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Full text of "Archives des sciences physiques et naturelles"

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1861; 


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DUPLICATA  DE  LA  BIBLIOTHEQUE 

Dtr  coNSEEv/T'::~E  bctaî-îqv.e  de  geneve 

V^KD*:;    LN   1922 


ARCHIAES 


DES 


SCIENCES  PHYSIQUES  ET  NATURELLES 


..'.^ 


.     ■    î     '        '         i     ,  • 


DUPLICATA  DE  LA  BIBLIOTHEQUE 

BtJ  CONSEr.'  '^^  EGTAKIQ.riE  DE  GENEVE 

v^i;D'J    Eîf    1922 


GENÈVE.  -  IMPRIMERIE  DE  JULES-GUILLAUME  FICK. 


RinLiOT{iÈ(][i^]  r.\ni^:i{SELLE 


ET 


HEVllE  SUISSE 


ARCIliVES 


DES 


SCIENCES  PHYSIQUES  ET  NATURELLES 


NOUVELLE  FÉlilODE 

TOME  VINGTIÈME 


GENÈVE 


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BUREAU  DE  LA  BIBLIOTHÈOUE  UNIVERSELLE 

4,  me  (le  l'Ilôlcl-iie-Ville 


LAUSANNE 

DEXAFOiMAlXE  et  ROUGE 


NEUCHATEL 

SAMUEL  DELACHAUX  &  C" 


1804 

DUPLICATA  DE  LA  BIBLIOTE      .       . 

33tr  OONSERVATOIRE  BOTANIQUE  DE  GENBTB 

VENDU   EN  1922 


HFXHERCHES 


SUR 


LES  ACIDES  SILICOTUNGSTIQLIES 

ET  NOTE   SUR 

LA  CONSTITUTION  DE  L'ACIDE  TUNGSTIQUE 

PAR  ^       _„ 

M.     G.    MARIGNAC.  «kW  VjJKK: 

(Extrait.)  r. ,.  :>  !»f-î«; 


J'ai  signalé,  dans  un  mémoire  précédent  i.  l'existence 
d'nn  nouveau  groupe  de  composés  salins,  dont  l'acide 
résulte  de  la  combinaison  de  l'acide  tungstique  avec  une 
petite  (juantilé  d'acide  silicique.  J'ai  poursuivi  depuis 
celte  époque  l'étude  de  ces  composés  qui  sont  plus  variés 
que  je  ne  l'avais  cru  d'abord.  L'analogie  de  leurs  pro- 
priétés, et  la  diiïiculté  de  déterminer  avec  une  parfaite 
exactitude  les  proportions  relatives  de  la  silice  et  de  l'a- 
cide tungstique,  m'avaient  fait  supposer  l'existence  d'un 
seul  genre  de  sels.  Une  étude  plus  approfondie  m'en  a 
fait  reconnaître  jusqu'ici  trois  genres  distincts,  corres- 

<v$  pondant  à  trois  combinaisons  bien  déterminées  de  l'acide 

05  tungstique  et  de  l'acide  silicique. 
I       Lorsqu'on  fait  bouillir,  avec  de  la  silice  gélatineuse, 

^^      *  Annales  de  Chimie  el  de  Physique,  3"  Série,  T.   LXIX,  p.  l. 


6  RECHEP.CIIES   Srn    LES 

la  dissolution  d'un  tiingslate  acide  de  potasse  ou  desonde, 
il  se  dissout  une  certaine  quatililé  de  silice ,  la  liqueur 
prend  nne  réaction  alcaline  et  renferme  maintenant  un 
acide  dans  lequel  un  équivalent  de  silice  est  conribiné  à 
douze  équivalents  d'acide  tungslique  (Si  0^  12  WO^  ), 
et  que  j'appelle  acide  silicotnngslique.  C'est  un  acide 
énergique,  d'une  grande  stnbililé,  facile  à  extraire  de 
ses  sels,  formant  deux  hydrates  en  magnifiques  cristaux, 
et  dont  la  plupart  des  sels,  tiès-solubles,  cristallisent  très- 
bien. 

Le  lungstate  acide  d'ammoniaque,  dans  les  mêmes 
circonstances,  donne  naissance  à  un  autre  acide,  dans  le- 
quel un  équivalent  de  silice  est  combiné  à  10  équivalents 
d'acide  lungstiqne  (Si  0",  10  WO^),  je  l'appelle  acide 
silicodécitungstique.  Cet  acide  eat  beaucoup  plus  diffi- 
cile à  extraire  de  ses  sels  à  l'état  de  pureté,  il  forme  un 
hydrate  qui  n'est  point  susceptible  de  cristalliser,  mais 
qui  se  dessèche  en  une  masse  vilrense,  cassante,  très- 
déliquescente.  L'extrême  solubilité  de  la  plupart  de  ses 
sels,  rend  leur  cristallisation  difficile;  ils  paraissent  d'ail- 
leurs peu  stables. 

L'acide  silicodécitungstique  lui-même  est  très-peu 
stable.  Il  est  presque  impossible  de  le  dessécher  sans  le 
décomposer.  Une  très-petite  quantité  de  silice  se  sépare 
et  l'on  obtient  ainsi  un  nouvel  acide  dans  lequel  la  silice 
et  l'acide  tungstique  se  retrouvent  exactement  dans  les 
mêmes  proportion?  que  dans  l'acide  silicotnngslique, 
mais  qui  en  diffère  cependant  sous  tous  les  rapports  ;  je 
lui  dorme  le  nom  d'acide  tungstosilicique.  Il  forme  un 
hydrate  très-soluble  et*  même  faiblement  déliquescent, 
mais  dont  on  peut  cependant  obtenir  des  cristaux  volu- 
mineux parfaitement  déterminés.  Il  forme  également  une 


ACIDES   SILIGOTUNGSTIQUES.  7 

série  de  sels  (iiii.  malgré  leur  isomérie  avec  les  silico- 
liiiigslates,  en  (JilTèrent  par  leurs  fondes  cristallines  et 
par  les  proportions  rl'eau  de  cristallisation.  Ils  parais- 
sent en  général  plus  solubles  que  les  silicotungstales  (qui 
le  sont  déjà  à  un  haut  degré),  mais  moins  que  les  silico- 
décilungstates. 

Ces  trois  acides  sont  qnadribasiques,  en  considérant 
comme  sels  neutres  les  sels  à  quatre  équivalents  de  base 
qui  se  forment  toujours  par  l'action  de  ces  acides  sur 
les  carbonates.  Les  sels  les  plus  fréquents  sont  ceux  à 
deux  ou  à  (pjalre  équivalents  de  base,  les  premiers  cris- 
tallisent en  général  plus  facilement.  Comme  on  peut  le 
prévoir  d'après  leur  nature  polybasique,  ces  acides  ont 
une  grande  tendance  à  former  des  sels  doubles.  C'est 
ainsi  que  l'ammoniaque  ne  précipite  point  une  dissolution 
de  silicotungstate  d'alumine,  mais  qu'au  contraire  l'alu- 
mine, de  même  que  la  magnésie,  le  carbonate  de  chaux 
etc.,  se  dissolvent  aisément  par  l'ébulition  dans  une  dis- 
solution de  silicotungstate  d'ammoniaque. 

L'alcool  dissout  ces  acides  aussi  facilement  que  l'eau. 
L'éther  lui-même,  parfaitement  anhydre,  a  une  grande 
afllnilé  pour  eux  et  les  liquéfie  en  formant  un  liquide 
sirupeux,  limpide,  insoluble  dans  un  excès  d'éther,  mis- 
cible au  contraire  avec  l'eau  froide  en  toute  proportion  ; 
mais  ce  mélange  se  trouble  et  laisse  séparer  l'éther  par 
la  chaleur. 

Les  sels  de  ces  acides  étant  très-solubles,  et  renfer- 
mant une  proportion  considérable  d'acide  tungsli(iue, 
donnent  lieu  à  des  dissolutions  remarquables  par  leur 
densité.  Je  citerai  par  exemple  la  dissolution  du  silico- 
tungstate neutre  de  soude  dont  la  densité  atteint  3,05, 
en  sorte  que  le  verre,  le  quartz  et  la  plupart  des  pierres 
flottent  sur  ce  liquide  d'ailleurs  très-fluide. 


8  RECHERCHES   SUR   LES 

L'acide  silicoliingstique  cristallise  à  la  tempéralure  or- 
dinaire en  gros  octaèdres  à  base  carrée,  dont  les  angles 
diffèrent  peu  de  ceux  d'un  octaèdre  régulier,  renfermant 
29  équivalents  d'eau  de  cristallisation,  suivant  la  for- 
mule : 

Si  OS  42  W<>3,  4  no   .   29  Aq. 

Il  commence  à  entier  en  fusion  vers  36"  et  est  com- 
plètement liquéfié  dans  son  eau  de  cristallisation  à  53°. 

Lorsqu'il  cristallise  à  une  température  un  peu  plus 
élevée,  ou  à  la  température  ordinaire  en  présence  d'al- 
cool, d'acide  chlorliydriqueou  d'acide  sulfuiique,  il  forme 
un  hydrate  qui  ne  contient  (jue  18  équivalents  d'eau 
de  cristallisation.  Il  se  présente  alors  en  cristaux  dont 
l'apparence  est  celle  de  cubo-octaèdres,  mais  qui  pro- 
viennent réellement  de  la  combinaison  de  deux  rhomboè- 
dres basés. 

Desséché  à  1 00  degrés  cet  acide  retient,  outre  l'eau  com- 
binée, quatre  équivalents  d'eau  de  cristallisation  Chauffé 
à  220S  non-seulement  il  a  perdu  ces  derniers,  mais  il 
ne  retient  plus  que  deux  équivalents  d'eau  basique  qui 
paraissent  seuls  nécessaires  à  la  constitution  de  cet  acide. 

11  les  retient  même  jusqu'au  delà  de  350"  et  n'éprouve 
aucune  aitéralion  à  cette  température.  Dans  cet  état,  il 
s'échauffe  fortement  au  contact  de  l'eau,  se  redissout  et 
cristallise  de  nouveau  sans  avoir  subi  aucun  changement. 
Ce  n'est  qu'à  une  tempéra'uic  voisine  de  la  chaleur 
rouge  que  le  reste  de  l'eau  est  chassé,  en  même  temps 
l'acide  jaunit  et  devient  insoluble,  en  se  décomposant 
probablement  en  un  mélange  d'acide  tungstique  et  d'acide 
5=ilicique. 

L'acide  tungslosilicique  cristallise  avec  20  équivalents 
d'eau  de  cristallisation  suivant  la  formule  : 
12  \\0\  SiO^  4  110^-20  Aq. 


ACIIMIS    SlMCOTl'NC.SilOUES.  9 

Ses  cristaux  ;i|)p;iilifMiri(iil  nii  sysloriic  du  |)rismo  ohli- 
(|ii('  non  syiiit''tri(|M('.  ils  IoiiiIm'iiI  en  dt-rniiiescence  (luarid 
1  air  est  Immidc.  Sa  décoinposilioii  par  la  clialnir  snil 
les  mêmes  phases  que  celle  de  l'acide  silicoluiigsli(|ue. 
Jl  oITrc  la  même  slabililé.  l/éhullilioii  avec  les  acides, 
J'évaporation  à  siccilé  avec  de  l'eau  régale  ne  rlélerminenl 
point  sa  décomposition. 

".le  me  suis  appliijué  à  l'étude  crislallograpITKpie  d'un 
grand  nombre  de  sels  de  ces  acides.  Celte  élude  ne  pou- 
vait m'amener  à  aucun  rapprochement  curieux  avec  d'au- 
tres combinaisons,  puisque  ces  acides  semblent  apparte- 
nir à  un  type  nouveau  de  composés.  Toutefois  la  compa- 
raison entr'elles  des  formes  d'un  cerlam  nombre  de  ces 
sels,  offre  (]uelques  résultats  intéressants.  On  est  frappé, 
dans  cet  examen,  des  analogies  de  forme  incontestables 
que  l'on  observe  entre  des  composés  dont  il  est  diiïicile 
d'admettre  l'isomorphisme.  Ainsi  les  silicolungstates  aci- 
des de  baryte  et  de  chaux,  offrent  identiquement  les  mê- 
mes formes  que  l'acide  silicotungslique  libre  cristallisé  à 
chaud.  Il  est  vrai  que  les  proportions  d'eau  de  cristalli- 
sation sont  les  mêmes,  en  sorte  que  l'on  pourrait  à  la 
ligueur  y  voir  un  exemple  de  l'isomorphisme  de  l'eau 
avec  la  chaux  et  la  baryte;  mais  il  m'est  impossible  d'ad- 
mettre cft  isomorphisme.  non-seulement  parce  qu'on 
n'en  a  jamais  rencontré  d'autre  exemple,  mais  surtout 
parce  qu'il  paraît  théoriquement  impossible,  la  baryte 
et  la  chaux  étant  des  bases  à  un  seul  atome  de  métal, 
tandis  que  l'eau  renferme  deux  atomes  d'hydrogène. 

Plusieurs  autres  coïncidences  de  forme,  observées  par 
exemple  entre  des  sels  de  soude  différant  complètement 
les  uns  des  autres  par  les  proportions  de  base  et  d'eau 
de  cristallisation,  me  font  croire  que  ces  faits  doivent  être 


10  RECHEP.CIIES   SUR    LES 

altribnés  à  l'inlervenlion  d'une  cause  générale  flonl,  d'ail- 
leurs, je  ne  prétends  point  être  le  premier  à  indiquer  l'in- 
fluence, et  à  une  extension  nécessaire  du  principe  fon- 
damental de  l'isomorphisme  posé  par  Milscherlich.  Je 
crois  qu'il  faut  admettre  que  lorsque  deux  CDrps  com- 
posés renfeiment  un  élément  ou  un  groupe  d'éléments 
communs,  qui  forme  la  plus  grande  partie  de  leur  poids, 
ils  peuvent  être  par  cela  seul  isomorphes,  quand  bien 
même  !e  reste  des  éléments  par  lequel  ils  difl'èrenl  ne 
constituerait  pas  un  groupement  atomiciue  semblable  ou 
isomorphe  dans  ces  deux  composés. 

Le  beau  mémoire  de  M.  Scheibler  sur  les  métatungsla- 
tes  a  déjà  fourni  un  exemple  remarquable  de  ce  principe, 
car  il  a  constaté  que  la  plupart  des  sels  de  ce  genre  sont 
isomorphes,  bien  qu'ils  renferment  des  proportions  d'eau 
très-différentes  quant  au  nombre  d'atomes  qu'ils  repré- 
sentent, mais  qui  varient  seulement  entre  12  et  15  7"  f^w 
poids  total  du  sel.  Je  crois  encore  qu'une  grande  partie 
des  coïncidences  de  forme  observées  entre  certains  mi- 
néraux, dont  la  constitution  atomique  ne  semble  pas  jus- 
tifier l'isomorphisme,  s'explique  par  cette  simple  cause 
sans  qu'il  soit  besoin  pour  cela  de  recourir  à  aucun  des 
systèmes  plus  ou  moins  compli(|ués  qu'ont  imaginés  dans 
ce  but  quelques  minéralogistes. 

Si  ce  principe  est  vrai,  comme  je  le  crois,  on  voit  qu'il 
faut  garder  une  grande  réserve  quand  on  veut  coiicliire 
l'isomorphisme  de  deux  corps  de  celui  de  composés 
complexes  dans  lesquels  ils  peuvent  entrer.  Il  prouverait 
aussi  combien  sont  vains  les  essais  tentés  par  quelques 
auteurs  pour  conclure  la  formf  cristalline  d'un  composé 
de  la  seule  considération  du  nombre  des  atomes  des  di- 
vers éléments  (jui  entrent  dans  sa  composition. 


ACIDFS    Sir>l(:OTUNGSTIQUES.  11 

M.  Persnz,  dans  un  mùinoire  rùcenl^  a  proposé  une 
nouvt^lie  formule  de  l'acitle  tungslKjue,  dont  l'adoplion 
bouleverserail  toutes  les  lormules  assignées  jus{|u'ici 
aux  tungslaips.  Cet  acide,  d'après  ce  ch'unislp,  rcnrerme- 
rait  deux  équivalents  de  métal  et  cinq  d'oxygène,  suivant 
la  formule  W0\ 

Il  semble  au  premier  abord  que,  pour  un  corps  dont 
on  connaît  un  si  grand  nombre  de  composés,  on  ne 
puisse  pas  rester  dans  l'indécision  entre  des  formules 
aussi  différentes  et  que  l'analyse  de  la  plupart  d'entr'eux 
devrait  faire  reconnaître  immédiatement  si  les  propor- 
tions d'oxygène  contenues  dans  l'acide  tungsliqiie,  com- 
parées à  celles  des  autres  éléments  des  tungstates,  of- 
frent des  rapports  généralement  multiples  de  5  ou  de  3. 

Mais  presque  tous  ces  composés  présentent  un  cai-ac- 
lère  constant,  savoir  que  la  proportion  des  éléments  au- 
tres que  l'acide  tungstique  y  est  toujours  si  faible  que 
des  différences  inappréciables  dans  les  analyses  condui- 
sent à  des  variations  considérables  dans  les  rapports  ato- 
miques. 

Ainsi  dans  l'hypothèse  de  M.  Persoz  la  formule  de 
mes  acides  silicotungstique  et  tungstosilicicjue  devien- 
drait 

Si  02,    7  W0%  4  HO 
au  lieu  de 

Si  0-2,  12W0\  4  HO 

et  les  différences  qui  en  résulteraient  pour  la  composition 
centésimale  de  ces  acides  et  de  leurs  sels  seraient  cer- 
tainement d'un  ordre  inférieur  à  celui  des  erreurs  pro- 
bables dans  les  analyses  de  ces  composés. 

1  Aimales  de  Chimie  et  de  physique,  i"  Série,  T.  I,  p.  95. 


12  RECHERCHliS   SUR    LES 

Quant  à  r.icide  silicorlécilungstique,  sa  formule  de- 
Yi(M)di';iit  : 

Si  09,  QWO\  4  110 

sans  aucun  changemenl  dans  la  composition  centésimale 
pour  tous  ses  composés. 

On  voit  donc  que  je  pourrais  adopter  la  nouvelle  for- 
niiije  de  M.  Persoz  sans  avoir  rien  à  changer,  si  ce  n'est 
les  formules  par  une  transformation  des  plus  simples, 
à  tous  les  résultats  obtenus  dans  mes  études  sur  les  si- 
licotimgstates.  El  Ton  peut  aussi  conclure  de  là  que  ce 
n'est  point  l'étude  de  ces  composés,  ni  en  général  celle 
de  toutes  les  combinaisons  très-compl(!xes  dans  lesquel- 
les l'acide  tungstique  forme  de  beaucoup  la  plus  grande 
partie  du  poids,  qui  pourra  éclaircir  la  question  soule- 
vée par  ce  savant. 

C'est  là  le  principal  reproche  que  je  lui  adresserais  ; 
c'est  de  s'être  beaucoup  préoccupé  dans  son  mémoire 
de  composés  dont  les  analyses  peuvent  s'accorder  avec 
toutes  les  hypothèses  qu'il  plaira  d'imaginer  sur  la  con- 
stitution de  l'acide  tungstique,  et  de  n'avoir  fait,  au  con- 
traire, aucune  mention  des  composés  les  plus  simples 
dont  l'étude  peut  seule  être  décisive  dans  une  pareille 
question. 

A  mes  yeux,  la  question  de  la  formule  de  l'acide  tung- 
sti(iue  se  présente  d'une  manière  très-simple.  Cet  acide 
est  remarquable  par  la  variété  des  combinaisons  qu'il 
peut  former  avec  les  bases,  offrant  un  grand  nombre 
de  rapports  différents,  les  uns  simples,  les  autres  com- 
pli(jués,  entre  l'oxygène  de  la  base  et  l'oxygène  de  l'acide. 
Les  sels  à  rapports  comprK]ués  doivent,  dans  tous  les  cas, 
provenir  de  combinaisons  com[)lexes  et  être  considérés 
comme  des  sels  doubles.    Les  sels  à  rapports  simples 


ACIDKS    SIMCOTUNGSTIQUES.  1  .'^ 

peuvent  seuls  nous  donner  le  r;jpporl  norni.il  de  consli- 
Inlion  des  lungslales. 

Or  le  i!;roiif)e  le  plus  nombreux  el  le  mieux  dtTini  d(ï 
ces  sels  simples  esl  précisément  celui  qui  nous  présente 
le  rnppoit  le  plus  sim|)le,  celui  de  1  ::].  Il  rcnlrinH'  tous 
les  lungslates  crislallisés  naturels,  tous  ceux  (pie  l'on 
obtient  par  voie  sèche  en  cristaux  distincts,  et  ceux  qui 
se  forment  invariablement  par  la  fusion  de  lacide  tung- 
slique  avec  les  carbonates  alcalins  (^est  aussi  celui  que 
tous  les  chimistes  jusqu'à  ce  jour  ont  considéré  comme 
représentafit  le  type  normal  des  tungstates,  et  c'est  d'a- 
près cela  qu'ils  ont  conclu  que  la  ftroportion  d'oxygène 
contenue  dans  l'acide  tungstique  était  de  trois  équi- 
valents. 

Il  existe  un  autre  groupe  de  sels  également  nombreux 
et  parfaitement  définis,  bien  que  présentant  un  rapport 
moins  simple  que  le  précédent:  c'est  celui  des  méta- 
tungstates,  qui  renferme  une  modification  distincte  et 
soluble  de  l'acide  tungstique.  Ces  sels,  découverts  par 
M.  Margueritte  et  préparés  depuis  par  plusieurs  chimis- 
tes, ne  nous  sont  parfaitement  connus  que  depuis  la  pu- 
blication du  mémoire  très-étendu  el  très-bien  fait  de 
M.  Scheibleri.  Il  résulte  des  analyses  de  ce  savant, 
confirmées  d'ailleurs  par  celles  de  M.  Lotz  et  par  les 
miennes  que,  dans  ces  sels,  le  rapport  de  l'oxygène  de 
la  base  à  celui  de  l'acide  est  de  4:12,  exactement  qua- 
druple de  celui  qui  existe  dans  les  tungstates,  en  sorte 
que  l'acide  métatungstique  résulte  simplement  d'une 
condensation  de  quatre  molécules  d'acide  tungstique  en 
une  seule.    La  composition  de  ces  deux  genres  de  sels, 

'  Journal  fiir  praklische  Chemie,  t.  LXXXIII,  p.  273. 


14  RECHERCHES   SUR    LES  ACIDES,  ETC. 

de  beaucoup  les  plus  importants,  confirme  donc  entière- 
ment l'ancienne  formule  attribuée  à  l'acide  tungslique. 

M.  Persoz  laisse  complètement  de  côté  ces  deux  grou- 
pes si  importants,  et  modifie  la  formule  de  l'acide  lung- 
stique  dans  le  but  de  la  mettre  mieuï  d'accord  avec  la 
composition  de  deux  sels  ammoniacaux  dans  lesquels  il 
a  trouvé  les  rapports  de  1  : 5  et  de  1 :  10  entre  foxygène 
de  la  base  et  celui  de  l'acide.  En  supposant  leurs  analyses 
exactes,  je  ne  pourrais  voir  dans  ces  deux  sels  que  des 
exemples  nouveaux  des  combinaisons  complexes  que  peut 
former  l'acide  tungstique.  Mais  j'avoue  quej'ai  à  cet  égard 
beaucoup  de  doute.  Le  second  de  ces  sels,  d'après  sa  pré- 
paration etd'après  les  propriétés  que  luiassigneM.  Persoz, 
ne  peut  pas  être  autre  chose  que  le  métatungslale  d'ammo- 
niaque ;   j'ai  refait  sa  préparation  en   suivant  toutes  les 
prescriptions  de  ce  chimiste  et  je  suis  toujours  retombé 
sur  ce  sel,  dans  lequel  l'analyse  m'a  toujours  ramené 
au  rapport  de  1:i2.    Quant  au  premier  sel,  l'auteur 
n'indique  aucun  de  ses  caractères  en  sorte  qu'il  est  dif- 
ficile de  constater  son  identité  avec  l'un  des  tungstales 
acides  d'ammoniaque.    Cependant  je  doute  fort  qu'il 
diffère  du  tungstate   acide  ordinaire  ou  paratungstate, 
dans  lequel,  d'après  les  analyses  concordantes  de  Lotz, 
de  Scheibler  et  les  miennes,  les  rapports  sont  de  1  :  7 
ou  1:7,2. 

Je  ne  vois  donc,  en  résumé,  aucune  raison  suffisante 
pour  changer  la  formule  généralement  admise  jusqu'ici 
pour  l'acide  tungstique. 


SUR 

LA  CONDENSATIO.^  DES   VAPEURS 

A  LA  SUBFACE  DES  CORPS  S;LIDES 

PAR 

M.    G.   MAGNUS^ 


J'ai  déjà  eu  l'occasion  de  montrer'^  qu'une  pile  Iher- 
mo-éleclrique  se  récliauiïe  lorsqu'on  faitarriver  sur  sa  sur- 
face de  l'air  humide,  bien  que  cet  air  soit  à  la  même  tem- 
pérature que  la  pile,  et  qu'elle  se  refroidit  si  c'est  de  l'air 
sec.  La  seule  explication  plausible  de  celte  expérience  est 
que  la  surface  de  la  pile  condense  la  vapeur  aqueuse  de  l'air 
dont  la  chaleur  latente,  devenant  libre,  produit  une  élé- 
vation de  température,  et  que  d'autre  part  de  l'air  sec 
vaporise  une  certaine  quantité  de  la  vapeur  condensée  sur 
la  surface  de  la  pile.  Ce  phénomène  se  produisait  non- 
seulement  lorsque  la  surface  de  la  pile  était  couverte  de 
noir  de  fumée,  mais  aussi  lorsqu'on  avait  soin  de  la 
laisser  intacte  de  toute  espèce  de  vernis  et  complète- 
ment métallique.  On  sait  que  les  substances  en  poudre 
ont  la  propriété  de  condenser  les  vapeurs  et  même  les 
gaz;  MM.  Jamin  et  Bertrand  ^  ont  cherché  à  évaluer  cette 

'  Traduction  d'un  mémoire  public  dans  les  Annales  de  Poggen- 
dor/f,  l.  CXXl,  p.  174. 

2  Pogg.  Ann.,  t.  CXVIIl  p.  575.  Archives,  1863,  t.  XVIII, 
p.  50. 

^  Comptes  rendus,  t.  XXXVI,  p. 994. 


16  SUR    LA   CONDENSATION 

condpnsalioii.  J'ai  moi-niênie'  observé  la  condensation  dfi 
l'acide  snil'uteiix  à  la  surface  du  verre.  Mais  il  a  |)ai'u 
surprenant  (|u'une  surface  métallique  condensai  la  va- 
peur d'eau  en  proportion  sulTisanlc  pnur  .pi'il  pût  l'ésul- 
ler  de  là  une  élévation  sensible  de  température,  j'ai  donc 
pensé  qu'il  valait  la  peine  de  poursuivre  l'étude  de  celte 
absorption. 

Les  métaux  dont  se  compose  il'ordinaire  une  pile 
thermo-électrique,  présefitenl  une  sorte  de  porosité  pro- 
venant de  |pur  structure  cristalline,  et  il  était  possible  que 
cette  porosité  lïit  la  cause  de  la  condensation  de  la  vapeur. 
Cependant  en  recouvrant  la  pile  d'une  lame  mince  de  pla- 
tine, et  en  faisant  arriver  sur  cette  lame  un  courant  d'air 
alternativement  humide  et  iec,  le  réchauffement  et  le 
refroidissement  se  sont  produits  de  la  même  manière 
que  sur  la  pile  à  surface  libre,  seulement  avec  moins 
d'intensité.  Ainsi  le  réchaufïemenl  produit  par  absorption 
sur  une  des  faces  de  la  lame,  était  assez  considérable 
pour  déterminer  sur  l'autre  face  une  élévation  de  tempé- 
rature appréciable. 

On  ne  doit  pas,  dans  ce  cas ,  attribuer  le  phénomène 
à  la  propriété  connue  du  platine  de  déterminer  la  com- 
binaison des  gaz,  car  des  plaques  d'autres  métaux  em- 
ployés ensuite  à  la  place  du  platine,  ont  donné  le  même 
résultat. 

Pour  être  certain  que  l'air  n'arrivait  pas  en  contact 
direct  avec  la  pile  elle-même,  et  que  le  réchauffement 
avait  sa  source  dans  la  plaque,  on  a  adopté  la  disposition 
suivante. 

Le  tube  de  verre  RR  (PI.  I,  fîg.  1),  de  150  ■"■"  de 

*  Pogg.  Ann.,  t.  LXXXIX,  p.  604. 


DES    VAl'ELHS.  17 

loiigel  (le  35"""  de  dininélre,  ouvert  à  ses  deux  extrémi- 
tés, est  installé  verlicalompiit,  cl  la  ()la(|ue  ;//>  à  expéri- 
menter, se  place  sur  rouveitiire  supérieure  dont  les  bords 
sont  soigneument  polis  ;  la  [»ile  Ihermo-électriipje  ss 
est  posée  sur-  la  |)la(p]e.  La  pile  porte  à  sa  partie  supé- 
rieure un  couvercle  de  laiton  et  un  ressort  xx  la  presse 
contre  la  [liaque  pp.  La  pile  et  le  châssis  bb  qui  sert  à 
maintenir  le  ressort,  sont  renfermés  dans  une  cloche  en 
verre  ^'N  (|ui  se  termine  à  sa  partie  inférieure  par  une 
plaipie  de  verre  MM.  au  travers  de  lafpjelle  passe  le 
tube  RR.  Les  plaques  /^;>  employées  étaient  parfaitement 
planes.  Lorsqu'on  ne  pouvait  pas  les  obtenir  d'une  di- 
mension sulïisanle  poui-  fermer  le  tube  RR.  on  plaçait 
sur  le  tube  une-pla(|ue  de  verre,  dans  laquelle  se  trou- 
vait une  ouverture  un  peu  plus  grande  que  la  surface 
delà  pile;  la  plaque  se  posait  sur  l'ouverture  et  la  pile 
sur  la  plaque. 

On  fait  ai  river  l'air  dans  le  tube  RR  au  moyen  d'un 
soufflet  communiquant  avec  un  tube  de  caoutchouc  f<j 
terminé  par  un  tube  de  verre  gg.  L'extrémité  du  tube 
de  verre  est  à  40  """  de  la  plaque  et  l'air  projeté  parcourt 
cette  distance  avant  d'arriver  sur  la  plaque.  Entre  le 
soufflet  et  le  tube  de  verre,  on  peut  intercaler  au  moyen 
de  robinets,  soit  un  tube  à  chlorure  de  calcium,  soit  un 
tube  rempli  de  fragments  de  verre  humectés,  pour  obte- 
nir de  l'air  sec  ou  de  l'air  saturé  de  vapeur  d'eau;  une 
troisième  disposition  permet  aussi  de  faire  arriver  direc- 
tement dans  le  tube  gg  l'air  du  soufflet.  Ces  trois  diffé- 
rents conduits  par  lesquels  passe  l'air,  sont  placés  dans 
un  grand  vase  rempli  d'eau,  de  façon  à  rendre  constante 
Ja  température  de  l'air. 

Afin  de  donnera  l'air  exactement  la  température  de  la 
AucHiVES,  T.  XX.  —  Mai  1864.  2 


18  SUR    LA   CONDENSATION 

pile,  on  fiiisait  passer  l'air ,  au  commencement  de  ces 
recherches,  dans  un  long  tube  de  cuivre  en  spirale 
plongeant  dans  un  grand  vase  rempli  d'eau ,  dont  la 
température  était  la  même  que  celle  de  la  pile.  Mais 
cette  disposition  était  insuffisante,  et  il  fallut  chercher  à 
réaliser  la  condition  (pie  la  chambre  tout  entière  dans 
laquelle  se  faisait  l'expérience,  fût  autant  que  possible  à 
la  même  température  que  la  pile.  Dans  une  saison  où 
l'on  chaufïait  la  chambre,  cette  condition  se  trouvait 
réalisée  le  soir,  et  c'est  le  matin  lorsque  la  température 
s'était  équilibrée  que  l'on  faisait  les  expériences.  Dans 
ces  conditions,  le  passage  de  l'air  dans  l'eau  était  une 
précaution  surperflue. 

La  pile  thermo-électrique  employée  pour  ces  recherches 
est  formée  de  56  éléments  antimoine -bisinulh  assez 
minces  pour  que  la  section  totale  de  la  pile  ne  soit  que 
de  13  millimètres  carrés.  On  avait  aussi  une  seconde 
pile  de  28  éléments,  de  S™""  carrés  de  section  chacun  ; 
cette  pile  a  toujours  montré  les  mômes  phénomènes  que 
l'autre  plus  sensible.  Les  extrémités  des  éléments  de  ces 
piles  étaient  plates  et  autant  que  possible  disposées  dans 
un  même  plan,  de  sorte  que  les  plaques,  si  elles  ne  les 
touchaient  pas  toutes,  étaient  du  moins  en  contact  avec  le 
plus  grand  nombre. 

Pour  observer  le  courant  thermo-électrique,  on  se 
servait  du  galvanomètre  décrit  dans  le  mémoire  sur  la 
dialhermansie  de  l'air  sec  et  hiimide\  où  deux  miroirs 
forment  un  système  astatique.  Quelquefois  aussi  j'ai  em- 
ployé une  aiguille  asiatique  très-sensible  dont  je  m'étais 
déjà  servi  dans  mes  [irécédentes  recherches.  Dans  quel- 
ques cas  particulier-s,  les  de-ix  galvanomètres  ont  été 
disposés  à  la  suite  l'un  de  l'autre  et  une  déviation  d'un 

*  Archives.  1863,  t.  XVllI,  p.  50. 


DES   VAPEURS.  Il) 

<legré  de  l'aiguille  correspondait  à  12  "'"'  de  l'échelle  di- 
visée du  galvanomètre  à  miroir,  ce  qui  montre  à  quel 
point  ce  dernier  était  sensible.  Si  l'on  souille  directe- 
ment l'air  sur  la  pile,  non-seulement  sans  le  dessécher 
on  le  saturer  d'eau,  mais  sans  mettre  une  plaque  devant 
la  pile,  le  galvanomètre  ne  donne  aucune  indication, 
pourvu  que  la  température  de  l'air  soit  exactement  la 
même  que  celle  de  la  pile.  Cette  expérience  permet  de 
constater  toujours  si  l'on  est  parvenu  à  cette  égalité  de 
températures.  L'air  de  la  chambre  étant  encore  éloigné 
du  point  de 'saturation,  si  Ion  fait  arriver  sur  la  pile  dé- 
couverte de  l'air  saturé,  le  réchauCfement  est  si  grand 
que  la  déviation  de  l'image  sort  du  champ  de  l'observa- 
tion. La  déviation  a  lieu  en  sens  contraire  avec  la  même 
intensité,  lorsque  l'air  de  la  chambre  est  humide,  et  qu'on 
fait  arriver  sur  la    ile  l'air  desséché. 

En  mettant  une  plaque  devant  la  pile,  la  déviation  du 
galvanomètre  est  plus  petite  et  elle  varie  avec  les  pla- 
ques, suivant  leur  nature,  leur  épaisseur  et  la  grandeur 
de  leur  surface.  Mais  le  phénomène  se  produit  toujours, 
aussi  bien  avec  une  surface  rugueuse  que  lisse  et  même 
avec  une  surface  recouverte  d'un  vernis.  Avec  une  pla- 
que de  laiton  de  2*""', 5  d'épaisseur,  la  déviation  initiale 
produite  par  l'insufflation  de  l'air  humide  est  de  50 
divisions  de  l'échelle.  Si  l'on  continue  à  faire  arriver 
sur  la  plaque  l'air  sec  ou  humide,  le  galvanomètre  re- 
vient très-lentement  à  sa  position  d'équilibre.  Lorsque  la 
température  de  l'air  était  basse,  le  réchauffement  par 
l'arrivée  de  l'air  humide  se  faisait  lentement,  sans  doute, 
parce  que  l'air  ne  contenait  que  peu  de  vapeur  Si  après 
avoir  obtenu  une  certaine  déviation  on  soulllaiî  de  l'air 
sec,  le  galvanomètre  partait  rapidement  en  sens   coh- 


20  SUR   LA   CONDENSATION 

iraire,  et,  par  suite  (Je  la  rapidité  du  refroidissement,  dé- 
passait de  beaucoup  la  position  d'é(]uilibre. 

Des  plaques  de  verre  se  conduisent  comme  des  [tla- 
ques  de  métal,  La  déviation  dépend  aussi  de  leur  épais- 
seur et  de  leur  grandeur.  On  obtenait  le  plus  d'effet  avec 
une  plaque  de  verre  très-mince  comme  celles  dont  on 
se  sert  pour  les  piles  de  glace  à  polariser  ou  pour  porte- 
objet  dans  les  observations  microscopiques.  On  a  répété 
aussi  l'expérience  avec  des  plaques  de  quartz,  de  gypse, 
de  mica,  de  sel  gemme  et  d'alun. 

En  employant  du  cuir  non  graissé,  du  papier,  du  bois, 
de  l'ivoire,  de  la  gutla-percba  et  quelques  autres  sub- 
stances, la  déviation  du  galvanomètre  était  au  moins 
aussi  grande  et  quelquefois  plus  grande  que  celle  que 
l'on  obtenait  en  faisant  arriver  l'air  sec  ou  humide  di- 
rectement sur  la  |)ile.  Ceci  résulte  sans  doute  de  ce  que 
ces  substances  condensent  la  vapeur  beancoupplus  que  la 
surface  de  la  pile,  en  sorte  que,  malgré  leur  épaisseur, 
le  réchauffement  est  encore  plus  considérable  que  si  la 
condensation  a  lieu  sur  la  pile  même. 

L'épaisseur  des  plaques  ne  doit  pas  dépasser  une  cer- 
taine limite  pour  que  le  réchauflement  reste  sensible, 
mais  l'ensemble  des  expériences  permet  d'établir  que, 
toutes  les  substances ,  quelque  dilj'érenles  qu'elles  pids- 
seiit  être,  se  réchauffent  lorsquoa  (dit  arriver  de  l'air 
plus  humide  que  celui  qui  les  entourait,  et  se  refroidis- 
sent si  cet  air  est  plus  sec. 

D'après  l'intensité  du  réchauffement  et  du  refioidisse- 
ment  produits  par  un  changement  dans  l'état  hygromé- 
trique de  l'air,  on  pouvait  penser  qu'un  thermomètre  à 
air  rendrait  sensible  ces  variations  de  température.  Celui 
qu'on  a  employé,  AB.   (pi.  H,  fig.  2),  se  compose  de 


DES    VÂF»EURS.  21 

deux  houles  de  verre  reliées  par  un  lube  étroit.  Pour 
protéger  les  boules  contre  une  variation  accidentelle  de 
température,  chacune  est  entourée  d'une  petite  cloche 
de  verre  C  et  D  dans  la  tubulure  de  laquelle  passe  un 
lube  par  lequel  on  fait  arriver  l'air.  Les  cloches  sont 
fermées  à  leur  partie  inférieure  par  des  bouchons  de 
liége  kli  faits  de  deux  morceaux  et  disposés  de  façon  à 
laisser  un  certain  espace  autour  du  tube  thermométrique 
pour  la  sortie  de  l'air.  Si  l'on  insufïle  l'air  de  la  chambre 
dans  une  des  cloches,  le  thermomètre  ne  bouge  pas  ; 
mais  si  l'air  a  été  desséché,  la  boule  correspondante  se 
refroidit,  ou  se  réchauffe  si  l'air  a  été  saturé  de  vapeur, 
et  la  variation  est  sufTisante  pour  qu'il  se  produise  entre 
les  deux  colonnes  de  liquide  une  différence  de  niveau  de 
4  à  6  millimètres.  En  faisant  arriver  d'une  manière  con- 
tinue soit  l'air  sec,  soit  l'air  humide,  ce  thermomètre 
revient  peu  à  peu  à  son  étal  d'équilibre.  On  a  recouvert 
ensuite  l'une  des  boules  de  noir  de  fumée  et  en  faisant 
arriver  alternativement  de  l'air  sec  et  de  l'air  humide, 
la  différence  de  hauteur  des  colonnes  s'est  élevée  à  8  ou 
10  millimètres. 

On  a  obtenu  un  résultat  semblable  en  faisant  arriver 
de  l'air  sec  et  humide  sur  un  thermomètre  à  mercure, 
divisé  en  demi-degrés.  Pour  mettre  ce  thermomètre  à 
l'abri  des  courants  d'air,  on  l'a  disposé  dans  un  tube  en 
Ta  l'aide  d'un  bouchon  x,  comme  on  le  voit  dans  la  figure 
3,  l'air  étant  insufflé  par  B.  La  variation  du  thermomètre, 
suivant  que  l'air  était  humide  ou  sec,  était  de  0,2  à  0,3°  G. 
En  noircissant  la  boule,  la  variation  montait  à  0,6"  C. 

Ces  expériences  font  voir  quel  est  l'ordre  de  grandeur 
du  réchauffement  et  du  refroidissement  à  la  surface  des 
corps,  mais  elles  n'en  donnent  pas  la  mesure  ;  en  effet. 


2^2  SUR    LA    CONDENSATION 

le  changement  de  température  doit  dépendre  de  l'épais- 
seur du  corps,  de  sa  surface  et  aussi  de  la  vitesse  avec 
laquelle  la  chaleur  s'y  propage. 

Cette  vitesse  de  propagation  paraît  être  très-grande 
pour  tous  les  corps,  car  les  variations  de  température 
qui  ont  leur  origine  à  la  surface  de  la  plaque  et  qui 
sont  très-faibles,  deviennent  perceptibles  au  bout  d'un 
temps  toujours  très-court. 

Avec  lesel  gemme  ou  d'autres  substances  dialhermanes, 
la  transmission  devrait  être  instantanée,  mais  avec  des  pla- 
ques de  métaux  dans  lesquelles  la  chaleur  se  propage  par 
conductibilité  ,  la  petitesse  de  l'intervalle  au  bout  duquel 
l'action  commence  est  surprenante;  elle  l'est  encore  plus 
pour  du  bois  ou  d'autres  substances  conduisant  mal  la 
chaleur.  Il  paraissait  donc  désirable  de  faire  quelques 
expériences  pour  se  rendre  compte  de  cette  vitesse  de 
propagation,  et  pour  s'assurer  par  là  qu'on  n'avait  pas 
négligé  quelque  circonstance  du  phénomène  qui  eût  pu 
modifier  les  résultats  de  ces  recherches. 

Une  ouverture  circulaire  ss  de  10  centim.  de  diamètre 
est  pratiquée  dans  la  paroi  d'une  caisse  cubique  de 
bois  TIK  (fig.  4),  de  30  cent,  de  côté.  Devant  cette 
ouverture,  on  assujettit  la  plaque  pp  dans  laquelle  od 
veut  observer  la  propagation  de  la  chaleur.  Cette  plaque 
est  tenue  contre  la  caisse  au  moyen  de  vis  ou  de  toute 
aiilre  disposition  convenable.  Une  pile  thermo-électrique 
est  placée  dans  l'intérieur  de  la  caisse  ;  une  de  ses  faces 
s'appuie  contre  le  couvercle  de  laiton  i;  l'autre  face 
s'applique  contre  la  plaque  au  milieu  de  l'ouverture  cir- 
culaire ;  le  contact  est  produit  par  un  ressort  en  spirale 
de  la  même  manière  qu'on  l'a  vu  plus  haut  dans  une 
disposition  verticale. 


DES   VAPEURS.  23 

Les  fils  destinés  à  mettre  en  communication  la  |)ile 
avec  le  galvanomètre,  sortent  de  la  caisse  par  de  peti- 
tes ouvertures.  En  dehors  de  la  caisse  et  à  une  distance 
de  60""",  on  place  une  lumière  vis-à-vis  de  la  ijlafjue 
dans  le  prolongement  de  l'axe  de  la  pile.  La  caisse  et 
la  lumière  sont  entourés  d'une  grande  caisse  en  papier, 
dans  laquelle  est  pratiquée  une  ouverture  au-dessus  de 
la  flamme.  Cette  enveloppe  met  l'appareil  à  l'abri  des 
courants  d'air  qui  se  produiraient  sans  cela.  On  attend 
que  la  température  de  la  pile  soit  devenue  constante,  et 
par  conséquent  que  le  galvanomètre  soit  dans  la  posi- 
tion d'équilibre,  et  on  allume  la  lumière  par  une  ouver- 
ture de  l'enveloppe  de  papier  ;  puis  on  observe  le  galva- 
nomètre au  moyen  de  la  lunette. 

On  a  employé  en  premier  lieu  une  plaque  de  cuivre 
de  1"'"s5  d'épaisseur.  La  déviation  commence  dès  qu'on 
allume  la  lumière  après  un  intervalle  à  peineappréciable. 
On  a  disposé  ensuite  l'une  contre  l'autre,  8  plaques  sem- 
blables à  la  première,  de  manière  à  former  une  épaisseur 
totale  de  12  "■";  la  déviation  commence  au  bout  d'une 
minute.  On  éteint  la  lumière  au  bout  de  10  minutes;  à 
ce  moment  la  déviation  était  de  150  à  200  parties  de 
l'échelle;  pendant  les  10  minutes  suivantes, la  déviation 
continue  d'augmenter  de  100  à  200  divisions,  et  seule- 
ment au  bout  de  ce  temps,  commence  à  diminuer. 

On  a  disposé  ensuite  les  plaques  en  les  séparant  les 
unes  des  autres,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  4; 
il  y  a  15  "'"'  du  milieu  d'une  plaque  au  milieu  de  la 
suivante  et  la  lumière  est  placée  à  25  """  de  la  dernière. 
La  déviation  commence  un,  peu  plus  d'une  minute  après 
qu'on  a  allumé,  seulement  dans  ce  cas,  10  minutes 
après  que  la  lumière  avait  été  éteinte,  la  déviation  n'était 


24  SUR    LA    CONDENSATION 

que  de  40  à  50  divisions.  La  dévialion  conlinue  à  aim- 
menter  pendant  environ  une  demi-heure,  d'environ  30 
divisions. 

Des  plaques  de  bois  se  comporlentcomme les  plaques 
de  cuivre;  avec  une  planchette  de  bois  de  hêlre  de  27  "'■" 
d'épaisseur ,  la  déviation  commence  2  nanules  après 
qu'on  a  allumé.  Au  bout  de  9  minutes,  la  dévialion  est 
de  750  divisions.  Après  qu'on  a  éteint,  durant  ces  trois 
premières  minutes,  la  déviation  continue  à  augmenter 
et  devient  si  grande  (ju'elle  sortdu  champ  d'observation. 
Une  heure  après,  elle  est  encore  de  100  divisions. 

Même  avec  une  planche  de  hêtre  de  65  °""  d'épais- 
seur, la  chaleur  transmise  était  encore  très-appréciable. 
La  déviation  a  commencé  8  minutes  après  qu'on  a  al- 
lumé, et  10  minutes  ajirès  qu'on  eut  éteint,  elle  était  de 
28  divisions.  Elle  a  augmenté  ensuite  d'une  manière 
conlinue,  et  au  bout  d'une  demi-heure,  elle  était  de  200 
divisions. 

On  peut  apprécier  ce  passage  de  la  chaleur  au  travers 
les  plaques,  non-seulement  avec  une  pile  thermo-élec- 
trique, mais  aussi  avec  le  thermomètre  à  air  déjà  décrit. 
Dans  une  grande  caisse  de  papier,  on  a  placé  une  paroi 
de  séparation  avec  une  ouverture;  devant  l'ouverture 
se  trouvent  deux  lames  très-minces  de  laiton  a  une 
distance  l'une  de  l'autre  de  15  """^  D'un  côté  de  la  paroi 
et  à  une  distance  de  60  '"■"  se  trvuve  l:i  lumière  ;  de 
l'autre  côté  on  place  le  thermomètre  à  air  avec  sa  boule 
noircie  rapprochée  autant  que  possible,  sans  toutefois 
la  toucher  de  la  lame.  On  observe  le  thermomètre  au 
moyen  d'une  lunette  à  travei'S  une  ouverture  pratiquée 
dans  l'enveloppe  de  papier. 

Peu  de  temps  après  qu'on  a  allumé,  la  boule  noiicie 


DES   VAPEURS.  25 

ronimonce  à  s'échauffer  ri  In  (lilTérencp  des  liaiitonrs 
nrrivo  à  //•'"">.  Il  résulte  de  celle  expérience  que  les 
iloiibles  écrans  employés  par  Melloni  et  auxquels  on  a  eu 
recours  si  souvent  depuis  lui,  ne  sont  suflisants  que 
lorsque  les  températures  à  observer  sont  peu  élevées, 
comme  celles  qui  se  produisent  d'ordinaire  dans  les  re- 
cherches thermo-électriques,  En  effet,  lors  même  que 
dans  ce  cas,  la  source  de  chaleur  soit  quelquefois  à  une 
haute  température,  elle  agit  à  une  distance  assez  grande, 
pour  que  la  quantité  de  chaleur  qu'elle  transmet  aux 
écrans  soit  toujours  trés-faible. 

Dans  la  théorie  analytique  de  la  chaleur,  on  considère 
la  variation  de  température  d'un  point  situé  à  une  certaine 
distance  d'une  source  constante  de  chaleur,  comme  une 
fonction  de  cette  dislance  et  du  temps  qui  s'est  écoulé  de- 
puis rinstant  oi^i  la  source  a  commencé  à  agir.  On  possède 
bien  les  moyens  de  déterminer  numériquement  le  réchauf- 
fement, mais  cette  détermination  est  toujours  relative,  et 
on  rapporte  la  variation  à  celle  qui  aurait  lieu  pour  une 
autre  substance  placée  dans  les  mêmes  conditions.  On 
n'a  pas  lieu  de  considérei-  ainsi  la  valeur  absolue  du 
temps  qu'il  faut  pour  donner  lieu  à  une  variation  don- 
née de  température.  Après  la  publication  de  sa  Théorie 
de  Ig.  chaleur,  Fourrier  a  proposé  de  mesurer  les  con- 
ductibilités au  moyen  du  thermomètre  de  contact.  Une 
masse  de  mercure  dans  laquelle  se  trouve  un  thermomètre 
très-sensible,  est  d'abord  échauffée,  puis  on  la  place  sur 
une  lame  très-mince  de  la  substance  qui  repose  sur  une 
surface  maintenue  à  une  température  constante  ;  on  me- 
sure les  temps  qu'il  faut  au  thermomètre  pour  se  refroi- 
dir de  la  même  quantité  avec  des  plaques  de  substances 
différentes.  Par  ce  procédé,  on  mesure,  il  est  vrai,  di- 


26  SUR   LA   CONDENSATION 

rectement  le  temps  de  refroidissement,  mais  dans  le  petit 
nombre  d'expériences  que  Fourrier  a  faites,  il  ne  dit 
rien  de  la  grandeur  de  ce  temps,  et  personne  d'autre, 
que  je  sache,  n'a  employé  cette  méthode. 

Les  expériences  rapportées  plus  haut  ne  peraiettent 
du  reste  aucune  détermination  pour  la  théorie  de  la 
propagation  de  la  chaleur.  Elles  ne  peuvent  pas  servira 
mesurer  les  temps  qu'il  faut  à  différentes  plaques  pour 
que  leur  température  varie  d'une  certaine  quantité.  Il 
faudrait  en  effet  pour  cela,  que  le  degré  de  sensibilité  du 
thermoscope  fiât  invariable,  ce  qu'on  peut  à  peine  songer 
à  obtenir.  Ces  mesures  présenteraient  en  outre  d'autres 
difficultés.  Toutefois,  sans  revenir  à  des  mesures  très- 
exactes,  il  n'en  reste  pas  moins  remarquable  que  la 
faible  quantité  de  chaleur  qui  est  rayonnée  par  la  flamme 
d'une  lumière  à  la  dislance  de  60™"",  traverse  la  plaque 
de  i'"'»,5  d'épaisseur,  et  sept  autres  plaques  éloignées 
les  unes  des  autres  de  15  ■"■",  et  soit  appréciable  déjà  au 
bout  d'une  minute. 

Si  l'on  résume  les  résultats  de  ces  recherches,  on  voit 
que  les  différentes  substances  organiques  et  inorgani- 
ques, la  cire,  la  paraffine,  le  verre,  le  quartz,  le  mica, 
le  gypse,  les  différents  sels,  les  métaux  rugueux  ou  polis 
et  aussi  vernis,  condensent;!  leur  surface  la  vapeur  del'air 
dans  lequel  elles  se  trouvent  et  dont  la  température  est  la 
même  que  la  leur.  Celte  condensation  produit  un  réchauf- 
fement, et  si  l'air  est  remplacé  par  un  air  moins  humide, 
une  partie  de  celte  vapeur  d'eau  condensée  se  vaporise 
en  produisant  du  froid. 

On  a  obtenu  des  résultats  tout  à  fait  semblables  à  ceux- 
là  avec  d'aulres  vapeurs  que  la  vapeur  d'eau,  avec 
l'alcool,  l'éther  et  d'aulres  substances. 


DES   VAPEURS.  27 

On  peut  donc  dire  en  général  :  que  les  vapeurs  se  con- 
densent sur  les  surfaces  solides  dans  une  proportion  suf- 
fisante pour  donner  lieu  à  des  variations  appréciables 
de  température. 

H  résulte  de  là  :  qu'il  se  trouve  toujours  sur  une  sur- 
face solide  une  couche  de  vapeur  qui  devient  plus  ou 
moins  considérable  suivant  l'état  d'humidité  de  Vair. 
Il  n'est  pas  douteux  que  celte  couche  de  vapeur  ne 
joue  un  rôle  important  dans  divers  phénomènes  qui  se 
passent  à  la  surface  des  corps. 


NOTES  IMlYSIOLOGiaUES 


PAU 


M.  VALENTIN, 


Prof,  k  Berne. 


I 

J'ai  imaginé  un  appareil  pour  étudier  l'influence  du 
tiraiNement  sur  les  nerfs  moteurs.  Un  mouvement  d'hor- 
logerie fait  tourner  horizontalement  une  plaque  circu- 
laire de  verre,  noircie  par  la  fumée  d'une  fbmme  d'essence 
de  térébenthine.  I^a  durée  d'une  révolution  est  égale  à  i,2 
seconde.  Le  mouvement  est  uniforme,  au  moins  au- 
tant que  possible.  Un  appareil ,  auquel  on  applique  le 
tendon  d'Achille  du  gastrocnémien  d'une  grenouille,  porte 
une  poinle  qui  trace  un  cercle  pourvu  que  la  longueur 
du  muscle  reste  constante.  Ce  cercle  correspond  à  l'ab- 
scisse du  temps  {abc  fig.  1). 
La  contraction  produit  la 
courbe  musculaire  (p.  ex 
dcf),  be  indique  le  maxi- 
mum de  contraction  ou  de 
l'élévation  du  poids,  dont 
le  muscle  est  chargé. 
On  prép.ire  la  grenouille  décapitée  de  la  manière  sui- 
vante. La  moitié  antérieure  du  corps  reste  réunie  à  la 
moitié  postérieure  seulement  par  les  (luatre  troncs  du 


NOTES    PHYSIOLOGIQUES.  29 

plexus  inguinal.  On  fixe  celle  partie  poslérieure  dans 
une  position  immuable  et  on  place  la  nioilié  antérieure 
de  telle  sorte,  qu'elle  puisse  changer  de  place  sans  ré- 
sistance appréciable.  On  appTnpie  enfin  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  colohne  vertébrale  un  crochet,  s(i|i[K)rtant 
un  fil  qui  s'attache  à  une  petite  balance  après  avoii'  [)assô 
autour  d'une  poulie.  L'augmentation  de  la  charge  de  la 
balance  augmentera  la  traction  longitudinale  des  nerfs 
inguinaux  el  vice  versa. 

On  fait  passer  un  faible  courant  d'induction  par  la  ré- 
gion de  la  quatrième  vertèbre  de  la  colonne  vertébrale. 
La  secousse  doit  être  assez  forte  pour  produire  le  maxi- 
mum de  contraction  musculaire  ,  mais  relativement  fai- 
ble pour  ne  pas  épuiser  trop  tôt  les  forces  de  la  moelle 
épinière. 

Supposons  que  la  balance  ne  porte  qu'un  poids  très- 
petit,  par  exemple  3  gram- 
mes, la  pointetrace  la  courbe 
mnp.  On  répète  l'expérience 
avec  une  charge  de  50  ou  de 
100  grammes.  La  courbe 
^  miisculawepresentelalorrae 

mqr,  c'est-à-dire  la  hauteur  d'élévation  est  plus  petite  et 
la  contraction  et  le  relâchement  sont  plus  lents.  Il  ne  faut 
pas  croire  que  ce  soit  un  effet  d'épuisement  ou  d'une 
perle  permanente  de  force  nerveuse.  Car  en  répétant 
l'expérience  avec  3  grammes  on  revient  à  la  courbe  pri- 
mitive mnp.  Des  grenouilles  assez  fortes  pei'meltent  celte 
allei'nalive  de  fortes  et  de  faibles  tractions  une  douzaine 
de  fois  sans  changement  essentiel  du  résultat.  11  peut 
même  arriver  que  la  troisième  expérience  faite  avec  3 
grammes  donne  une  courbe  plus  haute  que  la  première. 


30  NOTES   PHYSIOLOGIQUES. 

On  voit  par  là  que  la  tension  loni,'ilu(linale  d'un  nerf 
moteur,  qui  allonge  l'axe  longitudinal  et  diminue  la 
grandeur  de  la  section  transversale  rend  l'effet  moteur 
plus  petit  et  plus  lent  et  que  cet  effet  cesse  de  suite  avec 
le  retour  du  nerf  à. ses  premières  dimensions,  par  suite 
de  son  élasticité  après  que  la  traction  a  fini.  La  com- 
pression latérale  produite  par  la  gaîne  de  chaque  fibre 
nerveuse  (gaîne  de  Scliwann)  paraît  gêner  le  mouvement 
des  molécules  nerveuses  qui  produisent  la  contraction 
musculaire. 

II 

On  sait  qu'un  nerf  séparé  du  centre  nerveux  dégé- 
nère peu  à  peu.  La  couche  médullaire  devient  d'abord 
plus  coagulable.  Puis  elle  se  divise  en  portions  quadran- 
gulaires,  rondes  ou  irrégulières.  On  distingue  dans  ces 
portions  des  masses  coagulées  concentriquement  et  d'au- 
tres granuleuses.  Les  premières  présentent  !a  croix  de 
polarisation  dans  le  champ  obscur  du  microscope,  quand 
les  plans  de  polarisation  du  polariseur  et  de  l'analyseur 
se  coupent  à  angle  droit.  Les  fragments  médullaires 
sont  résorbés  peu  à  peu.  Au  bout  de  quelque  temps  les 
gaînes  seules  subsistent. 

La  méthode  ordinaire  de  produire  ces  changements 
est  de  couper  le  nerf  dans  un  endroit  quelconque  de 
sa  ramification  périphérique.  Alors  les  deux  bouts  se 
retirent  par  suite  de  leurs  forces  élastiques  et  se  recour- 
bent plus  ou  moins.  Une  partie  des  vaisseaux  sanguins 
du  nerf  sont  nécessairement  coupés.  L'exsudation  en- 
traînée par  l'opération  produit  des  lumétactions ,  des 
adhésions  morbides  aux  parties  voisines,  etc.  En  un  mot, 
on  observe  des  effets  secondaires,  dont  l'inlluence  ne 


NOTES    rilVSIOLOGlQUES.  31 

peut  pas  être  siiffisammont  appréciée.  Maintenant  les  ex- 
périences que  j'ai  faites  et  dont  je  donnerai  le  détail  ail- 
leurs démontrent  : 

r  (|U('  le  cliangement  caractéristique  de  la  couche 
médullaire  des  nerfs  peut  se  présenter  même  quand  les 
gaines  et  les  vaisseaux  capillaires  du  nerf  sont  in- 
tacts, et 

2°  que  l'on  obtient  tous  ces  phénomènes,  quand  la 
longueur  de  la  discontinuité  de  la  moelle  nerveuse  n'é- 
gale pas  même  V2  ou  'Yi  de  millimètre. 

Une  interruption  de  la  couche  médullaire  d'une  lon- 
gueur de  moins  d'un  demi-millimètre  suffit,  pour  produire 
la  paralysie  du  sentiment  et  du  mouvement,  des  troubles 
de  nutrition,  par  exemple,  l'élévation  de  la  chaleur  ani- 
male dans  la  plante  du  pied  paralysé,  des  ulcères  dans 
la  région  calcanéenne,  enfin  la  dégénérescence  des  fi- 
bres nerveuses.  On  doit  conclure  de  là  que  ce  dernier 
phénomène  provient  exclusivement  de  la  discontinuité  de 
la  substance  médullaire  et  non  pas  de  troubles  de  la  cir- 
culation, ni,  comme  on  l'a  dit,  de  la  séparation  d'un  centre 
de  circulation  particulier.  Les  expériences  que  j'ai  faites 
démontrent  encore,  que  le  mouvement  moléculaire  des 
nerfs  qui  suit  l'irritation  ne  peut  pas  franchir  une  dis- 
tance d'interruption  d'un  demi-millimètre.  Il  ne  peut 
donc  être  question  ici  d'un  effet  à  distance,  comme  par 
exemple  dans  l'induction. 

Les  recherches  microscopiques 

donnent  un  résultat  assez  curieux. 

Soit  abcd,  fig.  3,  le  nerf  et  cfgh  la 
^<^.t5        partie   mince,   dans    laquelle    la 

moelle  corticale  a  été  détruite;  ie 
^  bout  central  aefb  ne  contient  que 

des  fibres  nerveuses  parfaitement 


32  NOTES   PHYSIOLOGIQUES. 

normales  (pourvu  que  l'on  opère  sur  le  nerf  sciatique  ; 
le  sympalliique,  par  exemple,  peut  donner  d'autres  résul- 
tats par  des  raisons  très-faciles  à  comprendre).  La  paitie 
périphérique  (//<^/(;  ne  présente  que  des  fibres  dégénérées. 
Si  eg  n'excède  pas  la  longueur  d'un  demi-millimètre',  on 
peut  reconnaître  la  différence  tranchée  entre  les  deux 
régions  en  plaçant  eg  au  centre  du  champ  de  vision  du 
microscope. 


BULLI:TI^  SCiEIMIFlUlE. 


ASTRONOMIE. 

Le  Soleil  est  une  petite  étoile.  Mémoire  de  3  pages  de  M. 
Alvan  Clark,  communiqué  à  l'Académie  Américaine  le  28 
janvier  1865 ^  (ïraduclion  de  l'anglais.) 

Parmi  tous  les  efforts  tentés  pour  déterminer  la  parallaxe  des 
étoiles,  par  voie  directe  ou  par  des  méthodes  dilférentielles,  on 
ne  peut  citer  que  dix  à  douze  cas  qui  aient  présenté  quelque 
apparence  de  succès.  La  parallaxe  de  «  du  Centaure  s'élève  à  une 
seconde  de  degré,  et  elle  est  plus  que  double  de  celle  attribuée  à 
chacune  des  autres  étoiles.  Les  astronomes  en  ont  conclu  que  ces 
astres  sont  des  corps  placés,  en  général,  à  d'immenses  distances, 
qu'ils  brillent  comme  le  Soleil  d'une  lumière  qui  leur  est  propre, 
et  forment  une  grande  famille  dont  notre  soleil  n'est  qu'un  des 
individus.  ' 

La  somme  totale  de  lumière  émise  par  un  corps  lumineux 
peut  être  calculée  quand  sa  distance  est  connue,  et  d'après  des 
calculs  de  ce  geni-e,  on  suppose  que  plusieurs  des  étoiles  doivent 
surpasser  considérablement  le  Soleil  en  éclat  propre,  tandis  que 
celui  de  la  61 ''du  Cygne  lui  est,  au  contraire,  fort  inférieur.  Il  existe 

'  M.  Clarli  est  un  très-liabile  opticien  de  Cambridge,  près  Boston, 
aux  États-Unis  d'Amérique,  auquel  on  doit,  entre  autres,  la  cons- 
truction d'une  lunette  achroiotitiquc  de  IS'/.,  pouces  anglais  de 
diamètre,  avec  laquelle  il  a  découvert  le  premier,  au  commencement 
de  1862.  un  satellite  à  l'étoile  Sirius.  Le  petit  mémoire  de  lui  dont  je 
donne  ici  la  traduction,  a  parti  eu  1863,  dans  la  seconde  partie  du 
tome  VIII  de  la  nouvelle  série  des  Mémoires  in-l"  de  l'Académie 
Américaine  des  arts  et  des  sciences.  A,  G, 

Archives,  T.  XX.  —  Mai  1864.  3 


34  BULLETIN  SCIENTIFIQUE- 

donc ,  sous  ce  rapport,  de  grandes  inégalités,  dont  nous  ne  pou- 
vons pas  connaître  cependant  toute  l'étendue,  parmi  les  millions 
d'astres  visibles  et  invisibles  répandus  dans  les  espaces  célestes. 

Si  l'on  admet  cette  grande  inégalité,  et  que  l'on  suppose  pour 
toutes  les  étoiles  existantes  un  éclat  moyen  égal  à  celui  de  notre 
Soleil,  ou  même  moindre,  les  étoiles  visibles  doivent  posséder 
une  moyenne  d'éclat  supérieure  à  la  sienne  ;  car  d'après  les  lois 
de  la  perspective,  les  petites  étoiles  doivent  devenir  invisibles 
pour  nous,  à  des  dislances  où  les  plus  lumineuses  peuvent  bril- 
ler encore,  même  comme  des  étoiles  de  1'"  grandeur  ;  et  ce  rai- 
sonnemetil  est  applicable  aux  étoiles  télescopiques  comme  à  celles 
visibles  à  l'œil  nu. 

J'ai  éprouvé  le  désir  de  trouver  une  méthode  de  faire  des  com- 
paraisons pholomélriques  entre  la  lumière  que  nous  recevons  du 
Soleil  et  celle  provenant  d'une  étoile,  plus  valable  que  celles  em- 
ployées communément.  Si  nous  étions  sous  les  tropiques,  et  que 
nous  eussions  un  puits  de  quelques  centaines  de  pieds  de  profon- 
deur, au  fond  duquel  nous  nous  placerions,  pendant  qu'un  aide 
en  fermerait  le  sommet  de  manière  à  produire  une  obscurité  to- 
tale, à  l'exception  d'un  petit  trou  dans  lequel  on  ajusterait  une 
lentille,  dont  la  matière  et  l'exécution  fussentaussi  bonnes  que  pos- 
sible, ayant  une  distance  focale  d'un  cent  millième  de  la  dislance 
comprise  entre  l'œil  et  la  lentille  :  alors,  en  regardant  à  travers, 
par  un  temps  clair,  le  Soleil  placé  verticalement ,  on  le  verrait 
réduit  exactement  comme  s'il  était  cent  mille  fois  plus  éloigné, 
et  son  éclat  surpasserait  à  peine  celui  de  «  de  la  Lyre. 

Après  avoir  fait  un  grand  nombre  d'expériences,  je  suis  porté 
à  croire  que  c'est  là  la  méthode  la  plus  convenable  de  réduire  la 
lutnière  du  Soleil,  pour  le  comparer  avec  tout  autre  objet  céleste. 
Vous  pouvez  ainsi  dégager  entièrement  votre  observation  de 
l'efTet  otfusquant  de  la  lumière  du  jour  ;  et  un  objet  même  aussi 
brillant  que  le  Soleil  peut  être  réduit,  si  on  le  désire,  par  une 
seule  lentille  piano-convexe,  à  l'apparence  d'une  étoile  de  sixième 
grandeur.  Quand  on  connaît  la  distance  focale  de  la  lentille  et  la 


ASTRONOMIE.  35 

distance  entre  elle  et  l'œil,  on  peut  évaluer  la  réduction  de  clarté, 
aussi  aisément  qu'on  calcule  combien  une  petite  distance  est  con- 
tenue dans  une  plus  grande. 

Je  n'ai  pas  de  mine  ou  de  puits  dont  j'aie  pu  disposer  pour  ces 
expériences  ;  mais  j'ai  une  chambre  souterraine  horizontale,  de 
250  pieds  de  longueur,  dont  une  extrémité  se  termine  dans  la  cave 
de  mon  atelier,  cl  dont  l'autre  communique  avec  la  surface  du 
sol,  par  une  ouverture  verticale  d'un  pied  carré  et  de  cinq 
pieds  de  hauteur.  J'ai  pu  l'employer  à  un  usage  équivalent, 
moyennant  une  double  réllexion  de  la  lumière  du  Soleil,,  l'une  par 
un  miroir  et  l'autre  par  un  prisme  de  totale  réflexion.- 

Entre  le  bout  de  la  chambre  et  l'ouverture  verticale  est  une 
cloison  percée  d'un  trou  de  deux  pouces  carrés,  que  je  puis  fer- 
mer avec  des  plaques  contenant  les  lentilles  dont  je  désire  faire 
usage.  Le  prisme  est  placé  dans  l'ouverture  verticale,  étant  con- 
tigu  et  faisant  face  à  la  lentille,  pour  recevoir  la  lumière  du  So- 
leil provenant  du  miroir  situé  au-dessus,  et  réfléchissant  hori- 
zontalement cette  lumière  à  travei's  la  lentille,  au  foiul  de  la 
galerie  souterraine. 

Le  24  novembre  4862  j'ai  fait  usage  d'une  lentille  dont  la  dis- 
lance focale  est  d'un  54*  de  pouce;  le  Soleil  était  près  du  méri- 
dien et  le  ciel  remarquablement  clair.  L'observateur  placé  dans 
la  cave,  à  250  pieds  de  dislance,  a  estimé  que  la  lumière  qui  lui 
est  parvenue  était  à  peine  égale  à  celle  de  l'étoile  x  de  la  Lyre. 
La  réduction  du  diamètre  était  alors  de  95840  fois  seulement,  en 
admettant  la  lentille  et  le  prisme  de  parfaite  construction  et  bien 
nettoyés. 

Trois  trous  ont  été  pratiqués  dans  une  bande  mince  de  laiton  ; 
le  plus  grand,  quand  l'œil  voyait  à  travers,  laissait  pénétrer  assez 
de  lumière  pour  constituer  une  vision  complète  ;  le  second  pro- 
duisait seulement  une  vision  par  alternatives,  et  le  plus  petit  ne 
procurait  aucune  lumière. 

Nous  avons  pris  part  à  l'observation,  mes  deux  fils  et  moi, 
avec  des  résultats  démontrant  la  parfaite  égalité  de  nos  yeux. 


36  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

Quanti  ruii  de  nous  avait  clé  dansTobscurilé  pendant  15  minutes 
€t  que  le  second  prenait  sa  place,  il  voyait  aussi  bien  au  boulde 
deux  minutes  de  privation  de  l'éclal  du  jour.  La  soirée  du  24 
novembre  ayant  été  aussi  claire  et  favorable  que  cette  journée-là, 
le  miroir  et  le  prisme  faisant  le  même  angle  entre  eux,  nous  les 
avons  combinés  et  appliqués  pour  observer  x  de  la  Lyre,  à  5  ou 
6  heures  d'angle  horaire  à  l'occident  du  méridien,  à  travers  les 
mômes  trous  de  la  bande  métallique. 

Je  suppose  la  perte  de  lumière  occasionnée  par  les  rédexions 
sur  le  pyisme  et  le  miroir  la  môme  pour  les  deux  objets,  en  sorte 
qu'on  doit  seulement  tenir  compte  de  l'elfet  de  la  lentille,  que 
j'évalue,  avec  les  meilleurs  moyens  d'estimation  en  mon  pou- 
voir, à  une  perte  d'environ  dix  pour  cent.  Ayant  donc  trouvé 
l'étoile  et  le  Soleil  rendus  sensiblement  égaux  dans  les  compa- 
raisons ci-dessus,  il  paraît  en  résulter  qu'un  éloignemcnt  dans 
l'espace  de  105224  fois  la  distance  actuelle  du  Soleil  réduirait 
sa  lumière  à  être  égale  à  celle  de  l'étoile  en  question.  Or  cet  éloi- 
gnemenl  n'est  pas  la  moitié  de  la  distance  présumée  de  l'éloile 
du  ciel  la  plus  voisine  de  nous. 

Je  suis  disposé  à  croire  cette  déteiinination,  combinée  avec  beau- 
coup d'autres  expériences  et  éludes  préliminaiies,  comme  étant 
très-près  de  la  vérité,  quoiqu'elle  diffère  beaucoup  des  déducli  ns 
photométriques  les  plus  généralement  accréditées  et  les  plus  fré- 
quemment citées  pai-  les  astronomes.  On  suppose  que  la  Terre  a 
été  aussi  une  fois  un  corps  lumineux  par  lui-même,  et  il  peut  exister 
d'innombrables  soleils  comme  le  nôtre,  ou  môme  moindres,  dans 
les  limites  de  ceux  qui  décorent  le  ciel  noctuine,  interposés  entre 
eux  et  qui  demeurent  cependant  inconnus  à  l'homme.  Cela  dépend 
beaucoup,  il  est  vrai,  de  la  diversité  actuelle  qui  existe  entre  ces 
soleils  ,  mais  je  ne  vois  pas  de  raisons  de  douter  que  le  Créateur 
n'ait  choisi  la  variété  dans  ce  cas,  comme  il  l'a  fait  dans  tout  ce 
([ui  est  le  plus  rapproché  de  nous.  L'inégalité  cpii  existe  entre 
les  étoiles  binaires  «  d'Hercule  et  ^du  Cygr.e,  qui  ne  peut  être  at- 
tribuée à  une  inégalité  de  distance  rclalivemeMl  à  nous  des  étoiles 


ASTRONOMIE.  37 

composant  ces  groupes,  suffil  pour  confirmer  celle  conclusion  Si 
nous  supposons  les  extrêmes  être  dans  le  rapport  de  un  à  plu- 
sieurs miitions  ,  comme  cela  a  lieu  dans  les  planètes  de  notre 
système,  et  que  nous  accordions  un  poids  suffisant  à  l'elTet  de  la 
perspective  céleste,  nous  devrions  nous  attendre  à  ne  trouver  no- 
ire glorieux  Soleil  que  comme  une  petite  étoile,  si  nous  avions 
des  moyens  appropriés  à  la  démonstration  des  vrais  rapports  exis- 
tant entre  lui  et  les  multitudes  d'astres  qui  rayonnent  jusqu'à 
nous  à  travers  d'incommensurables  distances.  La  planète  Jupiter 
esl  sensiblement  pour  l'éclat  le  A"  astre  de  notre  ciel,  et  cepen- 
dant ses  4  satellites,  quoique  situés  exactement  à  la  même  dis- 
tance moyenne  de  nous,  sont  invisibles  à  l'œil  nu;  et  il  existe 
plus  de  60  pliinèles,  bien  connues  et  toutes  lélescopiques,  à  des 
dislances  de  la  Terre  moindres  que  celle  de  Jupiter. 

En  voyant  le  Soleil  réduit  95840  fois  dans  la  chambre  obscure, 
j'aurais  pu  ajouter  qu'il  était  vu  en  contraste  avec  une  obscurité 
plus  profonde  que  celle  de  tout  ciel  n<)cturne  ;  c'aurait  été  en 
faveur  de  la  supposition  que  la  différence  de  lumière  entre 
lui  et  oc  de  la  Lyre  pouvait  être  encore  moindre  que  celle  de 
10,655,194,176  à  1.  Mais  je  n'ai  pas  désiré  différer,  plus  que  je 
n'étais  obligé  de  le  faire,  des  résultats  obtenus  par  ceux  qui  m'ont 
précédé  dans  cet  intéressant  sujet  de  recherches. 

Le  nombre  des  étoiles  que  les  plus  puissants  télescopes  font 
distinguer  dans  tout  le  ciel  n'est  pas  aussi  grand  qu'il  devrait  l'être 
théoriquement,  en  le  comparant  avec  ce  qu'on  aperçoit  à  l'œil 
nu  ou  avec  de  plus  petits  instruments.  Les  astronomes  expliquent 
ce  fait  en  supposant  qu'une  portion  de  la  lumière  est  absorbée  ou 
éteinte  durant  son  passage  à  travers  l'immensité  de  l'espace. 

Les  grandes  différences  entre  l'éclat  propre  des  étoiles,  dis- 
persées et  interposées  dans  l'espace,  pourraient  fournir,  en 
tant  que  leur  existence  a  été  reconnue  comme  possible,  une 
explication  différente  de  ce  fait.  Près  de  nous  les  petites  se 
verraient  aussi  bien  que  les  grandes,  mais  les  nombreux  billions 
de  milles  de  profondeur,  aux  limites  extrêmes  de  la  pénétrabilité 


38  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

des  télescopes,  cacheraient  tout  autour  de  la  sphère  céleste  des 
multitudes  de  corps  comme  le  Soleil,  pendant  qu'un  petit  nombre 
seulement,  d'un  volume  ou  d'une  clarté  très-peu  ordinaires,  par- 
semés entre  eux,  paraîtraient  comme  les  plus  faibles  points  de 
lumière  perceptibles,  à  travers  les  plus  forts  télescopes  auxquels 
l'œil  de  l'homme  ait  jamais  été  appliqué. 


PHYSIQUE. 

Tate.  Sur  la  grandeur  de  la  goutte  liquide  formée  dans 
DES  CIRCONSTANCES  DIFFÉRENTES  {Philosophical  Magazine.  Mars 
1864). 

On  a  trop  l'habitude  de  considérer  une  goutle  d'un  liquide 
quelconque  comme  représentant  une  quantité  définie,  tandis  que 
le  poids  de  la  goutte  varie,  comme  le  remarque  l'auteur ,  non- 
seulement  avec  le  diamètre  du  tube  dans  lequel  elle  se  forme, 
mais  aussi  suivant  la  densité,  la  température  et  la  composition 
chimique  du  liquide  dont  elle  provient.  Les  particules  d'un  liquide 
se  réunissent  en  gouttes  par  suite  de  l'adhésion  qui  existe  cnti-e 
ces  particules  et  les  parois  du  tube,  ou  la  substance  sur  laquelle 
la  goutte  se  forme.  D'autre  part,  comme  la  pesanteur  et  la  cohé- 
sion des  particules  du  liquide  enlr'  elles  exercent  une  action  en 
un  sens  précisément  inverse,  il  en  résulte  que  lorsque  la  goutte 
a  atteint  une  certaine  grandeur ,  la  force  de  la  pesanteur  l'em- 
porte sur  celle  d'adhésion,  et  aussitôt  la  goutle  tombe.  Tout  chan- 
gement de  condition  dans  les  rapports  de  ces  forces  entr'  elles 
doit  nécessairement  inlluer  sur  la  grandeur  de  la  goutte  liquide  ; 
mais  tant  que  ces  rapports  restent  les  mêmes,  le  poids  de  la 
goutte  ne  subit  pas  de  variation  sensible,  dans  aucun  cas  au  delà 
de  '/loo  ^'^  son  poids  primitif. 

Les  expériences  de  M.  Tate  ont  été  faites  avec  l'appareil  sui- 
vant. Le  liquide  dont  s'agit  est  renfermé  dans  un  vase  cylindrique, 
dans  lequel  plonge  l'une  des  extrémités  d'une  bande  de  toile  de 


PHYSIQUE.  39 

colon  recourbée  en  forme  de  siphon.  L'autre  exlrémilé  de  ce 
siphon  abonlilù  un  tube  vertical  placé  à  côté  du  vase,  tube  qu'il 
parcourt  dans  toute  sa  longueui-,  et  dont  il  bouche  en  partie  l'ex- 
trémilé  inférieure  par  laquelle  la  goutte  liquide  doit  s'échapper 
et  tomber  dans  un  matras  destiné  à  la  recevoir.  Cette  extrémité 
est  taillée  en  tranche  très-aiguë  ,  de  façon  à  ce  que  le  tube,  au 
point  où  il  se  trouve  en  contact  avec  le  liquide,  puisse  être  re- 
gardé comme  infiniment  mince.  Lorsque  de  cinq  à  dix  gouttes  de 
liquide  sont  tombées  dans  le  matras,  l'augmentation  du  poids  de 
celui-ci  permet  de  constater  le  poids  de  chacune  d'elles.  La 
forme  de  la  goutte  est  celle  d'un  hyperboloïde  à  double  courbure, 
se  rapprochant  de  celle  d'un  hémisphère  dans  la  portion  infé- 
rieure, concave  vers  la  partie  supérieure,  et  recourbé  en  sens 
contraire  vers  le  milieu.  Pour  déterminer  le  poids  de  la  goutte 
liquide  à  des  températures  différentes,  l'expérimentateur  enve- 
loppait le  tube  dont  nous  avons  parlé  d'un  tube  beaucoup  plus 
large  en  laiton  et  qui  passait  à  travers  un  bain  d'eau  chaude  ,  de 
manière  à  permettre  à  la  goutte  liquide ,  à  mesure  qu'elle  se 
formait,  de  prendre' la  température  de  l'eau  qui  entourait  le  tube 
de  laiton.  —  Voici  les  principaux  résultats  auxquels  est  parvenu 
l'auteur. 

l''  Toutes  choses  d'ailleurs  égales,  le  poids  d'urie goutte  liquide  est 
proportionnel  au  diamètre  du  tube  dans  lequel  elle  se  forme.  Celle 
loi  remarquable  se  déduit  des  expériences  renfermées  dans  le 
tableau  suivant  : 


40 


BULLETIN    SCIENTIFIOUE. 


TABLEAU  I. 
Résultats  de  l'expérience  sur  le  poids  d'une  goutte  d'eau  formée 
dans  des  tubes  minces  de  diamètres  différents,  et  à  une  tempéra- 
ture constante  de  W°  C. 


Diamètre  du  tube 

Poids  corres- 

Valeur  de  P 

1 

noiKJaiit  de  la  eoutle 

par  la  formule 

en  pouces,  D. 

en  grains,  P. 

P  =  .-,.5D. 

0,13 

0,78 

0  71 

0.25 

1,36 

1,37                ! 

0.30 

1.60 

1,65 

0.39 

2,10 

2,14 

0  50 

2,84 

2,75 

0,.56 

3,00        ^ 

3,08^ 

0,62 

3,36 

3,41 

La  coïncidence  entre  les  résultats  de  la  seconde  et  de  la  troi- 
sième colonne  fournit  la  preuve  que  le  poids  de  la  goutte  liquide 
est  proportionnel  au  diamètre  du  tube.  Dès  que  le  diamèlredu  tube 
dépasse  les  "/lo  d'un  pouce,  le  volume  total  du  liquide  esteutraîné, 
et  il  ne  tombe  plus  sous  la  forme  de  gouttes. 

La  loi  qui  vient  d'être  énoncée  a  un  rapport  remarquable  avec 
celle  de  la  capillarité.  En  effet,  puisque  la  hauteur  à  laquelle  l'eau 
s'élève  dans  un  tube,  par  suite  de  la  capillarité,  est  en  raison 
inverse  du  diamètre  de  ce  tube,  il  s'ensuit  que  le  poids  d'eau 
soulevée  dans  un  tube  quelconque,  par  suite  de  celte  cause,  est 
en  raison  directe  de  son  diamètre.  De  là  le  poids  de  la  fjoulte  qui 
s'écoule  d'un  tube  est  proportionnel  au  poids  de  l'eau  qui  serait 
soulevée  dans  ce  tube  par  suite  de  l'action  capillaire. 

Lorsque  la  goutte  liquide  se  forme  sur  une  surface  plane  cir- 
culaire, la  loi  qui  exprime  son  poids  [>rend  une  Torme  plus  géné- 
lale.  L'auteur  a  trouvé  que,  dans  ce  cas,  l'augmentation  du  poids 
de  la  goutte  était  proportionnelle  au  diamètre  de  la  surface  en 
question.  Dans  les  expériences  qui  suivent,  la  surface  sur  la- 
quelle la  goutte  se  formait  était  la  base  horizontale  d'un  cylindre 
solide  en  bois  dur  :  le  liquide  était  transporté  d'une  manière  uni- 
forme sur  cette  surface  au  moyen  de  la  bande  de  loile  de  coton. 


PHYSIQUE. 


41 


TABLEAU   II. 

Hcsulluts  de  V expévkncc^sur  le  poids  d'une  (jotiUe  d'eau  formée 
sur  des  surfaces  circulaires  de  diamètres  différents,  à  une  tem- 
pérature constante  de  iO". 


j  Diamètre  de  la  sui- 
I    face  en  pouces,  D. 

Poids  corres- 
pondant de  la  goutte 
en  i^rains,  P. 

^■aleur  de  1' 

d'après  la  foiniuic, 

P=rO,22+-2,7D. 

0  1 
0,2 

0,41 
0,76 

0,49 
0,76 

0,3 

0,4 

1,10 
1,32 

1,03 
1,30 

0,5 

],56 

1,57 

0,6 
07 

1.78 
2,15 

1,84 
2,11 

Ici  la  coïncidence  remarquable  entre  les  résultais  de  la  seconde 
et  do  la  Iroisième  colonne  fournissent  bien  la  preuve  que  la  for- 
mule P=0,  22  4-  2,  7  />  exprime  très-approximalivement  les 
poids  des  gouttes.  Il  suit  de  cette  formule  que  V augmentation  dans 
te  poids  des  gouttes  est  proportionnelle  aux  diamètres  des  surfaces 
sur  lesquelles  elles  se  forment.  L'auteur  montre  expérimenlale- 
menl  que  la  goutte  la  plus  gr(>sse  qui  puisse  se  former,  est  celle 
qui  s  échappe  d'une  surface  circulaire  dont  le  diamètre  est  égal 
aux  ''/lo  d'un  pouce. 

Toutes  choses  d'ailleurs  égales,  un  accroissement  de  température 
tend  à  diminuer  le  poids  de  la  goutte  liquide.  L'auteur,  en  em- 
ployant un  tube  de  0,5  de  pouce  de  diamètre,  a  trouvé  que  le 
poids  d'une  goutte ,  d'eau  à  4o  C.  était  de  1,G5  grain,  tandis 
qu'à  65"  le  poids  de  cette  même  goutte  n'était  que  de  1 ,45  grain  ; 
ou  en  d'autres  termes,  la  diminution  dans  le  poids  de  la  goutte, 
due  a  un  accroissement  de  température  de  61»,  était  de  Vs  de 
grain;  et  ainsi  de  suite,  pour  d'autres  températures.  L'auteur 
montre  que  les  dimiimtions  de  poids,  dues  à  une  température  T, 
peuvent  être  exprimées  très-approximativemenl  par  la  formule, 
0,0018  (T — 40);  de  manière  que  le  poids  d'une  goutte  d'eau,  qui 


42  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

se  forme  à  des  lempéralures  différentes  dans  un  tube  mince  de 
diamètre  D,  pourra  être  exprimé  par  la  formule  : 

p=  [5,5— 0,00G  7—40)  1  [>. 

Indépendamment  de  la  densité,  une  variation  dam  la  composi- 
tion chimique  donne  lieu  à  un  changement  très-notahle  dans  le 
poids  de  la  goutte  liquide.  La  plupart  des  acides ,  des  alcalis  et 
des  sels  alcalins  tendent  à  diminuer  le  poids  de  la  goutte.  Si  l'on 
ajoute  à  de  l'eau  une  petite  quantité  de  potasse,  le  poids  de  la 
goutte  est  diminué  d'une  manière  sensible.  De  l'acide  sulfurique 
concentré  d'une  densité  égale  à  4%  fois  celle  de  l'eau,  fournit 
aussi  une  goutte  liquide  d'un  poids  notablement  inférieur  à  celui 
de  l'eau.  De  même  le  poids  de  la  goutte  fournie  par  de  l'acide 
nitrique  d'une  densité  égale  à  1'/o  fois  celle  de  l'eau,  n'est  que 
les  ^5  de  celui  de  ce  dernier  liquide.  Le  poids  de  la  goutte  d'al- 
cool d'une  densité  0,957  n'est  gucres  que  la  moitié  de  celui  de 
la  goutte  d'eau  ;  et  ce  môme  alcool  mélangé  avec  46  parties 
d'eau,  et  paitant,  d'une  densité  Irès-peu  inférieure  à  celle  de 
l'eau,  a  fourni  une  goutte  liquide  pesant  un  peu  moins  des  ^j-  de 
celle  de  l'eau  pure.  La  goutte  d'huile  d'olive  d'une  densité  de 
0,9 t7G  ne  pèse  que  la  moitié  de  celle  de  l'eau.  Certains  liquides, 
chez  les  particules  desquels  la  force  de  cohésion  paraît  plus  con- 
sidérable que  chez  d'autres,  tels  que  la  mélasse,  des  solutions  de 
savon,  d'amidon,  et  autres  pareils  ont  tous  fourni  des  gouttes 
beaucoup  moins  pesantes  que  la  goutte  d'eau.  L'auteur  en  con- 
clut, que  «  toutes  choses  d'ailleurs  égales,  le  poids  de  la  goutte 
liquide  est  en  raison  inverse  de  la  cohésion  des  particules.  » 

Le  poids  de  la  goutte  d'eau  étant  de  2,8i  grains,  celui  des 
gouttes  provenant  de  diverses  solutions  ayant  toutes  la  même 
pesanteur  spécifique,  savoir  1,190,  a  été  trouvé  comme  suit: 
chlorure  de  sodium,  5,50 grains  ;  solution  desuci'e,  5,06 grains; 
carbonate  de  soude,  5 grains  ;  sulfate  de  magnésie,  2,978grains; 
acide  nitrique,  2,58  grains  ;  acide  sulfurique,  2,50  grains. 

Dans  des  solutions  de  force  différente  de  chlorure  de  sodium  (et 
d'autres  sels  neutres)    l'augmcnlation  dans  le  poids  de  la  goutte 


PHYSIQUE.  43 

liquide  est  proponionnée  au  poids  du  sel  sec  que  renferme  Ui  so- 
lution. C'est  ce  qui  résulte  de  la  coïncidence  entre  les  secondes 
et  troisièmes  colonnes  du  tableau  suivant. 

TABLEAU   m 

Résultats  de  l'expérience  sur  le  poids  de  la  goutte  provenant  de 
solutions  plus  ou  moins  concentrées  de  chlorure  de  sodium  à  la  tem- 
pérature constante  de  10°  C. 


Ouantité  pour  cent 
du  sel  en  solution,  r. 

Poids  correspondant 

de  la 

"outte  li(|uide,  P. 

o                           1 

Valeur  de  P  d'après 

la  formule 
P=2, 84  +  0,0135,  r, 

0 

8  5 
17 

34 

2,84 
2,93 
3,07 
3  30 

2,84 
2,95 
3,07 
3.30 

SoRBY  (The  Bakerian  Lecture) .  Sur  la  corrélation  directe  des 
FORCES  mécaniques  ET  CHIMIQUES.  {Pliilosophical  Magazine.  Fé- 
vrier 1864). 

Le  travail  de  M.  Sorby  renferme  une  série  d'observations  relati- 
ves à  rinfluence  de  la  pression  sur  la  solubilité  des  sels.  On  sait  que 
M.  Bunsen  et  M.  Ilopkins  ont  démontré  que  lorsqu'il  s'agit  de  subs- 
tances qui  se  dilatent  en  passant  de  l'état  solide  à  l'état  liquide,  une 
pression  mécanique  a  pour  effet  d'élever  la  température  de  leur 
point  de  fusion.  Ou,  en  d'autres  termes,  puisque  pour  produire 
la  fusion,  il  est  nécessaire  de  surmonter  une  force  mécanique,  une 
quantité  additionnelle  de  chaleur  doit  être  requise  pour  surmon- 
ter une  force  additionnelle,  et  le  degré  de  pression  requise  pour 
maintenir  une  substance  à  l'état  solide  à  une  température  quel- 
conque au-dessus  de  son  point  normal  de  fusion,  peut  être  envi- 
sagé comme  le  représentant  mécanique  de  la  force  avec  laquelle 
la  substance  en  question  tend  à  se  liquéfier  à  cette  même  tempe- 


44  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

rature,  l.e  professeur  Thomson  a  démonlré  que  clans  le  cas  de 
l'eau,  qui  se  dilate,  au  contraire,  au  momeni  de  la  congélation, 
la  température  du  point  de  fusion  est  abaissée  par  l'eflel  de  la 
pression,  ce  qui  revient  à  dire  que,  puisque  dans  ce  cas  il  est  né- 
cessaire de  surmonter  une  force  mécanique  pour  arriver  à  la  cris- 
tallisation, celle-ri  nn  pourra  s'effectuer  sans  l'influence  d'un  ac- 
croissement de  pi'ession,  que  si  la  force  de  la  polarité  cristalline 
est  augmentée  par  un  nouvel  abaissement  de  température.  L'au- 
teur démontre  expérimentalement  que  ces  mêmes  principes  peu- 
vent s'appliquer  à  la  solubilité  des  sels  dans  l'eau.  Ainsi  il  trouve 
que  toutes  les  fois  que,  lors  de  la  dissolution  d'un  sel  dans  l'eau, 
il  y  a  diminution  de  volume,  c'est-à-dire,  lorsque  le  volume  du 
sel  réuni  à  celui  de  l'eau  est  moindre  ({ue  la  somme  des  volumes 
de  ces  deux  substances  prises  séparément,  la  solubilité  du  sel  est 
accrue  par  l'effet  d'une  pression  ;  tandis  que  ,  dans  les  cas  très- 
rares,  tel  que  celui  du  sel  ammoniaque,  où  il  y  a,  au  contraire, 
augmentation  de  volume  au  moment  de  la  solution,  la  solubilité 
du  sel  est  diminuée  par  l'effet  de  la  pression,  d'une  quantité  fai- 
ble, il  est  vrai,  mais  pourtant  très-appréciable.  En  d'autres  ter- 
mes, la  pression,  d'après  .M.  Sorby,  paraîtrait  opposf^r  un  obsta- 
cle à  la  solution  ou  à  la  cristallisation  suivant  la  force  mécanique 
qu'il  est  nécessaire  de  surmonter  pour  opérer  cette  solution  ou 
cette  cristallisation.  Chez  les  sels  qui  en  se  dissolvant  donnent 
lieu  à  une  diminution  de  volume,  l'eflet  d'une  pression  mécani- 
que est  le  même  (|ue  celui  d'une  augmentation  de  température, 
savoir  de  les  rendre  plus  solubles.  11  se  peid,  dans  ce  cas,  au 
moment  même  de  leur  dissolution,  une  certainequantité  de  force 
mécanique,  qui  est  dépensée,  pour  ainsi  dire,  à  produire  ce  chan- 
gement d'état.  Lorsque  de  l'eau,  amenée  par  ce  moyen  à  tenir 
en  dissolution  ime  quantité  de  sel  plus  considérable  que  celle 
qu'elle  est  capable  de  renfermer  à  l'état  normal,  se  trouve  satu- 
rée sous  rinfluence  d'une  pression  donnée,  le  montant  de  cette 
pression  représente  la  force  de  polarité  qui  tendrait  à  faire  dépo- 
ser le  sel  sous  la  forme  cristalline,  mais  qui  est  exactement  ba- 


PHYSIOUE.  45 

lancée  par  VeiïvX  tic  celle  inèmo  pression.  L'auleur  rnonlrr  par 
une  série  d'expériences  que  rinlluence  de  la  pression,  ainsi  que 
la  valeur  mécanique  de  la  foi'ce  de  la  polarité  cristalline,  varie 
suivant  les  diiïérenls  sels.  Il  en  conclut  (|u'il  existe  une  corréla- 
tion dirccle  entre  la  foi'ce  mécanique  et  les  forces  de  cristallisa- 
tion et  de  solution.  Cette  dernière  a  été  regardée  par  quehjues 
chimistes  comme  constituant  une  véritable  combinaison  chimi- 
que ;  mais  quoi  qu'il  en  soit  à  cet  égard,  on  ne  peut  guère  relu- 
ser  d'admettre  que  si  elle  ne  constitue  pas  une  modification  chi- 
mique, elle  y  est  au  moins  alliée  de  très-près.  Au  surplus,  l'au- 
teur rend  compte  dans  la  dernière  partie  de  son  travail  de 
quehjues  <!xpériences  de  nature  à  montrer  que  la  pression  e.xei-ce 
une  influence  inconlesiablesur  certaines  inodifications  chimi(pies 
qui  n'ont  lieu  que  lentement,  et,  par  conséquent,  qui  sont  dues 
probablement  à  des  affinités  faibles  ou  qui  se  balancent  à  peu 
près.  Il  cite,  en  particulier,  les  résultats  obtenus  par  l'action 
lente  et  prolongée  de  divers  sels  sur  certains  carbonates,  plus 
spécialement  les  caibonates  de  baryte  et  de  chaux,  desquels  il 
résulle  que  dans  certains  cas  la  pression  paraît  renforcer,  et  dans 
d'autres  alVaiblir  l'action  chimique,  tandis  qu'il  y  en  a  où  elle  est 
sans  efTel  sensible.  M.  Sorby  conclut  en  émettant  l'opinion  que 
les  faits  déjà  constatés  par  d'autres  chimistes  relatifs  à  l'aclion 
de  la  pression  sur  le  chlore  hydraté,  sur  l'acide  sulfurique  hy- 
draté et  quelques  autres  substances,  joints  à  ceux  renfermés  dans 
son  propre  travail,  sont  de  nature  à  donner  quelque  probabilité 
à  l'hypothèse  que  la  pression  tend  à  afl'aiblir  ou  à  renforcer  l'af- 
finité chimi(iue  suivant  qu'elle  agit  en  sens  contraire  ou  d'accord 
avec  le  changement  de  volume  ;  comme  si  l'action  chimique  était 
convertible  directement  en  une  force  mécanique ,  ou  une  force 
mécanique  en  action  chimique,  suivant  des  équivalents  définis  et 
conformément  à  des  lois  générales,  sans  qu'il  soit  nécessaire  que 
ces  forces  soient  liées  entr'elles  par  le  moyen  de  la  chaleur  ou  de 
l'électricité. 


46  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

AVENARIUS.  Die  TuERMOELEKTRICITiET,    IHREM  UrSPRUNGE 

La  thermo-électricité  considérée  comme  identique,  quant  a 
SON  ORIGINE,  avec  l'électricité  DE  CONTACT.  (Poggendorff  S 
Annalen,  t.  CXIX,  p.  406  et  657). 

M.  Avenarius  attribue  à  la  même  cause  les  courants  thermo- 
électriques et  la  force  électro-motrice  de  contact.  Il  considère  la 
force  électro-motrice  comme  une  fonction  de  la  température,  qui 
d'après  ses  expériences  serait  exprimée  par  une  formule  du  se- 
cond deeré 

où  F  représente  la  force  électro-motrice,  t  la  température  et 
a,  b  el  c  des  coefficients  constants. 

Dans  un  élément  thermo-électrique  on  a  deux  points  de  sou- 
dure dont  les  températures  sont  en  général  dilTérenles  ;  dési- 
gnons-les par  t^  el  <^  ;  la  force  électro-motrice  E  du  couple  sera 
égale  à  la  ditlérence  des  forces  électro-motrices  opposées  des 
deux  soudures;  on  aura  : 

E=bit,-L)^-c(t,^-i^^)^.{l,-t,)[b-^c{t,-{-t,)] 

Comme  la  valeur  du  coefficient  c  est  en  général  faible,  la  force 
électro-motrice  entre  certaines  limites  est  sensiblement  propor- 
tionnelle à  la  difl'érence  des  deux  températures  quand  l'une 
d'elles  reste  constante. 

Pour  que  l'élément  thermo-électrique  ne  produise  point  de 
courant,  il  faut  que  E  soit  égal  à  0,  ce  qui  peut  arriver  dans  deux 
cas  :  1°  on  aura  E  =0  si  /[  —  t-2^=^  i  ce  cas  est  celui  de  l'é- 
galité de  température  des  deux  soudures.  2*  E  sera  encore  nul 
si  6  -}-  c  (ty  -j-  «2)  =r  0  ;  pour  faire  comprendre  à  quel  cas  cela 
correspond,  rappelons  que  M.  Thomson  '  a  fait  voir  que  lors- 
qu'on maintient  une  des  soudures  à  une  température  constante 
et  que  l'on  élève  la  température  de  l'autre,  l'intensité  du  cou- 
rant que  l'on  obtient  va  d'abord  en  augmentant,  atteint  un  ma- 

'  Voyez  Archives,  1858,  l.  I,  p.  256. 


PHYSIQUE.  47 

ximiim  pour  une  cerlaine  tempéraluie  T,  puis  diminue,  devient 
nulle  (point  neutre)  et  change  de  sens.  D'après  la  formule  ci- 
dessus,  la  température  f^,  pour  laquelle  le  courant  est  nul ,  dé- 
pend de  la  température  de  l'autre  soudure  ty  ;  il  suffit  que  l^  et 
/o  soient  à  égale  dislance  du  maximum  T  pour  que  cela  ait  lieu. 
Or  le    maximum   correspond    à    une    température    constante 

b  b 

T  -^  —  -—  .  Donc  toutes  les  fois  que  /,  4-  L  sera  égal  à 

2c  c 

la  valeur  de  E  sera  nulle. 

Ce  sont  ces  conclusions  que  M.  Avenarius  a  vérifiées  par  l'expé- 
rience :  il  a  opéré  avec  cinq  couples  thermo-électriques  diffé- 
rents :  cuivre-fer,  argenl-zinc,  plaline-plumb,  argenl-fer  et  pla- 
linc-pnUadiuni  ^  —  Pour  porter  les  soudures  à  une  température 
élevée,  on  les  plaçait  dans  un  bain  d'air  chauffé  avec  une  lampe 
de  Bunsen  convenablement  réglée.  L'intensité  du  courant  était 
mesurée  avec  un  galvanomètre  à  miroir.  —  On  a  fait,  sur  cha- 
que couple,  autant  que  possible,  deux  séries  d'expériences.  Dans 
la  première  on  maintenait  l'une  des  soudures  à  une  température 
constante,  et  l'on. observait  l'intensité  du  courant  pour  diverses 
températures  de  l'autre  soudure.  Dans  la  seconde  série  on  faisait 
varier  la  température  de  deux  soudures,  de  manière  que  l'une 
fût  supérieure  et  l'autre  inférieure  à  la  température  T  corres- 
pondant au  maximum,  et  l'on  observait  ces  températures  quand 
le  courant  était  nul  ;  si  la  formule  est  exacte  la  demi-somme  de 

ces  températures  -^—x — •  doit  être  constante  dans  ce  cas. 

De  l'ensemble  des  expériences  on  peut  tirer  les  valeurs  des 
coefficients  constants  b  et  c,  puis  en  reportant  ces  valeurs  dans 
la  formule,  voir  si  elle  représente  alors  toutes  les  observations  avec 
une  exactitude  suffisante.  C'est  en  effet  le  résultat  auquel  l'auteur 

•  Les  expériences  que  l'auteur  a  faites  sur  ce  dernier  couple  sont 
postérieures  aux  précédentes.  ?]lles  ont  été  entreprises  à  la  suite 
d'un  travail  de  !^I.  K.  Becquerel  dont  une  conclusion  relative  à  l'em- 
ploi d'un  couple  platine-palladium  ne  s'accordait  pas  avec  les  résul- 
tats obtenus  précédemment  avec  d'autres  couples  par  M.  Avenarius. 


48  BULLETLN  SClENTlFlOUE. 

est  parvenu  ;  les  valeurs  des  coeflicieiits  qu'il  a  trouvées  pour  les 
couples  avec  lesquels  il  a  opéré  sonl  les  suivantes  : 

Cuivre-fer h=  +  0,9635       c=  —  0,00175 

Argent-zinc =  —  0,298754.     =  +  0,()02M5 

Plaline-ploinl) =  +  0,085  =  +  0.0016 

Argent-fer   ==  -[-  5,29424       =  —  0,00757 

rialine-palladinm..  .     =.-^  -^  5,5701  =  4-  0,000709 

Pour  les  couples  cuivre-fer  et  argent-fer  la  marche  relative 
des  teinpéi'alures  et  de  l'intensité  est  celle  que  nous  avons  dé- 
crite. Pour  le  couple  argent-zinc  la  température  T  correspond  à 
un  minimum  et  non  à  un  maximum.  Pour  les  couples  platine- 
plomb  et  platine-palladium  il  n'y  a  pas  de  maximum  ou  de  mini- 
mum dans  les  limites  de  température  où  l'on  a  opéré.  —  Dans 
tous  les  cas  les  résultats  calculés  avec  la  formule  s'accordent 
bien  avec  ceux  que  fournit  l'expérience. 


CHIMIE. 


PiSANi.  Étude  geumiuue  et  analyse  du  polluxde  l'île  d'Elbe. 
(Comp.  rend.  Acad.  des  sciences,  t.  58,  p.  714). 

Breithaupt  a  fait  connaître,  il  y  a  dix-huit  ans,  sous  le  nom 
de  poUux,  un  minéral  Irès-rare  de  l'île  d'Elbe  dans  lequel  Platt- 
ner  trouva  les  éléments  d'un  silicate  hydraté  d'alumine,  de  potasse 
et  de  soude  ;  mais  son  analyse  faite  sur  une  petite  quantité  de 
matière  comportait  une  perte  de  plus  de  7  pour  "/o-  Dernièrement 
M.  Sœmaiin  ayant  reçu  quelques  échantillons  de  pollux  les  a  con- 
fiés à  M.  Pisani  qui  a  pu  compléter  l'histoire  de  ce  minéral  et  éta- 
blir sa  composition  exacte  qui  est  très-curieuse  :  en  effet,  la 
base  alcaline  du  pollux  consiste  presque  tout  entière  en  oxyde 
de  césium,  que  l'on  avait  pris  autrefois  pour  de  la  potasse.  Voici 
du  reste  les  résultats  de  l'analyse  de  M.  Pisani,  mis  en  regard 
de  ceux  de  Plattner  : 


CHIMIE 

Plattni:!». 

Silice 

46,20 

Alumine 

16,39 

O.wde  leiiique 

0,86 

Cli;iiix 

Po  lasse 

16,50    ( 

Soude 

10.47 

Eau 

2,32 

49 

PiSANI. 

44,03 
15,97 

0,6S 
0,68 
de  césique  34.07 
3,88 
2,40 

Le  |)ollu.\  esl  donc  la  preniièi'e  espèce  minérale  comme  dans  la- 
quelle le  césium  enire  comme  partie  consliluanle  essentielle.  Sa 
forme  cristalline  élait  incomuie  ,  seulement  M.  Descloiseaux 
avait  établi  d'après  l'élude  optiipie  qu'elle  devait  appartenir  au 
système  réi^ulier.  M.  Sœmann  possède  un  cristal  de  pollu.x  qui 
confirme  celle  conclusion  :  c'est  un  cube  du  poids  de  vingt 
grammes,  porlant  les  faces  du  trapézoèdre  a^  comme  certaines 
analcimes  de  Fassa. 

Le  lépidolite  rose  de  l'île  d'Elbe  conlient  égaleinent  du  césium  ; 
mais  sa  teneur  ne  se  rapproche  pas  à  beaucoup  près  de  celle  des 
lépidolites  des  États-Unis  desquels  MM.  Allen  et  Johnson  ont  pu 
extraire  de  notables  quantités  du  nouvel  alcali. 

M.  D. 


W.  Chookes.  On  Thallium.  Sur  le  thallium.   (Journal  of  tlie 
chemical  Society  of  London,  april  1864,  p.  112.) 

M.  Crookes  vient  de  résumei',  dans  un  travait  assez  étendu 
les  soixante  et  quelques  noies  et  mémoires  qui  ont  paru  jusqu'à 
présent  sur  le  thallium  ;  l'auteur  y  joint  un  certain  nombre 
de  faits  inédits  ,  fruits  de  ses  propres  expériences.  Ce  tra- 
vail n'est  pas  de  nature  à  pouvoir  être  analysé  ici,  je  me  bor- 
nerai donc  à  le  signaler  à  l'allenlion  des  chimistes  que  ce  sujet 
peut  intéresser.  Je  désire  seulement  [trésenter  quelques  considé- 
rations sur  un  point  controversé,  savoir  la  place  que  doit  occuper 
le  Ihallium  dans  la  série  des  métaux.  Dumas,  Bœtiger,  etc.,  le 
rangent  parmi  les  métaux  alcalins,  tandis  que  Erdmann,  Nicklès 

Archives,  T.  XX.  —  Mai  1864.  4 


50  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

et  Crookes  le  rapprochent  du  plomb  et  de  l'argent.  Cela  dépend 
des  principes  qui  font  la  base  de  la  classification  ;  les  chimistes 
qui  mettent  en  première  ligne  la  propriété  de  former  des  com- 
posés isomorphes  et  de  constitution  atomique  identique  partage- 
ront le  premier  avis  ;  ceux  au  contraire  qui  donnent  le  pas  aux 
analogies  tirées  des  propriétés  physicjues  se  rangeront  au  second. 
Dans  mon  opinion  et  quant  au  thalliiim,  les  deux  manières  de 
voir  sont  moins  inconciliables  qu'on  ne  pourrait  le  croire  ;  il 
suffit  pour  cela  d'assigner  à  l'argent  et  au  plomb  leur  véritable 
place. 

Il  est  bien  établi  maintenant  que  l'oxyde  argenlique,  malgré 
son  peu  de  stabilité,  est  une  base  énergique  dont  la  constitution 
est  celle  de  la  potasse  et  de  la  soude  ;  en  outre,  l'isomorphisme 
de  plusieurs  de  ses  sels  avec  ceux  de  la  soude  est  chose  avérée  ^. 
Il  y  a  donc  lieu  de  placer  l'argent  dans  un  groupe  comprenant 
le  potassium,  le  sodium,  le  rubidium,  le  césium  et  le  lithium.  A 
la  suite  de  celui-ci  on  est  convenu  d'établir  un  second  gi-oupe, 
celui  des  métaux  alcalino-terreux,  auquel  se  rattache  évidemment 
le  plomb  dont  le  proloxyde  possède  le  genre  d'alcalinité  de  la 
baryte  et  de  la  chaux  et  donne  naissance  à  un  carbonate,  un  sul- 
fate, un  lungstate,  etc.,  isomorphes  avec  l'arragonite,  la  baryiine, 
la  scheelile. 

Et  comme  la  nature  ne  fait  pas  de  sauts,  le  thalliuin,  tout  en 
étant  du  premier  groupe,  ferait  transition  au  second  par  le  moyen 
de  ses  propriétés  physiciues. 

M.  Delafontaine. 

J\,  GuYARD.  De  l'acide  uranfque.  {Bulletin  de  la  Société  chi- 
mique de  Paris,  G'"*  année,  p.  95.  Février  1864). 

Quand  on  précipite  par  la  potasse  un  mélange  de  nitrate  ar- 
gentique  et  de  nitrate  uranique,  on  obtient  un  mélange  gris  sale 

*  Tout  récemment  encore,  M.  Church  vient  de  faire  connaître  un 
alun  dans  le(iuei  le  sulfate  d'argent  joue  le  rôle  de  sel  alcalin  (C/ie- 
micalNews,  march  26,  1864). 


CHIMIE.  51 

des  deux  oxydes.  Au  conlraire  ,  si  l'on  ajoute  de  l'oxyde  d'argent 
récemmenl  préparc  à  une  dissolution  de  nitralod'urane,  il  se  dé- 
pose un  uranite  d'ar|:i;ent  (Ag'^O,  iU'^O')  rouge  orangé  vif,  inso- 
luble. Mais  si  l'on  renverse  l'exp-rience  et  qu'on  introduise  dans 
du  nitrate  d'argcMit  de  l'oxyde  urani(|ue,  ou  mieux  un  uranile 
alcalin,  on  verra  ,  par  l'action  de  la  chaleur,  l'uranium  passer  à 
un  degré  d'oxydation  supérieur  inconnu  jusqu'à  présent,  et  qui 
en  se  combinant  avec  une  portion  de  l'oxyde  d'argent  forme  avec 
lui  un  précipité  cristallin  noir  et  brillant.  L'équation  suivante 
rend  compte  de  cette  réaction  : 

2  (A(fO,  Az^O'^)  f-  A'3  0,  { W  03)3  ^ 
Ag^  0,  Az^  0^  4-  K'^  0,  Az^  O^  -|-  Ag^  0,  ^U^  0\ 

Le  composé  U^O^  est  l'acide  uranique.  L'auteur  rappelle  les 
rapprochements  établis  par  Peligot  entre  l'urane  et  l'antimoine  ; 
les  faits  précédents  les  confirment  '. 


A.  Streng.    Ueber Sur  le  fluochromate  de  potasse 

{Annalen  der  Chemie  und  Pharmacie,  t.  CXXIX,  p.  225), 

L'isolement  du  fluor  a  été  l'objet  des  tentatives  de  Davy, 
d'Aimé,  des  frères  Knox,  de  Louyet,  de  F'remy  et  de  Kiimmerer  ; 
une  cause  frécpientedu  peu  de  succès  de  ces  chimistes  a  été  la  pré- 
sence d'une  petite  quantité  d'eau  très-difficile  à  éviter.  M.  Streng, 
considérant  que  l'un  des  moyens  d'obtenir  du  chlore  très-sec  con- 
siste à  calciner  du  chlorochromate  de  potasse,  a  imaginé  de  pré- 
parer le  fluochromate  correspondant  pour  voir  s'd  se  comporte- 

1  La  composition  des  oxydes  de  l'uranium  a  été  l'oljjet  d'un  grand 
nombre  de  rechercties  dues  aux  plus  liabiles  chimistes  et  rependant 
pour  ptusieurs  d'entr'eux,  ette  ne  paraît  pas  établie  définitivement. 
Le  sujet  doit  donc  offrir  des  difficultés  particulières  ,  augmentées  de 
l'incertitude  oii  l'on  est  encore  du  poids  atomique  exact  de  l'uranium  ; 
d'après  cela  il  conviendrait  peur-être,  avant  de  se  prononcer  sur  la 
véritable  formule  de  l'acide  uranique,  d'attendre  la  publication  des 
analyses  qu'en  a  faites  M-  fiuyard.  M.  D» 


52  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

lail  d'une  manière  analogue.  Cesel  cristallise  en  octaèdres  à  base 
carrée,  il  est  rouge  rubis,  anhydre  et  attaque  fortement  les  vases 
en  verre  A  en  porcelaine ,  sa  formule  est  K  0,  Cr  0  ^  FI.  La  cha- 
leur lui  fait  abandonner  un  gaz  que  l'auleur  pense  être  de  fluor. 
Si  l'opération  se  fait  dans  une  cornue  de  verre,  il  y  a  production 
de  fluorure  silicique.  .M.  Streng  n'ayant  pas  à  sa  disposition  les 
appareils  en  platine  nécessaires,  n'a  pu  faire  une  étude  plus  ap- 
profondie de  son  fluor.  Le  mémoire  ci-dessus  contient  en  outre 
des  considérations  de  théorie  typique  sur  lesquelles  nous  ne  nous 
arrêterons  pas.  M.  D. 


I  A.  Rrmelé.    Recherches  sur  les  combinaisons  sulfljrées  de 

l"  l'uramum  (Conip.  rend.  Acad.  scienc,  t.  58,  p.   71  G) 

*  Quand  on  précipite  une  dissolution  aqueuse  de  nitrate  jaune 

*■  d'urane  pai- le  sulfure  ammonique,  onoblienl  un  produit  fort  peu 

stable  considéré  jusqu'à   préseiil  comme  du  sulfur'e  d'uraniufn, 
mais  dont  la  formule  n'avait  pas  encore  été  bien  établie. 

M  Reinelé  a  reconnu  que  si  le  sel  uranique  a  été  dissous  dans 
l'alcool ,  le  précipité  est  plus  stable  et  peut  être  lavé  sans  dé- 
composition,  puis  séché  dans  le  vide;  préparé  par  ce  dernier 
moyen  ,  il  relient  toujours  environ  2  p.  cent  de  monosull'ure 
d'ammonium,  sa  composition  est  celle  d'un  sulfure  d'uranyle  hy- 
draté :  (  U^02)S  -j-  aq.  Le  mode  de  décomposilioii  de  ce  corps 
confirme  cette  formule  ;  en  présence  de  l'eau  bouillante  il  se  dé- 
double en  oxyde  uraneux  hydraté  et  en  soufre  ;  à  l'abri  du  con- 
tact de  l'air,  l'acide  chlorhyilrique  lui  enlève  son  oxyde  pour 
formel'  du  chlorure  uraneux  vert.  Cependant,  le  sulfure  d'ura- 
nyle ne  se  comporte  pas  en  présence  des  acides  forts  comme  un 
monosulfure  ;  il  ne  dégage  que  fort  peu  d'hyilrogèno  sulfuré, 
la  presque  totalité  de  son  souhe  se  dépose  à  l'étal  libre. 

M.  D. 


MINÉRALOGIE.    GÉOLOr.IE.  53 

MINÉRALOGIE.  GÉOLOGIE. 
Pissis.  Sur  le  soulèvement  graduel  de  la  côte  du  Chili  et  sur 

UN    NOUVEAU    SYSTÈME    STRATIGRAl'HIQUE    TRÈS  ANCIEN  OBSERVÉ 

DANS   CE  PAYS  (Comptes  rendus  de  rAcadémie  des  Sciences, 
1864,  t.  LVIII,  p.  124). 

On  a  déjà  souvent  parlé  du  soulèvemenl  de  la  côle  du  Chili  et 
voici  quelques  (ails  nouveaux  qui  semblent  attester  d'une  ma- 
nière positive  que  dans  les  temps  modernes  il  y  a  eu  un  exhaus- 
sement de  cette  côte.  Entre  Conception  et  Rio  Maule  on  voit  dans 
les  escarpefnents  formés  par  les  roches  schisteuses  une  zone,  s'éle- 
vanl  à  huit  ou  dix  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  occupée 
par  de  nombreuses  cavités  formées  par  des  mollusques  litho- 
phages  Les  cavités  de  la  partie  supérieure  sont  beaucoup  moins 
fraîches  que  celles  de  la  partie  inférieure.  On  trouve  des  sa- 
bles avec  des  bancs  de  coquilles  à  peu  pi'ès  au  même  niveau 
que  celui  où  cessent  les  cavités  des  lithodomes. 

IjO  terrain  de  transport  ancien  s'élève  à  environ  100  mè- 
tres au-dessus  du  niveau  de  la  mer  à  Lola  et  Coronel  et  paraît 
avoir  été  émergé  d'un  seul  coup,  tandis  qu'un  soulèvement  lent 
semble  avoir  tiré  peu  à  peu  de  l'eau  les  bancs  de  coquilles  et  la 
zone  de  coquilles  perforantes. 

Le  nouveau  système  stratigraphique  correspond  à  une  chaîne 
grai)ili(p]e  qui  remplit  une  longue  boutonnière  ouverte  au  milieu 
des  schistes  et  des  grès  anciens  et  qui  s'élève  depuis  l'Araucanie 
jusqu'au  Rio  Rapel  et,  sous  le  rapport  de  l'âge,  il  se  place  entre 
celui  du  Ilundsruck  représenté  par  les  schisles  satinés  du  Chili  et 
celui  de  l'Uacolumi  correspondant  aux  couches  carbonifères  du 
sud  du  Brésil. 

L'éruption  du  volcan  de  Chilian  s'est  prolongée  jusqu'au  com- 
mencement de  février  1865,  époque  à  laquelle  la  lave  coulait  en- 
core dans  le  sud  de  l'étroit  canal  qu'elle  s'était  ouvert  au  milieu 
du  glacier. 


54.  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

M.  G.  Dewalque.  Sur  la  distribution  des  sources  minérales  en 
Belgique  (Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  S"*^  série, 
t.  XVII,  n"  2). 

Dans  celte  petite  notice  M.  Dewalque  donne  un  tableau  de  sept 
sources  minérales  ou  groupes  de  sources  qui  sont  alignés  à 
peu  près  en  ligne  droite,  suivant  une  direction  moyenne  de  122 
degrés,  en  comptant  les  degrés  du  nord  au  sud  par  l'est.  Cette 
direction  est  digne  d'être  remarquée.  Elle  ne  difl'ére  que  de  1° 
en  moins  de  la  direction  du  système  du  Thùringerwald  et  du 
Morvan  rapportée  à  la  Belgique. 


Isidore  Bachmann.  Mémoire  sur  les  formations  jurassiques 
DU  canton  de  Claris  [Berne7'  Mitlheiltuigen,  4805,  n»^  549  à 
552.) 

H  est  fort  dilficile  de  faire  de  la  géologie  dans  les  Alpes  du  canton 
de  Claris,  aussi  jusqu'à  ces  derniers  temps  n'était-elle  pas  bien 
avancée  ;  la  formation  jurassique,  entre  autres  était  fort  mal 
connue  et  il  a  fallu  le  zèle  et  la  persévérance  de  M.  Escher  de  la 
Linth  et  de  M.  Bachmann  pour  arriver  à  établir  dans  ces  roches, 
dont  l'épaisseur  atteint  5550  pieds,  onze  divisions  correspondant  à 
des  zones  et  à  des  étages  nettement  définis  partout  ailleurs.  On 
peut  regarder  ces  déterminations  con)me  un  grand  progrès  de  la 
géologie  des  Alpes.  A  la  base  de  ces  énormes  massifs  se  trouve 
le  lias  avec  une  puissance  de  1200  pieds  et  à  la  partie  inférieure 
la  zone  à  Aînmonites  angulahis,  avec  de  nombreux  Cavdinia  (sur  le 
Malabilzkopf), surmontée  par  la  zoneà  Ammonites  Ducklandi  carac- 
térisée par  des  fossiles  assez  abondants  représentant  clairement 
l'étage  siwémurien.  Il  faut  invoquer  un  peu  les  lois  de  l'analogie 
pour  reconnaître  dans  les  assises  puissantes  de  calcaires  remplis 
de  grains  de  quartz  qui  recouvrent  ces  couches,  l'équivalent  du 
lias  moyen  et  du  lias  supérieur.  La  présence  toutefois  d'une 
Terebratula  numismalis  permet  d'espérer  que  de  nouvelles  dé- 


MINÉRALOGIE.   GÉOLOGIE.  55 

couvertes  viendront  (oiiCniiit'c  ccMlc  .'issocialion.  Au-dessus,  ries 
schistes  assez  puissants (50;'i  60  pieds),  noirs  et  brillants,  représen- 
tent le  Hajocien  inférieur  ou  zone  <à  Ammonilcs  o/;rt/inus;  ils  sont 
suivis  par  60  pieds  de  grès  ferrugineux,  équivalents  à  la  zone  à* 
Ammonites  Murchisonœ,  et  par  200  pieds  de  calcaires  gris  à  pe- 
tits grains  fossilifères  dans  plusieurs  localités  et  fournissant  des 
espèces  qui  indic|uenl  le  llijocitui  moyen.  Au-dessus  on  rencontre 
une  couche  remarquable  d'oulilhe  ferrugineuse  épaisse  de  4  pieds 
seulement,  qui  se  retrouve  dans  tout  le  canton  dt;  Glatis  et  dans 
le  canton  de  Berne  et  qui  renferme  un  mélange  très-curieux  de  fos- 
siles du  Bajocieri  supérieur  et  du  iJalhonien.  Dans  le  canton  de 
Claris  le  gisement  principal  est  sur  le  Glarnisch,  l'assise  n'a  qu'un 
pied  d'épaisseur,  mais  elle  contient  beaucoup  de  fossiles.  Immé- 
diatement au-dessus  de  cette  couche  s'élève  une  masse  énorme  de 
calcaire,  de  2000  pieds  d'épaisseur,  formant  la  plupart  des  crêtes 
accidentées  des  Alpes  glarontiaises.  C'est  là  suivant  toute  proba- 
bilité une  formation  éminemment  pélagique,  on  y  trouve  peu  de 
fossiles  et  il  n'est  souvent  pas  très-facile  d'y  faire  des  explorations. 
A  force  de  recherches  et  de  peines,  MM.  Escher  et  Bachmann  ont 
fini  par  y  établir  quatre  divisions.  A  la  base  se  trouvent  des  assises 
contenant  des  nodules  un  peu  schisteuses  que  leui"  structure  partie 
lièreetla  présence  de  quelques  fossiles,  entre  autres  des  Ammonites 
arolicus,  A.  torlisulcatus,  permettent  de  ranger  dans  l'oxfordien, 
elles  représentent  les  couches  de  Birmensdorf  de  l'Argovie.  Au- 
dessus  il  y  a  1200  pieds  de  calcaires  compactes,  noirâtres,  for- 
mant de  hautes  cimes  qui  ne  renferment  presque  aucun  fossile 
et  dont  on  ne  sait  trop  que  faire.  M.  Bachmann  suppose  que  c'é- 
'.ait  là  l'équivalent  des  couches  de  Baden,  horizon  bien  connu 
dans  le  canton  d'Argovie.  Sur  le  Murtsehenstock,  M.  Escher  a 
renconti-é  une  assise  fossilifère  dont  le  parallélisme  dans  la  chaîne 
n'est  pas  encore  bien  établi,  mais  qui  renferme  les  fossiles  les  plus 
caractéristiques  du  corallien,  la  Rliynchmella  aslierimia,  la  Tere- 
hratida  moravica,  etc.,  associée  d'une  manière  qui  rappelle  tout  à 
fait  la  faune  des  couches  de  Stramberg. 


56  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

Environ  100  pieds  de  schistes  calcaires  terminent  la  série  des 
formations  jurassiques  ducanlon  de  Gl.irisel  couronnent  queliiues- 
unes  de  ses  plus  hautes  sommités,  le  Murischenslock  entre  autres, 
tl'un  large  ruban  noir.  Les  fossiles  y  sont  très-rares  et  leur  âge 
incertain. 

Ce  court  résumé  suffir-a  pour  donner  une  idé(!  des  dernières 
découvertes  qui  ont  été  faites  dans  cellf  partie  de  la  Suisse  et  du 
parti  qu'ont  su  en  tirer  It^s  géologues  infatigables  ipii  ont  entre- 
pris son  exploration.  Il  est  pi^nnis  d'espérer  (pic  bien  des  points 
peuvent  encore  èlri;  édaircis,  toutefois  il  ne  faut  pas  se  dissi- 
muler rexirème  difficulté  qu'on  épr'ouvera  toujours  à  rapporter 
d'une  manière  certaine  à  des  horizons  connus  ces  masses  énor- 
mes de  sédiments  déposés  dans  i\o^  mers  profondes,  d'un  abord 
souvent  très-diffirile  et  (pn  ne  renferment  (pie  (piel(|ues  rares 
débris  organiques,  presque  toujours  mal  conservés. 


Amédée   Burat.  Une  excursion  dans  les  Alpes  fr.wçaises. 
(ïieviie  umveracUc,  de  Liège,  décembi-e  1863.) 

Dans  celte  courte  notice  (pii  t!sl  moitié  industrielle  et  moitié 
scientifique,  M.  Burat  donne  quelques  détails  sur  les  Alpes  sa- 
voyardes et  s'occupe  du  tunnel  de  la  Vlauriemui  (pii  sert  de  passage 
de  la  Fi'ance  en  Italie,  (^.elle  giganles(pie  entreprise  prendra 
probablement  vingt  ans  à  exécuter  (six  sont  déjà  passés),  mais 
si  on  presse  les  travaux  le  temps  pourrait  se  réduire  à  treize  ans. 
M.  Bural  prévoit  quelques  (hflicultés  pour  le  moment  où  les  ou- 
vriers s'enfonceroii!  plus  (prils  ne  le  sont  aujourd'hui  dans  l'inté- 
rieur (le  la  munlague  et  il  émet  son  avis  sur  la  manière  de  les 
suriïionler. 

Ce  (pli  nous  plaît  dans  la  [larlie  géologi(jue  de  ce  mémoire 
inalheureusement  Irop  courle,  c'est  ipi'oii  voit  (pi'elle  est  écrite 
parmi  boitiiiie  (pii  est  familier  avec  les  Alpes,  avec  les  difficul- 
tés (pie  présente  leur  géologie,  soit  au  point  de  vue  de  la  lon- 
gueur des  courses,  soil  sous  le  rapport  réellemenl  scientifique.  Il 


MINÉRALOGIE.   GÉOLOGIE.  57 

conii.iîl  éi;alt!inenl  les  derniers  iravatix  (jui  oui  tUi'  piiMiés  sur  ce 
pays,  il  aiiopii;  eiilièreirieiU  la  nouvelle  classificalion  des  terrains 
alpins  el  les  |)asse  brièveinent  en  revue. 

La  protogine  est  pour  lui  inio  roche  éniplive  sortie  de  terre  à 
l'état  solide  ;  e'esl  ce  qu'on  adaiel  à  |)rés(Mi!  ;  mais  on  \u'ai[  pi'é- 
voir  le  moment  où  des  recherches  faites  dans  les  laboratoires  sur 
les  ininéranx  ai-lificiels,  il  soi'tira  une  nouvelle  théorie  relative  à 
l'ori^îine  des  roches  j^ranitijues.  M.  liurat  adopte  complètement 
l'idée  que  les  A'pes  renfei'ment  de  vrais  dépôts  houillers  ;  mal- 
heureusement pour  l'industrie  de  celte  région,  ils  sont  pauvres  en 
combustibles,  quoiipie  fort  puissants.  Il  reconnaît  dans  les  roches 
de  lijypses,  de  cargneules,  etc.,  des  di-pàts  iriasiques  et  il  pense 
que  le  lias  a  recouvert  une  fois  tout  r(!m|)lacement  occupé  main- 
tenant par  les  Alpes,  il  l'ait  une  différence,  ijui  me  |)araîl  assez 
douteuse,  entre  la  disli'ibution  du  lias  et  celle  des  étages  juras- 
siques et  crétacés  (jui  le  sui-mouliMit,  et  il  en  conclut  que  le  pre- 
mier soulèvement  de  la  chaîne  des  Alpes  s'est  fait  après  le  dépôt 
du  lorrain  liasique.  Mais  ce  soulèvement  n'a  pas  été  le  seul,  car 
le  plus  puissant  événement  de  cet  ordre  a  eu  lieu  après  les  dé- 
pôts (les  lori'ains  nuui'nulitiques  et  tertiaires.  Le  premier  de  ces 
deux  tei'rains  est  abondant  (ians  les  Alpes  voisines  du  Mont-Blanc; 
il  se  montre  également  en  Maurienne,  mais  ici  les  terrains  sont 
renversés  sur  une  grande  échelle,  en  sorte  (ju'il  semble  que  le 
terrain  nummulitique  se  trouve  près  de  la  base  de  la  série. 

D'après  .M.  Burat,  les  serpentines  ont  joué  un  grand  rôle  dans 
la  géologie  de  celte  région.  «Les  vérital)les  roches  soulevantes  des 
Alpes  sont  des  serpentines,  dil-il,  les  euphotides,  les  hypérites, 
lesamphibolites,  qui  se  sont  fait  jour  en  une  multitude  de  poinis  et 
sudout  vers  la  base  des  versants  de  l'Ilalie. .  Ces  roches  ont  pénétré 
en  plusienispo  iits  le  massif  du  Mont-Blanc  dans  lequel  elles  sont 
injectées  en  filons.  »  Je  ne  saurais  partager  l'opinion  de  M.  Bu- 
rat.  Je  trouve  au  contraire  que  dans  les  Alpes  voisines  du  Mont- 
Blanc,  la  serpenline  est  en  fort  petite  quantité  et  dans  des  loca- 
lésdistantes  les  unes  des  autres.  Elleneprendguère  l'aspectd'une 


58  BULLETIN    scientifique! 

roche  éruplive  et  se  présente  le  plus  souvent  en  couches  plus 
ou  moins  régulières  liées  avec  le  trias.  Dans  la  chaîne  du  Mont- 
Blanc  lui-même  les  serpentines  et  les  pierres  ollaires  sont  pres- 
que nulles  en  proportion  de  la  masse  de  la  prologine,  et  je  n'ai 
jamais  su  voir  ([u'elles  eussent  eu  une  grande  influence  sur  les 
roches  voisines  Peut-être  en  est-il  dilTéremment  sur  le  revers 
sud  des  Alpes?  Quant  aux  amphiholites,  qui  sont  tort  connues  de- 
puis de  Saussure  dans  la  région  du  Mont-Blanc  qui  alimente  le 
glacier  des  Bossons  et  ailleurs,  je  ne  saurai  leur  donner  plus 
d'importance  qu'aux  serpentines.  A.  F. 


Sir  R.-J.  MuKCHisoN  et  le  professeur  B.  Harkness.  On  the  per- 
MiAN  ROCKS,  etc.  Sur  les  roches  permiennesdu  nord-ouest  de 
l'Angleterre  et  sur  leur  extension  en  Ecosse.  {Soc.  géolog. 
de  Londres,  ô  février  18G4). 

Dans  ce  mémoire  les  auteurs  se  proposent  de  développer  des 
idées  nouvelles  au  sujet  de  la  composition  du  groupe  permien  du 
nord-ouest  de  l'Anglelei-re,  et  un  nouvel  arrangement  des  roches 
de  ce  terrain  pour  établir  une  corrélation  directe  entre  des  cou- 
ches dans  la  Grande-Bretagne  et  sur  le  continent.  Dans  ce  but  ils 
retirent  de  la  période  du  nouveau  grès  rouge  et  classent  dans  la 
période  permienne  une  grande  étendue  de  ce  grès  qui  occupe  les 
comtés  du  nord-ouest.  Ils  démontrent  ensuite  que  ces  grès  rouges 
sont  intimement  et  complètement  unis  au  calcaire  magnésien  ou 
à  ses  équivalents  et  qu'ils  forment  la  limite  supérieure  des  dé- 
pôts paléozoïques.  Ils  assurent  qu'il  est  bon  de  diviser  ce  teri-ain 
en  trois  parties  :  dans  le  Weslmorela nd,  le  Cumherland  et  le 
Lancashire,  et  que  cette  division  est  d'accord  avec  celle  que 
M.  Murchison  a  établie  il  y  a  peu  de  temps  dans  les  dépôts  per- 
miens  de  l'Allemagne  et  de  la  Russie;  ils  prouvent  l'impossibilité 
d'appliquer  le  nom  de  Dyas  à  ce  terrain. 

Les  auteurs  s'occupent  des  différences  lilhologiques  que  l'on 


MINÉRALOGIE.   GÉOLOGIE.  59 

remorque  entre  les  roches  permiennes  ilu  nord-ouesl  de  l'An- 
gleterre et  celles  placées  sur  le  versant  opposé  de  la  chaîne 
Pennine,  et  ils  observeni  que  s'il  y  a  de  si  gi-andes  variations  en 
Angleterre  même,  il  n'est  passurprenantde  trouver  une  plus  grande 
diversité  encore  dans  ces  dépôts  protéïques  lorsqu'on  les  suit  en 
Allemagne  et  en  Russie. 

Les  découvertes  du  professeur  Ilarkness,  de  nombreux  végé- 
taux fossiles  identi(|ues  aux  espèces  du  kupfer-schiefer  de  l'Alle- 
magne, faites  dans  la  partie  centrale  de  ce  groupe  très-siliceux  du 
Westmoreland  et  dans  les  schistes  marneux  du  calcaire  magné- 
sien de  Durham,  sont  une  puissante  preuve  de  la  justesse  des 
conclusions  des  auteurs. 

La  rareté  comparative  des  roches  ignées  dans  les  couches  per- 
miennes d'Angleterre,  malgré  la  preuve  des  grandes  aciions 
chimiques  qui  s'y  sont  passées,  contraste  avec  l'abondance  de  ces 
roches  en  Allemagne.  Il  paraît  que  riiœmalile  du  Cumberland  et 
celle  du  Lancashire  ont  été  formées  aux  premiers  temps  des  dé- 
pôts permiens. 

En  décrivant  les  différents  membres  de  ce  terrain,  les  autours 
fixent  les  limites  inférieures  et  supérieures  des  couches  (jui  ont 
supporté  la  dolomisation.  Ils  remarquent  que  certains  bancs  de 
brèches  calcaires,  «  le  brockrum  »  des  habitants,  qui  se  trouvent 
dans  le  centre  de  la  série  renferment  beaucoup  de  magnésie,  tan- 
dis que  les  brèches  inférieures,  c«mposées  des  mêmes  fragments 
de  calcaire  carbonifère,  n'en  contiennent  pas  ;  il  n'y  en  a  pas  dans 
la  partie  supérieure  de  la  formation  ou  grès  de  St-Bee. 


G.  Rose.  Ueber  die  Schmelzung,  etc.  Sur  la  fusion  du  carbonate 

DE  CHAUX    ET    SUR    LA    PRODUCTION  ARTIFICIELLE    DU    MARBRE. 

{Annales  de  Poggendorf,  18G3,  t.  CXVII,  p.  565.) 

L'auteur  a  rencontré  beaucoup  de  difficultés  dans  ces  expé- 
riences, cependant  elles  ont  été  suffisantes  pour  confirmer  les 


60  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

conclusions  auxquelles  sir  James  Hall  élail  arrivé,  savoir  :  que 
le  carbonate  de  chaux,  lorsqu'il  est  exposé  à  une  haute  tempéra- 
ture et  sous  une  pression,  se  change  en  marbre.  Ce  marbre  a  été 
obtenu  du  calcaire  lithographi(|ue  et  de  la  craie  et  il  était  d'un 
grain  plus  fin  que  le  marbre  de  Carrare.  Il  avait  également  ce 
caractère  lorsqu'on  a  opéré  sur  de  l'arragonite.  Il  est  donc  pro- 
bable que  tous  les  marbres  qui  (onnenl  des  couches  dans  le 
mica-schiste  et  dans  les  schistes  argileux,  ou  qui  sont  dans  le  voi- 
sinage immédiat  du  granité  ou  du  basalte,  doivent  avoir  élé  de 
la  craie  ou  des  calcaires  ordinaires  qui  ont  été  altérés  par  la 
chaleur.  Le  marbre  trouvé  près  de  Belfast,  en  Irlande,  avec  la 
craie  d'un  côlé  et  un  dyke  de  basalte  de  l'autre,  ressemble  tout  à 
fait  au  produit  grisâtre  du  calcaire  lithographique  chauITé. 


ZOOLOGIE,  ANATOWIE  ET  PALÉONTOLOGIE. 

Des  morts  slbcfes.  Sulle  morti  kepentine  avvenute  in  Bolo- 
GNA  NEL  TRENTACiNQUENNio  (1820-1854).  Sludio  di  statislica 
e  meteorologia  medica  dal  Cav.  Alfonso  CoRRADi.In-4°,  Bolo- 
gna  1863. 

L'élude  des  morts  subites  a  fait  l'objet  d'un  grand  nombre  de 
recherches,  soit  en  Italie,  soit  ailleurs  Les  professeurs  Ferrario 
et  Sormani  ont  parlé  des  morts  subites,  et  on  particulier  des 
apoplexies,  en  ce  qui  regarde  la  ville  de  Milan.  Les  docteur?  De- 
vergie  et  Aran  ont  décrit  les  lésions  observées  dans  un  certain 
nombre  de  morts  subites,  et  notre  regretté  compatriote  le  doc- 
teur Marc  U'Espine  a  réuni  dans  sa  Stalisliqne  mortuaire  compa- 
rée diverses  notions  relatives  aux  morts  survenues  par  accidents 
morbides  et  comprenant  les  syncopes,  les  apoplexies  et  les  bé- 
moriagies.  De  mon  côté.  J'ai  également  étudié  ce  sujet  en  racon- 
tant (juelques  cas  de  morts  subites  dans  la  Gazette  médicale  de 
Paris. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.    61 

Les  morls  qui  surviennent  hiusquement  ctd.ins  un  él.il  .i|)[)a- 
renl  de  santé,  soru  bien  (ii-opres  à  exciter  l'iiKcnlion  du  public  et 
à  fiiire  naître  l;i  crainte  cliez  ceux  qui  croient  en  èlre  menacés. 
Aussi  les  anciennes  litanies  onser-vées  par  les  Églises  romaine 
et  anglicane  contiennent-elles  la  prière  d'être  prései'vé  de  mort 
subite  Mais  quelles  sont  les  causes  de  cette  catastrophe  impré- 
vue 'f  C'est  ce  (pie  la  science  moderne  a  cberché  à  élucider  |)ar 
les  méthodes  d'observation  qu'elle  a  si  bien  su  mettre  à  profit. 
En  premier  lieu,  les  reciierches  analomiques  et,  en  second  lieu, 
les  études  statistiques  qui  permelletit  de  reconnaître  les  circons- 
tances intérieures  et  extérieures  qui  concourent  à  trancher  bi'us- 
quemenl  l'existence.  Et  d'aboid  :  l'analomie  pathologique  nous 
apprend  que,  contrairement  à  l'Dpinion  générale,  les  morls  su- 
bites ne  sont  point  le  résultat  constant  d'une  apoplexie  cérébrale. 
En  elFet,  sur  quarante  cas  observés  pai-  le  docteur  Devei-gie, 
l'on  a  reconnu  douze  fois  que  la  mort  subite  était  due  à  une 
congestion  pulmonaire,  douze  lois  à  une  congestion  du  pou- 
mon et  du  cerveau,  cinq  Ibis  à  un  épaiichemenl  sanguin  ou  sé- 
reux dans  les  enveloppes  du  cerveau,  deux  l'ois  à  un  vomissement 
de  sang  ,  deux  fois  à  une  rupture  du  cœur,  une  fois  à  un  épan- 
chement  sanguin  dans  la  protubérance  annulaii-e  ,  trois  fois  à  une 
syncope  sans  aucune  lésion  anatomique. 

Sur  201  cas  réunis  par  le  docteur  Aran  dans  les  Archives  de 
médecine  (t.  XIX  p.  50),  dans  88  la  mort  survint  à  la  suite  de 
la  rupture  du  cœur  ou  des  gros  vaisseaux. 

D'après  le  docteur  D'Espine,  sur  1115  morls  promplesqu'il  a 
réunies  sous  le  nom  d'accidents  morbides,  il  en  a  compté  684  oc- 
casionnées par  l'apoplexie  cérébrale,  329  survenues  brusquement 
et  probablement  par  syncope  ou  par  quelque  lésion  du  cœur  ou 
des  poumons  et  enfin  75  à  la  suite  d'hémorragies  assez  graves 
pour  entraîner  une  mort,  rapide.  Mais  comme  la  majeure  portion 
de  ces  causes  de  mort  ont  été  indiquées  sans  que  l'autopsie  fût 
venue  vérifier  le  diagnostic,  nous  ne  devons  accepter  ces  dési- 
gnalions (ju'avec  une  certaine  réserve.  C'est  ainsi,  par  exemple, 


62  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

que  le  nombre  des  apoplexies  cérébrales  nous  paraît  êlre  fort 
exagéré  si  l'on  s'en  réfère  aux  observations  des  docteurs  Dever- 
gie  el  Aran  qui  sont  pleinement  confirmées  par  celles  du  profes- 
seur Corradi. 

L'on  voit,  en  effet,  dans  l'ouvrage  que  nous  analysons,  le  tableau 
synoptique  des  lésions  aniitomiqnes  de  150  cas  de  morts  subites. 
En  voici  le  résumé.  Les  lésions  du  cœur  ont  été  observées  qua- 
rante-trois fois  ;  celles  de  l'aorte  et  des  gros  vaisseaux  trente- 
cinq  fois  ;  celles  du  poumon  et  de  ses  enveloppes  quarante-cinq 
fois;  celles  du  cerveau  sept  fois  el  celles  du  cerveau  avec  maladie 
du  cœur  quatre  fois.  Si  l'on  résume  les  diverses  lésions  l'on  voit 
que  ,sur  150  morts  subites,  l'on  trouve  quatre-vingt-onze  fois  le 
cœur  el  les  gros  vaisseaux  malades  ,  quarante-sept  fois  le  pou- 
mon et  ses  enveloppes  et  onze  fois  seulement  le  cerveau. 

Ce  résultat  des  recherches  anatomi(pies  vient  confirmer  plei- 
nement les  observations  des  anciens  praticiens  qui  regardaient 
les  maladies  du  cœur  comme  l'une  des  causes  les  plus  ordinaires 
des  morts  subites.  Je  me  souviens,  en  particulier,  de  l'opinion  du 
docteur  liuùnï  qui  me  voyant  étonné  d'un  événement  de  ce  genre, 
me  dit  qu'un  tiers  des  morts  promptes  étaient  la  conséquence  de 
quelque  maladie  du  cœur.  Comme  on  le  voit,  cette  appréciation 
était  encore  au-dessous  de  la  vérité  puisque  plus  de  la  moitié 
(91  sur  150)  des  cas  observés  par  le  docteur  Corradi  reconnais- 
saient celle  cause.  Ainsi  donc  ne  grossissons  pas  outre  mesure 
le  chiffre  des  apoplexies  el  reconnaissons  qu'elles  ne  forment 
qu'une  très-petite  minorité  dans  le  nombre  des  morts  subites, 
dont  la  plus  forte  proportion  reconnaîl  pour  cause  les  lésions  du 
cœur,  du  poumon  el  des  gros  vaisseaux. 

Quant  aux  circonstances  qui  paraissent  favoriser  la  soudaineté 
de  la  mort,  il  faut  compter  en  première  ligne  :  le  sexe  masculin. 
L'on  trouve  en  effet  que  sur  4259  morts  subites  observées  à 
Bologne,  il  y  avait  2598  hommes  el  seulement  1841  fenimes, 
soit  les  57  "/o  du  sexe  masculin  et  les  45  "/o  du  sexe  féminin.  En 
seconde  ligne  l'on  doit  noter  l'âge  comme  influant  d'une  manière 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.  G8 

Irès-nolablt',  puisque  l'on  n'en  a  observé  que  401  avanl  45  ans 
et  57'28  après  cet  âge. 

En  troisième  ligne  viennent  les  influences  méléorologiques  : 
l'on  voit,  en  elTet,  le  nombre  des  morts  subites  diminuer  avec  la 
chaleur  et  augmenter  avec  le  froid;  c'est  ainsi  (jue  janvier,  février, 
et  décembre  occupent  le  premier  rang,  tandis  que  juin,  août  et 
septembre  sont  au  dernier  rang.  Les  quatre  saisons  se  trouvent 
rangées  dans  l'ordre  suivant  :  1"  l'hiver,  2°  le  printemps,  3°  l'au- 
tomne, 4°  l'été. 

Cette  influence  fâcheuse  du  froid,  et  favorable  de  la  chaleur  se 
montre  également  en  d  autres  lieux.  C'est  ainsi  que  dans  l'ou- 
vrage du  docteur  Ferrario  sur  Milan,  nous  voyons  janvier,  dé- 
cembre et  février  présenter  le  plus  grand  nombre  d'apoplexies 
proinplement  mortelles  et  juillet,  juin  et  août  le  plus  petit  nom- 
bre. Les  quatre  saisons  se  trouvent  rangées  dans  le  même  ordre 
à  Milan  qu'à  Bologne  :  1°  l'hiver,  'i"  le  printemps,  3"  l'automne, 
4°  l'été. 

Il  en  est  de  même  à  Genève  si  l'on  prend  les  H15  décès 
classés  par  ledocteur  D'Espine  sous  le  nom  d'accidents  morbides. 
Seulement  les  mois  sont  dans  un  ordre  un  peu  différent  :  no- 
vembre se  trouvant  être  le  plus  chargé  en  morts  promptes  ou 
subites,  janvier  venant  immédiatement  après,  tandis  que  décem- 
bre n'occupe  que  la  septième  place.  Le  mois  d'août  se  trouve  au 
dernier  rang  dans  l'échelle  de  fréquence,  mai  l'avant-dernier,  et 
octobre  le  dixième.  Et  néanmoins  avec  ces  divergences  qui 
résultent  d'une  classification  un  peu  différente,  les  saisons 
sont  rangées  dans  le  même  ordre,  d'où  résulte  la  confirma- 
tion des  faits  observés  |)ar  les  docteurs  Corradi  et  Feriario  sur 
l'influence  exercée  par  le  froid  pour  augmenter  le  nombre  des 
morts  subites  el  par  la  chaleur  pour  les  rendre  plus  rares. 

Au  reste,  il  est  facile  de  trouver  l'explication  de  ce  fait,  puis- 
que la  congestion  du  poumon  ou  du  cerveau,  ainsi  que  les  désor- 
dres occasionnés  dans  la  circulation  par  les  maladies  du  cœur  ou 
des  gros  vaisseaux,  doivent  être  plus  prononcés  alors  que  le  froid 


64  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

chasse  le  saii|î  rie  In  périphérie  pour  la  porler  sur  les  organes  vi- 
taux de  l'iiilérieiir,  latuiis  que  la  chaleur  dégage  les  centres  el 
congeslioiMie  la  peau.  Kl  si  l'on  a  trouvé  plus  de  morts  subites 
dans  le  mois  de  novemhi-e  au  nord  (pi'au  midi  des  Alpes,  c'est 
que  l'intensité  du  (Void  et  p:ir  conséqueiu  les  congestions  qu'il 
entraîne  sont  plus  prononcées  là  oîi  la  lenifiérature  s'abaisse  plus 
promplenienl  et  plus  rapidement. 

Telles  sont  pjelques-unes  des  questions  soulevées  par  le  doc- 
teur Corradi  sur  les  causcis  internes  el  externes  des  morts  su- 
biles.  Ceux  qui  pai'courronl  cet  inléi'cssant  mémoiie  y  trouveront 
encore  des  recherches  précieuses  sur  les  professions  (|ui  prédis- 
posent aux  morts  subites  sur  hnif  fréquence  comparative  à  notre 
époque  et  dans  les  siècles  préi'éddirts,  et  enfin  sirr  les  é|)idéirries 
d'apoplexie.  Toutes  ces  recherches  dénotent  im  esprit  judicieux 
el  des  connaissances  étendues  sur  l'étal  actuel  de  la  science  en 
ce  qui  regarde  les  causes  très-diver-ses  des  mor'ls  subites. 

D--  Il.-C.  LOMBAllD. 


Th.  von  Siebold.  Ueber  Zwitterbienen.  Sur  des  abeilles  her- 
maphrodites. (Zeilschrifl  fur  wiss.  Zoologie,  XIV,  p.  73, 
iSGi.) 

Un  apiculteur  iiilelligent  de  Constance,  M.  iMigster",  a  été 
frappé  depuis  quatre  ans  déjà  de  la  pr'oduction  abondante  d'abeil- 
les andr'ogynes  dans  une  ruche  Dzierzon  liabitée  par  des  abeilles 
de  la  variété  ilali(]ue.  Des  monstruosités  analogues  ont  déjà  été 
quelquefois  mentionnées.  Dès  le  commenceinetrl  de  ce  siècle,  un 
maître  d'école,  nommé  l^ukas,  en  décrivit  sous  le  nom  de  faux- 
bourdorrs  à  aiguillon  (Stacheldrolmen),  mais  sa  découverte  fut 
taxée  de  fable,  et  ce  n'est  que  récemment  que  MM.  Dœrdiotîet 
Menzel  ont  distingué  quelques  abeilles  hermaphrodites.  Aussi 
sommes-nous  heureux  de  voir  un  liomnre  aussi  compétent 
que  M.  de  Siebold  aborder  l'élude  des  abeilles  hei'maphrodites 
avec  de  riches  matériaux,  d'autanl  plus  que  M.  Dœirholf  attribue 


ZOOLOGIE,   ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE  65 

aux  individus  diss('H|ii(''s  \y.\r  lui  des  organes  g<^nérfi|purs  niùles 
complets,  liiiulis  que  M.  Meuzel  a  toujours  trouvé  ces  orgnnes 
atrophiés. 

Eu  désaccord  avec  ses  prédécesseurs,  M.  de  Siehold  a  trouvé 
chez  les  aheilles  androgyncs  un  luélauge  des  caractères  sexuels 
iion-seulen)eul  dans  les  organes  qui  ne  sont  pas  directement  liés 
à  la  rcproduclion,  mais  eiicoi-e  dans  l'appareil  générateur  lui- 
même.  Du  reste,  le  mélange  de  ces  caractères  varie  beaucouf»  avec 
les  individus.  Il  se  manifeste  tantôt  dans  la  partie  antérieure  seu- 
lement, tantôt  dans  la  partie  postérieure  ,  tantôt  dans  le  corps 
tout  entier,  tantôt  enfin  dans  quelques  organes  seulement.  (",cr- 
laius  individus  présentent  du  côlé  droit  les  caractères  d'un  laux- 
bourdon,  du  côlé  gauche  ceux  d'une  abeille  D'autres  sont  faux- 
bourdons  en  avant  et  ouvrièi-es  en  arrière.  L'inlen-alation  de 
parties  sexuellement  dilTérenles  suit  quelquefois  une  marche  fort. 
bizarre.  Enfin  chez  quelques  individus  l'hermaphrodisme  se  borne 
à  l'emprunt  des  caractères  d'un  seul  oi'gane  (mâchoires,  yeux,  an- 
tennes ou  pieds)  à  l'autre  sexe. 

L'organisation  interne  présente  des  anomalies  du  môme  gem-e, 
mais  l'hermapluodisnie  desorgaties  générateurs  est  rarement  en 
rapport  avec  celui  des  organes  extérieurs.  L'aiguillon  avec  sa 
vessie  et  sa  glande  du  venin  est  bien  développé  chez  les  her- 
maphrodites à  abdomen  d'ouvrières.  Il  est  mou  et  déformé  chez 
ceux  dont  l'alidomen  lappelle  celui  des  faux-bourdons.  L'o- 
viducte  est  souvent  muni  d'un  réceptacle  à  semence  toujours  vide. 
Les  ovaires  sont  formés  de  quelques  tubes  toujours  vides  d'œufs. 
Chez  les  hermapbrodites  dont  l'abdomen  offi'e  entièrement  la 
forme  particulière  aux  faux-bourdons,  l'appareil  copulateur  existe 
dans  toute  sa  complication  ordinaire  ;  le  canal  déférent  et  les  tes- 
ticules sont  aussi  bien  conformés,  et  ces  derniers  sont  pleins  de 
zoospermes. 

Une  forme  fréquente  d'hermaphrodisme  consiste  en  la  présence 
simultanée  de  chaque  côté  de  quelques  boyaux  testiculaires  et  de 
quelques  tubes  ovariques,  tandis  i|ue  l'épididyme  et  l'appareil  co- 

Archives,  t.  XX.  —  Mai  1864.      ,  5 


66  BULLETIN    SCIE.NTIFIQUE. 

pulaleur  mâle  sont  bien  développés  el  qu'il  existe  un  appareil  à 
venin  impaiTail.  Dans  ce  cas  il  se  forme  bien  des  zoospermes, 
mais  pas  d'ovules.  Nous  renvoyons  à  l'original  pour  le  délail  d'au- 
tres formes  d'bermaplirodisme. 

Il  est  inléressanl  de  noter  que  ces  hermaphrodites  sont  saisis,  au 
moment  où  ils  sortent  de  leur  cellide,  par  les  ouvrières,  qui  les 
jettent  sans  pitié  hors  de  la  ruche.  Leurs  téguments  étant  encore 
mous,  ces  individus  ne  peuvent  s'envoler,  et  ils  ne  lardent  pas  à 
périr.  La  reine  de  cette  ruche  est  une  italienne  pur  sang,  âgée  de 
5  ans,  et  n'offre  extérieurement  l'ien  d'anormal. 

M.  de  Siebold,  sans  pouvoir  expliquer  d'une  manière  positive 
la  formation  de  ces  hermaphrodites,  ne  pense  pas  que  ce  phéno- 
mène soit  en  contradiction  avec  la  théorie  parlhénogénétique  de 
Dzierzon.  Tandis  (jue  chez  les  autres  animaux  la  semence  fécon- 
dante donne  l'impulsion  au  développement  de  l'œuf,  l'influence 
delà  semence  du  faux-bourdon  a  pour  but  d'iinprimer  le  carac- 
tère féminin  au  développement  des  œufs,  lesquels,  sans  féconda- 
tion, produiraient  des  individus  mâles.  Or,  M.  de  Siebold  pense 
qu'on  a  le  droit  d'admettre  qu'une  certaine  quantité  minimale 
de  semence  est  nécessaire  pour  féconder  un  œuf.  Chez  la  plupart 
des  animaux,  une  quantité  de  semence  inféi'ieure  à  ce  mininmm 
n'exerce  naturellement  aucune  action,  el  l'œuf  ne  se  développe 
pas;  mais  chez  les  abeilles,  dont  l'œuf  est  susceptible  de  déve- 
loppement sans  fécondation  ,  les  choses  doivent  se  passer  autre- 
ment. La  fécondation  transforme  normalement  l'œuf  masculin  de 
Tabeille  en  œuf  féminin.  Cette  transformation  exige  vraisend)la- 
blement  l'action  d'un  cei'tain  nondjre  de  zoospermes,  mais  si 
quel(|ue  cii'constance  fortuite  empêche  la  quantité  nécessaire  de 
zoospermes  de  pénétrer  dans  le  vitellus,  l'œuf,  sans  être  com- 
plètement transformé  en  œuf  femelle  ,  sera  cependant  ti'oublé 
dans  son  développement  de  manière  à  produire  un  mélange  des 
caractères  des  deux  sexes. 

Telle  est  la  théorie  que  M.  de  Siebold  propose  pour  expliquer 
celte  singulière  production  (riiermaphrodiles.  Elle  est  certaine- 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.    G7 

menl  scmuisnnle,  buMi  qu'elli;  pûl  faire  supposer  l'apparition  d'a- 
beilics  aiidrogyiies  plus  fréquente  qu'elle  ne  l'est  en  l'éaiilé. 


Th.  de  Sieuoll).  Die  Sûsswasseiu'ISChe  von  MiTTKLKUFtoi'.v.  Les 
POISSONS  d'eau  douce  du  centke  de  l'Euuoi'e.  Gr.  iu-8°,  432 
p.  Leipzig,  1863. 

L'ouvrage  de  M.  de  Siebold  sur  les  poissons  de  TKurope  est  le 
résultai  de  recherches  soutenues  pendant  plusieurs  années.  Dans 
le  principe,  l'auteur  devait  se  borner  à  l'étude  des  poissons  de  la 
Jiavière.  Mais  ce  pays  renfermant  les  sources  de  rivières  appar- 
tenant à  des  bassins  hydrographiques  très  différents,  il  fui  bien- 
tôt nécessaire  d'étendre  les  limites  de  la  région  étudiée  et  d'y  faire 
rentrer  tout  le  sud  de  l'Allemagne  el  la  plus  grande  partie  de  la 
Suisse.  Il  est  à  peine  besoin  de  dire  que  l'auteur  a  dû  étudier 
soigneusement  comme  point  de  comparaison  les  faunes  ichthyo- 
logiques  d'une  gi-ande  partie  de  l'Eui'ope. 

Le  résultat  de  huit  ans  d'études  n'a  point  été  pour  M.  de  Sie- 
bold un  enrichissement  de  la  faune  du  centre  de  l'Europe.  C'est 
à  peine  s'il  y  a  ajouté  une  seule  espèce.  En  revanche  il  a  fait 
disparaître  un  grand  nombre  d'espèces  prétendues,  inscrites  dans 
le  catalogue  de  la  science.  En  l'ayant  ces  espèces,  M.  de  Siebold 
s'est  trouvé  souvent  en  contradiction  avec  des  autorités  de  pre- 
mier ordre,  comme  un  Agassiz,  un  Valenciennes,  un  Bonaparte, 
un  Heckel;  aussi  n'est-ce  pas  à  la  légère  qu'il  s'est  permis  ces 
suppressions.  Si  les  catalogues  icblhyologiques  ont  été  surchar- 
gés de  mauvaises  espèces,  cela  tient  à  des  causes  diverses.  D'a- 
bord les  zoologistes  ont  augmenté  outre  mesure  le  nombre  des 
genres  et  ceux-ci  se  trouvant  basés  sur  des  caractères  incertains, 
on  a  vu  souvent  une  seule  espèce  être  divisée  en  deux  ou  môme 
être  répartie  en  deux  genres  différents.  C'est  ainsi,  pour  en  citer 
un  exemple,  que  M.  Valenciennes  a  basé  les  genres  5fl/ar  et  Fario 
sur  des  caractères  de  dentition  vomérierme  qui  varient  avec  l'âge. 
Il  appartenait  à  M.  de  Siebold  de  rétablir  le  désordre  causé  par 
cette  ei'reur  dans  la  classification  des  Salmonidés. 


08  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

Une  autre  cause  de  la  miilliplicalion  anormale  des  espèces  gît 
dans  la  méthode  d'éludé  qui  a  trop  souvent  prévalu  en  iclilhyo- 
logie.  Trop  souvent  on  a  basé  de  nouvelles  espèces  sur  des 
échantillons  altérés  par  l'alcool.  Kn  outre,  on  a  liop  néiiligé 
l'étude  de  la  vie  même  des  f)oissons  et  particulièrement  des 
phénomènes  i-elatifs  à  leur  reproduction  et  à  leur  développe- 
ment. Le  même  individu  observé  à  répo(|ue  du  rut  et  dans  un 
autre  temps  de  Tannée  doit  être  rapporté  souvent  à  deux  es- 
pèces distinctes  des  auteurs.  Les  ichlhyoloi;istes  rAcents  ont 
aussi  accordé  beaucoup  trop  d'importance  à  cei'taines  diiTérences 
dans  les  contours  extérieurs  du  poisson,  dans  la  longueur  el  la 
largeiM"  relatives  du  cor|)s  considéié  dans  son  entier  ou  dans  ses 
parties,  etc.  Souvent  un  simple  allongement  du  corps,  une  incli- 
naison plus  ou  moins  grande  du  maxillaii-e  inféiieur,  un  plus 
grand  diairiètre  des  yeux  ont  sulfi  pour  caractériser  des  espères, 
espèces  (jui  n'ont  pu  tenir  devant  la  ci'ili(]ue  de  M.  de  Siehold, 
basée  sur  de  riches  séries  d'exemplaires.  L'auteur  montre  que  les 
dimensions  relatives  des  différentes  parties  du  corps  des  poissons 
sont  soumises  à  de  nombreuses  variations  chez  une  seule  et 
même  espèce.  Ces  variations  résultent  de  l'action  de  la  composi- 
tion chimi(|ue  d(!  l'eau,  de  la  iiourrilur*;  et  d'autres  conditions 
locales.  Souvent  une  nourriture  abondante,  par  exemple,  favorise 
le  développement  de  la  chair:  il  en  résiille  que  le  dos  s'élève  su- 
bilemenl  derrière  l'occiput  el  qire  la  tète  paraît  [)his  petite  et 
comme  séparée  par  un  élranglemont  du  reste  du  corps.  La  lareté 
delà  nourriture,  au  conlraire,  [irdiluit  en  apparence  im  dévelop- 
peiiieiit  exagéré  des  os;  la  tète  h'appe  alors  par  sa  grosseui'  com- 
parativement au  corps  amaigri  ou  même  déformé.  Les  variations 
de  prohl  sin"  lesquelles  .M.  lleckel  el  d'autres  ont  basé  tant  d'es- 
pèces accompagnent  souvent  l'époque  île  la  repi'oduction.  A  ce 
moment,  les  poissons  sont  fort  gras  et  le  r-apport  de  la  hauteur 
à  la  longueur  est  tout  autre  ipi'après  l'époipKî  du  frai. 

M.  (le  Sit.'bold  a  le  uK'rile  d'avoir  le  premier  attiié  l'attention, 
chez  plusieurs  espèces,  sur  un  phénomène  qui  adonné  lieu  à  |)lus 


ZOOLOGIE,  ANAÏOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.  09 

d'une  (MKuir  sysléinaliinio.  Nous  voulons  parler  de  l'exislcnce  de 
poissons  ([ui  reslent  slériles  loule  leur  vie  durant.  Ces  poissons 
croissent  avec  un  profd  Irès-diUërenl  de  celui  des  individus  fé- 
conds d(!  la  même  espèce  et  ils  oiïrenl  un  faciès  tout  particulier. 
Ces  formes  stériles  sont  bien  connues  des  pêcheurs  qui  les  consi- 
dèrent, eux  aussi,  comme  des  espèces  particulières.  A  l'époque 
du  nil  011  les  reconnaît  facilenienl  à  l'absence  soit  du  déve- 
loppement des  ovaires  ou  des  testicules,  soit  des  autres  carac- 
tères extérieurs  du  rut  tels  que  la  coloration,  le  développement 
extraordinaire  des  nageoires,  des  excroissances  cutanées,  etc. 
Ces  formes  stériles  sont  tout  particulièrement  estimées  sur  les 
marchés,  parce  qu'elles  sont  grasses  et  bien  nourries  toute  l'année, 
tandis  que  les  formes  fécondes  sont  sujettes  à  maigiir  après 
répo(|ue  du  rut,  époque  pendant  laquelle  elles  ne  prennent  pas  de 
jiouirilure. 

M.  de  Siebold  a  évité  de  baser  les  espèces  sur  des  caractères 
de  coloiation.  En  effet, beaucoup  de  poissons  sont  sujets  à  changer 
de  couleur,  grâce  à  l'existence  de  chrotnatophores  contracti- 
les dans  leur  peau.  Les  chromatophores  noirs  ont  une  foime 
éloilée;  les  rouges,  qui  sont  plus  petits,  n'ont  pas  une  forme  aussi 
élégante,  mais  les  uns  et  les  autres  peuvent  se  contracter  au  point 
qu'une  place,  d'abord  noire  ou  rouge,  devienne  pâle  ou  même  in- 
colore. Déjà  M.  Agassiz  a  remar'qué  que  certains  poissons  (Aspro 
Zingel,  Salmo  Fario,  Lnta  Jluvialilis,  Siliirus  glanis),  a[)rès  de 
vifs  mouvements  pour  échapper  aux  poursuites  du  pêcheur,  pren- 
nent une  coulecu'  vive  qui  disparaît  immédiatement,  au  point  que 
ces  animaux  deviennent  incolores.  Ces  observations  et  d'autres 
analogues  d'autres  auleui's  trouvent  leur  explication  dans  l'exis- 
tence de  ces  chromatophores.  Les  couleurs  brillantes  que  certains 
j)oissons  présentent  à  répo(iue  du  rut  reposent  sur  la  grande  ex- 
pansion de  ces  petits  organ.  Lorsque  les  poissons  meurent,  les 
chromatophores  noirs  se  contractent  complètement  et  la  couleur 
pâlit.  Si  la  mort  a  eu  lieu  rapidement,  on  peut  faire  reparaître  la 
couleur  à  l'aide  d'une  action  mécanique  portée  sur  la  peau. 


70  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

M.  de  SiebDld  cite  quelques  exemples,  fort  rares,  il  est  vrai, 
d'une  décoloration  tenant  à  une  cause  bien  différente.  Ce  sont 
des  cas  de  véritable  leuraelhiopie  (albinisme).  Enfin  il  cite  des 
exemples  d'une  décoloration  palliologiqne  d'une  aulie  espèce  à 
laquelle  il  donne  le  nom  iValampie  (manque  d'éclat).  Les  pois- 
sons alampiques  ne  présentent  aucune  trace  de  l'éclat  argenté  si 
ordinaire  chez  les  poissons.  Ils  sont,  en  effet,  entièrement  dépour- 
vus de  ces  plaques  cristallines  hexagonales  et  microscopiques  qui 
recouvrent  la  face  poslérieui'c  des  écailles,  des  opercules,  de 
l'iris,  ainsi  que  la  surface  interne  de  la  cavité  abdominale.  Les 
poissons  alampi(jues  ont  en  général  une  couleur  rougeàtre  pio- 
venanl  des  tissus  vus  à  travers  les  écailhs  translucitles. 

Une  observation  impoilanle  de  M.  de  Siebold  est  relative  à  la 
production  naturelle  de  bâtards  entre  diverses  espèces.  L'exis- 
lance  de  ces  poissons  bâtards  est  incontest.ible.  Ce  sont  des  for- 
mes relativement  rares,  mais  cependant  bien  connues  des  pê- 
cheurs qui  parfois  même  ont  reconnu  leur  véritable  nature.  Ce 
sont  autant  d'espèces  et  même  de  genres  à  rayer  des  catalogues 
ichlhyologiques.  Tels  sont  en  particulier  le  Carpio  KoUnru  (bâ- 
tard du  Cyprinus  Carpio  et  du  Carassius  vidgans)  ,  VAhramido- 
psis  Leuckartu,\e  Bliccopsis  abramo-nUilus  (ces  deux  prétendues 
espèces  résultent  du  croisement  de  VAbrninis  Brama  ou  du  Blicca 
Bjœrkna  d'une  part,  avec  le  Scard'mius  eryllirophtlialmns  et  du 
Leuciscus  rutilus  iV nuire  pavl),  VAlbiir nus  dolobralns  (bâtard  de 
VAIburnus  lucidus  et  du  Squnltius  eephalus) ,  le  Cliondrostoma 
Bysela  (bâtard  du  Cliondoslomu  uasus  et  du  Teiesles  Agassiùi)  et 
quelques  autres  formes.  Chez  ces  Cyprinoïdes  on  remarque  que 
les  formules  dentaires  des  os  pharyngiens  inférieurs  sont  très- 
inconstmles  et  que  même  fréquemment  le  côté  droit  ne  compte 
pas  le  même  nombre  de  dents  que  le  côté  gauche.  On  ne  sait 
malheureusement  pas  encore  si  ces  formes  bâtardes  sont  fécondes 
ou  non. 

Il  nous  est  malheureusement  impossible  dans  cette  trop  courte 
revue  d'aborder  la  partie  spéciale  de  l'ouvrage.   Nous  noterons 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.     71 

seulement  en  passant  que  M.  de  Sielxild  confirme  entièrement 
les  belles  observations  de  M.  Auguste  Millier,  desquelles  il  ré- 
sulte que  VAnnnocœtes  braiichialis  n'est  que  la  larve  du  t'etromy- 
zon  IHanen. 

L'ouvrage  de  M.  de  Siebold  restera  certainement  comme  un 
des  plus  beaux  monuments  de  la  zoologie  actuelle. 


Em.  DuBois  Reymond.  Ueber  das  Gesetz Sur  la  loi  du 

COURANT  MUSCULAIRE  ÉTUDIÉ  PLUS  PARTICULIÈREMENT   A  l'aIDE 

DU  GASTROCNÉMIEN  DE   LA  GRENOUILLE  (Arch\v  flif  Anatomie 
imd  Pliyniohgie,  1865,  p.  521). 

M.  Julius  Biidge  publia  en  1861  un  mémoire  intitulé  :  Prcnvea 
que  la  loi  de  DuBois,  relative  au  courant  musculaire,  est  insoute- 
nable. Dans  ce  travail,  M.  Budge  ne  laisse  rien  subsister  de  l;i  loi 
du  courant  musculaire  que  la  posilivilé  de  la  section  longitudi- 
nale relativement  à  la  section  transversale  artificielle.  Il  donne 
au  courant  ainsi  obtenu  le  nom  de  courant  musculaire  artificiel. 
Il  conteste  que  les  expansions  tendineuses  puissent  être  considérées 
connue  des  sections  transversales  naturelles  des  muscles  et 
qu'elles  soient  négatives  relativement  à  la  section  longitudinale. 
Il  rapporte  les  effets  observés  sur  un  muscle  intact  à  ce  (|u'il  ap- 
pelle l'antagonisme  polaire  de  ses  deux  extrémités,  antagonisme 
par  suite  du(juel,  de  deux  points  d'un  muscle  comme  le  gastro- 
cnémien,  le  supérieur  est  toujours  posilil'/elativementà  l'inférieur, 
et  cela  d'autant  plus  que  ces  deux  points  sont  plus  éloignés  l'un 
de  l'autre.  C'est  là  ce  que  M.  Budge  ap()elle  le  courant  muscu- 
laire naturel.  Il  considère  les  courants  qui  vont  de  la  section  lon- 
gitudinale à  la  section  tratisversale  artificielle  d'un  muscle,  comme 
la  somme  algébi'ique  de  ces  deux  courants. 

Jusqu'ici  M.  DuBois-Reymond  n'avait  pas  relevé  le  gant  qui 
lui  avait  été  jeté  :  le  travail  de  M.  Budge  renfermait,  à  ses  yeux, 
des  erieurs  irop  manifestes  pour  pouvoir  ébranler  sérieusement 
une  loi  établie  par  des  recherches  qui  ont  justement  mérité  l'ad- 


7^  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

iiiiralion  du  momie  sav.inL  Toulelbis  plusieurs  physiologistes  pa- 
raissatil  aujourd'hui  lenir  couiple  des  alla(|ues  de  M.  lîudge, 
AI.  DuBois  s'esl  décidé  à  les  réliiler  sérieusenienl.  Sa  plume  sar- 
casli(|ue  et  mordanle  n'a  pas  toujours  méiiaiïé  son  adversaire, 
jiiais  il  est  dilïicde  de  s'en  étonner  en  face  de  quehpjes  bévues 
fondamentales  commises  par  celui-ci.  C'est  ainsi  que  pour  éviter 
Ja  polarisation  des  électrodes,  il  ne  S(î  coulenle  pas  d'employer 
des  pla(|ues  de  zinc  amalyamé  plongeant  dans  une  solution 
«oncenlrée  de  sulfate  de  zinc,  mais  il  remplace  en  outre  les  lils 
de  cuivi-e  ilu  circuit  par  des  fds  de  zinc  amalgamé.  Cette  pré- 
caution qui  dénoie  une  ignorance  complète  des  causes  de  la  po- 
larisation des  éleclrodfcs,  a  été  une  source  de  difficultés  pour 
M.  liudge  à  cause  de  la  fragilité  des  lils  de  zinc  amalgamé. 

D'ailleurs  M.  DuUois  remar(|ue  avec  raison  ipn'  la  lliéoriedes 
<ouranls  nmsculaires,  telle  (pie  l'expose  .M.  Budge,  n'est  point 
neuve.  L'anlcKjomsnie  polaire  des  deux  extrémités  du  gaslrocné- 
inien  n'est  pas  autre  chose  que  le  couiani  propre  de  la  grenouille 
de  M.  Matteucci,  que  ce  dernier  a  depuis  longtemps  ramené  à  sa 
juste  valeur. 

M.  liiidge  dans  ses  recherches  s'est  servi  exclusivement  du 
gastrociiémicn,  parce  que  ce  muscle  a  été  utilisé  par  tous  les 
expérimentateurs  à  partir  de  .M.  DuHois  ;  mais  c'est  là  pré- 
cisément, comme  le  remarque  M.  Diinois-lieyinond,  la  cause 
de  Idutcs  ces  erreurs.  Il  s'esl  bien  servi  lui-même  à  satiété  de  ce 
muscle  |)our  éludior  rinfluence  de  la  coiilr.iclion,  de  l'extension, 
delà  compriîssion,  de  la  leni|)éialure ,  etc.,  etc  ,  sur  l'intensité 
du  courant  musculaire,  mais  il  a  insisié  déjà  dans  ses  Recher- 
ches sur  i'éleclriciti'  ammnie  sur  ce  l'ail  ipie  le  gastiocnémien  ne 
peut  servir  à  établir  la  loi  du  courant  musculaire.  Celte,  loi  telle 
que  M.  DuBois  l'a  t'onnulée,  s'appliijue  à  un  muscle  scliémalifpie 
ayant  la  forme  d'un  cyliudi'i'  dont  le  manteau  représente  la  sec- 
tion longitudin.ilf  p()>iliv('  et  les  bases  les  deux  sections  transver- 
sales négatives.  Il  faut  donc  pour  trouver  la  loi  vérifiée  s'adres- 
ser à  des  muscles  (|ui  ne  s'éloignent  point    trop  de   ce   schème. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.  73 

Or  tel  n'esl  point  le  cas  du  gaslrocnéinieii.  Les  faisceaux  muscu- 
laires de  ce  muscle  sont  de  longueurs  et  de  directions  très-diffé- 
rentes. Les  deux  extrémités  du  muscle  sont  entièrement  dissem- 
blables :  le  tendon  d'Achille  s'étend  en  membrane  aponévroti- 
que  (Miroir  dWdiiUe  de  M.  DuBois)  sur  une  grande  partie  de 
la  surface  dorsale  du  gastrocnémien.  Le  tendon  supérieur  est 
double,  et,  au  lieu  de  s'étendre  à  la  surface  du  muscle,  il  pénètre 
dans  l'intérieur  pour  y  former  ime  cloison  aponévroli(jue.  M.  Du- 
Bois montre  que,  grâce  à  cette  structure,  le  gastrocnémien,  con- 
sidéré comme  électro-moteur,  n'est  point  construit  sur  le  type 
péripolaire  comme  les  muscles  réguliers,  mais  sur  un  type  bipo- 
laire. On  peut  comparer,  en  effet,  le  gastrocnémien  à  un  muscle 
cylindrique  qu'on  aurait  replié  de  manière  à  appliquer  ses  deux 
moitiés  l'une  contre  l'autre  comme  les  deux  branches  d'un  com- 
pas et  qu'on  aurait  coupées  obliquement  en  travers.  Il  est  évi- 
dent que  dans  un  muscle  ainsi  traité,  les  deux  sections  transver- 
sales seraient  juxtaposées  sur  un  même  plan.  Les  points  de  l'é- 
quateur  de  la  section  longitudinale  se  trouvent  maintenant  pla- 
cés à  l'endroit  où  le  muscle  a  été  replié.  Le  gastrocnémien  étant 
construit  d'après  ce  type,  les  deux  moitiés  du  miroir  d'Achille 
correspondent  aux  deux  sections  transversales  juxtaposées  et  l'é- 
qualeur  du  gastrocnémien,  s'il  est  possible  d'employer  ici  encore 
ce  terme,  doit  être  cherché  sur  le  portour  de  la  cloison  aponé- 
vrotique. 

La  structure  du  gastrocnémien  une  fois  élucidée,  il  devient 
possible  d'en  déduire  l'état  électrique  de  ce  muscle  d'après  la 
loi  du  courant  musculaire.  M.  DuBois  déduit  en  effet  a  priori 
les  phénomènes  électriques  présentés  par  ce  muscle  et  montre 
que  ces  phénomènes,  dont  il  avait  déjà  fait  connaître  plusieurs 
précédemment,  concordent  entièrement  avec  ceux  observés  par 
M.  Budge.  L'expérience  lui  a  révélé  cependant  certaines  particu- 
larités dans  l'action  électro-motrice  du  gastrocnémien,  particula- 
rités qui  semblent,  au  premier  abord,  être  en  dehors  de  la 
loi  du  courant  musculaire  et  qui  ont  échappé  entièrement  à  l'ai- 


74  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

tenlioii  de  M.  Budge  :  ainsi,  lorsriue  les  deux  pointes  de  l'arc  dé- 
rivaleur  sont  placées  sur   le  miroir  d'Achille  dans  des  positions 
symétriques  pai-  rapport  au  centre  de  ce  miroir,  le  courant  doit 
être  nul,  conformément  à  la  théorie,  tandis  que  pour  toute  autre 
position  des  pointes  on  devrait  obtenir  un  (jiible  courant  dirigé 
vers  la  pointe  la  plus  rapprochée  de  la  section  longitudinale.   Le 
premier  cas  se   trouve  bien  vérifié  par  l'expérience,  mais  pour 
d'autres  positions  des  pointes  le  courant  obtenu  est  Irop   fort  ou 
trop  faible,  et  il  peut  même  arriver  que  la  pointe  la  plus  rappro- 
chée de  la  section  longitudinale  ne  soit  pas  la  positive.  Des  ano- 
malies analogues  s'observent   lorsque  l'on  place  les   pointes  des 
deux  extrémités  de  l'arc  sur  deux  points  de  la  section  longitudi- 
nale. Chose  plus  étrange  encore,  lorsque  l'arc  s'appuie  d'une  part 
sur  la  section  longitudinale,  d'autre  part  sur  la  section  transver- 
sale, on  obtient  le  plus  souvent  un    courant  ascendant,   c'est-à- 
dire  que  la  section  longitudinale  se  trouve  être  non  positive,  mais 
négative,  relativement  à  la  section  transversale.  Il  ne  s'agit  point 
là  d'un  renversement  de  l'antagonisme  entre  les  deux   sections 
par  la  couche  parélectronomique,   comme  on   pourrai!  le  croire 
au  premier  abord.  Toutes  ces   irrégularités  dans  l'élal   électro- 
moteur du  muscle  semblent  plutôt  pouvoir  s'expliquer  par  l'exis- 
tence d'un    courant   ascen(Jaiit  qui   s'additionneiait  algébri(|ue- 
ment  au  courant  musculaire,  de  la  même  manière  que  l'accrois- 
sement éleclrotonique  s'ajoute   au   coui-ant   nerveux    primaire, 
augmentant  son  mtensilé,  s'il  est  ascendant,  et  la  «liminuant,  s'il 
est  descendant.  Il  est  impossible,  en  face  de  ces  faits,  de  ne  pas 
songer  à  un  phénotnène  que  M.  DuBois  a  déjà  recotmu  dans  ses 
recherches  sur  l'électricité  animale  ne  pouvoir  s'expli(iuer  suffi- 
samment par  la  loi  du  courant  musculaire.  Nous  voulons  parler 
de  la  grande  intensité  du  courant  ascendant  obtenu  lorsqu'on  tou- 
che le  tendon  principal  supérieur  du  gastrocnémien  avec  l'un  des 
fils  du   multiplicateur  et  le   tendon  d'Achille  avec  l'autre.  C'est 
même  cette  grande    intensité  qui    avait  conduit  M.  Malteucci  à 
imaginer  son  courant  propre  ressuscité  par  M.  Budge. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.  75 

Toutefois,  avant  de  se  prononcer  en  fnveurde  ce  couranl  pio- 
pro,  M.  DuBois  recherche  quelle  part  l'iirrani^einenl  particuher 
des  faisceaux  musculaires  du  ijaslrocriéinien  pourrait  avuii'  aux 
actions  irréi^ulières  de  ce  muscle.  Il  iiKiiilrc  (pic  ces  actions  élec- 
Iro-  nioUiccs  ne  sont  point  spéciales  au  gastrot  iiémien  ,  car  on 
peut  les  reproduire  chez  un  muscle  à  fibres  régulici'emeiil  dis- 
posées, pourvu  (pi'on  taille  ce  muscle  de  mainère  à  lui  dr)rmer  une 
forme  comparable;  à  celle  du  gastrocnémien.  Sans  doute  il  n'est 
pas  possible  de  reproduire  entièrement  cette  forme  avec  sa  struc- 
ture ;  toutefois  M.  DuHois  a  recours  à  des  rhombes  nmsculaires 
parce  que  le  type  du  gastiocnémien  est  théoriquement  réductible 
à  une  forme  rhomboïdale.  Or  le  rhombe  musculaire  reproduit  les 
mômes  anomalies  de  l'état  électrique  que  nous  avons  signalées 
pour  le  i^aslrocnémien.  On  peut  se  représenter  ces  anomalies 
comme  résultant  de  coui'anls  qui  sur  les  quatre  côtés  du  rhombe 
s'ajouteraient  aux  courants  ordinaires  ;  ces  courants  circule- 
raient dans  l'arc  conducteur  de  l'angle  ouvert  à  l'angle  aigu. 
L'auteur  leur  donne  le  nom  de  courant  d'inclinaison  (Neigungs- 
strome)  parce  qu'ils  se  manifestent  avec  l'obliquité  de  la  section 
transversale  relalivemeiil  à  l'axe  du  faisceau  musculaire.  Ces 
courants  peuvent  être  observés  aussi  à  l'aide  des  modèles  de  mus- 
cles à  éléments  de  zinc  et  de  cuivri;  ipie  M.  DuBois  a  décrits 
dans  ses  Recherches. 

M.  DuRois  a  cherché  à  rendre  compte  théoriquement  de  ces 
courants  d'inclinaison,  mais  il  a  dû  faire  précéder  celle  exposi- 
tion de  considérations  intéressantes  sur  la  théorie  des  courants 
musculaires  et  nerveux.  Dans  ses  Recherches,  après  avoir  cru 
reconnaître  l'existence  de  faibles  courants  allant  de  la  section 
longitudinale  à  la  section  transversale  dans  les  modèles  métalli- 
ques de  muscles,  M.  DuRois  tenta  d'expliquer  ces  courants  en 
admettant  que  soit  dans  les  iiuiscles  el  les  nerfs,  soit  dans  les 
modèles  mélalliqiKîS,  il  avait  alîaii'e  à  des  molécules  péripolaires 
ou  à  des  groupes  de  molécules  de  force  égale  et  constante.  De- 
puis lors  M.  Ilelmhollz  a  montré  que  cette  hypothèse  ne  saurait 


76  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

rendce  coinple  des  courants  fiiibles  dirigés  de  la  section  longitu- 
dinale à  la  section  transversale,  et  en  effet,  M.  DuBois  a  reconnu 
que  les  courants  observés  dans  les  modèles  étaient  dus  à  la  pola- 
risation de  l'appareil.  Il  n'en  est  pas  moins  constant  que  des  cou- 
rants faibles  sont  fournis  par  les  muscles  et  les  nerfs.  La  pro- 
duction de  ces  courants  peut  s'expliquer  de  diflérenles  manières. 
M.  DuBois  a  déjà  montré  précédemment  qu'elle  peut  s'expliquer 
par  l'hypothèse  d'un  muscle  formé  de  molécules  de  force  égale 
et  constante,  recouvert  pai-  une  couche  indifférente.  Cette  cou 
che  est  alors  parcourue  par  un  courant,  dirigé  de  la  section  lon- 
gitudinale à  la  section  transversale,  analogue  à  celui  qui  parcourt 
un  conducteur  humide  formant  une  couche  sur  un  cylindre  de 
cuivre  à  manteau  de  zinc.  Le  péi'imysium,  le  périnèvre,  le  sar- 
colème  et  le  névrilème  pourraient  être  facilement  invoqués  comme 
formant  celte  couche  indifférente.  Mais  M.  Ilelmholtz  a  montré  que 
l'existence  de  ces  courants  peut  s'expliquer  d'une  autre  manière 
encore.  Il  suffit  pour  cela  d'admettre  que  la  couche  superficielle 
des  deux  sections  possède  un  pouvoir  électro-moteur  plus  faible 
que  les  parties  plus  profondes.  Il  est,  il  est  vrai,  invraisemblable 
que  pendant  la  vie  les  couches  superficielles  des  organes  agis- 
sent moins  énergiquement  que  les  profondes.  Toutefois,  dans  les 
expériences,  les  parties  superficielles  exposées  à  l'évaporation,  à 
l'action  de  l'air  et  de  liquides  divers  doivent  perdre  de  leur 
pouvoir  électro-moteur.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  voit  qu'il  ne  man- 
que pas  de  causes  auxquelles  on  puisse  attiibuer  le  courant  de 
la  section  longitudinale  à  la  section  transversale  dans  les  électro- 
moteurs animaux. 

Dans  l'application  de  cette  manière  de  voir  aux  rhombes  mus- 
culaires on  est  conduit  à  chercher  la  cause  de  la  moindre  né- 
gativité des  sections  transversales  obliques.  M.  DuBois  montre 
que  cette  moindre  négativité  dérive  d'une  immixtion  de  la  sec- 
lion  longitudinale,  relativement  positive,  dans  la  section  transver- 
sale. Cette  immixtion  peut  résulter,  soit  de  ce  que  les  faisceaux 
musculaires  étant  coupés  perpendiculairement  à  leur  axe  se  dé- 


ZOOLOGIE,  ANAT0M1I-:  ET  PALÉONTOLOGIE.     77 

passent  les  uns  les  autres  en  escalier,  soit  de  ce  que  ces  faisceaux 
sont  coupés  obli((uenienl,  au(|uel  cas  toutes  ces  extrémités  sont 
dans  un  nicnio  nlan  :  celui  delà  section  tiansvers;ile irénérale. 

Pour  en  revenii-  aux  courants  d'inclinaison,  ils  appartiennent 
évidenimenl  à  la  même  catégorie  (|ue  les  courants  faibles  des 
sections  loni,Mtudinale  et  transversale,  sinon  au  point  de  vue  de 
l'intensité,  puisqu'ils  sont  parfois  pins  forts  que  ces  courants,  du 
moins  en  ce  sens  qu'ils  cheminent  dans  un  circuit  dont  les 
extrémités  touchent  toutes  deux,  ou  bien  à  la  section  loni;;itudi- 
nale,  on  bien  à  la  section  transversale.  Leur  apparition  dans  l'arc 
niélailicpie  présuppose  donc,  comme  ces  courants  faibles,  un  cou- 
rant (  irculanl  dans  la  masse  du  muscle,  coui'ant  dont  ils  sont 
dérivés.  On  pouri-ait  croire  que  ce  courant  implique,  lui  aussi, 
une  couche  absolument  ou  relativement  inactive,  jouant  le 
rôle  d'un  arc  qui  réunirait  deux  l'égions  dissemblables  du  mus- 
cle. Cependant  M.  DuBois  pense  pouvoir  expliquer  autrement  la 
naissance  de  ces  courants.  Recourant  à  sa  théorie  delà  structure 
des  muscles  en  iriolécules  péripolaircs  (formées  chacune  par  un 
groupe  de  molécules  bipolaires),  il  montre  que  cette  stiucture 
suffit  à  rendre  compte  des  courants  d'inclinaison,  sans  qu'il  soit 
nécessaire  de  l'ecourir  à  l'influence  d'une  couche  indifférente. 
Celle  couche  n'a  ici  d'intéi'èt  que  parce  que  les  courants  dirigés 
ûi'.  la  section  longitudinale  à  la  section  transversale  qui  la  traver- 
sent, s'adilitionnenl  algébricpienient  avec  les  courants  d'inclinai- 
son. Ces  courants  d'inclinaisons  qui  se  sont  d'abord  présentés  à 
M.  DuBois  comme  une  perturbation  des  courants,  plus  ancien- 
nement connus,  qui  cheminent  de  la  section  longitudinale  à  la 
section  transversale,  ces  courants  ont  en  réalité  une  inqjorlance 
plus  grande  que  ceux-ci, puisque  leur  naissance  ne  piésu|)pose  pas 
l'alléralion  d'une  couche  superficielle.  Dans  le  conflit  des  cou- 
rants d'inclinaison  avec  les  courants  nujsculaires  ordinaires,  ce 
sont  tantôt  les  uns,  tantôt  les  autres  qui  l'emportent  Ce  fait  s'ex- 
plique, soi!  par  le  degré  variable  d'inclinaison  des  sections  trans- 
versales obliques,  soit  par  l'état  variable  de   la  couche  plus  ou 


78  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

moins  indifTérenle  que  nous  supposons  exister  à  la  surface  du 
muscle  ,  roiifhe  à  la  puissance  et  au  pouvoir  conducteur  de  la- 
quelle sont  dus  les  courants  musculaires  ordinaires. 

En  essayant  de  répéter  ces  observations  au  moyen  des  mo- 
dèles métalliques,  M.  DuHois  a  dû  reconnaître  que  sa  tentative 
d'élucider  à  l'aide  de  ces  modèles  les  etTels  électro-moteurs  des 
muscles  a  échoué.  En  effet  l'emploi  de  ces  modèles,  en  introdui- 
sant des  conditions  perturbantes  (polarisation,  etc.)  étrangères 
aux  muscles,  loin  de  jeter  de  la  lumière  sur  les  phénomènes  pré- 
sentés par  les  muscles  véritables  ne  fait  qu'en  augmenter  l'obscu- 
rité. 

Dans  tous  les  cas,  M.  DuBois  pense  que  sa  théorie  moléculaire 
de  la  naissance  des  courants  électro-animaux  peut  rendre  aussi 
bien  compte  des  courants  d'inclinaison  (|ue  de  tant  d'autres  phé- 
nomènes. Ces  courants  expliquent  d'aillem-s,  comme  l'auteur  le 
montre,  les  effets  électro-moleui's  particuliers  du  gasirocnémien 
de  la  grenouille,  que  nous  avons  signalés  plus  haut,  à  peu  pi'ès 
complètement.  Nous  disons  à  peu  prh,  car  il  subsiste  toujours 
certaines  anomalies  de  l'état  électro-moteur  du  gastrocnémien, 
anomalies  que  M.  DuBois  montre  avoir  leur  source  dans  une 
parélectronomie  de  la  cloison  aponévi'oli(|ue  du  muscle.  Le  cou- 
rant ascendant  intense  du  gasirocnémien,  dont  la  signification  a  été 
si  longtemps  probléniaticpie  pour  M.  DuBois,  trouve  niainlenani 
son  explication.  Ce  courant,  déjà  observé  pai-  Galvaui  dans  sa  cé- 
lèbre contraction  sanscnélaux  n'est  pas  autre  chose  qu'un  courant 
d'inclinaison  dirigé  de  la  section  longitudinale  neutre  à  l'angle 
aigu  négatif  du  rhonibe  musculaire,  naturel  et  imparfait,  repré- 
senté par  le  gastroénéinien. 

L'état  paréleclronotnique  de  l'extrémité  supérieure  des  fibres 
du  gastrocnémien  attachées  à  la  cloison  aponévrotique  iiilia- 
musculaire,  n'est  point  purement  hy[)otliéti(pie.  M.  DuBois  réus- 
sit à  déchirer  le  muscle  en  deux  moitiés  suivant  le  plan  de  la 
cloison.  La  surface  de   la    cloison  devient  dès  lors  accessible   à 


BOTAMQUE.  79 

l'expérience,  et  c'est  par  ce  tiioyen  (jue  M.  DuBois  a  pu  en  confir- 
mer expériinenlaleinent  la  paréleclronotnie. 

Hetnar(|noiis  en  terminant  que  les  particularités  sip;nalées  plus 
liant  dans  l'étal  éleclro-inoleur  du  gastrocnéniien  de  la  gre- 
nouille ne  sont  point  entièrement  spéciales  à  ce  muscle.  Elles 
se  retrouvent  dans  la  tête  la  plus  interne  du  triceps  femoris,  Cuv., 
muscle  ([ui,  selon  M.  DuHois,  présente  à  peu  près  exactement  la 
même  structure  que  le  gaslrocnémien. 


BOTANIQUE. 

D"'  Engelman.  Sur  la  pulpe  des  fruits  de  Cactus  et  de  Rires 
(Trans.  Acad.  Se.  of  St- Louis,  4861  et  1862). 

Dans  la  séance  du  7  octobre  1861  de  l'Académie  des  Sciences 
de  St-Louis,  M.  le  D'  Engelmann  a  communiqué  des  observations 
et  de  nombreux  dessins  concernant  la  pulpe  des  Cactus.  Zucca- 
rini  avait  avancé,  dès  1845  (Plant,  nov.  fasc.  5,  p.  54),  que  dans 
les  Cactacées  et  les  Cucurbitacées  les  funicules  entraient  drms  la 
formation  de  la  pulpe.  Schleiden  {Grundzûge,e6.  3,  p.  408) attri- 
bue la  pulpe  des  Mammillaria  à  un  arille  se  dissolvant  en  cellules 
juteuses  isolées.  Gasparrini  (Osscrv.  1853,  p.  20)  considère  aussi 
la  pulpe  des  Opuntia  comme  une  sorte  d'arille.  «  J 'étais  arrivé  de- 
puis longtemps  à  la  conclusion,  surtout  d'après  les  iruits  un  peu 
secs  du  Cereus  cœspitosus  et  de  V Ecliinocactus  sctispinus,  que  les 
funicules  à  eux  seuls  constituent  la  pulpe,  et  dans  mes  Cactaceœ 
Mexic.  Bound,  t.  20,  fig.  12,  j'avais  représenté  les  funicules 
grossis  dans  celte  dernière  plante  ^ 

«  Le  fruit  des  Cactus  est  ordinairement  cbarnu  ;  on  connaît  seu- 
lement quelques  Echinocactiis  et  Opuntia  ayant  des  fruits  secs. 
Les  baies  se  composent  des  parois  charnues,  provenant  des  car- 

*  Nous  avons  traduit  textuellement  pour  montrer  que  l'auteur 
américain  n'a  pas  eu  connaissance  du  travail  important  do  M.  J.-E. 
Planchoa  sur  les  vrais  et  les  faux  arilles  (in-4'^,  Montpellier,  1844). 


80  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

pelles  el  du  calyce  adhérents  (partie  de  la  tige,  selon  Zuccarini), 
unis  ensemble  en  une  masse  homogène,  plus  d'une  pulpe  dans 
lîKpielle  les  graines  sont  enchâssées.  Dinis  certaines  espèces,  le 
parenchyme  des  parois,  dans  d'auti'es  la  niasse  pulpeuse  sont  les 
parties  prépondérantes.  La  pulpe  est  toujoiirs  le  produit  du  fiminde 
ou  de  ses  appendices.  Le  funicule,  même  à  l'époque  de  la  floraison, 
porte  du  côté  intérieur  une  touffe  de  libres  transpai-entes,  de  0,01 
à  0,10  ligne  de  longueur  ;  à  la  maturation,  ces  fibres  augmentent 
el  tout  le  tissu  cellulaire  du  funicule  devient  en  quelcpie  sorte  hy- 
pertrophié ;  chaque  cellule  s'enfle  el  se  leniplil  d'un  suc  doux  et 
rougeàlre  ;  enfin,  les  cellules,  dans  la  plupail  des  espèces,  se  sé- 
parent les  unes  des  autres  el  laissenl  les  graines  flottantes  dans 
la  pulpe,  avec  de  minces  trachées  pour  seuls  points  d'attache. 
Le  volume  des  funicules,  l'elativement  à  celui  des  graines,  diffère 
selon  les  espèces  :  dans  le  Lepismium  Myosurus,  il  est  de  ^e  à  Vs 
de  la  graine  ;  dans  le  Mamillaria  NutlntlH,  c'est  peut-être  moins 
encore;  tandis  (pie  dans  d'autres  Mamilhirin,  par  exemple  dans 
les  M.  pohjlhele  el  1/.  pnsilla,  le  volume  du  funicule  est  trois  ou 
quatre  fois  celui  de  la  graine.  Dans  les  gros  fruits  comestibles  de 
qiielijiies  Cereus,  tels  que  C  Irimigularis.  grandiflorus,  fjignn- 
tens,  etc.,  les  funicules  forment  de  beaucoup  la  plus  grande 
partie  de  la  baie.  Les  cellules  sont  spliériqiu's,  ovales  ou  compri- 
mées de  diverses  manières.  Dans  quelques  espèces  je  les  ai  trou- 
vées très-petites,  de  0,01  à  U,('5  ligne  de  longueur,  tandis  que 
chez  d'autres  elles  sont  de  0,1  à  0,2  et  même  0,5  ligne. 

«  Le  genre  Opuntia  ollre  ceci  d'apparent  que  la.superficie  totale 
de  la  graine  est  couverte  de  cellules  juteuses,  cpii  l'emportent 
de  beauc()ii|)  en  grosseur  el  en  quantité  sur  lej;  cellules  du  funi- 
cule assez  insignifianl.  Mais  comme  l'enveloppe  osseuse  totale  de 
la  graine  n'est  qu'une  exiensiiin  du  finiiculc  (Cad.  Mexic.  Bonnd., 
p.  76),  le  cas  particulier  rentre  dans  celui  des  Cactées  en  géné- 
ral'. La  dilTorence  consiste  uniquement  dans  la  nature  de  l'arille, 

1  M.  IManclion  [Mrin.,  p.  1  1  et  21)  appelle  faux  arille,  faux  test,  ce 
(jiii  rcioiiv  ri;  les  graines  de  VOpuntia. 


noTANioriE.  81 

(|iii  (liircil  et  ne  devitMit  gcos  ot  |)til|i(Mix  (|UR  par  los  cclliilos  de 
répidenne.  Peu  de  temps  après  la  fécoiidnlion,  cos  collulos  s'al- 
longeot  gradiiellemenl,  deviennonl  cylindriques,  se  séparent  les 
unes  des  autres,  ei  se  dressent  à  la  surface  de  la  graine  ;  elles 
sont  plus  courtes,  à  peu  |)rès  égales  et  (oui  à  fait  «Iroiles  dans  les 
jeunes  gi-aines,  plus  longues,  capillaii'es  et  tordues  dans  divers 
sens  sur  et  près  de  la  fente  (suivent  (jurUpies  détails  sur  ces  cellules 
dans  diverses  es|)èces  lïOpitntia].  Aucun  développement  analogue 
des  cellules  de  l'éniderme  ne  se  remarcpic  dans  les  Opuntia  à  fruit 
sec,  comme  ÏO.  Missoitrensis,  VO.  claiala,  elc.  La  gi'aine  ofl're  à 
cause  décela  une  surface  plus  blanche,  polie,  s('Md)lable  à  de 
l'ivoire,  tandis  que  celle  des  espèces  à  finit  pulpeux  est  terne, 
presque  rugueuse  et  pas  aussi  blanche,  v 

l/auleur  a  été  conduit  à  examiner  de  la  même  manière  les 
fruits  de  groseillers ',  car,  dil-il,  «c'est  une  chose  singulière  que 
des  fruits  aussi  communs  n'aient  pas  attiré  jusqu'à  présent  l'at- 
tention des  analomisles.  I^a  seule  allusion  que  j'aie  trouvée  dans 
les  ouvrages  2  est  celle  de  Schleiden  (éd.  5,  p.  408),  que  la  pulpe 
des  Ribes  |)ai'aîtrait  résulter  de  la  destruction  des  cellules  qui 
forment  primitivement  le  test.  »  La  pulpe  des  groseillers  provient, 
d'après  le  D"  Engelmann,  de  l'arille  et  des  cellules  modifiées  du 
lest.  L'arille  des  Ribes  esl,  selon  lui,  une  dilatation  charnue  ou 
juteuse  du  funicule  ;  dans  le  li.  mbrum,  très-courte,  en  forme 
de  cupule  lobée,  souvent  en  cœur  renversé,  qui  embrasse  la  base 
de  la  graine;  dans  les  R.  Grossulana  et  R.  hirietlnm,  plus  grande, 
aussi  étendue  et  quelquefois  aussi  grosse  que  la  graine,  entière 
et  attachée  au  funicule  tout  du  long  du  ra|)hé.  La  substance  de 
cet  arille  est  plutôt  ferme,  composée  de  très-petites  cellules,  qui 
dans  le  R.  Grossularia  ont  de  0,01  à  0,05  ligne  de  diamètre.  Les 
arilles  de  plusieurs  graines  se  soudent  fréquemment.  L'é|)idorme 
se  présente  comme  une  matière  gélatineuse  transparei'te  (pii  en- 

J   Séance  du  2  juin  18fi-2. 

2  St-Hilaire,  Morpfu)!.,  p.    7.M,  Plnnrlion,   I.  c,  p.  11,   refiisont  le 
nom  (l'arille  à  l'enveloppe  des  graines  di;  l{ibes. 


82  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

veloppe  la  graine.  Elle  consiste  en  dos  cellules  simples,  pris- 
mati(iues,  à  5  ou  6  angles,  conligucs  entre  elles,  ordinairement 
pâles  ou  rosées.  Dans  quelques  variétés  cultivées,  ces  cellules  peu- 
vent se  séparer,  mais  l'auteur  ne  l'a  pas  vu  dans  les  échantillons 
qu'il  a  examinés.  Le  côté  intérieur  de  la  cavité  des  carpelles  du 
R.  ruhnim  présente  un  singulier  dépôt  de  cellules  ou  parois  de 
cellules  cruslacées,  Iragiles,  striées,  que  l'auleur  n'a  pas  remar- 
qué dans  d'autres  espèces. 


Distribution  géographique  actuelle  des  Equisétacées, 
d'après  M.  iMilde. 

La  famille  des  Equisétacées  ayant  joué  un  grand  rôle  à  l'épo- 
que de  la  houille,  il  est  intéressant  de  savoir  de  quelle  manière 
ses  rares  représentants  sont  distribués  aujourd'hui  à  la  surface 
de  la  terre.  Une  révision  très-soignée  des  espèces  vient  d'être 
faite  par  M.  J.  Milde,  et  l'on  trouve  dans  le  Journal  of  hotany  du 
D''  Seemann  un  résumé  de  leur  distribution  géographique  donné 
par  le  monographe  lui-môme. 

Le  nombre  total  des  espèces  actuelles  est  de  58,  et  elles  appar- 
tiennent au  seul  genre  Equisetum.  Sur  ce  nombre,  seulement  26 
sont  bien  connues.  Le  continent  américain  renferme  2i  espèces, 
dispersées  dans  les  régions  inteitropicales  et  tempérées.  Une  seule 
est  commune  à  l'Amérique  septentrionale  et  l'Amérique  méridio- 
nale. Quelques  grandes  espèces,  hautes  d'une  diz-iine  de  pieds, 
se  trouvent  au  Brésil,  au  Pérou  et  dans  le  Mexique,  elles  rappel- 
lent les  Equisétacées  de  l'époque  carbonifère.  Onze  espèces  se 
trouvent  dans  les  régions  chaudes  ou  tempérées  de  l'Asie,  et  plu- 
sieurs d'entre  elles  sont  communes  avec  l'Europe.  Les  13  espèces 
européennes  se  retrouvent  en  Asie  ou  dans  le  nord  de  l'Afrique, 
à  l'exception  de  trois  d'entre  elles.  On  cite  deux  espèces  au  (>ap 
de  Bonne-Espérance,  mais  elles  sont  mal  définies.  Juscju'à  pré- 
sent on  n'en  connaît  aucune  dans  rAfricjue  inleriropicale  ni  en 
Australie.  Ce  dernier  fait  est  curieux,  car  la  végétation  de  la  Nou- 


BOTANIQUE.  83 

vello-IIollandc  rossoniMfi  à  rello  de  répcniue  loi'lioirc  el  de  l'épo- 
que cr'élacée,  et  si  les  K(iiiisélacces  ;\l)or)(l;iienl  suiloul  à  répo(iue 
plus  ancienne  oarbonlIVic,  cllrs  ne  nianipiaiml  pas  aux  époques 
suliséquenles  qui  ont  précédé  l.i  iinlic  Le  sort  de  cette  lannlle, 
qui  a  rivalisé  jadis  d'importance  avec  les  Fouiières  et  les  Cyca- 
dées,  aurait  donc  été  bien  dilTérent  au  travers  de  la  série  des  évé- 
nements géolojiiques.  Les  Fougères  sont  demeurées  abondantes 
dans  les  régions  intertropicales  chaudes  et  humides  ;  les  Cycadées 
se  retrouvent  surtout  au  Cap  el  en  Australie  ;  les  Equisétacées, 
au  contraire,  sont  rares  ou  manquent  dans  ces  deux  pays.  Comme 
indice  de  l'anciemieté  de  quelques-unes  de  nos  espèces  actuelles 
d'E(piisétiJcées,  il  faut  lemarquer  l'étendue  ordinairement  très- 
grande  de  leur  habilalion.  L'aire  la  plus  vaste  est  celle  de  VEqui- 
selum  elongatum  WiU(l,(\u\  existe  du  nord  de  l'Allemagne  jusqu'au 
Chili. 


TODARO.  OSSERVAZIONI  SOPRA,  etc.  OBSERVATIONS  SUR  LES  ESPÈCES 
DE  COTONNIER    CULTIVÉES    DANS    LE    JARDIN  BOTANIQUE   DE  Pa- 

LERME.  Br.  in-8'^,  103  pages  {Journal  de  r Institut  royal  d'en- 
couragement en  Sicile). 

Les  environs  de  Palerme  paraissent  admirablement  adaptés  à 
la  culture  du  coton.  Climat  analogue  à  celui  de  la  Géorgie  ou  de 
la  Caroline,  sol  profond,  irrigation  déjà  établie,  main  d'œuvre 
assez  économique,  exportation  facile,  tout  semble  réuni,  excepté 
peut-être  le  prix  du  terrain  qui  est  élevé,  dans  les  parties  irriga- 
bles, à  cause  du  voisinage  d'une  grande  ville.  L'impulsion  donnée 
dans  le  monde  entier  aux  essais  de  culture  du  colon,  par  une 
juste  et  natuielle  conséquence  des  événements  d'Amérique,  devait 
se  faire  sentir  très-vite  à  Palerme  où  des  hommes  fort  éclairés 
dii'igent  la  société  appelée  :  Inslilul  d'encouragement.  On  a  pro- 
fité de  l'Exposition  universelle  de  Londres,  en  18G2,  pour  réunir 
210  paquets  de  graines  de  cotons  de  tous  pays,  lesquels  joints  à 
quelques  espèces  déjà  cultivées  dans  les  jaidins  du  midi  de  l'Eu- 
rope, ont  permis  de  faire  un  essai  instructif  dans  une  localité 


84  BULLETIN  SCIENTIFIQUE 

adjarpntp  nii  Jardin  botanique  de  Palerme  ,  sniis  la  direciion  du 
professeur  Augustin  Todaio.  Le  premier  résultat  obtenu  a  été  une 
comparaison  exacte  des  espèces  ou  variétés  ainsi  cultivées  Heau- 
coup  d'entre  elles  n'étaient  que  des  synonymes,  des  variétés  insi- 
gnifiantes (l'espères  connues,  ou  des  forines  déjà  décrites  par  les 
autçurs,  mais  mal  nommées  dans  les  jardins  ou  dont  les  carac- 
tères n'avaient  pas  été  suffisamment  étudiés. 

M.  Todaro  s'est  livré  à  un  travail  botanique  d'un  grand  intérêt, 
vu  la  confusion  qui  règne  dans  les  ouvrages  sur  les  espèces  du 
genre  Gossypium.  Il  en  compte  54  qu'il  a  pu  examiner,  dont  une 
douzaine  seraient  nouvelles,  sans  parler  de  quelques  variétés. 
Huit  espèces  de  divers  auteurs  n'ont  pas  pu  être  classées,  manque 
de  renseignements.  Les  descriptions  sont  assez  détaillées  pour 
qu'on  puisse  les  employer  à  déterminer  dans  les  jardins  les  formes 
cultivées  de  Gossypium,  et  l'auteur  annonce  une  continuation  de 
ses  études  qui  conduira  probablement  à  dos  faits  plus  précis  en- 
core et  plus  com[)lets.  Quelques  ouvrages  essentiels  lui  man- 
quaient, en  1863;  ils  ont  dû  lui  parvenir  depuis.  D'ailleurs  la 
succession  des  semis  sera  importante^  au  point  de  vue  de  la  sta- 
bilité de  certaines  formes  sous  des  conditions  semblables  de  cli- 
mat et  de  culture. 


OBSERVATIONS  METEOROLOGIQUES 

FAITES  A  L'OBSERVATOIRE  DE  GENÈVE 

sous  la  direction  de  ^ 

M.  le  Prof.  E.  PLANTAMOTTB 

Pendant  le  mois  d'AV^RIL  1864. 


Le  l",  gelée  blanche  le  malin. 

7,  id.  minimum  +  O^.Q. 

12,  id.  minimum -{-S"  6. 

13.  id.  minimum  +  2<'.!2. 

17,  il  a  neigé  sur  les  montagnes  des  environs  jusqu'à  la  hauteur  du  petit  Salève. 

18,  gelée  blanche,  minimum  0,0. 

23,  id.  minimum  -|-  l'',^. 

24,  faible  gelée  blanche,  minimum  -j-  3°, G  :  halo  solaire  de  3  h.  15  m,  à  4  h.  30  m. 

Couronne  lunaire  dans  la  soirée  depuis  10  h.  30  m. 
27,  de  midi  15  m.  à  midi  30  m  ,  on  voit  l'arc  langent  inférieur  au  halo  ordinaire 

se  détacher  sur  le  bleu  du  ciel. 
29,  de  8  h.  45  m.  à  9  h.  15  m,  du  matin,  faible  halo  solaire. 


Valeurs  extrêmes  de  la  pression  atmosphérique. 

MAXIMUM. 

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Le  1,  à     8  h.   malin. .  .'729,24 


MAXIMUM.  MINIMUM. 

mm  mm 


Le  1,  à  10  h.  soir    726,35 

4,  à  10  h    matin...  729,41 

5,  à     6  h.  matin 1121,66 

6,  à  10  h.   malin.  ..   729,88 

11,  à    2  h.  soir 723,24 

12,  à  10  h.  matin  ...  726,00 

15,  à     6  h.  soir 720,17 

19,  à    8  h.  matin...  730,21 

21,  à     6  h.   soir 722,64 

23,  à  10  h.   malin...  731,54 

29,  à     4  h.  soir 725,21 


Archives,  t  XX.  —  Mai  4864. 


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MOYENNES  DU  MOIS  D'AVRIL  18<)4. 


6h.m.        Sh.m.       10b.  m.        Midi.          2  h.  s.          4h.s.          6h.s.         Sh.s.  lOh.s. 

Baromètre. 

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2e       »        725,64     725,85     725,76     725,14     724,37     723,89     723,95     724,52  725,03 

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Mois       727,53     727,67     727.64     727,04     726,47     726,13     726,25     726,82  727,19 

Température. 

o                  oo                  o                  oOo°  " 

iredécade  +  2,88  -|-  4,81  +  7,02  -|-  8,73  +  9,75  +  9,81   +  8,55  -\-  6,93  -|-  5.76 

2e      »      -j-  4,55  4-  7,90  -i-  9, .50  +11.61   -|-13.35  4-13.36  -|-12,22  +10,26  4"  8,70 

3*       »      +  6,59  4-10,8)   4-13.27  4-14.57  4-15.04  4-15.92  4-14,97  4-12,36  4-10.28 

Mois     +  4,67  +  7,84  +  9,93  +11,63  +12,71  -}"13,03    -|-11,92  +  9,85  +  8,25 

.  Tension  de  la  vapeur. 


pe  décade, 

4,49 

4.47 

4,54 

4.54 

4,39 

4,30 

4,11 

4.35 

4.K 

2e        *    • 

5,41 

5.73 

5.63 

5.84 

5,87 

5,74 

5,94 

6.02 

5,87 

3e        » 

5,95 

6.33 

6,0'=, 

6.15 

6,34 

5.70 

6,00 

5.92 

6.24 

Mois            5,28         5,51         5,41         5,51         5,53         5.25  5,35  5,43  5,63 

Fraction  de  saturation  en  millièmes. 

lie  décade,        787          680           590          525          478           473  498  579  687 

2e        »             851           718           649          580          522           515  564  650  703 

3e       »             807           648          5.37           505          509          432  485  -562  665 


Moib 

815 

682 

592 

537 

503 

473 

516* 

597 

685 

Tberm.  min. 

Therm.  max. 

r.larlé  moyenne 
du  Ciel. 

Température 
du  Khâne. 

Eau  de  pluie 
ou  de  neige. 

Limnimètre. 

o 

0 

0 

mm 

P- 

Ire  décade, 

+   1,99 

+10,77 

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8,94 

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4-  5.47 

4-17,57 

0,33 

1 1 ,33 

3.1 

34,6 

Mois         +  3,59  +14,43  0,37  9.11  32,8  33,0 

Dans  ce  mois>  l'air  a  élé  calme  0  fois  sur  100. 

Le  ra|iporl  des  vents  du  NE.  à  ceux  du  SO.  a  élé  celui  de  3,52  à  1,00 
La  direction  de  la  résultanle  de  tous  les  vents  observés  est  N.  3*^,9  E.  ei  son  {"'"osiié 
esl  égale  à  69  sur  100. 


TABLEAU 


DES 


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OBSERVATIONS  METEOROLOGIQUES 


FAITES  AU  SAINT-BERNARD 

pendant 

LE  MOIS  d'avril  18()4. 


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Baromètre. 

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28       »        561,80     561,95     562,16     562, -27     562,17  562,15  562,30  562,62  562,60 

3e       >         564,87     564,98     565,15     565,16     565,04  565,02  565,15  565,42  565, .56 

Mois       562,57     562,71     562,89     562,97     562,85  562,82  502,98  563,26  563,31 


Température. 


ire  décade,  —  8",46  —  6°12  —  5,02  —  3°99  —  4?61  —  5?51  —  6!67  —  S^IS  —  8"o8 

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3*       »      —  3,85  —  1,29  +  0,71  +  1,44  +  2,52  +  1,69  —  0,18  —   1,99  —  2,55 

Mois    —  5,59  —  3,05  —  1,65  —  0,57  —  0,33  —  0,97  —  2,62  —  4,31  —  4,51 


Min.  observé.* 

Max.  observé.* 

Clarté 

moy.  du 

Ciel. 

Eau  de  pluie 
ou  de  neige. 

Hauteur  de  la 
neige  tombée. 

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—  3,38 

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—  5,11 

+  1.70 

0,31 

8,6 

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—  4,13 

+  2,67 

0,42 

6,1 

70 

Mois  —  6,18  +  0,33  0,41  32,6  310 


Dans  ce  mois,  l'air  a  été  calme  13  fois  sur  100- 

Le  rapport  des  vents  du  NE  •  à  ceux  du  SO-  a  été  celui  de  12,62  à  1,00. 
La  direction  de  la  résultaute  de  tous  les  vents  observés  est  N.  45oE-,  et  son  intensité 
est  égale  à  103  sur  100. 

'  Voir  la  note  du  tableau.  . 


Arch.des  Se.  Piiys.  et  Nat.  1864,  T.XX 


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RESUME  METEOROLOGIQUE 

UK  l'année  1863 
POUR  GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-BERNARD 


PAR 

M.  E.  PLANTAMOUR 

Professeur 


Il  n'a  été  introduit  celle  année  aucun  changement  dans 
le  plan  des  observations  météorologiques  faites  dans  les 
deux  stations ,  ni  dans  la  forme  des  tableaux  mensuels 
publiés  dans  la  Bibliothèque  universelle  ;  je  me  bornerai, 
par  conséquent,  à  rassembler  les  résultats  principaux  de 
la  même  manière  que  dans  les  résumés  des  années  pré- 
cédentes. 

Une  course  que  j'ai  faite  au  St-Bernard  ,  à  la  fin  de 
juillet,  m'a  fourni  une  occasion  de  comparer  le  baromè- 
tre de  l'Hospice  avec  celui  de  l'Observatoire,  et  de  véri-, 
fier  ainsi  les  équations  appliquées  aux  indications  de 
ces  deux  instruments  pour  les  ramener  à  la  hauteur  ab- 
solue. La  correction  appliquée  à  toutes  les  lectures  du 
baromètre  de  Genève  est  de  -j-  i^^jOS,  et  celle  du  ba- 
romètre du  St-Bernard  est  de  —  0"'"',35  ;  toutes  les  ob- 
servations publiées  dans  les  tableaux  de  la  Bibliothèque 
universelle  renferment  ces  corrections.  Les  comparaisons 
ont  été  faites  par  l'intermédiaire  d'un  baromètre  porta- 
Archives,  t.  XX.  —  Juin  1864.  6 


94  RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE. 

tif  construit  par  Fastré,  d'après  le  système  Fortin  ;  cet 
instrument  a  été  comparé  à  celui  de  l'observatoire  avant 
et  après  la  course  au  St-Bernard  ;  la  moyenne  de  64  com- 
paraisons concordantes  donne,  en  tenant  compte  de  tou- 
tes les  corrections  : 

Barom.  Observatoire  —  Barom.  Fastré  =  -f  0""",11. 

La  moyenne  de  "20  comparaisons  faites  au  St-Bernard, 
le  26  et  27  juillet,  donne,  en  tenant  également  compte  de 
toutes  les  corrections  : 

Barom.  St-Bernard  —  Barom.  Fastré  -=  -f-  0""",(}S 
ce  qui  montre  un  accord  très-satisfaisant  entre  les  deux 
instruments. 

Température. 

Les  tableaux  suivants  renferment,  pour  Genève  et  le 
St-Bernard,  les  moyennes  mensuelles  de  la  température 
observées  aux  différentes  heures  ;  pour  minuit,  14-  heu- 
res et  16  heures,  la  température  a  été  obtenue  par  inter- 
polation. A  la  suite  de  chaque  tableau  se  trouvent  les 
formules  de  la  variation  diurne  calculées  d'après  ces 
données. 


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RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE.  99 

Si  l'on  compare  la  lempéralure  de  cliaquc  mois,  des 
saisons  et  de  rannée  entière  avec  les  valeurs  moyennes 
que  j'ai  déduites  pour  (lenève  des  observations  faites 
pendant  35  années,  18i0  -  GO  {CUmal  de  Genève),  et  pour 
le  Sl-IJernard  des  20  années,  1841  -00  {Archives,  i.Xlll), 
on  trouve  les  écarts  suivants  : 


GENEVE.       SAINT-BERNARD. 

0  0 

Décembre  1862 +1-22  +  0,67 

Janvier  1863    ....  -j-  2,76  -j-  2,42 

Février -j-  0,36  4-2.51 

Miux... -f  0,28  -j-  0,60 

Avril 4-  1.66  4"  1.87 

Mai -j-  1,48  4-  1.79 

Juin 4-  0,22  -j-  0,34 

Juillet +  0,74  4-  0,67 

AoiU -I-  1,74  +  1,55 

Septembre —  0,66  —  0,34 

Octobre +0,79  +1.22 

Novembre.   +  1,07  4"  2,21 

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Hiver +1,48  +  1,85 

Printemps 4-1.13  -f  1,42 

Et6    ••■ 4-  0,91  4-  0,86 

Automne. +0.40  +1,03 

Année •         +  0,99  +  1,29 

Ainsi,  dans  les  deux  stations,  l'année  1863  a  été  ex- 
ceplionneliement  chaude,  tous  les  mois  ont  présenté  un 
excédant  de  température,  sauf  celui  de  septembre  qui 
est  resté  un  peu  au-dessous  de  la  moyenne;  la  différence 
est  un  peu  plus  prononcée  pour  le  St-Llernard  que  pour 
Genève,  surtout  dans  les  mois  de  février  et  de  novembre. 
Les  mois  dans  lesquels  l'excédant  de  température  ob- 
servés Genève,  pendant  l'année  1863,  dépasse  les  limites 
de  l'écart  probable,  sont  ceux  de  janvier,  avril,  mai  et 
août;  on  ne  trouve  depuis  1826  que  trois  mois  de  jan- 


100  RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE 

vier  qui  aient  été  plus  chauds  que  celui  de  l'année  der- 
nière, cinq  mois  de  février,  six  mois  de  mai  et  six  mois 
d'août.  Ou  ne  trouve  depuis  18'26  que  six  années  dans 
lesquelles  l'hiver  ait  été  plus  chaud  qu'en  1863,  sept 
dans  lesquelles  le  printemps  ait  été  plus  chaud ,  enfin 
huit  dans  lesquelles  l'été  ait  été  plus  chaud.  L'automne 
présente  un  excédant  peu  considérable.  Il  ne  so  trouve 
depuis  1826  que  cinq  années  dont  la  température  moyenne 
ait  dépassé  celle  de  l'année  1863. 

Les  tableaux  mensuels  des  deux  stations  renferment 
pour  chaque  jour  la  température  moyenne  des  24  heu- 
res, ainsi  que  l'écart  avec  la  température  normale  de 
cette  époque  de  l'année;  les  résultats  que  l'on  peut  en 
déduire  au  point  de  vue  des  anomalies  que  présente  la 
température  d'un  jour,  et  de  la  variabilité  dunjourà 
l'autre,  sont  réunis  dans  les  tableaux  suivants.  Un  de  ces 
tableaux  donne  pour  chaque  station  le  nombre  de  jours 
dans  chaque  mois,  dont  la  température  moyenne  des  24 
heures  est  compiise  entre  des  limites  espacées  de  cinq 
en  cinq  degrés,  et  en  outre,  la  température  moyenne 
du  jour  le  plus  froid  et  du  jour  le  plus  chaud.  Les  deux 
autres  tableaux  renferment  pour  chaque  station,  et  pour 
chaque  mois,  le  nombre  de  jours  plus  froids,  ou  plus 
chauds,  que  de  coutume,  c'est-à-dire  le  nombre  de  ceux 
dont  l'écart  avec  la  tempéi'ature  normale  est  négatif,  ou 
positif,  le  nombre  de  fois,  où  l'écart  a  changé  de  signe 
entre  deux  jours  consécutifs;  l'écart  moyen  d'un  jour  avec 
la  température  normale,  calculé  par  la  somme  des  car- 
rés de  tous  les  écarts  du  mois  ;  les  écarts  extrêmes  ob- 
servés pendant  ce  mois  ;  le  changement  moyen  qui  s'est 
opéré  dans  la  température  de  deux  jours  consécutifs, 
calculé  par  la  somme  des  carrés  des  diflérences  qui  ont 


POUR  GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-BERNARD.  101 

eu  lieu  pendant  le  mois,  d'un  jour  au  jour  suivant;  en- 
fin les  variations  les  plus  considérables  qui  ont  eu  lieu 
entre  deux  jours  consécutifs;  dans  ces  deux  dernières 
colonnes,  je  n'ai  donné  que  la  date  du  premier  jour  et 
non  celle  du  lendemain. 


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106  RÉSUMÉ   MÉTÉOROLOGIQUE 

Le  jour  le  plus  froid  de  l'année  1863,  à  Genève,  a  été 
le  24  décembre  1862,  et  le  jour  le  plus  chaud,  le  16  août; 
la  différence  entre  la  température  moyenne  de  ces  deux 
jours  est  de  30°,77.  Au  St-Cernard,  le  jour  le  plus  froid 
a  été  le  23  décembre  1862  et  le  16  août  a  été  égale- 
ment le  jour  le  plus  chaud,  la  différence  entre  ces  deux 
jours  est  de31, 60.  Ces  tableaux  confirment  la  remarque 
que  j'avais  déjà  faite  Tannée  dernière,  savoir  que  les 
variations  accidentelles  de  la  température,  sont  notable- 
ment plus  considérables  au  St-Bernard  qu'à  tlenève. 
Tandis  que  les  variations  périodi(|ues  et  régulières  sont 
plus  faibles  dans  la  station  élevée,  où  l'amplitude  est 
réduite  dans  le  rapport  de  trois  à  deux,  soit  dans  la  pé- 
riode diurne,  soit  dans  la  période  annuelle,  l'inverse  a 
lieu  dans  les  variations  accidentelles,  que  présente  la  tem- 
pérature moyenne  d'un  jour  comparée  à  sa  valeur  nor- 
male, ou  à  celle  du  lendemain. 

En  envisageant  enfin  les  températures  extrêmes  en- 
registrées, à  Genève ,  à  l'aide  des  Ihermométrographes, 
on  trouve  les  valeurs  suivantes  pour  le  minimum  absolu, 
et  pour  le  maximum  absolu  observés  dans  chaque  mois, 
ainsi  que  lenotnbre  de  jours  où  le  minimum  s'est  abaissé 
au-dessous  de  0.  Par  une  exception  très-rare,  et  qui  de- 
puis l'année  1826  ne  s'est  présentée  qu'une  seule  fois, 
en  1834,  il  n'y  a  pas  eu  en  1863  un  seul  jour,  où  le 
maximum  soit  resté  au-dessous  deO;  le  17  décembre,  il 
s'est  élevé  à  0,0,  c'est  le  maximum  le  plus  bas  de  toute 
l'année. 


POUn   GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-BERNARD.     107 

Milliniiini        ,,  ,  Itluximum        ,.  .  Mininuini 

„!,.  1  l'^'c.  ,    ,  Date.  ,  ,  „ 

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Décembre  1862  -  7,9  le  ^25  +  l.'îi'o  le  8  17 

Janvier  1863   •  —  4,6  le     2  -j-  14  0  le  31  18 

Février —6.3  le  19  +12,9  le  2  21 

Mars —5,3  le     2  -j-  Ifi.O  le  6  11 

Avril +0.3  le     5  +21.2  le  28  0 

Mai +  -1.0  le  21  +27,3  le  18  0 

Juin +6,3  le  12  +29,5  le  27  0 

Juillet +«.0  le  25  +29.9  le  22  0 

AoiU" +5,7  le  23  +34,5  le  16  0 

Septembre.    ..  +4,1  le  12  +24,0  le  19  0 

Octobre +40  le     5  +24,1  le  15  0 

Novembre    ...  —  1,1  le  30  +  14.2  le  7  :i 

Année     ....       —  7,9       le  25  +  34,5       le  16  70 

déc   1862  août. 

Le  28  mars  a  été  le  dernier  jour  de  gelée  au  prin- 
temps, où  le  minimum  s'est  abaissé  au-dessous  de  0, 
c'est  24  jours  plus  tôt  que  de  coutume  ;  mais  il  y  a  eu 
encore  7  jours  de  gelée  blanche  en  avril,  dont  le  dernier 
a  été  le  30.  La  première  gelée  blanche  en  automne  a  eu 
lieu  le  2  novembre;  le  minimum  est  descendu  le  2i  pour 
la  première  fois  au-dessous  de  0,  c'est-à-dire  24-  jours 
plus  tard  que  de  coutume. 

A  défaut  de  thermométrographes,  on  ne  peut  indiquer 
pour  les  températures  extrêmes  notées  au  St-Bernard 
qjie  celles  qui  résultent  des  lectures  faites  à  l'une  des 
heures  d'observation,  entre  6  heures  du  matin  et  10 
heures  du  soir.  On  trouve  ainsi  pour  la  température  la 
plus  basse  et  pour  la  température  la  plus  élevée  dans 
chaque  mois: 


108 


RESUME   METEOROLOGIQUE 


HiDimuin. 


Maximum. 


Dec.  1862 

—18,8  le     23 

à  6  h. 

soir. 

+  1,8  le     8 

à 

midi. 

Janv.  1863     —13,3  les!    „ 

àlO  h. 
à  8  h. 

soir, 
mat. 

+  3,8  le  23 

à 

4  h. 

soir 

Février . . 

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à  fi  h. 
à  6  h. 

mat. 
mat. 

+  3.0  le     7 

il 

2  h. 

soir 

Mars  .  •  •  • 

—Ib.b  le      19 

à  6  h. 

mat 

+  6,5  le  -25 

à 

midi. 

Avril    ... 

—10.2  le      30 

à  6  h. 

mat. 

-i-  6,3  le  28 

à 

2  h. 

soir 

Mai 

-  5,6  le      26 

à  6  h. 

mat. 

+12,5  le  30 

à 

midi. 

Juin..   •• 

—  5.2  le      13 

à  6  h. 

mat 

4-13,9  le  28 

à 

midi, 

Juillet... 

—  2,7  le     27 

à  6  h. 

mat. 

-1-14.6  le    2 

à 

10  h. 

mat 

Août  .... 

,     (  20 
-  2,6  les  j^^ 

à  8  h. 
à  6  h. 

soir, 
mat. 

-Hl6,0  le  16 

à 

4  h. 

soir 

Septembre 

—  5,7  le      28 

à  6  h. 

mat. 

+10,4  le  18 

à 

2  h 

soir 

Octobre.. . 

-  4.4  le        3 

à  6  11. 

mat. 

-j-  7,1  le  19 

à 

2  h. 

soir 

Novembre 

.     —10,9  le      28 

à  8  h. 

mat. 

4-  4,8  le     5 

à 

midi. 

Année     .. 

—  18,8  le     23 
déc  1862 

à  6  h. 

soi''. 

+16,9  le  16 
août- 

à 

4  h 

soir. 

Le  petit  lac  prés  de  l'hospice  a  été  débarrassé  de  la 
glace  qui  le  recouvrait,  le  1^"' juillet,  soit  17  jours  plus 
tôt  que  de  coutume;  la  congélation  a  eu  lieu  dans  la 
nuit  du  13  au  14.  octobre,  soit  5  jours  plus  tôt  que  de 
coutume. 

Je  donne  dans  le  tableau  suivant  les  moyennes  men- 
suelles de  la  température  du  Rhône ,  l'excédant  sur  la 
moyenne  des  huit  années  1853-60,  les  extrêmes  ob- 
servés dans  le  courant  de  chaque  mois,  enfin  la  diffé; 
rence  entre  la  température  de  l'eau  et  la  température 
moyenne  de  l'air. 


POUR   GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-BERNARD.     109 

Diff.  entre  la 
Moyenne.     Excellant.     Minimum.  Maximum.        tcnip.  de  l'eau 

el|ceUe  de  l'air 

0  0  0  o  0 

Dec  181)2  7,95  +1.52     6,5  le  29  9,5  les  1,2,5,6  +5,87 

Janv.l8G3  5,88  +0,t)r)     r.,7  leslO  et  30  6,2  le     3  +3,46 

Février...     5,77+1,17     5,1  le  17  6,3  le     2  +4,09 

Mars 6,44  +0,i8     5,8  les  16, 17,  18,  19  8,1  1(!  31  +1,68 

Avril.....  10,38  +1,86     7,9  le     1  12,6  le  28  +0,11 

Mai   13,63  +3,U  10,0  le  20  16,9  le  30  —0,73 

Juin U,T3  -Î-O.n     8,9  le  15  18,2  le     1  —2,27 

Juillet....  19,54  +1,90  14,6  le  23  22,1  le  10  +0,27 

Août 19,48  +0,93  14,6  le  21  '  22,9  le  14  —0,06 

Septembre  15,17  —1,69    7,1  le  22  18,9  le     4  +1,54 

Octobre.  .  14,29  +0,27  10,1  le  31  15,5  le     1  +3.69 

Novembre  10,07  +0,40     8,2  le     6  11,9  le     9  +4,55 

Année  ...   11,97  +0,92     5,1  le  17  22,9  le  14  +1,82 

févr.  aotit. 

J'ai  réuni  dans  le  tableau  suivant  les  données  qui 
permettent  d'apprécier  la  variabilité  de  la  tennpéralure 
du  Rhône,  soit  que  l'on  considère  la  grandeur  absolue 
de  l'écart  entre  la  température  d'un  jour  donné  et  la  va- 
leur normale,  soit  que  l'on  considère  la  variation  entre 
deux  jours  consécutifs.  L'écart  moyen  d'un  jour  a  été 
calculé  par  la  somme  des  carrés  de  tous  les  écarts  du 
mois  ;  cet  écart  est,  comme  je  l'avais  déjà  trouvé  pour  les 
années  précédentes,  très-faible  dans  les  mois  d'hiver, 
ou  même  d'octobre  en  mars;  il  atteint  son  maximum 
dans  les  mois  d'été.  J'indique  ensuite  les  écarts  extrê- 
mes observés  dans  le  courant  de  chaque  mois  ;  comme 
pendant  les  mois  de  décembre,  janvier,  février  et  avril, 
la  température  a  constamment  été  au-dessus  de  la  va- 
leur normale,  il  n'y  a  pas  d'écart  négatif,  et  je  donne 
alors  le  plus  faible  écart  positif.  L'écart  moyen  entre 
deux  jours  consécutifs  a  été  calculé  par  la  somme  des 
carrés  de  toutes  les  différences  d'un  jour  au  jour 
suivant,  et  les  chiffres  montrent  également  la  très-grande 

Archives,  T.  XX.  —  Juin  1864.  7 


110  RÉSUMÉ   MÉTÉOROLOGIQUE 

constance  de  la  température  de  l'eau  d'un  jour  à  l'autre  ; 
au  mois  de  janvier,  la  différence  d'un  jour  à  l'autre  n'a 
jamais  dépassé  deux  dixièmes  de  degré,  en  plus,  ou  en 
moins,  mais  elle  a  atteint  plusieurs  fois  ce  chiffre  ;  c'est 
la  raison  pour  laquelle  je  n'ai  pas  mis  la  date  corres- 
pondant aux  extrêmes  de  ce  mois. 


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POUR  GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-RERNARD   111 

Pression  atmosphérique. 

Je  donne  suivant  la  forme  liabitnollo,  ponr  les  deux 
stations,  la  hauteur  moyenne  du  baromètre  dans  chaque 
nwis,  ainsi  que  la  différence  entre  la  hauteur  pour  cha- 
cune des  heures  d'observation  et  la  hauteur  moyenne  ; 
pour  minuit,  14  heures  et  16  heures,  la  hauteur  a  été 
obtenue  par  interpolation.  A  la  suite  de  ces  tableaux  se 
trouvent  les  formules  l'cprésentant  la  variation  diurne  du 
baromètre,  calculées  d'après  ces  données. 


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i\Q  RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE 

Si  l'on  compare  la  hauteur  moyenne  du  baromètre  pour 
chaque  mois  avec  les  valeurs  moyennes,  que  j'ai  déduites 
pour  Genève  de  25  années,  1836-60  (v.  Climat  de  Ge- 
nève) et  pour  le  Si-Bernard  de  20  années  18/^1—60  (v. 
Archives,  tome  XllI),  on  trouve  les  différences  sui- 
vantes : 


GENEVE.       SAINT-BERNARD, 
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Décembre  1862  +  3,07  -f  2,21 

Janvier  1863   .  +  0,17  -f-  1,58 

Février -1-8,74  4-7.71 

Mars —   1,6.5  —  1,55 

Avril -|-  2,93  -f  2,91 

Mai 4-  0,54  -}-  1,38 

Juin -j-  0,21  -j-  0,21 

Juillet -j-  1.32  -j-  1,14 

Août 4-  0.54  4-   1.60 

Septembre -f-  0,43  —  0,17 

Octobre —0,16  -1-1,30 

Novembre +4,52  4-3.49 

Année +  1,67  +  1,77 


Dans  les  deux  stations  la  pression  atmosphérique  a 
été  notablement  plus  forte  que  de  coutume  pendant 
l'année  1863  ;  à  Genève,  la  différence  dépasse  toutes  celles 
qui  ont  été  observées  depuis  1826,  elle  est  plus  de  trois 
fois  plus  grande  que  le  chiffre  qui  représente  l'écart 
probable  d'une  année  avec  la  moyenne,  j'avais  trouvé 
+  0°"°,51  pour  cet  écart  probable.  Il  n'y  a  que  deux  mois 
pendant  lesquels  la  hauteur  du  baromètre  a  été  au-des- 
sous de  sa  valeur  moyenne  et  seulement  dans  les  limites 
de  l'écart  probable,  pendant  tous  les  autres  elle  a  été  au- 
dessus,  et  d'une  quantité  qui  dépasse  les  limites  de  l'é- 
cart probable,  dans  les  mois  de  février,  avril,  juillet  et 
novembre. 


POUR  GENÈVE  ET  LE   GRAND  SÂINT-RERNARlJ.     117 

Avec  les  données  suivantes  pour  l'année  18G3  : 
728""", 13  et  565'"™, 41  pour  la  hauteur  moyenne  du  ba- 
romètre dans  les  deux  stations, -j- lOM 5  et — 0",74' 
pour  la  température  moyenne  de  l'air,  0,77  et  0,80  pour 
la  fraction  moyenne  de  saturation,  je  trouve  d'après  mes 
tables  liypsométriques,  2008'", 0  pour  la  différence  d'al- 
titude ;  le  nivellement  direct  a  donné  2070'", 3. 

J'ai  réuni  dans  les  tableaux  suivants  les  données 
qui  permettent  d'apprécier  la  variabilité  du  baromètre 
dans  les  deux  stations,  soit  que  l'on  considère  l'écart 
absolu  entre  la  hauteur  du  baromètre  pour  un  jour  et  la 
valeur  normale,  soit  que  l'on  considère  la  variation  entre 
deux  jours  consécutifs.  L'écart  moyen  dans  chaque  mois 
a  été  calculé  par  la  somme  des  carrés  de  tous  les  écarts 
du  mois,  de  même  aussi  la  variation  moyenne  entre 
deux  jours  consécutifs.  Il  est  à  noter,  comme  un  fait  très- 
exceplionnel,  que  pendant  tout  le  mois  de  février  le  ba- 
romètre a  été  au-dessus  de  sa  hauteur  normale,  au  St- 
Bernard  aussi  bien  qu'à  Genève  ;  on  ne  trouve  donc 
que  des  écarts  positifs,  dont  j'ai  indiqué  le  plus  faible  à 
la  place  d'un  écart  négatif. 


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120  RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE 

Ces  chiffres  montrent  que  l'amplitufie  des  variations 
accidentelles  du  baromètre  est  moindre  dans  la  station 
élevée  que  dans  la  plaine  ;  tous  les  écarts  sont  diminués, 
cependant  dans  un  rapport  moindre  que  celui  des  pres- 
sions. Ces  variations  accidentelles  sont  souvent  assez  dif- 
férentes dans  les  deux  stations,  malgré  la  petite  distance 
qui  les  sépare  dans  le  sens  horizontal,  et  l'on  doit  en 
chercher  la  cause  dans  la  température  de  la  couche  d'air 
intermédiaire,  dont  la  dilatation  ou  la  contraction  doit 
augmenter  ou  diminuer  la  pression  dans  la  station  su- 
périeure. 

On  a  relevé  également  le  maximum  absolu  et  le  mini- 
mum absolu  de  la  pression  observée  pendant  chaque 
mois,  ainsi  que  l'amplitude  totale  de  l'excursion  ;  voici 
les  chiffres  pour  les  deux  stations  : 

GENÈVE  1863. 

Maximum.       Date.  Minimum.       Date.  Amplitude, 

mm  mm  mm 

Décembre   1862  741,71  le  26  717,59  le  20  24.12 

Janvier  1863...  741.."):!  le  26  708,11  le     7  33,42 

Février 740.30  le  16  726,00  le     8  14,30 

Mars 736,54  le  24  707,56  le  15  28.98 

Avril 736,08  le  25  720,51  le    7  15..57 

Mai 733.07  le  28  715  26  le  24  17.81 

.Juin 733,93  le  30  720,98  le     6  12,95 

Juillet 734,72  le     1  721,98  le  18  12,74 

Août... 733,52  le     9  720,09  le  27  13,43 

Septembre  .    . .  734,73  le  12  709.09  le  22  25,64 

Octobre 733,86  le  19  717,18  le  12  16,68 

Novembre. 739,65  le     5  711,95  le  11  27,70 

Année.    741,71     le  26  707,56     le  15  34,15 

déc.  1862.  mars. 


POUR  GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-RERNARD.     121 


SAINT-REHNAUD  18(i3. 

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Février    .573,51  le     6  560,87  le     9  12,64 

Mais . 570.01  le  25  .543.78  le   16  26,23 

Avril .569.11  le  25  .5.56,74  le  29  12  37 

Mai..    .570.71  le  29  555,07  le  24  15,64 

Juin 573,79  le  25  560,62  le  12  13.17 

Juillet .574,96  le     2  .563  63  le  19  11,33 

AoiU 576,32  le     9  5.59.74  le  20  16,58 

Septembre    .    .        572,00  le  13  .549,44  le  22  22. .56 

Octobre   572,54  le  19  557.45  le  12  15,09 

Novembre. .573,92  le     5  5-50,33  le  12  23, .59 

Année 576,32  le     9  543,78  -le  16  32,54 

août.  mars. 


Etat  hygrométrique  de  l'air. 

Les  résultats  des  observations  psychrométriques  faites 
à  Genève  pendant  l'année  1863  sont  consignés  dans  les 
tableaux  suivants  ;  pour  la  tension  de  la  vapeur,  la  moyenne 
des  24  heures  a  été  déduite  de  la  moyenne  des  9  obser- 
vations diurnes,  en  ajoutant  une  correction  tirée  des  for- 
mules auxquelles  j'étais  arrivé  dans  mon  Mémoire  sur 
le  climat  de  Genève,  pour  représenter  la  variation  diurne 
de  cet  élément  :  j'ai  ajouté  le  minimum  absolu  et  le 
maximum  absolu  observés  dans  le  courant  de  chaque 
mois.  J'ai  calculé  directement  d'après  les  9  observations 
les  formules  qui  représentent  la  variation  diurne  de  la 
fraction  de  saturation  pour  chaque  mois  de  l'année  1863  ; 
c'est  d'après  ces  formules  qu'ont  été  interpolés  les  chif- 
fres qui  donnent  la  fraction  pour  minuit,  14  heures  et 
16  heures  Dans  les  mois  où  le  maximum  de  la  fraction 
de  saturation  a  atteint  l'unité,  j'indique  le  nombre  de 
cas  où  le  maximum  a  été  atteint,  c'est-à-dire  où  l'air  était 
saturé  au  moment  de  l'observation. 


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3 


RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE.  125 

Comparée  à  la  moyenne  des  12  années  184-9—1860  , 
l'année  1863  présente  les  écarts  suivants  sur  la  tension 
de  la  vapeur,  sur  la  fraction  de  saturation  et  sur  le  nom- 
bre de  cas  de  saturation. 

Excès  de  la        Excès  de  la  fraction    Excès  du  nombre  des 
tension  moyenne.  de  saturation.  cas  de  saturation, 

mm 

Décembre  1862  ..  +0,54  -   000  —     7 

Janvier  18(53 +0,41  —013  +    3 

Février —  0,08  —  026  +  22 

Mars +  0,30  +005  +3 

Avril.. +0,87  +012  —     3 

Mai +  0,99  —  008  +4 

Juin... +0,46  +020  —     3 

Juillet +0,14  —028  —     2 

Août +0,12  —052  +3 

Septembre —0,48.  —007  +8 

Octobre +  0,70  +040  +2 

Novembre. +0,54  +007  +6 

Hiver ..  +0,30  —014  +18 

Printemps .+  0,71  +002  +4 

Été +0,23  —020  —     2 

Automne +0,26  +014  +10 

Année    +0,37  —004  +36 

La  tension  de  la  vapeur  a  été  en  général  plus  forte 
que  de  coutume  pendant  l'année  1863,  les  mois  de  fé- 
vrier et  de  septembre  étant  les  seuls  qui  donnent  une 
différence  négative  ;  la  difïérence  positive  dépasse  assez 
notablement  les  limites  de  l'écart  probable  dans  les  mois 
de  décembre,  avril,  mai  et  octobre.  La  fraction  de  satu- 
ration, au  contraire,  a  été  un  peu  plus  faible  que  de  cou- 
tume; le  mois  d'octobre  est  le  seul  qui  présente  un  excé- 
dant positif  un  peu  considérable  et  dépassant  les  limites 
de  l'écart  probable.  Le  mois  d'août  présente,  au  con- 
traire, un  excédant  négatif  supérieur  à  l'écart  probable  ; 
pour  tous  les  autres  mois  les  différences  sont  très-peu 
considérables. 

Archives,  T.  XX.  —  Juin  1864.  8 


126 


RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE 


Des  vents. 

Les  chiffres  qui  représentent  l'intensité  avec  laquelle 
chaque  vent  a  soufflé  à  Genève,  pendant  l'année  1863, 
sont: 

Vents  observés  à  Genève,  dans  l'année  1865. 


Calme 

0) 

-Se. 
ai  oc 

P 

il 

> 

ce 

> 

S 

3 

CD 

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0,' 

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S 

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o 

ai 

C 
C 

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3 

4 

1 

G 

7 

9 

-2 

] 

11 

2 

2 

1 

43 

N. . . . 

•20 

IS 

87 

71 

77 

110 

71 

96 

74 

43 

31 

58 

756 

NNE  . 

46 

28 

:i2 

89 

34 

28 

19 

59 

22 

19 

35 

66 

477 

NE... 

2.3 

13 

8 

18 

10 

16 

8 

11 

9 

10 

15 

18 

159 

ENE.. 

3 

2 

3 

3 

2 

0 

1 

3 

J 

0 

4 

6 

31 

E..  .. 

14 

7 

13 

6 

5 

3 

4 

6 

4 

(i 

8 

14 

90 

ESE.. 

8 

1 

1 

1 

1 

1 

0 

2 

1 

3 

3 

11 

33' 

SE. 

23 

6 

4 

4 

7 

1 

7 

6 

9 

6 

13 

10 

96 

SSE.. 

27 

7 

5 

5 

7 

7 

13 

11 

3 

12 

8 

11 

116: 

S..  . 

42 

72 

43 

36 

20 

25 

35 

30 

45 

55 

41 

27 

471 

SSO. 

63 

81 

5.5 

53 

34 

34 

93 

45 

52 

102 

68 

47 

727 

so. .. 

17 

35 

12 

31 

34 

14 

23 

15 

34 

25 

33 

23 

296, 

oso.. 

1 

5 

0 

11 

12 

i 

10 

8 

4 

9 

6 

5 

78 

0.  ... 

12 

20 

4 

9 

9 

10 

14 

10 

12 

6 

15 

9 

130, 

ONO.. 

1 

7 

0 

1 

2 

1 

2 

2 

0 

0 

1 

3 

64 

NO... 

3 

9 

6 

0 

10 

1] 

6 

5 

4 

1 

3 

6 

NNO.. 

12 

5 

12 

18 

22 

27 

10 

23 

16 

15 

13 

8 

181 

De  ces  chiffres  on  déduit  l'intensité  relative  des  deux 
principaux  courants  atmosphériques,  les  vents  du  nord- 
est  et  ceux  du  sud-ouest,  ainsi  que  la  direction  et  l'in- 
tensité de  la  résultante  de  tous  les  vents,  calculées  par  la 
formule  de  Lambert. 


POUR  GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-BERNARD.  127 


RAPPORT, 

Vents 

NE.  il  SO. 

Décembre  18(32.  0,78 

Janvier  1863...  0..32 

Février.. ...  1,25 

Mars 1 ,34 

Avril. 1,17 

Mai 1.74 

Juin 0,.59 

Juillet 1,62 

AoiU 0,77 

Septembre 0,40 

Octobre 0,57 

Novembre 1,46 

Année 0,89 


.  RÉSULTAISTK. 

Dircdion.    Intensité  sur  100. 

S  23°,8E  25 

S  27,7  0  48 

N     6,1  0  11 

N     6,9  0  24 

N  36,6  0  24 

N  15,7  0  39 

S  49,4  0  33 

N  10,4  0  90 

S  77,6  0  14 

S  24,5  0  42 

S  25,4  0  23 

N  43,8  E  11 


sur  100. 

1 
1 
0 
0 

3 
3 
1 
0 
4 
1 
1 
0 


S  84,1  0 


En  somme,  dans  l'année ,  les  vents  du  sud-ouest  ont 
soufflé  plus  fréquemment  que  de  coutume,  ainsi  qu'on 
le  voit  par  le  chiffre  qui  exprime  la  fréquence  relative  des 
vents  du  nord-est  et  de  ceux  du  sud-ouest,  chiffre  plus 
petit  que  l'unité  en  1863,  tandis  que  sa  valeur  moyenne 
est  de  1,1 7,  et  parla  direction  de  la  résultante.  En  rele- 
vant le  nombre  de  jours  de  fort  vent  du  nord  ou  de  fort 
vent  du  midi  dans  chaque  mois,  on  trouve  : 

Nombre  de  jours  de 


forte  bise. 

Décembre  1862.  4 

Janvier  1863..-  3 

Février 4 

Mars 7 

Avril  2 

Mai 2 

Juin 1 

Juillet  5 

Aoi\t 1 

Septeiïibre 1 

Octobre 1 

Novembre 5 

Année  35 


fort  vent  de  midi. 

3 
6 
1 
5 
3 
1 
6 
3 
4 
6 
3 
3 


44 


128 


RESUME   METEOROLOGIQUE 


Les  vents  observés  au  St-Bernard ,    pendant  l'année 
1863,  sont: 


Dec.  1862 
Jaiiv.  1863 
Février ... 
Mars ...    . 
Avril  . . 
Mai  ...... 

Juin 

Juillet. .  • . 
Août. . . 
Septembre 
Octobre. . . 
Novembre 


202 
147 
132 
227 
141 

84 
142 
218 
192 
127 

82 
134 


VENTS. 


-NE.       SU. 


55 

135 

21 

95 

59 

82 

82 

48 

113 

140 

163 

92 


U.ipport. 

3,64 
1,09 
6,29 
2,39 
2,39 
1,02 
1,73 
4,. 54 
1,70 
0,91 
0.50 
1,46 


RESULTANTE. 


Direction. 

N  45"  E 
N  45  E 
N  45  E 
N  45  E 
N  45  E 
N  45  E 
N  45  E 
N  45  E 
N  45  E 
S  45  0 
S  45  0 
N  45  E 


Intensité 
sur  100. 

53 

4 
44 
47 
30 

1 
22 
61 
28 

5 
29 
16 


Calme 
sur  100. 

31 
24 
44 
34 
37 
47 
26 
13 
16 
14 
24 
31 


Année. 


1828  1085 


1,68 


N  45  E 


23 


28 


De  la  pluie. 

Le  relevé  du  nombre  de  jours  et  d'heures  de  pluie, 
ou  de  neige,  ainsi  que  de  la  quantité  d'eau  tombée,  four- 
nit les  résultats  suivants,  à  Genève  et  au  St-Bernard,  pen- 
dant l'année  1863  : 

GENÈVE.  .S.41NT-BERNARD. 


Nombre  Eau  Nombre 

de  jours,  tombée,  d'heures, 
mm 

Décembre  1862         11  .37,7  52 

Janvier  J863.            17  87,3  100 

Février 2  3,6  9 

Mars   12  51,4  78 

Avril 13  45,1  53 

Mai    9  31,3  34 

Juin 13  164,6  98 

Juillet 7  4,6  10 

Août 10  107,6  48 

Septembre. .. .         11  234,2  101 

Octobre 11  71,6  73 

Novembre 10  26,5  49 

Année 126 


Nombre       Eau         Nombre 
de  jours,  tombée,     d'heures, 
mm 


10 
15 

2 
11 

4 
11 
13 

8 
14 
12 
15 
10 


.55,7 

79,7 

0,0 

81,8 

30,2 

94,7 

135,4 

34,3 

221,7 

241,1 

319,3 

35,5 


75 

124 

0 

91 

24 

52 

64 

22 

78 

86 

121 

49 


Hiver 

30 

128,6 

161 

27 

135,4 

199 

Printemps  . . . . 

34 

127.8 

165 

26 

206,7 

167 

Été 

30 

276,8 

156 

■     35 

391,4 

164 

Autoii:ne 

32 

332,3 

223 

37 

.595,0 

256 

865,5   705 


125  1329,4   786 


POUR  GENÈVE  ET  LE  GHAND  SAINT-BERNARD   129 

A  Genève,  il  n'esl  pres(iiie  point  tombé  de  neige  pen- 
dant l'hiver,  il  n'y  a  que  <leux  jours  où  il  en  soit  tombé 
en  quantité  suffisantp,  pour  que  la  hauteur  ait  pu  être 
mesurée,  savoir  17  """  le  21  décembre  et  120'"'"  le  5  jan- 
vier, et  elle  n'est  restée  que  très-peu  de  jours  sur  le  sol. 
Dans  d'autres  cas  la  neige  tombait  mélangée  avec  de  la 
pluie,  et  fondait  au  fur  et  à  mesure,  sans  prendre  pied. 

La  comparaison  de  l'année  18G3,  avec  la  moyenne  des 
36  années  1826 -61,  donne  les  différences  suivantes  pour 
Genève,  sur  le  nombrede  jours  de  pluie  et  sur  la  quan- 
tité d'eau  tombée. 

Excès  sur  le  Excfes  sur  la  q»aiitlt<5 

nombre  de  jours  lie  pluie.        d'eau  tombée. 

Déceubre  1862.  -f  2 

.Tanvier  1863..-  -j-  8 

Février —  6 

Mars +  3 

Avril    4-  2 

Mai.     —  3 

.1  u  i  n  .    -|~  3 

.luillet ■  —  3 

Août-. 0 

Septembre 0 

Octobre    0 

Novembre 0 

Hiver -}"  4 

Printemps-  •  .  • .  -\-  2 

Été 0 

Automne 0 

Année -\-  6  -\-     40,0 

Il  y  a  ainsi  un  léger  excédant  dans  le  nombre  de  jours 
de  pluie  et  dans  la  quantité  d'eau  tombée  ;  mais  i!  est  à 
remarquer  que  l'excédant  dans  le  nombre  de  jours  de 
pluie  tombe  sur  l'hiver  et  sur  le  printemps,  quoique  la 
quantité  d'eau  soit  moindre  que  de  coutume,  tandis  qu'il 
en  est  tombé  une  plus  forte  quantité  en  été  et  en  au- 


— 

15""",^ 

+ 

40,9 

— 

33,6 

+ 

9,4 

— 

13,6 

— 

51,0 

+ 

89,0 

— 

67,1 

+ 

28,3 

+ 

133,4 

— 

28,8 

— 

51,8 

— 

7,8 

— 

55,2 

+ 

50.2 

+ 

52,8 

130  RÉSUMÉ   MÉTÉOROLOGIQUE 

tomne,  le  nombre  de  jours  pluivieux  n'ayant  pas  dépassé 
la  moyenne  dans  ces  deux  saisons.  Sur  le  nombre  total 
de  126  jours  de  pluie,  relevé,  pour  Genève,  pendant  l'an- 
née 1863,  il  en  est  11 ,  pour  lesquels  la  quantité  d'eau 
tombée  ne  dépasse  pas  2  dixièmes  de  millimètre  ;  il  se 
trouve,  par  contre,  plusieurs  cas  de  chute  d'eau  très- 
abondante.  II  est  arrivé  sept  fois  que  la  quantité  d'eau 
tombée  pendant  un  jour  a  dépassé  30""",  le  29  août  il  est 
tombé  61'""',!  dans  un  intervalle  de  16  heures,  et  même, 
au  mois  de  septembre,  il  est  tombé  US"*™, 7  en  une 
seule  fois,  la  pluie  ayant  duré,  avec  une  seule  heure  d'in- 
terruption, pendant  35  heures,  du  24,  à  6  heures  du  ma- 
tin, au  25,  à  6  heures  du  soir;  la  plus  forte  partie,  savoir 
82  """,6  revient  au  25,  la  pluie  ayant  été  beaucoup  plus 
abondante  le  second  jour  que  le  premier. 

J'ai  formé,  comme  pour  les  années  précédentes,  le 
tableau  suivant  qui  fait  ressortir  d'une  manière  plus 
claire  la  distribution  de  la  pluie  dans  les  différents  mois; 
ce  tableau  renferme,  pour  les  deux  stations,  la  durée  re- 
lative de  la  pluie,  c'est-à-dire  le  quotient  obtenu  en  di- 
visant le  nombre  d'heures  de  pluie  dans  chaque  mois 
par  le  nombre  total  d'heures  dans  le  mois,  le  nombre 
moyen  d'heures  de  pluie  par  jour  pluvieux,  enfin  la 
quantité  moyenne  d'eau  tombée  dans  une  heure  de  pluie. 


POUR  GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-BERNARD.     131 


GENÈVE. 


Durée       Nomlne  inoy. 

relative  de  la     d'Iieuie!; 

pluie.  par  jour. 


Dec.  1862..  0.070 

Janv.  1863..  0,134 

Février 0,013 

Mars 0,105 

Avril     0.074 

Mai 0,046 

Juin 0,136 

Juillet 0,013 

Août .  0,00.5 

Septembre..  0,140 

Octobre 0,098 

Novembre..  0,068 

Hiver 0,075 

Printemps..  0,075 

Été 0,071 

Automne.-.  0,102 

Année 0,080 


4,73 
5,88 
4,. 50 
6,50 
4,10 
3.78 
7,54 
1,43 
4,80 
9,18 
6,64 
4,90 


Eau 
tombée 
dans  i  h. 

mm 

0,72 
0,87 
0,40 
0,66 
0  85 
0,92 
1,68 
0,46 
2,24 
2,32 
0,98 
0,.54 


SAINT-BERNARD, 


Durée        Nouilire  moy.        Eau 
relative  delà     d'heure»         tombée 
pluie.  par  jour       dans  1  b. 


5,37 
4,85 
5,20 
6,97 


0,80 
0.77 
1.77 
1,49 


0,108 
0,167 
0,000 
0,122 
0,033 
0,070 
0,089 
0,030 
0,105 
0,119 
0,163 
0,068 


0,092 
0.076 
0.074 
0,117 


7,50 
8,26 
0,00 
8,27 
6,00 
4.73 
4,92 
2,75 
5,57 
7,17 
8,01 
4,90 


7,37 
6,42 
4,69 
6,92 


mm 
0,74 
0,64 
0,00 
0,90 
1,26 
1,82 
2,12 
1,56 
2,84 
2,80 
2,64 
0,72 


0,68 
1,24 
2,39 
2,33 


5,60         1,23 


0,090     .   6,29 


1,69 


Il  n'est  tombé  comparativement  que  fort  peu  de  neige 
au  St-Iîernard,  puisque  la  hauteur  totale  ne  s'élève  qu'à 
4 "",39,  tandis  qu'il  en  tombe,  en  moyenne,  environ  dix 
mètres  ;  contrairement  à  ce  qui  a  lieu  ordinairement, 
c'est  sous  la  forme  de  pluie,  et  non  sous  la  forme  de 
neige,  qu'a  eu  lieu  en  très-grande  partie  la  précipitation 
aqueuse. 


132  RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE 

Hauteur  de  la  neige  tombée  au  Saint-Bernard  dans  les 
différents  mois: 

millimMres 

Décembre  1862 640 

Janvier  1863 :  1035 

Février 0 

Mars 940 

Avril 150 

Mai. 295 

Juin 180 

Juillet 0 

Août 0 

Septembre. 150 

Octobre 735 

Novembre 265 


Année 4390""" 

Le  nombre  de  jours,  où  l'on  a  entendu  le  tonnerre  à 
Genève,  pendant  l'année  1863,  s'élève  à  25  ;  il  se  répar- 
tit, comme  suit,  entre  les  différents  mois  ;  les  détails  re- 
latifs à  chaque  orage  se  trouvent  dans  les  tableaux  men- 
suels. 

Jours  de  tonnerre      Jours  d'éclairs 
ft  Genève.  sans  tonnerre. 

Décembre  1862 ...  0  0 

Janvier  1863 0  0 

Février (>  0 

Mars 0  0 

Avril 1  2 

Mai 2  1 

Juin 6  3 

Juillet 7         ■  0 

Août 5  1 

Septembre 3  0 

Octobre 1  i 

Novembre 0  0 

Voici,  enfin,  le  nombre  de  jours,  où  on  a  observé,  à 
Genève,   des  halos  autour  du  soleil,  ou  autour  de  la 


POUR  GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINÏ-RERNARD.     133 


lune;  les  tlélails  sur  ces  phénomènes  se  trouvent  égale- 
ment dans  les  tableaux  mensuels. 


Hnlo  snlaire.    Ilnlo  lunnire.    Coiiionnv  lunaire. 


Déoembie   186-i 
Janvier  1863 
Février  . 
Mais  .... 

Avril     ... 

Mai   

Juin-.    ■  • 

Juillet 

Août, 

Scplembie 
Oclobre  •. 
Novembre 


Année 


1 
0 
0 
4 
5 
3 
2 
0 
4 
2 
1 
0 


1 
2 
1 
1 
1 
1 
1 
0 
0 
0 
0 

(J 


3 
2 
3 
3 
4 
2 
1 
1 
0 
] 
3 
1 


2  g 


24 


Etat  du  ciel. 

D'après  la  [lolation  adoptée,  la  portion  du  ciel  cou- 
verte par  des  nuages  est  exprimée  en  dixièmes,  0,0  re- 
présentant un  ciel  parfaitement  clair,  et  1,0  un  ciel  en- 
tièrement couvert.  Un  jour  est  rangé  dans  la  catégorie 
des  jours  clairs,  peu  nuageux,  très-nuageux  ou  cou- 
verts,  selon  que  la  clarté  moyenne  déduite  des  neuf  ob- 
servations diurnes  est  comprise  entre  les  limites  respec- 
tives de  0,0  et  0,25;  0,25  et  0,50;  0,50  et  0,75;  0,75 
et  1,00. 

On  trouve  pour  l'année  1863  les  nombres  suivants 
pour  ces  différentes  catégories  et  pour  la  clarté  moyenne 
du  ciel,  soit  à  Genève,  soit  au  Si-Bernard. 


Archives,  T.  XX.  —  Juin  1864. 


\u 


RÉSUMÉ  MÉTÉOROLOGIQUE 


GENÈVE. 


Jours     Jiiui's     Juui'S    Jours     Clarté 
clairs,   nuag.  très-n.  couverts,  moy. 


SAINT-BERNARD. 


Jours     Jours     Jours     Jours     Clarté 
clairs,    nuag.  Ircs-n.  couverts,  moy. 


Dec.  1862. 

2 

5 

4 

20 

0,76 

9 

4 

5 

13 

0,58 

Jauv. 1863 

5 

3 

4 

19 

0,72 

5 

7 

4 

15 

0  63 

Février-  ■  ■ 

14 

8 

2 

4 

0,32 

22 

1 

] 

4 

0,18 

Mars 

7 

6 

4 

14 

0,58 

8 

6 

2 

15 

0,58 

Avril...    . 

11 

3 

5 

11 

0,52 

6 

4 

10 

10 

0,.59 

]\lai 

1 

8 

5 

11 

(),.^6 

4 

2 

8 

17 

0,69 

Juin  .    . . . 

6 

5 

7 

12 

0.59 

3 

7 

7 

13 

0  65 

Juillet..  . 

16 

10 

3 

2 

0,31 

7 

9 

8 

7 

0.47 

Août     ... 

11 

11 

3 

6 

0.38 

9 

5 

6 

11 

0,52 

Septembre 

9 

/ 

4 

10 

0,51 

8 

5 

3 

14 

0,57 

Octobre  . . 

2 

4 

6 

19 

0,74 

12 

1 

3 

15 

0,56 

Novembre 

0 

3 

6 

21 

0,83 

8 

5 

7 

10 

0,50 

Hiver».     . 

21 

16 

10 

43 

0,608 

36 

12 

10 

32 

0,472 

Printemps 

25 

17 

14 

36 

0,552 

18 

12 

20 

42 

0,623 

Été 

33 

26 

13 

20 

0.426 

19 

•21 

21 

31 

0,548 

Automne.. 

11 

14 

16 

50 

0,690 

2« 

11 

13 

39 

0,545 

Année  . .  • 

90 

73 

53 

149 

0,570 

101 

56 

64 

144 

0,547 

Le  ciel  a  été  notablement  plus  clair  que  de  coutume, 
pendant  l'année  1863;  en  effet,  on  ne  compte  en  moyenne, 
à  Genève,  que  61  jours  clairs  et  60  jours  peu  nuageux, 
soit  en  tout  121  beaux  jours,  tandis  qu'on  en  a  compté 
163  l'année  dernière;  le  chiffre  moyen  des  jours  très- 
nuageux  et  couverts  est  de  73  et  de  171.  Enfin  le  chiffre 
qui  représente  la  clarté  moyenne  du  ciel  est  0,638,  d'a- 
près les  observations  faites  depuis  1847,  avec  un  écart 
probable  de  +  0,028  ;  la  différence  de  —  0,068  trouvée 
pour  l'année  1863  dépasse  ainsi  notablement  les  limites 
de  l'écart  probable;  elle  dépasse  aussi  toutes  les  diffé- 
rences négatives  observées  depuis  18'47. 


POUR  GENÈVE  ET  LE  GRAND  SAINT-HERNARD.  135 

Le  nombre  de  jours  de  bi'ouillard,  à  Genève,  a  été 
trouvé  comme  suit  : 

B.ouillaril 
tout  le  jniiv. 

Décembre  1862. . .  1 

Janvier  1863 2 

Février 2 

Mars 0 

Avili 0 

,         Mai 0 

Juin....    0 

Juillet 0 

AoiU 0 

Septembre  .....  0 

Octobre ...  3 

Novembre 2 

Année 10  20  30 


lîi'uuillui'd 

une 

Nombre 

util'  di'  la  ji 

:iuniée. 

total. 

5 

6 

2 

4 

1 

3 

0 

0 

1 

1 

1 

1 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

G 

0 

7 

10 

3 

.5 

DE  LA  CAUSE  PHYSIQUE  DE  L  ÉPOQUE  GLACIAIRE, 
par  E.  Frankland.  {Philosoplucal  Magazine,  Mai 
1864.) 

Il  est  peu  de  circonstances  qui  aient  exercé  plus  d'in- 
fluence sur  l'état  présent  de  la  surface  physique  de  notre 
globe  que  la  présence  d'anciens  glaciers,  d'une  étendue  et 
d'une  grandeur  qui  n'ont  aucun  rapport  avec  leur  éten- 
due et  leur  grandeur  actuelles.  Celte  présence  signalée 
pour  la  première  fois  en  Suisse  par  Venelz  et  en  Nor- 
wége  par  le  professeur  Esmar,  est  devenue  un  fait  ac- 
quis à  la  science  et  on  a  fini  par  en  trouver  des  traces  dans 
presque  toutes  les  contrées  du  globe,  même  dans  celles, 
comme  la  Grande-Bretagne,  où  il  n'existe  plus  de  gla- 
ciers quelconques.  Nous  ne  suivrons  pas  l'auteur  dans 
les  détails  géologiques  (]u"il  dotme  pour  démontrer  par 
les  traces  qu'ils  ont  laissées  de  leur  présence,  l'existence 
des  anciens  glaciers;  c'est  surtout  en  observant  la  direc- 
tion des  stries  sur  les  roches  movtonnccs,  en  particulier 
en  Norwége,  qu'il  a  ajouté  de  nouvelles  données  à  celles 
qu'on  possédait  déjà  à  cet  égard.  Mais  le  point  essentiel  de 
son  travail  est,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  de  chercher 
à  expliquer  comment  il  avait  |>u  se  faire  qu'à  une  époque 
reculée,  la  surface  de  notre  planète  ail  été  si  difl'érente  de 
ce  qu'elle  est  actuellement,  et  quel  a  dû  être  sou  état 
thermique  pour  que  de  vastes  masses  de  glace  occupas- 
sent alors  des  régions  dont  la  pliqiart  sont  maintenant 
recouvertes  de  riches  pâturages  et  de  récolles  abondantes. 


DE  LA  CAUSE  PHYSIQUE  DE  L'ÉPOQUE  GLACIAIRE.    137 

DiiïôrentPS  hypothèses  ont  été  mises  en  nvanl  pour 
donner  une  explication  de  ce  singulier  phénomène.  Four- 
nier,  admeilant  que  la  température  de  l'espace  n'est  pas 
uniforme,  avait  supposé  que  notre  système  planétaire,  en 
accomplissant  son  trajet  à  travers  le  monde  stellaire, 
passe  par  des  régions  tantôt  plus  chaudes,  tantôt  plus 
froides.  Dans  cette  hypothèse  l'époque  glaciaire  serait  sur- 
venue pendant  que  le  système  auquel  notre  terre  appar- 
tient se  trouvait  passer  à  travers  une  portion  de  l'espace 
relativement  plus  froide.  D'autres  savants  ont  émis  l'idée 
que  la  chaleur  qui  émane  du  soleil  est  sujette  à  varier  et 
que  l'époque  glaciaire  était  l'effet  de  ce  qu'on  pourrait  ap- 
peler la  période  solaire  de  froid.  M.  W.  Hopkms  est  dis- 
posé à  admettre  que  l'époque  glaciaire  a  pu  provenir 
d'une  distribution  différente  des  eaux  et  des  terres  fer- 
mes, et  en  particulier  d'un  changement  dans  la  direc- 
tion des  courants  d'eau  chaude  cheminant  des  régions 
tropicales  vers  les  mers  polaires  ;  changement  qui  a 
pu  suffire  pour  rendre  certains  climats  plus  froids  qu'ils 
ne  le  sont  actuellement.  Enfin  le  professeur  Kâmtz  es- 
time qu'à  l'époque  glaciaire  les  montagnes  étaient  plus 
élevées  qu'elles  ne  le  sont  actuellement,  le  Mont-Blanc 
atteignant,  par  exemple,  une  altitude  de  20,000  pieds, 
les  formations  secondaires  et  tertiaires  ayant  été  pen- 
dant cette  époque  déplacées  de  leurs  sommets. 

Toutes  ces  hypothèses  ont  contre  elles  de  grandes  ob- 
jections géologiques,  surtout  quand  on  considère  que  le 
phénomène  de  l'époque  glaciaire  s'est  étendu  sur  pres- 
que toute  la  surface  du  globe  ;  aussi  n'ont-elles  jamais 
été  acceptées  complètement.  Les  deux  premières  surtout 
sont  fondées  sur  un  principe  qui  repose  lui-même  sur 
une  conception  complètement  erronée  des  conditions  né- 


438  DE  LA  CAUSE  PHYSIQUE 

cessaires  à  la  formation  des  glaciers.  En  effet,  plusieurs 
observateurs,  et  Tyiulall  en  particulier,  ont  montré  que 
In  chaleur  est  aussi  nécessaire  que  le  froid  à  la  formation 
des  glaciers,  puisqu'il  faut  pour  cette  formation  successive- 
ment «ye/f^e,  dégel  H  regel,  et  pour  qu'elle  s'opère  avec  une 
grande  activité,  il  faut  même  de  grandes  différences  de 
température.  Tyndall  n'indique  point  quelle  peut-être  la 
cause  de  ces  différences,  mais  il  se  contente  de  montrer 
que  les  hypothèses  en  question  sont  non-seulement  in- 
suffisantes pour  expliquer  le  phénomène,  mais  de  nature 
à  amener  un  étal  de  choses  qui  aurait  coupé'  à  leur 
source  les  glaciers,  en  diminuant  l'évaporation  sur  la- 
quelle repose  essentiellement  leur  existence.  C'est  seule- 
ment une  grande  différence  de  température  entre  la 
terre  ferme  et  l'Océan  qui  peut,  en  augmentant  l'activité 
de  l'évaporation,  produire  une  grande  extension  des  gla- 
ciers. 

'Mais,  avant  d'exposer  la  théorie  de  M.  Frankland, 
nous  devons  rappeler  que  d'autres  physiciens  avaient 
cherché  déjà,  il  y  a  douze  ans  environ,  à  expliquer  l'épo- 
que glaciaire  d'une  manière  qui  se  rapproche  beaucoup 
de  la  sienne,  du  moins  en  un  point;  explication  qu'il 
passe  sous  silence,  n'en  ayant  pas  probablement  eu  con- 
naissance. 

Le  point  dont  il  s'agit,  c'est  qu'il  n'est  point  nécessaire 
de  supposer  un  changement  dans  la  température  clima- 
térique  actuelle  pour  expliquer  l'apparition  des  grands 
glaciers,  mais  qu'il  suffit  simplement  d'admettre  la 
présence  d'une  quantité  beaucoup  plus  considérable  de 
vapeur  aqueuse  dans  l'atmosphère.  Il  a  dû  en  résulter 
nécessairement  une  plus  grande  précipitation  d'eau  sous 
forme  de  neige  sur  les  hautes  montagnes,  et  dès  lors  une 


DE  l'Époque  glaciaire.  139 

extension  plus  considérable  des  glaciers  descendant  de 
ces  montagnes.' 

Arrêtnns-nousun  instant  sur  ce  point;  nous  passerons 
ensuite  au  second,  savoir  la  cause  de  cette  abondance  ex- 
cessive de  vapeur  d'eau  dans  l'ataiosphére,  point  sur  le- 
quel M.  Frankland  émet  de  nouvelles  idées  très-ingé- 
nieuses. 

A  l'occasion  de  deux  communications  intéressantes 
faites  à  l'Académie  des  Sciences  de  Paris  en  1851,  l'une 
par  M.  Colomb  sur  l'époque  de  l'apparition  des  glaciers 
dans  l'Europe  centrale  \  l'autre  par  M.  Constant  Prévost 
sur  l'apparition  récente  des  glaciers,  etc.  ",  je  publiai, 
soit  dans  le  Compte  rendu  de  l' Académie  des  Sciences^, 
soit  dans  les  Archives  des  sciences  physiques  et  naturelles 
de  la  Bibliothèque  universelle^  quelques  observations  sur 
ce  sujet.  Je  montrai  qu'il  n'est  point  nécessaire  de  suppo- 
ser que  le  globe  terrestre  eût,  à  l'époque  de  la  période 
glaciaire,  une  température  différente  de  celle  qu'il  pos- 
séde  actuellement,  qu'il  pouvait  même  l'avoir  un  peu  plus 
élevée.  Je  démontrai  également  l'impossibilité  des  hypo- 
thèses cosmiques  comme  conduisant  à  des  résultats  con- 
traires à  toutes  les  observations,  elje  cherchai  à  établir  qu'il 
n'y  avait  nullement  besoin  de  recourir  à  d'autres  causes 
qu'à  celles  dont  l'action  nous  est  parfaitement  connue,  pour 
expliquer  la  présence  momentanée  et  la  disparition  des 
glaciers  dans  certaines  parties  de  la  surface  du  globe,  il 

1  Comptes  rendus  de  lAcadémie  des  sciences  de  Paris,  t.  XXXI, 
p.  505. 

'Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences  de  Paris,  t.  XXXIII, 
p.  ôiA. 

^Comptes  rendus  de  lAcadémie  des  sciences  de  Paris,  t.  XXXIII, 
p.  459. 

^Archives  des  sciences  physiques  (Dibl,  uMiv.),1851,l.  XVIII,  p.5. 


140  DE  LA  CAUSE  PHYSIQUE 

suffisait  (ie  la  présenne  d'une  plus  grande  proportion 
d'humidité  dans  l'atmosphère  pour  produire  une  chute 
d'eau  beaucoup  plus  abondante,  laquelle  s'opérant  sous 
forme  de  neige  sur  les  hautes  montagnes,  devait  amener 
dans  les  vallées  un  abaissement  plus  grand  de  tempéra- 
ture et  une  extension  plus  considérable  des  glaciers.  Je 
citai  à  l'appui  le  fait  bien  curieux,  et  auquel  on  n'a  pas  ap- 
porté l'attention  qu'il  mérite,  de  la  marche  progressive 
très-rapide  des  glaciers  observée  dans  différeLites  vallées 
(ies  Alpes  et  en  particulier  dans  celle  de  Chamounix,  à  la 
suite  des  années  exceptionnellement  humides  de  1816  et 
de1817^  Et  cependant  les  hivers  de  ces  deux  années,  dont 
l'été  avait  été  si  pluvieux,  n'avaient  point  été  rigoureux, 
mais  avaient  été  plutôt  doux.  C'est  donc  l'humidité,  sur- 
tout celle  de  la  saison  chaude,  qui  avait  déterminé  l'a- 
vancement des  glaciers. 

«  S'il  a  suffi  de  deux  années  consécutives,  ajonlai-je, 
plus  humides  que  la  moyenne  pour  déterminer  un  si 
prodigieux  accroissement  dans  les  glaciers  actuels,  il  est 
facile  de  comprendre  qu'il  aurait  suffi  d'un  certain  nom- 
bre d'années  semblables,  se  succédant  sans  interruption, 
pour  que  les  glaciers  de  Chamounix  remplissent  cette 
vallée  et  eussent  finipar  pénétrer  jusque  dans  la  vallée  du 
Rhône.  En  effet,  dans  les  circonstances  analogues  à  celles 
qu'ont  présentées  les  deux  années  consécutives  de  1816 
et  1817,  il  n'y  a  pour  ainsi  dire  pour  les  montagnes  d'où 
proviennent  les  glaciers,  que  des  hivers  qui  se  succèdent 
sans  étés  intermédiaires  ;  par  conséquefit  l'accumulation 
des  neiges  doit  y  acquérir  bientôt  des  proportions  énor- 

»  BMiolhèqup.  luiirerseUc,  l.ll(181()),  p.  167, et  l.VIl  (18181, 
p.  248. 


DE  l'Époque  glaciaire.  14-1 

mes  et  produire  cfMle  iiiarclie  si  r.i  pi  dément  progressive 
des  glaciers  qui  en  descendent.  » 

Mais  revenons  à  M.  FrankUind.  Il  admet  pour  la 
formation  des  glaciers  Ip  concours  d'éléments  ayant  cha- 
cun leur  fonction  propre  ;  l'Océan  qui  produit  l'éva- 
jioralion,  le  condenscnir  qui  est  l'air  sec  des  régions  su- 
périeures de  l'atmosphère,  et  les  hautes  montagnes  (jui, 
recevant  la  neige,  sont  les  vrais  réservoirs  de  glace.  L'au- 
teur estime  nécessaire  de  distinguer  avec  soin  le  rôle  de 
ces  deux  derniers  éléments  qu'on  confond  à  tort  l'un  avec 
l'antre.  S'appuyant  sur  les  expériences  récentes  de  Tyn- 
dali,  il  montre  en  particulier  que  le  grand  pouvoir  rayon- 
nant de  la  vapeur  d'eau  combiné  avec  la  propriété  que 
possède  l'air  sec  de  laisser  passer  sans  l'absorber  la  cha- 
leur layonnante,  explique  comment  la  quantité  de  chaleur 
énorme  provenant  de  la  condensation  de  la  vapeur  d'eau 
dans  l'air  sec,  s'échappe  dans  l'espace  sans  produire  de 
récliaufïemenl  sensible  dans  le  milieu  où  s'opère  cette 
condensation.  Elle  peut  donc  continuer  à  avoir  lieu,  tan- 
dis qu'elle  serait  promptement  arrêtée  par  l'accumulation 
considérable  de  chaleur  qui  en  résulterait  si  le  rayonne- 
ment ne  faisait  pas  disparaître  cette  chaleur. 

D'un  autre  côté,  comme  les  conditions  cosmiques  de 
notre  terre  et  de  notre  atmosphère  ne  paraissent  pas 
avoir  été  le  moins  du  monde  modifiées  depuis  l'époque 
glaciaire,  on  ne  peut  expliquer  la  présence,  pendant  une 
période  de  temps  considérable,  d'une  plus  forte  proportion 
de  vapeur  aqueuse  dans  l'atmosphère  qu'en  la  liant  à  une 
température  plus  élevée  des  eaux  de  l'Océan  pendant 
cette  période.  Une  semblable  explication  conduit  néces- 
sairement aux  conséquences  suivantes  :  1"  que  l'époque 
glaciale  a  dû  exister  sur  toute  la  surface  du  globe  ; 


142  DE  LA  CAUSE   PHYSIQUE 

2°  qu'elle  a  eu  lieu  ou  du  moins  a  cessé  à  une  époque  géo- 
logique relativement  récente;  3"  qu'elle  a  été  précédée 
par  une  période  d'une  durée  infiniment  grande,  pendant 
laquelle  l'action  glaciaire  n'existait  point,  ou  du  moins  était 
confinée  aux  régions  d'une  hauteur  Irés-considéable  ;  4" 
que  pendant  toute  la  durée  de  l'époque  glaciaire  la  précipi- 
tation aqueuse  de  l'atmosphère  a  dû  être  beaucoup  plus 
grande  et  qu'à  un  moment  donné  la  ligne  des  neiges 
éternelles  a  dû  élre  beaucoup  plus  basse  qu'acluellemonl; 
5°  qu'elle  a  été  suivie  d'une  période  qui  s'étend  jusqu'aux 
temps  actuels,  dans  laquelle  l'action  glaciaire  est  deve- 
nue insignifiante. 

Toutes  ces  conditions  seraient  donc  les  conséquences 
d'un  abaissement  graduel  de  température  de  l'Océan,  par 
lequel  il  serait  parvenu  à  sa  température  actuelle;  de 
sorte  qu'on  pourrait  dire  que /(<  seule  cause  des  phénomènes 
deVéqoque  glaciaire  se  trouverait  dans  la  température  plus 
clouée  que  celle  qu  il  a  actuellement,  quo  V  Océan  aurait  eue. 

Il  est  évident  {ju'unL'  Icmpérature  plus  élevée  des 
eaux  de  l'Océan  a  dû  accroître  leur  évaporation  et  aug- 
menter par  conséquent  la  quantité  des  précipitations 
aqueuses  dans  l'atmosphère.  C'est  ce  que  l'auteur  mon- 
tre sans  peine  en  mettant  à  contribution  hss  données 
fournies  par  Dalton  sur  l'augmentation  rapide  de  l'évapo- 
ration  avec  l'élévation  de  la  température,  et  en  compa- 
rant ce  qu'a  dû  être  cette  évaporation  avec  ce  qu'elle 
est  sous  l'influence  de  la  température  moyenne  actuelle 
des  mers.  Il  résulte  de  ces  comparaisons  qu'une  tempé- 
rature élevée  de  20*^  F.  seulement  (un  peu  plus  de  il* 
Cent.  )  au-dessus  de  ce  qu'elle  est  actuellement,  aurait 
suffi  pour  doubler  l'évaporation  d'une  surface  donnée 
des  eaux  de  l'Océan  qui  baignent  les  côtes  de  la  Nor- 


DE  l'Époque  glaciaire.  143 

wége.  Une  auginenlalion  semblable  dans  l'évaporalion, 
accompagnée  d'un  accroissement  correspondant  de  pré- 
cipitation aiiuense,  aurait  plus  (|ue  suffi  pour  couvrir 
de  glaciers  toute  la  côte  occidentale  et  les  fwrds  de  ce 
pays,  pourvu  que  les  réservoirs  de  ces  glaciers  fussent 
dans  des  conditions  convenables.  La  question  est  donc 
de  savoir  si  une  augmentation  dans  la  température  des 
eaux  de  l'Océan  n'aurait  pas  eu  aussi  pour  effet  d'ac- 
croître jusqu'à  une  hauteur  considérable,  la  température 
moyenne  de  l'atmosphère,  d'élever  ainsi  la  limite  des 
neiges  perpétuelles  et  de  diminuer  par  conséquent  l'é- 
tendue  des  glaciers  auxquels  elles  donnent  naissance. 
La  réponse  à  cette  question  se  trouve  dans  la  propo- 
sition suivante  dont  la  vérité  est  prouvée  par  l'observa- 
tion, à  savoir  qu'im  accroissement  de  précipitation  aqueuse 
doit  augmenter  l'épaisseur  de  la  couche  permanente  de 
neige  sjir  les  montagnes  d'où  proviennent  les  glaciers 
et  y  abaisser  la  ligne  des  neiges  perpétuelles.  On  sait  déjà 
que  l'élévation  à  laquelle  est  située  cette  ligne  ne  dépend 
point  exclusivement  de  la  température  moyenne  de  l'at- 
mosphère à  la  hauteur  oîi  elle  est  placée.  Ainsi  sous  l'é- 
quateur  cette  ligne  se  trouve  coïncider  avec  une  tempéra- 
ture moyenne  de  35"  F.  {1"  C.)  ;  sur  les  Alpes  et  les 
Pyrénées,  cette  température  moyenne  n'est  que  de  25°  F. 
( — 4°  C.)  ;  enfin  en  Norwége  sous  la  latitude  de  68",  elle 
est  seulement  de  21"  F.  (—6'  C).  Qu'est-ce  qui  fait  que 
la  tempéiature  moyenne  de  la  ligne  des  neiges  éternelles 
s'élève  à  mesure  qu'on  s'approche  de  l'équateui?  M. 
Hopkins  attribue  ce  fait  à  la  plus  grande  égalité  de  tem- 
pérature en  même  temps  qu'à  la  plus  grande  humidité  de 
l'atmosphère  dans  les  régions  équaloriales.  Les  déluges 
de  pluie  qui  tombent  entre  les  tropiques  surpassent  de 


14-4.  DE  LA  CAUSE  PHYSIQUE 

beaucoup,  comme  on  le  sait,  la  soiimie  des  précipita- 
tions aqueuses  des  régions  tempérées  ;  par  conséquent,  la 
quantité  de  neige,  qui  dans  sa  chute  recouvre  les  mon- 
tagnes interlropicalesest  aussi  proportionnellement  beau- 
coup plus  considérable.  On  peut  même  trouver  dans  la 
même  latitude  des  exemples  de  l'influence  qu'exercent 
sur  la  hauteur  de  la  limite  des  neiges  éternelles  l'abon- 
dance des  précipitations  aqueuses  et  l'uniformité  de  la 
température.  Ainsi  sur  les  côtes  de  la  péninsule  Scandi- 
nave où  la  présence  du  Guif  Slream  rend  l'hiver  plus 
doux  et  les  précipitations  aqueuses  plus  abondantes,  la 
limite  des  neiges  perpétuelles  est  de  1050  pieds,  par  con- 
séquent d'un  quart  de  la  hauteur  totale  moins  élevée  que 
dans  l'intérieur  des  terres  où  le  climat  est  extrême  et  l'air 
comparativement  sec.  II  ne  faut  pas  non  plus  perdre  de 
vue  (|u'une  précipitation  aqueuse  considérable  est  incom- 
patible avec  un  été  chaud,  ce  qui  contribue  à  l'abaissement 
de  la  limite  dont  il  s'agit.  Il  est  évident  qu'il  y  a  dû  avoir 
une  époque  où  la  température  de  l'Océan  était  si  élevée 
que  la  ligne  des  neiges  perpétuelles  atteignait  à  peine  les 
sommets  des  plus  hautes  montagnes;  puis  avec  la  dimi- 
nution de  cette  température,  la  ligne  a  dû  s'abaisser  gra- 
duellement jusqu'au  moment,  correspondant  à  l'époque 
glaciaire  la  plus  intense,  où  elle  a  atteint  son  niveau  le 
plusbas.  Puis  la  température  continuant  à  s'abaisser,  l'é- 
vaporation  a  diminué  aussi;  diminution  qui,  comme  nous 
venons  de  l'expliquer,  a  dû  avoir  pour  effet  d'élever  de 
nouveau  la  limite  des  neiges  perpétuelles. 

En  résumé,  suivant  M.  Frankland,  l'époque  glaciaire 
a  été  placée  entre  deux  époques  non  glaciaires  :  l'une  an- 
térieure où,  quoique  l'humidité  fût  énorme,  la  tempéra- 
ture était  encore  trop  élevée  pour  que  les  neiges  perpé- 


DE  l'Époque  glaciaire.  145 

liielles  pussent  avoir  leur  liniile  iiil'érieure  bien  bas;  I  au- 
tre postéiieure,  qui  est  l'époque  aclu(!lle,  où,  (|uoi(jue  la 
température  ne  soit  pas  aussi  élevée,  riiumidilé,  soit  l'é- 
vaporatioi),  n'est  plus  assez  consiilérable  pour  amener 
un  abaissement  sullisant  dans  cette  limite  des  neiges  per- 
pétuelles. Tous  les  phénomènes  glaciaires  seraient  donc 
provenus  d'une  manière  normale  du  refroidissement  gra- 
duel de  l'Océan  passant  d'une  haute  température  à  celle 
qu'il  possède  actuellement. 

Maitenant  il  reste  à  expliquer  poui'quoi  à  une  certaine 
époque,  les  eaux  de  l'Océan  ont  dû  avoir  une  température 
proportionnellement  plus  élevée  que  celles  qu'elles  ont 
actuellement.  C'est  ce  que  M.  Frankland  s'efforce  de 
faire  en  cherchante  déterminer  la  différence  qui  a  dû  se 
présentei'  dans  le  refroidissement  général  du  globe,  entre 
la  partie  solide  de  la  surface  de  la  terre  et  la  partie  liquide 
quant  à  la  manière  dont  ce  refroidissement  s'y  est  opéré. 
Quatre  circonstances  toutes  spéciales  à  la  portion  liquide, 
ont  dû  jouer  un  rôle  dans  ce  refroidissement,  savoir  la 
conductibilité  propre  de  l'eau,  son  pouvoir  de  propager 
la  chaleur  par  sa  mobilité  soit  par  courants,  les  disloca- 
tions qui  ont  pu  s'opérer  de  temps  à  autre  dans  la  partie 
solide  formant  le  fond  des  mers,  enfin  la  chaleur  spéci- 
fique même  de  l'eau. 

La  conductibilité  propre  de  l'eau  pour  la  chaleur  peut 
être  regardée  comme  à  peu  près  nulle,  comparée  à  celle 
des  parties  solides  du  globe  terrestre  ;  maiscelte  infériorité 
est  plus  que  compensée  par  la  faculté  que  possède  l'eau  de 
propager  la  chaleur  par  le  mouvement  de  ses  particules. 
Sans  doute,  si  la  propagation  de  la  chaleurnese  faisait  que 
par  des  courants  verticaux,  quoique  déjà  bien  plus  pro- 
noncée que  dans  des  portions  solides,  elle  ne  serait  pas 


lie  DE  LA  CAUSE  PHYSIQUE 

encore  très-rapide  ;  mais  elle  est  puissamment  secondée 
par  les  courants  é(]ualoriaux  et  polaires  ;  d'où  résulte  que 
la  totalité  de  la  chaleur  qui  est  transportée  du  fond  de 
l'Océan  à  la  surface  est  bien  plus  considérable  que  celle 
que  transmettrait  une  couche  solide  de  granit  de  la  même 
épaisseur.  L'auteur  a  essayé  de  comparer  directement, 
en  prenant  toutes  les  précautions  nécessaires,  un  bloc 
de  granit  et  une  masse  d'eau  de  même  forme  et  de 
même  volume,  sous  le  rapport  de  leur  facilité  relative 
à  propager  la  chaleur  de  bas  en  haut,  et  il  a  trouvé  que 
les  quantités  de  chaleur  transmises  respectivement  oar 
les  deux  masses,  de  leur  base  à  leur  sommet,  dans  le  même 
temps,  étaient  dans  le  rapport  de  i  à  2,36.  Mais  il  ne  faut 
.  pas  perdre  de  vue  que,  comme  nous  l'avons  remarqué, 
lorsqu'il  s'agit  de  l'Océan,  la  différence  est  encore  plus 
grande,  parce  que  la  propagation  de  la  chaleur  y  est  beau- 
coup facilitée  parles  courants  équaloriaux  et  polaires.  On 
ne  peut  admettre  néanmoins  que  le  refroidissement  du  fond 
de  l'Océan  ait  pu  s'opérer  aussi  vite  que  s'il  avait  été  im- 
médiatement exposé  à  l'air;  d'où  il  résulte  qu'il  est  très- 
probable  que  le  refroidissement  séculaire  de  la  terre  à 
travers  l'Océan  a  dû  se  prolonger  jusqu'à  une  période 
géologique  comparativement  très-récente,  et  que  peut- 
être  même  il  n'a  pas  encore  actuellement  cessé  totale- 
ment. 

Ajoutons  que  la  facilité  avec  laquelle  la  chaleur  est 
transportée  par  l'eau  a  pour  résultat  que  l'accroissement 
de  la  température,  à  mesure  qu'on  s'enfonce  au-dessous  de 
sa  surface,  doit  croître  beaucoup  moins  rapidement  que 
pour  le  granit.  Aussi  est-il  probable  que  la  chaleur  in- 
téiieurede  la  terre  doit  exercer  une  influence  encore  plus 
prononcée  sur  la  tempéi-ature  de  la  surface  de  l'Océar:, 


DE  L'ÉPOQUE  GLACIAIRE.  147 

nlors  qii'p)|p  n'fn  fxctTc  plus  sur  l;i  loiinp(''rnlure  df  la 
partie  solide.  Cette  opinion  liouve  ;:n  nouvel  argument 
en  sa  faveur  dans  le  fait  que  la  couche  de  vapeui'  qui 
recouvre  la  surface  de  l'Océan  empêche,  comme  Tyndall 
l'a  prouvé,  la  chaleur  rayonnante  de  s'échapper  de  la 
surface  solide  de  la  terre,  une  surface  d'eau  et  une  sur- 
face de  granit  de  même  température  rayonnant  égale- 
ment bien  la  chaleur  pourvu  que  l'air  ambiant  soit  sec; 
mais  il  n'en  est  plus  de  même  si  l'air  est  chargé  de  va- 
peurs aqueuses,  et  dans  ce  cas  la  chaleur  est  retenue.  Ainsi 
donc  pendant  que  la  partie  soFide  de  la  terre  perd  essen- 
tiellement par  rayonnement  la  chaleur  que  lui  ont  com- 
muniquée les  rayons  solaires,  c'est  par  évaporation  pres- 
qu'exclusivement  que  la  surface  des  mers  perd  celle  qu'elle 
a  reçue  également  des  rayons  solaires,  lesquels  ont  pu, 
sans  perdre  leur  chaleur,  traverser  la  couche  de  vapeurs 
qui  recouvre  cette  surface.  C'est  donc  là  le  moyen  prin- 
cipal par  lequel  se  dissipe  la  chaleur  de  l'eau  qui  vient 
renouveler  aux  réservoirs  des  glaciers  leur  provision  de 
neige. 

M.  Frankland  discute  quelques  objections  qu'on  pour- 
rait opposer  à  son  système.  Il  montre  que  les  pluies 
abondantes  de  l'été,  qui  doivent  résulter  de  la  proportion 
relativement  plus  considérable  de  précipitations  aqueu- 
ses, ne  pourraient  fondre  la  plus  grande  quantité  de  neige 
qui  tombe  l'hiver,  de  manière  à  établir  une  compensa- 
tion ;  ainsi  la  pluie  ne  fond  qu'une  proportion  insignifiante 
de  la  neige  qui  tombe  au  Si-Bernard. 

Les  objections  tirées  de  la  nécessité  d'admettre  pour 
rOcéan  ,  à  l'époque  protozoïque,  une  température  trop 
élevée  pour  permettre  la  vie  animale,  ne  i)araissent  pas 
non  plus  bien  fortes;  car,  comme  l'auteur  le  montre. 


148  DE  LA  CAUSE  PHYSIQUE 

celte  température  a  luujuurs  dû  être  modérée  par  diffé- 
rentes causes,  et  en  particulier  par  l'énorme  quantité 
de  chaleur  que  devait  enlever  l'évaporation  alors  si  forte. 
Quant  à  l'opinion  de  quelques  géologues,  que  la  pé- 
riode glaciaire  a  dû  exister  à  des  époques  géologiques 
relativement  très-reculées  .  quoiqu'elle  soit  fort  contes- 
table, elle  ne  serait  point  en  opposition  avec  les  idées 
que  l'auteur  a  émises.  Il  f.Vil  une  peinture  de  l'étal  pro- 
bable de  la  surface  de  la  lerre  à  l'époque  qui  a  précédé 
l'apparition  des  glaciers,  dans  laquelle  il  la  représente 
comme  recouverte  de  vapeurs  chaudes  et  épaisses  qui  la 
'protégeaient  contre  les  rigueurs  de  l'hiver,  en  empêchant 
la  perte  de  la  chaleur  par  rayonnement,  ei  en  arrêtant 
l'action  directe  des  rayons  solaires  en  été.  Gel  état  dut 
cesser  graduellement  à  mesure  que  la  période  glaciaire 
s'avançait,  par  le  l'ail  que  la  ligne  des  neiges  perpétuelles* 
descendait. 

Remarquons  encore  que,  quoique  la  quantité  de  cha- 
leur mise  en  activité  pendant  la  période  glaciaire  ait  dû 
être  plus  grande  qu'elle  ne  l'a  été  postérieurement,  ce- 
pendant le  froid  des  hivers  dut  être  augmenté  par  la 
chute  des  masses  de  neige  considérables  qui  absorbaient 
pour  se  fondre  la  chaleur  des  étés  suivants  et  abaissaient, 
par  conséquent,  la  température  moyenne  des  parties  des 
terres  qui  n'étaient  pas  très-éloignées  des  limites  des 
neiges  perpétuelles.  L'idée  commune  que  l'époque  gla- 
ciaire a  été  une  époque  de  froid  n'est  donc  pas  erronée, 
quoique  ce  soit  la  chaleur  et  non  le  froid  qui  ail  amené 
celle  époque.  Au  reste ,  ce  n'est  pas  le  seul  exemple 
qu'on  ail  du  paradoxe  plus  apparent  que  réel  que  la 
chaleur  peut  êtie  la  cause  du  froid.  La  machine  qui  fait 


* 

DE  l'Époque  glaciaire.  14-9 

de  la  glace  en  employant  ()our  cela  une  source  de  chaleur 
en  est  un  autre  exemple. 

Nous  ne  suivrons  pas  M.  Frankland  dans  quel(|ues  con- 
sidérations qu'il  présente  sur  la  probabilité  ipie  des  [)lié- 
nomènes  anahtgnes  à  ceux  qu'il  vient  de  décrire  et 
d'expliquer,  aient  pu  se  passer  sur  d'autres  planètes  que 
sur  la  nôtre,  et  en  [)articulier  sur  la  lune. 

Nous  préférons  terminer  cet  extrait  abrégé  du  travail 
intéressant  du  savant  anglais  en  ra|)pelanl  qu'un  savant 
suisse,  M.  Escher  de  la  Linlli,  avait  déjà  énoncé  en  185:2 
une  opinion  qui  rattache  aussi  la  formation  el  la  dispari- 
tion des  glacieis  à  riiitluence  des  mers  méridionales.  Il 
est  reconnu  en  Suisse  que  la  fonte  de  la  neige  sur  les 
montagnes  dépend  d'un  vent  du  sud  très-chaud  appelé 
Fôhn.  Les  années  pendant  lesquelles  ce  vent  souffle  peu 
ou  point  sont  très-favorables  à  l'accroissement  des  neiges 
et  des,glaciers;  et  si  ce  vent  ne  soufflait  jamais  ou  s'il  ne 
possédait  pas  la  température  élevée  qu'on  lui  connaît, 
le  climat  de  la  Suisse  serait  beaucoup  pFus  froid,  et  les 
glaciers  se  développeraient  de  manière  à  couvrir  une 
grande  partie  de  cette  contrée. 

Or  le  Fohn  tire  sa  chaleur  du  centre  de  l'Afrique  et 
entr'autres  du  désert  de  Sahara.  D'un  autre  côté,  le  sa- 
vant Ritler,  qui  n'avait  pas  certainement  en  vue  la  théo- 
rie des  glaciers,  admettait  dans  sa  géographie  de  l'Afri- 
que ,  qu'à  une  époijue  très-récente  le  centre  de  en 
continent  était  probablement  sous  les  eaux  et  qu'il  est 
encore  à  l'état  de  passage  de  l'Océan  au  continent.  Celte 
opinion  soutenue  par  M.  Escher,  qui  avait  émis  l'idée 
théorique  d'un  soulèvement  lent  mais  récent  du  Sahara, 
vient  de  recevoir  une  conflrmation  par  rii;spectiun  qu'il 

a  faite  lui-même  sur  place  de  ces  localités  en  compagnie 
Akchives,  t.  XX.  —  Juin  1864.  iO 


450  DE  LA  CAUSE  PHYSIQUE 

de  MM.  Desor  el  Marlins,  inspection  qui  confirme  tout  à 
fait  l'hypothèse  que  le  terrain  du  désert  du  Sahara  a  été 
une  fois  le  fond  d'une  mer.  La  présence  de  celte  mer 
au  centre  de  l'Afrique  était  donc  invoquée  par  M.  Escher 
pour  expliquer  dans  nos  contrées  la  période  glaciaire 
qui  a  pris  fin  lorsque  celte  mer  a  disparu.  «Se  fait-on 
une  juste  idée,  dit  M.  Desor  dans  l'intéressant  récil  qu'il 
a  donné  de  son  excursion  ei»  Afrique»avec  MM.  Escher  et 
Marlins,  des  conditions  climatériques  imposées  à  l'Europe 
par  celle  vaste  étendue  d'eau?  On  peut  en  juger  par  l'in- 
fluence qu'exercent  aujourd'hui  les  venls  brûlants  que  le 
Sahara  nous  envoie  ei  qui  sont  justement  appelés  man- 
geurs de  neige  et  deslrvcteurs  des  glaciers.  Tant  que  le 
Sahara  fut  couvert  d'eau,  jamais  nos  montagnes  ne  senti- 
rent l'haleine  embrasée  dn  fohn  et  du  sirocco;  les  hivers 
rarement  combattus  par  un  souffle  attiédi  pouvaient  ac- 
cumuler leurs  neiges  et  leurs  glaces  et  étendre  au  loin 
leur  empire.  Mais  quand  le  désert  fut  à  sec,  quelle  dé- 
bâcle a  dû.  se  produire  aux  premières  visites  du  fohn 
dans  les  énormes  glaciers  de  nos  Alpes. ...» 

Nous  ne  pouvons  contester  l'influence  du  fuhn;  mais 
cette  influence  ne  pouvait  être  très-générale,  et  si  elle 
rend  compte  de  la  disparition  des  glaciers,  elle  n'explique 
pas  leur  ap[)arition.  Nous  croyons  donc  avec  M.  Frankland 
que  c'est  dans  des  conditions  plus  générales  tenant  à 
la  présence  dans  l'atmosphère  d'une  proportion  beau- 
coup plus  grande  de  vapeurs  aqueuses  que  celle  quj 
existe  ailleurs,  que  se  trouve  la  cause  de  la  période  gla- 
ciaire. Celte  opinion ,  que  nous  avions  émise  déjà  en 
4852,  comme  nous  l'avons  dit,  en  citant  des  observations 
faites  sur  les  glaciers  dans  les  années  humides,  a  été  dé- 
veloppée avec  beaucoup  de  soin  par  le  savant  anglais  qu^ 


DE  l'Époque  glaciaire.  151 

l'a  appuyée  d'argiimpiits  scierillliiines  d'une  grande  va- 
leur el  qui,  on  particulier  ,  nous  paraît  avoir  explique 
d'une  manière  Irès-lieureuse  la  cause  de  celle  grande 
luunidité  atmosphérique  à  l'époque  de  la  période  gla- 
ciaire. 

A.  De  la  Rive. 


SUR 

L'ABSORPTION  ET  LE  RAYONNEMENT  DE  LA  CHALEUR 

PAR  LES  SUBSTANCES  GAZEUSES 

CONTRIBUTIONS  A  LA  PHYSIQUE  MOLÉCLLAlItE 


PAR 

( 


M.   J.    TYNDALL 


Considéré  dans  sos  grands  traits,-  l'univers  est  occupé 
par  deux  substances  ou  deux  formes  de  substances:  la 
matière  ordinaire  et  tangible  de  cet  univers,  et  Téther  in- 
tangible et  mystérieux  dont  cette  matière  e.>t  entourée. 
La  tâche  principale  de  la  physique  de  l'avenir  consistera 
dans  l'examen  des  relations  de  ces  deux  substances. 
L'espérance  d'arriver  à  quelque  noticui  sur  l'origine 
des  ondes  de  l'éther,  d'obtenir  (piehpie  donnée  expé- 
rimentale sur  les  molécules  d'où  partent  les  ondulations 
lumineuses  et  calorifiques,  a  soutenu  .M.  Tyndall  dans 
les  travaux  qui  l'ont  occupé  pendant  ces  cinq  der- 
nières années  ;  c'est  cette  espérance,  plutôt  que  le  désir 
^l'augmenter  le  nombre  des  faits  coimus  relativement  à 
l'action  de  la  chaleur  rayonnante,  qui  l'a  engagé  à  ces 
recherches. 

Il  a  déjà  montré  les  énormes  diniciiltés  que  l'on  ren- 
contre lorsqu'on  veut  étudier  chez  les  corps  gazeux    le 

^  Nous  empninlons  au  jouriinl  The  Reader  (26  mars  18Gi) 
cet  ex  trait  d'un  nouveau  travail  (juc  M.  Tyndall  a  proseulé  le.  17 
mars  à  la  Sociélé  royale  de  Londres.  Pour  les  mémoires  précé- 
dents voyez  ^rc/«i;es  1805,  l.  XVI,  p.  5  et  l.  XVIII,  p.  85. 


SUR  l'absorption  de  la  chaleur.  153 

pouvoir  d'.nbsorplion  on  d'émission  pour  la  clialpiir  rayon- 
nante. Lorsqu'un  gaz  est  lirjuéfié  par  conrlensalion,  ou 
qu'un  liquido  Psl  solidifié  par  le  fi'oid,  les  nnolécules 
s'agrègent  et  s'attarlient  les  unes  aux  aulresen  vertu  de 
forces  qui  étaient  insensibles  aussi  longtennps  que  l'état 
gazeux  était  maintenu.  Mais  quoique  les  molécules  soient 
ainsi  unies  les  unes  aux  autres,  l'étlier  les  entoure  en- 
core ;  par  conséquent  si  l'acte  de  radiation  et  l'acte  d'ab- 
sorption dépendent  des  molécules  prises  individuelle- 
ment, ils  conserveront  leur  pouvoir  même  après  que 
l'état  d'agrégation  sera  changé.  Si,  au  contraire,  l'u- 
nion mutuelle  des  molécules  résultant  de  la  force  de 
cotiésion,  exerce  une  influence  prédominante  sur  l'inter- 
ception et  l'émission  de  la  chaleur  rayonnante,  alors 
nous  pouvons  nous  attendre  à  ce  que  les  liquides  se  com- 
portent, à  l'égard  de  la  chaleur  rayonnante,  autrement 
que  la  vapeur  dont  ils  dérivent.  La  première  partie  des 
présentes  recherches  est  consacrée  à  un  examen  étendu 
de  cette  question.  L'auteur  a  employé  douze  liquides 
différents  et  a  opéré  pour  chacun  d'entre  eux,  sur  cinq 
couches  variant  d'épaisseur,  depuis  2  centièmes  de  pouce 
jusqu'à  27  centièmes  de  pouce.  Les  liquides  étaient  ren- 
fermés, non  pas  dans  des  vases  de  verre,  qui  auraient 
modifié  la  nature  de  la  chaleur,  mais  entre  des  plaques 
de  sel  gemme  transparent,  qui  n'affectent  que  légère- 
ment la  radiation.  La  source  de  chaleur  qu'il  a  employée 
dans  ces  expériences  comparatives,  consiste  en  un  fd 
de  platine  porté  à  l'incandescence  par  un  courant  élec- 
trique d'une  intensité  invariable.  On  déterminait  d'abord 
les  quantités  de  chaleur  rayonnante  absorbées  et  trans- 
mises par  chacun  des  liquides  pour  les  différentes  épais- 
seurs respectivesées.  Puis  on  opérait  sur  les  vapeurs 


154.  SUR  l'absorption 

de  ces  liquides,  les  quantités  de  vapeur  employées  étant 
proportionnelles  aux  quantités  de  liquide  traversé  par  la 
chaleur  rayonnante.  Le  résultai  de  celle  comparaison 
a  élé,  que  pour  une  même  qualité  de  chaleur,  l'ordre 
d'absorption  des  liquides  et  de  leurs  vapeurs  est  identi- 
que. On  n'a  pas  trouvé  d'exceptions  à  cette  loi,  en  sorte 
que,  pour  déterminer  la  position  qu'une  vapeur  occupe 
dans  la  série  relative  au  pouvoir  d'absorption  ou  de  ra- 
diation, il  suffit  de  déterminer  la  position  du  même  corps 
à  l'état  liquide. 

Ce  résultat  prouve  que  la  condition  d'agrégation, 
tout  au  moins  quand  il  s'agit  de  l'état  liquide,  n'exerce 
qu'un  effet  complètement  de  second  ordre,  conclusion 
dont  on  reconnaîtra  probablement  l'importance  majeure 
pour  la  physique  moléculaire.  Elle  a  une  portée  spé- 
ciale sur  un  point  important  et  contesté.  Si  la  position 
d'un  liquide  comme  corps  absorbant  ou  rayonnant  dé- 
termine celle  de  la  vapeur,  la  position  de  l'eau  flxe  celle 
de  la  vapeur  aqueuse.  L'eau  a  été  comparée  avec  d'au- 
tres liquides,  dans  une  foule  d'expériences,  et  l'on  a 
trouvé  que,  comme  corps  rayonnant  ou  absorbant, 
elle  l'emporte  sur  tous  les  autres.  Ainsi,  par  exemple, 
une  couche  de  sulfure  de  carbone  de  0''",02  d'épais- 
seur absorbe  6  pour  cent,  et  laisse  passer  94  pour 
cent  des  rayons  émanants  de  la  spirale  de  platine  incan- 
descente. La  benzine  absorbe  43,  et  transmet  57  pour 
cent  des  rayons  provenant  de  la  même  source  ;  l'alcool 
absorbe  G7,  et  transmet  33  pour  cent  ;  or  l'alcool  présente 
un  pouvoir  d'absorption  plus  considérable  que  lous  les  li- 
quides, à  une  exception  près.  Cette  exception  est  l'eau. 
Une  couche  de  ce  liquide  présentant  la  même  épaisseur 
ci-dessus  donnée,  absorbe  81  pour  cent,  et  transmet  19 


ET  LE  RAYONNEMENT  DE  I.A  CIIALKUR.  155 

pour  cent  seulement.  Si  l'on  n'eût  jamais  fait  aucune 
expérience  sur  la  vapeur  rl'eau,  nous  pourrions  conclure 
avec  certitude  de  la  manièie  dont  ce  liquide  se  comporte, 
qu'à  poids  égal,  cette  vapeur  dépasse  toutes  les  autres 
par  son  pouvoir  émisaif  ou  aborbant  pour  la  chaleur 
rayonnante. 

Si  l'on  eramine  ensuite  rapidement  la  relation  entre  le 
pouvoir  d'absorption  et  de  radiation  de  différentes  subs- 
tances et  leur  constitution  chimique,  on  trouve  que  pour 
les  six  premières  substances  parmi  celles  qui  ont  été 
examinées,  le  pouvoir  émissif  et  absorbant  augmente 
en  même  temps  que  le  nombre  des  atomes  dans  la 
molécule  composée.  Ainsi  le  sulfure  de  carbone  a  f\ 
atomes,  le  chloroforme  5,  l'iodure  d'éthyle  8,  la 
benzine  12  et  l'amylène  15  atomes  dans  leurs  molé- 
cules respectives,  or  l'ordre  de  leurs  pouvoirs  de  rayon- 
nement et  d'absorption  est  le  même  que  celui  que  nous 
venons  d'indiquer,  le  sulfure  de  carbone  étant  le  plus 
faible,  et  l'amylène  le  plus  fort  des  six.  Cependant  l'al- 
cool surpasse  la  benzine  comme  absorbant,  quoique  sa 
molécule  ne  soit  composée  que  de  9  atomes;  mais, 
d'un  autre  côté,  sa  molécule  est  rendue  plus  complexe 
par  l'introduction  d'un  nouvel  élément  :  la  benzine  con- 
tient du  carbone  et  de  l'hydrogène,  tandis  que  l'alcool 
contient  du  carbone,  de  l'hydrogène  et  de  l'oxygène.  Ainsi 
ce  n'est  pas  seulement  le  nombre  d'atomes  qui  joue  un 
rôle  dans  l'absorption  et  le  rayonnement ,  mais  on  doit 
tenir  compte  encore  de  la  complexité  de  la  molécule. 
L'auteur  attire  particulièrement  l'attention  des  chimistes 
sur  la  molécule  d'eau,  car  la  manière  dont  se  comporte 
cette  substance  à  l'égard  de  la  chaleur  rayonnante  est 


156  SUR  l'absorption 

parfailemenl  anormale,  si  la  fijrmule  chimique  qui  lui 
est  assignée  est  exacte. 

Sir  Willi.im  (Terschel  a  fait  la  découverte  importante 
qu'an  (lel:'i  des  limiles  de  l'extrémité  rouge  dans  le  spectre 
solaire,  il  existe  des  rayons  d'une  forte  puissance  calo- 
rifique, incapables  d'exciter  les  nerfs  de  la  vision.  I>'an- 
leur  a  examiné  la  manière  dont  se  comportent  ces  rayons, 
vis-à-vis  de  certains  corps,  (]ni  sont  parfaitement  opa- 
ques à  la  Inmière.  En  dissolvant  de  l'iode  dans  le  sul- 
fure de  carbonp,  il  a  obtenu  une  solution  qui  interceptait 
enlièremenl  la  lumière  des  flammes  les  plus  brillantes, 
tandis  que  pour  les  rayons  ultra-rouges  du  spectre,  cette 
solution  d'iode  était  parfaitement  diathermane.  I.e  bi- 
sulfure de  carbone  transparent,  qui  est  hautement  per- 
méable à  lachaleuremployée  dans  ce  cas,  exerce  la  même 
absorption  que  la  solution  opiujue.  On  a  placé  un  prisme 
creux  rempli  de  ce  liquide  opaque  sur  le  parcours  du 
rayon  émanant  d'une  lampe  électrique:  le  spectre  lumi- 
neux était  complètement  intercepté,  mais  le  spectre  ca- 
lorique était  reçu  sur  un  écran  où  Ton  pouvnil  Texami- 
upr.  Lorsqu'il  tombait  sur  iH)e  pile  Ihermo-éleclrique, 
sa  présence  se  manifestait  par  la  déviation  immédiate 
fl'un  galvanomètre  même  peu  sensible. 

Quelle  est  donc  la  signification  physique  de  l'opacité  et 
fie  la  transparence  relativement  à  la  lumière  et  à  la 
chaleur  rayonnante?  Les  rayons  lumineux  du  spectre  dif- 
fèrent do  ceux  qui  ne  le  sont  pas.  seulement  par  leur 
période  d'ondulation.  La  sensation  de  la  lumière  est  ex- 
citée par  des  ondes  de  l'éther  qui  sont  plus  courtes  et 
qui  se  succèilent  plus  rapidement  que  celles  qui  tombent 
au  delà  du  rouge  extrênie.  Mais  comment  l'iode  arrête-l- 
il  les  premiers  et  laisse-t-il  passer  les  derniers?   La  ré- 


ET  LE  RAYONNEMENT  DE  LA  CHALEUR.     1  T)? 

ponse  h  cellp  (|iipsti()ii  est  sniis-'iuciin  iluiiteqne  les  ondes 
inierceplées  sont  celles  floiil  I.i  fliirée  périodique  roïn- 
cide  avec  les  pi-riodes  d'oscillalion  possibles  anx  atomes 
d'iode  dissout.  Les  forces  répulsives  qui  maintiennent  ces 
atomes  n  distance,  sont  de  telle  natnre  qu'elles  les  forcent 
;i  vibrer  suivant  des  périodes  déterminées,  et  quand  ces 
périodes  sont  isochrones  avec  celles  des  ondes  de  l'éther, 
ees  dernières  sont  absorbées.  Ainsi  on  peut  dire  d'une 
manière  abrégée,  que  chez  les  liquides  et  les  gaz,  la  trans- 
parence est  synonyme  avec  la  discordance ,  et  l'opacité 
est  synonyme  avec  la  concordance  (\e^  périodes  ondula- 
toires de  l'éther  et  des  molécules  du  corps  en  présence. 
Tontes  les  substances  transparentes  et  incolores  doivent 
leur  Iransparence  au  désaccord  qui  existe  entre  la  durée 
d'oscillation  de  leurs  molécules  et  celles  des  ondes  de 
tout  le  spectre  visible.  On  peut  conclure  de  la  transpa- 
rence habituelle  des  corps  composés  à  la  discordance  gé- 
nérale des  périodes  de  leurs  vibrations  avec  les  périodes 
des  ondes  lumineuses,  tandis  que  leur  opacité  pour  les 
rayons  ultra-rouges  prouve  la  concordance  avec  les  pé- 
riodes des  ondes  au  delà  du  rouge  L'eau  est  un  exemple 
frappant  de  cette  transparence  et  de  cette  opacité.  Elle 
est  éminemment  transparente  aux  rayons  lumineux,  ce  qui 
démontre  l'incapacité  de  ses  molécules  d'osciller  dans  les 
périodes  qui  affectent  fa  vue.  Elle  est  hautement  opaque 
pour  les  ondulations  ultra-rouges,  ce  qui  prouve  le  syn- 
chronisme de  ses  périodes  propres  avec  celles  des  ondes 
plus  longues. 

Par  conséquent,  si  l'on  reconnaît  que  l'eau  est  opaque 
pour  le  rayonnement  d'une  certaine  source,  c'est  une 
preuve  que  les  molécules  d'où  émane  le  rayonnement, 
doivent  osciller  dans  ce  qu'on  pourrait  appeler  les  pé- 


158  SUR    1.' ABSORPTION 

riodes  ullra-roiiges.  Appliquons  celte  épreuve  au  rayon- 
nement fl'une  flamme  (riiydrogène.  Celle  flamme  est 
principalement  formée  de  vapeur  aqueuse  incandescenle, 
dont  la  température  calculée  par  M.  Bunsen  est  de 3259": 
en  sorte  que,  si  la  iransniission  augmenlail  avec  la  tem- 
pérature, on  poiurail  s'attendre  à  ce  que  le  rayonnement 
delà  flamme  fût  fortement  transmis  par  l'eau.  Or,  tandis 
qu'une  couche  de  sulfure  de  carbone  de  0,07  pouces  d'é- 
paisseur transmet  72  pour  cent  de  la  cliaL-ur  incidente, 
et  que  tons  les  autres  liquides  examinés,  transmettent  plus 
ou  moins  de  chaleur,  une  couche  d'eau  de  la  même 
épaisseur  est  enlièrement  opaque  pour  le  rayonnement 
de  la  flamme.  Ainsi  on  peut  admettre  qu'il  y  a  a(;cor(l 
enlre  les  périodes  vibraloires  des  molécules  d'eau  froide 
et  de  celles  de  la  vapeur  aqueuse  à  une  température 
de  3259°  C.  Mais  on  a  déjà  démontré  que  les  périodes 
de  l'eau  sont  ullra-rouges  —  par  conséquent  celles  de 
la  flamme  d'hydrogèno  doivent  être  aussi  ullra-rouges. 
L'absorption  que  i'air  sec  exerce  sur  la  chaleur  émise 
par  une  spirale  de  platine  rendue  incandescente  par  l'é- 
lectricité, a  été  trouvée  insensible,  tandis  que  celle  de 
l'air  ordinaire  iioii  desséché  était  de  6  pour  cent.  En  sub- 
stituant à  la  spirale  de  platine,  une  flamme  d'hydro- 
gène, l'absorplion  par  l'air  sec  demeure  encore  insen- 
sible, tandis  que  celle  de  l'air  non  desséché  s'élève  di21 
pour  cent  du  rayotmemenl  ciilie>\  La  température  de  la 
flamme  d'hydrogène  élail,  comme  nous  l'avons  admis,  de 
3259°  G.  ;  celle  de  la  vapeur  d'air  aqueuse  20°  C.  Donc 
on  peut  conclure  (pie  lorsque  la  température  de  la  vapeur 
aqueuse  s'élève  de  20°  C.  à  3259'^  C,  celle  augmentation 
est  appliquée  à   un  accroissement  d'amylitudc ,  et  non 


ET  LE  RAYONNEMENT  DE  LA  CHALEUR.     109 

pas  à  l'inlroduclioii  de  périodes  plus  rnpides  dans  le 
rayonnement. 

Le  rôle  qne  In  vapeur  aqueuse  joue  dans  l'économie  de 
la  nature  est  beaucoup  plus  étonnant  qu'on  ne  le  sup- 
posait jusqu'ici.  Pour  entretenir  la  végétation  sur  la 
terre,  les  rayons  actiniques  et  lumineux  émanant  du  so- 
leil doivent  pénétrer  notre  atmosphère,  et  la  vapeiu* 
aqueuse  est  éminemment  transparente  pour  cette  espèce 
de  rayons.  Les  rayons  violets  et  ultra-violets  sont  libre- 
ment transmis. — Pour  proléger  la  végétation  d'un  refroi- 
dissement destructif,  les  rayons  terrestres  doivent  être 
arrêtés  dans  leur  radiation  vers  l'espace  stellaire;  et  cet 
office  est  rempli  par  In  vapeur  aqueuse  répandue  dans 
l'air.  Cette  substance  est  le  grand  modérateur  de  la 
température  terrestre,  elle  empêche  des  variations  ex- 
trêmes, et  obvie  aux  contrastes  entre  le  jour  et  la  nuit, 
qui  rendraient  la  vie  insupportable.  Mais  nous  pouvons 
aller  plus  loin  que  ce  fait  général  ;  nous  savons  mainte- 
nant que  le  rayonnement  de  la  vapeur  aqueuse  est  par- 
ticulièrement intercepté  par  l'eau,  et  réciproquement, 
que  le  rayonnement  de  l'eau  l'est  aussi  par  la  vapeur 
aqueuse,  il  suit  de  là  que  l'acte  même  du  refroidisse- 
ment nocturne  qui  produit  la  condensation  de  la  vapeur 
aqueuse  sur  la  surface  de  la  terre,  recouvrant  pour  ainsi 
dire  cette  surface  d'un  vernis  d'eau  liquide,  donne  à  la 
radiation  terrestre  ce  caractère  particulier  qui  le  rend 
incapable  de  traverser  l'atmosphère  et  de  se  perdre  dans 
l'espace. 

Et  ici  nous  arrivons  à  une  question  de  physique  mo- 
léculaire qui  attire  actuellement  l'attention  d'hommes 
éminents  et  distingués.  En  faisant  tomber  les  rayons 
violets  et  ultra-violets  du  spectre  sur  le  sulfate  de  quinine. 


160  SUR  l'absorption 

et  d'aiilrps  substances,  M.  le  prof.  Stokes  a  obtenu  le 
rhangemenl  ries  périodes  de  ces  rayons.  On  a  fait  des 
tentatives  pour  produire  un  résultai  semblable  à  l'autre 
extrémité  du  spectre,  c'est-à-dire  pour  convertir  les  ondu- 
lations ultra -rouges  en  périodes  capables  d.'exciter  la  vi- 
sion. Mais  jusqu'ici  on  n'y  a  pas  réussi.  Dans  l'opinion 
de  M.  Tyndall,  un  pareil  changement  oe  période  se  pro- 
duit lorsqu'un  fil  de  platine  est  chauffé  au  blanc  par  une 
flamme  d'bydrogèfie.  Dans  cette  expérience  fréquente,  il 
se  produit  une  conversion  de  longues  périodes  en  cour- 
tes périodes.  On  rend  véritablement  visibles  des  pé- 
riodes qui  étaient  invisibles.  Le  changement  de  réfran- 
gibililé  qui  se  produit  ici,  diffère  de  celui  que  M.  Stokes 
a  découvert.  [)remièrement  parce  (]u'il  a  lieu  en  sens 
inverse,  et  secondement  par  la  circonstance  que  le  pla- 
tine est  réchauffé  par  la  collision  des  molécules  aqueu- 
ses avant  que  leur  chaleur  ail  pris  la  forme  rayonnante. 
Mais  on  ne  peut  douter  que  le  même  effet  ne  se  produi- 
sît par  de  la  chaleur  rayonnante  présentant  les  mêmes 
périodes,  pourvu  que  le  mouvement  de  l'élher  pût  être 
rendu  suffisamment  intense.  En  principe,  l'effet  est  le 
même  lorsque  le  fil  de  platine  est  frappé,  soit  par  une  par- 
ticule de  platine,  soit  par  une  particuh^  d'éther,  si  elles 
oscillent  avec  la  même  vitesse  périodique. 

En  plongeant  un  f\\  de  platine  dans  une  flamme  d'hy- 
drogène, nous  le  rendons  incandescent,  et  par  con- 
séquent nous  déterminons  de  plus  courtes  périodes  dans 
la  radiation.  Ces  périodes,  comme  nous  l'avons  vu,  sont 
en  discordance  avec  l'eau  ;  par  conséquent  nous  pou- 
vons en  conclure  que  la  transmission  au  travers  de  l'eau 
sera  plus  considérable  si  l'on  place  le  fil  dans  la  flamme 
que  si   Ton  ne  le  place  pas  ;   l'expérience  confirme  la 


ET   LK  liAYONi\EMl':NT  iJE  LA  CHALEUR.  It.l 

vérité  fie  celte  conclusion.  L'enii  qui  est  ()[);u|U('  (l;ins  le 
premier  cas,- permet  le  passage  de  G  pour  100  des  rayons 
émanant  de  la  flamme  munie  de  la  spirale.  Une  laine 
mine»'  d'un  verre  incolore  ipii  iransmellail  58  pour  100 
de  la  ladialion  de  la  flamme  d'hydrogène,  laissait  passer  78 
pour  100  quand  on  em[)loyait  la  spirale.  M.  Knoblaucli  et 
iMelloni  ont  trouvé  que  le  verreétait  moins  transpai'enl[)Our 
une  simple  flamme  d'alcool  que  pour  la  même  flamme 
contenant  une  spirale  de  platine  ;  mais  Melloni  a  montré 
plus  tard  que  le  résultat  n'est  pas  général,  et  que  le  verre 
noir  et  le  mica  noir  sont  positivement  plus  diathermanes 
pour  les  raytms  émanant  de  la  tlamme  d'alcool  seule. 
La  raison  de  ce  fait  est  évidente.  Le  verre  noir  et  le  mica 
noir  doivent  leur  teinte  à  la  présence  de  charbon  diffusé 
à  leur  intérieur.  Ce  charbon,  comme  l'a  prouvé  Melloni, 
est  jusqu'à  un  certain  degré  transparent  pour  les  rayons 
ultra-rouges,  et  iM.  Tyndall  a  réussi  à  obtenir  le  passage 
de  40  ou  50  pour  100  des  rayons  émanant  de  l'hydro- 
gène au  travers  d'une  couche  de  charbon  qui  intercep- 
tait la  lumière  des  flammes  les  plus  brillantes.  Les  pro- 
duits de  la  combustion  de  l'alcool  sont  l'acide  carbonique 
et  la  vapeur  d'eau,  dont  la  chaleur  est  presque  entière- 
ment ultra-rouge.  Pour  une  radiation  de  cette  nature,  le 
carbone  est  transparent  à  un  degré  considérable,  tandis 
qu'il  esta  peu  près  opaque  pour  les  rayons  de  la  spirale 
de  platine.  Ainsi,  en  introduisant  un  fil  de  platine  dans 
la  flamme,  on  augmente  à  la  fois  la  transparence  du 
verre  lui-même  et  l'opacité  du  carbone  qu  il  contient; 
mais  l'augmentation  d'opacité  snipasse  l'augmentation 
de  transparence,  et  la  différence  reste  en  faveur  de  la 
première. 

On  ne  peut  donner  d'exemple  [)Ius  frappant  de  cette 


162  SUR  l'absorption 

effet  de  la  coïncidence  des  périodes  que  celui  du  rayon- 
nement de  la  flamme  d'oxyde  de  carborie.  Dans  ce  cas  le 
produit  de  la  combustion  est  l'acide  carbonique;  or, 
même  l'acide  carbonique  qui  se  trouve  dans  l'atmos- 
phère exerce  un  effet  puissant  sur  les  rayons  provenant  de 
cette  flamme  :  une  quantité  de  gaz  dont  la  densité  n'était 
que  1/30  d'atmosphère,  contenue  dans  un  tube  en  laiton 
poli  de  4  pieds  de  long,  interceptait  50  pour  100  de  la 
radiation  d'une  flamme  d'oxyde  de  carbone.  Relativement 
à  la  chaleur  émanant  d'un  corps  solide,  le  gaz  olefiant  est 
incomparahlenient  plus  absoibantque  l'acide  carbonique  ; 
en  effet,  pour  cette  espèce  de  chaleur,  ce  dernier  gaz  est 
de  tous  les  gaz  composés,  h  une  exception  près,  Tab- 
sorbant  le  plus  l'-iible.  Pour  les  rayons  d'une  flamme 
d'hydrogène,  le  gaz  olefiant  a  encore  un  pouvoir  absorbant 
double  de  l'acide  carbonique,  mais  pour  les  rayons  d'une 
flamme  d'oxyde  de  carbone,  l'acide  carbonique  absorbe 
50  pour  100,  tandis  que  le  gaz  olefiant  n'absorbe  pas  24 
pour  100,  les  deux  gaz  présentant  une  tension  de  1  pouce 
de  mercure.  Ainsi  on  a  la  preuve  que  les  périodes  de 
l'acide  carbonique  à  une  température  de  20°  C,  coïnci- 
dent avec  celles  du  même  gaz  à  une  température  supé- 
rieure à  3000°;  ces  périodes  d'oscillation  du  gaz  incan- 
descent ou  froid  appartiennent  à  la  partie  ultra-rouge  du 
spectre. 

On  comprendra,  d'après  ce  qui  précède,  l'impossibilité 
qu'il  y  a  à  étudier  l'influence  exercée  par  la  température 
sur  In  transmission  de  la  chaleur  si  l'on  emploie  dès 
sources  calorifiques  différentes.  11  faut  conserver  la  même 
nature  d'atomes  oscillants  dans  toute  une  série  d'expé- 
riences. On  peut  y  parvenir  en  réchauffant  un  fil  de 
platine  par  un  courant  électrique,  car  on  peut  en  faire 


ET  LE  RAYONNEMENT  DE  LA  CHALEUR.     163 

varior  In  tompéralnn^  cnlrc  h^i^,  lirnilos  !os  plus  écar- 
tées. L'opacité  coriipaivilive  de  noîie  série  de  va()eiirs 
pour  les  rayons  ultra-rouges,  monl'-e  la  concordance 
générale  des  oscillations  de  ces  vapeurs  avec  les  ondu- 
lations ultra-rouges.  I^ar  conséquent,  en  chauffant  gra- 
duellement un  fil  de  platine  depuis  la  non-incandes- 
cence jusqu'au  rouge  blanc,  on  doit  augmenter  graduel- 
lement la  discordance  des  ondulations  qui  en  émanent 
avec  les  oscillations  de  nos  vapeurs,  et  par  suite  augmenter 
la  transparence  de  ces  dernières.  L'expérience  confirme 
pleinementcetteconclusion.  De  l'étheiformique,  par  exem- 
ple, absorbe  45  pour  100  des  rayons  émanant  de  la  spirale 
chauffée  à  un  rouge  à  peine  visible,  32  pour  100  quand  la 
spirale  est  au  rouge,  26  pour  iOO  quand  la  spirale  est 
au  rouge  blanc,  et  21  pour  100  quand  la  spirale  est 
portée  à  une  température  voisine  du  point  de  fusion. 

On  a  rencontré  dans  le  cours  d^  ces  expériences  des  cas 
remarquables  de  renversement  de  température.  Ainsi  pour 
l'incandescence  à  peine  visible,  l'éther  formique  est  plus 
opaque  que  l'éther  sulfurique  ;  pour  le  rouge  vif,  ces  deux 
substances  sont  également  transparentes,  tandis  qu'au 
rouge  blanc,  et  encore  mieux  prés  de  la  température  de 
fusion,  l'éther  sulfureux  est  plus  opaque  que  l'éther  for- 
mique. Ce  résultat  donne  une  idée  claire  des  relations 
de  ces  deux  substances  avec  l'éther  lumineux.  A  mesure 
que  l'on  introduit  des  ondes  à  périodes  plus  courtes, 
l'opacité  de  l'éther  sulfurique  augmente  rapidement; 
c'est-à-dire  que  la  concordance  avec  les  courtes  ondula- 
tion est  plus  exacte  que  pour  l'éther  formique.  De  là 
nous  poiivons  conclure  qu'en  somme  les  molécules  d'é- 
ther  formique  oscillent  plus  lentement  que  celles  de 
l'éther  sulfurique. 


IG^  SUR  l'absohption 

En  prenant  pour  source  de  chaleur  un  cube  de  Leslie 
rempli  d'eau  bouillante  et  revêtu  de  noir  de  fumée, 
l'opacité  de  l'élher  formique  comparé  à  l'éllier  sulfuri- 
que  était  parfaitement  évidente.  Pour  cette  mêaie  source 
la  position  du  chloroforme  relativement  à  l'iodure  de  mé- 
thyle  était  intervertie.  En  elTet,  avec  une  spiiale  au  rouge- 
bianc,  l'absorption  du  chloroforme  était  de  10  pour  cent, 
celle  de  l'iodure  de  méthyle  16  pour  cent,  tandis  que 
avec  le  cube  noirci  l'absorption  du  chloroforme  était  de 
22  pour  cent,. celle  de  l'iodure  de  méthyle  19  pour  cent 
seulement.  Ce  renversement  n'est  pas  la  conséquence  de 
la  seule  différence  de  température;  car,  en  employant 
comme  source  un  fil  de  platine  porté  à  la  température  de 
l'eau  bouillante,  l'iodure  de  méthyle  était  le  meilleurab- 
sorbant.  Toutes  les  expériences  faites  jusqu'ici  tendent  à 
prouver  que  la  chaleur  émise  par  le  noir  de  fumée  est 
dans  un  synchronisme  spécial  avec  le  chloroforme.  Avec 
le  cube  à  100"  C.  revêtu  de  noir  de  fumée,  l'absorption 
pour  le  chloroforme  est  plus  de  trois  fois  celle  du  sul- 
fure de  carbone  ;  pour  le  rayonnement  de  la  partie  la 
plus  lumineuse  d'une  flamme  de  gaz,  l'absorption  parle 
chloroforme  est  encore  considérablement  supérieure  à 
celle  du  sulfure  de  carbone  ;  tandis  qu'avec  une  lampe 
de  Bunsen  dans  laquelle  la  libre  admission  d'air  empêche 
la  présence  de  particules  de  carbone  incandescent,  l'ab- 
sorption par  le  sulfure  de  carbone  est  presque  double 
de  celle  du  chloroforme.  Ainsi  dans  ce  cas  la  sup[)res- 
sion  des  particules  de  carbone  a  presque  doublé  la  trans- 
parence relative  du  chloroforme.  En  éprouvant  le  rayon- 
nement émanant  des  différentes  parties  de  la  même 
flnmme,  on  a  trouvé  que  pour  la  base  bhnie  le  suUure 
de  carbone  est  plus  opaque  que  le  chloroforme,  tandis 


ET  LE  RAYONNEMENT  DE  LA  CHALEUR.     165 

que  rinveise  a  lieu  pour  toutes  les  autres  parties  de  la 
llaunne.  Le  sulfure  de  carbone  est  aussi  plus  opaque 
pour  les  rayons  d'une  très-petite  llamme  de  gaz  consis- 
tant en  une  base  bleue  et  un  très-petit  soinaiet  blanc,  et 
son  opacité  est  tout  à  fait  prononcée  (juand  on  em- 
ployé comme  source  une  flamme  de  sulfure  de  carbone. 
En  comparant  la  radiation  d'un  cube  de  Leslie  revêtu  de 
colle  de  poisson  a.vec  celle  d'un  autre  cube  semblable, 
mais  recouvert  de  noir  de  fumée,  tous  deux  à  une  tempé- 
. rature  de  100°G.,  0[i  a  trouvé  sur  onze  vapeurs  qu'à  l'ex- 
ception d'une  d'entr'elles,  toutes  absorbaient  plus  énergi- 
quement  la  radiation  de  la  colle  de, poisson;  la  vapeur 
qui  fait  exception  est  le  chloroforme.  On  peut  remarquer 
que  toutes  les  fois  que  par  un  changement  de  source  on 
intervertit  la  position  d'une  vapeur  comme  absorbant,  la 
position  du  liquide  d'où  cette  vapeur  dérive  est  changée 
de  la  même  manière. 

Il  y  a  encore  un  point  sur  lequel  l'avis  d'expérimenta- 
teurs éminents  est  partagé  :  c'est  de  savoir  si  la  chaleur 
rayonnante  à  une  température  de  100°  est  monochroï- 
que  ou  ne  l'est  pas;  quelques  physiciens  l'affirment,  d'au- 
tres le  nient.  Une  longue  série  d'expériences  a  permis  à 
M.  Tyndall  d'établir  qu'il  n'existe  probablement  pas  deux 
substances  à  la  température  de  100"  qui  émettent  la  même 
qualité  de  chaleur.  Par  exemple,  la  chaleur  émise  par 
la  colle  de  poisson  diffère  de  celle  du  noir  de  fumée  ; 
celle  du  drap  ou  du  papier  n'est  pas  la  même  que 
les  deux  précédentes.  Un  autre  sujet  de  discussion  c'est 
de  savoir  si  le  sel  genwne  est  également  diathermane 
pour  toutes  les  espèces  de  rayons  ;  quelques  observa- 
teurs ont  signalé  des  différences  que  d'autres  observa- 
teurs ont  attribuées  à  des  variations  dans  Tincideuce  des 
Archives,  T.  XX.  —  Juin  4864.  11 


-166  SUR  l'absorption 

rayons  directs.  MM.  de  la  Provoslnye  et  Desains  ont  dé- 
fenrlii  la  première  manière  de  voir,  tandis  que  Melloni  et 
M.  Knoblaiich  soutiennent  la  dernière.  L'anteur  a  examiné 
cette  question  en  ne  faisant  varier  que  la  température  de  la 
source  ;  sa  position,  sa  distance,  toutes  les  autres  circons- 
tances, en  un  mot,  restaipnt  les  mêmes  ;  et  ses  expériences 
ont  prouvé  que  le  sel  gemme  participe  jusqu'à  un  certain 
degré  au  défaut  de  toutes  les  autres  substances  :  il  n'est 
pas  parfaitement  diatermane,  et  il  est  plus  opaque  pour 
les  rayons  d'une  spirale  au  rouge  sombre  que  pour 
ceux  d'une  spirale  au  rouge  blanc. 

L'auteur  consacre  une  partie  de  son  mémoire  aux  re- 
lations entre  le  rayonnement  et  la  conductibilité.  En  dé- 
finissant le  rayonnement  interne  ou  externe  par  la  com- 
munication du  mouvement  des  molécules  vibrantes  à 
l'éther,  il  arrive  par  des  raisonnements  théoriques  à  la 
conclusion  que  les  corps  qui  ont  le  plus  de  pouvoir 
émissif  doivent  être  les  plus  mauvais  conducteurs.  Un 
examen  général  des  faits  montre  qu'ils  s'accordent  avec 
cette  conclusion.  Les  substances  organiques  ont  un 
grand  pouvoir  de  rayonnement  et  sont  en  même  temps 
de  très-mauvais  conducteurs.  Les  métaux  comparés  à 
leurs  composés,  sont  de  bons  conducteurs,  mais  leur 
pouvoir  émissif  est  plus  faible.  Parmi  les  liquides, 
l'eau  est  probablement  le  plus  mauvais  conducteur; 
c'est  en  même  temps  le  liquide  le  plus  rayonnant.  Parmi 
les  solides,  l'argent  est  le  meilleur  conducteur  elle 
moins  rayonnant  de  tous.  L'auteur  trouve  dans  les  excel- 
lentes recherches  de  MM.  de  la  Provostaye  et  Desains  une 
illustration  remarquable  de  ce  qu'il  considère  comme  la 
loi  naturelle  :  les  molécules  qui  communiquent  à  l'éther 
la  plus  grande  partie  de  leur  mouvement,  ou  en  d'autres 


ET  LE  RAYONNEMENT  DE  LA  CIIALEUU.  107 

termes,  qui  rayonnent  le  plus,  sont  celles  qui  sont  le 
moins  propres  à  se  communiquer  le  mouvement  les  unes 
aux  autres,  ou  en  d'autres  termes,  ce  sont  celles  qui  con- 
duisent le  moins  bien  la  chaleur. 


SUR 

L'INFLUENCE  DE  LA  CONDENSATION 

DANS  LES  EXPÉRIENCES  SUR  LA  DIATHERMANSIE 

PAR 

M.    G.    MAGNUS  '. 


M.  Tyndall-  a  annoncé  qu'il  connaissait  depuis  des  an- 
nées rinlluence  exercée  par  la  condensation  delà  vapeur 
sur  la  pile  thermo-électrique,  influence  qui  a  été  l'objet 
de  mes  recherches.  Il  est  à  regretter  que  M.Tyndall  n'ait 
jamais  mentionné  cette  circonstance  importante  dans  ses 
nombreuses  publications  sur  le  rayonnement  de  la  chaleur, 
et  qu'il  n'ait  pas  fait  connaître  les  précautions  prises  par 
lui  pour  éviter  cette  influence  perturbatiice  lorsqu'il  re- 
foulait ou  aspirait  de  l'air  au  ti-av-ers  de  tubes  ouverts 
à  leurs  deux  extrémités. 

M.  Tyndall  a  remis  ses  expériences  en  mains  de  M. 

•  Ti'aduction  d'une  note  insérée  dans  les  Annales  de  Poffgen- 
durff  {\..  CXXI,  p.  186;  à  In  suite  du  Mémoire  Sur  la  comlema- 
iioti  de  la  vapeur  à  la  surface  des  corps  solides,  (jiii  a  été  repi-o- 
duil  dans  le  dernier  numéro  des  Arcliircs,  p.  15  Quant  aux 
articles  antérieurs  relatifs  à  l'iiiléressanle  discussion  qui  s'est 
élevée  entre  M.  Magnus  et  M.  Tyndall  sur  la  diathermansie  de  la 
vapeur  d'eau,  voyez  Archives,  18G2,  t.  XV,  p.  20;  1HG3, 
l.  XVIH,  p.  50  et  p.  83. 

-'  Vhilosophical  Magazine,  juillet  1805,  t.  XXVI,  p.  44. 


SUR  l'influence  de  la  condensation.      169 

Frankland',  afin,  dit-il,  qu'il  constatât,  qu'il  n'avait  pas 
«pris  le  chaud  pour  le  froid  et  le  froid  pour  le  chaud.» 
Il  me  semble  qu'une  pareille  constatation  n'était  pas  né- 
cessaire. Je  n'ai  pas  supposé  une  telle  erreur,  mais  j'ai 
dit  seulement  qu'en  répétant  les  expériences  de  M.  Tyn- 
dall,  je  n'avais  pas  imc  seule  fois  réussi  à  obtenir  le  même 
résultat  que  lui.  Je  conclus  de  là  que  dans  ces  expérienes 
et  dans  celles  que  M.  Frankland  a  répétées,  une  circons- 
tance quelconque,  dont  jusqu'ici  il  n'a  pas  été  tenu  compte, 
ou  tout  au  moins  qui  n'a  pas  été  mentionnée,  a  exercé 
une  influence.  M.  Tyndall  voit  ailleurs  la  cause  de  ce  que 
je  n'ai  pas  réussi  à  obtenir  les  mêmes  résultats  que  lui. 
Il  l'exprime  par  une  comparaison  en  disant  ^  qu'il  pèse 
sur  une  balance  qui  donne  le  milligramme,  tandis  que 
j'en  emploie  une  sur  laquelle  on  ne  peut  peser  que  des 
livres  \ 

C'est  à  d'autres  que  moi  qu'il  appartient  de  juger 
jusqu'à  quel  point  M.  Tyndall  est  en  droit  de  faire  cette 
com  araison  de  ses  travaux  avec  les  miens.  Je  crois  être 
certain  que  mes  appareils,  aussi  bien  la  pile  thermo- 

»  Philosophical  Magazine,  juiWel  1863,  t.  XXVI,  p.  44. 

'  Ib.  p.  53. 

^  Il  est  remarquable  que  l'on  ne  puisse  actuellement  dire 
quelle  est,  d'après  M.  Tyndall,  la  différence  d'absorption,  de  l'air 
et  de  l'air  humide.  Dans  le  mémoire  inséré  dans  le  Philos.  Ma- 
gazine t.  XXIV,  p.  426,  il  dit,  à  propos  d'expériences  sur  l'air  at- 
mosphérique, que  la  vapeur  d'eau  absorbe  certainement  dans  cer- 
tains cas  60  fois  autant  de  rayons  calorifiques  que  l'air  où  elle  se 
trouve,  et  dans  le  Philos.  Magazine,  t.  XXV,  p.  285,  il  est  dit  : 
«Atome  pour  atome,  l'absorption  de  la  vapeur  d'eau  est  16000  fois 
aussi  grande  que  celle  de  l'air.  »  Dans  le  Philosophical  Magazine, 
t.  XXVI,  p.  36,  M.  Tyndall  estime  l'absorption  de  la  vapeur 
d'eau  contenue  dans  un  tube  de  4  pieds  de  large  à  4,2  pour  100 
ou  à  6  pour  100  de  la  radiation  totale. 


170       SUR  l'influence  de  la  condensation. 

électrique  que  le  galvanomètre,  sont  au  moins  d'une  sen- 
sibilité égale  aux  siens,  et  quant  à  ma  méthode  que  n'attei- 
gnent point  toutes  les  objections  qu'il  a  soulevées,  je  dois 
la  considérer  comme  meilleure,  car  elle  évite  l'emploi 
de  plaques  bygroscopiques  de  sel  gemme  qui,  même 
lorsqu'elles  restent  sèches,  nuisent  à  la  précision  des  ob- 
servations parce  qu'elles  laissent  passer  seulement  une 
partie  de  la  chaleur  incidente.  Malgré  la  réfutation  de  M. 
Tyndall  je  crois  pouvoir  conclure  avec  certitude  que, 
comparé  à  l'air  sec,  l'air  contenant  de  la  vapeur  aqueuse 
présente  seulement  une  infériorité  sans  importance  dans 
la  proportion  de  rayons  caloriûques  transmis. 


NOTICE 


SUR 


LA  CONSTITUTION  DU  SOLEIL 


PAR 


M.    G.  MAGNUS.  ^ 


Déjà  en  1795  W.  IlerscheP  a  émis  l'idée  que  le  Soleil 
est  formé  d'nn  jioyati  obscur  entouré  d'une  atmosphère 
ou  photosphère  «l'où  émanent  la  lumière  et  la  chaleur. 
Entre  cette  photosphère  et  le  noyau,  il  admet  encore  la 
présence  d'une  atmosphère  réfléchissante,  dont  la  réfle- 
xion empêche  la  lumière  de  la  photosphère  d'arriver  au 
noyau.  Arago^  en  exposant  cette  hypothèse,  qu'il  donne 
comme  généralement  acceptée*,  remarque  que  la  pho- 
tosphère détermine  le  bord  extérieur  du  Soleil,  mais 
qu'elle  est  elle-même  entourée  d'une  atmosphère  dia- 
phane, ce  qu'il  conclut  de  l'observation  des  protubéran- 
ces lors  des  éclipses  totales  du  Soleil.  HerscheP  dit  que 
la  photosphère  n'est  ni  liquide  ni  gazeuse,  mais  qu'elle 
consiste  en  nuages  lumineux.  D'après  nos  connaissances 
actuelles  sur  le  rayonnement  de  la  lumière  et  de  la  cha- 
leur, il  est  diflicile  d'admettre  que  la  photosphère  d'où 

iTiaduit  ihs  Annales  de  PoggenJoif,  mars  1864,   l.  CXXI, 
p.  310. 

2  PhUo.'^ophical  Transactions  for  1795,  p.  42. 

^  Astronomie  populaire  l.  II.  p.  94. 

"*       IhuL        p.  145. 

5  Phïlos.  Transact.  for  1795,  p.  71. 


175  NOTICE  SUR 

émane  la  chaleur  solaire,  n'eût  pas  chauffé  jnsqii'à  l'in- 
candescence le  noyau  qu'elle  enveloppe.  L'atmosphère 
réfléchissante  intermédiaire  dont  on  supposait  l'existence, 
pourrait  bien  arrêter  le  passage  de  la  lumière,  mais  non 
pas  le  réchauffement  progressif  du  noyau.  C'est  donc 
avec  raison  que  M.  Kirchhoff  ^  dit  que  cette  hypothèse, 
imaginée  pour  l'explication  des  taches  du  Soleil ,  est 
en  contradiction  si  complète  avec  nos  connaissances 
physiques,  que  l'on  devrait  la  rejeter  même  si  l'on  ne 
pouvait  arriver  à  rendre  compréhensible  d'une  autre 
manière  le  phénomène  des  taches  du  Soleil. 

M.  Kirchhoff  a  été  conduit  par  ses  recherches  sur  le 
spectre  solaire,  à  admettre  que  le  Soleil  consiste  en  un 
noyau  solide  ou  liquide,  porté  à  l'incandescence  la  plus 
élevée,  et  entouré  d'une  atmosphère  diaphane  à  une  tem- 
pérature un  peu  inférieure. 

Je  ne  sache  pas  que  l'on  ait  jusqu'ici  déduit  de  la  na- 
ture de  la  chaleur  qui  émane  du  Soleil,  une  conclusion 
sur  sa  constitution  ;  on  ne  pourrait  guère  mentionner  que 
les  observations  du  R.  P.  Sechi'  sur  ce  que  les  pôles 
émettent  moins  de  chaleur  que  l'équateur  du  Soleil. 
Quelques  expériences  que  j'ai  entreprises  sur  le  rayon- 
nement calorifique,  permettent,  je  crois,  des  vues  nou- 
velles sur  la  constitution  de  ce  corps  céleste. 

Si  l'on  observe  la  chaleur  qui  émane  d'une  flamme  de 
gaz  non  éclairante,  et  si  l'on  y  introduit  un  peu  de  soude 
qui,  comme  on  le  sait,  la  rend  fortement  lumineuse,  on 
voit  en  même  temps  que  le  rayonnement  calorifique  aug- 
mente. L'expérience  était  disposée  de  telle  sorte  que  l'on 

'  Denkffchnfli'i}  der  Bcrliner  Arad.  derWiss.  1861,  p   85. 
2  Comptes  irndm  de  l'Acad.  des  sciences  ,  l.  XXXV,   p.  G06  et 
t.  XXXVl,  p.  059. 


LA  CONSTITUTION  DU  SOLEIL.  173 

comparait  toujours  une  place  détermince  de  la  flamme  de 
soude,  avec  la  même  place  de  la  llamme  non  éclairanle, 
et  cela  de  manière  que  la  soude  même  introduite  dans 
la  flamme  ne  pût  pas  rayonner  sur  la  |)ile  thermo-élec- 
Irique  qui  servait  à  l'observalioii.  Evidemment  dans  ce 
cas,  une  partie  de  la  ch&leur  de  la  flamme  était  employée 
h  porter  à  l'incandescence  ou  à  vaporiser  la  sonde  et  la 
lame  de  platine  sur  laquelle  elle  se  trouvait,  en  sorte 
qu'en  somme  la  flamme  possédait  une  température  plus 
basse  qu'auparavant  lorsqn  elle  n'était  pas  lumineuse, 
et  cependant  elle  émettait  alors  à  peu  près  un  tiers  de 
chaleur  de  plus  que  précédemment. 

Il  se  peut  que  la  soude  soit  contenue  dans  la  flamme  à 
l'étal  de  vapeur,  ou  que  ce  soient  des  particules  enlevées 
à  ce  corps  qui  augmentent  le  pouvoir  éclairant.  Quoi  qu'il 
en  soit,  je  choisis,  pour  abréger  le  discours,  la  désigna- 
lion  de  vapeur  de  soude. 

En  introduisant  à  la  place  de  cette  vapeur  un  disque 
de  platine  dans  la  partie  de  la  flauiine  que  l'on  étudiait, 
la  chaleur  que  celle  dernière  émettait  devenait  encore 
beaucoup  plus  considérable  que  précédemment.  La  lame 
de  platine  enlevait  évidemment  à  la  flamme  encore  plus 
de  chaleur  que  la  soude,  et  cependant  elle  rayonnait 
davantage.  Avec  la  lame  que  j'employais,  et  dont  le  dia- 
mètre était  de  SS"",  le  rayonnement  devenait  près  de 
deux  fois  plus  fort  que  lorsque  la  flamme  n'était  pas 
éclairanle.  On  n'observait  pas  de  différence  essentielle 
en  rendant  la  lame  plus  épaisse  ou  filus  mince,  pourvu 
que  son  diamètre  restât  le  même. 

Mais  si,  au  lieu  de  rendre  la  lame  plus  épaisse,  on  la 
recouvrait  de  carbonate  de  soude,  alors  le  rayonnement 


174-  NOTICE    SUR 

augmentait  encore  considérablement  ;  il  devenait  de  moi- 
tié plus  fort  qu'avec  la  lame  de  platine  sans  soude. 

Le  rayonnement  s'élevait  encore  plus,  quand  outre  la 
lame  de  plaline  recouverte  de  soude,  il  se  trouvait  aussi 
de  la  vapeur  de  soude  dans  la  flamme,  ce  que  l'on  obte- 
nait en  introduisant  dans  une  partie  inférieure  de  la 
flamme  de  la  soude  sur  une  lame  de  plaline,  comme  on 
le  faisait  précédemment,  c'est-à-dire  sans  que  celle  soude 
pût  rayonner  sur  la  pile. 

Dans  ce  cas,  la  flamme  complètement  remplie  de  va- 
peur de  sourie  et  munie  de  la  lame  de  platine  recouverte 
de  soude,  émettait  près  de  trois  fois  autant  de  chaleur 
que  la  flamme  non  éclairante. 

Les  sels  de  lithine  et  de  strontiane  se  comportaient 
comme  la  soude. 

Ces  expériences  montrent  que  les  corps  gazeux  émet- 
tent beaucoup  moins  de  chaleur  que  les  corps  solides 
ou  liquides;  et  que,  ptir  conséquent,  on  ne  peut  guère- 
supposer  que  le  siège  de  la  chaleur  solaire  réside  dans 
une  photosphère  formée  de  gaz  ou  de  vapeurs.  Elles 
montrent  de  plus,  ce  qui  est  particulièrement  frappant, 
que  la  soude  incandescente  possède  un  beaucoup  plus 
grand  pouvoir  de  rayonnement  pour  la  chaleur  que  le 
platine  à  égalité  de  température. 

En  outre,  elles  montrent  que  la  vapeur  de  soude  ou 
les  particules  de  soude,  absoibent  une  faible  partie  seule- 
ment de  la  chaleur  émise  par  les  corps  incandescents 
solides  ou  liquides.  En  eff'et,  le  rayormement  du  corps 
solide  dans  la  flamme  remplie  de  vapeur  de  soude  était, 
il  est  vrai,  toujours  plus  petit  que  la  somme  des  rayon- 
nements du  corps  solide  seul  et  de  la  vapeur  introduite 


LA  CONSTITUTION  DU  SOLEIL.  175 

seule  dans  la  flamme  non  lumineuse,  mais  la  différence 
était  petite. 

Cette  manière  dont  se  comporte  la  soude  incandescente 
liquide  ou  vaporisée  confirme  d'une  manière  frappante 
les  vues  de  M.  KirchhoCf  sur  la  nature  du  Soleil. 


B(1LIJ:TI?^  SCIE.MIFIQIE. 


PHYSIQUE. 

C  Matteucci.  Sur  les  courants  électriques  de  la  terre 
(Comp.  rend,  de  l'Acad.  des  sciences,  t.  I.VIII,  p.  942  —  23 
mai  1864). 

Après  avoir  rappelé  les  travaux  qui  ont  été  fails  précédemment 
sur  ce  sujet,  el  qui  sont  loin  d'avoir  conduit  à  des  résultats  iden- 
tiques, M.  Matteucci  rapporte  ses  propres  expériences  en  ces 
termes  : 

«  Du  moment  où  je  me  suis  proposé  d'étudier  ce  sujet,  j'ai 
pensé  qu'il  fniiait  avant  tout  posséder  une  méthode  qui  réalisât 
la  condition  d'avoir  de  longs  fils  conducteurs  parfaitement  isolés, 
étendus  dans  des  directions  déterminées,  dont  les  communications 
avec  le  sol  fussent  absolument  homogènes,  et  formant  des  circuits 
mixtes  doués  tous  de  la  même  conductibilité.  Voici  comment  j'y 
suis  parvenu. 

«  Le  fil  métallique  que  j'ai  employé  était  du  fil  de  cuivre  de 
2  millimètres  de  diamètre,  couvert  de  gutta  percha,  qui  était 
suspendu  à  l'aide  d'une  espèce  de  fente  pratiquée  au  sommet 
d'une  tige  ou  mince  poteau  de  bois,  comme  on  les  a  ici  pour  les 
lignes  télégraphiques  militaires.  Ces  liges  de  bois  étaient  plantées 
à  une  dislancede25  ou  50  mètres  l'une  de  l'autre,  surdeux  lignes 
exactement  tracées,  l'une  dans  le  méridien  magnétique,  et  l'autre 
normalement  au  méridien.  Chacune  de  ces  lignes  était  longue  de 
6  kilomètres.  C'est  sur  la  plaine  de  Saint-Maurice,  à  22  kilomè- 
tres de  Turin,  plaine  destinée  aux  manœuvres  militaires,  que  ces 


PHYSIQUE.  177 

deux  lignes  ont  été  établies.  Les  communications  entre  les  exlré- 
niilés  (lu  ni  et  la  terre  se  faisaient  de  la  manière  suivante.  A  l'ex- 
trémité de  chaque  ligne  j'ai  fait  creuser  une  espère  de  fo-sé,  de 
forme  rectangulaire,  ayant  2  mètres  de  profondeur  et  de  lon- 
gueur, et  1  mètre  de  largeur;  au  fond  de  ce  fossé  on  faisait  une 
cavité  beaucoup  plus  petite,  une  espèce  de  capsule  ayant  30  centi- 
mètres de  largeur  et  de  profondeur.  Une  couche  d'argile ,  telle 
qu'on  l'emploie  dans  les  fabriques  de  poterie,  était  étendue  avec 
soin  sur  la  surffice  interne  de  cette  capsule,  de  manière  à  empê- 
cher l'eau  de  filtrer  trop  rapidement  à  travers  la  paroi.  La  même 
eau,  qui  était  de  l'eau  de  rivière,  était  enqiloyée  pour  les  quatre 
cavités,  et  la  personne  qui  était  mise  pour  surveiller  à  chaque 
extrémité  avait  une  provision  de  cette  eau,  de  manière  à  mainte- 
nir l'eau  toujours  à  la  même  hauteur.  Enfin  un  cylindre  poreux, 
comme  on  les  emploie  dans  les  piles  de  Daniell ,  rempli  d'une 
solution  saturée  et  neutre  de  sulfate  de  zinc,  plongeait  dans  l'eau 
au  centre  de  cette  cavité,  et  le  fil  de  la  ligne  était  réuni  à  une 
lame  de  zinc  parfaitement  amalgamé,  et  qui  plongeait  à  son  tour 
dans  la  solution  du  sulfate.  Les  cylindres  poreux  ainsi  préparés  et 
'les  lames  employées  étaient  essayés  d'avance,  et  l'on  renouvelait 
cet  essai  de  temps  en  temps,  de  manière  à  être  siir  que  les  lames 
étaient  parfaitement  homogènes.  Rarement  il  arrive  que  deux 
lames,  une  fuis  rendues  bien  homogènes,  s'altèrent  avant  plusieurs 
jours,  lorsqu'on  les  laisse  toujours  plongées  dans  la  solution  de 
sulfate.  Dans  le  cas  où  quelque  légèie  hétérogénéité  apparaît,  il 
suffit  de  les  laver  et  de  les  amalgamer  de  nouveau  pour  qu'elles 
redeviennent  homogènes.  Je  m'assure  d'avance  que  les  deux 
lignes  mixtes  ont  la  même  conductibilité.  Dans  une  plaine  uni- 
forme, comme  celle  dans  laquelle  j'ai  opéré,  les  fossés  étant  pra- 
tiqués à  peu  près  dans  le  même  terrain,  les  différences  de  con- 
duciibililé  ne  peuvent  pas  être  bien  grandes  :  j'ai  réussi  à  les 
rendre  égales  en  approfondissant  de  quelques  centimètres  les  ca- 
vités pratiquées  au  fond  des  fossés  de  la  ligne  qui  était  tiouvée 
ïa  plus  résistante. 


178  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

«  De  cette  manière,  j'ai  donc  réalisé  les  conditions  du  circuit 
que  je  crois  essenlielios  pour  ces  expériences.  Je  ferai  remaïquer 
que  j'ai  voulu  essayer  d'avance  deux  fossés  semblables,  avec  les 
cavités  au  fond  que  j'ai  décrites,  pratiquées  à  la  distance  de  5  à 
6  mètres  l'une  de  l'autre  :  je  n'ai  trouvé  aucune  trace  de  cou- 
rant entre  ces  cavités,  comme  je  n'en  avais  eu  aucune  en  em- 
ployant les  deux  cylindres  poreux  avec  leurs  lames  de  zinc  plon- 
gées dans  une  cuve  pleine  d'eau.  J'ai  voulu  aussi  essayer  d'avance 
si  la  nature  des  terrains  où  les  fossés  étaient  pratiqués  pouvait 
avoir  quelque  influence.  Pour  cela ,  j'avais  fait  transporter  la 
terre  provenant  de  l'excavation  des  fossés  près  de  l'endroit  où 
j'étais  établi ,  et  j'avais  fait  remplir  de  celte  terre  deux  cavités 
pratiquées  dans  un  champ  voisin;  c'est  dans  cette  terre  que  j'ai 
plongé,  de  la  manière  déjà  décrite,  les  extrémités  du  galvano- 
mètre, et  je  n'ai  obtenu  aucun  signe  de  courant  au  galvano- 
mètre. 

«  A  peu  près  vers  l'endroit  où  les  deux  lignes  nord-sud  et  est- 
ouest  se  croisaient,  chacune  des  lignes  était  interrompue,  et  les 
extrémités  amsi  obtenues  allaient  plonger  dans  des  capsules 
pleines  de  mercure  dans  la  chambre  où  je  m'étais  établi  avec 
le  galvanomètre.  J'ai  employé  alternativement  trois  galvanomè- 
tres ;  un  de  1500  tours,  l'autre  de  100  et  un  troisième  de 
24000  tours;  les  nombres  que  je  rapporterai  dans  mon  Mémoire 
ont  été  obtenus  avec  le  premier. 

«  Je  demande  pardon  de  ces  longs  détails  sur  le  procédé  que 
j'ai  employé  ;  mais  j'ai  cru  devoir  les  donner  à  raison  de  l'impor- 
tance de  ces  recherches,  et  des  diffuniUéselde  l'incertitude  qu'on 
rencontre  dans  les  travaux  que  j'ai  dtyà  cités.  J'ai  continué  à  peu 
près  pendant  un  mois  les  expérienees  sur  ces  deux  lignes,  c'est- 
à-dire  du  12  ou  15  mars  au  15  avril  de  cette  année  ;  en  général, 
le  temfis  était  beau,  l'air  froid  et  sec,  le  soleil  Irès-chaul.  Je  ne 
puis  pas  rapporter  dans  cet  extrait  tous  les  nombres  obtenus  dans 
cette  Ionique  série  d'expériences;  pendant  dix  jours  les  observa- 
tions se  faisaient  presque  d'heure  eh  heure  en  changeant  d'ob- 


PIIYSIOUE  1 70 

servateurs.  Je  suis  donr  forr(^  dt»  ne  donnor  ici  que  le  résumé  des 
résultats  !Ui.\(iuels  josuis  p-irvciiii  : 

«  1"  Dans  les  circuits  mixtes,  formés  de  la  manière  que  j'ai 
décrite,  il  pst  riire  de  ne  pas  trouver  des  courants  électriques 
plus  ou  moins  constants,  dont  i'oriirinc  ne  peut  absolument  être 
attribuées  aux  liétéi'ogénéités  des  lames  métalli(iues  extrêmes,  ni 
à  des  actions  chimiques  entre  l'eau  où  plongent  les  lames  et  les 
couches  lerresti'es. 

«  2"  Ces  courants  augmentent  d'intensité  en  approfondissant 
les  cavités  où  les  lauies  extrêmes  sont  plongées  de  0'",5Û  à  2 
Hièlres  :  la  plus  grande  conductibilité  qu'on  trouve  dans  la  ligne 
lîiixte  en  approfondissant  les  cavités  extrêmes  rend  compte  de  ce 
«•ésultat.  Il  faut  en  dire  autant  de  l'augmentation  légère  et  passa- 
gère des  courants  électriques  qui  se  vérilic  par  l'eflel  de  la  pluie 
surle  terrain  qui  entoure  immédiatement  les  cavités  où  plongent 
les  électrodes. 

«  3°  On  n'a  pas  trouvé  que  létendue  des  lames  de  zinc  et 
le  diamètre  des  vases  poreux  eût  une  influence  bien  marquée  sur 
l'intensité  de  ces  courants,  lorsqu'on  opérait  à  la  profondeur  de  2 
mètres. 

«  4"  Dans  la  ligne  méridienne  ou  sud-nord,  le  courant  élec- 
trique a  eu  toujours  une  direction  constante:  des  centaines  d'ob- 
servations ont  constamment  montré  que  le  courant  entrait  dans 
le  galvanomètre  par  la  ligne  métallique  venant  du  sud  et  en  sor- 
tait pour  entrer  dans  la  ligne  allant  au  nord. 

»  En  comparant  les  déviations  à  peu  près  conformes  obtenues 
dans  ce  grand  nombre  d'observations,  on  déduit  que  ce  coui-ant 
présente,  dans  les  vingt-quatre  heures,  deux  maximum  et  deux 
wmim»m  d'intensité  Les  deux  mmimum  sont,  pendant  le  jour 
et  dans  la  nuit,  à  peu  près  aux  mêmes  heures,  c'est-à-dire  de  41 
heures  à  1  heure.  Après  1  heure,  dans  la  nuit,  le  courant  aug- 
mente et  atteint  un  maximum  de  5  à  7  heures  du  matin;  dans  le 
iouv,  ce  maxi7nn m  oscille  entre  3  et  7  heures  après  midi.  La 
différences  d'intensité  entre  les  miinmnm  et  les  maximum  d'in- 
tensité est  plus  grande  que  de  1  à  2. 


480  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

«  5"  Danslii  ligne  é(iu;itoi'i;ile,  les  résultats  soril  très-différeiils 
et  sujets  à  de  grandes  variations.  Souvent  l'aiguille  reste  à  0 
degré,  souvent  elle  oscille  tantôt  dans  un  cadran,  tantôt  dans 
l'autre,  en  allant  de  2  à  3  degrés  jusqu'à  14  et  15  degrés  du 
même  côté,  et  souvent  elle  oscille  autour  de  0  degré.  La  direc- 
tion de  ces  courants  qui  a  été  trouvée  la  plus  fréquente  dans  la 
ligne  équaloriale  était  d'ouest  à  est  dans  le  fil  métallique. 

«  6°  En  établissant  les  communications  entre  les  lignes  sud- 
est,  sud-ouest,  et  nord-est,  nord-ouest,  les  courants  trouvés  ont 
été  généralement  ceux  qui  circulaient  dans  la  portion  de  la  ligne 
appartenant  à  la  ligne  sud-nord. 

«  7"  On  n'a  jamais  observé  que  la  température  plus  ou  moins 
élevée,  qui  a  varié  de  0  degré  dans  la  nuit  jusqu'à  -p  18  degrés 
ou  20  degrés  dans  le  jour,  l'huinidilé  ou  la  sécheresse  de  l'air, 
et  même  le  temps  d'orage,  eussent  une  influence  sur  la  direction 
et  sur  l'intensité  du  courant  de  la  ligne  méridienne, 

«  8"  Les  résultats  ont  été  les  mêmes,  soit  que  la  portion  mé- 
tallique de  la  ligne  fût  suspendue  sur  les  poteaux,  soit  qu'elle  fût 
couchée  sur  le  sol.  » 

L'auteur  termine  par  une  discussion  des  causes  encore  fort  ob- 
scures auxquels  on  peut  attribuer  ces  courants  ;  il  signale  à  cet 
égard  le  fait  suivant  qui  pourra  peut-être  jeter  un  jour  nouveau 
sur  ce  sujet  : 

«  Ces  courants  liM'restresont  une  plus  gi-ande  intensité,  pour 
une  ligne  mixte,  la  distance  enlie  les  extrémités  restant  la  même, 
lorsque  les  cavités  extrêmes  qui  établissent  la  communication  entre 
les  fils  métalliques  et  la  terre  sont  à' des  niveaux  différents,  que 
lorsque  ces  communications  sont  établies  dans  une  couche  hori- 
zontale. Ainsi,  j'ai  établi  depuis  plusieurs  mois  une  ligne  sur  la 
colline  de  Turin  ,  dont  le  fil  métallique  en  ligne  droite  a  à  peine 
600  mètres  de  longueur,  et  dont  les  cavités  extrêmes  sont  à  une 
difl"érence  de  niveau  d'à  peu  près  150  mètres.  La  ligne  qui  joint 
les  deux  cavités  est  dans  unedireclion  intermédiaire  ou  sud-est  et 
nord-ouest.  Le  courant  circule  constamment  depuis  cinq  ou  six 


PHYSIQUE.  181 

mois  de  bas  en  haut  dans  le  fil  mélallitiiie  ou  de  rexlrémité  nord- 
ouest  à  l'exlrémilé  sud-ouest.  Toutes  les  précautions  (|ue  j'ai  déjà 
décrites  ont  été  employées  dans  la  construction  des  cavités  où 
plongent  les  lames  de  zinc,  et  j'ai  la  certitude  que  le  courant 
obtenu  ne  dépend  ni  d'une  hétérogénéité  quelconque  dans  le  lil 
métallique,  ni  des  lames  extrêmes,  ni  d'une  action  chimique  enti'e 
les  lames  et  les  couches  terrestres  où  elles  sont  plongées.  Quand 
on  a  soin,  comme  je  l'ai  fait  pendant  plusieurs  jours  de  suite,  de 
maintenir  à  une  hauteur  constante  les  liquides  des  cavités  extrê- 
mes, l'eau  et  la  solution  de  sul  aie  dans  les  vases  poreux,  la  dé- 
viation reste  à  peu  pi'ès  invariable,  quels  que  soient  l'état  du  ciel 
et  la  tenipéraluro  d^  l'air,  et  ce  n'est  qu'à  la  suite  d'une  pluie 
assez  longue  que  la  déviation  augmente  temporairement.  Je  n'ai 
pas  remarqué  dans  cette  ligne  les  périodes  dont  j'ai  parlé.  D'au- 
tres lignes  à  peu  près  de  celte  longueur,  dans  des  terrains  sem- 
blables, établies  au  pied  de  la  colline  dans  une  couche  horizon- 
tale, n'ont  pas  donné  de  déviation  sensible. 

«  Si  l'influence  de  la  différence  de  niveau  des  extrémités  de  la 
ligiit'  métailiipie  se  trouvait  vérifiée  dans  un  grand  nondDre  de  cas 
dilïéients,  si  la  direction  du  courant  était  constante,  c'est  à-dire 
toujours  de  bas  en  haut  dans  le  fil  métallique,  ne  serait-on  pas 
tenté  d'attribuer  ces  courants  à  l'état  électrique  négatif  delà  terre, 
dont  la  tension  serait  inégale  entre  la  plaine  et  les  points  élevés, 
comme  il  arrive  dans  un  globe  électrisé  communiquant  avec  une 
pointe  métallique?  En  effet,  de  même  qu'on  voit  augmenter  les 
signes  de  l'électricité  positive  de  l'air  à  mesure  qu'on  s'élève 
dans  l'atmosphère,  on  trouve  aussi  des  signes  plus  forts  d'électri- 
cité négative  en  s'élevant,  lorsqu'un  fil  de  cuivre  isolé,  dont  une 
extrémité  communique  avec  la  terre,  est  porté  en  contact  de  la 
boule  de  l'électroscope  avec  l'autre  extrémité.  Cette  explication 
pourrait  être  soumise  à  l'épreuve  lorsque  l'atmosphèi'e  présen- 
terait pendant  un  certain  temps  des  signes  d'électricité  négative. 
J'ai  quelquefois  obtenu  des  signes  très-passagers  de  cette  électri- 
cité à  l'approche  des  pluies  d'orage,  sans  noter  aucune  variation 

Archives,  T.  XX.  —  Juin  1864.  12 


182  BULLETIN   SCIENTIFIQUE, 

dans  le  courant  de  la  ligne,  mais  je  me  propose  de  continuer  des 
expf^riences  de  comparaison  de  ce  genre  entre  l'élal  éleclri(iue  de 
l'atmosphère  et  la  direction  du  courant  terrestre,  y 


CHIMIE. 


G.  Rose.  Ueber  die  chemische  zusammensetzung  . . . .   Sur  la 

COMPOSITION  chimique  DE  LA  BRAUiMTE  ET   DE  LA  HAUSMAN'NITE, 
ET  SUR  l'iSOMORPHISME  DU  BIOXYDE  DE  M.VNG.\NÈSE  AVEC  l' ACIDE 

SILICIQUE.  {Pofjgendorff's  Annalen,  t.  CXXl,  p,  518.) 

Malgré  leur  composition,  la  braunile  et  la  hausmannile  ne 
sont  pas  isomorphes  avec  l'hématite  et  la  magnélile;  ce  fait  as- 
sez étonnant  peut  s'expliquer  en  admettant  que  ces  deux  espèces 
minérales  sont  des  manganites  MnO,  MnO-  et  (il/nO)^,  MnO-, 
analogues  à  la  psilomélane.  Plusieurs  faits  viennent  à  l'appui  de 
celte  manière  de  voir  :  ainsi,  par  exemple,  il  est  reconnu  main- 
tenant que  le  bioxyde  de  manganèse  joue  le  plus  souvent  le 
rôle  d'un  acide  faible  ;  certains  oxydes  intermédiaires  de  man- 
ganèse peuvent  se  dédoubler  à  la  manière  du  minium  ;  etc. 

Les  braunites  d'Allemagne  contiennent  de  la  baryte  ;  dans  celles 
du  Pié(nont,  la  silice  neutralise  une  partie  de  l'oxyde  manga- 
neux  ,  les  premières  doivent  donc  se  formuler  {MnO,  BaO), 
MnO'^el  la  dernière  MnO,  [SiO"^,  MnO'^). 

Il  résulte  de  là  l'isomoi'phisme  de  l'acide  silicique  avec  le  bi- 
oxyde de  manganèse  et  le  dimorphisme  du  silicate  manganeux. 

M.  D. 


Lallemand  Note  sur  les  cyanures  de  cuivre  et  quel- 
ques-unes DE  leurs  COMBINAISONS.  {Comples  rendus  de  l'Aca- 
démie des  sciences,  t.  LVIII,  p.  750.) 

Faute  d'avoir  pris  connaissance  des  travaux  de  ses  devanciers, 
l'auteur  publie  comme  nouveaux  des  résultats  qui  avaient, 
pour  la  plupart,   été  obtenus  d'une  manière  plus  complète  par 


CHIMIE.  183 

MM.  tto  llliiei',  Gmelin,  [{iiiinnelsbci'ir,  Meillot,  HœHt^cc,  Moii- 
lliiors  cl  I5:il;inl.  ['oui-  la  mémo  r;iisoii,  un  ou  di'iix  faits  ijii'il 
aurait  été  inléressant  d'examiner  de  plus  près,  lui  ont  échappé  : 
ainsi,  par  exemple,  la  formalion  d'acide  purpuri(jue  qui  a  lieu, 
d'après  M.  Meillet,  dans  la  préparation  du  cyanure  cuproso- 
baryli(p>e  ^ 

On  avait  admis  jusqu'à  présent  que  les  cyanures  doubles  cuproso- 
métalliques  étaient  formés  par  des  équivalents  égaux  des  cyanures 
simples;  M.  Lallemand  attribue  à  ces  sels  la  formule  générale 
M.  Cy  4-  2  Cu"'  Cy  ;  cependant  M.  Rainmelsberg  a  fait  connaître 
deux  composés  qui  se  représentent  par  A'  Cy  -\-  Cir  Cy  et  par 
3KCyA-CéCy.^.  M.  D. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE. 

N.  LiEBERKUEHN.  UeBER  BE\VEGUNGSERSCHEINUNGEN,etC.  SuR  LES 
PHÉNOMÈNES  MOTEURS  CHEZ  LES  ÉPONGES.   (Avchiv  f.  AlUlt.  Uinl 

Pliysiologie,  1863,  p.  717). 

Les  mouvements  observés  jusqu'ici  chez  les  éponges  concer- 
nent, les  uns,  des  parties  plus  ou  moins  étendues  de  la  peau  et  des 
tubes  d'éjection,  les  autres,  les  cellules  isolées. 

Dans  la  contraction  des  tubes  déjecteurs,  la  paroi  de  ces  or- 
ganes s'épaissit  en  se  raccourcissant  et  sa  surface  se  mamelonné, 
permettant  d'apercevoir  les  limites  des  cellules  auparavant  in- 
distinctes. Les  mouvements  de  la  peau  consistent  en  un  rappro- 
chement ou  un  éloignement  du  parenchyme  du  corps,  ainsi  que 
dans  l'ouverture  ou  l'occlusion  des  pores  d'ingestion.  Quant  aux 
cellules  considérées  isolément,  elles  sont  susceptibles  de  changer 
de  forme,  de  présenter  alternativement  une  apparence  sphéri- 
que  ou  étoilée,  par  exemple.  Jus(ju'ici  cependant  personne  n'a- 
vait observé  de  déplacement  de  ces  cellules.  Ce  sont  des  mou- 

*  Joiirn.  (Je  Phnrm.  et  de  Cliiinie  (3  série)  t.  XI  p.  249. 
2  Formules  en  équivalents. 


484  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

vemenls  de  celte  nature  que  M.  Lieberkùhn  décrit  dans  un  nou- 
veau mémoire  sur  les  spongilles. 

Le  parenchyme  du  corps  des  spongilles  présente  une  distribu- 
tion très-variable,  tandis  que  le  squelette  siliceux  conserve  lou- 
joui's  dans  tous  les  exemplaires  la  même  forme  caractéristique. 
Tantôt  ce  parenchyme  présente  une  structure  caverneuse  :  il 
renferme  des  cavités  plus  ou  moins  isolées  les  unes  des  autres 
et  en  connexion  avec  les  ouvertures  d'ingestion  ou  avec  le  tube 
d'éjection  ;  tantôt  ces  cavités  sont  remplacées  par  un  système 
de  canaux  qui  s'étendent  dans  une  grande  partie  de  l'éponge 
pour  s'ouvrir,  en  définitive,  directement  dans  le  tube  déjecteur, 
el  dans  ce  cas,  une  grande  partie  de  la  peu  est  privée  d'ouver- 
tures d'ingestion.  Dans  d'autres  cas  les  pores  cutanés  sont  semés 
en  très-grand  nombre  sur  toute  la  surface  de  l'éponge  et  condui- 
sent d'ordinaire  dans  une  grande  cavité,  apparlenant  au  territoire 
d'ingestion.  Les  parois  des  cloisons,  qui  limitent  ces  cavités,  por- 
tent les  appareils  vibratiles.  Dans  d'autres  spongilles  il  n'existe  pas 
de  cloisons  membraneuses  délimitant  les  cavernes,  mais  le  corps 
est  parcouru  en  tous  sens  par  des  trabécules  d'épaisseur  variable 
s'appuyanl souvent  sur  la  peau.  Les  unes  ont  une  apparence  com- 
plètement lissi^  sans  contour  de  cellules  appréciable,  et  les  plus 
foi'tes  portent  les  appareils  vibratiles.  D'autres  .«ont  étranglées 
en  chapelet,  étant  formées  par  une  simple  rangée  de  cellules 
juxtaposées.  D'autres  encore  sont  formées  par  plusieurs  rangées 
de  cellules  juxtaposées  dont  les  limites  sont  visibles  seulement  à 
la  surface  (de  manière  à  simuler  un  revêtement  épilhèlialj  ou 
bien  seulement  dans  le  centre  de  la  trabécule.  > 

Toutes  ces  apparences  si  ditféi'entes  peuvent  se  présenter 
successivemciit  dans  une  même  et  seule  spongille.  Des  cloi- 
sons parencbymateuses  homogènes  se  sont  contractées  sous 
les  yeux  de  M.  Lieberkiilm  en  trabécules  à  structure  celluleuse 
et  en  forme  de  chapelet.  Il  a  vu  en  revanche  des  liabéculfs  voi- 
sines s'étaler  et  se  souder  ensemble  de  manière  à  constituer  une 
jtaroi  membraneuse.  Les  cavités  s'ouvrent  les  unes  dans  les  au- 


ZOOLOGIE,  ANATOMIË  ET  PALÉONTOLOGIE.       185 

très  et  se  séparent  de  nouveau.  Les  rra|,Miienls  de s[)oni,'illes  excisés 
artifu'ielleinenlenseiirneiU  que  les  cellules  du  parenchyme  peuvent 
se  réunir  en  quelques  lieures  pour  former  une  enveloppe  cutanée. 

Les  pores  d'ingestion  ne  sont  d'ailleurs  point  caractéristiques 
de  la  peau  puisqu'on  en  voit  naître  de  tous  semblables  dans 
les  cloisons  membraneuses  de  l'intérieur  du  corps.  Les  tubes 
d'éjection  sont  le  siège  de  mouvements  loiil  particuliers.  L'auteur 
a  vu  des  cellules  de  la  couche  la  plus  interne  monter  en  glis- 
sant le  long  de  la  paroi  du  tube  pour  redescendre  ensuite. 

M.  Lieberkiihn  a  constaté  d'une  manière  positive  un  fait  qui 
n'était  que  soupçonné  depuis  les  observations  de  Laurent,  celui 
de  la  reproduction  des  éponges  par  division  spontanée.  Sur  des 
individus  conservés  dans  des  vases  pleins  d'eau  de  source,  il  a 
vu  le  corps  se  contracter  et  émettre  çà  et  là  des  prolongements 
qui  ne  tardent  pas  à  se  détacher  et  à  se  glisser  sur  des  parties 
vides  du  sipielelte  sili  "eux  et  même  sur  le  fond  du  vase.  Cette  pro- 
duction paraît  n'avoir  lieu  que  chez  des  individus  près  di^  périr. 
Mais  les  fiagments  ainsi  mis  en  liberté  continuent  de  vivre,  et,  au 
bout  de  quelques  semaines,  ils  ont  produit  dans  leur  intérieur 
des  aiguilles  de  silice  et  des  cils  vibraliles. 

Chez  ces  Craginents  de  spongilleset  chez  les  individus  complets 
en  voie  de  périr.  M.  Lieberkiihn  a  été  témoin  de  phénomènes 
qui  peuvent  facilemnnl  donner  lieu  à  des  méprises.  Des  cellules 
de  l'animal  se  détachent  de  la  masse  et  restent  dispersées  tout 
autour.  Une  partie  d'enlr'elles  finissent  par  se  dissoudre  ,  mais 
d'autres,  ou  du  moins  des  corps  qui  par  leur  apparence  ne  peu- 
vent s'en  distinguer,  commencent  à  émettre  des  fdaments  trans- 
parents très-minces  comparables  à  ceux  desact.inophrys.  Qurlques- 
uns  de  ces  corps  s'enkystent  même  à  la  manière  des  actinophrys 
et  des  amœba.  De  ces  kystes  on  voit  sortir  quelquefois  plus  tard 
quatre  ou  cinq  monadçs  uni-flagellées,  susceptibles,  soit  de  ram- 
per cà  la  manière  des  ainoeba,  soit  de  nager  à  l'aide  de  leur  ll.i- 
gellum.  Ces  êtres  sont  quelquefois  en  si  grand  nombre  dans 
l'intérieur  des  spongilles  eu  voie  de  périr,  qu'on  pourrait  être 


186  BULLETIN  SCIENTIFIQLE. 

tenté  de  les  prendre  pour  des  amas  de  ccllulos  des  spongilles. 
Il  laiidrail  alors  revenir  à  l'idée  de  Diijardin  (|iii  ne  voyait 
dans  les  spongilles  que  des  amas  d'amœba  habitant  une  sorte 
de  polypiers  siliceux.  Toutefois  M.  Lieberkiihn  montre  (|ue  ces 
êtres  ne  font  point  partie  intégrante  des  spongilles  et  qu'ils  ap- 
paraissent aussi  en  grande  quantité  dans  des  œufs  de  poissons 
et  d'autres  animaux  en  voie  de  périr.  Il  laisse  incertaine  la  ques- 
tion de  savoir  si  les  monades  sont  les  embryons  de  ces  espèces 
d'amœba  et  si  l'on  ne  doit  les  considérer  que  comme  les  parasites 
de  ces  parasites.  Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  rapprocher  ces  faits 
d'observations  qui  ont  été  faites  d'autre  part  (Jœger)  chez  les 
hydres.  On  a  prétendu,  en  effet,  que  ces  animaux  seraient  sus- 
ceptibles de  se  résoudre  en  petits  êtres  uni-cellulaires  amaebi- 
formes  susceptibles  de  reproduire  des  hydres.  N'y  aurait-il  point 
là-dessous  un  cas  de  parasitisme  analogue  mal  interprété? 


Otto  Nasse.  Die  Eihullen  der  Spitzmaus,  etc.  Les  enveloppes 

DE    l'oeuf    chez    la     MUSARAIGNE    ET  LE    HÉRISSON   [Archiv  f. 

Anat.  u.  Phys.,  1864,  p.  750.; 

Les  embryologisles  savent  depuis  longtemps  que  le  placenta 
est  limité  chez  les  chiens  et  les  chats  par  deux  anneaux  de 
couleur  verte  dont  la  couleur  est  due  à  une  substance,  voisine 
de  la  bile,  d'après  Barruel,  substance  à  laquelle  iM(!ckel  de  liems- 
bach  a  donné  le  nom  d'hémalochlorine.  Aujourd'hui  M.  Nasse 
retrouve  celte  même  substance  chez  les  embryons  des  musa- 
raignes, seulement  son  siège  n'est  point  le  même  que  chez  les 
embi'yons  des  chiens  et  des  chats.  Chez  ces  derniers,  en  effet, 
elle  est  logée  dans  les  villosités  du  chorion,  tandis  que  chez  les 
musaraignes  elle  est  déposée  dans  les  cellules  de  l'épithélium  qui 
revêt  le  sac  ombilical  et  ses  villosités. 

Dans  son  essai  de  classification  des  vertébrés  basée  sur  le  dé- 
velop(iement ,  M.  Milne  Edwards  rapproche  les  insectivore^  des 
rongeurs  à  cause  de  la  forme  discoïde  du  placenta.    Il  ne  fau- 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.       187 

(Irait  point  croire  cependant  que  ces  animaux  présentent  une 
évolution  itlcnii(pie.  Chez  le  rut,  vers  la  fin  de  la  vie  fœtale, 
l'enveloppe  la  plus  externe  de  l'œuf  est,  selon  M.  Nasse,  une 
mendjrane  résultant  de  la  transformation  de  la  vésicule  ombili- 
cale. Quant  au  chorion,  il  a  entièrement  disparu.  Chez  la  musa- 
raii^ne,  au  contraire,  le  chorian  persiste  et  recouvre  la  membrane 
villeuse  résultant  de  la  transformation  de  la  vésicule  ombilicale. 
Au  point  de  vue  des  enveloppes  de  l'œuf,  l'embryon  du  hérisson 
paraît  s'écarter  encore  bien  plus  du  type  des  rongeurs  que  celui  de 
la  musaraigne.  Non-seulement  son  chorion  persiste,  mais  en- 
core le  sac  ombilical,  qui  forme  chez  les  rongeurs  une  enveloppe 
tout  autour  de  l'œuf,  offre  chez  lui  une  tout  autre  apparence  et 
conserve  pendant  une  grande  partie  de  la  vie  inlra-ulérine,  peut- 
être  même  jusqu'à  la  naissance,  la  forme  d'une  vésicule.  Dans 
des  œufs  renfermant  déjà  un  embryoii  bien  développé  long  de  15 
à  19  millimètres,  on  aperçoit  immédi?tement  sous  le  chorion  une 
raie  rougeàlre  large  d'envii'on  5  millimètres.  Si  l'on  ouvre  le 
chorion,  on  reconnaît  que  cette  bande  n'est  que  la  vésicule  ombi- 
licale alîaissée  sur  elle-même  et  munie  de  papilles  vasculaires 
sur  sa  paroi  interne.  La  vésicule  est  vide  et  ses  fondions,  par 
conséquent,  entièrement  problématique  à  cette  époque  de  la  vie 
embryonnaire.  L'hémalochlorine  fait  complètement  défaut  aux 
œufs  du  hérisson. 


Alex.  Agassiz.On  Arachnactis,  etc.  Sur  l'Arachnactis  brachio- 

LATA,    ACTINIE  FLOTTANTE,    TROUVÉE  PRÈS    DE  NAHAMT  MASSA- 

CHUSSETS.   (Journ.  Bost.  Soc.  Nat.  Hist.  Févr.  1803.  p.  525. 

Le  zoophyte  zoanlhaire  décrit  par  M.  Alex.  Agassiz  dans  ce 
petit  mémoire  est  proche  parent  de  l'Araclmaclis  que  M.  Sars 
a  fait  connaître  dans  sa  Fmina  lillordis.  M.  Agassiz  insiste  tout 
particulièrement  sur  la  structure  bilatérale  de  ce  type,  à  peu  près 
aussi  frappante  que  celle  des  Philoméduses  et  des  Halcampa, 


188  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

étudiés  par  M.  M.  Fritz  Muller  el  Sirelhill  Wright  \  La  bouche  est 
en  effet  excentrique  et  allongée  en  fente.  Les  tentacules  sont 
distribués  en  deux  rangées,  l'une  placée  immédiatemenl  autour  de 
la  bouche,  l'autre  sur  le  bord  du  disque  actinal  (oral).  Con 
trairement  à  ce  qui  se  passe  chez  d'autres  polypes  zoantliaires  les 
tentacules  du  premier  cycle  ne  se  développent  poiril  tous  siuiul- 
tanéinenl  :  les  plus  anciens  sont  placés  à  l'une  des  extrémités 
de  l'axe  longitudiii.il  de  la  boucle  el  de  nouveaux  tentacules  ap- 
partenant au  même  cycle  apparaissent  successivement  à  l'ex- 
trémité opposée.  Outre  ces  tentacules  qui  sont  tous  pairs,  il 
existe  un  tentacule  impair  correspondant  à  l'extrémité  de  la 
bou(  he  la  plus  rapprochée  du  bord  du  disque. 

M.  Agassiz  pense  que  le  Dianthée  de  M.  Busch  qui  est,  d'après 
M.  Leuckart,  un  jeune  Cérianthe,  présente  la  même  disposition 
des  tentacules  que  lesArachnactis.il  juge  qu'il  serait  convenable 
de  former  pour  ces  actinies  à  double  rangée  de  tentacules  un  sous- 
ordre  spécial,  caractérisé  par  la  circonstance  que  les  cloisons  d'un 
même  cycle  sont  de  longueur  dilférenle.  Ce  soùs-ordre  com- 
prendrait pour  le  moment  deux  familles,  dont  les  Cérianthes  cl 
les  Arachnactis  seraient  les  représentants. 

^\.  Archives.  Tome  XIV,  pag    177. 


OBSERVATIONS  METEOROLOGIQUES 

FAITES  A  L'OBSERVATOIRE  DE  GENÈVE 

80US  la  direction  de 

M.  le  Prof.  E.  PLANTAMOUH 
Pendant  le  mois  de  MAI  1864. 


Le  2,  gelée  blanche,  iiiiuirauin  -|-  O^jS  ;  halo  solaire  dans  la  matinée. 
12,  brouillard  le  matin  de  bonne  heure. 
14,  depuis  8  h.  30  m.,  couronne  lunaire  à  plusieurs  reprises  dans  la  soirée. 

18,  de  1  h    55  m.  à  2  h.  10  m.,  quelques  faibles  roulements  de  tonnerre  du  c6té  de 

l'Ouest  ;  les  nuages  orageux  suivent  le  Jura  du  N.  au  S. 

19,  hâle  assez  intense  pendant  tout  le  jour. 

20,  le  hâle  a  été  beaucoup  plus  intense  que  la  veille  ;  le  soleil,  et  pendant  la  nuit  les 

étoiles  avaient  une  teinte  rougeâtre. 

21,  le  hâle  a  duré  encore  pendant  toute  la  matinée,  jusques  vers  midi,  oh  un  assez 

fort  vent  du  Sud  s'est  levé.  Le  soir,  de  7  h.  40  m.  à  8  h.  15  m.,  éclairs  et  fai- 
bles tonnerres  du  côté  du  Sud  ;  l'orage  passe  du  SSO.  au  SSE. 

29,  de  6  h.  20  m.  à  6  h.  30  m.  du  matin,  on  voit  très-bien  les  deux  parhélies  sur  le 
cercle  du  halo  ordinaire. 

31,  halo  solaire  de  9  h.  25  m.  à  9  h.  35  m.  du  matin. 


Valeurs  extrêmes  de  la  pression  atmosphérique. 

MAXIMUM.  MINIMUM. 

DUn  DUQ 

Le  1,  à  10  h.  soir 730,76 

Le  3,  à     6  h.  soir 721,87 

6,  à     8  h     matin...  728,18 

8,  à     6  h.   soir. 717,49 

11,  à    6  h.  malin. ..  723,86 

12,  à     midi 719,90 

18,  à     8  h.  matin  ...  731,39 

21,  à     6  h.   soir 721,16 

25,  à     6  h.   matin...  728,47 

26.  à     5  h.  soir 718,50 

29,  à    8  h.  matin...  726,87 


Archives,  t  XX.  —  Juin  1864. 


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MOYENNES  DU  MOIS  DE  MAI  18<)4 


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Baromètre. 

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ire  décade,  725,17     725,27     725,03     724,66     724,33     724,04     72.), 98     724,47  724.68 

2e       »_      727,12     727,31     727,20     726,76     726,37     726,04    725,99     726,35  726,78 

30       »'      725,37     7-25,41     725,21     724,76     724,20     723,95     723,95     724,44  725,17 

Mois       725,87     725,98     725,79     725,37     724,94     724,66     724,61     725,07  725,53 

Température. 

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2e      »      +11. ô7  -\-n,'o\  +15,96  +n,97  +19,16  +'8,79  +17,03  +15,27  +13,83 

3«       »      +  9,73  +13,90  +16,22  +18,27  +19,18  +18,71  +17,67  +1'1.79  +1^2,61 

Mois     +10,12  +13,66  +15,77  +17,50  +18,35  +17,87   +16,51  +14,26  +12,72 

Tension  de  la  vapeur. 


l"  décade, 

7,65 

7,88 

8.08 

7,76 

7,58 

7,72 

7,68 

8,09 

8, M 

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9,34 

9.62 

9.98 

9,90 

9,62 

9,03 

9,61 

9,68 

9,75 

3e       » 

7,07 

7,53 

7,29 

6,87 

7,31 

6,81 

7,05 

7,10 

7,25 

Mois  7,99         8,41  8,41         8.14         8,14         7,82         8,08         8,25         8,36 

Fraction  de  saturation  en  millièmes. 


pe  décade. 

870 

731 

635 

574 

537 

568 

613 

737          793 

2e         » 

919 

810 

742 

651 

597 

583 

674 

755          828 

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781 

C23 

521 

140 

438 

427 

465 

555          652 

Mois 

854 

718 

629 

551 

521 

523 

580 

678           754 

Tberm.  min. 

Therm.  max. 

Clarté  moyenne 
du  Ciel. 

Température 
du  KhAne. 

Eau  de  pluie 
ou  de  ueige. 

Limnimètre. 

0 

0 

0 

mm 

P- 

Ire  décade. 

+  7,44 

+18,41 

0,69 

9,40 

29,8 

31 A 

2»        » 

+  9,73 

+•20,73 

0,39 

11,87 

27,8 

44.1 

3e         » 

+  7,13 

+20,28 

0,31 

15,40 

6,5 

47.9 

Mois         +  8,07  +19,82  0,46  12,47  61,1  43,3 

Dans  ce  mois.,  l'air  a  élé  calme  1  fois  sur  100. 

Le  ra[)poi  t  des  vents  du  NE.  à  ceux  du  SO.  a  été  celui  de  1,43  à  1,00. 
La  diiectiod  de  la  rtîsultante  de  tous  les  vents  observés  est  N.  23**, 3  0.  et  son  iutecsitô 
est  égale  à  39  sur  100. 


TABLEAU 


DES 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES 


FAITES  AU  SAINT-BERNARD 

pendant 
LE  MOIS  DE  MAI   1864. 


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MOYENNES  DU  MOIS  DE  MAI  1864. 


6  b.  m.        8  h.  m.       iOh.  m.         Midi.  t  h.  s.  4  h.  i.  6  b.  i         8  b.  t.         10  h.  t. 


Baromètre. 

mm              mm              mm              mm             mm  mm  mm  mm  mm 

iredecade,    562,77     50-2,79     562,93     562,85     562,90  562,99  562,91  563,00  563,00 

2e       »        565,98     566,23     566,35     566,42     566,43  566,38  566,34  566,60  566,83 

se      »         563,42     563,57     563,64     563,81     563,78  563,72  563,75  563,88  564,16 

Mois       564,04     564,18     564,28     564,34     564,35  564,34  564,31  564,47  564,65 


Température. 


ire  décade,--  1,87  +  0,90  +  2,06  +  3°13  +  3,01  +  2,17  +  0,87  —  0,50  —  0,68 

2e       »      +  0,88  +  3,04  +  4,75  -j-  5,89  -j-  6,48  +  6,05  +  ^,86  +  2,66  +  2,23 

se       »      —  0,50  +  1,42  -f-  2,27  +  3,51  -\-  3,97  -j-  3,89  +  1>92  +  0,43  —  0,05 

Mois    —  0,50  +  1,77  +  3,00  +  4,16  +  4,47  +  4,03  +  2,21  +  0,85  +  0,50 


Min.  ob:>ei'vé.' 

Max.  observé.^ 

Clarté 

moy.  du 

Ciel. 

Eau  de  pluie 
ou  de  ueige. 

Hauteur  de  la 
neige  tombée. 

0 

0 

mm 

mm 

li-e  décade, 

-  2,17 

+  4,05 

0,74 

137,4 

315 

2e         » 

+  0,73 

+  6,85 

0,57 

80,0 

270 

Se         » 

—  0,97 

+  4,26 

0,50 

80,5 

0 

Mois  —  0,81  +  5,03  0,60  297,9  685 


Dans  ce  mois,  l'air  a  été  calme  25  fois  sur  100- 

Le  rapport  des  vents  du  NE .  à  ceux  du  SO.  a  été  celui  de  5,71  à  1,00. 
La  direction  de  la  résujtante  de  tous  les  vents  observés  est  N.  45<*E.,  et  son  intensité 
est  égale  à  64  sur  100. 

*  Voir  la  note  du  tableau. 


SUR  LA  SYNTHÈSE 

DES  SUBSTANCES  ORGANIQUES 

PAR 

M.    BERTHELOT'. 

(Discours  prononcé  à  la  Société  chimique  de  Londres,  le  4  juin  1864.) 


L'analyse  montre  que  la  plupart  des  composés  organi- 
ques sont  formés,  les  uns  de  carbone  et  d'hydrogène, 
les  autres  de  carbone,  hydrogène  et  oxygène  ou  azote, 
d'autres  enfin  de  carbone,  hydrogène,  oxygène  et  azote. 
Ces  quatre  éléments,  unis  en  proportions  extrêmement 
variées,  constituent  les  principes  immédiats  des  liquides 
et  des  tissus,  soit  des  animaux,  soit  des  plantes.  C'est 
donc  eux  que  nous  devons  combiner,  deux  à  deux^  trois 
à  trois  ou  quatre  à  quatre  pour  effectuer  la  synthèse  des 
produits  organiques.  La  nécessité  d'une  telle  entreprise 
est  manifeste  puisqu'elle  nous  fournit  les  seules  preuves 
rigoureuses  de  l'identité  des  forces  qui  règlent  les  phé- 
nomènes chimiques  dans  l'organisme  et  dans  les  substan- 
ces minérales. 

Je  vais  tâcher  de  montrer  comment ,  en  partant  des 
éléments  et  des  composés  minéraux,  nous  pouvons  com- 

I  Traduit  du  Journal  of  Ihr  cliem'iral  iodety,  ?.''  séries,  vol.  H, 
page  57,  Februaiy  1804. 

Archives,  T.  XX.  —  Juillet  18G4.  13 


198  SUR    LA    SYNTHÈSE 

biner  le  carbone  d'abord  avec  l'hydrogène ,  puis  avec 
l'oxygène  et  enfin  avec  l'azote,  engendrant  ainsi  des 
composés  organiques  dont  les  uns  sont  identiques  avec 
certains  corps  naturels ,  et  les  autres  seulement  analo- 
gues à  ces  derniers ,  mais  peuvent  servir  à  préparer  de 
nouveaux  composés  naturels. 

Le  développement  des  méthodes  générales  suivies  pour 
réaliser  cet  objet  nous  conduirait  trop  loin  ;  aussi  me 
bornerai-je  à  une  série  d'exemples  particuliers,  tirés  pour 
la  plupart  de  mes  propres  expériences. 

Prenons  d'abord  les  éléments  comme  point  de  départ. 
Le  carbone  et  l'hydrogène  sont  susceptibles  de  s'unir  di- 
rectement. Il  suffit  pour  cela  de  porter  le  premier  à  l'in- 
candescence dans  l'arc  électrique,  tout  en  faisant  passer 
un  courant  d'hydrogène  entre  les  pôles  ;  les  deux 
corps  se  combinent  alors  immédiatement  en  produisant 
de  l'acétylène  : 

4C-i-2H  =  G^  IP 

(acétylène) 

(Suivent,  dans  l'original,  les  détails  du  procédé  ;  les 
ayant  exposés  précédemment  dans  les  Archives,  1862, 
t.  XIV,  p.  9S,  nous  les  supprimerons  ici.) 

L'acétylène  est  un  gaz  très-important  qui  prend  inva- 
riablement naissance  quand  les  substances  organiques 
sont  chauffées  au  rouge  ;  il  existe  dans  le  gaz  d'éclai- 
rage auquel  il  donne  son  odeur  plutôt  fétide  et  son  pou- 
voir éclairant. 

Nous  avons  ainsi  combiné  le  carbone  avec  l'hydrogène 
et  obtenu  l'acétylène,  premier  anneau  d'une  longue  chaîne 
d'autres  [)roduils  dans  lesquels  nous  le  transformerons 


DES  SUBSTANCES  ORGANIQUES.       199 

successivement.  Nous  le  changerons  d'abord  en  un  nou- 
vel liydrocarbure,  le  gaz  oléfianl  ou  élliylène,  composé 
connu  depuis  longtemps;  il  nous  suffira  pour  cela  de  lui 
ajouter  deux  équivalents  (riiydrogènc  : 

C/  [p  4.  2  11  =  G'  11' 

(élhylùnc) 

Celle  hydrogénation  se  fait  facilement  en  traitant  l'acé- 
lylure  cuivreux  par  l'hydrogène  dégagé,  non  pas  d'une 
solution  acide  qui  attaquerait  l'acétylure,  mais  d'une 
liqueur  alcaline,  laquelle  est  sans  action  sur  ce  composé. 
Je  me  sers  pour  cela  de  zinc  et  d'ammoniaque.  Par  ce 
moyen  l'acétylène  est  transformé  en  gaz  oléfiant.  En 
combinant  celui-ci  avec  les  éléments  de  l'eau,  nous  au- 
rons de  l'alcool.  Pour  obtenir  ce  résultat ,  il  faut  agiter 
l'éthylène  avec  de  l'acide  sulfnrique  concentré.  Cette 
agitation,  pour  être  efficace ,  ne  se  fait  pas  comme  les 
agitations  ordinaires.  Pour  consommer  l'absorption  d'un 
litre  de  gaz  par  l'acide,  trois  mille  secousses  sont  néces- 
saires, ce  qui  dure  plus  d'une  demi-heure;  trente  litres 
veulent  de  50  à  GOOflO  secousses.  Dans  ces  conditions, 
le  gaz  est  graduellement  absorbé;  il  s'unit  directement 
à  l'acide  sulfurique,  et  le  composé  qui  en  résulte  étendu 
de  7  ou  8  volumes  d'ean  ,  puis  soumis  à  la  distillation 
laisse  passer  de  l'alcool,  c'est-à-dire  l'hydrate  du  gaz 
oléfiant.  En  somme,  notre  expérience  se  réduit  à  une 
simple  hydratation  : 

C'  \V  f  2  II  0  =  C'  H?  O'^ 

(alcool; 

Voilà  donc  la  synthèse  du  premier  composé  qui  puisse 
s'appeler  naturel,  l'alcool,  substance  ternaire  contenant 
du  carbone,  de  l'hydrogène  et  de  l'oxygène.  Nous  avons 


200  SUR    LA    SYNTHÈSE 

uni  successivement  ces  trois  éléments,  et  nous  sommes 
arrivés,  par  des  méthodes  appartenant  à  la  chimie  miné- 
rale pure,  à  l'un  des  corps  les  plus  importants  de  la 
chimie  organique,  à  l'un  des  points  de  départ  de  ces  sé- 
ries qui  sont  si  riches  en  métamorphoses. 

Avant  d'aller  plus  loin ,  il  est  nécessaire  de  montrer 
comment  on  peut  arriver  au  même  résultat  par  d'autres 
moyens  un  peu  plus  longs,  il  est  vrai,  mais  non  moins 
certains.  On  ne  procède  plus,  dans  ces  expériences,  avec 
les  éléments  libres,  mais  avec  leurs  combinaisons  oxy- 
génées telles  qu'elles  se  trouvent  dans  la  nature ,  sur- 
tout à  l'état  d'eau  et  d'acide  carbonique. 

Étant  donnés  de  l'eau  et  de  l'acide  carbonique,  com- 
ment en  ferons-nous  des  substances  organiques?  Tel  est 
le  problème  que  nous  allons  attaquer,  non  par  des  théo- 
ries plus  ou  moins  sujettes  à  controverse,  mais  par  des 
expériences  directes  et  concluantes.  Pour  rendre  la  mar- 
che plus  claire,  avant  d'essayer  la  solution  de  celte 
question  dans  les  termes  où  je  viens  de  la  poser,  je 
la  résoudrai  d'abord  avec  les  composés  du  soufre  cor- 
respondants, l'hydrogène  sulfuré  II"  S'^  et  le  sulfure  de 
carbone  C"  S'',  ce  qui  est  plus  facile. 

Cela  se  réduit  en  réalité  à  soumettre  ces  deux  corps 
à  l'action  d'une  substance  capable  de  leur  erdever  le 
soufre  qu'ils  contiennent;  l'hydrogène  et  le  carbone  sont 
alors  mis  en  liberté,  et  se  trouvant  en  présence  à  l'état 
naissant,  ils  s'unissent  pour  former  un  hydrocarbure,  le 
gaz  des  marais,  C*  //*,  dont  la  composition  est  analogue 
à  celle  du  sulfure  de  carbone. 

L'expérience  se  fait  en  traitant  le  mélange  gazeux  d'a- 
cide sulfhydriqiie  et  de  sulfure  de  carbone  par  du  cuivre 
luètalliiiue  chauffé  au  rouge  sombre. 


DES   SUBSTANCES   ORGANIQUES.  201 

C  S*  +  2  II--^  S-2  r  8  Cw  =  C"  II*  +  8  (m  S 

Le  passage  si  simple  du  sulfure  de  carbone  au  gaz  des 
marais  est  analogue  à  celui  de  l'acide  carbonique  au 
même  gaz;  seulement  l'oxygène  est  plus  difficile  à  sé- 
parer du  carbone  que  le  soufre;  aussi  devienl-il  néces- 
saire de  diviser  l'opération  en  deux  parties  qui  revien- 
nent, au  fond,  à  se  placer  dans  les  meilleures  conditions 
de  l'état  naissant. 

Nous  commençons  par  priver  l'acide  carbonique  de  la 
moitié  de  son  oxygène,  ce  qui  peut  se  faire  de  toutes 
sortes  de  manières,  par  l'action  de  l'hydrogène  ou  d'un 
métal,  par  exemple.  L'oxyde  de  carbone  ainsi  obtenu  est 
ensuite  introduit  dans  une  combinaison  qui  change  tou- 
tes ses  conditions  de  stabilité  ;  il  est  combiné  avec  les 
éléments  de  l'eau,  produisant  par  là  de  l'acide  l'ormique  : 

(ac.  formique; 

Eu  égard  aux  conditions  qui  la  déterminent,  cette 
réaction  est  une  des  plus  remarquables  de  la  chimie 
organique.  A  la  vérité,  l'oxyde  de  carbone  ne  s'unit  pas 
directement  avec  l'eau,  mais  cela  a  lieu  sous  l'iniluence 
de  la  potasse  qui  s'empare  de  l'acide  qui  en  résulte. 
L'expérience' est  de  longue  haleine.  L'oxyde  de  carbone, 
en  contact  avec  la  potasse,  est  absorbé  lentement  et  gra- 
duellement; aux  températures  ordinaires,  il  faut  plu- 
sieurs mois  pour  qu'il  le  soit  d'une  manière  complète, 
et  plusieurs  jours  si  l'on  opère  à  400°.  Une  telle  durée 
est  digne  de  remarque,  car  elle  montre  bien  l'iniluence 
du  temps  dans  les  phénomènes  chimiques  dont  les  êtres 
organisés  sont  le  siège.  Le  résultat  final  est  la  formation 


^02  SUR    LA   SYNTHÈSE 

(l'un  acide  abondamment  répandu  dans  les  animaux  et 
les  plantes. 

En  plaçant  l'acide  formique,  c'est-à-dire  l'hydrate  d'o- 
xyde de  carbone,  dans  des  conditions  déterminées,  ses 
éléments  à  l'état  naissant  réagissent  les  uns  sur  les  au- 
tres et  produisent  de  l'acide  carbonique  et  du  gaz  des 
marais  : 

4  C2  H^  0*  =  3  G^  0'  +  cm*  -  2  E^  0' 

Ce  mode  de  dédoublement  est  le  plus  fréquent  qui 
ait  lieu  dans  la  chimie  organique,  comme  le  prouvent  la 
formation  du  benzol  aux  dépens  de  l'acide  benzoïque, 
de  l'acétone  aux  dépens  de  l'acide  acétique,  etc.,  etc. 
Pour  le  déterminer,  il  ne  suffit  pas  d'exposer  l'acide 
formique  libre  à  l'action  delà  chaleur,  ce  qui  produirait 
seulement  de  l'eau  et  de  l'oxyde  de  carbone,  mais  il  faut 
faire  intervenir  un  corps  susceptible  de  retenir  l'acide 
carbonique,  la  baryte  par  exemple.  Le  formiate  de  ba- 
ryte parfaitement  neutre  se  décompose  par  la  distillation 
sèche  en  dégageant  du  gaz  des  marais  : 

4C2  H BaO*  --  G^  H^  -r  C^O'  +  QB^a  0»  G^  0* 

Cette  formule  montre  mieux  encore  que  la  précédente 
la  simplicité  de  la  réaction. 

En  résumé,  nous  sommes  partis  de  l'eau  et  de  l'acide 
carbonique.  Une  première  réduction  ,  par  l'hydrogène 
pur,  a  dépouillé  l'acide  carbonique  de  la  moitié  de  son 
oxygène  en  le  changeant  en  oxyde  de  carbone,  puis  une 
seconde  réduction  opérée  par  l'hydrogène  naissant  dé- 
rivé de  l'eau,  a  transformé  à  son  tour  l'oxyde  de  carbone 
en  hydrocarbure. 

Par  le  jeu  des  affinités  qui  concourent  à  la  produire. 


DES   SUBSTANCES   ORGANIQUES.  203 

la  transformnlion  de  l'acide  carboniijue  en  gaz  des  ma- 
rais est  essenliellement  analogue  à  celle  du  sulfide  car- 
bonique on  ce  même  gaz. 

Reprenons  maintenant  cet  hydrogène  proto-carboné  et 
voyons  par  quels  moyens  nous  pourrons  le  transformer 
en  un  composé  oxygéné,  particulièrement  en  alcool. 
L'opération  comprend  deux  parties  : 

1°  Quand  le  gaz  des  marais  est  mêlé  avec  un  volume 
égal  de  chlore,  et  le  mélange  exposé  à  la  lumière  diffuse, 
dans  des  conditions  que  j'ai  spécifiées  ailleurs,  on  ob- 
tient de  l'élher  méthylchlorliydrique  : 

0^11^4  2C/-C^H^a  +  II  Ci 

(éther) 

2°  Cet  éther,  traité  par  la  potasse,  produit  de  l'alcool 
méthylique  C^  11^  0'^  : 

G^IP  a  +  KO,  IIO  =  C  H*  0^  f  KC^ 

Nous  avons  ainsi  un  nouvel  alcool  correspondant  au 
gaz  des  marais,  de  la  même  manière  que  l'alcool  ordi- 
naire obtenu  plus  haut  correspond  au  gaz  oléfiant,  avec 
cette  différence  pourtant  que  le  premier  résulte  d'une 
addition  d'oxygène  au  gaz  des  marais,  tandis  que  le  se- 
cond est  le  produit  de  l'hydratation  du  gaz  oléfiant. 

i°    C^HV  f  0^  =  C-II^O^ 
2"    C^H^ -f  2I10=-GnPÛ-^ 

La  formation  de  ces  deux  alcools  représente  deux  mé- 
thodes générales  applicables  l'une  à  tous  les  hydrogènes 
carbonés  analogues  au  gaz  des  marais,  l'autre  à  tous  les 
homologues  de  l'élhylène.  Vous  voyez  par  cela  combien 
sont  fertiles  les  méthodes  de  synthèse  que  j'ai  l'honneur 


204  SUR    LA   SYNTHÈSE 

de  vous  expospr.  En  fait,  la  production  des  hydrocar- 
bures et  des  alcools  conduit  à  celle  de  tous  les  autres 
composés  organiques.  C'est  un  point  qui  est  digne  de 
plus  amples  développements ,  comme  vous  allez  en 
juger.^ 

1°  Étant  donné  un  hydrocarbure,  chercher  une  mé- 
thode directe  pour  le  transformer  en  un  hydrocarbure 
plus  complexe  ; 

2°  Étant  donné  un  alcool  obtenu  par  la  métamorphose 
d'un  carbure  d'hydrogène,  trouver  le  moyen  de  le  chan- 
ger en  d'autres  composés  contenant  de  l'oxygène,  de 
l'azote,  etc. 

Commençons  par  le  premier  point. 

Dans  ce  cas  encore,  j'aurai  recours  à  des  exemples 
pour  l'exposition  des  méthodes  et  je  les  prendrai  dans  la 
série  de  ce  gaz  des  marais  dont  nous  venons  de  voir  la 
synthèse.  Le  gaz  des  marais  peut  être  changé  en  car- 
bures plus  compliqués  par  la  condensation  de  plusieurs 
molécules  en  une  seule,  si  nous  le  soumettons,  par 
exemple,  à  J'action  d'une  haute  température  ou  de  l'é- 
tincelle d'induction,  nous  le  transformerons  en  acétylène 
qui  contient  deux  fois  plus  de  carbone  à  volume  égal. 
Au  moyen  de  l'acétylène  il  nous  sera  facile  d'avoir  du 
gaz  oléfiant  et  de  l'alcool. 

La  condensation  du  gaz  des  marais  peut  être  poussée 
considérablement  plus  loin  jusqu'à  la  formation  de  la 
naphtaline  : 

lOCMl^^C-^MP-râSH 

Il  faut  pour  cela  une  température  à  la  fois  élevée  et  long- 
tem[)s  soutenue  ;  l'expérience  se  fait  très-bien  dans  des 
tubes  de  verre  réfraclaire  que  l'on  chauffe  pendant  plu- 


DES  SUBSTANCES  ORGANIQUES.        205 

sieurs  lieiiros  aussi  près  que  possible  du  point  où  ils  se 
r-iinollissenl.  ..... 

On  pourrait  sûrement  obtenir  d'autres  hydrocarbures 
encore  plus  élevés  par  des  procédés  analogues,  mais  je 
m'abstiendrai  de  continuer  ce  sujet,  désirant  vous  mon- 
trer d'autres  condensations  amenées  par  différentes  mé- 
thodes. 

Prenons  le  bromoforme  G"  HBr^,  c'est-à-dire,  un  dé- 
rivé du  gaz  des  marais  par  la  substitution  de  S  équiva- 
lents de  brome  à  une  quantité  correspondante  d'hydro- 
gène. Ce  corps  contient  2  proportions  de  carbone  pour 
une  d'hydrogène,  exactement  comme  dans  le  benzol 
C'-H"  ;  l'expérience  montre  que  lorsque  le  brome  du 
bromoforme  lui  est  enlevé  à  une  haute  température,  par 
du  cuivre,  par  exemple,  il  y  a  production  d'une  cer- 
taine quantité  de  benzol  : 

6Gnr=-C*^IP-4-  18  II. 
eC^HBf^  T-  18Gm  =  G''IF  +  iBGwBr 

Gette  réaction  est  analogue  à  la  précédente  ;  dans  les 
deux  cas  nous  ôtons  au  gaz  des  marais  une. portion  de 
son  hydrogène  et  nous  le  condensons. 

Si  nous  faisons  passer  un  courant  lent  de  gaz  des  ma- 
rais mélangé  d'oxyde  de  carbone  à  travers  un  tube 
chauffé  au  rouge  faible,  nous  obtiendrons  une  certaine 
quantité  de  propylène  G'^FP. 

Cette  réaction  explique  la  présence  d'une  petite  quantité 
de  propylène  et  d'autres  composés  de  la  série  C^nWH 
dans  les  produits  de  la  distillation  sèche  du  formiate  de 
barvte  et  de  l'acétate  de  soude.  Quant  au  dernier,  lephé- 


206  SUR   LA   SYNTHÈSE 

nomène  peut  encore  être  considéré  d'une  manière  plus 
naturelle.  Nous  venons  de  voir  que  la  condensation  du 
gaz  des  marais  a  lieu  très-fréqunmmenl  et  qu'elle  est 
facilitée  par  l'état  naissant.  Or  dans  la  distillation  des 
acétates  alcalins  et  autres  sels  analogues ,  l'oxygène 
restant  combiné  avec  la  base  sous  forme  d'acide  car- 
bonique, l'hydrogène  et  le  carbone  se  trouvent  en  pré- 
sence dans  cette  disposition  parficulière  qui  facilite  si 
éminemment  les  combinaisons,  et  ils  tendent  à  s'unir 
à  équivalents  égaux  pour  produire  un  carbone  Irès-sim- 
ple,  le  métinjlàne  C^H^Mais  celui-ci,  quelques  tentatives 
que  l'on  ait  faites,  n'a  jamais  pu  être  isolé  ;  il  s'est  tou- 
jours transformé  en  corps  entièrement  différents  ou  sim- 
plement plus  condensés.  Les  acétates  ont  donné  une 
série  d'hydrocarbures  qui  doivent  être  regardés  comme 
résultant  de  la  condensation  de  2,  3,  4-,  5,  etc.,  molé- 
cules de  méthylène  en  une.  Ce  sont  : 

Le  gaz  oléfiant G-*  H^  -=  (C/^  II^)^ 

Le  propylène CMl*^  -  (G- H^)^ 

Le  butylène C'lV  =  {CHpy 

L'amylène G"^  H'"  =  (G^H^)^ 

En  résumé,  après  avoir  fait  de  toutes  pièces  l'acéty- 
lène et  le  gaz  des  marais,  nous  avons  appelé  à  notre  aide 
trois  méthodes  distinctes  pour  en  obtenir  des  hydrocar- 
bures d'un  degré  plus  élevé,  savoir  : 

\°  La  condensation,  directe.  C'est  ainsi  que  le  gaz  des 
marais  G- 11^  a  donné  : 

L'acétylène CMP 

Le  gaz  oléfiant CMI^ 


Le  benzol G"ir 

La  naphtaline C^^IP 


DES   SUBSTANCES   ORGAMQUES.  207 

2°  La  condensation  simiiUance,  en  vertu  de  laquelle 
plusieurs  hydrocarbures  dont  les  formules  sont  multi- 
ples les  unes  des  autres,  sont  produits  en  même  temps. 
La  production,  par  exemple  : 

Du  gaz  oléfiant G*  H* 

Du  propylène CHP 

Du  butylène C'H« 

De  l'amylène C^^IF 

lors  de  la  distillation  des  formiates  et  des  acétates. 

3°  V un  ion  de  deux  molécules  simples  en  une  seule, 
comme  dans  la  formation  du  propylène  C^  FP  avec  le  gaz 
des  marais  et  l'oxyde  de  carbone. 

Ces  trois  méthodes  sont  d'une  application  générale, 
et  c'est  en  les  variant  suivant  les  cas  et  les  conditions 
de  stabilité  des  corps  soumis  à  l'expérience,  que  nous 
pouvons  former  avec  des  composés  très-simples,  des 
produits  d'un  ordre  de  plus  en  plus  élevé  et  remonter 
par  la  synthèse  Téchelle  de  décompositions  successives 
qui  avait  été  établie  par  l'analyse. 

L'application  de  ces  méthodes  devient  plus  facile  à 
mesure  que  la  complication  des  composés  augmente, 
parce  que  ceux-ci  sont  susceptibles  de  réactions  de  plus 
en  plus  variées  et  délicates.  Pour  engendrer  les  pre- 
miers corps  organiques  au  moyen  de  leurs  éléments, 
nous  sommes  obligés  de  prendre  des  substances  douées 
d'une  grande  stabilité  et  par  là  même  difficiles  à  attaquer. 
Mais  ces  premiers  termes  une  fois  obtenus  nous  intro- 
duisent dans  le  domaine  de  la  chimie  organique ,  où  les 
métamorphoses  sont  nombreuses  et  aisées  à  régler.  Dans 
la  synthèse  organique  les  premiers  pas,  et  en  particulier 
ceux  qui  viennent  de  suite  après  les  éléments,  sont  les 
plus  difficiles  à  franchir. 


208  SUH    LA   SYNTHÈSE 

Après  avoir  formé,  de  la  manière  que  je  viens  d'expo- 
sei-,  d'abord  les  hydrogènes  carbonés,  puis  les  alcools, 
nous  pouvons  produire  des  composés  organiques  en 
nombre  illimité. 

Par  l'oxydation  ménagée  des  alcools  nous  obtiendrons 
les  aldéhydes,  nouveau  groupe  renfermant  l'aldéhyde 
ordinaire,  les  huiles  essentielles  d'amandes  améres,  de 
cannelle,  de  cumin,  le  camphre  ordinaire,  et,  d'une  ma- 
nière générale,  la  plupart  des  huiles  essentielles  oxygé- 
nées qui  se  rencontrent  dans  la  nature.  Par  une  oxyda- 
tion subséquente,  les  aldéhydes  sont  transformées  à  leur 
tour  en  acides  organiques,  soit  monobasiques  (acides 
formiqup,  acétique,  butyrique,  valérianique,  benzoïque), 
soit  polybasiques  (acides  oxalique^  succinique,  tartrique, 
etc.). 

Après  les  corps  résultant  de  l'oxydation  viennent  ceux 
qui  sont  formés  par  l'union  réciproque  de  composés 
oxvaénés.  La  combinaison  des  alcools  et  des  acides 
donne  naissance  aux  éthers  composés  qui  comprennent 
les  principes  odoriférants  de  certains  fruits  et  plus  par- 
ticulièrement les  graisses  naturelles,  c'est-à-dire  un  des 
groupes  essentiels  parmi  les  constituants  des  êtres  orga- 
nisés. 

C'est  en  combinant  les  alcools  les  uns  avec  les  autres 
que  le  professeur  Williamson  a  établi  la  théorie  de  Té- 
thérilîcation,  si  fertile  en  résultats  nouveaux. 

Aux  alcools  se  rattachent  les  radicaux  organo-métal- 
liques,  si  bien  étudiés  par  M.  Frankland  et  qui  parais- 
sent destinés  à  jouer  un  grand  rôle  dans  les  recherches 
synthétiques. 

Ayant  parcouru  le  cercle  entier  des  combinaisons  for- 
mées par  le  carbone,  l'hydrogène  et  l'oxygène,  il  nous 
reste  à  parler  de  la  formation  des  composés  azotés. 


DES  SUBSTANCES  ORGANIQUES.        209 

Tous  les  corps  qui  contiennent  de  l'azole  (j'entends 
ceux  qui  existent  dans  la  nature)  sont  susceptibles  de  le 
perdre  sous  forme  d'ammoniaque.  VA  c'est  par  l'union 
de  l'ammoniaque  avec  des  composés  binaires  et  ternaires 
du  carbone  que  nous  pouvons  aujourd'hui  reproduire 
une  multitude  de  substances  azotées. 

A  la  tête  de  ces  reproductions  on  doit  placer  celle  de 
Vurée,  par  M.  Wohier,  ou  plutôt  sa  synthèse,  car  elle  dé- 
rive de  l'acide  carbonique  et  do  l'ammoniaque.  Celle 
découverte,  qui  remonte  à  35  ans,  a  été  le  premier  pas 
dans  celle  voie. 

OndoitàM.Zinin  les  premières  méthodes  générales  pour 
la  formation  des  alcaloïdes  artificiels.  Son  procédé  con- 
sistait à  soumettre  un  hydrocarbure  à  l'action  de  l'am- 
moniaque naissante  ;  c'est  ainsi  qu'il  convertit  le  benzol 
en  aniline  dont  on  a  dérivé  de  si  belles  matières  colo- 
rantes. M.  Wurtz,  par  une  idée  féconde,  a  relié  la  forma- 
tion des  alcalis  organiques  avec  l'union  de  l'ammonia- 
que et  des  alcools;  en  généralisant,  M.  Hofmann  est  arrivé 
à  cette  admirable  théorie  dont  il  poursuit  les  conséquences 
avec  un  succès  signalé.  C'est  encore  en  faisant  réagir  l'am- 
moniaque sur  des  principes  oxygénés  que  MM.  Perkin  et 
Duppa  ont  produit  ]^  (jlycoUamine  ei  la  leucine,  deux 
alcalis  qui  jouent  un  rôle  si  important  dans  l'économie 
animale. 

Mais  je  dois  m'arrêter.  Une  revue  complète  des  appli- 
cations synthétiques,  rendues  possibles  par  la  synthès^^ 
complète  des  hydrocarbures,  me  conduirait  à  tracer 
l'histoire  des  principales  découvertes  relatives  à  la  théorie 
des  alcools  faites  durant  ces  trente  dernières  années. 

En  résumé,  nous  savons  unir  1^  carbone  avec  l'hydro- 
gène et  en  faire  des  composés  binaires  dont  nous  pou- 


210  SUR   LA   SYNTHÈSE 

vons  condenser  la  molécule  de  manière  à  produire  de 
nouveaux  hydrocarbures  embrassant  apparemment  la 
série  entière  des  corps  organiques. 

Les  hydrocarbures  étant  obtenus,  nous  les  Iranforraons 
en  alcools. 

Avec  les  alcools  nous  faisons  les  aldéhydes,  les  acides, 
les  élhers  mixtes  et  composés,  c'est-à-dire  tous  les  corps 
ternaires  contenant  du  carbone ,  de  l'hydrogène  et  de 
l'oxygène. 

Finalement,  l'union  de  l'ammoniaque  avec  les  com- 
posés binaires  et  ternaires-  sus-désignés,  complète  la 
démonstration  du  problème,  en  consommant  la  repro- 
duction des  substances  azotées. 

C'est  ainsi  que  la  synthèse  procède  dans  la  formation 
des  corps  organiques;  mais  cette  formation  possède  un 
caractère  particulier  et  d'une  haute  importance  philoso- 
phique. En  fait,  pour  opérer  ces  reproductions ,  la  syn- 
thèse procède,  non  pas  au  hasard,  mais  par  la  con 
naissance  de  ces  lois  générales  dont  les  êtres  naturels 
représentent,  dans  un  certain  sens,  les  conséquences  et 
les  applications  particulières.  Ce  sont  ces  cas  spéciaux 
seulement  que  l'analyse  peut  nous  faire  connaître.  Mais 
la  loi  générale  suivant  laquelle  ils  ont  été  produits  nous 
est  révélée  et  démontrée  par  la  synthèse  seule.  L'analyse 
est  ici  un  simple  instrument  indispensable  ,  il  est  vrai, 
pour  nous  conduin^  à  la  synthèse  qui  est  la  vraie  fin  de 
notre  science. 

Alors  la  fécondité  de  la  synthèse  s'étend  bien  au  delà 
de  la  simple  reproduction  de  composés  naturels.  Celle 
des  graisses  naturelles,  par  exemple,  a  étendu  nos  con- 
naissances sur  la  constitution  de  ces  corps  beaucoup 
plus  loin  que  ce  qui  avait  été  révélé  par  l'analyse;  elle 


DES  SUBSTANCES  ORGANIQUES.        211 

m'.T  conduit  à  une  nouvelle  lliéorie,  celle  des  alcools  po- 
lyaloiiiiques,  et  m'a  donné  les  moyens  de  former,  en 
vertu  de  cette  théorie,  une  mulliUide  de  corps  gras 
analogues  aux  graisses  animales  ou  végétales,  mais  qui 
n'ont  pas  encore  été  rencontrés  dans  la  nature. 

C'est  ainsi  que  la  synthèse,  en  même  temps  qu'elle 
reproduit  l'ordre  des  composés  naturels,  appelle  à  l'exis- 
tence un  ordre  nouveau,  artificiel,  plus  vaste  pour  les 
idées  générales  et  plus  fertile  en  application  que  l'ordre 
naturel  lui-même. 


SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE 


DE  LA 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION 


PAR 


JULIUS  SACHS. 

(Traduit  du  journal  Flora,  holanische  Zei^uHg,  janvier  et  février  1864. 


Je  me  suis  proposé  dans  ce  mémoire  d'aider  à  la  solu- 
tion de  deux  questions  qui,  bien  que  différentes,  se  lient 
étroitement  l'une  à  l'autre,  savoir  :  1°  quels  sont  les 
degrés  de  température  les  plus  élevés  que  les  plantes 
puissent  supporter  sans  altération  ;  et  2°  quelles  sont  les 
modifications  qu'éprouvent  les  cellules  quand  celle  limite 
supérieuie  est  dépassée  eî  que  le  tissu  est  tué  par  une 
température  trop  forte.    . 

Celte  étude  fournit  un  complément  frappant  aux  re- 
cherches sur  la  gelée  des  plantes  dans  lesquelles  on 
détermine  aussi,  en  premier  lieu,  les  variations  de  tem- 
pérature qui  occasionnent  la  gelée,  puis  les  modifica- 
tions que  la  mort  par  le  froid  produit  dans  les  cellules. 
Quoique  les  deux  premières  questions  ne  présentent 
pas  au  point  de  vue  pratique  autant  d'intérêt  que  l'é- 
tude de  la  gelée,  il  faut  reconnaître  qu'en  théorie  les 
deux  cas  sont  d'égale  importance.  Il  s'agit ,  en  effet, 
pour  l'un  comme  pour  l'autre,  de  déterminer  les  limites 


SUR   LA  LIMITE  SUPLRIEURE.  213 

de  lempéraUire  entre  les(|uelles  là  végél.Uioii  est  com- 
prise. A  côlé  de  la  connaissance  exacte  de  l'organisation 
et  (le  la  nalnre  des  fonctions  des  organes,  rien  ne  me 
paraît  pins  propre  à  élncider  l'idée  de  la  vie  qne  de  re- 
chercliei'  les  limites  extrêmes  en  dedans  desquelles  les 
influences  extérieures  permettent  les  actes  de  vitalité,  et 
en  dehors  desquelles  le  corps  vivant  retombe  sous  les 
lois  de  la  nature  inorganique.  La  vie  végétale  et  organi- 
que en  général,  et  c'en  est  un  des  caractères  essentiels, 
n'est  possible  qu'à  certains  degrés  de  température,  avec 
certaines  intensités  de  lumière,  certaines  compositions 
du  sol  et  de  l'air,  etc.,  etc. 

I.  Des  iempéraiiires  les  plus  élevées  que  les  plantes 
puissent  supporter  sans  altération. 

Senebier  mentionne  (Pliysiol.  végel.  111,  284)  que  Se- 
condât a  vu  croître  à  Dax,  dans  un  bassin,  le  Tremella 
retieutata,  dans  de  l'ean  à  49"  (il  n'est  pas  dit  si  c'était 
C.  ou  R  ).  La  citation  suivant  laquelle  Sonnerat  aurait 
trouvé  le  Vitex  a(/nus  castas  à  côté  d'une  source  ^  à  69° 
est  sans  valeur,  ainsi  que  la  notice  reproduite  d'après 
Forster  que  la  même  plante  croît  dans  l'île  de  Tanna  au 
pied  d'un  volcan  où  la  terre  indique  210°  F.  (près  de 
99"  C),  puisque  la  température  entre  les  racines  n'est 
pas  indiquée  d'une  manière  positive.  On  peut  juger  du 
peu  de  confiance  que  méritent  les  données  de  Senebier 
d'après  celle  qui  concerne  le  Conferra  Ihcrmalis  qui 
croîtrait  à  Carisbad  dans  de  l'eau  à  4 45°  -  i 50°  F. 
(03° -65°  G.),  tandis  aue  d'ainès  des  observations  plus 

'  De  Ciiiidolle  iPLijâol.  IimiI.  par  Rji)ii-,  I",  G"I)  indique 
61"  R. 

Archives,  T.  XX.—  Juillet  1864-.  14 


2U  SUR  LA  LIMITK  SUPÉRIEURE  DE  LA 

récentes  celte  eau  ne  renferme  (ies  nlgiies  que  lorsqu'elle 
a  été  refroidie  au-dessous  de  55"  C.  ou  plus  bas  uncore. 
Senebier  cite  enfin,  aussi  d'après  Adanson,  que  le  sable 
au  Sénégal  dans  lequel  croissent  des  plantes  s'échauffe 
jusqu'à  61"  7^  R.  (c'est-à-dire  76,7  C). 

P.  de  Candolle  {PlujsioL  Irad.  par  Rôper,  II,  p.  661) 
a  récolté  à  Oalaruc  V Aster  Tripolium  dont  les  racines 
plongeaient  dans  de  l'eau  à  30°  R.  (37°  5  C);  Ramond 
a  trouvé  à  Bagnères,  au  bord  d'un  ruisseau,  le  Verbena 
offidnaUs  dans  de  l'eau  à  31°  R.  (38°  5  C).  On  ne  peut 
pas  attacher  d'importance  à  la  notice  de  Desfontaines  qui 
aurait  trouvé  plusieurs  plantes  à  proximité  de  sources 
chaudes  à  Bone,  en  Algérie,  dont  la  température  s'élevait 
à  77°  (C.  ^).  D'après  de  Candolle  des  oscillaires  vivent  à 
Plombières  dans  de  l'eau  à  51°  (R.  ?). 

J.-F.  Schouw  {La  terre,  la  plante  et  V homme,  1851 
p.  120)  mentionne  que  Tenore  a  vu  croître  les  Cyperus 
polystachios  et  Pterù  longifolia  h  Ischia,  au  milieu  de  la 
vapeur  s'élevant  de  fumarolcs  en  activité  et  dans  de  la 
terre  si  chaude  qu'on  se  brûlait  les  doigts  en  voulant 
sortir  la  plante  avec  les  racines.  Schouw  indique,  comme 
localité,  les  fumaroles  de  Frusso  et  de  Caciotlo. 

Ehrenberg  (cité  par  M.  Schultze  :  le  Protoplasma, 
1863,  p.  49)  a  trouvé  à  Ischia  dans  des  sources  chaudes 
des  masses  feutrées  de  matières  organiques  vertes  et 
brunes,  formées  d'eunolies  et  d'oscillaires  vertes  vi- 
vantes; le  thermomètre  introduit  dans  ces  feutres  mar- 
quait 65"- 68'' R.,  c'est-à-dire  81°-85°C. 

En  revanche  Gohn  {Flora,  1862,  p.  539)  ne  trouva 
aucune  espèce  de  végétation  dans  \e  Sprudel  de  Carls- 
bad,  de  44°  R.  ou  55"  C.  ;  ce  n'est  que  là  où  l'eau  est 
refroidie  à    43'-35°R.   (54° -44°  C.)  qu'on   rencontre 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.   215 

des  Lcplothrix  lamellosa  verl  clair,  et  à  ^^S^-SS"  R. 
(-44" -31°  G.)  des  oscillaires  et  des  inasiiclioclades. 
Agardli  avail  fait  la  même  observation  en  18:27.  llofl- 
mann  mentionne  d'après  une  donnée  de  Regel  {Bolan. 
Zeituu(j,  1803,  p.  318)  qnc  dans  celte  localité  on  ne 
trouve  même  point  de  végétation  à  ^O",  que  les  Leplo- 
thrix  ne  se  rencontrent  qu'à  38°  (R.  ?)  et  au-dessous,  et 
que  les  oscillaires  appartiennent  à  une  température  en- 
core- plus  basse. 

Toutes  ces  observations  rentrent  daas  la  question  de 
savoir  si  les  plantes  ou  des  parties  de  plantes  isolées, 
peuvent  supporter  une  certaine  température  élevée 
d'une  manière  permanente  ou  pendant  un  temps  plus  ou 
moins  long.  Mes  observations  sur  les  températures  les 
plus  élevées  de  germinations  se  rattacbent  à  cette  ques- 
tion. J'ai  montré  {Pringsheim's  Jahrb.,  Il,  364)  que  les 
Zea  Maù,  Pkaseolus  multijlorus ,  Cucurbita  Pepo  ger- 
maient au  bout  de  48  heures,  lorsqu'un  thermomètre 
interposé  entre  la  graine  et  la  terre  marquait  en  moyenne 
34°  H.  (4i2'  5  G.),  bien  que  pendant  ce  temps  la  tempé- 
rature atteignit  durant  quelques  heures  un  maximum 
de  37°  R.  (46'^  2  G.).  Le  froment  ne  germait  pas  lorsque 
la  température  s'élevait  à  37°  R.,  mais  bien  à  une  tem- 
pérature moyenne  de  30°  6  R.,  (]uand  le  maximum  ne 
dépassait  pas  34°  5  R.  (43°  1  G.).  La  température  la  plus 
élevée  ponr  la  germination  de  l'orge  était  entre  29°  et 
30°  R.  (36°  et  37°  5  G.).  Les  pois  germaient  dans  une 
température  moyenne  de  30°  6  R.  avec  un  maximum 
momentané  de  34°  R.  (42°  5  G.) 

Tandis  que  jusqu'ici  nous  n'avons  fait  que  constater 
si  tous  les  phénomènes  de  croissance  ou  spulemcnt 
quelques-uns  d'entre  eux  peuvent,  pour  cerlaines  plantes 


"216  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

se  profliiire  à  certaines   lempéraluies  élevées,  il  s'agit 
maintenant  d'examiner  à  quel  degré  la  température  de 
l'air  ambiant  et  de  l'eau  peut  être  portée  pendant  un 
temps  relativement  court  (quelques  minutes  ou  quelques 
heures)  sans  que  les  cellules  en  soient  altérées  ;  nous  ne 
recherchons  plus  si  les  actes  vitaux  ont  lieu,  mais  seule- 
ment si  l'organisation  existante  est  en  état  de  résister 
pendant  un  certain  temps  à  une  température  donnée. 
Nous  parlerons  plus  tard  des  observations  de  M.  Schuitz 
qui  ont  trait  à  cette  question.  Pour  le  moment  et  avant 
de  passera  mes  propres  recherches,  qui  sont  antérieures 
à  la   publication  du  mémoire  de  H.  Hoffmann  {Botan. 
Zeitunij^  1863,  n°«  il  et  4-3),  je  citerai  quelques  obser- 
vations de  ce  savant.  Il  a  fait  bouillir  pendant  W''"^  '^^'' 
nutes  de  l'eau  contenant  des  bactéries  vivantes,  en  ayant 
soin  de  boucher  l'ouverture  du  tube,  dans  lequel  se  fait 
l'expérience,  avec  un  tampon  de  coton,  pour  éviter  l'in- 
troduction de  bactéries  du  dehors.  Dans  plusieurs  cas  une 
minute  d'ébullition  suffisait  pour  détruire  toute  vie  (p.  306, 
note);  toutefois  on  retrouvait  généralement  après  quelques 
jours  de  nouveau  des  bactéries  vivantes  dans  la  liqueur 
bouillie.  Dans  un  liquide  qu'il  avait  soumis  8-10  mi- 
nutes et  Yj  heure  à  l'ébullition,  il  n'a  trouvé  plus  tard 
que  rarement  des  bactéries  vivantes.  Une  ébulliiion  de 
3-2-1  heures  les  faisait  co;nplétement  disparaître,  c'est- 
à-dire  qu'on  n'en  trouvait  point  au  moment  où  l'on  en- 
levait le  tampon  de  coton,  mais  après  quelques  jours  de 
contact  avec  l'air  libre  elles  reparaissaient.  Hoffmann  en 
conclut  que   les   bactéries    peuvent   parfois   supporter 
une  demi   heure  d'ébullition.  Cette  conclusion  me  pa- 
raît toutefois  très-douteuse,  car  il  dit  plus  loin  (p.  315) 
que  l'on  ne  retrouve  jamais  des  bactéries  vivantes  im- 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.      217 

médialoment  après  le  rrfroidissemonl  an  moment  où 
l'on  enlève  le  tampon  de  coton,  mais  senlement  après 
plusieurs,  ou  pour  le  moins,  deux  jours.  Un  fait  qui  est 
déi'isif,  c'est  (jue  dans  un  liquide  contenu  dans  des  lubes 
scellés  à  la  lainpe  et  que  Ton  plonge  pendant  W'"^ 
.  minutes  dans  de  l'eau  bouillante  on  n'a  jamais  retrouvé 
de  bactéries  vivantes  après  1-48. jours;  les  bactéries  ne 
supporteraient  donc  pas  l'ébullition.  D'après  Pasteur,  des 
spores  secs  de  Penicilnim  glaucum  résistent  à  108"  C, 
et  conservent  même  en  giande  partie  la  faculté  de  se 
développer  après  avoir  été  exposés  pendant  demi-heure 
à  une  température  de  119"- 124°  C.  ;  mais  alors  la 
germination  ne  s'effectue  que  2-4  fois  plus  lentement; 
chauffés  pendant  demi-heure  à  427"-432"  C,  ils  ne 
germent  plus.  UAscophora  elegans  se  comporte  de  la 
même  manière  {de  Bary ,  Flora,  1862,  p.  364  et  les 
expériences  sur  la  poussière  chauffée).  Hoffmann  a  trouvé 
que  les  spores  secs  des  Uredo  deslruens  et  U.  segelum 
peuvent  sans  inconvénient  être  chauffés  à  128"  C,  tandis 
qu'js  l'état  humide  \'U.  scyetum  meurt  entre  58°  5  et 
62°  C.  et  l'/7.  destruem  entre  70°  et  73°  C.  Payen  rap- 
port!; que  y  Oïdium  aurantiacum  conserve  même  à  120° 
C.  la  faculté  germinatrice  '. 

Hoffmann  explique  le  fait  que  les  spores  secs  peuvent 
sans  en  être  altérés,  supporter  des  températures  plus 
élevées  qu'à  l'état  humide,  en  rappelant  la  propriété  de 
l'albumine  qu'ils  renferment,  de  conserver  sa  solubilité 
lorsqu'après  avoir  été  desséchée  à  une  température  basse, 
on  la  porte  à  une  température  supérieure  à  celle  de  l'é- 

*  On  a  l'ait  aussi  des  expériences  de  ce  geiiiesur  des  graines, 
mais  je  n'ai  pas  réussi  à  U'ouver  les  mémoires  dans  lesquels 
elles  onl  élé  publiées. 


518  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

])iiUilion,  tandis  qu'à  l'état  humide  elle  se  coagule  et 
devient  insoluble  à  une  température  bien  inférieure  à 
celle  de  l'ébullilion  de  l'eau.  Selon  Ilofïmann,  l'albumine 
des  cellules  se  comporterait  de  la  même  manière.  Mais 
un  fait  signalé  par  Lauder-Lindsay  {Botan.  Zeitg.,  1861, 
p.  359),  et  que  Hoffmann  cite  lui-même,  prouve  que 
cette  e.\plication  est  insuffisante ,  savoir  :  que  deux 
espèces  de  conferves  croissent  dans  l'eau  des  sources 
de  Laugarness  (Islande),  bien  que  les  œufs  y  cuisent  dans 
4-5  minutes. 

J'arrive  maintenant  à  la  description  de  mes  propres 
expériences  qui  s'étendent  sur  des  plantes  des  classes 
les  plus  différentes. 

Les  plantes  terrestres  ont  été  préalablement  produites 
de  graines  dans  de  petits  vases.  Pour  les  exposer  à  la 
température  voulue,  on  les  plaçait  avec  leur  vase  dans 
un  appareil  susceptible  d'être  chauffé,  que  j'ai  employé 
précédemment  dans  mes  recherches  sur  la  germination 
à  des  températures  élevées,  et  plus  récemment  dans  mes 
expériences  sur  la  rigidité  par  l'effet  de  la  chaleur  de  la 
sensitive  qui  ont  été  communiquées  dans  PriiKjsheim's 
Jahrhuc/i,  11,  p.  341;  toutefois,  vu  la  courte  durée  de 
l'opération,  j'ai  choisi  comme  source  de  chaleur  une  ou 
deux  lampes  à  esprit  de  vin.  On  plaçait  un  thermomètre 
dans  la  terre  entre  les  racines  et  un  autre  plus  court  en- 
tre les  feuilles.  Sans  soulever  la  cloche  de  verre  on  pou- 
vait lire  les  indications  des  thermomètres.  Il  fallait  une 
certaine  habitude  dans  le  maniement  des  lampes  à  esprit 
de  vin  pour  obtenir  dans  l'air  de  la  cloche  une  tempé- 
rature constante  pondant  V4-V2  lisure  ou  plus  longtemps. 
D'après  la  construction  de  rapi)areil  la  quantité  de  va- 
peur d'eau  dans  la  cloche  augmente  à  mesure  que  la  tera- 


TEMPÉRATURE  QUI  1>EUMET  LA  VÉGÉTATION.      "219 

pératun;  s'élève.  Pendant  la  durée  d'une  expérience  l'air 
à  45"-50''  était  à  peu  près  saturé  de  vapeur  d'eau  puis- 
(]u'un  abaissement  de  la  température  de  C  5-1"  C.  f)ro- 
duisait  immédiatement  une  condensation  d'eau  abon- 
dante contre  les  parois  intérieures  de  la  cloche.  La  trans- 
piration ne  pouvait  donc  êlre  qu'insignifiante  pendant 
l'expérience,  de  sorte  que  la  mort  qui  résultait  d'une 
température  élevée  ne  pouvait  pas  être  attribuée  à  une 
dessiccation  excessive  des  feuilles.  Ce  qui  le  prouve  d'ail- 
leurs, c'est  que  pendant  la  durée  ,de  l'expérience  les 
feuilles  ne  se  flétrissaient  pas  (à  de  rares  exceptions  près) 
et  qu'ensuite  elles  se  maintenaient  fraîches  assez  long- 
temps ,  quand  même  on  reconnaissait  plus  tard  que  la 
température  les  avait  tuées.  En  outre  puisque  des  feuilles 
qui  plongent  dans  l'eau  sont  tuées  par  une  température 
basse,  il  est  évident  que  ce  n'est  pas  la  transpiration  qui 
tue  les  parties  des  plantes  en  dehors  de  la  terre  dans 
de  l'air  trop  chaud,  mais  que  la  mort  doit  être  attribuée 
à  l'altération  directe  de  la  structure  organique  sous  l'in- 
fluence  de  la  chaleur. 

A  côté  de  ces  expériences  dans  lesquelles  les  feuilles 
se  trouvaient  dans  de  l'air  chauffé,  on  en  a  fait  d'au- 
tres, avec  les  mêmes  plantes,  pour  examiner  comment 
elles  se  comporteraient  plongées  dans  de  l'eau  à  une 
température  déterminée.  Pour  les  plantes  terrestres  on 
a  employé  des  pieds  élevés  et  enracinés  dans  des  vases; 
on  les  retournait  dans  un  grand  bocal  de  verre  rempli 
d'eau  à  la  température  voulue,  de  manière  que  toutes 
les  parties  hors  de  terre  plongeassent  dans  l'eau,  tan- 
dis que  le  bord  supérieur  du  vase  renversé  reposait  sur 
deux  petites  traverses  de  bois  placées  sur  le  bord  du 
bocal. 


2-20  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

Quant  aux  plantes  aquatiques,  on  les  chaiiffail  lente- 
ment dans  l'eau,  ou  bien  on  les  plongeait  dans  de  l'eau 
à  une  température  déleraiinée.  Pour  parer  dans  les  deux 
cas  au  refroidissement  de  l'eau,  il  suffit  de  poser  le  bo- 
cal sur  un  bain  de  sable  chaud  aussitôt  qu'on  aperçoit 
un  abaissement  du  thermomètre  qui  plonge  dans  l'eau. 

En  le  plaçant  et  le  leliranl  alternativement  selon  l'in- 
dication du  thermomètre,  qu'on  observe  d'une  manière 
continue,  on  peut  diminuer  à  volonté  les  variations  de 
la  température. 

11  est  probable  que  la  même  plante  peut ,  pendant 
une  courte  durée,  résister  à  une  température  élevée  qui 
la  tuerait  si  l'influence  se  prolongeait.  Ainsi  il  ne  peut 
guère  être  question  d'un  certain  degi'é  supérieur  de  cha- 
leur qu'une  plante  peut  supporter.  Je  me  suis  borné 
pour  cette  raison  à  déterminer  la  température  la  plus 
élevée  qu'une  plante  peut  supporter  pendant  un  espace 
de  temps  donné  assez  court  (en  général  10-30  minutes); 
et  même  dans  ces  conditions  il  faut  se  contenter  d'une 
simple  approximation.  On  comprendra  facilement  que  la 
détermination  rigoureuse  du  degré  de  température  au- 
quel, pour  un  temps  donné,  est  situé  le  point  culminant 
entre  la  mort  et  la  vie  exige  un  très-grand  nombre  d'expé- 
riences et  beaucoup  de  temps.  J'ai  estimé  en  consé- 
quence qu'il  suflîsait  pour  le  moment  de  resserrer  ce 
point  de  séparation  entre  des  limites  aussi  rapprochées 
que  possible. 

Les  expériences  que  j'ai  faites  sur  des  plantes  enraci- 
nées de  Nicotiana  rustica,  Ciiciirbita  Pepo,  Zen  Mais, 
Mimosa  pudica ,  Tropœohim  majus ,  Brassica  Napus, 
prouvent  tontes,  qu'aucune  de  ces  plantes  ne  peut  sup- 
porter dans   l'air  une  température  supérieure  à  51°  C, 


TEMPÉRATURE  (jUi  PERMET  LA  VÉGÉTATION.   221 

seulement  dix  minutes,  sans  éprouver  de  graves  dom- 
mages ou  même  mourir,  tandis  qu'elles  supportent  sans 
inconvénient  pendant  10  minutes  et  pins  une  lempéra- 
luie  comprise  enln;  49"  et  51"  C.  En  revanche,  les  or- 
ganes qui  dans  l'air  ont  résisté  à  cette  tem[)érature  sont 
tués  au  contact  de  Teau  à  la  même  tempéiature  en  moins 
de  40  minutes.  Le  degré  de  température  su[iportable 
le  plus  élevé  est,  par  conséquent,  pour  les  mêmes  or- 
ganes, plus  bas  dans  l'eau  que  dans  l'air.  Les  plantes 
aq;iatiques  se  com[)ortent  d'une  manière  analogue.  Les 
Vallisneria  spiralis ,  CeralophyUum  dcmersum  ,  Cfiara 
(div.  sp.)  et  Cladophorane  supportent  ni  les  unes  ni  les 
autres  50"  C.  pendant  iO  minutes  dans  l'eau;  les  VaUis- 
neria  et  Chara  périssent  même  à  45°  C.  au  bout  de  10 
minutes. 

L'âge  et  la  nature  de  l'organe  exercent  une  influence 
sur  la  faculté  de 'résister  plus  ou  moins  longtemps  à  des 
lempératures  élevées  :  en  général  le  limbe  des  jeunes 
feuilles,  qui  ont  tout  leur  développement,  est  tué  le  pre- 
mier ;  les  jeunes  feuilles  non  encore  développées  et  les 
parties  des  bourgeons  résistent  davantage  ;  les  vieilles 
feuilles  saines,  les  pétioles  et  les  entre-nœuds  âgés  et  ju- 
teux résistent  le  plus  longtemps. 

Le  laps  de  temps  après  lequel  la  mort  est  appréciable 
varie  selon  l'élévation  de  la  température  :  plus  la  tem- 
pérature est  élevée  plus  la  destruction  des  organes  expo- 
sés est  rapide.  Pour  des  plantes  qui  ont  été  tuées  dans 
l'air  à  50"-5'r  C. ,  il  se  passe  souvent  plusieurs  jours 
avant  qu'on  puisse  remarquer  un  changement  appré- 
ciable. 

Il  est  assez  curieux  que  des  plantes  qui  plus  tard  pé- 
rissent complètement,  conservent  pendant  l'expérience 


222  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

et  quelques  heures  après,  même  pendant  quelques  jours, 
une  apparence  parfaitement  saine  et  la  plus  granrle  tur- 
gescence. Après  cela  les  feuilles  flétrissent,  se  rident  et 
se  dessèchent  rapidement  au  point  de  se  réduire  en  pous- 
sière par  le  frottement. 


Expériences.' 

Nicoiiana  ruslica,  jeune  plante  avec  cinq  à  six  feuilles. 

r  Le  24  juillet  1863,  la  température  de  l'air  étant 
20°  C.  Une  plante  a  été  chauffée  dans  l'appareil  pendant 
1  74  hp'ire  à  M"  C,  puis  maintenue  pendant  30  minutes 
entre  W  et  45"  ;  la  température  la  plus  élevée  autour 
des  racines  a  été  de  44"  5  C. 

La  plante  est  restée  fraîche  pendant  l'expérience  et  a 
continué  ensuite  à  croître  sans  avoir  été  endommagée. 

2°  Une  plante  exposée  pendant  1  heure  dans  de  l'air 
à  45°  C.  n'aégalementé^)i'ouvé  aucune  interruption  dans 
sa  croissance. 

3"  Le  21  juillet,  l'air  extérieur  étant  à  18''  C.  Une  plante 
a  été  chauffée  pendant  1  ^/^  heure  à  46''.  ensuite  main- 
tenue pendant  40  minutes  entre  40°  et  47°  C.  :  la  terre 
indiquait  43°  5  C. 

Les  feuilles  ont  un  peu  fléchi  parce  que  la  terre  était 
sèrhe  ;  à  la  sortie  de  l'appareil  la  plante  a  été  arrosée, 
les  feuilles  se  sont  bientôt  redressées  et  la  croissance 
a  continué. 

4°  Le  27  juillet,  à  19"  C.  de  température  extérieure  : 
une  plante  chauffée  pendant  47  minutes  à  50°  C,  puis 
pendant  15  minutes  entre  50"  et  51°  C,  n'en  a  point 
souffert. 

'  Florn,  1804.  No2.  |).  24. 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉNATION.   228 

5"  Lp  31  juillet,  on  a  placô  uno  plante  dans  l'appareil 
déjà  chaud,  dans  lequel  la  température  pendant  une  demi 
heure  s'est  élevée  à  51''  (1.  et  s'est  ensuite  maintenue 
pendant  11  minutes  entre  51"  et  52"  C;  la  terre  mar- 
quant 49"  C. 

La  plante  ne  paraissait  point  altérée  au  premier  mo- 
ment, mais  au  bout  de  6  jours  les  feuilles,  toutes  déve- 
loppées^ perdirent  leur  couleur  tandis  que  les  jeunes 
feuilles  ne  périrent  que  plus  tard. 

6"  Le  31  juillet,  on  exposa  les  parties  vertes  d'une 
plante  pendant  10  minutes  dans  de  l'eau  à  50"-48°  C. 

A  la  sortie  de  l'appareil  toutes  les  parties  de  la  plante 
étaient  turgescentes  ;  3  heures  après  les  feuilles  parfaites 
sont  flétries  et  au  bout  de  4  jours  elles  étaient  mortes. 

H  résulte  de  ces  expériences  que  pour  le  Nkoliana 
rnstica  la  température  qui  tue  dans  l'espace  de  10-11 
minutes  est  située  entre  51"  et  52"  C.  dans  l'air  et  au- 
dessous  de  50"  C.  dans  l'eau. 

Zea  Mais,  jeune  plante  de  (juatre  à  cinq  feuilles.    ' 

1°  Le  31  juillet  1863,  une  plante  a  été  placée  dans 
l'appareil  déjà  chaud  et  maintenu  pendant  15  minutes 
entre  47"  et  48"  C.  ;  la  terre  marquait  32"  5  C. 

Aucun  dérangement  ne  s'en  est  suivi  pour  la  plante. 

2" -S  août  Deux  plantes  dans  le  même  vase  ont  été 
chauffées  pendant  une  demi-heure  à  50"  C,  ensuite  pen- 
dant 10  minutes  entre  50'^  et  49"  ('.  ;  la  terre  marquait 
41"  2  C. 

Les  plantes  étaient  fraîches  à  la  sortie  de  l'appareil  ; 
trois  jours  après  les  vieUles  feuilles  étaient  mortes  et  les 
jeunes  étaient  ratatinées  à  la  pointe. 

3"  Le  3  août.  Deux  plantes  dans  le  même  vase,  pla- 
cées dans  l'appareil  déjà  chaud,  ont  été  maintenues  10 


224  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

iiiii.utes  entre    51  "5    et    50"   C.  :    la   terre    indiquait 
40'^  C. 

Après  l'expérience  elles  étaient  fraîches  ;  au  bout  de 
A  jours  une  des  deux  plantes  était  morte,  l'antre  avait 
encore  une  partie  de  la  tige  fraîche,  mais  les  feuilles 
étaient  ratatinées. 

4"  Le  .il  juillet.  Une  plante  a  été  exposée  pendant  15 
mimites  à  52"  C,  la  terre  étant  à  31"  5  C. 

Fraîche  après  l'expérience  la  plante  était  morte  au  bout 
de  7  jours. 

5°  Le  31  juillet.  Les  parties  hors  de  terre  d'une  plante 
ont  été  plongées  pendant  10  minutes  dans  de  l'eau  à 
49"  5-48"  5  C. 

A  la  sortie  elle  était  fraîche,  mais  0  jours  plus  tard  tout 
était  mort. 

Ainsi  \eZeamais  est  fortement  endommagé  dans  l'air 
à  une  température  de  49" -50°  C.  qui  se  prolonge  pen- 
dant 10  minutes  et  est  tué  par  50°  à  51"  C.  ;  dans  l'eau 
10  mimites  d'exposition  à  iS^o  - 'i9°5  C.  entraînent  la 
mon. 

Cucurbita  Pepo,  jeunes  plantes  avec  les  cotylédons 
étalés  et  deux  feuilles. 

1"  Le  26  juillet  1863,  l'air  extérieur  étant  à  18°  C. 
Une  plante  a  été  portée  lentement  |)endant  2  heures 
jusqu'à  48'  C,  puis  la  température  a  été  maintenue  pen- 
dant 20  minutes  entre  48"  et  48°5  C.  ;  la  terre  s'éleva 
jus(in'à  44"  C.  La  plante  n'éprouva  aucun  dérangement 
et  continua  à  croître. 

2°  Le  27  juillet.  Une  plante  «laintenue  pendant  1^/^ 
heure  à  50"  C,  puis  25  minutes  entre  50"  et  51"  C,  la 
terre  étant  à  44"5  C,  l'air  à  18"  C.  a  continué  à  croî- 
tre sans  altération. 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTANION.   225 

."1"  Plus  lard  la  même  plante  a  ùlù  plongée  [ictidaiil  10 
iniuiiles  dans  de  l'eau  à  50"  -  51"  C. 

A  la  sortie  de  l'eau  elle  paraissait  IVaîcbe,  mais  3  jours 
après  les  cotylédons  pendaient  llétris,  les  feuilles  étaient 
ratatinées  et  sedesséchérent  ensuite,  tandis  que  les  pé- 
tioles et  la  tige  étaient  encore  frais. 

D'après  cela,  la  température  qui  dans  l'air  tue  le  Ciu- 
ciibila  Pcpo  est  située  au-dessus  de  50^  tandis  que  dans 
l'eau  celte  température  tue  les  feuilles. 

Tropœolum  majus,  plantes  avec  6- 8  feuilles. 

1"  Le  6  juillet  4863,  une  plante  avec  8  feuilles  a  été 
introduite  dans  l'appareil,  chauffée  à  45°  G.  et  maintenue 
30  minutes  à  4.5°  G.  ;  elle  a  continué  à  croître  sans  chan- 
gement. 

2"  Le  0  juillet,  22°  G.  air  extérieur.  Une  plante  avec  six 
feuilles  a  été  placée  dans  l'appareil  dont  la  température 
a  été  portée  successivement  pendant  une  heure  jusqu'à  50" 
G.  ensuite  maintenue  d'une  manière  à  peu  près  constante  à 
50°  G.  pendant  10  minutes.  Quand  l'air  a  atteint  45°- 
46°  G.  les  deux  plus  jeunes  feuilles,  qui  n'avaient  pas  en- 
core tout  leur  développemerit,  commencèrent  à- se  flétrir, 
et  plus  tard  une  troisième.  Les  pétioles  pendaient  et  les 
limbes  étaient  flasques.  Lorsqn'après  une  durée  de  dix 
minutes  à  50°  G.  on  Sortit  la  plante,  les  trois  autres 
feuilles  étaient  encore  fraîches;  une  heure  après  la  plus 
âgée  des  trois  premières  flétries  se  redressa,  mais  les 
deux  autres  pins  jeunes  se  desséchèrent  complètement, 
tandis  que  le  bourgeon  était  intact  et  fournit  ensuite  de 
nouvelles  feuilles. 

3°  Une  plante  semblable  à  la  précédente  a  été  plongée 
pendant  10  minnites  dans  de  i'ean  à  50°  G.  qui  se  re- 
froidit à  48°5  G.    A  la  sortie  la  plante  élail  rerarrqua- 


2i0  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA  , 

bleiiieiil  turgescente  ;  mais  5  heures  après  les  limbes 
étaient  ratatinées,  les  pétioles  encore  frais  et  un  peu  plus 
lard  le  bourgeon  était  mort. 

Le  Tropœolum  majus  et  donc  tué  dans  l'air  au-dessus 
de  50°  dans  l'espace  de  10  minutes,  mais  dans  l'eau  déjà 
à  50",  quoique  moins  complètement  désorganisé. 

J'ai  déjà  communiqué  mes  expériences  sur  le  Mi- 
mosa piidica  dans  mon  mémoire  sur  l'état  de  rigidité  ; 
elles  prouvent  que  cette  plante  supporte  49-  50"  G.  pen- 
dant 15  minutes,  mais  qu'à  52°  G.  5  minutes  suffisent 
pour  tuer  presque  toutes  les  feuilles. 

Bmssica  Napus,  jeunes  plantes  avec  trois  feuilles. 

I''  Le  28  juillet,  à  18''5  de  température  extérieure; 
une  plante  chauffée  pendant  une  heure  jusqu'à  A9°b  C, 
puis  maintenue  20  minutes  entre  49°  et  49°5  0.  la  terre 
était  à  36°5  G.  a  continué  à  croître  sans  aucun  déran- 
gement. 

2"  Le  3  août,  à  23°  de  température  extérieure.  Deux 
plantes  dans  le  même  vase  ont  été  chauffées  pendant  30 
minutes  jusqu'à  50°  G.,  puis  maintenues  10  minutes  entre 
50°  et  51*  G.;  la  terre  s'élevant  à  40°5  G. 

Après  l'expérience  les  plantes  étaient  en  apparence  en 
bon  étal,  cependant  dans  l'espace  de  4  jours  les  feuilles 
se  desséchèient  complètement  et  les  bourgeons  étaient 
morts. 

3°  Le  31  juillet,  une  plante  a  été  plongée  pendant  10 
minutes  dans  de  l'eau  à  49''5  G.  qui  durant  Texpérience 
s'est  abaissée  à  48"5  G.  A  la  sortie  les  feuilles  étaient 
fraîches,  trois  heures  après  elles  étaient  llètries  et  au  bout 
de  4  jours  toute  la  plante  était  morte. 

Pour  le  Brassica  Napus  la  température  qui  entraîne  la 
mort  est,  par  conséquent,  située  dans  l'air  entre  49°5  et 
51"  G.  et  dans  l'eau  au-dessous  de  49°5  G. 


TEMPÉUATUHL  QUI  Ptli.MET  LA  VÉGÉTATION.      2^.7 

Bien  que  ces  expériences  prouvent  que  la  tenipéralure 
la  plus  élevée  que  les  plantes  puissent  supporter  ne  soit 
point  la  même  pour  toutes,  il  en  ressort  cependant  le 
fait  remar(iual)le  que  pour  toutes  les  plantes  terrestres, 
celte  température  ne  varie  que  de  2- 3  degrés,  quoi- 
qu'elles appartiennent  à  des  climats  très-différents  et 
qu'elles  présentent  entre  elles  de  grandes  différences. 

Ceralophyllum  demersum  et  Cladophora. 

Le5juillet  1863,  un  drageon  vigoureux  du  premier  et 
un  [)i\{\uQ[  AeCladopliora  ontété  introduits  dans  un  bocal 
de  verre,  avec  de  l'eau  de  fontaine  à  21"  C.  qui  a  été 
portée  lentement  à  A^"  C.  et  maintenue  10  minutes  à 
celle  température. 

Le  bocal  a  été  ensuite  placé  près  de  la  fenêtre  avec 
les  autres,  pour  le  laisser  refroidir  lentement.  Les  plan- 
tes n'ont  montré  aucun  changement  ;  le  Ceralophyl- 
lum a  continué  à  croître  comme  d'habitude  et  le  Cla- 
dophora, après  avoir  présenté  quelques  filaments  blancs 
pendant  les  premières  semaines,  a  repris  ensuite  la  crois- 
sance ordinaire. 

Le  17  septembre  des  individus  semblables  des  mêmes 
plantes  ont  été  introduits  dans  de  l'eau  à  50"  C  qui 
a  été  maintenue  10  minutes  entre  50^5  et  49"  C.  et 
qu'on  a  ensuite  laissé  rapidement  refroidir  à  40"  C. 

Au  boutde  6  jours  les  Cladopkores  étaient  tout  blancs, 
c'est-à-dire  morts: les  feuilles  de  Ceralophyllum  sont  de- 
venues jaunes  et  se  sont  décomposées. 

Par  conséquent,  la  température  qui  tue  ces  plantes  est 
située  entre  45°  et  50"  C. 

Vallisneria  spiralis  et  Chara. 

1"  Le  25  septembre  1863,  un  exemplaire  de  Vallisiu- 
ria  muni  de  plusieurs  feuilles  et  racines  saines  et  un  pa- 


228  SUR  LA  LDIITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

quel  de  Cliara  ont  été  introfluils  flans  de  l'ean  à  45"  C. 
maintenue  10  nfiinutes  entre  M°  et  AQ"  C. 

Au  bout  del7  jours  leC/mra  était  complètement  blanc 
et  en  décomposition,  et  la  la/Z/sncr/a  moite  au  bout  de 
24  jours. 

Enfin  j'ai  fait  quelques  essais  avec  des  branches  cou- 
pées et  avec  des  plantes  sorties  de  pleine  terre,  en  les 
plongeant  10  minutes  dans  de  l'eau  à  45° -46°  C.  et  dans 
de  l'eau  à  50°  C.  Immédiatement  après  l'expérience  on 
ne  pouvait  apprécier  aucune  ditïérence,  je  les  ai  ensuite 
fait  tremper  dans  l'eau  par  leur  paitie  inférieure  et  l'ef- 
fet de  la  chaleur  s'est  produit  aussi  dans  ce  cas  au  bout 
de  2  -6  jours 

Phaseoliis  viihjaris,  jeunes  plantes  entières. 

A  45° -46"  C.  après  40  heures:  le  bourgeon  et- la 
plus  jeune  feuille  étaient  frais;  deux  feuilles  avec  pres- 
que tout  leur  développement  étaient  ratatinées;  les  feuil- 
les primordiales,  la  tige  et  les  pétioles  inaltérés. 

50°  C.  après  48  he'jres:  deux  jeunes  feuilles  ('om[)léte- 
ment  sèches  et  ratatinées,  les  feuilles  primordiales  moins 
endommagées,  cependant  probablement  mortes  aussi. 

Papaver  somnifrrum,  des  branches  avec  bouton  à  fleur 
et  feuilles. 

45°  -  46°  C.  Après  40  heures  la  feuilh^  la  plus  rappro- 
chée du  boulon  à  fleur  était  la  seule  devenue  brune;  le 
reste  sans  altération. 

50°  C.  après  48  heures:  le  boulon  à  fleur  elles  plus 
jeunes  feuilles  bruns  et  secs  ;  les  feuilles  plus*  âgées 
moins  altérées;  les  entre-nœuds  altér.'s  de  la  même  ma- 
nière que  les  feuilles  auxquelles  ils  correspondent. 

Tanacetum  vidgare ,  des  branches  avec  bourgeon  ni 
feuilles  toutes  formées. 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.      ^29 

45"- 46"  C.  après  40  lieures:  une  jeune  feuille  ratati- 
née, le  reste  non  altéi'é. 

50"  C.  après  48  heures  :  toutes  les  jeunes  feuilles 
brunes,  desséchées,  ainsi  (jue  les  entre-nœuds  corres- 
pondanls  ;  peu  d'altération  aux  parties  plus  âgées. 

Cannabis  saliva,  des  branches  avec  5  à  6  feuilles  non 
complètement  développées. 

45*^" -46°  C.  ;  après  40  heures  point  de  changement  ap- 
préciable. 

50'^  G.,  après  48  heures  :  les  plus  jeunes  feuilles  et  en- 
tre-nœuds ratatinés,  mais  encore  verts  ;  les  feuilles  plus 
âgées  à  peine  altérées. 

Solanum  tuberositm ,  le  sommet  de  la  tige  avec  plu- 
sieurs feuilles.  * 

45°-46°  C,  après  40  heures  point  de  changement. 

50°  C,  après  48  heures:  les  feuilles  les  plus  jeunes 
et  les  moyennes  ainsi  que  les  entre-nœuds  flasques, 
morts,  mais  encore  verts;  les  parties  plus  âgées  inal- 
térées. 

Liipimis  polypliyllus,  feuilles  jeunes  et  vieilles. 

45"  -46°  C,  après  40  heures  :  la  jeune  feuille  morte, 
ratatinée;  la  vieille  sans  changement. 

50°  C.  après  3  jours:  toutes  deux  desséchées. 

Alliiim  Cepa,  plante  entière. 

Des  feuilles  plongées  pendant  10  minutes  dans  de 
l'eau  à  50°C.,  ont  conservé  pendant  quelques  jours  l'ap- 
parence fraîche,  le  sixième  jour  seulement  elles  se  sont 
ratatinées  ;  après  avoir  été  plongées  10  minutes  dans  de 
l'eau  à  50° -56°  G.  celte  altération  se  montrait  au  bout 
de  24  heures. 

Morusalba,  des  branches  avec  beauco  ip  de  feuilles, 
plongées  10  minutes  dans  de  l'eau  à  50'  C.  ne  parais- 

ÂRCHivts,  T.  XX.  — Juillet  1864.  15 


230  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

saient  mortes  que  le  sixième  jour  ;  toutes  les  feuilles 
devenaient  brunes  et  sèches  ,  dans  de  l'eau  à  55" -56°  C. 
Cette  altération  se  montrait  déjà  au  bout  de  24  heures. 

Comme  pour  les  plantes  enracinées,  ces  expériences 
prouvent  que  la  même  température  inllue  différemment 
sur  les  parties  de  la  même  plante  qui  sont  du  même 
nom,  mais  d'âge  différent.  Sous  ce  rapport  et  dans  la 
manière  dont  la  mort  devient  apparente  par  une  dessic- 
cation rapide  et  par  la  coloration  ,  il  existe  une  grande 
analogie  entre  les  plantes  gelées  et  celles  qui  ont  été  tuées 
par  une  température  trop  élevée;  nous  signalerons  plus 
loin  encore  d'autres  analogies.  Est-ce  que  la  rapidité  du 
changement  de  température  favorise  ici  l'action  destruc- 
tive, comme  cela  a  lieu  pour  la  gelée"?  Mes  expériences 
ne  donnent  à  cet  égard  aucun  éclaircissement. 

Puisque  toutes  ces  expériences  montrent  que  pour  le 
court  espace  de  temps  de  40-30  minutes,  une  tempéra- 
ture de  51°  C.  tue  dans  l'air  les  plantes  les  filus  diverses, 
et  que  dans  l'eau  45*^ -46°  C.  suffisent  pour  produire  la 
mort,  on  est  en  droit  de  supposer  que,  pour  un  espace 
de  temps  plus  long,  la  température  la  plus  élevée  que 
ces  plantes  pourraient  supporter,  est  de  plusieurs  de- 
grés plus  basse;  il  est  douteux  qu'aucune  d'elles  puisse 
végéter  dans  de  l'air  ou  dans  de  l'eau  à  40°  C. 
D'un  autre  côté,  si  les  données  d'Ehrenberg,  de  Hoff- 
mann et  de  Lindsay  devaient  se  confirmer  (laissons  de 
côté  pour  le  moment  la  manière  d'être  des  spores  secs 
et  des  graines),  il  s'ensuivrait  que  les  maxima  de  tem- 
pérature possibles  à  supporter  pour  différentes  plantes 
sont  à  des  élévations  très-dilTérentes.  Peut-être  faudrait-il 
avoir  égard  ici  à  la  circonstance  que  les  températures  si 
élevées  que  signalent  ces  observateurs,  se  rapportent 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.   231 

tontes  à  des  plantes  très-simples  qui  apparlieriDcnt  aux 
types  les  plus  inférieurs,  tandis  que  mes  expériences  ne 
concernent  à  peu  prés  que  des  plantes  d'un  ordre  plus 
parfait;  cependant  elles  ont  montré  que  les  Cladophora 
périssent  à  50"  C.  comme  ces  dernières. 

A  priori,  on  ne  peut  guère  admettre  que  la  leujpéralure 
la  plus  élevée  qui  puisse  être  supportée  soit  la  même 
poui'  toutes  les  plantes;    le   contraire  paraîtrait  plutôt 
vraisemblable,  quand  on  considère  que  les  différentes 
plantes  gèlent  à  des  températures  irés-diverses  et  que  la 
température  la  plus  favorable  à  la  végétation  des  plan- 
tes tropicales  et  des  plantes  du  nord  présente  un  écart 
considérable.  Toutefois  remarquons  qu'il  doit  nécessai- 
lement  exister  une  température  supérieure  jusqu'à  la- 
quelle la  vie  végétale  peut  se  produire,  et  au  delà  de  la- 
quelle toute  organisation  végétale  est  impossible.  Si  l'on 
connaissait  celle  limite  supérieure  de  la  température  de 
la  vie  végétale,  ce  qui  sérail  d'un  haut  intérêt,  on  pour- 
rait, par  exemple,  déterminer  la  température  à  laquelle 
la  terre  a  dû  se  refroidir  pour  qu'elle  commençât  à  se 
peupler  de  plantes.  Jusqu'à  présent  les  observations  ne 
donnent  aucune  réponse  à  cet  égard  et  le  point  de  dé- 
part fait  défaut  pour  une  détermination  théorique.   L'on 
est  porté  à  considérer  la  température  de  la  coagulation 
de  l'albumine  comme  étant  cette  limite  supérieure,  puis- 
qu'on peut  admettre  que  cette  substance  ,  ou  une  autre 
très-semblable,  se  trouve  dans  toute  cellule  vivante.  Mais 
cette  coagulation  ne  s'effectue  même  pas  à  une  température 
constante,  elle  varie  selon  le  caractère  acide  ou  alcalin 
de  la  dissolution;  c'est  en  vain,  pour  le  moment,  qu'on 
discuterait  cette  idée  en  présence  de  la  donnée  que  des 
plantes  vivent  dans  une  eau  dans  laquelle  des  œufs  se 


232  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

cuisent  dans  4'- 5  minules.  La  supposition  que  la  limite 
supérieure  de  la  température  de  la  végétation  coïncide 
avec  la  coagulation  de  l'albumine,  ne  conduit,  par  consé- 
quent, à  aucune  expression  numérique,  et  n'est  pas  ap- 
puyée parles  données  que  nous  venons  de  citer.  Tandis 
que  d'après  les  observations  d'Elirenberg,  de  Hoffmann 
et  de  Lindsay,  il  paraît  douteux  que  la  température  de 
la  coagulation  de  l'albumine  soit  un  obstacle  à  toute  vé- 
gétation, mes  expériences  montrent  que  la  limite  supé- 
rieure de  la  température  de  la  végétation  est,  pour  beau- 
coup de  plantes,  très-inférieure  à  celle  de  la  coagulation 
de  l'albumine.  Ces  deux  données  réunies  sont  la  preuve 
la  plus  complète  que  la  coagulation  de  l'albumine  n'est 
pas  le  seul  point  duquel  dépende  la  mort  par  une  tem- 
pérature élevée. 

Rien  ne  nous  oblige  d'ailleurs  à  admettre  à  priori  que 
la  mort  de  la  cellule  dépende  des  mêmes  modifications 
chimiques  et  physiques  que  nous  observons  dans  des 
substances  chimiques  isolées  en  dehors  de  la  cellule- 
Pendant  tout  le  lemps  que  les  substances  concourent  à 
former  lorganisme  vivant  de  la  cellule,  elles  possèdent 
des  propriétés  qu'elles  perdent  dès  qu'elles  se  trouvent 
isolées  dans  un  autre  milieu  en  dehors  de  l'organisme. 
Que  la  cellule  existe  à  l'état  vivant  et  à  l'état  mort  est 
suffisamment  prouvé  par  la  circonstance  que  cet  état  ne 
dépend  pas  seulement  des  propriétés  inhérentes  aux 
substances,  mais  de  certains  rapports  tout  particuliers 
dans  lesquels  elles  s'y  rencontrent.  Parmi  les  propriétés 
que  les  substances  acquièrent  dans  la  cellule  vivante,  et 
qu'elles  perdent  par  la  mort  de  celte  dernière,  on  peut 
se  hasarder  à  indiquer  un  groupement  particulier  des 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.   233 

alomes.  La  forme  délerraiiiée ,  héréditaire,  de  la  mem- 
brane cellulaire,  du  protoplasme,  diinucleus,delachloro- 
pliylle.elc.etc.eslle  résultat  d'un  mouvement  moléculaire 
intérieur,  la  manifestation  extérieure  d'un  état  d'équi- 
libio  moléculaire,  détermine  par  des  forces  qui  exercent 
leur  action  dans  les  plus  petites  particules  de  la  substance 
et  retiennent  celle-ci  dans  sa  position  particulière.  Tant 
que  les  influences  extérieures  ne  dépassent  pas  une  cer- 
taine intensité,  elles  ne  parviennent  pas  à  surmonter  les 
forces  moléculaires  qui  concourent  à  former  la  struc- 
ture oj'ganique  interne.  Mais  si  une  force  quelconque, 
la  chaleur,  par  exemple,  se  présente  avec  une  intensité 
qui  surmonte  les  forces  moléculaires,  alors  les  parti- 
cules sont  déplacées  en  dehors  de  leur  position  nor- 
male, et  la  structure  intérieure,  qui  est  pour  ainsi  dire 
le. porteur  de  la  vie,  s'écroule  sans  cependant  modifier 
d'une  manière  essentielle  la  forme  extérieure;  l'ensemble, 
la  cellule,  ne  paraît  point  avoir  éprouvé  de  changement 
et  cependant  l'être  intérieur,  la  structure  moléculaire 
est  autre.  La  preuve  en  est  dans  le  grand  changement 
des  propriétés  de  difïusion  de  l'utricule  (et  peut-être  de 
la  membrane  cellulaire)  au  moment  oîi  une  cellule  est 
tuée  par  50*^  C,  ainsi  qu'on  le  verra  plus  bas. 

La  légère  modification  apparente  qu'éprouvent  la  mem- 
brane cellulaire  et  l'utricule  n'est  évidemment  pas  la  cause 
du  changement  des  propriétés  de  difïusion,  mais  il  est  bien 
plus  probable,  que  le  même  dérangement  dans  l'équi- 
libre des  molécules,  qui  rend  l'utricule  perméable  aux 
matières  colorantes,  est  également  la  cause  de  la  con- 
traction ,  de  sorte  que  ces  deux  phénomènes  sont  les 
co-effets  de  la  même  cause,  du  dérangement  dans  le  grou- 
pement des  molécules.   Il  n'est  pas  précisément  néces- 


234  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

saire  qu'un  semblable  dérangement  dans  le  groupement 
des  molérAiles  coïncide  avec  la  coagulation,  bien  que 
cette  dernière  soit  certainement  aussi  un  changement  de 
position  des  molécules.  Mais  nous  pouvons  con.^evoir 
qu'un  beaucoup  moins  grand  dérangement  de  la  struc- 
ture moléculaire  suffit  pour  supprimer  les  propriétés  in- 
dispensables à  la  vie  de  la  cellule.  Nous  pouvons  même 
faire  un  pas  de  plus  sans  craindre  de  nous  écarter  du 
domaine  de  la  science.  «Supposons  que  la  structure  mo- 
léculaire particulière  du  protoplasme^  de  la  membrane 
cellulaire,  etc.  etc.,  soit  constituée  par  des  forcesqui  pour 
chaque  plante  présentent  une  certaine  intensité  spécifi- 
que, nous  pouvons ^n  conclure  que.  dans  beaucoup  de 
cas,  celte  dernière  est  si  faible  qu'elle  peut  être  vaincue 
par  des  températures  inférieures  à  50"  C. ',  et  que  la 
structure  moléculaire  organique  est  détruite.  On  peut 
même  imaginer .  bien  que  ce  ne  soit  pas  très-probable, 
que  les  forces  moléculaires  qui  constituent  la  structure 
organique  intérieure,  puissent  être  assez  énergiques  pour 
résister  à  70"  C.  et  s'opposer  même  à  la  tendance  de 
l'albumine  à  se  coaguler.  Cette  supposition  est  invraisem- 
blable, elle  n'est  destinée  qu'à  mettre  en  évidence  la  dif- 
ficulté qu'il  y  a  à  se  faire  une  idée  théorique  claire  sur 
le  plus  grand  degré  de  chaleur  que  les  plantes  peuvent 
supporter. 

Revenant  de  celte  excursion  théorique  sur  le  terrain 
de  l'observation,  il  nous  reste  pour  compléter  ces  ma- 
tériaux si  pleins  de  lacunes  à  examiner  quelle?  sont  sur 

'  Je  no  considère  ici  les  expressions  de  50°  C.  et  70"  C.  que 
coninrie  une  manière  d'exprimer  des  intensités  de  force,  puisque 
la  température  n»;  nous  apparaît  de  prime  abord  que  comme  une 
force  expansive. 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.   235 

la  terre  les  tempéralures  de  Tair  les  plus  élevées  dans 
les  localités  où  croissent  des  plantes.  Les  rares  détails, 
sur  cette  question,  qui  sont  venus  à  ma  connaissance  se 
trouvent  dans  la  Météorologie  de  Cornélius  (Halle,  1863, 
p.  84).  Cet  auteur  indique  pour  la  température  men- 
suelle la  plus  élevée  du  mois  de  judiet  en  Nubie  et  dans 
l'Arabie  méridionale  SS'S  C.  L'atlas  de  la  Géographie 
végétale  de  Rudolph  et  d'autres,  mentionnent  les  plantes 
suivantes  dans  cette  circonscription  :  cotonnier,  dattier, 
caféier,  canne  à  sucre,  pisang.  riz,  tabac,  indigo.  Cor- 
nélius donne,  en  outre,  une  série  de  températures  élevées 
qui  ont  été  observées  comme  étant  les  maxima  de  quel- 
ques localités  d'Asie  et  d'Afrique;  malheureusement  il 
n'ajoute  rien'  sur  l'état  de  la  végétation.  Le  maximum 
indiqué  pour  Benarès  est  W%  C.  et  la  moyenne  du 
maximum  pendant  un  moisse  serait  même  élevée  à  40°8C. 
Quant  aux  autres  maxima  qui  ont  dépassé  50"  C,  je  les 
passerai  sous  silence,  parce  qu'ils  ne  sont  accompagnés 
d'aucune  donnée  sur  leur  durée  ni  sur  leur  retour. 

II.  Quelles  sont  les  modificalions  qui  se  prùduisent  dans 
les  cellules,  quand  elles  ont  été  chauffées  au-dessus  de 
la  limite  supérieure  de  la  température. 

L'idée  que  l'on  se  fait  de  l'organisme  vivant  se  montre 
dans  le  protoplasme  d'une  manière  plus  saisissante  que 
dans  toute  autre  partie  de  la  cellule  végétale  ;  quand  il 
s'agit  de  mettre  en  évidence  la  différence  entre  la  vie  et 
la  mort  dans  l'intérieur  de  ia  cellule,  c'est  sans  contre- 
dit au  protoplasme  qu'il  faut  avoir  recours,  et  nous  al- 
lons voir  tout  de  suite  que  les  effets  d'une  température 
trop  élevée  s'y  manifestent  très-clairement.  Il  n'est  d'ail- 


236  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

leurs  pas  invraisemblable  que  la  substance  de  la  mem- 
brane cellulaire  éprouve  un  changement  dans  la  struc- 
ture moléculaire,  telle  qu'elle  est  pendant  la  vie,  quand 
la  cellule  vivante  est  exposée  à  une  température  qui  oc- 
casionne la  mort;  c'est  du  moins  ce  qui  ressort  d'une 
de  mes  observations.  Quant  aux  autres  éléments  de  la 
cellule,  ou  bien  ils  ne  sont  pas  assez  constants  pour 
être  pris  en  considération ,  ou  bien  les  modifications 
qu'ils  éprouvent  sont  si  difficiles  à  apprécier  qu'elles 
ont  jusqu'ici  échappé  à  l'observation. 

Les  observations  qui  ont  été  faites  jusqu'à  ce  jour  sur 
les  altérations  que  subit  la  cellule  sous  l'influence  d'une 
température  trop  élevée,  peuvent  se  diviser  en  deux 
parties,  dont  l'une  concerne  les  changements  immédiats 
visibles  de  la  structure,  l'autre  les  modifications  appor- 
portées  dans  les  propriétés  de  diffusion.  Avec  tout  cela 
le  sujet  est  encore  loin  d'être  épuisé. 

a.  Altérations  visibles  du  protoplasme  et  de  la  mem- 
brane cellulaire  près  et  au  delà  de  la  limite  supérieure 
de  la  température. 

*Max  Schultzp  (Protoplasmes  et  rhizopodes  des  cellules 
végétales,  1863,  p.  48)  est  peut-être  le  premier  qui  se 
soit  demandé  à  quelle  température  le  protoplasme  meurt. 
Il  a  choisi  pour  ses  expériences  les  poils  des  filets  des 
étamines  de  Trndescantia  virginica,  les  poils  de  Urlica 
urens  et  les  cellules  des  feuilles  de  ValUsneria  spiralis. 
Dans  tous  les  trois  la  température  qui  amenait  la  mort 
commençait  seulement  entre  47°  et  AS°  C.  A  46"  il  a 
toujours  trouvé  quelques  cellules  inaltérées,  à  45"  plu- 
sieurs et  à  44"  toutes,  au  moins  pour  les  Vallisueria  et 
Tradescantiu.  Les  poils  de  l'ortie  sont  peut  être  un  peu 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.      237 

pins  sensibles  :  le  mniivemonl  paraissait  presque  cnm- 
plrlement  arrêlé  à  W,  loiilpfois  sans  que  la  nnort  de  la 
cellule  en  fui  la  cause.  Le  monvernenl  se  ralenlil  dans 
tons  les  cas  à  partir  de  38"40°,  mais  si  la  lem[)i''ralnre 
ne  s'élève  pas  au-dessus  de  48"  C,  il  ne  larde  pas 
pendant  le  refroidissement  à  reprendre  la  rapidité  pri- 
mitive. 

A  première  vue  ce  résultat  paraît  en  opposition  avec 
mes  observations  sur  le  Vallisneria  qui  périt  déjà  à 
45'^  G.,  tandis  (jue  d'après  Scluilize  le  protoplasme  n'est 
tué  qu'entre  47''  et  48'^  C.  Cependant  ces  deux  données 
peuvent  très-bien  subsister  l'une  à  côté  de  l'autre,  at- 
tendu que  j'ai  exposé  la  plante  pendant  10  minutes  à 
45"  C,  tandis  que  Scliultze  (p.  48)  ne  la  cliaulTait  que 
pendant  2-3  minutes. 

Par  un  échaulTemenl  rapide  à  40"  et  au  delà  Schultze 
a  observé  dans  l'ortie  les  mêmes  et  remarquables  modi- 
firations  que  Briicke  avait  obtenues  par  de  fortes  dé- 
charges de  l'électromoteur  magnétique  :  du  protoplasme 
pariétal  partaient  des  prolongements  sphériqnes,  coni- 
ques ou  filamenteux ,  dont  les  plus  déliés  avaient  un 
mouvement  serpentant,  pour  ainsi  dire  tâtonnant.  Pen- 
dant le  refroidissement  tout  disparaît  peu  à  peu,  cepen- 
dant le  mouvement  des  granules  ne  reprend  pas  toujours 
la  rapidité  primitive.  Quand  on  pousse  réchauffement 
subitement  à  45°  et  au  delà,  les  varicosités  se  montrent 
souvent  dans  les  filets  libres  du  protoplasme,  en  particu- 
lier dans  ceux  de  Tradcscantia.  D'autres  fois  les  filets  se 
coagulent  dans  la  position  qu'ils  ont  prise  et  y  persistent 
longtemps,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  peu  à  peu  entraînés 
par  l'action  dissolvant^  du  protoplasme.  Schultze  con- 
clut de  ces  observations  et  d'autres  :  T  que  la  chaleur 


238  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEIRE  DE  LA 

est  un  excitant  puissant  pour  le  mouvement  du  proto- 
plasme, et  2"  que  le  protoplasme  des  cellules  végétales 
meurt  à  45"  C.  enviroii.  Le  mouvement  s'arrête,  et  il 
en  résulte  dans  l'apparence  de  la  masse  une  modifica- 
tion parfaitement  semblable  à  celle  qu'éprouve  à  43^  C. 
la  substance  contractile  des  pseudopodes  et  des  corps 
des  rhizopodes. 

Mes  observations  conduisent  à  changer  quelque  peu 
ces  données  sur  la  température  la  plus  élevée  que  peut 
su[iporter  le  protoplasme.  H  est  certain  que  la  mort  du 
protoplasme  entraîne  celle  de  la  cellule  entière  ;  or 
comme  nous  avons  vujpius  haut  que  plusieurs  plantes  ré- 
sistent 10  minutes  dans  l'air  à  une  température  de 
SO^-SI"  (-.,  il  est  impossible  que  dans  ces  plantes  le  pro- 
toplasme ait  été  tué,  puisqu'alors  elles  auraient  dû  mou- 
rir; il  s'ensuit  par  conséquent  que  dans  certaines  cir- 
constances le  protoplasme  peut  être  échauffé  10  minutes 
au-dessus  de  50"  C.  sans  en  mourir.  Toutefois  il  faut 
ajouter  que  les  mômes  plantes  ne  pourraient  pas  sup- 
porter d'une  manière  soutenue  une  température  aussi 
élevée,  et  par  suite  que  l'indication  d'un  certain  degré 
de  chaleur  doit  toujours  se  rapporter  à  une  certaine  du- 
rée déterminée. 

Il  résulte  de  mes  observations  sur  des  cellules  (|ui 
avaient  supporté  une  température  supérieure  à  4-5°  G.  : 
1"  qu'elles  résistent  mieux  à  une  température  élevée  dans 
l'air  que  dans  l'eau  ;  T  qu'à  une  température  peu  infé- 
rieure à  celle  qui  occasionne  la  mort,  le  protoplasme 
éprouve  une  modification  inconnue  auparavant,  et  cpie 
je  désigne  par  coariulal ion  passagère  {\\\  \)vo\.o\)Us,mv  par 
la  chaleur.  Dans  oe  cas  le  protoplasme  se  coagule  en 
apparence  de  telle  façon  qu'on  le  croirait  mort  |)our 


TEMPÉRATURE  QUI  l'ERMET  LA  VÉGÉTATION.      239 

toujours  ;  quelquefois  le  réticule  conserve  sa  forme,  le 
plus  souvent  il  se  conlracle  et  offre  un  ou  plusieurs  pe- 
lotons ;  il  reste  dans  cet  état  d'imnfiobililé  quelques  nni- 
nutes  ou  même  quelques  heures  ;  ensuite,  pendant  le 
refroidissement,  les  filets  coagulés  commencent  à  circu- 
ler, ou  bien  si  le  protoplasme  s'était  pelotonné,  il  en  part 
peu  à  peu  des  filets  qui  acquièrent  à  la  longue  la  forme 
primilive  et  montrent  distinctement  le  courant  granidaire. 
Cette  coagulation  passagère  par  la  chaleur  correspond, 
comme  je  le  montrerai  dans  l'appendice,  qui  fait  suite  à 
ce  mémoiï'e,  à  la  coagulation  passagère  par  le  froid. 

Voici  les  expériences  qui  m'ont  conduit  aux  proposi- 
tions énumérées  dans  ce  qui  précède  : 

1"  Quand  on  détache  des  bandes  étroites  de  l'épiderme 
de  jeunes  feuilles  ou  de  très-jeunes  boutons  à  fleurs  de 
Cucurhita  Pepo,  de  manière  à  avoir  une  rangée  de  poils 
non  endommagés,  qu'on  les  place  sous  verre  dans  le 
porte-objet  et  qu'on  chauffe  ce  ^Jernier  dans  de  l'eau  à 
l'aide  d'une  lampe  à  esprit  de  vin,  puis  qu'on  porte  ra- 
pidement le  porte-objet  sous  le  microscope,  ajusté  préa- 
lablement, on  observe  si  le  degré  de  chaleur  a  été  bien 
saisi  ^  que  le  mouvement  circulatoire  est  accéléré  ;  sou- 
vent ce  mouvement  devient  tumultueux,  de  plus  grandes 
masses  de  protoplasmes  se  déplacent  rapidement,  les 
filets  sont  attirés  violemment  par  ces  amas  de  protoplasme 
toujours  grossissant,  jusqu'à    ce  qu'enfin    il   s'en   ^oit 

^  Après  qiichiues  làtonnements  je  suis  arrivé  ;i  conduiro  l'é- 
chaufftMTieiil  du  poile-objel  de  manière  à  pouvoir  obtenir  ce  ré- 
sultat avec  certitude  Les  expériences  qui  suivent  rendent  d'ail- 
leurs celte  niélliode  inutile,  puisqu'elles  permeltenl  l'emploi  de 
degrés  de  chaleur  déterminés. 


240  SUR  LA  LIMITR  SUPÉRIEURE  DE  LA 

formé  plusieurs,  qui  restent  immobiles,  fixés  à  un  point 
de  la  paroi.  Le  protoplasme  persiste  dans  cet  élal  d'ira- 
mot)ilité  5-10  minutes  après  le  refroidissement  du  porle- 
objel,  selon  le  degré  d'intensité  de  chaleur.  Si  mainte- 
nant on  continue  à  regarder  l'objet  en  ayant  en  vue 
toujours  la  même  cellule,  on  aperçoit  sur  les  amas  de 
protoplasmo  la  formation  de  protubérances  qui  se  pro- 
longent peu  à  peu  en  forme  de  tils,  donnent  naissance 
à  un  réseau  qui  s'étend  dans  toute  la  cellule  du  poil, 
et  le  protoplasme  reprend  enfin  sa  forme  caractéristique  : 
dans  l'axe  de  la  cellule  se  produit  une  grosse  corde  qui 
contient  le  noyau  d'où  partent  dans  toutes  les  directions 
les  filaments  qui  pénètrent  dans  le  suc  de  la  cellule  et  se 
perdent  dans  le  bord  de  la  paroi.  Ce  phénomène  a  été 
observé  pour  la  première  fois  dans  le  mois  d'août  1862 
et  j'ai  pu  répéter  trois  fois  l'expérience  dans  l'espace  de 
quelques  heures  avec  le  même  objet.  Pendant  l'été  1863 
je  l'.'îi  encore  observé  à  plusieurs  reprises.  Le  phénomène 
se  passe  en  général  de  la  même  manière,  mais  le  degré 
de  chaleur  employé  peut  produire  quelques  variations 
secondaires. 

Par  ce  procédé  on  peut  constater  avec  la  ()lus  grande 
facilité  le  fait  de  la  coagulation  passagère  par  la  chaleur 
du  protoplasme,  mais  l'on  n'arrive  pas  à  déterminer  le 
degré  de  chaleur  qui  l'occasionne.  Les  expériences  que 
nous  allons  rapporter  mènent  en  revanche  à  ce  but. 

S'^  Une  capsule  de  verre  remplie  d'eau  est  chauffée 
sur  un  bain  de  sable  à  l'aide  d'une  lampe  à  esprit  de  vin, 
pendant  qu'un  thermomètre  plongeant  dans  l'eau  en  in- 
dique la  température.  On  examine  d'abord  à  l'état  frais 
des  bandes  minces  de  l'épiderme  du  pétiole  de  feuilles 
de  Cucurbila  Pepo  pour  constater  le  mouvement  du  pro- 


TEMPÉHATURE  QUI  PEUMET  LA  VÉGÉTATION.   241 

loplijsinc  dans  les  poils,  en  ayant  soin,  ce  (jui  ne  pré- 
sente pas  de  diUuMillé,  de  fixei'  pins  parliculièremenl  un 
ou  deux  poils,  que  l'un  retrouve  plus  lard  pour  com- 
parer le  même  objet  avant  et  après  l'expérience.  On 
saisit  la  bande  d'épiderme  avec  une  jiince  par  une  des 
extrémités  et  on  la  porte  tout  près  de  la  boule  du  ther- 
momètre qui  plonge  dans  l'eau.  Dans  une  expérience  le 
thermomètre  marquait  AQ^-Al'^  C.  pendant  une  minute 
d'immersion  de  l'épiderme,  qu'on  reportait  ensuite  ra- 
pidement sur  le  porte-objet.  A  l'observation  les  courants 
filiformes  paraissaient  non  altérés,  le  mouvement  bien  vi- 
sible, quoique  lent;  au  bout  de  40  minutes  les  courants 
s'accéléraient  et  reprenaient  leur  rapidité  primitive.  La 
température  ambiante  était  ^10°  G.  environ. 

La  môme  expérience  a  été  répétée  en  prolongeant  l'im- 
mersion pendant  deux  minutes  dans  l'eau,  qui  s'abais- 
sait de  47°  à  46"  C.  Rapidement  posé  sur  le  porle-objei, 
le  réseau  du  protoplasme  présentait  encore  sa  forme 
primitive,  mais  tout  courant  ou  mouvement  avait  dis- 
paru ;  on  ne  voyait  qu'un  repos  de  coagulation  complet. 
A  peu  près  une  demi-heure  plus  tard  le  courant  granu- 
laire recommençait  dans  les  filets  de  protoplasme. 

D'après  cela  on  peut  fixer  à  46"-47''  C.  la  température 
qui  dans  l'espace  de  deux  minutes  détermine  dans  les  poils 
du  Cucurhila  Pepo  la  coagulation  passagère  par  la  cha- 
leur. Une  température  un  peu  plus  élevée  n'entraîne  pas 
encore  une  coagulation  permanente.  Ainsi  j'ai  plongé  une 
bande  semblable  dans  de  l'eau  qui  s'est  élevée  de  47^  à 
48^  pendant  une  minute  d'immersion.  Les  courants  ra- 
pides de  prolopl.ismê  qui  s'étaient  coagulés  n'ont  pré- 
senté qu'au  bout  de  deux  heures  un  commencement  de 
mouvement  dans  quelques  filels  isolés  et   particulière- 


242  SUR  LA   LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

ujenl  dans  les  plus  déliés.  On  peut  donc  encore  produire, 
au  bout  d'une  minute,  dans  de  l'eau  à  47°-48"C.  la  coa- 
gulalion  passagère  du  protoplasme  dans  les  poils  de 
courge:  à  mesure  que  la  température  s'élève,  cet  effet 
se  produit  dans  un  temps  plus  court. 

S'^  Le  2  août  1863  on  a  placé  dans  l'appareil  que 
nous  avons  décrit  plus  haut  des  branches  de  Cucurbiia 
Pepoel  de  Solarium  Lycopersicum ,  trempant  par  In  partie 
inférieure  dans  un  vase  rempli  d'eau.  Le  thermomètre 
qui  devait  indiquer  la  température  de  l'air  de  la  cloche 
était  disposé  de  manière  à  ce  que  la  boule  fût  aussi  rap- 
prochée que  possible  des  jeunes  feuilles  qui  servaient  à 
l'expérience.  Après  avoir  porté  la  température  dans  la 
cloche  à  Ad",  on  l'a  maintenue  10  minutes  entre  49"  et 
50"  5  C.  On  a  ensuite  détaché  des  bandes  minces  de  l'é- 
piderme  des  pétioles  et  on  les  a  immédiatement  exa- 
minées. Le  protoplasme  dans  les  poils  de  ces  deux  plantes 
présentait  une  circulation  rapide,  particulièrement  vive 
dans  le  Cucurbiia  Pepo;  dans  une  des  cellules  d'un  poil 
on  a  vu  se  détacher  un  amas  de  protoplasme  de  la 
corde  principale,  cet  amas  rouler  dans  le  suc  de  la  cel- 
lule, se  contractei',  affecter  successivement  différentes 
formes  et  finir  par  s'accoler  à  un  filet  de  protoplasme 
circulant  rapidement  et  dans  lequel  il  s'est  fondu,  de  ma- 
nière à  disparaître. 

Celte  expérience  montre  que  dans  l'air  une  tempéra- 
ture de  50"  C.  exerce,  au  bout  de  10  minutes,  une  in- 
fluence moins  grande  que  Al'--  48°  C.  dans  l'eau  pen- 
dant une  minute,  puisqu'il  n'y  a  pas  eu  coagulation. 

4"  Dans  la  première  partie  de  ce  mémoire  j'ai  parlé 
d'une  planle  de  co'irge  qui  nvnit  supporte,  le  27  juillet, 
sans  .illération,  une  température  de   SO^-SI"  C.  pendant 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.      243 

25  niimilt's.  Une  lienrc  après  avoir  i'.U]  sorlic  de  Tappa- 
reil,  on  a  détaché  une  bande  élroile  de  l'épiderme  d'i  pé- 
tiole d'une  jeune  feuille  de  celle  plante  elon  l'a  examinée 
an  microscope  :  le  proloplasme  des  poils  n'ofTrail  au- 
cune trace  de  mouvem.ml.  Il  s'était  contracté  sous  forme 
de  grands  amas,  adhérents  aux  parois,  et  dans  quelques 
cellules  il  se  présentait  en  niasse  mousseuse.  Quatre 
heures  plus  lard,  à  une  température  de  lO^-SO"  C,  on 
a  enlevé  une  bande  d'épiderme  tout  près  de  la  première. 
Le  proloplasme  s'était  de  nouveau  disposé  en  filets  ;  dans 
quelques  cellules  celte  transformation  ne  faisait  que 
commencer;'  dans  d'autres,  les  filets  parlant  d'amas 
fixés  à  la  paroi  pénétraient  dans  l'espace  cellulaire;  dans 
d'autres  encore,  une  épaisse  corde  axile  de  protoplasme 
s'élait  reformée  el  donnait  naissance  à  de  nombreux  fila- 
ments, qui  avançaient  visiblement  dans  le  suc  cellulaire. 
Nous  voyons  donc  ici  une  coagulation  passagère  par  la 
chaleur  du  protoplasme,  occasionnée  sous  l'influence  de 
ôO^-SI"  G.,  s'exerçanl  pendant  25  minutes  et  disparais- 
sant au  bout  de  4  heures. 

5'^  Kn  revanche  nous  allons  voir  que  l'immersion  de 
la  même  plante  {Cucurbita  Pepo)  dans  de  l'eau  à  50°  C. 
tue  le  protoplasme.  Une  bande  d'épiderme  d'un  jeune 
pétiole,  dans  les  poils  de  laquelle  j'avais  préalablement 
constaté  le  mouvement  du  proloplasme ,  a  été  placée 
pendant  une  minute  dans  de  l'eau  à  côté  d'un  thermo- 
mèlr<'  qui  marquait  50°  C.  Au  moment  de  la  sortie,  le 
proloplasme  était  coagulé,  une  demi-heure  après  il  en 
était  de  même,  et  \A  heures  plus  lard  il  n'y  avait  encore 
aucun  mouvement  ',  le  protoplasme  était  agioméré  en 

'  Des  poils  frais  de  Cucurbita  Pejjo  plongés  dans  de  l'eau  à 
IS^-^O"  C.  conservent  leur  mouvement  encore  plus  longtemps. 


244  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

[)eliles  boules  blaiicliâlres  ;  dans  quelques  cellules  s<'U- 
lement  on  apercevait  encore  un  réseau ,  mais  sans  au- 
cun mouvement. 

6"  Du  Nicotiana  riistica,  dont  il  a  été  question  plus 
haut,  et  qui  avait  été  exposé  15  minutes  à  50"-5i°  C, 
sans  en  être  altéré,  on  a  détaché  sur  le  pétiole  une  bande 
d'épiderme  avec  des  poils;  le  protoplasme  des  poils  pré- 
sentait un  mouvement  des  plus  réguliers. 

7"  Une  bande  d'épiderme  du  pétiole  d  une  jeune 
feuille  de  Brassica  Napiis,  (jui  avait  supporté  sans  dom- 
mage AQ^-Ad"  5  G.  pendant  20  minutes,  a  été  examinée 
5  heures  après  l'expérience  :  le  protoplasme  formait 
dans  les  poils  une  masse  mousseuse  sans  mouvi-ment. 
Mais  comme  la  plante  a  continué  à  cioître  sans  que  les 
poils  périssent,  on  doit  supposer  que  cette  coagulation 
n'était  que  passagère  ; 

8°  Un  rameau  à  fleurs  de  Tnidescantia  plongé  dans 
l'eau  a  été  chaulTé  dans  l'appareil  à  49"  C.  (air),  indi- 
qués par  un  thermomètre  dont  la  boule  se  trouvait  dans 
le  voisinage  immédiat  des  fleurs.  Au  bout  de  3  minutes 
on  a  détaché  un  fdel  d'étamine  pour  l'examiner  :  le  pro- 
toplasme des  poils  était  dans  un  repos  absolu,  tandis 
qu'auparavant,  dans  un  fdet  de  la  même  fleur,  il  circu- 
lait rapidement;  mais  3  à  4  minutes  plus  tard  le  mou- 
vement recommença.  Après  10  autres  minutes,  le  ther- 
momètre marquant  46"-48''  C,  on  examina  encore  un 
filet  dans  l<:;quel  le  protoplasuie  des  poils  offrait  un  mou- 
ment  très-lent. 

La  même  fleur  a  été  laissée  encore  5  minutes  dans  de 
l'air  à  48"-49°  C.  ;  à  l'examen  le  protoplasme  de  tous 
les  poils  d'un  filet  était  immobile,  mais  il  avait  conservé 


TEMPKKATLRE  OUI  PEIIMET  LA  VÉGÉTATION.       "245 

sa  (lis[K)silioii  idtnix  riiiniites  après,  cependaril,  le  mouve- 
ment recomniençait. 

La  llciir  (|ui  avait  l'onrni  ces  filets  a  été  replacée  dans 
l'air  à  20"  C.  ;  une  demi-heure  pins  tard  on  en  a  re- 
tiré encore  un  lilet  dont  le  protoplasme  de  la  plupart  des 
poils  circulait,  bien  (jue  dans  quelques  cellules  il  fût  en 
repos. 

Conj[)arées  avec  celles  de  Schuitze,  ces  expériences 
montrent  aussi  que  la  température  qui  occasionne  la 
mort  peut  être  plus  élevée  dans  l'air  que  dans  l'eau. 
Schuitze  a  trouvé  que  poui'  les  poils  de  Tradescanlia 
il^-AS"  C.  sont  mortels  dans  l'eau  ;  à  4-6''-48°  dans  l'air 
j'ai  constaté  moi-même  encore  du  mouvement  après 
15  minutes. 

Le  protoplasme  se  comporte  par  conséquent  comme 
la  plante  entière,  ainsi  que  je  l'ai  montré  dans  la  pre- 
mière partie  de  ce  mémoire. 

Appendice  sur  la  coagulation  passagère  par  le  froid  du  protoplasme. 

Si  la  circulation  du  protoplasme  ne  s'arrêtait  d'une 
part  qu'à  zéro  et  au-dessous  quand  le  suc  cellulaire 
gèle,  et  d'autre  part  qu'à  une  température  assez  élevée 
pour  coaguler  l'albumine,  cela  indiquerait  que  la  coagu- 
lation par  la  chaleur,  comme  celle  par  le  froid  ne  dépen- 
dent que  des  modifications  physiques  qu'éprouvent  cer- 
taines substances  sous  l'influence  de  la  chaleur;  mais 
il  n'en  est  point  ainsi  et  c'est  précisément  là  que  réside 
l'intérêt  du  sujet,  qui  apporte  un  nouveau  contingent  à 
la  caiactéristique  de  l'organisme.  Nous  venons  de  voir 
que  la  coagulation  passagère  du  protoplasme  sous  l'in- 
fluence de  la  chaleur  a  lieu  à  des  températures  beaucoup 
plus  basses  que  celle  à  laquelle  l'albumine  se  coagule, 

Archives,  T.  XX.  —  Juillet  1864.  16 


246  SUR  LA  LIMITE  SUPKRIEURE  DE  LA 

et,  d'un  autre  côté,  les  expériences  que  nous  allons  pas- 
ser en  revue  montrent  que  la  coagulation  p;ir  le  Iroid 
s'effectue  à  des  températures  assez  élevées  au-dessus  du 
point  de  congélation  du  suc  cellulaire. 

D'après  Naegeli  {Bdiruçie  ziir  missenschafl lichen  Bol., 
1860,  11,  p.  77)  la  circulation  dans  le  Nilella  syncaqia  ne 
s'arrête  réellement  que  lorsque  la  température  s'abaisse 
à  0°.  Mais  il  en  est  tout  autrement  des  poils  de  Cucur- 
hila  Pepo.  Au  mois  d'août  1862,  le  thermomètre  mar- 
quant 16"  5  G.  à  côté  de  la  plante  sur  la  fenêtre,  j'ai 
trouvé  le  mouvement  dans  les  poils  tellement  ralentr 
qu'il  était  à  peine  appréciable.  Le  26  juillet  1863,  à 
8  heures  du  matin,  lorsque  le  thermomètre  [)rès  de  la 
plante  marquait  10°-11''  C.  je  trouvai  à  peine  une 
ou  deux  traces  de  mouvement  dans  des  poils  de  pé- 
tioles soumis  rapidement  à  l'examen  ;  le  plus  souvent  on 
n'en  apercevait  point.  Des  rameaux  conservés  pendant  la 
nuit  dans  l'eau  et  dans  une  chambre  à  18"  C.  offraient 
dans  les  poils  un  mouvement  rapide.  Le  17  septembre 
1863,  le  thermomètre  placé  dans  le  jardin  à  côté  des 
plantes  de  courges  indiquait  à  6  heures  du  matin  11°  G. 
et  à  8  heures  12'^  5  G.  .  le  mouvement  était  arrêté  dans 
les  poils  des  jeunes  boulons  à  fleurs  et  des  pétioles  des 
jeunes  feuilles;  mais  le  protoplasme  conservait  sa  dispo- 
sition typique.  Dans  le  Solanum  Lycopersicum  quelques 
rares  poils  offraient  un  piouvement  cif'culatoire. 

Des  rameaux  des  deux  plantes  ont  été  rentrés  pendant 
la  nuit  dans  une  chambre  à  17"  G.  :  les  poils  de  toutes 
deux  oii  offert  distinctement  un  mouvement  du  proto- 
plasme, bien  qu'il  fût  très-lent. 

Des  rameaux  qui  àl'air  libre  avaient  éprouvé  la  coagu- 
lation par  le  froid  ont  été  ensuite  échauffés  lentement  dans 


TEMPÉRATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.   247 

l'apparoil  |)on(Iant  20  miiiulos  à  SO^-iO"  C.  ;  los  poils 
des  deux  plnnles  oITraieiil  alors  un  mouvement  assez 
rapidç^ 

Jusqu'à  présent  je  n'ai  constaté  une  modification  de 
la  mend)rane  cellulaire  dans  des  cellules  tuées  par 
une  température  trop  élevée ,  que  pour  des  poils  de 
filets  des  anthères  d'une.  Trudcscantia.  Un  filet  entier  a 
été  plongé  à  l'aide  d'une  pince  pendant  une  minute  dans 
de  l'eau  à  57°  G.  et  placé  ensuite  dans  de  l'eau  froide 
sur  le  porte-objet  du  ^microscope.  Au  premier  moment 
ïfe  protoplasme  complètement  coagulé  avait  une  appa- 
rence particulière;  10  minutes  filus  tard  la  membrane 
cellidaire  se  soulevait  par  place  de  l'uti'icule  de  proto- 
plasme (utricule  primordial)  en  formant  des  protubérances 
bulleuses  arrondies.  L'utricule  de  protoplasme  des  cel- 
lules ainsi  modifiées  conservait  ses  dimensions,  ou  se 
contractait  un  peu  en  donnant  naissance  à  de  nombreux 
plis  vivement  dessinés:  la  membrane  cellulaire,  au  con- 
traire, se  gonflait  ici  et  là ,  probablement  par  suite  de 
l'eau  qu'elle  absorbait.  J'ai  réussi  plus  tard  à  provoquer 
les  mêmes  modifications  en  plongeant  des  filets  d'anthè- 
res pendant  une  minute  dans  de  l'eau  à  50"  G.  Toutefois 
le  phénomène  ne  se  présentait  que  sur  quelques  cellules 
isolées. 

'  Il  reste  encore  à  examiner  si  la  coagulation  par  le  froid  et 
celle  par  la  chaleur  des  orgaiie.s  excitables  des  feuilles  (par 
exemple,  de  Mimosa  piidica),  ne  sont  dues  qu'an  proto|)lasme,  ou 
bien  si  les  membranes  cellulaires  éprouvent  elles-mêmes  une 
coagulation  passagère  p:n'  une  tempéralurc  trop  élevée  ou  trop 
basse. 


248  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

b.  Mofliricalion  des  propriétés  diosmoliqiips  des  cel- 
lules au-dessus  de  la  limite  supérieure  de  la  température. 

De  même  que  les  cellules  gelées,  celles  qui  ont  été 
tuées  par  une  température  trop  élevée  présent»^nt  dans 
les  propriétés  de  diffusion  des  changements  que  l'on 
pourrait  désigner  par  perméabilité  rehaussée^.  Les  ob- 
servations quej'ai  faites  sur  ce  sujet  ne  sont  pas  encore 
très-nombreuses,  mais  elles  montrent  incontestablement 
que  les  cellules  tuées  par  une  température  trop  élevée 
el  par  la  gelée  se  comportent  à  peu'près  de  la  même  ma- 
nière. 

V  J'ai  détaché  du  parenchyme  d'une  betterave  rouge 
foncé  des  sections  de  même  grandeur,  offrant  sur  0,5""° 
d'épaisseur,  1  centinr..  carré  de  surface,  et  je  les  ai  la- 
vées pour  enlever  le  jus  rouge  des  cellules  partagées. 
Elles  ont  ensuite  été  plongées  les  unes  dans  de  l'eau  à 
20°  C,  d'autres  dans  de  l'eau  à  51°  G.,  d'autres  encore 
dans  de  l'eau  à  54°  C.  Les  premières  gardèrent  le  jus 
rouge  complètement,  même  au  bout  de  18  heures  d'im- 
mersion; à  51°  et  54°  au  contraire  le  jus  rouge  se  ré- 
pandit immédiatement  en  formant  des  nuages  dans  l'eau, 
et  une  demi-heure  après  le  morceau  de  tissu  était  en- 
tièrement décoloré.  On  pourrait  croire  que  la  tempéra- 
ture élevée  n'a  pas  altéré  la  cellule  [jroprement  dite,  mais 
qu'elle  se  borne  à  accélérer  l'acte  de  diffusion;  mais  ce 
n'est  pas  ce  qui  a  lieu,  car  une  tranche  de  betterave  en 
tout  semblable,  qui  a  été  exposée  pendant  quelques  mi- 
nutes dans  de  l'eau  à  51°  C.  et  portée  ensuite  dans  de 

'  Comparez  mon  mémoire  sur  la  formation  do  cristaux  pen- 
dant la  gelée  el  la  modificalion  des  membranes  cellulaires,  etc. 
Comptes-rendus  de  la  Société  roy.  des  sciences  de  Saxe,  1800. 


TEMPf^RATURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.      2/^9 

l'eau  a  2^°  C,  perdit  loiile  In  malièce  colorante.  D'après 
cela  la  température  de  51°  C.  ne  produit  pas  seulement 
une  accélération  de  la  dilTusion  ,  mais  elle  occasionne 
une  modification  du  pouvoir  de  diffusion  de  la  cellule, 
en  vertu  rie  laquelle  cette  dernière  répand  ensuite  dans 
l'eau  froide  la  matière  colorante  par  exosmose.  On  ob- 
tient exactement  le  même  résultat,  ainsi  que  je  l'ai  mon- 
tré dans  le  mémoire  cité  plus  haut,  quand  on  fait  geler 
des  morceaux  de  betteraves  rouges. 

2"  Je  me  suis  procuré  clés  cubes  de  1  centim.  de  côté 
*du  tissu  de  betterave  blanche  {Bêla  vulgaris)  et  du  pa- 
renchyme du  fruit  de  Cucurbita  Pepo.  Préalablement 
j'avais  préparé  une  liqueur  d'un  rouge  trés-foncé  en  fai- 
sant bouillir  des  betteraves  rbuges.  Quelques-uns  de 
ces  cubes  ont  été  exposés  pendant  une  heure  dans  de 
Teau  à  55°  C,  tandis  que  d'autres  étaient  conservés  à 
l'état  naturel  ;  après  cela  on  les  plongea  tous  dans  la 
dissolution  rouge.  Au  bout  de  24  heures  les  cubes  frais 
n'avaient  point  absorbé  de  matière  colorante,  ils  étaient 
même  incolores  à  la  surface,  tandis  que  ceux  de  betterave 
bl.inche  qui  avaient  été  tués  par  la  température  de  55° C. 
ét.uent  rouge  sang  d'outre  en  outre,  et  que  dans  ceux  de 
courge  la  coloration  avait  de  tous  côtés  pénétré  à  2  -  8""" 
de  profondeur.  Cette  expérience  prouve  que  les  cellules 
deviennent  perméables  à  la  matière  colorante,  quand 
elles  ont  été  tuées  par  55°  C,  comme  je  l'ai  montré  pour 
un  morceau  de  tissu  gelé. 

3°  Quand  on  plonge  des  poils  de  Tradescanlia  pendant 
une  minute  ou  plus  longtemps  dans  de  l'eau  à  51°  C.  et 
qu'on  les  examine  ensuite  dans  l'eau  froide  sous  le  mi- 
croscope, on  trouve,  comme  il  a  été  dit,  que  Tutiicule 
de  protoplasme  est  rigide,  coagulé,  tandis  que  la  mem- 


250  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

brarie  cellulaire  s'en  délaclie  sous  forme  de  bosse  ;  la 
matière  colorante  rouge  pénètre  dès  lors  à  travers  l'utri- 
cule  morte  et  remplit  les  cavités  formées  par  la  boursou- 
flure de  la  membrane  cellulaire;  après  cela  seulement 
elle  traverse  celte  dernière  et  se  répand  dans  l'eau.  L'u- 
tricule  de  protoplasme  coagulé  a,  par  conséquent,  perdu 
son  impénétrabilité  ou  la  force  qu'il  opposait,  à  l'état  vi- 
vant, à  la  diffusion  de  la  matière  colorante.  Nageli  a 
montré  le  premier  {Recherches  sur  la  physiol.  végét. 
cahier  1,  p.  21  et  suiv.,  1855'^  que  l'utricule  vivante 
jouissait  de  la  propriété  d'empêcher  l'exosmose  de  U 
matière  colorante.  Je  me  suis  même  assuré  que  les  utri- 
cules  des  poils  de  Tradescanlia  plongés  dans  une  disso- 
lution de  sucre  se  séparant  par  la  contraction  de  la  pa- 
roi des  cellules,  sans  que  la  matière  colorante  du  suc 
sorte  de  l'utricule  de  protoplasme.  Ce  n'est  qu'après  queh- 
ques  heures,  lorsque  la  cellule  a  été  tuée  par  le  contact 
prolongé  avec  la  dissolution  sucrée,  que  la  matière  co- 
lorante pénètre  à  travers  l'utricule,  remplit  l'espace  entre 
celui-ci  et  la  paroi  de  la  cellule  et  se  répand  enfin  dans 
l'eau. 

4.°  L'anéantissement  de  la  force  qui  contient  la  matière 
colorante  et  le  rehaussement  de  la  perméabilité  de  la  cel- 
lule que  ces  expériences  mettent  en  évidence,  se  manifes- 
tent aussi ,  comme  dans  les  tissus  gelés  ,  par  quelques 
autres  phénomènes.  Quand  on  expose  pendant  une  heure 
de  grands  morceaux  de  betterave  ou  de  la  chair  dure 
de  courge  dans  de  l'eau  à  55"  C,  ils  acquièrent  déjà 
une  certaine  mollesse  et  par  une  légère  pression  on  peut 

'  Cump.  Xfi>i;eli ,  (Jommtiiùcat loiifi  holaniqiies  diws  \r  Compte 
rendu  de  r;icadéinie  de  Muiiicli  1861  :  Sur  l' effet  de  la  (jelée  sur 
les  plantes. 


TEMPÉHAÏURE  QUI  PERMET  LA  VÉGÉTATION.   251 

pn  faire  sortir  qneliiues  lioiUtPS.  Après  une  heure  d'im- 
mersion  dans  de  l'oau  à  70"  C.  ils  prennent,  exactement 
la  même  consistance  que  des  morceaux  gelés;  on  peut 
dès  lors  les  com[)rimer  avec  la  plus  grande  facilité  et  en 
faire  jaillir  des  torrents  de  jus,  tandis  que  dos  morceaux 
de  tissu  frais  résistent  à  la  plus  forte  pression  de  la  main, 
en  vertu  do  la  fermeté  et  de  l'élasticité  du  tissu,  sans 
qu'il  en  sorte  une  goutte  de  jus. 

Les  cellules  tuées  par  une  chaleur  de  51*"' -70"  C,  de 
même  que  celles  qui  ont  gelé,  laissent  passer  le  suc  cel- 
lulaire dans  l'espace  intercellulaire  du  parenchyme,  sans 
l'aide  de  la  pression;  on  peut  induire  cela  delà  circons- 
tance que  les  parties  de  plantes  qui  ont  été  portées  à  cette 
température,  paraissent  plus  diaphanes,  ce  qui  ne  peut 
s'expliquer  que  par  le  suc  qui  a  remplacé  l'air  dans  les 
intervalles  du  parenchyme  ;  il  en  résulte  la  flaccidité 
des  cellules  qui,  en  laissant  sortir  le  suc,  perdent  leur 
rigidité  et  leur  turgescence.  Des  feuilles  de  Sambiicus 
nigra,  Solanum  tuberosum,  Nicoliana  ruslica,  Tropœo- 
lum  majus  et  autres  qui  ont  été  pendant  10  minutes 
dans  de  l'eau  à  70"  G.,  deviennent  flasques  comme  du 
linge  mouillé  et  sont  diaphanes  comme  des  fouilles  ge- 
lées. 

La  plus  grande  perméabilité  se  manifeste  aussi  dans 
ce  cas,  comme  pour  les  plantes  gelées,  en  ce  qu'elles 
sèchent  rapidement ,  parce  que  les  cellules  mortes  n'op- 
posent plus  de  résistance  à  l'évaporation  de  l'eau. 

Je  termine  en  attirant  l'attenlion  sur  une  conséquence 
qui  découle  de  ces  observations  et  qui  pourrait  peut-être 
contribuer  à  rectifier  une  erreur.  —  On  sait  que  pour 
extraire  des  matières  colorantes  ou  d'autres  substances 
des  tissus  végétaux,   on  emploie   ordinairement  l'eau 


252  SUR  LA  LIMITE  SUPÉRIEURE  DE  LA 

bouillante,  parce  que  l'eau  froide  ne  rend  pas  le  même 
service,  On  admet  souvent  que  Teau  bouillante  est  né- 
cessaire parce  qu'à  celte  tenqjt^rature  élevée  elle  ac- 
quiert la  propriété  de  dissoudre  ces  matières.  Dans 
quelques  cas  ce  raisonnement  peut  être  exact;  mais 
on  peut  en  général  admettre  que  Ips  matières  qui 
sont  extraites  par  l'eau  bouillante  se  trouvent  préalable- 
ment à  l'étal  de  dissolution  dans  le  suc  des  cellules; 
l'ébullition  n'a  d'autre  but  que  de  détruire  la  résistance 
de  l'utricule  et  de  la  membrane  cellulaire  vivantes  et  ainsi 
de  permettre  aux  matières  déjà  dissoutes  de  sortir  libre- 
ment des  cellules. 

La  ressemblance  frappante  que  présentent  les  cellules 
qui  ont  été  tuées  par  une  température  trop  élevée  et  par 
la  gelée  semblerait  indiquer  que  l'altération  qui  occa- 
sionne la  mort  est,  sinon  de  la  même  nature,  du  moins  la 
même  en  piincipe.  A  la  fin  de  la  première  partie  de  ce 
mémoire  j'ai  essayé  de  montrer  que  la  mort  résultant 
d'une  température  trop  élevée  pouvait  jusqu'à  un  certain 
point  s'expliquer  par  un  déplacement  moléculaire  méca- 
nique, en  admettant  que  les  forces  qui  maintiennent  les 
particules  du  protoplasme  de  la  membrane  cellulaire 
dans  la  disi)osilion  qui  constitue  l'état  vivant,  sont  anéan- 
ties par  une  trop  grande  cbaleur;  il  est  très-probable 
qu'un  dérangement  analogue  dans  le  groupement  des 
molécules  a  lieu  sous  Tudluence  de  la  gelée.  On  sait, 
qu'une  plante  gelée  peut  continuer  à  vivre  si  elle  dégèle 
très-lentement,  tandis  que  dans  le  cas  contraire  elle 
meurt  11  est  très-simple  dés  lors  d'imaginer  que  par 
une  fusion  lente  les  sucs  gelés  qui  pénètrent  le  proto- 
plasme el  la  membrane  cellulaire  aient  un  mouvement 
moléculaire  très-faible,   qui  permette  aux  particules  de 


TEMPKIîATUnE  QUI  l'KRMET  LA  VÉGÉTATION.      25."^ 

se  grnupi^r  dans  la  position  (l'éqiiilibro  qui  corrpSf>on(l 
à  l'élnt  (le  vie  ;  par  une  fusion  trop  ra[)i(l(',  au  contraire; 
le  mouvement  des  molécules  est  désordonné  et  ces  der- 
nières ne  peuvent  pas  reprendre  l'état  d'équilibre  qui 
constitue  la  structure  moléculaire  propre  à  la  vie. 

Quand  on  cherche  ainsi  à  rapporter  la  moit  due  à  une 
température  trop  élevée  à  un  changement  purement  mé- 
canique, les  modifications  chimiques  qui  accompagnent 
la  mort  deviennent  secondaires,  comme  le  serait  la  dé- 
composition chimiijuc  après  récrasemenl  de  la  cellule 
par  exemple.  En  broyant  la  cellule  on  détruit  à  la  fois 
la  forme  extérieure  et  le  groupement  moléculaire,  la  ge- 
lée et  l'ébullition  ne  détruisent  que  ce  dernier,  tandis 
que  la  forme  extérieure  ue  change  pas  d'une  manière 
essentielle. 

Cette  représentation  mécanique  de  la  mort  de  la  cel- 
lule, n'est  nullement  en  contradiction  avec  le  fait  que  la 
mort  peut  aussi  être  occasionnée  par  une  action  pure- 
ment chimique;  car  à  l'idée  de  vie  de  la  cellule  s'attache 
tout  aussi  bien  la  présence  de  certaines  combinaisons 
chimiques  déterminées,  qu'une  certaine  disposition  mo- 
léculaire de  ces  dernières.  L  une  sans  l'autre  ne  suffit 
pas  pour  constituer  la  vie.  De  sorte  que  la  mort  de  la 
cellule  peut  résulter  également  bien  d'une  modification 
chimiijue  des  molécules  que  d'un  déplacement  mécanique. 


SUR  LA 

FORMAllO.N  DE  LA  GLAGE  DANS  LA  MER. 


PAR 


M.    E.    EDLUND  '. 


Dans  ce  mémoire  intéressant,  l'auteur  se  propose  d'é- 
tablir qu'en  gén:>ral  la  glace  ne  se  forme  pas  sur  la  mer 
comme  sur  les  lacs  d'eau  douce  et  les  étangs,  c'est-à- 
dire  que  la  congélation  ne  commence  pas  par  la  solidifi- 
calion  de  la  couche  superficielle  de  l'eau.  Certaines 
considérations  sur  les  propriétés  de  l'eau  de  mer  et  des 
observations  nombreuses  sont  d'accord  pour  montrer 
que,  le  plus  souvent,  l'eau  de  la  mer  se  refroidit  au-des- 
sous de  0\  et  que  la  glace  s'y  forme  subitement  dans 
toute  la  masse,  comme  cela  a  lieu  dans  de  l'eau  sur-re- 
froidie  ^.  On  trouvera  dans  l'extrait  que  nous  donnons 
du  mémoire  de  M.  Ediund,  les  considérations  théoriques 
qui  y  sont  développées,  et  la  discussion  des  nombreux 
rapports  qu'on  lui  a  envoyés  de  diverses  localités  du 
littoral  de  la  Suède  au  sujet  du  phénomène  de  la  congé- 
'alion  de  la  mer. 


1  Poggnulmf's  Annalrn,  186i..  I.  CXXII,  p.  315. 

~  L'exprt.'ssioii  d'oau  snr-wfroidie  (\ue  M.  Ktlluml  propose  d'em- 
ployer comme  correspondant  à  celle  de  l'eau  sur-cliauffce  nous 
paraît  tout  à  fait  opportune. 


SUR  LA  FORMATION  DE  LA  GLACE  DANS  LA  MER.  ^55 

On  suppose  en  général  que  la  Ibrnialion  de  la  glace 
a  lieu  sur  In  mer  de  la  même  façon  cpie  sur  l'eau  flouce 
et  que  la  coiigélalion  commence  à  la  siuface.  Il  y  a  ce- 
pendant deux  propriétés  de  l'ean  de  mer  qui  doivent 
inlluer  sur  le  phénomène  de  la  solidification,  et  le  rendre 
notablement  difïérent  de  ce  qu'il  est  pour  les  nappes 
d'eau  douce. 

En  premier  lieu,  tandis  que  le  maximum  de  densité  de 
l'eau  douce  est  à  4",  la  densité  de  l'eau  de  mer  aug- 
mente jusqu'à  une  température  qui  est  bifu  au-dessous 
du  point  de  gel.  A.  Marcet,  en  expérimentant  sur  de  l'eau 
de  mer,  a  trouvé  —2°  2  pour  la  température  décongéla- 
tion el  — 5"  5  pour  celle  du  maximum  de  densité.  D'a- 
près M.  Erman,  une  dissolution  de  sel  ayant  1,026  pour 
poids  spécifique  augmente  de  densité  jusqu'au  moment 
de  sa  solidification.  Des  expériences  faites  par  Desprelz 
sur  de  l'eau  de  mer  rapportée  par  Freycinet,  donnèrent 
—  1"  8  pour  le  point  de  congélation,  et  —  3°  6  pour  le 
maximum  de  densité.  Plus  récemment,  M .  C.  de  Newmann, 
employant  un  mélange  d'eaux  de  mer  a  trouvé  pour  ces 
mêmes  températures — 2"  6  et  — ¥  7.  Toutes  ces  obser- 
vations sont  donc  d'accord  pour  établir  que  dans  l'eau 
de  mer  le  maximum  de  densité  se  trouve  à  une  tempé- 
rature inférieure  à  celle  o\\  a  lieu  la  solidification.* 

En  second  lieu,  on  sait  qu'on  peut  abaisser  la  tem- 
pérature de  Teau  douce  de  plusieurs  degrés  au-dessous 
deO%  mais  que  dans  l'eau  ainsi  sur-refroidie,  le  moin- 
dre ébranlement  détermine  la  formation  instantanée  de 
la  glace  ;  on  sait  aussi  que  dans  ces  conditions,  un  frag- 
ment de  glace  mis  en  contact  avec  l'eau  provoque  la 
congélation  de  la  masse  liquide.  Dans  ce  cas,  ce  n'est 
pas  le  mouvement  causé  par  la  projection  du  mor- 
ceau de  glace  qui  est  la  cause  de  la  solidification,  car 


256  SUR    LA    FORMATION 

d'autres  substances  n'agissent  pas  de  la  même  manière. 
Ce  qui  le  montre  aussi,  c'est  qu'on  ne  peut  pas  refroidir 
au-dessous  de  0°  de  l'eau  qui  contient  de  la  glace.  Des 
expériences  intéressantes  sur  ce  sujet  ont  été  faites,  il  y 
a  longtemps  déjà,  par  le  professeur  Wilcke ,  et  elles  ont 
trait,  comme  on  le  verrra,  au  phénomène  qui  fait  l'objet 
de  ce  mémoire.  Wilcke  trouva  entr'aulres  que  si  l'on 
prend  de  l'eau  abaissée  au-dessous  de  0",  et  qu'on  la 
verse  dans  un  verre  plus  froid  ou  qu'on  la  mélange  avec 
du  mercure  refroidi,  ou  encore  qu'on  y  laisse  tomber 
des  grêlons,  il  s'y  forme  une  quantité  de  petites  figures 
de  glace  qui  constituent  le  commencement  de  la  solidi- 
fication. Celte  formation  élémentaire  se  compose  d'iine 
pelite  plaque,  de  glace  transparente  parfaitement  circu- 
laire et  très-mince.  Quelquefois  ces  plaques  de  glace  se 
forment  en  si  grande  quantité  qu'elles  ont  i'air  de  fumée 
tandis  qu'elles  montent  à  la  surface.  Durant  leur  ascen- 
sion elles  augmentent  jusqu'à  prendre  parfois  une  ligne 
de  diamètre. 

Or  l'eau  de  mer  possède  ces  mêmes  propriétés  avec 
celte  différence  que,  même  soumise  à  une  forte  agitation, 
elle  peut  être  refroidie  au-dessous  du  point  de  solidifica- 
tion. C'est  seulement  si  l'agitation  devient  très- violente 
qu'elle  détermine  la  congélation.  Ainsi  l'eau  de  mer 
peut  être  plus  aisément  sur-relVoidie  que  l'eau  douce; 
un  certain  nombre  d'observateurs  ont  constaté  cette  dif- 
férence, bien  qu'ils  n'en  aient  tiré  aucune  conclusion. 
Nairne  remarque  que  l'on  peut  facilement  abaisser  la 
température  de  l'eau  de  mer  au-dessous  du  point  de 
congélation.  Blagden  observe  qu'il  faut  expérimenter 
avec  beaucoup  d'attention  si  l'on  veut  refroidir  l'eau  de 
mer  de  4  ou  5  degrés  au-dessous  du  point  de  gel,  d'où 


DE   LA  Cr.ACE   DANS   LA   MER.  257 

l'on  pourrnil  cohcJiire  (ji.e  cette  atlcnlion  est  superllue 
s'il  ne  s'agit  que  de  1  ou  2  degrés.  M.  Ernian  donne  couime 
une  propriété  bien  connue  des  dissolutions  de  sel,  de  se 
solidifier  tout  d'un   coup,  ce  qui  ne  peut  arriver  sans 
un  sur-refroidissement  préalable.  Despretz  rapporte  que 
l'eau  de  mer  dont  il  se  servait  se  gelait  à  —2"  55,  lors- 
qu'on la  secouait,  et  que  le  thermomètre  remontait  alors 
à  —  r  84-.  M.  Dufour  a  montré  que  des  dissolutions  sa- 
lines des  divers   degrés  de  concentration  jouissent  de 
cette  même  propriété.  M.  Rudorff  a  obtenu  des  résultats 
semblables  dans  ses   recherches  sur  l'influence  du  de- 
gré de    concentration  des    dissolutions   salines  sur   la 
température  de  leur  point  de  congélation;   ce  physicien 
a  trouvé  que  si  l'on  agite  régulièrement  le  liquide  avec 
le  thermomètre,  on  voit  se  former  tout  d'un  coup  dans 
toute  la  masse  des  lamelles  de  glace,  et  le  thermomètre 
remonter  en  même  temps  souvent  de  plusieurs  degrés. 
Plus  tard,  M.  Rudorfïa  trouvé  que  cette  propriété  est  d'au- 
tant mieux  caractérisée  que  la  dissolution  est  plus  concen- 
trée. On  ne  détermine, pas,  d'après  lui,  la  formation  de 
la  glace  en  agitant  le  liquide  avec  un  agitateur  en  verre 
Knfm  M.  Edlung  a  constaté  lui-même  par  plusieurs  expé- 
riences que  l'eau  de  la  mer  Baltique,  quoique  d'une  salure 
bien  faible,  se  refroidit  aisément  au-dessous  de  son  point 
de  congélation.  Si  l'on  dispose  l'expérience  de  telle  ma- 
nière que  le  refroidissement  s'opère  sur  la  surface  de 
leau,  l'on  peut  être  certain  que  la  température  s'abais- 
sera au-dessous  du  point  de  congélation.  Aussitôt  que  la 
formation  de  la  glace  est  déterminée,  soit  par  une  violente 
secousse,  soit  par  la  projection  d'un  fragment  de  gJace, 
h  solidification  se  propage  avec  la  plus  grande  rapidité 
et  la  température    remonte  jusqu'à    la  température  du 
point  de  fusion. 


258  SUR    LA    FORMATION 

Ainsi,  pour  qu'on  puisse  se  rendre  compte  de  la  ma- 
nière dont  la  mer  se  refroidit  et  se  congèle,  il  faut  avoir 
égard  aux  deux  propriétés  suivantes  : 

1°  La  densité  de  l'eau  de  mer  augmente  à  mesure  que 
la  température  s'abaisse,  et  cela  jusqu'à  plusieurs  de- 
grés au-dessous  du  point  de  solidification ,  le  point 
exact  du  maximum  de  densité  dépendant  du  degié  de 
concentration  de  la  dissolution  saline. 

52°  On  peut  refroidir  l'eau  de  mer  à  plusieurs  degrés 
au-dessous  de  son  point  de  solidification  et  la  maintenir 
liquide  tout  en  la  soumettant  à  une  forte  agitation. 

Pendant  la  saison  froide,  la  surface  de  la  mer  se  re- 
froidit par  rayonnement,  par  évaporation  et  aussi  par  con- 
tact avec  l'air.  A  mesure  que  la  température  de  la  couche 
superficielle  s'abaisse,  sa  densité  augmente,  de  sorte  que 
celte  eau  descend  et  se  trouve  remplacée  par  de  l'eau  plus 
chaude.  Celle-ci  se  refroidit  à  son  tour  et  il  s'établiit 
ainsi  un  mouvement  continu,  par  lequel  la  tempéra- 
ture extérieure  se  trouve  propagée  dans  la  masse  liquide. 
Toutefois  le  froid  ne  pénétre'  que  lentement  de  haut  en 
bas,  par  le  fait  de  la  rencontre  de  l'eau  plus  froide  qui 
descend,  avec  les  couches  inférieures  dont  la  température 
est  plus  élevée.  Lorsque  le  froid  se  prolonge  suffisam- 
ment la  couche  refroidie  augmente  d'épaisseur,  et  la  tem- 
pérature de  l'eau  finit  par  s'abaisser  jusqu'au  point  de 
congélation.  Deux  cas  peuvent  alors  se  présenter.  Si 
la  mer  est  agitée  par  un  vent  violent,  de  telle  sorte  que 
la  position  relative  des. molécules  d'eau  soit  brusque- 
ment changée,  il  se  forme  de  la  glace.  C'est  ce  qui  ar- 
rive aussr,  si  des  morceaux  de  glace  déjà  formés  flot- 
tent sur  l'enii  ou  s'il  lombn  d('  !a  neige;  dans  ces  cir- 
constances une  première  couche  déglace  se  forme  à  la 


DE  LA  GLACE  DANS  LA  MER.        250 

surface  de  l'eau  ol  son  épaisseur  augmente  ensuite  d'une 
manière  continue  ;  si,  au  contraire,   le  niouvemonl  de 
l'eau  à  la  surface  de  la  mer  ne  détermine  pas  une  agita- 
tion brusque,   et  s'il   ne  s'y  trouve  aucun  fragment  de 
glace,  la  température  continue  à  s'abaisser  au  dessous  du 
point  de  congélation,  et  le  refroidissement  à  se  propager 
dans  l'intérieur  de  la  masse.  Dans  des  circonstances  fa- 
vorables, la  couche   refroidie  peut  ainsi  prendre  une 
épaisseur  considérable.   Comme   l'eau  est    un  mauvais 
conducteur,  il  est  vraisemblable  que  s'il   survient  à  ce 
moment  un  redoux,  la  température  de  la  couche  supérieure 
remonte  au-dessus  du  point  de  gel,  tandis  que  celle  des 
rouches  inférieures  est  encore  au-dessous.  A  mesure  que 
la  température  s'abaisse,  l'équilibre  moléculaire  de  l'eau 
à  l'état  liquide  devient  de  plus  en  plus  instable  et  par 
conséquent  plus  facilement  détruit  par  une  action  exté- 
rieure, et  il  arrive  un  instant  où  un  mouvement  ou  bien 
un  fragment  de  glace  détermine  la  congélation  qui  se 
propage  aussitôt  avec  rapidité  dans  la  masse  tout  en- 
tière de  la  couche  refroidie.  Ce  phénomène  doit  se  passer 
d'une  manière  analogue  dans  l'eau  de  mer  et  dans  l'eau 
douce,  et  il  doit  se  former  soit  des  disques  de  glace  d'une 
forme  plus  ou  moins  régulière,  soit  des  masses  gélati- 
neuses ressemblant  à  delà  neige  trempée  d'eau.  Le  mou- 
vement que  donnent  à  l'eau  des  vagues  régulières,  n'est 
pas  un  obstacle  à  ce  mode  de  formation  de  la  glace,  car 
les  molécules  d'eau  voisines  qui  font  partie  de  l'ondula- 
tion décrivent  des  chemins  parallèles.   C'est  seulement 
sous  Faction  d'un  vent  violent,  lorsque  la  lame  se  cou- 
vre d'écume,  que  le  refroidissement  ne  doit  pas  pouvoir 
dépasser  le  point  de  congélation.  L'action  des  côtes  sur 
lesquelles  la  vague  se  brise,  est  sans  doute  aussi  un  em- 


260  SUR    LA   FORMATION 

pêchemenl  à  ce  refroulissemenl  à  l'état  liquide.  P]n  ou- 
tre, la  mer  près  des  côtes  est  moins  salée  à  cause  des 
eaux  douces  qui  s'y  écoulent,  et  il  s'y  trouve  en  siispension 
des  parcelles  solides  qui  doivent  servir  de  centre  de 
formation  à  des  crisl:'ux  de  glace,  lesquels  déterminent 
eux  mômes  la  solidification  totale.  Ainsi  le  mode  de 
congélation  qui  vient  d'être  décrit  s'offrira  le  plus  sou- 
vent en  pleine  mer,  à  une  certaine  distance  des  côtes  el 
des  brisants. 

Ces  considérations  ont  été  pour  la  première  fois  expo- 
sées dans  une  séance  de  l'Académie  royale  des  sciences 
;i  propos  d'une  communication  sur  la  formation  de  la 
glace  dans  le  Catégat.  Il  s'agissait  de  les  vérifier  par  des 
observations  plus  nombreuses  que  celles  qu'on  avait  re- 
cueillies jusqu'alors,  et  il  était  intéressant  d'obtenir  des 
ilonnées,  soit  sur  la  température  de  la  mer  durant  Ibi- 
ver ,  soit  aussi  sur  le  phénomène  même  de  la  congéla- 
tion. Durant  un  séjour  aux  îles  d'Aland,  le  professeur 
Nordeskiôld  a  réussi  à  faire  quelques  expériences  sur 
la  température  de  l'eau  ,  et  a  recueilli  îles  informa- 
lions  et  des  observations.  L'instrument  qui  a  servi  aux 
pxpériences  est  un  thermomètre  à  minima,  à  mercure 
et  à  alcool.  Le  mercure  ne  sert  que  d'index  el  c'est 
la  dilatation  de  l'alcool  qui  constitue  le  thermomètre  ; 
cet  instrument  offre  cet  avantage  que  sa  position  habi- 
tuellement verticale  peut  devenir  presque  horizontale, 
sans  que  le^  mesures  soient  affectées.  Bien  que  l'hiver 
.lit  été  défavorable,  M.  Nordenskiôld  a  obtenu  quelques 
observalions  im|)ortantes.  Le  thermomètre  a  été  placé  à 
100  pieds  environ  de  la  côte  et  à  21  pieds  au-dessous 
du  niveau  de  la  mer,  ce  qui  correspondait  à  une  dislance 
de  3  pieds  environ  du  fond.  Retiré  au  bout  de  quel- 


DE    LA    GLACE    DANS    LA    MER.  261 

qiios  jours,  \p  ihormonièlre  a  donné  la  température  do 
-  1".  0  Poiidanl  ces  qiiohiiies  jours  le  temps  avait  été 
orageux,  et  la  lenipéroliire  de  l'air  avait  été  d'environ 
2''  au-dessus  de  0°  à  midi,  et  était' descendue  la  nuit  à 
5"  au-dessous  deO".  Dans  une  autre  localité,  à  14  pieds 
au-dessous  de  la  surface  et  à  environ  2  pieds  du  fond, 
la  température  s'est  trouvée  être  de  —  0",6,  tandis  qu'à 
la  surface  au  même  moment  elle  était  de  —0*^.2.  L'eau 
de  mer  prise  dans  l'une  de  ces  localités  et  rapportée 
par  le  professeur  Nordenskïold  a  été  soumise  à  des  es- 
sais, et  on  a  trouvé  qu'elle  gelait  à  —  0°,4  lorsqu'on 
l'agitait  vivement  ou  qu'on  y  jetait  un  morceau  de  glace. 
Ainsi  dans  les  deux  observations  qu'on  vient  de  rap- 
porter, la  température  trouvée  pour  l'eau  prise  du  fond 
de  la  mer  était  inférieure  à  celle  du  point  de  congéla- 
tion, et  l'on  doit  ajouter  que  dans  les  deux  cas  la  mer 
était  complètement  libre  de  glaçons. 

Les  renseignements  queM.Nordenskiôld  a  recueillis  de 
diverses  sources  dans  l'île  d'Aland,  s'accordent  pour  éta- 
blir que  la  formation  sous-marine  de  la  glace  est  un 
phénomène  fréquent.  On  a  vu  souvent  par  une  profon- 
deur de  6  à  8  pieds,  les  pierres  et  les  plantes  marines  du 
fond  de  la  mer  se  couvrir  de  glace,  et  M.  Nordenskiôld 
a  pu  lui-même  constater  ce  phénomène.  Quelquefois  on 
trouve  des  pierres  de  plusieurs  pouces  de  diamètre  prises 
dans  des  glaçons  et  entraînées  par  eux  à  la  surface  de 
l'eau.  Cette  glace  diffère  par  son  apparence  de  celle  qui 
se  forme  superficiellement  ;  ce  sont  des  disques  qui 
sont  en  général  de  la  grosseur  d'une  assiette  et  dont  les 
dimensions  vont  (juelquefois  jusqu'à  celles  d'un  fond  de 
tonneau.  Parfois  cette  glace  prend  une  consistance  pâ- 
teuse qui  la  fait  resseuiblerà  delà  neige  à  demi-fondue. 
Archives,  T.  XX.  —Juillet  1804.  17 


283  SUR    LA   FORMATION 

La   rapiflilé  avec  laquelle  celle   glace  semi-liquide  se 
forme  et  monle  à  la  surface  de  la  mer,  est  un  caraclère 
frappanldece  mode  de  congélation.   Il  peut  arriver  que 
la  mer  soit  tout  à  faillibre  de  glace,  et  qu'au  bout  de  très- 
peu  de  temps,   les  glaçons  et   la    glace   pâteuse  aient 
émergé  en  si  grande  quantité  qu'un  bateau  ne  puisse  plus 
naviguer.  Dps  habitants  de  diverses  localités  dans  Aland 
racontent  des  incidents  auxquels  cette  congélation  subite 
a  souvent  donné  lieu.   Un  bateau  a  élé  ainsi  une  lois 
retenu  dans  la  glace,  bien  qu'il  ne  fût  qu'à  1000  pieds 
de  la  côte,  et  le  pêcheur  qui  le  montait  dut  attendre  pour 
regagner  la  terre  que  la  glace  fût  devenue  assez  solide 
pour  le  porter.  Lorsqu'il  s'était  mis  en  route,  la  mer  était 
complétemenl  libre.  D"aprés  la  manière  de  voir  d'un  ecclé- 
siasti(]ue,  «  presque  toute  la  glace  sur  laquelle  on  peut 
an  bout  de  peu  de  temps  passer  à  cheval,  est  formée  par 
de  la  glace  de  fond  qui  émerge  avec  une  consistance 
semi-liquide.  »  Le  même  ecclésiastique  raconte  qu'ayant 
voulu  un  jour  faire  voile  pour  une   localité  que  l'on 
nomme   «  Skiftet  »    par  une  mer  tout  à  fait  libre,  il  fut 
forcé  de  revenir  au  plus  vite,  et  que  la  glace  émergeait  en 
telle  abondance  qu'il  eut  grand'  peine  à  regagner  le  ri- 
vage.  Une  autre  fois,  ses  fils  furent  exposés  à  la  même 
aventure.   Au  dire  d'une  autre  personne,   de   la  glace 
émerge  quelquefois  par  un  temps  doux,  la  température 
étant  au-dessus  de  0".  Un  pêcheur  disait  que  la  glace  doit 
se  former  (]uel(jUf^fois  à  une  profondeur  considérable, 
et  il  se  fondait  pour  le  dire  sur  ce  qu'il  avait  vu,  dans  des 
endroits  où  la  mer  avait   de   120  jusqu'à  180  pieds  de 
profondeur,  émerger  de  la  glace  sur  laquelle  se  voyaient 
des  varechs  et  d'autres  traces  du  fond. 
Après  avoir  reçu  ces  renseignements  de  M.  Norden- 


DE   LA   GLACE   DANS   LA   MER.  263 

skiold,  M.  Edluiid  résolut  de  »s'adresser  dans  ce  mêrne 
but  à  un  grand  nombre  de  personnes  dans  diverses  loca- 
lités du  lilloral  de  la  Suède  el  de  la  Norwége.  Des  circulai- 
res ira|)riniées,  contenanl  les  diverses  questions  auxquelles 
il  fallait  répondre,  ont  été  distribuées  au  commencement 
de  celle  année  aux  habitants  des  côtes.  On  ne  choisissait 
pour  cela,  cela  va  sans  dire,  que  des  individus  que  leur 
métier  ou  toute  autre  circonstance  obligeait  à  tenir  la 
mer  pendant  les  mois  d'hiver.  Un  grand  nombre  de  ces 
circulaires  sont  revenues  avec  les  réponses.  M.  Edlund 
donne  dans  son  mémoire  les  observations  les  plus  im- 
portantes qu'il  a  ainsi  recueillies;  tous  ces  documents 
ont  la  plus  grande  analogie  avec  ceux  qu'on  a  déjà  lus  et 
qui  avaient  été  transmis  à  l'auteur  par  le  prof.  Norden- 
skiold.  Après  avoir  exposé  ces  résultats  directs  de  l'ob- 
servation, M.  Edlund  les  discute  et  les  résume  comme 
il  suit. 

^«Telles  sont  les  principales  données  qui  mont  été  com- 
muniquées et  qui  viennent  du  Skagerak,  du  Catégat,  du 
golfe  de  Christiania,  de  la  mer  Baltique  et  du  golfe  de 
Bothnie.  Beaucoup  de  ces  observations  no  sont  pas  d'ac- 
cord entre  elles  sur  les  détails  du  phénomène.  (îes  diffé- 
rences proviennent  sans  doute  en  partie  des  appréciations 
personnelles  des  observateurs,  mais  on  doit  aussi  les  attri- 
buer souvent  aux  circonstances  locales  qui  ont  nécessai- 
rement beaucoup  d'influence  sur  la  manière  d'être  du 
phénomène.  Ainsi  l'on  rapportera  d'un  côté  que  la  glace 
de  fond  se  forme  le  plus  souvent  en  février,  tandis  qu'on 
dira  ailleurs  que  c'est  en  janvier  qu'on  l'observe  sur- 
tout. Or  ces  circonstances  doivent  dépendre,  comme 
cela  a  lieu  pour  les  lacs  de  l'intérieur,  à  la  fois  des  lo- 
caliiés  et  des  années. 


2G4  SUR   LA   FORMATION 

«  La  plupart  des  communications  s'accordent  à  établir 
que  la  glace  sous- marine  se  forme  avant  que  la  super- 
ficie de  la  mer  soit  gelée,  ce  qui  doit  être  en  eiït.-l  le  cas 
Je  plus  fréquent  d'après  les  considérations  théorifjues 
qu'on  a  développées  au  commencement  du  mémoire. 
Toutefois  on  peut  ex(iliquer  comment  il  arrive  quelque- 
fois, comme  quelques  observateurs  l'ont  vu,  que  de  la 
glace  monte  encore  du  fond  de  la  mer  lorsque  sa  surface 
est  déjà  prise.  Qu'on  suppose  que  par  suite  d'un  froid 
persistant,  la  couche  d'eau  refroidie  soit  d'une  épaisseur 
considérable.  U'vient  ensuite  un  dégel  et  la  température 
de  la  couche  supérieure  remonte  au-dessus  de  0%  tandis 
que  les  couches  plus  profondes  restent  sur-refroidies.  A 
la  suite  de  cet  adoucissement  de  température,  le  froid 
redevient  plus  vif  et  il  tombe  de  la  neige;  dans  ce  cas 
la  superficie  de  l'eau  se  congèle,  mais  la  solidification  ne 
peut  pas  se  propager  au  travers  de  la  couche  d'eau  au- 
dessus  de  0"  qui  sépare  la  croûte  glacée  de  la  massa  li- 
quide refroidie.  Enfin  lorsqu'un  mouvement  vient  à  agi- 
ter l'eau  sur -refroidie,  les  glaçons  s'y  forment  et  ils 
montent  s'appliquer  contre  la  surface  inférieure  de  la 
nappe  de  glace  déjà  formée. 

«  Quelques  observateurs  constatent  dans  leur  rapport 
qu'ils  n'ont  jamais  trouvé  des  pierres ,  des  plantes  ma- 
rines ou  d'autres  objets  de  celte  nature,  pris  dans  les 
morceaux  de  ghce  qui  montent  du  fond  à  la  surface  ; 
d'autres  au  contraire  affirment  l'avoir  vu;  ceci  ne  paraît 
f  as  devoir  constituer  une  contradiction  réelle.  En  effet, 
au  moment  de  la  congélation  brusque  telle  qu'on  l'a  ad- 
mise, la  mer  se  trouve  refroidie  au-dessous  de  0"  jusqu'à 
une  assez  grande  profondeur.  Si  cette  profondeur  va 
jusqu'au  fond  de  la  mer,  il  doit  se  former  des  glaçons  dans 


DE   LA  GLACE   DANS   LA   MEU.  265 

le  voisinage  immédiat  du  sol  et  sur  le  sol  même,  et  ces 
glaçons  doivent  émerger  avec  ceux  qui  se  sont  formés 
plus  haut.  Mais  ce  qu'il  faut  remarquer,  c'est  que  ces 
glaçons  sont  en  très-petit  nombre  par  rapport  à  tous 
ceux  qui  se  forment  dans  la  masse  entière,  et  qu'en  outre 
beaucoup  d'entre  eux  ne  retiendront  aucune  trace  du 
fond  sur  lequel  ils  se  sont  solidifiés.  Ainsi  les  fragments 
de  glace  sur  lesquels  se  trouve  quelque  indice  du  sol 
sont  nécessairement  très-rares  au  milieu  de  tous  les  au- 
tres; il  est  donc  tout  naturel  que  beaucoup  d'observa- 
teurs n'en  aient  jjamais  vu,  et  leur  témoignage  ne  détruit 
pas  la  valeur  des  assertions  des  personnes  qui  les  ont 
remarqués.  On  ne  doit  pas  supposer,  du  reste,  que  la 
couche  refroidie  atteigne  toujours  le  fond.  Dans  le  Calé- 
gai  et  la  mer  Daltique,  il  arrive  le  plus  souvent  que  la 
congélation  commence  à  une  assez  petite  distance  au-des- 
sous du  niveau.  Cela  dépend  surtout  de  la  durée  et  de 
l'intensité  du  froid,  el-aussi  d'un  assez  grand  nombre  de 
circonstances  qui  favorisent  plus  ou  moins  ce  mode  de 
congélation.  La  profondeur  qu'atteint  la  couche  refroidie 
paraît  être  ordinairement  de  5  à  10  pieds,  mais  elle  va 
souvent  jusqu'à  20.  Dans  quelques  cas  exceptionnels 
cette  profondeur  est  encore  plus  grande  ;  on  a  constaté 
de  la  glace  de  fond  à  120  et  à  50  pieds  dans  la  mer  Bal- 
tique, et  dans  le  Catégat  à  60  et  70  pieds. 

«  On  arrive  ainsi  indirectement  à  conclure  que  la  forma- 
tion de  la  glace  doit  avoir  lieu  quelquefois  à  une  profon- 
deur considérable.  On  mentionne  dans  un  des  rapports 
que  la  couche'de  glace  qui  se  forme  instantanément  par 
la  réunion  des  glaçons  émergés  peut  avoir  jusqu'à  0  pieds 
d'épaisseur;  ailleurs  cette  épaisseur  est  estimée  beau- 
coup plus  grande,  et  ailleurs  encore  on  dit  qu'une  rame 


206  SUR    LA    FORMxMION 

peut  se  tenir  debout  dans  cette  couche  de  glace  subite- 
ment formée.  D'autre  part,  cette  glace  doit  être  passable- 
ment compacte  puisque  un  canot  qui  s'y  trouve  pris  ne 
peut  plus  avancer  même  avec  un  bon  vent.  Il  n'y  a  donc 
rien  d'exagéré  à  supposer  qu'un  cinquième  du  volume 
de  la  couche  totale  se  compose  réellement  de  glace.  D'a- 
près cette  hypothèse,  une  couche  de  6  pieds  correspond  à 
une  couche  de  glace  complètement  compacte  épaisse  de 
i,2  pied.  I/eau  de  mer  avant  la  congélation  possède  une 
température  qui  ne  peut  guère  être  inférieure  de  plus  de 
2°  à  celle  du  point  de  solidification,  parce  que  le  maxi- 
mum de  densité  correspond  à  peu  près  à  cette  tempéra- 
ture-là. An  moyen  de  ces  données,  on  peut  calculer 
quelle  doit  être  l'épaisseur  de  la  couche  d'eau  refroidie 
suffisante  pour  que  la  congélation  subite  produise  une 
couche  de  glace  de  1,2  pied  d'épaisseur.  L'on  trouve 
ainsi  une  profondeur  de  4-5  pieds. 

«Certains  observateurs  parlent  ffu  mode  de  congélation 
dont  il  est  ici  question  comme  étant  tout  à  fait  habituel, 
et  même  comme  étant  le  seul  qui  s'offre  sur  la  mer  ; 
d'après  d'autres  rapports,  il  se  présente  souvent,  ou  quel- 
quefois, ou  encore  seulement  dans  quelques  cas.  On 
peut  aisément  se  rendre  compte  de  ces  différences.  On 
a  déjà  dit  que  la  congélation  sous-marine  doit  avoir  lie'i 
surtout  en  mer  ouverte  à  une  certaine  distance  des 
côtes.  Quelques  observateurs  qui  ont  été  à  même  de 
faire  des  observations  soit  près  du  rivage,  soit  en  pleine 
mer,  ont  constaté  qu'il  en  est  bien  ainsi.  Tandis  que  c'est 
la  congélation  sous-niariiie  qui  se  présente  en  général 
en  pleine  mer,  ce  mode  de  gel  ne  se  remarque  pas  si 
souvent  en  dedans  des  récifs,  et  presque  jamais  au  bord 
des  côtes.   Or  comme  chaque    observateur  mentionne 


DE   LA   GLACE    DANS    LA  MER.  267 

presque  uniqiiomenl  ce  (]ni  se  passe  dans  la  localité 
qu'il  habile,  on  comprend  que  les  données  doivent  [)ré- 
senler  des  différences  notables.  Quelques  habitants  du 
littoral  de  la  Hailiqne  et  du  Catégat  assurent  qu'ils 
n'ont  jamais  eu  connaissance  de  la  formation  sous  ma- 
rine de  glace;  il  est  certain  que  ces  personnes  n'ont  ja- 
mais fait  en  hiver  de  voyage  de  mer  qui  les  éloigriAt  des 
côtes,  pas  en  tous  cas  dans  la  saison  où  la  glace  se 
forme.  Il  est  vraisemblable  aussi  que  des  circonstances 
locales  rendent  impossible  dans  certains  endroits  le  phé- 
nomène de  solidification,  ou  du  moiiis  le  rendent  tout  à 
fait  exceptionnel. 

«  On  signale  dans  les  rapports  venus  de  Norwége  ce  fait 
intéressant  que  quelquefois  une  quantité  de  poissons 
morts  montent  du  fond  de  l'eau  en  même  temps  que 
les  glaçons.  Ce  phénomène  se  passe  sans  doute  de  la 
manière  suivante.  L'eau  sur-refroidie  se  solidifie,  on  le 
sait,  si  on  la  secoue  violemment  ou  si  on  y  provoque  un 
mouvement  tel  que  les  positions  relatives  des  molécules 
voisines  soient  brusquement  changées.  Lorsqu'un  banc 
de  poissons  arrive  dans  cette  eau,  une  pareille  agitation 
doit  être  facilement  provoquée  soit  par  les  mouvements 
extérieurs  des  poissons,  soit  aussi  par  le  mouvement  de 
la  bouche  et  des  ouïes  qui  s'ouvrent  et  se  ferment  con- 
tinuellement. Du  moment  qu'un  petit  cristal  de  glace 
s'est  formé  dans  l'un  de  ces  organes,  la  formation  de 
la  glace  se  propage  et  le  poisson  s'en  remplit.  Devenu 
plus  léger  il  monte  à  la  surface  où  il  meurt  asphyxié  s'il 
n'est  pas  déjà  tué  par  cette  solidification  intérieure. 

«  On  mentionne  dans  plusieurs  localités  que  la  glace 
émerge  lorsqu'une  température  plus  douce  succède  à 
un  froid  intense.  Il  est  difficile  de  comprendre  quelle  in- 


2G8  SUR    LA   FORMATION 

fliience  directe  celle  varialion  peut  avoir  sur  la  formation 
de  la  glace.   Cepenilant  on  prétend  que  le  niveau  de  la 
mer  Baltique  varie  en  sens  inverse  du  baromètre,  c'est- 
à-dire  que  ce  niveau  s'élève  quand  le  baromètre  baisse 
et  réciproquomi^nt.    Or  le  niveau  de  la  mer  ne  peut  pas 
changer,  sans  qu'il  en  résulte  un  mouvement  de  l'eau; 
d'autre  part  une  variation  de  température  est  toujours 
accompagnée   d'une   variation   barométrique.    On  peut 
ainsi  supposer  que  lorsqu'un  temps  doux  succède  à  un 
froid  vif,  il  se  détermine  simultanément  dans  la  mer  un 
courant  qui  a  pour  effet  de  provoquer  la  congélation. 
Lorsque  de  Ja  glace  sous-marine  s'est  formée  en  quantité 
considérable,  la  te,mpérature  de  l'eau  doit  s'élever  un 
peu  à  cause  de  la  chaleur  latente  mise  en  liberté.    Dans 
les  circonstances  telles  qu'elles  se  présentent  habiluelle- 
ment,  cette  élévation  de  température  ne  peut  pas  dépas- 
ser un  petit  nombre  de  degrés,  et  il  ne  peut  pas  en  ré- 
sulter pour  l'air  unevarialion  qui  soit  appréciablesansun 
thermomètre, 

«  Le  phénomène  de  congélation  sous-marine  paraît 
beaucoup  mieux  caractérisé  dans  le  Catégat  que  dans  la 
Baltique  et  le  golfe  de  Bothnie.  Celle  différence  lient  sans 
doute  aux  différences  de  salure  de  ces  mei's.  Le  Calégat 
esl  plus  salé  que  la  Baltique  et  le  golfe  de  Bothnie  l'est 
le  moins  des  trois. .  .  . 

«  En  résumé,  les  différences  qui  viennent  d'être  signa- 
lées entre  les  observations  diverses  qui  ont  été,  recueil- 
'lies  au  sujet  de  la  formation  de  la  glace  sur  la  mer  pa- 
laissent  s'expliquer  d'une  manière  satisfaisante,  et  on 
peut  admettre  comme  prouvées  les  conclusions  suivantes: 

lo  La  formalion  de  la  glace  dans  les  mers  mentionnées 
a  lieu  de  deux  manières  différentes; 


DE    LA    GLACE   DANS    LA   MER.  2G9 

a)  L'eau  se  refroiflil  jusqu'au  point  de  congélalion  et 
sp  gèle  ;  la  glace  augmente  ensuite  d'é|)aissenr  à  me- 
sure que  le  refroidissement  continue; 

b)  La  température  de  l'eau  s'abaisse  au-dessous  du 
point  de  congélalion  et  la  solidification  s'opère  tout  d'un 
coup  non-seulement  à  la  surface ,  mais  dans  toute  la 
masse  refroiilie; 

T  Le  second  mode  (\e  congélation  se  produit  plus 
souvent  en  pleine  mer  qu'en  dedans  des  brisants  ou  des 
côlos  ; 

'  3°  Le  phénomène  ne  doit  pas  être  considéré  comme 
exceptionnel,  mais  s'offre  liabituellenicnl  aussi  bien  dans 
iaCiUique  quedans  leCatégat,  et  dans  cette  dernière  mer 
0!s  doit  le  regarder  comme  constituant  à  peu  près  le  seul 
mode  de  gel  de  la  mer  ; 

4-"  Ce  phénomène  est  la  conséquence  de  propriétés 
connues  de  l'eau  de  mer. 

((  Cette  manièrede  geler  n'est  évidemment  pas  restreinte 
aux  mers  qui  baignent  la  Suède  et  la  Norwége.  On  la 
don  trouver  à  plus  forte  raison  en- d'autres  endroits  où 
la  mer  est  beaucoup  plus  salée  et  le  froid  beaucoup  plus 
intense  Dans  les  mers  polaires  cette  congélation  sous- 
marine  doit  avoir  lieu  dans  de  vastes  proportions,  et  il 
rte  semble  pas  invraisemblable  que  dans  ces  mers  la 
plus  grande  partie  de  la  glace  qui  recouvre  en  hiver  des 
espaces  libres  pendant  l'été,  ait  cette  origine.  La  profon- 
deur à  laijuelle  doit  parvenir  l'eau  sur-refroidie  est  pro- 
bablement Irès-grande,  puisque  dans  la  Baltique  et  le 
Calégal  celte  profondeur  va  jusqu'à  100  pieds,  lorsque 
les  circonstances  sont  favorables.  En  général  on  peut 
pei.ser  que  cette  congélation  sous  marine  n'est  pas  sans 


270  SUR    LA    FORMATION 

infliience  sur  les  phénomènes  de  la  surface  de  la  terre 
qui  dépendant  dans  un  certain  degré  d<^  la  formation  dé 
la  glace  marine.  Ainsi  il  est  très-probable  que  chaque 
année,  la  glace  de  fond  se  forme  en  plus  grande  quan- 
tité dans  les  endroits  les  moins  profonds,  et  il  doit  résul- 
ter de  cette  circonstance  une  déformation  du  fond  de  la 
mer.  La  glace  attachée  au  sol  augmente  de  volume  jus- 
qu'au moment  où  la  force  ascensionnelle  est  sulTisanle 
pour  détacher  les  matières  prises  dans  le  bloc.  Ces  ma- 
tières s'élèvent  à  la  surface  de  l'eau,  sont  poussées  vers 
d'autres  localités  et  retombent  au  fond  lors(jue  vient  le 
dégel  ou  lorsque  la  glace  est  brisée  par  les  vagues.  Il 
ne  paraît  donc  pas  invraisemblable  que  ce  mode  de 
congélation  donne  lieu  à  un  transport  des  matières  qui 
composent  le  fond  de  la  mer 

«  On  rencontre  dans  les  mers  polaires  des  montagnes 
de  glace  dont  les  dimensions  prodigieuses  frappent  d'é- 
tonnement  les  voyageurs  de  ces  contrées.  Sur  la  côte  oc- 
cidentale du  Groenland,  il  n'est  pas  rare,  d'après  iM.Rink, 
de  voir  des  montagnes  de  glace  de  -200  pieds  de  haut.  Or 
le  volume  émergé  est,  comme  on  le  sait,  égal  à  cinq 
fois  le  volume  émergeant,  d'où  résulte,  d'après  les  cal- 
culs de  M.  IVmk,  que  ces  masses  de  glace  renferment  de 
160  à  2i0  millions  de  pieds  cubes.  Sur  terre  fi^me  ce 
seraient  des  montagnes  de  plus  de  1000  pieds  de  haut,  el 
ce  ne  sont  pourtant  pas  les  plus  grosses,  car  M.  Hink  as- 
sure qu'il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  sur  les  côtes  du 
Groenland  des  blocs  de  800  millions  de  pieds  cubes. 
Dans  le  détroit  de  David,  Scorrsby  a  vu  une  montagne 
de  glace  qui  avait  15000  pieds  de  long,  4000  de  large 
et  sur  laquelle  se  trouvaient  des  pointes  qui  s'élevaient 
de  100  pieds  au-dessus  du   niveau  de  l'eau.  Tout  cela 


DE    LA   GLACE   DANS    LA    MER.  271 

est  connu,  et  on  sait  aussi  que  les  anfiactiiositns  nom- 
breuses dont  la  côte  occiflenlale  du  Hroënlaiid  est  dé- 
coupée sont  remplies  de  gros  blocs  de  glace  tombés  des 
glaciers  de  la  terre  ferme.  On  ne  peut  pas  contester  que 
les  montagnes  de  glace  qui  flottent  sur  la  mer  ont  leur 
origine  dans  ces  glaciers;  mais  on  peut  se  demander  si 
ces  montagnes  de  glaces  sont  complètement  el  dans  toute  ' 
leur  masse  le  produit  des  glaciers,  et  si  la  mer  n'a  pas 
une  part  importante  dans  leur  gigantesque  formation. 
Si  l'on  admet  que  la  glace  ne  se  forme  qu'à  la  surface  de 
la  mer,  la  réponse  à  celte  question  doit  être  évidemment 
t  non.  »  La  congélation  n'ayant  lieu  que  superficielle- 
ment, il  ne  peut  se  produire  autour  de  h  montagne  de 
glace  qu'une  sorte  de  couronne  qui  n'augmente  nulle- 
ment ses  dimensions  verticales.  Mais  il  n'en  est  plus  de 
même  lorsqu.'on  suppose  que  la  formation  de  la  glace  a 
lieu  à  une  grande  profondeur.  Lorsqu'un  bloc  de  glace 
atteint  par  sa  partie  inférieure  une  couche  d'eau  sur- 
refroidie, la  congélation  doit  s'y  produire,  et  le  bloc  peut 
ainsi  augmenter,  non  pas  seulement  latéralement,  mais 
aussi  verticalement.  La  montagne  s'accroît  ainsi  en  flot- 
tant d'unendroit  à  l'autre.  Même  dans  le  Gatégat,  il  peut 
se  former  en  une  heure  une  couche  de  glace  de  plusieurs 
pieds  d'épaisseur.  La  plupart  des  montagnes  de  glace 
sont,  d'après  M.  Rink,  composées  d'une  glace  blanchâtre 
coupée  de  bulles  d'air  allongées  et  parallèles.  Cette  des- 
cription concorde  assez  avec  l'apparence  de  la  glace 
sous-marine  dans  certains  cas.  Quoi  qu'il  en  soit  r!e 
cette  hypothèse,  les  conséquences  de  la  formaiion  de 
la  glace  au-dessous  de  la  surface  de  la  nier  paraissent 
mériter  une  élude  attentive.  » 


BULLI^TIN  SCIENTIFIQUE. 


PHYSIQUE. 

J.  Choll.  Sur  la  cause  du  hefroidissement  produit  dans  les 
CORPS  SOLIDES  PAR  l' EFFET  DE  LA  TENSION  (Philosophkal  Ma- 
gazine. Mai  18G4-.) 

Le  D""  Joule  a  déinonlré  expi'rimentalemenl  que  lorsque  des 
corps  solides  sotil  soumis  à  un  clforl  de  tension,  l'aciion  de  celle 
force  est  accompagiiôe  d'un  abaissement  de  lempéralure.  Il  ré- 
sulte des  expériences  de  ce  même  pliysicien,  que  le  froid  pi'oduii 
par  l'applicglion  d'une  tension  est  sensiblemenl  égal  à  la  cha- 
leur développée  par  la  siqipression  de  celle  foi'ce  ;  et  de  plus, 
que  l'^s  oITels  calorifiques  sont  proporlinnnés  au  poids  employé. 
Il  a  remarqué,  par  exemple,  que  si  une  quantité  donnée  de 
chaleur  est  développée  chez  un  corps  par  l'effet  d'un  poids 
qui  le  comprime,  ce  même  poids,  appliqué  à  étendre  le  corps, 
produira  une  quantité  correspondante  de  fi'oid.  Ce  résidtal  ne 
laisse  pas  que  d'être  singulier.  En  effet,  si  l'on  se  demande 
ce  que  devient  une  force  employée  à  comprimer  un  corps  , 
il  suffit  de  répondre  que  celle  force  est  convertie  en  chaleur, 
et  reparaît  sous  cette  forme  dans  les  molécules  du  corps  com- 
primé; mais  si  on  emploie  celte  même  force  à  étendre  un 
corps,  on  ne  saurait  l'époiidie  que  la  force  a  élé  convertie  en 
froid,  puisque  le  fi'oid  n'est  autre  chose  que  la  privation  d'une 
force.  Lorsqu'ur)  corps  est  comprimé  par  l'effet  d'un  poids,  la 
force  vive  du  poids  descendant  est  Iransmise  aux  molécules  du 
corps  et  reparait  sous  la  forme  de  chaleur  ;  mais  si  ce  même  poids 
est  employé  à  étendre  ou  dilater  le  corps,  non-seulement  la  force 


PIIYSIOL'E  273 

vivo  (lu  poids  (iis[)arnîl  sans  pioduiro  de  la  clialour,  mais  encore 
les  molécules  soumises  à  reiïel  de  celle  force,  perdenl-elles  une 
parlie  de  la  chaleur  qu'elles  possédaient  déjà.  Il  nous  faut  donc 
rechercher  pour  ce  cas,  non-seuleinenl  ce  que  devient  la  foixe 
communiquée  par  le  poids,  mais  aussi  ce  que  devicnl  celle  qui  dis- 
paraît sous  la  forme  de  dialeur  chez  le  corps  soumis  à  l'action  de 
la  tension.  Que  la  force  vive  du  poids  disparaisse  sans  augmenter  la 
lempcralure  du  corps,  cela  peut  encore  se  comprendre,  parce  que 
cette  force  vive  peul  être  Iransfoimée  dans  quehpie  autre  force 
différente  de  celle  de  la  chaleur;  il  n'est,  en  effet,  nullement  évi- 
dent a  priori,  que  la  chaleur  soit  la  seule  forme  snus  laquelle  elle 
puisse  exister.  iMais  il  n'en  est  pas  moins  singulier  que  l'effet  de 
cette  force  soit  de  produire  un  changement  de  forme  dans  la  force 
qui  existait  déjà  dans  les  molécules  sous  la  forme  de  chaleur. 

Lorsqu'on  emploie  un  poids  pour  opérer  l'extension  d'un  coips 
solide,  il  est  évident  que  la  force  mise  en  œuvre  par  le  poids  est 
dépensée  en  entier  à  diminuer  la  cohésion  des  particules,  puis- 
qu'elle tend  à  les  séparer  les  unes  des  autres.  Mais  le  refroidis- 
sement qui  survient,  montre  qu'il  a  disparu  une  plus  grande 
quantité  de  force  que  celle  qui  a  été  mise  en  œuvre  par  le  poids, 
puisque  ce  refroidissement  ne  peut  être  dû  qu'à  la  disparition  de 
la  force  qui  existait  dans  le  corps  même  sous  la  forme  de  cha- 
leur. Qu'est  donc  devenue  cette  force?  Elle  doit  nécessairement 
avoir  été  dépensée  d'une  façon  ou  d'une  autre.  Dans  aucun  cas, 
la  force  mise  en  œu\!e  par  le  poids  ne  peut  être  la  cause  d'un 
effet  réfrigéranl.  On  conçoit  que  la  translation  de  la  force  du  poids 
au  corps,  puisse,  en  augmeidant  la  force  propre  à  celui-ci,  don- 
ner lieu  à  un  dévelop()ement  de  chaleur ,  mais  il  est  impossible 
d'admettre  que  cette  translation  puisse  devenir  la  cause  d'une 
diminution  de  la  force  qui  réside  dans  le  corps  même.  Si  donc 
une  dimirmtion  dans  la  force  de  chaleur  suit  effeclivement  l'ap- 
plication d'une  tension,  le  poids  employé  à  produire  cette  ten- 
sion ne  peul  êtie  que  Voccasion,  mais  en  aucune  façon  la  carnte  de 
celte  diminution. 


^74  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

L'auteur,  à  la  suite  de  ces  considérations,  propose  l'explication 
suivante  du  piiénotnène  qui  iious  occupe.  Si,  dil-il,  les  molécules 
d'un  corps  étaient  liées  entre  elles  par  une  force  quelconcpie  de 
nature  à  empêcher  qu'elles  pussent  s'éloigner  davantage  les  unes 
des  autres,  dans  ce  cas,  la  totalité  de  la  chaleur  coinnnuniquée  à 
ces  molécules  se  présenterait  sous  la  forme  de  chaleur  lihre  ou  de 
température;  mais  si  la  force  qui  lie  les  molécules  du  corps  les  unes 
aux  autres  était  capahie  d'être  diminuée  de  manière  à  permettre 
une  dilatation  ultérieure,  alors  une  portion  de  la  chaleur  com- 
muniquée serait  dépensée  à  produire  cette  dilatation.  On  sait  que 
tous  les  solides  se  dilatent  à  une  température  donnée,  jusqu'à  ce 
que  la  force  expansivede  leur  chaleur  fasse  équilibre  à  la  cohésion 
de  leurs  molécules  ;  après  quoi  aucune  dilatation  ultérieure  ne 
peut  avoir  lieu  à  la  même  température,  tant  que  la  force  de 
cohésion  des  molécules  reste  constante.  Mais  si,  par  l'em- 
ploi d'un  moyen  quelconque,  la  force  de  cohésion  des  molé- 
cules vient  à  être  diminuée,  aussitôt  le  corps  se  dilatera  par 
l'effet  do  la  chaleui'  qui  lui  est  propre,  d'où  résultera  nécessaire- 
ment une  absorption  de  calorique,  et  parlant,  production  de  froid. 
Or,  une  forc^  de  tension,  quoiqu'elle  ne  diminue  pas  directement 
la  cohésion  des  molécules  du  corps  qui  y  est  soumis,  lend  cepen- 
dant, par  suite  de  son  opposition  à  la  cohésion,  à  produire  le 
même  effet,  puisqu'elle  permet  à  ces  molécules  de  s'éloigner  les 
unes  des  autres,  d'où  résulte  un  refroidissement.  Supposons  que 
le  piston  d'une  machine  à  vapeur  soit  chargé  à  tel  point,  que  la 
force  de  la  vapeur  soit  incapable  de  lui  imprimer  le  plus  petit 
mouvement  :  il  est  évident  que  dans  ce  cas  la  vapeur  de  l'inté- 
rieur du  cylmdre  ne  perdia  aucune  portion  de  sa  chaleur  ;  mais 
si  on  emploie  une  force  extéiieure  pour  aidei'  à  soulever  le  piston, 
les  molécules  de  vapeur  contribueront  aussi  de  leur  côté  à  pro- 
duire le  même  effet,  et  partant,  elles  perdront  une  quantité  de 
chaleur  proportionnée  au  travail  qu'elles  auront  fait.  Il  en  est  de 
mène  lorsqu'un  .solide  est  soumis  h  une  tension.  Antérieurement 
à  rapplicalinn   de  celte  force,  la  chaleur  propre  des   molécules 


IMIYSKiUE.  275 

était  incapnble  de  vaiiicre  la  rolif'sioii  t;t  do  produire  un  clît'l  di- 
dâulatiun.  Mais  dès  i\uo.  raction  de  l:i  cohésion  se  trouve  l);ilaii- 
(io,  au  inoiiis  on  parlio,  par  l'oiïot  de  la  ieiision,  aussilôl  celle 
chaleur  devient  capable  de  produire  son  effet  ordinaire  d'expan- 
sion, dont  le  résultai  se  traduit  en  un  abaissement  de  tempé- 
rature 


P.  HiESS.  Ablexkun'G  der.  .  .   Dkviation  de  l'aiguille  aimantée 

TAR    LES   COURANTS    INDUITS    DE  LA  BATTERIE   DE   I.EYDE  (Pog- 

gendorjj^s  Amialen,   18G5,  t.  CXX,  p.  518).  —  Der  Neben- 

STROM  IM  SCHIESSUNGSDRAIIT L'exTRA-COURANT  DANS    LE 

CIRCUIT  DE  LA  BATTERIE  DE  L'eyde  (Pogfjenil.  Aiinalen,  1864, 
t.  CXXI,  p.  615). 

Lorsqu'on  fait  passer  la  décharge  d'une  batlerie  de  liOyde  dans 
«n  conducteur  près  duquel  se  trouve  disposé  un  autre  circuit,  il 
se  développe  dans  ce  dernier  des  courants  d'induction.  Mais  les 
phénomènes  sont  assez  compliqués  dans  ce  cas,  parce  que  le  cou- 
rant primaire  ayant  une  durée  très-courte,  les  courants  induits 
de  fermeture  et  d'ouverture  sont  à  peu  près  simultanés  ;  de  plus, 
d'après  les  faits  récemment  étudiés  par  MM.  Feddersen,  Paal- 
zow,  etc.,  la  déciiarge  serait  en  général  oscillatoire,  c'est-à-dire 
composée  de  courants  dirigés  allernalivemenl  en  sens  contraire, 
et  se  succédant  très-iapidemenl  les  uns  aux  autres;  ces  courants 
doivent  aussi  donner  lieu  à  des  courants  d'induction,  ii'élude  de 
ces  faits  est  considérablement  facilitée  par  l'emploi  de  la  soupape 
électrique  de  M.  Gaugain,  qui,  comme  on  le  sait,  a  la  propriété 
de  permeltre  le  passage  des  courants  induits  dans  une  direction, 
tandis  qu'elle  arrête  les  courants  de  direction  contraire.  Cet  appa- 
reil avait  déjà  été  utilisé  par  M.  Feddersen  dans  une  expérience 
remarquable^,  qui  présente  beaucoup  d'analogie  avec  une  partie 
d(^  celles  dont  nous  allons  rendre  compte. 

La  soupape  intercalée  dans  le  circuit  [)rimaire  de  la  décharge 
n'exerce  pas  d'influence  sur  la  déviation  d'un  galvanomètre  placé 

'  Voyez  Archives,  1862,  t.  \\ ,  p.  369. 


276  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

égniemeni  dans  le  i-iicuil.  .M;iis  il  on  osl  nuti'cmenl  si  Ttiii  (lisjr.se 
In  soiip.ipfi  sur  lo  pniTOiirs  fin  courniil  iiuliiil  :  hi  déviation  du  i2.)l- 
vanoiuètre  devient  plus  s'^Tnde  el  beaucoup  plus  considéiable  ipie 
oelle  que  la  dceliari.'e  priniaii'e  produisait.  Le  sens  delà  dévi;;lion 
est  toujours  clui  qui  correspond  à  un  courant  allant  du  disque 
(électrode  à  grande  surface)  à  la  pointe  dans  la  soupape.  Ainsi, 
dans  celle  disposilion,  on  arrête  tous  les  courants  induits  agis'îant 
dans  une  direction,  tandis  qu'on  pei-met  le  passage  des  aulr^s  , 
l'ellei  total  n'est  donc  plus  la  différence  des  deux  espèces  de  lon- 
ranlsqui,  sans  soupape,  se  contrebalancent  en  grande  partie. 

M.  Uiess  a  étudié  aussi  le  pouvoir  d'aimantation  de  ces  rou- 
ranls;  en  plaçant  une  aiguille  d'acier  à  l'intérieur  d'une  spirale 
traversée  par  la  décharge  primaire  ou  induite,  il  a  obtenu  des 
résultats  analogues  aux  pi'écédenls.  L'aiguille  est  moins  fortement 
aimantée  par  la  décbarge  directe  que  par  les  courants  induits 
lorsqu'on  emploie  la  soupape.  Le  sens  de  l'aimantation  dans  ce 
dernier  cas  dépend,  comme  précédemment,  de  la  position  de  la 
soupape  et  non  pas  du  sens  de  la  décharge  primaire. 

Les  résultats  sont  les  mômes  lorsqu'on  observe  par  les  mêmes 
moyens  l'action  rriagnélique  des  courants  induits  d'ordre  supé- 
rieur; mais  on  remarque  une  influence  particulière  de  la  pression 
de  l'air  dans  la  soupape.  Quand  celle-ci  est  placée  de  manier»»  à 
permettre  seulement  le  passage  des  courants  de  direction  C(*n- 
traire  à  celle  de  la  décharge  primaire,  on  voit  qu'à  mesure  que 
la  pression  augmente  dans  la  soupape,  les  déviations  produites 
par  les  courants  induits  d'ordre  pair,  vont  en  dimiimant  lente- 
ment, tandis  que  les  déviations  produites  par  les  courants  d'ordre 
impaïr  diminuent  rapidement  et  finissent  par  changer  de  sens.  — 
Pour  une  position  renversée  de  la  soupape,  c'est  l'inverse  qui  se 
pioduit:  ce  sont  les  courants  d'ordre  impair  pour  lesquels  la  di- 
minution est  lente,  tandis  qu'elle  est  rapide  pour  ceux  d'ordre 
pair. 

Nous  avons  vu  que,  placée  simplement  dans  le  circuit  primaii'e, 
la  soupape  ne  produit  pas  d'elTet  sensible.  Mais  en  la  plaçant  dans 


ZOOLOGIE,  ANATOMTE  ET  PALÉONTOLOGIE.   277 

une  dérivation,  i\I.  Riess  a  oblonu  des  ciïels  remarquables  rap- 
pelant et  complétant  ceux  que  M.  Feddersen  a  observés.  Ainsi  il 
a  introduit  une  spirale  dans  le  circuit  primaire  dont  la  résistance 
était  aussi  faible  que  possible,  puis  il  a  établi  un  circuit  dérivé 
en  mettant  chacune  des  extrémités  de  cette  spirale  en  communi- 
cation avec  un  fd  aboutissant  au  galvanomètre  (dont  le  multipli- 
cateur était  formé  d'une  spirale  semblable  à  la  précédente);  sur 
un  point  de  ce  circuit  dérivé  on  pouvait  à  volonté  intercaler  la 
soupape.  En  faisant  passer  des  déchari^es  de  même  force,  on  ob- 
tenait sans  soupape,  une  déviation  de  2  divisions  seulement,  tan- 
dis qu'en  intercalant  la  soupape  on  observait,  suivant  sa  disposi- 
tion, des  déviations  de  —  1  iO  et  de  +  125  divisions.  M.  Riess 
expli(iue  ce  résultai  par  l'action  des  extra-courants  qui  se  déve- 
loppent dans  la  première  spirale  ;  la  soupape  laisse  passer  par 
le  circuit  dérivé  ceux  qui  ont  une  certaine  direction,  et  arrête  les 
autres. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE. 

Prof.  Wyville  Thomson.  On  the  embryogeny,  etc.  Sur  l'em- 
bryogénie DE  LA  coMATULA  RoSACEA  {Aunals  aiid  Mag.  of  Nul. 
Ilistonj.  Avril  1865.  p.  297). 

Sauf  une  courte  description  des  premiers  stades  de  dévelop- 
pement de  la  larve  par  M.  \V.  Rusch,  l'embryogénie  des  coma- 
lules  était  jusqu'ici  inconnue.  M.  Thomson  a  donc  fait  faire  un 
pas  important  à  la  connaissance  des  échinodermes  en  poursui- 
vant dans  son  entier,  pendant  quatre  années  successives,  le  déve- 
loppement de  la  Comalula  rosacea. 

L'œuf,  après  une  segmentation  normale,  donne  naissance  à  une 
larve  cylindrique,  cerclée  de  quatre  bandes  transversales  de  cils 
vibratiles.  Peu  de  temps  après  la  naissance,  la  troisième  bande  à 
partir  de  l'extrémité  antérieure  s'arque  légèrement  en  avant  en 
un  point,  et  dans  l'espace  qui  sépare  ce  point  de  la  quatrième 
bande,  se  forme  la  bouche  de  la  larve.  En  même  temps  apparaît 

Archives,  T.  XX.—  Juillet  1 864.  1 8 


278  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

une  deuxième  ouverture  qui  n'est  séparée  du  bord  postérieur  de 
la  première  que  par  la  dernière  bande  ciliée.  C'est  l'anus  qui  est 
bientôt  mis  en  communication  avec  la  bouche  par  un  petit  canal 
passant  sous  la  bande  de  cils.  Un  long  panache  de  cils  à  mou- 
vement ondulatoire  tout  particulier  se  développe  à  l'extrémité 
postérieure  du  corps.  La  larve  croît  rapidement,  devient  réni- 
forme,  avec  la  bouche  placée  au  bile. 

Peu  de  temps  après  que  la  larve  a  atteint  sa  forme  définitive,  dix 
petits  spicules  calcaires  apparaissent  dans  la  couche  externe  de 
sarcode  de  la  partie  antérieure  du  corps.  Ils  sont  arrangés  en 
deux  cercles  de  cinq  spicules,  symétriquement  superposés.  Par 
la  formation  d'un  réseau  calcaire,  ces  dix  spicules  deviennent 
bientôt  dix  plaques  enfermant  un  espace  dodécaédrique  dans  un 
treillis  placé  dans  la  partie  antérieure  de  l'animal,  et  ouvert  en 
haut  et  en  bas.  En  même  temps  apparaît  une  série  de  sept  à  dix 
anneaux  calcaires,  formant  une  chaîne  qui  part  de  la  base  de  la 
rangée  postérieure  de  plaques,  se  courbe  légèrement  à  gauche 
de  la  bouche  de  la  larve,  et  aboutit  au  centre  d'une  large  pla- 
que cribriforme  occupant  l'extrémité  postérieure  du  corps.  Un 
réseau  de  trabécules  calcaires  naît  dans  chacun  de  ces  anneaux  et 
l'on  reconnaît  bientôt  dans  cette  chaîne  la  tige  articulée  du  sque- 
lette pentacrinoïde.  Le  treillis  calcaire  que  nous  venons  de  dé- 
crire représente  les  plaques  radiales  et  les  premières  plaques 
interradiales  du  calice.  Le  squelette  du  crinoïde  se  trouve  donc 
entièrement  ébauché  dans  le  corps  de  la  larve,  tandis  que  celle- 
ci  conserve  encore  sa  forme  première  et  ses  organes  spéciaux. 

Dans  l'intérieur  du  calice  du  crinoïde  naissant  apparaissent 
maintenant  deux  masses  hémisphériques,  représentant  l'une,  à 
savoir  l'inférieure,  le  canal  alimentaire  définitif  de  la  comalule, 
l'autre,  c'est-à-dire  la  supérieure,  le  vaisseau  circulaire  ou  cen- 
tral du  système  ambulacraire  avec  ses  cœcums  correspondant 
aux  bras.  Lorsque  la  larve  a  nagé  librement  pondant  un  temps 
qui  varie  de  huit  heures  à  une  semaine,  elle  devient  plus  lente 
dans  ses  mouvements  et  elle  est  déformée  par  le  crinoïde  qui  se 


ZOOLOGIE,  ANATOAIIE  ET  PALÉONTOLOGIE.        279 

développe  dans  son  inlérieur.  La  bouche  el  le  canal  alimentaire  de 
la  larve  disparaissent  el  la  couche  externe  de  sarcode  s'applique 
exactement  sur  le  squelette  calcaire  de  réchiiioderme  inclus,  lui 
formant  un  périslome  transparent.  La  tige  s'allonge  et  son  ex- 
trémité postérieure  se  dilate  en  un  disque  de  fixation.  En  même 
temps  l'extrémité  antérieure  prend  la  forme  d'une  coupe  dont  le 
bord  est  divisé  en  cinq  lobes  en  forme  de  croissant,  correspondant 
aux  plaques  de  la  rangée  supérieure,  et  enfin  cinq  tubes  déli- 
cats, qui  sont  des  cœcums  du  canal  ambulacraire  circulaire,  sur- 
gissent du  centre  de  la  coupe  :  ce  sont  les  rudiments  des  cinq 
bras  du  penlacrinoïde.  C'est  à  peu  près  à  celle  époque  de  son 
développement  que  l'animal  se  fixe  solidement  à  un  corps  étran- 
ger. 

Selon  M. Thomson  le  pseudo-embryon  (c'estienom  que  l'auteur 
donne  aux  larves  d'échinodermes)  des  comatules  occupe  une  po- 
sition intermédiaire  entre  les  différentes  formes  larvaires  d'échi- 
nodermes jus((u'ici  connues.  Par  sa  forme  extérieure  et  sa  méta- 
morphose subsécjuenle,  il  ressemble  «  au  stade  de  pupe  »  de  cer- 
taines hololhurides,  avec  cette  différence  que  chez  ces  holothu- 
rides  la  pupe  a  déjà  passé  par  la  phase  active  d'auriculaire,  tandis 
que  la  forme  analogue  chez  les  comatules  naît  directement  de 
l'œuf. 


Rev.  Samuel  Haughton,   On  form,  etc.   Sur  la  forme  des  al- 
véoles FAITS  PAR  DIVERSES  GUÊPES  ET  PAR  LES  ABEILLES  ;  SUIVI 

d'un  APPENDICE  SUR  l'origine  DES  ESPÈCES  (Anuals  and  Mag. 
of  nat.  Jiisiorii,  juin  1863,  p.  415).  —  Alfred  Wallace, 
Remarks,  etc.  Remarques  sur  le  mémoire  du  rév.  Haughton 

RELATIF  aux  ALVÉOLES  DES  ABEILLES  ET  A  l' ORIGINE  DES  ES- 
PÈCES {Ibid.,  octobre  1865,  p.  505). 

Certains  auteurs  ont  cru  trouver  dans  les  propriétés  géomé- 
triques des  alvéoles  d'abeilles  une  preuve  moins  de  l'habileté  et 
de  l'instinct  de  ces  insectes  que  de  la  toute-sagesse  et  de  l'iutel- 


280  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

ligoncede  leur  créateur.  D'autres,  ennemis  par  pr'incipe  de  toute 
téléologie,  ont  su  trouver  des  causes  toutes  naturelles  à  la  forme 
géoméliique  des  alvéoles.  M.  Darwin  en  particulier  pense  que 
les  abeilles  sont  les  descendants  modifiés  d'hyménoptères  à  alvéo- 
les circulaires  et  qu'elles  ont  été  graduellement  amenées  à  con- 
struire des  alvéoles  hexagonaux  par  suite  de  l'élection  naturelle 
favorisant  toujours  les  variétés  qui  savaient  construire  avec  la 
moindre  dépense  de  cire  possible. 

Le  rév.  Ilaughton  est  hostile  à  ces  deux  manières  de  voir.  Il 
rappelle  que,  quoi  qu'on  en  ait  pu  dire  depuisRéaumur  et  Kœnig, 
les  angles  des  losanges  du  fond  des  alvéoles  ne  sont  point  ceux 
qui  produiraient  le  maximum  d'économie  dans  la  construction 
des  rayons.  C'est  ce  que  L'Huillier  démontrait  déjà  en  1781. 

Si  la  téléologie  g.éométrique  appliquée  aux  rayons  des  abeilles 
ne  peut  satisfaire  le  rév.  Ilaughton,  la  doctrine  de  M.  Darwin  ne 
répond  pas  mieux  à  ses  exigences.  D'une  manière  générale  il  élève 
des  objections  nombreuses  contre  cette  théorie.  Notre  intention 
n'est  pas  de  les  combattre  ici.  M.  Wallace  s'en  est  chargé  dans 
le  mémoire  dont  nous  donnons  le  titi-e.  11  montre  en  particulier 
combien  M.  Haughton  a  souvent  mal  compris  son  adversaire. 
Nous  nous  en  tiendrons  aux  objections  faites  par  M.  Ilaughton  à 
la  transformation  graduelle  d'hyménoptères  à  cellules  rondes, 
comme  les  bourdons,  en  abeilles  à  cellules  hexagonales  disposées 
en  double  rangée  parallèle  avec  des  fonds  formés  par  l'angle 
trièdre  d'un  dodécaèdre  rhomboïdal.  Selon  M.  Ilaughton,  cette 
transformation  exigerait  la  série  d'espèces  ou  de  variétés  suivante: 
1"  Une  abeille  à  cellules  rondes  comme  celles  du  bourdon,  em- 
ployant pour  chaciue  alvéole  une  quantité  de  cire  que  nous  repré- 
senterons par  100  unités.  2^  Une  abeille  faisant  des  alvéoles  en 
forme  de  prismes  triangulaires,  équilatéraux,  à  base  plate,  en 
double  rayon  et  placés  base  contre  base.  Cette  espèce  ne  dépen- 
serait plus  que  30  unités  de  cire.  5"  Une  abeille  à  alvéoles  pa- 
rallélipipédi(iuesen  double  rangée  avec  une  dépense  de  41  et^/g 
unités  de  cire.  A"  Une  abeille  à  alvéoles  en  prismes  hexagonaux, 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE    281 

à  fond  pl;tl,  en  tloublo  riiMi,a'e  ,  iléponsanl  53  et  "3  uniiés  de 
cire.  5'^  Une  abeille  à  alvéoles  sembiablos  à  ceux  de  l'espèce  pré- 
cédenle,  si  ce  n'est  que  les  fonds  plats  sont  remplacés  par  des 
fonds  ti'ièdres  appartenant  à  un  dodécaèdre  rbomboïdal.  Cette 
forme  (pii  est  notre  abeille  ne  dépense  que  52  et  %  unités  de 
cire.  Knfin  on  pourrait  compléter  celte  série  par  :  6°  L'abeille 
de  l'avenir,  comme  l'appelle  pilloresquement  M.  llaughton,  qui 
n'emploiera  plus  que  24  et  ^/.^  unités  de  cire  en  réalisant  les  al- 
véoles calculés  par  L'Huillier. 

La  grande  objection  que  le  rév.  llaugiilon  l'ait  à  la  tbéorie 
Darwin  ainsi  interprétée  par  lui,  c'est  que  de  ces  6  hyménoptè- 
res il  n'existe  que  le  n°  1  et  le  n"  5  et  que  rien  ne  nous  permet 
de  supposer  que  les  numéros  2,  5  et  4  aient  jamais  existé. 

M.  Wallace  était  mieux  qualifré  que  personne  pour  répondre 
aux  attaques  dirigées  par  M.  Haughton  contre  la  théorie  de 
M.  Darwin.  On  se  souvient,  en  effet,  que  cette  théorie  pourrait 
tout  aussi  bien  poi'ter  le  nom  de  théorie  Wallace,  puisque  ce  sa- 
vant la  formula  lui-même  d'une  manière  concise  et  toute  indé- 
pendante eii  même  temps  que  M.  Darwin. 

M.  Wallace  montre  d'abord  qu'outre  les  anciens  arguments 
contre  la  téléologie  géométrique  appliquée  aux  abeilles,  il  esl  facile 
d'en  produire  de  nouveaux.  C'est  ainsi  que  les  rangées  supérieu- 
res d'alvéoles  ayant  à  supporter  dans  chaque  rayon  un  effort  mé- 
canique bien  plus  grand  que  les  inférieures ,  ces  dernières 
pourraient  se  contenter  d'une  paroi  beaucoup  plus  mince  qu'el- 
les, s'il  s'agissait  de  réaliser  une  plus  grande  économie  de  maté- 
riaux. Puis,  passant  aux  objections  de  M.  Haughton,  iM.  Wallace 
montre  que  la  théoiie  de  M.  Darwin  n'implique  point  la  série 
d'espèces  à  alvéoles  triangulaires,  carrés  et  hexagonaux  qu'a  ima- 
ginés M.  Haughton.  Il  est  parfaitement  viai  que  pour  remplir  un 
espace  donné  avec  des  alvéoles  d'une  aire  donnée  et  des  parois 
d'égale  épaisseur ,  le  triangle  sera  plus  économique  que  le  cercle 
(avec  les  intervalles  solides)  et  le  carré  plus  économique  que  le 
triangle.  Toutefois  l'usage  primitif  de  l'alvéole  n'est  point  celui 


582  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

de  magasin  de  miel,  mais  celui  d'une  loge  appropriée  à  la  larve 
et  à  la  nymphe.  Dans  ce  but  il  doit  avoir  un  certain  diamètre  dé- 
terminé et  l'alvéole  triangulaire  devrait  par  conséquent  circon- 
scrire l'alvéole  circulaire.  Il  exigerait  par  suite  une  plus  grande 
dépense  de  matériaux  même  que  l'alvéole  circulaire  avec  des  in- 
tervalles solides,  sans  tenir  compte  de  ce  fait  que  les  alvéoles 
triangulaires  étant  privés  de  soutien  dans  toute  leur  longueur 
devront  être  plus  épais  que  ceux  de  toute  autre  forme,  s'ils  doi- 
vent offrir  une  résistance  égale.  La  même  argumentation  s'appli- 
querait à  un  moindre  degré  aux  alvéoles  carrés. 

Selon  M.  Wallace,  le  passage  d'un  alvéole  rond  à  un  alvéole 
hexagonal  se  fait  beaucoup  plus  simplement  et  sans  ces  intermé- 
diaires. Supposons  un  rayon  formé  par  l'aggrégation  d'alvéoles 
cylindriques.  Il  n'y  a  rien  d'improbable  à  ce  que  dans  un  moment 
de  disette  des  insectes  relativement  aussi  intelligents  que  les 
abeilles,  viennent  à  enlever  pour  l'employer  ailleurs  la  cire  su- 
perflue de  ce  rayon  ,  c'est-à-dire  la  cire  des  triangles  solides  qui . 
subsistent  entre  les  cercles.  Si  la  cire  est  enlevée,  jusqu'au  point 
que  les  parois  aient  partout  la  même  épaisseur,  l'alvéole  aura 
exactement  la  forme  de  prisme  hexagonal  usuelle  chez  les  abeil- 
les. De  la  même  manière  les  bases  pyramiiiales  des  alvéoles  hexa- 
gonaux résultent  nécessairement  de  l'enlèvement  de  la  cire  super- 
flue des  angles  entre  les  bases  sphériques  alternes  de  deux  ran- 
gées d'alvéoles  opposés. 

Sans  méconnaître  tout  ce  qu'il  y  a  d'hypothétique  dans  cette 
opinion  de  M.M.  Darwin  et  Wallace,  nous  la  préférons  hautement 
à  celle  que  soutient  le  rév.  Ilaughton.  Cet  auteur  revient,  en  ef- 
fet, à  l'ancienne  théorie  de  Dulfon  d'après  laquelle  la  forme  des 
alvéoles  résulterait  de  la  pression  réciproque  exercée  par  les 
abeilles  travaillant  simultanément  dans  un  espaci;  resserré.  Déjà 
les  observations  de  Huber  et  plus  récemment  celles  plus  complè- 
tes de  M.  Darwin  ont  montré  que  la  manière  de  travailler  des 
abeilles  exclut  complètement  cette  pression.  A  cette  objection 
capitale  M.  Wallace  en  ajoute  d'autres.  Il  cite,  par  exemple,  une 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.        283 

abeille  saiivaite  tic  Bornéo  qui  suspend  ses  rayons  à  l'air  libre  aux 
branches  d'arbres  élevés.  \\  seirdjjerail  que  dans  ce  cas  les  al- 
véoles dussent  èire  cylindriciues,  si  l,i  forme  hexagonale  des  al 
véoles  d'autres  espèces  avait  sa  cause  seulement  dans  la  pression 
réciprocpie  et  point  dans  l'économie  de  matériaux.  Ils  sont  néan- 
moins hexagonaux  comme  ceux  de  nos  abeilles. 


William  BL.\NFor{D,  On  the  animals,  etc.  Sur  les  animaux  des 
Raphaulus  ,  SriRAcuLUM  et  autres  Cyclostomes  tubifères 
(Annals  and  Mag.  ofnat.  hislory.  Juillet  1865,  p.  55). 

Parmi  les  Cyclostomacés  de  l'Inde  et  du  sud-est  de  l'Asie  il  existe 
plusieurs  genres  remarquables  par  l'existence  de  procès  calcaires 
du  péristome  ou  de  la  suture.  On  peut  en  distinguer  deux  formes  : 
i°  les  tubes  suturaux  ouverts  aux  deux  extrémités,  ou  bien  ou- 
verts à  l'une  et  fermés  à  l'autre  {Raphaulus,  Spiracnlum,  Opi- 
stlwporus,  etc.)  ;  et  2*^  des  incisions  du  péristome  simple  (PM/^ino, 
Regktoma)  ou  accompagnées  d'expansion  du  bord  externe  {Ptero- 
cydos,  etc.]. 

M.  Blanford  a  eu  l'occasion  d'étudier  les  parties  molles  d'es- 
pèces appartenant  à  plusieurs  de  ces  genres.  Chez  l'un  le  Ra~ 
phanliis  chrysalusAe  Burma,  le  tube  suturai  s'ouvre  dans  la  coquille 
par  une  fente  longitudinale  peu  éloignée  du  péristome:  l'autre 
extrémité  est  également  ouverte.  Le  tube  calcaire  est  tapissé, 
dans  une  partie  tout  au  moins  de  sa  longueur  par  un  procès,  tu- 
Lulaire  du  manteau.  Il  constitue  donc  un  canal  mettant  en  com- 

* 

munication  la  cavité  pulmonaire  avec  l'air  extérieur ,  môme 
lorsque  la  bouche  de  la  coquille  est  hermétiquement  fermée  par 
l'opercule.  Chez  le  Spiraetdum.  avaniim  Bland,  d'Ava,  il  existe 
une  disposition  analogue  avec  cette  différence  que  le  tube  n'est 
pas  tapissé  par  une  membrane  molle,  mais  correspond  simple- 
ment à  une  ouverture  du  manteau. 

M.  Blanford  pense  qu'il  faut  rapprocher  ces  tubes  suturaux  du 


284  BULLETIN   SCIEIVTIFIQUE. 

siphon  des  nmpullaires.  Ces  mollusques  ont,  comme  l'on  sait, 
l'habitude  de  passer  la  saison  sèche  ensevelis  dans  la  vase  dessé- 
chée et  sont  des  amphibies  très-voisins  par  leur  organisation  des 
Cyclostomacés.  Peut-être  trouvera -t-on  quelque  chaînon  intermé- 
diaire entre  ces  mollusques  à  siphon  et  les  genres  terrestres  à 
tubes  suturaux.  Nous  retrouvons  ces  tubes  à  l'état  rudimentaire 
chez  quelques  autres  genres  de  Cyclostomacés  où  ils  n'ont  plus 
évidemment  de  connexion  physiologique  avec  les  organes  respi- 
ratoires. Le  tube  des  Spiracidum  devient  une  simple  incision  du 
péristome  dans  les  Ptérocyclos.  Les  formes  burmanes  de  ce  der- 
nier genre  sont  étroitement  alliées  à  des  Cyclophores  qui  ont  l'o- 
percule épais  et  une  petite  projection  en  forme  d'ade  du  bord 
externe  près  de  la  suture;  ces  mollusques  passent  graduellement 
à  des  espères  à  péristome  entier  comme  le  C.  stenostùmm.  Une 
série  parallèle  peut  s'établir  depuis  le  genre  Raphaulus  à  tube 
respiratoire  jusqu'à  des  genres  dépourvus  de  tout  tube  et  de 
toute  projection. 


OBSERVATIONS  31EÏE0R0L0G1OTJES 

FAITES  A  L'OBSERVATOIRE  DE  GENÈVE 

sous  la  direction  de 
M.  le  Prof.  E.  PLANTAMOUB 

Pendant  le  mois  de  JUIN  1864. 


Le  1",  halo  solaire  de  10  h.  30  m.  à  11  h.  15  m. 

4,  éclairs  à  l'ENE.  et  au  SSO.  à  10  h.  du  soir. 

7,  trois  orages  éclatent  dans  la  matinée  et  se  succèdont  à  peu  de  distance  les  uns 
des  autres  ;  dés  9  h.  15  m.  dn  matin  on  entendait  gronder  le  tonnerre  du  côté 
du  Sud.  Le  premier  orage  atteint  sa  plus  grande  intensité  entre  10  h.  10  m. 
et  10  11.  2o  m.,  on  passant  du  Sud  au  Nord,  à  peu  près  au  zénith.  A  ce  mo- 
ment, où  de  fortes  décharges  électriques  avaient  lieu,  il  est  tombé  une  averse 
de  grêle  mêlée  de  pluie  •  les  grêlons  n'étaient  pas  très-serrés,  mais  de  dimen- 
sions considérables.  Le  plus  gios  recueilli  à  l'Obseï  vatoire  avait  à  peu  prés  la 
forme  d'un  ellipsoïde,  dont  les  trots  axes  avaient  respectivement  33""",  20""" 
et  15'""'  de  longueur  ;  après  avoir  été  cassé,  il  présentait  au  centre  un  noyau 
de  glace  transparente,  recouvert  d'une  couche  uniforme  de  glace  moins  trans- 
parente, ayant  à  peu  près  4  à  5"'"'  d'épaisseur.  Un  autre  grêlon  d'une  forme 
analogue  avait  30°'"^  dans  sa  plus  grande  dimension  Le  second  orage,  suivant 
également  la  direction  du  Sud  au  Nord,  atteint  sa  plus  grande  intensité  entre 
10  h.  30  m.  et  10  h.  40  m. ,  il  est  tombé  à  ce  moment  une  seconde  averse 
de  grêle  mêlée  encore  de  pluie.  Les  grêlons  étaient  plus  serrés,  coais  de  di- 
mensions moindres;  les  plus  gros  ne  mesuraient  que  18"""  dans  leur  plus 
grande  longueur.  Le  troisième  orage  suit  la  même  direction  que  les  précé- 
dents et  atteint  sa  plus  grande  intensité  entre  11  h.  5  m.  et  11  h.  30  m  :  de 
fortes  décharges  électriques  ont  lieu  à  ce  moment.  La  pluie  qui  est  tombée 
pendant  ce  troisième  orage  n'était  mêlée  que  de  fort  peu  de  grêle.  Dans  (|uel- 
ques  campagnes  situées  au  NE.  de  la  ville,  il  est  tombé,  à  ce  qu'il  paraît,  des 
grêlons  plus  gros  encore  que  ceux  qui  ont  été  recueillis  à  l'Observatoire,  et 
en  quantité  plus  considérable. 

9,  de  4  h.  30  m.  à  7  h  du  soir,  éclairs  et  tonnerres  ;  l'orage  passe  d'abord  de  TOuest 
au  Sud,  puis  il  revient  du  Sud  au  Nord  et  atteint  sa  plus  grande  intensité  de 
5h.  35  m.  à  6  h. 
11,  Il  est  tombé  de  la  neige  sur  le  Môle,  qui  a  blanchi  la  montagne  presque  ju.squ'au 
pied  ;  il  en  est  également  tombé  sur  le  Jura. 

Archives,  t  XX.  —  Juillet  1864. 


Le  12,  de  7  h.  30  m.  à  7  h.  45  m.  du  matin,  on  voit  l'arc  tangent  supérieur  au  halo 
ordinaire  ;  faible  halo  solaire  de  midi  15  m.  à  midi  30  m. 

20,  couronne  lunaire  à  plusieurs  reprises  dans  la  soirée. 

23,  toute  la  soirée  éclairs  à  l'Est  et  à  l'Ouest.  Plus  tard  dans  la  soirée.versll  h.  48  m. 
éclate  un  orage  accompagné  d'éclairs  et  de  tonnerres,  qui  atteint  sa  plus  grande 
intensité  un  quart  d'heure  après  minuit.  Un  second  orage  éclate  plus  tard 
dans  la  nuit,  entre  2  et  3  h.  du  matin. 

29,  éclairs  à  l'Est  depuis  9  h.  du  soir. 


Valeurs  extrêmes  de  la  pression  atmosphérique. 


MAXIMUM. 

mm 

Le  6,  à  10  h.  matin...   728,85 

8,  à  10  h     soir 727,61 

11,  à  6  h.  matin...  728,29 
20,  à  8  h.  matin  . . .  734,91 
25,  à    8  h.  matin...  733,65 

28,  à  10  h.  soir 732,48 


MINIMUM. 

mm 

Le  1,  à     6  h.  40  m.  soir  720,53 
7,  à  10  h.  40  m.  mat.  722,43 

9,  à     5  h.  soir 721,41 

14,  à     6  h.  soir 719,37 

23,  à     6  h.  soir 727,84 

27,  à     8  h.  matin  ...  724,59 


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I  I  I  l-h-H-l  +  l    l-H-l-l  I  l  +  l   I    l-H-l  I  I  I  I  l-t- 

j-iooro^o    ino5X'î>>05    <r»i^-^rHtN  oo^-^cc    tDOi-H-)<x  o-^oï-r; 

=  o_'Oin_oc5_  oco_C5t^i*_   r-ixxoi— I  — i-ri<-HOi— i    0(?»x— ico  r-o-^oo 

— <i-iovoi-^   <?»  —  xofir-   xoT^cNoo  cs'oioosoT  os^ooc»  cToocoxo 

i-H^^i-H^^^^rH                                                 I— II— l  I— '                                i-Hi-^  I— < 

OOj^oO<T>_    C^OOC-.'O     CNOOCDO  0-^t~t~0      OCNCC— <0  0(?}i—    OX 

O  —  ooTin-H    t^o*!.';— .t»    ooooo  Oi— i-^roo'^-^'a'— "(M  — ^xoor^ 

GMi— i<r<(NCN     «NCNi— iCNi— I     i-H^r— (I— 1-^  (NfNfNG^fN      (>»'N<N"N{?<  fN^— <— i— . 

-H-h-H++++-H--H-f-t-l-  I  I  I  l-f--H-f+-f  I  I  I  I  I 

lox-^xa»    •^unicr- -«t    ooxoo  i^t~(M<Nco    -rtii-^cot^co  oîvct-oo 

^■rrrrJfNOce    o*(M— ^cr.t~    xt~'^)cort  0(NO(Nci    o^-H-Hinx  0'-<o»oo 

I  I  I  I  I  -t-H-f-h  I  I  I  I  I  1  I  M-f-l-l  I  I  I  -H-+-H- 

-^rjO'^o    t-iunoco-^    cj-^oo-^  xtcooco    r-<oxoo  oxfNi— ic* 

XinOCCO     vO— 'C>>CNO     OtNOCNt^  vOi— lOt^CC     Ol^Xrt^O  CC'MfNO-H 

°— Îo'm'coi— I    fjTi— loOrHOOTi^i— (O.-IC0  i-iooo"!— I    Of-i— 'Oo  I— l'^^coTO•^ 

4-l-h-h4--H-l  II    I  1  I  I  I  l-H-H    1  I  I  I  I  4-1  M  I 

O(r»ocot~    -^Oi— (COCO   osxr^-^o  or-co-^o    cci^X'^cc  -niceo^o 

ot^^^xco   s^ot^x-H    t~<-ix-^o  ffiooxo   c-i  ^  m  oc^t-^  o»ncc_oo5^ 

'  œ  -q-*  r-^  x"  o"  X  t-P  ffj"  ■^'~  X    "  in  in  in  o?  in'  r-^  x'r-"  i.n"  x  o  cT  i-*  o  »  -*  —  ■rr  r? 

_r-<oooit-    o^or-x    t^t^i-oco  -«iioinoo    r^roxr:^  O'Xi^.-Nr: 

a  -qi  lo  in  o  '3'    o  iC  -*  3-»  X    o  r^  o  <n  ce  i— i  (n  x  o  o    in  -^^  o  in  -^  o  -m^  o  o  t:i_ 

?=cN-^"oOrH    ^  oT  o  o*' i-T  o  m  •^"  o  cî  r-'coiooo    t»  ■>i<"s4  o"  ir^  ^ -h  :n -* -^ 

^MII-h-l-l-Hl+inf  -I-++-H+  -f-f-K-f  -h  I -H-+ 

•--Hxxxcn    x^oroi-    xoiin— <i^  rt-*i.n(Nt^    «Tf^^i—  — xr^o— < 

H-^rrrooin    oot^o-^    ooxroo  xoomx    orfooin  »»c>_or?x 

^^^ininir-    xcoo'^'«^  o'^'— oto  r-(T»fNcnTo    i— '-HOfNfl*  x>no-™x 

■5^'>»fN(No»    fN(rl■N'^^r^<    (T^fNirJfM-N  OTOcc^ro    rccc?~~ro  fM^Ncnroc^ 

t^t~-t^t^t~    t^i^i^r~f^    t-t^f^i^t^  r^t~t~t^i^    r-r^r-i^r-  i^r~ï^<--t~ 

i-HtNîo-^in    ot-cx)Cio    -Hs^cn-*in  or^xoo    — --N^î-^in  ot^xoo 

i-Hi-li— t^i-(i-lr-(.-Hi— li-H'»f>»'M-NrN5<»fNG^C^O»rC 


MOYENNES  DU  MOIS  DE  JUIN   1804 


R  )i.  m.        8ii.iu.        tdh.  m.        Midi.  >  h.  s.  4li.s.  Oh.  s.         8  h. s.  (Oh   s. 

Baromètre. 

mm              mm              mm              mm             mm               mm              mm               mm  mm 

ire  décade.  72.-), 0-2  705,14  7-2.5, 1-2  725,19  724,86  7-24, 02  724,45  724,87  725.34 

2e       »        7-27,(i7  7-27,83  7-27,75  727,63  727,55  7-27,31  727,40  727,72  728,08 

3e^      »        730,70  730, S8  730,64  730,37  730,03  729,72  729,60  729,79  730,12 

Mois       727,82    7-27,95    727,84    727,73     7-27,48     727,18    727,15     727,46     7-27,85 

Température. 

o  oo  o  o^o"  " 

1  re  (l.Viidc  +13,81  +15,75  +17,81  +17,37  +18.37  +18,26  +16,81  +15,35  +14.43 

2e      »      -i-I-^,''^  +15,11  +17,00  +18-16  +18,73  +19,12  +17,93  +15,81   +14,55 
3«       »      +13,14  +16,31  +18,22  +19,36  +19,65  +19,85  +19,11  -^11,26  +15,59 

Mois     +13,23  +15,72  +17,68  +18,30  +18,92  +19,08  +17,95  +16,14  +14,86 

Tension  de  la  vapeur. 

■ 

iniu  itiiu  iiini  mm  lum  mm  mm  mm  mm 

l'f  décade.      10,56       10. .59        10,96       10.52       10,44         9,95       10,40       10,43       10,49 
■2*       '  9,78         9.87         9.88         9,10         9,38    '     9,52         9,79         9,98         9,88 

3*       »  9,45         9,77         9, .58         9,09         9,16         9,19         9,31  9,2s         9,-ifi 

Mois  9,93       10,08       10,14         9,67         9,66         9,55         9,83         9,90         9,h8 

Fraction  de  saturation  en  millièmes. 


Ire  décade, 

8^-2 

791 

724 

729   ■ 

680 

656 

.536 

809          852 

-ie        » 

889 

775 

684 

610 

589 

584 

644 

747           802 

3e        » 

821 

707 

615 

.540 

543 

532 

563 

626          696 

M(>I^5 

861 

7-58 

674 

626 

604 

591 

648 

727           783 

Therm.  mia. 

Tlierm.  mai. 

(".larté  moyenne 
du  Ciel. 

Température 
du  llhùne. 

Eau  de  pluie 
ou  de  neige. 

Limnimètre. 

0 

0 

0 

mm 

!'■ 

l'-e  décade, 

+11,52 

+20,38 

0,75 

14,16 

75,9 

48.2 

2«        » 

+10,68 

+20,14 

0,62 

12, .57 

23,4 

60,0 

3e        » 

+10,20 

+■21,16 

0,46 

17,22 

7,9 

63,0 

Mois  +10,80  +20,56  0,61  14,73  107,2  57,0 

Dans  c<'.  mois.,  l'air  a  été  calme  1  fois  sur  100. 

Le  lapporl  des  vents  du  NE.  à  ceux  du  SO.  a  ét6  celui  de  1,15  à  1,00. 
La  diiectioade  la  résultante  de  tous  les  vents  observés  est  iN.  39*, 8  0.  ci  son  intensité 
Hst  égale  à  13  sur  100. 


TABLEAU 


DES 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES 


FAITES  AU  SAINT-BERNARD 

pendant 
LE  MOIS  DE  JLl.N    1864. 


Le  7,  à  3  h.  Va  du  soir,  éclairs  fréquents  et  tonnerres  dans  la  diretîtion 

de  l'Ouest:    pluie   niéK''e  de  grêle  pendant  enviion  un  (piail 

d'heure 
12,  à  3  11.  du  soir,  un  coup  de  tonnerre  dans  la  direction  NE  ;  pluie 

pendant  un  quart  d'heure. 
23,  orage  de  i  h.  Va  à  5  h.  Va.  puis  à  9  h.  ;  lu  à  12  éclairs  et  ClJU[)^ 

tonnerre  avec  un  peu  de  grêle.  La  foudre  est  tombée  tout  près 

de  l'hospice. 
Dans  la  nuit  du  23  au  241a  glace  a  entièrement  disparu  sur   le  lac. 


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MOYENNES  DU  MOIS  DE  JUIN  1X64. 


6  h.  m.        8  1).  m.       10  h.  m.         Midi.  ih.s.  ih.  s.  6  li.  s  lih.a.         10  b.  9. 


Baromètre. 

mm              mm              mm              mm             mm  mm             mm  mm  mm 

iredecadf,    565,04     565,13     565,14     565,-23     565,15  565,07  .565,08  565,16  565,39 

2e       »        566,04     566,39     566,41     566,64     566,73  566,89  567,01  567,17  567,35 

3e       »         568,76     568,90     569,00     569,00     568,90  568,84  568,81  568,90  569,05 

Mois       .566,61     566,81     566,85     566,96     566,93  566,93  566,96  567,08  567,26 


Température. 


ire  df'oade,-}-  1,85  +  3,19  +  4,19  -f  4,75  +  4,93  +  4,61  +  3,86  +  3,14  +  2,65 

2e       »      4-   I>-^1  +  3,4-2  4-  3,82  -j-  4,63  -j"  4,73  -j-  3,91  4-  2,98  -j-  2,14  4"  2,02 

3e      '•      4-  1,75  4-  3,70  4-  5,04  4"  6,09  4"  5,88  4"  5,29  4"  3,96  4"  3,02  4"  2,70 

Mois     +  1.70  +  3,44  +  4,35  +  5,16  +  5>18  +  4,60  +  3,60  +  2,77  +  2,46 


Min.  observé.* 

Max.  observé.' 

Clarté 

moy.  du 

Ciel. 

Eau  de  pluie 
ou  de  neige. 

Hauteur  de  la 
neige  tombée. 

0 

0 

mm 

mm 

l>e  décade. 

+  1,23 

+  5,54 

0,86 

157,1 

50 

2e        » 

+  0,72 

+  5,17 

0,77 

81,4 

27 

3e        » 

+  0,80 

+  6,67 

0,61 

41,0 

0 

Mois  +  0,92  +  5,79  0,74  279,5  77 


Dans  ce  mois,  l'air  a  été  calme  10  fois  stfr  100- 

Le  rapport  des  vents  du  NE .  à  ceux  du  SO.  a  été  celui  de  4,86  à  1,00. 
La  direction  de  la  résultante  de  tous  les  vents  observés  est  N.  ib^E.,  et  son  intensité 
est  égale  à  83  sur  100. 

'   Voir  la  note  du  tableau.  ,  " 


NOTICE  SUR  LE 

BULLETIN   MÉTÉOROLOGIQUE  DE  L'OBSERVATOIRE 

DU  COLLÈGE  ROMAIN 

el  sur 

DIVERS  TRAVAUX  RÉCENTS  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES. 


C'esl  à  pnrlir  du  1"  mars  1862,  qu'a  commencé  à 
paraître  à  Uome,  de  15  en  15  jours,  par  feuilles  de  for- 
mal  grand  in-4-°,  le  nouveau  journal  météorologique  pu- 
blié en  italien  par  le  père  Angelo  Secchi.  Ce  savant  di- 
recteur actuel   de  l'Observatoire  du  Collège  romain  a 
imprimé  à  cet  établissement,  depuis  1850,  une  grande 
activité,  soil  sous  le  rapport  des  observations  astrono- 
miques, soit  sous  celui  des  observations  magnétiques 
et  météorologiques.  J'ai  donné  dans  le  cahier  d'avril 
1857  de  nos  Archives,  une  analyse  de  trois  volumes  in- 
quarto  de  Mémoires  de  cet  Observatoire,  publiés  par 
lui  de  1851  à  1856;  dès  lors,  outre  la  continuation 
de  la  publication  des  Annales  de  cet  établissement,  le 
P.  Secchi  a  fait  un  grand  nombre  de  communications 
occasionnelles  à  divers  journaux  scientifiques.  Je  me 
propose  de  donner  ici  un  léger  aperçu  du  but  qu'il  a  eu 
en  vue  par  la  publication  de  son  Bulletin  météorologique, 
el  de  quelques-uns  des  articles  contenus  dans  les  deux 
premières  années  de  ce  journal.  J'ajouterai  à  l'analyse 

Archives,  T.  XX.  —  Août  1864.  19 


29-4   BULLETIN  MÉTÉOnOL.  DU  COLLÈGE  ROMALN 

d'un  mémoire  sur  les  éloiles  filnnles,  qui  y  est  compris, 
quelques  délails  sur  d'autres  travaux  récents  sur  le  même 
sujet. 

On  trouve  en  tôle  de  ce  recueil  une  dédicace  de  Tau- 
leur  au  prince  B.ildassarre  Doncompnjïni,  dont  la  géné- 
rosilé  a  facilité  celte  publication,  et  qui  en  est  comme  le 
patron. 

Plan  de  ce  Bnllclin  et  dclails  y  relatifs. 

Le  Bulletin  est  destiné  :  1°  à  contenir  dans  leurs  dé- 
tails les. observations  méléorologiques  et  magnétiques 
faites  dans  l'observatoire  du  Collège  romain,  ainsi  qu'une 
revue  météorologique  de  chaque  mois,  soit  pour  celle 
localité,  soit  pour  les  contrées  voisines  ;  2°  à  recevoir 
des  communications  détaillées  des  observations  du  même 
genre  faites  ailleurs,  et  piincipalement  en  Italie,  ainsi 
que  des  extraits  de  correspondance  qui  s'y  rapportent; 
3°  à  renfermer  divers  mémoires  du  P.  Secclii  sur  les 
mêmes  sujets,  et  occasionnellement  aussi  des  commu- 
nications astronomiques.  Depuis  le  commencement  de 
l'année  actuelle  ce  BuHetin  ne  paraît  qu'une  seule  fuis 
par  mois,  mais  le  plan  en  reste  d'ailleurs  le  même. 

L'Observatoire  du  Collège  romain  esl  situé  sur  l'église 
de  Sl-ignace,  contigue  à  ce  collège,  à  une  hauteur  de  M 
mètres  au-dessus  du  sol  et  de  58"'  V'a  au-dessus  du  ni- 
veau de  la  mer.  Cette  station  se  trouve  presque  au  cen- 
tre de  la  R(3me  moderne,  dans  la  partie  la  plus  basse  de 
la  vallée  du  Tibre,  qui  constitue  ranti(|ue  Champ-de- 
Mais.  Les  hf ures  d'observations  méléorologiques  adop- 
tées de[)uis  plus  de  38  ans,  sont  7  h.  du  malin,  midi, 
3  h.  et  9  h.  du  soir.  Les  tableaux  mensuels  conqjrennent 
les  observations  du  baromètre,  évaluées  en  millimètres 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      295 

et  rcdnilrs  n  0''  (jC  Icmpùraluro  el  «tu  nivenii  do  la  mer; 
celles  (les  Ihermoiiièlres  eeiiligrades.  laiil  poiir  les  heures 
fixes  que  pour  les  Duixima  cl  w//>//?»rMlimiics  ;  celles 
de  la  fUiOe  el  de  la  direction  du  venl,  ublermes  au  [uovon 
d'un  anémognplie  <lonl  la  girouelle  csl  élevée  di'  4^0™ 
au-dessus  du  sol  ;  celles  de  l'Iiuniidilé  relalive  el  absolue, 
déduites  de  1 1  comparaison  des  Uiermonièires  à  boules 
sèche  el  humide.  On  y  note  aussi  l'étal  du  ciel,  la  pluie 
en  Vt  h.,  l'uvaporation,  à  l'aide  d'un  vase  d'eau  placé  à 
l'air  libre,  el  la  radiation  solaii-e,  au  moyen  d'un  ther- 
momètre à  boule  noire  observé  à  midi  eu  temps  serein. 
Les  tableaux  d'observations  magnétiques  et  éleclri(]ues 
comprennent  celles  laites  trois  lois  par  jour  au  derlino- 
mèlre  el  à  l'appareil  vertical,  i, eut  lois  pai'  jour  au  ma- 
gnétomèlre  bifilaire  et  à  l'appareil  |)our  niesurer  Télec- 
tricilé  atmos[)hérique;  ce  deniier  insliumenl  a  élé 
construit  d'après  celui  de  M,  le  professeur  Louis  Palmieri, 
directeur  de  l'observaloiie  météorologique  établi  sur  le 
Vésuve. 

Les  premiers  numéros  du  Bnllelin  renferment,  entre 
autres,  une  description  détaillée  des  instruments  em- 
ployés; celle  de  l'appareil  élCLliD-atmospliéiique  de  M. 
Palmieri  est  accompagnée  d'une  ligure. 

Outre  les  observations  météorologiques  faites  à  Rome, 
les  deux  premièresamiées  du  Bidlclin  contiennent  déjà  bien 
des  communications  inléressantessur  la  climatologie  d'un 
grand  nombre  d'autres  staiions,  telles  (jne  Milan,  Turin, 
Alexandrie,  Gènes,  Vérone,  Brescia,  Uologne,  Foi  li,  Ur- 
biiio  el  Naples  en  llalie;  Greenwich  et  Slonyliursl  en  An- 
gleterre; Toulouse,  Uruxelles,  Udine,  Cracovie,  Péiers- 
bouig,  Calherinenbourg,  .Madrid,  Léon,  Ovii  do,  Malte, 
leGrand-Si-Bernard  et  Genève  dans  le  reste  de  l'Lurope  ; 


296   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLEGE  ROMAIN 

Washington,  New-York,  Giialimala  el  la  Havane  en  Amé- 
rique ;  Colombo  dans  l'île  de  Ceyian,  Graliam's  Town,  au 
cap  de  Bonne-Espérance,  Porl-Loiiis  (île  Maurice)  et 
Auckland  dans  la  Nouvelle-Zélande.  On  trouve  aussi  dans 
ce  recueil  des  lettres  relatives  à  divers  points  de  physi- 
que terrestre,  de  plusieurs  correspondants,  au  nombre 
desquels  je  dois  citer  MM.  Zantedeschi,  Capelli,  Schia- 
parelli,  Serpieri,  Palmieri,  Jansen,  Ku()n'er,  Kœmtz, 
Planlamour  el  Diifour. 

Quant  aux  mémoires  spéciaux  du  P.  Secchi,  qu'il  a 
successivement  publiés  par  fragments  dans  son  DuUelin, 
ils  sont  déjà  au  nombre  de  sept  principaux,  qui  ont  pour 
objet  :  la  distribution  de  la  pression  atmosphérique,  la 
connexion  entre  les  variations  magnétiques  et  météoro- 
logiques, les  étoiles  filantes,  rinfliience  du  soleil  sur 
l'atmosphère  terrestre,  les  spectres  prismatiques  de  la  lu- 
mière des  corps  célestes,  la  théorie  des  taches  solaires  de 
Kirchhoiï,  etde  nouvelles  recherches  magnéto-électriques. 
Je  me  bornerai,  en  ce  moment,  à  donner  une  rapide 
analyse  des  deux  premiers  de  ces  mémoires,  en  entrant 
dans  quelques  développements  de  plus  au  sujet  du  troi- 
sième. 

Distribution  de  la  pression  atmosphérique. 

La  distribution  de  la  pression  atmosphérique  sur  l'Eu- 
rope en  janvier  el  février  1802  a  été  étudiée  par  le 
P.  Secchi,  dans  nn  mémoire  qui  occupe  une  partie  des 
numéros  3,  12,  13  et  14  du  I"  volume  de  son  Bul- 
Utin;  le  sujet  des  grandes  ondes  atmosphériques,  qui 
se  manifestent  surtout  dans  les  mois  d'hiver,  a  déjà  été 
traité,  soit  par  M.  Quelelet  dans  les  Annales  de  l'Obser- 
vatoire de  Bruxelles,  soit  par  M.   Birl  dans  divers  mé- 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      297 

moires'.  Les  obsorvnlions  méléorologiiiiies  failes  en  di- 
vers points  (les  Étiils  poiilificaiix,  el  surloul  la  corres- 
pondance lélégrapliico-méléorologiqne  publiée  à  l'Obser- 
vatoire de  Paris  sons  la  direction  de  M.  Le  Verrier,  ont 
procuré  au  P.  Secclii  des  matériaux  qui  lui  ont  permis 
de  traiter  de  nouveau  ce  sujet,  el  de  discuter  en  détail 
la  marcbe  suivie  en  Europe  par  les  grandes  oscillations 
atmosphériques  des  deux  premiers  mois  de  '18G'2.  Je  rap- 
porterai ici  les  conclusions  que  l'auteur  en  a  tirées. 

«  Il  me  paraît,  dit-il,  résulter  évidemment  de  cet  es- 
sai de  discussion,  que  les  deux  théories  rivales  pour 
rendre  raison  des  tempêtes  (burraschi),  savoir  celle 
des  grandes  ondes  et  celle  des  tourbillons  ou  cidones, 
peuvent  être  vraies  Tune  el  l'autre,  dans  leurs  limites 
respectives.  La  structure  ondulée,  sans  mouvement  de 
rotation  prononcé,  paraît  prévaloir  dans  les  grandes  os- 
cillalions,  tandis  que  dans  les  petites,  à  défaut  d'autres 
faits  bien  constatés,  le  mouvement  rolatoire  existe  sû- 
rement. Ce  dernier  mouvement,  sur  une  surface  libre 
comme  celle  de  la  mer,  peut  s'étendre  régulièrement  sur 
de  vastes  espaces,  tandis  que  les  continents  lui  opposent 
de  grands  obstacles,  qui  l'ompêchent  de  se  propager 
au  loin.  II  doit  en  résulter  que  plusieurs  tempêtes  de  la 
seconde  espèce  se  transforment  en  celles  de  la  première, 
spécialement  en  Europe  Un  essai  de  discussion  d'une 
ou  deux  tempêtes  déjà  fait  par  Loomis,  l'a  conduit  à 
admettre  que  celles  d'Europe  sont  indépendantes  de 
celles  d'Amérique,  el  que  ces  dernières  paraissent  gé- 

*  Voyez  ni.'i  pcpiiiière  Noiico  sur  l'Observaloire  de  DruNelles 
{Arcliives  de  la  Dibliolhèque  iiniverselh,  calùev  de  l'éwWv  \^5At 
t.  XXV,  p.  41).  Les  mémoires  de  M.  Birl  ont  paru  dans  les  Rap-- 
porisde  l'Association  brilannique  pour  l'avancement  des  sciences. 


208   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

nérnlomonl  ne  pas  traverser  rOc('an  Allanliqne.  En  ré- 
flt'cliissanlà  la  pelile  Iianlenr  rie  ralmosplière  (80  lieues 
an  plus),  ou  do  moins  de  la  partie  (pii  paraît  alTeclée 
par  des  tempêtes,  on  conçoit  facilem':'nl  que  des  rup- 
tures d'équilibre,  qui  s'élèvent  parfois  à  un  treizième  de 
la  pression  totale,  ne  peuvent  avoir  lieu  sans  de  notables 
transports  de  masses  d'air,  de  lieu  en  lieu,  par  de  forts 
courants  de  vent.  Les  oscillations  atmosphériques  d'un 
certain  point  sont  liées  ainsi  avec  celles  d'un  autre,  en 
sorte  que  le  vent  devient  l'élément  le  plus  important 
pour  connaître  le  circuit  des  modifications  de  l'atmo- 
sphère et  la  liaison  de  son  état  avec  l.i  pression  baromé- 
trique. » 

Le  P.  Secchi  est  revenu  sur  le  même  sujet  dans  le 
n°  24  de  la  seconde  année  de  son  BuUelin  ;  ainsi  que 
dans  le  n°  2  de  Tannée  aciuelle,  à  propos  des  tempêtes 
du  mois  de  décembre  1803  et  de  leur  marche  à  tra- 
vers l'Europe.  Il  a  inséré  dans  ce  dernier  numéro  une 
lettre  de  !\L  le  professeur  Plantnmonr,  qui  lui  fournit 
dé  nouvelles  données,  résullani  des  observations  faites  à 
cetteépoqueà  Genève,  auGrand-Sl-Hernard  etauSimplon. 
lil.  Plantamour  regarde  cette  élude  des  ondes  atmosphé- 
riques comme  une  des  plus  imporlanles  dans  Télat  ac- 
tuel de  la  météorologie.  «  On  arriverait  probablement, 
dit-il,  à  des  résultats  très-instructifs,  si  l'on  pouvait  tra- 
cer sur  une  carte  une  ligne  passant  par  tous  les  poinis 
qui  se  trouventsimullanémentsousla  crête  de  l'une  de  ces 
ondes  (ayant  par  conséquent  \q  maximum  dépression),  et 
par  ceux  qui  sp  trouvent  simultanément  sous  le  creux  de 
l'onde  (ayant  ainsi  le  minimum  de  pression)  ;  puis  si  l'on 
cornparail  l'amplitude  de  l'onde,  sOil  dans  le  sens  paral- 
lèle à  la  surface,  soit  dans  le  sens  vertical,  en  prenant 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      290 

la  (liiïérpnce  onlre  le  maximum,  ri  le  nriuimvm,  rn  y 
joignnnl  la  comparnison  dps  tompiTaltiiTs  ri  dos  vonls. 
Mais  celle  élude  exi.ue  qu'il  y  ail  un  nombre  suffisant 
de  slalions  oii  les  observalions  se  fassenl  à  des  inler- 
valjps  réguliers  el  rapprochés,  pour  que  dans  chacune 
d'elles  la  marche  de  l'onde  puisse  êlre  suivie  en  délail.» 
La  comparaison  que  fail  le  P.  Secchi,  dans  ce  même 
numéro,  des  heures  des  rninimn  baron:élri(|ues  à  Green- 
wich.  Genève  el  Rome,  lors  de  la  lempêle  du  2  au  4 
décembre,  mnnifesle  bien  l'influence  relardaliice  de  la 
chaîne  des  Alpes  pour  la  propagaiion  des  ondes  atmo- 
sphériques, influence  déjà  signalée  par  Loomis.  Dans 
celle  lempêle,  les  mhiima  onl  mis  8  heures  à  se  propa- 
ger de  Greenvvicli  à  Genève,  el  de  13  à  -2-2  h.  de  Genève 
à  Rome,  quoique  In  dislance  soil  à  peu  près  la  même. 
Dans  la  lempêle  du  23  décembre,  il  s'esl  écoulé  15  h. 
entre  les  époques  de  minimum  à  Genève  et  à  Rome,  et 
les  minima  au  Si-Bernard  et  au  Simplon  onl  eu  lieu  aussi 
postérieurement  à  celui  de  Genève.  Les  nombreuses  sla- 
lions d'observations  météorologiques  établies,  mairile- 
nant,  dans  toute  la  Suisse,  fourniront,  sans  doute,  sous  ce 
rapport  comme  sous  beaucoup  d'autres,  de  précieux 
matériaux  scientifiipies. 

Connexion  des  variations  magnétiques  et  météorolo- 
giques. 

Le  second  mémoire  du  P.  Secchi  inséré  dans  son  Bul- 
letin a  pour  ohjcl  la  Connexion  des  vnriittions  magnétiques 
avec  les  variations  météorologiques.  Il  commence  au  n°  5 
du  t.  I",  en  continuant  par  fragments  successifs  jusipi'aii 
n°  24  el  dernier  du  même  volume,  et  se  termine  au 
n"  8  du  1^.  Il  est  subdivisé  en  quatre  parties  ;  la  première. 


300   BULLETIN  MÉTÉOnOL,  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

contenant  trois  paragraphes,  est  relative  à  l'électricité  at- 
mospliériiine;  la  seconde,  de  neuf  paragraphes,  a  pour 
objet  les  courants  électriques  terrestres;  la  troisième, 
subdivisée  en  onze  paragraplies,  traite  des  causes  des 
perturbations  magnétiques  ;  la  quatrième,  enfin,  est  re- 
lative aux  aurores  boréales.  Ce  mémoire  renferme  des 
développements  intéressants,  mais  il  ne  serait  guère 
possible  d'en  donner  ici  une  exposition  détaillée.  Je  me 
bornerai  donc  encore  à  en  présenter  un  résumé  succinct, 
extrait  en  grande  partie  de  la  conclusion  du  mémoire 
lui-même. 

Il  résulte  évidemment,  selon  le  P.  Seccbi,  des  faits 
exposés  dans  la  seconde  et  la  troisième  partie  du  dit 
mémoire,  (pi'il  existe  une  relation  réciproiiue  entre  les 
variations  magnétiques  et  météorologiques.  Ce  qui  le 
prouve,  ce  sont  :  1"  les  grandes  variations,  surtout  dans 
l'intensité  magnétique,  observées  pendant  les  orages; 
2"  les  irrégularités  magnétiques  permanentes  dans  les 
périodes  de  dérangement  de  temps  ;  3°  les  grandes  dé- 
pressions qui  ont  lieu,  spécialement  dans  le  magné- 
lomètre  bifilaire,  avant  les  grandes  tempêtes,  ou  en  gé- 
néral au  moment  de  quelijue  grand  changement  de 
ternps,  soit  au  commencement,  soit  à  la  fin  de  la  per- 
turbation atmosphérique;  ^'^  les  variations  du  magnéto- 
mètre  bifilaire,  qui  sont  particulièrement  en  rapport  avec 
les  vents;  5°  les  phénomènes  de  l'aurore  boréale,  qui 
sont  aussi  en  rapport  avec  les  variations  du  temps. 

1/autenr  cite,  en  confirmation  de  ces  assertions,  les 
opinions  analogues  émises  par  plusieurs  anciens  physi- 
ciens La  fréquence  des  coïncidences  indiquées  ci-dessus, 
et  qui  ont  élé  assidueuient  observées,  de[)uis  quelques 
années,  à  l'Ubseivaloire  du  Collège  romain,  ne  permet 


ET  THAVAUX  Rr- LATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      301 

pas  de  les  regarder  comme  accidenlelles  ;  el  on  ne  peut 
les  expliquer  par  les  seiileï.  variations  de  lempéralure, 
soil  dans  les  inslriimenls.  soil  dans  l'almos[ilière. 

Le  P.  Secclii  fait  voir,  ensuite,  que  rélcclricité  al- 
mospliériqiie  est  l'anneau  immédiat  de  la  connexion  dont 
il  s'agit.  Il  admet,  entre  autres,  complètement,  avec  M. 
de  la  Ilive,  que  l'aurore  boréale  est  un  phénomène  dû 
à  l'électricité  accumulée  produite  dans  1rs  basses  lati- 
tudes el  portée  par  les  vents  dans  les  régions  polaires. 
11  attribue  la  grande  tension  qui  rend  cette  électricité 
lumineuse,  soil  au  choc  que  subissent  par  le  mouve- 
ment de  l'air  les  particules  glacées,  soil  au  change- 
ment d'état  de  la  vapeur  d'eau  en  passant  à  l'étal  so- 
lide, soit,  enfin,  à  l'induction  électrique  de  l'atmosphère 
elle-même,  opérant  sur  les  particules  glacées  pendant 
leur  chute. 

L'auteur  examine  quelle  est  la  source  de  rélectricilô 
qui  circule  dans  le  sol.  Il  la  croit  principalement  due  à 
ce  qu'il  nomme  les  précipitations  atmosphériques,  et 
surtout  à  la  pluie,  dont  la  chute  amène  en  terre  une  im- 
mense quantité  de  fluide  électrique,  qui  de  la  surface  où 
elle  tombe,  doit  radier  tout  autour  en  forme  de  courant, 
pour  rétablir  l'équilibre.  Les  pluies  présentant  générale- 
ment, ou  créant  autour  d'elles  une  électricité  négative, 
on  comprend  la  forte  dépression  de  l'intensité  magnéti- 
que el  du  magnétomèlre  bifilaire  qui  précède  les  orages 
el  les  tempêtes.  La  rosée  est  aussi  un  véhicule  d'élec- 
tricité, et  cela  peut  expliquer  les  périodes  de  perturba- 
tions locales,  en  montrant  pouripioi  elles  sont  plus  fré- 
quentes à  certaines  heures,  dans  qiiel(|ues  climats,  que 
dans  d'autres.  L'aurore  boréale  peut  encore  amener  en 
terre  de  l'électricité,  entre  autres  par  la  chute  de  parti- 


302      BULLETIN  ^lÉTÉOnOL.  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

ciilos  gl.icéos  qui  l'accnmpngne  fréfiiicmmorit,  cl  par  îe 
chnngiMiK'fil  (l'c't.il  (préproiivo  nlors  la  vap('nr  aqiioiisc, 
en  passant  snliilmirnl  de  l'i-Uil  gazeux  à  l'étal  solide. 

Les  aurores  boréalos  rpii  ont  éti',  comme  celles  d'août 
et  de  seplemlire  IS.jO.  observées  simnllanémenl  «lans  les 
der.x  hémisphères,  donnent  l'idée  de  In  grande  étendue 
que  peuvent  avoir  ces  maniriv^tations  électriipies  et  mé- 
téorologiques. Le  P.  Soct'hi  ne  croit  pas  nécessaire,  ce- 
pcndanl,  pouren  remlre  raison,  d'admettre  qu'une  même 
cause  météorologique  agisse  alors  simultant'ment  sur  les 
deux  hémisphères  ;  il  suffi!  que  l'équilibre  électrirpie  soit 
forliMnenl  troublé  dans  une  grande  portion  d'un  liémi- 
sphére,  pour  provoquer,  par  induction,  des  manifestations 
semblables  dans  Taulre.  il  ne  nie  pas,  cependant,  que 
dans  ces  cas  grandioses  la  modification  almospliérifpje 
ne  puisse  provenir  de  causes  d'un  ordre  snpérifMir,  telles 
que  l'action  du  soleil  et  celle  de  l'inléneur  du  globe  ter- 
restre. 

Quant  b  l'action  du  soleil,  l'auteur  conçoit  fort  bien 
qu'un  changement  notable  dans  rincandfscencç  ou  l'ac- 
liviié  de  ce  grand  corps,  manifesté  par  la  variation  de 
son  état  pholosphéiique,  doive  réagir,  au  moins  indirec- 
tement, sur  tout  le  système  sol.iire.  La  période  à  peu 
prés  décennale  des  vai-ialiims  df  la  force  magnélique 
terrestre,  découverte  par  .AI.M.  Sabine  et  Lamont,  bien 
des  années  après  que  M.  Scinvabe  avait  reconnu  une 
période  de  variation  analogue  dans  les  taches  du  soleil; 
la  coïncidence  de  ces  deux  périodes  signalée  d'abord  par 
M.  S;d)me,  et  constatée  de  plus  en  plus  par  les  recher- 
ches persévérantes  de  M.  Wolf  :  tous  ces  faits  tendent  à 
prouver  uneaclion  magnétiipie  du  soleil.  «Cet  astre,  dit 
le  P.  Secchi,  peut  agir  ainsi  sur  le  globe  terrestre,  suit 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      303 

direclomonl ,  cnmmo  corps  mn|][n(''li(]iio,  nu  rrivcloppé 
de  forls  coiir;inls  rloclr-KpiPs,  soil  comme  une  cniiseca- 
loiifiipie  qui  Iroiihle  l'équilibré  des  coiirnuls  lerroslros; 
soil,  Piilii),  pnr  j'iiilermédiniie  dos  v;ui;ilions  méléoiolo- 
gi(inps  de  noire  Jilinosplièi e.  Si  l'on  considère  l;i  légii- 
I.'irilé  et  la  marche  moyenne  des  variations  magnétiques, 
la  première  opinion  semble  la  plus  [)Iausil>le,  mais  elle 
est  assez  ébranlée  quand  on  examine  les  délails  des  in- 
fluences diverses;  et  après  l'avoir  soutenue,  nous  avois 
été  forcé,  au  nioîns  dans  la  pluralité  des  cas,  d'ailmellre 
une  action  indirecte  du  soleil.  L'élément  électrique,  mis 
en  mouvement  dans  les  variations  météorologiques,  nous 
a  paru  avoir  été  trop  négligé  dans  celte  recherche,  el  nous 
avons  vu  trop  de  preuves  (hi  son  influence  pour  pouvoir 
l'exclure.  D'ailleurs,  celle  influence  n'e.-l  («oinl  contra- 
dictoire avec  celle  de  la  première  espèce,  parce  que  les  va- 
riations météorologiques  se  compensent  dar!S  lents  effrts 
moyens;  le  soleil  opèie  alors  comme  une  cause  d'ordre 
astronomique  sur  les  grands  phénomènes  de  la  naUirc, 
même  sur  ceux  où  son  action  est  manifeslemenl  indi- 
recte, comme  nous  le  voyons,  par  exemple,  dans  le  mouve- 
ment des  zones  (\o^  venis  alises  el  des  calmes,  qui  os- 
cilknt  sur  notre  globe  avec  une  précision  presque  astro- 
nomique. On  [>eul  comprendre  (jue  d'babili»s  physiciens, 
se  fondant  sur  ces  moyennes,  soient  arrivés  à  des  con- 
clusions contraires  aux  nôtres;  mais  s'ils  avaient  em- 
ployé, comme  nous,  une  méthode  de  discussion  gra- 
phique comparative,  au  lieu  d'accuser  nos  procédés 
d'inexactitude,  ils  seraient  arrivés  à  <les  conclusions 
analogues  aux  nôties,  quoiqu'elles  f)ussenl  être  dilTé- 
rer.tes,  comme  le  sont  les  périodesclimalériquesen  divers 
pays. 


304   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLEGE  ROMAIN 

€  L'aclion  inlérieiire  du  globe  terrpsire  peut  entrer 
encore  en  ligne  de  conifile  comme  cause  de  ses  varialions 
mngnéliiiues.  Le  fait  observé  au  Chili  que  l'excursion 
magnélifjnc  manque  souvent  avant  les  secousses  de  trem- 
blement de  terre,  présente  de  l'importance  sous  ce  rap- 
port, et  nous  pouvons  y  ajouter  d'autres  faits  du  même 
ordre. 

«  Noire  thèse  n'est  point  exclusive,  mais  simplement 
affirmative,  en  tant  que  nous  croyons  qu'un  grand  nom- 
bre des  variations  magnétiques  irrégulières,  qui  sont 
resléfs  problémaiiqnes  jiisiju'à  préstMit,  peuvent  êlre 
expliquées  par  l'action  de  simples  phénomènes  météoro- 
logifpies  et  par  le  rôle  qu'y  joue  l'électricité.  Nous  sommes 
même  disfiosé  à  admettre  que  les  variations  régulières 
peuvent  être  attribuées  à  la  même  cause.  Nous  espérons 
que  de  nouvelles  études  des  laits  envisagés  sous  cet  as- 
pect seront  entrepiises  ;  outre  leur  intérêt  sous  le  rap- 
port théorique,  elles  peuvent  être  très-utiles  dans  la  pra- 
tique pour  l'annonce  des  tempêtes  faite  à  l'avarice.  » 

J'ai  rapporté  la  conclusion  du  mémoire  précédent  du 
P.  Secchi,  soit  parce  qu'elle  présente  un  intéressant  ré- 
sumé de  son  travail,  soit  parce  que  l'auteur  y  fait  allu- 
sion à  des  objections  faites  à  la  connexion  intime  qu'il 
établit,  d'après  ses  observations  à  Rome,  entre  les  varia- 
lions  méléorologi(]ues  et  magnétiques.  M.  John  Allan 
Broun,  directeur  de  l'Observatoire  de  Trevandrum  aux 
Indes  orientales,  a  adressé  à  ce  sujet  à  l'Académie  des 
sciences  de  Paris  un  petit  mémoire,  inséré  dans  le 
Compte  rendu  de  la  séance  du  23  mars  180:3.  Il  y  ex- 
pose les  résullals,  fort  différents  de  ceux  du  P.  Secchi, 
qu'il  a  obtenus  en  recherchant  Tmlluence  du  vent  et  des 
bourrasques  sur  le  magnétumètre  bifilaire,  d'après  les 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      305 

observations  failps  à  Trevnndnim  en  184i-el  I8i5.  Il  re- 
garde finalcmenl  les  perliirb.Uions  njngnéliqiies  comme 
tout  à  fait  indépendanles  de  la  force  du  vt-ril,  et  il  croit 
que  le  P.  Secchi  serait  arrivé  à  la  mL'inc  coficlusion,  s'il 
avait  préalablement  corrigé  ses  observations  des  effets  de 
la  température  sur  l'aimant. 

Il  semblerait,  d'après  ces  objections,  qu'on  doit  sus- 
pendre encore  son  opinion  sur  ce  snjft,  et  allendre,  de 
part  et  d'aulre,  de  plus  longues  séries  d'observations, 
convensbiement  réduites,  avant  qu'on  puisse  se  |)rononcer 
définitivement.  Mais  il  n'en  paraît  pas  moins  probable, 
d'après  les  observaiions  et  les  développements  du  P.  Sec- 
chi sur  ce  sujet,  qu'il  y  a  réellement  quelque  liaison  en- 
tre les  phénomènes  météorologiques  et  magnétiques. 

Recherches  sur  les  étoiles  filantes. 

Le  troisième  mémoire  du  P.  Secchi  publié  dans  son 
Bulletin,  a  été  inséré  dans  le  n"  du  30  septembre  1862. 
Il  est  relatif  à  des  expériences  sur  les  étoiles  tombantes, 
faites  à  l'Observatoire  du  Collège  romain  en  août  4861. 
L'apparition  extraordinaire  de  ces  météores  lumineux 
qui  a  lieu  vers  le  10  août,  et  que  M.  Quetelet  a  été  le 
premier  à  signaler,  a  fait  l'objet  cette  année-là  au  Col- 
lège romain  d'un  système  d'observations  correspondantes, 
par  voie  télégraphique,  propre  à  mieux  étudier  et  carac- 
tériser ce  phénomène.  Déjà  en  1851,  M.  Heis  avait  fait 
un  essai  de  ce  genre,  entre  Aix-la-Chapelle  et  Elbersladt, 
mais  la  dislance  entre  les  deux  stations  était  insuffisante. 
Celle  entre  Civita-Vecchia  et  le  Collège  romain  est  de  65 
kilomètres  en  ligne  droite,  la  première  de  ces  stations, 
vue  depuis  l'autre,  se  trouvant  à  l'azimut  de  70°,  à 
partir  du  nord,  du  côté  de  l'ouest. 


30G   BULLKTIN  MÉTÉOUOL.  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

L'ing('nipur  Aiigiislo,  Sl;Uiili  s'(;sl  chargé  irobservpr  à 
Civil;) -Vt'Ci'liia  ks  étoiles  filantes,  d-ins  la  f)anie  flu  ciel 
comiirise  entre  le  niirrl-oiiesl,  l'est  et  le  snd-esl,  tandis 
que  l'observation  était  étendue  à  Rome  snr  tout  le  ciel. 
Les  directeurs  des  télégraphes  pontificaux  ont  favorisé 
l'entreprise,  et  divers  fonctionnaires  ont  assisté  aux  opé- 
rations et  les  ont  facilitées.  On  est  convenu  que  du  4  au 
11  août  on  ferait  aux  deux  stations  des  observations  si- 
mullanées,  en  notant  à  chacune  d'elles  les  lieux  et  les 
instants  des  ap[)arilions,  d'api  es  des  pendules  réglées  le 
midi  précédent  par  voie  télégraphique.  Dans  les  soirées 
où  l'on  pouv.iii  disposer  du  télégraf)he  électrique,  on 
devait  en  chnipie  station  donner  avis  à  l'autre  de  chaque 
appaiition  d'étoile,  par  une  sitnple  pression  de  boulon  qui 
servait  à  constater  la  simiillanéilé  de  la  dite  étoile,  et  la 
première  soirée  a  sufli  pour  mettre  hors  de  doute  celle 
identité  dans  f)lusieurs  cas.  Le  10  et  le  11  on  a,  de  plus, 
signalé  télégiaphiipiement  à  Home  le  lieu  de  chaque  ap- 
parition d'étoile,  et  on  s'est  allr.ché  surtout  à  déterminer 
ce  lieu  avec  précision,  pour  celles  qui  apparaissaient  au 
même  instant  en  chaiiue  slalion. 

La  diversité  de  position  dans  le  ciel,  suivant  qu'on  ob- 
servait une  mô(ne  étoile  (liante  à  l'une  ou  à  l'autre  sla- 
lion, a  été  plus  grande  pour  celles  de  ces  étoiles  (jui  ont 
paru  près  du  zénith  que  pour  celles  qui  étaient  plus  basses. 
Le  déplacement  azimutal  de  celles  de  ces  dernières  qui 
ont  paru  à  [teu  piés  dans  la  direction  ilvs  deux  stations 
était  petit,  tandis  ipi'ii  était  bien  plus  grand  dans  la  di- 
rection perpcndicidaire  à  celle-là.  Celles  du  côté  du  le- 
vant [)araissaieiil  généralement  plus  hautes  à  Rome  qu'à 
Civil.i-Vecchia,  et  celles  au  couchant  plus  basses.  Près 
du  zénilh,  la  parallaxe,  ou  la  dilTérence  des  angles  de 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      307 

linulpiii'  (riiiio  môiiic  él()il(Mil)S('iV{''c  cii  fli;ii]iu!  sliilion  , 
n'a  jamais  ijlù  momilre  de  20  à  30  degrés,  el  elle  a  élô 
soiivenl  plus  grande. 

Il  lésulle  de  ces  faits  (]iie  les  étoiles  tombantes  de  Té- 
po(iije  (l'août  ne  sont  pas  Irès-élcvéos.  l']n  admettant 
une  parallaxe  moyenne  d'environ  35  degrés  près  du 
zénith,  ce  (|ni  s'écarle  peu  de  la  vérité,  leur  lianteur 
serait  d'envirim  50  kilomètres,  et  la  linute  de  iO  degrés 
donnerait  nne  élévation  nn-dessns  du  sol  de  180  kilo- 
mètres, de  sorte  (pTclle  serait  encore  bien  en  deçà  delà 
limite  de  baiitenr  de  notre  atmos[)hère  ,  que  M.  Liais 
estime  être  de  340  kilomètres. 

Quant  à  la  direction  de  ces  étoiles,  le  prolongement  des 
trajectoires  de  la  plupart  d'entre  elles  a  convergé,  d'a- 
piés  le  P.  Seccbi,  veis  un  point  du  ciel  assez  restreint, 
sitné  dans  la  région  de  Gépliée  el  de  Cassiopée.  Leur 
nombre  a  été  notableaient  pins  grand  dans  la  ninl  du 
10  août,  ce  qui  tend  à  démontrei'  que  ce  phénomène  est 
plutôt  cosmique  que  météorologiiiue. 

Le  sujet  des  étoiles  filantes  ayant  fait  l'objet,  dans  ces 
derniers  temps,  des  recherches  de  divers  antres  savants, 
je  [)roriierai  de  cette  occasion  pour  en  présenter  aussi 
une  analyse  surciiu'te. 

Je  commencerai  par  les  déterminations  concernant  les 
hauteurs  de  ces  étoiles  au-dessus  de  la  suiface  terrestre, 
qu'on  doit  joindr»^  à  celles  du  P.  Secclii. 

D'après  un  article  du  Balldin  mélt'oyoloiiifjuc  de  l'Ob- 
servatoire de  Paris,  publié  en  '18(i3  par  M.  Le  Verrier,  les 
astronomes  de  cet  observatoire  ont  fait,  en  1855,  une 
série  d'observations  simultanées  d'étoiles  filantes  à  Paris 
et  à  Orléans.  L'identité  de  ciui]  ou  si.\  de  ces  corps  a  été 


308   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

conslnlée.  Tons  élaienl  à  de  Irès-gtandps  dislnncos,  et 
quelques-uns  se  Irouvaionl  à  plus  de  cent  lieues  de  hau- 
teur. 

M.  Alexandre  Ilerschel,  fils  de  sir  John,  s'est  occupé, 
sous  ce  rapport,  des  éli^iles  filantes  du  mois  d'août  1863. 
D'après  une  Note  de  lui  insérée  dans  le  n"  9  du  t.  XVI 
du  Bulklin  de  l'Académie  de  Bruxcllcf!,  cinq  de  ces 
étoiles,  dont  l'éclat  était  comparable  à  celui  de  Vénus 
ou  d'étoiles  de  première  grandeur,  observées  le  10  août 
en  divers  points  du  sud  et  de  l'est  de  l'Angleterre,  avaient 
leur  hauteur  comprise  entre  70  et  131  milles  anglais 
(de  1009  mètres)  au  commencement  de  leur  apparition, 
et  entre  52  et  73  milles  à  la  fin  de  cette  même  appari- 
tion ;  leur  vitesse  par  seconde  était  de  35  à  75  milles. 
Un  beau  météore  de  ce  genre,  dont  l'éclat  était  égal  à 
celui  de  Juftiter,  a  paru  le  8  août  en  Belgique  à  une  hau- 
teur de  131  milles,  et  s'est  abaissé  jusqu'à  61  milles  au- 
dessus  de  la  mer  entre  le  Havre  et  la  côte  anglaise  de 
Susses.  Le  11  août  un  beau  bolide,  éclairant  tout  le 
voisinage  de  Ramsgale,  a  passé  en  moins  d'une  seconde 
et  demie,  de  12-2  à  86  milles  de  hauteur,  et  a  éclaté  sans 
détonation. 

Le  D'  Ileis  de  Munster,  qui  s'occupe  depuis  longtemps 
de  ces  météores,  a  aussi  observé  les  étoiles  filantes  du 
8  au  44  août  1863,  avec  vingt  jeunes  étudiants,  et  a 
adressé  à  ce  sujet  une  lettre  à  M.  Faye,  dont  ce  dernier 
a  communiqué  la  traduction  à  l'Académie  des  sciences 
de  Paris,  dans  sa  séance  du  14-  septembre  de  la  même 
année.  Le  nombre  de  ces  étoiles  était  si  grand,  le  10 
août,  que  l'on  n'a  pu  tenir  compte  des  petites.  A  l'œil  nu, 
la  durée  des  traînées  de  ces  étoiles  a  été  estimée  de  7  à  43 
secondes,  mais  avec  un  chercheur  de  comètes  M.  Ileis  a 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      309 

pn  en  observer  une  pendant  55  secondes,  une  autre  pen- 
dant une  minute,  et  une  troisième  pendant  ■2  minutes  48 
secondes.  Large  au  commencement,  la  traînée  se  cour- 
bait tMisuite  et  semblait  se  nouer,  puis  se  déchirait  en 
tronçon  et  s'évanouissait.  La  plupart  de  ces  étoiles  avaient 
leur  point  de  divergence  dans  la  constellation  de  Persée, 
en  un  point  déjà  précédemment  déterminé  par  M.  Ileis. 
Il  avait  organisé  pour  cette  période  un  assez  grand  nom- 
bre de  stations  correspondantes,  soit  dans  les  provinces 
rhénanes,  soit  en  Westphalie  et  à  Francfort-sur-le-Mein. 
Le  calcul  de  six  de  ces  étoiles,  observées  le  8  et  le  11 
août,  et  dont  l'identité  en  deux  stations  a  pu  être  cons- 
tatée, lui  a  donné  de  104  à  182  kilomètres  pour  leur 
hauteur  au  commencement  de  leur  apparition,  et  de  41 
à  126  kilomètres  pour  leur  hauteur  finale. 

Travaux  de  M.  Coulvier- Gravier. 

Je  dois  dire,  maintenant,  quelques  mots  sur  les  tra- 
vaux persévérants  de  M.  Coulvier-Gravier  relatifs  aux 
étoiles  filantes.  Il  a  entrepris,  depuis  1841  ,  un  journal 
quotidien,  où  il  inscrit  chaque  nuit  le  nombre  de  ces  mé- 
téores observés  et  leur  direction  dans  le  ciel.  Il  en  compte, 
en  moyenne,  environ  dix  par  heure,  savoir  7  par  heure 
de  7  heures  du  soir  à  minuit,  et  14  par  heure  de  minuit 
à  7  heures  du  matin.  Le  nombre  par  heure  s'élève  à  60 
en  moyenne  dans  les  nuits  des  9,  10  et  11  août.  D'une 
année  à  l'autre  ces  quantités  varient,  mais  avec  une 
certaine  régularité.  M.  Coulvier-Gravier  a  publié  à  Paris, 
en  1863,  un  Précis  des  recherches  sur  les  météores  et  les 
lois  qui  les  régissent,  dans  lequel  il  expose,  entre  autres, 
ses  idées  sur  l'utilité  de  l'observation  des  étoiles  fi- 
lantes comme  indice  précurseur  de  la  pluie  ou  du  beau 

Archives,  T.  XX.  — Août  1864.  20 


310   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLEGE  ROMAIN 

temps.  A  l'en  croire,  tous  les  changements  de  temps 
se  révéleraient  plusieurs  jours  à  l'avance  par  les  per- 
turbations qu'éprouvent  ces  étoiles.  Leur  nombre,  leur 
couleur,  leur  changement  de  direction,  leurs  traînées  et 
leur  vitesse  seraient  autant  d'indices  pour  l'observateur 
expérimenté.  La  résultante  des  directions  de  ces  étoiles 
dans  une  nuit  donne  déjà,  selon  lui,  des  indications  pré- 
cieuses. Est-elle  dirigée  vers  le  nord,  elle  annonce  un 
temps  froid  ;  vers  le  sud,  elle  annonce  des  chaleurs. 
Quand  la  trajectoire  que  ces  étoiles  parcourent  est  courbe 
ou  brisée,  il  y  a  une  seconde  résultante  qui  doit  être 
combinée  avec  la  première.  Les  deux  résultantes  sont- 
elles  concordantes,  la  chaleur  ou  le  froid  sera  d'autant  plus 
sensible;  sont-elles  divergentes,  elles  se  neutraliseront 
l'une  l'autre.  Enfin,  l'auteur  a  remarqué,  après  bien 
des  années  d'observations  et  de  calculs,  que  les  résul- 
tats acquis  au  30  avril,  ou  dans  les  quatre  premiers 
mois  de  l'année,  étaient  identiques  avec  ceux  de  l'année 
entière,  en  sorte  que  dés  le  mois  de  mai  il  est  possible 
de  dire  si  l'année  sera  chaude,  ou  froide,  sèche  ou  plu- 
vieuse. Si  l'observateur  voit  un  soir  les  étoiles  filantes 
marcher  en  ligne  droite  et  fournir  une  longue  course 
avant  de  s'éteindre,  cela  dénote  la  tranquillité  des  cou- 
ches supérieures  de  l'atmosphère  ;  alors  le  calme  con- 
tinuera sur  la  terre  ou  s'y  rétablira  bientôt.  Si.  au  con- 
traire, les  étoiles  filent  avec  rapidité,  durent  peu  ou 
sont  déviées  de  leur  route,  c'est  un  signe  certain  que 
la  tranquillité  ne  tardera  pas  à  être  troublée.  Les  chan- 
gements de  couleur  sont  encore  un  signe  de  perturba- 
tion. Ces  étoiles  sont  ordinairement  blanches,  mais  il  y 
en  a  de  rouges,  de  jaunes,  de  bleues  et  de  vertes.  Un  seul 
météore  qui  s'avance  par  saccades  suffirait,  suivant  l'au- 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      311 

leur,  à  pronostiquer  avec  certitude  une  tempête  violente 
à  plusieurs  jours  de  distance.  Les  étoiles  qu'il  nonnime 
mouillées,  parce  qu'elles  paraissent,  par  le  plus  beau 
ciel,  comme  noyées  dans  une  masse  d'eau,  indiquent, 
quand  elles  sont  nombreuses,  des  pluies  abondantes, 
de  même  que  celles  qui  s'éteignent  au  moment  où  elles 
paraissent.  M.  II.  Blerzy  observe,  avec  raison,  ce  me 
semble,  dans  un  article  sur  ce  sujet  inséré  dans  le  nu- 
méro de  la  Revue  des  jDewic-A/onde^  du  1"  septembre  1863, 
et  d'où  j'ai  tiré  la  plupart  des  détails  précédents,  que 
l'absence  d'une  théorie  qui  puisse  rendre  raison  de  ces 
relations  entre  les  phénomènes  météoriques  et  météorolo- 
giques, se  fait  sentir  ici  d'une  manière  fâcheuse,  en  tant 
qu'il  n'en  résulte  pas  encore  une  confirmation  de  la  réa- 
lité des  dites  relations. 

M.  Chapeias,  gendre  et  collaborateur  de  M.  Coulvier- 
Gravier,  a  lu  à  l'Académie  des  sciences  de  Paris,  dans  sa 
séance  du  23  novembre  1863,  une  note  dans  laquelle, 
poursuivant  les  mêmes  idées,  il  estime  que  les  étoiles 
filantes  peuvent  servir  à  indiquer  la  direction  et  la  force 
des  divers  courants  qui  les  transportent,  et  qui  régnent 
alors  dans  les  hautes  régions  de  l'atmosphère  ;  ce  sont, 
selon  lui,  des  girouettes  ou  des  anémomètres  des  hautes 
régions.  Leurs  perturbations  indiquent  qu'elles  ont  ren- 
contré sur  leur  route  de  nouveaux  courants  qui  ont  chan- 
gé leur  direction.  D'après  M.  Chapeias,  ce  sont  ces  cou- 
rants supérieurs  qui  ont  une  grande  influence  sur  les  os- 
cillations barométriques;  et  comme  ce  n'est  que  36  à  40 
heures  après  l'apparition  de  chacune  de  ces  perturba- 
lions  que  l'oscillation  barométrique  correspondante  se 
manifeste,  il  estime  qu'on  peut  ainsi  la  connaître  à  l'a- 
vance. 


312   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

Une  commission  de  l'Académie,  composée  de  MM.  Re- 
gnanll,  Faye,  Delaunay  et  Babinet,  lui  a  fait  le  7  mars 
1864-,  par  l'organe  de  ce  dernier  savant,  un  rapport  sur 
les  travaux  de  MM.  Coulvier  et  Chapelas.  La  commission 
y  approuve  entièrement  leurs  communications  en  ce  qui 
concerne  les  observations,  et  elle  les  encourage  à  les 
continuer  avec  la  même  assiduité  et  le  même  zèle.  Elle 
pense  qu'on  pourra  en  tirer  d'utiles  déductions  par  rap- 
port à  la  vitesse  relative  des  météores  et  de  la  terre,  aussi 
bien  que  sur  la  position  et  la  richesse  variable  des  di- 
verses parties  de  l'ensemble  des  corps  cosmiques  qui 
nous  donnent  les  étoiles  filantes,  les  bolides  et  les  pierres 
météoriques.  Mais,  quant  à  la  connexion  que  M.  Coulvier 
croit  avoir  trouvée  entre  la  direction  et  les  perturbations 
des  étoiles  filantes  d'un  côté,  la  marche  du  baromètre 
et  les  vents  de  l'autre,  de  manière  à  offrir  un  peu  à  l'a- 
vance des  pronostics  des  modifications  atmosphériques, 
h  commission  ne  s'est  pas  trouvée  assez  éclairée  pour 
se  prononcer.  Elle  en  appelle  au  temps  et  à  des  tableaux 
plus  longtemps  continués  pour  avoir  un  avis  définitif. 

Opinions  sur  les  étoiles  filantes  de  MM.  Herschel,  Que- 
telet.  Newton  et  Haidinger. 

Je  vais,  maintenant,  extraire  des  Bulletins  de  l'Acadé- 
mie de  Bruxelles  quelques  communications  de  divers  sa- 
vants relatives  aux  étoiles  filantes,  publiées  par  M.  Que- 
telet. 

Sir  John  Herschel  admet  la  nécessité  d'attribuer  à  ces 
phénomènes  une  origine  cosmique,  ne  voyant  nulle  part 
une  autre  explication,  tant  soit  peu  admissible,  de  la 
persistance  d'année  en  année  du  même  point  de  rayon- 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      SI 3 

nemonl  par  rapport  aux  astres  (B  dp,  la  Girafe),  ni  leur 
récurrence  si  régulière  au  même  jour  de  l'année  (le  10 
noùl),  sinon  par  la  rencontre  de  la  terre  avec  un  anneau 
(\e  (jueUjuc  cfiose  circulant  autour  du  soleil.  Quant  à  leur 
grande  élévation  au-dessus  de  la  terre,  elle  fait,  dit-il, 
soupçonner  une  espèce  d'atmosphère  supérieure  à  l'at- 
mosphère aérienne,  plus  légère  et  pour  ainsi  dire  plus 
iynée. 

M.  Quetelet  avait  déjà  émis  l'opinion  que  l'atmosphère 
terrestre  doit  être  beaucoup  plus  étendue  qu'on  ne  le 
supposait  généralement,  et  qu'elle  se  compose  probable- 
ment d'une  partie  inférieure,  très-mobile  et  où  se  passent 
la  plupart  des  phénomènes  météorologiques,  et  d'une 
partie  supérieure  beaucoup  plus  stable,  peut-être  d'une 
composition  diCférente  de  celle  de  l'inférieure,  qui  est  le 
lieu  où  se  manifestent,  en  général,  les  aurores  boréales 
et  les  étoiles  filantes.  M.  Quetelet  a  fait  remarquer,  en 
effet,  qu'il  n'est  aucun  observateur  qui  puisse  dire  avoir 
touché  une  étoile  filante,  ou  même  avoir  vu  sa  subs- 
tance. Il  y  a  aussi  des  bolides  qui  ont  fait  leur  première 
apparition  sous  forme  d'étoiles  filantes  et  qui  ont  fini 
par  offrir  le  même  aspect,  sans  donner  lieu  à  une  chute 
d'aérolithes. 

M.  Alexandre  Ilerschel,  dans  une  lettre  adressée  à 
M.  l'abbé  Moigno,  en  date  de  Gollingwood,  25  octobre 
1803,  s'exprime  ainsi  à  ce  sujet  :  «  On  se  demande  na- 
turellement quelle  est  la  nature  de  ces  corpuscules  pla- 
nétaires, qui  percent  l'atmosphère  dans  les  régions  éle- 
vées, et  qui  sont  détruits  dès  qu'ils  parviennent  dans  les 
couches  de  densité  sensible.  11  me  paraît  nécessaire  de 
distinguer  les  aérolithes  de  la  classe  des  bolides  et  d«s 
étoiles  filantes,  à  cause  de  la  différence  des  phénomènes 


2\4!     BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLEGE  ROMAIN 

de  lumière  et  de  pesanteur.  Les  étoiles  filantes  d'août 
dernier  avaient  un  éclat  remarquable,  mais  la  hauteur  de 
la  disparition  a  été  plus  grande  que  jamais.  Or,  si  ces 
étoiles  étaient  des  corps  solides ,  les  plus  brillantes  au- 
raient pénétré  le  plus  bas  dans  l'atmosphère,  ce  qui  n'a 
pas  eu  lieu.  Il  me  semble  donc,  qu'elles  doivent  être 
classées  avec  les  bolides,  comme  étant  "Composées  d'une 
matière  pulvérulente  ,  renfermant  rarement  quelques 
grains  de  sable  tout  formés  au  centre  de  la  masse.  Une 
telle  agrégation  de  matière,  sans  agglutination,  explique 
d'une  manière  satisfaisante  la  hauteur  constante  des  dis- 
paritions, les  extinctions  soudaines,  les  étoiles  filantes 
enveloppées,  etc. 

Dans  un  autre  article  de  M.  Alexandre  Tlerschel  sur 
le  même  sujet,  inséré  dans  le  n"  d'avril  1864  des  Monthly 
Notices  de  la  Société  astronomique  de  Londres,  il  rap- 
pelle la  remarque  d'Arago  que  la  terre  rencontre  plus 
d'étoiles  filantes  en  allant  de  l'aphélie  au  périhélie  que 
du  périhélie  à  l'aphélie,  et  il  confirme  cette  remarque 
par  le  résultat  de  huit  années  d'observalions  de  ces  mé- 
téores faites  par  M.  Jules  Schmidl,  directeur  de  l'Obser- 
vatoire d'Athènes.  Il  fait  voir  que  cela  doit  être  ainsi,  en 
admettant  que  ces  étoiles  sont  des  particules  décri- 
vant dans  toutes  les  directions  des  orbites  planétaires 
autour  du  soleil  ;  la  combinaison  de  leur  mouvement 
avec  celui  de  la  terre  dans  son  orbite  devant  en  rendre 
visibles,  en  Europe,  un  plus  grand  nombre  en  septembre 
et  en  octobre  que  dans  les  autres  mois  de  l'année. 

On  sait  que  dans  la  nuit  du  11  au  12  novembre  1799, 
Humboldt  et  Bonpland  observèrent,  à  Cumana  en  Amé- 
rique, une  véritable  pluie  d'étoiles  filantes,  qui  se  suc- 
cédèrent par  milliers  pendant  plusieurs  heures.    A  Bos- 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      315 

ton,  on  évalua  au  moins  à  240,000  le  nombre  total  de 
ces  étoiles  dans  cette  seule  nuit,  où  on  les  observa  au 
Groenland,  au  Brésil  et  en  Allemagne.  Il  y  a  eu  aussi  en 
1832,  dans  la  nuitdu  12  au  13  novembre,  une  apparition 
extraordinaire  de  ces  étoiles,  visible  dans  l'Amérique  du 
nord,  en  Europe,  à  Genève  entre  autres,  et  jusqu'à  Odessa  '. 
D'après  les  recherches  de  M.  Chasies  et  de  M  Edouard 
Biot,  le  mois  de  novembre  aurait  depuis  plusieurs  siè- 
cles le  privilège  de  fournir  les  apparitions  les  plus  abon- 
dantes de  ces  météores:  mais  depuis  1838  celte  recru- 
descence à  cette  époque  semble  avoir  disparu.  Si  elle 
devait  se  reproduire,  les  observateurs  pourraient  proba- 
blement en  être  prévenus  à  l'avance,  par  l'accroissement 
graduel  des  nombres  moyens  d'étoiles  filantes  qu'on 
observerait  chaque  nuit. 

M.  H. -A.  Newton,  de  Newhaven  en  Amérique,  a  énoncé 
l'idée  qu'il  pourrait  y  avoir  nn  mouvement  en  avant  de 
la  ligne  des  nœuds,  ou  de  la  ligne  d'intersection  sur  le 
plan  de  l'écliplique,  de  l'anneau  des  météores  de  no- 
vembre, cet  anneau  étant  peu  incliné  sur  ce  plan,  et  le 
mouvement  de  ses  nœuds  étant  comparable  en  grandeur 
à  celui  des  nœuds  des  orbites  planétaires.  En  admeltant 
pour  cet  anneau  un  mouvement  des  nœuds  correspon- 
dant à  une  avance  d'un  jour  en  70  années,  M.  Newton 
parvient  à  faire  coïncider  un  assez  grand  nombre  des 
averses  d'étoiles  filantes,  qui  ont  été  signalées  du  19 
octobre  au  9  novembre  entre  les  années  931  et  1098  de 
notre  ère.  et  qui  se  trouvent  consignées  dans  le  catalogue 
d'étoiles  fihuiles  publié  en  1861  par  M.  Quetelet,  dans 
son  ouvrage  sur  la  Physique  du  (jlobe.  M.  Newton  est 

'    J'ai  publié  une  Notice  sur  celle  apparition  dans  le  cahier 
d'octobre  1852  delà  Bild.  universelle. 


31G      BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

aussi  disposé  à  adopter,  avec  MM.  Ilerrick,  Twining, 
Olmsted  et  d'autres  physiciens,  que  cette  apparition  de 
météores  lumineux  en  novembre  aurait  une  période  de 
retour  en  33  ou  34  ans,  ce  qui  la  ferait  revenir  en  1865 
ou  186G.  Il  croit  que  lanneau  des  météores  d'août  au- 
tour du  soleil  se  trouve,  en  revanche,  presque  perpendi- 
culaire à  l'édiptique,  et  que  le  mouvement  de  ses  nœuds 
est  très-faible,  ce  qui  peut  expliquer  la  permanence  à  la 
même  époque  du  retour  de  ses  apparitions, 

M.  Ilaidinger,  de  Vienne,  est  aussi  un  des  savants  qui 
s'occupent  actuellement  des  météores  lumineux,  et  on 
trouve,  enlr'aulres,  dans  le  N"2  du  t.  17  des  Bulletins 
de  l'Académie  de  lielgique,  un  petit  mémoire  de  lui  5wr 
les*relations  qui  existent  entre  les  étoiles  filantes,  les  bo- 
lides et  les  essaims  de  météorites.  Il  y  estime  que  les  ma- 
tières parcourant  l'espace  sont  essentiellement  de  nature 
fragmentaire.  «  Les  fragments ,  dit-il ,  peuvent  être  : 
V  des  masses  isolées  de  fer  ou  de  substances  pierreuses; 
!2'' des  agrégations  de  fragments  de  volumes  divers;  3° 
des  agrégations  de  fragments  minimes,  jusqu'à  être  ré- 
duits à  l'état  de  poussière  impalpable.  Les  fragments 
N"*  1  et  2,  une  fois  entrés  dans  le  domaine  de  l'atmo- 
sphère terrestre,  se  terminent  parla  chute  de  météorites, 
tantôt  isolés,  tantôt  en  essaims.  Lorsque  les  agrégations 
]\°=*  2  et  3  atteignent  la  limite  supérieure  de  l'atmosphère 
terrestre,  la  résistance  qu'elles  ont  à  vaincre  dès  ce  mo- 
ment opère  une  séparation,  et  les  fragments  les  plus 
volumineux  laissent  derrière  eux  ceux  qui  le  sont  moins. 
11  est  impossible  d'admettre  qu'une  explosion  puisse 
avoir  lieu  dans  ce  moment-là  ;  elle  se  prépare  pendant 
que  les  substances  solides  traversent  rnlniosphère,  et 
coïncide  avec  le  terme  du  parcours  cosmique  du  météore. 


ET  TllAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      317 

Des  agglomérations  de  particules  pulvérulentes,  réunies 
en  globe  et  passant  pai'  les  couches  supérieures  de  i'at- 
mospliére,  provoquent  d'abord,  dans  leur  ensemble,  des 
phénomènes  lumineux;  mais  elles  doivent  bientôt  se  ré- 
soudre en  poussière,  de  sorte  qu'il  n'existe  plus  rien  de 
ce  qui  pourrait  produire  un  développement  de  lumière, 
dès  que  ces  particules  ont  atteint  les  couches  atmosphé- 
riques inférieures.  M.  .Iules  Schmidt  a  remarqué,  en 
effet,  que  les  météores  les  plus  lumineux  semblent  s'al- 
lumer à  des  hauteurs  plus  considérables  que  les  autres.» 

Mémoire  de  M.  Faye  sur  les  étoiles  filantes. 

M.  Faye,  après  avoir  communiqué  à  l'Académie  des 
sciences  de  Paris  la  lettre  de  M.  Heis  dont  j'ai  parlé  plus 
haut,  lui  a  fait  part  dans  la  séance  suivante,  celle  du 
21  septembre  1863,  de  quelques  remarquesintéressantes 
et  ingénieuses  sur  le  même  sujet;  et  je  vais  en  donner 
ici  un  court  résumé,  d'après  le  Compte  Rendu  de  celte 
séance. 

L'auteur  y  montre  d'abord,  soit  d'après  les  observa- 
tions modernes  de  M.  Coulvier-Gravier,  soit  d'après  les 
anciennes  apparitions  d'étoiles  filantes  recueillies  par 
M.  Edouard  Biot  dans  les  Annales  chinoises,  en  tenant 
compte  de  l'effet  de  la  précession  des  équinoxes,  que 
l'anneau  d'astéroïdes  correspondant  au  phénomène  du 
10  août  coupe  l'orbite  terrestre  en  un  point  sensiblement 
invariable,  qui  correspond,  maintenant,  sur  l'écliptique, 
à  une  longitude  céleste  de  318  degrés  ;  et  que  les  choses 
se  passent  ainsi  depuis  plus  d'un  millier  d'années.  Les 
variations  d'intensité  du  phénomène,  reconnues  récem- 
ment, n'offrent,  dit-il,  aucune  difficulté.     En  admettant 


318   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

vingt  ans,  par  exemple,  pour  leur  période,  ces  variations 
s'expliqueraient  par  une  inégale  densité  de  l'anneau, 
combinée  avec  une  différence  d'un  vingtième  entre  le 
temps  de  sa  rotation  autour  du  soleil  et  la  durée  de 
l'année. 

L'apparition  irrégulière  du  12  novembre,  et  les  étoiles 
filantes  qui  apparaissent  chaque  nuit  dans  toutes  les  di- 
rections sont  d'une  explication  moins  facile.  M.  Paye 
cherche  à  les  comprendre  dans  l'hypothèse  astronomique, 
en  considérant  qu'à  son  passage  à  travers  l'anneau  du 
mois  d'août,  la  terre,  escortée  par  la  lune,  ne  doit  pas 
s'emparer  seulement  des  corpuscules  qui  pénètrent  dans 
son  atmosphère  et  qui  désormais  font  corps  avec  elle, 
mais  aussi  de  ceux  qui  passent  assez  près  d'elle,  avec 
une  vitesse  comprise  entre  de  certaines  limites,  de  ma- 
nière à  devenir  de  véritables  satellites.  «  A  ces  météores 
satellites,  dit-il,  j'attribuerais  l'apparition  continue  des 
étoiles  filantes  sporadiques,  et  peut-être  même  une  in- 
fluence prépondérante  sur  le  phénomène  d'octobre  à 
novembre.  La  provision  actuelle  de  ces  satellites  finirait 
par  s'épuiser,  si  elle  ne  se  renouvelait  chaque  fois  vers 
le  10  août,  aux  dépens  de  l'immense  anneau  de  matière 
cosmique  qui  circule  autour  du  soleil.  On  expliquerait 
ainsi  pourquoi  l'apparition  de  novembre  1837  fut  vue 
en  Angleterre  avec  une  grande  splendeur,  comme  une 
véritable  pluie  de  météores,  tandis  qu'en  Prusse  on  ne 
voyait  rien  de  plus,  par  un  ciel  magnifique,  que  les  rares 
étoiles  sporadiques  d'une  nuit  ordinaire.  On  conçoit  qu'un 
essaim  de  satellites  puisse  ainsi  se  localiser,  maison  ne 
le  comprendrait  guère  d'un  anneau  circulant  autour  du 
soleil.  L'apparition  de  novembre  1799  n'a  été  guère 
aperçue  qu'en  Amérique,  du  Grœnland  à  l'équateur  ;  cel- 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      319 

les  de  1831  et  183'^  l'ont  été  principnlpmcnt  on  Knrope, 
et  celle  de  1834  exclusivement  aux  Étals-Unis.  » 

D'après  cette  idée,  il  y  aurait  lieu  de  rapporter  à  la 
terre,  et  non  au  soleil,  les  flux  moins  réguliers  de  satel- 
lites, apparaissant  dans  la  partie  de  la  surface  du  globe 
la  plus  rapprochée  du  périgée  de  ces  météores,  à  orbi- 
tes probablement  très-excentriques.  Celles-ci  subiraient 
avec  le  temps,  de  la  part  de  la  lune  et  du  soleil,  des  per- 
turbations considérables,  auxquelles  les  météores  solai- 
res échappent  naturellement. 

M.  Faye  indique,  ensuite,  les  moyens  qui  lui  paraissent 
les  meilleurs  pour  obtenir  par  l'observation  la  direction, 
la  distance  et  la  vitesse  des  étoiles  filantes.  Il  propose 
d'appliquer  les  instruments  de  mesure,  non  plus  à  ces 
étoiles  elles-mêmes,  mais  aux  traînées  lumineuses  qu'el- 
les laissent  après  elles  dans  les  régions  supérieures  de 
l'atmosphère,  et  qui  durent  assez  pour  laisser  à  deux 
observateurs,  placés  à  quelques  lieues  l'un  de  l'autre,  le 
temps  de  pointer  leurs  lunettes  aux  deux  extrémités  de 
la  trajectoire,  et  même  en  un  point  intermédiaire.  Les 
lunettes  étant  fixées,  on  en  relèverait  la  direction  à  l'aide 
de  cercles  d'ascension  droite  et  de  déclinaison,  ou  de 
hauteur  et  d'azimut.  Quant  aux  instants  d'apparition  et 
de  disparition,  ils  doivent  être  enregistrés  électrique- 
ment en  chaque  station.  De  plus,  un  fil  télégraphique 
doit  unir  les  deux  stations,  ponr  permettre  aux  observa- 
teurs de  s'avertir  mutuellement.  M.  Faye  estime  que 
des  observations  de  ce  genre  faites  dans  les  régions  éle- 
Tées  du  Mexique  pourraient  être  particulièrement  avan- 
tageuses, et  il  exprime  le  vœu  qu'on  y  établisse  des  ob- 
servatoires météorologiques. 


320   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLÈGE  ROMAIN 

Bolides  récents. 

Je  dois  encore  dire  quelques  mots  sur  deux  bolides, 
on  globes  de  feu  remarquables,  qui  ont  été  observés  ré- 
cemmeul. 

Le  premier  a  été  observé  à  Athènes  le  19  octobre  1863 
par  M.  Jules  Sclimidt,  et  je  vais  extraire  la  relation  de 
celte  observation,  telle  qu'elle  a  été  publiée  par  M.Que- 
telet,  dans  le  n"  11  du  1. 16  et  le  nM  du  t.  17  des  Bul- 
leiins  de  l'Académie  de  Bruxelles 

M.  Schmidt  était  occupé  à  observer  depuis  sa  maison, 
située  au  pied  du  Lykabeltos,  les  étoiles  filantes,  le  19 
octobre,  un  peu  avant  3  heures  du  malin,  quand  il  en 
aperçut  une  de  marche  assez  lente,  entre  les  constella- 
tions du  Lièvre  et  de  la  Colombe,  brillant  à  peu  près 
comme  une  étoile  fixe  de  4*  grandeur.  Deux  secondes 
plus  tard  elle  était  déjà  de  ^'^^  grandeur,  et  au  bout  d'une 
ou  deux  secondes  de  plus  elle  surpassait  Sirius  en  splen- 
deur, ayant  une  teinte  jaune-serin.  Elle  traversa  lente- 
ment VEridan  vers  l'ouest,  en  répandant  une  lumière 
si  extraordinaire  que  toutes  les  étoiles  disparaissaient, 
et  que  la  ville  d'Athènes,  la  campagne  et  la  mer  parais- 
saient embrasées  d'un  feu  verdâire.  Dès  la  sixième  se- 
conde, l'Acropole  et  le  Parlhénon  se  détachaient  en 
contours  d'un  gris  mat  verdâlre,  sur  le  fond  du  ciel  d'un 
vert  doré.  Une  seconde  plus  lard  c'était  un  vrai  bolide 
éblouissant,  dont  M.  Schmidt  estimait  le  diamètre  de  10 
à  15  minutes  de  degré.  Il  continua  alors  son  observation 
avec  un  chercheur  de  comètes  ayant  un  grossissement 
linéaire  de  8  fois,  et  poursuivit  encore  ainsi  ce  météore 
pendant  14  secondes.  En  ce  moment,  on  ne  voyait  plus 
un  seul  corps  lumineux,  mais  deux  corps  brillants,  d'un 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      M21 

vert  jaunâtre  et  en  forme  de  gouttes  allongées  ;  chacun 
d'eux  laissait  une  trace  ou  queue  rouge  à  bords  bien 
définis  ;  ces  deux  corps  étaient  encore  suivis  de  corps 
lumineux  plus  petits,  chacun  avec  sa  trace  rouge,  dis- 
tribués irrégulièrement  comme  des  étincelles  dans  la 
masse  de  la  queue  du  météore.  M.  Schmidt  a  estimé  que 
les  diamètres  des  deux  plus  grands  noyaux  avaient  50 
secondes  de  degré,  les  diamètres  des  deux  queues 30  se- 
condes, et  que  la  distance  entre  les  deux  queues  était  de 
7  minutes  de  degré. 

Le  météore  s'éteignit  à  peu  près  à  la  hauteur  d'un  de- 
gré au-dessus  de  l'horizon,  sans  descendre  derrière  les 
montagnes  deStyx  ou  de  Kyllène.  Il  paraissait  consister 
alors  en  A  ou  5  fragments  d'un  rouge  pâle.  On  n'a  point 
entendu  de  bruit,  ni  pendant  ni  après  la  disparition  du  ' 
météore.  Mais  4-  minutes  après  le  commencement  du 
phénomène,  M.  Schmidt  observait  encore  des  traces  de 
la  queue  du  météore  dans  la  constellation  del'Eridan, 
couvrant  une  aire  de  près  de  cinq  degrés  et  se  repliant 
dans  la  partie  centrale  en  forme  de  nœud. 

En  combinant  ses  observations  avec  celles  du  lieute- 
nant Botzis,  faites  au  port  Marathonisi,  M.  Schmidt  a  cal- 
culé que  ce  météore  était  devenu  lumineux  au-dessus  de 
Canea  en  Crète,  à  une  hauteur  de  136  kilomètres;  qu'il 
a  passé  au-dessus  de  Cérigo,  à  l'ouest  de  Sparte,  et  s'est 
éteint,  à  une  hauteur  d'environ  4 "2  kilomètres,  près  de 
Zourtsa  et  de  la  rivière  de  Neda,  à  l'ouest  d'Audrilz.  Sa 
vitesse  a  été  de  21  kilomètres  par  seconde,  ou  de  0,69 
de  celle  de  la  terre  dans  son  orbite.  Le  diamètre  des  deux 
plus  grands  corps  du  bolide,  diminué  de  l'effet  de  l'irra- 
diation, se  réduit  à  environ  onze  mètres,  et  celui  des 
plus  petits  à  un  mètre. 


322   BULLETIN  MÉTÉOROL.  DU  COLLEGE  ROMAIN 

Le  second  de  ces  bolides  a  paru  en  France,  le  14 
mai  de  celle  année-ci,  vers  8  heures  du  soir,  el  a  été 
vu  depuis  les  environs  de  Charlres,  d'Évreux  el  de 
Blois,  jusqu'à  Agen,  Auch  el  Monlauban,  dans  une 
élendue  de  plus  de  cent  lieues.  Il  a  élé  observé  dans 
des  circonstances  favorables  par  un  grand  nombre  de 
personnes,  qui  en  ont  transmis  des  renseignements 
à  l'Académie  des  sciences  de  Paris.  M.  Daubrée  a  été 
chargé  par  elle  de  les  coordonner,  el  M.  Laussedat  a 
calculé  sur  sa  demande  la  trajectoire  apparente  de  ce 
bolide.  Il  avait  l'apparence  d'une  très-forte  fusée  d'ar- 
tifice el  se  mouvait  assez  lentement  vers  le  sud.  D'abord 
d'nn  blanc  éclatant,  gros  comme  le  disque  de  la  lune  et 
silencieux  comme  elle,  il  laissait  derrière  lui  une  petite 
traînée  lumineuse;  puis  sa  couleur  est  devenue  rouge, 
il  s'est  ouvert  en  gerbe  ou  en  bouquet  de  fusées,  répan- 
dant des  milliers  d'étincelles.  Quelques  minutes  après 
l'explosion,  on  a  entendu  un  grand  bruit  pareil  à  celui 
de  fortes  détonations  d'artillerie  lointaine,  répétées  el 
prolongées.  Le  météore  en  disparaissant  a  laissé  un  nuage 
de  fumée  longtemps  suspendu  à  la  même  place. 

D'après  les  évaluations  les  plus  probables,  le  diamè- 
tre de  ce  globe  avait  au  moins  trois  ou  quatre  cents 
mètres,  et  sa  vitesse  était  d'environ  20  kilomètres  par 
seconde.  Il  s'est  enflammé  à  au  moins  50  ou  60  kilomè- 
tres au-dessus  de  la  surface  de  la  terre,  elson  explosion 
a  eu  lieu  à  15  ou  20  kilomètres  de  hauteur  verticale, 
un  peu  au  sud  de  Monlauban.  Cette  explosion  a  déta- 
ché de  ce  bolide  de  petits  fragments  de  météorites,  qui 
ont  élé  recueillis  entre  Orgueil  olNohic,  à  18  kilomètres 
de  Monlauban.  Leur  analyse  a  montré  qu'ils  appartien- 
nent à  un  type  très-rare  d'aérolilhes,  nommé  type  char- 


ET  TRAVAUX  RELATIFS  AUX  ÉTOILES  FILANTES.      323 

bonncux,  à  cause  de  la  forte  proportion  de  carbone  qui 
y  entre  à  l'état  humide;  on  n'en  connaissait  encore  que 
trois  de  cette  espèce  '. 

On  peut  voir,  par  ce  qui  précède ,  combien  l'élude 
des  météores  lumineux  est  poursuivie,  maintenant,  en 
divers  pays,  avec  activité  et  persévérance  ;  et  quoiqu'il 
reste  encore  dans  ces  curieux  phénomènes  bien  des 
points  à  éclaircir,  leur  étude  difficile  a  fait  dans  ces  der- 
niers temps  des  progrès  notables.  Les  développements 
dans  lesquels  je  suis  entré  à  ce  sujet,  ont  allongé  cette 
notice  de  manière  à  ne  plus  me  laisser  d'espace  pour  y 
faire  l'analyse  de  quelques  autres  mémoires  intéressants 
du  P.  Secchi,  insérés  dans  son  Bulletin  météorologique. 
Mais  M.  de  la  Rive  doit  publier,  je  crois,  dans  un  prochain 
n"  des  Archivcfi,  un  compte  rendu  du  plus  récent  de  ces 
mémoires,  relatif  à  des  recherches  magnéto- électriques, 
et  qu'il  est  bien  mieux  qualifié  que  moi  pour  apprécier. 
On  doit  rendre  un  justehommage  à  la  sagacité,  aux  con- 
naissances étendues  et  à  la  grande  activité  que  déploie 
le  P.  Secchi  dans  ses  diverses  publications;  elles  me  pa- 
raissent très-propres  à  faire  avancer  la  science  dans  les 
branches  variées  auxquelles  il  les  consacre. 

Alfred  Gautier. 

•  Pour  donner  une  idée  du  nombre  des  aérolilhes  déià  con- 
nus, je  rapporterai  ici  que  la  collection  de  l'université  de  Berlin 
contenait,  en  1863,  155  échantillons  d'aérolithes  tombés  en  di- 
verses localités,  et  celle  du  Musée  britannique  à  Londres  219. 


VÉRIFICATION 

DE  LA  LOI  ÉLECTROLYTIQUE 

LORSQUE  LE  COURANT  EXERCE  UNE  ACTION  EXTÉRIEURE. 

PAR 

M.  J.-L.  SORET». 

(  Extrait  par  l'auteur.  ) 


Pour  expliquer  conformément  à  la  théorie  mécani- 
que de  la  chaleur,  la  production  par  le  courant  électri- 
que d'une  action  extérieure  au  circuit  dans  lequel  il  se 
propage,  telle  que  le  développement  d'un  travail  mé- 
canique ou  de  courants  d'induction,  on  a  recours  à  une 
hypothèse  qui  a  été  proposée  par  M.  Helmholtz,  MM.  Sco- 
resby  et  Joule,  M.  Clausius  et  d'autres  physiciens.  On 
peut  l'exposer  de  la  manière  suivante  : 

Quand  le  courant  n'exerce  pas  d'action  extérieure,  la 
chnleur  dégagée  dans  le  circuit  est  équivalente  à  la  to- 
talité de  la  chaleur  dépensée  par  l'action  chimique  qui  se 
passe  dans  la  pile^  Cette  "action  chimique  est  elle-même 

1  Ce  mémoire  fait  suite  à  ceux  que  l'auteur  a  précédemment 
publiés  sur  la  corrélation  de  l'électricité  dynamique  et  des  autres 
forces  physiques  [Voyez  Mémoires  de  la  Soc.  de  Phys.  et  d'ilist. 
Nat.  de  Genève,  t.  XIV  et  XV,  et  Archives^  1857  ,  t.  XXXVI,  p. 
58  et  123,  1859,  t.  IV.  p.  66). 

2  D  après  les  recherches  de  M.  P.-A.  Favre  et  de  M.  Raoult, 
cette  loi  exprimée  en  ces  termes  n'est  pas  toujours  vraie:  elle 
paraît  exacte  dans  le  cas  de  la  pile  de  Daniell  ;  mais  pour  d'autres 


VÉRIFICATION  DE   LA    LOI  ÉLECTROLYTIQUE.       325 

proportionnelle  à  l'intensité  du  courant  conformément  à 
la  loi  électrolylique.  —  Si  le  courant  vientà  exercer  une 
action  extérieure,  son  intensité,  et  par  conséiiuent  l'ac- 
tion chiniicpie diminuent.  La  (]uantitéde  chaleur  totale  dé- 
pensée par  la  pile  se  sera  donc  abaissée  proportionnelle- 
ment à  l'intensité.  Mais  on  sait  que  la  chaleur  développée 
par  un  courant  dans  un  conducteur  est  proportionnelle 
au  carré  de  l'intensité  ;  par  conséquent,  la  chaleur  déga- 
gée dans  le  circuit  doit  avoir  diminué  proportionnelle- 
ment au  carré. de  l'intensité,  tandis  que  la  chaleur  dé- 
pensée n'a  diminué  que  proportionnellement  à  la  simple 
intensité.  Donc  la  chaleur  dégagée  dans  le  circuit  n'est 
plus  équivalente  à  la  totalité  de  la  chaleur  correspon- 
dant à  l'action  chimique,  et  la  différence  représente  le  tra- 
vail externe  engendré. 

Les  diverses  recherches  expérimentales  qui  ont  été  faites 
jusqu'ici,  celles,  par  exemple,  de  M.  P. -A.  Favre,  de  M. 
Leroux,  de  M.  Matleucci  et  les  miennes,  s'accordent,  en 
général,  avec  cette  hypothèse.  Néanmoins  sa  démonstra- 
tion expérimentale  n'est  pas  encore  complète. 

En  particulier,  cette  interprétation  des  faits  suppose 
que  la  loi  électrolytique  reste  exacte  dans  le  cas  où  le 
courant  produit  un  travail  externe.  Cette  vérification, 
à  ma  connaissance,  n'a  pas  été  effectuée  d'une  manière 
précise'  ;  j'ai  pensé  qu'il  ne  serait  pas  inutile  de  la  faire 

piles,  une  proportion  constante  du  travail  dépensé  n'apparaîtrait 
pas  sous  forme  de  courant  électrique,  et  se  dégagerait  immédia- 
tement dans  la  pile  sous  forme  de  chaleur.  Toutefois  si  la  propor- 
tion de  cette  dernière  (luanlité  de  chaleur  est  réellement  cons- 
tante, cela  no  change  rien  au  raisonnement  :  cela  revient  à  consi- 
dérer la  pile  comme  ayant  une  force  électromolrice  moindre. 

^M.  Matteucci,  dans  un  travail  qui  avait  pour  bu!  de  déterminer 
l'équivalent  mécanique  de  la  chaleur  à  l'aide  d'un  moteur  éiectro- 

Arcoives,  T.  XIX.  — AoùtI864.  21 


326  VÉRIFICATION 

et  j'ai  entrepris  la  comparaison  de  l'intensité  avec  la 
quantité  d'action,  chimique,  lorsque  Je  courant  exerce 
une  action  extérieure. 

m 

La  méthode  que  j'ai  le  plus  souvent  employée  pour 
mesurer  la  quantité  d'action  chimique,  consiste  à  dé- 
terminer le  poids  de  cuivre  déposé  sur  une  lame  ou  sur 
un  fil  de  platine  plongé  dans  du  sulfate  de  cuivre.  Dans 
jnes  travaux  antérieurs  sur  la  loi  électrolylique',  j'avais 
déjà  fait  usage  de  ce  procédé,  et  j'ai  indiqué  les  moyens 
de  le  rendre  très-précis,  moyens  qui  consistent  prin- 
cipalement à  se  servir  de  sulfate  de  cuivre  très-pur  et 
d'électrodes  présentant  une  petite  surface. 

Depuis  lors  d'autres  physiciens  se  sont  occupés  de  l'é- 
lectrolyse  du  sulfate  de  cuivre  "  et  ont  trouvé  que,  même 
lorsque  le  liquide  est  neutre  et  que  l'électrode  positive  est 
en  cuivre,  le  poids  du  dépôt  sur  l'électrode  négative 
est  un  peu  plus  faible  que  celui  qu'on  devrait  normale- 
ment obtenir.  Cette  cause  d'erreur  est  très-petite  quand 
les  électrodes  ont  peu  de  surface  ;  M.  A.  Perrot  l'évalue  à 
^/^  de  milligramme  par  heure  pour  100  centimètres  carrés 
de  surface.  Lorsqu'on  emploie  deux  électrodes  en  platine, 
la  liqueur  devient  acide  et  il  se  dégage  de  l'oxygène  à 

magnéliqup,  est  arrivé  à  des  résultats  qui  ne  s'accordent  pas  tous 
avec  la  loi  électrolylique  ;  mais  riia!)ile  physicien  italien  n'en 
conclut  pas  que  la  loi  soit  inexacte  et  il  indique  clairement  qu'il 
attribue  les  divergences  à  des  causes  de  pcrlurbiilion  particulières. 
Voyez  Annales  de  chimie  et  de  phyuique,  1858,  t.  LIV,  p.  297. 

'  Voyez  Archives,  1854,  t.  XXVII,  p.  115,  et  1855,  t.  XXIX, 
p.  2G5. 

2  Voyez  le  mémoire  de  M.  V.  Dupré  (Archives,  iS^l,  t. XXXV, 
p.  98),  et  celui  de  M.  A.  Perrot  (Comptes  rendus  de  l'Acad.  des 
Sciences,  4  juillet  1859). 


DE  LA   LOI    ÉLECTROLYTIQUE.  327 

l'électrode  positive.  Dans  ces  conditions  la  quantité  de 
cuivre  déposé  qui  se  redissout  doit  être  plus  grande 
qu'avec  une  électrode  positive  en  cuivre.  J'ai  fail  une  série 
de  déterminations  pour  rechercher  quelle  est  la  valeur 
de  cette  cause  d'erreur  dans  diverses  conditions.  J'ai  re- 
connu qu'à  côté  de  l'influence  de  la  durée  de  l'expé- 
rience et  delà  surface  de  l'électrode, la  proportion  de  cui- 
vre qui  se  redissout  dépend  de  quelques  autres  circons- 
tances. En  premier  lieu,  elle  augmente  avec  la  tempéra- 
-ture  à  laquelle  on  opère.  En  second  lieu,  cette  action  est 
d'autant  plus  grande  que  la  proportion  d'oxygène  dissous 
dans  l'électrolyte  devient  plus  considérable:  ainsi  en 
employant  une  lame  de  platine  pour  électrode  positive,  le 
poids  du  dépôt  est  plus  faible  que  si  l'oxygène  se  dégage 
sur  un  fil  de  platine  ;  en  effet,  si  l'électrode  a  une  grande 
surface,  l'oxygène  apparaît  sous  la  forme  de  très-petites 
bulles  qui  restent  longtemps  adhérentes  au  métal  en  sorte 
■que  le  gaz  se  dissout  plus  facilement  dans  l'électrolyte. 
De  même,  en  comparant  les  dépôts  dans  deux  voltamè- 
tres à  sulfate  de  cuivre,  dont  l'un  a  servi  à  une  expé- 
rience précédente,  et  l'autre  contient  de  la  liqueur  fraî- 
che, on  trouve  que  le  poids  de  cuivre  est  plus  faible  dans 
le  premier  voltamètre  que  dans  le  second. 

Cette  cause  d'erreur  est  du  reste  toujours  petite,  et 
avec  un  voltamètre  à  sulfate  de  cuivre  pur  et  deux  fils 
de  platine  pour  électrodes,  on  peut  estimer  à  environ 
V'io  de  milligrammme  par  heure  le  poids  de  cuivre  qui  se 
redissout  *. 

*  Il  est  facile  de  voir  que  cette  cause  d'erreur  n'a  pas  pu  exer- 
cer d'influence  sensible  sur  les  résultats  auxquels  je  suis  parvenu 
dans  tnes  mémoires  sur  la  loi  éleclrolytique.  Dans  les  délermina- 
lions  qui  ont  fail  l'objet  du  premier  travail  que  j'ai  publié  (  Ar- 
chives, 185i,  t.  XXVll,  p.  113),  il  s'aijMSSuil  princij)aleinenl  de 


3-28  VÉRIFICATION 

Dans  les  expériences  que  je  rapporterai  pins  bas,  toutes 
les  fois  qu'un  vollanfiètre  à  deux  fils  fie  platine  était  placé 
dans  le  circuit,  cette  cause  d'erreur  était  absolument 
insensible  à  cause  de  la  courte  durée  de  l'expérience 
(presque  toujours  une  heure,  jamais  plus  de  deux).  On 
s'est  assuré  en  particulier  qu'en  mettant  dans  le  cir- 
cuit deux  voltamètres  ,  dans  l'un  desquels  l'électrode 
négative  était  formée  d'un  seul  fil,  tandis  que  dans  l'au- 
tre l'électrode  était  formée  de  deux  fils,  c'est-à-dire  pré- 
sentait une  surface  double,  on  n'obtenait  pas  de  diffé- 
rence de  poids. 

Dans  d'autres  expériences  j'ai  mesuré  l'action  chimi- 
que, non  pas  au  moyen  du  voltamètre  introduit  dans  le 
circuit,  mais  en  déterminant  le  poids  du  cuivre  déposé 
dans  la  pile  même.  J'employais  un  élément  de  Daniell 
dans  lequel  la  lame  de  cuivre  ordinaire  était  remplacée 

comparer  les  poids  des  dépôts  mélalliques  dans  deux  dissoUilions 
de  sulfate  de  cuivre,  différant  soit  par  la  concentration,  soit  par 
la  présence  d'acide  ou  d'autres  sels.  Les  expéiiences  ne  duraient 
luibituelioinent  que  2  ou  5  heures;  ainsi  l'erreur  évahiée  à  \\q  de 
milligramme  par  heure,  rentrait  dans  les  limites  d'incertitude 
des  pesées.  De  plus,  il  devait  se  produire  une  action  analogue  dans 
chacun  des  deux  voltamètres  :  ce  n'est  donc  que  la  différence  de 
ces  actions  déjà  pres(jue  inappréciables,  qui  aurait  pu  influer  sur  les 
résultats.  —  Dans  un  second  mémoire  (Archives,  1855,  t.  XXIX, 
p.  2G5)  j'ai  comparé  les  poids  de  cuivre,  d'hydi'ogène  et  d'argent 
séparés  par  l'électrolyse  ;  les  expériences  oiil  été,  en  général^ 
courtes,  et  dans  celles  qui  ont  eu  le  plus  de  durée  on  renouvelait 
le  sulfate  de  cuivre  au  milieu  de  l'expérience,  ce  qui  diminue  la 
cause  d'erreur.  Du  reste,  en  appliquant  aux  résultats  obtenus  une 
correction  de  ^/^q  de  inilligr.  par  heure,  la  vérification  de  In  loi 
éleclrolyli(pie  est  encore  plus  a|)procli(''e,  en  exceptant  toutefois  la 
dernière  coinpaiaison  du  cuivre  et  de  l'hydrogène,  expérience  où 
l'appareil  qui  servait  depuis  longtemps  perdait  probablement  un 
peu. 


DE   LA   LOI   ÉLECTHOLYTIQUE.  329 

par  une  lame  de  platine.  Dans  ce  cas  la  surface  sur  la- 
quelle le  dépôt  s'opère  est  plus  grande  ;  elle  n'a  toute- 
fois jamais  dépassé  12  centimètres  carrés  ;  comme  dans 
ces  conditions  il  n'y  a  pas  de  dégagement  d'oxygène,  et 
que  la  liqueur  reste  neutre,  on  peut  d'après  l'évaluation 

mg 

de  M.  Perrot,  estimer  l'erreur  commise  à-r  X  r-:r.=  0.03 

4      100 

par  heure,  durée  ordinaire  de  l'expérience.  Déplus,  on 

a  toujours  eu  soin  de  comparer  les  déterminations  faites 

lorsque  le  courant  exerçait  une  action  extérieure  avec 

d'autres  déterminations  faites  avec  un  courant  continu 

dans  des  conditions  semblables. 

Je  crois  donc  que  cette  méthoâe  est  d'une  précision 

plus  que  suffisante. 

Pour  la  mesure  de  l'intensité  du  courant,  je  me  suis 
servi  d'une  boussole  des  sinus,  construite  à  Paris  par 
M.  Rulimkorff.  Cet  instrument  peut  également  servir 
comme  boussole  des  tangentes  ;  mais,  dans  ce  cas,  je 
n'ai  pas  trouvé  que  la  précision  fût  suffisante. 

Lorsqu'on  veut  obtenir  une  action  extérieure  de  quel- 
que énergie,  on  ne  peut  pas  employer  un  courant  continu  ; 
il  faut  que  le  circuit  soit  périodiquement  fermé  et  ouvert 
au  moyen  d'un  interrupteur.  Quand  ces  alternatives  de 
passages  et  d'arrêts  du  courant  se  succèdent  rapidement 
et  que  l'appareil  marche  régulièrement,  l'aiguille  de  la 
boussole  prend  une  position  stable,  et  sa  déviation  me- 
sure l'intensité  moyenne  du  courant  discontinu. 

On  observait  cette  déviation  de  deux  en  deux  minutes, 
pendant  toute  la  durée  de  l'expérience  ;  la  moyenne  de  ces 
observations  donnait  la  mesure  de  l'intensité  moyenne. 


330  VÉRIFICATION 

Quand  on  opérait  avec  un  courant  continu,  on  pouvait  se 
contenter  d'observer  de  quatre  en  quatre  minutes  parce 
que  les  variations  d'intensité  étaient  lentes  et  beaucoup 
plus  régulières. 

Relativement  à  la  production  de  l'action  extérieure, 
ce  qui  importe,  ce  n'est  pas  tant  que  sa  valeur  absolue 
soit  grande,  mais  bien  que  le  rapport  du  travail  externe 
au  travail  total  soit  considérable  :  il  faut,  pour  faire  la  vé- 
rification dans  de  bonnes  conditions,  que  la  proportion 
de  la  chaleur  dépensée  qui  se  convertit  en  travail  externe 
soit  considérable. 

Dans  ce  but  j'ai  presque  toujours  fait  usage  de  l'ap- 
pareil de  Ruhmkorff.  Toutefois,  j'ai  fait  quelques  essais 
avecdes  moteurs  électro-magnétiques;  mais  ces  appareils 
présentent  l'inconvénient  d'exiger,  en  général,  l'emploi 
d'une  pile  assez  forte.  Si  la  disposition  de  la  machine 
permet  d'employer  une  pile  composée  d'un  seul  élément, 
il  faut  lui  donner  une  grande  surface,  alors  il  devient 
difficile  de  déterminer  avec  précision  le  poids  du  cuivre 
déposé  dans  cet  élément.  Si  la  pile  est  formée  de  plu- 
sieurs éléments  consécutifs,  la  mesure  de  l'action  chi- 
mique totale  perd  également  de  sa  précision.  En  effet 
qu'est-ce  qu'on  doit  se  proposer  dans  cette  vérification 
de  la  loi  électrolytique?  C'est  de  voir  si  l'action  chimi- 
que totale  diminue  dans  la  même  mesure  que  l'intensité 
lorsque  le  courant  vient  à  produire  une  action  exté- 
rieure. Or  l'action  chimique  mesurée  dans  un  élément 
n'est  que  le  quotient  de  l'action  chimique  totale  par  le 
nombre  d'éléments.  On  est  donc  dans  des  conditions  de 
sensibilité  d'autant  moindre  que  le  nombre  d'éléments 
est  plus  considérable. 


DE    LA    LOI    ÉLECTROLYTIOUE.  331 

Au  contraire,  avec  l'appareil  de  Hnlimkoriï  il  n'est  pas 
nécessaire  d'employer  un  courant  puissant  pour  obtenir 
une  action  extérieure  relativement  considérable.  La  ré- 
sistance du  circuit  primaire  est  faible;  on  peut  donc,  si 
on  le  désire,  se  servir  d'une  pile  d'un  seul  élément,  de 
dimension  assez  petite  pour  permettre  une  déterminatioQ 
précise  de  l'action  cliiniique. 

Pour  déterminer  le  coefficient  de  l'appareil,  j'ai  fait  de 
nombreuses  expériences  en  employant  des  courants  con- 
tinus d'intensité  diverse.  Ces  expériences  ont  été  in- 
tercalées entre  celles  où  il  se  produisait  une  action  exté- 
rieure, en  ayant  soin  d'opérer  du  reste  dans  des  condi- 
tions idenli(]ues.  Ainsi,  à  chaque  série  de  déterminations 
dans  le  cas  de  la  production  d'un  travail  externe,  cor- 
respond une  série  d'expériences  faites  avec  un  courant 
continu  et  dont  la  moyenne  donne  le  coefficient  de  l'ap-. 
pareil. 

Si  l'on  considère  l'ensemble  de  chaque  série  de  ces 
expériences  faites  avec  un  courant  continu,  on  reconnaît 
que  les  résultats  sont  parfaitement  concordants  :  le 
poids  du  dépôt  de  cuivre  obtenu  directement  par  la  peséd 
dans  chaque  expérience,  s'écarte  au  plus  d'un  demi- 
milligramme  environ  du  poids  calculé  au  moyen  de  l'in- 
tensité et  du  coefficient  donné  par  la  moyenne  des  ex- 
périences de  la  série.  On  peut  en  conclure  que  la  mé- 
thode est  suffisamment  précise,  et  ces  résultats  prouvent 
une  fois  de  plus  l'exactitude  de  la  loi  électrolytique  dans 
le  cas  où  le  courant  est  continu. 

Passons  maintenant  aux  expériences  qui  ont  été  faites 
avec  un  courant  discontinu. 


332  VÉRIFICATION 

Dans  une  première  série,  le  circuit  était  formé  d'une 
pile  composée  de  4  à  6  grands  éléments  de  Daniell,  d'un 
vollamèlie  à  sulfate  de  cuivre  et  à  deux  électrodes  en  fil 
de  platine,  de  la  boussole  et  de  l'appareil  de  Ruhrakorff 
(grand  modèle)  muni  de  son  interrupteur  à  mercure. 
Dans  cette  disposition,  la  résistance  est  très-grande  ;  il 
en  résulte  que  les  petites  irrégularités  de  marche  de  l'in- 
terrupteur à  mercure  sont  le  plus  souvent  insensibles  : 
l'aiguille  de  la  boussole  est  assez  stable  pour  que  l'on 
puisse  en  observer  la  déviation.  Mais  en  même  temps 
l'action  extérieure,  comme  on  pouvait  le  prévoir,  est  très- 
petite  relativement  au  travail  total  dépensé.  On  en  a  la 
preuve  dans  la  faiblesse  des  variations  d'intensité  que  su- 
bit le  courant,  suivant  qu'on  lui  fait  ou  non  produire  le 
travail  externe. 

Les  résultats  de  ces  expériences,  qui  sont  conformes 
à  la  loi  électrolytique,  prouvent  donc  seulement  que  le 
fait  de  la  discontinuité  du  courant,  abstraction  faite  de 
l'action  extérieure  qui  peut  en  être  la  conséquence, 
n'apporte  aucune  perturbation,  et  que  la  déviation 
moyenne  de  l'aiguille  de  la  boussole  donne  bien,  comme 
on  l'admet,  la  mesure  de  l'intensité  moyenne  du  courant 
discontinu. 

Pour  reconnaître  si  la  production  même  de  l'action 
extérieure  exerce  une  influence,  il  faut  rendre  le  travail 
externe  relativement  plus  considérable;  et  pour  cela,  il 
faut  diminuer  la  résistance,  enlever  le  voltamètre  à  sul- 
fate de  cuivre,  réduire  la  pile  à  un  seul  élément  de  petite 
dimension  et  mesurer  l'action  chimique  en  déterminant 
le  poids  de  cuivre  déposé  dans  cet  élément  même. 

Dans  cette  nouvelle  disposition  de  l'appareil,  la  régula- 


DE   LA    LOI   ÉLECTROLYTIQUE.  333 

rite  de  l'interrnpltMir  à  mercure  n'est  plus  sulTisanle  ;  il 
est  très-rare  (pie  l'niguille  do  la  boussole  ail  assez  de 
stabilité  pour  (\uo  Ton  puisse  mesurer  sa  dévialion.  J'ai 
dû,  par  conséqueiil,  renoncer  à  son  emploi  et  le  rem- 
placer par  un  interrupteur  à  roue  dentée.  La  roue  elle- 
même  était  en  laiton;  elle  portail  80  dents;  elle  était 
moulée  sur  un  axe  horizontal  disposé  au-dessus  d'un 
petit  vase  en  fer-blatic  rempli  d'alcool.  La  partie  infé- 
rieure de  la  roue  plongeait  dans  ce  li(]uide,  et  un  ressort 
en  platine,  s'élevant  du  fond  du  vase  de  fer-blanc,  venait 
appuyer  sur  les  dents  de  la  roue  mise  en  mouvement  à 
Laide  d'une  machine  électro-magnétique.  Les  interrup- 
tions du  circuit  se  faisaient  ainsi  sous  l'alcool. 

Pour  le  genre  de  recherches  qui  nous  occupe,  cet 
interrupteur  est  très-supérieur  à  l'interrupteur  à  mercure, 
et  cela  pour  deux  raisons.  En  premier  lieu,  même  lorsque 
la  résistance  est  faible,  on  arrive  à  obtenir  une  stabilité 
de  l'aiguille  de  la  boussole  suffisante  pour  permettre  la 
mesure  de  la  dévialion.  L'aiguille  cependant  est  loin 
d'être  aussi  fixe  que  lorsqu'on  emploie  des  courants 
continus,  et  la  précision  des  déterminations  est  sensible- 
ment moindre.  En  second  lieu,  les  interruptions  se  suc- 
cèdent beaucoup  plus  rapidement;  on  en  obtient  facile- 
ment 3  à  4000  par  minute.  Il  en  résulte  que  l'action  exté- 
rieure est  considérablement  augmentée,  en  sorte  que  les 
variations  d'intensité  que  subit  le  courant  quand  on  mo- 
difie ou  que  l'on  supprime  l'action  extérieure,  sont  ex- 
trêmement considérables.  Ainsi,  par  exemple,  l'intensité 
passait  à  peu  près  du  simple  au  double,  suivant  que 
l'on  ouvrait  ou  que  l'on  fermait  le  circuit  induit  de 
l'appareil  de  Uuhmkorff. 

Gela  étant,  on  a  fait  des  expériences,  tantôt  en  fermant 


334  VÉRIFICATION 

le  circuit  induit  de  l'appareil  de  Ruliirdvorff,  tantôt  en  le 
laissant  ouvert.  Dans  le  premier  cas,  riiitensilé  du  cou- 
rant primaire  est  plus  forte,  le  travail  externe  consiste 
principalement  en  courants  induits  ;  dans  le  second, 
l'intensité  est  plus  faible,  les  courants  induits  ne  se  pro- 
pagent pas,  mais  les  étincelles  sont  plus  fortes  dans  l'in- 
terrupteur. On  a  donc  deux  modes  divers  de  production 
de  l'action  extérieure.  Le  tableau  suivant  renferme  les 
résultats  qui  ont  été  obtenus.  La  première  colonne  con- 
tient les  poids  de  cuivre  obtenus  directement  par  la 
pesée;  la  seconde  les  poids  calculés  d'après  la  mesure 
de  l'intensité  et  au  moyen  du  coeflicient  de  l'appareil  dé- 
terminé par  une  série  parallèle  d'expériences  faites  avec 
un  courant  continu,  toutes  les  expériences  ont  eu  la  même 
durée  (une  heure),  en  sorte  que  les  poids  de  cuivre 
déposé  donnent  en  même  temps  la  mesure  de  l'intensité. 


Poids  du  cuivre  déposé 

Trouvé. 

Calculé. 

Différence. 

g'-- 

gr. 

—  0,0002   /  -5 

-f-  0.0001    ',   1  -=; 

0.1683 

0.168.-) 

0,1. -wi 

0,13H0 

0,1:322 

0,1321 

--  0,0001    ,'   -5  1 

0,1065 

0.1072 

-   0  0007    \  .È 

0,0021 

0,0915 

-|-  0,0006     1  " 

0,0890 

0,0897 

—  0,0001    )   -f  r 

0,0890 
0,0717 

0  0900 
0,0717 

.—   0,0010    (    i  5 

—  0,0000  )  é  ° 

On  voit  que  les  différences  entre  les  poids  calculés  et 
les  poids  observés  sont  extrêmement  petites  ;  ces  résul- 
tats me  paraissent  donc  mettre  hors  de  doute  l'exactitude 
de  la  loi  électrolytique  pour  ce  qui  concerne  le  poids  du 
dépôt  de  cuivre.  ♦ 


DE   LA   LOI   ÉLECTROLYTIQUE.  335 

J'ai  aussi  cherché  à  dclermiiier  i'aclion  chimique  par 
la  quanlilé  de  métal  éleclro-posilif  dissous.  Je  ne  suis 
parvenu  ni  avec  le  zinc  pur,  ni  avec  le  zinc  amalgamé  à 
obtenir  des  résultats  présentant  quelque  exactitude  : 
toujours  il  s'est  produit  une  action  locale  trop  grande 
pour  que  l'on  pût  la  négliger,  trop  irrégulière  pour 
qu'on  pût  la  calculer.  Avec  le  cadmium  j'ai  réussi  un  pea 
mieux,  mais  les  résultats  sont  encore  loin  de  présenter 
la  précision  à  laquelle  on  atteint  par  la  pesée  du  dépôt  de 
cuivre.  Les  lames  de  cadmium,  amalgamées  ou  non,  et 
plongées  dans  des  liquides  divers,  sont  attaquées  lors 
même  que  le  circuit  n'est  pas  fermé,  et  cette  action  locale 
varie  non-seulement  avec  chaque  lame,  mais  encore  avec 
l'état  de  la  surface  du  métal.  Ce  que  j'ai  trouvé  de 
mieux  pour  opérer  la  correction  relative  à  cette  cause 
d'erreur,  consiste  à  faire,  avec  la  même  lame,  trois  dé- 
terminations successives  en  employant  dans  la  première 
un  courant  continu,  dans  la  seconde  un  courant  discon- 
tinu avec  production  d'action  extérieure,  dans  la  troi- 
sième de  nouveau  un  courant  continu.  Dans  chacune  de 
ces  trois  opérations,  on  détermine  le  poids  de  cuivre 
déposé  dans  l'élément  et  le  poids  de  cadmium  dissous. 
S'il  n'y  avait  pas  eu  d'action  locale  ,  ces  poids,  d'après 
la  loi  électrolylique  ,  auraient  été  dans  le  rapport  des 
équivalents  chimiques  du  cuivre  et  du  cadmium.  La  dif- 
férence entre  le  poids  de  cadmium  trouvé  directement  et 
calculé  d'après  le  poids  du  cuivre,  mesurait  donc  l'action 
locale  dans  la  première  et  la  troisième  détermination. 
On  a  admis  que  la  moyenne  représente  l'action  locale 
que  subissait  le  cadmium  pendant  la  seconde  détermi- 
nation. 

La  pile  était  formée  d'un  petit  élément  composé  d'une 


336  VÉRIFICATION 

lame  de  cadmium  dans  de  l'eau  acidulée,  el  d'une  lame 
de  platine  dans  du  sulfate  de  cuivre.  Il  n'était  pas  néces- 
saire de  mesurer  l'intensité  à  la  boussole,  puisque  les 
expériences  précédentes  avaient  montré  qu'en  tout  cas 
le  poids  de  cuivre  déposé  est  proportionnel  à  l'intensité. 
Dans  chaque  détermination  on  a  laissé  marcher  le  cou- 
rant pendant  une  heure. 

Les  résultats  de  celle  série  d'expériences  sont  contenus 
dans  le  tableau  suivant.  1!  donne  aussi  à  la  quatrième 
colonne,  et  pour  chaque  expérience,  la  valeur  de  la  cor- 
rection obtenue,  comme  nous  l'avons  dit,  au  moyen  des 
deux  déterminations  qui  ont  été  faites  avec  un  courant 
continu,  et  dont  les  résultats  immédiats  ne  sont  pas  in- 
diqués dans  le  tableau. 


Trouvé  et 
corrigé. 


0.1883 
0,21-20 
0,1591) 
0.1068 
0,1581 
0,1630 
0,1  «67 
0,097-2 


cadmiun 

dissous. 

Culdilé  il'a- 

"^ 

prh  le  poids 

DilTérenre. 

(le  cuivre. 

S<-- 

«<■■ 

0,1870 

-- 0.0007 
--0,0045 

0,2075 

0.102-2 

-  0,0020 

0,1679 

-  0.0011 

0.15^3 

-[-0,0038 

0,1676 

—  0,0040 

0.1870 

0.0009 

0,0981 

—  0,0009 

Valeur 
de  la 

correc- 
tion. 


gr. 

0,0093 
0,1)049 
0,0105 
0,0117 
0,0182 
0.0122 
0.0105 
0,0105 


Observations. 


Courant  ii^luit 
fermé. 


Lames  non 
ainali^amées. 

Lames 
amalgamées 


)  Courant  induit 
i  ouvert . 


On  voit  que  la  différence  entre  les  poids  calculés  et 
observés  est  habituellement  beaucoup  plus  forte  que  les 
erreurs  possibles  des  pesées.  Toutefois  ces  différences 
sont  tantôt  positives,  tantôt  négatives,  et  rien  n'indique 
que  la  production  d'une  action  extérieure  soit  accompa- 


DE   LA   LOI   ÉLECTROLYTIQUE.  337 

gnée  (l'un  changement  clans  la  prn[)orlion  du  métal  éiec- 
tro-posilif  qui  se  dissout.  Je  pense  donc  que  l'on  [)rut 
considérer  ces  résultats  comme  confirmant  aussi  l'exac- 
titude de  la  loi  électrolytique  dans  le  cas  où  le  courant 
produit  un  travail  externe. 


BllLLi:il\  SCiENTIFIQliE. 


PHYSIQUE. 


L.  DuFouR ,  Note  sur  l'influence  de  la  pression  atmosphé- 
rique SUR  LA  COMBUSTION  {Bulletin  de  la  Sue.  Vaiidoise  des 
se.  nat.,  n"  51). 

Nous  reprotluisons  textuellement  les  principaux  passages  de  la 
note  de  M.  le  professeur  Dufour. 

«  J'ai  fait,  il  y  a  deux  ans,  un  certain  nombre  d'expé- 
riences sur  riiiduence  de  la  pression  sur  la  durée  de  combustion 
des  fusées.  Les  résultats,  publiés  en  novembre  1862^,  ont  été 
parfaitement  nets  et  montrent  que  la  substance  des  fusées  brûle 
plus  lentement  à  mesure  que  la  pression  diminue.  La  durée  de 
la  combustion  s'accroît,  en  moyenne,  de  0,0011  pour  chaque  di- 
minution de  1  millimètre  dans  la  pression  barométrique.  Cette 
variation  est  presque  exactement  la  môme  que  celle  qui  a  été  ob- 
seivée  par  M.  Frankland^,  en  Angleterre,  et  elle  diffère  peu  de 
celle  qu'a  obtenue  M.  Mitchell.  dans  l'Inde. 

«  Durant  l'été  dernier,  j'ai  voulu  utiliser  une  ascension  dans  les 
Alpes  pour  faire  quelques  essais  du  même  genre.  Ce  sont  ces  es- 
sais qui  sont  consignés  dans  les  pages  suivantes.  Comme  on  le 
verra,  les  expériences  ont  été  fort  simples.  Le  genre  d'excursion 
que  j'avais  entrepris  ne  s'accommodait  guère  d'appareils  lourds 
ou  délicats  et  le  baromètre  lui-même  aurait  difficilement  pu  mon- 
ter, sans  malheur,  le  long  des  parois  assez  gravement  accidentées 
des  Diablerels  ^. 

'  Archives.  18G-2,  t.  XV,  p.  ISf). 

*  Philos.  Miuj.,  (likembre  1861.  —  Archives.  1802,  l.  XV,  p.  ^G. 

'  Ces  eipériuuces  n'ont  donc  point  de  prétention   à  une  grande 


piiYsiouE.  339 

«  J'ai  brîilé,  à  diverses  pressions,  des  fnsées-mnorces  semhlahles 
à  celles  de  mes  précédentes  expériences;  des  cordes -amorces 
telles  qu'on  les  emploie  pour  l'explosion  des  mines  el  enfin  de 
V  alcool. 

«  Comme  je  n'avais  pas  emporté  de  baromètre,  j'ai  toujours 
opéré  dans  des  points  dont  l'altitude  est  connue  ;  je  notais  l'heure 
et  la  température.  M.  le  pi'of.  IManlamour  a  eu  l'obligeance  de 
me  communiquer  les  observations  barométriques  el  thermomé- 
Iriques  faites  à  Genève  aux  heures  correspondantes,  el  j'ai  pu 
calculer  ainsi  la  pression  à  laquelle  je  me  trouvais.  La  pression 
obtenue  de  celte  façon  ne  dllfère  de  la  pression  réelle  que  d'une 
quantité  sûrement  tout  à  fait  négligeable  au  point  de  vue  dont  il 
est  ici  question. 

Combustion  des  fuséts-amorces. 

«  J'avais  conservé  trois  fusées  de  celles  qui  ont  servi  aux  expé- 
riences de  186:2  et  je  les  ai  brûlées  sur  les  Diablerets.  Ces  fusées 
sont  destinées  à  produire  l'explosion  de  projectiles  creux  (skrap- 
nell).  La  matière  combustible  y  est  rangée  dans  une  rainure  pres- 
que circulaire  pratiquée  dans  une  pièce  de  métal.  Le  commence- 
ment et  la  un  de  la  combustion  sont  très-nets. 

a  Commedans  les  précédents  essais,  on  allumait  en  tirant  à  bout 
portant,  sur  la  mèche,  un  pistolet  chargé  au  colon-poudre.  La 
fin  de  la  combustion  est  accusée  par  l'explosion  d'une  petite  pro- 
vision de  poudre  à  laquelle  communique  la  fusée  proprement 
dite.  Le  temps  était  mesuré  à  l'aide  d'une  montre  à  secondes 
indépendantes.  J'ai  estimé  les  fraclions,  au  commencement  el  à 
la  fin,  en  quarts  de  seconde.  L'approximation  est  naturellement 
bien  inférieure  à  celle  qui  a  pu  être  atteinte  dans  les  expéiiences 


portée  scienlifiquc  et  j'avais  voulu  me  borner  à  les  communicincr 
familièrement  dans  une  de  nos  séances  de  la  Société.  C'est  là  que 
quelques  membres  bienveillants  m'ont  engagé  à  les  rédiger  pour 
notre  Bulletin. 


340  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

del8G2.  iMais  il  ne  pouvait  pas  être  question  de  transporter  sur 
les  Diablerets  l'appareil  employé  à  cette  époque. 

«  Sommet  des  Diablerels,  14  août  1863,  10  heures  du  malin. 
Température  de  l'air  :  A°5. 

Fusée.                            Dur(?e  de  combustion. 
1 1^3/4 

2 11 

3 10  V4 

Moyenne  :  H  %17 

Les  Diablerets  ont  une  hauteur  de3251  mètres  d'après  la  trian- 
gulation suisse.  La  difTcrence  de  hauteur  verticale  avec  l'observa- 
loire  de  Genève  est  2845™.  —  Les  observations  correspondantes 
de  Genève  donnent  une  pression  de  728""", 5  et  une  température 
de  26°  ;  on  en  conclut,  pour  la  pression  aux  Diablerets,  o20°"" 
en  négligeant  les  fractions. 

«Les  fusées  étaient  graduées  au  point  Qsccnndes.  En  se  repor- 
tant aux  expériences  faites  le  25  juin  1862,  àOuchy  1,  pour  une 
pression  de  751""",  on  voit  que  la  durée  moyennes  à  cette  pres- 
sion-là, est  9%15,  c'est-à-dire  donc  un  peu  supérieure  à  ce 
qu'indique  la  graduation. 

«  Ainsi,  la  diminution  de  pression  entre  Oucby  et  les  Diablerets 

est  de  211"""  ;  l'accroissemeiit  dans  la  durée  de  combustion  est 

de  2%02.  Le  coefficient  d'accroissement,  pour  l""™  de  diminution 

2,02 
dans  la  pression,  est  — ^j-  =  0,0010. 

«Les  expériences  de  1862  ont  donné  0,0011  entre  Oucliy  et 
Chenalellaz.  Ce  nouveau  résultat  s'éloigne  donc  peu  des  précé- 
dents. 

Combustion  des  cordes-amorces. 

«  Ces  cordes  sont  formées  par  un  fil  central  autour  duquel  on  a 
fixé  du  pulverin  à  l'état  humide.   Ce  premier  cordon  de  matière 

*  Mémoire  cité,  page  17. 


PHYSIQUE.  341 

combnslihie  est  enveloppé  de  quckpios  torons  de  chanvre  et  le 
tout  forme  une  corde  d'environ  5™"*  de  diamètre.  Ces  cordes,  on 
le  sait,  sont  employées  avec  beaucoup  d'avantages  pour  mettre  le 
feu  aux  mines  et  leur  usage  est  maintenant  très-répandu. 

«Une  certaine  longuf'ur  de  corde  a  été  coupée  en  fragments  de 
35  centimètres  de  longueur.  L'inflammation  se  communique  à 
l'aide  d'une  allumette;  le  commencement  et  la  fin  de  la  combus- 
tion soni  parlaitemenl  nets. 

«  Voici  les  expériences  faites  à  diverses  pressions. 

«  Lausanne ,  juillet  1865.  Pression  :  725""",  Température  de 
l'air  :  25". 


corde. 

durée. 

corde. 

durée 

i    .    . 

.    .  39^ 

6  .   . 

.    .  36 

2  .    . 

.    .  36 

7  .    . 

.    .  35 

3  .    . 

.    .  36 

8  . 

.    .  36 

4  .    . 

.    .  36 

9  . 

.    .    .  36 

5  .    . 

.    .  34 

iO  . 

.    .    .  36 

Moyenne  36'. 
«  Anzeindaz,  le  13  août  1 863.  Température  de  l'air  :  8".  — La 
pression,  à  Genève,  est  725'"™, 7  ;  t  =  24°, 5.  —  Anzeindaz  est 
à  1489™  au-dessus  de  l'observatoire  de  Genève;  la  pression  y 
était  donc,  le  15  août,  de  609™"'. 

.  1  ....  56^  5  ....  36 

2  ....  37  6  ....  36 

3  ....  37  7  ....  36 

4  ....  37 

Moyenne  :  36% 43. 
4 D'iahlerets,  lel4  aoûtl863,  lOheures du  matin.  Température 
4°,5.  Pression  :  520™™. 


1  ....  38» 

5  .    . 

.   .  39 

2  ....  38 

6  .   .   . 

.  38 

3  ....  38 

7.   . 

.   .  58 

4  ....  58 

Moyenne  :  58» 

M- 

« 

Archives,  T.  XX.  — Août  1864. 

22 


S42  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

4  Onvoit  loutd'abord  que  ces  cordes  brûlent  avec  une  régularité 
très-remarquable.  Des  bouts  d'égale  longueur  brûlent  très-sensi- 
blement pendant  le  même  temps.  Si  l'on  cliercbe,  en  effet,  quel 
est  V écart  moyen,  on  trouve: 

pour  la  série  de  Lausanne,  0%6  ou  Yro  delà  durée  totale; 

pour  la  série  d'Anzeindaz,  0%5  ou  ^/^g  de  la  durée  totale  ; 

pour  la  série  des  Diablerels,  0^24  ou  '/i-.^  de  la  durée  totale. 

«  Les  fusées  que  j'ai  étudiées  en  1862  présentaient  des  écarts 
moyens  plus  considérables.  Dans  une  première  série,  ^/oo',  dans 
une  seconde  série,  *j^q  de  la  durée  totale.  Ces  fusées  sont  pour- 
tant construites  avec  de  minutieuses  précautions,  afin  de  les  ob- 
tenir aussi  semblables  que  possible.  Les  cordes-amorces,  dont  la 
fabrication  est  sans  aucun  doute  beaucoup  moins  soignée,  puis- 
qu'elles se  livrent  à  très-bon  marché  dans  le  commerce,  leur  sont 
cependant  supérieures,  on  le  voit,  au  point  de  vue  de  la  régu- 
larité de  la  combustion. 

«  Au  point  de  vue  de  l'influence  qu'a  pu  exercer  la  pression  am- 
biante sur  la  durée  de  la  combustion ,  on  a  les  rapprochements 
suivants: 

Pression.  Durée  de  combustion. 

723™'" 56* 

609'»™ 36%43 

520'"- 38%  14 

«  La  combustion  paraît  donc  un  peu  plusleiite  pour  une  pression 
moindre;  mais  la  variation  n'a  pas  été  la  même  de  Lausanne  à 
Anzeindaz  et  d'Anzeindaz  aux  Diablerets.  Si  l'on  prend  les  deux 
termes  extrêmes,  on  trouve  un  accroissement  de  durée  de  2*14 
pour  205"""  ;  ou  un  accroissement  de  0,00028  de  la  durée  totale 
pour  chaque  millimètre  de  diminution  dans  la  pression.  L'in- 
fluence de  la  pression  paraît  donc  beaucoup  moins  sensible  ici  que 
pour  les  fusées  où  le-  coefficient  de  variatioiresl  quatre  fois  plus 
considérable. 

«  Cette  constance  relative  dans  la  combustion  des  cordes-amor- 
ces a  été^our  moi  asï?ez  inattendue.    Il  semble  que  la  pression 


PHYSIQUE.  343 

ambiante  doit  exercer,  sur  elles,  un  mode  d'action  semblable  à 
celui  que  subissent  les  fusées.  —  Pour  expliciuor  le  retard  dans 
la  combustion  des  fusées,  M.  Franklanda  supposé  que  la  pression 
influe  sur  la  rapidité  de  l'écoulement  des  gaz  au  moment  de  la 
combustion.  Dans  l'air  moins  dense,  les  gaz  s'écliappent  plus  ra- 
pidement :  il  y  a  donc,  dans  un  espace  déterminé,  au  contact  du 
foyer  et  à  proximité  de  la  couclie  qui  va  brûler,  moins  de  molé- 
cules gazeuses  cbaudes.  Ces  gaz  réchauffent  par  conséquent  moins 
la  portion  de  matière  immédiatement  voisine  que  la  combustion 
va  atteindre,  et  par  suite  la  réaction  chimique  est  moins  active. 
—  Celle  explication  est  assurément  fort  ingénieuse.  On  a  toute- 
fois quelque  peine  à  se  figurer  que  le  plus  rapide  écoulement  des 
gaz  diminue  le  réchaulfement  des  portions  qui  vont  brûler  ;  car 
la  combustion  étant  continue,  il  se  produit  incessamment,  aucon- 
tact  même  de  la  couche  que  le  feu  va  envahir,  une  provision 
nouvelle  de  gaz. 

«  Le  phénomène  présenté  par  les  cordes-amorces  ne  me  semble 
pas  venir  à  l'appui  de  la  théorie  de  M.  Frankland.  Dans  ces  cor- 
des, en  effet,  les  gaz  peuvent  se  dégager  latéralement,  à  travers 
les  cordes  de  chanvre,  aussi  bien  qu'en  avant,  dans  l'espace  qui 
vient  de  brûler.  Si  la  pression  ambiante  exerce  une  influence 
bien  sensible  sur  le  plus  ou  moins  rapide  écoulement  de  ces  gaz 
et  si  c'est  celte  élimination  plus  ou  moins  prompte  qui  détermine 
le  degré  d'activité  du  phénomène  chimique,  il  me  semble  que 
cela  devrait  se  manifester  d'une  façon  plus  prononcée  encore 
avec  les  cordes-amorces  que  dans  les  fusées.  On  a  vu  que  l'inverse 
a  lieu. 

«  Dans  mon  précédent  mémoire,  en  présentant  les  remarques 
précédentes  à  propos  de  l'explication  de  M.  Frankland,  j'ajoutais 
que  la  pression  ambiante  a  probablement  de  l'intluence  sur  la 
température  même  des  gaz  au  moment  de  leur  production,  celte 
température  étant  moindre  pour  des  pressions  moins  fortes.  Les 
résultats  donnés  par  les  cordes-amorces  ne   me  confirment  pas 


34-4  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

dans  cette  supposition,  quoique  les  motifs  indiqués  en  sa  faveur 
persistent  à  me  paraître  exacts  *. 

«  En  somme,  la  différence  très-prononcée  que  manifestent  les 
fusées  et  les  cordes-amorces,  quant  à  l'influence  de  la  pression 
atmosphérique  lors  de  leur  combustion,  n'est  pas  facile- à  expli- 
quer. Cette  différence  tient-elle  uniquement  à  la  manière  suivant 
laquelle  les  produits  gazeux  de  la  combustion  peuvent  s'échapper, 
ou  bien  dépend-elle  peut-être  de  ce  que,  dans  l'un  des  cas,  la 
matière  combustible  est  entourée  de  métal,  tandis  que  dans  l'autre 
elle  est  enveloppée  par  un  tissu  organique?  ....  Cette  question 
demanderait,  pour  être  résolue  ,  des  expériences  nombreuses 
faites  avec  des  cordes-amorces  plus  ou  moins  épaisses  et  enve- 
loppées d'un  tissu  plus  ou  moins  lâche.  ...» 


Balfour  Stewart.   Sur  le  changement  qui  a   lieu  dans  la. 

FORCE  élastique  d'uN  VOLUME  CONSTANT  d'aIR  ATMOSPHÉRIQUE 
SEC  ENTRE  0*^  ET  100°,  ET  SUR  LA  TEMPÉRATURE   DO    POINT  DE 

CONGÉLATION  DU  MERCURE  {Philosopkical  Magazine.  Juin  1864). 

L'auteur,  à  la  suite  d'une  description  détaillée  de  l'appareil 
dont  il  s'est  servi,  et  de  la  méthode  employée  pour  se  procurer 
de  l'air  complètement  sec,  est  arrivé  au  chiffre  de  0.002040 
comme  représentant  le  coefficient  de  l'accroissement  de  l'élas- 
ticilé  de  l'air  pour  chaque  degré  du  thermomètre  de  Fahren- 
heit. Ce  nombre  ne  diffère  que  légèrement  de  celui  obtenu  par 
M.  Rpgnault,  savoir  0,002056. 

Le  même  physicien  a  trouvé  dans  des  expériences  récentes  sur 
la  congélation  du  mercure,  que  ce  liquide  se  solidifie  à  une  tempé- 
rature constante;  que  cette  température,  telle  qu'elle  est  accusée 
par  le  thermomètre  à  air,  est  de  —  58°, 85  centigrade,  et  par 
le  thermomètre  à  mercure,  de  —58", 89.  Il  est  probable  que 
celte   différence  minime  est  due    à   une    contraction   particu- 

'  ili'moire  cité,  page  26. 


PHYSIQUE.  345 

lière  que  subit  le  mercure  au  moment  de  sa  congélalion,  de  la 
même  manière  que  l'eau  en  pareil  cas  subit  une  dilatation  :  seu- 
lement dans  le  cas  du  mercure,  le  cbangement  de  volume  est 
à  peine  sensible ,  à  tel  point  qu'il  est  permis  d'affirmer,  qu'un 
thermomètre  à  mercure  convenablement  gradué  indique  la  vraie 
température  d'un  milieu  ,  même  au  moment  où  le  mercure  est 
sur  le  point  de  se  convertir  en  solide. 


Hagen.   Sur   la  chaleur  des  rayons  solaires  (Philosophical 
Magazine.  Juin  1864). 

Les  résultats  auxquels  est  arrivé  l'auteur  sont  déduits  d'ob- 
servalions  faites  à  Madère  par  feu  le  D'  Hagen.  En  voici  les  plus 
importants. 

1°  La  hauteur  de  l'atmosphère,  en  admettant  que  les  dilTé- 
rentes  couches  d'air  ont  le  même  pouvoir  absorbant,  ne  dépasse 
pas  la  ITô*"*  partie  du  rayon  de  la  terre. 

2"  L'efTet  calorifique  des  rayons  solaires,  au  moment  où  ils 
pénètre  dans  l'atmosphère,  est  tel  qu'un  faisseau  de  rayons  d'un 
pouce  carré  de  section  peut-être  regardé  comme  capable  d'é- 
lever, dans  l'espace  d'une  minute,  la  température  d'un  pouce 
cube  d'eau  de  0°,733  Cent. 

5"  La  perte  de  chaleur  qui  a  lieu  pendant  le  passage  des 
rayons  à  travers  l'atmosphère,  d'après  des  observations  faites  à 
différents  jours  et  à  différentes  saisons,  sous  un  ciel  en  apparence 
clair,  diminue  de  quantités  (jui  diffèrent  notablement  entre  elles. 
Les  logarithmes  des  facteurs,  qui  indiquent  le  degré  d'absorp- 
tion pour  une  longueur  égale  au  rayon  de  la  terre,  varient  entre 
—3  et  —38. 

La  comparaison  de  ces  résultats  avec  ceux  obtenus  par  M.  Pouillel 
fournit  la  preuve  que  pour  le  facteur  ci-dessus  mentionné,  les 
résultats  obtenus  par  le  physicien  français,  tout  en  indiquant  à  la 
vérité  des  limites  beaucoup  plus  étroites,  dénotent  cependant  des 
valeurs  qui  coïncident  avec  celles  obtenues  par  l'auteur.  D'autre 


346  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

pari,  M.  Pouillet  a  trouvé  que  la  chaleur  des  rayons  solaires  élait 
moindre  de  un  huitième  que  celle  que  leur  attribue  M.  Hagen, 
difTérence  qui  provient  prohablement  de  ce  que  le  premier  a  exa- 
géré la  hauteur  de  l'atmosphère,  en  la  supposant  égale  à  la  SO""» 
partie  du  rayon  de  la  terre. 


CHIMIE. 

D""  William  Marcet.  Sur  un  acide  colloïde  constituant  nor- 
mal DE  l'urine  humaine.  (Proceedings  of  the  Royal  Society, 
tome  13.  Juin  1864.) 

I/auteur  décrit  dans  ce  mémoire  le  mode  d'extraction  et  les 
propriétés  d'un  nouvel  acide  de  nature  colloïde,  qu'il  a  trouvé 
exister  constamment  dans  l'urine  humaine,  et  qui  paraît  appelé 
à  jouer  un  rôle  important  dans  la  chimie  physiologique.  Pour 
séparer  cet  acide  de  la  sécrétion  urinaire,  le  .liquide  mêlé  avec 
du  charl)on  animal  est  d'abord  concentré,  puis  filtré,  et  la  liqueur 
fdtrée  après  précipitation  par  de  l'eau  de  baryte,  est  soumise  à  la 
dialyse  pendant  24  heures  environ.  On  ajoute  au  liquide  dialyse, 
après  l'avoir  préalablement  filtré  et  concentré ,  de  l'acétate  de 
plomb  basique  qui  précipite  l'acide  colloïde  sous  la  forme  d'un 
sel  de  plomb  insoluble,  accompagné  d'un  peu  d'acide  chloliy- 
drique  et  d'autres  impuretés.  Le  précipité,  après  avoii'  été  lavé  à 
grande  eau,  est  décomposé  par  de  l'hydrogène  sulfuré,  puis  de 
nouveau  traité  par  du  charbon  animal.  Pour  obtenir  l'acide  pur 
on  se  débarrasse  de  l'acide  chlorhydique  par  le  moyen  du  car- 
bonate d'argent  ;  l'argent  en  excès  est  précipité  par  l'hydrogène 
sulfuré,  et  après  dégagement  de  celte  dernière  substance  par 
rébiillition,  on  ajou(e  de  nouveau  au  liquide  de  l'acétate  de  plomb 
basique.  Le  seul  de  plomb  ainsi  obtenu,  après  avoir  été  conve- 
nablement lavé,  peut-être  regardé  comme  pur,  et  on  obtient 
l'acide  à  l'état  de  pui'eté  en  décomposant  ce  sel  par  l'hydrogène 
sulfliré. 


CHIMIE.  347 

Ce  nouvel  acide  se  décompose  très-lentement  à  rnir  ;  il  ne 
subit  aucune  perle  ou  décomposition  p;u' l'ébullilion.  Après  avoir 
été  concenlré  par  la  chaleur  il  dovienl  d'une  couleur  plus  foncée, 
acquiert  une  consistance  siropeuse  et  un  goût  fortement  acide, 
suivi  d'un  ariière-goùt  légèrement  acre  et  astringent.  L'auteur 
n'a  pu  obtenir  des  cristaux  du  li(|uide  syropeux.  Séché  à  une 
tempéra lui'e  inférieure  à  100"  c,  l'acide  prend  l'apparence  d'un 
vernis  transpii'ent  ,  devient  très-hygroscopique  et  se  dissout 
facilement  dans  l'eau,  mais  paraît  à  pou  près  insoluble  dans 
l'alcool  et  dans  l'éther.  Il  se  charbonne  par  la  combustion  en 
émettant  une  odeur  piquante,  et  lorsque  la  combustion  est 
complète,  il  ne  reste  plus  qu'une  trace  à  peine  perceptible  d'un 
résidu  inorganique.  L'acide,  quoique  strictement  colloïde,  passe 
cependant  à  travers  le  dialyseui'  lorsqu'il  est  à  l'étal  libre,  mais 
pas  avec  la  même  facilité  qu'un  crislalloïde.  Cette  propriété  di- 
minue notablement  lorsque  l'acide  est  combiné  avec  une  autre 
substance.  11  ne  paraît  pas  exercer  d'action  sensible  sur  la  lu- 
mière polarisée. 

Composition  de  l'acide  colloïde.  L'acide  ne  renferme  dans  sa 
composition  que  de  l'oxygène,  un  peu  d'hydrogène  et  beaucoup 
de  carbone  -,  l'auteur  n'a  pu  jusqu'ici  établir  d'une  manière 
exacte  la  proportion  de  ces  éléments.  Le  poids  atomique  de  l'acide 
a  été  déterminé  par  l'analyse  de  son  sel  insoluble  de  plomb  et 
de  son  sel  de  baryte.  100  parties  d'urine  se  sont  trouvé  lenfer- 
mer,  dans  la  première  série  d'expériences,  66,3  plomb  et  53,7 
acide,  et  dans  la  seconde  série,  72,2  baryte  et  27,8  acide;  ce 
qui  correspond  aux  poids  atomiques  ; 

T.       ,  .  j      ,      ,     1  Oxvde  de  plomb 111,5 

Pour  le  compose  de  plomb   }',  „„' 

'  '  Acide 56,7 


168,2 

r,       ,  .  j    u      .     i  Baryte 76,5 

Pour  le  compose  de  barv  e     .     "  ^^\. 

^  '      (Acide ^9,5 


348  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

Il  est  donc  évident  (jiie  l'acide  forme  deux  sels  ,  un  sel  acide 

et  un    sel  neutre  :  l'auteur   a    adopté   le  nombre   de   28,35 

/      S6,7  > 

lou  — T— I  pour  le  poids  atomique  du  nouvel  acide.  Le  fait  de 

l'existence  de  deux  composés  différents  fournit  l'explication  de 
plusieurs  phénomènes  chimiques  propres  à  cet  acide  et  à  ses 
composés. 

Des  composés  de  l'acide  colloïde  de  rurine.  Les  sels  neutres  de 
cet  acide  sont  tous  solubles.  11  forme  deux  sels  de  plomb,  dont 
l'un  est  insoluble  dans  l'eau  et  contient  deux  équivalents  d'acide, 
et  dont  l'autre,  soluble  dans  l'eau,  contient  évidemment  un  équi- 
\alenl  d'acide.  On  obtient  le  composé  insoluble  en  ajoutant  de 
l'acétate  de  plomb  basique  à  une  solution  aqueuse  de  l'acide  ou 
de  ses  sels  neutres.  Un  excès  de  l'acétate  basique  redissoul  le 
précipité  qui  reparaît  par  l'addition  d'acide  nitrique  étendu,  pour 
être  de  nouveau  finalement  dissous  dans  un  excès  de  cet  acide 
minéral.  Cependant  la  totalité  de  l'acide  colloïde  n'est  pas  préci- 
pitée par  l'acétate  de  plomb  basique  ,   principalement  à  cause  de 
la  formation  d'une  certaine  quantité  d'acétate  neutre  qui  paraît 
avoir  la  propriété  de  dissoudre  le  sel  colloïde.  Si  l'on  fait  bouillir 
un  mélange  du  sel  de  plomb  insoluble  avec  de  l'acétate  de  plomb 
neutre,  il  se  dégage  de  l'acide  acétique,  preuve  que   le  sel  de 
plomb  insoluble  est  un  sel  acide.  Dans  ce  cas  un  équivalent  de 
l'acide  colloïde  se  combine  avec  un  équivalent  d'oxyde  de  plomb 
de  l'acétate  neutre,  donnant  ainsi  lieu  à  la  formation  de  deux 
équivalents  du  sel  de  plomb  neutre  ; 

P60.  2facide)  f  P60,  C4II3O3  ^  2(P60,  acide)  -f-  C4H3O3 

.Ce  qui  montre  qu'il  est  impossible  d'estimer  d'une  manière 
exacte  la  quantité  de  cet  acide  contenue  dans  l'urine  par  le  moyen 
de  l'acétate  basique  de  plomb. 

Sels  de  baryte  et  de  chaux.  Ces  sels  s'obtiennent  facilement  des 
carbonates.  Ils  renferment  un  équivalent  de  l'acide,  sont  solubles 
dans  l'eau,  et  donnent  des  précipités  avec  l'acétate  basique  de 
plomb,  le  nitrate  d'argent,  le  protonitrate  de  mercure  et  l'acide 


CHIMIE.  349 

taiinique.  Ces  précipités  sont  d'autant  plus  abondants  que  la  so- 
lution est  plus  concentrée  L'addition  d'acélale  de  plomb  aux  sels 
de  l'acide  ne  donne  lieu  qu'à  un  très-léger  précipité  ;  les  autres 
réactifs  n'en  produisent  aucun. 

Le  nouvel  acide  dissout  l'argent  du  carbonate ,  sans  qu'on 
puisse  cependant  arriver  par  ce  moyen  à  le  neutraliser  complète- 
ment. Le  sel  de  chaux  de  l'acide  ne  peut  être  complètement  dé- 
composé en  le  faisant  bouillir  avec  du  carbonate  d'argent.  En  le 
faisant  bouillii-  avec  l'oxyde  noir  de  cuivre,  ce  métal  se  dissout 
facilement  et  abondamment. 

Des  relalions  phijsiologiques  de  racide  colloïde  de  Vurine.  L'au- 
teur a  réussi  à  extraire  de  8  litres  d'urine  4,46  grammes  de 
l'acide  :  il  estime  cependant  que  cette  quantité  est  notablement 
au  dessous  de  celle  qui  y  existe  réellement.  L'acide  en  question 
existe  très-probablement  dans  le  sang,  et  paraît,  d'après  le 
D""  Marcel,  jouer  un  rôle  important  dans  la  sécrétion  du  suc 
gastrique,  en  séparant  l'acide  chlorhydique  du  chlorure  de  so- 
dium et  en  se  combinant  avec  le  sodium.  Le  sel  de  soude  ainsi 
formé,  étant  un  composé  colloïde,  resterait  dans  le  sang,  tan- 
disque  l'acide  chlorhydique  libre  pénétrerait  dans  l'estomac. 

La  formation  de  l'acide  colloïde  paraît  être  le  résultat  de  quel- 
que transformation  de  la  substance  colloïde,  non  azotée  du  foie, 
connue  sous  le  nom  de  glycogène.  L'auteur,  avant  de  proposer 
un  nom  pour  ce  nouvel  acide,  attend  le  résultat  de  quelques 
expériences  qu'il  a  entreprises  sur  ses  relations  physiologiques. 


D""  WoLCOTT  GiBBS,  Professeur  à  l'université  de  Harvard.  Sur 
LA  DÉTERMINATION  DE  l' AZOTE  PAR  LE  POIDS.  (Joumal  amé- 
ricain de  Silliman,  mai  1864.) 

La  méthode  proposée  par  M.  Bunsen  pour  l'analyse  des  nitrates 
et  des  nitrites  ne  permet  pas  de  déterminer  par  une  seule  analyse 
Ions  les  éléments  constitutifs  de  ces  sels.  Cette  méthode  consiste 
à  porter  le  sel  à  l'incandescence  dans  une  atmosphère  d'azote, 


350  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

à  absoiber  l'oxygène  dégagé  par  le  moyen  du  cuivre  métallique, 
età  recueillir  l'eau  dans  un  lube  de  chlorure  de  calcium.  L'azote 
contenu  dans  le  sel  est  indiqué  par  la  perte  de  poids  de  l'ap- 
pareil. 

Dans  les  analyses  des  nitrates  et  des  nitrites  dans  lesquelles 
on  cherclii'  à  déterminer  la  quantité  d'azote  seulement,  le  procédé 
suivant  présente  quelques  avantages.  On  a  un  tube  d'un  verre 
très-dur  de  la  longueur  de  six  pouces  environ,  fermé  à  l'une  de 
ses  extrémités,  et  dont  on  détermine  la  capacité  en  le  remplis- 
sant de  mercure  qu'on  verse  ensuite  dans  un  récipient  gradué. 
Après  avoir  pesé  ce  tube  parlaitement  sec  et  muni  d'un  bouchon 
en  liège  fin,  on  le  remplit  de  cuivre  métallique  à  l'état  d'ex- 
trême division  dans  lequel  on  l'obtient  par  la  réduction  de  l'oxyde 
de  ce  métal.  On  pèse  ensuite  le  sel  qu'on  va  analyser  et  on  le 
mêle  avec  le  cuivre,  soit  dans  un  mortier,  soit  en  se  servant 
d'un  fil  de  métal  qu'on  promène  dans  le  tube  à  cet  eiïel.  Cela 
fait,  on  pèse  de  nouveau  le  tube  et  son  contenu ,  ce  qui  fournit 
le  poids  du  cuivre  employé,  et  on  peut  en  déterminer  le  volume 
en  divisant  ce  poids  par  la  densité  du  cuivre  métallique.  On 
ajuste  ensuite  un  tube  de  chlorure  de  calcium  pesé  avec  soin 
comme  pour  une  analyse  organique,  et  on  chauffe  le  tube  à  com- 
bustion de  la  manière  ordinaire.  Lorsque  la  combustion  est  termi- 
née, on  ferme  au  chalumeau  l'exlrémilé  ouverte  du  tube  de  chlo- 
rure de  calcium,  et  on  attend  que  le  tube  à  combustion  se  soit 
complètement  refroidi.  On  enlève  alors  le  tube  de  chlorure  de 
calcium,  et  on  le  pèse,  de  même  que  le  tube  à  combustion  muni 
de  son  bouchon.  L'augmentation  de  poids  du  lube  de  chlorure 
fournit  le  poids  de  l'humidité  que  renfermait  lecuivre,  ainsi  que 
celui  de  l'eau  contenue  dans  le  sel  soumis  à  l'analyse,  La  perte 
de  poids  que  subit  le  tube  à  combustion  fournit  la  quantité  d'a- 
zote contenu  dans  le  sel,  après  correction  faite  pour  l'oxygène 
du  tube,  l'humidité  du  cuivre  et  l'eau  que  renfermait  le  sel. 
Quant  à  l'oxygène  contenu  dans  le  tube  à  combustion,  la  cor- 
rection s'établit  d'une  façon  suffisamment  exacte  en  défalquant  le 


CHIMIE.  351 

■volume  du  cuivre  de  celui  du  lubo,  en  cherchant  le  poids  de  l'air 
restant,  cl  en  aduietlaut  que  la  totalité  de  l'oxygène  de  cet  air  a 
été  absorbée  par  le  cuivre.  On  trouve  quolcpiefois  de  l'avantage 
à  placer  un  fragment  d'asbeste  entre  le  cuivre  et  le  bouchon, 
mais  cette  disposition  nécessite  une  nouvelle  correction.  Sur  deux 
analyses  faites  par  l'auteur  d'après  la  méthode  ci-dessus,  la  pre- 
mière, un  échantillon  de  nitrate  de  potasse  pur,  a  fourni  13,86% 
d'azote,  la  formule  KO,NO^  correspondant  à  43,86  %  d'azote. 
Dans  la  seconde,  un  échantillon  de  nitre  du  commerce  a  fourni 
13,7  %  d'azote;  un  fragment  du  môme  échantillon  analysé 
par  la  méthode  de  Simpson ,  dans  laquelle  on  détermine  le 
volume  d'azote,  a  aussi  fourni  13,7  %.  L'analyse  entiers, 
telle  que  la  décrit  l'auteur,  peut  être  faite  en  une  heure  et  de- 
mie par  un  seul  opérateur.  Il  est  facile  de  comprendre  que  celte 
méthode  soit  applicable  à  tous  les  nitrates  et  nilrites  inorganiques, 
qu'ils  soient  hydratés  ou  anhydres,  mais  qu'elle  ne  peut  être  em- 
ployée pour  l'analyse  des  sels  organiques  ou  ammoniacaux.  Dans 
l'analyse  des  nitrates  ou  nilrites  inorganiques  d'après  la  méthode 
•de  Simpson,  il  n'est  pas  nécessaire  de  se  servir  d'oxyde  de  mer- 
cure pour  empêcher  la  formation  du  deutoxyde  d'azote  :  il  suffit 
pour  cela  de  mêler  le  sel  avec  du  cuivre  métallique  pur,  ce  qui 
permet  de  réduire  notablement  les  dimensions  du  tube  à  com- 
bustion. L'auteur  dit  avoir  trouvé  de  l'avantage  à  expulser  l'air 
du  tube  à  combustion  au  moyen  d'une  petite  pompe,  avant  que 
de  provoquer  le  dégagement  de  l'acide  carbonique  du  carbonate 
de  manganèse.  En  remplissant  itérativemenl  le  tube  d'acide  car- 
bonique à  mesure  qu'on  le  pompe,  il  parvient  à  se  débarrasser 
complètement  de  l'air  atmosphérique  avant  de  procéder  à  la 
combustion.  Il  recommande  aussi  d'étirer  le  tube  au  moyen  de 
la  flamme  d'une  lampe  à  gaz  de  Bunsen,  ayant  remarqué  qu'il  est 
difficile  d'obtenir  une  fermeture  suffisamment  hermétique  avec 
un  bouchon  et  un  tube  de  caoutchouc. 


S52  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

G.  Lemoine.  Recherches  sur  l'action  du  phosphore  rouge  sur 
LE  SOUFRE.  (Comp.  rend.  Acad.  des  sciences,  t.  LVIII,  p.  890.) 

En  variant  les  proportions  de  soufre  et  de  phosphore  rouge, 
l'auleui'  a  obtenu  deux  composés  P/i^S^etP/t.S^dont  le  premier 
est  nouveau. 

Le  sesquisulfurc  de  phosphore  se  produit,  quel  que  soit  l'excès 
do  phosphore  rouge  employé;  il  forme  une  substance  jaune, 
cristallisant  de  sa  dissolution  dans  le  sulfure  de  carbone,  en 
pi'ismes  rhomboïdaux  de  8i°30'  .  On  peut  le  sublimera  260°,  et 
alors  l'aspect  de  ses  cristaux  et  leur  action  nulle  sur  la  lumière 
polarisée  montrent  qu'il  est  dimorphe.  Ce  sulfure  fond  à  142", 
se  volatilise  entre  300°  et  400°;  il  se  dissout,  surtout  à  chaud, 
dans  le  sulfure  de  carbone  et  dans  le  chlorure  de  phosphore  ; 
l'alcool  et  l'élher  le  dissolvent,  mais  en  le  décomposant  ;  à  froid, 
l'air  et  l'eau  sont  sans  action  sur  lui  ;  il  s'enflamme  au  contact 
de  l'air  quand  la  température  devient  voisine  de  100";  le  chlore 
et  les  alcalis  le  décomposent,  mais  il  se  dissout  intégralement 
dans  les  sulfures  de  potassium  et  de  sodium.  M.  D. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE. 

Nouveaux  documents  relatifs  a  l'antiquité  de  l'homme  '. 

L'ancienneté  de  l'homme  ,  appendice  ,  par  Sir  Ch.  Lyell  : 
L'homme  fossile  en  France  ;  Paris,  18G4,  8°. 

MM.  J.-B.  liaillière  et  fils  viennent  de  réunir  dans  un  volume 
tous  les  docuents  qui  ont  été  publiés  sur  l'homme  fossile  depuis 
l'apparition  de  l'ouvrage  de  Lyell,  c'est-à-dire  pendant  l'espace 
d'un  an.  Leur  nombre  et  leur  importance  montrent  avec  quelle 
rapidité  la  science  a  marciié.  Ce  volume  contient  : 

1°  La  traduction  d'un  appendice  publié  par  Sir  Ch.  Lyell  lui- 

*  Voyez  Bibl.  uiiiv..  Archives,  août  cl  septembre  18(33  et  avril 
18G4. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.   353 

même  et  destiné  i\  compléter  son  ouvrage  sur  rtiiicieiuielé  de 
l'homme. 

2°  Une  série  tr.irlicles  sur  l'homme  fossile  en  France,  repro- 
duction de  mémoires  ou  notes  présentés  aux  sociétés  savantes  ou 
publiés  par  divers  observateurs.  Ces  articles  concernent  l'homme 
fossile  de  Moulin-Quignon  et  ceux  de  Chartres  (Desnoyers),  du 
centre  de  la  France  (de  Vitraye,  Lartet,  Christy),  du  Périgord 
(Lartetet  Christy),  de  l'Aveyron  (Cazalis  de  Fondouce),  de  Bru- 
niquel  (Garigou,  etc.),  delà  Haute-Garonne  (Lartet),  de  l'Ariége 
(Fontan,  Garigou  et  Filhol),  des  Ilautes-Pyrénées  (Alph.  Milne- 
Edwards,  Garigou,  etc.)  et  du  Bas-Languedoc  (Boutin,  Gervais). 


Découverte  de  nouveaux  ossements  humains  à  Moulin-Quignon. 
—  Nous  extrayons  du  Journal  l'Abbevillois,  du  19  juillet  18G4, 
l'importante  communication  qui  suit.  Elle  nous  paraît  mettre  fin 
à  toutes  les  incertitudes  sur  l'authenticité  de  la  fameuse  mâ- 
choire. 

«  On  n'a  pas  oublié  la  mâchoire  humaine  trouvée  au  Moulin- 
Quignon,  par  M.  Boucher  de  Perthes,  en  mars  1865,  la  discus- 
sion internationale  à  laquelle  elle  a  donné  lieu,  la  réunion  dans 
nos  murs  des  savants  des  deux  pays  et  la  décision  célèbre  qui  a 
déclaré  l'authenticité  de  la  mâchoire  et ,  dès  lors,  la  réalité  si 
contestée  de  la  fossilité  de  l'homme. 

«Nonobstant  ce  jugement  qui  n'avait  été  prononcé  qu'après 
une  vérification  scrupuleuse  faite  sur  les  lieux,  il  y  eut  encore 
des  dissidents.  M.  Boucher  de  Perthes,  ne  voulant  pas  qu'il  res- 
tât l'ombre  d'un  doute,  continua  ses  recherches. 

«  Le  chômage  de  la  carrière,  dont  les  travaux  furent  inter- 
rompus de  la  fin  de  1863  jusqu'en  mai  1864,  lui  permit  de 
poursuivre  celte  étude  sans  intermédiaire.  Les  ouvriers  ne  fu- 
rent donc  pour  rien  dans  ses  nouvelles  découvertes  :  tout  y  fut 
vu  en  place  et  tiré  du  banc  de  sa  main. 

«  Depuis  longtemps  il  avait  remarqué  des  débris  osseux  assez 
ordinairement  enfermés  dans  des  agglomérations  sableuses,  et 


354  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

qui  échappaient  ainsi  aux  regards  des  géologues  et  des  terrassiers 
eux-mêmes.  Il  les  fit  remarquer  à  ceux-ci ,  qui  n'y  purent 
reconnaître  des  os,  et  les  nommèrent  des  cailloux  pourris.  Les 
anatomisles,  à  qui  il  les  montra,  en  admettant  que  c'étaient  bien 
des  débris  organiques,  les  trouvèrent  trop  frustes  ou  trop  détério- 
rés pour  être  sûrement  dénommés. 

(.(  Les  choses  en  étaient  là  lors  de  la  découverte  de  la  mâchoire. 
Elle  confiiina  M.  dePerthesdans  sa  conviction  que  ces  débris  si 
dédaignés  avaient  plus  d'importance  qu'on  ne  le  pensait,  etqu'eux 
aussi  étaient  des  restes  humains. 

«  Avec  la  constance  qu'on  lui  connaît,  il  continua  donc  à  explo- 
rer le  banc  de  Moulin-Quignon,  et,  de  juin  18G3  jusqu'à  ce  jour, 
il  y  pratiqua  plus  de  quarante  fouilles. 

€  De  nombreux  fragments  d'ossements  d'hommes  et  d'ani- 
maux extraits  par  lui  à  2,  5  et  4  mètres  de  la  superficie  dans 
des  terrains  non  remaniés  et  où  n'existent  ni  éboulement, 
ni  fissure,  rien  enfin  de  ce  que  les  géologues  nomment  puits, 
furent  le  prix  de  ce  long  travail.  Mais  ce  n'était  pas  assez  qu'il 
trouvât  lui-même  ces  précieux  restes,  il  était  nécessaire  pour 
prévenir  toutes  dénégations,  que  d'autres  en  trouvassent  comme 
lui.  Le  24  avril  dernier,  il  pria  donc  M.  Jules  Dubois,  médecin 
de  rilùlel-Dieu  d'Abbeville,  d'assister  à  l'une  de  ces  fouilles.  M. 
Dubois  s'empressa  de  se  rendre  à  cette  invitation. 

•(  Plusieurs  fragments  d'os  roulés,  trop  petits  pour.être  définis, 
furent  d'abord  déterrés  à  2  mètres  de  la  superficie  dans  la  couche 
jaune-brun.  A  60  centimètres  plus  bas,  M.  Dubois  vit  en  place 
un  os  ayant  8  centimètres  de  long  qui,  débarrassé  de  sa  gangue, 
fut  recoimu  par  lui  pour  un  os  sacrum  humain. 

«La  fouille  fut  portée  ensuite  u  l'autre  extrémité  de  la  carrière 
où  se  monlraiL  une  couche  de  sable  gris  jaunâtre,  d\[  sable  aigre, 
coupant  la  couche  brune,  couche  si  dure,  qu'ici  la  main  ne  suf- 
fisait plus,  il  fallut  employer  la  pioche.  Une  dent  humaine  en 
partie  engagée  dans  sa  gangue  sableuse  fut,  par  eux,  vue  en  place 
et  extraite  du  banc  par  M.  de  Perthes,  avec  le  silex  auquel  elle 
était  jointe. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.   855 

«  Une  autre  fouille  fui  encore  fnile  le  i"  mai,  par  MM.  de  Per- 
lliosèl  Dubois.  La  couche  ferrugineuse  de  droile  leur  fournil  à  2 
mèlres  25  centimèlres  de  profondeur,  irois  morceaux  de  crâne 
très-endommagés,  mais  probablement  humains.  La  couche  grise 
de  gauche  leur  donna  quelques  antres  os  non  encore  déterminés, 
et  un  fragment  de  dent  humaine. 

«  Le  12  mai,  M.  Hersent-Duval,  propriétaire  de  la  carrière  et 
bien  connu  des  géologues  pour  l'obligeance  toute  désintéressée 
qu'il  met  à  les  laisser  explorer  son  terrain,  se  trouvant  sur  les 
lieux,  désira  assister  à  une  fouille,  et  il  put,  lui  aussi ,  voir  en 
place  à  2  mètres  3  centimèli'es  de  profondeur  et  extraire  de  sa 
main  un  fragment  de  crâne  humain. 

«  Lel7,  M.  Martin,  curé  deSt-Gilles, ancien  professeur  de  rhé- 
torique et  de  géologie  au  séminaire  de  St-Piiquier,  dont  personne 
ici  n'ignore  le  haut  savoir,  et  M.  l'abbé  Dergny,  membre  de  la 
Société  d'émulation,  s'adjoignirent  à  M.  de  Perthes  pour  opérer 
une  fouille.  Elle  fut  couronnée  d'un  plein  succès.  Après  s'être 
assurés  de  l'étal  normal  du  terrain  ou  de  son  non-remaniement, 
et  avoir  examiné  divers  fragments  qui  s'étaient  détachés  du  banc 
avant  leur  arrivée,  ils  y  virent  en  place  et  en  retirèrent,  sans  in- 
termédiaire d'ouvriers,  un  os  qui,  débarrassé  de  sa  gangue,  se 
trouva  être  un  crâne  humain,  lequel  les  frappa  par  l'étrange  dé- 
pression de  la  partie  supérieure.  Le  bord  de  ce  crâne,  émoussé 
par  le  frottement,  démontre  son  antiquité,  et  ces  messieurs  ne 
doutèrent  pas  qu'il  ne  fût  là  depuis  l'origine  du  banc. 

«  Le  lundi  9  juillet,  une  commission,  composée  de  MM.  Sau- 
vage, adjoint  du  maire  d'Abbeville,  L.  Trancart,  propriétaire  et 
maire  de  Laviers,  Auguste  de  Caïeu,  avocat,  Marcotte,  bibliothé- 
caire et  conservateur  du  musée,  Jules  Dubois,  déjà  nommé,  tous 
membre  de  la  Société  d'émulation,  opéra  une  fouille  dont  les  ré- 
sultats furent  également  concluants.  Plusieurs  fragments  d'os 
humnins  furent  vus  en  place  et  retirés  par  eux  de  leur  gi- 
sement. 

«  Une  vérification  plus  solennelle  encore  se  préparait.    Le  16 


356  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

de  ce  mois,  la  même  commission  se  réunit  de  nouveau,  en  s'ad- 
joignanl  M.  Buleux ,  ancien  membre  du  conseil  général  de  la 
Somme,  qui  vient  d'être  décoré  de  la  légion  d'honneur  pour  ses 
beaux  travaux  géologiques,  M.  de  Mercey,  géologue  bien  connu, 
venu  exprès  de  Paris,  M.  le  baron  de  Vnricourt,  chambellan  du 
roi  de  Bavière,  venu  d'Amiens,  M.  Girot,  professeur  de  physique 
et  de  géologie  au  collège  d'Abbeville,  M.  du  Villepoix,  membrede 
la  Société  d'émulation.  Alexandre  Catel,  M.  Oswald  Dimpre,  et 
plusieurs  autres  personnes  qui  se  réunirent  spontanément  à  la 
commission  et  dont  nous  regrettons  de  ne  pas  savoir  les  noms. 

«  Par  cette  réunion  d'hommes,  tous  amis  de  la  science  et  de  la 
vérité,  une  fouille  fut  encore  pratiquée  et  poussée  jusqu'à  la  craie  ; 
plusieurs  os  humains,  dont  l'un  trouvésur  la  craie  même,  y  furent 
vus  en  place  par  la  commission  et  recueillis  par  elle.  Tous  les 
ossements,  parmi  lesquels  se  trouvent  aussi  des  débris  d'animaux, 
seront  l'objet  d'une  étude  spéciale  dont,  à  la  demande  de  la  com- 
mission, s'occupe  M.  le  docteur  Jules  Dubois. 

«  M.  Boucher  de  Perthes,  en  poursuivant  à  Moulin-Quignon  ses 
découvertes  anthropologiques,  en  fit  une  encore  que  les  géologues 
n'appréciei'onl  pas  moins  :  ce  sont  descoquilles  marines  très-rou- 
lées et  réduites  pour  la  plupart  à  l'étal  de  petits  galets  blancs  fort 
ressemblants  à  ceux  de  silex  pour  lesquels  on  a  pu  les  prendre. 
Il  les  a  trouvées  dans  les  couches  brune  et  grise  de  1  mètre  50 
cent,  à  5  mètres  de  la  superficie  et  mêlées  avec  les  os.  11  pense 
qu'en  étudiant  soigneusement  les  autres  bancs  de  diluvium,  no- 
tamment ceux  où  l'on  a  découvert  des  silex  taillés,  on  doit  y  trou- 
ver aussi  des  débris  humains,  d'ailleurs  assez  difficiles  à  distin- 
guer des  silex  bruts  dont  ils  ont  pris  la  couleur  et  presque  la 
forme  par  les  parties  de  sable,  de  graviers  et  les  petits  cailloux 
qui  s'attachent  à  leurs  anfractuosités  et  avec  lesquels  ils  font 
corps. 

«  P.-S.  On  nous  apprend  que  parmi  les  os  recueillis  par  M.  de 
Perthes,  se  trouvent  deux  fiagmenls  d'une  mâchoire  supérieure, 
et  une  mâchoire  inférieure  presque  entière  également  humaine 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.   357 

el  (lui,  ilit-ou,  se  rapproche  heaucoup,  quant  à  la  forme,  de  celle 
du  28  mars  18G5  ;  elle  était  à  4  mètres  30  cent,  de  profondeur 
et  à  22  mètres  de  la  place  où  gisait  cette  dernière. 

Découverte  (fim  homme  fossile  pithécoide,  dans  une  caverne  des 
enviro7is  de  Gibraltar.  Husk,  The  Reader,  23  juillet  1864.  — 
Les  partisans  des  idées  de  Darwin,  qui  attribuent  à  l'homme 
elau  singe  un  aïeul  commun  ,  attendent  avec  impatience  le  mo- 
ment où  de  nouvelles  découvertes  feront  connaître  ou  un  singe 
plus  anthropomorphe  que  ceux  du  monde  actuel,  ou  un  homme 
plus  pithécoide  que  les  races  vivantes,  c'est-à-dire  présentant  des 
caractères  qui  le  rapprochent  davantage  du  singe. 

Ce  résultat  parait  à  M.  le  prof.  Busk  avoir  été  obtenu  par  la 
découverte,  à  Gibraltar,  de  crânes  encore  plus  aplatis  que  celui 
du  Néander-Thal.  Nous  donnons  ci-dessous  une  traduction  de  la 
lettre  que  ce  savant  géologue  a  écrite  au  rédacteur  du  journal 
The  Reader.  Celui-ci  pense  que  ces  curieuses  découvertes  forment 
la  pièce  de  résistance  dans  le  programme  de  la  prochaine  réunion 
de  l'Association  britannique  à  Balli. 

«  Le  30  janvier  dernier  vous  m'avez  permis  de  publier  la  décou- 
verte, à  Gibraltar,  d'une  caverne,  ou  plutôt  d'une  série  de  ca- 
vernes et  de  fissures  sur  Windmill  Hill ,  par  M.  le  capitaine 
Brome,  gouverneur  de  la  prison  militaire  de  la  forteresse.  J'a- 
joutais que  M.  le  capitaine  Brome  avait  expédié  quelque  temps 
avant  une  grande  et  riche  collection  de  divers  fragments  animaux 
et  humains  que  nous  étions  occupés  à  étudier,  M.  le  docteur 
Falconer  et  moi. 

«  Dès  lors  nous  avons  reçu  de  M.  Brome  une  seconde  consigna- 
lion  très-considérable  de  fragments  semblables  provenant  de  la 
même  localité,  le  tout  arrangé  et  étiqueté  avec  le  plus  grand 
soin,  comme  l'avait  été  l'envoi  précédent.  Plus  récemment  en- 
core, M.  le  capitaine  Sayer  nous  a  apporté  des  ossements  humains 
el  autres  venant  d'un  autre  endroit,  à  environ  deux  cents  pieds 
plus  bas  que  le  plateau  de  "Windmill  Ilill.  Ces  restes  furent  re- 

Archives,  T.  XX.  —  AOÛH864.  23 


358  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

cueillis,  à  ce  que  nous  avons  compris,  il  y  a  quelques  années 
par  sir  James  Cochrane,  dans  une  caverne  Irès-profunde  et  jus- 
qu'alors inexplorée,  dont  l'entrée  se  trouvait  dans  son  jardin. 
Nous  avons  encore  reçu,  ces  derniers  jours,  des  ossements  hu- 
mains, et,  enlr'autres,  d'envoi  de  M.  Hrome  :  mais  nous  ne  sa- 
vons pas  exactement  la  localité  dont  ils  proviennent.  Nous  avons 
aussi  reçu  de  M.  Mawe  deux  morceaux  de  brèches  osseuses  con- 
tenant de  nombreux  fragmenis,  parmi  lesquels  le  plus  important 
est  une  grande  portion  du  plastron  d'une  espèce  de  tortue.  En- 
fin M.  le  capitaine  Douglas  Galton  nous  a  communiqué  deux 
grands  fragments  de  brèche  osseuse  provenant  de  Camp-liay, 
tout  près  de  la  baie  de  Rosia. 

«Dans  ma  lettre  précédente  j'avais  donné  une  liste  provisoire 
des  principaux  animaux  dont  les  os  s'étaient  trouvés  dans  le  pre- 
mier envoi  de  M.  Brome,  et  j'avais  mentionné  quelques  particu- 
larités remarquables  dans  plusieurs  des  ossements  humains.  Le 
second  envoi  de  M.  Brome  n'a  pas  présenté  beaucoup  d'espèces 
autres  que  celles  du  premier,  mais  il  a  été  foii  utile  en  fournis- 
sant les  moyens  de  bien  identifier  la  plupai'l  d'entr'elles.  Les 
ossements  humains  se  sont  trouvés  en  grande  quantité  dans  le 
second  comme  dans  le  premier  envoi,  mais  seulement  à  l'état  de 
fragments,  surtout  en  ce  qui  regarde  le  crâne.  Nous  avons  dans 
ces  deux  collections  environ  400  fragments  de  crâne,  la  plupart 
très-petits  et  olTrant  l'apparence  d'une  fracture  très-ancienne. 

(ïDe  toute  cette  masse  je  n'ai  réussi  à  recomposer  que  la  moitié 
du  crâne  d'un  individu  et  de  plus  petites  portions  de  trois  ou 
quatre  autres  crânes.  Mais  le  plus  grand  spécitnen  suffit  pour 
donner  quelque  idée  du  contour  général  et  de  la  dimension  du 
crâne  entier,  et,  étudié  conjointement  avec  les  autres  et  avec  des 
fragments  d'os  frontaux  et  maxillaii-es,  il  fournit  un  aperçu  de 
la  conformation  de  la  tète  de  quelques-uns  des  êtres  humains  qui 
ont  vécu  sur  le  roc  de  Gibraltar.  Une  des  conclusions  que  j'avais 
été  porté  à  adopter,  c'est  que  du  moins  les  mâchoires  inférieures 
ont  dû  appartenir  à  deux  types  distincts,  et  cette  idée  était  con- 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE    359 

fii-mée  par  le  ("ail  que  d'autres  os  du  s(|uelelle  offroiil  des  carac- 
tères dislinclifs  remarquables. 

«  Parmi  les  os  de  la  cuisse  el  de  la  jambe  appartenant  peut- 
être  à  55  ou  5(3  individus  dilTérents ,  il  y  en  a  d'assez  singu- 
liers, on  peut  dire  d'assez  monstrueux  dans  leur  forme  pour 
avoir  excité  l  etonneinent  de  tous  les  naturalistes  qui  les  ont  vus. 
Malgré  toutes  nos  recliercbes  ,  nous  n'avons  jamais  aperçu  ou 
entendu  parler  d'os  semblables  dans  les  collections  de  ce  pays-ci. 
A  Paris,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  Pruner-Rey  et  de  M.  Lartet, 
M.  le  docteur  Falconer  a  obtenu,  dans  le  but  de  les  comparer, 
des  ossements  d'Algérie  et  un  os  venant  de  Laugerie  dans  la  vallée- 
de  la  Vézère,  ({ui  s'approchent  du  même  type. 

«  Dans  ces  circonstances  toute  addition  à  nos  matériaux  anthro- 
pologiques de  Gibraltar  devait  être  pour  nous  de  la   plus  haute 
importance.  Le  ciàne  humain  apporté  pai'   le  capitaine  Sayer 
de  la  caverne  inférieure  ou  caverne  de  sir  J.    Cochrane  a   été 
pour  nous  une  bonne  acquisition.  H  est  heureusement  dans  un 
état  de  parfaite  conservation,  sauf  en  ce  que  la  mâchoire  infé- 
rieure appartient  à  un  autre  individu,  ce  qui  ne  nous  permet  pas 
de  déterminer  le  caractère  de  cet  os  important.  Le  crâne  lui- 
même,  comme  la  plupart  des  os  qui  l'accompagnent,  était   in- 
crusté dans  une  masse  stalagmilique  grise  et  très-dure  de  plu- 
sieurs pouces  d'épaisseur  en  quelques  endroits,  et  résultant  évi- 
demment d'un  dépôt  très-lent  et  très-ancien.  Cette  matière  une 
fois  enlevée,  les  os  ont  paru  aussi  frais  et  bien  conservés  que  s'ils 
avaient  été  soigneusement  macérés  et  nettoyés.  Le   ciàne  est 
pt'tit,  à  forme  arrondie  et  symétrique  :  nous  ne  l'avons  pas  en- 
core suflîsaunnent  étudié  pour  que  nous  puissions  formuler   une 
opinion  sur  ses  affinités  les  plus  probables.  11  offre  ceci  de  très- 
intéressant,  c'est  qu'il  est  associé  avec  plusieurs  os  de  la  jambe 
offrant  une  forme  comprimée  très-remarquable  à  laquelle  nous 
avons  déjà  fait  allusion  el  parmi  lesquels  il  y  en  a  un  qui,  par  la 
condition  de  l'os  lui-même  et  la  pai'faile  similitude  de  l'incrusta- 
tion calcaire  qui  le  recouvre,  appartient  probablement  au  même 


360  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

individu  que  le  crâne.  Ceci  nous  fournirait  une  donnée  sur  la 
conformation  du  crâne  de  la  race  plaiycnémiqne  [ou  à  tibia  tran- 
chant), ce  qui  serait  fort  intéressant. 

«  L'addition  U  plus  importante  que  nous  ayons  reçue  aux  osse- 
ments humains  de  Gibraltar  s'est  trouvée  dans  le  dernier  envoi 
de  mon  ami  M.  Brome.  Cette  collection  contient,  outre  plusieurs 
os  de  quadrupèdes,  la  plus  grande  portion  d'un  crâne  humain  el 
une  mâchoire  inférieure  d'un  autre  individu.  Ce  crâne  ressem- 
ble dans  tous  ses  points  importants  au  fameux  ci'âne  du  Néander- 
Ihal,  mais,  à  beaucoup  d'égards,  il  offre  un  bien  plus  haut 
inlérèt,  en  ce  qu'il  a  conservé  la  région  occipitale  entière,  y 
compris  le  bord  postérieur  du  foramcn  magnum  ,  une  grande 
partie  de  la  base ,  un  os  temporal  entier  (  donnant  ainsi  la 
position  précise  du  conduit  auditif) ,  et  enfin  presque  toute 
la  face  ,  y  compris  la  mâchoire  supérieure  ,  avec  la  plupart 
des  dents  qui  sont  considérablement  usées  et  d'une  manière  assez 
curieuse.  Comme  ces  portions  manquent  sur  le  crâne  du  Néan- 
derlhal ,  dont  ce  crâne-ci  semble  être  à  d'autres  égards  la 
contre-partie,  on  ne  saurait  estimer  trop  haut  la  valeur  de  cette 
découverte  pour  l'étude  de  l'homme  ancien  ;  elle  ajoule  aussi 
énormément  à  l'intérêt  scientifique  du  spécimen  du  Néanderihal, 
en  montrant  que  ce  spécimen  ne  représente  pas,  comme  quel- 
(jues-uns  l'ont  cru,  une  simple  particularité  individuelle,  mais 
qu'il  offre  peut-être  les  traits  caractéristiques  d'une  race  qui  s'est 
étendue  du  Rhin  jusqu'aux  Colonnes  d'Hercule  ;  car,  comn)e 
qu'il  en  soit  de  la  découverte  au  bord  de  la  Dussel  .  M.  le  prof, 
Mayer  n'admettra  guère  que  quelque  cosaque  rachitique,  engagé 
dans  la  campagne  de  1814,  ait  pu  se  glisser  dans  une  fissure 
fermée  du  roc  de  Gibraltar. 

«Conjme  ce  crâne  va,  je  l'espère,  être  prochainement  décrit  et 
figuré,  je  n'entrerai  pas  maintenant  dans  plus  de  détails  ;  mais 
j'ajouterai  qu'à  plusieurs  égards,  et  peut-être  précisément  parce 
qu'il  est  plus  complet,  il  présente  des  caractères /ji//iccoiî'dfs  plus 
marqués  encore  que  le  spécimen  du  Néanderthal,  et  que  d'après 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.        861 

l'étal  minéral  de  la  matière  osseuse  et,  à  part  môme  du  carac- 
tère intrinsèque  de  sa  forme,  il  ne  peut  y  avoir  aucun  doute  sur 
son  énoi'me  antiquité.  Les  autres  ossements  (|ui  l'actompaijfnenl 
et  qui  proviennent  de  la  même  localité,  ne  sont  pas,  il  est  vrai, 
«eux  d'espèces  éteintes,  mais  ils  appartiennent  à  une  espèce  de  bou- 
quetin dont  les  restes  sont  Irès-abondanls  sur  le  roc  dans  les 
brèches  les  plus  anciennes.  Or,  ces  brèches  contiennent  une  ou 
peut-être  deux  espèces  éteintes  de  rhinocéros  et  celles  de  plu- 
sieurs autres  animaux  qui  sont  éteints  pour  ce  qui  regarde  l'Eu- 
rope. 

«Il  me  sera  permis  de  profiter  de  celte  occasion  pour  annoncer 
qu'ayant  à  peu  près  terminé  l'élude  et  la  détermination  des  es- 
pèces des  grandes  collections  de  Windmill  Hill,  nous  comptons, 
si  possible,  en  communiquer  les  résultats  principaux  à  la  pro- 
chaine réunion  de  l'xVssociation  britannique.  On  pourra  alors 
juger  de  la  grande  valeur  de  ces  collections,  non-seulement  au 
point  de  vue  anthropologique,  mais  aussi  à  celui  de  la  distribu- 
tion et  des  affmilés  de  l'ancienne  faune  du  sud  de  l'Europe, 

«  J'ajouterai  seulement  que  si  quelqu'un  est  en  possession  de 
morceaux  de  brèches  osseuses  ou  de  fragments  retirés  des  ca- 
vernes ou  des  fissures  de  Gibraltar,  non  encore  publiés,  ce  nous 
serait  très-utile  d'en  avoir  connaissance  et  d'avoir  la  faculté  de 
les  examiner.  Nous  avons  l'intention  d'aller  prochainement  à 
Gibraltar  pour  réunir  autant  que  possible  tous  les  éléments  de 
celle  importante  élude  et  pour  examiner  en  place  les  conditions 
dans  lesquelles  se  trouvent  les  différentes  classes  de  fossiles  des 
cavernes.  Geo.  Busk.  » 

16  juillet  1864. 


362  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

WiLUELM    HlS  el  LUDWIG    UUTIMEYER.  CrANIA   HeLVETICA.  Sa.MM- 
LUNG  SCHWEIZERISCHER  SciI^DELFORMEN.  Bast'l  Ulld  Getlf,  18G4-. 

1  vol.  iii-4"  avec  allas  de  82  planches  doubles.  —  L.  lluTi- 
MEYER.  Die  Beyœlkerung  ,  elc.  De  la  population  des  Alpes 
(Jahrbuchdcs  Schweizer'  Alpendabs,  1864). — A.  Ecker.  Crania 
Germanie  meridionalis  occidentalis,  in-4''.  Freyburg,  1863. 
—  Carl  Vogt.  Leçons  sur  l'homme,  sa  place  dans  la  créa- 
tion et  l'histoire  de  la  TEnuE  (Vorlesmigen  iiherden  Mcnschen, 
seine  Stellung  in  der  Schœpfung  und  in  der  Geschichle  der  Erde. 

2  vol.  in-8°.  Giesseii,  1865). 

De  tous  côtés  surgissent  des  travaux  relatifs  à  la  forme  du  crâne 
humain.  Dos  observateurs  nombreux  el  exacts  mesurent  micro- 
métriquemenl,  poui'  ainsi  dire,  et  dans  tous  les  sens  les  crânes 
des  divers  pays  el  de  diverses  époques.  Retzius,  Morlon,  Niisson, 
Sleenslrup,  Baer,  ont  ouvert  la  marche  el  l'on  s'est  précipité  en 
foule  sur  leurs  traces.  Ces  nombreuses  recherches  ont  déjà  con-^ 
duit  à  plus  d'un  résultat  intéressant.  Il  esl  cependant  encore  per- 
mis (le  douter  qu'on  ne  se  soit  point  exagéré  la  portée  ethnogra- 
phique el  physiologique  de  ce  développement  récent  de  la  cranio- 
logie.  C'est  ce  que  l'avenir  démontrera. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  ouvrages  dont  les  titres  précèdent  ont 
droit  tout  spécialemcnl  â  noire  attention,  soit  parce  qu'il.s  sont 
éclos  près  de  nous,  soit  parce  que  trois  d'entre  eux,  tout  au  moins, 
onl  pour  objet  l'étude  des  formes  de  crâne  dans  les  pays  qui  nous 
avoisinent.  Le  plus  important  a  pour  auteur  M.  Ilis,  mais  les 
observations  dont  il  rend  compte  ont  été  faites  av'ec  la  collabo- 
ration de  M.  Rulimeyer.  Ces  deux  savants  ont  étudié  surtout  ces 
musées  anthropologiques  fort  riches  que  recèlent  certains  cantons 
calholi(iues  sous  le  nom  modeste  d'ossuaires  et  dont  l'accès  avait 
été  jusqu'ici  fermé  aux  adeptes  de  la  science.  Les  collections  can- 
tonales et  particulières  leur  ont  fourni  en  outre  d'amples  maté- 
riaux. 

Le  résultat  de  la  comparaison  de  tous  ces  crânes  a  été  la  dis- 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.        363 

tinclion  de  quali  e  lypos  auxquels  M.  Ilis  doiino,  d'après  les  lieux  où 
ils  onl  été  trouvés  en  plus  t;r;uide  abondance,  les  noms  de  type  de 
Sion,  type  de  Hohboriï,  type  de  Bel-air  et  type  de  Dissenlis.  [.es 
trois  premiers  sont  dolichocéphales,  mais  à  des  degrés  très-divers. 
Le  type  de  Ilohberg  est  le  plus  décidément  dolichocéphale,  tandis 
que  relui  de  Bel-air  et  celui  de  Sion  se  rapprochent  plus  de  la  mi- 
socéphalie.  Quant  aux  crânes  de  Dissentis,  ils  sont  entièrement 
brachycéphalcs. 

Les  crânes  de  Dissenlis,  que  M.  Bûtimeyer  appelle  aussi  crânes 
grisons,  sont  répandus  dans  toute  la  Suisse,  depuis  l'extrême  orient 
jusqu'à  Genève  et  à  Bàle.  Dans  plus  de  vingt  ossuaires  dos  Gri- 
sons, d'Ui'i,  d'Unterwald,  de  Luceine,  de  Soleure  et  du  Jura 
français,  ils  forment  près  de  80  pour  cent  de  la  totalité  des  crâ- 
nes. C'est  du  reste  à  ce  type  qu'appartient  la  majorité  de  la  popu- 
lation actuelle  de  la  Suisse.  Cependant  ses  localités  classiques 
paraissent  être,  outre  certaines  vallées  des  Grisons,  le  canton  de 
Soleure,  le  champ  de  bataille  de  Dornach,  l'Emmenthal  bernois 
et  le  Pays-d'Enhaut  vaudois.  Cette  forme  de  crâne  est  aussi  ré- 
pandue dans  toute  l'Allemagne  méridionale,  et  comme  elle  appar- 
tient généralement  à  l'époque  l'écenle,  on  est  tenté  de  l'attribuer 
à  la  race  germani(jue.  Il  est  vrai  que  Beizius,  se  basant  surtout 
sur  l'étude  des  Allemands  du  nord,  considérait  la  race  germaine 
comme  dodichocéphale,  mais  celle  opinion  a  déjà  été  ébranlée 
par  M.  Welcker,  et  il  est  possible  que  les  Germains,  à  l'époque 
de  leur  invasion  en  Suisse,  ne  formassent  déjà  plus  une  seule 
unité  ethnologique.  Dans  ce  cas,  les  crânes  de  Dissentis  appar- 
tiendraient plus  spécialement  à  la  branche  allémanique.  La  col- 
lection de  M.  Troyon  renferme  cependant  deux  crânes  de  Dissenlis 
appailenant  à  une  époque  beaucoup  plus  ancienne,  puisqu'ils  pro- 
viennent des  habitations  lacustres  du  lac  de  Bienne.  Celte  cir- 
constance, rapprochée  de  la  fréquence  du  type  de  Dissenlis  dans 
la  Suisse  romande,  conduit  M.  Ilis  à  supposer  qu'il  existait  déjà 
une  race  brachycéphale  en  Suisse  avant  l'invasion  cellique. 
Les  crânes  de  Dissentis  ont  une  forme  presque  cubique  que, 


364  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

dans  certains  cas,  grâce  à  l 'élévation  du  Iront  et  de  l'occiput,  on 
pourrait  taxer  de  forme  de  tour.  Les  crânes  de  Hohberg  ont  une 
forme  tout  opposée,  celle  d'un  ovale  allongé  avec  l'occiput  pointu 
et  saillant,  tandis  que  la  région  temporale  est  comprimée.  51.  Rii- 
timeyer  remarque  qu'on  pourrait  appeler  ces  crânes  ceux  des 
Huns,  car  on  les  trouve  principalement  dans  les  localités  connues 
sous  le  nom  de  tombeaux  des  Huns.  Toutefois  ces  tombeaux  ap- 
partiennent à  l'époque  romaine  du  P""  au  V™*  siècle,  et  comme  la 
forme  de  ces  crânes  coïncide  assez  bien  avec  celle  des  vrais  Ro- 
mains, on  doit  sans  doute  les  considérer  comme  des  crânes  ro- 
mains '.  Dans  les  tombeaux  récents  et  à  l'époque  actuelle  ce  type 
paraît  manquera  l'état  de  pureté. 

La  troisième  forme  de  crânes  que  M,  His  appelle  le  type  de 
Sion  et  M.  Riitimeyer  le  type  helvétique,  paraît  avoir  été  répan- 
due en  Suisse  longtemps  avant  l'invasion  romaine.  C'est  la  forme 
que  présentent  presque  tous  les  crânes  trouvés  jusqu'ici  dans  les 
habitations  lacustres,  même  de  l'époque  de  la  pierre.  Par  son 
développement  moyen,  cette  forme  l'emporte  sur  les  deux  précé- 
dentes, parce  qu'elle  réunit  une  grande  longueur  avec  une  région 
occipitale  fort  large.  Du  reste,  ces  crânes  n'appartiennent  point 
exclusivement  à  la  période  des  habitations  lacustres,  mais  on  les 
retrouve  çà  et  là  dans  les  tombeaux  de  toutes  les  époques,  jusque 
dans  les  ossuaires  actuels,  principalement  dans  les  petits  cantons 
et  le  canton  de  Soleure. 

Enfin  la  quatrième  forme,  celle  du  type  de  Bel-air,  offre  peut- 
être  un  intérêt  moindre,  en  ce  sens  qu'elle  est  relativement  rare. 
On  n'en  a  trouvé  jusqu'ici  que  5  ou  6  exemples  provenant  de 

'  M.  Vogt  figure  un  crâne  très-dolifliocéphale  et  à  arcades  sour- 
oiliaires  très-saillantes  qu'il  rapporte  à  ce  type.  Ce  crâne  singulier 
serait  dans  tous  les  cas  d'une  forme  un  peu  dégradée,  puisque  M.  Vogt 
n'hésite  pas  à  le  comparera  ces  crânes  sémi-pithécoides  d'Engis  et  du 
Néanderthal,  dont  on  a  fait  tant  de  bruit.  C'est  aux  caractères  d'in- 
fériorité incontestable  de  ce  crâne  isolé  que  le  type  d'Holibi.Tg  doit 
d'avoir  été  attribué  par  M.  Vogt  dans  un  moment  de  jovialité  aux 
missionnaires  qui  introduisirent  le  christianisme  d'Irlande  en  Suisse. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.        305 

tombeaux  du  V''  au  IX*^  siècle  ilans  la  pailii-  huri;uiule  de  lu 
Suisse.  Peut-être  cependant  son  inipoi'lance  esl-elltî  plus  t^rande 
(|u'elle  ne  semble  au  picniier  abord,  s'il  est  vrai,  cumme  M.  Mis 
croit  l'avoir  remarqué,  que  cette  tête  bui'gonde  soit  encore  au- 
jourd'hui répandue  chez  les  patriciens  vaudois. 

L'ouvrage  de  M.  Vogt  n'a  point  pour  but  exclusif,  comme  ceux 
<le  MM.  His,  Hiilimeyer  et  Escher,  de  faire  comiaître  des  obser- 
vations propres  et  enlièremenl  nouvelles.  C'est  plutôt  un  résumé 
coordonné  et  critique  des  nombreux  travaux  faits  durant  ces  der- 
nières années  sur  l'anthropologie  au  point  de  vue  surtout  de 
l'histoire  naturelle  et  de  l'origine  de  l'hounne.  C'est  en  langue 
allemande  le  pendant  de  l'ouvrage  anglais  de  M.  Huxley  sur  la 
place  de  l'homme  dans  la  nature,  seulement  l'œuvre  de  M.  Vogt 
comprend  des  points  de  vue  plus  nombreux  et  plus  variés.  Il  n'est 
pas  possible  d'analyser  ici  un  ouvrage  de  celte  nature;  ce  serait 
d'ailleurs  dommage  de  le  dépouiller  de  sa  verve  humoristique. 
Nous  nous  contenterons  d'indiquer  le  résultai  auquel  l'iiuteur  ar- 
rive en  ce  qui  concerne  les  origines  humaines.  Ce  résultat  semble, 
en  effet,  le  seul  vraisemblable  dans  l'état  actuel  de  la  science. 

L'élude  des  races  humaines  dans  leur  étal  acluel  el  dans  la 
série  des  temps,  soil  historiques,  soit  préhistoriques,  nous  mon- 
tre toujours  la  famille  humaine  divisée  en  races  distinctes.  Ces 
races  semblent  même  avoir  été  plus  tranchées  encore  à  une  épo- 
que plus  ancienne  qu'elles  ne  le  sont  aujourd'hui.  11  ne  peut  y 
avoir,  en  effet,  de  caractères  craniologiques  plus  opposés  que  ceux 
des  anciens  hommes  troglodytes  de  la  Belgique  et  de  la  Prusse 
rhénane  et  ceux  des  pseudo-lapons  de  l'âge  de  pierre  en  Dane- 
mark. Tout  semble  indi(|uer  que  l'avenir  nous  réserve  aussi  en 
Amérique  el  en  Asie  la  découverte  de  types  antiiiues  bien  diiïé- 
renls  de  leurs  contemporains  d'Euiope.  Rien,  au  contraire,  ne 
permet  d'espérer  qu'on  trouve  un  jour  une  forme  intermédiaire 
unique  entre  l'homme  el  les  quadrumanes.  L'union  généalogique 
entre  l'homme  el  le  groupe  pithécoïde  est  cependant  aujourd'hui 
la  seule  solution  vraisemblable  de  la  question  des  origines  humai- 


366  BULLETIN    SCIENTIFIQUE. 

lies  au  point  de  vue  des  sciences  naturelles.  Mais  celle  solution 
n'implique  point  la  conséquence  que  certaines  personnes  ont 
faussement  lirée  de  la  théorie  Darwin  ou  en  général  delà  théorie 
de  la  modification  graduelle  des  espèces,  savoir  que  tous  les  hom- 
mes descendraient  d'un  couple  commun.  Celte  prétendue  consé- 
quence répugne  au  contraire  à  l'esprit  actuel  des  sciences  natu- 
relles. Les  différentes  races  humaines  remontent  vers  l'ordre  des 
quadrumanes  en  lignes  parallèles  et  non  en  lignes  convergentes. 
Il  est  pi-obable  que  la  géologie  nous  fournira  un  jour  dans  les 
couches  tertiaires  ou  secondaires  des  types  intermédiaires  entre 
difîéienfes  races  humaines  et  différentes  espèces  ou  peut-être 
même  différents  genres  de  singes- 
Ce  point  de  vue  que  M.  Vogl  défend  avec  habileté  mérite  d'être 
rapproché  des  résultais  auxquels  M.  Graliolet  a  été  conduit  dans 
son  élnde  du  système  nerveux  des  singes  anthropomorphes.  Ce 
rapprochement  est  d'aulant  plus  intéressant  que  M.  Graliolet  ne 
paraît  pas  pencher  jusqu'ici  vers  le  Darwinisme.  Les  trois  princi 
paux  singes  anthropomorphes,  le  gorille,  le  chimpanzé  et  l'orang 
sont  tous  à  peu  près  également  proches  parents  de  l'homme  dont 
ils  se  distinguent  chacun  par  des  caractères  spéciaux.  Toutefois, 
d'après  M.  Graliolet,  ces  trois  singes  sont  assez  profondément  dif- 
férents les  uns  des  autres,  surtout  au  point  de  vue  du  système 
nerveux,  el  appartiennent  à  trois  séries  distinctes  :  le  gorille 
forme  le  sommet  de  la  série  des  mandrills,  le  chimpanzé  le  som- 
met de  la  série  des  macaques,  el  l'orang  le  sommet  de  la  série 
des  gibbons.  Si  ces  trois  séries,  remarque  M.  Vogt,  s'élevaient 
chacune  jusqu'à  un  terme  supérieur,  elles  produiraient  trois  races 
humaines  distinctes  dont  deux  dolichocéphales,  issues  du  gorille 
et  du  chimpanzé,  et  une  brachycéphale,  issue  de  l'orang.  La  lace 
descendant  du  gorille  sei'ait  vraisemblablement  caractérisée  par 
le  développement  des  dents  et  du  thorax,  celle  provenant  de  l'o- 
rang par  des  bras  long»;  et  des  cheveux  blonds  ou  rouges,  et  celle 
issue  du  chimpanzé  par  une  peau  noire,  des  os  faibles  el  des 
mâchoires  moins  massives. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE   ET   PALÉONTOLOGIE.        367 

Il  ne  s'iigil,  (lu  reste,  là  (jiie  d'un  exemple,  c;ir  l'auteur  no 
veut  |ioinl  prétendre  que  les  races  liuinaines  descendent  directe- 
ment des  trois  sinijes  en  question.  La  descendance  t,'énéalogi(|ue 
des  races  humaines  pourrait,  en  elTet,  fort  bien  se  poursuivre  par 
des  races  humaines  pilhécoïdeset  des  singes  anthropomorphes,  non 
encore  découverts  à  letat  fossile,  en  laissant  de  côté  les  orangs, 
les  chinqianzés  et  les  gorilles. 


A.  Kœllikeii.    Sur  lathéorfe  Darwin.  (Zeitschrift  fiirwisseu- 
scliafiliche  Zoologie.  Tome  XIV,  1864,  p.  174). 

Il  est  intéressant  de  voir  la  grande  majorité  des  naturalistes 
éminents  de  nos  jours  se  ranger  peu  à  peu,  sinon  à  la  théorie  de 
M.Daiwin,  du  moins  au  principe  de  la  transformation  graduelle 
des  espèces.  M.  Kœllikeiesl  précisément  un  de  ceux  qui,  rejetant 
la  théoriede  M.  Darwin,  reconnaissent  néanmoins  que  ce  savantest 
dît  côté  de  la  vérité.  Obligé  de  se  prononcer  pour  la  production 
des  espèces,  ou  bien  par  génération  spontanée  soit  génération 
primaire,  ou  bien  par  génération  secondaire,  c'est-à-dire  par 
voie  de  génération  par  les  espèces  existant  précédemment,  M.  Kœl- 
liker  choisit  la  seconde  alternative.  11  est  d'accord  en  cela  avec 
Lamark  et  avec  M.  Darwin,  mais  il  ne  peut  consentir  à  accorder 
avec  ce  dernier  un  rôle  prédominant  à  l'élection  nalui  elle.  L'ob- 
jection principale  faite  par  M.  Kœilikpr  à  la  théorie  de  l'élection, 
c'est  qu'elle  est  essentiellement  téléolo^nque.  En  effet,  dans  la 
théorie  du  savant  anglais,  les  variétés  utiles  à  l'espèce  ont  seules 
chance  de  se  perpétuer  et  de  supplanter  les  autres  M.  Kœl- 
likeradonc  été  poussé  naturellement  à  chercher  quelque  chose 
pour  mettre  à  la  place  de  la  théorie  du  «  lion  malade,  »  comme 
M.  Huxley  a|ipelle  M.  Darwin.  C'est  ainsi  qu'il  est  arrivé  à  sa 
théorie  de  la  génération  hétérogène. 

La  pensée  fondamentale  de  celte  nouvelle  hypothèse  sur  l'oii- 
gine  des  espèces,  c'est  que  sous  l'influence  d'une  loi  naturelle,  les 
êtres  peuvent  dans  de  certaines  circonstances  en  engendrer  d'au- 


r368  BULLETIN  SCIENTIQUE. 

1res  dilTéi'eiits  au  puinl  de,  vue  de  l'espèce,  du  genre,  de  l'ordre 
ou  même  de  la  classe.  Cela  pourrait  avoir  lieu  de  deux  manières. 
D'abord  des  œufs  fécondés  pourraienldans  de  certaines  circons- 
tances se  développer  au  delà  de  la  noiine  et  donner  ainsi  nais- 
sance à  des  formes  d'organisation  supérieure  ,  puis  une  produc- 
ti(«n  d'organismes  nouveaux  pourrait  aussi  avoir  lieu  par  voiede 
parlliéiiogénèse. 

L'histoire  naluieile  nous  fait  connaître  certains  phénomènes 
qui  doivent  empêcher  de  rejeter  d'emblée  celte  hypothèse.    Ces 
phénomènes  sont  surtout  ceux  de  la  génération  allei'nanle.    Les 
hydrozoaires,  par  exemple,  nous  présentent  trois  types  distincts, 
celui  des  polypes  hydraires,  celui  des  méduses  craspédotes  et  ce- 
lui des  méduses  acraspédoles,  types  indépendants  les  uns  des  au- 
tres dans  certains  genres  et  certaines  espèces,  mais  intimement 
li^s  par  voie  génésique  dans  d'autres  espèces.    C'est  ainsi  que 
l'hydre  de  Trembley  reproduit  toujours  des  hydres  secnblables, 
soit  par  œufs,  soi;  par  bourgeons,  tandis  que  VhijiJra  tuba  n'est 
que  le  stade  de  scyphistome  dans  le  développement  de  certaines 
inéduses  acraspédotes   qu'elle  engendre  par    boui'gconnement. 
Certains  cnmpanularidés,  sertularidésel  tubularidés  se  multiplient 
par  des  œufs  engendrés  par  des  individus  hydroïdes  bien  diffé- 
rents des  méduses.  Chez  d'autres  espèces  de  ces  mêmes  groupes, 
les  individus  reproducteurs  ressemblent  déjà  à  dos  méduses  ;  chez 
d'autres  enfin  les  polypes  hydroïdes  engendrent  par  bourgeonne- 
ment de  véritables  méduses  acraspédotes,  destinées  à  produire  des 
œufs  qui  donneront  naissance  à  de  nouveaux  hydroïdes.  Enfin,  de 
même  (|u'il  y  a  des  polypes  hydroïdes  qui  n'engendrent  que  des 
hydroïdes  semblables  à  eux-mêmes ,  il  existe  aussi  des  méduses 
qui  n'engendrent  que  des  méduses.  Si  l'on  passe  en  revue  toute  la 
séi-ie  de  ces  faits,  on  peut  se  demander  s'il  ne  s'est  pas  passé  et 
s'il  ne  se  passe  pas  encore  là  une  création  d'espèces  nouvelles  par 
voie  de  génération  hétérogène  de  telle  sorte  que  les  polypes  hy- 
droïdes engendrent  des  méduses. 

M.  Kœiliker  se  demande  aussi  si  les  larves  bilatérales  des  échi- 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET   PALÉONTOLOGIE.      .^69 

nodermes  ne  se  soiil  p;is  reproduites  une  l'ois  UMi(in('meiil  sous 
la  forme  de  larves,  sans  engendier  dans  leur  intérieur  de  bour- 
geons radiaires.  Une  question  analogue  se  présente  encore  plus 
naturellement  pour  des  nourrices  de  trématodesqui  sont  suscep- 
tibles de  reproduire  des  nourrices  toutes  semblables  avant  d'en- 
gendi'cr  descercaires. 

Quant  à  l'Iiypotlièse  que  dans  certaines  circonstances  l'œuf 
d'un  animal  puisse  subir  en  quelque  sorte  un  excès  de  développe- 
ment et  donner  ainsi  naissance  à  une  forme  supérieure,  elle  semble 
trouver  une  confirmation  dans  le  fait  que  certaines  formes  infé- 
rieures sont  souvent  presque  identiques  au  jeune  âge  de  formes 
plus  élevées.  Un  pérennibrancbeesi,  par  exemple,  très-semblable 
à  la  larve  d'un  triton,  et  le  triton  lui-même  à  la  larve  d'un  ba- 
tracien anoure. 

Cette  Ibcorie  de  M.  Kœiliker,  bien  que  formulée  peut-être  pour 
la  première  fois  d'une  manière  positive,  n'est  certainement  point 
nouvelle  pour  une  foulede  naturalistes.  Les  découvertes  des  vingt 
dernières  années  sur  le  terrain  de  la  génération  alternante  ont 
amené  bien  des  naturalistes  à  laisser  errer  leur  imagination  dans 
celte  direction.  Lorsque  Johannes  Millier  eut  découvert  VEntoeoncha 
mirabilis  âaus  l'intérieur  de  la  synapte  digilée,  il  hésita  pendant 
longtemps  sur  la  portée  de  celte  observation  et  nous  nous  souve- 
nons de  l'avoir  entendu  se  demander  à  haute  voix  s'il  n'avait  pas 
là  sous  les  yeux  un  exemple  du  procédé  que  suit  la  nature  pour 
produire  des  espèces  nouvelles.  Il  ne  s'arrêta  pas  longtemps,  il 
est  vrai,  à  celte  manière  de  voir,  car  il  admit  avec  raison,  selon 
toute  vraisemblance,  qu'il  s'agissait  d'un  cas  de  parasitisme. 
Néanmoins  l'idée  que  la  nature  pouvait  produire  dans  certaines 
circonstances  des  espèces  nouvelles  par  une  voie  analogue  aux 
phénomènes  de  la  génération  alternante  ne  s'effaça  jamais  de  .son 
esprit.  Et  lorsqueM.  Edwards  emprisonnait  dos  larves  de  triions 
dans  une  cage  au  fond  de  la  Seine  pour  leur  voir  conserver  leurs 
branchies  pendant  plusieurs  années,  n'étail-il  pas  mû,  d'une  ma- 
nière inconsciente  peut-être,  par  l'idée  que  les  circonstances  ex- 


370  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

lérieures  peuvent  transformer  un  pérennibranche  en  batracien 
sans  branchies  ou  vice-versa. 

Pour  ce  qui  nous  concerne,  nous  reconnaissons  pleinement 
l'importance  qu'il  faut  accorder  aux  questions  soulevées  par 
M.  Kœlliker  dans  le  débat  sur  l'origine  des  espèces  ;  mais  nous 
ne  pensons  pas  que  personne  songe  sérieusement  à  opposer  sa 
théorie  à  celle  de  M.  Darwin  ou  réciproquement.  L'une,  en  effet, 
n'exclut  point  l'autre  et  il  est  probable  que  M.  Darwin  exploite 
déjà  beaucoup  des  faits  cités  par  M.  Kœlliker  de  la  même  ma- 
nière que  ce  dernier,  sans  renoncer  pour  cela  à  sa  théorie.  L'é- 
lection naturelle  et  l'iiétéi'ogcnie,  dans  le  sens  que  M.  Kœlliker 
donne  à  ce  mot,  sont  deux  des  fadeurs,  sans  doute  nombreux,  de 
la  production  des  espèces. 

Le  reproche  de  léléologie  adressé  par  M.  Kœlliker  à  la  théorie 
Darwin  nous  touche  peu.  L'aversion  instinctive  de  la  plupart  des  na- 
turalistes cojilre  les  doctrines  léléologiques  provient  de  ce  que  la 
téléologie  ordinaire  introduit  un  élémentsurnalurel  dans  l'étude 
rationnellede  la  nature,  ce  qui  est  une  contradictto  in  adjecto.  Mais 
la  téléologie  Darwinienne  n'est  point  dans  ce  cas;  c'est  une  téléo- 
logie nécessaire  et  à  ce  point  de  vue  elle  n'est  point  en  opposition 
avec  les  exigences  de  la  science.  Comme  M.  Darwin  l'a  fort  bien 
démontré,  ce  sont  forcément  les  variétés  présentant  les  particu- 
larités organiques  les  plus  propres  à  assurer  leur  existence,  c'est- 
à-dire  les  plus  utiles,  (jui  l'emportent  dans  le  combat  de  la  vie. 


Prof.  Reuss,  Entwurf,  etc.  Esquisse  d'une  cl.\ssific.\tion  des 
FOR.\MiNiFÈRES.  [SUzungsber.  der  K.  K.  Acad.  d.  Wiss.  zu 
Wien.  Oci.  îRGl).  —  Prof.  Max  Schultze,  Polytrema  mi- 
NiACEUM*,  UN  POLYTH.VLAME.  {Archh  f.  Naturgeschichte,  1863, 
p.  81,  et  Annnls  and  Mag.  natund  of  hniorg.  Dec.  1863, 
p.  409). 

Nous  avons  rendu  compte,  dans  ces  Archives^  de  la  nouvelle 
classification  proposée  pir  .M.  Carj)enter  pour  les  Foraminifères. 
Il  est  intéressant  de  voir  cette  cla.ssifîcalion,  si  différente  de  celle 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉOiNTOLOGIE.        371 

jusqu'ici  en  vigueur,  recevoir  l'approi)atioii  des  aulorilés  les  plus 
compélenles.  La  même  division  des  Foraminifèiesen  deux  ordres, 
d'après  la  présence  ou  l'absence  de  poics  dans  la  coquille,  a 
été  proposée  par  M.  Reuss  à  peu  près  en  même  temps  que  par 
M.  Carpenler ,  ou  même  un  peu  avant.  Ces  deux  ordres  re- 
çoivent aussi  l'approbation  coinplète  de  M.  Schultze.  Ils  parais- 
sent donc  être  fort  naturels,  du  moins  aussi  naturels  que  peut 
l'être  une  coupe  systématique,  ([ui,  presque  toujours,  présente 
des  difficultés  d'application  dans  les  détails.  C'est  ainsi  (|ue  le 
genre  Cornuspira  ,  tel  qu'il  était  compris  jusqu'ici,  renfermait, 
comme  M.  Schullze  le  remarque,  une  espèce  à  coquille  brune, 
ti-anslucide  et  imperforée,  et  une  autre  à  coquille  byalineet  per- 
forée. Grâce  à  cette  circonstance,  ces  deux  espèces,  du  reste  assez 
semblables,  se  trouvent  maintenant  réparties  dans  deux  ordres 
dilïérents. 

Parmi  les  Foraminifères  imperforés,  M.  Reuss  distingue  deux 
groupes,  ceux  à  coquille  siliceuse  (sablonneuse)  et  ceux  à  co- 
quille compacte  comme  de  la  porcelaine.  Pai'mi  les  Foramini- 
fèies  perforés  il  en  distingue  trois  :  ceux  à  coquille  hyaline  fine- 
ment poreuse,  ceux  à  coquille  calcaire  à  pores  diversement 
inégaux,  et  enfin  ceux  dont  les  coquilles  calcaires  sont  parcou- 
rues par  un  système  ramifié  de  canaux. 

Sous  le  nom  de  Polijtrema  corallina,  Risso  a  décrit  un  petit 
organisme  méditerranéen  dont  l'apparence  est  très-voisine  de 
celle  des  Millépores ,  tellement  que  Linné  l'avait  décrit  sous  le 
nom  de  Mlllepora  mmincea.  Depuis  loi's  MM.  Carpenter,  Gray, 
Krolm,  Schultze  ont  reconnu  dans  les  Polytrèmes  de  véritables 
Polylhalamesque  le  dernier  de  ces  auteurs  considère  comme  fort 
voisins  de  son  genre  Acervulina.  Soit  M.  Krohn,  soit  M.  Schultze 
furent  frappés  de  l'existence  dans  les  loges  de  ce  Polytrème,  de 
spicules  siliceux  très-semblables  à  ceux  des  éponges  et  faisant 
saillie  par  les  petits  orifices  de  la  coquille.  Cette  découverte  de- 
vait être  rapprochée  tout  naturellement  de  celle  de  M.  Gray 
qui  a  décrit  des  spicules  semblables  chez  deux  genres  de  Fo- 


372  BULLETIN   SCIENTIFIQUE. 

raminifères  :  Carpenteiia  et  Dnjardm'in.  M.  Gray  coDsiclùre  ces 
deux  genres  comme  des  formes  intermédiaires  entre  les  Fora- 
minifères  et  les  Spongiaires,  et  M.  Carpenter  se  range  à  cette 
manière  de  voir. 

Les  Polylrèmes  doivent-ils  anssi  être  considérés  comme  des 
organismes  intermédiaires  entre  les  Polythalames  et  les  éponges? 
C'est  une  question  que  M.  Schullze  s'est  posée  et  qu'il  a  résolue 
après  une  étude  approfondie,  par  la  négative.  Il  montre  que  les 
Polytrèmes  ne  sont  point,  comme  on  pourrait  le  croire,  des 
éponges  à  squelette  calcaire  réticulé,  mais  bien  de  vrais  Polylha- 
lames.  Dans  ce  cas  les  spicules  siliceux  peuvent  ou  bien  avoir 
pénétré  accidentellement  dans  le  corps  du  Rhizopode,  ou  bien 
avoir  été  enveloppés  par  lui  avec  des  substances  nutritives,  ou 
bien  enfin  appartenir  à  une  éponge  parasite.  Par  des  arguments 
qui  paraissent  sans  réplique,  M.  Schultze  montre  que  les  spicules 
appartiennent  à  une  Clione,  c'est-à-dire  une  éponge  parasite. 
Cela  explique  du  reste  pourquoi  on  rencontre  des  Polytrèmes 
entièrement  vides  de  spicules,  et  pourquoi  ceux-ci,  lorsqu'ils 
sont  présents,  ne  remplissent  que  les  chambres  les  plus  superfi- 
cielles du  Polylhalame. 

Ce  fait  une  fois  établi,  M.  Schultze  a  dû  tout  naturellement 
se  demander  si  les  genres  Carpenteria  et  Dujardviia  n'avaient 
pas  été  établis  pour  des  Foraminifères  infestés  par  des  éponges, 
et  sa  réponse  a  été  affirmative.  M.  Carpenter  s'était  déjà  posé 
la  même  question,  mais  il  l'avait  résolue  en  sens  inverse.  Il  s'ap- 
puyait sur  ce  que  la  matière  organique  des  chambres  des  Car- 
penteria est  beaucoup  trop  dense  pour  appartenir  à  un  Rhizo- 
pode. En  cela  il  était  dans  l'erreur,  car  M.  Schullze,  autoiité 
de  premier  ordre  pour  ce  qui  concerne  les  parlies  molles  des 
Polylhalames,  déclare  ces  pai'ties  plus  denses  que  le  tissu  des 
éponges. 


ZOOLOGIE,  ANATOMIE  ET  PALÉONTOLOGIE.   373 

G.  Valentin.  Beitr/EGe,  etc.  Note  sur  le  sommeil  hibernant 
DES  marmottes  [Moksckott's  Untersiichïingen  zur  Nalurlehre. 
Band  IX). 

Ce  travail  est  le  douzième  de  la  série  consacrée  par  M.  Valentin 
à  l'élude  de  l'hibernation  des  marmotles.  Il  renferme  essenlicllc- 
menl  le  récit  d'expériences  faites  à  l'aide  d'un  appareil  thermo- 
électrique  très-délicat,  le  thermo-multiplicateur.  Cet  instrument 
a  permis  à  l'auteur  de  constater  une  différence  de  température 
en  faveur  de  l'avant-train  comparé  à  l'arrière-train,  et  de  recon- 
naître que  quelques  mouvements  respiratoires  et  quelques  batte- 
ments de  plus  chez  l'animal  engourdi  suffisent  pour  élever  d'une 
quantité  appréciable  la  température  des  muscles  de  la  cuisse.  Si 
l'on  réfléchit  que  la  section  des  muscles,  chez  une  marmotte  com- 
plètement engourdie,  n'entraîne  au  premier  abord  aucune  hémor- 
ragie, on  sera  disposé  à  attribuer  l'abaissement  de  la  tempéra- 
ture musculaire  dans  la  région  postérieure  du  corps  à  l'abseiice 
de  la  circulation. 

De  même  que  chez  les  grenouilles,  l'élévation  de  la  tempéra- 
ture résultant  de  la  contraction  des  muscles  se  laisse  démontrer 
chez  les  niarmottes  engourdies  par  voie  thermo-électrique.  La 
télanisation  des  muscles  cervicaux  pendant  deux  à  cinq  secondes 
suffit  pour  produire  une  élévation  notable  dans  la  température  de 
l'oreille.  Déjà  un  simple  mouvement  réflexe  de  l'animal  endormi 
produit  une  élévation  de  température  accusée  par  l'aiguille  du 
Ihermo-mulliplicalcur.  L'élévation  de  température  résultant  de 
l'irritation  des  nerfs  est  tout  aussi  appréciable  lorsque  cette  irri- 
tation est  mécanique  que  lorsqu'elle  est  électrique.  Nous  renvoyons 
à  l'original  pour  les  autres  résultats  intéressants  dont  plusieurs 
diffèrent,  du  reste,  peu  de  ceux  fournis  par  l'animal  à  l'état  de 
veille. 


Archives  T.  XX.  — Août  1864.  24 


374  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

BOTANIQUE. 

Edouard  Morren.   Détermination   du  nombre   des  stomates 

CHEZ  quelques  VÉGÉTAUX   INDIGÈNES  OU  CULTIVÉS  EN  BELGIQUE 

(Bull.  Acad.  roij.  de  Belgique,  1864). 

Les  botanistes  se  sont  contentés  longtemps  de  la  notion  gé- 
nérale, mais  peu  précise,  que  les  stomates  abondent  ordinai- 
rement du  côté  inférieur  des  feuilles  et  sont  rai-es  ou  manquent 
complètement  du  côté  supérieur.  On  savait  aussi  qu'ils  sont  plus 
nombreux  sur  les  feuilles  minces  de  la  plupart  des  plantes  quQ  sur 
les  feuilles  charnues  des  plantes  grasses.  Graduellement  les  faits 
ont  été  mieux  connus,  mieux  précisés.  MM.  Lindley,  Thomson, 
Kroker  et  autres  naturalistes  ont  indiqué,  pour  plusieurs  espèces, 
le  nombre  moyen  des  stomates,  de  chaque  côté  de  la  feuille, 
dans  une  étendue  déterminée.  On  a  été  surpris  de  voir  que  les 
feuilles  du  lilas,  par  exemple,  ont  160,000  stomates  par  pouce 
carré  du  côté  inférieur,  aucun  du  côté  supérieur,  tandis  que  la 
vigne  en  a  15,600  du  côté  inférieur  et  point  du  côté  supérieur, 
et  le  gui  200  seulement  de  chaque  côté,  pour  la  même  étendue 
d'un  pouce  carré. 

M.  Ed.  Morren  a  recueilli  d'abord,  dans  les  ouvrages,  la  liste 
de  50^  espèces  où  divers  auteurs  avaient  constaté  les  nombres. 
Il  a  fait  ensuite  des  observations  sur  38  espèces  ,  communes 
dans  la  campagne  ou  dans  les  jardins,  en  ayant  soin  de  répéter 
plusieurs  fois  l'observation  pour  chaque  espèce  et  en  déduisant 
les  nervures  de  l'estimation  des  surfaces,  puisque  les  stomates  se 
trouvent  seulement  hors  des  nervures.  Les  chiffres  sont  donnés 
pour  chaque  côté  des  feuilles  en  millimètres  carrés  de  surface 
moyenne.  Les  plantes  qui  ont  offert  sur  deux  millimèires  carrés, 
l'un  pris  du  côté  supérieur,  l'autre  du  côté  inférieur  de  la 
feuille,  moins  de  100  stomates  (de  67  à  91)  sont  les  suivantes  : 
avoine,  bouleau  ,  froment,  seringat  (Philadeiphiis),  seigle,  poi- 
rier. Celles  qui  en  ont  présenté  de  2  à  500  sont  les  suivantes  : 


BOTANIQUE.  375 

cerisier,  lilas,  abricolier,  peuplier  blanc,  lièlre,  peu[)lier  de  la 
Caroline,  pommier,  prunier,  houblon,  pomme  de  lerre^  noyer. 
Les  feuilles  de  chêne  el  de  soleil  {Ileliantlius)  en  ont  345  et  57*J  ; 
celles  de  trèfle  342.  Ces  deux  dernières  feuilles  ont  seulement 
^3  de  stomates  de  moins  du  coté  supérieur  de  la  feuille  que  du 
côté  inférieur.  L'avoine,  le  froment,  le  seigle  en  ont  un  peu  plus 
du  côté  supérieur  que  de  l'autre ,  ce  qui  est  en  rapport  avec 
leur  disposition  verticale  ou  tordue  relativement  à  l'horizon. 
Sur  les  58  espèces  observées,  26  n'ont  aucun  stomate  à  la  face 
supérieure. 

L'apparence  des  feuilles,  surtout  leur  degré  de  rigidité,  ne 
peuvent  pas  faire  présumer  le  nombre  des  stomates.  En  effet ,  la 
vigne  et  le  houx,  le  chêne  et  le  soleil,  le  seigle  et  le  poirier, 
etc.,  se  trouvent  avoir  les  mêmes  quantités  de  stomates  par 
millimètre  carré  moyen,  tandis  que  le  poirier  et  le  pommier,  le 
pêcher  et  le  prunier,  le  laurier-cerise  et  le  noyer,  etc.,  offrent 
de  grandes  différences  sous  ce  rapport. 

M.  Ed.  Morren  dit  avoir  constaté  par  plusieurs  expériences, 
dont  il  ne  donne  pas  de  détails,  que  l'absorption  des  gaz  nuisi- 
bles par  les  feuilles,  notamment  celui  du  gaz  acide  sulfureux, 
s'opère  par  les  surfaces  pourvues  de  stomates,  en  raison  de  leur 
nombre,  et  de  nuit  comme  de  jour.  Cette  absorption  est  nulle  par 
la  surface  supérieure  des  feuilles  quand  elle  ne  présente  aucun 
stomate  ;  elle  est  nulle  aussi  quand  sur  une  feuille  on  enduit 
la  face  pourvue  de  stomates  d'une  couche  imperméable,  de  cire 
par  exemple.  La  cause  de  l'absorption  des  gaz  nuisibles  pen- 
dant la  nuit  est  que  probablement  les  stomates  restent  alors  un  peu 
ouverts.  Il  se  pourrait,  en  effet,  que  le  rapprochement  des  deux 
côtés  du  stomate  quand  la  lumière  n'est  pas  intense,  ne  fût  pas 
assez  complet  pour  arrêter  la  communication  des  gaz  de  l'exté- 
rieur à  l'intérieur  du  tissu  des  feuilles.  Il  est  cependant  difficile 
de  concilier  ce  fait,  ou  du  moins  l'explication,  avec  la  circonstance 
bien  constatée  que  l'évaporalion  est  presque  nulle  quand  les  sto- 
mates sont  (ou  paraissent)  fermés,  c'est-à-dire  la  nuit  ou  par  un 


376  BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

temps  sombre.  L'évaporation  suppose,  en  effet,  un  échange  con- 
tinuel d'air  sec  et  d'air  saturé  d'huinidilé. 

Nous  avons  été  surpris  de  lire  dans  le  mémoire  de  M.  Morren 
la  phrase  suivante  :  «  L'eau  des  pluies,  de  la  rosée  et  des  arro- 
sements  serait  absorbée  exclusivement  par  les  stomates.  «  Cette 
phras-^  contredit  de  la  manière  la  plus  positive  les  assertions  de 
M.  Duchartre,  fondées  sur  des  expériences,  que  l'eau  ne  serait 
jamais  absorbée  par  les  surfaces  foliacées.  Les  conclusions  de 
M.  Duchartre,  à  cet  égard,  sont  assez  singulières  ;  elles  sont  op- 
posées aux  opinions  les  plus  répandues  et  même  à  la  pratique 
des  jardiniers,  mais  il  faut  bien  les  admettre,  à  moins  de  preuves 
contraires,  et  M.  Morren  n'en  donne  pas,  il  ne  dit  même  pas 
en  avoir  par  devers  lui. 


OBSERVATIONS  METEOROLOGIQUES 

FAITES,,A  L'OBSERVATOIRE  DE  GENÈVE 

sous  la  direction  de 

M.  le  Prof.  E.  PLANTAMOÏÏB 

Pendant  le  mois  de  JUILLET  1864. 


Le  2,  de  6  h.  25  m.  à  7  h.  5  m.  du  matin,  on  voit  l'arc  tangent  supérieur  au  halo 
ordinaire,  ainsi  que  lesdeux  parhélies.De6  h.  43  m.  à  7  h.  5  m.  du  soir,  éclairs 
et  tonnerres  ;  l'orage  passe  du  S.  au  NE.  et  atteint  sa  plus  grande  intensité  vers 
6  h.  50  m. 

6,  7  et  8,  hâle,  surtout  dans  la  matinée. 

9,  faible  halo  solaire  dans  l'après-midi  ;  couronne  solaire  de  5  à  à  fi  h.  et  couronne 
lunaire  de  6  h.  à  7  h.  du  soir. 

10,  éclairs  à  l'horizon  N.  à  NO.  toute  la  soirée. 

11,  de  7  h.  5  m.  à  7  h.  15  m.  on  voit  très-distinctement  le  parhélie  à  la  droite  du 

soleil, 

12,  à  5  h.  du  soir,  faible  halo  solaire;   dans  la  soirée  halo  lunaire  et  couronne 

lunaire. 

13,  entre  5  et  7  h.  du  matin,  trois  orages  éclatent  successivement.  Le  premieF,  le 

plus  violent,  passe  du  Sud  au  Noid  et  atteint  sa  plus  grande  intensité  vers  5  h. 
30  m.  Le  second  suit  la  même  direction,  mais  en  passant  un  peu  à  l'Ouest  du 
zénith,  et  atteint  sa  plus  grande  intensité  peu  après  6  h.  Le  troisième  passe  de 
l'Ouest  au  NE.  au  Nord  de  l'Observatoire  ;  les  plus  fortes  décharges  ont  lieu 
vers  7  h. 

15,  hâle  dans  la  matinée. 

16,  éclairs  et  tonnerres  de  7  h.  48  m.  à  8  h.  45  m.  du  soir  ,  l'orage  suit  la  direction 

de  SSO.  au  SSE.  au  Sud  de  l'Observatoire  et  atteint  sa  plus  grande  intensité 
vers  8  h.  30  m-  ;  plus  tard  et  pendant  une  grande  partie  de  la  nuit,  éclairs  de 
différentes  côtés. 

17,  éclairs  et  tonnerres  de  8  h.  à  9  h.  30  m,  du  soir  ;  l'orage  passe  du  S.  au  N. 

20,  hâle  dans  la  matinée. 

21,  tonnerres  de  5  h.  à  5  h.  30  m.  du  soir,  l'orage  passe  du  N.  au  S.  à  l'Ouest  de 

l'Observatoire  :  hâle  assez  intense  pendant  presque  toute  la  journée. 

22,  quelques  coups  de  tonnerre  au  Nord  vers  8  h.  du  matin  ;  couronne  solaire  pen- 

dant une  partie  de  la  journée  :  le  hâle  était  assez  intense. 
23  et  24,  hâle  intense,  surtout  l'après-midi. 

Archives,  t  XX.  —  Août  1864. 


Le  25,  tonnerres  au  N.  de  4  h.  35  m.  à  5  h.  du  matin  ;  de  midi  55  m.  à  1  h.  25  m.  de 
nouveau  quelques  coups  de  tonnerre  ;  les  nuages  orageux  se  dirigent  du  SO.  à 
TENE.  Plus  lard  encore,  vers  11  h.  du  soir  et  minuit,  éclairs  et  tonnerres. 

29,  delO  h.  10  m.  à  11  h.  5  m.  du  matin,  éclairs  et  tonnerres  au  Sud  :  de  11  h.  35  m. 
à  1  h.  30  m.  tonnerres  au  Nord. 

30  et  le  31,  haie  assez  intense,  surtout  le  matin  et  le  soir. 


Valeurs  extrêmes  de  la  pression  atmosphérique. 

MAXIMUM.  MINIMUM. 

mm  mm 

Le  3,  à     6  h.  soir 722,98 

Le  5,  à     8  h.  matin...  730,16 

7,  à    2  h.  soir 727,64 

8,  à    6  h    matin...  729,54 

9,  à    6  h.  soir 723,56 

11,  à     8  h.  matin...  728,84 

13,  à    midi 723,40 

17,  à    8  h.  matin  ...  730,42 

18,  à    4  h.  soir 726,05 

20,  à    8  h.  matin...  730,05 

21,  à    6  h.  soir 725,30 

23,  à    8  h.  matin...  729,81 

25,  à     4  h.   soir 724,57 

27,  à     8  h.  matin  ...  727,89 

28,  à     6  h.  soir 725,07 

31,  à    8  h.  matin  ...  734,14 


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normale. 

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Ecart 

avec  la 

temp. 

normale. 

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Moyenne 

des 
24  heures. 

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Écart 
avec  la 
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uormale. 

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Hauteur 

moy.  des 

24  h. 

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MOYENNES  DU  MOIS  DE  JUILLET  18<)4 


6h.m.        8h.m.       lOh.  m.        Midi.          ï  h.  s.          1  li.  s.  6b. s.         8  h. s.         lOh.». 

Baromètre. 

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jre  décade,   7-27,50     727,6.3     727, :J5     727,02     726,62     726,32  726,21     726,65     727,47 

2e       »        728,12     728,26     728,09     727,66     727,25     726,93  726,90     727,24     727,82 

3"       »        728,55     728,75     728,63     728,30     728,00     727.65  727,51     727,96     728,37 

Mois       728,07     728,23     728,04    727,69     727,31     726,99  726,89     727,30    727,90 

Température. 

oooooOoO" 

ire  décade  -(-i-2,:u  +16,61   +18,88  +20,56  +21,68  +21,70  +20,37  +17,68  +15,45 

2e      »      +16,19  +19.57  +21,95  +-23,88  +24,70  +24,30  +23,02  +21,12  +18,68 

3»       »      +1«,98  +20,90  +22,77  +24,97  +25,53  +25,71  +24,56  +21,84  +20,05 

Mois     +15,23  +19,09  +21,25  +23,20  +24,02  +23,96  +22,71  +20,27  +18,13 

Tension  de  la  vapeur. 

mm  mm              mm              mm 

8,28  8,79         8,70         8,52 

11,87  12,04       12,44       12,10 

11,50  12,03       13,14       12,72 

Mois          10,9]        11,31       11,19       10,98       10,52       10,58  10,99       11,48       11,17 

Fraction  de  saturation  en  millièmes. 


mm 

mm 

mm 

mm 

mm 

l>-e  décade, 

8,62 

8.74 

8.24 

8.15 

8,22 

2»       » 

12,19 

12.42 

12,41 

12,35 

11,51 

3e        » 

11,81 

12,65 

12,78 

12,32 

11,71 

ire  décade. 

801 

615 

506 

452 

428 

431 

490 

574          650 

2e        » 

889 

731 

632 

562 

500 

534 

577 

666           755 

3e        » 

820 

691 

620 

525 

485 

475 

537 

672          727 

Mois 

836 

680 

587 

513 

471 

480 

535 

638          711 

Tberm.  mia. 

Therm.  max. 

Clarté  moyenne 
du  Ciel. 

Température 
du  Rhône. 

Eau  de  pluie 
ou  de  neige. 

Limnimètre. 

0 

0 

0 

mm 

P- 

lie  décade, 

+  9,69 

+22,85 

0,25 

16,87 

1,1 

64,5 

2»        » 

+14,,3& 

+26,14 

0,45 

20,31 

33,8 

65.1 

3e        » 

+15,.57 

+26,97 

0,35 

21,42 

0,2 

68,0 

Mois         +13,29  +25,37  0,35  19,64  35,1  65,9 

Dans  ce  mois>  l'air  a  été  calme  0  fois  sur  100. 

Le  rapport  des  vents  du  NE.  à  ceux  du  SO.  a  été  celui  de  1,55  à  1,00. 
La  direction  de  la  résultante  de  tous  les  vents  observés  est  N.  20", 5  0.  et  son  intensité 
est  égale  à  36  sur  100. 


TABLEAU 


DBS 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES 


FAITES  AU  SAINT-BERNARD 

pendant 
LE  UOIS  DE  JUILLET  1864. 


Le  3,  au  soir,  nombreux  éclairs. 

13,  éclairs  et  tonnerres  répétés  dans  la  soirée. 

16,  à  9  heures  du  soir,  éclairs  et  tonnerres  dans  la  direction  SO.  :  sjréie 

et  pluie  pendant  près  de  20  minutes. 

17,  vers  les  7  h.  Vs  du  soir,  éclairs  et  tonnerres  dans  la  direction  N.; 

grêle  et  pluie  durant  un  quart  d'heure. 
21,  de  7  h.  50  m.  à  9  h.  du  soir,  fréquents  éclairs  et  tonnerres  au  SO. 
28,  plusieurs  coups  de  tonnerre  au  couchant. 


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MOYENNES  DU  MOIS  DE  JUILLET  1864. 


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Baromètre.  • 

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iredécade,    566,28     566,45     566,64     566,78     566,84  566,93  567,04  557,16  567,'i3 

2e      »        568,91     569,07     569,16     569,26     569,44  569,39  569,36  569,55  569,68 

3e      »        569,83     570,01     570,12     570,26     570,26  570,28  570,38  570,66  570,81 

Mois       568,39     568,56     568,69     568,81     568,89  568,91  568,97  569,17  569,29 


Température. 


ire  décade,  +  3,05  +  4,90  +  6,71  +  7,33  +  7,83  +  7,63  -j-  6,04  +  4,23  +  3,91 

2e       »      -j-  5,61  +  7,59  -j-  9,35  +10,18  +10,13  -j-  9,72  +  «,34  +  ^.41  +  7,06 

3e      >>      4-  6,78  +  8,61  +11.1-1  +11,56  +11,53  +10,65  +  9,57  +  8,75  +  8,17 

Mois    +  5,20  +  7,09  +  9,13  +  9,75  +  9,89  +  9,37  +  8,04  +  6,86  +  6,44 


Hauteur  de  li 
neige  tombée. 


Min. 

observé.' 

0 

Max.  observé.* 

0 

Clarté 

1  moy.  du  Ciel. 

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ou  de  nei 

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+  8,00 

0,41 

2,2 

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4,87 

+10,87 

0,64 

95,9 

se 

» 

+ 

6,48 

+12,34 

0,46 

18,3 

Mois  +  4,64  +10,46  0,50  116,4 


Dans  ce  mois,  l'air  a  été  calme  15  fois  sur  100- 

Le  rapport  des  vents  du  NE .  à  ceux  du  SO.  a  été  celui  de  5,43  à  1,00. 
La  direction  de  la  résultante  de  tous  les  vents  observés  est  N.  45<»E.,  et  son  intensité 
est  égale  à  70  sur  100. 

'  Voir  la  note  do  tableau» 


BIBLIOTHÈQUE  UNIVERSELLE 

ARCHIVES  DES  SCIENCES  niVSIQUES  ET  NATURELLES. 

TABLE  DES  MATIÈRES 

CO^JTENUES  DANS  LE  TOME  XX  (NOUVELLE  PÉIUODE) 

1864.  —  N"s  77  à  80. 


Page 

Recherches  sur  les  acides  silicotungstiques  et  note 
sur  la  constitution  de  l'acide  tungstique,  par 
M.  G.  Marignac 5 

Sur  la  condensation  des  vapeurs  à  la  surface  des 
corps  solides,  par  M.  G.  Magnus. 15 

Notes  physiologiques,  par  M.  Valentin 28 

Résumé  météorologique  de  l'année  1863  pour  Ge- 
nève et  le  Grand  Saint-Bernard,  par  M.  E.  Plan- 
TAMOUR 93 

E.  Frankland.  De  la  cause  physique  de  l'époque 
glaciaire,  par  M.  A.  De  la  Rive 136 

Sur  l'absorption  et  le  rayonnement  de  la  chaleur 
par  les  substances  gazeuses,  par  M.  J.  Tyndall    152 

Sur  l'influence  de  la  condensation  dans  les  expé- 
riences sur  la  diathermansie,  par  M.  G.  Magnus    168 

Notice  sur  la  constitution  du  Soleil,  par  M,  M.  Ma- 
gnus      171 

Sur  la  synthèse  des  substances  organiques,  par 
M.  Berthelot 197 

Sur  la  limite  supérieure  de  la  température  qui 

permet  la  végétation,  par  M.  Julius 

Sachs 212 

Sur  la  formation  de  la  glace  dans  la  mer,  par  M. 
E.  Edlund 254 


386  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Page 

Notice  sur  le  Diillelin  météorologique  de  l'obser- 
vatoire du  collège  romnin  et  sur  divers  travaux 
récents  relatifs  aux  étoiles  filantes,  par  M.  Al- 
fred Gautier 293 

Vérification  de  la  loi  électrolytique  lorsque  le  cou- 
rant exerce  une  action  extérieure,  par  M.  J.-L. 
Soret 324 


BULLETIN  SCIENTIFIQUE. 

ASTRONOMIE. 

Alvan  Clark.  Le  Soleil  est  une  petite  étoile 33 

PHYSIQUE. 

Taie.  Sur  la  grandeur  de  la  goutte  liquide  formée  dans 
des  circonstances  différentes 58 

Sorby.   Sur  la  corrélation  directe  des  forces  mécaniques 

et  chimiques 43 

Avenarius.  La  Ihermo-électricité  considérée  comme  iden- 
tique, quant  à  son  origine,  avec  l'électricité  de  con- 
tact          46 

C.  Maiteum.  Sur  les  courants  électriques  de  la  terre.  .  .       176 

/.  Croll.  Sur  la  cause   du  refroidissement  produit  dans 

les  corps  solides  par  l'effet  de  la  tension 272 

P.  Riess.  Déviation  de  l'aiguille  aimantée  par  les  courants 
induits  de  la  batterie  de  Leyde.  —  L' extracourant  dans 
le  circuit  de  la  batterie  de  Leyde 275 

L.  Dufour.  Note  sur  l'intlaence  de  la  pression  atmosphé- 
rique sur  la  combustion 358 

Balfour  Stewart  Sur  le  changement  qui  a  lieu  dans  la 
force  élastique  d'un  volume  constant  d'air  atmosphéri- 
que sec  entre  0"  et  100°,  et  sur  la  température  du 
point  de  congélation  du  mercure 344 

Hagen.  Sur  la  chaleur  des  rayons  solaires.    345 

CHIMIE. 

Pisani.  Etude  chimique  et  analyse  du  pollux  de  l'île  d'Elbe        48^ 
W:  Crookes.  Sur  le  thallium 49 


TABLE  DES  MATIÈRES.  387 

A.  Gtiyard.  De  l'nciile  uraniquc rT, 

A.  Streng.  Sur  le  fluocliro.n.-.le  de  polasse  '.'.'. 5, 

A   Remelé.  Recherches  sur  les  co.nbiiiaisons  sulfurées  de 


uranium 


52 


V..  Rose.  Sur  la  composition  chimique  de  la  braunile  et 
de  la  hausmannile .^^ 

Lallemand.  Note  sur  les  cyanures'  de  cuivre'et  quelques- 
unes  de  leurs  combinaisons joc, 

D^   William  Marcel.  Sur  un  acide  colloïde  "consti(uant 

normal  de  l'urine  humaine  . .  -  ,p 

b'  Wolcoli  Gihis.  Sur  la  détermination  de'razole  par  le       ""^ 
poids ^    ' 

0.  Lemoine.  Recherches  sur  l'action  du  pliosphore'rouçe       "^^ 

sur  le  soufre ..  .  ,«^ 

352 

MINÉRALOGIE.   GÉOLOGIE. 
Pissis.  Sur  !e  soulèvement  graduel  de  la  côte  du  Chili  et 
sur  un  nouveau   système  stratigraphique  très-ancien 
observe  dans  ce  pays 

Deivalqne.  Sur  la  distribution  des  sources' .minérales  en  '^ 

'■  Belgique 

hklore  Bachmann.  Mémoire  sur  les  formations'  iu'rassi- 
ques  du  canton  de  Claris ^. 

Amédée  Burat.  Une  excursion  dans  les  Alpes  "françaises  '  "         56 

î5ir  li.-J  Murchison  et  le  prof.  B.  Ilarkness.  Sur  les 
roches  permiennes  du  nord-ouest  de  l'Anglelerre  et 
sur  leur  extension  en  Ecosse go 

G.  Rose.  Sur  la  fusion  du  carbonate  de  chaux  et' sur  la 
production  artificielle  du  marbre 59 

ZOOLOGIE,   ANATOMIE   ET  PALÉONTOLOGIE. 

A.  Corradi.  Des  morts  subites gQ 

Th.  von  Siebold.  Sur  des  abeilles  hermaphrodites. .....  64 

Le  même.  Les  poissons  d'eau  douce  du  centre  de  l'Kurope  67 

Em.DuBots-Reymond.  Sur  la  loi  du  courant  musculaire  71 
I\.  Ueberkuhn.   Sur  les   phénomènes  moteurs  chez   les 

^«P«"Ses ^^^ 

Oito  Nas^e.  Les  enveloppes  de  l'œuf  chez  la  musa^-ai^^ne 


.388  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Page 

et  le  hérisson 186 

Alex.  Agnssiz.  Sur  l'Araclinactis  brachiolata,  actinie  flot- 

lanle,  trouvée  près  de  Nahant  Massachussels 487 

Prof.  Wyville  Thomson.  Sur  l'embryogénie  de  la  coma- 

tula  rosacea 277 

Rev.  Samuel  Ilaughton.  Sur  la  forme  des  alvéoles  faits  par 
diverses  guêpes  et  par  les  abeilles;  suivi  d'un  appen- 
dice sur  l'origine  des  espèces.  —  Alfred  Wallacc.  Re- 
marques sur  le  mémoire  du  rév.  Haughton  relatif  aux 

alvéoles  des  abeilles  et  à  l'origine  des  espèces 279 

WilUajn  Blanford.  Sur  les  animaux  des  Raphaulus,  Spi- 

raculum  et  autres  Cyclostomes  tubifères 285 

Nouveaux  documents  relatifs  à  l'antiquité  de  l'homme.  ,  552 
Wilhelm  Mis  et  Ludwig  Rulimeijer.  Crania  Ilelvelica. 
—  L.  Rutimeijer .  De  la  population  des  Alpes.  —  A. 
Ecker.  Crania  Germaniœ  meridionalis  occidenlalis.  — 
Cari  Vogt.  Leçons  sur  l'homme,  sa  place  dans  la  créa- 
tion et  l'histoire  de  la  terre 562 

A  Kœlliker.  Sur  la  théorie  Darwin 567 

Prof.  Reuss.  Esquisse  d'une  classification  des  foramini- 

fères.  —  Prof.  Max  Schnltze.  Un  polythalame  .  .    .  .        570 
G.  Valenlin.  Note  sur  le  sommeil  hibernant  des  marmottes       575 

BOTANIQUE. 

D^  Engelman.  Sur  la  pulpe  des  fruits  de  Cactus  et  de 
Ribes 79 

Milde.  Distribution  géographique  actuelle  des  Equlsétacées         82 

Todaro.  Observations  sur  les  espèces  de  cotonnier  culti- 
vées dans  le  jardin  botanique  de  Palerme 85 

Edouard  Morren.  Détermination  du  nombre  des  stomates 
chez  quelques  végétaux  indigènes  ou  cultivés  en  Rel- 


ique 


574 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES 

faiti'S  à  (icnèvi'  H  au  (iraiid  Sl-Bcriianl. 


Observations  faites  pendant  le  mois  d'avril 85 

Idem.  pendant  le  mois  de  mai 189 

Idem.  pendant  le  mois  de  juin 285 

Idevi.  pendant  le  mois  de  juillet 577 


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