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DUPLICATA DE LA BIBLIOTHEQUE
Dtr coNSEEv/T'::~E bctaî-îqv.e de geneve
V^KD*:; LN 1922
ARCHIAES
DES
SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
..'.^
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DUPLICATA DE LA BIBLIOTHEQUE
BtJ CONSEr.' '^^ EGTAKIQ.riE DE GENEVE
v^i;D'J Eîf 1922
GENÈVE. - IMPRIMERIE DE JULES-GUILLAUME FICK.
RinLiOT{iÈ(][i^] r.\ni^:i{SELLE
ET
HEVllE SUISSE
ARCIliVES
DES
SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
NOUVELLE FÉlilODE
TOME VINGTIÈME
GENÈVE
■^tC-.^''
0 i
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BUREAU DE LA BIBLIOTHÈOUE UNIVERSELLE
4, me (le l'Ilôlcl-iie-Ville
LAUSANNE
DEXAFOiMAlXE et ROUGE
NEUCHATEL
SAMUEL DELACHAUX & C"
1804
DUPLICATA DE LA BIBLIOTE . .
33tr OONSERVATOIRE BOTANIQUE DE GENBTB
VENDU EN 1922
HFXHERCHES
SUR
LES ACIDES SILICOTUNGSTIQLIES
ET NOTE SUR
LA CONSTITUTION DE L'ACIDE TUNGSTIQUE
PAR ^ _„
M. G. MARIGNAC. «kW VjJKK:
(Extrait.) r. ,. :> !»f-î«;
J'ai signalé, dans un mémoire précédent i. l'existence
d'nn nouveau groupe de composés salins, dont l'acide
résulte de la combinaison de l'acide tungstique avec une
petite (juantilé d'acide silicique. J'ai poursuivi depuis
celte époque l'étude de ces composés qui sont plus variés
que je ne l'avais cru d'abord. L'analogie de leurs pro-
priétés, et la diiïiculté de déterminer avec une parfaite
exactitude les proportions relatives de la silice et de l'a-
cide tungstique, m'avaient fait supposer l'existence d'un
seul genre de sels. Une étude plus approfondie m'en a
fait reconnaître jusqu'ici trois genres distincts, corres-
<v$ pondant à trois combinaisons bien déterminées de l'acide
05 tungstique et de l'acide silicique.
I Lorsqu'on fait bouillir, avec de la silice gélatineuse,
^^ * Annales de Chimie el de Physique, 3" Série, T. LXIX, p. l.
6 RECHEP.CIIES Srn LES
la dissolution d'un tiingslate acide de potasse ou desonde,
il se dissout une certaine quatililé de silice , la liqueur
prend nne réaction alcaline et renferme maintenant un
acide dans lequel un équivalent de silice est conribiné à
douze équivalents d'acide tungslique (Si 0^ 12 WO^ ),
et que j'appelle acide silicotnngslique. C'est un acide
énergique, d'une grande stnbililé, facile à extraire de
ses sels, formant deux hydrates en magnifiques cristaux,
et dont la plupart des sels, tiès-solubles, cristallisent très-
bien.
Le lungstate acide d'ammoniaque, dans les mêmes
circonstances, donne naissance à un autre acide, dans le-
quel un équivalent de silice est combiné à 10 équivalents
d'acide lungstiqne (Si 0", 10 WO^), je l'appelle acide
silicodécitungstique. Cet acide eat beaucoup plus diffi-
cile à extraire de ses sels à l'état de pureté, il forme un
hydrate qui n'est point susceptible de cristalliser, mais
qui se dessèche en une masse vilrense, cassante, très-
déliquescente. L'extrême solubilité de la plupart de ses
sels, rend leur cristallisation difficile; ils paraissent d'ail-
leurs peu stables.
L'acide silicodécitungstique lui-même est très-peu
stable. Il est presque impossible de le dessécher sans le
décomposer. Une très-petite quantité de silice se sépare
et l'on obtient ainsi un nouvel acide dans lequel la silice
et l'acide tungstique se retrouvent exactement dans les
mêmes proportion? que dans l'acide silicotnngslique,
mais qui en diffère cependant sous tous les rapports ; je
lui dorme le nom d'acide tungstosilicique. Il forme un
hydrate très-soluble et* même faiblement déliquescent,
mais dont on peut cependant obtenir des cristaux volu-
mineux parfaitement déterminés. Il forme également une
ACIDES SILIGOTUNGSTIQUES. 7
série de sels (iiii. malgré leur isomérie avec les silico-
liiiigslates, en (JilTèrent par leurs fondes cristallines et
par les proportions rl'eau de cristallisation. Ils parais-
sent en général plus solubles que les silicotungstales (qui
le sont déjà à un haut degré), mais moins que les silico-
décilungstates.
Ces trois acides sont qnadribasiques, en considérant
comme sels neutres les sels à quatre équivalents de base
qui se forment toujours par l'action de ces acides sur
les carbonates. Les sels les plus fréquents sont ceux à
deux ou à (pjalre équivalents de base, les premiers cris-
tallisent en général plus facilement. Comme on peut le
prévoir d'après leur nature polybasique, ces acides ont
une grande tendance à former des sels doubles. C'est
ainsi que l'ammoniaque ne précipite point une dissolution
de silicotungstate d'alumine, mais qu'au contraire l'alu-
mine, de même que la magnésie, le carbonate de chaux
etc., se dissolvent aisément par l'ébulition dans une dis-
solution de silicotungstate d'ammoniaque.
L'alcool dissout ces acides aussi facilement que l'eau.
L'éther lui-même, parfaitement anhydre, a une grande
afllnilé pour eux et les liquéfie en formant un liquide
sirupeux, limpide, insoluble dans un excès d'éther, mis-
cible au contraire avec l'eau froide en toute proportion ;
mais ce mélange se trouble et laisse séparer l'éther par
la chaleur.
Les sels de ces acides étant très-solubles, et renfer-
mant une proportion considérable d'acide tungsli(iue,
donnent lieu à des dissolutions remarquables par leur
densité. Je citerai par exemple la dissolution du silico-
tungstate neutre de soude dont la densité atteint 3,05,
en sorte que le verre, le quartz et la plupart des pierres
flottent sur ce liquide d'ailleurs très-fluide.
8 RECHERCHES SUR LES
L'acide silicoliingstique cristallise à la tempéralure or-
dinaire en gros octaèdres à base carrée, dont les angles
diffèrent peu de ceux d'un octaèdre régulier, renfermant
29 équivalents d'eau de cristallisation, suivant la for-
mule :
Si OS 42 W<>3, 4 no . 29 Aq.
Il commence à entier en fusion vers 36" et est com-
plètement liquéfié dans son eau de cristallisation à 53°.
Lorsqu'il cristallise à une température un peu plus
élevée, ou à la température ordinaire en présence d'al-
cool, d'acide chlorliydriqueou d'acide sulfuiique, il forme
un hydrate qui ne contient (jue 18 équivalents d'eau
de cristallisation. Il se présente alors en cristaux dont
l'apparence est celle de cubo-octaèdres, mais qui pro-
viennent réellement de la combinaison de deux rhomboè-
dres basés.
Desséché à 1 00 degrés cet acide retient, outre l'eau com-
binée, quatre équivalents d'eau de cristallisation Chauffé
à 220S non-seulement il a perdu ces derniers, mais il
ne retient plus que deux équivalents d'eau basique qui
paraissent seuls nécessaires à la constitution de cet acide.
11 les retient même jusqu'au delà de 350" et n'éprouve
aucune aitéralion à cette température. Dans cet état, il
s'échauffe fortement au contact de l'eau, se redissout et
cristallise de nouveau sans avoir subi aucun changement.
Ce n'est qu'à une tempéra'uic voisine de la chaleur
rouge que le reste de l'eau est chassé, en même temps
l'acide jaunit et devient insoluble, en se décomposant
probablement en un mélange d'acide tungstique et d'acide
5=ilicique.
L'acide tungslosilicique cristallise avec 20 équivalents
d'eau de cristallisation suivant la formule :
12 \\0\ SiO^ 4 110^-20 Aq.
ACIIMIS SlMCOTl'NC.SilOUES. 9
Ses cristaux ;i|)p;iilifMiri(iil nii sysloriic du |)rismo ohli-
(|ii(' non syiiit''tri(|M('. ils IoiiiIm'iiI en dt-rniiiescence (luarid
1 air est Immidc. Sa décoinposilioii par la clialnir snil
les mêmes phases que celle de l'acide silicoluiigsli(|ue.
Jl oITrc la même slabililé. l/éhullilioii avec les acides,
J'évaporation à siccilé avec de l'eau régale ne rlélerminenl
point sa décomposition.
".le me suis appliijué à l'étude crislallograpITKpie d'un
grand nombre de sels de ces acides. Celte élude ne pou-
vait m'amener à aucun rapprochement curieux avec d'au-
tres combinaisons, puisque ces acides semblent apparte-
nir à un type nouveau de composés. Toutefois la compa-
raison entr'elles des formes d'un cerlam nombre de ces
sels, offre (]uelques résultats intéressants. On est frappé,
dans cet examen, des analogies de forme incontestables
que l'on observe entre des composés dont il est diiïicile
d'admettre l'isomorphisme. Ainsi les silicolungstates aci-
des de baryte et de chaux, offrent identiquement les mê-
mes formes que l'acide silicotungslique libre cristallisé à
chaud. Il est vrai que les proportions d'eau de cristalli-
sation sont les mêmes, en sorte que l'on pourrait à la
ligueur y voir un exemple de l'isomorphisme de l'eau
avec la chaux et la baryte; mais il m'est impossible d'ad-
mettre cft isomorphisme. non-seulement parce qu'on
n'en a jamais rencontré d'autre exemple, mais surtout
parce qu'il paraît théoriquement impossible, la baryte
et la chaux étant des bases à un seul atome de métal,
tandis que l'eau renferme deux atomes d'hydrogène.
Plusieurs autres coïncidences de forme, observées par
exemple entre des sels de soude différant complètement
les uns des autres par les proportions de base et d'eau
de cristallisation, me font croire que ces faits doivent être
10 RECHEP.CIIES SUR LES
altribnés à l'inlervenlion d'une cause générale flonl, d'ail-
leurs, je ne prétends point être le premier à indiquer l'in-
fluence, et à une extension nécessaire du principe fon-
damental de l'isomorphisme posé par Milscherlich. Je
crois qu'il faut admettre que lorsque deux CDrps com-
posés renfeiment un élément ou un groupe d'éléments
communs, qui forme la plus grande partie de leur poids,
ils peuvent être par cela seul isomorphes, quand bien
même !e reste des éléments par lequel ils difl'èrenl ne
constituerait pas un groupement atomiciue semblable ou
isomorphe dans ces deux composés.
Le beau mémoire de M. Scheibler sur les métatungsla-
tes a déjà fourni un exemple remarquable de ce principe,
car il a constaté que la plupart des sels de ce genre sont
isomorphes, bien qu'ils renferment des proportions d'eau
très-différentes quant au nombre d'atomes qu'ils repré-
sentent, mais qui varient seulement entre 12 et 15 7" f^w
poids total du sel. Je crois encore qu'une grande partie
des coïncidences de forme observées entre certains mi-
néraux, dont la constitution atomique ne semble pas jus-
tifier l'isomorphisme, s'explique par cette simple cause
sans qu'il soit besoin pour cela de recourir à aucun des
systèmes plus ou moins compli(|ués qu'ont imaginés dans
ce but quelques minéralogistes.
Si ce principe est vrai, comme je le crois, on voit qu'il
faut garder une grande réserve quand on veut coiicliire
l'isomorphisme de deux corps de celui de composés
complexes dans lesquels ils peuvent entrer. Il prouverait
aussi combien sont vains les essais tentés par quelques
auteurs pour conclure la formf cristalline d'un composé
de la seule considération du nombre des atomes des di-
vers éléments (jui entrent dans sa composition.
ACIDFS Sir>l(:OTUNGSTIQUES. 11
M. Persnz, dans un mùinoire rùcenl^ a proposé une
nouvt^lie formule de l'acitle tungslKjue, dont l'adoplion
bouleverserail toutes les lormules assignées jus{|u'ici
aux tungslaips. Cet acide, d'après ce ch'unislp, rcnrerme-
rait deux équivalents de métal et cinq d'oxygène, suivant
la formule W0\
Il semble au premier abord que, pour un corps dont
on connaît un si grand nombre de composés, on ne
puisse pas rester dans l'indécision entre des formules
aussi différentes et que l'analyse de la plupart d'entr'eux
devrait faire reconnaître immédiatement si les propor-
tions d'oxygène contenues dans l'acide tungsliqiie, com-
parées à celles des autres éléments des tungstates, of-
frent des rapports généralement multiples de 5 ou de 3.
Mais presque tous ces composés présentent un cai-ac-
lère constant, savoir que la proportion des éléments au-
tres que l'acide tungstique y est toujours si faible que
des différences inappréciables dans les analyses condui-
sent à des variations considérables dans les rapports ato-
miques.
Ainsi dans l'hypothèse de M. Persoz la formule de
mes acides silicotungstique et tungstosilicicjue devien-
drait
Si 02, 7 W0% 4 HO
au lieu de
Si 0-2, 12W0\ 4 HO
et les différences qui en résulteraient pour la composition
centésimale de ces acides et de leurs sels seraient cer-
tainement d'un ordre inférieur à celui des erreurs pro-
bables dans les analyses de ces composés.
1 Aimales de Chimie et de physique, i" Série, T. I, p. 95.
12 RECHERCHliS SUR LES
Quant à r.icide silicorlécilungstique, sa formule de-
Yi(M)di';iit :
Si 09, QWO\ 4 110
sans aucun changemenl dans la composition centésimale
pour tous ses composés.
On voit donc que je pourrais adopter la nouvelle for-
niiije de M. Persoz sans avoir rien à changer, si ce n'est
les formules par une transformation des plus simples,
à tous les résultats obtenus dans mes études sur les si-
licotimgstates. El Ton peut aussi conclure de là que ce
n'est point l'étude de ces composés, ni en général celle
de toutes les combinaisons très-compl(!xes dans lesquel-
les l'acide tungstique forme de beaucoup la plus grande
partie du poids, qui pourra éclaircir la question soule-
vée par ce savant.
C'est là le principal reproche que je lui adresserais ;
c'est de s'être beaucoup préoccupé dans son mémoire
de composés dont les analyses peuvent s'accorder avec
toutes les hypothèses qu'il plaira d'imaginer sur la con-
stitution de l'acide tungstique, et de n'avoir fait, au con-
traire, aucune mention des composés les plus simples
dont l'étude peut seule être décisive dans une pareille
question.
A mes yeux, la question de la formule de l'acide tung-
sti(iue se présente d'une manière très-simple. Cet acide
est remarquable par la variété des combinaisons qu'il
peut former avec les bases, offrant un grand nombre
de rapports différents, les uns simples, les autres com-
pli(jués, entre l'oxygène de la base et l'oxygène de l'acide.
Les sels à rapports comprK]ués doivent, dans tous les cas,
provenir de combinaisons com[)lexes et être considérés
comme des sels doubles. Les sels à rapports simples
ACIDKS SIMCOTUNGSTIQUES. 1 .'^
peuvent seuls nous donner le r;jpporl norni.il de consli-
Inlion des lungslales.
Or le i!;roiif)e le plus nombreux el le mieux dtTini d(ï
ces sels simples esl précisément celui qui nous présente
le rnppoit le plus sim|)le, celui de 1 ::]. Il rcnlrinH' tous
les lungslates crislallisés naturels, tous ceux (pie l'on
obtient par voie sèche en cristaux distincts, et ceux qui
se forment invariablement par la fusion de lacide tung-
slique avec les carbonates alcalins (^est aussi celui que
tous les chimistes jusqu'à ce jour ont considéré comme
représentafit le type normal des tungstates, et c'est d'a-
près cela qu'ils ont conclu que la ftroportion d'oxygène
contenue dans l'acide tungstique était de trois équi-
valents.
Il existe un autre groupe de sels également nombreux
et parfaitement définis, bien que présentant un rapport
moins simple que le précédent: c'est celui des méta-
tungstates, qui renferme une modification distincte et
soluble de l'acide tungstique. Ces sels, découverts par
M. Margueritte et préparés depuis par plusieurs chimis-
tes, ne nous sont parfaitement connus que depuis la pu-
blication du mémoire très-étendu el très-bien fait de
M. Scheibleri. Il résulte des analyses de ce savant,
confirmées d'ailleurs par celles de M. Lotz et par les
miennes que, dans ces sels, le rapport de l'oxygène de
la base à celui de l'acide est de 4:12, exactement qua-
druple de celui qui existe dans les tungstates, en sorte
que l'acide métatungstique résulte simplement d'une
condensation de quatre molécules d'acide tungstique en
une seule. La composition de ces deux genres de sels,
' Journal fiir praklische Chemie, t. LXXXIII, p. 273.
14 RECHERCHES SUR LES ACIDES, ETC.
de beaucoup les plus importants, confirme donc entière-
ment l'ancienne formule attribuée à l'acide tungslique.
M. Persoz laisse complètement de côté ces deux grou-
pes si importants, et modifie la formule de l'acide lung-
stique dans le but de la mettre mieuï d'accord avec la
composition de deux sels ammoniacaux dans lesquels il
a trouvé les rapports de 1 : 5 et de 1 : 10 entre foxygène
de la base et celui de l'acide. En supposant leurs analyses
exactes, je ne pourrais voir dans ces deux sels que des
exemples nouveaux des combinaisons complexes que peut
former l'acide tungstique. Mais j'avoue quej'ai à cet égard
beaucoup de doute. Le second de ces sels, d'après sa pré-
paration etd'après les propriétés que luiassigneM. Persoz,
ne peut pas être autre chose que le métatungslale d'ammo-
niaque ; j'ai refait sa préparation en suivant toutes les
prescriptions de ce chimiste et je suis toujours retombé
sur ce sel, dans lequel l'analyse m'a toujours ramené
au rapport de 1:i2. Quant au premier sel, l'auteur
n'indique aucun de ses caractères en sorte qu'il est dif-
ficile de constater son identité avec l'un des tungstales
acides d'ammoniaque. Cependant je doute fort qu'il
diffère du tungstate acide ordinaire ou paratungstate,
dans lequel, d'après les analyses concordantes de Lotz,
de Scheibler et les miennes, les rapports sont de 1 : 7
ou 1:7,2.
Je ne vois donc, en résumé, aucune raison suffisante
pour changer la formule généralement admise jusqu'ici
pour l'acide tungstique.
SUR
LA CONDENSATIO.^ DES VAPEURS
A LA SUBFACE DES CORPS S;LIDES
PAR
M. G. MAGNUS^
J'ai déjà eu l'occasion de montrer'^ qu'une pile Iher-
mo-éleclrique se récliauiïe lorsqu'on faitarriver sur sa sur-
face de l'air humide, bien que cet air soit à la même tem-
pérature que la pile, et qu'elle se refroidit si c'est de l'air
sec. La seule explication plausible de celte expérience est
que la surface de la pile condense la vapeur aqueuse de l'air
dont la chaleur latente, devenant libre, produit une élé-
vation de température, et que d'autre part de l'air sec
vaporise une certaine quantité de la vapeur condensée sur
la surface de la pile. Ce phénomène se produisait non-
seulement lorsque la surface de la pile était couverte de
noir de fumée, mais aussi lorsqu'on avait soin de la
laisser intacte de toute espèce de vernis et complète-
ment métallique. On sait que les substances en poudre
ont la propriété de condenser les vapeurs et même les
gaz; MM. Jamin et Bertrand ^ ont cherché à évaluer cette
' Traduction d'un mémoire public dans les Annales de Poggen-
dor/f, l. CXXl, p. 174.
2 Pogg. Ann., t. CXVIIl p. 575. Archives, 1863, t. XVIII,
p. 50.
^ Comptes rendus, t. XXXVI, p. 994.
16 SUR LA CONDENSATION
condpnsalioii. J'ai moi-niênie' observé la condensation dfi
l'acide snil'uteiix à la surface du verre. Mais il a |)ai'u
surprenant (|u'une surface métallique condensai la va-
peur d'eau en proportion sulTisanlc pnur .pi'il pût l'ésul-
ler de là une élévation sensible de température, j'ai donc
pensé qu'il valait la peine de poursuivre l'étude de celte
absorption.
Les métaux dont se compose il'ordinaire une pile
thermo-électrique, présefitenl une sorte de porosité pro-
venant de |pur structure cristalline, et il était possible que
cette porosité lïit la cause de la condensation de la vapeur.
Cependant en recouvrant la pile d'une lame mince de pla-
tine, et en faisant arriver sur cette lame un courant d'air
alternativement humide et iec, le réchauffement et le
refroidissement se sont produits de la même manière
que sur la pile à surface libre, seulement avec moins
d'intensité. Ainsi le réchaufïemenl produit par absorption
sur une des faces de la lame, était assez considérable
pour déterminer sur l'autre face une élévation de tempé-
rature appréciable.
On ne doit pas, dans ce cas , attribuer le phénomène
à la propriété connue du platine de déterminer la com-
binaison des gaz, car des plaques d'autres métaux em-
ployés ensuite à la place du platine, ont donné le même
résultat.
Pour être certain que l'air n'arrivait pas en contact
direct avec la pile elle-même, et que le réchauffement
avait sa source dans la plaque, on a adopté la disposition
suivante.
Le tube de verre RR (PI. I, fîg. 1), de 150 ■"■" de
* Pogg. Ann., t. LXXXIX, p. 604.
DES VAl'ELHS. 17
loiigel (le 35""" de dininélre, ouvert à ses deux extrémi-
tés, est installé verlicalompiit, cl la ()la(|ue ;//> à expéri-
menter, se place sur rouveitiire supérieure dont les bords
sont soigneument polis ; la [»ile Ihermo-électriipje ss
est posée sur- la |)la(p]e. La pile porte à sa partie supé-
rieure un couvercle de laiton et un ressort xx la presse
contre la [liaque pp. La pile et le châssis bb qui sert à
maintenir le ressort, sont renfermés dans une cloche en
verre ^'N (|ui se termine à sa partie inférieure par une
plaipie de verre MM. au travers de lafpjelle passe le
tube RR. Les plaques /^;> employées étaient parfaitement
planes. Lorsqu'on ne pouvait pas les obtenir d'une di-
mension sulïisanle poui- fermer le tube RR. on plaçait
sur le tube une-pla(|ue de verre, dans laquelle se trou-
vait une ouverture un peu plus grande que la surface
delà pile; la plaque se posait sur l'ouverture et la pile
sur la plaque.
On fait ai river l'air dans le tube RR au moyen d'un
soufflet communiquant avec un tube de caoutchouc f<j
terminé par un tube de verre gg. L'extrémité du tube
de verre est à 40 """ de la plaque et l'air projeté parcourt
cette distance avant d'arriver sur la plaque. Entre le
soufflet et le tube de verre, on peut intercaler au moyen
de robinets, soit un tube à chlorure de calcium, soit un
tube rempli de fragments de verre humectés, pour obte-
nir de l'air sec ou de l'air saturé de vapeur d'eau; une
troisième disposition permet aussi de faire arriver direc-
tement dans le tube gg l'air du soufflet. Ces trois diffé-
rents conduits par lesquels passe l'air, sont placés dans
un grand vase rempli d'eau, de façon à rendre constante
Ja température de l'air.
Afin de donnera l'air exactement la température de la
AucHiVES, T. XX. — Mai 1864. 2
18 SUR LA CONDENSATION
pile, on fiiisait passer l'air , au commencement de ces
recherches, dans un long tube de cuivre en spirale
plongeant dans un grand vase rempli d'eau , dont la
température était la même que celle de la pile. Mais
cette disposition était insuffisante, et il fallut chercher à
réaliser la condition (pie la chambre tout entière dans
laquelle se faisait l'expérience, fût autant que possible à
la même température que la pile. Dans une saison où
l'on chaufïait la chambre, cette condition se trouvait
réalisée le soir, et c'est le matin lorsque la température
s'était équilibrée que l'on faisait les expériences. Dans
ces conditions, le passage de l'air dans l'eau était une
précaution surperflue.
La pile thermo-électrique employée pour ces recherches
est formée de 56 éléments antimoine -bisinulh assez
minces pour que la section totale de la pile ne soit que
de 13 millimètres carrés. On avait aussi une seconde
pile de 28 éléments, de S™"" carrés de section chacun ;
cette pile a toujours montré les mômes phénomènes que
l'autre plus sensible. Les extrémités des éléments de ces
piles étaient plates et autant que possible disposées dans
un même plan, de sorte que les plaques, si elles ne les
touchaient pas toutes, étaient du moins en contact avec le
plus grand nombre.
Pour observer le courant thermo-électrique, on se
servait du galvanomètre décrit dans le mémoire sur la
dialhermansie de l'air sec et hiimide\ où deux miroirs
forment un système astatique. Quelquefois aussi j'ai em-
ployé une aiguille asiatique très-sensible dont je m'étais
déjà servi dans mes [irécédentes recherches. Dans quel-
ques cas particulier-s, les de-ix galvanomètres ont été
disposés à la suite l'un de l'autre et une déviation d'un
* Archives. 1863, t. XVllI, p. 50.
DES VAPEURS. Il)
<legré de l'aiguille correspondait à 12 "'"' de l'échelle di-
visée du galvanomètre à miroir, ce qui montre à quel
point ce dernier était sensible. Si l'on souille directe-
ment l'air sur la pile, non-seulement sans le dessécher
on le saturer d'eau, mais sans mettre une plaque devant
la pile, le galvanomètre ne donne aucune indication,
pourvu que la température de l'air soit exactement la
même que celle de la pile. Cette expérience permet de
constater toujours si l'on est parvenu à cette égalité de
températures. L'air de la chambre étant encore éloigné
du point de 'saturation, si Ion fait arriver sur la pile dé-
couverte de l'air saturé, le réchauCfement est si grand
que la déviation de l'image sort du champ de l'observa-
tion. La déviation a lieu en sens contraire avec la même
intensité, lorsque l'air de la chambre est humide, et qu'on
fait arriver sur la ile l'air desséché.
En mettant une plaque devant la pile, la déviation du
galvanomètre est plus petite et elle varie avec les pla-
ques, suivant leur nature, leur épaisseur et la grandeur
de leur surface. Mais le phénomène se produit toujours,
aussi bien avec une surface rugueuse que lisse et même
avec une surface recouverte d'un vernis. Avec une pla-
que de laiton de 2*""', 5 d'épaisseur, la déviation initiale
produite par l'insufflation de l'air humide est de 50
divisions de l'échelle. Si l'on continue à faire arriver
sur la plaque l'air sec ou humide, le galvanomètre re-
vient très-lentement à sa position d'équilibre. Lorsque la
température de l'air était basse, le réchauffement par
l'arrivée de l'air humide se faisait lentement, sans doute,
parce que l'air ne contenait que peu de vapeur Si après
avoir obtenu une certaine déviation on soulllaiî de l'air
sec, le galvanomètre partait rapidement en sens coh-
20 SUR LA CONDENSATION
iraire, et, par suite (Je la rapidité du refroidissement, dé-
passait de beaucoup la position d'é(]uilibre.
Des plaques de verre se conduisent comme des [tla-
ques de métal, La déviation dépend aussi de leur épais-
seur et de leur grandeur. On obtenait le plus d'effet avec
une plaque de verre très-mince comme celles dont on
se sert pour les piles de glace à polariser ou pour porte-
objet dans les observations microscopiques. On a répété
aussi l'expérience avec des plaques de quartz, de gypse,
de mica, de sel gemme et d'alun.
En employant du cuir non graissé, du papier, du bois,
de l'ivoire, de la gutla-percba et quelques autres sub-
stances, la déviation du galvanomètre était au moins
aussi grande et quelquefois plus grande que celle que
l'on obtenait en faisant arriver l'air sec ou humide di-
rectement sur la |)ile. Ceci résulte sans doute de ce que
ces substances condensent la vapeur beancoupplus que la
surface de la pile, en sorte que, malgré leur épaisseur,
le réchauffement est encore plus considérable que si la
condensation a lieu sur la pile même.
L'épaisseur des plaques ne doit pas dépasser une cer-
taine limite pour que le réchauflement reste sensible,
mais l'ensemble des expériences permet d'établir que,
toutes les substances , quelque dilj'érenles qu'elles pids-
seiit être, se réchauffent lorsquoa (dit arriver de l'air
plus humide que celui qui les entourait, et se refroidis-
sent si cet air est plus sec.
D'après l'intensité du réchauffement et du refioidisse-
ment produits par un changement dans l'état hygromé-
trique de l'air, on pouvait penser qu'un thermomètre à
air rendrait sensible ces variations de température. Celui
qu'on a employé, AB. (pi. H, fig. 2), se compose de
DES VÂF»EURS. 21
deux houles de verre reliées par un lube étroit. Pour
protéger les boules contre une variation accidentelle de
température, chacune est entourée d'une petite cloche
de verre C et D dans la tubulure de laquelle passe un
lube par lequel on fait arriver l'air. Les cloches sont
fermées à leur partie inférieure par des bouchons de
liége kli faits de deux morceaux et disposés de façon à
laisser un certain espace autour du tube thermométrique
pour la sortie de l'air. Si l'on insufïle l'air de la chambre
dans une des cloches, le thermomètre ne bouge pas ;
mais si l'air a été desséché, la boule correspondante se
refroidit, ou se réchauffe si l'air a été saturé de vapeur,
et la variation est sufTisante pour qu'il se produise entre
les deux colonnes de liquide une différence de niveau de
4 à 6 millimètres. En faisant arriver d'une manière con-
tinue soit l'air sec, soit l'air humide, ce thermomètre
revient peu à peu à son étal d'équilibre. On a recouvert
ensuite l'une des boules de noir de fumée et en faisant
arriver alternativement de l'air sec et de l'air humide,
la différence de hauteur des colonnes s'est élevée à 8 ou
10 millimètres.
On a obtenu un résultat semblable en faisant arriver
de l'air sec et humide sur un thermomètre à mercure,
divisé en demi-degrés. Pour mettre ce thermomètre à
l'abri des courants d'air, on l'a disposé dans un tube en
Ta l'aide d'un bouchon x, comme on le voit dans la figure
3, l'air étant insufflé par B. La variation du thermomètre,
suivant que l'air était humide ou sec, était de 0,2 à 0,3° G.
En noircissant la boule, la variation montait à 0,6" C.
Ces expériences font voir quel est l'ordre de grandeur
du réchauffement et du refroidissement à la surface des
corps, mais elles n'en donnent pas la mesure ; en effet.
2^2 SUR LA CONDENSATION
le changement de température doit dépendre de l'épais-
seur du corps, de sa surface et aussi de la vitesse avec
laquelle la chaleur s'y propage.
Cette vitesse de propagation paraît être très-grande
pour tous les corps, car les variations de température
qui ont leur origine à la surface de la plaque et qui
sont très-faibles, deviennent perceptibles au bout d'un
temps toujours très-court.
Avec lesel gemme ou d'autres substances dialhermanes,
la transmission devrait être instantanée, mais avec des pla-
ques de métaux dans lesquelles la chaleur se propage par
conductibilité , la petitesse de l'intervalle au bout duquel
l'action commence est surprenante; elle l'est encore plus
pour du bois ou d'autres substances conduisant mal la
chaleur. Il paraissait donc désirable de faire quelques
expériences pour se rendre compte de cette vitesse de
propagation, et pour s'assurer par là qu'on n'avait pas
négligé quelque circonstance du phénomène qui eût pu
modifier les résultats de ces recherches.
Une ouverture circulaire ss de 10 centim. de diamètre
est pratiquée dans la paroi d'une caisse cubique de
bois TIK (fig. 4), de 30 cent, de côté. Devant cette
ouverture, on assujettit la plaque pp dans laquelle od
veut observer la propagation de la chaleur. Cette plaque
est tenue contre la caisse au moyen de vis ou de toute
aiilre disposition convenable. Une pile thermo-électrique
est placée dans l'intérieur de la caisse ; une de ses faces
s'appuie contre le couvercle de laiton i; l'autre face
s'applique contre la plaque au milieu de l'ouverture cir-
culaire ; le contact est produit par un ressort en spirale
de la même manière qu'on l'a vu plus haut dans une
disposition verticale.
DES VAPEURS. 23
Les fils destinés à mettre en communication la |)ile
avec le galvanomètre, sortent de la caisse par de peti-
tes ouvertures. En dehors de la caisse et à une distance
de 60""", on place une lumière vis-à-vis de la ijlafjue
dans le prolongement de l'axe de la pile. La caisse et
la lumière sont entourés d'une grande caisse en papier,
dans laquelle est pratiquée une ouverture au-dessus de
la flamme. Cette enveloppe met l'appareil à l'abri des
courants d'air qui se produiraient sans cela. On attend
que la température de la pile soit devenue constante, et
par conséquent que le galvanomètre soit dans la posi-
tion d'équilibre, et on allume la lumière par une ouver-
ture de l'enveloppe de papier ; puis on observe le galva-
nomètre au moyen de la lunette.
On a employé en premier lieu une plaque de cuivre
de 1"'"s5 d'épaisseur. La déviation commence dès qu'on
allume la lumière après un intervalle à peineappréciable.
On a disposé ensuite l'une contre l'autre, 8 plaques sem-
blables à la première, de manière à former une épaisseur
totale de 12 "■"; la déviation commence au bout d'une
minute. On éteint la lumière au bout de 10 minutes; à
ce moment la déviation était de 150 à 200 parties de
l'échelle; pendant les 10 minutes suivantes, la déviation
continue d'augmenter de 100 à 200 divisions, et seule-
ment au bout de ce temps, commence à diminuer.
On a disposé ensuite les plaques en les séparant les
unes des autres, comme on le voit dans la figure 4;
il y a 15 "'"' du milieu d'une plaque au milieu de la
suivante et la lumière est placée à 25 """ de la dernière.
La déviation commence un, peu plus d'une minute après
qu'on a allumé, seulement dans ce cas, 10 minutes
après que la lumière avait été éteinte, la déviation n'était
24 SUR LA CONDENSATION
que de 40 à 50 divisions. La dévialion conlinue à aim-
menter pendant environ une demi-heure, d'environ 30
divisions.
Des plaques de bois se comporlentcomme les plaques
de cuivre; avec une planchette de bois de hêlre de 27 "'■"
d'épaisseur , la déviation commence 2 nanules après
qu'on a allumé. Au bout de 9 minutes, la dévialion est
de 750 divisions. Après qu'on a éteint, durant ces trois
premières minutes, la déviation continue à augmenter
et devient si grande (ju'elle sortdu champ d'observation.
Une heure après, elle est encore de 100 divisions.
Même avec une planche de hêtre de 65 °"" d'épais-
seur, la chaleur transmise était encore très-appréciable.
La déviation a commencé 8 minutes après qu'on a al-
lumé, et 10 minutes ajirès qu'on eut éteint, elle était de
28 divisions. Elle a augmenté ensuite d'une manière
conlinue, et au bout d'une demi-heure, elle était de 200
divisions.
On peut apprécier ce passage de la chaleur au travers
les plaques, non-seulement avec une pile thermo-élec-
trique, mais aussi avec le thermomètre à air déjà décrit.
Dans une grande caisse de papier, on a placé une paroi
de séparation avec une ouverture; devant l'ouverture
se trouvent deux lames très-minces de laiton a une
distance l'une de l'autre de 15 """^ D'un côté de la paroi
et à une distance de 60 '"■" se trvuve l:i lumière ; de
l'autre côté on place le thermomètre à air avec sa boule
noircie rapprochée autant que possible, sans toutefois
la toucher de la lame. On observe le thermomètre au
moyen d'une lunette à travei'S une ouverture pratiquée
dans l'enveloppe de papier.
Peu de temps après qu'on a allumé, la boule noiicie
DES VAPEURS. 25
ronimonce à s'échauffer ri In (lilTérencp des liaiitonrs
nrrivo à //•'"">. Il résulte de celle expérience que les
iloiibles écrans employés par Melloni et auxquels on a eu
recours si souvent depuis lui, ne sont suflisants que
lorsque les températures à observer sont peu élevées,
comme celles qui se produisent d'ordinaire dans les re-
cherches thermo-électriques, En effet, lors même que
dans ce cas, la source de chaleur soit quelquefois à une
haute température, elle agit à une distance assez grande,
pour que la quantité de chaleur qu'elle transmet aux
écrans soit toujours trés-faible.
Dans la théorie analytique de la chaleur, on considère
la variation de température d'un point situé à une certaine
distance d'une source constante de chaleur, comme une
fonction de cette dislance et du temps qui s'est écoulé de-
puis rinstant oi^i la source a commencé à agir. On possède
bien les moyens de déterminer numériquement le réchauf-
fement, mais cette détermination est toujours relative, et
on rapporte la variation à celle qui aurait lieu pour une
autre substance placée dans les mêmes conditions. On
n'a pas lieu de considérei- ainsi la valeur absolue du
temps qu'il faut pour donner lieu à une variation don-
née de température. Après la publication de sa Théorie
de Ig. chaleur, Fourrier a proposé de mesurer les con-
ductibilités au moyen du thermomètre de contact. Une
masse de mercure dans laquelle se trouve un thermomètre
très-sensible, est d'abord échauffée, puis on la place sur
une lame très-mince de la substance qui repose sur une
surface maintenue à une température constante ; on me-
sure les temps qu'il faut au thermomètre pour se refroi-
dir de la même quantité avec des plaques de substances
différentes. Par ce procédé, on mesure, il est vrai, di-
26 SUR LA CONDENSATION
rectement le temps de refroidissement, mais dans le petit
nombre d'expériences que Fourrier a faites, il ne dit
rien de la grandeur de ce temps, et personne d'autre,
que je sache, n'a employé cette méthode.
Les expériences rapportées plus haut ne peraiettent
du reste aucune détermination pour la théorie de la
propagation de la chaleur. Elles ne peuvent pas servira
mesurer les temps qu'il faut à différentes plaques pour
que leur température varie d'une certaine quantité. Il
faudrait en effet pour cela, que le degré de sensibilité du
thermoscope fiât invariable, ce qu'on peut à peine songer
à obtenir. Ces mesures présenteraient en outre d'autres
difficultés. Toutefois, sans revenir à des mesures très-
exactes, il n'en reste pas moins remarquable que la
faible quantité de chaleur qui est rayonnée par la flamme
d'une lumière à la dislance de 60™"", traverse la plaque
de i'"'»,5 d'épaisseur, et sept autres plaques éloignées
les unes des autres de 15 ■"■", et soit appréciable déjà au
bout d'une minute.
Si l'on résume les résultats de ces recherches, on voit
que les différentes substances organiques et inorgani-
ques, la cire, la paraffine, le verre, le quartz, le mica,
le gypse, les différents sels, les métaux rugueux ou polis
et aussi vernis, condensent;! leur surface la vapeur del'air
dans lequel elles se trouvent et dont la température est la
même que la leur. Celte condensation produit un réchauf-
fement, et si l'air est remplacé par un air moins humide,
une partie de celte vapeur d'eau condensée se vaporise
en produisant du froid.
On a obtenu des résultats tout à fait semblables à ceux-
là avec d'aulres vapeurs que la vapeur d'eau, avec
l'alcool, l'éther et d'aulres substances.
DES VAPEURS. 27
On peut donc dire en général : que les vapeurs se con-
densent sur les surfaces solides dans une proportion suf-
fisante pour donner lieu à des variations appréciables
de température.
H résulte de là : qu'il se trouve toujours sur une sur-
face solide une couche de vapeur qui devient plus ou
moins considérable suivant l'état d'humidité de Vair.
Il n'est pas douteux que celte couche de vapeur ne
joue un rôle important dans divers phénomènes qui se
passent à la surface des corps.
NOTES IMlYSIOLOGiaUES
PAU
M. VALENTIN,
Prof, k Berne.
I
J'ai imaginé un appareil pour étudier l'influence du
tiraiNement sur les nerfs moteurs. Un mouvement d'hor-
logerie fait tourner horizontalement une plaque circu-
laire de verre, noircie par la fumée d'une fbmme d'essence
de térébenthine. I^a durée d'une révolution est égale à i,2
seconde. Le mouvement est uniforme, au moins au-
tant que possible. Un appareil , auquel on applique le
tendon d'Achille du gastrocnémien d'une grenouille, porte
une poinle qui trace un cercle pourvu que la longueur
du muscle reste constante. Ce cercle correspond à l'ab-
scisse du temps {abc fig. 1).
La contraction produit la
courbe musculaire (p. ex
dcf), be indique le maxi-
mum de contraction ou de
l'élévation du poids, dont
le muscle est chargé.
On prép.ire la grenouille décapitée de la manière sui-
vante. La moitié antérieure du corps reste réunie à la
moitié postérieure seulement par les (luatre troncs du
NOTES PHYSIOLOGIQUES. 29
plexus inguinal. On fixe celle partie poslérieure dans
une position immuable et on place la nioilié antérieure
de telle sorte, qu'elle puisse changer de place sans ré-
sistance appréciable. On appTnpie enfin à la partie anté-
rieure de la colohne vertébrale un crochet, s(i|i[K)rtant
un fil qui s'attache à une petite balance après avoii' [)assô
autour d'une poulie. L'augmentation de la charge de la
balance augmentera la traction longitudinale des nerfs
inguinaux el vice versa.
On fait passer un faible courant d'induction par la ré-
gion de la quatrième vertèbre de la colonne vertébrale.
La secousse doit être assez forte pour produire le maxi-
mum de contraction musculaire , mais relativement fai-
ble pour ne pas épuiser trop tôt les forces de la moelle
épinière.
Supposons que la balance ne porte qu'un poids très-
petit, par exemple 3 gram-
mes, la pointetrace la courbe
mnp. On répète l'expérience
avec une charge de 50 ou de
100 grammes. La courbe
^ miisculawepresentelalorrae
mqr, c'est-à-dire la hauteur d'élévation est plus petite et
la contraction et le relâchement sont plus lents. Il ne faut
pas croire que ce soit un effet d'épuisement ou d'une
perle permanente de force nerveuse. Car en répétant
l'expérience avec 3 grammes on revient à la courbe pri-
mitive mnp. Des grenouilles assez fortes pei'meltent celte
allei'nalive de fortes et de faibles tractions une douzaine
de fois sans changement essentiel du résultat. 11 peut
même arriver que la troisième expérience faite avec 3
grammes donne une courbe plus haute que la première.
30 NOTES PHYSIOLOGIQUES.
On voit par là que la tension loni,'ilu(linale d'un nerf
moteur, qui allonge l'axe longitudinal et diminue la
grandeur de la section transversale rend l'effet moteur
plus petit et plus lent et que cet effet cesse de suite avec
le retour du nerf à. ses premières dimensions, par suite
de son élasticité après que la traction a fini. La com-
pression latérale produite par la gaîne de chaque fibre
nerveuse (gaîne de Scliwann) paraît gêner le mouvement
des molécules nerveuses qui produisent la contraction
musculaire.
II
On sait qu'un nerf séparé du centre nerveux dégé-
nère peu à peu. La couche médullaire devient d'abord
plus coagulable. Puis elle se divise en portions quadran-
gulaires, rondes ou irrégulières. On distingue dans ces
portions des masses coagulées concentriquement et d'au-
tres granuleuses. Les premières présentent !a croix de
polarisation dans le champ obscur du microscope, quand
les plans de polarisation du polariseur et de l'analyseur
se coupent à angle droit. Les fragments médullaires
sont résorbés peu à peu. Au bout de quelque temps les
gaînes seules subsistent.
La méthode ordinaire de produire ces changements
est de couper le nerf dans un endroit quelconque de
sa ramification périphérique. Alors les deux bouts se
retirent par suite de leurs forces élastiques et se recour-
bent plus ou moins. Une partie des vaisseaux sanguins
du nerf sont nécessairement coupés. L'exsudation en-
traînée par l'opération produit des lumétactions , des
adhésions morbides aux parties voisines, etc. En un mot,
on observe des effets secondaires, dont l'inlluence ne
NOTES rilVSIOLOGlQUES. 31
peut pas être siiffisammont appréciée. Maintenant les ex-
périences que j'ai faites et dont je donnerai le détail ail-
leurs démontrent :
r (|U(' le cliangement caractéristique de la couche
médullaire des nerfs peut se présenter même quand les
gaines et les vaisseaux capillaires du nerf sont in-
tacts, et
2° que l'on obtient tous ces phénomènes, quand la
longueur de la discontinuité de la moelle nerveuse n'é-
gale pas même V2 ou 'Yi de millimètre.
Une interruption de la couche médullaire d'une lon-
gueur de moins d'un demi-millimètre suffit, pour produire
la paralysie du sentiment et du mouvement, des troubles
de nutrition, par exemple, l'élévation de la chaleur ani-
male dans la plante du pied paralysé, des ulcères dans
la région calcanéenne, enfin la dégénérescence des fi-
bres nerveuses. On doit conclure de là que ce dernier
phénomène provient exclusivement de la discontinuité de
la substance médullaire et non pas de troubles de la cir-
culation, ni, comme on l'a dit, de la séparation d'un centre
de circulation particulier. Les expériences que j'ai faites
démontrent encore, que le mouvement moléculaire des
nerfs qui suit l'irritation ne peut pas franchir une dis-
tance d'interruption d'un demi-millimètre. Il ne peut
donc être question ici d'un effet à distance, comme par
exemple dans l'induction.
Les recherches microscopiques
donnent un résultat assez curieux.
Soit abcd, fig. 3, le nerf et cfgh la
^<^.t5 partie mince, dans laquelle la
moelle corticale a été détruite; ie
^ bout central aefb ne contient que
des fibres nerveuses parfaitement
32 NOTES PHYSIOLOGIQUES.
normales (pourvu que l'on opère sur le nerf sciatique ;
le sympalliique, par exemple, peut donner d'autres résul-
tats par des raisons très-faciles à comprendre). La paitie
périphérique (//<^/(; ne présente que des fibres dégénérées.
Si eg n'excède pas la longueur d'un demi-millimètre', on
peut reconnaître la différence tranchée entre les deux
régions en plaçant eg au centre du champ de vision du
microscope.
BULLI:TI^ SCiEIMIFlUlE.
ASTRONOMIE.
Le Soleil est une petite étoile. Mémoire de 3 pages de M.
Alvan Clark, communiqué à l'Académie Américaine le 28
janvier 1865 ^ (ïraduclion de l'anglais.)
Parmi tous les efforts tentés pour déterminer la parallaxe des
étoiles, par voie directe ou par des méthodes dilférentielles, on
ne peut citer que dix à douze cas qui aient présenté quelque
apparence de succès. La parallaxe de « du Centaure s'élève à une
seconde de degré, et elle est plus que double de celle attribuée à
chacune des autres étoiles. Les astronomes en ont conclu que ces
astres sont des corps placés, en général, à d'immenses distances,
qu'ils brillent comme le Soleil d'une lumière qui leur est propre,
et forment une grande famille dont notre soleil n'est qu'un des
individus. '
La somme totale de lumière émise par un corps lumineux
peut être calculée quand sa distance est connue, et d'après des
calculs de ce geni-e, on suppose que plusieurs des étoiles doivent
surpasser considérablement le Soleil en éclat propre, tandis que
celui de la 61 ''du Cygne lui est, au contraire, fort inférieur. Il existe
' M. Clarli est un très-liabile opticien de Cambridge, près Boston,
aux États-Unis d'Amérique, auquel on doit, entre autres, la cons-
truction d'une lunette achroiotitiquc de IS'/., pouces anglais de
diamètre, avec laquelle il a découvert le premier, au commencement
de 1862. un satellite à l'étoile Sirius. Le petit mémoire de lui dont je
donne ici la traduction, a parti eu 1863, dans la seconde partie du
tome VIII de la nouvelle série des Mémoires in-l" de l'Académie
Américaine des arts et des sciences. A, G,
Archives, T. XX. — Mai 1864. 3
34 BULLETIN SCIENTIFIQUE-
donc , sous ce rapport, de grandes inégalités, dont nous ne pou-
vons pas connaître cependant toute l'étendue, parmi les millions
d'astres visibles et invisibles répandus dans les espaces célestes.
Si l'on admet cette grande inégalité, et que l'on suppose pour
toutes les étoiles existantes un éclat moyen égal à celui de notre
Soleil, ou même moindre, les étoiles visibles doivent posséder
une moyenne d'éclat supérieure à la sienne ; car d'après les lois
de la perspective, les petites étoiles doivent devenir invisibles
pour nous, à des dislances où les plus lumineuses peuvent bril-
ler encore, même comme des étoiles de 1'" grandeur ; et ce rai-
sonnemetil est applicable aux étoiles télescopiques comme à celles
visibles à l'œil nu.
J'ai éprouvé le désir de trouver une méthode de faire des com-
paraisons pholomélriques entre la lumière que nous recevons du
Soleil et celle provenant d'une étoile, plus valable que celles em-
ployées communément. Si nous étions sous les tropiques, et que
nous eussions un puits de quelques centaines de pieds de profon-
deur, au fond duquel nous nous placerions, pendant qu'un aide
en fermerait le sommet de manière à produire une obscurité to-
tale, à l'exception d'un petit trou dans lequel on ajusterait une
lentille, dont la matière et l'exécution fussentaussi bonnes que pos-
sible, ayant une distance focale d'un cent millième de la dislance
comprise entre l'œil et la lentille : alors, en regardant à travers,
par un temps clair, le Soleil placé verticalement , on le verrait
réduit exactement comme s'il était cent mille fois plus éloigné,
et son éclat surpasserait à peine celui de « de la Lyre.
Après avoir fait un grand nombre d'expériences, je suis porté
à croire que c'est là la méthode la plus convenable de réduire la
lutnière du Soleil, pour le comparer avec tout autre objet céleste.
Vous pouvez ainsi dégager entièrement votre observation de
l'efTet otfusquant de la lumière du jour ; et un objet même aussi
brillant que le Soleil peut être réduit, si on le désire, par une
seule lentille piano-convexe, à l'apparence d'une étoile de sixième
grandeur. Quand on connaît la distance focale de la lentille et la
ASTRONOMIE. 35
distance entre elle et l'œil, on peut évaluer la réduction de clarté,
aussi aisément qu'on calcule combien une petite distance est con-
tenue dans une plus grande.
Je n'ai pas de mine ou de puits dont j'aie pu disposer pour ces
expériences ; mais j'ai une chambre souterraine horizontale, de
250 pieds de longueur, dont une extrémité se termine dans la cave
de mon atelier, cl dont l'autre communique avec la surface du
sol, par une ouverture verticale d'un pied carré et de cinq
pieds de hauteur. J'ai pu l'employer à un usage équivalent,
moyennant une double réllexion de la lumière du Soleil,, l'une par
un miroir et l'autre par un prisme de totale réflexion.-
Entre le bout de la chambre et l'ouverture verticale est une
cloison percée d'un trou de deux pouces carrés, que je puis fer-
mer avec des plaques contenant les lentilles dont je désire faire
usage. Le prisme est placé dans l'ouverture verticale, étant con-
tigu et faisant face à la lentille, pour recevoir la lumière du So-
leil provenant du miroir situé au-dessus, et réfléchissant hori-
zontalement cette lumière à travei's la lentille, au foiul de la
galerie souterraine.
Le 24 novembre 4862 j'ai fait usage d'une lentille dont la dis-
lance focale est d'un 54* de pouce; le Soleil était près du méri-
dien et le ciel remarquablement clair. L'observateur placé dans
la cave, à 250 pieds de dislance, a estimé que la lumière qui lui
est parvenue était à peine égale à celle de l'étoile x de la Lyre.
La réduction du diamètre était alors de 95840 fois seulement, en
admettant la lentille et le prisme de parfaite construction et bien
nettoyés.
Trois trous ont été pratiqués dans une bande mince de laiton ;
le plus grand, quand l'œil voyait à travers, laissait pénétrer assez
de lumière pour constituer une vision complète ; le second pro-
duisait seulement une vision par alternatives, et le plus petit ne
procurait aucune lumière.
Nous avons pris part à l'observation, mes deux fils et moi,
avec des résultats démontrant la parfaite égalité de nos yeux.
36 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
Quanti ruii de nous avait clé dansTobscurilé pendant 15 minutes
€t que le second prenait sa place, il voyait aussi bien au boulde
deux minutes de privation de l'éclal du jour. La soirée du 24
novembre ayant été aussi claire et favorable que cette journée-là,
le miroir et le prisme faisant le même angle entre eux, nous les
avons combinés et appliqués pour observer x de la Lyre, à 5 ou
6 heures d'angle horaire à l'occident du méridien, à travers les
mômes trous de la bande métallique.
Je suppose la perte de lumière occasionnée par les rédexions
sur le pyisme et le miroir la môme pour les deux objets, en sorte
qu'on doit seulement tenir compte de l'elfet de la lentille, que
j'évalue, avec les meilleurs moyens d'estimation en mon pou-
voir, à une perte d'environ dix pour cent. Ayant donc trouvé
l'étoile et le Soleil rendus sensiblement égaux dans les compa-
raisons ci-dessus, il paraît en résulter qu'un éloignemcnt dans
l'espace de 105224 fois la distance actuelle du Soleil réduirait
sa lumière à être égale à celle de l'étoile en question. Or cet éloi-
gnemenl n'est pas la moitié de la distance présumée de l'éloile
du ciel la plus voisine de nous.
Je suis disposé à croire cette déteiinination, combinée avec beau-
coup d'autres expériences et éludes préliminaiies, comme étant
très-près de la vérité, quoiqu'elle diffère beaucoup des déducli ns
photométriques les plus généralement accréditées et les plus fré-
quemment citées pai- les astronomes. On suppose que la Terre a
été aussi une fois un corps lumineux par lui-même, et il peut exister
d'innombrables soleils comme le nôtre, ou môme moindres, dans
les limites de ceux qui décorent le ciel noctuine, interposés entre
eux et qui demeurent cependant inconnus à l'homme. Cela dépend
beaucoup, il est vrai, de la diversité actuelle qui existe entre ces
soleils , mais je ne vois pas de raisons de douter que le Créateur
n'ait choisi la variété dans ce cas, comme il l'a fait dans tout ce
([ui est le plus rapproché de nous. L'inégalité cpii existe entre
les étoiles binaires « d'Hercule et ^du Cygr.e, qui ne peut être at-
tribuée à une inégalité de distance rclalivemeMl à nous des étoiles
ASTRONOMIE. 37
composant ces groupes, suffil pour confirmer celle conclusion Si
nous supposons les extrêmes être dans le rapport de un à plu-
sieurs miitions , comme cela a lieu dans les planètes de notre
système, et que nous accordions un poids suffisant à l'elTet de la
perspective céleste, nous devrions nous attendre à ne trouver no-
ire glorieux Soleil que comme une petite étoile, si nous avions
des moyens appropriés à la démonstration des vrais rapports exis-
tant entre lui et les multitudes d'astres qui rayonnent jusqu'à
nous à travers d'incommensurables distances. La planète Jupiter
esl sensiblement pour l'éclat le A" astre de notre ciel, et cepen-
dant ses 4 satellites, quoique situés exactement à la même dis-
tance moyenne de nous, sont invisibles à l'œil nu; et il existe
plus de 60 pliinèles, bien connues et toutes lélescopiques, à des
dislances de la Terre moindres que celle de Jupiter.
En voyant le Soleil réduit 95840 fois dans la chambre obscure,
j'aurais pu ajouter qu'il était vu en contraste avec une obscurité
plus profonde que celle de tout ciel n<)cturne ; c'aurait été en
faveur de la supposition que la différence de lumière entre
lui et oc de la Lyre pouvait être encore moindre que celle de
10,655,194,176 à 1. Mais je n'ai pas désiré différer, plus que je
n'étais obligé de le faire, des résultats obtenus par ceux qui m'ont
précédé dans cet intéressant sujet de recherches.
Le nombre des étoiles que les plus puissants télescopes font
distinguer dans tout le ciel n'est pas aussi grand qu'il devrait l'être
théoriquement, en le comparant avec ce qu'on aperçoit à l'œil
nu ou avec de plus petits instruments. Les astronomes expliquent
ce fait en supposant qu'une portion de la lumière est absorbée ou
éteinte durant son passage à travers l'immensité de l'espace.
Les grandes différences entre l'éclat propre des étoiles, dis-
persées et interposées dans l'espace, pourraient fournir, en
tant que leur existence a été reconnue comme possible, une
explication différente de ce fait. Près de nous les petites se
verraient aussi bien que les grandes, mais les nombreux billions
de milles de profondeur, aux limites extrêmes de la pénétrabilité
38 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
des télescopes, cacheraient tout autour de la sphère céleste des
multitudes de corps comme le Soleil, pendant qu'un petit nombre
seulement, d'un volume ou d'une clarté très-peu ordinaires, par-
semés entre eux, paraîtraient comme les plus faibles points de
lumière perceptibles, à travers les plus forts télescopes auxquels
l'œil de l'homme ait jamais été appliqué.
PHYSIQUE.
Tate. Sur la grandeur de la goutte liquide formée dans
DES CIRCONSTANCES DIFFÉRENTES {Philosophical Magazine. Mars
1864).
On a trop l'habitude de considérer une goutle d'un liquide
quelconque comme représentant une quantité définie, tandis que
le poids de la goutte varie, comme le remarque l'auteur , non-
seulement avec le diamètre du tube dans lequel elle se forme,
mais aussi suivant la densité, la température et la composition
chimique du liquide dont elle provient. Les particules d'un liquide
se réunissent en gouttes par suite de l'adhésion qui existe cnti-e
ces particules et les parois du tube, ou la substance sur laquelle
la goutte se forme. D'autre part, comme la pesanteur et la cohé-
sion des particules du liquide enlr' elles exercent une action en
un sens précisément inverse, il en résulte que lorsque la goutte
a atteint une certaine grandeur , la force de la pesanteur l'em-
porte sur celle d'adhésion, et aussitôt la goutle tombe. Tout chan-
gement de condition dans les rapports de ces forces entr' elles
doit nécessairement inlluer sur la grandeur de la goutte liquide ;
mais tant que ces rapports restent les mêmes, le poids de la
goutte ne subit pas de variation sensible, dans aucun cas au delà
de '/loo ^'^ son poids primitif.
Les expériences de M. Tate ont été faites avec l'appareil sui-
vant. Le liquide dont s'agit est renfermé dans un vase cylindrique,
dans lequel plonge l'une des extrémités d'une bande de toile de
PHYSIQUE. 39
colon recourbée en forme de siphon. L'autre exlrémilé de ce
siphon abonlilù un tube vertical placé à côté du vase, tube qu'il
parcourt dans toute sa longueui-, et dont il bouche en partie l'ex-
trémilé inférieure par laquelle la goutte liquide doit s'échapper
et tomber dans un matras destiné à la recevoir. Cette extrémité
est taillée en tranche très-aiguë , de façon à ce que le tube, au
point où il se trouve en contact avec le liquide, puisse être re-
gardé comme infiniment mince. Lorsque de cinq à dix gouttes de
liquide sont tombées dans le matras, l'augmentation du poids de
celui-ci permet de constater le poids de chacune d'elles. La
forme de la goutte est celle d'un hyperboloïde à double courbure,
se rapprochant de celle d'un hémisphère dans la portion infé-
rieure, concave vers la partie supérieure, et recourbé en sens
contraire vers le milieu. Pour déterminer le poids de la goutte
liquide à des températures différentes, l'expérimentateur enve-
loppait le tube dont nous avons parlé d'un tube beaucoup plus
large en laiton et qui passait à travers un bain d'eau chaude , de
manière à permettre à la goutte liquide , à mesure qu'elle se
formait, de prendre' la température de l'eau qui entourait le tube
de laiton. — Voici les principaux résultats auxquels est parvenu
l'auteur.
l'' Toutes choses d'ailleurs égales, le poids d'urie goutte liquide est
proportionnel au diamètre du tube dans lequel elle se forme. Celle
loi remarquable se déduit des expériences renfermées dans le
tableau suivant :
40
BULLETIN SCIENTIFIOUE.
TABLEAU I.
Résultats de l'expérience sur le poids d'une goutte d'eau formée
dans des tubes minces de diamètres différents, et à une tempéra-
ture constante de W° C.
Diamètre du tube
Poids corres-
Valeur de P
1
noiKJaiit de la eoutle
par la formule
en pouces, D.
en grains, P.
P = .-,.5D.
0,13
0,78
0 71
0.25
1,36
1,37 !
0.30
1.60
1,65
0.39
2,10
2,14
0 50
2,84
2,75
0,.56
3,00 ^
3,08^
0,62
3,36
3,41
La coïncidence entre les résultats de la seconde et de la troi-
sième colonne fournit la preuve que le poids de la goutte liquide
est proportionnel au diamètre du tube. Dès que le diamèlredu tube
dépasse les "/lo d'un pouce, le volume total du liquide esteutraîné,
et il ne tombe plus sous la forme de gouttes.
La loi qui vient d'être énoncée a un rapport remarquable avec
celle de la capillarité. En effet, puisque la hauteur à laquelle l'eau
s'élève dans un tube, par suite de la capillarité, est en raison
inverse du diamètre de ce tube, il s'ensuit que le poids d'eau
soulevée dans un tube quelconque, par suite de celte cause, est
en raison directe de son diamètre. De là le poids de la fjoulte qui
s'écoule d'un tube est proportionnel au poids de l'eau qui serait
soulevée dans ce tube par suite de l'action capillaire.
Lorsque la goutte liquide se forme sur une surface plane cir-
culaire, la loi qui exprime son poids [>rend une Torme plus géné-
lale. L'auteur a trouvé que, dans ce cas, l'augmentation du poids
de la goutte était proportionnelle au diamètre de la surface en
question. Dans les expériences qui suivent, la surface sur la-
quelle la goutte se formait était la base horizontale d'un cylindre
solide en bois dur : le liquide était transporté d'une manière uni-
forme sur cette surface au moyen de la bande de loile de coton.
PHYSIQUE.
41
TABLEAU II.
Hcsulluts de V expévkncc^sur le poids d'une (jotiUe d'eau formée
sur des surfaces circulaires de diamètres différents, à une tem-
pérature constante de iO".
j Diamètre de la sui-
I face en pouces, D.
Poids corres-
pondant de la goutte
en i^rains, P.
^■aleur de 1'
d'après la foiniuic,
P=rO,22+-2,7D.
0 1
0,2
0,41
0,76
0,49
0,76
0,3
0,4
1,10
1,32
1,03
1,30
0,5
],56
1,57
0,6
07
1.78
2,15
1,84
2,11
Ici la coïncidence remarquable entre les résultais de la seconde
et do la Iroisième colonne fournissent bien la preuve que la for-
mule P=0, 22 4- 2, 7 /> exprime très-approximalivement les
poids des gouttes. Il suit de cette formule que V augmentation dans
te poids des gouttes est proportionnelle aux diamètres des surfaces
sur lesquelles elles se forment. L'auteur montre expérimenlale-
menl que la goutte la plus gr(>sse qui puisse se former, est celle
qui s échappe d'une surface circulaire dont le diamètre est égal
aux ''/lo d'un pouce.
Toutes choses d'ailleurs égales, un accroissement de température
tend à diminuer le poids de la goutte liquide. L'auteur, en em-
ployant un tube de 0,5 de pouce de diamètre, a trouvé que le
poids d'une goutte , d'eau à 4o C. était de 1,G5 grain, tandis
qu'à 65" le poids de cette même goutte n'était que de 1 ,45 grain ;
ou en d'autres termes, la diminution dans le poids de la goutte,
due a un accroissement de température de 61», était de Vs de
grain; et ainsi de suite, pour d'autres températures. L'auteur
montre que les dimiimtions de poids, dues à une température T,
peuvent être exprimées très-approximativemenl par la formule,
0,0018 (T — 40); de manière que le poids d'une goutte d'eau, qui
42 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
se forme à des lempéralures différentes dans un tube mince de
diamètre D, pourra être exprimé par la formule :
p= [5,5— 0,00G 7—40) 1 [>.
Indépendamment de la densité, une variation dam la composi-
tion chimique donne lieu à un changement très-notahle dans le
poids de la goutte liquide. La plupart des acides , des alcalis et
des sels alcalins tendent à diminuer le poids de la goutte. Si l'on
ajoute à de l'eau une petite quantité de potasse, le poids de la
goutte est diminué d'une manière sensible. De l'acide sulfurique
concentré d'une densité égale à 4% fois celle de l'eau, fournit
aussi une goutte liquide d'un poids notablement inférieur à celui
de l'eau. De même le poids de la goutte fournie par de l'acide
nitrique d'une densité égale à 1'/o fois celle de l'eau, n'est que
les ^5 de celui de ce dernier liquide. Le poids de la goutte d'al-
cool d'une densité 0,957 n'est gucres que la moitié de celui de
la goutte d'eau ; et ce môme alcool mélangé avec 46 parties
d'eau, et paitant, d'une densité Irès-peu inférieure à celle de
l'eau, a fourni une goutte liquide pesant un peu moins des ^j- de
celle de l'eau pure. La goutte d'huile d'olive d'une densité de
0,9 t7G ne pèse que la moitié de celle de l'eau. Certains liquides,
chez les particules desquels la force de cohésion paraît plus con-
sidérable que chez d'autres, tels que la mélasse, des solutions de
savon, d'amidon, et autres pareils ont tous fourni des gouttes
beaucoup moins pesantes que la goutte d'eau. L'auteur en con-
clut, que « toutes choses d'ailleurs égales, le poids de la goutte
liquide est en raison inverse de la cohésion des particules. »
Le poids de la goutte d'eau étant de 2,8i grains, celui des
gouttes provenant de diverses solutions ayant toutes la même
pesanteur spécifique, savoir 1,190, a été trouvé comme suit:
chlorure de sodium, 5,50 grains ; solution desuci'e, 5,06 grains;
carbonate de soude, 5 grains ; sulfate de magnésie, 2,978grains;
acide nitrique, 2,58 grains ; acide sulfurique, 2,50 grains.
Dans des solutions de force différente de chlorure de sodium (et
d'autres sels neutres) l'augmcnlation dans le poids de la goutte
PHYSIQUE. 43
liquide est proponionnée au poids du sel sec que renferme Ui so-
lution. C'est ce qui résulte de la coïncidence entre les secondes
et troisièmes colonnes du tableau suivant.
TABLEAU m
Résultats de l'expérience sur le poids de la goutte provenant de
solutions plus ou moins concentrées de chlorure de sodium à la tem-
pérature constante de 10° C.
Ouantité pour cent
du sel en solution, r.
Poids correspondant
de la
"outte li(|uide, P.
o 1
Valeur de P d'après
la formule
P=2, 84 + 0,0135, r,
0
8 5
17
34
2,84
2,93
3,07
3 30
2,84
2,95
3,07
3.30
SoRBY (The Bakerian Lecture) . Sur la corrélation directe des
FORCES mécaniques ET CHIMIQUES. {Pliilosophical Magazine. Fé-
vrier 1864).
Le travail de M. Sorby renferme une série d'observations relati-
ves à rinfluence de la pression sur la solubilité des sels. On sait que
M. Bunsen et M. Ilopkins ont démontré que lorsqu'il s'agit de subs-
tances qui se dilatent en passant de l'état solide à l'état liquide, une
pression mécanique a pour effet d'élever la température de leur
point de fusion. Ou, en d'autres termes, puisque pour produire
la fusion, il est nécessaire de surmonter une force mécanique, une
quantité additionnelle de chaleur doit être requise pour surmon-
ter une force additionnelle, et le degré de pression requise pour
maintenir une substance à l'état solide à une température quel-
conque au-dessus de son point normal de fusion, peut être envi-
sagé comme le représentant mécanique de la force avec laquelle
la substance en question tend à se liquéfier à cette même tempe-
44 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
rature, l.e professeur Thomson a démonlré que clans le cas de
l'eau, qui se dilate, au contraire, au momeni de la congélation,
la température du point de fusion est abaissée par l'eflel de la
pression, ce qui revient à dire que, puisque dans ce cas il est né-
cessaire de surmonter une force mécanique pour arriver à la cris-
tallisation, celle-ri nn pourra s'effectuer sans l'influence d'un ac-
croissement de pi'ession, que si la force de la polarité cristalline
est augmentée par un nouvel abaissement de température. L'au-
teur démontre expérimentalement que ces mêmes principes peu-
vent s'appliquer à la solubilité des sels dans l'eau. Ainsi il trouve
que toutes les fois que, lors de la dissolution d'un sel dans l'eau,
il y a diminution de volume, c'est-à-dire, lorsque le volume du
sel réuni à celui de l'eau est moindre ({ue la somme des volumes
de ces deux substances prises séparément, la solubilité du sel est
accrue par l'effet d'une pression ; tandis que , dans les cas très-
rares, tel que celui du sel ammoniaque, où il y a, au contraire,
augmentation de volume au moment de la solution, la solubilité
du sel est diminuée par l'effet de la pression, d'une quantité fai-
ble, il est vrai, mais pourtant très-appréciable. En d'autres ter-
mes, la pression, d'après .M. Sorby, paraîtrait opposf^r un obsta-
cle à la solution ou à la cristallisation suivant la force mécanique
qu'il est nécessaire de surmonter pour opérer cette solution ou
cette cristallisation. Chez les sels qui en se dissolvant donnent
lieu à une diminution de volume, l'eflet d'une pression mécani-
que est le même (|ue celui d'une augmentation de température,
savoir de les rendre plus solubles. 11 se peid, dans ce cas, au
moment même de leur dissolution, une certainequantité de force
mécanique, qui est dépensée, pour ainsi dire, à produire ce chan-
gement d'état. Lorsque de l'eau, amenée par ce moyen à tenir
en dissolution ime quantité de sel plus considérable que celle
qu'elle est capable de renfermer à l'état normal, se trouve satu-
rée sous rinfluence d'une pression donnée, le montant de cette
pression représente la force de polarité qui tendrait à faire dépo-
ser le sel sous la forme cristalline, mais qui est exactement ba-
PHYSIOUE. 45
lancée par VeiïvX tic celle inèmo pression. L'auleur rnonlrr par
une série d'expériences que rinlluence de la pression, ainsi que
la valeur mécanique de la foi'ce de la polarité cristalline, varie
suivant les diiïérenls sels. Il en conclut (|u'il existe une corréla-
tion dirccle entre la foi'ce mécanique et les forces de cristallisa-
tion et de solution. Cette dernière a été regardée par quehjues
chimistes comme constituant une véritable combinaison chimi-
que ; mais quoi qu'il en soit à cet égard, on ne peut guère relu-
ser d'admettre que si elle ne constitue pas une modification chi-
mique, elle y est au moins alliée de très-près. Au surplus, l'au-
teur rend compte dans la dernière partie de son travail de
quehjues <!xpériences de nature à montrer que la pression e.xei-ce
une influence inconlesiablesur certaines inodifications chimi(pies
qui n'ont lieu que lentement, et, par conséquent, qui sont dues
probablement à des affinités faibles ou qui se balancent à peu
près. Il cite, en particulier, les résultats obtenus par l'action
lente et prolongée de divers sels sur certains carbonates, plus
spécialement les caibonates de baryte et de chaux, desquels il
résulle que dans certains cas la pression paraît renforcer, et dans
d'autres alVaiblir l'action chimique, tandis qu'il y en a où elle est
sans efTel sensible. M. Sorby conclut en émettant l'opinion que
les faits déjà constatés par d'autres chimistes relatifs à l'aclion
de la pression sur le chlore hydraté, sur l'acide sulfurique hy-
draté et quelques autres substances, joints à ceux renfermés dans
son propre travail, sont de nature à donner quelque probabilité
à l'hypothèse que la pression tend à afl'aiblir ou à renforcer l'af-
finité chimi(iue suivant qu'elle agit en sens contraire ou d'accord
avec le changement de volume ; comme si l'action chimique était
convertible directement en une force mécanique , ou une force
mécanique en action chimique, suivant des équivalents définis et
conformément à des lois générales, sans qu'il soit nécessaire que
ces forces soient liées entr'elles par le moyen de la chaleur ou de
l'électricité.
46 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
AVENARIUS. Die TuERMOELEKTRICITiET, IHREM UrSPRUNGE
La thermo-électricité considérée comme identique, quant a
SON ORIGINE, avec l'électricité DE CONTACT. (Poggendorff S
Annalen, t. CXIX, p. 406 et 657).
M. Avenarius attribue à la même cause les courants thermo-
électriques et la force électro-motrice de contact. Il considère la
force électro-motrice comme une fonction de la température, qui
d'après ses expériences serait exprimée par une formule du se-
cond deeré
où F représente la force électro-motrice, t la température et
a, b el c des coefficients constants.
Dans un élément thermo-électrique on a deux points de sou-
dure dont les températures sont en général dilTérenles ; dési-
gnons-les par t^ el <^ ; la force électro-motrice E du couple sera
égale à la ditlérence des forces électro-motrices opposées des
deux soudures; on aura :
E=bit,-L)^-c(t,^-i^^)^.{l,-t,)[b-^c{t,-{-t,)]
Comme la valeur du coefficient c est en général faible, la force
électro-motrice entre certaines limites est sensiblement propor-
tionnelle à la difl'érence des deux températures quand l'une
d'elles reste constante.
Pour que l'élément thermo-électrique ne produise point de
courant, il faut que E soit égal à 0, ce qui peut arriver dans deux
cas : 1° on aura E =0 si /[ — t-2^=^ i ce cas est celui de l'é-
galité de température des deux soudures. 2* E sera encore nul
si 6 -}- c (ty -j- «2) =r 0 ; pour faire comprendre à quel cas cela
correspond, rappelons que M. Thomson ' a fait voir que lors-
qu'on maintient une des soudures à une température constante
et que l'on élève la température de l'autre, l'intensité du cou-
rant que l'on obtient va d'abord en augmentant, atteint un ma-
' Voyez Archives, 1858, l. I, p. 256.
PHYSIQUE. 47
ximiim pour une cerlaine tempéraluie T, puis diminue, devient
nulle (point neutre) et change de sens. D'après la formule ci-
dessus, la température f^, pour laquelle le courant est nul , dé-
pend de la température de l'autre soudure ty ; il suffit que l^ et
/o soient à égale dislance du maximum T pour que cela ait lieu.
Or le maximum correspond à une température constante
b b
T -^ — -— . Donc toutes les fois que /, 4- L sera égal à
2c c
la valeur de E sera nulle.
Ce sont ces conclusions que M. Avenarius a vérifiées par l'expé-
rience : il a opéré avec cinq couples thermo-électriques diffé-
rents : cuivre-fer, argenl-zinc, plaline-plumb, argenl-fer et pla-
linc-pnUadiuni ^ — Pour porter les soudures à une température
élevée, on les plaçait dans un bain d'air chauffé avec une lampe
de Bunsen convenablement réglée. L'intensité du courant était
mesurée avec un galvanomètre à miroir. — On a fait, sur cha-
que couple, autant que possible, deux séries d'expériences. Dans
la première on maintenait l'une des soudures à une température
constante, et l'on. observait l'intensité du courant pour diverses
températures de l'autre soudure. Dans la seconde série on faisait
varier la température de deux soudures, de manière que l'une
fût supérieure et l'autre inférieure à la température T corres-
pondant au maximum, et l'on observait ces températures quand
le courant était nul ; si la formule est exacte la demi-somme de
ces températures -^—x — • doit être constante dans ce cas.
De l'ensemble des expériences on peut tirer les valeurs des
coefficients constants b et c, puis en reportant ces valeurs dans
la formule, voir si elle représente alors toutes les observations avec
une exactitude suffisante. C'est en effet le résultat auquel l'auteur
• Les expériences que l'auteur a faites sur ce dernier couple sont
postérieures aux précédentes. ?]lles ont été entreprises à la suite
d'un travail de !^I. K. Becquerel dont une conclusion relative à l'em-
ploi d'un couple platine-palladium ne s'accordait pas avec les résul-
tats obtenus précédemment avec d'autres couples par M. Avenarius.
48 BULLETLN SClENTlFlOUE.
est parvenu ; les valeurs des coeflicieiits qu'il a trouvées pour les
couples avec lesquels il a opéré sonl les suivantes :
Cuivre-fer h= + 0,9635 c= — 0,00175
Argent-zinc = — 0,298754. = + 0,()02M5
Plaline-ploinl) = + 0,085 = + 0.0016
Argent-fer == -[- 5,29424 = — 0,00757
rialine-palladinm.. . =.-^ -^ 5,5701 = 4- 0,000709
Pour les couples cuivre-fer et argent-fer la marche relative
des teinpéi'alures et de l'intensité est celle que nous avons dé-
crite. Pour le couple argent-zinc la température T correspond à
un minimum et non à un maximum. Pour les couples platine-
plomb et platine-palladium il n'y a pas de maximum ou de mini-
mum dans les limites de température où l'on a opéré. — Dans
tous les cas les résultats calculés avec la formule s'accordent
bien avec ceux que fournit l'expérience.
CHIMIE.
PiSANi. Étude geumiuue et analyse du polluxde l'île d'Elbe.
(Comp. rend. Acad. des sciences, t. 58, p. 714).
Breithaupt a fait connaître, il y a dix-huit ans, sous le nom
de poUux, un minéral Irès-rare de l'île d'Elbe dans lequel Platt-
ner trouva les éléments d'un silicate hydraté d'alumine, de potasse
et de soude ; mais son analyse faite sur une petite quantité de
matière comportait une perte de plus de 7 pour "/o- Dernièrement
M. Sœmaiin ayant reçu quelques échantillons de pollux les a con-
fiés à M. Pisani qui a pu compléter l'histoire de ce minéral et éta-
blir sa composition exacte qui est très-curieuse : en effet, la
base alcaline du pollux consiste presque tout entière en oxyde
de césium, que l'on avait pris autrefois pour de la potasse. Voici
du reste les résultats de l'analyse de M. Pisani, mis en regard
de ceux de Plattner :
CHIMIE
Plattni:!».
Silice
46,20
Alumine
16,39
O.wde leiiique
0,86
Cli;iiix
Po lasse
16,50 (
Soude
10.47
Eau
2,32
49
PiSANI.
44,03
15,97
0,6S
0,68
de césique 34.07
3,88
2,40
Le |)ollu.\ esl donc la preniièi'e espèce minérale comme dans la-
quelle le césium enire comme partie consliluanle essentielle. Sa
forme cristalline élait incomuie , seulement M. Descloiseaux
avait établi d'après l'élude optiipie qu'elle devait appartenir au
système réi^ulier. M. Sœmann possède un cristal de pollu.x qui
confirme celle conclusion : c'est un cube du poids de vingt
grammes, porlant les faces du trapézoèdre a^ comme certaines
analcimes de Fassa.
Le lépidolite rose de l'île d'Elbe conlient égaleinent du césium ;
mais sa teneur ne se rapproche pas à beaucoup près de celle des
lépidolites des États-Unis desquels MM. Allen et Johnson ont pu
extraire de notables quantités du nouvel alcali.
M. D.
W. Chookes. On Thallium. Sur le thallium. (Journal of tlie
chemical Society of London, april 1864, p. 112.)
M. Crookes vient de résumei', dans un travait assez étendu
les soixante et quelques noies et mémoires qui ont paru jusqu'à
présent sur le thallium ; l'auteur y joint un certain nombre
de faits inédits , fruits de ses propres expériences. Ce tra-
vail n'est pas de nature à pouvoir être analysé ici, je me bor-
nerai donc à le signaler à l'allenlion des chimistes que ce sujet
peut intéresser. Je désire seulement [trésenter quelques considé-
rations sur un point controversé, savoir la place que doit occuper
le Ihallium dans la série des métaux. Dumas, Bœtiger, etc., le
rangent parmi les métaux alcalins, tandis que Erdmann, Nicklès
Archives, T. XX. — Mai 1864. 4
50 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
et Crookes le rapprochent du plomb et de l'argent. Cela dépend
des principes qui font la base de la classification ; les chimistes
qui mettent en première ligne la propriété de former des com-
posés isomorphes et de constitution atomique identique partage-
ront le premier avis ; ceux au contraire qui donnent le pas aux
analogies tirées des propriétés physicjues se rangeront au second.
Dans mon opinion et quant au thalliiim, les deux manières de
voir sont moins inconciliables qu'on ne pourrait le croire ; il
suffit pour cela d'assigner à l'argent et au plomb leur véritable
place.
Il est bien établi maintenant que l'oxyde argenlique, malgré
son peu de stabilité, est une base énergique dont la constitution
est celle de la potasse et de la soude ; en outre, l'isomorphisme
de plusieurs de ses sels avec ceux de la soude est chose avérée ^.
Il y a donc lieu de placer l'argent dans un groupe comprenant
le potassium, le sodium, le rubidium, le césium et le lithium. A
la suite de celui-ci on est convenu d'établir un second gi-oupe,
celui des métaux alcalino-terreux, auquel se rattache évidemment
le plomb dont le proloxyde possède le genre d'alcalinité de la
baryte et de la chaux et donne naissance à un carbonate, un sul-
fate, un lungstate, etc., isomorphes avec l'arragonite, la baryiine,
la scheelile.
Et comme la nature ne fait pas de sauts, le thalliuin, tout en
étant du premier groupe, ferait transition au second par le moyen
de ses propriétés physiciues.
M. Delafontaine.
J\, GuYARD. De l'acide uranfque. {Bulletin de la Société chi-
mique de Paris, G'"* année, p. 95. Février 1864).
Quand on précipite par la potasse un mélange de nitrate ar-
gentique et de nitrate uranique, on obtient un mélange gris sale
* Tout récemment encore, M. Church vient de faire connaître un
alun dans le(iuei le sulfate d'argent joue le rôle de sel alcalin (C/ie-
micalNews, march 26, 1864).
CHIMIE. 51
des deux oxydes. Au conlraire , si l'on ajoute de l'oxyde d'argent
récemmenl préparc à une dissolution de nitralod'urane, il se dé-
pose un uranite d'ar|:i;ent (Ag'^O, iU'^O') rouge orangé vif, inso-
luble. Mais si l'on renverse l'exp-rience et qu'on introduise dans
du nitrate d'argcMit de l'oxyde urani(|ue, ou mieux un uranile
alcalin, on verra , par l'action de la chaleur, l'uranium passer à
un degré d'oxydation supérieur inconnu jusqu'à présent, et qui
en se combinant avec une portion de l'oxyde d'argent forme avec
lui un précipité cristallin noir et brillant. L'équation suivante
rend compte de cette réaction :
2 (A(fO, Az^O'^) f- A'3 0, { W 03)3 ^
Ag^ 0, Az^ 0^ 4- K'^ 0, Az^ O^ -|- Ag^ 0, ^U^ 0\
Le composé U^O^ est l'acide uranique. L'auteur rappelle les
rapprochements établis par Peligot entre l'urane et l'antimoine ;
les faits précédents les confirment '.
A. Streng. Ueber Sur le fluochromate de potasse
{Annalen der Chemie und Pharmacie, t. CXXIX, p. 225),
L'isolement du fluor a été l'objet des tentatives de Davy,
d'Aimé, des frères Knox, de Louyet, de F'remy et de Kiimmerer ;
une cause frécpientedu peu de succès de ces chimistes a été la pré-
sence d'une petite quantité d'eau très-difficile à éviter. M. Streng,
considérant que l'un des moyens d'obtenir du chlore très-sec con-
siste à calciner du chlorochromate de potasse, a imaginé de pré-
parer le fluochromate correspondant pour voir s'd se comporte-
1 La composition des oxydes de l'uranium a été l'oljjet d'un grand
nombre de rechercties dues aux plus liabiles chimistes et rependant
pour ptusieurs d'entr'eux, ette ne paraît pas établie définitivement.
Le sujet doit donc offrir des difficultés particulières , augmentées de
l'incertitude oii l'on est encore du poids atomique exact de l'uranium ;
d'après cela il conviendrait peur-être, avant de se prononcer sur la
véritable formule de l'acide uranique, d'attendre la publication des
analyses qu'en a faites M- fiuyard. M. D»
52 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
lail d'une manière analogue. Cesel cristallise en octaèdres à base
carrée, il est rouge rubis, anhydre et attaque fortement les vases
en verre A en porcelaine , sa formule est K 0, Cr 0 ^ FI. La cha-
leur lui fait abandonner un gaz que l'auleur pense être de fluor.
Si l'opération se fait dans une cornue de verre, il y a production
de fluorure silicique. .M. Streng n'ayant pas à sa disposition les
appareils en platine nécessaires, n'a pu faire une étude plus ap-
profondie de son fluor. Le mémoire ci-dessus contient en outre
des considérations de théorie typique sur lesquelles nous ne nous
arrêterons pas. M. D.
I A. Rrmelé. Recherches sur les combinaisons sulfljrées de
l" l'uramum (Conip. rend. Acad. scienc, t. 58, p. 71 G)
* Quand on précipite une dissolution aqueuse de nitrate jaune
*■ d'urane pai- le sulfure ammonique, onoblienl un produit fort peu
stable considéré jusqu'à préseiil comme du sulfur'e d'uraniufn,
mais dont la formule n'avait pas encore été bien établie.
M Reinelé a reconnu que si le sel uranique a été dissous dans
l'alcool , le précipité est plus stable et peut être lavé sans dé-
composition, puis séché dans le vide; préparé par ce dernier
moyen , il relient toujours environ 2 p. cent de monosull'ure
d'ammonium, sa composition est celle d'un sulfure d'uranyle hy-
draté : ( U^02)S -j- aq. Le mode de décomposilioii de ce corps
confirme cette formule ; en présence de l'eau bouillante il se dé-
double en oxyde uraneux hydraté et en soufre ; à l'abri du con-
tact de l'air, l'acide chlorhyilrique lui enlève son oxyde pour
formel' du chlorure uraneux vert. Cependant, le sulfure d'ura-
nyle ne se comporte pas en présence des acides forts comme un
monosulfure ; il ne dégage que fort peu d'hyilrogèno sulfuré,
la presque totalité de son souhe se dépose à l'étal libre.
M. D.
MINÉRALOGIE. GÉOLOr.IE. 53
MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE.
Pissis. Sur le soulèvement graduel de la côte du Chili et sur
UN NOUVEAU SYSTÈME STRATIGRAl'HIQUE TRÈS ANCIEN OBSERVÉ
DANS CE PAYS (Comptes rendus de rAcadémie des Sciences,
1864, t. LVIII, p. 124).
On a déjà souvent parlé du soulèvemenl de la côle du Chili et
voici quelques (ails nouveaux qui semblent attester d'une ma-
nière positive que dans les temps modernes il y a eu un exhaus-
sement de cette côte. Entre Conception et Rio Maule on voit dans
les escarpefnents formés par les roches schisteuses une zone, s'éle-
vanl à huit ou dix mètres au-dessus du niveau de la mer occupée
par de nombreuses cavités formées par des mollusques litho-
phages Les cavités de la partie supérieure sont beaucoup moins
fraîches que celles de la partie inférieure. On trouve des sa-
bles avec des bancs de coquilles à peu pi'ès au même niveau
que celui où cessent les cavités des lithodomes.
IjO terrain de transport ancien s'élève à environ 100 mè-
tres au-dessus du niveau de la mer à Lola et Coronel et paraît
avoir été émergé d'un seul coup, tandis qu'un soulèvement lent
semble avoir tiré peu à peu de l'eau les bancs de coquilles et la
zone de coquilles perforantes.
Le nouveau système stratigraphique correspond à une chaîne
grai)ili(p]e qui remplit une longue boutonnière ouverte au milieu
des schistes et des grès anciens et qui s'élève depuis l'Araucanie
jusqu'au Rio Rapel et, sous le rapport de l'âge, il se place entre
celui du Ilundsruck représenté par les schisles satinés du Chili et
celui de l'Uacolumi correspondant aux couches carbonifères du
sud du Brésil.
L'éruption du volcan de Chilian s'est prolongée jusqu'au com-
mencement de février 1865, époque à laquelle la lave coulait en-
core dans le sud de l'étroit canal qu'elle s'était ouvert au milieu
du glacier.
54. BULLETIN SCIENTIFIQUE.
M. G. Dewalque. Sur la distribution des sources minérales en
Belgique (Bulletin de l'Académie royale de Belgique, S"*^ série,
t. XVII, n" 2).
Dans celte petite notice M. Dewalque donne un tableau de sept
sources minérales ou groupes de sources qui sont alignés à
peu près en ligne droite, suivant une direction moyenne de 122
degrés, en comptant les degrés du nord au sud par l'est. Cette
direction est digne d'être remarquée. Elle ne difl'ére que de 1°
en moins de la direction du système du Thùringerwald et du
Morvan rapportée à la Belgique.
Isidore Bachmann. Mémoire sur les formations jurassiques
DU canton de Claris [Berne7' Mitlheiltuigen, 4805, n»^ 549 à
552.)
H est fort dilficile de faire de la géologie dans les Alpes du canton
de Claris, aussi jusqu'à ces derniers temps n'était-elle pas bien
avancée ; la formation jurassique, entre autres était fort mal
connue et il a fallu le zèle et la persévérance de M. Escher de la
Linth et de M. Bachmann pour arriver à établir dans ces roches,
dont l'épaisseur atteint 5550 pieds, onze divisions correspondant à
des zones et à des étages nettement définis partout ailleurs. On
peut regarder ces déterminations con)me un grand progrès de la
géologie des Alpes. A la base de ces énormes massifs se trouve
le lias avec une puissance de 1200 pieds et à la partie inférieure
la zone à Aînmonites angulahis, avec de nombreux Cavdinia (sur le
Malabilzkopf), surmontée par la zoneà Ammonites Ducklandi carac-
térisée par des fossiles assez abondants représentant clairement
l'étage siwémurien. Il faut invoquer un peu les lois de l'analogie
pour reconnaître dans les assises puissantes de calcaires remplis
de grains de quartz qui recouvrent ces couches, l'équivalent du
lias moyen et du lias supérieur. La présence toutefois d'une
Terebratula numismalis permet d'espérer que de nouvelles dé-
MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 55
couvertes viendront (oiiCniiit'c ccMlc .'issocialion. Au-dessus, ries
schistes assez puissants (50;'i 60 pieds), noirs et brillants, représen-
tent le Hajocien inférieur ou zone <à Ammonilcs o/;rt/inus; ils sont
suivis par 60 pieds de grès ferrugineux, équivalents à la zone à*
Ammonites Murchisonœ, et par 200 pieds de calcaires gris à pe-
tits grains fossilifères dans plusieurs localités et fournissant des
espèces qui indic|uenl le llijocitui moyen. Au-dessus on rencontre
une couche remarquable d'oulilhe ferrugineuse épaisse de 4 pieds
seulement, qui se retrouve dans tout le canton dt; Glatis et dans
le canton de Berne et qui renferme un mélange très-curieux de fos-
siles du Bajocieri supérieur et du iJalhonien. Dans le canton de
Claris le gisement principal est sur le Glarnisch, l'assise n'a qu'un
pied d'épaisseur, mais elle contient beaucoup de fossiles. Immé-
diatement au-dessus de cette couche s'élève une masse énorme de
calcaire, de 2000 pieds d'épaisseur, formant la plupart des crêtes
accidentées des Alpes glarontiaises. C'est là suivant toute proba-
bilité une formation éminemment pélagique, on y trouve peu de
fossiles et il n'est souvent pas très-facile d'y faire des explorations.
A force de recherches et de peines, MM. Escher et Bachmann ont
fini par y établir quatre divisions. A la base se trouvent des assises
contenant des nodules un peu schisteuses que leui" structure partie
lièreetla présence de quelques fossiles, entre autres des Ammonites
arolicus, A. torlisulcatus, permettent de ranger dans l'oxfordien,
elles représentent les couches de Birmensdorf de l'Argovie. Au-
dessus il y a 1200 pieds de calcaires compactes, noirâtres, for-
mant de hautes cimes qui ne renferment presque aucun fossile
et dont on ne sait trop que faire. M. Bachmann suppose que c'é-
'.ait là l'équivalent des couches de Baden, horizon bien connu
dans le canton d'Argovie. Sur le Murtsehenstock, M. Escher a
renconti-é une assise fossilifère dont le parallélisme dans la chaîne
n'est pas encore bien établi, mais qui renferme les fossiles les plus
caractéristiques du corallien, la Rliynchmella aslierimia, la Tere-
hratida moravica, etc., associée d'une manière qui rappelle tout à
fait la faune des couches de Stramberg.
56 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
Environ 100 pieds de schistes calcaires terminent la série des
formations jurassiques ducanlon de Gl.irisel couronnent queliiues-
unes de ses plus hautes sommités, le Murischenslock entre autres,
tl'un large ruban noir. Les fossiles y sont très-rares et leur âge
incertain.
Ce court résumé suffir-a pour donner une idé(! des dernières
découvertes qui ont été faites dans cellf partie de la Suisse et du
parti qu'ont su en tirer It^s géologues infatigables ipii ont entre-
pris son exploration. Il est pi^nnis d'espérer (pic bien des points
peuvent encore èlri; édaircis, toutefois il ne faut pas se dissi-
muler rexirème difficulté qu'on épr'ouvera toujours à rapporter
d'une manière certaine à des horizons connus ces masses énor-
mes de sédiments déposés dans i\o^ mers profondes, d'un abord
souvent très-diffirile et (pn ne renferment (pie (piel(|ues rares
débris organiques, presque toujours mal conservés.
Amédée Burat. Une excursion dans les Alpes fr.wçaises.
(ïieviie umveracUc, de Liège, décembi-e 1863.)
Dans celte courte notice (pii t!sl moitié industrielle et moitié
scientifique, M. Burat donne quelques détails sur les Alpes sa-
voyardes et s'occupe du tunnel de la Vlauriemui (pii sert de passage
de la Fi'ance en Italie, (^.elle giganles(pie entreprise prendra
probablement vingt ans à exécuter (six sont déjà passés), mais
si on presse les travaux le temps pourrait se réduire à treize ans.
M. Bural prévoit quelques (hflicultés pour le moment où les ou-
vriers s'enfonceroii! plus (prils ne le sont aujourd'hui dans l'inté-
rieur (le la munlague et il émet son avis sur la manière de les
suriïionler.
Ce (pli nous plaît dans la [larlie géologi(jue de ce mémoire
inalheureusement Irop courle, c'est ipi'oii voit (pi'elle est écrite
parmi boitiiiie (pii est familier avec les Alpes, avec les difficul-
tés (pie présente leur géologie, soit au point de vue de la lon-
gueur des courses, soil sous le rapport réellemenl scientifique. Il
MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 57
conii.iîl éi;alt!inenl les derniers iravatix (jui oui tUi' piiMiés sur ce
pays, il aiiopii; eiilièreirieiU la nouvelle classificalion des terrains
alpins el les |)asse brièveinent en revue.
La protogine est pour lui inio roche éniplive sortie de terre à
l'état solide ; e'esl ce qu'on adaiel à |)rés(Mi! ; mais on \u'ai[ pi'é-
voir le moment où des recherches faites dans les laboratoires sur
les ininéranx ai-lificiels, il soi'tira une nouvelle théorie relative à
l'ori^îine des roches j^ranitijues. M. liurat adopte complètement
l'idée que les A'pes renfei'ment de vrais dépôts houillers ; mal-
heureusement pour l'industrie de celte région, ils sont pauvres en
combustibles, quoiipie fort puissants. Il reconnaît dans les roches
de lijypses, de cargneules, etc., des di-pàts iriasiques et il pense
que le lias a recouvert une fois tout r(!m|)lacement occupé main-
tenant par les Alpes, il l'ait une différence, ijui me |)araîl assez
douteuse, entre la disli'ibution du lias et celle des étages juras-
siques et crétacés (jui le sui-mouliMit, et il en conclut que le pre-
mier soulèvement de la chaîne des Alpes s'est fait après le dépôt
du lorrain liasique. Mais ce soulèvement n'a pas été le seul, car
le plus puissant événement de cet ordre a eu lieu après les dé-
pôts (les lori'ains nuui'nulitiques et tertiaires. Le premier de ces
deux tei'rains est abondant (ians les Alpes voisines du Mont-Blanc;
il se montre également en Maurienne, mais ici les terrains sont
renversés sur une grande échelle, en sorte (ju'il semble que le
terrain nummulitique se trouve près de la base de la série.
D'après .M. Burat, les serpentines ont joué un grand rôle dans
la géologie de celte région. «Les vérital)les roches soulevantes des
Alpes sont des serpentines, dil-il, les euphotides, les hypérites,
lesamphibolites, qui se sont fait jour en une multitude de poinis et
sudout vers la base des versants de l'Ilalie. . Ces roches ont pénétré
en plusienispo iits le massif du Mont-Blanc dans lequel elles sont
injectées en filons. » Je ne saurais partager l'opinion de M. Bu-
rat. Je trouve au contraire que dans les Alpes voisines du Mont-
Blanc, la serpenline est en fort petite quantité et dans des loca-
lésdistantes les unes des autres. Elleneprendguère l'aspectd'une
58 BULLETIN scientifique!
roche éruplive et se présente le plus souvent en couches plus
ou moins régulières liées avec le trias. Dans la chaîne du Mont-
Blanc lui-même les serpentines et les pierres ollaires sont pres-
que nulles en proportion de la masse de la prologine, et je n'ai
jamais su voir ([u'elles eussent eu une grande influence sur les
roches voisines Peut-être en est-il dilTéremment sur le revers
sud des Alpes? Quant aux amphiholites, qui sont tort connues de-
puis de Saussure dans la région du Mont-Blanc qui alimente le
glacier des Bossons et ailleurs, je ne saurai leur donner plus
d'importance qu'aux serpentines. A. F.
Sir R.-J. MuKCHisoN et le professeur B. Harkness. On the per-
MiAN ROCKS, etc. Sur les roches permiennesdu nord-ouest de
l'Angleterre et sur leur extension en Ecosse. {Soc. géolog.
de Londres, ô février 18G4).
Dans ce mémoire les auteurs se proposent de développer des
idées nouvelles au sujet de la composition du groupe permien du
nord-ouest de l'Anglelei-re, et un nouvel arrangement des roches
de ce terrain pour établir une corrélation directe entre des cou-
ches dans la Grande-Bretagne et sur le continent. Dans ce but ils
retirent de la période du nouveau grès rouge et classent dans la
période permienne une grande étendue de ce grès qui occupe les
comtés du nord-ouest. Ils démontrent ensuite que ces grès rouges
sont intimement et complètement unis au calcaire magnésien ou
à ses équivalents et qu'ils forment la limite supérieure des dé-
pôts paléozoïques. Ils assurent qu'il est bon de diviser ce teri-ain
en trois parties : dans le Weslmorela nd, le Cumherland et le
Lancashire, et que cette division est d'accord avec celle que
M. Murchison a établie il y a peu de temps dans les dépôts per-
miens de l'Allemagne et de la Russie; ils prouvent l'impossibilité
d'appliquer le nom de Dyas à ce terrain.
Les auteurs s'occupent des différences lilhologiques que l'on
MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 59
remorque entre les roches permiennes ilu nord-ouesl de l'An-
gleterre et celles placées sur le versant opposé de la chaîne
Pennine, et ils observeni que s'il y a de si gi-andes variations en
Angleterre même, il n'est passurprenantde trouver une plus grande
diversité encore dans ces dépôts protéïques lorsqu'on les suit en
Allemagne et en Russie.
Les découvertes du professeur Ilarkness, de nombreux végé-
taux fossiles identi(|ues aux espèces du kupfer-schiefer de l'Alle-
magne, faites dans la partie centrale de ce groupe très-siliceux du
Westmoreland et dans les schistes marneux du calcaire magné-
sien de Durham, sont une puissante preuve de la justesse des
conclusions des auteurs.
La rareté comparative des roches ignées dans les couches per-
miennes d'Angleterre, malgré la preuve des grandes aciions
chimiques qui s'y sont passées, contraste avec l'abondance de ces
roches en Allemagne. Il paraît que riiœmalile du Cumberland et
celle du Lancashire ont été formées aux premiers temps des dé-
pôts permiens.
En décrivant les différents membres de ce terrain, les autours
fixent les limites inférieures et supérieures des couches (jui ont
supporté la dolomisation. Ils remarquent que certains bancs de
brèches calcaires, « le brockrum » des habitants, qui se trouvent
dans le centre de la série renferment beaucoup de magnésie, tan-
dis que les brèches inférieures, c«mposées des mêmes fragments
de calcaire carbonifère, n'en contiennent pas ; il n'y en a pas dans
la partie supérieure de la formation ou grès de St-Bee.
G. Rose. Ueber die Schmelzung, etc. Sur la fusion du carbonate
DE CHAUX ET SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE DU MARBRE.
{Annales de Poggendorf, 18G3, t. CXVII, p. 565.)
L'auteur a rencontré beaucoup de difficultés dans ces expé-
riences, cependant elles ont été suffisantes pour confirmer les
60 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
conclusions auxquelles sir James Hall élail arrivé, savoir : que
le carbonate de chaux, lorsqu'il est exposé à une haute tempéra-
ture et sous une pression, se change en marbre. Ce marbre a été
obtenu du calcaire lithographi(|ue et de la craie et il était d'un
grain plus fin que le marbre de Carrare. Il avait également ce
caractère lorsqu'on a opéré sur de l'arragonite. Il est donc pro-
bable que tous les marbres qui (onnenl des couches dans le
mica-schiste et dans les schistes argileux, ou qui sont dans le voi-
sinage immédiat du granité ou du basalte, doivent avoir élé de
la craie ou des calcaires ordinaires qui ont été altérés par la
chaleur. Le marbre trouvé près de Belfast, en Irlande, avec la
craie d'un côlé et un dyke de basalte de l'autre, ressemble tout à
fait au produit grisâtre du calcaire lithographique chauITé.
ZOOLOGIE, ANATOWIE ET PALÉONTOLOGIE.
Des morts slbcfes. Sulle morti kepentine avvenute in Bolo-
GNA NEL TRENTACiNQUENNio (1820-1854). Sludio di statislica
e meteorologia medica dal Cav. Alfonso CoRRADi.In-4°, Bolo-
gna 1863.
L'élude des morts subites a fait l'objet d'un grand nombre de
recherches, soit en Italie, soit ailleurs Les professeurs Ferrario
et Sormani ont parlé des morts subites, et on particulier des
apoplexies, en ce qui regarde la ville de Milan. Les docteur? De-
vergie et Aran ont décrit les lésions observées dans un certain
nombre de morts subites, et notre regretté compatriote le doc-
teur Marc U'Espine a réuni dans sa Stalisliqne mortuaire compa-
rée diverses notions relatives aux morts survenues par accidents
morbides et comprenant les syncopes, les apoplexies et les bé-
moriagies. De mon côté. J'ai également étudié ce sujet en racon-
tant (juelques cas de morts subites dans la Gazette médicale de
Paris.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 61
Les morls qui surviennent hiusquement ctd.ins un él.il .i|)[)a-
renl de santé, soru bien (ii-opres à exciter l'iiKcnlion du public et
à fiiire naître l;i crainte cliez ceux qui croient en èlre menacés.
Aussi les anciennes litanies onser-vées par les Églises romaine
et anglicane contiennent-elles la prière d'être prései'vé de mort
subite Mais quelles sont les causes de cette catastrophe impré-
vue 'f C'est ce (pie la science moderne a cberché à élucider |)ar
les méthodes d'observation qu'elle a si bien su mettre à profit.
En premier lieu, les reciierches analomiques et, en second lieu,
les études statistiques qui permelletit de reconnaître les circons-
tances intérieures et extérieures qui concourent à trancher bi'us-
quemenl l'existence. Et d'aboid : l'analomie pathologique nous
apprend que, contrairement à l'Dpinion générale, les morls su-
bites ne sont point le résultat constant d'une apoplexie cérébrale.
En elFet, sur quarante cas observés pai- le docteur Devei-gie,
l'on a reconnu douze fois que la mort subite était due à une
congestion pulmonaire, douze lois à une congestion du pou-
mon et du cerveau, cinq Ibis à un épaiichemenl sanguin ou sé-
reux dans les enveloppes du cerveau, deux l'ois à un vomissement
de sang , deux fois à une rupture du cœur, une fois à un épan-
chement sanguin dans la protubérance annulaii-e , trois fois à une
syncope sans aucune lésion anatomique.
Sur 201 cas réunis par le docteur Aran dans les Archives de
médecine (t. XIX p. 50), dans 88 la mort survint à la suite de
la rupture du cœur ou des gros vaisseaux.
D'après le docteur D'Espine, sur 1115 morls promplesqu'il a
réunies sous le nom d'accidents morbides, il en a compté 684 oc-
casionnées par l'apoplexie cérébrale, 329 survenues brusquement
et probablement par syncope ou par quelque lésion du cœur ou
des poumons et enfin 75 à la suite d'hémorragies assez graves
pour entraîner une mort, rapide. Mais comme la majeure portion
de ces causes de mort ont été indiquées sans que l'autopsie fût
venue vérifier le diagnostic, nous ne devons accepter ces dési-
gnalions (ju'avec une certaine réserve. C'est ainsi, par exemple,
62 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
que le nombre des apoplexies cérébrales nous paraît êlre fort
exagéré si l'on s'en réfère aux observations des docteurs Dever-
gie el Aran qui sont pleinement confirmées par celles du profes-
seur Corradi.
L'on voit, en effet, dans l'ouvrage que nous analysons, le tableau
synoptique des lésions aniitomiqnes de 150 cas de morts subites.
En voici le résumé. Les lésions du cœur ont été observées qua-
rante-trois fois ; celles de l'aorte et des gros vaisseaux trente-
cinq fois ; celles du poumon et de ses enveloppes quarante-cinq
fois; celles du cerveau sept fois el celles du cerveau avec maladie
du cœur quatre fois. Si l'on résume les diverses lésions l'on voit
que ,sur 150 morts subites, l'on trouve quatre-vingt-onze fois le
cœur el les gros vaisseaux malades , quarante-sept fois le pou-
mon et ses enveloppes et onze fois seulement le cerveau.
Ce résultat des recherches anatomi(pies vient confirmer plei-
nement les observations des anciens praticiens qui regardaient
les maladies du cœur comme l'une des causes les plus ordinaires
des morts subites. Je me souviens, en particulier, de l'opinion du
docteur liuùnï qui me voyant étonné d'un événement de ce genre,
me dit qu'un tiers des morts promptes étaient la conséquence de
quelque maladie du cœur. Comme on le voit, cette appréciation
était encore au-dessous de la vérité puisque plus de la moitié
(91 sur 150) des cas observés par le docteur Corradi reconnais-
saient celle cause. Ainsi donc ne grossissons pas outre mesure
le chiffre des apoplexies el reconnaissons qu'elles ne forment
qu'une très-petite minorité dans le nombre des morts subites,
dont la plus forte proportion reconnaîl pour cause les lésions du
cœur, du poumon el des gros vaisseaux.
Quant aux circonstances qui paraissent favoriser la soudaineté
de la mort, il faut compter en première ligne : le sexe masculin.
L'on trouve en effet que sur 4259 morts subites observées à
Bologne, il y avait 2598 hommes el seulement 1841 fenimes,
soit les 57 "/o du sexe masculin et les 45 "/o du sexe féminin. En
seconde ligne l'on doit noter l'âge comme influant d'une manière
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. G8
Irès-nolablt', puisque l'on n'en a observé que 401 avanl 45 ans
et 57'28 après cet âge.
En troisième ligne viennent les influences méléorologiques :
l'on voit, en elTet, le nombre des morts subites diminuer avec la
chaleur et augmenter avec le froid; c'est ainsi (jue janvier, février,
et décembre occupent le premier rang, tandis que juin, août et
septembre sont au dernier rang. Les quatre saisons se trouvent
rangées dans l'ordre suivant : 1" l'hiver, 2° le printemps, 3° l'au-
tomne, 4° l'été.
Cette influence fâcheuse du froid, et favorable de la chaleur se
montre également en d autres lieux. C'est ainsi que dans l'ou-
vrage du docteur Ferrario sur Milan, nous voyons janvier, dé-
cembre et février présenter le plus grand nombre d'apoplexies
proinplement mortelles et juillet, juin et août le plus petit nom-
bre. Les quatre saisons se trouvent rangées dans le même ordre
à Milan qu'à Bologne : 1° l'hiver, 'i" le printemps, 3" l'automne,
4° l'été.
Il en est de même à Genève si l'on prend les H15 décès
classés par ledocteur D'Espine sous le nom d'accidents morbides.
Seulement les mois sont dans un ordre un peu différent : no-
vembre se trouvant être le plus chargé en morts promptes ou
subites, janvier venant immédiatement après, tandis que décem-
bre n'occupe que la septième place. Le mois d'août se trouve au
dernier rang dans l'échelle de fréquence, mai l'avant-dernier, et
octobre le dixième. Et néanmoins avec ces divergences qui
résultent d'une classification un peu différente, les saisons
sont rangées dans le même ordre, d'où résulte la confirma-
tion des faits observés |)ar les docteurs Corradi et Feriario sur
l'influence exercée par le froid pour augmenter le nombre des
morts subites el par la chaleur pour les rendre plus rares.
Au reste, il est facile de trouver l'explication de ce fait, puis-
que la congestion du poumon ou du cerveau, ainsi que les désor-
dres occasionnés dans la circulation par les maladies du cœur ou
des gros vaisseaux, doivent être plus prononcés alors que le froid
64 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
chasse le saii|î rie In périphérie pour la porler sur les organes vi-
taux de l'iiilérieiir, latuiis que la chaleur dégage les centres el
congeslioiMie la peau. Kl si l'on a trouvé plus de morts subites
dans le mois de novemhi-e au nord (pi'au midi des Alpes, c'est
que l'intensité du (Void et p:ir conséqueiu les congestions qu'il
entraîne sont plus prononcées là oîi la lenifiérature s'abaisse plus
promplenienl et plus rapidement.
Telles sont pjelques-unes des questions soulevées par le doc-
teur Corradi sur les causcis internes el externes des morts su-
biles. Ceux qui pai'courronl cet inléi'cssant mémoiie y trouveront
encore des recherches précieuses sur les professions (|ui prédis-
posent aux morts subites sur hnif fréquence comparative à notre
époque et dans les siècles préi'éddirts, et enfin sirr les é|)idéirries
d'apoplexie. Toutes ces recherches dénotent im esprit judicieux
el des connaissances étendues sur l'étal actuel de la science en
ce qui regarde les causes très-diver-ses des mor'ls subites.
D-- Il.-C. LOMBAllD.
Th. von Siebold. Ueber Zwitterbienen. Sur des abeilles her-
maphrodites. (Zeilschrifl fur wiss. Zoologie, XIV, p. 73,
iSGi.)
Un apiculteur iiilelligent de Constance, M. iMigster", a été
frappé depuis quatre ans déjà de la pr'oduction abondante d'abeil-
les andr'ogynes dans une ruche Dzierzon liabitée par des abeilles
de la variété ilali(]ue. Des monstruosités analogues ont déjà été
quelquefois mentionnées. Dès le commenceinetrl de ce siècle, un
maître d'école, nommé l^ukas, en décrivit sous le nom de faux-
bourdorrs à aiguillon (Stacheldrolmen), mais sa découverte fut
taxée de fable, et ce n'est que récemment que MM. Dœrdiotîet
Menzel ont distingué quelques abeilles hermaphrodites. Aussi
sommes-nous heureux de voir un liomnre aussi compétent
que M. de Siebold aborder l'élude des abeilles hei'maphrodites
avec de riches matériaux, d'autanl plus que M. Dœirholf attribue
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE 65
aux individus diss('H|ii(''s \y.\r lui des organes g<^nérfi|purs niùles
complets, liiiulis que M. Meuzel a toujours trouvé ces orgnnes
atrophiés.
Eu désaccord avec ses prédécesseurs, M. de Siehold a trouvé
chez les aheilles androgyncs un luélauge des caractères sexuels
iion-seulen)eul dans les organes qui ne sont pas directement liés
à la rcproduclion, mais eiicoi-e dans l'appareil générateur lui-
même. Du reste, le mélange de ces caractères varie beaucouf» avec
les individus. Il se manifeste tantôt dans la partie antérieure seu-
lement, tantôt dans la partie postérieure , tantôt dans le corps
tout entier, tantôt enfin dans quelques organes seulement. (",cr-
laius individus présentent du côlé droit les caractères d'un laux-
bourdon, du côlé gauche ceux d'une abeille D'autres sont faux-
bourdons en avant et ouvrièi-es en arrière. L'inlen-alation de
parties sexuellement dilTérenles suit quelquefois une marche fort.
bizarre. Enfin chez quelques individus l'hermaphrodisme se borne
à l'emprunt des caractères d'un seul oi'gane (mâchoires, yeux, an-
tennes ou pieds) à l'autre sexe.
L'organisation interne présente des anomalies du môme gem-e,
mais l'hermapluodisnie desorgaties générateurs est rarement en
rapport avec celui des organes extérieurs. L'aiguillon avec sa
vessie et sa glande du venin est bien développé chez les her-
maphrodites à abdomen d'ouvrières. Il est mou et déformé chez
ceux dont l'alidomen lappelle celui des faux-bourdons. L'o-
viducte est souvent muni d'un réceptacle à semence toujours vide.
Les ovaires sont formés de quelques tubes toujours vides d'œufs.
Chez les hermapbrodites dont l'abdomen offi'e entièrement la
forme particulière aux faux-bourdons, l'appareil copulateur existe
dans toute sa complication ordinaire ; le canal déférent et les tes-
ticules sont aussi bien conformés, et ces derniers sont pleins de
zoospermes.
Une forme fréquente d'hermaphrodisme consiste en la présence
simultanée de chaque côté de quelques boyaux testiculaires et de
quelques tubes ovariques, tandis i|ue l'épididyme et l'appareil co-
Archives, t. XX. — Mai 1864. , 5
66 BULLETIN SCIE.NTIFIQUE.
pulaleur mâle sont bien développés el qu'il existe un appareil à
venin impaiTail. Dans ce cas il se forme bien des zoospermes,
mais pas d'ovules. Nous renvoyons à l'original pour le délail d'au-
tres formes d'bermaplirodisme.
Il est inléressanl de noter que ces hermaphrodites sont saisis, au
moment où ils sortent de leur cellide, par les ouvrières, qui les
jettent sans pitié hors de la ruche. Leurs téguments étant encore
mous, ces individus ne peuvent s'envoler, et ils ne lardent pas à
périr. La reine de cette ruche est une italienne pur sang, âgée de
5 ans, et n'offre extérieurement l'ien d'anormal.
M. de Siebold, sans pouvoir expliquer d'une manière positive
la formation de ces hermaphrodites, ne pense pas que ce phéno-
mène soit en contradiction avec la théorie parlhénogénétique de
Dzierzon. Tandis (jue chez les autres animaux la semence fécon-
dante donne l'impulsion au développement de l'œuf, l'influence
delà semence du faux-bourdon a pour but d'iinprimer le carac-
tère féminin au développement des œufs, lesquels, sans féconda-
tion, produiraient des individus mâles. Or, M. de Siebold pense
qu'on a le droit d'admettre qu'une certaine quantité minimale
de semence est nécessaire pour féconder un œuf. Chez la plupart
des animaux, une quantité de semence inféi'ieure à ce mininmm
n'exerce naturellement aucune action, el l'œuf ne se développe
pas; mais chez les abeilles, dont l'œuf est susceptible de déve-
loppement sans fécondation , les choses doivent se passer autre-
ment. La fécondation transforme normalement l'œuf masculin de
Tabeille en œuf féminin. Cette transformation exige vraisend)la-
blement l'action d'un cei'tain nondjre de zoospermes, mais si
quel(|ue cii'constance fortuite empêche la quantité nécessaire de
zoospermes de pénétrer dans le vitellus, l'œuf, sans être com-
plètement transformé en œuf femelle , sera cependant ti'oublé
dans son développement de manière à produire un mélange des
caractères des deux sexes.
Telle est la théorie que M. de Siebold propose pour expliquer
celte singulière production (riiermaphrodiles. Elle est certaine-
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. G7
menl scmuisnnle, buMi qu'elli; pûl faire supposer l'apparition d'a-
beilics aiidrogyiies plus fréquente qu'elle ne l'est en l'éaiilé.
Th. de Sieuoll). Die Sûsswasseiu'ISChe von MiTTKLKUFtoi'.v. Les
POISSONS d'eau douce du centke de l'Euuoi'e. Gr. iu-8°, 432
p. Leipzig, 1863.
L'ouvrage de M. de Siebold sur les poissons de TKurope est le
résultai de recherches soutenues pendant plusieurs années. Dans
le principe, l'auteur devait se borner à l'étude des poissons de la
Jiavière. Mais ce pays renfermant les sources de rivières appar-
tenant à des bassins hydrographiques très différents, il fui bien-
tôt nécessaire d'étendre les limites de la région étudiée et d'y faire
rentrer tout le sud de l'Allemagne el la plus grande partie de la
Suisse. Il est à peine besoin de dire que l'auteur a dû étudier
soigneusement comme point de comparaison les faunes ichthyo-
logiques d'une gi-ande partie de l'Eui'ope.
Le résultat de huit ans d'études n'a point été pour M. de Sie-
bold un enrichissement de la faune du centre de l'Europe. C'est
à peine s'il y a ajouté une seule espèce. En revanche il a fait
disparaître un grand nombre d'espèces prétendues, inscrites dans
le catalogue de la science. En l'ayant ces espèces, M. de Siebold
s'est trouvé souvent en contradiction avec des autorités de pre-
mier ordre, comme un Agassiz, un Valenciennes, un Bonaparte,
un Heckel; aussi n'est-ce pas à la légère qu'il s'est permis ces
suppressions. Si les catalogues icblhyologiques ont été surchar-
gés de mauvaises espèces, cela tient à des causes diverses. D'a-
bord les zoologistes ont augmenté outre mesure le nombre des
genres et ceux-ci se trouvant basés sur des caractères incertains,
on a vu souvent une seule espèce être divisée en deux ou môme
être répartie en deux genres différents. C'est ainsi, pour en citer
un exemple, que M. Valenciennes a basé les genres 5fl/ar et Fario
sur des caractères de dentition vomérierme qui varient avec l'âge.
Il appartenait à M. de Siebold de rétablir le désordre causé par
cette ei'reur dans la classification des Salmonidés.
08 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
Une autre cause de la miilliplicalion anormale des espèces gît
dans la méthode d'éludé qui a trop souvent prévalu en iclilhyo-
logie. Trop souvent on a basé de nouvelles espèces sur des
échantillons altérés par l'alcool. Kn outre, on a liop néiiligé
l'étude de la vie même des f)oissons et particulièrement des
phénomènes i-elatifs à leur reproduction et à leur développe-
ment. Le même individu observé à répo(|ue du rut et dans un
autre temps de Tannée doit être rapporté souvent à deux es-
pèces distinctes des auteurs. Les ichlhyoloi;istes rAcents ont
aussi accordé beaucoup trop d'importance à cei'taines diiTérences
dans les contours extérieurs du poisson, dans la longueur el la
largeiM" relatives du cor|)s considéié dans son entier ou dans ses
parties, etc. Souvent un simple allongement du corps, une incli-
naison plus ou moins grande du maxillaii-e inféiieur, un plus
grand diairiètre des yeux ont sulfi pour caractériser des espères,
espèces (jui n'ont pu tenir devant la ci'ili(]ue de M. de Siehold,
basée sur de riches séries d'exemplaires. L'auteur montre que les
dimensions relatives des différentes parties du corps des poissons
sont soumises à de nombreuses variations chez une seule et
même espèce. Ces variations résultent de l'action de la composi-
tion chimi(|ue d(! l'eau, de la iiourrilur*; et d'autres conditions
locales. Souvent une nourriture abondante, par exemple, favorise
le développement de la chair: il en résiille que le dos s'élève su-
bilemenl derrière l'occiput el qire la tète paraît [)his petite et
comme séparée par un élranglemont du reste du corps. La lareté
delà nourriture, au conlraire, [irdiluit en apparence im dévelop-
peiiieiit exagéré des os; la tète h'appe alors par sa grosseui' com-
parativement au corps amaigri ou même déformé. Les variations
de prohl sin" lesquelles .M. lleckel el d'autres ont basé tant d'es-
pèces accompagnent souvent l'époque île la repi'oduction. A ce
moment, les poissons sont fort gras et le r-apport de la hauteur
à la longueur est tout autre ipi'après l'époipKî du frai.
M. (le Sit.'bold a le uK'rile d'avoir le premier attiié l'attention,
chez plusieurs espèces, sur un phénomène qui adonné lieu à |)lus
ZOOLOGIE, ANAÏOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 09
d'une (MKuir sysléinaliinio. Nous voulons parler de l'exislcnce de
poissons ([ui reslent slériles loule leur vie durant. Ces poissons
croissent avec un profd Irès-diUërenl de celui des individus fé-
conds d(! la même espèce et ils oiïrenl un faciès tout particulier.
Ces formes stériles sont bien connues des pêcheurs qui les consi-
dèrent, eux aussi, comme des espèces particulières. A l'époque
du nil 011 les reconnaît facilenienl à l'absence soit du déve-
loppement des ovaires ou des testicules, soit des autres carac-
tères extérieurs du rut tels que la coloration, le développement
extraordinaire des nageoires, des excroissances cutanées, etc.
Ces formes stériles sont tout particulièrement estimées sur les
marchés, parce qu'elles sont grasses et bien nourries toute l'année,
tandis que les formes fécondes sont sujettes à maigiir après
répo(|ue du rut, époque pendant laquelle elles ne prennent pas de
jiouirilure.
M. de Siebold a évité de baser les espèces sur des caractères
de coloiation. En effet, beaucoup de poissons sont sujets à changer
de couleur, grâce à l'existence de chrotnatophores contracti-
les dans leur peau. Les chromatophores noirs ont une foime
éloilée; les rouges, qui sont plus petits, n'ont pas une forme aussi
élégante, mais les uns et les autres peuvent se contracter au point
qu'une place, d'abord noire ou rouge, devienne pâle ou même in-
colore. Déjà M. Agassiz a remar'qué que certains poissons (Aspro
Zingel, Salmo Fario, Lnta Jluvialilis, Siliirus glanis), a[)rès de
vifs mouvements pour échapper aux poursuites du pêcheur, pren-
nent une coulecu' vive qui disparaît immédiatement, au point que
ces animaux deviennent incolores. Ces observations et d'autres
analogues d'autres auleui's trouvent leur explication dans l'exis-
tence de ces chromatophores. Les couleurs brillantes que certains
j)oissons présentent à répo(iue du rut reposent sur la grande ex-
pansion de ces petits organ. Lorsque les poissons meurent, les
chromatophores noirs se contractent complètement et la couleur
pâlit. Si la mort a eu lieu rapidement, on peut faire reparaître la
couleur à l'aide d'une action mécanique portée sur la peau.
70 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
M. de SiebDld cite quelques exemples, fort rares, il est vrai,
d'une décoloration tenant à une cause bien différente. Ce sont
des cas de véritable leuraelhiopie (albinisme). Enfin il cite des
exemples d'une décoloration palliologiqne d'une aulie espèce à
laquelle il donne le nom iValampie (manque d'éclat). Les pois-
sons alampiques ne présentent aucune trace de l'éclat argenté si
ordinaire chez les poissons. Ils sont, en effet, entièrement dépour-
vus de ces plaques cristallines hexagonales et microscopiques qui
recouvrent la face poslérieui'c des écailles, des opercules, de
l'iris, ainsi que la surface interne de la cavité abdominale. Les
poissons alampi(jues ont en général une couleur rougeàtre pio-
venanl des tissus vus à travers les écailhs translucitles.
Une observation impoilanle de M. de Siebold est relative à la
production naturelle de bâtards entre diverses espèces. L'exis-
lance de ces poissons bâtards est incontest.ible. Ce sont des for-
mes relativement rares, mais cependant bien connues des pê-
cheurs qui parfois même ont reconnu leur véritable nature. Ce
sont autant d'espèces et même de genres à rayer des catalogues
ichlhyologiques. Tels sont en particulier le Carpio KoUnru (bâ-
tard du Cyprinus Carpio et du Carassius vidgans) , VAhramido-
psis Leuckartu,\e Bliccopsis abramo-nUilus (ces deux prétendues
espèces résultent du croisement de VAbrninis Brama ou du Blicca
Bjœrkna d'une part, avec le Scard'mius eryllirophtlialmns et du
Leuciscus rutilus iV nuire pavl), VAlbiir nus dolobralns (bâtard de
VAIburnus lucidus et du Squnltius eephalus) , le Cliondrostoma
Bysela (bâtard du Cliondoslomu uasus et du Teiesles Agassiùi) et
quelques autres formes. Chez ces Cyprinoïdes on remarque que
les formules dentaires des os pharyngiens inférieurs sont très-
inconstmles et que même fréquemment le côté droit ne compte
pas le même nombre de dents que le côté gauche. On ne sait
malheureusement pas encore si ces formes bâtardes sont fécondes
ou non.
Il nous est malheureusement impossible dans cette trop courte
revue d'aborder la partie spéciale de l'ouvrage. Nous noterons
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 71
seulement en passant que M. de Sielxild confirme entièrement
les belles observations de M. Auguste Millier, desquelles il ré-
sulte que VAnnnocœtes braiichialis n'est que la larve du t'etromy-
zon IHanen.
L'ouvrage de M. de Siebold restera certainement comme un
des plus beaux monuments de la zoologie actuelle.
Em. DuBois Reymond. Ueber das Gesetz Sur la loi du
COURANT MUSCULAIRE ÉTUDIÉ PLUS PARTICULIÈREMENT A l'aIDE
DU GASTROCNÉMIEN DE LA GRENOUILLE (Arch\v flif Anatomie
imd Pliyniohgie, 1865, p. 521).
M. Julius Biidge publia en 1861 un mémoire intitulé : Prcnvea
que la loi de DuBois, relative au courant musculaire, est insoute-
nable. Dans ce travail, M. Budge ne laisse rien subsister de l;i loi
du courant musculaire que la posilivilé de la section longitudi-
nale relativement à la section transversale artificielle. Il donne
au courant ainsi obtenu le nom de courant musculaire artificiel.
Il conteste que les expansions tendineuses puissent être considérées
connue des sections transversales naturelles des muscles et
qu'elles soient négatives relativement à la section longitudinale.
Il rapporte les effets observés sur un muscle intact à ce (|u'il ap-
pelle l'antagonisme polaire de ses deux extrémités, antagonisme
par suite du(juel, de deux points d'un muscle comme le gastro-
cnémien, le supérieur est toujours posilil'/elativementà l'inférieur,
et cela d'autant plus que ces deux points sont plus éloignés l'un
de l'autre. C'est là ce que M. Budge ap()elle le courant muscu-
laire naturel. Il considère les courants qui vont de la section lon-
gitudinale à la section tratisversale artificielle d'un muscle, comme
la somme algébi'ique de ces deux courants.
Jusqu'ici M. DuBois-Reymond n'avait pas relevé le gant qui
lui avait été jeté : le travail de M. Budge renfermait, à ses yeux,
des erieurs irop manifestes pour pouvoir ébranler sérieusement
une loi établie par des recherches qui ont justement mérité l'ad-
7^ BULLETIN SCIENTIFIQUE.
iiiiralion du momie sav.inL Toulelbis plusieurs physiologistes pa-
raissatil aujourd'hui lenir couiple des alla(|ues de M. lîudge,
AI. DuBois s'esl décidé à les réliiler sérieusenienl. Sa plume sar-
casli(|ue et mordanle n'a pas toujours méiiaiïé son adversaire,
jiiais il est dilïicde de s'en étonner en face de quehpjes bévues
fondamentales commises par celui-ci. C'est ainsi que pour éviter
Ja polarisation des électrodes, il ne S(î coulenle pas d'employer
des pla(|ues de zinc amalyamé plongeant dans une solution
«oncenlrée de sulfate de zinc, mais il remplace en outre les lils
de cuivi-e ilu circuit par des fds de zinc amalgamé. Cette pré-
caution qui dénoie une ignorance complète des causes de la po-
larisation des éleclrodfcs, a été une source de difficultés pour
M. liudge à cause de la fragilité des lils de zinc amalgamé.
D'ailleurs M. DuUois remar(|ue avec raison ipn' la lliéoriedes
<ouranls nmsculaires, telle (pie l'expose .M. Budge, n'est point
neuve. L'anlcKjomsnie polaire des deux extrémités du gaslrocné-
inien n'est pas autre chose que le couiani propre de la grenouille
de M. Matteucci, que ce dernier a depuis longtemps ramené à sa
juste valeur.
M. liiidge dans ses recherches s'est servi exclusivement du
gastrociiémicn, parce que ce muscle a été utilisé par tous les
expérimentateurs à partir de .M. DuHois ; mais c'est là pré-
cisément, comme le remarque M. Diinois-lieyinond, la cause
de Idutcs ces erreurs. Il s'esl bien servi lui-même à satiété de ce
muscle |)our éludior rinfluence de la coiilr.iclion, de l'extension,
delà compriîssion, de la leni|)éialure , etc., etc , sur l'intensité
du courant musculaire, mais il a insisié déjà dans ses Recher-
ches sur i'éleclriciti' ammnie sur ce l'ail ipie le gastiocnémien ne
peut servir à établir la loi du courant musculaire. Celte, loi telle
que M. DuBois l'a t'onnulée, s'appliijue à un muscle scliémalifpie
ayant la forme d'un cyliudi'i' dont le manteau représente la sec-
tion longitudin.ilf p()>iliv(' et les bases les deux sections transver-
sales négatives. Il faut donc pour trouver la loi vérifiée s'adres-
ser à des muscles (|ui ne s'éloignent point trop de ce schème.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 73
Or tel n'esl point le cas du gaslrocnéinieii. Les faisceaux muscu-
laires de ce muscle sont de longueurs et de directions très-diffé-
rentes. Les deux extrémités du muscle sont entièrement dissem-
blables : le tendon d'Achille s'étend en membrane aponévroti-
que (Miroir dWdiiUe de M. DuBois) sur une grande partie de
la surface dorsale du gastrocnémien. Le tendon supérieur est
double, et, au lieu de s'étendre à la surface du muscle, il pénètre
dans l'intérieur pour y former ime cloison aponévroli(jue. M. Du-
Bois montre que, grâce à cette structure, le gastrocnémien, con-
sidéré comme électro-moteur, n'est point construit sur le type
péripolaire comme les muscles réguliers, mais sur un type bipo-
laire. On peut comparer, en effet, le gastrocnémien à un muscle
cylindrique qu'on aurait replié de manière à appliquer ses deux
moitiés l'une contre l'autre comme les deux branches d'un com-
pas et qu'on aurait coupées obliquement en travers. Il est évi-
dent que dans un muscle ainsi traité, les deux sections transver-
sales seraient juxtaposées sur un même plan. Les points de l'é-
quateur de la section longitudinale se trouvent maintenant pla-
cés à l'endroit où le muscle a été replié. Le gastrocnémien étant
construit d'après ce type, les deux moitiés du miroir d'Achille
correspondent aux deux sections transversales juxtaposées et l'é-
qualeur du gastrocnémien, s'il est possible d'employer ici encore
ce terme, doit être cherché sur le portour de la cloison aponé-
vrotique.
La structure du gastrocnémien une fois élucidée, il devient
possible d'en déduire l'état électrique de ce muscle d'après la
loi du courant musculaire. M. DuBois déduit en effet a priori
les phénomènes électriques présentés par ce muscle et montre
que ces phénomènes, dont il avait déjà fait connaître plusieurs
précédemment, concordent entièrement avec ceux observés par
M. Budge. L'expérience lui a révélé cependant certaines particu-
larités dans l'action électro-motrice du gastrocnémien, particula-
rités qui semblent, au premier abord, être en dehors de la
loi du courant musculaire et qui ont échappé entièrement à l'ai-
74 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
tenlioii de M. Budge : ainsi, lorsriue les deux pointes de l'arc dé-
rivaleur sont placées sur le miroir d'Achille dans des positions
symétriques pai- rapport au centre de ce miroir, le courant doit
être nul, conformément à la théorie, tandis que pour toute autre
position des pointes on devrait obtenir un (jiible courant dirigé
vers la pointe la plus rapprochée de la section longitudinale. Le
premier cas se trouve bien vérifié par l'expérience, mais pour
d'autres positions des pointes le courant obtenu est Irop fort ou
trop faible, et il peut même arriver que la pointe la plus rappro-
chée de la section longitudinale ne soit pas la positive. Des ano-
malies analogues s'observent lorsque l'on place les pointes des
deux extrémités de l'arc sur deux points de la section longitudi-
nale. Chose plus étrange encore, lorsque l'arc s'appuie d'une part
sur la section longitudinale, d'autre part sur la section transver-
sale, on obtient le plus souvent un courant ascendant, c'est-à-
dire que la section longitudinale se trouve être non positive, mais
négative, relativement à la section transversale. Il ne s'agit point
là d'un renversement de l'antagonisme entre les deux sections
par la couche parélectronomique, comme on pourrai! le croire
au premier abord. Toutes ces irrégularités dans l'élal électro-
moteur du muscle semblent plutôt pouvoir s'expliquer par l'exis-
tence d'un courant ascen(Jaiit qui s'additionneiait algébri(|ue-
ment au courant musculaire, de la même manière que l'accrois-
sement éleclrotonique s'ajoute au coui-ant nerveux primaire,
augmentant son mtensilé, s'il est ascendant, et la «liminuant, s'il
est descendant. Il est impossible, en face de ces faits, de ne pas
songer à un phénotnène que M. DuBois a déjà recotmu dans ses
recherches sur l'électricité animale ne pouvoir s'expli(iuer suffi-
samment par la loi du courant musculaire. Nous voulons parler
de la grande intensité du courant ascendant obtenu lorsqu'on tou-
che le tendon principal supérieur du gastrocnémien avec l'un des
fils du multiplicateur et le tendon d'Achille avec l'autre. C'est
même cette grande intensité qui avait conduit M. Malteucci à
imaginer son courant propre ressuscité par M. Budge.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 75
Toutefois, avant de se prononcer en fnveurde ce couranl pio-
pro, M. DuBois recherche quelle part l'iirrani^einenl particuher
des faisceaux musculaires du ijaslrocriéinien pourrait avuii' aux
actions irréi^ulières de ce muscle. Il iiKiiilrc (pic ces actions élec-
Iro- nioUiccs ne sont point spéciales au gastrot iiémien , car on
peut les reproduire chez un muscle à fibres régulici'emeiil dis-
posées, pourvu (pi'on taille ce muscle de mainère à lui dr)rmer une
forme comparable; à celle du gastrocnémien. Sans doute il n'est
pas possible de reproduire entièrement cette forme avec sa struc-
ture ; toutefois M. DuHois a recours à des rhombes nmsculaires
parce que le type du gastiocnémien est théoriquement réductible
à une forme rhomboïdale. Or le rhombe musculaire reproduit les
mômes anomalies de l'état électrique que nous avons signalées
pour le i^aslrocnémien. On peut se représenter ces anomalies
comme résultant de coui'anls qui sur les quatre côtés du rhombe
s'ajouteraient aux courants ordinaires ; ces courants circule-
raient dans l'arc conducteur de l'angle ouvert à l'angle aigu.
L'auteur leur donne le nom de courant d'inclinaison (Neigungs-
strome) parce qu'ils se manifestent avec l'obliquité de la section
transversale relalivemeiil à l'axe du faisceau musculaire. Ces
courants peuvent être observés aussi à l'aide des modèles de mus-
cles à éléments de zinc et de cuivri; ipie M. DuBois a décrits
dans ses Recherches.
M. DuRois a cherché à rendre compte théoriquement de ces
courants d'inclinaison, mais il a dû faire précéder celle exposi-
tion de considérations intéressantes sur la théorie des courants
musculaires et nerveux. Dans ses Recherches, après avoir cru
reconnaître l'existence de faibles courants allant de la section
longitudinale à la section transversale dans les modèles métalli-
ques de muscles, M. DuRois tenta d'expliquer ces courants en
admettant que soit dans les iiuiscles el les nerfs, soit dans les
modèles mélalliqiKîS, il avait alîaii'e à des molécules péripolaires
ou à des groupes de molécules de force égale et constante. De-
puis lors M. Ilelmhollz a montré que cette hypothèse ne saurait
76 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
rendce coinple des courants fiiibles dirigés de la section longitu-
dinale à la section transversale, et en effet, M. DuBois a reconnu
que les courants observés dans les modèles étaient dus à la pola-
risation de l'appareil. Il n'en est pas moins constant que des cou-
rants faibles sont fournis par les muscles et les nerfs. La pro-
duction de ces courants peut s'expliquer de diflérenles manières.
M. DuBois a déjà montré précédemment qu'elle peut s'expliquer
par l'hypothèse d'un muscle formé de molécules de force égale
et constante, recouvert pai- une couche indifférente. Cette cou
che est alors parcourue par un courant, dirigé de la section lon-
gitudinale à la section transversale, analogue à celui qui parcourt
un conducteur humide formant une couche sur un cylindre de
cuivre à manteau de zinc. Le péi'imysium, le périnèvre, le sar-
colème et le névrilème pourraient être facilement invoqués comme
formant celte couche indifférente. Mais M. Ilelmholtz a montré que
l'existence de ces courants peut s'expliquer d'une autre manière
encore. Il suffit pour cela d'admettre que la couche superficielle
des deux sections possède un pouvoir électro-moteur plus faible
que les parties plus profondes. Il est, il est vrai, invraisemblable
que pendant la vie les couches superficielles des organes agis-
sent moins énergiquement que les profondes. Toutefois, dans les
expériences, les parties superficielles exposées à l'évaporation, à
l'action de l'air et de liquides divers doivent perdre de leur
pouvoir électro-moteur. Quoi qu'il en soit, on voit qu'il ne man-
que pas de causes auxquelles on puisse attiibuer le courant de
la section longitudinale à la section transversale dans les électro-
moteurs animaux.
Dans l'application de cette manière de voir aux rhombes mus-
culaires on est conduit à chercher la cause de la moindre né-
gativité des sections transversales obliques. M. DuBois montre
que cette moindre négativité dérive d'une immixtion de la sec-
lion longitudinale, relativement positive, dans la section transver-
sale. Cette immixtion peut résulter, soit de ce que les faisceaux
musculaires étant coupés perpendiculairement à leur axe se dé-
ZOOLOGIE, ANAT0M1I-: ET PALÉONTOLOGIE. 77
passent les uns les autres en escalier, soit de ce que ces faisceaux
sont coupés obli((uenienl, au(|uel cas toutes ces extrémités sont
dans un nicnio nlan : celui delà section tiansvers;ile irénérale.
Pour en revenii- aux courants d'inclinaison, ils appartiennent
évidenimenl à la même catégorie (|ue les courants faibles des
sections loni,Mtudinale et transversale, sinon au point de vue de
l'intensité, puisqu'ils sont parfois pins forts que ces courants, du
moins en ce sens qu'ils cheminent dans un circuit dont les
extrémités touchent toutes deux, ou bien à la section loni;;itudi-
nale, on bien à la section transversale. Leur apparition dans l'arc
niélailicpie présuppose donc, comme ces courants faibles, un cou-
rant ( irculanl dans la masse du muscle, coui'ant dont ils sont
dérivés. On pouri-ait croire que ce courant implique, lui aussi,
une couche absolument ou relativement inactive, jouant le
rôle d'un arc qui réunirait deux l'égions dissemblables du mus-
cle. Cependant M. DuBois pense pouvoir expliquer autrement la
naissance de ces courants. Recourant à sa théorie delà structure
des muscles en iriolécules péripolaircs (formées chacune par un
groupe de molécules bipolaires), il montre que cette stiucture
suffit à rendre compte des courants d'inclinaison, sans qu'il soit
nécessaire de l'ecourir à l'influence d'une couche indifférente.
Celle couche n'a ici d'intéi'èt que parce que les courants dirigés
ûi'. la section longitudinale à la section transversale qui la traver-
sent, s'adilitionnenl algébricpienient avec les courants d'inclinai-
son. Ces courants d'inclinaisons qui se sont d'abord présentés à
M. DuBois comme une perturbation des courants, plus ancien-
nement connus, qui cheminent de la section longitudinale à la
section transversale, ces courants ont en réalité une inqjorlance
plus grande que ceux-ci, puisque leur naissance ne piésu|)pose pas
l'alléralion d'une couche superficielle. Dans le conflit des cou-
rants d'inclinaison avec les courants nujsculaires ordinaires, ce
sont tantôt les uns, tantôt les autres qui l'emportent Ce fait s'ex-
plique, soi! par le degré variable d'inclinaison des sections trans-
versales obliques, soit par l'état variable de la couche plus ou
78 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
moins indifTérenle que nous supposons exister à la surface du
muscle , roiifhe à la puissance et au pouvoir conducteur de la-
quelle sont dus les courants musculaires ordinaires.
En essayant de répéter ces observations au moyen des mo-
dèles métalliques, M. DuHois a dû reconnaître que sa tentative
d'élucider à l'aide de ces modèles les etTels électro-moteurs des
muscles a échoué. En effet l'emploi de ces modèles, en introdui-
sant des conditions perturbantes (polarisation, etc.) étrangères
aux muscles, loin de jeter de la lumière sur les phénomènes pré-
sentés par les muscles véritables ne fait qu'en augmenter l'obscu-
rité.
Dans tous les cas, M. DuBois pense que sa théorie moléculaire
de la naissance des courants électro-animaux peut rendre aussi
bien compte des courants d'inclinaison (|ue de tant d'autres phé-
nomènes. Ces courants expliquent d'aillem-s, comme l'auteur le
montre, les effets électro-moleui's particuliers du gasirocnémien
de la grenouille, que nous avons signalés plus haut, à peu pi'ès
complètement. Nous disons à peu prh, car il subsiste toujours
certaines anomalies de l'état électro-moteur du gastrocnémien,
anomalies que M. DuBois montre avoir leur source dans une
parélectronomie de la cloison aponévi'oli(|ue du muscle. Le cou-
rant ascendant intense du gasirocnémien, dont la signification a été
si longtemps probléniaticpie pour M. DuBois, trouve niainlenani
son explication. Ce courant, déjà observé pai- Galvaui dans sa cé-
lèbre contraction sanscnélaux n'est pas autre chose qu'un courant
d'inclinaison dirigé de la section longitudinale neutre à l'angle
aigu négatif du rhonibe musculaire, naturel et imparfait, repré-
senté par le gastroénéinien.
L'état paréleclronotnique de l'extrémité supérieure des fibres
du gastrocnémien attachées à la cloison aponévrotique iiilia-
musculaire, n'est point purement hy[)otliéti(pie. M. DuBois réus-
sit à déchirer le muscle en deux moitiés suivant le plan de la
cloison. La surface de la cloison devient dès lors accessible à
BOTAMQUE. 79
l'expérience, et c'est par ce tiioyen (jue M. DuBois a pu en confir-
mer expériinenlaleinent la paréleclronotnie.
Hetnar(|noiis en terminant que les particularités sip;nalées plus
liant dans l'étal éleclro-inoleur du gastrocnéniien de la gre-
nouille ne sont point entièrement spéciales à ce muscle. Elles
se retrouvent dans la tête la plus interne du triceps femoris, Cuv.,
muscle ([ui, selon M. DuHois, présente à peu près exactement la
même structure que le gaslrocnémien.
BOTANIQUE.
D"' Engelman. Sur la pulpe des fruits de Cactus et de Rires
(Trans. Acad. Se. of St- Louis, 4861 et 1862).
Dans la séance du 7 octobre 1861 de l'Académie des Sciences
de St-Louis, M. le D' Engelmann a communiqué des observations
et de nombreux dessins concernant la pulpe des Cactus. Zucca-
rini avait avancé, dès 1845 (Plant, nov. fasc. 5, p. 54), que dans
les Cactacées et les Cucurbitacées les funicules entraient drms la
formation de la pulpe. Schleiden {Grundzûge,e6. 3, p. 408) attri-
bue la pulpe des Mammillaria à un arille se dissolvant en cellules
juteuses isolées. Gasparrini (Osscrv. 1853, p. 20) considère aussi
la pulpe des Opuntia comme une sorte d'arille. « J 'étais arrivé de-
puis longtemps à la conclusion, surtout d'après les iruits un peu
secs du Cereus cœspitosus et de V Ecliinocactus sctispinus, que les
funicules à eux seuls constituent la pulpe, et dans mes Cactaceœ
Mexic. Bound, t. 20, fig. 12, j'avais représenté les funicules
grossis dans celte dernière plante ^
« Le fruit des Cactus est ordinairement cbarnu ; on connaît seu-
lement quelques Echinocactiis et Opuntia ayant des fruits secs.
Les baies se composent des parois charnues, provenant des car-
* Nous avons traduit textuellement pour montrer que l'auteur
américain n'a pas eu connaissance du travail important do M. J.-E.
Planchoa sur les vrais et les faux arilles (in-4'^, Montpellier, 1844).
80 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
pelles el du calyce adhérents (partie de la tige, selon Zuccarini),
unis ensemble en une masse homogène, plus d'une pulpe dans
lîKpielle les graines sont enchâssées. Dinis certaines espèces, le
parenchyme des parois, dans d'auti'es la niasse pulpeuse sont les
parties prépondérantes. La pulpe est toujoiirs le produit du fiminde
ou de ses appendices. Le funicule, même à l'époque de la floraison,
porte du côté intérieur une touffe de libres transpai-entes, de 0,01
à 0,10 ligne de longueur ; à la maturation, ces fibres augmentent
el tout le tissu cellulaire du funicule devient en quelcpie sorte hy-
pertrophié ; chaque cellule s'enfle el se leniplil d'un suc doux et
rougeàlre ; enfin, les cellules, dans la plupail des espèces, se sé-
parent les unes des autres el laissenl les graines flottantes dans
la pulpe, avec de minces trachées pour seuls points d'attache.
Le volume des funicules, l'elativement à celui des graines, diffère
selon les espèces : dans le Lepismium Myosurus, il est de ^e à Vs
de la graine ; dans le Mamillaria NutlntlH, c'est peut-être moins
encore; tandis (pie dans d'autres Mamilhirin, par exemple dans
les M. pohjlhele el 1/. pnsilla, le volume du funicule est trois ou
quatre fois celui de la graine. Dans les gros fruits comestibles de
qiielijiies Cereus, tels que C Irimigularis. grandiflorus, fjignn-
tens, etc., les funicules forment de beaucoup la plus grande
partie de la baie. Les cellules sont spliériqiu's, ovales ou compri-
mées de diverses manières. Dans quelques espèces je les ai trou-
vées très-petites, de 0,01 à U,('5 ligne de longueur, tandis que
chez d'autres elles sont de 0,1 à 0,2 et même 0,5 ligne.
« Le genre Opuntia ollre ceci d'apparent que la.superficie totale
de la graine est couverte de cellules juteuses, cpii l'emportent
de beauc()ii|) en grosseur el en quantité sur lej; cellules du funi-
cule assez insignifianl. Mais comme l'enveloppe osseuse totale de
la graine n'est qu'une exiensiiin du finiiculc (Cad. Mexic. Bonnd.,
p. 76), le cas particulier rentre dans celui des Cactées en géné-
ral'. La dilTorence consiste uniquement dans la nature de l'arille,
1 M. IManclion [Mrin., p. 1 1 et 21) appelle faux arille, faux test, ce
(jiii rcioiiv ri; les graines de VOpuntia.
noTANioriE. 81
(|iii (liircil et ne devitMit gcos ot |)til|i(Mix (|UR par los cclliilos de
répidenne. Peu de temps après la fécoiidnlion, cos collulos s'al-
longeot gradiiellemenl, deviennonl cylindriques, se séparent les
unes des autres, ei se dressent à la surface de la graine ; elles
sont plus courtes, à peu |)rès égales et (oui à fait «Iroiles dans les
jeunes gi-aines, plus longues, capillaii'es et tordues dans divers
sens sur et près de la fente (suivent (jurUpies détails sur ces cellules
dans diverses es|)èces lïOpitntia]. Aucun développement analogue
des cellules de l'éniderme ne se remarcpic dans les Opuntia à fruit
sec, comme ÏO. Missoitrensis, VO. claiala, elc. La gi'aine ofl're à
cause décela une surface plus blanche, polie, s('Md)lable à de
l'ivoire, tandis que celle des espèces à finit pulpeux est terne,
presque rugueuse et pas aussi blanche, v
l/auleur a été conduit à examiner de la même manière les
fruits de groseillers ', car, dil-il, «c'est une chose singulière que
des fruits aussi communs n'aient pas attiré jusqu'à présent l'at-
tention des analomisles. I^a seule allusion que j'aie trouvée dans
les ouvrages 2 est celle de Schleiden (éd. 5, p. 408), que la pulpe
des Ribes |)ai'aîtrait résulter de la destruction des cellules qui
forment primitivement le test. » La pulpe des groseillers provient,
d'après le D" Engelmann, de l'arille et des cellules modifiées du
lest. L'arille des Ribes esl, selon lui, une dilatation charnue ou
juteuse du funicule ; dans le li. mbrum, très-courte, en forme
de cupule lobée, souvent en cœur renversé, qui embrasse la base
de la graine; dans les R. Grossulana et R. hirietlnm, plus grande,
aussi étendue et quelquefois aussi grosse que la graine, entière
et attachée au funicule tout du long du ra|)hé. La substance de
cet arille est plutôt ferme, composée de très-petites cellules, qui
dans le R. Grossularia ont de 0,01 à 0,05 ligne de diamètre. Les
arilles de plusieurs graines se soudent fréquemment. L'é|)idorme
se présente comme une matière gélatineuse transparei'te (pii en-
J Séance du 2 juin 18fi-2.
2 St-Hilaire, Morpfu)!., p. 7.M, Plnnrlion, I. c, p. 11, refiisont le
nom (l'arille à l'enveloppe des graines di; l{ibes.
82 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
veloppe la graine. Elle consiste en dos cellules simples, pris-
mati(iues, à 5 ou 6 angles, conligucs entre elles, ordinairement
pâles ou rosées. Dans quelques variétés cultivées, ces cellules peu-
vent se séparer, mais l'auteur ne l'a pas vu dans les échantillons
qu'il a examinés. Le côté intérieur de la cavité des carpelles du
R. ruhnim présente un singulier dépôt de cellules ou parois de
cellules cruslacées, Iragiles, striées, que l'auleur n'a pas remar-
qué dans d'autres espèces.
Distribution géographique actuelle des Equisétacées,
d'après M. iMilde.
La famille des Equisétacées ayant joué un grand rôle à l'épo-
que de la houille, il est intéressant de savoir de quelle manière
ses rares représentants sont distribués aujourd'hui à la surface
de la terre. Une révision très-soignée des espèces vient d'être
faite par M. J. Milde, et l'on trouve dans le Journal of hotany du
D'' Seemann un résumé de leur distribution géographique donné
par le monographe lui-môme.
Le nombre total des espèces actuelles est de 58, et elles appar-
tiennent au seul genre Equisetum. Sur ce nombre, seulement 26
sont bien connues. Le continent américain renferme 2i espèces,
dispersées dans les régions inteitropicales et tempérées. Une seule
est commune à l'Amérique septentrionale et l'Amérique méridio-
nale. Quelques grandes espèces, hautes d'une diz-iine de pieds,
se trouvent au Brésil, au Pérou et dans le Mexique, elles rappel-
lent les Equisétacées de l'époque carbonifère. Onze espèces se
trouvent dans les régions chaudes ou tempérées de l'Asie, et plu-
sieurs d'entre elles sont communes avec l'Europe. Les 13 espèces
européennes se retrouvent en Asie ou dans le nord de l'Afrique,
à l'exception de trois d'entre elles. On cite deux espèces au (>ap
de Bonne-Espérance, mais elles sont mal définies. Juscju'à pré-
sent on n'en connaît aucune dans rAfricjue inleriropicale ni en
Australie. Ce dernier fait est curieux, car la végétation de la Nou-
BOTANIQUE. 83
vello-IIollandc rossoniMfi à rello de répcniue loi'lioirc el de l'épo-
que cr'élacée, et si les K(iiiisélacces ;\l)or)(l;iienl suiloul à répo(iue
plus ancienne oarbonlIVic, cllrs ne nianipiaiml pas aux époques
suliséquenles qui ont précédé l.i iinlic Le sort de cette lannlle,
qui a rivalisé jadis d'importance avec les Fouiières et les Cyca-
dées, aurait donc été bien dilTérent au travers de la série des évé-
nements géolojiiques. Les Fougères sont demeurées abondantes
dans les régions intertropicales chaudes et humides ; les Cycadées
se retrouvent surtout au Cap el en Australie ; les Equisétacées,
au contraire, sont rares ou manquent dans ces deux pays. Comme
indice de l'anciemieté de quelques-unes de nos espèces actuelles
d'E(piisétiJcées, il faut lemarquer l'étendue ordinairement très-
grande de leur habilalion. L'aire la plus vaste est celle de VEqui-
selum elongatum WiU(l,(\u\ existe du nord de l'Allemagne jusqu'au
Chili.
TODARO. OSSERVAZIONI SOPRA, etc. OBSERVATIONS SUR LES ESPÈCES
DE COTONNIER CULTIVÉES DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE Pa-
LERME. Br. in-8'^, 103 pages {Journal de r Institut royal d'en-
couragement en Sicile).
Les environs de Palerme paraissent admirablement adaptés à
la culture du coton. Climat analogue à celui de la Géorgie ou de
la Caroline, sol profond, irrigation déjà établie, main d'œuvre
assez économique, exportation facile, tout semble réuni, excepté
peut-être le prix du terrain qui est élevé, dans les parties irriga-
bles, à cause du voisinage d'une grande ville. L'impulsion donnée
dans le monde entier aux essais de culture du colon, par une
juste et natuielle conséquence des événements d'Amérique, devait
se faire sentir très-vite à Palerme où des hommes fort éclairés
dii'igent la société appelée : Inslilul d'encouragement. On a pro-
fité de l'Exposition universelle de Londres, en 18G2, pour réunir
210 paquets de graines de cotons de tous pays, lesquels joints à
quelques espèces déjà cultivées dans les jaidins du midi de l'Eu-
rope, ont permis de faire un essai instructif dans une localité
84 BULLETIN SCIENTIFIQUE
adjarpntp nii Jardin botanique de Palerme , sniis la direciion du
professeur Augustin Todaio. Le premier résultat obtenu a été une
comparaison exacte des espèces ou variétés ainsi cultivées Heau-
coup d'entre elles n'étaient que des synonymes, des variétés insi-
gnifiantes (l'espères connues, ou des forines déjà décrites par les
autçurs, mais mal nommées dans les jardins ou dont les carac-
tères n'avaient pas été suffisamment étudiés.
M. Todaro s'est livré à un travail botanique d'un grand intérêt,
vu la confusion qui règne dans les ouvrages sur les espèces du
genre Gossypium. Il en compte 54 qu'il a pu examiner, dont une
douzaine seraient nouvelles, sans parler de quelques variétés.
Huit espèces de divers auteurs n'ont pas pu être classées, manque
de renseignements. Les descriptions sont assez détaillées pour
qu'on puisse les employer à déterminer dans les jardins les formes
cultivées de Gossypium, et l'auteur annonce une continuation de
ses études qui conduira probablement à dos faits plus précis en-
core et plus com[)lets. Quelques ouvrages essentiels lui man-
quaient, en 1863; ils ont dû lui parvenir depuis. D'ailleurs la
succession des semis sera importante^ au point de vue de la sta-
bilité de certaines formes sous des conditions semblables de cli-
mat et de culture.
OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE
sous la direction de ^
M. le Prof. E. PLANTAMOTTB
Pendant le mois d'AV^RIL 1864.
Le l", gelée blanche le malin.
7, id. minimum + O^.Q.
12, id. minimum -{-S" 6.
13. id. minimum + 2<'.!2.
17, il a neigé sur les montagnes des environs jusqu'à la hauteur du petit Salève.
18, gelée blanche, minimum 0,0.
23, id. minimum -|- l'',^.
24, faible gelée blanche, minimum -j- 3°, G : halo solaire de 3 h. 15 m, à 4 h. 30 m.
Couronne lunaire dans la soirée depuis 10 h. 30 m.
27, de midi 15 m. à midi 30 m , on voit l'arc langent inférieur au halo ordinaire
se détacher sur le bleu du ciel.
29, de 8 h. 45 m. à 9 h. 15 m, du matin, faible halo solaire.
Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique.
MAXIMUM.
mm
Le 1, à 8 h. malin. . .'729,24
MAXIMUM. MINIMUM.
mm mm
Le 1, à 10 h. soir 726,35
4, à 10 h matin... 729,41
5, à 6 h. matin 1121,66
6, à 10 h. malin. .. 729,88
11, à 2 h. soir 723,24
12, à 10 h. matin ... 726,00
15, à 6 h. soir 720,17
19, à 8 h. matin... 730,21
21, à 6 h. soir 722,64
23, à 10 h. malin... 731,54
29, à 4 h. soir 725,21
Archives, t XX. — Mai 4864.
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2e » 851 718 649 580 522 515 564 650 703
3e » 807 648 5.37 505 509 432 485 -562 665
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Dans ce mois> l'air a élé calme 0 fois sur 100.
Le ra|iporl des vents du NE. à ceux du SO. a élé celui de 3,52 à 1,00
La direction de la résultanle de tous les vents observés est N. 3*^,9 E. ei son {"'"osiié
esl égale à 69 sur 100.
TABLEAU
DES
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OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES
FAITES AU SAINT-BERNARD
pendant
LE MOIS d'avril 18()4.
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3e > 564,87 564,98 565,15 565,16 565,04 565,02 565,15 565,42 565, .56
Mois 562,57 562,71 562,89 562,97 562,85 562,82 502,98 563,26 563,31
Température.
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3* » — 3,85 — 1,29 + 0,71 + 1,44 + 2,52 + 1,69 — 0,18 — 1,99 — 2,55
Mois — 5,59 — 3,05 — 1,65 — 0,57 — 0,33 — 0,97 — 2,62 — 4,31 — 4,51
Min. observé.*
Max. observé.*
Clarté
moy. du
Ciel.
Eau de pluie
ou de neige.
Hauteur de la
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— 3,38
0,49
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— 5,11
+ 1.70
0,31
8,6
70
3e »
— 4,13
+ 2,67
0,42
6,1
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Mois — 6,18 + 0,33 0,41 32,6 310
Dans ce mois, l'air a été calme 13 fois sur 100-
Le rapport des vents du NE • à ceux du SO- a été celui de 12,62 à 1,00.
La direction de la résultaute de tous les vents observés est N. 45oE-, et son intensité
est égale à 103 sur 100.
' Voir la note du tableau. .
Arch.des Se. Piiys. et Nat. 1864, T.XX
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RESUME METEOROLOGIQUE
UK l'année 1863
POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD
PAR
M. E. PLANTAMOUR
Professeur
Il n'a été introduit celle année aucun changement dans
le plan des observations météorologiques faites dans les
deux stations , ni dans la forme des tableaux mensuels
publiés dans la Bibliothèque universelle ; je me bornerai,
par conséquent, à rassembler les résultats principaux de
la même manière que dans les résumés des années pré-
cédentes.
Une course que j'ai faite au St-Bernard , à la fin de
juillet, m'a fourni une occasion de comparer le baromè-
tre de l'Hospice avec celui de l'Observatoire, et de véri-,
fier ainsi les équations appliquées aux indications de
ces deux instruments pour les ramener à la hauteur ab-
solue. La correction appliquée à toutes les lectures du
baromètre de Genève est de -j- i^^jOS, et celle du ba-
romètre du St-Bernard est de — 0"'"',35 ; toutes les ob-
servations publiées dans les tableaux de la Bibliothèque
universelle renferment ces corrections. Les comparaisons
ont été faites par l'intermédiaire d'un baromètre porta-
Archives, t. XX. — Juin 1864. 6
94 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE.
tif construit par Fastré, d'après le système Fortin ; cet
instrument a été comparé à celui de l'observatoire avant
et après la course au St-Bernard ; la moyenne de 64 com-
paraisons concordantes donne, en tenant compte de tou-
tes les corrections :
Barom. Observatoire — Barom. Fastré = -f 0""",11.
La moyenne de "20 comparaisons faites au St-Bernard,
le 26 et 27 juillet, donne, en tenant également compte de
toutes les corrections :
Barom. St-Bernard — Barom. Fastré -= -f- 0""",(}S
ce qui montre un accord très-satisfaisant entre les deux
instruments.
Température.
Les tableaux suivants renferment, pour Genève et le
St-Bernard, les moyennes mensuelles de la température
observées aux différentes heures ; pour minuit, 14- heu-
res et 16 heures, la température a été obtenue par inter-
polation. A la suite de chaque tableau se trouvent les
formules de la variation diurne calculées d'après ces
données.
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RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE. 99
Si l'on compare la lempéralure de cliaquc mois, des
saisons et de rannée entière avec les valeurs moyennes
que j'ai déduites pour (lenève des observations faites
pendant 35 années, 18i0 - GO {CUmal de Genève), et pour
le Sl-IJernard des 20 années, 1841 -00 {Archives, i.Xlll),
on trouve les écarts suivants :
GENEVE. SAINT-BERNARD.
0 0
Décembre 1862 +1-22 + 0,67
Janvier 1863 .... -j- 2,76 -j- 2,42
Février -j- 0,36 4-2.51
Miux... -f 0,28 -j- 0,60
Avril 4- 1.66 4" 1.87
Mai -j- 1,48 4- 1.79
Juin 4- 0,22 -j- 0,34
Juillet + 0,74 4- 0,67
AoiU -I- 1,74 + 1,55
Septembre — 0,66 — 0,34
Octobre +0,79 +1.22
Novembre. + 1,07 4" 2,21
1 ' - ■■ ■
Hiver +1,48 + 1,85
Printemps 4-1.13 -f 1,42
Et6 ••■ 4- 0,91 4- 0,86
Automne. +0.40 +1,03
Année • + 0,99 + 1,29
Ainsi, dans les deux stations, l'année 1863 a été ex-
ceplionneliement chaude, tous les mois ont présenté un
excédant de température, sauf celui de septembre qui
est resté un peu au-dessous de la moyenne; la différence
est un peu plus prononcée pour le St-Llernard que pour
Genève, surtout dans les mois de février et de novembre.
Les mois dans lesquels l'excédant de température ob-
servés Genève, pendant l'année 1863, dépasse les limites
de l'écart probable, sont ceux de janvier, avril, mai et
août; on ne trouve depuis 1826 que trois mois de jan-
100 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
vier qui aient été plus chauds que celui de l'année der-
nière, cinq mois de février, six mois de mai et six mois
d'août. Ou ne trouve depuis 18'26 que six années dans
lesquelles l'hiver ait été plus chaud qu'en 1863, sept
dans lesquelles le printemps ait été plus chaud , enfin
huit dans lesquelles l'été ait été plus chaud. L'automne
présente un excédant peu considérable. Il ne so trouve
depuis 1826 que cinq années dont la température moyenne
ait dépassé celle de l'année 1863.
Les tableaux mensuels des deux stations renferment
pour chaque jour la température moyenne des 24 heu-
res, ainsi que l'écart avec la température normale de
cette époque de l'année; les résultats que l'on peut en
déduire au point de vue des anomalies que présente la
température d'un jour, et de la variabilité dunjourà
l'autre, sont réunis dans les tableaux suivants. Un de ces
tableaux donne pour chaque station le nombre de jours
dans chaque mois, dont la température moyenne des 24
heures est compiise entre des limites espacées de cinq
en cinq degrés, et en outre, la température moyenne
du jour le plus froid et du jour le plus chaud. Les deux
autres tableaux renferment pour chaque station, et pour
chaque mois, le nombre de jours plus froids, ou plus
chauds, que de coutume, c'est-à-dire le nombre de ceux
dont l'écart avec la tempéi'ature normale est négatif, ou
positif, le nombre de fois, où l'écart a changé de signe
entre deux jours consécutifs; l'écart moyen d'un jour avec
la température normale, calculé par la somme des car-
rés de tous les écarts du mois ; les écarts extrêmes ob-
servés pendant ce mois ; le changement moyen qui s'est
opéré dans la température de deux jours consécutifs,
calculé par la somme des carrés des diflérences qui ont
POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 101
eu lieu pendant le mois, d'un jour au jour suivant; en-
fin les variations les plus considérables qui ont eu lieu
entre deux jours consécutifs; dans ces deux dernières
colonnes, je n'ai donné que la date du premier jour et
non celle du lendemain.
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106 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
Le jour le plus froid de l'année 1863, à Genève, a été
le 24 décembre 1862, et le jour le plus chaud, le 16 août;
la différence entre la température moyenne de ces deux
jours est de 30°,77. Au St-Cernard, le jour le plus froid
a été le 23 décembre 1862 et le 16 août a été égale-
ment le jour le plus chaud, la différence entre ces deux
jours est de31, 60. Ces tableaux confirment la remarque
que j'avais déjà faite Tannée dernière, savoir que les
variations accidentelles de la température, sont notable-
ment plus considérables au St-Bernard qu'à tlenève.
Tandis que les variations périodi(|ues et régulières sont
plus faibles dans la station élevée, où l'amplitude est
réduite dans le rapport de trois à deux, soit dans la pé-
riode diurne, soit dans la période annuelle, l'inverse a
lieu dans les variations accidentelles, que présente la tem-
pérature moyenne d'un jour comparée à sa valeur nor-
male, ou à celle du lendemain.
En envisageant enfin les températures extrêmes en-
registrées, à Genève , à l'aide des Ihermométrographes,
on trouve les valeurs suivantes pour le minimum absolu,
et pour le maximum absolu observés dans chaque mois,
ainsi que lenotnbre de jours où le minimum s'est abaissé
au-dessous de 0. Par une exception très-rare, et qui de-
puis l'année 1826 ne s'est présentée qu'une seule fois,
en 1834, il n'y a pas eu en 1863 un seul jour, où le
maximum soit resté au-dessous deO; le 17 décembre, il
s'est élevé à 0,0, c'est le maximum le plus bas de toute
l'année.
POUn GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 107
Milliniiini ,, , Itluximum ,. . Mininuini
„!,. 1 l'^'c. , , Date. , , „
absolu. hIisuIu. au-deisoiis de 0
Décembre 1862 - 7,9 le ^25 + l.'îi'o le 8 17
Janvier 1863 • — 4,6 le 2 -j- 14 0 le 31 18
Février —6.3 le 19 +12,9 le 2 21
Mars —5,3 le 2 -j- Ifi.O le 6 11
Avril +0.3 le 5 +21.2 le 28 0
Mai + -1.0 le 21 +27,3 le 18 0
Juin +6,3 le 12 +29,5 le 27 0
Juillet +«.0 le 25 +29.9 le 22 0
AoiU" +5,7 le 23 +34,5 le 16 0
Septembre. .. +4,1 le 12 +24,0 le 19 0
Octobre +40 le 5 +24,1 le 15 0
Novembre ... — 1,1 le 30 + 14.2 le 7 :i
Année .... — 7,9 le 25 + 34,5 le 16 70
déc 1862 août.
Le 28 mars a été le dernier jour de gelée au prin-
temps, où le minimum s'est abaissé au-dessous de 0,
c'est 24 jours plus tôt que de coutume ; mais il y a eu
encore 7 jours de gelée blanche en avril, dont le dernier
a été le 30. La première gelée blanche en automne a eu
lieu le 2 novembre; le minimum est descendu le 2i pour
la première fois au-dessous de 0, c'est-à-dire 24- jours
plus tard que de coutume.
A défaut de thermométrographes, on ne peut indiquer
pour les températures extrêmes notées au St-Bernard
qjie celles qui résultent des lectures faites à l'une des
heures d'observation, entre 6 heures du matin et 10
heures du soir. On trouve ainsi pour la température la
plus basse et pour la température la plus élevée dans
chaque mois:
108
RESUME METEOROLOGIQUE
HiDimuin.
Maximum.
Dec. 1862
—18,8 le 23
à 6 h.
soir.
+ 1,8 le 8
à
midi.
Janv. 1863 —13,3 les! „
àlO h.
à 8 h.
soir,
mat.
+ 3,8 le 23
à
4 h.
soir
Février . .
-12,3 ks]ll
à fi h.
à 6 h.
mat.
mat.
+ 3.0 le 7
il
2 h.
soir
Mars . • • •
—Ib.b le 19
à 6 h.
mat
+ 6,5 le -25
à
midi.
Avril ...
—10.2 le 30
à 6 h.
mat.
-i- 6,3 le 28
à
2 h.
soir
Mai
- 5,6 le 26
à 6 h.
mat.
+12,5 le 30
à
midi.
Juin.. ••
— 5.2 le 13
à 6 h.
mat
4-13,9 le 28
à
midi,
Juillet...
— 2,7 le 27
à 6 h.
mat.
-1-14.6 le 2
à
10 h.
mat
Août ....
, ( 20
- 2,6 les j^^
à 8 h.
à 6 h.
soir,
mat.
-Hl6,0 le 16
à
4 h.
soir
Septembre
— 5,7 le 28
à 6 h.
mat.
+10,4 le 18
à
2 h
soir
Octobre.. .
- 4.4 le 3
à 6 11.
mat.
-j- 7,1 le 19
à
2 h.
soir
Novembre
. —10,9 le 28
à 8 h.
mat.
4- 4,8 le 5
à
midi.
Année ..
— 18,8 le 23
déc 1862
à 6 h.
soi''.
+16,9 le 16
août-
à
4 h
soir.
Le petit lac prés de l'hospice a été débarrassé de la
glace qui le recouvrait, le 1^"' juillet, soit 17 jours plus
tôt que de coutume; la congélation a eu lieu dans la
nuit du 13 au 14. octobre, soit 5 jours plus tôt que de
coutume.
Je donne dans le tableau suivant les moyennes men-
suelles de la température du Rhône , l'excédant sur la
moyenne des huit années 1853-60, les extrêmes ob-
servés dans le courant de chaque mois, enfin la diffé;
rence entre la température de l'eau et la température
moyenne de l'air.
POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 109
Diff. entre la
Moyenne. Excellant. Minimum. Maximum. tcnip. de l'eau
el|ceUe de l'air
0 0 0 o 0
Dec 181)2 7,95 +1.52 6,5 le 29 9,5 les 1,2,5,6 +5,87
Janv.l8G3 5,88 +0,t)r) r.,7 leslO et 30 6,2 le 3 +3,46
Février... 5,77+1,17 5,1 le 17 6,3 le 2 +4,09
Mars 6,44 +0,i8 5,8 les 16, 17, 18, 19 8,1 1(! 31 +1,68
Avril..... 10,38 +1,86 7,9 le 1 12,6 le 28 +0,11
Mai 13,63 +3,U 10,0 le 20 16,9 le 30 —0,73
Juin U,T3 -Î-O.n 8,9 le 15 18,2 le 1 —2,27
Juillet.... 19,54 +1,90 14,6 le 23 22,1 le 10 +0,27
Août 19,48 +0,93 14,6 le 21 ' 22,9 le 14 —0,06
Septembre 15,17 —1,69 7,1 le 22 18,9 le 4 +1,54
Octobre. . 14,29 +0,27 10,1 le 31 15,5 le 1 +3.69
Novembre 10,07 +0,40 8,2 le 6 11,9 le 9 +4,55
Année ... 11,97 +0,92 5,1 le 17 22,9 le 14 +1,82
févr. aotit.
J'ai réuni dans le tableau suivant les données qui
permettent d'apprécier la variabilité de la tennpéralure
du Rhône, soit que l'on considère la grandeur absolue
de l'écart entre la température d'un jour donné et la va-
leur normale, soit que l'on considère la variation entre
deux jours consécutifs. L'écart moyen d'un jour a été
calculé par la somme des carrés de tous les écarts du
mois ; cet écart est, comme je l'avais déjà trouvé pour les
années précédentes, très-faible dans les mois d'hiver,
ou même d'octobre en mars; il atteint son maximum
dans les mois d'été. J'indique ensuite les écarts extrê-
mes observés dans le courant de chaque mois ; comme
pendant les mois de décembre, janvier, février et avril,
la température a constamment été au-dessus de la va-
leur normale, il n'y a pas d'écart négatif, et je donne
alors le plus faible écart positif. L'écart moyen entre
deux jours consécutifs a été calculé par la somme des
carrés de toutes les différences d'un jour au jour
suivant, et les chiffres montrent également la très-grande
Archives, T. XX. — Juin 1864. 7
110 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
constance de la température de l'eau d'un jour à l'autre ;
au mois de janvier, la différence d'un jour à l'autre n'a
jamais dépassé deux dixièmes de degré, en plus, ou en
moins, mais elle a atteint plusieurs fois ce chiffre ; c'est
la raison pour laquelle je n'ai pas mis la date corres-
pondant aux extrêmes de ce mois.
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POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-RERNARD 111
Pression atmosphérique.
Je donne suivant la forme liabitnollo, ponr les deux
stations, la hauteur moyenne du baromètre dans chaque
nwis, ainsi que la différence entre la hauteur pour cha-
cune des heures d'observation et la hauteur moyenne ;
pour minuit, 14 heures et 16 heures, la hauteur a été
obtenue par interpolation. A la suite de ces tableaux se
trouvent les formules l'cprésentant la variation diurne du
baromètre, calculées d'après ces données.
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Si l'on compare la hauteur moyenne du baromètre pour
chaque mois avec les valeurs moyennes, que j'ai déduites
pour Genève de 25 années, 1836-60 (v. Climat de Ge-
nève) et pour le Si-Bernard de 20 années 18/^1—60 (v.
Archives, tome XllI), on trouve les différences sui-
vantes :
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Décembre 1862 + 3,07 -f 2,21
Janvier 1863 . + 0,17 -f- 1,58
Février -1-8,74 4-7.71
Mars — 1,6.5 — 1,55
Avril -|- 2,93 -f 2,91
Mai 4- 0,54 -}- 1,38
Juin -j- 0,21 -j- 0,21
Juillet -j- 1.32 -j- 1,14
Août 4- 0.54 4- 1.60
Septembre -f- 0,43 — 0,17
Octobre —0,16 -1-1,30
Novembre +4,52 4-3.49
Année + 1,67 + 1,77
Dans les deux stations la pression atmosphérique a
été notablement plus forte que de coutume pendant
l'année 1863 ; à Genève, la différence dépasse toutes celles
qui ont été observées depuis 1826, elle est plus de trois
fois plus grande que le chiffre qui représente l'écart
probable d'une année avec la moyenne, j'avais trouvé
+ 0°"°,51 pour cet écart probable. Il n'y a que deux mois
pendant lesquels la hauteur du baromètre a été au-des-
sous de sa valeur moyenne et seulement dans les limites
de l'écart probable, pendant tous les autres elle a été au-
dessus, et d'une quantité qui dépasse les limites de l'é-
cart probable, dans les mois de février, avril, juillet et
novembre.
POUR GENÈVE ET LE GRAND SÂINT-RERNARlJ. 117
Avec les données suivantes pour l'année 18G3 :
728""", 13 et 565'"™, 41 pour la hauteur moyenne du ba-
romètre dans les deux stations, -j- lOM 5 et — 0",74'
pour la température moyenne de l'air, 0,77 et 0,80 pour
la fraction moyenne de saturation, je trouve d'après mes
tables liypsométriques, 2008'", 0 pour la différence d'al-
titude ; le nivellement direct a donné 2070'", 3.
J'ai réuni dans les tableaux suivants les données
qui permettent d'apprécier la variabilité du baromètre
dans les deux stations, soit que l'on considère l'écart
absolu entre la hauteur du baromètre pour un jour et la
valeur normale, soit que l'on considère la variation entre
deux jours consécutifs. L'écart moyen dans chaque mois
a été calculé par la somme des carrés de tous les écarts
du mois, de même aussi la variation moyenne entre
deux jours consécutifs. Il est à noter, comme un fait très-
exceplionnel, que pendant tout le mois de février le ba-
romètre a été au-dessus de sa hauteur normale, au St-
Bernard aussi bien qu'à Genève ; on ne trouve donc
que des écarts positifs, dont j'ai indiqué le plus faible à
la place d'un écart négatif.
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120 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
Ces chiffres montrent que l'amplitufie des variations
accidentelles du baromètre est moindre dans la station
élevée que dans la plaine ; tous les écarts sont diminués,
cependant dans un rapport moindre que celui des pres-
sions. Ces variations accidentelles sont souvent assez dif-
férentes dans les deux stations, malgré la petite distance
qui les sépare dans le sens horizontal, et l'on doit en
chercher la cause dans la température de la couche d'air
intermédiaire, dont la dilatation ou la contraction doit
augmenter ou diminuer la pression dans la station su-
périeure.
On a relevé également le maximum absolu et le mini-
mum absolu de la pression observée pendant chaque
mois, ainsi que l'amplitude totale de l'excursion ; voici
les chiffres pour les deux stations :
GENÈVE 1863.
Maximum. Date. Minimum. Date. Amplitude,
mm mm mm
Décembre 1862 741,71 le 26 717,59 le 20 24.12
Janvier 1863... 741.."):! le 26 708,11 le 7 33,42
Février 740.30 le 16 726,00 le 8 14,30
Mars 736,54 le 24 707,56 le 15 28.98
Avril 736,08 le 25 720,51 le 7 15..57
Mai 733.07 le 28 715 26 le 24 17.81
.Juin 733,93 le 30 720,98 le 6 12,95
Juillet 734,72 le 1 721,98 le 18 12,74
Août... 733,52 le 9 720,09 le 27 13,43
Septembre . . . 734,73 le 12 709.09 le 22 25,64
Octobre 733,86 le 19 717,18 le 12 16,68
Novembre. 739,65 le 5 711,95 le 11 27,70
Année. 741,71 le 26 707,56 le 15 34,15
déc. 1862. mars.
POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-RERNARD. 121
SAINT-REHNAUD 18(i3.
Mnxinuiiii. Dulf. ^'i^illullll. l):ile. Ainplitudo.
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Héccmbre 1862 573, -29 le 17 548,29 le 20 25,00
Jaiiviei- 186;i . 573 l(i le 2(i 547,35 le 7 25.81
Février .573,51 le 6 560,87 le 9 12,64
Mais . 570.01 le 25 .543.78 le 16 26,23
Avril .569.11 le 25 .5.56,74 le 29 12 37
Mai.. .570.71 le 29 555,07 le 24 15,64
Juin 573,79 le 25 560,62 le 12 13.17
Juillet .574,96 le 2 .563 63 le 19 11,33
AoiU 576,32 le 9 5.59.74 le 20 16,58
Septembre . . 572,00 le 13 .549,44 le 22 22. .56
Octobre 572,54 le 19 557.45 le 12 15,09
Novembre. .573,92 le 5 5-50,33 le 12 23, .59
Année 576,32 le 9 543,78 -le 16 32,54
août. mars.
Etat hygrométrique de l'air.
Les résultats des observations psychrométriques faites
à Genève pendant l'année 1863 sont consignés dans les
tableaux suivants ; pour la tension de la vapeur, la moyenne
des 24 heures a été déduite de la moyenne des 9 obser-
vations diurnes, en ajoutant une correction tirée des for-
mules auxquelles j'étais arrivé dans mon Mémoire sur
le climat de Genève, pour représenter la variation diurne
de cet élément : j'ai ajouté le minimum absolu et le
maximum absolu observés dans le courant de chaque
mois. J'ai calculé directement d'après les 9 observations
les formules qui représentent la variation diurne de la
fraction de saturation pour chaque mois de l'année 1863 ;
c'est d'après ces formules qu'ont été interpolés les chif-
fres qui donnent la fraction pour minuit, 14 heures et
16 heures Dans les mois où le maximum de la fraction
de saturation a atteint l'unité, j'indique le nombre de
cas où le maximum a été atteint, c'est-à-dire où l'air était
saturé au moment de l'observation.
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RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE. 125
Comparée à la moyenne des 12 années 184-9—1860 ,
l'année 1863 présente les écarts suivants sur la tension
de la vapeur, sur la fraction de saturation et sur le nom-
bre de cas de saturation.
Excès de la Excès de la fraction Excès du nombre des
tension moyenne. de saturation. cas de saturation,
mm
Décembre 1862 .. +0,54 - 000 — 7
Janvier 18(53 +0,41 —013 + 3
Février — 0,08 — 026 + 22
Mars + 0,30 +005 +3
Avril.. +0,87 +012 — 3
Mai + 0,99 — 008 +4
Juin... +0,46 +020 — 3
Juillet +0,14 —028 — 2
Août +0,12 —052 +3
Septembre —0,48. —007 +8
Octobre + 0,70 +040 +2
Novembre. +0,54 +007 +6
Hiver .. +0,30 —014 +18
Printemps .+ 0,71 +002 +4
Été +0,23 —020 — 2
Automne +0,26 +014 +10
Année +0,37 —004 +36
La tension de la vapeur a été en général plus forte
que de coutume pendant l'année 1863, les mois de fé-
vrier et de septembre étant les seuls qui donnent une
différence négative ; la difïérence positive dépasse assez
notablement les limites de l'écart probable dans les mois
de décembre, avril, mai et octobre. La fraction de satu-
ration, au contraire, a été un peu plus faible que de cou-
tume; le mois d'octobre est le seul qui présente un excé-
dant positif un peu considérable et dépassant les limites
de l'écart probable. Le mois d'août présente, au con-
traire, un excédant négatif supérieur à l'écart probable ;
pour tous les autres mois les différences sont très-peu
considérables.
Archives, T. XX. — Juin 1864. 8
126
RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
Des vents.
Les chiffres qui représentent l'intensité avec laquelle
chaque vent a soufflé à Genève, pendant l'année 1863,
sont:
Vents observés à Genève, dans l'année 1865.
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13
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181
De ces chiffres on déduit l'intensité relative des deux
principaux courants atmosphériques, les vents du nord-
est et ceux du sud-ouest, ainsi que la direction et l'in-
tensité de la résultante de tous les vents, calculées par la
formule de Lambert.
POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 127
RAPPORT,
Vents
NE. il SO.
Décembre 18(32. 0,78
Janvier 1863... 0..32
Février.. ... 1,25
Mars 1 ,34
Avril. 1,17
Mai 1.74
Juin 0,.59
Juillet 1,62
AoiU 0,77
Septembre 0,40
Octobre 0,57
Novembre 1,46
Année 0,89
. RÉSULTAISTK.
Dircdion. Intensité sur 100.
S 23°,8E 25
S 27,7 0 48
N 6,1 0 11
N 6,9 0 24
N 36,6 0 24
N 15,7 0 39
S 49,4 0 33
N 10,4 0 90
S 77,6 0 14
S 24,5 0 42
S 25,4 0 23
N 43,8 E 11
sur 100.
1
1
0
0
3
3
1
0
4
1
1
0
S 84,1 0
En somme, dans l'année , les vents du sud-ouest ont
soufflé plus fréquemment que de coutume, ainsi qu'on
le voit par le chiffre qui exprime la fréquence relative des
vents du nord-est et de ceux du sud-ouest, chiffre plus
petit que l'unité en 1863, tandis que sa valeur moyenne
est de 1,1 7, et parla direction de la résultante. En rele-
vant le nombre de jours de fort vent du nord ou de fort
vent du midi dans chaque mois, on trouve :
Nombre de jours de
forte bise.
Décembre 1862. 4
Janvier 1863..- 3
Février 4
Mars 7
Avril 2
Mai 2
Juin 1
Juillet 5
Aoi\t 1
Septeiïibre 1
Octobre 1
Novembre 5
Année 35
fort vent de midi.
3
6
1
5
3
1
6
3
4
6
3
3
44
128
RESUME METEOROLOGIQUE
Les vents observés au St-Bernard , pendant l'année
1863, sont:
Dec. 1862
Jaiiv. 1863
Février ...
Mars ... .
Avril . .
Mai ......
Juin
Juillet. . • .
Août. . .
Septembre
Octobre. . .
Novembre
202
147
132
227
141
84
142
218
192
127
82
134
VENTS.
-NE. SU.
55
135
21
95
59
82
82
48
113
140
163
92
U.ipport.
3,64
1,09
6,29
2,39
2,39
1,02
1,73
4,. 54
1,70
0,91
0.50
1,46
RESULTANTE.
Direction.
N 45" E
N 45 E
N 45 E
N 45 E
N 45 E
N 45 E
N 45 E
N 45 E
N 45 E
S 45 0
S 45 0
N 45 E
Intensité
sur 100.
53
4
44
47
30
1
22
61
28
5
29
16
Calme
sur 100.
31
24
44
34
37
47
26
13
16
14
24
31
Année.
1828 1085
1,68
N 45 E
23
28
De la pluie.
Le relevé du nombre de jours et d'heures de pluie,
ou de neige, ainsi que de la quantité d'eau tombée, four-
nit les résultats suivants, à Genève et au St-Bernard, pen-
dant l'année 1863 :
GENÈVE. .S.41NT-BERNARD.
Nombre Eau Nombre
de jours, tombée, d'heures,
mm
Décembre 1862 11 .37,7 52
Janvier J863. 17 87,3 100
Février 2 3,6 9
Mars 12 51,4 78
Avril 13 45,1 53
Mai 9 31,3 34
Juin 13 164,6 98
Juillet 7 4,6 10
Août 10 107,6 48
Septembre. .. . 11 234,2 101
Octobre 11 71,6 73
Novembre 10 26,5 49
Année 126
Nombre Eau Nombre
de jours, tombée, d'heures,
mm
10
15
2
11
4
11
13
8
14
12
15
10
.55,7
79,7
0,0
81,8
30,2
94,7
135,4
34,3
221,7
241,1
319,3
35,5
75
124
0
91
24
52
64
22
78
86
121
49
Hiver
30
128,6
161
27
135,4
199
Printemps . . . .
34
127.8
165
26
206,7
167
Été
30
276,8
156
■ 35
391,4
164
Autoii:ne
32
332,3
223
37
.595,0
256
865,5 705
125 1329,4 786
POUR GENÈVE ET LE GHAND SAINT-BERNARD 129
A Genève, il n'esl pres(iiie point tombé de neige pen-
dant l'hiver, il n'y a que <leux jours où il en soit tombé
en quantité suffisantp, pour que la hauteur ait pu être
mesurée, savoir 17 """ le 21 décembre et 120'"'" le 5 jan-
vier, et elle n'est restée que très-peu de jours sur le sol.
Dans d'autres cas la neige tombait mélangée avec de la
pluie, et fondait au fur et à mesure, sans prendre pied.
La comparaison de l'année 18G3, avec la moyenne des
36 années 1826 -61, donne les différences suivantes pour
Genève, sur le nombrede jours de pluie et sur la quan-
tité d'eau tombée.
Excès sur le Excfes sur la q»aiitlt<5
nombre de jours lie pluie. d'eau tombée.
Déceubre 1862. -f 2
.Tanvier 1863..- -j- 8
Février — 6
Mars + 3
Avril 4- 2
Mai. — 3
.1 u i n . -|~ 3
.luillet ■ — 3
Août-. 0
Septembre 0
Octobre 0
Novembre 0
Hiver -}" 4
Printemps- • . • . -\- 2
Été 0
Automne 0
Année -\- 6 -\- 40,0
Il y a ainsi un léger excédant dans le nombre de jours
de pluie et dans la quantité d'eau tombée ; mais i! est à
remarquer que l'excédant dans le nombre de jours de
pluie tombe sur l'hiver et sur le printemps, quoique la
quantité d'eau soit moindre que de coutume, tandis qu'il
en est tombé une plus forte quantité en été et en au-
—
15""",^
+
40,9
—
33,6
+
9,4
—
13,6
—
51,0
+
89,0
—
67,1
+
28,3
+
133,4
—
28,8
—
51,8
—
7,8
—
55,2
+
50.2
+
52,8
130 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
tomne, le nombre de jours pluivieux n'ayant pas dépassé
la moyenne dans ces deux saisons. Sur le nombre total
de 126 jours de pluie, relevé, pour Genève, pendant l'an-
née 1863, il en est 11 , pour lesquels la quantité d'eau
tombée ne dépasse pas 2 dixièmes de millimètre ; il se
trouve, par contre, plusieurs cas de chute d'eau très-
abondante. II est arrivé sept fois que la quantité d'eau
tombée pendant un jour a dépassé 30""", le 29 août il est
tombé 61'""',! dans un intervalle de 16 heures, et même,
au mois de septembre, il est tombé US"*™, 7 en une
seule fois, la pluie ayant duré, avec une seule heure d'in-
terruption, pendant 35 heures, du 24, à 6 heures du ma-
tin, au 25, à 6 heures du soir; la plus forte partie, savoir
82 """,6 revient au 25, la pluie ayant été beaucoup plus
abondante le second jour que le premier.
J'ai formé, comme pour les années précédentes, le
tableau suivant qui fait ressortir d'une manière plus
claire la distribution de la pluie dans les différents mois;
ce tableau renferme, pour les deux stations, la durée re-
lative de la pluie, c'est-à-dire le quotient obtenu en di-
visant le nombre d'heures de pluie dans chaque mois
par le nombre total d'heures dans le mois, le nombre
moyen d'heures de pluie par jour pluvieux, enfin la
quantité moyenne d'eau tombée dans une heure de pluie.
POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 131
GENÈVE.
Durée Nomlne inoy.
relative de la d'Iieuie!;
pluie. par jour.
Dec. 1862.. 0.070
Janv. 1863.. 0,134
Février 0,013
Mars 0,105
Avril 0.074
Mai 0,046
Juin 0,136
Juillet 0,013
Août . 0,00.5
Septembre.. 0,140
Octobre 0,098
Novembre.. 0,068
Hiver 0,075
Printemps.. 0,075
Été 0,071
Automne.-. 0,102
Année 0,080
4,73
5,88
4,. 50
6,50
4,10
3.78
7,54
1,43
4,80
9,18
6,64
4,90
Eau
tombée
dans i h.
mm
0,72
0,87
0,40
0,66
0 85
0,92
1,68
0,46
2,24
2,32
0,98
0,.54
SAINT-BERNARD,
Durée Nouilire moy. Eau
relative delà d'heure» tombée
pluie. par jour dans 1 b.
5,37
4,85
5,20
6,97
0,80
0.77
1.77
1,49
0,108
0,167
0,000
0,122
0,033
0,070
0,089
0,030
0,105
0,119
0,163
0,068
0,092
0.076
0.074
0,117
7,50
8,26
0,00
8,27
6,00
4.73
4,92
2,75
5,57
7,17
8,01
4,90
7,37
6,42
4,69
6,92
mm
0,74
0,64
0,00
0,90
1,26
1,82
2,12
1,56
2,84
2,80
2,64
0,72
0,68
1,24
2,39
2,33
5,60 1,23
0,090 . 6,29
1,69
Il n'est tombé comparativement que fort peu de neige
au St-Iîernard, puisque la hauteur totale ne s'élève qu'à
4 "",39, tandis qu'il en tombe, en moyenne, environ dix
mètres ; contrairement à ce qui a lieu ordinairement,
c'est sous la forme de pluie, et non sous la forme de
neige, qu'a eu lieu en très-grande partie la précipitation
aqueuse.
132 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
Hauteur de la neige tombée au Saint-Bernard dans les
différents mois:
millimMres
Décembre 1862 640
Janvier 1863 : 1035
Février 0
Mars 940
Avril 150
Mai. 295
Juin 180
Juillet 0
Août 0
Septembre. 150
Octobre 735
Novembre 265
Année 4390"""
Le nombre de jours, où l'on a entendu le tonnerre à
Genève, pendant l'année 1863, s'élève à 25 ; il se répar-
tit, comme suit, entre les différents mois ; les détails re-
latifs à chaque orage se trouvent dans les tableaux men-
suels.
Jours de tonnerre Jours d'éclairs
ft Genève. sans tonnerre.
Décembre 1862 ... 0 0
Janvier 1863 0 0
Février (> 0
Mars 0 0
Avril 1 2
Mai 2 1
Juin 6 3
Juillet 7 ■ 0
Août 5 1
Septembre 3 0
Octobre 1 i
Novembre 0 0
Voici, enfin, le nombre de jours, où on a observé, à
Genève, des halos autour du soleil, ou autour de la
POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINÏ-RERNARD. 133
lune; les tlélails sur ces phénomènes se trouvent égale-
ment dans les tableaux mensuels.
Hnlo snlaire. Ilnlo lunnire. Coiiionnv lunaire.
Déoembie 186-i
Janvier 1863
Février .
Mais ....
Avril ...
Mai
Juin-. ■ •
Juillet
Août,
Scplembie
Oclobre •.
Novembre
Année
1
0
0
4
5
3
2
0
4
2
1
0
1
2
1
1
1
1
1
0
0
0
0
(J
3
2
3
3
4
2
1
1
0
]
3
1
2 g
24
Etat du ciel.
D'après la [lolation adoptée, la portion du ciel cou-
verte par des nuages est exprimée en dixièmes, 0,0 re-
présentant un ciel parfaitement clair, et 1,0 un ciel en-
tièrement couvert. Un jour est rangé dans la catégorie
des jours clairs, peu nuageux, très-nuageux ou cou-
verts, selon que la clarté moyenne déduite des neuf ob-
servations diurnes est comprise entre les limites respec-
tives de 0,0 et 0,25; 0,25 et 0,50; 0,50 et 0,75; 0,75
et 1,00.
On trouve pour l'année 1863 les nombres suivants
pour ces différentes catégories et pour la clarté moyenne
du ciel, soit à Genève, soit au Si-Bernard.
Archives, T. XX. — Juin 1864.
\u
RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
GENÈVE.
Jours Jiiui's Juui'S Jours Clarté
clairs, nuag. très-n. couverts, moy.
SAINT-BERNARD.
Jours Jours Jours Jours Clarté
clairs, nuag. Ircs-n. couverts, moy.
Dec. 1862.
2
5
4
20
0,76
9
4
5
13
0,58
Jauv. 1863
5
3
4
19
0,72
5
7
4
15
0 63
Février- ■ ■
14
8
2
4
0,32
22
1
]
4
0,18
Mars
7
6
4
14
0,58
8
6
2
15
0,58
Avril... .
11
3
5
11
0,52
6
4
10
10
0,.59
]\lai
1
8
5
11
(),.^6
4
2
8
17
0,69
Juin . . . .
6
5
7
12
0.59
3
7
7
13
0 65
Juillet.. .
16
10
3
2
0,31
7
9
8
7
0.47
Août ...
11
11
3
6
0.38
9
5
6
11
0,52
Septembre
9
/
4
10
0,51
8
5
3
14
0,57
Octobre . .
2
4
6
19
0,74
12
1
3
15
0,56
Novembre
0
3
6
21
0,83
8
5
7
10
0,50
Hiver». .
21
16
10
43
0,608
36
12
10
32
0,472
Printemps
25
17
14
36
0,552
18
12
20
42
0,623
Été
33
26
13
20
0.426
19
•21
21
31
0,548
Automne..
11
14
16
50
0,690
2«
11
13
39
0,545
Année . . •
90
73
53
149
0,570
101
56
64
144
0,547
Le ciel a été notablement plus clair que de coutume,
pendant l'année 1863; en effet, on ne compte en moyenne,
à Genève, que 61 jours clairs et 60 jours peu nuageux,
soit en tout 121 beaux jours, tandis qu'on en a compté
163 l'année dernière; le chiffre moyen des jours très-
nuageux et couverts est de 73 et de 171. Enfin le chiffre
qui représente la clarté moyenne du ciel est 0,638, d'a-
près les observations faites depuis 1847, avec un écart
probable de + 0,028 ; la différence de — 0,068 trouvée
pour l'année 1863 dépasse ainsi notablement les limites
de l'écart probable; elle dépasse aussi toutes les diffé-
rences négatives observées depuis 18'47.
POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-HERNARD. 135
Le nombre de jours de bi'ouillard, à Genève, a été
trouvé comme suit :
B.ouillaril
tout le jniiv.
Décembre 1862. . . 1
Janvier 1863 2
Février 2
Mars 0
Avili 0
, Mai 0
Juin.... 0
Juillet 0
AoiU 0
Septembre ..... 0
Octobre ... 3
Novembre 2
Année 10 20 30
lîi'uuillui'd
une
Nombre
util' di' la ji
:iuniée.
total.
5
6
2
4
1
3
0
0
1
1
1
1
0
0
0
0
0
0
G
0
7
10
3
.5
DE LA CAUSE PHYSIQUE DE L ÉPOQUE GLACIAIRE,
par E. Frankland. {Philosoplucal Magazine, Mai
1864.)
Il est peu de circonstances qui aient exercé plus d'in-
fluence sur l'état présent de la surface physique de notre
globe que la présence d'anciens glaciers, d'une étendue et
d'une grandeur qui n'ont aucun rapport avec leur éten-
due et leur grandeur actuelles. Celte présence signalée
pour la première fois en Suisse par Venelz et en Nor-
wége par le professeur Esmar, est devenue un fait ac-
quis à la science et on a fini par en trouver des traces dans
presque toutes les contrées du globe, même dans celles,
comme la Grande-Bretagne, où il n'existe plus de gla-
ciers quelconques. Nous ne suivrons pas l'auteur dans
les détails géologiques (]u"il dotme pour démontrer par
les traces qu'ils ont laissées de leur présence, l'existence
des anciens glaciers; c'est surtout en observant la direc-
tion des stries sur les roches movtonnccs, en particulier
en Norwége, qu'il a ajouté de nouvelles données à celles
qu'on possédait déjà à cet égard. Mais le point essentiel de
son travail est, comme nous l'avons déjà dit, de chercher
à expliquer comment il avait |>u se faire qu'à une époque
reculée, la surface de notre planète ail été si difl'érente de
ce qu'elle est actuellement, et quel a dû être sou état
thermique pour que de vastes masses de glace occupas-
sent alors des régions dont la pliqiart sont maintenant
recouvertes de riches pâturages et de récolles abondantes.
DE LA CAUSE PHYSIQUE DE L'ÉPOQUE GLACIAIRE. 137
DiiïôrentPS hypothèses ont été mises en nvanl pour
donner une explication de ce singulier phénomène. Four-
nier, admeilant que la température de l'espace n'est pas
uniforme, avait supposé que notre système planétaire, en
accomplissant son trajet à travers le monde stellaire,
passe par des régions tantôt plus chaudes, tantôt plus
froides. Dans cette hypothèse l'époque glaciaire serait sur-
venue pendant que le système auquel notre terre appar-
tient se trouvait passer à travers une portion de l'espace
relativement plus froide. D'autres savants ont émis l'idée
que la chaleur qui émane du soleil est sujette à varier et
que l'époque glaciaire était l'effet de ce qu'on pourrait ap-
peler la période solaire de froid. M. W. Hopkms est dis-
posé à admettre que l'époque glaciaire a pu provenir
d'une distribution différente des eaux et des terres fer-
mes, et en particulier d'un changement dans la direc-
tion des courants d'eau chaude cheminant des régions
tropicales vers les mers polaires ; changement qui a
pu suffire pour rendre certains climats plus froids qu'ils
ne le sont actuellement. Enfin le professeur Kâmtz es-
time qu'à l'époque glaciaire les montagnes étaient plus
élevées qu'elles ne le sont actuellement, le Mont-Blanc
atteignant, par exemple, une altitude de 20,000 pieds,
les formations secondaires et tertiaires ayant été pen-
dant cette époque déplacées de leurs sommets.
Toutes ces hypothèses ont contre elles de grandes ob-
jections géologiques, surtout quand on considère que le
phénomène de l'époque glaciaire s'est étendu sur pres-
que toute la surface du globe ; aussi n'ont-elles jamais
été acceptées complètement. Les deux premières surtout
sont fondées sur un principe qui repose lui-même sur
une conception complètement erronée des conditions né-
438 DE LA CAUSE PHYSIQUE
cessaires à la formation des glaciers. En effet, plusieurs
observateurs, et Tyiulall en particulier, ont montré que
In chaleur est aussi nécessaire que le froid à la formation
des glaciers, puisqu'il faut pour cette formation successive-
ment «ye/f^e, dégel H regel, et pour qu'elle s'opère avec une
grande activité, il faut même de grandes différences de
température. Tyndall n'indique point quelle peut-être la
cause de ces différences, mais il se contente de montrer
que les hypothèses en question sont non-seulement in-
suffisantes pour expliquer le phénomène, mais de nature
à amener un étal de choses qui aurait coupé' à leur
source les glaciers, en diminuant l'évaporation sur la-
quelle repose essentiellement leur existence. C'est seule-
ment une grande différence de température entre la
terre ferme et l'Océan qui peut, en augmentant l'activité
de l'évaporation, produire une grande extension des gla-
ciers.
'Mais, avant d'exposer la théorie de M. Frankland,
nous devons rappeler que d'autres physiciens avaient
cherché déjà, il y a douze ans environ, à expliquer l'épo-
que glaciaire d'une manière qui se rapproche beaucoup
de la sienne, du moins en un point; explication qu'il
passe sous silence, n'en ayant pas probablement eu con-
naissance.
Le point dont il s'agit, c'est qu'il n'est point nécessaire
de supposer un changement dans la température clima-
térique actuelle pour expliquer l'apparition des grands
glaciers, mais qu'il suffit simplement d'admettre la
présence d'une quantité beaucoup plus considérable de
vapeur aqueuse dans l'atmosphère. Il a dû en résulter
nécessairement une plus grande précipitation d'eau sous
forme de neige sur les hautes montagnes, et dès lors une
DE l'Époque glaciaire. 139
extension plus considérable des glaciers descendant de
ces montagnes.'
Arrêtnns-nousun instant sur ce point; nous passerons
ensuite au second, savoir la cause de cette abondance ex-
cessive de vapeur d'eau dans l'ataiosphére, point sur le-
quel M. Frankland émet de nouvelles idées très-ingé-
nieuses.
A l'occasion de deux communications intéressantes
faites à l'Académie des Sciences de Paris en 1851, l'une
par M. Colomb sur l'époque de l'apparition des glaciers
dans l'Europe centrale \ l'autre par M. Constant Prévost
sur l'apparition récente des glaciers, etc. ", je publiai,
soit dans le Compte rendu de l' Académie des Sciences^,
soit dans les Archives des sciences physiques et naturelles
de la Bibliothèque universelle^ quelques observations sur
ce sujet. Je montrai qu'il n'est point nécessaire de suppo-
ser que le globe terrestre eût, à l'époque de la période
glaciaire, une température différente de celle qu'il pos-
séde actuellement, qu'il pouvait même l'avoir un peu plus
élevée. Je démontrai également l'impossibilité des hypo-
thèses cosmiques comme conduisant à des résultats con-
traires à toutes les observations, elje cherchai à établir qu'il
n'y avait nullement besoin de recourir à d'autres causes
qu'à celles dont l'action nous est parfaitement connue, pour
expliquer la présence momentanée et la disparition des
glaciers dans certaines parties de la surface du globe, il
1 Comptes rendus de lAcadémie des sciences de Paris, t. XXXI,
p. 505.
'Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, t. XXXIII,
p. ôiA.
^Comptes rendus de lAcadémie des sciences de Paris, t. XXXIII,
p. 459.
^Archives des sciences physiques (Dibl, uMiv.),1851,l. XVIII, p.5.
140 DE LA CAUSE PHYSIQUE
suffisait (ie la présenne d'une plus grande proportion
d'humidité dans l'atmosphère pour produire une chute
d'eau beaucoup plus abondante, laquelle s'opérant sous
forme de neige sur les hautes montagnes, devait amener
dans les vallées un abaissement plus grand de tempéra-
ture et une extension plus considérable des glaciers. Je
citai à l'appui le fait bien curieux, et auquel on n'a pas ap-
porté l'attention qu'il mérite, de la marche progressive
très-rapide des glaciers observée dans différeLites vallées
(ies Alpes et en particulier dans celle de Chamounix, à la
suite des années exceptionnellement humides de 1816 et
de1817^ Et cependant les hivers de ces deux années, dont
l'été avait été si pluvieux, n'avaient point été rigoureux,
mais avaient été plutôt doux. C'est donc l'humidité, sur-
tout celle de la saison chaude, qui avait déterminé l'a-
vancement des glaciers.
« S'il a suffi de deux années consécutives, ajonlai-je,
plus humides que la moyenne pour déterminer un si
prodigieux accroissement dans les glaciers actuels, il est
facile de comprendre qu'il aurait suffi d'un certain nom-
bre d'années semblables, se succédant sans interruption,
pour que les glaciers de Chamounix remplissent cette
vallée et eussent finipar pénétrer jusque dans la vallée du
Rhône. En effet, dans les circonstances analogues à celles
qu'ont présentées les deux années consécutives de 1816
et 1817, il n'y a pour ainsi dire pour les montagnes d'où
proviennent les glaciers, que des hivers qui se succèdent
sans étés intermédiaires ; par conséquefit l'accumulation
des neiges doit y acquérir bientôt des proportions énor-
» BMiolhèqup. luiirerseUc, l.ll(181()), p. 167, et l.VIl (18181,
p. 248.
DE l'Époque glaciaire. 14-1
mes et produire cfMle iiiarclie si r.i pi dément progressive
des glaciers qui en descendent. »
Mais revenons à M. FrankUind. Il admet pour la
formation des glaciers Ip concours d'éléments ayant cha-
cun leur fonction propre ; l'Océan qui produit l'éva-
jioralion, le condenscnir qui est l'air sec des régions su-
périeures de l'atmosphère, et les hautes montagnes (jui,
recevant la neige, sont les vrais réservoirs de glace. L'au-
teur estime nécessaire de distinguer avec soin le rôle de
ces deux derniers éléments qu'on confond à tort l'un avec
l'antre. S'appuyant sur les expériences récentes de Tyn-
dali, il montre en particulier que le grand pouvoir rayon-
nant de la vapeur d'eau combiné avec la propriété que
possède l'air sec de laisser passer sans l'absorber la cha-
leur layonnante, explique comment la quantité de chaleur
énorme provenant de la condensation de la vapeur d'eau
dans l'air sec, s'échappe dans l'espace sans produire de
récliaufïemenl sensible dans le milieu où s'opère cette
condensation. Elle peut donc continuer à avoir lieu, tan-
dis qu'elle serait promptement arrêtée par l'accumulation
considérable de chaleur qui en résulterait si le rayonne-
ment ne faisait pas disparaître cette chaleur.
D'un autre côté, comme les conditions cosmiques de
notre terre et de notre atmosphère ne paraissent pas
avoir été le moins du monde modifiées depuis l'époque
glaciaire, on ne peut expliquer la présence, pendant une
période de temps considérable, d'une plus forte proportion
de vapeur aqueuse dans l'atmosphère qu'en la liant à une
température plus élevée des eaux de l'Océan pendant
cette période. Une semblable explication conduit néces-
sairement aux conséquences suivantes : 1" que l'époque
glaciale a dû exister sur toute la surface du globe ;
142 DE LA CAUSE PHYSIQUE
2° qu'elle a eu lieu ou du moins a cessé à une époque géo-
logique relativement récente; 3" qu'elle a été précédée
par une période d'une durée infiniment grande, pendant
laquelle l'action glaciaire n'existait point, ou du moins était
confinée aux régions d'une hauteur Irés-considéable ; 4"
que pendant toute la durée de l'époque glaciaire la précipi-
tation aqueuse de l'atmosphère a dû être beaucoup plus
grande et qu'à un moment donné la ligne des neiges
éternelles a dû élre beaucoup plus basse qu'acluellemonl;
5° qu'elle a été suivie d'une période qui s'étend jusqu'aux
temps actuels, dans laquelle l'action glaciaire est deve-
nue insignifiante.
Toutes ces conditions seraient donc les conséquences
d'un abaissement graduel de température de l'Océan, par
lequel il serait parvenu à sa température actuelle; de
sorte qu'on pourrait dire que /(< seule cause des phénomènes
deVéqoque glaciaire se trouverait dans la température plus
clouée que celle qu il a actuellement, quo V Océan aurait eue.
Il est évident {ju'unL' Icmpérature plus élevée des
eaux de l'Océan a dû accroître leur évaporation et aug-
menter par conséquent la quantité des précipitations
aqueuses dans l'atmosphère. C'est ce que l'auteur mon-
tre sans peine en mettant à contribution hss données
fournies par Dalton sur l'augmentation rapide de l'évapo-
ration avec l'élévation de la température, et en compa-
rant ce qu'a dû être cette évaporation avec ce qu'elle
est sous l'influence de la température moyenne actuelle
des mers. Il résulte de ces comparaisons qu'une tempé-
rature élevée de 20*^ F. seulement (un peu plus de il*
Cent. ) au-dessus de ce qu'elle est actuellement, aurait
suffi pour doubler l'évaporation d'une surface donnée
des eaux de l'Océan qui baignent les côtes de la Nor-
DE l'Époque glaciaire. 143
wége. Une auginenlalion semblable dans l'évaporalion,
accompagnée d'un accroissement correspondant de pré-
cipitation aiiuense, aurait plus (|ue suffi pour couvrir
de glaciers toute la côte occidentale et les fwrds de ce
pays, pourvu que les réservoirs de ces glaciers fussent
dans des conditions convenables. La question est donc
de savoir si une augmentation dans la température des
eaux de l'Océan n'aurait pas eu aussi pour effet d'ac-
croître jusqu'à une hauteur considérable, la température
moyenne de l'atmosphère, d'élever ainsi la limite des
neiges perpétuelles et de diminuer par conséquent l'é-
tendue des glaciers auxquels elles donnent naissance.
La réponse à cette question se trouve dans la propo-
sition suivante dont la vérité est prouvée par l'observa-
tion, à savoir qu'im accroissement de précipitation aqueuse
doit augmenter l'épaisseur de la couche permanente de
neige sjir les montagnes d'où proviennent les glaciers
et y abaisser la ligne des neiges perpétuelles. On sait déjà
que l'élévation à laquelle est située cette ligne ne dépend
point exclusivement de la température moyenne de l'at-
mosphère à la hauteur oîi elle est placée. Ainsi sous l'é-
quateur cette ligne se trouve coïncider avec une tempéra-
ture moyenne de 35" F. {1" C.) ; sur les Alpes et les
Pyrénées, cette température moyenne n'est que de 25° F.
( — 4° C.) ; enfin en Norwége sous la latitude de 68", elle
est seulement de 21" F. (—6' C). Qu'est-ce qui fait que
la tempéiature moyenne de la ligne des neiges éternelles
s'élève à mesure qu'on s'approche de l'équateui? M.
Hopkins attribue ce fait à la plus grande égalité de tem-
pérature en même temps qu'à la plus grande humidité de
l'atmosphère dans les régions équaloriales. Les déluges
de pluie qui tombent entre les tropiques surpassent de
14-4. DE LA CAUSE PHYSIQUE
beaucoup, comme on le sait, la soiimie des précipita-
tions aqueuses des régions tempérées ; par conséquent, la
quantité de neige, qui dans sa chute recouvre les mon-
tagnes interlropicalesest aussi proportionnellement beau-
coup plus considérable. On peut même trouver dans la
même latitude des exemples de l'influence qu'exercent
sur la hauteur de la limite des neiges éternelles l'abon-
dance des précipitations aqueuses et l'uniformité de la
température. Ainsi sur les côtes de la péninsule Scandi-
nave où la présence du Guif Slream rend l'hiver plus
doux et les précipitations aqueuses plus abondantes, la
limite des neiges perpétuelles est de 1050 pieds, par con-
séquent d'un quart de la hauteur totale moins élevée que
dans l'intérieur des terres où le climat est extrême et l'air
comparativement sec. II ne faut pas non plus perdre de
vue (|u'une précipitation aqueuse considérable est incom-
patible avec un été chaud, ce qui contribue à l'abaissement
de la limite dont il s'agit. Il est évident qu'il y a dû avoir
une époque où la température de l'Océan était si élevée
que la ligne des neiges perpétuelles atteignait à peine les
sommets des plus hautes montagnes; puis avec la dimi-
nution de cette température, la ligne a dû s'abaisser gra-
duellement jusqu'au moment, correspondant à l'époque
glaciaire la plus intense, où elle a atteint son niveau le
plusbas. Puis la température continuant à s'abaisser, l'é-
vaporation a diminué aussi; diminution qui, comme nous
venons de l'expliquer, a dû avoir pour effet d'élever de
nouveau la limite des neiges perpétuelles.
En résumé, suivant M. Frankland, l'époque glaciaire
a été placée entre deux époques non glaciaires : l'une an-
térieure où, quoique l'humidité fût énorme, la tempéra-
ture était encore trop élevée pour que les neiges perpé-
DE l'Époque glaciaire. 145
liielles pussent avoir leur liniile iiil'érieure bien bas; I au-
tre postéiieure, qui est l'époque aclu(!lle, où, (|uoi(jue la
température ne soit pas aussi élevée, riiumidilé, soit l'é-
vaporatioi), n'est plus assez consiilérable pour amener
un abaissement sullisant dans cette limite des neiges per-
pétuelles. Tous les phénomènes glaciaires seraient donc
provenus d'une manière normale du refroidissement gra-
duel de l'Océan passant d'une haute température à celle
qu'il possède actuellement.
Maitenant il reste à expliquer poui'quoi à une certaine
époque, les eaux de l'Océan ont dû avoir une température
proportionnellement plus élevée que celles qu'elles ont
actuellement. C'est ce que M. Frankland s'efforce de
faire en cherchante déterminer la différence qui a dû se
présentei' dans le refroidissement général du globe, entre
la partie solide de la surface de la terre et la partie liquide
quant à la manière dont ce refroidissement s'y est opéré.
Quatre circonstances toutes spéciales à la portion liquide,
ont dû jouer un rôle dans ce refroidissement, savoir la
conductibilité propre de l'eau, son pouvoir de propager
la chaleur par sa mobilité soit par courants, les disloca-
tions qui ont pu s'opérer de temps à autre dans la partie
solide formant le fond des mers, enfin la chaleur spéci-
fique même de l'eau.
La conductibilité propre de l'eau pour la chaleur peut
être regardée comme à peu près nulle, comparée à celle
des parties solides du globe terrestre ; maiscelte infériorité
est plus que compensée par la faculté que possède l'eau de
propager la chaleur par le mouvement de ses particules.
Sans doute, si la propagation de la chaleurnese faisait que
par des courants verticaux, quoique déjà bien plus pro-
noncée que dans des portions solides, elle ne serait pas
lie DE LA CAUSE PHYSIQUE
encore très-rapide ; mais elle est puissamment secondée
par les courants é(]ualoriaux et polaires ; d'où résulte que
la totalité de la chaleur qui est transportée du fond de
l'Océan à la surface est bien plus considérable que celle
que transmettrait une couche solide de granit de la même
épaisseur. L'auteur a essayé de comparer directement,
en prenant toutes les précautions nécessaires, un bloc
de granit et une masse d'eau de même forme et de
même volume, sous le rapport de leur facilité relative
à propager la chaleur de bas en haut, et il a trouvé que
les quantités de chaleur transmises respectivement oar
les deux masses, de leur base à leur sommet, dans le même
temps, étaient dans le rapport de i à 2,36. Mais il ne faut
. pas perdre de vue que, comme nous l'avons remarqué,
lorsqu'il s'agit de l'Océan, la différence est encore plus
grande, parce que la propagation de la chaleur y est beau-
coup facilitée parles courants équaloriaux et polaires. On
ne peut admettre néanmoins que le refroidissement du fond
de l'Océan ait pu s'opérer aussi vite que s'il avait été im-
médiatement exposé à l'air; d'où il résulte qu'il est très-
probable que le refroidissement séculaire de la terre à
travers l'Océan a dû se prolonger jusqu'à une période
géologique comparativement très-récente, et que peut-
être même il n'a pas encore actuellement cessé totale-
ment.
Ajoutons que la facilité avec laquelle la chaleur est
transportée par l'eau a pour résultat que l'accroissement
de la température, à mesure qu'on s'enfonce au-dessous de
sa surface, doit croître beaucoup moins rapidement que
pour le granit. Aussi est-il probable que la chaleur in-
téiieurede la terre doit exercer une influence encore plus
prononcée sur la tempéi-ature de la surface de l'Océar:,
DE L'ÉPOQUE GLACIAIRE. 147
nlors qii'p)|p n'fn fxctTc plus sur l;i loiinp(''rnlure df la
partie solide. Cette opinion liouve ;:n nouvel argument
en sa faveur dans le fait que la couche de vapeui' qui
recouvre la surface de l'Océan empêche, comme Tyndall
l'a prouvé, la chaleur rayonnante de s'échapper de la
surface solide de la terre, une surface d'eau et une sur-
face de granit de même température rayonnant égale-
ment bien la chaleur pourvu que l'air ambiant soit sec;
mais il n'en est plus de même si l'air est chargé de va-
peurs aqueuses, et dans ce cas la chaleur est retenue. Ainsi
donc pendant que la partie soFide de la terre perd essen-
tiellement par rayonnement la chaleur que lui ont com-
muniquée les rayons solaires, c'est par évaporation pres-
qu'exclusivement que la surface des mers perd celle qu'elle
a reçue également des rayons solaires, lesquels ont pu,
sans perdre leur chaleur, traverser la couche de vapeurs
qui recouvre cette surface. C'est donc là le moyen prin-
cipal par lequel se dissipe la chaleur de l'eau qui vient
renouveler aux réservoirs des glaciers leur provision de
neige.
M. Frankland discute quelques objections qu'on pour-
rait opposer à son système. Il montre que les pluies
abondantes de l'été, qui doivent résulter de la proportion
relativement plus considérable de précipitations aqueu-
ses, ne pourraient fondre la plus grande quantité de neige
qui tombe l'hiver, de manière à établir une compensa-
tion ; ainsi la pluie ne fond qu'une proportion insignifiante
de la neige qui tombe au Si-Bernard.
Les objections tirées de la nécessité d'admettre pour
rOcéan , à l'époque protozoïque, une température trop
élevée pour permettre la vie animale, ne i)araissent pas
non plus bien fortes; car, comme l'auteur le montre.
148 DE LA CAUSE PHYSIQUE
celte température a luujuurs dû être modérée par diffé-
rentes causes, et en particulier par l'énorme quantité
de chaleur que devait enlever l'évaporation alors si forte.
Quant à l'opinion de quelques géologues, que la pé-
riode glaciaire a dû exister à des époques géologiques
relativement très-reculées . quoiqu'elle soit fort contes-
table, elle ne serait point en opposition avec les idées
que l'auteur a émises. Il f.Vil une peinture de l'étal pro-
bable de la surface de la lerre à l'époque qui a précédé
l'apparition des glaciers, dans laquelle il la représente
comme recouverte de vapeurs chaudes et épaisses qui la
'protégeaient contre les rigueurs de l'hiver, en empêchant
la perte de la chaleur par rayonnement, ei en arrêtant
l'action directe des rayons solaires en été. Gel état dut
cesser graduellement à mesure que la période glaciaire
s'avançait, par le l'ail que la ligne des neiges perpétuelles*
descendait.
Remarquons encore que, quoique la quantité de cha-
leur mise en activité pendant la période glaciaire ait dû
être plus grande qu'elle ne l'a été postérieurement, ce-
pendant le froid des hivers dut être augmenté par la
chute des masses de neige considérables qui absorbaient
pour se fondre la chaleur des étés suivants et abaissaient,
par conséquent, la température moyenne des parties des
terres qui n'étaient pas très-éloignées des limites des
neiges perpétuelles. L'idée commune que l'époque gla-
ciaire a été une époque de froid n'est donc pas erronée,
quoique ce soit la chaleur et non le froid qui ail amené
celle époque. Au reste , ce n'est pas le seul exemple
qu'on ail du paradoxe plus apparent que réel que la
chaleur peut êtie la cause du froid. La machine qui fait
*
DE l'Époque glaciaire. 14-9
de la glace en employant ()our cela une source de chaleur
en est un autre exemple.
Nous ne suivrons pas M. Frankland dans quel(|ues con-
sidérations qu'il présente sur la probabilité ipie des [)lié-
nomènes anahtgnes à ceux qu'il vient de décrire et
d'expliquer, aient pu se passer sur d'autres planètes que
sur la nôtre, et en [)articulier sur la lune.
Nous préférons terminer cet extrait abrégé du travail
intéressant du savant anglais en ra|)pelanl qu'un savant
suisse, M. Escher de la Linlli, avait déjà énoncé en 185:2
une opinion qui rattache aussi la formation el la dispari-
tion des glacieis à riiitluence des mers méridionales. Il
est reconnu en Suisse que la fonte de la neige sur les
montagnes dépend d'un vent du sud très-chaud appelé
Fôhn. Les années pendant lesquelles ce vent souffle peu
ou point sont très-favorables à l'accroissement des neiges
et des,glaciers; et si ce vent ne soufflait jamais ou s'il ne
possédait pas la température élevée qu'on lui connaît,
le climat de la Suisse serait beaucoup pFus froid, et les
glaciers se développeraient de manière à couvrir une
grande partie de cette contrée.
Or le Fohn tire sa chaleur du centre de l'Afrique et
entr'autres du désert de Sahara. D'un autre côté, le sa-
vant Ritler, qui n'avait pas certainement en vue la théo-
rie des glaciers, admettait dans sa géographie de l'Afri-
que , qu'à une époijue très-récente le centre de en
continent était probablement sous les eaux et qu'il est
encore à l'état de passage de l'Océan au continent. Celte
opinion soutenue par M. Escher, qui avait émis l'idée
théorique d'un soulèvement lent mais récent du Sahara,
vient de recevoir une conflrmation par rii;spectiun qu'il
a faite lui-même sur place de ces localités en compagnie
Akchives, t. XX. — Juin 1864. iO
450 DE LA CAUSE PHYSIQUE
de MM. Desor el Marlins, inspection qui confirme tout à
fait l'hypothèse que le terrain du désert du Sahara a été
une fois le fond d'une mer. La présence de celte mer
au centre de l'Afrique était donc invoquée par M. Escher
pour expliquer dans nos contrées la période glaciaire
qui a pris fin lorsque celte mer a disparu. «Se fait-on
une juste idée, dit M. Desor dans l'intéressant récil qu'il
a donné de son excursion ei» Afrique»avec MM. Escher et
Marlins, des conditions climatériques imposées à l'Europe
par celle vaste étendue d'eau? On peut en juger par l'in-
fluence qu'exercent aujourd'hui les venls brûlants que le
Sahara nous envoie ei qui sont justement appelés man-
geurs de neige et deslrvcteurs des glaciers. Tant que le
Sahara fut couvert d'eau, jamais nos montagnes ne senti-
rent l'haleine embrasée dn fohn et du sirocco; les hivers
rarement combattus par un souffle attiédi pouvaient ac-
cumuler leurs neiges et leurs glaces et étendre au loin
leur empire. Mais quand le désert fut à sec, quelle dé-
bâcle a dû. se produire aux premières visites du fohn
dans les énormes glaciers de nos Alpes. ...»
Nous ne pouvons contester l'influence du fuhn; mais
cette influence ne pouvait être très-générale, et si elle
rend compte de la disparition des glaciers, elle n'explique
pas leur ap[)arition. Nous croyons donc avec M. Frankland
que c'est dans des conditions plus générales tenant à
la présence dans l'atmosphère d'une proportion beau-
coup plus grande de vapeurs aqueuses que celle quj
existe ailleurs, que se trouve la cause de la période gla-
ciaire. Celte opinion , que nous avions émise déjà en
4852, comme nous l'avons dit, en citant des observations
faites sur les glaciers dans les années humides, a été dé-
veloppée avec beaucoup de soin par le savant anglais qu^
DE l'Époque glaciaire. 151
l'a appuyée d'argiimpiits scierillliiines d'une grande va-
leur el qui, on particulier , nous paraît avoir explique
d'une manière Irès-lieureuse la cause de celle grande
luunidité atmosphérique à l'époque de la période gla-
ciaire.
A. De la Rive.
SUR
L'ABSORPTION ET LE RAYONNEMENT DE LA CHALEUR
PAR LES SUBSTANCES GAZEUSES
CONTRIBUTIONS A LA PHYSIQUE MOLÉCLLAlItE
PAR
(
M. J. TYNDALL
Considéré dans sos grands traits,- l'univers est occupé
par deux substances ou deux formes de substances: la
matière ordinaire et tangible de cet univers, et Téther in-
tangible et mystérieux dont cette matière e.>t entourée.
La tâche principale de la physique de l'avenir consistera
dans l'examen des relations de ces deux substances.
L'espérance d'arriver à quelque noticui sur l'origine
des ondes de l'éther, d'obtenir (piehpie donnée expé-
rimentale sur les molécules d'où partent les ondulations
lumineuses et calorifiques, a soutenu .M. Tyndall dans
les travaux qui l'ont occupé pendant ces cinq der-
nières années ; c'est cette espérance, plutôt que le désir
^l'augmenter le nombre des faits coimus relativement à
l'action de la chaleur rayonnante, qui l'a engagé à ces
recherches.
Il a déjà montré les énormes diniciiltés que l'on ren-
contre lorsqu'on veut étudier chez les corps gazeux le
^ Nous empninlons au jouriinl The Reader (26 mars 18Gi)
cet ex trait d'un nouveau travail (juc M. Tyndall a proseulé le. 17
mars à la Sociélé royale de Londres. Pour les mémoires précé-
dents voyez ^rc/«i;es 1805, l. XVI, p. 5 et l. XVIII, p. 85.
SUR l'absorption de la chaleur. 153
pouvoir d'.nbsorplion on d'émission pour la clialpiir rayon-
nante. Lorsqu'un gaz est lirjuéfié par conrlensalion, ou
qu'un liquido Psl solidifié par le fi'oid, les nnolécules
s'agrègent et s'attarlient les unes aux aulresen vertu de
forces qui étaient insensibles aussi longtennps que l'état
gazeux était maintenu. Mais quoique les molécules soient
ainsi unies les unes aux autres, l'étlier les entoure en-
core ; par conséquent si l'acte de radiation et l'acte d'ab-
sorption dépendent des molécules prises individuelle-
ment, ils conserveront leur pouvoir même après que
l'état d'agrégation sera changé. Si, au contraire, l'u-
nion mutuelle des molécules résultant de la force de
cotiésion, exerce une influence prédominante sur l'inter-
ception et l'émission de la chaleur rayonnante, alors
nous pouvons nous attendre à ce que les liquides se com-
portent, à l'égard de la chaleur rayonnante, autrement
que la vapeur dont ils dérivent. La première partie des
présentes recherches est consacrée à un examen étendu
de cette question. L'auteur a employé douze liquides
différents et a opéré pour chacun d'entre eux, sur cinq
couches variant d'épaisseur, depuis 2 centièmes de pouce
jusqu'à 27 centièmes de pouce. Les liquides étaient ren-
fermés, non pas dans des vases de verre, qui auraient
modifié la nature de la chaleur, mais entre des plaques
de sel gemme transparent, qui n'affectent que légère-
ment la radiation. La source de chaleur qu'il a employée
dans ces expériences comparatives, consiste en un fd
de platine porté à l'incandescence par un courant élec-
trique d'une intensité invariable. On déterminait d'abord
les quantités de chaleur rayonnante absorbées et trans-
mises par chacun des liquides pour les différentes épais-
seurs respectivesées. Puis on opérait sur les vapeurs
154. SUR l'absorption
de ces liquides, les quantités de vapeur employées étant
proportionnelles aux quantités de liquide traversé par la
chaleur rayonnante. Le résultai de celle comparaison
a élé, que pour une même qualité de chaleur, l'ordre
d'absorption des liquides et de leurs vapeurs est identi-
que. On n'a pas trouvé d'exceptions à cette loi, en sorte
que, pour déterminer la position qu'une vapeur occupe
dans la série relative au pouvoir d'absorption ou de ra-
diation, il suffit de déterminer la position du même corps
à l'état liquide.
Ce résultat prouve que la condition d'agrégation,
tout au moins quand il s'agit de l'état liquide, n'exerce
qu'un effet complètement de second ordre, conclusion
dont on reconnaîtra probablement l'importance majeure
pour la physique moléculaire. Elle a une portée spé-
ciale sur un point important et contesté. Si la position
d'un liquide comme corps absorbant ou rayonnant dé-
termine celle de la vapeur, la position de l'eau flxe celle
de la vapeur aqueuse. L'eau a été comparée avec d'au-
tres liquides, dans une foule d'expériences, et l'on a
trouvé que, comme corps rayonnant ou absorbant,
elle l'emporte sur tous les autres. Ainsi, par exemple,
une couche de sulfure de carbone de 0''",02 d'épais-
seur absorbe 6 pour cent, et laisse passer 94 pour
cent des rayons émanants de la spirale de platine incan-
descente. La benzine absorbe 43, et transmet 57 pour
cent des rayons provenant de la même source ; l'alcool
absorbe G7, et transmet 33 pour cent ; or l'alcool présente
un pouvoir d'absorption plus considérable que lous les li-
quides, à une exception près. Cette exception est l'eau.
Une couche de ce liquide présentant la même épaisseur
ci-dessus donnée, absorbe 81 pour cent, et transmet 19
ET LE RAYONNEMENT DE I.A CIIALKUR. 155
pour cent seulement. Si l'on n'eût jamais fait aucune
expérience sur la vapeur rl'eau, nous pourrions conclure
avec certitude de la manièie dont ce liquide se comporte,
qu'à poids égal, cette vapeur dépasse toutes les autres
par son pouvoir émisaif ou aborbant pour la chaleur
rayonnante.
Si l'on eramine ensuite rapidement la relation entre le
pouvoir d'absorption et de radiation de différentes subs-
tances et leur constitution chimique, on trouve que pour
les six premières substances parmi celles qui ont été
examinées, le pouvoir émissif et absorbant augmente
en même temps que le nombre des atomes dans la
molécule composée. Ainsi le sulfure de carbone a f\
atomes, le chloroforme 5, l'iodure d'éthyle 8, la
benzine 12 et l'amylène 15 atomes dans leurs molé-
cules respectives, or l'ordre de leurs pouvoirs de rayon-
nement et d'absorption est le même que celui que nous
venons d'indiquer, le sulfure de carbone étant le plus
faible, et l'amylène le plus fort des six. Cependant l'al-
cool surpasse la benzine comme absorbant, quoique sa
molécule ne soit composée que de 9 atomes; mais,
d'un autre côté, sa molécule est rendue plus complexe
par l'introduction d'un nouvel élément : la benzine con-
tient du carbone et de l'hydrogène, tandis que l'alcool
contient du carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène. Ainsi
ce n'est pas seulement le nombre d'atomes qui joue un
rôle dans l'absorption et le rayonnement , mais on doit
tenir compte encore de la complexité de la molécule.
L'auteur attire particulièrement l'attention des chimistes
sur la molécule d'eau, car la manière dont se comporte
cette substance à l'égard de la chaleur rayonnante est
156 SUR l'absorption
parfailemenl anormale, si la fijrmule chimique qui lui
est assignée est exacte.
Sir Willi.im (Terschel a fait la découverte importante
qu'an (lel:'i des limiles de l'extrémité rouge dans le spectre
solaire, il existe des rayons d'une forte puissance calo-
rifique, incapables d'exciter les nerfs de la vision. I>'an-
leur a examiné la manière dont se comportent ces rayons,
vis-à-vis de certains corps, (]ni sont parfaitement opa-
ques à la Inmière. En dissolvant de l'iode dans le sul-
fure de carbonp, il a obtenu une solution qui interceptait
enlièremenl la lumière des flammes les plus brillantes,
tandis que pour les rayons ultra-rouges du spectre, cette
solution d'iode était parfaitement diathermane. I.e bi-
sulfure de carbone transparent, qui est hautement per-
méable à lachaleuremployée dans ce cas, exerce la même
absorption que la solution opiujue. On a placé un prisme
creux rempli de ce liquide opaque sur le parcours du
rayon émanant d'une lampe électrique: le spectre lumi-
neux était complètement intercepté, mais le spectre ca-
lorique était reçu sur un écran où Ton pouvnil Texami-
upr. Lorsqu'il tombait sur iH)e pile Ihermo-éleclrique,
sa présence se manifestait par la déviation immédiate
fl'un galvanomètre même peu sensible.
Quelle est donc la signification physique de l'opacité et
fie la transparence relativement à la lumière et à la
chaleur rayonnante? Les rayons lumineux du spectre dif-
fèrent do ceux qui ne le sont pas. seulement par leur
période d'ondulation. La sensation de la lumière est ex-
citée par des ondes de l'éther qui sont plus courtes et
qui se succèilent plus rapidement que celles qui tombent
au delà du rouge extrênie. Mais comment l'iode arrête-l-
il les premiers et laisse-t-il passer les derniers? La ré-
ET LE RAYONNEMENT DE LA CHALEUR. 1 T)?
ponse h cellp (|iipsti()ii est sniis-'iuciin iluiiteqne les ondes
inierceplées sont celles floiil I.i fliirée périodique roïn-
cide avec les pi-riodes d'oscillalion possibles anx atomes
d'iode dissout. Les forces répulsives qui maintiennent ces
atomes n distance, sont de telle natnre qu'elles les forcent
;i vibrer suivant des périodes déterminées, et quand ces
périodes sont isochrones avec celles des ondes de l'éther,
ees dernières sont absorbées. Ainsi on peut dire d'une
manière abrégée, que chez les liquides et les gaz, la trans-
parence est synonyme avec la discordance , et l'opacité
est synonyme avec la concordance (\e^ périodes ondula-
toires de l'éther et des molécules du corps en présence.
Tontes les substances transparentes et incolores doivent
leur Iransparence au désaccord qui existe entre la durée
d'oscillation de leurs molécules et celles des ondes de
tout le spectre visible. On peut conclure de la transpa-
rence habituelle des corps composés à la discordance gé-
nérale des périodes de leurs vibrations avec les périodes
des ondes lumineuses, tandis que leur opacité pour les
rayons ultra-rouges prouve la concordance avec les pé-
riodes des ondes au delà du rouge L'eau est un exemple
frappant de cette transparence et de cette opacité. Elle
est éminemment transparente aux rayons lumineux, ce qui
démontre l'incapacité de ses molécules d'osciller dans les
périodes qui affectent fa vue. Elle est hautement opaque
pour les ondulations ultra-rouges, ce qui prouve le syn-
chronisme de ses périodes propres avec celles des ondes
plus longues.
Par conséquent, si l'on reconnaît que l'eau est opaque
pour le rayonnement d'une certaine source, c'est une
preuve que les molécules d'où émane le rayonnement,
doivent osciller dans ce qu'on pourrait appeler les pé-
158 SUR 1.' ABSORPTION
riodes ullra-roiiges. Appliquons celte épreuve au rayon-
nement fl'une flamme (riiydrogène. Celle flamme est
principalement formée de vapeur aqueuse incandescenle,
dont la température calculée par M. Bunsen est de 3259":
en sorte que, si la iransniission augmenlail avec la tem-
pérature, on poiurail s'attendre à ce que le rayonnement
delà flamme fût fortement transmis par l'eau. Or, tandis
qu'une couche de sulfure de carbone de 0,07 pouces d'é-
paisseur transmet 72 pour cent de la cliaL-ur incidente,
et que tons les autres liquides examinés, transmettent plus
ou moins de chaleur, une couche d'eau de la même
épaisseur est enlièrement opaque pour le rayonnement
de la flamme. Ainsi on peut admettre qu'il y a a(;cor(l
enlre les périodes vibraloires des molécules d'eau froide
et de celles de la vapeur aqueuse à une température
de 3259° C. Mais on a déjà démontré que les périodes
de l'eau sont ullra-rouges — par conséquent celles de
la flamme d'hydrogèno doivent être aussi ullra-rouges.
L'absorption que i'air sec exerce sur la chaleur émise
par une spirale de platine rendue incandescente par l'é-
lectricité, a été trouvée insensible, tandis que celle de
l'air ordinaire iioii desséché était de 6 pour cent. En sub-
stituant à la spirale de platine, une flamme d'hydro-
gène, l'absorplion par l'air sec demeure encore insen-
sible, tandis que celle de l'air non desséché s'élève di21
pour cent du rayotmemenl ciilie>\ La température de la
flamme d'hydrogène élail, comme nous l'avons admis, de
3259° G. ; celle de la vapeur d'air aqueuse 20° C. Donc
on peut conclure (pie lorsque la température de la vapeur
aqueuse s'élève de 20° C. à 3259'^ C, celle augmentation
est appliquée à un accroissement d'amylitudc , et non
ET LE RAYONNEMENT DE LA CHALEUR. 109
pas à l'inlroduclioii de périodes plus rnpides dans le
rayonnement.
Le rôle qne In vapeur aqueuse joue dans l'économie de
la nature est beaucoup plus étonnant qu'on ne le sup-
posait jusqu'ici. Pour entretenir la végétation sur la
terre, les rayons actiniques et lumineux émanant du so-
leil doivent pénétrer notre atmosphère, et la vapeiu*
aqueuse est éminemment transparente pour cette espèce
de rayons. Les rayons violets et ultra-violets sont libre-
ment transmis. — Pour proléger la végétation d'un refroi-
dissement destructif, les rayons terrestres doivent être
arrêtés dans leur radiation vers l'espace stellaire; et cet
office est rempli par In vapeur aqueuse répandue dans
l'air. Cette substance est le grand modérateur de la
température terrestre, elle empêche des variations ex-
trêmes, et obvie aux contrastes entre le jour et la nuit,
qui rendraient la vie insupportable. Mais nous pouvons
aller plus loin que ce fait général ; nous savons mainte-
nant que le rayonnement de la vapeur aqueuse est par-
ticulièrement intercepté par l'eau, et réciproquement,
que le rayonnement de l'eau l'est aussi par la vapeur
aqueuse, il suit de là que l'acte même du refroidisse-
ment nocturne qui produit la condensation de la vapeur
aqueuse sur la surface de la terre, recouvrant pour ainsi
dire cette surface d'un vernis d'eau liquide, donne à la
radiation terrestre ce caractère particulier qui le rend
incapable de traverser l'atmosphère et de se perdre dans
l'espace.
Et ici nous arrivons à une question de physique mo-
léculaire qui attire actuellement l'attention d'hommes
éminents et distingués. En faisant tomber les rayons
violets et ultra-violets du spectre sur le sulfate de quinine.
160 SUR l'absorption
et d'aiilrps substances, M. le prof. Stokes a obtenu le
rhangemenl ries périodes de ces rayons. On a fait des
tentatives pour produire un résultai semblable à l'autre
extrémité du spectre, c'est-à-dire pour convertir les ondu-
lations ultra -rouges en périodes capables d.'exciter la vi-
sion. Mais jusqu'ici on n'y a pas réussi. Dans l'opinion
de M. Tyndall, un pareil changement oe période se pro-
duit lorsqu'un fil de platine est chauffé au blanc par une
flamme d'bydrogèfie. Dans cette expérience fréquente, il
se produit une conversion de longues périodes en cour-
tes périodes. On rend véritablement visibles des pé-
riodes qui étaient invisibles. Le changement de réfran-
gibililé qui se produit ici, diffère de celui que M. Stokes
a découvert. [)remièrement parce (]u'il a lieu en sens
inverse, et secondement par la circonstance que le pla-
tine est réchauffé par la collision des molécules aqueu-
ses avant que leur chaleur ail pris la forme rayonnante.
Mais on ne peut douter que le même effet ne se produi-
sît par de la chaleur rayonnante présentant les mêmes
périodes, pourvu que le mouvement de l'élher pût être
rendu suffisamment intense. En principe, l'effet est le
même lorsque le fil de platine est frappé, soit par une par-
ticule de platine, soit par une particuh^ d'éther, si elles
oscillent avec la même vitesse périodique.
En plongeant un f\\ de platine dans une flamme d'hy-
drogène, nous le rendons incandescent, et par con-
séquent nous déterminons de plus courtes périodes dans
la radiation. Ces périodes, comme nous l'avons vu, sont
en discordance avec l'eau ; par conséquent nous pou-
vons en conclure que la transmission au travers de l'eau
sera plus considérable si l'on place le fil dans la flamme
que si Ton ne le place pas ; l'expérience confirme la
ET LK liAYONi\EMl':NT iJE LA CHALEUR. It.l
vérité fie celte conclusion. L'enii qui est ()[);u|U(' (l;ins le
premier cas,- permet le passage de G pour 100 des rayons
émanant de la flamme munie de la spirale. Une laine
mine»' d'un verre incolore ipii iransmellail 58 pour 100
de la ladialion de la flamme d'hydrogène, laissait passer 78
pour 100 quand on em[)loyait la spirale. M. Knoblaucli et
iMelloni ont trouvé que le verreétait moins transpai'enl[)Our
une simple flamme d'alcool que pour la même flamme
contenant une spirale de platine ; mais Melloni a montré
plus tard que le résultat n'est pas général, et que le verre
noir et le mica noir sont positivement plus diathermanes
pour les raytms émanant de la tlamme d'alcool seule.
La raison de ce fait est évidente. Le verre noir et le mica
noir doivent leur teinte à la présence de charbon diffusé
à leur intérieur. Ce charbon, comme l'a prouvé Melloni,
est jusqu'à un certain degré transparent pour les rayons
ultra-rouges, et iM. Tyndall a réussi à obtenir le passage
de 40 ou 50 pour 100 des rayons émanant de l'hydro-
gène au travers d'une couche de charbon qui intercep-
tait la lumière des flammes les plus brillantes. Les pro-
duits de la combustion de l'alcool sont l'acide carbonique
et la vapeur d'eau, dont la chaleur est presque entière-
ment ultra-rouge. Pour une radiation de cette nature, le
carbone est transparent à un degré considérable, tandis
qu'il esta peu près opaque pour les rayons de la spirale
de platine. Ainsi, en introduisant un fil de platine dans
la flamme, on augmente à la fois la transparence du
verre lui-même et l'opacité du carbone qu il contient;
mais l'augmentation d'opacité snipasse l'augmentation
de transparence, et la différence reste en faveur de la
première.
On ne peut donner d'exemple [)Ius frappant de cette
162 SUR l'absorption
effet de la coïncidence des périodes que celui du rayon-
nement de la flamme d'oxyde de carborie. Dans ce cas le
produit de la combustion est l'acide carbonique; or,
même l'acide carbonique qui se trouve dans l'atmos-
phère exerce un effet puissant sur les rayons provenant de
cette flamme : une quantité de gaz dont la densité n'était
que 1/30 d'atmosphère, contenue dans un tube en laiton
poli de 4 pieds de long, interceptait 50 pour 100 de la
radiation d'une flamme d'oxyde de carbone. Relativement
à la chaleur émanant d'un corps solide, le gaz olefiant est
incomparahlenient plus absoibantque l'acide carbonique ;
en effet, pour cette espèce de chaleur, ce dernier gaz est
de tous les gaz composés, h une exception près, Tab-
sorbant le plus l'-iible. Pour les rayons d'une flamme
d'hydrogène, le gaz olefiant a encore un pouvoir absorbant
double de l'acide carbonique, mais pour les rayons d'une
flamme d'oxyde de carbone, l'acide carbonique absorbe
50 pour 100, tandis que le gaz olefiant n'absorbe pas 24
pour 100, les deux gaz présentant une tension de 1 pouce
de mercure. Ainsi on a la preuve que les périodes de
l'acide carbonique à une température de 20° C, coïnci-
dent avec celles du même gaz à une température supé-
rieure à 3000°; ces périodes d'oscillation du gaz incan-
descent ou froid appartiennent à la partie ultra-rouge du
spectre.
On comprendra, d'après ce qui précède, l'impossibilité
qu'il y a à étudier l'influence exercée par la température
sur In transmission de la chaleur si l'on emploie dès
sources calorifiques différentes. 11 faut conserver la même
nature d'atomes oscillants dans toute une série d'expé-
riences. On peut y parvenir en réchauffant un fil de
platine par un courant électrique, car on peut en faire
ET LE RAYONNEMENT DE LA CHALEUR. 163
varior In tompéralnn^ cnlrc h^i^, lirnilos !os plus écar-
tées. L'opacité coriipaivilive de noîie série de va()eiirs
pour les rayons ultra-rouges, monl'-e la concordance
générale des oscillations de ces vapeurs avec les ondu-
lations ultra-rouges. I^ar conséquent, en chauffant gra-
duellement un fil de platine depuis la non-incandes-
cence jusqu'au rouge blanc, on doit augmenter graduel-
lement la discordance des ondulations qui en émanent
avec les oscillations de nos vapeurs, et par suite augmenter
la transparence de ces dernières. L'expérience confirme
pleinementcetteconclusion. De l'étheiformique, par exem-
ple, absorbe 45 pour 100 des rayons émanant de la spirale
chauffée à un rouge à peine visible, 32 pour 100 quand la
spirale est au rouge, 26 pour iOO quand la spirale est
au rouge blanc, et 21 pour 100 quand la spirale est
portée à une température voisine du point de fusion.
On a rencontré dans le cours d^ ces expériences des cas
remarquables de renversement de température. Ainsi pour
l'incandescence à peine visible, l'éther formique est plus
opaque que l'éther sulfurique ; pour le rouge vif, ces deux
substances sont également transparentes, tandis qu'au
rouge blanc, et encore mieux prés de la température de
fusion, l'éther sulfureux est plus opaque que l'éther for-
mique. Ce résultat donne une idée claire des relations
de ces deux substances avec l'éther lumineux. A mesure
que l'on introduit des ondes à périodes plus courtes,
l'opacité de l'éther sulfurique augmente rapidement;
c'est-à-dire que la concordance avec les courtes ondula-
tion est plus exacte que pour l'éther formique. De là
nous poiivons conclure qu'en somme les molécules d'é-
ther formique oscillent plus lentement que celles de
l'éther sulfurique.
IG^ SUR l'absohption
En prenant pour source de chaleur un cube de Leslie
rempli d'eau bouillante et revêtu de noir de fumée,
l'opacité de l'élher formique comparé à l'éllier sulfuri-
que était parfaitement évidente. Pour cette mêaie source
la position du chloroforme relativement à l'iodure de mé-
thyle était intervertie. En elTet, avec une spiiale au rouge-
bianc, l'absorption du chloroforme était de 10 pour cent,
celle de l'iodure de méthyle 16 pour cent, tandis que
avec le cube noirci l'absorption du chloroforme était de
22 pour cent,. celle de l'iodure de méthyle 19 pour cent
seulement. Ce renversement n'est pas la conséquence de
la seule différence de température; car, en employant
comme source un fil de platine porté à la température de
l'eau bouillante, l'iodure de méthyle était le meilleurab-
sorbant. Toutes les expériences faites jusqu'ici tendent à
prouver que la chaleur émise par le noir de fumée est
dans un synchronisme spécial avec le chloroforme. Avec
le cube à 100" C. revêtu de noir de fumée, l'absorption
pour le chloroforme est plus de trois fois celle du sul-
fure de carbone ; pour le rayonnement de la partie la
plus lumineuse d'une flamme de gaz, l'absorption parle
chloroforme est encore considérablement supérieure à
celle du sulfure de carbone ; tandis qu'avec une lampe
de Bunsen dans laquelle la libre admission d'air empêche
la présence de particules de carbone incandescent, l'ab-
sorption par le sulfure de carbone est presque double
de celle du chloroforme. Ainsi dans ce cas la sup[)res-
sion des particules de carbone a presque doublé la trans-
parence relative du chloroforme. En éprouvant le rayon-
nement émanant des différentes parties de la même
flnmme, on a trouvé que pour la base bhnie le suUure
de carbone est plus opaque que le chloroforme, tandis
ET LE RAYONNEMENT DE LA CHALEUR. 165
que rinveise a lieu pour toutes les autres parties de la
llaunne. Le sulfure de carbone est aussi plus opaque
pour les rayons d'une très-petite llamme de gaz consis-
tant en une base bleue et un très-petit soinaiet blanc, et
son opacité est tout à fait prononcée (juand on em-
ployé comme source une flamme de sulfure de carbone.
En comparant la radiation d'un cube de Leslie revêtu de
colle de poisson a.vec celle d'un autre cube semblable,
mais recouvert de noir de fumée, tous deux à une tempé-
. rature de 100°G., 0[i a trouvé sur onze vapeurs qu'à l'ex-
ception d'une d'entr'elles, toutes absorbaient plus énergi-
quement la radiation de la colle de, poisson; la vapeur
qui fait exception est le chloroforme. On peut remarquer
que toutes les fois que par un changement de source on
intervertit la position d'une vapeur comme absorbant, la
position du liquide d'où cette vapeur dérive est changée
de la même manière.
Il y a encore un point sur lequel l'avis d'expérimenta-
teurs éminents est partagé : c'est de savoir si la chaleur
rayonnante à une température de 100° est monochroï-
que ou ne l'est pas; quelques physiciens l'affirment, d'au-
tres le nient. Une longue série d'expériences a permis à
M. Tyndall d'établir qu'il n'existe probablement pas deux
substances à la température de 100" qui émettent la même
qualité de chaleur. Par exemple, la chaleur émise par
la colle de poisson diffère de celle du noir de fumée ;
celle du drap ou du papier n'est pas la même que
les deux précédentes. Un autre sujet de discussion c'est
de savoir si le sel genwne est également diathermane
pour toutes les espèces de rayons ; quelques observa-
teurs ont signalé des différences que d'autres observa-
teurs ont attribuées à des variations dans Tincideuce des
Archives, T. XX. — Juin 4864. 11
-166 SUR l'absorption
rayons directs. MM. de la Provoslnye et Desains ont dé-
fenrlii la première manière de voir, tandis que Melloni et
M. Knoblaiich soutiennent la dernière. L'anteur a examiné
cette question en ne faisant varier que la température de la
source ; sa position, sa distance, toutes les autres circons-
tances, en un mot, restaipnt les mêmes ; et ses expériences
ont prouvé que le sel gemme participe jusqu'à un certain
degré au défaut de toutes les autres substances : il n'est
pas parfaitement diatermane, et il est plus opaque pour
les rayons d'une spirale au rouge sombre que pour
ceux d'une spirale au rouge blanc.
L'auteur consacre une partie de son mémoire aux re-
lations entre le rayonnement et la conductibilité. En dé-
finissant le rayonnement interne ou externe par la com-
munication du mouvement des molécules vibrantes à
l'éther, il arrive par des raisonnements théoriques à la
conclusion que les corps qui ont le plus de pouvoir
émissif doivent être les plus mauvais conducteurs. Un
examen général des faits montre qu'ils s'accordent avec
cette conclusion. Les substances organiques ont un
grand pouvoir de rayonnement et sont en même temps
de très-mauvais conducteurs. Les métaux comparés à
leurs composés, sont de bons conducteurs, mais leur
pouvoir émissif est plus faible. Parmi les liquides,
l'eau est probablement le plus mauvais conducteur;
c'est en même temps le liquide le plus rayonnant. Parmi
les solides, l'argent est le meilleur conducteur elle
moins rayonnant de tous. L'auteur trouve dans les excel-
lentes recherches de MM. de la Provostaye et Desains une
illustration remarquable de ce qu'il considère comme la
loi naturelle : les molécules qui communiquent à l'éther
la plus grande partie de leur mouvement, ou en d'autres
ET LE RAYONNEMENT DE LA CIIALEUU. 107
termes, qui rayonnent le plus, sont celles qui sont le
moins propres à se communiquer le mouvement les unes
aux autres, ou en d'autres termes, ce sont celles qui con-
duisent le moins bien la chaleur.
SUR
L'INFLUENCE DE LA CONDENSATION
DANS LES EXPÉRIENCES SUR LA DIATHERMANSIE
PAR
M. G. MAGNUS '.
M. Tyndall- a annoncé qu'il connaissait depuis des an-
nées rinlluence exercée par la condensation delà vapeur
sur la pile thermo-électrique, influence qui a été l'objet
de mes recherches. Il est à regretter que M.Tyndall n'ait
jamais mentionné cette circonstance importante dans ses
nombreuses publications sur le rayonnement de la chaleur,
et qu'il n'ait pas fait connaître les précautions prises par
lui pour éviter cette influence perturbatiice lorsqu'il re-
foulait ou aspirait de l'air au ti-av-ers de tubes ouverts
à leurs deux extrémités.
M. Tyndall a remis ses expériences en mains de M.
• Ti'aduction d'une note insérée dans les Annales de Poffgen-
durff {\.. CXXI, p. 186; à In suite du Mémoire Sur la comlema-
iioti de la vapeur à la surface des corps solides, (jiii a été repi-o-
duil dans le dernier numéro des Arcliircs, p. 15 Quant aux
articles antérieurs relatifs à l'iiiléressanle discussion qui s'est
élevée entre M. Magnus et M. Tyndall sur la diathermansie de la
vapeur d'eau, voyez Archives, 18G2, t. XV, p. 20; 1HG3,
l. XVIH, p. 50 et p. 83.
-' Vhilosophical Magazine, juillet 1805, t. XXVI, p. 44.
SUR l'influence de la condensation. 169
Frankland', afin, dit-il, qu'il constatât, qu'il n'avait pas
«pris le chaud pour le froid et le froid pour le chaud.»
Il me semble qu'une pareille constatation n'était pas né-
cessaire. Je n'ai pas supposé une telle erreur, mais j'ai
dit seulement qu'en répétant les expériences de M. Tyn-
dall, je n'avais pas imc seule fois réussi à obtenir le même
résultat que lui. Je conclus de là que dans ces expérienes
et dans celles que M. Frankland a répétées, une circons-
tance quelconque, dont jusqu'ici il n'a pas été tenu compte,
ou tout au moins qui n'a pas été mentionnée, a exercé
une influence. M. Tyndall voit ailleurs la cause de ce que
je n'ai pas réussi à obtenir les mêmes résultats que lui.
Il l'exprime par une comparaison en disant ^ qu'il pèse
sur une balance qui donne le milligramme, tandis que
j'en emploie une sur laquelle on ne peut peser que des
livres \
C'est à d'autres que moi qu'il appartient de juger
jusqu'à quel point M. Tyndall est en droit de faire cette
com araison de ses travaux avec les miens. Je crois être
certain que mes appareils, aussi bien la pile thermo-
» Philosophical Magazine, juiWel 1863, t. XXVI, p. 44.
' Ib. p. 53.
^ Il est remarquable que l'on ne puisse actuellement dire
quelle est, d'après M. Tyndall, la différence d'absorption, de l'air
et de l'air humide. Dans le mémoire inséré dans le Philos. Ma-
gazine t. XXIV, p. 426, il dit, à propos d'expériences sur l'air at-
mosphérique, que la vapeur d'eau absorbe certainement dans cer-
tains cas 60 fois autant de rayons calorifiques que l'air où elle se
trouve, et dans le Philos. Magazine, t. XXV, p. 285, il est dit :
«Atome pour atome, l'absorption de la vapeur d'eau est 16000 fois
aussi grande que celle de l'air. » Dans le Philosophical Magazine,
t. XXVI, p. 36, M. Tyndall estime l'absorption de la vapeur
d'eau contenue dans un tube de 4 pieds de large à 4,2 pour 100
ou à 6 pour 100 de la radiation totale.
170 SUR l'influence de la condensation.
électrique que le galvanomètre, sont au moins d'une sen-
sibilité égale aux siens, et quant à ma méthode que n'attei-
gnent point toutes les objections qu'il a soulevées, je dois
la considérer comme meilleure, car elle évite l'emploi
de plaques bygroscopiques de sel gemme qui, même
lorsqu'elles restent sèches, nuisent à la précision des ob-
servations parce qu'elles laissent passer seulement une
partie de la chaleur incidente. Malgré la réfutation de M.
Tyndall je crois pouvoir conclure avec certitude que,
comparé à l'air sec, l'air contenant de la vapeur aqueuse
présente seulement une infériorité sans importance dans
la proportion de rayons caloriûques transmis.
NOTICE
SUR
LA CONSTITUTION DU SOLEIL
PAR
M. G. MAGNUS. ^
Déjà en 1795 W. IlerscheP a émis l'idée que le Soleil
est formé d'nn jioyati obscur entouré d'une atmosphère
ou photosphère «l'où émanent la lumière et la chaleur.
Entre cette photosphère et le noyau, il admet encore la
présence d'une atmosphère réfléchissante, dont la réfle-
xion empêche la lumière de la photosphère d'arriver au
noyau. Arago^ en exposant cette hypothèse, qu'il donne
comme généralement acceptée*, remarque que la pho-
tosphère détermine le bord extérieur du Soleil, mais
qu'elle est elle-même entourée d'une atmosphère dia-
phane, ce qu'il conclut de l'observation des protubéran-
ces lors des éclipses totales du Soleil. HerscheP dit que
la photosphère n'est ni liquide ni gazeuse, mais qu'elle
consiste en nuages lumineux. D'après nos connaissances
actuelles sur le rayonnement de la lumière et de la cha-
leur, il est diflicile d'admettre que la photosphère d'où
iTiaduit ihs Annales de PoggenJoif, mars 1864, l. CXXI,
p. 310.
2 PhUo.'^ophical Transactions for 1795, p. 42.
^ Astronomie populaire l. II. p. 94.
"* IhuL p. 145.
5 Phïlos. Transact. for 1795, p. 71.
175 NOTICE SUR
émane la chaleur solaire, n'eût pas chauffé jnsqii'à l'in-
candescence le noyau qu'elle enveloppe. L'atmosphère
réfléchissante intermédiaire dont on supposait l'existence,
pourrait bien arrêter le passage de la lumière, mais non
pas le réchauffement progressif du noyau. C'est donc
avec raison que M. Kirchhoff ^ dit que cette hypothèse,
imaginée pour l'explication des taches du Soleil , est
en contradiction si complète avec nos connaissances
physiques, que l'on devrait la rejeter même si l'on ne
pouvait arriver à rendre compréhensible d'une autre
manière le phénomène des taches du Soleil.
M. Kirchhoff a été conduit par ses recherches sur le
spectre solaire, à admettre que le Soleil consiste en un
noyau solide ou liquide, porté à l'incandescence la plus
élevée, et entouré d'une atmosphère diaphane à une tem-
pérature un peu inférieure.
Je ne sache pas que l'on ait jusqu'ici déduit de la na-
ture de la chaleur qui émane du Soleil, une conclusion
sur sa constitution ; on ne pourrait guère mentionner que
les observations du R. P. Sechi' sur ce que les pôles
émettent moins de chaleur que l'équateur du Soleil.
Quelques expériences que j'ai entreprises sur le rayon-
nement calorifique, permettent, je crois, des vues nou-
velles sur la constitution de ce corps céleste.
Si l'on observe la chaleur qui émane d'une flamme de
gaz non éclairante, et si l'on y introduit un peu de soude
qui, comme on le sait, la rend fortement lumineuse, on
voit en même temps que le rayonnement calorifique aug-
mente. L'expérience était disposée de telle sorte que l'on
' Denkffchnfli'i} der Bcrliner Arad. derWiss. 1861, p 85.
2 Comptes irndm de l'Acad. des sciences , l. XXXV, p. G06 et
t. XXXVl, p. 059.
LA CONSTITUTION DU SOLEIL. 173
comparait toujours une place détermince de la flamme de
soude, avec la même place de la llamme non éclairanle,
et cela de manière que la soude même introduite dans
la flamme ne pût pas rayonner sur la |)ile thermo-élec-
Irique qui servait à l'observalioii. Evidemment dans ce
cas, une partie de la ch&leur de la flamme était employée
h porter à l'incandescence ou à vaporiser la sonde et la
lame de platine sur laquelle elle se trouvait, en sorte
qu'en somme la flamme possédait une température plus
basse qu'auparavant lorsqn elle n'était pas lumineuse,
et cependant elle émettait alors à peu près un tiers de
chaleur de plus que précédemment.
Il se peut que la soude soit contenue dans la flamme à
l'étal de vapeur, ou que ce soient des particules enlevées
à ce corps qui augmentent le pouvoir éclairant. Quoi qu'il
en soit, je choisis, pour abréger le discours, la désigna-
lion de vapeur de soude.
En introduisant à la place de cette vapeur un disque
de platine dans la partie de la flauiine que l'on étudiait,
la chaleur que celle dernière émettait devenait encore
beaucoup plus considérable que précédemment. La lame
de platine enlevait évidemment à la flamme encore plus
de chaleur que la soude, et cependant elle rayonnait
davantage. Avec la lame que j'employais, et dont le dia-
mètre était de SS"", le rayonnement devenait près de
deux fois plus fort que lorsque la flamme n'était pas
éclairanle. On n'observait pas de différence essentielle
en rendant la lame plus épaisse ou filus mince, pourvu
que son diamètre restât le même.
Mais si, au lieu de rendre la lame plus épaisse, on la
recouvrait de carbonate de soude, alors le rayonnement
174- NOTICE SUR
augmentait encore considérablement ; il devenait de moi-
tié plus fort qu'avec la lame de platine sans soude.
Le rayonnement s'élevait encore plus, quand outre la
lame de plaline recouverte de soude, il se trouvait aussi
de la vapeur de soude dans la flamme, ce que l'on obte-
nait en introduisant dans une partie inférieure de la
flamme de la soude sur une lame de plaline, comme on
le faisait précédemment, c'est-à-dire sans que celle soude
pût rayonner sur la pile.
Dans ce cas, la flamme complètement remplie de va-
peur de sourie et munie de la lame de platine recouverte
de soude, émettait près de trois fois autant de chaleur
que la flamme non éclairante.
Les sels de lithine et de strontiane se comportaient
comme la soude.
Ces expériences montrent que les corps gazeux émet-
tent beaucoup moins de chaleur que les corps solides
ou liquides; et que, ptir conséquent, on ne peut guère-
supposer que le siège de la chaleur solaire réside dans
une photosphère formée de gaz ou de vapeurs. Elles
montrent de plus, ce qui est particulièrement frappant,
que la soude incandescente possède un beaucoup plus
grand pouvoir de rayonnement pour la chaleur que le
platine à égalité de température.
En outre, elles montrent que la vapeur de soude ou
les particules de soude, absoibent une faible partie seule-
ment de la chaleur émise par les corps incandescents
solides ou liquides. En eff'et, le rayormement du corps
solide dans la flamme remplie de vapeur de soude était,
il est vrai, toujours plus petit que la somme des rayon-
nements du corps solide seul et de la vapeur introduite
LA CONSTITUTION DU SOLEIL. 175
seule dans la flamme non lumineuse, mais la différence
était petite.
Cette manière dont se comporte la soude incandescente
liquide ou vaporisée confirme d'une manière frappante
les vues de M. KirchhoCf sur la nature du Soleil.
B(1LIJ:TI?^ SCIE.MIFIQIE.
PHYSIQUE.
C Matteucci. Sur les courants électriques de la terre
(Comp. rend, de l'Acad. des sciences, t. I.VIII, p. 942 — 23
mai 1864).
Après avoir rappelé les travaux qui ont été fails précédemment
sur ce sujet, el qui sont loin d'avoir conduit à des résultats iden-
tiques, M. Matteucci rapporte ses propres expériences en ces
termes :
« Du moment où je me suis proposé d'étudier ce sujet, j'ai
pensé qu'il fniiait avant tout posséder une méthode qui réalisât
la condition d'avoir de longs fils conducteurs parfaitement isolés,
étendus dans des directions déterminées, dont les communications
avec le sol fussent absolument homogènes, et formant des circuits
mixtes doués tous de la même conductibilité. Voici comment j'y
suis parvenu.
« Le fil métallique que j'ai employé était du fil de cuivre de
2 millimètres de diamètre, couvert de gutta percha, qui était
suspendu à l'aide d'une espèce de fente pratiquée au sommet
d'une tige ou mince poteau de bois, comme on les a ici pour les
lignes télégraphiques militaires. Ces liges de bois étaient plantées
à une dislancede25 ou 50 mètres l'une de l'autre, surdeux lignes
exactement tracées, l'une dans le méridien magnétique, et l'autre
normalement au méridien. Chacune de ces lignes était longue de
6 kilomètres. C'est sur la plaine de Saint-Maurice, à 22 kilomè-
tres de Turin, plaine destinée aux manœuvres militaires, que ces
PHYSIQUE. 177
deux lignes ont été établies. Les communications entre les exlré-
niilés (lu ni et la terre se faisaient de la manière suivante. A l'ex-
trémité de chaque ligne j'ai fait creuser une espère de fo-sé, de
forme rectangulaire, ayant 2 mètres de profondeur et de lon-
gueur, et 1 mètre de largeur; au fond de ce fossé on faisait une
cavité beaucoup plus petite, une espèce de capsule ayant 30 centi-
mètres de largeur et de profondeur. Une couche d'argile , telle
qu'on l'emploie dans les fabriques de poterie, était étendue avec
soin sur la surffice interne de cette capsule, de manière à empê-
cher l'eau de filtrer trop rapidement à travers la paroi. La même
eau, qui était de l'eau de rivière, était enqiloyée pour les quatre
cavités, et la personne qui était mise pour surveiller à chaque
extrémité avait une provision de cette eau, de manière à mainte-
nir l'eau toujours à la même hauteur. Enfin un cylindre poreux,
comme on les emploie dans les piles de Daniell , rempli d'une
solution saturée et neutre de sulfate de zinc, plongeait dans l'eau
au centre de cette cavité, et le fil de la ligne était réuni à une
lame de zinc parfaitement amalgamé, et qui plongeait à son tour
dans la solution du sulfate. Les cylindres poreux ainsi préparés et
'les lames employées étaient essayés d'avance, et l'on renouvelait
cet essai de temps en temps, de manière à être siir que les lames
étaient parfaitement homogènes. Rarement il arrive que deux
lames, une fuis rendues bien homogènes, s'altèrent avant plusieurs
jours, lorsqu'on les laisse toujours plongées dans la solution de
sulfate. Dans le cas où quelque légèie hétérogénéité apparaît, il
suffit de les laver et de les amalgamer de nouveau pour qu'elles
redeviennent homogènes. Je m'assure d'avance que les deux
lignes mixtes ont la même conductibilité. Dans une plaine uni-
forme, comme celle dans laquelle j'ai opéré, les fossés étant pra-
tiqués à peu près dans le même terrain, les différences de con-
duciibililé ne peuvent pas être bien grandes : j'ai réussi à les
rendre égales en approfondissant de quelques centimètres les ca-
vités pratiquées au fond des fossés de la ligne qui était tiouvée
ïa plus résistante.
178 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
« De cette manière, j'ai donc réalisé les conditions du circuit
que je crois essenlielios pour ces expériences. Je ferai remaïquer
que j'ai voulu essayer d'avance deux fossés semblables, avec les
cavités au fond que j'ai décrites, pratiquées à la distance de 5 à
6 mètres l'une de l'autre : je n'ai trouvé aucune trace de cou-
rant entre ces cavités, comme je n'en avais eu aucune en em-
ployant les deux cylindres poreux avec leurs lames de zinc plon-
gées dans une cuve pleine d'eau. J'ai voulu aussi essayer d'avance
si la nature des terrains où les fossés étaient pratiqués pouvait
avoir quelque influence. Pour cela , j'avais fait transporter la
terre provenant de l'excavation des fossés près de l'endroit où
j'étais établi , et j'avais fait remplir de celte terre deux cavités
pratiquées dans un champ voisin; c'est dans cette terre que j'ai
plongé, de la manière déjà décrite, les extrémités du galvano-
mètre, et je n'ai obtenu aucun signe de courant au galvano-
mètre.
« A peu près vers l'endroit où les deux lignes nord-sud et est-
ouest se croisaient, chacune des lignes était interrompue, et les
extrémités amsi obtenues allaient plonger dans des capsules
pleines de mercure dans la chambre où je m'étais établi avec
le galvanomètre. J'ai employé alternativement trois galvanomè-
tres ; un de 1500 tours, l'autre de 100 et un troisième de
24000 tours; les nombres que je rapporterai dans mon Mémoire
ont été obtenus avec le premier.
« Je demande pardon de ces longs détails sur le procédé que
j'ai employé ; mais j'ai cru devoir les donner à raison de l'impor-
tance de ces recherches, et des diffuniUéselde l'incertitude qu'on
rencontre dans les travaux que j'ai dtyà cités. J'ai continué à peu
près pendant un mois les expérienees sur ces deux lignes, c'est-
à-dire du 12 ou 15 mars au 15 avril de cette année ; en général,
le temfis était beau, l'air froid et sec, le soleil Irès-chaul. Je ne
puis pas rapporter dans cet extrait tous les nombres obtenus dans
cette Ionique série d'expériences; pendant dix jours les observa-
tions se faisaient presque d'heure eh heure en changeant d'ob-
PIIYSIOUE 1 70
servateurs. Je suis donr forr(^ dt» ne donnor ici que le résumé des
résultats !Ui.\(iuels josuis p-irvciiii :
« 1" Dans les circuits mixtes, formés de la manière que j'ai
décrite, il pst riire de ne pas trouver des courants électriques
plus ou moins constants, dont i'oriirinc ne peut absolument être
attribuées aux liétéi'ogénéités des lames métalli(iues extrêmes, ni
à des actions chimiques entre l'eau où plongent les lames et les
couches lerresti'es.
« 2" Ces courants augmentent d'intensité en approfondissant
les cavités où les lauies extrêmes sont plongées de 0'",5Û à 2
Hièlres : la plus grande conductibilité qu'on trouve dans la ligne
lîiixte en approfondissant les cavités extrêmes rend compte de ce
«•ésultat. Il faut en dire autant de l'augmentation légère et passa-
gère des courants électriques qui se vérilic par l'eflel de la pluie
surle terrain qui entoure immédiatement les cavités où plongent
les électrodes.
« 3° On n'a pas trouvé que létendue des lames de zinc et
le diamètre des vases poreux eût une influence bien marquée sur
l'intensité de ces courants, lorsqu'on opérait à la profondeur de 2
mètres.
« 4" Dans la ligne méridienne ou sud-nord, le courant élec-
trique a eu toujours une direction constante: des centaines d'ob-
servations ont constamment montré que le courant entrait dans
le galvanomètre par la ligne métallique venant du sud et en sor-
tait pour entrer dans la ligne allant au nord.
» En comparant les déviations à peu près conformes obtenues
dans ce grand nombre d'observations, on déduit que ce coui-ant
présente, dans les vingt-quatre heures, deux maximum et deux
wmim»m d'intensité Les deux mmimum sont, pendant le jour
et dans la nuit, à peu près aux mêmes heures, c'est-à-dire de 41
heures à 1 heure. Après 1 heure, dans la nuit, le courant aug-
mente et atteint un maximum de 5 à 7 heures du matin; dans le
iouv, ce maxi7nn m oscille entre 3 et 7 heures après midi. La
différences d'intensité entre les miinmnm et les maximum d'in-
tensité est plus grande que de 1 à 2.
480 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
« 5" Danslii ligne é(iu;itoi'i;ile, les résultats soril très-différeiils
et sujets à de grandes variations. Souvent l'aiguille reste à 0
degré, souvent elle oscille tantôt dans un cadran, tantôt dans
l'autre, en allant de 2 à 3 degrés jusqu'à 14 et 15 degrés du
même côté, et souvent elle oscille autour de 0 degré. La direc-
tion de ces courants qui a été trouvée la plus fréquente dans la
ligne équaloriale était d'ouest à est dans le fil métallique.
« 6° En établissant les communications entre les lignes sud-
est, sud-ouest, et nord-est, nord-ouest, les courants trouvés ont
été généralement ceux qui circulaient dans la portion de la ligne
appartenant à la ligne sud-nord.
« 7" On n'a jamais observé que la température plus ou moins
élevée, qui a varié de 0 degré dans la nuit jusqu'à -p 18 degrés
ou 20 degrés dans le jour, l'huinidilé ou la sécheresse de l'air,
et même le temps d'orage, eussent une influence sur la direction
et sur l'intensité du courant de la ligne méridienne,
« 8" Les résultats ont été les mêmes, soit que la portion mé-
tallique de la ligne fût suspendue sur les poteaux, soit qu'elle fût
couchée sur le sol. »
L'auteur termine par une discussion des causes encore fort ob-
scures auxquels on peut attribuer ces courants ; il signale à cet
égard le fait suivant qui pourra peut-être jeter un jour nouveau
sur ce sujet :
« Ces courants liM'restresont une plus gi-ande intensité, pour
une ligne mixte, la distance enlie les extrémités restant la même,
lorsque les cavités extrêmes qui établissent la communication entre
les fils métalliques et la terre sont à' des niveaux différents, que
lorsque ces communications sont établies dans une couche hori-
zontale. Ainsi, j'ai établi depuis plusieurs mois une ligne sur la
colline de Turin , dont le fil métallique en ligne droite a à peine
600 mètres de longueur, et dont les cavités extrêmes sont à une
difl"érence de niveau d'à peu près 150 mètres. La ligne qui joint
les deux cavités est dans unedireclion intermédiaire ou sud-est et
nord-ouest. Le courant circule constamment depuis cinq ou six
PHYSIQUE. 181
mois de bas en haut dans le fil mélallitiiie ou de rexlrémité nord-
ouest à l'exlrémilé sud-ouest. Toutes les précautions (|ue j'ai déjà
décrites ont été employées dans la construction des cavités où
plongent les lames de zinc, et j'ai la certitude que le courant
obtenu ne dépend ni d'une hétérogénéité quelconque dans le lil
métallique, ni des lames extrêmes, ni d'une action chimique enti'e
les lames et les couches terrestres où elles sont plongées. Quand
on a soin, comme je l'ai fait pendant plusieurs jours de suite, de
maintenir à une hauteur constante les liquides des cavités extrê-
mes, l'eau et la solution de sul aie dans les vases poreux, la dé-
viation reste à peu pi'ès invariable, quels que soient l'état du ciel
et la tenipéraluro d^ l'air, et ce n'est qu'à la suite d'une pluie
assez longue que la déviation augmente temporairement. Je n'ai
pas remarqué dans cette ligne les périodes dont j'ai parlé. D'au-
tres lignes à peu près de celte longueur, dans des terrains sem-
blables, établies au pied de la colline dans une couche horizon-
tale, n'ont pas donné de déviation sensible.
« Si l'influence de la différence de niveau des extrémités de la
ligiit' métailiipie se trouvait vérifiée dans un grand nondDre de cas
dilïéients, si la direction du courant était constante, c'est à-dire
toujours de bas en haut dans le fil métallique, ne serait-on pas
tenté d'attribuer ces courants à l'état électrique négatif delà terre,
dont la tension serait inégale entre la plaine et les points élevés,
comme il arrive dans un globe électrisé communiquant avec une
pointe métallique? En effet, de même qu'on voit augmenter les
signes de l'électricité positive de l'air à mesure qu'on s'élève
dans l'atmosphère, on trouve aussi des signes plus forts d'électri-
cité négative en s'élevant, lorsqu'un fil de cuivre isolé, dont une
extrémité communique avec la terre, est porté en contact de la
boule de l'électroscope avec l'autre extrémité. Cette explication
pourrait être soumise à l'épreuve lorsque l'atmosphèi'e présen-
terait pendant un certain temps des signes d'électricité négative.
J'ai quelquefois obtenu des signes très-passagers de cette électri-
cité à l'approche des pluies d'orage, sans noter aucune variation
Archives, T. XX. — Juin 1864. 12
182 BULLETIN SCIENTIFIQUE,
dans le courant de la ligne, mais je me propose de continuer des
expf^riences de comparaison de ce genre entre l'élal éleclri(iue de
l'atmosphère et la direction du courant terrestre, y
CHIMIE.
G. Rose. Ueber die chemische zusammensetzung . . . . Sur la
COMPOSITION chimique DE LA BRAUiMTE ET DE LA HAUSMAN'NITE,
ET SUR l'iSOMORPHISME DU BIOXYDE DE M.VNG.\NÈSE AVEC l' ACIDE
SILICIQUE. {Pofjgendorff's Annalen, t. CXXl, p, 518.)
Malgré leur composition, la braunile et la hausmannile ne
sont pas isomorphes avec l'hématite et la magnélile; ce fait as-
sez étonnant peut s'expliquer en admettant que ces deux espèces
minérales sont des manganites MnO, MnO- et (il/nO)^, MnO-,
analogues à la psilomélane. Plusieurs faits viennent à l'appui de
celte manière de voir : ainsi, par exemple, il est reconnu main-
tenant que le bioxyde de manganèse joue le plus souvent le
rôle d'un acide faible ; certains oxydes intermédiaires de man-
ganèse peuvent se dédoubler à la manière du minium ; etc.
Les braunites d'Allemagne contiennent de la baryte ; dans celles
du Pié(nont, la silice neutralise une partie de l'oxyde manga-
neux , les premières doivent donc se formuler {MnO, BaO),
MnO'^el la dernière MnO, [SiO"^, MnO'^).
Il résulte de là l'isomoi'phisme de l'acide silicique avec le bi-
oxyde de manganèse et le dimorphisme du silicate manganeux.
M. D.
Lallemand Note sur les cyanures de cuivre et quel-
ques-unes DE leurs COMBINAISONS. {Comples rendus de l'Aca-
démie des sciences, t. LVIII, p. 750.)
Faute d'avoir pris connaissance des travaux de ses devanciers,
l'auteur publie comme nouveaux des résultats qui avaient,
pour la plupart, été obtenus d'une manière plus complète par
CHIMIE. 183
MM. tto llliiei', Gmelin, [{iiiinnelsbci'ir, Meillot, HœHt^cc, Moii-
lliiors cl I5:il;inl. ['oui- la mémo r;iisoii, un ou di'iix faits ijii'il
aurait été inléressant d'examiner de plus près, lui ont échappé :
ainsi, par exemple, la formalion d'acide purpuri(jue qui a lieu,
d'après M. Meillet, dans la préparation du cyanure cuproso-
baryli(p>e ^
On avait admis jusqu'à présent que les cyanures doubles cuproso-
métalliques étaient formés par des équivalents égaux des cyanures
simples; M. Lallemand attribue à ces sels la formule générale
M. Cy 4- 2 Cu"' Cy ; cependant M. Rainmelsberg a fait connaître
deux composés qui se représentent par A' Cy -\- Cir Cy et par
3KCyA-CéCy.^. M. D.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE.
N. LiEBERKUEHN. UeBER BE\VEGUNGSERSCHEINUNGEN,etC. SuR LES
PHÉNOMÈNES MOTEURS CHEZ LES ÉPONGES. (Avchiv f. AlUlt. Uinl
Pliysiologie, 1863, p. 717).
Les mouvements observés jusqu'ici chez les éponges concer-
nent, les uns, des parties plus ou moins étendues de la peau et des
tubes d'éjection, les autres, les cellules isolées.
Dans la contraction des tubes déjecteurs, la paroi de ces or-
ganes s'épaissit en se raccourcissant et sa surface se mamelonné,
permettant d'apercevoir les limites des cellules auparavant in-
distinctes. Les mouvements de la peau consistent en un rappro-
chement ou un éloignement du parenchyme du corps, ainsi que
dans l'ouverture ou l'occlusion des pores d'ingestion. Quant aux
cellules considérées isolément, elles sont susceptibles de changer
de forme, de présenter alternativement une apparence sphéri-
que ou étoilée, par exemple. Jus(ju'ici cependant personne n'a-
vait observé de déplacement de ces cellules. Ce sont des mou-
* Joiirn. (Je Phnrm. et de Cliiinie (3 série) t. XI p. 249.
2 Formules en équivalents.
484 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
vemenls de celte nature que M. Lieberkùhn décrit dans un nou-
veau mémoire sur les spongilles.
Le parenchyme du corps des spongilles présente une distribu-
tion très-variable, tandis que le squelette siliceux conserve lou-
joui's dans tous les exemplaires la même forme caractéristique.
Tantôt ce parenchyme présente une structure caverneuse : il
renferme des cavités plus ou moins isolées les unes des autres
et en connexion avec les ouvertures d'ingestion ou avec le tube
d'éjection ; tantôt ces cavités sont remplacées par un système
de canaux qui s'étendent dans une grande partie de l'éponge
pour s'ouvrir, en définitive, directement dans le tube déjecteur,
el dans ce cas, une grande partie de la peu est privée d'ouver-
tures d'ingestion. Dans d'autres cas les pores cutanés sont semés
en très-grand nombre sur toute la surface de l'éponge et condui-
sent d'ordinaire dans une grande cavité, apparlenant au territoire
d'ingestion. Les parois des cloisons, qui limitent ces cavités, por-
tent les appareils vibratiles. Dans d'autres spongilles il n'existe pas
de cloisons membraneuses délimitant les cavernes, mais le corps
est parcouru en tous sens par des trabécules d'épaisseur variable
s'appuyanl souvent sur la peau. Les unes ont une apparence com-
plètement lissi^ sans contour de cellules appréciable, et les plus
foi'tes portent les appareils vibratiles. D'autres .«ont étranglées
en chapelet, étant formées par une simple rangée de cellules
juxtaposées. D'autres encore sont formées par plusieurs rangées
de cellules juxtaposées dont les limites sont visibles seulement à
la surface (de manière à simuler un revêtement épilhèlialj ou
bien seulement dans le centre de la trabécule. >
Toutes ces apparences si ditféi'entes peuvent se présenter
successivemciit dans une même et seule spongille. Des cloi-
sons parencbymateuses homogènes se sont contractées sous
les yeux de M. Lieberkiilm en trabécules à structure celluleuse
et en forme de chapelet. Il a vu en revanche des liabéculfs voi-
sines s'étaler et se souder ensemble de manière à constituer une
jtaroi membraneuse. Les cavités s'ouvrent les unes dans les au-
ZOOLOGIE, ANATOMIË ET PALÉONTOLOGIE. 185
très et se séparent de nouveau. Les rra|,Miienls de s[)oni,'illes excisés
artifu'ielleinenlenseiirneiU que les cellules du parenchyme peuvent
se réunir en quelques lieures pour former une enveloppe cutanée.
Les pores d'ingestion ne sont d'ailleurs point caractéristiques
de la peau puisqu'on en voit naître de tous semblables dans
les cloisons membraneuses de l'intérieur du corps. Les tubes
d'éjection sont le siège de mouvements loiil particuliers. L'auteur
a vu des cellules de la couche la plus interne monter en glis-
sant le long de la paroi du tube pour redescendre ensuite.
M. Lieberkiihn a constaté d'une manière positive un fait qui
n'était que soupçonné depuis les observations de Laurent, celui
de la reproduction des éponges par division spontanée. Sur des
individus conservés dans des vases pleins d'eau de source, il a
vu le corps se contracter et émettre çà et là des prolongements
qui ne tardent pas à se détacher et à se glisser sur des parties
vides du sipielelte sili "eux et même sur le fond du vase. Cette pro-
duction paraît n'avoir lieu que chez des individus près di^ périr.
Mais les fiagments ainsi mis en liberté continuent de vivre, et, au
bout de quelques semaines, ils ont produit dans leur intérieur
des aiguilles de silice et des cils vibraliles.
Chez ces Craginents de spongilleset chez les individus complets
en voie de périr. M. Lieberkiihn a été témoin de phénomènes
qui peuvent facilemnnl donner lieu à des méprises. Des cellules
de l'animal se détachent de la masse et restent dispersées tout
autour. Une partie d'enlr'elles finissent par se dissoudre , mais
d'autres, ou du moins des corps qui par leur apparence ne peu-
vent s'en distinguer, commencent à émettre des fdaments trans-
parents très-minces comparables à ceux desact.inophrys. Qurlques-
uns de ces corps s'enkystent même à la manière des actinophrys
et des amœba. De ces kystes on voit sortir quelquefois plus tard
quatre ou cinq monadçs uni-flagellées, susceptibles, soit de ram-
per cà la manière des ainoeba, soit de nager à l'aide de leur ll.i-
gellum. Ces êtres sont quelquefois en si grand nombre dans
l'intérieur des spongilles eu voie de périr, qu'on pourrait être
186 BULLETIN SCIENTIFIQLE.
tenté de les prendre pour des amas de ccllulos des spongilles.
Il laiidrail alors revenir à l'idée de Diijardin (|iii ne voyait
dans les spongilles que des amas d'amœba habitant une sorte
de polypiers siliceux. Toutefois M. Lieberkiihn montre (|ue ces
êtres ne font point partie intégrante des spongilles et qu'ils ap-
paraissent aussi en grande quantité dans des œufs de poissons
et d'autres animaux en voie de périr. Il laisse incertaine la ques-
tion de savoir si les monades sont les embryons de ces espèces
d'amœba et si l'on ne doit les considérer que comme les parasites
de ces parasites. Il n'est pas sans intérêt de rapprocher ces faits
d'observations qui ont été faites d'autre part (Jœger) chez les
hydres. On a prétendu, en effet, que ces animaux seraient sus-
ceptibles de se résoudre en petits êtres uni-cellulaires amaebi-
formes susceptibles de reproduire des hydres. N'y aurait-il point
là-dessous un cas de parasitisme analogue mal interprété?
Otto Nasse. Die Eihullen der Spitzmaus, etc. Les enveloppes
DE l'oeuf chez la MUSARAIGNE ET LE HÉRISSON [Archiv f.
Anat. u. Phys., 1864, p. 750.;
Les embryologisles savent depuis longtemps que le placenta
est limité chez les chiens et les chats par deux anneaux de
couleur verte dont la couleur est due à une substance, voisine
de la bile, d'après Barruel, substance à laquelle iM(!ckel de liems-
bach a donné le nom d'hémalochlorine. Aujourd'hui M. Nasse
retrouve celte même substance chez les embryons des musa-
raignes, seulement son siège n'est point le même que chez les
embi'yons des chiens et des chats. Chez ces derniers, en effet,
elle est logée dans les villosités du chorion, tandis que chez les
musaraignes elle est déposée dans les cellules de l'épithélium qui
revêt le sac ombilical et ses villosités.
Dans son essai de classification des vertébrés basée sur le dé-
velop(iement , M. Milne Edwards rapproche les insectivore^ des
rongeurs à cause de la forme discoïde du placenta. Il ne fau-
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 187
(Irait point croire cependant que ces animaux présentent une
évolution itlcnii(pie. Chez le rut, vers la fin de la vie fœtale,
l'enveloppe la plus externe de l'œuf est, selon M. Nasse, une
mendjrane résultant de la transformation de la vésicule ombili-
cale. Quant au chorion, il a entièrement disparu. Chez la musa-
raii^ne, au contraire, le chorian persiste et recouvre la membrane
villeuse résultant de la transformation de la vésicule ombilicale.
Au point de vue des enveloppes de l'œuf, l'embryon du hérisson
paraît s'écarter encore bien plus du type des rongeurs que celui de
la musaraigne. Non-seulement son chorion persiste, mais en-
core le sac ombilical, qui forme chez les rongeurs une enveloppe
tout autour de l'œuf, offre chez lui une tout autre apparence et
conserve pendant une grande partie de la vie inlra-ulérine, peut-
être même jusqu'à la naissance, la forme d'une vésicule. Dans
des œufs renfermant déjà un embryoii bien développé long de 15
à 19 millimètres, on aperçoit immédi?tement sous le chorion une
raie rougeàlre large d'envii'on 5 millimètres. Si l'on ouvre le
chorion, on reconnaît que cette bande n'est que la vésicule ombi-
licale alîaissée sur elle-même et munie de papilles vasculaires
sur sa paroi interne. La vésicule est vide et ses fondions, par
conséquent, entièrement problématique à cette époque de la vie
embryonnaire. L'hémalochlorine fait complètement défaut aux
œufs du hérisson.
Alex. Agassiz.On Arachnactis, etc. Sur l'Arachnactis brachio-
LATA, ACTINIE FLOTTANTE, TROUVÉE PRÈS DE NAHAMT MASSA-
CHUSSETS. (Journ. Bost. Soc. Nat. Hist. Févr. 1803. p. 525.
Le zoophyte zoanlhaire décrit par M. Alex. Agassiz dans ce
petit mémoire est proche parent de l'Araclmaclis que M. Sars
a fait connaître dans sa Fmina lillordis. M. Agassiz insiste tout
particulièrement sur la structure bilatérale de ce type, à peu près
aussi frappante que celle des Philoméduses et des Halcampa,
188 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
étudiés par M. M. Fritz Muller el Sirelhill Wright \ La bouche est
en effet excentrique et allongée en fente. Les tentacules sont
distribués en deux rangées, l'une placée immédiatemenl autour de
la bouche, l'autre sur le bord du disque actinal (oral). Con
trairement à ce qui se passe chez d'autres polypes zoantliaires les
tentacules du premier cycle ne se développent poiril tous siuiul-
tanéinenl : les plus anciens sont placés à l'une des extrémités
de l'axe longitudiii.il de la boucle el de nouveaux tentacules ap-
partenant au même cycle apparaissent successivement à l'ex-
trémité opposée. Outre ces tentacules qui sont tous pairs, il
existe un tentacule impair correspondant à l'extrémité de la
bou( he la plus rapprochée du bord du disque.
M. Agassiz pense que le Dianthée de M. Busch qui est, d'après
M. Leuckart, un jeune Cérianthe, présente la même disposition
des tentacules que lesArachnactis.il juge qu'il serait convenable
de former pour ces actinies à double rangée de tentacules un sous-
ordre spécial, caractérisé par la circonstance que les cloisons d'un
même cycle sont de longueur dilférenle. Ce soùs-ordre com-
prendrait pour le moment deux familles, dont les Cérianthes cl
les Arachnactis seraient les représentants.
^\. Archives. Tome XIV, pag 177.
OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE
80US la direction de
M. le Prof. E. PLANTAMOUH
Pendant le mois de MAI 1864.
Le 2, gelée blanche, iiiiuirauin -|- O^jS ; halo solaire dans la matinée.
12, brouillard le matin de bonne heure.
14, depuis 8 h. 30 m., couronne lunaire à plusieurs reprises dans la soirée.
18, de 1 h 55 m. à 2 h. 10 m., quelques faibles roulements de tonnerre du c6té de
l'Ouest ; les nuages orageux suivent le Jura du N. au S.
19, hâle assez intense pendant tout le jour.
20, le hâle a été beaucoup plus intense que la veille ; le soleil, et pendant la nuit les
étoiles avaient une teinte rougeâtre.
21, le hâle a duré encore pendant toute la matinée, jusques vers midi, oh un assez
fort vent du Sud s'est levé. Le soir, de 7 h. 40 m. à 8 h. 15 m., éclairs et fai-
bles tonnerres du côté du Sud ; l'orage passe du SSO. au SSE.
29, de 6 h. 20 m. à 6 h. 30 m. du matin, on voit très-bien les deux parhélies sur le
cercle du halo ordinaire.
31, halo solaire de 9 h. 25 m. à 9 h. 35 m. du matin.
Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique.
MAXIMUM. MINIMUM.
DUn DUQ
Le 1, à 10 h. soir 730,76
Le 3, à 6 h. soir 721,87
6, à 8 h matin... 728,18
8, à 6 h. soir. 717,49
11, à 6 h. malin. .. 723,86
12, à midi 719,90
18, à 8 h. matin ... 731,39
21, à 6 h. soir 721,16
25, à 6 h. matin... 728,47
26. à 5 h. soir 718,50
29, à 8 h. matin... 726,87
Archives, t XX. — Juin 1864.
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MOYENNES DU MOIS DE MAI 18<)4
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Baromètre.
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30 »' 725,37 7-25,41 725,21 724,76 724,20 723,95 723,95 724,44 725,17
Mois 725,87 725,98 725,79 725,37 724,94 724,66 724,61 725,07 725,53
Température.
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Mois +10,12 +13,66 +15,77 +17,50 +18,35 +17,87 +16,51 +14,26 +12,72
Tension de la vapeur.
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7,53
7,29
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7,31
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7,10
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Mois 7,99 8,41 8,41 8.14 8,14 7,82 8,08 8,25 8,36
Fraction de saturation en millièmes.
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537
568
613
737 793
2e »
919
810
742
651
597
583
674
755 828
3e »
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438
427
465
555 652
Mois
854
718
629
551
521
523
580
678 754
Tberm. min.
Therm. max.
Clarté moyenne
du Ciel.
Température
du KhAne.
Eau de pluie
ou de ueige.
Limnimètre.
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mm
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+ 7,44
+18,41
0,69
9,40
29,8
31 A
2» »
+ 9,73
+•20,73
0,39
11,87
27,8
44.1
3e »
+ 7,13
+20,28
0,31
15,40
6,5
47.9
Mois + 8,07 +19,82 0,46 12,47 61,1 43,3
Dans ce mois., l'air a élé calme 1 fois sur 100.
Le ra[)poi t des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,43 à 1,00.
La diiectiod de la rtîsultante de tous les vents observés est N. 23**, 3 0. et son iutecsitô
est égale à 39 sur 100.
TABLEAU
DES
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
FAITES AU SAINT-BERNARD
pendant
LE MOIS DE MAI 1864.
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MOYENNES DU MOIS DE MAI 1864.
6 b. m. 8 h. m. iOh. m. Midi. t h. s. 4 h. i. 6 b. i 8 b. t. 10 h. t.
Baromètre.
mm mm mm mm mm mm mm mm mm
iredecade, 562,77 50-2,79 562,93 562,85 562,90 562,99 562,91 563,00 563,00
2e » 565,98 566,23 566,35 566,42 566,43 566,38 566,34 566,60 566,83
se » 563,42 563,57 563,64 563,81 563,78 563,72 563,75 563,88 564,16
Mois 564,04 564,18 564,28 564,34 564,35 564,34 564,31 564,47 564,65
Température.
ire décade,-- 1,87 + 0,90 + 2,06 + 3°13 + 3,01 + 2,17 + 0,87 — 0,50 — 0,68
2e » + 0,88 + 3,04 + 4,75 -j- 5,89 -j- 6,48 + 6,05 + ^,86 + 2,66 + 2,23
se » — 0,50 + 1,42 -f- 2,27 + 3,51 -\- 3,97 -j- 3,89 + 1>92 + 0,43 — 0,05
Mois — 0,50 + 1,77 + 3,00 + 4,16 + 4,47 + 4,03 + 2,21 + 0,85 + 0,50
Min. ob:>ei'vé.'
Max. observé.^
Clarté
moy. du
Ciel.
Eau de pluie
ou de ueige.
Hauteur de la
neige tombée.
0
0
mm
mm
li-e décade,
- 2,17
+ 4,05
0,74
137,4
315
2e »
+ 0,73
+ 6,85
0,57
80,0
270
Se »
— 0,97
+ 4,26
0,50
80,5
0
Mois — 0,81 + 5,03 0,60 297,9 685
Dans ce mois, l'air a été calme 25 fois sur 100-
Le rapport des vents du NE . à ceux du SO. a été celui de 5,71 à 1,00.
La direction de la résujtante de tous les vents observés est N. 45<*E., et son intensité
est égale à 64 sur 100.
* Voir la note du tableau.
SUR LA SYNTHÈSE
DES SUBSTANCES ORGANIQUES
PAR
M. BERTHELOT'.
(Discours prononcé à la Société chimique de Londres, le 4 juin 1864.)
L'analyse montre que la plupart des composés organi-
ques sont formés, les uns de carbone et d'hydrogène,
les autres de carbone, hydrogène et oxygène ou azote,
d'autres enfin de carbone, hydrogène, oxygène et azote.
Ces quatre éléments, unis en proportions extrêmement
variées, constituent les principes immédiats des liquides
et des tissus, soit des animaux, soit des plantes. C'est
donc eux que nous devons combiner, deux à deux^ trois
à trois ou quatre à quatre pour effectuer la synthèse des
produits organiques. La nécessité d'une telle entreprise
est manifeste puisqu'elle nous fournit les seules preuves
rigoureuses de l'identité des forces qui règlent les phé-
nomènes chimiques dans l'organisme et dans les substan-
ces minérales.
Je vais tâcher de montrer comment , en partant des
éléments et des composés minéraux, nous pouvons com-
I Traduit du Journal of Ihr cliem'iral iodety, ?.'' séries, vol. H,
page 57, Februaiy 1804.
Archives, T. XX. — Juillet 18G4. 13
198 SUR LA SYNTHÈSE
biner le carbone d'abord avec l'hydrogène , puis avec
l'oxygène et enfin avec l'azote, engendrant ainsi des
composés organiques dont les uns sont identiques avec
certains corps naturels , et les autres seulement analo-
gues à ces derniers , mais peuvent servir à préparer de
nouveaux composés naturels.
Le développement des méthodes générales suivies pour
réaliser cet objet nous conduirait trop loin ; aussi me
bornerai-je à une série d'exemples particuliers, tirés pour
la plupart de mes propres expériences.
Prenons d'abord les éléments comme point de départ.
Le carbone et l'hydrogène sont susceptibles de s'unir di-
rectement. Il suffit pour cela de porter le premier à l'in-
candescence dans l'arc électrique, tout en faisant passer
un courant d'hydrogène entre les pôles ; les deux
corps se combinent alors immédiatement en produisant
de l'acétylène :
4C-i-2H = G^ IP
(acétylène)
(Suivent, dans l'original, les détails du procédé ; les
ayant exposés précédemment dans les Archives, 1862,
t. XIV, p. 9S, nous les supprimerons ici.)
L'acétylène est un gaz très-important qui prend inva-
riablement naissance quand les substances organiques
sont chauffées au rouge ; il existe dans le gaz d'éclai-
rage auquel il donne son odeur plutôt fétide et son pou-
voir éclairant.
Nous avons ainsi combiné le carbone avec l'hydrogène
et obtenu l'acétylène, premier anneau d'une longue chaîne
d'autres [)roduils dans lesquels nous le transformerons
DES SUBSTANCES ORGANIQUES. 199
successivement. Nous le changerons d'abord en un nou-
vel liydrocarbure, le gaz oléfianl ou élliylène, composé
connu depuis longtemps; il nous suffira pour cela de lui
ajouter deux équivalents (riiydrogènc :
C/ [p 4. 2 11 = G' 11'
(élhylùnc)
Celle hydrogénation se fait facilement en traitant l'acé-
lylure cuivreux par l'hydrogène dégagé, non pas d'une
solution acide qui attaquerait l'acétylure, mais d'une
liqueur alcaline, laquelle est sans action sur ce composé.
Je me sers pour cela de zinc et d'ammoniaque. Par ce
moyen l'acétylène est transformé en gaz oléfiant. En
combinant celui-ci avec les éléments de l'eau, nous au-
rons de l'alcool. Pour obtenir ce résultat , il faut agiter
l'éthylène avec de l'acide sulfnrique concentré. Cette
agitation, pour être efficace , ne se fait pas comme les
agitations ordinaires. Pour consommer l'absorption d'un
litre de gaz par l'acide, trois mille secousses sont néces-
saires, ce qui dure plus d'une demi-heure; trente litres
veulent de 50 à GOOflO secousses. Dans ces conditions,
le gaz est graduellement absorbé; il s'unit directement
à l'acide sulfurique, et le composé qui en résulte étendu
de 7 ou 8 volumes d'ean , puis soumis à la distillation
laisse passer de l'alcool, c'est-à-dire l'hydrate du gaz
oléfiant. En somme, notre expérience se réduit à une
simple hydratation :
C' \V f 2 II 0 = C' H? O'^
(alcool;
Voilà donc la synthèse du premier composé qui puisse
s'appeler naturel, l'alcool, substance ternaire contenant
du carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène. Nous avons
200 SUR LA SYNTHÈSE
uni successivement ces trois éléments, et nous sommes
arrivés, par des méthodes appartenant à la chimie miné-
rale pure, à l'un des corps les plus importants de la
chimie organique, à l'un des points de départ de ces sé-
ries qui sont si riches en métamorphoses.
Avant d'aller plus loin , il est nécessaire de montrer
comment on peut arriver au même résultat par d'autres
moyens un peu plus longs, il est vrai, mais non moins
certains. On ne procède plus, dans ces expériences, avec
les éléments libres, mais avec leurs combinaisons oxy-
génées telles qu'elles se trouvent dans la nature , sur-
tout à l'état d'eau et d'acide carbonique.
Étant donnés de l'eau et de l'acide carbonique, com-
ment en ferons-nous des substances organiques? Tel est
le problème que nous allons attaquer, non par des théo-
ries plus ou moins sujettes à controverse, mais par des
expériences directes et concluantes. Pour rendre la mar-
che plus claire, avant d'essayer la solution de celte
question dans les termes où je viens de la poser, je
la résoudrai d'abord avec les composés du soufre cor-
respondants, l'hydrogène sulfuré II" S'^ et le sulfure de
carbone C" S'', ce qui est plus facile.
Cela se réduit en réalité à soumettre ces deux corps
à l'action d'une substance capable de leur erdever le
soufre qu'ils contiennent; l'hydrogène et le carbone sont
alors mis en liberté, et se trouvant en présence à l'état
naissant, ils s'unissent pour former un hydrocarbure, le
gaz des marais, C* //*, dont la composition est analogue
à celle du sulfure de carbone.
L'expérience se fait en traitant le mélange gazeux d'a-
cide sulfhydriqiie et de sulfure de carbone par du cuivre
luètalliiiue chauffé au rouge sombre.
DES SUBSTANCES ORGANIQUES. 201
C S* + 2 II--^ S-2 r 8 Cw = C" II* + 8 (m S
Le passage si simple du sulfure de carbone au gaz des
marais est analogue à celui de l'acide carbonique au
même gaz; seulement l'oxygène est plus difficile à sé-
parer du carbone que le soufre; aussi devienl-il néces-
saire de diviser l'opération en deux parties qui revien-
nent, au fond, à se placer dans les meilleures conditions
de l'état naissant.
Nous commençons par priver l'acide carbonique de la
moitié de son oxygène, ce qui peut se faire de toutes
sortes de manières, par l'action de l'hydrogène ou d'un
métal, par exemple. L'oxyde de carbone ainsi obtenu est
ensuite introduit dans une combinaison qui change tou-
tes ses conditions de stabilité ; il est combiné avec les
éléments de l'eau, produisant par là de l'acide l'ormique :
(ac. formique;
Eu égard aux conditions qui la déterminent, cette
réaction est une des plus remarquables de la chimie
organique. A la vérité, l'oxyde de carbone ne s'unit pas
directement avec l'eau, mais cela a lieu sous l'iniluence
de la potasse qui s'empare de l'acide qui en résulte.
L'expérience' est de longue haleine. L'oxyde de carbone,
en contact avec la potasse, est absorbé lentement et gra-
duellement; aux températures ordinaires, il faut plu-
sieurs mois pour qu'il le soit d'une manière complète,
et plusieurs jours si l'on opère à 400°. Une telle durée
est digne de remarque, car elle montre bien l'iniluence
du temps dans les phénomènes chimiques dont les êtres
organisés sont le siège. Le résultat final est la formation
^02 SUR LA SYNTHÈSE
(l'un acide abondamment répandu dans les animaux et
les plantes.
En plaçant l'acide formique, c'est-à-dire l'hydrate d'o-
xyde de carbone, dans des conditions déterminées, ses
éléments à l'état naissant réagissent les uns sur les au-
tres et produisent de l'acide carbonique et du gaz des
marais :
4 C2 H^ 0* = 3 G^ 0' + cm* - 2 E^ 0'
Ce mode de dédoublement est le plus fréquent qui
ait lieu dans la chimie organique, comme le prouvent la
formation du benzol aux dépens de l'acide benzoïque,
de l'acétone aux dépens de l'acide acétique, etc., etc.
Pour le déterminer, il ne suffit pas d'exposer l'acide
formique libre à l'action delà chaleur, ce qui produirait
seulement de l'eau et de l'oxyde de carbone, mais il faut
faire intervenir un corps susceptible de retenir l'acide
carbonique, la baryte par exemple. Le formiate de ba-
ryte parfaitement neutre se décompose par la distillation
sèche en dégageant du gaz des marais :
4C2 H BaO* -- G^ H^ -r C^O' + QB^a 0» G^ 0*
Cette formule montre mieux encore que la précédente
la simplicité de la réaction.
En résumé, nous sommes partis de l'eau et de l'acide
carbonique. Une première réduction , par l'hydrogène
pur, a dépouillé l'acide carbonique de la moitié de son
oxygène en le changeant en oxyde de carbone, puis une
seconde réduction opérée par l'hydrogène naissant dé-
rivé de l'eau, a transformé à son tour l'oxyde de carbone
en hydrocarbure.
Par le jeu des affinités qui concourent à la produire.
DES SUBSTANCES ORGANIQUES. 203
la transformnlion de l'acide carboniijue en gaz des ma-
rais est essenliellement analogue à celle du sulfide car-
bonique on ce même gaz.
Reprenons maintenant cet hydrogène proto-carboné et
voyons par quels moyens nous pourrons le transformer
en un composé oxygéné, particulièrement en alcool.
L'opération comprend deux parties :
1° Quand le gaz des marais est mêlé avec un volume
égal de chlore, et le mélange exposé à la lumière diffuse,
dans des conditions que j'ai spécifiées ailleurs, on ob-
tient de l'élher méthylchlorliydrique :
0^11^4 2C/-C^H^a + II Ci
(éther)
2° Cet éther, traité par la potasse, produit de l'alcool
méthylique C^ 11^ 0'^ :
G^IP a + KO, IIO = C H* 0^ f KC^
Nous avons ainsi un nouvel alcool correspondant au
gaz des marais, de la même manière que l'alcool ordi-
naire obtenu plus haut correspond au gaz oléfiant, avec
cette différence pourtant que le premier résulte d'une
addition d'oxygène au gaz des marais, tandis que le se-
cond est le produit de l'hydratation du gaz oléfiant.
i° C^HV f 0^ = C-II^O^
2" C^H^ -f 2I10=-GnPÛ-^
La formation de ces deux alcools représente deux mé-
thodes générales applicables l'une à tous les hydrogènes
carbonés analogues au gaz des marais, l'autre à tous les
homologues de l'élhylène. Vous voyez par cela combien
sont fertiles les méthodes de synthèse que j'ai l'honneur
204 SUR LA SYNTHÈSE
de vous expospr. En fait, la production des hydrocar-
bures et des alcools conduit à celle de tous les autres
composés organiques. C'est un point qui est digne de
plus amples développements , comme vous allez en
juger.^
1° Étant donné un hydrocarbure, chercher une mé-
thode directe pour le transformer en un hydrocarbure
plus complexe ;
2° Étant donné un alcool obtenu par la métamorphose
d'un carbure d'hydrogène, trouver le moyen de le chan-
ger en d'autres composés contenant de l'oxygène, de
l'azote, etc.
Commençons par le premier point.
Dans ce cas encore, j'aurai recours à des exemples
pour l'exposition des méthodes et je les prendrai dans la
série de ce gaz des marais dont nous venons de voir la
synthèse. Le gaz des marais peut être changé en car-
bures plus compliqués par la condensation de plusieurs
molécules en une seule, si nous le soumettons, par
exemple, à J'action d'une haute température ou de l'é-
tincelle d'induction, nous le transformerons en acétylène
qui contient deux fois plus de carbone à volume égal.
Au moyen de l'acétylène il nous sera facile d'avoir du
gaz oléfiant et de l'alcool.
La condensation du gaz des marais peut être poussée
considérablement plus loin jusqu'à la formation de la
naphtaline :
lOCMl^^C-^MP-râSH
Il faut pour cela une température à la fois élevée et long-
tem[)s soutenue ; l'expérience se fait très-bien dans des
tubes de verre réfraclaire que l'on chauffe pendant plu-
DES SUBSTANCES ORGANIQUES. 205
sieurs lieiiros aussi près que possible du point où ils se
r-iinollissenl. .....
On pourrait sûrement obtenir d'autres hydrocarbures
encore plus élevés par des procédés analogues, mais je
m'abstiendrai de continuer ce sujet, désirant vous mon-
trer d'autres condensations amenées par différentes mé-
thodes.
Prenons le bromoforme G" HBr^, c'est-à-dire, un dé-
rivé du gaz des marais par la substitution de S équiva-
lents de brome à une quantité correspondante d'hydro-
gène. Ce corps contient 2 proportions de carbone pour
une d'hydrogène, exactement comme dans le benzol
C'-H" ; l'expérience montre que lorsque le brome du
bromoforme lui est enlevé à une haute température, par
du cuivre, par exemple, il y a production d'une cer-
taine quantité de benzol :
6Gnr=-C*^IP-4- 18 II.
eC^HBf^ T- 18Gm = G''IF + iBGwBr
Gette réaction est analogue à la précédente ; dans les
deux cas nous ôtons au gaz des marais une. portion de
son hydrogène et nous le condensons.
Si nous faisons passer un courant lent de gaz des ma-
rais mélangé d'oxyde de carbone à travers un tube
chauffé au rouge faible, nous obtiendrons une certaine
quantité de propylène G'^FP.
Cette réaction explique la présence d'une petite quantité
de propylène et d'autres composés de la série C^nWH
dans les produits de la distillation sèche du formiate de
barvte et de l'acétate de soude. Quant au dernier, lephé-
206 SUR LA SYNTHÈSE
nomène peut encore être considéré d'une manière plus
naturelle. Nous venons de voir que la condensation du
gaz des marais a lieu très-fréqunmmenl et qu'elle est
facilitée par l'état naissant. Or dans la distillation des
acétates alcalins et autres sels analogues , l'oxygène
restant combiné avec la base sous forme d'acide car-
bonique, l'hydrogène et le carbone se trouvent en pré-
sence dans cette disposition parficulière qui facilite si
éminemment les combinaisons, et ils tendent à s'unir
à équivalents égaux pour produire un carbone Irès-sim-
ple, le métinjlàne C^H^Mais celui-ci, quelques tentatives
que l'on ait faites, n'a jamais pu être isolé ; il s'est tou-
jours transformé en corps entièrement différents ou sim-
plement plus condensés. Les acétates ont donné une
série d'hydrocarbures qui doivent être regardés comme
résultant de la condensation de 2, 3, 4-, 5, etc., molé-
cules de méthylène en une. Ce sont :
Le gaz oléfiant G-* H^ -= (C/^ II^)^
Le propylène CMl*^ - (G- H^)^
Le butylène C'lV = {CHpy
L'amylène G"^ H'" = (G^H^)^
En résumé, après avoir fait de toutes pièces l'acéty-
lène et le gaz des marais, nous avons appelé à notre aide
trois méthodes distinctes pour en obtenir des hydrocar-
bures d'un degré plus élevé, savoir :
\° La condensation, directe. C'est ainsi que le gaz des
marais G- 11^ a donné :
L'acétylène CMP
Le gaz oléfiant CMI^
Le benzol G"ir
La naphtaline C^^IP
DES SUBSTANCES ORGAMQUES. 207
2° La condensation simiiUance, en vertu de laquelle
plusieurs hydrocarbures dont les formules sont multi-
ples les unes des autres, sont produits en même temps.
La production, par exemple :
Du gaz oléfiant G* H*
Du propylène CHP
Du butylène C'H«
De l'amylène C^^IF
lors de la distillation des formiates et des acétates.
3° V un ion de deux molécules simples en une seule,
comme dans la formation du propylène C^ FP avec le gaz
des marais et l'oxyde de carbone.
Ces trois méthodes sont d'une application générale,
et c'est en les variant suivant les cas et les conditions
de stabilité des corps soumis à l'expérience, que nous
pouvons former avec des composés très-simples, des
produits d'un ordre de plus en plus élevé et remonter
par la synthèse Téchelle de décompositions successives
qui avait été établie par l'analyse.
L'application de ces méthodes devient plus facile à
mesure que la complication des composés augmente,
parce que ceux-ci sont susceptibles de réactions de plus
en plus variées et délicates. Pour engendrer les pre-
miers corps organiques au moyen de leurs éléments,
nous sommes obligés de prendre des substances douées
d'une grande stabilité et par là même difficiles à attaquer.
Mais ces premiers termes une fois obtenus nous intro-
duisent dans le domaine de la chimie organique , où les
métamorphoses sont nombreuses et aisées à régler. Dans
la synthèse organique les premiers pas, et en particulier
ceux qui viennent de suite après les éléments, sont les
plus difficiles à franchir.
208 SUH LA SYNTHÈSE
Après avoir formé, de la manière que je viens d'expo-
sei-, d'abord les hydrogènes carbonés, puis les alcools,
nous pouvons produire des composés organiques en
nombre illimité.
Par l'oxydation ménagée des alcools nous obtiendrons
les aldéhydes, nouveau groupe renfermant l'aldéhyde
ordinaire, les huiles essentielles d'amandes améres, de
cannelle, de cumin, le camphre ordinaire, et, d'une ma-
nière générale, la plupart des huiles essentielles oxygé-
nées qui se rencontrent dans la nature. Par une oxyda-
tion subséquente, les aldéhydes sont transformées à leur
tour en acides organiques, soit monobasiques (acides
formiqup, acétique, butyrique, valérianique, benzoïque),
soit polybasiques (acides oxalique^ succinique, tartrique,
etc.).
Après les corps résultant de l'oxydation viennent ceux
qui sont formés par l'union réciproque de composés
oxvaénés. La combinaison des alcools et des acides
donne naissance aux éthers composés qui comprennent
les principes odoriférants de certains fruits et plus par-
ticulièrement les graisses naturelles, c'est-à-dire un des
groupes essentiels parmi les constituants des êtres orga-
nisés.
C'est en combinant les alcools les uns avec les autres
que le professeur Williamson a établi la théorie de Té-
thérilîcation, si fertile en résultats nouveaux.
Aux alcools se rattachent les radicaux organo-métal-
liques, si bien étudiés par M. Frankland et qui parais-
sent destinés à jouer un grand rôle dans les recherches
synthétiques.
Ayant parcouru le cercle entier des combinaisons for-
mées par le carbone, l'hydrogène et l'oxygène, il nous
reste à parler de la formation des composés azotés.
DES SUBSTANCES ORGANIQUES. 209
Tous les corps qui contiennent de l'azole (j'entends
ceux qui existent dans la nature) sont susceptibles de le
perdre sous forme d'ammoniaque. VA c'est par l'union
de l'ammoniaque avec des composés binaires et ternaires
du carbone que nous pouvons aujourd'hui reproduire
une multitude de substances azotées.
A la tête de ces reproductions on doit placer celle de
Vurée, par M. Wohier, ou plutôt sa synthèse, car elle dé-
rive de l'acide carbonique et do l'ammoniaque. Celle
découverte, qui remonte à 35 ans, a été le premier pas
dans celle voie.
OndoitàM.Zinin les premières méthodes générales pour
la formation des alcaloïdes artificiels. Son procédé con-
sistait à soumettre un hydrocarbure à l'action de l'am-
moniaque naissante ; c'est ainsi qu'il convertit le benzol
en aniline dont on a dérivé de si belles matières colo-
rantes. M. Wurtz, par une idée féconde, a relié la forma-
tion des alcalis organiques avec l'union de l'ammonia-
que et des alcools; en généralisant, M. Hofmann est arrivé
à cette admirable théorie dont il poursuit les conséquences
avec un succès signalé. C'est encore en faisant réagir l'am-
moniaque sur des principes oxygénés que MM. Perkin et
Duppa ont produit ]^ (jlycoUamine ei la leucine, deux
alcalis qui jouent un rôle si important dans l'économie
animale.
Mais je dois m'arrêter. Une revue complète des appli-
cations synthétiques, rendues possibles par la synthès^^
complète des hydrocarbures, me conduirait à tracer
l'histoire des principales découvertes relatives à la théorie
des alcools faites durant ces trente dernières années.
En résumé, nous savons unir 1^ carbone avec l'hydro-
gène et en faire des composés binaires dont nous pou-
210 SUR LA SYNTHÈSE
vons condenser la molécule de manière à produire de
nouveaux hydrocarbures embrassant apparemment la
série entière des corps organiques.
Les hydrocarbures étant obtenus, nous les Iranforraons
en alcools.
Avec les alcools nous faisons les aldéhydes, les acides,
les élhers mixtes et composés, c'est-à-dire tous les corps
ternaires contenant du carbone , de l'hydrogène et de
l'oxygène.
Finalement, l'union de l'ammoniaque avec les com-
posés binaires et ternaires- sus-désignés, complète la
démonstration du problème, en consommant la repro-
duction des substances azotées.
C'est ainsi que la synthèse procède dans la formation
des corps organiques; mais cette formation possède un
caractère particulier et d'une haute importance philoso-
phique. En fait, pour opérer ces reproductions , la syn-
thèse procède, non pas au hasard, mais par la con
naissance de ces lois générales dont les êtres naturels
représentent, dans un certain sens, les conséquences et
les applications particulières. Ce sont ces cas spéciaux
seulement que l'analyse peut nous faire connaître. Mais
la loi générale suivant laquelle ils ont été produits nous
est révélée et démontrée par la synthèse seule. L'analyse
est ici un simple instrument indispensable , il est vrai,
pour nous conduin^ à la synthèse qui est la vraie fin de
notre science.
Alors la fécondité de la synthèse s'étend bien au delà
de la simple reproduction de composés naturels. Celle
des graisses naturelles, par exemple, a étendu nos con-
naissances sur la constitution de ces corps beaucoup
plus loin que ce qui avait été révélé par l'analyse; elle
DES SUBSTANCES ORGANIQUES. 211
m'.T conduit à une nouvelle lliéorie, celle des alcools po-
lyaloiiiiques, et m'a donné les moyens de former, en
vertu de cette théorie, une mulliUide de corps gras
analogues aux graisses animales ou végétales, mais qui
n'ont pas encore été rencontrés dans la nature.
C'est ainsi que la synthèse, en même temps qu'elle
reproduit l'ordre des composés naturels, appelle à l'exis-
tence un ordre nouveau, artificiel, plus vaste pour les
idées générales et plus fertile en application que l'ordre
naturel lui-même.
SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE
DE LA
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION
PAR
JULIUS SACHS.
(Traduit du journal Flora, holanische Zei^uHg, janvier et février 1864.
Je me suis proposé dans ce mémoire d'aider à la solu-
tion de deux questions qui, bien que différentes, se lient
étroitement l'une à l'autre, savoir : 1° quels sont les
degrés de température les plus élevés que les plantes
puissent supporter sans altération ; et 2° quelles sont les
modifications qu'éprouvent les cellules quand celle limite
supérieuie est dépassée eî que le tissu est tué par une
température trop forte. .
Celte étude fournit un complément frappant aux re-
cherches sur la gelée des plantes dans lesquelles on
détermine aussi, en premier lieu, les variations de tem-
pérature qui occasionnent la gelée, puis les modifica-
tions que la mort par le froid produit dans les cellules.
Quoique les deux premières questions ne présentent
pas au point de vue pratique autant d'intérêt que l'é-
tude de la gelée, il faut reconnaître qu'en théorie les
deux cas sont d'égale importance. Il s'agit , en effet,
pour l'un comme pour l'autre, de déterminer les limites
SUR LA LIMITE SUPLRIEURE. 213
de lempéraUire entre les(|uelles là végél.Uioii est com-
prise. A côlé de la connaissance exacte de l'organisation
et (le la nalnre des fonctions des organes, rien ne me
paraît pins propre à élncider l'idée de la vie qne de re-
chercliei' les limites extrêmes en dedans desquelles les
influences extérieures permettent les actes de vitalité, et
en dehors desquelles le corps vivant retombe sous les
lois de la nature inorganique. La vie végétale et organi-
que en général, et c'en est un des caractères essentiels,
n'est possible qu'à certains degrés de température, avec
certaines intensités de lumière, certaines compositions
du sol et de l'air, etc., etc.
I. Des iempéraiiires les plus élevées que les plantes
puissent supporter sans altération.
Senebier mentionne (Pliysiol. végel. 111, 284) que Se-
condât a vu croître à Dax, dans un bassin, le Tremella
retieutata, dans de l'ean à 49" (il n'est pas dit si c'était
C. ou R ). La citation suivant laquelle Sonnerat aurait
trouvé le Vitex a(/nus castas à côté d'une source ^ à 69°
est sans valeur, ainsi que la notice reproduite d'après
Forster que la même plante croît dans l'île de Tanna au
pied d'un volcan où la terre indique 210° F. (près de
99" C), puisque la température entre les racines n'est
pas indiquée d'une manière positive. On peut juger du
peu de confiance que méritent les données de Senebier
d'après celle qui concerne le Conferra Ihcrmalis qui
croîtrait à Carisbad dans de l'eau à 4 45° - i 50° F.
(03° -65° G.), tandis aue d'ainès des observations plus
' De Ciiiidolle iPLijâol. IimiI. par Rji)ii-, I", G"I) indique
61" R.
Archives, T. XX.— Juillet 1864-. 14
2U SUR LA LIMITK SUPÉRIEURE DE LA
récentes celte eau ne renferme (ies nlgiies que lorsqu'elle
a été refroidie au-dessous de 55" C. ou plus bas uncore.
Senebier cite enfin, aussi d'après Adanson, que le sable
au Sénégal dans lequel croissent des plantes s'échauffe
jusqu'à 61" 7^ R. (c'est-à-dire 76,7 C).
P. de Candolle {PlujsioL Irad. par Rôper, II, p. 661)
a récolté à Oalaruc V Aster Tripolium dont les racines
plongeaient dans de l'eau à 30° R. (37° 5 C); Ramond
a trouvé à Bagnères, au bord d'un ruisseau, le Verbena
offidnaUs dans de l'eau à 31° R. (38° 5 C). On ne peut
pas attacher d'importance à la notice de Desfontaines qui
aurait trouvé plusieurs plantes à proximité de sources
chaudes à Bone, en Algérie, dont la température s'élevait
à 77° (C. ^). D'après de Candolle des oscillaires vivent à
Plombières dans de l'eau à 51° (R. ?).
J.-F. Schouw {La terre, la plante et V homme, 1851
p. 120) mentionne que Tenore a vu croître les Cyperus
polystachios et Pterù longifolia h Ischia, au milieu de la
vapeur s'élevant de fumarolcs en activité et dans de la
terre si chaude qu'on se brûlait les doigts en voulant
sortir la plante avec les racines. Schouw indique, comme
localité, les fumaroles de Frusso et de Caciotlo.
Ehrenberg (cité par M. Schultze : le Protoplasma,
1863, p. 49) a trouvé à Ischia dans des sources chaudes
des masses feutrées de matières organiques vertes et
brunes, formées d'eunolies et d'oscillaires vertes vi-
vantes; le thermomètre introduit dans ces feutres mar-
quait 65"- 68'' R., c'est-à-dire 81°-85°C.
En revanche Gohn {Flora, 1862, p. 539) ne trouva
aucune espèce de végétation dans \e Sprudel de Carls-
bad, de 44° R. ou 55" C. ; ce n'est que là où l'eau est
refroidie à 43'-35°R. (54° -44° C.) qu'on rencontre
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 215
des Lcplothrix lamellosa verl clair, et à ^^S^-SS" R.
(-44" -31° G.) des oscillaires et des inasiiclioclades.
Agardli avail fait la même observation en 18:27. llofl-
mann mentionne d'après une donnée de Regel {Bolan.
Zeituu(j, 1803, p. 318) qnc dans celte localité on ne
trouve même point de végétation à ^O", que les Leplo-
thrix ne se rencontrent qu'à 38° (R. ?) et au-dessous, et
que les oscillaires appartiennent à une température en-
core- plus basse.
Toutes ces observations rentrent daas la question de
savoir si les plantes ou des parties de plantes isolées,
peuvent supporter une certaine température élevée
d'une manière permanente ou pendant un temps plus ou
moins long. Mes observations sur les températures les
plus élevées de germinations se rattacbent à cette ques-
tion. J'ai montré {Pringsheim's Jahrb., Il, 364) que les
Zea Maù, Pkaseolus multijlorus , Cucurbita Pepo ger-
maient au bout de 48 heures, lorsqu'un thermomètre
interposé entre la graine et la terre marquait en moyenne
34° H. (4i2' 5 G.), bien que pendant ce temps la tempé-
rature atteignit durant quelques heures un maximum
de 37° R. (46'^ 2 G.). Le froment ne germait pas lorsque
la température s'élevait à 37° R., mais bien à une tem-
pérature moyenne de 30° 6 R., (]uand le maximum ne
dépassait pas 34° 5 R. (43° 1 G.). La température la plus
élevée ponr la germination de l'orge était entre 29° et
30° R. (36° et 37° 5 G.). Les pois germaient dans une
température moyenne de 30° 6 R. avec un maximum
momentané de 34° R. (42° 5 G.)
Tandis que jusqu'ici nous n'avons fait que constater
si tous les phénomènes de croissance ou spulemcnt
quelques-uns d'entre eux peuvent, pour cerlaines plantes
"216 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
se profliiire à certaines lempéraluies élevées, il s'agit
maintenant d'examiner à quel degré la température de
l'air ambiant et de l'eau peut être portée pendant un
temps relativement court (quelques minutes ou quelques
heures) sans que les cellules en soient altérées ; nous ne
recherchons plus si les actes vitaux ont lieu, mais seule-
ment si l'organisation existante est en état de résister
pendant un certain temps à une température donnée.
Nous parlerons plus tard des observations de M. Schuitz
qui ont trait à cette question. Pour le moment et avant
de passera mes propres recherches, qui sont antérieures
à la publication du mémoire de H. Hoffmann {Botan.
Zeitunij^ 1863, n°« il et 4-3), je citerai quelques obser-
vations de ce savant. Il a fait bouillir pendant W''"^ '^^''
nutes de l'eau contenant des bactéries vivantes, en ayant
soin de boucher l'ouverture du tube, dans lequel se fait
l'expérience, avec un tampon de coton, pour éviter l'in-
troduction de bactéries du dehors. Dans plusieurs cas une
minute d'ébullition suffisait pour détruire toute vie (p. 306,
note); toutefois on retrouvait généralement après quelques
jours de nouveau des bactéries vivantes dans la liqueur
bouillie. Dans un liquide qu'il avait soumis 8-10 mi-
nutes et Yj heure à l'ébullition, il n'a trouvé plus tard
que rarement des bactéries vivantes. Une ébulliiion de
3-2-1 heures les faisait co;nplétement disparaître, c'est-
à-dire qu'on n'en trouvait point au moment où l'on en-
levait le tampon de coton, mais après quelques jours de
contact avec l'air libre elles reparaissaient. Hoffmann en
conclut que les bactéries peuvent parfois supporter
une demi heure d'ébullition. Cette conclusion me pa-
raît toutefois très-douteuse, car il dit plus loin (p. 315)
que l'on ne retrouve jamais des bactéries vivantes im-
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 217
médialoment après le rrfroidissemonl an moment où
l'on enlève le tampon de coton, mais senlement après
plusieurs, ou pour le moins, deux jours. Un fait qui est
déi'isif, c'est (jue dans un liquide contenu dans des lubes
scellés à la lainpe et que Ton plonge pendant W'"^
. minutes dans de l'eau bouillante on n'a jamais retrouvé
de bactéries vivantes après 1-48. jours; les bactéries ne
supporteraient donc pas l'ébullition. D'après Pasteur, des
spores secs de Penicilnim glaucum résistent à 108" C,
et conservent même en giande partie la faculté de se
développer après avoir été exposés pendant demi-heure
à une température de 119"- 124° C. ; mais alors la
germination ne s'effectue que 2-4 fois plus lentement;
chauffés pendant demi-heure à 427"-432" C, ils ne
germent plus. UAscophora elegans se comporte de la
même manière {de Bary , Flora, 1862, p. 364 et les
expériences sur la poussière chauffée). Hoffmann a trouvé
que les spores secs des Uredo deslruens et U. segelum
peuvent sans inconvénient être chauffés à 128" C, tandis
qu'js l'état humide \'U. scyetum meurt entre 58° 5 et
62° C. et l'/7. destruem entre 70° et 73° C. Payen rap-
port!; que y Oïdium aurantiacum conserve même à 120°
C. la faculté germinatrice '.
Hoffmann explique le fait que les spores secs peuvent
sans en être altérés, supporter des températures plus
élevées qu'à l'état humide, en rappelant la propriété de
l'albumine qu'ils renferment, de conserver sa solubilité
lorsqu'après avoir été desséchée à une température basse,
on la porte à une température supérieure à celle de l'é-
* On a l'ait aussi des expériences de ce geiiiesur des graines,
mais je n'ai pas réussi à U'ouver les mémoires dans lesquels
elles onl élé publiées.
518 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
])iiUilion, tandis qu'à l'état humide elle se coagule et
devient insoluble à une température bien inférieure à
celle de l'ébullilion de l'eau. Selon Ilofïmann, l'albumine
des cellules se comporterait de la même manière. Mais
un fait signalé par Lauder-Lindsay {Botan. Zeitg., 1861,
p. 359), et que Hoffmann cite lui-même, prouve que
cette e.\plication est insuffisante , savoir : que deux
espèces de conferves croissent dans l'eau des sources
de Laugarness (Islande), bien que les œufs y cuisent dans
4-5 minutes.
J'arrive maintenant à la description de mes propres
expériences qui s'étendent sur des plantes des classes
les plus différentes.
Les plantes terrestres ont été préalablement produites
de graines dans de petits vases. Pour les exposer à la
température voulue, on les plaçait avec leur vase dans
un appareil susceptible d'être chauffé, que j'ai employé
précédemment dans mes recherches sur la germination
à des températures élevées, et plus récemment dans mes
expériences sur la rigidité par l'effet de la chaleur de la
sensitive qui ont été communiquées dans PriiKjsheim's
Jahrhuc/i, 11, p. 341; toutefois, vu la courte durée de
l'opération, j'ai choisi comme source de chaleur une ou
deux lampes à esprit de vin. On plaçait un thermomètre
dans la terre entre les racines et un autre plus court en-
tre les feuilles. Sans soulever la cloche de verre on pou-
vait lire les indications des thermomètres. Il fallait une
certaine habitude dans le maniement des lampes à esprit
de vin pour obtenir dans l'air de la cloche une tempé-
rature constante pondant V4-V2 lisure ou plus longtemps.
D'après la construction de rapi)areil la quantité de va-
peur d'eau dans la cloche augmente à mesure que la tera-
TEMPÉRATURE QUI 1>EUMET LA VÉGÉTATION. "219
pératun; s'élève. Pendant la durée d'une expérience l'air
à 45"-50'' était à peu près saturé de vapeur d'eau puis-
(]u'un abaissement de la température de C 5-1" C. f)ro-
duisait immédiatement une condensation d'eau abon-
dante contre les parois intérieures de la cloche. La trans-
piration ne pouvait donc êlre qu'insignifiante pendant
l'expérience, de sorte que la mort qui résultait d'une
température élevée ne pouvait pas être attribuée à une
dessiccation excessive des feuilles. Ce qui le prouve d'ail-
leurs, c'est que pendant la durée ,de l'expérience les
feuilles ne se flétrissaient pas (à de rares exceptions près)
et qu'ensuite elles se maintenaient fraîches assez long-
temps , quand même on reconnaissait plus tard que la
température les avait tuées. En outre puisque des feuilles
qui plongent dans l'eau sont tuées par une température
basse, il est évident que ce n'est pas la transpiration qui
tue les parties des plantes en dehors de la terre dans
de l'air trop chaud, mais que la mort doit être attribuée
à l'altération directe de la structure organique sous l'in-
fluence de la chaleur.
A côté de ces expériences dans lesquelles les feuilles
se trouvaient dans de l'air chauffé, on en a fait d'au-
tres, avec les mêmes plantes, pour examiner comment
elles se comporteraient plongées dans de l'eau à une
température déterminée. Pour les plantes terrestres on
a employé des pieds élevés et enracinés dans des vases;
on les retournait dans un grand bocal de verre rempli
d'eau à la température voulue, de manière que toutes
les parties hors de terre plongeassent dans l'eau, tan-
dis que le bord supérieur du vase renversé reposait sur
deux petites traverses de bois placées sur le bord du
bocal.
2-20 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
Quant aux plantes aquatiques, on les chaiiffail lente-
ment dans l'eau, ou bien on les plongeait dans de l'eau
à une température déleraiinée. Pour parer dans les deux
cas au refroidissement de l'eau, il suffit de poser le bo-
cal sur un bain de sable chaud aussitôt qu'on aperçoit
un abaissement du thermomètre qui plonge dans l'eau.
En le plaçant et le leliranl alternativement selon l'in-
dication du thermomètre, qu'on observe d'une manière
continue, on peut diminuer à volonté les variations de
la température.
11 est probable que la même plante peut , pendant
une courte durée, résister à une température élevée qui
la tuerait si l'influence se prolongeait. Ainsi il ne peut
guère être question d'un certain degi'é supérieur de cha-
leur qu'une plante peut supporter. Je me suis borné
pour cette raison à déterminer la température la plus
élevée qu'une plante peut supporter pendant un espace
de temps donné assez court (en général 10-30 minutes);
et même dans ces conditions il faut se contenter d'une
simple approximation. On comprendra facilement que la
détermination rigoureuse du degré de température au-
quel, pour un temps donné, est situé le point culminant
entre la mort et la vie exige un très-grand nombre d'expé-
riences et beaucoup de temps. J'ai estimé en consé-
quence qu'il suflîsait pour le moment de resserrer ce
point de séparation entre des limites aussi rapprochées
que possible.
Les expériences que j'ai faites sur des plantes enraci-
nées de Nicotiana rustica, Ciiciirbita Pepo, Zen Mais,
Mimosa pudica , Tropœohim majus , Brassica Napus,
prouvent tontes, qu'aucune de ces plantes ne peut sup-
porter dans l'air une température supérieure à 51° C,
TEMPÉRATURE (jUi PERMET LA VÉGÉTATION. 221
seulement dix minutes, sans éprouver de graves dom-
mages ou même mourir, tandis qu'elles supportent sans
inconvénient pendant 10 minutes et pins une lempéra-
luie comprise enln; 49" et 51" C. En revanche, les or-
ganes qui dans l'air ont résisté à cette tem[)érature sont
tués au contact de Teau à la même tempéiature en moins
de 40 minutes. Le degré de température su[iportable
le plus élevé est, par conséquent, pour les mêmes or-
ganes, plus bas dans l'eau que dans l'air. Les plantes
aq;iatiques se com[)ortent d'une manière analogue. Les
Vallisneria spiralis , CeralophyUum dcmersum , Cfiara
(div. sp.) et Cladophorane supportent ni les unes ni les
autres 50" C. pendant iO minutes dans l'eau; les VaUis-
neria et Chara périssent même à 45° C. au bout de 10
minutes.
L'âge et la nature de l'organe exercent une influence
sur la faculté de 'résister plus ou moins longtemps à des
lempératures élevées : en général le limbe des jeunes
feuilles, qui ont tout leur développement, est tué le pre-
mier ; les jeunes feuilles non encore développées et les
parties des bourgeons résistent davantage ; les vieilles
feuilles saines, les pétioles et les entre-nœuds âgés et ju-
teux résistent le plus longtemps.
Le laps de temps après lequel la mort est appréciable
varie selon l'élévation de la température : plus la tem-
pérature est élevée plus la destruction des organes expo-
sés est rapide. Pour des plantes qui ont été tuées dans
l'air à 50"-5'r C. , il se passe souvent plusieurs jours
avant qu'on puisse remarquer un changement appré-
ciable.
Il est assez curieux que des plantes qui plus tard pé-
rissent complètement, conservent pendant l'expérience
222 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
et quelques heures après, même pendant quelques jours,
une apparence parfaitement saine et la plus granrle tur-
gescence. Après cela les feuilles flétrissent, se rident et
se dessèchent rapidement au point de se réduire en pous-
sière par le frottement.
Expériences.'
Nicoiiana ruslica, jeune plante avec cinq à six feuilles.
r Le 24 juillet 1863, la température de l'air étant
20° C. Une plante a été chauffée dans l'appareil pendant
1 74 hp'ire à M" C, puis maintenue pendant 30 minutes
entre W et 45" ; la température la plus élevée autour
des racines a été de 44" 5 C.
La plante est restée fraîche pendant l'expérience et a
continué ensuite à croître sans avoir été endommagée.
2° Une plante exposée pendant 1 heure dans de l'air
à 45° C. n'aégalementé^)i'ouvé aucune interruption dans
sa croissance.
3" Le 21 juillet, l'air extérieur étant à 18'' C. Une plante
a été chauffée pendant 1 ^/^ heure à 46''. ensuite main-
tenue pendant 40 minutes entre 40° et 47° C. : la terre
indiquait 43° 5 C.
Les feuilles ont un peu fléchi parce que la terre était
sèrhe ; à la sortie de l'appareil la plante a été arrosée,
les feuilles se sont bientôt redressées et la croissance
a continué.
4° Le 27 juillet, à 19" C. de température extérieure :
une plante chauffée pendant 47 minutes à 50° C, puis
pendant 15 minutes entre 50" et 51° C, n'en a point
souffert.
' Florn, 1804. No2. |). 24.
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉNATION. 228
5" Lp 31 juillet, on a placô uno plante dans l'appareil
déjà chaud, dans lequel la température pendant une demi
heure s'est élevée à 51'' (1. et s'est ensuite maintenue
pendant 11 minutes entre 51" et 52" C; la terre mar-
quant 49" C.
La plante ne paraissait point altérée au premier mo-
ment, mais au bout de 6 jours les feuilles, toutes déve-
loppées^ perdirent leur couleur tandis que les jeunes
feuilles ne périrent que plus tard.
6" Le 31 juillet, on exposa les parties vertes d'une
plante pendant 10 minutes dans de l'eau à 50"-48° C.
A la sortie de l'appareil toutes les parties de la plante
étaient turgescentes ; 3 heures après les feuilles parfaites
sont flétries et au bout de 4 jours elles étaient mortes.
H résulte de ces expériences que pour le Nkoliana
rnstica la température qui tue dans l'espace de 10-11
minutes est située entre 51" et 52" C. dans l'air et au-
dessous de 50" C. dans l'eau.
Zea Mais, jeune plante de (juatre à cinq feuilles. '
1° Le 31 juillet 1863, une plante a été placée dans
l'appareil déjà chaud et maintenu pendant 15 minutes
entre 47" et 48" C. ; la terre marquait 32" 5 C.
Aucun dérangement ne s'en est suivi pour la plante.
2" -S août Deux plantes dans le même vase ont été
chauffées pendant une demi-heure à 50" C, ensuite pen-
dant 10 minutes entre 50'^ et 49" ('. ; la terre marquait
41" 2 C.
Les plantes étaient fraîches à la sortie de l'appareil ;
trois jours après les vieUles feuilles étaient mortes et les
jeunes étaient ratatinées à la pointe.
3" Le 3 août. Deux plantes dans le même vase, pla-
cées dans l'appareil déjà chaud, ont été maintenues 10
224 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
iiiii.utes entre 51 "5 et 50" C. : la terre indiquait
40'^ C.
Après l'expérience elles étaient fraîches ; au bout de
A jours une des deux plantes était morte, l'antre avait
encore une partie de la tige fraîche, mais les feuilles
étaient ratatinées.
4" Le .il juillet. Une plante a été exposée pendant 15
mimites à 52" C, la terre étant à 31" 5 C.
Fraîche après l'expérience la plante était morte au bout
de 7 jours.
5° Le 31 juillet. Les parties hors de terre d'une plante
ont été plongées pendant 10 minutes dans de l'eau à
49" 5-48" 5 C.
A la sortie elle était fraîche, mais 0 jours plus tard tout
était mort.
Ainsi \eZeamais est fortement endommagé dans l'air
à une température de 49" -50° C. qui se prolonge pen-
dant 10 minutes et est tué par 50° à 51" C. ; dans l'eau
10 mimites d'exposition à iS^o - 'i9°5 C. entraînent la
mon.
Cucurbita Pepo, jeunes plantes avec les cotylédons
étalés et deux feuilles.
1" Le 26 juillet 1863, l'air extérieur étant à 18° C.
Une plante a été portée lentement |)endant 2 heures
jusqu'à 48' C, puis la température a été maintenue pen-
dant 20 minutes entre 48" et 48°5 C. ; la terre s'éleva
jus(in'à 44" C. La plante n'éprouva aucun dérangement
et continua à croître.
2° Le 27 juillet. Une plante «laintenue pendant 1^/^
heure à 50" C, puis 25 minutes entre 50" et 51" C, la
terre étant à 44"5 C, l'air à 18" C. a continué à croî-
tre sans altération.
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTANION. 225
."1" Plus lard la même plante a ùlù plongée [ictidaiil 10
iniuiiles dans de l'eau à 50" - 51" C.
A la sortie de l'eau elle paraissait IVaîcbe, mais 3 jours
après les cotylédons pendaient llétris, les feuilles étaient
ratatinées et sedesséchérent ensuite, tandis que les pé-
tioles et la tige étaient encore frais.
D'après cela, la température qui dans l'air tue le Ciu-
ciibila Pcpo est située au-dessus de 50^ tandis que dans
l'eau celte température tue les feuilles.
Tropœolum majus, plantes avec 6- 8 feuilles.
1" Le 6 juillet 4863, une plante avec 8 feuilles a été
introduite dans l'appareil, chauffée à 45° G. et maintenue
30 minutes à 4.5° G. ; elle a continué à croître sans chan-
gement.
2" Le 0 juillet, 22° G. air extérieur. Une plante avec six
feuilles a été placée dans l'appareil dont la température
a été portée successivement pendant une heure jusqu'à 50"
G. ensuite maintenue d'une manière à peu près constante à
50° G. pendant 10 minutes. Quand l'air a atteint 45°-
46° G. les deux plus jeunes feuilles, qui n'avaient pas en-
core tout leur développemerit, commencèrent à- se flétrir,
et plus tard une troisième. Les pétioles pendaient et les
limbes étaient flasques. Lorsqn'après une durée de dix
minutes à 50° G. on Sortit la plante, les trois autres
feuilles étaient encore fraîches; une heure après la plus
âgée des trois premières flétries se redressa, mais les
deux autres pins jeunes se desséchèrent complètement,
tandis que le bourgeon était intact et fournit ensuite de
nouvelles feuilles.
3° Une plante semblable à la précédente a été plongée
pendant 10 minnites dans de i'ean à 50° G. qui se re-
froidit à 48°5 G. A la sortie la plante élail rerarrqua-
2i0 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA ,
bleiiieiil turgescente ; mais 5 heures après les limbes
étaient ratatinées, les pétioles encore frais et un peu plus
lard le bourgeon était mort.
Le Tropœolum majus et donc tué dans l'air au-dessus
de 50° dans l'espace de 10 minutes, mais dans l'eau déjà
à 50", quoique moins complètement désorganisé.
J'ai déjà communiqué mes expériences sur le Mi-
mosa piidica dans mon mémoire sur l'état de rigidité ;
elles prouvent que cette plante supporte 49- 50" G. pen-
dant 15 minutes, mais qu'à 52° G. 5 minutes suffisent
pour tuer presque toutes les feuilles.
Bmssica Napus, jeunes plantes avec trois feuilles.
I'' Le 28 juillet, à 18''5 de température extérieure;
une plante chauffée pendant une heure jusqu'à A9°b C,
puis maintenue 20 minutes entre 49° et 49°5 0. la terre
était à 36°5 G. a continué à croître sans aucun déran-
gement.
2" Le 3 août, à 23° de température extérieure. Deux
plantes dans le même vase ont été chauffées pendant 30
minutes jusqu'à 50° G., puis maintenues 10 minutes entre
50° et 51* G.; la terre s'élevant à 40°5 G.
Après l'expérience les plantes étaient en apparence en
bon étal, cependant dans l'espace de 4 jours les feuilles
se desséchèient complètement et les bourgeons étaient
morts.
3° Le 31 juillet, une plante a été plongée pendant 10
minutes dans de l'eau à 49''5 G. qui durant Texpérience
s'est abaissée à 48"5 G. A la sortie les feuilles étaient
fraîches, trois heures après elles étaient llètries et au bout
de 4 jours toute la plante était morte.
Pour le Brassica Napus la température qui entraîne la
mort est, par conséquent, située dans l'air entre 49°5 et
51" G. et dans l'eau au-dessous de 49°5 G.
TEMPÉUATUHL QUI Ptli.MET LA VÉGÉTATION. 2^.7
Bien que ces expériences prouvent que la tenipéralure
la plus élevée que les plantes puissent supporter ne soit
point la même pour toutes, il en ressort cependant le
fait remar(iual)le que pour toutes les plantes terrestres,
celte température ne varie que de 2- 3 degrés, quoi-
qu'elles appartiennent à des climats très-différents et
qu'elles présentent entre elles de grandes différences.
Ceralophyllum demersum et Cladophora.
Le5juillet 1863, un drageon vigoureux du premier et
un [)i\{\uQ[ AeCladopliora ontété introduits dans un bocal
de verre, avec de l'eau de fontaine à 21" C. qui a été
portée lentement à A^" C. et maintenue 10 minutes à
celle température.
Le bocal a été ensuite placé près de la fenêtre avec
les autres, pour le laisser refroidir lentement. Les plan-
tes n'ont montré aucun changement ; le Ceralophyl-
lum a continué à croître comme d'habitude et le Cla-
dophora, après avoir présenté quelques filaments blancs
pendant les premières semaines, a repris ensuite la crois-
sance ordinaire.
Le 17 septembre des individus semblables des mêmes
plantes ont été introduits dans de l'eau à 50" C qui
a été maintenue 10 minutes entre 50^5 et 49" C. et
qu'on a ensuite laissé rapidement refroidir à 40" C.
Au boutde 6 jours les Cladopkores étaient tout blancs,
c'est-à-dire morts: les feuilles de Ceralophyllum sont de-
venues jaunes et se sont décomposées.
Par conséquent, la température qui tue ces plantes est
située entre 45° et 50" C.
Vallisneria spiralis et Chara.
1" Le 25 septembre 1863, un exemplaire de Vallisiu-
ria muni de plusieurs feuilles et racines saines et un pa-
228 SUR LA LDIITE SUPÉRIEURE DE LA
quel de Cliara ont été introfluils flans de l'ean à 45" C.
maintenue 10 nfiinutes entre M° et AQ" C.
Au bout del7 jours leC/mra était complètement blanc
et en décomposition, et la la/Z/sncr/a moite au bout de
24 jours.
Enfin j'ai fait quelques essais avec des branches cou-
pées et avec des plantes sorties de pleine terre, en les
plongeant 10 minutes dans de l'eau à 45° -46° C. et dans
de l'eau à 50° C. Immédiatement après l'expérience on
ne pouvait apprécier aucune ditïérence, je les ai ensuite
fait tremper dans l'eau par leur paitie inférieure et l'ef-
fet de la chaleur s'est produit aussi dans ce cas au bout
de 2 -6 jours
Phaseoliis viihjaris, jeunes plantes entières.
A 45° -46" C. après 40 heures: le bourgeon et- la
plus jeune feuille étaient frais; deux feuilles avec pres-
que tout leur développement étaient ratatinées; les feuil-
les primordiales, la tige et les pétioles inaltérés.
50° C. après 48 he'jres: deux jeunes feuilles ('om[)léte-
ment sèches et ratatinées, les feuilles primordiales moins
endommagées, cependant probablement mortes aussi.
Papaver somnifrrum, des branches avec bouton à fleur
et feuilles.
45° - 46° C. Après 40 heures la feuilh^ la plus rappro-
chée du boulon à fleur était la seule devenue brune; le
reste sans altération.
50° C. après 48 heures: le boulon à fleur elles plus
jeunes feuilles bruns et secs ; les feuilles plus* âgées
moins altérées; les entre-nœuds altér.'s de la même ma-
nière que les feuilles auxquelles ils correspondent.
Tanacetum vidgare , des branches avec bourgeon ni
feuilles toutes formées.
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. ^29
45"- 46" C. après 40 lieures: une jeune feuille ratati-
née, le reste non altéi'é.
50" C. après 48 heures : toutes les jeunes feuilles
brunes, desséchées, ainsi (jue les entre-nœuds corres-
pondanls ; peu d'altération aux parties plus âgées.
Cannabis saliva, des branches avec 5 à 6 feuilles non
complètement développées.
45*^" -46° C. ; après 40 heures point de changement ap-
préciable.
50'^ G., après 48 heures : les plus jeunes feuilles et en-
tre-nœuds ratatinés, mais encore verts ; les feuilles plus
âgées à peine altérées.
Solanum tuberositm , le sommet de la tige avec plu-
sieurs feuilles. *
45°-46° C, après 40 heures point de changement.
50° C, après 48 heures: les feuilles les plus jeunes
et les moyennes ainsi que les entre-nœuds flasques,
morts, mais encore verts; les parties plus âgées inal-
térées.
Liipimis polypliyllus, feuilles jeunes et vieilles.
45" -46° C, après 40 heures : la jeune feuille morte,
ratatinée; la vieille sans changement.
50° C. après 3 jours: toutes deux desséchées.
Alliiim Cepa, plante entière.
Des feuilles plongées pendant 10 minutes dans de
l'eau à 50°C., ont conservé pendant quelques jours l'ap-
parence fraîche, le sixième jour seulement elles se sont
ratatinées ; après avoir été plongées 10 minutes dans de
l'eau à 50° -56° G. celte altération se montrait au bout
de 24 heures.
Morusalba, des branches avec beauco ip de feuilles,
plongées 10 minutes dans de l'eau à 50' C. ne parais-
ÂRCHivts, T. XX. — Juillet 1864. 15
230 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
saient mortes que le sixième jour ; toutes les feuilles
devenaient brunes et sèches , dans de l'eau à 55" -56° C.
Cette altération se montrait déjà au bout de 24 heures.
Comme pour les plantes enracinées, ces expériences
prouvent que la même température inllue différemment
sur les parties de la même plante qui sont du même
nom, mais d'âge différent. Sous ce rapport et dans la
manière dont la mort devient apparente par une dessic-
cation rapide et par la coloration , il existe une grande
analogie entre les plantes gelées et celles qui ont été tuées
par une température trop élevée; nous signalerons plus
loin encore d'autres analogies. Est-ce que la rapidité du
changement de température favorise ici l'action destruc-
tive, comme cela a lieu pour la gelée"? Mes expériences
ne donnent à cet égard aucun éclaircissement.
Puisque toutes ces expériences montrent que pour le
court espace de temps de 40-30 minutes, une tempéra-
ture de 51° C. tue dans l'air les plantes les filus diverses,
et que dans l'eau 45*^ -46° C. suffisent pour produire la
mort, on est en droit de supposer que, pour un espace
de temps plus long, la température la plus élevée que
ces plantes pourraient supporter, est de plusieurs de-
grés plus basse; il est douteux qu'aucune d'elles puisse
végéter dans de l'air ou dans de l'eau à 40° C.
D'un autre côté, si les données d'Ehrenberg, de Hoff-
mann et de Lindsay devaient se confirmer (laissons de
côté pour le moment la manière d'être des spores secs
et des graines), il s'ensuivrait que les maxima de tem-
pérature possibles à supporter pour différentes plantes
sont à des élévations très-dilTérentes. Peut-être faudrait-il
avoir égard ici à la circonstance que les températures si
élevées que signalent ces observateurs, se rapportent
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 231
tontes à des plantes très-simples qui apparlieriDcnt aux
types les plus inférieurs, tandis que mes expériences ne
concernent à peu prés que des plantes d'un ordre plus
parfait; cependant elles ont montré que les Cladophora
périssent à 50" C. comme ces dernières.
A priori, on ne peut guère admettre que la leujpéralure
la plus élevée qui puisse être supportée soit la même
poui' toutes les plantes; le contraire paraîtrait plutôt
vraisemblable, quand on considère que les différentes
plantes gèlent à des températures irés-diverses et que la
température la plus favorable à la végétation des plan-
tes tropicales et des plantes du nord présente un écart
considérable. Toutefois remarquons qu'il doit nécessai-
lement exister une température supérieure jusqu'à la-
quelle la vie végétale peut se produire, et au delà de la-
quelle toute organisation végétale est impossible. Si l'on
connaissait celle limite supérieure de la température de
la vie végétale, ce qui sérail d'un haut intérêt, on pour-
rait, par exemple, déterminer la température à laquelle
la terre a dû se refroidir pour qu'elle commençât à se
peupler de plantes. Jusqu'à présent les observations ne
donnent aucune réponse à cet égard et le point de dé-
part fait défaut pour une détermination théorique. L'on
est porté à considérer la température de la coagulation
de l'albumine comme étant cette limite supérieure, puis-
qu'on peut admettre que cette substance , ou une autre
très-semblable, se trouve dans toute cellule vivante. Mais
cette coagulation ne s'effectue même pas à une température
constante, elle varie selon le caractère acide ou alcalin
de la dissolution; c'est en vain, pour le moment, qu'on
discuterait cette idée en présence de la donnée que des
plantes vivent dans une eau dans laquelle des œufs se
232 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
cuisent dans 4'- 5 minules. La supposition que la limite
supérieure de la température de la végétation coïncide
avec la coagulation de l'albumine, ne conduit, par consé-
quent, à aucune expression numérique, et n'est pas ap-
puyée parles données que nous venons de citer. Tandis
que d'après les observations d'Elirenberg, de Hoffmann
et de Lindsay, il paraît douteux que la température de
la coagulation de l'albumine soit un obstacle à toute vé-
gétation, mes expériences montrent que la limite supé-
rieure de la température de la végétation est, pour beau-
coup de plantes, très-inférieure à celle de la coagulation
de l'albumine. Ces deux données réunies sont la preuve
la plus complète que la coagulation de l'albumine n'est
pas le seul point duquel dépende la mort par une tem-
pérature élevée.
Rien ne nous oblige d'ailleurs à admettre à priori que
la mort de la cellule dépende des mêmes modifications
chimiques et physiques que nous observons dans des
substances chimiques isolées en dehors de la cellule-
Pendant tout le lemps que les substances concourent à
former lorganisme vivant de la cellule, elles possèdent
des propriétés qu'elles perdent dès qu'elles se trouvent
isolées dans un autre milieu en dehors de l'organisme.
Que la cellule existe à l'état vivant et à l'état mort est
suffisamment prouvé par la circonstance que cet état ne
dépend pas seulement des propriétés inhérentes aux
substances, mais de certains rapports tout particuliers
dans lesquels elles s'y rencontrent. Parmi les propriétés
que les substances acquièrent dans la cellule vivante, et
qu'elles perdent par la mort de celte dernière, on peut
se hasarder à indiquer un groupement particulier des
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 233
alomes. La forme délerraiiiée , héréditaire, de la mem-
brane cellulaire, du protoplasme, diinucleus,delachloro-
pliylle.elc.etc.eslle résultat d'un mouvement moléculaire
intérieur, la manifestation extérieure d'un état d'équi-
libio moléculaire, détermine par des forces qui exercent
leur action dans les plus petites particules de la substance
et retiennent celle-ci dans sa position particulière. Tant
que les influences extérieures ne dépassent pas une cer-
taine intensité, elles ne parviennent pas à surmonter les
forces moléculaires qui concourent à former la struc-
ture oj'ganique interne. Mais si une force quelconque,
la chaleur, par exemple, se présente avec une intensité
qui surmonte les forces moléculaires, alors les parti-
cules sont déplacées en dehors de leur position nor-
male, et la structure intérieure, qui est pour ainsi dire
le. porteur de la vie, s'écroule sans cependant modifier
d'une manière essentielle la forme extérieure; l'ensemble,
la cellule, ne paraît point avoir éprouvé de changement
et cependant l'être intérieur, la structure moléculaire
est autre. La preuve en est dans le grand changement
des propriétés de difïusion de l'utricule (et peut-être de
la membrane cellulaire) au moment oîi une cellule est
tuée par 50*^ C, ainsi qu'on le verra plus bas.
La légère modification apparente qu'éprouvent la mem-
brane cellulaire et l'utricule n'est évidemment pas la cause
du changement des propriétés de difïusion, mais il est bien
plus probable, que le même dérangement dans l'équi-
libre des molécules, qui rend l'utricule perméable aux
matières colorantes, est également la cause de la con-
traction , de sorte que ces deux phénomènes sont les
co-effets de la même cause, du dérangement dans le grou-
pement des molécules. Il n'est pas précisément néces-
234 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
saire qu'un semblable dérangement dans le groupement
des molérAiles coïncide avec la coagulation, bien que
cette dernière soit certainement aussi un changement de
position des molécules. Mais nous pouvons con.^evoir
qu'un beaucoup moins grand dérangement de la struc-
ture moléculaire suffit pour supprimer les propriétés in-
dispensables à la vie de la cellule. Nous pouvons même
faire un pas de plus sans craindre de nous écarter du
domaine de la science. «Supposons que la structure mo-
léculaire particulière du protoplasme^ de la membrane
cellulaire, etc. etc., soit constituée par des forcesqui pour
chaque plante présentent une certaine intensité spécifi-
que, nous pouvons ^n conclure que. dans beaucoup de
cas, celte dernière est si faible qu'elle peut être vaincue
par des températures inférieures à 50" C. ', et que la
structure moléculaire organique est détruite. On peut
même imaginer . bien que ce ne soit pas très-probable,
que les forces moléculaires qui constituent la structure
organique intérieure, puissent être assez énergiques pour
résister à 70" C. et s'opposer même à la tendance de
l'albumine à se coaguler. Cette supposition est invraisem-
blable, elle n'est destinée qu'à mettre en évidence la dif-
ficulté qu'il y a à se faire une idée théorique claire sur
le plus grand degré de chaleur que les plantes peuvent
supporter.
Revenant de celte excursion théorique sur le terrain
de l'observation, il nous reste pour compléter ces ma-
tériaux si pleins de lacunes à examiner quelle? sont sur
' Je no considère ici les expressions de 50° C. et 70" C. que
coninrie une manière d'exprimer des intensités de force, puisque
la température n»; nous apparaît de prime abord que comme une
force expansive.
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 235
la terre les tempéralures de Tair les plus élevées dans
les localités où croissent des plantes. Les rares détails,
sur cette question, qui sont venus à ma connaissance se
trouvent dans la Météorologie de Cornélius (Halle, 1863,
p. 84). Cet auteur indique pour la température men-
suelle la plus élevée du mois de judiet en Nubie et dans
l'Arabie méridionale SS'S C. L'atlas de la Géographie
végétale de Rudolph et d'autres, mentionnent les plantes
suivantes dans cette circonscription : cotonnier, dattier,
caféier, canne à sucre, pisang. riz, tabac, indigo. Cor-
nélius donne, en outre, une série de températures élevées
qui ont été observées comme étant les maxima de quel-
ques localités d'Asie et d'Afrique; malheureusement il
n'ajoute rien' sur l'état de la végétation. Le maximum
indiqué pour Benarès est W% C. et la moyenne du
maximum pendant un moisse serait même élevée à 40°8C.
Quant aux autres maxima qui ont dépassé 50" C, je les
passerai sous silence, parce qu'ils ne sont accompagnés
d'aucune donnée sur leur durée ni sur leur retour.
II. Quelles sont les modificalions qui se prùduisent dans
les cellules, quand elles ont été chauffées au-dessus de
la limite supérieure de la température.
L'idée que l'on se fait de l'organisme vivant se montre
dans le protoplasme d'une manière plus saisissante que
dans toute autre partie de la cellule végétale ; quand il
s'agit de mettre en évidence la différence entre la vie et
la mort dans l'intérieur de ia cellule, c'est sans contre-
dit au protoplasme qu'il faut avoir recours, et nous al-
lons voir tout de suite que les effets d'une température
trop élevée s'y manifestent très-clairement. Il n'est d'ail-
236 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
leurs pas invraisemblable que la substance de la mem-
brane cellulaire éprouve un changement dans la struc-
ture moléculaire, telle qu'elle est pendant la vie, quand
la cellule vivante est exposée à une température qui oc-
casionne la mort; c'est du moins ce qui ressort d'une
de mes observations. Quant aux autres éléments de la
cellule, ou bien ils ne sont pas assez constants pour
être pris en considération , ou bien les modifications
qu'ils éprouvent sont si difficiles à apprécier qu'elles
ont jusqu'ici échappé à l'observation.
Les observations qui ont été faites jusqu'à ce jour sur
les altérations que subit la cellule sous l'influence d'une
température trop élevée, peuvent se diviser en deux
parties, dont l'une concerne les changements immédiats
visibles de la structure, l'autre les modifications appor-
portées dans les propriétés de diffusion. Avec tout cela
le sujet est encore loin d'être épuisé.
a. Altérations visibles du protoplasme et de la mem-
brane cellulaire près et au delà de la limite supérieure
de la température.
*Max Schultzp (Protoplasmes et rhizopodes des cellules
végétales, 1863, p. 48) est peut-être le premier qui se
soit demandé à quelle température le protoplasme meurt.
Il a choisi pour ses expériences les poils des filets des
étamines de Trndescantia virginica, les poils de Urlica
urens et les cellules des feuilles de ValUsneria spiralis.
Dans tous les trois la température qui amenait la mort
commençait seulement entre 47° et AS° C. A 46" il a
toujours trouvé quelques cellules inaltérées, à 45" plu-
sieurs et à 44" toutes, au moins pour les Vallisueria et
Tradescantiu. Les poils de l'ortie sont peut être un peu
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 237
pins sensibles : le mniivemonl paraissait presque cnm-
plrlement arrêlé à W, loiilpfois sans que la nnort de la
cellule en fui la cause. Le monvernenl se ralenlil dans
tons les cas à partir de 38"40°, mais si la lem[)i''ralnre
ne s'élève pas au-dessus de 48" C, il ne larde pas
pendant le refroidissement à reprendre la rapidité pri-
mitive.
A première vue ce résultat paraît en opposition avec
mes observations sur le Vallisneria qui périt déjà à
45'^ G., tandis (jue d'après Scluilize le protoplasme n'est
tué qu'entre 47'' et 48'^ C. Cependant ces deux données
peuvent très-bien subsister l'une à côté de l'autre, at-
tendu que j'ai exposé la plante pendant 10 minutes à
45" C, tandis que Scliultze (p. 48) ne la cliaulTait que
pendant 2-3 minutes.
Par un échaulTemenl rapide à 40" et au delà Schultze
a observé dans l'ortie les mêmes et remarquables modi-
firations que Briicke avait obtenues par de fortes dé-
charges de l'électromoteur magnétique : du protoplasme
pariétal partaient des prolongements sphériqnes, coni-
ques ou filamenteux , dont les plus déliés avaient un
mouvement serpentant, pour ainsi dire tâtonnant. Pen-
dant le refroidissement tout disparaît peu à peu, cepen-
dant le mouvement des granules ne reprend pas toujours
la rapidité primitive. Quand on pousse réchauffement
subitement à 45° et au delà, les varicosités se montrent
souvent dans les filets libres du protoplasme, en particu-
lier dans ceux de Tradcscantia. D'autres fois les filets se
coagulent dans la position qu'ils ont prise et y persistent
longtemps, jusqu'à ce qu'ils soient peu à peu entraînés
par l'action dissolvant^ du protoplasme. Schultze con-
clut de ces observations et d'autres : T que la chaleur
238 SUR LA LIMITE SUPÉRIEIRE DE LA
est un excitant puissant pour le mouvement du proto-
plasme, et 2" que le protoplasme des cellules végétales
meurt à 45" C. enviroii. Le mouvement s'arrête, et il
en résulte dans l'apparence de la masse une modifica-
tion parfaitement semblable à celle qu'éprouve à 43^ C.
la substance contractile des pseudopodes et des corps
des rhizopodes.
Mes observations conduisent à changer quelque peu
ces données sur la température la plus élevée que peut
su[iporter le protoplasme. H est certain que la mort du
protoplasme entraîne celle de la cellule entière ; or
comme nous avons vujpius haut que plusieurs plantes ré-
sistent 10 minutes dans l'air à une température de
SO^-SI" (-., il est impossible que dans ces plantes le pro-
toplasme ait été tué, puisqu'alors elles auraient dû mou-
rir; il s'ensuit par conséquent que dans certaines cir-
constances le protoplasme peut être échauffé 10 minutes
au-dessus de 50" C. sans en mourir. Toutefois il faut
ajouter que les mômes plantes ne pourraient pas sup-
porter d'une manière soutenue une température aussi
élevée, et par suite que l'indication d'un certain degré
de chaleur doit toujours se rapporter à une certaine du-
rée déterminée.
Il résulte de mes observations sur des cellules (|ui
avaient supporté une température supérieure à 4-5° G. :
1" qu'elles résistent mieux à une température élevée dans
l'air que dans l'eau ; T qu'à une température peu infé-
rieure à celle qui occasionne la mort, le protoplasme
éprouve une modification inconnue auparavant, et cpie
je désigne par coariulal ion passagère {\\\ \)vo\.o\)Us,mv par
la chaleur. Dans oe cas le protoplasme se coagule en
apparence de telle façon qu'on le croirait mort |)our
TEMPÉRATURE QUI l'ERMET LA VÉGÉTATION. 239
toujours ; quelquefois le réticule conserve sa forme, le
plus souvent il se conlracle et offre un ou plusieurs pe-
lotons ; il reste dans cet état d'imnfiobililé quelques nni-
nutes ou même quelques heures ; ensuite, pendant le
refroidissement, les filets coagulés commencent à circu-
ler, ou bien si le protoplasme s'était pelotonné, il en part
peu à peu des filets qui acquièrent à la longue la forme
primilive et montrent distinctement le courant granidaire.
Cette coagulation passagère par la chaleur correspond,
comme je le montrerai dans l'appendice, qui fait suite à
ce mémoiï'e, à la coagulation passagère par le froid.
Voici les expériences qui m'ont conduit aux proposi-
tions énumérées dans ce qui précède :
1" Quand on détache des bandes étroites de l'épiderme
de jeunes feuilles ou de très-jeunes boutons à fleurs de
Cucurhita Pepo, de manière à avoir une rangée de poils
non endommagés, qu'on les place sous verre dans le
porte-objet et qu'on chauffe ce ^Jernier dans de l'eau à
l'aide d'une lampe à esprit de vin, puis qu'on porte ra-
pidement le porte-objet sous le microscope, ajusté préa-
lablement, on observe si le degré de chaleur a été bien
saisi ^ que le mouvement circulatoire est accéléré ; sou-
vent ce mouvement devient tumultueux, de plus grandes
masses de protoplasmes se déplacent rapidement, les
filets sont attirés violemment par ces amas de protoplasme
toujours grossissant, jusqu'à ce qu'enfin il s'en ^oit
^ Après qiichiues làtonnements je suis arrivé ;i conduiro l'é-
chaufftMTieiil du poile-objel de manière à pouvoir obtenir ce ré-
sultat avec certitude Les expériences qui suivent rendent d'ail-
leurs celte niélliode inutile, puisqu'elles permeltenl l'emploi de
degrés de chaleur déterminés.
240 SUR LA LIMITR SUPÉRIEURE DE LA
formé plusieurs, qui restent immobiles, fixés à un point
de la paroi. Le protoplasme persiste dans cet élal d'ira-
mot)ilité 5-10 minutes après le refroidissement du porle-
objel, selon le degré d'intensité de chaleur. Si mainte-
nant on continue à regarder l'objet en ayant en vue
toujours la même cellule, on aperçoit sur les amas de
protoplasmo la formation de protubérances qui se pro-
longent peu à peu en forme de tils, donnent naissance
à un réseau qui s'étend dans toute la cellule du poil,
et le protoplasme reprend enfin sa forme caractéristique :
dans l'axe de la cellule se produit une grosse corde qui
contient le noyau d'où partent dans toutes les directions
les filaments qui pénètrent dans le suc de la cellule et se
perdent dans le bord de la paroi. Ce phénomène a été
observé pour la première fois dans le mois d'août 1862
et j'ai pu répéter trois fois l'expérience dans l'espace de
quelques heures avec le même objet. Pendant l'été 1863
je l'.'îi encore observé à plusieurs reprises. Le phénomène
se passe en général de la même manière, mais le degré
de chaleur employé peut produire quelques variations
secondaires.
Par ce procédé on peut constater avec la ()lus grande
facilité le fait de la coagulation passagère par la chaleur
du protoplasme, mais l'on n'arrive pas à déterminer le
degré de chaleur qui l'occasionne. Les expériences que
nous allons rapporter mènent en revanche à ce but.
S'^ Une capsule de verre remplie d'eau est chauffée
sur un bain de sable à l'aide d'une lampe à esprit de vin,
pendant qu'un thermomètre plongeant dans l'eau en in-
dique la température. On examine d'abord à l'état frais
des bandes minces de l'épiderme du pétiole de feuilles
de Cucurbila Pepo pour constater le mouvement du pro-
TEMPÉHATURE QUI PEUMET LA VÉGÉTATION. 241
loplijsinc dans les poils, en ayant soin, ce (jui ne pré-
sente pas de diUuMillé, de fixei' pins parliculièremenl un
ou deux poils, que l'un retrouve plus lard pour com-
parer le même objet avant et après l'expérience. On
saisit la bande d'épiderme avec une jiince par une des
extrémités et on la porte tout près de la boule du ther-
momètre qui plonge dans l'eau. Dans une expérience le
thermomètre marquait AQ^-Al'^ C. pendant une minute
d'immersion de l'épiderme, qu'on reportait ensuite ra-
pidement sur le porte-objet. A l'observation les courants
filiformes paraissaient non altérés, le mouvement bien vi-
sible, quoique lent; au bout de 40 minutes les courants
s'accéléraient et reprenaient leur rapidité primitive. La
température ambiante était ^10° G. environ.
La môme expérience a été répétée en prolongeant l'im-
mersion pendant deux minutes dans l'eau, qui s'abais-
sait de 47° à 46" C. Rapidement posé sur le porle-objei,
le réseau du protoplasme présentait encore sa forme
primitive, mais tout courant ou mouvement avait dis-
paru ; on ne voyait qu'un repos de coagulation complet.
A peu près une demi-heure plus tard le courant granu-
laire recommençait dans les filets de protoplasme.
D'après cela on peut fixer à 46"-47'' C. la température
qui dans l'espace de deux minutes détermine dans les poils
du Cucurhila Pepo la coagulation passagère par la cha-
leur. Une température un peu plus élevée n'entraîne pas
encore une coagulation permanente. Ainsi j'ai plongé une
bande semblable dans de l'eau qui s'est élevée de 47^ à
48^ pendant une minute d'immersion. Les courants ra-
pides de prolopl.ismê qui s'étaient coagulés n'ont pré-
senté qu'au bout de deux heures un commencement de
mouvement dans quelques filels isolés et particulière-
242 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
ujenl dans les plus déliés. On peut donc encore produire,
au bout d'une minute, dans de l'eau à 47°-48"C. la coa-
gulalion passagère du protoplasme dans les poils de
courge: à mesure que la température s'élève, cet effet
se produit dans un temps plus court.
S'^ Le 2 août 1863 on a placé dans l'appareil que
nous avons décrit plus haut des branches de Cucurbiia
Pepoel de Solarium Lycopersicum , trempant par In partie
inférieure dans un vase rempli d'eau. Le thermomètre
qui devait indiquer la température de l'air de la cloche
était disposé de manière à ce que la boule fût aussi rap-
prochée que possible des jeunes feuilles qui servaient à
l'expérience. Après avoir porté la température dans la
cloche à Ad", on l'a maintenue 10 minutes entre 49" et
50" 5 C. On a ensuite détaché des bandes minces de l'é-
piderme des pétioles et on les a immédiatement exa-
minées. Le protoplasme dans les poils de ces deux plantes
présentait une circulation rapide, particulièrement vive
dans le Cucurbiia Pepo; dans une des cellules d'un poil
on a vu se détacher un amas de protoplasme de la
corde principale, cet amas rouler dans le suc de la cel-
lule, se contractei', affecter successivement différentes
formes et finir par s'accoler à un filet de protoplasme
circulant rapidement et dans lequel il s'est fondu, de ma-
nière à disparaître.
Celte expérience montre que dans l'air une tempéra-
ture de 50" C. exerce, au bout de 10 minutes, une in-
fluence moins grande que Al'-- 48° C. dans l'eau pen-
dant une minute, puisqu'il n'y a pas eu coagulation.
4" Dans la première partie de ce mémoire j'ai parlé
d'une planle de co'irge qui nvnit supporte, le 27 juillet,
sans .illération, une température de SO^-SI" C. pendant
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 243
25 niimilt's. Une lienrc après avoir i'.U] sorlic de Tappa-
reil, on a détaché une bande élroile de l'épiderme d'i pé-
tiole d'une jeune feuille de celle plante elon l'a examinée
an microscope : le proloplasme des poils n'ofTrail au-
cune trace de mouvem.ml. Il s'était contracté sous forme
de grands amas, adhérents aux parois, et dans quelques
cellules il se présentait en niasse mousseuse. Quatre
heures plus lard, à une température de lO^-SO" C, on
a enlevé une bande d'épiderme tout près de la première.
Le proloplasme s'était de nouveau disposé en filets ; dans
quelques cellules celte transformation ne faisait que
commencer;' dans d'autres, les filets parlant d'amas
fixés à la paroi pénétraient dans l'espace cellulaire; dans
d'autres encore, une épaisse corde axile de protoplasme
s'élait reformée el donnait naissance à de nombreux fila-
ments, qui avançaient visiblement dans le suc cellulaire.
Nous voyons donc ici une coagulation passagère par la
chaleur du protoplasme, occasionnée sous l'influence de
ôO^-SI" G., s'exerçanl pendant 25 minutes et disparais-
sant au bout de 4 heures.
5'^ Kn revanche nous allons voir que l'immersion de
la même plante {Cucurbita Pepo) dans de l'eau à 50° C.
tue le protoplasme. Une bande d'épiderme d'un jeune
pétiole, dans les poils de laquelle j'avais préalablement
constaté le mouvement du proloplasme , a été placée
pendant une minute dans de l'eau à côté d'un thermo-
mèlr<' qui marquait 50° C. Au moment de la sortie, le
proloplasme était coagulé, une demi-heure après il en
était de même, et \A heures plus lard il n'y avait encore
aucun mouvement ', le protoplasme était agioméré en
' Des poils frais de Cucurbita Pejjo plongés dans de l'eau à
IS^-^O" C. conservent leur mouvement encore plus longtemps.
244 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
[)eliles boules blaiicliâlres ; dans quelques cellules s<'U-
lement on apercevait encore un réseau , mais sans au-
cun mouvement.
6" Du Nicotiana riistica, dont il a été question plus
haut, et qui avait été exposé 15 minutes à 50"-5i° C,
sans en être altéré, on a détaché sur le pétiole une bande
d'épiderme avec des poils; le protoplasme des poils pré-
sentait un mouvement des plus réguliers.
7" Une bande d'épiderme du pétiole d une jeune
feuille de Brassica Napiis, (jui avait supporté sans dom-
mage AQ^-Ad" 5 G. pendant 20 minutes, a été examinée
5 heures après l'expérience : le protoplasme formait
dans les poils une masse mousseuse sans mouvi-ment.
Mais comme la plante a continué à cioître sans que les
poils périssent, on doit supposer que cette coagulation
n'était que passagère ;
8° Un rameau à fleurs de Tnidescantia plongé dans
l'eau a été chaulTé dans l'appareil à 49" C. (air), indi-
qués par un thermomètre dont la boule se trouvait dans
le voisinage immédiat des fleurs. Au bout de 3 minutes
on a détaché un fdel d'étamine pour l'examiner : le pro-
toplasme des poils était dans un repos absolu, tandis
qu'auparavant, dans un fdet de la même fleur, il circu-
lait rapidement; mais 3 à 4 minutes plus tard le mou-
vement recommença. Après 10 autres minutes, le ther-
momètre marquant 46"-48'' C, on examina encore un
filet dans l<:;quel le protoplasuie des poils offrait un mou-
ment très-lent.
La même fleur a été laissée encore 5 minutes dans de
l'air à 48"-49° C. ; à l'examen le protoplasme de tous
les poils d'un filet était immobile, mais il avait conservé
TEMPKKATLRE OUI PEIIMET LA VÉGÉTATION. "245
sa (lis[K)silioii idtnix riiiniites après, cependaril, le mouve-
ment recomniençait.
La llciir (|ui avait l'onrni ces filets a été replacée dans
l'air à 20" C. ; une demi-heure pins tard on en a re-
tiré encore un lilet dont le protoplasme de la plupart des
poils circulait, bien (jue dans quelques cellules il fût en
repos.
Conj[)arées avec celles de Schuitze, ces expériences
montrent aussi que la température qui occasionne la
mort peut être plus élevée dans l'air que dans l'eau.
Schuitze a trouvé que poui' les poils de Tradescanlia
il^-AS" C. sont mortels dans l'eau ; à 4-6''-48° dans l'air
j'ai constaté moi-même encore du mouvement après
15 minutes.
Le protoplasme se comporte par conséquent comme
la plante entière, ainsi que je l'ai montré dans la pre-
mière partie de ce mémoire.
Appendice sur la coagulation passagère par le froid du protoplasme.
Si la circulation du protoplasme ne s'arrêtait d'une
part qu'à zéro et au-dessous quand le suc cellulaire
gèle, et d'autre part qu'à une température assez élevée
pour coaguler l'albumine, cela indiquerait que la coagu-
lation par la chaleur, comme celle par le froid ne dépen-
dent que des modifications physiques qu'éprouvent cer-
taines substances sous l'influence de la chaleur; mais
il n'en est point ainsi et c'est précisément là que réside
l'intérêt du sujet, qui apporte un nouveau contingent à
la caiactéristique de l'organisme. Nous venons de voir
que la coagulation passagère du protoplasme sous l'in-
fluence de la chaleur a lieu à des températures beaucoup
plus basses que celle à laquelle l'albumine se coagule,
Archives, T. XX. — Juillet 1864. 16
246 SUR LA LIMITE SUPKRIEURE DE LA
et, d'un autre côté, les expériences que nous allons pas-
ser en revue montrent que la coagulation p;ir le Iroid
s'effectue à des températures assez élevées au-dessus du
point de congélation du suc cellulaire.
D'après Naegeli {Bdiruçie ziir missenschafl lichen Bol.,
1860, 11, p. 77) la circulation dans le Nilella syncaqia ne
s'arrête réellement que lorsque la température s'abaisse
à 0°. Mais il en est tout autrement des poils de Cucur-
hila Pepo. Au mois d'août 1862, le thermomètre mar-
quant 16" 5 G. à côté de la plante sur la fenêtre, j'ai
trouvé le mouvement dans les poils tellement ralentr
qu'il était à peine appréciable. Le 26 juillet 1863, à
8 heures du matin, lorsque le thermomètre [)rès de la
plante marquait 10°-11'' C. je trouvai à peine une
ou deux traces de mouvement dans des poils de pé-
tioles soumis rapidement à l'examen ; le plus souvent on
n'en apercevait point. Des rameaux conservés pendant la
nuit dans l'eau et dans une chambre à 18" C. offraient
dans les poils un mouvement rapide. Le 17 septembre
1863, le thermomètre placé dans le jardin à côté des
plantes de courges indiquait à 6 heures du matin 11° G.
et à 8 heures 12'^ 5 G. . le mouvement était arrêté dans
les poils des jeunes boulons à fleurs et des pétioles des
jeunes feuilles; mais le protoplasme conservait sa dispo-
sition typique. Dans le Solanum Lycopersicum quelques
rares poils offraient un piouvement cif'culatoire.
Des rameaux des deux plantes ont été rentrés pendant
la nuit dans une chambre à 17" G. : les poils de toutes
deux oii offert distinctement un mouvement du proto-
plasme, bien qu'il fût très-lent.
Des rameaux qui àl'air libre avaient éprouvé la coagu-
lation par le froid ont été ensuite échauffés lentement dans
TEMPÉRATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 247
l'apparoil |)on(Iant 20 miiiulos à SO^-iO" C. ; los poils
des deux plnnles oITraieiil alors un mouvement assez
rapidç^
Jusqu'à présent je n'ai constaté une modification de
la mend)rane cellulaire dans des cellules tuées par
une température trop élevée , que pour des poils de
filets des anthères d'une. Trudcscantia. Un filet entier a
été plongé à l'aide d'une pince pendant une minute dans
de l'eau à 57° G. et placé ensuite dans de l'eau froide
sur le porte-objet du ^microscope. Au premier moment
ïfe protoplasme complètement coagulé avait une appa-
rence particulière; 10 minutes filus tard la membrane
cellidaire se soulevait par place de l'uti'icule de proto-
plasme (utricule primordial) en formant des protubérances
bulleuses arrondies. L'utricule de protoplasme des cel-
lules ainsi modifiées conservait ses dimensions, ou se
contractait un peu en donnant naissance à de nombreux
plis vivement dessinés: la membrane cellulaire, au con-
traire, se gonflait ici et là , probablement par suite de
l'eau qu'elle absorbait. J'ai réussi plus tard à provoquer
les mêmes modifications en plongeant des filets d'anthè-
res pendant une minute dans de l'eau à 50" G. Toutefois
le phénomène ne se présentait que sur quelques cellules
isolées.
' Il reste encore à examiner si la coagulation par le froid et
celle par la chaleur des orgaiie.s excitables des feuilles (par
exemple, de Mimosa piidica), ne sont dues qu'an proto|)lasme, ou
bien si les membranes cellulaires éprouvent elles-mêmes une
coagulation passagère p:n' une tempéralurc trop élevée ou trop
basse.
248 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
b. Mofliricalion des propriétés diosmoliqiips des cel-
lules au-dessus de la limite supérieure de la température.
De même que les cellules gelées, celles qui ont été
tuées par une température trop élevée présent»^nt dans
les propriétés de diffusion des changements que l'on
pourrait désigner par perméabilité rehaussée^. Les ob-
servations quej'ai faites sur ce sujet ne sont pas encore
très-nombreuses, mais elles montrent incontestablement
que les cellules tuées par une température trop élevée
el par la gelée se comportent à peu'près de la même ma-
nière.
V J'ai détaché du parenchyme d'une betterave rouge
foncé des sections de même grandeur, offrant sur 0,5""°
d'épaisseur, 1 centinr.. carré de surface, et je les ai la-
vées pour enlever le jus rouge des cellules partagées.
Elles ont ensuite été plongées les unes dans de l'eau à
20° C, d'autres dans de l'eau à 51° G., d'autres encore
dans de l'eau à 54° C. Les premières gardèrent le jus
rouge complètement, même au bout de 18 heures d'im-
mersion; à 51° et 54° au contraire le jus rouge se ré-
pandit immédiatement en formant des nuages dans l'eau,
et une demi-heure après le morceau de tissu était en-
tièrement décoloré. On pourrait croire que la tempéra-
ture élevée n'a pas altéré la cellule [jroprement dite, mais
qu'elle se borne à accélérer l'acte de diffusion; mais ce
n'est pas ce qui a lieu, car une tranche de betterave en
tout semblable, qui a été exposée pendant quelques mi-
nutes dans de l'eau à 51° C. et portée ensuite dans de
' Comparez mon mémoire sur la formation do cristaux pen-
dant la gelée el la modificalion des membranes cellulaires, etc.
Comptes-rendus de la Société roy. des sciences de Saxe, 1800.
TEMPf^RATURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 2/^9
l'eau a 2^° C, perdit loiile In malièce colorante. D'après
cela la température de 51° C. ne produit pas seulement
une accélération de la dilTusion , mais elle occasionne
une modification du pouvoir de diffusion de la cellule,
en vertu rie laquelle cette dernière répand ensuite dans
l'eau froide la matière colorante par exosmose. On ob-
tient exactement le même résultat, ainsi que je l'ai mon-
tré dans le mémoire cité plus haut, quand on fait geler
des morceaux de betteraves rouges.
2" Je me suis procuré clés cubes de 1 centim. de côté
*du tissu de betterave blanche {Bêla vulgaris) et du pa-
renchyme du fruit de Cucurbita Pepo. Préalablement
j'avais préparé une liqueur d'un rouge trés-foncé en fai-
sant bouillir des betteraves rbuges. Quelques-uns de
ces cubes ont été exposés pendant une heure dans de
Teau à 55° C, tandis que d'autres étaient conservés à
l'état naturel ; après cela on les plongea tous dans la
dissolution rouge. Au bout de 24 heures les cubes frais
n'avaient point absorbé de matière colorante, ils étaient
même incolores à la surface, tandis que ceux de betterave
bl.inche qui avaient été tués par la température de 55° C.
ét.uent rouge sang d'outre en outre, et que dans ceux de
courge la coloration avait de tous côtés pénétré à 2 - 8"""
de profondeur. Cette expérience prouve que les cellules
deviennent perméables à la matière colorante, quand
elles ont été tuées par 55° C, comme je l'ai montré pour
un morceau de tissu gelé.
3° Quand on plonge des poils de Tradescanlia pendant
une minute ou plus longtemps dans de l'eau à 51° C. et
qu'on les examine ensuite dans l'eau froide sous le mi-
croscope, on trouve, comme il a été dit, que Tutiicule
de protoplasme est rigide, coagulé, tandis que la mem-
250 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
brarie cellulaire s'en délaclie sous forme de bosse ; la
matière colorante rouge pénètre dès lors à travers l'utri-
cule morte et remplit les cavités formées par la boursou-
flure de la membrane cellulaire; après cela seulement
elle traverse celte dernière et se répand dans l'eau. L'u-
tricule de protoplasme coagulé a, par conséquent, perdu
son impénétrabilité ou la force qu'il opposait, à l'état vi-
vant, à la diffusion de la matière colorante. Nageli a
montré le premier {Recherches sur la physiol. végét.
cahier 1, p. 21 et suiv., 1855'^ que l'utricule vivante
jouissait de la propriété d'empêcher l'exosmose de U
matière colorante. Je me suis même assuré que les utri-
cules des poils de Tradescanlia plongés dans une disso-
lution de sucre se séparant par la contraction de la pa-
roi des cellules, sans que la matière colorante du suc
sorte de l'utricule de protoplasme. Ce n'est qu'après queh-
ques heures, lorsque la cellule a été tuée par le contact
prolongé avec la dissolution sucrée, que la matière co-
lorante pénètre à travers l'utricule, remplit l'espace entre
celui-ci et la paroi de la cellule et se répand enfin dans
l'eau.
4.° L'anéantissement de la force qui contient la matière
colorante et le rehaussement de la perméabilité de la cel-
lule que ces expériences mettent en évidence, se manifes-
tent aussi , comme dans les tissus gelés , par quelques
autres phénomènes. Quand on expose pendant une heure
de grands morceaux de betterave ou de la chair dure
de courge dans de l'eau à 55" C, ils acquièrent déjà
une certaine mollesse et par une légère pression on peut
' Cump. Xfi>i;eli , (Jommtiiùcat loiifi holaniqiies diws \r Compte
rendu de r;icadéinie de Muiiicli 1861 : Sur l' effet de la (jelée sur
les plantes.
TEMPÉHAÏURE QUI PERMET LA VÉGÉTATION. 251
pn faire sortir qneliiues lioiUtPS. Après une heure d'im-
mersion dans de l'oau à 70" C. ils prennent, exactement
la même consistance que des morceaux gelés; on peut
dès lors les com[)rimer avec la plus grande facilité et en
faire jaillir des torrents de jus, tandis que dos morceaux
de tissu frais résistent à la plus forte pression de la main,
en vertu do la fermeté et de l'élasticité du tissu, sans
qu'il en sorte une goutte de jus.
Les cellules tuées par une chaleur de 51*"' -70" C, de
même que celles qui ont gelé, laissent passer le suc cel-
lulaire dans l'espace intercellulaire du parenchyme, sans
l'aide de la pression; on peut induire cela delà circons-
tance que les parties de plantes qui ont été portées à cette
température, paraissent plus diaphanes, ce qui ne peut
s'expliquer que par le suc qui a remplacé l'air dans les
intervalles du parenchyme ; il en résulte la flaccidité
des cellules qui, en laissant sortir le suc, perdent leur
rigidité et leur turgescence. Des feuilles de Sambiicus
nigra, Solanum tuberosum, Nicoliana ruslica, Tropœo-
lum majus et autres qui ont été pendant 10 minutes
dans de l'eau à 70" G., deviennent flasques comme du
linge mouillé et sont diaphanes comme des fouilles ge-
lées.
La plus grande perméabilité se manifeste aussi dans
ce cas, comme pour les plantes gelées, en ce qu'elles
sèchent rapidement , parce que les cellules mortes n'op-
posent plus de résistance à l'évaporation de l'eau.
Je termine en attirant l'attenlion sur une conséquence
qui découle de ces observations et qui pourrait peut-être
contribuer à rectifier une erreur. — On sait que pour
extraire des matières colorantes ou d'autres substances
des tissus végétaux, on emploie ordinairement l'eau
252 SUR LA LIMITE SUPÉRIEURE DE LA
bouillante, parce que l'eau froide ne rend pas le même
service, On admet souvent que Teau bouillante est né-
cessaire parce qu'à celte tenqjt^rature élevée elle ac-
quiert la propriété de dissoudre ces matières. Dans
quelques cas ce raisonnement peut être exact; mais
on peut en général admettre que Ips matières qui
sont extraites par l'eau bouillante se trouvent préalable-
ment à l'étal de dissolution dans le suc des cellules;
l'ébullition n'a d'autre but que de détruire la résistance
de l'utricule et de la membrane cellulaire vivantes et ainsi
de permettre aux matières déjà dissoutes de sortir libre-
ment des cellules.
La ressemblance frappante que présentent les cellules
qui ont été tuées par une température trop élevée et par
la gelée semblerait indiquer que l'altération qui occa-
sionne la mort est, sinon de la même nature, du moins la
même en piincipe. A la fin de la première partie de ce
mémoire j'ai essayé de montrer que la mort résultant
d'une température trop élevée pouvait jusqu'à un certain
point s'expliquer par un déplacement moléculaire méca-
nique, en admettant que les forces qui maintiennent les
particules du protoplasme de la membrane cellulaire
dans la disi)osilion qui constitue l'état vivant, sont anéan-
ties par une trop grande cbaleur; il est très-probable
qu'un dérangement analogue dans le groupement des
molécules a lieu sous Tudluence de la gelée. On sait,
qu'une plante gelée peut continuer à vivre si elle dégèle
très-lentement, tandis que dans le cas contraire elle
meurt 11 est très-simple dés lors d'imaginer que par
une fusion lente les sucs gelés qui pénètrent le proto-
plasme el la membrane cellulaire aient un mouvement
moléculaire très-faible, qui permette aux particules de
TEMPKIîATUnE QUI l'KRMET LA VÉGÉTATION. 25."^
se grnupi^r dans la position (l'éqiiilibro qui corrpSf>on(l
à l'élnt (le vie ; par une fusion trop ra[)i(l(', au contraire;
le mouvement des molécules est désordonné et ces der-
nières ne peuvent pas reprendre l'état d'équilibre qui
constitue la structure moléculaire propre à la vie.
Quand on cherche ainsi à rapporter la moit due à une
température trop élevée à un changement purement mé-
canique, les modifications chimiques qui accompagnent
la mort deviennent secondaires, comme le serait la dé-
composition chimiijuc après récrasemenl de la cellule
par exemple. En broyant la cellule on détruit à la fois
la forme extérieure et le groupement moléculaire, la ge-
lée et l'ébullition ne détruisent que ce dernier, tandis
que la forme extérieure ue change pas d'une manière
essentielle.
Cette représentation mécanique de la mort de la cel-
lule, n'est nullement en contradiction avec le fait que la
mort peut aussi être occasionnée par une action pure-
ment chimique; car à l'idée de vie de la cellule s'attache
tout aussi bien la présence de certaines combinaisons
chimiques déterminées, qu'une certaine disposition mo-
léculaire de ces dernières. L une sans l'autre ne suffit
pas pour constituer la vie. De sorte que la mort de la
cellule peut résulter également bien d'une modification
chimiijue des molécules que d'un déplacement mécanique.
SUR LA
FORMAllO.N DE LA GLAGE DANS LA MER.
PAR
M. E. EDLUND '.
Dans ce mémoire intéressant, l'auteur se propose d'é-
tablir qu'en gén:>ral la glace ne se forme pas sur la mer
comme sur les lacs d'eau douce et les étangs, c'est-à-
dire que la congélation ne commence pas par la solidifi-
calion de la couche superficielle de l'eau. Certaines
considérations sur les propriétés de l'eau de mer et des
observations nombreuses sont d'accord pour montrer
que, le plus souvent, l'eau de la mer se refroidit au-des-
sous de 0\ et que la glace s'y forme subitement dans
toute la masse, comme cela a lieu dans de l'eau sur-re-
froidie ^. On trouvera dans l'extrait que nous donnons
du mémoire de M. Ediund, les considérations théoriques
qui y sont développées, et la discussion des nombreux
rapports qu'on lui a envoyés de diverses localités du
littoral de la Suède au sujet du phénomène de la congé-
'alion de la mer.
1 Poggnulmf's Annalrn, 186i.. I. CXXII, p. 315.
~ L'exprt.'ssioii d'oau snr-wfroidie (\ue M. Ktlluml propose d'em-
ployer comme correspondant à celle de l'eau sur-cliauffce nous
paraît tout à fait opportune.
SUR LA FORMATION DE LA GLACE DANS LA MER. ^55
On suppose en général que la Ibrnialion de la glace
a lieu sur In mer de la même façon cpie sur l'eau flouce
et que la coiigélalion commence à la siuface. Il y a ce-
pendant deux propriétés de l'ean de mer qui doivent
inlluer sur le phénomène de la solidification, et le rendre
notablement difïérent de ce qu'il est pour les nappes
d'eau douce.
En premier lieu, tandis que le maximum de densité de
l'eau douce est à 4", la densité de l'eau de mer aug-
mente jusqu'à une température qui est bifu au-dessous
du point de gel. A. Marcet, en expérimentant sur de l'eau
de mer, a trouvé —2° 2 pour la température décongéla-
tion el — 5" 5 pour celle du maximum de densité. D'a-
près M. Erman, une dissolution de sel ayant 1,026 pour
poids spécifique augmente de densité jusqu'au moment
de sa solidification. Des expériences faites par Desprelz
sur de l'eau de mer rapportée par Freycinet, donnèrent
— 1" 8 pour le point de congélation, et — 3° 6 pour le
maximum de densité. Plus récemment, M . C. de Newmann,
employant un mélange d'eaux de mer a trouvé pour ces
mêmes températures — 2" 6 et — ¥ 7. Toutes ces obser-
vations sont donc d'accord pour établir que dans l'eau
de mer le maximum de densité se trouve à une tempé-
rature inférieure à celle o\\ a lieu la solidification.*
En second lieu, on sait qu'on peut abaisser la tem-
pérature de Teau douce de plusieurs degrés au-dessous
deO% mais que dans l'eau ainsi sur-refroidie, le moin-
dre ébranlement détermine la formation instantanée de
la glace ; on sait aussi que dans ces conditions, un frag-
ment de glace mis en contact avec l'eau provoque la
congélation de la masse liquide. Dans ce cas, ce n'est
pas le mouvement causé par la projection du mor-
ceau de glace qui est la cause de la solidification, car
256 SUR LA FORMATION
d'autres substances n'agissent pas de la même manière.
Ce qui le montre aussi, c'est qu'on ne peut pas refroidir
au-dessous de 0° de l'eau qui contient de la glace. Des
expériences intéressantes sur ce sujet ont été faites, il y
a longtemps déjà, par le professeur Wilcke , et elles ont
trait, comme on le verrra, au phénomène qui fait l'objet
de ce mémoire. Wilcke trouva entr'aulres que si l'on
prend de l'eau abaissée au-dessous de 0", et qu'on la
verse dans un verre plus froid ou qu'on la mélange avec
du mercure refroidi, ou encore qu'on y laisse tomber
des grêlons, il s'y forme une quantité de petites figures
de glace qui constituent le commencement de la solidi-
fication. Celte formation élémentaire se compose d'iine
pelite plaque, de glace transparente parfaitement circu-
laire et très-mince. Quelquefois ces plaques de glace se
forment en si grande quantité qu'elles ont i'air de fumée
tandis qu'elles montent à la surface. Durant leur ascen-
sion elles augmentent jusqu'à prendre parfois une ligne
de diamètre.
Or l'eau de mer possède ces mêmes propriétés avec
celte différence que, même soumise à une forte agitation,
elle peut être refroidie au-dessous du point de solidifica-
tion. C'est seulement si l'agitation devient très- violente
qu'elle détermine la congélation. Ainsi l'eau de mer
peut être plus aisément sur-relVoidie que l'eau douce;
un certain nombre d'observateurs ont constaté cette dif-
férence, bien qu'ils n'en aient tiré aucune conclusion.
Nairne remarque que l'on peut facilement abaisser la
température de l'eau de mer au-dessous du point de
congélation. Blagden observe qu'il faut expérimenter
avec beaucoup d'attention si l'on veut refroidir l'eau de
mer de 4 ou 5 degrés au-dessous du point de gel, d'où
DE LA Cr.ACE DANS LA MER. 257
l'on pourrnil cohcJiire (ji.e cette atlcnlion est superllue
s'il ne s'agit que de 1 ou 2 degrés. M. Ernian donne couime
une propriété bien connue des dissolutions de sel, de se
solidifier tout d'un coup, ce qui ne peut arriver sans
un sur-refroidissement préalable. Despretz rapporte que
l'eau de mer dont il se servait se gelait à —2" 55, lors-
qu'on la secouait, et que le thermomètre remontait alors
à — r 84-. M. Dufour a montré que des dissolutions sa-
lines des divers degrés de concentration jouissent de
cette même propriété. M. Rudorff a obtenu des résultats
semblables dans ses recherches sur l'influence du de-
gré de concentration des dissolutions salines sur la
température de leur point de congélation; ce physicien
a trouvé que si l'on agite régulièrement le liquide avec
le thermomètre, on voit se former tout d'un coup dans
toute la masse des lamelles de glace, et le thermomètre
remonter en même temps souvent de plusieurs degrés.
Plus tard, M. Rudorfïa trouvé que cette propriété est d'au-
tant mieux caractérisée que la dissolution est plus concen-
trée. On ne détermine, pas, d'après lui, la formation de
la glace en agitant le liquide avec un agitateur en verre
Knfm M. Edlung a constaté lui-même par plusieurs expé-
riences que l'eau de la mer Baltique, quoique d'une salure
bien faible, se refroidit aisément au-dessous de son point
de congélation. Si l'on dispose l'expérience de telle ma-
nière que le refroidissement s'opère sur la surface de
leau, l'on peut être certain que la température s'abais-
sera au-dessous du point de congélation. Aussitôt que la
formation de la glace est déterminée, soit par une violente
secousse, soit par la projection d'un fragment de gJace,
h solidification se propage avec la plus grande rapidité
et la température remonte jusqu'à la température du
point de fusion.
258 SUR LA FORMATION
Ainsi, pour qu'on puisse se rendre compte de la ma-
nière dont la mer se refroidit et se congèle, il faut avoir
égard aux deux propriétés suivantes :
1° La densité de l'eau de mer augmente à mesure que
la température s'abaisse, et cela jusqu'à plusieurs de-
grés au-dessous du point de solidification , le point
exact du maximum de densité dépendant du degié de
concentration de la dissolution saline.
52° On peut refroidir l'eau de mer à plusieurs degrés
au-dessous de son point de solidification et la maintenir
liquide tout en la soumettant à une forte agitation.
Pendant la saison froide, la surface de la mer se re-
froidit par rayonnement, par évaporation et aussi par con-
tact avec l'air. A mesure que la température de la couche
superficielle s'abaisse, sa densité augmente, de sorte que
celte eau descend et se trouve remplacée par de l'eau plus
chaude. Celle-ci se refroidit à son tour et il s'établiit
ainsi un mouvement continu, par lequel la tempéra-
ture extérieure se trouve propagée dans la masse liquide.
Toutefois le froid ne pénétre' que lentement de haut en
bas, par le fait de la rencontre de l'eau plus froide qui
descend, avec les couches inférieures dont la température
est plus élevée. Lorsque le froid se prolonge suffisam-
ment la couche refroidie augmente d'épaisseur, et la tem-
pérature de l'eau finit par s'abaisser jusqu'au point de
congélation. Deux cas peuvent alors se présenter. Si
la mer est agitée par un vent violent, de telle sorte que
la position relative des. molécules d'eau soit brusque-
ment changée, il se forme de la glace. C'est ce qui ar-
rive aussr, si des morceaux de glace déjà formés flot-
tent sur l'enii ou s'il lombn d(' !a neige; dans ces cir-
constances une première couche déglace se forme à la
DE LA GLACE DANS LA MER. 250
surface de l'eau ol son épaisseur augmente ensuite d'une
manière continue ; si, au contraire, le niouvemonl de
l'eau à la surface de la mer ne détermine pas une agita-
tion brusque, et s'il ne s'y trouve aucun fragment de
glace, la température continue à s'abaisser au dessous du
point de congélation, et le refroidissement à se propager
dans l'intérieur de la masse. Dans des circonstances fa-
vorables, la couche refroidie peut ainsi prendre une
épaisseur considérable. Comme l'eau est un mauvais
conducteur, il est vraisemblable que s'il survient à ce
moment un redoux, la température de la couche supérieure
remonte au-dessus du point de gel, tandis que celle des
rouches inférieures est encore au-dessous. A mesure que
la température s'abaisse, l'équilibre moléculaire de l'eau
à l'état liquide devient de plus en plus instable et par
conséquent plus facilement détruit par une action exté-
rieure, et il arrive un instant où un mouvement ou bien
un fragment de glace détermine la congélation qui se
propage aussitôt avec rapidité dans la masse tout en-
tière de la couche refroidie. Ce phénomène doit se passer
d'une manière analogue dans l'eau de mer et dans l'eau
douce, et il doit se former soit des disques de glace d'une
forme plus ou moins régulière, soit des masses gélati-
neuses ressemblant à delà neige trempée d'eau. Le mou-
vement que donnent à l'eau des vagues régulières, n'est
pas un obstacle à ce mode de formation de la glace, car
les molécules d'eau voisines qui font partie de l'ondula-
tion décrivent des chemins parallèles. C'est seulement
sous Faction d'un vent violent, lorsque la lame se cou-
vre d'écume, que le refroidissement ne doit pas pouvoir
dépasser le point de congélation. L'action des côtes sur
lesquelles la vague se brise, est sans doute aussi un em-
260 SUR LA FORMATION
pêchemenl à ce refroulissemenl à l'état liquide. P]n ou-
tre, la mer près des côtes est moins salée à cause des
eaux douces qui s'y écoulent, et il s'y trouve en siispension
des parcelles solides qui doivent servir de centre de
formation à des crisl:'ux de glace, lesquels déterminent
eux mômes la solidification totale. Ainsi le mode de
congélation qui vient d'être décrit s'offrira le plus sou-
vent en pleine mer, à une certaine distance des côtes el
des brisants.
Ces considérations ont été pour la première fois expo-
sées dans une séance de l'Académie royale des sciences
;i propos d'une communication sur la formation de la
glace dans le Catégat. Il s'agissait de les vérifier par des
observations plus nombreuses que celles qu'on avait re-
cueillies jusqu'alors, et il était intéressant d'obtenir des
ilonnées, soit sur la température de la mer durant Ibi-
ver , soit aussi sur le phénomène même de la congéla-
tion. Durant un séjour aux îles d'Aland, le professeur
Nordeskiôld a réussi à faire quelques expériences sur
la température de l'eau , et a recueilli îles informa-
lions et des observations. L'instrument qui a servi aux
pxpériences est un thermomètre à minima, à mercure
et à alcool. Le mercure ne sert que d'index el c'est
la dilatation de l'alcool qui constitue le thermomètre ;
cet instrument offre cet avantage que sa position habi-
tuellement verticale peut devenir presque horizontale,
sans que le^ mesures soient affectées. Bien que l'hiver
.lit été défavorable, M. Nordenskiôld a obtenu quelques
observalions im|)ortantes. Le thermomètre a été placé à
100 pieds environ de la côte et à 21 pieds au-dessous
du niveau de la mer, ce qui correspondait à une dislance
de 3 pieds environ du fond. Retiré au bout de quel-
DE LA GLACE DANS LA MER. 261
qiios jours, \p ihormonièlre a donné la température do
- 1". 0 Poiidanl ces qiiohiiies jours le temps avait été
orageux, et la lenipéroliire de l'air avait été d'environ
2'' au-dessus de 0° à midi, et était' descendue la nuit à
5" au-dessous deO". Dans une autre localité, à 14 pieds
au-dessous de la surface et à environ 2 pieds du fond,
la température s'est trouvée être de — 0",6, tandis qu'à
la surface au même moment elle était de —0*^.2. L'eau
de mer prise dans l'une de ces localités et rapportée
par le professeur Nordenskïold a été soumise à des es-
sais, et on a trouvé qu'elle gelait à — 0°,4 lorsqu'on
l'agitait vivement ou qu'on y jetait un morceau de glace.
Ainsi dans les deux observations qu'on vient de rap-
porter, la température trouvée pour l'eau prise du fond
de la mer était inférieure à celle du point de congéla-
tion, et l'on doit ajouter que dans les deux cas la mer
était complètement libre de glaçons.
Les renseignements queM.Nordenskiôld a recueillis de
diverses sources dans l'île d'Aland, s'accordent pour éta-
blir que la formation sous-marine de la glace est un
phénomène fréquent. On a vu souvent par une profon-
deur de 6 à 8 pieds, les pierres et les plantes marines du
fond de la mer se couvrir de glace, et M. Nordenskiôld
a pu lui-même constater ce phénomène. Quelquefois on
trouve des pierres de plusieurs pouces de diamètre prises
dans des glaçons et entraînées par eux à la surface de
l'eau. Cette glace diffère par son apparence de celle qui
se forme superficiellement ; ce sont des disques qui
sont en général de la grosseur d'une assiette et dont les
dimensions vont (juelquefois jusqu'à celles d'un fond de
tonneau. Parfois cette glace prend une consistance pâ-
teuse qui la fait resseuiblerà delà neige à demi-fondue.
Archives, T. XX. —Juillet 1804. 17
283 SUR LA FORMATION
La rapiflilé avec laquelle celle glace semi-liquide se
forme et monle à la surface de la mer, est un caraclère
frappanldece mode de congélation. Il peut arriver que
la mer soit tout à faillibre de glace, et qu'au bout de très-
peu de temps, les glaçons et la glace pâteuse aient
émergé en si grande quantité qu'un bateau ne puisse plus
naviguer. Dps habitants de diverses localités dans Aland
racontent des incidents auxquels cette congélation subite
a souvent donné lieu. Un bateau a élé ainsi une lois
retenu dans la glace, bien qu'il ne fût qu'à 1000 pieds
de la côte, et le pêcheur qui le montait dut attendre pour
regagner la terre que la glace fût devenue assez solide
pour le porter. Lorsqu'il s'était mis en route, la mer était
complétemenl libre. D"aprés la manière de voir d'un ecclé-
siasti(]ue, « presque toute la glace sur laquelle on peut
an bout de peu de temps passer à cheval, est formée par
de la glace de fond qui émerge avec une consistance
semi-liquide. » Le même ecclésiastique raconte qu'ayant
voulu un jour faire voile pour une localité que l'on
nomme « Skiftet » par une mer tout à fait libre, il fut
forcé de revenir au plus vite, et que la glace émergeait en
telle abondance qu'il eut grand' peine à regagner le ri-
vage. Une autre fois, ses fils furent exposés à la même
aventure. Au dire d'une autre personne, de la glace
émerge quelquefois par un temps doux, la température
étant au-dessus de 0". Un pêcheur disait que la glace doit
se former (]uel(jUf^fois à une profondeur considérable,
et il se fondait pour le dire sur ce qu'il avait vu, dans des
endroits où la mer avait de 120 jusqu'à 180 pieds de
profondeur, émerger de la glace sur laquelle se voyaient
des varechs et d'autres traces du fond.
Après avoir reçu ces renseignements de M. Norden-
DE LA GLACE DANS LA MER. 263
skiold, M. Edluiid résolut de »s'adresser dans ce mêrne
but à un grand nombre de personnes dans diverses loca-
lités du lilloral de la Suède el de la Norwége. Des circulai-
res ira|)riniées, contenanl les diverses questions auxquelles
il fallait répondre, ont été distribuées au commencement
de celle année aux habitants des côtes. On ne choisissait
pour cela, cela va sans dire, que des individus que leur
métier ou toute autre circonstance obligeait à tenir la
mer pendant les mois d'hiver. Un grand nombre de ces
circulaires sont revenues avec les réponses. M. Edlund
donne dans son mémoire les observations les plus im-
portantes qu'il a ainsi recueillies; tous ces documents
ont la plus grande analogie avec ceux qu'on a déjà lus et
qui avaient été transmis à l'auteur par le prof. Norden-
skiold. Après avoir exposé ces résultats directs de l'ob-
servation, M. Edlund les discute et les résume comme
il suit.
^«Telles sont les principales données qui mont été com-
muniquées et qui viennent du Skagerak, du Catégat, du
golfe de Christiania, de la mer Baltique et du golfe de
Bothnie. Beaucoup de ces observations no sont pas d'ac-
cord entre elles sur les détails du phénomène. (îes diffé-
rences proviennent sans doute en partie des appréciations
personnelles des observateurs, mais on doit aussi les attri-
buer souvent aux circonstances locales qui ont nécessai-
rement beaucoup d'influence sur la manière d'être du
phénomène. Ainsi l'on rapportera d'un côté que la glace
de fond se forme le plus souvent en février, tandis qu'on
dira ailleurs que c'est en janvier qu'on l'observe sur-
tout. Or ces circonstances doivent dépendre, comme
cela a lieu pour les lacs de l'intérieur, à la fois des lo-
caliiés et des années.
2G4 SUR LA FORMATION
« La plupart des communications s'accordent à établir
que la glace sous- marine se forme avant que la super-
ficie de la mer soit gelée, ce qui doit être en eiït.-l le cas
Je plus fréquent d'après les considérations théorifjues
qu'on a développées au commencement du mémoire.
Toutefois on peut ex(iliquer comment il arrive quelque-
fois, comme quelques observateurs l'ont vu, que de la
glace monte encore du fond de la mer lorsque sa surface
est déjà prise. Qu'on suppose que par suite d'un froid
persistant, la couche d'eau refroidie soit d'une épaisseur
considérable. U'vient ensuite un dégel et la température
de la couche supérieure remonte au-dessus de 0% tandis
que les couches plus profondes restent sur-refroidies. A
la suite de cet adoucissement de température, le froid
redevient plus vif et il tombe de la neige; dans ce cas
la superficie de l'eau se congèle, mais la solidification ne
peut pas se propager au travers de la couche d'eau au-
dessus de 0" qui sépare la croûte glacée de la massa li-
quide refroidie. Enfin lorsqu'un mouvement vient à agi-
ter l'eau sur -refroidie, les glaçons s'y forment et ils
montent s'appliquer contre la surface inférieure de la
nappe de glace déjà formée.
« Quelques observateurs constatent dans leur rapport
qu'ils n'ont jamais trouvé des pierres , des plantes ma-
rines ou d'autres objets de celte nature, pris dans les
morceaux de ghce qui montent du fond à la surface ;
d'autres au contraire affirment l'avoir vu; ceci ne paraît
f as devoir constituer une contradiction réelle. En effet,
au moment de la congélation brusque telle qu'on l'a ad-
mise, la mer se trouve refroidie au-dessous de 0" jusqu'à
une assez grande profondeur. Si cette profondeur va
jusqu'au fond de la mer, il doit se former des glaçons dans
DE LA GLACE DANS LA MEU. 265
le voisinage immédiat du sol et sur le sol même, et ces
glaçons doivent émerger avec ceux qui se sont formés
plus haut. Mais ce qu'il faut remarquer, c'est que ces
glaçons sont en très-petit nombre par rapport à tous
ceux qui se forment dans la masse entière, et qu'en outre
beaucoup d'entre eux ne retiendront aucune trace du
fond sur lequel ils se sont solidifiés. Ainsi les fragments
de glace sur lesquels se trouve quelque indice du sol
sont nécessairement très-rares au milieu de tous les au-
tres; il est donc tout naturel que beaucoup d'observa-
teurs n'en aient jjamais vu, et leur témoignage ne détruit
pas la valeur des assertions des personnes qui les ont
remarqués. On ne doit pas supposer, du reste, que la
couche refroidie atteigne toujours le fond. Dans le Calé-
gai et la mer Daltique, il arrive le plus souvent que la
congélation commence à une assez petite distance au-des-
sous du niveau. Cela dépend surtout de la durée et de
l'intensité du froid, el-aussi d'un assez grand nombre de
circonstances qui favorisent plus ou moins ce mode de
congélation. La profondeur qu'atteint la couche refroidie
paraît être ordinairement de 5 à 10 pieds, mais elle va
souvent jusqu'à 20. Dans quelques cas exceptionnels
cette profondeur est encore plus grande ; on a constaté
de la glace de fond à 120 et à 50 pieds dans la mer Bal-
tique, et dans le Catégat à 60 et 70 pieds.
« On arrive ainsi indirectement à conclure que la forma-
tion de la glace doit avoir lieu quelquefois à une profon-
deur considérable. On mentionne dans un des rapports
que la couche'de glace qui se forme instantanément par
la réunion des glaçons émergés peut avoir jusqu'à 0 pieds
d'épaisseur; ailleurs cette épaisseur est estimée beau-
coup plus grande, et ailleurs encore on dit qu'une rame
206 SUR LA FORMxMION
peut se tenir debout dans cette couche de glace subite-
ment formée. D'autre part, cette glace doit être passable-
ment compacte puisque un canot qui s'y trouve pris ne
peut plus avancer même avec un bon vent. Il n'y a donc
rien d'exagéré à supposer qu'un cinquième du volume
de la couche totale se compose réellement de glace. D'a-
près cette hypothèse, une couche de 6 pieds correspond à
une couche de glace complètement compacte épaisse de
i,2 pied. I/eau de mer avant la congélation possède une
température qui ne peut guère être inférieure de plus de
2° à celle du point de solidification, parce que le maxi-
mum de densité correspond à peu près à cette tempéra-
ture-là. An moyen de ces données, on peut calculer
quelle doit être l'épaisseur de la couche d'eau refroidie
suffisante pour que la congélation subite produise une
couche de glace de 1,2 pied d'épaisseur. L'on trouve
ainsi une profondeur de 4-5 pieds.
«Certains observateurs parlent ffu mode de congélation
dont il est ici question comme étant tout à fait habituel,
et même comme étant le seul qui s'offre sur la mer ;
d'après d'autres rapports, il se présente souvent, ou quel-
quefois, ou encore seulement dans quelques cas. On
peut aisément se rendre compte de ces différences. On
a déjà dit que la congélation sous-marine doit avoir lie'i
surtout en mer ouverte à une certaine distance des
côtes. Quelques observateurs qui ont été à même de
faire des observations soit près du rivage, soit en pleine
mer, ont constaté qu'il en est bien ainsi. Tandis que c'est
la congélation sous-niariiie qui se présente en général
en pleine mer, ce mode de gel ne se remarque pas si
souvent en dedans des récifs, et presque jamais au bord
des côtes. Or comme chaque observateur mentionne
DE LA GLACE DANS LA MER. 267
presque uniqiiomenl ce (]ni se passe dans la localité
qu'il habile, on comprend que les données doivent [)ré-
senler des différences notables. Quelques habitants du
littoral de la Hailiqne et du Catégat assurent qu'ils
n'ont jamais eu connaissance de la formation sous ma-
rine de glace; il est certain que ces personnes n'ont ja-
mais fait en hiver de voyage de mer qui les éloigriAt des
côtes, pas en tous cas dans la saison où la glace se
forme. Il est vraisemblable aussi que des circonstances
locales rendent impossible dans certains endroits le phé-
nomène de solidification, ou du moiiis le rendent tout à
fait exceptionnel.
« On signale dans les rapports venus de Norwége ce fait
intéressant que quelquefois une quantité de poissons
morts montent du fond de l'eau en même temps que
les glaçons. Ce phénomène se passe sans doute de la
manière suivante. L'eau sur-refroidie se solidifie, on le
sait, si on la secoue violemment ou si on y provoque un
mouvement tel que les positions relatives des molécules
voisines soient brusquement changées. Lorsqu'un banc
de poissons arrive dans cette eau, une pareille agitation
doit être facilement provoquée soit par les mouvements
extérieurs des poissons, soit aussi par le mouvement de
la bouche et des ouïes qui s'ouvrent et se ferment con-
tinuellement. Du moment qu'un petit cristal de glace
s'est formé dans l'un de ces organes, la formation de
la glace se propage et le poisson s'en remplit. Devenu
plus léger il monte à la surface où il meurt asphyxié s'il
n'est pas déjà tué par cette solidification intérieure.
« On mentionne dans plusieurs localités que la glace
émerge lorsqu'une température plus douce succède à
un froid intense. Il est difficile de comprendre quelle in-
2G8 SUR LA FORMATION
fliience directe celle varialion peut avoir sur la formation
de la glace. Cepenilant on prétend que le niveau de la
mer Baltique varie en sens inverse du baromètre, c'est-
à-dire que ce niveau s'élève quand le baromètre baisse
et réciproquomi^nt. Or le niveau de la mer ne peut pas
changer, sans qu'il en résulte un mouvement de l'eau;
d'autre part une variation de température est toujours
accompagnée d'une variation barométrique. On peut
ainsi supposer que lorsqu'un temps doux succède à un
froid vif, il se détermine simultanément dans la mer un
courant qui a pour effet de provoquer la congélation.
Lorsque de Ja glace sous-marine s'est formée en quantité
considérable, la te,mpérature de l'eau doit s'élever un
peu à cause de la chaleur latente mise en liberté. Dans
les circonstances telles qu'elles se présentent habiluelle-
ment, cette élévation de température ne peut pas dépas-
ser un petit nombre de degrés, et il ne peut pas en ré-
sulter pour l'air unevarialion qui soit appréciablesansun
thermomètre,
« Le phénomène de congélation sous-marine paraît
beaucoup mieux caractérisé dans le Catégat que dans la
Baltique et le golfe de Bothnie. Celle différence lient sans
doute aux différences de salure de ces mei's. Le Calégat
esl plus salé que la Baltique et le golfe de Bothnie l'est
le moins des trois. . . .
« En résumé, les différences qui viennent d'être signa-
lées entre les observations diverses qui ont été, recueil-
'lies au sujet de la formation de la glace sur la mer pa-
laissent s'expliquer d'une manière satisfaisante, et on
peut admettre comme prouvées les conclusions suivantes:
lo La formalion de la glace dans les mers mentionnées
a lieu de deux manières différentes;
DE LA GLACE DANS LA MER. 2G9
a) L'eau se refroiflil jusqu'au point de congélalion et
sp gèle ; la glace augmente ensuite d'é|)aissenr à me-
sure que le refroidissement continue;
b) La température de l'eau s'abaisse au-dessous du
point de congélalion et la solidification s'opère tout d'un
coup non-seulement à la surface , mais dans toute la
masse refroiilie;
T Le second mode (\e congélation se produit plus
souvent en pleine mer qu'en dedans des brisants ou des
côlos ;
' 3° Le phénomène ne doit pas être considéré comme
exceptionnel, mais s'offre liabituellenicnl aussi bien dans
iaCiUique quedans leCatégat, et dans cette dernière mer
0!s doit le regarder comme constituant à peu près le seul
mode de gel de la mer ;
4-" Ce phénomène est la conséquence de propriétés
connues de l'eau de mer.
(( Cette manièrede geler n'est évidemment pas restreinte
aux mers qui baignent la Suède et la Norwége. On la
don trouver à plus forte raison en- d'autres endroits où
la mer est beaucoup plus salée et le froid beaucoup plus
intense Dans les mers polaires cette congélation sous-
marine doit avoir lieu dans de vastes proportions, et il
rte semble pas invraisemblable que dans ces mers la
plus grande partie de la glace qui recouvre en hiver des
espaces libres pendant l'été, ait cette origine. La profon-
deur à laijuelle doit parvenir l'eau sur-refroidie est pro-
bablement Irès-grande, puisque dans la Baltique et le
Calégal celte profondeur va jusqu'à 100 pieds, lorsque
les circonstances sont favorables. En général on peut
pei.ser que cette congélation sous marine n'est pas sans
270 SUR LA FORMATION
infliience sur les phénomènes de la surface de la terre
qui dépendant dans un certain degré d<^ la formation dé
la glace marine. Ainsi il est très-probable que chaque
année, la glace de fond se forme en plus grande quan-
tité dans les endroits les moins profonds, et il doit résul-
ter de cette circonstance une déformation du fond de la
mer. La glace attachée au sol augmente de volume jus-
qu'au moment où la force ascensionnelle est sulTisanle
pour détacher les matières prises dans le bloc. Ces ma-
tières s'élèvent à la surface de l'eau, sont poussées vers
d'autres localités et retombent au fond lors(jue vient le
dégel ou lorsque la glace est brisée par les vagues. Il
ne paraît donc pas invraisemblable que ce mode de
congélation donne lieu à un transport des matières qui
composent le fond de la mer
« On rencontre dans les mers polaires des montagnes
de glace dont les dimensions prodigieuses frappent d'é-
tonnement les voyageurs de ces contrées. Sur la côte oc-
cidentale du Groenland, il n'est pas rare, d'après iM.Rink,
de voir des montagnes de glace de -200 pieds de haut. Or
le volume émergé est, comme on le sait, égal à cinq
fois le volume émergeant, d'où résulte, d'après les cal-
culs de M. IVmk, que ces masses de glace renferment de
160 à 2i0 millions de pieds cubes. Sur terre fi^me ce
seraient des montagnes de plus de 1000 pieds de haut, el
ce ne sont pourtant pas les plus grosses, car M. Hink as-
sure qu'il n'est pas rare de rencontrer sur les côtes du
Groenland des blocs de 800 millions de pieds cubes.
Dans le détroit de David, Scorrsby a vu une montagne
de glace qui avait 15000 pieds de long, 4000 de large
et sur laquelle se trouvaient des pointes qui s'élevaient
de 100 pieds au-dessus du niveau de l'eau. Tout cela
DE LA GLACE DANS LA MER. 271
est connu, et on sait aussi que les anfiactiiositns nom-
breuses dont la côte occiflenlale du Hroënlaiid est dé-
coupée sont remplies de gros blocs de glace tombés des
glaciers de la terre ferme. On ne peut pas contester que
les montagnes de glace qui flottent sur la mer ont leur
origine dans ces glaciers; mais on peut se demander si
ces montagnes de glaces sont complètement el dans toute '
leur masse le produit des glaciers, et si la mer n'a pas
une part importante dans leur gigantesque formation.
Si l'on admet que la glace ne se forme qu'à la surface de
la mer, la réponse à celte question doit être évidemment
t non. » La congélation n'ayant lieu que superficielle-
ment, il ne peut se produire autour de h montagne de
glace qu'une sorte de couronne qui n'augmente nulle-
ment ses dimensions verticales. Mais il n'en est plus de
même lorsqu.'on suppose que la formation de la glace a
lieu à une grande profondeur. Lorsqu'un bloc de glace
atteint par sa partie inférieure une couche d'eau sur-
refroidie, la congélation doit s'y produire, et le bloc peut
ainsi augmenter, non pas seulement latéralement, mais
aussi verticalement. La montagne s'accroît ainsi en flot-
tant d'unendroit à l'autre. Même dans le Gatégat, il peut
se former en une heure une couche de glace de plusieurs
pieds d'épaisseur. La plupart des montagnes de glace
sont, d'après M. Rink, composées d'une glace blanchâtre
coupée de bulles d'air allongées et parallèles. Cette des-
cription concorde assez avec l'apparence de la glace
sous-marine dans certains cas. Quoi qu'il en soit r!e
cette hypothèse, les conséquences de la formaiion de
la glace au-dessous de la surface de la nier paraissent
mériter une élude attentive. »
BULLI^TIN SCIENTIFIQUE.
PHYSIQUE.
J. Choll. Sur la cause du hefroidissement produit dans les
CORPS SOLIDES PAR l' EFFET DE LA TENSION (Philosophkal Ma-
gazine. Mai 18G4-.)
Le D"" Joule a déinonlré expi'rimentalemenl que lorsque des
corps solides sotil soumis à un clforl de tension, l'aciion de celle
force est accompagiiôe d'un abaissement de lempéralure. Il ré-
sulte des expériences de ce même pliysicien, que le froid pi'oduii
par l'applicglion d'une tension est sensiblemenl égal à la cha-
leur développée par la siqipression de celle foi'ce ; et de plus,
que l'^s oITels calorifiques sont proporlinnnés au poids employé.
Il a remarqué, par exemple, que si une quantité donnée de
chaleur est développée chez un corps par l'effet d'un poids
qui le comprime, ce même poids, appliqué à étendre le corps,
produira une quantité correspondante de fi'oid. Ce résidtal ne
laisse pas que d'être singulier. En effet, si l'on se demande
ce que devient une force employée à comprimer un corps ,
il suffit de répondre que celle force est convertie en chaleur,
et reparaît sous cette forme dans les molécules du corps com-
primé; mais si on emploie celte même force à étendre un
corps, on ne saurait l'époiidie que la force a élé convertie en
froid, puisque le fi'oid n'est autre chose que la privation d'une
force. Lorsqu'ur) corps est comprimé par l'effet d'un poids, la
force vive du poids descendant est Iransmise aux molécules du
corps et reparait sous la forme de chaleur ; mais si ce même poids
est employé à étendre ou dilater le corps, non-seulement la force
PIIYSIOL'E 273
vivo (lu poids (iis[)arnîl sans pioduiro de la clialour, mais encore
les molécules soumises à reiïel de celle force, perdenl-elles une
parlie de la chaleur qu'elles possédaient déjà. Il nous faut donc
rechercher pour ce cas, non-seuleinenl ce que devient la foixe
communiquée par le poids, mais aussi ce que devicnl celle qui dis-
paraît sous la forme de dialeur chez le corps soumis à l'action de
la tension. Que la force vive du poids disparaisse sans augmenter la
lempcralure du corps, cela peut encore se comprendre, parce que
cette force vive peul être Iransfoimée dans quehpie autre force
différente de celle de la chaleur; il n'est, en effet, nullement évi-
dent a priori, que la chaleur soit la seule forme snus laquelle elle
puisse exister. iMais il n'en est pas moins singulier que l'effet de
cette force soit de produire un changement de forme dans la force
qui existait déjà dans les molécules sous la forme de chaleur.
Lorsqu'on emploie un poids pour opérer l'extension d'un coips
solide, il est évident que la force mise en œuvre par le poids est
dépensée en entier à diminuer la cohésion des particules, puis-
qu'elle tend à les séparer les unes des autres. Mais le refroidis-
sement qui survient, montre qu'il a disparu une plus grande
quantité de force que celle qui a été mise en œuvre par le poids,
puisque ce refroidissement ne peut être dû qu'à la disparition de
la force qui existait dans le corps même sous la forme de cha-
leur. Qu'est donc devenue cette force? Elle doit nécessairement
avoir été dépensée d'une façon ou d'une autre. Dans aucun cas,
la force mise en œu\!e par le poids ne peut être la cause d'un
effet réfrigéranl. On conçoit que la translation de la force du poids
au corps, puisse, en augmeidant la force propre à celui-ci, don-
ner lieu à un dévelop()ement de chaleur , mais il est impossible
d'admettre que cette translation puisse devenir la cause d'une
diminution de la force qui réside dans le corps même. Si donc
une dimirmtion dans la force de chaleur suit effeclivement l'ap-
plication d'une tension, le poids employé à produire cette ten-
sion ne peul êtie que Voccasion, mais en aucune façon la carnte de
celte diminution.
^74 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
L'auteur, à la suite de ces considérations, propose l'explication
suivante du piiénotnène qui iious occupe. Si, dil-il, les molécules
d'un corps étaient liées entre elles par une force quelconcpie de
nature à empêcher qu'elles pussent s'éloigner davantage les unes
des autres, dans ce cas, la totalité de la chaleur coinnnuniquée à
ces molécules se présenterait sous la forme de chaleur lihre ou de
température; mais si la force qui lie les molécules du corps les unes
aux autres était capahie d'être diminuée de manière à permettre
une dilatation ultérieure, alors une portion de la chaleur com-
muniquée serait dépensée à produire cette dilatation. On sait que
tous les solides se dilatent à une température donnée, jusqu'à ce
que la force expansivede leur chaleur fasse équilibre à la cohésion
de leurs molécules ; après quoi aucune dilatation ultérieure ne
peut avoir lieu à la même température, tant que la force de
cohésion des molécules reste constante. Mais si, par l'em-
ploi d'un moyen quelconque, la force de cohésion des molé-
cules vient à être diminuée, aussitôt le corps se dilatera par
l'effet do la chaleui' qui lui est propre, d'où résultera nécessaire-
ment une absorption de calorique, et parlant, production de froid.
Or, une forc^ de tension, quoiqu'elle ne diminue pas directement
la cohésion des molécules du corps qui y est soumis, lend cepen-
dant, par suite de son opposition à la cohésion, à produire le
même effet, puisqu'elle permet à ces molécules de s'éloigner les
unes des autres, d'où résulte un refroidissement. Supposons que
le piston d'une machine à vapeur soit chargé à tel point, que la
force de la vapeur soit incapable de lui imprimer le plus petit
mouvement : il est évident que dans ce cas la vapeur de l'inté-
rieur du cylmdre ne perdia aucune portion de sa chaleur ; mais
si on emploie une force extéiieure pour aidei' à soulever le piston,
les molécules de vapeur contribueront aussi de leur côté à pro-
duire le même effet, et partant, elles perdront une quantité de
chaleur proportionnée au travail qu'elles auront fait. Il en est de
mène lorsqu'un .solide est soumis h une tension. Antérieurement
à rapplicalinn de celte force, la chaleur propre des molécules
IMIYSKiUE. 275
était incapnble de vaiiicre la rolif'sioii t;t do produire un clît'l di-
dâulatiun. Mais dès i\uo. raction de l:i cohésion se trouve l);ilaii-
(io, au inoiiis on parlio, par l'oiïot de la ieiision, aussilôl celle
chaleur devient capable de produire son effet ordinaire d'expan-
sion, dont le résultai se traduit en un abaissement de tempé-
rature
P. HiESS. Ablexkun'G der. . . Dkviation de l'aiguille aimantée
TAR LES COURANTS INDUITS DE LA BATTERIE DE I.EYDE (Pog-
gendorjj^s Amialen, 18G5, t. CXX, p. 518). — Der Neben-
STROM IM SCHIESSUNGSDRAIIT L'exTRA-COURANT DANS LE
CIRCUIT DE LA BATTERIE DE L'eyde (Pogfjenil. Aiinalen, 1864,
t. CXXI, p. 615).
Lorsqu'on fait passer la décharge d'une batlerie de liOyde dans
«n conducteur près duquel se trouve disposé un autre circuit, il
se développe dans ce dernier des courants d'induction. Mais les
phénomènes sont assez compliqués dans ce cas, parce que le cou-
rant primaire ayant une durée très-courte, les courants induits
de fermeture et d'ouverture sont à peu près simultanés ; de plus,
d'après les faits récemment étudiés par MM. Feddersen, Paal-
zow, etc., la déciiarge serait en général oscillatoire, c'est-à-dire
composée de courants dirigés allernalivemenl en sens contraire,
et se succédant très-iapidemenl les uns aux autres; ces courants
doivent aussi donner lieu à des courants d'induction, ii'élude de
ces faits est considérablement facilitée par l'emploi de la soupape
électrique de M. Gaugain, qui, comme on le sait, a la propriété
de permeltre le passage des courants induits dans une direction,
tandis qu'elle arrête les courants de direction contraire. Cet appa-
reil avait déjà été utilisé par M. Feddersen dans une expérience
remarquable^, qui présente beaucoup d'analogie avec une partie
d(^ celles dont nous allons rendre compte.
La soupape intercalée dans le circuit [)rimaire de la décharge
n'exerce pas d'influence sur la déviation d'un galvanomètre placé
' Voyez Archives, 1862, t. \\ , p. 369.
276 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
égniemeni dans le i-iicuil. .M;iis il on osl nuti'cmenl si Ttiii (lisjr.se
In soiip.ipfi sur lo pniTOiirs fin courniil iiuliiil : hi déviation du i2.)l-
vanoiuètre devient plus s'^Tnde el beaucoup plus considéiable ipie
oelle que la dceliari.'e priniaii'e produisait. Le sens delà dévi;;lion
est toujours clui qui correspond à un courant allant du disque
(électrode à grande surface) à la pointe dans la soupape. Ainsi,
dans celle disposilion, on arrête tous les courants induits agis'îant
dans une direction, tandis qu'on pei-met le passage des aulr^s ,
l'ellei total n'est donc plus la différence des deux espèces de lon-
ranlsqui, sans soupape, se contrebalancent en grande partie.
M. Uiess a étudié aussi le pouvoir d'aimantation de ces rou-
ranls; en plaçant une aiguille d'acier à l'intérieur d'une spirale
traversée par la décharge primaire ou induite, il a obtenu des
résultats analogues aux pi'écédenls. L'aiguille est moins fortement
aimantée par la décbarge directe que par les courants induits
lorsqu'on emploie la soupape. Le sens de l'aimantation dans ce
dernier cas dépend, comme précédemment, de la position de la
soupape et non pas du sens de la décharge primaire.
Les résultats sont les mômes lorsqu'on observe par les mêmes
moyens l'action rriagnélique des courants induits d'ordre supé-
rieur; mais on remarque une influence particulière de la pression
de l'air dans la soupape. Quand celle-ci est placée de manier»» à
permettre seulement le passage des courants de direction C(*n-
traire à celle de la décharge primaire, on voit qu'à mesure que
la pression augmente dans la soupape, les déviations produites
par les courants induits d'ordre pair, vont en dimiimant lente-
ment, tandis que les déviations produites par les courants d'ordre
impaïr diminuent rapidement et finissent par changer de sens. —
Pour une position renversée de la soupape, c'est l'inverse qui se
pioduit: ce sont les courants d'ordre impair pour lesquels la di-
minution est lente, tandis qu'elle est rapide pour ceux d'ordre
pair.
Nous avons vu que, placée simplement dans le circuit primaii'e,
la soupape ne produit pas d'elTet sensible. Mais en la plaçant dans
ZOOLOGIE, ANATOMTE ET PALÉONTOLOGIE. 277
une dérivation, i\I. Riess a oblonu des ciïels remarquables rap-
pelant et complétant ceux que M. Feddersen a observés. Ainsi il
a introduit une spirale dans le circuit primaire dont la résistance
était aussi faible que possible, puis il a établi un circuit dérivé
en mettant chacune des extrémités de cette spirale en communi-
cation avec un fd aboutissant au galvanomètre (dont le multipli-
cateur était formé d'une spirale semblable à la précédente); sur
un point de ce circuit dérivé on pouvait à volonté intercaler la
soupape. En faisant passer des déchari^es de même force, on ob-
tenait sans soupape, une déviation de 2 divisions seulement, tan-
dis qu'en intercalant la soupape on observait, suivant sa disposi-
tion, des déviations de — 1 iO et de + 125 divisions. M. Riess
expli(iue ce résultai par l'action des extra-courants qui se déve-
loppent dans la première spirale ; la soupape laisse passer par
le circuit dérivé ceux qui ont une certaine direction, et arrête les
autres.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE.
Prof. Wyville Thomson. On the embryogeny, etc. Sur l'em-
bryogénie DE LA coMATULA RoSACEA {Aunals aiid Mag. of Nul.
Ilistonj. Avril 1865. p. 297).
Sauf une courte description des premiers stades de dévelop-
pement de la larve par M. \V. Rusch, l'embryogénie des coma-
lules était jusqu'ici inconnue. M. Thomson a donc fait faire un
pas important à la connaissance des échinodermes en poursui-
vant dans son entier, pendant quatre années successives, le déve-
loppement de la Comalula rosacea.
L'œuf, après une segmentation normale, donne naissance à une
larve cylindrique, cerclée de quatre bandes transversales de cils
vibratiles. Peu de temps après la naissance, la troisième bande à
partir de l'extrémité antérieure s'arque légèrement en avant en
un point, et dans l'espace qui sépare ce point de la quatrième
bande, se forme la bouche de la larve. En même temps apparaît
Archives, T. XX.— Juillet 1 864. 1 8
278 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
une deuxième ouverture qui n'est séparée du bord postérieur de
la première que par la dernière bande ciliée. C'est l'anus qui est
bientôt mis en communication avec la bouche par un petit canal
passant sous la bande de cils. Un long panache de cils à mou-
vement ondulatoire tout particulier se développe à l'extrémité
postérieure du corps. La larve croît rapidement, devient réni-
forme, avec la bouche placée au bile.
Peu de temps après que la larve a atteint sa forme définitive, dix
petits spicules calcaires apparaissent dans la couche externe de
sarcode de la partie antérieure du corps. Ils sont arrangés en
deux cercles de cinq spicules, symétriquement superposés. Par
la formation d'un réseau calcaire, ces dix spicules deviennent
bientôt dix plaques enfermant un espace dodécaédrique dans un
treillis placé dans la partie antérieure de l'animal, et ouvert en
haut et en bas. En même temps apparaît une série de sept à dix
anneaux calcaires, formant une chaîne qui part de la base de la
rangée postérieure de plaques, se courbe légèrement à gauche
de la bouche de la larve, et aboutit au centre d'une large pla-
que cribriforme occupant l'extrémité postérieure du corps. Un
réseau de trabécules calcaires naît dans chacun de ces anneaux et
l'on reconnaît bientôt dans cette chaîne la tige articulée du sque-
lette pentacrinoïde. Le treillis calcaire que nous venons de dé-
crire représente les plaques radiales et les premières plaques
interradiales du calice. Le squelette du crinoïde se trouve donc
entièrement ébauché dans le corps de la larve, tandis que celle-
ci conserve encore sa forme première et ses organes spéciaux.
Dans l'intérieur du calice du crinoïde naissant apparaissent
maintenant deux masses hémisphériques, représentant l'une, à
savoir l'inférieure, le canal alimentaire définitif de la comalule,
l'autre, c'est-à-dire la supérieure, le vaisseau circulaire ou cen-
tral du système ambulacraire avec ses cœcums correspondant
aux bras. Lorsque la larve a nagé librement pondant un temps
qui varie de huit heures à une semaine, elle devient plus lente
dans ses mouvements et elle est déformée par le crinoïde qui se
ZOOLOGIE, ANATOAIIE ET PALÉONTOLOGIE. 279
développe dans son inlérieur. La bouche el le canal alimentaire de
la larve disparaissent el la couche externe de sarcode s'applique
exactement sur le squelette calcaire de réchiiioderme inclus, lui
formant un périslome transparent. La tige s'allonge et son ex-
trémité postérieure se dilate en un disque de fixation. En même
temps l'extrémité antérieure prend la forme d'une coupe dont le
bord est divisé en cinq lobes en forme de croissant, correspondant
aux plaques de la rangée supérieure, et enfin cinq tubes déli-
cats, qui sont des cœcums du canal ambulacraire circulaire, sur-
gissent du centre de la coupe : ce sont les rudiments des cinq
bras du penlacrinoïde. C'est à peu près à celle époque de son
développement que l'animal se fixe solidement à un corps étran-
ger.
Selon M. Thomson le pseudo-embryon (c'estienom que l'auteur
donne aux larves d'échinodermes) des comatules occupe une po-
sition intermédiaire entre les différentes formes larvaires d'échi-
nodermes jus((u'ici connues. Par sa forme extérieure et sa méta-
morphose subsécjuenle, il ressemble « au stade de pupe » de cer-
taines hololhurides, avec cette différence que chez ces holothu-
rides la pupe a déjà passé par la phase active d'auriculaire, tandis
que la forme analogue chez les comatules naît directement de
l'œuf.
Rev. Samuel Haughton, On form, etc. Sur la forme des al-
véoles FAITS PAR DIVERSES GUÊPES ET PAR LES ABEILLES ; SUIVI
d'un APPENDICE SUR l'origine DES ESPÈCES (Anuals and Mag.
of nat. Jiisiorii, juin 1863, p. 415). — Alfred Wallace,
Remarks, etc. Remarques sur le mémoire du rév. Haughton
RELATIF aux ALVÉOLES DES ABEILLES ET A l' ORIGINE DES ES-
PÈCES {Ibid., octobre 1865, p. 505).
Certains auteurs ont cru trouver dans les propriétés géomé-
triques des alvéoles d'abeilles une preuve moins de l'habileté et
de l'instinct de ces insectes que de la toute-sagesse et de l'iutel-
280 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
ligoncede leur créateur. D'autres, ennemis par pr'incipe de toute
téléologie, ont su trouver des causes toutes naturelles à la forme
géoméliique des alvéoles. M. Darwin en particulier pense que
les abeilles sont les descendants modifiés d'hyménoptères à alvéo-
les circulaires et qu'elles ont été graduellement amenées à con-
struire des alvéoles hexagonaux par suite de l'élection naturelle
favorisant toujours les variétés qui savaient construire avec la
moindre dépense de cire possible.
Le rév. Ilaughton est hostile à ces deux manières de voir. Il
rappelle que, quoi qu'on en ait pu dire depuisRéaumur et Kœnig,
les angles des losanges du fond des alvéoles ne sont point ceux
qui produiraient le maximum d'économie dans la construction
des rayons. C'est ce que L'Huillier démontrait déjà en 1781.
Si la téléologie g.éométrique appliquée aux rayons des abeilles
ne peut satisfaire le rév. Ilaughton, la doctrine de M. Darwin ne
répond pas mieux à ses exigences. D'une manière générale il élève
des objections nombreuses contre cette théorie. Notre intention
n'est pas de les combattre ici. M. Wallace s'en est chargé dans
le mémoire dont nous donnons le titi-e. 11 montre en particulier
combien M. Haughton a souvent mal compris son adversaire.
Nous nous en tiendrons aux objections faites par M. Ilaughton à
la transformation graduelle d'hyménoptères à cellules rondes,
comme les bourdons, en abeilles à cellules hexagonales disposées
en double rangée parallèle avec des fonds formés par l'angle
trièdre d'un dodécaèdre rhomboïdal. Selon M. Ilaughton, cette
transformation exigerait la série d'espèces ou de variétés suivante:
1" Une abeille à cellules rondes comme celles du bourdon, em-
ployant pour chaciue alvéole une quantité de cire que nous repré-
senterons par 100 unités. 2^ Une abeille faisant des alvéoles en
forme de prismes triangulaires, équilatéraux, à base plate, en
double rayon et placés base contre base. Cette espèce ne dépen-
serait plus que 30 unités de cire. 5" Une abeille à alvéoles pa-
rallélipipédi(iuesen double rangée avec une dépense de 41 et^/g
unités de cire. A" Une abeille à alvéoles en prismes hexagonaux,
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE 281
à fond pl;tl, en tloublo riiMi,a'e , iléponsanl 53 et "3 uniiés de
cire. 5'^ Une abeille à alvéoles sembiablos à ceux de l'espèce pré-
cédenle, si ce n'est que les fonds plats sont remplacés par des
fonds ti'ièdres appartenant à un dodécaèdre rbomboïdal. Cette
forme (pii est notre abeille ne dépense que 52 et % unités de
cire. Knfin on pourrait compléter celte série par : 6° L'abeille
de l'avenir, comme l'appelle pilloresquement M. llaughton, qui
n'emploiera plus que 24 et ^/.^ unités de cire en réalisant les al-
véoles calculés par L'Huillier.
La grande objection que le rév. llaugiilon l'ait à la tbéorie
Darwin ainsi interprétée par lui, c'est que de ces 6 hyménoptè-
res il n'existe que le n° 1 et le n" 5 et que rien ne nous permet
de supposer que les numéros 2, 5 et 4 aient jamais existé.
M. Wallace était mieux qualifré que personne pour répondre
aux attaques dirigées par M. Haughton contre la théorie de
M. Darwin. On se souvient, en effet, que cette théorie pourrait
tout aussi bien poi'ter le nom de théorie Wallace, puisque ce sa-
vant la formula lui-même d'une manière concise et toute indé-
pendante eii même temps que M. Darwin.
M. Wallace montre d'abord qu'outre les anciens arguments
contre la téléologie géométrique appliquée aux abeilles, il esl facile
d'en produire de nouveaux. C'est ainsi que les rangées supérieu-
res d'alvéoles ayant à supporter dans chaque rayon un effort mé-
canique bien plus grand que les inférieures , ces dernières
pourraient se contenter d'une paroi beaucoup plus mince qu'el-
les, s'il s'agissait de réaliser une plus grande économie de maté-
riaux. Puis, passant aux objections de M. Haughton, iM. Wallace
montre que la théoiie de M. Darwin n'implique point la série
d'espèces à alvéoles triangulaires, carrés et hexagonaux qu'a ima-
ginés M. Haughton. Il est parfaitement viai que pour remplir un
espace donné avec des alvéoles d'une aire donnée et des parois
d'égale épaisseur , le triangle sera plus économique que le cercle
(avec les intervalles solides) et le carré plus économique que le
triangle. Toutefois l'usage primitif de l'alvéole n'est point celui
582 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
de magasin de miel, mais celui d'une loge appropriée à la larve
et à la nymphe. Dans ce but il doit avoir un certain diamètre dé-
terminé et l'alvéole triangulaire devrait par conséquent circon-
scrire l'alvéole circulaire. Il exigerait par suite une plus grande
dépense de matériaux même que l'alvéole circulaire avec des in-
tervalles solides, sans tenir compte de ce fait que les alvéoles
triangulaires étant privés de soutien dans toute leur longueur
devront être plus épais que ceux de toute autre forme, s'ils doi-
vent offrir une résistance égale. La même argumentation s'appli-
querait à un moindre degré aux alvéoles carrés.
Selon M. Wallace, le passage d'un alvéole rond à un alvéole
hexagonal se fait beaucoup plus simplement et sans ces intermé-
diaires. Supposons un rayon formé par l'aggrégation d'alvéoles
cylindriques. Il n'y a rien d'improbable à ce que dans un moment
de disette des insectes relativement aussi intelligents que les
abeilles, viennent à enlever pour l'employer ailleurs la cire su-
perflue de ce rayon , c'est-à-dire la cire des triangles solides qui .
subsistent entre les cercles. Si la cire est enlevée, jusqu'au point
que les parois aient partout la même épaisseur, l'alvéole aura
exactement la forme de prisme hexagonal usuelle chez les abeil-
les. De la même manière les bases pyramiiiales des alvéoles hexa-
gonaux résultent nécessairement de l'enlèvement de la cire super-
flue des angles entre les bases sphériques alternes de deux ran-
gées d'alvéoles opposés.
Sans méconnaître tout ce qu'il y a d'hypothétique dans cette
opinion de M.M. Darwin et Wallace, nous la préférons hautement
à celle que soutient le rév. Ilaughton. Cet auteur revient, en ef-
fet, à l'ancienne théorie de Dulfon d'après laquelle la forme des
alvéoles résulterait de la pression réciproque exercée par les
abeilles travaillant simultanément dans un espaci; resserré. Déjà
les observations de Huber et plus récemment celles plus complè-
tes de M. Darwin ont montré que la manière de travailler des
abeilles exclut complètement cette pression. A cette objection
capitale M. Wallace en ajoute d'autres. Il cite, par exemple, une
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 283
abeille saiivaite tic Bornéo qui suspend ses rayons à l'air libre aux
branches d'arbres élevés. \\ seirdjjerail que dans ce cas les al-
véoles dussent èire cylindriciues, si l,i forme hexagonale des al
véoles d'autres espèces avait sa cause seulement dans la pression
réciprocpie et point dans l'économie de matériaux. Ils sont néan-
moins hexagonaux comme ceux de nos abeilles.
William BL.\NFor{D, On the animals, etc. Sur les animaux des
Raphaulus , SriRAcuLUM et autres Cyclostomes tubifères
(Annals and Mag. ofnat. hislory. Juillet 1865, p. 55).
Parmi les Cyclostomacés de l'Inde et du sud-est de l'Asie il existe
plusieurs genres remarquables par l'existence de procès calcaires
du péristome ou de la suture. On peut en distinguer deux formes :
i° les tubes suturaux ouverts aux deux extrémités, ou bien ou-
verts à l'une et fermés à l'autre {Raphaulus, Spiracnlum, Opi-
stlwporus, etc.) ; et 2*^ des incisions du péristome simple (PM/^ino,
Regktoma) ou accompagnées d'expansion du bord externe {Ptero-
cydos, etc.].
M. Blanford a eu l'occasion d'étudier les parties molles d'es-
pèces appartenant à plusieurs de ces genres. Chez l'un le Ra~
phanliis chrysalusAe Burma, le tube suturai s'ouvre dans la coquille
par une fente longitudinale peu éloignée du péristome: l'autre
extrémité est également ouverte. Le tube calcaire est tapissé,
dans une partie tout au moins de sa longueur par un procès, tu-
Lulaire du manteau. Il constitue donc un canal mettant en com-
*
munication la cavité pulmonaire avec l'air extérieur , môme
lorsque la bouche de la coquille est hermétiquement fermée par
l'opercule. Chez le Spiraetdum. avaniim Bland, d'Ava, il existe
une disposition analogue avec cette différence que le tube n'est
pas tapissé par une membrane molle, mais correspond simple-
ment à une ouverture du manteau.
M. Blanford pense qu'il faut rapprocher ces tubes suturaux du
284 BULLETIN SCIEIVTIFIQUE.
siphon des nmpullaires. Ces mollusques ont, comme l'on sait,
l'habitude de passer la saison sèche ensevelis dans la vase dessé-
chée et sont des amphibies très-voisins par leur organisation des
Cyclostomacés. Peut-être trouvera -t-on quelque chaînon intermé-
diaire entre ces mollusques à siphon et les genres terrestres à
tubes suturaux. Nous retrouvons ces tubes à l'état rudimentaire
chez quelques autres genres de Cyclostomacés où ils n'ont plus
évidemment de connexion physiologique avec les organes respi-
ratoires. Le tube des Spiracidum devient une simple incision du
péristome dans les Ptérocyclos. Les formes burmanes de ce der-
nier genre sont étroitement alliées à des Cyclophores qui ont l'o-
percule épais et une petite projection en forme d'ade du bord
externe près de la suture; ces mollusques passent graduellement
à des espères à péristome entier comme le C. stenostùmm. Une
série parallèle peut s'établir depuis le genre Raphaulus à tube
respiratoire jusqu'à des genres dépourvus de tout tube et de
toute projection.
OBSERVATIONS 31EÏE0R0L0G1OTJES
FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE
sous la direction de
M. le Prof. E. PLANTAMOUB
Pendant le mois de JUIN 1864.
Le 1", halo solaire de 10 h. 30 m. à 11 h. 15 m.
4, éclairs à l'ENE. et au SSO. à 10 h. du soir.
7, trois orages éclatent dans la matinée et se succèdont à peu de distance les uns
des autres ; dés 9 h. 15 m. dn matin on entendait gronder le tonnerre du côté
du Sud. Le premier orage atteint sa plus grande intensité entre 10 h. 10 m.
et 10 11. 2o m., on passant du Sud au Nord, à peu près au zénith. A ce mo-
ment, où de fortes décharges électriques avaient lieu, il est tombé une averse
de grêle mêlée de pluie • les grêlons n'étaient pas très-serrés, mais de dimen-
sions considérables. Le plus gios recueilli à l'Obseï vatoire avait à peu prés la
forme d'un ellipsoïde, dont les trots axes avaient respectivement 33""", 20"""
et 15'""' de longueur ; après avoir été cassé, il présentait au centre un noyau
de glace transparente, recouvert d'une couche uniforme de glace moins trans-
parente, ayant à peu près 4 à 5"'"' d'épaisseur. Un autre grêlon d'une forme
analogue avait 30°'"^ dans sa plus grande dimension Le second orage, suivant
également la direction du Sud au Nord, atteint sa plus grande intensité entre
10 h. 30 m. et 10 h. 40 m. , il est tombé à ce moment une seconde averse
de grêle mêlée encore de pluie. Les grêlons étaient plus serrés, coais de di-
mensions moindres; les plus gros ne mesuraient que 18""" dans leur plus
grande longueur. Le troisième orage suit la même direction que les précé-
dents et atteint sa plus grande intensité entre 11 h. 5 m. et 11 h. 30 m : de
fortes décharges électriques ont lieu à ce moment. La pluie qui est tombée
pendant ce troisième orage n'était mêlée que de fort peu de grêle. Dans (|uel-
ques campagnes situées au NE. de la ville, il est tombé, à ce qu'il paraît, des
grêlons plus gros encore que ceux qui ont été recueillis à l'Observatoire, et
en quantité plus considérable.
9, de 4 h. 30 m. à 7 h du soir, éclairs et tonnerres ; l'orage passe d'abord de TOuest
au Sud, puis il revient du Sud au Nord et atteint sa plus grande intensité de
5h. 35 m. à 6 h.
11, Il est tombé de la neige sur le Môle, qui a blanchi la montagne presque ju.squ'au
pied ; il en est également tombé sur le Jura.
Archives, t XX. — Juillet 1864.
Le 12, de 7 h. 30 m. à 7 h. 45 m. du matin, on voit l'arc tangent supérieur au halo
ordinaire ; faible halo solaire de midi 15 m. à midi 30 m.
20, couronne lunaire à plusieurs reprises dans la soirée.
23, toute la soirée éclairs à l'Est et à l'Ouest. Plus tard dans la soirée.versll h. 48 m.
éclate un orage accompagné d'éclairs et de tonnerres, qui atteint sa plus grande
intensité un quart d'heure après minuit. Un second orage éclate plus tard
dans la nuit, entre 2 et 3 h. du matin.
29, éclairs à l'Est depuis 9 h. du soir.
Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique.
MAXIMUM.
mm
Le 6, à 10 h. matin... 728,85
8, à 10 h soir 727,61
11, à 6 h. matin... 728,29
20, à 8 h. matin . . . 734,91
25, à 8 h. matin... 733,65
28, à 10 h. soir 732,48
MINIMUM.
mm
Le 1, à 6 h. 40 m. soir 720,53
7, à 10 h. 40 m. mat. 722,43
9, à 5 h. soir 721,41
14, à 6 h. soir 719,37
23, à 6 h. soir 727,84
27, à 8 h. matin ... 724,59
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lox-^xa» •^unicr- -«t ooxoo i^t~(M<Nco -rtii-^cot^co oîvct-oo
^■rrrrJfNOce o*(M— ^cr.t~ xt~'^)cort 0(NO(Nci o^-H-Hinx 0'-<o»oo
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-^rjO'^o t-iunoco-^ cj-^oo-^ xtcooco r-<oxoo oxfNi— ic*
XinOCCO vO— 'C>>CNO OtNOCNt^ vOi— lOt^CC Ol^Xrt^O CC'MfNO-H
°— Îo'm'coi— I fjTi— loOrHOOTi^i— (O.-IC0 i-iooo"!— I Of-i— 'Oo I— l'^^coTO•^
4-l-h-h4--H-l II I 1 I I I l-H-H 1 I I I I 4-1 M I
O(r»ocot~ -^Oi— (COCO osxr^-^o or-co-^o cci^X'^cc -niceo^o
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t^t~-t^t^t~ t^i^i^r~f^ t-t^f^i^t^ r^t~t~t^i^ r-r^r-i^r- i^r~ï^<--t~
i-HtNîo-^in ot-cx)Cio -Hs^cn-*in or^xoo — --N^î-^in ot^xoo
i-Hi-li— t^i-(i-lr-(.-Hi— li-H'»f>»'M-NrN5<»fNG^C^O»rC
MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1804
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Baromètre.
mm mm mm mm mm mm mm mm mm
ire décade. 72.-), 0-2 705,14 7-2.5, 1-2 725,19 724,86 7-24, 02 724,45 724,87 725.34
2e » 7-27,(i7 7-27,83 7-27,75 727,63 727,55 7-27,31 727,40 727,72 728,08
3e^ » 730,70 730, S8 730,64 730,37 730,03 729,72 729,60 729,79 730,12
Mois 727,82 7-27,95 727,84 727,73 7-27,48 727,18 727,15 727,46 7-27,85
Température.
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1 re (l.Viidc +13,81 +15,75 +17,81 +17,37 +18.37 +18,26 +16,81 +15,35 +14.43
2e » -i-I-^,''^ +15,11 +17,00 +18-16 +18,73 +19,12 +17,93 +15,81 +14,55
3« » +13,14 +16,31 +18,22 +19,36 +19,65 +19,85 +19,11 -^11,26 +15,59
Mois +13,23 +15,72 +17,68 +18,30 +18,92 +19,08 +17,95 +16,14 +14,86
Tension de la vapeur.
■
iniu itiiu iiini mm lum mm mm mm mm
l'f décade. 10,56 10. .59 10,96 10.52 10,44 9,95 10,40 10,43 10,49
■2* ' 9,78 9.87 9.88 9,10 9,38 ' 9,52 9,79 9,98 9,88
3* » 9,45 9,77 9, .58 9,09 9,16 9,19 9,31 9,2s 9,-ifi
Mois 9,93 10,08 10,14 9,67 9,66 9,55 9,83 9,90 9,h8
Fraction de saturation en millièmes.
Ire décade,
8^-2
791
724
729 ■
680
656
.536
809 852
-ie »
889
775
684
610
589
584
644
747 802
3e »
821
707
615
.540
543
532
563
626 696
M(>I^5
861
7-58
674
626
604
591
648
727 783
Therm. mia.
Tlierm. mai.
(".larté moyenne
du Ciel.
Température
du llhùne.
Eau de pluie
ou de neige.
Limnimètre.
0
0
0
mm
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+11,52
+20,38
0,75
14,16
75,9
48.2
2« »
+10,68
+20,14
0,62
12, .57
23,4
60,0
3e »
+10,20
+■21,16
0,46
17,22
7,9
63,0
Mois +10,80 +20,56 0,61 14,73 107,2 57,0
Dans c<'. mois., l'air a été calme 1 fois sur 100.
Le lapporl des vents du NE. à ceux du SO. a ét6 celui de 1,15 à 1,00.
La diiectioade la résultante de tous les vents observés est iN. 39*, 8 0. ci son intensité
Hst égale à 13 sur 100.
TABLEAU
DES
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
FAITES AU SAINT-BERNARD
pendant
LE MOIS DE JLl.N 1864.
Le 7, à 3 h. Va du soir, éclairs fréquents et tonnerres dans la diretîtion
de l'Ouest: pluie niéK''e de grêle pendant enviion un (piail
d'heure
12, à 3 11. du soir, un coup de tonnerre dans la direction NE ; pluie
pendant un quart d'heure.
23, orage de i h. Va à 5 h. Va. puis à 9 h. ; lu à 12 éclairs et ClJU[)^
tonnerre avec un peu de grêle. La foudre est tombée tout près
de l'hospice.
Dans la nuit du 23 au 241a glace a entièrement disparu sur le lac.
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MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1X64.
6 h. m. 8 1). m. 10 h. m. Midi. ih.s. ih. s. 6 li. s lih.a. 10 b. 9.
Baromètre.
mm mm mm mm mm mm mm mm mm
iredecadf, 565,04 565,13 565,14 565,-23 565,15 565,07 .565,08 565,16 565,39
2e » 566,04 566,39 566,41 566,64 566,73 566,89 567,01 567,17 567,35
3e » 568,76 568,90 569,00 569,00 568,90 568,84 568,81 568,90 569,05
Mois .566,61 566,81 566,85 566,96 566,93 566,93 566,96 567,08 567,26
Température.
ire df'oade,-}- 1,85 + 3,19 + 4,19 -f 4,75 + 4,93 + 4,61 + 3,86 + 3,14 + 2,65
2e » 4- I>-^1 + 3,4-2 4- 3,82 -j- 4,63 -j" 4,73 -j- 3,91 4- 2,98 -j- 2,14 4" 2,02
3e '• 4- 1,75 4- 3,70 4- 5,04 4" 6,09 4" 5,88 4" 5,29 4" 3,96 4" 3,02 4" 2,70
Mois + 1.70 + 3,44 + 4,35 + 5,16 + 5>18 + 4,60 + 3,60 + 2,77 + 2,46
Min. observé.*
Max. observé.'
Clarté
moy. du
Ciel.
Eau de pluie
ou de neige.
Hauteur de la
neige tombée.
0
0
mm
mm
l>e décade.
+ 1,23
+ 5,54
0,86
157,1
50
2e »
+ 0,72
+ 5,17
0,77
81,4
27
3e »
+ 0,80
+ 6,67
0,61
41,0
0
Mois + 0,92 + 5,79 0,74 279,5 77
Dans ce mois, l'air a été calme 10 fois stfr 100-
Le rapport des vents du NE . à ceux du SO. a été celui de 4,86 à 1,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. ib^E., et son intensité
est égale à 83 sur 100.
' Voir la note du tableau. , "
NOTICE SUR LE
BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE DE L'OBSERVATOIRE
DU COLLÈGE ROMAIN
el sur
DIVERS TRAVAUX RÉCENTS RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES.
C'esl à pnrlir du 1" mars 1862, qu'a commencé à
paraître à Uome, de 15 en 15 jours, par feuilles de for-
mal grand in-4-°, le nouveau journal météorologique pu-
blié en italien par le père Angelo Secchi. Ce savant di-
recteur actuel de l'Observatoire du Collège romain a
imprimé à cet établissement, depuis 1850, une grande
activité, soil sous le rapport des observations astrono-
miques, soit sous celui des observations magnétiques
et météorologiques. J'ai donné dans le cahier d'avril
1857 de nos Archives, une analyse de trois volumes in-
quarto de Mémoires de cet Observatoire, publiés par
lui de 1851 à 1856; dès lors, outre la continuation
de la publication des Annales de cet établissement, le
P. Secchi a fait un grand nombre de communications
occasionnelles à divers journaux scientifiques. Je me
propose de donner ici un léger aperçu du but qu'il a eu
en vue par la publication de son Bulletin météorologique,
el de quelques-uns des articles contenus dans les deux
premières années de ce journal. J'ajouterai à l'analyse
Archives, T. XX. — Août 1864. 19
29-4 BULLETIN MÉTÉOnOL. DU COLLÈGE ROMALN
d'un mémoire sur les éloiles filnnles, qui y est compris,
quelques délails sur d'autres travaux récents sur le même
sujet.
On trouve en tôle de ce recueil une dédicace de Tau-
leur au prince B.ildassarre Doncompnjïni, dont la géné-
rosilé a facilité celte publication, et qui en est comme le
patron.
Plan de ce Bnllclin et dclails y relatifs.
Le Bulletin est destiné : 1° à contenir dans leurs dé-
tails les. observations méléorologiques et magnétiques
faites dans l'observatoire du Collège romain, ainsi qu'une
revue météorologique de chaque mois, soit pour celle
localité, soit pour les contrées voisines ; 2° à recevoir
des communications détaillées des observations du même
genre faites ailleurs, et piincipalement en Italie, ainsi
que des extraits de correspondance qui s'y rapportent;
3° à renfermer divers mémoires du P. Secclii sur les
mêmes sujets, et occasionnellement aussi des commu-
nications astronomiques. Depuis le commencement de
l'année actuelle ce BuHetin ne paraît qu'une seule fuis
par mois, mais le plan en reste d'ailleurs le même.
L'Observatoire du Collège romain esl situé sur l'église
de Sl-ignace, contigue à ce collège, à une hauteur de M
mètres au-dessus du sol et de 58"' V'a au-dessus du ni-
veau de la mer. Cette station se trouve presque au cen-
tre de la R(3me moderne, dans la partie la plus basse de
la vallée du Tibre, qui constitue ranti(|ue Champ-de-
Mais. Les hf ures d'observations méléorologiques adop-
tées de[)uis plus de 38 ans, sont 7 h. du malin, midi,
3 h. et 9 h. du soir. Les tableaux mensuels conqjrennent
les observations du baromètre, évaluées en millimètres
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 295
et rcdnilrs n 0'' (jC Icmpùraluro el «tu nivenii do la mer;
celles (les Ihermoiiièlres eeiiligrades. laiil poiir les heures
fixes que pour les Duixima cl w//>//?»rMlimiics ; celles
de la fUiOe el de la direction du venl, ublermes au [uovon
d'un anémognplie <lonl la girouelle csl élevée di' 4^0™
au-dessus du sol ; celles de l'Iiuniidilé relalive el absolue,
déduites de 1 1 comparaison des Uiermonièires à boules
sèche el humide. On y note aussi l'étal du ciel, la pluie
en Vt h., l'uvaporation, à l'aide d'un vase d'eau placé à
l'air libre, el la radiation solaii-e, au moyen d'un ther-
momètre à boule noire observé à midi eu temps serein.
Les tableaux d'observations magnétiques et éleclri(]ues
comprennent celles laites trois lois par jour au derlino-
mèlre el à l'appareil vertical, i, eut lois pai' jour au ma-
gnétomèlre bifilaire et à l'appareil |)our niesurer Télec-
tricilé atmos[)hérique; ce deniier insliumenl a élé
construit d'après celui de M, le professeur Louis Palmieri,
directeur de l'observaloiie météorologique établi sur le
Vésuve.
Les premiers numéros du Bnllelin renferment, entre
autres, une description détaillée des instruments em-
ployés; celle de l'appareil élCLliD-atmospliéiique de M.
Palmieri est accompagnée d'une ligure.
Outre les observations météorologiques faites à Rome,
les deux premièresamiées du Bidlclin contiennent déjà bien
des communications inléressantessur la climatologie d'un
grand nombre d'autres staiions, telles (jne Milan, Turin,
Alexandrie, Gènes, Vérone, Brescia, Uologne, Foi li, Ur-
biiio el Naples en llalie; Greenwich et Slonyliursl en An-
gleterre; Toulouse, Uruxelles, Udine, Cracovie, Péiers-
bouig, Calherinenbourg, .Madrid, Léon, Ovii do, Malte,
leGrand-Si-Bernard et Genève dans le reste de l'Lurope ;
296 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLEGE ROMAIN
Washington, New-York, Giialimala el la Havane en Amé-
rique ; Colombo dans l'île de Ceyian, Graliam's Town, au
cap de Bonne-Espérance, Porl-Loiiis (île Maurice) et
Auckland dans la Nouvelle-Zélande. On trouve aussi dans
ce recueil des lettres relatives à divers points de physi-
que terrestre, de plusieurs correspondants, au nombre
desquels je dois citer MM. Zantedeschi, Capelli, Schia-
parelli, Serpieri, Palmieri, Jansen, Ku()n'er, Kœmtz,
Planlamour el Diifour.
Quant aux mémoires spéciaux du P. Secchi, qu'il a
successivement publiés par fragments dans son DuUelin,
ils sont déjà au nombre de sept principaux, qui ont pour
objet : la distribution de la pression atmosphérique, la
connexion entre les variations magnétiques et météoro-
logiques, les étoiles filantes, rinfliience du soleil sur
l'atmosphère terrestre, les spectres prismatiques de la lu-
mière des corps célestes, la théorie des taches solaires de
Kirchhoiï, etde nouvelles recherches magnéto-électriques.
Je me bornerai, en ce moment, à donner une rapide
analyse des deux premiers de ces mémoires, en entrant
dans quelques développements de plus au sujet du troi-
sième.
Distribution de la pression atmosphérique.
La distribution de la pression atmosphérique sur l'Eu-
rope en janvier el février 1802 a été étudiée par le
P. Secchi, dans nn mémoire qui occupe une partie des
numéros 3, 12, 13 et 14 du I" volume de son Bul-
Utin; le sujet des grandes ondes atmosphériques, qui
se manifestent surtout dans les mois d'hiver, a déjà été
traité, soit par M. Quelelet dans les Annales de l'Obser-
vatoire de Bruxelles, soit par M. Birl dans divers mé-
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 297
moires'. Les obsorvnlions méléorologiiiiies failes en di-
vers points (les Étiils poiilificaiix, el surloul la corres-
pondance lélégrapliico-méléorologiqne publiée à l'Obser-
vatoire de Paris sons la direction de M. Le Verrier, ont
procuré au P. Secclii des matériaux qui lui ont permis
de traiter de nouveau ce sujet, el de discuter en détail
la marcbe suivie en Europe par les grandes oscillations
atmosphériques des deux premiers mois de '18G'2. Je rap-
porterai ici les conclusions que l'auteur en a tirées.
« Il me paraît, dit-il, résulter évidemment de cet es-
sai de discussion, que les deux théories rivales pour
rendre raison des tempêtes (burraschi), savoir celle
des grandes ondes et celle des tourbillons ou cidones,
peuvent être vraies Tune el l'autre, dans leurs limites
respectives. La structure ondulée, sans mouvement de
rotation prononcé, paraît prévaloir dans les grandes os-
cillalions, tandis que dans les petites, à défaut d'autres
faits bien constatés, le mouvement rolatoire existe sû-
rement. Ce dernier mouvement, sur une surface libre
comme celle de la mer, peut s'étendre régulièrement sur
de vastes espaces, tandis que les continents lui opposent
de grands obstacles, qui l'ompêchent de se propager
au loin. II doit en résulter que plusieurs tempêtes de la
seconde espèce se transforment en celles de la première,
spécialement en Europe Un essai de discussion d'une
ou deux tempêtes déjà fait par Loomis, l'a conduit à
admettre que celles d'Europe sont indépendantes de
celles d'Amérique, el que ces dernières paraissent gé-
* Voyez ni.'i pcpiiiière Noiico sur l'Observaloire de DruNelles
{Arcliives de la Dibliolhèque iiniverselh, calùev de l'éwWv \^5At
t. XXV, p. 41). Les mémoires de M. Birl ont paru dans les Rap--
porisde l'Association brilannique pour l'avancement des sciences.
208 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLÈGE ROMAIN
nérnlomonl ne pas traverser rOc('an Allanliqne. En ré-
flt'cliissanlà la pelile Iianlenr rie ralmosplière (80 lieues
an plus), ou do moins de la partie (pii paraît alTeclée
par des tempêtes, on conçoit facilem':'nl que des rup-
tures d'équilibre, qui s'élèvent parfois à un treizième de
la pression totale, ne peuvent avoir lieu sans de notables
transports de masses d'air, de lieu en lieu, par de forts
courants de vent. Les oscillations atmosphériques d'un
certain point sont liées ainsi avec celles d'un autre, en
sorte que le vent devient l'élément le plus important
pour connaître le circuit des modifications de l'atmo-
sphère et la liaison de son état avec l.i pression baromé-
trique. »
Le P. Secchi est revenu sur le même sujet dans le
n° 24 de la seconde année de son BuUelin ; ainsi que
dans le n° 2 de Tannée aciuelle, à propos des tempêtes
du mois de décembre 1803 et de leur marche à tra-
vers l'Europe. Il a inséré dans ce dernier numéro une
lettre de !\L le professeur Plantnmonr, qui lui fournit
dé nouvelles données, résullani des observations faites à
cetteépoqueà Genève, auGrand-Sl-Hernard etauSimplon.
lil. Plantamour regarde cette élude des ondes atmosphé-
riques comme une des plus imporlanles dans Télat ac-
tuel de la météorologie. « On arriverait probablement,
dit-il, à des résultats très-instructifs, si l'on pouvait tra-
cer sur une carte une ligne passant par tous les poinis
qui se trouventsimullanémentsousla crête de l'une de ces
ondes (ayant par conséquent \q maximum dépression), et
par ceux qui sp trouvent simultanément sous le creux de
l'onde (ayant ainsi le minimum de pression) ; puis si l'on
cornparail l'amplitude de l'onde, sOil dans le sens paral-
lèle à la surface, soit dans le sens vertical, en prenant
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 290
la (liiïérpnce onlre le maximum, ri le nriuimvm, rn y
joignnnl la comparnison dps tompiTaltiiTs ri dos vonls.
Mais celle élude exi.ue qu'il y ail un nombre suffisant
de slalions oii les observalions se fassenl à des inler-
valjps réguliers el rapprochés, pour que dans chacune
d'elles la marche de l'onde puisse êlre suivie en délail.»
La comparaison que fail le P. Secchi, dans ce même
numéro, des heures des rninimn baron:élri(|ues à Green-
wich. Genève el Rome, lors de la lempêle du 2 au 4
décembre, mnnifesle bien l'influence relardaliice de la
chaîne des Alpes pour la propagaiion des ondes atmo-
sphériques, influence déjà signalée par Loomis. Dans
celle lempêle, les mhiima onl mis 8 heures à se propa-
ger de Greenvvicli à Genève, el de 13 à -2-2 h. de Genève
à Rome, quoique In dislance soil à peu près la même.
Dans la lempêle du 23 décembre, il s'esl écoulé 15 h.
entre les époques de minimum à Genève et à Rome, et
les minima au Si-Bernard et au Simplon onl eu lieu aussi
postérieurement à celui de Genève. Les nombreuses sla-
lions d'observations météorologiques établies, mairile-
nant, dans toute la Suisse, fourniront, sans doute, sous ce
rapport comme sous beaucoup d'autres, de précieux
matériaux scientifiipies.
Connexion des variations magnétiques et météorolo-
giques.
Le second mémoire du P. Secchi inséré dans son Bul-
letin a pour ohjcl la Connexion des vnriittions magnétiques
avec les variations météorologiques. Il commence au n° 5
du t. I", en continuant par fragments successifs jusipi'aii
n° 24 el dernier du même volume, et se termine au
n" 8 du 1^. Il est subdivisé en quatre parties ; la première.
300 BULLETIN MÉTÉOnOL, DU COLLÈGE ROMAIN
contenant trois paragraphes, est relative à l'électricité at-
mospliériiine; la seconde, de neuf paragraphes, a pour
objet les courants électriques terrestres; la troisième,
subdivisée en onze paragraplies, traite des causes des
perturbations magnétiques ; la quatrième, enfin, est re-
lative aux aurores boréales. Ce mémoire renferme des
développements intéressants, mais il ne serait guère
possible d'en donner ici une exposition détaillée. Je me
bornerai donc encore à en présenter un résumé succinct,
extrait en grande partie de la conclusion du mémoire
lui-même.
Il résulte évidemment, selon le P. Seccbi, des faits
exposés dans la seconde et la troisième partie du dit
mémoire, (pi'il existe une relation réciproiiue entre les
variations magnétiques et météorologiques. Ce qui le
prouve, ce sont : 1" les grandes variations, surtout dans
l'intensité magnétique, observées pendant les orages;
2" les irrégularités magnétiques permanentes dans les
périodes de dérangement de temps ; 3° les grandes dé-
pressions qui ont lieu, spécialement dans le magné-
lomètre bifilaire, avant les grandes tempêtes, ou en gé-
néral au moment de quelijue grand changement de
ternps, soit au commencement, soit à la fin de la per-
turbation atmosphérique; ^'^ les variations du magnéto-
mètre bifilaire, qui sont particulièrement en rapport avec
les vents; 5° les phénomènes de l'aurore boréale, qui
sont aussi en rapport avec les variations du temps.
1/autenr cite, en confirmation de ces assertions, les
opinions analogues émises par plusieurs anciens physi-
ciens La fréquence des coïncidences indiquées ci-dessus,
et qui ont élé assidueuient observées, de[)uis quelques
années, à l'Ubseivaloire du Collège romain, ne permet
ET THAVAUX Rr- LATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 301
pas de les regarder comme accidenlelles ; el on ne peut
les expliquer par les seiileï. variations de lempéralure,
soil dans les inslriimenls. soil dans l'almos[ilière.
Le P. Secclii fait voir, ensuite, que rélcclricité al-
mospliériqiie est l'anneau immédiat de la connexion dont
il s'agit. Il admet, entre autres, complètement, avec M.
de la Ilive, que l'aurore boréale est un phénomène dû
à l'électricité accumulée produite dans 1rs basses lati-
tudes el portée par les vents dans les régions polaires.
11 attribue la grande tension qui rend cette électricité
lumineuse, soil au choc que subissent par le mouve-
ment de l'air les particules glacées, soil au change-
ment d'état de la vapeur d'eau en passant à l'étal so-
lide, soit, enfin, à l'induction électrique de l'atmosphère
elle-même, opérant sur les particules glacées pendant
leur chute.
L'auteur examine quelle est la source de rélectricilô
qui circule dans le sol. Il la croit principalement due à
ce qu'il nomme les précipitations atmosphériques, et
surtout à la pluie, dont la chute amène en terre une im-
mense quantité de fluide électrique, qui de la surface où
elle tombe, doit radier tout autour en forme de courant,
pour rétablir l'équilibre. Les pluies présentant générale-
ment, ou créant autour d'elles une électricité négative,
on comprend la forte dépression de l'intensité magnéti-
que el du magnétomèlre bifilaire qui précède les orages
el les tempêtes. La rosée est aussi un véhicule d'élec-
tricité, et cela peut expliquer les périodes de perturba-
tions locales, en montrant pouripioi elles sont plus fré-
quentes à certaines heures, dans qiiel(|ues climats, que
dans d'autres. L'aurore boréale peut encore amener en
terre de l'électricité, entre autres par la chute de parti-
302 BULLETIN ^lÉTÉOnOL. DU COLLÈGE ROMAIN
ciilos gl.icéos qui l'accnmpngne fréfiiicmmorit, cl par îe
chnngiMiK'fil (l'c't.il (préproiivo nlors la vap('nr aqiioiisc,
en passant snliilmirnl de l'i-Uil gazeux à l'étal solide.
Les aurores boréalos rpii ont éti', comme celles d'août
et de seplemlire IS.jO. observées simnllanémenl «lans les
der.x hémisphères, donnent l'idée de In grande étendue
que peuvent avoir ces maniriv^tations électriipies et mé-
téorologiques. Le P. Soct'hi ne croit pas nécessaire, ce-
pcndanl, pouren remlre raison, d'admettre qu'une même
cause météorologique agisse alors simultant'ment sur les
deux hémisphères ; il suffi! que l'équilibre électrirpie soit
forliMnenl troublé dans une grande portion d'un liémi-
sphére, pour provoquer, par induction, des manifestations
semblables dans Taulre. il ne nie pas, cependant, que
dans ces cas grandioses la modification almospliérifpje
ne puisse provenir de causes d'un ordre snpérifMir, telles
que l'action du soleil et celle de l'inléneur du globe ter-
restre.
Quant b l'action du soleil, l'auteur conçoit fort bien
qu'un changement notable dans rincandfscencç ou l'ac-
liviié de ce grand corps, manifesté par la variation de
son état pholosphéiique, doive réagir, au moins indirec-
tement, sur tout le système sol.iire. La période à peu
prés décennale des vai-ialiims df la force magnélique
terrestre, découverte par .AI.M. Sabine et Lamont, bien
des années après que M. Scinvabe avait reconnu une
période de variation analogue dans les taches du soleil;
la coïncidence de ces deux périodes signalée d'abord par
M. S;d)me, et constatée de plus en plus par les recher-
ches persévérantes de M. Wolf : tous ces faits tendent à
prouver uneaclion magnétiipie du soleil. «Cet astre, dit
le P. Secchi, peut agir ainsi sur le globe terrestre, suit
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 303
direclomonl , cnmmo corps mn|][n(''li(]iio, nu rrivcloppé
de forls coiir;inls rloclr-KpiPs, soil comme une cniiseca-
loiifiipie qui Iroiihle l'équilibré des coiirnuls lerroslros;
soil, Piilii), pnr j'iiilermédiniie dos v;ui;ilions méléoiolo-
gi(inps de noire Jilinosplièi e. Si l'on considère l;i légii-
I.'irilé et la marche moyenne des variations magnétiques,
la première opinion semble la plus [)Iausil>le, mais elle
est assez ébranlée quand on examine les délails des in-
fluences diverses; et après l'avoir soutenue, nous avois
été forcé, au nioîns dans la pluralité des cas, d'ailmellre
une action indirecte du soleil. L'élément électrique, mis
en mouvement dans les variations météorologiques, nous
a paru avoir été trop négligé dans celte recherche, el nous
avons vu trop de preuves (hi son influence pour pouvoir
l'exclure. D'ailleurs, celle influence n'e.-l («oinl contra-
dictoire avec celle de la première espèce, parce que les va-
riations météorologiques se compensent dar!S lents effrts
moyens; le soleil opèie alors comme une cause d'ordre
astronomique sur les grands phénomènes de la naUirc,
même sur ceux où son action est manifeslemenl indi-
recte, comme nous le voyons, par exemple, dans le mouve-
ment des zones (\o^ venis alises el des calmes, qui os-
cilknt sur notre globe avec une précision presque astro-
nomique. On [>eul comprendre (jue d'babili»s physiciens,
se fondant sur ces moyennes, soient arrivés à des con-
clusions contraires aux nôtres; mais s'ils avaient em-
ployé, comme nous, une méthode de discussion gra-
phique comparative, au lieu d'accuser nos procédés
d'inexactitude, ils seraient arrivés à <les conclusions
analogues aux nôties, quoiqu'elles f)ussenl être dilTé-
rer.tes, comme le sont les périodesclimalériquesen divers
pays.
304 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLEGE ROMAIN
€ L'aclion inlérieiire du globe terrpsire peut entrer
encore en ligne de conifile comme cause de ses varialions
mngnéliiiues. Le fait observé au Chili que l'excursion
magnélifjnc manque souvent avant les secousses de trem-
blement de terre, présente de l'importance sous ce rap-
port, et nous pouvons y ajouter d'autres faits du même
ordre.
« Noire thèse n'est point exclusive, mais simplement
affirmative, en tant que nous croyons qu'un grand nom-
bre des variations magnétiques irrégulières, qui sont
resléfs problémaiiqnes jiisiju'à préstMit, peuvent êlre
expliquées par l'action de simples phénomènes météoro-
logifpies et par le rôle qu'y joue l'électricité. Nous sommes
même disfiosé à admettre que les variations régulières
peuvent être attribuées à la même cause. Nous espérons
que de nouvelles études des laits envisagés sous cet as-
pect seront entrepiises ; outre leur intérêt sous le rap-
port théorique, elles peuvent être très-utiles dans la pra-
tique pour l'annonce des tempêtes faite à l'avarice. »
J'ai rapporté la conclusion du mémoire précédent du
P. Secchi, soit parce qu'elle présente un intéressant ré-
sumé de son travail, soit parce que l'auteur y fait allu-
sion à des objections faites à la connexion intime qu'il
établit, d'après ses observations à Rome, entre les varia-
lions méléorologi(]ues et magnétiques. M. John Allan
Broun, directeur de l'Observatoire de Trevandrum aux
Indes orientales, a adressé à ce sujet à l'Académie des
sciences de Paris un petit mémoire, inséré dans le
Compte rendu de la séance du 23 mars 180:3. Il y ex-
pose les résullals, fort différents de ceux du P. Secchi,
qu'il a obtenus en recherchant Tmlluence du vent et des
bourrasques sur le magnétumètre bifilaire, d'après les
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 305
observations failps à Trevnndnim en 184i-el I8i5. Il re-
garde finalcmenl les perliirb.Uions njngnéliqiies comme
tout à fait indépendanles de la force du vt-ril, et il croit
que le P. Secchi serait arrivé à la mL'inc coficlusion, s'il
avait préalablement corrigé ses observations des effets de
la température sur l'aimant.
Il semblerait, d'après ces objections, qu'on doit sus-
pendre encore son opinion sur ce snjft, et allendre, de
part et d'aulre, de plus longues séries d'observations,
convensbiement réduites, avant qu'on puisse se |)rononcer
définitivement. Mais il n'en paraît pas moins probable,
d'après les observaiions et les développements du P. Sec-
chi sur ce sujet, qu'il y a réellement quelque liaison en-
tre les phénomènes météorologiques et magnétiques.
Recherches sur les étoiles filantes.
Le troisième mémoire du P. Secchi publié dans son
Bulletin, a été inséré dans le n" du 30 septembre 1862.
Il est relatif à des expériences sur les étoiles tombantes,
faites à l'Observatoire du Collège romain en août 4861.
L'apparition extraordinaire de ces météores lumineux
qui a lieu vers le 10 août, et que M. Quetelet a été le
premier à signaler, a fait l'objet cette année-là au Col-
lège romain d'un système d'observations correspondantes,
par voie télégraphique, propre à mieux étudier et carac-
tériser ce phénomène. Déjà en 1851, M. Heis avait fait
un essai de ce genre, entre Aix-la-Chapelle et Elbersladt,
mais la dislance entre les deux stations était insuffisante.
Celle entre Civita-Vecchia et le Collège romain est de 65
kilomètres en ligne droite, la première de ces stations,
vue depuis l'autre, se trouvant à l'azimut de 70°, à
partir du nord, du côté de l'ouest.
30G BULLKTIN MÉTÉOUOL. DU COLLÈGE ROMAIN
L'ing('nipur Aiigiislo, Sl;Uiili s'(;sl chargé irobservpr à
Civil;) -Vt'Ci'liia ks étoiles filantes, d-ins la f)anie flu ciel
comiirise entre le niirrl-oiiesl, l'est et le snd-esl, tandis
que l'observation était étendue à Rome snr tout le ciel.
Les directeurs des télégraphes pontificaux ont favorisé
l'entreprise, et divers fonctionnaires ont assisté aux opé-
rations et les ont facilitées. On est convenu que du 4 au
11 août on ferait aux deux stations des observations si-
mullanées, en notant à chacune d'elles les lieux et les
instants des ap[)arilions, d'api es des pendules réglées le
midi précédent par voie télégraphique. Dans les soirées
où l'on pouv.iii disposer du télégraf)he électrique, on
devait en chnipie station donner avis à l'autre de chaque
appaiition d'étoile, par une sitnple pression de boulon qui
servait à constater la simiillanéilé de la dite étoile, et la
première soirée a sufli pour mettre hors de doute celle
identité dans f)lusieurs cas. Le 10 et le 11 on a, de plus,
signalé télégiaphiipiement à Home le lieu de chaque ap-
parition d'étoile, et on s'est allr.ché surtout à déterminer
ce lieu avec précision, pour celles qui apparaissaient au
même instant en chaiiue slalion.
La diversité de position dans le ciel, suivant qu'on ob-
servait une mô(ne étoile (liante à l'une ou à l'autre sla-
lion, a été plus grande pour celles de ces étoiles (jui ont
paru près du zénith que pour celles qui étaient plus basses.
Le déplacement azimutal de celles de ces dernières qui
ont paru à [teu piés dans la direction ilvs deux stations
était petit, tandis ipi'ii était bien plus grand dans la di-
rection perpcndicidaire à celle-là. Celles du côté du le-
vant [)araissaieiil généralement plus hautes à Rome qu'à
Civil.i-Vecchia, et celles au couchant plus basses. Près
du zénilh, la parallaxe, ou la dilTérence des angles de
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 307
linulpiii' (riiiio môiiic él()il(Mil)S('iV{''c cii fli;ii]iu! sliilion ,
n'a jamais ijlù momilre de 20 à 30 degrés, el elle a élô
soiivenl plus grande.
Il lésulle de ces faits (]iie les étoiles tombantes de Té-
po(iije (l'août ne sont pas Irès-élcvéos. l']n admettant
une parallaxe moyenne d'environ 35 degrés près du
zénith, ce (|ni s'écarle peu de la vérité, leur lianteur
serait d'envirim 50 kilomètres, et la linute de iO degrés
donnerait nne élévation nn-dessns du sol de 180 kilo-
mètres, de sorte (pTclle serait encore bien en deçà delà
limite de baiitenr de notre atmos[)hère , que M. Liais
estime être de 340 kilomètres.
Quant à la direction de ces étoiles, le prolongement des
trajectoires de la plupart d'entre elles a convergé, d'a-
piés le P. Seccbi, veis un point du ciel assez restreint,
sitné dans la région de Gépliée el de Cassiopée. Leur
nombre a été notableaient pins grand dans la ninl du
10 août, ce qui tend à démontrei' que ce phénomène est
plutôt cosmique que météorologiiiue.
Le sujet des étoiles filantes ayant fait l'objet, dans ces
derniers temps, des recherches de divers antres savants,
je [)roriierai de cette occasion pour en présenter aussi
une analyse surciiu'te.
Je commencerai par les déterminations concernant les
hauteurs de ces étoiles au-dessus de la suiface terrestre,
qu'on doit joindr»^ à celles du P. Secclii.
D'après un article du Balldin mélt'oyoloiiifjuc de l'Ob-
servatoire de Paris, publié en '18(i3 par M. Le Verrier, les
astronomes de cet observatoire ont fait, en 1855, une
série d'observations simultanées d'étoiles filantes à Paris
et à Orléans. L'identité de ciui] ou si.\ de ces corps a été
308 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLÈGE ROMAIN
conslnlée. Tons élaienl à de Irès-gtandps dislnncos, et
quelques-uns se Irouvaionl à plus de cent lieues de hau-
teur.
M. Alexandre Ilerschel, fils de sir John, s'est occupé,
sous ce rapport, des éli^iles filantes du mois d'août 1863.
D'après une Note de lui insérée dans le n" 9 du t. XVI
du Bulklin de l'Académie de Bruxcllcf!, cinq de ces
étoiles, dont l'éclat était comparable à celui de Vénus
ou d'étoiles de première grandeur, observées le 10 août
en divers points du sud et de l'est de l'Angleterre, avaient
leur hauteur comprise entre 70 et 131 milles anglais
(de 1009 mètres) au commencement de leur apparition,
et entre 52 et 73 milles à la fin de cette même appari-
tion ; leur vitesse par seconde était de 35 à 75 milles.
Un beau météore de ce genre, dont l'éclat était égal à
celui de Juftiter, a paru le 8 août en Belgique à une hau-
teur de 131 milles, et s'est abaissé jusqu'à 61 milles au-
dessus de la mer entre le Havre et la côte anglaise de
Susses. Le 11 août un beau bolide, éclairant tout le
voisinage de Ramsgale, a passé en moins d'une seconde
et demie, de 12-2 à 86 milles de hauteur, et a éclaté sans
détonation.
Le D' Ileis de Munster, qui s'occupe depuis longtemps
de ces météores, a aussi observé les étoiles filantes du
8 au 44 août 1863, avec vingt jeunes étudiants, et a
adressé à ce sujet une lettre à M. Faye, dont ce dernier
a communiqué la traduction à l'Académie des sciences
de Paris, dans sa séance du 14- septembre de la même
année. Le nombre de ces étoiles était si grand, le 10
août, que l'on n'a pu tenir compte des petites. A l'œil nu,
la durée des traînées de ces étoiles a été estimée de 7 à 43
secondes, mais avec un chercheur de comètes M. Ileis a
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 309
pn en observer une pendant 55 secondes, une autre pen-
dant une minute, et une troisième pendant ■2 minutes 48
secondes. Large au commencement, la traînée se cour-
bait tMisuite et semblait se nouer, puis se déchirait en
tronçon et s'évanouissait. La plupart de ces étoiles avaient
leur point de divergence dans la constellation de Persée,
en un point déjà précédemment déterminé par M. Ileis.
Il avait organisé pour cette période un assez grand nom-
bre de stations correspondantes, soit dans les provinces
rhénanes, soit en Westphalie et à Francfort-sur-le-Mein.
Le calcul de six de ces étoiles, observées le 8 et le 11
août, et dont l'identité en deux stations a pu être cons-
tatée, lui a donné de 104 à 182 kilomètres pour leur
hauteur au commencement de leur apparition, et de 41
à 126 kilomètres pour leur hauteur finale.
Travaux de M. Coulvier- Gravier.
Je dois dire, maintenant, quelques mots sur les tra-
vaux persévérants de M. Coulvier-Gravier relatifs aux
étoiles filantes. Il a entrepris, depuis 1841 , un journal
quotidien, où il inscrit chaque nuit le nombre de ces mé-
téores observés et leur direction dans le ciel. Il en compte,
en moyenne, environ dix par heure, savoir 7 par heure
de 7 heures du soir à minuit, et 14 par heure de minuit
à 7 heures du matin. Le nombre par heure s'élève à 60
en moyenne dans les nuits des 9, 10 et 11 août. D'une
année à l'autre ces quantités varient, mais avec une
certaine régularité. M. Coulvier-Gravier a publié à Paris,
en 1863, un Précis des recherches sur les météores et les
lois qui les régissent, dans lequel il expose, entre autres,
ses idées sur l'utilité de l'observation des étoiles fi-
lantes comme indice précurseur de la pluie ou du beau
Archives, T. XX. — Août 1864. 20
310 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLEGE ROMAIN
temps. A l'en croire, tous les changements de temps
se révéleraient plusieurs jours à l'avance par les per-
turbations qu'éprouvent ces étoiles. Leur nombre, leur
couleur, leur changement de direction, leurs traînées et
leur vitesse seraient autant d'indices pour l'observateur
expérimenté. La résultante des directions de ces étoiles
dans une nuit donne déjà, selon lui, des indications pré-
cieuses. Est-elle dirigée vers le nord, elle annonce un
temps froid ; vers le sud, elle annonce des chaleurs.
Quand la trajectoire que ces étoiles parcourent est courbe
ou brisée, il y a une seconde résultante qui doit être
combinée avec la première. Les deux résultantes sont-
elles concordantes, la chaleur ou le froid sera d'autant plus
sensible; sont-elles divergentes, elles se neutraliseront
l'une l'autre. Enfin, l'auteur a remarqué, après bien
des années d'observations et de calculs, que les résul-
tats acquis au 30 avril, ou dans les quatre premiers
mois de l'année, étaient identiques avec ceux de l'année
entière, en sorte que dés le mois de mai il est possible
de dire si l'année sera chaude, ou froide, sèche ou plu-
vieuse. Si l'observateur voit un soir les étoiles filantes
marcher en ligne droite et fournir une longue course
avant de s'éteindre, cela dénote la tranquillité des cou-
ches supérieures de l'atmosphère ; alors le calme con-
tinuera sur la terre ou s'y rétablira bientôt. Si. au con-
traire, les étoiles filent avec rapidité, durent peu ou
sont déviées de leur route, c'est un signe certain que
la tranquillité ne tardera pas à être troublée. Les chan-
gements de couleur sont encore un signe de perturba-
tion. Ces étoiles sont ordinairement blanches, mais il y
en a de rouges, de jaunes, de bleues et de vertes. Un seul
météore qui s'avance par saccades suffirait, suivant l'au-
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 311
leur, à pronostiquer avec certitude une tempête violente
à plusieurs jours de distance. Les étoiles qu'il nonnime
mouillées, parce qu'elles paraissent, par le plus beau
ciel, comme noyées dans une masse d'eau, indiquent,
quand elles sont nombreuses, des pluies abondantes,
de même que celles qui s'éteignent au moment où elles
paraissent. M. II. Blerzy observe, avec raison, ce me
semble, dans un article sur ce sujet inséré dans le nu-
méro de la Revue des jDewic-A/onde^ du 1" septembre 1863,
et d'où j'ai tiré la plupart des détails précédents, que
l'absence d'une théorie qui puisse rendre raison de ces
relations entre les phénomènes météoriques et météorolo-
giques, se fait sentir ici d'une manière fâcheuse, en tant
qu'il n'en résulte pas encore une confirmation de la réa-
lité des dites relations.
M. Chapeias, gendre et collaborateur de M. Coulvier-
Gravier, a lu à l'Académie des sciences de Paris, dans sa
séance du 23 novembre 1863, une note dans laquelle,
poursuivant les mêmes idées, il estime que les étoiles
filantes peuvent servir à indiquer la direction et la force
des divers courants qui les transportent, et qui régnent
alors dans les hautes régions de l'atmosphère ; ce sont,
selon lui, des girouettes ou des anémomètres des hautes
régions. Leurs perturbations indiquent qu'elles ont ren-
contré sur leur route de nouveaux courants qui ont chan-
gé leur direction. D'après M. Chapeias, ce sont ces cou-
rants supérieurs qui ont une grande influence sur les os-
cillations barométriques; et comme ce n'est que 36 à 40
heures après l'apparition de chacune de ces perturba-
lions que l'oscillation barométrique correspondante se
manifeste, il estime qu'on peut ainsi la connaître à l'a-
vance.
312 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLÈGE ROMAIN
Une commission de l'Académie, composée de MM. Re-
gnanll, Faye, Delaunay et Babinet, lui a fait le 7 mars
1864-, par l'organe de ce dernier savant, un rapport sur
les travaux de MM. Coulvier et Chapelas. La commission
y approuve entièrement leurs communications en ce qui
concerne les observations, et elle les encourage à les
continuer avec la même assiduité et le même zèle. Elle
pense qu'on pourra en tirer d'utiles déductions par rap-
port à la vitesse relative des météores et de la terre, aussi
bien que sur la position et la richesse variable des di-
verses parties de l'ensemble des corps cosmiques qui
nous donnent les étoiles filantes, les bolides et les pierres
météoriques. Mais, quant à la connexion que M. Coulvier
croit avoir trouvée entre la direction et les perturbations
des étoiles filantes d'un côté, la marche du baromètre
et les vents de l'autre, de manière à offrir un peu à l'a-
vance des pronostics des modifications atmosphériques,
h commission ne s'est pas trouvée assez éclairée pour
se prononcer. Elle en appelle au temps et à des tableaux
plus longtemps continués pour avoir un avis définitif.
Opinions sur les étoiles filantes de MM. Herschel, Que-
telet. Newton et Haidinger.
Je vais, maintenant, extraire des Bulletins de l'Acadé-
mie de Bruxelles quelques communications de divers sa-
vants relatives aux étoiles filantes, publiées par M. Que-
telet.
Sir John Herschel admet la nécessité d'attribuer à ces
phénomènes une origine cosmique, ne voyant nulle part
une autre explication, tant soit peu admissible, de la
persistance d'année en année du même point de rayon-
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. SI 3
nemonl par rapport aux astres (B dp, la Girafe), ni leur
récurrence si régulière au même jour de l'année (le 10
noùl), sinon par la rencontre de la terre avec un anneau
(\e (jueUjuc cfiose circulant autour du soleil. Quant à leur
grande élévation au-dessus de la terre, elle fait, dit-il,
soupçonner une espèce d'atmosphère supérieure à l'at-
mosphère aérienne, plus légère et pour ainsi dire plus
iynée.
M. Quetelet avait déjà émis l'opinion que l'atmosphère
terrestre doit être beaucoup plus étendue qu'on ne le
supposait généralement, et qu'elle se compose probable-
ment d'une partie inférieure, très-mobile et où se passent
la plupart des phénomènes météorologiques, et d'une
partie supérieure beaucoup plus stable, peut-être d'une
composition diCférente de celle de l'inférieure, qui est le
lieu où se manifestent, en général, les aurores boréales
et les étoiles filantes. M. Quetelet a fait remarquer, en
effet, qu'il n'est aucun observateur qui puisse dire avoir
touché une étoile filante, ou même avoir vu sa subs-
tance. Il y a aussi des bolides qui ont fait leur première
apparition sous forme d'étoiles filantes et qui ont fini
par offrir le même aspect, sans donner lieu à une chute
d'aérolithes.
M. Alexandre Ilerschel, dans une lettre adressée à
M. l'abbé Moigno, en date de Gollingwood, 25 octobre
1803, s'exprime ainsi à ce sujet : « On se demande na-
turellement quelle est la nature de ces corpuscules pla-
nétaires, qui percent l'atmosphère dans les régions éle-
vées, et qui sont détruits dès qu'ils parviennent dans les
couches de densité sensible. 11 me paraît nécessaire de
distinguer les aérolithes de la classe des bolides et d«s
étoiles filantes, à cause de la différence des phénomènes
2\4! BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLEGE ROMAIN
de lumière et de pesanteur. Les étoiles filantes d'août
dernier avaient un éclat remarquable, mais la hauteur de
la disparition a été plus grande que jamais. Or, si ces
étoiles étaient des corps solides , les plus brillantes au-
raient pénétré le plus bas dans l'atmosphère, ce qui n'a
pas eu lieu. Il me semble donc, qu'elles doivent être
classées avec les bolides, comme étant "Composées d'une
matière pulvérulente , renfermant rarement quelques
grains de sable tout formés au centre de la masse. Une
telle agrégation de matière, sans agglutination, explique
d'une manière satisfaisante la hauteur constante des dis-
paritions, les extinctions soudaines, les étoiles filantes
enveloppées, etc.
Dans un autre article de M. Alexandre Tlerschel sur
le même sujet, inséré dans le n" d'avril 1864 des Monthly
Notices de la Société astronomique de Londres, il rap-
pelle la remarque d'Arago que la terre rencontre plus
d'étoiles filantes en allant de l'aphélie au périhélie que
du périhélie à l'aphélie, et il confirme cette remarque
par le résultat de huit années d'observalions de ces mé-
téores faites par M. Jules Schmidl, directeur de l'Obser-
vatoire d'Athènes. Il fait voir que cela doit être ainsi, en
admettant que ces étoiles sont des particules décri-
vant dans toutes les directions des orbites planétaires
autour du soleil ; la combinaison de leur mouvement
avec celui de la terre dans son orbite devant en rendre
visibles, en Europe, un plus grand nombre en septembre
et en octobre que dans les autres mois de l'année.
On sait que dans la nuit du 11 au 12 novembre 1799,
Humboldt et Bonpland observèrent, à Cumana en Amé-
rique, une véritable pluie d'étoiles filantes, qui se suc-
cédèrent par milliers pendant plusieurs heures. A Bos-
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 315
ton, on évalua au moins à 240,000 le nombre total de
ces étoiles dans cette seule nuit, où on les observa au
Groenland, au Brésil et en Allemagne. Il y a eu aussi en
1832, dans la nuitdu 12 au 13 novembre, une apparition
extraordinaire de ces étoiles, visible dans l'Amérique du
nord, en Europe, à Genève entre autres, et jusqu'à Odessa '.
D'après les recherches de M. Chasies et de M Edouard
Biot, le mois de novembre aurait depuis plusieurs siè-
cles le privilège de fournir les apparitions les plus abon-
dantes de ces météores: mais depuis 1838 celte recru-
descence à cette époque semble avoir disparu. Si elle
devait se reproduire, les observateurs pourraient proba-
blement en être prévenus à l'avance, par l'accroissement
graduel des nombres moyens d'étoiles filantes qu'on
observerait chaque nuit.
M. H. -A. Newton, de Newhaven en Amérique, a énoncé
l'idée qu'il pourrait y avoir nn mouvement en avant de
la ligne des nœuds, ou de la ligne d'intersection sur le
plan de l'écliplique, de l'anneau des météores de no-
vembre, cet anneau étant peu incliné sur ce plan, et le
mouvement de ses nœuds étant comparable en grandeur
à celui des nœuds des orbites planétaires. En admeltant
pour cet anneau un mouvement des nœuds correspon-
dant à une avance d'un jour en 70 années, M. Newton
parvient à faire coïncider un assez grand nombre des
averses d'étoiles filantes, qui ont été signalées du 19
octobre au 9 novembre entre les années 931 et 1098 de
notre ère. et qui se trouvent consignées dans le catalogue
d'étoiles fihuiles publié en 1861 par M. Quetelet, dans
son ouvrage sur la Physique du (jlobe. M. Newton est
' J'ai publié une Notice sur celle apparition dans le cahier
d'octobre 1852 delà Bild. universelle.
31G BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLÈGE ROMAIN
aussi disposé à adopter, avec MM. Ilerrick, Twining,
Olmsted et d'autres physiciens, que cette apparition de
météores lumineux en novembre aurait une période de
retour en 33 ou 34 ans, ce qui la ferait revenir en 1865
ou 186G. Il croit que lanneau des météores d'août au-
tour du soleil se trouve, en revanche, presque perpendi-
culaire à l'édiptique, et que le mouvement de ses nœuds
est très-faible, ce qui peut expliquer la permanence à la
même époque du retour de ses apparitions,
M. Ilaidinger, de Vienne, est aussi un des savants qui
s'occupent actuellement des météores lumineux, et on
trouve, enlr'aulres, dans le N"2 du t. 17 des Bulletins
de l'Académie de lielgique, un petit mémoire de lui 5wr
les*relations qui existent entre les étoiles filantes, les bo-
lides et les essaims de météorites. Il y estime que les ma-
tières parcourant l'espace sont essentiellement de nature
fragmentaire. « Les fragments , dit-il , peuvent être :
V des masses isolées de fer ou de substances pierreuses;
!2'' des agrégations de fragments de volumes divers; 3°
des agrégations de fragments minimes, jusqu'à être ré-
duits à l'état de poussière impalpable. Les fragments
N"* 1 et 2, une fois entrés dans le domaine de l'atmo-
sphère terrestre, se terminent parla chute de météorites,
tantôt isolés, tantôt en essaims. Lorsque les agrégations
]\°=* 2 et 3 atteignent la limite supérieure de l'atmosphère
terrestre, la résistance qu'elles ont à vaincre dès ce mo-
ment opère une séparation, et les fragments les plus
volumineux laissent derrière eux ceux qui le sont moins.
11 est impossible d'admettre qu'une explosion puisse
avoir lieu dans ce moment-là ; elle se prépare pendant
que les substances solides traversent rnlniosphère, et
coïncide avec le terme du parcours cosmique du météore.
ET TllAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 317
Des agglomérations de particules pulvérulentes, réunies
en globe et passant pai' les couches supérieures de i'at-
mospliére, provoquent d'abord, dans leur ensemble, des
phénomènes lumineux; mais elles doivent bientôt se ré-
soudre en poussière, de sorte qu'il n'existe plus rien de
ce qui pourrait produire un développement de lumière,
dès que ces particules ont atteint les couches atmosphé-
riques inférieures. M. .Iules Schmidt a remarqué, en
effet, que les météores les plus lumineux semblent s'al-
lumer à des hauteurs plus considérables que les autres.»
Mémoire de M. Faye sur les étoiles filantes.
M. Faye, après avoir communiqué à l'Académie des
sciences de Paris la lettre de M. Heis dont j'ai parlé plus
haut, lui a fait part dans la séance suivante, celle du
21 septembre 1863, de quelques remarquesintéressantes
et ingénieuses sur le même sujet; et je vais en donner
ici un court résumé, d'après le Compte Rendu de celte
séance.
L'auteur y montre d'abord, soit d'après les observa-
tions modernes de M. Coulvier-Gravier, soit d'après les
anciennes apparitions d'étoiles filantes recueillies par
M. Edouard Biot dans les Annales chinoises, en tenant
compte de l'effet de la précession des équinoxes, que
l'anneau d'astéroïdes correspondant au phénomène du
10 août coupe l'orbite terrestre en un point sensiblement
invariable, qui correspond, maintenant, sur l'écliptique,
à une longitude céleste de 318 degrés ; et que les choses
se passent ainsi depuis plus d'un millier d'années. Les
variations d'intensité du phénomène, reconnues récem-
ment, n'offrent, dit-il, aucune difficulté. En admettant
318 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLÈGE ROMAIN
vingt ans, par exemple, pour leur période, ces variations
s'expliqueraient par une inégale densité de l'anneau,
combinée avec une différence d'un vingtième entre le
temps de sa rotation autour du soleil et la durée de
l'année.
L'apparition irrégulière du 12 novembre, et les étoiles
filantes qui apparaissent chaque nuit dans toutes les di-
rections sont d'une explication moins facile. M. Paye
cherche à les comprendre dans l'hypothèse astronomique,
en considérant qu'à son passage à travers l'anneau du
mois d'août, la terre, escortée par la lune, ne doit pas
s'emparer seulement des corpuscules qui pénètrent dans
son atmosphère et qui désormais font corps avec elle,
mais aussi de ceux qui passent assez près d'elle, avec
une vitesse comprise entre de certaines limites, de ma-
nière à devenir de véritables satellites. « A ces météores
satellites, dit-il, j'attribuerais l'apparition continue des
étoiles filantes sporadiques, et peut-être même une in-
fluence prépondérante sur le phénomène d'octobre à
novembre. La provision actuelle de ces satellites finirait
par s'épuiser, si elle ne se renouvelait chaque fois vers
le 10 août, aux dépens de l'immense anneau de matière
cosmique qui circule autour du soleil. On expliquerait
ainsi pourquoi l'apparition de novembre 1837 fut vue
en Angleterre avec une grande splendeur, comme une
véritable pluie de météores, tandis qu'en Prusse on ne
voyait rien de plus, par un ciel magnifique, que les rares
étoiles sporadiques d'une nuit ordinaire. On conçoit qu'un
essaim de satellites puisse ainsi se localiser, maison ne
le comprendrait guère d'un anneau circulant autour du
soleil. L'apparition de novembre 1799 n'a été guère
aperçue qu'en Amérique, du Grœnland à l'équateur ; cel-
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 319
les de 1831 et 183'^ l'ont été principnlpmcnt on Knrope,
et celle de 1834 exclusivement aux Étals-Unis. »
D'après cette idée, il y aurait lieu de rapporter à la
terre, et non au soleil, les flux moins réguliers de satel-
lites, apparaissant dans la partie de la surface du globe
la plus rapprochée du périgée de ces météores, à orbi-
tes probablement très-excentriques. Celles-ci subiraient
avec le temps, de la part de la lune et du soleil, des per-
turbations considérables, auxquelles les météores solai-
res échappent naturellement.
M. Faye indique, ensuite, les moyens qui lui paraissent
les meilleurs pour obtenir par l'observation la direction,
la distance et la vitesse des étoiles filantes. Il propose
d'appliquer les instruments de mesure, non plus à ces
étoiles elles-mêmes, mais aux traînées lumineuses qu'el-
les laissent après elles dans les régions supérieures de
l'atmosphère, et qui durent assez pour laisser à deux
observateurs, placés à quelques lieues l'un de l'autre, le
temps de pointer leurs lunettes aux deux extrémités de
la trajectoire, et même en un point intermédiaire. Les
lunettes étant fixées, on en relèverait la direction à l'aide
de cercles d'ascension droite et de déclinaison, ou de
hauteur et d'azimut. Quant aux instants d'apparition et
de disparition, ils doivent être enregistrés électrique-
ment en chaque station. De plus, un fil télégraphique
doit unir les deux stations, ponr permettre aux observa-
teurs de s'avertir mutuellement. M. Faye estime que
des observations de ce genre faites dans les régions éle-
Tées du Mexique pourraient être particulièrement avan-
tageuses, et il exprime le vœu qu'on y établisse des ob-
servatoires météorologiques.
320 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLÈGE ROMAIN
Bolides récents.
Je dois encore dire quelques mots sur deux bolides,
on globes de feu remarquables, qui ont été observés ré-
cemmeul.
Le premier a été observé à Athènes le 19 octobre 1863
par M. Jules Sclimidt, et je vais extraire la relation de
celte observation, telle qu'elle a été publiée par M.Que-
telet, dans le n" 11 du 1. 16 et le nM du t. 17 des Bul-
leiins de l'Académie de Bruxelles
M. Schmidt était occupé à observer depuis sa maison,
située au pied du Lykabeltos, les étoiles filantes, le 19
octobre, un peu avant 3 heures du malin, quand il en
aperçut une de marche assez lente, entre les constella-
tions du Lièvre et de la Colombe, brillant à peu près
comme une étoile fixe de 4* grandeur. Deux secondes
plus tard elle était déjà de ^'^^ grandeur, et au bout d'une
ou deux secondes de plus elle surpassait Sirius en splen-
deur, ayant une teinte jaune-serin. Elle traversa lente-
ment VEridan vers l'ouest, en répandant une lumière
si extraordinaire que toutes les étoiles disparaissaient,
et que la ville d'Athènes, la campagne et la mer parais-
saient embrasées d'un feu verdâire. Dès la sixième se-
conde, l'Acropole et le Parlhénon se détachaient en
contours d'un gris mat verdâlre, sur le fond du ciel d'un
vert doré. Une seconde plus lard c'était un vrai bolide
éblouissant, dont M. Schmidt estimait le diamètre de 10
à 15 minutes de degré. Il continua alors son observation
avec un chercheur de comètes ayant un grossissement
linéaire de 8 fois, et poursuivit encore ainsi ce météore
pendant 14 secondes. En ce moment, on ne voyait plus
un seul corps lumineux, mais deux corps brillants, d'un
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. M21
vert jaunâtre et en forme de gouttes allongées ; chacun
d'eux laissait une trace ou queue rouge à bords bien
définis ; ces deux corps étaient encore suivis de corps
lumineux plus petits, chacun avec sa trace rouge, dis-
tribués irrégulièrement comme des étincelles dans la
masse de la queue du météore. M. Schmidt a estimé que
les diamètres des deux plus grands noyaux avaient 50
secondes de degré, les diamètres des deux queues 30 se-
condes, et que la distance entre les deux queues était de
7 minutes de degré.
Le météore s'éteignit à peu près à la hauteur d'un de-
gré au-dessus de l'horizon, sans descendre derrière les
montagnes deStyx ou de Kyllène. Il paraissait consister
alors en A ou 5 fragments d'un rouge pâle. On n'a point
entendu de bruit, ni pendant ni après la disparition du '
météore. Mais 4- minutes après le commencement du
phénomène, M. Schmidt observait encore des traces de
la queue du météore dans la constellation del'Eridan,
couvrant une aire de près de cinq degrés et se repliant
dans la partie centrale en forme de nœud.
En combinant ses observations avec celles du lieute-
nant Botzis, faites au port Marathonisi, M. Schmidt a cal-
culé que ce météore était devenu lumineux au-dessus de
Canea en Crète, à une hauteur de 136 kilomètres; qu'il
a passé au-dessus de Cérigo, à l'ouest de Sparte, et s'est
éteint, à une hauteur d'environ 4 "2 kilomètres, près de
Zourtsa et de la rivière de Neda, à l'ouest d'Audrilz. Sa
vitesse a été de 21 kilomètres par seconde, ou de 0,69
de celle de la terre dans son orbite. Le diamètre des deux
plus grands corps du bolide, diminué de l'effet de l'irra-
diation, se réduit à environ onze mètres, et celui des
plus petits à un mètre.
322 BULLETIN MÉTÉOROL. DU COLLEGE ROMAIN
Le second de ces bolides a paru en France, le 14
mai de celle année-ci, vers 8 heures du soir, el a été
vu depuis les environs de Charlres, d'Évreux el de
Blois, jusqu'à Agen, Auch el Monlauban, dans une
élendue de plus de cent lieues. Il a élé observé dans
des circonstances favorables par un grand nombre de
personnes, qui en ont transmis des renseignements
à l'Académie des sciences de Paris. M. Daubrée a été
chargé par elle de les coordonner, el M. Laussedat a
calculé sur sa demande la trajectoire apparente de ce
bolide. Il avait l'apparence d'une très-forte fusée d'ar-
tifice el se mouvait assez lentement vers le sud. D'abord
d'nn blanc éclatant, gros comme le disque de la lune et
silencieux comme elle, il laissait derrière lui une petite
traînée lumineuse; puis sa couleur est devenue rouge,
il s'est ouvert en gerbe ou en bouquet de fusées, répan-
dant des milliers d'étincelles. Quelques minutes après
l'explosion, on a entendu un grand bruit pareil à celui
de fortes détonations d'artillerie lointaine, répétées el
prolongées. Le météore en disparaissant a laissé un nuage
de fumée longtemps suspendu à la même place.
D'après les évaluations les plus probables, le diamè-
tre de ce globe avait au moins trois ou quatre cents
mètres, et sa vitesse était d'environ 20 kilomètres par
seconde. Il s'est enflammé à au moins 50 ou 60 kilomè-
tres au-dessus de la surface de la terre, elson explosion
a eu lieu à 15 ou 20 kilomètres de hauteur verticale,
un peu au sud de Monlauban. Cette explosion a déta-
ché de ce bolide de petits fragments de météorites, qui
ont élé recueillis entre Orgueil olNohic, à 18 kilomètres
de Monlauban. Leur analyse a montré qu'ils appartien-
nent à un type très-rare d'aérolilhes, nommé type char-
ET TRAVAUX RELATIFS AUX ÉTOILES FILANTES. 323
bonncux, à cause de la forte proportion de carbone qui
y entre à l'état humide; on n'en connaissait encore que
trois de cette espèce '.
On peut voir, par ce qui précède , combien l'élude
des météores lumineux est poursuivie, maintenant, en
divers pays, avec activité et persévérance ; et quoiqu'il
reste encore dans ces curieux phénomènes bien des
points à éclaircir, leur étude difficile a fait dans ces der-
niers temps des progrès notables. Les développements
dans lesquels je suis entré à ce sujet, ont allongé cette
notice de manière à ne plus me laisser d'espace pour y
faire l'analyse de quelques autres mémoires intéressants
du P. Secchi, insérés dans son Bulletin météorologique.
Mais M. de la Rive doit publier, je crois, dans un prochain
n" des Archivcfi, un compte rendu du plus récent de ces
mémoires, relatif à des recherches magnéto- électriques,
et qu'il est bien mieux qualifié que moi pour apprécier.
On doit rendre un justehommage à la sagacité, aux con-
naissances étendues et à la grande activité que déploie
le P. Secchi dans ses diverses publications; elles me pa-
raissent très-propres à faire avancer la science dans les
branches variées auxquelles il les consacre.
Alfred Gautier.
• Pour donner une idée du nombre des aérolilhes déià con-
nus, je rapporterai ici que la collection de l'université de Berlin
contenait, en 1863, 155 échantillons d'aérolithes tombés en di-
verses localités, et celle du Musée britannique à Londres 219.
VÉRIFICATION
DE LA LOI ÉLECTROLYTIQUE
LORSQUE LE COURANT EXERCE UNE ACTION EXTÉRIEURE.
PAR
M. J.-L. SORET».
( Extrait par l'auteur. )
Pour expliquer conformément à la théorie mécani-
que de la chaleur, la production par le courant électri-
que d'une action extérieure au circuit dans lequel il se
propage, telle que le développement d'un travail mé-
canique ou de courants d'induction, on a recours à une
hypothèse qui a été proposée par M. Helmholtz, MM. Sco-
resby et Joule, M. Clausius et d'autres physiciens. On
peut l'exposer de la manière suivante :
Quand le courant n'exerce pas d'action extérieure, la
chnleur dégagée dans le circuit est équivalente à la to-
talité de la chaleur dépensée par l'action chimique qui se
passe dans la pile^ Cette "action chimique est elle-même
1 Ce mémoire fait suite à ceux que l'auteur a précédemment
publiés sur la corrélation de l'électricité dynamique et des autres
forces physiques [Voyez Mémoires de la Soc. de Phys. et d'ilist.
Nat. de Genève, t. XIV et XV, et Archives^ 1857 , t. XXXVI, p.
58 et 123, 1859, t. IV. p. 66).
2 D après les recherches de M. P.-A. Favre et de M. Raoult,
cette loi exprimée en ces termes n'est pas toujours vraie: elle
paraît exacte dans le cas de la pile de Daniell ; mais pour d'autres
VÉRIFICATION DE LA LOI ÉLECTROLYTIQUE. 325
proportionnelle à l'intensité du courant conformément à
la loi électrolylique. — Si le courant vientà exercer une
action extérieure, son intensité, et par conséiiuent l'ac-
tion chiniicpie diminuent. La (]uantitéde chaleur totale dé-
pensée par la pile se sera donc abaissée proportionnelle-
ment à l'intensité. Mais on sait que la chaleur développée
par un courant dans un conducteur est proportionnelle
au carré de l'intensité ; par conséquent, la chaleur déga-
gée dans le circuit doit avoir diminué proportionnelle-
ment au carré. de l'intensité, tandis que la chaleur dé-
pensée n'a diminué que proportionnellement à la simple
intensité. Donc la chaleur dégagée dans le circuit n'est
plus équivalente à la totalité de la chaleur correspon-
dant à l'action chimique, et la différence représente le tra-
vail externe engendré.
Les diverses recherches expérimentales qui ont été faites
jusqu'ici, celles, par exemple, de M. P. -A. Favre, de M.
Leroux, de M. Matleucci et les miennes, s'accordent, en
général, avec cette hypothèse. Néanmoins sa démonstra-
tion expérimentale n'est pas encore complète.
En particulier, cette interprétation des faits suppose
que la loi électrolytique reste exacte dans le cas où le
courant produit un travail externe. Cette vérification,
à ma connaissance, n'a pas été effectuée d'une manière
précise' ; j'ai pensé qu'il ne serait pas inutile de la faire
piles, une proportion constante du travail dépensé n'apparaîtrait
pas sous forme de courant électrique, et se dégagerait immédia-
tement dans la pile sous forme de chaleur. Toutefois si la propor-
tion de cette dernière (luanlité de chaleur est réellement cons-
tante, cela no change rien au raisonnement : cela revient à consi-
dérer la pile comme ayant une force électromolrice moindre.
^M. Matteucci, dans un travail qui avait pour bu! de déterminer
l'équivalent mécanique de la chaleur à l'aide d'un moteur éiectro-
Arcoives, T. XIX. — AoùtI864. 21
326 VÉRIFICATION
et j'ai entrepris la comparaison de l'intensité avec la
quantité d'action, chimique, lorsque Je courant exerce
une action extérieure.
m
La méthode que j'ai le plus souvent employée pour
mesurer la quantité d'action chimique, consiste à dé-
terminer le poids de cuivre déposé sur une lame ou sur
un fil de platine plongé dans du sulfate de cuivre. Dans
jnes travaux antérieurs sur la loi électrolylique', j'avais
déjà fait usage de ce procédé, et j'ai indiqué les moyens
de le rendre très-précis, moyens qui consistent prin-
cipalement à se servir de sulfate de cuivre très-pur et
d'électrodes présentant une petite surface.
Depuis lors d'autres physiciens se sont occupés de l'é-
lectrolyse du sulfate de cuivre " et ont trouvé que, même
lorsque le liquide est neutre et que l'électrode positive est
en cuivre, le poids du dépôt sur l'électrode négative
est un peu plus faible que celui qu'on devrait normale-
ment obtenir. Cette cause d'erreur est très-petite quand
les électrodes ont peu de surface ; M. A. Perrot l'évalue à
^/^ de milligramme par heure pour 100 centimètres carrés
de surface. Lorsqu'on emploie deux électrodes en platine,
la liqueur devient acide et il se dégage de l'oxygène à
magnéliqup, est arrivé à des résultats qui ne s'accordent pas tous
avec la loi électrolylique ; mais riia!)ile physicien italien n'en
conclut pas que la loi soit inexacte et il indique clairement qu'il
attribue les divergences à des causes de pcrlurbiilion particulières.
Voyez Annales de chimie et de phyuique, 1858, t. LIV, p. 297.
' Voyez Archives, 1854, t. XXVII, p. 115, et 1855, t. XXIX,
p. 2G5.
2 Voyez le mémoire de M. V. Dupré (Archives, iS^l, t. XXXV,
p. 98), et celui de M. A. Perrot (Comptes rendus de l'Acad. des
Sciences, 4 juillet 1859).
DE LA LOI ÉLECTROLYTIQUE. 327
l'électrode positive. Dans ces conditions la quantité de
cuivre déposé qui se redissout doit être plus grande
qu'avec une électrode positive en cuivre. J'ai fail une série
de déterminations pour rechercher quelle est la valeur
de cette cause d'erreur dans diverses conditions. J'ai re-
connu qu'à côté de l'influence de la durée de l'expé-
rience et delà surface de l'électrode, la proportion de cui-
vre qui se redissout dépend de quelques autres circons-
tances. En premier lieu, elle augmente avec la tempéra-
-ture à laquelle on opère. En second lieu, cette action est
d'autant plus grande que la proportion d'oxygène dissous
dans l'électrolyte devient plus considérable: ainsi en
employant une lame de platine pour électrode positive, le
poids du dépôt est plus faible que si l'oxygène se dégage
sur un fil de platine ; en effet, si l'électrode a une grande
surface, l'oxygène apparaît sous la forme de très-petites
bulles qui restent longtemps adhérentes au métal en sorte
■que le gaz se dissout plus facilement dans l'électrolyte.
De même, en comparant les dépôts dans deux voltamè-
tres à sulfate de cuivre, dont l'un a servi à une expé-
rience précédente, et l'autre contient de la liqueur fraî-
che, on trouve que le poids de cuivre est plus faible dans
le premier voltamètre que dans le second.
Cette cause d'erreur est du reste toujours petite, et
avec un voltamètre à sulfate de cuivre pur et deux fils
de platine pour électrodes, on peut estimer à environ
V'io de milligrammme par heure le poids de cuivre qui se
redissout *.
* Il est facile de voir que cette cause d'erreur n'a pas pu exer-
cer d'influence sensible sur les résultats auxquels je suis parvenu
dans tnes mémoires sur la loi éleclrolytique. Dans les délermina-
lions qui ont fail l'objet du premier travail que j'ai publié ( Ar-
chives, 185i, t. XXVll, p. 113), il s'aijMSSuil princij)aleinenl de
3-28 VÉRIFICATION
Dans les expériences que je rapporterai pins bas, toutes
les fois qu'un vollanfiètre à deux fils fie platine était placé
dans le circuit, cette cause d'erreur était absolument
insensible à cause de la courte durée de l'expérience
(presque toujours une heure, jamais plus de deux). On
s'est assuré en particulier qu'en mettant dans le cir-
cuit deux voltamètres , dans l'un desquels l'électrode
négative était formée d'un seul fil, tandis que dans l'au-
tre l'électrode était formée de deux fils, c'est-à-dire pré-
sentait une surface double, on n'obtenait pas de diffé-
rence de poids.
Dans d'autres expériences j'ai mesuré l'action chimi-
que, non pas au moyen du voltamètre introduit dans le
circuit, mais en déterminant le poids du cuivre déposé
dans la pile même. J'employais un élément de Daniell
dans lequel la lame de cuivre ordinaire était remplacée
comparer les poids des dépôts mélalliques dans deux dissoUilions
de sulfate de cuivre, différant soit par la concentration, soit par
la présence d'acide ou d'autres sels. Les expéiiences ne duraient
luibituelioinent que 2 ou 5 heures; ainsi l'erreur évahiée à \\q de
milligramme par heure, rentrait dans les limites d'incertitude
des pesées. De plus, il devait se produire une action analogue dans
chacun des deux voltamètres : ce n'est donc que la différence de
ces actions déjà pres(jue inappréciables, qui aurait pu influer sur les
résultats. — Dans un second mémoire (Archives, 1855, t. XXIX,
p. 2G5) j'ai comparé les poids de cuivre, d'hydi'ogène et d'argent
séparés par l'électrolyse ; les expériences oiil été, en général^
courtes, et dans celles qui ont eu le plus de durée on renouvelait
le sulfate de cuivre au milieu de l'expérience, ce qui diminue la
cause d'erreur. Du reste, en appliquant aux résultats obtenus une
correction de ^/^q de inilligr. par heure, la vérification de In loi
éleclrolyli(pie est encore plus a|)procli(''e, en exceptant toutefois la
dernière coinpaiaison du cuivre et de l'hydrogène, expérience où
l'appareil qui servait depuis longtemps perdait probablement un
peu.
DE LA LOI ÉLECTHOLYTIQUE. 329
par une lame de platine. Dans ce cas la surface sur la-
quelle le dépôt s'opère est plus grande ; elle n'a toute-
fois jamais dépassé 12 centimètres carrés ; comme dans
ces conditions il n'y a pas de dégagement d'oxygène, et
que la liqueur reste neutre, on peut d'après l'évaluation
mg
de M. Perrot, estimer l'erreur commise à-r X r-:r.= 0.03
4 100
par heure, durée ordinaire de l'expérience. Déplus, on
a toujours eu soin de comparer les déterminations faites
lorsque le courant exerçait une action extérieure avec
d'autres déterminations faites avec un courant continu
dans des conditions semblables.
Je crois donc que cette méthoâe est d'une précision
plus que suffisante.
Pour la mesure de l'intensité du courant, je me suis
servi d'une boussole des sinus, construite à Paris par
M. Rulimkorff. Cet instrument peut également servir
comme boussole des tangentes ; mais, dans ce cas, je
n'ai pas trouvé que la précision fût suffisante.
Lorsqu'on veut obtenir une action extérieure de quel-
que énergie, on ne peut pas employer un courant continu ;
il faut que le circuit soit périodiquement fermé et ouvert
au moyen d'un interrupteur. Quand ces alternatives de
passages et d'arrêts du courant se succèdent rapidement
et que l'appareil marche régulièrement, l'aiguille de la
boussole prend une position stable, et sa déviation me-
sure l'intensité moyenne du courant discontinu.
On observait cette déviation de deux en deux minutes,
pendant toute la durée de l'expérience ; la moyenne de ces
observations donnait la mesure de l'intensité moyenne.
330 VÉRIFICATION
Quand on opérait avec un courant continu, on pouvait se
contenter d'observer de quatre en quatre minutes parce
que les variations d'intensité étaient lentes et beaucoup
plus régulières.
Relativement à la production de l'action extérieure,
ce qui importe, ce n'est pas tant que sa valeur absolue
soit grande, mais bien que le rapport du travail externe
au travail total soit considérable : il faut, pour faire la vé-
rification dans de bonnes conditions, que la proportion
de la chaleur dépensée qui se convertit en travail externe
soit considérable.
Dans ce but j'ai presque toujours fait usage de l'ap-
pareil de Ruhmkorff. Toutefois, j'ai fait quelques essais
avecdes moteurs électro-magnétiques; mais ces appareils
présentent l'inconvénient d'exiger, en général, l'emploi
d'une pile assez forte. Si la disposition de la machine
permet d'employer une pile composée d'un seul élément,
il faut lui donner une grande surface, alors il devient
difficile de déterminer avec précision le poids du cuivre
déposé dans cet élément. Si la pile est formée de plu-
sieurs éléments consécutifs, la mesure de l'action chi-
mique totale perd également de sa précision. En effet
qu'est-ce qu'on doit se proposer dans cette vérification
de la loi électrolytique? C'est de voir si l'action chimi-
que totale diminue dans la même mesure que l'intensité
lorsque le courant vient à produire une action exté-
rieure. Or l'action chimique mesurée dans un élément
n'est que le quotient de l'action chimique totale par le
nombre d'éléments. On est donc dans des conditions de
sensibilité d'autant moindre que le nombre d'éléments
est plus considérable.
DE LA LOI ÉLECTROLYTIOUE. 331
Au contraire, avec l'appareil de Hnlimkoriï il n'est pas
nécessaire d'employer un courant puissant pour obtenir
une action extérieure relativement considérable. La ré-
sistance du circuit primaire est faible; on peut donc, si
on le désire, se servir d'une pile d'un seul élément, de
dimension assez petite pour permettre une déterminatioQ
précise de l'action cliiniique.
Pour déterminer le coefficient de l'appareil, j'ai fait de
nombreuses expériences en employant des courants con-
tinus d'intensité diverse. Ces expériences ont été in-
tercalées entre celles où il se produisait une action exté-
rieure, en ayant soin d'opérer du reste dans des condi-
tions idenli(]ues. Ainsi, à chaque série de déterminations
dans le cas de la production d'un travail externe, cor-
respond une série d'expériences faites avec un courant
continu et dont la moyenne donne le coefficient de l'ap-.
pareil.
Si l'on considère l'ensemble de chaque série de ces
expériences faites avec un courant continu, on reconnaît
que les résultats sont parfaitement concordants : le
poids du dépôt de cuivre obtenu directement par la peséd
dans chaque expérience, s'écarte au plus d'un demi-
milligramme environ du poids calculé au moyen de l'in-
tensité et du coefficient donné par la moyenne des ex-
périences de la série. On peut en conclure que la mé-
thode est suffisamment précise, et ces résultats prouvent
une fois de plus l'exactitude de la loi électrolytique dans
le cas où le courant est continu.
Passons maintenant aux expériences qui ont été faites
avec un courant discontinu.
332 VÉRIFICATION
Dans une première série, le circuit était formé d'une
pile composée de 4 à 6 grands éléments de Daniell, d'un
vollamèlie à sulfate de cuivre et à deux électrodes en fil
de platine, de la boussole et de l'appareil de Ruhrakorff
(grand modèle) muni de son interrupteur à mercure.
Dans cette disposition, la résistance est très-grande ; il
en résulte que les petites irrégularités de marche de l'in-
terrupteur à mercure sont le plus souvent insensibles :
l'aiguille de la boussole est assez stable pour que l'on
puisse en observer la déviation. Mais en même temps
l'action extérieure, comme on pouvait le prévoir, est très-
petite relativement au travail total dépensé. On en a la
preuve dans la faiblesse des variations d'intensité que su-
bit le courant, suivant qu'on lui fait ou non produire le
travail externe.
Les résultats de ces expériences, qui sont conformes
à la loi électrolytique, prouvent donc seulement que le
fait de la discontinuité du courant, abstraction faite de
l'action extérieure qui peut en être la conséquence,
n'apporte aucune perturbation, et que la déviation
moyenne de l'aiguille de la boussole donne bien, comme
on l'admet, la mesure de l'intensité moyenne du courant
discontinu.
Pour reconnaître si la production même de l'action
extérieure exerce une influence, il faut rendre le travail
externe relativement plus considérable; et pour cela, il
faut diminuer la résistance, enlever le voltamètre à sul-
fate de cuivre, réduire la pile à un seul élément de petite
dimension et mesurer l'action chimique en déterminant
le poids de cuivre déposé dans cet élément même.
Dans cette nouvelle disposition de l'appareil, la régula-
DE LA LOI ÉLECTROLYTIQUE. 333
rite de l'interrnpltMir à mercure n'est plus sulTisanle ; il
est très-rare (pie l'niguille do la boussole ail assez de
stabilité pour (\uo Ton puisse mesurer sa dévialion. J'ai
dû, par conséqueiil, renoncer à son emploi et le rem-
placer par un interrupteur à roue dentée. La roue elle-
même était en laiton; elle portail 80 dents; elle était
moulée sur un axe horizontal disposé au-dessus d'un
petit vase en fer-blatic rempli d'alcool. La partie infé-
rieure de la roue plongeait dans ce li(]uide, et un ressort
en platine, s'élevant du fond du vase de fer-blanc, venait
appuyer sur les dents de la roue mise en mouvement à
Laide d'une machine électro-magnétique. Les interrup-
tions du circuit se faisaient ainsi sous l'alcool.
Pour le genre de recherches qui nous occupe, cet
interrupteur est très-supérieur à l'interrupteur à mercure,
et cela pour deux raisons. En premier lieu, même lorsque
la résistance est faible, on arrive à obtenir une stabilité
de l'aiguille de la boussole suffisante pour permettre la
mesure de la dévialion. L'aiguille cependant est loin
d'être aussi fixe que lorsqu'on emploie des courants
continus, et la précision des déterminations est sensible-
ment moindre. En second lieu, les interruptions se suc-
cèdent beaucoup plus rapidement; on en obtient facile-
ment 3 à 4000 par minute. Il en résulte que l'action exté-
rieure est considérablement augmentée, en sorte que les
variations d'intensité que subit le courant quand on mo-
difie ou que l'on supprime l'action extérieure, sont ex-
trêmement considérables. Ainsi, par exemple, l'intensité
passait à peu près du simple au double, suivant que
l'on ouvrait ou que l'on fermait le circuit induit de
l'appareil de Uuhmkorff.
Gela étant, on a fait des expériences, tantôt en fermant
334 VÉRIFICATION
le circuit induit de l'appareil de Ruliirdvorff, tantôt en le
laissant ouvert. Dans le premier cas, riiitensilé du cou-
rant primaire est plus forte, le travail externe consiste
principalement en courants induits ; dans le second,
l'intensité est plus faible, les courants induits ne se pro-
pagent pas, mais les étincelles sont plus fortes dans l'in-
terrupteur. On a donc deux modes divers de production
de l'action extérieure. Le tableau suivant renferme les
résultats qui ont été obtenus. La première colonne con-
tient les poids de cuivre obtenus directement par la
pesée; la seconde les poids calculés d'après la mesure
de l'intensité et au moyen du coeflicient de l'appareil dé-
terminé par une série parallèle d'expériences faites avec
un courant continu, toutes les expériences ont eu la même
durée (une heure), en sorte que les poids de cuivre
déposé donnent en même temps la mesure de l'intensité.
Poids du cuivre déposé
Trouvé.
Calculé.
Différence.
g'--
gr.
— 0,0002 / -5
-f- 0.0001 ', 1 -=;
0.1683
0.168.-)
0,1. -wi
0,13H0
0,1:322
0,1321
-- 0,0001 ,' -5 1
0,1065
0.1072
- 0 0007 \ .È
0,0021
0,0915
-|- 0,0006 1 "
0,0890
0,0897
— 0,0001 ) -f r
0,0890
0,0717
0 0900
0,0717
.— 0,0010 ( i 5
— 0,0000 ) é °
On voit que les différences entre les poids calculés et
les poids observés sont extrêmement petites ; ces résul-
tats me paraissent donc mettre hors de doute l'exactitude
de la loi électrolytique pour ce qui concerne le poids du
dépôt de cuivre. ♦
DE LA LOI ÉLECTROLYTIQUE. 335
J'ai aussi cherché à dclermiiier i'aclion chimique par
la quanlilé de métal éleclro-posilif dissous. Je ne suis
parvenu ni avec le zinc pur, ni avec le zinc amalgamé à
obtenir des résultats présentant quelque exactitude :
toujours il s'est produit une action locale trop grande
pour que l'on pût la négliger, trop irrégulière pour
qu'on pût la calculer. Avec le cadmium j'ai réussi un pea
mieux, mais les résultats sont encore loin de présenter
la précision à laquelle on atteint par la pesée du dépôt de
cuivre. Les lames de cadmium, amalgamées ou non, et
plongées dans des liquides divers, sont attaquées lors
même que le circuit n'est pas fermé, et cette action locale
varie non-seulement avec chaque lame, mais encore avec
l'état de la surface du métal. Ce que j'ai trouvé de
mieux pour opérer la correction relative à cette cause
d'erreur, consiste à faire, avec la même lame, trois dé-
terminations successives en employant dans la première
un courant continu, dans la seconde un courant discon-
tinu avec production d'action extérieure, dans la troi-
sième de nouveau un courant continu. Dans chacune de
ces trois opérations, on détermine le poids de cuivre
déposé dans l'élément et le poids de cadmium dissous.
S'il n'y avait pas eu d'action locale , ces poids, d'après
la loi électrolylique , auraient été dans le rapport des
équivalents chimiques du cuivre et du cadmium. La dif-
férence entre le poids de cadmium trouvé directement et
calculé d'après le poids du cuivre, mesurait donc l'action
locale dans la première et la troisième détermination.
On a admis que la moyenne représente l'action locale
que subissait le cadmium pendant la seconde détermi-
nation.
La pile était formée d'un petit élément composé d'une
336 VÉRIFICATION
lame de cadmium dans de l'eau acidulée, el d'une lame
de platine dans du sulfate de cuivre. Il n'était pas néces-
saire de mesurer l'intensité à la boussole, puisque les
expériences précédentes avaient montré qu'en tout cas
le poids de cuivre déposé est proportionnel à l'intensité.
Dans chaque détermination on a laissé marcher le cou-
rant pendant une heure.
Les résultats de celle série d'expériences sont contenus
dans le tableau suivant. 1! donne aussi à la quatrième
colonne, et pour chaque expérience, la valeur de la cor-
rection obtenue, comme nous l'avons dit, au moyen des
deux déterminations qui ont été faites avec un courant
continu, et dont les résultats immédiats ne sont pas in-
diqués dans le tableau.
Trouvé et
corrigé.
0.1883
0,21-20
0,1591)
0.1068
0,1581
0,1630
0,1 «67
0,097-2
cadmiun
dissous.
Culdilé il'a-
"^
prh le poids
DilTérenre.
(le cuivre.
S<--
«<■■
0,1870
-- 0.0007
--0,0045
0,2075
0.102-2
- 0,0020
0,1679
- 0.0011
0.15^3
-[-0,0038
0,1676
— 0,0040
0.1870
0.0009
0,0981
— 0,0009
Valeur
de la
correc-
tion.
gr.
0,0093
0,1)049
0,0105
0,0117
0,0182
0.0122
0.0105
0,0105
Observations.
Courant ii^luit
fermé.
Lames non
ainali^amées.
Lames
amalgamées
) Courant induit
i ouvert .
On voit que la différence entre les poids calculés et
observés est habituellement beaucoup plus forte que les
erreurs possibles des pesées. Toutefois ces différences
sont tantôt positives, tantôt négatives, et rien n'indique
que la production d'une action extérieure soit accompa-
DE LA LOI ÉLECTROLYTIQUE. 337
gnée (l'un changement clans la prn[)orlion du métal éiec-
tro-posilif qui se dissout. Je pense donc que l'on [)rut
considérer ces résultats comme confirmant aussi l'exac-
titude de la loi électrolytique dans le cas où le courant
produit un travail externe.
BllLLi:il\ SCiENTIFIQliE.
PHYSIQUE.
L. DuFouR , Note sur l'influence de la pression atmosphé-
rique SUR LA COMBUSTION {Bulletin de la Sue. Vaiidoise des
se. nat., n" 51).
Nous reprotluisons textuellement les principaux passages de la
note de M. le professeur Dufour.
« J'ai fait, il y a deux ans, un certain nombre d'expé-
riences sur riiiduence de la pression sur la durée de combustion
des fusées. Les résultats, publiés en novembre 1862^, ont été
parfaitement nets et montrent que la substance des fusées brûle
plus lentement à mesure que la pression diminue. La durée de
la combustion s'accroît, en moyenne, de 0,0011 pour chaque di-
minution de 1 millimètre dans la pression barométrique. Cette
variation est presque exactement la môme que celle qui a été ob-
seivée par M. Frankland^, en Angleterre, et elle diffère peu de
celle qu'a obtenue M. Mitchell. dans l'Inde.
« Durant l'été dernier, j'ai voulu utiliser une ascension dans les
Alpes pour faire quelques essais du même genre. Ce sont ces es-
sais qui sont consignés dans les pages suivantes. Comme on le
verra, les expériences ont été fort simples. Le genre d'excursion
que j'avais entrepris ne s'accommodait guère d'appareils lourds
ou délicats et le baromètre lui-même aurait difficilement pu mon-
ter, sans malheur, le long des parois assez gravement accidentées
des Diablerels ^.
' Archives. 18G-2, t. XV, p. ISf).
* Philos. Miuj., (likembre 1861. — Archives. 1802, l. XV, p. ^G.
' Ces eipériuuces n'ont donc point de prétention à une grande
piiYsiouE. 339
« J'ai brîilé, à diverses pressions, des fnsées-mnorces semhlahles
à celles de mes précédentes expériences; des cordes -amorces
telles qu'on les emploie pour l'explosion des mines el enfin de
V alcool.
« Comme je n'avais pas emporté de baromètre, j'ai toujours
opéré dans des points dont l'altitude est connue ; je notais l'heure
et la température. M. le pi'of. IManlamour a eu l'obligeance de
me communiquer les observations barométriques el thermomé-
Iriques faites à Genève aux heures correspondantes, el j'ai pu
calculer ainsi la pression à laquelle je me trouvais. La pression
obtenue de celte façon ne dllfère de la pression réelle que d'une
quantité sûrement tout à fait négligeable au point de vue dont il
est ici question.
Combustion des fuséts-amorces.
« J'avais conservé trois fusées de celles qui ont servi aux expé-
riences de 186:2 et je les ai brûlées sur les Diablerets. Ces fusées
sont destinées à produire l'explosion de projectiles creux (skrap-
nell). La matière combustible y est rangée dans une rainure pres-
que circulaire pratiquée dans une pièce de métal. Le commence-
ment et la un de la combustion sont très-nets.
a Commedans les précédents essais, on allumait en tirant à bout
portant, sur la mèche, un pistolet chargé au colon-poudre. La
fin de la combustion est accusée par l'explosion d'une petite pro-
vision de poudre à laquelle communique la fusée proprement
dite. Le temps était mesuré à l'aide d'une montre à secondes
indépendantes. J'ai estimé les fraclions, au commencement el à
la fin, en quarts de seconde. L'approximation est naturellement
bien inférieure à celle qui a pu être atteinte dans les expéiiences
portée scienlifiquc et j'avais voulu me borner à les communicincr
familièrement dans une de nos séances de la Société. C'est là que
quelques membres bienveillants m'ont engagé à les rédiger pour
notre Bulletin.
340 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
del8G2. iMais il ne pouvait pas être question de transporter sur
les Diablerets l'appareil employé à cette époque.
« Sommet des Diablerels, 14 août 1863, 10 heures du malin.
Température de l'air : A°5.
Fusée. Dur(?e de combustion.
1 1^3/4
2 11
3 10 V4
Moyenne : H %17
Les Diablerets ont une hauteur de3251 mètres d'après la trian-
gulation suisse. La difTcrence de hauteur verticale avec l'observa-
loire de Genève est 2845™. — Les observations correspondantes
de Genève donnent une pression de 728""", 5 et une température
de 26° ; on en conclut, pour la pression aux Diablerets, o20°""
en négligeant les fractions.
«Les fusées étaient graduées au point Qsccnndes. En se repor-
tant aux expériences faites le 25 juin 1862, àOuchy 1, pour une
pression de 751""", on voit que la durée moyennes à cette pres-
sion-là, est 9%15, c'est-à-dire donc un peu supérieure à ce
qu'indique la graduation.
« Ainsi, la diminution de pression entre Oucby et les Diablerets
est de 211""" ; l'accroissemeiit dans la durée de combustion est
de 2%02. Le coefficient d'accroissement, pour l""™ de diminution
2,02
dans la pression, est — ^j- = 0,0010.
«Les expériences de 1862 ont donné 0,0011 entre Oucliy et
Chenalellaz. Ce nouveau résultat s'éloigne donc peu des précé-
dents.
Combustion des cordes-amorces.
« Ces cordes sont formées par un fil central autour duquel on a
fixé du pulverin à l'état humide. Ce premier cordon de matière
* Mémoire cité, page 17.
PHYSIQUE. 341
combnslihie est enveloppé de quckpios torons de chanvre et le
tout forme une corde d'environ 5™"* de diamètre. Ces cordes, on
le sait, sont employées avec beaucoup d'avantages pour mettre le
feu aux mines et leur usage est maintenant très-répandu.
«Une certaine longuf'ur de corde a été coupée en fragments de
35 centimètres de longueur. L'inflammation se communique à
l'aide d'une allumette; le commencement et la fin de la combus-
tion soni parlaitemenl nets.
« Voici les expériences faites à diverses pressions.
« Lausanne , juillet 1865. Pression : 725""", Température de
l'air : 25".
corde.
durée.
corde.
durée
i . .
. . 39^
6 . .
. . 36
2 . .
. . 36
7 . .
. . 35
3 . .
. . 36
8 .
. . 36
4 . .
. . 36
9 .
. . . 36
5 . .
. . 34
iO .
. . . 36
Moyenne 36'.
« Anzeindaz, le 13 août 1 863. Température de l'air : 8". — La
pression, à Genève, est 725'"™, 7 ; t = 24°, 5. — Anzeindaz est
à 1489™ au-dessus de l'observatoire de Genève; la pression y
était donc, le 15 août, de 609™"'.
. 1 .... 56^ 5 .... 36
2 .... 37 6 .... 36
3 .... 37 7 .... 36
4 .... 37
Moyenne : 36% 43.
4 D'iahlerets, lel4 aoûtl863, lOheures du matin. Température
4°,5. Pression : 520™™.
1 .... 38»
5 . .
. . 39
2 .... 38
6 . . .
. 38
3 .... 38
7. .
. . 58
4 .... 58
Moyenne : 58»
M-
«
Archives, T. XX. — Août 1864.
22
S42 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
4 Onvoit loutd'abord que ces cordes brûlent avec une régularité
très-remarquable. Des bouts d'égale longueur brûlent très-sensi-
blement pendant le même temps. Si l'on cliercbe, en effet, quel
est V écart moyen, on trouve:
pour la série de Lausanne, 0%6 ou Yro delà durée totale;
pour la série d'Anzeindaz, 0%5 ou ^/^g de la durée totale ;
pour la série des Diablerels, 0^24 ou '/i-.^ de la durée totale.
« Les fusées que j'ai étudiées en 1862 présentaient des écarts
moyens plus considérables. Dans une première série, ^/oo', dans
une seconde série, *j^q de la durée totale. Ces fusées sont pour-
tant construites avec de minutieuses précautions, afin de les ob-
tenir aussi semblables que possible. Les cordes-amorces, dont la
fabrication est sans aucun doute beaucoup moins soignée, puis-
qu'elles se livrent à très-bon marché dans le commerce, leur sont
cependant supérieures, on le voit, au point de vue de la régu-
larité de la combustion.
« Au point de vue de l'influence qu'a pu exercer la pression am-
biante sur la durée de la combustion , on a les rapprochements
suivants:
Pression. Durée de combustion.
723™'" 56*
609'»™ 36%43
520'"- 38% 14
« La combustion paraît donc un peu plusleiite pour une pression
moindre; mais la variation n'a pas été la même de Lausanne à
Anzeindaz et d'Anzeindaz aux Diablerets. Si l'on prend les deux
termes extrêmes, on trouve un accroissement de durée de 2*14
pour 205""" ; ou un accroissement de 0,00028 de la durée totale
pour chaque millimètre de diminution dans la pression. L'in-
fluence de la pression paraît donc beaucoup moins sensible ici que
pour les fusées où le- coefficient de variatioiresl quatre fois plus
considérable.
« Cette constance relative dans la combustion des cordes-amor-
ces a été^our moi asï?ez inattendue. Il semble que la pression
PHYSIQUE. 343
ambiante doit exercer, sur elles, un mode d'action semblable à
celui que subissent les fusées. — Pour expliciuor le retard dans
la combustion des fusées, M. Franklanda supposé que la pression
influe sur la rapidité de l'écoulement des gaz au moment de la
combustion. Dans l'air moins dense, les gaz s'écliappent plus ra-
pidement : il y a donc, dans un espace déterminé, au contact du
foyer et à proximité de la couclie qui va brûler, moins de molé-
cules gazeuses cbaudes. Ces gaz réchauffent par conséquent moins
la portion de matière immédiatement voisine que la combustion
va atteindre, et par suite la réaction chimique est moins active.
— Celle explication est assurément fort ingénieuse. On a toute-
fois quelque peine à se figurer que le plus rapide écoulement des
gaz diminue le réchaulfement des portions qui vont brûler ; car
la combustion étant continue, il se produit incessamment, aucon-
tact même de la couche que le feu va envahir, une provision
nouvelle de gaz.
« Le phénomène présenté par les cordes-amorces ne me semble
pas venir à l'appui de la théorie de M. Frankland. Dans ces cor-
des, en effet, les gaz peuvent se dégager latéralement, à travers
les cordes de chanvre, aussi bien qu'en avant, dans l'espace qui
vient de brûler. Si la pression ambiante exerce une influence
bien sensible sur le plus ou moins rapide écoulement de ces gaz
et si c'est celte élimination plus ou moins prompte qui détermine
le degré d'activité du phénomène chimique, il me semble que
cela devrait se manifester d'une façon plus prononcée encore
avec les cordes-amorces que dans les fusées. On a vu que l'inverse
a lieu.
« Dans mon précédent mémoire, en présentant les remarques
précédentes à propos de l'explication de M. Frankland, j'ajoutais
que la pression ambiante a probablement de l'intluence sur la
température même des gaz au moment de leur production, celte
température étant moindre pour des pressions moins fortes. Les
résultats donnés par les cordes-amorces ne me confirment pas
34-4 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
dans cette supposition, quoique les motifs indiqués en sa faveur
persistent à me paraître exacts *.
« En somme, la différence très-prononcée que manifestent les
fusées et les cordes-amorces, quant à l'influence de la pression
atmosphérique lors de leur combustion, n'est pas facile- à expli-
quer. Cette différence tient-elle uniquement à la manière suivant
laquelle les produits gazeux de la combustion peuvent s'échapper,
ou bien dépend-elle peut-être de ce que, dans l'un des cas, la
matière combustible est entourée de métal, tandis que dans l'autre
elle est enveloppée par un tissu organique? .... Cette question
demanderait, pour être résolue , des expériences nombreuses
faites avec des cordes-amorces plus ou moins épaisses et enve-
loppées d'un tissu plus ou moins lâche. ...»
Balfour Stewart. Sur le changement qui a lieu dans la.
FORCE élastique d'uN VOLUME CONSTANT d'aIR ATMOSPHÉRIQUE
SEC ENTRE 0*^ ET 100°, ET SUR LA TEMPÉRATURE DO POINT DE
CONGÉLATION DU MERCURE {Philosopkical Magazine. Juin 1864).
L'auteur, à la suite d'une description détaillée de l'appareil
dont il s'est servi, et de la méthode employée pour se procurer
de l'air complètement sec, est arrivé au chiffre de 0.002040
comme représentant le coefficient de l'accroissement de l'élas-
ticilé de l'air pour chaque degré du thermomètre de Fahren-
heit. Ce nombre ne diffère que légèrement de celui obtenu par
M. Rpgnault, savoir 0,002056.
Le même physicien a trouvé dans des expériences récentes sur
la congélation du mercure, que ce liquide se solidifie à une tempé-
rature constante; que cette température, telle qu'elle est accusée
par le thermomètre à air, est de — 58°, 85 centigrade, et par
le thermomètre à mercure, de —58", 89. Il est probable que
celte différence minime est due à une contraction particu-
' ili'moire cité, page 26.
PHYSIQUE. 345
lière que subit le mercure au moment de sa congélalion, de la
même manière que l'eau en pareil cas subit une dilatation : seu-
lement dans le cas du mercure, le cbangement de volume est
à peine sensible , à tel point qu'il est permis d'affirmer, qu'un
thermomètre à mercure convenablement gradué indique la vraie
température d'un milieu , même au moment où le mercure est
sur le point de se convertir en solide.
Hagen. Sur la chaleur des rayons solaires (Philosophical
Magazine. Juin 1864).
Les résultats auxquels est arrivé l'auteur sont déduits d'ob-
servalions faites à Madère par feu le D' Hagen. En voici les plus
importants.
1° La hauteur de l'atmosphère, en admettant que les dilTé-
rentes couches d'air ont le même pouvoir absorbant, ne dépasse
pas la ITô*"* partie du rayon de la terre.
2" L'efTet calorifique des rayons solaires, au moment où ils
pénètre dans l'atmosphère, est tel qu'un faisseau de rayons d'un
pouce carré de section peut-être regardé comme capable d'é-
lever, dans l'espace d'une minute, la température d'un pouce
cube d'eau de 0°,733 Cent.
5" La perte de chaleur qui a lieu pendant le passage des
rayons à travers l'atmosphère, d'après des observations faites à
différents jours et à différentes saisons, sous un ciel en apparence
clair, diminue de quantités (jui diffèrent notablement entre elles.
Les logarithmes des facteurs, qui indiquent le degré d'absorp-
tion pour une longueur égale au rayon de la terre, varient entre
—3 et —38.
La comparaison de ces résultats avec ceux obtenus par M. Pouillel
fournit la preuve que pour le facteur ci-dessus mentionné, les
résultats obtenus par le physicien français, tout en indiquant à la
vérité des limites beaucoup plus étroites, dénotent cependant des
valeurs qui coïncident avec celles obtenues par l'auteur. D'autre
346 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
pari, M. Pouillet a trouvé que la chaleur des rayons solaires élait
moindre de un huitième que celle que leur attribue M. Hagen,
difTérence qui provient prohablement de ce que le premier a exa-
géré la hauteur de l'atmosphère, en la supposant égale à la SO""»
partie du rayon de la terre.
CHIMIE.
D"" William Marcet. Sur un acide colloïde constituant nor-
mal DE l'urine humaine. (Proceedings of the Royal Society,
tome 13. Juin 1864.)
I/auteur décrit dans ce mémoire le mode d'extraction et les
propriétés d'un nouvel acide de nature colloïde, qu'il a trouvé
exister constamment dans l'urine humaine, et qui paraît appelé
à jouer un rôle important dans la chimie physiologique. Pour
séparer cet acide de la sécrétion urinaire, le .liquide mêlé avec
du charl)on animal est d'abord concentré, puis filtré, et la liqueur
fdtrée après précipitation par de l'eau de baryte, est soumise à la
dialyse pendant 24 heures environ. On ajoute au liquide dialyse,
après l'avoir préalablement filtré et concentré , de l'acétate de
plomb basique qui précipite l'acide colloïde sous la forme d'un
sel de plomb insoluble, accompagné d'un peu d'acide chloliy-
drique et d'autres impuretés. Le précipité, après avoii' été lavé à
grande eau, est décomposé par de l'hydrogène sulfuré, puis de
nouveau traité par du charbon animal. Pour obtenir l'acide pur
on se débarrasse de l'acide chlorhydique par le moyen du car-
bonate d'argent ; l'argent en excès est précipité par l'hydrogène
sulfuré, et après dégagement de celte dernière substance par
rébiillition, on ajou(e de nouveau au liquide de l'acétate de plomb
basique. Le seul de plomb ainsi obtenu, après avoir été conve-
nablement lavé, peut-être regardé comme pur, et on obtient
l'acide à l'état de pui'eté en décomposant ce sel par l'hydrogène
sulfliré.
CHIMIE. 347
Ce nouvel acide se décompose très-lentement à rnir ; il ne
subit aucune perle ou décomposition p;u' l'ébullilion. Après avoir
été concenlré par la chaleur il dovienl d'une couleur plus foncée,
acquiert une consistance siropeuse et un goût fortement acide,
suivi d'un ariière-goùt légèrement acre et astringent. L'auteur
n'a pu obtenir des cristaux du li(|uide syropeux. Séché à une
tempéra lui'e inférieure à 100" c, l'acide prend l'apparence d'un
vernis transpii'ent , devient très-hygroscopique et se dissout
facilement dans l'eau, mais paraît à pou près insoluble dans
l'alcool et dans l'éther. Il se charbonne par la combustion en
émettant une odeur piquante, et lorsque la combustion est
complète, il ne reste plus qu'une trace à peine perceptible d'un
résidu inorganique. L'acide, quoique strictement colloïde, passe
cependant à travers le dialyseui' lorsqu'il est à l'étal libre, mais
pas avec la même facilité qu'un crislalloïde. Cette propriété di-
minue notablement lorsque l'acide est combiné avec une autre
substance. 11 ne paraît pas exercer d'action sensible sur la lu-
mière polarisée.
Composition de l'acide colloïde. L'acide ne renferme dans sa
composition que de l'oxygène, un peu d'hydrogène et beaucoup
de carbone -, l'auteur n'a pu jusqu'ici établir d'une manière
exacte la proportion de ces éléments. Le poids atomique de l'acide
a été déterminé par l'analyse de son sel insoluble de plomb et
de son sel de baryte. 100 parties d'urine se sont trouvé lenfer-
mer, dans la première série d'expériences, 66,3 plomb et 53,7
acide, et dans la seconde série, 72,2 baryte et 27,8 acide; ce
qui correspond aux poids atomiques ;
T. , . j , , 1 Oxvde de plomb 111,5
Pour le compose de plomb }', „„'
' ' Acide 56,7
168,2
r, , . j u . i Baryte 76,5
Pour le compose de barv e . " ^^\.
^ ' (Acide ^9,5
348 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
Il est donc évident (jiie l'acide forme deux sels , un sel acide
et un sel neutre : l'auteur a adopté le nombre de 28,35
/ S6,7 >
lou — T— I pour le poids atomique du nouvel acide. Le fait de
l'existence de deux composés différents fournit l'explication de
plusieurs phénomènes chimiques propres à cet acide et à ses
composés.
Des composés de l'acide colloïde de rurine. Les sels neutres de
cet acide sont tous solubles. 11 forme deux sels de plomb, dont
l'un est insoluble dans l'eau et contient deux équivalents d'acide,
et dont l'autre, soluble dans l'eau, contient évidemment un équi-
\alenl d'acide. On obtient le composé insoluble en ajoutant de
l'acétate de plomb basique à une solution aqueuse de l'acide ou
de ses sels neutres. Un excès de l'acétate basique redissoul le
précipité qui reparaît par l'addition d'acide nitrique étendu, pour
être de nouveau finalement dissous dans un excès de cet acide
minéral. Cependant la totalité de l'acide colloïde n'est pas préci-
pitée par l'acétate de plomb basique , principalement à cause de
la formation d'une certaine quantité d'acétate neutre qui paraît
avoir la propriété de dissoudre le sel colloïde. Si l'on fait bouillir
un mélange du sel de plomb insoluble avec de l'acétate de plomb
neutre, il se dégage de l'acide acétique, preuve que le sel de
plomb insoluble est un sel acide. Dans ce cas un équivalent de
l'acide colloïde se combine avec un équivalent d'oxyde de plomb
de l'acétate neutre, donnant ainsi lieu à la formation de deux
équivalents du sel de plomb neutre ;
P60. 2facide) f P60, C4II3O3 ^ 2(P60, acide) -f- C4H3O3
.Ce qui montre qu'il est impossible d'estimer d'une manière
exacte la quantité de cet acide contenue dans l'urine par le moyen
de l'acétate basique de plomb.
Sels de baryte et de chaux. Ces sels s'obtiennent facilement des
carbonates. Ils renferment un équivalent de l'acide, sont solubles
dans l'eau, et donnent des précipités avec l'acétate basique de
plomb, le nitrate d'argent, le protonitrate de mercure et l'acide
CHIMIE. 349
taiinique. Ces précipités sont d'autant plus abondants que la so-
lution est plus concentrée L'addition d'acélale de plomb aux sels
de l'acide ne donne lieu qu'à un très-léger précipité ; les autres
réactifs n'en produisent aucun.
Le nouvel acide dissout l'argent du carbonate , sans qu'on
puisse cependant arriver par ce moyen à le neutraliser complète-
ment. Le sel de chaux de l'acide ne peut être complètement dé-
composé en le faisant bouillir avec du carbonate d'argent. En le
faisant bouillii- avec l'oxyde noir de cuivre, ce métal se dissout
facilement et abondamment.
Des relalions phijsiologiques de racide colloïde de Vurine. L'au-
teur a réussi à extraire de 8 litres d'urine 4,46 grammes de
l'acide : il estime cependant que cette quantité est notablement
au dessous de celle qui y existe réellement. L'acide en question
existe très-probablement dans le sang, et paraît, d'après le
D"" Marcel, jouer un rôle important dans la sécrétion du suc
gastrique, en séparant l'acide chlorhydique du chlorure de so-
dium et en se combinant avec le sodium. Le sel de soude ainsi
formé, étant un composé colloïde, resterait dans le sang, tan-
disque l'acide chlorhydique libre pénétrerait dans l'estomac.
La formation de l'acide colloïde paraît être le résultat de quel-
que transformation de la substance colloïde, non azotée du foie,
connue sous le nom de glycogène. L'auteur, avant de proposer
un nom pour ce nouvel acide, attend le résultat de quelques
expériences qu'il a entreprises sur ses relations physiologiques.
D"" WoLCOTT GiBBS, Professeur à l'université de Harvard. Sur
LA DÉTERMINATION DE l' AZOTE PAR LE POIDS. (Joumal amé-
ricain de Silliman, mai 1864.)
La méthode proposée par M. Bunsen pour l'analyse des nitrates
et des nitrites ne permet pas de déterminer par une seule analyse
Ions les éléments constitutifs de ces sels. Cette méthode consiste
à porter le sel à l'incandescence dans une atmosphère d'azote,
350 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
à absoiber l'oxygène dégagé par le moyen du cuivre métallique,
età recueillir l'eau dans un lube de chlorure de calcium. L'azote
contenu dans le sel est indiqué par la perte de poids de l'ap-
pareil.
Dans les analyses des nitrates et des nitrites dans lesquelles
on cherclii' à déterminer la quantité d'azote seulement, le procédé
suivant présente quelques avantages. On a un tube d'un verre
très-dur de la longueur de six pouces environ, fermé à l'une de
ses extrémités, et dont on détermine la capacité en le remplis-
sant de mercure qu'on verse ensuite dans un récipient gradué.
Après avoir pesé ce tube parlaitement sec et muni d'un bouchon
en liège fin, on le remplit de cuivre métallique à l'état d'ex-
trême division dans lequel on l'obtient par la réduction de l'oxyde
de ce métal. On pèse ensuite le sel qu'on va analyser et on le
mêle avec le cuivre, soit dans un mortier, soit en se servant
d'un fil de métal qu'on promène dans le tube à cet eiïel. Cela
fait, on pèse de nouveau le tube et son contenu , ce qui fournit
le poids du cuivre employé, et on peut en déterminer le volume
en divisant ce poids par la densité du cuivre métallique. On
ajuste ensuite un tube de chlorure de calcium pesé avec soin
comme pour une analyse organique, et on chauffe le tube à com-
bustion de la manière ordinaire. Lorsque la combustion est termi-
née, on ferme au chalumeau l'exlrémilé ouverte du tube de chlo-
rure de calcium, et on attend que le tube à combustion se soit
complètement refroidi. On enlève alors le tube de chlorure de
calcium, et on le pèse, de même que le tube à combustion muni
de son bouchon. L'augmentation de poids du lube de chlorure
fournit le poids de l'humidité que renfermait lecuivre, ainsi que
celui de l'eau contenue dans le sel soumis à l'analyse, La perte
de poids que subit le tube à combustion fournit la quantité d'a-
zote contenu dans le sel, après correction faite pour l'oxygène
du tube, l'humidité du cuivre et l'eau que renfermait le sel.
Quant à l'oxygène contenu dans le tube à combustion, la cor-
rection s'établit d'une façon suffisamment exacte en défalquant le
CHIMIE. 351
■volume du cuivre de celui du lubo, en cherchant le poids de l'air
restant, cl en aduietlaut que la totalité de l'oxygène de cet air a
été absorbée par le cuivre. On trouve quolcpiefois de l'avantage
à placer un fragment d'asbeste entre le cuivre et le bouchon,
mais cette disposition nécessite une nouvelle correction. Sur deux
analyses faites par l'auteur d'après la méthode ci-dessus, la pre-
mière, un échantillon de nitrate de potasse pur, a fourni 13,86%
d'azote, la formule KO,NO^ correspondant à 43,86 % d'azote.
Dans la seconde, un échantillon de nitre du commerce a fourni
13,7 % d'azote; un fragment du môme échantillon analysé
par la méthode de Simpson , dans laquelle on détermine le
volume d'azote, a aussi fourni 13,7 %. L'analyse entiers,
telle que la décrit l'auteur, peut être faite en une heure et de-
mie par un seul opérateur. Il est facile de comprendre que celte
méthode soit applicable à tous les nitrates et nilrites inorganiques,
qu'ils soient hydratés ou anhydres, mais qu'elle ne peut être em-
ployée pour l'analyse des sels organiques ou ammoniacaux. Dans
l'analyse des nitrates ou nilrites inorganiques d'après la méthode
•de Simpson, il n'est pas nécessaire de se servir d'oxyde de mer-
cure pour empêcher la formation du deutoxyde d'azote : il suffit
pour cela de mêler le sel avec du cuivre métallique pur, ce qui
permet de réduire notablement les dimensions du tube à com-
bustion. L'auteur dit avoir trouvé de l'avantage à expulser l'air
du tube à combustion au moyen d'une petite pompe, avant que
de provoquer le dégagement de l'acide carbonique du carbonate
de manganèse. En remplissant itérativemenl le tube d'acide car-
bonique à mesure qu'on le pompe, il parvient à se débarrasser
complètement de l'air atmosphérique avant de procéder à la
combustion. Il recommande aussi d'étirer le tube au moyen de
la flamme d'une lampe à gaz de Bunsen, ayant remarqué qu'il est
difficile d'obtenir une fermeture suffisamment hermétique avec
un bouchon et un tube de caoutchouc.
S52 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
G. Lemoine. Recherches sur l'action du phosphore rouge sur
LE SOUFRE. (Comp. rend. Acad. des sciences, t. LVIII, p. 890.)
En variant les proportions de soufre et de phosphore rouge,
l'auleui' a obtenu deux composés P/i^S^etP/t.S^dont le premier
est nouveau.
Le sesquisulfurc de phosphore se produit, quel que soit l'excès
do phosphore rouge employé; il forme une substance jaune,
cristallisant de sa dissolution dans le sulfure de carbone, en
pi'ismes rhomboïdaux de 8i°30' . On peut le sublimera 260°, et
alors l'aspect de ses cristaux et leur action nulle sur la lumière
polarisée montrent qu'il est dimorphe. Ce sulfure fond à 142",
se volatilise entre 300° et 400°; il se dissout, surtout à chaud,
dans le sulfure de carbone et dans le chlorure de phosphore ;
l'alcool et l'élher le dissolvent, mais en le décomposant ; à froid,
l'air et l'eau sont sans action sur lui ; il s'enflamme au contact
de l'air quand la température devient voisine de 100"; le chlore
et les alcalis le décomposent, mais il se dissout intégralement
dans les sulfures de potassium et de sodium. M. D.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE.
Nouveaux documents relatifs a l'antiquité de l'homme '.
L'ancienneté de l'homme , appendice , par Sir Ch. Lyell :
L'homme fossile en France ; Paris, 18G4, 8°.
MM. J.-B. liaillière et fils viennent de réunir dans un volume
tous les docuents qui ont été publiés sur l'homme fossile depuis
l'apparition de l'ouvrage de Lyell, c'est-à-dire pendant l'espace
d'un an. Leur nombre et leur importance montrent avec quelle
rapidité la science a marciié. Ce volume contient :
1° La traduction d'un appendice publié par Sir Ch. Lyell lui-
* Voyez Bibl. uiiiv.. Archives, août cl septembre 18(33 et avril
18G4.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 353
même et destiné i\ compléter son ouvrage sur rtiiicieiuielé de
l'homme.
2° Une série tr.irlicles sur l'homme fossile en France, repro-
duction de mémoires ou notes présentés aux sociétés savantes ou
publiés par divers observateurs. Ces articles concernent l'homme
fossile de Moulin-Quignon et ceux de Chartres (Desnoyers), du
centre de la France (de Vitraye, Lartet, Christy), du Périgord
(Lartetet Christy), de l'Aveyron (Cazalis de Fondouce), de Bru-
niquel (Garigou, etc.), delà Haute-Garonne (Lartet), de l'Ariége
(Fontan, Garigou et Filhol), des Ilautes-Pyrénées (Alph. Milne-
Edwards, Garigou, etc.) et du Bas-Languedoc (Boutin, Gervais).
Découverte de nouveaux ossements humains à Moulin-Quignon.
— Nous extrayons du Journal l'Abbevillois, du 19 juillet 18G4,
l'importante communication qui suit. Elle nous paraît mettre fin
à toutes les incertitudes sur l'authenticité de la fameuse mâ-
choire.
« On n'a pas oublié la mâchoire humaine trouvée au Moulin-
Quignon, par M. Boucher de Perthes, en mars 1865, la discus-
sion internationale à laquelle elle a donné lieu, la réunion dans
nos murs des savants des deux pays et la décision célèbre qui a
déclaré l'authenticité de la mâchoire et , dès lors, la réalité si
contestée de la fossilité de l'homme.
«Nonobstant ce jugement qui n'avait été prononcé qu'après
une vérification scrupuleuse faite sur les lieux, il y eut encore
des dissidents. M. Boucher de Perthes, ne voulant pas qu'il res-
tât l'ombre d'un doute, continua ses recherches.
« Le chômage de la carrière, dont les travaux furent inter-
rompus de la fin de 1863 jusqu'en mai 1864, lui permit de
poursuivre celte étude sans intermédiaire. Les ouvriers ne fu-
rent donc pour rien dans ses nouvelles découvertes : tout y fut
vu en place et tiré du banc de sa main.
« Depuis longtemps il avait remarqué des débris osseux assez
ordinairement enfermés dans des agglomérations sableuses, et
354 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
qui échappaient ainsi aux regards des géologues et des terrassiers
eux-mêmes. Il les fit remarquer à ceux-ci , qui n'y purent
reconnaître des os, et les nommèrent des cailloux pourris. Les
anatomisles, à qui il les montra, en admettant que c'étaient bien
des débris organiques, les trouvèrent trop frustes ou trop détério-
rés pour être sûrement dénommés.
(.( Les choses en étaient là lors de la découverte de la mâchoire.
Elle confiiina M. dePerthesdans sa conviction que ces débris si
dédaignés avaient plus d'importance qu'on ne le pensait, etqu'eux
aussi étaient des restes humains.
« Avec la constance qu'on lui connaît, il continua donc à explo-
rer le banc de Moulin-Quignon, et, de juin 18G3 jusqu'à ce jour,
il y pratiqua plus de quarante fouilles.
€ De nombreux fragments d'ossements d'hommes et d'ani-
maux extraits par lui à 2, 5 et 4 mètres de la superficie dans
des terrains non remaniés et où n'existent ni éboulement,
ni fissure, rien enfin de ce que les géologues nomment puits,
furent le prix de ce long travail. Mais ce n'était pas assez qu'il
trouvât lui-même ces précieux restes, il était nécessaire pour
prévenir toutes dénégations, que d'autres en trouvassent comme
lui. Le 24 avril dernier, il pria donc M. Jules Dubois, médecin
de rilùlel-Dieu d'Abbeville, d'assister à l'une de ces fouilles. M.
Dubois s'empressa de se rendre à cette invitation.
•( Plusieurs fragments d'os roulés, trop petits pour.être définis,
furent d'abord déterrés à 2 mètres de la superficie dans la couche
jaune-brun. A 60 centimètres plus bas, M. Dubois vit en place
un os ayant 8 centimètres de long qui, débarrassé de sa gangue,
fut recoimu par lui pour un os sacrum humain.
«La fouille fut portée ensuite u l'autre extrémité de la carrière
où se monlraiL une couche de sable gris jaunâtre, d\[ sable aigre,
coupant la couche brune, couche si dure, qu'ici la main ne suf-
fisait plus, il fallut employer la pioche. Une dent humaine en
partie engagée dans sa gangue sableuse fut, par eux, vue en place
et extraite du banc par M. de Perthes, avec le silex auquel elle
était jointe.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 855
« Une autre fouille fui encore fnile le i" mai, par MM. de Per-
lliosèl Dubois. La couche ferrugineuse de droile leur fournil à 2
mèlres 25 centimèlres de profondeur, irois morceaux de crâne
très-endommagés, mais probablement humains. La couche grise
de gauche leur donna quelques antres os non encore déterminés,
et un fragment de dent humaine.
« Le 12 mai, M. Hersent-Duval, propriétaire de la carrière et
bien connu des géologues pour l'obligeance toute désintéressée
qu'il met à les laisser explorer son terrain, se trouvant sur les
lieux, désira assister à une fouille, et il put, lui aussi , voir en
place à 2 mètres 3 centimèli'es de profondeur et extraire de sa
main un fragment de crâne humain.
« Lel7, M. Martin, curé deSt-Gilles, ancien professeur de rhé-
torique et de géologie au séminaire de St-Piiquier, dont personne
ici n'ignore le haut savoir, et M. l'abbé Dergny, membre de la
Société d'émulation, s'adjoignirent à M. de Perthes pour opérer
une fouille. Elle fut couronnée d'un plein succès. Après s'être
assurés de l'étal normal du terrain ou de son non-remaniement,
et avoir examiné divers fragments qui s'étaient détachés du banc
avant leur arrivée, ils y virent en place et en retirèrent, sans in-
termédiaire d'ouvriers, un os qui, débarrassé de sa gangue, se
trouva être un crâne humain, lequel les frappa par l'étrange dé-
pression de la partie supérieure. Le bord de ce crâne, émoussé
par le frottement, démontre son antiquité, et ces messieurs ne
doutèrent pas qu'il ne fût là depuis l'origine du banc.
« Le lundi 9 juillet, une commission, composée de MM. Sau-
vage, adjoint du maire d'Abbeville, L. Trancart, propriétaire et
maire de Laviers, Auguste de Caïeu, avocat, Marcotte, bibliothé-
caire et conservateur du musée, Jules Dubois, déjà nommé, tous
membre de la Société d'émulation, opéra une fouille dont les ré-
sultats furent également concluants. Plusieurs fragments d'os
humnins furent vus en place et retirés par eux de leur gi-
sement.
« Une vérification plus solennelle encore se préparait. Le 16
356 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
de ce mois, la même commission se réunit de nouveau, en s'ad-
joignanl M. Buleux , ancien membre du conseil général de la
Somme, qui vient d'être décoré de la légion d'honneur pour ses
beaux travaux géologiques, M. de Mercey, géologue bien connu,
venu exprès de Paris, M. le baron de Vnricourt, chambellan du
roi de Bavière, venu d'Amiens, M. Girot, professeur de physique
et de géologie au collège d'Abbeville, M. du Villepoix, membrede
la Société d'émulation. Alexandre Catel, M. Oswald Dimpre, et
plusieurs autres personnes qui se réunirent spontanément à la
commission et dont nous regrettons de ne pas savoir les noms.
« Par cette réunion d'hommes, tous amis de la science et de la
vérité, une fouille fut encore pratiquée et poussée jusqu'à la craie ;
plusieurs os humains, dont l'un trouvésur la craie même, y furent
vus en place par la commission et recueillis par elle. Tous les
ossements, parmi lesquels se trouvent aussi des débris d'animaux,
seront l'objet d'une étude spéciale dont, à la demande de la com-
mission, s'occupe M. le docteur Jules Dubois.
« M. Boucher de Perthes, en poursuivant à Moulin-Quignon ses
découvertes anthropologiques, en fit une encore que les géologues
n'appréciei'onl pas moins : ce sont descoquilles marines très-rou-
lées et réduites pour la plupart à l'étal de petits galets blancs fort
ressemblants à ceux de silex pour lesquels on a pu les prendre.
Il les a trouvées dans les couches brune et grise de 1 mètre 50
cent, à 5 mètres de la superficie et mêlées avec les os. 11 pense
qu'en étudiant soigneusement les autres bancs de diluvium, no-
tamment ceux où l'on a découvert des silex taillés, on doit y trou-
ver aussi des débris humains, d'ailleurs assez difficiles à distin-
guer des silex bruts dont ils ont pris la couleur et presque la
forme par les parties de sable, de graviers et les petits cailloux
qui s'attachent à leurs anfractuosités et avec lesquels ils font
corps.
« P.-S. On nous apprend que parmi les os recueillis par M. de
Perthes, se trouvent deux fiagmenls d'une mâchoire supérieure,
et une mâchoire inférieure presque entière également humaine
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 357
el (lui, ilit-ou, se rapproche heaucoup, quant à la forme, de celle
du 28 mars 18G5 ; elle était à 4 mètres 30 cent, de profondeur
et à 22 mètres de la place où gisait cette dernière.
Découverte (fim homme fossile pithécoide, dans une caverne des
enviro7is de Gibraltar. Husk, The Reader, 23 juillet 1864. —
Les partisans des idées de Darwin, qui attribuent à l'homme
elau singe un aïeul commun , attendent avec impatience le mo-
ment où de nouvelles découvertes feront connaître ou un singe
plus anthropomorphe que ceux du monde actuel, ou un homme
plus pithécoide que les races vivantes, c'est-à-dire présentant des
caractères qui le rapprochent davantage du singe.
Ce résultat parait à M. le prof. Busk avoir été obtenu par la
découverte, à Gibraltar, de crânes encore plus aplatis que celui
du Néander-Thal. Nous donnons ci-dessous une traduction de la
lettre que ce savant géologue a écrite au rédacteur du journal
The Reader. Celui-ci pense que ces curieuses découvertes forment
la pièce de résistance dans le programme de la prochaine réunion
de l'Association britannique à Balli.
« Le 30 janvier dernier vous m'avez permis de publier la décou-
verte, à Gibraltar, d'une caverne, ou plutôt d'une série de ca-
vernes et de fissures sur Windmill Hill , par M. le capitaine
Brome, gouverneur de la prison militaire de la forteresse. J'a-
joutais que M. le capitaine Brome avait expédié quelque temps
avant une grande et riche collection de divers fragments animaux
et humains que nous étions occupés à étudier, M. le docteur
Falconer et moi.
« Dès lors nous avons reçu de M. Brome une seconde consigna-
lion très-considérable de fragments semblables provenant de la
même localité, le tout arrangé et étiqueté avec le plus grand
soin, comme l'avait été l'envoi précédent. Plus récemment en-
core, M. le capitaine Sayer nous a apporté des ossements humains
el autres venant d'un autre endroit, à environ deux cents pieds
plus bas que le plateau de "Windmill Ilill. Ces restes furent re-
Archives, T. XX. — AOÛH864. 23
358 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
cueillis, à ce que nous avons compris, il y a quelques années
par sir James Cochrane, dans une caverne Irès-profunde et jus-
qu'alors inexplorée, dont l'entrée se trouvait dans son jardin.
Nous avons encore reçu, ces derniers jours, des ossements hu-
mains, et, enlr'autres, d'envoi de M. Hrome : mais nous ne sa-
vons pas exactement la localité dont ils proviennent. Nous avons
aussi reçu de M. Mawe deux morceaux de brèches osseuses con-
tenant de nombreux fragmenis, parmi lesquels le plus important
est une grande portion du plastron d'une espèce de tortue. En-
fin M. le capitaine Douglas Galton nous a communiqué deux
grands fragments de brèche osseuse provenant de Camp-liay,
tout près de la baie de Rosia.
«Dans ma lettre précédente j'avais donné une liste provisoire
des principaux animaux dont les os s'étaient trouvés dans le pre-
mier envoi de M. Brome, et j'avais mentionné quelques particu-
larités remarquables dans plusieurs des ossements humains. Le
second envoi de M. Brome n'a pas présenté beaucoup d'espèces
autres que celles du premier, mais il a été foii utile en fournis-
sant les moyens de bien identifier la plupai'l d'entr'elles. Les
ossements humains se sont trouvés en grande quantité dans le
second comme dans le premier envoi, mais seulement à l'état de
fragments, surtout en ce qui regarde le crâne. Nous avons dans
ces deux collections environ 400 fragments de crâne, la plupart
très-petits et olTrant l'apparence d'une fracture très-ancienne.
(ïDe toute cette masse je n'ai réussi à recomposer que la moitié
du crâne d'un individu et de plus petites portions de trois ou
quatre autres crânes. Mais le plus grand spécitnen suffit pour
donner quelque idée du contour général et de la dimension du
crâne entier, et, étudié conjointement avec les autres et avec des
fragments d'os frontaux et maxillaii-es, il fournit un aperçu de
la conformation de la tète de quelques-uns des êtres humains qui
ont vécu sur le roc de Gibraltar. Une des conclusions que j'avais
été porté à adopter, c'est que du moins les mâchoires inférieures
ont dû appartenir à deux types distincts, et cette idée était con-
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE 359
fii-mée par le ("ail que d'autres os du s(|uelelle offroiil des carac-
tères dislinclifs remarquables.
« Parmi les os de la cuisse el de la jambe appartenant peut-
être à 55 ou 5(3 individus dilTérents , il y en a d'assez singu-
liers, on peut dire d'assez monstrueux dans leur forme pour
avoir excité l etonneinent de tous les naturalistes qui les ont vus.
Malgré toutes nos recliercbes , nous n'avons jamais aperçu ou
entendu parler d'os semblables dans les collections de ce pays-ci.
A Paris, grâce à l'obligeance de M. Pruner-Rey et de M. Lartet,
M. le docteur Falconer a obtenu, dans le but de les comparer,
des ossements d'Algérie et un os venant de Laugerie dans la vallée-
de la Vézère, ({ui s'approchent du même type.
« Dans ces circonstances toute addition à nos matériaux anthro-
pologiques de Gibraltar devait être pour nous de la plus haute
importance. Le ciàne humain apporté pai' le capitaine Sayer
de la caverne inférieure ou caverne de sir J. Cochrane a été
pour nous une bonne acquisition. H est heureusement dans un
état de parfaite conservation, sauf en ce que la mâchoire infé-
rieure appartient à un autre individu, ce qui ne nous permet pas
de déterminer le caractère de cet os important. Le crâne lui-
même, comme la plupart des os qui l'accompagnent, était in-
crusté dans une masse stalagmilique grise et très-dure de plu-
sieurs pouces d'épaisseur en quelques endroits, et résultant évi-
demment d'un dépôt très-lent et très-ancien. Cette matière une
fois enlevée, les os ont paru aussi frais et bien conservés que s'ils
avaient été soigneusement macérés et nettoyés. Le ciàne est
pt'tit, à forme arrondie et symétrique : nous ne l'avons pas en-
core suflîsaunnent étudié pour que nous puissions formuler une
opinion sur ses affinités les plus probables. 11 offre ceci de très-
intéressant, c'est qu'il est associé avec plusieurs os de la jambe
offrant une forme comprimée très-remarquable à laquelle nous
avons déjà fait allusion el parmi lesquels il y en a un qui, par la
condition de l'os lui-même et la pai'faile similitude de l'incrusta-
tion calcaire qui le recouvre, appartient probablement au même
360 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
individu que le crâne. Ceci nous fournirait une donnée sur la
conformation du crâne de la race plaiycnémiqne [ou à tibia tran-
chant), ce qui serait fort intéressant.
« L'addition U plus importante que nous ayons reçue aux osse-
ments humains de Gibraltar s'est trouvée dans le dernier envoi
de mon ami M. Brome. Cette collection contient, outre plusieurs
os de quadrupèdes, la plus grande portion d'un crâne humain el
une mâchoire inférieure d'un autre individu. Ce crâne ressem-
ble dans tous ses points importants au fameux ci'âne du Néander-
Ihal, mais, à beaucoup d'égards, il offre un bien plus haut
inlérèt, en ce qu'il a conservé la région occipitale entière, y
compris le bord postérieur du foramcn magnum , une grande
partie de la base , un os temporal entier ( donnant ainsi la
position précise du conduit auditif) , et enfin presque toute
la face , y compris la mâchoire supérieure , avec la plupart
des dents qui sont considérablement usées et d'une manière assez
curieuse. Comme ces portions manquent sur le crâne du Néan-
derlhal , dont ce crâne-ci semble être à d'autres égards la
contre-partie, on ne saurait estimer trop haut la valeur de cette
découverte pour l'étude de l'homme ancien ; elle ajoule aussi
énormément à l'intérêt scientifique du spécimen du Néanderihal,
en montrant que ce spécimen ne représente pas, comme quel-
(jues-uns l'ont cru, une simple particularité individuelle, mais
qu'il offre peut-être les traits caractéristiques d'une race qui s'est
étendue du Rhin jusqu'aux Colonnes d'Hercule ; car, comn)e
qu'il en soit de la découverte au bord de la Dussel . M. le prof,
Mayer n'admettra guère que quelque cosaque rachitique, engagé
dans la campagne de 1814, ait pu se glisser dans une fissure
fermée du roc de Gibraltar.
«Conjme ce crâne va, je l'espère, être prochainement décrit et
figuré, je n'entrerai pas maintenant dans plus de détails ; mais
j'ajouterai qu'à plusieurs égards, et peut-être précisément parce
qu'il est plus complet, il présente des caractères /ji//iccoiî'dfs plus
marqués encore que le spécimen du Néanderthal, et que d'après
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 861
l'étal minéral de la matière osseuse et, à part môme du carac-
tère intrinsèque de sa forme, il ne peut y avoir aucun doute sur
son énoi'me antiquité. Les autres ossements (|ui l'actompaijfnenl
et qui proviennent de la même localité, ne sont pas, il est vrai,
«eux d'espèces éteintes, mais ils appartiennent à une espèce de bou-
quetin dont les restes sont Irès-abondanls sur le roc dans les
brèches les plus anciennes. Or, ces brèches contiennent une ou
peut-être deux espèces éteintes de rhinocéros et celles de plu-
sieurs autres animaux qui sont éteints pour ce qui regarde l'Eu-
rope.
«Il me sera permis de profiter de celte occasion pour annoncer
qu'ayant à peu près terminé l'élude et la détermination des es-
pèces des grandes collections de Windmill Hill, nous comptons,
si possible, en communiquer les résultats principaux à la pro-
chaine réunion de l'xVssociation britannique. On pourra alors
juger de la grande valeur de ces collections, non-seulement au
point de vue anthropologique, mais aussi à celui de la distribu-
tion et des affmilés de l'ancienne faune du sud de l'Europe,
« J'ajouterai seulement que si quelqu'un est en possession de
morceaux de brèches osseuses ou de fragments retirés des ca-
vernes ou des fissures de Gibraltar, non encore publiés, ce nous
serait très-utile d'en avoir connaissance et d'avoir la faculté de
les examiner. Nous avons l'intention d'aller prochainement à
Gibraltar pour réunir autant que possible tous les éléments de
celle importante élude et pour examiner en place les conditions
dans lesquelles se trouvent les différentes classes de fossiles des
cavernes. Geo. Busk. »
16 juillet 1864.
362 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
WiLUELM HlS el LUDWIG UUTIMEYER. CrANIA HeLVETICA. Sa.MM-
LUNG SCHWEIZERISCHER SciI^DELFORMEN. Bast'l Ulld Getlf, 18G4-.
1 vol. iii-4" avec allas de 82 planches doubles. — L. lluTi-
MEYER. Die Beyœlkerung , elc. De la population des Alpes
(Jahrbuchdcs Schweizer' Alpendabs, 1864). — A. Ecker. Crania
Germanie meridionalis occidentalis, in-4''. Freyburg, 1863.
— Carl Vogt. Leçons sur l'homme, sa place dans la créa-
tion et l'histoire de la TEnuE (Vorlesmigen iiherden Mcnschen,
seine Stellung in der Schœpfung und in der Geschichle der Erde.
2 vol. in-8°. Giesseii, 1865).
De tous côtés surgissent des travaux relatifs à la forme du crâne
humain. Dos observateurs nombreux el exacts mesurent micro-
métriquemenl, poui' ainsi dire, et dans tous les sens les crânes
des divers pays el de diverses époques. Retzius, Morlon, Niisson,
Sleenslrup, Baer, ont ouvert la marche el l'on s'est précipité en
foule sur leurs traces. Ces nombreuses recherches ont déjà con-^
duit à plus d'un résultat intéressant. Il esl cependant encore per-
mis (le douter qu'on ne se soit point exagéré la portée ethnogra-
phique el physiologique de ce développement récent de la cranio-
logie. C'est ce que l'avenir démontrera.
Quoi qu'il en soit, les ouvrages dont les titres précèdent ont
droit tout spécialemcnl â noire attention, soit parce qu'il.s sont
éclos près de nous, soit parce que trois d'entre eux, tout au moins,
onl pour objet l'étude des formes de crâne dans les pays qui nous
avoisinent. Le plus important a pour auteur M. Ilis, mais les
observations dont il rend compte ont été faites av'ec la collabo-
ration de M. Rulimeyer. Ces deux savants ont étudié surtout ces
musées anthropologiques fort riches que recèlent certains cantons
calholi(iues sous le nom modeste d'ossuaires et dont l'accès avait
été jusqu'ici fermé aux adeptes de la science. Les collections can-
tonales et particulières leur ont fourni en outre d'amples maté-
riaux.
Le résultat de la comparaison de tous ces crânes a été la dis-
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 363
tinclion de quali e lypos auxquels M. Ilis doiino, d'après les lieux où
ils onl été trouvés en plus t;r;uide abondance, les noms de type de
Sion, type de Hohboriï, type de Bel-air et type de Dissenlis. [.es
trois premiers sont dolichocéphales, mais à des degrés très-divers.
Le type de Ilohberg est le plus décidément dolichocéphale, tandis
que relui de Bel-air et celui de Sion se rapprochent plus de la mi-
socéphalie. Quant aux crânes de Dissentis, ils sont entièrement
brachycéphalcs.
Les crânes de Dissenlis, que M. Bûtimeyer appelle aussi crânes
grisons, sont répandus dans toute la Suisse, depuis l'extrême orient
jusqu'à Genève et à Bàle. Dans plus de vingt ossuaires dos Gri-
sons, d'Ui'i, d'Unterwald, de Luceine, de Soleure et du Jura
français, ils forment près de 80 pour cent de la totalité des crâ-
nes. C'est du reste à ce type qu'appartient la majorité de la popu-
lation actuelle de la Suisse. Cependant ses localités classiques
paraissent être, outre certaines vallées des Grisons, le canton de
Soleure, le champ de bataille de Dornach, l'Emmenthal bernois
et le Pays-d'Enhaut vaudois. Cette forme de crâne est aussi ré-
pandue dans toute l'Allemagne méridionale, et comme elle appar-
tient généralement à l'époque l'écenle, on est tenté de l'attribuer
à la race germani(jue. Il est vrai que Beizius, se basant surtout
sur l'étude des Allemands du nord, considérait la race germaine
comme dodichocéphale, mais celle opinion a déjà été ébranlée
par M. Welcker, et il est possible que les Germains, à l'époque
de leur invasion en Suisse, ne formassent déjà plus une seule
unité ethnologique. Dans ce cas, les crânes de Dissentis appar-
tiendraient plus spécialement à la branche allémanique. La col-
lection de M. Troyon renferme cependant deux crânes de Dissenlis
appailenant à une époque beaucoup plus ancienne, puisqu'ils pro-
viennent des habitations lacustres du lac de Bienne. Celte cir-
constance, rapprochée de la fréquence du type de Dissenlis dans
la Suisse romande, conduit M. Ilis à supposer qu'il existait déjà
une race brachycéphale en Suisse avant l'invasion cellique.
Les crânes de Dissentis ont une forme presque cubique que,
364 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
dans certains cas, grâce à l 'élévation du Iront et de l'occiput, on
pourrait taxer de forme de tour. Les crânes de Hohberg ont une
forme tout opposée, celle d'un ovale allongé avec l'occiput pointu
et saillant, tandis que la région temporale est comprimée. 51. Rii-
timeyer remarque qu'on pourrait appeler ces crânes ceux des
Huns, car on les trouve principalement dans les localités connues
sous le nom de tombeaux des Huns. Toutefois ces tombeaux ap-
partiennent à l'époque romaine du P"" au V™* siècle, et comme la
forme de ces crânes coïncide assez bien avec celle des vrais Ro-
mains, on doit sans doute les considérer comme des crânes ro-
mains '. Dans les tombeaux récents et à l'époque actuelle ce type
paraît manquera l'état de pureté.
La troisième forme de crânes que M, His appelle le type de
Sion et M. Riitimeyer le type helvétique, paraît avoir été répan-
due en Suisse longtemps avant l'invasion romaine. C'est la forme
que présentent presque tous les crânes trouvés jusqu'ici dans les
habitations lacustres, même de l'époque de la pierre. Par son
développement moyen, cette forme l'emporte sur les deux précé-
dentes, parce qu'elle réunit une grande longueur avec une région
occipitale fort large. Du reste, ces crânes n'appartiennent point
exclusivement à la période des habitations lacustres, mais on les
retrouve çà et là dans les tombeaux de toutes les époques, jusque
dans les ossuaires actuels, principalement dans les petits cantons
et le canton de Soleure.
Enfin la quatrième forme, celle du type de Bel-air, offre peut-
être un intérêt moindre, en ce sens qu'elle est relativement rare.
On n'en a trouvé jusqu'ici que 5 ou 6 exemples provenant de
' M. Vogt figure un crâne très-dolifliocéphale et à arcades sour-
oiliaires très-saillantes qu'il rapporte à ce type. Ce crâne singulier
serait dans tous les cas d'une forme un peu dégradée, puisque M. Vogt
n'hésite pas à le comparera ces crânes sémi-pithécoides d'Engis et du
Néanderthal, dont on a fait tant de bruit. C'est aux caractères d'in-
fériorité incontestable de ce crâne isolé que le type d'Holibi.Tg doit
d'avoir été attribué par M. Vogt dans un moment de jovialité aux
missionnaires qui introduisirent le christianisme d'Irlande en Suisse.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 305
tombeaux du V'' au IX*^ siècle ilans la pailii- huri;uiule de lu
Suisse. Peut-être cependant son inipoi'lance esl-elltî plus t^rande
(|u'elle ne semble au picniier abord, s'il est vrai, cumme M. Mis
croit l'avoir remarqué, que cette tête bui'gonde soit encore au-
jourd'hui répandue chez les patriciens vaudois.
L'ouvrage de M. Vogt n'a point pour but exclusif, comme ceux
<le MM. His, Hiilimeyer et Escher, de faire comiaître des obser-
vations propres et enlièremenl nouvelles. C'est plutôt un résumé
coordonné et critique des nombreux travaux faits durant ces der-
nières années sur l'anthropologie au point de vue surtout de
l'histoire naturelle et de l'origine de l'hounne. C'est en langue
allemande le pendant de l'ouvrage anglais de M. Huxley sur la
place de l'homme dans la nature, seulement l'œuvre de M. Vogt
comprend des points de vue plus nombreux et plus variés. Il n'est
pas possible d'analyser ici un ouvrage de celte nature; ce serait
d'ailleurs dommage de le dépouiller de sa verve humoristique.
Nous nous contenterons d'indiquer le résultai auquel l'iiuteur ar-
rive en ce qui concerne les origines humaines. Ce résultat semble,
en effet, le seul vraisemblable dans l'état actuel de la science.
L'élude des races humaines dans leur étal acluel el dans la
série des temps, soil historiques, soit préhistoriques, nous mon-
tre toujours la famille humaine divisée en races distinctes. Ces
races semblent même avoir été plus tranchées encore à une épo-
que plus ancienne qu'elles ne le sont aujourd'hui. 11 ne peut y
avoir, en effet, de caractères craniologiques plus opposés que ceux
des anciens hommes troglodytes de la Belgique et de la Prusse
rhénane et ceux des pseudo-lapons de l'âge de pierre en Dane-
mark. Tout semble indi(|uer que l'avenir nous réserve aussi en
Amérique el en Asie la découverte de types antiiiues bien diiïé-
renls de leurs contemporains d'Euiope. Rien, au contraire, ne
permet d'espérer qu'on trouve un jour une forme intermédiaire
unique entre l'homme el les quadrumanes. L'union généalogique
entre l'homme el le groupe pithécoïde est cependant aujourd'hui
la seule solution vraisemblable de la question des origines humai-
366 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
lies au point de vue des sciences naturelles. Mais celle solution
n'implique point la conséquence que certaines personnes ont
faussement lirée de la théorie Darwin ou en général delà théorie
de la modification graduelle des espèces, savoir que tous les hom-
mes descendraient d'un couple commun. Celte prétendue consé-
quence répugne au contraire à l'esprit actuel des sciences natu-
relles. Les différentes races humaines remontent vers l'ordre des
quadrumanes en lignes parallèles et non en lignes convergentes.
Il est pi-obable que la géologie nous fournira un jour dans les
couches tertiaires ou secondaires des types intermédiaires entre
difîéienfes races humaines et différentes espèces ou peut-être
même différents genres de singes-
Ce point de vue que M. Vogl défend avec habileté mérite d'être
rapproché des résultais auxquels M. Graliolet a été conduit dans
son élnde du système nerveux des singes anthropomorphes. Ce
rapprochement est d'aulant plus intéressant que M. Graliolet ne
paraît pas pencher jusqu'ici vers le Darwinisme. Les trois princi
paux singes anthropomorphes, le gorille, le chimpanzé et l'orang
sont tous à peu près également proches parents de l'homme dont
ils se distinguent chacun par des caractères spéciaux. Toutefois,
d'après M. Graliolet, ces trois singes sont assez profondément dif-
férents les uns des autres, surtout au point de vue du système
nerveux, el appartiennent à trois séries distinctes : le gorille
forme le sommet de la série des mandrills, le chimpanzé le som-
met de la série des macaques, el l'orang le sommet de la série
des gibbons. Si ces trois séries, remarque M. Vogt, s'élevaient
chacune jusqu'à un terme supérieur, elles produiraient trois races
humaines distinctes dont deux dolichocéphales, issues du gorille
et du chimpanzé, et une brachycéphale, issue de l'orang. La lace
descendant du gorille sei'ait vraisemblablement caractérisée par
le développement des dents et du thorax, celle provenant de l'o-
rang par des bras long»; et des cheveux blonds ou rouges, et celle
issue du chimpanzé par une peau noire, des os faibles el des
mâchoires moins massives.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 367
Il ne s'iigil, (lu reste, là (jiie d'un exemple, c;ir l'auteur no
veut |ioinl prétendre que les races liuinaines descendent directe-
ment des trois sinijes en question. La descendance t,'énéalogi(|ue
des races humaines pourrait, en elTet, fort bien se poursuivre par
des races humaines pilhécoïdeset des singes anthropomorphes, non
encore découverts à letat fossile, en laissant de côté les orangs,
les chinqianzés et les gorilles.
A. Kœllikeii. Sur lathéorfe Darwin. (Zeitschrift fiirwisseu-
scliafiliche Zoologie. Tome XIV, 1864, p. 174).
Il est intéressant de voir la grande majorité des naturalistes
éminents de nos jours se ranger peu à peu, sinon à la théorie de
M.Daiwin, du moins au principe de la transformation graduelle
des espèces. M. Kœllikeiesl précisément un de ceux qui, rejetant
la théoriede M. Darwin, reconnaissent néanmoins que ce savantest
dît côté de la vérité. Obligé de se prononcer pour la production
des espèces, ou bien par génération spontanée soit génération
primaire, ou bien par génération secondaire, c'est-à-dire par
voie de génération par les espèces existant précédemment, M. Kœl-
liker choisit la seconde alternative. 11 est d'accord en cela avec
Lamark et avec M. Darwin, mais il ne peut consentir à accorder
avec ce dernier un rôle prédominant à l'élection nalui elle. L'ob-
jection principale faite par M. Kœilikpr à la théorie de l'élection,
c'est qu'elle est essentiellement téléolo^nque. En effet, dans la
théorie du savant anglais, les variétés utiles à l'espèce ont seules
chance de se perpétuer et de supplanter les autres M. Kœl-
likeradonc été poussé naturellement à chercher quelque chose
pour mettre à la place de la théorie du « lion malade, » comme
M. Huxley a|ipelle M. Darwin. C'est ainsi qu'il est arrivé à sa
théorie de la génération hétérogène.
La pensée fondamentale de celte nouvelle hypothèse sur l'oii-
gine des espèces, c'est que sous l'influence d'une loi naturelle, les
êtres peuvent dans de certaines circonstances en engendrer d'au-
r368 BULLETIN SCIENTIQUE.
1res dilTéi'eiits au puinl de, vue de l'espèce, du genre, de l'ordre
ou même de la classe. Cela pourrait avoir lieu de deux manières.
D'abord des œufs fécondés pourraienldans de certaines circons-
tances se développer au delà de la noiine et donner ainsi nais-
sance à des formes d'organisation supérieure , puis une produc-
ti(«n d'organismes nouveaux pourrait aussi avoir lieu par voiede
parlliéiiogénèse.
L'histoire naluieile nous fait connaître certains phénomènes
qui doivent empêcher de rejeter d'emblée celte hypothèse. Ces
phénomènes sont surtout ceux de la génération allei'nanle. Les
hydrozoaires, par exemple, nous présentent trois types distincts,
celui des polypes hydraires, celui des méduses craspédotes et ce-
lui des méduses acraspédoles, types indépendants les uns des au-
tres dans certains genres et certaines espèces, mais intimement
li^s par voie génésique dans d'autres espèces. C'est ainsi que
l'hydre de Trembley reproduit toujours des hydres secnblables,
soit par œufs, soi; par bourgeons, tandis que VhijiJra tuba n'est
que le stade de scyphistome dans le développement de certaines
inéduses acraspédotes qu'elle engendre par boui'gconnement.
Certains cnmpanularidés, sertularidésel tubularidés se multiplient
par des œufs engendrés par des individus hydroïdes bien diffé-
rents des méduses. Chez d'autres espèces de ces mêmes groupes,
les individus reproducteurs ressemblent déjà à dos méduses ; chez
d'autres enfin les polypes hydroïdes engendrent par bourgeonne-
ment de véritables méduses acraspédotes, destinées à produire des
œufs qui donneront naissance à de nouveaux hydroïdes. Enfin, de
même (|u'il y a des polypes hydroïdes qui n'engendrent que des
hydroïdes semblables à eux-mêmes , il existe aussi des méduses
qui n'engendrent que des méduses. Si l'on passe en revue toute la
séi-ie de ces faits, on peut se demander s'il ne s'est pas passé et
s'il ne se passe pas encore là une création d'espèces nouvelles par
voie de génération hétérogène de telle sorte que les polypes hy-
droïdes engendrent des méduses.
M. Kœiliker se demande aussi si les larves bilatérales des échi-
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. .^69
nodermes ne se soiil p;is reproduites une l'ois UMi(in('meiil sous
la forme de larves, sans engendier dans leur intérieur de bour-
geons radiaires. Une question analogue se présente encore plus
naturellement pour des nourrices de trématodesqui sont suscep-
tibles de reproduire des nourrices toutes semblables avant d'en-
gendi'cr descercaires.
Quant à l'Iiypotlièse que dans certaines circonstances l'œuf
d'un animal puisse subir en quelque sorte un excès de développe-
ment et donner ainsi naissance à une forme supérieure, elle semble
trouver une confirmation dans le fait que certaines formes infé-
rieures sont souvent presque identiques au jeune âge de formes
plus élevées. Un pérennibrancbeesi, par exemple, très-semblable
à la larve d'un triton, et le triton lui-même à la larve d'un ba-
tracien anoure.
Cette Ibcorie de M. Kœiliker, bien que formulée peut-être pour
la première fois d'une manière positive, n'est certainement point
nouvelle pour une foulede naturalistes. Les découvertes des vingt
dernières années sur le terrain de la génération alternante ont
amené bien des naturalistes à laisser errer leur imagination dans
celte direction. Lorsque Johannes Millier eut découvert VEntoeoncha
mirabilis âaus l'intérieur de la synapte digilée, il hésita pendant
longtemps sur la portée de celte observation et nous nous souve-
nons de l'avoir entendu se demander à haute voix s'il n'avait pas
là sous les yeux un exemple du procédé que suit la nature pour
produire des espèces nouvelles. Il ne s'arrêta pas longtemps, il
est vrai, à celte manière de voir, car il admit avec raison, selon
toute vraisemblance, qu'il s'agissait d'un cas de parasitisme.
Néanmoins l'idée que la nature pouvait produire dans certaines
circonstances des espèces nouvelles par une voie analogue aux
phénomènes de la génération alternante ne s'effaça jamais de .son
esprit. Et lorsqueM. Edwards emprisonnait dos larves de triions
dans une cage au fond de la Seine pour leur voir conserver leurs
branchies pendant plusieurs années, n'étail-il pas mû, d'une ma-
nière inconsciente peut-être, par l'idée que les circonstances ex-
370 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
lérieures peuvent transformer un pérennibranche en batracien
sans branchies ou vice-versa.
Pour ce qui nous concerne, nous reconnaissons pleinement
l'importance qu'il faut accorder aux questions soulevées par
M. Kœlliker dans le débat sur l'origine des espèces ; mais nous
ne pensons pas que personne songe sérieusement à opposer sa
théorie à celle de M. Darwin ou réciproquement. L'une, en effet,
n'exclut point l'autre et il est probable que M. Darwin exploite
déjà beaucoup des faits cités par M. Kœlliker de la même ma-
nière que ce dernier, sans renoncer pour cela à sa théorie. L'é-
lection naturelle et l'iiétéi'ogcnie, dans le sens que M. Kœlliker
donne à ce mot, sont deux des fadeurs, sans doute nombreux, de
la production des espèces.
Le reproche de léléologie adressé par M. Kœlliker à la théorie
Darwin nous touche peu. L'aversion instinctive de la plupart des na-
turalistes cojilre les doctrines léléologiques provient de ce que la
téléologie ordinaire introduit un élémentsurnalurel dans l'étude
rationnellede la nature, ce qui est une contradictto in adjecto. Mais
la téléologie Darwinienne n'est point dans ce cas; c'est une téléo-
logie nécessaire et à ce point de vue elle n'est point en opposition
avec les exigences de la science. Comme M. Darwin l'a fort bien
démontré, ce sont forcément les variétés présentant les particu-
larités organiques les plus propres à assurer leur existence, c'est-
à-dire les plus utiles, (jui l'emportent dans le combat de la vie.
Prof. Reuss, Entwurf, etc. Esquisse d'une cl.\ssific.\tion des
FOR.\MiNiFÈRES. [SUzungsber. der K. K. Acad. d. Wiss. zu
Wien. Oci. îRGl). — Prof. Max Schultze, Polytrema mi-
NiACEUM*, UN POLYTH.VLAME. {Archh f. Naturgeschichte, 1863,
p. 81, et Annnls and Mag. natund of hniorg. Dec. 1863,
p. 409).
Nous avons rendu compte, dans ces Archives^ de la nouvelle
classification proposée pir .M. Carj)enter pour les Foraminifères.
Il est intéressant de voir cette cla.ssifîcalion, si différente de celle
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉOiNTOLOGIE. 371
jusqu'ici en vigueur, recevoir l'approi)atioii des aulorilés les plus
compélenles. La même division des Foraminifèiesen deux ordres,
d'après la présence ou l'absence de poics dans la coquille, a
été proposée par M. Reuss à peu près en même temps que par
M. Carpenler , ou même un peu avant. Ces deux ordres re-
çoivent aussi l'approbation coinplète de M. Schultze. Ils parais-
sent donc être fort naturels, du moins aussi naturels que peut
l'être une coupe systématique, ([ui, presque toujours, présente
des difficultés d'application dans les détails. C'est ainsi (|ue le
genre Cornuspira , tel qu'il était compris jusqu'ici, renfermait,
comme M. Schullze le remarque, une espèce à coquille brune,
ti-anslucide et imperforée, et une autre à coquille byalineet per-
forée. Grâce à cette circonstance, ces deux espèces, du reste assez
semblables, se trouvent maintenant réparties dans deux ordres
dilïérents.
Parmi les Foraminifères imperforés, M. Reuss distingue deux
groupes, ceux à coquille siliceuse (sablonneuse) et ceux à co-
quille compacte comme de la porcelaine. Pai'mi les Foramini-
fèies perforés il en distingue trois : ceux à coquille hyaline fine-
ment poreuse, ceux à coquille calcaire à pores diversement
inégaux, et enfin ceux dont les coquilles calcaires sont parcou-
rues par un système ramifié de canaux.
Sous le nom de Polijtrema corallina, Risso a décrit un petit
organisme méditerranéen dont l'apparence est très-voisine de
celle des Millépores , tellement que Linné l'avait décrit sous le
nom de Mlllepora mmincea. Depuis loi's MM. Carpenter, Gray,
Krolm, Schultze ont reconnu dans les Polytrèmes de véritables
Polylhalamesque le dernier de ces auteurs considère comme fort
voisins de son genre Acervulina. Soit M. Krohn, soit M. Schultze
furent frappés de l'existence dans les loges de ce Polytrème, de
spicules siliceux très-semblables à ceux des éponges et faisant
saillie par les petits orifices de la coquille. Cette découverte de-
vait être rapprochée tout naturellement de celle de M. Gray
qui a décrit des spicules semblables chez deux genres de Fo-
372 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
raminifères : Carpenteiia et Dnjardm'in. M. Gray coDsiclùre ces
deux genres comme des formes intermédiaires entre les Fora-
minifères et les Spongiaires, et M. Carpenter se range à cette
manière de voir.
Les Polylrèmes doivent-ils anssi être considérés comme des
organismes intermédiaires entre les Polythalames et les éponges?
C'est une question que M. Schullze s'est posée et qu'il a résolue
après une étude approfondie, par la négative. Il montre que les
Polytrèmes ne sont point, comme on pourrait le croire, des
éponges à squelette calcaire réticulé, mais bien de vrais Polylha-
lames. Dans ce cas les spicules siliceux peuvent ou bien avoir
pénétré accidentellement dans le corps du Rhizopode, ou bien
avoir été enveloppés par lui avec des substances nutritives, ou
bien enfin appartenir à une éponge parasite. Par des arguments
qui paraissent sans réplique, M. Schultze montre que les spicules
appartiennent à une Clione, c'est-à-dire une éponge parasite.
Cela explique du reste pourquoi on rencontre des Polytrèmes
entièrement vides de spicules, et pourquoi ceux-ci, lorsqu'ils
sont présents, ne remplissent que les chambres les plus superfi-
cielles du Polylhalame.
Ce fait une fois établi, M. Schultze a dû tout naturellement
se demander si les genres Carpenteria et Dujardviia n'avaient
pas été établis pour des Foraminifères infestés par des éponges,
et sa réponse a été affirmative. M. Carpenter s'était déjà posé
la même question, mais il l'avait résolue en sens inverse. Il s'ap-
puyait sur ce que la matière organique des chambres des Car-
penteria est beaucoup trop dense pour appartenir à un Rhizo-
pode. En cela il était dans l'erreur, car M. Schullze, autoiité
de premier ordre pour ce qui concerne les parlies molles des
Polylhalames, déclare ces pai'ties plus denses que le tissu des
éponges.
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 373
G. Valentin. Beitr/EGe, etc. Note sur le sommeil hibernant
DES marmottes [Moksckott's Untersiichïingen zur Nalurlehre.
Band IX).
Ce travail est le douzième de la série consacrée par M. Valentin
à l'élude de l'hibernation des marmotles. Il renferme essenlicllc-
menl le récit d'expériences faites à l'aide d'un appareil thermo-
électrique très-délicat, le thermo-multiplicateur. Cet instrument
a permis à l'auteur de constater une différence de température
en faveur de l'avant-train comparé à l'arrière-train, et de recon-
naître que quelques mouvements respiratoires et quelques batte-
ments de plus chez l'animal engourdi suffisent pour élever d'une
quantité appréciable la température des muscles de la cuisse. Si
l'on réfléchit que la section des muscles, chez une marmotte com-
plètement engourdie, n'entraîne au premier abord aucune hémor-
ragie, on sera disposé à attribuer l'abaissement de la tempéra-
ture musculaire dans la région postérieure du corps à l'abseiice
de la circulation.
De même que chez les grenouilles, l'élévation de la tempéra-
ture résultant de la contraction des muscles se laisse démontrer
chez les niarmottes engourdies par voie thermo-électrique. La
télanisation des muscles cervicaux pendant deux à cinq secondes
suffit pour produire une élévation notable dans la température de
l'oreille. Déjà un simple mouvement réflexe de l'animal endormi
produit une élévation de température accusée par l'aiguille du
Ihermo-mulliplicalcur. L'élévation de température résultant de
l'irritation des nerfs est tout aussi appréciable lorsque cette irri-
tation est mécanique que lorsqu'elle est électrique. Nous renvoyons
à l'original pour les autres résultats intéressants dont plusieurs
diffèrent, du reste, peu de ceux fournis par l'animal à l'état de
veille.
Archives T. XX. — Août 1864. 24
374 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
BOTANIQUE.
Edouard Morren. Détermination du nombre des stomates
CHEZ quelques VÉGÉTAUX INDIGÈNES OU CULTIVÉS EN BELGIQUE
(Bull. Acad. roij. de Belgique, 1864).
Les botanistes se sont contentés longtemps de la notion gé-
nérale, mais peu précise, que les stomates abondent ordinai-
rement du côté inférieur des feuilles et sont rai-es ou manquent
complètement du côté supérieur. On savait aussi qu'ils sont plus
nombreux sur les feuilles minces de la plupart des plantes quQ sur
les feuilles charnues des plantes grasses. Graduellement les faits
ont été mieux connus, mieux précisés. MM. Lindley, Thomson,
Kroker et autres naturalistes ont indiqué, pour plusieurs espèces,
le nombre moyen des stomates, de chaque côté de la feuille,
dans une étendue déterminée. On a été surpris de voir que les
feuilles du lilas, par exemple, ont 160,000 stomates par pouce
carré du côté inférieur, aucun du côté supérieur, tandis que la
vigne en a 15,600 du côté inférieur et point du côté supérieur,
et le gui 200 seulement de chaque côté, pour la même étendue
d'un pouce carré.
M. Ed. Morren a recueilli d'abord, dans les ouvrages, la liste
de 50^ espèces où divers auteurs avaient constaté les nombres.
Il a fait ensuite des observations sur 38 espèces , communes
dans la campagne ou dans les jardins, en ayant soin de répéter
plusieurs fois l'observation pour chaque espèce et en déduisant
les nervures de l'estimation des surfaces, puisque les stomates se
trouvent seulement hors des nervures. Les chiffres sont donnés
pour chaque côté des feuilles en millimètres carrés de surface
moyenne. Les plantes qui ont offert sur deux millimèires carrés,
l'un pris du côté supérieur, l'autre du côté inférieur de la
feuille, moins de 100 stomates (de 67 à 91) sont les suivantes :
avoine, bouleau , froment, seringat (Philadeiphiis), seigle, poi-
rier. Celles qui en ont présenté de 2 à 500 sont les suivantes :
BOTANIQUE. 375
cerisier, lilas, abricolier, peuplier blanc, lièlre, peu[)lier de la
Caroline, pommier, prunier, houblon, pomme de lerre^ noyer.
Les feuilles de chêne el de soleil {Ileliantlius) en ont 345 et 57*J ;
celles de trèfle 342. Ces deux dernières feuilles ont seulement
^3 de stomates de moins du coté supérieur de la feuille que du
côté inférieur. L'avoine, le froment, le seigle en ont un peu plus
du côté supérieur que de l'autre , ce qui est en rapport avec
leur disposition verticale ou tordue relativement à l'horizon.
Sur les 58 espèces observées, 26 n'ont aucun stomate à la face
supérieure.
L'apparence des feuilles, surtout leur degré de rigidité, ne
peuvent pas faire présumer le nombre des stomates. En effet , la
vigne et le houx, le chêne et le soleil, le seigle et le poirier,
etc., se trouvent avoir les mêmes quantités de stomates par
millimètre carré moyen, tandis que le poirier et le pommier, le
pêcher et le prunier, le laurier-cerise et le noyer, etc., offrent
de grandes différences sous ce rapport.
M. Ed. Morren dit avoir constaté par plusieurs expériences,
dont il ne donne pas de détails, que l'absorption des gaz nuisi-
bles par les feuilles, notamment celui du gaz acide sulfureux,
s'opère par les surfaces pourvues de stomates, en raison de leur
nombre, et de nuit comme de jour. Cette absorption est nulle par
la surface supérieure des feuilles quand elle ne présente aucun
stomate ; elle est nulle aussi quand sur une feuille on enduit
la face pourvue de stomates d'une couche imperméable, de cire
par exemple. La cause de l'absorption des gaz nuisibles pen-
dant la nuit est que probablement les stomates restent alors un peu
ouverts. Il se pourrait, en effet, que le rapprochement des deux
côtés du stomate quand la lumière n'est pas intense, ne fût pas
assez complet pour arrêter la communication des gaz de l'exté-
rieur à l'intérieur du tissu des feuilles. Il est cependant difficile
de concilier ce fait, ou du moins l'explication, avec la circonstance
bien constatée que l'évaporalion est presque nulle quand les sto-
mates sont (ou paraissent) fermés, c'est-à-dire la nuit ou par un
376 BULLETIN SCIENTIFIQUE.
temps sombre. L'évaporation suppose, en effet, un échange con-
tinuel d'air sec et d'air saturé d'huinidilé.
Nous avons été surpris de lire dans le mémoire de M. Morren
la phrase suivante : « L'eau des pluies, de la rosée et des arro-
sements serait absorbée exclusivement par les stomates. « Cette
phras-^ contredit de la manière la plus positive les assertions de
M. Duchartre, fondées sur des expériences, que l'eau ne serait
jamais absorbée par les surfaces foliacées. Les conclusions de
M. Duchartre, à cet égard, sont assez singulières ; elles sont op-
posées aux opinions les plus répandues et même à la pratique
des jardiniers, mais il faut bien les admettre, à moins de preuves
contraires, et M. Morren n'en donne pas, il ne dit même pas
en avoir par devers lui.
OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES
FAITES,,A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE
sous la direction de
M. le Prof. E. PLANTAMOÏÏB
Pendant le mois de JUILLET 1864.
Le 2, de 6 h. 25 m. à 7 h. 5 m. du matin, on voit l'arc tangent supérieur au halo
ordinaire, ainsi que lesdeux parhélies.De6 h. 43 m. à 7 h. 5 m. du soir, éclairs
et tonnerres ; l'orage passe du S. au NE. et atteint sa plus grande intensité vers
6 h. 50 m.
6, 7 et 8, hâle, surtout dans la matinée.
9, faible halo solaire dans l'après-midi ; couronne solaire de 5 à à fi h. et couronne
lunaire de 6 h. à 7 h. du soir.
10, éclairs à l'horizon N. à NO. toute la soirée.
11, de 7 h. 5 m. à 7 h. 15 m. on voit très-distinctement le parhélie à la droite du
soleil,
12, à 5 h. du soir, faible halo solaire; dans la soirée halo lunaire et couronne
lunaire.
13, entre 5 et 7 h. du matin, trois orages éclatent successivement. Le premieF, le
plus violent, passe du Sud au Noid et atteint sa plus grande intensité vers 5 h.
30 m. Le second suit la même direction, mais en passant un peu à l'Ouest du
zénith, et atteint sa plus grande intensité peu après 6 h. Le troisième passe de
l'Ouest au NE. au Nord de l'Observatoire ; les plus fortes décharges ont lieu
vers 7 h.
15, hâle dans la matinée.
16, éclairs et tonnerres de 7 h. 48 m. à 8 h. 45 m. du soir , l'orage suit la direction
de SSO. au SSE. au Sud de l'Observatoire et atteint sa plus grande intensité
vers 8 h. 30 m- ; plus tard et pendant une grande partie de la nuit, éclairs de
différentes côtés.
17, éclairs et tonnerres de 8 h. à 9 h. 30 m, du soir ; l'orage passe du S. au N.
20, hâle dans la matinée.
21, tonnerres de 5 h. à 5 h. 30 m. du soir, l'orage passe du N. au S. à l'Ouest de
l'Observatoire : hâle assez intense pendant presque toute la journée.
22, quelques coups de tonnerre au Nord vers 8 h. du matin ; couronne solaire pen-
dant une partie de la journée : le hâle était assez intense.
23 et 24, hâle intense, surtout l'après-midi.
Archives, t XX. — Août 1864.
Le 25, tonnerres au N. de 4 h. 35 m. à 5 h. du matin ; de midi 55 m. à 1 h. 25 m. de
nouveau quelques coups de tonnerre ; les nuages orageux se dirigent du SO. à
TENE. Plus lard encore, vers 11 h. du soir et minuit, éclairs et tonnerres.
29, delO h. 10 m. à 11 h. 5 m. du matin, éclairs et tonnerres au Sud : de 11 h. 35 m.
à 1 h. 30 m. tonnerres au Nord.
30 et le 31, haie assez intense, surtout le matin et le soir.
Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique.
MAXIMUM. MINIMUM.
mm mm
Le 3, à 6 h. soir 722,98
Le 5, à 8 h. matin... 730,16
7, à 2 h. soir 727,64
8, à 6 h matin... 729,54
9, à 6 h. soir 723,56
11, à 8 h. matin... 728,84
13, à midi 723,40
17, à 8 h. matin ... 730,42
18, à 4 h. soir 726,05
20, à 8 h. matin... 730,05
21, à 6 h. soir 725,30
23, à 8 h. matin... 729,81
25, à 4 h. soir 724,57
27, à 8 h. matin ... 727,89
28, à 6 h. soir 725,07
31, à 8 h. matin ... 734,14
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MOYENNES DU MOIS DE JUILLET 18<)4
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Baromètre.
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2e » 728,12 728,26 728,09 727,66 727,25 726,93 726,90 727,24 727,82
3" » 728,55 728,75 728,63 728,30 728,00 727.65 727,51 727,96 728,37
Mois 728,07 728,23 728,04 727,69 727,31 726,99 726,89 727,30 727,90
Température.
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ire décade -(-i-2,:u +16,61 +18,88 +20,56 +21,68 +21,70 +20,37 +17,68 +15,45
2e » +16,19 +19.57 +21,95 +-23,88 +24,70 +24,30 +23,02 +21,12 +18,68
3» » +1«,98 +20,90 +22,77 +24,97 +25,53 +25,71 +24,56 +21,84 +20,05
Mois +15,23 +19,09 +21,25 +23,20 +24,02 +23,96 +22,71 +20,27 +18,13
Tension de la vapeur.
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11,87 12,04 12,44 12,10
11,50 12,03 13,14 12,72
Mois 10,9] 11,31 11,19 10,98 10,52 10,58 10,99 11,48 11,17
Fraction de saturation en millièmes.
mm
mm
mm
mm
mm
l>-e décade,
8,62
8.74
8.24
8.15
8,22
2» »
12,19
12.42
12,41
12,35
11,51
3e »
11,81
12,65
12,78
12,32
11,71
ire décade.
801
615
506
452
428
431
490
574 650
2e »
889
731
632
562
500
534
577
666 755
3e »
820
691
620
525
485
475
537
672 727
Mois
836
680
587
513
471
480
535
638 711
Tberm. mia.
Therm. max.
Clarté moyenne
du Ciel.
Température
du Rhône.
Eau de pluie
ou de neige.
Limnimètre.
0
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0
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+ 9,69
+22,85
0,25
16,87
1,1
64,5
2» »
+14,,3&
+26,14
0,45
20,31
33,8
65.1
3e »
+15,.57
+26,97
0,35
21,42
0,2
68,0
Mois +13,29 +25,37 0,35 19,64 35,1 65,9
Dans ce mois> l'air a été calme 0 fois sur 100.
Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,55 à 1,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 20", 5 0. et son intensité
est égale à 36 sur 100.
TABLEAU
DBS
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
FAITES AU SAINT-BERNARD
pendant
LE UOIS DE JUILLET 1864.
Le 3, au soir, nombreux éclairs.
13, éclairs et tonnerres répétés dans la soirée.
16, à 9 heures du soir, éclairs et tonnerres dans la direction SO. : sjréie
et pluie pendant près de 20 minutes.
17, vers les 7 h. Vs du soir, éclairs et tonnerres dans la direction N.;
grêle et pluie durant un quart d'heure.
21, de 7 h. 50 m. à 9 h. du soir, fréquents éclairs et tonnerres au SO.
28, plusieurs coups de tonnerre au couchant.
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3e » 569,83 570,01 570,12 570,26 570,26 570,28 570,38 570,66 570,81
Mois 568,39 568,56 568,69 568,81 568,89 568,91 568,97 569,17 569,29
Température.
ire décade, + 3,05 + 4,90 + 6,71 + 7,33 + 7,83 + 7,63 -j- 6,04 + 4,23 + 3,91
2e » -j- 5,61 + 7,59 -j- 9,35 +10,18 +10,13 -j- 9,72 + «,34 + ^.41 + 7,06
3e >> 4- 6,78 + 8,61 +11.1-1 +11,56 +11,53 +10,65 + 9,57 + 8,75 + 8,17
Mois + 5,20 + 7,09 + 9,13 + 9,75 + 9,89 + 9,37 + 8,04 + 6,86 + 6,44
Hauteur de li
neige tombée.
Min.
observé.'
0
Max. observé.*
0
Clarté
1 moy. du Ciel.
£.au ae pj
ou de nei
mm
ire
décade ,
+ 2,37
+ 8,00
0,41
2,2
2e
»
+
4,87
+10,87
0,64
95,9
se
»
+
6,48
+12,34
0,46
18,3
Mois + 4,64 +10,46 0,50 116,4
Dans ce mois, l'air a été calme 15 fois sur 100-
Le rapport des vents du NE . à ceux du SO. a été celui de 5,43 à 1,00.
La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45<»E., et son intensité
est égale à 70 sur 100.
' Voir la note do tableau»
BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE
ARCHIVES DES SCIENCES niVSIQUES ET NATURELLES.
TABLE DES MATIÈRES
CO^JTENUES DANS LE TOME XX (NOUVELLE PÉIUODE)
1864. — N"s 77 à 80.
Page
Recherches sur les acides silicotungstiques et note
sur la constitution de l'acide tungstique, par
M. G. Marignac 5
Sur la condensation des vapeurs à la surface des
corps solides, par M. G. Magnus. 15
Notes physiologiques, par M. Valentin 28
Résumé météorologique de l'année 1863 pour Ge-
nève et le Grand Saint-Bernard, par M. E. Plan-
TAMOUR 93
E. Frankland. De la cause physique de l'époque
glaciaire, par M. A. De la Rive 136
Sur l'absorption et le rayonnement de la chaleur
par les substances gazeuses, par M. J. Tyndall 152
Sur l'influence de la condensation dans les expé-
riences sur la diathermansie, par M. G. Magnus 168
Notice sur la constitution du Soleil, par M, M. Ma-
gnus 171
Sur la synthèse des substances organiques, par
M. Berthelot 197
Sur la limite supérieure de la température qui
permet la végétation, par M. Julius
Sachs 212
Sur la formation de la glace dans la mer, par M.
E. Edlund 254
386 TABLE DES MATIÈRES.
Page
Notice sur le Diillelin météorologique de l'obser-
vatoire du collège romnin et sur divers travaux
récents relatifs aux étoiles filantes, par M. Al-
fred Gautier 293
Vérification de la loi électrolytique lorsque le cou-
rant exerce une action extérieure, par M. J.-L.
Soret 324
BULLETIN SCIENTIFIQUE.
ASTRONOMIE.
Alvan Clark. Le Soleil est une petite étoile 33
PHYSIQUE.
Taie. Sur la grandeur de la goutte liquide formée dans
des circonstances différentes 58
Sorby. Sur la corrélation directe des forces mécaniques
et chimiques 43
Avenarius. La Ihermo-électricité considérée comme iden-
tique, quant à son origine, avec l'électricité de con-
tact 46
C. Maiteum. Sur les courants électriques de la terre. . . 176
/. Croll. Sur la cause du refroidissement produit dans
les corps solides par l'effet de la tension 272
P. Riess. Déviation de l'aiguille aimantée par les courants
induits de la batterie de Leyde. — L' extracourant dans
le circuit de la batterie de Leyde 275
L. Dufour. Note sur l'intlaence de la pression atmosphé-
rique sur la combustion 358
Balfour Stewart Sur le changement qui a lieu dans la
force élastique d'un volume constant d'air atmosphéri-
que sec entre 0" et 100°, et sur la température du
point de congélation du mercure 344
Hagen. Sur la chaleur des rayons solaires. 345
CHIMIE.
Pisani. Etude chimique et analyse du pollux de l'île d'Elbe 48^
W: Crookes. Sur le thallium 49
TABLE DES MATIÈRES. 387
A. Gtiyard. De l'nciile uraniquc rT,
A. Streng. Sur le fluocliro.n.-.le de polasse '.'.'. 5,
A Remelé. Recherches sur les co.nbiiiaisons sulfurées de
uranium
52
V.. Rose. Sur la composition chimique de la braunile et
de la hausmannile .^^
Lallemand. Note sur les cyanures' de cuivre'et quelques-
unes de leurs combinaisons joc,
D^ William Marcel. Sur un acide colloïde "consti(uant
normal de l'urine humaine . . - ,p
b' Wolcoli Gihis. Sur la détermination de'razole par le ""^
poids ^ '
0. Lemoine. Recherches sur l'action du pliosphore'rouçe "^^
sur le soufre .. . ,«^
352
MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE.
Pissis. Sur !e soulèvement graduel de la côte du Chili et
sur un nouveau système stratigraphique très-ancien
observe dans ce pays
Deivalqne. Sur la distribution des sources' .minérales en '^
'■ Belgique
hklore Bachmann. Mémoire sur les formations' iu'rassi-
ques du canton de Claris ^.
Amédée Burat. Une excursion dans les Alpes "françaises ' " 56
î5ir li.-J Murchison et le prof. B. Ilarkness. Sur les
roches permiennes du nord-ouest de l'Anglelerre et
sur leur extension en Ecosse go
G. Rose. Sur la fusion du carbonate de chaux et' sur la
production artificielle du marbre 59
ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE.
A. Corradi. Des morts subites gQ
Th. von Siebold. Sur des abeilles hermaphrodites. ..... 64
Le même. Les poissons d'eau douce du centre de l'Kurope 67
Em.DuBots-Reymond. Sur la loi du courant musculaire 71
I\. Ueberkuhn. Sur les phénomènes moteurs chez les
^«P«"Ses ^^^
Oito Nas^e. Les enveloppes de l'œuf chez la musa^-ai^^ne
.388 TABLE DES MATIÈRES.
Page
et le hérisson 186
Alex. Agnssiz. Sur l'Araclinactis brachiolata, actinie flot-
lanle, trouvée près de Nahant Massachussels 487
Prof. Wyville Thomson. Sur l'embryogénie de la coma-
tula rosacea 277
Rev. Samuel Ilaughton. Sur la forme des alvéoles faits par
diverses guêpes et par les abeilles; suivi d'un appen-
dice sur l'origine des espèces. — Alfred Wallacc. Re-
marques sur le mémoire du rév. Haughton relatif aux
alvéoles des abeilles et à l'origine des espèces 279
WilUajn Blanford. Sur les animaux des Raphaulus, Spi-
raculum et autres Cyclostomes tubifères 285
Nouveaux documents relatifs à l'antiquité de l'homme. , 552
Wilhelm Mis et Ludwig Rulimeijer. Crania Ilelvelica.
— L. Rutimeijer . De la population des Alpes. — A.
Ecker. Crania Germaniœ meridionalis occidenlalis. —
Cari Vogt. Leçons sur l'homme, sa place dans la créa-
tion et l'histoire de la terre 562
A Kœlliker. Sur la théorie Darwin 567
Prof. Reuss. Esquisse d'une classification des foramini-
fères. — Prof. Max Schnltze. Un polythalame . . . . 570
G. Valenlin. Note sur le sommeil hibernant des marmottes 575
BOTANIQUE.
D^ Engelman. Sur la pulpe des fruits de Cactus et de
Ribes 79
Milde. Distribution géographique actuelle des Equlsétacées 82
Todaro. Observations sur les espèces de cotonnier culti-
vées dans le jardin botanique de Palerme 85
Edouard Morren. Détermination du nombre des stomates
chez quelques végétaux indigènes ou cultivés en Rel-
ique
574
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
faiti'S à (icnèvi' H au (iraiid Sl-Bcriianl.
Observations faites pendant le mois d'avril 85
Idem. pendant le mois de mai 189
Idem. pendant le mois de juin 285
Idevi. pendant le mois de juillet 577
ni
5185 00258 96
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