293
trouve encore Angleberries et Duckweed; ce dernier mot signifie
aliment de Canard, correspondant à l’allemand Meerlinsigkeit,
lentilles d’eau.
En allemand, les désignations sont innombrables, et cette abon-.
dance tient peut-être à ce qu’elles ont été recueillies avec plus
de soin. Franzozenkrankheïit, ou simplement Franzozen, Venerie,
Geilsucht, Geile Seuche, Nymphomanie, Satyriasis, Stiersucht,
Monatsreiterei, Unreinigkheït, Rindshammen, Krannen, Pocken-
krankheït, Grannigt-, Finnig- ou Krättig-Sein, Hirsesucht, Trau-
benkrankheit, Zäpfigkeit, Zäckigkeit, Meerlinse, Meerlinsigkeit,
Drüsenkrankheïit, Sarkomdyskrasie, Perlsucht, Perlschwindsucht,
fibrôse Tuberculose, primäre Tuberculose der serôsen Haute,
Rindstuberculose. — Morbus gallicus boum, Cachexia boum sarco-
mentosa, Sarcomatoses infectiosa, Sarco-tuberculosis boum infec-
tiosa, Tuberculosis serosa boum, Cachexia vaccarum tuberculosa,
Tuberculosis pleuralis, Tuberculosis boum fibromatosis, Marga-
rosis, Lungenswindsucht, Lungensucht (1).
Enfin, Viborg (2) a introduit dans la terminologie danoise servant
à désigner cette maladie, le mot Parresyge, à peu près équivalent à
nymphomanie ou satyriasis.
Ajoutons encore que les bêtes atteintes de Perlsucht, accusées
de sodomie et probablement considérées, pour cette raison aussi
bien que pour leur irrésistible appétit sexuel (nymphomanie, saty-
riasis), Comme «possédées », au moins à un certain degré, furent
brülées jusqu’en 1783. C’est à cette époque que la Prusse, bientôt
suivie par les autres nations, réagissant contre les notions précé-
dentes, que l’on considérait comme des superstitions, mais n’ayant
pas la moindre notion que la pommelière, le mal des Français, la
Perlsu :ht du bétail, pussent être de même nature que la tuberculose
humaine, ni que la chair ou le lait des animaux atteints de ces
maladies pussent être dangereux pour l'Homme, rendit entièrement
libre le commerce de la chair et du lait des animaux tuberculeux.
(1) Les termes allemands ont été recueillis par A. Joue, Die Geschichte der
Tuberculose mit besonderer Berüchsichtigung der Tuberculose der Rindes und
die sich hieran knüpfenden medicinal-und veterinärpolizeilichen Consequenzen.
Deutsche Zeitsch. f. Thiermedicin u. vergleichende Anatomie u. Pathologie,
IX, p. 1-88, 1883.
(2) ViB0RG, Veterin. Selskabets Skrifter, Kjgbenhavn, 1818, t. III, p. 125.
DELLA PSITTACCOSI
STUDII ‘ED ESPERIMENTI
- DEI-DOTTORI :
GIUSEPPE AJELLO € CARLO PARASCANDOLO
Professore pareggiato © Professore pareggiato
nella R. Università di Napoli.
La psittaccosi, malattia da infezione, cui vanno soggetti i Pappa-
galli di importazione americana, conosciuta già da molto tempo, è
stata perd studiata con cura soltanto dopo che si potè dimostrare la
sua trasmissibilità all Uomo.
Gli animali più atti a ricevere l’infezione sono quelli di recente
importazione ; esi è notato pure che la giovane età ve li predispone
egualmente, come la mancanza di cura, la cattiva alimentazione ed
il difetto di aerazione.
L’Uccello preso dal male cade per 8 a 10 giorni in una sonnolenza
quasi continua; à immobile, non mangia, deperisce, ha diarrea
continua, le piumeirte, le ali cadenti, presenta cioë tutto il quadro
di una enterite a decorso cronico.
. Nel 1879 il Ritter pel primo richiamè l’attenzione degli studiosi
sopra una epidemia familiare di polmonite, in individui, che ospi-
tavano Pappagalli affetti da enterite mortale; ed il rapido insorgere
di questa malattia nei numerosi membri della stessa famiglia fece
cadere giustamente il sospetto sopra tali Uccelli, recentemente
importati da Amburgo. Ma il Ritter non sospettù che essi fossero i
trasmissori della malattia all” Uomo; invece credette che ne fos-
sero veicoli,avendone preso i microbi dagli oggetti coi qualiavevano
viaggiato. ;
Analoghe osservazioni furono fatte da Ost di Berna nel 1862, e
da Wagner nel 1885.
L’Eberth nel 1880 e poi il Wolff nel 1883 richiamarono pei primi
l’attenzione su questa micosi mortale dei Pappagalli. Questi autori
alla autopsia trovarono Micrococchi in quasi tutti gli organi e
specialmente in numerosi noduli grigi nel fegato ; l’intestino pre-
: DELLA PSITTACCOSI. : .: 295
sentava moderato catarro ; di rado si osservavaäno ji pue 2raut
superficiali nel tenue, senza reperto microbico.
Nel 1892 si manifestd la prima epidemia del generé a Parigi : ed
allora il Netter ed il Gaston dalle deiezioni diarroiche e dalle alï di
questi animali infetti, isolarono dei bastoncini e diplococchi, che
iniettati nei Topi ne cagionarono la morte in 48 ore per setticemia,
la quale era caratterizzata dalla presenza nel sangue di un piccoto
bastoncino, sottile, con i caratteri di forma e di coltura del PE
della setticemia-dei Topi. € pri
Cid avveniva con le inoculazioni di colture ricavate dalle Hdies
zioni dei Pappagalli; mentre che le ali di questi Uccelli' dettero,
dietro l’inoculazione nei Topi, lunghi Bastoncini e Pl ot e
Diplococchi dissimili allo Pneumococco. EN CACESED
Una epidemia successiva si ebbe durante il 1893, e poi na 9%,
95 a Firenze, a Prato; a Genova nel 1897, ed infine GUERRE recèn-
temente notata da Leichtenstern in Houl: NAGER
Per la grande mortalità che presentano quéste epidemie umane
(75 a 80 per 2), dei colpiti), as site si dettero con ons nSuies
a ricercarne la causa. nor Ia
Il Piter ed il Triboulet fecero ie tentativi batteriologici, ma fu
solo nel 1893 che il Nocard riconobbe un Bacillo specifico della
psittaccosi, e gli diede il proprio nome. Egli lo coltivè, ricavandolo
dal succo midollare delle ossa di Pappagalli aftetti dalla enterite
cronica, e ne descrisse i caratteri.
E’ un Bacillo corto, to2zo, con estremità ls anerobio
facoltativo, estremamente mobile. Si sviluppa rapidamente sulla
“maggior parte dei terreni ordinari culturali solidi o liquidi, purchè
la reazione del mezzo sia neutra o lievemente alcalina. Non si
colora col metodo di Gram, non liquefà la gelatina, non fa fermen-
tare il lattosio, non coagula il latte, à patogeno non solo per il
-Pappagallo, il Figure ma sons pel Topo, Goniglio, Cavia,
Pollo, ecc.:
Se questo Bacillo viene inoculato nella trachea, nel peritoneo o
nelle vene degli animali, essi muoiono in meno di 48 ore di setti-
cemia emorragica, si nota che tutti i tessuti sono congestionati e
presentano il Bacillo specifico; questo esiste anche nel sangue, ma
in piccolissima quantità, nondimeno tutti gli innesti fatti col
sangue riescono anch’essi positivi.
296 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Inoculato sotto la cute o neïi muscoli, o mescolato agli alimenti,
il batterio produce eftetti meno costanti o meno rapidi, tuttavolta
la morte pud avvenire anche in due a tre giorni, ma per lo più
avviene per diarrea ed esaurimento in 8-10 à 15 di. Qualche volta
gli inoculati resistono, e lentamente si ristabiliscono. Le lesioni
prodotte in queste condizioni sono sempre quelle di una setticemia
emorragica intensa, e tutti i visceri presentano lo stesso microrga-
. nismo. E questo è cosi facile a trasmettersi, che si pud provocare
la malattia senza ricorrere alla inoculazione ; basta depositare delle
ali secche del Pappagallo infetto nel fondo della gabbia di altro
animale, perchè questo muoia in meno di venti giorni.
Le esperienze praticate in tal modo dal Nocard costituirono il
quadro completo della enterite dei Pappagalli.
L’animale dopo 10 giorni diveniva triste, sonnolento, rifiutava il
vitto, poi cadeva in una immobilità completa, le piume erette, le
ali cadenti ; aveva continua diarrea ed al 20° gicrno giungeva ineso-
rabile la morte. Nella autopsia si ebbero lesioni come quelle degli
animali inoculati : congestione emorragica generale, fegato, milza
e reni rammolliti contenenti allo stato di purezza il Bacillo descritto.
Negli Uomini affetti da psittaccosi, durante l’epidemia di Firenze,
non Îfu riscontrato dal Nocard, dal Malenchini e dal Palamidessi
questo batterio; perd questi due ultimi autori (come già dal Gaston
e dal Ritter era stato dimostrato) riscontrarono un Diplococco con i
caratteri di quello della polmonite, avendo perd delle note difte-
renziali in riguardo alla virulenza dell’ ordinario agente della
polmonite.
Solo tre anni più tardi il Gilbert ed il Fournier riuscirono ad
ottenere dal sangue del cuore di un individuo morto di psittaccosi
il Bacillo di Nocard e lo trovarono eziandio negli organi dei Pappa-
galli ammalati. Quei due autori perd constatarono, oltre alle note
stabilite dal Nocard, delle altre, che l’assomigliavano al Bacterium
coli ed al Bacillus typhosus cioë : l’assenza di reazione dell’ indolo,
la mobilità dovuta a 10 0 12 flagelli, la disposizione simile al Bacte-
rium coli sulle patate. Ma notarono pure chese ne differenziava per il
minimo potere agglutinante, per l’altissimo potere patogeno sugli
animali, non che per la resistenza ai succhi digerenti ed allo
essiccamento.:
Inoltre si sviluppava anche sopra colture di tifo antiche e sopra
DELLA PSITTACCOSI 297
colture recenti di Bacterium coli, per la qual cosa si pensd che questo
batterio non fosse che una varietà di simil-coli, tanto più per averlo
riscontrato nell’ intestino di Pappagalli sani e che potesse anche
avere una virulenza maggiore, come non & strano che accada
per gli ordinari coli.
Nel 1898 il Nicolle non potette isolare il Bacillo eue psittaccosi
dal sangue del Pappagallo ammalato, nê ebbe maggior fortuna
con gli uomini affetti dalla stessa malattia ; forse per le condizioni
poco favorevoli in cui sperimentava, non potendo disporre che di
prodotti patologici umani (espettorato, sangue, fecce, ecc....), nei
quali è difficile rintracciare specie microbiche ; ma di contro al
reperto negativo del microrganismo indicato dal Nocard come
patogeno della psittaccosi, egli riconobbe il potere agglutinante del
sangue, rispetto al Bacillo della psittaccosi in coltura pura, ed in
due infermi questo potere era relativamente alto, fino ad 1 sopra
60 in un caso Questa scoperta del Nicolle ha una importanza pratica
potendosi far diagnosi di psittaccosi possedendo una coltura pura
di Bacillo di Nocard, cosa che il Gilbert, il Fournier, e il Sicard
non potettero riuscire a dimostrare.
Leichtenstern recentemente, in una epidemia di psittaccosi in
Holon, riscontrd streptococchi in tutti gli organi degli individui
umani morti, perd nel Pappagallo, cagione dell’epidemia, non
trovù il Bacillo specifico di Nocard, ma gli stessi Streptococchi ris-
contrati nell’uomo. Sicchè l’agente specifico della psittaccosi dell’'U
omo e dell’animale, descritto da Nocard non è stato controllato
dalle posteriori osservazioni batteriologiche, salvo solo dal Gilbert
e dal Fournier. Ora viene la questione : esiste un contagio diretto
tra il Pappagallo ammalato all 'Uomo ?
Le osservazioni cliniche rispondono in senso affermativo ;
giacchè contemporaneamente, alla presenza di un Pappagallo
infermo di enterite cronica, si è visto negli Uomini che vi ebbero
contatto svilupparsi la polmonite a tipo tifoideo, a focolaio ora più
ed ora meno esteso, circoscritta a una sola famiglia, ed anche
trasmessa ad altri Uomini.
Ed il localizzarsi della infezione colle misure profilattiche eserci-
tate rigorosamente sopra gli ammalati, o animali sospetti, di
esserlo, sopra le gabbie, la biancheria, ecc... ci fa ritenere a buon
- diritto, che per contrarre la malattia è necessario il contatto diretto
298 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
del: Pappagallo ammalato ; che il Bacillo di Nocard dev’essere
l'agente specifico a cui devesi la malattia ; e che il non averlo
sempre riscontrato nei casi di psittaccosi, si débba solo riferire
alla grande difficoltà di saperlo isolare.
La vie di trasmissione sono varie : direttamente dall’Uccello
‘ammälato all’Uomo; e pér l’intermedio dell’aria, da Uômo a Uomo.
Il primo modo di contagio è il più frequente. Allorchè l’animale
rifiuta di mangiare, gli amatori, spesso ésagerano nelle cure
‘per tali bestiole, si studiano di nutrirlo per forza; l’animale si
‘dibatte, rifiuta il éibo, talvolta assale l’imprudente a colpi di becco,
‘ed allora l’agente patügeno'penetra nell’organismo per una erosione
o una fessura della pelle. Qualchie altra volta gli amatori di questi
Uccelli carezzano, baciano il Pappagallo'e prendono dalle piume i
batterî che vi pullulano: Ma la più parte delle osservazioni mostrano
che gli animali ammalatisi Siano stati cibati da bocca a becco, e
quindila malattia in questo caso si è iniziata con un accidente
locale, un edema fugace in vicinanza della bocca.
‘Cosi il Dujardin-Beaumetz constatd in tre infermi placche difte-
roidi della bocca e della gola. Adunque il contatto semplice dello
‘Uccello infermo, il cibamento da bocca a becco costituiscono il
contagio per inoculazione cutanea, mucosa ed infine per la via
gastrica, la quale si rende possibile per la resistenza del Bacillo
{Nocard) ai succhi digerenti.
Il contagio per l’aria non è meno frequente, nè meno dannoso;
le deiezioni dell’ animale si disseccano nella gabbia, si spandono
nell appartamento, e, mescolate alla polvere delle abitazioni, ven-
gon sollevate al momento dello spazzamento ed aspirate.
Questo mezzo di infezione è stato messo in dubbio perchè questo
Bacillo è poco resistente all’ essiccamento. Sotto questo punto di
vista, esso è in contrasto col Diplococco lanceolato, il quale, come
ha dimostrato anche recentemente Bordoni-Ufireduzzi, resiste all’es-
siccamento fino a 55 giorni.
‘Il Guarnieri inoltre ha dimostrato che nel sangue disseccato
questo Bacillo resta virulento anche per mesi.
Infine la trasmissione diretta da Uomo ad Uomo è più rara,
giacchè, quando si conosce la malattia, si prendono le più ener-
giche misure. profilattiche. Esistono tuttavia casi inconfutabili di
persone che, avendo contratto la mala'tia, hanno infettato la fami«
. DELLA. PSITTACCOSI,, 299
glia.tutta, ed il contagio si è diffuso in uno intero quartiere.
. Come avviene in ogni‘infezione, non basta essere in un ambiente
infetto per contrarre la malattia : si è notato che certi individu
vanno più soggetti a contrarla in rapporto alla loro disposizione
personale ed al loro stato anteriore di salute. Egli è certo che i
deboli, gli affaticati, i convalescenti vi sono più disposti di quelli
che sono sani e robusti, quindi due fattori facilitano il contagio :
da una parte l’elemento patogeno, dall’altra un affievolimento
qualsiasi dell’organismo: Ed inoltre, è utile costatare che, mentre
il Nocard ha potuto stabilire che l’infezione attaccava diversi ani-
mali, come Topi, Piccioni, Cavie, Conigli, Cani, non si conoscono
casi, in cui, la psittaccosi sia stata trasmessa all’ Uomo da nessuno
di essi, ma solo, eciô è provvidenziale, potendosi cosi più ie
mente evitarla, o limitarne il campo, dal Pappagallo.
La psittaccosi ha un periodo di incubazione di 8 a 10 giorni ; nei
casi in cui non vi sono mänifestazioni locali, come le placéhé difte:
roidi nella bocca e nel faringe, s’inizia in modo subdolo con males-
sere, cefalea, inappetenza, tristezza, insonnia, dolori al tronco ed
agli arti ; talora si ha epistassi, vomito, stitichezza ostinata, più di
rado diarrea. L’infermo infine, aggravandosi sempre più il suo
stato, è obbligato a restare a letto.
Quali sono i sintomi iniziali? Dopo 6 a 7 giorni sientra nel
periodo di stato, con stupore, sonnolenza, delirio (talora calmo,
altre volte furioso), e talvolta assoluta incoscienza ; spesso perd
la mente resta lucidissima ; l’anoressia è assoluta, la lingua
vischiosa ricoverta da patina spessa. ma non mai fuligginosa €
screpolata come nel tifo ; si aggiunge pure nausea, vomito, diarrea
debilitante, o più di frequente costipazione ostinata.
Nella psittaccosi la temperatura si eléva rapidamente à 39° o
40° C. fin dal secondo giorno, il che la distingue dal periodo di
stato del tifo, e si mantiene elevata con deholi remissioni mattutine
per 3 o 4 giorni ; poi suécede una brusca defervescenza, seguita da
una nuova ascensione termica, ovvero decade bruscamente in 2 0
3 giorni senza presentare oscillazioni termiche. Il polso del pari si
comporta irregolarmente; talvolta si hanno anche 120 a 130 pulsa-
zioni, tal’ altra il loro numero non oltrepassa quello normale.
L’addome si mostra dolente alla pressione, ma non in modo
esagerato, e nella fossa ileo-cecale si pud notare un lieve grado di
300 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
pastosità, ma non mai il gorgoglio ileo-cecale. Il fegato è nella
barriera fisiologica ; la milza aumentata di volume. Ma i fatti più
interessanti sono quelli bronco-polmonari, che di solito si determi-
nano senza brivido iniziale, nè dolori puntorii, e senza o con
leggiera tosse ; talvolta perd si hanno accessi vivissimi di tosse e di
dispnea, i quali non durano più di 24 ore, alternandosi con dolori
puntori, che perd non hanno la tenacia e la fissità di quelli della
polmonite.
All’ ascoltazione si rilevano per lo più bilateralmente rantoli fini,
diffusi in tutto il torace con note di subottusità alla percussione,
solo nel caso che la malattia si complichi a polmonite, che d’ordi-
_nario suole essere determinata dallo Pneumococco lanceolato di
Fraenkel, come anche dalla osservazione del Maragliano, si notano
allora i caratteri di una polmonite genuina o quelli della polmonite
catarrale da influenza ; perd il decorso di questa è per lo più mortale.
In altri casi, quando si ottiene la guarigione, 15 o 20 giorni dopo
l'inizio della malattia, incomincia il periodo di declinazione,
durante il quale tutti i sintomi morbosi man mano si dissipano, e
l’infermo entra in convalescenza : essa è perd lunga per parecchie
settimane e molto penosa.
A questa forma di polmonite atipica con sintomi tipici, si aggiun-
gono sovente forme gravi di polmoniti adinamiche, le quali in
pochi giorni danno la morte; ma talora si sono notate delle forme
leggiere, abortive, che si risolvono in brevissimo tempo.
Questi fatti polmonari dunque, gravi o lievi che siano, accom-
pagnano sempre la psittaccosi; ma gli altri, invece si presentano,
0 mancano, secondo i soggetti attaccati. Cosi, in taluni, predo-
minano disturbi nervosi come delirio furioso con cefalea inten-
sissima, dolori muscolari ed agitazione estrema, fino al suicidio;
in altri prevalgono i sintomi intestinali, in altri ancora i cardio-
vascolari. ;
Il reperto anatomico patologico dei casi studiati è il seguente :
Alterazioni nei polmoni con le note della bronco polmonite
dei lobi inferiori; il processo pneumonico partiva dal centro e si
estendeva progredendo nella parte periferica del parenchima; del
resto oltre il tumore splenico e l’ingrandimento dei reni, donde la
albuminuria, si è costatata ancora la faringo-laringite cangreno-
sa, ed in un caso solo la pericardite siero-fibrinosa incipiente.
DELLA, PSITTACCOSI 301
La diagnosi è fondata sulla anamnesi, sul decorso speciale della
febbre e sulla frequente complicanza di un processo polmonare con
sintomi tifoidei; ma senza relazione etiologica, ed a preferenza
senza la ricerca batteriologica, la diagnosi pud divenire erronea e
confondersi con quella di una febbre tifoidea nel primo stadio, e
specialmente coll’ influenza. Pertanto dalla tifoide si differenzia
per la curva termica, per la mancanza di certe note addominali,
e per la prevalenza dei fatti respiratorii, ragioni per le quali
riesce facile confonderla colla influenza, avendo la stessa maniera
d'insorgere e di progredire. Nell’ influenza perû il catarro acuto
nasale è costante, manca nella psittaccosi ; in quella la tosse è
stizzosa, incessante, senza notevole espettorazione, l’ascoltazione è
muta, laddove in questa si ha tosse lieve, e l’ascoltazione fa rilevare
l’esistenza di rantoli diffusi ; di più l’evoluzione è lenta, e la conva-
lescenza lunga e penosa nella psittaccosi, mentre nella influenza
l’evoluzione e la guarigione sono più rapide, salvo in qualche
circostanza eccezionale. Il Peter in certi casi, nei quali si ebbe
brusca defervescensa con ricorrenza di nuova elevazione febbrile,
pensù al tilo ricorrente, perd la distinzione si farà nettamente
ricercando nel sangue lo Spirillo di Obermeyer. Infine quale
criterio diagnostico di questa mortale micosi a buon diritto potrebbe
essere la siero-diagnosi, come già abbiamo riferito innanzi.
Malgrado perd la scoverta dell’ elemento patogeno e della biologia
del Batterio, finora non si è potuto applicare una cura patogenica.
Cid che ci resta a fare, in circostanze, è la profilassi e la cura sinto-
matica. La prima imporrebbe di rinunziare al piacere di tenere in
casa un Pappagallo, ed avendolo, sorvegliare attentamente lo stato
di salute dell’ animale, ed evitare ogni contatto con esso appena si
abbiano i più lontani sospetti di malattia. Se si tratti poi di un
Uomo contagiato, si prescriveranno le regole igieniche opportune,
informando gli altri membri della famiglia del pericolo, a cui
vanno incontro, insistendo sull’ isolamento assoluto dell’ infermo
e degli animali che coabitavano col Pappagallo, del quale l’Uomo
ha preso l’infezione, magari sacrificandoli con ogni scrupulosa
cautela. Tutto deve concorrere ad evitare lo stabilirsi di un centro
epidemico, che pu distruggere una famiglia, e forse, ripetiamo,
spopolare un rione.
In quanto alla cura sintomatica, si cercherà con ogni diligenza.
302 G. AJELLO E C PARASCANDOLO
di combattere la elevata temperatura, lo stato adinamico dello
infermo, la stitichezza ed i disturbi nervosi. |
A tal punto stava lo studio di questo microrganismo, quando
abbiamo intrapreso le nostre esperienze, che divideremo in tre
parti : |
1° Completare lo studio del microbo dal punto di vista batte-
ri010gic0 ; :
20 Studiare il potere produttivo di tossine e loro eftetti;
‘8° Immunizzazione contro questo microrganismo.
Prima di procedere al nostro studio sentiamo il dovere di rin-
graziare sentitamente il Proi. Nocard, al quale siamo debitori
degli esemplari del Bacillo della psittaccosi.
I. — CARATTERI. FISIOLOGICI
a. RESISTENZA ALLA TEMPERATURA. — Si COnOSCeva di già che questo
Bacillo cresce bene a temperatura di 30° a 370 C., intanto, si è
potuto notare che, inficiando di questo Bacillo provette contenenti
brodo ed agar, si ha un notevole sviluppo se tenute ad una tem-
peratura di 26v C., conservando inalterati i suoi caratteri morfo-
logici : portato a basse, e ad alte temperature ugualmente si ha lo
sviluppo; perd è lento alla temperatura di + 6v C. colla prerogativa
che, portandosi le provette da questa alla temperatura di 26° C. lo
sviluppo acquista tutta la sua energia, alla temperatura di 45° è
rapidissimo, sicchè si pud conchiudere che questo microbo se vive
bene ad ogni temperatura, preferisce le alte.
b. DURATA DELLA VITALITA. — Alcuni Microbi hanno una vitalità
assai breve come lo Pneumoccoco, altri assai più lunga. 11 Bacillo
della psittaccosi è dotato di una resistenza di vitalità molto conside-
revole. In effetti, coltivandolo in tubi di agar, e dopo un mese
raccogliendo un po’ di materiale culturale e trasportandolo sopra
nuovi tubi di agar, si osserva completo sviluppo. La medesima .
risultanza si è ottenuta conservando delle colture di agar per due
mesi e poscia trasportando questo materiale in provelte, di agar
di fresco preparato.
Era a nostra conoscenza che sia per esaurimento, sia per aggiunta
di prodotti residui della vita microbica, il mezzo nutritivo diviene
géneralmente inadatto ad una nuova coltura dello stesso Microrga-
DELLA PSITTACCOSI 303
nismo. Ma un altro Microbo pud svilupparvisi, perchè i suoi
bisogni non siano identici a quelli del primo, ovvero la reazione
del mezzo o i residui della vegetazione del primo, non si oppon-
sono alla sua moltiplicazione. Cosi si è riconosciuto che la coltura
di una specie microbica esercita una azione nociva sullo sviluppo
ulteriore della stessa specie, o di specie differenti, ma certo non è
nostro compito ricordare le numerose osservazioni compiute a
questo riguardo. |
Nel nostro caso abbiamo proceduto nel modo che andremo indi-
cando :
Su agar solidificato in piastre, abbiamo fatto sviluppare il
Bacillo in istudio; dopo parecchi giorni, avutosi lo sviluppo, con
spatola abbiamo raschiato la superficie dell agar ed abbiamo ripe-
tuto lo innesto; ebbene lo sviluppo si è manifestato nella stessa
maniera della prima inoculazione.
Cid dimostra che l’elémento nutritizio è ancora atto allo sviluppo
del Bacillo, dopo una prima coltura, contrariamente a cid che
suole avvenire. “a
c. RESISTENZA AL DISSECCAMENTO. — Si sa che molti Microbi sono
sensibili alla perdita di acqua, altri lo sono per poca. Abbiamo
voluto osservare questo carattere nel nostro Bacillo.
In colture pure in brodo di questo Bacillo abbiamo immerso dei
fili di seta, previamente sterilizzati lasciandoveli per qualche giorno.
Portati fuori del liquido e colati, sono stati sospesi in provette
contenenti del cloruro di calcio, dell’ acido solforico, dell’ alcool
assoluto, rinnovando ogni 24 ore questo mezzo, ed anche in tubi
vuoti tenuli a temperatura di 26, 37%, 450 C. nella stufa, e in
tubi parimenti vuoti, ma all’ ombra, in luogo asciutto; e in altri
simili esposti al sole per quante più ore si poteva, e finalmente in
provette contenenti acqua sterile. In tali condizioni erano i fili
mantenuti per 2? fino a lo giorni. Di tratto in tratto alcuni di questi
fili erano portati in provette di brodo sterile, ed appena compariva
un lieve intorbidamento del terreno colturale facevamo dei prepa-
rati batterio — scopici per accertarci dell’ avvenuto sviluppo. La
tavola seguente riesce dimostrativa di quel che si & notato.
304 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
GIORNI DELLA RESISTENZA VITALE AL DISSECCAMENTO CON
Esemplari
temperatura
temperatura
Alla ombra
di umidità
!
So
m Q © ©
© = o —
a = = 5
© = œ =
A Ê= o ©
= = hi
=
2 A TT Ge
©
T
d. RESISTENZA A SOSTANZE OSTACOLANTI LA VITA BATTERICA. —
E’ principio di batteriologia che Microbi non si sviluppano affatto
in soluzioni bene acide, specie di acidi minerali; lo stesso avviene
con gli alcalini.
Per parecchi microrganismi perd il Kahler, lo Schumter,
l’Holme, vollero riconoscere siffatta resistenza, epperd anche noi,
seguendo l’esempio dei citati autori, abbiamo voluto studiarla.
In colture di Bacillo in brodo neutralizzato si sono aggiunte, in
diverse proporzioni, varie sostanze nocive, a fine di osservarne il
procedere. Queste culture furono tenute a temperatura di stufa e
sorvegliate quotidianamente. Da tali terreni colturali si facevano
man mano degli innesti in gelatina sterile, e preparati batterio-
scopici per osservare se si aveva sviluppo o meno. Ed invero i
risultati ottenuti sono riportati nella seguente tabella :
Lo sviluppo positivo e dato dal segno + il negativo dal segno —.
ESEMPLARI DEL BACILLO DELLA PSITTACCOSI
Soluzione di brodo con aggiunta di
Acido lattico 0.25
» 0.40
cloridrico 0.10 : ASE scarsissimi e
deformati.
» 0.15
fosforico 0 70
» 1.25
lartarico 0 25
» 0.30
DELLA PSITTACCOSI 305
Soluzione di brodo con agguinta di
acetico 0.05 CT Cat Ep
» 0.10 A PE NI ERE RE
fenico 0.05 . . + .| + scarso.
» 0 20 SU .| + sviluppo.
citrico 0 25
D S 0 40
nitrico . 0.20
deformati.
Pan PONS PE DE
» 0.50 . . . .| + deformati.
+
solforico 0.05 DE re deformati.
» 0.10 . . . .| — deformati.
0.35 DS Panel d re.
» 0.50 SN PAM Et AR
di potassa 0 60
» 0.80
Albume 0.25
» 0.40
Sublimato 0.001!
| 0.01
0.04 :
Dal quadro suddetto appare chiaro che il Microbo da noi studiato
è dotato di un considerevole potere di resistenza agli agenti nocivi;
ma che, se da una parte le sostanze che meno ostacolano il suo
sviluppo sono appunto gli acidi minerali, fatto che non avviene per
gli altri Batteri, per contro le sostanze alcaline spiegano una
azione nociva allo sviluppo medesimo.
6. DURATA DELLA VIRULENZA. — À questo riguardo esistono le più
svariate differenze. Vi hanno dei Microbi, che perdono rapidamente
la loro virulenza (Pneumococco della polmonite, Streptococco della
eresipela), come ve ne sono altri, che resistono per molto tempo
(Bacillo del carbonchio, Bacillo del barbone bufalino) e cosi via via.
Per il Bacillo della psittaccosi possiamo dire che colture rese artifi-
cialmente virulentissime col passaggio attraverso il corpo di animali
da esperimento (Conigli-Piccioni) hanno conservato la loro virulen-
za per diversi mesi, ed anche, allorchè sta vano per perderla, bastava
passarle per il corpo di un nuovo animale perchè riacquistassero
la forza primitiva. Ed abbiamo notato ancora di più : se i Bacilli si
tengono in brodo 5eptonizzato e glicerinato, o in siero di sangue di
Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902. 20
306 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Coniglio, o di Cavia peptonizzato, in tubi chiusi alla lampada, essi
conservavano la loro virulenza per un tempo anche maggiore.
Questo fatto, messo in relazione colla resistenza al disseccamento
di questo Microbo, spiega il nostro asserto, a proposito dello studio
di esso in generale, e convalida l’opinione di quelli che ci hanno
preceduti, che cioè il Microbo è tuttavia vitale e resistente nelle
gabbie dei Pappagalli morti, negli escrementi disseccati e sulle
ali di essi, in modo che la malattia pud trasmettersi benissimo
anche dopo parecchio tempo dell’avvenuta morte del Pappagallo
ammalato.
[. AZIONE DEGLI ZUCCHERINI IN RAPPORTO ALLO SVILUPPO ED AL POTERE
PATOGENO DI QUESTO BACILLO. — Pei Cocchi piogeni è stato dimostrato
dal Bujwid, dal Ferrara, dal Parascandolo, dal Nicolas che aggiun-
gendo nei terreni nutritizi cComuni saccarosio, glucosio, o lattosio,
nelle proporzioni di 0.10 ; 0.25; 0.50 °/. ed inoculando in essii
Cocchi suddetti, questi non solo crescono più rigogliosi, ma acqui-
stano anche maggiore virulenza ; e se sono indeboliti, riacquistano
la loro virulenza primitiva, sicchè con l’aggiunta degli zuccherini
si puù ottenere il rinforzo, senza il passaggio attraverso il corpo di
qualche animale. Cid trova riscontro nella clinica, giacchè sappiamo
come riesce dannosa e pericolosa la presenza di focolai suppurativi
in individui colpiti da diabete. Perd quando nell’ aggiungere gli
zucche-rini alla coltura si eccede nella quantià di zucchero (grammo
1 a 5 °/) si osserva il risultato opposto, avendosi deficienza di
sviluppo e diminuzione di potere patogeno.
Ora bisognava constatare se avveniva lo stesso Del Bacillo della
psittaccosi. E a tale scopo, in diverse provette di brodo peptonizzato
al 20/,, addizionate con saccarosio e glucosio nelle proporzioni di
0,10 e 0,50 °/, inoculammo il nostro Bacillo. Dopo 24 ore lo sviluppo
era completo e vi si notava una difierenza dalle colture semplici,
cioè che mentre queste restano limpide, e solo coll’ agitazione si
pud riconoscere l’ avvenuto sviluppo, nei terreni zuccherati si
osserva uno intorbidamento assai manifesto e l’esame batterio-
scopico dimostra al microscopio un ricco sviluppo batterico.
Quanto alla forza di virulenza del Bacillo coltivato in mezzi zuc-
cherati, ecco quali esperienze di controllo abbiano istituite :
Inoculammo nel cavo peritoneale di due Cavie, del peso medio
DELLA PSITTACCOST 307
di 400 grammi, 1 c. €. di coltura semplice di Bacillo di psittaccosi
e gli animali morirono a Capo di sette giorni l’uno, e l’altro di
nove.
Ad un Coniglio del peso di 900 grammi praticammo la stessa
inoculazione nel cavo peritoneale con la medesima quantità di
coltura e |’ animale moriva dopo dodici giorni.
Inoculammo poi a sei Cavie, del peso medio di 400 grammi, e a
& Conigli del peso medio di 800 a 1000 grammi, anche nel cavo
peritoneale, 4 c. c. di coltura zuccherata, e si ebbero i seguenti
risultati :
Una Cavia mori dopo 8 giorni, un’altra dopo 10, la terza dopo 12,
la quarta e la quinta dopo 16, e l’ultima dopo 20 giorni.
Dei Conigli, uno mori dopo 4 giorni, il secondo dopo 12, il terzo
dopo 16, il quarto dopo 22. Le ricerche batterioscopiche istituite
sul sangue di questi animali dimostrarono per tutti la presenza dei
Bacilli, inoculati.
Dietro tali risultati, ci sembra che non si possa con certezza
dedurre che gli zuccheri agevolino ed accrescano il potere viru-
lento del Bacillo, nè che lo attenuino, essendo il periodo di vita
cosi varia negli animali inoculati, come era in quelli con i quali
fu adoperata la coltura semplice ; quindi, lasciando ancor dubbio
tale questione, siamo passati ad altre più interessanti, come
appresso vedremo.
{. AZIONE DELLA GLICERINA IN RAPPORTO AL POTERE PATOGENO. — La
glicerina probabilmente per la sua acidità (?), secondo alcuni bat-
teriologi, è stata ritenuta una sostanza battericida; secondo altri
per causa ignota. |
. Ed anche à tal riguardo abbiamo voluto esaminare come si com-
porta va il Bacillo della psittaccosi.
Nel brodo peptonizzato abbiamo aggiunto il 10, 15, 20 °c} di gli-
cerina chimicamente pura e di reazione neutra. Riempite delle
provette sterilizzate, abbiamo praticato innesto del nostro Bacillo.
Dopo 4 giorni abbiamo da queste provette rilevato una piccolissima
parte di sostanza ed abbiamo eseguiti preparati batterioscopici con
tinture adatte ; l’esito é stato positivo come nelle provette di brodo
semplice.
Inoltre abbiamo preso delle gocce di liquido glicerinato, e
l'abbiamo trasportate in provette di gelatina sterile ; anche in
308 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
queste si è verificato lo sviluppo come nei terreni non glicerinati.
Sicchè anche in terreni glicerinati il Bacillo si sviluppa. Solamente
la diversità sta in Cid, che inoculando a 4 Cavie e 2 Conigli { c.c.
di coltura di psittaccosi in gelatina, questi animali sono stati
resistenti, se ne togli solo una Cavia, che è morta dopo 25 giorni,
laddove, come abbiamo veduto di sopra, gli inoculati con culture
in brodo semplice morivano in brevissimo tempo: ed inoltre,
all’ esame batterioscopico del sangue degli animali di esperimento,
si sono riscontrati pochi Bacilli. Dunque, non si puÿ ritenere la
glicerina come battericida del Bacillo in questione, si deve per lo
meno concludere, ch’ essa determina un indebolimento nella
virulenza di tale microrganismo.
h. COLTURA NELL’ ALBUME D1 u0vo. — L'albume di uovo è stato usato
quale terreno di coltura di moltissimi microbi.
In eftetti l'albume di uovo di certi Uccelli è stato usato per la
sua proprieta di solidificare a 70° C. conservandosi transparente
(Schenk-Pozzo); cosi pure è stato usato quello di Pollo alcalinizzato
e reso trasparente (Tarkhanov e Holessuikov). |
Il Wurtz lo ritenne dotato di potere microbicida, ma l’Aievoli
dimostrà il contrario, ed il Para-scandolo se ne servi come terreno
di coltura cosi come si trova in natura. Fra tali contrarie opinioni,
abbiamo voluto provare anche noi la cultura del Bacillo in istudio,
nell’ albume di uovo.
In alcune provette sterili abbiamo messo, con ogni cautela
antisettica secondo il metodo del Parascandolo, dell albume d’uovo
di Pollo, fresco.
In altre provette, anche sterili, abbiamo messo dell’ albume di
uovo fresco, ma secondo il metodo di Tarkhanov per chiarire.
lalbumina vi si è aggiunto della soluzione di soda.
In questi terreni di cultura, cosi preparati, abbiamo praticato
l’innesto del Microbo in parola ed abbiamo portati tutti i tubi
nel termostato alla temperatura di 37° C. À capo di 48 ore abbiamo
esaminato il contenuto di questi tubi con preparati batterioscopici
ed abbiamo osservati rari Bacilli, deformati in modo da acquistare
aspelto coccaceo. Di più, trasportando con ansa di platino un
pochino di materiale albuminoideo in alcune provette di gelatina e
di agar sterili, dopo 48 ore si è avuto un tenue sviluppo microbico.
Talchè secondo noi, l’albume d’uovo, almeno pel Bacillo della psit-
DELLA PSITTACCOSI 309
taccosi non & assolutamente battericida, quantunque eserciti una
azione sfavorevole sullo sviluppo di esso.
i. COLTURA NEL SIERO DI ESSUDATI PATOLOGICI. — Conoscevamo di
gia che il Bacillo della psittaccosi si coltiva bene nel siero di
sangue, perd, d’altra parte, ci era noto il fatto che il siero di
essudati patologici possiede virtü battericide per alcuni microrga-
nismi, specie il liquido da cisti-ovariche (Pansini, Stern), epperd
abbiamo ciù voluto sperimentare a proposito del nostro Microbo,
ed ecco come abbiamo condotto questo studio :
Due varietà di liquidi patologici (essudato pleurico-contenuto di
cisti ovarica), filtrati e posti in tubi sterili, furono sottoposti alla
sterilizzazione frazionata, indi fu fatto l’innesto del Bacillo e con-
servati nel termostato. Dopo 48 ore, da questo terreno di coltura,
furono eseguiti preparati batterioscopici e trapianti in nuovi ter-
reni colturali (gelatina ed agar) con esito favorevole.
l. COLTURA NELL’ URINA. — Al cuni Microbi ed in special modo
quello della gonorrea si coltiva hene nell’ urina variamente prepa-
rata. AI! uopo per ve dere se il Bacillo della psittaccosi possedesse
questa proprietà, abbiamo nel seguente modo usati questi terreni :
1° Urina di Uomo sano di fresco emessa, neutralizzata e steriliz-
Zata per 3 giorni alla stufa di Koch.
2 Urina di Uomo ricca di albumina, di fresco emessa, neutra-
lizzata e sterilizzata a mezzo della sterilizzazione frazionata.
3° Miscela di À parte di urina di Uomo sano, di fresco emessa,
neutralizzata e sterilizzata con 2 parti di agar al 2°/..
& Miscela di 1 p. di urina di Uomo sano di fresco emessa,
neutralizzata e sterilizzata con una parte di siero umano e 6 p. di
agar al 1/2 0/0.
In tutti questi terreni di coltura abbiamo innestato il Bacillo
e poscia le provette coll’innesto furono tenute al termostato per
diversi giorni, in seguito dei quali furono fatti preparati batterio-
scopici e nuovi innesti in altri terreni di cultura con risultato
sempre positivo : considerevole sviluppo del Bacillo della psit-
taccosi.
M. COLTURE NEL DECOTTO DI JEQUIRITY. — Il Kaufmann dimostrd
come egli adoperava con vantaggio il decotto di Jequirity come
terreno di cultura di alcuni Batterii, sia addizionato con agar,
310 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
gelatina o brodo, sia senza aggiunta di questi terreni nutritivi.
Egli noto che alcuni Batteri fanno assumere à questa sostanza
un colore grigio e reazione alcalina, ovvero la scolorano acidifi-
candola, e le vecchie culture trattate con acido nitrico danno una
colorazione rossa.
Per non trascurare anche questa via, abbiamo fatti innesti del
nostro Bacillo nel decotto di semi di Jequirity addizionato con
brodo gelatina e agar e riscontrammo Îorme di grossi cocchi, iso-
lati e disposti a piccoli gruppi, tra i quali individui simili al tipo
originario del microbo, Lo stesso avveniva se coltivati nel decotto
assoluto di semi di Jequirity. Intanto, se da questi terreni essi
venivano trasportati nei soliti terreni semplici, lo sviluppo avve-
niva rapidamente ed abbondantemente con la forma tipica del
Bacillo.
n. COLTURE IN ALTRI MEZZI. — Ricordiamo altri terreni di coltura
da noi usati per questo microbo: :
1° Farinata di pane (Il pane, essiccato, sminuzzato, polverizzato
e mescolato con tanta acqua distillata da formare una polenta, è
stato per 2 volte sterilizzato per 1 ora alla stufa a vapore). Lo svi-
luppo è stato come per gli altri comuni terreni.
20 Polenta di riso (metodo di Soyka) (Riso cotto col latte e steri-
lizzato in doppia scatola). Lo sviluppo in questa polenta è stato del
pari favorevole,
30 Ostie di farina di grano. — Le ostie bagnate e sterilizzate entro
scatole di vetro, secondo lo Schill, hanno dato anche risultato
positivo.
4° Infuso di fieno e decotto di bacche di prugne. — Istituite delle
esperienze, inoculando il nostro Bacillo, nell’ infuso di Fieno e nel
decotto di bacche di Prugne, si semplici che con l’aggiunzione di
gelatina o agar, i Microbi si svilupparono nel modo stesso come
nei comuni terreni tranne quando il mezzo non veniva neutraliz-
zato : allora la sua acidità ostacolava assai lo sviluppo del Bacillo,
in maniera.da renderlo moderatissimo, e non dell’aspetto caratte-
ristico all’esame batterioscopico.
0. COLTURA IN ANEROBIOSI. — Alcuni Batterii aerobf sono dotati
di potere di sviluppo anche su terreni fuori il contatto dellaria e
percid detti facoltativi.
‘DELLA PSITTACCOSI 911
4e Colture anerobie in strati alti. — In tubi sterili di agar solidi-
ficato in cilindri, abbiamo praticato per infissione l’innesto del
Bacillo, della psittaccosi ; a questi cilindri di agar abbiano sovrap-
posto altro agar liquefatto immediamente, il tubo è stato portato
sotto un getto di acqua fredda, che ha fatto solidificare la parte
liquida di agar del pari in cilindro; in questo modo il materiale
d'innesto é restato chiuso nel mezzo del terreno nutritivo, fuori
del contatto dell’aria e tenuto al termostato per parecchi giorni
non si è avuto aleuno sviluppo.
Di più abbiamo disposto delle colture per infissione in tubi, che
erano riempiti di materiale nutritivo in maniera più alta dell’ordi-
nario, nella parte inferiore libera di ossigeno, si ha limitato
sviluppo bacillare, mentre nella parte superiore, dove & lo ambiente
ossigenato, lo sviluppo è maggiore.
In ultimo, in alcuni tubi di agar solidificato in cilindri, si è
praticato l’innesto per infissione e poi si è aggiunto dell’olio di
oliva sterilizzato da coprire la superficie di agar. Questi tubi sono
stati tenuti per diversi giorni al termostato. Fatti preparati batte-
rioscopici con questo terreno si è avuto risultato positivo.
90 Colture anerobiche secondo Buchner. — I tubi di coltura, chiusi
con ovatta al disopra, molto lassamente messa, venivano collocati
in un recipiente chiuso ermeticamente all’aria. Nel fondo di questo
recipiente vi era un vase con soluzione alcalina di pirogallolo
(I di pirogallolo, I di soluzione di potassa caustica, 10 di acqua),
Ora il pirogallolo ha la proprietà di assorbire l’ossigeno, ed
a questo modo lo spazio in cui si trovano le colture ne è rapida-
mente liberato. Anche con questo metodo osservammo nei tubi lo
sviluppo del Bacillo della psittaccosi, percid possiamo ritenere che
questo Bacillo è un aerobio ed anerobio nello stesso tempo,
proprietà che collimano col fatto elinico, giacchè è risaputo che
questo Microrganismo vive e si diffonde nel sangue, negli organi
degli animali,
II. — CARATTERI BIOCHIMICI
a. AZIONE DEL BACILLO SUI COLORI DI ANILINA. — [1 Noeggerath, il
Gasser ed il Legrain osservarono che i Bacilli della tubercolosi
scoloravano i terreni colorati con fucsina; che dopo lo scoloramento
il terreno diveniva alcalino, e che se si aggiungeva acido tartarico
312 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
si ricolorava il mezzo; se si distillava la coltura decolorata e
vi si aggiungeva una nuova Coltura colorata con fucsina questa
egualmente si decolorava.
Isuddetti autori ammettono che esiste un rapporto semplice tra
il sale della fucsina adoperato per la colorazione e le sostanze
basiche formate mediante lo sviluppo del Bacillo, che divide dal
suo sale colorato, la rosolina, la quale è incolore, e ridando
l’acidità perduta ricompare tosto il colore.
L'Hüppe e il Wosceszemg hanno fatto le medesime osservazioni
per il Bacillo cianogeno e per il Bacillo prodigioso. Il Gasser ha
sperimentato col metil-violetto. Egli aggiungeva 5 mgr. di metil
violetto à 100 gr. di gelatina e praticando in questo liquido un
inpesto col Bacillo del tifo, osservava lo scoloramento del mezzo
nutritivo al 4° giorno.
Cid è stato confermato da Ufielmann. Il Noeggerath si serve di
un terreno di coltura fatto di gelatina preparato con la seguente
miscela di colori :
Soluzioni acquose sature : Bleu di metilene c.c. 2
» » Violetto di genziana c.c. 4
» » Metil-violetto c.c. 1
» » Crisoidina. ! 4
» » FuCSina CC MTS
Questa miscela si diluisce in 200 c. c. di acqua distillata, che
acquista un colore grigiastro, indi si unisce alla gelatina nella
proporzione di 7 a 10 gocce per 10 c. c. di gelatina e si fanno delle
piastre sulle quali si praticano gli innesti per strisciamento ; allo
sviluppo microbico segue anche un graduale scoloramento fino
alla totale scomparsa del colore.
Colle stesse norme di sopra esposte abbiamo cercato di coltivare
il Bacillo da noi studiato in terreni colorati.
Le colture sono state tenute per alcuni giorni a temperatura
di 37° C.; quelle colorate col metil-violetio facevano notare uno
scoloramento iniziale fin dalle 48 ore dopo l’innesto ; al 5° giorno
il mezzo era divenuto perfettamente acido e lo scoloramento com-
pleto. Nei terreni colorati con fucsina acida lo sviluppo era poco
considerevole e quasi nulla lo scoloramento ; per l’opposto. se la
fucsina era basica, il terreno di coltura si scolorava rapidamente e
completamente, mutando in acida la reazione del mezzo nutritivo.
DELLA PSITTACCOSI 313
Nella gelatina, solidificata in piastre e colorata colla miscela di
Noeggerath, si faceva innesto per strisciamento del Bacillo della
psittaccosi. Dopo alcuni giorni dallo innesto si notava, lungo il
tratto strisciato, una riga rosso-giallastra, che à poco à poco si
spandeva. Anche in questa circostanza di esperimento il terreno
nutritivo acquistava reazione acida.
b. POTERE ACIDIFICANTE. — Dal Lingelsheim, dal Wurtz e da altri
batteriologi si son fatte delle ricerche sul potere acidificante di
alcuni Microbi. Noi l’abbiamo voluto sperimentare pel nostro
Bacillo, ed ecco il modo come abbiamo proceduto :
Ci siamo serviti di tubi di brodo di carne peptonizzato e zucche-
rato Con saccaro$io, glucosio e lattosio al 2 °/, indi in questi ter-
reni abbiamo aggiunto delle gocce di tintura di tornasole fino ad
ottenere una bella colorazione azzurrina, e poscia abbiamo prati-
cato l’innesto, portando i tubi cosi preparati nel termostato alla
temperatura di 370C e lasciandoli per un mese, sorvegliati ogni
g10rn0. À Capo di pochi giorni fu notato un leggiero scoloramento
che man mano divenne completo.
Abbiamo voluto seguire, quasi a controllo del primo, anche il
procedimento seguente :
In tubi contenenti 10 c. c. di brodo peptonizzato, dopo fatto
l’innesto e tenuto per 15 giorni alla stufa a 37°C. abbiamo aggiunto
per ciascuno di essi, 10 gocce di soluz. di acido rosolico senza
notare alcun cangiamento di colore.
Finalmente ci siamo serviti del siero di latte, preparato secondo
il metodo di Petruscki, e ei siamo assicurati che il Bacillo si svilup
pava completamente, ed aveva nel siero un potere acidificante
come nel brodo.
C. POTERE ALCALINIZZANTE. — E° noto che essendo questo Batterio
dotato di potere acidificante, non poteva produrre alcalinilà del
mezzo di coltura, ma per essere esatti e scrupolosi, come sempre,
abbiamo voluto assicurarei ed ecco come si è proceduto :
In una serie di tubi contenenti 10 c. €. di brodo peptonizzato,
seguendo il metodo di Germano e Maurea per il Bacillo del tifo,
abbiano innestato il nostro Bacillo e l’abbiamo tenuto per 15 gior-
ni nel termostato a 37° C. Indi aggiungemmo per ogni provetta
tante gocce di una soluzione al 20° di acido ossalico, finchè la
314 G. AJELLO E GC. PARASCANDOLO
reazione del terreno di coltura dei tubi in esame avesse raggiunto
lo stesso grado di quella dei tubi di brodo, sterili, di controllo.
Come risultato si ebbe potere alcalinizzante negativo, giacchè,
mentre erano necessarie 25 gocce della soluzione ossalica per neu-
tralizzare l’alcalinita del brodo sterile, nelle provette col Bacillo
coltivato se ne dovettero impiegare solo 5 gocce.
d. POTERE PRODUTTIVO Di GAS. -— Il fatto che molti Microbi hanno
virtü di produrre gas, è stato dimostrato dal Pasquale e dal Para-
scandolo per gli Streptococchi, e pei Bacilli coli e tifico dal
Chantemesse e Widal.
Si poteva avere lo stesso col nostro Bacillo ?
Abbiamo all’uopo praticato innesti in gelatina solidificata in
cilindri e zuccherata al 1 0/, di lattosio ; dopo 40 giorni, pur
notando rigoglioso sviluppo del Bacillo, mai si è avuto produzione
di gas. [noltre, per maggiore sicurezza, abbiamo ripetuto gli
esperimenti servendoci, piuttosto che della gelatina, dellagar
solidificato in cilindri, e zuccherato con glucosio, perchè si potesse
ovviare al fatto posto innanzi dal Brieger, da Dubies, dal Perè, che
il glucosio, a difflerenza del saccarosio e del lattosio, fermenta
direttamente sotto l’azione batterica. Tuttavia il risultato fu sempre
negativo.
e. POTERE RIDUTTIVO. — Quantunque questo metodo, messo innanzi
dal Silvestrini sia stato dimostrato poi dal Germano e Maurea di
poco o niun valore, tuttavia, considerandolo unito agli altrii
potrebbe riuscire non privo d’interesse. Laonde abbiamo praticato
innesti (metodo di Kitasato e Weyl) in diverse provette contenenti
gelatina colorata con 0.5 °/, di indaco-solfato-sodico, e tenute per
alcuni giorni alla temperatura di 26° C. per tema che una tempe-
ratura più elevata avesse potuto influenzare sul fenomeno dello
scoloramento, e dopo 48 ore si è osservato in tutte le provette un
lieve scoloramento ed, a misura che lo sviluppo diveniva più
rigoglioso, lo scoloramento cresceva. finchè & stato completo. Cid
avveniva più rapidamente se come mezzo colturale si usava
l'indacotato sodico ed il terreno di coltura, colorato in giallo-paglia,
dava una reazione decisamente acida.
[. SALOLO. — Anche pel salolo alcuni Microbi hanno potere ridu-
DELLA PSITTACCOSI 315
cente, come fu dimostrato dal Sieber-Schumov per gli Strep-
tococchi1.
Ci servimmo per il nostro Bacillo del solitobrodo di coltura, al
quale, dopo sterilizzato abbiamo aggiunto pochi centigrammi di
salolo chimicamente puro e facemmo l’innesto. Dopo 120ore abbiamo
esaminato batterioscopicamente questo terreno per accertarci dello
sviluppo avvenuto e della purezza della coltura, ed abbiamo
aggiunto in ogni provetta delle gocce di soluzione di percloruro di
ferro, il quale ha colorato appena il brodo di ogni provetta, in un
rosso-bruno, e non in quel rosso vivace, caratteristico della ridu-
zione del salolo, il che ci afferma che il Bacillo da noi studiato
possiede lieve e lento potere riduttore.
In altre provette di brodo sterile aggiungendo salolo, e mante-
nendole per 12 giorni alla temperatura di 37° C, si ebbe reazione
del tutto negativa col sale di ferro ; ci che dimostra che la ridu-
zione nelle precedenti provette è opera esclusivamente batterica.
g. JonororMio. — Neisser e Bujvid dimostrarono che alcuni Batteri
hanno il potere di decomporre il jodoformio, potere identificato
dal Parascandolo per gli Streptococchi ? Anche qui ci siamo
dimandati : ha un tal potere il Bacillo della psittaccosi ? Indaghia-
molo. I terreni di coltura usati a questo scopo sono stati i
seguenti :
1° Albume di uovo e jodoformio;
20 Latte fresco e jodoiormio;
30 Gelatina e jodoiormio;
4 Soluzione di peptone al 2°/, e jodoformio ;
5° Brodo peptonizzato e jodoformio;
6° Soluz di peptone al 2 °/, con aggiunta di jodoformio dopo 10
giorni dall’ avvenuto sviluppo del bacillo ;
Olio di mondorle gr. 20.
Gomma arabica. . . 10.
Soluzione di peptone al 2 0/0 gr. 150.
Jodoformio gr. 0.40.
Olio di mandorle gr. 25.
Acqua distill. sterilizz.
Soluz. di pep. 2°
Jodoformio gr. 0.10.
7° Emulsioni: à |
nn. À
316 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
In questi svariati terreni Îu fatto il solito innesto ; alcune pro-
vette furono tenute alla temperatura di37% C. avvolte in carta nera.
altre furono esposte alla luce, altri terreni del genere furono tenuti
sterili, perd nelle identiche condizioni degli inficiati.
À capo di 30giorni da ogni provetta furono fatti preparati batte-
rioscopici all” intento di essere sicuri dell’ avvenuto sviluppo. Certi
di ci rivolgemmo il nostro studio alla possibile trasformazione del
jodoformio mercè la colla di amido e l” acqua ossigenata.
Tutti i terreni sterili non diedero reazione, mentre in quelli, in
cui lo sviluppo del Bacillo era sicuro, il resultato fu dubbioso. e
per quelli tenuti in contatto della luce, e per quelli fuori di esso ;
sicchè, volendo essere sinceri, da questo esperimento non possiamo
trarre nessuna deduzione sicura.
h. UrEa. — Il micrococcus ureae di Pasteur e di Van Tieghem e
laksch, il Batterius ureae di Laube e di Graser, il Bacillus fluorescens
di Wanington, il Bacillo di Miquel hanno il potere di decomporre
l’urea dell’ urina in carbonato di ammonio, e vi sarebbero oltre
quaranta specie microbiche capaci di fornire una diaslasi, che
trasforma l’urea in carbonato di ammonio. Di queste specie, una
si ê mostrata capace di secernere in un’ ora, in un ambiente oppor-
tuno, tale quantità di ureasia, sufficiente per trasformare in car-
bonato di ammonio 60 ad 80 grammi di urea. Questa diastasi si
distinguerebbe dalle altre per la facilità con cui si altera e si
distrugge in alcune ore alla temperatura di 50° C. al contatto dell
aria.
Avrebbe potuto il nostro Bacillo possedere questa proprietà ?
Ecco come abbiamo eseguito questo studio :
Alla solita soluzione di brodo peptonizzato, sterilizzata nel mo-
mento di praticare l’innesto, dopo averlo praticato, aggiungemmo
con ogni delicatezza un poco di urea chinicamente pura, e por-
tammo le provette cosi trattate al termostato, lasciandovele per 20
giorni. Elasso tale tempo, ci assicurammo con preparati batterio-
scopici dall avvenuto sviluppo e della purezza della coltura. indi
facemmo trattamenti col reattivo di Nesler per vedere la possibile
trasformazione dell’urea in carbonato di ammonio, ma l’esito fu
sempre negativo.
E v'ha di più : raccogliemmo 250 ç. €, di urina ricca di urea in
una fiala sterile, mediante ja sterilizzatione frazionata durante
DELLA PSITTACCOSI 917
una intera settimana, indi praticammo l’innesto e portammo alla
stufa à 26°C per 60 giorni. Avemmo uno sviluppo abbondantissimo
a giudicare dal forte intorbidamento ; facemmo preparati batterios-
copici per assicurarci della purezza della coltura, e trattammo
successivamente col reattivo di Nesler il terreno di coltura per
scoprirvi il carbonato di ammonio, ma, anche questa volta, il
risultato Îu assolutamente negativo.
i. ACIDO 1PPURICO. — Lo Streptococcus pyogenes aureus ed altri
* Microbi hanno la proprietà di trasformare l’acido ippurico in acic
M bi | Il età di trasf e l’acid C 10
ben-zoico e glicocolla (Rattone e Valente). Lo stesso si ha pel
Micrococcus ureae ; non cosi per gli Streptococchi (Parascandolo).
Anche questo potere abbiamo voluto studiare nel nostro Bacillo,
ed ecco come abbiamo proceduto : In una serie di tubi, con brodo
peptonizzato e sterilizzato, nell’atto dell’ innesto abbiamo aggiunto
dell’acido ippurico puro. Questi tubi furono per 30 giorni tenuti a
temp. 37° C, e dopo di esserci assicurati dell’ avvenuto sviluppo e
della purezza della coltura, con adatti e comuni mezzi chimici,
abbiamo ricercato in questi terreni l’acido benzoico e la glicocolla,
ma con esito negativo.
Abbiamo creduto di ripetere gli esperimenti servendoci della
urina in Gui si trova acido ippurico, invece che del brodo, ma
sempre il risultato, previo esami chimici, è stato aflatto negativo.
|. MANIFESTAZIONI VITALI. POTERE FORMATIVO. — 1 Microbi coltivati
nelle sostanze organiche complesse, nell’ atto che da esse prendono
la nutrizione, fanno loro subire una serie di transformazioni a base
di fermentazioni diverse, per le quali finalmente vengono distrutte.
Questa decomposizione pud essere l’opera di un solo o di più
Batteri, di eui alcuni completano l’opera distruttrice incominciata
da altri, ed in questo caso si formano dei prodotti intermedii acidi
lattico, butirrico, ecc.; e più tardi si veggono apparire delle
sostanze definite e cristallizzabili leucina, tirosina, glicocolla,
butalamina, e diversi alcaloidi : ad un gradino meno elevato della
scala della distruzione si trovano il fenolo, l’indolo, lo scatolo, poi
degli acidi volatili o fissi : acidi acetico, butirrico, succinico,
valerianico, ossalico, ecc., i quali sono combinati con dell’
ammoniaca semplice o a delle ammoniache composte, cioè 1
prodotti finali della sostanza azotata primitiva; e finalmente
318 G. AJELLO E C. PARASCANDOEO
all’ultimo gradino di questa scala si trovano i gas acido carbonico
ed idrogeno, azoto, carburi d’idrogeno, gas delle paludï, idrogeno
solforato, metil mercaptano.
Gli aerobi sono quelli che completano l’opera di fermentazione
per lo più iniziata dagli anerobi.
Lo studio dei diversi prodotti derivanti dalla distruzione della
materia organica per opera dei Microbi è tuttavia incompleto.
Il Perdrix ha dimostrato che ïl Bacillo del carbonchio in
presenza dell’ossigeno transiorma la materia azotata del brodo,
del siero, della caseina in ammoniaca libera o combinata, e questa
trasformazione si arresta allorchè l’ammoniaca ha raggiunto una
certa cifra, che varia colla materia albuminoïde e colla concen-
trazione. Simili risultati si possono citare per altri Microbi e per
altre sostanze (Renaud e Charrin). Il nostro Bacillo segrega
sostanze del genere ? Ecco quello che abbiamo voluto osservare :
1° Indolo. — Questa sostanza fu scoperta nei terreni di coltura da
Pahl, Buiwid e Duman e ritenuta come prodotto microbico da
Salkowski. Il Kitasato, lo Chantemesse ed il Rodet lo riscontrarono
nelle colture del Bacillo del colera, e l’Ali-Coben in altre colture
microbiche ; Lavvandowski lo dimostrd nelle colture del Bacillo
del colera dei Polli, Bacillo dell setticemia dei Polli, del Bacillo delle:
Patate.
Il Conon, Lazarus, Pielicke, Liebreich, ritengono perd che alcune
volte pud mancare fin nel colera, come pure riesce negativo per le
colture dello Streptococcus pyogenes e Streplococcus ereysipelatis
(Parascandolo).
Per vedere se il Bacillo in istudio produce o no tale sostanza in
una serie di provette, contenenti 10 cc. di brodo peptonizzato
abbiamo praticato l’innesto del nostro Bacillo, e le abbiamo tenute
per 20 giorni a temperatura di 37° C, indi, esaminato questo ter-
reno Con preparati batterioscopici, per la sicurezza dello sviluppo
e per la purezza della coltura, abbiamo aggiunto in queste provette
poche socce di soluzione di nitrito di sodio ed altrettanto di acido
solforico, la manifestazione di un colore rosso deciso dimostro la
presenza dell indolo.
2° Idrogeno solforato. — Il Petri ed il Moossen dimostrarono la
presenza dell’idrogeno solforato nelle colture del Bacillo de mal
rosso dei Suini, del Bacillo della setticemia dei Polli, del Proteus,
DELLA PSITTACCOSI 319
dello Streptococcus pyogenes, del Bacillo della difterite, del Bacillo
capsulato di Pfeiffer, dei Bacilli del tifo, dell’enterite di Gauthener,
cc. ; perù nelle colture del Bacillo del colera dei Polli, del colera
dei Pesci, e per lo Streptococcus pyogenes, Bacillo radiciforme,
Bacillo della setticemia dei Conigli, questa produzione & abbon-
dante. Vi sono per altro autori, come il Rubner, Stagnitta,
Balesteri, Nieman, i quali, occupandosi della questione, mettono
innanzi opinioni disparate circa l’origine vera di questa produ-
zione. Ecco la rélazione delle nostre ricerche al riguardo :
In brodo peptonizzato abbiamo coltivato il Bacillo della psittac-
cosi e, dopo 25 giorni di permanenza nel termostato a 37° C,
abbiamo fatto ricerche batterioscopiche, per essere sicuri dello
sviluppo e della purezza colturale, e poi ricerca dell’idrogeno
solforato, sia colle carte reattive di piombo, sia colle soluzioni di
sali di ferro, e di rame : avemmo anche qui un risultato sempre
negativo.
30 Metil-mercaptano. — In. colture batteriche è stata rinvenuta
questa sostanza da diversi autori, e percid ci decidemmo di fare
ricerche all’uopo per il nostro Bacillo.
E’ stato praticato l’innesto di esso in fiale di brodo, e tenute al
termostato con coverchio a 37° C. per 40 giorni. Elasso questo
termine ed aperte le fiale, abbiamo filtrato il materiale colturale
per caudela di porcellana, al filtrato si aggiunse una soluzione
acquosa di cloruro mercurico, la quale diede luogo ad un precipi-
tato giallo-scuro in piccoli cristalli prismatici ; questo precipitato
lavato diligentemente fu trattato con acido eloridrico; il quale pose
in libertà il mercaptano, reso sensibile dall’ odore penetrante di
cavolo guasto. Ci assicurammo cosi che il nostro Bacillo produce,
come altri, il metil-mercaptano.
4 Urea. — Anche questa sostanza ha Eaatd oggetto del nostro
lavoro; abbiamo voluto cioè ricercarla nelle colture di Bacillo
della psittaccosi, sia usando la reazione del biureto, sia il metodo
di Brück, che consiglia di privare le colture dalle sostanze albu-
minoidee e peptoniche, ma in verità il risultato è stato sempre
negativo.
9° Creatinina. — Il Bacillo del colera segrega questa sostanza,
come fu dimostrato dallo Zinno, non cosi molti altri microbi, come
il Bacterium coli comune, etc..., ma ïl Bacillo della psittaceosi
220 07 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
poteva segregarla”? Abbiamo anche intorno a cid eseguito accurate
ricerche.
Aggiungemmo alle colture di questo microrganismo del nitro
prussiato di sodio in soluzione concentrata e di recentissima data,
e poi soda caustica; si ebbe sempre una bellissima colorazione
rosso rubino molto intensa, che col riposo passava gradatamente al
giallo, e poi, coll aggiunta di qualche acido, assumeva un colore
verde smeraldo, e poi azzurro, perciù possiamo ritenere che questo
Bacillo segrega creatinina.
6° Xantina. — Dal Brieger fu scoperta questa sostanza quale
prodotto batterico. Dal Parascandolo fu poi riscontrata nelle col-
ture di Streptococcus pyogenes ed in quelle dello Streptococcus erysi-
pelatis, ed in altre colture di Streptococchi rinvenuti nel sangue di
infermi di pioemia.
Per la dimostrazione di questa sostanza, nella coltura del nostro
Bacillo, abbiamo adoperato cosi :
Prendemmo colture in brodo. tenute per 60 giorni a temperatura
di 370 C. dopo esserci assicurati con preparati batterioscopici dello
sviluppo e della purezza di esso, privammo il terreno dei corpi
batterici a mezzo della filtrazione col filtro di Chamberland. Il fil-
tralo reso libero di albumina, secondo il processo di Hofmeister
(acetato sodico e. percloruro ferrico) è rifiltrato per carta.
Del liquido cosi ottenuto una porzione è stata evaporata con
acido nitrico in capsula di porcellana, ottenendosi una macchia
speculare gialla, la quale, trattata col!” ammoniaca non mutava
colore, ma riscaldata ulteriormente pigliava un colorito rosso-viola
(Reazione della Xantina).
Un’ altra piccola quantità di liquido è& stata evaporata a secco, al
residuo dell’ evaporazione si è aggiunto qualche goccia di acido
azotico, il quale imprimeva a questo residuo una tinta di colore
giallastro, che con poche gocce di lissivia di soda si mutava in
rossastra e riscaldando ancora assumeva un colore rosso vivace.
Trattando inoltre questo residuo con liscivia di soda e con
cloruro di calcio, ed agitando, si aveva dapprima un grande alone
di colore verde cupo, poi bruno, e poi scompariva (reazione di
Hoppe-Seyler).
Adoperando il metodo di Weidel si ottenevano anche risultati
positivi. À scopo di controllo alle suddette reazioni cercammo di
DELLA PSITTACCOSI 921
estrarre questa sostanza seguendo il metodo di Kossel e Schnitzler ;
il quale viene cosi praticato :
Il brodo di coltura del nostro Bacillo (1000 c.c.) filtrato per la
candela di porcellana, fu bollito con acido solforico al 5 4, indi
filtrato e privato di albumina con acetato di piombo, rifiltrato, pri-
vando l’eccesso di piombo, con idrogeno solforato, indi rifiltrato e
concentrato ed aggiunto un eccesso di ammoniaca, questo vien
precipitato con nitrato di argento.
La combinazione argentina si scioglie in una quantità moderata
di acido nitrico al 1, 4, e questa soluzione bollente si filtra. Col
raffreddamento, il composto di nitrato di argento, e xantina, resta
in soluzione. Si filtra ed al filtrato si aggiunge dell’ ammoniaca,
e dal composto (che precipita), mediante una corrente di HS, si
ricava la xantina. Ottenemmo dal nostro bacillo anche questa,
sostanza, che, trattata con acido cloridrico, formû una combina-
zione cristallizzata, poco solubile, un altra porzione fu sciolta nell
ammoniaca, ed aggiunto del nitrato di argento, formû un precipi-
tato gelatinoso di xantina argentina, che sciolto nell’ ammoniaca
form una doppia combinazione facilmente solubile; e cristalliz-
zabile.
1° Leucina e tirosina.— Il Brieger medesimo si è occupato di queste
sostanze tra i prodotti batterici, e dopo di lui, dal Parascandolo,
furono, con successo favorevole, ricercate, tali sostanze, nei terreni
di coltura degli Stafilococchi, Streptococchi e Botriomiceti.
Per rintracciare nei terreni di coltura del Bacillo della psittac-
cosi la presenza di questi due corpi come prodotti di esso, abbiamo
fatto inoculazioni del nostro Bacillo in due litri di brodo di carne
peptonizzato etenuto alla temperatura di 37° C. nel termostato per
60 giorni.
Assicuratiei dell’ avvenuto sviluppo e della purezza della coltura
con preparati batterioscopici siamo venuti alla ricerca delle dette
sostanze :
Si usù il meitodo di Hoffmann, il quale consiglia di riscaldare
il brodo di coltura, dopo di averlo filtrato per la candela di porcel-
lana, in una provetta con poca quantità di acqua; e poi aggiungere
poche gocce di reattivo di Millon. Eseguito cid il liquido ha assunto
dapprima un colore ross0 0 ross0-porpora, poi ha dato un precipi-
tato cristallino dello stesso colore.
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322 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Questo precipitato sciolto nell’ acido solforico a caldo, e rafired-
datosi, diluito con acqua distillata, neutralizzato con carbonato di
bario e filtrato; e al filtrato aggiunto una traccia di soluzione
diluita di percloruro di ferro, si ebbe un colorito rosso-viola
(reazione di Piria).
Finalmente siamo passati all’ isolamento di queste sostanze,
secondo il metodo di Halsiwetz e Habermann.
Cioè la coltura è stata filtrata per la candela di porcellana, dopo
è stata privata delle sostanze albuminoidee mediante l’acido acetico
e l’ebollizione ; indi precipitata con l’acetato di piombo, che è stato
poscia allontanato mercè acido solfidrico, si è fitrato questo
liquido, ed il filtrato è stato disseccato e poi ripigliato con alcool
a 99° bollente, indi si è cercato di separare queste due sostanze.
Cioè si è filtrata questa soluzione alcoolica, ed il residuo è stato
bollito in acqua, avendovi aggiunta la quantità di ammoniaca
necessaria a scioglierla ; a questa soluzione bollente si è aggiunto
tanto acetato di piombo finchè il precipitato appariva quasi bianco,
si & filtrato, si è bollito il filtrato, e dopo neutralizzato con acido
soltorico, si è rifiltrato, sempre bollente. Dopo il rafireddamento
la tirosina era quasi precipitata, indi Îu raccolta e cristallizzata.
La leucina rimasta in soluzione nell’acqua senza tirosina, fu
estratta, privando prima quest'acqua del precipitato mediante
acido solfidrico e dopo filtrala; questo filtrato fu bollito con un
eccesso di idrossido di rame, di fresco precipitato; altre tracce di
leucina furono ricavate cristallizzate, sotto forma di combinazione
rameica, dopo il raffreddamento del liquido. Dal precipitato e dalla
soluzione fu eliminato il rame con l’ H°S e filtrato, ed il filtrato
fu decolorato con carbone animale e concentrato fortemente, e
quindi fu abbandonato alla cristallizzazione. In tal modo. abbiamo
ottenuti cristalli, che esaminati al microscopio abbiamo ricono-
sciuti come cristalli di leucina e tirosina.
So Butalamina. — I1 Gorup-Besanez ricavd questa sostanza dalla
milza e dal pancreas; ma essa sitrova ancora fra i prodotti di
decomposizione degli albuminoïidi. Dal Bouchard è stata rinvenuta
quale prodotto di diversi microrganismi.
Nelle colture in brodo del nostro Bacillo, mediante la barite &
stala da noi isolata, in forma di cristalli prismatici splendenti,
poco solubili nell’acqua e nellPalcool.
DELLA PSITTACCOSI : 923
90 Acidi, acetico, formico, butirrico. — Furono inficiati col nostro
Bacillo 500 c.c. di brodo sterilizzato in fiale sterili, e dopo 70 giorni
dall’innesto furono filtrati, in seguito all’avvenuto sviluppo, per
candela di poreellana , il filtrato ci servi per la ricerca degli acidi
suddetti in questa maniera :
Fu trattato con alcool à 95° tenuto alla temperatura ordinaria,
indi fu neutralizzato e di nuovo filtrato, al filtrato fu aggiunto
nuovo alcool. Pôscia la soluzione fu resa lievemente alcalina con la
soda caustica e distillata. 11 residuo fu acidificato con acido fosfo-
rico e, nuovamente distillato, fu neutralizzato con soda e dissec-
cato a bagno maria. Il residuo secco fu esaurito con alcool] assoluto,
filtrato e distillato l'alcool ed il nuovo residuo, fu disciolto nell’
acqua. Questa soluzione fu divisa in tre parti : la prima fu impie-
gata per la ricerca dell’acido acetico mediante l’aggiunta di per-
cloruro di ferro con risultato negativo; la seconda fu trattata con
nitrato d’argento, che avrebbe dovuto dare un precipitato bruno
nerastro alla presenza dell’acido formico, ci che non si ottenne ;
finalmente la terza ed ultima porzione, previo trattamento con
carbonato di sodio, fu dibattuta con etere, che, evaporatosi, lascid
un residuo evidente di acido butirrico.
10° Acido lattico. — L’Arloing pel primo e poi Nencki notarono
che per opera dei Batteri si sviluppava acido lattico.
Il primo autore per riconoscere questo prodotto di scomposizione
degli zuccherini per opera del Bacillo del carbonchio sintomatico
usù il seguente terreno di coltura.
Brodo Litri due — Soluzione di carbonato di calcio gr. 100.
Zucchero di canna commerciale gr. 200. — Dopo un certo tempo
per riconoscere la presenza dell’ acido lattico tratta questa miscela
con acido ossalico, fino a completa eliminazione del sal di calcio,
poi filtra ed evapora, ed estrae con etere, poi distilla l’ etere, il
residuo lo ripiglia con molta acqua lo bolle con idrossido di zinco,
evaporando |’ acqua ottiene il lattato di zinco cristallizzato, eli-
mina in ultimo l’acqua di ceristallizazione disseccandolo a 110° C.
Il Perè ha sperimentato per il Bacillo coli comune, Bacillo del
tifo, Bacillo Deneke, i quali producono acido lattico ed adopera
il seguente terreno di coltura :
Fosfato di ammonio
k : & gr. 0.50 °/..
Solfato di ammonio “ fe
324 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Lattato di calcio grammi 20.
Dopo 40 giorni dall’ innesto, il liquido è trattato con acido
ossalico filtrato, e bollito, e spesso agitato con etere ed evaporato a
consistenza sciropposa. Dopo è ribollito con ossido di zinco e ridotto
a qualche c. €. per mezzo della cristallizzazione, frazionata.
Il Wurtz alle colture in brodo si accontenta di aggiungere del
lattosio al 2 °/, ed un poco di tintura di tornasole, dal mutamento
di colore egli giudica lo sviluppo dellacido lattico.
Il Blachstein ha notato la produzione di tale acido per opera dei
Bacilli del tifo e coli comune.
Il Perus, il Franckland, il Mac-Gregor hanno innestato il
Bacillus athaceticus in una soluzione di lattato di calcio e peptone
ed hanno visto prodursi acido lattico.
La Sieber Schoumov, ed il Parascandolo hanno visto prodursi
acido lattico nelle colture di Streptococcus pyogenes, Streptococcus
erysipelatis, Streptococcus scarlattinosus e Staphylococcus pyogenes
aureus e Botryomices.
Lo Sclavo l’ha dimostrato nelle colture dei Bacilli di Koch, di
Metschnikoff, di Finkler e di Deneke. Il Flügge pei Blastomiceti
ed Ifomiceti. Il Vignal per parecchi Batteri servendosi, per la
ricerca, del metodo di Almen, detto di Nylander, per mezzo del
quale sono riconoscibili anche le tracce minime di zucchero
invertito dalla intensità dell’imbrunimente del brodo primitivo e
dalla rapidità della reazione si pud giudicare, e nei casi dubbi ha
praticato anche la ricerca col metodo di Rubner modificato dal
Penzoldt. Noi, pel nostro Bacillo, ci siamo serviti dei seguenti
processi :
Quello di Nencki come terreno di coltura; quello di Perè, ed
infine di una soluzione semplice di peptone al 2 /, con 0,50 0/, di
cloruro sodico. Dopo l’innesto del Bacillo in questi singoli terreni,
come sempre sterilizzati (per ogni fiala 700 c. c. di soluz.), furono
conservati a 37 C. per 3 mesi, dopo dei quali abbiamo intrapreso
le ricerche sull’ acido lattico.
Adoperato il metodo di Ufflelmann : Una soluzione di colore
bleu amatista di percloruro di ferro ed acido fenico trattata con
4 ©. ©. di coltura sospetta diveniva per la presenza dell’ acido
lattico, di un giallo-luch — erino. Anche il liquido di Nylander ha
5
DELLA PSITTACCOSI 329
dato prova positiva. Non contenti di queste prove dimostrative,
abbiamo voluto isolare il detto acido nel modo seguente :
Filtrate le colture per filtro di Chamberland abbiamo eliminato
dal filtrato le albumine, per coagulazione bollendo, previa aggiunta
di una piccola quantità di acido solforico. Il liquido venne poi
esattamente neutralizzato all’ ebollizione con ossido di bario, e
dopo filtrato ed evaporato a consistenza sciropposa. Il residuo fu
precipitato con alcool assoluto ed il precipitato fu esaurito con
altro alcool.
Le varie porzioni di alcool, riunite, furono distillate, ed il
residuo venne trattato con etere che più tardi fu ripreso con acqua
alla quale aggiungemmo acido fosforico (H’Ph0*) e dopo averlo
ripetutamente agitato con nuova quantitä di etere, acciocchè pren-
desse l’acido lattico, tutto fu distillato ed il residuo fu sciolto nella
acqua, per allontanare il rimanente etere, e poi riscaldato a bagno
maria. Infine fu filtrato ed aggiuntovi del carbonato di zinco
(ZnCO0*) fu bollito e cosi si formd una soluzione di lattato di zinco,
la quale, evaporata fino ad incipiente cristallizzazione, fu abban-
donata al riposo in presenza di acido solforico (H*S0*).
11° Acido succinico. — La ricerca di questo acido nelle colture di
Bacilli della psittaccosi fu eseguita col percloruro di ferro, previa
neutralizzazione con pochissima ammoniaca, ma con risultato
negativo. Ed anche quando le colture venivano trattate con solu-
zione di cloruro di calcio, di ammonio ed un eccesso di ammo-
niaca, con due volumi di alcool non si otteneva alcun precipitato
(succinato di calcio), sicchè la ricerca, comunque fatta, diede
sempre risultato negativo.
12 Acido valerianico. — Le colture del Bacillo da noi studiato,
trattate, per iscoprire l’acido valerianico, con cloruro ferrico,
previa neutralizzazione con ammoniaca, non hanno dato precipi-
tato di sorta. Nell’ affermativa invece si doveva ottenere un preci-
pitato bruno di valerianato di ferro.
13° Acido ossalico. — In colture di diversi microrganismi si è rin-
venuto anche acido ossalico, per la qual cosa ci siamo serviti del
metodo di Neubauer per la ricerca di questo acido nelle nostre
colture.
Prima di sottoporle a questo processo, le abbiamo tenute (col-
326 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
tura 600 c. c. in brodo) per 60 giorni alla temperatura di 37° C.
indi filtrate per candela di porcellana, vi abbiamo aggiunto del
cloruro di calcio, poi dell’ ammoniaca fino à reazione alcalina, ed
infine acido acetico fino a debole reazione acida. Dopo 24 ore le
abbiamo filtrate ed il residuo rimasto sul filtro è stato lavato con
acqua,trattato con H CI e lavato successivamente con acqua. Il filtrato
e l’acqua di lavaggio sono addizionati con ammoniaca in eccesso
e si son fatti riposare per 24 ore. À capo di questo tempo nel caso
affermativo si sarebbero dovuti depositare dei cristalli, di forma
ottaedrica, di ossalato di calcio. Cid non si è avuto, dunque le col-
ture in brodo del nostro Microrganismo non danno, con opportuni
trattamenti chimici acido ossalico.
14 Fermento coagulante.— Kitasato, Gamaleïa, Huppe, Escherich,
Dumbar, Achard, Renaud, Pasquale, Würtz, ed altri hanno dimo-
strato la proprietà che hanno alcuni microrganismi di coagulare il
latte. Pel nostro Microrganismo praticammo un innesto in latte
Îresco sterilizzato mantenendo i tubi di coltura sia a temperatura
di stufa che a quella dell’ambiente, e dopo 5 giorni in alcuni tubi
non notammo la coagulazione, mentre in altri si notava prima
alla parte superiore del latte, e poi fino al fondo, in modo che,
capovolgendo il tubo, il latte non ne usciva, ma vi rimaneva come
una massa dura, compatta, caseosa. Dunque il Bacillo, della psittac-
cosi ha il potece coagulante.
15° Potere cromogeno. — I Batteri dotati di questa proprietà
sono moltissimi per lo più saprofiti. Dal punto di vista chimico
queste materie coloranti, di cui molte sembrano comuni a diversi
microbi, formano une serie analoga a quella degli acidi grassi,
i quali si possono trovare insieme in molti Batteri di natura
differente e per conseguenza non sono caratteristici di nessuno.
La formazione di queste materie coloranti è influenzata in modo
variabile dalla luce. Ora, ed è questo il caso più frequente, il
pigmento si sviluppa indifferentemente alla luce ed all’oscurità
(Bacillus mycoides rosaceum studiato da Scholl) ; ora la luce è indis-
pensabile alla sua produzione {Micrococcus ochroleucus di Prove).
Il potere cromogeno d’un microrganismo si pud modificare 0
anche sopprimere senza lederne le vitalità : di fatti lo Schottelius
riusci a sopprimere la funzione pigmentaria del Bacillus prodigiosus,
sottoponendo le colture successive di questo Microbo a tempera-
Forma
del Microbo
Bacilli
assai 10Zz1, ad)
corti |
estremilà ar-
rotondita
Si colorano be
ne con tuiti à
comunicolori]
di anilina,
specie con la
fuxina fenica,
e bleu di Loef.
fer.
Non si colora-
n6 con il me-
todo di Grami
CARATTERI
COLTURALIN DEL BACILLO
QUADRO RIASSUNTIVO
DELLA PSITTACCOSI
CARATTERI FISIOLOGICI DEL HACI
———
LLO
DEI CARATTENRI DEL BACILIO DELTA PSITTACGCOSI
CARATTERI BIOCHIMICI DEL BACILLO
Gelatina
—————_ __———
in piastre
Si sviluppa in
coloniesuper-)
ficiali e pro-
fonde, roton-
de, di colorito
bianco spor-
CO, quasi Co-
me cera fusa.
col
tempoaumen:
Queste
tano in espan-
sione
fluidificare
mai la gelati-
senza
na, ele plas-
L
si coprono di
» digélatina
una
biancastra.
patina
in cilindri
Si sviluppa al
la superticie
lungo il tratto
d’ infissione ,
prima a punti
slaccati, poi
confluendo
Lra di loro for-
mano Un na-
stro.
alina ri
ane solida
anche dopo
molto tempo.
Agar
solidificato
becco di flauto
Si
sviluppa
lungoil tratlol
di striscia-
mentoin pun
licini, che à
poco a
poco
confluiscono
tra di loro for
mando
una
palina oleosa
un colore
gial -
Siero di sangue
Brodo
Patate
Si sviluppa b&æ|Sisviluppa be-[Si sviluppa al
ue, specie se] n8 quand il
il siero è gli-
cerinato. Il
nei
primi giorni
resta limpido
formandosi
poi nel fondo
della proyetla
un deposito
fatto di
lanza densa,
attaccatiecia ,
di un colorilo.
terreno
sos-
bianco sporco
brodoëneutro
o lievemente
alcalino,
Sisviluppa ra-
pidamente
dopo 24 ore.
Ilterreno res-
là limpido,
perd al fondo
deltubo si no-
aundeposito
di sostanza
biancasira,
sollevabile in
massa agi-
lando.
punto di in-
nesto come
una macchia
dicolore bian-
CO-SPpOrCO, poi
questa
chia a poco a
mac-
poco si span-
de e invade
Lulta la super
ficie della Pa-
lala.
Torreni diversi
\bume di uovo
1° Farinata di pane. SviluppolLo sviluppo è
normale, come negli allri
terreni più comuni
2 Polenta di riso. Sviluppo
normale,
3e Ostie di farina di grano
bagnate e tenute in scatole
di wetro.
Sviluppo nor-
male,
° Infuso di Fteno, Sviluppol
moderato,
5° Decotto di frutta. S\iluppo
assai moderato. Perd se il
terreno à neutre
allora questo è completo
e rapido,
izzalo ,
Ge Coltura nell'urina sia sem-
plice, che addizionata con
altre sostanze nutritive. Svi
luppo completo e rapido.
Seaddizionata con albume
allora lo sviluppo 6 pit
limitato,
Te Decotto di Jequirity. Svi-
luppo lento, e à ball
appaiono all esame batte
rio-scopico deformati ; tal-
volla a forma di
cocchi che poi ripigliano
la loro formafquando ven-
gono trasportati nei comu-
ni terreni.
gros:
lentol
ssai
non solo, mai
sissimo. |
microbi coll
vati in questo
mezzo, subis
cono quasi
una degenera-
zione, ed all
ame batle-
rioscopico a p-
puiono quasi
deformati
£
<
lura
résiste fino a +
o1C.,
Tempera-
fino à non fi}
rente
Resiste
ovo
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e
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18
Resiste bene al disseccamento da
Kesistonzu
ü soslanzo
chimiche
|
Acidi
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n
VA
a
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Colturs
in éssudati
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Lo sviluppo si
avyera in mo-
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come nei co
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La forma del
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{S' ha, lungo il
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| una riga ros
so-giallastra,
che a poco
poco si allar-
lo sc
dopo 48 «
color:
Uivo di gas!
lotere
le
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Positivo.
Potere riduttiva
Manifestaziont vital
ive,
Potere formativo
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la
per
Positivo e
Four
F
£
Gta]
DELLA PSITTACCOSI 927
tura di 380 a 39 C.; e di cid potremmo moltiplicarne gli esempi.
D’altra parte si è visto che certi Microbi, i quali son normalmente
incolori. coltivati in certe date condizioni, producono una sostanza
pigmentaria ; e per rilevare più esattamente il potere cromogeno
di un Microbo o meno, il Tissier si serve dell’albume di uovo
coagulato. E il Parascandolo procedendo come dice il Tissier, ha
visto che gli Streptococchi, non cromogeni, coloravano in giallo
l’albume di uovo coagulato.
Pei Bacilli della psittaccosi ci siamo serviti del metodo seguente :
In 40 tubi sterili, abbiamo messo dell’albume di uovo fresco di
Pollo, l'abbiamo solidificato col calore a becco di flauto, e poscia vi
abbiamo praticato l’innesto. Diverse di queste provette furono
tenute in contatto della luce, altre avvolte in carta nera. Dopo 15
giorni, esaminate tutte le provette, notammo la formazione di una
patina di colore grigio o bianco-sporco, che rivestiva tutta la
superficie del mezzo di coltura.
Il seguente quadro riassume tutti i caratteri del microrganismo
da noi studiato.
POTERE PRODUTTIVO DI TOSSINE.
Fin dat 1822, il Gaspard e lo Strick dimostrarono che gli estratti
cadaverici erano tossici per gli animali. Il Magendie, 1l Darcet
ed il Sedillot confermarono questo fatto a base di esperimenti,
perd non isolarono chimicamente tali sostanze tossiche.
Fu il Panum che per il primo fece deï tentativi per giungere a
separarle, e le distinse in solubili ed insolubili in alcool.
Piü tardi il Weber, l’'Hemmer, lo Schweninger, il De Roiïsson,
il Dupré e il Bence-Jones, lo Hazer, il Müller, il Weidenbaum, lo
Schmitz moltiplicarono i tentativi per isolare i veleni putridi, ma
non riuscirono che a confermare le osservazioni precedenti, senza
perd portare nel patrimonio della scienza nè un’idea, nè un fatto
nuovo.
Il Bergmann e lo Schmiedeberg dal lievito di birra putrefatto
estrassero un Corpo azotato cristallino, che studiarono, chiaman-
dolo sepsina. Zuelzer e Sonneschein trovarono una sostanza a7o-
tata avente un’azione simile a quella dell’atropina, il Rürsch ed il
Fassbender e poi le Schwanert estraevano dal cadavere un corpo
928 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
affine alla digitalina. Il Dupré ed il Bence-Jones ottennero pure
dal cadavere una sostanza fluorescente, detta chinoidina animale.
Il Gautier fece i più salienti lavori sul|’ argomento, dimostrando
che, dalla putrefazione dell’ albumina, si sviluppavano degli alca-
loiïdi. Ma îÎu per opera del Selmi che lo studio delle ptomaine
acquistù grande importanza, e i lavori su di esse si moltiplicarono.
D’ allora appunto, il Brouardel ed il Boutmy, Giannetti e Corona,
Spica, Pouchet, Ogston, Koch, Guareschi e Mosso, Morelle, Bou-
chard, Lepine e”Aubert, Würtz, Williers, Marino-Zuco, Bôcklisch,
Moriggia, Capitan e Charrin, tutti studiarono col medesimo indi-
rizzo, Ma nessuno dei citati autori si servi di metodi precisi di
chimica generale.
In tempi più recenti il Gautier e l’ Étard, il Nencki, il Brieger,
il Landenburg, l’ Occhfner di Coninek, il Griffiths furono i primi ad
isolare le basi putride facendone l’analisi elementare, determi-
nandone la formula, effettuandone la sintesi.
. Finalmente i lavori del Pasteur portarono uno sconvolgimento
nella patologia : il Batterio fu preso di mira e fu considerato come
causa unica delle malattie, e tutti si rivolsero allo studio morfolo-
gico dei Microrganismi, finchè dai lavori di Guinard e Charrin fu
dimostrata poi l’ inanità della morfologia batteriologica.
In allora l’ infezione veniva uguagliata ad una putrefazione
e si volle spiegare con i veleni della putrefazione, oggi veleni secon-
darii, la cagione della infezione. — Nelle sostanze putrefatte si
ricercarono i fattori, che producevano l’infezione (Haller, Spallan-
zani, Stich e Gaspard). Nella putrefazione fu dimostrato che si
formavano degli alcaloidi, e poichè gli alcaloïdi vegetali hanno
proprietà tossiche, cosi scaturi facile l’induzione che gli alcaloïdi
putrefattivi, o ptomaine, avessero parimenti grande valore tossico
Le ptomaine iurono isolate, largamente descritte e determinate.
Esse in riguardo alla loro origine, si possono ripartire in :
1° Protamine ;
20 Nucleine;
9° Neurine;
&o Cicliche ;
5° Amine ;
6° Alcaloïdi indeterminati.
LEE D'
me LU
DELLA PSITTACCOSI 329
Il primo gruppo contiene i derivati dei gruppi basici albumi-
noidei, cioè basi exoniche : arginina, lisatina, ed istidina. Esse sono
aflini da una parte alla creatina, dall’ altra all’ urea. A questo
gruppo appartiene la metilguanidina, che fu rinvenuta nelle col-
ture pure del Bacillo del colera e del Vibrione di Finkler-Prior.
Le ptomaïne nucleiniche derivano poi dai gruppi basici, che si
riscontrano nell’acido nucleinico, cioè le basi antiniche : adenina,
xantina, etero-xantina e guanina. L’acido urico vi entra per la
sua composizione molto affine. Basi xantiniche e derivati si
trovano e nelle piante e negli animali e nelle colture batteriche.
Le ptomaine neuriniche come la colina, la neurina, la musca-
rina, la midotoxina compaiono come prodotti di scomposizione
della lecitina e più propriamente dei protagoni, che si trovano in
tutte le cellule viventi, ed invero, nelle più pure soluzioni nutri-
tive, il Proteus vulgaris produce colina e neurina. Il maggior
numero di ptomaine appartiene alle diamine ed amine, che si
formano dagli acidi amidi-albuminoidei assieme all’ammoniaca :
e sono la trimetilamina, l’etilendiamina, ecc.. ‘
Molto interessanti sono le ptomaine cicliche, le quali sono affini
in grado massimo ai veri alcaloidi vegetali, e derivano dalla
piridina.
tv
ce er
| |
|
CH CH
La piridina ridotta, o piperidina, è il nucleo degli alcaloiïdi
vegetali : tropina, nicotina, cocaïna, etc.
20H
ar es ee
CH
CH?
A ON
Ovvero pare possibile, come ce lo dimostra la tirosina, un
rapperto tra queste ptomaïne ed il gruppo aromatico albumi-
noideo.
All ultimo gruppo dunque si riaccordano tutte le ptomaine dei
330 G. AJELLO E C.,PARASCANDOLO
primi autori : la sepsina di Schmiedeberg e Bergmann, la cinoidina
di Bence-Jones e Dupré, la ptomaconiina di Sonnenschein e molte
ptomaine del Selmi, la cui struttura & ignota.
Vi appartengono molte ptomaine, in cui gli alcaloidi vegetali si
tramutano per putrefazione. Le prime perd si differenziano da
queste ultime per l’assenza di proprietà tossiche.
Sicchè riassumendo, le ptomaine si formano nella metamorfosi
delle sostanze albuminoidi e di altri elementi complicati della
cellula batterica, della protamina e nucleina.
Lo Chauveau, il Bouchard, lo Charrin, il Brieger, lo Arloing e
molti altri dimostrarono l’importanza dei prodotti solubili dei
Microbi durante le fermentazioni, e stabilirono che i terreni di
colture batteriche, indipendentemente dai Microbi possedeva no
delle proprietà tossiche loro speciali, attribuibili a sostanze chi-
miche, residue dell attività cellulari di Microrganismi. Ed oggidi
non v'è memoria dedicata ad un Batterio, nella quale non si tratti
diffusamente dei suoi materiali di secrezione, e la descrizione della
forma ha perduta ogni importanza, ammettendosi quasi che i
Microbi non esercitino un’ azione diretta sull’organismo, agendo
in ésso solo pei loro prodotti.
Il merito di avere introdotto e diffuso tale opinione è del
Bouchard e della sua scuola, avendo essi mostrato l’importanza di
queslo nuovo e trascurato fattore nel problema patologico.
Per tossine adunque noi intendiamo, in senso lato, le sostanze
chimiche (prodotte durante le fermentazioni microbiche) capaci
d’influenzare l’organismo.
La produzione dell’ tossine & in relativo rapporto colla compo-
sizione chimica dell ambiente esterno e del germe seminato,
secondo che esso è recente od antico, secondo che fu esposto o sot-
tratto all’azione del calore o dell’ossigeno, secondo l’ambiente in
cui era stato prima sviluppato. E dall’azione del calore, dell’ossi-
geno, e degli agenti disidratanti, modificanti le proprietà di certi
Microbi patogeni, si è venuto alla trasformazione di questi in
agenti di vaccinazione (Toussaint, Chauveau e Pasteur).
La maggior parte delle tossine sono molto affini agli alcaloidi od
alle materie proteiche; derivano dall’albumina o da sostanze
quaternarie complesse vicine all’albumina.
DELLA PSITTACCOSI 391
Lo Schützenberger considera le albumine quali derivati com-
plessi dell’urea.
Az H° CO Az H°
CO < e dell’ossamide e
Az H° CO Az H°
Su questi scheletri molecolari vengono ad innestarsidelle cupule
formate di acidi amidici, di leucine, di gluco-proteine collegati fra
loro e sostituiti da catene laterali. L’edifizio che ne risulta potrebbe
essere rappresentato da una formula con numerosi anelli ramificati
ed intrecciati. Ora sotto l’influenza degli alcali, dei Microrganismi
e delle loro diastasi, come ancora delle cellule viventi dell’orga-
nismo, su queste albumine si fissa dell’acqua, mentre dal nucleo
molecolare si staccano delle cupule, che diventano libere, forman-
dosi i peptoni, gli acidi aminati, analoghi alla leucina, le basi
pirroliche od idropirroliche, veri alcaloiïdi, le quali si trovano
sotto il nome di ptomaine nei prodotti della putrelazione.
Perd i Microbi patogeni si limitano ad imprimere alle albumine
nutritive delle modificazioni assai lievi, quasi insensibili ai
reattivi, rese manifeste solo dall’ azione fisiologica.
Queste tossine sono assai affini ai peptoni. Esse sono delle
sostanze azotate, neutre, amorfe, solubili nell’ acqua e nell’ alcool
acquoso, insolubili nell’ alcool assoluto, nell’ etere e nel clorofornio.
Presentano le reazioni del biureto e di Adam-Kiewitz; il reattivo
di Millon: le colora in rosso, l’acido nitrico in giallo.
Quando poi la decomposizione delle albumine è più profonda si
formano dei composti azotati, basici, oleosi e ceristallini : più
solubili nell alcool, formano dei sali cogli acidi e precipitano con
1 reattivi degli alcaloiïdi.
I processi determinanti le ptomaine sono in gran parte semplici
idratazioni e fermentazioni; in casi rari si ha qualche sintesi
secondaria.
Ora ci domandiamo : quale è la parte fisiologica delle ptomaine ?
Certo non si pensa più a spiegare l’infezione con queste ptomaine.
E’ vero che nell’ avvelenamento per formaggio guasto, per Pesce
putrelatto, si sviluppano sintomi analoghi a quelli che si hanno
per le ptomaine, ma dal punto di vista della fisiologia generale e
batteriologia, queste ricerche tossicologiche non hanno impor
332 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
tanza, poichè la portata di esse non pud determinarsi dalla loro
azione sul sistema nervoso dei più alti animali.
Dalla tossicologia cellulare delle ptomaine vediamo che facendo
agire sui Batteri, in forte concentrazione, la trimetilamina e l’ eti-
lendiamina, si determina forte cromatolisi, sottraendo ai Batterii
la nucleina e combinandovisi. Se si fanno agire à più debole con-
centrazione sopra Batteri in sviluppo, determinano la manifesta-
zione di forme di involuzione. Queste forme si hanno in vecchie
colture, nelle quali si sono accumulati diversi prodotti vitali dei
Batteri. In piccolissima quantità tali sostanze stimolano l’attività
della cellula batterica dividendo gli elementi nucleari dal proto-
plasma e poichè nel nucleo risiede l’energia in stato latente (inat-
tiva) per passare nel protoplasma, dove diventa attiva, vi ha biso-
gno di eccitatori.
Cosi per la cromatina, che è un corpo acido risultante principal-
mente di acido nucleinico ; alla cui distruzione sono necessarie le
basi ; sembra che questo ufficio lo compiono le ptomaine, mettendo
in movimento l’acido nucleinico e dissolvendolo.
Anche gli alcaloïdi basici vegetali spiegano la loro azione per
l'affinità su questi o su quelli elementi cromatinici di una o più
cellule nervose.
I processi di estrazione delle ptomaine sono diversi e noi li
accenneremo in generale, mentre particolamente descriveremo a
suo tempo quelli di eui ci siamo serviti, per lo studio del bacillo
della psittaccosi.
Il metodo di Brieger & sicuro, ma non esente da critica, per la
temperatura elevata, a cui vengono sottomessi dei composti facil-
mente alterabili.
Il metodo di Gautier non è applicabile che agli alcaloïdi volatili.
Quello di Gautier ed Étard permette di isolare tutti i corpi ed
eflettua l’estrazione dei composti basici fabbricati durante la
putrefazione. Ma quando si tratta di tossine microbiche, è prefe-
ribile il metodo che usano i tossicologici per isolare gli alealoïdi,
i glucosidi, i fenoli, gli eteri, corpi alcalini, neutri ed acidi.
Anche il metodo di Dragendorff potrebbe in speciali: circo-
stanze usarsi ; per quando non si pud prevedere il numero e la
natura delle tossine da estrarre, è prudenza s’ eguire la via adot-
tata da Hugounenq ed Eraud per le tossine dell’ Orchiococco :
DELLA PSITTACCOSI 333
Questo metodo, a dire il vero, è lungo e richiede diversi mesi di
ricerche minute, ma è il solo che permetta isolare metodicamente
i tossici albumosi od alcaloïdiei elaborati dai Microbi.
Le tossine alcaloidiche possono presentarsi sotto forme di oli
incolori od ambrati, di odore variabile. Queste basi spesso inso-
lubili nell’ acqua, solubili nell’ alcool, nell’ etere e nei solventi
delle sostanze ricche di carbonio, si combinano agli acidi per dare
dei sali solubili e cristallizzabili.
_ L’ossigeno, la luce, gli acidi in eccesso alterano facilmente le
tossine, le colorano e le resinificano ; gli acidi diluiti, 1 cloruri di
oro e platino se ne impadroniscono e formano con esse delle com-
binazioni cristalline, qualehe volta colorate in un rosa incarnato.
Sono costantemente precipitate dall’ acido fosfomolibdico, e quasi
costantemente dall’ ioduro di potassio iodurato, dall ioduro di
potassio e mercurio, dall’ acido picrico, dai reattivi di Nessler, di
Schultz e di Sonnenschein. Si colorano con il reattivo di Frôhde;
riducono il ferrocianuro di potassio. Oltre le ptomaine, vi sono
altri veleni secondari : le proteine di Buchner, le quali si estraggono
mercè ebollizione dai cadaveri dei Batteri. Queste proteine si sono
ottenute da diversi Batterii ed hanno proprietà comuni : chemio-
tassi positiva ; rinforzano la corrente linfatica, determinano
reazione locale e generale, e diminuiscono la capacità coagulante
del sangue. Esse sono un miscuglio di diversi prodotti di disfaci-
mento del corpo batterico, ed i loro principi attivi sono gli stessi
delle ptomaine analoghe.
Le tossine che più c’interessano sono quelle fabbricate dai
Microbi patogeni ben definite, o elaborate nei tessuti dell’ organismo
nel decorso dei morbi infettivi.
In eftetti, dalle colture del Bacillo del tetano il Brieger isold
quattro basi :
La tetanina, il cui cloroidrato è deliquescente, e piccolissime
quantità di esso determinano negli animali abbattimento grave e
convulsioni tetaniche.
La tetanotossina, che è un liquido di odore sgradevole ; ingerito,
accelera dapprima e poi rallenta la circolazione e la respirazione,
determina brividi, angoscia e finalmente convulsioni tetaniche.
La spasmotossina dotata di potere tetanizzante; ed un'ultima
(quarta) con potere convulsivante e scialagoga.
334 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Lo stesso Brieger studid ancora le tossine del Bacillo del colera,
ed isolù la metil-guanidina, la quale fu del pari trovata nei Bacilli
della setticemia dei Topi e nella coltura del Proteus; essa è bianca,
cristallina, assai deliquescente, convulsivante e tossica a deboli
dosi.
Il Pouchet estrasse dalle fecce dei colerosi una sostanza oleosa,
che rispondeva alle reazioni delle ptomaine; e sull'organismo
vivente spiegava nell’uomo, sensazioni di freddo, nausea, imba-
razzo gastrico persistente ; nel bruto, rallentamento dei movimenti
del cuore, morte, precoce rigidità.
Il Pouchet ne trovû tracce nei brodi di coltura.
Anche il Villiers, il Rietsch, e il Nicati la rinvennero nelle
deiezioni alvine di infermi aftetti dr colera asiatico.
Passando ad altri esempi di proteine tossiche, si sa che ïül
Griftiths isold dalle urine di erisipelatosi un’alcaloide, il quale
cristailizza in lamelle bianche ortorombiche, e presenta reazione
fortemente alcalina. Questa base è piretogena, convulsivante e
tossica. [l Parascandolo pure isold dalle colture di Streptococcus
erysipelatis una sostanza pirogena e tossica, che inoculata nelle
vene dei Conigli produceva la forma locale della eresipela e la
morte degli animali.
Dalle urine di inferme affette da febbre puerperale, fu isolato
un principio capace di produrre la morte in mezzo a fenomeni
febbrili intensi; come nelle urine di infermi di orecchioni fu
trovata una sostanza bianca, cristallina e convulsivante.
Anche le colture di Micrococcus scarlatinae, e le urine degli
scarlattinosi, fornirono al Griffiths un alcaloide, cristallizzato, del
quale perd lo Charrin, il Capitan, il Bardas, il Karth non poterono
identificare la natura.
Del pari pu estrarsi dalle colture del Bacillo di Klebs e Lüfjler,
come dalle urine dei difterici, una tossina alcaloidea forse identica
al la ptomaina estratta da Villiers dai diversi tessuti di un
difterico. .
Cosi dall’urina degli ammalati di influenza si ottenne una base,
in cristalli aghiformi, solubili, capace di provocare la febbre e
dare in poche ore la morte (Griffiths e Ladel).
E cosi pure nelle urine di infermi di eczema fu trovata una
tossina alcaloidea, in cristalli solubili nell’acqua. che fu chiamata
DELLA PSITTACCOSI 330
dal Griffiths eczemina. E’ velenosa, iniettata sotto la pelle produce
una viva infiammazione locale, accompagnata da forte febbre.
1 Villiers ha estratta dagli organi di un bambino morto per
bronco-pneumonite morbillosa un’ alcaloide volatile, sternuta-
torio, mentre il Griffiths trovo nelle urine di infermi di morbillo
upa tossina, che inoculata dava la morte con sintomi piretici dei
più gravi.
Furono anche isolate tossine nella pertosse e nell’ angina di
petto.
Nell’ urina di soggetti nervosi fu estratta una sostanza, che
riproduceva i sintomi della malattia.
Dalle colture del Bacillo carbonchioso dal! Hoffu e dal Lando-
Landi furono estratte delle basi tossiche capaci di uccidere 1
. Sorci. |
Dopo tutti questi studii, molti sperimentatori rivolsero la loro
attenzione a composti appartenenti ad un gruppo chimico del tutto
diverso, cioè alle tossine di natura albuminosa, notevoli per la
intensità e le varietà delle loro azioni.
L’Arloing ad esempio, nel 1888 isolù delle colture del Bacillo
della peripneumonite contagiosa del Bue una sostanza azotata
amorla, solubile nell’ acqua e nella glicerina, insolubile nell
alcool. Essa, iniettata nel tessuto cellulare sottocutaneo del Bue,
provoca una tumeflazione larga quanto la palma della mano, pro-
fonda, calda e dolorosa nel centro, molle alla periferia. Lo stesso
autore dimostrà colle colture del Bacillus heminecrobiophilus l’esis-
tenza di una diastasi avente azioni zimotiche multiple e capace di
solvere il tessuto connettivo anemizzato, dando gas.
H Christmas isolù dai brodi di coltura dello Staphilococcus aureus
una sostanza, capace di provocare nel Coniglio l’edema della
congiuntiva, lo scoloramento dell’ iride ed una lieve suppurazione.
Il Brieger, nelle colture pure di Séaphylococcus pyogenes aureus,
non trovù alcuna ptomaina venefica, ma solo delle basi xantiniche,
ed una base organica, dalla quale potè ottenere un cloridrato
cristallizzato.
Il Christmas, il Disckinck, l'Holmefeld isolarono una diastasi, che
inoculata nella camera anteriore dell’occhio di Conigli produceva
una semplice infiltrazione. Esepararono del pari un secondo corpo,
di colore giallo-aurato, di reazione debolmente acida, che iniettato
336 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
nell’occhio del Coniglio, o sotto la cute del Cane, dava luogo ad
una suppurazione. ;
Il Reichel, filtrando le colture attraverso il filtro di creta,
osservava che il filtrato aveva azione piogena, la quale veniva
distrutta del calore.
Il Salvioli ha prodotti fenomeni tossici, inoculando nelle vene
dei Conigli il precipitato alcoolico di colture di Piogeni. Alle
stesse conclusioni è venuto il Friedriche.
Von de Velde amimette che gli Stafilococchi segregano una
ptomaina speciale, la leucocidina.
Il Leber pure nel 1888 scoperse dalle stesse colture un’altra
sostanza cristallizzabile, una ptomaina non azotata (flogosina), che
iniettata, anche a piccole dosi, nei tessuti degli animali produceva
una suppurazione seguita da necrosi.
Il Rodet ed il Courmont (1891) dimostrarono la produzione
simultanea, nelle colture di Stafilococco aureo, di due sostanze
una solubile e una precipitabile : la prima predisponente, solubile
in alcool, la seconda vaccinante. Dimostrarono ancora, i predetti
ricercatori, che le colture filtrate si dovevano riscaldare per 24 ore
a 99° C. se si voleva mettere in evidenza l’azione della sostanza
vaccinante, perchè altrimenti sarebbe rimasta mascherata dalla
. Sostanza predisponente.
L’esistenza di una sostanza predisponente era stata già dimostrata
dal Grawitz e dal De Barry (1887), mentre l’esistenza della vacci-
nante è stata ritrovata dal Parascandolo.
Finalmento lo stesso Rodet e Courmont (1862) dichiararono che
lo Stafilococco aureo fabbrica nelle colture sostanze tossiche
multiple, delle quali due isolate ed iniettate agli animali hanno
effetti antagonistici.
L’Eraud (1890) estrasse da colture di Gonococco una diastasi
ed una ptomaina, che agivano, specie la prima, con estrema
intensità, sul tessuto testicolare, provocando l’orchite, che qualche
volta suppurava. Questi prodotti sono identici a quelli elaborati
da un Saprofita ordinario dell’uretra normale, che egli, l'Eraud,
chiama Orchiococco.
Dall’Hugounenque (1893) furono pure studiati gli stessi prodotti.
Nelle colture di Streptococcus pyogenes Si producono tossine.
Infatti il Manfredi ed il Traversa, colle colture filtrate di Strepto-
DELLA PSITTACCOSI 337
coccus di Fehleisen, determinarono in varii animali dei fenomeni
convulsivanti e paralitici e dimostrarono che la sostanza 0 le
sostanze solubili, producenti questi effetti, erano facilmente
irritanti e scomparivano rapidamente dalle colture esposte all’aria.
Lo stesso fu dimostrato dal Lannelongue e dallo Achard (1891).
Il Roger (1891) dimostrd la produzione di una sostanza predi-
sponente e di una vaccinante, la quale compariva solo dopo un
riscaldamento a 410° C. Questo stesso autore potè isolare dalle
colture in brodo una tossi-albumina precipitabile coll’ alcool, che
iniettata in un Coniglio lo uccide rapidamente, mentre che, pri-
vato il brodo dalla tossina, esso è capace di conferire una immu-
nità passeggiera.
Il Rodet ed il Courmont (1892) dimostrarono che questa tossina
iniettata in Cani e Conigli spiega la sua azione principalmente sulla
circolazione ed anche sulla respirazione.
Il Marmorek, il Parascandolo, lo Chantemesse ricavarono dalle
colture di Streptococcus pyogenes e da quelle di Streptococcus erysi-
pelatis una sostanza vaccinante.
Cosi anche l’Homen, il Bonome, il Viola, il Roux, e il Yersin
(1888-1890) dimostrarono nel brodo di coltura del Bacillo difterico
una tossina estremamente attiva, la quale pud essere precipitata,
| previa filtrazione, dal cloruro di calcio.
Il Brieger pel primo (1885) estrasse dalle colture del Bacillo del
tifo una ptomaina assai tossica, che chiamÔ tifotossina ; essa in
prosieguo fu considerata quale prodotto artificiale di preparazione
dal Bouveret, e dal Devic (1892), e-dal Salkowski (1891).
Più tardi il Brieger ed il Fraenkel isolarono dalle stesse colture
una tossi-albumina poco nociva per gli animali. Il Sanarelli (1892)
ricavù pure una nuova tossina, analoga alla proteina del Buchner,
_e produsse colla iniezione di questa sostanza nelle Cavie una intos-
sicazione assai grave, spesso mortale.
Si ottennero analogamente dalle colture del Bacterium coli veleni
più o meno energici, che si comportano alla stessa maniera che le
tossine difteriche. Questi studii furono fatti dal Cesaris-Demel e
dall’ Orlandi (1893). Quale prodotto di secrezione del Bacillo del-
l’influenza, fu riconosciuta dal Pfeiffer e da molti altri una sostanza
avente sugli animali un’ azione piuttosto predisponente che vacei-
nante, la quale provocava fenomeni cancrenosi.
[Ô]
LT
Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902.
238 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Il Pouchet (1884) isold dalle fecce dei colerosi un alcaloide
liquido e volatile, assai tossico.
Il Villiers pure (1885) trovd nelle stesse fecce colerose un alca-
loide liquido, dall’ odore del biancospino.
Il Klebs (1887), da colture praticate sopra Pesce cotto, riusci ad
ottenere una ptomaina cristallizzata. |
Il Nicati, il Rietsch, il Brieger, il Winter et il Lesage (1890) isola-
rono dalle colture di colera sia un estratto alcoolico, sia una
ptomaina entrambi tossici.
Il Brieger ed il Frenkel (1890) dimostrarono che la sostanza
nociva è una tossi-albumina. Gamaleja credette di mettere in evi-
denza due specie di veleni. Lo Scholl (1890) nelle colture praticate
sulle uova fresche, secondo il metvdo di Huppe (1888) ottenne una
tossi — globulina ed un tossi — peptone, mentre il Buchner (1893)
e l’Uschinsky (1893), operando sopra soluzioni di asparaginato di
sodio, non contenenti albumina, determinarono dei principii tos-
sici, che non davano le reazioni delle albumosi, ma solo quelle
delle albumine, principi che essi considerarono diastasi e sostanze
albuminoïdi.
Recentemente il Wesbrook si servi come mezzo di coltura di
alcali-albumina di Lydney-Martin, di uova fresche ricoperte di uno
strato di collodion, della soluzione di peptone, della soluzione di
asparaginato sodico di Uschinsky, studià le tossine formatesi diret-
tamente nell’essudatb peritoneale di Cavie infette ed ottenne di
potere isolare le seguenti sostanze.
Una deutero-albumosi, delle miscele inseparabili di materie pro-
teiche, ed una sostanza che non pare contenere nè proto, nè
deutero-albumosi. L’autore ritenne che si trattasse di miscele
variabili di tossine ed albumine provenienti dal terreno, cioê di
una vera tossi-albumina, miscela che ha effetti tossici e vaccinanti
sensibilmente identici.
Molti hanno studiato e sperimentato sui prodotti del Bacillo
della tubercolosi : il Koch ne estrasse sostanze solubili, che for-
mano la sua tubercolina. L'Hammerschlag, Weyl, Zuelzer, Hüppe
e Scholl, Hunter pure isolarono varie sostanze solubili. Prudden ed
Hodenpyl iniettarono in Conigli delle colture tubercolari private
di Microbi, e videro svilupparsi tubercolosi dei visceri; queste
esperienze furono confermate da Straus e Gamaleia. Il Mafueci
DELLA PSITTACCOST . 339
produceva una cachessia speciale nelle Cavie con colture tuberco-
lari sterilizzate col calore.
Il Bacillo della tubercolosi Aviaria fabbrica diverse sostanze
tossiche. Courmont e Dor vi riscontrarono una sostanza vaccinante.
Il Richet e l’Hericourt riconfermarono queste ricerche.
Gli stessi Courmont e Dor notarono pure la presenza di sostanza
tossica ; ed il Grancher ed il Ledoux-Lebard produssero dei tuber-
coli coll’iniezione di questo veleno speciale.
Il Brieger estrasse dalle colture impure di Bacilli del tetano tre
diverse ptomaine : la tetanina, la tetano-tossina, e la spasmo-
tossina, che producevano negli animali delle scosse tetaniche,
perd in queste ricerche si debbono fare delle riserve ; lo stesso
dicasi per il cloroidrato di tetanina e del composto di tetano-tossina
del Kitasato e del Weyl.
Il Kund ed il Faber (1890) estrassero pure del Bacillo del tetano
_ una diastasi, che inoculata produceva i veri fenomeni del tetano,
cosa che fu confermata dal Waïllard e dal Vincent (1891-1894).
Il Brieger ed il Frenkel considerarono il veleno tetanico quale
una tossi-albumina, molto attiva ; ma anche questa polvere albu-
minosa non è il veleno tetanico chimicamente puro; la sostanza
tossica v è solamente aderente. |
Il Kitasato, il Bruschettini ed altri trovarono nel sangue e negli
organi-degli animali affetti da tetano quantità più o meno grandi
di tossine. |
Il Tizzoni, la Cattani, il Behring, ed il Kitasato dissero essere
quella sostanza una diastasi, che Tizzoni e Cattani, assimilarono
alle zimosi. Cid fu riconosciuto anche dal Waiïllard e Vincent,
Roux, Kund, Faber, ecc... Courmont e Doyen (1893) confermorano.
il paragone colle zimosi.
Il Toussaint pel primo pensd ad una secrezione di tossine de
Bacillo del carbonchio ; secrezione solubile e flogogena. |
Il Pasteur e lo Chauveau riconfermarono queste esperienze.
L'Hankin (1889) isold un’ albumosi precipitandola coll’alcool
dalle colture di carbonchio (Anthrax-albumosi); essa è estrema-
mente tossica con potere vaccinante. Il Brieger ed il Fraenkel (1890),
potettero ottenerla allo strato di polvere grigiastra, leggermente
solubile nell’ acqua (tossi-albumina). :
Il Sydnéy e Martin (1890) estrassero dalle colture in Siero di car-
340 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
\
bonchio due albumosi (proto e deutero-albumosi) con tracce di
peptone, inoltre un alcaloide di maggiore tossicità e piccole tracce
di leucina e tirosina. ;
L’Hankin dopo le esperienze del Petermd (1892), insieme col :
Wesbrook notarono che il Bacillo del carbonchio produceva una
diastasi proteolitica. la quale agendo sulle materie proteiche dà
una albumosi, che non possiede alcun potere immunizzante.
Il Bacillo della morva forma, in brodo glicerinato, (Nocard e
Roux) la malleina. Quello dell’ edema maligno produce una
sostanza, scoperta dall’ Arloing (1885-1886), il quale dimostrù che i
processi di fermentazione della setticemia cancrenosa potevano
dipendere da una materia idrocarburata e da sostanze azotate :
amido destrina, e inulina. poi zucchero, mannite, glucosio. latto-
sio, idrogeno ed acido carbonico. Il Linossier (1892) dimostrd pure
la formazione di alcool etilico, di alcool butilico, di acidi formico,
acetico, butirrico, paralattico, e tracce di acido succinico.
Il Kerry (1886) dimostrd la presenza di acidi grassi, leucina,
acido - idro- para-cumarico e d’un olio estremamente fetido,
che deriverebbe dall’ ossidazione dell’ acido valerianico; ma non
vi si troverebbero nè indolo, nè scatolo.
Chamberland e Roux (1887) ottennero dallo stesso Bacillo una
sostanza immunizzante, riscaldando a 105° C. a 410° e poi filtrando
le colture recenti e virulente; la stessa sostanza immunizzante
esisterebbe, più attiva ancora, nella sierosità delle lesioni settice-
miche presa sul vivo. Questi prodotti non sono solamante vacci-
nanti, ma anche determinano fenomeni di autointossicazione.
Questa tossina fu studiata dal Besson, il quale dimostrd, che le
colture di Bacillo dell'edema maligno contengono il massimo di
loro virulenza verso il 6° giorno, e sono sufficienti 6 a 10 c. c. per
uccidere una Cavia del peso di 300 a 400 grammi. Il riscaldamento
a 80-100 C., l’invecchiamento a 35° C., e la luce diffusa fanno
notevolmente diminuire l’attività del veleno; mentre le soluzioni
iodate e l’invecchiamento in vaso chiuso, al riparo dell’aria e della
luce non hanno che poca azione. | |
Secondo il Besson la tossina del Vibrione settico possiede sempre
delle proprietà chemiotattiche negative, le quali possono perd
diventare positive in seguito al riscaldamento a 85° C. per 2a3ore.
I prodotti solubili del Bacillus septicus putridus (Soc. de biol.,
DELLA PSITTACCOSI 341
_ 28 genn. 1893. — An. de Phys. Aprile 1893) furono estratti dal
. Roger dalle colture in brodo o nel latte, sia dopo sterilizzazione
_ col calore, sia dopo filtrazione, sia infine, e soprattutto, dopo
_ distruzione dei Bacilli viventi per mezzo del contatto prolungato di
essi con una miscela di naftolo o di essenza di cannella ; egli cosi
ottenne delle tossine dotate di un’azione accentuatissima sul Cuore
_ delle Rane, producenti la morte più o meno rapida nei Conigli per
arresto respiratorio con paralisi, nistagmo e convulsioni.
Lo Charrin ha dimostrato nelle colture del Bacillo piocianico
due gruppi di sostanze di secrezione, cioè una pigmentaria ed
una tossica o antitossica. Poi lo Chiarrin, il Guignard, e l’Arnoud
ne divisero i prodotti tossici in due gruppi :
Precipitabili coll’ alcool ;
4e alterabili col calore, non
dializzanti.
at Solubili nell’ alcool, dializ-
se é non volatili 2° :
Prodotti di secrezione zant1.
ndel Separabili per distilla-
Bacillo piocianico volatili So zione, molto facilmente
alterabili.
Queste sostanze esercitano speciali azioni sull’ organismo (Char-
rin e Gley 1890-91), cioë :
a. Diarrea, dimagrimento, febbre, albuminuria, emorragia.
b. Azione elettiva sul sistema nervoso, convulsioni.
c. Azione speciale sull’eccitabilità degli apparecchi nervosi vaso-
dilatatori, la quale è diminuita od anche transitoriamente abolita.
Alcuni di questi prodotti sono tossici ed immunizzanti, a seconda
_della dose inieltata e del modo di inoculazione.
Tutti gli autori che hanno studiato le tossine si son domandati :
donde queste traggono origine ?
Molti credettero dalle colture stesse, le quali contengono materie
proteiche, albumine o peptoni, in maniera che queste sostanze
sarebbero utilizzate dai Microbi, generandosi albumine velenose
da quelle alimentari.
Allora si pensô di usare dei terreni nutritivi, i quali non conte-
nessero che sostanze quaternarie cristallizzabili, amidi, amine,
acidi aminati, ecc : osservando come si comportassero : e si vide
342 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
infatti che, in un ambiente privo di albumina, il Batterio mette a
profitto questi composti quaternarii e con una sintesi ricostituisce
le materie proteiche. Laonde il Fermi coltivd parecchi Microbi nel
liquido normale di Naëgeli addizionato a gelatina e dimostro che
si producevano dei fermenti zimotici, con azione analoga alla trip-
sina e liquefacienti la gelatina.
L’Arnaud e lo Charrin trovarono in terreni privi di albumina,
in cui avevano coltivato il Bacillo piocianico, parecchie diastasi
albuminose, una delle quali idratava l’asparagina.
‘ Il Guinochet vide che il Bacillo di Lôfiler coltivato nelle urine
normali produceva tossine diastasiche, fornite dallo stesso Micro-
bio in un brodo peptonizzato.
L'Outchinisky coltivd parecchi Microbi in un mezzo da lui ideato,
cioè :
ACHAT MN ARS PANNE." eM000
GICERINA LICE TS METRE er ea » 40 a 50
Gloruro, Ar /S000 ee ME EVE » 5 a 7
La ttato ALaMMONnIO EE NOEL » 10
Cloruro#discaleiors 7 ACCES » 0,1
Solfato di magnesio., ; 24:10. 7. 0, 5 0.2
Bisolfato di potassio . . . . . . . » d;,
In questo liquido i Microbi si sviluppano bene e specialmente se
vi si aggiunge urea, Oo acido urico, o zucchero. Dopo un certo
tempo dallo sviluppo del Microbo, il liquido filtrato, manifesta
una evidente azione tossica.
Edotti adunque da tali precedenti indagini, non è stato difficile
svolgere la seconda parte del nostro studio sulla psittaccosi, che
riguarda appunto la ricerca delle tossine batteriche prodotte dal
suo Bacillo.
In una fiala di Erlenmeyer sterilizzata furono messi 200 c. c.
di brodo di carne peptonizzato, dopo sterilizzato il liquido di col-
tura, praticammo il solito innesto dei Bacilli e facemmo restare il
liquido inoculato per 45 giorni a 37°C. In questo periodo, al fondo
del recipiente si era formato un considerevole deposito di una
sostanza biancastra attaccaticcia. Elasso tale tempo praticammo dei
preparati batterioscopici per assicurarci della purezza della coltura
Di questo liquido quindi inoculammo 1 c. c. nel cavo peritoneale
di una Cavia del peso di 375 grammi; l’animale mori il secondo
giorno con tutti i sintomi della malattia da noi studiata.
DELLA PSITTACCOSE : 343
Dallo stesso liquido di coltura ne pigliammo 100 c. c, e li fil-
trammo attraverso una candela di porcellana, del liquido filtrato
inoculammo 1 c.c. nel cavo peritoneale di una Cavia del peso di
400 gr., la quale manifestd nel punto della inoculazione, forte
onto ed edema, ed al 4 giorno la EU mori con tutti i
sintomi dell’intossicazione. |
Ad altri 100 c. c. di liquido originario di coltura invece della
filtrazione per candela, come nel primo caso, aggiungemmo 0,50
c. ©. di acido carbolico e dopo 24 ore filtrammo per carta. Un’ansa
del liquido filtrato fu trasportata in un tubo di gelatina e. dopo
parecchi giorni, questo rimase del tutto sterile. Dello stesso liquido
filtrato fu inoculato 1 c.c. nel connettivo di una Cavia del peso di
390 grammi. L’animale, dopo l’inoculazione, ebbe fenomeni di
reazione locale, cioè arrossimento, edema ed escara necrotica, e
dopo 7 giorni mori con fenomeni di intossicazione.
Prese due grandi fiale, mettemmo in ciascuna di esse 500 c.c. di
brodo peptonizzato, e, dopo sterilizzazione, vi praticammo l'in-
nesto del Bacillo della psittaccosi.
Questi due recipienti furono tenuti par 60 giorni a ET C. ed
accertato la purezza della coltura, incominciammo le ricerche delle
ptomaine in questi terreni.
Il liquido di coltura fu portato all’ebollizione e poi filtrato ;il
filträto fu precipitato con cloruro mercurico e rifiltrato. Il preci-
pitato ed il liquido, furono trattati separatamente con idrogeno
solforato, e si ebbe un precipitato di solfuro di mercurio, che fu
separato col filtro, e due liquidi, che si ridussero per evaporazione,
e depositarono dapprima delle sostanze inorganiche, le quali si
tolsero e si lavarono con alcool assoluto ; questo alcool di lavatura
si aggiunse alle acque madri e fu continuata l’evaporazione.
Con questo processo (Metodo di Brieger) si è ottenuto una
sostanza solubile nell’acqua, che pei suoi caratteri si à dovuta
riferire ad una ptomaina. WE
Trattata con alcuni reattivi degli alcaloïdi, se ne è ottenuto :
Coll iodo-iodurato, precipitato brunastro.
» acido fosfo-molibdico, precipitato giallo.
» reattivo di Millon, precipitato bianco cpopece
» acido cloro-platinico, non reagiva.
» acido picrico, preeipitato gialle.
344 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Coll’ ioduro-mercurico-potassico, precipitato bianco.
» tannino, un precipitato incolore, che all’azione della luce
diveniva bruno.
» sublimato,un precipitato bianco.
» solfo ciano-platinato-potassico, niente.
» reattivo di Frôühde, colorazione lilla.
» » di Madelin, colorazione viola.
» » di Erdmann, colorazione rosso-giallastra.
Quantunque questo metodo di estrazione ci avesse dato un risul-
tato positivo, tuttavia, per le obiezioni facili a sollevarsi per la
temperatura elevata, a cui vengono esposti composti facilmente
alterabili, ci siamo serviti ancora di altri metodi, ed all’ uopo:
Abbiamo apparecchiato e distribuito in 4 fiale 2000 c. c.
della soluzione di Outchinisky, ed in essa abbiamo praticato
l’innesto del nostro Bacillo. Questi terreni inficiati furono tenuti
per 60 giorni a 37° C, e dopo tal tempo furono eseguiti preparati
batterioscopici per assicurarci, come sempre, della purezza della
coltura. |
I liquidi colturali furono filtrati per candela di porcellana ed
immediatamente precipitati con un grande eccesso di alcool con-
centrato a 95°C. Furono lasciati allo scuro per 24 ore; e decantato la
maggior parte dell’alcool, fu gittato il precipitato sopra di un filtro
e lavato con alcool. La sostanza fu sciolta in una piccola quantità di
acqua e si sottopose alla dialisi per 15 ore; dopo di che fu addi-
zionato il liquido acquoso di alcool assoluto in grande eccesso, e fu
lasciato depositare, fu filtrato e lavato con alcool e disseccato nel
vuoto. Poichè nel liquido alcoolico, dopo separatane la matéria,
rimase una certa quantità di sostanza non precipitante, sia per
raccoglierla, sia per ricuperare l’alcool fu sottoposto il tutto alla
distillazione. Cosi ottenemmo dalla’ coltura una sostanza amorfa,
che ripigliata con acqua rispondeva perfettamente ai reattivi degli
alcaloïdi come nel caso precedente. V’ha di più ; chè, inoculato un
c.c. di essa soluzione nel cavo peritoneale di una Cavia essa moriva
per intossicazione in fra i cinque giorni.
Anche noi abbiamo voluto mettere in ésecuzione il metodo di
Hugounenq ed Éraud per la estrazione delle tossine e proce-
demmo cosi :
2000 c. c. di brodo peptonizzato disponemmo a parti eguali in 4
DELLA PSITTACCOSI 345
fiale, e, dopo sterilizzato il liquido, l'inficiammo col solito Bacillo
e lo conservammo per 60 giorni alla temperatura di 37° C. Come al
solito, praticammo, elasso questo tempo, dei preparati batteriosco-
pici per assicurarci dell’avvenuto sviluppo e della purezza della
coltura.
Poscia il brodo fu filtrato per candela di porcellana, previa aci-
dificazione, in grado leggero, con acido tartarico ed addizione
immediata di grandissimo eccesso di alcool.
A capo di 24 re di permanenza in luogo privo di luce le tossine
erano precipitate. Si raccolsero sopra di un filtro e furone messe da
parte; indi distillate sotto pressione ridotta a temperatura costante
di 45°C.
Quando tutto l'alcool fu espulso, il liquido acquoso concentrato
fu acidulato francamente con acido tartarico, chè durante la distil-
lazione era scomparsa la reazione acida, e si lascid digerire per
alcune ore a 45°C, poi fu filtrato ed il residuo lavato con alcool con-
‘centrato. I liquori alcooli riuniti si fecero evaporare fino a consis-
tenza sciropposa, a bagno maria, ad una temperatura, che non
oltrepassava i 45° C. Lo sciroppo che residud fu mescolato intima-
mente con 8 volte il suo volume di alcool assoluto per fare precipi-
tare i sali minerali. Dopo 24 ore fu filtrato e scacciato completa-
mente l’alcool, collocando la capsula sull’ acqua tiepida. Il residuo
acido venne trattato per tre volte con etere di petrolio bollente a
40° C. che fu decantato attraverso un filtro previamente impregnato
di solvente. L’etere fu messo in una capsula ricoperta di carta ed
abbandonata all’ evaporazione spontanea in Camera oscura. Il
residuo, sempre acido, fu ripreso colle stesse precauzioni, prima
colla benzina, poi col cloroformio, ottenendo cosi dei residui benzi-
nici e cloroformici, che segnammo con un polizzino.
Fu allora alcalinizzato il residuo con lieve eccesso di ammoniaca
e trattato successivamente :
4° Coll’ etere di petrolio;
20 Con benzina;
3° Con cloroformio;
4o Con alcool amilico.
I prodotti abbandonati da questi solventi furono esaminati, sia
direttamente, sia per mezzo dei reattivi generali degli alcaloidi,
dando risultati del tutto identici a quelli innanzi esposti.
346 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Ne l’acqua madre, che già aveva subito sette trattamenti succes-
sivi, fu abbandonata. La si fece evaporare con riguardo fino a
consistenza sciropposa, e allora fu trattata con alcool concen-
trato ; si ebbe un liquido che fu filtrato, ed un residuo che fu
sciolto nell’ acqua. Concentrate indi nel vuoto separatamente queste
soluzioni acquose ed alcooliche diedero la stessa MES ché
cristallizzata manifestava gli stessi caratteri.
Finalmente, i prodotti ottenuti dalle colture furono fatti cristal-
lizzare e portati a questo modo ad uno stato di relativa purezza ;
esaminali al microscopio notammo numerosi cristalli aghiformi,
e disposti a rosette incolori, che ripigliati con acqua potes
una perietta soluzione.
Di questa soluzione inoculando 1 c.c. nel connettivo sottocutaneo
e nel cavo peritoneale di alcune Cavie si ebbe nel primo caso un
arrossimento locale con formazione di edema, più o meno intenso,
tra i primi cinque giorni, e l’animale mori in fra i dieci giorni in
preda a iorte diarrea, spesso sanguinolenta, forte depressione, e
coma profondo. L’autopsia dà le note caratteristiche di una forte
intossicazione. Nel secondo caso, cioè coll’ inoculazione fatta nel
cavo peritoneale, si ebbero gli stessi fenomeni, meno i sintomi
locali, e la morte si effettud nello stesso numero di giorni. Se poi
la inoculazione si produce nel circolo sanguigno, si hanno i soli
sintomi generali con maggiore rapiditià e la morte si verifica tra
il 4 et il 5° gioruo. L’autopsia non cambia.
11 metodo di estrazione esposto è lungo faticoso, perd è general-
mente ritenuto come il solo, malgrado pure alcune imperfezioni,
capace di isolare metodicamente 1 tossici albuminosi od alcaloidici
elaborati dai microbi.
A questo punto, la nostra lealtà cimpone un’ osservazione :
Sebbene nelle nostre ricerche i risultati furono sempre positivi,
tuttavia in generale non bisogna dimenticare che il prodotto solubile
pu non essere identico alla tossina che preesisteva nel brodo.
Infatti, uno o più elementi tossici hanno potuto essere trattenuti
dalla porcellana insieme col protoplasma microbico (ipotesi di
Arnaud e Charrin); un’altra parte ha potuto rimanere sul filtro,
inglobata nella massa vischiosa ed agglutinante. che avvolge certi
batteri ; inflne bisogna tener conto della porcellana istessa, la quale
non è un setto inerte, ma piuttosto un tramezzo poroso che esercita
DELLA PSITTACCOSI 347
sopra certe albumine una fissazione ellettiva, e ne modifica altre,
al punto di renderle qualche volta irriconoscibili. Sicchè il liquido
Che scola dalla candela di porcellana non è più identico al liquido
dei terreni primitivi di coltura ; chè questa filtrazione, in apparenza
puramente fisica, ha esercitato un’ azione forse anche profonda sui
prodotti solubili.
Cosi pure le operazioni successive possono produrre variazioni
alle sostanze albuminoidee tanto instabili e delicate: l'alcool la
dialisi, l’essiccazione, modificando la costituzione molecolare, elimi-
nando alcuni elementi cristallini, organici o minerali, possono
influenzare le proprietà chimiche e fisiologiche dei prodotti secreti.
Studiando adunque una tossina microbica, non possiamo affermare
.Ghe essa sia interamente identica al prodotto elaborato dai germi,
quale si trovava nella coltura, e prima di ogni operazione desti-
nata ad estrarla. |
D’altra parte le varie operazioni suddette per estrarre la tossina
sono necessarie, poichè diversamente si esperimenterebbe su di
una miscela impura di prodotti indeterminati e si cadrebbe inevi-
tabilmente in errore.
Dietro tali riflessioni, e quantunque le nostre ricerche siano
riuscite positive, avendo potuto isolare evidentemente un prin-
cipio tossico dalle colture della psittaccosi, tuttavolta questi risul-
tati non sono stati per noi decisamente ineluttabili, anzi abbiamo
voluto spingere più in là le nostre osservazioni, secondo le odierne
vedute della scienza. Ed all’ uopo siamo andati avanti dietro il
seguente ragionamento :
L’idea che gli agenti specifici delle malattie siano le ptomaïne
ha oggidi perduto terreno ; gli studi del Selmi, del Panum, del
Schmiederberg sono caduti, e con essi le indagini sulle tifotossine
di Brieger per opera del Fermi, che le trovù sempre prive di potere
patogeno. Nè hanno avuto sorte migliore le molte diastasi studiate
dal Christmas, dal Lôffler, dal Tizzoni e dalla Cattani ecc….
Il Cantani ebbe la buona idea che il veleno attivo e specifico dei
Batteri patogeni fosse un prodotto non del loro metabolismo, ma
della loro disintegrazione. Il corpo di un Batterio non è come pensa
Butschli, constituito da solo nucleo, ma, come ogni cellula capace
di una esistenza indipendente, è costituito da un nucleo e da
plasma. Il nucleo constituisce perd la parte essenziale del corpo
1348 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
.batterico, il plasma la membrana circondante capace di assumere
importanza speciale nelle forme capsulate di Bacilli ed in quelli
forniti di organi speciali di movimento, i flagelli.
Quindi i veleni batterici specifici troverebbero il loro posto
secondo Gamaleja, nella notevole classe delle nucleine e ci per
loro constituzione. La composizione dei Batterii. fu prima analiz-
zata dal Nencki, il quale la riconobbe assegnando ïl tasso :
seguente ::
Albuminasessss ee TT ET OSEo
Grass rue are ie Nes in 6 »
SA NOP AIGLE SE care ee 5 )
CelOS En nee HP)
Lo stesso Nencki, mediante soluzione di ossido di rame al 1/2°/.,
-riusci a sciogliere il 90 per °/, di albumina, perd la sostanza
disciolta non era precipitabile colla neutralizzazione delle solu-
.Zioni, nè con un eccesso di acido minerale, ma precipitava solo
colla aggiunta di minima quantità di cloruro di sodio alla solu-
zione acida. L’analisi elementare del precipitato dette le cifre note
dei corpi albuminoïdei, meno lo zolfo. Egli, il Nencki, chiamb la
sostanza rinvenuta microproteina. Questa analisi praticata sui
-batterii, che putrefacevano la gelatina, fu riportata ai Bacilli del
-carbonchio coi medesimi risultati. Il corpo di questi Batterii si
dissolveva parimenti in modo rilevante negli alcali, ma la sostanza
sciolta (antracoproteina) precipitava per neutralizzazione. Inso-
lubile nell’acqua, nei sali neutri, negli acidi acetico e minerali,
manca di fosforo e zolfo. Il Buchner ed i suoi scolari ottennero
pure da diversi Batterii, col metodo di Nencki, sostanze analoghe
alla antraco-proteina e le chiamarono tutte proteine. Perd è a
notare che il metodo di Nencki (ebolliz. dei Bacilli con acqua
alcalina) è molto grossolano potendo distruggere le sostanze che
si vogliono estrarre.
Difatti, il Buchner ed il Rôhmer, facendo agire sui Batteri dissec-
cati acqua semplice ad alta temperatura, ottennero la estrazione
di un’ altra sostanza non precipitabile dagli acidi.
Gamaleja infine dimostrd., nel 1892, che l’elemento principale
dei Batterii è la nucleo-albumina e questa è ora opinione general-
mente accettata.
Le nucleo-albumine si distinguono per speciali reazioni; per la
DELLA PSITTACCOSI } 349:
loro condotta tipica verso le sostanze coloranti, per la facile disso-
lubilità, e per la proprietà di determinare coagulazione intravasale
del sangue. Già in molti Batterii sono state rinvenute. Cosi il
Ruppel trovd che i Bacilli tubercolari principalmente consistono
della combinazione di un acido nucleinico speciale (acido tuber-:
colinico) e di una base organica (tubercolo-proteinina). La prima
proteinina fu rinvenuta dal Miescher negli Spermatozoi, e da cid
è comprensibile la stretta affinità dei Batterii per composizionec on
queste ultime formazioni. Ora i Batterii producono infezione in
quanto sono capaci di elaborare veleni, che come prodotti vitali
de’ Batterii producono esattamente la stessa malattia dei Batterii
viventi patogeni. Cosi agisce il filtrato di una coltura viva dei
Bacilli difterici, cosi i Bacilli inerti tubercolari, cosi da ogni
Batterio, mediante speciali manipolazioni, si ottiene un veleno,
che per il suo potere patogeno dispiega azione simile al Bat-
terio vivo. Questo veleno si pu indicare come veleno principale o
primario o tossina, di cui abbiamo parlato. Ma oltre questo veleno
se ne pu ottenere dai Batterii un altro, che ne difierisce per natura
chimica ed azione tossica. Questo veleno secondario non produce
un sintoma solo della malattia, e pud produrre l’insuscettività verso
la malattia medesima.
I veleni secondarii furono noti più precocemente dei primi, ed
ecco perchè anche noi, nell’esporre le nostre ricerche, ce ne siamo
occupati all’inizio di questo lavaro. I più interessanti sono i veleni
primari, che per le proprietà chimiche non si dimostrano albumi-
noidi, come il Brieger ed il Fraenkel avevano supposto, ma di una
sostanza più complicata, la nucleo-albumina. Per la straordinaria
energia d’azione in tenuissime dosi, per la labilità e la resistenza
al calore, sono analoghi ai fermenti, specie alla serie della chimosina
del succo gastrico.
I veleni batterici sono prodotti dai Batterii in via sintetica e
possono essere ottenuti anche vivendo i Batterii in terreni non
albuminoiïidei. Cosi è delle tossine quando producono fermenti
coagulanti dei Batterii, poichè i fermenti sono prodotti sintetici
delle cellule viventi. |
- La separazione dei veleni dai Batterii dipende naturalmente dal
modo di nutrizione. he
- Cosi i Bacilli difterici, quando vivono in soluzione di peptone
330 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
ottenuto dallo stomaco di maiale, producono più veleno che
quando si coltivano con albumosi, peptoni commerciali. Nè cid è
in disaccordo con le leggi generali di elaborazione dei fermenti,
dipendenti in dati limiti dal modo di nutrizione. In questo
rapporto sta il potere velenoso batterico aumentato col passaggio
attraverso il corpo di un animale; poichè i Batterii man mano si
abituano a nutrirsi di un sangue dato, ed elaborano sempre in
maggior quantità il fermento coagulante del sangue dalle tossine.
Ma la conoscenza dei veleni batterici, come dei coagulanti del
sangue offre tuttavia ancora delle vaste lacune.
Perchè i Batterii segregano veleni ? Al certo non per uccidere
animali, ma per scopi vitali propri; non per coagulare il sangue o
il protoplasma della cellula nervosa degli animali, come nel caso
supposto delle tossine.
-Questi fermenti coagulanti, al pari di quel che fa la chimosina,
la quale serve ad una funzione più importante del coagulare la
caseina, cioè all’assimilazione, alla sintesi creativa del corpo albu-
minoide d’un dato organismo, servono alla nutrizione dei Batterii,
alla sintesi delle loro speciali sostanze albuminoidee all’assimi-
lazione di albuminoïidi dall’ambiente vivo o morto. Alla stessa
maniera vediamo che eerti Batterii, adattandosi a vivere in un certo
mezzo, e ad assimilare il materiale nutritivo fornito da questo,
segregano il fermento assimilante corrispondente in più grande
quantità, cioè il veleno, e diventano percid più velenosi. Altri
Batterii, che si sono abituati ad una vita saprofitica e ad assimilare
materiale inerte per una serie di generazioni, cessano dal segregare
veleni, perdono cioè di virulenza.
Se quindi ritorniamo alla questione della natura chimica delle
tossine, noi otteniamo due diverse definizioni dei veleni batterici :
la ricerca chimica dice solo che dall'origine del nucleo-batterico,
dalle reazioni loro generali, dalla facile dissolubilità, dal loro
contenuto in fosforo, le tossine devono essere assegnate alle nucleo-
albumine. Le ricerche sperimentali del Gamaleja conducono alla
conclusione che tali veleni appartengono a fermenti coagulanti.
Tra queste due soluzioni non v’è contraddizione.
La natura chimica dei fermenti è ignota, ma una serie di consi-
derazioni ci fa ammettere che sia una nucleo-albumina, special-
mente per la complicazione di composizione dei fermenti, risul-
DELLA PSITTACCOSI 951
tanti e di una base minerale, e di elementi di quella sostanza, su
cui agiscono, e in fine di un gruppo centrale comune, che riunisce
tutti questi diversi elementi. À questa composizione corrispondono
le sostanze comuni a tutte le cellule, le nucleo albumine. Un con-
tributo alle cognizioni sulla nucleina del Bacillo del tifo è stato
apportato del Paladino-Blandini.
Egli ricav dalle colture di Bacillo del tifo due sostanze albumi-
noidee una nucleo-albumina ed una nucleina.
Anche pel Bacillo della psittaccosi abbiamo voluto percorrere
la stessa via, ed all” uopo abbiamo preparato un terreno nutritivo
nel modo seguente :
AGUAL AN ere ea LOU)
Peptone secco di Witte . te NS DE) 15
Cloruro di sodio . . . . Re) b)
Questo. liquido bollito, filtrato e loto è stato diviso in
quattro matracci di Erlenmeyer, ciascuno della capacità di un
litro, ed inficiati col Bacillo della psittaccosi, sono stati tenuti per
cinque giorni a temperatura di 37° C. Di poi, per essere sicuri
della purezza delle colture, sono stati eseguiti sopra ciascun
liquido contenuto nei detti matracci, esami batterioscopici. Poscia,
riuniti i diversi terreni colturali in un solo, lo abbiamo evaporato
a bagno maria alla temperatura di 50° C. sino alla riduzione di 1/10
del volume primitivo, e vi abbiamo aggiunto tanto alcool assoluto
da avere nella miscela un contenuto alcoolico del 75 °/, Cosi si
ebbe un precipitato bianco-sporco, che raccolto sopra un filtro, fu
trattato con 100 c. c. di soluzione di idrato sodico 0,5 °/.. Il tutto fu
lasciato per 24 ore alla temperatura dell’ambiente in un matraccio.
Durante questo tempo una parte del precipitato alcoolico si è sciolto
nella liscivia di soda.
La parte indisciolta fu raccolta sul filtro, lavala con acqua sino a
scomparsa della reazione alcalina, ed essiccata alla stufa (37 C).
Questa & la nucleina del nostro Bacillo.
Del filtrato una porzione fu trattata a freddo con acido acetico
sino a reazione palesemente acida ; in questa condizione precipita
una sostanza che, raccolta alla sua volta sopra un filtro, viene lavata
con acqua ed essiccata. Quesla è la nucleo-albumina del Bacillo
della psittaccosi.
Un’ altra parte del filtrato fu trattata à freddo con cloruro di
392 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
platino, il quale diede in precipitazione un corpo cristallizzato, che
all’ esame microscopico presentava la stessa forma geometrica
cristallina di quella sostanza ottenuta dalle colture preparate per la
estrazione delle ptomaine coi metodi già in questo lavoro indicati.
Ed ora esponiamo gli esperimenti eseguiti con queste due
sostanze :
a. NUCLEO-ALBUMINA. — E’ una sostanza amorfa, emulsionabile
nell’ acqua ; sterilizzata frazionatamente a 60° C., dopo essere stata
emulsionata in acqua, iniettata nella dose di 3 centigr, sotto la
cute di un Coniglio, produce un lieve gonfiore ed elevazionetermica,
ma rapidamente scompaiono questi dati e l’ animale tosto riprende
lo stato normale.
Inoculando infatti, ad un Coniglio del peso di 1800 grammi 0,03
di nucleo-albumina in acqua, nella femorale, si ebbero contrazioni
ed elevazione termica fino a 40° C. Nelle prime 24 ore l’ animale
sembrù abbattuto, poscia rifiutù il vitto per diversi giorni, perd
gradatamente questi sintomi svanirono e |’ animale tornû sanis-
Simo.
Ad un Coniglio del peso di 2000 gr. furono inoculati nella vena
femorale destra 0,08 di nucleo-albumina in 3 c. c. di acqua steri-
lizzata ed attenuata frazionatamente a 60° C. Ecco gli effetti che si
ebbero :
Accovacciamento, decubito laterale, rifiuto affatto di cibo, coma,
e morte a Capo di due ore.
All autopsia riscontrammo congestione degli organi, specie del
cervello, il cuore ripieno di sangue in parte coagulato, i polmoni
iperemici.
Ad un Coniglio del peso di gr. 2300 fu praticata una inoculazione
nel cavo peritoneale di 0,01 di nucleo-albumina in 3 c.c. di acqua
sterile, perd non attenuata col calore a 60. L’animale cadde in
decubito laterale, e coma ; spesso emetteva qualehe grido e dopo
un’ ora, sopraggiunse inevitabile la morte.
Ad un Coniglio del peso di gr. 2400 si praticd una inoculazione
nella femorale di 0,50 di nucleo-albumina, emulsionata con 3 c.c.
di acqua sterilizzata. Appena dopo l’inoculazione, l’animale rimase
quasi immobile, poi ebbe contrazioni e movimenti fibrillari delle
orecchie, indi cadde in decubito laterale ; per le prime 24 ore
rifiutù il vitto e la temperatura rettale si elevù a 40° C.
DELLA PSITTACCOSI 353
Questi sintomi poco per volta andarono scemando, l'animale
incomincid a nutrirsi col diminuire della temperatura e presto si
rimise del tutto.
b) Nuczeina. —E” la nucleina una sostanza amorfa, di colore bianco-
sporco ; insolubile nell’ acqua, in cui resta perd sospesa ; in acqua
sterilizzata, frazionatamente a 60° C. per 3 giorni, iniettata alla
dose di 0,02 sotto la cute di un Coniglio, mostra i seguenti carat-
teri :
Al punto di inoculazione si manifesta un edema, più marcato al
centro che alla periferia, poi si forma una ulcerazione, che presto
è ricoverta da escara necrotica. I margini del focolaio ulceroso e
lo scalo liquido siero-ematico sono privi di germi. L’animale inocu-
lato ha febbre elevata che dura 3 a 4 giorni, e diarrea; rifiuta il
cibo, ma poco per volta questi sintomi vanno terminando ed esso
ritorna allo stato normale. Diversamente vanno le cose se invece
della via sottocutanea si sceglie la circolatoria. Infatti, inoculando
ad un grosso Coniglio la stessa quantità di nucleina sospesa in
acqua nella vena femorale, l’animale è preso da forti contrazioni
toniche e cloniche e poi da vere convulsioni ; si mette in decu-
bito laterale, gli sopravviene il coma e dopo 20 minuti muore.
All autopsia si nota congestione dei visceri, maggiore ne’ pol-
moni, nel cervello e nel midollo spinale.
Ad un Coniglio di 2400 gr. abbiamo inoculato nel cavo perito-
neale 0,02 di nucleina sospesa in acqua sterile e trattata del pari
col calore a 50° C. per diversi giorni, l’animale, a seguito della
inoculazione, ebbe convulsioni toniche e cloniche, poi generali,
decubito laterale, temperatura 40° C.; rigettù il vitto, ebbe diarrea
ostinata ed intensa e coma, seguito subito dalla morte.
L’autopsia ha fatto rilevare congestione degli organi, meno
intensa del caso precedente, senza nessuna nota caratteristica, se
ne togli una rapida putrefazione già dopo non molte ore dalla
morte.
A due altri Conigli, uno del peso di 2600 gr. ed un altro di 2000,
abbiamo praticato una inoculazione di 0,01 di nucleina sospesa
in 3 c.c. di acqua sterile e tenuta a temperatura di 60° C. frazio-
natamente per diversi giorni, scegliendo pel primo la via
peritoneale, per l’altro la vena femorale. Gli animali subito dopo la
Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902. 23
304 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
inoculazione hanno avuto contrazioni toniche e cloniche e convul-
sioni generali: hanno preso entrambi il decubito laterale, poi si
è manifestata elevata temperatura, rifiuto di cibo, forte diarrea,
e graduale perdita di peso. Questi fatti sono durati per diversi
giorni, Ma poi man mano la temperatura è discesa, la diarrea è
cessata, l'appetito è ritornato, e gli animali, nel decorso di circa
30 giorni, sono ritornati allo stato normale. :
Ad un Coniglio del peso di 1870 gr. abbiamo praticato una
inoculazione nel cavo peritoneale di 0,01 di nucleina sospesa
in 2 c. c. di acqua sterile, perd non attenuata mediante il calore
a 600 C. Si sono notate le contrazioni toniche e cloniche, poi le
convulsioni generali, e la morte rapidissima. All’autopsia abbiamo
riscontrato congestione in grado massimo nel polmone, negli inte-
stini e nel cervello.
Ad un Coniglio del peso di 1900 gr. abbiamo inoculato nella vena
femorale 0,05 di nucleina, sospesa in 2 c. c. di acqua sterilizzata,
non attenuata col calore à 60° C. L’animale è morto subito dopo
una violenta convulsione. All autopsia, meno la congestione degli
organi interni, non molto accentuata, niente altro di notevole, ed
invero non Ci siamo saputi dar conto della cagione della morte,
verificatasi in modo si rapido.
Dagli esposti esperimenti si deduce che il calore attenua il potere
tossico sia della nucleo-albumina che della nucleina, e se questo
calore è portato fino a 400 C. tale potere va perduto completamente.
Cosicchè, riepilogando, dalle colture di Bacilli della psitlaccosi
si possono isolare due soslanze chimiche : una nucleina ed una
nucleo-albumina, entiambe hanno azione deleteria sugli animali,
ed una certa analogia, allorchè vengono inoculate, coi sintomi della
malattia originaria ed una somiglianza pure nelle note cadaveriche ;
per queste ragioni siamo indotti ad attribuire a queste sostanze un
valore di veleno specifico; perd non possiamo non ammettere che
nelle colture di psittaccosi, oltre alla nucleina, anche la tossi-
albumina e, forse, qualche altro agente chimico prenderà parte a
questa mortale infezione.
IMMUNIZAZZIONE
Veniamo ora a trattare l’ultima parte del nostro lavoro, cioé
l’immunizzazione artificiale contro il Bacillo della psittaccosi.
IN
DELLA PSITTACCOSI 39)
Non intendiamo occuparci della immunizzazione in generale,
questione già da molti discussa; né della immunità naturale, poichè
la malattia decorre in forma epidemica e, probabilmente, segue le
legoi generali di patologia.
Per l’esatta esposizione dei fatti osservati dividiamo questo
nostro studio in 5 capitoli, nei quali verrà successivamente esami-
nata, ne’ suoi efletti e nelle sue modalità, l’immunizzazione,
distinta come segue :
1° Immunizzazione batterica.
20 15) tossica.
+3 —4 » da nucleo-albumina e nucleina.
+ 5 Potere curativo delsiero.
—6° Individualità specifica.
I IMMUNIZZAZIONE BATTERICA
Coloro che si sono interessati della immunità batterica hanno
serbato vie differenti, difatti :
11 Richet e l’Hericourt, per preparare il vaccino si servirono di
colture in brodo, e procedettero col metodo di Pasteur.
Il De Paolis iniettava colture di Cocchi piogeni nelle vene di
animali.
Il Roger si serviva di colture riscaldate a 120° C. Il Mircoli
inoculava colture in brodo. Il Gramakovsky inoculava piccole
dosi di colture in brodo riscaldate a 1000; più tardi colture vecchie
e poi giovani, e finalinente colture recentissime.
Il Marmorek e il Roger iniettavano piccole dosi, ed estrema-
mente attive, di colture giovani; e poi ripetevano le inoculazioni
con dosi crescenti. Similmente adoperarono l’ Aranson e Sieber-
Choumov.
Per immunizzare gli animali contro il Bacillo del tilo furono
adoperate colture in brodo riscaldate a 60° C.
La Cavie sono facilmente immunizzate mediante colture intra-
peritoneali di Commabacilli; queste colture sono indebolite col
riscaldamento da 60 a 700 C.; perd tale immunizzazione non riesce
protettiva contro l’introduzione dei veleni per via della bocca. Gli
animali, dopo vaccinati, sopportano l’ introduzione di grandi
quantità di Microbi, perd periscono quando vengono inoculate
tossine. Cid fu confermato dal Pfeifter e dal Wassermann.
396 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
L’immunità negli animali per il Diplococco della polmonite, è
stata ottenuta mediante l’innesto di colture attenuate di questo
microbo.
Di più il Foà, il Carbone, lo Scabia, l’Emmerich il Fowytzky si
sono serviti delle inoculazioni intravenose di una diluizione assai
tenue di coltura attiva di Diplococco.
Anche per la difterite in primo tempo si ricorse all’inoculazione
di Bacilli per l’immunizzazione degli animali.
Infatti, Fraenkel pel primo immunizzd le Cavie con l'iniezione
di colture virulente di questo Bacillo riscaldate tra 65° e 70° C.
Le Scimie, negli esperimenti di Pieifter, furono immunizzate
dall’influenza mediante inoculazioni dei Bacilli.
Pel nostro Bacillo ci siamo serviti del seguente metodo :
Abbiamo inoculato ad una Cavia del peso di cirea 500 gr., 5 c. c.
di coltura in brodo del Bacillo della psittaccosi di tre giorni, l’ani-
male è morto dopo 12 giorni dalla inoculazione, mostrando tutti
i sintomi della malattia. Dal cuore dell’animale morto, con un’ansa
di platino, abbiamo raccolto un poco di sangue e l’abbiamo tra-
sportato in un tubo di brodo sterile, e di altro sangue abbiamo
praticato dei preparati batterioscopici, che ci hanno assicurati
della presenza dei Bacilli inoculati in coltura pura. Dopo altri
tre giorni abbiamo praticato in una Ca via innesto di 3 c. c., della
nuova coltura di psittaccosi, nel cavo peritoneale. — L’animale
mori dopo 8 giorni con i soliti sintomi della malattia. Collo stesso
metodo raccogliemmo nuovo sangue e facemmo nuove colture in
brodo ; dopo 3 giorni inoculammo, sempre nel cavo peritoneale di
una Cavia, À c.c. di questa terza coltura. Ripetendo queste inocu-
lazioni giungemmo ad ottenere una coltura, di cui bastava 1/10 di
c. c. inoculare nel cavo peritoneale di una Cavia, del peso medio di
gr. 400, per ucciderla in tre giorni, con sintomi acutissimi di
psittaccosi. :
Con queste colture virulente incominciammo le nostre ricerche
di immunizzazione.
Le inoculazioni nelle vene, anche di dosi minime di queste col-
ture, producevano in breve tempo la morte dell’ animale, cre-
demmo percid conveniente attenuarle.
[ risultati di queste osservazioni sono riportate nel quadro n° 1.
DELLA PSITTACCOSI
QUADRO LI
397
IMMUNIZZAZIONE CON COLTURE DI BACILLO DELLA PSITTACCOSI
Data
delle
inoculazioni
1901
3 Luglio
2 Agosto ...
6
10
14
16
18
20
24
26
28
Cavia 400 gr.
380 gr.
460 gr.
360 gr.
‘420 gr.
1/100
1/100
1/40
0.50
232210.50
233111
231911 .50
23202
231512 .50
231913
23253 .50
2330|4
234015
235615 .50
236016
2400:6.50
2410|7
2400|8
236019
2 Settembre [2380110
Quantitàa
di coltura
inoculata
))
Età della
coltura
4/100 c. c. MO gior.
10 Lieve ede-
ma.
Più note-
vole.
Escara.
lperemia.
Attenuata col colore a 600 C.
Forte ede-
ma.
Es cara.
Non attenuata col colore.
Reazione da parte dell’ animale
re oo
Temperatura
—_—| Generale
Prima | Dopo
38.4 | 39.6
38.3 | 38.3 [Lieve males-
sere, inappe-
tenza.
38.4 | 38.9 |Malessere, di-
arrea.
38.5
38.4 Forte males-
sere inappet.
assoluta, for-
te dlarrea.
Forte diarrea
ed inappet.
Lieve diarrea.
ESPERIMENTI DI CONTROLLO
1/10
1/20
1/40
4/50 c.
4/100 c.
C
C
. C.
C
C
di coltura di 10 giorni, morta dopo 3 giorni.
le
3
4
3
358 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
L'immunità batterica è prodotta dall’ attività eliminatoria batte-
riolitica e battericida del processo infiammatorio. Il Pfeiffer
dimostro che l’essudato provocato dai Batterii nel tessuto sottocu-
taneo e nel peritoneo scioglie e distrugge i Batterii vivi della stessa
specie ; e persino secrezioni catarrali, ascessi e necrosi sono capaci
di allontanare dal} organismo Batterii patogeni.
Laonde la reazione generale, che si muta in febbre, è riguardato
da Unverricht, dal Pflüger, dal Behring, come un sintoma non da
combattere, ma come una manifestazione, che l’organismo animale,
a mezzo di un’ attività modificata qualitativamente ed aumentata
quantitativamente, cerca di divenire vincitore del germe nocivo
che vi si è introdotto. A siffatto concetto si giunge dal più scarso
sviluppo, che i Batterii presentano a temperatura di 370 C. ; questa
deficienza della attivita vitale collima con una maggiore difesa
procurata all’ organismo come confermano le esperienze di Lüwy
e Richter di Conigli riscaldati a 410 C di ironte ad altri tenuti a
temperatura normale (Pneumococchi).
Il Walter ha perd notato solo una infezione più lenta non più
benigna. 1l Filehne col Cocco dell’ eresipela dimostrô una diffusione
maggiore in Conigli a temperatura ordinaria di quelli ad elevata,
sino a mancCare ogni sviluppo nei rafireddati : questo esperimento,
che vale, secondo Murri a dare grande valore alla febbre, è tenuto
in poco conto dal Unverricht e dal Kost per la limitazione del
processo, onde il calore rappresenta qui solo un eccellente mezzo
antiflogistico locale.
Le esperienze di Rovighi e di Chemisse con la saliva sui Conigli
rafireddati hanno maggior valore, solo è da notare con Naunyne
Sepelsky e Rubezansky, che i Conigli infettati, come qualunque
altro animale, perdono subito la capacità di regolare il loro calore,
donde un fortissimo raffreddamento, che agisce in modo nocivo.
Ondechè con Sanarelli e Kost bisogna credere, anche da esperi-
menti propril, col Bacillo del tifo e di Colisimili, di Chemisse con
Stafilococco con o senza pennellazione di guaïiacolo, che un abbas-
samento di temperatura al disotto di quella normale è nocivo all
animale più dell” ascensione, ma da questo ad essere essa un
benefizio ci corre troppo.
I Murri percid abbattè la teoria di Unverricht, anche per gli
svantaggi che si hanno in Clinica, dalla elevata temperatura, dege-
DELLA PSITTACCOSI 399
nerazione del cuore, rene, fegato (Litten, Ziegler) e per gli utiliche
dànno invece i rimedi usati per abbassarla. Osserva poi che, anche
Conigli sani resistono, senza danno 13 giorni ad elevata tempera-
tura mentre ci non puû aver valore per organismi ammalati,
e specie riferito all’ Uomo.
Si sainfatti come cause combinate producono più dannosi effetti
. che operando isolate. quindi la temperatura alterata nella infezione
agirà in questo più dannosamente, come ad esempio su cerli
effetti dell'infezione tifosa (peritonite, esaurimento, ipostasi),
Sicchè la febbre non è utile generale in alcuna delle infezioni che
uccidono l’Uomo ; ma come espressione di immunità batterica è
lo effetto utile delle inoculazioni batteriche e dei veleni solubili,
come mostrano le immunizzazioni faite per la cura della tuber-
colosi.
La teoria della ritenzione di Wernicke e Chauveau di una azione
antisettica residuata dalla vita di un Batterio, in parallelo con cid
che avviene nelle colture in vitro, sviluppo di prodotti gassosi di
ricambio, dovuti ad acidi od alcali che si producono (Sirotinin) o
di un esaurimento del terreno nutrivo, non aveya valore per l'orga-
nismo animae ; ma aveva in sè un nocciolo di vero, poichè dopo
l’infezione e nella vaccinazione per l’attività di reazione del l’orga-
niso residua nel corpo una sostanza, che rende, a volte battericida,
a volte antitossico, il siero di sangue. Questo potere battericida,
riscontrato per prima dal Fodor nel sangue di Coniglio normale
per il Bacillo del carbonchio, Îu poi confermato da Flügge, dal Nut-
tal, e da Nissen e fu relegato da Buchner al siero e riconosciuto da
costui nel siero di Coniglio e Cane pel Bacillo del tifo e del Vibrione
colerigeno; da Behring infine nel siero del Topo bianco il potere
battericida pel carbonchio fu riconosciuto e messo da lui in rapporto
coll” immunità naturale ; cosa che fu contraddetta da molti fatti,
cioè mancanza di potere battericida in ispecie, che posseggono
immunità naturale o non, come pel carbonchio (nessuno animale
possiede siero battericida per lo Pneumococco, e molti non soggiac-
ciono alla sua azione) ; ed infine recettività che pu esistere,
malgrado l’esistenza di potere battericida.
Ma per l'immunità acquisita vi sono molti fatti, che parlano di
un potere acquisito del siero degli animali immunizzati battericida,
che mancava negli animali normali, ad esempio, dopo l’introdu-
360 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
zione di ripetute dosi di prodotti di ricambio dei Batterii o di
innesti di Batteri virulenti, come le osservazioni di Behring e
Nissen nelle Cavie pel Vibrione avicida del Metschnikofi, il cui
siero normalmente non è battericida per questo Vibrione, ma,
vaccinando le Cavie, diviene di alto potere battericida ; del Kruse
e Pansini pel Diplococco della polmonite, del Sobernheim e del
Pfeiffer per lo Spirillo del colera ; del Nissen e del Nuttal pel
carbonchio, ma in altri casi questo non fu trovato costante (Roger
erisipela, hog-colera Metschnikoff, carbonchio da Behring, sinto-
matico Rufïer Stern, tito Bruschettini, e coli Morenghi). Sicchè nel
corpo dell’ animale, nel processo d’immunizzazione (anche i casi
negativi hanno valore, poichè sempre, con evidente mutamento
chimico, si dimostra nei tubi di saggic), si produce una modifica-
zione del siero, che per lo più agisce profilatticamente e curativa-
mente; la teoria della ritenzione viene ad essere quindi modificata
nel senso che non è la tossina per sè stessa che agisce, ma deter-
mina, per reazione organica, la produzione di composti nuovi, che
si riscontrano nel liquido intracellulare nel sangue.
A dare il completo valore del potere battericida del siero, hanno
contribuito i lavori di Bouchard e Charrin.
Questi l’intesero nel senso di una modificazione dello sviluppo
degli agenti nelle loro secrezioni, di un’azione attenuante, che
faceva divenire gli agenti più o meno inoffensivi.
Quest’ attenuazione non si è potuta dimostrare per l’immunità
naturale, perchè il sangue di refrattari non attenua la virulenza
dei Batteri, anzi talora l’esagera (Molin pel Bacillo del carbonchio,
nel Cane Roux) ; solo esempio favorevole & l’attenuazione del
2° vaccino carbonchioso nel sangue dei reïrattari, ottenuta da
Ogata, Jasuhara, osservazioni queste, perd contraddette da Serafini,
Nissen, Bergonzini, Enriquez. Per l’immunità acquisita, questo
potere attenuante & stato confermato dalle osservazioni di Roger pel
Cocco della eresipela del siero di Coniglio vaccinato ; di Charrin e
Roger pel Piocianeo (sviluppo tardivo, forme gracili, senza secre-
zZione di piocianina nel siero di Coniglio vaccinato) ; di Roger pel car-
bonchio sintomatico (in Cavie vaccinate, scarso sviluppo, tendenza
ad ammassi) Emmerich e di Mattei dimostrarono ugualmente che il
Bacillo del mal rosso si attenua nel corpo degli animali vaccinati.
Senonchè di fronte a queste esperienze, che si sono moltiplicate
DELLA PSITTACCOSI 361
quasi per tutte leinfezioni, e mostrano quest’attenuazione del potere
di virulenza di diminuzione delle secrezioni (Piocianico), ed anche
di quantità (carbonchio sintomatico), vi sono numerose eccezioni.
L'Arckaroff mentre ha visto attenuarsi lo Pneumococco negli umori
degli immunizzati in quasi la metà dei casi, ha dovuto constatare
che lo stesso Pneumococco, coltivato nel siero di Conigli, produce
in altri Conigli setticemia mortale, e cosi fa anche l’hog-colera.
Il potere protettivo del siero è stato riferito da Behring ad
un’azione antitossica.
_ Le Cavie, in seguito ad iniezioni di siero di animali immunizzati,
diventano immuni alla difterite, al tetano, al colera, appunto
perchè il siero contiene quelle sostanze, che neutralizzano l’azione
tossica dei Bacilli di quelle malattie ; e se negli animali immuni
contro il veleno, dopo l’introduzione di Batterii vivi sorgono ancora
sintomi fagocitarii ed essudativi,vuol dire che l’immunizzazione non
era sufficiente per la neutralizzazione di tutto il veleno, e questo
resto di veleno, che non puù dare più morte, nè sintoni morbosi
molto gravi, è quello che determina l’eccitamento delle parti vive.
FE’ molto iliustrativa l’esperienza dell’ infezione intraperitoneale
delle Cavie con Vibrione colerico e dopo l’iniezione di colture viru-
lenti in dosi letali, si ha nel peritoneo un liquido chiaro, colorato
di sangue, in cui il Bacillo è immutato e la temperatura si abbassa;
ora se s’inietta il siero di sangue di un animale reso immune
contro il colera, in dose da poter eliminare solo una parte del
l’azione tossica, si hanno sintomi reattivi (fagocitosi, sostanze
dissolventi i Bacilli), ma per il più rapido assorbimento del
veleno si pud avere anche la morte; invece, se l’azione delle
tossine è ridotta al disotto del minimo letale, si ha azione bene-
fica dei processi reattivi infiammatorii come indica l’elevazione di
temperatura : infine si pud rendere vana ogni azione infiammatoria
batterica, se il veleno è reso inerte da una sufficiente dose neu-
tralizzante di antitossina colerica. Il Behring conclude che è
inutile ogni attività cellulare da parte dell’ individuo infetto
per combattere l’infezione batterica. Altri perd osservano che poi-
chè si tratta, nell’ azione protettiva del siero, di una azione inibente
lo sviluppo dei Batterii, questi segregheranno ancor meno, e l’azione
antitossica si ridurrà quindi ad un’ azione secondaria, chè il pro-
cesso dell’ infezione non ha nulla a che fare con l’intossicazione.
362 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Il Kruse percid pensa di porre il potere protettivo del siero in
conto della presenza di antilisine ; di sostanze, cioè, neutralizzanti
la produzione delle sostanze di attacco dei Batterii, le lisine. Questa
ipotesi richiamerebbe tutti i fatti noti delle ricerche sul siero: il
Batterio, privato della sua lisina, dal siero protettivo, soccombe-
rebbe all’influenza della lisina dei tessuti come un Batterio non
virulento senza dimostrabile reazione locale; se è scarsa l’azione
del Siero, solo una parte della lisina è neutralizzata, i Batterii sono
allora solamente attenuati e sono domati dalle alexine dei tessuti
e da quelle dei leucociti, estratte mediante il processo flogistico.
Se s’inizia il trattamento un certo tempo dopo la infezione, si avrà
guarigione solo con grandi dosi di siero, corrispondenti al qua-
druplo della produzione delle lisine; e solo quando non tutte le
alexine (le preformate e quelle dei leucociti) siano state, fino al
momento dell’iniezione del siero, rese innocue dall’azione delle
lisine. Da cid si comprende come dopo un certo tempo, anche le
più grandi dosi di siero non agiscono, quando sieno esaurite la
alexine, che sono le resistenze organiche.
L’esperimento di Pfeiffer dell'iniezione intraperitoneale di
Vibrione colerigeno, Tito, Bacterium coli, che perivano col tratta-
mento di siero protettivo, senza partecipazione di fagociti e non
sviluppavano esattamente come fossero Batteri indeboliti, dovuto
secondo l’autore a sostanze battericide specifiche, che si separavano
nel peritoneo in modo reattivo dopo la infezione, è attribuito da
Kruse ad alexine preformate ed in parte separate dai leucociti,
mediante la reazione. Le ricerche col siero extravascolare (Behring
e Nissen) parlano pure esse per la presenza di alexine preformate,
in vero, il siero di Cavie immunizzate contro il colera (in vitro)
ha forli proprietà battericide contro i Bacilli colerici virulenti, al
pari del siero di animali normali contro gli attenuati, la differenza
è solo che nel siero di animali normali i Batteri indeboliti muoiono
perchè non formano più lisine nel siero di immunizzati, perchè
le loro lisine sono immunizzate dalle antilisine.
Valgono à conferma di ciù le esperienze di Bordet, il quale
aggiunse al siero di Cavie normali (terreno ottimo per il Batterio
colerico virulento) tracce di siero a 580 C. di Capre, fortemente
immunizzate, contro il colera. Si ebbero i più forti efletti batte-
ricidi, cioè l’aggiunta di antilisine produsse la neutralizzazione
delle lisine del siero delle Cavie seminate di colera,
DELLA PSITTACCOSI 363
Queste sostanze protettive, se sono rese inerti dal riscalda-
mento e dalla lunga durata del siero, mancano agli effetti favore-
voli, ed esse sono specifiche verso il Batterio, da cui si produssero
infine, preformate nel siero, possono agire (Bordet) solo in parte
nella coagulazione nel liquido dei leucociti. Sicchè 1 leucociti per
Kruse sono armati di due armi difensive, di sostanze alexiniche
nell’organismo normale, di antilisine nell’immunizzato.
E che il siero sia attivo solo in certi periodi dell’infezione
nell’organismo fortemente immunizzato, quantunque questo
dimostri resistenza specifica sia prima che dopo, si spiega ammet-
tendo una immunità durevole del tessuto, di fronte all’immunità
passeggiera da siero ; nelle cellule del tessuto esisterebbero, cioë,
antilisine ammassate, o come tali, o in unione di altre sostanze, al
pari di quel che pensa Behring delle antitossine. Il Kruse opina che
potrebbero nascere queste lisine dalle cellule di attacco dei Batteri;
e le antilisine durante il processo della immunizzazione attiva.
L’immunità passiva da siero sussisterebbe solo quando l’anti-
tossina circola nel sangue ; essa è trapiantabile sempre con affie-
volimento, come pensa il Pfeiffer contro Sobernheim e Fraenkel,
poichè non ha luogo neoformazione di sostanze protettive nell'orga-
nismo passivamente immunizzato. Ondechè nel siero immune
battericida concorrono due sostanze : il corpo immune od inter-
medio che si forma durante il processo d’immunizzazione, ed il
corpo finale dissolvente i Batterii che è presente normalmente nel
siero di sangue : dalla unione di entrambi e dal rapporto reciproco
di essi dipende l’intensità dell’ attività del siero.
Riportiamo nei quadri che seguono il risultato delle nostre
ricerche di siero-terapia col siero di sangue dei Conigli immuniz-
zali, contro il Bacillo della psittaccosi.
Gli animali, dopo il periodo di cura colle colture di psittaccosi,
erano lasciati in riposo per 8 a 10 giorni dall’ ultima inoculazione,
quindi con ogni cautela asettica veniva praticato il salasso dell
arteria carotide, e, colle solite norme, era raccolto il sangue in
bicchieri sterili e tenuti per 24 ore in luogo fresco, quindi si
separava il siero e, messo in recipiente sterile, si conservava con
canfora in sito Îresco.
Ecco il risultato delle nostre osservazioni : Vedi quadro n° IE, IIT.
364
Provenienza
del siero
Coniglio N. 1.
Coniglio N. 2.
Coniglio N. 3.
Coniglio N. 4.
Coniglio N. 5.
Coniglio N. 6.
G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
QUADRO II
POTERE PREVENTIVO DEL SIERO
© l
UN £ | Quantitàa
osA| TE ÊEE
D'>| £s | disiero
AUE
2O © RE eutra-
= Del lizzant
= zante
360 | 0.25 | 1/100000
440 » 1/50000
420 » 1/25000
390 » 1/20000
360 | 0 50 | 4/20000
412 » 1/10000
350 | 0.25 | 1/100000
380 » 41/50000
370 » 1/25000
m2 | » | 1/20000
42 | 0.50 | 4/20000
364 » 1/10000
500 | 0.25 | 1/100000
450 » 1/50000
460 » 1/25000
474% » 4/20000
480 | 0 50 | 1/20000
420 » 1/10000
346 0.25 | 1/10000
382 » 4/50000
560 » 1/25000
328 » 1/20000
352 0.50 | 1/20000
349 » 1/10000
416 0.25 | 17100000
424 » |1 /50000
438 » 1/25000
450 » 1/20000
436 0 50 | 1/20000
Lkk » 1/410000
424 0.25 | 1/100000
452 » 1/50000
445 » 1/20000
372 0 50 | 1/20000
368 » 1/10000
[Morta dopo 17 giormi.
Risultato dell’ esperimento
Morta dopo 3 giorni con tutti i sintomi
della psittaccosi.
Id. dopo 4 giorni.
Id. dopo 8 »
Ha avuto sintomi morbosi, perù è ri-
masta in vita.
Morta dopo 9 giorni.
Rimasta in vita avendo avuto AE Sin-
tomi di malattia.
Morta dopo 4 giormi.
Id. dopo 7 »
Rimasta in vita dopo gravi sintomi di
malattia.
Id. perd i sintomi sono statipiü lievi.
Sintomi gravissimi per 45 giorni, poi
si è ripigliata.
Sintomi di malattia meno gravi.
Morta dopo 2 giorni.
Id. dopo 7 »
Id. dopo 5 »
Id. dopo 12 »
Id. dopo 14 »
Rimasta in vita dopo gravi sintomi di
matattia.
Morta dopo 8 giorni.
Id. dopo 12 »
Id. dopo 15 »
Rimasta in vita dopo lunghe sofferenze
(14 giorni).
Morta dopo 24 ore.
Rimasta in vita dopo breve malattia.
Morta dopo #4 giorni.
Id. dopo 9 »
Id. dopo 14 »
Rimasta in vita dopo gravissima malatt.
Con gli stessi
sintomi.
Rimasta in vita.
Morta al 6° giorno.
Id. al 10° »
Rimasta in vita dopo grave malattia.
Morta al 18° giorno.
Rimasta in vita.
DELLA PSITTACCOSI 365
QUADRO III
IDEM
SE SE D CE PR 7,
Quantita Quantità =
. . . œ ©
£ ete nou de gl die siero di miscela E. $ | Esito
SANT CotUTa MIA Leutralizzante| inoculata =
Di Coniglio sano.| 5cc 10 c.c.| 1/5 dic.c.|Cavia.| 345 | Morta.
| 2 Id. 1/10 » 382 | Id.
il di 3 gi. Id. Id. » S39h Id
10 20 PAL 0,50 » 472 | Id.
5 5 1/10 » 450 | Id.
Del Coniglio N. 1.| 5 di 10 » 1/10 1 » 486 | Viva.
2 d54p1) 4710 1/5 » 478 | Id.
1 di 5 » | 1/100 1/10 » 322 | Morta.
4 di 3 » Id. 1/10 » 354 | Viva.
Del Coniglio N. 2.| 5 di 5 » | 1/10 1 » 370 | Id.
tiGh 2 1/20 1/5 » |385 | Id.
1 di 3 » 4/10 1/10 » 440 | Morta.
il 4/100 4/10 » 450 | Viva.
1 di 10 » Id 1/100 » 320 | Morta.
Del Coniglio N. 3.| 5 1/10 il » 350 | Viva.
2 Fa nl 1/20 1/5 » [374 | Id.
4 1/100 4/10 » 382 | Morta.
4 Id. 1/100 » 390 | Viva.
Del Coniglio N. 4.| 5 di 5 » | 1/10 1 » 450 | Id.
2 1/20 1/5 » 312 | Morta.
1 1/50 1/10 » 436 | Id.
1 1/100 1/100 » 382 | Viva.
Del Coniglio N. 5.| 5 1/10 1 » 390 | Id.
2 1/20 1/5 » 374 | Morta.
1 di 3 » | 1/50 1/10 » 330 | Viva.
1 1/100 1/100 » 360 | Id.
Dei Coniglio N. 6.| 5 d'A 1 » |382| Id.
2 4/20 175 » 340 | Morta.
1 1/10 1/10 » 350 Id.
1 1/180 1/100 » 360 | Viva.
IL IMMUNITA TOSSICA
L’immunità specifica dei veleni ha altra origine dalla batterica-
Dobbiamo al Behring il concetto delle antitossine, cioè che nell”
immunizzazione attiva il potere protettivo del siero ê dovuto alla
366. G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
presenza di sostanze neutralizzanti le tossine (anticorpi); v’ è quindi
un parallelo colla teoria di Kruse, perchè qui le sostanze da frenare
non sono le sostanze di attacco dei Batteri, le lisine, ma le loro
tossine. Tutte le sostanze tossiche (tetano, difterite, tubercolosi,
pneumonite, colera, tifo), alla dose a cui non sono ancora letali
per l’individuo, hanno la capacità di risolvere la malattia, superata
la quale resta modificata negl’ individui il grado di sensibilità per
il veleno, aumentato cioè o diminuito secondo la dose; se questa &
giusta, la sensibilità pud essere scemata, se poi, adoperando dosi
sempre maggiori, si ripete il trattamento, alla fine anche gli indi-
vidui più sensibili restano immunizzati, verso le più forti dosi di
veleno. Questo che è il meccanismo dell’ immunità tossica, come è
inteso universalmente, fu fondato dalle ricerche, di Ehrlich sulla
ricina ed abrina, e compiuto da quelle di Behring e Kitasato sul
tetano; nel sangue dei vaccinati non era un potere battericida 0
attenuante che si sviluppava, ma uno assolutamente antitossico.
Il Klemperer lo riconobbe anche nel sangue dei vaccinati contro
le Pnemococco, quantunque non sia assodato; ed in generale,
in tutte le malattie in cui è dimostrabile una tossina, esso si afferma:
e la siero — terapia coi suoi luminosi effetti n’è stata la pratica
applicazione. Questo anticorpo aumenta di quantità col progre-
diente adattamento dell’organismo immunizzato ; esso è sempre
attivo contro il veleno che lo produsse (gli esperimenti di vaccini
plurivalenti sono ancora controversi), che anzi è dimostrata la
nessuna azione di un siero contro specie aflini ; cosi risulta dalla
esperienza di Pieifler per i Tifo-simili, pei Colera-simili, per quelle
di Parascandolo pei Piogeni. Il tempo della comparsa del minimo
grado d’immunità, in cui l’animale ricetta l’antitossina varia
secondo gli animali da 3 a 5 di (Piocianico, Wasserman), nè
dipende questa cosiddetta immunità fondamentale dalla quantità di
sostanze introdolte ; ma solo dalla reazione specifica che offre
l’animale, per cui taluni, con energico trattamento preventivo,
non sono immunizzati a suflicienza, mentre altri, Con minimo
trattamento, ma à reazione pronta, presentano forte immunità,
ed & il vus stesso. secondo Wasserman, che determina questa
reazione specifica di immunità. Ma questa immunità tossica acqui-
sila si dilegua gradalamente, qualora, con introduzioni ulteriori
di veleno, non si determini una nuova reazione dell’ organismo;
DELLA PSITTACCOSI 367
cid sempre proporzionatamente alla resistenza acquistata da
questo ; e di più l’immunità pud crescere in determinati limiti.
Il dosamento del contenuto in antilossine di un siero è dato dal
numero di dosi minime letali, che l’unità di volume del siero
neutralizza, e riesce a ci bene il netodo delle miscele.
La sorgente dell’ antitossina nel sangue è oscura. Il Gabritshevski
ed il Roux ammisero che fosse dovula à una speciale attività delle
cellule dell’ organismo reagenti-all’ infezione; ma si osserva che
questa sostanza patogena & altiva solo contro la forma di malattia
nel cui decorso si origina (la tetanica contro la tossina tetanica, cc...)
per cui Buchner crede sia dovuta ai Batterii, o questi entrino
almeno nella sua formazione. (Immuno-toxo-proteina, Emmerich);
quindi le antitossine sarebero sostanze batteriche specifiche, e
cosi si spiegherebbe come l’immunizzazione si abbia, sia per coltura
attenuata, sia per coltura sterilizzata, essendo la produzione della
sostanza immunizzante sempre nelle colture, solo che nel primo
caso vi concorre anche l’organismo. Bebring ammise si trattasse
non di sostanze neoformate, ma di una mutata attività neo-acqui-
sita dei componenti albuminoïdei dell’ organismo, in reazione al
veleno specifico. Ma l'assenza di antitossina nel sangue in casi di
immunità (casi di Vaillard et di Bebring nel telano) ; e d’altra parte
la presenza di antitossina (Behring)nel sangue,senza che l’organismo
si rivelasse inimune verso le tossine, anzi mostrando minore resis-
tenza, lasciava dubbiosi nel giudizio sull’ essenza dell’ immunità.
Cid Behring ha cercato di risolvere colla duplice distinzione della
immunità istogena duratura, dipendente dal cangiamento del tes-
suto, provocata dallo stimolo dell anticorpo, e dell’ altra transitoria
da siero, provocala dal passaggio temporaneo dell anticorpo pel
sangue.
Se non che, l’affermare (Behring) che tutte le infezioni si ridu-
cono ad un avvelenamento, e tutta la reazione degli organismi
variamente infetli si riassume in una sola, la produzione del
controveleno, non & esatto. Chè vi sono infezioni, in cui la parte
dovuta alle tossine è poco definita e definibile; visono processi,
che conducono all'immunizzazione verso i Batterii e non verso le
tossine rispeltive; vi sono animali immunizzati, il cui siero dis-
piega proprietà essenzialmente battericide, e non antitossiche
percid è prematura la conclusione del Behring.
368 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
Gli studi sul colera (Pfeifter, Kolle), sullo Streptococco (Aronson,
Neufeld), e sullo Pneumococco (Pane, Kruse, Bonaduce), mostrano
che i filtrati dei suddetti Batterii contengono sostanze atte a favorire
il rispettivo processo infettivo, ma non tossine specifiche ; cioè vi
sono Batteri che producono sostanze nocive alla rispettiva diffu-
sione nell’organismo infetto, ma capaci di riprodurre solo in parte
minima il processo infettivo, e l’immunizzazione ha per effetto,
in questo caso, la produzione di sostanze neutralizzanti questa
diffusione.
Queste sostanze, se pure si collochino nello stesso gruppo delle
antitossine, ne sono quindi diverse per l’azione. Non neutralizzano
cioè nell’organismo il veleno che produce la malattia, come
nel tetano, nella difterite, ma solo impediscono che penetri e si
diffonda nel! organismo il Batterio, alla cui azione diretta sui tes-
suti e sul sangue è dovuto il processo infettivo; infine allre sos-
tanze avrebbero il mandato di attaccare direttamente il protoplasma
batterico(fenomeno di Pfeiffer). Sicchè in riassunto i processi di
difesa dell’ organismo potrebbero dirsi antitossico, quello ammesso
dal Bebring in tutte le infezioni, antibatterico (antilitico Kruse),
che si oppone alla diffusione; e battericida quello pel Colera, Pneu-
mococco, Streptococco, Tifo, Coli, ecc...
Queste proprietà si riscontrano nel sangue circolante, e poichè
esse valgono a prevenire l’infezione o l’intossicazione, o anche a
neutralizzare completamente gli efftetti nocivi dei Batteri, quando
sono già pervenuti nell organismo, il siero pu essere preventivo
o curativo, e l’immunizzazione con esso & passiva, poichè si tratta
di sostanze neoformate, già pronte, che si trasportono dall orga-
nismo immunizzante in uno nuovo e quindi il siero immunizza a
seconda della sua azione battericida o antitossica. In casi speciali
(Piocianeo, Difterite, Tetano) pud esercitarla entrambe, ma è sempre
dipendente dal modo dell’ immunizzazione la presenza 0 no di
questi due poteri.
Ad esempio, immunizzando con dosi crescenti di colture viru-
lenti, il potere battericida cresce notevolmente, ma diminuisce
il potere antitossico, il contrario succede nell’ immunizzazione con
virus diluito; donde risulta ancora che le sostanze battericide ed
antitossiche sono di natura diyersa, perchè il loro aumento o la
loro diminuzione nel siero si avverano indipendentemente. Come
DELLA PSITTACCOSI 369
i corpi antitossici e battericidi spieghino il loro potere immuniz-
zante è ancora discusso ; sembra che il potere battericida del siero
non sia superiore al normale in vitro, e nell’organismo animale
non superi il triplo della dose mortale, e Wassermann spiega
questo fatto ammettendo che l’organismo ha perduto il potere di
transformare in modificazione attiva quella inattiva del siero
immunizzante, ma di questo abbisognano altri controlli.
Pel potere antitossico poi Ehrlich ammise all inizio un’azione
mistica ; per la sua presenza l’organismo diventa immune. Il
Bebring ritiene invece si tratti di vera azione neutralizzante dell’
antitossina sulla tossina senza intervento dell’organismo, Ma si
osservi che noi non sappiamo questo punto di saturazione, chè
miscuglio di siero e tossine, innocuo per un animale, non lo era
per un altro diversamente sensibile (Buchner e Calmette).
Lo stesso Behring ha notato che iniettando un Coniglio di siero
e tossina, se non è riscaldato l’animale sopravvive, ma se si
riscalda a 68° c. facendogli perdere il solo potere antitossico,
l’'animale muoré ; sicchè siero e tossina restano l’uno di fronte
all’altro ; é sugli elementi cellulari, sui quali agisce l’antitossina,
sia rendendoli insensibili alla offese. sia stimolandoli alla difesa
(Roux e Gabritshevsky, dando il nome da loro dato all’antitossina,
di stimolina) Gli esperimenti di Roux pel miscuglio tetanico e dif-
terico, di azione accentuata se si opera sopra un organismo giovane
e non trattato ; di mancata, se sopra un individuo trattato in ante-
cedenza, parlano in questo senso, come pure quelli recenti di
Wassermann pel Piocianeo. Mescolando siero ed antitossina il virus
resta immutato in vitro viceversa nell’organismo viene distrutto,
sicchè è in questo che l’antitossina opera, rendendo, cioè, libera
quella combinazione attiva per cui diviene innocuo. E andando
più oltre nelle indagini, si è circoscritta l’azione stimolante sui
leucociti, per l’azione fagocitaria, più per la fagolitica, ed invero
una leucocitosi almeno locale è stato dimostrata da Gabritshevsky
nell'immunizzazione con siero antidifterico. Ehrlich ammette
recentemente, che la tossina batterica venga legata chimicamente
dall’ antitossina, per la presenza di un gruppo atomico specifico del
complesso tossinico, che possiede un’affinità massimale specifica
per un determinato gruppo atomico del complesso antitossinico.
Dalle modifiche, che la tossina subisce nell” organismo dipende
Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902. 2%
370 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
l’attenuazione di essa, e questa è determinata dalla saturazione dell”
affinità coi gruppi antitossinici. Questi si dislocherebbero da parti
del protoplasma cellulare e si sostituirebbero in eccesso, e passe-
rebbero le catene laterali iperprodotte nel sangue costituendovi
l’antitossina circolante.
Riassumendo, i principi antitossici che compaiono nell’orga-
nismo in presenza di una vaccinazione derivano dalla vita delle
cellule modificate dal passaggio delle tossine secondo Behring, e
si oppongono agli efletti stessi di queste, grazie ad un mecca-
nismo, secondo gli uni, di attenuazione, secondo gli altri, di
protezione per l’economia; ma in ispecial modo per la stimola-
zione nell’ organismo ; secondo, Ehrlich per legame di catene late-
rali di protoplasma cellulare con gruppi tossici, con cui banno
affinità.
Tali principii tossici sono diffusi a preferenza nel fegato, nella
milza, nelle capsule surrenali, anzi alcuni pensano ad una loro
origine da questi organi. Il Tizzoni non potette vaccinare pel tetano
animali smilzati; l'Hankin parlô di alexine spleniche, ma il Vaillard
invece non constato proprietà antitossiche nella milza di vaccinati
tetanici; per le capsule surrenali, in analogia col potere protettivo
che esse esercitano contro le tossine organiche sull’ attività mus-
colare, si parlo pure di potere antitossico, anche per la congestione
che si osserva in esse nella intossicazione di tossine microbiche
(difterite), ma non vi sono fatti in appoggio. [ leucociti secondo
Metschnikoff concorrono alla loro formazione, secondo l’Hankin le
cellule eosinofile vi contribuiscono, come anche la fagolisi, e in tal
caso per i caratteri, le modifiche sono analoghe ai prodotti batteri-
cidi e globulicidi. Infine si pensd da principio che un siero fosse
tanto più attivo, quanto più l’animale fosse sensibile all’ infezione,
donde una reazione più squisita dell” organismo ; oggi è dimostrato
che se in generale è cosi, vi sono per6 ecçezioni e si giunge a Con-
ferire immunità. sieno 0 no gli animali naturalmente refrattari. Ma
una serie di richerche fatte recentemente sull’ idea di Ehrlich ha
determinato il luogo elettivo, in cui si ha il legamento delle catene
laterali e la produzione di antitossine. Per il tetano quisti processi
avvengono nelle cellule del sistema nervoso (Ramson, Wasser-
mann), nella polmonite nel polmone e midollo oeseo (Wassermann).
Dalle ricerche esposte si rileva come il microrganismo, superate
DELLA PSITTACCOSI 374
le barriere naturali di difesa, è ostacolato nelle sue azioni vene-
fiche : |
4° Da sostanze di difesa preformate neï tessuti 0 alexine (com-
posti battericidi, proteidi difensive);
®% Dai leucociti per le fagocitosi, ed in più per la secrezione di
analoghe alexine ;
3 Da una suscettività variabile secondo le diverse specie, che
poggia forse sulla azione distruttiva di veleni di alcuni organi
(Zeehnissen).
L'immunizzazione mira a perfezionare queste attività esistenti
normalmente nell’ organismo, sia le protettive e difensive, sia
quelle che si sviluppano nel resistere alla infezione o intossi-
cazione (corpi antilitici, antitossine), chè non è la guarigione,
se non una immunità acquisita ; talora questi mezzi protettivi sono
dati dalla selezione ereditaria, dalla razza, dall’ età, e allora si
ha l’immunità congenita e istogena. Queste attività di resistenza
mirano o ad inibire lo sviluppo dei Batteri o a neutralizzarne la
tossina, ma non proporzionatamente; talvolta è più l’uno che agisce,
tal’ altra è l’inverso. I mezzi che noi usiamo a procurare artifi-
cialmente lo sviluppo di queste resistenze organiche si riducono a
dare una malattia benigna che vince la forte (vaiuolo), e o determi-
nare il male in parte sprovvista d’importanza (peripneumonite
bovina, inezioni nella coda), o una lesione circoscritta che rende
refrattario il soggetto (Charrin, Piocianeo). Colla iniezione di colture
viventi progressive, procuriamo attacchi sempre più forti di malat-
tia; con tossine, o filtrati di colture, intossicazioni sempre mag-
oiori, non perd da fare avvenire una essudazione, ma per dare alla
lotta magsiore contributo di sostanze vaccinanti. Sicchè nell’immu-
nità artificiale si avrà maggiore contributo di alexine, di essuda-
zione cellulare, di leucocitosi locali, di corpi inibenti lo sviluppo o
battericidi, e nelle intossicazioni di antitossine; nella immunità
passiva il trasporto di questi corpi neutrallizzanti, gli antilitici, le
antitossine.
In diverse malattie si è tentata l’immunizzazione tossica. Infatti,
contro i Piogeni e Streptococchi dell’ eresipela si sono immunizzati
animali (Miranov, Parascandolo) servendosi delle inoculazioni di
colture filtrate, previo trattamento con acido fenico. Per lo Pneumo-
372 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
cocco della polmonite si sono usati i prodotti delle colture o estratti
di visceri o di sangue di Conigli infetti.
Il Foà si servi dell’ estratto glicerico di sangue di Conigli infetti.
Per il Bacillo del tifo si è usato il filtrato di colture velenose non
riscaldate.
Il Sanarelli iniettd colture morte contenenti tossine. Pel Bacillo
del colera il Ferran si servi di colture sterilizzate e filtrate. — Pel
Bacillo della difterite, circa la immunizzazione tossica, si sono
fatti i più interessanti studii. Behring si servi di inoculazioni di
colture filtrate di Bacilli attenuate dal calore, Parascandolo e de
Meis riuscirono ad immunizzare Cani con colture filtrate; ma, un
alto grado d’immunizzazione nel Cavallo, fu trovato dal Roux
servendosi di tossina ipertossica. Molti osservatori seguirono
questo esempio.
Pel tetano si è tentata la stessa via (Cattani, Tizzoni, Vaillard,
Roux, Behring, Courmont e Doyon.
Dei tentativi d’immunizzazione sono stati fatti per la tubercolosi.
Pel Bacillo dell’influenza Bruschettini si à servito anche di col-
ture filtrate.
Per il Bacillo del carbonchio lo Chamberland il Roux el’Hankin
ottennero buoni risultati inoculando colture sterilizzate. Seguendo
tali tentativi anche noi abbiamo provato d’immunizzare animali
contro il Bacillo della psittaccosi, ed il metodo di cui ci siamo
serviti per la immunizzazione tossica è stato il seguente : abbiamo
ottenuto, mercè ripetuti passaggi attraverso il corpo di Conigli,
una coltura, della quale bastava 1/100 di c. c. per uccidere in tre
giorni una Cavia del peso medio di grammi 400. Abbiamo messo
in 25 fiale del brodo sterile, inficiandole col nostro Bacillo, reso
virulento. Questi recipienti furono tenuti a temperatura di 37 C.
Dopo 24 ore dall’innesto cominciammo ad inoculare 1/10 di c. c.
di questa coltura, addizionata con 0,50 c. c. °/, di acido fenico, e
filtrata (tossine) ; e cosi proseguendo, le inoculazioni venivano fatte
con 1/5, 1/2, 1, 1,50 c. c. fino a 30, 40 c. c. di tossine successiva-
mente più antiche e quindi più tossiche, fino ad arrivare all’ultima
inoculazione di tossina in 60 giorni, cioè alla 25° fiala :
Riportiamo nei quadri IV, V, i risultati ottenuti degli esperi-
menti di immunizzazione tossica; nei quadri VI, VII, VIE, i risul-
tati degli esperimenti siero-terapici.
DELLA PSITTACCOSI 379
OUA’DRO LV
IMMONIZZAZIONE CON TOSSINE
©
Se L iAaee
rs | Quantita Reazione da parte dell’ animale
Del à Età della
della © © | di tossina :
: a ao), TA tossina Temperatura
inoculazione _ inocu Locale LENPES EIRE Generale
LA Prima | Dopo
1901
6 Luglio. |2400| 1/100c c.| 1 giorno 37.939 |Malassere ed
inappetenza.
(e 2390) 1/10 3 38 2 | 38.9
41 2380| 1/10 5 37.9 | 38.4
13 2360| 1/10 7 Lieve ede-| 37.8 | 39 |Diarrea osti-
ma. nata.
45 2370| 1/2 9 38.4 | 39.4
17 2380| 1 11 38.2 | 39.6
19 2340| 1 14 31.9 | 39.2 |Inappetenza,
diarrea
21 2350| 1,50 17 38.2 | 38.9
25 2380| 2 20 Edema |38 239.5 Diarrea osti-
| considere- nata.
vole.
28 2350| 3 20 37.8 | 39.4
31 2340| 4 25 37.6 | 39.6
4 Agosto. |2360| 5 20 38.2 | 38.9
7 2310| 6 39 38.4 | 38.8
10 [2350! 7 40 38.2 | 39
12 23410) 8 45 38.3 | 39.2
15 2380| 9 50 Arossi- |38 |39.5
mento.
20 236010 55 37.9 | 39.7
22 2340/11 60 38.6 | 38.8
|| 26 2360112 65 38.5 | 38.9
28 234013 70 37.9 | 39.4
30 2330113 70 38.6 | 39.2
ESPERIENZE DI CONTROLLO
Cavia 300 gr. 1/20 c. c. di tossina di 60 giorni, morta dopo 3 giorni.
» 350 gr. 1/30 c. c. » d » » CS)
DR ere 41/5080 C. 2 » » » & »
» 400 gr. 1/100 c. c. » » sopravvissuta.
274 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
QUADRO :V
IDEM
ù Reazione da parte dell’ animale
Data . Quautità
della di tossina
inoculazione inoculata
LÉ BAITS LE RER eg NE RU CE
tossina | Temperatura
a, Generale
Prima | Dopo
1901
2 Luglio. |8748| 1/100c.c.| 1 giorno|Lieve aros-| 38.2 | 39.3 [Lieve males-
simento. sere.
8700| 1/10 38.4 | 38.8
8754| 1/2 Considere |38.4 | 39.2 | Inappetenza.
vole ede-
ma.
8762 38.2 | 38.6
8740 38 1 |38.8
8712 Vasto as-|38.2|39.4 Vomito, diar-
cesso con rea per
necrosi. 3 giorni.
8604 38.4 | 38.6
8660 | 38.2 | 39.2
Agosto. |8690 | 38.2 | 39
8700 Arrossi- | 38.4 | 39.3
| : men{o.
8720), |38.2 39.2
8740 : 38.2] 39.41 Malessere.
8712 38.1 | 39.5
8694| 9 38.2 | 38.7
8692110 38.1 | 38.6
870012 38 |38.4
871514 38.2 | 38.9 | Inappetenza
di 24 ore.
2 Settembre|8684 39
8650) 39.1
8704 .3 | 39.3
8720 39.2
86602 .2 | 39.4
Cavia 380 gr.
412 gr.
370 gr.
404 gr. sopravvisuta.
DELLA PSITTACCOSI 379
GŒULDE O0 V'I
PROTERE PREVENTIVO DEL SIERO
|
Esito dell
Quantità | innesto | Quantità | Quantita
in nuovo |. j ù :
m €
di coltura rent di tossinaldi miscela
‘infrettante sterile | infettante | inoculata
in vitro
Quantità
Provinienza |die siero
del siero neutra
lizzante.
della Cavia
Esito della
inoculazione
5
©
|
a
@
8.11/100 c. ce | 1/2 c.c. | sviluppo.| 1€ c.
1/10 sterile.
1/2
9,11/100
1/10
1/2
. 10.11/100 sviluppo.
1/10 sterile.
1/2 |
1
Coniglio N. 11.11/100 sviluppo. |
1/10 sterile.
1/2
Coniglio N. 12.11/100
1/10
1/2
Cane N. 1....11/100 sviluppo.
1/10
1/2 sterile.
: l
...|1/100 sviluppo.
1/10
1/2 sterile.
....|1/100 sviluppo.
1/10 sterile.
1/2
0. 14740 sviluppo.
1/2
|
276 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
QUADRO VII
POTERE. PREVENTIVO DEL SIERO
a
ni et © 2 e
Provenienza ci a a urine
d s TAN di siero Risultato dell’ esperimento
el siero a>4| D |, s
D 3 © limmunizzante
eh Le} .—
Coniglio N. 7.| 374 | 0.25 1 100000 Morta dopo 3 giorni.
325 1/50000 ASE) 10 »
362 1/25000 Viva.
370 1/20000
415 | 0.50 1/20000
| 419 1/10000
Coniglio N. 8.| 432 | 0.25 4 /400000 Morta dopo 6 giorni.
360 1/50000 » 43 »
375 4/25000 Viva.
382 1/20000
420 | 0.50 1/20000
390 1/10000
Coniglio N. 9.| 425 | 0.25 1/100000 Morta dopo 5 glorni.
460 1/50000 » 11 »
472 1/25000 Viva.
384 1/20000
365 | 0.50 1/20000
371 1/10000
Coniglio N. 10.| 318 | 0.25 1/100000 Morta dopo 8 giorni.
295 1/50000 » 11 »
450 1/25000 » 147 »
500 1/20000 Viva
483 | 0.50 | : 1720000
455 1/10000
Coniglio N. 11.| 460 | 0.% 41/100000 Morta dopo 12 giorni.
381 1/50000 Viva.
310 4/25000
350 1/20000
420 | 0.50 1/20000
410 4/10000
Coniglio N. 12.| 433 | 0.25 1/100000 Morta dopo 3 giorni.
4A1 1/50000 » IG »
461 4/25000 Viva.
384 1/20000
492 | 0.50 1/20000
465 /10000
Cane N. 1..... 328 | 0 25 4/100000 Morta dopo 2 giorni
332 4/50000 » 5 »
415 1/25000 » 10 »
Viva.
Cane N° 2.2... 420 | 0.25 1/100000 Morta dopo 4 giorni.
Le 1/50000 » 8 »
Viva.
430 | 0.50 4/20060 Morta dopo 6 »
440 1/10000 Viva.
Cane”N. 3.::.° 318 | 0.25 1/100000 Morta dopo % giorni.
360 4/50000 » 10 »
370 1/25000 » 18 »
320 1/20000 Viva.
400 | 0 50 1720000 Morta dopo 7 giorni.
420 1/10000 Viva.
Cane N. #.....| 410 | 0.% 1/100000 Morta dopo 5 giorni.
42h 1/50000 » 7 »
365 | 0.50 1/25000 » 12 4
370 1720000 Viva.
418 1/20000 Morta dopo 140 giorni.
4/10000 Viva.
DELLA PSITTACCOSI É 371:
QUADRO VIII
POTERE PREVENTIVO DEL SIERO
Quantita Quantità
di tossina di siero_ Animale Peso Esito
infettante |neutralizzante
Provenienza
del siero
EL
Coniglio N. 7. LC. 1/10 ce. c. Cavia.
1/20
1/50
1/100
Conigilo N. 8. 1/10
1/20
1/50
4 /100 Morta.
Coniglio N. 9. 1/40 Viva.
1/20
4/50 Morta.
4/100
Coniglio N. 10. 1/10 \ Viva.
4/28
4/50
4/100
. Coniglio N. 11. 1/10
4/20
4/50
1/100 Morta.
Coniglio N. 12. 4/10 Viva.
| 1/20 |
1/50
1/100 nee
Cane N. 1 110 ou ns
1/20
4/50
1/100
1/40
1/20
4/50
1/100
1/10
1/20
4/50
1/100
1/10
4/20
4/50
1/180
378 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
me IMMUNITA DA NUCLEO-ALBUMINA
Come già abbiamo innanzi riferito la maggiore importanza si dà
oggidi ai veleni primari, percid abbiamo voluto studiare anche
questo dato in rapporto all immunizzazione. All uopo, col processo
da noi in questo lavoro indicato, abbiamo preparato una certa
quantità di nucleina e di nucleo-albumina in maniera da poterne
disporre per parecchie osservazioni. Ed ecco come queste sono
state condotte :
Le inoculazioni di nucleo-albumina venivano fatte o nel cavo
peritoneale, via preferita, o nel torrente circolatorio; ma poichè
in quest’ ultimo caso i fenomeni consecutivi eranosi intensi da dare
spesso la morte dell’ animale, cosi si preferiva la prima. La nucleo-
albumina veniva sottilmente polverata in mortaio sterilizzato e
sospesa in acqua distillata e sterilizzata : le inoculazioni si facevano
con una delle solite siringhe di Roux.
Notammo subito che quelle di 3 centigr. di nucleo-albumina
riuscivano mortali, e l’ animale dopo poco tempo dall’ inoculazione
moriva rapidamente coi sintomi, che a suo tempo esponemmo,
sicchè, per fare che l’animale avesse potuto bene tollerarla, era
necessario incominciare ad iniettare quantità minori di À cg. in
im 2 ces diiacquas 0
Esponiamo in due tabelle riassuntive (IX e X) la media dei
risultati ottenuti sopra quattro Conigli e due Cani.
Dopo l’ultima iniezione, come sempre, gli animali erano tenuti
a riposo per alcuni giorni, e poi sottoposti al dissanguamento, ed
il siero era raccolto, come al solito, e provato per il suo potere
antibatterico, antitossico, antinucleo-albuminico. Il risultato è
riassunto nel quadro n° XI.
DELLA PSITTACCOSI 379
QUADRO IX
IMMUNIZZAZIONE CON NUCLEO-ALBUMINA
= Quantità Reazione da parle dell’ animale
Data 2 di ]
à Ë © | albumina Temperatura
inoculazione = l'inoculota | Locale ns — Generale
TD Prima| Dopo
1901
15 Luglio... | 2430 | 0.001 gr. 38.2 | 38.6
19 2440 | 0.002 38 4 | 38.9
19 2400 | 0.005 Lieve edema. | 38.3 | 38.8
21 2390 | 0.010 38.4 | 39 |Malessere ed inap-
: , petenza.
23 2320 |o.o12 | 38.4 | 39.2
26 2360 | 0.015 38.3 | 39.4 |Diarrea abbastan
za intenea di
breve durata.
28 235% | 0.017 38.4 | 39.3
30 2348 | 0.020 38.6 | 39.8
4 Agosto...| 2344 | 0.025 38.4 | 39.6
3 2302 | 0.027 31.9 | 39.2
5 2344 | 0.030 38.3 | 38.8
7 2330 | 0.035 38.7 | 38.8 | Inappetenza e
diarrea.
a 2326 | 0.040 Arrossimento.| 38.6 | 39.2
16 2348 | 0.045 38.4 | 38 9
18 2350 | 0.050 38.6 | 39.2
23 2320 | 0.052 : 38.2 | 39.1
26 2310 | 0.055 38.4 | 38.8
28 2350 | 0.057 38 6 | 39.2
30 2344 | 0.060 38.4 | 39.4
2 Settembre| 2362 | 0.060 38.2 | 39 4
% 2360 | 0.060 38.3 | 39.4
ESPERIENZE DI CONTROLLO
Cavia 322 gr. 0.01 gr. di nucleo-albumina morta dopo ore.
» 343 gr. 0.005 gr. » » .dopo 24 ore.
» 362 gr. 8.001 gr. » sopravvisuta.
380 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
QUADRO X
IDEM
Quantita Reazione da parte dell’ animale
Data -
di nucleo-
della ] o TT ——" ——
: ÉESORE albumina Temperatura
He inoculata Locale ne Generalé
Prima| Dopo
19 Euglio... | 8725 | 0.001 gr. |Lieve edema.| 38.2 | 38 6
23 - | 8710 | 0.002 98.7 | 38.8
27 8750 | 0.005 Lieve edema.| 38.5 | 38.9
30 8640 | 0.010 Edema notevole. | 38.4 | 38.6 | Lieve malessere
ed inappetenza.
2 Agosto...| 8512 | 0.020 Arrossimento | 38.7 | 38.9.
intenso.
5 8500 | 0.030 Edema. 38.5 | 39
7 8460 | O 040 38.4 | 38.9
9 8420 | 0.050 Forte edema. | 38.6 | 39.2
45 8480 | 0.060 Arrossimento.| 38.4 | 38.6
18 8450 | 0.080 Edema 38.7 | 339 | : Diarrea.
23 8000 | 0.090 Formazione di| 38.6 | 38.8
ascesso.
25 7650 | 1.00 37.9 | 38.6
29 7430 | 1.10 Edema. 38.2 | 38.9
31 7420 | 1.20 38.5 | 38.9
2 Settembre| 7430 | 1.30 38.6 | 39 Vomito, inappe-
tenza.
5 7318 | 1.50 Edema. 38.4 | 38 8
7 7500 | 2.00 ‘| 36.3 | 38.9
9 A 7720 | 2.10 Arrossimento.| 38.2 | 38.8
11 7210 | 2.20 38.6 | 39
13 7380 | 2.50 38.5 | 38.8
15 7528 | 2 50 | 38.4 | 38.9
ESPERIENZE DI CONTROLLO
Cavia 420 gr. 0.01 gr. di nucleo-albumina morta dopo 2 ore.
» 348 gr. 0.805 gr. » » dopo 2 giorni.
» 315 gr. 0.001 gr. » soprayvissuta,.
DELLA PSITTACCOSI
QUADRO XI
QUADRO COMPARATIVO DEL
|| Provenienza
del siero
Coniglio 13
Coniglio “4
Coniglio 15
Coniglio 16
Cane 5
Cane 6
Quantità di siero |}
neutralizzante
1/40 di cc.
1/20
1/50
1/100
1/10
1/20
1/50
4/100
1/100
1/10
1/20
4/50
1/100
1/100
1/10
1/20
1/50
1/100
1/100
1/10
1/20
1/50
1/100
1/100
1/10
1/20
1/50
1/100
Quantità di cul-
{ura infettante
|
©
no)
oc
Peso della Cavia
POTERE PREVENTIVO DEI
Esito
Viva
)
Morta
»
Viva
Viva
»
»
Morta
»
Viva
Morta
sina infettante
Quantità di tos-
©
RO
(CE
0.25
Peso della Cavia
D Go
= O0
XX ND
LS)
HO]
1
Esito
Morta
»
Viva
)
»
Morta
Viva
Morta
Viva
»
Morta
IV° IMMUNITA DA NUCLEINA
DIVERSI
Quantità di
nucleo-albumina infettante
2
=)
no)
oQ
dr!
0.03
0.02
0.03
0.02
0.03
0.02
381
SIERI
Peso della Cavia
Esito
Morta
Viva
»
»
Morta
)
Viva
»
Morta
Le inoculazioni di nucleina erano praticate nello stesso modo
come quelle di nucleo-albumina.
I risultati ottenuti sono riassunti nei quadri seguenti :
XIT-XIIT).
1
(Nri
382: G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
QU'A D:RO XI
IMMUNIZZAZIONE CON NUCLEINA
Dala Reazione da parte dell’animale
della
inoculazione
Quantita
Le Divx Temperatura
inoculata Locale nl Er Generale
Prima| Dopo
del Coniglio
8 Luglio.... ; 38.2 | 38.9
10 , 38.4 | 39.3 Malessere
inappetenza.
1% 2640 ë 38.2 | 39.4
2430 38.4 | 39.2
2440 , 38 5 | 40
2370 .0: Arrossimento.| 38.3 | 39.9 |Malessere, inappe-
tenza, diärrea.
2750 .025 38.2 | 39.3
2280 38.6 | 39.6
2320 ; 38.2 | 39.8
2340 J 38.4 | 39.4 | Diarrea per 24
ore; Coma per
48 ore.
2290 ! 38.3 | 39 5
2200 à 38.2 | 39.6
2250 à 38.4 | 39.7
2220 ô Forte edema. | 38.2 | 39.5 | Coma di breve.
durata.
2365 | 1. 38.4 | 39.2
2312 | 1. 38.2 | 39.4
2180 | 1. | 38.4 | 38 6
2290 | 1. | 38.3 | 38.9
3 Settembre| 2460 . 38.4 | 38 8
5 2398 | 1. 38.3 | 38.9
ESPERIENZE DI CONTROLLO
360 gr. 0.01 gr. di nucleina morta dopo 5 minuti.
372 » 0.005 » : » » dopo 24 ore.
380 » 0.001 » » sopravvissuta.
Data
dell”
inoculazione
Peso
del Cane
|
15 Luglio .... [10160
20 . [10060
24 - 10000
10010
9890
9820
9870
9430
9250
9260
9340
9400
94145
9380
9450
9420
9680
9510
12 Agosto ...| 9560
15 9582
» 318 gr.
» 360 gr.
DELLA PSITTACCOSI . 383
QUADRO
Quantità
di
nucleina
inoculata
0.001 gr.
0.002
0.005
0°010
-0.020
0 030
0.040
0.050
0.060
0.070
0.080
0.090
4 00
1.10
1 5
1.50
1.75
2.00
2.50
3.00
IDEM
XIII
Reazione da parte dell’animale
A
Locale
Forte edema.
Arrossimento.
ASscesso.
Arrossimen(o.
Edema.
ASscesso.
Arrossimento.
Edema.
Arrossiment{o.
Temperatura
SE Generale
Prima Dopo
38.2 | 38 8
38.4 | 39
38.3 | 38.9
38.2 | 38.8
38.4 | 39 Diarrea e inap-
petenza.
38.3 | 38.8
38.5 | 38.6
38.2 | 38.4
38.4 | 38.8 | Lieve malessere.
38.4 | 38.6 |Diarrea per 48ore.
38.5 | 38.9
38.2 | 38.8
38.4 | 38.9
38.3 | 39
38.2 | 38.6
38.4 | 38.5 | Lieve malessere.
38.4 | 38.4
38.2 | 38 6
38.4 | 38.9
38.6 | 38.5
ESPERIENZE DI CONTROLLO
Cavia 420 gr. 0.01 gr. di nucleina, morta dopo 15 minuti.
0.005 gr. »
0.001 gr. » sopravvissuta.
» dopo 28 ore.
Anche dopo l’ultima di tali inoculazioni gli animali erano tenuti
in riposo per alcuni giorni, e poi soltoposti al dissanguamento, il
siero veniva raccolto nella maniera consueta e provato per il suo
potere antibatterico, antitossico, anti-nucleinico (quadri XIV-XV).
384
G. AJELLO E C. PARASGANDOLO
QUADRO XIV
QUADRO COMPARATIVO
Provenanza
del siero
Coniglio N. 17.
Coniglio N. 18.
Coniglio N. 19.
Coniglio N. 20.
Cane N. 7.
Cane N. 8.
DEL POTERE
Quantità di siero
neutralizzante
Quantità di col-
tura infettante
Peso della Cavia
1/10 c. c.
ES
Q
Q
Viva
»
»
Morta
»
Viva
»
| Morta
»
»
Viva
Morta
Quantità di tos-
sina infettante
1c.c.
PREVENTIO DEI SIERI
Peso della Cavia
382
315
372
Quantitàa di nu-
cleina infettante
Peso della Cavia
Viva |0.02gr | 335
427
382
418
371
379
431
435
366
377
385
394
Morta
»
Viva
»
Morta
DELLA PSITTACCOSI 38)
QUADRO XV
QUADRO COMPARATIVO DEI DIVERSI SIERI
=
Provenienza Unita Unità Esito dello esperimento
del siero neutralizzante infettante sulla Cavia di controllo
Coniglio N. 1. | 1/20000 da 0.25 a 0,50 | Rimasta in vita con sintomi
di malattia
. [1725000 ad 1/10000 | da 0.25 a 0.50 »
. |1/10000 0.50 »
1/20000 ad 1/10000 0.25 a 0.50 | Sopravvissuta dopo
di malattia
4 /20000 ad 1/10000 0.25 a 0.50
»
1/25000 ad 1/10000
»
»
1720000 ad 1710009
1/50000 ad 1/10000
42. |1/25000 ad 1/10000
Cane N. 1. | 1/20000 ad 1/10000
2.
3.
L.
Coniglio N. 13.
14.
45.
16.
Cane N. 5.
6.
Coniglio N.17.
418.
49.
20.
Cane N. 7.
ÉTÉ
V° POTERE CURATIVO DEL SIERO
Il siero di questi animali è curativo contro la malattia ?
Per rispondere a tale domanda abbiamo eseguiti gli esperimenti
che esponiamo :
12 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo bianco, del peso di
Archives de Parasilologie, V, n° 2, 1902.
1
Qc
386 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
2874 gr. con temperatura rettale 383 C., abbiamo praticato una
inoculazione sottocutanea di 0,50 c. c. di coltura di Bacillo della
psittaccosi. Dopo tre giorni dalla inoculazione l’animale ha inco-
minciato a manifestare i primi sintomi della malattia . rifiutava il
vitto, stava accovacciato ; scosso, subito ricadeva nello stato
primitivo ; ail’ 8 giorno comincio la diarrea di una certa intensità
della durata di quattro giorni, e coma ; la temperatura rettale
oscillava tra 39°-4002 C. AI 6° giorno della malattia iniziammo la
cura di siero di altro Coniglio immunizzato con tossine di questo
Stesso Microbo ed alla terza inoculazione, di 5 c. c. per volta,
l'animale incomincid a ripigliarsi nel suo stato generale : la tempe-
ratura rettale discese fino a 38,4 C. l'appetito man mano ricomparve,
la diarrea cessù € l’animale guari.
22 Esperienza.— Ad un Coniglio di pelo bianco e nero, del peso di
2726 gr. con temperatura rettale di 3802 C.; praticammo una inocula-
zione sotto la pelle di 0.5 c.c. di coltura. AI 4° giorno si ebbero i sin-
tomi noti della malattia. Al G°giorno dalla inoculazione i sintomi si
accentuarono sempre di piü, tanto che credemmo prossima la fine.
In queste condizioni iniettammo 5 c.c. di siero di Coniglio immuniz-
zalo, e ripetemmo la iniezione dopo 5 ore. L’animale andô man
mano ripigliandosi, in modo che alla quarta iniezione di siero
immunizzante proteva considerarsi guarito.
3 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo nero, del peso di 2860 gr.
con temperatura rettale 38° C. inoculammo 1/100 di c. c. di tossina
ipertossica di Bacillo della psittaccosi ; dopo 24 ore l’animale fu
preso da gravi sintomi della malattia rifiutando il cibo, accovac-
ciandosi sui quattro arti, e poi ponendosiin decubito laterale ;
aveva diarrea profusa, anuria completa, e di tratto manifestava
scosse convulsive. In questo stato facemmo una inoculazione sotto-
cutanea di 5 C. c. di siero di sangue di Coniglio immunizzato, con
tossine di questo Microbo. In seguito a questa iniezione l’animale
incominciô a migliorare lentamente, con persistenza perû della
diarrea, e dello stato comatoso. Fu allora che ci decidemmo a prati-
care una seconda inoculazione, anche di 5 c. c. In seguito a questa
l'animale decisamente incominciô a migliorare, tanto che il coma
scomparve, la diarrea fini quasi ad un tratto, e l’indomani notammo
che aveva incominciato a mangiare parte della sua razione.
Per eccesso di precauzione volemmo iniettare di una terza dose
PP
f
DELLA PSITTACCOSI 387
di 5 c.c. di siero, e l’esito della cura fu ottimo : la miglioria pro-
gressiva e notevole condusse l’animale a completa guarigione.
4 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo rossiccio, del peso di
2670 gr., contemperatura rettale di 38° 3 C. fu praticata una inocu-
lazione di 4/10 di c.c, di tossina del Bacillo della psittaccosi. Dopo
48 ore si ebbero i soliti sintomi della malattia. Inoculammo all’ani-
male, già ridotto in grave condizione, 5 c.c. di siero di Cane, immur-
nizzato con tossine del Bacillo della psittaccosi ; pero, forse per il
ritardato intervento, il risultato fu poco proficuo, tanto da deciderci
a praticarne una seconda, ma dopo 24 ore da questa, presentandosi,
appena una passeggiera miglioria, ne praticammo una terza, nelle
stesse proporzioni della prima; poi una quarta, ed infine una
quinta, iniezione. e, solo dopo quest'ultima, si ebbero manifesti
segni di miglioria, che si protrassero fino alla completa guari-
gione. |
Da questo esperimento si potrebbe ricavare che il siero del Cane
presenta una efficacia meno spiccata di quello di Coniglio.
5t Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo nero, del peso di
3200 gr., con temperatura rettale 3804 C., praticammo una inocu-
lazione di nucleo-albumina nelle preporzioni di 0.5. L’animale,
dopo 6 ore dalla inoculazione, cominciô ad avere delle scosse con-
vulsive ; serbava decubito laterale nei momenti di tregua, e stato
comatoso, rispondendo poco agli stimoli, ed eccitato faceva degli
Sforzi per sollevarsi, ma presto ricadeva nella primitiva posizione.
Rifiutava il cibo, aveva forte diarrea, temperatura rettale 37° C.
ed anche meno. Praticammo una inoculazione di siero di animale
immunizzato con dosi crescenti della stessa nucleo-albumina nelle
solite proporzioni di 5 c.c., per i fatti morbosi non modificavansi,
in maniera da obbligarci a fare una seconda iniezione, nelle stesse
proporzioni, dopo alquante ore; ma lo stato dello animale rimase
immutato, sicchè dopo 48 ore, dalla ultima inoculazione, si ebbe
la morte.
5a bis. — Ripetemmo l’esperimento con un secondo Coniglio del
peso di 2670 gr. nelle stesse proporzioni della sostanza inficiante,
perô le inoculazioni di siero le praticammo poco tempo dopo la
comparsa dei primi sintomi, facendole succedere a più breve
intervallo ; e solo dopo di aver praticato sei inoculazioni di siero
immunizzante, cioè in toto 30 c.c., si ebberoi segni di miglioria,
388 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
che durarono fino dopo 8 giorni, portando l’animale a completa
guarigione.
62 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo bianco, del peso di gr.
2620, con temperatura rettale 3802 C. fu inoculato nel connetttvo
sottocutaneo 0,5 c. c. di nucleina, e dopo poche ore si manifesta-
rono gli stessi sintomi come pei precedenti animali.
Inoculammo allora 5 c. c. di siero di sangue di Coniglio immu-
nizzato con tossine batteriche, Fin dalla prima inoculazione l’ani-
male incomineid a manifestare una lieve miglioria ed alla quarta
delle inoculazioni di siero, fatte alla distanza di 6 a 10 ore l’una
dall’altra, il Coniglio useciva di pericolo, .
78 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo rossiccio, del peso di
grammi 2424, con temperatura rettale 39,3 C., fu inoculato 0,5 di
nucleo - albumina, preparata da colture batteriche del micror-
ganismo in parola, secondo il metodo indicato ; dopo 6 ore si mani-
festarono sintomi gravissimi di malattia conducendo l’animale in
fin di vita. Furono allora inoculati 5 c. c. di siero di Coniglio
immunizzato con dosi minime e crescenti della stessa nucleo —
albumina, e notammo una miglioria da farci sperare la guarigione,
epperù praticammo una seconda iniezione, ma l'animale cadde in
uno stato comatoso, con temperatura rettale di 35,8 C., e presto
mori.
82 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo nero, del peso di
grammi 2570, con temperatura rettale 382 C. inoculammo 0,5
di nucleo-albumina, e, come nel Coniglio precedente, si manifes-
tarono gli stessi sintoni di malattia, perd subito ricorremmo alle
inoculazioni di siero di Coniglio immunizzato con tossine del nostro
Bacillo.
Dopo la seconda inoculazione di 5 c. c. l’animale incomincid a
migliorare, e dopo la 4 inoculazione. nelle medesime proporzioni,
migliorando sempre, pervenne a guarigione completa.
Dall’insieme di questi esperimenti ci è dato ritenere che il siero
più efficace è quello degli animali immunizzati con colture
batteriche prive di Bacilli, cioè con tossine e quindi ritorniamo
alla già esposta idea che le nucleine rappresentano una parte del
veleno.
DELLA PSITTACCOSI 389
VA INDIVIDUALITA SPECIFICA DEL BACILLO
DELLA PSITTACOSI.
Al principio di questo lavoro è stato esposto che vi sono stati
Autori, i quali hanno affermato che il Bacillo della psittaccosi
fosse lo stesso dello Pneumococco della pneumonite. Noï, oltre di
aver visto che anche la manifestazioné della infezione per gli
animali è diversa da quella prodotta dalla inoculazione dello
Pneumococco della polmonite, abbiamo voluto ricercare ancora
dal punto di vista del potere protettivo del siero di animali immur-
nizzati con Bacillo e colture di Bacillo della psittaccosi ed infettati
con Pneumococchi della polmonite.
Ecco i risultati esposti nalla tabella seguente : n° XVI.
QUADRO XVI
INDIVIDUALITA SPECIFICA DEL BACILLO DELLA PSITTACCOSI
Quantità di siero
neutralizzante
Provenienza | di animaliimmu-
del siero nizzati contro il
Bacillo della
psittaccosi
Quantità di
coltura di Pneu-
MOCOCCO infettante
Peso della | Esito dell’-
Cavia esperimento
Coniglio N. 1. 1/A0O c. c.
» » 2 1/10
1/20
1
Coniglio N.3. 1
1,40
1/20
1/50
1/100 Soppravvissuta
Coniglio N. 4. 1/50 Moria
1
1/10
Coniglio N. 5. 9
il
1/10
1/20
Coniglio N. 6.
» 1/10000 484 »
» 1/10000 492 »
= 19 © &
390: G. AJELLO E C. PARASCANDOLO
| Quantità di siero
neutralizzante
Provenienza |di animali immu
del siero nizzati contro il
Bacillo delta
psittaccosi
Coniglio N. 7.
Coniglio N. 8.
Coniglio N. 9.
Coniglio N. 10.
Cane N. fi.
=
= O1 © © = NN CG & ©:
C9 NO
= ND = ND © © ©
di Pneumococco Cavia
Quantita
di coltura Peso della Esito dell'-
: esperimentato
infettante
1
0,50
1/10
1/100
1/10000
1
0,50
1/10
1/100
1/100000
1/10
1/1000
1/10000
1/1000
1/100000
1/100
1/100
1/1000
1/10000
1/1000000
_ 1/40
1/100
14/1000
1/10000
1/10
4/100
1/1000
1/100
41/1000
1/100
1/10000
CONCLUSIONI
Dalle nostre esperienze possiamo dunque ricavare le seguenti
conclusioni :
1° Che il Bacillo della psittaccosi è una individualità specifica
con specifici caratteri morfologici, fisiologici e biochimici.
2° Che le colture filtrate sono tossiche per i comuni animali da
esperimento ed i Bacilli riescono proporzionatamente più dannosi
per il Coniglio e per la Cavia, meno per il Cane.
DELLA PSITTACCOSI 391
8e Che dalle colture filtrate si puo ricavare una sostanza dotata
di potere tossico, cioè una ptomaina.
40. Che con adatti terreni di coltura, e opportuni trattamenti
chimiei, si pu da questi terrenispeciali, dopo allontanati 1 Batterii,
estrarre due sostanze cioè una nucleina ed una nucleo albumina,
entrambe dotate di potere tossico pei comuni animali da labora-
torio, anche in piccolissime dosi.
5° Che con. colture batteriche si possono immunizzare Conigli e
Cani, ed il siero di questi animali è dotato di potere preventivo e
curativo. | ;
6° Che colture filtrate di Bacilli della psittaccosi, inoculate, danno
immunità ai Conigli ed ai Cani, ed il siero di questi animali riesce
preventivo contro le tossine batteriche e curativo della malattia.
7 Che le inoculazioni ripetute di nucleo-albumina e di nucleina
possono del pari immunizzare i Conigli ed i Cani e preservarli
contro inoculazioni di dosi avanzate di queste sostanze, ed il siero
degli animali resi immuni aleune volte riesce pure curativo.
80 Che la immunizzazione riesce meglio per i Conigli, che pei
Cani, perchè i primi sono più suscettivi alla malattia.
9% Che il modo più efficace per ottenere l’immunizzazione &
l’inoculazione di colture filtrate, e cid è in accordo colle idee che
le nucleo-albumine e le nucleine sieno una parte del veleno batte-
rico, mentre nel liquido di colture filtrato si trovino disciolte altre
sostanze, che non sono ancora state isolate allo stato di purezza
chimica.
10° Che il siero degli animali immunizzati con colture filtrate
quello che possiede potere preventivo e curativo, superiore agli
altri sieri di animali immunizzati con Batteri, o con nucleo-albu-
mina, o nucleina. |
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REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
F. KeRscHBAUMER. — Malaria, ihr Wesen, îhre Entstehung und ihre
Verhütung. Wien und Leipzig, W. Braumüller, in-8° de VII-170 p. avec
12 planches, 1901. Prix : 8 couronnes — 7 marks.
Le paludisme, sa nature, son origine, sa prophylaxie, telles sont les
trois intéressantes questions traitées dans l’ouvrage du D’ Fritz Kersch-
baumer. Ù
C’est un Protozoaire parasite du sang qui produit le paludisme; il appar-
tient à la classe des Sporozoaires et à l’ordre des Hémosporidies. Trois
espèces, Plasmodium malariae, P. vivax et P. præcoæ, vivent dans le sang
de l’Homme, où elles se multiplient par un processus asexué. L’infection
combinée résulte de la présence, dans le sang d’un même individu, de
plusieurs générations successives de parasites d’une même espèce.
L'origine du paludisme ne peut être attribuée ni à l’eau (Wassertheorie)
ni à l’air (Luftiheorie); une seule explication est aujourd’hui admissible,
c’est l'infection par les Moustiques (Mosquitotheorie). À ce propos, l’auteur
met en évidence les relations qui existent entre le paludisme et le genre
de vie de certains Moustiques, les Anopheles. Il décrit alors l’évolution de
la forme sexuée des Hématozoaires dans l'organisme de l’Anopheles, puis
indique la manière dont celui-ci transmet le parasite à l'Homme.
Après avoir ainsi exposé d'une façon sommaire la nature et l’origine de
la maladie, il étudie la manière de l'éviter. Cette troisième partie, de
beaucoup la plus considérable, est exclusivement consacrée aux Mous-
tiques, à leur description, à leur biologie, aux moyens à employer pour
les détruire.
La famille des Culicides renferme plusieurs genres, parmi lesquels les
genres Aëdes, Anopheles, Culex. Les Aëdes sont rares; les Culex très com-
muns, mais inoffensifs ; les Anopheles seuls nous transmettent le germe
du paludisme. Empêcher les Anopheles de piquer, détruire les parasites
du paludisme chez l'Homme, exterminer les Anopheles seront par consé-
quent les seuls moyens prophylactiques efficaces.
L'auteur prend comme types Culex pipiens d'une part, Anopheles maculi-
pennis d'autre part; il étudie la morphologie et l’évolution de ces Insectes
en les comparant l’un à l’autre. La ponte, l'œuf, l’éclosion, les larves, leur
babitat, leurs mœurs, la faune (Zooplankton) et la flore (Phytoplankton)
des eaux où elles vivent, la transformation de la larve en nymphe, les
nymphes et leur transformation en Insectes parfaits, l’époque de l'appa-
rition de la première génération, la durée de son cycle complet, la pro-
portion relative des mâles et des femelles, sont autant de questions
étudiées avec le plus grand soin.
Die Anophelen entwickeln sich nur in Tümpeln, die Malaria ist nur ein
Tüanpelfieber, conclut l’auteur avant d'exposer les moyens destinés à
1
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE , 397
combattre les Anopheles. Asphyxier les larves et les nymphes dans l’eau,
en répandant du pétrole à la surface, ou les empoisonner au moyen de
produits toxiques, tels sont les procédés de choix, vu notre impuissance
à nous débarrasser des Insectes adultes.
A la suite d’un index bibliographique très complet, se trouve une table
donnant la température et le régime des vents à San Pelagio, en Istrie,
où l’auteur a fait ses expériences, depuis le 1° janvier 1900 jusqu’à la fin
d'avril 1901. L'ouvrage se termine par 12 planches, dont quelques-unes
en couleur, représentant avec clarté le développement des deux espèces
de Moustiques prises pour types.
Le livre du D' Kerschbaumer, où le rôle des Moustiques dans la trans-
mission du paludisme est mis une fois de plus en évidence, à une époque
où cette question préoccupe à juste titre les savants du monde entier,
aura certainement tout le succès qu'il mérite. — M. N.-L.
D' Robert BExLa, Die Carcinomlitteratur. Eine Zusammenstellung der
in- und ausländischen Krebsschriften bis 1900.:Berlin, Richard Schætz,
1901. Un vol. in-8° de 259 p. Prix : 6 mk.
Ce livre donne la bibliographie complète du cancer ; il est donc par
son essence même impossible à résumer. C’est un travail considérable, si
l’on songe que l’auteur a dû compulser 5.500 publications. Cette longue
liste bibliographique est cependant très facile à consulter, grâce à deux
tables : l’une par ordre alphabétique des auteurs, l’autre par ordre de
matières.
La question du cancer est à l’heure actuelle tellement importante qu’elle
intéresse à la fois le médecin, le chirurgien, l’anatomo-pathologiste, le
parasitologue et le thérapeute. C’est une question mise à l’ordre du jour
de tous les Congrès de médecine. On ne sait encore rien de l’étiologie du
cancer et l’on ne peut qu’applaudir à des ouvrages, comme celui-ci, qui
rendent un service éminent à la science, en facilitant le travail des
chercheurs. — J. G.
NOTES ET INFORMATIONS
La lutte contre les maladies infectieuses (III, 359; IV, 320, 636;
V, 194). — Tuberculose. — Il a été parlé à maintes reprises dans ces
Archites de la lutte entreprise par les pouvoirs publics des différents pays
contre la tuberculose. Au point de vue prophylactique, cette lutte est carac-
térisée surtout par des affiches, dont plusieurs ont été décrites et figurées
ici même. Elles recommandent au public de s'abstenir de cracher sur le
sol. A ce point de vue, nous ne pouvons nous empêcher de regretter que la
France soit tombée dans l’exagération et que l’on ait commencé par vou-
loir empêcher le public de cracher dans les rues, alors qu’il eût été beau-
coup plus naturel de l’habituer tout d’abord à ne pas cracher sur le sol,
dans des salles closes. Il en est résulté que ces recommandations ont été
immédiatement tournées en dérision et que les excellentes mesures qui
ont été prises pour empêcher de cracher dans les bureaux de poste, dans
les tramways, dans les gares, dans les chemins de fer, etc., ne seront
véritablement respectées que le jour où la police et la justice pourront
leur donner une sanction.
Il en est de même en Italie, où la tuberculose fait au moins autant de
ravages que chez nous et où le public, du haut en bas de l’échelle sociale,
crache partout avec un sans-gêne, qui n’a véritablement son égal dans
aucun autre pays. Il faut reconnaître, du reste, qu'ici encore les munici-
palités se sont émues et que, dans la plupart des Musées, en particulier
dans ceux de Florence, les touristes peuvent voir de belles affiches blan-
ches à grands caractères noirs, qui sont généralement ainsi conçues :
VIETATO DI SPUTARE
Or, pour se rendre compte de l'effet considérable de la défense, il suffit,
même devant une de ces affiches, d'adresser là parole à un gardien. Il va
immédiatement, comme par politesse, détourner légèrement la tête et, à
la face des lois, lancer à terre une énorme mucosité. Après quoi, soulagé
et satisfait, il répondra tranquillement à vos questions. J'ai tenté l’expé-
rience maintes fois et je l’ai toujours vue réussir. Vous pourrez même lui
montrer l’affiche, mais vous n'arriverez pas à lui faire comprendre qu’on
puisse attacher de l'importance à de semblables sornettes.
Ce que je viens de dire des gardiens de Musées peut se répéter pour les
conducteurs de tramways et tous les autres corps de métiers. Cela est
profondément regrettable, car les crachats, ajoutés à l’ennui des Puces,
des Poux, des Punaises et des Moustiques qui font de l’Italie méridionale
le paradis des parasitologues, finiront par rendre certaines parties de ce
beau pays complètement inhabitables pour toutes les personnes ayant
quelque souci de la propreté et de l'hygiène. — J. G.
OUVRAGES REÇUS
Tous les ouvrages reçus sont annoncés.
Généralités
L. BEURNIER et P. CamBours, Joseph-Alexandre Laboulbene, 1825-1898. Dijon,
gr. in-8 de 490 p., 1901.
A. Bopparrr, L'enseignement de la médecine tropicale en Belgique. Janus, VI,
15 septembre 1901.
E. Brumprt, Mission de M. le V'° du Bourg de He en Afrique centrale. Notes
et observations sur les maladies parasitaires (2° série). Archives de Parasilologie,
M, p. 149-159, 1902.
Lim-Boon-KenG et A. Bopparnr, Notice sur la toxicité des Poissons. Annales
de la Soc. de méd. de Gand, in-8° de 11 p., 1901.
M. Lüne, Notices biographiques. — XI. Johannes Müller (1801-1858). Archives
de Parasitologie, V, p. 95-117, 1902.
F. von OEreLE, Praehistorische Parasitologie nach Tierbeobachtungen. Archives
de Parasitologie, V, p. 117-138, 1902.
Sporozoaires
A. Biccer, Sur quelques formes anormales du paludisme. Presse médicale,
p- 160-162, 1901.
A. Biccer, Sur l'apparition simultanée des Moustiques du genre Anopheles et
des premiers cas de paludisme dans la région de Constantine. C. R. de l’Acad.
des sc, 2 septembre 1901.
A. Riccer, Sur la présence constante d'un stade grégariniforme dans le cycle
évolutif de l’Hématozoaire du paludisme. C. R. de l’Acad. des sc., 10 juin 1901.
A. Biczer, Paludisme. Contribution à l'étude de la fièvre intermittente de type
quarte. Bulletin médical de l'Algérie, in-8& de 25 p., Alger-Mustapha, 1901.
A. Bizcer, De la formule hémoleucocytaire dans le paludisme. XIII° Congrès
international de médecine, Paris, in-8° de 7 p., 2-9 août 1900. — Bulletin méd.
de l’Algérie, in-8 de 11 p., Alger-Mustapha, 1901.
A. Bizcer, Une épidémie de paludisme dans le sud constantinois. XIIIe Congrès
international de médecine, Paris, 2-9 août 1900.
O. G. Cruz, Contribuiçäo para o estudo dos Culicidios de Rio de Janeiro. Brazil-
Medico, in-8° de 15 p., Rio de Janeiro, 1901. ,
B. Grassi, A proposito del paludismo senza malaria. Rendiconti della R.
Accademia dei Lincei, X, p. 123-131, 1901.
B. Grass, Per la lotta contro la malaria. 1! Pooeiao, sezione prutica, in-8°
de 12 p., 1901.
J. Micuow, De l'influence de la découverte de Laveran sur la prophylaxie et la
législation du paludisme. Congrès de l’Association pour l’avancement des
sciences, in-8° de 45 p., Bastia, 1901.
E. SerGenT, Existence des Anopheles en grand nombre dans une région d’où
le paludisme a disparu. Annales de l’Institut Pasteur, p. 811-816, 1901.
Helminthes
Von Lixsrow, Entozoa des zoologischen Museums der kaiserlichen Akademie
der Wissenschaften zu S'-Petersburg. Bull. de l’Acad. imp. des sciences de S'-
Pétersbourg, XV, p. 271-292, pl. I et IL, 1901.
400 OUVRAGES REÇUS
Cestodes
P. MinGazzini, Sull’ esistenza di una secrezione emassa dalla superficie del corpo
dei Cestodi adulti. Rendiconti della R. Accad. dei Lincei, X, p. 307-314, Roma,
1901.
A.-E. SmiPcey, On a new species of Bothriocephalus. Proceedings of the Cam-
bridge Philosophical Society, XI, p. 209-213, 1901. — [B. histiophorus chez
Histiophorus sp., Océan Indien].
Nématodes
Von Linsrow, Dorylaimus atratus n. sp. Boll. dei Musei di zool. e anut.
comp. della R. Univ. di Genova, n° 109, 1901.
G. Noé, Sul ciclo evolutivo della Filaria Bancrofti (Cobbold) e della Filaria
immitis (Leidy). Ricerche del laboratorio d’anat. di Roma, VIII, p. 275-353,
pl. XIX-XXI, 1901.
Arthropodes
R. BLancHaR», Sur la piqüre de quelques Hémiptères. Archives de Parasi-
tologie, V, p. 139-148, 1902.
G. NEUMANN, Révision de la famille des Ixodidés. Mém. de la Soc. Zool. de
France, XIV, p. 249-372, 1901.
E. TrouessarT, Note sur les Acariens marins (Halacaridæ) récoltés par
M. H. Gadeau de Kerville dans la région d'Omouville-la-Roque (Manche) et dans
la fosse de la Hague (juin-juillet 1899). Recherches sur les faunes marine et
maritime de la Normandie, 3° voyage. Bull. Soc. des Amis des sciences naturelles
de Rouen, p. 247-266, 1901.
G. A. Wizrramson, Contribution à l'étude du rôle pathogénique des Insectes
dans les pays chauds. Annales de la Soc. de méd. de Gand, in-8° de 11 p., 1901.
Mycologie
EpGar et A. BoppaErT, Contribution à l’histoire de la pinta. Annales de la
Soc. de méd. de Gand, in-8 de 10 p., 1901.
Le Gérant, F. R. DE RUDEVAL.
A TS A EN
IMP. LE BIGOT FRÈRES
Archives de Parasitologie , V; 7902.
Uro gonoporus armatus.
VAI
LithAnstv.E.AFunke Leipzig:
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à la Société d'Éditions scientifiques et littéraires
: MO TSEE F.R. de RUDEVAL et Cie
PAG S T1.
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PARASITOLOGIE ANIMALE
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Préparateur au Laboratoire de Parasitologie de la Faculté de médecine de Paris. …
(SP Avec 301 figures dans le texte ,
_. ET UNE PRÉFACE PAR LE PROFESSEUR R. BLANCHARD
‘ Membre de l'Académie de médecine.
e,7
*,
Un volume in-18 grand jésus de III-212 pages cartonné. Prix : Æ francs.
] EE — +
4 ; c L | l LR
. Ilest peu de sciences qui aient fait, ces dernières années, des
progrès plus rapides que la‘Bactériologie et la Parasitologie. Com-
bien de maladies, dont on ignorait hier encore l’étiologie, ont été
reconnues avoir pour cause des parasites végétaux ou animaux.
_Laissant de côté les parasites végétaux, qui ont fait l’objet de nom-.
bréux ouvrages, l’auteur s’est borné à l'étude des parasites animaux, |
insistant surtout sur les découvertes récentes qui viennent de
transformer complètement nos connaissances sur certaines mala-
= dies parasitaires, telles que le paludisme et la filariose.
C’est dans le but de faciliter ces études aux étudiants et aux
médecins, que M. le Dr Neveu-LemaIRE à écrit ce Précis de
Parasitologie animale. «Il y résume, dit M. le Professeur
BLANCHARD dans sa préface, non seulement les ouvrages classiques
de parasitologie et de zoologie médicale, mais aussi les questions
plus nouvelles qu’il m'a entendu exposer à mon cours et dont nous
nous entretenons journellement au Laboratoire. Il présente les
faits sous la forme la plus concise, comme le veut le cadre d’un tel
livre, mais aussi avec une précision et une exactitude auxquelles
je me plais à rendre hommage. Sous un petit format et dans un
nombre de pages très restreint, les) étudiants et les médecins y
irouveront un résumé fidèle des notions les plus classiques et des
découvertes les plus récentes ».
/ Envoi franco de ce volume contre un mandat-posté de 4 francs, adressé à MM. F. R.
de RUDEVAL et Ci-, éditeurs, 4, rue Antoine Dubois, Paris, VI.
A
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15-Avril 1902.
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SOMMAIRE HR AN
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J Gurart. — Le paludisme dans la campagne romaine et les récentes Tue
riences du Professeur Grassi (avec 6 fig. et un portrait dans le texte). 401
L. ne MarvaL. — Étude sur quelques Échinorhynques d'Oiseaux lavec 14 fig.
dans Tlestexte) REC NS ASE EE RE aa RER RE ae PE PE UE € 412
O. FUHRMANN. — Sur un nouveau Bothriocéphalide d’ Oiseau [Ptychobothrium
armatum] (avec 6e dans lettexte) rene De AE: NE AE AD
E. TROUESSART, — Endoparasitisme accidentel chez l'Homme d’une espèce de
Sarcoptide . détriticole FAR SperOReus Il (avec 4 fig. dans,
LORS QE) SPA A SRE PR CA ATEN AR ERA OR QAR LE A SN ee 0449
E. BrumpT. — Mission de M. le Vte du Bourg de Bozas en Afrique centrale. É
Notes sur les maladies parasitaires (2 série). Note complémentaire
(avecdl'fe. dénenté tente) AUNIAL UE RATE EN eu AS Rene 460
F. von OEFELE. — Studien über die altagyptische Parasitologie. Pets Teil :
Innere Parasiten (avec 2 fig. dans le texte). : . . . . .. ÉNNERER 461 -
G. P. Prana. — Notices biographiques. — XII. Gian Battista Ercolani (avec
un portrait, un fac-simile et 2 fig. dans le texte) . . a re 504
Déclaration du Roi, concernant les Chirurgiens qui s'embarquent sur les
Navires HRURIRS et & visite du Coffre de Chirurgie CL NN EM <b51
Notes et Informations. D ARE RQ Re A DS AE A Es EE Ne 1-57
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ARCHIVES DE PARASITOLOGIE
sont publiées par la
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LE
PALUDISME DANS LA CAMPAGNE ROMAINE
ET LES RÉCENTES EXPÉRIENCES DU Pr GRASSI
(Deuxième campagne antipaludique : Ostie, 14901)
PAR
le D' J. GUIART
C’est en septembre 1901 que j'ai eu l’occasion de visiter pour la
première fois la campagne romaine. J'avais entendu parler bien
souvent de cette contrée désolée, maïs il faut la voir pour s’en
rendre un compte exact. On a l'habitude de la comparer à un
désert; ce n’est pas absolument juste. Un désert évoque quelque
chose d’aride et de nu, une région où l'Homme n’a jamais habité.
Dans la campagne romaine il en est tout autrement : c’est une
immense prairie où paissent de nombreux troupeaux de Bœufs et
de Buffles; c’est une contrée richement irriguée, mais on n’y ren-
contre ni forêts, ni champs cultivés. L'Homme ne s’y trouve que
dans certaines conditions, dont nous parlerons tout à l’heure, et
quand on distingue une maison, C’est presque toujours une ruine,
une ancienne demeure abandonnée par ses habitants. Ce qui frappe
surtout, c’est l’absence complète d’êtres humains et cependant on
se rend compte à première vue que ces terres sont fertiles et
pourraient nourrir de nombreux villages ; on se rend compte que
ces terres ont été cultivées, que ces maisons ont été habitées et ce
qui fait précisément la désolation de la campagne romaine, ce sont
les ruines contemporaines que l’on voit partout. On ne peut s’em-
pêcher d’être pris de terreur, en songeant à la quantité d'individus
qui ont dû disparaître pour dépeupler une pareille étendue de
terrain et pour déterminer leurs descendants à abandonner leurs
Ioyers. Ce n’est pas le désert qu’évoque la campagne romaine, c’est
la désolation et la mort.
Les trains italiens ne sont pas du reste tellement rapides qu’on
ne puisse, en passant, jeter un coup d’œil sur les gares (fig. 1) ou
les maisons des garde barrières (fig. 2). L’attention se trouve même
Archives de Parasilologie, V, n° 3, 1902. 26
402 J. GUIART
naturellement attirée par les grillages métalliques, qui en garnis-
sent les fenêtres et les portes, et les font quelque peu ressembler à
d'énormes volières. C’est là la protection mécanique imaginée par
le professeur Grassi pour empêcher l'entrée des Anopheles et éloi-
gner ainsi le paludisme de la demeure de gens, que le devoir pro-
fessionnel oblige à vivre dans ces régions maudites.
Le Dr Neveu-Lemaire a rendu compte dans ces Archives des
expériences faites l’an dernier par le professeur Grassi sur les
employés de chemin de fer de la région d’Albanella (1). Le résultat
a été tel, que les compagnies de chemins de feritaliennes n’ont pas
Fig. 1. Fig. 2:
La protection mécanique contre les Moustiques, en Italie.
Fig. 1. Gare de Fiumicino ; fig. 2, maison de garde-barrières entre Rome
et Fiumicino.
hésité à établir cette protection mécanique sur toutes les parties
de leurs lignes, où règne le paludisme. C’est l’indice que l’on a com-
mencé la lutte. Certains voyageurs à l’imagination romanesque
regretteront peut-être de voir disparaître la malaria et la crainte
superstitieuse qu’elle inspire. Certains artistes, trop épris d’idéal,
regretteront ce collaborateur précieux, qui entretient le désert
autour de la ville des Empereurs et des Papes, préservant ainsi
Rome de la promiscuité d’une banlieue. Mais pour lItalien c’est
une question vitale. L'Italie meurt par la malaria comme la France
par l’alcoolisme et le peuple italien commence à comprendre qu’il
est grand temps de s'attaquer au fléau.
(4) M. Neveu-LemaiRE, Exposé des expériences du professeur Grassi sur la
prophylaxie du paludisme. Archives de Parasitologie, IV, p. 233, 1901.
1
mr
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|
GRASSI
PROFESSEUR B.
404 J. GUIART
Depuis longtemps les savants italiens se sont attachés à cette
besogne et les noms de Lancisi, de Baccelli, de Marchiafava, de
Celli, de Bignami, de Bastianelli et de Grassi resteront longtemps
célèbres. Grassi en particulier, en montrant les agents de trans-
mission du paludisme à l’Homme et en indiquant comment on
peut se préserver des Anopheles, a des titres spéciaux à la recon-
naissance de ses compatriotes. Aussi est-ce à l’heure actuelle l’un
des hommes les plus populaires de l'Italie.
Désirant voir de près le paludisme dans la campagne romaine,
je ne pouvais être mieux renseigné que par le professeur Grassi.
En arrivant à Rome, j’appris du reste qu'il était à Ostie, c’està-
dire dans la zone réputée la plus dangereuse. C'était plus que je
ne pouvais souhaiter ; je partis donc pour Ostie. J’y trouvai effecti-
vement le professeur Grassi qui, avec l’aide des docteurs Pittaluga
et Ritcholi, était occupé à faire de nouvelles expériences, dont je
parlerai tout à l'heure. J’eus également le plaisir de faire la
connaissance de M. Bisleri, chimiste à Milan et collaborateur
du protesseur Grassi, ainsi que du D: Maggi, d’Ostia, et du Dr Bat-
tara, de Zara, envoyé par le gouvernement autrichien pour étudier
le paludisme.
De l’ancienne ville romaine d'Ostium il ne reste que des ruines
fort intéressantes, mais dont les fresques et les mosaïques sont
malheureusement livrées à toutes les intempéries. Le village
d’Ostia est d’origine toute récente. Il fut fondé, il y a une vingtaine
d’années, par un groupe socialiste d'ouvriers agricoles, qui quit-
tèérent Ravenne avec leur famille (trois cents personnes environ),
dans le but de venir cultiver une partie de la campagne romaine
et de pouvoir y vivre à leur guise. Le roi Humbert, s'intéressant à
leur entreprise, les aida de ses deniers à construire toute une série
de petites fermes, que l’on est étonné de rencontrer dans cette
région et sur lesquelles on est encore beaucoup plus étonné de
lire en grosses lettres DONO REALE et au-dessous, en plus petits
caractères, Colonia agricola Ravennate, rapprochement bizarre du
socialisme et de la royauté. La plupart des nouveaux arrivants
succombèrent naturellement ; mais d’autres sont venus au fur et à
mesure les remplacer et c'est ainsi que la colonie a pu se main-
tenir jusqu'ici.
Ce sont du reste des êtres bien intéressants que ces braves
LE PALUDISME DANS LA CAMPAGNE ROMAINE 405
Romagnols. Ils ont véritablement résolu la question sociale à
Ostie et mettent leurs actes en rapport avec leurs principes. Ils
n’ont rien de commun avec le gouvernement italien et nerecourent
à la justice que lorsqu'ils sont en désaccord avec des gens n’appar-
tenant pas à la colonie. Autrement ils se jugent entre eux et se
punissent, soit par coups, soit en restant volontairement empri-
sonnés pendant un temps fixé. Pas de mariage civil ou religieux,
mais de simples contrats par consentement mutuel avec accom-
pagnement de chants et de coups de fusil. Au demeurant, de très
braves gens au milieu desquels vit un prêtre, dans une parfaite
tranquillité, mais sans un seul client.
Le roi Humbert aimait à vivre au milieu de ces gens, qui affron-
taient la mort avec un tel courage et, pour en donner une idée, il
se plaisait à raconter l’anecdote suivante. Un jour qu'il se prome-
nait au milieu de la colonie, il rencontra sur le bord du chemin
un vieillard grelottant de fièvre. « Comment vas-tu ? » lui demanda-
t-il. « Très bien », répondit le paysan en essayant de se soulever ;
mais il retomba mort aussitôt aux pieds du roi. Etonné de tant de
courage, le roi Humbert aidait fortement de ses deniers les colons
d'Ostie. Aussi, les Romagnols eussent-ils été les gens les plus
heureux du monde, s'ils avaient pu se préserver du paludisme.
Le plus amusant, c’est qu’ils considéraient les libéralités du roi
comme une chose qui leur était due. En eflet, tout près d’Ostie, le
roi possède une propriété avec de grandes chasses et des mares à
Sanglier, que l’on considérait depuis longtemps comme des nids à
paludisme. Si les Romagnols étaient malades, c'était donc par la
faute du roi; aussi le menaçaient-ils d’une révolution, s’il ne
versait pas l’argent demandé. Le roi, très amusé, s’exécutait
toujours de bonne grâce. Breï le roi aimait bien ses socialistes et
les socialistes au fond chérissaient le roi.
C’est cette colonie que le professeur Grassi a choisie cette année
comme champ d’expérience. Ayant vu les inconvénients de la
protection mécanique par les toiles métalliques, il a voulu étudier
les résultats que donnerait la protection chimique par la quinine
ou par d’autres médicaments. Il venait à titre purement privé,
sans aucune mission gouvernementale. [l expérimente tout d’abord
la médication préventive de Koch par la quinine prise tous les huit
ou neuî jours, mais il ne peut empêcher les accès. Il essaie ensuite
406 J. GUIART
la quinine à dose journalière et obtient également de mauvais
résultats. Il s'adresse enfin à un mélange de quinine, de fer et
d’arsenic, qui lui réussit merveilleusement. Il s'arrête finalement
à un mélange existant tout fait dans le commerce, l’ésanophèle, qui
lui fournit des résultats parfaits et constants. Cet ésanophèle. en
plus de la quinine, du fer et de l’arsenic, renferme également des
amers. Le mélange est présenté sous forme de pilules et a le mérite
d’être fabriqué mécaniquement en très grande quantité, de telle
sorte que les produits qui entrent dans sa composition sont par-
faitement mélangés. Ce mélange n’est nullement un produit secret,
puisque la formule en est inscrite sur tous les flacons ; il peut
donc être exécuté par tous les pharmaciens. Toutefois, il a l’incon-
vénient de produire des maux d’estomac, quand une pilule ren-
ferme par hasard un peu trop d’arsenic. La formule des pilules est
la suivante :
Bichlorhydrate de quinine. . . . . . . 0 gr. 10
HÉPALO AO TETE PT TES Mers Tee au 0 03
Acide arSémHeUx 2 0 COM LAN" 0 001
AN 6 ESS PRO or RAT EN Te = 0 45
Chaque flacon d’ésanophèle contient 45 pilules ; deux flacons sont
généralement nécessaires pour la guérison d’un paludique. C’est
donc 90 pilules à prendre en 15 jours, c’est-à-dire six pilules par
jour. C’est du moins là le remède des adultes, à partir de la
quinzième année. De 7 à 14 ans, il suffira de quatre pilules par
jour, soit deux pilules à six heures et deux pilules à neuf heures
du matin. Pour les enfants de 3 à 6 ans, deux pilules par jour
suifiront: la première à six heures et la seconde à neuf heures du
matin.
Pour les enfants en bas âge, il faut s’adresser à l’ésanophéline, qui
renferme les mêmes principes actifs que l’ésanophèle, mais titrés
différemment, suivant l’âge de l’enfant. De plus, cette ésanophéline
se présente sous la forme d’une solution facile à prendre, de goût
agréable et en même temps très réduite.
Le flacon n° 1 s’adresse aux enfants âgés de 1 à 2 ans; il
renferme 180 grammes d’ésanophéline à administrer à la dose de
12 grammes par jour, en trois fois ; soit à six heures, à neuf heures
et à midi. Un petit verre annexé au flacon représente la dose.
Celle-ci est la suivante :
LE PALUDISME DANS LA CAMPAGNE ROMAINE 407
Bichlorhydrate de quinine . . . . . . 0 gr. 12
ACIde ArSÉDIEUX Le CNT MTS Le 0 0003
GitraiterdeTer DAC MMA RE 0 03
AMELS ATEN PEN Er ES A ER ere tu à 0 10
Le flacon n° 2 est destiné aux enfants âgés de 7 mois à { an. Il
renferme 120 grammes d’ésanophéline à administrer à la dose de
8 grammes par jour, en deux fois, soit 4 grammes à sept et à
dix heures du matin. Chaque dose renferme :
Bichlorhydrate de quinine . . . . . . 0 gr. 10
Acide arsénieux. . . . . . . . . . . 0 0002
Cirate dede rene ire RNA PRISES 0 013
ATRÉT SA Rae dee OR PS Eee Det D ee 0 07
Enfin le flacon n° 3, destiné aux enfants de 1 à 7 mois, renferme
90 grammes d’ésanophéline à administrer à la dose de 6 grammes
par jour, en deux fois, soit 3 grammes à sept et à dix heures du
matin. Chaque dose renierme :
Bichlorhydrate de quinine. . . . . . 0 gr. 08
Acide arsénieux . : . . . Eee 0 00015
Citrate defense ne LL sens NE 0 O1
AN ES RAR PU AS MN et RE nn RE 0 05
C’est avec cette ésanophèle et cette ésanophéline que le pro-
fesseur Grassi a entrepris de faire disparaître le paludisme de la
Colonie ravennate d’Ostie. Il le put d'autant plus facilement que son
ami M. Félice Bisleri, chimiste à Milan et propriétaire du produit,
mit immédiatement à sa disposition toutes les quantités néces-
saires pour peuvoir faire en grand l'expérience entreprise.
Le professeur Grassi vint à Ostie dès les premiers jours de juin,
mais il eut tout d’abord quelques difficultés à faire accepter le
traitement. Puis, au fur et à mesure que parurent les accès, les
gens vinrent d'eux-mêmes demander à se faire soigner. En peu de
jours, l’expérience put se faire sur la colonie tout entière. Le pre-
mier soin fut de guérir les paludiques, grâce à la cure intensive
de 15 jours, à raison de 6 pilules par jour, prises deux par deux à
cinq heures, sept heures et neuf heures du matin. On fit de même
chez les enfants une cure intensive par l’ésanoféline.
Cela fait, le professeur Grassi n’employa plus l’ésanophèle qu’à
dose préventive de 2 pilules chaque matin pour les adultes; il
donna aux enfants une dose proportionnée d’ésanophéline. Ce trai-
408 J, GUIART
tement a été très sérieusement contrôlé. Les observations ont été
prises avec soin et les médicaments n’ont pas été livrés aux
malades.
Chaque matin les gens du village viennent prendre leurs pilules
devant le professeur Grassi, tandis qu’un homme à cheval va les
faire prendre aux individus vivant dans les fermes des environs.
L'expérience a duré tout l’été et duraïit encore à la fin de sep-
tembre, quand je suis allé à Ostie ; maïs à cette époque, on pouvait
en constater déjà les résultats. Il n’y a eu que quelques cas isolés
Fig. 3. Fig. 4.
Fig. 3. — Dispensaire de la colonie ravennate d’Ostie. Les fenêtres du premier
étage sont celles du laboratoire du professeur Grassi el sont protégées contre
les Moustiques par des toiles métalliques.
Fig. 4. — Groupe des enfants de la colonie d’Ostie, après trois mois de traitement
par l’ésanophèle à dose préventive. Ils sont en parfaite santé. Au milieu d’eux
se tient le D’ Pittaluga, collaborateur du professeur Grassi.
de fièvre en juin et depuis à peu près rien. Du reste pour servir de
contrôle à son expérience, le professeur Grassi a eu l’idée de ne
pas soigner les 60 ouvriers de l’une des deux aires à grains de la
colonie. Or, il est arrivé ceci, qui se passe de tout commentaire,
c’est que les 60 ouvriers traités par l’ésanophèle préventive ont été
à peu près tous indemnes, tandis que les 60 ouvriers non traités
ont tous, sans exception, contracté le paludisme.
Au lieu d’émigrer, comme ils le font chaque année, les gens du
village sont restés avec leurs enfants ; les rates se sont dégonflées
et, au lieu de gens rachitiques au ventre ballonné, que l’on observe
d'ordinaire, on ne voit plus que des hommes bien portants et des
LE PALUDISME DANS LA CAMPAGNE ROMAINE 409
enfants bien constitués (fig. 4). L'espoir renaît dans la campagne
romaine, à tel point que des gens sont venus de Rome en villégia-
ture à Ostie. Du reste, comme pour donner raison au professeur
Grassi et à l’ésanophèle, j'ai vu des malheureux venir de Fiumicino
(11 kil. d’Ostie), où règne une fièvre mortelle en dépit de la quinine
distribuée par le gouvernement (1): ils venaient supplier le profes-
seur Grassi de leur donner de l’ésanophèle, ce remède souverain
dont ils avaient entendu parler.
De plus, il s’est déjà produit un fait très intéressant : les paludi-
ques étant guéris, les Anopheles, qui viennent les piquer, ne
s’infectent plus; ils ne jouent plus le rôle d’agents de transmission
de la maladie et il en est déjà résulté une amélioration considé-
rable dans l’état sanitaire de la campagne d’Ostie.
Cette amélioration peut se constater très facilement chez les
campagnols, montagnards pauvres, qui, l’été venu, descendent
dans la campagne romaine pour faire la moisson, dans les régions
ou des tentatives de culture ont été entreprises. Ces gens vivent
dans des villages absolument semblables à ceux que construisent
les populations nègres du centre de l’Afrique. Les huttes sont
_laites de paille, de branchages, de cannes et de plantes sèches.
L'entrée est une simple ouverture et l’on doit se baisser fortemént
pour y pénétrer. À l’intérieur, quatre pierres forment un foyer et
(1) Depuis un certain temps, en effet, le gouvernement italien distribue de la
quinine aux populations misérables de certaines régions paludiques. Bien plus,
pour faciliter à tous les Italiens le traitement du paludisme, le gouvernement
vient de décider récemment que le Ministère des finances allait mettre en vente
des boîtes de bisulfate de quinine.
Ce sont des boîtes en carton, carrées, de 10 cent. de côté et recouvertes de
papier vert. D’un côté est écrit: « bisolfato di chinino, grammi 10 », et de
l’autre : « Rimedio efficace contro la malaria ». Ailleurs on a écrit les princi-
pales instructions pour prendre le médicament, le prix, la loi qui en règle la
vente et autres avertissements. Chaque boîte porte la signature du fonctionnaire
chargé de surveiller la fabrication du bisulfate.
Les paquets sont au nombre de cinq par boîte et chaque paquet rase
2 gr. de bisulfate de quinine) renferme dix paquets plus petits de 20 centigrammes
chacun. Sous les paquets sont douze pains azymes.
La boîte de 10 grammes doit être mise en vente au prix de 1 lire 50 et à la
condition que, pour la vente au détail, chaque paquet de 2 gr. soit vendu
30 centimes. La vente de la quinine gouvernementale devait s’effectuer à partir du
25 septembre 1901. A la suite des expériences que nous relatons ici, il est à
désirer que le bisulfate de quinine soit bientôt remplacé par l’ésanophèle ou un
produit analogue.
410 J. GUIART
une natte, tendue à une certaine hauteur du sol, constitue le lit
de toute la famille, hommes, femmes et enfants vivant dans la
plus étroite promiscuilé.
Toutefois ces huttes de sauvages existent plutôt dans les marais
pontins, en particulier dans les environs de Terracine. Dans la
campagne d’Ostie, ce sont le plus souvent de grandes cabanes (fig. 5)
servant à l’habitation de nombreuses familles et pouvant loger
60 à S0 personnes. Mais la disposition intérieure (fig. 6) reste
toujours la même. La série des nattes forme, à un mètre du sol,
La misère dans la campagne romaine. — Extérieur (fig. 5) et intérieur (fig. 6) de
l’une des cabanes de Romagnols, situées près d’Ostie.
deux planchers latéraux et dans le couloir central se trouve
toute la série des foyers pour les différentes familles. De telles
cabanes se rencontrent à Ostie entre la belle tour de Baccio-Pontelli
et les ruines de la vieille ville romaine. Les campagnols, qui
vivent dans ces cabanes, travaillent dans la campagne sous la
x
surveillance d’un homme à cheval, que l’on nomme le caporal.
La misère de ces gens n’est rien à côté de leur stoïque rési-
gnation. [ls viennent affronter une force qu’ils sont incapables
de conjurer, le paludisme, et ils risquent simplement leur vie
pour un peu de nourriture qui n’est même pas du pain. On ne
peut s’empêcher de frémir en songeant à l’atroce destinée du
paysan des montagnes latines, qui vient chaque année à la malaria
pour assurer la subsistance de chaque jour, sans jamais se soucier
de la mort, qui pour lui est le lendemain. Cette mort est pour ces
gens une telle certitude que, durant les mois d’été, ils ne peuvent
LE PALUDISME DANS LA CAMPAGNE ROMAINE #11
rester plus de quinze jours dans la campagne romaine sans être
terrassés par le paludisme. Et c’est la mort certaine à brève échéance
s'ils ne regagnent au plus vite leurs montagnes, tout grelottants de
fièvre. Or, quand je vins à Ostie, il y avait déjà près de 15 jours
que les campagnols étaient dans leurs cabanes ; ils n’avaient pas
été soignés et cependant le pays était déjà tellement amélioré,
que très peu avaient été atteints par le fléau et qu’il paraissait
vraisemblable que beaucoup d’entre eux pourraient regagner leurs
montagnes sans avoir contracté le paludisme, fait qui ne s'était
jamais produit jusqu'ici.
Les résultats obtenus par le professeur Grassi ont été tellement
rapides et tellement surprenants, que la campagne d’Ostie se
repeuple déjà. Les habitants du pays sont restés à leur poste durant
tout l’été et des étrangers sont venus se joindre à eux en apprenant
qu’on pouvait éviter le paludisme. Des citadins de Rome sont déjà
venus en villégiature et l’on projette de construire l’an prochain,
sur le bord de la mer, une station balnéaire avec villas protégées
contre les Anopheles. La station serait reliée à Rome par un tramway
électrique. Bref, Ostie est près de renaître à son ancienne splen-
deur. Comme je le disais au professeur Grassi en visitant avec lui
les ruines du vieil Ostium : ( Un jour viendra certainement, où,
sur l’une de ces places restaurées on élèvera la statue du professeur
Grassi, le vainqueur du paludisme et le bienfaiteur d’Ostie. »
ÉTUDE SUR QUELQUES
ECHINORHYNQUES D'OISEAUX "
PAR
LOUIS de MARVAL
Les Echinorhynques qui feront le sujet de ce travail proviennent
pour la plupart des collections de M. Kurt Wolfihügel (2).
M. le Dr Fuhrmann, qui avait déterminé en vue du travail de
Wolfihügel les espèces que je vais décrire, m’a très obligeamment
transmis les préparations.
Le groupe des Echinorhynques est certainement, parmi celui des
parasites, le plus mal connu. La plupart des descriptions qu’en ont
donnée les auteurs sont peu précises et incomplètes et rendent la
détermination difficile d'autant plus que, contrairement aux Ténias,
les Echinorhynques n’ont souvent pas d’hôtes spécifiques, c’est-à-
dire que la même espèce d'Echinorhynques peut se trouver dans
des hôtes appartenant à des groupes d’Oiseaux tout à fait différents.
Cette diversité des hôtes chez les Echinorhynques rend la déter-
mination plus difficile encore, il sera donc nécessaire pour sortir
de ces difficultés de faire une étude bien approfondie des originaux
des divers auteurs basée sur un certain nombre de caractères
‘étudiés d’une façon systématique pour chaque forme. Il est fort
probable que dans cette étude résulte, très heureusement d’ailleurs,
une notable réduction dans le nombre des espèces décrites comme
nous avons déjà pu le faire dans notre travail. Il est très possible
aussi que les espèces nouvelles que nous croyons devoir créer,
tomberont en partie peut-être de ce fait.
Il serait utile de répartir les diverses espèces d’Echinorhynques
en difiérents groupes établis d’après les caractères morphologiques
et anatomiques importants, groupes qui mettraient quelque peu
de systématique et d'ordre dans la si vaste famille des Echino-
rhynques comptant actuellement pour le groupe des Oiseaux seul
plus de 60 espèces.
(1) Travail du Laboratoire de zoologie de l’Académie de Neuchâtel.
(2) Beitrag zur Kenntniss der Vogelhelminthen, 1900.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D’OISEAUX 113
Le but de ce travail est de donner des espèces que nous avons
pu nous procurer une description systématique courte et exacte,
basée essentiellement sur des caractères morphologiques. Nous ne
prétendons nullement à une étude anatomique approfondie. Nous
avons établi nos descriptions en prenant pour base un certain
nombre de caractères qui nous semblent être importants et suffi-
sants pour la détermination.
À côté de la forme purement extérieure qui varie assez peu,
mais se trouve être la même dans
beaucoup d'espèces et, peut être dans 1
certains cas, absolument typique, |
nous considérons à côté de la forme
et grandeur du corps :
1° La forme du rostre et celle de la
poche.
20 Le nombre des crochets et leur
disposition en rangées transversales
et longitudinales. Comme les crochets
du rostre sont disposés en quinconce
et que Je désire éviter toute erreur
dans l’appréciation de leur nombre. je
ferai remarquer que nous avons tou-
jours commencé par compter le nom-
bre de rangées longitudinales, puisle Fis- 1. — Schéma de la disposi-
tion des crochets sur le rostre
nombre de crochets sur une de ces étant lo membre dt le
rangées, et ces deux nombres multi- compter.
pliés l’un par l’autre, donnent le
nombre total des crochets. Ainsi donc le nombre de rangées
transversales indiqué par les autres auteurs est le double du nom-
bre de crochets d’une rangée longitudinale telle que je l’indique
(fig. 1).
3° La présence ou le manque de crochets à l’extrémité antérieure
du corps, caractère dont je me suis servi pour diviser les Echino-
rhynques en deux grands groupes : |
«) Ceux à corps non armé;
6) Ceux à corps armé. s
Nous indiquons comme caractère spécifique nouveau qui nous
semble important et facile à constater :
+N
=
D D © 5 D © © © ©:|
D 2 À D 9 © © © ©
D OO —J OO O1 KO y NM =
D DD EN DD
414 L. DE MARVAL
4° Les points d'insertion des deux paires de muscles rétracteurs
(nous les désignons d’après leur point d'insertion par rétracteurs
céphaliques et rétracteurs de la poche). La partie faisant immédiate-
ment suite au rostre, dans certains cas nettement différenciée du
reste du corps, est désignée sous le nom de cou.
4er GROUPE. — ECHINORHYNQUES A CORPS NON ARMÉ
Echinorhynchus rheae Marvaz.
SYNONYMIE. — Echinorhynchus rheae FuaRMANN, nomen nudum (1).
HÔôrTE. — Cette espèce a été trouvée dans l'intestin de Rhea ame-
ricana Latham.
FORME EXTÉRIEURE. — Le mâle (fig. 2) (2) a le corps allongé.
mesurant 10mm sans le rostre. La largeur est à peu près égale par-
tout, soit de Omm8, La femelle (fig. 4, A) est beaucoup plus allongée,
et mesure 17"® de long sans le rostre. La partie antérieure est plus
renflée que le reste du corps et mesure O®m9 de large tandis que la
partie terminale s’amincit légèrement et ne mesure plus que Omm7,
RosTRE. — Le rostre ou trompe a sensiblement la même taille et
la même forme chez les deux sexes. Il mesure Omm8& de long chez
le mâle et Omm9{ chez la femelle sur une largeur de Omm2 en
moyenne, la forme est cylindrique d’un diamètre partout égal, il
est pourvu de 18 rangées longitudinales de 16 crochets chacune
disposés en quinconce d’une manière excessivement nette et claire;
soit au total 210 crochets environ. Ils sont respectivement éloignés
les uns des autres de 20u, forts, très incurvés et solidement
implantés dans la cuticule au moyen de pièces basales (fig. 4, B). Les
crochets diminuent graduellement, mais lentement, de taille d’un
tour au suivant en allant vers la base du rostre et mesurent de 4 à
23 Lu, du plus grand au plus petit; mesures prises depuis l'extré-
mité de la pointe du crochet jusqu'à son point d'inflexion dans la
paroi du rostre. Notons encore que les crochets des deux ou trois
derniers tours circulaires sont dépourvus de pièces basales, mais
directement implantés dans la cuticule.
Pocae. — La poche à l’intérieur de laquelle s’invagine le rostre,
a sensiblement la même forme et la même taille chez les deux
(1) WozrraÿcEL, Loco cilato.
(2) La plupart des dessins ont été faits à l’aide de l’oculaire à dessiner de E. Leitz.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D'OISEAUX m5
sexes et mesure 1nm98 de long chez le mâle et 1mm84 chez la femelle,
sur une largeur moyenne de 0mm3. Elle est formée de deux couches
musculaires superposées dont les fibres se
croisent en formant un réseau très fin. Elle
possède une paire de rétracteurs de la poche
qui partent de son extrémité inférieure et
vont aboutir aux deux côtés du corps à une
hauteur égale à celle des testicules chez le
mâle soit environ à un peu plus de la moitié
du corps chez les deux sexes. Les rétrac-
teurs céphaliques font défaut.
Fig. 2 — Echino-
rhynchus rheae G°.
— CP, canaux pros-
tatiques; gp, glan- Fig. 3. — Détail des organes Fig.4.— Echinorhynchus
des prostatiques; {, . sexuels du mâle. — c, cuti- rheae.— À, © ; B, cro-
lemnisques ; {$, liga- cule ; ce, canal éjaculateur; chets ; rm, renflements
ment suspenseur ; cp, canaux prostatiques; musculaires ; 77, rétrac-
po, poche du rostre: cr, crochets ; M, ouver- teurs du rostre ; 4, uté-
ps, pénis; 7, rostre; ture sexuelle ; p, pénis ; PM, rus ; 0, vagin. Les au-
rp,rétracteurs de la poche musculaire ; 7, récep- treslettrescomme pour
poche; {, testicules. tacle séminal. la figure 2.
ORGANES SEXUELS. — Le mâle présente une singulière conforma-
416 L. DE MARVAL
tion des organes sexuels qui me semble caractéristique, je ne l’ai
du moins constaté chez aucune autre espèce d’Echinorhynques
(fig. 3). On distingue deux gros testicules de forme elliptique
mesurant environ 0wn(4 de grand axe et retenus par un ligament
suspenseur. Les deux canaux efférents qui en partent arrivent au
receptacle séminal; ils sont accompagnés de six grosses glandes
prostatiques disposées les unes à la suite des autres en chapelet
donnant naissance à six canaux prostatiques qui viennent enlacer
et entourer le réceptacle séminal ayant la forme d’un sac ellip-
soïidal. Du réceptacle sort le canal éjaculateur terminé par le
pénis; ce dernier aboutit dans une chambre musculaire assez
vaste sur le pourtour de laquelle sont disposés environ 18 crochets
chitineux à parois minces et creux qui s’évaginent au dehors avec
la chambre, lors de la copulation, fournissant ainsi à la base du
pénis évaginé une collerette de piquants. Quant aux organes
sexuels femelles ils n’ont rien de remarquable. L’utérus va en ligne
droite et se termine par trois petits renflements musculaires qui
constituent le vagin. Les œufs sont enveloppés de trois coques
chitineuses concentriques. Ils sont allongés, fusiformes, et mesu-
rent Omm(7 de long sur Omm01 de large. |
Echinorhynchus transversus Rudolphi (1).
Syn. — Echinorhynchus parvus Fuhrmann, nomen nudum (2).
Cette jolie espèce a été trouvée dans l’intestin d’un grand nombre
d’Oiseaux appartenant tous, sauf un, à l’ordre des Passereaux. Ce
sont : Lusciola luscinia Linné, L. rubecula L., Turdus merula L.,
T. cyaneus L., T. musicus L., T. pilearis L., T. iliacus L., T. saxatilis
L., T. leucurus L., T. galactopus Temminck, Sturnus vulgaris L.,
Saxicola stapazina Bechstein, Coccothraustes vulgaris Brisson et
Cuculus canorus L.
J'ai pu étudier les types appartenant au Musée de Berlin. Ils
provenaient de Turdus merula. — Ceux de la collection Wolffhügel
avaient été trouvés dans Turdus merula, Sturnus vulgaris, Cocco-
thraustes vulgaris et Cuculus canorus.
ForME. — Le mâle et la femelle (fig. 5 A, B) ont le corpsallongé,
légèrement renflé à sa partie antérieure et s’amincissant légère-
(4) Rupozpur, Entozoorum synopsis. Berlin, 1819.
(2) WozrFHÜGEL, LOCO cilalo.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D'OISEAUX 417
ment vers l’autre extrémité. La longueur du corps peut varier dans
d'assez larges limites, allant de 6mm7 jusqu’à 13mm5 ; la largeur
varie. en proportion de Ommÿ à Ammÿ. La peau est très épaisse et
riche en granulations de couleur foncée.
RosTRE. — Le ros-
tre est long, cylin-
drique, d’un diamè-
tre partout égal et
mesure en moyenne
12m detlons” sur
03 de large. Il a
de plus sensiblement
_la même taille chez
les deux sexes. Il
est armé suivant les
échantillons que j'ai
observés de 14, 15 ou
16 rangées longitu-
dinales de 14, 15 ou
16 crochets chacune,
disposés en quin-
conce d’une façon
parfaitement nette
et pour ainsi dire.
mathématique. Soit
au total en moyenne
225 crochets forts,
très incurvés (1) (fig.
9, D) et solidement
implantés dans le
rostre par leurs piè-
ces basales qui ont à
elles seules sensible-
ment la même lon-
gueur que celle du
crochet lui-même,
Fig. 5. — Echinorhynchus transversus. — À, ©
B, © ; C, disposition du rostre; D, crochet; mil,
muscles longitudinaux ; 7C, rétracteurs céphali-
ques; rp, réceptacle séminal ; %, utérus; v, vagin.
Les autres lettres comme pour la figure 2.
c’est-à-dire de son point d'émergence à sa
(1) Voir le tableau placé à la fin de ce mémoire.
Archives de Parasitologie, V, n° 3, 1902, 27
LAS L. DE MARVAL
pointe. Les crochets des trois derniers tours circulaires sont
dépourvus de pièces basales ; ils diminuent insensiblement de taille
d’un tour au suivant et mesurent du plus grand au plus petit de
60 y à 40 u de long. Le rostre perce le corps très obliquement fai-
santavec lui un angle d'environ 1600 (fig. 5, C). Cette position de la
trompe paraît être caractéristique pour l’espèce; de plus la base
est dépourvue totalement de crochets sur une zone d’environ 20 &
de largeur, mais ce n’est pas un cou à proprement parler.
Pocne. — La poche est grande par rapport au rostre et mesure
en moyenne 2"m3 de long et 0Omm3 de large, légèrement renflée à
son extrémité et formée de deux fortes couches musculaires super-
posées. Elle est pourvue de deux paires de muscles rétracteurs ;
les rétracteurs céphaliques qui partent de son bord antérieur et
vont aboutir et se fixer des deux côtés du corps en s’étalant large-
ment à une hauteur à peu près égale à une fois et demie la lon-
gueur de la poche. Puis une paire de rétracteurs de la poche qui,
partant de l'extrémité inférieure de cet organe, parcourent le
corps dans toute sa longueur et viennent s’y fixer des deux côtés
un peu en dessus du pénis ou du vagin.
Enfin j'ai constaté encore deux faisceaux de fibres musculaires
parcourant le corps dans le sens de la longueur et qui semblent
ne pas devoir se rattacher aux rétracteurs eux-mêmes.
ORGANES SEXUELS. — Le mâle possède deux: énormes testicules
elliptiques mesurant environ {rm{ de grand axe sur 0mm4 de petit
axe, versant leur produit par les canaux efférents dans un récep-
tacle séminal très volumineux et mesurant 1m"m3 de long. Dans ce
réceptacle viennent déboucher trois (?) glandes prostatiques
allongées en forme de tube, accolées les unes aux autres et mesu-
rant 2m? de long. Du réceptacle séminal sort le canal éjaculateur
avec pénis musculeux mais n’ofirant rien de particulier. La femelle
possède de nombreux ovaires assez petits et mesurant en moyenne
0®*6 de diamètre. L'utérus est droit, parcourt le corps dans le sens
de la longueur et se termine par trois petits renflements muscu-
laires formant le vagin. Quant aux œufs que j'ai observés, ils
n'étaient pas encore mûrs,aussi ne puis-je en donner la description.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D OISEAUX 119
Echinorhynchus pigmentatus Marval.
Echinorhynchus pigmentatus Fuhrmann, nomen nudum (1).
Cet Echinorhynque a comme hôte le Corbeau Corvus corone L. et
vit dans l'intestin grêle de cet Oiseau. En ce qui concerne sa fré-
quence, je renvoie pour les détails au
tableau placé à la fin de ce travail.
FORME. — Le corps est large, un peu
aplati, plissé, très fortement pigmenté
dans la région médiane et variant de
couleur du brun clair au brun noir
(fig. 6, A). La partie antérieure est ren-
flée et mesure suivant les échantillons
que j'ai observés de 4mmÿ à 2mm3 de lar-
geur à cet endroit. Le reste du corps s’a-
mincit graduellement quoique insensi-
blement jusqu'à son extrémité qui ne
mesure plus que OmmY de largeur en
moyenne. La longueur du corps sans le
rostre varie de 10 à 14" et la taille reste
la même pour les deux sexes. La peau est
très épaisse et présente, comme toujours
d’ailleurs, un système vasculaire cutané
dans ce cas très visible et très accentué.
RosTRE. — Le rostre, comparativement
au corps, est petit, très court, renflé en
avant, légèrement piriforme et mesure en
moyenne 4""9 de long sur 1em4 de large
(mesure prise à sa partie la plus renflée).
Il est armé de 30 rangées longitudinales
de 15 crochets chacune, soit au total 450
crochets disposés en quinconce, mais
d’une manière peu nette donnant à pre-
mière vue l’apparence d’une disposition
quelconque de ceux-ci sur le rostre ; les
Fig. 6. — Echinorhynchus
pigmentatus. — cr, cro-
chets; rc, rétracteurs cé-
phaliques. Les autres let-
trescomme pour la figure 2.
crochets sont petits, peu incurvés et leur pointe se redresse légère-
(1) WozrraüGez, Loco citato.
420 L. DE MARVAL
ment en avant. Ils sont, fait caractéristique, tous dépourvus de
pièces basales mais fixés directement dans la cuticule par un élar-
gissement circulaire de leur base (fig. 6, B). Leur taille varie insen-
siblement d’un tour en suivant de 45 & à 30 & du plus grand au plus
petit. Les crochets des trois ou quatre derniers tours circulaires
sont très grêles et tout à fait droits.
Poce. — La poche est courte, renflée à son extrémité inférieure
et mesure en moyenne 14m» de long sur 0""4 de large et formée
de deux couches musculaires superposées bien distinctes. Elle est
pourvue d’une paire de rétracteurs céphaliques très courts s’insé-
rant à son bord antérieur et viennent en divergeant s'étaler et se
fixer sur les côtés du corps à une hauteur légèrement inférieure à
celle de la partie inférieure de la poche. Puis une paire de rétrac-
teurs de la poche composée de deux faisceaux de huit fibres mus-
culaires chacun et très nettement séparées les unes des autres
parcourent le corps dans toute sa longueur, tout en restant sensi-
blement parallèles les unes aux autres et viennent se fixer de
chaque côté du corps à sa partie tout à fait terminale.
ORGANES SEXUELS. — La femelle possède un utérus rectiligne se
terminant par deux petits renflements musculaires formant le
vagin. Les œufs sont oblongs ou plutôt elliptiques et mesurent
40 de grand axe sur 20 x de petit axe. Quant aux organes mâles,
vu l’opacité et l’épaisseur de la peau, chargée en outre de granu-
lations pigmentaires très foncées, il m’a été malheureusement
impossible de les constater. Mais cet Echinorhynque présente
semble-t-il suffisamment de caractères distinctifs, pour quon
puisse en faire une espèce nouvelle.
Echinorhynchus rostratus MarvaL.
Syn. — Echinorhynchus rostratus FuBRMANN, nomen nudem (1)
Cette espèce vit dans l’intestin des Corbeaux (Corvus corone et
C. frugilegus). Quant au nombre d'individus trouvés sur ces oiseaux
et leur fréquence dans ces hôtes précités je renvoie au tableau
placé à la fin de ce travail.
Forme. — Le corps est très élégant et régulier et présente la
forme d’une ellipse très allongée (fig. 7, À) renflée en son milieu et
(4) WozrFraÜüGEL, Loco cilalo.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D'OISEAUX 421
s’amincissant d’une facon symétrique vers les deux extrémités. La
longueur du corps sans le rostre est de 4mm2 à 7mmÿ sur 1mmÿ de
large en moyenne (mesure prise en son milieu) tandis que les
extrémités n’ont plus guère que 1m"2 de largeur.
RosrTRe. — Le rostre proportionnellement au corps est très
grand, long et cylindrique, quoique légèrement renflé à son extré-
mité. Sa taille varié considé-
rablement selon les individus
mais est toujours en rapport
avec celle du corps. Celle-ci
mesure en moyenne de 1nm5
à 1nu3 de long et Ommi de
large. Il porte de 18 à 20 ran-
gées longitudinales de 18 cro-
chets chacune, disposés très
régulièrement en quinconce.
Soit au total environ 330 cro-
chets pourvus de pièces basa-
les très fortes à l’exception
toutefois de ceux du dernier
tour circulaire qui en sont
dépourvus. Ces crochets di-
minuent excessivement peu
de taille d’un tour au suivant
et mesurent du plus grand au
plus petit de 70 à 604; ils
sont peu épais, assez peu in-
; é él Fig. 7. — Echinorhynchus rostralus. —
ITTÉS Gi ITSenuENt à Maur — Ac"; B, crochets des trois dernières
point d’inflexion un léger rangées; p, pénis; pb, pièce basale; 7,
tubercule caractéristique (fig. rétracteurs du rostre; rc, rétracteurs
céphaliques; rp, rétracteurs de la poche.
7, B) mais qui n est bien visi- Les autres lettres comme pour la figure 2.
ble et accentué qu'aux trois
ou quatre premiers tours circulaires du rostre.
Poce. — La poche est remarquablement longue par rapport au
corps et peut même dépasser en longueur la moitié de celui-ci;
cette poche est formée de deux couches musculaires superposées
très distinctes et mesure en moyenne de 2"m3 de long sur 02
422 L. DE MARVAL
de large. Elle possède une paire de rétracteurs céphaliques qui
partent de son bord antérieur, parcourent en divergeant le corps
dans toute sa longueur et viennent aboutir et se fixer après s’être
rapprochés l’un de l’autre des deux côtés du corps, à la hauteur
environ du pénis ou du vagin. Puis une paire de rétracteurs de la
poche qui partent de son extrémité inférieure, divergent rapide-
ment et viennent se fixer à peu près au même endroit que les
rétracteurs céphaliques.
ORGANES SEXUELS. — Le mäle possède deux gros testicules ellip-
tiques mesurant Omm4 de grand axe déversant leur produit dans
un réceptacle séminal dans lequel débouchent des glandes prosta-
tiques en forme de longs tubes, maïs dont il m’a été impossible de
compter le nombre. Leur longueur était d’environ 1""9. Le récep-
tacle séminal aboutit au pénis musculeux qui n'offre rien de par-
ticulier. Quant aux organes femelles, ils n’ofirent aucun caractère
spécifique. L’utérus est toujours rectiligne et les ovaires sont
disséminés dans tout le corps. Les œufs que j’ai constatés n'étaient
pas tout à fait mûrs; aussi n’en puis-je donner la mesure et la
description.
Echinorhynchus compressus Rudolphi (1).
J'ai étudié les types de l’espèce, provenant de Cortus cornix et
C. monedula et avaient été très obligeamment mis à ma disposition
par le Musée de Berlin.
ForMe.— Ce curieux Echinorhynqne a le corps de forme oblongue
(fig. 8) légèrement renflé au milieu et s’amincissant graduelle-
ment jusqu’à son extrémité postérieure. Il mesure sans le rostre
3mm8 de long et 1mm2 de large à sa partie la plus renflée. La peau
est très riche en granulations pigmentaires foncées allant jusqu’au
noir et très finement striée dans le sens longitudinal.
RosrTre. — Le rostre est très gros, sphérique, globuleux, présen-
tant à son extrémité une papille ou léger tubercule et mesure 0mm7
de long sur Omm8 de large. Il est armé de 10 rangées longitudinales
de 4 à 5 crochets chacune et régulièrement disposés en quinconce.
Soit au total 40 ou 50 crochets énormes, peu incurvés, acérés et
(4) Rupozpur, Loco cilatlo.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D’OISEAUX 123
très forts, mesurant en moyenne de Onm2 de long sur 50 de large
à leur base. Leur taille diminue insensible
ment d’un tour au suivant. La base du rostre-
enfest totalement dépourvue sur une zone de
très faible largeur.
Pocue. — La poche est obovale, très large et
mesure ‘environ 0®n8 de long sur 0x3 de lar-
ge. Elle est pourvue de deux paires de rétrac-
teurs : les premiers ou rétracteurs céphaliques
partent de son: bord antérieur et parcourent
tout le corps en divergeant dans le sens de la
longueur et viennent se fixer et aboutir à l’ex-
trémité du corps après s’être de nouveau rap-
prochés l’un de l’autre. Les seconds ou rétrac-
teurs de la poche proprement dits partent de
son extrémité postérieure, divergent graduel-
lement et viennent aboutir et se fixer des Fig.8.— Echinorhyn-
deux côtés du corps à une hauteur égale à chus compressus.
peu près aux trois quarts de celui-ci. PANNE QUAAARR
rc, rétracteurs cé-
ORGANES SEXUELS. — Vu l’épaisseur de la phaliques. Les au-
LA e) 4 # LL 1 Q
peau et sa couleur foncée, il m'a été impos- uns
; pour la figure 2.
sible de constater les organes sexuels.
Echinorhynchus segmentatus Marval.
Ce parasite a été trouvé dans l'intestin de Numida ptilorhynchus ;
il provient de la collection du professeur Parona, de Gênes. À pre-
mière vue, cet animal semble ne présenter aucun des caractères
morphologiques des Echinorhynques et, commel'unique exemplaire
que j'ai eu le privilège d'observer était privé de son rostre, j'étais
tout porté à croire que nous avions aflaire à un Ténia. En effet, le
corps est très allongé et d’un diamètre à peu près égal partout,
mesurant environ 3u® de large et présente une segmentation, une
métamérisation très nette et régulière mais qui, contrairement
aux Ténias, n’est que superficielle et divise la surface du corps en
un certain nombre de régions homonomes ou articles trapézoïdaux
mesurant chacun 3m de diamètre sur 0®®8 de large et dont j’ai pu
42%
L. DE MARVAL
évaluer le nombre à 80 environ (fig. 9, A, B). Ces articles ou anneaux
diminuent de taille d’avant en arrière très insensiblement; les
Fig. 9. — Echinorhyn-
chus segmentatus. —
A, animal entier; B,
article isolé; C, œuf;
c, cou; 1, 2, 3, coques
de l’œuf.
derniers sont très peu larges et ne mesurent
plus que 0mmÿ de large. Enfin, le dernier
anneau est arrondi et termine la chaîne.
La partie antérieure du corps de notre
Echinorhynque présente en avant du pre-
mier segment un véritable cou cylindrique
nu et lisse, plus large à sa base et mesurant
4m de long et 4mm9 de diamètre. La sec-
tion du corps est une ellipse dont le grand
axe mesure 3m et le petit axe 1mm5 en
moyenne.
Vu l’épaisseur de la peau et son opacité,
je n’ai pu observer la poche du rostre
et ses rétracteurs ainsi que les organes
sexuels. Tous ces caractères morphologi-
ques énumérés plus haut ne sont point
cependant suffisants pour caractériser un.
Echinorhynque; mais, par bonheur, j'ai pu
obtenir les œufs de ce parasite et qui pré-
sentent ce fait absolument caractéristique
et fixe pour les Echinorhynques, à savoir
celui d’être enveloppé de trois coques chi-
tineuses concentriques renfermant l'em-
bryon typique (fig. 9, C). L’œuf est elliptique
et mesure 904 de grand axe sur 40u de
petit axe. La segmentation superficielle du
corps et la présence de rides plus ou moins
accusées et régulières n’est pas un Carac-
tère étranger aux Echinorhynques; il se
rencontre chez beaucoup d’Acanthocephales
de Mammifères, mais n’a pas été encore
jusqu’à maintenant observé chez ceux des Oiseaux.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D’OISEAUX 495
Ile GROUPE. — ECHINORHYNQUES A CORPS ARMÉ.
Echinorhynchus striatus Goeze (1).
Ce parasite vit dans l'intestin d’un grand nombre d'Oiseaux
appartenant pour la plupart aux Palmipèdes et aux Echassiers.
.Ce sont : Carbo cormoranus Meyer, C. graculus Meyer, C. cristatus
Illiger, Ardea stellaris L., À. leuce Neuwied, 4. cinerea L., 4. vires-
cens L., À. cayennensis
L., Fuligula ferina L.,
. Nycticorax griseus Stric-
kland, Tantalus locula- po--Z#
tor L., Sterna minuta
Linné, Platalea ajaja L. LE
On a trouvé aussi ce pue JU
_ parasite chez Faleo al-
bicilla L.; il provenait
évidemment de quel-
que Héron dévoré par
ce Rapace. On l’a signa- rp--
lé une fois chez Megace-
ryle torquata Kaup, et
enfin chez le Cygne do-
mestique (Cygnus olor
L.), mais il est très pro-
bable que l’on avait
plutôt affaire à l’Echi-
norhynchus polymorphus
Bremser à un stade de
contraction particulier. Fig. 10. — Echinorhynchus striatus. — À, c';
Le seul exemplaire B, partie antérieure du corps vue de côté; b.
cite à di bourrelet ; 7C,rétracteurscéphaliques ; w,utérus ;
que ] RAA : ARR v, vagin. Les autres lettres comme pour la
position était une fe- figure 2.
melle provenant de
Fuligula ferina L. (voir le tableau ci-après).
FORME. — Le corps est allongé et divisé en trois régions par
(1) Gœze, Naturgeschichte, p. 152, pl. 11.
426 L. DE MARVAL
deux étranglements (fig. 10, A). La partie antérieure ou première
région est large, globuleuse, sphérique, fortement renflée et cou-
verte à sa partie antérieure de petits piquants chitineux, grêles
non incurvés, de 10 & de long, plantés dans la cuticule et dépourvus
de pièces basales. Cette première région mesure 1mm9 de large.
Vient la seconde région nettement séparée de la première beaucoup
plus longue et s’amincissant graduellement vers son extrémité
postérieure jusqu’à l’étranglement qui la sépare de la troisième et
dernière région. La seconde partie est dépourvue de piquants et
la peau est très finement striée transversalement; d’où le nom de
Striatus, très probablement donné à cette espèce. Cette région
mesure 2mm5 de long et O®mÿ de large à sa partie antérieure et
Onm5 à son extrémité. La troisième région ou segment terminal, a
la forme d’un gland de pénis et séparée de la seconde région par
un bourrelet qui représente assez bien le prépuce. Cette partie
mesure On» de long et0®®3 de large. Dans son ensemble, le corps
a la forme d’une poire allongée, blanchâtre et mesurant 6mm de
long. La peau est très épaisse et se plisse aux étranglements.
RosSTRE. — Le rostre est conique, plus large à sa base et mesure
en moyenne Omn1{8 de long et Omm{8 de large. Il perce le corps
non à son extrémité mais à la face ventrale (si l’on peut ainsi
s'exprimer) si bien que l'animal vu depuis la face dorsale ne laisse
entrevoir que le bout du rostre (fig. 10, A, B). Il est armé de
20 rangées longitudinales de 12 crochets chacune, disposés très
nettement en quinconce. Soit au total environ 240 crochets iorts
mais peu épais, peu incurvés et pourvus de pièces basales. Ils
diminuent sensiblement de taille d’un tour au suivant et mesurent
du plus grand au plus petit de 44 x à 32u. Ceux des deux ou trois
derniers tours circulaires sont dépourvus de pièces basales.
Pocae. — La poche est renflée à son extrémité et formée de deux
couches musculaires bien nettes. Elle mesure 072 de long sur
Omm? de large en moyenne. Elle possède une paire de rétracteurs
céphaliques qui s’insèrent à son bord antérieur, divergent forte-
ment et viennent aboutir et se fixer en un large faisceau de fibres
des deux côtés du corps à une hauteur égale à peu près à celle de
la partie antérieure de la seconde région décrite ci-avant. Puis une
paire de rétracteurs de la poche qui partent de son extrémité infé-
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D’OISEAUX 427
rieure, parcourent tout le corps dans sa longueur en restant toujours
parallèles l’un à l’autre et viennent se fixer à l’extrémité du corps
à la hauteur du vagin. Les lemnisques sont très grands et mesurent
0,8 de long.
ORGANES sExUELs. — Les ovaires sont au nombre de 6 ou 8 et
mesurent en moyenne 0,1m" de long sur 0mm13 de large et de forme
ovale. L’utérus est long, rectiligne et aboutit au vagin présentant
‘deux petits renflements caractéristiques; les œufs sont oblongs,
étirés dans le sens de la longueur et mesurent 50 y de long sur 8
de large. Quant aux organes mâles il m'a été impossible de les
constater n'ayant qu'un exemplaire femelle à ma disposition.
Cependant, je tiens à en donner une très courte description tirée
de celle qu’en a donnée Linton (1).
Le mâle possède deux testicules de forme ovalaire mesurant
8nm3 de grand axe sur 0mn6 de petit axe.en moyenne, versant leurs
produits dans des glandes prostatiques allongées, parallèles l’une
à l’autre et dont l’auteur a évalué le nombre à quatre environ. Ces
glandes aboutissent au réceptacle séminal qui conduit au pénis et
n’ofirent rien de particulier.
Echinorhynchus polymorphus Bremser (2).
Cet Echinorhynque a été déjà décrit par de nombreux auteurs.
Bremser, Westrumb et Jassoy prétendent que tous les Echino-
rhynques des Canards se ramènent à une espèce unique, l’Echino-
rhynchus polymorphus.
Ils distinguent dix âges ou stades différents par lesquels passe
l’animal et ramènent à cette seule espèce bien d’autres Echino-
rhynques, entre autres l’Echinorhynchus striatus déjà décrit et qu'ils
considèrent comme représentant un âge particulier. Quoi qu'il en
soit, nous croyons au contraire que les Echinorhynques des Palmi-
pèdes se répartissent en plusieurs espèces distinctes et qu’en tout
cas l'Echinorhynchus striatus en est une bien caractérisée. L’Echi-
norhynchus polymorphus a été trouvé dans l'intestin d’un grand
nombre de Palmipèdes et chez deux Echassiers, savoir : Anas
(1) Ph. D.-E. Lnron, Notes of Avian Entozoa. Smithsonian Institution,
Washington, 1892.
(2) Bremser, Icones Helminthum systema Rudolphi entozoologicum. Vienne,
1821.
428 L. DE MARVAL
boschas L., A. acuta L., A. boschas var. domestica L., A. sponsa L.,
A.crecca L., A. leucophtalme Bechstein, 4. domesticus Meyer, Fuligula
marila L., F. ferina L., Harelda glacialis L., Somateria mollissima L.,
Oidemia fusca L., Tadorna vulpanser KFlemminck, Fulica atra L.,
A. penelope L., Rhynchaspis clypeata L., Cygnus olor L., Cygnus
musicus Bechstein, Cygnus olor, var. domesticus L., Anser cinereus
Meyer, Fuligula rufina Pallas, F. nyroca Güldenstädt, Mergus mer-
Fig. 11. — Echinorhynchus polymorphus. — A, & ; B, ©‘; C, crochets ; 0,
ovaires ; C, rétracteurs céphaliques ; t{, tubercule; , utérus ; 0, vagin. Les
autres lettres comme pour la figure 2.
ganser L., Bernicla torquata Bechstein, Glaucion clangula L., Podiceps
minor Latham, Gallinula chloropus Latham.
Ma description est établie d’après des spécimens provenant de
Cygnus domesticus, Anas boschas, Fuligula ferina et Bernicla torquata,
ceux provenant de Cygnus domesticus étaient de très petite taille et
peut-être y aurait-il lieu d’en faire une variété naine: leurs œuîs
étaient parfaitement mûrs, ce qui indique que nous n'avions pas
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D'OISEAUX 229
x
seulement affaire à une forme jeune. Quant à la fréquence de ce
parasite, voir le tableau ci-après :
Forme. — Le mâle et la femelle ont le corps obovale aminci aux
deux extrémités, renflé au milieu et de couleur rougeâtre (fig. 11).
La longueur du corps qui est la même chez les deux sexes
était de 7mm5 environ et la largeur de 2mm1 (Mesures prises à la
partie médiane du corps). Quant aux deux individus nains, pro-
venant de Cygnus domesticus, ils ne mesuraient que 25 de long
sur Ommÿ de large. Les nombreux échantillons que j'ai pu étudier
se rapportaient tous à ce seul et même âge ou stade de développe-
ment que je décris ici, ce qui semble indiquer que les autres âges
établis par les auteurs précités ne sont que d’une importance
secondaire. La partie antérieure du corps faisant immédiatement
suite au rostre est amincie et nue, mesurant environ Omm27 de long
était très nettement délimitée de la région qui lui fait suite et qui
est pourvue d'une zone de piquants très petits, très fins, peu
recourbés et implantés sans pièces basales dans la cuticule formant
ainsi une ceinture armée de 1200 piquants environ sur une largeur
de Omm86 en moyenne. Cette ceinture est généralement bien déli-
mitée à son bord intérieur et c’est fort probablement à l’intérieur
de laquelle que peuvent s’invaginer le rostre, la partie nue qui lui
fait suite, et la poche, par contraction simultanée des deux paires
de rétracteurs.
RosTRE. — Le rostre a la même forme et les mêmes dimensions
chez les deux sexes; il est en forme de massue renflée à son
extrémité et mesure, suivant les individus, de Onm2 à Omm6 de long,
sur Onm{ à (mm28 de large à sa partie la plus renflée.
Il est armé d’un nombre peu considérable de crochets à savoir
de 12 à 13 rangées longitudinales de 7, 8 ou 9 crochets chacune,
disposés très régulièrement en quinconce. Soit au total environ
110 crochets épais, forts, bien incurvés et légèrement plus ouverts
à leur extrémité, solidement implantés par des pièces basales et
présentant à leur point d’inflexion, une petite saillie ou tubercule
en tout point semblables à ceux des crochets de l’Echinorhynchus
rostratus (lig.11, C). Ceux des trois ou quatre derniers tours circu-
laires sont privés de pièces basales et de tubercules. Les crochets
diminuent insensiblement de taille d’un lour au suivant et leur
longueur varie du plus grand au plus petit de 60 & à 45 u.
230 L. DE MARVAL
Pocxe. — La poche est obovale ; elle est formée de deux couches
musculaires superposées très distinctes et mesure en moyenne
OnmG de long et Omm de large. Elle possède deux paires de rétrac-
teurs; les premiers, ou rétracteurs céphaliques partent de son bord
antérieur, parcourent le corps en divergeant l’un de l'autre très
rapidement et viennent se fixer en s’étalant en un large faisceau
des deux côtés du corps à une hauteur égale au tiers de la longueur
de celui-ci. Les seconds, ou rétracteurs de la poche partent de son
extrémité inférieure divergent fortement et viennent se fixer aux
côtés du corps à une hauteur qui équivaut aux deux tiers de la
longueur de celui-ci.
ORGANES SEXUELS. — Le mâle possède deux gros testicules ellipti-
ques, mesurant 0nmB8 de grand axe et OÜmm? de petit axe, suspendus
par un ligament et déversent leurs produits par des canaux efférents
dans un réceptacle séminal dans lequel aboutissent trois grandes
glandes prostatiques tubuleuses, accolées les unes aux autres et
mesurant environ 1" de long. Du réceptacle séminal en forme de
sac étranglé, part le canal éjaculateur enroulé et aboutit au pénis
très musculeux. Cet organe peut s’évaginer d’une poche muscu-
laire comme d’un prépuce à l'instar du pénis de l’Echinorhynchus
rheae. J'ai même très indistinctement constaté la présence de
crochets chitineux, mais je n’ose trop l’affirmer cependant. Quant
aux organes femelles, ils n’ont rien d’intéressant. Les ovaires sont
très nombreux, de forme ovalaire, et mesurent 0,1" de diamètre.
L’utérus est rectiligne et aboutit au vagin, muni de trois petits
renflements musculaires.
Echinorhynchus Frassoni Molin (1).
Cette curieuse espèce a été trouvée dans l'intestin de Numenius
arcuatus Latham et de N. tenuirostris Vieillot (?). Quant à la fré-
quence de ce parasite, je renvoie au tableau ci-après. Le corps
(fig. 12) se divise en un certain nombre de régions assez bien
distinctes et qu’il est utile de signaler. En avant se trouve le rostre,
petit, assez court, quelquefois renflé en son milieu ou cylindrique,
aminci à sa base et mesure en moyenne 084 de long sur Omm2
(1) Moi, Prodromus faunae helmintologicae venetae. Denkschriften der k.
Akad, der Wiss. in Wien, math. nat. Classe, XIX, 1861.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D'OISEAUX 431
de large. Il est armé de 14 rangées longitudinales de 25 crochets
chacune et bien disposés en quinconce. Soit environ 350 crochets
coniques énormes et presque pas infléchis,
mesurant en moyenne 80 & de long. Leur taille
ne varie pour ainsi dire pas d’un tour au
suivant. Cependant, ceux des trois tours circu-
laires de la partie médiane du rostre sont par-
ticulièrement grands. Le rostre à certains
stades de contraction, semble sortir d’une par-
tie sphérique, globuleuse, lui faisant immé-
diatement suite et dont la partie inférieure est
évidée en cuvette. La partie qui lui fait suite
est très amincie et cylindrique. Ces deux par-
ties portent un très grand nombre de crochets
courts, mais très forts à leur base, et disposés
sur un certain nombre de rangées longitudi-
pales de 50 crochets environ. Vient une troi-
sième région renflée et en forme de poire ou
de bouteïlle (la partie renflée tournée vers le
haut) et mesure 326 de long et 1m de large
à sa partie supérieure. Cette région s’amincit
graduellement et subit tout à coup un fort
étranglement qui la sépare du reste du corps
par un tubercule très semblable à la tige ces-
sile de l’abdomen de certains Hyménoptères
(Ichneumonides).
Vient le corps proprement dit, lisse, sans
régions distinctes, uniforme et très allongé,
s’amincissant légèrement vers son extrémité.
Cette partie mesure 33m» de long sur une lar-
geur moyenne de 1"m2. Le corps est blanchà-
tre et mesure au total avec le rostre environ
de 38 à 40mn,
Ce curieux échinorhynque a été déjà décrit
par Molin (1) et par Stossich (2). Cependant,
(1) Mon, Loco citato.
Fig. 12. — Echino-
rhynchus frassoni.
— d, corps propre-
ment dit; @7C, ar-
rière-cou ; ac,
avant-cou: €, cou;
e, partie étranglée ;
T, rostre.
(2) Srossicx, Ricerche Elmintologiche. Bollettino della Soc. Adriatia di sc.
nat. in Trieste, XVIII, p. 135, 1898.
s
432 L. DE MARVAL
la description qu’en ont donnée ces deux auteurs ne correspond pas
fidèlement à celle que nous donnons ici. Ceci vient du fait que cet
Echinorhynque présente suivant les conditions de fixation des
états de contraction fort nombreux et souvent très variés. Quant
aux organes sexuels, il m'a été malheureusement impossible de
les constater ; mais la forme extérieure du corps de ce parasite
est si typique, qu'elle nous semble être suffisante pour caracté-
riser cette espèce.
Echinorhynchus caudatus Zeder.
Sy. — Echinorhynchus globocaudatus Zeder (1). — E. mumidulus
Rudolphi (2). — E. tenuicaudatus Marotel (3).
Cette intéressante espèce a été trouvée dans l'intestin d’un grand
nombre d’Oiseaux appartenant pour la plupart aux Rapaces. Ce
sont : Aquila pennata L., A. nævia L., Ægolius otus L., B. vulgaris
Bechstein, C. cineraceus Montagu, Circaëtos gallicus Boïe, F. degener
Illiger, F. femoralis Temm, F. magnirostris L., F. rutilans Licht., F.
tumidulus, F. tinnunculus L., Harpagus bidentatus Vieillot, Buteo
lagopus Brünn, Circus cyaneus L., C. rufus Gray, Falco albicollis
Latham, F. cayennensis L., F. melanops Lath., F. petrocles Temm.,
F. striatus Vieillot, F. cenchris Cuvier, F. nebulosa Forster, Gerano-
spiza gracilis Raup, Ulula aluco L., Herpetotheres cachinnans Vieïllot,
Morphus unibutinga Cuvier, M. regalis Cuvier, M. ater L., Polyborus
brasiliensis Swainson, Strix flammea L., Nauclerus furcatus Wig.,
Surnia passerina Boie, Syrnium aluco L.
On l’a trouvée aussi dans trois espèces de Coucous : Cuculus
melacoryphus Vieillot, Crotophaga major L. et Crotophaga ani L.
Cette espèce présente une grande variabilité dans sa forme exté-
rieure et ses dimensions, ce qui lui a valu d’être décrite comme
quatre espèces distinctes. Je renvoie la discussion de ces espèces à
la fin de ce travail. Afin de faciliter la description de ce parasite
je distinguerai deux stades ou âges différents très caractéristiques :
le premier sera la « forme jeune » et le second la « forme adulte »;
nous pourrions à l'instar d’Echinorhynchus polymorphus, distinguer
(1) Zeper, cf. Disc, Systema Helminthum, II, p. 29.
(2) Rupozpmi, cf. Diesic, Ibidem, II, p. 30.
(3) Marorez, Etude zoologique d’Echinorhynchus tenuwicaudatus, n. sp. Archives
de Parasitologie, IX, p. 291, 1899.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D’OISEAUX 433
une série d’âges différents, mais nous préférons n’en Choisir que,
deux représentant les +1)
deux stades extrêmes
du fait que la transition
à établir de l’un à l’au-
tre est beaucoup plus
facile.
STADE JEUNE. — FoR-
ME.— Le corps est blan-
châtre, légèrement ren-
flé en avant sur une lon-
gueur d'environ {mmÿ
et mesure Ommÿ de lar-
ge. Puis le corps s’a-
minecit assez subite-
ment en une queue lon-
gue et mince d’un dia-
mètre sensiblement
égal partout et incliné
généralement d’envi-
ron 110° sur la partie
antérieure du corps.
Cette «espèce de queue
mesure 0,6m® de long
et 0,1mm de large; le
corps mesure donc en
entier sans le rostre
5,6mn, Les échantillons
représentant ce stade-
ci provenaient de Falco
tumidulus et de Syrnium
aluco Linné de la collec-
tion Wolffhügel (cf. le
tableau) (fig. 13, A). Fig. 13. — ÆEchinorhynchus caudatus. — A,
: k forme jeune ; B. schéma indiquant la disposi-
, STADE ADULTE. — For- tion des crochets : la ligne & b sépare les cro-
à EE once bb chets du rostre de ceux du cou; &, corps ; €,
à P cou; PO, poche; q, queue; 7, rostre; 17, rétrac-
châtre, très allongé teurs du rostre.; 4, utérus ; v, vagin.
Archives de Parasitologie, V, no 3, 1902. 28
434
L. DE MARVAL
(fig. 14, A) et légèrement renflé à sa partie antérieure et mesure
0,7mm de large en cet endroit; puis il s’allonge et s’effile graduelle-
Fig.14.— Echinorhynchus cau-
datus. — À, forme adulte; B,
crochets du rostre ; C, œuf
mûr; d, Corps; C, Cou; ce,
cloaque évaginé : po, poche ;
r, rostre ; 7p, rétracteurs de
la poche.
ment quoique insénsiblement, en une
très longue queue mesurant environ
8mm9 de long sur 0mm26 de large. La
longueur totale de ces spécimens était
en moyenne de {2mm,
La partie terminale du corps pré-
sente un renflement cordiforme, sorte
d’ampoule caractéristique et représen-
tant le cloaque évaginé. La longueur
totale du corps peut varier suivant les
individus de 8 à 45mm, Les échantil-
lons représentant ce stade adulte pro-
venaient de Syrnium aluco Linné de la
collection Wolffhügel (voir le tableau).
RosrTRe. — Le rostre est des plus
curieux et a la même disposition chez
les deux formes précitées. Lorsqu'on
regarde à première vue ce parasite,
on serait tenté de lui attribuer un ros-
tre très grand et portant de 30 à 32
rangées longitudinales de 15 à 18 cro-
chets chacune. Cependant, il n’en est
rien. Le rostre proprement dit est
court, légèrement renflé à son extré-
mité et mesure en moyenne Omm54 de
long sur 0nm35 de large. Il est armé
de 30 à 32 rangées longitudinales de
7 à 8 crochets chacune, disposés très
nettement en quinconce. Soit envi-
ron au total 250 crochets forts, épais,
très incurvés longs et acérés. Ceux des
deux ou trois premiers tours circulai-
res sont plus minces, plus ouverts et
très effilés (fig. 13, Bet 14, B). Ceux des
tours suivants s’épaississent et s’in-
fléchissent de plus en plus, mais diminuent de taille d’un tour à
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D’OISEAUX 2435
l’autre, quoique très insensiblement. Ils mesurent de plus grand
au plus petit de 50 & à 40 & de long et leur épaisseur prise à leur
point d’inflection varie de 20 & à 10 &. Tous les crochets du rostre
sans exception sont pourvus de pièces basales assez fortes équiva-
lant en longueur à la moitié du crochet lui-même. Ce rostre s’éva-
gine d’un cou armé qui lui fait suite immédiatement et qui en est
la continuation insensible. Ce cou mesure de Onm34 à 0®m56 de
long sur 400 y à 10 & de large; il est armé de 30 à 32 rangées lon-
gitudinales de 10 à 11 crochets chacune peu nettement distribués,
plus petits que ceux du rostre, moins incurvés, moins épais et
dépourvus de pièces basales.
Pocne. — Quant à la poche du rostre, sa disposition vient encore
confirmer notre manière de voir. En effet celle-ci s’insère aux
bords antérieurs du cou si bien que lorsque le rostre est évaginé
il a rigoureusement le même diamètre que le cou armé et semble
ne faire qu’un avec lui. Fait remarquable, lorsque le rostre est
invaginé les rangées longitudinales des crochets du rostre sont en
concordance parfaite avec les rangées du cou de sorte que les
crochets sont très bien alignés l’un à la suite de l’autre et il est
alors bien difficile de trouver la limite entre le cou et le rostre.
Cette disposition des plus singulières a amené les auteurs à consi-
- dérer le tout comme le rostre proprement dit.
La poche a la forme d’un sac allongé, s'insérant au bord antérieur
du cou et mesure en moyenne 095 de long sur 0mm2 à Onmm3 de
large. Elle possède une seule paire de rétracteurs, à savoir ceux
de’ la poche, qui partent de l’extrémité inférieure de cet organe,
divergent fortement, et viennent aboutir et se fixer des deux côtés du
corps à une hauteur égale à peu près à deux fois la longueur de la
poche elle-même. Quant aux rétracteurs céphaliques, ils paraissent
ne pas exister, et ceci est très compréhensible vu la disposition du
cou et du rostre. Les lemnisques sont très grands, en forme de
deux sacs allongés mesurant 0"63 de long.
ORGANES SEXUELS. — Les organes sexuels ne présentent rien de
bien particulier. Le mâle possède deux gros testicules elliptiques
avec canal efférent et réceptacle séminal dans lequel débouchent
aussi deux ou trois grandes glandes prostatiques tubuleuses. Du
réceptacle séminal part le canal éjaculateur terminé par un pénis
436 à -- L. DE MARVAL
musculeux. La femelle a de nombreux ovaires ovales ou elliptiques.
L’utérus est droit et se termine par le vagin présentant trois petits
renflements musculaires. Les œufs sont très gros, elliptiques et
mesurent 80 & de grand axe sur 30 y de petit axe entourés comme
toujours de trois coques chitineuses concentriques (fig. 14, C).
Cet Echinorhynque que je viens de décrire sous le nom d’Echi-
norhynchus caudatus, décrit déjà par Zeder, est absolument iden-
tique à l'E. globocaudatus du même auteur. En eftet l’E. globocau-
datus n’est que la forme adulte de l’ancien E. caudatus ; sa taille est
évidemment beaucoup plus grande mais la disposition du rostre
du cou et le nombre des crochets sont absolument les mêmes pour
ces deux formes ; caractères suffisamment importants pour réunir
ces deux espèces en une seule. Et ce qui me confirme encore dans
mon opinion c’est la présence d’œufs mùrs chez l’E. globocaudatus
ou forme adulte, tandis que de tous les E. caudatus ou forme jeune
que j'ai eu à ma disposition, je n’ai pas trouvé un seul exemplaire
femelle possédant des œufs parvenus à leur maturité complète.
Zeder, en décrivant son E. caudatus, n'a point décrit les œufs, ce
qui me fait croire qu’ils n'étaient pas tout à fait mûrs, tandis qu'au
contraire il les décrit très soigneusement pour son Echinorhynchus
globocaudatus. Et ce qui me fait penser que nous avons affaire à la
même espèce, c’est que ces deux formes ont été rencontrées chez
la même espèce d'oiseaux, à savoir chez Syrnium aluco. En outre,
l'E. caudatus est identique à l’E. tumidulus de Rudolphi. J’ai eu le
privilège d’étudier les originaux du Musée de Berlin et provenant
de trois especes de Coucous ci-avant mentionnés Cuculus melacory-
phus Vieillot, Crotophaga major L. et Crotophaga ani L.
En effet, l'E. tumidulus a absolument les mêmes caractères que
les deux espèces précitées et semble représenter au stade intermé-
diaire entre la forme jeune ou ancien E. caudatus et la forme adulte
ou ancien £. globocaudatus. Par sa forme extérieure il se rapproche
absolument de la forme E. globocaudatus. Cependant quelques
spécimens déjà présentaient une transition très marquée entre
cette forme-ci et la forme E. caudatus ; le corps était très allongé
et muni d’une queue encore bien différentiée du reste du corps.
Westrumb (1) du reste reconnut déjà que l'E. tumidulus Rud. devait
(1) WesrruMB, Loco cilato.
ÉTUDE SUR QUELQUES ÉCHINORHYNQUES D’OISEAUX 437
être identique à l’E. caudatus de Zeder. Enfin, l'E. caudatus est
identique à l'E. tenuicaudatus Marotel. L'auteur a eu l’aimable
obligeance de me transmettre, par l'intermédiaire du D' Fuhrmann
que je remercie encore, les préparations qui ont fait le sujet de
son travail. Cet Echinorhynque, dans sa Îorme extérieure, ses
dimensions et la disposition de son rostre, est absolument iden-
tique à l'E. caudatus. L'auteur n’a pas distingué le rostre propre-
ment dit du cou et a considéré le tout comme le rostre; puis il n’a
pas dessiné exactement les points de fixation de la poche qui
s'insère au bord antérieur du cou et l’a représentée comme péné-
trant vaguement dans le rostre sans en délimiter nettement le bord
antérieur. L'auteur a été induit en erreur dans l’appréciation du
nombre de crochets du rostre et du cou dont il évalue le total à
environ 350. J’ai pu moi-même compter les crochets sur l'original
et j'en ai trouvé 420 environ, ce qui correspond bien à 29 ou 50
rangées longitudinales de 14 à 15 crochets chacune. Puis, l’auteur
indique comme caractère important de son espèce, la position très
antérieure du ganglion cérébroïde. Il nous semble que ce caractère
ne peut être facilement invoqué comme très important et il est du
reste très difticile de constater le ganglion et sa position. Il faudrait
faire des coupes de chaque Echinorhynque, aussi n’avons-nous
choisi comme caractères distinctiis, que ceux pouvant être directe-
ment étudiés sur le microscope. Enfin, l’auteur a décrit les œufs
mûrs de son espèce, ce qui me fait conclure qu'à l'instar de l'E.
tumidulus, VE. tenuicaudatus nov. sp. Marotel est une forme intermé-
diaire entre le stade jeune ou caudatus et le stade adulte ou
globocaudatus. L'auteur avait comparé son espèce à l’E. globocau-
datus à l'E. croaticus et à l'E. bacillaris et avait cru devoir en faire
une espèce distincte oubliant de mentionner l’E. caudatus qui lui
est en tout point identique. Comme de ces quatre espèces syno-
nymes celle de VE. caudatus est la première décrite; nous lui
conserverons son nom d’E. caudatus bien qu’elle n'ait représenté
jusqu’à maintenant que la forme jeune.
Avant de terminer, j'indiquerai dans le tableau qui suit les
espèces d'Echinorhynqnes que j'ai décrites, ainsi que leur fréquence
et leur nombre dans l'intestin des Oiseaux, d’après les matériaux
que j'ai eus entre les mains (1).
(4) Voir aussi Wozrrücer, Loco citato.
DE MARVAL
L.
438
7
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SUR UN
NOUVEAU BOTHRIOCÉPHALIDE D'OISEAU
(PTYCHOBOTHRIUM ARMATUM) |
PAR
le D' ©. FUHRMANN
Professeur suppléant à l’Académie de Neuchâtel.
Le Cestode que nous allons décrire a été trouvé à Suckot, dans
les intestins de Turdus parochus (1), par Ehrenberg et Hemprich
lors de leur voyage en Egypte. Les matériaux ont été gracieuse-
ment mis à notre disposition par le Musée d’histoire naturelle de
Berlin. Datant du commencement du siècle passé, leur état de
conservation n’était plus très bon, et ne permettait qu’une étude
anatomique. Fa
MORPHOLOGIE EXTERNE. — Ce Cestode doit avoir une longueur de
quelques centimètres seulement. La segmentation du strobila
| n’est pas très distincte, mais pourtant visible. Ses
proglottis sont toujours plus larges que longs. Il
n’y a pas de cou distinct, la segmentation com-
mençant dès la tête. Le scolex, de structure très
caractéristique ressemble d’une manière frap-
pante à celui d'Anchistrocephalus polypteri (Leydig)
(2). Il possède une longueur de 1m» et une lar-
geur de 036. Les bothridies sont peu profondes
à et placées sur le côté
: dorsal et ventral de la A
Fig. 1. — Scolex de À É
Ptychobothrium tête. Celle-ci est le plus
annatinmn. large en avant, s’amin- Mig: 2. — Crochet de l'extré-
scan lent ere mité antérieure du scolex.
son extrémité postérieure. Elle présente à son extrémité antérieure,
(1) Je n’ai pas pu trouver ce nom d’espèce dans le grand catalogue du British
Museum,
(2) Braun, Vermes. Bronn's Classen und Ordnungen des Thierreichs; cf. pl.
XXXVILL, fig. 4.
SUR UN NOUVEAU BOTHRIOCÉPHALIDE D’OISEAU LA
sur le côté dorsal et ventral, à gauche et à droite, un renflement
portant 7 crochets de grande taille et d’inégale longueur. En tout
donc, 28 crochets chitineux. Les plus grands, longs de 0mm136 se
trouvent placés au milieu, tandis que vers la ligne médiane, mais
surtout vers le bord extérieur, ils diminuent de taille, mais chan-
gent à peine de forme. Celle-ci est très caractéristique ; une grande
pièce basale se prolongeant par une pointe peu recourbée, comme
l'indique, mieux que toute description, la figure 2.
ANATOMIE. — La musculature sous-cuticulaire ne présente rien
de particulier, celle du parenchyme se compose d’une forte couche
de fibres longitudinales
qui ne sont pas réunies en
faisceaux, comme c'est
aussi le cas pour la forme
voisine, Bothriocephalus
claviceps (Rud.) de l’An-
guille. Les muscles trans-
versaux forment une très Fig, 3. — Anneau de P. armatum, dessiné
mince couche interne s’ap- d’après une préparation totale. — 0, ovaire ;
pliquant contre la museu- Re u, utérus; vd, canal
lature longitudinale. La
couche musculaire externe possède, dans un proglottis mür de
Onmÿ d'épaisseur, un diamètre de 684 dans la région dorsale et
ventrale, tandis qu’elle devient beaucoup plus mince au bord du
proglottis.
Le système excréteur consiste en un système de vaisseaux longi-
tudinaux, distribués d’une manière irrégulière et s’anastomosant
entre eux. Le nombre des vaisseaux, sur une coupe transversale,
n’est pas fixe.
Le système nerveux n’a été étudié que dans les proglottis où
deux nerfs longitudinaux principaux prennent une position assez
distante du bord du strobile. Ils sont éloignés de la ligne médiane
de un quart de la largeur des anneaux. Leur présence divise les
testicules placés dans le parenchyme interne des champs latéraux
en deux groupes séparés par un espace étroit mais distinct de
parenchyme, contenant justement lé système nerveux et souvent
aussi un vaisseau aquiière longitudinal.
442 1 O. FÜUHRMANN
Ce qui est très caractéristique et intéressant pour cette espèce,
c'est que les ouvertures sexuelles sont placées sur le côté dorsal,
tandis que l’ouverture de l’utérus est placée ventralement, les
deux dans la ligne médiane des faces opposées.
Les organes sexuels mâles se composent tout d'abord de 40 à
45 testicules. Ceux-ci sont disposés en une seule couche dans le
parenchyme interne touchant presque la musculature du côté
dorsal et ventral. Sur les coupes transversales, leur hauteur est de
Fig. 4. — Coupe horizontale à travers deux proglottis de P. armatum. — n, nerî
longitudinal; f, testicule ; w, canal excréteur. — Les autres lettres comme
dans la figure 3.
90 &, leur largeur de 54u; sur les coupes horizontales leur forme
dépend surtout de l’état de contraction du proglottis. Dans le pro-
glottis étiré l'aspect est circulaire avec un diamètre d’environ 45 y;
sur les proglottis contractés ils paraissent ovales, le grand diamètre
orienté dans le sens de la largeur du proglottis. Comme nous
l’avons déjà indiqué, les testicules sont divisés par la présence du
système nerveux en deux groupes dont l’externe renferme le plus
grand nombre de testicules (13 à 14 de chaque côté), tandis que le
groupe interne se compose de 6 à 7 testicules seulement. Le canal
déférent est toujours placé près de la poche du cirre, à gauche ou à
droite de celle-ci. Le spermiducte, très long et fortement enroulé,
débouche directement dans la poche du cirre. Celle-ci est très
grande et pyriforme, longue de Omm1{9 avec un diamètre maximal
de Ovm{4; entourée par une très forte couche de muscles entre-
croisés. Le cirre, large de Omm18, est enroulé dans la poche et pré-
sente une paroi épaisse de 5 y. A ce cirre, se fixent de nombreuses
fibres musculaires traversant le parenchyme qui remplit la poche.
SUR UN NOUVEAU BOTHRIOCÉPHALIDE D’OISEAU 443
Les fibres antérieures (vers l’extrémité amincie de la poche) fixées
d’une part sur l’extrémité antérieure de la poche vient aboutir
d’autre part sur la paroi du cirre, présentant ainsi la position de
muscles protracteurs. Dans le même état de contraction, les fibres
postérieures sont dans un plan horizontal et jouent le rôle de mus-
cles rétracteurs lorsque le pénis est évaginé.
Dans le petit cloaque génital placé sur le côté dorsal et dans la
ligne médiane du corps, débouche également le vagin. Son ouver-
ture est toujours déplacée à droite ou à gauche,
et un peu en arrière de l’ouverture mâle. Cette
disposition est en rapport avec celle de l’en-
semble des circonvolutions du canal déférent,
en ce sens qu’elles lui sont toujours opposées.
Ceci se répète, mais non alternativement,
dans la suite des proglottis. De l’ouverture du
vagin; celui-ci passe directement du côté ven-
tral où il se recourbe et se déverse dans l’ovi-
ducte. Le vagin est au commencement un large
Z,
à 006%
ÉMORALER
60 0%0 95°000,9
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Fig. 5. — Disposition
des conduits femelle,
reconstruction d'’a-
près deux coupes
transversales. — gc,
glandes coquillières ;
od, oviducte ; ov,
ovaire; 7, réservoir
id pompe mr
vitellin; %, utérus ; Fig. 6. — Coupe transversale d’un anneau mûr (v.
v, conduit vitellin ; fig. 4). — c, cirre ; ml, muscles longitudinaux ; Mp,
vg, vagin. muscles protracteurs ; mr, muscles rétracteurs.
canal qui présente comme le pénis des parois épaisses et qui,
après le premier tiers, s’amincit tout à coup sous forme d’un canal
étroit à parois minces. La première partie de l’oviducte, qui prend
naissance sur le côté dorsal et antérieur de l’ovaire, est très courte
car le vagin s'approche beaucoup du point de naissance de
l’oviducte. Là, où les canaux se réunissent, il y a un élargissement
semblable à celui que l’on constate chez Bothriocephalus punctatus
Rud. (1); il est difficile de dire s’il est commun ou s’il appartient
(1) Fr. Marz, Beiträge zur Kenntniss der Bothriocephalen. Archiv für Naturge-
_ schichte, 58, Jahrg., 1892, p. 107.
4h O. FUHRMANN
à l’un ou à l’autre des deux conduits. C’est là que doit avoir lieu la
fécondation et peut-être s’y forme-t-il un petit réceptable séminal
au moment de la grande activité sexuelle, comme chez Ptycho-
bothrium belones (Duj.) Lühe (1). |
Du point de réunion l’oviducte se continue allant en ligne presque
droite vers le côté dorsal où, arrivé dans le voisinage de la mus-
culature, il se recourbe. A cette place, il est entouré d’une petite
glande coquillière et un peu avant se déverse dans l’oviducte le
réservoir vitellin. A partir de la glande coquillière, l’oviducte
devient utérus; il est alors placé toujours à l’opposé des lacets du
canal déférent, à côté de la poche du pénis. Il se trouve donc sur
le même côté que le vagin. Avant de décrire l'utérus et les œuîs y
contenus, parlons des glandes sexuelles.
L'ovaire est placé dans le milieu, à l'extrémité postérieure du
proglottis et entièrement ventral. Il ressemble à un sac étroit
étranglé dans le milieu, ne présente pas de lobes et n’est pas
recourbé avec ses extrémités latérales, ni vers la face dorsale, ni
vers le côté antérieur, comme c’est le cas chez Ptychobothrium
belones. Les cellules-œufs qu'il contient sont grandes de 16 pu.
Les glandes vitellogènes sont placées en dehors de la muscula-
ture du parenchyme. Ce sont de petites vésicules, relativement
peu nombreuses et peu serrées, disposées en quatre champs dis-
tincts, deux dorsaux, deux ventraux. Il reste donc un champ
médian libre sur les côtés, dorsal et ventral, de même que sur les
bords latéraux, gauche et droit, où les vésicules vitellines dépassent
à peine les testicules. Les vitelloductes se réunissent, en passant à
travers la musculature, en deux conduits l’un droit, l’autre gauche,
qui se déversent dans le petit réservoir vitellin. Ce réservoir
conduit dans l’oviducte, par un petit canal étroit et court, les pro-
duits des glandes vitellines.
L’utérus est un canal enroulé placé, comme nous l’avons vu, en
majeure partie, sur les côtés gauche ou droit de la poche du cirrhe;
seules les extrémités se trouvent en avant et en arrière de la poche.
Il débouche sur la face ventrale, en avant des ouvertures génitales,
dans un large cloaque tapissé de la cuticule de la strobila. Les
œufs sont ovales, avec diamètres de 0,05 et Omn(3, et, chose
(1) M. Lüxe, Beitrâge zur Kenntniss der Bothriocephaliden. Centralblatt für
Bakteriol., XXVII, 1900, p. 214.
SUR UN NOUVEAU BOTHRIOCÉPHALIDE D’OISEAU 45
remarquable pour le groupe auquel appartient ce Bothriocéphalide,
ils sont pourvus d’un petit couvercle à l’un des pôles.
POSITION SYSTÉMATIQUE. — De la description que nous venons de
faire de cette nouvelle espèce de Bothriocéphalide d'Oiseau, il
ressort avec évidence qu’elle appartient à la sous-famille des
Ptychobothriinae Lühe, dont les représentants, d'après nos connais-
sances actuelles, sont considérés comme habitant exclusivement
les poissons (1).
Avant de discuter dans quel genre de ce groupe nous devons
placer notre Bothriocéphalide, je désire dire quelques mots sur la
valeur du scolex dans la classification. Lühe (2) asété le premier
à faire une classification rationnelle des Bothriocephalidae, basée
sur l'anatomie de ces animaux. Avant lui, et encore dans le travail
récent d’Ariola, ce sont les caractères extérieurs et en particulier
la forme du scolex qui sont considérés comme les plus importants.
Il arrive alors que des formes voisines sont placées dans des
groupes difiérents tandis que d’autres, de structure très différente,
sont réunies dans un même groupe, comme le fait par exemple
Ariola, dans sa révision des Bothriocéphalides. Le présent Cestode
nous montre avec évidence combien Lühe avait raison de se baser
uniquement sur l’anatomie. Le scolex de notre Bothriocéphalide
ressemble d’une manière frappante à celui d’Anchistrocephalus
polypteri (Leydig). Cette ressemblance est si grande qu’on peut
aller jusqu’à dire que les deux scolex sont identiques, même pour
le nombre des crochets placés des deux côtés des bothridies (3).
Par contre, l’anatomie est absolument différente, puisque le A4.
polypteri est un Bothriocéphale à ouvertures sexuelles latérales.
En outre, nous verrons que notre espèce, qui doit probablement
rentrer dans le genre Ptychobothrium Lônnberg, présente up scolex
difiérent de celui de la forme type, ce qui nous montre encore une
fois combien a peu d'importance le scolex dans la classification
des Bothriocéphalides. C’est un organe certainement très adaptif,
(4) Ariola décrit un Bothriocephulus didelpghidis de Didelphis azarae qui,
d’après la description fort incomplète de l’auteur, paraît rentrer dans le groupe
indiqué. — Cf. ArioLA, Revisione della famiglia Bothriocephalidae. Archives de
Parasilologie, III, p. 418.
(2) Lüxer, Zur Anatomie und Systematik der Bothriocephaliden. Verhandlungen
der Deustschén zoologischen Gesellschaft, 1899.
(3) Cf. la figure donnée par Braun, loco cilato.
446 O. FÜHRMANN
qui peut, dans des conditions semblables, prendre des formes
presque identiques, malgré une anatomie complètement différente
de la Strobila; de méme il peut présenter une conformation externe
du scolex très diverse, alors même que l’anatomie des proglottis
est toute semblable. Nous voyons ce même phénomène chez cer-
tains Ténias d’Oiseaux où, dans un même hôte, habitent deux Ténias
avec des scolex semblables, portant sur leur rostellum le même
nombre de crochets, de forme et de taille très semblables ou iden-
tiques, mais qui par leur anatomie sont tout à fait différents et
appartiennent à des genres distincts.
Pour pouvoir mieux discuter la position systématique de notre
espèce, il nous faut donner la diagnose des deux genres en
question : |
4° Ptychobothrium Lônnberg. — Scolex en forme de flèche, à
cause du fort développement des bothridies. Segmentation externe
incomplète, pas de cou non segmenté. Glandes vitellogènes dans
le parenchyme externe. Ovaire médian; c’est une plaque cellulaire
placée transversalement, à l'extrémité postérieure du proglottis,
et qui, sur la face ventrale, se recourbe en avant et en haut et
atteint ainsi presque la limite dorsale du parenchyme interne.
L’oviducte naît sur la face antérieure, où se fait la courbure.
Réceptacle séminal relativement grand, plus long que large. Utérus
sans cavité utérine, à contours relativement larges et peu nom-
breux. Ouverture de l’utérus médiane ; de même les ouvertures géni-
tales qui sont dorsales. — Type: Ptychobothrium belones (Dujardin).
20 Bothriocephalus Rudolphi. — Scolex relativement allongé avec
deux bothridies faibles. Segmentation incomplète. Un cou non
segmenté manque. Glandes vitellogènes dans le parenchyme
externe. Ovaire médian et ventral. Pas de réceptacle séminal. Le
commencement de l'utérus est un canal contourné débouchant
dans une cavité utérine presque sphérique. Ouverture de l'utérus
ventrale et médiane; de même les ouvertures génitales qui sont
dorsales. — Type : Bothriocephalus bipunctatus (Zeder).
Si nous comparons maintenant l'anatomie de notre Cestode avec
la diagnose du genre Bothriocephalus, nous voyons que, à part
(1) E. LonxBErG. Anatomische Studien über skandinavische Cestoden. Kongl.
Svenska velenskaps-akademiens handlingar, XXIV,1891.— Cf. Lüne, loco cituto.
SUR UN NOUVEAU BOTHRIOCÉPHALIDE D'OISEAU 447
l'utérus qui possède chez les représentants de ce genre une cavité
utérine, la disposition des organes et des conduits est absolument
la même. Les matériaux que j'ai eus entre ies mains étaient, il est
vrai, mal conservés, c’est pourquoi je n’ai pas pu suivre les contours
de l’utérus; ceci pris en considération, il m’a été impossible,
malgré mes recherches, de constater une cavité utérine sphérique,
qui ne doit pas exister ici, comme on le voit sur les figures. Le
scolex des Bothriocephalus n’est jamais armé, mais présente, chez
B. claviceps Güze, une forme qui ressemble à celle de notre espèce.
Quant au genre Ptychobothrium, nous avons une disposition des
glandes et conduits qui ressemble beaucoup à ce que nous avons
rencontré dans le genre Bothriocephalus. Mais alors l'utérus est
formé d’un large canal, sans cavité utérine distincte. I existe bien
des différences d’après la diagnose de Lühe, ainsi la forme de
l'ovaire est indiquée comme caractéristique, en ce sens que les
deux extrémités sont recourbées vers la face dorsale. Maïs je ne
crois pas que cette conformation ait une valeur générique, car elle
se présente d’après Matz (1), mais d’une manière beaucoup plus
faible, chez B. punctatus Rudolphi. De même, le point d'origine de
l'oviducte ne présente pas non plus un trait particulier pour le
genre Ptychobothrium. Quant au réceptacle séminal, Lübhe le dit
relativement grand et bien plus long que large; mais, d'après son
dessin (2), il est au contraire petit et forme un court cæcum. Du
reste, nous trouvons chez les représentants du genre Bothrioce-
phalus un élargissement semblable, mais peut-être pas identique,
que Mat, il est vrai, ne veut pas considérer comme un réceptacle
séminal. Étant donné qu’une formation toute semblable à celle du
B. punctatus se trouve également chez notre nouvelle espèce, que
nous considérons comme appartenant au genre Ptychobothrium, il
n'y a pas là non plus une différence bien tranchée entre les genres
Bothriocephalus et Ptychobothrium.
La seule différence réelle (à part la forme du scolex qui nous
semble être d'importance secondaire), est le manque d’une cavité
utérine chez Ptychobothrium. I1 reste pourtant encore une disposi-
tion qui au premier abord paraît avoir une certaine valeur systé-
matique, c’est la disposition des vésicules vitellines qui, chez P.
(1) Loco citato, p. 107.
(2) Loco citato, fig. 3.
44S O0. FUHRMANN. — SUR UN NOUVEAU BOTHRIOCÉPHALIDE D'OISEAU
belones se trouvent non en dehors, mais entre les couches de muscles
longitudinaux. Lühe n’a pas fait rentrer ce caractère dans la diag-
nose du genre et comme nous le voyons par ce nouveau Ptychobo-
thrium où la disposition des glandes vitellines est comme chez
Bothriocephalus, ce trait particulier n’a qu’une valeur spécifique.
Quant au scolex de P. belones, il est entièrement différent de celui de
P. armatum, comme j’appellerai cette nouvelle espèce. La forme du
scolex n’est donc que de peu d’importance pour la diagnose du genre.
À part la forme de la tète et celle de l'ovaire, il n’y a donc
aucune diflérence réelle; les glandes sexuelles sont disposées
comme chez le type et les conduits sexuels présentant une dispo-
sition identique à celle de P. belones (1). Par l’espèce P. armatum,
la différence entre le genre Ptychobothrium et Bothriocephalus se
restreint à la conformation de l'utérus. Mais cette forme est encore
intéressante à un autre point de vue, c'est que chez cette espèce
les œufs possèdent comme ceux de beaucoup d’espèces de Bothriocé-
phalides, un petit couvercle, qui, d’après la diagnose, manque
complètement aux œufs des représentants de la sous-famille des
Ptychobothriinae. En outre, nous voyons que ce groupe n’habite pas
exclusivement les Poissons, comme on le croyait, mais se ren-
contre chez les Oiseaux et peut-être chez les Mammifères.
NOTE ADDITIONNELLE
Après l'impression de ces pages, j'ai vu que W. Volz (2) a déjà
trouvé chez les Oiseaux une espèce de Bothriocéphalide apparte-
nant à la sous-famille des Ptychobothriinae et qu’il a appelée Bothrio-
cephalus spiraliceps Volz. Le scolex de cette espèce diffère notablement
dans sa forme de ceux des autres espèces du genre Bothriocephalus.;
par contre, il se rapproche beaucoup de celui des Ptychobothrium,
tandis que son anatomie interne est celle des Bothriocephalus. Cette
espèce fournit une nouvelle preuve en faveur de ce que nous avons
dit plus haut sur le peu de valeur de la forme de la tête dans la
classification des Bothriocéphalides et le rapprochement des repré-
sentants des deux genres Bothriocephalus et Ptychobothrium. Il nous
faut donc également rayer de la diagnose des deux genres ce qui
se rapporte à la forme de leurs scolex.
A) Lüar, Loco citalo, fig. 3. — Cf. la fig. 5 du présent mémoire.
(2) Beitrag für Kenntniss einiger Vogeltaenien. Archiv für Naturgeschichte, 1900.
ENDOPARASITISME ACCIDENTEL
CHEZ L'HOMME
D'UNE ESPÈCE DE SARCOPTIDE DÉTRITICOLE
(HISTIOGASTER SPERMATICUS)
PAR
le D' E. TROUESSART (1)
Les Acariens de la famille des Sarcoptides sont bien connus,
depuis longtemps, comme des parasites épizoïques, vivant sur la
peau des Vertébrés et de l'Homme lui-même. Maïs certaines
espèces, particulièrement celles qui vivent sur les Oiseaux, devien-
nent endoparasites en pénétrant sous la peau, dans le tissu con-
jonctif sous-cutané et dans le tuyau des plumes ; le Cytodites nudus
Vizioli, qui vit sur la Poule domestique, se rencontre jusque dans
le tissu conjonctif intermusculaire et périvasculaire, dans les sacs
aériens, les bronches, les canaux aériens des os, quelquefois même
dans le foie et les reins (2), où l’on trouve de nombreux individus
enkystés sous forme de tubercules. Ces Acariens produisent des
désordres variés qui peuvent amener la mort de l’Oiseau. Une
autre espèce du même groupe, le Symplectoptes cysticola (Vizioli),
présente un genre de vie analogue et pénètre dans le péritoine,
chez la Poule, le Faisan et le Dindon.
Des faits du même genre, attribuables aux Sarcoptides, n’ont
pas encore été observés chez les Mammifères, mais des Acariens
d’une autre famille, celle des Gamasides, vivent en parasites sur
la muqueuse des fosses nasales chez les Phoques (Halarachne hali-
chœri Allman), et d’après des observations récentes, s'enkysteraient
même dans le poumon, chez les Singes (Pneumonyssus simicola
Banks (3). Les Acariens de ce groupe, dont j'ai proposé de faire
(1) Les quatre figures dans le texte sont faites d’après les dessins de G. NEUMANN,
professeur à l’École Vétérinaire de Toulouse.
(2) G. NEUMANN, Traité des Maladies parasitaires non microbiennes des
animaux domestiques. Paris, 2 éd., 1892, p. 237 et suiv.
(3) N. Banks, À new genus of Endoparasitic Acarian. Geneeskundig Tijdschrift
voor Nederl.-Indie, XLI, afd. 2, 1901.
Archives de Parasitologie, NV, n° 3, 1902. 29
450 E. TROUESSART
une sous-famille à part sous le nom de Rhynonyssinæ (1), sont aussi
très communs dans les fosses nasales des Oiseaux, notamment sur
l’Oie domestique.
Quant à l'Homme, on admet généralement qu’il est indemne de
ce genre de parasitisme, et que les Acariens ne sont jamais, chez
lui, que des parasites cutanés (ectoparasites). Je ne parle pas, bien
entendu, des Linguatules qui constituent un groupe d’Arachnides
très dégradé, maïs bien distinct des Acariens.
Cependant, à diverses époques, les médecins et les naturalistes
ont enregistré des faits, plus ou moins bien observés, qui tendraient
à faire admettre la possibilité de l’endoparasitisme accidentel de
certaines espèces d’Acariens chez l'Homme.
Je ne m'attarderai pas à relater tous ces faits. On en trouvera
l’'énumération dans les anciens traités de Médecine et de Zoologie (2),
et dans les ouvrages plus récents des professeurs R. Blanchard (3)
et A. Raïlliet (4).
La plupart de ces observations, d’ailleurs, pèchent par une con-
naissance insuffisante des Acariens, de leur organisation, de leurs
mœurs, de leurs moyens de reproduction et de dissémination. Les
auteurs n’ont presque jamais cherché à déterminer le mode d’infes-
tation des organes internes par l’Acarien, et par suite sont restés
eux-mêmes dans le doute sur la valeur réelle de leurs recherches.
Comme exemple, je retiendrai seulement deux de ces observa-
tions qui présentent avec l’objet de la présente note une certaine
ressemblance. Toutes deux viennent du Brésil.
La première est de P.-S. de Magalhäes (5), qui aurait trouvé un
ou plusieurs Acariens, en compagnie de Filaires, dans l’urine d’un
hémato-chylurique. Je ne connais ce cas que par la citation qui en
est faite dans l’observation suivante.
(1) E. TrouessarT, Sur les Acariens parasites des fosses nasales des Oiseaux.
C.-R. Soc. de biologie, 17 nov. 1894; Bull. Soc. entom., 189%, p. 242. — Sur un
Acarien parasite des fosses nasales de l’Oie domestique. Bull. Soc. d'acclimata-
tion, Mai 1893.
(2) Voyez notamment HERMANN, Mémoire aptérologique, 1704, cité par P. GERVAIS,
Histoire naturelle des Insectes aptères (Suites à Buffon), II, 1844, p. 216-219.
(3) R. Bzancaanp, Traité de Zoologie médicale, 11, 1890, p. 297 et suiv.
(4) A. Rarzzrer, Traité de Zoologie médicale el agricole, 2: éd., 1893, p. 688,
690, 691, passim.
(5) P.-S. pe MaGaLuAes, Um novo Acariano. Progresso medico, 1877, n° 4.
SARCOPTIDE ENDOPARASITE CHEZ L'HOMME 451
La seconde est de A.-P. da Silva Araujo (1), qui a trouvé plusieurs
Acariens dans la Iymphe extraite du scrotum d’un éléphantiasique.
L'auteur, peu versé, comme il en convient lui-même, dans l’étude
des Acariens, décrit longuement les formes de celui-ci et donne
les dimensions des 5 spécimens qu’il a examinés au microscope ;
finalement il déclare avoir comparé ses préparations avec une
bonne figure de l’Acarus domesticus des anciens (Tyroglyphus siro
[Linné]) et n’avoir trouvé aucune difiérence.
Or, le Tyroglyphus siro est un Sarcoptide détriticole très commun
dans les habitations humaines et devenu depuis longtemps cosmo-
polite. L'auteur penche à croire que l'Acarien a pu venir du dehors
dans le liquide examiné. Il cite plusieurs exemples de préparations
microscopiques, en apparence parfaitement closes, où des Acariens
s'étaient introduits subrepticement. On ne peut donc accepter cette
observation qu'avec la plus grande réserve, surtout dans le cas
d'un éléphantiasique, dont la peau du scrotum devait offrir de
nombreuses fissures, portes d’entrée pour l’Acarien.
La même réserve s'impose dans tous les cas semblables, toutes
les fois que l’observateur ne peut répondre positivement aux ques-
tions suivantes :
19 Toutes les mesures de propreté et d’asepsie, reconnues néces-
saires aujourd’hui, ont-elles été prises en évacuant le liquide qui
renferme l’Acarien ?
20 La présense de l’Acarien a-t-elle été signalée immédiatement
et l’Acarien était-il vivant à ce moment ?
9° Les Acariens étaient-1ils en nombre tel que l’on puisse admettre
qu’ils formaient une véritable colonie ayant proliféré dans le kyste
ou l'organe interne d’où sort le liquide examiné ?
4° S’est-on assuré qu’il n'existe dans le voisinage aucune trace
de fistule cutanée ou de ponction antérieure permettant d'expliquer
l'introduction des Acariens par la peau dans le kyste ou dans
l'organe ?
Bien que l’auteur de ces lignes ne tienne l’observation suivante
que de seconde main, les renseignements qui lui ont été donnés
par des personnes éclairées et bien au courant des exigences de la
(1) A.-P. pa Sizva ARAUJO, À proposito de « Um novo Acariano ». Gazetta
medica da Bahia. 12), KL, 1878, p. 1. — J.-J. Da Sizva Lima, Novo Acariano.
Ibidem, (2), IIT, 1878, p. 39.
452 E. TROUESSART
science moderne, sont, comme on va le voir, assez précis pour que
l’on puisse affirmer que, dans ce cas, toutes les précautions avaient
été prises pour éviter les erreurs de ce genre.
HISTORIQUE DU CAS NOUVEAU (1).
Un jeune médecin, âgé de 34 ans, après avoir passé plusieurs
années dans l’Inde anglaise, se présente au Dr Pye Smith, de
Sheffield (Angleterre), pour se faire opérer d’un kyste du pli de
l’aîne. Ce kyste s’est montré, il y asix ans, sous forme d’une petite
loupe dont le volume s’est accru peu à peu, plus rapidement dans
les dernières années, ne provoquant qu'une certaine gène, sans
douleurs ni autres symptômes appréciables. Actuellement, il à
l’apparence d’un sac translucide adhérent au sommet du testicule
droit.
Le 30 juillet 1899, ce kyste est ponctionné par Pye Smith au
moyen d’un trocart, en prenant les précautions habituelles d’anti-
sepsie. Il en sort 2 onces 1/2 (environ 61 grammes) d’un liquide
presqu’aussi clair que l’eau (pesanteur spécifique : 1008), faible-
ment opalescent, à réaction neutre, avec des traces d’albumine,
beaucoup de chlorures et pas de sucre.
Un échantillon de 15 centimètres cubes de ce liquide fut soumis
à l’examen du D’ C.-M. Hector attaché au Laboratoire de Pathologie
de l’University College de Sheffield. Au microscope, le liquide
montre de nombreux spermatozoïdes encore actifs, mais peu
vigoureux, et de plus de nombreux Acariens vivants ayant de Ommi5
à Omm30 de long, sur 0"m10 environ de large. Une seule goutte
étalée sur une lame de verre montre, en moyenne, 10 Acariens
dans le champ du microscope (grossissement de 100 diamètre), se
qui suppose plus de 200 individus dans l'échantillon examiné et
plus de 800 pour le contenu entier du kyste. On remarque en outre
des peaux de mues et des corps arrondis (œufs).
Le kyste s'étant reproduit, a été ponctionné de nouveau cette
année (1900); mais le liquide, opalescent, à réaction faiblement
alcaline, contenant de nombreux spermatozoïdes, ne présentait plus
trace d’Acariens.
(4) E. TrougssarT, Comptes-Rendus de la Société de biologie, 3 août 1900,
p. #2 ; 9 novembre 1900, p. 893.
SARCOPTIDE ENDOPARASITE CHEZ L'HOMME 453
Le D' Hector ayant bien voulu m'envoyer ses préparations de
1899, afin de déterminer l’Acarien trouvé dans le liquide de la
première ponction, j'ai pu m’assurer qu'il s’agit d’un Sarcoptide
de la sous-famille des Tyroglyphinæ (Sarcoptides détriticoles), assez
voisin d’Histiogaster carpio Kramer, mais d’espèce nouvelle et que
j'ai proposé d'appeler Histiogaster spermaticus (1), pour rappeler
les circonstances, évidemment exceptionnelles, dans lesquelles
cette espèce a été découverte.
Dans la colonie dont il s’agit, on trouve des individus de tout âge
et de tout sexe et des peaux de mues, indice du long séjour des
Acariens dans le kyste. Je n’ai pas vu les œuîs, mais les jeunes
larves de Onm10 de long ne pouvaient être écloses depuis longtemps.
Le kyste n’avait pas été précédemment ouvert comme le prouvait
l’absence de toute cicatrice, et le Dr Pye Smith affirme que le bassin
dans lequel fut reçu le liquide avait été lavé et essuyé avec soin.
Il était donc évident que l’infestation avait eu lieu par le canal de
l’urèthre.
Dès le début, alors que je n'avais que des renseignements incom-
plets sur les antécédents du malade (j'ignorais notamment qu'il
eut habité l'Inde), j'avais émis l'hypothèse qu’une ou plusieurs
femelles fécondées, introduites par une sonde (2), avaient dû donner
naissance à cette nombreuse colonie. Ce qui m’étonnait, c’est que
l’espèce en question était tout-à-fait nouvelle pour moi.
Les renseignements ultérieurs, fournis par le malade lui-même,
sont venus montrer que ma supposition était exacte. Ils nous ont
appris, en même temps, pourquoi l’espèce était nouvelle pour les
Acarologistes européens : c’est qu’elle appartient à la faune de
l'Inde, très peu étudiée jusqu’à ce jour.
Le malade avait été sondé (une seule fois), dans l'Inde, pendant
une attaque de fièvre pernicieuse, et ce sondage remontait bien à
une époque antérieure à la production du kyste. De ce que l’Acarien
a été introduit par la sonde, il ne s’en suit pas que cet instrument
fut nécessairement « malpropre ». Le cathéter, par sa forme tubu-
laire, ses deux yeux, et surtout le cul-de-sac qui se trouve dans le
(1) Voyez ci-après la description et la figure de l'espèce.
(2) L'hypothèse d’un autre instrument, que j'avais émise dans la croyance qu'il
s'agissait d'un malade d'hôpital, doit être écartée, puisqu'il s’agit d’un médecin,
homme intelligent et cultivé.
45% E. TROUESSART
bec au-delà de ces ouvertures latérales, offre aux Acariens détri-
ticoles une retraite obscure qui les attire et où ils se logent volon-
tiers, surtout pour pondre leurs œuîs en toute tranquillité. Ceci
m'amène à donner quelques détails sur les mœurs de ces animaux,
afin de faire mieux comprendre la possibilité de ce genre d’infes-
tation et de la pullulation d’une colonie dans le liquide d’un kyste
spermatique tel que celui qui nous occupe ici.
Mœurs des Acariens détriticoles. — Les Tyroglyphes et les Glyci-
phages vivent et pullulent dans les conditions les plus variées et
souvent les plus singulières. C’est ainsi que j'ai trouvé, il y a quel-
ques années, une petite colonie de Glyciphaqus domesticus (De Geer),
installée sur la lame d'un rasoir resté plusieurs mois sans usage,
au fond du tiroir d’une table de toilette. Ce n’était pas évidemment,
l’acier de la lame qui avait attiré les Acariens, mais bien le savon
à la glycérine dont je me servais pour me raser, et dont quelques
parcelles étaient restées sur la lame; en outre les deux lames
protectrices du manche ofiraient à ces animaux une de ces retraites
étroites et obscures qu'ils affectionnent.
Les Sarcoptides détriticoles vivent volontiers dans les liquides et -
Mégnin a depuis longtemps insisté sur leurs habitudes amphibies.
Plus récemment, j'ai montré (1) qu’une espèce de ce groupe, le
Carpoglyphus passularum Robin, pullule dans les liquides alcooli-
ques (vins sucrés du midi), et même dans des bouteilles parfaite-
ment bouchées, c’est-à-dire dans un milieu saturé d’acide carbo-
nique. ne
Enfin, nous savons que lorsque ces Acariens sont menacés par la
famine ou par la dessiccation du milieu qui leur est habituel, les
jeunes nymphes peuvent échapper à cette cause de destruction, en
prenant la forme d’Hypope ou de Nymphe hypopiale, qui leur permet
de se passer de nourriture et de s’attacher à tous les animaux qui
passent à leur portée pour se faire transporter dans un milieu plus
favorable, où ils reprennent leur forme normale. La forme d’hypope
est leur costume de voyage.
Nous savons aussi que les Sarcoptides peuvent s’introduire dans
des canaux très étroits. C’est ainsi que les Sarcoptides plumicoles
(4) E. Trouessarr, L’Acarien des Vins sucrés du midi. La Nature, 2 sem,
p. 226, 1897.
SARCOPTIDE ENDOPARASITE CHEZ L'HOMME 455
s’introduisent dans le tuyau des plumes par l’ombilic supérieur,
forçant même ou agrandissant cet orifice à l’aide de leurs chéli-
cères, lorsque le conduit naturel est oblitéré. De même, ils pénè-
trent dans le tissu conjonctif sous-cutané par l’ombilic inférieur,
en employant les mêmes moyens d’effraction.
Ces faits étant connus, il nous sera plus facile de comprendre ce
qui s’est passé dans le cas qui nous occupe ici.
Mode d’infestation probable et formation d'un kyste du testicule
contenant une colonie d'Acariens. — Admettons comme il semble
vraisemblable qu'une seule femelle ovigère d’Histiogaster sperma-
ticus a été la souche de cette nombreuse colonie. Transportée par
la sonde dans le canal de l’urèthre, cette femelle, excitée par une
température de 38 à 40°, a quitté sa retraite — l’intérieur du bec
de la sonde —, s’est accrochée à la muqueuse près du repli du
veru montanum, puis cherchant une issue, a pénétré par l’un des
canaux éjaculateurs, et suivant la voie relativement plus large et
plus facile du canal déférent, est arrivée jusqu’à l’épididyme.
Nous ‘savons que c’est en ce point que le kyste s’est iormé. En
effet, au sortir du canal déférent à parois épaisses, l’Acarien,
rencontrant les conduits étroits, flexueux et peu résistants de
l’épididyme, s’est arrêté, a probablement commencé sa ponte, et
l’infarctus ainsi produit a été cause de la rupture de la muqueuse
et de la formation du kyste. Ce kyste, d’abord très petit, s’est
agrandi lentement et progressivement sous l'influence de l’irrita-
tion produite par les mouvements de l’Acarien et de sa progéniture
de plus en plus nombreuse.
C’est d’ailleurs ainsi que les faits se passent pour un autre para-
site plus anciennement connu, la Filaire de Bancroît (Filaria Ban-
crofti Cobbold), assez commune dans les vaisseaux lymphatiqués
de l'Homme dans les pays chauds, et qui passe de là dans l’urine
des chyluriques et dans le liquide de l’hydrocèle. C’est l’espèce
indiquée par da Silva Araujo sous le nom de Filaria dermathemica,
par da Silva Lima sous celui de Filaria Wuchereri, et qui se trou-
vait en société d’un Acarien détriticole (Tyroglyphus siro) dans la
lymphe extraite du scrotum d’un éléphantiasique par le premier
de ces observateurs, ainsi que nous l’avons relaté ci-dessus.
Patrick Manson, qui a étudié avec beaucoup de soin les migrations
456 E. TROUESSART
de la Filaire de Bancroît, a montré, en 1881, que l’habitat ordinaire
de ce Nématode est dans les vaisseaux Iymphatiques où il se
reproduit, produisant par ses œuis et ses embryons des infarctus,
d’où résultent des engorgements ganglionnaires, des ruptures avec
lymphorrhagie, la chylurie ou l’hémato-chylurie, l’hydrocèle, enfin
l’induration du derme et tous les accidents de l’éléphantiasis.
En résumé, et quel que soit le mode réel d’infestation, il n’est
pas douteux, dans le cas qui nous occupe ici, que les Acariens,
introduits par le canal de l’urèthre et d’abord en très petit nombre,
ont puisé leur nourriture dans le liquide du kyste et se sont
reproduit pendant six ans au point de constituer au bout de ce
temps une colonie de plus de 800 individus. L’irritation produite
par leur présence et leur pullulation est la cause de l’accroissement
du kyste. Le liquide a pu s’accumuler une seconde fois, aucune
substance caustique n’ayant été injectée pour produire l’oblitéra-
tion de la fistule spermatique, mais les Acariens ne se sont plus
montrés, ce qui prouve qu'ils avaient tous été évacués lors de la
première ponction.
_ Je crois donc avoir le droit de considérer cette observation
comme un Cas d’endoparasitisme accidentel, mais bien caractérisé,
d’une espèce de Sarcoptides détriticoles chez l'Homme. |
Il ne me reste plus qu’à décrire l’espèce qui fait le sujet de cette
étude.
HISTIOGASTER SPERMATICUS NOV. Sp.
Voisin d’Histiogaster carpio (Kramer), mais à lobe abdominal
plus court chez le mâle : en difiérant, à tous les âges, par son rostre
plus grand et plus large, plus d’à moitié recouvert par la plaque de
l’épistome; par ses grifies presqu’entièrement rétractiles dans
l’échancrure terminale du tarse (fig. 4); par ses pattes des deux
paires postérieures fortement sous-abdominales.
Mâle (fig. 1), plus court que la femelle, à rostre grand, triangu-
laire, le 3° article des palpes terminé par un petit crochet de même
forme que l’ongle des pattes mais beaucoup plus faible. Les
épimères de la première paire soudés sur la ligne médiane en forme
de sternum; ceux de la seconde paire libres, mais leur branche
antérieure se recourbant en arrière pour aller rejoindre la branche
postérieure en forme d’U renversé ; les épimères des deux paires
SARCOPTIDE ENDOPARASITE CHEZ L'HOMME 457
postérieures rapprochés sur la ligne médiane, soudés entre eux
mais séparés de leurs congénères de l’autre côté. L'organe génital
grand et large, figurant un casque surbaïissé dont le pénis gros et
‘court représente le cimier rabattu en avant (fig. 3) ; en outre, cel
organe est soutenu par un cadre sub-ovalaire saillant qui se relie
en avant et sur les côtés aux épimères des deux paires postérieures ;
deux paires de ventouses génitales en avant de cet organe. Ven-
an
=
up
7)
È
Lu
\
PET
y
rergnivar ets TU
&
Fig. 1. — Histiogaster spermaticus, mâle, face ventrale. >< 200 environ.
touses copulatrices grandes, situées à la base du lobe abdominal,
en arrière de l’anus, flanquées de deux paires de soies, une en
dehors, une en arrière; lobe abdominal court, subquadrangulaire,
non rétréci à sa base, arrondi sur les côtés et portant deux paires
de soies médiocrement allongées.
Pattes courtes, cylindrinques, de cinq articles dont les quatre
terminaux sont de longueur subégale, le tarse (fig. 4, a) obtus,
tronqué, excavé sur sa face terminale de manière à permettre à
l’ongle unique de se rétracter dans son intérieur, ne portant que
des poils simples, mais muni sur sa face inférieure d'un petit
458 E. TROUESSART
tubercule qui correspond à l'insertion sur ie muscle du tendon
Fig. 2. — Histiogaster spermaticus, femelle, face ventrale. > 200 environ.
D ——" 5 3 .
V4 fléchisseur de la griffe (fig. 4,b). Les pattes
postérieures sous-abdominales, beaucoup
plus courtes que l’abdomen, celles de la
4° paire à peine un
peu plus Îortes que
celles de la 5e.
Femelle (fig. 2), à
rostre plus large,
moins conique que 7
celui du mâle, l’ab-
Fig. 4. — à, tarse de la
domen arrondi en 2 paire gauche avec
7 l’'ongle rétracté dans
Fig. 3. — Organe génital UNE Du l’échancrure ; termina-
© ventouses copulatrices de lobe, terminé par le: b, l’ongle séparé
avec son tendon fléchis-
seur. x 400.
et lobe abdominal du
AVES DD deux paires de soies
SARCOPTIDE ENDOPARASITE CHEZ L'HOMME 459
de longueur moyenne. Epimères de la 1'° paire à sternum plus
faible que celui du mâle ; ceux de la 2 paire dépourvus de
branche postérieure mais présentant une pièce sternale libre, en
forme de T, sur la ligne médiane. Tocostome (vulve de ponte)
en fente longitudinale, renforcée en arrière et flanquée de deux
paires de ventouses génitales entre les épimères de la % paire.
Pattes semblables à celles du mâle, mais la 4 paire un peu plus
faible que la 3°, et sous-abdominale.
Longueur totale : mâle Omm25; femelle Omm32 ; nymphes Onm2ÿ
à 30 ; larves hexapodes Omm10 à 15.
Habitat. — L'Inde anglaise. -— Le nom spécifique a pour but de
rappeler les circonstances exceptionnelles dans lesquelles cette
espèce a été découverte. Elle doit vivre à la manière des autres
Sarcoptides détriticoles, et de préférence dans les liquides orga-
niques en décomposition, la conformation des pattes (échancrure du
tarse) étant caractéristique des Acariens aquatiques ou amphibies.
Mission DE M. Le Vte pu BourG DE Bozas EN AFRIQUE CENTRALE.
NOTES ET OBSERVATIONS
SUR LES MALADIES PARASITAIRES
(2: série)
PAR
le D' EMILE BRUMPT
Note complémentaire
XI. — Mycétome à grains blanes.
On a lu plus haut (1) l’observation de mycétome à grains blancs
Fig. 1. — Mycétome à grains blancs, en
voie de guérison, datant de sept
années. Pied gauche vu par la face
plantaire; le gros orteil est seul
atteint.
faite par le D' Brumpt à Roba-
bouta, dans le pays Galla-
Aroussi, chez un individu âgé
de 45 ans. Nous n’y revien-
drons pas, mais il nous semble
nécessaire de donner ici une
curieuse photographie (fig. 1)
qui vient la compléter utile-
ment.
Cette photographie nous est
parvenue plus tard que le tra-
vail dans lequel elle aurait dû
prendre place, alors que celui-
ci était déjà imprimé. Elle est
d’un intérêt incontestable, puis-
qu’elle concerne le seul cas
actuellement connu de mycé-
tome partiel, localisé à un seul
orteil.
R. BLANCHARD.
(1) Archives de Parasilologie, V, p. 156, 1892.
STUDIEN
ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE
VON
Baron D' FELIX von OEFELE
(Ban NEUENAHR IN RHEINPREUSSEN).
Zweiïiter Teil : Innere Parasiten.
LOOLOGISCHE SYSTEMATIK DER AEGYPTER.
Wenn ich nun nach ein paar Zwischenabhandlungen die Parasito-
logie der alten Aegypter fortsetze, so habe ich abermals Einleitungen
nôtig. Der Begrift des Wurmes beim alten Aegypter muss für
interne Erkrankungen meist aus der Art der Schreibung erschlos-
sen werden. Denn den altaegyptischen medicinischen Texten fehlen
meist im Gegensatz zu griechischen und lateinischen Schriftstellern
theoretische Deductionen.
Durch das weitgehende Entgesgenkommen von Herrn Prof. R.
Blanchard habe ich im ersten Teile von den äusseren Parasiten eine
Reihe altaegyptischer Textstellen aus der medicinischen Litteratur
in Reproduction vorführen kônnen und zwar vor allem aus dem
Papyrus Ebers. Diese Stücke waren in hieratischer Schriit abge-
fasst. Ausserdem habe ich die Bilder von Frôschen, Naktschnecken,
Skarabaeus und einiges andere in Hieroglyphen dem fortlaufenden
Texte einverleibt. Unter den Parasitennamen habe ich sogar oît
koptische Wôrter einstreuen müssen. Ich muss hier einiges erklà-
rend nachholen und will Fachleute zum Worte kommen lassen.
Unter hieratischer Schrift (1) verstehen wir heute die aegyp-
tische Schrift in der Gestalt, wie man sie aui den Papyrus schrieb.
Denn die eigentliche Hieroglyphenschrift d. h. die Zeichnung
deutlich erkennbarer Bilder wurde seit der historischen Zeit nur
noch für Inschriften verwendet und, wo man mit der Feder schrieb,
kürzte man ihre schwierigen Formen ab, natürlich nicht in will-
(4) ErMan, Aus den Pupyrus der koniglichen Museen. Berlin, 1899, p. 10.
262 F. VON OEFELE
kürlicher Weise, sondern nach bestimmtem Gebrauch, der aber
bei besonders häufigen Zeichen oft zwei verschiedene Formen
erlaubt.
Der Wurm M wird zu ANS, der Käfer e) zu @3. Dabei
verändern die hieratischen Zeïchen von Menschenalter zu Men-
schenalter ihre Form. Im Ganzen verhalten sich also Hieroglyphen
und Hieratisch ebenso zu einander, wie sich unsere Druckschrift
zu unserer Schreibschriit verhält, nur compliciert sich im aegyp-
tischen das Verhältnis durch die grosse Zahl der Zeichen.
Dieursprüngliche Schrift der Aegypter sind also die sogenannten
Hieroglyphen, die aus mehr als 500 Bildern natürlicher Gegen-
stände bestehen. Die medicinischen Texte sind, wie vorhin
erwähnt und wie aus den Illustrationsproben des ersten Teiles zu
ersehen, hieratisch geschrieben. Nach obigen Darlegungen ist es
aber ebenso, wie ein Manuscript unserer Tage in Druckschriit
wiedergeseben werden kann, auch môglich einen hieratischen
Text auf Papyrus in die entsprechenden Hieroglyphenbilder
umzusetzen.
In der christlichen Zeit Aegyptens blieb die alte aegyptische
Sprache in veränderter Form noch Jahrhunderte im Gebrauch,
wie die franzôsische Sprache die Persistenz der lateinischen
Sprache darstellt. Diese Tochter der alten Sprache wurde rein
lautlich mit dem griechischen Alphabete und einigen Ergänzungs-
zeichen niedergeschrieben entsprechend unseren europaeischen
Alphabeten. Es ist die koptische Sprache.
Zu ähnlicher Wiedergabe einfacher oder mehrerer complexer
Laute unabhängig von dem Sinne der gezeichneten Bilder dient in
alter Hieroglyphenschriit ein Teil der Hieroglyphenbilder. Die
Hieroglyphenschrift bietet noch ein erläuterndes undillustrierendes
Element (1), welches die Bedeutung vieler Wôrter, besonders aber
solcher, welche concrete Gegenstände bedeuten, zu bestimmen
erleichtert : die sogenannten Determinativzeichen. Diese werden
hinter das lautlich ausgeschriebene Wort gestellt und zeigen an,
welcher Begrifiskategorie es zukommt. Es ist leicht zu verstehen,
(1) Egers, Die Gewichte und Hohlmaasse des Papyrus Ebers. 4Abhandlungen
der philologisch historischen Classe der kgl. sachsischen Gesellschaft der
Wissenschaflen. Leipzig, 1889, XI, p. 141.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 463
wie grossen und willkommenen Beistand diese Zeichen gerade für
die Bestimmung des Begriffswertes solcher Worte leisten, welche
Heilmittel, zur Behandlung vorgeschlagene Kôrperteile oder ähnli-
ches bezeichnen.
Wir koennen darnach die Determinativa auch als eine Art Syste-
matik der aegyptischen Schreiber bezeichnen. Und darnach môgen
auch die häufigsten allgemeïineren zoologischen Determinativa
angeführt sein.
1) DX stellt das abgezogene Fell mit dem Schwanze dar. Dies ist
das allgemeinste Zeichen für Tiere überhaupt, bezeichnet im
speciellen aber Quadrupeden, wie schon die Gestalt des Felles
ergiebt.
2) = stellt die Gans dar und bezeichnet alles, was fliegt, voran
die Vogel, aber auch Fledermäuse und Insekten, wie ja auch unsere
Sprache die Schmeterlinge als Sommervôgel oder Buttervôgel zu
den Vôgeln rechnet.
3) ke Dies Bild des Fisches, auch wohl in anderer Stellung,
determiniert die Wassertiere.
4) MA muss alles umfassen, was heute noch der Volksausdruck
unter Wurm und Gewürm zusammenfasst. Teilweise geht es ja der
modernen wissenschaftlichen Zoologie noch nicht viel besser. Denn
alle Tiergruppen, welche gar nirgends im Systeme sich gutwillig
einfügen lassen, werden den « Vermes » zuerteilt.
Ausser diesen grossen Gruppen hat der Schreïiber noch bestimmte
Einzelgestalten als Einzelbegrifie in Determinativen verwendet,
besonders mit Rücksicht auf Tiere, welche einzelnen Gôttern heilig
Waren : Ni Springmaus, SJ Schwein, TEA Stier, Ko) Kuh,
A Geier, ES Sperber, LS Ibis, ES Reiher, ZA Eidechse,
< Schildkrôte, E& Krokodil, A Brillenschlange, ja Frosch,
\Z Biene, &, Sepia und andere.
Eine Reïhe von Gestalten wie Hase, = Reh, &s Lôwe,
à Kalb, K Adler, K Eule, $ junge Gans, &= Spatze,
&= Schwalbe, = Naktschnecke und andere konnten als zoolo-
gische Determinativa, ohne Verwirrung hervorzuruien, nicht
46% F. VON OEFELE
herangezogen werden, da sie als Lautzeichen oder ähnlich im
Gebrauch waren. Eine häufige Doppelverwendung bald als Laut-
zeichen und bald als Determinativum hâtte aber die Lesung dieser
ohnehin schon complicierten Schrift schwieriger gemacht anstatt
zu erleichtern.
Eine weitere Reïhe zoologischer Bilder werden in rein hierogly-
phischen Inschriîten als charakteristische Bilder verwendet. Den
Schreibern medecinischer Texte, wie des Papyrus Ebers waren sie
auch sicherlich bekannt. Ich will nur den “ Mantelpavian (Cyno-
cephalus) erwähnen. Es war aber zuviel verlangt solche ganz spe-
cielle Formen trotz der Abschleïfungen der relativ flüchtigen
hieratischen Schrift noch genügend charakteristisch festzuhalten.
Sie konnten darum nicht verwendet werden. Wo so etwas gar
nicht zu umgehen war, machte der Schreiber / d.h. einen schieften
Strich, um zu sagen : Hier gehôrt ein Zeichen her, das ich nicht deut-
* lich zu zeichnen vermag.
Überblicken wir nochmals die zoologischen Angaben in der
Schriit der Aegypter, so entspricht diese Schrift zunächst den
Grundzügen der naturwissenschaîtlichen Anschauung des Alter-
tums die einzelnen Naturobjecte nur je nach ihrer Wichtigkeit
iür den Menschen zu beachten und zu betrachten. Einzelne für
den Menschen wichtige Species werden darum oîft stärker heraus-
gehoben als andere Ordnungen, welche in einer modernen Zoologie
ungemein reich an Species sind, aber durchgehends in ihren
Species wenig auflälligen Nutzen oder wenig auflälligen Schaden
für den Menschen bringen. Dies entspricht der thatsächlichen meri-
torischen Naturbeobachtung, aber nicht einer Absicht wie im
Mittelalter. Wir haben ja im ersten Teile der Parasitologie eine
ganze Reihe von Einblicken bekommen, dass der Aegypter doch
auf einem hôüheren Standpunkt stand, als er bis in das vorige
Jahrhundert hereinragte mit der Ansicht, dass die ganze übrige
Welt nur wegen des Menschen und für den Menschen vorhanden sei.
Dem altaegyptischen Zoologen lag eine Systematik der Zoologie
mit der Teilung nach der Vierzahl nahe. Der Himmel == war
viereckig und hatte vier Stützen, wie heute noch der Processions-
himmel der Katholischen Kirche. Vier Qualitäten sowie vier
Grundsäfte führt nach alter, wohl auch aegyptischer, ererbter
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 465
Physiologie die galenische Medicin. Die Gewichte der Recept-
bestandteile mussten sich von Papyrus Ebers bis zu Gordonius im
Mittelalter nach der eigentümlichen Temperamentsberechnung
wie 4 :2 :4:8 : 16 : 32 : 64 verhalten. Im Papyrus Ebers, in
griechischen Berichten und noch in mittelniederdeutschen Recept-
büchern werden die einzelnen Recepte einen Tag oder vier Tage
eingenommen.
Aus den Schreibungen des Papyrus Ebers haben wir ausser den
speziellen Determinativen für eine einzelne Species oder ein
einzelnes Genus vier allgemeinere zoologische Determinativa
selunden :
1) Vierfüssige Warmblüter und Mehrfüsser XK hieratisch $&.
2) Fliegtiere ee hieratisch ZÆ (1), Koptisch 2axHT.
3) Schwimmtiere K.; hieratisch 4.
4) Würmer QAR, hieratisch NS, Koptisch snT.
Wenn wir für letztere Gruppe beachten, dass die Würmer von
Dioskurides bei seinen engen Beziehungen zu aegyptischer Medicin
als ys évresa bezeichnet werden, so ergiebt sich für die aegypti-
sche Zoologie die Einteilung nach den vier Elementen; Feuer,
Luft, Wasser und Erde. Auf die angenommene Generatio aequi-
voca der Würmer aus faulenden erdigen Bestandteilen müssen
wir später zurückkommen.
Dass der Kopte und zwar sicherlich im Anschlusse an altaegyp-
tische Tradition die Systematik weiter gegliedert hatte, haben wir
in der Gruppe der Fliegtiere im ersten Teile der Parasitologie der
alten Aegypter ersehen. In der Ordnung der Fliegtiere 2AxHT wurde
die Klasse der 2AXHT €4a86€6 d. h der Fliegtiere, welche springen
abgeteilt. Dazu würden im modernen Systeme die Orthoptera
saltatoria, die Hemiptera Cicadaria, die Coleoptera Elateridae,
einige Hymenoptera fossoria und andere Tiere gehôren. In dieser
Klasse wird nun im speciellen Falle die Raubwespe CANNE2 abge-
bildet.
Dies zoologische System war ein künstliches. In der Botanik
(1) Bei unseren gebräuchlichen Hieroglyphen, welche von links nach rechts
gelesen werden, sehen die Kôpfe nach links, im Hieratischen, das aber immer
von rechts nach links schrieb, aber uméekehrt nach rechts.
Archives de Parasitologie, V, no 3, 1902. 30
466 F. VON OEFELE
haben wir heute das künstliche System von Linné noch nicht ganz
überwunden. Solche künstliche Systeme scheinen für den Laien
sehr schari aufbaubar zu sein. In Wirklichkeit verhält es sich
gerade umgekehrt. Wenn wir die Syngenesia Linnés (Compositae
des natürlichen System) betrachten, so gehôren diese Pflanzen
gleichzeitig alle, scharf gedacht, auch den Pentandria an, ein ganzer
Teil aber sogar auch noch den WMonoecia. Auch das Genus Valeriana
kann zwei Linné ’schen Klassen gleichzeitig eingeordnet werden
und so noch viele Pflanzen.
So hatte aber auch das künstliche aegyptische System der Zoologie
den gleichen Nachteil, für viele Tierformen die Môglichkeit einer
Einordnung in verschiedenen Ordnungen und verschiedenen
Klassen zu ermôüglichen. Schon in einem und demselben Papyrus
z. B. dem Papyrus Ebers finden sich solche Inconsequenzen der
Determinierung also auch der Klassificierung. Wir müssen noch
darauf zurückkommen, dass ein Tier einmal als Wurm und einmal
als Fusstier und ein anderes Tier einmal als Wurm und einmal
als Schwimmitier bezeichnet wird.
Die Hautparasiten gehôrten, soweit wir sie kennen lernten,
meistzu den Fliegtieren z. B. Tabanidæ, Bibionidæ, Culicidæ, Hyme-
noptera aculeata an. Zur ersten Ordnung der Fusstiere wurde
der Floh Pulex (irritans) gezählt. Larven von Musciden, Filaria
medinensis, Hypodermalarten und Pupiparae waren Würmer. Pedi-
culi und eventuell auch Scabies wurden zum lebend gewordenen
Schmutz gerechnet.
Das Determinativ in letzterem Falle war CS. W. Max Müller (1)
bat darauf hingewiesen, dass dieses Zeichen ursprünglich das Bild
einer einzelnen zusammengerollten menschlichen Defaecation ist.
Bei einem der Würmer wechselt die Schreibung der Determinativa
zwischen Wurm und Koth.
Wenn wir die Schwierigkeit der Systematik der wirbellosen
Tiere bis in die letzten Zeiten beachten, so finden wir in der aegyp-
tischen zoologischen Systematik schon die Typen für die vier
Klassen der Wirbeltiere in der Zoologie Linné’s und die wirbel-
losen Tiere der Linné’schen Einteilung wurden nach Ausserlich-
keiten von den Aegyptern unter diese vier Klassen als Anhängsel
(1) Orientalistische Litteralturzeitung.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 467
verteilt. Zu bemerken ist dabeï, dass diese vier Klassen der Wir-
beltiere nach Linné bis in die letzten Jahrzehnte Geltung hatten
und modern nur in sofern eine Correctur erfuhren, als die Amphi-
bien Linné’s modern in Reptilien und Amphibien gespalten wur-
den. Eine Systematik, welche Jahrtausende später in gleicher
Weise ein Linné wieder aufgriff, macht der naturwissenschaftli-
chen Beobachtungsgabe der alten Aegypter oder eventuell ihren
ausseraegyptischen naturwissenschaftlichen Lehrern alle Ehre
trotz des Nachweïses einzelner Fehler.
Die ORDO DER WÜRMER.
Einer ähnlichen Systematik wie in den aegyptischen Hiero-
glyphen begegnen wir im Mittelalter im Buche der Natur von
Conrad von Megenberg (1). In der Zoologie werden hier 1) vier-
füssige Tiere, 2) Geflügel, 3) Meerwunder, 4) Fische, 5) Schlangen
und 6) Würmer unterschieden.
Hier ist also die dritte und vierte Ordnung der altaegyptischen
Zoologie nochmals geteilt. Denn Meerwunder und Fische lassen
sich ohne Weiteres als Schwimmtiere vereinen. Umständlicher
liegt die Frage in Bezug auf die Würmer und Schlangen. Zunächst
taucht die Frage auf, was dem Conrad von Megenberg in dieser
Weise noch als Würmer übrig blieb. Wir finden unter den Wür-
mern Megenbergs aufgezählt : Biene, Spinne, Krôte, Bombyx mori,
Lampyris, Stomoxys, Culicidae, Tabanidae, Lytta vesicatoria, Vespa,
Raupen der Lepidoptera, Formicidae, Myrmeleon, Limacidae der
Gastropoden, Orthoptera, Diptera, Pulex, Pediculus, Batrachia der
Amphibien, Hirudo, Hydrometridae der Hemiptera, Carabidae der
Coleoptera, Larven der Anobidae der Coleoptera, Lumbricus terrestris
und Gastropoden.
Wir finden hier Tiere, welche nach aegyptischem Geiste wohl
unter den Würmern gesucht werden konnten, wie die Pediculi,
welche aber Aegypter wegen der äusseren Gestalt sich nur als
Schmutz durch KS zu determinieren getrauten. Ausserdem stossen
eine ganze Reïhe Fliegtiere des Aegypters auf. Krôten und Floh hat
der Aegypter seiner ersten zoologischen Ordnung einverleibt und
Hirudo gehôrt gleichzeitig den Schwimmtieren und Würmern an.
(1) Übersetzt in neuhochdeutsche Sprache von Prof. D' Hugo Scauzz.
Greifswald, 1897.
‘
AS F. VON OEFELE
Dass aber ein Megenberg bei solch wilder zoologischer Syste-
matik schon Schlangen und Würmer trennte, muss die Frage
ergeben, ob nicht die Aegypter bei viel hôherer Veranlagung zu
zoologischer Beobachtung auch schon Schlangen und Würmer
getrennt haben.
Bis zu einem gewissen Grade kônnte es scheinen dass die
Aegypter Schlangen als PA und Würmer als (AN unterschieden
haben. Nach der Unterscheidung von Megenberg (1) würden, auf
Isidorus gestützt, Würmer Tiere sein, welche meistens aus Fleisch,
Holz oder anderen irdischen Dingen ohne geschlechtliche Zeugung
entstehen, während die Schlangen sich durch die Begattung männ-
licher und weiblicher Tiere fortpflanzen. Zu dieser ietzteren
Gruppe der Schlangen werden auch Tiere gerechnet, welche sich
auch angeblich ohne Begattung einzig durch Eïer fortpflanzen,
wie der Skorpion.
Dass der alte Aegypter aber nicht in dieser Weise einteilte, lässt
sich beweisen. Im Papyrus Ebers (2) findet sich unter den Haar-
wuchsrecepten zum häufigen Einreiben das Oel eines schwarzen
Tieres, welches mit (AN determiniert ist. Dem entspricht aber bei
Ibn el Bitar (3) (1197-1248) :
cd} Q®s dohn el hjat das Schlangenoel. Zu seiner Herstellung
Jässt Ibn el Bitar 15 bis 20 schwarze Schlangen in 4 1/2 Pfund
Sesam-oder Olivenoel kochen. Hier ist also der Wurm Determi-
nativ für ein Tier, das in der arabischen Parallele als Schlange
erwiesen werden kann.
Auch der Schutz des Hauses erst vor Flühen und dann vor ff (4),
welche aus einem Loche herauskommen wollen, kann in letzterer
Beziehung, wenn ich es auch früher vielfach in anderer Richtung
zu deuten versucht habe, doch nur einzig aui Schlangen Bezug
haben, wie Erman bemerkt.
Eine Klasse der Ordnung der Würmer lässt sich aus Papyrus
Ebers (5) ersehen. Hier wird einem Recepte für den speciellen
(1) Loco cilato, p. 248.
(2) Spalte 66, Zeïile 1.
(3) Djami el Mufridat, cap. 960. SickENBERGER, Die einfachen Arzneisloffe
der Araber. Wien, 1893, u. 1895, p. 102.
(4) Papyrus Ebers, Spalte 1897, Zeile 17.
(5) Spalte 20, Zeile 7.
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 469
A . : . ,
Parasiten ÿ 2 UU in der Empfehlung die allgemeinere Eigen-
schaît alle Arten Ù &—— VA “! vertreiben zugeschrieben. Diese
(EN
Empfehlung in dieser Weise ausgesprochen hat nur Sinn, wenn
das letztere Wort die Klasse bezeichnet, in welche das erstere Wort
gehôrt. Lautlich entspricht diese Klassenbezeichnung den Kopti-
schen Wôrtern XATBE, GATAI, XETAI, Wasin den verschiedenen
Dialecten Reptil bezeichnet. Eine Koptische Umschreibung letzteren
Besriftes sagt dafür : Tier welches Gift produciert.
Einer gütigen Mitteilung von 0. von Lemm in St. Petersburg
entnehme ich, dass in einer unedierten Koptischen Rede des
Jesaias Anachoreta erst obiges Wort für ÆReptil gesetzt ist und
dann als einzelne Arten : 1) Schlange, 2) Viper, 3) Skorpion und,
4) andere totbringende Tiere genannt werden. Dass dieser Einsied-
ler, welcher alle weltliche Wissenschaîft verachtete, nicht allzu
gut zoologisch geschult war, zeigt diese Zusammenstellung. Doch
führt auch er das Wort als generelleren Begriff, was für diesen
Abschnitt meines Aufsatzes betont werden soll.
In einer medicinischen Beschwôrung (1) werden die Zehen des
Patienten, um sie dem Krankheitsdaemon unangreiïfbar erscheinen
zu lassen, auch diesen Reptilien in obiger hieroglyphischer Schrei-
bung verglichen.
Die Reptilien sind also nach dem Determinativ eine Klasse der
Ordnung der Würmer und der obige Eingeweideparasit ist eine
Species der Klasse der Reptilien. Im Koptischen haben wir dagegen
den 1 direkt als Species der Ordnung der Würmer ersehen. Die
Volkszoologie hält die Klassenunterteilung noch weniger schart
als die hôhere Einteilung in Ordnungen ein. |
Einzig nach dem Determinativ A erhielten wir im Papyrus
Ebers nach dem Glossar von Stern 12 Würmerspecies.
11) ia UL oder ÿ AU oder ?pg ‘(Cestoden).
2) meme TAN (4scaris).
) el (Ektoparasit).
| E© YU (Ektoparasit).
| En (Klasse : Reptil).
(1) Berlin, P. 3027, Rs. 5, 5.
HN CS
à)
470 F. VON OEFELE
6) = TU (Lesefehler).
7) ae Un (Variante zu n° 1).
8) PU (Oxyuris ?)
9) Fa EUR (Medicament).
10) NA (Medicament).
11) =1=21 pa (Medicament).
12) En (Medicament).
Ein längerer Abschnitt befasst sich nur mit den beïden ersten
Parasiten. Die übrigen Worte entsprechen nur gelegentlichen
Erwähnungen. Diese beiden häufigeren Parasiten finden sich
lautlich auch noch in der koptischen Sprache wieder und zwar
entspricht A UMR den Wôrtern 204 208 2aw mit der Bedeutung
Schlange und 2, AR den Wôrtern 8NT,46nNT,aNT, mit der
Bedeutung Wurm. Die beiden Worte sind somit die Vrtretes der
beiden Klassen, welche in der allgemeinen Ordnung der Würmer
zu erwarten sind, denn das Beiwerk der Ordnung der Würmer, das
die Zoologie des Conrad von Megenberg aufzählt, kommt in diesem
Massstabe für die altaegyptische Zoologie nicht in Betracht.
Ich habe oben die stammverwandten Worte aus gleicher Wurzel
mit der Bedeutung Schlange aufgeführt. Um aber nicht Fehler der
zoologischen Systematik in Übersetzungen Koptischer Texte zu
verschulden, muss ich aus meïiner Correspondenz mit O. v. Lemm
in St. Petersburg näher erklären, dass das erste Koptische Wort
Schlange im allgemeinen und das letzte die Viper bedeutet.
In der modernen deutschen Sprache wird die Larve von Sito-
philus granarius eines Coleopters, Kornwurm genannt und damit in
der Volkszoologie den Würmern zu gerechnet. Koptisch wird
dieser Begriff viel richtiger als @EpiNTE AKINOC d. h. Sohn des
Käfers ausgedrückt. Auch im Altaegyptischen haben sich uns schon
im ersten Teile der Parasitologie Anhaltspunkte ergeben, dass der
Koptischen Bezeichnung &ep1 (schèri) entsprechend das Larven-
stadium mit = — der Sohn bezeichnet wurde.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 471
Erste Spalte des grôsseren Berliner medicinischen Papyrus
mit Bandwurmrecept beginnend.
Dass ï A Ü der Koptischen Bedeutung entsprechend auch
schon altaegyptisch in einem medicinischen Texte eine Schlange (1)
bezeichnen kann, ist oben belegt. Sowohl Ÿ A ÜR (2) wie auch
Mme AR (3) werden als Parasiten im Leib des Menschen
erwähnt und zwar in einer Weise, dass noch niemand an etwas
anderes als an Bandwürmer und Ascariden gedacht hat. Wenn von
diesen beiden Darmparasiten der eine als Schlange und der andere
als Wurm bezeichnet werden konnle, so kann im Mittelalter (z. B-
Talmud) und klassischen Altertume, also auch sicherlich in der
Hieroglyphencultur nur der Bandwurm wegen seiner Grüsse und
scharten Segmentierung die Schlange und der Spulwurm in
seiner Aehnlichkeit zum £Lumbricus terrestris, dem Prototyp des
Wurmes, den Wurm repraesentieren, da selbst die moderne
(1) Papyrus Ebers, Spalte 66, Zeile 1.
(2) Papyrus Ebers, Spalte 17, Zeiïle 2. Spalte 20, Zeile 1. Und Papyrus Brugsch
major, Spalte 1, Zeile 4.
(3) Papyrus Ebers, Spalte 21, Zeiïle 6.
472 F. VON OEFELE
Zoologie in der Speciesbezeichnung « lumbricoides » beim Ascaris
diese Aehnlichkeït anerkennt.
Esstelltalso PEU den Bothriocephalus latus und EL = TR
den Ascaris lumbricoides dar, wie ich noch ausführen werde und
zWar im Gegensatz zu der seit einiger Zeit beliebten verführe-
rischen Lautangleichung pendwurm == Bandwurm.
HYPOTHETISCHE WÜRMER.
In der Eigenparasitologie der Tiere habe ich gezeigt, wie einer-
seits die bewussten Anfänge einer Medicin beim Tiere mit der
Abwehr von Parasiten beginnen. Anderseits haben wir aber auch
schon beim Tiere eine Reïihe falscher Analogieschlüsse kennen
gelernt. Auf dem weiten Wege der Culturentwickelung bis zur
mittelalterlichen Medicin ist die Überzeugung durchgeschleppt
worden, dass die meisten Erkrankungen so zu sagen als Wurm-
krankheïiten oder zoologische Krankheïten aufzufassen seien. In
den einen Fällen hatte man die tierischen Parasiten wiederholt
sgesehen, in den anderen Fällen vermuthete man dieselben nach
Analogieschlüssen und war so fest von der Existenz dieser Analo-
gieparasiten überzeugt, dass die bisherige Unentdecktheit gar
nicht mehr zum Bewusstsein kam.
Aehnliche Erscheinungen wiederholen sich auch heute. Und
wenn ich hier einige andere Beispiele zu bringen gedachte, so
erhielt ich heute beim Niederschreiben dieser Zeiïlen eine Kritik
in Separatdruck, bei der ursprünglicher Autor und sein Kritiker
zwei gut bekannte Fachgenossen auf dem Gebiete der Geschichte
der Medicin sind : Iwan Bloch in Berlin und J.-K. Proksch in
Wien. Hier hat in seinem Werke (1) Bloch ausgesprochen : (Dass
der Syphilis ein specifischer Bacillus als Erreger zukommt, unter-
liegt keinem Zweifel ». Einem Leser, der nur in moderner Anschau-
ung erwachsen ist und erzogen wurde, wäre dieser Satz nicht
aufgefallen oder hôchstens als selbstverständlich vorgekommen.
Proksch (2) nagelt aber diesen bisher unbekannten Analogieba-
cillus fest : « Ja, dieser Syphilisbacillus wird schon sehr lange
herumgeschleppt. Aber darin waren die Nürnberger doch weitaus
(1) Iwan BLocs, Der Ursprung der Syphilis. Jena, 1901, p. 20.
(2) Aerztliche Centralzeitung. Wien, XIII, No 42, 1901.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 413
klügere Leute : die haben keïnen gehangen, bevor sie ihn hatten.»
Merkwürdig ist es, dass ein historisch so arbeitsamer Mann wie
Bloch an dem schwierigen Punkte der allgemeinen modernen
Voreingenommenheit für Bacillen die historische Selbstkritik
verlor und dadurch mit dieser Ausserlichkeit der Kritik von
Proksch eine Handhabe bot.
Zwischen Urmedicin und Mittelalter sind in der Hieroglyphen-
medicin zahlreiche objective und auch hypothetische Würmer als
Krankheïitserreger zu vermuthen. Es ist schon im ersten Teile
darauf hingewiesen, dass mit Rücksicht auf den geographisch
orientalischen Ausgangspunkt der aegyptischen Medicin eine
reichliche Zahl von Würmern als Krankheïtserreger ganz berechtigt
war. Eine ganze Reihe von Krankheïten laüît aber mit diesen
objectiven Wurmkrankheiten so parallel, dass der alte Arzt durch
Analogieschluss organisierte Krankheïtserreger und zwar Würmer
voraussetzte. In letzterer Beziehung habe ich an einem Beispiele
an Stelle vieler gezeigt, dass wir in der Neuzeit ebenso schnell
bei den Hand sind pflanzliche Mikroparasiten nach Analogien
vorauszusetzen. à
In moderner Denkart herangebildet haben wir Schwierigkeit
uns in die Vorstellung von Wurmkrankheiïten hineinzudenken,
wo moderne Zoologie keine tierischen Parasilen erweisen kann.
Die Darstellung der mittelniederdeutschen Parasitologie, wie ich
sie aus den zugänglichen Handschriften zusammengestellt habe,
giebt aber dem Leser, wie ich hoffe, die nôthigen Parallelen.
Unter den Analogieparasiten der Haut finden wir die Comedones
(Mitesser). Derselben theoretischen Wurmvorstellung unterliegt
das Hordeolum am Auge. Wenn es hier Farbe und Gesta:t war, so
tritt bei Phlegmonen die Pulsation ein, welche den Begrift eines
lebenden Wurmes erzeugt. In dieser Weise wird Otitis media dem
Ohrwurm, Caries dem Zahnwurm und Panaritium dem Finger-
wurm zugeschrieben. Auch Zerstorungen müssen ein Beweis einer
Wurmthätigkeit werden. Herpes tonsurans ward dem Ringwurm,
alle weiterfressenden Geschwüre dem Fresser oder Krebs zuge-
schrieben. Ausser diesen kurz skizzierten hypothetischen Würmern
des Mittelalter werden je nach Bedarf und Ansicht von Zeit und
Autor auch andere Würmer construiert. Aehnliche Würmer finden
sich aber auch im klassischen Altertume und im Talmud voraus-
47% F. VON OEFELE
gesetzt, so dass wir stets gefasst sein müssen auch in Hieroglyphen-
und Keilschriftmedicin hypothetischen Würmern ähnlichen Gedan-
kenganges zu begegnen. Allerdings sei es zur Ehre letzterer alten
Culturen gesagt, dass sie an alten Autoritätsglauben in der Heïil-
kunde auch starke Anforderungen stellten, aber zu einer so natur-
entfremdeten Kritiklosigkeit wie das Mittelalter sanken sie doch
nicht ganz.
VERHÂLTNIS VON WURM UND KRANKHEIT.
In welcher Weise sich das Altertum die Entstehung der Würmer
dachte sehen wir aus den Schriften des byzantinischen Arztes
Alexander Trallianus : Gewisse Aerzte behaupten, die Säfte entzün-
den sich in den Adern nur, faulen aber nicht ; denn würe dies der Fall,
sagen sie, warum sieht man dann nicht in den Blutgefässen, wenn eine
Füulnis darin ist, Würmer oder irgend welche andere Tiere entstehen,
wie im Bauche und in anderen Kôrperteilen (1).
Eine gleiche Ansicht spiegelt sich auf Tafel XXV und LIT des
Papyrus Ebers wieder, was ich noch bespreche.
In einem anderen medicinischen Papyrus (2) findet sich eine
lange BeschWôrungsformel gegen Pemphigus neonatorum. Es wird
in der Beschwürung zwischen dem humoralpathologischen spe-
ciellen Krankheitstoft ] . der Ursache aller Oedeme, und
der speciellen Krankheitstorm, dem Pemphigus unterschieden. Von
der Krankheit (eigentlich : Schmerz) wird gesagt (3), dass sie im
Kürper sitzt, und von den Symptomen, dass sie sich auf den
übrigen Gliedern äussern. Als Apposition wird hier die Krankheït
ein Krokodil im Nil und das Symptom, resp. die Erscheinungsform
der Krankheït, als giftschnelle Schlange bezeichnet. Da dieser
Papyrus nach den Untersuchungen Ermans von der Grenze des
mittleren und neuen Reiches, also aus einer Zeit von mehr als 1 1/2
Tausend Jahre vor Beginn unserer Zeitrechnung stammt, s6 ist die
Grundanschauung obigen Citates aus Alexander von Tralles schon
uralt, zumal wir aus griechischen Schriftstellern erfahren, dass aus
Nilschlamm durch generatio aequivoca Mäuse entstünden.
(4) ALEXANDER VON TraLces, über die Fieber. cap. 2. — Puscamann, Alexander
von Tralles. Wien, 1878; B. I, p. 312.
(2) P. 3027 des Berliner Museum, Spalte 2, Zeile 10 bis Spalte 5, Zeile 7.
(3) Loco citato 3, 1 bis, 3, 2.
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 475
Diese Anschauung dürîfte aber in diesen uralten Zeiten auch
schon international gewesen sein. Denn einerseits verdanke ich
der Freundlichkeïit Scheil’s eine altbabylonische Beschwôrung aus
Niffer und anderseits der Freundlichkeit Küchler’s eine aüs Ninive,
beide in Keilschrift und von beiden finden sich die ungefähren
Übersetzungen auf Aegyptisch in dem besprochenen Berliner
Papyrus. Es ist darum sicherlich nicht zu weit gegangen, wenn
ich auch für jene Partien, für welche ich noch keine Beweise in
Händen habe, dass sie in keilschriftlicher Version vorhanden
waren, dennoch diese Internationalität voraussetze.
Ichselbst glaubesogarnach mehreren Anhaltspunkten, dass dieser
ganze aegyptische Papyrus nur eine Übersetzung nach einer keil-
schriftlichen Vorlage darstellt.
Wie erwähnt kann nach der Beschwürung der humoralpatholo-
gische Krankheïtsstoff, das interstitielle Serum zur giftigen
Schlange werden oder wird wenigstens seine Erscheinungsform
als Pemphigus neonatorum der giftschnellen Schlange verglichen.
Trotzdem wird (1) diesem Krankheïtsstoffe gedroht, dass beim
Versuche der Localisation auf der Zunge letztere zum grossen Wurm
am Eingang ihrer Hühle wird.Es wird also hier Gift mit noch stärke-
rem Gifte bedroht.
In einer anderen Beschwôrung (2) werden die einzelnen Kôrper-
teile mit Gôttern oder ihren heiligen Tieren verglichen und zwar
die Ohren mit Schlangen und die Zehen mit Reptilien, um ein
Kind gegen drohende Krankheïten zu schützen.
Schlange und Wurm sind also hier die Formen, unter welchen
Gift und andere Schädigung kôrperliche Gestaltung annehmen
koennen. Nicht die Würmer sind also eine von aussen eingedrung-
ene dem Wesen des Kôürpers fremde Krankheïitsursache, welche
eventuell in der modernen Bacillenlehre Giftstoffe (Toxine) produ-
cieren koennen, sondern das Verhältnis dreht sich in antiker
Ansicht vôllig um. Das primäre Leiden ist dem aegyptischen Arzte
die Autointoxication der Kôrpersäfte. Diese Autointoxication in
ihrer starken Durchmischung des ganzen Kôrpers besitzt Concen-
Fe RTS Een so dass eine bestimmte Autointoxication
(1) Loco cilato, 3, 11.
(2) Loco citato, Rs. 5, 1 u 5. Capart in Bruxelles bemerkt hiezu, dass hu die
gleiche Angleichung der Glieder im Totenbuche findet.
476 F. VON OEFELE
concentriert in der Gestalt einer Dysenterie und eine andere
Autointoxication als abdominelle Neoplasmen in die Erscheinung
treten kann. Diese Concentration kann unter Umständen durch
vorzeitige Fäulnis auch zur Organisation werden und dann treten
als belebte Allomorphismen der Krankheiïiten die specifischen
Parasiten auf. So kônnte für Dysenterie vicariirend Bothriocephalus
latus und für Neoplasmen Oxyuris vermicularis eintreten.
In der Umkebrung des Causalverhältnisses konnten sehr gute
und treffende Einzelbeobachtungen gemacht und durch Sammlung
derselben sogar richtige Gesammtdarstellungen angefertigt werden.
Auch hiebei stimmte so ziemlich alles, wie noch in den modernen
Systemen beim Stimmen nur von «so ziemlich » Alles die Rede
sein kann. Es war im Altertume die Betrachtung ja ganz logisch,
aber nur leider auî den Kopi gestellt. |
Zum Bewusstsein des Wirtes oder dessen Umgebung kommen
die Darmparasiten erst beim Austritt durch den Aîter, eventuell
auch durch den Mund. Bei der Grüsse von Ascaris und Bothrioce-
phalus und ihrer vom Darminhalt abstechenden weissen Färbung,
mussten diese Parasiten in alten Zeiten, welche kein Verschwinden
der entleerten Faeces ohne Inspection in eine dunkle Abortgrube
kannten, so gut wie immer beobachtet und erkannt werden.
Aber eine Beobachtung hängt von der relativen Häufigkeit der
einzelnen Parasitentorm ab. Wenn bei uns Ascaris lumbricoides die
Cestoden bei weitem an Häufigkeit übertrifit, so war es wohl in
Altaegypten umgekehrt. Bei Theophrastos wie im Papyrus Ebers
hat darum der Bothriocephalus die erste Stelle und Ascaris die
zweite. |
Die Entstehung der Cestoden war den alten Zeiten in noch
grôsseres Dunkel gehüllt, als uns Modernen die Entstehung der
Ascariden. Dazu unterlief aber den Aerzten der Vorzeit ein Fehler,
welchen wir nicht mehr begehen, welcher aber in seinen Conse-
quenzen ein ganzes System einer falschen Lehre erzeugte. Der Arzt
der Vorzeit entdeckte die Parasiten, wie noch heute, erst bei deren
Entleerung und setzte die Entstehung kurz vor dieser Entleerung an.
Nun hat Demateis (1) schon früher für Ascaris gezeigt und ich
habe es, wie wohl jeder Praktiker darnach wiederholt, aber auch
(1) Prof. Demareis aus Turin, in Wiener medic. Presse, 23. Okt. 1892.
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 477
schon früher beobachtet, dass Darmparasiten bei fiebernden Kran-
ken häufig und spontan abgehen. Die Kürpertemperatur des gesun-
den Menschen ist das Optimum für das Leben seiner Darmpara-
siten. Für moderne europaeische Verhältnisse sind Ascariden die
häufigsten Darmparasiten und darum sind für die betrefienden
Beobachtungen gerade Patienten mit Ascariden in Betracht gekom-
men. In Aegypten werden wir sehen, dass die gleichen Beobach-
tungen an Patienten mit Cestoden gemacht wurden. Die Auswan-
derung der Ascariden erfolgt um so rascher, je hôher die Tempe-
ratur des Fiebernden steigt. Die Erhôhung der Kôrpertemperatur
ist die causa movens, da die Bewegungen der Ascariden bei einer
Temperatur von 38-45° an Lebhaîftigkeit gewinnen. Zum Zustande-
kommen der Auswanderung ist ein gewisser Zeitraum erforderlich,
der zwischen 10 und 15 Tagen schwankt. Manchmal genügen aber
auch einige Fiebertage als Emigrationsreiz, um eine spontane
Ausscheidung auch im fieberireien Zustande zu veranlassen.
Ich (1) habe schon früher erwiesen, dass der Aegypter aehnliche
Beobachtungen machte. Die Beobachtungen (2) bezogen sich aber
auf Bothriccephalus latus (3). Dass die Parasiten den Kôrper zur Zeit
der fieberhaîten Erkrankung des Typhos antiquitatis verliessen,
erschien dem aegyptischen Arzte als eine Generatio aequivoca der
Cestoden innerhalb des menschlichen Kôrpers aus Stofien, welche
als Auswurf durch die Faeces entfernt werden sollen. Das Über-
mass dieser Stofte brachte den Typhos antiquitatis, welcher Typhus,
Dysenterie, Cholera und ähnliches neuerer Nomenclatur umfasst,
als Krankkeït hervor und ein Teil dieses Übermasses konnte sich
in Bothriocephalus latus verwandeln.
Es lag sehr nahe auch Insektenlarven, welche ausserhalb des
Kôrpers in Faecalien lebten als Generatio aequivoca aus diesen
Faecalstofien zu betrachten. Wie weit hier die Aegypter Larven
von Erystalis, von Coprophagen und ausgebildete Staphiliniden
(4) Orreze. Feuillelon der Allgem. medic. Centralzeitung. Berlin, 1894.
(2) Papyrus Ebers, Spalte 19, Zeiïle 16 bis 19.
(3) Im Jahre 1894 hatte ich die Art des Parasiten noch nicht selbstandig unter-
sucht und war leider der falschen Bestimmung von Scheuthauer in Virchow’s
Archiv und von Joachim in der benützten Ubersetzung gefolgt. In der Zwischen-
zeit habe ich mich aber, so weit als môglich in die Sprache des Urtextes eingear-
beitet, da Arbeit ohne Kentnis der Sprache des Urtextes, nur auf Grund von
Übersetzungen stets die Forschung auf falsche Wege fübren wird.
418 F. VON OEFELE
confundierten, kann einstweilen nicht untersucht werden. Auch
diese Tiere fielen unter den Begriff der Würmer und waren
posthume Parasiten, entstanden angeblich durch einen Fäulnis-
process specifischer, rechtzeitig ausgeschiedener Krankheïtsstoffe.
Doch muss hier auch noch das Wort Krankheitsstoff verbessert
werden. Im Altertume konnte jeder der vier physiologischen
Grundstofte des Kôürpers angeblich das Mass des Temperamentes als
reoirroux überschreiten und damit zum Krankheitsstoffe werden.
Die Kôrperausscheidungen hatten also die Bestimmung durch
Abfuhr des Zuviel das Gleichgewicht des Temperamentes herzu-
stellen. Aus der schwarzen Galle im Koth konnten also schwarze
Staphiliniden entstehen.
BANDWURM UND SPULWURM.
Für antike Betrachtung der Eingeweideparasiten Aegyptens ist
der Satz von Plinius (1) wichtig « Sunt et gentium difierentiae non
mediocres, sicut accepimus de tineis lumbricisque inesse Aegypti,
Arabiae, Siriae, Ciliciae populis, e diverso Graeciae, Phrygiae
omnino non innasci ». Auf diese Taenien und Lumbrici hat schon
Lüring (2) die beiden häufgsten Würmer des Papyrus Ebers
bezogen.
Plinius ist nur ein Compilator und es war mir daher von Inte-
resse, ob nach der Ordnung des Autorenverzeichnis, das Plinius
selbst giebt und nach dem vielfach seine Quellen festgestellt wer-
den koennen, auch die Herkunît seiner Nachricht von den aegyp-
tischen Parasiten bekannt ist. Auf Anfrage teilte mir Prof. Stadler (3)
brieflich mit, dass die gesuchte Stelle aus Theophrastos (4) entnom-
men ist und im Orginale, wie folgt, lautet.
H GÈ ris mrepidoc bila povoy To 4UXG YAUXVGTEUDVOS ” ut
mharerav ExfBalhe oméoua DE oùx Eyer oùdè omdv * Téuvesiat dè boatav
ALETOTUEOU uoiy. ‘H Ô' Elueç oüpoutov £vioic <Üveorv ne ya &6
mi mäv Aiyômrut, ”Apoofec, ’Apuévior, Motañiôec, Œupot, Kiuxes
Ooùxes d’ oÙx Eyovotv, où dë Poûyes’ TOY 0’ EXvwy Onbatoi re oi reoi Ta
À
/ 2 Fe DE
youvicta xat 6Âws Botwro! * Abnvaror 0 où.
(1) Punn secunni Historia naturalis. Buch 27, Schlusshbemerkung,
(2) LürixG. Leipzig, Inauguraldissertation 1888, p. 16.
(3) Privatdocent für Geschichte der Naturwissenschaften am Polytechnicum in
München.
(4) Historia planlarum, lib. IX cap. 20, $ 4.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 419
Der Text ist {ür meine Untersuchung so wichtig, dass ich mich
entschloss denselben in der Ursprache hier wiederzugeben. Die
Stelle von den Gymnasien bezieht sich darauf, dass die Athleten
zum (training » robes Fleisch assen. Lüring hatte nach der glei-
chen Reïhenfolge der Würmer im Papyrus Ebers und bei Plinius
und dann aus der richtigen Verwendung der Granatwurzelrinde
ohne weitere Ausiübhrung richtig À a ÛR iür den Bandwurm
(tinea) und «um MR lür den Ascaris (lumbricus) bestimmt.
Nun trat aber eine Begrifisverwirrung ein. Stern (1) giebt zu
a . . 0
. a Ü die Bedeutung « serpens, lumbricus » an. Seit Druck des
ersten Teiles der Parasitologie habe ich mehriach die Frage nach
der Bedeutung dieses Wortes mir vorgelegt. Weder das ursprün-
gliche Hieroglyphenwort noch das abgeleitete koptische Wort
scheint mir aber je Lumbricus Regenwurm bedeutet zu haben und
damit fallt die ganze Bestimmung Scheuthauer’s, dass dieser Wurm
Ascaris lumbricoides sei.
Nach antiker Confundierung ähnlicher niederer Tiere unter
einander wäre es selbstverständlich, dass ein mensehlicher Darm-
parasit, welcher mit der gleichen Bezeichnung wie Lumbricus
terrestris belegt wurde, nur Ascaris lumbricoides sein kann.
Scheuthauer (2) hatte in dieser Weise diesen Wurm als Ascaris
lumbricoides gedeutet. Er gieng von der Verwendung von L£um-
bricus terrestris in der alten Pharmakotherapie aus und bezog das
oben besprochene Haarwuchsrecept (3) auf die Verwendung der
Regenwürmer. Dieser Deutung schloss sich Joachim persôünlich in
einer Anmerkung der Übersetzung Lieblein-Joachim (4) an, nach-
dem derselbe Autor in der Einleitung (5) allerdings unter einiger
schiefer Beleuchtung, so dass z. B. ein Philologe annehmen müsste,
der Mediciner glaube an schwarze Ascaridenvarietäten und äbnli-
ches, die Deutung für Ascaris lumbricoides zu stützen versucht hat.
Die Verwendung der Wurzelrinde des Granatbaumes und einiges
andere môgen aber das Gefühl der Sicherheit dieser Bestimmung
(1) Srern, Glossarium zu Papyrus Ebers. Leipzig, 1875 ; cf. p. 15.
(2) Virchow's Archiv, LXXXV, p. 350.
(3) Papyrus Ebers, Spalte 66, Zeile 1.
(4) Papyrus Ebers, das ülteste (?) Buch über Heilkunde. Berlin, 1892 ; cf.
p. 11, Anm. 1.
(5) Loco citato, p. XVII.
480 F. VON OEFELE
beeinträchtigt haben, so dass im Texte der fortlaufenden Über-
setzung der aegyptische Name dieses Parasiten unübersetzt (1)
stehen bleibt. Vielleicht ist aber auch der Grund dafür, dass
Joachim nicht ändernd in den benützten Wortlaut der verdienst-
vollen Übersetzung des norwegischen Aegyptologen eingreifen
wollte.
Auch die Philologen haben sich glücklicherweise diese Deutung
als Ascaris lumbricoides nicht zu eigen gemacht. Noch im Jahre
1899 liess Erman (2) in einem Buche, das die Berliner Museum-
schätze weiteren Kreisen in verständlicher Form vorführen soll,
die aegyptische Bezeichnung « Hefet-Wurm » unübersetzt stehen.
Die Voraussetzung für Scheuthauer’s Bestimmung besteht aber
nicht. Die Wiederholung des Haarwuchsrecept des Papyrus Ebers
bei Ibn el Bitar schliesst die Übersetzung Lumbricus terrestris aus
und verlangt, wie ich oben gezeigt habe, schwarze Schlangen.
Auch im Talmud (3) finden wir: « Hat jemand eine Schlange
verschluckt, so esse er Costus und laufe drei Meilen; dann geht
ihm die Schlange stückweis ab ». Ganz mit Recht setzt Preuss (4)
bei : « Ob diese Schlange nicht eher ein Bandwurm ist ? »
ee
Ich betone darum hier nochmals, dass nur ÿ A UÙ der Band-
wurm und der Spulwurm , HU = sein kann.
DIE AEGYPTISCHE BAND WURMSPECIES.
Ganz abgesehen von der Bestimmung der Bedeutung der einzel-
nen hieroglyphischen Wurmbezeichnungen tritt beim Bandwurme
die Frage nach der näheren Bestimmung von Genus und Species
auf. Lüring (5) spricht kurz weg von Tænia. Dabei ist nicht
ersichtlich, ob Lüring den modernen Genusbegriff Tænia im Auge
hat oder, ob er Tænia in dem Sinne meint, in welchem der moderne
Zoologe « Cestoden » setzen würde. Jedenfalls lag Lüring die Frage
nach der Species des Bandwurmes der alten Aegypter fern.
Vom Standpunkte des Parasitologen tritt Sonsino (6) dieser Frage
(1) Loco citato, p. 11, 13, 14, 105 und 211.
(2) Aus den Papyrus der küniglichen Museen. Berlin, 1899 ; cf. p. 64 und 65.
(3) Sabbath, 109 b. (citiert nach Preuss).
(4) Deutsche Zeitschrift für Chirurgie. 1901, p. 514.
(5) LürinG. Leipzig, Inauguraldissertation, 1888, p. 16.
(6}-Contributo alla entozoologia d’Égitto. Cairo, 1896, p. 288.
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 481
näher aber lediglich auf die Übersetzung Lieblein-Joachim hin.
Voraussenden muss ich hier noch, dass jedenfalls der Aegypter im
Falle des Fundes verschiedener Cestoden doch wohl alle unter-
schiedslos mit dem gleichen Namen belegt hâtte. Die Frage wird
also derart zu stellen sein, welche Cestoden waren es, auf deren
Beobachtung die aegyptischen Berichte beruhen ? Sonsino bemerkt
nun, dass es sich nicht um Tænia solium handeln kônne, da die
Eingebornen früher so wenig, wie heute die Muhamedaner Schwei-
nefleisch gegessen häâtten. Sonsino nimmt darum als wahrschein-
lichen Cestoden für Altaegypten Tænia saginata Güze an.
Sonsino folgt hier der Aufstellung von Joachim (1), welcher
enr AR Pend-Wurm = Tænia saginata (2)setzt. Joachim stützt
sich auf die Bedeutung des Stammwortes pen sich entfalten und
auf die Berichte über das moderne Aegypten von Pruner-Bey (3),
Bilharz (4) und Griesinger (5), dass bei den Bewohnern von
Aegypten Taenien vorkommen. Joachim sagt weiter : « Da nun
die alten Aegypter das Schweinefleisch verschmähten, die Tænia
solium aber durch den Genuss dieses Fleisches vom Menschen
erworben wird, so glaube ich, dass wir unter dem pend-Wurm
nur die Tænia saginata zu verstehen haben ».
Stichhattig ist diese Beweisführung nicht und zwar nach zwei
Seiten nicht. Denn das Schwein kam wohl in Altaegypten als
Haustier vor. Und selbst im Papyrus Ebers, auf welchen diese
Beweisführung gemünzt ist, wird das Schwein unter zwei ver-
schiedenen Bezeichnungen zehnmal erwähnt. In einem theba-
nischen Grabe des neuen Reiches (6) wird ausnahmsweise auch
einmal eine Schweineherde dargestellt und zwar drei Mutter-
schweine mit zwei Ferkeln und vier Eber gesondert. Doch war
sicherlich das Schwein SN ein verachtetes Tier und der Genuss
(1) Papyros Ebers, Das àlteste Buch über Heil-Kunde. Berlin, 1890, cf. p. XVIL.
(2) Für philologische Leser sei hier erwähnt, dass Tænia saginata und Tænia
mediocanellala zwei verschiedene Namen für ein und denselben Bandwurm und
zwWar den Rinderbandwurm dés Menschen sind.
(3) Die Krankheiten des Orients.
(4) Beitrag zur Helminthographia humana. Zeïtschr. für wissensch. Zoologie,
IV, 1853.
(5) Klinische und anatomische Beobachtungen über die Krankheïten von
Egypten. Archiv für physiol. Heilkunde, XIII.
(6) Erman, Aegypten und aegyptisches Leben im Altertum.Tübingen, cf. p.589.
Archives de Parasitologie, V, n° 3, 1902. À 31
482 F. VON OEFELE
des Schweinefleisches kein allzu häufiger. Demnach war auch das
Vorkommen von Tænia solium in Altaegypten wohl môglich, aber
die Verbreitung unmôglich so gross, dass ein Abschnitt von dem
entsprechenden Umifange im Papyrus Ebers denkbar wäre.
. Wenn aber das Schweinefleisch als verachtete Nahrung nie allge-
meine Volksnahrung war, so war es auch Rindfleisch und Brod
nie aus den entgegengesetzten Gründen. Rindfleisch und Brod
waren die Nahrung der oberen Zehntausend in Aegypten. Darnach
konnte wohl auch Tænia saginata einmal gelegentlich vorkommen,
war aber sicherlich nicht allzu verbreitet.
Für das Verständnis dieser Stellung des Rindfieisches und
Rindes überhaupt hält es Capart in Bruxelles für gut, wenn ich
Leser die sich eingehender informieren wollen, auf das erste
Kapitel über die Tiere Aegyptens in dem bekannten Buche Mas-
pero’s : Histoire des peuples de l’Orient, tome I., verweise.
Andere gelegentliche Bandwürmer sind noch heute Hymenolepis
nana und Dipylidium caninum. Eïn Grund, dass dieselben im alten
Aegypten verbreiteter waren, als heute, ist nicht aufzufinden. Es
wird auch Hymenolepis noch hesonders besprochen.
Selbst ausserhalb Aegyptens kannte man aber die Fische als
gemeinste Volksnahrung Aegyptens. Die Israeliten in der Wüste (1)
jammerten : Wer giebt uns nun Fleisch zu essen. Wir gedenken der
Fische, welche wir in Aegypten umsonst zu essen bekamen.
Für ältere Zeit giebt uns Erman einen Einblick (2). Die Fisch-
schlächter, die auf niedrigen Steinen vor einer Art von Tisch sitzen,
schneiden dem Fische mit raschem Schnitte den Bauch auf, reissen
die Eingeweide heraus und klappen ihn auseinander, damit er
besser trocknen kann. Dann werden die Fische auf Schnüren aui-
gereiht und in der Sonne gedürrt, und wenn man weit bis nach
Hause hat, so beginnt man wobl gleich auf dem Boote mit dieser
Procedur (3). Diese gedôrrten Fische spielen im aegyptischen
Leben eine grosse Rolle, sie fehlen in keinem Speicher (4) und
bilden das Hauptnahrungsmittel der niederen Staende, So erhält
(4) Das vierte Buch Mose, 41, 45. Übersetzung Kautzsch.
(2) Ermaw, Aegypten und aegyptisches Lebem im Allertum. Tübingen, 1885 ;
cf."p- 327.
(3) Wizxinson, The manners and customs of the ancient Egyptians. New
Edition by S. Brrem. London, 1878 ; cf. II, 102.
(4) Loco citato, I, 340.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 183
eine Arbeitertruppe zur Zeit Kônig Ramses’ IX etwa viermal im
Monat etwa 200 bis 300 Kgr. Fische (1). In einem Rechenschafshbe-
* richte an Seti IT (2) werden 1160 und 1220 Hektoliter Fische aus
dem Moerissee in einzelnen Positionen verrechnet und zwar wie
es scheint für 15 Tage. Fische sind in diesem Lande billiger als
alles andere, weit billiger sogar als das Korn, das es doch in Fülle
produciert : dass der Preis des Getreides einmal so niedrig werden
môge, wie der der Fische, ist der hôchste Wunsch des armen
Volkes (3). Aber auch für die hôheren Stände sind in der Blüthezeit
Aesyptens Fische eine beliebte Speise und die Feinschmecker
wissen von jeder Art, in welchem Gewässer sie am schmackhaîfte-
sten vorkommt (4) Erman erklärt es als Bestandteil der tollsten
Ausgeburten der ägyptischen Theologie, dass die Orthodoxen der
späteren Zeit die Fische für eine unreine und zu meidende Speise
erklärt haben, so unrein, dass ein Rechtgläubiger überhaupt keine
Gemeinschaîft mit Fischessern pflegen mag (5). Hier wird in histori-
scher Zeit das Volksnahrungsmittel erst von den Vornehmen
verschmäht, dann zur religiôs verbotenen Speise und schliesslich
zur christlichen Casteiungsmahlzeit an Fasttagen, an welchen
selbst der Vornehmste der Gottheit gegenüber demüthig die Rolle
des unterwürfigen armen Sklaven annimmt.
Aehnlich stand es mit dem Schweine, das noch zu Herodots
Zeiten im Delta die Saaten eintreten musste, also sicherlich auch
noch Fleischtier für die niedersten Bevôlkerungsklassen war, aber
schon zu Plinius’ Zeiten in dieser Hinsicht vergessen ist. Einmal
im Jahre mussten die aegyptischen Priester in historischer Zeit das
sonst verpünte Schweinefleisch essen. In praehistorischer Zeit (6)
waren aber Îür Aegypten Schwein und Hund die ersten erweislichen
Haustiere und Fleischtiere gewesen.
(1) Turiner Papyrus, herausgeg. von LieBLeIN, Deux papyrus hiératiques du
Musée de Turin. Ebenda, die Übersetzung von CHABAS.
(2) Guros, Papyrus III in Griffith, the Petrie Papyri, hieraci papyri from
Kahun and Gurob. London, 1898 ; PI. XL.
(3) Brucsca, Hieroglyphisch-Demotisches Wüôrterbuch, Leipzig. 1867-1880,
Suppl. 10 15.
(4) Papyrus Anustasi, publiciert in den Select Papyri, 4, 15, 5 ff.
(5) MarterTe, Monuments divers recueillis en Egypte, Paris, 1872-1877;
Ci p..6, 151, 152:
(6) Zippelius, Kreistierarzt in Würzburg. Nach gütiger Eïinsichtgabe in ein
druckbereites Manuscript über die Geschichte der Domestication.
484 F. VON OEFELE
Für praehistorische Zeiten Aegyptens war wohl auch Tænia
solium der häufigste Bandwurm. Und in den fernsten Zeiten, auf
welche sich die Teilschriften unserer medicinischen Papyri zurück-
datieren, mag Tænia solium immerhin noch häufig gewesen sein.
Zu allem Übrigen mag die leichte Infection mit Tænia solium
durch Schweinefleischgenuss und die leichte Erweisbarkeit dieser
Infection bei der ausnahmsweiïisen Grôsse der Schweinefinne zu
dem gründlichen Verrufe des Schweinefleisches beigetragen haben.
Es muss hier nochmals betont werden, dass der Bandwurm der
eigentlichen Hieroglyphenzeit nur ausnahmsweise Tænia solium
sein konnte.
Was ich dagegen von der reichlichen Ernährung mit Süsswasser-
fischen sagte, würde selbst ohne die medicinischen Texte bei jedem
Mediciner die alten Aegypter als sehr suspect auf Bothriocephalus
latus erscheinen lassen. Besonders sei auch noch auf den Mangel
an Brennholz in Aegypten hingewiesen, wodurch ungenügende
Zubereitung eine national-6konomische Forderung wurde.
Der Finnenzustand von Bothriocephalus latus lebt nach den Unter-
suchungen von Max Braun u. A. in verschiedenen Süsswasserfi-
schen. Nach Bamberger sollen auch Wasservôgel als Vermittler der
Bothriocephalus-infection dienen. Wenn nach Lônnberg selbst infec-
tiôser Caviar die Finne übertragen soll, so ist dies bei getrockneten
Fischen in Altaegyptens noch viel verständlicher.
Ausser Fischen waren aber gerade auch Wasservôgel eine Nah-
rung des gemeinen Mannes. Wenn wir im modernen Leben den
Gänsebraten als den Inbegriff des opulenten Sonntagsschmaus
betrachten, so malte der altaegyptische Künstler umgekehrt zur
Illustration der ärmlichen Lebensweïise der Hirten in den Sümpfen
des Nildelta die Zubereitung von Gänsebraten.
Dass der zugerichtete Gänsebraten & hieroglyphisch das
Schriftzeichen für eine unangenehme Gemüthsaffection werden
konnte, spricht auch nicht für die Beliebtheit des Gänsebraten.
Dies wird begreiflich, wenn wir erfahren, dass es sich hôchstens
um halbwilde Gänse handeln kann. Meist waren diese Gänse aber
die Jagdbeute aus den Sümpfen. Und diese thranig schmecken-
den Vôügel sind es auch, welche infolge ihrer Lebensweïse leicht
die Träger der Finne von Bothriocephalus latus werden konnten.
Indirekt weist uns auch ein griechischer Schriftsteller auf
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 485
Bothriocephalus latus. Nachdem Herodot (1) darauf aufmerksam
gemacht hat, dass die aegyptischen Priester seiner Zeit für ihren
Dienst bei der Gottheit eine Anzahl Reïinlichkeitsvorschriften ein-
halten müssen, und die Enthaarung der Priester mit der Forderung
der Freiheit von Läusen in Verbindung gebracht hat, spricht er
auch davon, dass den aegyptischen Priestern das Essen von Fischen
verboten war. Für den gemeinen Mann war dies wie gezeigt die
tägliche Nahrung. Wenn der Priester dieselben aber nicht essen
durîte, so wird in diesem Zusammenhange wobhl das Auftreten von
Krankheïten, welche eines Priesters unwürdig waren, beobachtet
sein. Und wie äusserlich Läuse ein unreines Ungeziefer war, so
war es sicherlich innerlich der Bandwurm. Ohne die übrigen
Belege würde diese Stelle bei Herodot kaum in dieser Weise
gedeutet werden koennen. Aber bei den übrigen Nachrichten
ergiebt sich iür Herodot’s Anordnung kaum eine andere annehm-
bare Erklärung des Verbotes der Fische für die aegyptischen
Priester.
FLEISCHBESCHAU DER ALTEN AEGYPTER.
Wenn also unter der Taenie des Papyrus Ebers eine einzelne
Species unserer europaeischen Taenien zu verstehen ist, kann es
nur Bothriocephalus latus sein. Für das Rindfleisch bestand ja zudem
eine Art Fleischbeschau. Wobl jede Schlachtung eines Rindes war
bei dem Aegypter nicht weniger als bei den anderen alten Vôlkern
eine Opierung und jeder Rindfleischgenuss galt als Opferhandlung.
Wenn deshalb auch manche Bemerkungen des neuen Testament
sich auf den Genuss heidnischen Fleisches beziehen, so hat trotz
dieser Abwehr das Christentum selbst alle Mahlzeiten mit Fleisch-
senuss als Culthandlungen beibehalten. Mittag-und Abendmahlzeit
sind gewôühnlich solche Hauptmahlzeiten mit Fleischgenuss. Diese
Mahlzeiten werden darum nach altchristlichem Gebrauche, mit :
Gebet begonnen und mit Gebet beendet. Die Zwischenmahlzeiten
der alten Zeit ohne Fleisch am Morgen, Vormittag und Nachmittag
sind keine solchen Opferhandlungen und werden selbst in den
frômmsten Familien ohne Gebete verzehrt. Was in alten Zeiten,
welche uns ferneliegen, bei den Schlachtgebräuchen formelhaîter
Ausfluss von Culthandlungen, und was bewusste hygienische Vor-
(1) HERODOT, 2, 37.
486 F. VON OEFELE
schrift ist, lässt sich heute meist nicht mehr trennen. Und in den
allermeisten Fällen hätte wohl der alte aegyptische Priester selbst
nicht mehr die genaue Scheidung geben koennen. Die Doppeleigen-
schaft einer Culthandlung, welche zugleich hygienisch nützlich
war, musste in den Augen des gläubigen Priesters als Ausfluss der
Allgüte und Allweisheit Gottes erscheinen, so oft einem dieser
Priester das Vorhandensein einer solchen Doppeleigenschaîft däm-
merhaît in das Bewusstsein kam.
Das Schlachten des Opiertieres in Aegypten beschreibt Erman (1)
ausführlich nach den zahllosen bildlichen Darstellungen des alten
Reiches, dem ich hier folgen werde.
Den am Schlachtplatze niedergeworfenen Tieren bindet man
die Hinteriüsse und einen Vorderfuss zusammen ; man legt ihnen
einen Strick um die Zunge und beim ersten Anziehen desselben
stürzt das Tier wehrlos zu Boden. Wenn dies ohne Zwischenfall
geschehen ist, schneidet man ihm die vordere Halsgegend mit den
grossen Gefässen durch. Ist das auslaufende Blut sorgsam auîge-
fangen, <o beginnt die kunstgerechte Zerlegung. Die Schlächter
bedienen sich dabei nach uralter Sitte noch der Feuersteinmesser,
wie sich mit grüsster Wahrscheinlichkeit vermuthen lässt.
Zunächst werden dem Opfer die vorderen Extremitäten, nach
aegyptischer Ansicht die besten Teïle des Tieres (auch in talmu-
discher Tradition), ab£geschnitten. Dann wird der Bauch aufge-
schlitzt und das Herz des Tieres herausgenommen ; auch dies ist
ein geschätztes Opierstück.
Aber noch koennen die zerlegten Stücke nicht zum Opier
benutzt werden ; denn die wichtigste Person bei dieser Handlung
ist noch nicht erschienen. Sehon äussert einer der Schlächter (in
hieroglyphischer Beischrift) ärgerlich : Käme doch der Priester zu
dieser Schulter ! Da kommt endlich der Vorsteher der Ueb des
Pharao, der das Opfer für rein erklären muss. Er riecht ernst an
dem Blute des Tieres und begutachtet sein Fleisch und befindet
alles als gut und rein. Nun koennen die vorderen Extremitäten
auf den Opfertisch gelegt werden, wo sie wohl zum Schlusse der
Feier den Hunger der Leidtragenden zu stillen haben werden.
Den Hinterbliebenen war es in späterer Zeit heiligste Pflicht,
(4) Ermaw, Aegypten und aegyptisches Leben im Altertum. Tübingen, 1885 ;
cf. p. 495 ff.
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 487
den Vorfahren die Opifer regelmässig zu leisten, ihr Grab zu
erhalten und so ihren Namen leben zu machen. Trotzdem blieb
dieser Schlachtscene stets der Name des Opfers, das der Künig giebt.
Wenn hier das Totenmabl, bei welchem der Kônig nichts zu thun
hât. als Opier des Kôünigs an die Gôtter betrachtet wird, so ist die
Fleischbeschau, von welcher Herodot noch zu erzählen weiss, eine
Untersuchung des Fleisches, ob seine Qualität für die Gôtter genügt.
Da aber auch der Mensch sich weit gehenden Reïinheitsgesetzen
unterwarf, so genoss der Mensch sicherlich kein Fleisch, das vom
Opier zurückgewiesen wurde und die priesterliche Fleischbeschau
für die Gottheit kam der Menschheit zu Gute. Im hebräeischen
Altertume haben wir in gleicher Weïse die Unterscheidung von
koscher und trepha, welche in den talmudischen Weiterbildungen
iür die Geschichte der Medicin in dankenswerter Weise die anato-
mischen Kürperteilnamen des alten Orientes auf unsere Zeit gerettet
hat.
Im Berliner Museum (1) befindet sich die Opferkammer des
Oberperückenmachers des Kônigs Esse der 5. Dynastie. An der
hinteren Wand des Grabes ist in der unteren Reïhe das Schlachten
und Zerlegen von füni Opfertieren dargestellt. Ganz rechts sieht
man den Priester, der das Opfer begutachtet und erklärt : es ist rein.
Die ganze Priesterklasse, welche an dem Blute riechen und das
Fleisch besichtigen muss, bevor es zum Opfer und damit zu Massen-
genusse zugelassen wurde, führt von dieser Reinerklärung den
Titel pe ue’b — Reiniger. Ob diese Fleischbeschau irgend wie mit
Bandwurmfurcht zusammenhieng, lässt sich nicht beweisen, aber
auch nicht von der Hand weisen. Auch vorstehende Erklärung für
die Priesterbezeichnung ist nach v. Lemm und Capart noch fraglich.
Der Bericht Herodot’s über die aegyptische Fleischbeschau lässt
die Beachtung von Larven von Gastrus pecorum Fabr. und ähnli-
chen Dipteren erkennen. Dass auch Finnen, soweit dieselben nicht
zu klein waren, beachtet werden, liegt darnach nahe. Die Verbrei-
tung von Tænia saginata war damit gegenüber modernen Verhält-
nissen sicherlich nicht erleichtert.
(1) Ausführliches Verzeichnis der aegyptischen Altertümer und Gipsabgüsse.
Berlin, 1899; N° 1108, p. 53.
488 F. VON OEFELE
HYMENOLEPIS NANA.
Als die moderne Helminthologie wissenschaftlich durch Anatomie
und Biologie begründet war, wurde bald darauf hingewiesen, dass
vornehmlich die Tropenländer unter helminthischen Krankheïtéen
zu leiden haben. Zuerst wurde Aegypten durch die Entdeckung
angeblich ihm eigentümlicher Parasiten : Biüharzia hæmatobia,
Hymenolepis nana und Uncinaria duodenalis und der durch sie
hervorgeruienen endemischen Krankheïten : Hæmaturia und 1næ-
mia ægyptiaca berüchtigt.
Wenn nun Plinius (1) die Worte gebraucht : « Accepimus de
tineis lumbricisque inesse Aegypti, Arabiae, Siriae, Ciliciae populis, e
diverso Graeciae, Phrygiae omnino non innasci » und dies als Excerpt
aus Theophrastos (2) nach gütigen Mitteilungen von Herrn Prof.
Stadler in München erweisbar ist, so ist der Gedanke sehr verführe-
risch, in den medicinischen Papyri einen specifischen Bandwurm
für Aegypten d. h. die Hymenolepis nana zu suchen. Das würde
umgekehrt meine Beweisführung für Bothriocephalus entkräften. Ich
persônlich habe keinen Hintergedanken, welcher mir Bothrioce-
phalus latus, Hymenolepis nana oder vielleicht sogar einen anderen
Bandwurm bei den Aegyptern als erwünschter erscheinen liesse.
Es war sogar sehr verlockend für mich die Entdeckung von Hyme-
nolepis nana schon den alten Aegyptern zuschreiben zu künnen.
Aber die vorliegenden Texte erlauben dies nach meïiner Ansicht
nicht.
Unter den aufgeführten Vôülkern sind bei Theophrast solche zu
unterscheiden, welche ungenügend zubereitete oder unzubereitete
Fische und Fleisch verzehrten und solche die es nicht thaten. Da
hier aber gerade auch griechische Stämme und griechische Athleten
aufgezählt werden, so kann Theophrast nicht die specifisch aegyp-
tische Hymenolepis nana im Auge gehabt haben, sondern Bandwür-
mer des durchschnittlichen grôsseren Habitus, deren einzelne
Species er nicht unterschied.
Hymenolepis nana und Tænia saginata würde der Grieche aber
kaum unter einem einheitlichen Namen bei der Verschiedenheit
des Habitus vereint haben.
(4) Punu secunnr, Historia naturalis, lib. XXVII, Schlussbemerkung.
(2) Tazopanasros, Historia plantarum, lib. IX, cap. 20, $ 5.
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 489
EIN LESEFEHLER.
Einer der Würmer, welche der Papyros Ebers (1) bespricht ist
angeblich nach Stern (2) der TS *=9fn = der Ueber-
seinem-Leib- Wurm. Wenn dieser eigentümliche Name schon auffallen
muss, So ist medicinisch unter dieser Bezeichnung gar nichts
denkbar. Nun kommt dieses angebliche Wort in einer angeblichen
Beschwôrungsformel vor, welche nach der unzweïdeutigen Über-
schrift gegen — UMA, also gegen Bothriocephalus latus empfohlen
wird. In einer solchen Beschwôürung kônnte also ein neuer
Wurmname nur eine poëtische oder mystiche Umnennung des
| Bothriocephalus latus sein. Wenn also Scheuthauer (3) darunter
Oxyuris vermicularis vermutet, so Wwiderlegt sich dies nach dem
Gesagten von selbst. Lüring sprach sich über diesen Wurm gar
nicht aus. Bei Lieblein-Joachim (4) wird von Joachim ganz allge-
mein darunter « Eingeweidewurm » verstanden. Dass über seinem
Leibe nicht innerhalb seines Leibes bedeuten kann, braucht aber
wohl auch nicht erst widerlegt zu werden. Es ist wohl nach dem
Wurm der sonst in solchen Fällen wenigstens im Papyrus Ebers
gebräuchliche Strich nicht in der Vorlage gestanden. Und daher
kam das ganze Missverständnis. Der Wurm ist hier nicht Deter-
minativ, sondern das Zeichen für das Wort Wurm selbst. Und die
Redewendung, « über seinem Leibe » ist der Schluss des vorherigen
Satzes, welcher eine Ceremonie über seinem Leibe d. h. des theur-
gisch behandelten Patienten vorschreibt. Somit muss diese Wurm-
species aus der altaegyptischen Pathologie gestrichen und der
thatsächliche Inhalt des Abschnittes den Cestoden zugewiesen
werden.
Um so lehrreicher ist aber der Text vom Wort « Wurm » ab,
welchen ich für die vorgeschriebene Amuletaufschrift halte, welche
über den Bauchdecken angebracht werden soll : « Wurm in
diesem meinem Leibe ! Werk eines Gottes, Werk eines Feindes, welcher
Zauberei trieb ! Es befreit der Gott, dessen Werk du bist, diesen meinen
(1) Papyros Ebers, Spalte 19, Zeile 4 bis 10.
(2) SrerN, Glossarium zu Papyros Ebers, Leipzig, 1875, cf. p. 17.
(3) Virchow’s Archiv, LXXXX, p. 350.
(4) Papyrus Ebers, das àlteste Buch über Heilkunde, Berlin, 1890; cf. p. 13.
Anm. i.
490 F. VON OEFELE
Leib! » Es weht uns dieser Satz ganz innerafrikanisch an, dass
durch bôüsen Zauber ein Gott zur Sendung dieser Krankheïtsstofte
gezwungen wurde, dass aber ein noch mächtigerer Zauber den
Würmen angedroht wird, der sie mit Hülfe des gleichen Gottes,
welcher dem feindlichen Zauberer hatte dienen müssen, wieder
vertreiben wird.
Da sofort im folgenden Absatze Typhos-Dysenterie als die
Schôüpierin untôthbarer Würmer bezeichnet wird und diese Krank-
heit wiederum ein Werk des büsen Gottes Set-Typhon ist, so werden
wir uns unter dem vorerwähnten Gotte auch Set-Typhon vorstellen
müssen. Im allgemeinen gilt diese Gestalt als ein Asiatengott. Hier
ist aber wohl eine ältere afrikanische Zauberfetischform gleichfalls
in den späteren Gott Set-Typhon verschmolzen. Dieser Wurm-
bringer môge hier in der Hieroglyphe vorgestellt werden. Er wird
mit dem Fabeltiere, das den Esel determiniert geschrieben oder
wird auch schon mit dem Kopf dieses Tieres dargestellt, also
NA oder. Neuerdings ist das Tier dieses Gottes als Spring-.
maus, Dipus ægyptius der Rodentia, bestimmt worden.
MyYasis UND ERKRANKUNG AN UNCINARIA.
In einem vorhergehenden Abschnitte ist der pend-Wurm als
Ascaris lumbricoides bestimmt worden. Dies ist aber nur in
medicinischen Texten und, soweit es sich um Würmer im Leib
handelt, der Fall. Denn das Wort bedeutet Wurm im allgemeinen
und wird auch verwendet, wenn von anderen Würmern die
Rede ist. Die Species des Wurmes musste in jedem einzelnen Falle
der Kundige aus dem Contexte erkennen. Es fehlt dem ganzen
Altertum der Begrift der modernen Systematik nach Genus und
Species als naturwissenschaîtlicher Selbstzweck. Und davon macht
der Aegypter keine Ausnahme. Viel mehr liegt es im Geiste der
Vülker der Keïlschriftcultur an solche Pedanterie zu denken. Die
ganze geistige Veranlagung der Aegypter stand der scharfen
Durchführung einer Systematik fern. Auch die Ausführungen in
der Besprechung der zoologischen Systematik môchte ich in der
Weise verstanden haben, dass wohl die Vierteilung den Aegyptern
geläufig war, nicht aber so, dass auch die Aegypter nun ‘selbst
die Erfinder dieser Vierteilung sein müssen.
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 491
Die wechselnde Bedeutung des Begriffes Wurm gegenüber
moderner naturwissenschaîtlicher Terminologie kônnen wir aus
dem Londoner medicinischen Papyrus ersehen. Während im
Papyrus Ebers, wie bisher besprochen, der pend-Wurm vorkommt,
findet sich im Londoner Papyrus der fend-Wurm = 7fg
resp. SUV: Wer aus der hebraeischen Sprache den Wechsel
von p-Laut und i-Laut kennt, wird mit mir unbedenklich beide
Würmer als identisch erklären.
An der ersten (1) Stelle des Londoner Papyrus werden uns keine
realen Einblicke gewährt. Wie der Lodoner Papyrus überhaupt
meist Krankheïtssegen und Beschwôrungen enthält, so ist es auch
an dieser Stelle. Noch dazu ist aber im ersten Teile des Papyrus
der Text der Beschwôrungen gar nicht in aegyptischer, sondern
in phoenizischer Sprache abgefasst, aber mit aegyptischen Schrift
zeichen geschrieben. Man denke sich nur einmal in heutigen
Tagen die franzôüsische Sprache mit arabischen Schriftzeichen
nieder geschrieben. Noch schlimmer geht es uns bei ähnlichen
_ Aushilien in zwei längst ausgestorbenen Sprachen.
Der Inhalt von solchen Krankénbeschwôrungen lässt sich bei
der Verworrenheit solcher Texte schwer aus klar geschriebenen
Texten entziffern. Unter den mitgeteilten Verhältnissen ist von
dem Inhalte der ausländischen Beschwôrungsformeln einstweilen
nicht viel Einblick zu erhoffen.
Die Ceremonie selbst zerfällt in zwei solcher Segenssprüche und
zWar einen ersten kurzen Zauberspruch, welcher wie es scheint
über den Patienten viermal wiederholt wurde und einem zweiten
Spruche, welcher über ein Recept aus drei Drogen auch viermal
gesprochen wurde. Zwischen beiden Sprüchen ist ausdrücklich
eingefügt, dass diese Sprüche in der asiatischen Sprache der Kefto
abgefasst sind.
Es kann uns hier die innige Vermengung von Recepttherapie
mit theurgischer Therapie interessieren. Diese Vermengung ist
auch in der späteren Keilschriftmedicin vertreten. Und da wohl
der Londoner Papyrus der am meiïisten von asiatischer Medicin
beeinflusste medicinische Papyrus ist, so ist diese Eigenschaft
auch hier hervor zuheben. Dass aber überhaupt der aegyptische
(4) Medicinischer Papyros Birch in London, Verso, Spalte 2, Zeile 2 bis 7.
492 F. VON OEFELE
Arzt aus Asien die Behandlung von parasitischen Würmern
entlehnte, zeigt uns ferner, dass diese Parasiten im Altertume
Aegypten und Vorderasien gemeinsam sein mussten. Und das
erinnert an die gleichzeitige Nennung vorderasiastischer Vôlker
und Aegyptens in Bezug auf Parasiten bei Theophrast.
An der zweiten Stelle des gleichen Papyrus (1) finden sich
am Anjange des Kapitels, welches diesen Parasiten zweimal
erwähnt mehrere Zerstürungslücken. Der erhaltene Text gehôürt
gleichfalls Beschwôürungsformeln an. In einem zum Teil erhaltenen
Satze werden aber diese Würmer gleich Heuschreckenschwärmen
beschrieben. Wenn entstehen fendwürme, so giebt es kein Getreide im
ganzen Lande und nicht werden Opfer durch seine Veranlassung den
Gôttern dargebracht. Hier sind die Würmer deutlich als Coleop-
terenlarven und zwar entweder aus der Familie der Elateriden
oder der der Curculioniden erkennbar.
Sollte nun ja einmal ein Austritt von Dipterenlarven durch
Mund oder Aîfter des Menschen beim alten Aegypter beobachtet
worden sein, so würde die Nachricht eine lange Umschreibung
notwendig machen, soweit nicht Fliegenlarven mit Spulwürmern
unter der gleichen Bezeichnung zusammen geworien wurden.
Ob also im Ausnahmefall der Aegypter nicht doch Larven und
Würmer confundiert und dann unter einer Bezeichnung, welche
ich jetzt als Ascaris fasse, auch schmarotzende Dipterenlarven
verstanden hat, sei dahingestellt. Im allgemeinen Texte ist die
Bestimmung von Ascaris Sicher.
Ascariden koennen noch häufiger als andere Würmer den Men-
schen inficieren, ohne dass irgend welche pathologische Erschei-
nungen aufzutreten brauchen. Die localen wie reflectorischen
Erscheinungen sind auch anderen Magen-und Darmafiectionen
sgemeinsam Dieser Wurm ist über die ganze Erde verbreitet.
Besonders reichlich findet man auch heute noch wie zu Plinius-
zeiten Spulwürmer im Orient. Ascariden sind also die Haupt-
gruppe und eventuelle Myasis musste als seltenere Abart der
Erkrankung den Ascariden zugezählt werden.
Damit muss ich aber auch für Uncinaria duodenalis auî andere
(1) Loco citato, Recto, Spalte 5, Zeile 5 und 6.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 493
Resultate als Scheuthauer (1) kommen. Scheuthauer stützt sich
abgesehen von einer unsicheren Übersetzung der Symptome auf
folgende Punkte : Nach Griesinger leidet mindestens der vierte Teil
der Bevôlkerung Aegyptens an Uncinaria duodenalis. Im Darme
einer Leiche werden Hunderte ja Tausende dieser Würmer ange-
trofien. Die Männchen sind 6-10mm, die Weïbchen 10-18mm Jang
und bis 1m® breit. Der Parasit ist also schon dem unbewafineten
Auge sichtbar und lenkt in der Darmwand durch einen linsen-
grossen, blutunterlaufenen Hof die Aufmerksamkeit auf sich.
Den Aegyptern war also beim Einbalsamieren reichliche Gele-
genheit zur Entdeckung jener Würmer geboten. Scheuthauer
glaubt also, dass nicht Dubini 1838 in Mailand und Pruner 1846
in Aegypten die erste Uncinaria duodenalis sah und nicht Bilharz
und Griesinger zuerst den Zusammenhang zwischen Chlorosis
aegyptiaca und diesem Parasiten erkannt hat. Nach Scheuthauer
war der Wurm und seine Folgen den Aegyptern bereits vor Nieder-
schreibung des Papyrus Ebers bekannt.
Demgegenüber muss ich annehmen, dass Uncinaria duodenalis
sammt den Dipterenlarven des Verdauungscanales mit Ascaris
confundiert wurde. Anderseits konnten diese beiden kleineren
Parasiten auch mit Oryuris vermicularis vereint worden sein.
Denn, es sei nochmals betont, eine scharfe zoologische Systematik
im heutigen Sinne besass keines der alten Vülker. Die Systematik ,
ist nur relativ und die Begriffe der Species gehen in einander über.
Abgesehen von dem Parasiten Uncinaria als solchen muss ich
auf den Symptomencomplex der Anchylostomiasis (Uncinariasis)
als solcher unten zurückkommen. |
OXYURIS VERMICULARIS.
Oxyuris vermicularis gehôrt zu den häufigsten über die ganze
Erde verbreiteten Entozoën des Menschen namentlich im Kindes-
alter. Die Grôüsse des Parasiten ist eine solche, dass dieselben
auch der alte Aegypter als Würmer erkennen musste und die Zahl
ihrer Exemplare in einem Wirte erleichtert diese Diagnose.
Scheuthauer (2) sucht darum Oxyuris vermicularis unter einem
(1) ScneurHauEr, Beiträge zur Erklärung des Papyrus Ebers. Virchows
Archiv, 1881.
(2) Beitrage zur Erklarung des Papyrus Ebers. Wien, 1881, p. 5.
494 F. VON OEFELE
Worte, das ich oben als Lesefehler erwiesen habe. Ich môüchte
diesen Wurm unter À Son suchen. Die wiederholte Erwähnung
dieses Wurmes nach den Belegen des Lexicon lässt näheren
Einblick erhofïten. Dieselbe beruht aber nur darauf, dass hier der
Wurmname in einem Satze wiederholt vorkommt und dass durch
Versehen des Abschreibers dittographisch dieser Abschnitt gleich-
lautend zweimal erhalten ist. Dieser Wurm ist somit auch nur
einmal erwäbnt und muss gegenüber den lumbrici und tineae des
Altertum in dessen Augen an Bedeutung zurückgestanden haben.
In diesem Sinne beziehe ich diesen Wurm auf Oxyuris. Dabeïi sei
aber bemerkt, dass nach meiner Ansicht dann sicherlich auch
keine scharfe Grenze zwischen Oxryuris, Uncinaria und Dipteren-
larven des Darmes vom alten Aegypter gezogen wurde.
Scheuthauer (1) bezieht die einschlägige Stelle des Papyrus
Ebers (2) auf Uncinaria. Dabeï setzt Scheuthauer in seinem Citate
nur das allgemeine Wort « Wurm » für die erwähnte speciellere
Bezeichnung im aegyptischen Texte ein. Die Unterdrückung des
specielleren Wortes entstand wohl durch die umständliche brief-
liche Verstaändigung Scheuthauers, der selbst keine aegyptischen
Texte zu lesen vermochte, mit dem Aegyptologen Georg Ebers.
TRICHOCEPHALUS TRICHIURUS.
Trichocephalus trichiurus ist über die ganze Erde verbreitet und
coll sich in einzelnen Gegenden Italiens fast in jeder Leiche finden.
Wenn er auch meist zu mehreren Exemplaren beisammen ist, so
ist sein Auîtreten doch kein solches, dass die Beobachtung desselben
durch die alten Aegypter viel Wahrscheïinlichkeït besitzt. Sollte
der Parasit ja beobachtet sein, so wurde er sicherlich nicht mit
besonderem Namen belegt.
STRONGYLOIDES INTESTINALIS.
Noch heute lässt sich die Schädigung durch STRONGYLOIDES nicht
von den Schädigungen durch die gleichzeitig vorhandene Üncinaria
duodenalis trennen. In Altaegypten war dies noch weniger der
Fall. Da wir annehmen müssen, dass Anchylostomum überhaupt
nicht beobachtet wurde, so konnte vielleicht die Anchylostomiasis
(1) Loco citalo, p. 3.
(2) Papyrus Ebers, Spalte 25, Zeile 6 und Spalte 52, Zeile 5.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 495
in einzelnen Fällen bei gleichzeitiger Beobachtung von Rhabdo-
nema auf letztere bezogen werden. Ob aber dann Rhabdonema
von den anderen Rundwürmern getrennt wurde, ist die Frage ;
jedenfalls fehlt bis jetzt jeder Fingerzeig in den aegyptischen
Papyri.
‘ ECHINORRHYNCHUS.
Auch über das Vorkommen von Echinorrhynchus dürfen wir
keine Notizen in Altaegypten erwarten.
Uncinaria trigonocephala, Sclerostomum equinum, armatum und
tetracanthum.
Im Darm des Pferdes leben die letzteren drei grossen und im
Darm des Hundes die erstere Art. Beim Pierde verursachen die
Parasiten Kolik. Sonsino (1) bezieht eine Epidemie, welche fast
alle Pferde im Jahre 1876 in Aegypten vernichtete zum Teil auf
diese Parasiten, sodass fast das gleiche als von der Tsetsetliege
auch von diesen Parasiten gesagt werden dari.
UNCINARIASIS.
Nachdem Griesinger als Ursache der sogenannten tropischen
oder aegyptischen Chlorose die Uncinaria duodenalis erwiesen hatte,
war es nahe liegend eine häufige Krankheïit der alten Papyri
darauî zu beziehen. Scheuthauer gritf den häufigsten Namen einer
intestinalen Erkrankung im Papyrus Ebers heraus und Joachim
tolgte ihm nicht nur darin, sondern war sehr geneigt noch weitere
dunkle Krankheitsnamen und Symptome auf die Anaemia aegyp-
tiaca zu beziehen.
Zur Beurteilung dieser Frage muss vor allem beachtet werden,
dass ohne Darmôfinung (oder Mikroskop) der parasitologische:
Charakter der Anchylostomiasis nicht erkennbar ist. Diese Unter-
suchungsmethoden standen den alten Aegyptern nicht zur Ver-
Tügung. Und ohne dies fallen verschiedene Fälle von Anchylos-
tomiasis unter die verschiedenen Symptome derselben, welche auch
bei anderen Erkrankungen auftreten koennen. Es sind auch Fälle
bekannt, in welchen die erwiesene Infection mit Anchylostomum
überhaupt keine pathologischen Erscheinungen ausgelôst hatte.
Eine einheitliche Abhandlung der Anchylostomiasis, so erwünscht
(1) Sonsino, Contributo alla entozoologia d’Egitto, Cairo 1896, p. 332.
496 F. VON OEFELE
und bequem dieselbe auch für die Bearbeitung der medicinischen
Papyri wäre, kann darum in den medicinischen Papyri der alten
Aegypter nicht gesucht werden. Ein Austreten der Parasiten wie
bei Oxyuris, Ascaris und Bandwurmgliedern in einer Weise, dass
ein antiker Beobachter auf die Parasiten hätte aufmerksam werden
koennen, findet auch nicht statt. Nur der Symptomencomplex
schwerer Anchylostomiasis kann dem allen Aegypter als einheit-
liches Krankheitsbild vorgeschwebt haben. Diese Fälle sind aber
durchaus nicht so übermässig häufig, dass sich die Anchylos-
tomiasis immer wiederkehrend in den medicinischen Papyri in
den Vordergrund drängen kônnte.
Für diese schwere Anchylostomiasis ist zu beachten, dass in
Europa diese Krankheït Tunnelarbeiter, Bergwerksarbeiter und
Ziegelarbeiter betrifft. Es läge darnach nahe die Übersetzung
Joachims (1), welche als Diagnose für einen Patienten angiebt : (er
hat Sandbänke gegraben und Sand gehoben », auf Uncinariasis
zu beziehen. Aber bei Einsichtnahme des hieratischen Textes (2)
ist von « graben » überhaupt nicht die Rede und «Sandbänke » und
« Sand » sind für äbnlich lautende Worte eingesetzt, so dass diese
Stelle für Uncinariasis nicht verwendet werden darf, so verlockend
die Deutung für einen Parasitologen ist, wenn er die Übersetzung
Lieblein-Joachim durchliest.
POSTHUME ENTEROPARASITEN.
Mehrfach musste ich die alte zoologische Ansicht erwähnen,
dass durch Fäulnis von Kôrperausscheidungen durch Generatio
aequivoca Würmer entstünden. Natürlich mussten dann auch alle
wurmaehnlichen Tiere, welche in entleerten Excrementen lebten,
als den Enteroparasiten gleichwertige Bildungen angesehen wer-
den. Wir koennen diese Dipteren-und vor allem Coleopteren-larven
und ausgebildete Coleopteren nicht mehr zu den Parasiten rechnen.
Für das Altertum war das Erscheinen dieser Tiere auch Parasi-
tismus oder vielmehr ein zu Eigenleben gelangter Kôrperstoff. Da
dieser Kôrperstoff aus dem Kôrper ausgeschieden war, so kam er
selbst in dem Falle, dass er pathologisch war, als Indication für
die Therapie nicht in Betracht.
(1) Joacum, Papyros Ebers. Berlin, 1890, p. 47.
(2) Papyrus Ebers, Spalte M1, Zeile 6,
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 497
Da aber das Altertum schon eine Art Opotherapie mit gewissen
Theoremen betrieb, so konnten solche Auskrystallisationen in
belebter Form für den Ersatz mangelhaîter Kôrpersäfte in Betracht
kommen. Das Ergrauen der Kopfhaare galt als Abnahme solcher
Kôrpersäfte im Alter, wie eine Reihe von Recepten des Papyrus
Ebers ergiebt und wie ähnliche Ansichten durch ein Beispiel aus
Alexander von Tralles belegt sind. Gegen das Ergrauen der Haare
wurde darum vielfach anklingend an moderne Opotherapie die
Quintessenz von Kôrperteilen schwarzer Tiere in Auszügen ver-
wendet.
Am Schlusse der Tafel 65 des Papyrus Ebers findet sich eine
Lücke im Texte. Es kommt dies in alten Büchern bei der Technik
der Abschrift von Abschrift häufig vor und wird an anderen Stellen
‘des Papyrus Ebers meist besonders bemerkt : « gefunden zerstort ».
Auch in Keïlschrifttexten z. B. dem Merodachbaladangarten,
einem Verzeichnis von Arzneikräutern, findet sich wiederholt
dieser Vermerk. Auch eine Schreibernachlässigkeit kann vorliegen.
‘So wurden im Papyrus Ebers bei der Abschrift auch zwei vollstän-
dige Spalten (28 und 29) vom Schreiber vergessen oder überblättert.
Es mag nun das eine oder andere hier vorliegen, so fehlt leider
dem Recepte, das ich hier anführen muss die Überschrift. Doch
dieser Fehler lässt sich ergänzen. Der Papyrus Ebers ist systema-
tisch angelegt und an der betreffenden Stelle befinden wir uns
in der Mitte der Therapie bei grauen Haaren. Die erste Zeile der
Spalte 66 ist also der Schluss eines solchen Receptes. In diesem
Recepte finden wir aber eine ganz besondere theoretische Feinheit
aegyptischer Therapie. Die grauhaarige Greisin besitzt zu wenig
Schwarzstoff und ein anderes jugendliches Individuum leert in
seinen Faeces seinen Uberschuss an Schwarzstoftin solcher Menge
aus, dass er in den entleerten Faeces nach wenigen Tagen durch
die erwärmenden Sonnenstrahlen in Generatio aequivoca zum
lebenden Staphylinus niger oder einem verwandten coprophilen
Staphyliniden wird. Dieser (humanisierte Schwarzstoff » erscheint
somit geeignet für locale Opotherapie im Falle des Ergrauens der
Haare. ;
Ausser der schwarzen Schlange, welche schon in der zoolo-
gischen Systematik besprochen ist, wird ein schwarzer Wurm
Archives de Parasitologie, NV, n° 3, 1902. 32
‘498 F. VON OEFELE
SAN
aegyptischer Systematik Lens MA: welcher nach den Anga-
ben des Receptes aus entleerten Faeces gesammelt werden muss,
empiohlen. Dass dieser « Wurm » schwarz sein musste, ergiebt
sich aus allen Begleitrecepten, welche consequent schwarze Tiere
verlangen. Da die coprophagen Larven, welche ich kenne, durch-
weg weiss gefärbt sind, so kann es sich nur um einen der grüsseren
schwarzen Staphyliniden der Coleoptera handeln.
Illustrativ für den Geïist dieser Therapie ist es auch, dass in
einem vorausgängigen Recepte gleichwertig mit diesem schwarzen
Staphyliniden das Blut einer schwarzen Kuh gesetzt ist. Auch
hier soll der überschüssige Schwarzstoff im Blute der schwarzen
Kubh opotherapeutisch den fehlenden Schwarzstoft in den Haaren
einer Greisin ersetzen.
Die Quintessenz dieser lebendigen Auskrystallisation stellte der
Aegypter durch « Auskochen mit Oel » dar und « rieb damit viele
Male ein ». Es mag dies für manchen Leser geradezu wie eine
Parodie auf moderne Opotherapie klingen. Aber wie die Parodie
die beabsichtigte falsche Consequenz darstellt, finden sich in der
Geschichte der Medicin nur leider zuviele falsche Theoreme,
welche in ihren Consequenzen der Parodie so nahe kommen.
Wie wird es in dieser Richtung unserem Zeitalter in der Zukunît
ergehen, wo wir uns auch nur handbreit von der objectiven
Naturbeobachtung entiernt haben ?
DisTOMUM DER LEBER.
Über Fasciola hepatica und Dicrocælium lanceatum im modernen
Aegypten erhalten wir durch Sonsino (1) einen Einblick. Im Allge-
meinen gelten ja Distomuminfectionen der Leber beim Menschen
als selten. Und Paragonimus Westermanni kann als japanische
Erkrankung geographisch begrenzt gelten. Von Distomuminfec-
tionen muss also für Aegypten allein Schistosomum hæmatobium
besonders hervorgehoben werden ; doch kann Fasciola hepatica
nicht ganz übergangen werden.
Bei vereinzelten Exemplaren im einzelnen Wirte, was meist der
Fall ist, sind die Veränderungen nach Claus pathologisch nur
geringfügig. In grôsserer Anzahl veranlassen diese Parasiten
(1) Sonsino, Contributo alla entozoologia d’Egitto. Cairo, 1896, p. 330-332.
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 499
ebenso wie bei den Haustieren Leberfäule. Sollte der aegyptische
Boden uns reichlicher mit veterinären Texten beschenken, so
würden wir damit erst Aussicht bekommen gesicherte Beschrei-
bungen dieses Schmarotzers zu erhalten.
ECHINOCOCCUS DER LEBER.
Der Echinococcus kommt in inneren Organen des Menschen vor,
besonders in der Leber. Der ausgebildete Bandwurm lebt zahlreich
im Dünndarm verschiedener Hunderacen. Der Echinococcus findet
sich beim Menschen in allen Klimaten, geradezu endemisch in
Island, wo 2-3 0, der Einwohner an Echinococcus leiden. Wenn wir
zu diesen Angaben von Weiss die Behandlung der Lieblingstiere im
Allgemeinen und besonders der Hunde in Altaesypten betrachten,
so muss auch damals dies Land nicht frei von Echinococcus gewesen
sein. Aber die Unterscheidung von anderen Vergrôüsserungen der
Leber kann fraglich erscheinen. Als tierischer Parasit ist der
Echmococcus sicherlich nicht angesehen worden, wenn nicht das
eigentümliche Schwirren der Echinococcus blasen die Ideenassocia-
tion auf ein Klopfen des Wurmes oder ein Schwirren des Insektes
führte.
EUSTRONGYLUS GIGAS RuüpD.
Der Palissadenwurm wird vornehmlich in dem Nierenbecken
fischfressender Carnivoren gefunden. Von Blasius und Ruysch
liegen auch Beschreibungen von dessen Vorkommen beim Men-
schen vor. Jedenfalls war bei der Ernährung der alten Aegypter
auch für das Vorkommen dieses Parasiten reichliche Gelegenheït ;
doch fehlen direkte Nachrichten.
. HAEMATURIA PARASITARIA.
Wenn Filaria sanguinis hominis auch zu Millionen das Blut
bevülkert und durch die Nieren in den Harn gelangt, so ist dies
für moderne Hilfsmittel ein Weg um Filariasis von Distomiasis zu
unterscheiden. Bei der Haematurie der alten Aegypter muss für
den einzelnen Fall diese Diagnose unentschieden bleiben oder
vielmehr beide Arten parasitischer Haematurie konnten altaegyp-
tisch nur als einheitliche Krankheït aufgefasst werden.
Als Wurmkrankheit wurde weder Distomum noch Filaria fü
500 F. VON OEFELE
môglich gehalten. Noch Alexander von Tralles (1) leugnet die
Môglichkeit des Vorkommens von Würmern im Blute. Aber die
Haematurie konnte nicht übersehen werden. Es kommt hier nur
auî deren Aufiassung an. Und in dieser Beziehung ist noch ein
Gewirr von Theoremen der alten Medicin zu lôüsen.
Die Grundlage muss hier die weite Verbreitung einer Ansicht
bei den Vülkern Aîfrikas bilden. Die Haematuria des Mannes in
Hemaphroditischer Nilgott mit Habitus eines Haematurikers.
Folge der Blutparasiten gilt in Afrika geradezu als Menstruatio
virilis. Diese Ansicht erscheint bei den afrikanischen Vôlkern sehr
verbreitet, muss darnach also für sehr alt angesehen werden.
Zuerst nur mit einer gewissen Wabhrscheinlichkeit wird die Häema-
turia als Menstruatio virilis auch für die aegyptische Medicin in
Anspruch genommen werden koennen. Doch müssen wir die
Grundlagen der Ansicht erst näher besprechen.
(1) Puscamanx, Alexander von Tralles. Wien, 1878 ; cf. I, p. 32.
STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 501
Die periodisch wiederkehrende Blutung ist nicht der einzige
Grund. Die schroften Gegensätze von Mann und Frau haben stets
die Frage nach Zwischenwesen entstehen lassen. Und hier zeigen
die Männer mit Haematurie vielfach solche Übergangseigen-
Nilgôtter mit hermaphroditischem Habitus der Haematuria parasitaria.
schaîten. Wenn gerade der Aegypter den Mann braun und die
Frau gelb darstellt, so musste die weibische Hautiärbung bei
Haematurie auffallen. Auch alle Hautdecken bekommen einen
leichten Anflug zu Oedemen im Unterhautzellgewebe. Dies giebt
502 F. VON OEFELE
den äusseren anatomischen Formen etwas an Abrundung, wie es
an gesunden Kôrpern nur Kinder und Frauen zeigen. Der Cha-
rakter des Patienten mit Haematurie wird derart, dass der Patient
noch heute vom Militärdienst frei ist. Auch diese Gründe der
Militärfreïheit lassen sich als « Weïbisch werden » bezeichnen. In
Kôrper und Geist eine Annäherung an das weibliche Geschlecht
bei Verkümmerung des Säfteüberschusses zur Bildung genügenden
Spermas lässt vom männlichen Geschlechte fast nur den Bart
bestehen. Wenn ich im ersten Teile meiner Arbeit unter den
aegyptischen Gôüttergestalten Rachitis finden konnte, so ist uns
auch ein Gott mit dem Habitus der Haematurie erhalten.
Es sind viele Abbildungen dieses Nilgottes erhalten und es ist
nicht môglich hier alle einzelnen Bilder anziühren. Aber schon
das erste Bild macht in seinen Einzelheiten den Eindruck weib-
licher Kôrperformen und trägt den Bart. Merkwürdiger Weise
fehlen in einer Darstellung der Berliner Museen einem Paare von
Nilgôttern gerade die männlichen Genitalien und sind nur durch
je drei Lappen ersetzt. Auch hier ist das stark gewôlbte Abdomen
und das Hervortreten der Mammae nach weiblicher Art beach-
tenswert. Der Nil gilt aber stets als männlich. Dieser Widerspruch
lôst sich durch die Tradition der Fellachen, welche die Menstruatio
virilis bis heute in der Volksansicht vererbt haben.
Zu Beginn der Nilschwelle führt der Nil ausserordentliche Men-
gen aufgeschwemmten Laterites, einer Humusbildung, welche
durch ganz Afrika stark verbreitet ist. Das Nilwasser ist zu anderen
Zeiten sebr klar und durchsichtig und entspricht für die chemische
Grossindustrie dem distillierten Wasser. Wenn aber der Nil
anfangt zu wachsen, trübt er sich, wird erst schmutzig gelb und
dann wirklich rot. Die heutigen Fellachen bezeichnen dies als ma
achmar d. h. rothes Wasser oder als Menstruation (Krankheït) des
Nil. Schon der biblische Bericht fasst dieses rothe Wasser als
«€ Blut » auf.
In dem biblischen Berichte werden im allgemeinen Naturerschei-
nungen durch Wunder hervorgebracht. So erscheint nach der
Sintflut der Regenbogen des Noah und erscheint nach biblischer
Anschauung bis heute nach Regengüssen. In gleicher Weise wer-
den alle unangenehmen Naturereignisse, welche für die Eigenart
Aegyptens specifisch sind, nach der Ordnung der Jahreszeiten als
STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 503
die zehn Plagen, welche Moses über Aegypten verhängt hat, dar-
gestellt. Auch hier ist der biblische Gedanke : Moses hat die Plagen
zur ersten Male verhängt und seitdem treten dieselben jedes Jahr
ein. Die biblische Reïhenfolge beginnt mit dem Anfange des
aegyptischen Jahres und hier ist die erste Plage : der rothe Nil,
d. h. dass alles Wasser des Stromes in Blut verwandelt wird.
Diese biblische Darstellung und die Auffassung der modernen
Fellachen ergiebt den Nil als Mann, welcher jährlich einmal an
die Menstruation kommt. Diese Auffassung aber wieder in Verbin-
dung mit der allgemein afrikanischen Auffassung der Haematurie
als Menstruatio virilis liess die altaegyptische Anthropomorphi-
sierung des Nil in dem Habitus eines Patienten mit Haematurie
erfolgen. Dass nun tatsächlich die Darstellungen des Nilgottes bis
in Details diesem Habitus entsprechen, ist ein gutes Zeugnis für
altaegyptische Beobachtung vom Gesammteindrucke eines patho-
logischen Zustandes. Zum Bewusstsein einer pathologischen
Ursache und zwar parasitären Charakters gelangte der Aegypter
nicht und konnte auch nicht dazu gelangen, da aus Alexander
von Tralles erweisbare antike Grundanschauungen die Auffassung
von haematoben Parasiten unmôüglich machten.
Aber nach vorstehender Darlegung glaube ich nicht, dass noch
ein Zweïiel an der genauen Beobachtung der Haematuria para-
sitaria durch die alten Aegypter bestehen kann.
NOTICES BIOGRAPHIQUES
XII. — GIAN BATTISTA ERCOLANI
PER
GIAN PIETRO PIANA.
Professore nella R. Scuola Veterinaria di Milano.
Gian Battista Ercolani, come scienziato merita di essere celebrato
fra gli anatomici, Îra 1 patologi e fra i cultori della Parasitologia ;
e come Uomo privato e come Patriotta deve essere onorato da
quanti apprezzano la probità, la rettitudine di pensiero, la perse-
veranza nelle opinioni politiche, il coraggio e l’abnegazione nel
sostenerle.
Ora, dietro invito dellillustre direttore degli Archives de Parasi-
tologie, il Prof. R. Blanchard, m'accingo a fare un cenno biografico
di questo mio compianto Maestro e a dire in modo particolare delle
sue opere risguardanti i Parassiti.
Nel compiere cid intendo giovarmi dei discorsi pubblicati in
celebrazione della morte dell’Ercolani, di alcuni scritti suoi perve-
nuti nelle mie mani, delle sue memorie scientifiche pubblicate, del
ricordo che serbo degli anni trascorsi presso di lui come disce-
polo e come coadiutore nelle sue richerche scientifiche e degli
avvertimenti avuti da alcuni intimi amici dell’ Ercolani stesso.
Gian Battista Ercolani nacque in Bologna nel giorno 23 dicembre
1817, figlio del conte Filippo-Leone da Bagnacavallo e della contessa
Rosalba-Celestina Lisi. Fin da giovinetto mostrd ingegno sveglia-
tissimo, in guisa che il celebre medico Tomasini, intimo amico
della famiglia, ebbe a predirne, sebbene non mostrasse ancora
inclinazione allo studio, la splendida carriera scientifica. Giova-
nissimo entrù per gli studi nella Università di Bologna ove, nel
1836, ebbe la Laurea in medicina e chirurgia.
Breve tempo dopo laureato operd brillantemente un uomo col-
l’uretrocistitomia e coll’ estrazione di un calcolo vescicale.
Nel 1837, a soli venti anni di età, l’'Ercolani fu nominato Assi-
stente del celebre professore Antonio Alessandrini. Questo eminente
scienziato ebbe certamente la più grande influenza nel far nascere
PROFESSORE G.-B. ERCOLANI
Ullima fotografia, eseguita dopo il 1880
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LETTERA DEL PRor. G.-B. ERCOLANI AL PRror. FRANCESCO RizzoLI.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 507
nell’ Ercolani l’amore allo studio della Parasitologia, poichè esso
stesso si applico con profitto alla medesima. Basti rammentare la
Filaria labiato-papillare del peritoneo dei Bovini, da lui illustrata,
e le ricerche diligentissime da lui fatte sulla resistenza vitale degli
embrioni della Filaria attenuata (Annali di storia naturale, IT, p.379,
Bologna, 1829). L’Ercolani stesso in diversi suoi scritti ebbe a
dichiarare come dovesse molto all’Alessandrini anche per gli inse.
gnamenti avuti risguardanti i Parasiti.
L'Ercolani coadiuvo l’Alessandrini nell’arricchire i Musei di
Anatomia comparata normale e patologica fino al 1848. In questo
periodo di tempo, come risulta dall’elenco delle sue pubblicazioni
e dai manoscritti che ho avuto in esame, si applicù ancora per
* conto proprio a studi di Anatomia comparata normale e patologica,
di Patologia comparata e di Parasitologia.
Nel 1842 era ufficiale sanitario delle truppe pontificie in Bolo-
gDa.
Nel 1843 contrasse matrimonio colla gentil donzella Carlotta
Sarti. Da questa unione l’Ercolani ebbe due figlie, delle quali perd
una sola oltrepasso l’età della fanciullezza.
Fin da quest’epoca l’Ercolani, come risulta da qualche suo scritto,
partecipô ai commovimenti politici, che dovevano palesarsi dopo
l’annessione austriaca, in Bologna nel 1848. Allora egli manifesto
altamente le sue aspirazioni per l’unità d'Italia e sopratutto la sua
assoluta avversione contro ogni ingerenza straniera nel Paese. Il
suo patriottismo e i suoi meriti furono riconosciuti colla nomina a
membro in varie Commissioni amministrative e politiche e a
Deputato della Costituente Romana.
Mentre esercitava il suo mandato come Deputato nell’Assemblea
costituente della Repubblica Romana, l’Ercolani, che come alcuni
illustri suoi amici, aveva sempre aspirato all’unificazione della
Patria sotto l’autorità di un re italiano, coraggiosamente si oppose
a qualunque forma di governo diversa dalla monarchia. Fu con-
trario allo stabilirsi della Repubblica, perchè pensava, che in quel
tempo tal forma di governo potesse riescire nociva all’Italia. Cid
non pertanto egli prese poi parte attiva alla difesa di Roma assalita
da esercito francese, prestando l’opera sua prima come combat-
tente e poi come medico curante i feriti.
In seguito alla caduta della Repubblica Romana l’Ercolani venne
508 G. P. PIANA
proscritto dagli Stati pontifici. Dovè quindi fuggire da Roma,
nascondersi per qualche tempo nelle montagne del Bolognese
sofirendo privazioni e fatiche di ogni maniera per sottrarsi alle
ricerche della Gendarmeria pontificia, che aveva ordine di arre-
starlo.
Nell’ inverno 1849 riesci a passare in Toscana, ove pareva che il
Governo di quel Granduca fosse tollerante verso i perseguitati
politici del Papa. Visse per qualche tempo in Pistoia, poi si recù a
Firenze ove potè riunirsi alla consorte e alla figlia sua. Mentre
godeva di un pù di quiete in questa città comincid la sua opera
intitolata : Ricerche storico-analitiche sugli scrittori di Veterinaria.
La sua dimora in Firenze perd non potè durare a lungo stante le
rimostranze della Corte pontificia, alla quale pareva disdicevole
che chi aveva combattuto contro Sua Santità trovasse rifugio in
uno Stato cattolico limitrofo a quello della Chiesa. Cosi l’Ercolani,
come altri emigrati dagli Stati pontifici, che erano rifugiati in
Toscana, ebbe ingiunzione di uscirne immediatamente.
S’avvid quindi verso il Piemonte ove veramente gli esuli per la
causa dell’ indipendenza d'Italia trovavano protezione. Giunse a
Torino sul principiare del 1851 assai poveramente provveduto di
mezzi di sussistenza, quando molti altri rifugiati per la medesima
causa vi si trovavano senza tetto e senza pane. Per quanto grande
fosse la munificenza del Governo piemontese non potè accadere
diversamente che l’Ercolani colla sua famigliola non incontrasse
in Torino grandi privazioni.
Il sapere, le doti eminenti e i meriti politici dell’ Ercolani non
permisero che il medesimo rimanesse lungamente dimenticato.
Egli ottenne la cittadinanza piemontese e un posto di Sostituto o
Professore assistente nella Scuola veterinaria di Torino.
Allora l’Ercolani riprese i suoi studi di anatomia, di fisiologia e
di patologia comparata, interrotti a Bologna in causa dei moti poli-
tici, e diede compimento alla sua opera sugli scrittori di Veterina-
ria che, pubblicata in Torino, parte nell’ anno 1851 e parte nel-
l’anno 1854, tanto onore gli arrecd. Inoltre cooperd col Prof. Carlo
Lessona nella fondazione del Giornale di Veterinaria.
Dagli scritti inediti dell’ Ercolani risulta come nell’ estate del
1854 si applicasse in Saluggia a speciali ricerche sulla generazione
alternata dei Distomi.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 509
Nel 1855 l’Ercolani prestô in Saluggia i soccorsi dell’ Arte medica
ai colpiti da colera.
Alcuni lavori di fisiologia sperimentale e di elmintologia vennero
fatti dall’ Ercolani, verso quell’ epoca, in Torino, in collaborazione
col suo amico Dott. Luigi Vella ; qualche altro lavoro, di terapia
sperimentale fece col suo discepolo Prof. Roberto Bassi.
Nel 1860 il Ministro Mamiani, riordinando le scuole di veteri-
naria di Torino e di Milano, chiamd l’Ercolani alla direzione di
quella di Torino.
Durante la residenza in Torino l’Ercolani si conquistd la stima e
l’amicizia di illustri personaggi benemeriti fra i cooperatori del
risorgimento italiano, fra i quali, attesta il Minghetti, il D’Azeglio,
il Castelli, il Farini e anche il Cavour.
Pochi anni dopo la sua nomina a Direttore della Scuola Veteri-
naria di Torino, l’Ercolani venne colpito da fierissima sventura;
Cesarina, l’unica figliuola rimastagli, mori rapidamento in seguito
ad improvviso malore. Questa perdita feri talmente l’Ercolani, che
al medesimo divenne insopportabite continuare a viveve ove
aveva per sempre chiusi gli occhi la sua dilettissima Cesarina, e
parve di non potersi più in alcun modo applicare al lavoro. Pure il
sentimento del dovere prevalse nell’Ercolani anche in questo stato
di abbattimento. Dispensato della direzione della Scuola veteri-
naria di Torino e nominato professore nell’Università di Bologna
al posto prima occupato dal Prof. Tombari, con nuova lena si
riapplico all’insegnamento della patologia comparata e alle inda-
gini scientifiche.
In Bologna l’ Ercolani ravvivd molte antiche amicizie e ne con-
trasse di nuove ; ebbe ripetute volte mandato di sedere nel Consi-
glio comunale e nel Parlamento nazionale; e, nel 1865, fu nominato
Accademico benedettino nell’ Accademia delle Scienze dell’ Isti-
tuto di Bologna poi, nel 1875, Segretario perpetuo dell Accademia
stessa.
Copri pure diverse volte la carica di Preside della Facoltà medico-
chirurgica, di Rettore dell’ Università e di Membro del Consiglio
superiore della pubblica istruzione. Ebbe perd ancora alcuni gravi
dispiaceri, quale si fu l’eliminazione della Seuola di Veterinaria dalla
Facoltà medico-chirurgica, avvenuta in seguito a voto espresso dalla
maggioranza della Facoltà stessa. Tale fatto dispiacque all’Ercolani
910 G. P. PIANA
perchè, professando la massima: dell” Ingrassias (€ Quod veterinaria
medicina formaliter una eademque sit cum nobiliori hominis medicina »,
sembravagli in opposizione alla massima stessa.
Le molte cure che derivarono all’ Ercolani dalle tante cariche
affidategli fecero risentire al medesimo il bisogno dell’ opera di un
assistente, che lo coadiuvasse nelle ricerche scientifiche, almeno in
quella parte che risguarda le preparazioni microscopiche. Percid
nel nuovo organico della Scuola veterinaria di Bologna ottenne,
che fosse assegnato un assistente alla cattedra di patologia generale
e di anatomia patologica a lui affidata. Prima i due assistenti alla
Strongilo del Cane, coda del Testa dello Sclerostomum caninum.
maschio a piccolo ingrandimento. Disegno originale dell'Ercolani:
Disegno originale dell’Ercolani.
cattedra di istituzioni di Veterinaria, occupata prima daï professori
Gandolfi, Alessandrini, Tombari e poscia dall’Ercolani erano inca-
ricati dell’insegnamento clinico, della chirurgia, dell’anatomia
veterinaria e di materie accessorie di veterinaria, in modo da non
potere dedicare molto tempo per coadiuvare il professore nelle
sue particolari indagini scientifiche.
L'Ercolani con mezzi pecuniari limitatissimi potè applicarsi ad
un grande numero di ricerche scientifiche, perchè a lui la scelta
degli argomenti di tali ricerche venne parecchie volte suggerita
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANT 511
dalle opportunità che gli si presentarono di avere senza grave
dispendio il materiale per le ricerche stesse. Cid viene dimostrato
da tanti fatti, fra i quali mi piace ricordare il seguente. Essendosi
creduto necessario dagli amministratori della chiesa di S. Petronio
di Bologna di togliere l’accesso ai Pipistrelli nei solai della chiesa
stessa, accadde che grandissima quantità di questi Volilanti si
rifugiassero dietro agli stemmi posti sotto le terrazze e Le loggie
dell’ attiguo Archiginnasio. Tal fatto constitui uno sconcio gravis-
simo che dovè ‘essere tolto coll accalappiamento dei Pipistrelli
rifugiati. L'Ercolani in conseguenza potè avere a sua disposizione
moltissime femmine di Pipistrello, sulle quali ebbe a studiare gli
Artropodi parasiti eutanei, lo sviluppo dell’ embrione e della pla-
centa e anche il compimento del parto.
L’Ercolani, per le sue molte relazioni e amicizie in Bologna e
fuori, riceveva continuamente nuovo e svariato materiale di
studio. Perfino i Professori Teodoro Bischoff e A. Milne-Edwards gli
mandarono in dono numerosi esemplari di placente e di invogli
fetali di animali rarissimi. Da questo materiale, per la sua vasta
dottrina ed erudizione e pel suo grande ingegno, riesciva a ricavare
osservazioni scientifiche originali ed importantissime. Cid emerge
in modo evidente da parecchi suoi lavori pubblicati negli atti del-
l’'Accademia dell’ Istituto delle Scienze di Bologna.
Colla sua grande attivitàa nel fare pubblicazioni scientifiche origi-
nali su argomenti svariatissimi, l’Ercolani ebbe in animo, a mio
credere, oltre che di cooperare al progresso della scienza, di stimo-
lare per forza di esempio, certi professori universitari, che dor-
mono, come suol dirsi, sugli allori conquistati, e certi altri cosi
poco attivi da non pubblicare che copie o imitazioni di lavori
stranieri. Peraltro nell’'avventurarsi a trattare argomenti tanto
disparati e spesso estranei alle materie del suo insegnamento,
l’Ercolani non sempre potè ritenersi fortunato....
L’Ercolani era generalmente tenuto in conto di nemico della
Religione e dei suoi sacerdoti. Cid perd non era giusto. L'inimicizia
dell’Ercolani era pel Regno temporale dei Papi, per la presunzione
e per l’ipocrisia di certi sacerdoti e per la Massoneria. In fatto di
Religione, onestamente professata, era quanto altri mai rispettoso.
Prova ne sia che fra gli amici suoi più cari ve ne furono parecchi
non meno noti per essere dediti alle pratiche della Religione cat-
512 G. P. PIANA
tolica, che pel loro alto valore come scienziati. Basti ricordare Gian
Giuseppe Bianconi, Gian Battista Fabbri e Francesco Selmi.
Nella scuola raccomandava ai discepoli di non sgomentarsi, in
causa della Religione professata, delle conclusioni a cui la Scienza
conduce, perchè tali conclusioni per essere giuste e accettabili
debbono essere rigorosamente basate sopra dati di fatto bene
accertati. Trattandosi di cose naturali, l’Uomo non possiede,
diceva, altri mezzi per aumentare le proprie conoscenze all’infuori
dell” osservazione e dell’ esperimento. Perci tutto quanto si sottrae
a questi mezzi non puÿ dalla scienza venir rivelato nella sua essenza.
I problemi che in particolar modo interessano la Religione (Dio,
Anima, Destino dell’ Uomo) non sono a risolversi colla Scienza, ma
invece col sentimento.
Nelle lezioni che l’Ercolani impartiva era veramente notevole
l’insistenza con cui inculcava di non accettare un giudizio, se non
per proprio ragionamento. L’Autoritàa dei Maestri, diceva, deve
indurci a fissare seriamente la nostra mente, a meditare sulle cose
da essi insegnate, ad attentamente osservare, ma non mai a credere
ciecamente ; perchè, aggiungeva, anche seguendo negli studi medici
il metodo di osservazione e di sperimentazione, si pud venir tratti
in errore, sia a Cagione dell’ impressione non esatta riportata dai
sensi, sia a cagione dell’ interpretazione non giusta dei fatti osser-
vati.
L'Ercolani aveva statura appena mediocre, era magro e alquanto
curvo nel dorso. La sua testa presentava lineamenti belli, ma assai
sviluppati, carnagione olivastra, capelli e barba non folti, main
gran parte neri anche negli ultimi anni della sua vita. Nel vestire
era poco curante dell’ eleganza. Quasi continuamente fumava
tabacco. Chi lo vedeva per la prima volta alla sfuggita lo diceva
senz’altro brutto, ma chi con lui alquanto si intratteneva si sentiva
attratto da particolare simpatia. Grandissimo poi era il fascino che
esercito sugli studenti quando copri il posto di Rettore dell’ Uni-
versità di Bologna. In diverse circostanze di agitazione fra le scola-
resche riesci sempre con brevi parole ad impedire qualsiasi insu-
bordinazione. La sua grande forza morale, che esercitava sopra
ogni categoria di persone, gli derivava dalla coscienza che aveva di
essere puro da qualsiasi viltà.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 543
rar
Nel 1882 si manifestarono in lui i primi sintomi di un affezione
laringea, che si credeva promossa da disagi sopportati nel recarsi
a Roma per soddisfare i doveri di Deputato al Parlamento nazionale,
ma che poi si riconobbe dipendente da neoformazione cancerosa.
Con serenità sopportd questa incurabile malattia. Prevedendo
prossima la sua fine si afirett nel compilare il catalogo della sua
ricca collezione di libri scientifici, che volle fosse dagli eredi rega-
lata alla Biblioteca comunale dell’ Archiginnasio di Bologna e nello
scrivere due memorie risguardanti le ultime sue ricerche sulla
struttura, sviluppo e malattie della placenta.
La sua morte avvenne nel giorno 16 novembre 1883. Grandi onori
vennero resi alla salma.
Il busto in marmo dell’ Ercolani venne posto fra quelli dei bolo-
gnesi illustri nella Certosa di Bologna ; un ricordo marmoreo
venne posto per pubblica sottoscrizione in suo onore in una loggia
dell” Università di Bologna; un altro monumento venne eretto
dalla Vedova sulla sepoltura nella Certosa. Per cura del Municipio
di Bologna poi, venne posta, su lapide marmorea la seguente
inscrizione in fronte alla sua casa.
IL MUNICIPIO
ADDITA ALLA VENERAZIONE DEI POSTERI
LA CASA DI GIOVAN BATTISTA ERCOLANI
ANATOMICO NATURALISTA
SCOPRITORE DI NUOVI VERI ALLA SCIENZA
UOMO D’ AUSTERA VIRTU.
CITTADINO PROPUGNATORE DI LIBERTÀ
COLL’ ESILIO DECENNE
COLL’ INCROLLABILE COSTANZA
DEI PENSIERI DEI SENTIMENII DELLE OPERE
ANNO MDCCCLXXXIV
Archives de Parasitologie, V, n° 3, 1902. 33
|
o1% G. P. PIANA
BIBLIOGRAFIA
Girolamo Cocconi, 4! feretro del Conte Commendatore Giambattista
Ercolani. Bologna, Nicola Zanichelli, 19 novembre 1883.
Marco MinGuerTi, Commemorazione di G. B. Ercolani per cura del
Municipio di Bologna. Discorso pronunziato nell’Archiginnasio
bolognese, il 23 novembre 1884. Regia tipografia, 1884.
Elmer Reynozps, Elogio del Conte Giambattista Ercolani pronun-
ziato in Washington nel Magqio 1885. Versione italiana letta nella
tornata del 6 marzo 1887 della Società agraria di Bologna. Tipo-
grafia di G. Cenerelli, 1887.
Gian Pietro Prana, Antonio Alessandrini, Gian Battista Ercolani e
Sebastiano Rivolta. Prelezione al corso di Anatomia patologica e
di Patologia generale nella Scuola superiore di medicina veteri-
naria di Milano. Moderno Zooiatro, Torino, 22 novembre 1895.
CENNO SUI LAVORI RISGUARDANTI LA PARASITOLOGIA
DI GIAN BATTISTA ERCOLANI.
L’Ercolani, come caldo propugnatore del metodo d’osservazione
e d’esperimentazione impiegava lunghe serie di giornate nelle
pazienti ricerche microscopiche e nel seguire il risultato di prove
sperimentali instituite, ogni qualvolta giudicava ciù necessario per
giungere a risolvere una questione scientifica propostasi. Nè tras-
curava le ricerche bibliografiche che potessero giovare sia nel-
l’interpretazione dei fatti osservati, sia nel consigliare nuove osser-
vazioni e nuove esperienze. Generalmente nelle deduzioni che rica-
vava dal risultato delle sue indagini si mostrù molto prudentee
nei giudizi conclusionali molto riservato. Peraltro, in taluni
studi, nei quali le ricerche gli riescirono staordinariamente
lunghe e difficili, i risultati ottenuti dalle medesime in disaccordo
colle idee preconcette, e fatti singolarissimi e sorprendenti ebbe a
rivelare, diede libero Corso alla fervida immaginazione e si lascid
da questa condurre a fare ipotesi e ad avanzare teorie assai ardite.
In cid fare, io penso, ebbe specialmente in animo d’invogliare gli
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 515
altri cultori della Scienza ad interessarsi di quelle stesse que-
stioni nelle quali egli non era riuscito ad una soluzione piana,
facile e sopratutto rigorosamente documentata. Premesse queste
considerazioni sulle tendenze dimostrate dall’Ercolani, special-
mente ne’ suoi studi sui Parasiti, passerd a fare un breve cenno di
tutti gli studi stessi pubblicati. Anche di quei lavori in cui si tro-
vano affermati giudizi e teorie in seguito dall’Ercolani stesso
abbandonate fard cenno, perchè anche gli errori di uomini qual fu
l’Ercolani, possono riescire istruttivi ed utili a conoscersi. Talvolta
a questo cenno mi permetterd di aggiungere notizia di osserva-
zioni da me fatte, seguendo l’indirizzo datomi dall’Ercolani per
completare qualche sua ricerca.
*
* *
1. — ALCUNE CONSIDERAZIONI SULLA GRANDINE O LEBBRA DEI PORCI,
CHIAMATA DAI FRANCESI LADRERIE. Lettura fatta nella Società agraria
di Bologna il 24 dicembre 1848. — Quando l’Ercolani fece questa
sua comunicazione non si Conosceva ancora nulla delle meta-
morfosi e della generazione alternante di certi Elminti e delle
migrazioni degli embrioni nati dalle uova degli Elminti stessi
attraverso i tessuti degli Animali sui quali si stabiliscono. Percid
la presenza dei Cisticerchi in mezzo al tessuto muscolare integro
appariva un fatto assolutamente inesplicabile. Ammise quindi
l’'Ercolani che i Cisticerchi derivino per eterogenia o per una
generazione spontanea, ma non accidentale o casuale dai globuli
di materia organica vivente. ( [ globuli della materia animale,
allora diceva, oltre la vita che godono come elaborati e formanti
parte del corpo di un Animale, godono ancora della loro vita
speciale, mercè della quale transportati in circolo dal sangue,
cangiano in atto l’attitudine che avevano di formare parte di un
dato organo, o parte di un Animale. Ora nel corpo dell’ Animale
per molte e svariate cagioni pud accadere che i globuli di
materia nutriente e vitale, non possono porre in atto l’attitudine
di cui godono e che per speciali condizioni del corpo dell’Ani-
male e della parte o del luogo in cui si trovano o isolati o ira
di loro conglomerantisi, s’individualizzano, vale a dire localizzano
in loro stessi quella vita complessiva di cui godevano, e diano cosi
origine ad un germe per sè stesso atto a svilupparsi e diventare un
516 G. P. PIANA
animale godente di una vita propria o speciale, più o meno com-
plessa, più o meno perfetta a seconda dell’ ordine a cui appartiene,
giacché anche in questo avvi somma diversità negli entozooi ».
Siccome l’Ercolani si compiaceva di ricordare, dopo parecchi
anni, nelle sue lezioni questi suoi pensamenti giovanili per fare
risaltare 1 progressi compiti dalla Elmintologia, ho voluto ripor-
tare testualmente il brano del suo lavoro in cui i pensamenti stessi
sono formulati.
2. — ÜSSERVAZIONI SULLA SPIROPTERA MEGASTOMA DEL CAVALLO
(Giornale di Veterinaria, 1, p. 41, Torino, 1852). — In questo lavoro
l’Ercolani lamentd la confusione che si faceva dagli autori di Vete-
rinaria nella descrizione degli Elminti degli Animali domestici e
segnatamente in risguardo alla Spiroptera megastoma e propose,
come giusta, la descrizione del Dujardin. Del proprio aggiunse
alcune notizie sullo sviluppo embrionale di questa Spiroptera
facendo rilevare come la medesima, per quanto ovovivipara lo sia
meno completamente di altre specie studiate dall'Alessandrini. Cid
perchè l’embrione contenuto nelle ova mature, dopo l’eliminazione
di queste dal corpo della femmina, deve progredire ancora nello
sviluppo prima di uscire dal guscio. Notù come le spiroptere appa-
rentemente morte in seguito all’esposizione all’aria dello stomaco
in Cui erano contenute, riacquistassero tutti i caratteri della vitalità
dopo l’immersione dello stomaco nell’acqua fresca.
Da ultimo l’Ercolani estese alla Spiroptera megastoma le sue
osservazioni, già fatte sullo Strongilo filaria delle Pecore pubblicate
dall’Alessandrini, in risguardo alla nidificazioue degli Elmintie
descrisse la struttura dei tumori dello stomaco dei Cavalli, conte-
nenti Spiroptera megastoma.
Non riusci l’Ercolani a difierenziare la Spiroptera megastoma dalla
Spiropilera microstoma.
9. — STORIA GENETICA E METAMORFOSI DELLA STRONGILO ARMATO DI
RUDOLPHI. Giornale di Veterinaria, I, p. 317, Torino, 1852. — In questo
lavoro, sebbene ammettesse ancora la possibilità di una generazione
spontanea od equivoca degli eliminti, l’Ercolani accennd già alle idee
sull’adattamento delle specie all’ambiente, intorno alle quali ebbe
ad insistere in modo speciale negli ultimi anni della sua vita, e
descrisse le larve di Sclerostoma equino incistidate sotto la mucosa
intestinale dei Cavalli.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 517
4. — GENESI VERMINOSA FREQUENTE NEI TUBERCOLI PULMONARI DELLA
PECORA. Giornale di Veterinaria, Il, p.463, Torino, 1853. — L’Erco-
lani descrisse in questo lavoro dei tumoretti del polmone di Pecora
aventi forma di veri tubercoli. Essi erano prodotti dall’ accalcarsi
in alcuni punti del parenchima pulmonare, entro alle vescichette,
di uova di Strongilo filaria e dallo spandimento di un « blastema »
albuminoso. Spiegd la grande diffusione che suole presentare
l’elmintiasi polmonare da Strongilo filaria nelle Pecore colla grande
quantità di embrioni eliminati dalle narici delle pecore malate,
in modo che per tal fatto i pascoli vengono grandemente infestati
da tali embrioni e colla forte resistenza vitale degli embrioni stessi
all” essiccamento. Alcuni embrioni preparati per l’esame micro-
scopico vennero dal l’Ercolani conservati vivi per più di un mese,
sebbene quattro sole volte aggiungesse alla preparazione una goccia
d’acqua.
Alcune osservazioni da me fatte nel macello d'Imola unitamente
al mio amico Dott. Antonio Renzi mi autorizzerebbero ad affermare
che gli embrioni dello Strongilo filaria non, vengono eliminati
dalle Pecore per le narici come disse l’Ercolani. In parecchie
Pecore malate di pneumonite verminosa non riusei a dimostrare
alcun embrione di Strongilo filaria nelle mucosità che ingombra-
vano l’orifizio delle narici. Tali embrioni abbondavano invece nei.
caccanelli delle pecore stesse... Questo fatto parmi importante a
conoscersi pei clinici Veterinarii.
D. — EMBRIOLOGIA DEI NEMATODI. Comunicazione alla Società di
scienze biologiche di Torino, nella tornata del 17 febbraio 1853, di
osservazioni fatte col Dott. Luigi Vella. — Le osservazioni esposte
in questo lavoro in parte concordano con quelle fatte precedente-
mente dal Kôlliker, in parte tendono a modificare alquanto l’inter-
pretazione data dal Kôlliker stesso ad alcuni fatti, e in parte ancora
conducono alla conoscenza di fatti interamente nuovi.
La genesi delle uova, contrariamente à quanto era stato affer-
mato dal Kôülliker, ha luogo nella parte piü alta dell’ ovidotto delle
temmine delle Ascaridi, la quale funziona da ovario. In essa s’ incon-
trano numerosi corpi piriftormi, aderenti colla parte assottigliata
alla parete, entro ai quali si genera la cellula ovarica o vescica
germinativa. La parte esterna di questi corpi piriformi costituisce
l’involucro esterno o corion dell’uovo. Dai granuli del vitello
518 G. P. PIANA
deriva la membrana vitellina, più o meno spessa nelle diverse
specie di Nematodi. Nel vitello dell’ uovo si distinguono successi-
vamente due, tre e poscia numeri progressivamente crescenti di
cellule destinate alla costituzione dell’embrione. Tali cellule dimi-
nuisCono di grossezza mentre aumentano in numero.
La decomposizione putrida del liquido in cui si trovano immerse
le uova di Ascaride, l’immersione delle uova stesse nell’alcool a 30
_gradi, l’essiccamento non valsero a far morire l’embrione conte-
nuto dalle uova. Tale embrione osservato convenientemente al
microscopio, dopo che le uova avevano subite le indicate influenze,
si mostrù con movimento da contrazione, indubbiamente vivente.
6. — PRIME RICERCHE SULLE METAMORFOSI DEGLI INFUSORI. Comuni-
cazione fatta alla Società delle scienze biologiche il 14 Marzo 1853,
di ricerche fatte in collaborazione col Dott. Luigi Vella. — Da
queste prime ricerche, risguardanti anche i Trematodi, l'Ercoiani
e il Vella furono erroneamente portati a credere che le Opaline
dell’Intestino delle Rane derivino primitivamente da uova di
Distomi e che siano destinate col loro progressivo sviluppo a dar
luogo alla formazione di Distomi.
7. — SOPRA IL VIBKIO TRITICI BAUER. — [n un opuscoletto a stampa
incluso nel volume 42 di Miscellanea della collezione di libri legata
dall’Ercolani alla Biblioteca Municipale di Bologna si trova una
nota col titolo sopra indicato, fatta dai professori Ercolani e
Delponte. Nell’opuscoletto stesso perd non si trovano indicazioni
nè del luogo, nè dell’anno in cui venne pubblicato, Trovandosi
perd unito ad altri opuscoli colla data del 1854 e 1855 credo che
presso à poco in quegli anni sia stato stampato.
Il Vibrio tritici di Bauer, o Anguillula del Grano rachitico (Rozer,
Obsev., 1775) o Rhabditis tritici (Dusarnin, Hist. natur. des Helmint.,
p. 242) venne trovato in grande quantità dall’Ercolani e Delponte
all’esame della sostanza bianchiccia contenuta neï semi rachitiei di
Frumento, unito a uova con embrione più o meno sviluppato e a
fecola. Se l’esame veniva fatto a secco, ossia senza l’aggiunta di
liquido al preparato, il Nematode appariva immobile e raggrinzato
come morto. Dopo l’aggiunta di acqua al preparato, distendeva il
corpo ed eseguiva movimenti, che non lasciavano dubitare della
sua vitalità. Prolungandosi perd l’immersione il Nematode rigon-
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANT 519
fiava fortemente il corpo e diventava cosi idropico ed immobile.
In seguito, lasciando prosciugare il preparato anche l’acqua ecces-
siva contenuta dal corpo del Nematode veniva eliminata e cosi il
Nematode stesso riacquistava i movimenti. L’Ercolani e il Delponte
videro sempre il Vibrio tritici privo di organi genitali e pensarono
che le uova a cui era unito derivassero da qualche elminto inte-
stinale riferibile al genere Filaria e che le uova stesse passassero
quindi nelle feci e dalle feci nel terreno ; e che da ultimo, assorbite
dalle radici del Frumento, dalla linfa fossero depositate nei semi.
8. — SUR L'EMBRYOGÉNIE ET LA PROPAGATION DES VERS INTESTINAUX
PAR LES DrS ErcoLANI ET VeLLE. Comptes rendus de l’Acad. des Sc.,
p. 779, 24 avril 1854. — Dopo quanto si è detto di altri lavori del-
l'Ercolani, fra i molti fatti segnalati nel riassunto di questa comuni-
cazione, mi sembrano ancora meritevoli di essere ricordati i
secuenti. I Cisticerchi pisiformi dei Conigli passano per una fase
nella quale mancano di uncini, di ventose e di collo : la loro testa
appare rappresentata da una speciale introflessione. Questo fatto
venne in seguito verificato dal Moniez (1) e anche da me (2).
Nelle uova di Ascaride megalocefalo del Cavallo si pud ottenere
lo sviluppo dell” embrione nel polmone del Cane, introducendo le
uova stesse nella vena giugulare.
9. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA VIE DES
NÉMATOIDES, PAR LES DrS ERCOLANI ET VELLA. Comptes-rendus de l’A cad.
des sc., p. 45, 3 juillet 1854. — Nel riassunto di questa comunica-
zione si rileva :
«) che gli Autori, ottennero sollecitamente lo sviluppo del-
l’'embrione nelle uova di certi Nematodi, tenendo le uova stesse nel-
l’acqua, mentre che tale sviluppo non si verificô, fintanto che Ie
uova rimasero immerse nel muco intestinale ;
B) che in due o cinque giorni ottennero lo sviluppo delle uova
dello Strongilo auricolare di Zeder entro al corpo delle madri morte;
y) che gli embrioni nati dalle suddette uova vivono per una ven-
tina di giorni nell’acqua senza perû progredire nello sviluppo;
(1) Essai monographique sur les Cysticerques. Travaux de l'Institut zoologique
de Lille, fasc. I, Paris, 1880.
(2) Intorno allo sviluppo del Cisticerco pisiforme. La Veterinaria, II, ne 1,
Milano, 1881.
520 G. P. PIANA
à) e che embrioni di Nématodi analoghi si trovano di sovente
nelle acque stagnanti dei cortili, ove sono uccelli domestici e
ammassi di feci di animali.
10. — CONSIDERAZIONI PRATICHE SOPRA LE RECENTI OSSERVAZIONI DI
METAMORFOSI DEGLI ELMINTI. Giornale di Veterinaria, LI, p. 64, Torino,
1854. — In questa breve nota l’Ercolani fece risaltare la grande
importanza delle allora recenti scoperte del Siebold, del Kucken-
meister, del Leuckart, già in parte confermate dall’ Haubner e
anche da lui stesso unitamente al Vella, sulle metamortiosi dei
Cestoidi. Rilevd in oltre quali prescrizioni igieniche e terapeutiche,
indubbiamente efficaci ne dovevano derivare, sia in vantagio alla
salute dell’ Uomo, sia in vantaggio a quella degli Animali domestici.
11.— OSSERVAZIONI MEDICO-ZOOLOGICHE SULL’ ECHINOCOCCO DELL’ UoMo.
— Questo articolo, scritto in collaborazione col Vella, l’ho trovato
stampato in alcune pagine di un periodico, probabilmente medico,
del quale non ho potuto rinvenire il titolo, incluse nel già ricordato
volume 42 di Miscellanea. Di importante contiene solo il fatto di
avere trovato una cisti da Echinococco, derivante da un Uomo
morto cinque giorni dopo aver presentati i primi disturbi morbosi,
in preda alla più completa putrofazione, e unita a cisti figlie
endogene e a testoline perfettamente integre e con tutti i caratteri
della vitalità. Gli Autori si estesero nel dire dei caratteri micro-
scopici degli Echinococchi e della membrana che ne tappezza
internamente la cisti. Riconobbero che le testoline mancano di
ciglia vibrattili, ma credettero di dovere ammettere l’esistenza di
tali ciglia nel rivestimento cellulare che tappezza l’interna mem-
brana della cisti. Cid per aver visto, all’esame microscopico,guizzare
e ravvolgersi sopra sè stessi frammenti di detta membrana in
sospensione in una goccia d’acqua. Credo che il fatto veduto dagli
antori fosse dovuto a movimento trasmesso dai bacterti mobili. Ë
da notare ancora, che allora l’Ercolani poteva disporre solo di un
microscopio, che lasciava moltissimo a desiderare nello stato di
conservazione delle lenti. Niuno che io mi sappia ebbe più a notare
ciglia vibratili nella membrana delle cisti da Echinococco.
12.— OSSERVAZIONI COMPARATIVE SULLO STRONGYLUS TRIGONOCEPHA-
LUS R. 0 DOCHMIUS TRIGONOCEPHALUS DUJ. E L'ANCHYLOSTOMA DUODENALE
ro
DELL Uomo, 1} Veterinario, n° 5 Milano, settembre 1854. — [In
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 921
questa importante nota l'Ercolani fece rilevare la grande somi-
glianza nella struttura del corpo, anche per cid che risguarda
l’'armatura buccale, dello Strongylus trigonocephalus R. del Cane
e l’Anchylostoma duodenale Dubini e viene da ultimo alle seguenti
deduzioni Zoologico-patologiche.
«) Gli Sclerostomi non abitano solo le intestina degli animali
erbivori domestici. come insegnarogno gli Elmintologi, trovan-
dosene una specie nell’intestino del Cane.
6) Seguendo la classificazione del Rudolphi pel genere Strongilo,
bisogna togliere il Trigonocefalo dalle specie inermi e collocarlo
fra quelle armate. Seguendo la classificazione del Dujardin, tenuta
anche dal Diesing, bisogna toglierlo dal genere Dochmius e farne
un genere nuovo o una sezione del detto genere in cui entrerebbero
l’'Anchylostoma duodenale di Dubini e lo Strongilo descritto nel Cane.
y) Alcuni morbi intestinali nell’Uomo sono stati derivati dalla
vresenza nel duodeno ed intestino tenue di numerosi Anchylo-
stomi, ossia Strongili quadridentati dello Siebold.Questa questione
di Patologia umana potrà essera grandemente illustrata dai Vete-
rinarii, attentamente studiando la presenza di analoghi vermi in
alcuni morbi dei Cani.
Le cose affermate in queste deduzioni appaiono realmente giuste,
e di fatto si è formato in seguito un nuovo genere, come disse
l'Ercolani nella famiglia degli Sclerostomidi a cui venne applicata
la denominazione di Uncinaria, impiegata dal Frôlich, fin dal
1789, per un nematode intestinale della Volpe, per comprendervi
l’'Anchylostoma del Dubini, il Dochmius del Dujardin e in somma
tutti gli Sclerostomiadi aventi in modo costante l’estremità ante-
riore del corpo ripiegata ad uncino sulla faccia dorsale.
Per altro la specie descritta come Sclerostoma trigonocefalo
venne in seguito dall’Ercolani stesso riconosciuta come una specie
nuova a cui diede la denominazione di Sclerostoma canino. Ulti-
mamente, Come vedremo in seguito, il Railliet riconobbe questa
specie colla denominazione di Uncinaria canina.
13. — SVILUPPO DEL DISTOMA ENDOLOBO. Comunicazione alla Società
di scienze biologiche di Torino, tornata del 3 giugno 1855. — In
questa comunicazione l’ Ercolani fece un’ esposizione di tutte le
fasi di sviluppo che percorrono i Distomi, da quella di animale
microscopico infusoriforme, nuotante nelle acque a quella di
522 G. P. PIANA
animale perfetto ermafrodito vivente nel corpo di uu vertebrato.
A questa esposizione oggi si potrebbe forse aggiungere qualche
particolarità di lieve importanza, ma nulla vi è da togliere o da
mutare.
Descrisse in oltre particolarmente le fasi evolutive del Distoma
endolobo del Dujardin nell’intestino delle Rane, ma in far cid
incorse, come egli stesso dichiard in un suo ultimo lavoro di
Elmintologia, in errore.
14. — SVILUPPO DEI CESTOIDI. Comunicazione alla Società di scienze
biologiche, Tornata del 3 giugno 1855. — L’Ercolani ed il Vella
resero Conto con questa comunicazione degli esperimenti da loro
tentati per avere le metamorfosi progressive e regressive, come
loro chiamavano, dei Cestoidi. Essi riescirono ad ottenere la Tenia
serrata nei Cani, facendo ingerire i Cisticerchi pisiformi dei Conigli-
Non riescirono ad ottenere alcun Cisticerco facendo ingerire por-
zioni della Tenia ottenuta neiï Cani, ad un Muflone e ad una Pecora.
Avrebbero poi ottenuta in un Gatto una Tenia somigliante alla
crassicolle dopo la somministrazione di Cisticerchi del Coniglio.
L’Echinococco polimorto dell’Uomo somministrato dall’Ercolani
e dal Vella a due cani non diede sviluppo à Tenia Echinococco.
Cid non pertanto gli autori ritennero che realmente gli Echino-
cocchi rappresentino larve della Tenia Echinococco del Cane,
essendovi perfetta corrispondenza nella struttura della testa.
Mi piace qui di notare, che anche a me & occorso di non riescire
a riprodurre sperimentalmente la Tenia Echinococco del Cane
somministrando cisti da Echinococco con testoline numerosissime ;
e che mi è parso di riconoscere la causa dell’insuccesso nell’ecces-
siva quantità di testoline incluse nelle dette cisti. In consesguenza
della grande quantità di testoline che infiggono i loro uncini nella
mucosa intestinale si avrebbe una forte reazione infiammatoria
con abbondante essudato sieroso, che determinerebbe l’espulsione
delle testoline stesse prima che le medesime abbiano potuto
sviluppare proglottidi.
15. — OSSERVAZIONI ELMINTOLOGICHE. Communicazione del l’Er-
colani e del Vella nella tornata del 17 luglio 1855 della Società delle
Scienze biologiche di Torino. — Da prima gli autori dissero di avere
trovato nella proporzione di 4 su 10, circa, embrioni di un Nematode
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANT 523
negli occhi delle Mosche. Alcune Mosche ne avevano perfino
cinque. Si trattava della stessa specie elmintica osservata poi da
H. J. Carter, da Linstow, da Generali e da me. Per altro, come lo
stesso Ercolani ebbe in seguito a riconoscere i nematodi delle
Mosche risiedono, non già negli occhi, ma nel succhiatoio. Come
poi io ebbi a notare, ira i diversi autori che fecero osservazioni sui
Nematodi delle Mosche, parecchi trovarono i nematodi stessi allo
stato larvale, mentre che qualche altro li trov completamente
sviluppati e generanti uova (1).
Dopo aver detto dei nematodi delle mosche gli Autori dissero
come i « Vibrioni » del frumento rachitico. conservati sotto un vetro
fino dal giugno dell’ anno precedente, si mostrassero, nel luglio
1855 ancora vivi in seguito alla semplice aggiunta di una goccia di
acqua ; mentre che quelli rimasti chiusi nei semi di Frumento
furono trovati tutti morti.
Da ultimo gli Autori. dissero di avere tentato inutilmente di otte-
nere lo sviluppo del Cisticerco della cellulosa somministrando ad
un giovine malale, per tre volte nel corso di un anno porzioni di
Tenia umana. Non notarono perd se la Tenia era o non era armata.
16.— DEI PARASITI E DEI MORBI PARASITARI. Parte dell’Opera lasciata
incompleta, intitolata : MNuovi elementi teorico-pratici di Medicina
Veterinaria, Bologna 1859. — In questo libro l’Ercolani tratta
ampiamente dei parasiti degli animali domestici e delle malattie
che i medesimi parasiti determinano, delle cure e dei provvedi-
menti di Polizia sanitaria che per le malattie stesse si convengono.
Tutte le nozioni recentemente acquistate nel tempo in cui venne
pubblicato il Hibro, per opera dell'Hering, del Gerlach, del Clark,
dello Schwab, del Bouley, del Dujardin, del Gurlt, del De Filippi,
del Kückenmeiïster, del Siebold e di tanti altri sono nel libro
stesso diligentemente espote. Vi sono pure ampiameute riportati i
risultati delle ricerche elmintologicne recentemente pubblicate
dall’Ecolani e dall’Ercolani assieme al Vella. Di più vi si accenna
ad alcune specie parasitarie scoperte, ma incomplemente studiate
dall’Ercolani e ad alcuni esperimenti originali.
Cosi a pag. 30 si descrivono le prime manifestazioni dell Erpete
(1) Osservazioni sul Dispharagus nasutus Rud. dei Polli e sulle larve nemato-
elmintiche delle Mosche e dei Porcellioni. Atti della Società italiana di scienze
naturali, XXXV, Milano, 1897.
D24 G. P. PIANA
o Tigna tonsurante innestata sopra se stessi dall’Ercolani e dal disce-
polo suo De-Silvestri, strofinando sulla pelle di un braccio squame
epidermoidali e peli di un bovino affetto da erpete tonsurante. Tali
manifestazioni consistettero in piccoli arrossimenti puntiformi
aventi per centro lo sbocco di un follicolo pilifero, verificati dopo
24 ore dall’ innesto. Dopo 48 ore questi arrossimenti si trovarono
meno estesi, ma i punti della pelle, in cui risiedevano, si mostravano
rilevati e con un cerchiello prodotto da pus infiltrato nell’ epider-
mide. Gli sperimentatori perd non provavano ancora alcuna sen-
sazione molesta, quando, îra il terzo e il quarto giorno dopo
l’innesto, i punti arrossati sbiadirono e il pus infiltrato sotto l’epi-
dermide essicco completamente. Dopo una quindicina di giorni
dall’ innesto perd cominciarono a risentire alla parte un prurito
alquanto vivo e notarono la presenza di una papuletta rilevata,
lucente di color giallognolo.
A pag. 50 in una nota è riportato il resultato dell’ innesto del
l’erpete o tigna tonsurante del Bue sul Cavallo, fatto allorquando il
libro era già in corso di stampa. Confermate in genere le osserva-
zioni del Gerlach, l’Ercolani aggiunse :
«) Sulla faccia, ove i peli erano corti, ebbe luogo una minuta
depilazione in molti piccoli punti. In breve non si formÿ una vera
chiazza erpetica.
8) Sul dorso, dove i peli erano lunghi e di colore oscuro, la
chiazza si allargd assai più che nelle località ove il pelo era bianco.
Nell’ uno e nell’altro caso i peli caddero in tante piccole ciocche
di 40 à 100 agglutinati alla base da una sostanza crostosa.
y) L’apparenza della pelle malata era aspra neïi luoghi dei peli
lunghi e oscuri, liscia e lucente come unta nei luoghi in cui i peli
erano bianchi.
à) Caduti i peli non si formd alcuna crosta, ma solo e ripetuta-
mente, ove i peli erano lunghi, delle picole pustole che suppurarono
all’apice e presto essiccarono. Sulle piccole ed irregolari depila-
zioni della faccia non si formû alcuna pustola.
:) La guarigione fu spontanea. Rarissime spore soltanto si tro-
varono nella sostanza crostosa che agglutinava i peli. »
A pag. 248 accenna ad acari somiglianti per struttura ai Sarcoptes
trovati nella mucosä tracheale di un cavallo moccioso, i quali
apparvero come punti rossi rilevati della mucosa stessa. L'Erco-
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI D2
Ce
©
lani perd non potè fare su di questi Acari uno studio completo.
Come nuova specie di Strongilo del Cane à pag. 313 del libro in
discorso l’Ercolani considera lo stesso elminto che prima aveva
_giudicato, come abbiamo già detto, Strongylus trigonocephalus Rud.
Il Raïlliet (1) difatli riconosce le tre seguenti specie : Uncina-
ria stenocephala Raïlliet, Uncinaria canina Ercolani, e Uncinaria
perniciosa Linstow: ed esclude che nei carnivori vi abbia una
specie a cui si possa attrituire il nome di Uncinaria trigonocephala.
Descrivendo io nel 1898, a pag. 263 del Moderno Zooïatro di Torino,
un caso di anemia letale in una giovane Puma o Conguar (Felis
concolor), attribuii le molte Uncinarie trovate nell’ intestino, senza
preoceuparmi se la denominazione di trigonocephala data ad una
specie di Uncinaria era giusta, alla specie Uncinaria trigonocephala.
Invece si trattava di una specie molto prossima, se non identica alla
Uncinaria canina dell Ercolani.
Lo Strongilo polmonare dei Bovini, di cui |’ Ercolani parla à
pag. 317 del suo libro sui Parasiti, si distingue dal micruro, che
pure abita le vie respiratorie dei Bovini, perchè meno lungo;
perchè presenta l’orifizio buccale attorniato da tante papille subro-
tonde; perchè il maschio presenta la parte posteriore del corpo
più grossa dell’ anteriore e terminata con estremità tondeggiante
e munita di ala caudale sostenuta da cinque linguette o coste;
perchè la femmina presenta la parte stessa mucronata con estre-
mità discretamente sottile ed obliqua; e perchè la femmina stessa,
invece di essere ovovivipara, è Ovipara.
A pagina 362 del suo libro l’Ercolani indica come Trichine
uncinate delle larve nemantoelmintiche aventi dimensioni micro-
scopiche e la coda affilata piegata ad uncino.Queste larve furono da
lui trovate in mezzo al tessuto connettivo sottocutaneo, corrispon-
dentemente a croste della superficie della pelle della linea alba di
un Cavallo e caratterizzanti una forma di erpete. Levate queste
croste, che aderivano fortemente al derma della pelle corrispon-
dentemente alla loro parte centrale, rimaneva scoperta una super-
ficie formata da tessuto bianco tomentoso. Esaminando al micro-
scopio questo tessuto si vedevano fra fasci di fibrille guizzare
le indicate larve. L’Ercolani stesso riconobbe la grande analogia
(1) Observations sur les Uncinaires des Canidés et des Félidés. Archives de
Parasitologre, III, p. 82, 1900.
926 G. P. PIANA
delle sue Trichine uncinate cogli embrioni nati dai Filariadi e
segnatamente con quelli della Spiroptera megastoma. Percid molto
probabilmente si trattava di una invasione circoscritta in porzioni
di pelle di larve di Filariadi, da confrontarsi con quelle, osservate
posteriormente, dal Rivolta (1) nelle piaghe estive degli equini e in
una affezione erpetica di un Cane; dal Baruchello (2) in un affezione
nodulare epizootica delle pelle dei Cavalli; dal Galli-Valerio (3)
in una neoformazione sarcomatosa della duramadre di un Cavallo;
dal Siedamgrotzky (4) in un'affezione cutanea di un cane; dal
Railliet e Laulanie (5) in una dermatite granulosa del Cavallo ; e
dallo Schneider (6), dal Rosso (7), dal Mazzanti (8), in affezioni
cutanee del cane. E’ perd notevole, che i nematodi trovati dagli
._ indicati autori, in alcuni Casi presentavano dimensioni, come nel
caso osservato dall’Ercolani, assolutamente microscopiche (0,04mm
in lunghezza), come quelle degli embrioni contenuti nel corpo
delle femmine dei Filariadi, e in altri casi dimensioni molto mag-
giori, come quelle di larve di nematodi a sviluppo alquanto avan-
zato (15mn in lunghezza).
Il Distoma truncatum dell’Ercolani parmi si debba considerare
realmente come una specie affatto distinta dal Distoma o Concho-
somum alatum, e rarissima. Cid perche le figure date tanto dal-
l'Alessandrini quanto dall’Ercolani di questo elrminto sono ben
diverse da quelle del Conchosomum alatum e perche il Concosoma
stesso è ospite dell’intestino e non della cistifelea dei Cani, ove
l’Ercolani trovd il suo Distoma truncatum.
Come Bothriocephalus canis l’Ercolani indicd à pag. 506 del suo
libro sui Parasiti, un Botriocefalo lungo 1"890, largo poco più
(1) Natura parasitaria di alcuni fibromi della psoriasi estivale o pellicelli o
moscaiole della specie del genere equus. Forma di erpete nel Cane prodotta da
embrioni di Filaria. Giornale di medicina veterinaria, Torino, 1868, p. 241, e 300-
(2) Un’ altra forma di filariosi del Cavallo. Giornale di medicina veterinaria
Militare, Roma, 1889, p. 221.
(3) Patologia generale comparata, 120. Encicl. veter. Vallardi.
(4) Pustuloser Hautausschlag bei einem Hunde, durch Rundwürmer veranlasst.
Bericht über das Veterinürwessen im Kônigreich Sachsen für das Jahr 1885,
DM;
(5) Bulletin et Mémoires de la Soc. cent. de Med. Vétér. 1884, 72 et 166.
(6) Dermatitis verminosa beim Hunde. Oesterr. Monaissch. f. Thierheilk.,
XVIII, Wien, 1897.
(7) Elmintiasi cutanea di un Cane. /! moderno Zooialro, 10, Torino, 1897.
(8) Casuistica d'anatomia patologica zooiatrica. Parma, 1901, p. 11.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANTI 527
di un millimetro al capo e al collo e 20mm all’estremità poste-
riore. La testa era munita di due ampi botri di forma allungata.
A poca distanza dalla testa lasciava scorgere brevi anelli e,
alquanto più posteriormente, al centro di ciascun anello un piccolo
punto bianco opaco. Questo punto rendevasi progressivamente più
distinto e grande man mano che si esaminavano gli anelli situati
più posteriormente ed era dato dagli organi genitali. Nella serie
degli anelli adunque gli organi genitali apparivano come tanti punti
o granuli bianchi opachi situati sulla linea mediana del corpoe
spiccavano sul fondo giallognolo formato dal parenchima del corpo.
Le ova, perfettamente ovali misuravano 0,06mn per 0,03mm,
17. — DELLE MALATTIE A CUI VANNO SOGGETTI GLI UCCELLI DOMESTICI.
Il Medico Veterinario, 1, p. 446, IL, p. 92, Torino, 1860-1861. — In
questo lavoro l'Ercolani si riporta, per quanto risguarda 1 Parasiti
e le malattie parasitarie degli Uccelli al Libro di cui ora ho trala-
sciato di parlare. Peraltro, a pag. 452 del Medico Veterinario del 1860,
si parla in modo particolare del Fungillo dell’ ingluvie o gozzo. Neï
puleini, di 15 à 20 giorni di età, l’Ercolaniebbe a studiare la malat-
tia dell’ ingluvie indicata dei tedeschi col mome di Kasesucht. La
sezione dei cadaveri di pulcini morti per questa malattia mostrù
all” Ercolani, sulla mucosa, delle croste bianchiccie e dure, estese
quanto un seme di lenticchia o poco più spesse un millimetro e
aderenti al corion della mucosa stessa. Trattate queste croste con
una soluzione di potassa e poscia esaminate al microscopio, chiara-
mente si videro formate da un intreccio di filamenti e spore di
un fungo molto vicino a quello del fungillo o mughetto dei bambini
Alcuni anni or sono ebbi io pure a riscontrare in pulcini morti
per indigestione ingluviale caratteristiche placche formate da un
miceto assai somigliante, se non identico al Saccaromyces albicans,
nella mucosa ingluviale.
18. — OSSERVAZIONI SULLE GIOVANI LARVE APPENA SBOCCIATE DALLE
UOVA DELL’ OESTRUS EQUI L., GASTRUS EQUI MEINGEN, OESTRUS GASTRICUS
MAJOR SCHWAB. Memorie dell” Acad. delle scienze del l’Istituto di Bolo-
gna, (2), [IL, p. 365, Bologna, 1864. — L’Ercolani, all’esame delle
larve fatte uscire artificialmente dalle uova di Gastrus equi conser-
vate per più di quaranta giorni in un cartoccio, durante l’autunno,
rilevè come le larve stesse si conservassero vivacissime, assai
528 G. P. PIANA
mobili e provvedute di organi atti a servire per la locomozione
e di occhielli per dirigere la locomozione stessa. Trovà cioë : che
la testa e tutti i segmenti del corpo, toltone i tre ultimi poste-
riori, sono provveduti di numerosi e robusti uncini od aculei capaci
di muoversi in modo da portare la loro estremità anteriormente e
poscia volgerla posteriormente ; e che sulla testa esistono due
occhielli evidentissimi, due mascelle e una linguetta sporgenti
dalla hocca. L’estremità posteriore del corpo, assottigliata, presenta
i tubi aerei aprentisi alle estremità di due lunghi peduncoli.
Nelle larve adulte invece dei numerosi aculei uncinati nella testa
si hanno due soli robusti uncini situati, uno per lato, in vicinanza
della bocca, aventi gli apici ricurvi volti lateralmente all’esterno
del corpo, i quali valgono à tener fissa l’estremità della testa contro
la mucosa gastrica ; gli occhielli sono atrofici e la bocca presenta
un labbro tutto all’interno formato da una lamina di chitina. Per
questi fatti, che risultano in gran parte confermati dallo studio
diligente ultimamente pubblicato in questi Archives dal Sig. Dott.
J. Guyot (1) e per certe considerazioni, che non si possono breve-
mente riassumere, l'Ercolani credè di poter affermare cid che il
Numan aveva semplicemente sospettato, che le larve di Gastrus
equi, appena sgusciate dall'uovo possono con movimenti proprii
portarsi nella cavità della bocca del Cavallo, camminando sulla
pelle e fra i peli della medesima ; e che, conformemente a quanto
aveva già detto A. Numan stesso, tali larve sono dotate di un
grande potere vitale, sia rispetto all’essiccamento, sia rispetto
all'immersione in liquidi di varia natura.
19. — SULLA STRUTTURA NORMALE E SULLE ALTERAZIONI ANATOMO-
PATOLOGICHE DEL TESSUTO FIBROSO. Memorie dell Accad. della scienze
dellistituto di Bologna, (2), V. Bologna, 1866. — Parlando delle
lesioni anatomo-patologiche del legamento sospensore del nodello
od organo elastico del Ruini, l’Ercolani descrisse ancora la stessa
specie elmintica per la quale il Diesing aveva formato il genere
Onchocerca, denominata dal Diesing (2) stesso Onchocerca reticulata.
Allora l’Ercolani non possedeva l’opera del Diesing e percid rite-
(1) Contribution à l'étude des larves de Gastrophiles. Archives de Parasito-
logie, IV, p. 169, 1901.
(2) Systema Helmintum. Vindobonae, 1851, 11, p. 287.
y
, NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 529
nendo la specie elmintica non ancora studiata, assegnû per essa la
denominazione di Spiroptera circinata.
La descrizione e le figure date dall’Ercolani per questa specie
elmintica coincidono colla descrizione del Diesing e ancora colla
descrizione assai più minuta e colle figure accuratissime date ulti-
mamente dal Pader (1). Questo autore perd consider l’Elminto come
riferibile al genere Filaria, anziche al genere Spiroptera, e accettd
la denominazione data dall’Ercolani chiamandolo Filaria circinata.
20. — DELLE CONCREZIONI CALCARI DEL FEGATO DEI CAVALLI. Memorie
dell’ Accademia delle scienze dell'Istituto di Bologna, p.567, Bologna
1867. — Movente di questo lavoro iu una controversia insorta fra il
Prof. Oreste da una parte e i professori Pane e Paladino dall’altra
sopra certi noduli calcari del fegato dei Cavalli, sulla quale l’Erco-
lani fu invitato a dare il suo giudizio. Secondo l’Oreste tali noduli
erano sempre promossi 0 da uova di Distoma epatico (Fasciola hepa-
tica L.) o da uova di Distoma lanceolato (Dicrocælium lanceatum
R.) o anche dai Distomi stessi giovani sprovvisti di uova (2).
Secondo gli altri tale origine era da ritenersi veramente eccezionale.
L'Ercolani dopo avere premesse alcune considerazioni sulla
psorospermosi © coccidiosi epatica ed intestinale dei Conigli, le
quali malattie erano da lui credute dipendenti da uova di Elminti,
e sui noduli o tubercoli elmintici già da lui studiati nel polmone
delle Pecore, espose i risultati dell’ esame dei diversi pezzi patolo-
gici rappresentati da porzioni di fegato di Cavallo, aventi concre-
zioni calcari più o meno voluminose esistenti nel Museo di anato-
mia patologica comparata di Bologna.
In seguito a questo esame risultd, come realmente nel fegato dei
Cavalli si abbiano talvolta dei noduli della grossezza di un pisello a
quella di una nocciola, o anche a quella di una noce, dovuti a
Distomi. Questi noduli sono formati nella parte centrale da detriti
derivanti dal corpo dei Parasiti e da uova dei Parasiti stessi e da
sali calcari depositati ed, esternamente, da un involucro a strati
di tessuto connettivo pure infiltrato da sali calcari. Questo involuero
(1} Paper, Filariose du ligament suspenseur du boulet chez le Cheval. Archives
de Parasitologie, IV, p. 58, 1901.
(2) Sui noduli calcari del fegato degli animali domestici. Attè dell’ Accademia
degli aspiranti naturalisti. — Napoli, 1865.
Archives de Parasitologie, NV, n° 3, 1902. 34
530 G. P. PIANA
è dovuto ad iperplasia della mucosa dei dotti biliari, sviluppatasi
corrispondentemente al luogo in cui avvenne la morte di un Distoma
nell’ interno di un dotto biliare. Questi noduli sono manifestamente
in rapporto con tratti di dotti biliari normali o poco notevolmente
alterati. Si danno perd noduli nel fegato degli Equini, più o meno
voluminosi, i quali nell’ interno presentano una cavità cistica pure
di ampiezza varia, riempita da materiale liquido o semiliquido e un
involucro esterno più o meno spesso e infiltrato di sali calcari.
All esame microscopico del contenuto della cavità di questi noduli
riesce generalmente facilissimo riconoscere la presenza di residui
di una cisti da Echinococco più o meno degenerata. La corteccia
esterna di questi noduli è dovuta alla cisti adventizia ispessita
e infiltrata di sali calcari. Simili noduli si mostrano indipendenti
dai dotti biliari. La stratificazione concentrica che spesso si
riscontra tanto nei primi quanto nei secondi noduli, è dovuta al
ripetersi successivo delle neoformazioni nelle adiacenze dei parasiti
e alle consecutive infiltrazioni di sali calcari del tessuto neofor-
mato.
All Ercolani perd non occorse di riscontrare in queste sue
ricerche quella particolare lesione che l’ Oreste pretendeva costan-
temente in rapporto colla distomatosi da Distoma epatico o da
Distoma lanceolato. Tale lesione si presenta in forma di noduli
minuti, nei quali non è possibile, macroscopicamente, vedere
alcun rapporto coi dotti biliari, di color bianco all esterno, giallo-
gnolo e di consistenza calcare all’ interno, sparsi spesso in gran-
dissima quantità in tutta la massa del fegato fino immediatamente
al disotio dalla capsula del fegato stesso. Talvolta questi noduli si
trovano perfino aderenti alla glissoniana. Di questi noduli venne
fatto uno studio dal Prof. Bruno Galli-Valerio, allorchè era mio
assistente. Il Galli verificd come realmente molte volte nell’interno
dei noduli in discorso si trovino uno o più uova o di Distoma
epatico o di Distoma lanceolato e come ancora talvolta vi si scor-
gano traccie o residui di esilissimi dotti biliari. Il Galli ammise
l’ipotesi che i noduli contenenti uova di Distomi siano promossi da
un embolia dei dotti biliari, prodotta dalle uova stesse in sospen-
sione nella bile. Cid accadrebbe in conseguenza del riassorbimento
fisiologico o patologico della bile ristagnante neï dotti biliari, il quale
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 531
potrebbe far si che la bile stessa invertisca il suo corso normale (1).
Studiando pochi anni or sono le lesioni della epatite acuta pro-
mossa da distomatosi gravissima in alcuni Vitelli, mi accadde di
rilevare un fatto che parmi possa fornire argomento per spiegare in
modo più plausibile la genesi dei noduli epatici migliari e inñl-
trati di sali calcari con e senza uova di distomi.
Nei dotti biliari degli indicati Vitelli trovai immensa quantità di
questi Distomi epatici giovani. Parecchi misuranti appena la lun-
ghezza di due o tre millimetri. Questi Distomi si spingevano neï
dotti biliari più sottili in modo da ostruirne completamenta il lume.
Evidentemente i Distomi giunti negli indicati dotti non potevano
più retrocedere perchè impediti dagli spinuli distribuiti alla super-
ficie del loro corpo e inseriti in posizione inclinata dal} avanti
all” indietro. Da cid ne derivava dilatazione, per accumulo
di bile, nelle vie biliari più perifiche. Per tal fatto era possibile aï
giovani Distomi di spingersi anche maggiormente verso i capillari
biliari. Cosi trovai nel fegato dei detti vitelli parecchi giovani
Distomi epatici situati in piccole cavità che non apparivano, macro-
scopicamente, in rapporto con dotti biliari ed erano situate imme-
diatamente al disotto della glissoniana. Se ora s’immagina che
fatti simili possano verificarsi anche nel.fegato del Cavallo invaso
da Distomi e se si ammette, come per più motivi si indotti a
pensare, che nel Cavallo i Distomi abbiano nella generalità dei casi
una vita assai breve, noi potremo facilmente spiegarei la formazione
dei noduli calcari più o meno piccoli e con o senza uova di Distomi.
I cadaveri dei piccoli Distomi decomponendosi potranno promuo-
vere deposizione di sali calcari, neoformazioni di tessuto connet-
tivo a strati concentrici e cosi la formazione di noduli infiltrati di
sali calcari e contenenti o non uova di Distoma aseconda che gli
indicati piecoli Distomi avevano o non iniziata l'ovulazione.
Fra i preparati descritti dal!’ Ercolani in questo lavoro, il VII,
ossia quello portante il N. 2150 nel Museo di anatomia patologica
comparata dell Università di Bologna, ha attratta in modo speciale
la mia attenzione pei fatti singolarissimi notativi. L’ Ercolani indica
questo preparato Come una porzione del fegato di un Cavallo nel
(1) Sull’embolia dei dotti biliari del Cavallo da uova di Distomi. Archivio per
Le scienze mediche, XVII, Torino, 1893.
Le neoformazioni nodulari. Parma 1897 pag 116.
932 G.) P. PIANA
quale la superficie era cosparsa di minute granulazioni e chiazze
biancastre. Nel tagliare il detto fegato, che era alcun poco più
molle del normale e di color d’ocra, cadendo col coltello sulle
granulazioni, l’ Ercolani non senti notevole resistenza nè stridore
particolare, come avrebbe dovuto accadere se vi fosse stata rile-
vante deposizione di sali calcari.
All esame di sezioni microscopiche di questo fegato l’ Ercolani
ebbe a rilevare : l’ atrofia e la scomparsa delle cellule epatiche ; la
sostituzione di tessuto connettivo ai lobuli epatici; la presenza di
concrezioni minutissime incompletamente infiltrate da sali caleari,
le quali furono giudicate derivanti da ova e da cadaveri di giova-
nissime cisti di Echinococco; e un involucro per tutte le dette
concrezioni avente la struttura di cisti adventizia.
Ottenni per cortesia del Prof. Floriano Brazzola, Direttore del
gabinetto di Anatomia patologica comparata dell’ Università di
Bologna, un pezzetto dell’ indicato preparato per ripetere sopra di
esso l’esame microscopico con un procedimento alquanto più
perfezionato di quello che potè essere impiegato dall’ Ercolani. Le
sezioni micrometriche in serie, previa inclusione del pezzetto in
paraffina e la diafanizzazione dei preparati con un olio essenziale
e l’inclusione dei preparati stessi in balsamo mi hanno permesso
di rilevare un fatto sfuggito all’ Ercolani. Tal fatto m’induce a dare
un giudizio alquanto diverso da quello dato dall’ Ercolani stesso
sulla natura delle indicate granulazioni e del loro involucro.
I preparati microscopici da me eseguiti mostrano le granulazioni
costituite da un corpicciolo formato, o da un tessuto con elementi
cellulari a nucleo intensamente colorabile dal carmallume, o da
una massa irregolarmente granulosa difflusamente colorabile e con
scarsi nuclei appena distinguibili. Questo corpicciolo si trova con-
tenuto da un involucro fibroso più o meno spesso.
Esaminando perd tutte le sezioni mi sono accorto come ciascuna
granulazione tenga nel suo interno una capsula avente tutta l’appa-
renza del guscio chitinoso di un uovo di Elminto. La conformazione
di tale capsula corrisponde ordinariamente a quella del guscio di
un uovo di Schistosomum hæmatobium (Bilharz) : cioè ha forma
ellissoidale ed è provveduta di una appendice o sperone ad uno
dei poli. In alcune granulazioni peraltro la capsula venne trovata
provveduta di appendice in entrambi 1 poli, anzi che in un polo
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 533
solo. L’appendice che si trova in tutte le capsule è inserita nel polo
più ottuso della capsula ed ha forma tubulare allargata corrispon-
dentemente alla inserzione e chiusa a fondo cieco all’ estremità
libera. L’altra appendice, che si trova solo in alcune capsule, ha
forma d’ampolla, ossia è rigonfiata verso l’estremitàa. La lamina
che forma le capsule ha color giallo bruno somigliante, sebbene
meno carico, a quello del guscio delle ova di Fascioia hepatica, e
presenta uno spessore di circa 1/2. Le capsule hanno una lun-
ghezza di 52 a 58 e una larghezza massima di 22 a 24 u. L’appendice
tubulare misura 14u in lunghezza e 3 in larghezza alla sua
estremità libera. L’appendice ampolliforme, quando esiste misura
11 in lunghezza e 6x in larghezza massima. Nell’interno delle
capsule non traspare nulla di distinto.
Talvolta una capsula invece di trovarsi nell’ interno di una granu-
lazione si trova fra questa e l’involucro fibroso.
Questo, spesse volte, nello strato limitante la cavità oignon la
granulazione, si vede degenerato in un modo da distaccarsi più 0
meno completamente dallo strato periterico e da assumere col
carmallume una tinta rosea omogenea. Ordinariamente poi fra la
parete fibrosa e la granulazione si veggono interposti elementi
somiglianti per forma e dimensione a cellule giganti. Non si riesce
perd a scorgere chiaramente, Îorse per alterazione prodotta dalla
lunga conservazione nell’alcool, la presenza di nuclei nell’interno
di questi elminti.
Ove si trovano più granulazioni a poca distanza non si vede più
traccia di lobuletti epatici. Fra una granulazione e l’altra si trova
interposto un tessuto linfadenoide, una quantità di vasi capillari
dilatati e di altri vasi a parete straordinariamente spessa per sclerosi
e aleuni dotti biliari. Questi presentano il loro epitelio pertettamente
conservato e, se sono alquanto grossi, tengono parecchie glandulette
tubulari semplici disposte alla loro periferia. Non rare volte accade
di verificare come le pareti sclerosate dei vasi sanguigni siano in
rapporto di continuità coll’involuero fibroso delle granulazioni e
come il lume dei vasi stessi comunichi colla cavità del medesimo
involucro.
Ora per gli indicati fatti sono indotto a ritenere, che le granula-
zioni non rappresentino proprio giovani cisti da Echinococco morte
e parzialmente degenerate, ma dei cadaveri di un elminto a com-
534 G. P. PIANA
pleto sviluppo, contenenti ova; e che tali cadaveri si trovino entro
al lume di vasi profondamente alterati. [Il guscio delle uova del
detto elminto presenterebbe somiglianza, se non identità, con
quello dell’uovo di un Trematode del genere Schistosomum di
Weinland. Si distinguerebbe perd dal guscio delle uova di Schisto-
somum hæmatobium (Bilharz) e di S. crassum (Sonsino), per avere
dimensioni di circa due terzi minorie per avere talvolta entrambi
i poli muniti di appendice.
Se a me non è occorso errare nell’interpretazione dei fatti
osservati, sarebbe da aspettarsi di scoprire quanto prima una
nuova specie di elminti viventi nei vasi del fegato dei Cavalli, vero-
similmente da ascriversi al genere Schistosomum di Weïinland.
Sopra una quarantina di sezioni eseguite, dell’estensione di cirea
un centimetro quadrato,ne potei scegliere e conservare quindici
presentanti qualche capsula giudicata come guscio di un elminto.
21. — SULLA DIMORFOBIOSI O DIVERSO MODO DI VIVERE E RIPRODURSI
SOTTO DUPLICE FORMA DI UNA STESSA SPECIE Di ANIMALI Memorie
dell Accademia delle scienze dell’Istituto di Bologna, (3), IV, fascicolo
2, Bologna 1873.
22. — OSSERVAZIONI ELMINTOLOGIQHE SULLA FILARIA IMMITIS E SOPRA
UNA NUOVA SPECIE DI DISTOMI NEI CANI. {bidem, (3), X, Bologna, 1873.
23. — OSSERVAZIONI SULLA VITA LIDERA DELL’ASCARIS MACULOSA RUD.
Ibidem, (3), VII, Bologna, 1877. — Riferird di questi tre lavori
dell’Ercolani unitamente, perchè l’argomento essenziale è per
tutti il medesimo : la dimorfobiosi.
Mentre che per alcune specie di Nematodi parasite, profonda-
mente infisse nei tessuti, o anche incluse nei parenchimi dei ver-
tebrati, è conosciuto il ciclo delle varie fasi della lora esistenza, in
modo da potere anche artificialmente, ottenere la coltura delle
specie stesse (Trichine), per altre specie più comuni e viventi nelle
cavità del corpo comunicanti coll’esterno, non si sa ancora con
sicurezza Come precisamente avvenga lo sviluppo completo degli
embrioni nati dalle uova e come quindi tali embrioni diventino
elminti perfettamente sviluppati e proligeri. Per le prime osser-
vazioni già esposte dell’Ercolani è bensi noto come le uova dei
Nematodi parasiti nel cavo instestinale e delle vie respiratorie siano
dotate di una grande tenacità di vita, in modo da resistere all’essic-
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANTI 595
camento, all’immersione nell’alcool, alla decomposizione putrida
delle sostanze organiche a cui si trovano mescolate. Ë pure noto per
le stesse osservazioni come anche gli embrioni già usciti dal guscio
dell’uovo siano dotati di una resistenza vitale assai rilevante e di
una longevità sorprendente. Come perd gli embrioni di Nematodi
nati dalle uova e usciti dal corpo riescano a diventare Nematodi
adulti nell’interno del corpo dei vertebrati, non è ancora ben
conosciuto.
L’Ercolani, incoraggiato dalla favorevole accoglienza fatta da
alcuni celebri Elmintologi alle sue prime ricerche sullo sviluppo
dei Nematodi, volle, dopo parecchi anni, riprendere e completare le
ricerche stesse. Port da prima la sua attenzione sulle Ascaris, od
Heterachis inflessa e vescillosa deï. Polli e cosi riesci a scoprire la
Dimorfobiosi, pur non giungendo a risolvere il problema che si
era proposto, della conoscenza del ciclo completo della vita di
molti nematodi. In seguito il fatto della Dimorfobiosi venne veri-
ficato ancora in molte altre specie di Nematodi e segnatamente
nello Selerostoma armato od equino, nello Selerostoma tetracanto,
nell’Ossiuride curvola e nell’Ascaride maculosa dei Colombi.
Leuckart e Mecznikow (1) avevano già visto come gli embrioni
nati dalle uova di Ascaris nigrovenosa del polmone delle Rane possono
completamente svilupparsi nel sangue di Rana raccolto in una
capsula di vetro e come da questi embrioni, pur rimanendo nel
detto sangue, ne derivino degli individui adulti aventi i caratteri di
tRabditi e generanti uova, quando venne l’Ercolani colle sue osser-
zioniva sulla Dimorfobiosi. Osservando pazientemente lo sviluppo
delle ,uova e degli embrioni di Nematodi intestinali, contenuti nello
sterco degli albergatori dei Nematodi stessi, l'Ercolani rilevd che
gli indicati embrioni raggiungono il completo sviluppo sessuale,
sebbene conservino dimensioni microscopiche e permangano nello
sterco fuori dal corpo degli animali. Questi embrioni, che secondo
Ercolani sarebbero figli di Nematodi parasiti di vertebrati, presen-
tano caratteri zoologici ben differenti da quelli dei genitori. Essi per
tali caratteri sarebbero da ascriversi ai generi Leplodera del Dujar-
din e Pelodera dello Schneider. Di più l’Ercolani notd, contraria-
mente à quanto era stato visto dallo Schneider nei Rabditi, figli
(1) Reichert und Dubois Archiv, 1865, S. 151.
536 G. P. PIANA
delle Ascaridi nigrovenose, che i Nematodi liberi, figli di Nema-
todi intestinali, sono unisessuali, cioè, o maschi o femmine e
capaci di iniziare una lunga serie di generazioni successive.
Gli individui che rappresentano alcune di queste generazioni, in
causa del variare delle condizioni del substrato in cui vivono
(sterco mantenuto umido sopra uno strato di terra e addizionato
con varie sostanze azotate), possono presentare notevolissime diffe-
renze in confronto di quelli che rappresentano altre generazioni.
Tali differenze possono risguardare la conformazione e le dimen-
sioni del corpo, i caratteri del tubo intestinale e degli organi geni-
tali e ancora il modo di sviluppo delle uova. Pud accadere, che
mentre alcune generazioni sono ovipare altre si mostrino invece
ovovivipare. Stranissimo poi è questo altro fatto notato dal!’ Erco-
lani : i Nematodi liberi derivanti da una specie intestinale possono
talvolta assumere caratteri (forma, dimensioni, struttura) identici
a quelli di altri Nematodi liberi derivanti da Nematodi intestinali
di specie e anche di genere aflatto diverso.
La capacità dei Nematodi di una determinata specie, di vivere
parasiti nel corpo di un Vertebrato, mostrando dati caratteri anato-
mici, e di vivere liberi nella superficie della terra, in mezzo a mate-
riali azotati, con caratteri anatomici afflatto diversi da quelli pre-
sentati durante la vita parassitaria, costituisce il fatto indicato
dal!” Ercolani colla denominazione di dimorfobiosi.
La questione perd sul modo con cui avviene l’invasione per certe
specie di Nematodi nel corpo dei vertebrati risult colla scoperta
della Dimorfobiosi semplicemente spostata, anzichè risolta, perchè
all” Ercolani non riesci di fare sviluppare i Nematodi parasiti
intestinali facendo ingerire ai vertebrati Nematodi viventi libera-
mente e derivanti da parasiti intestinali.
Pertanto l’Ercolani si diede a ricercare a caso, in diversi mate-
riali, qualche forma larvale di Nematode che potesse essere sospet-
tata come atta a trasformarsi in Nematode adulto parasita nel corpo
di qualche Vertebrato. Cosi in testa al primo capitolo della seconda
memoria risguardante la Dimorforbiosi ebbe a mettere la seguente
afermazione. « Non fu fino ad ora sospettata pud dirsi, la spaven-
tosa diffusione dei Nematodi allo stato di vita libera che popolano
la superficie della terra e le piante che in quella crescono ».
…
NOTICES BIOGRAPHIQUES, — GIAN BATTISTA ERCOLANI 537
All’esempio fornito dalla Anguillula tritici, già ben noto, molti
altri se ne aggiunsero in seguito per le ricerche dell’Ercolani.
In una malattia del fusto della Canepa, volgarmente indicata col
nome di Calzone, l’Ercolani riscontro ben tre differenti specie di
Nematodi, viventi nella corteccia e nella midolla della Canepa
stessa. In immensa quantità poi furono trovati i Nematodi viventi
liberi nelle sostanze derivanti da vegetali e da animali morti, nelle
acque limacciose, nella superficie della terra e fra la guaina e lo stelo
delle graminacee appassite. [ caratteri di questi Nematodi sono
somigliantissimi e talvolta anche identici a quelli dei Nematodi
liberi figli di Nematodi parasiti del corpo dei Vertebrati. In alcuni
casi perd i Nematodi viventi sulle piante e sul terreno si trovano
agami. L'Ercolani non riesci neanche da questi Nematodi, che
- sospettù derivare da specie parasitarie, ad ottenere alcun Nema-
tode parasita nel corpo degli animali.
Ultimamente ripetei parecchie delle osservazioni dell’Ercolani
sulla dimorfobiosi nella circostanza dello studio sugli Elminti di:
una Elefantessa (1). Non riescii perd ad allontanare dall’animo mio
il sospetto, che i tanti Nematodi viventi la vita libera nello sterco
della Elefantessa tenuto sopra terra umida, derivassero da Nema-
todi simili a quelli trovati in tanta copia dall’Ércolani stesso alla
superficie del suolo e delle piante infracidite, anzichè dagli
elminti intestinali della detta Elefantessa. Anzi questo sospetto
divenne per me maggiormente grave pel fatto, che mi parve di
rilevare, che la comparsa dei Nematodi sessualmente maturi si
manifestasse nello sterco della Elefantessa prima che gli embrioni,
sviluppati nelle uova dei Nematodi intestinali della Elefantessa
stessa, fossero usciti dal guscio. Di più aggiungerd, che tentai,
senza ottenere risultato positivo, di far sviluppare Nematodi
viventi la vita libera e a completo sviluppo sessuale, ponendo uova
di Nematodi intestinali, fecondate e a sviluppo già iniziato, sopra
sterco e terra umidi e precedentemente sterilizzati.
In considerazione di questi fatti credei opportuno, descrivendo
unitamente al mio assistente Dott. Pietro Stazzi lo Sclerostoma
epistoma e lUncinaria os-papillatum degli Elefanti di mantenermi
in un prudente riserbo in risguardo alla dimorfobiosi. Notai sem-
plicemente la presenza di grande quantità di Nematodi liberi nel
(1) Archives de Parasitologie, III, p 509, 1900.
538 G. P. PIANA
fimo accumulato nelle angolosità del pavimento nel locale abitato
da Elefanti.
Nella seconda delle tre memorie indicate, l’ Ercolani tratta, come
dice il titolo della medesima, anche della Filaria immite e di una
nuova specie di Distoma dei Cani.
In risguardo alla Filaria immitis fornisce molti ed interessanti
dati storici, fra i quali mi piace ricordare quello che risguarda al
primo cenno pubblicato sulla presenza frequente di un nematode
nel cuore destro dei Cani. Tale cenno trovasi nel Trattato Cinegetico
di Francesco Birago, Signore di Metono e di Siciano, edito a Milano
nel 1696.
L’ Ercolani nota come la presenza di Nematodi microscopiei nel
sangue dei Cani si verifica molto irequentemente, mentre che le
Filarie immiti nel ventricolo destro del cuore dei Cani stessi,
delle quali dovrebbero nascere 1 detti embrioni, si trovano assai
raramente e che a rendere meno strano questo fatto giovano le sue
osservazioni della presenza delle Filarie immiti annidate nel tessuto
connettivo sottocutaneo dei Cani; nelle quali venne riscontrata la
più perfetta identità fra gli embrioni contenutivi e quelli guizzanti
nel sangue dei Cani. E, dopo aver ricordato diversi fatti noti nel
campo della Patologia comparata, venne a concludere : che in molti
casi non si pu porre in dubbio che gli embrioni di Nematodi del
sangue dei Cani non derivino realmente dalla Filaria immitis
esistente nel cuore o in altre parti; ma che altri embrioni di nema-
todi possano Îra di noi inquinare il sangue dei Cani non si pu con
sicurezza negare. Questa conclusione, come si vede, concorda mira-
bilmente con quanto ebbe in seguito a verificare il Grassi.
La specie di Distoma che l’Ercolami descrisse come nuova col
nome di Distomum campanulatum secondo il Raïlliet (1) altra non
sarebbe che il Distomum truncatum del Rud. (1819) o Distomum
conus del Creplin (1825). La descrizione che il Raïlliet dà del
Distoma troncato (appartenente al sottogenere Dicrocælium) corris-
ponde di fatto, presso a poco, a quella data dall’Ercolani del
Distoma campanulato, senonchè cid che dal Raïlliet viene indicato
come ovaia dall'Ercolani è detto, e parmi con ragione, glandola
vitellogena. L’ovario nel Distoma campanulato è formato da due
(1) Zoologie Médicale, Paris, 1895, p. 364.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANT 539
glandole a lobetti distinti e posti longitudinalmente in serie ;
delle quali una è in un lato e l’altro nell’altro lato del corpo.
24. — DELLONYCHOMYKOSIS DELL'UOMO, DEI SOLIPEDI, Memorie
dell Accademia delle Scienze dell’Istituto di Bologna, (3), VI, Bologna
1876, Journal de Micrographie, Paris, 1880. — Con questo lavoro,
nel quale alla diligente osservazione l’Ercolani associa la sua vasta
erudizione e prudenza nell’argomentazione, si dimostro, che anche
negli Equini si verifica un’onicomicosi. Tale onicomicosi costituisce
una malattia ben nota ai Veterinarii fin dai tempi del Ruini ed è
anche oggi indicata colle denominazioni di Formica e di Caruolo o
Taruolo. Formica perchè per essa malattia il tessuto corneo dello
zoccolo viene escavato e ridotto in un materiale polverulento, come
accade del terreno per opera delle Formiche. Caruolo 0 Taruolo
perchè la già detta escavazione e disgregamento polverulento della
parete dello zoccolo ricordano ancora l’azione dei Tarli nel legno.
Dalle ricerche dell’Ercolani, venne dimostrato come la detta
_malattia sia determinata da un miceto formato da filamenti con
numerose ramificazioni e con gibbosità od irregolari rigonfiamenti
talvolta terminati da conidi. I contorni dei detti filamenti ifici sono
molto rifrangenti e percid appaiono o seuri, o risplendenti. Il
diamentro dei filamenti stessi varia da 3 a 8 w. Coltivato il Miceto
nel sangue, in una camera umida, l'Ercolani ottenne in trenta
giorni una rigogliosa proliferazione del Miceto stesso senza muta-
mento nei suoi Caratteri. e anche ottenne lo sviluppo di filamenti
dai conidi.
Nell’onicomicosi dell Uomo l’Ercolani trovd che il Miceto pato-
geno presenta gli stessi caratteri di quello trovato nella onicomicosi
dell’Asino. Jar
L'Ercolani giudico il Fungo della onicomicosi una specie di
Achorion distinta da quella della tigna favosa dell’Uômo, e lo deno-
mind Achorion kerathophagus. Ë perd da notare ancora. che alcuni
dermatologi risguardarono il fungo di un’onicomicosi dell'Uomo,
identico a quello dell’onicomicosi dell’Asino, come Trichophyton
gigas (1). à
Tentativi di trasmissione di una affezione micotica nella pelle
(1) Marocemr, Sopra alcuni cambiamenti morfologici del Trichophyton. Gior-
nale ital. delle malattie veneree e della pelle, fascicolo 4, luglio-agosto 188%.
540 G. P. PIANA
dell’Asino, fatti depositando sulla medesima, previamente alterata
dall’azione di un vescicante, il Miceto dell’onicomicosi del l’Asino
stesso, fallirono. Cosi pure fallirono i tentativi di trasmissione
artificiale dell’ onicomicosi nell”’ Asino stesso.
Per l’attechimento del Miceto nello zoccolo occorrono certamente
condizioni speciali come lo provano diversi fatti. In primo luogo
noteremo che l’onicomicosi si riscontra ordinariamente solo negli
arti anteriori dei somarelli. Cid farebbe pensare che accada in
conseguenza dello stato di siccità del tessuto corneo dello zoccolo;
poichè negli arti anteriori lo zoccolo quasi mai viene bagnato da
orine o da altri liquidi. Che poi lo stato di umidità dello zoccolo si
opponga alla vita all’invasione nello zoccolo stesso del Miceto dell
onicomicosi, lo prova il fatto, che appresi da un valente pratico
veterinario mio amico, che l’onicomicosi dei somarelli si guarisce
con certezza senza operazione, tenendo per molti giorni i piedi
malati in un impacco umido o immersi nella creta bagnata.
Nei Cavalli e Muli l’onicomicosi è stata osservata da Bassi. Essa
per in questi animali è molto più rara che negli Asini.
Nell’ interno delle caverne scavate dall” Achorion kerathophagus
nello zoccolo dell’ Asino, l’Ercolani trovd molti acari dei quali
diede una figura. Tali acari vennero giudicati da L. G. Neumann
molto prossimi al Tyroglyphus echinopus Robin o Cœpophagus echi-
nopus Mégnin (1). Niuna importanza, come elemento patogeno,
venne dall’ Ercolani attribuita agli indicati acari.
25, — METAMORFOSI DELLE PIANTE. PRIME RICERCHE SULLA TRASFOR-
MAZIONE DI UNA CRITTOGAMA DEL GEN. UROMYCES IN UNA PIANTA FANE-
ROGAMA DICOTILEDONALE, CUSCUTA EUROPÆ L. E RITORNO ALLA FORMA
PRIMITIVA CRITTOGAMICA DAI RAMI E DAI SEMI DELLA DETTA SPECIE DI
cuscuTA. Memorie dell Accademia delle Scienze dell’Istituto di Bologna,
(3), VILLE, p. 557, Bologna, 1877.
96. — SULL'ATTECHIMENTO DELLE PIANTICELLE DI CUSCUTA VOLGARE
NATE DA SEME SULLE GIOVANI PIANTICELLE DI ERBA MEDICA. Reéndiconto
delle sessioni dell Accademia delle Scienze dell’Istituto di Bologna, 1878.
97. — INTORNO AD ALCUNE PRIMITIVE FASI DI SVILUPPO E DELLA
DUPLICE COSTITUZIONE ANATOMICA DELLA PHELIPÆA RAMOSA. Rendiconto
delle sessioni dell'Accademia delle Scienze dell'Istituto di Bologna,
(1) Traité des Maladies parasitaires, Paris, 1888.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 541
1878. — Mi sento incompetente per riferire sopra questi tre scritti
pubblicati dall'Ercolani risguardanti il parasitismo di vegetali
sopra altri vegetali e le metamorfosi delle piante parasite. Percid
mi limito a dare il titolo degli scritti stessi e a notare che, secondo
l’opinione di qualche cultore della botanica, l’Ercolani nel fare
le ricerche di cui si parla nei medesimi scritti, fu forviato dall’inter-
pretazione errata del fatto, che tanto alla superficie del fusto,
delle foglie e dei semi delle piante dell’Erba medica e della Canepa,
quanto sul fusto e sui semi della Cuscuta e della Orobanche si
possono trovare in grande quantità micelii e spore di Crittogame.
928. — OSSERVAZIONI SOPRA ALCUNI COSTUMI DEL VESPERTILIO MURINUS
L. E. RICERCHE COMPARATE SULLE PELVI E SUL PARTO DI QUESTO ANIMALE
E LE ASSIMETRIE PELVICHE CHE NELLA DONNA RICHIEGGONO L’OPERAZIONE
CESAREA O LA SINFISIOTOMIA. Memorie dell’Istituto di Bologna, (3), IX,
p. 575, Bologna, 1879. — Parlando con molto spirito ed erudizione
dei costumi del Vespertilio murinus L., l’Ercolani trova l’opportu-
nità di dire anche dei costumi di due specie di Insetti e di una
specie di Aracnide che sullo stesso Vespertilio vivono suggendo
sangue. L’Aracnide, noto ai Zoologi sotto 1l nome di Pteropus
vespertilionis L. Duf., si trova in colonie sul corpo dei Pipistrelli
senza per determinare rilevanti lesioni. Potrebbe darsi, secondo
l’Ercolani, che in certe circostanze questo Pteropus serva di cibo al
suo portatore.
Gli Insetti appartengono al genere Nycteribia, cioè alla specie
Nycteribia Leachi Kolenati e Nycteribia Ercolani Rondani.
Ciascuna specie abita determinata regione del corpo dei Pipi-
strelli in uumero di due soli individui, uno maschio e uno fem-
mina. Gli individui formanti queste copie si mantengono fra di
loro‘stretti in amplesso e stanno immobili su uno dei lati del
groppone di un Pipistrello. Se perd vengono toccati, pur mante-
nendosi Îra di loro congiunti, passano da un punto in un altro
della superficie della pelle del Pipistrello. Le Nicteribie non abban-
donano il corpo dei Pipistrelli portatori neanche quando questi
muoiono. Sui cadaveri di Pipistrelli si trovano le Nicteribie morte.
29. — SULLA OVULAZIONE DEI DISTOMI EPATICI E LANCEOLATI DELLE
PECORE E DEI BUOI. Rendiconto delle sessioni dell Accademia delle
scienze dell Istituto di Bologna, anno accademico 1880-81. — Da
942 G. P. PIANA
queste esservazioni dell” Ercolani risulta, che nei Distomi epatici
e lanceolati si ha una interruzione nell’ ovulazione, durante la
quale i detti Distomi, ancorchè adulti e colle massime dimensioni,
si trovano coll’ ovidotto mancante di uova mature, ossia munite di
guscio chitinoso. Questa sosta nella produzione delle uova pel
Distoma epatico si verifica nell’inverno ; e pel Distoma lanceolato
più tardi, nel principio della primavera (aprile).
In aprile perd pel Distoma epatico, e in maggio pel Distoma
lanceolato, l’ovulazione riprende la sua attività. Le uova prodotte
dai Distomi subito in seguito alla ripresa dell’ ovulazione si mo-
strano molto più sicuramente e rapidamente feconde in confronto
a quelle prodotte prima della sospensione dell’ ovulazione.
90. — DELL’ ADATTAMENTO DELLA SPECIE ALL’ AMBIENTE. MEMORIE DUE.
Memorie dell Accademia delle scienze dell’ Istituto di Bologna, (4), I,
p. 239-334 ; III, p. 43-71, Bologna, 1881-1882. — Non è possibile
riassumere brevemente queste due memorie dell Ercolani. In esse
si descrivono complessivamente ben 33 forme di Cercarie e di
relative nutrici, delle quali circa la metà scoperte dall’Ercolani
stesso, e oltre a ciù si descrivono parecchi Distomi agami. Mi limi-
ter quindi a segnalare i principali fatti illustrati risguardanti la
Biologia dei Trematodi in generale.
Le giovani Sporocisti della Cercaria armata Steenstrup (mem. 1,
p. 255) e della Cercaria minuta Erc. (mem. 2, p. 45) si moltiplicano,
oltre che nel modo ordinario per gemmazione interna, per
scissione.
Le Cercarie armate Steenstrup, uscite dalle sporocisti e dal
Mollusco in cui si sono sviluppate, possono incistidarsi sul corpo
ed entro il corpo di Rane, di Girini, di Limnæus stagnalis, di larve
di Insetti, di Sanguisughe. Nelle Cercarie incistidate la cavità
escretoria si riempie di granulazioni calcari. Da queste Cercarie
perd non riesci l'Ercolani ad ottenere il Distoma endolobo.
La Cercaria echinata Siebold (mem. 1, p. 261) presenta varietà
di caratteri in rapporto colle diverse specie di Molluschi in cui si
sviluppa, e dei diversi organi in cui prende sede nei Mulluschi
stessi : Cid lanto rispetto alle Redie quanto rispetto alle Cercarie
dalle Redie prodotte. In conseguenza la Cercaria echinata di Sie-
bold, la Cercaria echinata di La Valette, la Cercaria spinifera e
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANT 43
la Cercaria echinatode non rappresentano che una sola ed unica
specie larvale. La Cercaria echinata, uscita dalla Redia pud incisti-
darsi in altre parti del corpo dello stesso Mollusco o anche passare
0 sopra o entro al corpo di altri Molluschi e pu anche invadere la
cavità interna di nutrici (Redie e Sporocisti) appartenenti ad altre
Cercarie, incistidarvisi e costituirvi quindi i cosi detti Echinatodi.
A seconda perd che l'incistidamento avvienne più o meno solleci-
tamente e in luoghi diversi, gli Echinatodi che ne derivano presen-
tano caratteri svariati, specialmente pel grado di sviluppo degli
spinuli.
_Gli Echinatodi nell interno delle Redie della Cercaria armata si
possono trovare in compagnia di Tetracotili.
Le Redie della Cercaria echinata e di quella fulvopuntata
(mem. 2, p. 55), dall’ Ercolani sono state viste, come le Sporo-
cisti della Cercaria armata Steenstrup, moltiplhicarsi, oltre che nel
modo ordinario (per gemmazione endogena), per scissione.
La trasformazione parziale degli Echinatodi in Distomi è stata
osservata nei Passeri e nei Topi. Nelle Anitre, nel Cane domestico e
nel Mus musculus e nel Mus decumanus tale trastormazione si è otte-
nuta complela (mem. 2, p. 87). L’Ercolani vide, nella Cercaria
cristata La Valette (mem. 1, p. 273), come avevano già notato il.
Diesing e il Pagenstecher pel Distoma duplicatum e pel Bucephalus
polymorphus, che funziona da nutrice la coda delle Cercarie (Cerca-
rie lertili). La coda biforcata della detta Cercaria cristata diventa
nodosa e, corrispondentemente alle nodosità, si transforma in
sporocisti. Da queste sporocisti si generano delle gemme endogene
che ben presto fuoriescono. Queste, quando sono giovani, si mo-
strano sieriche, poi in esse appaiono due lobi, dei quali uno, più
piccolo, rappresenta il corpo e l’altro più grande la coda di una
Cercaria. Nel lobo più grande, in seguito si formano due piccole
appendici, che rappresentano le biforcazioni caudali.
Nella Cercaria bucephalus (mem. 1, p. 277), la proliferazione nelle
code puù avvenire in due modi : cioë per gemmazione endogena e
per gemmazione esogena.
_Nella Cercaria microcotyla Ercolani, nella Cercaria macrocerca De
Filippi e nella Cercaria cucumerina Ercolani si ha pure la forma-
zione di Nutrici dalla coda.
Nella Cercaria macrocerca De Filippi (mem. 2, p. 48} la coda è
44 G. P. PIANA
molto rigonfiata alla base e talvolta forma come un sacco intro-
Îlesso entro al quale si contiene il sorpo della Cercaria stessa.
I Tetracotili, larve di Trematodi, dei quali non si conoscono gli
stadii precedenti di sviluppo, secondo le esperienze dell’Ercolani
risultano evidentemente larve di Holostoma (o Chonchosomum).
I Tetracotili dei Molluschi (mem. 1, p. 287) fatti ingerire ai Passeri
e alle Anitre, furono trovati in seguito trasformati in Holostoma,
parzialmente sviluppati in quello delle Anitre. Perd pare che le
specie di Holostoma ottenuti dai Tetracotili nell’intestino degli
indicati Uccelli non rappresentino una specie parasitaria propria
degli Uccelli stessi, perchè essi non durarono a vivere che per
pochi giorni. Essi sembrarono riferibili alla specie Holostomum
erraticum Du].
Nelle uova di alcuni Trematodi (Amphistomum subclavatum, Mono-
stomum mutabile) l’embrione presenta, pur avendo ciglia vibratili
all'esterno del suo corpo, struttura interna di una Redia (mem. 1,
p. 292).
Nei Molluschi terrestri l'Ercolani descrisse diverse forme di
larve di Trematodi. Due di queste sono generate da Sporocisti:
ramose perfette nell’Helix carthusianella e nell’Helix aspera ; ramose
e nodose nell’Helix maculosa (mem. 1, p. 294).
Larve di Distomi non provenienti direttamente da Sporocisti
sono state trovate dall’Ercolani una libera nella Pupa tritici : e due
o più for me o libere o incistidate nell’Helix carthusianella. Ercolani
perd non notù la derivazione delle larve libere aventi accenni alla
formazione degli organi genitali dalle Cercarie contenute nelle
Sporocisti tubulari ramose e nodose. Questo fatto evidentemente
risulto dimostrato da un mio studio pubblicato poco dopo alla
memoria dell’Ercolani (1). L’'Ercolani perd scopri il fatto più
importante della trasformazione delle dette larve, libere o incisti-
date, dell’Helix carthusianella nell’intestino del Tropidonotus natrix,
in Distoma allostomum Diesing.
Nei Ciprinus Tinca di una data località e in una certa epoca
dell’anno l’Ercolani ebbe a trovare in grande quantità Distomi coi
caratteri del Distoma perlatum Nordman. In alcuni Ciprini perd
(1) Le Cercarie nei Molluschi studiate in rapporto colla presenza del Distoma
cpatico e del Distoma lanceolato nel fegato dei Ruminanti domestici. La Clinica
Veterinaria del Prof. Nicola Lanzillotti Buonsanti, V, Milano, 1882.
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 545
tutti questi Distomi erano perfettamente agami, mentre in altri
erano tutti completamente sviluppati e con uova (mem. 1, p. 308).
Fatto analogo ebbe a riscontrare nei Trematodi dell’intestino delle
Rane e delle Biscie. Secondo l’Ercolani tal fatto deriverebbe dalla
penetrazione nel corpo degli indicati Animali di larve di Trema-
todi non proprie, le quali non trovano in essi le condizioni migliori
per compiere il loro sviluppo. Tali larve tentano di adattarsi
all'ambiente nel quale sono capitate, assumono la forma dei Dis-
tomi propri all’ambiente stesso, ma non possono come quelli rag-
giungervi il completo sviluppo.
Dalle varie esperienze, fatte sui Distomi parasiti delle Rane
(Rana esculenta) e delle Biscie (Tropidonotus natrix) risulta anche :
1° Che alcune specie di Distomi adulti e perfetti, passati dal corpo
di un animale in quello di un altro possono continuare a vivere ;
20 Che alcune vi trovano condizioni più favorevoli per vivere ed
accrescersi e perciù acquistono un volume al quale non avrebbero
potuto pervenire nell’ambiente quale hanno prima avuto sede;
3° Che mentre le larve del Distoma allostomum, muoiono sollecita-
. mente e sono digerite passando direttamente dall’Helix carthusia-
nella nello stomaco della Rana, continuano a vivere e anche a
prosperare se, dopo un soggiorno nello stomaco della Biscia, ven-
sono introdotte in quello della Rana.
4° Che le larve di alcuni Distomi, che si trovano nell’intestino di.
certi Vertebrati, importate che siano in altro ambiente, non solo vi
possono trovare condizioni per continuare a vivere in uno stato
piû o meno incompleto di sviluppo, ma ancora possono svilup-
parsi completamente, assumendo forme esteriori nel loro corpo e
disposizione nei loro visceri, interamente diverse da quelle che le
larve stesse avrebbero assunto se fossero rimaste nell’ambiente in
cui avevano iniziato il loro sviluppo ;
&o Che nell’intestino delle Rane e delle Biscie, oltre le specie già
note di Distomi, se ne trovano molte altre incompletamente svilup-
pate che rappresentano specie erratiche di Distomi, e che tentano di
adattarsi all’ambiente in cui sono capitate.
AlPErcolani parve di scorgere seguendo lo sviluppo del Distoma
Signatum dell’intestino e del Distoma naia del polmone del Tropi-
donotus natrix, che queste àpparenti due specie di Distoma derivino
da una unica larva in diverso modo sviluppata per l’influenza
dell’ambiente difierente.
Archives de Parasitologie, V, n° 3, 1902. 39
946 G. P. PIANA
Nella seconda memoria sono descritte quindici forme di Cercaria
di alcuni Molluschi di acqua dolce, delle quali solo una era stata
da altri segnalata. Dodici vennero trovate abitatrici in una mede-
sima specie di Molluschi, la Paludina o Bithynia tentaculata. E’ note-
vole come queste forme di larve di Trematodi non fossero state
viste dall’Ercolani nell'’anno precedente, sebbene i Molluschi nei
quali vivono fossero anche allora esaminati in grande numero.
La Cercaria macrocerca De Filippi poi venne trovata con straor-
dinaria frequenza nelle Cyclas cornea.
Parecchie delle nuove forme di Cercaria trovate dall’Ercolani
nella Paludina tentaculata sono notevoli per la piccolezza del corpo.
La Cercaria microcristata Ercolani è somigliantissima per confor-
mazione alla Cercaria cristata del La Valette, ma presenta dimen-
sioni della metà più piccole.
Sebbene in quel l’autunno i Molluschi della località si trovassero
raramente inquinati da Cercarie contenute da nutrici, si riscontra-
rono con notevole frequenza nei Molluschi stessi Cercarie incisti-
date. Di tali Cercarie ne vennero anche trovate nel corpo di larve
acquatiche di Insetti.
Per l’analogia riscontrata tra la Cercaria crassa Ercolani della
Paludina tentaculata e le larve trovate incistidate nel corpi di alcuni
Molluschi e anche tra le stesse Cercarie, dopo un soggiorno nel-
l’intestino della Rana, col Distomum cynioide della vescica urinaria
della Rana medesima, nonchè pel fatto, che la stessa Cercaria crassa
pud mantenersi in vita per due giorni immersa in urina di Rana,
si pud ragione volmente sospettare, che la detta Cercaria crassa e le
Cercarie incistidate, rappresentino stadii larvali del Distomum
cynioide. Per altro l’Ercolani non riesci ad ottenere artificialmente
l’adattamento delle Cercarie stesse incistidate, nel intestino delle
Rane (mem. 2, p. 69).
Il corpo dei Girini delle Rane è prescelto da diverse forme di
Cercarie per incistidarvisi. Alcune di queste Cercarie, che si incis-
tidano nella pelle, muoiono quando i Girini compiono la metamor-
fosi e diventano Rane. Allora muoiono ancora i Distomi agami che
in grande quantità si trovano nel tubo intestinale dei Girini stessi. Le
larve di Distomi, incistidate nelle parti interne dei Girini, muoiono
più tardi e si possono trovare nelle Rane, degenerate e infiltrate di
sali calcari. Queste furono erroneamente risguardate come specie
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI D47
distinte di Distomi. Talvolta nel peritoneo dei Girini si trovano
molte Cercarie contenute in cisti : ci, secondo l’Ercolani, non pud
dipendere da altro che dalio sviluppo erratico di una nutrice.
Le larve di Distomi incistidate nel corpo dei Girini sono state
dall’Ercolani distinte in grandi e in piccole. Le prime, a cui sono
da ascriversi quelle ultimamente indicate, fatte ingerire alle Rane
ed alle Biscie, mostrano di adattarsi a vivere solo nell’intestino delle
Biscie, ove forse possono raggiungere il completo sviluppo.
In seguito all’ingestione delle larve piccole incistidate nel corpo
dei Girini nelle Rane si pote conoscere come le larve stesse deri-
vino da più forme di Cercaria. Di una diqueste larve si pote seguire
lo sviluppo e vedere la sua trasformazione in Distoma clavigerum
Rud. a corto intestino. Altre larve piccole vennero riconosciute
derivanti dalla Cercaria armata Steenstrup. Queste si adattano
incompletamente a vivere nell’ intestino delle Rane e si adattano
invece completamente nell’ intestino delle Biscie. In queslo le
dette larve assumono caratteri del Distoma signatum Dujardin.
L’adattamento si ottiene pure completo e perfetto nell intestino
de Topi (Mus musculus e decumanus) ove le larve stesse assumono i
caratteri di una forma nana di Distoma signatum.
Altro esempio di adattamento all ambiente è dato dalla Cercaria
echinata, che oltre svilupparsi sotto forma di Distoma echinatum
nell” intestino di alcuni Palmipedi, pud pure raggiungere il com-
pleto sviluppo con caratteri morfologici alquanto diversi nell’inte-
stino del Cane e dei Topi. Nel Cane il Distoma echinato venne
riconosciuto anche accidentalmente dal Prof. Giovanni Generali (1).
L’Ercolani ebbe la fortuna di trovare neï dotti biliari del fegato
di Pecore, derivanti dalla provincia di Ferrara, Distomi lanceolati
giovanissimi, lunghi appena 1/2 millimetro. In questi Distomi man-
cavano completamente l’esofago, il bulbo esofageo e le due anse
intestinali. Unitamente a questi giovanissimi ne trovû altri alquanto
più sviluppati e adulti. | Distomi lanceolati di un millimetro di
lunghezza presentano l’intestino visibile, ealeuni accumuli cellulari
nell’ interno del corpo, accennanti ai primi rudimenti degli organi
genitali maschili. La forma del corpo nei Distomi più piccoli appare,
dalle figure date dall” Ercolani, cilindrica e negli altri appiattita.
(1) Lo Spallanzani, rivista di scienze mediche e naturali, (2), XI. Modena,
1881, p. 614.
548 GEMPEMETANA)
In tutti il parenchima sembra formato da minuti elementi cellu-
lari. Delle due ventose, quella ventrale è alquanto più grande e si
trova situata un poco al davanti della metà del corpo. Per questi
caratteri dei giovanissimi Distomi lanceolati delle Pecore l’ Ercolani
escluse che la Cercaria cystophora Wagener rappresenti, come
hanno detto Willemoes-Suhm e Raiïlliet, la larva del Distoma lanceo-
lato, stante che la detta Cercaria à provveduta di un tubo digerente
bene sviluppato, che manca nei detti giovanissimi Distomi.
E’ vero rincrescimento che ora provo, rileggendo queste memorie
dell Ercolani, di non avere ancora ripreso lo studio iniziato venti
anni or sono, « Sulle Cercarie nei Molluschi in rapporto colla pre-
senza del Distoma epatico e del Distoma lanceolato nel fegato dei
Ruminanti domestici », già citato, poichè molto probabilmente, a
mio credere, in quello studio abbi ad imbattermi nella vera Larva
del Distoma lanceolato. Studiando le larve di trematodi contenute
nel corpo di Molluschi di un prato recinto, in cui pascolavano
pecore affette da distomatosi epatica per Fasciola epatica e per
Dicrocoelio lanceolato trovai nelle Helix carthusiana Cercarie à bre-
vissima coda contenute in Sporocisti tubulari ramose già descritte
‘ dall’ Ercolani; nelle Helix nemoralis trovai Cercarie somiglanti alle
prime, ma colla brevissima coda non distinta per un solco ben
netto dal resto del corpo e contenute in sporocisti in forma di tubi
varicosi e poco ramificati, pur esse già descritte dal l’Ercolani, e
nel l’Helix carthusiana ancora una forma di Cercaria affatto diversa
dalle precedenti, la quale anche attualmente è da me ritenuta rap-
presentare la larve del Distoma o Dicrocoelio lanceolato. La sporo-
cisti che dà sviluppo a questa Cercaria ha forma tubulare semplice
e parete lievemente infiltrata da granuli di pigmento giallo. Il
corpo della Cercaria si presenta ovoide o cilindrico a seconda dello
stato di contrazione e di rilassamento in cui si trova e percid la
sua lunghezza varia da 030 à Omm4ÿ e porta nella parte poste-
riore una lunga appendice caudale esillissima nella sua estremità.
La ventosa boccale è situata presso al margine anteriore della
superficie ventrale del corpo (subterminale) ed è provveduta di un
dardo chitinoso aderente alla parte superiore dell'orifizio. La ven-
tosa ventrale è situata alquanto anteriormente alla metà della
superficie ventrale del corpo. Manca ogni traccia di tubo intestinale
Ai lati dell’orifizio della ventosa anteriore terminano due fasci di
NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI 049
esili fibrille, uno per lato. Queste fibrille sembrano avere origine
da elementi piriformi situati in mezzo al parenchima del corpo.
Nella parte posteriore del corpo si trova una cavità escretoria
a pareti distinte, di forma tubulare. Il parenchima del corpo è
formato da elementi cellulari distinti.
Ricordo che a qualche Elmintologo parvé poco probahile che la
Cercaria da me descritta rappresentasse la larva del Distoma lan-
ceolato, perchè l’embrione contenuto nelle uova di questo Distoma
essendo munito di ciglia vibratili, deve ritenersi destinato a tro-
vare ospitalità in un Mollusco acquatico, anzicchè in uno terrestre.
Questa argomentazione perd a me non pare valida, perchè non è
stato ancora dimostrato, che gli embrioni da cui derivano le nutrici
delle Cercarie dei Molluschi terrestri siano sprovvisti di ciglia vibra-
tili e perchè alle ciglia vibratili stesse, per potere funzionare, non
occorre una grande massa di acqua, e forse puû. bastare quella
tenue quantità che talvolta si condensa alle superficie del terreno
e che costituisce la rugiada. Cid che realmente manca per poter
ritenere la Cercaria lungo-caudata dell’Helix carthusiana larva del
Distoma lanceolato è la prova sperimentale.
L’Ercolani si domanda nella seconda memoria, se molte specie di
Trematodi rarissime volte osservate dopo lunghissimi intervalli, ora
in una località ora in un’altra, od anche osservate discretamente
numerosh in una annata e poi non più viste per una lunghissima
serie di anni, non rappresentassero, anzicchè vere specie ben deter-
mipate, esempi di adattamento accidentale di larve di Trematodi
destinate normalmente a compiere il loro sviluppo in altri ospiti e
con Îorme diverse. Basandosi quindi sulle sue osservazioni ed
esperienze l’Ercolani si mostrô molto propenso ad ammettere
questa ipotesi.
Ésempio di incompleto adattamento sarebbe poi dato da certi
Distomi indicati generalmente come rappresentanti di specie
distincte, nei quali si trovano gli organi genitali assai diffettosi,
ossia macanti di alcune parti essenziali, quali sarebbero le ovaie
0 i testicoli. Ercolani perd non crede di potere affermare ciù in
riguardo al Distoma variegatum del polmone delle Rane da lui
conirontato col Distoma cilindratum, avente pur sede nel polmone
delle Rane. Per quanto il Distoma variegatum differisca dal cilin-
dratum per avere le aperture degli organi genitali in corrispon-
550 NOTICES BIOGRAPHIQUES. — GIAN BATTISTA ERCOLANI
denza del bulbo faringeo, anzicchè superiormente al margine della
ventosa ventrale, e manchi completamente di pene, non si puù
ritenere la sua organizzazione difettosa, perchè gli organi sessuali
maschili e femminili essenziali vi sono sviluppatissimi e perchè
possiede un canale eiaculatore il quale, sboccando molto vicino
all’apertura dell’ovidotto, rende superfluo il pene.
#4
Con quanto sono venuto esponendo spero di essere riescito a
mostrare il grande amore che l’Ercolani portd per lo studio della
parasitologia animale e vegetale. Anche in questo campo ebbe a
fare notevoli conquiste alla scienza. Vi fu chi pensù essere stata
talvolta in Lui accessiva la sollecitudine nel procedere, in base
alle proprie osservazioni di fatto ad argomentazioni di ordine gene-
rale e rilevù ancora in alcuni suoi lavori una certa tendenza a
forzare la portata dei fatti osservati. Da noi perd quanti siamo in
Italia, che lo abbiamo avuto per Maestro, non sentiamo per Lui
che ammirazione e venerazione, perchè, pur potendo prevalersi
dell’autorità grandissima che godeva fra i discepoli, per Îare
accettare le sue opinioni, insistentemente ci raccomandava di non
ammettere per vero ciù che insegnava, se non dopo un rigoroso
esame critico, e diceva : Non ho la pretesa che voi accettiate per
vero quanto io dico, mi basta che teniate per fermo che quanto
dico, 10 lo penso e lo credo.
Se le forze non mi verranno meno al grave compito spero in
altri miei scritti di riescire in seguito a dimostrare quanto l’Erco-
lani fece anche in altri campi delle scienze biologiche.
TRANSCRIPTION DE L'AUTOGRAPHE CI-DESSUS.
Bologna, 21 aprile 1876.
Chiarissimo Signor Professore
Ho esaminato l’unghia umana che la S. V. mi favore, ma il resultato
mi pare molto scarso. Il tessuto corneo ungueale si mostra alterato
perché le cellule cornee sono gonfie e spesso presentano il nucleo, il che
a parer mio vuol dire che il derma sotto-ungueale è alterato se abnorme
è il suo elaborato. Ad onta che l’unghia sia molto sottile, pure il piano
che poggia sul letto è scabro ed irregolare. Non ho trovato traccia di
Epifiti, solo che alla radice vi rinvenai molti Micrococchi, ma questi
minimi esseri si trovano in tutte le sostanze organiche in dissoluzione.
Suo devotissimo
ERCOLANI.
DÉCLARATION
D'UR OT:
ConcerNaNT les Chirurgiens qui s'embarquent [ur les Navires
Marchands, & la vifite du Coffre de Chirurgie.
Donnée à Verfailles le quinze Novembre 1767.
Regifirée en Parlement le premier Décembre 1767.
OUIS, par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre :
A tous ceux que ces préfentes Lettres verront ; SALUT.
Nous avons été informé que, nonobftant ce qui eft
porté par l’Ordonnance de la Marine du mois d’Août
1681, Titre du Chirurgien, Article premier, qui veut
que dans chaque Navire, même dans les Navires pêcheurs
faifant voyage de long cours, il y ait un ou deux
Chirurgiens, eu égard à la qualité des voyages & au
nombre des perfonnes ; & que, par un abus de ce qui eft prefcrit par les Articles
VII & VIII du Réglement du ; Juin 1717, où il eft dit, que les Bâtimens
qui auront vingt hommes & au-deflus, feront obligés de prendre un Chirur-
gien pour toute navigation qui ne fera pas cabotage ; & que pour ce qui eft des
Vaiffleaux deftinés pour des voyages de long cours, même pour les pêches, il
y aura toujours un ou deux Chirurgiens, eu égard à la qualité du voyage & au
nombre d’Equipage, enforte qu’il y en ait toujours un au moins pour cinquante
hommes, & deux lorfque l’Equipage excédera le nombre de cinquante hommes :
certains Armateurs cherchent à éluder l’effet des difpolitions portées par lefdits
Articles VII & VIII dudit Réglement, et affeétent de ne compofer l’Equipage
de leurs Navires que de dix-neuf hommes pour fe dispenser de prendre un
Chirurgien, ce qui expofe les Officiers & Equipages defdits Navires à périr
faute de {ecours lorfqu ils sont bleffés, ou qu’ils tombent malades; et que d’autres,
pour ne donner que de foibles gages aux Sujets qui font embarqués en qualité de
Chirurgiens lorfqu'ils font forcés d’en prendre, choïfiffent des gens fans expérience
532 DÉCLARATION DU ROI
& fans capacité, qui prennent la qualité de Chirurgiens fans avoir été examinés &
trouvés capables par les Chirurgiens Jurés de l’Amirauté du Port où iis s’embar-
quent; que même il fe paffe à ce sujet des abus réfultans de la facilité qu’on a
dans quelques Sieges de l’'Amirauté à admettre pour embarquer des Sujets qui
ont été refufés dans d’autres, comme n’ayant pas été trouvés fuffisamment capables,
ce qui expofe également les Officiers & Equipages defdits Navires à périr par
V’impéritie des Chirurgiens qui y font embarqués ; & Nous avons auffi été informé
que dans quelques Ports de notre Royaume il s’eft élevé des difficultés par rapport
aux Sujets qui fe deftinent à embarquer en qualité de Chirurgiens, & auxquels,
quoique inftruits de leur profeflion, on voudroit donner l’exclufion pour lefdits
embarquements, fur le défaut d’apprentiffage par eux fait chez des Chirurgiens,
Membres de Communautés, & fur ce qu’ils ont été feulement inftruits chez des
Chirurgiens qui ne font pas Corps de Communauté étant réfidans dans des Villes
ou Ports de mer où il n’y a point de Communauté, ce qui eft contraire aux difpo-
fitions de ladite Ordonnance du mois d'Août 1681, & à celles de notredit Régle-
ment du $ Juin 1717, qui ne contiennent point cette exclufion, & ce qui feroit
encore préjudiciable au bien de la navigation, qui exige que dans tous les Ports de
mer il foit formé un nombre de Chirurgiens fuffifant pour en pourvoir tous les
Navires dans le cas d’en embarquer : pourquoi Nous avons réfolu d’y pourvoir &
d'expliquer plus particulierement nos intentions. À CES CAUSES, & autres à ce Nous
mouvant, de l’avis de notre Confeil, & de notre certaine fcience, pleine puiffance
& autorité Royale, Nous, en expliquant & interprétant, en tant que befoin eft ou
feroit, ce qui eft porté à cet égard par ladite Ordonnance du mois d’Août 1681,
& par notredit Réglement du 5 Juin 1717, & y ajoutant, avons dit, déclaré &
ordonné, difons, déclarons & ordonnons, voulons & Nous plaît ce qui fuit :
ARTICLE PREMIER.
Daxs tous les Navires deftinés aux voyages de long cours, foit qu’ils foient
armés en marchandifes, ou pour la pêche, & pour quelque deftination qu'ils
foient expédiés, autre que pour la navigation connue pour être de grand ou petit
cabotage, il y aura toujours un Chirurgien, quoique l’Equipage, indépendamment
des Paffagers, foit au-deffous de vingt hommes. Défendons aux Officiers des
Sieges d’Amirauté, fous peine d’interdiction, d’expédier aucun Bâtiment pour les
voyages ci-deflus défignés, qu’il n’y ait un Chirurgien, & qu’il n’y en ait deux
quand l’Equipage excédera le nombre de cinquante hommes ; leur défendons
pareillement d’expédier aucun Bâtiment deftiné pour le grand cabotage, qu’il n'y
ait un Chirurgien lorfque l’Equipage fera de vingt hommes.
Te
DÉFENDONS aux Commiflaires de la Marine et des Clafles, & autres Officiers
chargés du détail des Claffes, de délivrer aucun rôle d'équipage pour les Navires
deftinés à faire les voyages défignés dans l'Article précédent, qu'ils n’y ayent
compris un ou deux Chirurgiens fuivant le nombre de l’équipage, conformément
aus difpofitions portées par ledit Article,
DÉCLARATION DU ROI 553
III.
ENJorGnoxs aux Officiers des Sieges d’Amirauté, de ne laïffer embarquer aucun
Chirurgien pour en faire les fonctions fur un Navire, qu’il n’ait fait un appren-
tiffage, ce qu'il sera tenu de juftifier en repréfentant fon Brevet ou Contrat
ge; q J P
d’apprentiflage, & qu'il n’ait été examiné, reçu & reconnu capable par les Chirur-
PP £ q ç P P
giens de l’Amirauté du lieu de l’armement & du départ du Navire, qui en
donneront leurs atteftations, lefquelles feront enreziftrées au Greffe de l’Amirauté.
» lCIq 8
TV
SERONT admis à l’examen ceux qui juftifieront de leur apprentiffage chez tous
Chirurgiens-Jurés, à qui il fera libre en conféquence d’avoir des Eleves pour la
Navigation, & en tel nombre qu’ils pourront en inftruire, &'ce nonobftant tous
Statuts, Réglemens ou ufages à ce contraires, auxquels Nous avons à cet effet
dérogé & dérogeons en tant que befoin eft ou feroit ; entendons au furplus que
ledit apprentiflage ne puifle fervi: auxdits Eleves, que pour pouvoir s’embarquer
feulement lorfqu’il n'aura pas été fait conformément aux regles établies pour
pouvoir exercer la profeffion de Chirurgien, dans les lieux où lefdits Eleves
voudroient fe fixer & demeurer.
\'e
VouLons auffi que ceux qui, à défaut de rapporter un Brevet ou contrat
d’apprentiffage chez un Maître Chirurgien, juftifieront qu'ils ont appris & exercé
la Chirurgie pendant deux ans dans les Hôpitaux de la Marine, ou dans les
Hôpitaux Militaires & à la fuite de nos Armées, foient admis à l'examen, & ils
rapporteront à cet effet un Certificat figné du Chirurgien-Major fous lequel ils
auront travaillé, qui conftatera la durée de leurs fervices, & la maniere dont ils fe
feront comportés; & ledit Certificat fera vifé, par rapport à ceux qui auront
travaillé dans un Hôpital de la Marine, par le Commillaire de la Marine ayant
l’infpection dudit Hôpital, & par l’Intendant, ou par l’Ordonnateur ; & par rapport
aux autres, ledit Certificat {era vifé par le Commiifaire départi dans la Province,
ou par le Commiffaire des Guerres chargé de Ia Police de l'Hôpital.
VI
SERONT également admis à l'examen, ceux qui après avoir appris & exercé la
Chirurgie pendant deux ans, foit dans les Hôpitaux des lieux dans lefquels ils
voudront s’embarquer, foit dans les Hôpitaux de la Ville de Paris, rapporteront
les Certificats qui conftateront la durée de leurs fervices pendant ledit temps,
lefdits Certificats fignés du Chirurgien-Major de l'Hôpital dans lequel ils auront
travaillé, & vifés de deux Adminiftrateurs dudit Hôpital.
VIN
ET à l’égard de ceux qui auront travaillé pendant le même efpace de tems dans
les Hôpitaux des Villes du Royaume, autres que les lieux défignés dans les articles
33% DÉCLARATION DU ROI
précédens, ils feront auffi admis à l'examen pour s’embarquer, en rapportant de
femblables Certificats fignés du Chirurgien chargé de l'Hôpital dans lequel ils
auront travaillé, lefdits Certificats vifés. par un ou deux Adminiftrateurs dudit
Hôpital, & légalifés par le Commiffaire départi dans la Province.
VIII.
Aucun Chirurgien, autre que ceux pourvus de Commiffions de l'Amiral, ne
pourra donner les atteftations mentionnées dans l'Article IIT de la prefente Décla-
ration, fous peine de nullité, & de trois cens livre d’amende, fi ce n’eft en cas de
mort, d’abfence, de maladie, ou autre caufe légitime de récufation des Chirurgiens
nommés par l’Amiral, auquel ças le Juge de l’Amirauté en pourra nommer d'office.
IX.
Le Chirurgien qui aura été reçu dans une autre Amirauté que celle du lieu où
fe fera l'armement du Navire fur lequel il voudra s’embarquer, n’y fera admis
qu’après avoir été examiné & reconnu capable par les Chirurgiens-Jurés de l’Amirauté
du lieu de l’armement, dont il produira un certificat qui lui fera délivré gratis par
lefdits Chirurgiens-Jurés, auxquels il eft enjoint de s’acquitter exactement de leur
devoir, à peine d'amende arbitraire & de révocation de leur Commiffion.
X.
Pour l’examen prefcrit par l'Article précédent, lefdits Chirurgiens-Jurés ne
pourront recevoir aucunes rétributions, fous quelque prétexte que ce puiffe être,
à peine de reftitution du quadruple & de cent livres d'amende.
XI.
Tour Chirurgien embarqué fur un Bâtiment Marchand tiendra exactement un
Livre journal fur lequel il écrira toutes les maladies qu’il aura traitées dans le cours
du voyage, & les remedes qu’il aura adminiftrés, & ce à peine de ne pouvoir
jamais fervir en ladite qualité fur lefdits Bâtimens Marchands ; & fera ledit Journal
figné du Capitaine, & remis à l’arrivée du Navire en France aux Chirurgiens-Jurés
de l’Amirauté du lieu du défarmement, qui certifieront au bas l’examen qu’ils en
auront fait, & ce qu’ils en penfent, fans pouvoir, pour raïfon dudit examen,
prendre aucune rétribution, à peine d'amende arbitraire & de révocation de leur
commiffion; ledit Chirurgien fera tenu auffi de retirer du Capitaine un certificat de
la conduite qu’il aura tenue pendant le voyage.
XII
Au retour de chaque voyage, le Chirurgien fera tenu de travailler dans les
Hôpitaux, foit du lieu du défarmement ou de fa refidence, & obligé, lors d'un
nouvel embarquement, de rapporter des certificats du tems qu’il y aura travaillé,
aux Chirurgiens de l'Amirauté du lieu où il voudra s’embarquer, avec le Journal
& le Certificat du Capitaine mentionnés dans l'Article précédent, faute de quoi il
DÉCLARATION DU ROI 555
ne pourra y être admis qu’après avoir fubi de nouveau l’examen defdits Chirur-
giens de l’Amirauté, & fera même exclu de la «conçcurrense pour ce nouvel
embarquement, & celui qui fur l'atteftation des Chirurgiens-Examinateurs du lieu
de l'armement wiendroït d'être jugé capable, lui feroit préféré.
XIII.
Le coffre de médicimens & d’inftrumens de Chirurgie fera vifité & examiné
conformément aux Articles IV & V de l’Ordonnance de 1681, Titre du Chirurgien,
trois jours avant le depart du Navire, par un des Chirurgiens & un des Apothi-
caires nommés par l’Amiral, & à leur défaut, par ceux qui feront nommés d’office
par les Officiers de l’Amirauté, & moyennant la rétribution attribuée par l'Article
VI dudit Régiement du 5 Juin 1717, auxdits Chirurgiens & Apothicaires, lefquels
en délivreront leurs Certificats, & feront lefdits Certificats dépofés au Greffe de
l’Amirauté du lieu de l’armement.
XALVE
Pour prévenir le changement des médicamens & inftrumens de Chirurgie,
après que ledit coffre de Chirurgie aura été vifité & approuvé dans la forme
ci-deflus prefcrite, il fera dépofé au Greffe de l’Amirauté pour n’en fortir qu’au
moment de l’embarquement du Capitaine, auquel, à cette fin, ledit coffre fera
remis par le Greffier avec fa clef, pour enfuite le confier au Chirurgien, lorfqu'il
fera rendu à bord ; défendons de defcendre ledit coffre à terre, ni d’en changer les
drogues & inftrumens, à peine de trois cens livres d'amende folidaire contre
l'Armateur, le Chirurgien & Capitaine.
X V.
VouLoxs au furplus que l’Ordonnance de 1681, enfemble le Réglement du
s Juin 1717, foient obfervés & exécutés fuivant leur forme & teneur en tout ce
qui n’y eft point dérogé par la préfente Déclaration. SI DONNONS EN MANDEMENT
à nos amés & féaux Confeillers, les Gens tenans notre Cour de Parlement à
Paris, que ces Préfentes ils faffent lire, publier & regiftrer, & le contenu en icelles
garder & obferver felon leur forme & teneur, nonobftant tous Edits, Déclarations,
Arrêts, Ordonnances, Réglemens, & autres chofes à ce çontraires, auxquels Nous
avons dérogé & dérogeons par cefdites préfentes. Voulons qu’aux copies colla-
tionnées par l’un de nos amés & féaux Confeillers-Secrétaires, foi foit ajoutée
comme à l'original : Car tel eft notre plaifir : En témoin de quoi Nous avons
fait mettre notre fcel à cefdites Préfentes. DONNÉ à Verfailles le quinzième jour
du mois de Novembre, l’an de grace mil fept cent foixante-fept, & de notre Regne
le cinquante-troifième. Signé, LOUIS. Et plus bas : Par le Roi, Cnorseurz, Duc
DE PRASLIN. Et fcellée du grand Sceau de cire jaune.
Regiftrée, oui, ce requérant le Procureur Général du Roi, pour être exécutée felon fa
forme & teneur, & Copies collationnées envoyées aux Sieges des Amirautés du Reflort,
pour y être lue, publiée & regiftrée. Enjoint aux Subftituts du Procureur Général du
536 DÉCLARATION DU ROI
Roi d'y tenir la main, & d'en certifier la Cour dans le mois, fuivant l’Arrêt de ce jour.
A Paris en Parlement, les Grand'Chambre & Tournelle affemblées, le premier Décembre
mil fept cent soifante-fept.
Signé, YSABEAU.
L
À PARIS, chez P. G. Simon, Imprimeur du Parlement, rue de la Harpe,
à l’Hercule, 1767.
Le document qui précède montre que, dès août 1681, dans son Ordon-
nance de la marine, CoLBERT s'était préoccupé d'assurer des soins médicaux
aux marins et pêcheurs du large; ce n’est donc pas, comme on le croit
généralement, l'ordonnance royale du 4 août 1819 qui a institué le service
médical à bord des bateaux marchands et pêcheurs. A ce titre, le document
ci-dessus méritait d'être tiré de l’oubli.
Par une curieuse coïncidence, au moment où nous le faisions réimprimer
le D' Mac-Auzirre publiait lui-même (1) le règlement du 8 juin 1717,
auquel la Déclaration ci-dessus fait allusion. Deux ou trois jours plus
tard, le 19 février, la Société française d'histoire de la médecine tenait sa
première séance et entendait lecture d’un curieux travail du Professeur
Hamy, Membre de l'Institut, sur les débuts de la médecine navale en
France (2).
(1) Archives de médecine navale, LXXVII, p. 68, 1902.
(2) E.-T. Hamy, Les blessés de Béveziers. Notes pour servir à l’histoire des débuts
de la médecine navale en France. France médicale, XLIX, p. 57, 1902; cf. p. 65
et 70. x
NOTES ET INFORMATIONS
Troubles pathologiques produits par les Oxyures. — Le praticien
rencontre à chaque pas, dans sa clientèle, des malades porteurs d'Oxyures
vermiculaires. Souvent il est embarrassé dans son diagnostic, parce que
la parasitologie, trop négligée jusqu'aujourd'hui, n’accorde pas à ce genre
d'affection toute l'importance qu'elle comporte. Les classiques, en effet,
après avoir signalé le prurit vespéral, conseillent d'avoir recours au
microscope pour établir le diagnostic. Ce procédé est certainement infail-
lible, mais il a Le défaut de n'être pas à la portée de tous.
Il serait utile que chacun publiät les symptômes cliniques qu'il a
observés et au bout de très peu de temps il serait aussi facile de faire un
diagnostic sans examiner le Nématode qu'il est facile de diagnostiquer le
paludisme sans examiner le sang. C'est cette raison qui m'a déterminé à
publier le cas suivant, observé chez un adulte qui a pu me donner des
renseignements impossibles à obtenir des enfants qui sont le plus souvent
atteints.
Il s’agit d’une femme de 32 ans, couturière, qui fut toujours très bien
portante jusqu'en 1895. A cette époque, elle ressent de fortes douleurs
abdominales, en même temps qu'elle constate dans ses selles la présence
de petits Vers blancs qui sont des Oxyures vermiculaires.
Chez cette malade, dont les selles sont normales, les digestions sont
fort bonnes et jamais il n’y a eu de perte de l'appétit. Pas de gaz intestinaux
ni de constipation. Depuis deux ans, les Vers qui sortaient de l'intestin
très régulièrement le soir, à la suite d'une crise de prurit anal, sortent
également le jour, un ou deux à la fois, jamais plus. Ils sortent irrégulière-
ment, tantôt à 2 ou 3 jours, tantôt à 7 ou 8 jours d'intervalle, avec un
certain temps de rémission pouvant atteindre jusqu'à un mois.
L'anus n’est pas douloureux, mais il y a des démangeaisons extrême-
ment intenses qui finissent par déterminer un spasme douloureux, surtout
au moment de l'expulsion. Ces douleurs et ces démangeaisons ne s’aggra-
vent pas au moment de la défécation. Les troubles digestifs sont très
nets. Le ventre est très douloureux, surtout à gauche, mais seulement par
intermittence. Les douleurs ont été Si lortes, à un certain moment, que la
patiente a consulté un médecin, croyant être atteinte d'une affection
génitale dans la région ovarienne.
Ces phénomènes abdominaux atteignent leur maximum au moment de
l'expulsion. IIS sont séparés par des temps assez longs de rémission
absolue, pendant lesquels la malade constate que des Vers sortent de son
anus à Son insu, car aucun symptôme, douloureux ou non, ne se présente
à Ce moment.
Outre la douleur, la malade accuse des nausées, des vomituritions, en
même temps que du dégoût pour tel ou tel aliment. Ce dégoût nest pas
constant. Tel aliment qui plaisait hier déplait aujourd’hui et inversement.
L'appétit est extrêmement capricieux, quels que soient la température ou
598 NOTES ET INFORMATIONS
l’état météorologique de la journée. Au début de l'affection, la patiente n’a
jamais observé d'urticaire, mais, depuis deux mois, ce symptôme s’est
manifesté avec une telle intensité qu'elle a plusieurs fois consulté, croyant
avoir la gale. C'est même une de ces crises d'urticaire qui l’a amenée à
mon cabinet.
C'est à Lisbonne, qu'elle habitait depuis 1890, qu'elle a contracté son
affection. Là bas, elle vivait à la mode française, mangeant beaucoup de
bifteacks saignants qu'elle rend responsables de son infestation, bien qu'il
faille évidemment soupçonner l’eau qu'elle buvait. L'eau dont elle faisait
usage était, en eflet, conservée dans des citernes en ciment et, fait à
noter, lorsqu'on l’abandonnait pendant deux jours, on voyait pulluler au
fond de la carafe un grand nombre de petits Vers blancs semblables à
ceux qu'elle me présentait. Ces Vers blanes étaient accompagnés d'autres
petits Vers noirâtres que je crois être des larves de Moustiques.
« Ces petits Vers blancs, dit-elle, piquent comme des aiguilles lorsqu'on
les met dans le creux de la main. »
Outre les nombreux troubles neurasthéniformes qu'elle présente, la
malade, qui a une tendance naturelle à la Iypémanie, présente un énerve-
ment considérable. Il lui est impossible de rester en place; il lui faut aller
et venir. Elle a beaucoup maigri et met sur le compte du climat portugais
sa perte de poids. Les bouffées de chaleur, absentes au début, sont
aujourd'hui la règle. Il ne se passe pas de jours sans qu'elle ait trois ou
quatre crises. Elle est prise de bourdonnements d'oreilles et de tourne-
ment de têtes, qu'elle signale comme signes précurseurs constants de
l'expulsion des Oxyures. En effet, ces symptômes débutent deux ou trois
jours avant l'expulsion et cessent à ce moment.
La vue, l’ouie et l’odorat ne présentent rien d'anormal.
Les règles qui, pendant les deux premières années de l'affection, avaient
alternativement un mois d'avance et un mois normal, sont depuis deux
ans régulièrement en avance d’une dizaine de jours, de sorte qu'elles ont
lieu 18 fois par an. Elles sont douloureuses et abondantes. La douleur
persiste deux ou trois jours après la cessation des règles. Jamais de pertes
blanches. Ces douleurs, qui occupent tout le petit bassin, ne doivent pas
être confondues avec celles qui s'irradient autour de l'anus et qui sont
produites par la présence des Oxyures.
L'examen gynécologique m'a permis de constater l'absence de toute
affection pathologique dans la zone génitale.
La marge de l'anus ne présente ni rougeur ni excoriations. Le toucher
rectal détermine du spasme et non pas de la douleur.
Telle est, en quelques lignes, l'observation clinique qu'il m'a été permis
de recueillir. Chez deux petits garçons de 8 et 10 ans, dont j'ai vu les
Oxyures, j'ai noté des troubles gastro-intestinaux et nerveux analogues à
ceux que je viens de citer. D' V, THÉBAULT.
OUVRAGES REÇUS
Tous les ouvrages reçus sont annoncés.
Généralités
M. Lüe, Auszüge aus Briefen K. A. Rudolphis an J. G. Bremser, zur Ergän-
. zung der in Tome IIL n° 4 erschienenen Biographie Rudolphïis verôfientlicht.
Archives de Parasitologie, IV, p. 550-562, 1901.
M. Lüne, Notices biographiques. — XI. Johannes Müller (1801-1858). Archives
de Parasitologie, N, p. 95-117, 1902.
A. Looss, Zur Sammel- und Conservierungstechnik von Helminthen. Zoologis-
cher Anseiger, XXIV, p. 302-304, 309-318, 1901.
B. Sizva, Agostino Basst, 1713-1856. Lodi, in-8° de 56 p., 1901.
C.-W. Srices, The use and abuse of zoological names by Physicians. Philadelphia
medical Journal, in-8° de 5 p., 22 déc. 1900.
Sporozoaires
M. Lüne, Ergebnisse der neueren Sporozoenforschung. lena, G. Fischer, in-8&
de IV-100 p., 1900.
. G.-H.-F. Nurrazc and A.-E. Sarpcey, Studies in relation to malaria, — II. The
structure and biology of Anopheles (Anopheles maculipennis). Journal of
hygiene, II, p. 59-84, Cambridge, 1902.
Trématodes
Ch. Frrker, De la pseudo-dysenterie à Bilharzia observée au Congo. Bull, de
l’Acad. royale de méd. de Belgique, in-8 de 23 p., 26 juin 1897.
A. Looss, Ueber die Fasciolidengenera Stephanochasmus, Acanthochasmus und
einige andere. Centralblatt fur Bakteriologie, XXIX, p. 595-606, 628-634, 654-661,
1901.
A. Looss, Notizen zur Helminthologie Egyptens. — IV. Ueber Trematoden aus
Seeschildkrôten der egyptischen Küsten. Centralblatt für Bakteriologie, XXX,
p 555-569, 618-625, 1901. SE
A. RAILLIET, Trématodes hépatiques des Oiseaux. C.-R. de la Soc. de biologie,
in-8° de 4 p., 10 mars 1900.
Th. SsINiTziN, Eïnige Beobachtungen über die Entwicklungsgeschichte von
Distomuin folium Olf. Zoologischer Anzeiger, XXIV, p. 689-69%, 1901.
C.-W. Srizes, Notes on Parasites. — 53. Echinoslomuin bursicola Looss and
ÆE. cloacinum Braun, from a nomenclatural standpoint. Science, (2), XIII, p. 593-
594, 1901.
Nématodes
Von Lisrow, Atractis cruciata und Oxyuris monhystera.zwei neue Nematoden
aus Metopoceros cornutus. Centralblatt für Bakteriol., XXXI, p. 28-32, 1902.
A. Looss, Ueber das Eindringen der Ankylostomalarven in die menschliche
Haut. Centralblait fur Bakteriologie, XXIX, p. 733-739, 1901.
560 OUVRAGES REÇUS
A. RarzriEr, Observations sur les Uncinaires des Canidés et des Félidés,
Archives de Parasitologie, II, p. 82-95, 1900.
A. Raizier, Observations sur quelques Sclérostomiens des Ruminants. Archives
de Parasitologie, TI, p. 102-107, 1900.
A. Raïzzier, Mode de propagation des Syngames. C.-R. de la Soc. de biologie,
in-8° de 4 p., 23 février 1901.
A. RaAïLLIET, Sur quelques Sclérostomiens parasites des Ruminants et des
Porcins. C.-R. de la Soc. de biologie, in-8° de 7 p., 1° février 1902.
C.-W. STices, Treatment for Roundworms in Sheep, Goats and Cattle. Bureau
of animal industry, Washington, in-8° de 8 p., july, 24, 1901.
C.-W. Srices and A. Hassazz, Trichinosis in Germany. Bureau of animal
industry, Washington, Bulletin n° 30, in-8v de 211 p., 1901.
Arthropodes
A. Hassazz, Note on the Chicken Tick (47gas americanus). Bureau of animal
industry, Washington, p. 495-500, 1901.
C.-W. Srices, Insects as disseminators of disease. Virginia medical semi-
monthly, VI, p. 53-58, 1901.
C.-W. Srires, Notes on Parasites. — 55. À pupa-like stage in the development
of the spinose ear Tick (Ornithodoros Megnini) of Cattle. — 56. Boophilus
australis present in Cuba, Porto-Rico, Venezuela and India. — 57. À new host for
Strongylus contortus and Cysticercus tenuicollis. Bureau of animal industry,
Circular n° 3%, Washington, in-8’ de 4 p., 26 march 1901.
Bactériologie
S.-A. Popre, Ueber die Mäuseplage im Gebiet zwischen Ems und Elbe und ihre
Verhinderung. Verein für Naturkunde an der Unterweser, Bremerhaven, in-80
de 67 p., 1902. re
D.-E. Sazmon, The tuberculin test of imported Cattle. Bureau of animal
industry, Bulletin n° 32, Washington, p. 8-22, 1901.
E.- A. DE SCHWEINITZ and E.-C. ScHROEDER, Preliminary notes on the virulence
of the bovine tuberculosis Bacillus for Monkeys and the effect of tuberculins made
from tuberculosis Bacilli derived from different Animals. American Medicine,
in-8° de 4 p., january 4, 1902.
R. Teursca, Les écueils du traitement hygiénique et de l’éducation prophylac-
tique publique dans la tuberculose pulmonaire. Sociéte médico- cHrurgiate de
Paris, in-8° de 23 p., 25 nov. 1901.
R. Teursca, Essai de prophylaxie des maladies vénériennes. Revue de médecine
légale et de jurisprudence médicale, Paris, in-8° de 12 p., nov. 1901.
Le Gérant, F. R. DE RUDEVAL.
LILLE. — inp. LE BIGOT Frères
Eli 3 VIENT. DE PARAITRE À
à LL Société d'Éditions scientifiques et littéraires
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PARASITOLOGIE ANIMALE
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Er UNE PRÉFAGE PAR LE PROFESSEUR R. BLANCHARD
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des U : |
Il est reu de sciences | qui, aient fait, ces s dernières années, des
| progrès plus rapidesque la Bacteriologie et la Parasitologie. Com-
bien de maladies, dont on ignorait hier encore l’étiologie, ‘ont été
reconnues avoir pour cause des parasites végétaux ou animaux.
_Laissant de côté les parasiles végétaux, qui ont fait l'objet de nom-
. breux ouvrages, l'auteur s’est borné : à l étude des parasites animaux,
insistant surtout sur les découvertes récentes qui viennent de
_ -’ transformer complètement nos Connaissances sur certaines mala-
dies parasitaires, telles que le paludisme et la filariose.
C’est dans le but de feciliter ces études aux étudiants et aux
.. médecins, que M. le D' Neveu-Lemaire a écrit ce Précis de
He Parasitologie animale. «Il y résume, dit M. le Professeur
. BLANCHARD dans sa DHÉTAGEe non seulement les ouvrages classiques
| de parasitologie et de zoologie médicale, mais aussi les questions
plus nouvelles qu’il m'a entendu exposer à mon cours et dont nous
je me plais à rendre hommage. Sous un petit format et dans un
- nombre de pages très Fectreint les étudiants et les médecins Y
trouveront un résumé fidèle des notions les plus classiques et des
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ARCHIVES DE PARASITOLOGIE
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RÉDACTION +: 15; rue de l’Ecole-de-Médecine, PARIS")
- . ABONNEMENT : :
‘Paris et Départements : #@ fr. — Union postale : 3® fr.
Les Archives de Parasitologre publient des mémoires originaux écrits dans
l’une ou l’autre des cinq langues suivantes : français, allemand, anglais, espagnol
et italien. Les auteurs de mémoires en langues étrangères doivent, autant que
I
possible, FOURNIR UN TÉXTE DACTYLOGRAPHIÉ (éCriE à la machine), afin de réduire
les corrections au minimum. : \
Ce texte doit être conforme aux règles suivantes :
{o On appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique -ou
botanique adoptées par les Congrès-internationaux de zoologie et de botanique ;
-2° On fera usage, tant pour les noms d'auteurs que pour les indications biblio-
graphiques, des abréviations adoptées par ces mêmes Congrès ou par le Zoolo-
gical Record de Londres ; L
3° Les noms géographiques ou les-noms propres empruntés à des langues qui
n’ont pas l’alphabel latin seront transcrits conformément aux FES. interna-
tionales adoptées par les Congres de zoologie ;
Tout nom d’être vivant, animal ou plante, commencera par une première
lettre capitale ;
. 5° Tout nom scientilique latin sera imprimé en itliques (souligné une fois sur
le manuscrit). de.
Dans l'intérêt de H publication et pour assurer le maximum de perfection
dans la reproduction des planches et figures, tout en supprimant des dépenses
inutiles, no$ collaborateurs sont priés de se conformer aux règles suivantes :
4° Dessiner sur papier ‘ôu sur bristol bien blanc.
2 Ne rien écrire sur les ‘dessins originaux.
3° Toutes les indications (lettres, chiffres, explication .des figures, etc.) seront
placées sur un calque recouvrant la planche ou le dessin.
4 Abandonner le plus possiblelle crayon à la mine de plomb pour le crayon
Wolf ou l'encre de Chine.
Les Auteurs d'articles insérés aux 47Chives sont instamment pr iés de renvoyer
à M. le D’ J. Gurarr, Secrétaire de la rédaction, dans un délai inaximum de huil
jours, les épreuves corrigées avec le manuscrit ou l’épreuve précédente.
Ils recevront gratis 50 tirés à part de leur article. Ils sont invités à faire con-
naître sans délai s'ils désirent en recevoir un plus grand nombre (50 au maximum),
à leurs frais et conformément au tarif ci- -dessous. Ce tarif ne vise que l’impres-
sion typographique ; il ne concerne point les planehes, dont le prix peut varier
considérablement. Toutefois, il importe de dire que, pour Îles exemplaires
d'auteurs, les planches seront comptées strictement au prix de revient. Les tirés
à part ne peuvent étre mis en vente. À
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Une feuille entière . . . : LE OAI Lt TE NOTE
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R. BHiN br ARS. — Rapport sur de l retour de médecine coloniale. 5 561
À, Eu. — Sur un Hatem D utque {rès puissant des’ fièvres {
paludéennes RE AMAR AO CRT SR SEE MES HR Rs ee : 569 )
M-Srossicu. — Sopra una nuova specie delle Allocreadiinae. Osservazioni
- (avec une figure dans le texte). . Ë MD EN MTS NE et | 578
C. CHAUVEAU. — pee théories des épidémies et des Fee jusqu au XIx:° NES 583
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G. ARBRES — Deux Rourelles Pédiculines. CAN MAR ERA LUS NEO Se 600
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Hommage à M.Ile Professeur R. Blanchard (avec une DONOBPREE dans le texte … È
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Revue bibliographique - - D: he TER OR VAR TOR : es.
Notes et Informations. . . . . : à SRE RUE Ba AG AAC Et eu
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Ouvrages reçus. : . …. . .. On LS ni ous A 636.
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ARCHIVES DE PARASITOLOGIE
sont publiées par la a À
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F. R. DE RUDEVAL &œr C*
Prière dadtecier le montant des abonnements ou réabonne-
ments à MM. F. R. de RUDEVAL et C*, Éditeurs, 4, rue Antoine
Dubois, Paris, VI.
NOTA BENE,
]
Il
Le premier fascicule du tome VI est sous'presse, il sera distribué
avant les vacances.
L'abonnement au tome VI est dès maintenant en recouvrement.
a SOMMAIRE ee à
ee CRE ‘111 Pages \
(
[:
RAPPORT SUR L'ORGANISATION
DE L'INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE
PAR
RAPHAËEL BLANCHARD
A la date du 8 mai 1900, M. le Doyen Brouardel adressait à M. le
Ministre de l’Instruction publique un rapport très documenté, par
lequel il démontrait l'utilité et l’urgence d’organiser, près la Faculté
de médecine de Paris, un enseignement nouveau, à la fois théo-
rique et pratique, portant sur l’hygiène et les maladies des pays
chauds. Des enseignements similaires existent à Londres, à Liver-
pool, à Hambourg; ils ont donné les résultats les plus satisfaisants,
au point de vue de la profession médicale. Dans deux articles
publiés en 1899 par le Progrès médical, M. R. Blanchard attirait déjà
l'attention sur les deux Écoles anglaises et démontrait à quel point
il était nécessaire de créer en France une organisation analogue.
En efiet, les Ecoles de médecine tropicale de Londres et de Liver-
pool, indépendantes de toute attache officielle et richement dotées
par des souscriptions volontaires, ont suscité et subventionné des
expéditions scientifiques ou des recherches de laboratoire qui ont
conduit à des découvertes de la plus haute importance, notamment
en ce qui concerne la propagation et la prophylaxie du paludisme
et des maladies filariennes.
La France possède, elle aussi, un domaine colonial d’une étendue
considérable. Au moment où la colonisation subit dans notre pays
une poussée sans précédent, où un nombre toujours croissant de
nos compatriotes vont s'établir sous les tropiques, notre enseigne-
ment supérieur doit faire face aux besoins nouveaux que crée un
tel état de choses ; il doit être capable de donner aux médecins,
ingénieurs et colons qui vont vivre désormais dans ces contrées
lointaines, les notions de médecine et d'hygiène qui leur sont
Archives de Parasitologie, V, n° 4, 1902. 36
562 R. BLANCHARD
1]
indispensables. Les pays étrangers ont compris cette nécessité ; il
est temps, à moins de déchoir, de suivre leur exemple et de com-
pléter l’enseignement de notre Faculté par la création de cours
théoriques et pratiques ayant pour objet l’hygiène et la pathologie
coloniales.
On ne peut songer à ajouter ces cours au programme actuel, qui
est déjà très chargé; ils doivent s'adresser, non à la totalité des
étudiants, mais seulement à ceux qui en ont besoin. Il s’agit donc
de créer près la Faculté de médecine un organisme nouveau : son
enseignement, rapide et très spécialisé, ne durerait pas plus de
quatre mois ; il serait suivi uniquement par des docteurs ou par
des étudiants ayant achevé leur quatrième année; il compor-
terait des cours théoriques, des travaux pratiques très étendus et
un enseignement clinique, avec de fréquentes interrogations. Les
élèves paieraient une redevance à déterminer, mais on accorderait
aisément des dispenses. Chaque période d’études se terminerait
par un examen général qui, subi avec succès, conférerait un
diplôme. Les élèves non médecins pourraient suivre tout ou partie
de l’enseignement et sortiraient avec un cerlilicat.
En l’état actuel du budget, ni le Ministère de l’Instruction publi-
que ni l’Université ne sonten mesure de subventionner une pareille
institution, mais celle-ci peut trouver dans des souscriptions de
diverse origine des ressources suffisantes pour que son existence
ne soit pas mise en question chaque année. L'Union Coloniale
francaise, qui n’est pas restée étrangère à la création projetée, à
ouvert parmi ses adhérents une souscription qui lui a permis de
recueillir environ 60.000 fr. : c’est peu sans doute, eu égard à
l'importance de l’entreprise, mais la propagande à été très limitée
et certains indices permettent d'affirmer que le concours des
colonies, des grandes sociétés de colonisation et des particuliers
ne fera pas défaut.
Le projet dont il s’agit est donc parfaitement réalisable. Il est
nécessaire de le mettre à exécution dans le plus bref délai possible.
Tel est le résumé du rapport adressé par M. le Doyen Brouardel
à M. le Ministre de l'Instruction publique. Dans sa séance du
99 novembre 1900, le Conseil de la Faculté en entendait lecture et,
sur la proposition de M. le Doyen, votait à l’unanimité les deux
résolutions suivantes :
ORGANISATION DE L'INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE 563
« 1° Le Doyen de la Faculté est autorisé à recevoir les sommes
souscrites et à souscrire pour la création d’un enseignement de
médecine coloniale ;
« 20 Cet enseignement est rattaché aux chaires d'hygiène et
d'histoire naturelle. »
Par cette décision, la Faculté affirmait donc qu’elle reconnaissait
la haute importance de la création projetée et exprimait haute-
ment son désir de la voir réaliser.
IL s'agissait désormais de passer à la période d'exécution et de
recueillir les fonds nécessaires à cet effet. Les 60.000 francs indi-
qués plus haut ne pouvaient suflire.
Avec d'aussi faibles ressources, on ne pouvait songer, sinon à
commencer l’enseignement, du moins à lui donner des garanties
suffisantes de durée: mieux valait donc attendre des conditions
plus favorables.
Celles-ci furent enfin réalisées le jour où MM. Brouardel et R.
Blanchard rendirent visite à M. Doumer, Gouverneur général de
l'Indo-Chine, et lui demandèrent de s'intéresser à l'Institut de
Médecine Coloniale. Avec cette décision et cet esprit d'initiative
qui le caractérisent si hautement, M. Doumer comprit l'importance
du projet et promit de doter l’Institut d’une subvention annuelle
de 30.000 francs, sans que cette somme reçüt d’ailleurs une affec-
tation plus précise. ;
A la même époque, M. le Dr Ballay, Gouverneur général de
l'Afrique occidentale, se trouvait également à Paris. Il fut sollicité
aussi d'accorder une subvention à l’Institut et lui promit une somme
annuelle de 3.000 francs. Sa mort prématurée ne lui permit pas de
mettre à exécution sa promesse, mais il y a tout lieu d’espérer que
son successeur, une fois mis au courant de la situation, voudra
tenir l’engagement pris par le regretté Dr Ballay.
En mettant les choses au pis et en supposant, contrairement à
toute prévision, que l’Institut ne reçoive aucune subvention nou-
velle, il est donc en possession dès aujourd’hui d’une rente
annuelle de 30.000 francs. Etant donné son but et ses tendances, ce
n’est assurément pas une somme considérable, mais elle suffit
pourtant pour parer aux besoins les plus urgents et pour permettre
de passer de la théorie à la pratique.
564 R. BLANCHARD
Restait une grave question, celle de l’enseignement clinique.
Les malades revenant des pays chauds ne peuvent être recus dans
les hôpitaux de Paris ou de la banlieue, puisqu'ils ne présentent
pas les conditions de séjour exigées par l’Assistance publique. IL
ne fallait donc pas songer à constituer, dans les établissements
dépendant de celle ci, un service qui pût servir de clinique à l’Ins-
titut. Des pourparlers engagés avec l’Institut Pasteur demeurèrent
sans effet, malgré la bonne volonté dont on fit preuve, l'Hôpital
Pasteur devant être exclusivement réservé aux maladies conta-
gieuses. Il existe bien à Sèvres une maison de convalescence des
militaires coloniaux avec laquelle il eût été sans doute facile de
s'entendre, mais il a semblé que la distance était trop grande et
qu’il valait mieux trouver à Paris même une fondation hospitalière
avec laquelle il fût possible de traiter.
La question en resta là, jusqu’à ce que, tout récemment, M. R,
Blanchard eut l’idée de s'adresser à l’Association des Dames Fran-
çaises. Cette Société de bienfaisance, qui a pour but de secourir
les blessés en temps de guerre et les civils en temps de calamité
publique, possède, depuis six ans environ, un hôpital de 24 lits qui
a été construit par elle et qui sert à l’instruction des dames ambu-
lancières. Cet hôpital est situé à Auteuil, 93, rue Michel-Ange, non
loin des fortifications, mais à l’intérieur de Paris. Il répond à toutes
les exigences de l’hygiène moderne et comprend un service de
médecine (12 lits), un service de chirurgie (12 lits) et une consulta-
tion externe très active.
Il s'agissait donc d’obtenir du Conseil de l’Association qu’il vou-
lût bien mettre la salle de médecine à la disposition de l’Institut
de Médecine Coloniale et autoriser celui-ci à faire pour son propre
compte une consultation portant exclusivement sur les maladies
des pays chauds. |
M. R. Blanchard écrivit dans ce sens à M. le D' Duchaussoy,
Secrétaire général de l’Association. L’entente fut rapide et le Dr
Duchaussoy provoqua d’urgence une réunion du Conseil, en vue de
lui soumettre la question. Après une brève discussion, le rattache-
ment de la salle de médecine à l’Institut de Médecine Coloniale
fut adopté sur les bases qui se trouvent indiquées dans le procès-
verbal suivant :
ORGANISATION DE L'INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE 969
ASSOCIATION DES DAMES FRANÇAISES
Extrait du Procès-verbal de la séance du Conseil du 24 janvier 1902.
Le Conseil vote à l’unanimité les résolutions suivantes :
40 La salle de médecine de l’hôpital est mise à la disposition
de l’Institut de Médecine Coloniale, qui devra se conformer au
règlement actuellement en vigueur.
2 M. le Dr X. (à désigner par l’Institut de Médecine Coloniale)
est nommé chef du service médical.
3° Pendant la durée des périodes d’instruction des élèves de
l'Institut, M. le Dr X. dirige le service de la salle et de la consul-
tation, en tant que celle-ci concerne les maladies coloniales. Il a
toute latitude, sous sa responsabilité, pour se faire aider par des
médecins-adjoints ou des assistants de consultation.
4° En dehors des périodes d’instruction des élèves de l’Institut,
il peut déléguer ses fonctions de cheï de la salle de médecine à des
médecins-adjoints qui seront choisis parmi les médecins de l’Asso-
ciation, d'accord avec M. le Dr Duchaussoy, Secrétaire général et
Directeur de l’enseignement. Toutelois, en sa qualité de chef de
service, M. le Dr X. décide de l’époque à laquelle les malades colo-
niaux doivent commencer à être hospitalisés, en vue de la pro-
chaine période d'instruction.
5° La consultation externe, en tant qu’elle ne concerne pas les
maladies coloniales, continue de fonctionner comme précédem-
ment, par les soins des médecins de l’Association. La Commission
désignée à l’article 8 devra, d'accord avec les médecins intéressés,
décider des jours et heures auxquels se feront les deux sortes
de consultations, médico-chirurgicales et coloniales, prévues ci-
dessus.
6° Il est entendu qu'aucun malade atteint d'affection contagieuse
aiguë ne pourra être hospitalisé.
7° Le Conseil exprime le vœu que, dans le contrat à intervenir
entre l’Institut et l'Association, il soit stipulé que l’Institut s’engage
envers celle-ci pour une subvention annuelle, par ex. de 2,000 îr.,
mais dont le montant sera discuté, afin de reconnaître le service
566 R. BLANCHARD
que l'Association lui rend et de contribuer aux dépenses, moyen-
nant quoi celle-ci s'engage à faire fonctionner son hôpital dans les
mêmes conditions que jusqu'à ce jour.
8° Il est nommé une Commission de deux membres, composée
de Mme Binot, représentant l’Association, et de M. le Professeur
R. Blanchard, représentant l’Institut, avec pleins pouvoirs pour
régler au mieux des intérêts en cause toutes les questions de détail
et d'organisation.
9° L'hôpital continuera de fonctionner dansles conditions actuel-
les, jusqu’à ce que l’Institut soit constitué et puisse effectivement
assumer le service médical.
Ainsi se trouvait tranchée la principale, on peut même dire,
l’unique difficulté qui s’opposât encore à la constitution définitive
de l’Institut de Médecine Coloniale. La période de tâätonnements
est close désormais et il importe d'organiser, sans nouveau retard,
l’enseignement dont la Faculté a voté le principe, il y a déjà
quinze mois.
Comme il a été dit plus haut, l’enseignement devra être aussi
rapide que possible. On peut estimer sa durée à quatre mois. Il
portera ‘tout à la fois sur la technique bactériologique, sur les
maladies parasitaires, sur l’hygiène et l’épidémiologie coloniales.
Ces divers enseignements comportent des cours théoriques et des
exercices pratiques. Il est donc nécessaire d’attacher à l’Institut un :
personnel suffisant pour donner aux élèves une solide instruction
technique, c’est-à-dire que, outre les professeurs et chargés de
cours, on devra créer des postes de chefs de travaux et de démons-
trateurs ou préparateurs, sans parler des garcons. de laboratoire.
Dès le début, il est impossible d'indiquer d’une façon précise le
développement que comporte une pareille organisation. Les cours
et travaux pratiques se feront tout d’abord à la Faculté de méde-
cine, mais on peut prévoir que cet état de choses sera transitoire,
si, comme on doit l’espérer, les ressources de l’Institut augmen-
tent dans de larges proportions, ce qui lui permettrait d’avoir
son installation propre, indépendante de nos laboratoires.
Ces principes ayant été admis, à la suite de plusieurs déli-
bérations entre M. le Directeur de l’Enseignement supérieur,
MM. Brouardel, Debove et R. Blanchard, il a été convenu qu'une
Commission serait chargée d’entrer dans le détail des choses et de
ORGANISATION DE L'INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE 567
présenter un rapport au Conseil de la Faculté. Cette Commission,
composée de MM. Debove, Brouardel, Proust, Cornil, Le Dentu,
Ch. Richet, R. Blanchard et Chantemesse, s’est réunie le 10 mars
1902 et a élaboré un plan d’études et d'organisation dont les
grandes lignes sont exposées ci-dessous.
L'enseignement sera rattaché aux trois chaires d'hygiène, d’his-
toire naturelle médicale et de médecine expérimentale et comparée.
Il relèvera de la première pour l’hygiène et l’épidémiologie colo-
niales, de la seconde pour la parasitologie et l’histoire naturelle, de
la troisième pour la technique bactériologique. Chacun de ces
enseignements comprendra des leçons théoriques et des exercices
pratiques. En outre, l’enseignement clinique sera donné à l’hôpital
d'Auteuil, en même temps qu’on y organisera une consultation
externe.
La Commission est d’avis que l’élaboration des programmes, le
choix du personnel enseignant ou subalterne, la fixation des heures
et des jours, la répartition du budget, la désignation du Direc-
teur de l’Institut (ou tel autre titre que l’on voudra donner à la
personne chargée d’agir,en son nom) et autres questions d’organi-
sation, soient confiés à un Conseil d'administration permanent,
formé de six membres et dont le Doyen sera de droit président.
Les élèves de l'Institut de médecine coloniale subiront, à la fin
de leur période d’enseignement, un examen à la iois théorique et
pratique, qui leur conférera le titre de Médecin colonial. Le Conseil
d'administration demandera au Conseil de l’Université la création
de ce diplôme spécial, ainsi qu'il a été fait déjà par l’Université de
Bordeaux. Les étudiants à seize inscriptions recevront seulement
un certificat d'aptitude, qui sera converti de droit en diplôme,
après qu'ils auront pris leur grade de docteur en médecine. Les
professeurs, chargés de cours et chefs de travaux donneront aux
élèves des notes de scolarité, qui résulteront soit d'examens par-
tiels, soit de l’ensemble des travaux des élèves. Ces notes compte-
ront pour l’examen final. .
Le budget de l’Institut sera rattaché à celui de la Faculté, dont
il formera un chapitre spécial.
Le Conseil d'administration arrêtera le budget de l’Institut,
approuvera les comptes de chaque exercice, les achats et ventes de
568 R. BLANCHARD. INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE
valeur. Les fonds libres seront placés en rentes sur l'État ou versés
en compte-courant à la Caïsse des Dépôts et Consignations.
Ainsi constitué, l’Institut de Médecine Coloniale sera un nouveau
foyer scientifique qui, aussi bien par son enseignement technique
que par les recherches qu’il suscitera, rendra les plus grands
services à la colonisation et contribuera, dans une large mesure,
au progrès de nos connaissances sur les maladies des pays chauds.
Le rapport ci-dessus, présenté au Conseil de la Faculté de méde-
cine de Paris dans sa séance du jeudi 143 mars 1902, a été approuvé
à l’unanimité.
Le Conseil d'administration de l’Institut, dont la création était
proposée par le rapport, a été immédiatement constitué ainsi
qu’il suit: M. le Doyen Debove, président; M. Brouardel, vice-
président ; MM. Proust, Le Dentu, R. Blanchard et Chantemesse.
Ce Conseil permanent a pleins pouvoirs pour organiser l’Institut
de Médecine Coloniale. Il va se mettre immédiatement à l’œuvre et
une première période d'instruction pourra avoir lieu déjà dans le
cours de l’été prochain. Nous publierons en temps utile les pro-
grammes et tous les renseignements complémentaires.
| SUR UN
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE TRÈS PUISSANT
DES FIÈVRES PALUDÉENNES (1)
PAR
ARMAND GAUTIER
Membre de l’Institut et de l’Académie de médecine
Professeur à la Faculté de médecine de Paris.
Au moment où l’Europe envoie ses colons peupler les conti-
nents africain et asiatique, dans des pays souvent couverts de forêts
et de marécages où le blanc est exposé aux coups de l’impaludisme
et autres maladies fébriles, la découverte d’un spécifique aussi
puissant ou plus puissant que la quinine, quelquefois insuffisante
pour arrêter la fièvre dans ses états les plus graves ou les plus
tenaces, serait certainement un bienfait.
Tout le monde sait que depuis longtemps l’arsenic a été préconisé
dans le traitement de la cachexie malarique. Même avant le quin-
quina, il y a trois siècles, Melchior Friccius le recommandait déjà
comme le meilleur des remèdes alors connus (2). En 1786, Fowler
publiait les succès de sa liqueur antifébrifuge. Au XIX® siècle,
Fodéré, Lordat, et surtout Boudin (1842) et Sistach prônèrent de
nouveau le traitement de Friccius et de Fowler dans le paludisme.
Mais la médication par l’acide arsénieux a toujours revêtu un tel
caractère d'incertitude dans ses effets et de danger pour le malade
que ce médicament ne put jamais supplanter la quinine. Le prin-
cipal promoteur de cette médication, Boudin, remarque d’ailleurs
que le degré d'efficacité des préparations arsenicales est subordonné
d’une manière manifeste à la constitution médicale régnante, en un
mot que les effets de ces préparations sont incertains.
(1) Communication faite à l’Académie des sciences le lundi 10 février et à
l’Académie de médecine le mardi 11 février 1902. Cf. C. R. de l’Acad. des sc.,
CXXXIV, p. 329 et Bull. de l’Acad. de méd., (3), XLVIT, p. 98.
(2) 11 dit : « Experientia nos docebit arsenicum in febribus intermittentibus
adhibitum, omnes eas dotes possidere quibus optima remedia prædita esse
debent ».
970 A. GAUTIER
Aussi voyons-nous notre collègue Léon Colin, dans son Traité
des fièvres intermittentes, publié en 1870, se montrer très réservé
sur l’emploi de l’arsenic, qu'il conseille seulement dans les cas de
fièvres bénignes, qui ne réclament aucune précipitation thérapeu-
tique, et qu'il recommande surtout comme un reconstituant dans
les cachexies palustres (1).
Dix-neuï ans après, dans leur savant ouvrage sur : les Maladies
des pays chauds (1889), MM. Kelsch et Kiener consacrent une demi-
page à peine à la médication arsenicale, qu'ils réservent au traite-
ment de l’anémie consécutive à l’intorication palustre et chronique (2).
Enfin, M. Laveran, dans son traité Du paludisme, paru en 1898,
écrit que les effets reconstituants de l’arsenic, administré à petite
dose et longtemps, sont hors de doute, mais que son action fébrifuge
est très contestable et qu'aucun médecin consciencieux ne voudrait
faire l’essai du traitement de Boudin dans les formes graves du
paludisme (3).
Aussi, depuis le XVIIIe siècle, l’idée que l’arsenic pouvait, en
dehors de son action tonique et reconstituante, avoir une vertu
fébrifuge propre, avait peu à peu perdu toute faveur, et si on le
donnait encore aux paludéens, c'était toujours accompagné ou
précédé de la quinine.
Lorsqu’en 1898 je découvris les effets thérapeutiques généraux
des cacodylates, je me rappelai cette tradition médicale, et j’essayai
à mon tour d'appliquer l’arsenic, sous sa nouvelle forme, au traite-
ment de la cachexie consécutive à la malaria. Dans ma première
communication à l’Académie de médecine (4), j'annonçais que
j'avais pu guérir des suites d’un impaludisme invétéré deux malades
ayant contracté les fièvres, l’un en Chine, en 1861, l’autre dans les
marais des bords de la Méditerranée, tous les deux très anémiés,
et repris de temps en temps d’accès larvés reparaissant à longues
échéances. Depuis, M. le médecin-major A. Billet et M. Simonesco
ont, à leur tour, prôné au même point de vue les effets de ces
cacodylates, qu’ils considèrent comme de bons agents réparateurs
(1) L. Cou, Traité des fièvres intermaittentes, p. 395 et 459. Paris, 1870.
(2) Traité des maladies des pays chauds. Paris, 4889, p. 871.
(3) A. LaverAN, Trailé du paludisme. Paris, 1898, p. 387.
(4) Bull. Acad. méd., 1899, (3), XLI, p. 610 (note).
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES FIÈVRES PALUDÉENNES 571
dans la cachexie consécutive à la malaria (1). Mais la pensée que
l'arsenic, même sous cette forme nouvelle, pût devenir un véri-
table spécifique de la fièvre intermittente, un succédané de la
quinine, bon à administrer dans les cas aigus ou pernicieux, ne
venait à personne, tant l’opinion de la spécifité exclusive des sels
de quinine dans l'impaludisme, de leur nécessité presque absolue,
paraissait établie sur des preuves définitives et sans nombre.
Pour moi, même après mes premiers essais de traitement des
suites de la malaria (A898), j'ai passé près de deux ans à me faire
à l’idée qu’on pourrait peut-être remplacer la quinine par les caco-
dylates ou toute autre combinaison organique où l’arsenic aurait
perdu sa toxicité tout en conservant sa puissance médicatrice.
Il était à prévoir, en effet, que les cacodylates ne seraient pas les
seuls composés d’arsenic contenant cet élément à l’état latent,
inoftensif, facilement assimilable. En particulier, il semblait naturel
de penser que le méthylarsinate disodique As CH'O'Na?, corps déjà
connu, de composition et de constitution analogue au diméthylar-
sinate sodique ou cacodylate, présenterait des propriétés physiolo:
giques analogues à celles de ces derniers sels. Avec mon préparateur,
M. Mouneyrat, nous avons observé qu'en eflet le méthylarsinate
disodique était presque dénué de toxicité (2) et, poursuivant l’étude
de cette question au point de vue chimique, nous avons obtenu un
certain nombre d’autres corps nouveaux où l’arsenic est uni à
divers radicaux organiques.
Le plus simple de tous, le méthylarsinate disodique As CH*O°Na’,
fait plus particulièrement l’objet du présent travail. Sachant,
comme je viens de le dire, qu'il était presque inoftensif pour les
animaux, je l’ai essayé d’abord sur moi-même en injections hypo-
dermiques et par la bouche, puis sur divers malades, et j’en ai fail
connaître l’activité thérapeutique à quelques-uns de mes collègues
et amis, médecins des hôpitaux de Paris ou de province, qui ont
x
bien voulu se joindre à moi pour l’expérimenter amplement. Il
(4) Voir A. Bizzer, Congrès international de médecine, août 1900, et « Le Palu-
disme : Contribution à l'étude de la fièvre intermittente quarte ». Bull. méd. de
l'Algérie, juillet et août 1901.
(2) On a injecté un demi-gramme à la fois par la voie hypodermique, à un Chien
de 15 kilogrammes qui n’en a pas paru incommodé. Mélangé à de la chapelure,
six Souris blanches ne sont mortes qu'après en avoir absorbé 56 grammes par
kilogramme de leur poids.
A. GAUTIER
Or
1
LO]
leur avait été fourni sous les noms de nouveau cacodylate, sel arse-
nical B, arrhénal (1), nom qu’on peut adopter pour l’usage courant,
parce qu’il permet de simplifier le langage et d’éviter les ambi-
guités.
Ce sel est doué de propriétés médicamenteuses générales très
remarquables qui feront l’objet d’une prochaine communication à
l’Académie. Pour aujourd’hui, je veux faire connaître seulement
l’action du méthylarsinate disodique dans le traitement des fièvres
paludéennes.
Sur le conseil de notre savant collègue, M. Laveran, que j'avais
entretenu de mes projets, j'ai envoyé, sous le nom de sel arsenical
B, une petite provision de méthylarsinate à M. A. Billet, médecin-
major à l’hôpital militaire de Constantine, docteur ès-sciences,
dont les habitudes de précision scientifique et la haute compétence
en tout ce qui touche au paludisme et, en particulier à la connais-
sance de ses Hématozoaires, me donnaient toute garantie. Prati-
quant dans un pays où les fièvres intermittentes règnent endémi-
quement et souvent sous des formes très graves, M. Billet était
particulièrement bien placé pour suivre ces études. Il accepta
d’autant mieux de m'aider dans ces recherches, qu’il était chargé
d’une enquête sur la nécessité d’introduire les cacodylates dans
les hôpitaux de l’armée, et que je lui avais fait connaître l’aralogie
de composition et de propriétés physiologiques et thérapeutiques
du sel arsenical B, que je lui envoyais, et des cacodylates.
Vu la gravité des affections paludéennes d'Afrique, et quoique
l’arrhénal puisse être donné sans aucun inconvénient par la bouche,
il fut convenu que ce sel serait administré aux malades à la dose
de 5 à 10 centigrammes en injections hypodermiques, qui sont très
bien supportées, non douloureuses, et qui nous assuraient, chose
très importante dans ce cas, une rapide et complète absorption du
médicament.
Les résultats observés ont dépassé mes espérances. Les neuf
malades ainsi traités, et qui tous étaient restés réfractaires à l’action
des sels de quinine à haute dose, furent rapidement quéris ; chez quel-
ques-uns seulement il se produisit de légères rechutes, mais la
maladie céda à de plus fortes doses du médicament.
(1) Du grec 4p6nv : mâle, vigoureux, forme archaïque de por.
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES FIÈVRES PALUDÉENNES 573
On remarquera qu’il s'agit ici de fièvres paludéennes contractées
et soignées dans le milieu africain, qui leur imprime généralement
un Caractère particulier de gravité et que tous les malades, traités
jusque-là à la quinine, étaient en pleine période de retour d'accès
Iréquents et graves.
Voici quelques-unes de ces observations (1) :
Cbservation IT. — Leut..….. a été atteint d’une première attaque de
paludisme le 14 octobre 1901. D'abord quotidiens, les accès prirent,
à partir du 20, le type tierce, avec paroxysmes arrivant à £. — 40°8.
Malgré l’emploi de la quinine à fortes doses (1 gr. 50), les rechutes
se produisaient tous les huit jours environ. Nouvel accès, moins
violent, le 16 janvier dernier, avec température de 38°6 ; il dure
de 10 heures du matin à 6 heures du soir. A l’examen du sang, les
Hématozoaires de Laveran se présentent sous leur forme la plus
petite. Ils sont peu nombreux. Le malade est très anémié.
Le 17 janvier, lendemain du dernier accès, à 9 heures du matin,
en apyrexie, on fait une seule injection de 5 centigrammes de sel
arsenical; vingt-quatre heures après, un examen microscopique
minutieux permet de constater la disparition complète des Héma-
tozoaires spécifiques. La guérison s’est maintenue depuis.
Obs. II. — Dub... Première atteinte de paludisme le 10 septembre
1901. Accès tres violents, quotidiens au début. Ils ne cèdent
momentanément que par l'administration de 1 à 2 grammes de
sulfate de quinine. Ils reviennent encore les 14 et 16 janvier.
Température maximum, 394. Le 17 janvier, à 9 heures du matin,
on injecte 5 centigrammes d’arrhénal. Le 48, tous les Hématozoaires
(grosses Amibes pigmentées) ont disparu. Une seule injection a
sufti. Apyrexie complète depuis lors.
Obs. IIT. — Geof…. est atteint de paludisme depuis le 11 septembre
dernier. Type tierce à rechutes fréquentes. La fièvre, très violente,
monte à 40°8. Les hautes doses de quinine diminuent la force des
accès, mais ne les suppriment pas; ils reparaissent tous les huit
jours environ. Dernier accès le 16 janvier ; température maximum,
38°2. Hématozoaires de petite forme assez nombreux, 4 à 5 par
champ du microscope. Cachexie très marquée. Le lendemain du
dernier accès, à 9 heures du matin, on fait une injection de 5
centigrammes du sel arsenical. Vingt-quatre heures après, le sang
(1) Je supprime celle du dernier malade Seoul... qui est encore en traitement.
574 A. GAUTIER
est examiné : les Hématozoaires ont presque disparu, mais ils
réapparaissent en assez grand nombre le 19, sans toutefois donner
d'accès. On pratique alors une deuxième injection de 5 centi-
grammes d’arrhénal. Le lendemain, on constate la disparition
complète des Hématozoaires spécifiques. La guérison s’est main-
tenue depuis.
Obs. IV. — Soul... Ce malade a eu sa première atteinte de palu-
disme le {er octobre 1901. Les accès sont quotidiens, assez violents ;
les températures dépassent souvent 40°. Malgré la quinine à haute
dose, les rechutes sont fréquentes. La cachexie est accusée. Un
accès très violent se produit encore le 43 janvier. Il dure toute la
journée. Maximum de température, 39°6. Les Hématozoaires appa-
raissent dans le sang, nombreux et de petite forme.
Première injection de 5 centigrammes de sel arsenical le 49 au
matin. Disparition graduelle des Hématozoaires constatée le 19,
puis le 20 janvier. Deuxième injection de 5 centigrammes le 21 à
9 heures. Disparition complète des Hématozoaires. Guérison con-
firmée depuis.
Obs. V. — Argill.... Première attaque de paludisme le 14 juillet
1901. Accès quotidiens violents arrivant à 40°, résistant aux fortes
doses de quinine. Rechutes fréquentes en octobre, novembre,
décembre et janvier, toujours du type quotidien. Nouvel accès le
22 janvier, qui dure de 5 heures du soir au lendemain 9 heures du
soir ; température 39,8. Hématozaires de petite forme, avec crois-
sants assez nombreux. Cachexie avancée. Première injection de
5 centigrammes d’arrhénal le 23 à 9 heures du matin, en plein
accès. Deuxième injection le 24. Troisième le 25. Ces deux dernières
de 75 milligrammes. A ce moment la disparition des Hématozoaires
semble complète. L'apyrexie se prolonge jusqu’au 28, maïs il ya
un accès de force moyenne ce jour-là. On donne 50 milligrammes
de sel arsenical le 29, et 75 le 30, par la voie gastrique. Apyrexie
depuis le 28 janvier.
Ici, la fiévre à été plus tenace. RÉ AT aUUTE qu'elle était très
violente et à type quotidien, type le plus réfractaire, comme on
sait, à l’action de la quinine.
Obs. VI. — Enim... Premier accès de paludisme le 15 septem-
bre 1901. Accès tierces dès le début, à allures pernicieuses, faisant
monter la température à 40°8. On essaye en vain de les arrêter
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES FIÈVRES PALUDÉENNES 575
avec le sulfate de quinine à la dose de 1 gr. 50 par vingt-quatre
heures. Rechutes graves et fréquentes en novembre, décembre 1901
et janvier 1902. Cachexie avancée. Le dernier accès précédant le
traitement arsenical a lieu le 18 janvier ; température maxi-
mum 39°7. Hématozoaires nombreux.
Première injection de 5 centigrammes d’arrhénal le 19 au matin
en apyrexie. La dose est insuffisante ou trop tardivement appli-
quée, car l’accès revient dans la soirée du même jour et dure
jusqu’au 20 au soir, avec une légère rémission dans la matinée.
Seconde injection le 21, à 9 heures du matin, en apyrexie. À cette
date, on retrouve encore quelques Hématozoaires dans le sang.
Léger accès le soir du 21. D'où, nouvelle injection de 5 centigrammes
les 22, 23 et 24. À partir du 21 on assiste à la disparition graduelle
des Hématozoaires. Elle est complète le 23. Apyrexie à partir du
92, Guérison confirmée depuis. |
Obs. VII. — Roch... Ce malade a été atteint pour la première fois
d’impaludisme le 30 septembre 1901. Les accès sont quotidiens et très
violents, à caractère pernicieux, de forme typhique. Is sont subintrants
et durent, en général, toute la journée, avec de courtes rémissions
le matin ; témpérature maximum, 40°9. Rechutes nombreuses jus-
qu’au 16 janvier, malgré de très fortes doses de sulfate de quinine.
A ce moment, la cachexie est profonde, les Hématozoaires du
sang sont très abondants, de petite forme, avec croissants.
Première injection de méthylarrhénal le 17 janvier, à 9 heures
du matin ; deuxième le 19, à 10 heures du matin, en apyrexie.
Nouvel accès le 20 dans la soirée; température maximum 39°2.
Troisième injection de 5 centigrammes de sel arsenical le 21 janvier.
Nouvel accès les 21 et 22; d’où quatrième injection de 5 centi-
grammes ce jour-là. Tous les Hématozoaires ont depuis disparu.
Apyrexie complète à partir du 22 janvier.
Ainsi, malgré l’emploi de doses un peu trop faibles de médica-
ment, ce qui constituait une bonne règle de prudence dans les pre-
miers essais, tous ces malades, même ceux à accès quotidiens et
à caractères pernicieux, ont été guéris en une, deux, très rarement
plus de trois injections, répétition qui n’eût probablement pas été
nécessaire si le sel arsénical eût été donné aux doses très bien
supportées de 10 et même de 15 centigrammes qui seront peut-être
nécessaires dans les cas les plus graves et qu’il faudra renouveler,
par prudence, quelques jours après.
576 A. GAUTIER
On a dit plus haut que chez aucun de ces malades la quinine,
précédemment employée à doses élevées, n'avait pu assurer la
guérison et faire disparaître entièrement les Hématozoaires. La
médication arrhénique semble donc, au point de vue de sa spéci-
ficité et de son efficacité, plus puissante que la médication par la
quinine elle-même. Elle a sur elle d’autres avantages encore.
Contrairement à ce qui se passe quand on recourt aux prépa-
rations de quinine, l’estomac, au lieu de se délabrer de plus en
plus, grâce à l’action répétée de ces sels à haute dose, prend une
vigueur remarquable. Dès le lendemain de leur dernier accès, les
malades traités par le sel arsenical demandent à manger. L'état
saburral de la langue n'existe plus; les forces renaissent rapide-
ment avec l’appétit.
Enfin, et c’est aussi un avantage considérable, la déglobuli-
sation du sang qui, chez les paludéens, augmente à chaque accès
et se poursuit encore sous l’action des fortes doses de sels de
quinine, non seulement s'arrête lorsqu'on emploie la médication
arrhénique, mais est remplacée par une reproduction rapide des
hématies. En un mot, l'arsenic donné sous cette forme supprime
entièrement et d'emblée l'anémie palustre.
M. le Dr A. Billet a bien voulu compter les globules et apprécier
l’hémoglobine de quelques-uns des malades soumis à ce traitement.
Voici les résultats :
NOMBRE DE GLOBULES ROUGES PAR HÉMOGLOBINE EN 100
MILLIMÈTRE CUBE DE SANG DE SANG
CIRE Ra = —— — RP
2 4 à 2
At 24 heures | 48 heures AGE De 24 à 28
none après après heures
l'injection | j'injection | l'injection
l'injection après
3 596 000 | 3 956 000 | % 120 000 12.3 13 2
3 255 000 | 3 844 000 — 10.6 11.3
2 740 000 | 3 317 000 | 3 420 000 12.2 1227
3 844 000 | 4 423 000 | 5 022 000 12.5 13.2
3 487 000 | 4 123 000 — 13.2 13.7
3 028 000 | 3 445 000 | 3 813 000 10.6 : 40.7
4 340 900 | 4 805 000 | X 867 000(1) 12.6 13.1
3 131 000 | 3 534 000 Se 12.6 13.1
(1) Malgré les deux accès survenus au cours du traitement arsenical.
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES FIÈVRES PALUDÉENNES 577
11 résulte des observations de M. A. Billet que, sous l'influence
du sel arsenical, les globules mononucléaires, et particulièrement
les grands mononucléaires, phagocytes spéciaux des Hématozoaires
du paludisme, augmentent rapidement dans le sang. Ils peuvent
dépasser 68 p. 100 avec 28 p. 100 et plus de grands mononucléaires.
Le même phénomène s’observe sous l'influence de la quinine. Le
médicament arsenical paraît donc agir par le même mécanisme
que cette dernière substance.
Tous ces résultats sont donc fort encourageants et autorisent à
tenter cette médication dans les grands accès pernicieux de l'été.
Il reste à déterminer les doses les plus favorables. Celles qui
ont été employées jusqu'ici ont été notoirement et volontairement
un peu faibles. Elles devront être augmentées surtout lorsqu'il
s'agira d’opposer à de grands accès un médicament que j'ai pu
employer jusqu'ici sans aucun inconvénient à doses doubles et
triples, soit par la bouche, soit par la voie hypodermique.
Il conviendra de recourir aussi pendant quelque temps aux
injections préventives renouvelées.
Il faudra examiner, parmi les préparations d’arsenic latent, y
compris les cacodylates, les substances qui sont plus particulière-
ment actives dans l’impaludisme.
Enfin, je crois qu’il y a lieu d'étudier les efiets de ces mêmes
composés arsenicaux organiques dans les fièvres continues et dans
les fièvres éruptives, ce que j'ai déjà entrepris avec l’un de nos
collègues les plus distingués.
Mais, à cette heure, il me semble établi que l’action des sels à
arsenic latent, et particulièrement celle du méthylarsinate diso--
dique, offre sur l’emploi des préparations de quinine de grands
avantages. au :
Il n’est que juste de répéter encore, en terminant, que ce travail
n’a pu être mené au point de certitude qu’il représente que grâce
à la savante collaboration de M. le D: A. Billet, à qui je ne saurais
trop exprimer toute ma gratitude.
Archives de Parasitologie, V, n° 4, 1902. 37
SOPRA UNA NUOVA SPECIE
DELLE ALLOCREADIINAE
OSSERVAZIONI
DEL
Prof. M. STOSSICH
Fra i diversi gruppi, nei quali ultimamente venne diviso l’antico
genere Distomum, uno dei meglio caratterizzati è quello costi-
tuito dalle forme appartenenti alla sottofamiglia Allocreadiinae.
L’Odhner (1) intraprese la revisione di alcune specie del genere
Allocreadium Lss. ed in questo suo lavoro venne alla conclusione
che tutte le specie aggregate a questo genere si potevano dividere
in due gruppi ben distinti, caratterizzati specialmente per lo
sviluppo delle uova : un gruppo avente le uova provvedute di un
lungo filamento polare e un secondo gruppo costituito da forme
provvedute di uova mancanti del filamento polare. Il Lühe, in un
suo lavoro in corso di preparazione, viene, a quanto mi scrive, a
conclusioni non soltanto identiche a quelle dell’Odhner, ma scinde
il genere Allocreadium Looss in due generi, corrispondenti ai due
gruppi dell Odhner e stabilisce, per le forme ad uova con fila-
mento polare il nuovo genere Loborchis e mantiene il genere
Allocreadium Looss unicamente per le forme del secondo gruppo.
Studiando ora i parassiti delle Anguille adriatiche, ebbi occa-
sione di raccogliere diverse volte nel loro tenue dei Distomi, che
ritenevo identici al Distomum fasciatum Rud.; dagli studi fatti dall’
Odhner sui tipi del Rudolphi, dovetti ricredermi e siccome mi
riesciva impossibile identificare il distoma raccolto con le Allo-
dreadiinae fino ad ora descritte, venni alla conclusione che la
forma dell’ Anguilla doveva rappresentare una specie nuova appar-
tenente al primo gruppo dell’'Odhner, equivalente al genere Lobor-
chis Lühe. A questa specie tanto caratteristica per la grande
(1) Theodor Opuxer, Revision einiger Arten der Distomengattung Allocreadium
Lss. Zoologische Jahrbücher, XIV, 1901, p. 483-520, tav. XXXIII.
SOPRA UNA NUOVA SPECIE DELLE ALLOCREADIINAE 579
variabilitä nella disposizione e forma delle sue glandole genitali,
impongo il nome di:
Loborchis mutabilis, n. sp.
Lunghezza 4-5mm : larghezza massima 1mm,
Gli estremi dati nelle dimensioni equivalgono unicamente per
esemplari morti, mentre invece negli animali vivi i movimenti di
contrazione e dilatazione sono tanto vivaci da estendere il corpo a
più del doppio, assottigliando di molto la parte anteriore (collo).
Ha corpo inerme, appiattito, di colore giallognolo con una
distinta macchia gialla nel mezzo determinata dalle uova ; dopo
morte assume una forma ellittica, con le due estremità assottigliate
rotondate e la posteriore generalmente prolungata. La ventosa
ventrale apparisce in grandezza il doppio della ventosa orale, molto
robusta e situata al terzo anteriore ; nella maggior parte degli
esemplari è di forma circolare, mentre in altri assume una distinta
forma ellittica trasversale. Dalla ventosa orale subterminale diparte
una prefaringe larga e cortissima, la quale dà sviluppo ad una
faringe molto robusta e di forma subquadrata ; l’esofago lungo e
grosso, si divide a metà distanza fre le due ventose in due larghi
intestini, i quali si mantengono a qualche distanza dai margini
laterali del corpo e terminano alquanto distanti dall estremo
posteriore.
Le glandole genitali hanno uno sviluppo imponente. I testicoli
sono grandissimi, situati immediatamente uno sopra l’altro nel
mezzo della parte postacetabulare ed estesi da un intestino all
altro ; variano molto nel loro aspetto, per lo più sono di forma
rettangolare, talvolta triangolare e presentano delle forti lobature,
suscettibili anche queste a grandi variazioni. Negli esemplari tipici
il testicolo anteriore è più piccolo del testicolo posteriore. I due
canali deferenti penetrano indipendentemente uno dall’ altro nel
fondo della tasca’del pene e versano il loro contenuto nella vescica
seminale. Un grande sviluppo presenta la tasca del pene, lunga,
claviforme ed estesa fino al fianco sinistro della ventosa ventrale ;
contiene una grande vescica seminale piegata su stessa, una parte
. prostatica con poche glandole e un canale ejaculatore relativamente
lungo. L’apertura genitale si trova all’ altezza della biforcazione
intestinale. L’ovario è più piccolo e del medesimo aspetto dei testi-
380 M. STOSSICH
coli e a questi immediatamente sovrapposto ; si presenta general-
mente a lobatura laterale e come le glandole testicolari puô anch’
esso variare molto in forma e in grandezza. Trovai spesse volte
degli esemplari con l’ovario di iorma triangolare allargata, nel
quale le lobature erano sviluppate esclusivamente al bordo poste-
riore. Il ricettacolo seminale è voluminoso a forma di storta e
situato alla sinistra dell’ ovario; da esso diparte un lungo canale
di Laurer, il quale si dirige verso destra e piegandosi fortemente
va e shboccare alla faccia dorsale dell’ animale. I vitollogeni sono
costituiti da numerosissimi acini, estesi lateralmente da un’ estre-
mità all’ altra del corpo abbracciando in parte gl’intestini ; sotto il
testicolo posteriore si osservano due gruppi di acini, estesi fra
l'intestino e la vescica di secrezione e uniti per mezzo di un proprio
dotto al grande dotto longitudinale. I due dotti longitudinali corrono
paralleli per tutta la lunghezza degl’intestini, mantenendosi alla
parte ventrale di questi ; sono fra loro uniti da un dotto trasverso;
il quale passa fra l’utero e l'ovario e forma vicino al ricettacolo
seminale un ricettacolo vitellogene piuttosto grande, triangolare e
allungato. L’utero forma 4-5 spire Îra l’ovario e la ventosa ventrale
e contiene un numero limitato di uova grandi, ellittiche, di colore
giallo-bruno e provvedute posteriormente di un lungo filamento
polare. La vescica di secrezione è molto lunga e stretta e si estende
dall’estremità posteriore all utero, sviluppandovi un piccolo allar-
gamento dal quale dipartono lateralmente due sottili rami.
Come già lo dissi, il Loborchis mutabilis vive fra il muco dell
intestino tenue dell’ Anguilla vulgaris (Trieste) é si presenta sotto
l’aspetto di macchiette di colore giallo pallido.
Interessanti sono i casi di anomalia che si possono osservare in
questo Distoma ; in generale, lo studio delle anomalie nei Distomi,
si riducono fino ad ora a ben poca cosa e pochi sono gli elminto-
logi, che di esse si occuparono ; fra questi merita uno speciale
accenno il Kowalewski (1), il quale fece delle osservazioni speciali
sulla posizione inversa delle glandole genitali negli Opisthorchis,
denominando il fenomeno « amfitipia sessuale ». Nel L. mutabilis
la forma e la posizione delle glandole genitali sono suscettibili a
tante variazioni che riesce ben difficile a riconoscere la forma
(4) M. Kowazewski, Studya helmintologiczne. — V. Przyczynek do bliészej
znajomo$ci kilku przywr. Bulletin de l’Académie des Sciences de Cracovie,
février, 1898.
SOPRA UNA NUOVA SPECIE DELLE ALLOCREADIINAE 581
tipica dalla forma anomala. Cosi osservai, che la tasca del pene e
la vagina, che negli esemplari normali stanno alla sinistra della
ventosa ventrale, in alcuni casi invece si estendono alla destra di
questa. [Il ricettacolo seminale anch’ esso si trova delle volte spostato
alla destra e in questo caso il canale di Laurer invece di piegarsi
XX
et Où
CR + sue
EXT RS
LES
"2 *%e
À
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e>
Loborchis mutabilis, n. Sp.
A, animale adulto; B, organi di copulazione; C, amftipia sessuale. — à, aperlura
genitale: dl, dotto longitudinale; dt, dotto trasversale; e, esofago; f. faringe;
i, intestino: L, canale di Laurer; 0, ovario; pf, prefaringe ; pp, parte prosta-
tica ; rs, ricettacolo seminale; 7v, ricettacolo vitellogene; $, vescica di secre,
zione : t, testicoli ; {p, tasca delle pene; %, utero; W0, uova ; va, vagina ; Ud,
vaso deferente ; vo, ventosa orale ; US. vescica seminale ; vv, ventosa ventrale.
da sinistra a destra, ascende direttamente dal ricettacolo seminale
passando fra i giri dell’utero. Interessanlissimo à il caso di amfitipia
sessuale illustrato . nella fig. 3, inquantochè esso viene quasi a
distruggere una delle frasi diagnostiche comune a tutti gli Allo-
creadium, e tanto più interessante avendo avuto occasione di osser-
vare le forme di passaggio da questa alla tipica. In questo caso i
due testicoli, grandi e di forma triangolare allungata, erano disposti
simmetricamente rispetto l’asse longitudinale del corpo ; il testicolo
582 M. STOSSICH. — SOPRA UNA NUOVA SPECIE DELLE ALLOCREADIINAE
ù
sinistro alquanto più piccolo si trovava situato poco più in alto del
destro e l’ovario veniva ad occupare l’insenatura anteriore fra i
due testicoli, avendo alla sua destra il ricettacolo seminale.
Le Anguille, per il loro svariato genere di vita e per il loro
svariato alimento, albergano forse più specie di Distomi che nom
qualunque altra specie di Pesci e nel mio lavoro « 7 Distomi dei
Pesci marini e d’acqua dolce. Trieste, 1886 » ne enumerai ben 13
forme. Di queste, quattro specie (Dist. appendiculatum Rud., D.
rufoviride Rud., D. ventricosum Rud. e D. grandiporum Rud.) appar-
tengono alla sottofamiglia delle Hemiurinae ; il Dist. inflatum Molin
invece alla sottofamiglia delle Echinostominae; il Dist. globiporum
Rud. è l’unico rappresentante del genere Sphærostomum Lss., men-
tre un Derogenes Lühe e il Dist. varicum Zed. e un Podocotyle Dui.
il Dist. angulatum Dui. ; il Dist. simplex Rud. descritto dal|’ Olsson
e dal Levinsen appartiene, a quanto ne dice l’Odbner, all’ 4{locrea-
dium atomon (Rud.) e percid differente dal Loborchis mutabilis se
non altro per le uova mancanti di filamento e per la stessa ragione
ne differisce l’Allocreadium commune (Olsson) e l’Allocreadium fascia-
tum descritti dall’ Olsson, e cosi pure del tutto differente apparisce
il D. bergense Olss. Infine il D. polymorphum Rud. per l’insufficiente
descrizione data dal Wedl, resta una specie incerta ; in Ogni Caso,
fra esso e il Lob. mutabilis si riscontra una grande analogia nella
disposizione delle glandole genitali, mentre invece ne difierisce
moltissimo per il rapporto di grandezza fra le due ventose e per le
dimensioni del corpo (lunghezza 0mm75-1mm2),
Da questo brevissimo sunto risulta chiaramente che il Distoma
da me trovato non corrisponde affatto alle specie state fino ad ora
descritte dall’ Anguilla ; inoltre dai caratteri summenzionati e dal
disegno dato risulta ad evidenza che questo Distoma dell’ Anguilla
appartiene alla sottofamiglia delle Allocreadiinae e al nuovo genere
stabilito dal Lühe, Loborchis. À questo nuovo genere il Lühe
aggrega quattro specie : il L. fasciatum (Rud.), il L. gobüi (Stossich),
il L. labri (Stossich) e una quarta specie nuova del tutto ; di queste
quattro specie, sono soltanto le due prime che presenterebbero
delle analogie col L. mutabilis, mentre invece ben difierenti sono
le altre due. Nel L. fasciatum (Rud.) i vitellogeni non superano
mai il livello anteriore della ventosa ventrale ; nel L. gobii (Stossich)
i testicoli e le uova presentano delle differenze notevoli.
LES THÉORIES DES ÉPIDÉMIES
ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX: SIÈCLE
PAR
le D' C. CHAUVEAU
Au cours de nos recherches sur les maladies du pharynx, nous
avons dû étudier les opinions des médecins antérieurs'au XIXe
siècle sur l’étiologie des maladies infectieuses et la nature des
contages. Il nous a paru intéressant de compléter nos notes et de
présenter ainsi une étude d’ensemble sur cette question.
La période Gréco-Romaine est à peu près stérile. Les théories
humorales, base de la pathogénie antique, conduisaient bien plus
à l’idée de la spontanéité morbide, qu’à celle de contages exté-
rieurs à l’organisme. D'ailleurs, les Anciens n’observèrent que
rarement ces épidémies formidables qui déciment si rapidement
les populations. La peste d'Athènes, celle du règne de Marc-Aurèle
dont Galien fut le témoin, la diphtérie qui régna en Egypte et en
Syrie au temps d’Arétée, ne constituent en somme que des épisodes
exceptionnels séparés par des siècles. D'autre part, on ne connais-
sait alors, ni la variole, ni la rougeole, ni la scarlatine, ni le
typhus, ni le choléra asiatique; les oreillons étaient encore fort
mal étudiés. Enfin, on n’avait que des notions fort vagues sur les
maladies parasitaires, qui auraient pu fournir quelques inductions
utiles sur la nature des contages. Aïnsi, la gale passait alors pour
une affection constitutionnelle, engendrée par la bile échauffée et
dont il n’était pas toujours prudent de combattre les manifesta-
tions cutanées. Sa description était si imparlaite que Rayer a pu
soutenir, à tort du reste, que les auteurs gréco-romains ignoraient
cette maladie.
Dans une épidémie, ce qui les frappe, ce n'est pas le fait de la
contagion, mais la multiplicité des cas de même nature.
Parmi les explications qu’ils en donnent, on retrouve d'abord
l’hypothèse commune à toutes les populations primitives, qu’elles
soient sauvages, ou à demi - civilisées (Egypte, Chaldée, Syrie,
D84 C. CHAUVEAU
Perse, Indo-Chine, Mexique, Pérou...), la colère des dieux. La
Grèce elle-même fut imprégnée de ces superstitions. L’Iliade relate
‘la peste qui suivit l'enlèvement de la belle Chryséis, fille d’un
prêtre d’Apollon, par Agamemnon, le roi des rois. De très nom-
breux ex-voto, des dédicaces, des inscriptions, récemment retrouvés,
montrent combien cette croyance était générale. Hippocrate lui-
même, bien qu'imbu des doctrines philosophiques souvent très
hardies de son temps, n'hésite pas à admettre que certaines affec-
tions sont d’origine divine et qu’il est inutile d’essayer de les
combattre.
A côté de cette théorie mythique, on retrouve dans l’œuvre
hippocratique des hypothèses d’un caractère plus scientifique. Il
faut se rappeler que les Grecs etles Romains habitaient des contrées
où le paludisme est endémique. Or, dans les régions marécageuses,
les habitants prêtent, comme on le sait, la plus grande importance
aux effluves telluriques qui parfois forment des nuages opaques, à
la direction du vent, à la constitution climatérique humide ou
sèche. Les hippocratiques synthétisèrent, pour ainsi dire, ces
notions populaires.
Les successeurs d'Hippocrate, notamment Galien, précisèrent un
peu mieux. Le point de départ de leurs théories fut le phénomène
si connu du levain, qui, introduit dans une pâte de farine, la
transforme tout entière. Ils semblent admettre qu’il s'échappe du
corps des malades des particules invisibles qui, pénétrant dans un
corps sain, y déterminent des altérations morbides analogues.
A côté des médecins, il y avait des observateurs, paysans,
éleveurs, agronomes, ignorant sans doute les savantes théories des
différentes sectes médicales, mais sachant voir et cherchant à
scruter les causes des épizooties désastreuses qui dévastaient leurs
troupeaux. Or, ils connaissaient assez bien déjà certaines maladies
parasitaires. Columelle parle de boutons qui siégeaient aux pattes
des Brebis et dont il sortait un Ver. Pline parle aussi d’un Ver qui
se développait dans la tête des Rats et les faisait périr. Des maladies
parasitaires aux infections il n’y avait qu'un pas, qui fut franchi
par Varron et Lucrèce. Mais ces hypothèses sur la nature animée
des contages restaient fort vagues, et ne firent conséquemment que
peu d'impression sur les esprits.
D'ailleurs, les médecins sentaient vraisemblablement d’instinct,
THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 585
que les troubles habituels des maladies parasitaires ne concordaient
nullement avec les réactions tumultueuses des maladies pestilen-
tielles. Ils avaient déjà reconnu, ainsi que l’indique expressément
Arétée, que, dans ce cas, la corruption des humeurs produit un
véritable empoisonnement analogue à celui que déterminent les
poisons les plus violents. « Ne voit-on pas ici les maladies produire
les mêmes effets que les poisons et des poisons faire vomir les
mêmes matières qu’on vomit dans les fièvres ? C’est pourquoi on
ne doit pas trouver étrange que, dans la peste qui désola Athènes,
quelques personnes crurent que les Péloponnésiens avaient jeté du
poison dans les puits du Pirée ; car on ignorait, dans ce temps là,
le rapport qu'il y a entre les eftets de certains poisons et ceux des
maladies pestilentielles ».
Les Arabes, qui ont été fréquemment spectateurs d'épidémies
fort graves de variole, de rougeole, de peste, de typhus divers,
accordent une attention toute spéciale aux maladies contagieuses,
mais sans élucider beaucoup leur pathogénie. Ils se bornent à
invoquer des altérations humorales, tout comme les Grecs ; cepen-
dant ils insistent sur les idées de fermentation. Rhazès compare
la variole au moût de raisin en pleine ébullition fermentative.
Avicenne fait ressortir le côté putride de beaucoup d’infections. [I
y aurait là, selon lui, une sorte de pourriture analogue à celle de
la chair corrompue. Cet auteur note très nettement l'influence
nocive de certaines eaux potables impures. Avenzoar a signalé
dans le Theisir (lib. II, cap. XIX) la nature parasitaire de certaines
affections cutanées. « Il survient, dit-il, sur la peau de nombreux
Poux qui entament le revêtement cutané et sont si petits qu'ils
sont à peine visibles ».
Les écrivains du moyen-âge, c’est-à-dire Constantin l'Africain,
Gordon, Gaddesden, Valescus de Tarenta, Théodoric, Guy de
Chauliac, se bornent à reproduire, sur la nature des contages,
l’opinion des Anciens et des auteurs Arabes sans y rien ajouter.
Cette absence d'originalité, cette servilité envers les idées tradi-
tionnelles, cessent au moment de la Renaissance et des Temps
modernes. Mais, les instruments perfectionnés et les méthodes biolo-
giques rigoureuses faisant encore défaut, on en est toujours réduit
aux hypothèses :
586 C. CHAUVEAU
19 HYPOTHÈSE SURNATURELLE.
Cette hypothèse traditionnelle, dont nous avons montré la très
haute antiquité, était admise encore par beaucoup de médecins et
surtout par les gens du monde. On ne s’accordait pas du reste sur
le pouvoir supérieur, cause de l’épidémie ; on invoquait tantôt
Dieu et tantôt le Diable.
Herrera a assez bien résumé, dans son opuscule sur la diphtérie
bucco-pharyngée (Garrotillo) l’opinion de ses contemporains. Il
rappelle que Martin del Rio (1) soutient que certains ulcères
peuvent avoir une origine démoniaque; d’autre part, Vallesius,
auteur d’une théologie renommée, aurait affirmé la même chose
au chapitre XX VIII de son ouvrage. Il se peut, pense Herrera, que
le Garrotillo, avec ses ulcérations de la gorge, rentre dans le cadre
de ces affections engendrées par les mauvais esprits. Codronchus,
Césalpin, Fernel, se seraient occupés avec raison de l’action nui-
sible exercée par les démons sur la santé. Tertullien (4pologia),
ajoute l’écrivain espagnol, Saint-Jérôme, Saint-Jean Chrysostome
(homélie 53) Saint-Thomas (quest. IIT, art. 5) sont également
favorables à cette idée. Or, qu'y aurait-il d’étonnant à ce que
l’esprit vital, troublé par des maléfices, se portant vers la gorge,
y détermine de l’étouflement? D'ailleurs, la substance qui forme
le démon, étant d’une nature plus éthérée que celle de l'Homme,
peut, par cela même, quand le mauvais esprit s’introduit chez ce
dernier, y causer des perturbations très graves.
20 THÉORIE ASTRALE.
Les explications astrales avaient peut-être plus de crédit encore
que l'hypothèse précédente.
Née, comme on sait, en Chaldée, propagée en Egypte, Perse,
Iude, Chine, l’astrologie avait pénétré aussi dans les pays de langue
grecque (Homère, Hésiode y font allusion; Thalès, Pythagore,
Démocrite passent pour des adeptes de cette superstition). Hippo-
crate reconnaît en plusieurs passages l’action défavorable des
astres sur certaines constitutions climatériques. Instaurée à Rome
et même protégée par divers empereurs (Auguste, Tibère, Néron,
(1) Disquisitionum magicorum, pars I, quæstio 5.
THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 587
Vespasien, Marc-Aurèle, Alexandre Sévère..….), l'astrologie sombre
avec la civilisation antique, au moment de l'établissement du
christianisme et des grandes invasions barbares. Maïs, lors des
croisades, le monde occidental fut de nouveau impressionné à son
contact; car, les Arabes l’avaient cultivée, développée, et plusieurs
de leurs grands médecins semblent en avoir subi du moins partielle-
ment l'influence. Aux XVe, XVIe, XVIIe siècles, le crédit des
doctrines astrologiques fut tel qu’on les invoquait ouvertement
dans les ouvrages médicaux.
Rappelons que les astrologues attribuaient aux corps célestes
des pouvoirs spéciaux. Saturne, par exemple, avait une influence
nocive sur la santé générale. Chacun de nos organes était régi par
un astre. Ainsi, Mars commandait à la tête et au cœur. Si ces deux
planètes entraient en conjonction féclipse), il fallait redouter
quelque calamité. Le fléau se définissait suivant la constellation
près de laquelle le phénomène avait lieu ; près du Poisson, il
atteignait le cou...
Herrera n’hésite pas à attribuer en grande partie une épidémie
de Garrotillo à ce que Saturne et Jupiter se sont rencontrés en
conjonction mineure près de ce signe du zodiaque. Vers l’an 1583,
en 1587, 1588 et 1589, ajoute-t-il, la lune s’est entourée d’une
auréole dans le voisinage de ce même signe du Poisson; aussi toute
l'Espagne fut-elle ravagée cruellement par le mal. En 1500 et 1591,
la recrudescence du fléau s’explique par des éclipses survenues
près du signe du Cancer.
30 HYPOTHÈSES HUMORALES ET CHIMIQUES.
Cependant les idées humorales n'étaient pas abandonnées, et
même les adeptes des deux hypothèses précédentes tâchaient
d'expliquer l'influence surnaturelle ou astrale par des troubles
dans la constitution des humeurs.
Fracastor, qui, en outre de son célèbre poème sur la syphilis, a
écrit un traité important sur les maladies contagieuses (1), insiste
beaucoup sur l’idée de putréfaction. Celle-ci, selon lui, constitue-
rait l’essence même du processus morbide de ces affections. Il
(1) Les trois livres de Jérôme Fracastor sur la contagion, les maladies conta=
gieuses et leur traitement. Traduction et notes par L. Meunier. Paris, Société
d'éditions scientifiques, in 8° de xx1v-372 p.
ptet : C. CHAUVEAU
admet que les corps, entrant ainsi pendant la vie en une sorte de
pourriture, émettent des particules, des sortes de germes (semi-
naria), sur la nature desquels il ne s'étend pas. Par leur petitesse
extrême, ils échapperaient complètement à la vue et seraient
capables de provoquer dans un corps sain des lésions identiques à
celles qui leur ont donné naissance. Tantôt leur subtilité leur
permet de se propager au loin, grâce à l’air; c’est la contagion à
distance. Tantôt au contraire leur viscosité en quelque sorte et
leur lourdeur ne laissent possible que la contagion directe ; c’est
le cas, par exemple, dans la syphilis. D'autre part, les vêtements
et les objets de literie peuvent, en s’imprégnant du virus,
transmettre le mal; c’est alors la contagion indirecte. Ces trois
modes de transmission avaient été déjà entrevus par ses prédé-
cesseurs ; mais, ceux-ci ne les avaient décrits, ni avec la même
précision, ni avec les mêmes détails. Comme on le voit, tout en
restant dans le cadre de l’humorisme, les idées de Fracastor présen-,
taient plus d’un point de contact avec la théorie des germes animés
que nous étudierons ultérieurement.
Alpinus admit que le contage consistait en un miasme putride
et corrosif. Rhodion et Mindererus adoptèrent les vues de Fracastor.
Juncker revint à la théorie de la fermentation, émise principale-
ment par les Arabes, et soutint qu’il s'agissait d’un miasme fermen-
tescent.
L'apparition de l’iatrochimisme fit subir quelques modifications
aux idées généralement régnantes, mais sans en changer le carac-
tère fondamental, c’est-à-dire l’existence d’un contage, amenant
par sa présence une perturbation chimique générale des humeurs,
de nature analogue à celle produite par le levain dans une masse
pâteuse de farine. Paracelse invoqua les altérations de l’arsenic à
propos de la peste et de la diphtérie (Voir ce qu'il dit sur la
prunella). Van Helmont fit de l’agent du contage un ferment (blas),
Sylvius un sel volatil âcre, Sorbait un virus arsenical, Hoffmann
un effluve fermentescent et d’essence sulfureuse. De Blégny, le
fameux empirique, considérait le virus syphilitique comme une
matière saline très âcre et très acide. Selon Quesnay, le célèbre
secrétaire de l’Académie de Chirurgie, la contagion est une putré-
faction provoquée. « C’est, dit-il, un mouvement intestin dont la
plupart des sucs, principalement ceux des animaux, sont suscepti-
’
THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 589
bles, un mouvement qui rend ces sucs extrêèmement fétides, qui
fait dégénérer leurs sels essentiels en sels alkali volatils, qui
désunit et détache le principe terreux des autres principes, qui
met ces derniers en liberté et en état de se dissiper, d’où résulte
une dissolution et une destruction entières... la malignité du mal
ne consiste que dans des parties fort subtiles, qui peuvent s’'évaporer
et abandonner entièrement les autres parties du mixte corrompu.
Après cette dissipation, les substances putrides qui restent ne sont
plus contagieuses, ni malignes ».
Aussi -pensait-on à cette époque que le meilleur moyen de désin-
fecter était d’aérer largement les chambres où avaient séjourné des
sujets atteints de maladies contagieuses. Cette opinion est encore
partagée par beaucoup de gens du monde. Tant que les effluves ne
s'étaient pas dissipés, le péril passait pour très grand. Boerhaave
raconte sérieusement qu’un chirurgien, ayant évacué à l’aide d’une
sonde l’urine putréfiée d’un patient, fut ainsi exposé aux émana-
tions fétides de ce liquide et contracta une inflammation pulmonaire
fort grave. C’est pour la même raison que Lind s'oppose à ce qu'on
ébouillante trop vite les linges et les vêtements des malades pris
d’afiections contagieuses, mode de désinfection déjà reconnu
excellent par l'expérience. L'eau chaude favorisait en eftet, suivant
l'hypothèse chimique, l’évaporation des effluves malignes. Il
convient, dit-il, pour échapper à ce danger, de faire tremper quel-
que temps ces elïets dans de l'eau froide savonneuse pour en déta-
cher les saletés qui y adhèrent. D'autre part, les idées régnantes
avaient inspiré à ce médecin une crainte salutaire des selles de
certains malades. Il les regardait ( comme ce qui est le plus
capable de communiquer l’infection ».
Notons en terminant que la théorie dont nous nous occupons
actuellement était encore adoptée par la grande majorité des
médecins au début du XIXe siècle ; elle est défendue par Ozanam
dans son Traité des épidémies.
40 HYPOTHÈSE DE LA NATURE ANIMÉE DES CONTAGES.
Cependant, quel que füt le succès de l'hypothèse chimique, elle
eut bientôt à subir la concurrence d’une autre doctrine, celle de la
nature animée de l’agent infectieux. Si celle-ci ne recueillit pas la
majorité des suffrages, elle eut pour elle des esprits éminents, tels
590 C. CHAUVEAU
que Kircher, Redi, Lancisi, Plenciz et surtout le grand Linné. Les
recherches historiques, auxquelles nous nous sommes livré, nous
ont amené à conclure que la découverte de l’Acare de la gale avait
été le point de départ véritable de cette théorie.
Depuis l'antiquité, cette affection éminemment contagieuse
passait, comme on le sait, pour une sorte de maladie générale,
engendrée par la bile échauffée. De même que, chez les anciens,
les éleveurs avaient, par leurs remarques sur certaines maladies
parasitaires des bestiaux, permis de pressentir la véritable nature
des contages, de même ici, les gens du peuple, ignorants sans
doute, mais observateurs, surent reconnaître que la gale était due
aux morsures d’un animal si petit qu'il était à peine visible. Ceci
ressort d'un passage de Mofïet.
Dans son Theatrum insectorum (1568), qui eut beaucoup de reten-
tissement à son époque, cet auteur affirme que les gens du peuple
connaissaient parfaitement l’existence de l’Acare et savaient le
retirer avec la pointe d’une épingle. Ces petits Insectes sont, dit-il,
analogues à ceux qui vivent sur le vieux fromage, la vieille cire.
Ils présentent à l’œil uniquement la forme d’un point rond, dont
la petitesse égale presque celle des atomes d’Epicure. Ils appar-
tiennent à une espèce complètement distincte des Poux. On ne les
retrouve point, ajoute-t-il, dans les vésicules psoriques, mais à côté.
Cette remarque frappa beaucoup les contemporains. La décou-
verte de l’Acare fut admise par Hauptmann dans sa célèbre patho-
logie animée. Lui-même et d’autres médecins illustres crurent voir
des animalcules dans diverses maladies infectieuses, Langius dans
la rougeole, Ziegler dans des fièvres d’allure maligne avec pété-
chies, Amatus Lusitanus dans les pustules de la variole, Porcellus
dans les teignes. Thomas Bartholin raconte qu’un médecin danois
d’'Helsingsbor, atteint de dysenterie, observa dans ses selles des
milliers d’Insectes vivants. Mais, c’est Kircher surtout qui doit
être considéré comme le grand promoteur des idées nouvelles.
Ce savant jésuite, que la guerre de Trente ans chassa de l’Alle-
magne, s'était fixé, après bien des tribulations, à Rome, où il
professa plus de vingt ans au collège de la Sapience. Son activité
intellectuelle était telle que, malgré les fatigues de l’enseignement,
il put écrire de nombreux ouvrages sur les sujets les plus divers,
tels qu'archéologie, philologie, philosophie, physique, histoire
THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 591
naturelle. Bien que n'étant pas médecin, il a fait paraître sur la
peste un traité remarquable par des idées très originales.
Le système de Kircher repose tout entier sur la proposition
suivante : le processus morbide des maladies infectieuses est une
pourriture et cette pourriture est le fait d’une multitude de petits
animalcules, le plus souvent invisibles, mais que le microscope,
récemment découvert, permet de reconnaitre.
La nature putride des affections pestilentielles avait été déjà
entrevue par des auteurs contemporains (Fracastor, Palmarius, etc.) ;
d’autre part, comme on sait, depuis longtemps aussi, les gens du
monde et les médecins admettaient le rôle pathogénique de la
saleté et des immondices accumulées dans l’éclosion des épidémies.
Cette opinion, bien que fausse, a eu, du reste, le grand avantage
d’être l’instigatrice d'importantes réformes hygiéniques urbaines
et de réprimer, dans bien des cas, les chances de pullulation des
véritables microbes pathogènes en dehors de l’organisme. C’est
donc sans grande opposition que Kircher soutenait que la peste
peut résulter d’un amas de Poissons échoués sur le rivage, d'’es-
saims de Sauterelles pourrissant sur le sol, de cadavres aban-
donnés sur le champ de bataille...
Le rapport de cause à effet entre la pourriture et les germes
animés était un peu moins facile à établir.
Depuis longtemps, on avait remarqué que la chair corrompue, le
vieux fromage, le fumier pullulaient de petits organismes. Les
anciens, frappés de voir la mort devenir pour ainsi dire le point de
départ d’une vie intense et fourmillante, avaient réuni d’une facon
indissoluble les deux phénomènes et admettaient conséquemment
la génération spontanée. Il fallait, suivant eux, que le grain de
blé subisse un commencement de putréfaction pour pouvoir germer.
La plupart des philosophes et des naturalistes grecs avaient supposé,
comme Thalès de Milet, que le limon de la terre, en fermentant,
avait donné naissance aux plantes et aux animaux. Les médecins
étaient si persuadés que la putréiaction peut engendrer des êtres
vivants que, depuis longtemps, ils pensaient que les Vers intesti-
naux étaient produits par la corruption des matières alimentaires
contenues dans l'intestin. Au XVIe siècle, les recueils d’observa-
tions contiennent des faits bien propres à iortifier la croyance à ce
rôle générateur des processus putrides. On voit mentionnés des
592 û C. CHAUVEAU
abcès d’où s’échappèrent à l'ouverture quantité de pétits Serpents.
Parfois même, il s'agissait d'animaux plus élevés en organisation.
Houiller, une des gloires de la Faculté de médecine de Paris, sous
François Ier, par son érudition extraordinaire et son grand sens
clinique, raconte sérieusement la navrante histoire d’un malade,
atteint pendant sa vie de douleurs de tête insupportables, à
l’autopsie duquel on trouva dans le cerveau un Scorpion vivant.
D'autre part, on admettait déjà la généralisation pour ainsi dire
absolue des germes vivants, non seulement dans la terre, mais
dans l’eau et dans l’air. À propos de ces derniers, ne savait-on pas
que des êtres bien plus élevés en organisation que les petits Vers,
trouvés en si grande quantité dans les substances putréfiées,
pouvaient tomber subitement du ciel ? N’avait-on pas signalé
notamment de véritables pluies de Crapauds et de Grenouilles ? Il
n’était pas difficile de comprendre pourquoi les êtres vivants, agents
supposés de la contagion, pouvaient même à certaine distance se
répandre dans les corps sains.
Le microscope qu'on venait de découvrir apporta à Kircher de
nouveaux éléments d’induction. Ayant examiné avec soin difié-
rentes substances organiques, il fut étonné d’y voir une quantité
d’êtres qui échappaient complètement à l’œil nu. (Il est connu de
tout le monde, que les Vers pullulent dans les corps en putréfaction ;
mais ce n’est que depuis l'invention admirable du microscope
qu’on peut constater aisément que toute matière putréfiée renferme
des Vers innombrables, que leur petitesse dérobe entièrement à la
vue. Moi-même je ne l’aurais jamais cru, si je n’avais dû me
convaincre, à la suite de nombreuses observations personnelles ».
C’est ainsi qu’on peut voir une fois de plus, et saisir, pour ainsi
dire, sur le vif, comment de nouvelles méthodes d’exploration
suffisent pour ouvrir très vite à la science de nouveaux domaines.
Comme tout être vivant, en se nourrissant, produit des déchets
plus ou moins fétides et, qu'en se multipliant, il peut répandre
quasi à l’excès ces déchets, Kircher arrivait assez bien à se rendre
compte des phénomènes apparents de la putréfaction. Du reste, il
insiste peu sur ce sujet.
Ce qui l’intéresse beaucoup plus, et là réside l’originalité de son
système, c’est d'affirmer que toute substance corrompue contient
des animalcules et de prouver, l’un des premiers, par la méthode
THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 593
expérimentale, cette assertion : ( Si on laisse à l’air libre, dit-il, un
morceau de chair, au bout de un ou deux jours, elle est remplie
de petits Vers de forme très variée ». Même résultat avec le vieux
fromage, le lait aigri et le vinaigre. Une autre fois, ayant coupé un
Serpent en un grand nombre de morceaux, qu’il eût soin d’enterrer
isolément, 1l retrouve le lendemain un très grand nombre de petits
Serpents (Vers) dans leur intérieur. Prenant aussi de la terre,
qu’il agite dans l’eau d’une bouteille, il expose le tout aux rayons
solaires ; il se dégage quelques bulles, et, au bout de peu de jours,
l’eau du flacon fut trouvée remplie de petits Vermisseaux. C’est à
la suite de ces remarques et de ces expériences que Kircher admit
la nature animée des contages. Voici les propres termes qu’il
emploie : « Hæc vero effluvia animata esse ex insensibilibus
animatis corpuseulis constituta patet ex vermibus, quæ ex eisdem
corporibus scatere solent, multitudinem, quorum nonnulla in
sensibilem molem excrescunt, quædam in insensibilis magnitudinis
statu permanent, tanto tamen numero multiplicata, quantis corpus-
culis, seu particulis, quorum non est numerus, constat effluvium ;
quæ cum subtilissima tenuissima et levissima sint, non secus ac
atomi minimo aeris flatu agitantur : quoniam vero lentore quodam
constant, et glutinosa tenacitate, facillimo negotio intimis panno-
rum, funium, linteorumque fibris, ossa, suber, quin et metalla,
subtilitate sua penetrant, ibique nova fundant contagionis semi-
naria ; et ut tenuissima sunt, ita longissimo temporis spatio, solo
extrinsecus advenientis, et fortasse ab aere circumsita attracti
humidum suceum vitiunt, quem et in suam virulentam substan-
tiam mox convertunt (cap. VIIL) ».
Le microscope, qui avait si fort contribué à préciser les idées de
Kircher, devait les fortifier, en permettant des découvertes ulté-
rieures très importantes. En effet, par suite de ses perfectionne-
ment, Leeuwenhoek aperçut en 1680 les Infusoires et décrivit les
Rotiières des eaux dormantes, les Volvoces tournoyants des eaux
de fumier, les Protées, les Monades, les Grégarines des infusions
de foin. Backer, Needham, Joblot, Hook firent connaître les
Anguillules du vinaigre et de la colle de farine. Le nombre prodi-
gieux et la petitesse extrême de tous ces animalcules, dans des
matières où le microscope seul était capable d’en déceler l'existence,
ne pouvaient manquer de frapper beaucoup les esprits.
Archives de Parasitologie, V, n° 4, 1902. 38
59% C. CHAUVEAU
Ce qui devait intéresser plus encore les praticiens, c’est que la
nature animée du contage de la gale tendait de plus en plus à être
démontrée. En 1687, Cosmo Bononi écrivait à Redi, illustre médecin
italien établi à Venise et qui a laissé des ouvrages fort remarqua-
bles pour l’époque, une lettre célèbre que Redi inséra dans ses
œuvres et qui relate les expériences de ses amis Cinelli et Cestoni
sur l’Acare de la gale (1). Ces recherches ont eu un tel retentisse-
ment et par cela même une telle influence sur le développement de
la théorie de la nature animée des contages que nous croyons
devoir en rapporter ici quelques passages caractéristiques :
Lettre de Bononi à Redi. — « Tandis que, guidé par vos vues et
sous vos auspices, je faisais des expériences sur les Insectes, je
lus par hasard, dans le dictionnaire de l'Académie della Crusca,
que le Ciron est un très petit Ver qui se forme sous la peau des
galeux, et dont la morsure cause une extrême démangeaison;
ayant trouvé depuis que Giuseppe Lorenzo adopte cette opinion,
j'eus la curiosité de vérifier le fait par moi-même. Je communiquai
ce dessein à M. Hyacinthe Cestoni ; il m’assura avoir vu plusieurs
_fois de pauvres femmes, dont les enfants étaient galeux, tirer, avec
la pointe d’une épingle, des plus petites pustules, avant qu’elles
fussent mûres et purulentes, je ne sais quoi qu'elles écrasaient sur
l’ongle, non sans un petit craquement, et, qu’à Livourne les galé-
riens se rendaient réciproquement le même service. Il ajouta qu'il
ne savait pas avec certitude si les Cirons étaient effectivement des
Vers : ainsi nous résolümes tous deux de nous en éclaircir ; nous
nous adressâmes donc à un galeux, en lui demandant l'endroit où
il sentait la plus forte démangeaison ; il nous montra un grand
nombre de pustules qui n'étaient pas encore purulentes. J’en ouvris
une avec la pointe d’une épingle très fine, et, après avoir exprimé
un peu de la liqueur contenue, j'en tirai un petit globule blanc
presque imperceptible. Nous observâämes ce globule au microscope,
et nous reconnûmes avec toute la certitude possible que c’était un
Ver, dont la figure approchait de celle des Tortues, de couleur
blanchätre, le dos d’une couleur un peu plus obscure, garni de
quelques poils longs très fins. Le petit animal montrait beaucoup
de vivacité dans ses mouvements. Il avait six pattes, la tête pointue
(1) Cf. Archives de Parasitologie, I, p. 432, 1898.
THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX£ SIÈCLE 393
et armée de deux petites cornes ou antennes à l’extrémité du
museau.
« Nous ne nous en tinmes pas à cette première observation ; nous
la répétâmes un grand nombre de fois sur diverses personnes
attaquées de la gale, d'âge, de tempérament et de sexes différents
et en diverses saisons de l’année; nous trouvàmes toujours des
animaux de même figure. On en voit dans presque toutes les
pustules aqueuses ; je dis presque toutes, parce qu’il nous a été
quelquelois impossible d’en trouver.
(Il est parfois très difficile d’apercevoir ces Insectes sur
superficie du corps, à cause de leur extrême petitesse et de leur
couleur semblable à celle de la peau. Ils s’introduisent d’abord
par leur tête aiguë, et ils s’agitent ensuite, rongeant et fouillant
jusqu ’à ce qu'ils se soient entièrement cachés sous l’épiderme, où
il nous a été facile de voir qu'ils savent se creuser des espèces de
chemins couverts ou de routes de communication d’un lieu à un
autre, de sorte qu’un seul Insecte produit quelquelois plusieurs
pustules aqueuses, et quelquefois aussi nous en avons trouvé deux
ou trois ensemble, et pour l'ordinaire fort près l’un de l’autre.
« Nous étions fort curieux de savoir si ces petits animaux pon-
daient des œufs ; et après de longues recherches nous eûmes enfin
la satisfaction de nous assurer de ce fait; car, ayant mis sous le
microscope un Ciron, pour en faire dessiner la figure par M. Isaac
Colonella, il vit, en dessinant, sortir de la partie postérieure de
cet animal un petit œuf blanc à peine visible et presque transpa-
rent ; il était de figure oblongue comme un pignon.
« Animés par ces succès, nous recommençämes à chercher ces
œufs avec la plus grande attention, et nous en trouvâmes beaucoup
d’autres en différents temps; mais il ne nous arriva plus de les voir
sortir du corps de l’animal sous le microscope.
«IL me semble qu’on peut conclure de la découverte de ces œufs,
que les Cirons se multiplient comme les autres animaux par le
concours des deux sexes, quoique je n’aie jamais aperçu dans ces
Insectes aucune différence qui püût faire distinguer le mâle de la
femelle. Peut-être trouvera-t-on dans la suite cette différence, soit
par un hasard heureux, soit par des observations plus suivies, plus
exactes, et faites avec de meilleurs microscopes. »
Comme on peut le voir par les figures qui sont annexées à cette
596 C. CHAUVEAU
lettre, et qui ont été fréquemment reproduites depuis, Cestoni et
Cinelli avaient vu l’Acare, quoique leur dessin soit assez imparfait.
Rappelons encore une fois que ces observateurs avaient été devancés
dans leur découverte par des gens que les théories n’embarrassaient
pas, c’est-à-dire par de pauvres femmes du peuple, par les galé-
riens de Livourne, etc.
Du reste, la plupart des médecins, sauf Morgagni, aveuglés par
l'esprit de système, résistèrent opiniâtrement à l’adoption des
idées nouvelles sur la pathogénie de la gale.
I n’en fut pas tout-à-fait de même des naturalistes. Geoffroy,
dans son Histoire des Insectes, donna, en 1762, une description
assez soignée de l’Acare de la gale. Linné créa la classe des Acares,
dans laquelle il faisait rentrer, avec celui de la gale, l’Acare du
fromage, celui des cuirs, de la farine, etc. Mais Pallas montra que
l’Acare de la gale constituait en réalité une espèce particulière et
de Geer adopta cette opinion.
Linné, dont le génie et le labeur incessant ont rendu des services
si éminents à l’histoire naturelle, comprit toute l'importance des
nouvelles idées sur l’origine des maladies infectieuses. La collection
des Amenitates academicæ, qui renferme les dissertations de ses
élèves, inspirées et dirigées par lui, contient deux opuscules sur ce
sujet, l’un dû à Nyander, l’autre à Udmann.
Dans le premier (volume V), les doctrines émises sur la nature
des contages sont passées en revue et celle qui admet l’existence
d’animaleules invisibles comme agent morbifique est déclarée la
plus rationnelle et la plus probable. Nyander s’appuie sur les bons
résultats des substances appelées aujourd hui antiseptiques pour
étayer cette hypothèse. « Le soufre qui tue les Vers guérit aussi la
gale. Le mercure, si efficace dans la syphilis, détruit presque tous
les parasites. » L'auteur se demande si des Acares inconnus et
invisibles à l’œil nu, en raison de leur extrême petitesse, ne seraient
pas la cause de la variole, de la rougeole et de la scarlatine. Il faut
se rappeler à ce sujet que Rivinus avait déjà soutenu que les exran-
thèmes sont dus à de petits Insectes répandus à la surface de
la peau.
Dans le deuxième opuscule, Isaac Udmann s'appuie sur la
découverte des Infusoires pour montrer combien d'animalcules
divers ont été décrits récemment. Ces nouvelles espèces d’ani-
THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 597
maux, qui n’ont rien à voir avec les Vers ou les Acares, dont elles
diffèrent autant que les Oiseaux des Mammifères, pourraient bien
être l’agent jusqu'ici inconnu des maladies infectieuses. Ces petits
êtres décrits par Leeuwenhoek, Backer, etc., sont peut-être d’une
grandeur prodigieuse relativement à ceux qui restent à trouver.
Les semences de certaines plantes, telles que celles de l’Ustilago,
témoignent de l’exiguité extrême que peut atteindre la matière
vivante.
Bien que, comme nous l’avons dit plus haut, les médecins se
fussent montrés très hostiles, pour la plupart, à des conceptions
qui dérangeaient si profondément les idées reçues, 1l existe quel-
ques exceptions, parmi lesquelles nous avons surtout à citer
Plenciz, auteur d’un traité fort remarquable sur les maladies conta-
gieuses, et Menuret dont les écrits Sont presque aussi intéressants.
Plenciz est très partisan de la nature putride des maladies infec-
tieuses ; mais, pour qu’il y ait pourriture, il faut, suivant lui, qu’il
existe des animalcules qui en sont les agents. C’est parce que le
développement de ceux-ci réclame de la chaleur, de l'humidité et
de l’air, que la pourriture ne s'effectue pas dans les conditions
contraires. Pour appuyer son opinion sur l’abondance des germes
atmosphériques et leur rôle pathogénique, il relate les expériences
curieuses de Lancisi sur les émanations du sol dans les pays où
règnent les fièvres palustres les plus redoutables, c’est-à-dire dans
les marais Pontins. Au milieu de l'été, ce célèbre médecin italien
remplit d’eau deux bouteilles. Il permit dans l’une le libre accès
de l’air ; l’autre était fermée hermétiquement. Or, dans la pre-
mière, on vit bientôt à la surface de l’eau des petits Vers, qui se
transiormèrent plus tard en Moustiques. Cette métamorphose
étonna beaucoup Lancisi. Il admit que ces Moustiques déposaient
dans les eaux stagnantes des œufs et que ceux-ci, pénétrant dans
les pores de l’économie et de là dans la lymphe, déterminaient
l’impaludisme. Ces ainsi que ces Insectes devenaient pathogènes
bien avant Laveran. Il est vrai qu’on ne citait pas, et pour cause,
l’'Hématozoaire, que ce Diptère se borne à inoculer.
Du reste, Plenciz fait remarquer que les eaux stagnantes ren-
ferment une foule d’animalcules, comme le démontrent les recher-
ches de Leeuwenhoek, de Needham, de Backer et que ces petits
êtres ne doivent pas être sans influence sur celui qui les absorbe.
598 C. CHAUVEAU
,
Le rôle efficace de certains médicaments contre la variole, la
rougeole, la syphilis, etc., s’expliquerait très bien, selon lui, par
la propriété qu’ils ont de tuer ces animalcules. D'ailleurs, les
hypothèses des iatrochimistes ne tiendraient pas debout. Pringle
a démontré que le sirop de violette (analogue à la teinture de
tournesol) ne change pas de couleur en présence de ces soi-disant
effluves, acides et sulfureux suivant Sylvius, Willis, etc. ; pas
de réaction non plus avec l’esprit de vitriol (acide sulfurique); le
mercure ne subit également aucun trouble. Elles ne peuvent donc
être, ni des bases, ni des acides, ni des sels véritablement actifs.
Menuret montre les grandes analogies qui existent entre l’évo-
lution des contages et celle des semences. Il tend donc, contraire-
ment aux auteurs précédents, à faire de l’agent morbifique un
végétal et non plus un animal. Comme une graine, le contage,
d’après lui, reproduit toujours fidèlement l'affection morbide dont
il dérive, quel que soit le nombre de corps qui ont servi d’inter-
médiaires. «Les semences dans les deux cas éprouvent une sorte
de mouvement intérieur, de fermentation intestine. Elles ont
ensuite un cours réglé, déterminé, fixe dans chaque espèce, d’ac-
croissement, de floraison, de fructification et de maturité, et com-
plètent leur existence par la production des semences. Cette mar-
cheest surtout sensible dans les maladies aiguës, dans celles qui
sont exanthématiques, moins évidente et cependant réelle dans les
affections chroniques. Il y a dans les corps ainsi affectés des foyers
de matière séminale et reproductive. » A propos du mode de péné-
tration des contages, l’auteur fait remarquer très judicieusement
que, pour certaines graines, il suffit de les semer à la surface du
sol ; d’autres au contraire, pour germer, doivent ètre enfoncées au
sein de la terre. « On observe la même chose à l’égard des miasmes
ou germes morbifiques ; il y en a dont l’action commence dès
qu'ils ont atteint l’épiderme. Plus souvent, ils ont besoin que cette
barrière soit ouverte pour qu'ils puissent agir. » De l’étude compa-
rée entre les miasmes pathogènes et les graines, on peut trouver
enfin, suivant lui, une excellente explication de l’immunité relative
de certains individus contre les maladies contagieuses. (« Comme
on voit certaines graines dégénérer et s’abâtardir dans des terrains
mal disposés ou épuisés par la production, de même les miasmes
contagieux, dans des corps mal disposés ou qui ont perdu, par une
THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 99
épreuve de la maladie, la capacité de la contracter de nouveau,
produisent des maladies irrégulières. » Souvent même, ajoute-t-il,
ils demeurent infertiles.
Maintenant qu'on s’expliquait facilement et la contagion et la
permanence du type morbide, et l’immunité de certains individus,
il restait à établir l’inexactitude de la théorie de la génération
spontanée. Mais ceci ne rentre pas dans notre sujet. Rappelons
simplement que le problème avait tenté, bien avant Pasteur,
différents savants. Leeuwenhoek et Swammerdam admettaient
qu'une multitude de germes sont répandus dans l’air, dans l’eau
et sur la terre, maïs qu'il ne s’en forme pas spontanément. Spal-
lanzani, par ses ingénieuses expériences qu'un défaut de technique
empêcha de rendre entièrement probantes, montra du moins,
qu’en faisant bouillir l’eau et en empéchant le contact ultérieur
de l’air, il se développait très peu d’animaux dans ses infusions
de foin et de graines diverses. En un mot, la génération hétérogène
devenait de moins en moins abondante, à mesure que les précau-
tions étaient plus rigoureuses.
DEUX NOUVELLES PÉDICULINES
PAR
G. NEUMANN
Professeur à l’École nationale vétérinaire de Toulouse.
HÆMATOPINUS PRÆCITUS, nn. SP.
Tête à peu près aussi large que longue, subrectangulaire, aplatie
en avant, cunéiforme en arrière, à tempes pourvues chacune d’une
soie rétrograde dorsale, renflées et saillantes chez le «'. Antennes
différentes dans les deux sexes, insérées presque au niveau du
bord antérieur. Chez la ©, le premier article à peu près aussi large
que long, deux fois aussi épais que les suivants; le deuxième, de
la longueur du premier ; les trois suivants, moitié plus courts, à
peu près égaux entre eux; — chez le &', le premier article est plus
de deux fois aussi épais que le deuxième; celui-ci plus épais que
les suivants (chez un c' à front plus large, mal conservé, à premier
article plus gros, le troisième porte un appendice oblique, mobile,
foncé).
Thorax plus long et plus large que la tête, renflé sur les côtés, en
tonnelet chez le «', échancré entre le prothorax et le métathorax
chez la ©, à peine convexe sur l'abdomen. Chez le &, deux longues
soies latérales sur le milieu de la longueur, terminant chacune
une série dorsale et marginale de soies raides et courtes. Une
tache sternale piriforme, terminée entre les hanches III et rétrécie
entre les hanches I chez le «>, irrégulièrement cordiforme et limitée
par les hanches I et III chez la ©. Pattes courtes, celles de la
troisième paire très fortes, avec l'ongle du tarse gros et coloré et
un ardillon presque aussi fort au fémur.
Abdomen ovale, plus large vers le milieu, à segments distincts,
peu saillants, tous pourvus sur chaque face de deux séries de soies
raides et rapprochées, celles des angles latéraux plus longues.
Appareil génital & peu distinct.
Longueur œ 1nm75 Q 1nm8( Largeur © (ol
Tête » Omm4{9 » (mm22 Tête »y Onmm20 » Omm21
Thorax » Onmm28 » Omm28 Thorax » Omm30 » Omn33
Abdomen » 4mm28 ») Amm3() Abdomen » Omm70 » Omm6ÿ
DEUX NOUVELLES PÉDICULINES 601
D'après deux et quatre $ recueillis sur de gros Rats (sp. ?) en
Abyssinie par von Erlanger et Hilgert.
Espèce voisine de H. spinulosus Burmeister.
TRICHODECTES ACUTICEPS, N. Sp.
Tête aussi large que longue (>), un peu plus large que longue(®),
un peu acuminée au milieu, non tronquée ni émarginée, avec
cinq poils en avant de chaque côté; sinus antennal large et
profond surtout chez le ©, où il forme une trabécule conique très
prononcée. Antennes difiérant dans les deux sexes; le premier
article du © gros, ovoide, égal en longueur aux deux autres
ensemble ; le deuxième et le troisième d’égale longueur. OEil peu
saillant. Tempes arrondies, avec quelques poils courts ; occiput à
peine convexe ; les bandes occipitales simples, parallèles, rejoignant
chacune celle qui contourne les mandibules et, par elle, la bande
antennale, qui se relie en avant à sa congénère. — Prothorax étroit,
court et nu, un peu arrondi sur le côté; métathorax saillant latéra- .
lement, à peu près aussi large que la tête. Pattes peu poilues,
jaunâtres. — Abdomen ovoide allongé, plus large au deuxième
segment, à bandes latérales incolores ; des bandes transversales
jaunes, étroites, mal délimitées, occupant presque la largeur de
chaque segment ; le dernier segment arrondi chez le ©, terminé par
deux saillies chez la ©. Appareil génital & peu coloré, à appendices
externes longs, droits, parallèles.
Couleur du corps blanc jaunâtre.
Longueur © 1nm28 Q {mm4ÿ Largeur © ©
Tête » 0mm36 » Omm38 Tête (aux
Thorax » Omm{7 » Ommf7 | tempes) » Onm36 » Omm
Abdomen » Omm75 » Ommgy0 Thorax » Onm33 » Onm35
3e fémur » Owmf{ » Ommii Abdomen » Omm53 » Onm5s
3e tibia » Ommf3 » Ommf3
D’apres trois & et trois © pris sur une Genette, en Abyssinie,
par von Erlanger et Hilgert. ;
HOMMAGE A M. LE PROFESSEUR R. BLANCHARD
En février 1901, la Société Zoologique de France célébrait le vingt-
cinquième anniversaire de sa fondation, sous la présidence d'honneur de
M. le Professeur R. BLANCHARD, qui venait de résigner volontairement
les fonctions de Secrétaire général qu'il avait occupées pendant vingt-
deux ans. Désireuse d'exprimer au plus zélé de ses fondateurs sa recon-
naissance pour les éminents services qu'il lui avait rendus pendant si
longtemps, pour les progrès incessants qu'elle devait à son impulsion,
pour l'éclat qu'il avait fait rejaillir sur elle en créant, avec le regretté
Professeur A. MrzNE-EpwaARps, les Congrès internationaux de zoologie, la
Société Zoologique résolut de faire frapper une médaille à l'effigie du
Professeur R. BLANCHARD. On ouvrit entre les membres de la Société une
souscription qui permit promptement l'exécution du projet.
On fit alors appel au talent si fin et si personnel du D' Paul RICHER,
membre de l'Académie de médecine, grand artiste autant que grand
médecin, auteur justement apprécié de statues, médailles et autres compo-
sitions plastiques de la plus haute valeur artistique et, de longue date,
ami personnel de M. BLANCHARD.
On trouvera à la fin de ce volume une planche en phototypie reprodui-
sant la belle plaquette modelée par le D' Ricer : elle est de belle allure et
d'une ressemblance frappante ; cette fois encore, le délicat artiste a su
être à la hauteur de sa tâche.
En février 1901, la Société Zoologique de France tenait son Assemblée
générale annuelle, au cours de laquelle la médaille devait être remise
officiellement au Professeur R. BLANCHARD. En prévision de cette céré-
monie, elle eut l'heureuse inspiration d'offrir la présidence d'honneur de
l’Assemblée au Professeur E. PERRONCITO, depuis longtemps ami de
M. BLaxcHARD et membre de la Société Zoologique.
Le savant parasitologue de Turin accepta avec une véritable joie la
proposition de la Société : il vint à Paris et présida les diverses séances
avec.un fact et une affabilité qui lui gagnèrent tous les cœurs. Le banquet
du 27 février fut une fête particulièrement touchante (1). Nous voudrions
pouvoir exprimer le bonheur qui illuminait le visage du Professeur
PERRONCITO quand, après avoir remis la médaille à son cher collègue et
(1) Cf. Bulletin de la Société Zoologique de France, XXVNII, p. 58-65, 1902.
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE
NEUVIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE
(25-28 février 1902)
SOUS LA PRÉSIDENCE D'HONNEUR
DE M. Le Proresseur E. PERRONCITO
de l'Université de Turin
Composition ornant le menu du diner du
27 février 1902.
(Dessin de Mel J. CHarLor).
604 HOMMAGE À M. LE PROFESSEUR R. BLANCHARD
ami, il donna lecture, aux applaudissements de l'assistance, d'un télé-
gramme de S. E. M. Nasi, Ministre de l'instruction publique, annonçant
que, par décret royal signé le matin même, le Professeur R. BLANCHARD
était nommé Commandeur de l'ordre de la Couronne d'Italie.
Les poëtes ont toujours aimé à célébrer l'amitié; quelle belle inspira-
tion ils auraient pu puiser, en cette soirée inoubliable, dans le tableau de
ces deux savants, qu'une chaude et franche accolade réunit quelques
instants et qui prenaient chacun leur plaisir dans la joie de l’autre. C’est
le tableau réconfortant de cette amitié que la Société Zoologique de France
a voulu symboliser, en reproduisant côte à côte le portrait des deux
savants parasitologues. Nous avons pensé que ce portrait, qui se trouve
reproduit dans une planche annexée au présent volume, intéresserait
vivement les lecteurs des Archives de Parasitologie; nous remercions
M. le Professeur R. BLANCHARD d’avoir consenti à nous donner l’autorisa-
tion de les en faire profiter.
Nous y joignons la gravure qui ornait le menu du banquet du 27 février,
d'après un dessin de M'"* J. CHarLor, dessinatrice du Laboratoire de
parasitologie de la Faculté de médecine de Paris : il n'est pas besoin de
signaler que cette composition humoristique résume les importantes
découvertes du Professeur PERRONCITO sur l'Uncinaria duodenalis, qui a
causé une si grande mortalité parmi les ouvriers occupés au percement
du tunnel du Saint-Gothard.
Depuis l’Assemblée générale de la Société Zoologique de France, et à
l'occasion de la manifestation de sympathie dont M. le Professeur
R. BLANCHARD a été l’objet en cette circonstance, S. A. R. le Prince de
Montenegro lui à conféré la plaque de Grand Officier de l’ordre de
Danilo I”, dont il était déjà Commandeur.
J. GUIART.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
J. CosrAnTiIN, L’hérédité acquise; ses conséquences horticoles, agricoles et
médicales. Paris, C. Naud, un vol. in-8" écu de 86 pages (collection
Scientia), 1902. Prix : cartonné, 2 fr.
Bien que la question traitée dans ce livre soit peut-être la plus contro-
versée de la Biologie générale, elle est trop spéciale pour que nous puis-
Sions la développer ici. Il nous suffira de dire que M. CosranTIN se montre
l'adversaire des théories de Weissmann et le disciple convaincu de
Lamarck, Darwin, Brown-Séquard, ete. Son livre inléressera les médecins,
auxquels nous recommandons plus particulièrement les chapitres relatiis
à l'hérédité morbide et à l'hérédité vaccinale. — J. G.
P. HAUSHALTER, G. ETIENNE, L. SpiccmanN et Ch. Tninv, Cliniques médi-
cales iconographiques. Paris, C. Naud, un vol. in-4° de 382p. et 62 pl.,
1902.
Nous avons déjà présenté aux lecteurs des Archives (1) le premier
fascicule de cette belle publication. L'ouvrage est aujourd'hui terminé et
nous sommes heureux de constater que les auteurs ont pleinement réussi
dans la tâche considérable qu'ils avaient entreprise. Tous les médecins
voudront consulter cette publication intéressante, qui ne comprend pas
moins de plusieurs centaines de reproductions photographiques des plus
fidèles. C'est une vue d'ensemble des cas les plus curieux, qui ont été
rencontrés, en ces dernières années, dans les cliniques médicales de
Nancy. Ce volume intéresse aussi les parasitologues auxquels nous signa-
lerons en particulier la pl. 31, relative à la lèpre et à l'éléphantiasis ; la
pl. 45, relative à la pelade, au favus, à la trichophytie ; les pl. 48 à 55,
relatives à la syphilis, sans compter de nombreuses planches relatives à
la pathologie de la peau. — J. G.
E. Boni, professeur de, Bactériologie à l'Université de Rennes. Les
Champignons parasites de l'Homme. Paris, Masson et Cie, petit in-8°
de 208 p. et 35 fig. (Encyclopédie scientifique des Aide-Mémoire). Prix :
broché, 2 fr. 50 ; cartonné, 3 fr.
Malgré les importants travaux publiés en France par Gruby, Ch. Robin,
Sabouraud, Bodin, Matruchot, Poncet, etc., il faut bien avouer que les
Champignons parasites de l'Homme constituent la branche de la parasi-
tologie la moins connue des médecins et des étudiants. Cependant, dès
1896, M. le professeur R. BLANCHARD avait donné dans le Traité de
pathologie générale, publié par le professeur Bouchard, un chapitre très
important et très complet sur les parasites végétaux, à l'exclusion des
Bactéries. A dater de cette époque, les travaux épars dans de nombreuses
(4) Archives de Parasitologie, V, p. 187, 1902.
606 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
publications médicales, mycologiques et vétérinaires se trouvaient donc
concentrés et résumés. Il est regrettable que cet important travail ait
échappé à M. Bopix, ce qui lui aurait évité certaines erreurs et, notam-
ment de dire dans sa préface qu'il ne connaît pas d'ouvrage où soient
actuellement réunis et coordonnés les travaux parus sur ce sujet.
Les erreurs auxquelles il vient d'être fait allusion sont d’ailleurs de
pure forme et ne touchent en rien au fond même de l'excellent petit livre
qui nous occupe : elles relèvent pour la plupart de la non-observation de
la loi de priorité, qu'admettent tous les naturalistes et sans laquelle il est
impossible de donner aux animaux et aux plantes une dénomination fixe
et immuable. Par suite de cette loi, il faut restituer au Trichophylon
acuminatum Sabouraud son nom primitif de Tr. Sabouraudi R. Blan-
chard ; de même, le Tr. gypseum Sabouraud = 77. mentagrophyles Ch.
Robin ; le Tr. felineum de Bodin = Tr. felineum R. Blanchard ; le Tr.
flavum Sabouraud = Tr. depilans Mégnin; le Tr. roseum Sabouraud —
Tr. Megnini R. Blanchard. ;
Nous devons signaler aussi quelques omissions dans le livre de M. le
professeur Bonix. Bien que la préface soit datée du 20 janvier 1902,
l’auteur a passé sous silence les derniers travaux de Matruchot et Das-
sonville sur le genre Eidamella, Gymnoascée typique productrice de
teigne, et dont l'existence vient confirmer les idées émises précédemment
par ces deux auteurs sur la place des Champignons des teignes dans la
classification botanique. M. Bodin ne parle pas davantage des travaux
récents du professeur Vuillemin sur le parasite du muguet; ces recherches
sont cependant fort intéressantes puisque, en nous montrant la forme
supérieure de fructification du parasite, elles nous permettent de le
rattacher. lui aussi, aux Ascomycètes et de le placer dans l’ancien genre
Endomyces; l'Oidium albicans Ch. Robin devient ainsi l'Endomyces albi-
cans (Ch. Robin). M. Bodin nous permettra aussi de lui faire remarquer
que le tokelau, produit par l'Aspergillus concentricus (R. Blanchard) qu'il
oublie de signaler, est une dermatomycose suffisamment connue aujour-
d'hui pour mériter un peu plus de quelques lignes. Enfin les otomycoses
dont il ne fait que signaler l'existence, méritaient, ce nous semble,
quelques développements.
A part les quelques critiques que je viens de faire, il y a du moins une
partie de l'ouvrage de M. Bonix dont on ne saurait trop recommander la
lecture, c'est la partie relative aux teignes, qui comprend du reste près
de la moitié du livre. C’est une matière en effet où M. Bodin a su se
montrer d’une compétence toute spéciale et se tailler une place très
honorable, à côté de Gruby et de Sabouraud. Dans les chapitres qui trai-
tent de la question des teignes, on sent que M. Bodin est dans son élément
et qu'il y développe avec plaisir des questions qu'il connait mieux que
personne.
Le nom de M. Bonix est aujourd'hui universellement connu ct apprécié.
Je crois donc inutile de m'étendre ici en éloges. J'espère que l’auteur ne
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 607
m'en voudra pas. des quelques critiques que j'ai dû lui adresser, qui
n'enlèveront du reste rien à sa gloire. Son livre a l'avantage incontestable
d'avoir été écrit de main de maitre, dans celle de ses parties que l’on peut
considérer comme capitale ; il rendra les plus grands services aux person-
nes auxquelles il est destiné, aux étudiants et aux médecins. — J. G.
P. Mrquez et R. CamBter, Traité de Bactériologie pure et appliquée à la
médecine et à l'hygiène. Paris, C. Naud, un volume in-#4° de 1059 pages
et 224 figures, 1902. Prix : 45 fr.
Après quelques chapitres sur la morphologie et la biologie des Bactéries,
les auteurs décrivent longuement la technique bactériologique. Le Dr
MiQuEL étant au nombre de ceux qui ont le plus contribué aux progrès de
cette technique, cette première partie ne pouvait qu'être très intéressante
et nous regrettons quelle n'ait point reçu des développements plus
étendus. La deuxième partie, relative aux Bactéries pathogènes, occupe
le tiers du volume; elle est des plus substantielles et la description de
chaque Bactérie constitue une véritable monographie, accompagnée de
figures en couleurs. La troisième est relative aux Bactéries zymogènes,
chromogènes et vulgaires : elle comprend un autre tiers de l'ouvrage et
aurait gagné, selon nous, à être condensée. La quatrième partie est
consacrée aux applications de la bactériologie à l'hygiène et plus spécia-
lement aux méthodes qui permettent de faire l'analyse microbiologique
de l’air, de l’eau et du sol. Ici encore, le D' Miquel a été modeste : il a su
ne pas se laisser entrainer par l'attrait d'une question qui constitue
essentiellement son domaine scientifique et à laquelle ses méthodes ingé
nieuses, dont la rigueur est si remarquable, ont fait accomplir les progrès
les plus considérables. Voilà un ouvrage qui sera certainement lu et
souvent consulté, avec le plus grand profit, par les médecins et les
hygiénistes. — J. GUIART.
A. PosseLr, Die geographische Verbreitung des Blasenwurmleidens insbe-
sondere des Alveolarechinococcus der Leber und dessen Casuistik seit
1886. Stuttgart, F. Enke, in-8° de 334 p., 1900.
Ce livre n'est autre chose qu'une énumération très complète de tous
les cas de kystes hydatiques alvéolaires observés depuis 1886. L'auteur a
été déterminé à faire ce travail, frappé de ce fait que les kystes multilocu-
laires sont assez fréquents dans certaines régions de l'Europe, tandis
qu'ils n'ont jamais été observés ailleurs. 11 a relevé tous les cas publiés
dans les différents journaux médicaux et les a groupés par région. C’est
ainsi qu'on peut voir qu'ils sont très fréquents en Bavière, où sur 77 cas
de kystes hydatiques, 32 sont multiloculaires et 34 simples, 11 étant restés
indéterminés. Le Wurtemberg, l'Autriche surtout le Tyrol, la Russie aux
environs de la mer Baltique, et divers cantons de la Suisse sont avec la
Bavière les pays où les kystes multiloculaires ont été observés le plus
souvent. On n'en connaît que deux cas en Italie et un seul en Hollande à
608 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
en France et en Angleterre, il n'y a pas de cas certains. Trois cas seule-
ment ont été signalés en dehors de l'Europe : un au Sénégal, à Saint-Louis,
l’autre en Sibérie, le troisième chez un individu ayant habité pendant
neuf ans le Sénégal ou l’Indo-Chine. Il faut noter que le kyste hydatique
alvéolaire est presque toujours localisé dans le foie; on n’en a observé
qu'un cas dans le cerveau et un dans le rein.
A la fin de l'ouvrage, l’auteur donne la répartition géographique du
kyste hydatique simple, puis il termine par les conclusions suivantes :
La forme multiloculaire du kyste hydatique n'a pas été l’objet d'assez
nombreux travaux, et il est regrettable, à une époque où l'on étudie avec
de nombreux détails les parasites infiniment petits, de ne pas s'occuper
davantage de ceux de plus grande taille, qui méritent pourtant aussi
d'attirer notre attention. On devrait faire l'étude microscopique de tous
les cas qui se présentent.
Il est très curieux de constater que, dans les pays où le kyste hydatique
simple et très répandu (Islande, Australie, Mecklembourg, Dalmatie,
République Argentine), on n'a jamais observé de kystes alvéolaires ; que
dans les pays où le kyste hydatique simple est de moyenne fréquence
(Bavière, Wurtemberg, Suisse), les kystes alvéolaires sont nombreux ;
dans le Tyrol même, tous les cas de kystes hydatiques observés sont
alvéolaires. Enfin il existe des pays, comme la France et l'Angleterre, où
les kystes hydatiques sont aussi de moyenne fréquence et où l'on n'a
cependant jamais constaté avec certitude la forme alvéolaire.
L'ouvrage se termine par un index bibliographique fort complet et par
une série d'index alphabétiques très précieux pour les personnes désirant
consulter cet intéressant travail. — M. N.-L.
F. DorLeiN, Dre Protozoen als Parasiten und Krankheïtserreger nach
biologischen Gesichtspunkten dargestellt. lena, Gustav Fischer, in-8°
de XIII-274 pages avec 220 figures dans le texte, 1901.
L'ouvrage du D' DorLeix est une étude très complète des Protozoaires
parasites, envisagés au point de vue des maladies qu'ils déterminent soit
dans l'espèce humaine, soit chez les animaux, soit chez les végétaux.
L'auteur, après avoir donné quelques idées générales sur les Proto-
zoaires, les parasites et le parasitisme, suit l'ordre zoologique. Il divise
les Protozoaires en cinq classes : Rhizopoda, Mastigophora ou Flagellata,
Sporozoa, Ciliata et Suctoria. Les Rhizopodes sont subdivisés eux-mêmes
en Amcæbiens et en Mycétozoaires. Les Amibes parasites sont tout d'abord
décrites ; leur morphologie, leur biologie et leur mode de reproduction
sont successivement étudiés dans chaque espèce. Une place importante
est réservée dans ce chapitre à l’'Amæba coli et au rôle qu'elle joue dans la
dysenterie; l'auteur conclut que cette Amibe n'est pas la cause immédiate
de la maladie, mais ne sert que d'agent de transport aux Bactéries patho-
gènes. Parmi les Mycétozoaires, Plasmodiophora brassicae est décrit avec
beaucoup de détails et l’auteur étudie non seulement le parasite mais les
lésions spéciales qu'il produit dans la plante parasitée,
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 609
Dans le chaptire relatif aux Flagellés, les Trypanosomes, dont une
espèce produit cette grave affection du bétail connue sous le nom de Surra
ou Nagana, sont l'objet d'une étude toute spéciale. L'auteur y décrit la
fameuse Mouche Tsétsé (Glossina marsitans) qui, on le sait, est l'agent de
transmission du parasite.
Les Sporozoaires sont divisés en deux sous-classes : les Telosporidia
d'une part, qui comprennent les Coccidies, les Hémosporidies et les Gré-
garines ; les Neosporidia d'autre part, qui renferment les Myxosporidies,
les Microsporidies et les Sarcosporidies.
A propos des Hémosporidies des Oiseaux et des Hématozoaires du
paludisme, l’auteur insiste sur le mode de propagation de ces parasites
par l'intermédiaire de certains Moustiques, ceux du genre Culex infestant
spécialement les Oiseaux, ceux du genre Anopheles transmettant à l'Homme
les différentes espèces de Plasmodium. La transmission d'un Hématozoaire
voisin, Piroplasma bigeminum, se fait non plus par l'intermédiaire d’un
Insecte, mais d'un Acarien, Boophilus bovis, qui contribue à répandre
dans certaines contrées d'Amérique et en Italie la grave maladie du bétail
appelée suivant les localités : hémoglobinurie du Bœui, fièvre du Texas
ou tristeza.
Parmi les Microsporidies, l'auteur insiste particulièrement sur le parasite
de la pébrine des Vers-à-soie, Nosema bombycis, puis il termine par l'étude
des Ciliés et des Tentaculifères, qui ont un intérêt beaucoup moindre au
point de vue parasitologique.
A la fin de chaque chapitre, quelques pages sont réservées à la technique
à suivre pour l'examen des différents organismes. L'ouvrage renferme
un nombre considérable d'excellentes figures dans le texte, qui en rendent
la lecture claire et facile. — M. N.-L.
W. Kozze und A. WASSERMANN, Handbuch der pathogenen Mikroorga-
nismen. lena, G. Fischer, un vol. grand in-8° avec atlas in-4° d'après
les microphotographies du prof. E. Zettnow.
Nous venons de recevoir le premier fascicule (1v-176 p. de texte, avec
2 pl.) de cet important ouvrage, auquel doivent collaborer les microbiolo-
gistes les plus éminents; parmi les collaborateurs, nous relevons avec
plaisir les noms de Mersanixov et de Nocarp. Le premier chapitre, écrit
par le D’ R. ABEL, conseiller médical à Berlin, expose le développement
historique de la doctrine de l'infection, de l'immunité et de la prophylaxie.
Le deuxième, dû au D'E. GorscaLic, inspecteur sanitaire à Alexandrie
d'Egypte, traite de la morphologie et de la biologie générales des micro-
organismes pathogènes; il occupe 148 pages et empiète sur le second
fasicule : c'est dire avec quels détails circonstanciés sont exposées les
nombreuses questions qui rentrent dans cette étude.
L'ouvrage s'annonce done sous les plus heureux auspices. Il doit
comprendre environ 17 fascicules de texte (à 4 marks l’un) et 7 fascicules
d'atlas (à 2 mk. l’un). Quand il sera achevé, ce sera sans contredit le
Archives de Parasilologie, NV, n° &, 1902. 39
610 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
livre de microbiologie le plus complet et le mieux documenté. La science
des infiniment petits est maintenant assez avancée pour être digne d'une
telle publication. Nous félicitons sans réserve les professeurs KoLLe et
WaAssERMANN de l'avoir entreprise ; il n’est pas besoin d’être grand clerc
pour prédire à leur œuvre un succès considérable.
Nous reviendrons ultérieurement sur celivre, quand d’autres fascicules
nous seront parvenus.
Perir et G. Borne. Manuel pratique de bactériologie, parasitologie, uro-
logie, anatomie pathologique. Paris, C. Naud, in-12 de 235 p., 1902.
Prix : 3 francs.
Les auteurs ont eu l'intention de résumer dans ce petit livre toutes les
notions exigibles au troisième examen de doctorat (deuxième partie).
L'idée est louable, sans doute, mais de quelle fâcheuse manière elle a été
mise à exécution! La bactériologie et la parasitologie, les seules parties
dont nous ayons à parler ici, sont d'une insuffisance déconcertante et
fourmillent d'erreurs inconcevables. Nous plaignons sincèrement les:
élèves qui aborderont l'examen avec un tel bagage.
NOTES ET INFORMATIONS
Nécrologie. — Nous enregistrons avec une profonde douleur la nouvelle
de la mort prématurée de Patrick Thurburn MaAxsow, M. B., fils aîné de
notre éminent ami le Professeur Patrick MANSoN, F. R.S.
Né à Amoy, le 20 août 1877, à l'époque où son père était médecin des
douanes chinoises et inaugurait, par ses observations sur les migrations
de Filaria Bancrofti, la longue série de ses découvertes sensationnelles,
P.-Th. Maxsox est mort accidentellement à l'île de Pâques, où il venait de
débarquer, envoyé par l'Ecole de médecine tropicale de Londres pour y
étudier le béribéri. Une dépêche parvenue à Londres le 15 mars annonçait
ce triste événement.
P.-Th. MANsoN mérite de figurer au martyrologe de la Parasitologie,
puisqu'il est tombé au champ d'honneur. Bien que succombant à l'âge de
25 ans, son nom reste à Jamais inscrit au livre d’or de la science. On doit
en effet à ce jeune homme sympathique et ardent l'une des expériences
qui ont le plus nettement démontré la réalité de la transmission à distance
du paludisme par les Moustiques : piqué à Londres par des Anopheles
maculipennis qui s'étaient infestés à Rome sur des malades atteints de
fièvre tierce, il fut atteint, après une courte incubation, de fièvre tierce
bénigne ; son sang, indemne auparavant de tout Hématozoaire, renfermait
alors en abondance le Plasmodium vivax. Il put aisément se débarrasser
de ces parasites, mais, au bout de neuf mois environ, il fut atteint de
rechutes graves dont il a donné une description (D c'est, pensons-nous,
le seul travail scientifique qu'il ait publié.
— En 1901 est mort Angelo Du. C'est à lui que revient le mérite
d'avoir découvert l'Ankylostome (Uncinaria duodenalrs). Cette importante
découverte date de mai 1838 : elle a été faite à l’autopsie d'une jeune
paysanne morte à l'hôpital de Milan.
— En novembre 1901, le D' Prospero Sonsino a mis fin à ses jours. Nous
publierons ultérieurement une notice sur cet esprit original.
La lutte contre les maladies infectieuses (V, 194, 398). — Cancer.
— La Société royale des médecins et la Société royale des chirurgiens de
Londres viennent de constituer un fonds de 2.500.000 francs qui sera
affecté à des recherches pour la cure du cancer.
Le roi Enouarp VII s'intéresse vivement aux travaux en cours sur la
terrible maladie qui enleva sa sœur, l'impératrice FRéDéRic; il vient
d'accorder son patronage à la souscription.
Société française d'histoire de la médecine. — Grâce à l'initiative
prise par MM. R. BLancHARp et À. PRIEUR, il vient de se fonder à Paris
(1) P.-Th. Manson, Experimental malaria : recurrence after nine Hs. British
med. journal, II, p. 77, 1901.
612 NOTES ET INFORMATIONS
une Société française d'histoire de la médecine. La réunion constitutive
a eu lieu le mercredi 29 janvier 1902, à 5 heures et demie, dans le petit
amphithéâtre de la Faculté de médecine, sous la présidence de M. R. BLAN-
CHARD. Les statuts ont été votés et le Bureau a été constitué comme suit :
Président pour trois ans : M. le Professeur R. BLANCHARD.
Vice-Présidents : MM. le D' G. BALLET, professeur agrégé à la Faculté de
médecine, médecin des hôpitaux ; le D' A. Dureau, bibliothécaire de
l’Académie de médecine ; le D'Morer, membre de l'Académie de médecine ;
le D' TRIAIRE, de Tours.
Secrétaire général pour trois ans : M. le D' A. PRIEUR, rédacteur en
chef de la France médicale.
Secrétaires : M. le D'E. Mac-Auzirre et M. Nicaise, interne des hôpi-
taux.
Archiviste-bibliothécaire pour trois ans : M. le D' BELUZE.
Trésorier pour trois ans : M. PRÉvosT, rédacteur au secrétariat de la
Faculté de médecine.
La Société tiendra ses séances le deuxième mercredi de chaque mois.
Elle publiera un Bulletin.
Le nombre des membres est illimité, sans distinction de sexe ni de
nationalité. La cotisation est de 10 fr. par an.
La première séance a eu lieu le 19 février. Le nombre des adhérents
était déjà de 141.
La myase des Bovidés dans la poésie luso-brésilienne. — Dans un
poème bucolique, publié à Bahia en 1817, ayant pour titre « L'élevage
des Bœuis au Brésil » (De cura boum in Brasilia), écrit en vers latins par
Rodrigues pe MELLo et traduit en vers portugais par un autre poëte et
latiniste, nommé Joäo GUALBERTO, on trouve décrits assez longuement les
grands méfaits causés par la Compsomyia macellaria sur le bétail, au
Brésil. La localisation de cette myase sur la plaie ombilicale, type de
parasitisme si meurtrier pour les jeunes Veaux et les Génisses ; les
prétendues cures par suggestion et par sortilèges, superstitions encore
aujourd'hui si répandues parmi les gens de la campagne; la manière
convenable de soigner les animaux souffrants, y sont particulièrement
indiquées.
Le poème latin a été publié à Bahia en 1817, avec sa version portugaise,
les deux textes en regard l’un de l’autre, dans un in-4° de 96 pages, par
l'imprimerie de Manoel Antonio DA SILVA SERVA.
Le poëte José Rodrigues pe MELLO naquit, dit-on, en la ville de Porto,
Portugal. Religieux de l'ordre des Jésuites, il aurait été exclu de la
Compagnie en 1759; depuis il passa à Rome, où il habitait en 1780 ; plus
tard il se transporta au Brésil, où il vivait encore à Bahia en 1817 (1).
Le traducteur Joäo GUALBERTO FERREIRA SANTOS REIS, poëte et latiniste
(4) J. F. pa Sizva, Diccionario bibliographico, V, p. 116. — Les faits indiqués
ici sont d’ailleurs confirmés par Joäo GUALBERTO.
NOTES ET INFORMATIONS 613
renommé, professeur de latin à Bahia, naquit le 12 juillet 1787 à Säo
Amaro, ville de la Province (aujourd'hui Etat) de Bahia. Auteur de
plusieurs ouvrages, il a notamment publié une traduction complète de
l’'Enéide de Virgile en vers portugais, imprimée en 1845-1846 à Bahia, dont
j'ai devant moi un exemplaire.
Les Archives de Parasitologie ne dédaignant pas le côté littéraire des
questions qui constituent leur sujet spécial et la littérature brésilienne
étant très peu connue et assez difficile à consulter, je crois intéressant de
reproduire ici les deux morceaux poétiques dont je viens de parler.
D'abord le texte latin (1) :
.&« Non minus in teneros vaccarum saevit alumnos
Muscarum fatale genus, nam molle vitelli
Abdomen fodicat medium teterrima pestis,
Progeniemque malam vermes ibi linquit edaces,
Ulcere qui penetrant vel viscera ad usque profundo,
Exiliumque ferunt misero, nisi forte ministri
Accurrant, promptoque aegrum medicamine eurent.
Ne patere, ut quisquam (namque id solemne bubulcis)
Carmina nescio quae mussans, digitisque figuram
Ter crucis effigens super ulceris ore, caducos
Devoveat vermes : sit praesentissima quamyvis.
Haec medicina malo, pestemque eliminet omnem,
Secretis, ne fide dolis, nam forsitan illis
Sub verbis tegit antiquus sua toxica serpens.
Abjectis igitur, quae relligione vetantur,
Auxillis, Sincera gregi medicamina prome.
Fac servi religent aegros ad lignea septa,
Excutiantque manu vermes, herbaque salubri
Turpe fricent ulcus ; tum pinguem ex paupere cornu
Infundant, ricini sudat, quem bacea, liquorem.
Inspiciant quoque num linguae summoque palato
Haecrescat pestis, nam pestem buculus illuc
Ivehit adlambens, quae prurit vermibus, alvum. »,
Voici maintenant la version en langue portugaise (2) :
« Certa classe fatal de torpes Moscas
Näo menos damno causa aos Bezerrinhos ;
(1) Loco cilato, p. 30 et 32.
(2) Ibidem. p. 31 et 33.
Le poème cité a eu une deuxième édition, publiée à Bahia en 1830. Cette fois,
il faisait partie d’une Géorgique brésilienne dont il constituait le 5"° chant. La
traduction portugaise y a été remaniée ; même dans le morceau transerit, l’auteur
a fait quelques modifications ; des variantes sont venues remplacer quelques-uns
des vers primitifs; mais ces changements ne regardent que la forme de la diction.
614 NOTES ET INFORMATIONS
Jä no meio do abdomen os penetra
Esta asperrima peste estragadora,
Jä progenie malvada alli diffunde .
De innumeraveis, de fumintos Vermes,
Que na chaga estendendo-se ao interno,
O-interno iràäo roendo ao Miseravel
Até murchar-lhe a vida, se propicios
Cuidadosos Serventes näo lhe acodem,
Com subito remedio o mal vedando.
Mas näo consintas, que Impustor infame,
Ignotas vozes fatuo murmurando,
(Superstiçcäo solemne entre os Vaqueiros)
E trez vezes de cruz fingindo a forma
Co’a mentirosa mäâo sobre a ferida,
Os caducos conjure immundos Vermes ;
Surta embora tal cura optimo effeito;
Embora desarreigue, extingua a peste,
No recondito embuste näo confies ;
Talvez disfarce nelle o seo veneno
O Tartareo Dragäo, fertil em enganos.
. . . . . . . . . . . . . . .
Detestados portanto os criminosos
Remedios, que repugna a Fé mais pura,
Os licitos somente ao Gado exhibe
Faz que os Servos nos cercados atem
Os Bezerros molestos, e extrahindo
Os impios Vermes, com salubres hervas
Proveitosa fricçäo à chaga appliquem ;
Depois lhe infundäo a substancia oleosa,
Que usa a baga verter da Mamoneira.
Indaguem outro-sim, se os Bezerrinhos
Tem na lingua afferrada, ou no rugoso
Sublime paladar a indigna peste
Que elles mesmos alli nescios conduzem,
Indo a chaga lamber, que os Vermes comem. »
P. S. pe MAGALHÂES,
Professeur à la Faculté de médecine de Rio de Janeiro.
La lutte contre le paludisme en Italie. — Monopole de la vente de
la quinine par l'Etat. — Le Parlement italien a récemment adopté une
loi réservant à l’Etat le monopole de la vente de la quinine. Nous repro-
duisons ci-dessous, d’après les Atti parlamentari du Sénat, divers docu-
ments relatifs à cette importante résolution. notamment les rapports
présentés au Sénat par les professeurs Bizz0ZER0 et GoLGr.
NOTES ET INFORMATIONS 615
DISEGNO DI LEGGE D'INIZIATIVA DELLA CAMERA DEI DEPUTATI E DALLA
MEDESIMA APPROVATO NELLA TORNATA DELL 11 DICEMBRE 1900. Comu-
NICATO AL SENATO NELLA TORNATA DEL Â2 STESSO MESE.
PROVVEDIMENTI PER LA VENDITA DEL CHININO.
Disecno pi LEGGE.
Art. 1. — Il Ministro delle finanze è autorizzato a vendere al pubblico
l'idroclerato, il solfato e il bisolfato di chinino col mezzo dei farmacisti e
delle rivendite delle privative; e a tale scopo, ad acquistare direttamente
dai produttori o Îar acquistare la materia prima, al prezzo determinato
secondo l’art. 6, e far fabbricare il chinino stesso; anche stipulando
contratti a partiti privati con una o più ditte per un periodo non superiore
a cinque anni, e ciù a senso dell’ art. 4 della legge sull’amministrazione e
contabilità dello Stato (testo unico).
Saranno escluse dalla rivendita di cui sopra le rivendite delle privative
poste a distanza inferiore a 500 metri dalla più vicina farmaçia e dal più
vicino armadio farmaceutico, che abbiano assunto lo spaccio del chinino
fornito dallo Stato a norma di quanto stabilirà il regolamento di cui
all’art. 10.
Il regolamento, di cui all’art. 10, determinerà i modi e le norme onde
il chinino sarà fornito dal Ministero delle finanze ai farmacisti e ai riven-
ditori e da essi rivenduto al pubblico.
Art. 2. — L'idroclorato, il solfato e il bisolfato dovranno essere prepa-
rati secondo le norme stabilite dalla Farmacopea ufficiale italiana e
confezionati in tavolette o in altra forma da stabilirsi dal Ministero delle
finanze, udito il Consiglio superiore di sanità.
Le tavolette saranno contenute in numero di dieci, del peso di venti
centigrammi ciascuna, in tubetti di materia inalterabile, ermeticamente
chiusi e muniti di contrassegni precisi all’ esterno.
Î campioni saranno approvati dal Consiglio superiore di sanità.
Il prezzo di vendita al pubblico sara, per ogni tubetto, non superiore a
quaranta centesimi per l’idroclorato, e a centesimi trentadue per il solfato
e il bisolfato. $
Art. 3. — In conformità ai detti prezzi saranno moditicate le vigenti
tarifile famaceutiche.
Agli effetti di quanto dispone l’art. 1, non sono applicabili i due primi
comnra dell’art. 27 della legge 22 dicembre, n. 5849.
Art. 4. — In apposito capitolo del bilancio dell’entrata sarà iscritto il
provento lordo della vendita prevista per ciascun esercizio finanziario.
In appositi capitoli del bilancio della spesa del Ministero El finanze
saranno inscritti gli stanziamenti Seguenti :
a) per la compra dell’ idroclorato, del solfato e del bisolfato posti in
Roma, fabbricati, preparati e imballati secondo le norme e condizioni di
616 NOTES ET INFORMATIONS
cui 'agli articoli precedenti e quelle altre che saranno prescritte dal minis-
tro delle finanze ; |
b) per le spese relative al personale, alle spese d’ufficio, alle analisi ed
ai trasporti nell’interno del Regno, da sostenersi direttamente dalla
Direzione generale delle privative ;
c) per l’aggio di rivendita ;
d) per un’assegnazione corrispondente al prezzo della materia prima da
consumarsi, di cui l’articolo 6, tenuto conto della proporzione tra solfato
e idroclorato.
Uno stanziamento di somma pari a quella di cui al precedente comma d
sarà iscritto fra le partite di giro in attivo e in passivo e versato in conto
corrente alla Cassa depositi e prestiti per esservi accumulata fino a
raggiungere il doppio dell ammontare del prezzo come sopra determinato,
di cui il pagamento è previsto per l’esercizio successivo.
Art. 5. — La consistenza del fondo accumulato come all articolo prece-
dente sarà accertata alla chiusura di ogni esercizio.
La parte eccedente la somma di cui nell’ ultimo comma dell’ articolo
L sarà versata al bilancio dell’ entrata nell’ esercizio successivo e uno
stanziamento equivalente sarà iscritto nel bilancio della spesa colla
denominazione : Sussidi per diminuire le cause della malaria.
Agli eftetti del detto accertamento il prezzo della materia prima, tenuto
conto della proporzione tra solfato e idroclorato, sarà determinato con-
forme all’articolo seguente, riunendo le medie dei corsi dei tre bimestri
precedenti.
Art. 6. — Il prezzo del solfato di chinino nelle scorze sarà determinato
ad ogni bimestre in misura non superiore alla media dei corsi dell’ Unit
secondo le quotazioni ufficiali del mercato di Amsterdam.
Art. 7. — Nel caso di aumento del prezzo della materia prima, come
sopra determinato, si provvederà in ogni esercizio al conseguimento del
pareggio tra gli stanziamenti iscritti nel bilancio della spesa del Ministero
delle finanze e quello iscritto nel bilancio dell’ entrata di cui all’articolo 4,
riducendo ed ove occorra sospendendo l’assegnazione di cui al comma d
dell’articolo 4 stesso ; e, ci non bastando, la necessaria somministrazione
al bilancio dell’entrata sarà fatta prelevandola sul fondo esistente presso
la Cassa depositi e prestiti di cui gli articoli 4 e 5.
Alla reintegrazione di tale fondo nelle misure di cui l’ultimo comma
dell’ art. 4, sarà provveduto negli esercizi successivi, oltre che coi mezzi
di cui il detto articolo al comma d, anche in quanto occorra coll’iserizione
nel bilancio passivo pel versamento alla Cassa depositi e prestiti delle
somme corrispondenti alle eccedenze che s’accertassero tra il capitolo
attivo e i capitoli passivi di cui l’art. 4.
Qualora il prezzo del solfato di chinino nelle scorze fosse per aumentare
in modo costante cosi da non consentire la reintegrazione del fondo di cui
sopra, spetterà al ministro delle finanze di promuovere i necessari provve-
dimenti legislativi.
NOTES ET INFORMATIONS 617
Art. 8. — E /istituita una Commissione di vigilanza sul servizio del
chinino, cui spetta fare le proposte intorno all’erogazione dei sussidi per
diminuire le cause della malaria di cui l’articolo 5 dar parere sui quesiti
che nell’ interesse del servizio medesimo le fossero sottoposti dal ministro
delle finanze.
Questa Commissione di vigilanza, da rinnovarsi ad ogni legislatura, &
composta di due senatori eletti dal Senato. di due deputati eletti dalla
Camera, del direttore generale delle privative, del capo dell ufficio di
sanità presso il Ministero dell’interno, di un delegato del Ministero
d’agricoltura e del àirettore della Manifattura dei tabacchi di Roma, che
fungerà da segretario senza diritto di voto.
Le funzioni della Commissione sono gratuite.
Aït. 9. — [La convenzione o le convenzioni che il ministro delle finanze
stipulasse in relazione alla presente legge, saranno registrate col diritto
fisso di una lira.
Art. 10. — E data facoltà al Governo di fare il regolamento per
l’ esecuzione della presente legge, udito il Consiglio superiore di sanilà e
il Consiglio di Stato.
La presente legge avrà attuazione entro quattro mesi dal giorno della
sua promulgazione. :
Il presidente della Camera dei deputati,
T. ViLLa.
RELAZIONE DELL'UFFICIO CENTRALE COMPOSTO DEI SENATORI TAVERNA, PRE-
SIDENTE, DEL Zio, Dr Marzo, MuniccHi E BIZZOZERO, SEGRETARIO E
RELATORE, SUL DISEGNO DI LEGGE D’INIZIATIVA DELLA CAMERA DEI DEPU-
TATI. — COMUNICATO AL SENATO NELLA TORNATA DEL 12 DICEMBRE 1900.
PROVVEDIMENTI PER LA VENDITA DEL CHININO.
Signori Senatori, Quantunque si possa affermare che contro la malaria
si possiede un rimedio veramente specifico, che è il chinino, tuttavia la
malaria continua a funestare la maggior parte d'Italia, ed a produrvi
mortfi, ostinate e fastidiose malattie, lunghe e numerosissime incapacità
al lavoro. Di che è a rintracciar la ragione, non tanto nei pregiudizi contro
il rimedio, o nel modo come lo si amministra, quanto nel fatto che gran
parte dei malati non possono fruire della benefica azione del chinino.
E questo, a sua volta, pud dipendere o da che i malati, sparsi nelle cam-
pagne vaste e deserte, stanno troppo lontani dalle farmacie che, sole,
dispensano il rimedio ; o da che i malati non hanno danaro per procu-
rarselo, o, infine, da che il rimedio, sofisticato con sostanze inerti, riesce
praticamente inefficace. Il porre riparo a questi inconvenienti, il far si
che il chinino si possa aver dappertutto, puro e a buon mercato, equivale
adunque, ad agevolar di molto la vittoria nella lotta contro la malaria.
Ad ottener questo intento si pensava già da alcuni anni, e, seguendo
618 NOTES ET INFORMATIONS
l'iniziativa presa prima dal deputato PonrTi, poi dal deputato GARLANDA,
fino dal 2 dicembre 1895, l’onorevole BosELLi, allora ministro delle finanze,
aveva presentato un progetto, secondo il quale la vendita del chinino
veniva affidata del Governo alle rivendite dei generi di privativa; e la
Commissicne della Camera, che l’ ebbe ad esaminare, e di cui fu relatore
l'onor. PERONI, l’aveva in massima accettato, encomiandolo, e soltanto
modificandolo in qualche particolare, per esempio concedendo lo smercio
del chinino, oltre che alle rivendite suddette, ai medici condotti, alle
Congregazioni di carità e ai municipi. Ma, e il progetto del ministro, e
quello della Commissione vennero sepolti nel mutamento, indi a poco
avvenuto, del Ministero, e la condizione di cose sopra deplorata rimase
immutata. |
In buon punto vennero adunque i due disegni di legge, che furono
presentati alla Camera dei deputati il 30 novembre di quest’ anno, e da
cui ebbe origine il disegno che, elaborato da una Commissione di cui fu
relatore l’ onorevole WoLLEMBoRG e ritoccato durante la discussione che
precedette la sua approvazione, ci sta ora dinanzi.
In questo disegno si danno le disposizioni opportune, perchè il Ministro
delle finanze possa procurarsi il chinino di buona qualità, e rivenderlo a
mitissimo prezzo col mezzo cosi dei farmacisti, come delle rivendite dei
generi di privativa, e si formulano le norme atte ad eliminare la possibilità
di perdite da parte dell’ erario, ed intese a volgere a favore della lotta
contro la malaria gli eventuali guadagni.
Un disegno di legge fondato su queste basi non poteva non raccogliere
unanimi i voti del} Ufficio centrale.
E invero, se cinque anni fa un progetto simile a questo nello scopo
poteva dirsi, come fu detto, rispondente ad un vero bisogno del Paese, a
tanla maggior ragione ci pu dirsi nel progetto presente, che viene dopo
le grandi scoperte fatte intorno al modo di diffondersi della malaria.
Cinque anni fa il chinino poteva considerarsi soltanto come un rimedio
contro l’infezione malarica, sicchè il progetto BoseLr e il contro-progetto
della Commissione della Camera non rappresentavano (e nella rispettiva
relazione era detto chiaramente) che un atto di beneficenza dello Stato
verso la parte più povera della popolazione ; atto di beneficenza che lo
Stato poteva anche non fare, senza che ci implicasse una mancanza a’
suoi doveri, giacchè esso non ha il dovere di procurare i rimedi ai singoli
malali di malaria, più che non l’abbia di somministrarli ai malati di
qualunque altra malattia. Il cittadino che ne abbisogna si procura irimedi ,
come si procura gli alimenti e ai poveri prestano aiuto le Congregazioni di
carità e le altre Opere di beneficenza eventualmente esistenti.
Presentemente, invece, il chinino non è più soltanto un mezzo di cura,
ma si anche un mezzo efficacissimo per prevenire la malattia. Dimostrato
che la malaria viene trasmessa da una persona all’altra per mezzo delle
Zauzare, che estraggono il parassita malarico dall’ una e lo inoculano,
colle loro punture, nell’altra, il malarico non è più soltanto un malato,
t
NOTES ET INFORMATIONS 619
ma una sorgente, un fomite di materiale contagioso, che, per mezzo delle
Zanzare, si diffonde a’ suoi simili. Il malarico diventa cosi pericoloso come
qualunque altra persona afletta da malattia infettiva ; e allo Stato percid
incombono per la malaria gli stessi obblighi che ha per gli altri contagi.
Contro i contagi in genere il primo dovere dell’autorità è d’isolare il
malato, o nella sua casa stessa o in appositi ospedali, in modo ch’ esso
non possa ulteriormente diffondere il materiale virulento ; e a questo suo
dovere vennero già date espressione ed applicazione nella nostra legge
sanitaria. Ma nel caso della malaria, come si potrebbe pensare ad un isola-
mento nelle abitazioni dei malati, quando si sa che nel più dei casi l’abita-
zione è una misera e ristretta capanna, in cui vive tutta intera la famiglia?
E come si potrebbe pensare ad un isolamento negli ospedali, quando si sa
che i malarici si contano a centinaia di migliaia, e sono sparsi nelle cam
pagne, in regioni prive di ospedali, o lontane molti chilometri dall’ospedale
più vicino.
Se adunque lo Stato non ha modo d’isolare i malarici, e tuttavia ha
l’obbligo imprescindibile di difendere i sani dal contagio, di conservar
puro l’ambiente in cui si svolge la vita dei suoi cittadini, convien che tenti
l’altra via che le recenti scoperte gli hanno aperta dinanzi, e contribuisca,
come meglio puù, a spegnere i focolari del contagio, rendendo possibile a
tutti il procurarsi, a poca prezzo, del buon chinino. À questo modo giova
cosi ai malati come ai sani, avvantaggia cosi le classi provere come le
classi agiate della popolazione, ed estende il suo beneficio ad ogni parte
del paese, perchè, pur prescindendo dal fatto che pochissime sono le
provincie italiane immuni da malaria, anche gli abitanti delle regioni più
salubri ben difficilmente possono esimersi dal transitare o dal soggiornare,
una volta o l’altra, in una regione malarica, e, d’ altra parte, indiret-
tamente traggono vantaggio dalle migliorate condizioni di vita delle
regioni liberate dal flagello. Una legge in questo senso, pertanto, è una vera
legge sociale.
Il progetto che abbiamo dinanzi risponde, a parer nostro, assai bene agli
scopi cui mira. Per esso il chinino verrà venduto a buon mercato, perchè
il prezzo prescritto dall’ art. 2, già assai basso in sè, non è se non un
massimo, che potrà diminuire quando Scemni il costo della materia prima ;
verrà fornito di ottima qualità, perchè controllato dai laboratori dello
Stato, e confezionato in modo inalterabile; sarà poi a disposizione dei
consumatori in ogni parte del paese, pérchè venduto, non solo dalle farmacie
come ora, ma si ancora dalle rivendite di privative. Il vantaggio che, a quest’
ultimo riguardo, si avrà rispetto allo stato presente, pud essere misurato
da questo, che degli 8262 comuni del Regno d'Italia, forse poco più di
5000 posseggono farmacie, mentre le rivendite di privative sommano a
ben 27,000.
Le obbiezioni che vennero elevate contro altri progetti di vendita de
chinino da parte dello Stato non possono valere contro il progetto ora
sottoposto al vostro esame.
620 NOTES ET INFORMATIONS
Esso non crea un nuovo monopolio, perchè non modifica o limita in
alcuna maniera i diritti che le leggi nostre accordano di fabbricare, com-
perare, manipolare, vendere le diverse combinazioni della chinina. I far-
macisti conservano piena libertà d’azione, e se lo Stato, per un supremo
bisogno sociale, crede necessario di contribuire esso pure allo spaccio
delle forme più sempliei del prezioso rimedio per mezzo delle sue rivendite,
concede, perd, la preferenza aile farmacie, ed assicura, anzi, un diritto di
privilegio, per un”’area di un chilometro quadrato, a quelle fra esse che
venderanno il chinino alle condizioni contenute dalla presente legge.
Il presente progretto non ha scopo fiscale. Ogni dubbio a questo
riguardo vien tolto dalla lettura dell’art. 5, ove è detto che l’eventuale
guadagna netto verrà volto quasi per intero a sussidi per diminuire le
cause della malaria, cioè a vantaggio di coloro stessi che hanno, compe-
rando il rimedio, procurato il guadagno.
E neppure è à temere che dalle disposizione contenute nel progretto
possa provenire un aggravio qualsiasi all’erario dello Stato, perchè nella
parte finanziaria di esso appare evidente la doppia mira di tener basso il
più possibile il prezzo del rimedio, e, tuttavia, di tenerlo ad altezza tale da
evitare ogni eventualità di perdita. Cosi, p. es., il prezzo di vendita del
cloridrato di chinino, stabilito in 20 centesimi al grammo, è di non poco
inferiore a quello usato presentemente nelle farmacie ; e tuttavia concede
un guadagno di alcuni centesimi, destinato, secondo gli articoli 4e 5, a
costituire e mantenere un fondo di riserva, che valga a garantire l’erario
nel caso di un successivo rialzo nel prezzo del rimedio. E soltanto quando
questo fondo di riserva sia completo, gli ulteriori guadagni verranno
convertiti in sussidi contro la malaria. Se poi il prezzo del chinino si
mantenesse elevatissimo in modo costante, allora, valendosi delle facoltà
accordategli dall’ultimo comma dell’art. 7, il ministro delle finanze potrà
promuoyere i necessari provvedimenti legislativi.
Infine, il presente progetto di legge non trascinerà il Governo in imprese
industriali, alle quali lo si stima disadatto, e neppure farà germogliar,
come alcuni temono, un nuovo ramo dell’albero della burocrazia. Non lo
trascinerà in imprese industriali, perchè, quantunque per difenderlo da
una possibile coalizione dei produttori di chinino la legge accordi al
Governo anche la facoltà di acquistare le materie prime e di estrarne il
chinino, tuttavia, per ragioni teceniche che sarebbe superfluo dir qui, al
Governo non converrà far uso, salvo il caso predetto, di questa facoltà.
Gli tornerà sempre più vantaggioso affidare la produzione al miglior offe-
rente, tenendo per base del costo delle materie prime la quotazione uffi-
ciale del mercato di Amsterdam. Trattandosi un sale di facile analisi, non
è possibile che un ingordo produttore aumenti illecitamente i suoi guada-
gni col fornire merce scadente.
E neppure si corre il pericolo, che il presente disegno faccia germogliare
un nuovo ramo di burocrazia, perchè il chinino sarà consegnato, già
pronto per la vendita, al Ministero delle finanze, e questo lo farà distri-
NOTES ET INFORMATIONS 621
buire ai rivenditori insieme agli altri generi di privativa. Nessun nuovo
impiegato, percio ; al più un assegno. pel maggior lavoro, a qualcuno degli
impiegati già ora esistenti.
Uua piccola lacuna l’Ufficio centrale ha riscontrato nella legge. Nell’art.
5 si dispone per la costituzione di Sussidi per diminuire le cause della
malaria, e nell'art. S si crea una Commissione cui spetta fare le proposte
intorno all’erogazione di questi sussidi ; ma in nessun articolo è detto in
qual bilancio la somma destinatavi debba essere inscritta. Non intendiamo
per si piccola omissione fare un’aggiunta alla legge ; siccome, perd, ci pare
conveniente che in proposito il Senato esprima l’opinione sua, perchè il
ministro possa tenerla presente quando compilerà il regolamento prescritto
dall’art. 10, cosi l’Ufficio centrale vi propone l'approvazione del seguente
ordine del giorno :
« Il Senato, considerando che la nostra legge sanitaria dichiara al suo
art. 1 che la tutela’della sanità pubblica spetta al ministro dell’interno,
invita il Governo a disporre perchè il fondo dei Sussidi per diminuire le
cause della malaria venga inscritto nel bilancio del Ministero dell’interno,
in articolo apposito del capitolo che si riferisce ai provvedimenti di proti-
Jassi ».
Questa modalità d’inscrizione ci dà affidamento che le somme raccolte
non verranno distratte dallo scopo cui sono destinate.
Onorevoli colleghi! Questo è il primo passo che noi, dopo le recenti
scoperte, moviamo in quella via che ci deve condurre alla scomparsa della
malaria. Non dubitiamo che il Governo vorrà ben presto proporci altri
provvedimenti diretti allo stesso intento; frattanto vi raccomandiamo di
approvare questa legge, la quale, caso rarissimo, rappresenterà un grande
beneficio pel paese, ottenuto senza alcun aggravio del bilancio.
Addi 16 dicembre 1900.
BiZzOZERO, relatore.
Periziont trasmesse dall’Ufficio, di Presidenza all'Ufficio centrale inca-
ricato di riferire intorno alla proposta di legge d’iniziativa della Camera
dei deputati e dalla medesima approvata nella tornata dell’ 11 dicembre
1900 e comunicata al Senato nella tornata del 12 stesso mese, dal
titolo :
PROVVEDIMENTI PER LA VENDITA DEL CHININO.
« N. 7. — Port Francesco, presidente della Associazione chimico-farma-
ceutica lombarda, presenta a nome dell’ Associazione una petizione, colla
quale, non approvando il sopradetto progetto di legge, ne propone un
altro, secondo il quale la vendita del chinino verrebbe, a prezzo fissato
d'accordo col Ministero delle tinanze, conservata ai farmacisti.
« N. 8. — Petizione del D' Camillo Tacconis, presidente della Società di
farmacia di Torino, nella quale a nome della Società si chiede che lo
smercio del chinino non venga aflidato alle rivendite di privative.
622 NOTES ET INFORMATIONS
& N.9. — La Camera di Commercio di Torino chiede che non venga
approvato il progetto di legge ».
x
Le projet de loi ci-dessus, voté par la Chambre des Députés le 11 décem-
bre 1900 et transmis le lendemain au Sénat, a été adopté par celui-ci sans
modification le 23 décembre. Les trois pétitions présentées contre le projet
n’ont pas été prises en considération.
DiSEGNO DI LEGGE D'INIZIATIVA DELLA CAMERA DEI DEPUTATI E DALLA
MEDESIMA APPROVATO NELLA TORNATA DEL 28 MARZO 1901. Comunicato
AL SENATG NELLA TORNATA DEL 22 APRILE 1901.
DISPOSIZIONI PER DIMINUIRE LE CAUSE DELLA MALARIA.
DisEGNO DI LEGGE.
Art. 4. — Il ministro dell’ interno, uditi i Consigli sanitari provinciale
e il Consiglio superiore di sanità, con Decreti Reali determinerà le zone di
malaria esistenti nel Regno, e successivamente le eventuali variazioni di
esse.
Art. 2. — Nelle zone di cui all’ art. Lo della presente legge, ai coloni e
agli operai, impiegati in modo permanente od avventizio in qualsiasi
lavoro con rimunerazione fissa o a cottimo, quando siano colpiti da febbri
palustri, e dove le Congregazioni di carità non hanno mezzi di provve-
dervi, le Amministrazioni municipali forniranno gratuitamente il chinino
per tutta la durata della cura, secondo le prescrizioni del medico
comunale.
La spesa anticipata da ciascun Comune, ed accertata nei modi prescritti
dal regolamento, verrà alla fine di ogni anno ripartita fra i proprietari
delle terre comprese nelle rispettive zone malariche in ragione dell
estensione di ciascuna proprietà.
Il riparto verrà pubblicato il 30 novembre nell'Albo comunale, e,
trascorsi 15 giorni senza reclamo alla Giunta provinciale amministrativa,
diventerà esecutorio coi privilegi fiscali. :
Art. 3. — Agli operai addetti a pubblici lavori, quando siano colpiti
da febbri palustri, sarà gratuitamente prestata l’assistenza medica e
distribuito il chinino o dalla pubblica Amministrazione che conduca i
lavori in economia o dall’ Impresa, salvo gli obblighi maggiori che siano
imposti all’ Impresa dal capitolato di appalto.
Gli impresari che contravvengono agli obblighi suddetti saranno
passibili di ammenda da 100 a 1000 lire.
Le somme riscosse a tale titolo saranno devolute al fonde « Sussidi per
diminuire le cause della malaria » stabilito dal! art. 5 della legge
23 dicembre 1900, n. 505, sulla vendita del chinino.
NOTES. ET INFORMATIONS 623
I casi di morte per febbre perniciosa contratta in pubblici lavori, per
constatata mancanza di somministrazione del chinino, ove ci avvenga per
colpa della pubblica Amministrazione o dell’ Impresa, daranno luogo ad
indennità nella stessa misura stabilita per gli infortuni dalla legge
17 marzo 1898, n. 80.
Art. 4. — Il chinino, di cui agli articoli 2 e 3 della presente legge,
dovrà essere quello fornito dallo Stato.
Art. 5. — In aperta campagna entro i limiti delle zone malariche, di cui
all’art. 1° della presente legge, i locali di ricovero delle guardie doganali,
del personale addetto alle strade nazionali, provinciali e comunali, alle
ferrovie, ai consorzi di bonifica, agli appalti dei pubblici lavori, dovranno
esser difesi dalla penetrazione degli Insétti aerei nei mesi da giugno a
dicembre.
Ai proprietari e agli industriali che faranno altrettanto per le abitazioni
0 pei ricoveri anche temporanei degli operai e contadini, su proposta dei
Consigli provinciali di sanità, e udita la Commissione di vigilanza, di cui
all’art. 8 della legge 23 dicembre 1900, n. 505, saranno concessi premi fino
a lire 1000, da prelevarsi dal fondo dei proventi netti della vendita del
chinino.
Art. 6. — Nelle regioni malariche e nei terreni dotati di favorevole
altimetria (salvo le disposizioni della legge sulle bonifiche e salvi gli usi di
irrigazione e di coltivazione) i proprietari hanno obbligo di facilitare lo
scolo naturale alle acque che altrimenti farebbero pozze, ristagni e specchi .
d’ acqua stagnante in piccole depressioni del suolo artificialmente create.
Gli imprenditori di strade e canali eviteranno per quanto è possibile
| apertura di cave di prestito nelle quali, abbandonate, venissero a
ristagnare le acque, nonchè la formazione di ristagni nei piccoli
avvallamenti di terreno.
Art. 7. — Con regolamento approvato per decreto reale si provvederà a
quanto occorre per la esecuzione della presente legge.
IL presidente della Camera dei deputati,
D: ,VinrA
RELAZIONE DELL'UFFICIO CENTRALE COMPOSTO DEI SENATORI TAVERNA, ASTENGO,
CARNAZZA-PUGLISI, D'YALA VALVA E GOLGI, RELATORE, SUL DISEGNO DI
LEGGE D'INIZIATIVA DELLA CAMERA DEI DEPUTATI — COMUNICATO AL
SENATO NELLA TORNATA DEL 22 APRILE 1901.
DISPOSIZIONI PER DIMINUIRE LE CAUSE DELLA MALARIA.
Signori Senatori, se modesto è il titolo di questo disegno di legge
« disposizioni per diminuire le cause della malaria » e non meno modesto
ne il dichiarato intendimento da parte degli iniziatori che siedono nell’-
altro ramo del Parlamento « quello di correggere alcune, pur troppo non
molte... fra le cause della malaria », corrispondono invece a principi
624 NOTES ET INFORMATIONS
elevati nel dominio delle conoscenze, che appartengono al più sicuro
patrimonio della scienza, le disposizioni che, pel raggiungimento di quegli
intenti, nel disegno di legge sono proposte. Forse non vi ha legge, anzi,
che, al pari di questa, si presenti quale una diretta, spontanea, necessaria
emanazione di sicure conquiste scientifiche ; e trattasi di conquiste al cui
svolgimento noi tutti abbiamo potuto assistere nel giro di pochi anni.
Date le cosi sicure basi di cui ora possiamo disporre per procedere nella
lotta contro il grave flagello della malaria, noi potremmo persino trovare
troppo modesti i provvedimenti proposti. Questo deve pure essere stato
il pensiero degli uomini egregi, che sono stati iniziatori della legge, dal
momento che intorno a quei provvedimenti essi stessi han voluto affermare
« trattarsi di un primo passo nella via aspra e lunga che dovrà condurre
alla redenzione dalla malaria » soggiungendo poi « che nel momento
attuale noi dobbiamo accontentarci che le proposte rechino qualche sollievo
alla salute dei lavoratori più abbandonati e più utili, cioè ai contadini e
nello stesso tempo all’agricoltura ».
L'Ufficio centrale facendo proprio questo concetto direttivo, mentre
rileva che la legge, pur essendo una delle più pure emanazioni delle
moderne conquiste della scienza, ba in pari tempo carattere economico,
si dichiara in massima ad essa favorevole, anche perchè la legge stessa fa
parte dell’azione di governo diretta a quella regenerazione igienica, che
deve considerarsi come il migliore fondamento di un rinnovamento sociale
sicuramente progressivo del nostro paese.
Nell’altro ramo del Parlamento un uomo eminente, che in questi studi è
autorità somma, nel fare osservazioni di grande opportunità intorno al
progretio di legge sulla malaria e nel proporre un’aggiunta al disegno,
quale era stato primitivamente presentato, ha aflermato che una legge
diretta a combattere la malaria deve basarsi su tre elementi fondamentali :
la terra palustre che, se si vuol tener conto della secolare esperienza, non
puo dirsi estranea alla produzione del grave morbo; l'Uomo ammalato, che
è focolare di germi malarici e le Zanzare che son veicoli col mezzo dei
quali i germi malarici si diffondono.
Ora è giuslo rilevare innanzi tutto che. dopo le modificazioni proposte e
nell’altro ramo del Parlamento acceltate, il disegno di legge ora presentato
al Senato, appunto si impernia sugli elementi fondamentali suaccennati.
Le disposizioni concernenti i terreni malarici nel disegno di legge
formano l’oggetto di due articoli, il 1° ed il 6°, che sono strettamente
collegati l’uno allaltro.
Il primo di essi vuole che per gli eftetti delle disposizioni di cui negli
art. 2, 3, # con decreto reale sieno designate le zone malariche esistenti
nel Regno e che per lale designazione siano uditi i Consigli sanilari provin-
ciali ed il Consiglio superiore di sanità. Il secondo, ultimo nel disegno,
tende à provvedere, nei limiti del possibile, al risanamento di circoscritte
zone malariche e ad impedire se ne formino di nuove.
À tale scopo evidentemente non pud non giovare l'obbligo fatto ai
\
NOTES ET INFORMATIONS 625
proprietari di. facilitare lo scolo naturale delle acque, che altrimenti
farebbero pozze, ristagni e specchi d’acqua stagnante in piccole depres-
sioni del suolo artificialmente create dagli imprenditori di strade e canali,
di evitare l’apertura di cave di prestito, nelle quali, abbandonate, venis-
sero a ristagnare le acque, non che la formazione di ristagni nei piccoli
avvallamenti di terreno.
_ Queste disposizioni corrispondono ad un parere espresso dal Consiglio
superiore di sanità, il quale, pur dando la voluta ed indiscutibile impor-
tanza ai coefficienti di infezione malarica, che nel periodo nostro hanno
prevalentemente richiamato l’attenzione degli studiosi (Uomo malarico e
Zanzare), non credette si dovessero trascurare le condizioni del terreno,
ritenendo che il terreno palustre debba sempre considerarsi come possi-
bile fomite di malaria.
Non.si pud non riconoscere l’opportunità e la saggezza di questi provve-
dimenti, giacchè pur ammettendo che una produzione autoctona di germi
malarici nei terreni palustri non abbia il conforto di una rigorosa dimos-
trazione scientifica — con criterio sperimentale — le misure dirette a
sopprimere o ad impedire la formazione di stagni o pozze d’acqua sono
pur sempre giustificate dal fatto che ogni deposito d'acqua stagnante — in
quanto pu costituire materiale di coltura per le Zanzare — pud diventare
un fomite di malaria.
Un’osservazione veramente potrebbe farsi alle disposizioni contenute
nei detti due articoli, questa : che, se i terreni paludosi hanno la parte
che, per tradizione, ad essi viene attribuita nella produzione della malaria,
quei modesti provvedimenti sono inadeguati allo scopo !
Ë perd troppo evidente che questa osservazione non ha il valore di un’
obbiezione.
Certo sarebbe desiderabile che in Italia si potesse più decisamente affron-
tare il grave problema delle grandi bonifiche, ma se, pel momento non è
possibile prendere di fronte e colla volula ampiezza una cosi ponderosa
questione, implicante la spesa di molti milioni, non per questo è permesso
di rinunziare ai vantaggi che possiamo riprometterci dalle piccole boni-
fiche; tanto più che lavori di lieve conto possono arrecare — in ordine a
risanamento — cospicui vantaggi. E risaputo infatti che piccoli o mediocri
ristagni d’acqua possono diventare de’ focolai di malaria grave. Ne è
considerazione di lieve conto questa, che i provvedimenti contemplati
nell’ art. 6 possono essere attuati senza pesare sul bilancio dello Stato. A
parte tutto questo, non devesi dimenticare che per le grandi bonifiche
esiste apposita legge (1). Di conseguenza nella speciale legge ora in esame
potevansi e dovevansi considerare solo quei limitati miglioramenti di
terre, che non potrebbero essere considerati dalla legge destinata alle
grandi bonifiche.
E qui trova posto anche un’ osservazione relativa alle risaie. Alle risaie
(1) Legge sulle bonificazioni delle paludi e dei terreni paludosi, 22 marzo 1900,
n. 19%.
Archives de Parasitologie, V, no 4, 1902. | 10
626 NOTES ET INFORMATIONS
è, come è noto, destinata apposita legge, la quale vuole che la coltiva-
zione del riso sia disciplinata da special regolamenti provinciali. Pur
avendo presente questa legge, la quale contiene anche disposizioni aventi
importanza quali mezzi per impedire la diffusione della malaria, tuttavia
l'Ufficio centrale avrebbe veduto volentieri che in una legge come questa,
fatta col determinato scopo di scemare le cause della malaria, anche le
risaie, se non altro in omaggio al repetila juvant, fossero state specifica-
tamente contemplate.
Ben s’ intende che il cenno sarebbe parso opportuno — a parte che
avrebbe portata la nota autorevole nella discussione che, in questi mesi,
in varie provincie del Regno, si è sollevata a proposito delle risaie — in
quanto avesse avuto significato di incoraggiamento per quei metodi di
coltivazione del riso, che, ne’ riguardi della produzione della malaria,
sono meno dannosi, se non affato innocui. E noto, infatti, come esistano
estese zone coltivate a riso le quali non sono malariche : dove le pendenze
sono ben calcolate ; dove l’acqua & abbondante, dove, insomma, le risaie
non ripetono le condizioni di ristagno d’acqua, malaria non c’ è. Ë quindi
opinione non infondata che opportune migliorie nei metodi di coltivazione
del riso forse avrebbero maggior effetto. nel diminuire l’estensione della
malaria, che non la soppressione di molte risaie.
L'Ufficio centrale ha perd ritenuto che in questo cenno, sopratutto per
* la considerazione che nell’ articolo 6 del disegno in esame — in quanto vi
si parla di ristagni e specchi d'acqua stagnante — le risaie potrebbero
rayvisarsi abbastanza chiaramente designate : tenne conto, d'altra parte,
che nel regolamento per l’esecuzione della presente legge si potranno
includere le più precise norme nel senso suaccennato.
Malgrado tutto, l’Ufficio centrale ha voluto che la relazione presente
contenesse speciale raccomandazione diretta ad ottenere che nel regola-
mento di cui all’ art. 7, siano specificatamente contemplate le risaie e si
trovi modo che (o con premi materiali o con incoraggiamenti d’altra
patura) i coltivatori del riso siano spinti ad atturare migliorie nei metodi
di coltivazione, le quali valgano a diminuire la diflusione della malaria.
Sono dirette a tradurre in atto il secondo principio fondamentale su cui
si impernia la legge — quello di distruggere i germi malarici esistenti
nell’ Uomo affetto da malaria — le disposizioni contenute negli articoli
2, 3 ed anche 4 del disegno di legge.
Da questo lato, anzi, l’attuale disegno di legge si presenta quale un
complemento della legge per la vendita del chinino.
Ë conoscenza ormai diffusa che l’infezione malarica è nell’ Uomo
rappresentata da speciali organismi microscopici che vivono e si ripro-
ducono entro i globuli rossi del sangue compiendovi ben determinato
ciclo. Ed è pur noto che, fintanto che quegli esseri vivono entro il corpo
dell’ Uomo, v’ ha la possibilità che i germi di essi vengano trasportati da
uno ad altro individuo : determinate specie di Zanzare (nel cui organismo,
perchè la trasmissione possa effettuarsi, gli stessi germi devono compiere
NOTES ET INFORMATIONS ; 627
altro determinato ciclo) sono riconosciuti veicoli o strumenti per tale
trasporto.
Date queste conoscenze, si comprende come al chinino non si possa
attribuire, come fino a poco tempo fa, soltanto un valore curativo, ma
anche quello di mezzo di pubblica profilassi, perchè, data la possibilità
del trasporto dei germi da una ad altra persona per mezzo delle Zanzare,
il malarico non è più soltanto un malato, ma ben anco una sorgente di
materiale contagioso. Come tale il malarico deve percid essere conside-
rato e trattato alla stregua degli individui affetti da altre malattie
direttamente trasmissibili o contagiose. Rispetto agli ammalati di malaria
allo Stato incombono quindi gli stessi obblighi che ha per gli altri
ammalati contagiosi. Se non che, data l’ impossibilità di isolare i mala-
rici, s’impone la necessità di applicare con tanta maggior cura i mezzi
diretti a spegnere nello stesso organismo umano i germi del contagio.
A questo intento risponde la legge sul chinino, colla quale legge si
ottiene l importante risultato di rendere più facile e di risultato più
sicuro l’uso del farmaco, avente l’ azione più specificatamente certa
contro quei germi; ma ci non pud bastare! Occorre che alla cura
specifica contro l’infezione malarica provvedano, per obbligo rigoroso, le
Amministrazioni Comunali, le congregazioni di carità, gli impresari di
lavori pubblici, i proprietari, gli ammalati stessi.
A questo concetto dell’ obbligatorietà della cura specifica contro la
malaria sono ispirate le disposizioni contenute negli articoli 2 e 3 del
disegno di legge. Le disposizioni per effetto delle quali la spesa per la
cura antimalarica — assistenza medica e somministrazione di chinino —
non resti a carico degli ammalati poveri, contadini ed operai, non si
possono cerlamente giudicare non conformi ad equità, quando si consi-
deri che si tratta di una malattia che un legislatore ha potuto definire
« un infortunio contratto sul lavoro ed a causa del lavoro».
Le disposizioni consacrate negli articoli 2 e 3, comprese quelle riguar-
danti le pene da infliggersi ai contravventori della legge, non potrebbero
non essere approvate. A questo punto perd, sopratutto in vista delle
obbiezioni e delle difficoltà, che meritano di essere considerate.
Difficoltà pratiche di qualche entità potranno sorgere dall’ obbligo fatto
ai proprietari, alle Amministrazioni comunali, agli impresari, ecc., di
provvedere all’ assistenza medica e somministrazione del chinino agli
operai e coloni impiegati in modo permanente od avventizio, quando
siano colpiti da febbri palustri, data l’impossibilità di poter sempre accer-
tare che la febbre venne presa in una piuttosto che in altra località, 0
facendo uno piuttosto che altro lavoro. Difficoltà di questo genere sopra-
tutto si affacciano pensando alle emigrazioni di operai e contadini che,
in occasione di grandi lavori per bonifiche, costruzioni ferroviarie,
mondature di risaie, da regioni salubri od eventualmente dichiarate
malariche, si verificano su larga scala ne’ luoghi ove i lavori compiono.
I colpiti da febbri malariche, specialmente se gravi, ritornano al
62S NOTES ET INFORMATIONS
proprio paese, ma qui chi provvederà alla somministrazione del chinino ?
Se la regione non è malarica, secondo la legge, nessuno. Se la regione
è malarica, i proprietari potranno rifiutarsi di fare le gratuite sommi-
nistrazioni di chinino a chi si è presa la malattia altrove.
L'obbiezione qui adombrata si potrebbe nel miglior modo ovviare,
benanco rendendo la legge, senza troppe note di restrizione, più utile,
qualora si obbligassero tutti i comuni a fornire gratuitamente il chinino
per la cura dei malarici poveri, con autorizzazione a farsi poi rimborsare
dai proprietari delle terre del comune, appartengano esse a territorio
malarico o no. À questo concetito si provvederebbe col sopprimere nell
art. 2, comma 2, le parole: «comprese nelle rispettive zone malariche ».—
Se non che, a parte che tale soppressione recherebbe una modificazione
del testo di legge, sono troppo ovvie le obiezioni e le non irragionevoli
resistenze, che, da parte dei comuni e soprattuto dei proprietari di paesi
non malarici incontrerebbe l'applicazione di quel principio, perchè non si
veda subito l’opportunità di non insistere su questo punto. Si affaccia,
d’altra parte, un altro argomento, che vale a rimpicciolire di molto quelle
difticoltà. Basta in proposito considerare che la legge sanitaria assicura
in tutti i comuni l’assistenza medica gratuita per tutti gli ammalati indi-
genti. Che se la legge sanitaria non fa eguale obbligo della gratuita
somministrazione dei medicinali, quasi ovunque a questo provvedono le
congregazioni di carità, sicchè i pochi ammalati malarici che possono
capitare in paesi da questo punto di vista salubri, trovano assicurata la
cura completa senza bisogno di apposite disposizioni di legge, che devono
essere limitate alle zone malariche.
Del resto, a molte questioni di dettaglio potràa provvedere — su questo
punto in modo particolare — il regolamento per l’esecuzione della legge.
Nè sembra il caso di fare in proposito altra speciale raccomandazione,
essendo noto che il Consiglio superiore di sanità anche su questo punto
ha già fissata l’attenzione sua, progettando opportune disposizioni.
Rispetto all’attuazione del disegno di legge nella forma integrale, colla
quale viene presentato, un'obiezione più grave e che si impone all'atten-
zione nostra, venne sollevata con apposito memoriale dalle tre Società
ferroviarie : Mediterranea, Adriatica e Sicula.
Per l’obbligo della somministrazione gratuita del chinino, osservano le
dette Società, non essendovi nella legge alcun cenno speciale per il perso-
nale ferroviaro, è ovvio e naturale che ad esso personale debba ritenersi
applicabile la norma generale dettata nell’art. 2°, il quale fa obbligo della
somministrazione gratuita del chinino alle Congregazioni di carità e, dove
queste non abbiano modo di provvedervi, ai comuni, salvo rivalsa, pei
comuni, verso i proprietari delle terre comprese nelle zone malariche.
Percid, dato che la legge in esame dovesse rimanere nei termini nei quali
venne approvata dal primo ramo del Parlamento, al servizio sanitario
riguardante la malaria dovrebbero provvedere, anche in confronto del
personale ferroviario, non piü le Amministrazioni ferroviarie (le quali
NOTES -ET INFORMATIONS 629
hanno sempre provvedutoe provvedono alla somministrazione del chinino
ed alla cura medica del personale da esse dipendente, mediante i consorzi
di mutuo soccorso), ma le Congregazioni di carità ed i comuni.
Ora, pur prescindendo da ogni considerazione circa le difficoltà di varia
indole che si presenteranno, specie in tanti piccoli comuni aventi terri-
torio soggetto a malaria, per la sollecita, completa e sicura esecuzione
della nuova legge, certo si è che le congregazioni ed i comuni non riusci-
rebbero mai a sostituire per il personale ferroviario la efficacissima azione
che sono in grado di esplicare i Consorzi di mutuo soccorso ferroviari,
dotati, come sono, di idonei mezzi e di una vasta e completa organizzazione.
« Non par quindi possa cader dubbio », osservano le dette Società nel loro
memoriale, «sulla opportunità, se non necessità di conservare negli attuali
Istituti di previdenza (consorzi di mutuo soccorso) il servizio sanitario
anche agli effetti e fini della legge contro la malaria»,
Ad eliminare l'obbiezione che con siftatta disposizione il personale
ferroviario, in quanto dà un contributo pecuniario alla formazione dei
consorzi, verrebbe in qualche modo a provvedere del proprio ad una cura,
che, per la nuova legge, deve essere prestata gratuitamente agli operai dai
comuni, le Amministrazioni ferroviarie dichiaransi disposte ad assumere
a proprio carico il rimborso, ai consorzi di mutuo soccorso, delle spese da
essi sostenute per il servizio di cura contro la malaria.
Il servizio contro la malaria pel personale dipendente dalle Amminis-
trazioni ferroviarie, resterebbe cosi a totale carico delle Amministrazioni
medesime.
Dato questo, in realtà non sarebbe conforme a giustizia che dette
Amministrazioni fossero pur sempre tenute all’ eventuale rimborso ai
comuni per il consimile servizio da essi disimpegnato a vantaggio degli
altri operai residenti nei medesimi comuni. E troppo evidente quindi che
le Amministrazioni ferroviarie dovrebbero essere dichiarate esentr
dall’ obbligo del detto rimborso.
Il suaccennato memoriale presentato dalle tre Società ferroviarie
conclude appunto nel senso «che ad esse sia data facoltà di provvedere
alla diretta somministrazione del chinino, liberando il personale da ogni
onere o concorso nella spesa all uopo necessaria, ed esonerando le
Amministrazioni dal pagamento di quella qualunque quota, che dovreb-
bero corrispondere quale corrispettivo del chinino, che i comuni sarebbero
altrimenti tenuti a somministrare al detto personale ferroviario ».
L'Ufficio centrale riconoscendo ragionevoli sotto ogni rapporto e
conformi a giustizia le osservazioni e le domande fatte dalle Società ferro-
viarie, fu unanime a pronunziarsi nel senso che dall’ obbligo di risarcire
i comuni (articoli 2 e 3 del disegno di legge) dovessero esplicitamente
dichiararsi esenti le Amministrazioni ferroviarie, ritenuto che esse sieno
tenute a provvedere alla diretta e gratuita somministrazione del chinino
al personale di servizio da esse dipendente. Se non che giudicossi non
necessario, per arrivare a tale risultato, modificare in nessuna guisa il
630 NOTES ET INFORMATIONS
disegno di legge presentato al Senato, giacchè nelle disposizioni, che sono
oggetto di quegli articoli, non si possono ritenere comprese le Amminis-
trazioni e Società che hanno un servizio sanitario permanentemente
organizzato.
Ë del resto criterio di massima adottato nella interpretazione ed appli-
cazione di tutte le leggi e regolamenti sanitari quello di riconoscere la
la necessità di tener conto delle speciali esigenze di servizio. Se quel
criterio è applicato ai Ministeri della guerra e della marina, perchè non
dovrà essere applicato alle Società ferroviarie ?
Come a sensi dell’art. 148 del regolamento generale sanitario approvato
con regio decreto 3 febbraio 1901, la denunzia, da parte degli uffci ferro-
viari, dei viaggiatori affetti da malattie diffusive, ecc., devono essere rego-
late da apposite istruzioni emanate dal Ministero dell’ interno, cosi anche
l’interpretazione ed applicazione della legge attuale potrà essere regolata,
anche nello speciale punto in questione, da apposite istruzioni da ema-
narsi dal Ministero degli interni. In proposito all’Ufficio centrale parve
non superfluo raccommandare che il regolamento contenga esplicite dichia-
razioni le quali valgano ad escludere ogni dubbio.
La profilassi contro le malattie trasmissibili ha potuto, anche in linea
degli obblighi del Governo, acquistare basi sicure e progredire quale
scienza positiva, solo da quando, riconosciuta l’individualità e natura
parassitaria degli agenti infettivi, è stato possibile studiarne le proprietà
biologiche, determinarne le condizioni di vita e sopratutto riconoscerne i
modi di riproduzione e diflusione dentro e fuori dell'organismo umano. Le
norme profilattiche riguardanti il colèra, la difterite, il carbonchio, la
peste, la tubercolosi, ecc., non per oltro ormai costituiscono un capitolo
di scienza positiva.
Ë da questo punto di vista che i risultati degli ultimi studi sulla natura,
modo di riprodursi e di diffondersi di quello che, fino a poco tempo fa,
dovevamo accontentarei di chiamare miasma palustre, di fronte alla profi-
lassi ormai hanno acquistato il valore di scoperte di interesse umanitario
e di alto valore economico-sociale. Dal momento che l’Uomo affetto da
malaria, quale focolaio degli specifici germi di tale infezione, pud essere
pericoloso per l’Uomo sano, è evidente che ormai anche all’infezione mala-
rica, sono, da parte del Governo, applicabili le disposizioni che nella
vigente legge sanitaria sono comprese sotto il titolo di malattie diffusive.
A ci corrispondono le disposizioni dirette a rendere non soltanto più
facile e più sicura, ma anche obbligatoria la cura del chinino, in quanto
tale cura è appunto diretta a estinguere od a limitare i focolai di malaria
rappresentati dall'Uomo colpito da quell’infezione. Ma con questo il
compito del Governo, rispetto alla profilassi della malaria, non pu dirsi
esaurito !
Essendo dato oramai acquisito alla scienz a che i germi malarici possono,
con determinate condizioni, essere trasportati dall Uomo malato al sano col
mezzo di determinate specie di Zanzare, secondo la formola : «l'Uomo
NOTES ET INFORMATIONS 631
infetta la Zanzara e la Zanzara l’Uomo », risulta che fra le norme protila-
tiche il Governo deve pure far entrare quelle aventi il ben determinato
scopo della difesa contro le Zanzare.
Si tratta dell'affermazione di un concetto generale, unico per tutte le
malattie trasmissibili, il quale pud ben includere, come nel caso presente,
modalità speciali di applicazione, senza che perd tali difflerenze implichino
una differenza nel principio.
Ad esempio, come le misure ich contro la difterite possono,
anzi devono essere diverse da quelle contro il carbonchio e queste diverse
da quelle contro il colera, la peste, la tubercolosi, ece., cosi rispetto alla
malaria, le particolari sue modalità di diflusione richiedono speciali mezzi
profilattici. Fra questi mezzi, dopo quelli diretti a spegnere od a limitare
i focolai infettivi col mezzo del chinino, devono per ora occupare il primo
posto gli spedienti diretti ad impedire che le Zanzare attingano i germi
infettivi negli ammalati di malaria e che, poi, vadano ad inoculare i germi
evoluti nei sani.
A questo sono appunto indirizzate le disposizioni che, nel disegno di
legge in esame, formano l’oggetto dell'art. 5.
E qui non è inutile ricordare che le esperienze fatte, e su scala abbas-
tanza vasta, in questi ultimi due anni da studiosi italiani e stranieri, coi
risultati convincenti notoriamente conseguiti, ormai danno agli espe-
dienti di difesa contro le Zanzare il pieno diritto di entrare nel dominio
della pratica. Conseguentemente, è ora eliminata ogni possibile obbie-
zione circa l’obbligo del Governo di dare forma legislativa, in ordine alla
pubblica profilassi, a quest'altro principio di difesa della società contro
al malaria.
Rappresentano un lodevole complemento degli obblighi sanciti nel
primo comma del detto art. 5 del disegno di legge, i mezzi d'incoraggia-
mento (con premi od altri mezzi morali), di cui è parola nel comma secondo
del medesimo articolo, pei proprietari ed industriali, che di loro iniziativa
provvederanno alla tutela degli operai e contadini.
Ë superfluo il dire che i criteri per l'applicazione delle disposizioni
sancite da questo art. 5 saranno subordipati a quelli — di cui nell’art 1°
del disegno di legge — che varranne per la designazione delle zone
malariche. À cid dovrà provvedere il regolamento, al quale spetterà pure
il compito d’indicare con maggiore precisione quali potranno essere gli
espedienti di più sicura efficacia per impedire l’inquinamento delle Zanzare
da una parte e l’inoculazione dei germi dalle Zanzare all'Uomo d’altra
* parte.
Per ultimo, in considerazione delle difficoltà pratiche cui s’andrebbe
‘ incontro, qualora la legge ora in esame dovesse andare in vigore dopo
soli 15 giorni dalla sua promulgazione (articolo 1° del Codice civile), pur
tenuto conto de carattere di indeterminatezza, notato in ciascuno dei
suoi articoli, indeterminatezza non evitabile perchè legata alla natura
delle cose; visto che riguardo ai punti fondamentali del disegno di legge
NOTES ET INFORMATIONS
Où
Qo
I
si è imposta la necessità di fare ripetuti riferimenti al regolamento per la
sua esecuzione, l'Ufficio centrale ha creduto di non potersi assolutamente
esimere dal fare altra raccomandazione, e cioè : che alla promulgazione
della legge si provveda solo quando si potrà contemponeamente pubbli-
care il corrispondente regolamento, e che per questo venga pure sentito il
Consiglio superiore di sanità, oltre al parere, prescritto per legge, del
Consiglio di Stato.
Fatte queste osservazioni e raccomandazioni, miranti allo scopo di
rendere più sicuri gli effetti benefici della legge, considerando :
Che la lotta contro la malaria, parte del programma di rinnovamento
igienico, include altro dei problemi che, nel momento storico che attraver-
siamo, con maggiore urgenza si impongono al paese nostro ;
Che da questo punto di vista i provvedimenti escogitati per diminuire
le cause della malaria, corrispondono non soltanto ad un intento sani-
tario, ma ben anco ad uno scopo economico e di civiltà e di progresso ;
Che è ventura somma che le conquiste scientifiche più moderne, col
fornire la chiave per la soluzione di quel grave problema, abbiano pur
tracciata la via da seguirsi, eliminando ogni nota di empirismo ;
Convinto che dopo la legge sul chinino i provvedimenti inelusi nell”
attuale disegno di legge, sono un passo ancora più decisivo nello stesso
indirizzo : :
Considerando infine che coll’ approvazione immediata del disegno di
legge si potrà ottenere che i salutari provvedimenti. che vi si impongono,
vengano attuati entro questo anno, anzi nei prossimi mesi che ne’riguardi
della malaria sono più micidiali ;
L'Ufficio centrale è unanime nel raccomandarvi, onorevoli Colleghi,
lapprovazione del disegno di legge nella forma integrale come venne
trasmesso al Senato, dopo l’approvazione dell’ altro ramo del Parlamento.
Addi 16 maggio 1901.
C. GozGr, relalore.
Dans sa séance du 7 juin 1901, le Sénat italien a adopté, par 59 voix
contre 24, le projet de loi ci-dessus, sans apporter aucune modification
au texte déjà voté par la Chambre. Il a adopté en outre, par assis et levés,
les deux ordres du jour suivants, acceptés par la Commission et par le
Gouvernement :
1° Ordre du jour déposé par le sénateur CavasoLa.— «Il Senato prende
atto delle dichiarazioni del ministro dell’interno e confida vhe le disposi- .
zioni del regolamento chiariranno che il reparto delle spese anticipate
dal commune sarà fatto in ragione dell’estensione di ciascune proprietà
nella quale abbiano lavorato coloni ed operai ai quali il chinino sia stato
somministrato. »
2° Ordre du jour déposé par le sénateur Virezcescni. — « Il Senato
in vita il Governo perchè nel regolamento che deve farsi per l’applicazione
di questa legge, nella determinazione delle zone malariche, si debba
indicare il grado della sua intensità. »
NOTES ET INFORMATIONS 633
La lutte contre les maladies infectieuses (V, 194, 398, 611). — Palu-
disme. — Le paludisme ravage quelques-unes de nos colonies : malgré les
importantes découvertes de ces dernières années, il ne semble pas qu'on
ait songé à prendre des mesures, dans notre empire colonial, pour y
enrayer les progrès de ce fléau, qui sous les tropiques est la principale
cause de mortalité. Aussi est-ce avec la plus vive satisfaction que nous
signalons ici les mesures très sages qui viennent d'être ordonnées à Ta
Réunion : le mérite en revient à M. le D' Vassaz, le très distingué Direc-
teur de l'Institut Pasteur de Saint-Denis, et à M. le Lieutenant-Colonel
SoRDOILLET, de l'artillerie coloniale. Ces mesures sont indiquées dans
l'ôrdre général ci-dessous : nul doute qu'elles ne donnent à bref délai les
meilleurs résultats.
MESURES A PRENDRE DANS LES CORPS DE TROUPE
EN VUE DE COMBATTRE LE PALUDISME
DAMmars 041902;
Le Lieutenant Colonel Commandant Supérieur des troupes à la Réunion
porte à la connaissance de MM. les Chefs de corps et de service l'extrait
suivant des instructions relatives à la propagation du paludisme rédigées
par M. le Médecin-Major de 2?‘ classe de l’armée coloniale, Docteur
J. VAssAL :
1° Le paludisme (fièvre paludéenne ou malaria) est une maladie infec-
tieuse spécifique, non contagieuse, causée par la pullulation dans le sang
de l'Hématozoaire de Laveran.
La plus forte mortalité dans les pays chauds est due au paludisme.
Il se manifeste par des symptômes très variés; le plus connu est la
fièvre intermittente. Mais les fièvres rémittentes ou continues, les fièvres
bilieuses, les accidents pernicieux, l’anémie et la cachexie caractérisent
aussi le paludisme.
2° Le paludisme se contracte par la piqüre des Moustiques.
. Dans l'état actuel de la science, il est démontré que :
A) Le seul agent ordinaire, sinon exclusif, de transmission du paludisme
est le Moustique du genre Anopheles.
P) L’Anopheles transporte le germe de la maladie en le puisant dans le
sang de l'Homme paludéen et en l’introduisant par sa piqûre dans le sang
de l'Homme sain. |
C) L'Anopheles ne peut trouver le germe paludéen que dans le sang de
l'Homme paludéen.
Comme l'Anopheles ne pique guère que la nuit, il suffit de se préserver
la nuit des morsures de Moustiques pour ne pas attraper la fièvre.
3° Il faut donc s'efforcer de détruire les Moustiques qui, outre le palu-
disme, propagent la fièvre jaune, la filariose et peut-être la lèpre et de
guérir les paludéens qui sont dangereux pour le voisin.
La destruction des Moustiques doit s’opérer principalement autour des
habitations, lorsque ces Insectes sont encore à l'état de larves, dans les
634 NOTES ET INFORMATIONS
mares, bassins et tous réservoirs d'eau stagnante où les Moustiques
pondent et se multiplient.
La suppression de toute mare, de tout bassin, en un mot de toute eau
stagnante à proximité des habitations, empêcherait la reproduction des
Moustiques dans le voisinage. Il est, par conséquent, essentiel de n’entre-
tenir près des habitations que les collections d'eau absolument indispen-
sables, de les renouveler souvent, d'empêcher la formation des dépressions
du sol où l’eau s’accumule après chaque pluie, de proscrire d'une façon
complète bassins, jets d'eau, canaux à ciel ouvert disposés seulement
pour l'agrément.
Dans les pièces d'eau qu'on ne peut dessécher, répandre tous les quinze
jours une couche mince de pétrole (10 grammes pour un mètre carré de
surface), afin de faire périr les larves existantes.
Si l’on ne peut détruire tous les Moustiques, il est cependant facile
d'éviter leurs piqûres. A cet effet, la maison d'habitation doit être aussi
aérée que possible, exposée au soleil et au vent et non cachée dans la
verdure. L'usage des moustiquaires est obligatoire. Des fumigations de
feuilles d'Eucalyptus, de Filaos, de poudre de Pyrèthre sont indiquées,
chaque soir, à la tombée de la nuit dans les locaux où les Moustiques
seraient trop nombreux. Dans les postes les plus malsains, les ouvertures
devraient être garnies de toiles métalliques.
Tout Homme paludéen étant une source d'infection où puise l’Anopheles
doit être soigné de bonne heure et jusqu'à guérison complète et autant
que possible isolé. L'usage de la quinine doit être continué quinze jours
après le dernier accès. Pendant la mauvaise saison, il est bon de faire
prendre aux Hommes déjà impaludés ou particulièrement exposés de la
quinine préventive à la dose de 0 gr. 30 par jour.
Signé : D’ VAssAL.
ORDRE
En conséquence, les mesures de précaution suivantes seront prises pour
protéger, dans la mesure du possible, les troupes contre le paludisme :
1° Emploi obligatoire des moustiquaires dans toutes les casernes et
postes, et spécialement dans les infirmeries, ambulances et hôpitaux.
2° Destruction des Moustiques d'après les procédés indiqués au $ 3° de
l'instruction ci-dessus.
= 3° Traitement immédiat de tout militaire paludéen.
4° Usage de la quinine préventive pendant la mauvaise saison pour tous
les Hommes déjà impaludés ou plus particulièrement exposés à contracter
la fièvre.
Dans chaque caserne ou quartier, il sera tenu par les soins du médecin
chargé des troupes et sous la surveillance du Chef de Corps, un registre
spécial dont le modèle sera donné, où seront régulièrement inscrits les
militaires atteints de fièvre paludéenne.
NOTES ET INFORMATIONS 635
Ce registre sera visé par le Chef de Corps à la fin de chaque mois et
communiqué le 1" du mois au Commandant supérieur des troupes, après
que le nombre des Hommes traités pour paludisme et le nombre des
journées de traitement auront été totalisés.
L'application de ces principes élémentaires a déjà fait ses preuves dans
certaines colonies et dans quelques localités d'Europe.
Etant donné que l'on peut admettre que les Moustiques s'éloignent peu
du lieu où ils naissent et que les paludéens peuvent être guéris, par
l'emploi rationnel de la quinine, la présence prolongée du paludisme dans
une caserne ou dans un poste militaire indiquerait un manque de soin et
de diligence de la part du commandement.
Je l’en rendrai responsable.
A. SORDOILLET.
La destruction des Rats. Essais officiels. — Samedi (28 décembre),
ont eu lieu à Marseille, dans les cales du Djemnah, les essais officiels du
nouveau mode de destruction des Rats à bord des navires, au moyen de
l’acide carbonique liquéfié. Ces essais ont été effectués en présence des
ingénieurs et du chef de service de la Compagnie des Messageries et
étaient dirigés par les D'° CATELAN et Jacques, du Service de la santé de
Marseille. ,
Les résultats de ces opérations sont aussi probants en ce qui concerne
la destruction des Rats qu’en ce qui concerne la commodité du procédé.
Ainsi les quais peuvent être à l'abri de toute invasion des germes de la
peste dont les Rats, on le sait, sont les propagateurs les plus redoutables,
puisque tous les navires qui accosteront les appontements auront tous
leurs Rongeurs détruits avant de débarquer leurs marchandises. — La
Dépêche coloniale du 31 décembre 1901.
ERRATUM
Contrairement à l'indication donnée à la fin tome IV des Archives
(page 640), ce volume doit comprendre cinq planches hors texte, et non
quatre, savoir : trois planches numérotées et deux portraits de Félix
Dujardin.
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Généralités
Corso di perfezionamento in Igiene per i laureati in medicina. Istituto d’ Igiene
della R. Università di Roma. Supplemento al Policlinico, in-8° de 20 p., Roma,
1901.
R. BLancHaRo, Climat, hygiène et maladies. Madagascar au début du XX:
siècle. Paris, Société d'éditions scientif.; p. 397-452, 1902.
E. GaucHer et E. SERGENT, Anatomie pathologique et pathogénie de l’acné
varioliforme (Molluscum contagiosum de Bateman). Archives de méd. expérim.
et d'anatomie pathol., XII, p. 657-664, pl. XIII, 1898.
H.-D. GEnninés, Sulphur dioxide as a germicidal agent. Bulletin n° 5 of the
Hygienic Laboratory, in-8° de 12 p., Washington, 1902.
R. Heymows, Biologische Beobachtungen an asiatischen Solifugen nebst Bei-
trâgen zur Systematik derselben. Abhandlungen der k. preuss. Akad. der Wiss.
zu Berlin, in-4° de 65 p., 1902.
P. Minçazzini, Il mollusco contagioso negli Anfibi. Rendiconti della r. Aca-
demia dei Lincei, XI, p. 258-263, 1902. — [Parasite intra-cellulaire, ovalaire,
mesurant 70 à 100 y, se multipliant par fractionnement|.
F. von OErELE, Studien über die altägyptische Parasitologie. Zweiter Teil :
Innere Parasiten. Zoologische Systematik der Aegypter. Archives de Parasito-
logie, V, p. 461-503, 1902.
G.-P. Prana, Notices biographiques. — XII. Gian Battista Ercolani. Archives de
Parasitologie, N, p. 504-550, 1902.
Médecine tropicale
R. BLANCHARD, Rappurt sur l’organisation de l’Institut de Médecine Coloniale.
Archives de Parasitologie, N, p. 561-568, 1902.
LE Danrec. Les Colonies. Introduction à l'étude de la Pathologie exotique.
Questions diplomatiques et coloniales, in-8 de 45 p., Paris, 1902.
G. TREILLE, Congestion du foie. Le Caducée, II, p. 73-76, 1902.
Protozoaires
A.-M. PrzesmycxI, Ueber parasitische Protozoen aus dem inneren der Rota-
torien. Bulletin de l’Acad. des sc. de Cracovie, p. 358-408, 1901.
Sporozoaires
B. GaLui-VALERIO, Études relatives à la malaria. La distribution des Anopheles
dans le canton de Vaud, en relation avec les anciens foyers de malaria, et contri-
bution à l’étude de la biologie des Anopheles. Bulletin de la Sociéte Vaudoise
des sciences naturelles, XXXVNII, p. 581-609, Lausanne, 1901.
B. GaLLi-VALERIO, Untersuchungen über die Hämosporidien der Alpenvôgel.
Centralblatt für Bakteriologie, Originale, XXXI, p. 162-165, 1902.
A. GauTiER, La inédication arrhénique, Paris, Masson, in-8° de 46 p., 1902.
OUVRAGES REÇUS 637
J. GurarT, Le paludisme dans la campagne romaine et les récentes expériences
du Professeur Grassi (2° campagne antipaludique : Ostie, 1901). Archives de
Parasitologie, V, p. 401-411, 1902.
F. MaRTIRANO, La malaria nel mezzogiorno d'Italia. Ricerche fatte nel 1901.
Atti per la Società della malaria, XII, in-8° de 59 p., Roma, 1902.
F. MARTIRANO, ANDRETTA, LAVIANO € Nicozais, La campagna antimalarica
mediante la profilassi meccanica sulla linea Rocchetta Santa Venere-Monticchio.
Atti per la Società della inalaria, VX, in-8° de 10 p., Roma, 1902.
D. Srorcescu, Paludisme en Roumanie, notes de statistique et sa prophylaxie.
Thèse de Paris, in-8° de 64 p., 1902.
H.-B. Wan», The meaning of recent discoveries concerning malarial organisms,
Studies from the zoological laboratory, University of Nebraska, p. 101-121,
1901.
Flagellés
A. Laveran et F. Mesniz, Recherches morphologiques et expérimentales sur le
Trypanosome du Nagana ou maladie de la Mouche Tsétsé. Annales de l’Institut
Pasteur, XVI, p. 1-55, 1902.
Helminthes en général
H.-B. War», Internal parasites of Nebraska Birds. Studies from the zool.
laboratory of the University of Nebraska, p. 85-92, 1901.
F. Zscaoxkr, Fauna helvetica. — Heft 8 : Parasitische Würmer. Bibliographie
der schweizerischen Landeskunde, in-8° de 39 p., 1902.
Cestodes
O. FuHRMANN, Sur un nouveau Bothriocéphalide d’Oiseau /Ptychobothrium
armatum). Archives de Parasitologie, NV, p. 440-448, 1902.
M. Lüne, Urogonoporus armatus. Ein eïgentümlicher Cestode aus Acanthias,
mit anschliessenden Bemerkungen über die sogenannten Cestodarier. Archives
de Parasitologie, NV, p. 209-250, 1902.
FE. Zscuoxke, Hymenolepis {Drepanidotænia) lanceolata Bloch als Schmarotzer
imMenschen. Centralblatt fur Bakteriologie, Originale, XXXI, p. 331-335, 1902.
Trématodes
F. Fiscaoeper, Die Paramphistomiden der Säugethiere. Inaug. Dissert.,
Kônigsberg, in-8° de 59 p., 1902.
M. Srossicn, IL Monostomum mutabile Zcder e le sue forme affini. Bollettino
della Soc. adriatica di sc. nat. in Trieste, XXI, p. 1-40, pl. I-XI, 1901.
Nématodes
J. LaMBiNET, Recherches sur l’action du suc gastrique renforcé sur les larves
d’Ankylostomes. Bull. de l’Acad. de méd. de Belgique, in-8° de 4 p., 22 février 1902.
Von Linsrow, Beobachtungen an neuen und bekannten Nemathelminthen,
Archiv für mikroskopische Anatomie, LX, p. 217-232, 1902.
C. Parona e M. Srossica, Oesophagostomum tuberculatum, n. sp., parassita
dei « Dasypus ». Bollettino dei Musei di zool. e anat. comp. della R. Universita
di Genova, n° 110, in-8& de 3 p., 1901.
G. Prert,, Sul modo di transmissione dell Anchilostoma duodenale. Reale
Accademia dei Lincei, XI, p. 217-220, 1902.
638 < . OUVRAGES REÇUS
Aeanthocéphales
L. de MarvaL. Étude sur quelques Echinorhynques d’Oiseaux. Archives de
Parasitologie, NV, p. 412-439, 1902.
Arthropodes
L. Dyé et M. NevEu-LEMAIRE, Anomalie des palpes maxillaires chez quelques
Moustiques du genre Culex. Bulletin de la Soc. Zool. &e France, XXVI, p. 194-
196, 1901.
E. TRouEssART, Endoparasitisme accidentel chez l'Homme d’une espèce de
Sarcoptide détriticole j'Histiogaster spermaticus). Archives de Parasitologie, V,
p- 449-259, 1902.
Bactériologie
G. AJEeLLo e C. ParascanpoLo, Della psiltaccosi. Studii ed esperimenti. Archives
de Parasitologie, V, p. 294-395, 1902. |
C. Denison, The uses of tuberceulin. Journal of the American medical Asso-
ciation, in-8 de 15 p., february S8th, 1902.
Dürcx, Ueber Pest. Verhandlungen der deutschen pathologischen Gesellschaft,
IV, p. 252-260.
: B. GaLzzi-VALERIO, À qui revient la priorité de la découverte du foyer de peste
du lac Baikal? Centralblatt für Bakteriol., Originale, XXXI, p. 268. 1902.
P. GarNaAuLT, La tuberculose humaine et la tuberculose bovine pendant l’anti-
quilé et le moyen-àge. Archives de Parasitologie, V, p. 251-293, 1902.
E. Gaucaer, Traitement de la syphilis. L'œuvre. médico-chirurgicale, n° 14,
p. 487-522, 1899.
E. Gaucrer et G. Lacarère, Étude historique de la tuberculose miliaire du
pharynx. Archives de méd. expérim. et d'anatomie pathol., XIV, p. 130-140,
pl. IV, 1902.
L. Lanpouzy, La lutle contre la tuberculose, maladie de misère, contagieuse,
évilable et curable. Conférence faite à Lille le 22 décembre 1901. Paris, in-8° de
74 p., 1902.
Mycologie
E. Brumpr, Mission de M. le Vte du Bourg de Bozas en Afrique centrale. Notes
et observations sur les maladies parasitaires. 2° série. Note complémentaire.
— XI. Mycétome à grains blancs. Archives de Parasitologie, V, p. 460, 1902.
P. LesaGe, Première note sur l'influence du substratum dans la germination
des spores de Penicillium. Bullétin de la Soc. scientif. et méd. de l'Ouest, XI,
p. !-4, 1902.
L. PLancaon, Influence de divers milieux chimiques sur quelques Champi-
gnons du groupe des Dématiées. Thèse de la Faculté des sciences, Paris, grand
in-8° de 248 p et 4 pl., 1900.
TABLE DES MATIÈRES
G. AïELLo e C. ParascAnpoco. — Della psittaccosi ; studi ed esperimenti
(avec un tableau hors texte)
R. BLancHARD. — Sur la piqûre de quelques Hémiptères :
R. BcancaArD. — Rapport sur SR TO de l’Institut de médecine
coloniale . Ur à : ACTE AIRE LS NAN
E. Bonn. — Sur le A ed du favus de la Souris (Achorion quinc-
keanum) (avec 6 fig. dans le texte) . . . . . . . .
Em. BrumprT. — Mission de M. le V' du Bourg de Bozas en Afrique centrale:
Notes et observations sur les maladies parasitaires, 2° série (avec
6 fig. dans le texte) SA LE AU ART EE U PEN IE
Em. BruMPr. — Mission de M. le V'* du Bourg de Bozas en Afrique centrale.
Notes sur les maladies parasitaires (2° série). Note complémentaire
(avec une fig. dans le texte) A RO EE SR MR CET
C. CHauveau. — Les théories des épidémies et des contages jusqu’au XIX°
siècle . NS NES ET RUE RS PAROI Er ES ENST
O. FUHRMANN. — Sur un Er aide d d’Oiseau nn
armatum) (avec 6 fig. dans le texte) SNA en AN ANUS ES
P. GarNaAuLr. — La tuberculose humaine et la tuberculose bovine pendant
l’antiquité et le moyen-âge . RE DNS ON LM ES ent pe
A. GAUTIER. — Sur un traitement spécifique très puissant des fièvres palu-
déennes AA ARE DR CRE SCA dre LPS
J. GurART. — Le paludisme dans la campagne romaine et les récentes expé-
riences du Professeur Grassi (avec 6 fig. et un portrait dans le texte).
M. Lüne.— Notices biographiques. — XI- Johannes Müller (avec un portrait
et une gravure dans le texte) . Me M eh 0
M. Lüne. — Urogonoporus armatus, ein eigentümlicher Cestode aus Acan-
thias, mit anschliessenden Bemerkungen über die sogenannten Cesto-
darier (avec 3 fig. dans le texte et planche I) . SAIATERE
L. DE MARVAL. — Etude sur quelques bn d'Oiseaux (avec 14 fig.
dans le texte) ROMA MERE D RTIGRS
G. NEuMaNN. — Spelæorhynchus præcursor n. g., n. sp., nouvel Acarien
parasite (avec 9 fig. dans le texte).
G. NEUMANN. — Deux nouvelles pédiculines ET REA.
F. von OrreLe. — Studien zur mittelniederdeutschen Parasitologie
FE. von OEFELE. — Præhistorische Parasitologie nach Tierbeobachtungen
F. von OErFELE. — Studien über die altagyptische Parasitologie. Zweiter
Teil : Innere Parasiten (avec 3 fig. dans le texte) .
640 TABLE DES MATIÈRES
C. PARASCANDOLO € G. AJELLO. — Della psittaccosi; studi ed esperimenti
(avec un tableau hors texte) ERNST OT
G. P. Prana. — Notices biographiques. — XII. Gian Battista Ercolani (avec
un portrait, un fac-simile et 2 fig. dans le texte). 504
M. Srossica. — Sopra una nuova specie delle Allocreadiinae osservazioni
(avec une fig. dans le texte) A EST s 578
E. TROUESSART. — Endoparasitisme accidentel chez l'Homme d’une espèce
de Sarcoptide détriticole (Histiogaster spermaticus) (avec 4 fig. dans
LE TEXTE) Pen S LAE RME EE GENE ER EN PEER 49
P. VuizcemN. — Trichosporum et trichospories (avec 12 fig. dans le téxte). 38
Le Docteur Garnault et la tuberculose bovine (avec un portrait dans le
texte). Re ONE TT te L q A 160
Déclaration du Roi, concernant les Chirurgiens qui s’embarquent sur les
Navires Marchands, et la visite du Coffre de Chirurgie (avec 2 fig.
dans le texte) SRE AAA SM NRA AIETE OT DUR PRE 551
Hommage au Professeur R. Blanchard (avec une fig. dans le texte et deux
planches). 602
Erratum . PNR EURE LE ME OS
Revue bibliographique "DU CN NE 00183, 396, 1605
Notes elInformations "0 NME RM ONE 188, 398, 557, 611
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205, 399, 539, 636
Le présent volume comprend un tableau et 3 planches hors texte (dont une
seule numérotée), 5 portraits, 3 fac-simile et 76 figures dans le texte.
Il a été publié en quatre fascicules : 1°" fascicule, comprenant les pages 1 à 208,
paru le 15 janvier 1902; 2°, pages 209 à 400, paru le 15 février 1902 ; 3°, pages
401 à 560, paru le 45 avril 1902 ; 4°, pages 561 à 640, paru le 15 juin 1902.
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Il est peu de sciences qui aient fait, ces dernières années, des
progrès plus rapides que la Bactériologie et la Parasitologie. Com- |
) bien de maladies, dont on ignorait hier encore l’étiologie, ont été
| reconnues avoir pour cause des parasites végétaux ou animaux.
Laissan
breux ouvrages, l’auteur s’est borné à l'étude dès parasites animaux,
: insistant surtout sur les découvertes récentes qui viennent de
transformer complètement nos connaissances sur certaines mala-
dies parasitaires, telles que le paludisme et la filariose.
ne Ce dans le but de faciliter ces études aux étudiants et aux
médecins, que M. le D' Neveu-LemaiRE a écrit ce Précis de
MD ie animale. «Il y résume, dit M. le Professeur
_ BLANCHARD dans sa préface, non seulement les o ouvrages classiques.
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plus nouvelles qu’il m’a entendu exposer à mon/cours et dont nous
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Paris et Départements : 20 fr. — Ünion postale : BL fr.
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botanique adoptées par les Congrès internationaux. de zoologie et de botanique ;
2% On fera usage, tant pour les noms d'auteurs que pour je indications biblio-!:
graphiques, des abréviations adoptées par ces mêmes Congrès ou par le Zo0lo0- é
qical Record de Londres ;
3° Les noms géographiques ou les noms propres empruntés à des langues qui
n’ont pas l'alphabet latin seront transcrits conformément aux règles interna-
tionales adoptées par les Congrès de zoologie ;
/ 4° Tout nom d’être: vivant, animal ou plante, commencera par une première
lettre capitale ;
5° Tout nom scientifique latin sera imprimé en italiques Coiened une fois sur
Je manuscrit). DATE
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2* Ne rien écrire sur les dessins originaux.
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placées sur un calque recouvrant la planche ou le dessin.
4° Abandonner le plus poonee le crayon à la mine de plomb pour le crayon
Wolf ou l’encre de Chine.
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à M. le D: J. Gurarr, Secrétaire de la rédaction, dans un délai maximum de, huit
jours, les épreuvées corrigées avec le manuscrit où l’épreuve précédente.
Ils recevront gratis 50 tirés à part de leur article. Ils sont invités à faire con-
naître sans délais’ ils désirent en recevoir un plus grand nombre (50 au ma ximum}, |
à leurs frais et conformément au tarif ci- -dessous. Ce tarif ne vise que l’impres-,
sion typographique; il ne concerne point les planches, dont lé prix peut varier
considérablement. Toutefois, il importe de dire que, pour les exemplaires
d'auteurs, lés planches seront comptées à au prix de revient. Les tirés
à-part ne peuvent être mis en vente.
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